r^ / Oi f HARVARD UNIVERSITY. L 1 13 R A R, Y MUSEUM OF COMPAEATIVE Z0ÔL06Y. GiFT or ALEX. AGASSI Z. JfiuXtjjJl 3_ cUJttisuYrJu-th /-^ /%Qh COMPTES RENDUS HEBDOMADAIBES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. PARIS. — !l!PRllit;RIE GAL'TIIIER-VILLABS ET FILS, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE C'ti TiaÏA oit 4d dutlte^ «§35. PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT VI.\'GT-CIi\QUIEME. JUILLET — DÉCEMCaE 1807. PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands- Augustins, 55. ^'"1897 ■\'JQ 3 18Ô7 1897 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCIS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK UTI. liES SECRÉTAIRES PEIPÉTUEEiS. TOME CXXV. N^ 4 (5 Juillet li97). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, LMPRIMEUB-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉ.Je DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustiiis, 55. "" ^ 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Acadcmie. Chaque cahier ou numéro des Comptes '•endiis a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. ÀRTici^ 1". — Impressions des tramux de l Académie. Les extraits des Mémoires présentés par m Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie ccnprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut (Onner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont nentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'uie rédaction écrite par leur auteur a été remise, séaice tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumisà la même limite que les Mémoires; mais ils ne sat pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaqu(Membre. Les Rapports et Instructions demandé: par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou comruniqués par les Correspondants de l'Académie comrennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne )eut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reprduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dan le sein de l'Académie; cependant, si les Membre qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait menon, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Note sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie vant de les remettre au Bureau. L'impression de es Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ceiMembres de lire, dans les séances suivantes, des Mes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance ] blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person c|ui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le i pour les articles ordinaires de la correspondance < cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tare jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à ten le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes tendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus aj l'inipression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du] sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désireifaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés di déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi quirécède la séance, avant E". Autrement la présentation sera remise à la séance suiv AUG 3 1097 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 5 JUILLET 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUIVIC AXIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Be\cx-Arts adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Hatt, dans la Section de Géographie et Navigation, en remplacement de feu M. d'Abbadie. Il est donné lecture de ce Décret. M. le Président invite M. Hatt à prendre place parmi ses Confrères, M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve (^) l'élection de M. de Lapparenl, dans la Section de Minéralogie, en rempla- cement de feu M. Des Cloizeaux. Il est donné lecture de ce Décret. M. le Président invite M. de Lapparent à prendre place parmi ses Con- frères. HYDRODYNAMIQUE. — Distribution des vitesses à travers les grandes sections, dans les écoulements graduellement variés, et équation du mouvement aux degrés d'approximation supérieurs; par M. J. Boussivesq. (c I. Laissant de côté la section rectangulaire à largeur ia variable ('), calculons v, w, dans l'hypothèse générale d'un mouvement non perma- nent, pour les trois seuls cas où nous connaissions ç, savoir, ceux de la section soit rectangulaire large (mais avec aa constant), soit circulaire ou demi-circulaire, et celui d'une section de (orme quelconque, mais alors avec parois assez polies pour que la différence cp — i soit de l'ordre des quantités dont nous négligeons les carrés et produits. » Dans les deux premiers cas, , >., p. étant nuls, il suffit d'obtenir y par l'équation indéfinie (Sa), Aoy^ F, — arcF,, où F, dépend seulement soit de X,, soit du quotient ï = ^ y^r,- -+- C^ de la distance r à l'axe par le rayon R, et où, par suite, y ne dépendra aussi que de C ou de t. On aura donc soit -^=t,_3r.F,, soit >-^(^^j -t.-^^r.F,. » Une intégration presque immédiate en déduit, vu la condition (48) annulant la dérivée première de y à la hmite (^ = i ou t = i, (68) g = r(F, - oïlF.)^^ ou ^^ = -J f\v\ - 3KF,)ïfA ; et les produits de cette expression soit par zéro et i , soit par -^ et ^, seront les dérivées de y en ri et C, à porter dans les formules (46) de v, w, ou dans celle, (56), de u' , où ç est donné par (5i). Il vient, par exemple, vu la (') Voir le précédent Compte rendu, j). 1492. ( 7) valeur (Ss) de y,, (%) i / a-v/b; Vu d^ p'ff\F,^sn.Y,)d:, nu if(F,-;.,vF.)*rA H-A'v/Bo31lF,,, )) Il ne reste plus qu'à y effectuer les intégrations, après avoir mis pour F,, 3llF,, F', leurs valeurs effectives, i(i —^'), j, — ~, dans le cas du rectangle large, et f(i — t'), |, — 21- dans le cas du cercle (avec une approximation suffisante). » II. Lorsque cp — i, ou le coefficient ^- y'B, , sont de l'ordre des quan- tités dont on néglige les carrés et produits, le rapport des vitesses indivi- duelles u à leur moyenne U reste évidemment voisin de i dans le régime graduellement varié, même aux endroits et aux instants oîi un tel régime se détruit ou s'établit rapidement, c'est-à-dire quand les dérivées succes- sives de U ou de G en a? et t, encore petites, ou commençant à l'être, n'ont pas des grandeurs décroissantes à mesure que leur ordre s'élève. En effet, les frottements, même alors, sont la principale cause de Vinégalitc de vitesse entre les fdets fluides et n'agissent pas plus (ou, du moins, pas incomparablement plus^ pour l'accroître, quand le régime varie que lors- qu'il est uniforme. » La différentiation complète de u, v, w en t, pour obtenir u' , v', w' , s'y effectuera en faisant varier t de dl et x de udt, ou même de \]dt, mais en laissant constantes y, z; car les dérivées en j, z non seulement de c, w, mais aussi de u, y seront de petits facteurs, comme v, w. On aura, très sensiblement, , , , du ^,dii rfU TT ^U / , ,N e?(c, «') _-fl?(i', (v) (70) „' = _+u^ = -^+U^, (.,„) = _L__ + U-^^— ^ et la condition d'intégrabilité (r) deviendra , . l d ^^ d \ ( dv dw\ de ( dv dw\ (7') (z^+U^j(^^^-^j = o, on _(^___j = o, équation où le symbole (ou la fonction F) et qui serait nulle dans les cas des deux sections circulaire (ou demi-circulaire) et rectangulaire d'une grande largeur con- stante, n'est donnée que pour le mouvement permanent, auquel nous nous sommes bornés dans le calcul de; et c'est pourquoi nous avons ])u, le débit Uij étant alors constant, v remplacer le facteur t- par U -;-. de ' a dx ^ dx manière à faire rentrer ce terme dans le type de celui d'entre les termes précédents que n'annule pas rhypollicse de la permanence, et qui est le terme en J. )> La formule (i 1), caractéristique du mode de distribution des vitesses, deviendra donc, si l'on y substitue à u„, dans les petits termes, le quotient de U par i + A-y RoOIl F,, et sauf toujours la même restriction quant au c. R., 1897, "-' Semestre. (T. CXW, N« 1 .) 2 ( 'o ) (76) terme en #. Il Un » Dans les cas particuliers de sections rectangulaires d'une grande lar- geur constante et de sections circulaires ou demi-circulaires, l'on a §^ = o, les valeurs de S, ^, , J2 se calculent aisément par les équations (74) et (75), où F, et Y ont les valeurs indiquées plus haut (p. 7 et 6), avec F égal soit à I, soit à l'inverse de ï ; et l'on obtient ainsi, pour le rapport de u à Wo, les expressions données aux §§ IX, X, XXVI et XL de mon Essai sur la théorie des eaux courantes (p. go, 94, 246, 266, et 5 16 à 52o). » IV. Le second membre de (76), divisé par sa valeur moyenne aux divers points d'une section <:, donnera le rapport ç -|- cj de m à U. On for- mera son excédent sur l'expression de o résultant de (5i) ; et cet excédent réduit à sa partie linéaire par rapport aux trois petites dérivées premières de U en a? et de U et a eu t, sera la fonction ra dans sa partie de première approximation, ou abstraction faite d'écarts comparables aux dérivées d'ordre supérieur de U et c On pourra donc évaluer les petits excès res- pectifs 2(pcy, 3cp^cj du carré et du cube de (p + ra sur ceux de o; et leurs va- leurs moyennes dans toute l'étendue a, savoir 0iv(2cpnj), 311(39-0), seront les petites parties variables des coefficients i -(- v) et a, réduites à leurs termes principaux ou affectés des dérivées premières de U et c. Ce qui s'y trouve ainsi négligé, étantd'un ordre supérieur au premier, aura ses dérivées en x ou en t d'un ordre supérieur au second et, par suite, négligeable, même à une deuxième approximation des lois du mouvement graduellement varié. » Il suit delà qu'il suffira, à une deuxième approximation, de substituer dans (aj) et (26), aux dérivées de vi et a qui y figurent, les dérivées ana- logues des expi-essions trouvées pour 3ll(2cpn)) et pour 3rc(3., ly-, V, w, u', Fo, cj, i + vi, v. pour les termes de cet ordre. Dans les deux cas de la section rectangulaire d'une grande largeur constante et cir- culaire ou demi-circulaire, i», w continuent évidemment à être les dérivées en j', z d'une même fonction ou de C ou de x; et les calculs n'offrent guère d'autre difficulté que leur excessive longueur, comme on peut eu juger par la partie citée ci-dessus de mon Essai sur la théorie des eaux courantes (§ XXXVI). Je les y ai effectués, dans le premier de ces cas, pour arriver à l'équation (n° 367) citée ci-dessus, avant d'avoir découvert le procédé qui la déduit de (23). » Quand on emploie ces calculs pour former i 4-0, x et l'équation du mouvement à une troisième approximation, là où il sont généralement indispensables, il ne faut pas oublier que les équations (25) et (26) doivent être complétées, comme on l'a vu au début de cette Étude, par un terme provenant de ce que la pression moyenne p ne varie plus alors hvdrostatiquement dans l'étendue d'une même section t. A partir de l'axe hydraulique où l'on se donne p =^ p„, p s'accroît, en effet, du terme (77) ~P/ {v' dy -+■ W ch) = — p/ {av'dn-hhw'd'Q). U » Au terme — de la première équation indéfinie du mouvement ( où II' et p entrent par l'expression— -i z 7{ ]' ^^ vient donc s'adjoindre, quand on élimine de cette équation la dérivée de p en x divisée par (>g, l'expression <78)-::é£.W-«''*)=-j£X=^''"-^£'4 » On a pu la différentier sous le signe / et même n'y différentier que le facteur déjà petit ('' ou w', car les dérivées en x des limites soit inférieures y„, ^0. soit supérieures -/i, 'Ç, ou celles de a, h, ne donneraient, multipliées par les petites fonctions v' ou w', que des produits négligeables. )) Par suite, dans nos équations (3), (5), (7), (10), (i3). (i4). ('6), (17), (18), u', partout où il figure, se trouve accru du produit de (7B) par g-, et (m-)', c'est-à-dire 2U©m', se trouve lui-même accru du produit ( -2 ) (le 2U'p par (78) et par ^. Donc, le second membre de l'équalion défini- tive (18) ou (25) du mouvement devra être complété, en y ajoutant le terme (71)) - ^aiu ^"?-^)xr(''^'^"'^^^'^y]' où il suffira d'évaluer à une première approximation, par les formules ( \6) de f', w, les très petites accélérations transversales ^>', w . » PHYSIQUE. — Sur r explosion du manomêlre d'un appareil à projection ; par M. DE Lacaze-Duthiers. n Si lundi dernier l'Académie n'avait pas levé sa séance, mon désir était d'appeler son attention sur l'explosion qui a eu lieu, vers le milieu de ma dernière leçon, à la Sorbonne, le 2G juin, « Les démonstrations sont si commodes et rendues si claires, si faciles à l'aide des projections, que ce procédé se répand de plus en |)lus. Et cependant on compte déjà à son avoir de graves acciilents. Celui cjui s'est produit pendant ma leçon, au cours d'une démonstration, mérite, je crois, de fixer l'attention de l'Académie. » Je venais de finir l'explication d'une première image et j'en deman- dais une seconde quand l'explosion eut lieu. Un de mes préparateurs, M. Raymond Lanceplaine, eut la figure littéralement mitraillée et l'œil droit gravement blessé par les débris du manomètre lancés dans toutes les directions : l'on a trouvé des débris de la glace couvrant le cadran un peu partout dans la salle; l'aiguille était implantée dans l'escalier de l'am- philhéàtre; un débris du tube, lancé au plafond, est retombé sur l'appa- riteur sans le blesser; le bord d'une banquette, voisine de l'appareil, a été détaché; enfui M. Brumpt, un autre préparateur, a reçu à la cuisse trois contusions linéaires sans gravité. » Il paraît que des explosions semblables se sont produites en plus d'une circonstance; il importe donc de ne pas laisser passer inaperçue celle qui A'ient d'avoir lieu, afin de prendre des mesures pour mettre à l'abri et le public et le corps enseignant. » On ne peut s'expliquer un aussi petit nombre de blessés qu'en suppo- sant que la cliarge, lancée par l'explosif, s'est dirigée verticalement et contre la banquette siipérieiu'e à l'appareil. ( .:^ ) » Quelle est la cause du l'explosion? » La lumière était obtenue i)ar le mélange et la combustion du gaz de l'éclairage et de l'oxygène dans l'appareil bien connu. T^a production d'un mélange explosif ne pouvait avoir lieu, car pour obtenir un échauffe- nicnl lent et progressif des lentilles de la partie optique, afin d'éviter leur fêlure par des dilatations brusques et surtout de n'avoir jamais dans la lan- terne une fuite de gaz, M. R. Lanceplaine avait le soin d'enflammer toujours le jet d'hydrogène et de le laisser brûler pendant toute la leçon. Il ne ])ouvait ainsi y a^ oir de cause d'accident puisque le gaz se brûlait dès qu'il arrivait. » La cause ne peut être attribuée non plus à un manque de soin ou au maniement défectueux de l'instrument. Pendant tout le semestre, depuis le commencement de mars jusqu'à la fin de juin, il n'y a pas eu une leçon dans laquelle le même préparateur n'ait toujours i)arfaitement fait réussir les démonstrations. » j'avais d'ailleurs riiabitude constante, avant la leçon, de voir les des- sins projetés, afin de me rendie un compte exact de leur effet et, le jour même de l'explosion, cet essai avait été fait avec mes deux préparateurs et tout avait marché très bien. A ce moment, l'aiguille du manomètre accu- sait de 90 à 93 atmosphères dans la bouteille à oxygèac et, pour éviter les sifflements qui quelquefois ont lieu par l'arrivée trop rapide de l'oxy- gène, M. R. Lanceplaine avait réglé et diminué le courant. )) Après cet accident, je frémis en me rajîpelant qu'après une leçon pen- dant laquelle de nombreuses projections avaient été faites, une partie nombreuse du public, fort intéressée et désireuse de voir de jjIus près des détails, s'était groupée auprès de moi autour de l'appareil. L'écran avait été placé à un métré de distance et M. Lanceplaine avait projeté, à l'aide d'un microscope solaire, des [M'éparalions microscopiques dont je montrais les infinis détails. Combien grand eût été le nombre des blessés si le mano- mètre eût fait explosion ce jour-là et à ce moment! » Est-ce un défaut de construction ou l'usure de l'appareil qui a causé l'accident? Si ces suppositions sont admises, on est en droit de demander (jue toute livraison d'un manomètre soit, au préalable, soumise à des essais rigoureux et obligatoires. » Le manomètre qui a fait explosion était un manomètre Bourdon; il avait longtemps servi dans d'autres cours, n'appartenait pas à mon labo- ratoire, auquel il avait été prêté. » Dans une conversation avec plusieurs de mes Confrères, dans une ( i4 ) réunion antérieure à celle-ci, une opinion a été émise. On pourrait sup- poser, d'après elle, que l'oxygène, sous une forte pression, en présence de matières organiques, peut produire des mélanges détonants. » Il m'a paru nécessaire de présenter ces observations à l'Académie, car on a rendu compte, d'une façon fort inexacte, de l'accident qui aurait pu faire plus de victimes, mais la gravité des blessures causées par lui sur l'œil de l'une d'elles mérite certes bien que physiciens, mécaniciens et chi- mistes cherchent à mettre à l'abri le public et le personnel enseignant contre de pareils malheurs. » Ne serait-il pas utile qu'une Commission fût chargée de l'examen des questions que font naître ces accidents, qui, paniît-il, ne sont pas isolés? » N'y a-t-il à s'occuper avec la plus grande sollicitude de ces malheu- reux accidents qui arrivent dans l'exercice des fonctions? Le cours public, le laboratoire des recherches en vue des progrès de la Science, ne sont-ils pas le champ de bataille, le champ d'honneur de tout le personnel attaché à l'enseignement? » La question est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Wolf, Cornu, Maurice Lévy, Armand Gautier, Michel Lévy, Haton de la Goupillière, Cailletet. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger, en remplacement de M. Tchehichef. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 45, M. Virchow obtient 32 suffrages, M. Stokes » 9 » M. Suess » 2 u M. Hooker » i » M. Schiaparelli » i « M. Virchow, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. ( -5) MÉMOIRES PRÉSEIVTES. M. Dcpo.N'T adresse, fie Rouen, une Noie relative à « l'établissement d'une formule générale d'interpolation pour les fonctions d'un nombre quelconque de variables ». (Commissaires : MM. Appell, Poincaré.) CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces algébriques qui admettent comme ligne asymptolique une cubique gauche. Note de M. Ch. Rioche, présentée par M. Appell. « J'ai étudié, depuis quelque temps déjà , les surfaces du troisième ordre ayant pour ligne asymptolique une cubique gauche; j'ai étendu mes recherches aux surfaces d'ordre quelconque. Si les résultats que je vais énoncer ne sont pas nouveaux, je les crois, tout au moins, peu connus. » Une surface du troisième ordre, qui admet pour ligne asymptolique une cubique gauche, peut toujours se définir comme lieu des pôles d'un plan fixe par rapport aux quadriques passant par la cubique. Le plan et la surface correspondante constituent le jacobien d'un système formé par trois quadriques contenant la cubique, et par le plan double. On a ainsi une représentation de la surface sur le plan. Dans cette représentation les points fondamentaux sont confondus deux à deux; mais on peut obtenir facilement une représentation à points fondamentaux distincts. » Dans le cas général, où le plan coupe la cubique en trois j)oints dis- lincls, la surface a trois points doubles; elle admet 2 cubiques asympto- tiques siluées sur une même quadrique; elle contient 22 systèmes de cubiques tels que par deux points de la surface il passe une cubique de chaque système; parmi les 22 cubiques passant par deux points, 2 passent par les trois points doubles, G par deux points doubles, 12 par un seul, et 2 ne passent par aucun point double. La surface se particularise parmi les surfaces à trois points doubles par diverses propriétés simples ; par exemple elle est caractérisée par ce fait qu'elle admet une section plane composée de trois droites concourantes, ne passant par aucun des points doubles. ( -G) » L'étude de celle surface m'a conduit à chercher la condition jjour qu'un système de coniques dépendant d'un paramètre soit constitué par les traces de cônes du deuxième ordre contenant une même cubique gauche. La condition peut s'énoncer de diverses façons; en particulier si les coniques sont des cercles, ceux-ci doivent passer par un point et avoir leurs centres sur un cercle passant par ce point. » J'ai étudié les cas particuliers qui se présentent lorsque le plan devient tancent ou osculateur. Dans ce dernier cas la surface est réglée et ses directrices sont confondues. Toute surface réglée à directrices confondues peut s'obtenir de cette façon ; si la surface est à plan directeur, c'est une surface de translntion. » J'ai obtenu l'équation générale des surfaces d'ordre m ayant pour asyœptotique une cubique gauche. La condition d'avoir une cubique asymplotique équivaut à 6/?? — 2 conditions linéaires. Une surface de la catégorie indiquée possède 3 (m — 2) points doubles sur la cubique (elle peut en avoir d'autres). L'équation générale des surfaces d'ordre ;?2 conte- nant la cubique et admettant les 3(772 — 2) points doubles signalés con- tiendrait 3 paramètres variables. » Parmi les surfaces du quatrième ordre, il y en a qui divisent harnio- niquement toutes les cordes de la cubique asymptotique. Une pareille sur- face peut se définir comme le jacobien de quatre quadriques passant par 6 points; la cubique asymptotique est celle qui passe par les 6 points. Si ces points se confondent en deux groupes de 3 points, la surface du qua- trième ordre est réglée, toutes les lignes asymptotiques non rectih'gnes sont des cubiques, et elle divise harmoniqtiement les cordes de l'une quel- conque de ses asymptotiques. C'est la seule surface réglée, à asymptotiques cubiques, qui |)ossède celte propriété. Son équation peut se ramener à la forme \Z^- Ï'T-^ o. . OPTIQUE. — Sur la polarisation partielle des radiations lumineuses sous l'influence du champ magnétique. Note de MM. N. Egokoff et N. Geor- GiEwsKY, présentée par M. A. Cornu. « Depuis la dernière Note, que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie dans sa séance du 3 mai, nous avons continué nos expériences et nous sommes arrivés à quelques nouveaux résultats sur lesquels nous nous permettons d'attirer l'attention de l'Académie. ( 17 ) » 1. I. 'intensité lumineuse d'un bec Bunsen augmente toujours sous l'influence du champ magnétique. » 2. Si l'on observe le spectre de diffraction (réseau plan de Rowland) du sodium d'un brûleur Drummond à l'aide d'un prisme de Wollaston, on peut constater que le champ magnétique polarise partiellement chacune des images dans deux plans perpendiculaires : l'une des images s'élargit très peu, l'autre s'élargit notablement (devient de deux fois à deux fois et demie plus large) et. en même temps, sa partie centrale devient noire. Ce fait a déjà été signalé par M. Zeeman ('). » Si nous réglons la température du brûleur de façon à obtenir, sans mettre en jeu le champ magnétique, le renversement de la partie centrale des raies D, et D. du sodium, on constate dans le champ magnétique, dont l'intensité n'a pas varié (8ooo), que l'une des images du prisme de Wollaston est un peu élargie, tandis que, dans l'autre image, très élargie, on voit apparaître deux raies noires. Ce fait montre l'importance que joue la température dans les phénomènes que nous éludions. » 3. Presque tous les métaux dont la partie visible du spectre n'accuse aucune modification dans le champ magnétique (8ooo) ont leurs raies spontanément renversables dans la partie ultra-violette de leur spectre. Ce fait nous oblige à rechercher l'influence du champ magnétiqu(; sur la partie ultra-violette du spectre. » 4. Les raies fines des métalloïdes, obtenues par la méthode de M. de Gramont, restent sans modification dans le champ magnétique. » ÉLECTRICITÉ. — La déviation, magnétique des rayons cathodiques et des rayons X. Note de M. G. de Metz, présentée par M. Poincaré. « Au sujet de ma Communication du 20 avril 1896, ainsi que celle du 10 août 1896, M. H. Poincaré a émis l'opinion que les photographies dont j'y parle ont été probablement obtenues à l'aide des rayons X, provoqués par les rayons cathodiques après leur choc contre le couvercle en carton ou en alumiinum de mon châssis, et non par les rayons cathodiques eux- mêmes. Pour vérifier cette hypothèse et mettre mes recherches antérieures à l'abri de tout doute, j'ai entrepris une nouvelle série d'expériences, dont je présente maintenant les résultats à l'accueil bienveillant de l'Aca- démie. • (') Comptes rendus, 21 juin 1897. G. R., 1897, 2" Semestre. (T. CXXV, ^» 1 ) 3 ( i8 ) » Tout d'abord, ces expériences nous montrent que les rayons catho- diques gardent bien leur nature, et qu'il ne leur suffit point de rencontrer un obstacle pour devenir des rayons X. Pour démontrer cette proposition, j'ai eu recours aux phénomènes de la réflexion des rayons cathodiques sur le miroir de platine ainsi qu'aux phénomènes plus compliqués de leur absorption dans une couche mince d'aluminium, et je trouvais toujours que les rayons réfléchis par le platine et les rayons transmis par l'alumi- nium étaient sensibles à l'action déviatrice de l'aimant, ce qui prouve qu'ils sont restés cathodiques, selon la convention actuelle. Dans toutes ces recherches, les rayons ont été éprouvés à une distance de So*^" à 5o'''" de la cathode, afin d'être sûr que l'action magnétique s'exerçait justement sur le bout observé du faisceau cathodique et non sur celui près de la cathode elle-même; ces distances, d'ailleurs, ont été choisies d'après l'ex- périence préalable. » Ces résultats et encore d'autres, dont je ne peux pas ici rendre compte en peu de mots, m'autorisent à penser que mes photographies ont été obtenues à l'aide des rayons cathodiques . M En même temps, je tentais la déviation magnétique des rayons X, et mes efforts m'ont amené au succès. J'ai pris, à cette fin, une ampoule de Crookes toute faite, en forme de poire, à cathode plane, et j'ai collé à son anticathode un lons^ tube en verre, de forme cylindrique, qui s'adaptait, par son extrémité libre, à une pompe à mercure, pour y faire du vide an degré voulu. A l'intérieur de ce tube se trouvait un cylindre en aluminium relié au sol, afin d'éviter toute action perturbatrice des parois chargées sur le faisceau des rayons. Un bout de ce cylindre, celui d'en face de la ca- thode, était protégé par un filet métallique, tandis que l'autre, recouvert d'une plaque d'aluminium, avait, tout près du fond, deux fenêtres aux mailles métalliques, à travers lesquelles on pouvait observer un écran de platinocyanure de baryum; outre cela, au milieu de ce cylindre se trouvait un diaphragme en laiton épais, à ouverture circulaire, pour ne laisser passer qu'un mince faisceau des rayons. » Dans ces conditions, les rayons X, partant de l'ampoule de Crookes, entrent clans le tube en verre, traversent les mailles du filet et l'ouverture du diaphragme, atteignent l'écran et y provoquent la fluorescence, visible à travers les mailles des fenêtres. Tant que la pression de l'air dans ce tube est atmosphérique, on remarque bien la fluorescence de l'écran ; mais l'aimant ne peut pas encore produire une déviation de la tache lumineuse paraissant sur l'écran. Ce phénomène persiste jusqu'à une pression de o^^.S ( >9 ) de mercure, tandis que, à partir d'ici, la tache lumineuse commence à être facilement déviable par un aimant, comme on l'observe d'après ses mouvements réguliers sur la surface de l'écran. » En augmentant le degré du vide, on diminue la diffusion de la lueur fluorescente sur l'écran et l'on améliore notablement les conditions de l'expérience : la tache lumineuse ne se répand plus sur la surface entière du platinocyanure de baryum, elle se rétrécit, occupe la partie centrale et présente une ligne de démarcation entre le clair et l'ombre assez nette, à une pression de o™™,oo8. » Quant au signe de cette action, j'ai constaté qu'elle était la même à l'intérieur de l'ampoule de Crookes et dans le cylindre décrit, à savoir : le pôle nord attirait ce faisceau lumineux et le pôle sud le répuisait. » Quelle conclusion peut-on tirer de ces phénomènes? Ou bien les rayons X subissent dans le vide l'influence magnétique, et alors comment les distinguer des rayons cathodiques; ou bien les rayons cathodiques tra- versent les parois de l'ampoule en verre assez épais et ne se transforment pas en rayons X dans ce cas, et dès lors la distinction de ces deux espèces de rayons devient embarrassante. » PHYSIQUE. — Sur les effets aclino-électriques des rayons Rônlgen. Note de M. S. Puggenheimer, présentée par M. Lippmann. « M. Edmond Becquerel et, à sa suite, Hankel et d'autres savants ont établi que si, de deux électrodes plongées dans un liquide, on expose l'une à la lumière, il y a production d'un courant électrique dont le sens dépend des conditions de l'expérience. A l'aide d'une disposition expérimentale convenable, j'ai pu employer un tube de Crookes comme source de radia- tions actives et j'ai obtenu les résultats suivants : » Si l'on plonge deux électrodes identiques dans un liquide et si l'on expose ensuite l'une aux rayons de Rôntgen, il y a naissance d'un courant qui va ordi- nairement de la plaque exposée aux rayons X à l'autre par le circuit extérieur. L'intensité du courant dépend de l'intensité du rayonnement, et si ce dernier est intense, le courant change de sens pendant i expérience ( ' ). » (') Travail fait au laboratoire des recherches (Physique) de la Sorboiiiie. ( 20 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur un ampèremètre thermique à mercure. Note de M. Charles Gamichel, présentée par M. Violle. « Les ampèremètres et voltmètres thermiques ont de grands avantages : ils ne sont pas influencés par le voisinage des machines et s'appliquent très bien à la mesure des courants alternatifs. On utilise généralement, dans ces appareils, la dilatation d'un fil, qu'on amplifie par un mécanisme convenable. Néanmoins, il existe des appareils thermiques fondés sur la dilatation de l'air; la Reason manufacluring Company de Brighton con- struit des ampèremètres thermiques dans lesquels une ampoule pleine d'air est entourée de plusieurs tours d'une bande de platinoïde, traversé par le courant à mesurer; l'air contenu dans cette ampoule se dilate et son augmentation de pression mesure le courant inconnu. A ma connaissance, le mercure n'a jamais été employé pour constituer des ampèremètres et voltmètres thermiques. On a mesuré, il est vrai, les courants induits dans une masse de mercure par la dilatation de celle-ci; mais ces appareils, qui sont de véritables transformateurs dans lesquels le secondaire est un circuit de mercure, appartiennent à une catégorie d'instruments totale- ment différents. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie de nouveaux ampèremètres et voltmètres thermiques. » Mon ampèremètre se compose d'un thermomètre à mercure dont le réservoir est placé dans un tube de verre concentrique, de diamètre légèrement supérieur. L'espace annulaire étroit compris entre le réservoir du thermomètre et le tube de verre est rempli de mercure M. On fait passer dans la masse de mercure M le courant inconnu pendant trente secondes et on lit l'élévation de température du thermomètre. Au dé- but, la masse tout entière du mercure M est à une même température <„. Le courant passe et échaufle surtout les points situés autour du réservoir. La chaleur produite parle passage du courant peut se diviser en deux parties : l'une se transmet directe- ment au thermomètre, l'autre se propage par conductibilité et par convection dans toute la masse M et par rayonnement à l'extérieur de l'appareil. » Si la température initiale t^, est toujours la même, si l'enceinte entourant l'appareil est également à une température constante dans les diverses expériences, un même courant, passant pendant un temps déterminé dans Tappareil, donnera une élévation de température du thermomètre toujours la même et l'appareil constituera un véri- table ampèremètre étalon. » Dans la pratique et pour la vérification des ampèremètres et voltmètres employés sur les tableaux de distribution, les précautions précédentes sont inutiles : il suffit de ( 21 ) placer l'appareil dans une enceinte destinée à le préserver des courants d'air. On peut remarquer en effet que la conductibilité du mercure ne varie pas très rapidement avec la température. » Voici quelques nombres relatifs à un ampèremètre à mercure, destiné à mesurer des courants compris entre o et 20 ampères. » La résistance intérieure de l'appareil était environ o"''™, 2, l'élévation inaximade température du mercure M ne dépassait pas 3o". » Dans ces conditions, la variation de résistance du mercure M est certainement inférieure à yyj d'ohm : il suffit donc de placer l'ampèremètre dans un circuit ayant une résistance totale de 4 oa 5 ohms au moins pour n'avoir pas à tenir compte de cette variation. » Les courbes de graduation de l'appareil sont très régulières. L'appareil indique toujours la même élévation de température pour le même courant. Voici des détermi- nations faites à plusieurs semaines d'intervalle : 4o°,5 — 2o'',85 = i9°,65 35", 02 — i5»,3 = 19°, 72 Élévation de la température en 3o secondes. 39°,6 — 190,9 = '9"'7 + 4o°,5- Intensité du courant en ampères. i^-^i^S i4""P,5 Elévation de la températui en 3o secondes. re j 48°,4 - 280,7 .-= '9".7 Intensité du courant en ampères. i4""'i',5 M Les nombres précédents montrent que la température ambiante n'a pas d'influence appréciable sur les indications de l'appareil, quand elle varie entre i5° et 28°. » L'appareil convient très bien à la mesure des courants alternatifs; il a été comparé à un électrodynaniomètre Siemens et les indications des deux instruments ont concordé au ^, les différences étant d'ailleurs tantôt posi- tives, tantôt négatives. )) J'exposerai ailleurs d'une façon plus complète les expériences faites sur mon ampèremètre. » Dans une prochaine Communication je décrirai le voltmètre à mer- cure; je me contente d'en indiquer le principe : une colonne de mercure de grande résistance est traversée par le courant dérivé entre les points dont on veut mesurer la différence de potentiel, et mesure elle-même sa dilata- lion ('). » (') Travail fait au Laboratoire de Physique industrielle de l'Université de Lille. ( ^2 ) PHYSIQUE. — Nouvelle pompe à mercure, sans robinets ni joints mobiles. Noie de M. H. Henriet, présentée par M. Henri Moissan. « On connaît les inconvénients de la pompe à mercure ordinaire : fuites dues aux robinets et que le meilleur graissage ne permet pas d'éviter ; perte de temps due à la manœuvre de ces mêmes robinets; chances de rupture par suite des coups de bélier que les mains les plus exercées ne parviennent pas toujours à éviter; aussi, l'idée de supprimer les robinets n'est-elle pas nouvelle; mais les appareils construits dans ce but, quoique reposant sur le même principe que le nôtre, présentent des soupapes, sont fragiles et ne permettent pas de commencer le vide avec une trompe à eau. ( 23) » La construction de notre nouvelle pompe repose sur un principe connu, qui consiste à remplacer les robinets par des colonnes mercurielles. » Notre dessin la fait comprendre sans de grands détails. » A la partie inférieure de l'ampoule B est soudé un tube vertical E qui redescend verticalement et se termine en f. La partie supérieure de l'ampoule B présente un tube capillaire G qui se recourbe à la partie inférieure dans une cuve à mercure M. » Quand le mercure descend de l'ampoule B, Tair, venant de l'orifice /", }' entre en produisant un bouillonnement du mercure qui cesse quand la limite du vide est atteinte. Lorsque le mercure remonte dans l'ampoule B, l'orifice a se ferme et l'air est chassé dans la cuve M. Ce sont donc les tubes G et E qui remplacent les robinets. » Le tube E présente à sa partie supérieure une ampoule F destinée à éviter les projections du mercure; celui-ci ne peut jamais entrer dans l'appareil dans lequel on fait le vide, car le tube J est recourbé à la base en e, de façon que le mercure tombe dans le tube barométrique H. « Ce tube H est destiné à mesurer la pression dans l'appareil. Il est taillé en biseau à la partie inférieure, afin de permettre l'introduction de gaz dans la pompe, sans qu'il y ait projection du mercure. Sur l'ampoule, qui est située à la partie supérieure de H, est branché un tube O, formé de deux parties égales : l'une en verre, l'autre en caoutchouc. Ce caoutchouc permet de faire le vide partiel au moyen d'une trompe à eau. L'opération terminée, une cuve mobile I reçoit le tube O ainsi que le tube H qui, tous deux, plongent dans le mercure. Le caoutchouc ne peut offrir aucune chance de fuite, car, lorsque le vide existe dans la pompe, il est complètement rempli de mer- cure. » Une tige, fixée sur le socle et non représentée dans la figure, permet de maintenir une éprouvette dans la cuve M. » Cette pompe, qui ne présente ni robinets ni soupapes, est un instru- ment essentiellement pratique, solide et d'un maniement peu délicat. » CHIMIE MINÉRALE. — Action des chlorure et fluorure telluriques sur les hydracides correspondants. Note de M. R. Metzxer, jjrésentée par M. Henri Moissan. « Dans une Note précédente ( ' ) j'ai montré l'existence d'un iodhydrate d'iodure et d'un bromhydrate de bromure telluriques; les mêmes mé- thodes m'ont permis d'obtenir un chlorhydrate de chlorure. » L Chlorhydrate de chlorure telluriquc. — Si l'on fait passer un courant d'acide chlorhydrique dans une dissolution de chlorure de tellure dans de l'acide chlorhv- (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. i448- II. III. Moyenne » 3i,72 3i ,5o 44,48 44,64 44,75 ( 24 ) drique pur du commerce refroidi à — 23°, rien ne se produit; mais si l'on abaisse à — 3o°, on obtient de fines aiguilles jaune citron ressemblant beaucoup, par leur forme, au bromhjdrate de bromure. En opérant rapidement, on peut les extraire du liquide et les sécher sur de la porcelaine poreuse maintenue à — 25° dans un vase bien clos, car la matière émet, même quand elle est sèche, d'abondantes fumées d'acide chlorhy- drique. La facilité avec laquelle elle se décompose dès que la température s'élève un peu rend l'analyse délicate : les échantillons étaient enfermés rapidement dans de petits tubes bouchés à l'émeri; ou bien la substance étant amenée à f usion ( — 20°), on en asjjirait une certaine quantité dans de fines ampoules, qui étaient ensuite scellées à la lampe. Les analyses ont porté sur des poids de matière variant de iB'',5 à 2?''; elles ont donné les résultats ci-dessous : I. Tellure 3i ,27 Chlore 45, 1 3 » La formule qui concorde le mieux avec ce nombre est TeClSHCl.SH^O, analogue à celle du bromhydrate de bromure, qui exigerait Tellure 3i ,92 Chlore 45,33 » En raison de la tension d'acide chlorhjdrique que les cristaux émettent, il n'y a pas lieu d'être surpris que la quantité de chlore trouvée soit plus faible que la quan- tité théorique. » II. Oxyfliiorures tellariques — 2TeFl*, 3Te O', 6 U- O. — L'acide fluorhvdrique pur à 5o puor 100 environ dissout des quantités considérables d'acide tellureux; la liqueur évaporée presque à sec pour se débarrasser de Teau formée, laisse un liquide sirupeux qui, par refroidissement, se prend en une masse cristallisée transparente. J'ai redissous cette substance dans le nouvel acide fluorhydrique, puis refroidi la liqueur à — 20°. Il ne se forme rien tout d'abord ; mais, au bout de quelque temps, la sursaturation cesse et il se dépose de longs cristaux transparents analogues aux précédents, quel- quefois ils s'accolent autour d'un centre unique, de sorte que l'apparence générale est celle de demi-sphères transparentes à cassure radiée. On les écrase sur du papier pour les débarrasser de la liqueur mère qui les imprègne. » L'action de la chaleur efTectuée dans l'hydrogène ne permettant pas une sépara- lion exacte de l'acide tellureux; celle de l'acide sulfurique ne donnant pas davantage la totalité du fluor, j'ai du avoir recours à une méthode moins simple mais plus exacte. )> La matière, bien sèche, est traitée par une petite quantité d'eau dans un vase de platine, ce qui la décompose partiellement, en mettant en liberté de l'acide tellureux hydraté qu'on redissout avec quatre à cinq gouttes d'acide nitrique; une quantité plus considérable de ce réactif amènerait le dépôt d'acide anhydre. On introduit alors dans la liqueur claire un fragment de nitrate d'argent, ce qui n'augmente pas la dilu- tion et ce qui évite toute précipitation d'acide tellureux hjdraté; enfin, on ajoute de ( 2.' ) lowde d'argent humide, qui détermine la formation de tellurite d'argent et la prise en masse de la liqueur. On peut alors, sans inconvénient, ajouter de l'eau, et après s'être assuré que la liqueur est alcaline, séparer par le filtre le tellurite et l'oxyde d'argent en excès, puis les laver avec de l'eau froide saturée d'oxyde d'argent. La liqueur filtrée qui renferme tout le fluor est débarrassée de l'argent qu'elle contient avec de l'acide chlorhydrique en excès aussi faible que possible. Après séparation du chlorure d'argent, on sature par du carbonate de soude en excès, on fait bouillir et on ajoute lentement et sans interrompre l'ébullition du chlorure de calcium. Dans ces conditions, le précipité mixte de fluorure et de carbonate se fait bien, il est grenu el facile à laver. Quand il est sec, on en sépare le carbonate par l'acide acétique et l'on pèse le fluorure de calcium. » J'ai obtenu, par cette méthode, les résultats que voici : I. II. III. Moyenne. Tellure 63,56 64,6 » 64, o8 Fluor » i5,i6 i5,94 i5,55 » La formule 2TeFl*,3TeO',6H'0, qui correspond aux quantités théoriques Tellure 68,71 Fluor i5,44 s'accorde avec les résultats de mes analyses : on peut d'ailleurs la vérifier en soumet- tant les cristaux à l'action de la chaleur dans un courant d'hydrogène; ils se décom- posent en donnant 2TeFl'.3TeO%6H20 = 5TeO'+8HFl-+-2lPO, mais il faut chauffer avec de grandes précautions pour éviter des perles d'acide lel- lureux et, dans ces conditions, le résidu contient toujours de petites quantités de fluor. » — Te FI*. Te O-, aH^O. — Les cristaux que je viens de décrire s'accroissent dans la liqueur sirupeuse et à la température ordinaire, pendant plusieurs jours de suite; si, quand leur dépôt a cessé de se faire, on refroidit l'eau-mèrede nouveau, il arrive sou- vent qu'en frottant les parois de la capsule de platine avec la spatule, on détermine brusquement la prise en masse de toute la matière, en même temps qu'il se produit un grand dégagement de chaleur. Une trace de la substance blanche ainsi formée, introduite dans de nouvelle eau-mère, donne lieu plus lentement à des cristaux petits, opaques, agglomérés en masses friables qui se distinguent aisément par leurs dimen- sions de l'oxyfluorure précédent, dont les aiguilles ont 2'^'° à 3"" de longueur, et aussi par leur fusibilité plus grande qui les rend encore plus difficiles à purifier. Leur ana- lyse a donné I. II. Moyenne. Tellure 63,6 63,4 63,5 Fluor 18,4 18,7 18,55 ' » La formule TeFl',TeO-, 2IPO correspondrait à Tellure 63,45 Fluor 19,20 C. R. 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N° 1.) 4 ( 26) Soumis à l'action de la chaleur, cet oxylhiorure se décompose en laissant un résidu d'acide teliureux presque pur, et dégageant de l'acide fluorhydrique suivant la formule Te FI'. Te OS 2 IPO -. 2TeO^ -i- 4HF1. Il est, comme le précédent, décomposé par l'eau, en donnant de l'acide tellureux hy- draté; il se dissout dans l'acide fluorhydrique avec un dégagement de chaleur consi- dérable. » Fluorhydrate de fluorure lellurique. — Si, au lieu de faire cristalliser la li- queur qui donne naissance à l'oxj fluorure précédent, on y fait arriver de l'acide fluor- hydrique gazeux, pur, on n'observe pas la formation d'un dépôt, comme cela se produit avec les autres hydracides, même en maintenant la température à — 5o°. Toutefois, si on l'abaisse quelques instants à — 70°, la liqueur se remplit de cristaux transpa- rents qui ne disparaissent pas en totalité quand on réchauffe à — 28° et qu'on main- tient très longtemps la matière à cette température. Les cristaux ainsi obtenus sont constitués par du fluorure de tellure. Quant au fluorhydrate de fluorure, il ne se produira vraisemblablement qu'en refroidissant, à une température plus basse encore, une dissolution de fluorure dans de l'acide fluorhydrique anhydre ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Réduction de l'anhydride molyhdique par V hydrogène. Note de M. M. Guichard, présentée par M. Moissan. « L'action de l'hydrogène sur l'anhydride molybdique a été étudiée par différents auteurs. » En 1848, Svanberg et Struve (^) établissent qu'on obtient le bioxyde de molybdène MoO^ en chauffant l'anhydride molybdique MoO* dans un courant d'hydrogène à l'aide d'une lampe à alcool. En opérant à la plus haute température que peut produire une lampe à double courant d'air, ils obtiennent du sesquioxyde gris, mais pas de métal. » En 1866, Rammelsberg (') arrive, dans les mêmes conditions, au bi- oxyde MoO", mais jamais au sesquioxyde : « C'est par hasard, dit-il, que Svanberg et Struve ont trouvé que l'anhydride molybdique longtemps ré- duit par l'hydrogène perd la moitié de son oxygène, et le résidu gris n'était pas homogène. » Rammelsberg ajoute, sans donner de résultats d'analyse, que le premier terme de la réduction de MoO' par l'hydrogène est un molybdate molybdique Mo^O'. (') Travail fait au laboratoire de M. A. Ditte, à la Sorbonne. (-) Journ. f. prakt. Cli., t. XLIV, p. 802; 1848. (•■') Journ. f. prakt. Ch., t. XCVIl, p. 174; 1866. (27 ) » En 1887, M. Miithmann ( ' ) constate que la réduction au rouge donne successivement Mo^C violet, après un quart d'heure, puis MoO" brun, enfin le métal. » En 1892, MM. Sabatier et Senderens(-), dans le but d'étudier l'action de l'oxyde azotique sur le sesquioxyde de molybdène, préparent celui-ci par réduction au rouge sombre de l'anhvdride molybdique dans l'hydro- gène. » En présence de ces contradictions, et afin de déterminer quels sont, parmi les oxydes Mo'O', Mo'O'^, MoO-, Mo^O', ceux qu'on obtient par l'action de l'hydrogène sur l'oxyde MoO% nous avons repris méthodique- ment cette étude. » M. Moissan ('), dans ses recherches sur les oxydes de la famille du fer, a montré que, dans la réduction des oxydes métalliques par l'hydro- gène, trois facteurs importants interviennent : la vitesse du courant gazeux, la température et le temps. M En général, un oxvde supérieur, avant d'arriver au dernier terme de la réduction qui peut être le métal, se transforme successivement en plu- sieurs oxydes intermédiaires. Il y a pour chaque oxyde une température limite, au-dessous de laquelle il n'est pas réduit. Au-dessus de cette tem- pérature, la réduction s'effectue, d'abord lentement, et sa rapidité aug- mente si l'on élève la température, elle s'arrête à un oxyde inférieur qui lui-même n'est réduit qu'à une température plus élevée. » De sorte qu'il est généralement possible d'obtenir les différents oxydes compris entre le degré le plus élevé d'oxygénation et le métal en opérant successivement à des températures différentes, mais chacune de ces tem- pératures restant constantes pendant la durée d'une expérience. » Nous avons employé, dans nos expériences, le dispositif suivant : » L'hydrogène lavé à l'acide chromique, séclié sur la potasse, parcourait un tube de cuivre rempli de tournure de cuivre, et porté au rouge sur une longueur de C'jyo; il était de nouveau séché sur la potasse, puis passait dans un petit tube en U renfer- mant l'oxyde à réduire. Le tube en U était lui-même placé dans un bain d'élain main- tenu en fusion par un fourneau à gaz. En réghinl convenablement l'arrivée du gaz, on pouvait maintenir la température constante pendant plusieurs heures, température vérifiée à chaque instant à l'aide d'une pince thermo-électrique dont lu soudure était placée dans le bain d'étain, au voisinage du tube en U. (<) Licb. Ann. der Chem., t. CCXXXVIII, p. 108; 1887. (2) Bull. Soc. cliim., 3" série, t. VIT, p. 5o3. (^) Annales de Chimie et de Physique, ^' série, t. XXI, p. 149; 1880. ( 28 ) » Pour d'aulres expériences, en particulier pour celles qui exigeaient une tempé- rature supérieure à Sog", l'hydrogène purifié traversait un tube de verre posé sur une couche épaisse d'amiante dans une gouttière de fer, le tout pouvant être chaufl'é par une grille à analyse. Une nacelle, contenant l'oxvde à réduire, était introduite dans le tube, et la température prise à la pince tliermo-électrique, au contact même de la nacelle. » Voici maintenant les résultats que nous avons obtenus : » Lorsqu'on porte de l'anhydride raolybdique, dans un courant d'hydrogène, à des températures lentement croissantes, et que l'on observe les changements d'aspects successifs, on remarque qu'il prend d'abord une teinte jaune, mais cette coloration disparaît par refroidissement; il devient ensuite gris légèrement bleu, et ce gris se fonce de plus en plus et passe peu à peu au brun violacé. Enfin, lorsqu'on arrive au rouge, il est entièrement gris métallique. » Nous avons effectué une série de réductions à températures constantes, sur des poids variant de oS'',20o à oS'',5oo. Avec ces faibles quantités, et étant donnée la vi- tesse du courant, l'oxyde se trouvait toujours en présence d'un excès d'hydrogène sec. » Dans un premier essai, l'anhydride molybdique a perdu, après une heure trente minutes à 3oo°, 0,08 pour 100 de son poids en devenant gris bleu très clair; dans un autre, après deux heures quinze minutes à 35o°, il a perdu o, i pour 100 de son poids en devenant également gris bleu clair. » Ce premier changement de teinte de l'anhydride molybdique correspond à des variations de poids presque insensibles; il accuse néanmoins le commencement de la réduction, et, si l'on fait des essais à températures un peu plus élevées, la couleur grise devient plus foncée, et les pertes de poids, un peu plus sensibles : c'est ainsi qu'à 400°, en une heure, nous avons mesuré une perle de poids de 0,62 pour 100. Après vingt heures, à cette même température, l'oxyde perd encore de l'oxygène. Il faut atteindre 470", environ, pour que la réduction soit assez rapide. A cette tempé- rature, en même temps que la couleur passe du gris clair au brun violacé, on observe, d'heure en heure, une perte à peu près régulière en oxygène; puis, après sept heures, le poids devient subitement constant; la perte de poids est alors de 11 pour 100. La transformation de MoO^ en MoO'-' exige ii,i pour 100. » Four bien montrer qu'il ne se forme aucun oxyde intermédiaire entre MoO^ et MoO-, nous avons traité par rammonia<(ue un oxyde incomplètement l'éduit par l'hy- drogène ayant perdu 2,4 pour 100 de son poids. Il s'est séparé en anhydride molyb- dique soluble et en MoO^ brun facile à recueillir par filtration. )) Ainsi la réduction de Foxyde MoO' au-dessous de 470" est continue, elle conduit directement à l'oxyde MoO" sans s'arrêter à des oxydes, tels que Mo-0^ ou Mo'O'^; ces oxydes intermédiaires ne s'obtiennent pas par l'hydrogène. )) Dans une prochaine Note, nous donnerons les résultats obtenus en ( 29) réduisant l'anhydride molybdique par l'hydrogène aux températures supé- rieures à 470° (' )• " CHIMIE MINÉRALE. — Sur les manganimoîybclates. Noie de M. E. Péchard (-), présentée par jM. Troost. « Lorsqu'on fait bouilUr une dissohition de molybdate acide d'ammo- niaque avec du peroxyde de manganèse hydraté, on voit la liqueur prendre une coloration rouge rubis. Après fdtration, pour séparer l'excès de man- ganèse, il se dépose par refroidissement des cristaux rouges formés par le sel ammoniacal d'un acide complexe résultant de l'union de l'acide molyb- dique et de l'acide manganeux. » Une réaction analogue avait déjà été indiquée par Struve (') qui admettait l'existence de sels doubles renfermant du molybdate de sesqui- oxyde de manganèse. D'après ce qui suit, nous verrons qu'il n'y a aucun doute sur le degré d'oxydation de manganèse dans ces composés. » Le peroxyde de manganèse employé dans la préparation des mangani- niolybdates provenait en effet d'une des préparations suivantes : )) 1° Électrolyse d'un sel manganeux en solution nitrique; » 2° Réduction du permanganate de potassium par une matière orga- nique qui donne un précipité brunâtre correspondant bien, comme je l'ai vérifié, au manganite acide ('), Mn*0"'H'R; )) 3" Action du permanganate de potassium en excès sur le chlorure manganeux. » Dans le procédé de préparation indiqué plus haut, la combinaison du bioxyde de manganèse avec le molybdate acide ne s'effectue que lente- ment; on peut obtenir les manganimolybdates alcalins plus rapidement en employant un des procédés suivants : » 1° On commence par transformer le molybdate acide d'ammoniaque en molybdate double d'ammoniaque et de manganèse en mélangeant deux dissolutions chaudes du molybdate et d'un sel manganeux. Sur le précipité jaunâtre ainsi obtenu et mis en suspension dans l'eau, on verse peu à peu une dissolution étendue de permanganate de potassium. La coloration (') Travail fait au laboratoire des hautes études de M. Moissan, à l'École supérieure de Pharmacie. {-) Travail fait au laboratoire de Ciiimie de l'École Normale supérieure. (») Encyclopédie chimique, t. III, lo"" caiiier; p. 161. (') MoRAWSKi et Stingler, J . Jàr prahliche Chemie. t. XVIII; p 78. ( 3o ) violette de ce sel est remplacée immédiatement, surtout à chaud, par la coloration rouge des manganimolybdates ; il se forme en même temps du peroxyde de manganèse que l'on enlève par filtration delà liqueur chaude. « 2° On peut encore mélanger deux solutions chaudes de molybdate acide et de permanganate de potassium et réduire ce dernier par une ma- tière organique (alcool, aldéhyde, etc.); on sépare ensuite par filtration le peroxyde de manganèse en excès. Dans ces deux préparations, le per- manganate de potassium a été remplacé par une dissolution étendue d'acide permanganique, pour éviter la présence du potassium qui peut donner naissance à des sels doubles. » Les manganimolybdates sont des sels colorés en rouge plus ou moins foncé; les sels alcalins sont solubles dans l'eau, insolubles dans l'alcool et bien cristallisés. Leur dissolution est acide au tournesol. » Ces sels sont stables à la température ordinaire ; mais, chauffés, ils se décomposent et se comportent comme un mélange de molybdate acide et de peroxyde de manganèse. Les acides donnent avec les manganimolyb- dates une liqueur brunâtre qui laisse déposer des molybdates très acides, entraînant du bioxyde de manganèse. L'acide chlorhydrique, l'acide oxa- lique réagissent sur ces sels et ramènent le peroxyde à l'état de sel man- ganeux. Les alcalis les décomposent également et mettent en liberté du bioxyde de manganèse. » L'analyse de ces composés complexes se fait très simplement. Une calcination modérée donne le poids de l'eau. Un courant d'acide chlorhy- drique passant à 36o°, sur le produit anhydre, donne, d'une part, l'acide molybdique et, d'autre part, un mélange de chlorure alcalin et de chlo- rure de manganèse dont il est facile de déterminer la composition. J'ai toujours vérifié le poids de manganèse ainsi obtenu en appliquant à une autre portion du sel la méthode d'essai des manganèses au moyen de l'acide oxalique et du caméléon titrés. J'ai vérifié ainsi que le manganèse est bien à l'état de bioxyde dans ces composés. ' » Par ces procédés j'ai préparé et analysé les composés suivants : » 1° Sel ammoniacal. — Beaux cristaux rouges inaltérables à lair, peu solubles dans l'eau a froid et dont la formule est 3( AzH*)-0. iMnO-. i2Mo0^511-0. Trouvé. Calcule. — — ^ — -~- — -^mm' 3(AzH*)=0 7,57 7,8 7,4 » » MnO^ 4>22 4,o3 4,3 4,1 » 12M0O» 83,84 84 83,5 83,7 84,2 SH^O 4,37 3,9.5 4 » » 100,00 99,78 99,2 » » ( 3i ) » 2° Sel de potassium. — Petits cristaux moins foncés que les précédents et presque insolubles dans l'eau froide: ils correspondent à la formule 3K-0.1MnO-.i2Mo0^411'0. Trouvé. Calculé. — ^ — ■ — — ^ — 3K-0 i3 12, Sa i3,2 » MnO^ 4,01 4,1 4,o8 3,92 12M0O' 79,67 79>42 » 79.8 4H^0 3,32 3,4 100,00 99)74 » " » 3" Sel de sodium. — 3Na20,Mn0^i2Mo0^i3H-0, formé par de gros cristaux, rouge sang, très solubles dans l'eau et s'eflleurissant à l'air. » 4° Acide manganimolybdique. — En décomposant par l'acide sulfurique titré du manganimolybdate de baryum en suspension dans l'eau, on obtient une liqueur rouge foncé qui est une dissolution de l'acide. Par évaporation dans le vide celte liqueur se transforme en une masse noire, brillante, à cassure vitreuse et ne présentant pas trace de cristallisation. Ce corps soluble dans l'eau et l'alcool peut être considéré comme l'acide manganimolybdique. L'analyse lui assigne en effet la formule MnO-.i2MoO'.iolPO. Il a les mêmes propriétés que les sels correspondants. Les alcalis le décomposent avec mise en liberté de pero.xyde de manganèse; aussi ne peut-on pas passer de l'acide aux sels alcalins par neutralisation directe. » Il ne semble pas exister de composés analogues pour les autres acides qui, comme l'acide tungstique, donnent des acides complexes. Aucun des modes de préparation employés pour les molybdates ne donne de résultats quand on les applique aux tungstates acides. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la vératrylène-diaminc. Note de M. Cii. Moureu, présentée par M. H. Moissan. (i Ce Travail fait suite à celui que j'ai publié récemment sur la vératryl- OCH^i) aminé ('). J'ai montré que le nitrovératrol CH'— OCH' (2), A'où dérive ^AzO= (4) cette base par réduction, se forme quand on fait réagir l'acide nitrique ordi- naire ou étendu sur le vératrol C H% ^ ^^,, . :; . Si, au contraire, on emploie \OLH (2) OCH^(i) l'acide concentré, on obtient toujours un dérivé dinitré C°H'— 0CH'(2). (AzO=)- (') Comptes rendus, 24 février 1896. (32) )) Quelle est la constitution de ce dinitrovératrol? Quelle serait, d'autre part, l'influence des deux fonctions éther-oxyde OCH' sur les propriétés de la diamine correspondante? » Il résulte de mes recherches que, contrairement aux prévisions, les deux substitutions nitrées dans le vératrol tendent, dans tous les cas, à se faire de façon que les deux groupes AzO^ soient l'un par rapport à l'autre en position ortho. J'ajouterai qu'en opérant la nitration dans des condi- tions déterminées, et réduisant le dinitrovératrol obtenu, j'ai préparé une orthodiamine, que j'appelle véralryléne-diamine, base nouvelle, inté- ressante par quelques propriétés particulières. » L'action 'de l'acide nitrique concentré sur le vératrol est extrêmement vive. Comme le mélange peut s'échauffer plus ou moins suivant les conditions de l'expé- rience, j'ai tenu tout d'abord à opérer à une température sensiblement constante, entre o° et 5°, en refroidissant énergiquement l'acide mis en œuvre (D=ii,48). Le dérivé dinitré est immédiatement précipité par l'eau, lavé, essoré et cristallisé dans l'alcool à gS", d'où il se dépose en fines aiguilles jaune citron, fusibles à i29''-i3o'' (•). » Réduit par l'élain et l'acide chlorhydrique, ce dinitrovératrol fournit facilement le composé chlorostannique d'une diamine, combinaison très soluble dans l'eau, d'où elle est aisément précipitable, avec un dégagement de chaleur sensible, par addition d'éther à la liqueur. L'action de la soude étendue met en liberté la base, qu'on extrait au chloroforme. » Si l'on refroidit à o° la solution chloroformique préalablement concentrée par distil- lation, la base cristallise presque aussitôt en petits prismes très ou peu colorés (^). » La vératrylène-diamine fond à i3i''-i32''. Elle est très soluble dans l'eau et à peine soluble dans l'éther, chose doublement curieuse; elle est également très soluble dans l'alcool et le chloroforme, moins soluble dans le benzène et le toluène. Toutes ses solutions, d'abord peu colorées, se foncent de plus en plus à l'air, et deviennent rapidement d'un noir d'encre. La base libre elle-même, à peu près incolore cjuand elle vient d'être préparée, devient à l'air d'un violet foncé en quelques heures. » Les expériences qui suivent établissent nettement que la vératrylène- diamine est une diamine ortho. (') Plusieurs auteurs ont déjà décrit le dinitrovératrol, tous avec des points de fusion 'différents (Tieman, Rossin, Merck, Heinisch, Monalshefte fiir Cheniie, 15, 233). (^) M. Heinisch {loc. cit.), en réduisant le dinitrovératrol fondant à 128°, 2, a obtenu une diamine à l'état de chlorhydrate. Il n'en décrit aucun caractère, et n'en établit pas la constitution. ( 33 ) » 1° Action de la phénanthrènequinone. Vi'nalrylphéiiaiilhvazine: /OCH^(i) -OCH3(2) — Az = C-C8H»" i5'",o4 de phénanthrènequinone (i naolécule) en solution acétique bouillante, traité paro6'',84 (i molécule) de base pure en solution alcoolique cliaude, fournit immé- diatement un précipité qui, après lavage et dessiccation, pèse is^ôi, soit les -f-^ du poids théorique. En tenant compte des pertes forcées au cours de la manipulation et des portions restées en solution, on peut admettre que le rendement est quantitatif. » La vératrviphénanthrazine obtenue cristallise dans le toluène en fines aiguilles jaunes, très légères, fondant à 255°. Elle donne avec l'acide sulfurique une coloration violette. » 2" Action de l'acide acétique. EthcnyUcratrylène-ctmidine : /OClP(i) -AzH\ \Az ^^ ^" L'acide acétique fournit, quand on le chauffe lonj;temps à reflux avec la véralrylène- diamine, non pas un dérivé acétylé, mais une amidine, réaction propre aux diamines ortho. » L'éthénylvératrylène-amidine est une base très soluble dans l'eau, peu soluble dans l'éther. Sa solution aqueuse donne immédiatement des précipités cristallisés avec le chlorure de platine et avec l'acide picrique. La base fond vers 170°. » 3" Action de la benzaldéhyde. Vératrylbenzaldéliydine : /OClP(i) Cc„.-OCIF(o„) Az-^ La benzaldéhyde (2 molécules) rtagit immédiatement sur la solution aqueuse du chlorhydrate de la base (i molécule) pour donner le chlorhydrate très peu soluble de vératrylbenzaldéhydine. Celle-ci cristallise dans l'alcool faible en fines aiguilles blanches, brillantes, fusibles à i34°-i35°. Les trois réactions qui précédent sont carac- téristiques pour les orthodiamines. Ce résultat ne fixe la position, d'une façon précise, que de l'un des deux groupements fonctionnels AzlP de la diamine, lequel se trouve forcément en (4), le deuxième pouvant être en (3) ou en (5). » Il est donc indi.sculable qu'en nitrant le vératrol à o" au moyen de l'acide nitrique fumant on obtient un dérivé orlhodinitré. J'ai reconnu, par la suite, que, dans quelques conditions que l'on opère, c'est toujours en position oriho que tendent à se placer les deux groupements nitrés. C. R-, i8j7, 0' Semestre. (T. CXW, N» 1.) ^ (34) B II en est ainsi, notamment, quand on nitre à 20", ou même lorsqu'on fait l'ojjéra- lion sans refroidir le mélange, ce qui peut en élever considérablement la température; ou encore quand on nitre le mononitrovératrol. Dans tous les cas, le poids de phénan- thrazine obtenu en faisant réagir la phénanthrènequinone sur la base correspondante, telle qu'elle se trouve après une seule cristallisation dans le chloroforme, a été voisin des 90 centièmes du poids théorique : mode de dosage grossier, il est vrai, et qui ne présume rien sur la formation en plus ou moins grande abondance de l'un ou de l'autre des deux dérivés orthodinitrés possibles, mais qui n'en indique pas moins très claire- ment le sens principal de la réaction. » Il y a un intérêt théorique à rapprocher le cas du dinitrovératrol de quelques cas analogues qui ont déjà été étudiés. » MM. Grimaux et Ijefèvre (') ont montré que dans le dinitrogaïacol /OCH^(]) C'H- — 0H( 2) les deux groupes AzO^ étaient, non en position ortho, mais en position meta l'un par rapport à l'autre. » Le contraste est encore plus surprenant dans l'exemple suivant : MM. Nietzki et Moll (-), en étudiant l'action de l'acide nitrique sur l'élher diacétique de la pvrocalcchine (le vératrol en est l'éther diméthylique), ont prouvé que le produit dinitré obtenu n'était pas un dérivé ortho. » Les faits qui précédent montrent, une fois de plus, combien peu le mode d'action réciproque des diverses parties d'une même molécule nous est connu. Ils ne peuvent qu'engager à être prudent quand on veut géné- raliser en Chimie organique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur V acide paraxylylacêtique ou diméthyl-i .l\ phé- néthyloïque-1 : (CH')=C«IPCH-CO-H. Note de M. Guerbet, présentée par M. Friedel. « Dans une précédente Communication, faite en collaboration avec M. Béhal ('), j'ai montré que l'acide campholénique, chauffé avec du brome sec, perd de l'hydrogène et se transforme en acide diméthyl-i . 2 phénéthy- loïque-4. » J'ai tenté la même réaction avec l'acide campholique, en vue d'établir (•) Bull. Soc. chim., 3'' série, t. VI, p. /[iS. (-) Ber. d. deulsch. chem. Gesell., t. XXVI, p. 2i83. (^) Guerbet et Béhal, Comptes rendus, t. CXXIl, p. i494- ( 35) la constitution de cet acide. Il s'est ainsi formé une petite quantité d'un acide de formule C'H'-O" différant de tous les acides connus ayant la même composition. Comme cet acide est difficile à obtenir et que la petite quantité dont je dispose ne me permet pas d'en établir la constitution par l'étude de ses produits de décomposition, j'ai été amené à préparer par synthèse l'acide paraxvlylacétique, encore inconnu, afin de voir s'il lui est identique. L'acide paraxylyiacétique renferme, en effet, le même noyau que le campholène, qui se forme si facilement avec l'acide campholique. » La comparaison des propriétés de ces deux acides montre qu'ils sont différents. » Ce sont la préparation et les propriétés des principaux dérivés de l'acide paraxylyiacétique qui font l'objet de la présente Communication. » J'ai préparé cet acide au moyen de l'amide correspondante, obtenue elle-même en faisant réagir en tubes scellés le sulfhydrate d'ammoniaque sur la méthylparaxylylacétone. » Cette acétone a été obtenue pour la première fois par M. Claus ('), en faisant réagir le chlorure d'acétyle sur le paraxylène en présence du chlorure d'aluminium, suivant la méthode indiquée par MM. Friedel et Crafts(^). (CH')^C''H^ + CH'.COCl=r(CTF)-.C''H'.CO.CH' + IICl. » Cette méthode ne fournit de bons rendements dans le cas présent que si l'on prend certaines précautions que je vais indiquer. » On prend ySs"' de chlorure d'acétyle, loos'- de paraxylène, ôos'' de chlorure d'alu- minium. On verse dans un ballon le tiers du chlorure d'aluminium, et on le recouvre de sulfure de carbone bien sec. Le ballon porte un bouchon traversé à la fois par un tube à angle obtus, en communication avec un réfrigérant disposé à reflux, et par un tube à brome renfermant le mélange de paraxylène et de chlorure d'acétyle. )) On chaulTe le ballon à 5o° au bain-marie, et l'on y laisse tomber peu à peu le mélange contenu dans le tube à brome, en ayant soin d'agiter le ballon. Il se dégage de l'acide chlorhydrique entraînant un peu de sulfure de carbone. Quand tout le mé- lange a été ajouté, on remplace rapidement le bouchon du ballon par un autre tra- versé d'un tube à angle obtus et d'un tube large par lequel oq versera le restant du chlorure d'aluminium. La réaction doit être conduite de telle sorte qu'elle dure une demi-heure au plus. » Le dégagement d'acide chlorhydrique cesse à peu près complètement quelques (*) Claus, Berichte der deutschen clieni. GeselL, t. XIX, p. 280. (^) Friedfx el Crafts, Ann. de Chimie et de Physique, &" série, t. 1, p. 607. ( 36 ) minutes après que Ion a fini d'ajouter le chlorure d'aluminium. On verse alors le produit de la réaction sur de la glace piiée. Il se sépare une huile jaune brunâtre que l'on décante, et que l'on distille dans un courant de vapeur d'eau, afin de séparer le xylène qui n'a pas réagi. Le résidu de la distillation est séché sur le chlorure de cal- cium et distillé au bain d'huile en recueillant ce qui passe de aao" à 280°. On purifie enfin l'acétone en la rectifiant. Elle bout à 224°-225''. » Amide paraxylylacétiqiie : (CH^)^ — C'H^ — CH- — CO — AzH-. — On la pré- pare par la méthode de Willgerodt (') ; on chaufTe pendant quarante-huit heures à la température de 200° : 58'' de métliylparaxjlylcétone. 5g'' d'alcool à gô", lôs'' de sulf- hjdrate d'ammoniaque et 2?'' de soufre. » A l'ouverture des tubes, il se dégage une grande quantité de gaz renfermant du mercaplan, qui leur donne son odeur désagréable. » Il s'est produit simultanément l'amide paraxylylacétique et un peu du sel ammo- niacal de l'acide correspondant. » La matière contenue dans les tubes est dissoute dans l'eau bouillante et la solution filtrée est évaporée à siccité. Pour séparer l'amide du sel ammoniacal, on traite le mélange par une petite quantité d'eau et l'on filtre à chaud la solution f|ui renferme le sel ammoniacal. L'amide restée sur le filtre est purifiée par cristallisation dans l'alcool à 90°, dans lequel elle est beaucoup moins soluble à froid qu'à chaud. » Elle cristallise en belles aiguilles incolores fondant à iS^". » Acide paraxylylacétique : (CH^)- C^H^ CH- CO-H. — On l'obtient en décompo- sant l'amide par la potasse alcoolique renfermant i partie de potasse caustique pour 2 parties d'alcool. Cette décomposition est très lente et demande huit jours d'ébulli- lion, au bout desquels il se dégage encore un peu d'ammoniaque. » On sépare l'acide formé par la méthode habituelle et on le purifie par cristalli- sation dans l'alcool à 60°. » Il cristallise en aiguilles prismatiques incolores qui fondent à 128°. » Le mode de synthèse de cet acide indique déjà quelle doit être sa constitution. Celle-ci a été établie d'une manière définitive par la formation de l'acide triniésique asymétrique sous l'influence du permanganate de potasse. » Le sel de potasse de cet acide cristallise dans l'eau en longues aiguilles déliées et difficiles à séparer de leur eau-mère. Il est très déliquescent. » he sel de soude se présente en aiguilles très déliquescentes, répondant à la for- mule C'^H'^NaO^-f-rPO. » he sel de chaux se dépose de sa solution aqueuse en petites tablettes aplaties ajant pour composition (C'^H" O')'- Ca -f- 3H-0. Le sel de baryteesl en petits cristaux prismatiques groupés autour d'un centre. Il est beaucoup plus soluble que le sel de chaux et cristallise anhydre de ses solutions aqueuses. » Ether mélhylique. — On l'obtient en saturant de gaz acide chlorhydrique sec une solution alcoolique de l'acide refroidi à 0°, et laissant ensuite digérer la solution à la température ordinaire. (') Berichle dcr deulschen c'tetnischen Gesellschaft, t. XX, p. 2^69. (37 ) » On sépare l'éther formé en évaporant la plus grande partie de l'alcool et précipi- tant par l'eau. L'éther desséché sur le chlorure de calcium est ensuite rectifié. )) On obtient ainsi un liquide incolore, ayant une odeur agréable, qui bout à 253"- 254°. » Élher élhylique. — On le prépare comme l'éther mélhjlique. » C'est un liquide incolore possédant une odeur agréable. » 11 bout à 261°, 5. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du tannin et de V acide galliqite sur les hases quinoléiques. Note de M. Oechsxeu de Cosjixck. « Dans quelques Notes présentées à l'Académie, en mars et avril der- niers, j'ai fait connaître l'action du tannin et de l'acide galliqiie sur les bases pyridiques et sur plusieurs alcaloïdes volatils. Il me restait à étudier, à ce point de vue, les bases de la série quinoléique. » J'ai employé, pour cette étude, trois écbantillons, bien i)rivcs d'iso- mères, d'une des lépidines (C'H'Az) du goudron de houille, de quino- léine (C'II'Az) et de quinaldine (C'»H'Az). » Lcpidinc. — Si l'on ajoute du tannin pur cl sec à de la lépidine pure et fraîchement rectifiée, on observe que le tannin se dissout en partie: pas de précipité, pas de colo- ration. Ce n'est qu'à la longue, et lorsqu'on abandonne à l'air et à la lumière, que l'on voit se produire une coloration rouge foncé. » En faisant agir, dans les mêmes conditions, l'acide gallique pur et sec sur la même lépidine, j'ai pu constater la dissolution assez facile de l'acide organique et l'ab- sence de précipitation et de réaction colorée. Celle-ci, comme pour le tannin, ne se produit que peu à peu, par exposition à l'air et à la lumière ('). « Si, à des solutions de lépidine dans l'alcool absolu et dans l'éther, on ajoute soit du tannin sec, soit de l'acide gallique sec, aucun phénomène immédiat ne se produit. A la longue, colorations diverses, dans les Ions rouges. » Par contre, la lépidine pure est immédialemcnt précipitée par une solution de tannin dans l'eau ; le précipité est blanc et caséeux. )) Si l'on additionne la lépidine pure d'une solution de tannin dans l'alcool absolu, il ne se fait aucun précipité ; aussitôt qu'on veise un excès d'eau dans la liqueur lim- pide, le précipité blanc amorphe se produit. Le résultat est identiquement le même, si l'on verse une solution élhérée de tannin dans de la lépidine pure et si l'on ajoute ensuite un excès d'eau distillée. » Quinoléine. — Les expériences que j'ai faites avec la lépidine du goudron de (') J'ajoute que, pour les deux séries d'expériences, la température du laboratoire était de 27". (38) houille ont été toutes répétées avec un échantillon très pur de quinoléine, et les résul- tats ont été les niêines. » Toutefois, je signalerai l'expérience réalisée avec l'alcool méthylique ; la solution de tannin, dans ce véhicule, ne précipite pas la quinoléine pure. Si l'on ajoute de l'eau progressivement, le précipité n'apparaît pas immédiatement. 11 faut ou agiter, ou ajouter un excès d'eau ; alors, le précipité blanc est parfois sirupeux ou gommeux, ce qui paraît tenir à la proportion de quinoléine dissoute. » Quinaldine. — Cette base, dont j'avais entre les mains un bel échantillon, a fourni les mêmes résultats que la lépidine et la quinoléine, en présence du tannin et de l'acide gallique secs, et des solutions de tannin dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther. » Conclusions. — Il résulte de ces expériences qr.e les bases quinoléiqiies se comportent vis-à-vis du tannin et de l'acide gallique, sous diverses con- ditions, non seulement comme les bases pyridiques, mais, ce qui est plus intéressant, comme les hydrures pyridiques et un grand nombre d' alcaloïdes volatils ('). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur un nouvel hydiate de carbone, [a caroubine. Note de M. Jean Effront, présentée par M. Duclaux. « Dans certaines contrées du Portugal, les graines du Ceratonia siliqua sont employées comme nourriture exclusive des bœufs et des ânes. Ce mode de nutrition a été préconisé et adopté pour la première fols par M. Netto de Faro, et, suivant l'avis d'agriculteurs compétents, avec d'ex- cellents résultats. L'analyse de ces graines a donné les résultats suivants : Eau 1 1 , 4o Matières azotées 18192 Hydrate de carbone 63,00 Matières grasses 2,3 » Les matières azotées se trouvent réparties fort inégalement dans les dif- férentes parties de la graine. L'embryon est très riche; il contient 62,78 de matières proléiques; dans le spermoderme, on en retrouve 7,7 et dans- l'albumen 8,49. M Les hydrates de carbone de l'albumen et du spermoderme diffèrent radicalement de nature. Les premiers sont complètement absorbés pendant {') Ces longues recherches ont été faites dans mon service, à l'Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. ( 39) la germination; les seconds ne sont pas attaqués par la plante en forma- tion. » L'hydrate de carbone de l'albumen forme une masse homogène, cornée, ne se colorant pas par l'iode et présentant quelques propriétés de la gélose (S-galactane); mais il se différencie de cette dernière par les pro- duits d'hydratation que l'on obtient, soit par les acides, soit par les diastases. » Il est préférable, pour l'extraction de l'hydrate de carbone des graines du caroubier, de ne traiter que l'albumen seul. » A celle fin, on laisse tremper les graines pendanl cinq ou six jours en renouvelant le liquide trois ou quatre fois par jour. Les graines se gonllent très fort et absorbent trois fois leur poids d'eau. Dans cet état, il est aisé de séparer l'albumen du spermo- derme et de l'embryon. » loos'' de germes secs fournissent 5.3 pour loo d'albumen. » Le gonflement de la graine pendant le trempage est dû presque exclusivement à la substance mucilagineuse que renferme l'albumen, et qui constitue une masse élas- tique et résistante. » En soumettant l'albumen à l'action de l'eau chaude au bain-marie, on obtient une gelée transparente qu'on peut filtrer sur un filtre en soie. Il est bon d'employer une quantité suffisante d'eau pour obtenir un sirop épais mais non gélatineux. » Ce sirop épais est refroidi et l'on y ajoute deux fois son volume d'alcool ou d'eau de baryte. » Dans les deux cas, l'hydrate de carbone se dépose en longs filaments que l'on ra- masse sur un linge. » Le premier précipité ainsi obtenu contient 2-3 pour lOO de matières albuminoïdes et de sels, lesquels sont facilement éliminés en faisant regonfler le produit dans l'eau et en le précipitant à nouveau par l'alcool. » Par un traitement de huit à dix fois successives de l'albumen par l'eau chaude, on arrive à une extraction presque complète de Ihydrate de carbone qu'il renfermait. » Le produit, purifié et séché dans une cuvette à ioo°, se présente sous forme d'une substance blanche, spongieuse, très friable, accusant la formule des celluloses : Calculé pourCSH'»0'. Trouvé. C. 44,44 44,21 U 6,25 6,38 0 49)30 49, 4i » Cet hydrate de carbone, que nous tlénommons caroubine, offre les propriétés suivantes : )i Mis en contact avec l'eau ou avec la soude normale, il forme une gelée ou masse transparente très visqueuse; 3-4^'' de cette substance par litre donnent un liquide de la consistance d'un sirop épais. ( 4o ) » Dans l'acide clilorhjdrique à froid, la caroubine se dissout en donnant un liquide ne réduisant pas la liqueur de Fehling et ne possédant pas de pouvoir rotatoire. » Traitée par l'acide nitrique selon la méthode de Kent, elle n'accuse que des traces d'acide mucique. » Traitée à chaud par l'acide nitrique, la caroubine fournit l'acide lévulique et seu- lement des traces de furfurol lorsqu'elle est soumise à la phloroglucine et l'acide chlorhydrique par la réaction des pentoses. )) Soumise à l'action des acides minéraux dilués et à chaud, la caroubine se trans- forme en une substance fermentescible dextrogyre, réduisant fortement la solution cuivrique ( ' ). » La caroubine paraît être assez répand tie dans la nature. Nous en avons décelé la présence dans le seigle et dans l'orge, et il est très probable qu'elle entre dans la composition de la bière. Dans certains cas, elle peut remplacer avantageusement la gélose comme milieu nutritif des ferments. » Une gelée de caroubine peptonisée devient liquide en présence de certains ferments; elle reste gélatineuse en présence d'autres. Cette pro- priété liquéfianle pourra peut-être servir à caractériser certaines espèces. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur les fermentations en milieux composés de particules solides. Note de M. Tu. Schlœsing fils, présentée par M. Duclaux. (( Ordinairement, dans un milieu liquide, l'activité d'une fermentation, mesurée par l'intensité d'une réaction caractéristique, suit la marche que chacun sait : elle croit d'abord, atteint un maximum, puis décroît jusqu'à ce que le milieu soit très appauvri; la même fermentation ne se ranime plus tant que le milieu n'est pas changé. Il en est autrement d'une fermen- tation dans un milieu composé de particules solides. Quand elle a crû, puis décrit, elle arrive presque à s'éteindre alors que le milieu est, dans son ensemble, très loin de l'épuisement et paraît encore tout à fait favorable. Vient-on ensuite à brasser, à émietter le milieu, la fermentalion se réveille, elle augmente, puis diminue et s'arrête, et ainsi à chaque brassage. » Ces faits semblent être d'ordre général. Ils ont été, du moins, nettement constatés dans un certain nombre de cas. Par exemple, M. Sciilœsing, mon père, a fait remar ■■ (') Cette transformation, de même que l'action des enzymes sur le nouvel hydrate de carbone, fera l'objet d'une prochaine Communlcalioii. ( 4t ) ■ quer, il y a longtemps déjà, la recrudescence qu'éprouve la nili-ification à la suite d'une trituration de la terre qui en est le siège, et M. Dehérain a de nouveau insisté sur ce sujet dans ces dernières années et en a montré toute l'importance au point de vue agricole. Expérimentant, de mon côté, sur du fumier fermentant en présence d'air, j'ai observé que la production d'acide carbonique s'y élevait, dans un lot qu'on venait de brasser, au double ou au triple de ce qu'elle était pour un second lot semblaWe de matière non remué ( Mémorial des manufactures de l'État. 1890). Un autre exemple d'une pareille influence du brassage, de l'émiettement est fourni par la fabrication du tabac à priser : à une certaine période de cette fabrication, les matières sont versées dans de grandes chambres ou cases, où elles séjournent un ou deux mois; après quoi on les transvase, en les émietlant nécessairement, dans une seconde, puis dans une troisième et une quatrième case; à la suite de chaque transvasement, une reprise de la fermentation se manifeste, élevant considérablement la température et la produc- tion d'acide carbonique. On trouverait facilement d'autres cas où se fait sentir Tin- flence du brassage dont nous parlons. » Comment agit le bi-issage? A celte question on peut proposer plu- sieurs réponses. J'examinerai seulement l'une d'elles aujourd'hui. On est assez porté, je crois, à penser que l'action du brassage résulte du renou- vellement de l'air au sein des matières et, par stiite, de la pénétration d'oxygène dans des parties qui en étaient privées et qui, pour ce motif, ne fermentaient plus. Cependant, avant d'être remuées, les matières renfer- maient un mélange gazeux oii l'oxygène était, en général, fort abondant. Ainsi la lerre dans les champs, ainsi le fumier dans nos flacons où passait de l'air, ainsi le tabac dans les cases. Sur ces dernières, j'ai fait de très nombreuses expériences. .T'ai suivi par l'analyse les variations de compo- sition de l'atmosphère extraite des matières et j'ai constaté que, pendant le séjour du tabac dans chaque case, le taux d'oxygène, aprèss'étre d'abord beaucoup abaissé, s'élevait ensuite, grâce à des rentrées d'air à travers les ])arois imparfaitement étanclies de la case, et qu'il allait croissant précisé- ment quand la fermentation décroissait : cette décroissance n'était donc pas le fait d'une insuffisance d'oxygène. » Mais on peut dire que, quoique dans son ensemble l'atmosphère comprise par la masse des matières soit fortement oxygénée, il y a au sein de cette masse des espaces, étroits, capillaires, qui manquent d'oxygène ; l'air, malgré la diffusion, n'y pénètre pas, repoussé constamment par le dégagement des gaz, acide carbonique ou autres, produits de la fermen- tation. Qu'on vienne maintenant à brasser les matières; on ouvre une partie de ces conduits capillaires, et l'oxygène arrive en des points qu'il ne visitait plus. » Que vaut donc cette opinion faisant consister dans une aération plus G. R., 1897. r Semestre. (T. CXW, N° 1.) 6 (42 ) ou moins profonde le mode d'action du brassage sur les fermentations qui nous occupent? Il est hors de doute que l'aération joue un rôle lorsque, dans une fermentation qui a besoin d'oxygène, l'almospbère qu'on extrait de la masse est, avant le brassage, presque dépouillée de ce gaz. Mais en est-il de même quand l'oxygène abonde dans cette atmosphère à peu près comme dans l'air ordinaire? » Pour le savoir, j'ai d'abord cherché si une fermentation anaérobie s'exalterait par le brassage pratiqué en dehors de toute aération. » Comparant entre elles les productions totales de gaz, prises pour mesure de la fermentation, par des lots de fumier enfermés à l'abri de l'air et dont les uns étaient de temps à autre secoués vigoureusement dans les flacons mêmes qui les contenaient sans qu'il y pénétrât la moindre trace d'air extérieur, tandis que les autres demeu- raient immobiles, j'ai trouvé : Gaz produils. ?<<>• ! et 3. N" ? et 4. Cf ce Du i6 au 26 mai, avant qu'on secouât 620,2 620,5 _, . I Du 26 mai au q iuin ; dans cet inter- Ces gaz comprenaient 72- 1 ,1 r. > . . ^ , ^^, , l valle, 2 et 4 ont ete secoues deu\ 75 pour 100 de CO^: le 1 ... „ , . ... ,^ „ . „ , . ., fois; 1 et d sont restes immobiles. . 460,2 oo5,8 reste était un mélange { ^ . . -i- , • -n ^ , , . ., Du Q luin au milieu de uullel; 5i et 4 de Az avec H et un peu 1 '' ■' , . ,-,.„ , ^,,, I sont restes immobiles; 1 et a ont I été secoués deux fois 54^)9 466,8 de CH'. » L'effet de l'agitation des flacons, sans être extrêmement considérable (parce que le brassage réalisé était assez imparfait) a été pourtant bien net. Ainsi le brassage sans aération peut exalter notablement une fermenta- tion de matières solides. » Mais considérons de préférence le cas, plus digne d'attention, des fer- mentations aérobies. Ici on ne peut brasser sans aérer. Peut-on aérer sans brasser? On y parvient en recourant au vide, lequel renouvelle l'atmo- sphère jusque dans les moindres cavités des particules solides mieux encore que le plus complet brassage. » J'ai donc pris quatre lots identiques des matières à examiner; chaque lot, en- fermé dans un flacon, était traversé par un courant d'air réglé de façon qu'à la sortie le taux d'acide carbonique produit ne dépassât pas i ou i ,5 pour 100. Cet acide était dosé par pesées avec les précautions convenables. A certains jours et au même moment pour les quatre lots, on a procédé aux manipulations suivantes : le loti n'a subi aucun traitement; le lot II a été secoué cinq minutes dans son flacon même; le flacon III a été secoué aussi cinq minutes, mais en outre on y a fait rapidement le vide et l'on y a laissé rentrer de l'air tout de suite après; le lot IV a été soumis au vide comme le précédent, mais sans être secoué. La comparaison des résultats des quatre lots consi- (''.3 ) dérés deux à deux devait permettre de dégager l'action de l'aération profonde due au vide. Il y a là une méthode qui n'est peut-être pas sans intérêt. » Je l'ai d'nbnrd appliquée à la fermentation aérobie du fumier (fumier frais de cheval, à 54°-55°). Ne pouvant, faute de place, donner mes chiffres, je les condenserai dans le résumé suivant. Si on les représente par un gra- phique avecles productions d'acide carbonique comme ordonnées et les temps comme abscisses, on obtient une figure rappelant assez une scie à dents espacées ; une même dent correspond à la période qui suit immédia- tement un brassage pour les deux lots ayant subi ce traitement, qu'ds aient été ou non soumis à l'aération profonde par le vide ; aucune ascension de la courbe ne s'observe pour les deux lots non brassés, qu'ils aient été ou non aérés par le vide. » Concluons que l'aération, même profonde, sans brassage, n'a pas influé sur la marche de la fermentation, tandis que le simple brassage, même sans l'aération profonde du vide, a exercé une action manifeste. Ce n'est pas par l'aération que le brassage a produit les réveils constatés de la fermentation. » CHIMIE AGRICOLE. — La Pomme de terre alimentaire. Note de MM. H. Coudon et L. Bussard, présentée par M. Mùnlz. « En raison de son importance économique, la Pomme de terre a fait l'objet de nombreux travaux; ces travaux, parmi lesquels se distinguent surtout ceux de M. Aimé Girard, se rapporlent à la Pomme de terre indus- trielle. Les recherches que nous résumons ici ont trait plus particulière- ment à la Pomme de terre comestible; elles mettent en relief, également, certains points intéressant la composition du tubercule. » Si l'on envisage le tubercule, abstraction faite de l'enveloppe, qui ne représente qu'une très faible fraction en poids, on constate qu'il est consti- tué par trois couches de composition très différente. Ces couches se distin- guent assez facilement, à l'œil nu, sur une tranche mince examinée par transparence. Elles offrent au passage des rayons X des résistances inégales qui les rendent très apparentes sur les photographies obtenues par le pro- cédé Rôntgen. Elles ont des densités très différentes, les couches externes étant les plus denses. » Enfin l'examen microscopique et l'analyse chimique, effectués sur un ( 44 ) certain nombre de tubercules arrivés à parfaite maturité et fraîchement récoltés, nous ont permis de tirer les conclusions suivantes : » La couche corticale (extérieure) est de beaucoup la plus riche en matière sèche et c'est elle qui contient la plus forte proportion de fécule. Elle est sensiblement moins riche en matières azotées que les couches cen- trales. » La couche médullaire interne (la plus centrale) est la plus aqueuse et la plus pauvre en fécule, mais c'est elle qui contient la plus forte propor- tion de matières azotées. 1) La couche médullaire externe, comprise entre les deux précédentes, présente une composition intermédiaire. » Voici les résultats fournis par l'analyse de deux variétés et rapportés à loo parties de chaque couche : Eau. ! Couche corticale 72,60 „ , , , II • I externe.... 74) i4 Couche médullaire . „ ( interne .... 79j • j I Couche corticale 72,92 ' externe .... 78,87 Couche médullaire interne .... 84,48 Fécule. iMalières azotées 20,66 1.90 19,61 2,2 1 .4,44 2,45 22,45 1,84 .5,64 2,16 10, 5o 2,17 » Avant de chercher à appliquer ces résultats à l'amélioration de la Pomme de terre de table, nous avons cru devoir déterminer en quoi elle différait de la Pomme de terre industrielle. Nous avons, dans ce but, soumis à l'analyse et à la dégustation trente-quatre variétés, cultivées dans le même terrain et fraîchement récoltées. » Il résulte de ces essais que la valeur culinaire de la Pomme de terre est directement proportionnelle à sa teneur en matières azotées et inver.se- <■ < -1 r- 1 T . matières azotées ment proportionnelle a sa richesse en lecule. Le rapport ^r. — j permet d'apprécier, sans dégustation, la qualité d'une variété quelconque. Pour l'année 1890, ce rapport a été compris entre 23 et 17 pour les bonnes variétés de table; inférieur à 16 pour les médiocres, il s'est abaissé jusqu'à 8 dans les plus mauvaises. » Mais, en outre de la saveur, il est une propriété qui a une grande im- portance : c'est la résistance à la cuisson dans l'eau. On sait, en effet, que, lorsqu'un tubercule de Pomme de terre est soumis à la cuisson dans l'eau, il se ramollit simplement en conservant sa forme primitive, ou bien il se ( /l-'i ) désagrège, se boursouQe et éclate en certains points. Quelle est la cause de ce délitement? On l'attribue généralement au gonflement de la fécule, mais les analyses et les nombreux essais que nous avons faits ne confirment que partiellement cette opinion courante. » Si, en règle générale, les variétés qui se délitent peu ou pas sont pauvres en fécule, il n'en est pas moins vrai que la forte proportion de fé- cule que renferment les autres n'est pas la seule cause de leur faible résis- tance à la cuisson dans l'eau. Voici, comme exemple, deux variétés de même précocité : Fécule Allniniinoïdes pour 100. poiirioo. Early rose '7,0^ i,o8 Se désagrège après dix minutes de cuisson Merveille d'Amérique, i 7 , 1 3 i , 62 Résiste, même après deux heures de cuisson )) Des mesures micrométriques nous ont montré que la cause de cette résistance à la pression exercée par le gonflement de la fécule ne résidait ni dans les dimensions des cellules, ni dans l'épaisseur des parois. 1) Fallait-il l'attribuer à une adhérence plus parfaite des parois des cel- lules, due à une proportion plus élevée des substances agglutinantes dési- gnées sous le nom de corps peciiques? Le dosage de ces matières nous a montré qu'il n'y a aucune relation entre la résistance à la cuisson dans l'eau et la teneur en corps pcctiques. » Mais il existe une autre catégorie de substances qui peuvent interve- nir, indirectement peut-être, pour maintenir l'adhérence des cellules entre elles; ce sont les matières albuminoïdes qui, dans la cuisson de la Pomme de terre, se coagulent et emprisonnent la fécule, comme le gluten du blé, dans la panification, agglutine l'amidon et donne du corps au pain. » Il résulte des essais que nous avons effectués sur nos trente-quatre variétés que c'est bien à l'action des albuminoïdes qu'il faut attribuer la résistance à la cuis.son et que cette résistance est fonction du ra])port lualières albuminoïdes „ rr i 1 1 •■i- • • ■ i ■ 1 ■.„„, -, — i En effet, dans les variétés résistant a la cuisson, ce fécule rapport a été de i4 k 8,6. Le délilement était notable dans les variétés où ce rapport n'était plus que de 8 à 6,6; enfin il était complet au-dessous de cette proportion, qui est tombée à 4,3 dans la variété qui résistait le moins. » Connaissant le mode de répartition des différents principes dans le tubercule, ainsi que les différences de composition qui font qu'une variété est destinée soit à l'alimentalion, soit à l'industrie, le sélectionneur pourra faire un choix rationnel dans un lot de semis par l'examen des tubercules (46) coupés. Il choisira, en effet, s'il veut produire des variétés industrielles, les tubercules à zone corticale très développée; il s'adressera, au contraire, aux tubercules à moelle abondante s'il veut obtenir des pommes de terre de valeur élevée pour la table. Toutefois, l'analyse chimique d'une moitié du tubercule, sectionné dans le sens de la couronne, l'autre moitié étant réservée pour la multiplication, permettra d'arriver plus rapidement à la création de variétés de haute valeur alimentaire. » ANATOMIE ANIMALE. — Recherches relatives à l'homologie des os de l' épaule chez les Batraciens et les Sauriens. Note de M. A. Perrin, professeur au lycée Carnot, présentée par M. Edmond Perrier. « L'étude de la ceinture scapulaire des Batraciens et des Reptiles montre que les anatomistes ne sont d'accord ni sur le nombre ni sur l'homologie des différentes pièces qui la constituent. )) Une théorie, classique en France et dont Sabatier s'est fait le plus ardent défenseur, admet la présence possible de quatre os dans la compo- sition de l'épaule : un dans la région dorsale, le scapulum, et trois dans la région ventrale; parmi ceux-ci deux sont d'origine cartilagineuse, le cora- coïde et le procoracoïde, et contribuent avec le scapulum à la formation de la cavité glénoïde, tandis que la clavicule est un os transversal allant de l'épisternum au scapulum et destiné à maintenir ce dernier os écarté de la ligne médiane. La clavicule provient d'une ossification directe du tissu em- bryonnaire, ce qui la distingue des autres parties de l'épaule. » Wiedersheira s'appuie sur ses récentes recherches embryologiques, qui confirment celles de Gotte et de Sordan, pour défendre une autre théorie. Pour lui, il n'y a que trois os dans l'épaule : le scapulum, le cora- coïde et la clavicule; celle-ci peut dans certains cas, chez les Sauriens par exemple, être due à une ossification directe du tissu embryonnaire. Quels sont les arguments de Wiedersheim? Chez les Urodèles, le scapulum se forme indépendamment des deux pièces ventrales, qui constituent un car- tilage bifurqué, continu dès le début. Mais, chez les Anoures, on trouve trois points de chondrification distincts donnant naissance à trois pièces qui se soudent plus tard au niveau de la cavité glénoïde et s'ossifient en partie. Ces trois os des Anoures, auxquels il donne les noms de scapulum, cora- coïde et clavicule, sont les homologues certains des trois branches qui consti- tuent la ceinture antérieure des Urodèles. Chez les Sauriens, chaque demi- (47 ) ceinture provient d'un blastème continu; mais, tandis que la pièce dorsale ou scapulum et la pièce ventrale postérieure ou coracoïde passent à l'état cartilagineux, la pièce ventrale antérieure ou clavicule se sépare du reste du blastème primitif par une simple fente, s'ossifie directement et se détache ensuite successivement du scapulum et de l'épisternum. Chez les Tortues, ces trois os qui constituent la ceinture proviennent de trois car- tilages originairement distincts, qui se soudent ultérieurement au voisinage de la cavité glénoïde. Donc l'étude du développement montrerait la for- mation de trois pièces respectivement homologues dans ces différents groupes. » La myologie comparée et la structure de l'épaule de YHatteria prouvent que, contrairement à l'opinion de Wiedersheim, la clavicule des Sauriens n'a pas d'homologue chez les Batraciens et les Tortues. Cette manière de voir n'est pas en contradiction avec les faits connus d'embryologie, comme je vais le démontrer, mais il est nécessaire pour bien interpréter ces faits de tenir compte de l'âge relatif des espèces dont on étudie le développement. » Chez les Urodèles, qui représentent un type primitif ayant peu évolué, l'embryologie nous montre au début deux cartilages dont l'un donnera le scapulum et l'autre le coracoïde, qui présente en avant une sorte d'apo- physe ou procoracoïde. Chez les Anoures, le scapulum, le coracoïde et le procoracoïde ont, chez l'embryon, trois points dechondriBcation et, plus tard, trois points d'ossification distincts. Les trois parties de cette ceinture sont certainement les homologues de celles des Urodèles. Cela montre simplement chez les Anoures une tendance à l'individualisation de pièces squelettiques primitivement réunies en un seul os. D'ailleurs, là présence de trois points de chondrification ne suffit pas à démontrer l'existence de trois os distincts, ou bien il faudrait admettre les mêmes conséquences lorsqu'il v a trois points d'ossification, et, dès lors, le tibia de l'homme serait dû à la soudure de trois os. Mais, comme les Anoures constituent un type d'origine urodélique, mais de formation récente et absolument aber- rant, il est impossible, des faits observés dans son développement, de tirer la moindre conclusion applicable aux Sauriens, qui ont une origine com- mune avec les Urodèles, mais qui sont bien plus anciens que les Anoures et n'ont aucun rapport de filiation avec eux. » Chez les Sauriens, le coracoïde et le procoracoïde proviennent, comme chez les Urodèles, d'un cartilage unique; mais, au heu d'être imparfaitement séparés par une échancrure, ils le sont ici par une formation fenêtrée, qui apparaît secondairement. Donc, au point de vue embryologique, rien ne ( 48 ) contredit l'homologie des parties auxquelles j'ai attribué les mêmes noms dans les deux groupes. Au contraire, la clavicule des Sauriens, qui se forme par un procédé d'ossification absolument différent, n'a pas d'homo- logue chez les Batraciens. Chez les Tortues, objecte Wiedersheim, la cla- vicule est précédée par un cartilage. En réalité, la pièce ainsi désignée par Wiedersheim n'est pas une clavicule, c'est l'homologue du procoracoïde des Batraciens, qui, comme chez les Anoures et pour les mêmes raisons, a des tendances à l'individualisation. » Un autre exemple de cette tendance se retrouve chez les Sauriens qui sont récents par rapport aux Rhyncocéphales. Le développement de la clavicule chez les Sauriens montre qu'elle est primitivement soudée au scapulum et à l'épisternum et qu'elle se détache successivement de ces deux os. Chez VHatteria, la séparation n'a lieu qu'au niveau du scapulum, et la clavicule reste soudée à l'épisternum. » Donc, de même que dans le développement de l'épaule au milieu d'un blastème continu, il se forme plusieurs cartilages distincts et, parfois, des points d'ossification plus nombreux; de même on trouve dans les formes anciennes des os uniques qui, dans les formes récentes, donnent naissance à plusieurs os distincts. L'Embryologie ne prouve donc pas que la clavicule des Sauriens a un homologue chez les Batraciens; elle montre simplement que le procoracoïde n'est qu'une partie du coracoïde qui, dans certains cas, a une tendance à l'individualisation. » ZOOLOGIE. — Sur la signification morphologique des dents de la charnière chez les Lamellibranches. Note de AL Fémx Beiinard, présentée par M. Edmond Perrier. « Je me propose d'indiquer ici quelle origine on peut admettre pour les formations dentaires des f^amellibranches et comment on peut conce- voir dans ses grandes lignes leur évolution. Le point de départ, pour l'ex- plication des phéaomènes ontogéniques, doit être pris dans les formes d'origine très ancienne dont le développement est le plus lent, sans être cependant altéré par une adaptation quelconque. C'est le casdesMytilidées. Reprenant une dénomination de Neumayer, j'appellerai dents dysodonles leurs dents et celles de tous les autres Anisomyaires. )) A la prodissoconque (') succède un stade oii la charnière est consti- (') Voir Comptes rendus, t. CXXIV, p. ii65; 24 mai 1897. ( 49 ) tuée encore par la prolongation du provincidum, et qui est sauté dans les autrt s familles. Le stade suivant est caractérisé par l'apparition subite des côtes externes, dans la plupart des cas. Les dents dysodontes se montrent toujours exactement en môme temps; elles alternent avec les côtes ex- ternes, sont orientées dans le même sens et se mullijilient en corrélation avec elles. Elles doivent donc être considérées comme des côtes inlernes li- mitées au bord de la coquille. Or on trouve dans toute la série des Mytili- dées tontes les transitions entre desimpies plis intéressant toute l'épaisseur du iGsX. {Myrina) et de véritables dents, un peu recourbées, portées sur un bourrelet marginal, véritable plateau cardinal rudimentaire {Modiolaria, Crenella). D'autre part, dans ces derniers genres où. les crénelures du bord ventral et les dents dysodontes coexistent sans transition apparente, on peut vérifier facdement le passage des premières formations aux secondes. Le plateau cardinal rudimentaire s'étend progressivement par-dessus ces crénelures, qu'il recouvre et fait disparaître momentanément; cbacune d'elles reparaît bientôt après, à la même place, mais cette fois à la surface du plateau et sous forme de dent. » C'est exactement par le même processus que se sont constituées les dents taxodonles, qui sont portées sur un plateau très développé et sur- plombant la cavité de la coquille. » En effet : \° dans les très jeunes stades des formes d'arches qui res- semblent à des Modioles, les premières dents, qui apparaissent, comme toujours, avant le plateau et à même le test, sont des lames allongées alternant avec les premières côtes; 2" chez lès adultes des mêmes formes (ex. : Barbatiafusca Lk.), on trouve sur un même individu les trois ordres déformation : crénelures du bord ceutr.d, dents dysodontes, dents taxo- dontes, sans transition apparente; or, en usant convenablement la surface du test, on voit clairement que chaque dent taxodonte n'est, en quelque sorte, que la reprise d'une dent dysodoute interrompue par la progression du plateau, et dont on peut même voir le reste, quelque temps, au bord dorsal. Parmi les Hétérodontes, les jeunes Cardium seuls montrent une alternance très nette des dents latérales avec les côtes externes. » A partir du type dysodoute normal, nous avons à envisager une série régressive et une série progressive. La première est fournie par les Plica- tules et les Huîtres. Chez ces dernières, au deuxième stade après la pro- dissoconque, se voient le long des bords de la valve libre des mamelons espacés qui ont jusqu'ici passé inaperçus. Les l'iicatules et Osttca cocldcar C. R., 1897, ■!' Soinestre. (r CXW, N' 1) 7 ( 5o ) font la transition et montrent le passage des dents dysodonles à ces mame- lons. )> La série progressive a ponr caractère le développement de plus en plus rapide du plateau, tout à fait indépendant des dents : en effet, l'apparition des premières dents précède toujours celle du plateau. La connexion des dents avec les côtes est supprimée par suite de la précocité des premières qui se montrent tout de suite après la prodissoconquc. J'ai indiqué ailleurs que les dents taxodontes et hétérodonles sont constituées par des lamelles primitives, d'abord peu inclinées et orientées comme les dents dysodontes, puis qui se replient les unes au-dessus des autres, de manière à former une ou deux branches très dressées par rapport <à la charnière. Ce processus, déjà indiqué chez les Crenella et les Aviculidés, devient très prononcé et reste très lent chez les Arcidés (surtout Cucullœa') et chez les Carditacés. Il s'accélère de plus en plus calcaires phylliteux triasiques (ou les schistes Ail?, lustrés, qui leur sont ici nettement mélangés), qui se montrent traversés et injectés de filonnets serpent'meux. Ce fait est particidièrement observable à peu de dislance du lac de Saraillet, dans la petite falaise calcaire (calcaires phyl- liteux) qui le domine à l'Ouest vers le fort du Gondran. » Les calcaires phylliteux, décrits jiourla première fois par M. Termier dans le massif de la Vanoise et retrouvés depuis par M. Marcel Bertrand et par moi en de très nombreux points des Alpes, de la Tarentaise au col de Larche, se placent avec les schistes (-) dits /MJire,y (schistes lustrés infé- rieurs), qui les remplacent parfois en partie ou en totalité, à la base du Trias moyen [quelquefois ce faciès s'étend à une grande partie du Trias (Galibier)] et sont conslammenf supérieurs aux quartzites werféniens. » Des schistes noirâtres également désignés par Ch. Lory sous le nom (') L'accès du camp retranché du Gondran, ainsi que la circulation aux environs de Briançon, m'ont été aimablement et très largement facilités par M. le colonel Jourd}', directeur de l'Artillerie, à Briançon, auquel je suis heureux d'exprimer toute ma reconnaissance. C) Je crois qu'il y a, dans les Alpes occidentales, des schistes lustrés de plusieurs âges; cela me semble notamment le cas au sud de Briançon. (63) de schistes lustrés, se montrent, au Gondran, supérieurs aux précédents qui les séparent du massif éruptif au sud du lac de Saraillet. Ils rappellent beaucoup le faciès schisteux du Lias. » Au nord du Gondran, dans le vallon des sources de la Durance, ces schistes noirâtres (schistes lustrés supérieurs) arrivent, il est vrai, au con- tact des roches vertes, mais on peut se demander, vu l'absence de toute espèce de phénomènes d'injection en ces points, si l'on n'est pas en pré- sence d'un contact mécanique; les calcaires phylliteux et leur équivalent schisteux (schistes lustrés inférieurs) auraient, dans ce cas, disparu par étirement. » Les roches basiques du mont Genèvre sont, par conséquent, certai- nement postérieures à la base du Trias moyen; celte conclusion peut, a fortiori, s'appliquer à la syénite qui les traverse et qui se rapprocherait alors, au point de vue de l'âge, des syénites de Predazzo, dans le Tyrol. » Ces roches sont-elles venues au jour postérieurement à l'époque tria- sique ou pendant cette période? Les faits observés dans le massif du mont Genèvre ne permettent pas de répondre à cette question, mais ils n'in- firment en aucune façon les conclusions récemment énoncées par MM. Mi- chel Lévy ('), Marcel Bertrand (-), Lugeon (^), etc., et qui ont des tendances à considérer les roches vertes des Alpes occidentales comme s'étant épanchées pendant les temps triasiques. » M. Michel Lévy présente les observations suivantes : « Les roches du mont Genèvre, recueillies et étudiées par M. Rilian, présentent quelques types pétrographiques curieux : d'abord la syénite du Gondran, roche grenue, aplitique, est presque entièrement composée d'albite très fraîche, impossible à considérer comme secondaire; elle con- tient, en outre, un peu de sphène, de hornblende vert pâle et de biotite décolorée. » Au-dessous du Chenaillet, en place, dans les brèches serpentineuses, M. Rilian a trouvé des gabbros plus ou moins saussuritisés, contenant du pyroxène transformé en ouralile, du labrador partiellement épigénisé en (') Michel Lévy, Bull. Serv. Carte géol. de France, n° 27. (^) Marcel Bertrand, Bull. Soc. géol. de France, 3" série, t. XXII, p. laS; 1894. (^) Llgeon, La région de la Brèche du Chablais {Bull. Carte géol. de France, n" W; 1896). ( 64 ) albite et en zoïsite, (!a sphène secondaire associé au fer titane; avec les gabbi-os se trouvent des porphyrites variolitiqiies à pyroxène et oligoclase- albite, identiques à celles des Gets et se rattachant par ailleurs aux vario- iites classiques du mont Genèvre. » Enfin, près du lac Noir, M. Kilian a découvert, en place, dans le massif variolilique, au sud-est du Chenaillet, des diabases à structure abso- lument ophitique, à gros grain, encore assez fraîches pour pouvoir être nettement déterminées ; chose remarquable, là encore le feldspath est de l'albite, que l'on ne peut considérer comme secondaire. » Les calcaires phylliteux de la base du trias moyen, que M. Kilian considère comme antérieurs aux roches ci-dessus décrites, ne contiennent que des produits hématileux, de la chlorite et de la serpentine. » MÉCANIQUE. — Expériences faites avec un aéroplane mû par la vapeur. JNote de MM. V. Tatin et Chaki.es Riciiet, présentée par M. Marey. « Nous avons pu, avec un appareil du type aéroplane, mù par la vapeur, obtenir le résultat suivant, très imparfait encore assurément, mais à cer- tains égards supérieur à ceux qu'on avait obtenus jusqu'à présent : une machine de 33'^^ abandonnée à l'air libre, et faisant 140"" en ligne droite, par sa force motrice propre, avec 18™ de vitesse. V Notre appareil se compose essentiellement d'un corps contenant le moteur, de deux ailes fixes, d'environ 8""i de surface, avec une envergure de G", 60, et d'une queue fixe, destinée à corriger les oscillations possibles dans le sens vertical. La car- casse, formée de légères charpentes de sapin, est recouverte de la même soie que les ailes, soie tendue de façon à présenter, par sa forme convexe comme la carène d'un navire, un minimum de résislance à l'air. Toutes les parties sont solidement reliées entre elles par des fils d'acier formant haubans au-dessus et au-dessous des ailes et de la queue, ce qui nous a permis d'avoir ainsi un tout à peu près indéformable. Nous avons calculé les surfaces portantes (dimensions et inclinaisons) d'après les formules de Ducheniin; cependant nous avons cru qu"il y avait lieu de se préoccuper du tra- vail supplémentaire nécessaire pour assurer la vitesse de translation de l'appareil, non plus considéré comme une surface aviatrice idéale, mais comme un projectile de forme assez compliquée, et encombré de fils d'acier et autres saillies extérieures, indispen- sables à sa solidité. Nous avons supposé alors que le travail mécanique elTeclif à déve- lopper devait être approximativement le double du travail théorique mesuré par l'angle d'inclinaison des plans au-dessus de l'horizon, le poids total et la vitesse correspon- dante. Dans le cas actuel, celle vitesse devait être de 18'" (par seconde) pour assurer la sustentation. (65 ) » Le moteur était constitué par une petite machine à vapeur, avec foyer, cliaudière, et deux hélices, l'une en avant, l'autre en arrière, tournant en sens inverse l'une de l'autre. » L'ensemble, y compris le charbon et l'eau d'alimentation nécessaires à uù trajet de 5ooo™, pesait 33''8. » En 1890, à Sainte-Adresse, notre appareil fut placé sur un plan incliné dirigé vers la mer, et dont la pente était telle qu'à la partie inférieure, l'appareil suivait une course horizontale. Nous finies courir la machine sur ce plan incliné. Arrivée à Texlrémité, elle avait acquis une vitesse suffi- sante pour se soutenir dans l'air, et, de fait, dans l'unique expérience que nous pûmes faire, elle se maintint en équilibre parfait pendant 60" à 80™; lorsque, un hauban d'acier s'étant accroché dans une hélice, tout l'appa- reil fit une chute désastreuse sur les roches du bas de la falaise, et se brisa. » En 1 896, à Carqueiranne, nous avons renouvelé cette expérience avec un appareil refait presque complètement. Les conditions étaient les mêmes à peu près. Pourtant la nouvelle machine était plus solide, de sorte que, sans augmenter le poids total, nous pûmes porter la force motrice de 'jB^^'^ à loc'-s-", :) Dans une première expérience, il n'y eut pas, comme à Sainte-Adresse, d'accident de construction; mais, au bout de 70™ environ, par suite d'un défaut d'équilibre longitudinal, la machine, qui s'était insensiblement, mais graduellement, relevée, au lieu de continuer sa course en ligne horizontale, se releva de plus en plus, et, diminuant sa vitesse, perdit son équilibre. L'appareil tomba dans la mer et put être réparé. » Dans la seconde expérience (juin 1897), le défaut d'équilibre longitu- dinal fut corrigé en partie, mais d'une manière insuffisante encore. Au bout de i4o'" environ de bon parcours, très régulier, l'appareil se releva, perdit son équilibre, revint en arrière et tomba à une distance de 1 14™ de l'extré- mité de la piste ('). » Du fait que l'appareil s'est élevé, on peut déduire cette conclusion, très importante au point de vue de l'avenir de l'aviation, que, dans les conditions où nous nous sommes placés, ce n'est pas la force motrice (par (') Remarquons que la meilleure expérience de ce genre qui ait été publiée est assurément celle de Langley. Or, dans cette expérience, postérieure à celle que nous avons faite à Sainte-Adresse, le poids de l'appareil était de ii""?, la force d'un cheval- vapeur, et la vitesse de 10™ seulement. Il est vrai que la course fut de 900™ (mai 1896). Les autres essais faits avec des aéroplanes ont été très imparfaits. C. R., i8y7, >• Semestre. (T. CXXV, N» 1.) 9 (66) rapport à la vitesse, au poids total et aux surfaces portantes) qui était in- suffisante. » Quant aux défauts qui ont amené la chute prématurée de notre appa- reil, nous les avions déjà corrigés en partie une première fois; le sens dans lequel ils doivent être encore corrigés est donc tout indiqué, et l'on voit sans peine qu'ils ne sont pas de nature à modifier essentiellement les don- nées qui nous ont servi de base. » En somme, nous avons pu faire parcourir à un appareil de 33''^ une distance de i^o'" avec une vitesse de iS"" par seconde, ce qui nous donne, par cheval-vapeur, 25'''' de poids disponible avec une vitesse de i8'". -> PHYSIQUE DU GLOBE . — Sur certaines perturbations dans le niveau de la mer, observées dans la baie du Brusc. Extrait d'une lettre de M. Barthe de Sandfort à M. Lœwy. '( Depuis le 3o juin, midi, la mer présente, dans la baie du Brusc, entre les îles des Embiers et le cap Nègre, où j'habite, une série de perturba- tions qui n'ont jamais été observées dans ces parages. « Il se produit de brusques élévations de niveau, auxquelles succèdent d'aussi brusques abaissements. Ces oscillations ont une durée variable, chaque mouvement ascensionnel dure en moyenne de douze à vingt-cinq minutes, puis l'eau qui atteint ainsi un niveau supérieur aux plus hautes eaux observées jusqu'ici, redescend en un laps à peu près, mais pas tou- jours égal; les stades maxima et minima durent de trois à six minutes. Les niveaux minima sont très souvent inférieurs aux plus basses eaux observées jusqu'ici. » Les vents régnant en tempête depuis quelques jours sont toujours de la partie E; mais comme la baie de la Coudourière, à la base du cap Nègre où je recueille ces observations, est exposée au S, la mer est presque plate, ce qui permet de constater que ces oscillations ne s'opèrent pas en vagues, mais par une dénivellation uniforme analogue à ce qui se passe dans le bassin d'une écluse. » Les hauteurs moyennes de ces oscillations donnent environ o™,025 ouo",o3 à la minute, soit en moyenne o™,6o par ascension et autant par descente de l'ondée, puisque celle-ci dure en moyenne de quinze à vingt- cinq minutes. » Ce matin, vers 5'', un matelot à mon service affirme avoir assisté à une sorte de 1 (67 ) bouillonnement de la mer qui a duré, dil-il, près de quinze minutes (la nier, que le vent pousse de TE à l'O, aurait présenté des tourbillons et des heurts de petites vagues en tous sens). » Baromètre : 764""", baisse de 4""° depuis hier soir. Temps couvert, à grains au large et sur les collines qui sont à y""" d'ici; mais sur notre côte, pas d'orage, pas de pluie, chaleur étouffante, So" à 8^ du malin à l'ombre. Aucun grondement souterrain, ni tonnerre. » M. 3Ieklateau adresse ua projet d'appareil indiquant la vitesse des navires et celle des courants. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETI.V BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 5 juillet 1897. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et fuLEs Tannery. 2' série. T. XXI. Juin 1897. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1897; I fasc. in-8°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. 7^ série. Juillet 1897. T. XI. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897 ; I fasc. in-8°. Bulletin astronomique, fondé, en 1884, par E. Mouchez et F. Tisserand, publié par l'Observatoire de Paris. T. XIV. Juin 1897. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1897; i fasc. in-8°. Note sur l'Œuvre ichtyologique de C.-A. Lesueur, par M. Léon Vaillant. (Extrait du Bulletin de la Société philomathique de Paris, fondée en 1788.) Lille, Le Bigot frères, 1896; i vol. in-8''. (Présenté par M. Blanchard.) Mémoires de la Société géologique de France. Paléontologie. T. VIT, fasc. I, II, et III. Lille, Le Bigot frères; 2 vol. in-4°. Annales télégraphiques. Mémoires et documents relatifs à la Télégraphie et à l'Électricité. 3" série. T. XXII et XXIII. Paris, V^" Ch. Dunod et P. Vicq, 1895; 2 vol. in-8''. (68) Bulletin de la Société philomathique de Paris. 8^ série. T. VIII. iSq.'Î-iSqô. Lille, Le Bigot frères; i vol. in-8°. Bulletin de l' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1897, n° 5. Bruxelles, Hayez; i vol. in-8° Archives italiennes de Biologie, sous la direction de M. A. Motto, profes- seur de Physiologie à l'Université de Turin. T. XXVII, fasc. IL Turin, Hermann Loescher, 1897; i vol. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA P.S ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Diuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4''. Deui a es, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume.. L'abonnement est annuel t irt du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi tjiiil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. iChaix. Jourdan. RuIT. ;ns Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. ( Lachése. jnne Jérôme. nçon Jacquard. Foret. 'eaux l Laurens. Muller (G.). ges Renaud. IDeirien. F. Robert. 1 J. Robert. ' Uzel frères Massif. tibnif Perrin. \ Henry. ( Marguerie. ( Juliot. / Ribou-Collay. , Laniarche. I ! Ralel. Rey. Lauverjat. Dcgez. ( Orevet. I Gralier el C". oche/le Foucher. ( Bourdignon. ( Dombre. \ Tliurcz. ( Quarré. •bourg. monl-Ft Lorient. Lyon. chez Messieurs : I Baumal. / M"' Texier. (Bernoux et Cumin Georg. < CAte. Chanard. Vitte. Marseille Ruai. 1 Calas. Montpellier „ , "^ / Goulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy . Grosjean-Maupin. ' Sidûl frères. \ Loiseau. / Veloppé. \ Barma. ' Visconli el C''. Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. I .Marche. Bennes Plihon et Hervé. Fochefort Girard (M""). \ Langlois. I Leslringanl. S'-Étienne Chevalier. I Bastide. ( Rumébe. ( Gimet. ' Privât. Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. Nantes Nice. . . Nim Orle Poitiers.. Bennes floche/' Bouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse.. Valenciennes.. \ Giard. t Lemuilre. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Berlin. l As 1 Da Buchai-est. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Athènes Beck . Barcelone Verdaguer. Asher el C". âmes. Friedlander el fils. f Mayer el Muller. Dg_„g i Schmid, Francke el Bologne ZaDichelli. , Lamertin. Bruxelles : MayolezelAudiarle. I Lebégue et C". \ Sotcheck et C°. ' .Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammef meyer. Constantinople. ■ Otto Keil. Copenhague Hiisl el fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I Benda. ' Payol Barth. \ Brockhaus. Leipzig ■ Lorentz. i Max Riibe. Lausanne.. Madrid . Liège. Twietmeyer. y Desoer. / Gnusé. chez Messieurs : i Dulau. t-ondres Hachette et C". 'Nuit. Luxembourg.... V. Biick. / Libr. Gutenberg. ) Romo y Fussel. ) Gonzalès e hijos. ' F. Fé. .Uilan 1^°""' f''""- I Hœpli. Moscou Gautier. j Prass. '^'aples Marghieri di Giu». [ Pellerano. ( Dyrsen el PfeifTer. Netv-Vork Slechert. Lemckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker el C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés el Moiuz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ ' ( Bocca frères. Rome , ( Loescherel C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholnv. Samson et Wallin J Zinserling. I Wolir. Bocca frères. ) Brero. Clausen. RosenbergetSellitr. Varsovie Gebethiier et Wollf. Vérone Drucker. ( Frick. Vienne _ , . ( Gerold el C". ZUrich Meyer et Zeller. S'-Pelersbourg. Turin . TABUS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3( Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4'';i889. Prix 15 fr. ' SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Inel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbèscI A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Ji les, par M.Hinsen. — Mémoire sur Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ■» ;s, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 33 planches; i8d6 15 fr. 1 ne II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences >v le concours de i853, el puis remise pour celui de iSôfi, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- E Qlaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée — Rechercher la nature NOMINATIONS. M. Vmcnow est élu A^^ocié étranger, en remplacement de il. Tchebiclief. MEMOIRES PRESENTES. AI. Dupont adresse une Note relative à « réta- blissement d'une formule générale d'inter- polation pour les fonctions d'un nombre quelconque de vui-iabies » i5 CORRESPONDANCE . SI. Cii. BiociiE. — Sur les surfaces algébriques qui admettent comme ligne asvmplolique une cubique gauclie 1M,M. N. Kgoroef et N. Georgiewsev. — Sur la polarisation partielle des radia- tions lumineuses sous l'influence du champ magnétique M. G. de Metz. — La déviation magnétique (les rayons cathodiques et des rayons X.. M. S. PuGGENiiEiMER. — Sur les effets ae- tino-électriques des rayons Uontgen M. Charles Camichel. — Sur un ampère- mètre thermique à mercure M. H. Uenriet. — Nouvelle pompe à mer- cure, sans robinets ni joints mobiles.... M. R. Metzner. — Action des chlorure et fluorure teliuriques sur les hydracides eor- respiindants Al. Al. GuicuAiiU. — Réduetion de rajdiydrid'e molybdique par l'hydrogène AI. E. Pechaud. — Sur les nianganimolyb- dates M. Cu. AloUREU. — Sur la véralrylène-diamine AI. GuERBlîT. — Sur l'acide paiaxylylacétique ou diméthyl-i.4 phénétliyloïque-2 : (ClP) = CMI'CH=CO-H Al. Oeciisner DE CoNiNCK. — Action du tannin et de l'acide gallique sur les bases quinoléiques M. Jean Eeeront. — Sur un nom cl hydrate de carbone, la caroubine M. Tu. SoiiLŒsiNG fils. — Sur les fermenta- tions en milieux composés de particules solides Bulletin bibliographique iG >9 ao 22 23 2fi ■J9 3i 3- 3 S AI.M. H. CouDON ctL. BussARD. - La Pomme de terre alimentaire 4^ M. A. Perrin. — Recherches relatives à l'homologie des os de l'épaule chez les Batraciens et les Sauriens 46 M. Félix Bernard. — Sur la signification morphologique des dents de la charnière chez les Lamellibranches Z]^ M. Félix Le Danteo. — La régénération du micronucléus chez quelques Infusoires ciliés 5i M. L. CuENOT. — Evolution des Grégarincs cœlomiques du Grillon domestique :>2 AL Maurice Caullery. — Sur la morpho- ■ logie de la larve composée d'une Synas- cidie (Diplosonioides Lacazii Giard) ... 54 M. JOANNES Gratin. — Sur les noyaux hy- podermiques des Anguillulides 5/ M. E. lîoZE. -- La cause efficiente de la ma- ladie de la Pomme de terre appelée la Frisolée .îg Al. \V. KiLLAN. — Sur un gisement de syénile dans le massif du mont Genè\rc ( Hjiutes- Alpcs) i M. Bartue de Sandi'out. — Sur certaines perturbations dans le niveau de la mer, observées dans la baie du Brusc 66 M. Merlateau adresse un projet d'appareil indiquant la vitesse des navires et celle des courants 67 157 PARIS.— LMPRLMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 35. /.e Gcranl .• G*iiTHiEft-ViLLAHS. 1897 AUG 3 1897 SECOIVD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nm. liKS SBCRÉTAIRES PERPÉTIJEIiS. TOME CXXV. N° 2 (12 Juillet 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ""1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*"^. — Impressions des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n - sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font ; pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à lo heures du malin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les; Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant E''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. ;JG 2 1857 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 12 JUILLET 1897, PRÉSIDENCE Dlî M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Steenstriip, Corvesponda.nl de la Section d'Anatomie et Zoologie, décédé à Copenhague, le 20 juin 1897. HYDRODYNAMIQUE. — Théorie approchée du passage cl' un régime graduelle- ment varié à un régime rapidement varié ou vice versa. Note de M. J. Bous- SISESQ. « I. La longueur des calculs et surtout la complication des résultats seraient des plus rebutantes ('), si l'on ne se bornait au cas de parois assez (') T 0/7' le précédent Compte rendu, p. 6. C. H., 1P97, i' Semestre. (T. C\XV, .\- ^.> lO ( 70 ) polies, ou d'un coefficient B„ de frottement extérieur assez faible, pour réduire au premier ordre de petitesse la différence ç — i et aussi, d'après (76), les inégalités relatives de vitesse des fdets fluides à l'état de régime varié, où elles sont exprimées par ç -t- rr — i . Alors, d'une part, (tp 4- u)- et (ç + ct)' sont très sensiblement i + 2((p + ra — i) et i -t- 3(cp + cj — i). Ijeurs A'aleurs moyennes ne se distinguent donc plus de i ; ce qui réduit le second membre de (aS) à ses trois premiers termes, où, même, les coeffi- cients 2!x — I — -A] et 1 H- 2Y, deviennent l'unité. D'autre part, les compo- santes transversales c, ti' de la vitesse admettent les expressions simples (■72), qui donnent, sous une forme symbolique et abrégée, mais évidente, dans laquelle U se comporte comme un facteur constant et ■/], Z, comme des facteurs indépendants de x et /, » Le terme complémentaire(79), à joindre au second membre de (25), devient donc » Par exemple, dans les deux cas : i" d'un canal rectangulaire de lar- geur 2« où r, varie de — i à i et, C. de zéro à i ; 2° d'un tuyau circulaire où jo = ^0 = o, a = A ~ ^ R, et où le rapport t = ', \/rr -t- 'Ç- de la distance r a l'axe au rayon R varie de zéro à i, ce terme (81) devient respectivement y Q \ ] / d j^ d \- 'fa dy„ h dz„ a da h dh\ R c?R"| ^ "' g \dt dx ) \i dx 1 dx 6 dx 6 dx ) 4 dx \ » S'il s'agit, en particulier, d'un canal rectangulaire de largeur constante, j'o et a sont constants, la dérivée de Z(, en x est l'excédent de la petite pente actuelle I de surface sur la pente constante de l'axe des x; et le terme (82) devient aisément )) II. Par l'adjonction du terme (81), (82) ou (83) au second membre de l'équation (26) et la réduction de i -l-ri.a à l'unité dans ce second membre, on rendra l'équation (aS) applicable à un régime qui devient ou qui cesse d' être rapidement varié, ou, encore, qui se maintient, sur des lon- gueurs notables, voisin d'un régime graduellement varié; c'est-à-dire, en un mot, à tout régime où les dérivées de c et U en x ou t sont petites. I (71 ) mais sans décroître de plus en plus à mesure que leur ordre s'élève. La première formule (70) et les formules (^72) employées dans la démonstra- tion ne sont basées, en effet, de même que les transformations opérées ci-dessus, que sur l'hypothèse de la quasi-égalité relative de vitesse des filets fluides et sur la petitesse commune des dérivées de U et g. » Dans le cas particulier d'un canal rectangulaire de largeur constante pour lequel a été obtenue l'expression (83), il suffit d'observer que la pente I de surface égale la pente (constante ou variable) i de fond, moins la dérivée de h en x, pour rendre cette expression (83) identique au der- nier terme d'une équation (482) donnée pour le même cas dans mon Essai sur la théorie des eaux courantes (p. 524). On peut voir aux §§ XX à XXV de cet Essai comment l'adjonction du terme dont il s'agit à l'équation du mouvement permet d'étudier l'état permanent d'un cours d'eau, soit aux points où un régime graduellement varié se détruit ou s'établit, comme, par exemple, au pied et au sommet des ressauts brusques ou ondulés, soit aux endroits où le fond présente des ondulations longitudinales régnant sur toute la largeur, qui se répercutent plus ou moins à la superficie, etc. » Les formules s'appliquent même sans que le fond ait besoin d'être très poli; car on n'a négligé dans leur établissement que les carrés et pro- duits des inégalités de vitesse ou d'autres petits facteurs. )) III. Considérons enfin le régime permanent varié, très spécial, quia été l'occasion de l'étude actuelle, savoir, celui qui se produit dans la partie amont d'un long tuyau rectiligne, après l'épanouissement des filets fluides consécutif à la rapide contraction de l'entrée, et qui sert de transition au régime uniforme existant ensuite sur toute la longueur. Dans cette ques- tion, le changement des vitesses u avec l'abscisse x des sections n n'est plus amené par des variations de <; ou de la vitesse moyenne U, puisque a et U sont constants; et tous les termes qui prédominaient jusqu'ici dans nos équations, parmi ceux qu'introduit la non- uniformité du régime, s'effacent, pour laisser le premier rôle à d'autres beaucoup plus complexes. Nos démonstrations et nos formules subsistent, il est vrai, sans modifica- tion, jusqu'à (23) et (26) inclusivement; mais les seconds membres de celles-ci perdent leurs termes affectés des dérivées de U. et de n, c'est-à-dire justement ceux que la simple connaissance des lois du régime uniforme permettait d'évaluer; et, par exemple, l'équation (25), formule générale du mouvement, devient (vu d'ailleurs la permanence admise) (84) i^.^u-Z + J^^^"-^--'). ( T~ ) » IV. Toutefois, celle-ci n'est pas entièrement suffisante aux faibles distances de l'entrée du tuyau ; car, à partir de la formule (i5), nous avons supposé petites non seulement, comme la définition même de la graduelle variation du régime nous avait déjà autorisé à le faire, l'accélération longi- tudinale «', les vitesses transversales v, w et surtout les accélérations cor- respondantes v' , w' , mais aussi la différence entre le mode effectif de distri- bution des vitesses que définit, par exemple, le rapport o + w de u à U, dans la section considérée, et le mode de distribution propre au régime uniforme, exprimé de même par ç. Or la petitesse de u' entraîne bien, d'après le système (lo), celle de Fa, mais non, dans la formule (i i), celle du terme en F,, à cause du petit dénominateur \[&^ et du numérateur assez grand k figurant dans le coefficient de ce terme. Il est donc possible, en général, que, malgré la graduelle variation de l'écoulement, le rapport de u à Wo donné par (i i) et, par suite, celui, ç -f- ro, de u à U, s'écartent très notablement de ce qu'ils sont dans le régime uniforme, savoir, de ç pour le dernier rapport et de — pour le premier, o^, désignant la valeur de ç au mi- lieu du fond, là où u = u,,. Ainsi, ne regardons plus comme petite la fonc- tion VI, ni, par suite, sa valeur zs^ au milieu du fond, valeur qui est (vu l'égalité B(,ulo]lf:=bD^ dans le régime uniforme); et nous aurons, en multipliant (85) par Uy/Bo^lL/, (86) v^B„w^orb/" - sfbÏP = v/Bo31^/ UcTo. » La différence des deux premiers termes de (i6) sera donc compa- rable à chacun d'eux, et l'on ne pourra plus, dans (i5), négliger devant l'unité le carré du second terme entre crochets; mais on pourra substituer partout à F,, dans ce terme, d'après la signification même, que définit (8), de F,, le rapport de 9 — ^^ aa^gk s/B^, ou mieux de y' Oit/ (9 — 90)^ ^"V"- » La formule (i5), multipliée par Uo sfb, sera identiquement (87) v6U- == v^pn/ - , - -^^ '-■ » Celle-ci, comparée à (86), montre que le dernier terme de (87) égale, au signe prés, \fB^ô\ï/\]zô^. . (73) » Alors, la relation (87), élevée au carré, donnera, pour tenir lieu de ( 1 6), (88) B„ ulDM/= hU'- + :?. ,; ^('^"'-"'^ _ (B„.m/)U^r3^ » Au second membre, ç peut d'ailleurs, identiquement, être remplacé par le rapport de u — Ucr à U et non plus simplement, comme on avait fait dans (16), par celui de h à U; ce qui ajoute à DK(iiiu'), qui était la valeur approchée de 2U0Tl(o;<'), la correction 2U3ri.(— r^ii'). A la fin de la formule (17), il faudra donc ajouter l'expression (89) iJ.m(-oM')--(B„3ll/)U^<. o t. » Par suite, cette expression se retrouvera en plus, divis.'e par le rayon moyen, dans les formules (18), (20) de la pente motrice I. » V. L'équation (84) du mouvement, ainsi complétée, devient (90) I =. &U^ \ + ^ ""^^^d."'^ + ^""^(- ""') - (ï^-^'"^/) a U^-o- » \jA. hauteur motrice \.o\.2\q I I (/a; dépensée entre deux sections, abais- sement, entre elles, tant de l'axe hydraulique que de la pression sur cet axe (mesurée en hauteur du fluide), comprend donc quatre parties : 1° celle qui provient du terme en b ou qu'absorbe le frottement ordinaire de régime uniforme; 2" une autre, positive comme la précédenteet également notable, — / d(ldx\ V Les coefficients i + r,, x y désignent les valeurs moyennes de cp- et ç'; autrement dit, ils se rapportent à la limite supérieure des intégrations, ou aux sections n dans lesquelles le régime uniforme existe. L'abscisse x de celles-ci, comptée à partir de l'origine du tuyau prismatique ou cylindrique, peut d'ailleurs être supposée infinie, les fonctions sous le signe / de (92) V tendant asymplotiquement et assez rapidement vers zéro. » VL Abstraction faite des éléments les plus voisins de la limite x = o, d'une somme probablement insignifiante, les deux intégrales que contient l'expression (92) s'évalueront, avec une assez faible erreur relative, en supposant la fonction cr de l'ordre des petites quantités dont nous négli- geons habituellement les produits. C'est donc dans cette hypothèse simpli- ficatrice qu'il nous reste à déterminer n, ou, ce qui revient au même, F,. » Nous aurons pour cela le système (ro) d'équations, dans lequel u' sera donné par la formule ( lo), évidemment réduite à (9'^) "-U(.- +,^^J + u^ç_ = u^(^^^+_-^ + ç_). )) D'ailleurs, d'après (46), où j„, :;„' ^» ^' seront constants et la valeur (Sa) de ■/. nulle, les vitesses transversales c, t^' auront simplement \ et y. pour quotients par aU et h\}, avec \, \>. régis par l'équation indéfinie (53) et la condition au contour (49), sans compter la condition d'intégrabilité (i). » Bornons-nous aux deux cas de la section rectangulaire très large, de hauteur 2A, et de la section circulaire de rayon R, où nous savons que, par raison de symétrie, v, w ou 7., a, fonctions impaires de y, z, sont les deux dérivées eny, z ou en y,, l,, d'une même fonctionpaiVe.soit de ^, soit de 0 et t par l'intermédiaire du rapport, v, au rayon R = 2a = ih, de la ( 75 ) distance r= v(x^ + ^' '* l'^t^e : ce qui rend identique la vérification de la condition (i) d'intégrabilité. » Nous introduirons comme inconnue auxiliaire une fonction w de ^ OUI, et de T, dont la dérivée en œ soit justement cette fonction qui a 1 et [j. jîour dérivées respectives en ■/] et C Autrement dit, nous poserons / , - .d'Où cPiii de r, et de !^, ces équations (gS) y détermineraient, à une constante arbitraire prèsy'(a;), la fonction 10, égale- ment paire envi, î^. lia partiey"(a7)de w, évidemment étrangère aux rela- tions (94). (95) de co avec nos vraies inconnues >,, ;y., u, reste indéterminée. )) Enfin, l'expression (9-3) de 11! , en en éliminant, par (gS) et (94). ^ et les rapports \, y. de v, w à aU,AU, puis observant que cp ne dépend pas de X, et substituant enfin à ç sa valeur tirée de (5i), deviendra (96) , ,,■> d / do doi dç du> " = U- -j- ;t^ -r- -H -ji -j^r — O A., djc \dr, dr, dt d^ • - A-v^BoU^ d A'v'Bo3rL.F, dx \AVB„ 'j^-'" dn dr, ~ dt: diy " CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur l'emploi des sels cuivriques pour préparer le dosage de divers éléments dans les fontes el les aciers. Note de MiVI. Ad. CaRNOT et GoCTAL. « I. Dosage du carbone. — Depuis que Berzélius a recommandé l'em- ploi du chlorure cuivrique neutre et froid, comme dissolvant de la fonte. ( :'^ ) en vue de déterminer le carbone qu'il laisse insoluble, cette méthode a été modifiée par différents auteurs, principalement dans le but de rendre l'attaque plus rapide. )) On emploie généralement, aujourd'hui, à l'exempledeBlairetDudley, une solution tiède de chlorure double de cuivre et de potassium contenant environ aS pour loo de ce sel et lo pour loo d'acide chlorhydrique ('). La durée de l'attaque varie avec le volnme des grains métalliques, la tem- j)érature et l'agitation de la solution. Avec des fragments très petits (passés au tamis n° 80) et par une agitation mécanique continuelle, on peut obtenir la dissolution en trois quarts d'heure, à la température de 60°. Avec des grains volumineux, surtout si l'agitation est insuffisamment renou- velée, l'attaque exige de six à quinze heures; veut-on l'activer autrement que par l'agitation, c'est-à-dire en exagérant la proportion d'acide ou la température, on s'expose à des perles sensibles en carbone, qui s'échappe sous forme de composés sulfurés ou hydrocarbonés. » Le nouveau dispositif, qui va être décrit, permet de diminuer beau- coup la durée de l'opération, sans entraîner aucune perle. » L'attaque se fait dans une fiole de verre conique, de 3oo" de capacité et de 12"" de diamètre à la base. Cette fiole contient un disque perforé de 1 1^"" de diamètre, formé d'une feuille de platine, que l'on a enroulée sur elle-même en forme de cylindre pour l'introduire par le col et que l'on a ensuite aplanie à l'aide d'un agitateur. » La prise d'essai peut varier entre 2S'' et 5s'', suivant q'u'il s'agit d'une fonte ou d'un acier, que l'on a réduit soit en morceaux grossiers, soit en copeaux. On emploie, par gramme de métal, So'^'' d'une solution à 3o pour 100 de chlorure double et l'on ajoute quatre à cinq gouttes d'acide chlorhydrique. La solution cuivrique ayant été seule introduite au début dans la fiole, on ferme celle-ci au moyen d'un bouchon de caout- chouc muni de deux trous, qui sont traversés, le premier par un tube plongeant jus- qu'au fond de la fiole et amenant un courant d'acide carbonique purifié, le second par un tube de dégagement. » Pour simplifier l'installation de plusieurs essais simultanés, on peut disposer à la suite les unes des autres un certain nombre de fioles semblables, réunies entre elles comme des flacons laveurs, traversées ainsi par un seul et même courant d'acide car- bonique et placées sur un bain de sable ou de cailloux. » La liqueur cuivrique ayant été portée quelques secondes à l'ébuUition, on laisse refroidir à 60° et l'on introduit les fragments métalliques pesés; on rétablit le cou- rant et l'on élève la température aux environs de go^-gS". » L'attaque, dans ces conditions, se fait très rapidement et sans aucune perte ap- (') Voir Ad. Garnot, Méthodes d'analyse des fontes, des fers et des aciers ( An- nales des Mines), 2° sem. iSgS. ( 77 ) préciable de carbone. Des copeaux fins sont dissous en vingt minutes, des fragments deo8'',5oo à os'', 800 en une heure, de gros morceaux de 5s'" en une heure et demie. » Le courant d'acide carbonique a le double avantage de maintenir constamment le liquide en agitation, ce qui hâte beaucoup l'attaque, et de créer dans la fiole une atmosphère non oxjdanle, grâce à laquelle on évite le dépôt d'hydrate ferrique, qui se produit toujours au contact de l'air, lorsque la solution est très faiblement acide. Enfin, le disque de platine, agissant comme élément de pile, facilite beaucoup l'at- taque du métal qu'il louche. » Lorsque le cuivre précipité a été complètement redissous, on recueille sur un filtre d'amiante le carbone resté insoluble, on le lave avec du chlorure double étendu et acide et l'on termine par de l'eau bouillante. On essore vigoureusement à la trompe et l'on brûle finalement dans un courant d'oxygène, sans dessiccation préa- lable, car l'expérience a montré que la dessiccation occasionne une perte parfois sen- sible. L'acide carbonique produit par la combustion est retenu dans un tube d'absorp- tion exactement taré. » Cette nouvelle méthode de dosage du carbone, soumise à des essais de contrôle très rigoureux, a fourni des résultats absolument comparables à ceux de la mélhode ordinairement employée, et cela dans un temps beaucoup plus court ; le dosage du carbone total peut être exécuté d'une façon très exacte en une heure et demie. » II. Dosage du soufre. — La méthode consistant à dissoudre le fer, pour doser le soufre dans le résidu, a déjà, depuis longtemps, été recommandée par GintI, qui employait le perchlorure de fer acide ('), par Meineke, qui lui substitua le bichlorure de cuivre avec chlorure de sodium (^); elle a été reprise plus récemment par quelques auteurs, qui ont cherché à accé- lérer l'attaque en chauffant et acidifiant la liqueur. » On arrive plus rapideinent et plus sûrement à des résultats exacts en employant le même dispositif que pour le carbone. » Après attaque par la solution de chlorure cupripotassique très faiblement acidifiée, chaude, constamment remuée et préservée de l'oxydation par un courant lent d'acide carbonique et en présence d'une feuille de platine, le soufre se trouve tout entier dans le résidu insoluble. Nous avons observé qu'il peut être en partie à l'état de sulfure de fer, mais surtout, en général, à l'état de sulfure de cuivre, provenant de la transfor- mation du sulfure de manganèse par le sel cuivrique. » Lorsque le résidu insoluble a été isolé sur un filtre d'amiante et lavé, comme pré- cédemment, on le traite par un mélange formé de 5'^" d'acide chlorhydrique, iS"^" d'eau, I" de brome. On laisse quelque temps à froid, puis on élève lentement la température et l'on chauffe à l'ébullition pour chasser le brome. On neutralise la solution filtrée (') Zeitschrift fiir aiialylische Chemie, t. VII, p. 427. (^) Ibid., t. X, p. 280. G. R., 1897, 2' Semestre. (T, CXXV, N° 2.) , II- ( 78 ) par rammoniaque pure; on revient en arrière par quelques goulles d'acide chlorliy- drique et l'on précipite à l'ébuUition par le chlorure de baryum. Le précipité ne con- tient, en général, que des traces insensibles de silice et peut être directement pesé après lavage et calcination. La purification, si on la jugeait utile, se ferait aisément par addition de quelques gouttes d'acide fluorhydrique ou de quelques grains de fluorure d'ammonium et évaporation avec quelques gouttes d'acide sulfurique. » Cette méthode fournit, pour les teneurs moyennes, un dosage du soufre aussi bon que la méthode d'oxydation directe (Arnold) ou la mé- thode dite d'évolution (Rollet-Canipredon); mais, tandis que la première exige environ deux journées, elle ne demande que trois heures ; il est vrai que la méthode d'évolution est plus rapide encore, parce qu'elle rem- place la pesée par une évaluation volumétrique, mais elle nécessite une installation compliquée, difficile à réaliser en dehors des laboratoires spé- cialement consacrés à ce genre de travaux. La méthode que nous présen- tons est, d'ailleurs, spécialement avantageuse pour l'appréciation des faibles teneurs en soufre, qui échappent à la méthode d'évolution, et pour le cas des aciers au tungstène, au titane, au cuivre et au nickel, où la méthode d'évolution ne donne pas la totalité du soufre. » m. Dosage du phosphore. — L'emploi de la solution de chlorure double de cuivre et de potassium, dans un état de neutralité parfaite, permet de laisser la totalité du phosphore dans le résidu insoluble à l'état de phosphure de fer. Notre procédé ne diffère pas, en principe, de celui de Gintl et surtout de Meineke; mais l'emploi de notre dispositif permet d'obtenir une attaque rapide, sans emploi d'acide et sans dépôt d'hydrate ferrique. On peut, à l'exemple de ces auteurs, effectuer le dosage du phos- phore après celui du soufre, sur le résidu d'une seule et même opération. M Pour le dosage spécial du phosphore, nous conseillons d'opérer de la manière suivante : » Traiter le résidu, après lavage, par l'acide azotique et le brome, filtrer, porter à l'ébuUition avec quelques décigrammes d'acide chromique pour détruire les composés carbures, saturer par l'ammoniaque et revenir en arrière par quelques gouttes d'acide azotique, enfin précipiter par 5o" de liqueur nitromolybdique à la température de 45° environ. De nombreux essais nous ont montré que, dans ces conditions, à température très modérée et en présence de très peu de fer, le précipité de phosphomolybdate a sa composition normale); il peut être recueilli directement sur un filtre taré, lavé à l'eau azotique au centième, essoré à la trompe, séché à loo" et pesé. La silice se trouve éli- minée, sans que l'on ait besoin d'une évaporation à sec; l'arsenic, s'il y en avait dans le métal, passe entièrement en dissolution dans le sel cuivrique, ce qui peut même fournir un moyen exact de séparation de l'arsenic et du phosphore. ( 79) » IV. Dosage du chrome. — Le chrome des aciers chromés reste com- plètement insohible, quand on fait l'attaque dans les conditions précédem- ment indiquées, pourvu que l'on emploie une dissolution cuivrique abso- lument neutre. On pourra ensuite attaquer le résidu lavé et calciné par du peroxyde de sodium (méthodes Clarck. Saniter, Benazet), reprendre par l'eau la masse fondue, faire bouillir, puis doser l'acide chromique par l'eau oxygénée ou le sel de Mohr. » L'ensemble des opérations demande de deux à trois heures environ. Cette méthode est particulièrement avantageuse dans le cas des aciers, dont la faible teneur en chrome rend difficile l'attaque directe par le peroxyde de sodium. » V. Dosage du tungstène et du titane. — Le tungstène et le titane res- tent également dans la partie laissée insoluble par le chlorure cuivrique, lors même que celui-ci serait sensiblement acide. » Ils y sont à l'état de composés oxydés, si la teneur est faible; à l'état métallique, en grande partie, dans le cas de teneurs élevées. 11 II suffit d'attaquer le résidu calciné, débarrassé de silice par l'acide lluorhvdrique, à l'aide d'un mélange d'azotate et de carbonate de potassium, dans les proportions de 8 et 2 parties, comme l'a indiqué M. Defacqz('), puis de reprendre par l'eau; l'acide tungslique, entièrement dissous, est alors précipité sous forme de tungstate mercureux, qu'on lave bien et calcine en atmosphère oxydante pour peser l'acide tungstique pur. L'acide titanique, resté insoluble, est fondu avec du bisulfate de po- tassium. La solution aqueuse, contenant du sulfate ferrique, est réduite par l'acide sulfureux, puis additionnée d'acétate de sodium et portée à l'ébullitioti; l'acide tita- nique précipité est recueilli, calciné et pesé. » Quand les précipités sont très faibles et que l'on peut hésiter sur leur véritable nature, on. peut les caractériser par la méthode qui a été donnée par M. Lucien Lévy pour l'acide titanique (-) et par M. Defacqz pour l'acide tungstique ('). On traite le précipité calciné et pesé par un grain de bisulfate et 8 à lo gouttes d'acide sulfurique, on chauffe doucement jusqu'aux vapeurs sulfuriques; après refroidissement, on ajoute un cristal d'hydroquinone et on voit alors se produire une teinte rouge cramoisi avec l'acide titanique et violet améthyste avec l'acide tungstique. » En traitant directement par l'ammoniaque concentrée et chaude la partie laissée insoluble par le chlorure cuivrique, puis évaporant cette solution, on peut retrouver dans le résidu des traces d'acide tungstique, qu'aucune autre méthode n'aurait permis de déceler. Ce résidu étant, en général, souillé par un peu de silice et d'oxyde de fer, on le chauffe avec un grain de bisulfate et 8 gouttes d'acide sulfurique; après refroi- (•) Comptes rendus, i6 novembre 1896, p. 823. (') Ibid., 3 août 1896, p. 309. (') Ibid., 29 novembre 1886. ( 8o) dissement, on ajoute un peu d'hydroquinone, et, en remuant avec l'agitateur, on voit apparaître une teinte violet améthyste très intense, qui marque la présence de simples traces d'acide tungstique. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nominalion d'un Cor- respondant pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de M. Hell- riegel. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 36, M. Gayon obtient 32 suffrages, M. Michel Perret 2 M. Galtier 1 Il y a un bulletin blanc. M. Gayon, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉDECINE. — Traitement du psoriasis par les injections d'ovc\\\\.me. Note de M. F. Bouffé, présentée par M. Guyon. (Extrait.) (Commissaires : MM. Bouchard, Guyon, Potain.) « Conclusions. — 1° L'orchitine, en injections intra-musculaires, à la dose de 10" à 20'^'^, tous les deux jours, est le moyen de choix contre le psoriasis. » 2° L'action de l'orchitine, tonique sédatif par excellence des centres nerveux, s'exerce directement, d'une façon élective sur les manifestations du psoriasis, qu'il combat avec le plus grand succès et fait disparaître en trois ou quatre mois d'injections environ. » 3° Les malades traités par l'orchitine d'abord et les sels de mercure ensuite, suivant les indications, voient leur affection disparaître sans crainte de récidive. » M. J.-J. Andeer adresse une nouvelle Note intitulée : « Recherches sur les ostioles ». (Commissaires : MM. Edwards, Guyon, Duclaux.) (8i ) CORRESPONDANCE. M. Haton de la Goupillière fait hommage à l'Académie du second Volume de la deuxième édition de son Cours d' exploitation des mines. Cet Ouvrage a été revisé avec la collaboration de M. l'Ingénieur des Mines Maxime Pelle et a reçu des développements considérables, tout par- ticulièrement en ce qui concerne le grisou. GÉODÉSIE. — Sur l'état actuel des travaux géodèsiques au Turkestan russe. Note de M. Yenukoff. « Le 54* Volume des « Mémoires de la Section topographique de l'Etat- Major général russe », que j'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, contient une œuvre fondamentale pour la géographie de l'Asie centrale : c'est le Catalogue des positions géographiques déterminées par les astronomes et les géodésiens russes dans les limites de la circonscription militaire du Turkestan. Ce Catalogue, composé par le lieutenant-colonel Zaliessky, montre que nous avons actuellement, dans quatre provinces qui forment le Turkestan russe et dans le khanat de Boukhara, 421 points dont la position géogra- phique est solidement établie, à savoir : Dans la province de Fergliana 160 — de Samarkand 'i-j — de Syr-daria 1 38 — Transcaspienne ( ' ) 10 Dans le khanat de Boukhara 76 » Le terrain de la partie orientale du Turkestan russe étant très acci- denté, on a cherché à étudier Vinjluence des masses de montagnes sur la direction du pendule, ce qui a été fait par M. Pomérantzeff, sur la base des travaux de Goultiaeff, de Zaliessky et d'autres. En somme, la déviation a été déterminée en 22 points, qui se trouvent au sud et au nord de la vallée de la Syr-daria. C'est ce qui a permis à M. Pomérantzeff d'accomplir une (') Le long du chemin de fer transcaspien, sans compter plusieurs autres, en dehors de cette voie. ( 82) recherche spéciale sur la forme du géoïde local. Deux cartes, qui accom- pagnent cette étude, montrent les lignes d'égale déviation sur la surface du sphéroïde et du géoïde. » Les séries de points astronomiques servent naturellement de bases pour les réseaux trigonométriques qui s'étendent surtout dans les vallées de la Syr-daria et du Zérafchan. C'est ici la sphère d'activité du lieutenant- colonel Pariisky, qui a déjà réussi, en 1893, à mesurer une base de contrôle, d'une longueur de 34oo", près du village Vvssokoé, dans la province de Syr-daria. » Deux sortes de levers topo graphiques sont appuyés sur le réseau trigo- nométrique : i" à l'échelle de y^tô7< po"r l^s parties du pays arrosées de canaux et cultivées; 2" aux échelles moindres pour les montagnes sté- riles. Ces travaux sont souvent accompagnés du nivellement. Le Catalogue de M. Zaliessky contient plusieurs résultats de ce nivellement. » Les travaux cartographiques, basés sur les matériaux précédemment nommés, ne sont pas encore nombreux. Cependant, les cartographes de Tachkent ont déjà publié : 1° la carte générale du Turkestan russe, à l'échelle de ^; 2° la carte des sources de l'Amou-daria (du Pamir), au i 680 000 , aeoooo? ^^ plusieurs autres. Celle qui accompagne le Mémoire de ]\L Pomé- rantzeffest même à l'échelle de ..,'„„. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète périodique de d' Arrest faites à l'observatoire de Toulouse (grand télescope Gautier et équalorial Brunner de o™,25); par M. F. Rossard, présentées par M. Lœwy. Comète. — Étoile. Étoiles Dates. de 1897. Instr. comparaison. Grandeur. Juillet 5. 6. T E a362BD 6371 BD 9.2 Ascension droite, m s 4- O. 16,45 - 0.29,16 Déclinaison. — i4.5i ,2 + 8.44,9 Nombre de comparais. 12:20 14:20 Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates. moyenne au moyenne au 1897. M 1897,0. jour. 1897,0. jour. Autorités. iiill. 5... a h m S 2.20.3l ,69 s 1,96 -L- 6'.43'.5o', ,0 -4-l5,7 Weisse, 29.5 6... h ?. .23.32, 12 i>97 -t- 6.21 . i3, 6 + i5,9 Weisse, 349- (83) Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Distance Dates. moyen droite Log. fact. polaire Log. fact. 1897. de Toulouse, b m s apparente h nj s parallaxe. apparente. parallaxe. Juillet 5 14.16,27 2.20.aO, 10 T,622„ +6.29.14,5 0,768 6.... 14. «3,35 2.23. 4>93 7,623„ -t-6.3o. i4,4 0,769 ASTRONOMIE. — Observations de la c.omèle de d'Arresl, faites à l'observatoire d'Alger, à l' équalorial coudé de o'",3iiS, par MM. Rambaud et Sy, pré- sentées par M. Lœwy. Comète — Étoile. Etoile — ^ -^ -~ Nombre Dates de Ascension de 1897. comparaison. Grandeur. droite. Déclinaison. compar. Obsei-v. Juillet 3 a 9,2 +0.19,78 +i2.5o,9 12: 8 S 3 a 9,2 +0.22,61 +i3. 4,1 12: 8 R 4 a 9,2 +3. 5,12 +14.53,1 12: 8 S 4 a 9,2 +3. 8,11 +14.48,9 12: 8 R Positions de Vétoile de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1897. * 1897,0. jour. 1897,0. jour. lill. 3.. a h m s 2.14-23,11 + 1,93 + 6. 1 1.58,2 +i5,7 4 ■ a » + 1,96 » + i5,8 Autorités. [Weisse, n° 178 + Schjell. n°668]i. Positions apparentes de la comète. Dates 1897. Temps moyen d'Alger. Ascension droite apparente. Log. fact. parallaxe. Déclinaison apparente. Log. faci parallax( Juin. 3.. 3.. h m s i5. 2.42,3 i5.23.48 h m s 2.14.44,82 2.14.47.65 ',637 1,617 + 6.25.o4; + 6.25.18, ,8 ,0 0,691 o,685 4.. 4.. 14.28.02 14.53.35 2.17.30,19 2.17.33,18 T,66l T,644 + 6.27.07. + 6.27.02; , 1 i9 0,701 0,702 » Le crépuscule ne permettant pas d'attendre que la comète soit suffisamment haute, les observations sont difficiles, l'astre paraît très faible; cependant on dislingue par instants une condensation; le diamètre de la nébulosité est d'environ une minute d'arc. » (84 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles linéaires appar- tenant à une même classe de Riemann. Note de M. F. Marotte, pré- sentée par M. Emile Picard. « Considérons une équation différentielle linéaire à coefficients ration- nels Toutes les équations que l'on obtient en faisant les transformations (2) Y = A„j'-f-A,£ + ... + A„_,;£^, où les fonctions A„, A, , . . . , A„_| sont des fonctions rationnelles de x, sont dites appartenir à une même classe de Riemann (voir Riemann, Zwei allge- meine Sàtze. . .). )) T. Il est bien clair que le problème de l'intégration est du même ordre de difficulté pour toutes les équations d'une même classe. D'une façon plus précise, M. Schlesinger a démontré que : )) Le groupe de transformations défini par M. Picard est le même pour toutes les équations d'une classe. )) Avant de connaître les travaux de M. Schlesinger, j'avais obtenu le même résultat en remarquant que la résolvante d'ordre n- qui a servi de base aux démonstrations de M. Picard (voir Traité d' Analyse, t. JIl) est la même pour toutes les équations d'une classe. » Mais on peut déduire de ce fait d'autres conséquences. » J'ai montré (^Comptes rendus, 23 novembre i8g6) que, à chaque point singulier a d'une équation linéaire, est attaché un groupe linéaire algé- brique ga, dont les invariants différentiels sont méromorphes au voisi- nage du point a. Une démonstration toute semblable à celle du théorème ci-dessus conduit au résultat suivant : » Le groupe de méromorphie relatif à un point singulier a est le même pour toutes les équations d'une classe. » Ce théorème comprend toute une série de remarques qui ont été faites depuis longtemps. C'est ainsi que, au voisinage du point a, les nombres des intégrales méromorphes, des intégrales qui restent régu- ( 8> ) lières, des intégrales normales, etc., sont les mêmes pour toutes les cqiu:- tions de la classe. » n. Les groupes en question conslitiienl donc des éléments invariants de l'équation différentielle par rapport à toutes les transformations (2); j'ai cherché à obtenir d'autres invariants. » M. Thomé a montré que, si a est un point singulier, on peut, en gé- néral, trouver n expressions de la forme (3") e ■■'-'' (a; - o)P.[A'„-;-A',(.ï: — r/ +...], (f = t, 2, . . . , A'\ P, étant un polynôme en — ' — et ?, une constante, qui satisfont formelle- ment à l'équation difl'érentielle. Ces séries normales ne sont pas conver- gentes en général, mais on peut cependant démontrer le théorème sui- vant : » Les polynômes P, restent les mêmes pour toutes les équations d'une classe de Riemann et les exposants p, ne varient que d'un nombre entier. » En effet, imaginons que l'on effectue sur l'équation (i) une transfor- mation (2) déterminée : on peut calculer algébriquement les polynômes P et les exposants p pour les deux équations. Mais, dans le cas où les séries normales sont convergentes, le théorème énoncé est évident et le calcul supposé fait en doit constater l'exactitude; il est donc vrai dans tous les cas, car l'hypolhèse de la convergence n'intervient jamais dans la recherche des polynômes P et des exposants p. » On peut démontrer, de la même façon, un théorème analogue rclatil aux cas oii les développements (3) contiennent des logarithmes ou sont les séries anormales de M. Fabry. » Nous avons ainsi obtenu des fonctions algébriques des coefficients d'une équation linéaire, qui restent invariantes par rapport à toutes les transformation' (2 ) et qui donnent autant de conditions nécessaires pour que deux équations appartiennent à la même classe. » Ces conditions ne sont pas suffisantes; il en sera de même encore si l'on ajoute que les équations doivent avoir même groupe de monodromio. En s\ippuyant sur les t/téorémes de M. Poincaré relatifs à la représentation osymptotique des intégrales d'une équation linéaire par les séries normales (Acta mathematica, t. Ylll), on peut énoncer des conditions nécessaires et suffisantes . » III. Les conditions ainsi obtenues ne se prêtant pas au calcul effectif, le théorème suivant ne sera pas sans intérêt. G. \\., 1S97, j' Semeslie. (T. CXSV, N- 2 ) 12 ( 86 ) » On peut, par un nombre fini d'opérations, reconnaître si deux équations 'données quelconques appartiennent à la même classe de Riemann. )) Considérons, en effet, le système d'équations » On en déduit A„_, ^i/,Y, + . .. +J<„Y,„ les fonctions u,, . . ., u,. formant un système fondamental de l'adjointe de Lagrange relati\e à l'équation (i). )) La fonction A„ , vérifie donc une équation linéaire à coefficients rationnels d'ordre n- qui est facile à former. Nous aurons à en rechercher les solutions rationnelles. » La fonction A„_, étant ainsi calculée, les fonctions A/, s'en déduisent par des formules telles que A,- L-o A„_, + L, -^^-^ + . . . + <-'„-. ^^„:_. ' où les C sont des fonctions rationnelles. )) Toutes les fonctions A étant calculées, il suffit de vérifier si la transfor- mation (2) ainsi obtenue fait passer de l'équation en y à l'équation en Y. » MAGNÉTISME. — Magnétariuin destiné à reproduire les phénomènes du ma- gnétisme terrestre et les changements séculaires des composantes horizon- tales et verticales. Note de M. Wilde, présentée par M. Laussedat. « L'instrument se compose de deux globes géographiques, dont l'un tourne à l'intérieur de l'autre. Un fil de cuivre isolé est enroulé autour du globe intérieur, [^dont l'axe fait un angle de 23"^, 5 avec l'axe du globe extérieur, de sorte que son équateur tourne dans le plan de l'écliptique. La surface intérieure du globe terrestre est également garnie par enroule- ment d'un fil isolé, et les surfaces des mers sont doublées d'une mince feuille de fer pour déterminer une différence entre le magnétisme des ré- gions terrestres et maritimes. Les axes sont munis d'anneaux isolés qui tournent avec eux; des balais de cuivre, en contact avec ces anneaux, ser- vent à faire passer des courants électriques autour des surfaces des globes. Au moyen d'un train épicycloïdal de roues dentées, on donne un lent mou- vement différentiel au globe intérieur, grâce auquel les principaux phéno- ( 87 ) mènes du magnétisme terrestre, et les variations séculaires de la déclinai- son et de l'inclinaison, qui ont eu lieu pendant les trois derniers siècles à Londres, au Cap de Bonne-Espérance, à Sainte-Hélène et à l'île de l'As- cension, sont exactement reproduits. La période de temps qui correspond à une différence d'une révolution dans les rotations des deux sphères est de 960 ans, et le retard annuel de la sphère électrodynamique de 22', 5. Cette période comprend toutes les variations séculaires des éléments ma- gnétiques sur les différentes parties de la surface terrestre. » L'appareil reproduit également : » 1° L'inégalité des périodes de déclinaison sur les mêmes méridiens dans les hémisphères nord et sud, telles qu'elles ont été observées pendant la courte période d'élongation occidentale à Londres (160 ans) et la longue période d'élongation occidentale au Cap de Bonne-Espérance (272 ans) et à Sainte-Hélène (256 ans); » 2° ]^e simple déplacement, dans un sens ou dans l'autre, de l'aiguille d'inclinaison, pour la double marche, aller et retour, de l'aiguille de dé- clinaison, tel qu'il a été observé dans la diminution continue de l'inclinai- son pour les Iles Britanniques pendant la marche de l'aiguille de déclinai- son vers l'ouest et son retour depuis l'année 1728; » 3" Les changements de l'inclinaison eu sens opposés sur le même méridien dans les hémisphères nord et snd, tels qu'ils ont été observés pour l'inclinaison qui diminue dans les Iles Britanniques et qui aiiguientc au Cap de Bonne-Espérance, à Sainte-Hélène et à l'île de l'Ascension pen- dant la j)ériode actuelle; » 4° L'augmentation rapide de l'inclinaison dans les environs du nœud atlantique de l'équateur magnétique (dix-sept minutes par an), telle qu'elle a été observée en premier lieu par Sabine au GolFe de Guinée et à Sainte-Hélène, ainsi que la progression occidentale de ce nœud lui- même. » OPTIQUE. — Sur l'absorption de la lumière par les cristaux. Note de M. V. Ar.AFO.\oFF, présentée par M. A. Cornu. « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, au mois d'août de l'année dernière, les résultats de mes recherches sur l'absorption des rayons ultra-violets par les cristaux ( ' ). J'ai indiqué que l'absorj)tion de la (') Voir aussi une publication plus détaillée {Archic. des Sciences phys. et natur., octobre 1896). ( «8 ) lumière par le milieu crislallin dépend, en premier lieu, de la molécule chimique, car la limite du spectre d'absorption ne dépend que de la nature chimique du cristal et ne varie pas avec la direction des rayons dans un même cristal. » J'ai étudié actuellement près de 200 combinaisons différentes, tant naturelles cpi'artiricielles, organiques et inorganiques. Ce travail m'a conduil aux remarques générales que voici : » i" Ce que nous savons jusqu'à présent de l'absorption de la lumière par les cristaux repose principalement sur les faits observés danr> les mi- néraux colorés de composition très compliquée et mal connue. Il serait imj)ortant pour la théorie de savoir exactement ce qui se passe dans les cristaux chimiquement purs et physiquement homogènes des combinaisons chimiques déterminées. » '1° Le spectre transmis dépend principalement de la molécule chi- mique et est limité du côté du violet à des rayons d'autant moins réfran- gibles que la molécule chimique est plus complexe. M Sur quatre-vingt-dix corps organiques cristallisés que j'ai étudiés, les seuls qui transmettent des rayons plus réfrangibles que Cdi8 sont le tar- trate de potasse, l'érytlirite, la mannite, l'isodulcite, le sucre de canne, l'asparagine, le bornéol, le suUate d'hydrazine. Les corps organiques co- lorés, dont les molécules sont, en général, les plus compliquées, absorbent fortement l'ultra-violet; j'ai observé vingt composés de ce genre; dans aucun, le spectre transmis ne va plus loin que le commencement du violet. » 3° La limite du spectre d'absorption est plus ou moins caractéristique pour chaque groupe de combinaisons; c'est ainsi que presque tous les sulfates transmettent tout le spectre du Cd ; d en est de même des sucres; les azotates ne le transmettent guère que jusqu'à Cdia inclusivement et présentent en tous cas une forte bande d'absorption entre Cd 12 et Cd vj, qui paraît être l'extrême limite de leur spectre. » 4° J46 0,437 100 0.7 9-87 0,4^5 200 0, i5 10,69 o,45o 200 0,12 » J'ai été plus loin encore. J'ai supprimé par 600 ohms de rhéostat la coniraction produite par 27,98 volts et 1 ,42 milliampère, et je l'ai ramenée par 0,0045 microfarad. » L'interposition d'une grande capacité, de i microfarad, ne ramène pas seulement la contraction minima; elle supprime tout effet affaiblis- sant d'une résistance interposée; la contraction devient aussi forte que si, sous le même voltage, la résistance de corps était seule interposée. » Toutes les résistances rhéostatiques, dites non inductives, ont donc un coefficient de self-induction que l'interposition d'une capacité peut annuler. » L'effet physiologique (contraction musculaire) dépend de E en fonc- tions de R", résistance apparente de self-induction. » Le corps a une grande résistance ohmique, mais une résistance appa- rente presque négligeable : c'est pourquoi l'effet physiologique doit se me- surer au voltmètre et non au galvanomètre. » ( 97 ) ÉLECTRICITÉ. — Faits d'influence éleclrique par les tubes de Crookes . Note de M. Foveau de Courmelles, présentée par M. Lippinann. « Examinant radioscopiqiiement un malade avec un fort tube Muret et une bobine de o'^.So d'étincelle dont les condensateurs sont simplement recouverts de papier gris, les fils reliés à mon ampoule double précédem- ment décrite (') étant libres à leurs extrémités opposées au voisinage de condensateurs, je constatai l'illumination de cette ampoule double. De la lumière stratifiée blanche les remplissait en quelque sorte et durait tout le temps de l'action du tube radioscopique. On ne pouvait attribuer cette production de lumière au voisinage des condensateurs de la bobine, car les courants de haute fréquence de M. d'Arsonval produits par cette même bobine, presque au contact des extrémités des mêmes fils polaires de l'am- poule double, ne produisaient aucune illumination; seul le contact direct d'un fil émanant de la bobine, des condensateurs de décharge ou du solé- noïde de haute fréquence donnaient cette lumière stratifiée encore en quantité moindre. Si l'on relie à la fois en quantité le tube de Crookes et les condensateurs de décharge, la haute fréquence fonctionne seule pour une étincelle de décharge un peu longue; si l'on diminue celle-ci, on a une très faible lumière dans le tube, mais aucun phénomène d'influence dans les tubes voisins. » Les influences à distance de la bobine des condensateurs et des cou- rants de haute fréquence devant être éliminées par ces faits eux-mêmes et par des expériences répétées, il faut admettre l'électrisation à distance des tubes de Crookes neutres par d'autres tubes en activité. » Il ne s'agit pas non plus des phénomènes de luminescence des verres et cristaux, signalés par M. Radiguet (-), et qui consistent, par l'action des rayons X, à produire une lumière blanche, brillante, immobile ou à peu près, se tenant surtout dans le voisinage des parois du verre. » Ici, les parois sont souvent dépourvues de lumière, alors que l'en- semble du tube en paraît rempli; d'autre pari, cette lumière, non bi-illanle généralement, est stratifiée, oscillant synchroniquement avec la lumière du tube. La différenciation entre ces deux genres de phénomènes peut se faire (') Comptes rendus, 1 3 avril 1897. (^) Comptes rendus, aS janvier 1897. (98 ) en approchant, du tube de Crookes en activité, diverses lampes à incan- descence et des tubes à vide; la dissemblance de lumière, de matière en mouvement, s'accuse immédiatement très nette. Les phénomènes d'in- fluence, quand ils se produisent dans notre ampoule double à même cir- cuit gazeux, sont ici semblables à ce qui se passe dans l'une de ces partie?, sous l'action directe du courant. » Le tube actif a toujours été enveloppé de mérinos de coton noir de i™™ à 2™™ d'épaisseur; de plus, l'obscurité a toujours été faite; cela pour ne pas être tenté d'attribuer les phénomènes obtenus à la réflexion de la lumière cathodique ou autre, dans le verre des ampoules influencées. » J'ai varié et répété l'expérience sous diverses formes, mais en voici trois types avec des résultats légèrement différents : )i 1° Un tube Muret moyen fonctionne : deux petites ampoules sont dans son voisi- nage et s'illuminent. On fait varier la distance, et la lumière due à l'influence croît ou décroît en raison inverse de cette distance. L'anode est la partie la plus agissante. » L'expérience réussit jusqu'à une distance de 3o"^ dans l'air ou seulement à 5"^" ou 6"" à travers le bois ou le caoutchouc. La rapidité des vibrations du tremblement de la bobine augmente la production lumineuse. » 2° Le même tube fonctionne, mais l'un quelconque des fils, l'anodique ou le ca- thodique à volonté, est très voisin des fils libres de deux ampoules non reliées entre elles, mais se communiquant en quelque sorte par les extrémités libres de fils se tou- chant. La distance entre le fil anodique et ces fils libres est amenée par tâtonne- ments à un minimum {-i"" ou 3>^™) pour lequel jaillit entre eux une étincelle. Cette déperdition d'électricité de l'ampoule active ne paraît pas diminuer sa lumière cathodique; en revanche quel que soit le pôle du tube actif relié en quelque sorte au tube directement influencé, on a dans celui-ci de la lumière stratifiée mauve, très belle, mélangée de lumière cathodique. » 3° Si l'on fait reposer sur le tube actif, par un point quelconque de sa surface de verre, un fil relié à un autre tube a vide, on produit dans celui-ci de la lumière violette. Le phénomène se produit encore le fil portant sur une épaisseur de bois de 2"^'" à S'". On ne perçoit avec le doigt aucune secousse, alors que le contTCt direct du tube actif est désagréable, voire douloureux. » L'électricité qui s'écoule ainsi et agit à distance est donc assez faible. » Selon les expériences, les colorations sont variables, blanche, mauve, violette et jaune verdàtre. 0 L'action ne se produit que par un tube actif de force relativement très considé- rable par rapport aux tubes influencés. » L'étude de l'influence des tubes à vide sur les corps électrisés, leur facilité de décharge depuis longtemps démontrée, doit donc se compléter de ces faits inverses d'éieclrisation à distance. » L'action physiologique des rayons X, également très variable : insola- (99) tion, épilation momentanée sans la moindre inflammation, ainsi que j'en ai constaté un cas, est probablement du même domaine de l'influence élec- trique : le patient, placé en une sorte à' auto-conductinn à courants de dé- charges relativement plus lents que lorsqu'on opère avec des condensateurs (professeur d'Arsonval) et par suite perçus par l'organisme. » PHYSIQUE. — Sur la complexité du faisceau des rayons X. Note de MM. A. Imbert et H. Bertin-Sans, présentée par M. d'Arsonval. « Tous ceux qui se sont occupés de radiographie savent combien peut être différente la valeur de divers tubes de même forme, fournis par le même constructeur, et combien aussi est variable la valeur d'un même tube, depuis le moment oîi il commence à émettre des rayons X, jusqu'à celui où il devient résistant. » A l'effet d'apprécier rapidement et assez exactement pour les besoins de la pratique la valeur actuelle d'un tube à A'ide et d'éviter des insuccès relatifs, nous avons fait construire par MM. Ducretet et Lejeune un pholomètre spécial : il consiste en une boîte en bois, munie de deux œilletons, contenant un miroir convenablement orienté, et dont une por- tion de paroi est constituée ])ar un écran au platino-cyanure de baryum au-dessus duquel sont disposés des fils de plomb également espacés, sur- montés eux-mêmes d'un prisme en aluminium. L'intensité du faisceau de rayons X émis est ainsi mesurée approximativement par le nombre de fils de plomb dont l'ombre peut être aperçue, toutes choses égales d'ailleurs, sur l'écran fluorescent. » Or l'exploration, au moyen de ce photomètre, d'un tube à vide, aux divers moments de son fonctionnement, montre que, s'il y a une dégrada- tion rapide de la fluorescence, lorsque le tube commence à émettre des rayons X, par contre, lorsque le tube, devenu plus puissant, tend à de- venir résistant, l'illumination de l'écran est sensiblement uniforme malgré les notables différences d'épaisseur du prisme en aluminium correspon- dant aux diverses régions de l'écran fluorescent. » L'aspect du phénomène nous a conduits à penser que, à ce moment de son fonctionnement, le tube émettait en quantité assez considérable de nouveaux rayons qui traversent l'aluminium presque sans être absorbés. L'interposition, entre le tube et le photomètre, d'une épaisse lame de verre diminue à peine l'intensité de la fluorescence et rend plus uniforme encore l'illumination de l'écran dans toute son étendue. ( ^ov ) » Cette hypothèse de l'apparition, en quantité considérable, ou tout au moins plus considérable, de rayons capables de traverser les corps qui présentent une opacité relative à d'autres rayons X est confirmée par les expériences suivantes : » Lorsqu'on pratique la radioscopie de la main, par exemple, avec un tube qui tend à devenir résistant, et que l'on interpose une lame de verre épaisse ( 2™^ environ), on n'aperçoit que très difficilement la silhouette de la main et du squelette; la chair et les os sont également traversés, et l'intensité de la fluorescence n'est pas sensible- ment diminuée aux points correspondant à la partie du corps interposé. » Par contre, si l'on s'éloigne du tube, sans interposer de lame de verre, de manière à diminuer l'intensité du faisceau qui excite l'écran et à obtenir une fluorescence d'in- tensité égale à celle que l'on observait dans l'expérience précédente après interposition de la lame de verre; puis, que l'on pratique de nouveau la radioscopie de la main, celle-ci projette sur l'écran une ombre foncée, dans laquelle, il est vrai, on distingue difficilement la silhouette du squelette, mais qui révèle, du moins, très nettement l'existence et la forme du corps opaque interposé. » lia comparaison de ces divers résultats conduit à croire que la consti- tution du faisceau de rayons X émis par un tube à vide, dont plusieurs observateurs ont déjà montré la complexité, est variable aux divers moinents du fonctionnement du tube et que, quand celui-ci tend à devenir résistant, il y a tout au moins augmentation d'intensité, sinon apparition de rayons capables de traverser, sans absorption notable, des corps qui sont relativement opaques pour les rayons émis les premiers par le tube. » Une conclusion pratique découle également de ces faits, à savoir: d'une manière générale et toute question d'intensité réservée, pour obtenir une bonne radiographie, c'est-à-dire un cliché présentant beaucoup d'op- position, il faut se servir d'un tube qui est encore loin de devenir résis- tant; par contre, pour pratiquer la radioscopie d'une région épaisse du corps, il y aura avantage à utiliser le tube à vide au moment où les rayons X moins absorbables sont émis en quantité suffisante. » Le photomètre décrit plus liant permet d'apprécier rapidement l'état du tube et sa valeur actuelle pour la radiographie ou pour la radio- scopie. » ( I O I 1 PHYSIQUE. — Sur 1rs pompes à mercure sans robinets. Note de M. Chabaud, présentée par M. Lippmann. Il Dans une Note récente ('), M. Henriet décrit une pompe à mercure dans laquelle il n'y a ni robinets ni joints mobiles; en particulier, la sou- pape ordinairement employée dans les appareils de ce genre est remplacée par une colonne mercurielie, dans un tube vertical de plus de o^.yô de hauteur. Cette modification aurait pour but de permettre de commencer le vide avec une trompe à eau et de diminuer la fragilité de l'appareil. » Sur la fragilité de l'instrument, je n'insisterai pas : que la pompe soit à soupape ou sans soupape, sa fragilité reste la même. )) Mais, je crois pouvoir affirmer que la disposition adoptée par M. Hen- riet n'est pas nouvelle, car plusieurs appareils de ce genre existent dans divers laboratoires (-). » Le modèle à soupape que je construis aujourd'hui, et qui remplace l'ancien type sans soupape, est beaucoup moins encombrant. La hauteur totale de l'appareil est ainsi considérablement réduite, les projections de mercure, dans la canalisation, sont évitées et, sauf cette modification, le fonctionnement est le même que dans la pompe imaginée par M. Hen- riet. » CHIMIE. — Sur divers sels basiques du cuivre cl sur l' hydrale ruivrique brun. Note de M. Paul Sabatier. « L Parmi les sels basiques très nombreux auxquels conduisent des mécanismes variés, il en est qui nous paraissent offrir un intérêt tout par- ticulier : ce sont ceux qui sont formés directement par les oxydes anhydres ou hydratés au contact d'une solution des sels neutres correspondants. Pour les distinguer, je proposerai de nommer sels basiques principaux ces (') Comptes rendus, t. CXXV, p. 22; 5 juillet 1897. (') L'un de ces appareils, en particulier, portant le numéro 1, a été construit par M. Aivergniat pour un des laboratoires de la Faculté des Sciences de Paris. Pour pré- ciser davantage, l'instrument portant le numéro \k a été établi au mois de septembre 1881. G. R., 1S97. 2' Semestre. (T. CXXV, N° 2.) ' 'l ( I02 composés, auxquels il est habituellement possible d'assigner une compo- sition bien définie et qu'on peut souvent obtenir cristallisés. )) II. Pour le cuivre, en se bornant aux sels basiques principaux fournis parles solutions étendues (contenant par litre moins d'un atome de cuivre), on trouve que, séchés à l'air, ils ont la composition suivante : Nitrate Cu(AzO^)S3GuO,3II-0, Chlorure CuClSSCuO.SH^O, Bromure CuBrSSCuO, 3IP0, Chlorate Cu(CIO^)%3CuO, 3H-0, Hyposulfate CuS^OSSCuO.SH^O, Sulfate CuSOS3CuO,/iH20, Acétate Cu(C2H'02)°-,2CuO,.!H-0. » Tous ces sels ont été obtenus à l'état cristallisé, soit par divers obser- vateurs, soit par moi-même, comme on le verra ci-dessous. » Sauf l'acétate, qui est trimétallique, tous contiennent quatre atomes de cuivre et renferment le groupe bivalent Cu*0'. » J'ai été conduit à penser qu'un groupement identique existe dans l'hydrate cuivrique brun, obtenu, à partir de l'hydrate bleu précipité, par déshydratation spontanée, lente à froid, très rapide à ioo°. Cet oxyde soi- gneusement lavé, puis séché à l'air, présente sensiblement la composition : Cu(OH)^3CuO, ou Cu^O'(OH)^ Eau pour loo trouvée (moyenne) 5,8 » calculée (moyenne) 5,6 » Cet hydrate, qui n'est plus immédiatement soluble dans l'ammo- niaque, continue à se déshydrater très lentement. Après plusieurs mois à froid dans le vide sec, ou plusieurs jours à loo", il ne reste plus que 3 pour loo d'eau ( ' ). Ces dernières portions ne peuvent être enlevées que par un chauffage prolongé à 45o° dans un courant d'air sec. )) III. J'ai observé que l'hydrate Cu*0^(OfI)- se prête tout spéciale- ment à la formation directe des sels basiques principaux cristallisés de même constitution chimique. )) Nitrale. — h'hydrate brun, mis au contact d'une solution diluée de nitrate cui- vrique, est, au bout de quelques jours, totalement transformé en cristaux niicrosco- (') La formule correspondrait à Cu(OH)-, 6CuO. >ouvé. Calculii, 66,2 66,2 22,3 22,5 ( io3 ) piques qui, après lavage et dessiccation, ont l'aspect d'une poudre micacée, d'un vert d'autant plus foncé que les parcelles sont plus grosses. Ce sont des lames dérivées d'un prisme clinorhombique aplati selon g\ tantôt rhombiques (faces ^*, h',p); tantôt hexagonales par introduction des faces o' (p : A' est voisin de 80"). » Ces lames, maintenues longtemps au contact de la solution diluée du nitrate, changent d'aspect et se découpent en aiguilles ; mais la composition demeure la même et correspond exactement à la formule Cu(AzO^)-, 3CuO, 3H'0. CuO pour 100 (moyenne de 11 analyses).. Az'O^ pour 100 » ... » L'oxj'de anhydre CuO demeure inaltéré, même après plusieurs mois, dans les solutions froides de nitrate cuivrique; mais, bouilli avec une solution concentrée, il donne peu à peu des lames cristallines du sel télracuivrique. » L'hydrate bleu donne toujours un nitrate basique bleu pâle qui, séché à l'air, pré- sente exactement la même composition que les cristaux. Ce sel amorphe s'obtient aussi à partir de l'hydrate brun, au contact de solutions très concentrées de nitrate cuivrique [(ayant au moins 3Cu par litre (')]. 1) C/i/or(ire. — Au contact des solutions diluées ou concentrées, froides ou chaudes, de chlorure cuivrique, l'hydrate brun fournit assez rapidement un sel amorphe vert pâle, très difficile à laver, de même composition que l'atakamite naturelle CuClS3CuO,3H=0 C-). • Trouvé. Calculé Cuivre pour 100. . . . 59,0 59 '4 Chlore )' ... 16,4 16,3 M Le même corps est obtenu à froid, plus rapidement a^ec l'hydrate bleu, moins vile avec l'oxyde anhydre. M Bromure. '— L'hydrate brun, placé dans les solutions de bromure cuivrique, est, au bout de quelques jours, changé en oxybroniure cristallisé, inallérable dans l'eau froide : ce sont des lames microscopiques vert foncé, hexagonales, qui avaient déjà été obtenues en tube scellé à 200° par Dupont et Jansen. Leur formule est CuBr2,3CuO,3H20. (') Le nitrate basique cristallisé avait déjà été préparé en chauffant une solution concentrée du sel neutre avec une matière capable de saturer lentement une portion de l'acide nitrique, c'est-à-dire soit du carbonate de chaux (Rousseau et Tite), soit le verre même du tube scellé ( Alhanasesco). (-) Beaucoup d'auteurs ont admis 4H-0; mais les analyses de Debray, Kraut, Rising, ainsi que les miennes concordent mieux avec 3H^0. f io4 ) » L'o>^ydre anhydre donne le même corps, très lentement à froid, assez vile à chaud. L'hydrate bleu fournit un composé amorphe vert, de même composition. » Sulfate. — Avec une solution pas très concentrée de sulfate cuivrique, l'hydrate brun forme peu à peu le sel cristallisé déjà connu CuSO', 3CuO, t\W-0. » Le microscope le montre en prismes allongés groupés en gerbes, inaltérables dans l'eau froide. CuO pour loo: trouvé et calculé, 67,6. » L'oxyde anhydre fournit plus lentement les mêmes cristaux. L'hydrate bleu Gu(OH)^ donne une matière amorphe vert pâle, facile à laver, qui, séchée à l'air, a la même formule. » Ce sel létracuivrique, placé dans une solution saturée de sulfate cuivrique, en fixe une molécule et se transforme en un sel cristallin, d'un vert beaucoup plus intense, qui contient : 2CuS0*, 3CuO,5H20. Trouvé. Calculé. CuO pour ] 00 62,0 61,4 SO' pour 100 25,0 24,7 » Ce dernier sel est dissocié par l'eau froide, qui enlève du sulfate cuivrique et laisse le sel tétracuivrique insoluble. i> Hyposulfate. — Dans les solutions d'hvposulfate cuivrique, l'hydrate brun se transforme totalement en quelques semaines : le sel basique obtenu est vert un peu grisâtre. Ce sont de très petites lames hexagonales, plus ou moins allongées, fréquem- ment groupées en boules. Ce sel, déjà décrit à l'état amorphe par Heeren, a pour for- mule CuS'^0», 3CuO, SH^O. i> CuO pour 100 : calculé, 61, 4 ('); trouvé, 61, 4* )) Le même composé est obtenu bleu pâle amorphe à partir de l'hydrate bleu Cu(OIl)^ » Chlorate. — L'hydrate brun, placé dans les solutions de chlorate cuivrique, s'y change très lentement en sel basique vert jaunâtre Cu(CIO')^, 3CuO, 3H-0. » CuO pour 100 : calculé, 62,. 5; trouvé, 62,3. M Ce sont des lames microscopiques rhombiques, à angle voisin de 90°. " Au contact de i'iiydrate bleu, ou par précipitation incomplète, le même sel est préparé sous forme d'une poudre amorphe bleu pâle. » Acétate. — Au contact des solutions d'acétate neutre de cuivre, l' hydrate brun demeure inaltéré, même après plusieurs mois, tandis que l'hydrate bleu en li- queurs diluées donne très facilement le sel tricuiviique. C'est que le sel basique prin- cipal n'est plus tétramélallique; on ne peut s'étonner que sa formation spontanée n'ait pas lieu à partir d'un hydrate tétracuivrique. Il en est de même pour le perchlorale, dont les dissolutions n'altèrent nullement l'hydrate cuivrique brun. » (') Heeren avait assigné 4H-0; mais ses analyses concordent mieux avec 3H-0. ( io5 CHIMIE MINÉRALE. — Sur la réduclion de Vanhydiide nwlybdique par l'hydrogène et sur la préparation du molybdène pur. Noie de M. M. GuicHARD, jjrésentée par M. H. Moissan. '( Nous avons étudié, dans notre dernière Note ('), l'action de l'hydro- gène sur l'anhydride molybdique entre '5oo° et Zjyo". » En faisant d'autres essais au-dessus de 470°, nous avons pu établir que le bioxyde MoO" est directement transformé en métal, sans jamais donner d'autre oxyde défini tel que Mo-0'. 1) Le bioxyde commence à perdre de l'oxygène au voisinage de 5oo°, mais la réduc- tion esl extrèmeraent lente à celte température. En trois heures et demie, nous n'avons constaté qu'une perte de poids de o, 16 pour 100. A 55o°, la réduction est très nette ; en une heure, l'oxyde brun MoO^ est devenu gris métallique par places avec une perte de poids de 2,4 pour 100. )) Au-dessus de 55o°, c'est-à-dire près du rouge naissant, l'oxyde prend plus rapi - dément l'aspect gris métallique. En trois heures quarante-cinq minutes, on a atteint une perte de poids de 18,8 pour 100; la transformation de MoO- en Mo^O* exige seu- lement 6,2 pour 100. Il Enfin, en opérant vers 600°, la réduclion élanl un peu plus rapide, en quelques heures on arrive au métal. » Ainsi, dans une expérience, en trois heures et demie, 0"'',29/i3 de MoO' a donné oS'',i965 de métal, et ce poids n'a plus varié en une heure; dans une autre, 05'', 2072 de MoO^ a donné oS'',i898. Les pertes de poids correspondantes sont 33,28 et 33,55 pour 100. En prenant 96 pour poids atomique du molybdène, la trans- formation de MoO^ en Mo exige 33,3. La réduction était donc bien complète. 11 Vers 600°, la réduction de MoO' ou de MoO^ donne par conséquent non pas le sesquioxyde Mo^O', mais le métal, et l'oxyde incomplètement réduit, à cette tempé- rature, n'est qu'un mélange de MoO'^ et de Mo. » Les nombres que nous avons obtenus démontrent qu'il n'est pas né- cessaire d'élever la température jusqu'au point de ramollissement de la porcelaine pour obtenir du molybdène réduit, bien exempt d'oxygène. Le même résultat peut être atteint à basse température, mais en prolon- geant assez longtemps l'expérience. » Liechti et Rempe (-), pour éviter de porter la température jusqu'au rouge vif, purifiaient le molybdène incomplètement réduit en le chauffant (') Même Volume, j). 26. ('^) Dcr. d. deutscli. chein. GeselL, t. Vl, |). 991; 1878. ( io6 ) dans un courant de gaz chlorhvdrique qui, d'après eux, transforme tous les oxydes inférieurs du molybdène en Mo''2HCl, composé volatil décou- vert par Debray ('). » Après avoir chauffé du bioxyde MoO" dans un courant de gaz chlorliydrique, nous l'avons pesé, puis de nouveau chauffé dans ce même gaz bien privé d'air : le poids n'a pas varié en une demi-heure, et il ne s'est produit aucun sublimé. » Cette expérience a été répétée deux fois, et le résultat a été le même. Le bioxyde n'est donc pas volatilisé dans ces conditions; or, comme nous avons montré que c'est du bioxyde et non de l'anhydride molybdique qui se trouve dans le métal incomplète- ment réduit, ce procédé de purification pour le gaz chlorhydrique est à rejeter, et le seul moyen de préparer du molybdène réduit pur consiste à chauffer l'anhydride mo- lybdique dans l'hydrogène pur et sec jusqu'à ce qu'il ait perdu 33,3 pour loo de son poids. » En résumé, nous avons pu établir, par des expériences faites à tem- pérature constante, que, dans l'hydrogène entre 3oo° et 470°, la réduction de l'anhydride molybdique conduit à l'oxyde MoO^ sans passer par les oxydes Mo'0% Mo'O'-.Nous avons constaté, d'autre part, que, au-dessus de 5oo°, la réduction se produit jusqu'au métal sans donner de sesqui- oxydeMo^O'. » La réduction, faite sur de petites quantités, peut être complète à 600" en quelques heures. » Il est facile de vérifier que, dans tous les cas étudiés jusqu'ici, les différents oxydes anhydres d'un même métal exigent, pour se réduire, une température d'autant plus élevée qu'ils sont moins oxygénés. On doit donc obtenir, en exécutant, comme nous l'avons fait, une série de réductions à température constante, successivement tous les oxydes anhydres du mo- lybdène. » D'après nos expériences, le nombre des oxydes anhydres du molyb- dène se réduirait à deux : MnO' et MoO-; les autres oxydes Mo^O*', Mo^O', Mo^O'-, Mo^O' ne seraient pas des composés définis. Nous nous proposons de vérifier cette conclusion en reprenant l'étude des prépara- tions indiquées pour ces oxydes par différents auteurs (- ). » (') Comptes rendus, l. XLVI, p. iioo. (-) Ce travail a été fait au laboratoire des hautes études de M. Moissan, à l'Ecole supérieure de Pharmacie. [07 CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure de benzoyle sur les orthodi- arniiies monosubstituées. Note de M. Fernand Muttelet, présentée par M. Friedel. « Dans le présent travail, on a cherché quelle est l'action du chlorure de benzoyle sur les orthodianiines monosubstituées répondant à la formule générale ,, AzH.R dans laquelle le radical R peut être gras ou aromatique. » Les recherches ont été effectuées avec les aminés pour lesquelles R est représenté par le phényle G°H% les />- et o-tolyle CH^CH', les ot- et .S-naphtyle G'"!!', le méthyle CW. » D'une façon générale, on a trouvé que l'action de ce chlorure d'acide conduit, selon les conditions de l'expérience, aux résultats suivants : I I. A froid et en présence d'un solvant, il se forme un dérivé benzoylé AzO^ G«H'/''^^"-^ Azu .(. "\^^H cOC»H= » II. A haute température (220° environ), en présence d'un excès de chlorure de benzoylé, il se produit un anhydride interne AzO'.C«H'/-^^\c.C«H\ \Az<^ 11 I. Action du chlorure de benzoylé, à froid, en présence d'un solvant. — 1. /j-nitro-o-benzojlamido-phénylaniline AzO-.C«ll- ^^H^OC=H=- > La solution de p nilro-o-amido-phénylaniline dans la benzine cristallisable est additionnée de chlorure de benzoylé (parties égales des deux composés). Maintenue à la température ambiante^ cette solution laisse déposer une poudre jaune. Quand ce dépôt cesse d'augmenter, on le recueille sur filtre. Après un lavage au benzène on le reprend par l'alcool bouillant. Ce solvant abandonne par refroidissement des aiguilles jaune brun qui. séchées dans le vide sur l'acide sulfurique, fondent à 20i''--202°. Elles { io8 ne perdent pas de poids à ioo° et, après cette dessiccation, donnent les résultats sui- vants à l'analyse : Calculé pour AzO=.C'H3 Trouve. C 68,76 pour 100 H 4,62 \AzH.COC«H=' 68,46 pour 100 4 , 5o » » Le pour 100 trouvé pour le carbone est supérieur de o,3 à celui donné par la théo- rie; cet excès je l'ai obtenu avec tous les corps préparés dans cette étude: je l'attribue à la présence dans ces composés d'une grande quantité d'azote. » La D-nitro-o-benzo> lamido-phénylaniline est donc en aiguilles jaune brun fon- dant à 20I°-202". 11 On a également préparé : » 2. La /'-nilro-o-benzoylamido-/>-tolylaniline en aiguilles jaunes fondant à 2io°- 211°. » 3. La />-nilro-o-benzoylamido-o-tolylaniline en aiguilles jaune d'or fondant à i64°-i65o. » 4-. La /J-nitro-o-benzoylamido-[î-naplitylanillne en aiguilles jaune orange fondant à 2i7°-2i8". » Les composés pour lesquels R est représenté par les radicaux a-naphlyle et méthyle sont à l'étude. » IL Action du chlorure de benzoyle à haute température {"iio" environ) en pré- sence d'un excès de ce réactif. — D'une façon générale, cette action conduit à des produits dérivant des composés benzoylés précédemment décrits, par perte d'une molécule d'eau, et répondant à la formule générale Az .R Vz Ç),/ \/\A; ):C.C«H'* // » 1. R est représenté par le radical phényle C^W. — De la /?-nitro-o-amido- phénylaniline (i partie), placée dans un ballon bien sec, est additionnée de chlorure de benzoyle (2 parties). Il se forme, avec élévation de température, un corps jaune le dérivé benzoyle). On chauffe alors au bain d'huile en élevant progressivement la tem- pérature jusqu'à fusion complète. Il se dégage abondamment de l'acide chlorhydrique. Enfin, la masse étant complètement liquide, le dégagement gazeux cesse. Le thermo- mètre, plongé dans le bain d'huile, marque 2io°-2i5°. On laisse refroidir. La masse solide est traitée par de l'eau chargée de carbonate de soude pour détruire l'excès de chlorure d'acide; la partie insoluble dans le liquide alcalin, après ébuUition prolongée est lavée à l'eau chaude, puis séchée. » Le produit brut est repris par l'alcool bouillant. Par refroidissement, on obtient des aiguilles fondant à 181". Ces aiguilles, séchées à 100°, ne perdent pas de poids. ( I09 ) Elles donnent, après cette dessiccation, les résultats suivants à l'analyse : Calculé pour Trouvé. .U0^CeH3//^\C.C«H^ C 72,84 pour loo 73,34 H 4,3i » 4,12 » Elles constituent donc l'anhydride interne AzO^/ ^/ ^Az » El la réaction qui a donné naissance à cet anhydride peut être représentée par l'équation AzO^ OH'/'^^"^ +2C«H'C0C1 = Az 0\ G" w{^^^C . C" H» + 2 II Cl 4- G'' H- CO^ H. » En opérant de même, on a obtenu les anhydrides suivants, désignés par le radical qui représente R : 2. R=/>-tolyle : G«H*.CH', aiguilles blanches, pf : i77°-i78'' 3. R = o - tolyle : G'H'.GH', aiguilles jaunâtres, pf : i72°-i73° k. R=; ot - naphtyle : C'TF, petits cristaux jaunes, pf : I7i°-i73'' 5. R= p - naphtyle : C'H', aiguilles jaunes, pf : i77''-i78<' 6. R:r: inéthyle : GFP, cristaux jaunes, pf : i4o" avecdécoiup. >) Les produits de réduction de ces anhydrides sont à l'étude ( ' ). » CHIMIE. — Sur la formation des hydrates mixtes de l'acétylène et de quelques autres gaz. Note de MM. de Forcrand et Suli.y Thomas. « L'étude détaillée, faite par l'un de nous (^), des composés hydratés et cristallisés qui se forment par l'union, en présence de l'eau, de l'hydro- (') Laboratoire d'études et de recherches de l'Ecole municipale de Physique et de Chimie de Paris; juillet 1897. (5) Thèse de Paris (1882). {Ann. de Chim. et de Phys., 5« série, l. XXVIII, p. 5.) C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N» 3.) l5 ( iio ) gène sulfuré et d'un grand nombre de dérivés halogènes de la série grasse, nous a conduils à supposer que des combinaisons analogues pourraient se produire, par l'union avec l'eau, de ces mêmes composés et de quelques gaz susceptibles de donner des hydrates simples à o°, et sous de faibles pressions. » Un premier essai, fait en introduisant dans le tube à compression de l'appareil Cailletet de l'acétylène pur et quelques gouttes d'eau et de CCl^, nous a donné, à o" et sous une pression de 20 atmosphères environ, une combinaison cristalline que nous avons pu conserver jusqu'à -f- 5", sous une pression à peine supérieure à la pression atmosphérique, et qui se décomposait avec effervescence à une température plus élevée. » Ce n'était donc ni un hydrate simple d'acétylène (qui a une tension de près de 6 atmosphères à o"), ni un hydrate simple de CCI'' qui ne don- nerait pas d'effervescence en se décomposant. « On peut obtenir en plus grande quantité cet hydrate mixte en faisant passer de l'acétylène pur et refroidi, saturé de vapeurs de CCI", dans un flacon maintenu à 0° et contenant quelques fragments de glace. On pro- voque une légère pression à l'intérieur de l'appareil, en faisant plonger plus ou moins le tube à dégagement du gaz dans une éprouvette remplie de mercure. Nous avons obtenu ainsi, à 0° et sous une pression supérieure de ^ atmosphère environ à la pression atmosphérique, dans le flacon ren- fermant la glace, des croûtes blanches, cristallines, rappelant les cristaux qui se forment avec H^S, dans les mêmes conditions. Ce corps, que nous avons pu conserver jusqu'à + 5° et sous la pression atmosphérique, se décompose à une température plus élevée en donnant un dégagement abondant d'acétylène : c'est donc bien un hydrate mixte d'acétylène et de tétrachlorure de carbone. » En opérant dans les mêmes conditions et en remplaçant le tétra- chlorure de carbone par CHCl% C^H*Cl% CH^I, CHBr\ C-H^Br— Br-, CH-Cl", C(CH')Cl', CH-p, etc., nous avons obtenu des hydrates mixtes. Dans chacun des cas, nous nous sommes assurés que ces corps se décom- posaient en donnant de l'acétylène. » Il nous a paru intéressant de rechercher aussi si nous ne pourrions pas réaliser les combinaisons hydratées de ces mêmes dérivés halogènes avec d'autres gaz. Nos expériences ont porté sur C-H', CO", SO^ Nous avons réussi à obtenir des cristaux susceptibles de se former et de se conser- ver à plusieurs degrés au-dessus de 0°. Ces cristaux n'étaient pas constitués par de la glace : ce n'étaient pas non plus des hydrates simples formés par les gaz ou par les liquides employés, puisqu'ils se décomposaient avec effer- vescence en régénérant le gaz qui avait servi à les former, et qu'ils étaient beaucoup plus stables que les hydrates simples des gaz. » Ces expériences pourraient peut-être être rapprochées de celles qui ont été décrites dès i84o par Wœhler (hydrate mixte d'alcool et de H^S), et plus tard par MM. Schiilzenbcrger (hydrate mixte de CS^ et de H-S) et Cailletet (hydrate mixte de PH' et de C0-); peut-être même devrait-on comprendre dans cette famille les nombreux sels acides hydratés, et no- tamment les chlorhydrates de chlorures, bromhydrates de bromures, etc. » Il existeraitdonc toute une série de « ces combinaisons qui se distinguent » par leur formation facile, par leur peu de stabdité qui leur permet de se » dédoubler sous les influences les plus légères », combinaisons dont M. Berthelot indiquait déjà l'importance en i856. » A première vue, ces corps pourraient être considérés comme des com- binaisons de deux hydrates, telles que 2(H-S -1- 6H^0) -+- (M H- «H*0), combinaisons présentant constamment une stabilité plus grande que cha- cun des deux hydrates constituants. M L'un de nous se propose d'en poursuivre l'étude détaillée et d'établir notamment leur composition chimique et leur mode de décomposition à différentes températures et sous des pressions variables. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide sulfurique sur le térébenthène gauche. Note de MM. G. Boiciiakdat et J. Lafont. '( Dans une publication déjà ancienne, nous avons montré que l'acide sulfurique concentré s'unissait directement aux divers lérébenthènes, en fournissant de notables proportions de terpilènes bouillant au-dessus de 175°; des polymères liquides bouillant de 3io° à 32o° et d'autres solides à froid; du bornéol lévogyre C-''H"0- fusible à 214", un isomère dextro- gyre fondant vers So", et enfin des composés sulfuriques neutres au papier de tournesol et qui, traités à 1 5o" par la potasse, donnaient des sels de po- tasse répondant à la formule C-" H'<'S-HKO*. )! Nous venons compléter l'étude de ces derniers composés dont nous avons, dans ce but, modifié le mode d'obtention. » Nous avons incorporé à l'essence de térébenthine française lévogyre ( U2 ) un dixième de son poids d'acide sulfiirique, avec les précautions indiquées. Le produit total a été chauffé à i5o° à l'autoclave avec un excès de potasse alcoolique. Le produit a été traité par beaucoup d'eau. Les huiles surna- geantes sont constituées par du térébenthène inaltéré C""!!""', un peu de camphène C-'H'*, des terpilènes C-"H'° et leurs polymères liquides bouil- lant de 3io°à32o°et d'autres solides à basse température. Ces huiles nous ont fourni une certaine proportion de bornéol lévogyre ordinaire et de son isomère fusible vers 5o°(') et dextrogyre. L'eau retient en dissolution les sels potassiques formés dans cette action. » Ces sels ont été recristalUsés d'abord dans l'eau, pour isoler le plus grand excès d'alcali, puis dans l'alcool concentré. Ils agissent sur la lu- mière polarisée. Ils sont formés par deux composés très distincts, de même composition chimique C-°H'*S-KHO^ Nous avons pu les isoler par une suite laborieuse de cristallisations, d'abord dans l'alcool à 99°, puis, pour finir, dans l'alcool à 5o pour 100. » Le moins soluble de ces sels, que nous appelons térébenthénosulfate de potasse gauche ou isobornéolsulfate, est encore très soluble dans l'eau ; dans l'alcool à 5o°; soluble dans l'alcool absolu; il se présente sous forme de cristaux lamellaires rappelant l'aspect de l'acide borique, mais plus épais et mieux définis. Il répond à la formule indiquée : R= i4.38à i4.3o, théorie i4.33; C =44.o3, H = 6,28, théorie 44. i et 6,25; son pouvoir rotatoire en solution alcoolique à 5o pour 100 et au jj est [ajj, ^= — 25. » Il est très stable en solution aqueuse, à condition d'être en présence d'un très léger excès d'alcali. Mais pur, il est facilement décomposé, sur- tout à chaud, ou lorsqu'on ajoute un acide pour mettre eu liberté l'acide sulfoconjugué. Le sel de potasse pur ne peut être desséché qu'à froid en présence d'acide sulfurique. L'eau à froid décompose le sel de potasse, et mieux l'acide libre, en donnant de l'acide sulfurique ou du bisulfate de potasse et du bornéol gauche, dont le pouvoir rotatoire a été trouvé de — 36''48', c'est-à-dire identique au bornéol retiré de l'essence de valériane ou du n'gai. On retrouve dans l'eau la totalité du soufre décelé à l'analyse, sous forme de S-O^H". L'eau agissant à 100" donne un bornéol moins actii [a]o= — 32° à — 3i''4o'. ce qui tient à l'action exercée sur le produit par l'acide sulfurique mis en liberté. » Le sel de potasse examiné, térébenthénosulfate de potasse, possède un (') Dans une prochaine Note, nous établirons l'identité de ce corps avec ralcool correspondant de l'isomère optique du camplire anisique ou fenchone. ( "3 ) ensemble de propriétés comparables à celles du snlfovinate de potasse : son acide est un véritable éther sulfurique du bornéol gauche ou plutôt un iso- mère. Il correspond au dédoublement, par la potasse alcoolique, d'un véritable èther sulfurique neutre du bornéol gauche : d'une part, en bornéol gauche; d'autre part, en le sel examiné. Cette opinion est confirmée par l'examen des produits volatils de l'action de la potasse, où nous avons trouvé du camphène gauche et le bornéol lui-même de déviation inférieure à — Sa", bornéol signalé d'ailleurs précédemment par TildQu, puis par nous dans les produits accompagnant le térébène ou camphène inaclif par compensation. L'acide nitrique à l'ébuUition oxyde le sel potassique et donne du camphre lévogyre [ocj^, = — 4i°4o', fusible à 203", c'est-à-dire identique à celui que nous avons obtenu précédemment en partant du té- rébenthène gauche et identique au camphre de Matricaire. » Le second sel, obtenu dans l'action successive de l'acide sulfurique sur le térébenthène gauche, puis de la potasse, se présente sous la forme de longues aiguilles feutrées, soyeuses, anhydres. Les propriétés générales de ce sel sont comparables à celles du térébenthénosulfate de potasse; sa composition est la même : C = 44. 08; H = 6,25; K =:: i4,36. Seulement le pouvoir rotatoire en est différent; dans les mêmes conditions de diluti(m on trouve [5^]d== "+" 10°. Stable en présence de l'eau et d'alcali, il se dé- compose en solution neutre ou acide dès 0°, et à 100" en acide sulfurique, dosé totalement, et un produit restant en surfusion à -l-i5°, mais qui donne, après distillation à 198°, des cristaux fusibles vers 45". » C'est l'alcool que nous avons obtenu dans l'action de divers acides sur le térébenthène gauche et que nous avons primitivement désigné sous le nom de isobornéol C^"H'*0- droit. Le produit obtenu dans la réaction à i5o" n'a qu'un pouvoir rotatoire de -+- ^°io' à -t- 10". Cet alcool est plus altérable que le bornéol; il noircit facilement en présence de S'O^H". Nous démontrerons prochainement son identité avec le fencbol dextro- gyre. ^ 1) L'acide nitrique attaque facilement à chaud cet alcool ainsi que le sel de potasse correspondant en donnant un produit liquide à i5", cristalli- sable au-dessous de o", déviant fortement à gauche le plan de polarisa- tion [a]„/ =:i; 10 = — 5o°, identique avec le camphre liquide obtenu par nous dans l'oxydation des isobornéols de synthèse. ;> Dans les produits liquides de l'action primitive nous n'avons pu re- trou ver le /e/icAeneC-" H'" qui dérive du fencbol par déshydratation, comme ( 11^ ) le camphène dérive du bornéol ; par contre, il est facile d'y signaler la présence de cymène C^'H'*. » Ces faits tendraient à infirmer l'opinion de M. Wallach, qui considère le fenchol, la fenchone comme se rattachant au métacymène et non au paracymène ou cymène ordinaire. » Les eaux-mères des sels précédents renferment deux autres compo- sés salins de nature toute différente, inactifs, dont nous terminons l'exa- men. )) CHIMIE VÉGÉTALE. — Déi'eloppement de principes aromatiques par fermen- tation alcoolique en présence de certaines feuilles. Note de M. Georges Jacquemin. es feuilles de bien des végétaux, portant des fruits à saveur nette- ment caractéristique, n'ont par elles-mêmes rien qui puisse faire soupçon- ner en elles la cause de cette saveur si bien définie. Qu'on les froisse entre les doigts, ou qu'on les broie dans un mortier, on ne perçoit aucune odeur ou aucune saveur aromatique ou parfumée. Qu'on les fasse bouillir avec de l'eau, et l'on n'en sentira généralement pas davantage. » Il m'a semblé que ces principes particuliers à certaines feuilles, dont rien ne saurait, par des moyens physiques, révéler la nature ou pressentir le rôle physiologique que je leur attribue dans le fruit en voie de matura- tion, pourraient bien être assimilés à des glucosides. On peut concevoir, en effet, que de tels corps, arrivant dans le fruit à une certaine période- de la vie du végétal et y rencontrant une diastase, se dédoublent sous cette influence en glucose ou matière sucrée, qui augmente la saveur sucrée du fruit, et en un principe plus ou moins aromatique qui caractérise cette saveur. ( «'5) » Guidé par cette hypothèse, j'ai été conduit aux expériences suivantes, qui ont servi de point de départ à d'autres dont je me propose de présenter les résultats à l'Académie. » J'immerge, par exemple, des feuilles de pommier ou de poirier dans un liquide, sucré à lo ou i5 pour loo de sucre, puis j'y ajoute une levure, ou Saccharomyces, choisie de manière à déterminer la fermentation sans donner de bouquet. Dès que la fermentation est en marche, on sent manifestement une odeur de pommes ou de poires, suivant la nature de la feuille; lorsque la fermentation est terminée, après dépôt de la levure, on obtient un liquide d'un jaune paille plus ou moins accentué, qui, soumis à la dégustation, manifeste les caractères d'une boisson à bonne saveur, qui rappelle la pomme ou la poire et qui, par distillation, donne une eau-de-vie pos- sédant un fin bouquet de fruit, pomme ou poire. » Ce résultat montre que la levure, par une diastase qu'elle excrète, opère le dédoublement de ce glucoside, de ce principe particulier des feuilles, en un produit aromatique spécial et en un sucre qui fermentera avec le sucre du liquide qui fait fonction de milieu de cette vie cellulaire. » Une fermentation du même genre, en présence de feuilles de vigne, donne un liquide à odeur et saveur vineuse très marquées et, par distil- lation, une eau-de-vie de fin bouquet. Cette expérience a été réalisée avec les feuilles de la vigne de ma propriété de Malzéville, près Nancy, qui donne un vin sans bouquet marqué. Il est permis d'espérer que la saveur vineuse serait accompagnée d'un bouquet d'autant plus fin que les feuilles proviendraient de cépages producteurs de meilleurs vins : c'est ce que je vais entreprendre de réaliser expérimentalement. » Il est encore une remarque à signaler : c'est que le développement d'un principe aromatique, par fermentation des feuilles dans un moût sucré, est d'autant plus intense que l'on s'approche de l'époque oîi le fruit pourra user de cette réserve en vue de sa maturation. On comprend que, fin mai ou commencement de juin, les feuilles ne sauraient donner un résultat aussi complet que fin juillet et aoîit. Quoi qu'il en soit, les résultats que l'on obtient en juin sont déjà fort remarquables. » Certains de ces principes aromatiques étant très volatils, il s'en dégage beaucoup pendant la fermentation : ce fait est très en évidence dans la fer- mentation des feuilles de framboisier, sur laquelle je reviendrai. Or, si l'on voulait éviter cette déperdition, il conviendrait de diriger les gaz delà fermentation à travers un condensateur garni d'alcool, qui dissoudra l'arôme dégagé, ou de faire passer ce gaz odorant à travers tout appareil ( ii6 ) pouvant servir à fixer les huiles essentielles ou les parfums les plus fu- gaces. » Dans toutes ces fermentations de feuilles diverses j'ai constaté que l'in- tensité de l'odeur du principe aromatique était plus grande, mieux accen- tuée, lorsqu'on opérait la distillation avant que la fermentation fût en- tièrement terminée. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur une nouvelle enzyme hydrolylique (( la caroubinase ». Note de M. J. Effront. « L'hydrate de carbone que nous avons isolé de la graine du seratoma siliqua est facilement hydraté par des acides dilués, ainsi que par une diastase spéciale la caroubinase. » Cette enzyme se forme pendant la germination des graines du ca- roubier. La transformation de la caroubine et la sécrétion de la diastase peuvent être observées en laissant germer l'embryon isolé du grain, en présence de caroubine. » Le germe séparé de l'albumen et cultivé dans l'obscurité se développe très lentement et donne, après huit à dix jours, une radicelle de la longueur du germe. Transporté ensuite dans de la terre calcaire et à la lumière, le germe se développe en plantule chétive, qui succombe généralement en trois à quatre semaines. » Tout autre est la marche de la croissance lorsque l'embryon isolé est cultivé dans une enveloppe de caroubine gonflée; la germination est plus rapide; on obtient une radicelle de la longueur du grain; le germe, trans- porté dans de la terre, se développe rapidement en une plantule à plusieurs branches. » Pendant la germination à l'abri de la lumière, l'enveloppe artificielle est fortement gonflée et en partie liquéfiée, mais la quantité d'hydrate de carbone absorbé est peu considérable. » La liquéfaction et l'absorption de la caroubine marchent beaucoup plus rapidement dès qu'apparaît la chlorophylle dans la plantule. » Le germe développé dans l'obscurité et transporté dans une terre calcaire absorbe, en trois ou quatre jours, une quantité égale à son poids d'enveloppe de caroubine. » Parallèlement à l'absorption de l'hydrate de carbone, on constate l'apparition de l'enzyme hydrolytique. ( 117 ) » Nous avons, pour suivre la marche de la sécrétion, adopté la méthode suivante : » Nous prélevons, à divers moments de la germination, une vingtaine de grains que nous broyons dans un mortier; nous y ajoutons 20" d'eau et quelques gouttes de chloroforme. On laisse macérer pendant vingt-quatre heures à 3o°. On presse et l'on filtre le liquide. On détermine dans le liquide filtré la quantité des substances actives. » A cet effet, on verse dans un tube à réactif 5o™ d'eau auxquels on ajoute o", i d'acide formique normal et iS'' de caroubine pulvérisée. On mélange et on additionne 2", 5, 5", 10'^'=, i5'=° du liquide actif à analyser. S'il y a lieu, on amène le volume à Sc"^ et l'on abandonne pendant trois heures à 45°. i> Tous les échantillons reçoivent une dose de chloroforme et sont préparés en double, d'une part avec de l'infusion fraîche, d'autre part avec cette même infusion main- tenue pendant une demi-heure à 90°. » On juge de l'activité de l'infusion par le degré de gélalinisation de celle-ci. Le contenu des tubes, avecinfusion chauffée à 90°, est complètement gélatinisé; celui des tubes, avec infusion active, est plus ou moins liquide. » 11 est aisé de se rendre compte du degré de lluidité du liquide : seuls, ceux qui ont été additionnés d'une quantité suffisante de diastase traversent le filtre, tandis que les autres ne passent pas. I) Par cette méthode, on voit que la sécrétion de l'enzyme est généra- lement très faible pendant la période de germination proprement dite, et qu'elle devient plus active dès que la plantule est munie de la chloro phylle. )) Une infusion de germes en croissance, traitée avec cinq fois son vo- lume d'alcool, fournit un précipité riche en azote et offrant toutes les propriétés du liquide actif. ) La caroubinase agit déjà énergiquement à [\o°, et son action augmente avec la température jusqu'à So"; la température optima est entre 4^" et 5o°; à 70°, l'action devient très faible, et à 80" l'enzvme est détruite. ) L'enzyme agit très faiblement dans un milieu neutre. )) Une addition de oS'',oi à 00', o3 d'acide formique pour 100 de liquide favorise l'action de l'enzyme. » La caroubinase est à la fois agent liquéfiant et saccharifiant. ' Par l'analyse de la gelée de caroubine soumise à l'action de l'enzyme, on constate qu'au moment de la liquéfaction le liquide ne contient que des traces de sucre réducteur, et que la substance réductrice augmente au fur et à mesure que l'influence de l'enzyme se prolonge. » La caroubine liquéfiée par l'enzyme se précipite facilement par l'alcool, mais le précipité n'a plus les propriétés de la caroubine : il est C. R. 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N° 2.) 16 ( n« ) fortement dextrogyre et se dissout facilement dans l'eau. Traité par les acides minéraux faibles, le précipité est transformé en un sucre particulier : la caroubiimse. » Le sucre formé par l'action de l'enzyme n'est pas semblable au pro- duit obtenu par les acides. » Nous avons constaté, pendant la germination du seratonia siliqua, qu'il se produit des pectases et une diastase agissant sur la matière grasse. » Nous traiterons, dans une Communication ultérieure, du produit de la transformation de la caroubine par les acides et les diastases (' ). » CHIMIE ANALYTIQUE. Analyse optique des urines, sucre diabétique thermo-optique positif et négatif. Note de M. Frédéric Landolph. (Extrait.) I' Sucre thermo-optique positif ou sucre diabétique proprement dit. — Quand on est en présence d'une urine franchement diabétique, la fermen- tation s'effectue avec une rapidité extraordinaire; elle est terminée en bonne partie déjà au bout de vingt minutes à une demi-heure, et cela à la température ordinaire de i5° et même à des températures plus basses en- core. C'est la caractéristique du sucre diabétique par excellence. Son pouvoir réducteur est le double de celui du sucre de raisin, en sorte que loo^'' de sucre diabétique correspondent, non pas à 220''', 5, mais en réalité à 44'^ d'oxyde de cuivre. » Le sucre diabétique est thermo-optique positif, comme le sucre com- mercial, c'est-à-dire que, lorsque l'urine qui le contient est examinée au polaristroboraètre à la température ordinaire et réexaminée une autre fois après avoir subi l'ébuUition, le pouvoir optique a augmenté un peu et souvent même de plusieurs degrés. La quantité de sucre des urines réelle- ment diabétiques, correspondant â la fermentation, est généralement d'ac- cord avec la quantité indiquée par le polaristrobomètre. En dosant, dès lors, le sucre dans les urines d'après le procédé de Fehling seulement, la quantité obtenue en est de beaucoup trop élevée, et d'autant plus élevée que le sucre diabétique est plus prédominant sur le sucre thermo-optique négatif qui l'accompagne toujours et dont le pouvoir réducteur seul se rapproche de celui du sucre de raisin. (') Bruxelles, Inslitiil des feiineiUations. ■ ( "9 ) )) Je propose donc d'abandonner le dosage du sucre dans les urines par la solution de Fehling : d'abord, parce que ce dosage n'est jamais exact, puisque la fin de la réaction n'est basée que sur des appréciations calori- métriques; ensuite, parce qu'il y a un bon nombre d'urines qui réduisent beaucoup, sans renfermer pour cela du sucre, qu'il y en a même qui ne réduisent pas sensiblement et qui pourtant en contiennent une quantité notable, et avant tout parce que ce dosage part du principe faux, que le sucre diabétique doit réduire au même degré que le sucre de raisin. » Pour les coefficients de réduction, il faut observer exactement la tem- pérature d'introduction de réaction, laquelle, pour quelques rares urines, se trouve déjà un peu au-dessus de 5o°, pour les urines diabétiques entre 71" et 76° et pour les urines normales à loo", après une durée d'une à quatre minutes d'ébullition. » L'hydrate de protoxyde de cuivre obtenu par le sucre diabétique est jaunâtre, pâteux et assez léger, tandis que l'anhydride de protoxyde de cuivre obtenu par le sucre de raisin, le sucre commercial, l'acide urique, l'uratede soude, l'urée, etc., est rouge vif ou rouge foncé, sablonneux et lourd. Ce protoxyde rouge s'obtient aussi quelquefois sur des urines dia- bétiques ayant subi certaines transformations. Le sucre diabétique est très stable et souvent même reste intact encore au bout de plusieurs mois. » Sucre thermo-optique négatif. — Le suci-e diabétique est toujours ac- compagné d'une certaine quantité de sucre thermo-optique négatif, se comportant comme le sucre de raisin et perdant par l'ébullition, en partie ou en totalité, son pouvoir rotatoire positif. Ce sucre fermente beaucoup plus lentement que le sucre diabétique, n'est pas identique avec le sucre de raisin et précède généralement le diabète. Souvent j'ai examiné des urines déviant à droite de plusieurs degrés, fournissant à la fermentation la quantité d'acide carbonique correspondant au sucre indiqué par le pola- ristrobomètre, mais qui, portées à l'ébullition, perdent leur pouvoir optique dextrogyre complètement, ne donnant alors que la déviation nor- male lévogyre, due surtout à l'acide urique libre et aux urates.... » CHIMIE AGRICOLE. - Composition des haricots, des lentilles et des pois. Note de M. Balland. « 1. Les analvses que nous avons effectuées sur les haricots, les len- tilles et les pois sont condensées dans le Tableau suivant : ( I20 ) Haricots. Lentilles. Pois. Minimum Maximum Minimum Maximum Minimum iMaximum p. 100. p. 100. p. 100. p. 100. p. 100. p. 100. Eau lOjOO 2o,4o l'jjo i3,5o io,6o 1/1,20 Matières azotées i3,8i 35,i6 20,82 24>24 18,88 23,48 )i grasses 0,98 2,46 o,58 i,45 1,22 i,4o w sucrées et amylacées. . 52,91 60,98 5G,07 62,45 56, 21 61,10 Cellulose 2,46 4,62 2,96 3,56 2,90 5,52 Cendres ... 2, -38 4i20 1,99 2,66 2,26 3,5o Poids moyen de 100 grains .. . 2os%oo i34s'',6o 2^', 49 Gs'jSG i58"',46 5oS'',oo )) 2. tlaricols. - Le minimum des maLière.s azotées et le maximum des malières crasses indiqués plus haut ne se rencontrent qu'exceptionnelle- ment dans de très gros haricots, d'origine espagnole. Pour tous les autres produits examinés, blancs ou colorés (^canaris d' Aulriche, ch art res français, chevriers français, cocos d'Illyrie, lingots de Galicie, nains perles étrangers, petits plats français, soissons français, suisses rouges, etc.), les écarts sont moins accusés et se rapprochent des résultats obtenus avec les pois et les lentilles; le poids moyen maximum du grain diminue presque de moitié, car il passe, dans le Tableau ci-dessus, de i^'', 34 à o^^', 78. » Les germes, comme pour la fève, sont très azotés et relativement pauvres en matières grasses. )) 3. Lentilles. — La composition des lentilles, à l'exception de la cellu- lose, en moindre quantité, offre assez d'analogie avec la composition des fèves examinées précédemment. Les lentilles d'Egypte, ainsi que les fèves de même provenance, tiennent le premier rang pour l'azote. Les lentilles d'Auvergne, presque au.ssi petites que celles d'Egypte, sont plus azotées que les lentilles de Bohême, d'Espagne, de Moravie et de Russie, dont le poids moyen du grain est deux fois plus élevé. » 4. Pois. — Les différentes variétés de pois {pois blancs de France, d'Allemagne, du Canada; pois verts indigènes de l Est, du Nord, de Noyon; pois verts de Hollande) offrent une composition assez uniforme, qui les rap- proche davantage des haricots que des lentilles. » Les pois non entièrement formés sont plus azotés que les pois récoltés à leur parfaite maturité : ce fait a déjà été signalé par Poggiale en i856. Il n'est pas indifférent de le rappeler aux fabricants et aux consommateurs, aujourd'hui que les petits pois de conserve entrent de plus en plus dans l'alimentation. « 5. Les haricots, les lentilles et les pois présentent la même acidité I ■>. ' que les fèves; ils ne laissent à la décortication que 739 pour 100 d'enve- loppes, beriucoup moins, par conséquent, que les fèves. Pour les haricots et les lentilles, la proportion de cellulose résistante ne dépasse pas 3o pour 100 dans les enveloppes, alors qu'elle atteint dans les pois, comme dans les fèves, jusqu'à 4^^ pour 100. Aussi ces dernières denrées con- tiennent-elles plus de cellulose que les lentilles et les haricots. Dans les amandes seules ou les produits décortiqués, on observe moins d'écart. La cellulose diminue et les matières grasses et azotées sont en plus fortes proportions; il y a aussi plus de matières minérales, les enveloppes lais- sant généralement moins de cendres à l'incinération que les amandes. A poids égal, les pois cassés du commerce sont ainsi plus nourrissants que les pois secs ordinaires. » 6. Les pois, les haricots et surtout les lentilles se conservent pendant longtemps sans éprouver de modifications dans leur constitution chi- mique. Ils gonflent considérablement dans l'eau, à la température ordi- naire. Dans l'année qui suit la récolte, la prise d'eau atteint 100 pour 100 en vingt-quatre heures; mais, au delà, la prise est plus lente et la propor- tion moins élevée : l'amande est plus sèche, plus terne, plus cornée et moins perméable. " 7. La surface occupée par les fèves, les haricots, les lentilles et les pois est extrêmement restreinte en France, puisqu'elle ne dépasse guère o,65 pour 100 de la surface totale du territoire. De là, la nécessité d'avoir recours à d'onéreuses importations de l'étranger (plus de 2.3 millions de francs en iSgS). A l'instar de ce qui se fait chez nos voisins de Belgique et d'Allemagne, il semble que nos agriculteurs devraient donner beaucoup plus d'extension à la culture de ces légumineuses, qui, par leur forte teneur en matières azotées assimilables, offrent tant de ressources à l'alimen- tation. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Aclio/i physiologique (lu venin de Sala- mandre du Japon (Sieboldia maxima). Auénuation par la chaleur et vacci- nation de la Grenouille contre ce venin. Note de M. C. Phisalix, présentée par M. Chauveau. « Depuis que Siebold, en i8.ig, a introduit en Europe la Salamandre du Japon, pour laquelle Schlegel a créé le genre Sieboldia, cet animal a été étudié surtout au point de vue morphologique; mais aucun auteur, que je sache, ne s'est occupé de l'étude physiologique de son venin. ( '22 ) » Il n'est pas très facile de se procurer ce venin en grande quantité. Le procédé qui m'a le mieux réussi est la compression de la peau du dos avec une spatule en platine adaptée à cet usage. On obtient ainsi un liquide blanc, laiteux, à odeur forte et péné- trante. Il est immédiatement recueilli et agité dans l'eau distillée, où il se dissout en partie. L'autre partie se coagule en amas, très visqueux, qui restent collés à la spatule. )) La solution opaline ainsi obtenue peut être conservée plusieurs jours, si on l'addi- tionne de quelques gouttes de chloroforme. Elle ne tarde pas à s'atténuer. L'addition de glycérine en permet une conservation plus longue; mais, à cause de ses propriétés toxiques convulsivantes sur la Grenouille, la solution glycérinée ne peut être employée. .) Le venin, desséché dans le vide et conservé à l'air, s'altère peu à peu ; au bout d'un mois, il a perdu toute sa toxicité. La dessiccation à 58° le détruit complètement. Le précipité ainsi que l'extrait alcoolique sont dépourvus de toute action nocive. « En raison de cette altérabilité, le mieux est donc d'employer une solution récente de venin ; cette solution est fortement alcaline. » Action physiologique. — Inoculé dans le sac lymphatique dorsal de la Grenouille, le venin de Salamandre du Japon détermine des symptômes locaux et généraux. » Symptômes locaux, — Ils consistent en une tuméfaction œdémateuse, avec congestion intense qui se traduit par un piqueté hémorragique de la peau, bien visible si l'injection a été faite à la face ventrale. Le gonfle- ment s'accentue de plus en plus, et, si la dose de venin n'est pas rapide- ment mortelle, on voit, après vingt-quatre heures, le sac lymphatique dis- tendu et fluctuant. Cet œdème diminue ensuite insensiblement et l'animal guérit; ou il persiste, et la mort arrive en quatre ou cinq jours. Le liquide de l'œdème est louche, grisâtre et rempli de fausses membranes. » Chez les Mammifères, cette action locale est très prononcée, la dou- leur est très vive; l'animal ne peut plus se servir de son membre et le pro- cessus inflammatoire aboutit à une véritable mortification des tissus. Dé- posé sur la conjonctive d'un chien, le venin y produit une inflammation intense qui dure quatre à cinq jours. » Symptômes généraux. — Sur une Grenouille qui a reçu une forte dose de venin, on peut observer les symptômes suivants : au bout de dix à quinze minutes, le saut devient difficile et pénible; les pattes postérieures sont lentement et incomplètement ramenées contre l'abdomen, puis elles ne tardent pas à être paralysées. Les mouvements respiratoires deviennent irréguliers et finissent par s'arrêter. En moins d'une demi-heure, l'animal, absolument flasque et mis sur le dos, reste immobile. Les réflexes sont considérablement amoindris; le cœur se ralentit et bientôt s'arrête en diastole. » A ce moment, l'excitabilité nerveu se et musculaire persiste encore, ( 123 ) mais diminue rapidement et s'éteint en trente ou quarante minutes, la première avant la seconde. )> Chez le Lapin, l'injection intra-veineuse détermine en quelques mi- nutes de l'incoordination des mouvements, de la paralysie et la mort avec arrêt du cœur en diastole. L'excitabilité du crural et du phrénique estaholie. alors que l'irritabilité musculaire est presque intacte. D'après ces résul- tats sur la Grenouille et le Lapin, on peut admettre que le poison atteint d'abord les centres nerveux et ensuite les nerfs. » Atténuation par la chaleur. — Une solution de venin chauffée à l'ébul- lilion et maintenue pendant une demi-minute dans l'eau bouillante perd ses propriétés toxiques. Il faut abaisser d'une manière notable la température pour ne pas détruire le venin. Un chauffage de quinze minutes, à 45°, le laisse à peu près intact. Mais, à partir de 5o°, l'altération est très mar- quée : du venin chauffé pendant vingt minutes à 5o° n'occasionne plus qu'une irritation locale qui se traduit par de l'œdème; il en est de même pour le venin chauffé à 56°. Pour que toute action locale et générale soit à peu près supprimée il faut chauffer à 6o° pendant vingt minutes. Dans ces conditions, on peut inoculer sans danger 3 ou 4 fois la dose mortelle dans le sac lymphatique dorsal d'une Grenouille. > Vaccination de la Grenouille. — La Grenouille qui a résisté au venin chauffé à 5o° pendant vingt minutes acquiert une résistance plus grande à l'inoculation d'épreuve, mais finit par mourir en quatre ou cinq jours. Si le venin a été chauffé à 56°, la Grenouille survit à l'inoculation d'épreuve, mais elle présente un œdème local accentué. Enfin le venin qui a été maintenu pendant vingt minutes à Go° engendre une vaccination parfaite. L'inoculation d'épreuve, faite au bout de quarante-huit heures, produit encore quelquefois un œdème fugace; mais il ne survient aucun symptôme général : la Grenouille est vaccinée. En résumé, le venin de Salamandre du Japon est détruit par oxydation à l'air, par précipitation alcoolique, par ébullition; il s'atténue à une température voisine de 6o° et devient un vac- cin. Ces caractères l'éloignent du venin des autres Urodèles et le rajipro- chent de certains albuminoïdes toxiques, tels que celui du sérum d'An- guille. ( 124 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Troubles trophiqiies consécutifs à la section du sympathique cervical. Note de MM. J.-P. Morat et M. DovoiV, pré- sentée par M. Chauveau. ( L'un de nous, dans une Communication antérieure, a signalé les dé- viations nutritives qui, après la section des racines postérieures, survien- nent dans le membre correspondant, et insisté sur leur ressemblance avec les lésions analogues observées cliniquement dans nombre d'affections du système nerveux ('). On sait, d'autre part, combien il est facile de pro- voquer des troubles trophiques du même genre dans lecbamp de distribu- tion du trijumeau (notamment dans le globe oculaire) en coupant ce nerf dans le crâne par le procédé de Magendie. Du reste, qu'il s'agisse du tri- jumeau ou des racines médullaires, les mêmes explications ont été propo- sées pour éclairer la pathogénie de ces lésions, et les mêmes objections sou- levées, en raison de l'étroite ressemblance qui existe entre ces nerfs. Nous répétons que ces troubles trophiques ne doivent pas être imputés à l'in- terruption ou à la paralysie des fibres sensitives qui forment la majeure partie de ces troncs nerveux, mais à des éléments centrifuges qui sont mé- langés avec celles-ci et sortent du myélaxe par cette voie en apparence pa- radoxale. ■■> La section du sympathique cervical (en plus des phénomènes oculo pupillaires et vaso-moteurs auxquels elle donne lieu) est parfois suivie dans la région faciale, dite [q globe oculaire, d'altérations locales delà nutri- tion tout à fait semblables à celles qui relèvent de la section du trijumeau. A la vérité, ces désordres ne peuvent pas être provoqués, en coupant le sympathique, presque à coup sûr comme il arrive pour la cinquième paire. En conservant les animaux opérés plusieurs semaines et en les examinant attentivement on a chance de les rencontrer. C'est ainsi que nous avons observé les lésions suivantes, ou ensemble ou isolément : dépoli de la cornée, déformation de la paupière, chute de cils, ulcération du bord de la lèvre inférieure, œdème douloureux de cette lèvre, et. tout récemment, sur un lapin, cataracte molle avec adhérence de l'iris. (') J.-P. Morat, Troubles trophiques consécutifs à la section des racines posté- rieures médullaires {Comptes rendus, 24 mai 1897). ( 125 ) » La clinique a recueilli, de son côté, un certain nombre d'observations dans lesquelles les déviations trophiques de la face sont rapportées à des lésions, tantôt du trijumeau, tantôt du sympathique cervical. » Les observateurs tendent naturellement à opposer mutuellement ces deux ordres de faits qui sont en faveur, les uns de l'action du premier, les autres de celle du second de ces nerfs, quand ils ne concluent pas à un partage entre eux deux. Celte opposition ou ce partage d'attribution, nous les retrouvons du reste dans l'exercice de toutes les fonctions (oculo-pupil- laires, sécrétoires, vaso-motrices) ressortissant au grand sympatbique. Quant à la ressemblance fonctionnelle qui est impliquée par là entre deux nerfs si dissemblables, elle a de quoi surprendre au premier abord; mais elle s'explique facilement si, au lieu d'attribuer ces fonctions en bloc aux groupements conçus pour la commodité de l'anatomie descriptive, nous rapportons celles-ci individuellement anx éléments constituants de ces troncs nerveux, quittes à rapprocher idéalement ceux de ces éléments qui ont des fonctions identiques ou analogues pour en faire les véritables svs- tèmes et sous-systèmes en lesquels se repartage le tissu nerveux. » En fondant les divisions de celui-ci sur celte base, la seule légitime et rationnelle, on peut dire que toutes les altérations névrotrophiques sont sous lu dépendance du système nerveux moteur ganglionnaire, autrement dit du système sympathique. » Le trijumeau, comme tous les nerfs cutanés, contient des éléments ganglionnaires dans ses branches de distribution, mais il les reçoit de deux sources distinctes et éloignées l'une de l'autre. De ces sources, l'une est dans la moelle épinière, laquelle par l'intermédiaire des cinq ou six premières racines dorsales (antérieures et probablement postérieures) et par les rameaux communicants correspondants fournit les origines du sympathique cervico-cranien; celui-ci rejoint la cinquième paire par une analomie directe étendue entre le ganglion cervical supérieur et le gan- glion de Casser. L'autre est dans le bulbe rachidien qui est un lieu d'o- rigine important pour les nerfs ganglionnaires, et le trijumeau en reçoit de lui qui suivent directement ses racines originelles pour aller se mélanger aux précédentes. )) Une section faite sur la chaîne sympathique cervicale ne supprime donc qu'une portion des éléments ganglionaires du trijumeau, d'où l'ab- sence ou l'atténuation habituelle des troubles trophiques dans ce cas. Une section des origines du trijumeau faite en amont du ganglion de Casser n'aura elle-même que des effets atténués ou nuls, comme paraît l'avoir vu C. R., 1897, 2« Semestre. (T. CXXV, N" 2.) I7 ( i^^G ) Magendie. Mais une section faite sur le ganglion de Gasser, ou un peu en avant, aura chance de supprimer les deux sources à la fois, d'où l'effet tou- jours plus rapide et plus complet des sections pratiquées à ce niveau, et cela sans que le ganglion lui-même y soit pour rien, comme l'a vu Cl. Bernard. » Indépendamment de ces attributions fonctionnelles qu'il convenait de préciser, ces lésions dégénératives qu'on produit à distance, en agissant sur des nerfs, ont encore un grand intérêt en ce qu'elles nous désignent le système nerveux dans son ensemble et le système ganglionnaire en par- ticulier comme un intermédiaire possible et peut-être trop souvent oublié entre certaines lésions plus ou moins semblables et les causes diatliésiques, toxiques ou banales, auxquelles on les rapporte souvent. )) Dans toutes nos expériences, les interventions sur le système nerveux ont consisté en sections faites aussi nettement que possible, équivalant, par conséquent, à des paralysies des fibres coupées. Est-on autorisé à dire que l'excitation des nerfs n'est pour rien dans les effets produits? Nous ne le pensons pas. Quelque soin qu'on apporte à l'opération, elle peut être suivie d'effets secondaires dénature inflammatoire, dégénérative ou même régénérative des éléments coupés qui peuvent y entretenir un certain degré d'irritation. Mais, même si l'on élimine cette supposition, il faut se rappeler que le système ganglionnaire est un système double (Dastre et Morat), c'est-à-dire composé d'éléments, les uns excitateurs de la fonction et les autres inhibiteurs de cette même fonction, et que la paralysie de ces der- niers équivaut en somme à l'excitation des premiers. Une section faite sur un ensemble d'éléments ainsi antagonistes a pour effet de le déséquilibrer, et cette perte de son équilibre se traduit par des effets multiples, parmi lesquels, au bout d'un certain temps, intervient un désordre de la nutri- tion : c'est tout ce que nous en pouvons dire. » ANATOMIE ANIMALE. • — Les éléments centrifuges des racines postérieures médullaires. Note de MM. J.-P. Morat et C. Bonne, présentée par M. Chauveau. « La présence d'éléments nerveux centrifuges dans les racines posté- rieures peut se démontrer de plusieurs façons : i° par l'excitation du bout centrifuge de ces racines coupées sur l'animal vivant, laquelle détermine des effets vaso-moteurs dans le membre correspondant, méthode essentiel- ( 127 ) lement physiologique; 1° par l'examen direcc de préparations microscopi- ques sur lesquelles on suit de visu des fibres émanées des cellules de la substance grise qui s'engagent dans les racines postérieures, méthode exclusivement anatomique; 3° par l'étude de la dégénération secondaire qui frappe ces éléments un certain temps après leur section, méthode mixte, à la fois anatomique et physiologique. » L'un de nous, dans un travail antérieur ('), a fait connaître les modi- fications de l'excitabilité que présentent, quelque temps après leur section, les racines postérieures excitées périphériquement. Ces modifications sont en accord avec l'existence de fibres centrifuges appartenant à ces racines et ayant leurs centres Irophiques dans la moelle épinière. La présente Note vise spécialement les altérations observées à l'autopsie sur les racines sec- tionnées. Celles-ci étaient, en général, la sixième et la septième lombaire et la première sacrée. L'interruption portait sur la racine postérieure de chacune de ces paires d'un côté de la moelle, immédiatement en dehors de la dure-mère racbidienne (section franche avec des ciseaux). Toutes nos expériences ont été faites sur le chien. » Les animaux ont été sacrifiés, 8, 3o, [\i, 64, 80 et 106 jours après la première opération. Les racines (postérieures et antérieures) étaient recueillies, soit en dedans, soit en dehors de la dure-mère, et divisées dans le sens de leur longueur en plusieurs tronçons pour être examinées histologiquement en suivant diverses méthodes. Les tronçons, comprenant l'un le ganglion, l'autre la cicatrice, étaient débités en séries suivant des plans longitudinaux passant par les deux racines maintenues accolées, après fixation par l'acide osmique au -~, ou par le liquide de Flemming fort, puis les coupes colorées à la safranine; les autres tronçons, pris soit en dedans, soit en de- hors de la dure-mère, étaient réservés pour la dissociation après séjour dans l'acide osmique pendant vingt-quatre heures. » Le bout supér-ieui- {médullaire) des racines poslérieurea ainsi coupées contient constamment un petit nombre de fibres saines au milieu d'un très grand nombre de fibres dégénérées; le bout inférieur {ganglionnaire) contient inversement un petit nombre de fibres dégénérées au milieu d'un grand nombre de fibres saines. » Le contraste entre les fibres dégénérées et les fibres saines est très net à partir du huitième jour après la section; il l'est encore après le trentième et le quarantième jour; mais ensuite il s'établit, soit dans le bout ganglionnaire, soit dans le bout mé- dullaire, un travail de dégénération àes éléments sectionnés qui rend de plus en plus difficile le partage qu'on se propose de faire entre les éléments centripètes et centri- fuges. Ces derniers sont normalement (c'est-à-dire en dehors du cas de dégénération) des fibres d'un diamètre moyen ou petit. Nous les avons suivis jusque dans l'intérieur (') J.-P. MORAT, Les origines des nerfs vaso-rlilalateurs: leurs centres tropliiques {Comptes rendus, 3 mai 1897). ( >28) du ganglion, nous réservant d'étuà'ier ullérieuremenl leur trajet dans les nerfs de la périphérie. » De ces faits nous sommes autorisés à conclure que les centres trophi- ques ou corps cellulaires de cette classe d'éléments contenus dans la racine pos- térieure, côte à côte avec les fibres sensitives, sont dans la moelle épinière et, en nous reportant à ce que nous savons de la place ordinaire de ces centres par rapport à l'origine des nerfs moteurs, nous devons les considérer légitimement comme des éléments centrifuges. L'examen critique le plus mi- nutieux de nos préparations aussi bien que des conditions de l'expérience ne nous permet pas d'attribuer la dégénération des fibres trouvées altérées dans le bout ganglionnaire à aucune complication survenue en dehors de la section elle-même. Il y a du reste accord entre les preuves tirées de la physiologie et celles tirées de la méthode dégénérative. )) Remarquons seulement que, si la méthode physiologique précise la fonction (vaso-motrice) de certaines de ces fibres, nous ne sommes pas autori.sés à attribuer cette seule et unique fonction à toutes les fibres que les méthodes anatomiques désignent comme centrifuges, car malgré leur petit nombre elles peuvent assumer des fonctions diverses que l'expéri- mentation phvsiologique pourra distinguer et déterminer dans l'avenir. » Au point de vue de la morphologie générale, la présence d'éléments centrifuges dans les racines postérieures paraît une dérogation à la loi si simple et si généralement admise que Ch. Bell avait soupçonnée et Ma- gendie démontrée; mais cette dérogation n'est peut-être qu'apparente. I.a loi de Magendie ne s'applique qu'aux nerfs connus de son temps, les uns moteurs volontaires et les autres sensitifs conscients. Les éléments centri- fuges des racines postérieures ne sont nullement équivalents des premiers; l'expérimentation physiologique nous les désigne d'ores et déjà comme des nerfs moteurs ganglionnaires et, à la place où nous les examinons (dans les racines médullaires), ils représentent non des nerfs agissantdirectement sur les tissus, mais des fdwes de projection étendues de la moelle épinière aux noyaux moteurs ganglionnaires du système grand sympathique. A ce titre ils peuvent émaner de la moelle, soit par les racines postérieures, soit par les racines antérieures, comme nous le montre l'expérimentation physiolo- gique, au moins en ce qui concerne les vaso-moteurs. » (' I 90 ^ ZOOLOGIE. — Muscle perforé de la main. Son apparition dans la série animale. Note de M. A. Perkix, présentée par M. Eflmond Perrier. « I^a mvologie du membre postérieur des Batraciens et des Sauriens m'avait montré que le muscle perforé apparaît assez tard dans la série animale. L'étude du membre antérieur, en confirmant ce résullat, donne des indications assez précises sur le mode de formation de ce muscle. » Chez les Batraciens, on trouve une couche profonde de fléchisseurs constituée par de très petits muscles, dont les uns vont des métacarpiens aux phalanges basilaires, et les autres d'un segment au segment suivant des doigts. Plus superficiellement est un muscle très développé, qui a ses insertions proximales à l'humérus, au cubitus et au carpe et dont les fais- ceaux musculaires ou les tendons aboutissent aux différents segments des doigts. » Chez les Sauriens, la couche profonde des très courts fléchisseurs fait défaut. On trouve le muscle qui correspond à la couche superficielle des Batraciens et qui est son homologue, mais on voit apparaître un muscle plus superficiel, qui n'a pas d'homologue chez les Batraciens. Par suite de sa position, les tendons de ce muscle ne peuvent atteindre les segments qu'ils doivent fléchir qu'en se divisant en deux branches, qui entourent les tendons du muscle sous-jacent. De là un muscle perforant et un muscle perforé. )) Ce muscle, perforé à l'origine, a dû être très court : c'est ce que montre la main de VHatteria ou de VUromastix, où il naît d'un tendon transversal allant du radial au pisiforme. Chez d'autres Sauriens, il pré- sente un long ventre, qui n'est généralement pas décrit. C'est ainsi que, chez le Varaniis et le Lacerla, le muscle naît de l'humérus et vient aboutir au tendon transversal, qui a été décrit chez les autres Sauriens. C'est cette disposition que présente le muscle homologue du pied des Sauriens. » Celte disposition est encore défectueuse, car le long ventre, par ses relations avec le carpe, joue un faible rôle dans la flexion des doigts. Aussi, chez l'homme, le perforé deviendra complètement indépendant des os du carpe. » La disposition primitive que le perforé présente chez certains Sau- riens, au membre antérieur seulement, tendrait à démontrer que le membre antérieur a une structure plus primitive que le membre postérieur. ( i3o ) La présence, dans la main des Sauriens, de certains muscles homologues à ceux des Urodèles, muscles que l'on trouve moins nombreux dans le pied des mêmes Reptiles, vient encore apporter un nouvel argument en faveur de cette manière de voir. » ZOOLOGIE. — Sur deux types nom'eaux ae Crustacés isopodes appartenant à la faune souterraine des Cévennes. Note de M. Adrien Dollfus, présentée par M. Milne-Edwards. « Les recherches que M. Armand Viré avait faites, en 1890, dans les grottes du Jura avaient amené la découverte d'un type nouveau de Crus- tacés, du groupe des Spliéromides, qui vit dans la grotte de Baume-les- Messieurs et que nous avons décrit sous le nom de Cœcosphœroma Virei. « En 1896, M. Viré et M. le D'' P. Raymond ont porté leurs investiga- tions dans la région des Cévennes. Elles ont enrichi la faune française de deux genres nouveaux d'Isopodes, un Sphéromide et un Asellide. Tous deux ont un aspect très particulier : le Sphéromide est d'une taille remar- quable, atteignant 16"""; l' Asellide, d'une extrême étroitesse, est d'appa- rence vermiforme. » Il serait prématuré d'affirmer, sur ces trop rares documents, que nous nous trouvons ici en présence de formes archaïques, restes d'une faune tertiaire marine dans des eaux progressivement dessalées; mais cette étude de la faune carcinologique des grottes nous amène à des découvertes bien suggestives et nous espérons que les vaillants explorateurs qui l'ont entre- prise feront faire de nouveaux progrès à notre connaissance de cette étrange faune. » Sphœromides, noviim genus. — Corps ovale, allongé; céphalon à première paire d'antennes plus grêles et plus courtes que les secondes, à mésépistome étroit et allongé. Yeux, absents. Pereion à parties coxales bien développées sur les segments 237. Pereiopodes postérieurs grêles, ceux des 3 premières paires préhensiles. Pleon à 5 segments libres. Pleotelson grand, formé par la coalescence d'un seul segment du pleon avec le telson ; appendices des uropodes subégaux. » Espèce : Sphœromides Raymondi, nova species (D'' P. Raymond, source de la Dragonnière, Ardèche, 1896). » Slenaselliis, novum genus. — Corps très étroit, allongé; céphalon intimement uni au premier segment pereial. Antennes inégales, celles de la première paire plus courtes que celles de la seconde; le fouet est garni de poils olfactifs. Yeux, absents. Segments 2 à 7 du pereion à parties coxales très petites. Pereiopodes delà première paire à pro- ( i3i ) podite allongé; pattes suivantes grêles. Pleon à trois premiers segments libres et très développés, en retrait sensible sur les segments pereiaux. Pleotelson oblong, allongé; uropodes très développés. » Espèce : Stenasellus irci]', nova species (Armand Viré, puits de Padirac, Lot, 1896) ... ZOOLOGIE. — Remarques sur les organes des sens du Sphœromides Ray- mondi, n. s., du Stenasellus Virei n. s., et de quelques AselUdes. Note de M. Armand Viré, présentée par M. Milne-Edwards. « Nous avons déjà eu occasion de parler (^Comptes rendus, 24 fé- vrier 1896) des modifications apportées aux organes des sens des animaux cavernicoles par leur séjour dans l'obscurité. On sait qu'en général, à mesure que l'œil disparaît, les autres organes des sens s'hypertropliient et acquièrent une délicatesse particulière. » Les deux nouveaux Isopodes, dont M. DoUfus à parlé dans la Noie précédente, viennent nous apporter sur ce sujet des faits bien caracté- ristiques. » Sphœromides Raymondi. — INous n'avons pu observer sur cet animal que les poils tactiles, les organes olfactifs étant tous brisés sur l'unique exemplaire recueilli par M. Raymond. .) Mais les poils tactiles sont des plus remarquables : les uns sont droits, rigides, non ramifiés ; les autres, que l'on remarque principalement sur les antennes et les pattes, sont légèrement articulés à leur base ; à peu près à la moitié de leur longueur, ils se renflent et donnent naissance à de petits poils secondaires, excessivement fins et mobiles, flottant dans le liquide ambiant et recueillant certainement, avec une grande délicatesse, les impressions extérieures. » Stenasellus Virei. — Les poils tactiles sont à j.eu près conformés comme les pré- cédents. .) Plus intéressants sont les organes olfactifs qui viennent compléter heureusement une bien intéressante série. .) Ces organes sont composés de sortes de lamelles aplaties supportées par un pé- doncule, qui s'articule sur l'extrémité de chaque segment de l'antennule. .) Or, chez VAselliis aquaticus des ruisseaux des environs de Paris, ce petit or- gane atteint à peu près la moitié de la longueur d'un des segments de l'antenne. .) Chez le même Asellus vivant à l'obscurité dans les conduites d'eau souterraines de la ville de Paris, on lé voit atteindre presque la longueur du segment. ). Chez les individus qui habitent les fontaines des catacombes de Paris, l'organe dépasse la longueur du segment. » Enfin, chez notre Stenasellus, il atteint plus d'une fois et demie la longueur du segment. ( i32 ) » On peut coiislaler, en même temps, une série contraire dans le développement de l'œil. » Noir et bien développé chez VAsellus des ruisseaux, il est un peu plus pâle chez celui des conduites d'eau souterraines; chez VAsellus des catacombes, il n'est plus représenté que par des points rouges ; enfin, il n'en reste plus trace dans leSlenasellus des cavernes. » Nous avons donc là deux séries bien nettes, qui apportent une nou- velle et remarquable confirmation de la loi de Geoffroy Saint-Hilaire sur le balancement des organes, et des théories de Darwin sur l'influence des milieux. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la défense des lignes contre la Cochylis. Note de M. P. Cazexeuve, présentée par M. Aimé Girard. « J'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur un mode de traitement très efficace des vignes contre les atteintes de la Cochylis (^Cochylis roserana ambiguella) , lépidoptère qui produit dans certaines régions viticoles, et en particulier dans le Beaujolais et le Bordelais, des ravages considérables. » Je rappellerai que les dégâts produits ont lieu lorsque l'insecte est à l'état de chenille. La chrysalide, très résistante, passe l'hiver sur les sou- ches et sur les échalas. Les papillons sortent au printemps, pondent des œufs. La chenille (ver rouge des viticulteurs) dévore la jeune grappe au moment delà floraison. A ce moment, cette chenille s'enveloppe prorapte- rnent d'un réseau soyeux qui la met à l'abri des atteintes de l'extérieur. Avant les vendanges une évolution nouvelle a lieu. La chenille se trans- forme en chrysalide peu après la floraison. Les nouveaux papillons sortis pondent à nouveau des œufs qui donnent des chenilles, lesquelles, cette fois, envahissent les raisins à la veille de la maturité. )) Cette double génération, certaines années, anéantit jusqu'au deux tiers des récoltes. La qualité du vin se ressent aussi de cette seconde inva- sion. Les raisins, perforés et à moitié dévorés, deviennent bientôt lu proie des cryptogames et pourrissent avant l'introduction dans la cuve. Si la température est intense, les grains sèchent, vides de leur contenu, au pré- judice de la quantité de vin produit. » Tous les modes de traitement préconisés contre cet insecte dévasta- teur n'ont donné que des résultats très insuffisants : injection de poudre ( '33 ; de pyrèthre, d'émiilsion savonneuse de térébenthine ou de pétrole. Je ne parle pas des procédés peu pratiques, suivis parfois pour les raisins de choix, qui consistent à détruire les chenilles une à une, soit avec un instru- ment piquant, soit en versant une goutîe d'huile sur le nitl soyeux de l'insecte. )) Depuis 1896, j'utilise avec une efficacité remarquable l'injection sur la grappe, avec une soufreuse mécanique, d'un mélange de 10 parties de na- phtaline pour 90 parties de soufre. » Celle année, comme l'année dernière, j'ai ])raliqué ce sonfrage naphlaliné tout à fait au début de la lloraison de la vigne, c'esl-à-dire (in mai pour la région beaujo- laise. J'ai protégé ma vigne à la fois contre l'Oidum et contre la Cochylis. Lliie parcelle de vigne témoin a subi les atteintes et du cryptogame et de l'insecte. Une seconde parcelle, traitée en pleine floraison, alors que la chenille dévorait la fleuret faisait des dégâts journellement constatés, a été guérie radicalement dès que le soufrage naplita- liné a été efl'eclué. Les chenilles étaient tuées sur place ou, plus fréquemment, aban- donnaient leur retraite et tombaient sur le sol, incapables de regagner la souche. » Les premiers jours d'août, les papillons du voisinage peuvent affluer sur la vigne traitée au printemps et dépouillée par les pluies de la naphtaline préservatrice. Du i"'' au 10 août, dans notre région, un dernier traitement à la poudre naphtalinée préser- vera la vigne contre cette seconde évolution. En 1S96, le résultat a été probant. Dans trois semaines, je compte renouveler l'expérience, vu rabondance de cet insecte sur les vignes des côtes beaujolaises. » L'époque de ce second. traitement est suffisamment éloignée des ven- danges pour qu'on n'ait pas à redouter de donner au vin un goiit na- phtaline. La première pluie lave le raisin de la poudre insecticide. Si le premier traitement, à l'époque de la fleur, était généralisé, le second de- viendrait superflu. La seconde génération avorterait fatalement ou serait réduite à des proportions peu redoutables. » I^es syndicats devraient s'occiqier de favoriser ces traitements géné- raux de toutes les vignes d'une contrée, à l'époque de la fleur. Les bénéfices en seraient immédiats. » Au lieu de soufre, si l'on ne redoute pas l'Oïdium, on peut employer, cotiime véhicule mêlé à la naphtaline, soit le talc, soif le plâti'e précipité, plus économique que le soufie. » Ces traitements, que j'ai pratiqués avec succès pour combattre la Cochylis, mériteraient d'être essayés contre l'Altise, la Pyrale, le Gribouri ou Écrivain. Le pouvoir insecticide de la naphtaline commande de généra- liser ces essais contre ces autres insectes, ennemis de la vigne, qui produi- sent dans certaines régions des dégâts considérables. L'important sera do C. K., i.Sy7, 2' Semestre. (T. CXW, N» 2.) |8 ( i34 ) choisir la période de leur évolution où ils peuvent être plus facilement atteints. » M. Emile Blanchard présente les remarques suivantes, sur les procé- dés de destruction de la Cochylis de la vigne : « Dès longtemps j'ai donné un procédé de destruction de la Cochylis de la vigne, à la fois simple, peu dispendieux et d'une efficacité absolue. Il s'agit de prendre de la cendre de bois bien tamisée, d'y ajouter une cer- taine quantité de soufre sublimé qui augmente l'adhérence et de répandre, au moment de l'apparition des jeunes chenilles de la première génération de l'année, à l'aide d'une grosse cuiller de bois ou de métal, la matière pulvérulente. Les poils que portent les chenilles retiennent la matière pul- vérulente qui, ainsi, vient obturer les orifices respiratoires et déterminer de la sorte d'une manière inévitable la mort des insectes. Des lettres de nombreux intéressés sont venues m'affirmer le succès obtenu par le recours au procédé qui vient d'être formulé. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les tubercules d'Orchidées. Note de M. Leclerc du Sablon, présentée par M. Gaston Bonnier. « Les réserves renfermées dans les tubercules d'Orchidées sont surtout formées par de l'amidon et une matière mucilagineuse ayant la même com- position et, à peu de chose près, les mêmes propriétés que l'amidon. Je me suis proposé d'étudier la formation et la destruction de cette matière de réserve, c'est-à-dire ce qu'on peut appeler l'évolution physiologique du tu- bercule. Je rappellerai d'abord, en quelques mots, l'évolution morpho- lo£;ique. Les nouveaux turbercules apparaissent ordinairement en dé- cembre ou janvier ; ils croissent rapidement et, en avril, au moment de la floraison, ils ont à peu près la même taille que les anciens. Puis, en mai ou juin, lorsque la tige aérienne est desséchée et que les vieux tubercules sont flétris, les jeunes tubercules passent à l'état de vie ralentie et n'en sortent que vers le mois de septembre, pour produire une nouvelle tige. Pendant l'hiver et le printemps, le tubercule est consommé peu à peu pour former la tige et les feuilles, puis les fleurs et les fruits. Il y a donc, dans la vie d'un tubercule d'Orchidée, deux périodes de vie active séparées par une période de vie ralentie. La première période de vie active s'étend du mois ( i35) de décembre au mois de mai : c'est la période de formation; la période de vie ralentie va du mois de mai au mois de septembre et la seconde période de vie active commence en septembre et finit en mai de l'année suivante : c'est la période de destruction. » En analysant des tubercules aux différentes époques de l'année, on peut voir la relation qui existe entre la composition chimique et l'état du développement. Les substances que j'ai dosées sont : i° les sucres réduc- teurs ou glucoses; i° les sucres non réducteurs ou saccharoses; 3° les ma- tières amylacées ou amyloses comprenant l'ensemble de l'amidon et des matières mucilagineuses solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool à 90°. Je n'ai pas cru devoir séparer les amidons des matières mucilagi- neuses, parce que toutes ces substances jouent, dans la nutrition de la plante, un rôle analogue. Les dosages dont je vais donner les résultats ont été effectués à peu près chaque mois pendant les années 1 896-1 897; du mois de février au mois de juin, les plantes avaient deux tubercules, un jeune et un vieux, qui étaient, bien entendu, analysés séparément. L'espèce qui m'a fourni les matériaux d'étude est VO/j/uys aranifera. l'ciiils de la matière Date. desséchée. Glucose. Saccharose. Amylose. gr gr Pour lO'J. pr Pour Uio. gr Pour loo. 4 février o,3oi o,o33 10,0 o,o4i i3,o 0,098 32 16 mars o,5i4 o,o36 7,0 o,o36 7,0 0,228 44 27 avril 0,926 0,020 2,0 o,oo4 o,4 0,629 ^7 1 juin 2,33i o,oo3 o, i 0,007 o,3 1)^79 67 6 août 2,960 traces traces 2,080 70 10 septembre. . 3,198 » » 2,o85 65 1 5 octobre ... . 2,4i3 o,o43 1,7 o,o65 3,6 i!470 60 20 novembre . . 0,937 o,o36 3,8 Ojï'O 12,0 o,56i Sg 22 décembre . . 2,547 0,192 7,0 o,38o i5,o 1,469 67 4 février o,848 0,074 8,0 0,164 '9)0 o,32o 87 16 mars 0,709 o,o63 9,0 0,120 17,0 o,2o5 29 27 avril 0,372 0,070 18,0 o,o5o i3,o 0,060 16 I juin o,35o o,o3o 8,0 0,020 5,o o,o35 10 » A chacune des époques de l'année indiquées sur ce Tableau, j'ai fait quatre ou cinq dosages correspondant à une vingtaine de tubercules environ ; les résultats n'ont pas toujours été identiques, surtout pour les matières amylacées; les nombres que je donne sont ceux qui se rappro- chent le plus de la moyenne. Les chiffres entre parenthèses indiquent la ( i36 ) proportion de glucose, de saccharose et d'amylose rapportée à joo de matière analysée desséchée. On voit que, pendant la période de formation du tubercule, de février en juin, la proportion de matières amylacées va constamment en augmentant; les sucres, au contraire, qui sont d'abord en proportion notable, disparaissent à peu près complètement. » Pendant la période de repos, correspondant à peu près à l'été, les seuls hydrates de carbcme renfermés dans le tubercule sont les amyloses, dont on voit ainsi clairement le rcMe de substances de réserve. Enfin, pen- dant la seconde période de vie active qui correspond à la destruction des réserves, les mêmes phénomènes se produisent que pendant la période de formation, mais dans un ordre inverse : la proportion des matières amy- lacées va sans cesse en diminuant pendant que la quantité de sucre aug- mente; le saccharose est d'abord en proportion bien plus considérable que le glucose, tandis que, à la fin de la période végétative, c'est le glucose qui l'emporte. Les choses se passent donc, d'une façon générale, comme si les amyloses étaient transformés en saccharose et le saccharose en glu- cose. » Les tubercules à'Ophrys fournissent donc un exemple très net, d'une part, de la relation qui existe entre la composition chimique des organes de réserve et l'état du développement et, d'autre part, du rôle que jouent les sucres dans la formation et la destruction des réserves amvlacées. Peu- dant la période de formation, il semble que l'amidon soit formé aux dépens des sucres; pendant la période de repos, les sucres manquent et pendant la période de destruction, l'amidon est digéré et subit une série de trans- formations qui l'amènent à l'état de saccharose, puis de glucose. Il est à remarquer que, pour les Orchidées comme pour beaucoup d'autres plantes vivaces, l'été est une période de repos, de mort apparente, tandis que l'hiver est l'époque où la végétation est la plus active. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le remplacement de la racine principale par une radicelle, chez les Dicotylédones ('). Note de M. Bihrivaxt, présentée par M. Gaston Bonnier. « On a déjà signalé que, lorsque l'extrémité d'une racine pivotante est détruite, une des radicelles devient plus grosse, change de direction et (') Travail fail au laboratoire de Biologie végétale de FoDtaineîjleau, dirigé par 1\L Gaston Boiiniei'. ( i37) semble jouer le rôle de racine principale. J'ai voulu rechercher si des dif- férences anatomiques correspondent à ce remplacement extérieur et pré- ciser les conditions dans lesquelles peuvent se produire de tels phéno- mènes. La présente Note a pour but de faire connaître les conclusions que m'a fournies l'étude de quelques Dicotylédones {Faba, Arachis, Lupinus, Riciniis, Daucus, Raphanus). » Expliquons en détail ce qui se passe dans le genre Faha. » Je coupe à 5"™ de son extrémité une racine qui a déjà atteint 4'"' de longueur et qui n'est pas ramifiée. En culture aqueuse il existe, dès le lendemain, un renflement de l'extrémité de la racine et l'accroissement en longueur de cet organe cesse bientôt complètement. L'étude anatomique de ce renllement montre qu'il est dû à déjeunes radicelles encore intra-corticales. D'ailleurs, dans la suite, sur ces très jeunes plantes les premières radicelles apparues sont situées au niveau de la section. De sorte que, pendant un certain temps, la racine possède des ramifications à son extrémité alors qu'il n'en existe pas à sa base. Quelques-unes d'entre elles ont une direction verticale et sortent par la tranche. Elles sont ou isolées ou concrescentes. Parmi ces radicelles, il en e\iste fréquemment une qui, dès sa sortie, apparaît plus volumineuse que ses voisines: c'est elle qui se développe la première, elle grandit verticalement et tend à reconstituer le système pivotant de la Fève. » Avant de décrire la structure de la radicelle de remphicement, je par- lerai rapidement de l'anatomiede la racine principale d'une plante témoin et de celle d'une racine latérale normale. » Le cylindre central de la racine principale possède, en général, cinq ou six fais- ceaux ligneuv et cinq ou six faisceaux libériens; ce nombre peut, cliez certains indi- vidus, s'élever à sept ou s'abaisser à quatre. » L'épaisseur relative de l'écorce est plus faible pour la racine de premier ordre que pour ses ramifications. On sait que, lorsqu'une racine principale a atteint une certaine longueur, le mèristème terminal fonctionne diUëremnient et produit moins de faisceaux primaires. J'ai étudié le mécanisme par lequel s'efiectue cette réduction. C'est d'abord un faisceau ligneux qui réduit progressivement le nombre de ses vaisseaux. Les cel- lules les plus rapprochées du péricycle, qui jusqu'ici se dilTérenciaient en petits vais- seaux, restent à l'état de tissu conjonctif non différencié. Pendant que ce faisceau li- gneux subit cette réduction, les deux faisceaux libériens placés respectivement à sa droite et à sa gauche se rapprochent l'un de l'autre. Ils arrivent peu à peu à se réunir et n'en forment plus qu'un seul qui se trouve donc opposé au faisceau ligneux, lequel est réduit alors à deux ou trois vaisseaux seulement. De ces derniers, il ne subsiste bientôt plus qu'un seul vaisseau, de calibre moyen, et celui-ci lui-même ne tarde pas à disparaître. Si la racine était, au début, construite sur le type G, elle pré- sente maintenant le type 5. » Le cylindre central d'une radicelle est ordinairement construit sur le type 4. Cependant, quelquefois on y rencontre seulement deu'v ou trois faisceaux ligneux. Les formations secondaires v sont rares et tardives. ( '-'^S ) » Vers la base d'une Jeune radicelle de remplacement, une coupe transversale du cylindre central a plus ou moins la forme d'une ellipse. Le nombre de ses faisceaux est très souvent égal et quelquefois supérieur à celui de la racine mère. Ainsi, on y ren- contre ordinairement six faisceaux ligneux, quand la racine principale en a six et même parfois quand elle n'en a que cinq. Ces faisceaux sont tous d'importance égale; dans ce cas le cylindre central ne diffère de celui de la racine principale que par sa forme particulière. Quelquefois il existe quatre grands faisceaux ligneux et un ou deux petits. Les quatre grands peuvent être considérés comme les homologues des quatre faisceaux qui existent chez la plupart des radicelles. Des variations analogues se présentent dans le système libérien. Par son épaisseur relative, l'écorce se rapproche de celle de la racine principale. La déformation du cylindre central est surtout due aux compressions résultant de la direction verticale que prend la radicelle dans les tissus de la racine mère. Cette déformation persiste pendant un certain temps, puis l'organe acquiert une régularité normale. La diminution du nombre des faisceaux, constante dans la racine principale de Faha, l'est aussi dans la radicelle de remplacement. Au contraire, une telle réduction est rare chez les radicelles normales. Les for- mations secondaires sont abondantes et hâtives chez la radicelle de remplacement, comme chez la racine mère. La substitution d'une radicelle à sa racine mère est d'au- tant plus parfaite que la partie supprimée de cette dernière est plus faible. Cependant il est une limite au-dessous de laquelle il ne faut pas descendre. Si la partie détruite a une longueur inférieure aux trois quarts d'un millimètre, les portions du méristème et de la coiffe intéressées par la section sont reproduites par les tissus jeunes laissés en place. La racine principale continue à s'accroître. A la suite de la section de la racine principale, il y a une surproduction de radicelles à l'extrémité de cet organe: c'est ce qui explique la fréquence des concrescences radicellairgs en ce point. La même opération entraîne au même point une désagrégation des tissus moyens de l'écorce : c'est pourquoi les racines de second ordre, ne rencontrant dans ces tissus qu'une faible résistance, s'infléchissent, deviennent verticales et, négligeant ainsi de traverser toute l'épaisseur de l'écorce, sortent par la tranche. » Dans le genre Arachis, les radicelles normales sont ordinairement binaires et la racine principale est construite sur le type 4. La radicelle de remplacement acquiert trois ou quatre faisceaux ligneux. Les forma- tions secondaires s'y manifestent presque aussi hâtivement que dans la racine principale. La structure primaire des radicelles du genre Lupinus diffère peu de celle de la racine principale. Ce sont les formations secon- daires, précoces et abondantes dans la radicelle de remplacement, qui rapprochent cet organe de la racine mère. Il en est de même dans le genre Ricinus. Dans les genres Daucus et Raphanus, les radicelles hypertrophiées sont au nombre de deux ou trois. Les tissus secondaires y sont abondants. Dans la Carotte, par exemple, on y rencontre des canaux sécréteurs comme chez la racine de premier ordre. » On peut résumer ces observations en disant que Vexistence d'une ( i39) radicelle de remplacement est assez fréquente chez les Dicotylédones. Cette ra- dicelle régénère dans une certaine mesure le système pivotant détruit. Par sa structure, elle se rapproche intimement de la racine mère. Ainsi : » 1° Lorsque les faisceaux primaires sont plus nombreux dans la racine principale que dans ses ramifications, la radicelle de remplacement aug- mente le nombre de ses propres faisceaux et en acquiert souvent, dans sa région d'origine, un nombre égal à celui de la racine mère; » 2" Il s'opère chez elle, comme chez une racine principale, une réduc- tion du nombre des faisceaux, et d'après le mécanisme que j'ai indiqué ; » 3° Les formations secondaires sont, chez une radicelle de remplace- ment, aussi abondantes et aussi précoces que chez une racine de premier ordre. » La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 12 juillet 1897. Cours d'exploitation des Mines, par Haton de la Goupillière, Inspecteur général des Mines, Membre de l'Institut, etc. Seconde édition, revue et augmentée avec la collaboration de Maxime Pelle, Ingénieur au Corps des Mines. T. II. Paris, P. Vicq-Dunod et C'% 1897; i vol. gr. in-S". (Offert par l'Auteur.) Bulletin de la Société d' Encouragement pour l' Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Girard. Juin 1897. Paris, Chamerot et Renouard; i vol. in-4°. Notice nécrologique sur Auguste Daubrée, par M. Alb. de Lapparent. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France. 3" série. T. XXV. Paris, 1897; I vol. broch. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Revision des Sulomonitae, Locustidie de la tribu des Conocephalinœ, par Charles Brongniart, Docteur es Sciences, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. (Extrait du Bulletin de la Société philomathique de Paris .) Lille, Le Bigot frères; vol. in-8. (Présenté par M. Blanchard.) Bulletin de la Hociété astronomique de France et Revue mensuelle d' A strono- ( i4o ) mie, de Méléorologie et de Physique du globe. Juillet 1897. Paris, Ch. Bivort; I fasc. in-8°. Bulletin international du Bureau central météorologique de France. Direc - teur : E. Mascart, n"^ 159 à 181. f\ fasc. in-Zi". Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences. Juin 1897. Paris, L. Baudoin; i vol. in-8''. Annales médico-psychologiques, journal destiné à recueillir tous les docu- ments relatifs à l'aliénation mentale, aux névroses et à la Médecine légale des aliénés. Fondateur : D'' J. Baill.vrger. Rédacteur en chef : D"" Ant. Ritti. n° 1. Juillet-août 1897. Paris, Masson et C'''; i vol. in-8°. Journal du Ciel, couronné par l'Académie des Sciences. Bulletin de la Société d'Astronomie. Notions populaires d' Astronomie pratique. Astronomie pour tous. Directeur: Joseph Vinot. Août 1897; Ln-/|". Archives des Sciences biologiques, publiées par l'Institut impérial de Méde- cine expérimentale à Saint-Pétersbourg. T. V. n°' 2 et 3. Saint-Péters- bourg, 1897; i vol. in-4°. Mémoires de la Section topographique de l' Etat-Major russe. Partie iïi. 1 vol. in-4°. (Offert par M. Vénukoff.) Ahhandlungen der koniglichen Akademie der PVissenschaften :u Berlin. I 896, Berlin ; i vol. in-4°. ERMATA. (Séance du 28 juin 1897.) Ajouter à Y errata de M. HoUard : « Pour le dosage de l'étain et du zinc par électrolyse, les liquides souuiis à l'élec- trolyse doiveut occuper, comme pour le cuivre, un volume de Soo'". » (Séance du 5 juillet 1897.) Page 19, ligne 19, au lieu de M. S. PuGGENHEiMEn, lisez M. S. GuacENiiEiMER. ^ N° 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 juillet 1897.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MRMHIIES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. \ M. le Secuktaire I'EUPiîtuei. aiincincc mort de -M. Steenslrujjj Cox'rospdndartl. de la Section d'Anatoiiiie cl Zoologie, dé- cédé-à Copenhague le Jo juin iSg- M. J. B(HJSSINESQ. — Théorie ainnuehi'e du passage d'un régime graduellemenl Naiié Pages. la «y Pages. A un régime rapidement varié ou vice versa (I( i MM. Ad. Cahnot et Goutal. — Sur l'emploi des selscuivriques pour préparer le dosage de divers éléments dans les fonti^s et les aciers IVOMIIVATIOIVS. .M. Gayox est élu Corresi daiil pour la Section d'I'^onouiii- rurah-, eu rem|»laec- iirui lie M. Ilellriesel. ftlExMOIRES PRESEIVTES. M. F. liiu Fi'i:. — Traitement du psoriasis par les injei timis d'oicliitine 8o M. ,I.-.I. AxDEEli adresse une nouvelle Note intitulée : n Kccherches sur les ostioles >'. CORRESPOND AIVCE . M. Haton DI-; I.A Golimixikhe fait hommage à l'Académie du second Volume de la deuxième édition de son « Coui'S d'exploi- tation des Mines n **' M. VEiNUlioEF. — Sur l'état actuel des tra- vaux géodésiques au Turkestan russe Si M. V. Ros.sAliD. — Ohservations de la co- mète périodiiiue de d'Arrest, faites à l'ob- servatoire de Toulouse (grand télescope Gautier et équatorial lirunner de ii"',2'>) . 8l> MM. liAMBAtD et Sy. - Observations de la comète de d'Arrest, laites à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o'",^iiS... S3 M. F. Mahotte. — Sur les équations dill'é- l'entielles linéaires appartenant à une même classe de Rieiiiann Sj -M. Wilde. — Magnetiin'uiii destiné à re- produire les phénomènes du magnétisme terrestre et h-s ehangeuienls séculaires des composantes horizontales et verticales... SU M. "V'. Agafo.noi'f. — Sur l'absorption de la lumière par les cristaux S7 M. Cil. Camichel. — Sur un voltmètre ther- ■ inique étalon à mercure et sur di\erses applications de ta méthode calorimétrique dans les mesures électriques 90 MM. H. .Vbiiaham et II. Buisson. — iNou- velle méthode optique d'étude des courants alternatifs ' 9 ! M. Duiiois (de lîerne). — .\ction physiolo- gique du courant galvanicfue dans sa pé- riode d'état \ariable de fermeture 91 M. FOVEAU DE COURMELLES. — Faits d'in- lluence électrique par les tubes de Crookes. .)7 MM. A. Imdeut et 11. Behtin-Sans. — Sur la complexité du faisceau des rayons X 99 M. t^iiABAL'D. — Sur les pompes à mercure s, MIS robinets i.m M. I'.\UL Sabatieh. — Sur divers sels ba- >iqiies du cuivre et sur riiyilrate cui- \ 1 ique brun 1 m 1 M. (iuiciiAHD. — Sur la réduction de l'anhy- dride molybdiqiie par l'hydrogène et sur la préparation du molybdène pur lo'i M. Feknaxd Mcttelet. — Action du chlo- rure de bcnzoylc sur les orthodiamines monosubsliluées m- MM. de FoRciiAXD et Sully Tiio.mas. — Sur la formation des hydrates mixtes de l'acé- tylène et de (|uelques autres gaz 109 MM. (;. lîoucHAiiDAT et J. Lafoxt. — Action de l'acide sulfurique sur le térébeuthène gauche 111 M. Geokues Jacque.min. — Développement de principes aromatiijues par fermentation alcoolique en présence de certaines feuilles. 1 1^ M. J. EiTHONT. — Sur une nouvelle enzyme hyilrolytique, la caroubinase 1 iii M. Fii. L.\NDOLiMi. ~ Analyse optique des urines, sucre diabétique Ihermo -optique positif et négatif 1 iN M. Balland. — Composition des haricots, des lentilles et des pois 119 M. C. l'iiisALix. — Action physiologique du venin de Salamandre du Japon {Sieboldia /»aa'!/Ha). Atténuation parla chaleuretvac- W 2. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, cination de la Grenouille contre ce venin. lai MM. J.-P. -MORAT el M. DoYON. — Troubles trophiques consécutifs à la section du sympalliique cervical 1 24 MM. J.-P. MoR.vT et G. Bonne. — Les élé- ments centrifuges des racines postérieures médullaires M. A. Peurix. — Muscle perforé de la main. Son apparition dans la série animale.... M. .\dr. Dollfus. — Sur deux types non- veaux de Crustacés isopodes appartenant à la faune souterraine des Céveunes M. Arm. Viré. — Remarques sur les nr- bulletin bibliograpiuqve Errata I3(, 129 i3o Paees. ganes des sens du Sphceromides Bay- inondi n. s., du SlenascUus Virei n. s., et de quelques Asollides M. P. Cazeneijve. — Sur la défense des vignes contre la Cochylis M. Emile Blanchard. — Remarque au sujet des procédés de destruction de la Cochy- lis de la vigne ... M. Leclerc du Sablon. — Sur les tuber- cules d'Orchidées M. BoiniVANT. — Sur le remplacement de la racine principale par une radicelle, chez les Dicolvlédones i3i lit '3'l I :i(i PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. t,e Gérant : (ïautbier-Vill&bs. 1897 SECOND SEMESTRE. Su ^6 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR RITI. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEI^S. TOME CXXV. N^ 3 (4 9 Juillet 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÈA.NGES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ouparunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. IjCS Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant 'de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autani que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne; qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance olfi cielle de l'Académie. ' Article 3. Le bon à tirer àe chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rend. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte icndu sui vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai| un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè I l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré; sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant E". Autrement la présentation sera remise à la séance suivanU rj^7 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 JUILLET 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel informe l'Académie que le Tome CXXIII des Comptes rendus (2" semestre 1896) est en distribution au Secrétariat. M. le Ministre de l'Instrcctiox publique et des Beaux-Arts adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection de M. Virchow comme Associé étranger, en remplacement de M. TchebichcJ. C. R., 1897, 2* Semestre. (T. GXXV, ^'' 3 ) ly ( '42 ) HYDRODYNAMIQUE. — Établissement du régime uniforme, dans un tuyau à section rectangulaire large; par M. J. Boussinesq. « I. Telle est(') la valeur de u' qu'il faudra porter dans l'équation indéfinie en Fo, qui est la première (lo) ou mieux la différentielle totale en •/], "C de la première (lo). En effet, avec l'adjonction de la condition au contour correspondante, la première équation (lo) équivaut exactement à sa différentielle totale en n, ^, que nous pourrons écrire, avec un terme de moins, (97) <'4l(''t)-|(^S)-'']=- l'indice a indiquant que la différentiation dont il s'agit se fait sans sortir d'une même section s. Car l'équation (97) revient évidemment à la pre- mière (10), avec addition, au second membre, d'une constante arbitraire C. Or, si l'on prend la moyenne des valeurs, dans l'aire c, de tous les termes de la première (10) ainsi complétée, on trouve zéro pour valeur moyenne du premier membre; car celui-ci, multiplié par dri dX,, et intégré, se change évidemment en une intégrale de contour oîi figure sous le signe / le pro- duit de F par la dérivée en v de Fo-, nul d'après la seconde relation (10). Et il vient bien ainsi, forcément, C = o. î) IL Cela posé, tirons de (11), pour la substituer dans (97), la valeur de F2 en fonction de F, et de ra ou u. A cet effet, observons, d'une part, que dans l'expression de Fo fournie immédiatement par (i i), le facteur u\ peut être remplacé à très peu près par U'cp^ ; d'autre part, que le quotient de u par M„ est identiquement celui de ç + ci par (p„ + tj„ et excède sa valeur de régime uniforme \ + k v'BoF,, ou ^ -, de Il viendra |F,= ^:v^-^u^[.-.„(i-F/i-v'B:F.)] (') Voir le précédent CoinpLe jenclii; p. 69. ( i43) Les termes en F, de celle-ci s'élimineront de la relation (97), à raison de ce que la première équation (9) y réduira leur somme à la différentielle dr; d'une constante, et, en même temps, la substitution à 11! , dans (97), de la dernière expression (96), donnera l'équation indéfinie en o>. (99) < dr, ' o?Ç j / I ., \d\2'>> d /dF, du> dFi d et — w =: A., tu, maxima ou minima en ce point, ont leur différentielle d^ nulle par raison de symétrie et de continuité. On aura donc encore (loi) (au centre des sections) d^o^ = o , r4A,,w — o. » IIL On vérifiera les équations (99), (100), (loi), en prenant pour w une somme de solutions simples, dont chacune sera le produit d'une con- stante arbitraire c par une exponentielle décroissante en ce, où figurera un coefficient posilii d'extinction m constant, et par une fonction ii de ^ ou ( i44) de X seuls. Bref, on posera (102) co^ZiCe '•" " 9.. » Chaque terme de la somme 1 devant séparément satisfaire à (99), (100) et (loi), il vient en i2 l'équation différentielle linéaire, du cinquième ordre et sans second membre, Et l'on devra, d'une part, adopter sa solution particulière, déterminée (dans sa partie variable) à un facteur constant près, qui vérifiera, d'après (loi) et (100), les trois conditions spéciales (io4) (au centre) (1^0.=^ o et da^.,.; 6 jiiillel 1896. ( .46 ) suivant les puissances entières et positives de C> nous aurons donc une for- mule comme (109) w(K) = 'c+- aï:' - c"e + dï:' - ek\^. . . , et les première et troisième des conditions (108) seront satisfaites. Quant à l'équation (107), que le développement (109) devra identiquement véri- fier, on reconnaît qu'elle laisse disponible le coefficient A, mais qu'elle détermine chacun des suivants C, D, E, . . . , en fonction linéaire très simple des deux qui le précèdent, i. A, ..., multipliés par m. Puis A se détermine parla seconde relation (108); et la dernière (108) donne enfin l'équation en m. » V. Les résultats deviennent très simples quand on suppose la paroi assez lisse, ou plutôt Passez petit, pour que, dans (107), le coefficient de W , alors très grand, puisse être remplacé par l'inverse de k\lh, sa valeur moyenne, dont il ne s'écarte qu'entre les limites fixes ^ et — | comptées respectivement au delà et en deçà. Le troisième terme, W, de (107) se trouve dès lors encore plus négligeable que la petite partie supprimée du terme en W; car W, s'annulant aux deux limites ^ = 0, ^==1, est, en moyenne, dans l'intervalle, au plus de l'ordre de grandeur de sa dérivée première W , qui, tenue elle-même de s'y annuler une fois, y est à peine comparable à sa dérivée W" . Donc, à plus forte raison, W disparaît, dans (107), devant la partie principale du terme en W . Et l'équation (107), dès lors binôme, donne, à un facteur constant près, vu l'avant-dernière condition (108), iF"= — asinxC, si a- (avec a pris positif) désigne le quo- tient de m par k\fb. Or, de cette valeur de W" , multipliée deux fois par d'Q et intégrée chaque fois, il résulte, en tenant compte des deux premières conditions (108), , , „. sinaÇ — Çsina , / m (iio) W= î , ou a = 4/ — -■ » Enfin, la dernière condition (108) devient l'équation en m ou en a, tang a ^ —^ ; — - — p- Supposons le quotient positif de ^y'B par a assez petit pour qu'on puisse négliger son carré ; en sorte que ce quotient soit lui-même voisin de zéro et a voisin d'un multiple positifyTî de tc. Le petit , , .... , AV'B A-k/B excédent a — yr aura donc pour tangente, a très peu près, — ^ — ou — f^, :^ JT. ( i47 ) et il viendra successivement 1 „., y Sina . y A-\/B /cOS/t y . .y f W = cosocC — = cosyn; )—-y — ^ h (,siny-Q (M,) » Les valeurs de m sont bien, comme il le fallait, toutes réelles et posi- tives; celles de W, qu'on substituera à A^li, s'écartent peu de cos yw^, dont elles diffèrent d'une même quantité aux deux limites X,'^ =: o , X,- ^ i . » YI. Bornons-nous au terme de u fondamental ou affecté de l'exponen- tielle la plus lente à s'évanouir, celle qui correspond à/ = i. Admettons de plus une entrée du tuyau parfaitement bien évasée, qui y donnerait M = U OU nj,= i —

d'après les formules (37), précé- demment citées, de mon Etude de l'année dernière. Le coefficient c, devant rendre minimum le carré moyen, / (ccos-!^ + cj,)'^6?^ environ, de l'écart entre cl"' et — cj,, se déterminera par la condition approchée /(ccos-^ -t- Ui)cos~X,dZ, = G. Il sera sensiblement le quotient, par la valeur moyenne - de cos-tt'C. de l'intégrale / (— cr,)cos7T^c/^, que donnera presque immédiatement l'inlé- gration par parties effectuée avec sin-^ ou cos:v^ comme facteur intégré. Et il viendra finalement, vu (ro6), (112) — nj=-— f-e * '' cos7:C+ ^5-(i — -Um:îC) . » Les vitesses u sont inférieures à celles de régime uniforme dans la partie centrale des sections qui s'étend jusqu'à l'ordonnée relative, C, dont la valeur absolue, ^ ( - — - ), annule W ; elles leur sont, au contraire, supérieures dans tout le reste, qui comprend un peu plus que la moitié des sections. Aussi, l'écart — cr est-il plus fort au centre '(,=0 qu'à la paroi ^ = i, comme il était naturel de le penser, l'action régulatrice du frottement devant le plus vite se faire sentir au voisinage des parois. » ( i48) CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherches sur Vêlai où se Irom'ent dans les foules el aciers les élémenls autres que le carbone ; par MM. Ad. Carxot et GOCTAL. « L'analyse chimique et la micrographie ont permis de reconnaître que le carbone existe clans les fontes et les aciers sous plusieurs états dis- tincts : le graphite et différents carbures de fer, parmi lesquels le mieux défini paraît répondre à la formule Fe' C et a été désigné sous le nom de cèmenlite. » Les éléments autres que le carbone, se trouvant, en général, en pro- portion plus faible que lui dans les produits métallurgiques, il sera peut- être plus difficile encore que pour le carbone de les définir par les pro- cédés micrographiques; en attendant qu'ils puissent intervenir utilement dans cette question, comme dans celle des carbures de fer, l'analyse chi- mique est en état de fournir quelques renseignements importants sur l'état chimique des divers éléments. » On peut, en effet, dans bien des cas, en se servant de réactifs appro- priés, dissoudre la masse ferreuse sans attaquer les éléments étrangers, isolés ou combinés, et déterminer ensuite la composition exacte du résidu insoluble. C'est ce que nous avons fait dans une série de recherches, dont nous allons exposer les résultats. » Nous parlerons d'abord des fontes ou aciers contenant des métalloïdes, et ensuite de ceux qui renferment des métaux, en conservant à ces deux mots de mélalloïdes et mélaux leur signification ordinaire, c'est-à-dire en rangeant parmi les premiers : le silicium, le soufre, le phosphore, l'arsenic, et, parmi les seconds : le cuivre, le nickel, le manganèse, le chrome, le titane, le tungstène et le molybdène. » Silicium. — Nous avons opéré sur deux échantillons de ferrosilicium, aussi peu manganèses que possible. » L'attaque a été faite par l'acide chlorhydrique étendu et à l'abri de l'air. » Après avoir porté àl'ébullition pendant quelques minutes dans une fiole de verre, traversée par un courant d'acide carbonique, 25o'''^ environ d'acide clilorliydrique à y pour 100, on laisse refroidir; puis on introduit quelques grammes du ferrosilicium en poudre très fine et, rétablissant aussitôt le courant d'acide carbonique, on élève la température aux. environs de 40° en agitant de temps à autre. Lorsque toute eflerves- cence est complètement terminée, on décante la solution claire, où se trouvent en sus- pension quelques ilocons d'hydroxyde de silicium (Si-O'H-) ; on recueille le résidu ( i49 ) sur lin filtre, on lave à l'acide chlorhydriqne faible, puis à l'alcool, afin d'éviter nne oxydation ultérieure. Après dessiccation, on sépare facilement, par l'action du barreau aimanté, une poudre noire très attirable. » Cette poudre contient, avec un peu de graphite, tin siliciure de fer, qui, humide ou simplement desséché, mais non calciné, se décompose très rapidement au contact des alcalis et plus lentement par l'action de l'eau pure elle-même, en donnant nais- sance à un dégagement d'hydrogène, propriétés qui rappellent celles de l'iiydroxyde de silicium et du siliciure d'hydrogène. » L'analyse du siliciure de fer se fait aisément, en attaquant par l'acide chlorhj'- drique brome, évaporant à sec, séparant la silice formée et précipitant le peroxyde de fer par l'ammoniaque. » Les deux essais conduisent à attribuer à ce composé la composi- tion FeSi. Car l'analyse a donné : I. II. I. II. Silicium os'',o6o7 o,i474 soit pour loo 32,5o 33,65 Fer oS'", 1260 0,2905 » 67,49 66,35 » La formule FeSi correspond à la composition théorique : Silicium 33,33 pour 100. Fer 66,67 » » En dehors du composé FeSi, les ferrosiliciums contiennent d'autres composés plus riches en fer, qui sont attaqués très aisément par les acides étendus et chauds, moins facilement par les acides froids; ces composés, qu'il ne nous a pas encore été possible d'isoler nettement, paraissent être compris entre les deux formules Fe' Si- et Fe'' Si-. » Si l'on traite de même par les acides étendus et froids des silicospiegek riches en manganèse, la partie insoluble contient, avec les siliciures de fer inattaqués, presque tout le manganèse combiné avec le silicium. La formule de ce composé n'a pu être fixée avec certitude, par suite de la difficulté de le séparer des siliciures de fer. » Cette expérience a néanmoins l'avantage de montrer que le silicium manifeste une affinité particulière pour le manganèse à température élevée, puisqu'il se combine avec lui de préférence au fer. » Soufre. — Pour isoler les composés sulfurés, on ne peut pas employer la même méthode que pour les siliciures, car les produits sidérurgiques traités par les acides étendus abandonnent la presque totalité de leur soufre sous forme d'acide sulfhydrique. » Mais, en les attaquant par le chlorure cuivrique neutre ou faiblement acide, le soufre reste en entier dans le résidu. C. R., .S97, Q' Semestre. (T. CXXV, N" 3.) 20 ( i5o) )) Nous avons observé bien des fois que, si ce résidu renferme du sul- fure de fer FeS, il est plus souvent encore composé principalement de sulfure de cuivre CuS. » Or, des expériences directes nous ont appris que le sulfure de fer est indécomposable par le réactif cupripolassique. » En fondant, par exemple, un mélange de fer pur et de sulfure de fer, et traitant par le sel de cuivre la masse pulvérisée, nous avons obtenu un résidu dont la composition était : Fer oS'', 1542, soit pour 100 63, 80 Soufre osi^joSyS » 36,20 La formule FeS correspond aux proportions calculées : Fer 63,63 pour 100. Soufre 36,37 " » Nous avons donc pensé que le soufre devait se trouver, dans la plu- part des produits sidérurgiques, combiné avec un élément autre que le fer et tel que son sulfure pût être facilement transformé en sulfure de cuivre par le chlorure cuivrique. Cet autre élément nous a paru devoir être le manganèse. )' Nous nous en sommes assurés en opérant comme dans le cas précédent, mais avec un mélange de fer pur, de sulfure de fer et de ferromanganèse. Nous avons obtenu ainsi une sorte de fonte de fer, où l'analjse accusait, pour 100, i ,55 de soufre et 0,82 de manganèse. L'attaque de 5s'' de cette fonte par le chlorure cuivrique nous a donné un résidu contenant : Cuivre o,o48o Fer o , 0932 Soufre 0,0773 » Il était donc formé par un mélange de oS'',i465 de sulfure de fer (FeS) et oS'',o72 de sulfure de cuivre (GuS). » Or les 48™B'' de cuivre trouvés sont précisément équivalents aux 4i™s"' de manga- nèse qui étaient contenus dans les 5s'' de l'acier soumis à l'essai. )) Nous sommes, par conséquent, bien fondés à penser que les fontes sulfureuses, lorsqu'elles sont en même temps manganésées, renferment la combinaison MnS de préférence au composé FeS et que, sous l'influence du sel cuivrique, le sulfure de manganèse est transformé en chlorure de manganèse et sulfure de cuivre. Cette conclusion est d'ailleurs parfaite- ment d'accord avec ce que savent les métallurgistes, qui réussissent souvent (i5i) à diminuer la teneur des fontes en soufre par l'addition de spiegel ou de ferromanganèse. » Phosphore. — En attaquant une fonte phosphoreuse par du chlorure double de cuivre et de potassium absolument neutre, le phosphore reste complètement insoluble sous forme de phosphure de fer, mêlé parfois à une petite quantité de phosphure de manganèse, en même temps qu'à de la silice, de l'hydroxyde de silicium, du carbone et du sulfure de cuivre. Le faible pouvoir magnétique du phosphure de fer ne permettant pas une séparation rigoureuse à l'aide du barreau aimanté, nous avons dû, pour établir sa formule, comparer et discuter un grand nombre d'analyses effec- tuées sur le résidu total laissé par des fontes ou aciers très phosphoreux. » Pour effectuer ces analyses, le résidu est attaqué par l'acide azotique brome; la solution filtrée est divisée eu deux parties : dans Tune, le fer est précipité par l'am- moniaque ; on le redissout ensuite à l'aide d'acide sulfurique étendu et on le dose au moyen du permanganate après réduction par le zinc; dans l'autre, on précipite l'acide phosphorique par le nitromolybdate, après destruction des matières organiques par l'acide chromique. » Nous reproduisons à titre de document les chiffres obtenus dans trois essais différents : I. II. III. Fer o,o36o o,oi8o 0,01 52 Phosphore. 0,0068 o,oo336 o,oo3o w II convient donc d'attribuer au phosphure de fer des fontes et aciers la formule Fe'Ph, dont la composition théorique est la suivante : Fer 84,4 Phosphore 1 5 , 6 » Léopold Schneider avait déjà obtenu, dans des conditions un peu différentes, un résultat identique ('). C'est aussi la formule qu'avaient depuis longtemps admise Schrotter, Hvoslef et Percy pour des phosphures de fer préparés au laboratoire. » Arsenic. — L'attaque d'une fonte ou d'un acier même très arsenical, par le sel cupripotassique, provoque la dissolution complète de l'arsenic, dont il ne reste pas la moindre trace dans le résidu. » Si l'on traite le même acier par l'acide chlorhydriquc faible et à l'abri I. II. III. soit pour 100. . 84,1 84,3 83,5 » '■'^>9 i5,7 16,5 (') OEslerr. ZeUsclirifl fiir Berg- und hùtUiuvesen, p. 735; 1886. ( '52) (lu contact de l'air, par la méthode que nous avons décrite au sujet du ferrosilicium, l'arsenic reste entièrement insoluble; on n'en peut constater que des traces presque insensibles, soit dans les produits gazeux, soit dans la dissolution. « 25'- d'acier contenant 4,25 pour loo d'arsenic ont laissé, dans ces conditions, un résidu insoluble du poids de S^^s--, 3, entièrement dépourvu de fer et exclusivement formé d'arsenic libre. » L'arsenic, contrairement aux métalloïdes étudiés jusqu'ici, paraît donc ne pas former de combinaison avec le fer et se trouver simplement dissous dans la fonte ou l'acier. Il se rapproche par là de la plupart des métaux, dont nous nous occuperons dans la suite de ce travail. » Le contraste est particulièrement remarquable avec le phosphore, qui se trouve entièrement à l'état de phosphure métallique dans les fontes, comme nous venons de le voir. » La différence d'état chimique de ces deux éléments, si analogues à d'autres égards, donnera sans doute l'explication de la différence très grande, remarquée depuis peu dans l'influence, qu'exercent l'arsenic et le phosphore sur les propriétés des aciers. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Note relative à un Mémoire de M. D. Esinilis, sur le climat cl' Athènes ; par M. Lœwy. « J'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur un Mémoire de M. Eginitis, directeur de l'observatoire d'Athènes, qui contient une étude sur le climat d'Athènes. >) Les antécédents de l'auteur, ancien élève de l'Observatoire et de la Faculté des Sciences de Paris, nous ont permis de présumer que cette publication ne formerait pas un simple recueil statistique des éléments mé- téorologiques et de leurs moyennes. Elle constitue, en effet, à la fois une re- cherche scientifique originale et une étude historique d'un très grand attrait. » Cet astronome s'est livré à un travail approfondi sur le climat de l'Attique. Il a sondé l'antiquité la plus reculée de la Grèce pour y re- cuedlir non seulement toutes les indications possibles sur le climat lui- même, mais aussi sur les conceptions des anciens philosophes concernant les principaux phénomènes météorologiques. Dans les divers Chapitres trai- tant de la pression atmosphérique, de la température, de l'état hygromé- ( i53 ) trique de l'air, de la nature et de la force des vents et de leur périodi- cité, de la pluie, des orages, des neiges, etc., l'Auteur débute toujours par l'exposé des théories des anciens et des renseignements qu'ils ont légués à la postérité. Les sources auxquelles il a puisé sont surtout les écrivains grecs et latins. Il a pu ainsi découvrir des observations précieuses datant de plus de trois mille ans. Ces observations n'ont pas pu être numériques et se rapportent seulement à des éléments climatériques qui n'exigent pas d'instruments spéciaux; mais elles offrent cependant un haut intérêt puis- qu'elles ont permis de signaler quelques particularités du climat du pays. D'un autre côté, M. Eg-initis a rassemblé et soumis à une analyse détaillée les publications similaires de l'époque moderne; il a coordonné et réduit toutes les séries d'observations effectuées à Athènes depuis cinquante ans. » En comparant toutes les données recueillies depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, il est ainsi arrivé, après une discussion approfondie, à des con- clusions importantes pour l'Histoire et pour la Science. M. Eginitis croit pouvoir démontrer que non seulement les anciens connaissaient le poids de l'air, mais qu'ils possédaient aussi des notions judicieuses sur la rosée et l'arc-en-ciel. » En dehors de ces recherches historiques, cette étude météorologique renferme encore un ensemble de vues et de faits nouveaux. M. Eginitis, par exemple, constate et explique une double oscillation dans l'humidité de l'air. Il indique également les causes probables qui provoquent les phénomènes pluvieux de l'Attique. » Le directeur de l'observatoire d'Athènes, grâce à ce travail très com- plet, a rendu un grand service à la Science. Les météorologistes trou- veront désormais, dans cette publication, tous les éléments nécessaires à l'étude de cette région de l'Europe, restée inexplorée, jusqu'à présent, au point de vue de la Physique du globe. » MEMOIRES PRESENTES. M. Folie adresse, par l'entremise de M. A. Cornu, un Mémoire portant pour titre : « Théorie élémentaire du mouvement de l'olation de l'écorce terrestre ». (Commissaires : MM. Faye, Callandreau, Poincaré.) i54 ) M. Hadamard adresse un Mémoire « Sur les lignes géodésiques des sur- faces à courbures opposées ». (Renvoi à la Section de Géométrie. ) M. Chantron adresse un complément à sa Communication relative à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPOND AIVCE. M. le Ministre de i/Ixstruction publique et des Beaux-Arts invite l'Académie à se faire représenter à la Distribution des prix du Concours général entre les Lycées et Collèges de la Seine et de Seine-et-Oise, qui aura lieu le 3o juillet. M. ViRciiow, élu Associé étranger, adresse ses remercîments à l'Aca- démie, M. Gatox, élu Correspondant pour la Section d'Économie rurale, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure intitulée : <( Etudes de céramique, exécu- tées à la demande des fabricants de porcelaine de Limoges; par M. E/nilio Damour ». (Extrait du Bulletin de la Société d' Encouragement pour l'Indus- trie nationale, février 1897). (Présenté par M. Damour.) M. Albert Gaudry présente à l'Académie un Ouvrage de sir John Evans, Correspondant de l'Institut. Cet Ouvrage est une nouvelle édition des Anciens instruments en pierre de la Grande-Bretagne. La première édition avait paru en 1872 : elle a été traduite en français; elle était depuis long- temps épuisée. Sir John Evans, dans sa seconde édition, a ajouté les découvertes qui ont été faites depuis vingt-cinq ans. Ces découvertes se ( t55) rapportent surtout aux temps paléolithiques. Le livre de M. Evans est donc particulièrement utile aux géologues; mais il intéressera un grand nombre de personnes, parce qu'il fait connaître les opinions d'un savant de premier ordre, et aussi parce qu'il renferme une multitude de gravures très belles, avec lesquelles chacun pourra déterminer les instruments de pierre trouvés dans les gisements préhistoriques. ASTRONOMIE. — Ephêméride de la comète périodique ded'Arrest. Note de M. G. Leveau, présentée par M. l^. I jour. h m s m 0 ; / uillel 24,5 3. 9- 4 + 2,20 + 6.24,5 -2,3 » 26,5 3.13.43 + 2,17 + 6.19,6 -2,7 » 28,5 3.18.14 + 2,l3 +6.i4,o -3,1 » 3o,5 3.22 .39 -i-2, 10 +6. 7,6 -3,5 tout 1,5 3.26.57 -t-2, 6 +6. 0,4 -3,9 » 3,5 3.3i. 8 + 2, 3 +5.52,5 -4,3 » 5,5 3.35.13 4-1, 59 +5.43,8 -4,6 » 7,5 3.3g. 10 + 1,56 +5.34,4 — 5,0 )) 9,5 3.43. 0 + 1,52 +5.24,3 —5,3 B 11,5 3.46.43 + >,48 +5.i3,5 -5,7 B i3,5 3.50.18 -4-î,45 +4- 2,0 — 6,0 » i5,5 3.53.46 + i,4o <-4.49,9 -6,3 » 17,5 3. .57. 5 +1,37 +4.37,1 -6,6 » 19,5 4. 0.17 + 1,33 +4.23,7 -7,0 0,227 0.217 0,208 ( '56 ) Mouvement Mouvement Dates pour pour 1 ISflT. M. h m s I jour, m (D. 0 / I jour. r r-A- r Août 21,5 4. 3.21 + 1,29 +4. 9.6 -7.3 0,200 » 23,5 4. 6.17 + 1 ,30 +3.54,9 -7.5 » 25,5 4. 9- 4 + 1,21 +3,39,7 -7.8 » 27,5 4. II. 43 -t-1,17 + 3.23,9 -8,1 1) 29,5 4.14.14 -)-I, 12 +3. 7,6 -8,4 0,192 )) 3i,5 4.16.36 + 1, 8 +2.5o,7 —8,6 Septembre 2,5 4.18.49 + 1, 3 +2.33,4 -8,8 » 4,5 4.20.53 +0,59 + 2.i5,6 -9.1 » 6,5 4.22.48 )) + 1 . 57 , 3 )> o,iS6 Le 3o juin, la valeur de _^ , était 0,260. » MÉCANIQUE. — Sur les intégrales quadratiques de la Dynamique. Note de M. P. Painlevé, présentée par M. Appell. « Dans une Note du mois de février 1897, j'ai indiqué une classe étendue de problèmes de la Dynamique possédant des intégrales quadratiques, problèmes qui constituent une généralisation naturelle du type, aujour- d'hui classique, de M. Stœckel. M. Stœckel veut bien me faire observer qu'il a effectué lui-même cette généralisation dans une Note antérieure (^Comptes rendus, 7 octobre 1895) et que les types auxquels il parvient ne diffèrent que par la notation de ceux que j'ai signalés. Je m'empresse de restituer à M. Stœckel la découverte qui lui appartient. Je me permets d'ajouter que les c/5- en question figuraient dans mon Mémoire (encore inédit) que l'Académie a bien voulu couronner (prix Bordin, décembre 1894), où je les employais à la formation des ds- correspondants. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur V intégration des systèmes d'équations aux dérivées partielles du premier ordre à plusieurs fonctions inconnues . Note de M. Jules Beudon, présentée par M. Darboux. « On doit à Cauchy une méthode remarquable pour l'intégration des équations aux dérivées partielles du premier ordre à une seule fonction inconnue et à deux variables indépendantes. Cette méthode s'applique ( '57 ) immédiatement, comme on va le voir, au cas de n -h p équations du pre- mier ordre à n fonctions inconnues. » 1. Soif, pour simplifier, le système /, (x, y. z, u,p, (/.p,,(},)^o\ ^ d^^ /,(.x,y,z,u,p,fj,p,,q,)--^o^ ^^ /) (^. V. =■> ". p> y^pi' q<) ^o ' P' -'^ ^' (h du à y' » Pour qu'il soit passif, il faut et il suffit, d'après M. von Weber ('), que les conditions suivantes soient remplies : » 1° Les fonctions/,,/.,/) doivent être indépendantes par rapport aux lettres/}, q, p,, q,; » 2° Tous les déterminants à six lignes et six colonnes de la matrice sui- vante sont nuls : à/l à.f^ 0J\ ÔJ\ dp dj>i dq dcji o o ^ ^ ^ ^ dp Opi dq dq, M. ^^ s- M, dx N, M 2 M3 dfi dz' daP^' N,. dy ^ àz'l^ du ^' ' » 3" Les déterminants à cinq lignes et cinq colonnes ne s'annulent pas tous. On déduit de là (-)que toutes les équations obtenues en annulant les déterminants à deux lignes et deux colonnes de la matrice dq àA dq. OA dp dq dp l l^ ^l^lli ^ ^àAy^ dq dp dp, dp, dq, dp, dq, ont une racine commune en 1. )) 2. Cela posé, j'effectue le changement de variables de Cauchy, en ap- (') Von Weber, Journal de Crcllc. t. 118, p. \î'\. (-) Von Weber, loc. cit., p. i3o. C. R. 1897, 1' Semestre. (T. CXXV, N- 3.) 21 ( i58) pelant a la variable auxiliaire; j'aurai dp dq dy dp dy • ' rfa dx da 5'/ àx àpj <^n\ <^y <^9i dy _ da (Jx da da àx )) En flifférentianl les équations proposées par rapport à a, en tenant compte des relations précédentes, on peut partager chaque résultat en deux parties : dy dz " du ''^~ dp àx ' àpi dx ' ds àx du Te = ^.% dz d'X dr du d'x à Y àoi\àg dp dxj d^ \àqi àpi dx i rr^ 1 , 2 , 3 . » En différentiant par rapport à .v, les équations proposées donnent àfi dfi[ dy\ dfif ày ^ iù. ÛIL ^ ^ EL -•- ^ -El jL. ^Il ^'li . dp dx dq àx àpi àx dq^ àx » On a ainsi des équations qui définissent dy 'dz du dp dq dpi dq, dx ox ' àx dx dx dx àx et qui sont compatibles quand on suppose les conditions d'intégrabilité vérifiées. On a donc un système de caractéristiques du premier ordre pour les fonctions z et u; ces caractéristiques dépendent des quatre constantes arbi- traires. » Le degré de généralité des intégrales peut se définir ainsi : » On se donne arbitrairement une courbe C tracée sur u et un point d'intersection de ^ avec cette courbe; les équations proposées déterminent une courbe C tracée sur z, ainsi que les orientations des éléments du pre- mier ordre surCetC; les caractéristiques permettent d'engendrer les deux surfaces. » 3. Ainsi se trouvent complétés et expliqués les résultats indiqués par M. von Weber dans son Mémoire du Journal de Crelle. » Ces résultats sont d'ailleurs des conséquences immédiates d'un théo- rème de M. Riquier (à savoir que tout système passif à plusieurs fonctions inconnues peut se ramener à des systèmes passifs successifs à une seule fonction ( iSç) ) inconnue), auquel il faut joindre un théorème que j'ai donné autrefois ('), et d'après lequel tout système différentiel jiassif à une seule fonction in- connue dont l'inlégrale générale ne dépend que d'une fonction arbitraire d'un seul argument peut être intégré par des équations différentielles ordi- naires. » Je me réserve d'ailleurs de revenir sur le cas où le nombre des va- riables indépendantes est supérieur à deux. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les surfaces rapportées à leurs lignes de longueur nulle. Note de M. Eugèxe Cosserat, présentée par M. Darboux. « L'équation aux dérivées partielles (j'y , V d^z I dx dy Oz i dx dy dz ^ -' dx dy 2 (Jtf ôx 2 t*!? dy ' dx Oy où cp est une fonction donnée de x ely, a été rencontrée, comme on sait, par Ribaucour dans le cas particulier où la fonction cp est telle que l'expres- sion -~- dx" -\- -,-dy- dx dy '' soit le carré de l'élément linéaire d'une surface à courbure totale égale à i . » D'autre part, l'équation , s ,' d- z y- r -.^^ ^^ ^ -' \dxdyj ^ dx dy où >. est une fonction donnée de x cl y, a été considérée récemment par M. Goursat qui a ramené sou intégration à celle de la suivante /Qs, d^u I dlos^l du . (3) -- — ; p''- -, \u — o ^ ■' dx dy 2 dx dy et e_^n a déduit, entre autres résultats importants, l'exemple d'une équation ( ' ) J. Beudon, Sur CCI tains systèmes d'écjualiuns aux dérU'ées partielles ( Comptes rendus, a février iSgô). de la forme dx dy ( '(3o ) rf dz dz n'appartenant pas à la classe envisagée par M. Moutard et pour laquelle existe, cependant, une intégrale générale explicite. » Je me propose de montrer que l'équalion (i) prise sous la forme la plus générale et les équations (2), (3) considérées par M. Goursat inter- viennent simultanément dans une question de Géométrie qui n'a pas en- core été étudiée, mais qui présente, cependant, un certain intérêt. » Proposons-nous de déterminer les formules les plus générales qui re- présentent une surface rapportée à ses lignes de longueur nulle. » Les coordonnées cartésiennes rectangulaires X, Y, Z d'un point de la surface seront des fonctions de deux paramétres x el y vérifiant les rela- tions r9Y d-r \dx) '■ \dx] dxy fàry- fdz o, » Donnons-nous arbitrairement X + i Y et soit X -\- lY = ç ; nous aurons pour déterminer X — iY = s' et Z = :; les deux équations àz -^ dz' d. où u désigne une solution de l'équation (3), définissent une surface rapportée à ses lignes de longueur nulle. ( '62 ) )> Les considérations précédentes conduisent à une classification des sur- faces à l'égard de leurs lignes de longueur nulle et suivant la nature de la fonction 9; l'expression ( j) formée avec cp joue évidemment le rôle pré- pondérant, de sorte cpie l'étude de l'équation (2) de M. Goursat s'intro- duit ici d'une façon nécessaire. » Les surfaces qui se présentent tout d'abord dans l'ordre d'idées qui vient d'être indiqué sont évidemment celles pour lesquelles on a dxdy ' l(-s formules (4) nous montrent que ce sont les surfaces minima. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur le tracé pratique des engrenages. Note de M. L. Lecornu, présentée par M. Haton de la Goupillière. « La théorie des engrenages plans conduit à profder les dents suivant certaines courbes dont le tracé est assez délicat; aussi les constructeurs se contentent-ils souvent de substituera ces courbes des arcs de cercle choisis de manière à en épouser à peu près la forme. Il est dès lors intéressant de renverser les termes du problème, c'est-à-dire de supposer a priori les dents circulaires, et de chercher comment leurs centres et leurs ravons doivent être déterminés pour obtenir un rapport des vitesses angulaires aussi peu variable que possible. M. Sharp, de Londres, a naguère examiné cette question : il s'est imposé la condition que le rapport des vitesses an- gulaires eût la même valeur pour trois positions du couple de dents en contact, par exemple pour la position moyenne et pour les deux positions extrêmes. Malheureusement, la construction à laquelle il est parvenu, et qui ne repose d'ailleurs que sur des calculs approchés, présente une grande complication et ne semble pas, dès lors, offrir un avantage marqué sur la plupart des méthodes usuelles. En me bornant au cas oii le pas n'est qu'une petite fraction de chacune des circonférences primitives, j'ai obtenu des résultais beaucoup plus simples. » Si l'on considère deux arbres pour lesquels le rapport des rotations est réglé parle contact de deux profils circulaires, la distance des centres de ces deux profils reste invariable, et il en est de même de la distance de chaque centre a. l'axe de rotation correspondant. La transmission équivaut ainsi à celle que réaliserait un système de deux bielles reliées par une ma- ( i6H ■) nivelle, étant bien entendu que l'on a à considérer seulement la période pendant laquelle une même paire de dents reste en contact. I^e rapport des vitesses angulaires est inversement proportionnel à celui des segments interceptés par la bielle sur la ligne des centres fixes, et tout revient à faire en sorte que le point de rencontre de la bielle avec cette ligne éprouve un déplacement négligeable. Or, j'ai trouvé qu'il existe une disposition pour laquelle, à une rotation des manivelles inuniment petite du premier ordre, correspond une valeur de ce déplacement qui est infiniment petite du troi- sième ordre. Ija construction à faire est la suivante : » Etant donnés les centres fixes O, et Oo, marquer le point de contact P des circonférences primitives, mener par ce point une droite DD' inclinée d'un angle arbitraire 9 sur la ligne O, O, (en pratique cet angle doit être assez voisin de 90°). Déterminer le point Q, conjugué harmonique de P par rap- port à O, O2, et prolonger PQ d'une longueur QQ' égale à - PQ. Projeter ensuite le point Q' en C sur la direction PC, normale en P à DD'. Le point C est le point de concours des manivelles fictives ; DD' est la bielle. )) Cette construction revient à faire en sorte que P soit un point de rebroussement pour l'enveloppe de la bielle. » J'ai calculé la variation éprouvée par le rapport des vitesses angu- laires quand le système passe de la position initiale ainsi déterminée à une position voisine. Si s désigne l'arc décrit par un point de l'une des circon- férences primitives dans ce cbangemcnt de position, le rapport v des vitesses angulaires subit une variation ^v, et Ion a — — i ^ ' ,., — ^^5 tango, t' i8Rf l-l^ o T' U, et Ro désignant les rayons des circonférences primitives. Soient n^ et n., les nombres de dents. Quand le point de contact d'une dent passe de la position moyenne à l'une des positions extrêmes, l'arc s est sensi- R R c blement éeal à la moitié du pas, et l'on a — = — ^ = -■ Attribuons en même temps à ç la valeur 70° ordinairement adoptée pour les engrenages à développante, et il vient — ' = 6 /i3 "-■- ('^"'+ ^0(2/i;-i-»i)(Wi-i- n,) _ » Si, par exemple, les roues portent respectivement 3o et 60 dents, on trouve— = 0,0017. C'est-à-dire qu'en supposant constante la vitesse de l'une des roues, la vitesse de l'autre éprouve, de part et d'autre de sa ( iG-i ) valeur moyenne, une oscillation qui n'atteint pas y^ de cette valeur. )) Le principal inconvénient du système consiste dans l'impossibilité de faire engrener une même roue avec des roues de différents diamètres. » ÉLECTRICITÉ. — Sur le phénomène de l'arc électrique. Note de M. A. Blondel, présentée par M. Potier. « Dans un précédent travail (') j'ai fait connaître diverses raisons qui ne permettent pas d'admettre, dans l'arc électrique, l'existence d'une force électromotrice de nature comparable aux forces éleclromotrices ordinaires, et de même ordre de grandeur que la différence de potentiel entre les crayons. Je me propose aujourd'hui de compléter cette démonstration par les résultats d'expériences exécutées dans ce but, d'après une méthode nouvelle (-). » Cette méthode consiste à interrompre périodiquement, à des intervalles très rapprochés et pendant des instants très courts, le circuit d'un arc ali- menté par un courant constant, et à réunir, pendant chaque interruption, les deux charbons à un galvanomètre; ces opérations sont faites par un commutateur tournant, dont \ixjig. i indique la disposition ainsi que le montage des circuits et des appareils. Fis. 1. 'l'I'N'H'H'l'l'i'i'i'h B Disposition des appareils : T, commiilaleur tournant; M et P, balais principaux; N, balai du galva- nomètre; 13, batterie d'accumulateurs (70 volts) alimentant l'arc; S, résistance de stabilité sans induction; G, galvanomètre; p, élément d'accumulateur; D, commutateur inverseur; C, interrup- teur à deux directions; A, arc électrique; E et F, bornes de la lampe; R, résistance sans induction pouvant être substituée à l'arc; V, voltmètre; II, clef du voltmètre. » Le commutateur T, entraîné par un moteur à courant coiilinu à vitesse constante, (') Lumière électrique, 3o septembre 1898, p. 612. (^) Travail exécuté au laboratoire central de la Société internationale des Électri- ciens, avec le concours de M. Lelheule, ancien élève de l'École d'Électricité. ( i6.'5 ) est formé d'un noyau en ébonite sur lequel sont placées deux bagues b et b' en cuivre dont l'une, b, est plus large que l'autre; la bague b porte une large échancrure dans laquelle trouvent place une baguette a faisant partie de b' et deux plaquette ce isolées, également en cuivre. Toutes ces parties sont séparées par de solides isolants en micai et les balais sont eux-mêmes très bien isolés de leur support par de l'ébonite, de sorte que l'isolement entre deux quelconques des balais reposant sur le commutateur et entre chaque balai et la terre a toujours dépassé 5 mégohms. Ce commutateur tourne à une vitesse d'environ 4o tours par seconde, et l'échancrure de la bague b est d'envi- ron A de la circonférence. » La lampe à arc est alimentée par une batterie B donnant environ 70 volts de force électromotrice; le courant traverse successivement une résistance de stabilité S, le commutateur entre les balais M et P par l'intermédiaire de la bague b, la lampe EF et l'interrupteur G. A chaque tour, il est interrompu pendant | x pj^ 2"o¥ de seconde par le passage de l'échancrure de la bague b sous le balai P, l'étincelle de rupture se fait sur la pièce isolée c. Ces interruptions étant très courtes et très rapprochées, l'arc présente une parfaite stabilité et ne se distingue pas d'un arc ordinaire à courant continu. » Le régime étant bien réglé, on établit une connexion entre r/ et r, de façon que l'arc se trouve fermé en court circuit sur le galvanomètre suffisamment sensible (') pendant chaque passage de la baguette a sous le balai P (-^ de seconde environ). Grâce à cette disposition, on n'a pas à craindre l'influence du refroidissement sur les conditions physiques de l'arc pendant l'extinction (-) ni par suite pendant le passage de la languette a. S'il y a donc force électromolrice elle ne peut pas ne pas se traduire par une déviation dn galvanomètre et produire une déviation permanente facile à observer. » Une batterie auxiliaire p réduite ordinairement à un seul élément et qu'on inter- cale dans le circuit du galvanomètre dans un sens, puis dans l'autre, permet d'appré- cier la valeur de celte force électromotrice en même temps que de vérifier la sensiiji- lité de la méthode; il suffit, pour cela, de faire deux lectures des déviations ainsi obtenues et de les comparer à celle que donne l'arc seul. » D'autre part, on compare l'arc à une résistance en substituant à la lampe à arc, par la c'ef C, une résistance morte R, prenant sensiblement même courant et même i^nllage et en refaisant la même série de mesures que sur la lampe, de façon à apprécier en quoi diffèrent les phénomènes observés dans les deux cas. » Le Tableau suivant résume quelques-unes des séries de chiffres ainsi ( ' ) Ce galvanomètre était un galvanomètre Deprez-d'Arsonval différentiel dont l'un des circuits était court-circuité pour assurer une grande fixité du spot. Le circuit utilisé avait une résistance de 128,9 ohms à laquelle on ajoutait en série une bobine qui la portait à 8676 ohms. La résistance de l'arc est négligeable en face de celle-là. (^) C'est faute d'avoir réalisé cette condition qu'aucun des précédents expérimen- tateurs n'a donné de solution certaine de la question. C. K., 1897, 2' Jciïiiii/..-. (T. CX.VV, K" 3.) 22 ( i66 ) obtenus, les déviations étant comptées en millimètres de l'échelle transpa- rente à partir d'un zéro repéré chaque fois. Cas tle l'arc. Cas de la résistance substituée. Déviations Régime auquel Déviations du galvannnictre. on soumet . du galvanomètre. Régime de l'arc ('). — ■ i — ^ la résistance. — — ^ ~ Numéro Nature Volts avec la pile p. Volts avec la pile p. de des aux Arc — -— — — ~ aux Résistance — -~. — — ~ l'expérience, crayons. .\mpères. bornes. seul. sens +. sens — . Ampères, bornes. seule. sens +. sens — . 1 ^' 5 35 7 70 —78 5 34,5 o 71,5 —75 ri. 2 îî" 8 28 I 75 —72 8 27,7 —9,5 66 —83 H. ij 3 Ti" 10 '8 o 7^ —7^ 'o '8 —4 73 —78 k [î* 8 18 -3,5 73 —75 8 28 —8 67 —82 8 u' Il 4 1)3 80 —73 II 4 0,5 76 — 78 xl. A. 6 jj' 7 20 1 73 —73 7 20 I 76 74 A. 7 TT* 7,5 20 2 71 — 74 7,5 20 — 3 71 76 8 ^' 8 18 —5 70 -78 8 17,7 —6 68 79 9 jj' 8 19 —I 72,5 —77 8,25 17,5 1,2 75,5 73 10 ^' 6 29 2,5 77 —75 G 29 2,5 77 .^74 )) On voit que les deux déviations produites par une force électromotrice de 2''°^*', 5 seulement (force électromotrice de l'accumulateur p) dans le circuit de l'arc sont très grandes par rapport à celles que donne l'arc seul. Ces dernières, ainsi que les différences entre les deux déviations diffé- rentes, qui sont de même ordre, ne suivent aucune loi systématique et rentrent dans les erreurs d'expérience; celles-ci n'ont rien d'exagéré si l'on songe que l'on rompt brusquement un courant d'une dizaine d'ampères à chaque tour du commutateur et que l'isolement de la batterie principale par rapport au galvanomètre n'est jamais absolument parfait (^). En tout (') Ces régimes sont les régimes apparents égaux aux 5 des régimes vrais pendant le passage du courant. (^ ) Il est à remarquer, du reste, que l'isolement ne pouvait introduire que des causes d'erreurs /flt'o/a6/e5 à l'idée d'une force conlrc-électromotrice. ( '^7 ) cas, en admettant même que ces déviations soient dues à autre chose que des erreurs, la plus forte de celles-ci, dans le cas de l'arc seul, ne dépasse pas cinq divisions, tandis que la pile donne en moyenne soixante-quinze divisions; la force électromotrice de l'arc ne pourrait donc dépasser ^X 2 ,2.5 = O^"", I 5. » Il y a loin de là aux 20 ou 3o volts et souvent plus qu'on lui attribue d'ordinaire. » Conclusions. — Il me paraît définitivement établi par ces mesures que l'arc électrique, considéré à un régime donné de courant et de voltage, se comporte sensiblement comme une résistance et ne présente pas de force contre-électromotrice comparable à la différence de potentiel observée; il n'est donc pas dû à un phénomène d'électrolyse. Au degré de précision obtenu, on peut même assurer que s'il subsiste une force électromolrice résiduelle, due aux effets thermo-électriques par exemple, elle ne saurait dépasser une fraction de volt. » L'arc est, en définitive, équivalent à une résistance, sans que cette expérience puisse d'ailleurs permettre de déterminer la nature de cette résistance. » PHYSIQUE. — De V action des charges électriques sur la propriété de décharge provoquée dans l'air par les rayons X. Note de M. Emile Villari, pré- sentée par M. Mascart. « On sait que les gaz traversés par les rayons X acquièrent la propriété de décharger les conducteurs électrisés; j'ai démontré qu'ils conservent cette propriété, quoique diminuée, même après avoir parcouru des tubes de verre ou de plomb de 10'" de longueur, et plus encore (')• A la suite d'autres recherches, je suis parvenu aux conclusions suivantes : )) L'air, traversé par les rayons X et insufflé contre l'extrémité d'un fil métallique à l'état naturel, conserve tout entière sa vertu de décharge. )) Insufflé contre l'extrémité d'un fil électrisé (F ±). il perd complète- ment la propriété de décharger ensuite sur un électroscope (E ±) ayant une charge de même signe que celle du fil. )i II conserve, au contraire, l'aptitude à décharger un électroscope (E q=) ayant une charge de signe contraire à celle du fil. (') Comptes rendus de VAccademia dei Lincei, juillet et octobre 1896. ( ifi8 ) » L'air traversé par les rayons X et lancé contre les bouts rapprochés de deux fils présentant des charges contraires, perd toute propriété de décharge; de sorte qu'il agit ensuite, sur un éleclroscope possédant une charge de signe quelconque, comme l'air ordinaire, sans le décharger tout à fait. » L'air, traversé par les rayons X, en passant par un ozonateur, mis en activité ou activé depuis peu, et, par conséquent, avec des charges res- tantes opposées, ou par un autre appareil semblable ayant deux charges contraires, perd toute vertu de décharge, et agit comme l'air ordinaire. » L'air traversé par les rayons X agit donc, dans ces expériences, comme si ses molécules avaient des charges opposées, par lesquelles il déchargerait les corps éiectrisés. » En neutralisant avec un fil électrisé positivement, par exemple, la charge des molécules négatives, l'air ne peut plus, avec les molécules po- sitives restantes, décharger un électroscope ayant une charge de même signe que le fil, c'est-à-dire positive; mais il décharge un électroscope pos- sédant une charge contraire à celle du fil, c'est-à-dire négative. Il en est de même pour les charges contraires. Si l'on neutralise les deux charges des molécules, soit avec deux fils contrairement éiectrisés, soit avec un ozonateur, soit avec un autre appareil semblable ayant les deux charges contraires, l'air perd toute vertu de décharge (' ). » Cette hypothèse, que nous ne donnons pourtant qu'avec réserve, faci- lite l'intelligence et l'interprétation des phénomènes; elle a permis de pré- voir et de découvrir certains d'entre eux. » PHYSIQUE. — Sur les propriétés des gaz traversés par les rayons X et sur les propriétés des corps luminescents ou photographiques . Note de M. G. Sagnac, présentée par M. Lippmann (-). « L L'aspect voilé des photographies obtenues à grande distance dans mes essais de diffraction (^) des rayons X m'avait conduit à supposer que l'air traversé par les rayons X est luminescent (fluorescent ou phos- (') Actes du Reale Istituto d'Incoraggiamenlo de Naples, 6 août 1896, et Comptes rendus de la Reale Accademia de Naples, 11 décembre i8g6. (^) Travail fait au laboratoire de M. Bouty, à la Sorbonne. (^) Comptes rendus du 3o mars 1896. ( '69 ) phorescenl), On est autorisé maintenant à penser que les radiographies obtenues à grande distance doivent être voilées par les rayons X dissémi- nés par l'air. Cette dissémination a été récemment mise en évidence par M. Rontgen (' ). Elle peut d'ailleurs être due soit à une diffusion propre- ment dite, soit à la luminescence de l'air (fluorescence ou phosphores- cence). )) Dans l'hypothèse d'une diffusion proprement dite, les particules du gaz difTracteraient les rayons X d'après le rapport des longueurs d'onde des rayons au diamètre des molécules du gaz (°). » On a constaté que, par la transmission à quelques mètres de dislance dans l'air, les ra3'ons 7v sont comme filtrés et ont acquis un plus grand pouvoir de pénétration. Il faudrait alors comparer les rayons X diffusés par l'air aux rayons lumineux, surtout bleus, diiTusés par un milieu rempli de corpuscules de grandeurs comparables aux lon- gueurs d'onde, et les rayons X transmis par l'air, aux rayons lumineux, surtout rouges, transmis parles mêmes milieux troubles. Les longueurs d'onde possibles des rayons X seraient alors comparables aux dimensions des particules des gaz, c'est-à-dire proba- blement inférieures à la millième partie des longueurs d'onde moyennes du spectre vi- sible. Ce résultat ne serait pas en contradiction avec les recherches de M. Gouy sur les longueurs d'onde possibles des rayons X. » Alors celte diffraction des rayons X par les particules des corps se manifesterait aussi pour l'état solide. J'ai bien constaté, en particulier, qu'un grand nombre de corps ('), et spécialement les métaux, frappés par les rayons X, impressionnent, à quelques millimêlrcs de distance, même à travers certaines substances, une plaque photographique dont la face sensible 7i?/e regarde la face du corps directement frappée par les rayons X. Mais, comme je le montrerai ultérieurement, cette action photographique à distance n'est pas due à des rayons X renvoyés par le métal. » II. L' hypothèse d'une luminescence des gaz traversés par les rayons X semble plus probable et plus féconde. Elle serait encore soutenable si la dissémination des rayons X était liée à une véritable diffusion. (') RôNTGEN, Sitzungsberichte der Berl. Ak., mai 1897; Eclairage électrique du 17 juillet 1897. (') Les lois de la diffraction par un milieu trouble ont été données par Stokes et W. Strutt (L. Rayleigh). Voir à ce sujet: Mascart, Traité d'Optique, t. I, p. 333- 342. (') Les verres en particulier. Le verre des plaques photographiques intervient ainsi par sa nature (faiblement, il est vrai, avec les plaques actuellement employées) dans le degré de sensibilité des plaques photographiques. (. I70 ) » Si l'on assimile les rayons X à des rayons lumineux ullra-violets ('), leur absorption par l'air est à rapprocher de l'absorption des rayons ultra- violets. Cette absorption est, sans doute, accompagnée d'une transforma- tion des rayons X, d'une véritable luminescence. » III. Or un corps luminescent peut présenlerune variation importante de certaines propriétés. L'existence d'une image latente n'est, je pense, que la plus frappante de ces modifications, bien distincte d'ailleurs de ce qu'on entend par une altération chimique (-). Le rapprochement des phéno- mènes de luminescence et des actions photographiques montre sous leur vrai jour les belles expériences de Niepce de Saint-Victor sur l'action rayonnante des corps insolés ('). » On sait d'ailleurs que des rayons de grandes longueurs d'onde peu- vent détruire l'image latente produite par des rayons de longueurs d'onde plus courtes (^); or, ils peuvent aussi détruire la phosphorescence; ils provoquent alors, sous forme d'émission lumineuse, la perte d'énergie emmagasinée par le corps lors de son illumination (^). M Certains sels d'argent acquièrent, par l'éclairement, à la fois une con- ductibilité électrique nouvelle et une image latente (°). De même, une ])laque de soufre éclairée change de conductibilité électrique (^) et ac- quiert une image latente révélable en noir par la vapeur de mercure. J'ai même constaté que cette image se renverse par une surexposition prolongée au soleil. Une plaque de soufre est à la fois un corps luminescent et une véritable plaque photographique. » D'une manière générale, l'énergie de luminescence peut se révéler à nous : » i" En se transformant en énergie rayonnée soit spontanément, soit sous l'influence de la chaleur ou de radiations convenables; » 2° En servant d'aliment ou d'amorce à un changement d'état très apparent, soit spontanément, soit sous l'influence d'une action mécanique (') Voir: Raveau, Journal de Physique, 3" série, t. V, p. ii3. (°) Voir à ce sujet : de La Baume Pluvinel, Théorie des procédés photographiques (Paris, Gauthier-Villars). (^) NiEPCE DE Saint-Victor, Comptes rendus, t. LXV, p. 5o5; t. LUI, p. 33, etc. (') L'action est remarquable avec les plaques de Daguerre (Glaudet, Ann. de Ch. et de Phys. (3° série), t. XXII, p. 332. {') Becquerel, La Lumière. (") S. Arrhénius, Wien. Berichte, (2), t. XCVI, p. 837. C) MoNCKMANN, Proc. R. S. L., t. XLVI, p. i36. ( 17' ) ou chimique, comme cela arrive dans le développement photographique; M 3° Sans se transformer, l'énergie spéciale emmagasinée dans l'état de luminescence peut être décelée par le changement des propriétés générales du corps, par exemple les variations de la conductibilité électrique ('). » IV. Dès lors, on est naturellement conduit à rattacher a. l'état de lu- minescence la conductibilité électrique spéciale que présentent les gaz traversés par les rayons X. Les changements simultanés des autres pro- priétés des mêmes gaz viendront à l'appui de ce rapprochement. » Les considérations précédentes font prévoir que la rapidité de la dé- charge d'un même conducteur placé dans différents gaz et l'intensité de la luminescence de ces mêmes gaz ne sont pas des phénomènes indépen- dants. » M. Radiguet met sous les yeux de l'Académie, par l'entremise de M. Lippmann, une épreuve radiographique démontrant la pénétration des métaux par les rayons Rôntgen. « D'après les résultats obtenus, il parait possible, dès maintenant, d'ajipliquer les rayons X à la recherche des imperfections, soufflures, pailles, etc. dans les métaux les plus divers. » Les objets métalliques expérimentés comprennent: 1. Une barre d'aluminium, de 35mm de diamètre; 2. Une serrure ordinaire, munie de ses deux j^laques de garde; 3. Un socle de fonte pour la construction d'une machine à vapeur horizontale (modèle en réduction); 4. Une clef en fonte métallique; 3. Une pièce de 20 francs; 6. Un éclat de cylindre d'ébonite; 7. Une médaille de l'Exposition de i844, en bronze; 8. Une pièce de 5 francs; 9. Une montre en argent; 10. Une pièce de 10 centimes; 11. Un jeton d'expert en douane (argent); 12. Une médaille en aluminium, dont le revers a été limé. » On constate: 1. Dans la barre d'aluminium, les défauts de soufflures écrasées par l'étirage. 2. Les organes intérieurs de la serrure; on apprécie parfaitement la forme prismatique du pêne. 3. Les diflerentes épaisseurs du socle de fonte, soit dans la moulure, soit dans la partie concave, sont très visibles. Une pièce de 10 francs placée sous le socle, lequel est d'une épaisseur moyenne de 7""", donne une tache noire très (') Voir dans Nature du i5 juillet 1897, p. 261, l'exemple d'un changement consi- dérable de pouvoir absorbant de certains verres d'urane pendant leur étal de lumi- nescence. Voir aussi, dans lord Kelvin, Conférences et Allocutions (trad. française, p. 128, i34, i83), comment on peut, d'après Slokes, se représenter l'état de la matière lumi- nescente. ( '72 ) accentuée. On distingue deux taclies, qui sont les tenons réservés sons le socle pour recevoir les tiges de fixage, h. Des défauts de fonte dans l'intérieur de la clef sont indiqués. 5. Sur le cliché, quelques détails de l'effigie sont visibles. 6. Le morceau d'ébonite a disparu. 7. La face et le revers de la médaille sont très visibles. 8 et 11. Les pièces d'argent ne montrent pas grand détail. 9. Les organes de la montre radiogra- phiée au travers du cadran se montrent très distinctement, le boîtier en argent a été conservé : le verre était relevé. 10. La face et le revers de la pièce sont très visibles. 12. La pièce d'aluminium a complètement disparu. » Il est certain que, pour obtenir les meilleurs résultats, il ne faudrait pas réunir sur la même plaque et soumettre au même régime des métaux aussi différents que ceux qui ont été réunis pour cette expérience. » SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre du carbone. Note de M. A. de Gramont, présentée par M. Friedel ( ' ). « Les carbonates alcalins, sous l'action de l'étincelle fortement con- densée et dans les conditions que j'employais jusqu'ici pour la production des spectres des métalloïdes dans les sels fondus (-), ne donnent, lorsqu'ils sont maintenus en fusion dans la flamme, que les raies des métaux, sans traces de celles de l'air ou du carbone. Mais si la source de chaleur est rapidement écartée, le sel fondu n'étant plus dans la flamme, les raies du carbone apparaissent soudain, faciles à reconnaître, malgré le spectre de l'air se manifestant en même temps. Si l'on augmente la longueur de l'étin- celle en éloignant l'une de l'autre les spatules de platine recouvertes du carbonate fondu, on voit s'accroître l'éclat du spectre du carbone. Celui-ci paraît donc exiger, pour se manifester, une distance explosive correspon- dant à une différence de potentiel notablement plus considérable que lors- qu'il s'agit des métalloïdes qui ont fait, jusqu'à présent, l'objet des précé- dentes Communications. Désireux cependant de maintenir une étincelle très courte sur le sel fondu, pour éviter autant que possible l'apparition du spectre de l'air, j'ai été amené à établir une coupure dans le circuit venant de la bobine, en y intercalant un excitateur à écartement modi- fiable pour me permettre de régler la différence de potentiel de décharge du condensateur, formé d'un nombre variable de bouteilles de Leyde. Le (•) Cette Note avait été présentée à l'Académie dans la séance du 5 juillet. (") Comptes rendus, 8 juillet iSgS, 8 juin, i6 juin, 29 juin 1896, 3 février 1897. ( 173) sel fondu était maintenu en fusion pâteuse en dehors, et de préférence au- dessus, de la flamme basse et non éclairante d'un brûleur de Bunsen. En opérant ainsi, ou voit apparaître d'une manière très netle le spectre de lignes du carbone. » Celui-ci a été l'objet des recherches de nombreux expérimentateurs, dont les premiers en date le présentaient comme formé d'un grand nombre de raies dues pour la plupart à des impuretés et éliminées peu à peu dans les travaux successifs. Il m'a semblé intéressant d'établir les raies données par les carbonates, plus faciles à purifier que le carbone lui-même, et d'autant plus que le spectre de ce corps n'avait pas encore été obtenu dans les sels fondus. J'ai tenu auparavant à déterminer le spectce donné par le carbone libre dans les mêmes conditions électriques et optiques employées ensuite pour sa recherche dans les sels en fusion; du charbon de cornue, préalablement soumis à l'action des acides bouillants, puis du graphite de Sibérie de la mine Alibert ( ' ), ont été étudiés au spectroscope dans l'air, dans l'hydrogène et dans l'acide carbonique soigneusement desséchés, ce dernier gaz ayant été aussi l'objet d'un examen dans un tube excitateur à électrodes de platine. » Les appareils de production de l'étincelle, bobine et condensateur, ainsi que le spectroscope à vision directe à deux prismes composés, étaient les mêmes que dans les recherches précédemment exposées ici au sujet des minéraux et des sels fondus. » Le charbon de cornue, même après traitement par les acides, conti- nuait à donner les raies nombreuses signalées par Watts et attribuables à des impuretés, parmi lesquelles le calcium, le baryum et le fer. » Le graphite de Sibérie, au contraire, n'a présenté que le spectre du carbone, spectre de lignes et bandes de Swan entremêlés. Les groupes de raies suivants formaient, dans le vert et le bleu, le spectre de Swan observé, quelle que fût la condensation (jusqu'à 6 jarres = 70 Dq) avec les diffé- rentes formes de carbone, aussi bien dans l'acide carbonique et dans l'hy- drogène que dans l'air sec : (563,5; 558,5; 554, o; 55o,i; 547,0); (5 16, 4; 5i2,8; 509,5); (473,5; 471,3; 469,6; 468,4; 467,6); (437,5, commen- cement d'une bande diffuse irrésoluble finissant vers 432 environ). » Ces bandes ont paru augmenter d'intensité dans l'hydrogène, surtout avec un courant rapide de ce gaz (-). D'autre part, je n'ai jamais trouvé (') Collection de l'École des Mines. (^) Avec un courant trop rapide, l'action des llacons laveurs peut devenir insuffî- C. U., 1897, 2- Semestre. (T. CXW, ^'■ 3.) ^3 ( 174 ) trace du spectre de Swan dans les sels fondus, où le spectre de lignes du carbone apparaissait seul, avec celui du métal présent dans le sel. )) L'observation, qui précède, d'un spectre de bandes concurremment avec un spectre de lignes dans des conditions électriques où j'ai toujours obtenu des spectres de dissociation m'a paru devoir être signalée ici. » Le carbone libre m'a, en outre, toujours présenté, dans les différents gaz, une raie rouge très bien visible, un peu nébuleuse : 609,70 (R''), dont l'attribution me paraît douteuse, car je ne l'ai jamais retrouvée dans le spectre de dissociation des carbonates. Sa présence est incontestable avec le graphite où aucune raie étrangère au carbone n'est apparue. » Une i-aie du second spectre ou spectre composé de l'hydrogène, étudié par Hasselberg, puis par Ames, semblerait s'en rapprocher : 609,77 V^' mais j'ai obtenu 609,70 (R'') dans l'acide carbonique et dans l'air abso- lument secs en l'absence de toute trace de la principale raie de l'hvdro- gène Ha,656,3i, tandis qu'en opérant dans ce dernier gaz pur la raie 609, 70 n'augmente pas en intensité, malgré l'apparition des principales lignes du second spectre de l'hydrogène, et notamment de 5o5,5o(R'') beaucoup plus caractéristique de celui-ci. )) Afin d'être certain de l'origine des raies que j'attribue au carbone, et pour ne laisser subsister aucun doute à leur sujet, j'ai observé, dans l'hy- drogène pur, l'étincelle condensée éclatant sur les carbonates alcalins fondus par l'incandescence d'une spirale de platine, rougie au moyen du courant d'une petite dynamo, ou mieux; d'une batterie d'accumulateurs. La figure schématique ci-jointe donnera une idée du dispositif. L'expérience est délicate et de peu de durée, car le sel est rapidement volatilisé et pul- vérisé par l'étincelle; il se condense en nuages sur les parois, exposées en outre à la rupture par la projection des gouttelettes fondues. On évite, en grande partie, ces derniers inconvénients en augmentant la capacité du ballon jusqu'à i''' environ. » Néanmoins, toutes les raies mesurées dans l'air ont été retrouvées avec certitude en opérant dans cet appareil sur R-CO' et Li=CO', fondus ainsi en dehors de la présence de tout gaz carboné. On s'était, du reste, assuré, d'autre part, que l'étincelle produite au-dessus d'un brûleur de santé et un certain entraînement d'HCl se produire, décelé par l'apparition de Cly (522,0; 521,6) que j'ai signalé comme le groupe le plus sensible du chlore {Arin. de Chim. et de Pliys., 7" série, t. X, février 1897). (175) Bunsen ne donnait pas les lignes du carbone, en l'absence des carbonates. » Dans une prochaine Communication, je me propose de faire connaître P, pile à treuil de six éléments actionnant la bobine B. — C, condensateur formé de six jarres dont trois seulemeul figurées ici. Toutes les armatures extérieures sont constamment reliées à l'uu des pôles de la bobine. Les armatures intérieures peuvent être reliées à volonté, à l'autre pôle de la bobine, par les cavaliers mobiles d'un interrupteur à godets de mercure I. — E, excitateur à écar- tement variable, permettant de régler la différence de potentiel de décharge du condensateur C. — F, flacon à quatre tubulures, d'environ i''S plein d'hydrogène sec arrivant en H, T3 et sortant en T,. — S, spirale de platine formée de quatre fils de 0"», i, recouverte du sel fondu, et portée à l'in- candescence par le courant d'une petite dynamo Dy, réglé au moyen d'un rhéostat Rh et d'un ampèremètre Amp. — e, étincelle condensée jaillissant sur le sel fondu dans l'hydrogène et étudiée avec un spectroscope non figuré ici. les longueurs d'onde des raies du spectre de lignes du carbone dans les sels fondus et de les comparer à celles que d'autres expérimentateurs ont obtenues avec le carbone libre. » CHIMIE . — Action de l'hydrate cuwrique sur les dissolutions de nitrate d'argent : sel basique argento-cuivrique. Note de M. Paul Sabatier. « On admet avec H. Rose (Ann. Pogg., t. CI, p. 32i) que l'oxyde d'ar- gent, mis en excès au contact d'une solution froide de nitrate cuivrique, précipite totalement le cuivre sous forme d'hydrate cuivrique bleu clair, et, inversement, que l'hydrate cuivrique n'a aucune action sur les solutions d'azotate d'argent. )) Effectivement, dans l'un ou l'autre cas, la liqueur finale ne renferme aucune trace de cuivre. Mais mon attention a été appelée par la coloration ( '76) toute spéciale, bleu gris un peu violacé, du prétendu hydrate cuivrique, ainsi précipité au milieu d'un excès d'oxyde d'argent. J'ai constaté que cette matière apparaît au microscope comme constituée par un amas de fines aiguilles, et que, calcinée fortement, elle dégage des vapeurs nitreuses assez abondantes. ■» J'ai repris l'étude attentive de cette réaction : » 1° En faisant agir des poids connus et variés d'oxyde d'argent sur une quantité déterminée de solution du nitrate cuivrique; » 2° En mettant l'hydrate cuivrique directement au contact d'une solu- tion de nitrate d'argent. » I. Action de l'oxyde d'argent sur une solution d'azotate cuivrique. — i" Mat faible quantité d'oxyde d'argent est introduite dans la liqueur cuivrique [celle-ci contenait par litre |(A.zO')-Ca]. Après un contact assez prolongé, le liquide renferme du nitrate d'argent, mais conserve encore du nitrate de cuivre. Tout l'oxyde d'argent a disparu et se trouve remplacé par une poudre bleu verdàtre pâle, amorphe, qui est du nitrate basique de cuivre, Cu (AzO')-, 3Cu (0H)2. CuO pour 100 : trouvé 66,3, calculé 66,5. » La réaction a été : 4Gu(AzO')2 4- 3Ag^0 + 3H^0 = Cu (AzO")'-, 3Cu (O Il)^+ SAgAzO». » La liqueur renferme à l'état de nitrate tout l'argent de l'oxyde employé, et une certaine dose de cuivre, si, comme on l'a admis, on a pris un excès de nitrate cuivrique [plus de I molécule Ca(AzO^)- pour i molécule Ag-0]. » 2° On oppose exactement i molécule d'oxyde d'argent à i molécule de nitrate cuivrique. Dans ce cas, la liqueur se décolore complètement et ne renferme plus que du nitrate d'argent ; en même temps, l'oxyde d'argent disparaît peu à peu et se change en une poudre bleu gris violacé, qui, séparée de l'eau-mère et lavée rapidement avec de l'eau froide, présente la composition d'un nitrate basique mixte de cuivre et d'argent, 3CuO,2 ( AgAzO'),3I12 0. » L'analyse a donné Trouvé. Caloulé. — .»_-_— — CuO 37,7 38,6 37,6 Ag 34,1 33,4 33,9 Az'O^ 19,6 19,1 » H^O 8,6 8,6 » La réaction qui le fournit est 3Cu(AzO')^+ 3Ag^0 4- 3H-^0 = 3CuO,2AgAzOS3H=0 -1- 4AgAzO'. » On vérifie bien que, en partant d'une liqueur ayant par litre J molécule d'azotate cuivrique, soit i équivalent d'acide nitrique, on arrive à une solution de nitrate d'ar- ( '77 ) genl qui ne renferme plus que l d'équivalent d'acide, c'esl-à-dire les | de l'acide primitif. » 3° Si la dose d'oxyde d'argent opposée à i molécule de nitrate cuivrique surpasse I molécule, on a production du même composé, qui demeure mélangé avec un excès d'oxjde d'argent non transformé. » 4° Si la dose d'oxyde est comprise entre | de molécule et i molécule, la réaction est intermédiaire entre les deux premiers cas. » II. Action de l'Iiydrate cuivrique bleu sur les solutions d'azotate d'argent. — Ainsi que le faisait espérer la réaction décrite plus haut, le nitrate basique mixte d'ar- gent et de cuivre peut être préparé directement, en mettant à froid, dans un excès de solution pas trop diluée d'azotate d'argent, de l'iiydrate cuivrique bleu Cu(OH)^ Les liqueurs demi-normales (AgAzO^:= a'"') conviennent très bien. On peut se servir indif- féremment de l'hydrate cuivrique floconneux très altérable, obtenu en précipitant les sels de cuivre par la potasse et lavant très rapidement à l'eau froide, ou bien de l'hy- drate beaucoup plus stable, que Péligot a préparé en précipitant par la potasse la solu- tion ammoniacale d'un sel cuivrique et lavant à l'eau tiède. » La teinte bleue de l'oxyde se modifie bientôt et, après plusieurs jours, il est en- tièrement transformé en un amas d'aiguilles microscopiques, faciles à laver, du sel 3CuO, 2AgAzO', SFPO. » L'oxyde anhydre CuO ou l'hydrate brun Cu'H^O^ ('), même après plusieurs semaines de séjour dans la solution d'azotate d'argent, ne donnent lieu à aucune for- mation d'aiguilles du sel mixte. » Au contraire, en se servant d'hydrates bruns à composition intermédiaire entre Cu(OII)- et Cu'H'O'*, tels qu'on les produit par déshydratation spontanée incom- plète de l'hydrate précipité au sein même des solutions, on constate une formation partielle d'aiguilles : c'est là un caractère chimique positif, qui confirme la réalité de V hydrate tétracuivrique. » Ainsi, en opérant avec de l'hydrate bleu précipité par la potasse et légèrement bruni par déshydratation pendant les lavages, la production du sel mixte a lieu seu- lement à partir de l'hydrate bleu; l'hydrate l)run, qui s'y trouve en petite quantité, demeure libre et, plus léger que les cristaux du nitrate mixte, demeure en suspension dans la liqueur, ce qui permet de le séparer par des décantations réitérées et d'obtenir le sel pur (^). » III. Propriétés du nitrate basique argento-cuivrique. — Le sel est une poudre bleu violacé qui, au microscope, se présente sous forme d'aiguilles fréquemment associées en gerbes : ce sont des prismes très allongés, terminés à l'extrémité par une base normale aux arêtes, ou par une face très inclinée. » Il est inaltérable dans l'air sec. Calciné modérément, il dégage de l'humidité et noircit en donnant un mélange d'oxjde cuivrique et de nitrate d'argent : une tempé- rature plus haute détruit ce dernier en laissant de l'argent et de l'oxjde de cuivre. (') Voir à ce sujet ma Communication (même Tome, séance du 12 juillet 1897). (-) Le nitrate basique de cuivre n'est pas altéré dans les solutions d'azotate d'argent à froid. ( '78 ) » L'e«M chaude le transforme rapidement en hydrate cuivrique brun et nitrate d'argent qui se dissout. Aussi l'action d'un excès d'oxyde d'argent sur une dissolution bouillante de nitrate cuivrique conduit au déplacement total sans formation de sel basique. L'eau froide se comporte d'une manière analogue, mais n'agit que très lente- ment. » 11 en est de même des solutions très diluées d'azotate d'argent. En abandonnant un excès d'hydrate cuivrique dans une solution concentrée d'azotate d'argent, la for- mation du sel basique mixte bleu violacé se produit d'abord assez vite, puisse ralentit à mesure que la liqueur s'ajjpauvrit en argent : vers 25°, la limite de formation était à peu près atteinte, quand la liqueur ne contenait plus que 7s'' d'argent pur libre. » Le nitrate basique mixte, mis au contact d'une solution de nitrate cuivrique, se transforme en nilrale basique de cuivre avec solubilisation du nitrate d'argent. » Ainsi que le montre sa formule, ce sel peut être regardé comme du nitrate tétracuivrique 3Cu(OH)^Cu(AzO^)-, où l'atome de Cu divalent est remplacé par 2 Ag : mais la dissemblance absolue entre l'aspect cristal- lographique des deux sels ne permet pas d'admettre un isomorphisme quelconque. » Cette formation de sel basique mixte argento-cuivrique n'est pas limitée aux nitrates : j'ai trouvé qu'une production analogue a lieu à partir des sulfates, des chlorates, des hyposulfates, ainsi que je me propose de l'exposer dans une prochaine Communication. » THERMOCHIMIE. — Hyclrobenzamide, amarine et lophine. Note de M. Marcel Delépine. « On sait que les aldéhydes aromatiques s'unissent à l'ammoniaque avec élimination de tout leur oxygène aldéhydiquepour donner des hydramides; ces derniers peuvent s'isomériser et donner des glyoxalidin.es, bases qui peuvent perdre H- et se transformer en glyoxalines. Dans le cas particu- lier de l'aldéhyde benzylique, ces corps sont respectivement : l'hydroben- zamide, l'amarine et la lophine. Voici les formules développées qu'on leur donne couramment : C''H^CH = Az\^„ ^,^,.. OH^CH-Az <. C»IP.C-Az ^ CeH.CH^Az>»^-^' C0H.cV^AzH>;^^"' GeH^^zH^^^"^- Hjdrobenzamide. Amarine ou Lopliine ou Triphénylglyoxalidine. Triphénylglyoxalinc. « Je me suis proposé de mesurer les changements d'énergie qui s'effec- tuent dans ces diverses transformations; aux expériences purement ther- mochimiques j'ai ajouté quelques observations nouvelles, survenues au cours de ce Travail. ( 179 ) » Hydrohenzamide : C-'H"Az-. — Ce corps, obtenu facilement en maintenant en contact raldéliyde benzylique avec l'ammoniaque aqueuse, a été purifié par cristalli- sations dans l'alcool; après analyse élémentaire très concordante, il a été soumis à la combustion et a donné par gramme : 893r»',8, 8968™', 4, 8949'^''', 3 et 8937'-^',o, en moyenne 8946<-'", 6. Soit, par molécule de 298s'': Chaleur de combustion à volume constant .... 2666™', i » à pression constante .. . aGôS'^', i d'où C2i-hH"4- Az-=C-'H'sAz- hydrobenzamidesolide.. . —66^»', 8 ft Amarine : C-'H'*Az-. — Obtenue par isomérisalion, en maintenant l'hydrobenza- mide à iSo" pendant deux heures. Après les purifications voulues, elle a été recris- tallisée dans l'alcool moyennement concentré; j'ai eu l'amarine fusible à loo", chiffre communément indiqué ; mais cette dernière ne répond pas à la composition C-'II'* Az-. » L'analyse donne, en effet, les résultats suivants, en centièmes : C 82,06 81,94 H 6,23 6,69 H^O perdue à io5° 2,96,2,89 2,99 tandis que le calcul, pour la formule C-' H" Az-jiH^O, exige : C, 82,08; H, 6,18; H-0, 2,93 pour 100. » Pendant la perte d'eau à io5°, le produit se liquéfie d'abord, puis redevient en- suite complètement cristallisé; il ne fond plus qu'à i3o''-i3i° et présente exactement la composition de l'amarine anhydre. Recristallisé dansl'éther anhydre, il fond à 129". » C'est donc à tort que Claus (') a indiqué une amarine allotropique fondant à 126°, obtenue en maintenant l'amarine fusible à 100°, pendant longtemps sous l'eau bouillante. Cet auteur indique que cette variété d'amarine fond de nouveau à 100", lorsqu'on la fait cristalliser dans l'éther; il est probable que l'éther employé n'était pas sec et que l'amarine, primitivement déshydratée par une température prolongée de 100°, a pu reprendre, à cet élher, l'eau nécessaire à son hydratation. » D'autres auteurs indiquent iiS" pour point de fusion de l'amarine. D'après mes expériences, il n'y a qu'une amarine : anhydre, elle fond à i3o"-i3r°; hydratée, elle fond à 100°; les divergences des points de fusion de divers auteurs proviennent vrai- semblablement de l'état d'hydratation variable du produit. » Voici d'ailleurs les résultats des combustions des deux substances; rapportés au gramme, ils en montrent la profonde différence : I. Amarine f. i3o°-i Si". 8884"', 4 8898'^»i,9 8906'="', 6 Moyenne. S896'-»',6 II. Amarine f. 100° 8624'-»i,2 8648"', 9 8636'^', 9 Moyenne. 8636"', 6 » Cette différence atteint -^j c'est-à-dire plus de dix fois la sensibilité des méthodes calorimétriques. (■) Z). c/iem. G., t. XVIIT, p. 1678. ( i8o) » On déduit de ces chiffres, par molécule d'amarine : A volume A pression constant. constante. I. Anhydre, chaleur de combustion 265i"'"',2 2653"', 2 II. Hydratée, » 265i'^',4 2653"', 4 et pour chaleurs de formation : I. De l'amarine anhydre ^5i*^^',9 II. » hydratée — 52'^"' , i » Comme il fallait s'y attendre, la méthode des combustions ne peut pas ici per- mettre de décider de la chaleur de formation de l'hydrate à partir du corps anhydre, car une erreur de -pjVô ^'"" '^ chaleur de combustion entraîne avec elle des résultats inexacts; aussi ai-je préféré déterminer directement cette valeur en dissolvant succes- sivement l'amarine et son hydrate dans l'acide acétique dilué (2 mol.=: 1'''). J'ai pris I mol. de base et 3o d'acide; les dissolutions sont instantanées, ainsi que les déga- gements de chaleur; j'ai trouvé : Chaleur de dissolution et de neutralisation de l'amarine anhydre. . . . 6*^"', i » » » hydratée. . . ^'^^^,8 d'où [a] C^' II'" Az= sol.-H IH^O liq.= C^'H^AzS iR^O sol ^i^'^S et [p] C='II'«Az2sol.-i-|H^Osol.=:C='H'8AzSiIPOsol -t-lC"',! » En combinant la donnée [a] avec les chiffres des expériences II on a, pour cha- leur de formation de l'amarine anhydre, d'après celle de son hydrate, — 53<^''',9; ce qui revient à dire que les chaleurs de combustion concordent autant qu'on le peut désirer. » On peut donc adopter avec une certitude voisine de i'^''' la valeur moyenne des deux séries d'expériences et écrire que C='-(-ir*-HAz2=:G-'II'»Az^ amarinesolide —52^=', 9 et C'-' + H'«-t- Az-H-AH-01iq.= C-'H'8AzMH°-0 solide... — 5iC.",i » Lophine : C-'H"^Az-. — Celle que j'ai utilisée provenait de l'action de l'ammo- niaque sur une solution alcoolique de benzile et d'aldéhyde benzylique (Radzis- zewski). » Sa combustion a donné par gramme : . 8729'"',!, 8748"', 3 et 873o'^"i,7; moyenne 8736"^^' » Soit, pour une molécule de 296s'' : A volume A pression constant. constante. Chaleur de combustion 2585'^''',85 2587"', 6 et pour chaleur de formation C^i-f- HI6+ Az^rrC-'H'eAz^sol —55^^', 3 » Conclusions. — Si l'on considère la chaleur de formation de l'hydro- benzamide d'après son mode de préparation, on trouve : 3C«H=.CH01iq.-t-2AzH3diss. = (C«IF.CH)^=Az2sol.-t-3H-^01iq.. -H 2 xii"^"' ( '«I ) c'est-à-dire beaucoup moins que dans l'union des acides forts avec l'ammo- niaque; aussi ceux-ci la décomposent-ils en ses générateurs. Cette valeur est aussi beaucoup plus faible que dans l'union de l'ammoniaque avec l'al- déhyde formique, et, en effet, j'ai constaté que l'hydrobenzamide, en con- tact à froid avec CH^O dissous, se décompose totalement en aldéhvde ben- zylique et hexaméthylène-amine. Vu l'insolubilité de l'hydrobenzamide, il faut plusieurs semaines et une agitation fréquente; à chaud, la transforma- tion est immédiate. 1) On a encore : Hydrobenzamide ^ amarine -t- 1 3*^ ■', 9 » Aussi l'amarine est-elle d'une nature essentiellement différente; outre la basicité qu'elle a acquise et dont il sera parlé ultérieurement, elle est indécomposable par les acides et l'aldéhyde formique. En dehors de toute idée sur sa constitution, on a : 3C«H5.CHO liq. -h 2 AzH' diss.= C^' II'»Az= amarine sol. + SH^O liq. +2X lyc^'.gS chiffre supérieur à la saturation par l'ammoniaque de tous les acides con- nus. L'aldéhyde formique s'y combine en donnant une combinaison C-'H"Az^, CH"0, fusible vers \[\^°; perdant, à 180°, 8,07 pour 100 d'al- déhyde formique, au lieu de 9,14 qu'elle contient. L'ammoniaque détruit cette combinaison quantitativement, en donnant de l'amarine et de l'hexa- méthylène-amine. » Les transformations de l'hydrobenzamide et de l'amarine en lophine, par perte de H-, dégageraient respectivement 11^"', 5 et — 2^^^,[\\ mais celte réaction, lorsqu'on l'effectue à haute température, se passe autre- ment : j'ai reconnu qu'il se faisait^ environ d'hydrocarbures, principale- ment du toluène. On peut la représenter, pour la plus grande partie, par l'équation 7C=' H'^\z^ sol. = 6C='H'«Az- sol. + aAzH» gaz 4- 3CM1' liq., laquelle dégage 7x23^*', 8 avec l'hydrobenzamide et 7X9^*',9J avec l'amarine. C'est l'hydrogénation totale d'une molécule génératrice qui permet l'oxydation des six autres. )) L'amarine oxydée directement donne C^' II'8Az-= sol. -(- O =r C2' H'^Az^ sol. H- II- 0 liq -\- 60^-', 6 C'est aussi un des procédés de préparation de la lophine. » Bref, on peut reconnaître ici l'universalité constante des lois ther- miques régissant les transformations chimiques de ces molécules compli- quées. M C. R., 1897, 3= Semestre. (T. CXXV, N» 3 ) • 24 ( i82) CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles synthèses à l'aide de V éther cyanosuccinique . Note de M. L. Barthe, présentée par M. Friedel. « I. Action du bromure de triméthylène. — A une solution de 36', ^5 de sodium dans i5o" d'alcool absolu on ajoute Sos'' de cyanosuccinate d'étliyle, de façon à pro- duire du cyanosuccinate d'élhyle sodé qui a été additionné de iSs', 25 de bromure de triméthylène : le mélange a lieu sans écliauflement. On a chauffé au bain-marie et au réfrigérant ascendant pendant cinq heures; au bout de ce temps il s'est fait un abon- dant précipité de bromure de sodium. L'alcool a été distillé, et le résidu a été traité par de l'eau distillée froide qui a précipité une huile brunâtre qu'on a reprise avec de l'éther. La solution éthérée a été desséchée sur du chlorure de calcium fondu, puis distillée. Le résidu, huileux, distillé au bain d'huile, sous une pression de 0^,075 a fourni à 2i5" un liquide huileux, qui, soumis à l'analyse, a fourni des résultats condui- sant à la formule du méthylnitrile 3,7, diméthyloate d'éthyle 3,7, iwnane-dioate d'élhyle, formé en vertu de la réaction suivante : Az.C.C.CH^CO-C^H^ / CAz \ CH^ 2 1 CNa-C0-C^HM + CH=.Br.CH\ClPBr=:2BrNa-i- CH'- \C1PC0 / CH2 Az.C.C.CH^.CO^C^lP » En préparant pour une étude ultérieure une certaine quantité de ce composé liquide, la rupture, à mon insu, d'un ballon qui le renfermait non rectifié a eu pour heureux résultat d'amener la prise en masse du produit; ce dernier, après dessic- cation sur des plaques de porcelaine dégourdie, fut purifié par des cristallisations dans l'alcool absolu. Il a fourni des cristaux blancs, soyeux, légers, fondant à 69°. Leur analyse répond à la composition du liquide analysé plus haut. Leur poids molé- culaire a aussi été déterminé par la méthode cryoscopique, en employant l'acide acé- tique comme dissolvant (constante Sg). Calculé pour C-'H3»Az=0«. Poids de l'acide acétique 45°'') 92 » Substance 6s'' w Solidification de l'acide anhydre 16°, 46 » Solidification de l'acide après dissolution de la substance. . . . i5°, 29 « Abaissement observé i°i 17 » Poids moléculaire trouvé 435 438 » Je poursuis l'élude de co composé, que j'oblieus uiainteuant cristal- lisé sans passer par la dislillalion : il suftit d'amorcer avec un cristal le ( i83 ) résidu huileux abandonné par la solution étliérée préalablement desséchée sur du chlorure de calcium. Les cristaux sont étalés sur des plaques de porcelaine dégourdie et purifiés par de nouvelles cristallisations dans l'alcool ou dans l'éther. » II. Action de l'éther ^-bromoixobutyrique. — aSs'' d'élher cyanosnccinique ont été traités par 26^,90 de sodium dissous dans l'alcool absolu, et à 27e'', aS d'éther cja- nosuccinique sodé, ainsi obtenu, on a ajouté a/Js'" d'étlier a-bromoisobutvrique (point d'ébullition 163», 6). Le mélange se fait avec un léger écliaufiement. On chaufTe au réfrigérant ascendant pendant trois heui-es environ. En continuant les opérations comme précédemment, on obtient un liquide huileux, qui passe presque entièrement à la distillation, à la température de aSS^-aSS", sous une pression de o'",oa5. » Soumis à l'analyse, ce composé a fourni des résultats conduisant à la formule du diméthylcyanotricarballylate d'éthyle, formé comme l'indique la réaction suivante CH% ^„, )CBr.C02C^H5+NaC — CO"-C'FP =IVaBr4- AzC.C.CO^C^H^ CHV I 1 CW^.CO-CMP CIÏ-.CO'C'H^ » Ce composé nouveau se prépare très bien; le rendement est presque théorique. Soumis à une température de — 3o°, il n'a pas cristallisé. L'étude ultérieure de ses dérivés paraît devoir être très intéressante. » Je rappellerai que, en faisant agir l'éther monobromopropionique-y. sur le cyanacétate d'éthyle sodé, j'ai obtenu (') le dimclhylcyanolricar- CH\CH.CO=Cni^ ballylate d'éthyle symétrique C(^ ^ , isomère du composé pré- CH^CH.CO-C=II'' cèdent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques combinaisons de la phénylhydrazine et d' azotates métalliques . Note M. J. Moitessieu, présentée par M. Friedel. « Les azotates des métaux de la série magnésienne s'unissent directe- ment à la phénylhydrazine, comme les sels halogènes correspondants (-), en donnant des combinaisons cristallisées. Ces combinaisons présentent (*) Thèse de la Faculté des Sciences de Paris, p. 36; 1891. C) Comptes rendus, t. CXXIV, p. la^a, i3o6, iSag. ( i84 ) les réactions de la phénylhydrazine et celles du métal qu'elles renferment; elles déflagrent par la chaleur, comme les azotates en présence de charbon ou d'une substance organique, en laissant une résidu plus ou moins abon- dant d'oxyde métallique. » Azotate de cobalt phénylhydrazinicjue : ( AzO')-Co. 2(CHI% Az^H'). H-O. — Dans une solution aqueuse à lopoiir loo d'azotate de cobalt cristallisé, préalablement étendue de deux fois son volume d'alcool à gS", on verse rapidement, et en agitant, de la phényllijdrazine (deux ou trois molécules pour une molécule d'azotate de cobalt). Il se forme, au bout de très peu de temps, un abondant précipité cristallin, formé de fines aiguilles microscopiques, groupées en étoiles. Le composé ainsi obtenu est lavé à l'alcool à /jo", essoré, desséché dans le vide, puis à l'étuve. Il répond alors à la formule ( AzO')-Co.2(G'^H=, Az-Il^). Le dosage volumétrique de la phénylhjdrazine par l'iode a donné 53,8 pour loo, au lieu de 54, i, quantité calculée. » L'azotate de cobalt pliénylliydrazinique est peu soluble dans l'eau et dans l'alcool à froid, plus soluble dans l'eau chaude, insoluble dans l'éther et dans le chloroforme. Par l'action de la chaleur, il bleuit vers 210°, puis brunit peu à peu, sans fondre, jusqu'à 260°. )) Azotate de zinc phcnylliydrazinique : ( AzO')- Zn . 3 (C'^H^, Az-H^). — Pour obtenir ce composé, on verse peu à peu de la phénylhjdrazine (de 2 à 3 molécules) en solution alcoolique à 10 pour 100 dans une solution alcoolique d'azotate de zinc (i molécule) de même concentration. Il se forme un précipité blanc d'azotate de zinc phénylhydrazinique mélangé d'oxyde de zinc. Pour isoler la combinaison phénylhy- drazinique, on chauffe le mélange au bain-marie jusqu'à l'ébullition de l'alcool et l'on filtre à chaud. Le liquide filtré se prend en masse par le refroidissement, en donnant un feutrage d'aiguilles et de longues lamelles nacrées. Le composé obtenu, lavé à l'al- cool, essoré et desséché dans le vide, présente un aspect analogue à celui de l'acide borique. Sa composition répond à la formule donnée plus haut. » Ce composé est soluble dans l'eau et dans l'alcool, beaucoup plus à chaud qu'à froid; il est insoluble dans l'éther et dans le chloroforme. Il fond en se décomposant vers 170°. » Azotate de cadmium phénylhydrazinique : (AzO')^Cd. 3 (G^H^, Az-IP). — Ce composé s'obtient en versant peu à peu, et en agitant, une solution alcoolique de phé- nylhydrazine à 10 pour 100 dans une solution alcoolique d'azotate de cadmium à 5 pour 100 (4 ou 5 molécules de phénylhydrazine pour i molécule d'azotate de cad- mium). Il se fait un précipité volumineux, blanc, d'aspect nacré, formé par un feu- trage de lamelles rhomboïdales. Le précipité, lavé à l'alcool, essoré et desséché dans le vide, répond par sa composition à la formule ci-dessus. » Ce composé est soluble dans l'eau et dans l'alcool, surtout à chaud; il est inso- luble dans l'éther et dans le chloroforme. Il fond vers i85° et se décompose en se boursouflant vers 190°. » Azotate de nickelphénylhydiazinicjue : {k.z.O'^)-W\.!i{C^i{',h.z^W). — On pré- pare ce composé en versant rapidement, et en agitant, la quantité théorique de phé- nylhydrazine dans une solution alcoolique d'azotate de nickel à 20 pour loo. Il se ( i85) forme au bout de peu de temps un volumineux^ précipité cristallin bleu clair, qui envahit peu à peu toute la masse du liquide. Le composé ainsi obtenu est cristallisé en lamelles rhomboïdales microscopiques très minces. Le dosage du nickel et celui de l'azote ont donné respectivement 9,55 (moyenne de deux dosages) et 22,92 pour 100 au lieu de 9,53 et 22,78, quantités calculées pour la formule ci-dessus. » L'azotate de nickel pliénylhjdrazinique est soluble dans l'eau et dans l'alcool, beaucoup plus à chaud qu'à froid, en donnant des solutions vertes; il est légèrement soluble dans le chloroforme, insoluble dans l'éiher. Chauflfé à 100°, il s'altère peu à peu en perdant progressivement de son poids; il déflagre à i4i°. » J'ai obtenu des combinaisons cristallisées en faisant agir l'hydrazine sur des chlorures, des bromures, des iodures et des azotates de la série magnésienne. Je me projiose de présenter prochainement à l'Académie une Note sur ces composés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les aloïnes. Note de M. E. Léger, présentée par M. Henri Moissan. « En i85i. Th. et H. Smilh ('), pharmaciens à Edimbourg, retirèrent de l'aloès des Barbades un principe cristallisé auquel ils donnèrent le nom d'ahïne. Plus tard, en i856, Groves(-), examinant l'aloès succotriu, en obtint un corps également cristallisé et qu'il considéra comme étant diffé- rent de l'aloïne de Th. et H. Smith. A cette nouvelle aloïne il donna le nom de socaloïnc pour la distinguer de la première qui recul le nom de barhaluïne. Des divers aloès du commerce on obtint des corps analogues aux deux précédents et auxquels on donna des noms qui rappellent leur origine. Tels sont la curaçatoïne retirée de l'aloès de Curaçao, la zanaloïne obtenue par Histed au moyen de l'aloès de Zanzibar, la nataloïne extraite par Fliickiger (^) de l'aloès de Natal. Ces deux dernières aloïnes, ainsi que la barbaloïne, ont été surtout étudiées par Tdden (^). » Tous ces corps peuvent se diviser en deux groupes : le premier com- prend la barbaloïne, lasocaloïne, la zanaloïne, lacuraçaloïne; le deuxième (') Chem. Gaz.. i85j, p. 107; d'après Monthly Jouin. of med. Science, février i85i. (^) P/iarrn. Journ. and Trans., t. XVI, p. 128. (^) Year book of Pltann., 1871, p. 577. (*) Year book oj Pliarm., 1870, p. 4i8; 1872, p. 629; 1875, p. 54o; 1876, p. 557; 1877, p. 5G7. Chemical News, 1872, p. 229. Journ. of chem. Soc, 1S72, p. 2o5; 1877, p. 264. ( ,86 ) groupe ne renferme qu'un seul représentant, la nataloïne. Cette dernière diffère complètement des autres aloïnes par sa presque insolubilité dans l'eau, même à chaud, et sa solubilité très faible dans l'alcool. Par contre, on a signalé entre les aloïnes du premier groupe de grandes ressemblances. Certains auteurs n'ont même pas hésité à supprimer quelques-unes des dénominations sus-indiquées: des corps, considérés d'abord comme diffé- rents, ayant à la suite d'études plus approfondies, été reconnus comme semblables. C'est ainsi que, selon M. Groenwold (' ), la curaçaloïne serait identique à la barbaloïne. D'après Tilden, la barbaloïne, la socaloïne et la zanaloïne ont même composition centésimale; il en est de même de leurs dérivés bromes et acétylés. Il n'y a pas de différences importantes dans les propriétés de ces divers corps. La zanaloïne serait plus pâle et un peu plus soluble que la barbaloïne. Elle contiendrait aussi un peu plus d'eau de cristallisation. Tilden considéra, en 1872, la barbaloïne comme identique à la socaloïue et, en 1875, il annonça que la zanaloïne et la socaloïne ne font probablement qu'un même corps; ce qui, dit-il, ne paraît pas surpre- nant, i'aloès de Zanzibar étant une variété de succotrin. » L'identité de ces quatre corps, barbaloïne, curaçaloïne, zanaloïne, socaloïne, ne paraît pas douteuse. Nous reviendrons plus loin sur cette question et nous indiquerons la cause probable des légères différences qui ont été signalées. Nous nous occuperons spécialement ici de l'aloïne que nous avons retirée de I'aloès des Barbades. » Barbaloïne. — Des travaux publiés jusqu'à ce jour il résulte que ce corps est un dérivé de rantliracène on plutôt du méthj'lanlhracène ; mais, si ce fait semble acquis, on ne sait pas par quels liens la barbaloïne se rattache au carbure précédent. Bien plus, la formule de la barbaloïne n'est pas connue exactement : on n'a pas proposé moins de neuf formules pour ce corps. Ces divergences tiennent probablement à ce que la bar- baloïne est un corps altérable, surtout en présence des alcalis et même de l'eau pure. Or, dans la plupart des procédés d'extraction suivis habituellement, c'est l'eau qui est employée comme dissolvant. Nous avons donc essayé de préparer la barbaloïne sans faire intervenir l'eau. Voici notre procédé : » 1^0 d'aloès des Barbades pulvérisé sont mis en contact avec 4''' d'acétone et quelques grammes d'acide acétique cristallisable. Après quelques jours, on essore le produit resté insoluble et oiî le sèche à l'air. Il est constitué par de l'aloïne impure que l'on purifie par cristallisations dans l'alcool méthylique. Le liquide acétonique renferme les résines et une autre partie de l'aloïne. On l'étend de son volume d'éther. Une partie des résines se précipite. On distille d'abord l'éther, puis une partie de l'acé- tone. La solution sirupeuse brune obtenue est, après refroidissement, amorcée avec (') Archiv. der Pharm., 1890, p. ii.5. ( i87) quelques cristaux. Après trois à quatre jours, le tout s'est pris en une masse d'aiguilles aplaties qui sont recueillies et essorées. Les cristaux provenant de ces deux sources sont réunis et purifiés par trois cristallisations dans l'alcool métliylique. » Cette matière, séchée dans le vide sulfurique, a donné à l'analyse les nombres suivants : C 59,79 59,77 59,97 H 5,i4 5,39 5,28 Eau de cristallisation. . 5, 60 5, 61 5,67 » Ces résultats s'accordent au mieux avec la formule C'^H'^C proposée par Groen- wold, laquelle exige C = 6o; H = 5. » La quantité d'eau de cristallisation correspond toujours à une molécule li-O. » La substance non desséchée a donné C=:56,8o; H := 5,49) ^^ T"' correspond à C"H"=0^+H-2 0qui exige C = 56,8o; H=:5,32. » Dans l'eau, la barbaloïne cristallise en aiguilles jaunes cotonneuses qui renfer- ment 3 H^O. » La barbaloïne traitée, en solution dans la pjridine, par le chlorure de benzoyle, selon A. Deninger('), fixe deux groupes benzoyles pour donner C'*H'*(C'IPO)-0''. Ce corps exige C = 68,i8; 11 = 4,56. On a trouvé C =67,64; 68,20; II=:5,i3; 5,22; 4,85. » La benzoylbarbaloïne est amorphe, très soluble dans l'alcool et l'éther, dépourvue de saveur. » En opérant de même, mais en remplaçant le chlorure de benzoyle par celui d'acé- tyle, on obtient la diacétylbarbaloïne, corps amorphe presque insipide. » L'analyse élémentaire ne permet pas de savoir combien de groupes acétyles se fixent sur la molécule de barbaloïne. 11 y a entre ces divers dérivés des différences si faibles dans la teneur en carbone que celles-ci sont de l'ordre des erreurs d'expé- rience. Ces observations s'appliquent à la triacétjl- et à l'hexacétylaloïne de M. Groenwold. C'est par analogie avec le dérivé benzoyle que nous admettons l'exis- tence de deux acétyles dans notre composé. L'étude cryoscopique conduit au même résultat. On trouve, en opérant au sein de l'acide acétique, M=;4oi; la théorie pour deux acétyles exige M=:4o4- » Quand on fait cristalliser dans l'alcool métliylique la barbaloïne purifiée grossiè- rement par une cristallisation dans ce solvant, on observe, si les liqueurs ne sont pas trop concentrées, que ce corps se dépose en longues aiguilles transparentes au milieu d'un liquide rouge qu'elles envahissent totalement. En concentrant les eaux-mères, il arrive un moment où les cristaux qui se déposent changent d'aspect : ce sont des lamelles courtes, jaunes et opaques, groupées en mamelons. Recueillis et purifiés, ces cristaux renferment toujours, quand ils se déposent, de l'alcool méthylique, i4 à i5 pour 100 d'eau. Ils sont constitués par une nouvelle aloïne qui paraît être isomé- rique avec la barbaloïne (^). (') Berichle, t. XXVIII, p. i322. (^) Trouvé : C = 60,20; H:=5,6i. Eau de cristallisation, trouvé: i4,2o; i4,70- ( i88 ) » L'existence dans le même aloès de deux aloïnes isomères, l'une cris- tallisant dans l'alcool méthylique avec IPO, l'autre avec 3H-0, explique pourquoi certains auteurs ont pu dire que la barbaloïne renfermait de 7314 pour 100 d'eau de cristallisation. La socaloïne et la zanaloïne pour- raient bien, d'autre part, n'être que des mélanges en proportions variables de ces deux aloïnes. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. - Le rôle de V auto-intoxication dans le mé- canisme de la mort des animaux décapsulés. Note de M. D. Gourfein (de Genève), présentée par M. Marey, « En 1894 et 1895, j'ai fait une série de recherches sur les fonctions des glandes surrénales chez les Batraciens et les Oiseaux. Ces expériences, pu- bliées en 1896 dans une brochure intitulée : Recherches physiologiques sur la fonction des glandes surrénales (Revue médicale de la Suisse romande, mars 1896), m'ont conduit à conclure que les animaux décapsulés meurent tous sans exception dans un délai qui varie pour les Batraciens de vingt- quatre heures à six jours et pour les Oiseaux de quatre à vingt-quatre heures, en présentant une symptomatologie très caractéristique et con- stante. » N'ayant jamais trouvé, à l'autopsie des animaux décapsulés, une lésion anatomique quelconque qui puisse expliquer leur mort, il ne me restait qu'une seule probabilité. J'ai dû admettre que l'organisme des animaux produit toujours, comme résultat des échanges nutritifs, une ou plusieurs substances toxiques qui se neutralisent dans les capsules surrénales; quand les animaux sont privés de ces organes, ces substances s'accumulent dans l'organisme et produisent l'intoxication. » Si cette conception est juste, on devrait pouvoir la prouver expéri- mentalement et, en premier lieu, démontrer qu'on peut extraire des cap- sules surrénales une substance toxique, laquelle, étant injectée aux ani- maux, provoque chez eux les mêmes symptômes qu'on observe chez les animaux décapsulés; définir, au moins approximativement, ses propriétés chimiques et toxicologiques. En second lieu, démontrer que la même sub- stance se retrouve dans l'organisme des animaux décapsulés. » La première de ces thèses, je l'ai prouvée dans un Travail intitulé : Recherches physiologiques et chimiques sur une substance toxique extraite des capsules surrénales (Comptes rendus, août 1895). La seconde thèse, qui con- ( i89 ) siste à prouver qu'on peut extraire du sang, et des différents organes des animaux privés de leurs capsules surrénales, une substance toxique qui possède les mêmes propriétés chimiques et toxicologiques que celle qui est extraite des capsules surrénales, fera l'objet de cette Note dans laquelle je résumerai les résultats d'expériences que j'ai faites à Genève, dans le laboratoire de M. le professeur J.-L. Prévost. » Si l'auto-intoxication des animaux privés des capsules surrénales est due à la même substance qui est emmagasinée dans ces organes pour y être neutralisée, on devrait pouvoir l'extraire des organes, des tissus et du sang provenant des animaux décapsulés, par la même méthode qui nous a servi pour faire les extraits des capsules surrénales {Comptes rendus, août iSgS). )) L'extrait des organes, des tissus et du sang des animaux décapsulés, préparé séparément, d'après notre méthode, et injecté sous la peau des animaux (grenouilles, rats blancs, lapins, cobayes et chats), provoque les mêmes symptômes que nous avons observés en injectant l'extrait des cap- sules surrénales. » 1° Quand on injecte, dans le sac lymphatique ou sous la peau d'une grenouille, un quart de seringue de Pravaz d'extrait d'un organe ou d'un tissu d'un chat décapsulé, elle tombe, au bout de quelques minutes, inerte, les pattes étendues. Elle reste immo- bile sans cependant être paralysée, car si on l'excite mécaniquement elle réagit, la respiration devient accélérée, l'aflaiblissemenl marche progressivement et l'animal finit par succomber dans une forte prostration. » Les battements du cœur continuent encore quelques minutes après la suspension de la respiration. » L'excitabilité électrique de la moelle épinière et des nerfs moteurs existe encore après la mort. M 2° Chez les mammifères qui ont reçu l'injection hypodermique, c'est la gêne res- piratoire qui domine; celte gêne va en augmentant progressivement jusqu'à la mort. Les animaux, restent également immobiles, car chaque mouvement provoque chez eux une dyspnée intense qui les jette dans une forte prostration. La sensibilité générale et lesensorium sont complètement conservés. » L'excitabilité électrique des nerfs moteurs existe au moment même de la mort et persiste quelques minutes après. » 3° Si l'on pratique la respiration artificielle, les animaux meurent alors plus tar- divement par le cœur. » 4° Le nerf vague est atteint, il perd son influence arrestatrice sur le cœur. 1) 5° Chez les animaux qui peuvent vomir, l'injection hypodermique de ces extraits provoque des vomissements alimentaires d'abord, puis muqueux. Ces vomissements sont ordinairement précédés d'un état d'anxiété, de nausées et d'une forte salivation. C. R.J 1897, •<■ Semestre. (T. CXXV, N» 3.) 25 ( '9(> ) Chaque accès de vomissement amène chez l'animal une profonde prostration qui l'épuisé considérablement. » 6° Les expériences faites avec les mêmes extraits d'organes et de tissus d'animaux non décapsulés ne nous ont jamais donné la symptomatologie caractéristique des extraits d'animaux décapsulés. » 7° La survie des animaux dépend : » A. De la toxicité de l'extrait injecté ; cette toxicité, à son tour, varie dans des proportions notables, suivant l'organe et le tissu duquel l'extrait est fait, et suivant l'époque à laquelle l'organe ou le tissu ont été pris chez l'animal après l'extirpation des capsules surrénales. » B. La survie varie également suivant l'espèce. Les animaux à sang froid sup- portent mieux l'injection de notre extrait que les animaux à sang chaud, et cela tient probablement au fait que la respiration cutanée, chez les premiers, peut suffire à entre- tenir la vie. » 8° La plus grande toxicité appartient à l'extrait du foie, » 9° Les extraits des capsules surrénales, des organes, des tissus et du sang des animaux décapsulés, étant mélangés avec du foie de bœuf trituré, perdent une partie de leur toxicité, ce qui prouverait que ces extraits appartiennent au groupe des alcaloïdes. » On peut donc extraire des organes, de.s tissus et du sang des animaux décapsidés une substance toxique qui est soluhle dans l'alcool et qui résiste à la chaleur ; cette substance, injectée sous la peau des animaux, provoque une série de symptômes qui sont constants et rappellent ceux qu'on observe chez les animaux décapsulés. Elle amène la mort dans un délai très bref, en agissant probablement sur le système nerveux central, » ZOOLOGIE. — L' épuration nucléaire au début de l'ontogenèse. Note de M. L. Cuéxot, présentée par M. Edmond Perrier. « Dans une précédente Communication (' ), j'ai décrit l'évolution d'une Grégarine du genre Diplocystis, vivant dans la cavité générale du Grillon domestique, dont la sporulation présente un intérêt considérable, que j'espère mettre en évidence en la comparant avec les processus de multi- plication d'autres Protozoaires. » A l'état adulte, cette Grégarine possède un macronucleus, dont toutes les parties chromatiques sont concentrées en un gros karyosome vacuolaire; ce macronucleus (') Ci'ÉNOT, Évolution des Grégarines ccelomiques du Grillon domestique. {Comptes rendus, t. CXXV, 5 juillet 1897, p. Sa). ( '91 ) existe tel quel depuis les premiers stades, le parasite encore tout petit étant renfermé dans l'épithélium de l'inlestin niojen du Grillon; il grossit avec la Grégarine et, au moment où celle-ci va sporuler, présente des réactions décoloration un peu dilTérentes de celles qu'il avait au début, signe manifeste de dégénérescence. Le micronucleus n'apparaît visiblement qu'à l'approche de la sporulation : c'est un petit granule chro- matique entouré d'une auréole claire. Ce granule micronucléaire va donner naissance par divisions successives à tous les noyauv des Sporozoïtes, tandis que le macronu- cleus dégénérera lentement et ne prendra aucune part à la formation de ceux-ci. » Quelle interprétation donnera ces faits? Pour ma part, je ne vois que la suivante, qui me paraît s'imposer à l'esprit. Le macronncleus a présidé à l'énorme accroissement de la Grégarine, depuis 8;x jusqu'à i3ooij., à l'ac- cumulation de ses réserves pendant une période d'environ quatre mois; mais sa participation au travail cytoplasmique l'a modifié. Fa usé pour ainsi dire, et, comme cela arrive pour les vieux noyaux, il est incapable de se diviser pour donner les noyaux des descendants de la Grégarine. Le mi- cronucleus n'a pris sans doute aucune part au travail d'accroissement et de fabrication des réserves : c'est du plasma germinalif vierge, non altéré, et l'on comprend qu'il puisse transmettre intact aux Sporozoïtes la structure moléculaire caractéristique des Dyplocystis. M Celte interprétation se fortifie par la comparaison avec d'autres Pro- tozoaires. » Les Infusoires possèdent aussi un macro- et un micronucleus, très différents de taille et de caractères microchimiques ; après un certain nombre de divisions fissipares, le macronucleus altéré dégénère, et c'est le micronucleus qui, après karjogamie, donne naissance à un appareil nucléaire rajeuni (lïiUschli, Maupas, R. llertwig), c'est- à-dire à un nouveau macronucleus capable de fonctionner pendant un certain laps de temps. Dans la conjugaison des Infusoires, le phénomène primordial est le remplace- ment du macronucleus; la karjogamie des micronucleus paraît un perfectionnement, utile, sans doute, mais surajouté (Delage). Chez un Radiolaire ( Thalassicola), le gros noyau de la capsule centrale se ratatine et disparaît pendant qu'il se forme des spores nucléées dans le cytoplasme de la même capsule (Brandt) ('); il doit y avoir là quelque chose d'analogue à ce qui se passe chez Diplocystis. » Revenons aux Sporozoaires : chez les Coccidies, il n'y a qu'un noyau qui, au début de la sporulation, subit une évolution intéressante, décrite par Labbé chez Klossia (- ) : le noyau tombe en dégénérescence, la plus grande partie de son contenu est rejetée en dehors de la Coccidie sous (') Brandt, J\eue RadiolariensUidien {Mitth, Ver, Sc/iles\v.-IIolslein ArzCe), Heft 12, 1890. (') Labbé, Recherches zoologiquea, cytologiques et biologiques sur les Coccidies {^Archives de Zool. exp,, 3' série, t, IV, p. Si; ; 1896). ( 192 ) forme d'un globule polaire ou se dissout dans le cytoplasme; il reste à la place du noyau primitif quelques grains chromatiques qui se divisent pour donner les noyaux des Sporozoïtes. L'interprétation est facile : dans le noyau de Klossia, il y a une partie fonctionnelle et altérable correspondant au macronuclens de Diplocyslis et des [nfusoires,.et une partie non fonc- tionnelle, restant en réserve, qui s'isole au début de la sporulation par l'expulsion de la partie altérée. La Gregarinaflava et les Monocystis, d'après Roboz et Wolters, se comportent tout à fait comme Klossia : deux Gréga- rines s'accolent et préludent à la sporulation par la division de leur noyau en deux parties; l'une est rejetée au dehors sous forme de globule polaire, l'autre regagne le centre de la Grégarine. Il paraît que les noyaux épurés s'accolent ensuite, mais il n'est pas certain qu'il y ait véritablement karyo- gamie. » Divers Protozoaires et Protophytes, Desmidiées (Closterium et Cosma- rium, d'après Rleebahn), ^é\io7.oiiives>{Aclinophrys sol, d'après Schaudinn), expulsent aussi des noyaux polaires avant et après la karyogamie, mais je ne sais pas s'ils doivent être homologués à ceux des Sporozoaires; comme ils sont produits par une mitose tout à fait normale, ils pourraient bien avoir une signification réductrice, et non épuratrice. » Mais cette épuration nucléaire ne doit pas être limitée aux seuls Uni- cellulaires; les œufs des Métazoaires, eux aussi, depuis leur différentiation, grossissent considérablement (de 28 a 35oo il chez Salamandra maculosa) ('), accumulent des réserves pendant une longue période (quatre ans chez la Salamandre) qui se termine par une multiplication cellulaire intense; au point de vue cytologique, il y a vraiment identité entre une Grégarine cœ- lomique et un œuf d'Echinoderme par exemple. Il doit donc y avoir aussi, dans l'œuf du Métazoaire, une épuration nucléaire précédant l'ontogenèse. Mais il est difficile de dire comment se fait cette épuration : est-elle repré- sentée par l'expulsion du premier globule polaire, comme le pense De- lage (-), ou par un autre processus? Sans discuter cette question, je puis citer au moins trois cas où l'épuration nucléaire rappelle beaucoup ce qui se passe chez les Grégarines. » Chez une Méduse {/Equorea), Hacker (') a constaté, lors de la maturation de (') Carnoy et Lebrun, La vésicule germinative et les globules polaires chez les Batraciens. {La Cellule, t. XII, p. 191; 1897.) (') Delage et IIérouabd, Traité de Zoologie concrète, t. I (voir p. S^) ; 1896. (') Hacker, Die Fiirchung des Eis von equorea Forskalea. (Arch. fiir niikr, Anat., Bd. XL, p. 243; 1892.) ( '9^ ) l'œuf, que le gros nucléole du noyau (tout à fait identique au karyosome de Diplo- CYStis) est expulsé dans le cytoplasme où il dégénère lentement, encore visible au stade blastula; Wheeler ('), chtz Myzosloma glabrum, a fait une observation presque identique; enfin, chez les Urédinées, Poirault et Raciborski (') décrivent dans les noyaux des filaments sporigènes l'expulsion des nucléoles, qui se retrouvent plus ou moins altérés dans le cytoplasme des spores. Hacker considère d'ailleurs le nucléole comme un produit de déchet, une chromatine transformée, et s'explique ainsi qu'il soit excrété dans le cytoplasme lorsque l'œuf commence son évolution ; ce qui n'em- pêche pas qu'il y ait aussi formation de globules polaires chez Myzosloma et yEqiiorea. » Je me bornerai à citer ces exemples épars, sans vouloir généraliser à l'excès; ils permettent de penser, à mon sens, que l'épuration nucléaire est une loi générale de l'évolution des organismes, qui mérite au plus haut point d'attirer l'attention des biologistes. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Variations des Champignons inférieurs sous l'in- fluence du milieu. Note de M. Julien Ray, présentée par M. Gaston Bonnier ('). n Cette Note a pour objet de faire connaître les principaux résultats de nombreuses cultures que j'ai entreprises pour étudier l'action du milieu sur les Champignons inférieurs. » J'ai considéré spécialement diverses espèces appartenant aux genres Sterigmatocystis, Aspergillus, Pénicillium. Les spores en ont été semées sur des milieux nutritifs variés (carotte, pomme de terre, gélatine, canne à sucre; solutions sucrées, empois d'amidon, solutions salines). Le plus sou- vent, je me suis servi de la méthode ordinaire de culture pure; d'autres fois, dans le cas des milieux liquides par exemple, j'ai introduit des con- ditions nouvelles, comme l'agitation continue des récipients, tubes ou bal- lons. » Les différents Champignons se sont comportés d'une façon analogue. En premier lieu, je signale d'intéressants phénomènes d'adaptation. Les ( • ) Wheeler, 77(6 behavior of the centrosomes in the fertilized egg of Myzosloma glabrum Leuckait. [Journ. of Morph., t. X, p. 3o5; iSgS.) C) Poirault et Raciborski, Sur les noyaux des Urédinées. {Journ. de Botan., t. IX, p. 3i8; 1895.) (') Ce travail a été fait au laboratoire de Botanique de l'École Normale supérieure. ( '94 ) spores fie la plante origine A,, étant déposées sur l'nn des milieux nutri- tifs, produisent une forme A, différente de A, ; cette forme est fertile, ses spores, transportées dans un autre tube du même milieu, donnent une forme A, différente de A^, et ainsi de suite. Mais au bout d'un certain nombre de reports successifs, variable suivant les milieux, il se présente une forme Af dont les spores, semées toujours de la même façon, se déve- loppent en une forme kf^, semblable à A^, et la série Ay A^^, A^+o ... est composée de formes semblables entre elles. A partir de l'établissement de la forme fixe kf, la plante est adaptée au nouveau milieu. L'adaptation se fait donc par une série de formes successives fertiles, de plus en plus diffé- rentes de l'origine et de plus en plus semblables à Ay, qui se maintient constante indéfiniment. Cependant les formes kf, kf^^, Ay^,) ••■' iden- tiques au point de vue de la morphologie et de la structure, ne le sont pas à un autre point de vue : si je porte les spores de l'une d'entre elles sur le milieu où j'ai recueilli la plante origine, j'obtiens, après plusieurs reports successifs sur ce milieu origine, un Champignon très voisin du Champignon primitif; or ce retour s'effectue plus vite pour une forme de la série dont l'ordre, représenté par l'indice de A, est moins élevé, moins vite pour une forme d'ordre plus élevé; c'est ce qui distingue entre eux les divers termes de la série à partir de kf. » Considérons maintenant l'ensemble des formes kf correspondant aux différents milieux. Voici, pour le Sterigmotocystis alba, par exemple, les principales conclusions auxquelles j'arrive. Les caractères de genre se maintiennent dans la plupart des cas; mais, sur glucose, les fructifications sont du type Pénicillium; avec les sels minéraux, j'obtiens une forme oïdiale; dans un liquide constamment agité, le Champignon est constitué par un ensemble de petites masses parfaitement sphériques que j'ai décrites dans une précédente Note; en présence d'un obstacle, dans les mêmes condi- tions, la plante se fixe sur l'obstacle et son thalle prend l'aspect d'une touffe d'algues filamenteuses. D'une façon générale, les caractères qui servent à distinguer les espèces, comme la forme et les dimensions des divers or- ganes, se sont modifiés sans cesse. )) Cette étude des variations peut nous éclairer sur l'importance relative des caractères anatomiques, déterminée expérimentalement, ce qui est né- cessaire pour établir une classification naturelle. » ( ii)5 ) BOTANIQUE. — Sur la genninalion des graines de Légumineuses habitées par les Bruches. Noie de M. Edmoxd (i.viN, présentée par M. Gaslosi Bonnier. « Les jeunes graines de Légumineuses, habitées par les larves des Bruches, paraissent se dévelojjper normalement ('). Les conséquences de cette association parasitaire sont assez mal connues, des opinions peu concordantes ayant été émises par Riley, Real, Goff, Popenœ, Wood, Curtis et Fitch. Dans les stations d'essai de graines en Suisse, en Alle- magne et en France, on ne compte pas généralement le nombre des graines germées habitées par les Bruches; on semble admettre qu'elles valent pratiquement les graines saines. L'influence nuisible de l'insecte serait bornée à une mutilation ou à une diminution des réserves, sans s'exer- cer sur les réserves qui restent ou sur celles qui sont en voie de formation. » Nos recherches sur ce sujet ont porté sur quarante-cinq échantillons d'origines diverses, se rapportant à trente et une variétés de différentes espèces de Légumineuses appartenant aux genres Faba, Pisum, Phaseolus, Lathyrus, Gnlega, Vicia, Ervum. Nous avons eu surtout comme but de mettre en évidence les différentes causes qui interviennent pour modifier la valeur des graines envahies par les Bruches. De plus, nos expériences confirment et généralisent, pour un grand nombre de Légumineuses, les conclusions de quelques observateurs, en ce qui concerne la productivité des Pois et des Fèves habités. » Un peu plus de 3ooo germinations ont été examinées comparative- ment. Plus de la moitié des germinations ont été élevées au Laboratoire dans des germoirs. Les autres ont été semées sur deux terres de jardin, de localités différentes. » Le pouvoir absorbant, l'exosmose, le pouvoir germinatif, les phéno- mènes germinatifs de croissance ont été observés comparativement sur des graines saines et sur des graines parasites. « PoLVOiR ABSORBANT. — La rapidité de l'absorption est très dillerente; on sait, en (') Decaux, Étude sur les insectes nuisibles; i8go {Bull, de la Soc. d'Acclini., n° 1, 1896), etc. — F. -II. CuiTTENDEN, Some Utile- known insects aj/'ectinif stored vege- table products ; 1897. ( '96 ) effet, qu'une lésion, même légère, hâte l'entrée de l'eau ('). Les graines habitées se gonflent très rapidement et même dans un sol peu humide. Immergées dans l'eau, les pouvoirs absorbants, après seize, vingt-trois et quarante heures, étaient de gS, loo, io5 pour les Fèves bruchées, et seulement 3i, 85, io3 pour les autres. Le début de la germination étant différent dans les deux cas, on peut conclure que la facilité d'absor- ption que possèdent les graines parasitées réalise pour elles une condition différente de lutte contre la sécheresse. Ceci explique les résultats divergents obtenus dans les champs d'expériences. » Exosmose. — L'exosmose est toujours préjudiciable à la valeur nutritive des graines. Or, si on les immerge jusqu'à satisfaction du pouvoir absorbant, on voit que les graines attaquées ont une exosmose parfois plus que doublée. Soit lOO l'exosmose moyenne des graines saines; on trouve, pour les autres : Pisian salwum, i\!\\ Pisum arvense, 208; Phaseolus, i4o à 201; Lalhyrus, 179; Faba (fèves), 128 à 262, (fève- roles) 280 à Sgo suivant les variétés. Cette perte sérieuse de substances nutritives constitue donc parfois une dépréciation importante qui s'ajoute à la déprédation des réserves par l'insecte. » Pouvoir germinatif. — La proportion centésimale des graines qui peuvent germer est beaucoup plus faible pour les graines attaquées. On sait que l'embryon d'une graine mutilée dans sa gemmule, sa tigelle et sa radicule manifeste des phénomènes de germination et peut développer des organes de remplacement. On peut donc com- parer, pour les graines saines et pour les graines attaquées, le nombre de celles qui rompent leurs téguments. La diflerence des deux nombres peut être sensiblement im- putée à l'action des insectes. La réduction du pouvoir germinatif est souvent consi- dérable. » Des expériences ont été faites par nous pour réaliser artificiellement les lésions mécaniques des insectes, c'est-à-dire la disparition d'une partie des réserves ou même des deux points végétatifs de l'embryon. Elles montrent qu'une telle action mécanique .n'explique pas la perte du pouvoir germinatif. Il faut donc admettre que les insectes exercent directement ou indirectement une action d'une autre nature. Cette dernière conclusion, importante au point de vue biologique, est corroborée par l'observation suivante : les lots de graines attaquées et germées offrent parfois des plantules à vi- talité temporaire, qui dépérissent et meurent après quelques jours de développement. Le nombre des plantules viables est ainsi souvent très réduit. Ceci est dû aussi à ce fait que les graines mutilées par des insectes, à leurs points végétatifs, sont souvent incapables de développer des organes de remplacement. » L'expérience suivante montre bien que la vitalité des graines attaquées est très amoindrie : on prend des graines n'ayant que des lésions d'insectes dans leurs coty- lédons. Après le développement de la radicule et de la tige, on coupe ces deux parties. On fait la même opération avec des graines saines. Quelques jours plus lard, si l'on compare le développement des organes de remplacement, on voit qu'ils sont beaucoup plus réduits dans les graines attaquées. Du reste, des graines de poids égaux, après quelques jours de germination, donnent des pousses irrégulières qui sont toujours (') H. CouPiN, Sur le gonflement des graines (Ann. Se. nat.: Bol.; 1890). ( '97 .) beaucoup plus réduites pour le lot des graines attaquées. Celles-ci se réveillent plus lentement pour la majeure partie des espèces étudiées: mais ce n'est pas seulement un simple ralentissement dans la vitesse de croissance : c'est aussi, pour des graines de poids égaux, une diminution de la capacité de croissance. Cette dernière influence varie, d'ailleurs, notablement suivant la distance qui sépare l'insecte de la gemmule. » Croissance. — Dans des essais comparatifs sur sols de jardin, on a semé des lots de graines exactement pesées et choisies, en s'attachant à éviter toute cause d'erreur. Le poids moyen des plantes obtenues a été notablement plus faible pour celles qui provenaient de graines attaquées. La différence a parfois dépassé 3o pour loo. Le nombre des feuilles sur chaque plante reste le même, mais leur surface est réduite. La floraison est ordinairement retardée de un à cinq jours sous rinfluence du parasi- tisme. Le nombre des fleurs et des fruits est moindre. Pour les Fèves de marais, le nombre niojen des fleurs par pied était de 4^ pour les Fèves parasitées et de 67 pour les Fèves ordinaires. I^es nombres des fruits et des graines sont afl'ectés dans des proportions souvent plus fortes encore. En somme, la fécondité est grandement diminuée. Notons aussi que les graines attaquées par les insectes présentent des con- ditions très favorables à l'invasion des bactériacées et des moisissures. C'est encore là une autre cause de dépréciation au point de vue agronomique. » En définitive, sous l'influence des Bruches, certaines graines, Galéga par exemple, sont toutes incapables de germer. D'autres subissent une réduction de leur pouvoir germinatif, celui-ci tombant parfois à 10 pour 100. Dans tous les cas, pour les graines qui germent, la croissance est entravée et limitée plus ou moins. Les insectes n'agissent donc pas seulement sur les graines mais encore sur la descendance de celles-ci. M Conclusions . — Les graines de Légumineuses envahies par les Bruches subissent, par le fait de ce parasitisme, une grande dépréciation, due aux causes suivantes : » 1° Destruction d'une partie des réserves embryonnaires; » 2° Mutilations très considérables, souvent non suivies de régénération des parties mutilées; » 3" Exosmose très importante de produits nutritifs solubles; » 4*^ Action biologique et mécanique du parasite, dont l'efficacité dépend en partie de l'état de réceptivité de la graine. Chacune de ces quatre causes a une importance qui est très variable avec l'espèce de graine considérée. La dernière des influences signalées n'est pas limitée à la graine, mais atteint aussi sa descendance. » M. Fréd. La.vdolph adresse une nouvelle Note intitulée : « Analyse op- tique des urines; déviation du sucre de raisin et du sucre commercial; coefficients directs de réduction « . La séance est levée à 4 heures. J. B. C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N° 3.) 26 ( '98 ) nULLETIN BIBLIOOnAPIlIQUE. OOVRAGRS REÇUS DANS LA SÉANCE DU IQ JUILLET 1 897. Éludes de Céramique exécutées à la demande des fabricants de porcelaine de Limoges, par M. Émilio Damour. (Extrait tlu Bulletin de la Société d' En- couragement pour l'Industrie nationale, février 1897.) Paris, Chamerot et Renouard, 1897; r fosc. in-4°. (Hommage de l'Auteur.) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. 2* série. T. XK[, juillet 1897. Paris, Gauthier-Villars et fils; I fasc. in-8°. Bulletin astronomique, fondé en 1884 par E. Mouchez et F. Tisserand, publié par l'Observatoire de Paris. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; I fasc. in-8°. L'Almomètre, par C.-M. Le Blanc, Lieutenant de vaisseau. Directeur de l'observatoire militaire de Rochefort. (Extrait de la Renie maritime .) Paris, Baudoin, 1897; i broch. in-8°. Précis analytique des travaux de V Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pendant l'année 1895-1896. Rouen, Léon Gy; i vol. in-8°. Le climat d'Athènes, par Démétrius Eginitis, Directeur de l'observatoire, Professeur à l'Université nationale. (Extrait des Annales de l'observatoire d'Athènes, t. L) Athènes, Imprimerie nationale, 1897; i vol. in-4''. (Hom- mage de l'Auteur.) Mémoires de la Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève. T. XXXIL 2* Partie. Paris, G. Fisclibacher, 1896-1897; i vol. in-4°. The ancient stone implements, weapons and ornaments of Great Britain. 2^ édition, revised by Sir John Evans, K. C. B., etc.. Correspondant de l'Institut de France. Longmans, London and Bombay, Green and G", 1897; I vol. in-S". (Présenté par M. Gaudry.) Minutes of proceedings of the Institution of civil En gineers, with otherselec- ted and ahslracted papers. Vol. CXXVIII. London, 1897; in-8''. Universidad central de Espana. Memoria del curso de 1 895 a 1 896. Anuario delcurso de i8g6 à 1897. De su distrito universilario, Madrid, 1897; in-4''. ■ aaa'gBB N" 3. TABLE DES ARTICLES. (Séance d,. lO juillet 1897.) \ MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DRS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Il' SlvCincTAIllK PEIiriiTc'Ei. infnniir T Vca- dûmii! que le Tome CXXIII dos Complet rendus (3° semestre 1896) est en distri- bution au Secrétariat i '1 r M. !<■ IMmisTRE DE l'Instruction publique ET DES Beaux-.Vrts adresse l'ampliation du Di'crct par lci|uel le Président de la République approuve l'élection de 'S\. Vir- chow comme Associé étranger l'p Pages. M. .1. BoussiNESQ. Établissement du ré- gime uniforme, dans un tuyau à section rectangulaire large \IM. Ad. Caknot el Goi;tal. — Hceherches sur l'état où se trouvent dans les fontes et aciers les cléments autres que le carbone. \l. l.ŒWY. — Note relative à un Mémoire de M. />. Eginitis, sur leclimal d'Athènes.. 'V ' 1^ MEMOIRES PRESENTES. iM. l'ui.iK adn^se un Mémoire portant pour titre: «Théorie élémentaire du mouve- nienl de rotation de l'écorce terrestre"... M. llADA.MAiiD adresse nn Mémoire «Sur les lignes i;r-(i(l('-si.|ni's des surfaces à cour- bures opposées .1 M. CiiANTHoN adresse un complément à sa Communication relative à la navigation aci'iennc CORRESPONDANCE . M. le VllNISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES Beaux-Arts invitc l'Académie à se faire représenter, le 3o juillet, à la distri- bution des pri\ du Concours général entre les Lycées 'i M. G.^YON, élu Correspondant pour la Sec- tion d'Économie rurale, adresse ses rcmer- ciments à l'Académie 1 lô'i M. le SECRÊTAiiiE PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Emilio Damour. . . . \b'\ \l. .Vi.HEUT Gai!1)RV présente une nouvelle édition de l'Ouvrage de Siv John t'wiiis, intitulé: «Anciens instruments en pierre de la Crandc-Iiretagne. » i.'j'i M. G. Leveau. — Lpliéniéride de la comète périoilique de d'.\rrest i-V) M. P. Painlevé. — Sur les intégrales qua- dratiques de la Dynamique i5(> M. Jui.es Beudon. — Sur l'intégration des systèmes d'équations aux dérivées par- tielli's du premier ordre à plusieurs fonc- tions inconnues lâfi M. KuGÈNE CosSERAT. — Sur les surfaces rapportées à leurs lignes de longueur nulle i,>() \l. L. Lecornu. — Sur le tracé pratique des engrenages 1(12 M. .A. Blonuel. — Sur le phénomène de l'arc électrique ."'. 1 li'i M. Emile Vielaiu. De l'action des charges électriques sur la propriété de décharge provoquée dans l'air par les rayons X . . . i'i7 M. G. S.voNAC. Sur les propriétés des gaz traversés par les rayons X et sur les priqiriétés des corps luminescents ou pho- tographiques 1*)^* M. Uauiguet communique une épreuve radjo- graphique dt'-niontrant la pénétration des métaux par les rayons Uiintgen 171 M. \. de Gramont. — Sur le spectre du car- bone 1 7 J M. Paul Sabatier. — Action de l'hydrate cuivriquc sur les dissolutions de nitrate d'argent: sel basi(|ue argento-cuivrique.. 171 M. Marcel Delkpine. llydrobenzamide, amarine et lophine '7'^ ;\l. L, Bartue. — Nouvelles synthèses à l'aide de l'éther ryanosuecinique i8.> M. J. MoiTESsiER. — Sur quelques combi- naisons de la phénylhydrazineel d'azotates métalliques 18' M. E. Léger. — Sur les aloïnes i'^'> .M. D. GouRFEiN. — Le rùle de l'auto- intoxication dans le mécanisme de la mort des aninuin.x décapsulés 18S M. L. CuENOT. - L'épuration nucléaire au début de l'ontogenèsij '9" M. Julien Uay. — Variations des Champi- gnons inférieurs sous l'induence du milieu, igj N° 3. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. Edmond G.\in. — Sur la germination des graines de Lcgnmineuses habitées par les Bruches ifjj M. FnÉD. l^AXDoi.rii adresse une nouvelle Bl'LLETIN BIBLI0GRAPHIQ1>E Pages. iScite intitulée: « Analyse optique des urines: déviation du sucre de raisin cl du sucre commercial: coefficients directs de réduction» 197 n)8 PARIS.— IMPRIMERIE G.AUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .'Gauthier-Villars. 1897 Sû^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR IVIff. tiBS SECRÉTAIRES PEBPÉTUEIiS. T03IE CXXV. W 4 (26 Juillet 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURI-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉAiNGES DE L'AGADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 5>A 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres el de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages oti 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. LesextraitsdesMémoiresprésentés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages' par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séante tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne soit pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaqueMembre. Les Rapports et Instructions demandéspar le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus du comnuniqués par les Correspondants de l'Académie oonprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne repoduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dais le sein de l'Académie; cependant, si les Membns qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait meition, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Nots sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont es Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ] ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savan. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor qui ne sont pas Membres ou Correspondants de \'i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires ! tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nonu mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet ExI autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le 1 pour les articles ordinaires de la correspondance « cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ; leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative!; un Rapport sur la situation des Comptes rendus »^ï l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupr sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirât faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qi précède la séance, avant 6". Autrement la présentation sera remise à la séance suivan COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 JUILLET 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATLN. MEMOIRES ET C03IMUIVICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉODÉSIE. — Le Gnomon de l'Observatoire et les anciennes Toises; restitution de la Toise de Picard. Note de M. C. Wolf. « Lorsque j'ai publié, il y a plusieurs années, mes recherches histo- riques sur les étalons de l'Observatoire, j'ai dû laisser de côté, malgré l'in- térêt qui s'y attache, les deux anciennes toises de l'abbé Picard et des Cas- sini, qui ont servi l'une à la première mesure exacte du degré de Paris, l'autre à la mesure de la méridienne de France et à sa vérification. Avec La Condamine et les Académiciens qui remesurèrent en 1 7^6 la base de Vii- lejuif, j'ai dû regarder la toise de Picard comme perdue. « Si la toise em- » ployée par M. Picard, dit La Condamine {Mémoire sur les toises, p. 485), G. R., 1897, 2" Semestre. (T. CXXV, N" 4.) '^"J ( 200 ) )) fût restée en dépôt à l'Académie ou à l'Observatoire, on n'eût pas » manqué de la faire servir dans toutes les mesures de degrés postérieures » à la sienne , mais la loise de Picard ne subsiste plus ». » Quant à la toise des Cassini ou toise de France, aujourd'hui perdue, elle existait bien lorsque les commissaires de l'Académie, sur la proposi- tion de Godin, firent la comparaison des différentes toises, dans le but d'établir la relation exacte des degrés mesurés en France, au Pérou, en Laponie et au Cap ; mais, pour un motif inconnu, cette toise ne figura pas dans l'opération. » Il résulte de ces deux faits que ni le degré de Picard, ni les bases de la méridienne de France vérifiée, ne peuvent être exactement comparés entre eux ni avec les degrés du Pérou et de la Laponie. » La divergence qui s'était manifestée entre la mesure de Picard et celle de Cassini de Thury et La Caille, ou ce qu'on a appelé X erreur de Picard, ne put être expliquée que très imparfaitement par la nouvelle mesure de la base de Villejuif. Les termes extrêmes de cette base ne subsistaient plus; les commissaires de l'Académie durent se contenter d'en mesurer une nou- velle et de la rattacher à l'un des côtés d'un triangle de Picard. La distance du clocher de Brie-Comte-Robert à la tour de Montlhéry était, d'après Picard, de i3i2i toises 3 pieds; les commissaires (Bouguer, Camus, Cas- sini de Thury et Pingre) trouvèrent i3 io8 toises ~, la base étant mesurée avec des perches étalonnées sur la toise du Nord; Cassini de Thury et La Caille avaient trouvé i3io8 toises exactement. Ces nombres donneraient pour l'équation de la toise de Picard par rapport à celle du Nord : toise de Picard = toise du Nord (i — o,ooioi52). La loise des Cassini serait égale à celle du Nord. Mais cette comparaison indirecte mélange les erreurs de la triangulation à la différence des unités de mesure et ne peut donner leur équation vraie. » Cassini de Thury avait aussi mesuré avec sa toise plusieurs portions de l'ancienne base de Picard, portions dont les extrémités étaient assez bien reconnaissables. Les différences suivaient assez exactement le même rapport d'une toise sur mille. )> Telles furent les seules conclusions auxquelles purent arriver les commissaires de 1756. Ils ignoraient, et nous ignorions encore il y a quel- ques jours, qu'il existe à l'Observatoire, dans un parfait état de conserva- tion, une nombreuse suite de règles métalliques qui nous donnent les lon- gueurs exactes de la toise de Picard et de la toise de Cassini. ( 20I ) » Dans son livre de la Mesure delà Terre (p. 142), l'abbé Picard écri- vait, en 167 1 : « La longueur de la toise de Paris, et celle du pendule à » secondes, telle que nous l'avons établie, seront soigneusement conser- » vées dans le magnifique Observatoire que Sa Majesté fait bâtir pour » l'avancement de l'Astronomie. » » Une délibération de l'Académie des Sciences, prise en 1682, parut devoir assurer la réalisation de celte promesse : « Le samedy dernier de » février, la Compagnie étant assemblée sur ce qu'on étoit obligé » d'abaisser le gnomon de l'Observatoire, par ce que, en hyver, la lon- » gueur de la méridienne n'auroit pas été assez grande, on a arresfé qu'au )) lieu de 3i pieds 3 pouces qu'il a, on luy donnera seulement 3o pieds » 7 pouces une ligne, ce qui luy donnera dix fois la hauteur du pendule à » secondes, et chaque carreau de la salle sera la ( ) partie de la hauteur )) du gnomon. » (^Procès-verbaux de T Académie des Sciences .^ » Mais ce projet fut-il exécuté? Les Procès-verbaux de l'Académie sont muets sur ce sujet; et l'histoire de l'Académie, qui ne rapporte pas la dé- cision du 28 février, ne parle jamais du gnomon de l'Observatoire avant l'année 1729, où Jacques Cassini établit la méridienne dans l'état où nous la voyons aujourd'hui. Or, dans le Mémoire très détaillé qu'il a consacré à la description de cette méridienne, il donne, pour hauteur du bas de l'ou- verture du gnomon, 3o pieds 6 pouces 8 lignes ou 44oo lignes de Paris, nombre qui n'a point de rapport avec la hauteur, 44o5 lignes, que vou- laient lui donner Picard et l'Académie. Il semble donc que Jacques Cassini ne s'est nullement préoccupé de se conformer à la décision de 1682, qu'il ne connaissait probablement pas (il avait cinq ans à l'époque où elle fut prise) et que l'Académie elle-même avait oubliée. Il n'en dit pas un mot dans son Mémoire, et les astronomes du xvni* siècle durent considérer les divisions de la méridienne de l'Observatoire comme absolument arbi- traires ; c'était aussi l'opinion que j'exprimais en 1889 dans l'Introduction au Recueil des Mémoires sur le pendule, publié par la Société de Physique. )) Une heureuse fortune m'a mis ces jours derniers entre les mains un document qui rétablit la liaison des faits, interrompue par le silence des Procès-verbaux de l'Académie et du Mémoire de J. Cassini. Voici ce que je lis dans le Journal des observations de Jean-Dominique Cassini, écrit delà main même de cet astronome : » Le 12 de mars 1682 (12 jours après la délibération de l'Académie citée plus haut), nous mesurâmes exactement a^ec MM. Picard et de la Hire la hauteur de la fenestre méridionale de la grande sale que j'avois fait abaisser afin que le rayon du bord supé- ( 202 ) rieur du Soleil passant par le bas de celle fenestre dans le solstice d'hiver puisse arri- ver à rextrémiié du pavé el nous la trouvâmes exactement de 3o pieds 7 pouces et une ligne qui fait dix fois la longueur de la pendule qui fait une vibration simple en une seconde d'heure et ayant porté cette mesure entière sur le pavé commençant de la pierre qui termine la muraille méridionale en dedans pour mesurer la longueur de la sale iusqu'a l'appuy de la fenestre septentrionale au dedans nous trouvâmes qu'il y avoit trois de ces mesures qui font 91 pieds 9 pouces et 3 lignes et de plus 5 pieds 9 pouces et I ligne qui font en tout 97 pieds 6 pouces et 4 lignes. « {Archives de l'Obsen,aloire, D. i. 8). )) Ainsi la décision que l'Académie avait prise le 28 février, sur la propo- sition de J.-D. Cassini sans aucun doute (j'en ai la preuve par d'autres faits rapportés dans son Journal), fut immédiatement mise à exécution par lui et Picard, et la hauteur du bas du gnomon fixée à 44o5 lignes de la toise de Picard. Or c'est au bas de cette ouverture, sans y rien changer, Jacques Cassini le dit expressément, que fut fixée en 1729 la plaque horizontale du gnomon, dont la hauteur mesurée avec la toise de Cassini se trouva être de 4400 lignes. On déduit de là l'équation des deux toises : Une toise de Picard = une toise de Cassini (i — o,ooii362). » J. D. Cassini en 1682 avait mesuré la longueur totale de la salle de la méridienne, son fils la mesura également en 1729 et trouva 97 pieds 5 pouces o ligne; d'où l'on déduit I toise de Picard = i toise de Cassini (i — 0,0011392). » La concordance de ces équations prouve d'abord l'exactitude des me- sures. Elle prouve, en outre, la longueur de la salle n'ayant pas changé, que le bas de l'ouverture du gnomon était bien resté au point où on l'avait abaissé en 1682. M Si nous nous reportons maintenant à la graduation de la méridienne, nous voyons que Jacques Cassini prit pour unité le io« de la hauteur du gnomon, donc, sans le savoir, la longueur du pendule de Picard. Il fit construire par Langlois trente et une règles de cuivre qu'il ajusta de façon qu'elles fussent toutes égales et que dix quelconques d'entre elles, placées bout à bout, fissent exactement la longueur de la règle articulée qu'il avait ajustée elle-même à la hauteur du gnomon. Ces trente et une règles, en- castrées dans des plaques de marbre, furent placées bout à bout le lone de la méridienne, avec tous les soins pour qu'elles formassent une ligne par- faitement droite. C'est ainsi qu'elles ont été conservées intactes jusqu'à ce jour. La hauteur du gnomon peut avoir été altérée lors de la restauration ( 203 ) des voûtes de 1786 à 1793; la distance des murs ou la longueur de la salle peut avoir changé ; et elle a changé, en effet, d'abord par suite d'un déver- sement du mur méridional signalé par La Condamine et Cassini, puis très probablement par un ravalement de l'embrasure de la fenêtre du Nord; la longueur de chaque règle, protégée comme elle l'est par les plaques de marbre qui l'encastrent, n'a pas varié. Nous avons donc aujourd'hui trente et un exemplaires authentiques de la longueur du pendule de Picard, re- présentant chacun 44o>5 lignes de la toise de Picard et 44°. o lignes de celle de Cassini. )) Une mesure rapide de la longueur totale des trente et une règles m'a donné 3o",777 ou i3643 lignes de la toise du Pérou. La mesure de J. Cas- sini lui assigne i364o lignes. Cette petite différence, si elle est réelle, s'expliquerait aisément par l'introduction progressive de la poussière entre les extrémités des règles. » La longueur du pendule de Picard, d'après la méridienne de l'Obser- vatoire, serait o™,9g27. Borda a trouvé o'", 9925. » Enfin, il faut remarquer que la différence de la toise de Picard avec toutes les autres, qui sont plus longues qu'elle d'une ligne presque en- tière, est la conséquence nécessaire de la manière dont ces toises ont été étalonnées. L'étalon du grand Chàtelet, dont elles dérivent toutes, fut éta- bli en 1668; il consistait en une barre de fer, terminée par deux talons perpendiculaires à la barre, entre lesquels une toise devait entrer exacte- ment. Picard y ajusta sa toise immédiatement après la mise en place de l'étalon ; toutes les autres toises ne furent présentées à ce type que soixante ans plus tard, lorsque des opérations répétées, et le plus souvent faites sans soin, avaient usé les faces terminales, et, par suite, en avaient accru la distance. » HYDRODYNAMIQUE. — Étahlissemeiil du régime uniforme dans un tuyau à section circulaire. Note de M. J. Boussincsq. « I. Pour la paroi en ciment fin (') sur laquelle M.5 Bazin a fait ses récentes observations (dans un tuyau circulaire, il est vrai, et non rectan- gulaire large), on avait b = 0,000166, \lb =^ 0,0129, ^^ P^"" ^»\^g (avec la valeur 48,6 de A:), y^ =0,0 170, Â- y'B =o,85i (-); d'où résulte, dans la sec- (') Voir le précédent Compte rendu, p. i^a. (-) Ces valeurs se déduisent de la première formule (60) de mon travail de l'année ( 204) tion rectangulaire large, encore d'après les mêmes formules (32) de l'Étucie citée, è = 0,000186, v'^ = o,oi36 et A-y'è = o,663. L'inverse de ksjb ^ est donc, non j3as très grand, mais seulement égal à i ,5o8. Toutefois, cha- cune des deux catégories de valeurs que prend le coefficient de W" dans (T07), les unes (pour ^^<^|) en excédent, lesautres(pour^^>-^) en déficit sur cette moyenne i,5o8, s'en écarte relativement assez peu, surtout en moyenne, pour qu'on puisse, dans une première étude, lui substituer la valeur constante i,5o8; et l'expression (no) de t", où «. est de l'ordre deyr, réduit encore le terme W, dans (107), à une fraction presque négli- geable du précédent i,5o8W", au ^j environ. Enfin, dans l'expression (i 11) de m, le terme iksfb, de deuxième approximation, n'est guère, même poury = I , que le \ du terme principaly^-- : preuve que les formules obte- nues continuent à être applicables avec quelque approximation. » L'expression (112) de — cr donnera donc une idée encore assez juste du phénomène étudié. Le coefficient c figurant devant l'exponentielle y est environ 0,1 34, vu la valeur o,663 de k\Jb. Mais, pour un tuyau non muni de la bouche parfaitement éA^asée que nous avons admise, et où se produira toujours, après la brusque contraction des filets fluides, un épa- nouissement rapide, avec frottements notables qui ébaucheront déjà l'iné- galité des vitesses dans le tuyau, l'écart initial cj,, sur la section où le régime commencera à varier graduellement, aura des valeurs absolues moindres que leur expression supposée 1 — ç, et, par suite, le coefficient c ne devra guère, ou pas, excéder 0,1. Il suffira donc que l'exponentielle se réduise elle-même à 0,1, ou que son exposant égale au moins, en valeur absolue, 2,3o26, ou enfin quea^atteigne la valeur 72, 3A environ, pour que l'écart cj soit partout inférieur à ~ et insensible. Ainsi, le régime uniforme sera établi après un parcours x d'environ 72 rayons moyens, ou Z&fois la hau- teur ih de la section, à partir de rendrait où les filets fluides commencent à être sensiblement rectilignes et parallèles. » IL Abordons enfin le cas, plus pratique, mais beaucoup moins simple, d'un tuyau à section circulaire. Alors la fonction F peut être réduite à l'inverse de it avec une approximation suffisante : F, est, par suite. dernière {Comptes rendus, t. GXXIII, p. i43), où A' = 48160 d'après l'une des for- mules précédentes (37) du même travail, et où il suffit d'introduire en outre le résul- tat 6:= 0,000166, fourni directement par l'observation des débits du tuyau circulaire expérimenté. *5 t ( 205 ) f (i — t'), et, Q ne dépendant, commeF et F, , que de la variable x — y-r,'^ - Ajiî a l'expression ^ ^^- D'ailleurs, dans l'équation indéfinie (io3), les deux derniers termes du quadrinome entre parenthèses ont évidemment pour somme — ^F', £2', ou ^t^iî'; de sorte que cette équation indéfinie ne contient il que par le produit t £2'. Celui-ci, ou plutôt son quart \tQ! , sera donc notre inconnue auxiliaire. Nous l'appellerons encore ^F, en posant ainsi (ii3) A.,£2 = -^=-- » Enfin, le signet, équivalant à une dérivation ent, cette équation (io3), divisée par m, deviendra presque immédiatement, en y mettant en évidence, comme dans (107), la valeur moyenne, sur toute l'étendue de la section, d'un coefficient variable, valeur qui s'exprime simplement au moyen du coefficient h propre à la section circulaire (' ), )) Les conditions définies (io/|) et (io5) deviennent en même temps, vu que ^v (ou d\lrc + X^^ suivant la normale au contour) est "idx à la limite 1 = 1, (ri5) iF(o)-o, 1^(i) = o, ^^(ï^)=o(pourt = o). iA-v/B -\ = o(pourï = r). » III. La fonction V(t) se développera en une série procédant suivant les puissances entières de t^. Cette série, d'après la première condition ( 1 1 5), n'aura pas de terme indépendant de ï. D'ailleurs, la valeur (i i3) de A^iî devant rester finie au centre, W contiendra le facteur x ; et le terme du pre- mier degré manquera dans W. Ceux des troisième et quatrième degrés manqueront également; car un terme en x^ ne vérifierait pas la troisième condition (ii5), et un terme en i', porté dans (ii4). }' ^n donnerait un enï~-, incapable de se réduire avec aucun autre. Les deux premiers termes (*) Voir la première des formules (43) de mon Etude de l'année dernière (Co»î/)/e.ç rendus, t. CXXIII, p. 77). ( 206 ) seront donc, l'un, ent-, l'autre, ent^. Après quoi, viendront t', r", i'\ . . . ; car tonte expression de la forme Mt", substituée dans (ii4), y donne trois termes, respectivement affectés de t""''', t"-', i", essentiellement différents de zéro tous les trois pour a >> 5 et dont les deux premiers ne pourront se réduire qu'avec d'autres issus de môme des deux termes de W oh a était moindre soit de 3, soit de 6 unités. Ainsi la différence des divers expo- sants a est toujours un multiple de 3; et si, W n'étant déterminé qu'à un facteur constant près, l'on prend — i pour second coefficient, il viendra (ii6) W(t) = Ai--t'-hCt' — Dt"-i-Ex"- .... » Une loi de récurrence assez simple, fournie par la vérification iden- tique de l'équation indéfinie ([i4), permettra d'évaluer chaque coefficient, à partir de C, en fonction linéaire des deux coefficients précédents multi- pliés par /». Puis la deuxième condition (ii5) déterminera A, et la qua- trième (i i5) deviendra enfin l'équation en m. » IV. Mais bornons-nous, comme nous l'avons fait pour la section rec- tangulaire large, au cas d'une paroi assez polie, ou plutôt d'une valeur de b assez petite, pour que, dans (i j/\), le coefficient du second terme soit réductible à sa valeur moyenne inverse de \^'b, alors grande comparati- vement â son écart (variable entre -? et — ^ | d'avec cette moyenne. Le troisième terme, 2.W, pourra encore être supprimé, comme étant, pour les mêmes raisons que dans la section rectangulaire large, tout au plus compa- rable à la partie ainsi négligée du second terme; et si l'on introduit, pour abréger, une fonction [x et une constante R définies par les relations l'équation indéfinie (ii4). s'abaissant au second ordre, deviendra (-8) ifi$UK, = o. di \ t dt » Portons-y l'expression de [;. résultant de (i (7) et (i iG), savoir (119) [x= - 3.5ï-+6.8Ct^-...: l'équation (118) déterminera immédiatement chacun des coefficients C, D, E, . . . en fonction du coefficient précédent i, C, D, . . . ; et la for- ( 207 ) mule (i i6) sera (120) W(x) = Ai- 6.8 6. 8. g. II 6.8.g.i 1. 12. i4 6.8.9. 1 1 . J3.14. i5. 17 » Portons-y la valeur de A résultant alors de la seconde condition (i i5), savoir (121) A = I — 6.8 6.8.9. xj 6.8.9. Il . 12. 14 6.8.9. I I . 12. i4. lô- 17 et la dernière condition (i i5), multipliée par — 2^-y/B, puis divisée'par 3. j, deviendra l'équation en K (ou en r?t) : 3.5 "^ 3.5.6.8 3.5.6.8.9.11 "^3.5.6.8.0.11.12.14 ('22) ,_ ^ y 4 ( "^ 5 l,' 6.8 "•" 6.8.9.11 6. 8. 9. II. 12. i4 '^•■•J - "• » Conformément à ce qu'on avait prévu, elle n'a pas de racine néga- tive; car tous les termes de son premier membre sont essentiellement positifs pour les valeurs négatives de R. » V. Si le coefficient f/iy^ était assez petit pour qu'on pût négliger dans (122) la série où il figure, quelques tâtonnements donneraient, comme valeur de la plus petite racine, K = 25,64. Mais, cette valeur rendant la série dont il s'agit positive (égale à 0,272), il faudra prendre K un peu plus grand. Pour la valeur ks/B =o,8ji, qui convient à une paroi en ciment lissé, quelques essais donnent assez exactement K = 3o; et il vient ensuite, d'après (121), A = o,5342. On aura donc pour le paramètre «, vu (117). '],5k\Jb, et, dans l'exponentielle correspondante de la formule (106) de cj, l'exposant sera, en valeur absolue, '""y ■ | ou, très sensiblement, 0,089^ (vu que \b = o,oi'j.g). Comme les valeurs initiales n, de l'écart w, dans le mode de distribution des vitesses, ne dépasseront guère encore un dixième, ou tout au plus un dixième et demi, ces écarts cr se réduiront à des quantités de l'ordre de 0,01, et seront insensibles, quand l'exponentielle n'excédera pas 0,1, ou quand l'exposant atteindra 2,3o26 en valeur abso- lue; ce qui aura lieu pour a: = 59R, à très peu près. Un parcours d'environ "io diamètres, après l'épanouissemenl des fdels fluides consécutif à la contrac- tion de l'entrée, suffira donc pour établir le régime uniforme. » VI. En comptant 4 ou 5 diamètres en plus depuis l'entrée jusqu'à la C. K., 1897. 3' Semestre. (T. CX.W, N'4.); 28 ( ?.o8 ) section où l'épanouissement est ainsi effectué et où lé régime commence à varier graduellement, on voit que l'établissement du régime uniforme dans un tuyau de conduite à jîarois polies demandera, au maximum, une longueur de 35 à 4o fois le diamètre du tuyau. Conformément aux obser- vations récentes de M. Bazin, ce régime devait donc, dans ses expériences, exister après un parcours de 5o diamètres, mais non après un parcours de 23 diamètres, où, seulement, l'expression (io6) de l'écart rj était évidem- ment réduite à son terme principal. Or, celui-ci est, vu les formules (ii3), (i2o)de Ao i^ctde W(*), et les valeurs, 3o, o, 5342, de R et de A, / —0,039=- i TÔT = — ce (123) x(i,o685-5t'-+-5ï'-' -2,o833t» +o,4735t'^ ( — o,o676ï'-' + o,oo66ï."* — o,ooo5ï.-' h- . . .). )) La fonction de t entre parenthèses, à laquelle l'écart ra est propor- tionnel dans chaque section , décroît de i ,oG85 k — 0,6028, quand %■ grandit de zéro à i, c'est-à-dire quand on va du centre au contour; elle est donc, en valeur absolue, plus grande sur l'axe qu'auprès de la paroi, dans le rapport de 1,773 à i. Et elle s'annule pour t = o.GSg; ce qui est aussi d'accord qu'on pouvait l'espérer avec l'expression particulière de rr, observée par M. Bazin pour l'abscisse a: = 5oR et constituée par les diffé- rences respectives des deux séries de nombres rapportées au commence- ment de cette Étude. On y voit, en effet, que la valeur de x, pour laquelle se produit l'égalité des nombres des deux séries, est voisine de | = 0,625, légèrement moindre, toutefois, et, par conséquent, un peu inférieure à 0,659. Par suite, ci, nul en moyenne, ayant ainsi le champ de ses valeurs négatives, qui constitue la région centrale des sections, sensiblement ré- duit, celui de ses valeurs positives, constitué par la région périphérique, se trouve accru d'autant; et les valeurs absolues de cj constatées vers le contour sont encore plus faibles que les valeurs calculées. » La raison de ces écarts est évidemment dans l'insuffisante petitesse du paramètre ksj'b, qui ne justifiait pas tout à fait les simplifications aux- quelles nous avons soumis l'équation différentielle ( 1 14 )• » YIL Observons à ce propos que la valeur de x pour laquelle cr s'annule et, par conséquent, l'étendue de la région centrale où cj est négatif, grandis- sent lorsque s/n, sjb tendent vers zéro. Car, si l'on suppose \/B, sjb infini- ment petits, il vient, comme on a vu, K= 25, 64 {A'où m = i}>,l\ik sjb, A=^o,585o); et la formule (i23) est remplacée, d'après (106), (ii3), ( 209 ) (lai) et (120), par celle-ci : -1 , 3, ej± ■£ ('24) j X (1,1701 -5ï^+ 4. 273:3ï«- 1,52181» + 0,29561'- ( — o,o36£t'" -t- o,oo3oi'* 0,0002l-' + . . .). » Pour X croissant de o à 1 , la fonction de i entre parenthèses décroît de 1,1701 à — 0,8161 ; de sorte qu'en valeur absolue elle est seulement, sur l'axe, i'"'^,434 (et non plus i'"'^,773) sa valeur à la paroi. Aussi, par com- pensation, la racine x, qui l'annule est-elle 0,6736, c'est-à-dire un peu supérieure à 0,659 : ce qui rend la région centrale, où cj est négatif, égale à la fraction 0,6736-, ou aux 454 millièmes, de la section totale 1, au lieu de la fraction 0,659-, ou des 434 millièmes. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la composition des eaux de drainage; Note de M. P. -P. Dehéraii». « Je demande à l'Académie la permission de résumer brièvement les résultats qu'ont fournis la mesure et l'analyse des eaux de drainage re- cueillies des cases de végétation de Grignon, pendant ces deux dernières années. )) De mars iSgS à mars 1896, les terres maintenues en jachère ont seules donné des eaux de drainage; les terres ensemencées en plantes annuelles, déjà appauvries d'humidité par la végétation elle-même, ont été si profondément asséchées par la température exceptionnelle de l'au- tomne de 1895, particulièrement du mois de septembre, que les pluies d'automne n'ont pu les saturer; on n'a pas recueilli des cases emblavées une seule goutte d'eau de drainage. » Si l'on calcule pour la surface d'un hectare, on trouve que les eaux d'égouttement des cases en jachère ont entraîné io9''s d'azote nitrique, chitfre analogue à celui de 1893 et de 1894, mais très inférieur à celui de 1892. » La pluie a été très inégalement répartie pendant l'année agricole mars 1896-mar* 1897 : rare au début, elle est devenue abondante en juin (82""", 8), modérée en juillet et août; elle a pris une extrême fréquence en septembre (i3o""") et octobre (i36'""')et, bien que les mois d'hiver n'aient présenté rien d'exceptionnel, la quantité d'eau mesurée au pluviomètre de ( 2IO ) la station agronomique de Grigrion s'est élevée, pour l'année entière, à 722™", dépassant de beaucoup la moyenne comprise entre 5oo™™ et 600""". " On a recueilli partout de grandes quantités d'eaux de drainage; celles qui se sont écoulées des terres en jachère ont entraîné, par hectare, 200''^ d'azote nitrique; presque doubles de celles des trois années précédentes, ces pertes d'azote sont égales à celles de 1892. » On avait supposé, à cette époque, que des causes exceptionnelles avaient donné à la nitrification, pendant cette première année d'obser- vations, une énergie qu'elle ne devait plus présenter. La terre, extraite au moment de la construction des cases, exposée à l'air pendant plusieurs mois, était restée, après sa mise en place, très ameublie, très poreuse, et l'on avait attribué à la facile circulation de l'air et de l'eau, dans le sol ainsi préparé, une influence décisive sur l'activité des ferments nitriques. » Une autre cause, nous le voyons aujourd'hui, avait largement con- tribué à la formation des nitrates; en 1892, comme en 1896, les pluies d'été ont été abondantes; or, quand le sol, échaufle par les radiations solaires, devient humide, la nitrification s'accélère, et si, d'autre part, les pluies d'hiver et d'automne sont assez copieuses pour laver le sol complè- tement, les entraînements atteignent les quantités considérables constatées en 1892 et en 1896. » Il est bien à remarquer que les terres des cases en jachère n'ont reçu depuis quatre ans aucun engrais azoté, et que la quantité de nitrates apparus, qui surpasse les exigences des plus fortes récoltes, est due exclu- sivement à la transformation des matières azotées du sol. » Les terres emblavées ont naturellement laissé couler moins d'eau que les terres en jachère. Cependant, comme les pluies ont été particulièrement abondantes à l'arrière-saison, au moment où la transpiration végétale a dis- paiu, les différences sont moindres que celles qu'on observe pendant les années où les pluies tombent sur les récoltes encore sur pied. » Les eaux de drainage provenant des terres emblavées sont moins chargées de nitrates que celles qui s'écoulent des terres nues; cependant, les deux cases en vignes ont perdu, en moyenne, 6o''s d'azote nitrique à l'heclare, bien qu'elles aient fourni une très forte récolte de raisins. Les pieds de vigne ont été plantés à un écartement d'un mètre en tous sens; il y a place entre eux pour une culture dérobée qui réduirait sans doute beaucoup cette déperdition. » Le blé et l'avoine, retardés par la sécheresse d'avril et de mai, n'ont donné que des récoltes médiocres : 18''", 9 à l'hectare pour le blé, 18''^, 7 ( 211 ) pour l'avoine; sans culture dérobée après la moisson, l'hectare de blé a perdu par drainage 33^^,9.5 d'azote nitrique; ensemencé en vesce, io'*s,5 seulement. La perte de l'hectare d'avoine a été de lô'^s. » Quand aux betteraves a succédé immédiatement le blé d'hiver, la perte a été presque nulle; on n'a recueilli en moyenne que i"*^ d'azote nitrique par hectare. » Si l'on fond en une seule moyenne tous les dosages effectués sur les eaux de drainage, pendant l'année mars 1896-mars 1897, qu'elles pro- viennent des ferres nues ou des terres emblavées, on arrive à une perte de 5"]^^ d'azote nitrique par hectare, correspondant à 38o'^'' de nitrate de soude. )) Les terres en jachère formaient le cinquième de la surface en obser- vation; si cette proportion se restreint, les pertes par drainage diminuent; si même l'on suppose, ce qui malheureusement est exceptionnel, que toutes les terres soient emblavées, c'est-à-dire si l'on écarte les dosages afférents aux cases en jachère, la perte se réduit à 20''», 7 par hectare. » Cette moyenne englobe encore les dosages qui ont porté sur les eaux provenant des deux cases en vigne; si on les exclut du calcul, de façon à le faire porter seulement sur les eaux écoulées des terres ensemencées en plantes annuelles, la perte se réduit à i4''^',8. M 11 est visible que toujours, mais particulièrement pendant les années pluvieuses, le maintien de la jachère entraîne des pertes énormes et que celles que subissent les vignes sont également considérables. Depuis que nous pouvons acquérir des nitrates à bon compte et que les cultures sar- clées, permettant de nettoyer le sol, se sont répandues, la jachère n'a plus de raison d'être; elle disparaîtra. Il est utile en outre, d'insister sur l'avan- tage que présente le semis des cultures intercalaires dans les vignes; elles permettraient de diminuer dans une large mesure les dépenses considéra- bles d'engrais azotés que font actuellement les vignerons. » Les dosages précédents conduisent encore à une autre conclusion sur laquelle il convient d'insister. Les eaux de drainage des terres emblavées sont infiniment plus pauvres que celles des terres en jachère, et il semble au premier abord que ces différences soient dues aux prélèvements des plantes utilisant les nitrates à la formation de leurs matières azotées. Cette assimilation des nitrates a certainement une part considérable dans la pau- vreté en nitrates des eaux qui s'écoulent des terres couvertes de récoltes, mais cette pauvreté est due encore, et il importe de le faire remarquer, à la faiblesse habituelle de la nitrification dans les terres qui portent des plantes ( 212 ) herbacées à évaporalion puissante. Admettons, en effet, que tout l'azote, contenu clans l'avoine récoltée des cases, ait été saisi dans le sol sous forme de nitrates, nous trouvons, en calculant à l'hectare, que cet azote pèse 6i''S; l'eau de drainage écoulée de ces cases en contenant i6, on a donc pour la quantité totale formée 77''^; en calculant de même pour le blé, nous trouvons SS""^, tandis que les terres en jachère en donnaient 200"^^. » La cause de ces différences considérables est facile à pénétrer. T^a pluie a été rare, au printemps de 1896, au moment où le blé et l'avoine sont en pleine végétation ; la plus grande partie de l'eau tombée a été saisie par les racines du blé ou de l'avoine et rejetée dans l'atmosplière par la transpiration végétale; la faible quantité d'eau restée dans le sol a été in- suffisante pour qu'une nitrification énergique pût s'établir. « Quand la pluie est abondante, elle suffit, au contraire, à entretenir l'évaporation des plantes herbacées et l'activité vitale des ferments; et Ton constate dans les terres emblavées une élaboration de nitrates aussi forte que dans les terres nues. La culture du maïs fourrage en a fourni, en 1896, un très bon exemple; bien qu'on n'eût distribué aucun engrais, on a récolté à l'hectare 70 tonnes de fourrage vert, renfermant environ 174''^ d'azote; si l'on y ajoute les 23^^ entraînés par les eaux de drainage, on retrouve sensiblement le nombre observé pour l'égouttement des cases en jachère. » Les terres qui ont porté le mais fourrage, semé tardivement, sont restées nues au premier printemps, et la pluie, bien que rare, a été suffi- sante pour provoquer la nitrification; elle s'est maintenue pendant les mois suivants, grâce à l'énorme précipitation de juin, que l'évaporation du maïs n'a pu consommer ('). » En résumé, les observations recueillies aux cases de végétation con- duisent aux conclusions suivantes : » 1° Les quantités d'azote nitrifié dans les terres en jachère, privées d'engrais azotés, s'élèvent, pendant les années humides, à 200'^''' pm- hectare représentant 1200'"^ de nitrate de soude, et dépassent les besoins des récoltes les plus exigeantes. » 2" Les terres emblavées n'élaborent qu'une quantité de nitrates beau- coup moindre, car l'évaporation formidable des plantes herbacées dessèche le sol trop complètement pour que l'humidité restante suffise à l'entretien (') Le détail des observations se trouve dans le Tome XXIII des Annales agrono- miques, p. 2^1 . ( 2i3 ) d'une nitrification énergique. Quand cependant la pluie est très abondante, on obtient, sans engrais azotés, de très bonnes récoltes renfermant une quantité d'azote aussi forte que celle qui a été nitrifiée dans les terres en jachère. )) 3° Presque toutes nos terres présentent un stock énorme de matières azotées; mais ces matières sont tellement inertes que, pour atteindre les hauts rendements, nous sommes contraints d'acquérir à grands frais le nitrate de soude du Chili. Les expériences précédentes démontrent que, si l'action des ferments est favorisée par une humidité suffisante, elle triomphe de l'inertie de l'humus et détermine la formation des nitrates en proportions telles qu'elles assurent à l'alimentation azotée des plus fortes récoltes. » 4" Si donc, mettant à profit l'admirable disposition topographique de la partie méridionale de notre pays que dominent : au sud, les Pyrénées; à l'est, les Alpes; au nord, le Plateau central, sur lequel se dressent les monts d'Auvergne, on se décidait à utiliser aux arrosages les eaux qui, chaque année, s'écoulent sans profit de ces cimes neigeuses, si l'on construisait de nombreux canaux d'irrigations, on donnerait à la production agricole de cette région un essor prodigieux, car non seulement les plantes seraient bien abreuvées, mais, en outre, elles trouveraient, à portée de leurs racines, le plus puissant des agents de fertilité : le nitrate. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherches sur Vêlai où se trompent , dans les fonles et aciers, les clcmenls autres que le carbone; par MM. Ad. Carxot et GOUTAL. « Nous nous proposons de continuer ici l'étude de l'état chimique des éléments qui entrent dans la composition des fontes ou des aciers, en nous occupant d'abord des métaux proprement dits, comme le manga- nèse, le cuivre, le nickel, le chrome, puis des éléments plus rares, qu'en général on range aussi parmi les métaux, le titane, le tungstène, le mo- Ivbdène. )) Manganèse. — Les expériences que nous avons déjà relatées montrent que le manganèse manifeste une affinité particulière pour le soufre et pour le silicium et que, lorsqu'il est en faible proportion dans une fonte, il peut s'v trouver CMtièrem.ent sous la forme de sulfure ou de siliciure de manga- nèse. Lorsqu'il est en proportion plus grande, les dissolvants que nous ( 2l4 ) avons employés pour le fer font disparaître en même temps le manganèse, sans que l'on puisse trouver dans cette expérience aucune raison décisive pour établir, s'il est plutôt en combinaison ou en dissolution dans le fer en excès. » Cuivre. — Le chlorure cupri-potassique ne permet pas d'isoler le cuivre contenu dans un acier; mais on y parvient, au contraire, assez bien par l'emploi d'un acide faible, tel que l'acide chlorhydrique à 5 pour loo, pourvu qu'il soit employé à l'abri de l'air, dans un courant d'acide carbo- nique, par exemple. » 25'' d'un acier, que l'analyse a montré renfermer 3, 4o pour loo de cuivre, onl ainsi laissé un résidu de oS'',o66, qui était du cuivre pur. Le cuivre était donc resté intégralement inattaqué, sans retenir de fer, et l'on peut en conclure qu'il se trouvait, sans doute, à l'état de simple dissolution dans le métal. » Nickel. — Le nickel disparaît entièrement sous l'action du réactif cu- pri-potassique neutre. Il ne nous a pas été possible non plus de le laisser complètement indissous dans un acide faible, même à l'abri de l'air. On arrive cependant, par ce moyen, à n'attaquer que partiellement le métal et l'on trouve alors un résidu formé de nickel métallique exempt de fer, ce qui conduit aux mêmes conclusions que pour le cuivre et probableinent pour le manganèse. » Chrome. — Les ferro-chromes à teneur élevée sont d'une attaque fort difficile par les acides; il nous a donc fallu opérer sur des aciers, dont la teneur en chrome ne dépassait pas 2,5o pour loo. » Ces aciers sont facilement attaquables par l'acide chlorhydrique étendu et froid, à l'abri de l'air, lorsqu'ils sont très carbures; ils résistent bien, au contraire, s'ils ne le sont que fiiiblement. » Le chlorure cupri-potassique agit d'une façon toute différente : il laisse insoluble tout le chrome des aciers très carbures et dissout, s'il est un peu concentré, une partie du chrome des aciers renfermant peu de carbone. » L'examen des résidus insolubles dans ces réactifs montre qu'ils sont composés de chrome, de fer et de carbone. Nos essais ne sont pas encore assez nombreux et les résultats assez nets pour que nous puissions indiquer dès maintenant les proportions des éléments constituants et les formules des combinaisons. » Nous nous bornerons à dire que le chrome se trouve dans les aciers à l'état de carbures de chrome et de fer. » Titane. — Les ferro-titanes peuvent être attaqués soit par les acides, ( 2i5) soit par le sel cuivrique. Dans les deux cas, le résidu est du titane exempt de fer. » 2S'' d'un ferro-tltane à 48,6 pour loo, traités par l'acide chlorhydrique, ont laissé oS'',968 de titane pur; o?'' d'un acier à 4 162 pour 100 de titane ont laissé oS'',23o de titane. » Le titane n'est donc pas combiné et laisse dissoudre entièrement le fer du ferro- litane, sans s'attaquer lui-même. » Tungstène. — L'attaque d'un acier au tungstène par de l'acide chlor- hydrique étendu, en chauffant doucement et à l'abri de l'air, laisse comme résidu un composé de fer et de tungstène, dont la composition répond à la formule Fe'Tu ; il se dissout à jieine quelques milligrammes de tung- stène. » Deux éclianlillons différents ont donné : I. II. I. II. Fer os'',i3oo 08'', 1424 soit, pour 100, 48,42 48,27 Tungstène.... oS'jiSSS os"',i526 » 5i,58 01, jS » La formule Fe^Tu correspond à la composition théorique Fer 47,73 Tungtène ... 02,27 « L'attaque par le sel cuivrique provoque la décomposition de cet alliage et donne un résidu de tungstène libre avec un peu d'acide tungstiqiie. » Molybdène. — Les aciers au molybdène, traités parles acides étendus, à l'abri de l'air, abandonnent un résidu composé de fer et de molybdène, dont les proportions répondent exactement à la formule Fe'Mo^. » Nous avons trouvé, en effet, en parlant de deux échantillons différents : I. II. I. II. Fer oS"',i470 o8"",2i3.5 soit, pour loo, 46,52 46,66 Molybdène os^iôgo o6'',244' » 53,48 53,34 » La formule Fe^Mo^ correspond à : Fer 46,67 Molybdène 53 , 33 » Le chlorure de cuivre et de potassium, même bien neutre, ne permet pas de laisser tout le molybdène dans le résidu insoluble. » En résumé, le manganèse, le nickel, le cuivre et le titane paraissent se C. R., 1897, 3» Semestre (T CXXV, N« 4.) 29 ( 2i6 ) troLiver simplement dissous dans les aciers; une portion du manganèse peut, d'ailleurs, être à l'état de sulfure ou de siliciure dans les fontes; n Le chrome forme des composés complexes et peut-être multiples avec le fer et le carbone; » Le tungstène et le molybdène sont à l'état de combinaisons définies avec le fer, représentées par les formules Fe"Tu et Fe'Mo". » Ces éléments, généralement considérés comme des métaux, se com- portent donc, dans l'acier, à la façon des métalloïdes, tandis que l'arsenic, au contraire, y joue un rôle analogue à celui des métaux proprement dits. » PHYSIQUE. — Sur l'explication d'un résultai expérimental attribué à une déviation magnétique des rayons X; par Sir G. -G. Stokes. « Les Coiyiptes rendus du 5 juillet 1897 contiennent (p. 17), une Note où M. G. de Melz décrit une expérience dont le résultat, suivant lui, ne peut être expliqué que par l'une ou l'autre de ces deux hypothèses : ou dans un vide extrême les rayons X sont capables de déviation magnétique, ou les rayons cathodiques peuvent traverser la paroi en verre d'un tube de Crookes. Je ne crois pas qu'aucun des termes de cette alternative con- tienne l'explication exacte, et je demande à l'Académie la permission de lui soumettre ce que j'estime être la théorie vraie du phénomène. » Tout tend à prouver que les rayons X sont une agitation de l'éther, et l'on peut regarder aujourd'hui comme pratiquement établi que cette agi- talion est transversale. Si ces rayons sont une agitation de l'éther, supposer qu'ils sont capables de déviation magnétique prête le flanc à de très grandes difficultés théoriques; je ne sache pas d'ailleurs qu'une telle déviation ait été expérimentalement démontrée dans aucun cas. Quant aux soi-disant rayons cathodiques, il me paraît absolument évident que ce ne sont pas du tout de vrais rayons, mais bien des courants de molécules chargées d'élec- tricité, projetés par la cathode. Il y aurait sans doute une grande difficulté dans cette manière de voir si nous étions obligés de supposer ces molécules capables de passer à travers la paroi en verre d'un tube de Crookes, d'autant plus que, Crookes lui-même l'a montré il y a déjà long- temps (' \ les rayons cathodiques sont arrêtés par une mince pellicule de (') Crookes, Philosophical Transactions for 1879, p. i5o. ( 217 ) verre, de quartz ou de mica. Mais il n'est nullement nécessaire d'avoir recours à celte supposition pour expliquer les résultats obtenus par M. de Metz. lime semble évident que les phénomènes qui se présentent dans les hauts degrés de vide sont de la nature de ceux qui ont été étudiés par MM. Spottiswoode et Moulton sous le nom de relief-effect ('). Les deux masses d'air extrêmement raréfié, situées respectivement dans le tube de Crookes et dans le tube cylindrique, constituent les deux armatures d'une bouteille de Leyde, dont le diélectrique est formé par la portion de la paroi du tube de Crookes, limitée au contour du tube cylindrique. A chaque décharge de la bobine d'induction, un torrent de molécules élec- trisées négativement est projeté contre l'anti-cathode ou la première sur- face du diélectrique, laquelle communique sa charge, ou une bonne partie de sa charge, soit directement ii l'anode, soit, en premier lieu, à quelque autre partie de la surface interne du tube de Crookes. Toute charge mo- mentanée de la première surface du diélectrique agit inductivement sur le contenu du tube cylindrique, et produit réciproquement une décharge entre la seconde surface du diélectrique et le cylindre d'aluminium relié à la terre; et, dans cette phase de décharge réciproque, où la seconde sur- face agit comme cathode, les molécules sont projetées de celte seconde surface exactement comme de la cathode du tube de Crookes, et elles affectent de même un écran au platinocyanure de baryum. » Bien que, comme j'en suis pleinement convaincu et comme, j'imagine, le pensent la plupart des physiciens, les rayons cathodiques et les rayons X soient de nature complètement différente, ils sont également capables d'affecter une plaque photographique ou d'exciter la fluorescence d'un écran couvert de platinocyanure de baryum. Cela admis, les résultats obtenus par M. de Metz trouveront une explication très simple. IjOrsque l'air à l'intérieur du tube cylindrique était à la pression atmosphérique ou seulement à un degré de vide modéré, la fluorescence observée sur l'écran était due aux rayons X. Car, ainsi que Lenard (-) l'a montré, les rayons cathodiques, à supposer qu'Us existent, seraient promplement arrêtés par l'air et ne pourraient par conséquent atteindre l'écran. En conséquence, les rayons produisant la fluorescence étaient trouvés insensibles à l'aimatit. D'autre part, à un vide élevé, les rayons cathodiques, constitués par les molécules que projetait la surface rendue cathode par induction, étaient (') Spottiswoode et Moulton, Philosophical Transactions for 1879, p. 177. (-) Lenard, Wiedemann's Annalen, Vol. 51, p. 225; 1894. ( 2>8 ) capables d'atteindre l'écran; et, comme ils étaient à même d'exciter une fluorescence beaucoup plus intense que les rayons X, l'effet observé était principalement dû aux rayons cathodiques; et, par conséquent, les rayons excitants étaient trouvés susceptibles de déviation par l'aimant. » En présentant cette explication, je liens à me garder contre la pensée qui pourrait m'être attribuée d'expliquer de la même façon l'apparition de rayons cathodiques venant de la seconde surface d'une plaque d'alumi- nium dont la première surface reçoit des rayons cathodiques. Dans ce cas, le processus est probablement plus direct et présente, je suis porté à le penser, quelque analogie avec l'électrolyse. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De V intoxication par la siieur de l'homme sain. Note de M. L. Aiîloing. « Aujourd'hui, on admet généralement la toxicité de la sueur éliminée au cours d'une infection; mais celle de la sueur de l'homme sain est très contestée, en dépit de l'opinion des anciens médecins attribuant à la sécré- tion sudorale une action franchement dépurative. » La question ne pouvait être tranchée qu'en injectant, dans le sang d'animaux convenablement choisis, de la sueur sécrétée par des hommes sains. Probablement en raison des difficultés que l'on éprouve à se procu- rer de la sueur, elle a été abordée par un très petit nombre d'expérimen- tateurs. A notre connaissance, Rohrig et Queirolo seuls ont pratiqué des injections de sueur. Le premier, qui n'a fait qu'une seule injection sur le lapin, conclut à l'existence de la toxicité; le second, qui a fait quatorze injections, pense que la sueur des personnes saines n'élimine aucune sub- stance toxique. » Nous avons cru qu'il était indispensable de reprendre l'étude de ce sujet. T^ous avons obtenu les éléments de la sueur par des procédés divers, et de nombreux échantillons de sueur normale, grâce au concours de M. Berthe et de M. le D"^ Sonrel. Nos expériences ont donc été fort variées. » De toutes ces expériences, nous avons conclu catégoriquement à la présence de matières toxiques dans la sueur de l'homme sain. Injectée dans le sang, la sueur entraîne la mort du chien à la dose moyenne de iS"^*^ par kilogramme de poids vif; celle du lapin, à la dose de 25'^'', dans un délai de vingt-quatre à soixante-douze heures. Elle peut aussi tuer le cobaye, lorsqu'on l'introduit à dose suffisante dans le péritoine ou dans le tissu ( 219 ) conjonclif sous-cutané. En aucun cas, nous ne sommes encore parvenu à tuer les animaux sur le coup ; les injections déterminent toujours une ma- ladie d'une certaine durée. » La durée de la maladie, la gravité des symptômes, la dose de sueur nécessaire pour amener la mort varient avec les conditions dans lesquelles les glandes sudoripares ont fonctionné. Par exemple, la sueur sécrétée pen- dant un travail musculaire pénible possède une toxicité dépassant de j et même de ^ la toxicité habituelle. De plus, toutes choses étant égales d'ail- leurs, les sueurs obtenues par un moyen artificiel de sudation présentent un minimum de toxicité (voir Comptes rendus de la Société de Biologie, séances du ig décembre 1896 et du 29 mai 1897). )) La toxicité de la sueur normale étant établie, nous tenons à faire con- naître les caractères de l'empoisonnement, en prenant pour type de cette description les troubles qui se manifestent sur le chien. » Règle générale, l'introduction des premières quantités de sueur dans la veine jugulaire provoque une vive agitation, suivie bientôt d'un effet sé- datif remarquable, qui se prolonge jusqu'à la fin des injections. Le chien est plongé dans le calme le plus complet, les paupières mi-closes; on le croirait sous l'influence d'un hypnotique; mais il n'en est rien, car il se redresse vivement sur ses pattes dès qu'on lui rend la liberté. )) Il ne tarde pas à être envahi par une profonde tristesse. Des tremble- ments agitent les principaux groupes musculaires. L'œil est larmoyant. A cette période, la température centrale s'élève notablement, et l'on note des désordres accusés du côté de l'appareil digestif, tels que vomissements répétés, alimentaires d'abord, bilieux ensuite, douleurs abdominales, expulsions diarrhéiques, épreintes, et parfois de légères hémorragies intestinales. La respiration est petite, accélérée. Les battements du cœur, très précipités au début, reprennent pendant quelques heures leur rythme ordinaire, puis s'accélèrent de nouveau et deviennent graduellement de plus en plus faibles. L'artère est molle, dépressible; le pouls est à peine perceptible. Les extrémités se refroidissent. L'animal devient indifférent à tout ce qui l'environne ; sa prostration est extrême; sa temjjérature centrale tombe au-dessous de la normale; enfin il succombe après avoir offert un tableau symptomatique qui rappelle singulièrement celui qu'entraîne l'administration de quelques toxines microbiennes. » Quand l'intoxication n'affecte pas le caractère suraigu, la maladie dure plusieurs jours. Les animaux présentent une amélioration au bout de vingt-quatre heures, amélioration éphémère à laquelle succède une ( 220 ) fièvre modérée, de l'inappétence, un dépérissement profond, quelquefois une faiblesse des membres confinant à la paralysie. Dans ce cas, comme dans le précédent, le sujet succombe en hypothermie. )) Si la dose de sueur injectée est moins forte ou le sujet plus résistant, deux cas peuvent se présenter : l'animal guérit complètement, ou bien il tombe insensiblement dans un état cachectique qui l'emporte en l'espace de quinze à trente jours. » Après ce tableau sommaire de l'intoxication par la sueur, nous tenons à revenir avec plus de détails sur les perturbations capitales. Dans cette Note, nous parlerons des troubles imprimés à la circulation, que nous avons minutieusement étudiés à l'aide de la méthode graphique. » En arrivant dans le sang, la sueur produit des modifications dont l'intensité varie avec son degré de toxicité ou de concentration. Elles écla- tent dix à vingt secondes après le début de l'injection. » Pendant que se manifestent de l'agitation, des cris et des plaintes, le pouls devient subitement petit et accéléré : de 120 pulsations, il passe à 240 et 3oo par minute; simultanément, la pression artérielle s'élève, atteint parfois 200°"°, puis descend rapidement au voisinage de 70"™. A voir la chute de la courbe et la petitesse du pouls, on craint pour la vie du sujet, d'autant mieux qu'elles coïncident habituellement avec une respiration irrégulière et superficielle. Chez certains animaux et avec certaines sueurs, ces troubles éclatent moins bruyamment; plus modérés, ils sont plus faciles à observer. Ils sont à leur maximum d'atténuation, lorsqu'on se sert de sueur dont la sécrétion a été artificiellement provoquée après un long repos. » Cette crise est faible ou nulle après les injections subséquentes. Une fois la crise terminée, la pression se relève graduellement, tout en restant au-dessous de la pression initiale; le cœur se calme et reprend plus d'énergie; si bien qu'une heure ou une heure et demie après, la circulation n'est plus en rapport avec la gravité de la situation. » Mais si l'on abandonne l'animal à lui-même pendant huit à dix heures, et si l'on explore de nouveau le système artériel avec les appareils gra- phiques, on constate une chute considérable de la pression artérielle, l'ac- célération et la faiblesse du pouls. Ainsi, dans une expérience, la pression mesurait 176"" de mercure et le pouls était à 96 avant toute injection; une heure et demie après l'introduction du poison, la pression était des- cendue à i6o°"° et le pouls s'était élevé à 120; neuf heures plus tard, la pression était à i ro™"" et le pouls à i5G. Cette modification considérable (221 ) (le la pression, du pouls et du cœur, coïncide avec la phase de prostration et avec l'étHblissement d'une vive inflammation et d'une abondante exha- lation séro-sanguinolente sur la muqueuse gastro-intestinale, plutôt qu'avec un phénomène vaso-dilatateur général. » Au plus fort des troubles circulatoires, au moment où le pouls est le plus accéléré, nous aA^ons constaté que l'excitabilité des nerfs modérateurs du cœur est intacte. Le poison sudoral a donc agi principalement sur les centres excito-rardiaques et sur la fdjre myocardique. » Dans une prochaine Note, nous examinerons les troubles subis j)ar d'autres grandes fonctions. » M. Bertiielot rappelle qu'on lit ce qui suit dans l'Ouvrage intitulé : Mappœ clavicula (recette 265), Recueil de recettes antiques : « Sudorem equi, quem in dextera parte inter coxas habueril, surae, et intinge sagittam. Hoc expertum estutilitcr. » (( Prenez la sueur du cheval, à droite, entre les côtes; Irempez-y une flèche. Ce procédé a été essayé avec succès. » Peut-être est-il de quehjue intérêt de rapprocher ce vieux texte des expé- riences de M. Arloing. CHIMIE. ~ Sur le vert phtalique ; préparation et constitution. Note de MM. A. Halleu et A. Guyot. « Le nom de vert phtalique a été introduit dans la Science par M. Otto Fischer (') qui l'a donné à une matière colorante verte obtenue en petites quantités en faisant agir du chlorure de phtalyle sur la diméthylaniline en présence du chlorure de zinc. Ayant cherché à préparer ce vert d'après la méthode de l'auteur et n'en ayant obtenu que des traces, nous avons sup- posé que la formation de cette matière colorante pouvait bien être due à la présence, dans le chlorure de phtalyle employé, d'un autre corps que ce chlorure. Pour arrivera résoudre la question, nous avons repris l'étude de la réaction du dichlorurede phtalyle du commerce %ur le benzène et avons pu constater qu'outre le diphénylphtaiide il se formait de petites quan- (') Annalen der Chemie, t. CGVl, p. 112. ( 222 ) tilés d'un nouveau composé C^^H'^O. Ce corps, reproduit par différents autres procédés, et en particulier en faisant agir du chlorure d'aluminium sur du tétrachlorure de phtalyle et du henzène, n'est autre chose que de la diphénylanthrone décrite dans une de nos précédentes Communica- tions ( ' ). La formation de ce corps, aux dépens du dichlorure de phtalyle commercial, était donc due à la présence, dans ce dichlorure, de petites quantités de tétrachlorure dont le point d'ébullition est voisin de celui du dichlorure : » De là à conclure que le vert phtalique pouvait bien avoir une origine semblable, il n'y avait qu'un pas. Nous l'avons en effet obtenu en faisant agir du tétrachlorure de phtalyle fondant à 84°, dissous dans du sulfure de carbone, sur une solution de diméthylaniline et de chlorure d'aluminium dans ce même sulfure. » La réaction, très vive au début, est terminée au bout de quelques minutes. Le contenu du ballon se dépose en deux couches : une couche supérieure, peu colorée, qu'on enlève par décantation, et une couche inférieure, ayant l'aspect d'un goudron, visqueuse, et qui semble être une combinaison organoraélallique que l'eau décompose avec formation de la matière colorante cherchée. Pour isoler ce produit, il suffit de reprendre le goudron par 4'" à 5"' d'eau, de porter le mélange à l'ébuilition et de fil- trer. Par refroidissement, on obtient un dépôt de petites aiguilles ou de feuillets dorés, qu'une seconde cristallisation dans l'eau bouillante permet d'isoler à l'état de pureté. » Ce produit constitue le chlorhydrate de la matière colorante; il peut être obtenu avec un rendement de 6o à 90 pour 100 du poids du tétrachlorure mis en œuvre. La com- position du chlorhydrate, desséché à 100", répond à la formule C^^H^' Az'OCl -+- II^O. Les autres sels se préparent, soit en dissolvant la base dans l'acide, soit en opérant par double décomposition entre le chlorhydrate de la matière colorante et un sel d'argent. » L'rt^ofaie C'^H^Az^OAzO' est un sel très stable et cristallise en paillettes dorées. Il n'est pas hygrométrique comme le chlorhydrate. » Tous ces sels sont en général peu solubles dans l'eau froide, beaucoup plus dans l'eau bouillante ou dans l'alcool. Ce dernier dissolvant les aban- donne par évaporation lente, en cristaux quelquefois assez volumineux. Leurs solutions aqueuses possèdent une nuance très voisine de celle du vert malachite, mais légèrement plus bleue, et virent, comme celles de ce (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 102. ( 223 ) dernier colorant, en jaune orangé par les acides minéraux. Ce changement de coloration est dû à la formation de sels polyacides, cristallisant généra- lement bien, mais dissociables par l'eau. » Le chloroplatinate (C'^HstAz'OCl -t- 3HCI)23PtCl» ou (C-H" Az^OCO^S PtCl* s'obtient cristallisé en beaux feuillets d'un rouge vermillon, quand on précipite une solution chlorhydrique concentrée bouillante du clilorhydrate par un excès de chlorure de platine. Pour l'analyse, on a fait cristalliser le produit dans l'acide chlorhydrique concentré et chaud, puis les cristaux obtenus ont été séchés sous cloche en présence de chaux vive et jusqu'à poids constant. La composition de ce chloroplatinate présente quelque intérêt au point de vue de la constitution de la matière colorante; nous y reviendrons plus tard. » Lcucobase du vert phtalique CIP'Az'O. — Ce leucodérivé s'obtient en traitant par de la poudre de zinc et de l'acide chlorhydrique, jusqu'à décoloration complète, une solution aqueuse de la matière colorante. Séparée et purifiée par des cristallisa- tions répétées dans le chloroforme ou la benzine, cette base se présente sous la forme de petits prismes brillants, possédant toutes les propriétés de la leucobase du vert phtalique de M. O. Fischer et fondant, comme cette dernière, à 235°-236''. » Dans une prochaine Communication, nous reviendrons sur le composé étudié par le savant allemand ; nous montrerons qu'il est identique avec notre vert, tout en ayant une constitution différente de celle qui lui fut assignée. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Marx adresse une nouvelle rédaction, comprenant l'ensemble de ses Communications précédentes sur l'éther principe universel des forces, l'attraction universelle, l'électricité. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. GiiALAS adresse une Note intitidée : « Application de l'eau de mer pour l'action des piles électriques primaires, dans la navigation sous- marine. » (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, trois Volumes de 1' « Annuaire de l'École Polytechnique C. R., 1897, i' Semestre. (T. CXXV, M" 4.) 3o ( 224 ) (années 189^, 1893 et 1896) », qui sont adressés par M. H. Tarry. (Pré- senté par M. Chatin.) M. Mascart présente à l'Académie trois nouveaux Volumes des « An- nales du Bureau central météorologique » ; iSgS, 1 Mémoires, II Obser- vations, III Pluies en France. M. L. Troost fait hommage à l'Académie de la 1 2* édition de son « Traité élémentaire de Chimie ». M. Emile Picard, en déposant sur le bureau le Tome I d'un Ouvrage sur la « Théorie des fonctions algébriques de deux variables indépen- dantes )), s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les leçons que j'ai faites, cet hiver, à la Sorbonne, sur la théorie des fonctions algébriques de deux va- riables indépendantes, et que nous avons rédigées, M. Simart et moi. Elles forment le premier Volume d'un Ouvrage que nous nous proposons de publier ensemble sur cette importante et difficile théorie. » Dans ce premier Tome, on trouvera développées tout d'abord diverses questions préliminaires concernant les intégrales multiples et la Géométrie de situation. Je reprends ensuite mes recherches sur la connexion dans les surfaces algébriques, en insistant particulièrement sur la connexion li- néaire et les intégrales de différentielles totales algébriques. Les deux derniers Chapitres sont consacrés à une première étude des nombres inva- riants introduits par Clebsch et par Noetlier, et aux intégrales doubles qui s'y rapportent. » On pensera peut-être que notre tentative est prématurée, et que la théorie des fonctions algébriques de plusieurs variables présente encore trop de lacunes pour pouvoir faire l'objet d'une exposition d'ensemble. Nous savons, certes, combien il y a de questions qu'il ne nous sera pas pos- sible d'approfondir; notre seul but est de donner une idée de l'état actuel de la Science, sur un sujet dont l'étude mérite de tenter l'effort de nom- breux chercheurs, et oh il y a certainement à faire encore des découvertes importantes. » Nous nous proposons, dans le Tome II, de compléter divers points qui n'ont été qu'effleurés dans le présent Volume, en particulier, l'étude ( 2-i5 ) de la connexion à deux dimensions. Nous étudierons ensuite quelques classes particulières de surfaces, avec des applications à diverses questions de Calcul intégral; nous comptons aussi faire connaître dans leurs grandes lignes les résultats considérables obtenus, dans ces derniers temps, par MM. Castelnuovo et Enriques, résultats qui ont renouvelé toute une partie de la Théorie des surfaces. » M. Hatt présente à l'Académie !'« Annuaire des Marées des côtes de France pour 1898 ». Ce Volume contient, pour la première fois, le Tableau des hauteurs de la uier d'heure en heure pour Brest. Ces chiffres ont été obtenus avec les constantes harmoniques du port, tandis que ceux qui les précèdent dans les Tableaux des hautes et basses mers sont calculés avec les formules de la Mécanique céleste. La différence d'origine de ces deux séries de chiffres explique quelques divergences, d'ailleurs peu importantes. M. le Mi.MSTRE DE l'Instruction publique transmet à l'Académie divers documents, extraits de journaux publiés dans l'Inde, concernant le trem- blement de terre du 12 juin dernier. (Renvoi à MM. JMichel-Lévy et de Lapparent.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une généralisation du problème de la repré- sentation conforme aux variétés à trois dimensions. Note de M. Emile CoTTOJî, présentée par M. Darboux. « J'ai été conduit, par l'élude de la transformation des équations linéaires aux dérivées partielles, à me poser la question suivante : Recon- naître s'il est possible de trouver x,, x.,, a-,, en fonction de y,,y2, y,, de telle sorte qu'une forme quadratique de différentielles f{dx) soit transfor- mable, à un facteur près indépendant des différentielles, en une forme o(dy') également donnée. Une telle transformaliou conserve les angles pris par rapport aux formes quadratiques (voir Leçons de M. Darboux, t. II). Nous pourrons donc énoncer le problème précédent de la manière suivante : Reconnaître s'il est possible d'effectuer une représentation conforme d'une variété à trois dimensions sur une autre. J'ai réussi à traiter ce problème pour le cas où l'une des variétés est l'espace euclidien ordinaire, et c'est la solution de cette question que je me propose d'indiquer ici. ( 226 ) » T. Considérons d'abord le cas où la iorme/(ffx) ne contient que les carrés des différentielles /((Ix) ^ ds^ = B;f/a;; 4- B= dx; + B.dx]. » Lamé [Leçons sur les coordonnées cunnlignes) a donné les conditions nécessaires et suffisantes pour que di" ^}\\dx\ + ^.2dx\ + \{^dx\ soit, par un changement de variables, réductible à une forme à coefficients constants. Remplaçant, dans les six équations de Lamé, HuH^.Hj parpB,, pBj, 0B3, on a un système de six équations aux dérivées partielles, qui, si elles sont compatibles, donneront le facteur inconnu p^ tel que ^"^ds" soit transformable, par un changement de variables, en dy-^ + dyl + dyi. » Ces équations peuvent être résolues par rapport aux dérivées secondes de p, et se simplifient si l'on prend comme fonction inconnue logp = R, Les dérivées secondes de R s'expriment en fonction des dérivées premières des coefficients du ds"^ et de leurs dérivées. Ce système d'équations aux dérivées partielles en R se rattache à un type connu (voir la Thèse de M. Bourlet). Les conditions de compatibilité s'obtiennent en égalant les diverses valeurs des dérivées troisièmes des R obtenues par dérivation des équations précédentes. )) En posant bi^ logB,, dxi dx/c dj^i Ox/^ dxi dx^. dx^ Oxi ^ ' ' ' "'"~ ùxkK'àk dxij "^ dx, VB, dx,) "*" Bf dxi dxi' fl/, = a, B, + aoB^H- a^là^ — laj,^/,- M On a d'abord deux équations obtenues en égalant les expressions que Ton peut déduire par permutation circulaire des indices i, 2, 3 de la sui- vante : , dbi , , dbi db^ , dbi^ <)&23 ''=d^3 "^ =" dx^ "^ dx. » On a ensuite six autres équations, obtenues en permutant de toutes les manières possibles les indices i, 2, 3 dans la suivante : 1 dB, ^ B, dB, , B, .o, . . ., >^„, qui correspondent à des déviations nulles du galvanomètre et pour lesquelles les rotations produites par le quartz sont successivement j, y -\ — > • • • > j + {^n — i) -• » Celte méthode, analogue à celle que M. Carvallo a utilisée dans l'étude de la dispersion de la fluorine ('), possède quelques avantages. » 1° Avec les repères adoptés, on se trouve dans les conditions de plus grande sen- sibilité. En effet, si la vibration émergente du quartz, pour la longueur d'onde X, fait ( ' ) Travail fait au laboratoire de M. Bouty, à la Sorbonne. (-) Carvallo, Ann. de Chim. et de Phys., 6° série, t. XXVI, p. ii3; 1892. — MoREAU, Ann. de Chim. et de Phys., 6= série, t. XXX, p. i33; 1892. — IIupe, Progr. d. Realschule zu Charlottenburg , Ostern; 1894. (^) Carvallo, Ann. de Chim. et de Phys., 7' série, t. IV, p. 5. ( 229 ) l'angle a avec la section principale de l'analyseur, la différence des intensités dans les deux spectres est la fraction jcos2a de l'intensité i avant l'incidence. » Dans la dérivée -=r- ^ — 2sin2a — > le coefficient sinaa prend la plus grande va- leur absolue égale à l'unité pour les valeurs a = rr -t- (n — 0 ' qui correspondent à l'égalité d'intensité dans les deux spectres. La mesure de/, avec une précision égale à A/, permet d'obtenir la mesure de X avec une approximation d'autant plus grande dy que AX est plus faible, c'est-à-dire que -~ est plus grand. 1) 2" La valeur du pouvoir rotatoire étant donnée, l'erreur expérimentale porte seu- lement sur la mesure de la longueur d'onde. Dans les méthodes antérieures, sauf celle de M. Hupe, les causes d'erreur portent à la fois sur la mesure du pouvoir rotatoire et sur la mesure de la longueur d'onde. » 3° Par un réglage convenable des appareils, on obtient le parallélisme des sections principales du polariseur et de l'analyseur; on n'utilise dans une même série d'expé- riences que les mêmes portions des surfaces du système optique; on évite ainsi les différences d'absorption introduites par les différentes régions de ces surfaces, ainsi que l'influence de leurs imperfections optiques. » Résultats. — J'ai expérimenté avec deux quartz droits, très purs, extraits d'un même échantillon et taillés par M. Jobin. Les épaisseurs, mesurées au Bureau inter- national des Poids et Mesures, sont égales à 60'"™, 755 et à 27™™,o59. L'emploi d'un analyseur en spath pour les longueurs d'onde inférieures à 2!^ et d'un analyseur en quartz jusqu'à 21^,7, m'a permis d'éviter les perturbations qui seraient dues au dichroïsme (' ). J'ai caractérisé les radiations par leurs indices dans le spath ; la préci- sion de la mesure des indices est de 5 unités de la cinquième décimale dans le spectre ordinaire et de i unité de la quatrième décimale dans le spectre extraordinaire. J'ai obtenu les longueurs d'onde correspondantes en utilisant les formules de dispersion de M. Carvallo(2). » Aucune formule de la dispersion rotatoire du quartz, déduite, jusqu'à ce jour, de considérations théoriques, ne convient à la fois pour le spectre visible (résidtats de MM. Soret et Sarasin) et pour mes résultats de l'infra- rouge. J'ai modifié la formule de M. Carvallo, p = — — — ^-^ '- — -> où n est l'indice ordinaire du quartz, en ajoutant au second membre le terme . ' o — TT' qui est important dans l'infra-rouge et a peu d'influence dans ( A ■ 0,2)" les faibles longueurs d'onde. » La formule ainsi modifiée convient poin- toute l'étendue du spectre (') E. Mkrritt, Physical Beview. vol. II, p. 424; 1895. (^) C.iRVALLO, Annales de l'Ecole Normale {Supplément; 1892). Indice Indice Indice ?( ) extraordinaire ordinaire ordinaire - — — - — - — ■ du spalh. du spath. du quartz. calculé. observé. DifTércnce » 1,47446 » » 1,66 »> 1 , 68009 » 1 ,52897 2,243 2,22 0 1,63682 1) I ,52935 3,604 3,70 +0, 10 I ,64o3i )> I , 53237 5,10 5,18 +0,08 I ,64292 » 1,53442 6,708 6,66 —0,04 1,64494 )) I ,5359 8,08 8,i4 + 0,06 I ,64672 )> I ,5372 9,566 9,63 +0,07 1,64836 )) 1,5382 11,17 11,11 — 0,06 «,64997 )) I ,53905 12,54 12,59 — o,o5 ( 2,30 ) avec la même approximation que celle de M. Carvallo dans le visible et dans l'ultra-violet. Longueur, d'onde. 2,4... 1,82 .. i,4i5 . 1,19 .. 1,04.. 0,95 .. 0,875 . 0,817 . 0,767 . » Les différences entre mes résultats et ceux que M. Carvallo a obtenus jusqu'à 21^,14 sont de l'ordre des erreurs expérimentales. Les différences entre mes résultats et les mesures de M. Moreau, qui ont été effectuées jusqu'à i^^, 715, sont supérieures aux erreurs expérimentales (-). » PHYSIQUE. — Sur la transformation des rayons X par les métaux ('). Note de M. G. Sagnac, présentée par M. Lippmann. « 1. Un pinceau de rayons X défini par deux fentes tombe obliquement sur une lame métallique. A quelques millimètres au-dessus de la région du métal frappée par les rayons est disposée une plaque photographique dont la couche sensible est nue et tournée vers le métal. Ce dispositif permet de reconnaître que l'or, l'argent, le zinc, le cuivre, le plomb, l'étain impressionnent à distance la plaque photographique, quand ils sont frappés par les rayons X. L'aluminium se montre inactif. » 2. Une expérience comparative faite avec deux miroirs du même acier, l'un ru- gueux et l'autre optiquement poli, montre que le degré de poli de la surface du métal est sans influence. D'ailleurs, la région impressionnée sur la plaque photographique ne correspond pas à la trace d'un faisceau réfléchi par une surface imparfaitement polie ; elle est située précisément au-dessus de la partie du métal qui reçoit les rayons X /IN . 1 !• • 1' -j 1 1 /• I ii,976«^— 21 ,027 0,3708 (') p est calcule a 1 aide de la formule p := — r-^ -l — r ^ — — • (^) Voir l'explication de ces écarts dans un Mémoire plus détaillé qui sera inséré dans les Annales de Chimie et de Physique. (') Travail fait au laboratoire de M. Bouty, à la Sorbonne. ( 23l ) et qui émet ainsi un rayonnement d'intensité maximum suivant le plus court chemin entre le métal frappé et la plaque sensible. » 3. L'intensité du rayonnement s'affaiblit rapidement, quand l'épaisseur de l'air traversé augmente. » On le reconnaît en plaçant deux larges lames du même métal à des dislances pe- tites et différentes au-dessous de la face sensible d'une plaque et faisant tomber des rayons X sur la face verre de la plaque. L'impression directe des rayons X est renforcée devant les deux lames métalliques, et moins pour la plus éloignée que pour la plus rapprochée. La plupart des métaux, au contact de la couche sensible, donnent un ren- forcement de l'action photographique comparable à l'action directe des rayons X('). L'action est déjà bien affaiblie quand le métal est à i°"= de la face sensible; au delà de 10™™ l'action devient insignifiante. » 4-. Une lame de mica ou d'aluminium de yg de millimètre d'épaisseur arrête déjà presque complètement les rayons des métaux. Une simple feuille de papier noir les affaiblit beaucoup, et inégalement d'un métal à l'autre : ainsi les rayons du cuivre tra- versent le papier noir mieux que les rayons de l'étain. » 5. Ces rayons des métaux tombant sur l'aluminium lui donnent la propriété d'im- pi'essionner une plaque photographique, tandis que les rayons X ne peuvent pas exciter directement l'aluminium. » 6. Les propriétés indiquées distinguent suffisamment les rayons actuels- des rayons X incidents. On ne peut même pas dire qu'une partie spéciale des rayons X ait été diffusée par le métal. Il s'agit d'une véritable transformation des rayons X, d'une sorte de luminescence du métal. » 7. En comparant des feuilles minces d'un même métal sous diverses épaisseurs, on reconnaît que l'émission des nouveaux rayons a son siège dans une couche superfi- cielle de quelques centièmes de millimètre d'épaisseur. » 8. La différence d'activité de deux métaux varie avec le mode de fonctionnement du tube de Crookes. En particulier, l'action du zinc est favorisée par rapport à celle du plomb, si le tube est amené à donner des rayons X traversant mal les tissus de la main. « 9. Il y a donc dans le faisceau des rayons X incidents une partie qui excite plus spécialement la luminescence de tel ou tel métal. Far suite, le faisceau transmis par une mince feuille métallique ne possède pas la même composition que le faisceau des rayons X incidents. » 10. La transparence apparente d'un système de feuilles minces de métaux diffé- rents dépend de l'ordre dans lequel on superpose les métaux. On constate, en effet, que le système : (cuivre, élain) paraît plus opaque que le système : (étain, cuivre). Ce résultat est très général; le système : (étain, papier noir) se montre notablement plus opaque que le système : (papier noir, élain). Les épaisseurs employées sont compa- rables au centième de millimètre. » Conclusions. — I. Les différents métaux exercent sur les rayons X une (') Ce renforcement a été signalé dès le début par M. Rôntgen. C. R., 1S97, 2» Semestre. (T. CXXV, N° 4.) 3l ( 232 ) absorption élective. En même temps, la couche superficielle du métal émet de nouveaux rayons bien plus difficilement transmis que les rayons X par le mica, l'aluminium, le papier noir et l'air lui-même. Ces nouveaux rayons sont transformés eux-mêmes par l'aluminium. » II. On est conduit naturellement à penser que les nouveaux rayons, absorbés par la couche de gaz adjacente au métal, rendent ce gaz conduc- teur de l'électricité au même titre que les rayons X, incidents eux-mêmes. Cette remarque paraît justifiée. Les métaux suivants : zinc, plomb, étain, aluminium se rangent dans l'ordre indiqué, au point de vue de l'intensité de leur luminescence; or, c'est là précisément l'ordre de vitesse de décharge de ces métaux quand les rayons X les frappent directement. L'ahmiinium n'est pas sensiblement luminescent sous l'influence des rayons X, et l'on sait qu'd ne joue aucun rôle spécial dans le phénomène de la décharge. » J'ai déjà montré que l'action directe des rayons X sur le gaz (' ) paraît liée à la luminescence du gaz. La luminescence du métal frappé par les rayons X permet d'expliquer, d'autre part, le rôle joué par le métal dans la décharge du conducteur électrisé, » III. A un point de vue plus général, la luminescence des métaux frappés par les rayons X fournit une nouvelle série de radiations. Pour se procurer d'autres radiations, on pourra étudier la luminescence de diverses substances frappées par les rayons X et transformer à leur tour ces radia- tions en leur faisant exciter de nouvelles luminescences, comme il arrive pour l'aluminium frappé par les rayons d'un autre métal. On pressent ainsi que l'on parviendra à remplir peu à peu l'intervalle inoccupé qui sépare les rayons X des rayons ultra-violets connus et à les identifier peut- être avec de tels rayons. » PHYSIQUE. — Sur le voile photographique en radiographie. Note de M. P. ViLLARD (-), présentée par M. J. VioUe. (c Les épreuves radiographiques présentent souvent un aspect voilé, surtout quand il s'agit d'objets épais : on admet volontiers que ce résultat est produit par des rayons X de nature particulière, capables de traverser presque tous les corps sans absorption notable. (') Comptes rendus an 19 juillet. (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. ( 233 ) M Sans faire d'hypothèse sur la composition du rayonnement émis par un tube de Crookes en activité, je crois que Texplication précédente est loin d'être exacte; les expériences suivantes paraissent établir que le voile n'est nullement dû à l'action de rayons X ayant traversé les objets à radio- graphier. » I. Sur une plaque sensible entourée de papier noir, est placée une large barre de fer plate, de 6""™ d'épaisseur; sur celle-ci, et en croix, est posée une seconde barre de même épaisseur. Sur chacune des barres ont été déposés de petits objets en cuivre ou en argent épais. Au-dessus du tout, à 25'^'" environ, est installé un tube de Crookes capable de donner des radiographies d'une grande netteté. Après une pose de trois mi- nutes, le cliché est développé et donne les résultats suivants : » Sous la barre au contact du papier noir, pas trace d'impression ; souS la barre placée à ô"" au-dessus de la plaque, impression grise très marquée; il semble que cette barre se soit montrée transparente aux rayons X; il n'en est rien cependant, car les objets situés sur cette barre n'ont pas donné de silhouettes, et d'ailleurs la pre- mière barre, de même épaisseur que la seconde, s'est montrée parfaitement opaque pour la pose adoptée. Si l'on intervertit les barres, le résultat reste le même : il y a toujours un voile sous celle qui n'est pas au contact du papier renfermant la plaque sensible. » II. Une plaque sensible est enfermée dans du papier noir ou du carton, au-dessus sont disposés les objets suivants : » 1° Une plaque de cuivre de i""™ d'épaisseur, placée au contact du papier, et sur laquelle est posée une pièce de monnaie en or; » 2° Une seconde plaque, pareille à la première, mais maintenue à i5°"" au-dessus de la glace sensible; au-dessous, sur le papier, sont deux pièces d'or; sur la plaque de cuivre, directement au-dessus de l'une des pièces, se trouve une pièce de cinq francs, en argent, et, un peu plus loin, une pièce d'or; » 3° Une plaque de cuivre disposée comme la précédente, mais garnie latéralement de quatre plaques verticales formant avec elle comme le couvercle d'une boîte rec- tangulaire, et servant d'écrans. » Sur chaque pièce de monnaie est posé un petit écrou épais, en bronze; cette pré- caution permettra de s'assurer ultérieurement que les pièces n'ont pas été traversées par les rayons X. » Le tout est soumis pendant cinq à six minutes à l'action du tube de Crookes em- ployé précédemment, et voici ce que l'on observe : » 1° La plaque de cuivre au contact du papier a été traversée par les rayons X, la pièce d'or s'est montrée opaque et son image n'est pas voilée; » 2° La seconde plaque a été également traversée; il semble même qu'elle soit beaucoup plus transparente près des bords qu'au centre; mais, tandis que la pièce d'or placée au-dessous d'elle, sur le papier, donne une image exempte de voile, les pièces placées sur la plaque semblent avoir été franchement traversées par les rayons X; leurs silhouettes sont grises et se distinguent à peine du fond qui les entoure. L'image de la pièce d'or placée directement sous la pièce de cinq francs est bien visible, mais ( 234 ) elle est très confuse. Cependant aucune des pièces n'a été réellement traversée, car les objets placés au-dessus n'ont pas donné de silhouettes. )) L'emploi d'un tube peu résistant ne modifie pas sensiblement le phénomène. Les choses se passent encore de même si l'on règle l'interrupteur de manière à affaiblir le rayonnement du tube au point qu'il soit nécessaire de porter à une demi-heure la durée de la pose, ou encore si les rayons X ont préalablement traversé une lame absorbante en cuivre mince. » 3° La troisième plaque a donné au contraire des silhouettes exemptes de voile, et l'on ne peut trouver trace de l'image de la pièce d'or placée sous la pièce de cinq francs. )) Le résultat est identique, même en portant au maximum la résistance du tube de Crookes. » III. L'expérience précédente a été répétée, avec les deux premières lames seule- ment, les objets à radiographier étant disposés dans un vase en cuivre mince contenant de l'eau jusqu'au niveau de la lame supérieure : le résultat a été le même que précé- demment; il convient seulement de remarquer que les rayons qui ont produit le voile ont traversé la lame de cuivre formant le fond du vase. » On peut conclure de ce qui précède que le voile, au moins dans beaucoup de cas, n'est nullement dû à des rayons ayant traversé tous les obstacles, car il se produit sous des objets réellement opaques, et l'addition d'écrans latéraux suffit à le faire disparaître. L'image confuse donnée par une pièce d'or placée à 15"™ au-dessous d'une pièce de cinq francs ne peut provenir des rayons directs, et d'ailleurs elle disparaît aussi par l'ad- dition d'écrans. Cette image n'est pas due non plus au rayonnement fourni par les parois du tube, celui-ci étant amplement masqué par la pièce supé- rieure et la lame de cuivre. Il semble donc que l'impression parasite observée ait pour cause une sorte de fluorescence de l'air ambiant, ou de l'eau; et, dans ces conditions, on conçoit que la radiographie d'un thorax, par exemple, présente de sérieuses diîficultés. )i Les expériences de M. Rôntgen, dont M. Raveau a communiqué les résultats à la Société française de Physique, ne laissent subsister aucun doute relativement à la dissémination des rayons X par l'air; la conclusion précédente est d'ailleurs conforme à celle que M. Sagnac, dans une Note très récente, déduit de ses recherches sur la propagation de ces mêmes rayons. » PHYSIQUE. — Actions des rayons X sur , la température des animaux. Note de M. L. Lecercle, présentée par M. Bouchard. (Extrait.) « Nous avons soumis aux rayons X le train postérieur de plusieurs lapins dont les poils avaient été enlevés, et nous avons déterminé les tempéra- ( 235 ) tures cutanée et rectale : i° avant l'exposition aux rayons, 2° immédiatement après, 3" une demi-heure après. » Les rayons X étaient fournis par le modèle primitif du tube en forme de poire, excité par une bobine dont le circuit primaire, d'une résistance de { d'ohm, était tra- versé par un courant de Sa ampères, fourni par l'usine centrale de Montpellier avec six accumulateurs en dérivation. » Le fond du tube était à o™,io de la peau. Une toile métallique en communication avec le sol les séparait. » Nous rapportons ici les observations faites sur deux lapins : Femelle de V^'i, 200. Tem péra tures rectales. Températures cutanées. Immé- Immé- diatement Demi-heure diatement Demi-heure Avant. après. après. Avant. après. après. i'" expérience. . 39 38,8 39 36,9 36,6 37,1 1' expérience. . 38,9 38,9 39 36,3 36,3 36,6 3= expérience. . 38,7 38,7 38,9 36,1 35,7 36,8 4° expérience. . 38,7 38,6 38,8 36,7 36,9 36,9 Moyennes. . 38,8 38,7 38,9 36,5 36,4 36,8 Lapin de 3''6,o6o. Températures rectales. Températures eu Immè- anées. Immé- diatement Demi-heure diatement Dem i-lieure Avant. après. après. Avant. après. après. Inexpérience.. 37'7 37,5 37.9 35,4 35,3 35,4 2= expérience. . 37,6 37,5 38,1 35,2 35 35,2 3° expérience. . 37,8 37,8 38,7 36,1 35,4 36,8 4° expérience. . 37,7 37,4 37 >9 35,9 35,2 36,1 Moyennes. . 37-7 37,5 38,1 35,6 35,2 35,9 » Ainsi l'exposition aux ra3ons X modifie les températures cutanée et rectale dans le même sens. Sous leur influence, ces deux températures baissent d'abord, pour se relever ensuite au-dessus du degré initial. » PHYSIQUE. — Recherches sur les aciers au nickel. Dilatations aux températures élevées; résistance électrique. Note de M. Ch.-Ed. Guillaume. « Transformations magnétiques et dilatations. — On sait, depuis les re- cherches de M. J. Hopkinson, que le passage de l'état non magnétique à ( 236 ) l'état magnétique clans les aciers au nickel irréversibles est accompagné d'un changement de volume. Il était intéressant de rechercher si un phé- nomène analogue se produit dans les alliages réversibles, ce que j'ai fait en mesurant la dilatation de quelques-uns de ces alliages, à travers la transformation magnétique, jusqu'à des températures élevées. » Je nie suis servi, dans cette recherche, de la méthode des dilatations relatives sous la forme suivante : » Une barre de laiton, munie à l'une de ses extrémités d'une petite réglette à biseau portant une division, est fixée par l'autre extrémité, au moyen d'une forte vis, à la barre dont on veut connaître la dilatation. La réglette empiète sur la barre qui porte, en regard de la division, un trait servant d'index. Les deux barres sont libres de se dilater, et leurs changements relatifs de longueur sont donnés par le mouvement de la réglette devant l'index. Les barres sont introduites dans une chaudière verticale en laiton, remplie d'huile et munie d'un agitateur et d'un thermomètre. La chaudière, entourée d'un manchon d'air, est placée sur un fourneau à gaz. On lit, à l'aide d'un micromètre, les déplacements relatifs de l'index et de la division. Pour la plupart des règles, les mesures ont été poussées jusqu'à 220°. » Cet appareil conduit à des résultats bien inférieurs en précision à ceux que fournit le comparateur; il semble cependant donner, pour la valeur des coefficients de dilatation, des résultats exacts à ~ près. » Ces mesures ont montré que les lois des dilatations déterminées au comparateur entre 0° et 38° se conservent sans changement notable jusqu'à une température comprise dans la région de transformation magnétique. A partir de là, la dilatation augmente rapidement jusqu'à une deuxième température au-dessus de laquelle elle redevient à peu près constante, mais avec une valeur supérieure à celle qu'elle possédait au-dessous de la transformation. La ligne représentative des allongements en fonction de la température se compose donc de deux segments de lignes à peu près droites reliées par une courbe à forte concavité supérieure. )) Pour les alliages à 39,4 et 44» 4 pour 100, dont la transformation s'ef- fectue à des températures élevées, je n'ai pas pu atteindre le point où la loi des dilatations se modifie. Les formules établies par les expériences au comparateur pour la dilatation de ces alliages donnent, par extrapolation, des valeurs correctes jusqu'à 220°. » J'indiquerai à titre d'exemple quelques-unes des formules établies pour les alliages dont la transformation magnétique s'opère dans les limites de mes mesures : (237) Alliages. Limites. Coefficients vrais à T". 3o,4Vo 0 0 de o à 1 1 0 4,570-1-0,0235 T » iio à i64 8,60 -)-o,io4 (T — no) » l64 à 220 12,60 -ho,oo8 (T — 164) 3. ,4 0 à 122 3,395 H- o,oi5o T » 122 à 182 5,25 -t-0,128 (T — 122) » 182 à 220 i3,oo -1-0, o36 (T — I8:^) 34,6 0 il 142 1,373-1-0,00474 T » 142 à 220 2,o5 -i-o,o65 (T — 142) Alliages. Limites. 37>5 7o de 0 c 0 à i5o » I 00 à 220 » L'alliage à 87, 5 pour 100 se transforme à une température plus élevée. Cependant, cet alliage montre déjà, pour les températures atteintes dans les mesures, une petite modification dans la loi des dilatations. On peut en effet représenter le coefficient de dilatation entre 0° et 220" par les deux formules suivantes : Coefflcicnls vrais à T°. 3,457-0,0129 T 2,87 -(-0,0011 (T — i5o) » Les alliages les moins dilatables, réservés pour des expériences de durée, n'ont pu être chauffés à des températures élevées; mais on peut conclure, par analogie, qu'ils ne commencent a éprouver une variation sensible dans la loi de leur dilatation qu'à partir de 180° environ. » Résistance électrique. — La résistance spécifique de ces alliages est élevée. Elle est généralement comprise entre 80 et 90 microhms-centi- mètres, et varie peu d'un alliage à l'autre. La résistance varie régulière- ment avec la température même pendant la transformation magnétique. J'ai mesuré avec soin, et pour un grand nombre de températures, la résis- tance de plusieurs alliages entre 20" et i5o°. Les uns sortaient de la trans- formation aux températures les plus basses des mesures. Pour d'autres, la transformation était entièrement comprise dans l'intervalle des expé- riences. D'autres enfin commençaient à se transformer un peu au-dessus de la température extrême. Pour tous ces alliages, la résistance a pu être représentée, dans tout l'intervalle dans lequel j'ai opéré, par une fonction du deuxième degré dont le deuxième terme est très petit. » Les alliages les moins dilatables varient plus que les alliages très dila- tables. ( 2:-j8 > » Voici les résultats trouvés pour quelques alliages : Coefficients moyens de la variation Alliages. entre o» et T*. 22 Ni + 3Cr (784 — o,i3T)io-« 26,2 (844 + 0, oiT) » 28.7 (700 — 0,20T) » 30.8 (897— o,43T) .) 35,0 (i56i-i,69T) » 35,7 (1611 — i,68T) » >/ Le recuit diminue légèrement la résistance de ces alliages, contraire- ment à ce qui a lieu pour la plupart des métaux étudiés jusqu'ici. » On voit, en résumé, que les variations magnétiques des aciers au nickel réversibles entraînent des changements de volume également réver- sibles (aux petites déformations résiduelles près), tandis que la résistance électrique de ces alliages semble complètement indépendante de ces der- niers changements. » Les aciers au nickel nous donnent donc une nouvelle preuve du fait que la variation de résistance électrique avec la température ne saurait être considérée comme une simple conséquence de la dilatation. » SPECTROSCOPIE. — Sur le spectre de lignes du carbone dans les sels fondus. Note de M. A. de Gramont, présentée par M. Friedel. (1 Voici les longueurs d'onde des raies formant le spectre de lignes du carbone, tel que je l'ai reconnu et mesuré dans les carbonates fondus, en le produisant au moyen du dispositif décrit dans la précédente séance. » On a mis en regard les nombres d'Angstrôm et Thalén (') et ceux de MM. Eder et Valenta (-), obtenus avec le carbone libre : les premiers, par l'observation directe, les seconds, par la photographie. Toutes ces valeurs ont été rapportées au spectre nor- mal de Rowland. Les chiffres qui les accompagnent dans les colonnes i représentent les intensités des raies pour 12 rr= max. (') Nombres ayant subila correction de Rowland (Noi'a Acta Upsal., t. IX; 1875). {■") Denkschr. Kais. Akad. Wiss., LX Bd. Wien; 1893. ( 239) €arbono libre. Angstrom E.ior et et Thalcn. i. Valenla. / c„ ( 658, 4o 10 658,42 I 'i 657,85 12 607,87 I Gr. I... 569, 5i 566,19 . 564,75 563,96 6 6 1 « 1 2 Non photo- graphiées 538,00 2 537,98 I 5i5,i4 5 5i5,i2 I Gr. II . . . 5i4,5o 6 5.4,49 I 5i3,3S 3 5i3,37 I Non vue » 455,63 1 C? . 426,66 10 426,75 4 Carbonates fondus. A. de Gramont. 657,85 7 566,22 564,86 564,10 537,99 5i5,i6 5i4,46 5i3,29 3 3 2,5 5 7 7 7 4 426,70 9 Non vue Très bien marquée Non vue Facilement visible Facilement visible Facilement visible Assez bien marquée Très bien maïquée Très bien marquée Très bien marquée Non vue Forte, très laree et diffuse i5i,83 i5i,96 175,57 .76,54 .76,98 .77,20 .85,83 '94.07 "94,3. 194,73 219,4. 234,26 Ditré- rences. 0,22 8,63 8,24 0,24 0,42 » Le doublet rouge, appelé généralement Ca, et considéré par Angstrom et Thalén comme de jiremière im])ortanoe, est contesté, quant à l'origine, par Eder et Valenla, qui se demandent s'il est bien dû au carbone, et l'ont noté comme de faible intensité. Plusieurs auteurs, observant avec une faible dispersion, ont pris, pour sa composante la moins réfranglble, la raie de l'hydrogène 11x657,3. Il était donc nécessaire d'étu- dier celte partie du spectre avec un soin tout particulier. J'ai fait usage pour cela d'un spectroscope très dispersif du système Thollon à quatre prismes ('), du modèle décrit et figuré dans les Leçons de Physique générale de MM. Chappuis et Bergel (t. II, p. i3o). Cet appareil, appartenant au Laboratoire des Recherches physiques, m'avait été obligeamment prêté par M. Lippmann. Avec le carbone pur comme avec les car- bonates fondus, et en employant une fente très étroite, donnant les raies du sodium presque fdiformes, cet instrument ne m'a permis de voir qu'une seule raie très bien marquée, un peu diffuse, non dédoublable, et correspondant bien à la plus réfrangible du doublet d'Angstrôm, avec une valeur précise de 657,85 (R""), pour IIa657,3o (Ames) et Li 670,82 (Kayser et Runge), le pointé réticulaire des trois raies étant me- suré dans le même spectre, en tours et fractions de tour de la vis micrométrique de l'appareil. Je n'ai, d'autre part, jamais pu arriver à faire apparaître la raie 658,4, en faisant cependant varier toutes les conditions expérimentales : condensation, diffé- rence de potentiel, milieu gazeux, corps employés, sécheresse absolue et absence com- plète d'hjdrogène. D'ailleurs, même avec le spectroscope ordinaire à vision directe, 658,4 eut paru parfaitement distincte de 657,85 et distante de celle-ci de plus de o'^'iS de l'échelle. Chaque fois que j'ai cru la voir, j'ai reconnu mon erreur, due au va- cilleinent de l'étincelle, et je me suis assuré qu'elle ne se produisait plus avec une image fixe de celle-ci, projetée sur la fente par une lentille condensatrice. » La raie 56g, 5(?) a paru faible, fugitive, rarement et irrégulièrement visible, et indépendamment des autres raies du môme spectre. N'ayant pu la produire à volonté et ne l'ayant jamais observée avec le graphite dans l'hydrogène, je ne l'ai pas fait figurer dans mes observations. Peut-être serait-ce une raie non signalée de l'air? (') Thollon, Comptes rendus, t. LXXXVl; 1878, p. 829 et 695. G. R., 1897, 1' Semestre. (T. CXXV, N" 4.) 32 ( 2/,0 ) » Le groupe que j'ai désigné par I est formé de trois raies peu intenses, à peu près égales, mais facilement visibles, bien qu'elles n'aient pas été photographiées par MM. Eder et Valenta. Je les ai toujours vues dans toutes les conditions où le spectre du carbone se produisait, et là seulement. » Tous les auteurs ont bien attribué au carbone la raie 587,99 et le groupe II formé de trois raies assez brillantes et à peu près aussi vives que la raie rouge C^. Quant à 455,63 de MM. Eder et Valenta, je n'ai jamais réussi à la faire apparaître. Avec les sels fondus, on pourrait, à première vue, prendre pour cette raie 455, 27 du platine, due parfois aux spatules. 1) Enfin Cp 426,70 est la ligne la plus forte et la plus caractéristique du carbone, la seule pouvant offrir un caractère analytique. Elle s'élargit énormément par l'accrois- sement de la condensation, jusqu'à devenir comme une bande nébuleuse sur les bords ; aussi les mesures ont-elles été faites avec une seule jarre. » La dernière colonne du Tableau contient les inverses ( N =; r- ) des longueurs d'onde; ces valeurs sont proportionnelles aux nombres de vibrations. En examinant leurs difTérences successives, on verra les raies composantes des groupes I et II, à peu de chose près symétriquement réparties de part et d'autre de la raie intermédiaire 537,97(N = i85,83). )> Les carbonates de potassium, de sodium et principalement de lithium ont surtout servi à ces mesures; mais on a aussi observé le spectre du car- bone dans les cyanures, les sulfocyanures et même avec les sulfocarbo- nates, au-dessous de leur température de décomposition. A froid et dans l'hydrogène, j'ai réussi, en faisant éclater une étincelle très courte et très condensée entre deux perles de K^CO' solidifiées sur deux fils de platine iridié, à observer passagèrement Ca, Cp et le groupe II ( ' ). » CHIMIE PHYSIQUE. — Relation entre la polymérisation des corps liquides et leur pouvoir dissociant sur les èlectrolytes . Note de M. Paul Dutoit et de M"* E. Aston, présentée par M. Friedel. « D'après les recherches nombreuses qui ont été effectuées jusqu'à pré- sent sur la conductibilité électrique des liquides, les corps hydroxylés tels que l'eau, les alcools et acides de la série grasse, l'acide nitrique, etc. sont seuls susceptibles de donner des solutions fortement conductrices. Or, d'après les mesures effectuées par MM. Ramsay et Shields, par la méthode (') Travail fait au Laboratoire de recherches de Chimie organique de M. Friedel, à la Sorbonne. ( 24i ) des ascensions capillaires, ces corps hydroxylés sont polymérisés à l'état liquide, résultat qui est confirmé par un ensemble de propriétés signalées au cours de divers travaux antérieurs ( ' ). M Nous nous sommes demandé s'il n'y avait pas une relation nécessaire entre la polymérisation du dissolvant et la dissociation électrolytique; de telle sorte que cette dernière ne puisse se produire que lorsqu'on emploie des dissolvants polymérisés. Pour résoudre la question, nous avons entrepris des mesures de conduclibilités électriques sur un certain nombre de dissolvants qui, soit par la méthode des ascensions capillaires, soit par leurs autres propriétés, doivent être certainement considérés comme des liquides polymérisés. Ce sont le propionitrile, l'acétone, la méthyléthyl- cétone, la méthylpropylcétone et le nitroéthane. » Ces expériences, dont nous résumons ici les principaux résultats, ont jusqu'à présent pleinement confirmé notre hypothèse. » Propionitrile (point d'ébullition : 94°,5-95'', 5, sous la pression de 780"""). — Nous avons étudié les solutions des éleclroljtes suivants : acides benzoïque, sali- cylique, cinnamique, acétique, trichloracétique, CAzS.K, CAzS.AzH', HgCl', AgAzO', NaBr, CH^OH.CO^Li, C«H».OH.CO»Na, CdBrS CdIS Ni(AzO»)-, COCl-, CO(AzO^)^. Voici, comme exemple, quelques séries de mesures, effectuées à 20°. CAzS.NH' HsCP. ... Dilution v= 126,7 253,4 5o6,8 Conductibilité moléculaire |Ji =r 4i>o3 55,9g 66,72 V — 8 16 Sa 64 128 (A = i,o5 1,86 3,40 6,67 (ii,3) AgAz03 ( v= 8 .6 32 64 .28 256 ^ ' \ |Ji= 14)21 18)79 23,76 28,95 34,42 38,86 ( V = 2048 ( [A =:: 62,43 CeU^OH.CO^Li. <"- '^ ^^ ^^ '^^ GdP. Cd Br^ [j. ^: 4)5o 5,89 6,23 6,4i V = 64 128 256 5l2 [i= i5,9 17,0 19,1 (19,2)? V = 884 [11= 16,2 (') Ph. A.-Guye, Arch. phys. nat., t. XXXI, p. 164. — Bull. Soc. cliim., Si^ série, t. XIII, p. 34. — Voir aussi Tralbe, Berichte, t. XXX, p. 265. ( 242 ) » Acétone (') (point d'ébullilion : 55°, 15-55°, 20, sous la pression de 725"""). — Mêmes électrolytes que dans le propionitrile. Exemples : solutions de salicjlate de soude et d'iodure de cadmium, étudiées à 20° : CdP 4 10,4 8 n,7 16 11,4 32 11,5 64 11,6 128 11,9 256 12,0 C'H=0'Na. ... ( V = 64 9,56 128 .3,21 256 = 7,3. 5l2 20, 5l 1024 32,52 » Méthyléthylcétone (point d'ébulHtion : 77°, 5-78°, 2, sous la pression de 730"™). - Mêmes électrolytes que dans le propionitrile. Exemples : HgCP \ V = 1 \-= lf> 0,435 32 0,711 SCAz.AzH'.. 1 /x- Si ,75 .3,8 63,5 .7,4 94,75 '9>7 G'H^O'.Na... 192 6,2 384 8,1 CdP / 1^ = 64 5,58 128 (5,48) » Méthylpropylcétone (point d'ébullilion : gg^jS-ioi", sous la pression de725""). — Mêmes électrolytes que dans le propionitrile. SCAz.AzH'.. CdP V ^ 190 38o 760 [x= 9,21 10,93 (i3,64) V = 64 ' .28 |ji = 2, i3 1 , 55 C'H^O'.Na.... i " = '9^ ; /ji = 2,00 » Nitroéthane. — En raison de la difficulté d'obtenir ce corps, à l'état pur, en quantité suffisante, nous avons été obligés de nous borner, pour le moment, à des me- sures qualitatives. Nous avons constaté que les électrolytes solubles dans le nitro- éthane donnent des solutions fortement conductrices. » Si l'on rapproche des expériences ci-dessus les très faibles conducti- bilités constatées par M. Kablukoff (^) pour des solutions d'acide chlor- (') Au cours de ces recherches, il a paru un Mémoire de M. Carrara {Gazs. c/tim. ital., t. XXVII, p. 207) sur les conductibilités électriques, à 25°, de solutions acéto- niques, ce qui nous a permis de restreindre nos propres recherches relatives à ce dis- solvant. (-) Kablukoff, Zeit. phys. Cli., t. IV, p. 429. ( 243 ) hydrique dansl'élher, le benzène, le xylène etl'hexane, et par nous-mêmes pour (les solutions de divers électrolytes dans le chlorobenzène, l'iodure d'éthvle, le bromure d'éthylène et l'acélate d'amvle, liquides non polymé- risés, on peut conclure qu'il existe bien une relation générale entre la po- lymérisation du dissolvant et son pouvoir dissociant; l'exemple du propio- nitrile prouve en outre qu'il n'est pas nécessaire que le dissolvant soit un corps hydroxylé, ou même oxygéné, ainsi que divers auteurs ( ' ) paraissent l'admettre (-). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouveau groupe d'amidines. Note de M. Ferna.nd Muttelet, présentée par M. Friedel. « Dans une précédente Note j'ai décrit la préparation de composés répondant à la formule générale AzO dans laquelle R est un radical gras ou aromatique. » Ces différents composés ont été réduits par l'étain et l'acide chlorhy- drique, de la façon suivante : » Le composé nitré (lo parties) esl chaufTé avec de l'acide chlorhydrique concentré (5o parties) et de l'étain (i5 parties) que l'on ajoute peu à peu. Quand l'addition de l'étain est terminée, on porte au bouillon jusqu'à dissolution complèle et incolore. On sépare l'excès de métal par décantation et l'excès d'acide par évaporation. On reprend par l'eau chaude, on élimine l'étain par l'hydrogène sulfuré et, dans la liqueur filtrée. on isole la base par précipitation ammoniacale. » 1. R est représenté par le radical phényle O'W. — Le produit, précipité par l'ammoniaque, rapidement filtré, cristallise dans l'alcool fort en aiguilles brillantes pf : 191° et dans l'alcool étendu en écailles brillantes fondant à 191°. Ce produit se diazote et se copule avec les sulfonaphtols pour donner des matières colorantes; il (') Voir entre autres sur ce sujet : Bruhl, Zeit. phys. Ch., t. XVIII, p. 5i4. ('-) Université de Genève, laboratoire de M. Guye. ( 244 ) possède donc un groupe AzH^ d'aminé primaire. L'analyse donne les résultats suivants : Calculé pour Trouvé. A^H=.C«H3/^\C.C«H^ Gj 79>89 pour loo 80,00 pour loo H 5,34 » 5,26 i> Az 1 4 ) 76 » 1 4 ) 73 » » 2. R est représenté par le radical p-tolyle C^H'.CH^ — On obtient par préci- pitation ammoniacale un produit cristallisant dans l'alcool étendu en écailles brillantes fondant à 193° et répondant à la formule G-°H'"Az'. » 3. B. est représenté par le radical o-totyle C*H*.CH'. — L'ammoniaque préci- pite une substance cristallisant de l'alcool en longues aiguilles minces fondant à i45- 146° auxquelles la combustion donne la formule C^"H'''Az'. » k. ]{ est représenté par le radical ^-naphtyle CH'. — La précipitation par l'ammoniaque fournit un produit très soluble dans l'alcool étendu chaud et qui s'en dépose par refroidissement en longues aiguilles filiformes fondant à lôS-iôG", mais se solidifiant presque aussitôt pour ne fondre ensuite qu'à igS". D'autre part, le même produit, fondant à )65-i66°, repris par le benzène, donne une substance grenue cristalline fondant à igS". L'analyse de cette substance grenue (point de fusion : 195°) lui assigne la formule CH'^Az'. » La réduction des autres anhydrides est à l'étude. » A côté de ce groupe de corps auxquels la combustion et les propriétés assignent la formule générale AzH=/ ^/ -Az j'ai obtenu, dans deux cas, des substances que les résultats de l'analyse permettent de considérer comme des hydrates des bases précédentes. » 1 bis. R est représenté par le radical phényle CH^ — Si la précipitation ammoniacale s'eflectue en solution concentrée et avec élévation de température, le. produit obtenu cristallise dans l'alcool étendu en aiguilles fines brillantes fondant à 172-173°. La substance se diazote et se copule avec les sulfonaphtols : elle possède donc un groupe AzH^. La combustion donne les résultats suivants : G 73)77 pour 100 H 5,39 pour 100 qui correspondent à la formule d'un hydrate à une molécule d'eau du produit fondant à 191°. ( 245 ) >' k bis. R est représenté par le radical ^-naphlyle. — Le produit fondant à i65- i66° contient C 80,42 pour 100 H 3,53 pour 100 ce qui correspond à un hydrate à une demi-molécule d'eau du produit fondant à 195° ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un procédé de dosage de l'acétylène^ applicable aux carbures de la forme R — C s^ C — H. Note de M. Chavastelon. n Dans une précédente Communication {'-") j'ai établi expérimentale- ment que l'action de l'acétylène sur une solution aqueuse ou alcoolique d'azotate d'argent en excès avait lieu d'après l'équation C-H- + 3AzO'Ag = C=Ag».AzO'Ag 4- aAzO'II relation confirmée par M. Arth (' ). » Si donc on met en présence un excès de la solution argentique et l'acétylène, soit seul, soit en mélange avec d'autres gaz ne réagissant pas sur l'azotate d'argent et non acides, du poids de l'acide azotique mis en liberté on pourra déduire le poids ou le volume de l'acétylène entré en réaction. » On aura tous les éléments du calcul si l'on connaît : 1° le volume, la température et la pression de l'acétylène ou du mélange gazeux; 2" le volume et l'acidité de la liqueur à la fin de l'expérience. L'usage de l'eu- diomctre à absorption de M. Raoult (^) conduit facilement à ce résultat. » Si le volume gazeux dont on dispose est assez grand, on remplit, par déplacement, l'eudiomètre placé horizontalement. )) Dans le cas contraire, on relie par des caoutchoucs à vide son extrémité effilée avec la douille de la cloclie renfermant le ou les gaz, en intercalant un tube en T, des- tiné à établir la communication avec une trompe à mercure. » Une fois le vide obtenu, il est facile de remplir l'appareil à la pression et à la température du moment. » Cela fait, l'eudiomètre étant vertical, on verse dans l'entonnoir supérieur la solu- (') Juillet 1897. — Laboratoire de Technologie de l'École municipale de Physique et de Chimie de Paris. (^) \oïr Comptes rendus, i/ijuin 1897. (^) y o'iv Comptes rendus. 28 juin 1897. (*) Voir Comptes rendus, 1876; p. %^^. ( 246 ) tion d'azotate d'argent; 20" d'une solution à 10 pour 100 suffisent toujours pour un eudiomètre de 60'^'^ de capacité. On tourne le robinet supérieur, et une portion du réactif pénètre dans l'espace gradué; l'absorption qui se produit facilite l'introduction du reste. On agite et l'on ajoute de l'eau distillée tant qu'il y a aspiration. » On note le volume total du liquide contenu dans l'appareil et l'on y dose l'acide azotique libre. » Le dosage de l'acétylène est ainsi ramené à un dosage acidimétrique. » Le procédé est applicable aux carbures de la forme R - C £EEï C - H pour lesquels la réaction est R- C = C- H^-2AzO'Ag = R-C = C- Ag.AzO'Ag + AzO'H. » ANALYSE CHIMIQUE. — Sur le dosage de la chaux, de l'alumine et du fer dans les phosphates minéraux. Note de M. L. Lindet, présentée par M. Aimé Girard. « L'attention des chimistes agricoles a été bien souvent appelée sur le rôle que jouent l'alumine et l'oxyde de fer dans la rétrogradation des su- perphosphates, et sur la difficulté que présente le dosage de ces deux élé- ments dans les phosphates commerciaux. Les nombreuses méthodes qui ont été proposées pour effectuer ce dosage sont d'une manipulation déli- cate, et beaucoup d'entre elles conduisent à des résultats incertains; elles ont été d'ailleurs, de la part de M. Lasne, l'objet d'un examen critique ('), qui me dispense d'en donner ici la description et d'en signaler les incon- vénients. Le dosage de la chaux s'opère, en général, sur les liqueurs dont on a séparé le fer et l'alumine; son exactitude dépend donc des procédés auxquels il vient d'être fait allusion. » La méthode la plus répandue pour le dosage de l'acide phosphorique consiste à précipiter celui-ci à l'état de phosphate animoniaco-magnésien, en présence d'une grande quantité de citrate d'ammoniaque, qui retient en dissolution la chaux, l'alumine, les oxydes de fer, de manganèse, etc. Pour séparer ensuite ces oxydes des liqueurs fdtrées il est nécessaire de détruire l'acide citrique, soit par une évaporalion, qui n'a jamais lieu sans soubresauts, et une calcination du résidu, qui est toujours longue; soit (') Lasne, Bull. Soc. chim., 1896, p, 118, j^S, 287. ( 2^7 ) par une oxydation de ce résidu au moyen de l'acide nitrique fumant ou d'un mélange de nitrate et de chlorure de potassium. Ces oxydations sont en général incomplètes, de telle sorte que le fer et l'alumine restent malgré tout dissous en présence de l'ammoniaque. » J'ai pensé que l'on pourrait, avec avantage, utiliser, pour la destruc- tion de cet acide citrique, l'élégante réaction qui a été récemment indi- quée par M. Villiers('), c'est-à-dire l'oxydation des matières organiques par l'acide nitrique en présence d'un sel de manganèse. Cette réaction en effet, peut, dans la circonstance actuelle, fournir un résultat complet. » L'opération doit être conduite de la manière suivante : » Les liqueurs ammoniacales, dont le piiospliate ammoniaco-raagnésien a été séparé, sont saturées par l'acide nitrique, puis additionnées de oS'', 5 de sulfate ou de nitrate de manganèse, et d'environ 5o™ d'acide nitrique pour aos'' d'acide citrique. Le mélange, placé dans une fiole, est chauffé doucement, et l'attaque se poursuit pendant l'évapo- ration du liquide; on ajoute de l'acide nitrique, chaque fois que cette attaque se ra- lentit, ce dont il est facile de s'apercevoir en éloignant du feu le liquide en ébullition ; quand une nouvelle addition d'acide ne détermine plus de dégagements gazeux, on peut être assuré que tout l'acide citrique est détruit, et qu'il ne s'opposera plus à la précipitation du fer et de l'alumine par l'ammoniaque. Le précipité est recueilli puis redissous, et l'on sépare, au moyen des procédés ordinaires, le fer et l'alumine du man- ganèse. » Le chlorure de vanadium (dichlorure de vanadyle, VaOCi-) peut, avec avantage, être substitué aux sels de manganèse. » Son action est beaucoup plus énergique et oS'', i suffit pour oxyder rapidement 208^ d'acide citrique. L'hypovanadate d'ammonium, précipité en même temps que l'oxyde de fer et l'alumine, est insoluble dans les conditions de l'expérience, surtout en présence de l'ammoniaque en excès. Au lieu de chercher à le séparer du fer et de l'alumine on peut retrancher, du poids du précipité calciné, le poids d'oxyde de vana- dium ajouté, et pour cela il suffit de faire usage d'une solution de chlorure de vana- dium à I pour 100, que l'on titre en précipitant par l'ammoniaque 10™ de la liqueur, en présence d'une quantité déterminée de sesquioxyde de fer. » Que l'on ait employé les sels de manganèse ou les sels de vanadium à la destruction de l'acide citrique, il est f;tcile, dans les liqueurs dont on a séparé le fer et l'alumine, de doser la chaux parles procédés ordinaires. » (') ViLLiERS, Comptes rendus, t. CXXIV, p. i34o. C. K., 1897, 1' Semestre. {T. CXXV, N" 4.) j3 ( 2/|8 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l'absorption d'oxygène dans la casse du vin. Note de M. J. Laborde, présentée par M. Duclaux. « Dans une Noie précédente sur la casse du vin ('), j'ai montré que la diastase oxydante qui provoque cette altération a pour source principale la pourriture du raisin due au développement parasitaire du Botrytis cinerea : le fait a été confirmé ultérieurement en Italie (-). » En poursuivant mes recherches sur ce sujet, j'ai étudié l'action de l'oxydase dont il s'agit, ainsi que les effets de la pasteurisation et de l'acide sulfureux sur les vins cassables. » En faisant barboter un grand nombre de fois un volume d'air connu dans 5oo™ de vin, j'ai trouvé que ce volume diminuait pendant un certain temps, quatre à huit jours, au bout duquel l'absorption s'arrêtait assez brusquement. A la fin de l'expérience, l'analyse des gaz de l'appareil indi- quait les volumes d'oxygène absorbé et d'acide carbonique produit. On a obtenu, par exemple, les chiffres suivants avec trois vins différents : Acide carbonique Oxygène absorbé produit CO- Échantillons. par litre. par litre. ^" "CT ce ce N» 1 5o,8 32,4 0,63 N° 2 8i,o 38, o 0,47 N° 3 110,2 63,8 0,58 » Dans la casse du vin, non seulement la matière colorante est oxydée, mais certains éléments du vin subissent une véritable combustion. Le rapport —ç- est variable avec la nature du vin en restant toujours inférieur à I. Avec des vins très malades, la production de CO- est très importante au début, et diminue ensuite plus vite que l'absorption d'oxygène. » Le rôle chimique de l'oxydase du vin peut donc se rapprocher de celui de la laccase ajoutée à un vin sain, comme dans une expérience de M. Ber- trand, qui a provoqué ainsi les effets de la casse (^). (') Comptes rendus, 1 4 décembre i8g6. C) V. Peglion, Intorbidamento o casse dei vini {Bolletino délia Società degli Agricoltori Italiani, Anno II, n° 3). (') Annales agronomiques, t. XXII; 1896. ( 2!L) ) » On obtient des résultats tout à fait identiques à ceux fournis par les vins se cassant naturellement, en mélangeant à un vin sain un liquide dia- stasifère issu du Botrytis cinerea. » Si l'on remarque l'importance des quantités d'oxygène absorbées par un vin qui se casse, on voit qu'on ne peut expliquer cette altération par la seule présence du fer, comme l'a proposé dernièrement M. Lagatu ('); en effet, la production abondante de CO^ ne s'expliquerait pas, et la dose maxima de fer contenu dans un vin n'exigerait que lo'^'^ d'oxygène, pour passer du minimum au maximum d'oxydation, au lieu de i lo*"^ comme dans l'expérience ci-dessus. » Si l'on expose le liquide diastasifère seul à l'action de l'air, on trouve les résultats suivants : Oxygène Acide carbonique absorbé par litre. produit par litre. /;9-,6 i3-8 » C'est la même réaction qu'avec un vin cassable, avec une production de CO- plus faible. Le liquide n'avait pas cbangé d'aspect, mais il ne don- nait plus la coloration bleue intense caractéristique avec la teinture de gaïac qu'il (aurnissait au début de l'expérience ; toutes ses autres propriétés oxydantes avaient également disparu. On constate le même affaiblissement progressif avec l'oxvdase du vin, quand on met en solution dans l'eau le précipité obtenu par l'alcool et contenant, comme on sait, une partie de la substance active. Une certaine quantité d'oxydase, qu'elle provienne du Bolrytis ou du vin, ne peut donc absorber qu'une quantité limitée d'oxy- gène ; ses propriétés s'atténuent au fur et à mesure jusqu'à épuisement, probablement parce qu'elle subit une combustion de ses propres élé- ments. M Quand on étudie l'action de la chaleur sur les vins qui se cassent, il est difficile de fixer une température précise à laquelle l'oxydase perdra toute activité; car, comme pour les autres diastases, cette température dépend des principaux facteurs suivants : quantité de diastase, nature du milieu, durée de l'action. » Toutefois, la chaleur l'affaiblit progressivement, comme le montre (') Comptes rendus, 21 juin 1897. ( 200 ) l'expérience suivante faite sur un vin susceptible de se casser fortement : Oxygène absorbé par litre. ce Témoin non chaufié 99>6 Vin chaiiflfé à 60° 49)4 » 65° 3i,8 » 70° 28,6 )) 75° 21,8 » Dans les conditions de cette expérience, qui étaient celles du chauffage en bouteilles, la température de Go" n'a pas été suffisante pour détruire toute l'activité de l'oxydase, car une quantité notable d'oxygène a été absorbée et le vin se cassait encore quoique plus faiblement. A partir de 65", le vin ne se troublait plus sensiblement et l'absorption d'oxygène a con- tinué à diminuer; à 'y 5° l'absorption s'est laite comme dans un vin sain. » Dans le traitement de la casse par l'acide sulfureux préconisé par M. Bouffard, bien que la matière colorante ne se précipite plus, le vin absorbe des quantités d'oxygène aussi importantes qu'avant d'être traité. Ainsi, deux vins de la première expérience, les n"* 1 et 3, ont donné les résultats suivants, après addition de oS'',o5 de SO^ par litre : Oxygène absorbe Acide carbonique Échanlillons. par litre. produit par litre. N° 1 52"s8 Sy-^Sô N° 3 107'^^So 68™, 6 » L'absorption de l'oxygène est donc restée ce qu'elle était en. l'absence de S0-; la production de CO" paraît être seulement un peu |)lus grande. Ces volumes d'oxygène sont très supérieurs à ce qu'il faudrait pour oxyder l'acide sulfureux introduit; celui-ci n'exigerait, en effet, que 9'^'' en suppo- sant qu'il fût entièrement transformé; or, on constate, à la fin de l'expé- rience, que le vin contient encore une certaine quantité de SO^, variant entre 5°'e'- et iB""»'' par litre. » L'avidité de l'acide sulfureux pour l'oxygène parait donc inférieure à celle de l'oxydase, et celle-ci épuise son pouvoir absorbant et oxydant avant que tout l'acide sulfureux n'ait disparu. )) Ce fait semble indiquer que l'efficacité incontestable de l'acide sul- fureux dans le traitement de la casse n'est due ni à son oxvdabilité, ni à son action destructive des propriétés de l'oxydase. » ( ^5i ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Influences exercées par les étals patho- logiques des générateurs sur la constitution des descendants. Note de M. A. C'.iARRi:v, présentée par M. Ch. Bouchard. « Depuis quatre ans j'ai pu observer un certain nombre d'enfants issus de mères atteintes, pendant les derniers mois de leur grossesse, de diffé- rentes infections : syphilis, rhumatisme articulaire aigu, diphtérie, influenza, oreillons, phlegmon, érysipèle, pneumonie, pleurésie, tuberculose, etc. » J'ai vu très rarement, chez le nouveau-né, se développer la maladie même dont la mère était affectée, mais j'ai constaté souvent des lésions ou des troubles fonctionnels différents de la maladie maternelle mais causés par cette maladie. » J'ai enregistré un cas de syphilis rapidement mortelle, caractérisé par des ulcérations cutanées, de la sclérose du foie, des décollements épiphy- saires, etc. Ce qui était particulièrement digne de remarque, c'était l'in- tensité, l'étendue des dégénérescences muqueuse et fibreuse du placenta. L'altération du filtre placentaire avait-elle facilité le passage de l'agent pp. eue 9 pathog » J'ai vu, d'autre part, une femme souffrant d'arthropatliies multiples, mobiles, fébriles, qui furent modifiées par le salicylate de soude ; elle donna naissance à un garçon qui avait également des gonflements péri-arliculaires au niveau des deux articulations tibio-tarsiennes; l'administration d'un peu d'antipyrine les améliora. La mère et l'enfant ont guéri. » l'our les autres infections, je n'ai jamais constaté l'hérédité directe. » Tantôt les rejetons sont nés à terme avec toutes les apparences de la santé; tantôt il y a eu avortements, morts prématurées; enfin, j'ai réussi à déceler des anomalies avec une fréquence plus grande, au moins dans mes cas, que chez les enfants issus de parents normaux. » D'une manière générale, quand ces enfants de femmes infectées nais- sent à terme, leur poids est inférieur au poids moyen des rejetons de mères parfaitement saines; les difformités, les malformations sont chez eux moins exceptionnelles : becs-de-lièvre, pieds-bots et autres anomalies qui rappellent ces monstruosités que M. Gley et moi avons obtenues expé- rimentalement chez les animaux intoxiqués par les produits microbiens. » La croissance s'opère inolus régulièrement, mais promptement; au lieu des aug- mentations quotidiennes de 20 à l\o=', on constate que l'accroissement du j)oids ne dépasse pas 20s'' et que, même, il peut être nul. ( 232 ) n Les enfants libres de toute hérédité morbide, placés dans un calorimètre spécial du Professeur d'Arsonval, rayonnent environ 8 à g*^"', en un temps qui varie de qua- rante à soixante minutes; introduits dans ce même calorimètre, les rejetons de mères infectées habituellement ne dégagent, dans le même temps, que 7, 6, 4<^»'. » Les urines de ces enfants sont ordinairement plus toxiques que celles des nou- veau-nés normaux. » Injectées dans les veines du lapin, aux doses considérables de 100 à iSoS'' par kilogramme, les urines des sujets nés de parents sains produisent parfois la mort; l'animal qui n'a pas été tué sur le coup survit souvent définitivement. » Les urines des nourrissons nés de parents malades, fréquemment moins pauvres en urée et eu matières colorantes, provoquent parfois la mort immédiate quand on les injecte dans les veines du lapin à une dose voisine de gos"' par kilogramme; et, si l'animal ne succombe pas immédiatement, sa survie est, dans nombre de cas, limitée : il meurt au bout de quelque temps. M Ces données relatives au poids, à la croissance, au rayonnement, à la toxicité, à la composition des urines, varient avec l'âge, avec les semaines; les enfants choisis avaient, le plus souvent, de un à six mois : pour établir ces comparaisons, il convient de tenir compte de ce facteur. » Quant à l'alimentation, elle a uniquement consisté en lait de femme ou en lait stérilisé; les enfants normaux, les témoins, pour ainsi dire, de nos expériences, ont été pris fréquemment parmi les fils ou les filles des nourrices qui allaitaient en même temps et leur enfant et les nouveau-nés issus des femmes malades; la qualité des aliments a donc été identique. — Les doses ingérées ont oscillé entre 6ooS'' et SooS'', le défaut de croissance tenant souvent, du moins en apparence, non à l'insuffisance de cette alimentation, mais à des métamorphoses digestives imparfaites, à une absorption incomplète; il existe, à ce point de vue, plusieurs types de mauvaise nutrition. » A ces troubles, soit physiques, soit fonctionnels, permettant de distin- guer les organismes marqués hériditairement, il convient d'en ajouter d'autres, de nature anatomique. » Quand ces sujets anomaux succombent, il n'est pas exceptionnel de ne découvrir aucune altération viscérale appréciable; par contre, j'ai réussi ' à déceler de la congestion des reins, un écartement excessif des travées du foie, une infdtration du parenchyme hépatique par de la graisse, etc. — Ces enfants n'ayant jamais pris que du lait, élément qui n'a passé, à aucune époque, pour un générateur de pareilles détériorations, aucune cause ac- quise ne semble être intervenue; il est donc nécessaire, à moins d'ad- mettre un agent mystérieux, de remonter aux parents: la mère seule était soumise à notre observation. » Par quels procédés l'influence maternelle parvient-elle à réaliser ces ( 253 ) désordres? Pour répondre à cette question, on est contraint de quitter le terrain solide des faits acquis pour risquer quelques hypothèses. — Il est permis de supposer que ces dégénérescences sont dues aux toxines, dont l'existence, à la fin de la grossesse, résulte de l'évolution même du mal; l'expérimentation proclame à la fois leur passage au travers du placenta, leurs aptitudes à créer de semblables lésions. — Il se peut aussi que ces principes aient altéré les cellules maternelles, les cellules de la génération comme les autres; or, les tissus des nourrissons que nous avons étudiés dérivaient de ces cellules débilitées, et des éléments ainsi affaiblis sont im- puissants à engendrer des parenchymes résistants; voilà pourquoi ces pa- renchymes ont évolué dans un sens pathologique, surtout au niveau des zones où, dans le foie précisément, l'activité vitale a exigé des efforts. — La toxicité urinaire augmentée prouve, d'ailleurs, que les plasmas, chez ces enfants à ascendants contaminés, contiennent plus de poisons que les humeurs des autres; ces poisons, en outre, même lorsqu'ils dérivent des cellules de l'économie (acides urique, lactique, urates, etc.), peuvent en- gendrer des lésions de tissus, abaisser la résistance aux parasites de l'infec- tion, etc. ; dès lors, on trouve dans ces données qui, à l'exemple des autres explications, ne manquent pas de bases positives, de nouveaux motifs propres à révéler la genèse des anomalies constatées. ') Quoi qu'il en soit, ces recherches (la syphilis, peut-être quelques autres virus mis à part) tendent à établir que l'hérédité directe est chose rare, sans doute parce que, dans nombre de cas, le placenta plus épargné que dans la vérole retient mieux les germes, sans doute aussi pour d'autres raisons : résistance du fœtus, état bactéricide de ses humeurs vis-à-vis de certains microbes, etc. » Ces recherches tendent, en outre, à substituer, aux mots vagues de conditions du terrain, des données précises, montrant que, si les agents pathogènes évoluent plus volontiers dans des organismes déterminés, c'est qu'en partie par voie d'hérédité ces organismes ne ressemblent pas aux organismes qui procèdent d'ascendants indemnes de toute tare. — L'in- fection au premier rang, à côté d'elle, ainsi que je l'ai vérifié, des affec- tions non bactériennes, des auto-intoxications, des dyscrasies sanguines, des cachexies cardiaques, une sénilité physiologique précoce, etc., exercent sur la descendance des influences telles que les rejetons diffèrent des autres nouveau-nés et par l'état statique et par l'état dynamique, et par les attributs fonctionnels des cellules, et par la composition chimique des humeurs, et par la structure anatomique des tissus : dès lors, on conçoit ( 254 ) que les qualités des plasmas de ces organismes considérés comme milieux; de culture, que leurs réactions défensives, etc., en présence des bactéries, conduisent à des résultats défectueux. » BACTÉRIOLOGIE. — Élude bactériologique de l'ambre gris. Note de M. H. Beaitregard, présentée par M. Bouchard. (c J'ai montré antérieurement, en collaboration avec le regretté profes- seur Georges Pouchet, que l'ambre gris est un calcul intestinal qui se déve- loppe et siège dans le rectum du Cachalot. » Ce calcul, composé de cristaux d'ambréine mélangés à une plus ou moins grande quantité de pigment noir provenant de la paroi rectale, ren- ferme en outre des débris stercoraux. Quand il est frais, c'est-à-dire quand il vient d'être extrait du rectum par les pêcheurs, il est de consistance assez molle, et son parfum est rien moins qu'agréable en raison du relent stercoral prononcé qui domine. Mais après plusieurs années de conserva- tion en boîte de fer blanc closes, et pendant lesquelles il perd peu de son poids, il se débarrasse progressivement de ce relent stercoral et garde seu- lement un parfum très délicat, sui generis, qui lui donne une telle valeur commerciale qu'avant même d'être parvenu au point oii il peut être immé- diatement utilisé en parfumerie il atteint déjà le prix considérable de Sooo'^'' à 7000*^'' le kilogramme suivant son état. On n'a jamais expliqué comment se fait la disparition des matières stercorales et de leur odeur; on a parlé de dessiccation lente; mais s'd s'agissait seulement de perte d'eau, on aurait depuis longtemps imaginé un moyen de dessiccation rapide, dans le vide ou autrement, qui permettrait de ne point immobiliser pendant de longues années un capital considérable. Les observations que je vais relater me paraissent pouvoir aider à la solution de ce problème. » Désirant faire l'élude bactériologique de l'ambre gris, j'ai eu la bonne fortune de trouver dans M. Ivlotz, propriétaire de la parfumerie Pinaud, un précieux collabora- teur qui voulut bien mettre à ma disposition un rare spécimen de cette substance. » J'avais eu l'occasion, en iSgS, de décrire, devant la Société de Biologie, un morceau d'ambre pesant près de 8*'S et formé, comme le sont ces calculs quand ils atteignent un grand volume, de plusieurs noyaux ayant chacun nu certain nombre de couches concentriques enveloppantes, et repris ensemble dans une masse commune. . » C'est sur un de ces noyaux, que je fus autorisé à briser moi-même, que j'ai fait, suivant les règles, des prélèvements que j'ai, séance tenante, portés sur divers milieux de culture généralement emploj'és dans les laboratoires (gélatine peptone, gélose, bouillon de bœuf peptone, sérum de bœuf gélalinisé). ( 255 ) » Sur six tubes ensemencés de la sorte, j'ai obtenu den\ tubes fertiles : un tube de gélose et un tube de bouillon. » Les reclierclies que j'ai poursuivies sur ces cultures m'ont amené à trouver un microbe morphologiquement très semblable au bacille du choléra asiatique, mais qui n'en a pas tous les caractères biologiques. 11 ne possède pas non plus les caractères des microbes du même genre {Spirillum de Finkler, Sp. spuligenum), jusqu'ici trouvés dans l'intestin des animaux terrestres; c'est toutefois un Spirilliun voisin de ceux, que je viens de désigner et pour lequel je propose le nom de Spirillum recti Physeteris. » En voici les caractères généraux : » Très polymorphe, ce Spirillum présente, selon les milieux de culture, l'appa- rence de bâtonnets dont les dimensions en longueur varient de il^, 4 à 4'*, 2 sur o!^, 5 à o!^,8 d'épaisseur, ou l'apparence de spires. Ces bâtonnets, très mobiles, sont très abondants dans les cultures jeunes sur gélose, où ils sont accompagnés de formes ovoïdes courtes, d'éléments en croissant et de quelques rares bacilles ondulés et ten- dant à la forme Spirillum. » C'est surtout dans les cultures en bouillon que la forme Spirillum se développe considérablement, les bâtonnets droits disparaissant presque complètement. A côté des spires de deux ou trois tours qu'on y trouve abondamment, on rencontre de nom- breuses formes en croissant très fermé, parfois complètement circulaires. » Il n'y a du reste aucun doute que ces formes appartiennent bien à la même espèce, car il suffit de cultiver sur gélose le Spirillum, pris dans le bouillon, pour ob- tenir de nouveau la forme en bâtonnet à l'exclusion presque complète des Spirillum. Sous le rapport du pohmorphisme, le Spirillum rccti Physeteris est donc tout à fait comparable à celui du choléra. » Il se colore bien par les couleurs d'aniline qui font apparailre autour de chaque élément une coque Inaline formée d'une substance à déterminer ([ui donne, en tous cas, aux cultures sur milieux solides une consistance toute particulière rappelant par son élasticité les mucosités épaisses, filantes et élastiques. » 11 ne prend pas le Gram ; je n'ai pu encore, par les méthodes connues, mettre les cils en évidence; il ne donne pas la réaction de l'indol (rouge choléra) et ne produit pas la fermentation lactique. )i Sa température d'élection paraît être aux environs de 37"; à 22°, sur la gélatine, il se développe très lentement et liquéfie le milieu au bout de près de huit jours en formant une cupule qui ne s'étend à la piqûre que très lentement. » Il cultive très bien sur gélose à 87°, ou en bouillon; dans ce dernier milieu, il produit un trouble en même temps qu'une pellicule en surface, et présente, quand on agite lentement le bouillon par un mouvement circulaire, un caractère typique qu'il doit évidemment à la substance élastique qui entoure chaque élément. On voit, en effet, la pellicule disparaître, le bouillon s'éclaircir et en même temps se former comme une mèche blanche onduleuse qui part du fond du tube et s'allonge dans toute la hau- teur du bouillon. » Sans insister davantage sur ces caractères que je développerai dans un G. R. 1897, 2' Semciire. (T. CXXV, N° 4.) 3/} ( 256 ) Mémoire spécial, lorsque j'aurai complété mes recherches, je désire appeler l'altentioii sur les considérations générales suivantes : » i" L'existence de ce microbe (et ce n'est probablement pas le seul) dans l'ambre gris vient à l'appui de l'opinion qui considère les calculs comme ayant une origine microbienne. » 2° L'existence de ce microbe vivant dans un calcul dont l'âge, depuis son extraction du rectum du Cachalot, peut être évalué au minimum à quatre ans, laisse supposer, ou bien qu'il possède une forme susceptible d'une longue survivance, ou bien qu'il trouve dans l'ambre un milieu de culture propice. Je penche pour cette seconde hypothèse, et, dans ce cas, il se pourrait que les microbes jouassent un rôle important dans la destruction des matières stercorales qui accompagnent l'ambréine. C'est probablement à cette destruction lente opérée par les microbes que le calcul doit de perdre, au bout d'un long temps, son relent stercoral, et de pouvoir manifester le parfum délicat pour lequel il est si recherché. » 3° Enfin, l'existence d'un Spirilluin si voisin de celui du choléra dans le rectum du Cachalot, qui a une vie essentiellement aquatique et qui se nourrit exclusivement de Céphalopodes (animaux marins), n'est pas sans intérêt. Il me reste, à ce sujet, à déterminer si le Spirillum en question est pathogène, tout au moins pour les animaux terrestres. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Persistance d' activité de la présure à des tempéra- tures basses ou élevées. Note de MM. L. Camus et E. Gi.ev, présentée par M. Bouchard. « Le ferment bien connu qui détermine la coagulation du lait, la pré- sure, passe pour être détruit vers 66° et pour être inactif aux températures inférieures à 20^". Ces données ne laissent pas d'être en contradiction avec ce que nous savons de beaucoup d'autres ferments digestifs. » 1° En étudiant diverses conditions modificatrices de l'activité de la présure, nous avons vu, en premier lieu, grâce à un artifice expérimental, que le ferment agit à des températures inférieures à i5° et agit même à 0°. Il est parfaitement exact, comme l'ont montré les expériences si précises de M. Duclaux ('), que l'on n'obtient pas à iS" la caséification' d'une (') DvchkiiX, Mémoire sur le lait {Annales de riiistilut national agronomique, /i" année, p. 4^; 1879-1880). ( ^-57 ) quantité donnée de lait frais par une quantité déterminée du ferment. Mais si l'on ajoute au mélange lait-présure, laissé à o°, pendant une demi- heure par exemple, 3 ou 4 gouttes d'une solution d'acide lactique au dixième ou d'un autre acide en proportion équivalente (acide acétique ou clîlorhydrique), il se forme presque immédiatement (en moins d'une minute) un abondant précipité granuleux. )) Ce phénomène n'est pas dû à l'acide lactique en tant que tel, car il suffit, pour le produire, d'une quantité d'acide inférieure à 5 pour looo du mélange, tandis que, par lui-même, l'acide lactique ne détermine la coa- gulation du lait qu'à la dose de 8 pour looo à la température ordinaire ('). — D'autre part, l'acide ne peut être considéré simplement comme un agent renforçant le ferment; car, si l'on ajoute au lait en même temps la présure et l'acide lactique, à zéro, la formation du précipité dont il s'agit n'a lieu, suivant nos expériences, qu'avec un très long retard. » Ainsi, l'action d'un acide se montre, à ces basses températures du moins, nécessaire pour la formation du précipité qui suit l'altiique de la principale matière albuminoïde du lait par la présure. Ce qui fait repa- raître en partie et, il est vrai, sous une tout autre forme, l'ancienne théorie de Liebig sur la coagulation du lait (-). » 2° D'autre part, nous avons constaté que la présure, si elle a été préalablement desséchée, peut ensuite être impunément portée à la tem- pérature de ioo°. Desséchons dans le vide, par exemple, une goutte de présure acide du commerce ou une goutte de celle même présure neutra- lisée par le carbonate de soude, puis mettons le petit tube qui la contient dans un bain-marie dont l'eau est maintenue à l'ébullition pendant un quart d'heure et même une heure; nous redissolvons alors rapidement la matière dans une goutte d'eau distillée et nous la faisons agir sur 5'"' de lait à 4o°; la caséification de ce lait a lieu en deux ou trois minutes. La coagulation à 4o° de la même quantité de lait par une égale quantité de présure, d'abord desséchée, puis redissoute (expérience témoin), se fait dans le même temps. — Dans d'autres expériences, nous avons porté le ferment desséché aux températures de i3o" et i4o° et constaté que, redis- sous ensuite, il conserve toute son activité. » De ce fait, que la présure desséchée, puis soumise à des températures (') Voir BoURQUELOT, Les Fermeiilalions, Paris, 1889, p. 108. (-) Liebig, Traité de Chimie organique, édition française, t. 111, p. 243, Paris, 1844) el Lettres sur la Chimie, traduction française, Paris, i843, p- 177. ( 258 ) supérieures à ioo°, reste active, il résulte, puisque, d'autre part, le lait est aisément stérilisable, que l'on sera maintenant à même d'étudier sur le lait stérilisé l'action d'un ferment stérilisé ( '). Et d'une telle étude pourraient sans doute sortir des applications intéressantes. » 3° Si le ferment desséché supporte sans dommage l'action des hautes températures, les solutions aqueuses sont au contraire facilement détruites à des températures moyennes, si elles sont neutres. On sait que la tempé- rature de 4o° est considérée comme optima pour l'action de la présure. Cela n'est exact qu'à la condition que le ferment soit en solution acide. Mais si la solution, après avoir été neutralisée, est laissée pendant quelque temps à cette température de 4o°, alors il se détruit une quantité de fer- ment d'autant plus grande que l'action de la chaleur (40") a duré plus longtemps, ou que la quantité d'eau en contact avec le ferment était plus considérable. C'est en effet l'eau distillée qui, à cette température, exerce une influence destructive sur le ferment. » L'expérience suivante, que nous avons répétée plusieurs fois, le démontre : nous ajoutons à une goutte de présure neutre, c'est-à-dire exactement à ^^ de centimètre cube de la solution neutralisée de ferment, respectivement les quantités ci-dessous d'eau distillée que nous laissons en contact avec le ferment pendant deux minutes, et la coagulation de 5"^" de lait a lieu à 40° dans les temps ci-dessous indiqués : QuaiUités d'eau distillée. Temps de la coagulation. 0,01 4,i5 0,02 6,45 o,o3 10 o,o4 12 o,o5 •9 0, 10 li Iquide encore une heure après » La même quantité de celte présure, non additionnée d'eau, détermine à la même température la coagulation de 5='= de lait en trois minutes et demie. » C'est bien une destruction du ferment qui se produit dans ce cas, car si, après qu'elle est restée durant cinq minutes à la température de 4o". on réacidifie la solution, elle ne récupère pas son activité. » On peut, au lieu de faire varier la quantité d'eau qui agit sur le ferment, faire (') Avec cette réserve que le lait stérilisé puisse être encore coagulé par la pré- sure. C'est ce qu'a récemment contesté Benjamin Richard {Beitrag zur Lehre i.on der Labgerinniing {Inaug. Dissertât., Berlin; 1896)]. ( 259 ) agir toujours la même quantité d'eau sur la même quantité de ferment, et ne faire varier que le temps de contact, et alors on constate aussi un retard dans la coagula- tion; ce retard est proportionnel à la durée d'action de l'eau, comme dans l'expérience suivante : Temps de la coagulation Durée d'action de l'eau. de 5" de lait. m I goutte de présure -+- i" d'eau distillée à 4o° pendant i5 sec. . . 6 » 3o sec. . . 8 » Une goutte de cette présure caséifie 5"= de lait en quatre minutes à la température de Se. » Quelle est la modification qtie l'eau, à certaines températures, peut faire subir à la présure? C'est une question qu'il faudra essayer de résoudre. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur une forme nouvelle de l' appareil buccal des Hyménoplères . Note de M. J. Péuez, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « La forme dont il s'agit consiste essentiellement dans une modification remarquable de la structure normale de la langue des Abeilles à langue courte, de la subdivision des Acntilingues. » La languette, de dimensions très réduites, a l'aspect d'un spécule recourbé, hé- rissé de courtes soies. Les palpes labiaux, ordinairement plus courts que la languette, chez les Andrénides, sont ici extrêmement développés, au point que chacun de leur.s quatre articles est plus long que la languette. Le premier est cylindro-conique, légè- rement courbe vers sa base. Le deuxième et le troisième sont très aplatie, et leur sur- face interne, aplanie, est parcourue dans sa longueur par un sillon d'une très grande ténuité, qui forme avec son congénère un conduit, lorsque les deux palpes sont appli- qués l'un contre l'autre. Le quatrième, peu chitinisè, grêle et tlexible, présente une surface externe convexe et inégale, semée d'aspérités; sa face interne, largement con- cave, forme l'origine du canal délié des deux articles précédents. » Le premier article, séparé de son congénère, à son insertion, par la base de la languette, le touche normalement par son extrémité distale, quand les deux suivants sont accolés; les quatrièmes sont plus ou moins rapprochés l'un de l'autre. » Cette curieuse organisation peut s'interpréter, au point de vue fonc- tionnel, de la manière suivante. La languette, si courte, ne peut évidem- ment servir à l'absorption directe des liquides. Ce rôle est dévolu aux ( 26o ) palpes labiaux, dont le dernier article est éminemment propre à cet usage. » Le liquide qui a imprégné cet article et rempli sa concavité trouve, à l'extrémité du troisième, l'orifice inférieur du canal creusé dans ce dernier et le deuxième, qu'il parcourt dans sa longueur. Arrivé à la base du deuxième article, par conséquent au bout du premier, le liquide est pris par la languette, dont l'extrémité atteint l'orifice supérieur du conduit capillaire, et porté enfin dans la cavité buccale. » L'organisation qui vient d'être décrite ne constitue pas seulement une forme de l'appareil de succion absolument nouvelle chez les Insectes. Elle se distingue, en outre, par ce trait particulier, que le principal rôle dans l'absorption y est dévolu aux palpes labiaux, dont l'intervention est nulle ou tout à fait accessoire chez les Insectes dont la bouche est le plus spécia- lisée. Elle est enfin intéressante par ce fait, que l'espèce qui la présente appartient, par tous ses autres caractères, au genre Andrena. Elle se rattache particulièrement au type de 1'^. Julliani, déjà remarquable parla longueur de ses palpes, plus courts cependant que la languette. Bien plus, elle s'y relie par l'intermédiaire d'une espèce algérienne, encore inédite, dont les palpes, plus longs que chez r.4. Julliani, dépassent, de près de moitié, la languette et se substituent par conséquent à elle pour l'absorption immé- diate, sans présenter toutefois le canal qui vient d'être décrit. » Ce curieux Insecte nous offre ainsi l'exemple, assez rare, d'une dévia- tion fonctionnelle considérable dans un organe unique, alors que le reste de l'organisme ne subit pas de modification sensible et reste dans les limites des différences spécifiques ordinaires ('). » ZOOLOGIE. — Sur une nouvelle Myxosporidie de la famille des Glugeidées. Note de M. Louis Léger. « Les larves des Simulies (Simuliurn ornalum Meig.) abondent au com- mencement du printemps dans nos ruisseaux à cours rapides de la France, et plus particulièrement dans ceux des régions montagneuses du Midi. On les trouve par centaines, placées côle à côte et fixées par la région anale sur les pierres ou les brins d'berbe, de préférence dans les endroits où le courant est le plus agité. (') Il me paraît légitime d'établir un genre nouveau pour celte espèce, que je me plais à dédier à M. Ch. Ferlon, capitaine d'artillerie, qui l'a découverte dans les envi- rons d'Aix; je l'appellerai Solenopalpa Fertoni. ( 26l ) » Si l'on examine avec un peu d'attention ces amas de larves, on est frappé de l'aspect tout particulier que présentent quelques-unes d'entre elles, chez lesquelles la région abdominale est fortement dilatée et d'une couleur blanc laiteux, qui contraste vivement avec la teinte vert sombre des individus normaux. Une dissection attentive, faite sous la loupe, montre que ces larves renferment, dans leur cavité générale, des masses parasitaires libres et formant des sortes de sacs d'un blanc opaque, à contours irréguliers. Certaines larves ne renferment qu'une seule de ces masses, remplissant la plus grande partie de la cavité générale et atteignant ainsi près d'un demi-centimètre de longueur; d'autres en montrent deux ou trois, rarement plus, et remplissant, dans leur ensemble, les espaces vides de la cavité générale, sur laquelle elles se moulent en quelque sorte. Parfois, chez certaines larves très malades, le sac parasitaire a dis- tendu les téguments superficiels, par une croissance excessive, et fait hernie à la surface du tégument abdominal de la larve, sous la forme d'un gros kyste à peu près sphé- rique; mais le plus souvent, le parasite, dans sa croissance, comprime simplement les organes de la cavité sans les altérer aucunement. Les muscles mêmes ne sont pas al- térés et les larves, fortement atteintes, présentent encore des mouvements très vifs. Seul, le corps graisseux paraît excessivement réduit, souvent nul, ce qui tend à faire croire que c'est surtout à ses dépens que s'est effectué le développement du parasite. Ouant au tube digestif, il paraît toujours indemne chez les larves manifestement parasitées. Une seule fois, j'ai rencontré une jeune Mj'xosporidie encore non sporulée et faisant hernie à la surface externe de l'intestin, ce qui montre que la migration des états végétatifs, du tube digestif dans le cœlome, se fait de très bonne heure et rapidement. » A l'examen microscopique, les masses jiarasitaires se montrent comme des sacs à paroi mince, transparente, et dont l'intérieur est à peu près complètement rempli par une prodigieuse quantité de spores. Celles-ci sont ovoïdes, réfringentes, avec une grosse vacuole à l'extrémité renflée. Sous l'influence de l'eau iodée, elles montrent un fila- ment quinze ou vingt fois plus long qu'elles, qui sort par leur extrémité pointue ou sommet. Ce sont bien là les caractères spéciaux des spores des Myxosporidies, et la présence d'un filament unique, analogue à celui que le regretté Télohan a réussi le premier à mettre en évidence chez la Glugea Bomhycis, fait rentrer ce parasite dans la famille des Glugeïdées. » Les spores sont de deux dimensions différentes: les petites ayant [\V- à ^V-; les grosses, environ 81^. Certains sacs ne renferment que des microspores et celles-ci sont toujours réunies par petits groupes de huit et renfermées dans une frêle paroi; les autres ne contiennent, au contraire, que des macrospores, et, dans ce cas, ces der- nières sont réunies par masses sphériques de tailles différentes, renfermant un nombre indéfini de spores et revêtues également d'une mince enveloppe. Avec ces amas de spores on rencontre les différentes phases de développement des sphérules primitives, c'est-à-dire des masses sphériques de protoplasma granuleux avec un, deux, quatre, huit noyaux, etc., montrant les différents stades de formation des spores. » Par ses caractères, cette Myxosporidie vient se placer dans le genre Glugea, à côté des autres espèces étudiées par Télohan et comprises antre- fois dans le groupe desMicrosporidies. Elle se dislingue des formes actuel- ( 262 ) lement connues : i° par son habitat exclusif dans la cavité générale, sans relations avec le tube digestif à la maturité, ni avec les autres organes toujours intacts; 2° par sa faculté de se présenter tantôt sous la forme de kvstes avec un nombre indéterminé de macrospores, tantôt sous l'état de kystes renfermant seulement huit microspores, ce qui montre que ces deux états sont loin d'avoir l'importance spécifique qu'on leur attribue actuelle- ment. )) Je l'appellerai Glugea varians, pour rappeler cette dernière particula- rité. » Lorsque cette Myxosporidie se présente sous la forme de kystes octo- sporés, ce qui est le cas le plus fréquent, on ne peut s'empêcher de remar- quer son analogie frappante avec le Tclohania Conlejeani Heuueguy, qui envahit totalement les muscles de l'Écrevisse et fait périr ces Crustacés. » Pensant qu'il pourrait y avoir quelque relation entre ces deux ])ara- sites, étant donné surtout que les Simulies se rencontrent fréquemment dans les ruisseaux à Écrevisses, j'ai essayé, en collaboration avec le D"' Hagenmuller, d'infester artificiellement des Écrevisses en leur faisant absorber des larves malades. Nos expériences n'ont pas donné jusqu'ici de résultats positifs. Peut-être les spores ne retrouvent-elles leur virulence qu'à la condition de passer dans l'intestin d'un Vertébré, comme Rras- silschtchik le prétend pour la Glugea des Bombyx; c'est ce que nous essaierons de vérifier par la suite. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le terrain carbonifère des environs de Mâcon. Note (le M. A. Yaffier, présentée par M. Albert Gaudry. « L'étage inférieur du terrain carbonifère est représenté, dans la région màconnaise, par un ensemble d'assises très intéressantes au double point de vue de la Stratigraphie et de la Paléontologie. » Ces formations primaires se voient clans les deux cantons de Mâcon, dans celui de La Chapelle-de-Guiuchay, et dans les cantons de Monsols et de Beaujeu, du dé- partement du Rhône. Elles ont été longtemps méconnues ou faussement classées par la plupart des géologues qui se sont occupés de la région. » Leur limite extrême au nord de Mâcon est Bussières, où elles ont une puissance de plusieurs centaines de mètres. On les retrouve plus au sud, à Fuisse, où elles pré- sentent leur développement le plus complet, puis à Vinzelles, à Loche, à Leynes, à Chasselas, à Saint-Vérand, à Pruzilly, à Julliénas, à Jullié et à Cenves. » Dans toutes ces localités, elles reposent directement sur les terrains éruptifs. A ( 263 ) Fuisse, ces terrains encaissants sont formés de couches de diorile et de granulite, alternant entre elles d'une façon régulière, avec intercalation fréquente de quartzites et de schistes archéens, antérieurs au granité qui les a souvent bouleversés. » L'assise carbonifère de Fuisse, qui est la plus importante, se compose de trente-huit couches dirigées du nord au sud, 20° nord-est, 20" sud-ouest, plongeant au nord-ouest sous un angle de 42°, et ayant ensemble une puis- sance de plus de Soo"". A sa base se voit un affleurement de calcaire noir rappelant par son aspect le calcaire de Tournai. Puis, par-dessus ce cal- caire, se trouvent des schistes feldspathiques à pâte très fine, non fossili- fères, souvent interrompus dans leur dépôt par des épanchements de mi- crogranulite et de tufs de microgranulite. Ces schistes inférieurs présentent dans leur couche n° 12 un lit de tourbe fossile sur laquelle repose le gîte si riche en empreintes végétales, dont nous donnons la liste plus loin. )) Dans la partie supérieure de la formation, les schistes deviennent très compacts, en se chargeant abondamment de silice; certains d'entre eux, noirs et à pâte très fine, font feu sous le marteau comme de véritable lydienne. Ces schistes sont surmontés par d'autres à apparence satinée qui, sur une épaisseur de i5o'", se criblent de cavités. Puis, au sommet de la formation, se voient encore d'autres schistes très micacés qui, en deve- nant gréseux, prennent l'aspect de véritables psammites. » Les strates tout à fait supérieures sont formées de poudingues qui alternent avec des coulées de tufs de microgranulite, disparaissant eux- mêmes sous une éruption importante de microgranulite. » Partout ailleurs les éléments du terrain carbonifère maçonnais sont les mêmes qu'à Fuisse. » A Pruzilly, on voit de très belles cornes vertes dans les assises schi- steuses en contact avec la microgranulite. » Les couches n" 12 et n" 13 de la coupe de Fuisse, d'une puissance de 24™, renferment une flore riche en empreintes bien conservées, où nous avons pu déterminer, d'après Stur, et en respectant sa classification, les espèces suivantes : » Classis : Selagines. » Ordo : Stigniariœ Stur. — Sligmaria ficoïdes Brongniart (très commun). » Ordo : Lepidodendreœ. — Lepidodendron Wellheimianum Sternb {Sagenaria Wellheimiana de Schimper) (très commun); Lepidostrobus collonibianus Schimper (très rare). M Ordo : Sigillariœ. — Sigillaria anlecedens Stur (très rare). . G. II., 1897, 2° Semestre. (T. CXXV, N° 4.) 35 ( 2G4 ) » Classis : Calamariœ. » Ordo : Calamileœ. — ArcliœocalaniiLes radiatus Brgt {Bornia ladiata de Schimper) (très commun); Sphenophyllum tenevilmiun (rare). » A l'exemple de M. Grand' Eury, nous rattachons le Sphenophyllum tenerrinium à V Archœocalamites radiatus. FOUGÈRES. » Ordo : Polypodiaceœ. » Tribus : Sphenopterideœ. — Sphenopteris Ettingshauseni Stur; Sphenopteris ofjinis L. et H. (du carbonifère inférieur d'Ecosse); Sphenopteris Haueri Stur. » Tribus : Hymenophylleœ [Rhodea Presl.). — Rhodea filifera Stur; Rhodea Hochstetteri Stur; Rhodea patentissima Stur; Rhodea moravica Stur; Rhodea GœppertiSlur; Rhodea Sf.achei Stur. » Tribus : Pterideœ. — Cycadopteris antiqua Stur. » Tribus : Neur opter ideœ. — Cardiopteris frondosa {Gœpp. sp.) Stur; Archœo- pteris Tscherniald Stur. » Ordo : Osmundaceœ ( 7o(^e« Wild). — Todea Lipoldi Slur. » Ordo : Ophioglossaceœ {Rliacopleris de Schimper). — Rhacopteris transi- lionis ( Ett.) Stur. » Nous continuons nos fouilles et nous possédons encore d'autres em- preintes qui seront incessamment déterminées. Celles que nous venons d'énumérer classent dans l'étage du culm le carbonifère maçonnais, qui serait synchronique du culm inférieur de Moravie. Les couches de Fuisse représenteraient l'étage des Rhodea de Stur et des Cardiopteris de Schimper, et seraient contemporains de celles de Burdiehouse en Ecosse. Leur flore, qui coiïiprend encore quelques genres anciens, presque dévoniens, comme Cardiopteris frondosa et Cycadopteris antiqua; qui est riche en Bornia, tout en ne possédant pas encore de véritables Calamités ; qui, abondante en Stigmaria, ne nous a donné qu'une empreinte de Sigillaire très ancienne; qui ne montre, comme Lépidodendrées, que des restes de Lepidodendron Weltheimianum, appartient à un cidm ancien. » Le Culm maçonnais serait inférieur peut-être à l'étage viséen, et par conséquent lournaisien, et confirmerait les vues de M. JuUien, qui rattache à ce dernier terrain les dépôts carbonifères du Morvan, immergé au début de l'époque carbonifère et se relevant plus tard par ini mouve- ment de bascule pendant que le Plateau central s'affaissait. )) La flore mâconnaise est plus ancienne que celle de la Grauwacke supérieure des Allemands où, à côté d'espèces caractéristiques du Culm, se voient déjà des plantes franchement houillères. )) Les dépôts de Berghaupten, ceux de la Vendée; les terrains anthraci- fères de la basse Loire et ceux de Sarthe-et-Mayenne, étant par leurs ( 265 ) plantes fossiles contemporains de la Grauwacke supérieure des Allemands, sont donc moins anciens que le terrain carbonifère maçonnais qui appar- tient sans aucun doute au Cnlm inférieur ('). » MINÉRALOGIE. — Sur la marcasite de Ponipéan et. sur des groupements régu- liers de marcasite, de pyrite et de galène, constituant des pseudomorphoses de pyrrhotine. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Michel-Lé vy. « La mine de Pontpéan, près Rennes (Ille-et- Vilaine), a fourni à di- verses reprises, et notamment de 1884 à 188G, de fort beaux minéraux cris- tallisés. J'ai pu examiner une superbe série de ceux-ci, grâce au don qui vient d'en être fait au Muséum par M. l'Intendant militaire Pavot. » Cette mine est surtout connue des minéralogistes par sa blende fibreuse, formant des concrétions autour de la galène; cette blende est elle-même recouverte par des cristaux de marcasite, et par les pseudomor- phoses qui font plus particulièrement l'objet de cette Note. » Les cristaux de marcasite actuellement décrits se rapportent aux trois types sui- vants : 1° cristaux à faciès octaédrique, caractérisés par n'(ioi) et e' (01 1) avec ou sans /)(ooi), ^^(ui) et m{iio) (type de Schemnitz); 2° cristaux aplatis suivant p{ooi) et présentant les faces to(i 10); ce sont les macles suivant m de ce type qui, par leur répétition, constituent les groupements en crête de coq; 0° cristaux aplatis sui- vant p, riches en clinodùnies striés et généralement maclés par 2, 3, 4, ■> individus pour former les groupements en pointe de flèche (sperkise de la craie). )) Les cristaux de Pontpéan constituent un quatrième type, comparable aux cristaux de mispickel de Munzig en Saxe. Les formes sont :/>(ooi) et w(iio), avec des clino- dômes courbes [e*(oi4), e'(oi3), e-{oii), e'(oii)]; ils sont très allongés suivant l'axe vertical, et généralement constitués par le groupement à axes parallèles d'un grand nombre de cristaux ayant la même forme élémentaire. Quand ces groupements atteignent une certaine taille {o™,02 à o"',o3),les individus constituants, tout en res- tant parallèles, donnent au cristal définitif l'apparence d'un barillet à arêtes plus ou moins courbes. » Les macles suivant ni{iio) sont fréquentes, elles ont la forme d'un prisme hexa- gonal irrégulier, dont deux faces {m et m) sont remplacées par une gouttière verti- cale. Ces macles présentent souvent de curieuses irrégularités, elles sont constituées par des groupements de petits individus dont les faces m et m extérieures vont en dé- croissant, de façon à donner, à la section droite du cristal, une figure rappelant les (') Les déterminations qui précèdent ont été faites au laboratoire de Géologie de l'Université de Lyon et contrôlées ensuite par MM. Grand'Eury et l'abbé Boulay. Cette Note sera suivie sous peu de la publication d'une Monographie détaillée. ( 266 ) clivages du gypse en fer de lance des environs de Paris. Ces cristaux sont d'un blanc clair; ils prennent, par exposition à l'air, une teinte verdâtre livide et se décomposent avec une extrême rapidité. » Le minéral le plus curieux de Poiitpéan forme des lames hexagonales dépassant 2'^'" de diamètre. Elles sont souvent empilées, à axes imparfaite- ment parallèles, et implantées en grand nombre sur la gangue, perpendi- culairement ou obliquement à leur face d'aplatissement. Elles rappellent par leur disposition les lames de zinnwaliiite des giseinents stannifères de Bohême. Il existe parfois plusieurs centaines de semblables cristaux sur une surface de i''™i. Plus rarement, le même minéral forme des prismes hexagonaux de plus grand diamètre, plus épais et même un peu allongés suivant l'axe vertical. La substance initiale de ces cristaux a en- tièrement disparu, ils ne sont plus actuellement formés que de marcasile et Ae pyrite ou enfin de marcasile et de galène. Il n'est pas douteux cepen- dant que ces cristaux n'aient été originellement constitués par de la pyrrhotine dont ils présentent toutes les particularités de formes; des pseudomorphoses de ce minéral en marcasite et pyrite sont connues dans divers gisements allemands, mais ce qui donne un intérêt spécial aux pseudomorphoses de Pontpéan, c'est la régularité géométrique de leur structure. » Groupements de marcasile seule sur pyrrhotine. — Ce sont les plus communs. Les cristaux de marcasite ayant moins de i""" appartiennent au tj'pe 2 signalé plus liaul. Ces cristaux, aplatis suivant p, sont implantés sur la face/w(ioTo) de la pj'rrho- line et leurs stries, parallèles à leur axe a, sont elles-mêmes parallèles à l'arête basique de la face du prisme hexagonal de la pyrrhotine. Il résulte de ce fait que l'axe binaire b de la marcasite est parallèle à l'axe sénaire de la pyrrhotine et les deux autres axes binaires c et a de la marcasite parallèles à deux axes binaires du prisme hexagonal. Quand de petits cristaux de marcasite ne sont pas venus s'implanter, en outre, irrégulièrement sur la base a' (0001) de la pyrrhotine, celle-ci présente un aspect moiré, dû aux réflexions sur les arêtes mm des cristaux de marcasite, respecti- vement parallèles aux côtés de la face hexagonale. Sur les faces m. du prisme hexagonal, l'ensemble des stries de la marcasite simule les stries parallèles aux arêtes basiques qui existent normalement dans la pyrrhotine. » Groupements de marcasite et de pyrite sur pyrrhotine. — Ces groupements, beaucoup plus rares que les précédents, n'en diflerent que parce que l'intervalle laissé par les cristaux de marcasite est occupé par de petits cubes de pyrite, orientés de telle sorte qu'une de leurs faces est parallèle à la base et une autre à une face du prisme hexagonal; leurs trois axes quaternaires coïncident donc en direction avec les axes binaires de la marcasite, avec l'axe sénaire et deux des axes binaires de la pyrrhotine. » Groupement de marcasite et de galène sur pyrrhotine. — Ces groupements ne se rencontrent que dans les grands cristaux ayant une certaine épaisseur. Le cristal ( 207 ) paraît exlérieiirement formé par de la galène, souvent recouverte d'une croûte irré- gulière de marcasite ; quand on le brise, on voit que la galène ne forme qu'un enduit extérieur et des lames imprégnant le cristal qui est intérieurement formé par de la marcasite. L'orientation de la galène par rapport à la pyrrliotine est la môme que celle qui vient d'être indiquée pour la pyrite, mais avec une particularité inté- ressante. Ce minéral ne constitue pas, en effet, une infinité de petits cristaux comme la pyrite; le prisme hexagonal de pyrrhotine est occupé par trois cristaux de galène groupés en croix; ils ont tous : i° une face /j commune parallèle à la base du prisme hexagonal; 2° une face p, parallèle à une face du prisme hexagonal. Il en résulte que lorsqu'on examine un semblable édifice, sur la face basique de la pyrrhotine, on n'a- perçoit pas sa nature complexe, mais si l'on place sur le goniomètre le cristal, de façon à mesurer l'angle de deux faces prismatiques contiguës, après avoir eu soin d'écorcher les arêtes verticales du cristal, on voit apparaître une série de réflexions distantes les unes des autres de 60° ou de 3o° : elles sont produites alternativement par les faces p extérieures (parallèles aux faces hexagonales de la galène) et par les clivages p intérieurs du même minéral. Ces groupements par pseudomorphose de galène, remplissant un prisme hexagonal, sont l'inverse des groupements pseudo- hexagonaux dans lesquels l'édifice de symétrie supérieure est formé par le groupement d'individus de symétrie inférieure. Ici, c'est le minéral élémentaire qui possède la symétrie la plus élevée. » Celte galène imprègne la marcasite et joue, par rapport à celle-ci, un rôle analogue à celui de la calcite dans les célèbres rhomboèdres des grès de Fontainebleau, avec cette diflérence toutefois que la marcasite étant elle-même orientée, la stiucture est pegmalique et non pœcilitique, comme dans les cristaux de Fontainebleau dont les grains de quartz ont, les uns par rapport aux autres et par rapport à la calcite, une orientation quelconque. )i Le Tableau suivant résume les relations de .symétrie liant la marcasite orthorhombique, la pyrite et la galène cubiques à l'édifice hexagonal de la pyrrhotine qu'elles ont remplacée : Pyrrhotine Marcasite Pyrite et Galène (hexagonale). (orthorhombique). (cubiques). Axe sénaire. A\e binaire b. A.xe quaternaire. Axe binaire de première espèce. Axe binaire a. Axe quaternaire. Axe binaire de seconde espèce. Axe binaire c. Axe quaternaire. MÉDECINE. — Sur les applications nouvelles du courant ondulatoire en Thé- rapeutique électrique. Note de M. le D'' G. Aposïoli, présentée par M. d'Arsonval. (Extrait.) « L'appareil à courant sinusoïdal de M. d'Arsonval permet, par un dispositif très simjile, d'obtenir un courant sinusoïdal passant seulement ( 268 ) par zéro, sans changement de sens. C'est là un courant ondulatoire, d'après M. d'Arsonval. » Le courant ondulatoire justifie pleinement, en Thérapeutique, les découvertes physiologiques de M. d'Arsonval, dérivées de la connaissance de la caractéristique d'excitation neuro-musculaire et de ses rapports avec la forme de l'onde électrique. Il met en relief les propriétés variables des ondes électriques, dont il augmente la tolérance et surtout la puissance par les trois caractères suivants : i° Suppression de l'alternance ou du renversement; 2" Conservation de la courbe sinusoïdale; 3° Adjonction du pouvoir électrolytique avec direction polaire constante. » Ainsi, avec une onde électrique non alternante ni renversée, frappant toujours dans le même sens, associant les effets variables aux effets con- tinus et électrolytiques du courant. Avariant son voltage, le nombre de ses périodes et par suite son intensité même, suivant la volonté de l'opéra- teur, on vérifie dans les meilleures conditions les propriétés déjà formulées par M. d'Arsonval du courant alternatif sinusoïdal, et l'on étend même en l'élargissant le champ d'application thérapeutique de ce dernier. » L'épreuve clinique a élé, pour moi, pleinement confirmalive de ces prémisses physiques et physiologiques: d'après les résultats thérapeutiques généraux que j'ai constatés, après une expérimentation commencée en 1896 et poursuivie au total sur i45 malades, dont 108 pour la Gynéco- logie— » En résumé, le courant ondulatoire, en Gynécologie, d'une innocuité absolue et d'une tolérance constante, sans action appréciable sur l'évolu- tion des néoplasmes utérins ou annexiels, paraît être jusqu'ici le médica- ment par excellence de la douleur. » Moins souverain, mais fréquemment efficace quand même contre les hémorragies, contre la leucorrhée et la constipation, il aide encore très favorablement à la résorption des exsudats péri-utérins et il constitue un analgésique et un décongestionnant de premier ordre. « Ainsi, le courant ondulatoire est une acquisition précieuse pour la Thérapeutique électrique et me paraît destiné à prendre une place très importante à côté des autres modes électriques déjà connus. » M. E. BIaumené adresse de nouvelles considérations sur les lois de l'action chimique. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. ( 269 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus daks la séance bu 26 juillet 1897. Annales du Bureau central météorologique de France, publiées par E. M.vscART, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1893. I. Mémoires. — II. Observations. — III. Pluies en France. Paris, Gautbier- Yillars et fils, 1897; 3 vol. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Théorie des fonctions algébriques de deux variables indépendantes, par Emile Picard, Membre de l'Institut, Professeur à l'Université de Paris, et Georges Simart, Capitaine de frégate, Répétiteur à l'Ecole Polytechnique. Tome I. Paris, Gauthier-ViUars et fds, 1897; i vol. in-8". (Présenté par M. E. Picard.) Traité élémentaire de Chimie, par L. Troost, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de Paris. Paris, Masson et G'*, 1897; I vol. in-S". (Présenté par l'Auteur.) Annuaire des Marées des côtes de France, pour l'an 1898, par M. IIatt, Ingénieur hydrographe de 1'^'' classe, et M. Rollet de lTsle, Sous-Ingénieur de i''* classe. Paris, Imprimerie Nationale, 1897; i vol. in- 12. (Présenté par M. Hatt.) Classification des magmas des roches éruptives, par M. A. Michel-Lévy, Membre de l'Institut, Directeur du Service de la Carte géologique de France. Lille, Le Bigot frères; i vol. in-8°. (Présenté par l'Auteur.) Leçons de Mécanique animale, par J. Bergonié, Professeur à la Faculté de Médecine. Bordeaux, Féret et fils; i vol. in-4''. (Présenté par M. Bouchard.) Application rigoureuse des deux lois générales de l'action chimique, par E.-I. Maumené, Docteur es Sciences, Lauréat de l'Institut, etc. Paris, P. Vicq-Dunod, 1897; i vol. in-8''. Atlas des travaux pratiques de Zoologie, par L. Donnadieu et Cl. Roux. Ijyon; in-4". (Hommage des Auteurs.) Annuaiie de l'École Polytechnique, 1894, iSgS, 1896. Paris, H. Charles- Lavauzelle, 1896; 3 vol. in-S". ( 270 ) La cause de la tuberculose suivant le Professeur W Robert Koch, et sa méthode curative, par le D"" H.-W. Middendorp, ex-Professeiir de Pathologie à l'Uni- versité de Groningue, etc. Groningiie, J.-B. Wolters, 1897; i vol. in-S". A treatise on the Phytoplanhton of ihe Atlantic and ils tributaries and on the periodical changes ofthe Plankton ofSkagerak, by P. -T. Cleve. Upsala, 1897; I vol. in-4°. (Hommage de l'Auteur.) K 4. TABLE DES ARTICLES. Séance du 26 juillet 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. C. WoLl'. Le gnumon de l'Obsciva- toire et les anciennes Toises; lestiluLion lie la Toise de Picard 199 M. J. BoL'ssiNESQ. Ktablisscmint du ré- gime uniforme dans un tuyau à section circulaire M).*? .M. P. -P. DKiiKii.ux. — Sur la composition des eaux de drainage 209 IM. An. Carnot et Goûtai,. — Heclierclies sur l'étal où se trouvent, dans les fontes cl aciers, les éléments autres que le car- Pages. bone 3r:') Sir G .-G. Stokes. — Sur l'explication d'un résultat expérimental attribuée une dévia- tion magnétique des rayons \ mU M. L. Arloing. — De l'intoxication par la sueur de l'Iiomme sain mS M. liEUTiiELoï. — Heniarques an sujet de la Communication précédente de iM. Arloing. >ii MM. A. llAi.LEit et A. GuvoT. — Sur le vert plilalique; préparation et constitution... >u MEaiOIRES PRESENTES. \\. M.viix adn-sse iiiu' nouvelle rédactinti dr SCS Ourirritmicalinris pi'ôccdrnLes sur 1'*':- iIh r principe universel des forces, l'altrac^ lion iinivirselle, l'élcclrieité \\. A. CiiALAs adresse une Noir' iulitulée: «Application dr l'eau de mer, pour les piles électriques primaires, dans la na\igation snii-^ niiieinp ■■• CORRESPONDANCE . M. le Si;ciiÉTAiitE I'KIîpetl'el signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, trois Volumes de l'c Annuaire de l'Ecole Polyleclinique» adressés par M. //. Tarry. ■ii'\ \l. Mascaut présente à l'.Vcadémie trois nou- Maux Vol limes (iScj.î) des « Annales du lîu- reau central météorologique » 'i-i\ M. TiioosT fait bominage à l'Académie de la 11° édition de son "Traité élémentaire do Chimie) .!2'l M. lùiiLE PicAiiD présente le Tome 1 de son Ouvrage sur la «Théorie des fonctions algébriques de deux variables/ indépen- dantes u Tl'i \\. IIatt présente «l'Annuaire des Marées des côtes de France pour i8g8 « ^'jô M. le MlNTSTRE DE 1,'lNSTIiUCTION PtîBLIlJL'E transmet à l'Académie divers documents, extraits de journaux publiés dans l'Inde, sur le tremblement de terre du I3 juin.. 220 M. KsiiLE CoTTON. - Sur une généralisalion du problème de la représentation eonrornie aux variétés à trois dimensions 22.') M. H. DoNc.iER. — Dispersion rotatoire na- turelle du quartz dans Tinfra-rouge 22S M. li. SAfiNAO. — Sur la transformation des rayons \ par les métaux 23o M. P. ViLLARD. — Sur le voile photogra- phiiiue en lîadiograpbie 2.'Î2 M. Lkcercle. - Actions des rayons \ sur la température des animaux ' i'i .M. CH.-lii). Guillaume. — liechcrches sur les aciers au nickel. Dilatations aux tem- pératures élevées; résistance électrique., a.lï M. A. DE Gramoxt. — Sur le spectre de lignes du carbone dans les sels fondus... 2j8 M. Paul Dutoit et M"' E. Aston. — Rela- tion entre la polymérisation des corps liquides et leur pouvoir dissociant sur les électrolytes i!\i> M. Fernand Muttelet. — Sur un nouveau groupe d'amidines 2-'|.i .M. CiiAVASTELON. - Sur un procédé de do- sage de l'acétylène, a|)plicable aux car- bures de la forme 15— C C— H 24,') M. L. LiNDET. — Sur le dosage de la chaux, de l'alumine et du fer dans les phosphates minéraux 25t> iM. J. Laborde. — Sur l'absorption d'oxy- gène dans la casse du vin 2'|S M. A. CiiARBiN. — liilluences exercées par les étals palhologiques des générateurs sur la constitution des descendants 2Ô1 M. Beauregaud. — Élude bactériologique de l'ambre gris 2J'( MM. L. Camus et E. Gley. — Persistance d'activité de la présure à des températures basses ou élevées 25(i W 4. S ri /TE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. ,). PÉKEZ. — Sur une forme nouvelle de l'appareil Iniccal des Hyménoptères •>% M. Louis Legkiî. — Sur une nouvelle Myxo- sporldie de la famille des Glugeïdées -xCm M. A. Vaffiek. — Sur li- terrain carbonifère des environs de Màcon >G2 I\l. A. Lacroix. — Sur la marcasite de Poul- péan et sur des groupemeats réguliers de BlXLETW BIBLIOGRAPHIQUE Pages, mareasite, de pyrite et de galène, consti- tuant des pseudomorphoses de pyrrhotine. 2'î.') M. G. Ai'OSTOLl. — Sur les applications nou- velles du eourant ondulatoire en Théra- peutique électrique ■'d-; M. E. .Maumené adresse de nouvelles eonsi- dératious sur les lois de l'aetiim chimique. 'liN ...69 • PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands--\ugustins, 55. y,f Gérant ." Gauthier-Villaes. 1897 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR ran. EiES SBCHGTAIRES PEBPÉTUEIiS. TOME CXXV. N^ 3 (2 Août 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. ' 1897 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — - Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Raji- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangères à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nomme; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3! Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire estinsérédansle Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant E''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 AOUT 1897, PRÉSIDÉE PAR M. WOLF. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Sur les débuts de la combinaison entre V hydrogène et l'oxygène; par M. Berthelot. « Les débuts de la combinaison chimique sont parfois entourés de quelque obscurité, de même que les débuis d'un grand nombre de phéno- mènes physiques et chimiques. L'établissement d'un régime régulier, en Chimie aussi bieu qu'en Mécanique, en Acoustique, en Électricité, est d'or- diiiiiire précédé par un clat variable, dans lequel concourent des influences perturbatrices multiples, qui s'effacent dès que la réaction a pris une certaine intensité. » 11 en est ainsi, en particulier, de la combinaison de rhvdro2;ène avec l'oxygène, qui semble débuter vers 3oo", et même au-dessous, avec des G. lî., 1897, "■' Semestre. (T. CXXV, N° 5.) 36 ( 272 ) circonstances diverses, suivant la nature des parois des vases et autres matières en présence. Il suffit de rappeler à cet égard les expériences des auteurs les plus récents, tels que MM. Van't Hoff, V. Meyer, A. Gautier et Hélier. Ces derniers, par exemple, admettent qu'à 3oo° la combinaison atteint, en dix-sept secondes, une limite qu'ils fixent vers 3,8 centièmes du mélange; tandis que, d'après V. Meyer ('), la combinaison, insensible encore au bout de dix jours de chauffe, à Soo", aurait atteint, au bout de soixante-cinq jours, dans trois vases différents : 9, 5, 0,4 et i, 3 centièmes respectivement. J'ai obtenu des variations semblables dans des expériences récentes. A 280", j'ai observé, d'une part : Au bout de 5 heures 7,1 centièmes combinés » 26 » 11,9 » » 116 » 1 3 , 6 » » Ces chiffres, à première vue, paraîtraient répondre à une combinaison progressive lente. Mais, dans d'autres essais, j'ai trouvé à 3i5°, après cinq heures, 5 centièmes seulement. » Cette variabilité, pour des essais exécutés par des observateurs très exercés et dans des conditions en apparence semblables, accuse l'inter- vention de causes perturbatrices, capables d'amorcer la combinaison tantôt d'une façon, tantôt d'une autre; il n'a pas été possible jusqu'ici de les éliminer, de façon à saisir la loi propre au système isolé, hydrogène et oxygène, envisagé indépendamment des actions chimiques secondaires, déterminées par les matières mêmes des parois, et susceptibles elles- mêmes, soit d'une limite spéciale, soit d'une reproduction indéfinie. » Voici quelques essais qui paraissent mettre en évidence certaines de ces causes perturbatrices ; je ne dis pas toutes, en raison de leur complexité. Ces essais ont consisté à chauffer le gaz tonnant en présence de diverses matières susceptibles de se combiner avec l'eau, qui tend à prendre nais- sance, et par là même à en déterminer la formation. J'ai employé à cet effet les acides, tels que le gaz chlorhydrique, l'acide sulfurique concentré, l'anhy- dride phosphorique ; et les alcalis, tels'que la baryte anhydre, la chaux vive, l'hydrate de potasse fondu. Les acides donnant lieu à diverses réactions étrangères à la formation de l'eau, je parlerai seulement aujourd'hui des alcalis. » En général, j'ai opéré avec un système de deux tubes de verre concen- (') Derliner Berichtc. t. XXVIII, p. 2807; iSgS. ( 273) triques (verre à base de soude), scellés à la lampe séparément, l'un con- tenant l'oxygène, l'autre l'hydrogène, chacun sous un volume connu et sensiblement dans les rapports du gaz tonnant. Les.^matières solides ont été introduites à l'avance, sous un poids connu, dans le tube à oxygène. Les tubes étant remplis à l'aide de tours de main convenables, puis scellés, on brise, par des secousses, la pointe du tube intérieur (oxygène), de façon à déterminer le mélange. La capacité totale des deux tubes est voisine de 20"=". » On chauffe dans un bain d'huile de grande masse; ce qui assure l'obtention de températures régulières. M On ouvre ensuite le tube sur le mercure, de façon à mesurer le gaz restant et à en faire l'analyse. » Baryte anhydre. — Trente-six jours de contact à la température ordi- naire. Action nulle. M Je rappellerai ici une observation que j'ai publiée il y a quelques années, dans laquelle le mélange tonnant, conservé pendant dix ans à la température ordinaire, n'a donné lieu à aucune formation d'eau. » Avec la baryte à 100° : sept heures, action nulle; à 182° (vapeur d'aniline) : deux heures et demie, action sensiblement nulle. » La moindre formation d'eau aurait dû être reconnue; d'autant plus nettement que la baryte, en l'absorbant à mesure, ne s'oppose à l'établisse- ment d'aucun équilibre permanent. Le poids de baryte employé a varié de o^'', 3o à o^"", go, pour ao'^'^ de gaz environ. M A 25o°, la combinaison s'effectue, au bout de cinq heures : 77 cen- tièmes du mélange gazeux ont disparu. A 280°, au bout de cinq heures : 89,2 centièmes disparus. A 280°, au bout de vingt-six heures : la totalité du gaz a disparu. » L'efficacité de la baryte pour déterminer l'union de l'hydrogène avec l'oxygène est ici manifeste. Mais l'action qu'elle exerce est moins simple qu'on ne pourrait le croire à première vue. Après cinq heures, à 25o° : » Sur 100 volumes d'hydrogène primitif, il en avait disparu 74 ; » Sur 100 volumes d'oxygène primitif, il en avait disparu 85. » Or la formation de l'eau réclame seulement 87 d'oxygène : 48 cen- tièmes ont donc été absorbés directement par la baryte, pour former du bioxyde de baryum. )) Après cinq heures, à 280°, tout l'oxygène a disparu, et il reste 16 cen- tièmes de l'hydrogène primitif. Mais, si l'on prolonge l'action (vingt-six ( ^74) heures), cet hydrogène réduit, à son lour, le bioxyde de baryum, de telle façon que le mélange tonnant a disparu sans résidu. » D'après ces faits, l'oxygène est d'abord absorbé, au moins en partie, par la baryte, et le bioxyde de baryum joue le rôle d'intermédiaire dans la formation de l'eau. » Rappelons ici les expériences de Boussingault (^Annales de Chimie et de Physique, 3*= série, t. XXXV, p. 36), d'après lesquelles l'oxydation de la baryte est singulièrement facilitée par la présence d'une quantité d'eau limitée; probablement en raison d'une double dissociation, celle du bioxyde de baryum et celle de l'hydrate de baryte. Dans ces conditions, le bioxyde de baryum paraît susceptible de provoquer la transformation indéfinie du gaz tonnant. » Les phénomènes sont ici du même ordre que ceux qui s'exercent en présence du platine. En effet, j'ai montré que ce métal forme avec l'hydro- gène, à la température ordinaire, une combinaison définie, et que l'hydrure ainsi produit réagit séparément sur l'oxygène pour former de l'eau : de là résulte l'action prétendue catalytique du platine à la température ordi- naire. La baryte opère de même, à cela près qu'elle se combine à l'oxy- gène vers 25o" et au-dessus : le bioxyde de baryum jouerait le même rôle que l'hydrure de platine, dans la combinaison illimitée de l'hydrogène et de l'oxygène. » Avec l'hydrate de potasse, ROH, on observe des phénomènes ana- logues : » o^"^, go de ce composé, à 25o°, en cinq heures, ont produit une dimi- nution de volume de 25 centièmes; » A 28o°-3oo°, en trois heures, Sg centièmes. » Le verre est fortement attaqué et il se produit un manganate vert, ré- sultant de la présence du manganèse dans le verre. » Dans ces conditions, l'oxygène disparaît en proportion plus forte que l'hydrogène. Ainsi, dans la dernière expérience, sur loo volumes d'hydro- gène, 39 ont disparu, et sur 100 volumes d'oxygène la totalité. Ce gaz est absorbé à la fois, en raison de la formation de l'eau et en raison de la formation des peroxydes alcalins et du manganate. La proportion de ce dernier, dosée directement dans une liqueur diluée, a été trouvée, en effet, beaucoup moindre que celle qui aurait dû répondre à l'excédent d oxy- gène absorbé. « Ces observations méritent d'autant plus l'attention que nous touchons ( '-^75 ) ici à l'explication du rôle du verre et des silicates alcalins, c'est-à-dire des parois des vases, pour déterminer jusqu'à un certain degré la combinaison de l'hydrogène et de l'oxygène. On sait, en effet, que le verre mis en pré- sence de l'eau est attaqué avec formation d'alcali. » Or, si la dose d'eau est très faible, de façon à prévenir la destruction des peroxydes par un excès de ce corps, j'ai trouvé que le verre employé ab- sorbait l'oxygène. Un tube a été rempli en grande partie avec 1 5^'' du même verre, en poudre fine, le surplus contenant de l'air : ce qui permettait la détermination rigoureuse du rapport des deux éléments, oxygène et azote, après l'expérience. » On a ajouté o^'',! d'eau, on a scellé et l'on a cliaufFé à 280" pendant cinq heures. Le rapport de l'oxygène à l'azote a diminué notablement; une absorption de o'^'=,35 d'oxygène, soit le huitième de l'oxygène intérieur ayant eu lieu. Après vingt-huit heures, à 280°, dans un second tube pareil, l'oxygène avait diminué de o'^'=,5o; soit un cinquième du gaz initial. Ces résultats sont altribuables à la formation des peroxydes alcalins. Mais ils cessent de se manifester, si l'on augmente trop la dose relative de l'eau; sans doute en raison de la décompositioii des peroxydes par un excès d'eau. » Il est curieux de voir se manifester ici l'influence des oxydes de man- ganèse qui jouent aussi, d'après de récentes recherches, le rôle d'intermé- diaires dans les oxydations des liquides d'origine végétale ou animale. » La production des peroxydes alcalins et manganiques aux dépens du verre (ou de la porcelaine) soumis à l'action de traces d'eau, est suscep- tible de déterminer les mêmes phénomènes que la production du bioxyde de baryum; c'est-à-dire l'absorption de l'hydrogène. De là, en définitive, la combinaison des éléments du gaz tonnant contenu dans un tube de verre. Le phénomène est corrélatif de la production simultanée de petites quan- tités d'eau; il donne lieu à la fois à certaines réactions limitées et à un cycle de réactions susceptibles de se reproduire indéfiniment, mais dans une proportion et suivant une vitesse difficiles à définir à l'avance, car elles dépendent à la fois de la composition chimique et de la structure physique des parois des vases. » ( ^1^) CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'analyse de l'aluminium et de ses alliages. Note de M. Hexri Moissan. « Nous avons insisté précédemment (') sur les différentes impuretés que l'on rencontrait dans l'aluminium produit par électrolyse. Pour recon- naître et doser ces impuretés, nous avons indiqué, en iSgS, une méthode d'analyse (-) des alliages d'aluminium qui présentait, il est vrai, l'incon- vénient d'être assez longue et assez minutieuse. » Dans une Note présentée le 8 juin 1897 ^^ portant pour titre : Essai des ustensiles en aluminium. M. Balland (') a proposé, pour abréger cette méthode, quelques modifications sur lesquelles je me vois forcé d'insister. M Lorsqu'il s'agit d'aluminium non allié à d'autres métaux, M. Balland a conseillé d'attaquer l'échantillon par de l'acide chlorhydrique au \. Il considère le résidu qui reste après cette attaque comme étant formé par un mélange de silicium, de carbone et de cuivre (^). Malheureusement, il n'en est rien. Ce mélange est beaucoup plus complexe. » Nous avons traité looS'' d'aluminium provenant de l'usine de Froges par de l'acide chlorhydrique au \. Le résidu lavé et calciné, qui était assez abondant, a été repris par les carbonates en fusion et l'on a dosé, dans le liquide limpide obtenu, le silicium, le fer et le cuivre. Nous avons trouvé ainsi les chiffres suivants : 1. 2. Silicium 68 ) 97 5 • > 7 ' Fer 9)54 23 , 66 Cuivre 3,63 5,i8 Matières non dosées '7)86 '9)45 » On voit donc que ce résidu contient au moins -~ de fer, et que nous ne (') H. Moissan, Sur la présence du sodium dans l'aluminium préparé par élec trolyse {Comptes rendus, t. CXXI, p, 794; iSgS). (^) H. MojssAX, Analyse de Valuniinium et de ses alliages (Comptes rendus, t. GXXII, p. 85i; iSgS). (') Balland, Essai des ustensiles en alundniuin [Comptes rendus, t. CXXIV, p. i3ii; 1897). (') Les échantillons d'aluminium produits par électrolyse renferment tous une petite quantité de cuivre. ( 277 ) pouvons pas le considérer comme formé seulement de silicium, de carbone et de cuivre. » Lorsqu'il s'agit d'aluminium allié au cuivre, M. Balland attaque l'alliage par de l'acide chlorhydrique au ^^ : « Le cuivre, dit-il, reste abso- » lument intact sous la forme d'un amas rougeàtre, spongieux. » » En répétant l'attaque exactement dans les conditions indiquées par M. Balland, nous avons obtenu le cuivre en partie dans le résidu insoluble, et en partie aussi dans la solution filtrée. Le liquide limpide précipitait, en effet, par l'hydrogène sulfuré et le précipité noir, ainsi obtenu, présen- tait tous les caractères du sulfure de cuivre. » Dans une deuxième fiole, M. Balland traite la même quantité d'alliage par l'acide chlorhydrique au -^ additionné de 25 à 3o gouttes d'acide nitrique : « En quelques minutes, dit-il, tout le cuivre disparaît et il ne » reste que le silicium et le carbone que l'on peut recueillir sur filtre et » peser après lavage et calcination » ('). » Nous avons fait l'analyse quantitative du résidu ainsi obtenu et nous avons trouvé qu'il renfermait : Silicium 7 1 , oo Cuivre 8,75 Fer 17, 5o Matières non dosées 2,75 » Ce mélange est donc très riche en fer et ne peut être regardé comme ne contenant que du silicium et du carbone. » Nous ajouterons qu'il nous semble très important, dansl'état actuel de l'industrie de l'aluminium, de faire des analyses très sérieuses de ce métal et de ses différents alliages. C'est, parce que, jusqu'ici, la question ana- lytique a été trop négligée que de nombreux déboires se sont rencontrés dans l'application de l'aluminium. » La fabrication des objets de petit équipement destinés à l'armée doit être faite avec un métal d'autant plus pur que ces objets doivent être conservés longtemps en magasin. C'est justement en exigeant un métal de plus en plus pur que la Commission de l'aluminium a pu faire produire couramment à une usine française un aluminium ne contenant plus que 0,5 pour 100 d'impuretés. (') Le dosage du silicium el du carbone est impraticable dans ces conditions. ( 278 ) » Je citerai sur ce sujet les analyses suivantes : 1. 2. 3. Aluminium 99)21 99)4o 99>6i Fer 0,54 o,5i o,4i Silicium 0,06 o,o5 0,11 Sodium 0,02 0,02 0,00 Cuivi'e traces traces traces » La conséquence naturelle de celte préparation plus soignée a été de faciliter l'estampage et le travail de l'aluminium. » Nous estimons donc que, sous prétexte de diminuer la longueur de l'analyse, nous ne pouvons pas recourir à des méthodes imparfaites et qu'il est de toute utilité de connaître exactement la teneur en fer, en silicium et en sodium, des aluminiums ou des alliages servant à la fabrication des bidons et des gamelles de l'armée. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la fixation et la nitrification de l'azote dans les terres arables. Note de M. P. -P. Dehëraix. « La nitrification, on le sait depuis longtemps, est une fermentation à allures lentes; il faut souvent, au printemps, attendre plusieurs semaines pour voir les nitrates apparaître dans des sols placés cependant dans des conditions favorables au travail des ferments. Cette lentein* de la nitrifica- tion est absolument nuisible aux intérêts de la culture, car c'est au prin- temps que l'azote assimilable est nécessaire aux plantes cultivées; aussi, sommes-nous contraints de répandre du nitrate de soude pour suppléer à l'insuffisance de la nitrification de l'azote du sol. » J'ai montré cependant, il y a plusieurs années déjà ('), que des terres exposées à l'air, dans des locaux où elles sont à l'abri du refroidissement et de la dessiccation que supportent les terres en place, élaborent d'énormes quantités de nitrates. Ayant remarqué, en outre, que la nitri- fication apparaît plus vite dans un sol stérilisé, puis réensemencé avec une terre où la formation des nitrates est en pleine activité, qu'avec une (') Comptes rcndus,\.. CXVl, p. 1091; iSgS. Annales agronomiques, t. XIX, ( ^79 ) antre où leur production est restreinte, je résolus de conserver des lots de terre en pleine nitrlfication pendant tout l'hiver, afin de les employer, au printemps, à l'ensemencement des terres en place, dans l'espoir d'y pro- voquer une formation rapide des nitrates. » Les épandages de terres nitrifiantes, en 1896 et cette année même, n'ont pas conduit à des résultats bien précis; et je n'entretiendrais pas l'Académie de ces essais, si je n'avais observé, dans les terres étalées pendant l'hiver, quelques faits intéressants. » A l'automne de i8g5, je fis disposer dans une boxe vide d'une beu- verie des usines de Bourdon, dans la Limagne d'Auvergne, i""" environ de deux terres, provenant, l'une du domaine de Marmilhat, l'autre de celui de Palbost. situés l'un et l'autre dans le Puy-de-Dôme. » Ces terres, déposées sur le pavé bien balayé de la stalle, étaient sépa- rées par des planches du passage oîi circulent les animaux; ce passage est plus bas que le sol de la stalle qui ne pouvait recevoir aucune infiltration de purin ; l'étable n'est, au reste, habitée que pendant les trois mois que dure la fabrication du sucre. Les terres furent remuées à la bêche et arro- sées d'eau pure, à plusieurs reprises ; la proportion d'humidité y fut main- tenue entre 20 et 25 centièmes. » Des échantillons Turent envoyés au Muséum à intervalles à peu près réguliers, afin qu'on put y suivre les progrès de la nitrification ; des échan- tillons de So^'' étaient lavés pour extraire les nitrates, qu'on a dosé en me- surant le bioxyde d'azote d'après la méthode si commode réglée par M. Schiœsing; on a toujours absorbé le bioxyde d'azote par le sulfate de fer. Une fraction de la terre lavée, puis séchée, a été employée au dosage de l'azote organique par la méthode Kjeddalh. » La nitrification a fait dans ces terres des progrès rapides; mais, et c'est là le point sur lequel je veux insister, la quantité d'azote organique a beaucoup moins diminué que ne s'est accru l'azote des nitrates, de telle sorte que l'azote total a augmenté dans une très forte proportion. » On jugera de la marche du phénomène par les nombres suivants : Fixation et nitrijication de l'azote dans un lot de terre de Palbost. Azote des nilrique organique tolal prises d'échanlillons. par kilogramme. par kilogramme. par kilogramme. Kl- SI- er Décembre iSg.S o,i4o 3,i3o 3,270 Janvier 1896 o,45o 3,290 3, 740 C. R. iS(j7, 2' Semestre. (T. C.WV, N« 5.) '^7 ( 28o ) Azote Date Il des nili'ique organique total prises d'échantillons. par kilogramme. par kilogramme. par kilogramme. pr gr gr Février 1896 o,83o « » Juin » o,S8o » » Septembre » j,o8o 3,o4o 4ii20 Décembre » 0,950 2,800 3,760 Mars 1897 1,660 2,-570 4>23o » L'augmentation de l'azote nitrique est continue, sauf pour le dosage de décembre 1896; l'azote organique, d'abord à peu près constant, a di- minué en décembre 1896 et mars 1897, mais celte diminution est bien loin de compenser le gain de l'azote nitrique, de telle sorlc que l'azote total passe de 3^'', 270 à 4^'', 23o, c'est-à-dire qu'il a augmenté de près d'un quart. » La terre provenant du domaine de Marmilhat, placée dans les mêmes conditions que celle de Palbost, a donné encore des chiffres plus signifi- catifs; ils sont inscrits dans le Tableau suivant : Fixation el nitrijîcalion de l'azote dans un lot de terre de Marmilhat {Puy-de-Dôme). Azote Dates ' — — •— . -^ -^ des prises nitrique organique d'échantillons. par kilogr. par kilogr. total. gr gr gr Décembre 1895 o,23o » » Janvier 1896 o,58o 2,870 3,45o Février » i,oio 2 , 58o 3,5go Juin » 1,260 2,65o 3,910 Septembre » [,200 2,65o 3, 800 Décembre » 1,420 2,790 4i2io Mars 1897 2,32o 2,64o 4)960 » Tandis que l'azote des matières organiques n'a subi que des change- ments insignifiants, l'azote nitrique a décuplé ; l'azote total a augmenté du tiers. » Comment interpréter ces résultats? La disposition des expériences ne permettait pas de supposer des infiltrations de purin; on ne pouvait pas supposer davantage que des vapeurs ammoniacales aient pu se fixer sur la terre, d'autant moins que, ainsi que je l'ai dit déjà, l'étable n'est habitée que pendant quelques mois de l'année. Toutefois, ces terres étaient éloi- ( 28i ) gnées de ma surveillance et, avant de conclure que l'augmentation d'azote constatée était due à la fixation de l'azote libre de l'atmosphère, j'ai disposé de nouvelles expériences dans le bâtiment de la station de Grignon, dans lequel ne séjourne aucun animal. » Au mois de novembre 1896, on a disposé, sur les carreaux bien ba- layés, un lot de terre d'une vinglaine de kilogrammes prise dans un champ voisin; cette terre a été arrosée et remuée au râteau de temps à autres; les dosages ont conduit aux nombres suivants : Fixation et nitriftcation de l'azote dans une terre de Grignon {Seine-et-Oise). Azolp des prises nitrique organique total d'échantillons. par kilogramme. par kilogramme. par kilogramme. Kr gr gr Novembre 1896 0,0 1,720 1,720 6 Janvier 1897 0,1 56 » » 20 )) » 0,212 » » 27 » » .... 0,287 1,680 '>9'7 18 Février » 0,219 i>76o i'979 3 Mars » o,2.j6 1,680 i,936 22 » » 0,3 10 1,720 2,o3o 3t » » 0,820 •'77'^ 2,090 14 Avril » 0,895 1 1970 2,860 8 Mai » 0,358 1,970 2,828 7 Juin » 0,890 1,900 2,290 » On observe donc encore à Grignon, dans des conditions telles qu'il faut absolument écarter toute idée d'intervention d'azote ammoniacal , une fixation d'azote considérable. Elle porte : sur l'azote des nitrates qui, nul au début, s'élève à o^'', 890 au mois de juin ; sur l'azote organique, qui passe de i*^'", 720 à i^'', 900, de telle sorte que l'augmentation totale s'élève à 08'', 55o, c'est-à-dire qu'elle représente le tiers de l'azote primitif. » La grande découverte de la fixation de l'azote libre dans le sol, par action microbienne, qu'a faite M. Berthelot, il y a quelques années, n'a pas besoin de confirmation; il m'a paru intéressant cependant de montrer que lorsque certaines conditions sont réalisées, on observe à la fois une fixation d'azote notable et une nitrification énergique. » La dessiccation lente et progressive exerce d'une terre à l'autre des influences très variables : à partir de janvier 1897, on lai.sse un lot de terre de Grignon étalé dans le bâtiment de la station, sans arrosage; au début ( 282 ) elle renferme par kilogramme o^"", 287 d'azote nitrique et i^'',68 d'azote organique; le i4 avril, bien que la quantité d'eau ne fut plus que de 7,3o centièmes, on y trouvait o^^,&'][\ d'azote nitrique, is%c)5o d'azote orga- nique, par conséquent 2'^'',624 d'azote total; le gain avait donc été très notable. D'autre part, on a recommelicé tout récemment le dosage de l'azote nitrique dans l'échantillon de terre de Marmilhat arrivé au Muséum en mars 1S97 ; en quatre mois la nitrification n'y avait fait que des progrès insignifiants, l'azote nitrique y avait passé de 2K'',320 par kilogramme à 2^"', 38o; la terre renfermait cependant encore iG,5 centièmes d'humidité, quantité insuffisante pour j)rovoquer la nitrification, car os'^,110 d'azote ammoniacal avait ajjparu. » Si les dessiccations lentes sont parfois sans influence fâcheuse, les dessiccations brusques que subissent les terres en place quand la pluie fait défaut, abaissent beaucoup la formation des nitrates; j'ai rappelé, tout récemment, que dans les terres en jachère de Grignon, elle varie de loo'^s à 20o'^B d'azote nitrique par hectare et par an, suivant que la bonne saison est sèche ou pluvieuse. M II semble que le travail des ferments ne présente une grande efficacité que lorsqu'il est continu, et je n'ai observé la fixation et la nitrification de quantités notables d'azote que dans des terres maintenues à l'abri des oscillations brusques de température et d'himiidilé. Sur ces deux conditions de réussite, l'une nous échappe : on ne peut empêcher un champ de s'échauffer pendant le jour et de se refroidir pendant la nuit, mais à l'aide des irrigations, on peut le maintenir humide. On serait ainsi ramené, par une autre voie, à la conclusion d'une Communication précédente ('), a savoir : que si l'on entreprenait, partout où cela est possible, les travaux nécessaires à l'irrigation des terres, on en accroîtrait prodigieusement la fertilité, tout en restreignant les dépenses d'engrais azotés, puisque la nitrification s'y établirait aux dépens d'azote prélevé sur l'atmosphèi-e. » Quand, en effet, on examine de près les dosages précédents, on voit que les gains constatés portent surtout sur l'azote des nitrates; or, l'azote de riiumus a baissé seulement dans les dernières observations portant sur la terre de Palbost,il n'a guère varié dans la terre de Marmilhat, où l'énorme gain de 2^'' d'azote nitrique par kilogramme a porté exclusivement sur de l'azote nouvellement acquis; dans la terre de Grignon, l'azote nitrique s'est accru en plus grande proportion que l'azote organique. Il semble (') Ce \oliime, page 209. (783 ) donc que ce soit l'azote récemment fixé qui ail été nitrifié et l'on peut imaginer, en effet, que les générations de microbes fixateurs d'azote, qui se succèdent dans le sol, donnent par leur décomposition de l'ammoniaque qui deviendrait aussitôt la proie des ferments nitreux et nitrique. » S'il en est bien ainsi, si la formation des nitrates porte surtout sur l'azole fixé, les cultivateurs devront chercher à introduire dans leurs sols les éléments nécessaires à la fixation de l'azote. M. Gautier a rappelé ré- cemment qu'il ne l'a observé que dans les sols chargés d'humus et M. Ber- thelot a établi, avec une grande élévation de pensée et de langage, que la fixation de l'azote est corrélative de la destruction de la matière organique, que les microbes fixateurs d'azote sont solidaires des végétaux à chloro- phylle fixateurs de carbone et nous trouvons ainsi de nouvelles raisons de préconiser l'emploi du fumier de ferme et celui des engrais verts sur les- quels j'ai appuyé bien souvent. Ces engrais vaudraient non seulement par l'azote qu'ils renferment, comme on l'enseigne d'ordinaire, mais aussi par leur matière carbonée dont la destruction est nécessaire à la vie et à l'ac- tivité des ferments qui fixent dans le sol l'azote atmosphérique. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — L' intoxication parla sueur de l'homtne sain. Note de M. 8. Arloing. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus de la séance du 26 juillet dernier, nous avons exposé brièvement l'ensemble des caractères de l'in- toxication par la sueur, et, avec quelques détails, les troubles imprimés à la circulation. Aujourd'hui, nous voudrions développer de la même ma- nière les troubles imprimés à d'autres fonctions, en prenant toujours pour type l'empoisiinnement du chien. » a. Les phénomènes mécaniques de la respiration sont modifiés dans leur nombre, leur amplitude et leur forme. » Nous avons déjà signalé, dans la Note précédente, la perturbation profonde subie par la respiration, peu de temps après l'introduction de la première dose de sueur dans le sang. Cette perturbation, caractéristique d'une vive excitation, se modifie à la suite des injections subséquentes et consiste alors en un allongement considérable de la phase expiratoire. Peu à peu, au fur et à mesure que l'animal tombe dans une sorte d'état hypnotique, les mouvements respiratoires diminuent de nombre, augmentent d'amplitude et infligent à la pression artérielle des oscillations très accusées. De plus, l'inspiration se fait souvent en deux temps très marqués. Enfin, les courbes pneumo- graphiques sont hérissées de légers accidents, déterminés par les frissons ou les trem- ( 284 ) blements qui agitent le corps du sujet à celte période. Nous citerons enfin les modifi- cations qui précèdent et accompagnent les vomissements habituels à cette phase de l'intoxication. » Si, comme nous l'avons fait dans l'étude des troubles circulatoires, nous enregis- trons les mouvements respiratoires huit à dix heures après la dernière injection, à la phase de la prostration, nous observons que la respiration a repris sa fréquence ini- tiale, mais qu'elle a peu d'amplitude; que l'inspiration est brusque, convulsive; que le thorax s'affaisse d'abord rapidement, puis avec une lenteur telle que l'on croirait à l'existence d'une longue pause en expiration. )) Dans une expérience que nous donnerons comme moyenne, on comptait 21 respi- rations par minute avant les injections, 9 après les injections dans la phase hypno- tique, 20 dans la phase de prostration. » En résumé, plus par la modification de leur forme que par celle de leur nombre, les mouvements respiratoires démontrent que leurs centres nerveux sont impression- nés par les poisons sudoraux. » h. La température moyenne centrale s'abaisse ordinairement au cours des injec- tions intra-veineuses; mais elle se relève rapidement et, au bout de quatre heures en- viron, dépasse la température initiale de 1°, j à 2°. Il n'est pas nécessaire d'arriver à la dose toxique pour provoquer l'hyperthermie; on l'observe presque au même degré après l'injection d'une dose faible ou moyenne. Elle coïncide avec des frissons généra- lisés, dure deux heures environ, subit ensuite une prompte diminution de o°,5 à 1° et oscille plus ou moins longtemps autour de cette température fébrile. Alors, de deux choses l'une : ou bien le sujet doit guérir, et, dans ce cas, la température revient peu à peu à la normale les jours suivants ; ou bien il doit succomber, et, en cette occurrence, la température descend assez rapidement au-dessous de l'initiale. II est très rare que le malade ne meure pas en hypothermie. Quand la dose est considérable ou lorsque la sueur est hyperloxique, la température descend de plus en plus, sans se relever après l'injection, jusqu'à la mort. » c. Outre les modifications du système nerveux cardio-pulmonaire, nous devons citer l'influence exercée par les injections de sueur sur le centre nauséeux et sur la moelle épinière. » 11 est impossible de nier les relations de cause à effet qui peuvent exister entre les vomissements et la violente congestion gastro-duodénale déterminée par le poison sudoral ; néanmoins, nous pouvons affirmer une action immédiate de ce poison sur le centre nauséeux, car nous avons observé le vomissement au début d'injections prati- quées avec des extraits concentrés, avant l'établissement des phénomènes congestifs. La sueur sécrétée pendant et après le travail musculaire est plus vomitive que le pro- duit de la sécrétion provoquée artificiellement après un repos prolongé. » L'action sur la moelle épinière s'est manifestée à plusieurs reprises par une fai- blesse excessive des membres postérieurs et de la région lombaire. » Nous citerons encore, comme preuve d'un effet sur l'axe nerveux, les frissons et les tremblements qui finissent par envahir presque tous les groupes musculaires, fris- sons et tremblements mis en jeu rythmiquement par les inspirations, et, chez quelques (285) sujets, des mouvements clioréifonnes des membres et des contractions spasmodiques du diaphragme. )i Enfin, dès que la sueur se répand dans le sang, elle exerce une action excitante immédiate sur le plan musculaire de l'intestin. » (/. L'un des effets les plus remarquables de l'empoisonnement par la sueur est celui qui s'exerce sur la masse globulaire du sang. Celle-ci diminue rapidement, dès le premier jour, et met assez longtemps à se reconstituer lorsque l'empoisonnement n'entraîne pas nécessairement la mort. Ainsi, sur deux chiens, quatre iieures après les injections, alors que la réaction fébrile touchait à son maximum, le nombre des glo- bules avait diminué environ de i oooooo par millimètre cube. Le lendem^n, la tem- pérature étant revenue à la normale, le nombre des globules était tombé, sur l'un, de 5g4oooo à 3782000, sur l'autre de 5 100 000 à 8280000. Un mois plus tard, les sujets étaient encore en hypoglobulie ; cependant, sous ce rapport, ils tendaient à revenir vers l'état normal. » L'hypoglobulie s'accompagne d'un amaigrissement considérable; en trois ou quatre jours, les malades perdent plus d'un tiers de leur poids. )i Lorsque la maladie se prolonge un certain temps, on ne trouve plus de sucre ni dans le sang ni dans le foie au moment de la mort. A ce moment aussi, l'urine est albumineuse. » Les phénomènes de la nutrition et de la sécrétion urinaire sont donc plus ou moins profondément modifiés par la présence de la sueur dans le sang. Nous avons tenu à nous en assurer encore par l'étude plus approfondie de l'excrétion et de la composition chimique de l'urine chez des animaux soumis à une alimentation uniforme et calculée de manière à réaliser l'état statique de l'organisme. » Immédiatement après l'introduction du poison, la proportion d'urée, de chlorures et de phosphates augmente dans l'urine. Tandis que les chlorures atteignent leur maximum au bout de vingt-quatre heures, l'urée et les phosphates ne l'atteignent qu'après quarante-huit heures. Cette proportion baisse ensuite graduellement. Au bout de cinq jours, les phosphates baissent toujours, bien que plus lentement ; au contraire, la proportion des chlorures et de l'urée est en train de se relever. » Mais, si l'on tient compte de la quantité d'urine sécrétée, on s'aperçoit que la quantité totale de ces corps, éliminée pendant les cinq jours succédant aux injections, reste légèrement au-dessous de la quantité normale. Les chlorures présentent la dill'é- rence la plus grande ; viennent ensuite l'urée et enfin les phosphates ; sur ces derniers, la diflférence est minime. )> e. Si, maintenant, nous examinons les symptômes de l'empoisonnement chez le lapin, nous aurons l'occasion de montrer des analogies et des difierences. Naturelle- ment, on n'observe pas de vomissements; mais on constate les frissons, l'hyperther- mie, la tristesse, la prostration, et quelquefois la parésie des membres postérieurs. Les premières doses éveillent des contractions de l'intestin très vives, qui soulèvent çà et là les parois de l'abdomen. Le pouls s'accélère beaucoup. Le flanc est secoué par des respirations rapides et saccadées. Nous avons noté la constrictlon des petits vais- seaux de l'oreille, mais la pupille conserve toute sa mobilité. A la fin, l'animal tombe ( 28G ) dans riiébélude; des râles embarrassent sa respiration; la sensibilité cornéenne diminne, et quelques convulsions mettent un terme à la maladie. » /. Quant au cobaye, il devient triste, frissonnant, hérissé ; il se ramasse en boule ; sa respiration est très accélérée; de temps en temps, il fait entendre de petites plaintes; enfin, il succombe sans offrir de troubles plus caractéristiques. » En résumé, si nous jetons un coup d'oeil sur le tableau symptomatique exposé clans cette Note et la précédente, nous avons la conviction que la sueur renferme des substances nocives énergiques, troublant plus ou moins tous les systèmes organiques, frappant sur les phénomènes intincies de la nutrition, modifiant la composition du milieu intérieur, substances dont les propriétés possèdent plus d'une analogie avec celles de certaines toxines microbiennes. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur k tèlrarnèlhylUamidodiphènyldiantliranoUètra- méthylcdiamidé symétrique de l'oxaiuhranol correspondant. Note de MM. A. Haller et A. Guvot. « M. O. Fischer (') a déjà essayé de condenser l'acide tétraméthyldia- midodiphénylméthane-ortho-carbonique, pour le transformer en dérivé anthranolique suivant la méthode de M. Baeyer, mais il n'a oblenu qu'un produit amorphe et brun, qu'il n'a d'ailleurs pas analysé. Cette condensa- tion s'effectue facilement si l'on opère au sein de la diméthylaniline et si l'on emploie, au lieu de l'acide sulfurique, de l'oxychlorure de phosphore comme agent condensant. Le produit qu'on obtient ainsi cristallise dans le toluène bouillant, en beaux feuillets jaunes renfermant i molécule de toluène de cristallisation. Ce produit séché sur de l'acide sulfurique répond à la fornude C'^H^'Az^O" -^ C'H*. Séché à iSo", il perd cette molécide de toluène et possède alors la formule C''*H^* Az^O". )) Le point de fusion approximatif de ce composé est de 270°. Comme tous les anthranols, il est très oxydable, surtoutà chaud, ce qui empêche de lui assigner un point de fusion très net. En effet, si on le chauffe, il devient fortement pliosphorent, bien avant d'entrer en fusion, et il est facile de démontrer que cette phosphorescence est due à une oxydation, car le pro- duit oxydé se dissout dans l'acide sulfurique concentré, et froid avec la coloration rouge de i oxanthranol, tandis que le produit non chauffé à l'air (') Annalen der C hernie, t. CCVI, p. 102. ( 287 ) se dissout dans le même acide avec la coloration jaune des anthranoh. » Ainsi que nous l'avons montré plus haut, ce composé se combine à du toluène et si, par analogie avec les réactions anthranoliques, on lui assignait c / la formule G" H'; ;C"H' — A7.(Cfr)-, qui est celle d'un dimélhylamido- COH phényldiméthylamidoanthranol, cette molécule serait combinée avec^ mo- lécule de toluène de cristallisation. Cette circonstance et le fait de la pré- paration, par MM. OrndorfFet Bliss(^'), d'tm diantliranol simple, nous onl déterminés à prendre le poids moléculaire de notre com|iosé, par la mé- thode cryoscopique, au sein de l'acide acétique cristallisable. Une série de déterminations, faites à des concentrations diverses, nous ont donné des nombres variant entre G3o et 65o, alors que le poids molécubiire simple serait de 356 et celui du composé double C"H"Az'0^, 712. Il est donc probable que ce dérivé possède bien cette dernière formule, et, par ana- logie avec le dianihranol, on peut le considérer comme ayant la consti- tution \'CH^)Az - C«H' C''H"Az(CH^)= >- :c/ = i;CH^)AzC«H'C^ )C''H* C»H'(^ j)C«H\Az(CH^)-' HOC COH ce qui en ferait un lètramèthyldiamidodiphényldianthranollétramèlhylé- diamidé symétrique. » Tctramétliyldiamidopliényloxanlliraiiol. — Uue solution acide du composé précédent, oxydée quantitativement, au moyen d'une liqueur de bichromate dépotasse ou au moyen de perchlorure de fer, donne naissance à un bleu très pur et très intense qui ne vire pas, même en présence d'un grand excès d'acide minéral, mais qui se dé- colore, lentement à froid, rapidement à chaud, en laissant déposer, si les solutions sont assez concentrées et l'acide pas trop en excès, de petites aiguilles blanches très so- lubles dans le chloroforme et la nitrobenzine, très peu dans l'alcool, l'éther, la benzine et le toluène. On peut aussi les olUenir en prismes assez volumineux, fondant à 2i3°, et qu'il est très difficile d'obtenir complètement blancs. Ces aiguilles se dissolvent dans l'acide sulfurique concentré avec une belle coloration rouge, comme tous les oxanthranols. (') American Cliern. Jniirn., t. XVIII, p. ^iïy- r. R., i8(,7, 2' Semc^lre. (T. V.\\\\ .\" 5.) 38 ( 288 ) )) Deux déterminations cryoscopiques, au sein de la nitrobenzine, ont donné C«H*Az(CH3)^ HO / A les nombres 871 et 354. La formule C*H*( )C«H^Az(CH3)2 exige 872. » Le produit est donc bien du tétraméthyldiamidophényloxanthranol, quoique ses propriétés ne répondent en rien au soi-disant vert phtalique de M. O. Fischer. La matière colorante si fugace qu'on observe d'abord par oxydation de l'anthranol n'est autre chose que l'éther chlorhydrique de ce carbinol G«H*Az(GH') = Cl / G C«H*/ ^G'H^AzfGHM^' \ / ^ GO qui subit une hydrolyse et se transforme en carbinol incolore et acide chlorhydrique libre, et c'est ce carbinol incolore qui constitue les aiguilles blanches qu'on observe dans la solution décolorée. L'expérience suivante montre bien qu'il en est ainsi : Si l'on dissout dans l'acide sulfurique concentré ces aiguilles blanches, constituées par l'anthranol libre, on obtient de nouveau, en versant dans l'eau la solution sulfurique, un liquide d'un beau bleu, présentant toutes les propriétés de la solution bleue primi- tive, c'est-à-dire se décolorant lentement à froid, plus rapidement à chaud, avec pré- cipitation d'aiguilles blanches sur lesquelles on peut répéter indéfiniment la même réaction. » Le chlorozincate de la matière colorante est relativement plus stable. Il s'isole en petites aiguilles à reflets bronzés, quand on ajoute une solution concentrée de chlorure de zinc à la solution de la matière colorante avant qu'elle soit décolorée. Gependant, on voit peu à peu ces petites aiguilles faire place, au bout de quelques jours, à des cristaux incolores, constitués sans doute par le chlorozincate de la forme incolore. Ges cristaux sont eux-mêmes h3drolysables par l'eau bouillante; il se forme du chlorure de zinc et de l'acide chlorhydrique, tandis que l'osanthranol se dépose sous la forme d'une poudre cristalline. » En résumé, les conditions dans lesquelles nous avons opéré, la com- position du corps que nous avons obtenu, l'ensemble de ses propriétés, nous permettent de conclure que nous sommes en présence du diméthyl- amidophényloxanthranoldimélhylé amidé. Or, ce composé, ne répondant pas aux caractères trouvés au vert phtalique de M. O. Fischer, il en résulte qu'il faut assigner à ce vert une autre constitution. Dans une prochaine Communication, nous aborderons celte question, en nous basant sur les faits relatés dans notre première Note. » ( 2^9 ) CORRESPONDANCE, M. le Ministre de l.v Guerre transmet à l'Académie, pour être soumis à la Commission des paratonnerres, sept nouveaux Rapports sur des coups de foudre qui ont frappé divers bâtiments du service de l'Artillerie. (Renvoi à la Commission îles paratonnerres.) ASTRONOMIE. — Occultation du groupe des Pléiades par la Lune, le l'i juillet 1897, à Lyon. Note de M. Cii. Axdré. « La préparation de cette occultation a été faite par AI. Lagrula, et les observa- lions par M. Le Cadet (GLC) à l'équatorial coudé et M. Guillaume (JG) à Féqua- lorial Brunner : les immersions ont eu lieu sur le bord éclairé et les éraersions sur le bord obscur que la lumière cendrée rendait très visible; les conditions d'observation étaient d'ailleurs excellentes; les images calmes et les ondulations du bord éclairé de la Lune très faibles. Cil t. Grossis- Angles Angles Wolf. Dcsignaliun. Gr. somenL. Obscrv. Immci'sions. Il ui s Pôle. U Éiiicrsions. Pôle. 0 66 1 7 b Taureau . . 4,5 GLC 12. i5. 1 1 ,5 67 i3. 9.08,9 256,5 100 JG i5.io,9 (') 66 9.58,6 62 16 g Taureau . 6,0 100 GLC JG 12.29.29,9 3o,9('-) 20 23 io5 An. 4 7>5 100 GLC JG 12.49.27 (^) 24,5 13.27.53,8 53,7 299,5 I i.j 20 c Taureau . . 4,5 GLC 12.07.48,9 18,5 i3.3i .39,8 3o5,5 25o JG 48,5 (') •9 39>9 3o5 >47 23 f/ Taureau . . 5,5 100 GLC i3. 3.i3,4 (=) i3,6(«) 142,5 142 l3.21.2I,9 i8i 72 9>o 100 GLC JG i3. 15.27,4 27,4 289 289 9' An. I 8,5 GLC 13.19.33,4 33,2 23o,5 23o ï^ , L. 100 JG ') Treillis. Contacte', 5 avant. Images calmes. ^) En contact avec les franges d'ondulation 5' a\ant. Images agitées. •'') ±os5. '*) Treillis. En contact 2* avant. ") Projeté sur le bord pendant huit secondes. '') Treillis. Contact S'* avant. ( 290 ) Cat. Wolf. Désignation. Gr. 226 An. 24 7,5 227 T; Taureau 3,o 120 Ail. 7 8,3 109 9,0 280 An. 27 8,8 i4i An. 8 8,0 143 An. 9 8,2 169 An. Il 9,0 3oo 7,5 i5i An. 10 7,7 202 An. i5 0,8 212 24 /> Taureau . . 7,0 209 An. 18 8,2 365 An. 3i 8,5 369 An. 32 7,5 376 8,5 418 An. 37 8,5 447 8,5 Grossis- Angles Angles sement. Obscrv. Immersions. Polc. Émersions. Pôle. Il m a 0 h m s 0 GLC 13.24. 55 (') 70,5 14.25.17,8 25 1 100 JG 18,1 GLC 13.25.39,3 111 14. 9.25,2 207,5 23o JG 39,5 ii5{ = ) 24,90 207 GLC 13.29. 2,4 2i3,5 100 JG 2,6 GLC i3.32.35,7 284 GLC 13.34.57 (') 76,5 14.46.55,5 245,5 100 JG ' 55,1 GLC 13.47.48,0 254 100 JG 48,2 253 GLC 13.48.35,3 252 100 JG 35,2 25l GLC i3. 52. 18,5 225,5 100 JG 18,6 225 GLC i3.53. 6,3 75,5 GLC 13.55.27,9 262,5 100 JG 28,0 261 GLC 14. 8.10,3 218,5 100 JG i5,4 GLC 14. 8.22,1 2i3,5 100 JG 22 ,3 GLC i4. 10. 25, 6 220,5 100 JG 25,4 GLC 14. 15.54 (') 76,5 15.20.37,0 244,5 100 JG 07,2 GLC 14.17.52 («) 81,5 i5.2i .54,9 238 100 JG 21.54,7 238 GLC 14.23.11,7 (") 116,5 i5. 8. 1,2 204 100 JG 1,1 203 100 GLC 14.35.57,40 98 i5.33.4o,8 221 ,5 100 GLC l4.52.5l (9) 76,5 (') Correction estimée -)-i*. (^) L'étoile reste collée à la Lune une fraction de seconde. (') L'étoile disparaît au moment où l'observateur finit de couvrir l'objectif avec le treillis. (') Extinction. Correction estimée + 2^ (") Extinction. Correction estimée -hi^,5. (^) Extinction. Correction estimée -+-0',. 5. (') Dixième incertain. (') Dixième incertain. (') Extinction. Correction estimée -t-i'. ( 291 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les surfaces isolhermiques. Note de M. A. Pellet. « So'il X'- di- -\- ^fa- du- , le carré de l'élément linéaire de la sphère de rayon i ; on a cfLolî) = — y.', — X„, en posant \ = ^> [j. = —■ Les coefficients A, B du carré de l'élément linéaire, A^ dt^ -+- B" du-, de toute surface admettant la représentation sphé- rique donnée et pour lignes de courbure des courbes de paramètre / et u, satisfont aux équations -g-_X, ^_a, R_--, R. -:;j-^. R et R, étant les rayons de courbure principaux. » Si ces équations admettent le système de solutions A = e"'iT, B=:e^'U, T ne dépendant que de / et U de u, la surface correspondante sera isother- mique; on aura T, __u, iM^ — Aii^ ^ — u ^«' :^' — T ""' dt T ~~ du u ' équations qui déterminent les valeurs possibles de T, U, v,. « Soit 'k = v[^, jj. — v^. On aura d'abord les surfaces isothermiques A = B = e"', A = — B = g-''; pour trouver les autres, s'il y en a, posons ^ --= a?. ^2 = j; il viendra ^'- = \/i '-' "'-'• = Vf^'y' - V^"^ '" ^) - '^ "+" V "= °' A = £-'.4=' B = ±e*^4=- \/x sjy » Soitv = a/[/uj — /i(")l' *'• étant constant. On a les deux systèmes de solutions, où h désigne une constante arbitraire : r \ 1 I r f \ 1 I /V/'^ — si Y ( 292 ) Supposons .1,= 11!, — \/(l) -/,(«)!'; on aura la solution \/.t°<+'y« v'.r«j'«+i ^.r«-^'r« y/^^'^j'»-^' » Pour a = i, les lignes asymptotiques de la surface correspondante ont une courbure nulle; par suite, la surface est du second degré, ce qui dé- termine les fonctions/! /),/, (u) dans ce cas. » Nola. — Dans les deux dernières équations de ma Noie du i4 juin, se trouve une erreur de signe ; ces équations n'admettent la solution «p = const. que pour les surfaces à courbure moyenne constante. » PHYSIQUE. — Appareil léger pour la détermiiiation rapide de l'inlensité de la pesanteur. Note de M. Marcel Brillouix, présentée par M. Mas- cart. « L'appareil à mesure rapide de l'intensité de la pesanteur que je vais soumettre cet été à une étude sur le terrain se compose d'un pendule inva- riable et d'un chronomètre à éclairs. » Pendule. — Le pendule bat le quart de seconde (période o% 5) et pèse une centaine de grammes. L'ensemble du support, environ deux cents fois plus lourd, a été étudié de telle sorte que le réglage complet de l'appareil, depuis l'arrivée au lieu d'observation jusqu'au commencement des lec- tures, exige à peine dix minutes. La comparaison avec le chronomètre se fait en vingt minutes avec toute la précision nécessaire; un arrêt d'une heure permet de faire deux comparaisons en un même point. On peut ainsi espérer faire plusieurs déterminations par jour, pourvu que l'on puisse compter sur la régularité du chronomètre, et éviter les détermina- tions fréquentes de l'heure astronomique. » Chronomètre. — J'ai donc étudié tout particulièrement le chronomètre. » i" Le balancier n'a subi a«c«/(e modification. » 2" Le chronomètre est employé dans la position horizontale pour la- quelle il est construit. » 3° Sur l'axe de la roue d'échappement a été monté un petit disque d'aluminium, muni de quinze fentes radiales (dont une élargie pour servir de repère); au-dessus du disque se trouve une lame de laiton noirci, percée d'un petit trou (o'"'",2) et d'une large ouverture (2'"'° sur 4""") traversés par un fil de cocon. On peut changer la position du trou par rapport au disque mobile, en le faisant avancer dans une coulisse. La durée ( 293 ) des éclairs produits par le passage de la fente devant le trou éclairé, an moment dn déclenchement de la détente, peut ainsi varier, an gré de l'ob- servateur, (le o%oi environ à o%ooo2, comme le montre la netteté des images réfléchies sur le pendule oscillant. Des ouvertures convenables et des prismes à réflexion totale permettent d'envoyer sur le trou la lumière éclatante d'une petite lampe à acétylène. » Cette lumière traverse un objectif de lunette placé près du fond de la boîte du chronomètre, se réfléchit sur la face supérieure, polie, du pendule, revient à travers l'objectif former une image du trou dans la large ouver- ture voisine. Le pendule étant au repos, on amène l'image du fil de cocon du petit trou en coïncidence avec le fil de la large ouverture; ces images sont observées au moyen d'un objectif de microscope (n" o) solidaire de l'objectif inférieur, et d'un oculaire indépendant muni d'une échelle divisée. En rejetant les deux objectifs sur le côté, le chronomètre peut être rendu libre dans sa boîte, poin- le transport. » 4° Pour l'étude de la marche du chronomètre, l'observation la plus importante est celle de l'amplitude du balancier. Probablement toutes les causes de variation de la période (autres que la température) agissent au premier ordre sur l'amplitude, au second ordre seulement sur la période. Je pense donc qu'im chronomètre dont l'amplitude est invariable a une marche absolument régulière. C'est ce que des comparaisons répétées avec le pendule permettront de contrôler. » La moitié du fond de laiton du chronomètre a été remplacée par une glace; il est facile de renverser le chronomètre et, par un éclairage conve- nable, de suivre les variations d'amplitude. Cet examen a mis hors de doute une variation brusque de phase (de quelques millièmes de seconde au plus) révélée par les coïncidences sonores avec un excellent chronomètre de Winnerl, a permis d'en étudier les détails, d'en découvrir la cause et finalement d'y remédier complètement (novembre iSgo-juin 189G). Des irrégularités analogues doivent se produire dans beaucoup de chronomètres anciens, par suite de très petites inégalités d'usure (2^^ ou 3"^) des dents, que l'examen microscopique des roues révèle immédiatement. )) Dans un dtronomèlre de précision, le balancier devrait être complètement visible au-dessus du cadran ( ' ) . » ( ' ) Je tiens à remercier l'iialjile horloger de la Marine, M. Fournier, du soin qu'il a apporté à la conslruclion des pièces additionnelles, et du précieux concours qu'il m'a apporté pour toute une série de réglages de détail pendant ces deux dernières années. ( 29A ) PHYSIQUE. — Si/r les déformations permanentes du verre et le déplacement du zéro des thermomètres. Note de M. L. Marchis, présentée par M. Mascart. « Je me propose, dans cette Note, d'énoncer quelques-unes des lois qui régissent le déplacement du zéro des thermomètres. Je n'ai pu coordonner les divers faits présentés par l'étude des modifications permanentes du verre que grâce à une théorie de M. Didiem, théorie encore inédite, mais qu'il a bien voulu me communiquer. » D'après M. Duhem, l'état d'un morceau de verre peut être considéré comme défini par la température absolue T et par deux variables (') : le volume spécifique v que nous désignerons sous le nom de variable élastique, et d'autre part une variable chimique x, à laquelle nous donnerons le nom de dureté. Ces deux variables entrent dans les équations d'équilibre du problème sous la forme de termes tels que/(^, v, T) \dx\, la quantité \dx\ représentant la valeur absolue de la variation de la variable x. Le coeffi- cient/(a?, V, T) a reçu de M. Duhem le nom de coefficient d'hystérésis (-), relatif à la variable x. » L'étude d'un pareil système dépendant de deux variables affectées d'hystérésis est facilitée par la découverte du théorème suivant : » On peut remplacer l'étude du système complexe que nous venons de définir par l'étude comparée de deux systèmes : l'un dépendant uniquement de V et del ; l'autre dépendant de x et de T. La combinaison des résultats de ces deux études donnera les propriétés du système complexe. )) On comprend toute l'importance de ce théorème si l'on remarque que les propriétés de chacun des systèmes partiels donnent lieu à une repré- sentation géométrique analogue à celle que l'on rencontre dans l'étude de l'hystérésis magnétique. On conçoit alors qu'une simple composition de segments suffise pour nous donner la solution du problème général énoncé plus haut. (') La nécessité de celte considération de deux variables a été aperçue par De^pretz {Annales de Chimie et de Physique, 2° série, t. LXIV) et par M. Cu. Ed. Guillaume {Traité de la Thermométrie de précision, p. iSg et i^o), mais aucun d'eux n'a pré- cisé, comme le fait M. Duliem, le caractère de ces deux variables. (^) P. Duhem, Mémoires des Sai-ants étrangers à l'Académie de Belgique, t. LIV. Zeitschri/l fiir physi/calisc/ie Chemie. Band. XXII, 4" Heft; 1897. ( 295 ) » Chacune des variables précédentes possède un caractère particulier de variation que nous allons indiquer. » Prenons d'abord la variable x et représentons géométriquement dans le plan TOj; la variation de cette quantité. Les expériences de MM. Cari Barus et Vincent Strouhal (' ), sur le recuit des métaux, ont conduit M. Duhem à donner une représentation géométrique dont l'aspect général est celui de la représentation que l'on rencontre dans l'étude des faux équilibres des systèmes endothermiques (-). Le plan TOx est donc divisé en quatre régions : » 1° Région des Recuits modérés. — Si un iherinomètre oscille entre deux tempé- ratures Tq et T,, T„<) ( 2Ti; le point figuratif décrit un cycle fermé SjS, plus élevé que le cycle SoS^. Revenons enfin à faire des oscillations entre To et T, : théoriquement, nous devons retrouver le cycle S„SÛ; pratiquement, nous retrouvons ce cycle légèrement abaissé par recuit séculaire. « 2° Un thermomètre qui a oscillé un certain temps entre T^ et T, est tel que le point figuratif décrive le cycle fermé SoSJ,. On porte cet instrument à une température T3 assez peu élevée au-dessus de T, pour que le point figuratif de la variable x ne sorte pas de la région des variations séculaires de la dureté. Enfin, on ramène le thermo- mètre à osciller de nouveau entre T» et T,. On retrouve le cycle SoS^, légèrement déplacé par variation séculaire. » 3» Un thermomètre a fait un grand nombre d'oscillations entre To et T, ; le point figuratif décrit dans le planTOc le cycle fermé SoS^. On produit un refroidissement lent de Ti à T„; le système suit sensiblement la ligne des états naturels ; il y a ascen- sion du zéro. Si l'on revient à osciller entre To et T,, le zéro descend et revient sensi- blement occuper la position qu'il avait avant cette série d'opérations. » Les cas que nous venons d'examiner sont les plus simples; il reste maintenant à étudier ce qui se passe lorsque, dans le plan TO^r, le point figuratif sort de la région des variations séculaires de la dureté. Ce sera, si l'Académie veut bien nous le permettre, l'objet d'une prochaine Note ( ' ). » (') Laboratoire de Physique théorique de la 1^'aculté des Sciences de l'Université de Bordeaux. ( 297 ) PHYSIQUE. — Sur la compressibilité des gaz au voisinage de la pression atmosphérique. Note de MM. A. Ledlc et P. Sacerdote, présentée par M. Lippmann ('). « L'un de nous a annoncé (-) que si l'on représente la compressibilité des divers gaz, à une même température et au voisinage de la pression atmosphérique, par ^_, = A(P-P„), le produit k- du coefficient A par la pression critique de chacun des gaz était une fonction croissante de leur température critique. Une seule et même fonction z = A- ^/(q) devait convenir à tous les gaz qui suivraient la loi limite proposée pour remplacer le principe d'Avogadro-Ampère. Il serait aisé de savoir, inversement el beaucoup plus facilement que par l'étude des densités, quels gaz faisaient exception à cette loi. » Afin de pousser aussi loin que possible la précision de nos détermina- tions de A, nous avons toujours opéré au voisinage de la température ambiante et ramené les nombres à 16° au moyen de corrections faciles et sûres. » L'appareil employé diffère de celui déjà utilisé par l'un de nous ( ') en ce que le lube gradué est remplacé par un tube à trois ampoules; les volumes de celles-ci sont respectivement, à partir d'en bas, 200'^'', 100" et 3oo" environ; elles sont réunies par des tubes cylindriques de i"^™, 4 '^^ diamètre et 3"^™ de hauteur et prolongées par des tubes de ce même diamètre; trois traits de repère fins permettent de déterminera 2 ou 3™™"' près les volumes occupés par le gaz, pourvu que les volumes compris entre le robinet supérieur et chacun de ces traits soient connus exactement. » Après plusieurs échecs, nous avons imaginé pour ce calibrage un dispositif qui sera décrit ailleurs et grâce auquel ces volumes sont connus à yoTjVôtt P''ès. Enfin la température de la cuve a été mesurée à ^ôiy de degré près. PV M Grâce à ces perfectionnements, l'expression — pour une même masse de gaz au voisinage du mèine trait de repère a pu être déterminée {') Travail exécuté au laboratoire d'Enseignement physique à la Sorbonne. (■) A. Leduc, Comptes rendus du 8 février 1897. (^) A. Leduc, Comptes rendus du 9 novembre 1896. ( 298 ) en général à ^^ près de sa valeur. Cela permet d'employer la formule parabolique et de remplacer, ainsi qu'il convient, dans la valeur de z, le coefficient moyen A par le coefficient vrai X à la pression e~, c'est-à-dire à une certaine fraction s de la pression critique ; nous avons pris £ = 7s .l, = a + 2/>(£--P„)('). » La vérification de la loi rappelée plus haut peut se poursuivre ainsi avec beaucoup plus de rigueur. A cet effet, nous avons porté en abscisses sur un papier quadrillé les températures critiques centigrades 9 et en ordonnées - =^ -A.-. 10* (iz étant comptée suivant l'usage en atmosphères). Sur les dix-huit gaz que nous avons étudiés, les points figuratifs de quatorze se placent visiblement sur une même courbe, trois nettement au-dessus (Cll\ CH'Cl, AzH^ ) et un nettement au-dessous (H-S). Il ne semble point possible d'attribuer aux erreurs d'expérience les écarts de ces derniers. Nous sommes donc conduits à penser que les gaz doivent se ranger dans trois séries au moins caractérisées par autant de réseaux d'isothermes réduites. » Occupons-nous de la plus nombreuse de ces séries que nous appelle- rons «o/7nrt/e; la courbe :■ =y(0) est représentée d'une manière satisfai- sante, ainsi qu'on peut en juger par le Tableau ci-après, par l'équation z -- mxr — nx^ -^px'' (-), dans laquelle a; = 175 + 6, m = i35 X IO"^ w = 338 x 10"', /j = 145X10"'" (') Nous avons inscrit en outre dans le Tableau ci-après le coefficient moyen A.^ entre une et deux atmosphères K] — a-\- ib{ïil\ --- Po), et nous en avons rapproché les résultats de Regnault qui en diffèrenl généralement beaucoup; ces écarts sont dus aux erreurs accidentelles dans la détermination des volumes et des températures, mais aussi à une erreur considérable sur le calibrage. (-) Toutefois cette équation ne saurait convenir à l'hydrogène dont l'ordonnée est négative. Mous l'avons volontairement laissé de côté en raison de la grande incertitude qui règne sur ses données critiques. ( 299 ) A'j d'après Gaz. 6. it. Anleur. oA.Xio». e^itxio'. :. a?. Rojnauli »er6 s'. o alm Hydrogène — 234,5 20 Olzewski. — 8 ±o,5 — i,fi » — 8 — 2,8 et — 6,4 Azote — 1,^6 35 Olzewski. +3 =po,5 + 1,1 1,1 + 3 de 7,5 à 21, 5 Oxyde de carbone ... — '39,5 35,5 Id. 4 ±o,5 i,4 1,6 4 de Sg à 60 Oxygène — ii8,8 5o,S Id. 8 ±o,5 4,i 3,8 8 18 Oxyde azotique — 93,5 71,2 Id. 11 ±o,5 7,9 7,8 11 de 28 à 4' Élhylène + 10,1 5i Dewar. 83,5 ±1 4^,1 4', 8 82 » Gaz carbonique -I- 3o,9 77 Andrews. Gg.o ±1 53,3 53,8 73 86 (à 3°) Oxyde azoleux -+-36,4 73, i Janssen. 77i6 ifci 56,7 57,3 81,7 de 39 à 87 Acétylène + 37 68 Dewar. 86,2 ±1 58,6 57,7 92,7 » Acide chlorliydrique . -I- 52 86 Id. 82,2 rhi 70,7 08,6 88,') i23 Cyanogène +124 61,7 Id. 237 ±1 i46,3 i46,3 255 325 Oxyde de mélhyle. .. . -1-129,6 » Nadejdine. » » « i54,6 290 » Monométhylamine . - . -Hi55 72 V. et Chappiiis 273,5 ±2 196,9 '97,5 290 » Gaz sulfureux -(-i55,4 78,9 SajotchewsUi. 252 ±2 198,8 198,2 265 32^ Chlorure d'èthyle.... -m82,6 52,6 Id. 4^9 ±4 257,2 255 « » Acide sulfliydrique. . . -1-100,2 92 Dewar. 101,7 — - 9^,6 ii4,9 107 i58 Gaz ammoniac H-i3i ii3 V. et Chappuis 162,8 ±a i84 i56,8 i63 257 Hydrogène phosphore, -t- « » » « » » » "10,4 >> » Applications. — 1° En admeltant comme exactes les températures cri- tiques en général, et les pressions critiques d'un certaiiî nombre de gaz in.scrits dans notre Tableau, notamment CO", Az-0, Cy, nous trouvons que la pression critique de C°H- doit être 67*"" au lieu de 68"'", et celle de HCI, 83""" au lieu de 86""°, suivant M. Dewar, et 96""" suivant MM. Vin- cent et Chappuis; nous allons soumettre ce dernier cas à une vérification expérimentale; qu'il suffise de rappeler aujourd'hui que des traces d'im- puretés élèvent beaucoup la pression critique. » 2° Nous avons étudié aussi l'oxyde de méthyle et l'hydrogène phos- phore. La pression critique du premier est inconnue; en admettant qu'il appartienne à la série normale, nous trouvons pour cette pression S'y""" et A, = 271 X io~". Quant au deuxième, ses données critiques manquent complètement; nous nous occupons de les déterminer. « CHIMIE. — Sur les poids atomiques de V azote, du chlore et de l'argent. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann. (( Prenant pour base O =; 16, j'ai admis pour le poids atomique du car- bone C = 12,004, qui paraît approché à ~^^ près, d'après les expé- riences de M. Van dcr PiaaL (Synthèse de CO"). » J'ai déterminé, avec le plus de précision possible, les densités par ( 3oo ) rapport à l'air de l'azote et de l'oxyde de carbone, qui sont respectivement 0,9671 et 0,9670. D'ailleurs, il résulte d'un travail d'ensemble dont une partie, exécutée en commun avec M. Sacerdote, fait aujourd'hui l'objet d'une Communication ('), que le volume moléculaire de l'azote est supé- rieur à celui de l'oxyde de carbone de moins de 0,0001. » Partant de là, on trouve, par un calcul facile, que le poids atomique de l'azote est Az = i4,oo5. » Or, d'après Stass, on aurait Az = 14,044 avec Cl = 35,457 et Ag= 107,929. « L'écart entre nos deux nombres est énorme : ~ ! J'ai cependant réussi à l'expliquer sans mettre en doute l'excellence universellement reconnue des expériences de Stass. » Ce dernier a établi directement les rapports -^ (synthèse) et -gj- AzH*Cl (réduction du chlorate). Puis il a déterminé le rapport --^^^^^-j- (précipita- tion de AgCl), d'oîi il a déduit AzH' et de là Az. » Nous conserverons les deux derniers nombres. Mais le premier est affecté d'une erreur qui a été signalée par Dumas : l'argent grenaille re- tient de 7 à 3o cent-millièmes de son poids d'oxygène, suivant qu'il a été fondu simplement en présence de l'air ou en présence d'agents oxydants comme le nitre. » 1 . Soit £ la proportion d'oxygène. Le poids Ag d'argent transformé en chlorure par synthèse a été compté pour Ag([ + j), de sorte que l'on a en réalité, si les expériences de Stass ne comportent pas d'autres erreurs, Ag(i-v-E) __ 107,929 AgCI "^ 107,929 + 35,457 avec ^sÇ! _ 107.9^9-^-35,457 03 ~ 4B » On en déduit Ag = -"^^'^^^ ou sensiblement 107,929— loSs, puis Cl = 35,457 -+- ioSe. Admettons la proportion e= 12, io~', qui est notable- ment inférieure à la moyenne de Dumas. Nous trouvons Ag = 107,916, 01 = 35,470. (') Voir plus haut p. 297. Voir aussi Comptes rendus du 8 février 1897. (• 3oi ) » 2. D'après Slass, on a, d'autre part, AzH'G! 53,5o2 AgCl ""743,386' et, d'après mes propres expériences (synthèse de l'eau), H* = 4io3o. On en déduit AzH' = i8,o32 et Âz =: 14,002. » Nous arrivons ainsi à un nombre légèrement inférieur au mien; mais l'écart peut être jugé insignifiant et il serait oiseux d'en chercher la cause. » 3. Comme vérification, on peut examiner la composition de l'azotate d'argent. Avec mes nombres, le rapport -r~r^ = l,'^^ol^. Or, Stass a effec- tué, à deux reprises différentes, la synthèse de l'azotate d'argent. Il a trouvé la première fois, pour ce rapport, i ,7394. et la deuxième fois, 1,7400. » On voit que les nouveaux perfectionnements apportés à l'expérience ont eu pour effet d'élever ce nombre d'une quantité supérieure à l'écart qui subsiste avec le mien. » Cet écart résiduel peut tenir, par exemple, à ce que, malgré les soins de l'opérateur, des traces d'azotate ont été perdues pendant l'opération. » Conclusion. — Je me crois donc fondé à admettre les poids atomiques suivants : O = 16 (base), Az = i4,oo5, H = 1,0076, Cl = 35,470, Ag = 107,916. » Quant au soufre, on déduit des expériences de Stass (synthèse du sulfure) le poids atomique 32,o56. J'adopterai ce nombre, bien que les expériences de Dumas conduisent à 31,986, celles de Erdmann et Mar- chand à 32,oo5. » THERMOCHIMIE. — Délerininations ihermochiiniques relatives aux composes cuivriques. Note de M. Paui. Sabatier. « Oxyde cuivrlque. — L'oxyde cuivrique anhjdre préparé par grillage du métal ou par calcination du nitrate au rouge ne se dissout que très difficilement à froid dans les acides étendus. Mais on obtient un ojLjde anliydre bien plus aisément soluble en cliaufTant à 44o°, dans im courant d'air sec, pendant sept à huit heures, l'hydrate ( 302 ) brun formé par précipitation à ioo°. M. Joannis ('), en dissolvant comparativement dans l'acide iodhydrique concentré cet oxj'de desséché et l'oxyde produit à haute température, a trouvé que la transformation de l'oxyde desséché en oxyde calciné dégage -+- 2*^^', par molécule CuO. » J'ai dissous directement au calorimètre dans un excès d'acide dilué (i éq. 3= 2'") l'oxyde desséché anhydre : il contenait, pour 100, moins de o,5 d'humidité. La durée de la dissolution n'a pas dépassé un quart d'heure. » Une autre série de mesures thermiques a été elTectuée avec l'hydrate cuivrique brun de composition très voisine de 4 CuO, H^O (-). » Enfin, j'ai fait une troisième série de déterminations avec rh3-drate bleu pâle pré- paré, selon les indications de Peligot, en précipitant par la potasse concentrée une solution ammoniacale de sel cuivrique et lavant longuement à l'eau tiède. Sa formule est Cu{OH)- et il est beaucoup plus stable que l'hydrate bleu précipité directement par la potasse dans une solution aqueuse d'un sel de cuivre. » J'ai ainsi obtenu (entre iS" et 24°) les résultats suivants, rapportés à i molé- cule CuO : chacun est la moyenne de plusieurs déterminations très concordantes : Chaleurs de dissolution dans un excès d'acide dilué. Hydrate desséché. brun. bleu. Cal Cal Cal Acide azotique 16,2 16, 4 i5,9 Acide chlorhydrique » i5,9 i5,4 Acide bromhydrique » i5,9 i5,4 Acide sulfhydrique 18, 5 18,1 18,2 » Ce ne sont pas là les chaleurs de neutralisation; pour les obtenir, il faut retran- cher des valeurs qui précèdent les chaleurs que dégagent les solutions diluées des sels cuivriques, lorsqu'on les additionne d'un excès de l'acide dilué correspondant. J'ai trouvé que cette chaleur est (par molécule CuO) : Col Pour l'acide azotique 0,0 Pour l'acide chlorhy-drique -o,^ Pour l'acide bromhjdrique — 0,4 Pour l'acide sulfurique — 0,7 » Nous en déduisons les chaleurs de neutralisation de i molécule d'oxyde par la dose équivalente d'acide dilué : Chaleurs de neutralisation par les acides dilués. Hydrate desséché. brun. bleu. Cal Cal Cal Acide azotique 16,2 '6,4 i5,9 Acide chlorhydrique '6,4 16,6 16,1 Acide bromhydrique 16,1 16, 3 i5,8 Acide sulfurique i9(2 i9)4 i8)9 (') Comptes rendus, t. Cil, p. 1161^. (^) Voir à ce sujet ma Note récente, Comptes rendus, t. CXXV, p. loi. ( 3o3 ) » Pour l'oxjcle calciné, d'après ce qui a été dit plus haut, les valeurs calculées seraient de 2^=1 inférieures à celles de l'oxyde desséché. » Thomsen avait obtenu une valeur peu différente pour la neutralisation de l'oxyde anhydre (') par l'acide sulfurique; 7nais l'écart est plus notable pour les acides chlor- hydrique et azotique, pour lesquels il n'avait fait que des évaluations indirectes. » La comparaison des chaleurs dégagées montre qu'il y a peu de différences entre les deux oxydes bruns hydraté et desséché. On déduit exactement : CuO +{ HH) =:}Cu» H' O' dégage -oC»',5 desséché. solide. » La différence, très concordante pour les divers acides, est 'plus grande avec l'hy- drate bleu étudié; on en déduit : = Cil (OH)- dégage — iCai,i bleu pâle. » L'hydratation sans changement d'état correspond, pour l'oxyde anhydre, à une absorption de chaleur, ce qui s'accorde bien avec la faible stabilité des hydrates obtenus. » IL Nitrate neutre et nitrate basique. — i" Le nitrate cuivrique neutre n'a jamais été préparé anhydre, mais on connaît deux hydrates à 3H^0 et à 6H-0; j'ai mesuré leur chaleur de dissolution dans un excès d'eau (au voisinage de i5°) : Cal Cu(AzO'')-,6H-0 = dissous, dégage — io,5 valeur déjà obtenue par Thomsen ; Cu(AzO')S3n-=0 = dissous, dégage - 2,5 on en déduit que Cu(AzO')^3IPO-^-3H20 = Cu(AzO')^6H»Odégage.. + 8,9 solide soit iCa',3 par molécule d'eau fixée. Toute cette eau s'en va par effloresceuce dans l'air sec, et il reste l'hydrate à 3H-0. J'ai établi autrefois {Bull. Soc. chini., 3" série, t. I, p. 88) que, dans un grand nombre de chlorures hydratés, l'eau d'hydratation est dégagée par efllorescence à froid dans l'air sec, quand la chaleur de fixation est, par molécule d'eau solide, inférieure à 2^^"'; cette loi se trouve vérifiée pour le nitrate à ÔH^O. » 2° J'ai dissous, dans un excès d'acide azotique dilué, le nitrate basique (AzO')^Cu, 3Cu0, 3H=0, soit amorphe, soit cristallisé (^) : dans les deux cas, on obtient un dégagement de chaleur identique, qui est, vers 12°, par molécule de sel, -H 34*^"', o. (') C'était en réalité un hydrate brun contenant 3 pour 100 d'eau {Therniochem. Untcrsuch, t. I, p. 345). (^) Comptes rendus, t. CXXV, p. loi ; 1897. C. R., 1897, 2- Semestre. (T. CXXV, N° 5.) 4^ ( 3o4 ) » Nous en déduisons que (AzO')°-Cm- 3CuO=(AzO^)^Cu, 3Cu(0H)^ + i4'^'',6 dissous desséché » En partant du nitrate cristallisé solide, on aurait Cu(AzO')^3H20-^- 3CuO =:(AzO')2Cu,3Cu(OH)2 -i-i2<^»i,i solide. desséché. » III. Sulfate basique tétracuà'rique. — J'ai décrit récemment, comme sulfate ba- sique/>/7'rt«/>a/ en solution diluée, le sel SO'Cu,3CuO,4H'^0 {Comptes rendus, t. CXXV, p. loi). Ce sel cristallisé, dissous dans un excès d'acide sulfurique dilué, dégage, en moyenne, par molécule, -l-48'^^'>o. )) On en déduit que CuSO'+3Cu(OH)2:3^CuSO*,3CuO,4H20 -i- 5c=",9 dissous. bleu. » En rapportant la format-ion à l'hydrate de sulfate cuivrique Cu SO', IPO solide, on aura CuS0*,H20 -h 3Cu(0H)-= CuSOS3CuO,4IPO +i5cai,2 cristallisé. » IV. Bromure basique. — Le bromure basique CuBr2,3Cu(OH)^ cristallisé a été dissous dans l'acide bromhydrique dilué : la chaleur dégagée a été de +32'^''', 4- » 0 n en tire CuBr2 + 3Cu(OH)2 = CuBrS3Cu(OH)= dégage +14^^1,2 dissous. valeur très voisine de celle que fournit le nitrate basique. » Partant de la chaleur de dissolution du bromure anhydre, que nous avons trouvée être, à 12°, de +7''^S9 ('), et, à 24°, de +8*^"', 8, nous pourrons déduire GuBr'-4-3Cu(On)2=:CuBr=, 3Cu(OH)2 dégage +22««',2 solide. bleu. » La formation du sel, à partir de l'oxyde cuivrique anhydre CuO et de l'eau liquide, dégagerait +23*^"', i. M. Berlhelot avait trouvé pour la formation de l'oxychlorure cuivrique, dans les mêmes conditions, +23*^"', o, c'est-à-dire une valeur identique. » On voit que la formation des sels basiques du cuivre, à partir des sels cristallisés et de l'oxyde solide, donne lieu à des dégagements de chaleur fort importants ; ce sont en elfet, surtout pour le nitrate, le bromure et le chlorure, des composés très stables qui tendent toujours à se former au lieu de l'oxyde, quand on précipite ce dernier au sein d'une solution cuivrique. La chaleur dégagée est moindre pour le sulfate, ce qui concorde (') Bull. Soc. chim., 3" série, t. XI, p. 676. ( 3o5 ) bien avec la possibilité d'obtenir, dans ce cas, des sels basiques moins riches en oxyde. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques célones bromées. Note de M. A. Collet, présentée par M. Friedel. « Les ce tones bromées décrites dans ce Travail ont été préparées, comme les précédentes (5a//., t. XVII, 3* série, p. &&), par l'application aux chlo- rures d'acides bromes de la méthode de synthèse au chlorure d'aluminium de MM. Friedel et Crafts. I) I. p-bromopropionylloluène : CH'CH'CO CH Br GH^. — On ajoute par por- (1) (4) lions 70S'' environ de chlorure d'aluminium anhydre pulvérisé à un mélange de So?"' de chlorure d'a-bromopropionyle et de 2006'' de toluène. La réaction se produit à la tem- pérature ordinaire; lorsqu'elle est terminée, on décompose par un excès d'eau froide, puis on décante la couche de toluène. Cette dernière est séchée, puis distillée à feu nu. L'excès d'hydrocarbure passe d'abord, puis la température s'élève rapidement; on achève l'opération sous pression réduite. On recueille entre i6o°-i62°, sous 20"™, une huile qui se solidifie au bout de peu de temps. La masse cristalline, légèrement colorée, est recristallisée deux ou trois fois dans l'alcool bouillant; le rendement est de 45s''. » Le/j-bromopropionyltoluène est en petites lamelles brillantes, fusibles vers 'j6°-']']''. Il est insoluble dans l'eau et soluble dans l'alcool, le benzène, le toluène. Chauffé au bain-marie avec la quantité théorique de permanganate de potasse en solution alca- line, il est oxydé et donne un acide pulvérulent, insoluble dans l'eau, sublimable sans entrer en fusion ('); ces propriétés caractérisent l'acide téréphtalique. Le groupe bromopropionyle s'est donc fixé en position para. » L'aniline eu solution alcoolique donne un éthyl-/>-tolylcétone-anilide CH3C«H*C0CH(AzH.C«HS)CH' en aiguilles jaune brunâtre, solubles dans l'alcool, fusibles vers io4°-io5"'. )> II. p-bromobutyryltoluène : CH'C«H*CO CHBr CH^CII^ - Le chlorure de (1) (i) butyryle a-bromé réagit sur le toluène à la température ordinaire. Avec Sos'' de chlo- rure d'acide, aooS'' d'hydrocarbure et 655'' à 70S'' de chlorure d'aluminium, on obtient 5o8''-55e'' de cétone bromée. » Le/>-bromobutyryltoluène est une huile jaunâtre, d'odeur désagréable, insoluble dansTeau, soluble dans l'alcool et le toluène ; elle distille vers i69°-i73'', sous 20'""°-25°"°. Sous la pression atmosphérique, elle se décompose dès 170° avec un vif dégagement d'acide bromhydrique ; on ne recueille plus alors qu'un liquide visqueux, fortement coloré. Le permanganate de potasse en solution alcaline l'oxyde, en donnant de l'acide téréphtalique. (') Il en est de même du produit de l'oxydation du />-chIoracétyltoluène {Bull., t. XVII, p. 5o6) qui a été décrit comme fusible au delà de 3oo". ( 3o6 ) » III. Bromopropionyl-p-xylène : (CH3)2.G«H'.COCHBrCH'. - On fait arriver \.'i (2) par portions à l'aide d'un tube à brome un mélange de aSs'' de /)-x}'lène et de ^o*''' de chlorure d'a-bromopropionyle dans un ballon bien sec contenant aSs' de chlorure d'aluminium et un excès de sulfure de carbone. On achève l'opération comme précé- demment. Le sulfure de carbone, chassé par distillation au bain-marie, abandonne un liquide jaunâtre, passant vers lôGo-iGS", sous 4o"""-45"'". L'analyse assigne à ce pro- duit la composition d'un bromopropionyl-/>-xylène. » Celte cétone bromée (i mol.), abandonnée à la température ordinaire avec une solution alcoolique d'aniline (2 mol.), donne un anilide cristallisé en lamelles jaunes, brillantes, solubles dans l'alcool et insolubles dans l'eau, fusibles vers iio°- 111°. » Le «(-xylène a donné, dans les mêmes conditions, un liquide jaunâtre, passant vers iGoo-iôS", sous ao^^-aS""", et possédant la composition d'un bromopropionyl- ^n-xylène. >> IV. Bromopropionylbiphényle : C^W .CW.CO CR'&vCV{\ — On a employé ge-- (I) iU) de chlorure d'a-bromopropionyle, los"' de biphényle et lo'»'' de chlorure d'aluminium anhydre pulvérisé mis en suspension dans un excès de sulfure de carbone. Après la décomposition par l'eau, ce dissolvant, chassé au bain-marie, abandonne une poudre blanche cristalline, fusible vers 79°-8o°, peu soluble dans l'alcool froid, plus soluble à chaud, très soluble dans l'acétone. Ce produit possède la composition d'un bromopro- pionylbiphényle. B Chauffé avec la quantité théorique de permanganate de potasse en solution alca- line, il donne un acide pulvérulent, peu soluble, sublimable en longues aiguilles inco- lores, brillantes, fusibles à 218° et possédant les autres caractères de l'acide /j-biphé- nylcarbonique. » V. Le chlorure de dibromophénylpropionyle, C'H^, CHBr.CHBrCOCI, obtenu en fixant 1™°' de brome sur le chlorure de cinnamyle en solution sulfocarbonique, réagit sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium dès la température ordi- naire. Après la décomposition par l'eau, l'hydrocarbure abandonne par évaporation des aiguilles brillantes, incolores, fusibles vers 88°, solubles dans l'alcool et le benzène. Elles possèdent la composition d'une diphénylpropanone dibromée. » MM. Classen et Claparède {Berichte, t. XIV, p. 2/(63) ont obtenu un produit de même composition, mais en prismes fusibles à i56-i57*', par l'action du brome sur la diphénylpropénone en solution chloroformique. » CHIMIE ORGANIQUE.— Observations sur la copulation des dérivés diazoïques avec les phénols. Noie de MM. Ch. Gassmann et He\rt George ('). « Nous savons, par les travaux de Griess, Roussin et autres, que les phénols, en général, et les naphtols en particulier, copulent avec les corps diazoïques à l'état de sels alcalins. (') Laboratoire de la Société française de couleurs d'aniline. ( 3o7 ) » Nous avons observé, et cela d'accord avec cerlains faits antérieurs, que celte copulation est soumise à certaines règles. » C'est ainsi qu'il a été impossible de copuler le phénol typique libre avec les diazoïques normaux en présence d'acétate sodique, tandis que la résorcine ainsi que l'acide a-naphtol-a-sulfonique i : 4 se combinent chacun individuellement avec les diazos, même en solution très acide, et cela à tel point qu'il est même assez difficile d'obtenir, par diazotation et ébullition avec l'eau de l'acide naphtionique, l'acide naphtoisulfonique corres- pondant, vu qu'il se forme simultanément une notable quantité d'acide sulfonaphtaline-azo-naphtolsulfonique : -Az = Azs HO \. SO'H HO'S )i Ces faits paraissent curieux et nous sommes arrivés à la déduction suivante : » Tous les phénols et naphtols qui, par copulation avec les diazos, four- nissent des orthooxyazoïques, copulent en solution neutre et acide. » Conformément à ce qui vient d'être énoncé, le (î-naphtol, en so- lution acétinique (l'acétone étant la triacétylglycérine), acétique ou autre neutre, se combine aux corps diazoïques sans présence d'alcalis. L'industrie s'est également servie de cette réaction pour faire réagir, sur le P-naphtol en solution acétique, le monodiazo de la phénosafranine, fournissant un colorant très soluble : H- oN /\^^\/\ ^\/'\K^\y'\ Cl N' 1 >N = Nv HO ,/\ (bleu diazine, naphtindone), tandis qu'en solution alcaline on obtient un colorant peu soluble (bleu indoïne). ( 3o8 ) « En conséquence, et vu le fait que les solutions à i5 pour loo de P-naphtol dans l'acétine se conservent indéfiniment, nous recommandons celle-ci comme réactif pour les corps diazoïques à l'usage de l'industrie et du laboratoire. » L'avantage de cette solution sur l'emploi du sel R (^-naphtoldisul- fonate de sodium-2, 3, 6) consiste en l'absence de toute coloration pri- mitive de la solution du /3-naphtol. » Comme on le remarque, le fait qu'un phénol copule ou non en solu- tion acide nous donne un point d'appui sur sa constitution. Il ne faudrait pourtant pas oublier que, outre les naphlols dont la position para est prise par un substituant quelconque, les a-naphtols métasulfonés et leurs dé- rivés, ainsi que les a-naphtols sulfonés dans la position 5, fournissent des orthooxyazoïques et que, pour les p-naphtols sulfonés, ceux substitués dans la place 8 copulent avec moins d'aisance. )) Parmi nos observations, nous avons trouvé qu'en général les corps diazoïques nitrés réagissent avec bien plus de promptitude sur les phénols et leurs dérivés. C'est ainsi que l'on peut observer qu'un mélange de mo- lécules égales de chlorures de paranitrodiazobenzène et diazobenzène réagit sur une molécule de j3-naphtol en n'importe quelle solution, en four- nissant presque exclusivement le paranitrobenzène azo-^-naphtol OH ). Cette observation méritait une attention spéciale; car, si l'on observe certaines réactions industrielles, elle nous permet de tirer quelques con- clusions intéressantes. )i C'est ainsi que l'on obtient deux colorants différents, si l'on combine l'orthomononitrobenzidine diazotée avec l'acide salicylique et l'acide a.-naphtol-a.-sulfonique en changeant l'ordre des opérations ; tandis qu'en combinant ledit diazoïque d'abord avec l'acide salicylique, puis avec l'acide a,-naphtol-ot2-sulfonique, on obtient un colorant de grande valeur, le rouge d'anthracène (brevet allemand 72867, brevet français 223176); l'ordre d'action contraii'e ne donne aucun résultat industriel. ( 3o9 ) 1) Le chlorure d'orthonitrolétrazodiphényle ^NO- \. / N = N - CI ; - N = N - Cl peut être considéré individuellement pour chacune de ses demi-molécules, l'une faisant fonction d'un dérivé nitrodiazoïque, l'autre d'un diazoïque simple. En conséquence du fait énoncé ci-dessus, il est infiniment probable que le groupe nitrodiazoïque aura réagi en premier lieu, donnant un dérivé intermédiaire \. N N = N- \_ )0H \C0 ,0- et il découle que la constitution du rouge d'anthracène est à formuler de la manière suivante : :N OH )COOH / \_ HO /" -SO'H CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la caroubinose. Note de M. Jean Effront. « Le sucre produit par l'action des acides minéraux sur la caroubine réduit la solution Fehling à peu près dans la même proportion que la dex- (3io) - trose ; mais elle diffère de celte dernière par le pouvoir rotatoire, qui est de [a]û?24. M La caroubinose se présente sous la forme d'une substance sirupeuse, non cristaliisable, soluble dans l'eau et dans l'alcool, et répondant à la formule C«H'^0«. )) La caroubinose se prépare de la façon suivante : » On dissout à chaud So?'' de caroubine pulvérisée, dans i"' d'acide dilué contenant SoS"' de IPSO' anhydre. On abandonne au bain-marie pendant cinq heures. Le liquide, filtré, est ensuite neutralisé avec de l'eau de baryte et évaporé dans le vide jusqu'à consistance sirupeuse. » On dissout le sirop dans quatre fois son volume d'alcool bouillant ; on laisse refroidir et l'on filtre. Le liquide filtré est évaporé dans le vide. Le sirop obtenu est séché sur H^SO*. » La caroubinose fermente très facilement avec des levures de bière. » Il est aisé de se rendre compte de la pureté du produit, en suivant la rotation et le pouvoir réducteur du liquide pendant la fermentation. I) Pour 108'' de sucre fermenté, on constate, à l'appareil de Ventzke-Scheibler, une diminution de i4° à i4°j4; on observe sensiblement la même rotation pour le sucre restant non encore fermenté. » Le produit obtenu par une saccharificalion incomplète, ou mal épuisé par l'alcool, fournit, à la fin de la fermentation, des substances à pouvoir réducteur très faible et accusant une rotation plus que double de celle de la caroubinose. » Cette substance intermédiaire, formée pendant la transformation de la caroubine en caroubinose, est amorphe, blanche, insoltible dans l'alcool à 95°, soluble dans l'eau et infermentescible. La phényihydrazine entre facilement en réaction avec la caroubinose et fournit des combinaisons très caractéristiques. » En abandonnant au bain-marie i partie de ce sucre avec 2 parties de chlorhy- drate de phényliiydrazine et 3 parties d'acétate de soude dissoute dans 200 parties d'eau, on remarque dans le liquide chaud l'apparition d'un précipité jaune, qui aug- mente en volume au fur et à mesure que l'action se prolonge. Maintenue pendant deux heures à 100°, la réaction paraît s'être terminée et le précipité, vu à la loupe, se trouve être composé de deux, substances ayant une densité et une forme cristalline différentes. » Les cristaux reposant au fond du vase accusent, en grande partie, la forme de prismes colorés en jaune pâle; ceux qui surnagent dans le liquide se présentent en forme d'aiguilles colorées en jaune très foncé. u En traitant le précipité par l'alcool bouillant, la partie se cristallisant en aiguilles entre en dissolution, tandis que les cristaux prismatiques restent inattaqués. ( 3ii ) » La substance, insoluble clans l'alcool absolu, se dissout à chaud par l'alcool faible et recristallise en refroidissant. » La combustion de la partie se cristallisant en prismes nous a montré que nous nous trouvions en présence d'un hydrazone, répondant à la formule C'-ri"j\-0'. » La caroubino-phényihydrazone fond, en se décomposant, à la température de iSS". Le point de fusion est très constant, si l'on a soin de chaufTer très rapidement. » L'hydrazone est peu solubledans l'eau et dans l'alcool faible à froid. Il est soluble dans l'alcool faible bouillant; mais on constate que, en maintenant pendant quelque temps la température à loo", la substance entre partiellement en décomposition. » La recristallisation répétée de l'hydrazone dans l'alcool dilué n'est pas à recom- mander. On peut, du reste, obtenir une substance absolument pure en soumettant le produit brut successivement à l'aclion de l'alcool bouillant, ensuite de l'eau froide, de l'alcool froid et enfin de l'éther. » La second-e substance, formée par l'action delà pliénylhydrazine sur la caroubine, s'obtient beaucoup plus difficilement à l'état de pureté. Entre les petites aiguilles jaunes cristallisées dans l'alcool, on constate toujours la présence de prismes ; il faut une grande série de cristallisations pour en débarrasser l'hydrazone. » La substance recristallisée répond à la formule C"H--N*0'. » L'ozazone a un point de fusion de 198", est peu soluble dans l'eau et dans l'alcool à froid, presque insoluble dans l'éther et très soluble dans l'alcool chaud. » Le pouvoir rotatoire de la caroubinose, le point de fusion et la forme cristalline de ses combinaisons avec la pliénylliydrazine peuvent servir de base pour distinguer ces sucres des autres monosaccharides ('). » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur un composé organique, riche en manganèse, retiré du lissa ligneux. Note de M. G. Guérin. « Lorsqu'on fuit macérer, pendant deux ou trois jours, de la sciure de bois dans de l'eau distillée contenant i pour 100 de potasse caustique pure, en ayant soin d'agiter la masse de temps en temps, on obtient, après ex- pression et filtration, un liquide fortement coloré en brun, lequel, traité par un léger excès d'acide chlorhydrique, donne un abondant précipité, sous forme de flocons volumineux. M Ce précipité se laisse aisément laver, par décantation, avec de l'eau distillée qu'il faut légèrement aciduler d'acide chlorbydrique, car il se dis- socie et se dissout partiellement dans l'eau pure. Les lavages terminés, on purifie le produit en le faisant redissoudre dans quelc[ues gouttes d'ammo- (' ) Instilat des Fcnnenlatioiis, à Bruxelles. C. R., 1897, ï' Semestre. (T. CXXV, N» 5.) 4' ( 3l2 ) niaque, filtrant le nouveau soluté que l'on reprécipite par l'acide clilorhy- (Irique étendu; on lave le précipité comme précédemment et on le sèche. » Le composé ainsi obtenu est de couleur brun clair, lorsqu'il est réduit en poudre. Il est azoté et ne contient pas de fer, mais l'analyse y décèle aisément une notable proportion de manganèse, de phosphore et de soufre. Celui que j'ai retiré du bois de hêtre m'a donné : C 52,762 H 5,o4 Az 4 160 S 0,666 Ph 1,297 Mn 0,402 pour 100 parties. » Toutes nos essences forestières renferment des composés semblables ayant les allures des combinaisons nucléiniques. Il me parait probable que le manganèse existe sous cette forme dans le tissu ligneux de tous les vé- gétaux. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Présence de tiode dans les glandules paralhyroïdes. Note de M. E. Gley, présentée par M. Henri Moissan. « Dans un Mémoire sur les fonctions du corps thyroïde, auquel l'Aca- démie a décerné le prix Pourat, en 1891, j'ai fait connaître le rôle impor- tant, chez le lapin, d'organes ignorés avant mes recherches, les deux glan- dules thyroïdiennes ou parathyroïdes (Sandstrom, 1880) ('), glandules très petites annexées à la glande thyroïde proprement dite. J'ai montré ensuite que ces organes n'on t pas une importance moindre chez le chien (^). Depuis, un grand nombre de recherches embryologiques et liistologiques ont été entreprises de divers côtés, dans le but de déterminer l'origine et la nature de ces organes énigmaliques, dont mes expériences avaient ré- vélé le rapport fonctionnel avec la glande thyroïde. Quelques-unes de ces recherches entraînèrent les physiologistes dans une voie nouvelle. Ainsi, Kohn (') ayant décrit deux autres corpuscules semblables à ceux que (') Voir E. Gley, Comptes rendus de la Soc. de Biologie, séance du 17 décembre 1891, p. 84i et 843, el Arch. de Physiol., 5" série, t. IV, p. i35; 1892. (-) E. Gley, Recherches sur le rôle des glandules thyroïdes citez le chien {Arch. de Phys., 5° série, l. V, p. 766; iSgS). (') KoiiN, Studien i'iber die Schilddriïse {Archiv. f. mikrosk. Anat., t. XLI\'; 1895). ( 3i3 ) j'avais étudiés, inclus aussi dans la glande thyroïde, mais à sa face interne, Vassale et Generali pratiquèrent l'extirpation simultanée de toutes ces glandules et virent les animaux opérés (chiens et chats) présenter les accidents considérés jusqu'alors comme dépendant de l'ablation de la glande thyroïde et mourir rapidement ('). De mon côté, je reconnus, en même temps d'ailleurs que Rouxeau (de Nantes), qu'il en est de même chez les lapins (-). Ces expériences furent tout de suite confirmées par Moussu (d'Alfort) ('). » La question se posait alors de savoir si la fonction thyroïdienne appar- tient bien en propre à la glande thyroïde, ou ne doit pas être rapportée tout entière aux glandules dites parathyroïdes. J'ai entrepris l'étude de cette question et essayé de la résoudre par diverses séries d'expériences. Il ne s'agira dans cette Note que de la première partie de mes recherches. » Depuis que E. Baumann (de Freiburgi. B.) a découvert dans la glande thyroïde une quantité notable d'iode en combinaison organique et en a extrait cette substance ( '), on s'est mis à étudier l'action physiologique et thérapeutique de ce corps. La question est encore discutée de savoir si c'est là le seul principe actif de la glande; toujours est-il que Viodothyrine de Baumann peut atténuer les principaux accidents consécutifs à la thyroï- dectomie chez les animaux et qu'elle assure la guérison de cette maladie si grave de l'espèce humaine, le myxœdème, aussi bien, ce semble, que l'extrait thyroïdien, tel que Vassale (') et moiC) nous l'avons les premiers employé sur les chiens thyroïdectomisés et que les médecins l'ont ensuite appliqué au traitement du myxœdème, du goitre, etc. Aussi la sécrétion thyroïdienne est-elle maintenant caractérisée par la présence de l'iode. (') Vassale e Generali, Sugli effetli deW estirpasione délie ghiandole paraU- roide {RU', di palol. nen,', e mentale, t. I, p. q5 et 2^9; 1896). (^) E. Gley, Soc. de Biol., 9 janvier 1898, p. 18. — A. Rouxeal, Ibid.. p. 17. (^) G. Moussu, Soc. de Biol.. 16 janvier 1877, p. 44- (*) E. Baumann : Ueber das normale Vorkommen von lod ini Thierkôrper {Zeits. fiirphysiol. Chemie, XXI, s. 819 ; iSgS); E. Baumann und E. Roos : {Ibid., XXI, s. 481 ; 1896); E. Baumann : Ueber den lodgehalt der Schildriisen von Menschen und Thieren {Ibid., XXII, s. 1; 1896). Ce dernier travail parut peu de temps avant la mort de Féminent chimiste. , (') G. Vassale, Inlorno agli effetti dell'iniezione intravenosa di succo di liroide nei cani operati di estirpazione délia liroide {Bii\ sperimentale di freniatra e di medicina légale, XVI, fasc. IV, p. 439," 1890). (^) E. Gley, Noie prélinnnaire sur les effets physiol. du suc de diverses glandes el en particulier du suc extrait de la glande thyroïde {Soc. de Biol., 18 avril 1891, p. 25o). ( 3i4 ) » Il était, par suite, important de s'assurer si ce corps se trouve dans les glandules parathyroïdes. » Je me suis servi, pour le rechercher, du procédé décrit par Baumann : destruc- tion du tissu glandulaire, après dessèchement, par la soude caustique et l'azotate de potasse, dissolution dans l'eau de la masse refroidie, acidification par l'acide sulfu- rique dilué et agitation du liquide avec 5"' ou lO™ de chloroforme; l'acide nitreux met en liberté l'iode, que dissout alors le chloroforme en se colorant en violet s'il est absolument pur (Rabourdin); on compare la teinte produite ainsi à celle que donne une égale quantité de chloroforme mélangée avec une solution de sulfate de soude, de l'acide sulfurique et quelques gouttes de nitrite de soude à i pour loo, et agitée avec le volume nécessaire d'une solution titrée d'iodure de potassium pour que l'égalité des teintes soit obtenue ('). J'ai seulement modifié le procédé de destruction de la matière organique, car, si l'on opère dans un creuset d'argent, comme l'a fait Baumann, il y a souvent des pertes d'iode qui peuvent s'élever au tiers de la quantité totale et même à plus du tiers (^). La combustion se fait très bien et sans perte dans une nacelle de porcelaine, introduite dans un tube large de verre de Bohême; par une extrémité du tube arrive lentement un courant d'oxygène; l'autre extrémité est reliée directement à un petit barboteur de Cloëz, qui renferme 2== ou 3'^'= d'une solution de soude caus- tique; après la combustion, qui se fait tiès vile, nacelle, tube et barboteur sont lavés avec le moins possible d'eau distillée chaude et le dosage se fait dans ce liquide. En employant 5"" de chloroforme seulement, on peut doser avec sûreté des quantités d'iode bien inférieures à celles indiquées par Baumann. )i J'ai toujours trouvé dans les glandules parathyroïdes du lapin et du chien une plus grande quantité d'iode que dans la glande. Je donne, dans les deux Tableaux ci-dessous, quelques-uns de mes chiffres : Tableau N ° 1. - LiAPINS. Piiids Poids Poids des de la glande Poids des glandules Poids N"" animaux. Age et sfxc. fraîche. sec. Iode. fraiches. sec. Iode. 1 kg 2,800 adulte 0, 166 » nigr 0,02 0,019.5 Kl- )) 01 SI' 0,06 2 3 2,240 I ,800 Cf 0,26 0,12 o,o4 } o,o46 j o,oo5 ) i 0,00.5 \ o,oo3 j 0,1 k 2,880 adulte 9 0,24 )) 0,069 0,019 » 0, 16 5 6 760 7.5 7 7 semaines 9 semaines cf o,o65 ) o,o53 ) 0,023 o,o5 ) 0,0070 i j o,oo5 ) 0 , 00 1 5 j 0,069 » Les anijnaux n°^ 2 et 3 avaient été élevés ensemble, dans les mêmes conditions; (') C'est le procédé de dosage qui a été décrit et étudié par Rabourdin {Comjilas rendus, t. XXXI, p. 784; i85o). (-) Je remercie mon collègue et ami, M. André, des renseignements qu'il m'a donnés à ce sujetj (3i5) leurs organes ont été réunis pour les dosages. Il en est de même pour les dosages dans les organes des n"» 5 et 6, lapins de la même portée. Tableau N" 2. — Ci Poids Poids Poids des du lobe droit du lobe gauche Poids N" animaux. Age et sexe. de la glande. lodo. de la glande. Iode. des glandules. Iode. 1 9 . 7-'o adulte cf 0,74 frais 0, 16 Kl- 0,59 frais 0,2 Kl- 0,011 externes uigr 0,02 2 I 0 , 1 oo très jeune cf 0,67 0,17 0,52 0,08 0,021 exl. et int. o,o3 3 4 9,3oo I 6 , 5oo jeune cf adulte Ç 0,55 0,72 0, 16 0,09 o,5o 0,71 0,08 0, 12 0,012 0,026 ex-ternes j dosage \ perdu 0, I 5 6,00 jeune 9 (0,60 frais ) j 0, i4 sec j 0, i3 )0,52 ) 0, i'i5 sec 0,1 ( o,oi35 ext, et int. ( o,oo35 sec o,o3 » En calculant les moyennes, on peut dire que, chez le lapin, pour une glande qui pèse oS', 19 (fraîche), il y a o'"sr^o34 d'iode, et pour des glandules qui pèsent (fraîches) o^Soia, il y a o'"er,o8 d'iode. Absolument parlant, il y a donc beaucoup plus d'iode dans les glandules. » Chez le chien, pour une glande cjui pèse en moyenne i^"", 22, on trouve o™^'', 22 d'iode, et pour des glandules pesant en moyenne oî'''",oi6, on trouve o"'e'',o45 d'iode. Ici, c'est seulement la quantité relative d'iode qui est plus considérable. » On peut conclure de là que, si la sécrétion de la glande thyroïde doit être caractérisée par la présence de l'iode, les glandules para thyroïdes font partie du système d'organes cpi'il est permis d'appeler thyroïdiens. Des expériences en voie d'exécution me permettront sans doute de déter- miner plus exactement la relation qui existe entre la glande et les glan- dules (' ). » ANATOMIE ANIMALE. — Les bronches éparlérielles chez les Mammifères et spécialement chez l'homme. Note de M. D.-A. d'Hardivillier, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Chr. Aeby a montré {Der Bronchialhaum der Saiigethiere und des Menschen, 1880) qu'il existe, chez les Vertébrés supérieurs, un tronc bron- chique traversant de part en part l'appareil pulmonaire et présentant dans (') Travail du laboratoire de Physiologie générale au Muséum d'Histoire naturelle. (3i6) ses ramifications un rapport constant avec l'artère pulmonaire qui le croise. » Le tronc bronchique émet des bronches collatérales primaires qui se classent en deux groupes, d'après la situation qu'elles occupent vis-à-vis de l'artère pulmonaire. Celles qui sont placées au-dessus de l'artère for- ment le système épartérid, et l'ensemble de celles qui naissent au-dessous constitue le svstème hyparlériel. » Chez les Mammifères, le système épartériel est peu développé. Le nombre des bronches épartérielles permet cependant à Aeby de grouper les Mammifères en trois séries. Dans la première, il range les espèces qui ont une épartérielle de chaque côté; dans la seconde, celles qui ont une épartérielle droite; et dans la troisième, enfin, celles qui ne possèdent pas d'épartérielle. )) La théorie pulmonaire d'Aeby a été vivement attaquée par plusieurs savants. His, chez l'homme (Archw. fur Analomie iind Physiologie, 1887), Robinson, chezles rats (Journal Anatomy and Physiology, 1889), déclarent que, dans ces deux genres, il existe une bronche épartérielle droite, mais que l'épartérielle gauche, absente, est suppléée par un rameau provenant dé la première bronche hypartérielle gauche. Narath (^Zoolooische For- schungsreisen in Australien und dem malagischen Archipel, 1896) prétend qu'il faut rejeter complètement la division des bronches en épartérielles et hypartérielles. Les prétendues bronches épartérielles ne sont, pour lui, que des rameaux de la première hypartérielle, qui peuvent émigrer sur le tube bronchique, de façon à venir se placer au-dessus de l'artère pulmo- naire. » Des recherches personnelles me permettent de ne pas partager les opinions de ces embryologistes. Les premières portent sur le lapin et ont été partiellement publiées (^Société de Biologie, 189G; Bibliographie anato- miqae, 189G et 1897; Thèse de Lille, 1897). Les secondes ont rapport à l'homme et sont encore inédites. » Chez le lapin, clans des poumons embryonnaires de treize jours et six lieures {fig. i), je trouve une branche épartérielle de chaque côté (Aa et Bot). Ces deux, branches épartérielles naissent postérieurement à la première branche hypartérielle par ramification collatérale du tube bronchique. L'épartérielle droite continue à pro- liférer et fournit les ramifications bronchiques du lobe supérieur. L'épartérielle gauche se développe aussi pendant \\n certain temps, puis subit une régression, s'atro- phie et disparait. Jamais l'épartérielle gauche n'émigre sur la première hypartérielle. » Chez l'homme, l'élude de deux cas anormaux fournit des documents tout aussi précieux. ( 3i7 ) » Dans le premier cas, il s'agit d'un embryon luimaiu du deuxième mois {fig. 2). C'est un monstre double de la classe des dérodymes, dont les coupes sériées nous ont Fig. I. été communiquées par MM. Laguesse et Bué. On trouve deux trachées suivies de deux paires de poumons. Les poumons du composant droit sont symétriques, avec trois Fiir. 3. <;. l'en Ctn', pér. lobes et une bronche épartérielle de chaque côté. La fig. 2 montre nettement ces deux bronches symétriques ( ED et EG), et les artères («,/), g et a,p, d) passant au ( 3.8 ) devant de chacune d'elles. Les poumons du sujet gauclie possèdent une êpartérielle droite; il n'y a pas d'épartéiielle gauche au sens d'Aeby, c'est-à-dire de bronche située au-dessus et en arrière de l'artère. » Le second cas est en quelque sorte l'inverse du premier. Je le rencontre chez un fœtus humain du sixième mois, provenant d'une mère syphilitique (service de M. Gaulard) dont on a provoqué l'accouchement prématuré pour dystocie fœtale. Ici les deux poumons comprennent chacun deux lobes. J'injecte les bronches avec du collodion et l'artère pulmonaire avec le même liquide coloré en noir. Je soumets Fig. 3. ensuite les poumons à la macération dans l'acide chlorhydrique. Je constate alors, ainsi qu'il est facile de s'en assurer dans lafiff. 3, qu'il n'y a de bronche êpartérielle ni à droite ni à gauche. » Ainsi, dans les poumons de lapin, j'ai vu naître, se développer et s'atrophier la bronche êpartérielle gauche. Dans les poumons humains, il y a normalement, comme chez le lapin adulte, une bronche êpartérielle droite. Dans deux cas anormaux, je ren- contre, chez l'homme, soit l'existence d'une êpartérielle de chaque côté, soit son ab- sence des deux côtés. )) De l'ensemble de ces faits je crois donc pouvoir déduire les conclu- sions suivantes : » 1° Les poumons des Mammifères sont originellement symétiiques et pos- sèdent une êpartérielle de chaque côté. Quand cette loi paraît en défaut chez l'adulte, c'est par suite d'une atrophie dans le développement embryon- naire. » 2° Les trois groupes caractéristiques établis par Aeby chez les Mammifères n'ont qu'une valeur secondaire, puiscpi'une êpartérielle peut exister de chaque côté, soit à l'état rudimentaire chez l'embryon, soit à l'état de dé- veloppement complet chez l'adulte. ( 3i9 ) » Ce fait aide à comprendre comment Aeby [est arrivé parfois à classer dans deux groupes différents deux genres voisins appartenant au même ordre. Il permet aussi d'affirmer qu'au point de vue morphologique le lobe supérieur du poumon droit de l'homme est une formation spéciale, sans équivalent à gauche. » 3" Les bronches èpartérielles sont des bronches collatérales primaires du tronc bronchique ayant une valeur toute particulière . Elles ne sont pas, comme le dit Narath, des rameaux de second ordre dérivant des bronches hypar- térielles ('). » EMBRYOLOGIE. — Les premiers Stades du développement des Pédipalpes. Note de M"^ Sophie Pereyaslawzewa, présentée par M. Milne-Edwards. « Pour cette Étude, trois espèces de Phrynes ont été gracieusement mises à ma disposition par M. Bouvier, professeur d'Entomologie au Muséum d'Histoire naturelle. Ce sont : 1. Tarantula palmala (Herbst), 2. Phry nus médius {U.erh&i}), 3. Phryniscus bacillifer (Gersbxcker). » 1. Tarantula palmala. — Les œufs de celte espèce, très petits et parfaitement ronds, portaient une tache blanchâtre, au contour irrégulier, recouvrant un tiers de la surface de l'œuf. A la loupe, la tache paraissait absolument lisse, dépourvue de toute sinuosité périphérique. Les coupes de l'œuf, à ce stade, ont montré que cette tache présente un blastoderme, non seulement déjà ditTérencié en trois feuillets em- bryonnaires, mais encore en bourrelets : membres futurs, système nerveux et cerveau. )) EfTectivement, le développement des feuillets embryonnaires, celui des membres thoraciques et du système nerveux, précèdent de beaucoup la fermeture de la couche blastoderniique. » 2. PJirynus médius (?). — Le stade qu'offraient les œufs de cette espèce était beau- coup plus avancé dans son développement, que celui de l'espèce précédente. A un faible grossissement, on voyait très nettement que le blastoderme enveloppait l'œuf tout entier. Tous les membres thoraciques étaient non seulement formés, mais attei- gnaient le diamètre de l'œuf. Les deux organes latéraux très grands étaient disposés au-dessus de la troisième paire de pattes. L'embryon était déjà plié en deux, de même que tous les membres disposés sur ses flancs. » Les coupes nous apprennent que l'embrjon est recouvert d'une cuticule très épaisse, formant des papilles allongées et serrées les unes contre les autres dans cer- (') Travail fait au laboratoire d'Histologie et d'Embryologie de la Faculté de Mé^ decine de Lille. C. K., 1897, 3' Semestre. (T. CXXV, N» 5.) 42 ( 320 ) tains endroits, courtes et éparses sur le reste du corps. L'ectoderme adhère intime- ment à la cuticule et chacune de ses cellules est enfoncée dans la papille correspon- dante. Les cellules ectodermiques, comme les papilles cuticulaires, sont très rapprochées sur les parties du corps où la croissance a le plus d'intensité. Le méso- derme, longeant rectoderme en couche continue, est plus épais sur la ligne médiane dorsale, région de l'apparition du cœur. Dans les membres, les cellules mésodermiques sont très nombreuses et, pai' endroits, très serrées. Le système nerveux est constitué par deux bandes ; chacune touche la partie correspondante du cerveau ; se rapprochant le plus ici, elles cheminent ensuite vers le bout postérieur du corps en s'écartanl de plus en plus l'une de l'autre, en même temps que leur épaisseur diminue. Le système nerveux tout entier n'est constitué que par un seul élément histologique : les cellules nerveuses. Le cerveau, comme les bandes nerveuses ventrales, offre de nombreux plis- sements. Il est encore difficile de compter les ganglions auxquels ces plissements don- neront naissance. » La segmentation de l'abdomen, qui se délimite à peine du céphalothorax, est très faible, et ses traces en forme de bourrelets ne sont visibles que sur les bords latéraux. Les dimensions des bourrelets sont inégales : les quatre qui suivent immédiatement les pattes sont beaucoup plus grands que tous ceux qui viennent après. Leur structure interne aussi est plus avancée, conformément à leur grandeur. » L'endoderme ne présente pas de couche continue; par ci par là, on rencontre des cellules éparses, qui sont plus nombreuses et plus rap[)rochées dans la région de l'œso- phage. L'œsophage existe déjà et son tube ne dépasse pas l'épaisseur de la partie des bandes nerveuses adhérentes. L'invagination ectodermique anale se dessine à peine. » Juste au-dessus de chaque chélicère, on remarque une invagination très profonde, donnant naissance au ganglion de l'œil médian, qui occupera le sommet de l'invagi- nation. » 3. Phrynixciis bacillifer. — Une grande lacune existe entre le stade de déve- loppement du Phryniscus bacillifer et celui de l'espèce qui précède. Tous les membres ont beaucoup gagné en longueur. Les organes latéraux existent encore. Au niveau de la dernière paire de pattes, on remarque des enfoncements latéraux assez prononcés, qui indiquent les limites du céphalothorax et de l'abdomen. » Sur les coupes de cet embryon, on constate que le système nerveux a fait de crands progrès. La masse nerveuse s'est accumulée dans le cerveau aussi bien que dans la chaîne ventrale sous forme de ganglions et de commissures. La première com- missure se trouve exactement au-dessus de l'œsophage; la seconde, immédiatement au-dessous : les deux contribuent à former le collier œsophagien, aux parois latérales très épaisses. Les ganglions correspondant aux membres céphalothoraciques sont déjà réunis par des commissures; ces dernières se montrent déjà, en outre, entre les gan- glions correspondant aux quatre premiers bourgeons abdominaux. Les ganglions se sont également différenciés dans le reste de la chaîne ventrale, diminuant toujours de volume vers l'extrémité postérieure du corps. Aucune paire de ganglions n'est située exactement au niveau de la paire de membres correspondante. Les protubérances ocel- laires ont fait, relativement, très peu de progrès; ce relard est en rapport direct avec le développement très lent des parties contiguës du cerveau. Les cellules constituant cette partie se distinguent, par leur aspect, de toutes les autres cellules nerveuses. ( 321 ) Celte diflférence, visible dès le début du développement, persiste au même degré jusque dans le dernier stade que j'ai pu étudier. » Dans cette période d'évolution, l'abdomen de l'embryon ne présente pas trace de segmentation du côté dorsal. Celle-ci n'est marquée que par les bourgeons latéraux, dont les quatre premiers sont déjà plutôt des appendices. La grandeur des autres est encore inégale et va en diminuant. Pour ce qui est de leur structure interne, on y trouve un amas de cellules mésodermiques. Les éléments liistologiques de leur méso- derme, de même que de leur ectoderrae, sont en voie de multiplication très active. Dans ce stade, la cuticule n'adhère à l'ectoderme que du côté dorsal et y présente des papilles éparses; elle est lisse et complètement séparée de l'ectoderme du côté ventral; dans la région des quatre premières paires d'appendices abdominaux, elle est séparée et en voie de former des plis innombrables et très rapprochés. » Les cellules mésodermiques des membres montrent une tendance très nette à former des groupes correspondant aux futurs faisceaux musculaires. On constate que le mésoderme s'est déjà différencié en couche somatique et couche splanchnique. Sur les côtés latéraux, ces deux couches sont encore en contact; mais elles s'écartent de plus en plus vers la ligne médiane dorsale, où l'on trouve le cœur presque formé, » L'endoderme est représenté par une multitude de cellules, aux deux pôles opposés de l'embryon; l'oesophage et le rectum ne forment nulle part de couche continue. La lenteur du développement de l'endoderme marche de concert avec la lenteur du déve- loppement de l'œsophage et du rectum. » ZOOLOGIE. — Système nerveux sympathique des Orthoptères (' ). Note de M. L. Bokdas, présentée par M. Edmond Perrier. « Dans une Note préliminaire, nous avons décrit le système nerveux sus- intestinal des Mecopodinœ (-); nous donnons aujourd'hui les résultats de nos recherches, concernant cet appareil dans l'ordre des Orthoptères tout entier. Nos observations ont porté sur vingt-cinq espèces, appartenant aux familles des Phasmidœ, des Blattidœ, des Mantidœ, des Acridiidœ, des Locustidœ ei des Gryllidœ. ■ » Le système nerveux sympathique des Orthoptères, très uniforme quant à son ensemble, débute, à l'extrémité antérieure du pharynx, par un gros ganglion qu'on peut désigner, à cause de sa situation, sous le nom de gan- glion frontal ou buccal. Ce ganglion, qu'on trouve chez toutes les espèces, est situé au-dessus du pharynx et un peu en arrière du point d'insertion de (') Conclusions d'un travail fait au Muséum d'Histoire naturelle (laboratoire de M. le professeur Edmond Perrier). ('^) Voiries Comptes rendus du 12 octobre 1896. ( 322 ) la lèvre supérieure. Il affecte une forme sphérique {Gryllidœ) ou tronco- nique {Btatlidœ, Mantidœ, Locuslidœ, etc.) et émet, à ses angles antéro- externes, deux larges cordons cylindriques qui vont se fixer aux connectifs œsophagiens, immédiatement au-dessous du cerveau. De la partie médiane de la face antérieure part un filet nerveux, d'abord simple et cylindrique, mais qui ne tarde pas à se ramifier sur les parois musculaires de la lèvre supérieure. » De la face postérieure amincie du ganglion buccal part le nerf lècur- rent impair ou médio -antérieur, qui unit le massif fi'ontal au massif œsopha- gien. » La partie œsophagienne du système nerveux sympathique comprend un système ganglionnaire médian impair et un système ganglionnaire laté- ral pair. Le premier est représenté par le ganglion œsophagien ou hypocé- rébral, de forme ovoïde, tantôt assez développé et tantôt, au contraire, plus ou moins atrophié (Blattidœ, Mantidœ). Il est uni aux ganghons laté- ro-œsophagiens par deux connectifs, généralement cylindriques. )) Le système ganglionnaire latéro-cesophagien comprend deux paires de ganglions. La paire antérieure est formée par deux ganglions lamelleux et aplatis, recouvrant presque complètement le ganglion œsophagien et se rattachant à la face inférieure du cerveau par deux connectifs nerveux. Ils émettent latéralement de nombreuses ramifications nerveuses, allant se distribuer aux parois latérales de l'œsophage, aux glandes salivaires et à leurs canaux excréteurs. » Chaque ganglion antérieur du système latéro-œsophagien émet, en arrière, un cordon nerveux cylindrique qui va s'unir à l'un des ganglions de la paire postérieure. Ces deux ganglions, de même forme, sont sphé- riques, de couleur blanchâtre, et appliqués, sur les parois latérales œsopha- giennes, en des points variables suivant les espèces. » Du système ganglionnaire latéro-œsophagien se détachent de nom- breux filets nerveux, ramifiés et anastomosés entre eux, constituant ainsi un plexus sympathique œsophagien. » Le ganglion hypocérébral émet, en arrière, tantôt un seul (^Blattidœ, Mantidœ), lAwlài deux nerfs récurrents postérieurs. Quand il n'existe qu'un seul nerf récurrent postérieur, il est, en général, situé à la face dorsale du jabot; lorsque, au contraire, le système est pair, les deux nerfs récurrents longent les parois latérales du jabot, jusqu'à l'origine du gésier. M Les nerfs récurrents postérieurs envoient de nombreuses ramifications nerveuses aux parois œsophagiennes, à celles du jabot, et unissent lesgan- ( 323 ) glions sympathiques intestinaux on abrlominaux aux ganglions de l'œso- phage. Les ganglions abdominaux, tantôt pairs (^Gryllidœ, Acridiidœ, etc.), tantôt impairs (^Blaltidce, Mantidœ), affectent une forme triangulaire, sont renflés à leur milieu, amincis sur leurs bords, et émettent de nombreux filets nerveux qui vont se distribuer au gésier, aux caecums intestinaux et à l'origine de l'intestin moyen. « ZOOLOGIE. — Sur un Sporozoaire nouveau (Cœlosporidium chydoricolan.^-. et n. sp.), intermédiaire entre les Sarcosporidies et les Amœbidium Cien- kowsky ('). Note de MM. Félix 3Ies.\il et Emile Marciioux, présentée par M. Edmond Perrier. « De tous les groupes de Sporozoaires, celui des Sarcosporidies est cer- tainement le moins bien connu. D'autre part, le curieux parasite externe des Arthropodes d'eau douce, décrit par Cienkowsky (Bolan. Zeit., t. XTX ; 1861), sous le nom d' Amœbidium parasilicum, a une place encore bien peu précise parmi les êtres vivants. Balbiani, puis Biitschli l'ont rapproché, avec les plus expresses réserves, des Sporozoaires et, en particulier, des Sarcosporidies. L'étude de l'endoparasite que nous allons décrire nous paraît apporter une confirmation très nette de cette opinion. Elle est, de plus, intéressante au point de vue de l'histoire générale des Sporozoaires. » Les Cliydorus sphœriciis O.-F. Miiller (Crustacés cladocères de la famille des Lynceidœ), \ ivanl dans les mares des bois de Bellevue, aux environs de Paris, présen- tent fréquemment, (lana la ccn-ilé du corps, un organisme parasitaire, qui évolue de la façon sui\ ante (") : » Les plus jeunes stades, libres dans la cavité du corps, se présentent sous forme d'une masse arrondie de 6[j. à %\i. de diamètre ( ftg. i), avec une membrane mince, un noyau vacuolaire contenant "une masse chromatique unique centrale, et un ou deux, globules graisseux. A mesure que le parasite croit, il s'allonge, prend une forme ovoïde {Jig. 2 et 3), puis légèrement courbée {fig. 4)i et enfin aboutit à un corps en forme de boudin {ftg- 5), de 60 ;ji. à 100 [j. de long, avec une forte courbure, d'un diamètre sensiblement constant (10 |a à 20 |j.), arrondi aux extrémités, rempli de gros globules graisseux et de nombreux globules réfringents. En même temps, le noyau se divise en (') Travail du laboratoire de M. Melchnikolî', à l'Institut Pasteur. (-) Le parasite a été étudié à l'état frais, et aussi après coloration, in tolo, à la tliionine pliéniquée très étendue, sur des coupes à la safranine, picio-indigo-carmin (lîvation à la liqueur de F'Iemming). ( 324 ) deux, puis en quatre, et finalement on en a un nombre illimité ; ils présentent la struc- ture typique des noyaux de Sporozoaires, vacuole achromatique claire et karvosome central. Sur une coupe transversale {fig. 6), on voit que la graisse occupe la région ;i, noyau; g. globule graisseux. centrale, et les nojaux une position périphérique. La membrane s'accroît peu à peu, et, aux. stades âgés, on a une enveloppe kystique épaisse et très résistante, de nature chitineuse. )) La division du protoplasme apparaît très tardivement, et l'état final consiste en un kyste, avec une rangée axiale de globules graisseux, et tout autour de nombreux corpuscules àe i\i. k [\^ de long, de forme légèrement ovoïde, quelquefois en fuseau, ayant une apparence amœboïde. Ces corpuscules, incontestablement homologues des corps réniformes des Sarcosporidies, sont formés d'une masse protoplasmique homo- gène, avec amas chromatique nucléaire central. Nous les interprétons, jusqu'à nouvel ordre, comme des Sporozoïtes. » Nous considérons cet étal final, dont l'évolution rappelle à tant d'égards celle des Sarcosporidies, comme une forme de résistance capable de transmettre, après la mort du Chydorus infesté ( ' ), la maladie à d'autres individus de la même espèce. » On obser^'e, d'ailleurs, à l'inlérieur du corps du Chydorus, un autre cycle l'i'olutif : au commencement de l'abdomen, dans le tissu qui avoisine dorsalement le tube digestif, on trouve fréquemment des corps allongés, cylindriques, de 20 jji à 3o (a de long sur 10 [J. de large. La membrane est très mince, facilement déformable, et l'on observe deux ou trois grosses vacuoles claires centrales, mais ni globules réfringents, ni glob'ules graisseux. La structure nucléaire est identique à celle d'une forme libre (') Des Chydorus, renfermant jusqu'à trois cents kystes (soit approximativement un tiers du volume du Crustacé), nageaient avec agilité dans les cristallisoirs ; mais ils succombaient beaucoup plus vite que les individus non infestés. ( 325 ) kystique de même taille; les noyaux sont un peu plus gros et moins nombreux. Nous ne pouvons interpréter ces formes que comme un stade de l'évolalion d'éléments capables de multiplier V infection chez un indi^'idu déterminé. » Comment se fait l'infection d'un Chydorus? Elle a certainement lieu par la voie digestive. On voit, en effet, dans les cellules de la paroi ventrale du tube digestif, de petits corps ronds, avec un protoplasme clair et un petit point chromatique central, rappelant comme forme et comme grosseur les corpuscules des gros kystes. C'est, d'ailleurs, surtout dans la région ventrale du corps qu'on trouve les formes jeunes uninucléées libres, contenant déjà de la graisse, et que nous avons prises comme point de départ de notre description. L'évolution de certaines jeunes amibes paraît donc se faire vers les kystes. Ce sont d'autres amibes qui sont vraisemblablement le point de départ des formes endogènes. » La place du parasite que nous venons de décrire et que nous dési- gnons sous le nom de CœlosporicUum chydoricola, est certainement dans les Sporozoaires et il nous paraît devoir être regardé comme le type d'un sous- ordre de Sarcosporidies. La compréhension de ce groupe se trouve donc considérablement augmentée. Mais notre parasite a aussi des affinités indis- cutables avec les Amœbidium. » Sur un certain nombre d'espèces de Lynceidœ et d'autres Cladocères vivant en compagnie de Chydorus sphœricus, et sur ce dernier aussi, nous avons observé des ectoparasites sous diverses formes, évoluant tout à fait comme les Amœbidium. de Cienkowsk}' (forme amibe, kyste à Sporozoïtes, etc.) ('). Or une des formes fixées ressemble beaucoup à nos kystes de Cœlosporidium; elle correspond comme forme, grosseur, structure nucléaire et inclusions protoplasmiques à un k3ste arrivé au milieu de 'son évolution; à côté de ces formes, on trouve des stades plus jeunes. )) Tl nous est impossible de dire si cet ectoparasite constitue un cycle particulier de développement de Cœlosporidium; mais ce que nous pou- vons affirmer, c'est qu'il en est très voisin. Le nouveau sous-ordre de Sar- cosporidies que nous sommes aiïienés à créer comprend donc aussi le genre Amœbidium (-). Par conséquent, la place de cet organisme, jusqu'ici énigmatique, se trouve précisée. » C'est probablement du côté d' Amœbidium que devra être cherchée (') Cet ectoparasite est très semblable, peut-être identique, à celui figuré par L. Pfeiffer {Die Prolozoen ah Kranheilserreger , Iena,_ iSgS, _/?;§■. 89, p. 68). C'est un organisme assez voisin que M. Metclinikod" a observé (Notes inédites) sur les appen- dices d'un Apus des environs de Paris. (^) Mo.MEZ {Comptes rendus, t. GIV, p. i83; 1887) et L. Pfeiffeu {lac. cit.) ont si- gnalé des Amœbidium. parasites du tube digestif des Cladocères; ce dernier croit même, sur des coupes, en avoir vu dans la cavité sanguine. ( 326 ) l'origine ancestrale de toul le groupe des Sporozoaires si, ce qui est loin d'être prouvé, il est monophylélique. Le parasitisme externe de cet orga- nisme, la durée assez longue du stade amibe, plaident en faveur de cette manière de voir. » L'existence d'un double cycle évolutif chez une Sarcosporidie peut être la base d'un rapprochement de ces êtres avec les Coccidies et, en tout cas, montre la généralité du dimorphisnie évolutif chez les Sporozoaires. » Enfin, au point de vue de la Biologie générale, nous croyons inté- ressant de noter que : » 1° Tous les Chydoms sp/tcericus, renfermant dans leur cavité générale des stades âgés de Cœlosporù/iiim, n'avaient ni ovaires, ni jeunes dans la cavité incubatrice; Vendoparasite châtre donc son hôte. Les ectoparasites observés ne produisaient aucune action semblable. » 2° Le Cœlosporidium endoparasile se rencontre chez une espèce déter- minée, à l'exclusion de toute autre. L'ectoparasite se présente chez toutes les espèces de Cladocères vivant dans l'étang contaminé. » ZOOLOGIE. — Organes phngocytaires observés chez- quelques Annélides marines. Noie du D' J. Cantacuzène, présentée par M. Edmond Per- rier. « Je résume ici les résultats de quelques recherches entreprises dans les stations zoologiques de Roscoff et d'Alger, relativement aux organes qui, chez les Annélides suivantes : Nephthys margaritacea, Glycera convoluta, Arenicola piscalorum, Spirographis Spallanzanii, ont pour fonction de dé- barrasser le liquide cavitaire des particules solides de toute nature qui peuvent s'y rencontrer. La méthode employée a consisté à injecter dans la cavité générale de ces animaux du carmin en suspension dans l'eau de mer, puis à rechercher les points où s'est localisée la couleur. » Ces appareils phagocytaires sont représentés : i° par les amœbocytes; 2° par les cellules endothéliales du cœlome et leurs dérivés fixes, amas ou glandes lymphoïdes; 3° enfin, par les cellules néphridiales. Les cellules endothéliales, qui fonctionnent comme phagocytes, perdent leur caractère de cellules plates, se boursouflent, font saillie dans la cavité générale, tantôt isolées, tantôt groupées par trois ou quatre en une seule assise. C'est principalement dans la cavité des parapodes, chez Nephthys et chez Spiro- graphis, que l'on trouve en abondance ces énormes macrophages endothé- ( '^27 ) liaux. Les amas Ivmphoides résultent de la prolifération des cellules endothéliales (on peut toujours observer, à la base de l'amas, des formes de passage entre la cellule plate et la cellule lymphoïde). Ces petits organes sont constitués par des cellules simplement juxtaposées, sans interposition de stroma conjonctif; le protoplasma, d'aspect sale, renferme des inclu- sions jaunes, brunes, vertes, semblables à celles que l'on trouve dans i'épiderme. On peut distinguer des amas lymphoïdes irréguliers, distribués çà et là sans ordre et sans constance, et des amas réguliers, constants, symétriquement disposés dans chaque segment. » Dans les cellules néphridiales, le carmin est toujours localisé entre le noyau et le bord libre de la cellule, et cela dès le début de sa pénétra- tion dans l'élément (une heure après l'injection), ce qui montre qu'il est directement puisé dans la cavité néphridiale. » Qu'il s'agisse de l'une ou de l'autre de ces catégories d'éléments, tou- jours et très rapidement le carmin est saisi par eux sous forme de granu- lations solides, bientôt enfermées dans une vacuole arrondie s'il s'agit d'un phagocyte d'origine endothéliale, dans une lacune irrégulière s'il s'agit de l'épithélium néphridial. Bientôt le contenu de la vacuole se colore en rose. Au bout de quelques jours, le carmin ingéré par la cellule se pré- sente sous forme d'une inclusion liquide délimitée par une fine membrane. » Jamais je n'ai trouvé de carmin libre plus de quarante-huit heures après l'injection. » Ncphthys margarilacea. — L'épais feulrage de fibres musculaires et de soies qui occupe la cavité des parapodes y détermine une stagnation des particules en suspen- sion dans le liquide cœjomique et constitue une disposition très favorable à la phago- cytose. Aussi la plupart des cellules endothéliales qui tapissent cette région sont-elles transformées en énormes macrophages fixes; de plus, de place en place, existent de petits amas lymphoïdes, distribués sans ordre, souvent appendus, comme des bour- geons, sur le trajet des faisceaux musculaires. Le tout constitue une glande parapodiale diffuse et fait du parapode un lieu d'activé dépuration phagocytaire. » Dans chaque segment existent deux paires d'amas lymphoïdes constants : l'une ventrale, située sur le plancher de la chambre intestinale au-dessus du muscle longi- tudinal; l'autre dorsale, logée dans l'angle externe formé par le muscle longitudinal et la paroi du corps. » Glycera convoluta. — Pas de glande parapodiale diffuse; l'endothélium para- podial est partout plat et ne renferme pas d'inclusions. Par contre, dans chaque rame existent deux amas réguliers, de forme et de position constantes, allongés parallèle- ment au grand axe de la rame, l'un ventral, l'autre dorsal, appendus chacun, à la façon d'un hamac, à la paroi de la cavité, avec l'endothélium de laquelle ils ne sont en conti- nuité que par leurs extrémités. C. R., 1897, 5» Semestre. (T. CXXV, N° 5.) 43 ( 328 ) » On trouve en plus, dans chaque segment, deux paires d'amas lymphoïdes con- stants : l'une ventrale, située sur le plancher de la chambre néphridiale, accolée au muscle longitudinal, au voisinage immédiat du système nerveux central; l'autre dorsale, logée dans l'angle interne du muscle longitudinal et la paroi du corps. » Les Glycères, dépourvues d'appareil vasculaire, possèdent des hématies. Ces élé- ments renferment du carmin toujours sous forme d'inclusions liquides. Il ne s'agit pas là d'une action phagocjtaire, mais bien d'absorption, par l'hématie, du carmin en solution dans le liquide cavitaire. Celte fonction excrétrice des hématies a déjà été signalée par Hugo Eisig chez les Capitelliens. Dans la néphridie, seules les cellules de la portion élargie absorbent le carmin; ni les cellules de l'entonnoir, ni celles du canal excréteur n'ont cette propriété. L'extrémité libre de la cellule, gorgée de carmin et 4'inclusions de toutes sortes, s'œdématie. se détache et tombe dans la cavité de l'organe d'où elle est expulsée au dehors par le jeu des cils. Jamais le noyau n'est entraîné. » Arenicola piscatorum. — Dans chacun des segments pourvus de néphridies il existe une paire de très gros amas lymphoïdes. Chaque amas est situé sur le plancher de la chambre néphridiale, au-dessous du muscle longitudinal; une extrémité est enfoncée dans l'intérieur même du pavillon vibratile; l'autre déborde sur le bord interne de ce pavillon, appendue aux vaisseaux festonnés qui courent autour de l'en- tonnoir; le revêlement endothélial extérieur de ces vaisseaux prend part à la consti- tution de l'amas. Dans les segments dépourvus de néphridies, l'organe phagocylaire se réduit à un petit groupe de macrophages endothéliaux accolés au muscle longitu- dinal ventral et dont la présence n'est même pas constante. » Dans la néphridie, seul l'épithélium de la vésicule absorbe le carmin solide; on n'en rencontre point dans les cellules de la portion glandulaire; la direction du mou- vement des flagelles empêche, en effet, les particules solides qui, de l'entonnoir pénè- trent dans la vésicule, de refluer jusque dans la cavité de la glande. » Guido Schneider {Zeitsch.fAviss. ZooL. Bd.LXI; 1896) signale déjà la présence du carmin dans les cellules néphridiales , mais sans préciser sa localisation. » Spirograpliis Spallanzanii. — La glande parapodiale diflTuse existe avec les mêmes caractères que chez Nephthys. » Chaque segment du corps contient une paire d'organes lymphoïdes constants, faisant saillie sur le plancher de la cavilé générale. Chaque amas, allongé transversa- lement, situé en arrière d^ la néphridie, ccHilre le muscle longitudinal ventral, a la forme d'un cône dont la base est engagée entre le bord interne de ce muscle et le mé- sentère ventral, et dont le sommet se termine au niveau de l'extrémité interne des soies. » 11 existe souvent, mais non constamment, des amas correspondants dorsaux à grosse extrémité appuyée contre le mésentère dorsal. Les cellules chloragogènes n'in- gèrent pas les grains de carmin; mais, à la limite des amas chloragogènes et de l'en- dothélium cœlomique, on trouve des cellules endothéliales ayant déjà, au point de vue de la nature des inclusions, le caractère des chloragogènes; ces éléments ingèrent également le carmin. » Mes observations manquent jusqu'ici de netteté relativement à la portion de la néphridie (jui incorpore les grains de carmin. » ( 329 ) ZOOLOGIE. ~ Étude expérimentale sur les Coccidies. Noie de M. Louis Léger. « Dans le but de vérifier la théorie que j'ai émise sur l'évolution des Coccidies et d'après laquelle, en thèse générale, le Sporozoïte primitif coccidien n'a pas une évolution dimorphe aboutissant d'une part à des Eimeria et d'autre part à des Coccidium, mais bien un cycle continu dé- butant par la formation des Kystozoïtes (Sporozoïte d'Eimeria des auteurs) et se continuant par les Sporokystes ou Kystes à spores durables, j'ai entrepris quelques expériences, d'ailleurs assez longues à réaliser, et dont je crois devoir faire connaître le principal résultat. » Ces expériences ont porté sur la Coccidie de la Scolopendra cingulata, dont les gros individus renferment, pour ainsi dire, constamment une Coccidie polysporée, Adclea dimidiata Schneider, en même temps que de nombreux bouquets de Sporozoïtes eimeriens découverts par moi depuis plusieurs années. Les jeunes Scolopendres, au contraire, se montrent assez rarement infestés par ces parasites. 1) J'ai fait absorber à deux jeunes Scolopendres, reconnues autant que possible indemnes par l'observation prolongée de leurs excréments et étroitement surveillées pour éviter les réinfeclions, des Kystes d'Adelea en parfait état de maturité. Au bout de trente-cinq jours, l'une d'elles était sacrifiée; l'intestin moyen était littéralement farci de Sporozoïtes eimeriens, libres ou en bouquets, grouillant dans le chyme intes- tinal, et en quantité telle que jamais je n'en ai observé autant dans les individus infestés naturellement et examinés au moment de la capture; la seconde, sacrifiée vingt jours plus tard, montrait en outre de jeunes individus d'Adelea déjà munis d'une paroi protectrice assez épaisse. Deux autres Scolopendres témoins, nourries exclusivement avec du lait pur et également surveillées pour éviter les réinfections, n'ont montré, au bout du même temps, que de très rares Kystes cVAdelea avec peu ou point A'' Eimeria et résultant vraisemblablement d'une infection primitive ayant précédé la capture et reconnue dans les excréments au début de l'expérience. » Ces expériences, outre qu'elles montrent l'unité spécifique des Ei meria et des Adelea, comme on était en droit de s'y attendre d'après les observations de plusieurs auteurs chez les Vertébrés, de moi-même chez les Arthropodes, et les résultats récemment annoncés ici par Simond. viennent à l'appui de ma théorie en montrant que le Sporozoïte primitif, issu du Ryste A' Adelea, donne d'abord un Kyste eimerien dont les Sporo ( 33o ) zoïles, que j'appelle Kystozoïries, deviennent |)lus tard les Kystes de YAilelea ou Sporokysles. » Ainsi s'explique le fait observé depuis longtemps par Pfeiffer que, chez les Myriapodes de nos pays, les Eimeria abondent surtout au prin- temps, et les Adelea à l'automne. Cet auteur avait cru devoir le rapporter à des influences saisonnières ou de température susceptibles de déterminer des infections aiguës (^Eimeria) ou chroniques (Ade/ea); on voit qu'il résulte simplement du mode d'évolution même du parasite, dont l'appari- tion est naturellement liée, chaque année, au retour printanier de l'activité alimentaire. » D'autre part, j'ai montré, dans un précédent Mémoire ('), quelle remarquable analogie présente le cycle évolutif d'une Coccidie ainsi con- sidéré avec celui des Grégarines, en homologuant le Kystozoïte des Cocci- dies au Sporoblaste grégarinien, et le Sporokyste coccidien à la spore oc- tozoïque des Grégarines. Ces deux cycles sont calqués l'un sur l'autre, avec cette intéressante distinction que, chez les Coccidies, le développement est dilaté par suite de l'absence d'un vitellus nutritif suffisant dans le Kyste (Kyste eimerien) , tandis qu'il est, au contraire, condensé chez les Gréga- rines, où le Kyste est abondamment pourvu de réserves suffisant amplement au développement ultérieur des Sporoblastes. )) L'expérience et l'étude comparative me paraissent donc, comme la simple observation des faits, justifier pleinement la théorie que j'ai émise sur l'évolution des Coccidies. » BOTANIQUE. — Sur l'indépendance de certains faisceaux dans la jleur. Note de M. Paul Grelot, présentée par M. G. Bonnier. « Dans une Note précédente (-), j'ai exposé quelques-uns des différents modes d'insertion des faisceaux du gynécée sur les faisceaux staminaux et sur les faisceaux périanthaires chez des fleurs appartenant au groupe des Gamopétales bicarpellées. J'ai montré que les relations qui peuvent exister entre ces faisceaux varient énormément suivant que la concrescence des cycles est plus ou moins accentuée. ( ' ) Louis Léger, Élude sur les Coccidies. Éi'olution. Relation avec les Grégarines. Classification {Bulletin scientifique de la France, dirigé par A. Giard, t. XXXL Extrait, mai 1897). (^) Comptes rendus. 18 mai 189G. ( 33. ) » Les connexions théoriques des faisceaux peuvent être totalement anéanties, et il arrive que, par suite de la forme spéciale des carpelles et de l'élargissement considérable du réceptacle, certains faisceaux du gynécée n'ont plus aucune relation soit entre eux, soit avec ceux des cycles infé- rieurs. Us naissent et demeurent indépendants. » Les Borraginées et les Labiées, qui se rapprochent par la disposition spéciale de leur ovaire, nous en fournissent quelques exemples. » Suivons la marche des faisceaux, sur des coupes transversales sériées dans une fleur âgée de Nonnea Jlavescens, c'est-à-dire portant des nucules bien développés. Ceux-ci sont insérés sur un large réceptacle un peu convexe et ont la forme de colon- nettes cylindriques à leur base et renflées en massue dans leur partie supérieure; ils sont parfaitement séparés l'un de l'autre et le style, très grêle, occupe l'axe de la fleur. En allant du pédicelle vers le sommet, on remarque que, après la sortie des faisceaux sépalaires, pétalaires et staminaux, il reste au centre quatre arcs libéro- ligneux tournant leur concavité vers l'axe. Ces arcs représentent les traces des quatre faisceaux pvulaires, augmentées de celles des faisceaux carpellaires secondaires. Un peu plus haut, on voit apparaître, sur le plan antéro-postérieur, les deux faisceaux médians carpellaires. Us sont concentriques avec le bois central et ne sont en commu- nication avec aucun des faisceaux avoisinants. En montant toujours vers le sommet des carpelles, on les voit se rapprocher peu à peu du centre et enfin passer dans le style. Leur indépendance est complète sur tout leur parcours. » Parfois ces faisceaux médians carpellaires sont dépourvus de liber à leur base; ils se terminent alors par un lacis de grosses trachées, courtes et larges, orientées dans tous les sens et pouvant atteindre 351-^ de diamètre sur 8oS^ de longueur {Symphytuin echinatam) ; ces groupes de vaisseaux rappellent assez, comme structure, les dia- phragmes aquifères de M. Berlj-and ('). Plus haut, le nombre des trachées diminue ainsi que leur diamètre; elles se disposent en files verticales, tandis que le liber appa- raît, normalement orienté, c'est-à-dire tourné vers l'extérieur, ou tout autour des vaisseaux si les faisceaux sont concentriques; puis les deux faisceaux médians, ainsi complétés, se courbent vers le centre et passent dans le style. n M. Henslow (-), qui a étudié la course des faisceaux chez le Symphytitm officinale et VEchyum calyciniim, a vu aussi ces groupes de gros vaisseaux « nés librement dans le parenchyme- et totalement indépendants de l'axe »; il les compare, je ne sais pourquoi, à des mâcles. Il ne parle pas du liber. u Les lacis de vaisseaux que l'on trouve à la base des médians carpellaires descen- dent plus ou moins bas dans le réceptacle et peuvent même dépasser le niveau de courbure des faisceaux sépalaires médians {SaU'ia pratensis). « Parfois aussi les deux groupes de trachées se réunissent vers la base en un seul. (') Bertrand, Théorie du faisceau {BiiUclin scientif. du nord de la France, p. 63; i88o). (^) Henslow, On tke vascular Systems oj floral organs {The Journal of ihe Linnean Society, vol. XXVIII, p. 189; 1890). ( 332 ) mais celui-ci reste toujours isolé des autres faisceau\ : Menlha sylvestris, Calamin- tha Nepeta. » L'indépendance des médians carpellaires par rapport aux faisceaux environnants n'est pas toujours aussi absolue que chez la /Vonnea Jlavescens. et il peut se former de fines anastomoses latérales; mais celles-ci n'ont lieu qu'à une certaine hauteur sur le faisceau, alors que les grosses trachées ont disparu pour faire place à des files de vaisseaux spirales ordinaires; de plus, ces anostomoses se font uniquement par quel- ques éléments libériens, qui se courbent vers l'extérieur, pour s'unir à droite et à gauche soit au liber des faisceaux placentaires, comme chez les Nepeta grandiflora, Ajuga reptans, Lavandula vera, soit à celui des faisceaux pétalaires et staminaux avoisinants: Calamintha Nepeta, Mentha sylvestris, Stachys recta; à ce niveau, les derniers faisceaux sont individualisés et ont pris la forme concentrique. » Dans certains cas, chez la Salvia pralensis par exemple, le liber descend assez bas sur les faisceaux indépendants, alors que leurs vaisseaux sont encore nombreux et enchevêtrés en tous sens. Le liber se trouve alors largement en contact avec celui des faisceaux pétalaires et staminaux ; ces derniers, comme précédemment, sont concen- triques ; ici encore, les éléments libériens seuls communiquent, les vaisseaux restent complètement isolés. » Les faisceaux indépendants qui naissent sur le plan antéro-postérieur repré- sentent parfois les médians carpellaires seulement : Nonnea JJavescens, Symphytum echinatum; tantôt ils supportent toute la nervation du gynécée, moins les quatre fais- ceaux ovulaires : Mentha sylveslris. Calamintha jYepe ta ; laniôl une partie seule- ment: Stachys recta, Lavandulavera, A' epeta grandiflora, Ajuga reptans ; ailleurs ils supportent les faisceaux des nectaires : Salvia pratemis. » Enfin il arrive aussi que les quatre faisceaux ovulaires soient indépendants comme les médians carpellaires. » Chez la Pulmonaria saccharata, en effet, après la sortie des faisceaux médians sé- palaires, le système libéroligneux central, vu en coupe transversale, présente la forme d'un large pentagone régulier et comprend les faisceaux pétalaires, staminaux, ceux des nectaires et une partie de ceux du gynécée. Sur le plan antéro-postérieur appa- raissent d'abord, dans l'intérieur du pentagone, deux groupes de grosses trachées appar- tenant aux médians carpellaires; puis, un peu au-dessus, quatre autres groupes situés deux de chaque côté du plan et représentant les quatre faisceaux ovulaires. A ce ni- veau, le pentagone s'est rompu et les faisceaux pétalaires et staminaux ont gagné la périphérie, laissant vers le centre quatre arcs tournant leur concavité vers l'axe de la fleur et opposés aux quatre faisceaux ovulaires. Ces quatre arcs représentent les traces des faisceaux des nectaires, augmentées de celles des faisceaux carpellaires secondaires. C'est à ce niveau seulement que le liber apparaît sur les faisceaux indépendants ; les deux médians carpellaires ont la forme collatérale, avec leur liber tourné vers l'exté- rieur ; les quatre faisceaux ovulaires sont concentriques, à bois interne. » Ici encore, l'indépendance de ces faisceaux est complète sur tout leur par- cours ('). » (') Travaux du laboratoire de Matière médicale de l'École supérieure de Pharmacie de Nancy. J ( 333 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Troubles fonclionnels réjkxcs d' origine péri- toncale, observés pendant V èviscération d' animaux profondément aneslhésiés . Noie (le MM. L. Gui.vard et L. Tixiek, jnésentée par M. Potain ('). » Depuis les reclierches de Gollz, Lallcmand, Brown-Séquard, Vnipian. François Franck, etc., il est établi que le péritoine peut être le point de départ d'une série de réflexes, agissant sur le cœur et la respiration; Tav- chanofi a démontré que, lors de rinflaramation de cette séreuse, ces ré- flexes sont exagérés. Plus récemment, Slapfer étudiait les relations de la circulation abdominale avec les mouvements du cœur. Tout spécialement, à propos (les accidents cardio-pulmonaires consécutifs aux troubles gastro- hépathiques, des hypothèses ingénieuses ont été émises et des expériences démonstratives ont été exécutées, par MM. Potain, Teissier, Arloing et Mo- re), etc. » Le but de nos recherches, sur le môme sujet, a été de provoquer, expérimentalement, et d'enregistrer certains phénomènes réflexes d'ori- gine péritonéale, produits dans des conditions se rapprochant, autant que possible, de la clinique, afin d'avoir quelques renseignements sur les phé- nomènes physiologiques qui accompagnent ou créent cet état pathologique bien connu des chirurgiens sous le nom de shock. » Nous avons, pour cela, chez des chiens profondément anesthésiés à l'éther, au chloroforme ou au chloral, pratiqué des éviscérations totales, de trente minutes de durée environ, pendant lesquelles, à des intervalles plus ou moins rapprochés, nous faisions subir à l'intestin des traumatismes variés: dévidement, simple pincement, manipulations douces ou brutales, et enfin réintégration. Nous inscrivions, à l'aide d'appareils graphiques appropriés, les modifications de la pression artérielle, du pouls, du cœur et de la respiration. Dans les dix expériences réalisées, les résultats ont été remarc{uables par leur constance et leur netteté: ils peuvent donc être considérés comme bien acquis. Nous les résumerons d'abord dans les quelques propositions suivantes : » T. Réjlexes circulatoires . — a. Action sur la pression artérielle. — Ce sont les phénomènes les plus accusés. D'une manière constante, les irrita- tions péritonéales, chez l'animal ;'.neslhésié, ont pour effet d'amener une (') Travail du laboratoire de M. le professeur Arloing. ( 33/, ) chute de la pression. Les plus grands écarts ont été de 36"'™ et 42"""; la moyenne étant de 20'"™ environ. » b. Action sur le cœur. — IjC cœur est habituellement ralenti et, an cardiographe, on constate que ses pulsations sont parfois affaiblies. L'étude sphygmograpliique du pouls carotidien vérifie aussi le ralentissement car- diaque par des différences, en moins, de 24 à 26 pulsations; les pulsations ont également moins d'amplitude. » IL Réflexes respiratoires. — L'accélération de la respiration accom- pagne toujours les grandes excitations du péritoine chez les animaux anestlîésiés; on peut compter jusqu'à 20 respirations en plus par minute. » Si l'on entre dans l'exposé de quelques détails dignes d'intérêt, on remarque d'abord que les troubles de la pression artérielle ne présentent pas les mêmes caractères chez les chiens sains et chez les chiens dont le péritoine a subi un traumatisme antérieur et est plus ou moins malade. » Chez les chiens sams, les réflexes sont plus tardifs, plus difficiles à provoquer, surtout au début. Au moment où l'on pratique l'éviscération, on ne note aucune modification ; c'est seulement après dix ou quinze mi- nutes, en moyenne, depuis la sortie de la masse intestinale, que les irrita- tions péritonéales amènent la chute de la pression . D'ailleurs, généralement, plus l'éviscération dure, plus sensible est le péritoine et plus intenses sont les réflexes. 1) Chez les chiens malades, dont le péritoine a été rendu plus irritable par un traumatisme antérieur, les choses se passent un peu différem- ment. Dès qu'on pratique l'éviscération, on voit la pression faiblir et, dès le début de l'opération, les dévidements, les manipulations se révèlent par des chutes de la tension artérielle qui persistent longtemps. Par contre, quand l'état périlonéal est trop grave, la pression reste uniformément faible et les excitations ont peu ou pas d'effets. » On peut observer des différences analogues dans l'étude des autres réflexes cardiaques et respiratoires. » Il nous paraît important de faire remarquer que les divers troubles fonctionnels réflexes que nous avons observés sont indépendants les uns des autres, de telle sorte que, par exemple, les modifications de la pression peuvent se produire sans troubles respiratoires, et vice versa. Bien qu'ayant même origine, ils ne sont donc pas entièrement subordonnés les uns aux autres. » Les conclusions à tirer de nos expériences sont doubles : » Au point de vue physiologique d'abord, il y a, dans nos recherches sur le chien, une vérification complète, peut-êlra meilleure que les autres, des essais antérieurs ci-devant rappelés, notamment des expériences de Gollz, Vulpiaii, Tarchanoff, sur les réflexes d'origine abdominale. » Il nous paraît intéressant aussi d'avoir constaté que, chez les chiens profondément anesthésiés, les impressions sensitives provenant dn péri- toine se traduisent par des réflexes vasomoteurs aussi constants et aussi faciles à vérifier que ceux que nous avons vus : indépendamment et sans préjudice des aufrci modifications du cœur et de la respiration. » Au point de vue chirurgical, nos conclusions seront les suivantes : » 1° L'état (le shock se révèle par des signes jîhysiologiques qui, enre- gistrés, correspondent exactement aux symjitômes connus en clinique. >) 1° L'éviscération réalise des conditions très favorables à la production du shock. » 3° Chez les individus dont le péritoine n'est pas enflammé, l'éviscé- ration peut être exéculée sans danger, à condition que le cœur soit sain. Elle ne doit pas être prolongée au delà de quinze minutes. » 4° Chez les individus dont le péritoine estmalade(péritonisme, périto- nite, occlusion intestinale), l'éviscération est dangereuse; par l'acuité des réflexes dont elle est le point de départ. » PÉTROGRAPHIE. — Sur les roches diamantifères du Cap et leurs variations en profondeur. Note de I\I. L. dk Launw. « Un voyage récent en Afrique australe nous a permis de faire, sur les roches diamantifères de la région de Rimberley, quelques observations que nous croyons nouvelles. » On sait que ces roches diamantifères présentent l'aspect d'une sorte de brèche verdàtre, pleine de fragments hétérogènes, et remplissent des cavités cylindriques verticales, traversant les terrains horizontaux du karoo. Dans ces teirains sont comprises, à Kimberlev, deux coulées interstra- tifiées de roches éruptives, qualifiées localement : l'une, de basalte; l'autre, de mélaphyre ou hard rock (roche dure). I^a brèche diamantifère, à son tour, est recoupée par des veines plus dures, telles que le snake (serpent), que l'on a dénommées tour à tour porphyre, wackite, porphyrite , ba- salte, etc. » L'examen microscopique et chimique de ces roches éruptives diverses nous a conduit à ce résultat intéiessant, qu'elles font toutes partie d'un C. i;,, ifc97, ■>.' Semestre. (! ; '.XV, N° 5 ~ '\'\ ( 336 ) même groupe pétrographique et en représentent des termes de basicité croissante avec le temps. La roche bréchiforme, où sont cristallisés les diamants, est le terme le plus basique de ces venues successives, que l'on est en droit de rattacher à un même magma fluide interne. » C'est ce qu'expriment les deux Tableaux suivants, où les roches sont classées d'après leur ordre de succession géologique, la première étant la plus ancienne : 1" Détermination pétrographique. Désignalions locales. Détermination nouvelle. 1. Hard rock ou mélaphyre. Diabase ophy tique à péridot, passant, par endroits, à une porphyrite augi- tique à péridot. — 1. Plagioclase, divine, angile, magnétite; II. Aiigite labrador; III. Serpentine, calcite, quartz. 2. Basalte. Diabase anortique à olinne, à struc- ture ophitique. — I. Olivine, magnétite; II. Bytownite, augile, diallage; III. Ser- pentine, calcite, quartz. 3. Roche diamantifère. Brèche péridotique. — Olivine domi- nante, en grande partie serpenlinisée; au- gite altérée, mica noir, et fragments de minéraux ou de roches, dits Jloatings reefs, dans une pâte chargée de serpen- tine, calcite, limonite, opale, etc., et cri- blée de cristaux de magnétite. Cette pâle offre la composition de la bronzite. [^. Snake. Roche analogue à la roche diamantifère, mais à grain plus fin. 1° Analyse chimique. Alu- Po- Oxyde Ma- Perte Silice. mine. tasse. Soude, de fer. gnésie. Chaux, au feu. Total. / 49)5o i8,/lo 1,48 4,65 i3,io 5,25 2,24 5,28 99,95 fvpe hard rock , r c r ro r a a oe r .'.J o ■-^ ) 4o,Do 10,90 o,t)3 4) 07 11,00 9,35 2,76 7,13 99,74 Type basalte 47, 00 16,60 0,46 3, 00 11,00 9,80 11, 38 1,89 ioi,i3 Roche diamantifère 4o,3o 9,45 0,90 4,9^ 7,3o 21,20 3,48 16,00 100, 56 Snake 27,00 6,75 0,61 9,60 27,70 11,20 16, 3o 99,16 » Ce dernier Tableau montre immédiatement la diminution progressive de la silice et des éléments feldspathisants, alumine et alcalis, tandis que les bases augmentent avec le temps. La proportion de magnésie, qui passe du simple au quintuple, est particulièrement caractéristique. (337 ) » Nous croyons voir là une preuve de plus de la cristallisalion du dia- mant en profondeur dans un bain de fonte magnésienne incomplètemenl scorifiée, qui a pu être consolidé bruscpiement, comme dans les expé- riences de M. Moissan, par une introduction d'eau superficielle, ayant amené la formation soudaine et l'explosion des hydrocarbures et qui, pul- vérisée dans cette explosion, aura donné lieu à la montée de cette brèche diamantifère, presque exclusivement formée de cristaux de péridot ( ' ). » L'étude des fragments de roches hétérogènes englobés dans cette brèche nous a montré, d'autre part, que ces fragments venaient exclusive- ment des parois de la cheminée diamantifère. Ils diffèrent suivant la nature des couches constituant ces parois et ont été remontés par la roche érup- tive, au-dessus de la couche dont ils proviennent, d'une hauteur qui peut varier entre j5o™ et 3oo™. L'apparition de roches nouvelles dans cette brèche avec l'approfondissement des travaux est donc un indice que l'on approche d'un niveau où ces roches formeront les parois. » Dans cet ordre d'idées, nous appelons l'attention sur la façon dont se sont multipliés, à 35o™ de profondeur, dans la mine de Beers, les débris de granité et de granulite, qui faisaient absolument défaut dans les parties hautes. Nous croyons pouvoir en conclure que l'on arrivera assez pro- chainement au soubassement granitique, époque où pourront être tran- chées, d'une façon décisive, un certain nombre de questions intéressantes, relatives à l'origine et au mode de formation des diamants. » HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur l'ancienneté probable de l'exploitation de l'étai/i, en Bretagne. Note de M. L. Davy. (Extrait.) « Dès le mois de juin 1882, j'avais constaté l'existence de certains acci- dents artificiels du sol entre Abbaretz et Vay (Loire-Inférieure) et j'avais reconnu une grande différence entre ces travaux et ceux qui ont eu pour but l'exploitation du fer (-). » Un peu plus tard, et après de minutieuses recherches, j'ai trouvé le minerai d'étain, sous forme decassitérite, associé au quartz dans les haldes ( ' ) Celte théorie sera développée piocliainement dans un Ouvrage sur les Diamants du Cap. (-) Cette découverte avait fait l'objet d'un pli cacheté, déposé à l'Acadéraie en juin 1882. ( 3^^8 ) voisines des escavalious et, presque en luèine temps, des scories d'un aspect tout particulier. « Pour dissiper tous les doutes, j'ai adressé des échantillons à M. Mallard, mon ancien professeur, et voici ce qu'il m'écrivit à ce sujet : » J'ai reçu vos échaïuillons qui m'ont beaucoup intéressé. Les scories contiennent de l'élain métallique en petits grains disséminés. Il n'est donc pas douteux qu'elles proviennent du traitement sur place du minerai. » C'est du reste, comme vous avez pu le voir dans mon Mémoire [Gisements stan- nifèies du Limousin et de la Marche {Ann. des Mines, 6» série, t. X)], un fait gé- néral dans l'ancienne Gaule, et je suis très heureux de voir se confirmer, par un nou- vel exemple, l'aclivité minière que j'ai attribuée à nos ancêtres. Car je ne doute pas que les travaux découverts par vous ne soient de la même époque que ceux du Limou- sin.... Je souhaite très vivement que la découverte que vous m'annoncez vous porte hon- neur et profit. » Enfin, quelques mois [)Ius tard, j'ai trouvé le minerai en place, dans une cairière située sur le prolongement vers l'est des travaux anciens. « La plupart des auteurs ont atlrilnié ces accidents du sol, soit à d'an- ciens travaux de fortification, soit à des exploitations lie minerai de fer.... De l'élain, il n'a jamais été question. w Description des /dons. — Les fiions qui contiennent et accompagnent le minerai d'étain sont enclavés au milieu du terrain silurien supérieur, composé de schistes et grès grossiers, de phtaniles et d'auip;lites. Ils forment un stockverk ressemblant beau- coup à celui que l'on a exploité à la Villeder, mais en dilTérant cependant en ce que, à la Villeder, son orientation se rapproche de la ligne nord-sud, tandis qu'à Abbaretz elle est voisine d'est-ouest, qui est la bonne direction de la Gornouaille anglaise. » Ce sont des filons de quartz très fétide, blanc laiteux ou grisâtre, contenant du mica blanc ou doré, de la cassitérite, de la tourmaline, etc. » La cassitérite se trouve de préférence le long des épontcs et dans les régions les plus micacées des filons. » Description des travaux anciens. — Les travaux anciens les plus importants sont ceux qui s'étendaient, sans interruption, d'Abbaretz au sud de Nozay, sur une longueur de lo""" en ligne droite orientée est-ouest. Ce sont des excavations, alTectant ordinairement la forme d'une ellipse très allongée, entourées des déblais formant talus qui en ont été extraits. On voit, le plus souvent, plusieurs lignes parallèles et très rapprochées de grands trous de ce genre; mais, comme il a dû arriver bien des fois que les déblais d'une mine ont servi à combler la voisine délaissée à cause de son en- vahissement par les eaux, l'ensemble de ces mouvements du sol paraît alors très irré- gulier à toute personne qui n'en a pas fait une étude attentive. M La largeur de l'ensemble des travaux est de plusieurs centaines de mètres. » Les traces de fouilles se poursuivent très régulièrement vers l'ouest, jusqu'au ( 339 ) bourg de Vay, et, bien que dans celte partie je n'aie pas vu la cassilérile, je suis con- vaincu de la continuité des filons contenant ce minerai jusqu'à Vay. » A l'ouest de Vay, j'ai essayé de suivre la grande ligne des Mardelles de M. Ker- viler; mais je n'ai plus trouvé de fdons stannifères ni] de continuité réelle dans les traces d'exploitations, et je n'ai vu que du minerai de fer bien plus irrégulièrement disséminé. » A l'est d'Abbaretz, mes efTorts pour retrouver les filons d'étain ont été tout aussi infructueux : je n'ai trouvé que de beaux affleurements de rainerai de fer, exploités à une époque dont l'histoire ne cpnserve aucun souvenir, mais dont les traces actuelles dilTèrent beaucoup de celles des vieilles mines d'étain. » Conclusions. -- Tous les auteurs qui se sont occupés des antiques exploitations d'étain dans l'ouest de l'Europe a;lnicltent qu'elles ont pré- cédé de longtemps l'occupation du pays par les Romains; je me rangea cette opinion, et je pense que les mines d'Abbaretz-Nozay ont été exploitées par les Gaulois, qu'elles ont été abandonnées vers l'époque de la con- quête, puisque les conquérants n'en disent rien; qu'il n'en a pas été de même pour le fer, que les Gaulois exploitaient aussi dans la Loire-Infé- lieure, mais dont ils ont continué l'exploitation sans interruption. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l'action des courants de haute frè- cjuence au point de vue de la tension artérielle. Note de M. A. Moutier. (Extrait.) « M. d'Arsonval a déjà signalé que les courants de haute fréquence dé- terminent une élévation de la tension artérielle chez l'homme et chez les animaux; nos expériences nous ont donné les mêmes résultats, mais nous avons obtenu une élévation beaucoup plus considérable en augmentant la tension de ces courants à l'aide du résonateur de M. Oudin, » En produisant des étincelles ou même des effluves à l'aide de l'exci- tateur de cet appareil, le long de la colonne vertébrale chez l'homme, et en opérant principalement de haut en bas, nous avons obtenu des éléva- tions de 4'="', 5'='", G™ et même S''" de mercure.... » Cette tension normale est obtenue d'une façon beaucoup plus rapide qu'avec les autres moyens usités jusqu'à présent, y compris les transfusions hypodermiques de sérum artificiel » ( 3/,o ) MÉDECINE. — Sur un Iraitement électrique palliatif du tic douloureux de la face. Noie de M. J. Beugoxié, présentée par M. d'Arsonval. (Extrait.) « Le courant électrique, sous toutes ses formes, est compris dans la thé- rapeutique de la névralgie du trijumeau. Cette Note a pour but de fixer la forme et la technique d'un traitement, expérimenté depuis plus de dix ans, et qui consiste dans l'emploi percutané du courant continu avec de très hautes intensités et une longue durée. » L'éleclrode active a la forme d'un demi-masque et couvre exactement tout le ter- ritoire innervé par le trijumeau; elle est reliée au pôle positif; sa surface varie entre 300"! et 25o"'i; elle est en étain malléable, recouvert d'une couche de feutre débordant le métal d'un demi-centimètre, et se moule exactement sur la face du malade, où elle est maintenue par deux ou trois tours de bande de caoutchouc. Le circuit comprend un électromoteur à courant continu (éleclromoteur chimique de préférence), donnant à peu près 5o volts; un rhéostat, un milliampèremètre, l'électrode active, l'électrode indifférente, placée au niveau de la région dorsale de 4oo'"T à Soo^i; les conducteurs complétant le circuit doivent présenter toute sécurité dans leur continuité et aux points de contact. » Les électrodes étant convenablement imbibées d'eau chaude et exactement appli- quées, on élève progressivement et très lentement l'intensité du courant, jusqu'à ce qu'elle atteigne 35, 4o et jusqu'à 5o milliampères. (On emploie d'abord l'intensité minima, pour atteindre ensuite, dans les séances ultérieures, des intensités plus élevées.) La période d'ascension du courant doit durer sept à dix minutes, et, si l'application est convenablement faite, aucun vertige, aucun phosphène, aucune sensation douloureuse vive ne peut se produire. L'intensité maxima étant atteinte, on la laisse constante pendant quinze, vingt ou vingt-cinq minutes; puis à cette période succède la période décrois- sante du courant, pendant laquelle l'intensité est lentement ramenée à zéro. » Parmi les malades auxquels on a eu l'occasion d'appliquer ce iraitement, dix ont pu être suivis pendant une durée qui varie de trois à dix années. Chez tous, l'efifel pal- liatif de ces applications a été très marqué. Chez trois malades en particulier, les crises douloureuses ne se produisent plus qu'à des intervalles de six mois, onze mois, trois ans; chez tous les autres, les intervalles des crises ont toujours été augmentés dès le début du traitement. M En résumé, après les applications, l'excitabilité sensitive particulière du nerf est très diminuée ou suppriinée, les périodes de crise s'éloi£[nent de plus en plus, les crises se font de plus en plus rares et moins intenses. « ( 34i ) MM. G. Apostoli et Berlioz adressent une nouvelle Note « Sur l'action thérapeutique générale des courants alternatifs de haute fréquence ». (Commissaires : MM. d'Arsonval, Guyon, Potain ) La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BUI.LKTIX BIBLIOr.RAPIIIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 août 1897. Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Girard. Juillet 1897. Paris, Chamerot etRenouard; i fasc. in-4°. Étude biologique sur le botaniste Pierre-Antoine Poiteau, d'après les docu- ments manuscrits du Muséum d'Histoire naturelle, par M. Edouard Bureau. (Extrait des Nouvelles Archives du Muséum. Troisième série.) i vol. in-4°. (Présenté par M. Milne-Edwards.) Revue générale des Sciences pures et appliquées . Directeur : Louis Ollivier. 3o juillet 1897. Paris, G. Carré et C. Naud; i fasc. gr. in-S". Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par M. J. Bergeron, Secrétaire perpétuel. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 20 juillet 1897. Paris, Masson et C'"; i fasc. in-8°. Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France. Bulletin de juin 1897. Paris, Chaix, 1897; i br. in-8°. lUustrationes Jlorœ atlanlicœ seu icônes plantarum novarum rariorum vel minus cognitarum in Algeria necnon in regno tunetano et imperio maroccano nascentium, auctore E. Cosson. Fasc. VIL Parisiis, E Reipublicae typogra- pheo. Maio 1897; ?''• in-4''- (Présenté par M. Milne-Edwards.) Onderzoekingen gedaan in het physiologisch Laboratorium der Utrechtiche Hoogeschool. Nilgegeven door Tii. W. Engelmann et C.-A. Pekelharing. Vierde reeks. Y. Eerste Aflevering. Utrecht, Breijer, 1897; i vol. in-8". ( 3\2 , ERRATA. (Séance du ip juillet 1897.) Note de M. A. de Gramonl, Sur le spectre du carbone : Page 172, note (^) du bas de la page, au lieu de 3 février, lisez aS janvier. (Séance du 26 juillet 1897.) Note de M. Ch.-Éd. Guillaume, Recherches sur les aciers au nickel Page 287, ligne 3, au lieu de 8,60, lisez 7,i5. Même page, ligne 16, au lieu de 0,0129, lisez 0,0072. Même page, ligne 17, au lieu de 0,0011, lisez 0,011. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la 6n de l'année, deux volumes in-4"'. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de C abonnement est fixé ainsi <]uil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, 4gen. 4 iger l miens. . . . tngers.. . . layonne... esançon. . ordeaux . ourges — rest. hambery lerbourg ermonl-Ferr... /on.. uai ; enoble J Rochelle Havre e.. chez Messieurs : Michel et Médan. I Chaix. Jourdan. ' Ruff. Courtin-Hecquet. I Germain etGrassin. I Lachèse. Jérôme. Jacquard. Feret. Laurens. Muller (G.). Renaud. Derrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. Massif. Perrin. Henry. Marguerie. Juliol. Ribou-Collay. Lamarche. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez; Drevel. Gralier et C''. Foucher. Bourdignon. Dombre. TUorez. Quarré. Lorient. chez Messieurs : I Baumal. ( M°" Texier. l' Bernoux et Cumin 1 Georg. Lyon , Cote. Chanard. Vitte. Marseille Ruât. i Calas. Montpellier ' ■^ / Coulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. \ Loiseau. / Veloppé. I Barina. ( Visconti et G'*. Nimes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Marciie. Bennes Plihon et Hervé. Fochefort Girard ( M"" ). „ 1 Langlois. Rouen , / Lestniigant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. Toulon , i Rumebe. .„ , 1 Gimet. Toulouse ' . / Privât. . Boisselier. Tours , Pérical. ' Suppligeon. ,, , . i Giard. Valenctennes , ( Lemaltre. Nantes Nice Poitiers.. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Berlin. Bucharest. chez Messieurs : i Feikema Caarelsen \ et C'-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. i .\sher et C". 1 Dames. . Friediander et fils. ' Mayer et Muller. gg^fig i Schmid, Francke et I C". Bologne Zanichelli. [ Lamertin. Bruxelles j MayolezetAudiarte. ( Lebégue et C'*. \ Sotcheck et C°. > Maller ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, BelletC". Christiania Cammerrneyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. J Clierbuliez. Genève Georg. ' Slapeliiiohr. La Haye Belinfanle frères. ) Benda. / Payot Barth. \ Brockhaus. Leipzig Lorenlz Lausanne.. Liège. I Max Rube. ', Twietmeyer. ) Desoer. ' Gnusé. chez Messieurs : / Dulau. ^<""''" Hachette et G'-. ' Nutt. Luxembourg. .. . V. Biick. ILibr. Gutenberg. Rome y Fussel. Gonzalés e bijos. F. Fé. Milan . pocc» f^res. ( Hœpli. Moscou Gautier. ( Prass. IVaples Marghieri di Gius. ' Pellerano. / Dyrsen et Pfeiffer. Netv-york 1 Stechert. LeiiicUuetBuechner Odessa Rousseau. Oxford . Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaès el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ 1 Bucca frères. Rome ! , ( Lo^scher et C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. i Zinserling. ( Wolff. IBocca frères. Brero. i Clausen. RosenbergeiSelljtr» Varsovie Gebethner et WollT. Vérone Drucker. ,,. ( Frick. Vienne ! ^ , , ( Gerold el C". Ziirich Meyer et Zeller. S'-Petersbourg. Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l»' à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.-- (i" Janvier i85i à Si Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4'>;:i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : me I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. .K. Debbes el A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveni les êtes, par M. Hansen.— Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ies, par M. Cladde Bernard. Volume in-4"', avec 32 planches; i856 15 fr. me IX : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences le concours de i853, et puis remise pour celui de iS56, savoir : .< Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ■ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature ■' rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. I a même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencen. . K 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 août 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Herthelot. — Sur les Orobanichées. — .Eginelia, Boscliinakia, Clandestina, Gonopholis, Lalhraea, Plielipfe raniosa, Peronospora, Orobanche Eryngii et O. Galii. IVEUF A ONZE FAISCEAUX. » Borraginées. — Symph3'tiini tuberosum. » Myrsinées. — Lobesia. (') Les trois faisceaux sont conjugués dans les Veronica ojjicinalis et Lind- leyana. (^) Feuilles grandes et à base assez engainante. (') Nervation des feuilles rolacées. {') Un seul faisceau ordinaire dans Br. vulgaris. (') Nervation des feuilles palmées. C) Feuilles plus grandes que celles du P. Alkekengi, à trois faisceaux. ( 348 ) QUINZE A DIX-SEPT FAISCEAUX. » Myrsinée.t. — Theoplirasta ('). » Plombaginées. — Statice lychnidifolia ('). PÉTIOLES A NOMBREUX FAISCEAUX. » Acanllius, Clavya ('), Lophospernium, Plumbago europ.-ea (')• » Des faits qui viennent d'être exposés ressortent des aperçus, relatifs notamment : » Aux nombres très divers des faisceaux composant les pétioles des feuilles; )) Aux nombres dominateurs dans telle famille donnée; ce qui implique des rapports de ces nombres avec la taxinomie; » A la fixité du nombre des faisceaux et à leur symétrie, généralement en raison inverse du nombre; » Aux rapports de ces nombres avec la nervation, l'engainance et l'am- plitude des feuilles; )) A quelques variabilités de nombre à divers étages du pétiole, par suite de retards ou arrêts de développement; )) A des relations inattendues, dans quelques familles, du nombre des faisceaux avec la nature, herbacée ou arborescente, des espèces; )) A la signification des faits dans la mesure de la perfection organique. » a. Le nombre des faisceaux entrant dans la constitution du pétiole des feuilles varie depuis un jusqu'à des nombres qu'on peut dire indéfinis. » Le nombre un, assez commun dans les Corolliflores, surtout dans les CoroUiflores à fleur régulière (Apocynées, Convolvulacées, Solanées, Borra- ginées, Sapotacées, Ericacées, etc. ), pour être regardé comme l'un de leurs attributs, se retrouve, bien qu'avec un caractère moins général, chez les Labiatiflores (Labiées, Verbénacées , Scrofulacées, Acanthacées). Il est cependant constant chez celles des Gesnériacées que j'ai pu observer. 5) Dans quelques plantes qu'on croirait à faisceau unique, si l'examen du pétiole en était fait seulement à un ou à quelques millimètres au-dessus de son extrême base, on trouve à celle-ci trois (Strychnos, Iponiœa, Ley- (') Les Myrsinées, Plombaginées, comme les Ciircubitacées, ont toujours des fais- ceaux multiples, contrairement à la généralité des Corolliflores. ( 349 ) cesteria, Cerinthe minor, Ilecc balearica, plusieurs balvia et Teucrium, Scro- fularia) ou même cinq faisceaux (Ophioxylon, Gentiana acaulis, Physalis Alkekengi, Primiila auricida, Brunella grandiflora. )) Il faut admettre que dans ces espèces à trois ou cinq faisceaux, bien- tôt fondus en un seul, il n'y a qu'un retard de localisation, de peu d'im- portance taxinomique, comme il est montré par des espèces voisines {^Pri- miila sinensis, Cerinthe major, Ilex aquifoUuni), divers Teucrium, etc., à un seul faisceau dès l'extrême base du pétiole. » h. Chez les Corolliflores le nombre des faisceaux dépassant l'unité serait assez rare pour être négligeable, si elles ne comprenaient quelques espèces à base engainante ou à limbe de grande envergure. » Aux premières appartiennent les parasites non vertes (^Orobanche, Cylinus, Eydnora, etc.), plantes où la non-localisation n'est pas seulement anatomique, mais encore physiologique, la respiration y étant diffuse et cutanée. Les Rhinanihées, parasites vertes, ont trois faisceaux. )) c. Dans quelques autres Corolliflores, la multiplicité des faisceaux est en rapport direct moins avec l'engainance qu'avec la grande envergure des feuilles (quelques Stalice, Plumbago, Tournefortia ei, surtout, Clavya, Myrsinée dont la feuille atteint, dans quelques espèces, i™, 5o de longueur). » A noter que c'est dans ces Corolliflores dissidentes par leurs ovules bitégumentés que la multiplicité des faisceaux rappelle ce que nous aurons à signaler chez les Dialypétales (Renonculacées, Magnoliacées, Ombellifères surtout) et les Monocotylédones, plantes à faible localisation, tant anatomique que morphologique. » L'examen comparatif des faisceaux présente un médiocre intérêt dans le groupe des Corolliflores, précisément à cause de leur grande unifor- mité, le nombre un étant chez elles un attribut général. Il n'en sera plus de même quand, ayant fait connaître nos observations sur d'autres classes de végétaux, la comparaison s'étendra à celles-ci. » Les Apocynées et les Jasminées parmi les Tubiflores, les Gesnériacées dans les Labiatiflores, sont remarquables par la constance du type unitaire. » Si dans les premières VOphoxyloii présente cinq faisceaux à l'extrême base, à deux millimètres plus haut, la conjugaison est accomplie. Dans le Ligustrum, moins d'un millimètre sépare trois faisceaux basilaires (n'exis- tant même pas toujours) du faisceau unique. )) Les cinq faisceaux, persistants, du Manihot se rattachent à une ner- vation palmée, et les trois du Strychnos, aux trois nervures de sa feuille, le type unitaire impliquant la nervation pennée. ( 35o ) » Dans les Primiilacéos, le Primula sinensis, à un seul faisceau basilaire, les Primula acaulis et elatiorà. trois faisceaux bientôt conjugués, rattachent la famille au type des Corolliflores dont l'éloigné V Androsace à trois faisceaux persistants, pour la faire passer aux Cucurbitacées, Plombaginées et Myrsinées, autres familles à ovules bitégumentés et à faisceaux multiples. » d. La fixité du nombre et la symétrie qu'affectent les faisceaux entre eux sont en rapport avec leur nombre. » Fixe ou à peu près fixe dans les bas nombres (i, 3, 5, 7 encore), il n'en est plus de même quand les nombres s'élèvent. La variation tient alors, pour ne rien dire des avortements, ou à la fusion en un seul de deux faisceaux voisins ou à un dédoublement. Parfois l'aspect lobé de quelques faisceaux indique ou leur dédoublement ou leur soudure. » La symétrie des faisceaux peut varier avec leur nombre. )) Le faisceau unique, le plus généralement en forme de segment de cercle, occupe l'axe du pétiole, sa convexité tournée du côté inférieur comme celle des pétioles eux-mêmes. » C'est sur un arc de cercle que se placent aussi, en général, les faisceaux, au nombre de 3, 5, 7 ou même plus. Parfois cet arc se double (^Lopho- spermum). » Nombreux, ils se disposent de trois façons; savoir, en négligeant des nuances : )) a. Ils sont disposés sur un cercle; » b. Ils forment deux cercles, ou plus; » c. Ils se présentent comme épars dans toute l'épaisseur du pétiole. » Je reviendrai sur ces points, avec nombreux documents, à la suite de l'étude des classes moins homogènes que les Corolliflores. » Alors aussi nous verrons le type unitaire former, dans chacune des autres classes, les Monocotylédones et les Dialypétales à multiples organes floraux homologues exceptées, des séries parallèles toujours en rapport avec certains états de localisation morphologique. » Alors nous signalerons encore chez d'importants groupes naturels à espèces, les unes herbacées, les autres arborescentes, des différences de localisation de nature à établir que la classification de Tournefort ne mé- rite pas tout l'oubli dans lequel elle est tombée. » Laissant pour la fin de cette étude l'appréciation générale des faits au point de vue de la perfection organique, je me borne à dire ici que les Corolliflores paraissent devoir garder la tête de la série végétale. » (35i ) aiEMOlRES PRESENTES. M. V. Marchand adresse un Mémoire « Sur une ex[)érience d'électro- culture ». (Commissaires: MM. Dehérain, Lippmann, Mascart.) M. G. Lepage adresse une Note relative à la direction des aérostats. (Renvoi à la Commission des aérostats. ) M. A. MoRissE adresse un Mémoire sur la navigation aérienne. (Renvoi à la même Commission.) CORRESPONDANCE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la forme cristalline des chloroplalinatcs de dia- mines. Note de M. J.-A. Le Rel, présentée par M. Th. Schlresing. « La formule déjà compliquée de ces sel^ : PtCl''2(AzII-RR') ne permet pas d'espérer prévoir a priori aucune forme cristalline, mais cette série a l'avantage de fournir une grande variété de cristaux différents lorsque les radicaux organiques R et R' varient. Au contraire, on n'observe en général que des changements légers quand on remplace le chlore et le platine par leurs homologues; j'ai donc pu me borner à dresser le Tableau des chloro- platinates. » Préparations. — Les diamines ont été préparées pour la plupart en faisant réagir l'iodure du radical le plus carboné sur la nionamine de l'autre. Quand les bases ne peuvent se séparer par fractionnement, on a traité le mélange des chlorhydrates par le nilrite de sodium. La monamine est détruite, la Iriamine reste inatlaqiiée et le dérivé nltrosé de la diamine distille à l'état de gouttes huileuses. 11 est indispensable de laver cette huile avec H Cl faible, qui enlève les bases entraînées, et on la décompose en- suite par l'ébullition avec IlCi concentré. Je dois ajouter que les triamines riches en carbone réagissent également sur le nitrite et fourniraient un corps nitrosé qui peut différer de celui que l'on cherche; heureusement que, pour séparer ces bases élevées, le fractionnement est suffisant. Quant à la méthode d'ilodmann, elle marche bien dans le sens indiqué, mais les séparations sont moins rigoureuses. G. B., 1S97, 2' Semestre. (T. CNXV, N° 6.) 4^ ( 352 ) » La forme cristalline des sels doubles a été étudiée dans le but d'ob- tenir des termes de transition ; comme leur formation échappe à toute pré- vision et qu'ils ne sont pas toujours mesurables, il faut, pour ne pas perdre de matière, les étudier par un essai préalable. » Le meilleur est de mélanger oB'', i d'un des sels avec le poids équivalent de l'autre ; on laisse cristalliser les trois quarts environ et l'on prend la densité des cristaux avec du hromure d'éthylène que l'on étend de carbures légers jusqu'à ce que le cristal flotte en équilibre au milieu du liquide. S'il n'y a pas formation de sel double, on retrouve les sels primitifs avec leur densité peu altérée ; s'il y a combinaison, on trouve une den- sité mojenne. Ensuite, avec une balance pesant le dixième de milligramme, on dose le platine à deux millièmes près avec o?'', i de matière dont on aura contrôlé l'homogé- néité par le flottage. Cette méthode est très sûre, tandis que l'examen microscopique du mélange des solutions saturées des deux sels donne lieu à des erreurs provenant de ce que les sels primitifs eux-mêmes changent d'aspect lorsqu'ils cristallisent mélangés. » Pour abréger je désignerai les radicaux par leurs initiales : ainsi Bi'' sera le sel de diisobutylamine de fermentation, Aj celui de l'éthylamylamine active; M'-hP^ dési- gnera le sel double PtCl''[AzH2(CII^)'^-h AzH2(C'H')2]. 1) Voici le Tableau des sels étudiés et des sels doubles nettement cristal- lisés : Bases du chloroplatinatc. Cristal théorique ) a: Ole =^ -^ :i: ^ v/3 v/3 M^ Hjortdahl MP AP-hP'- Bromoplatinate double. ME -H P^ EBs (secondaire) EP MBi EB„ (normal) P^ EA, PBi. B? PPi E'' Topsoë Densité à i5°. 2,11 1,968 1,98 » 1,89 i,8i4 1,89 i,86o 1,826 1,704 1,708 1,702 1 ,62 i>790 2,03 Rapports axiaux a :b : 0,577 • ' • 0)8l6 0,621 : 1 0,890 0,572 : 1 0,839 o,563 :i 0,824 0,582 : 1 0,826 o,558:i 0,796 0,576 : 1 0,875 o,53i : I 0,752 o,5i6: 1 0,792 0 , 495 : 1 0,718 0,908 : 1 0,993 0,886 :r 0,975 0,942 :i 1 ,008 0,901 :i ■ 1 , 1 13 0,866:1 ■0,975 1 ,3o3 : 1 : 1 ,2o5 0,927:1 :o,857 Inclinaisou p. 90 89.11 88.45 87.34 86.34 82.16 85. 3i 86.14 ( 353 ) Densité Bases du chloroplatinate. à i5°. Rapports axiaux a: b : c. Inclinaison p. EP, 1,885 1,359:1:2,031 83.37 Pj- 1,834 1,326:1:0,559 80.1 4 M- forme ordinaire 2,27 0,998:1:0,977 90 EBiso 1 , 8o4 o , 998 : 1 : 1 , 1 60 90 ME Lippitsch 2,ii5 o,6i3 : 1 : o,5o6 90 ME -f- M- 2,1 5 0,620:1:0,531 90 MPjso 1,94 0,872:1:0,824 90 F- bromoplatinate » 0,409:1:0,785 86.36 » ]1 était intéressant de se rendre compte des aTialogies cubiques de ces cristaux. Autrefois, quand les axes n'étaient pas à peu près égaux et per- pendiculaires, on avait l'habitude de calculer le cristal en le plaçant autre- ment de façon à réaliser autant que possible les conditions ci-dessus. Ces transformations, en général pénibles et irrationnelles, peuvent être évitées par la création de quatre types théoriques dérivés d'un cristal cubique rapporté pour chacun d'eux à des axes différents (M.vllard, Bull, de la Soc. miner., t. VII; 1884). » La classe 1 de cet auteur renferme les cristaux, dont les axes sont presque égaux, et perpendiculaires (pseudo-cubiques) : son tj'pe est le cube rapporté à ses axes natu- rels. La classe IV dérive de l'octaèdre placé sur une de ses faces triangulaires. Le cristal cubique paraît alors être ortliorhombique avec les rapports axiaux ,11 1/2 fl : A : c = -^ : I : -^ ou ^ : i : l / â ' I v/3 v^3 v'' suivant la facette choisie pour c'. » Dans la première famille on a fait les calculs en admettant que les seules faces existantes coupent les axes aux distances entières a, ietc; eWevunlvQ àonc sans aucun artifice dans la classe IV dont les chiffres théoriques sont inscrits en tète. Le rapport — est presque constant. On remarquera la positiou centrale des sels doubles qui ont une composition moyenne alors que les termes cliiniiquement extrêmes M^ et EBn ont aussi les plus forts écarts angulaires (à tel point qu'on hésiterait à classer ce dernier, s'il ne faisait suite aux précédents). Les cristaux portent les facettes m, e\ g' et a'. » Dans le groupe clinorhombique suivant, on a choisi la façon de calculer, donnant l'angle axial le plus voisin de 90°; les dimensions des axes se sont trouvées d'elles- mêmes presque égales; ces cristaux rentrent donc dans la classe I. Il est digne de remarque que le cristal le plus voisin de la théorie P^ est aussi le plus apte à faire des sels doubles avec M^ tandis que déjà le sel double M-+ B? n'existe plus. » Dans le groupe suivant, nous avons donné les deux calculs de Topsoë pour E-, le second indiquant l'analogie cubique. J'ai adopté, pour les deux autres sels, la première ( ^54 ) manière, qui est plus naUirelle; on peut remarquer que les axes sont des multiples simples de — = et — , mais P est déjà loin de 90". Aucun de ces corps ne forme de y/a \/3 sel double avec M^. » Le dernier groupe renferme des cristaux dissemblables se rattachant, les deux premiers à la classe I, et les autres à la classe IV. IVP et P^ brome sont dimorphes. » Enfin l'hémiédrie non superposable accompagne toujours l'existence de carbone asymétrique : EB^ se dédouble en cristaux droits et gauches, MA;, et M'-t-M Aj sont filiformes, EA^ et M^ + EAj ont une hémiédrie bien marquée; ce dernier est, en outre, hémitropique; je me réserve de revenir sur les sels doubles de bases actives. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques éthers céloniques. Note de M. A. Collet, présentée par M. Friedel. « Les cétoiies chlorées ou bromées sont susceptibles de réagir sur les sels alcalins des acides gras ou aromatiques, poiu' donner les éthers des alcools cétoniques correspondants. Celte réaction a été appliquée par divers chimistes; c'est ainsi, en particulier, que M. Hunnius {Berichte, t. X, p. 2010) obtint l'éLher acétique du benzoylcarbinol. » J'ai préparé par le même procédé les éthers acétiques du méthylben- zoylcarbinol, de l'éthylbenzoylcarbinol et du diméthylbenzoylcarbinol. )) On chaufl'e au réfrigérant ascendant une solution alcoolique de cétone bromée, avec un léger excès d'acétate de potassium pur et sec. Il se sépare bientôt un dépôt blanc cristallin de bromure de potassium; on filtre. La liqueur alcoolique est distillée au bain-marie, afin de chasser la plus grande partie de ralcool ; le résidu est ensuite vei'sé dans l'eau froide en excès. La couche huileuse qui se rassemble au fond du vase est isolée à l'aide d'un entonnoir à robinet, filtrée, séchée, puis rectifiée sous pression réduite. » Uéther acétique du mél/iy lùenzoy Icarhi nol C^ll'COCiî{CO^CH^)Cii' a été pré- paré avec le broraopro])ionvlbenzcne, obtenu par l'action du chlorure d'a-bromopro- pionyle sur le benzène en présence du chlorure d'aluminium. C'est une huile jaunâtre, d'odeur aromatique, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'élher; sa densité est 1 , 1 1 ; elle passe à la distillation vers i58''-i6o° sous 20™™. » Véther acétique de l'éthylbenzoylcarbinol C''IPC0CH(C0^CH')GH2CH' a été obtenu avec le broraobutyrjlbenzène, dérivé du chlorure d'a-bromobutyryle. Cet éther est un liquide jaunâtre, huileux, possédant une agréable odeur aromatique, et distil- lant vers i64°-i7o" sous 25'""-3o™'". Il est insoluble dans l'eau et miscible avec l'alcool et l'éther. » La cétone bromée obtenue en bromurant l'isopropylphénylcétone en solution sul- focarbonique, chauflfée avec une solution alcoolique d'acétate de potassium, perd tout son brome à l'état de bromure de potassium et donne une huile colorée en jaune ( 355 ) clair, d'odeur agréable, miscible avec l'alcool et l'éther, insoluble dans l'eau, distillant vers i35"-i4o° sous i5™™-20""". Elle possède la composition d'un éther acétique du dlniélhylbenzoylcarhinol C« H^^ GO C ( CO^ CH' ) ( CH^ f. » Les étliers précédents, chauffés avec de la lessive de soude diluée, ou mieux avec de l'eau de baryte, sont saponifiés : on obtient des liquides hui- leux, jaunâtres, plus denses que l'eau, distillables sous pression réduite, et possédant les propriétés" réductrices des acétols. Ils réduisent le réaclif cupro-potassique à la température ordinaire, en donnant un abontlant dépôt rouge d'oxyde cuivreux; avec l'azotate d'argent, ils déterminent à froid la production d'un miroir d'argent réduit. Toutefois, je n'ai pas réussi jus- qu'ici à les obtenir suffisamment purs pour l'analyse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Produits de s acchirification (le V amidon par la diastase. Note de M. P. Petit. « On a saccharifié de l'empois d'amidon par i pour loo de diaslase précipitée à la température de 70» jusqu'au moment où la coloration de l'iode ne variait plus. Au bout d'une demi-heure, on a une teinte rouge invariable et qu'on ne peut faire dispa- raître complètement que par une nouvelle addition de diastase. » Le liquide colorant en rouge à l'iode est concentré à l'ébullition, refroidi, addi- tionné de levure haute et, la fermentation terminée, on filtre, on concentre à sirop, que l'on verse dans l'alcool à 96°. Le précipité est délayé à plusieurs reprises dans l'alcool absolu, essoré, lavé à l'alcool absolu et à l'éther anhydre, séché dans le vide et, fina- lement, à lOO^-ioS". Pour éliminer les dernières traces de sucre, on épuise pendant vingt heures, par Talcool absolu bouillant, dans un appareil Soxhlet. Cette présence de sucre retenu est d'autant plus vraisemblable que l'alcool ayant servi à la précipi- tation abandonne, par évaporalion, une matière sucrée, réduisant à peu près comme 5o pour 100 de son jîoids de maltose. )i Après cet épuisement, la matière a un pouvoir rotatoire et réducteur (|ui ne \arie plus par un nouveau traileiiieut à l'alcool, et ses constantes sont «» = -+- 176", 4, R — 14,93. » Le poids moléculaire trouvé a été de 4^S par cryoscopie. » L'analyse élémentaire donne G = 44)20 pour 100, II z= 6,21 pour 100, 0-=:59,53. « Ges chiffres, ainsi que le poids moléculaire, se rapprochent très sensiblement de la formule (G''H"*0*)', mais, pour le moment, il nous est impossible d'affirmer que c'est bien la formule exacte, quoique les dédoublements ci-dessous indiqués la rendent très probable : » La dextrine D ainsi j)réparée est un corps blanc, non hvgroscopique, ne fournis- ( 356 ) sant pas d'osazone. Traitée en solution aqueuse par -^ du volume de H Cl à l'ébulli- tion, elle se transforme, au bout de trois heures, complètement en glucose, comme le montrent le pouvoir rolatoire moléculaire 53°,9'( et le pouvoir réducteur en glucose, 97 '7 pour 100. Mais le glucose n'est que le produit final de l'inversion. En effet, si, au bout de trente minutes, on arrête celle-ci, qu'on ajoute de l'acétale de soude et de l'acétate de pbénylhydrazine, et qu'on fasse de nouveau bouillir pendant une heure, on obtient une osazone insoluble à chaud, caractérisée comme glucosazone, et le li(iuide filtré dépose par refroidissement une deuxième osazone; on la redissout dans l'eau bouillante, qui laisse déposer l'osazone cristallisée en aiguilles microscopiques très rudimentaires. Séchée dans le vide, puis à ioo°, cette osazone fond à i8o°-i8i'' par un chauffage rapide, et le même point de fusion est donné par le résidu qu'on obtient en traitant Fosazone par l'éther acétique. Celte osazone paraît donc homogène et constituer un corps défini. L'analyse y dose 10,71 pour 100 d'azote. C'est donc la combinaison hydrazinique répondant à un biose, et nous pensons pouvoir donner pro- chainement les caractères de ce biose lui-même. » En tous cas, nous pouvons dire, dès maintenant, que la dextrine formée par •saccharification à 70° fournit, par inversion, d'abord du glucose et un biose; ensuite le biose se dédouble lui même, en fournissant du glucose. C'est un processus analogue à celui qui a déjà été indiqué pour le mélétriose. » Action de la cUastase. — La dextrine D, en solution à titre connu, est traitée, par I pour 100 de diastase pendant une heure à So^-SS". La solution donne une osazone soluble à chaud, se déposant par refroidissement, et soluble dans l'éther acétique. On détermine la rotation et le pouvoir réducteur de la solution. Si l'on désigne par a et P> ces quantités et par c la quantité de matière transformée contenue dans 100'^'=, on a les relations a = 2,866xc, R = 0,633 xe. » Cette solution est concentrée et traitée par l'alcool en grand e>ccès. On obtient, en procédant comme pour la dextrine D, un corps insoluble dans l'alcool et qui, après épuisement par l'alcool absolu bouillant, donne aD=:-|-l57°,7, R = I7,8. » Le poids moléculaire a été déterminé pour quatre concentrations croissantes et donne des nombres s'élevant régulièrement de 694 à 872; en traçant dans la ligne qui joint ces points, et la prolongeant, on trouve, comme poids moléculaire à l'origine, 65o. Nous admettrons provisoirement, pour le corps A, la formule (CH'^O^)'; en tous cas, il est certain que l'action de la diastase a fourni un corps de poids molécu- laire plus élevé que celui de la dextrine D d'où l'on est parti. » Entre la concentration c', la rotation a' et le pouvoir réducteur R' d'une solution du corps A, on a de même les relations a'=3,i54xc', R':=o, 178 X c'. » Enfin, l'alcool ayant servi à précipiter A est évaporé, le résidu repris par l'eau et la solution aqueuse distillée dans le vide, jusqu'à consistance sirupeuse. Ce sirop (357) fournil une osazone soluble à chaud et se déposant par refroidissement. Les constantes rapportées à la matière sèche sont : aB = +i27°, R = 82,6, M = 3i3. » Nous pouvons donc considérer ce corps comme un biose, et l'on a encore entre a", R" et c" les relations a"=2,5/, xc", W = 0,826x0". » Or A et B, par suite de leur mode de préparation, représentent l'ensemble des pro- duits qui ont pu se former par l'action de la diastase sur la dexlrine D. Si donc nous désignons par M le poids des produits transformés, existant dans 100" de la solution après traitement par la diastase, nous pourrons écrire que la rotation et le pouvoir réducteur de celle solution sont la somme des pouvoirs rotatoires et des pouvoirs ré- ducteurs provenant de A et de B; les quantités respectives de A et B en solution dans 100'^'^ étant X el y, on a ainsi deux équations homogènes en x, y et M, d'où l'on tire a; = o,33M, 71^=0, 67M, c'est-à-dire que la quantité de corps B est sensiblement le double de celle du corps A; en tenant compte de cette relation et des poids moléculaires, 342 pour B et 648 pour A, et admettant pour la dexlrine D la formule (CMI'°0'*)', le dédoublement par la diastase serait représenté par l'équation 4(G«H"'0»)^-l-4H^O=4(C'-ri"0")-t-(C'=H'»0>)'. » Je publie ces résultats très incomplets, simplement pour prendre date et me permettre d'achever ce travail. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur un point de la théorie de ta teinture. Note de M. Léo Vigno\. « Dans des recherches antérieures (' ) j'ai montré le rôle des forces chi- miques dans les phénomènes de la teinture, en réservant le cas des couleurs subslantii'es. J'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie des expé- riences qui ont pour but d'élucider le mécanisme de la fixation de ces cou- leurs par le coton. » J^es matières colorantes substantives sont, en général, des corps disa- zoïques ayant la propriété spéciale et caractéristique de se fixer direc- (') Comptes rendus, 1890. ( 358 ) temenl sur le colon sans emploi de mordant. I^e congo est le lype de ces couleurs : M Partant de celte formule qui résume le mode de formation et les fonc- tions chimiques du congo, j'ai recherché quels groupements moléculaires lui conféraient la propriété d'être substantif. » Dans ce but, j'ai mesuré les quantités de matières absorbées par i^'' de coton plongé pendant un quart d'heure, à l'ébullition, dans un bain com- posé de : eau, sBo'''^; substance chimiquement définie, i^', celle dernière substance présentant avec le congo des rapports de fonctions chimiques déterminés. » Les quantités de matière absorbée ont été mesurées soit par l'augmentation de poids du coton bien lavé, soit par le dosage de la matière dans le bain, avant et après l'action du coton. » Mes essais ont porté sur la base du congo, la benzidine 7iW-(' ") - / \nH% puis sur son dérivé tétraméthylé ./ \ 2(CH')Nf )-( )N(CH')2 \ /' qui sont parfaitement absorbés par le coton; puis sur le diphénjle /" \ / \ \ / \ / et sur l'azobenzène \ /^-'N / dissous dans la benzine; l'absorption de ces deux corps par le coton est sensiblement nulle. » De ces premiers résultats, j'ai conclu que ni les no^'aux phényliques, ni l'azote azoïque, ne jouaient un rôle dans l'absorption du congo. » Afin d'étudier spécialement l'action des groupes NH- ou N(CII^)S j'ai fait agir le coton sur les trois phénylènes diamines, qui sont absorbées inégalement, mais avec netteté; sur un certain nombie de monamines aromatiques, dont l'absorption a été nulle ; et enfin sur l'ammoniaque et l'hydroxylamine (pas d'absorption), sur la phényl- hydrazine et l'Iiydrazine (absorption notable). J'ai terminé, enfin, par certaines dia- ( 359) mines aromatiques, fournissant par diazotation et copulation des couleurs substan- tives; ces diamines sont toutes absorbées par le coton. » Voici les nombres obtenus : Absorption pour loos'' coton pendant quinze minutes à Vébnllition. r> • , ^ .. „ . ., 1 . i Les bases à l'état de eain neutre.. 25o™ eau is^ coton iS"- substance < I chlorliydrates neutres. Bain alcalin.. 25o'""= eau \f>' coton is'' substance Ss^S (CO'Na-) Bain neutre. alcalin. Ammoniaque 0,3-0, 4 0,2 Hydroxylamine 0,0-0, 3 0,2 Hydrazine 1,2 i , ^ Phénylhydrazine 3,6 2,9 Diphényle (dans la benzine) 0,0 » Azobenzène » 0,0 » Aniline 0,1 0,1 Diméthylauiline 0,0 0,0 Diphénylamine 0,4 o,4 o-phénylènediamine o,4 0,6 m- » 6,4 2,4 P- " 6,7 3,2 Benzidine 5,7-6,2 5,6 Tétraméthyjbenzidine 7,0 6,3 Benzidine sulfone 7,4 4;8 Diamidostilbénedisuifo 3,5 3,6 Dianisidine 6,9 5,7 Diamidonaplitaline 0,1 1,7 » On doit tirer de ces déterminations les conclusions suivantes : » La cause de la fixation des couleurs siibstantives par le coton est d'ordre chimique; nous voyons, en effet, la constitution chimique des corps envisagés influer d'une manière évidente sur la fixation. » Les noyaux phényliques, l'azote à l'état d'atome isolé, ou d'atomes doubles liés azoïquement, ne semblent pas influer sur l'absorption : le diphényle, l'azobenzène, l'ammoniaque, l'hydroxylamine, diverses mona- mines aromatiques ne sont, en effet, l'objet d'aucune absorption sensible. )) Il en est autrement des diamines (sauf l'o-phénylène diamine) et des hydrazines : leur absorption est considérable et semble indépendante du degré de substitution des groupements moléculaires azotés. » L'absorption des couleurs substantives par le coton paraît due à C. R., 1897. 3« Semestre. (T. CXXV. N' 6.) k'] ( 36o ) l'action du sfroupement \N< dans leur molécule, ou plus simplement encore à >N-N< soit deux atomes d'azote hydrazinique, liés directement, ou par l'intermé- diaire de groupes aromatiques interposés. Les deux azotes peuvent être du reste reliés à de l'hydrogène, à des groupes CH' ou à de l'azote azoïque (couleurs substantives). » Dans ces conditions, il est logique d'admettre que la fixation s'effectue par ces azotes devenant pentatomiques >N-N< A A qui s'uniraient alors, par un mécanisme à déterminer, à la molécule cellu- losique. » Cette hypothèse se trouve complètement vérifiée par l'expérience suivante : » En déterminant l'absorption du coton par les trois bases Benzidine ^'^'^^'^XNH^ Benzidine tétraméthylée (C*H*)=s ^^p .^^j , .. , . , , .^.T.,x,/>J(CH')'I » buodomethjlate (*^ " ^ \N (CH^)'I j'ai trouvé que le coton absorbait 687 pour 100 des deux premières bases, tandis que l'absorption de la base quaternaire biiodométhylate était sensiblement nulle. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur un nouvel alcaloïde. Note de MM. Battandier et Th. Malosse, présentée par M. Cliatin. « Nous avons retiré des jeunes rameaux et de l'écorce du Rétama sphœ- rocarpa, sans sortir des procédés généraux d'extraction, un alcaloïde par- faitement défini, que nous avons appelé Rélamine. Un kilogramme de plante fraîche foiu'iiit environ 4^^' d'alcaloïde. ( 36i ) » La rélainine est légèrement soluble dans l'eau et dans l'éllier ; l'alcool, l'élher de pétrole la dissolvent davantage ; le chloroforme la dissout très aisément, mais pas sans altération. » La rétaniine cristallise en longues aiguilles par refroidissement de sa solution sa- turée dans l'éther de pétrole, et en lames prismatiques par refroidissement de sa solu- tion saturée dans l'alcool ; l'évaporation spontanée de sa solution alcoolique donne de belles tables rectangulaires. » Elle a une saveur très amère et est sans action physiologique sensible (R. Dubois). » Elle est dextrogyre, fond à 162°, en s'altérant déjà, et se décompose à plus haute température en donnant un sublimé formé de longues aiguilles et des produits à odeur pyridique. » La rétamine colore vivement la phénolphlaléine. C'est une base puissante qui se combine énergiquement aux acides et donne des sels nettement définis. » Elle déplace l'ammoniaque, surtout ji chaud, et précipite les hydrates de fer, de cuivre, etc. » Les alcalis caustiques et l'ammoniaque en grande masse la précipitent de ses dis- solutions salines. » Elle jouit de propriétés réductrices extrêmement énergiques : le chlorure d'or, l'acide phosphomolybdique sont instantanément réduits ; les sels d'argent, le ferri- cyanure de potassium le sont plus lentement ; le chlorure mercurique est transformé en chlorure mercureux, etc. » Elle présente les réactions générales des alcaloïdes, et fournil, avec l'iodure bis- mutho-potassique, un beau précipité minium. » Le chlorure de platine ne la précipite jias. » Elle donne faiblement, avec le sulfure ammonique, la réaction de la spartéine. M Les sels de rétamine cristallisent très facilement et avec la plus grande netteté, sauf l'azotate que nous n'avons obtenu jusqu'ici que sous forme de vernis. » Les sels que nous avons étudiés contiennent, pour une molécule de rétamine, soit une, soit deux molécules d'acide monobasique. Solubilité dans l'alcool absolu. Solution saturée à 17° 25":= 19,982 Résidu d'évaporation 0,491 d'où Pour 100™ de solution i ,964 de rétamine » 1 006'' » 2 , 462 » Pouvoir rolatoire spécifique. 1° Rétamine ni' Q?WÇ) Q. S Solution 100'^'= à 21", (5? .— 0,79g ( 362 ) Longueur du tube d'observation 2'i" Rotation observée i"44'= '^"^7^ [a]D = -^-=/i3°,25 = 43''i.5'. 4 2» Rétamine iS"' OH«0 Q. S. Solution ioo<^" Longueur du tube a"*'", a Rotation o" 67' = o", gS [a]i,= ^i9^r=43",i8 = 43°ii'. 2,2 » Analyse élémentaire. — Les moyennes de huit dosages concordants de carbone et d'hydrogène et de douze dosages concordants d'azote condui- sent à la formule C' = H=«Az-0. » La rétamine, dont nous poursuivons l'étude, serait donc une oxyspar- téine, mais différente des oxyspartéines artificielles connues. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la présence du Pseudocommis Vitis Debray, dans la tige et les feuilles de rE[odea. canadensis. Note de M, E. Roze, présentée par M. Chatin. « Ce Myxomycète ne se contente pas d'attaquer nos arbres et arbris- seaux, et beaucoup de plantes terrestres, ainsi que celles des stations aqua- tiques; il envahit aussi les plantes submergées. J'ai constaté sa présence dans la tige et les feuilles de YElodea canadensis, et voici le résumé de mes observations. » Ses plasmodes pénètrent dans les cellules épidermiques de la tige ou des feuilles sur lesquelles ils forment des lignes longitudinales ou transversales. D'une cellule isolée, début de Tallaque, le /'5e«c?oco»z»iW gagne les cellules voisines ; quant à la pénétration préalable des premiers plasmodes, elle m'a paru provenir de débris de kystes projetés dans l'eau par le vent. Mais les tiges n'olTrant pas les mêmes phéno- mènes physiologiques que les feuilles, je parlerai ici de ces dernières. » Les cellules attaquées s'y montrent colorées en brun rougeàtre, presque acajou. Cette coloration, qui est assez légère d'abord, devient ensuite de plus en plus foncée. En général, l'attaque la plus sérieuse dans les feuilles se fait à une courte distance du sommet, sur une largeur de deux à trois cellules, suivant une ligne parallèle au contour foliaire et d'un bord à l'autre du limbe. Le tissu apical, non envahi, se trou- ( 363 ) vant ainsi isolé du reste du tissu de la feuille, s'atrophie. Puis, les plasmodes pénètrent peu à peu dans les cellules marginales, en descendant vers la base, et l'ac- tion mobide se fait sentir bientôt sur toute la feuille dont le sommet s'est déjà détruit. » On sait que VElodea présente cette particularité que, sous l'action de Ja lumière, le plasma effectue dans les cellules foliaires un motivement rotatoire en enti'aînant les grains de chlorophylle. Or, j'ai pu remarquer que cette rotation plasmatique se manifeste d'abord dans les cellules plasmodiques peu colorées, ensuite dans les cellules saines avoisinantes, bien avant qu'elle soit visible dans le reste du tissu. Mais ce mouvement n'a plus lieu dans les celkdes plasmodiques plus fortement colorées et dont le contenu se montre alors rempli de granules, qu'on ne voit pas dans le contenu des cellules précédentes. Il doit donc y avoir là deux états du plasmode : un état primordial, sans granules, qui commence par en- vahir les membranes cellulaires, en les imprégnant de sa teinte caracté- ristique, avant de pénétrer dans les cellules ; et un second état, granuleux, intracellulaire, qui tue le plasma, puisqu'il en arrête le mouvement. J'ai pu observer, dans quelques cellules envahies, de petits prolongements plasmodiques, arrondis, non granuleux, mais très colorés : c'est probable- ment le passage du plasmode primordial au plasmode granuleux, lors de sa pénétration intracellulaire. » Lorsque, dans une feuille, il se produit d'autres attaques, au-dessous de celle du sommet, les cellules du tissu intermédiaire deviennent mala- dives : les grains de chlorophylle diminuent de volume, se colorent en jaune rougeàtre, s'agglomèrent en amas immobiles, ou bien, si le plasma est encore vivant, effectuent leur mouvement rotatoire avec une plus grande rapidité. Ainsi, au-dessus de la première ligne d'attaque, le plasma et la chlorophylle sont atrophiés ; mais, au-dessous, l'atrophie est graduelle et le mouvement du plasma, avant de cesser, s'accélère. » Tels sont les faits concernant le Pseudocommis que j'ai constatés sur VElodea^ plante submergée, et qui me paraissent différer de ceux qui ont été observés sur les plantes aériennes. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur V Acarien des vins de Grenache (Carpoglyphus passularum Rohin). Note de M. E.-L. Trodessart, présentée par M. A. Mdne-Edwards. « Depuis quelques semaines, le commerce des vins sucrés du Midi s'est ému de la présence d'un Acarien qui pullule non seulement dans les vins ( 364 ) de Grenache," mais aussi dans le Malaga, le Banyuls, le Moscalel el le Samos. )) Jusqu'ici les liquides, et particulièrement les liquides alcooliques, semblaient à l'abri des Acariens (Tyroglyphes et Glyciphages), qui vivent habituellement sur toutes les substances alimentaires sèches, mais conser- vées dans des locaux humides et obscurs, circonstances favorables aux végétations cryptogamiques qui attirent ces Acariens. On doit aujourd'hui revenir sur cette opinion trop absolue. Les Acariens des vins sucrés sont parfaitement vivants, et le grand nombre de jeunes que l'on trouve à côté des adultes prouve que l'espèce s'y reproduit facilement, malgré la forte quantité d'alcool que contient le liquide ambiant. » L'Acan'en dont il s'agit ici est ÏAcariis passidariim de Hering (i838), le Carpoglyphus passularan que Robin a parfaitement décrit et figuré en 1869 ('). Robin l'avait trouvé sur des figues sèches, des dattes, des pruneaux et d'autres fruits secs. Cette espèce est vivipare, ce qui contribue probablement à faciliter sa reproduction dans un liquide tel que le vin. » C'est à la surface du liquide, lorsque celui-ci n'est pas troublé par l'agitation dans les fûts et les bouteilles, que les Acariens se tiennent, au milieu d'une sorte de voile rappelant celui de la fleur de vin ou du Mycoderma aceti. Dans les écliantillons qui m'ont été soumis, ce voile est rompu par le transvasement et le transport du liquide, mais on y distingue de petits grumeaux visibles à l'œil nu et flottant dans le liquide, débris de cette membrane superficielle. Si l'on place un de ces grumeaux, sur le porte-objet du microscope, on voit qu'il est formé d'une masse centrale, en appa- rence amorphe ou pulvérulente, à laquelle se cramponnent une demi-douzaine d'Aca- riens. Dans les préparations, on constate que cette masse centrale est de nature végé- tale : c'est une grappe de cellules arrondies ou ovales, présentant les caractères des levures du genre Saccharomyces. Si l'on abandonne le vin bouché à la lumière du jour, on voit, au bout de cinq à six jours, que tous les Acariens sont morts. Il est probable que, pour prospérer, ils ont besoin de la température égale et de l'obscurité des caves. » Bien que le vin contienne des substances azotées, il est vraisemblable que les Aca- (') Voici la synonymie de cette espèce: Acarus passularum [Hering, Die Kratz- milhen... (A'oca Acta Pliys.-Med. JVatur. Ciirios., i838, XVIII, pars 2, p. 578, pi. kk, fig. i4, i5); Gerv. et Walken., Insectes aptères, III, p. 268; Dijardin, Observ. au microsc, pi. XVII, Jig. 10]; Carpoglyphus passularum, Robin (Journ. Anat. et Phys., 1869, p. 197, pi. VII et VIII); Glyciphagus anonymus, Haller, 1882; Phy- cobius anonynius, Canesïrini, 1888; Trichodactylus anonymus, Berlese, etc. Dans les premières déterminations qui m'ont été demandées à son sujet, j'ai désigné l'Acarien sous ce dernier nom, mais celui de Carpoglyphus passularum (Hering) Robin a la jjriorité et c'est le seul légitime pour désigner cette espèce. ( 365 ) riens ne se nourrissent pas directement de ce liquide, mais sucent le contenu des cellules végétales de levure, qui seules se développent aux dépens du liquide sucré. Eq effet, la qualité du vin ne semble pas altérée par la présence du Carpoglyphus. M. Clier- mezon, pharmacien, qui m'a renseigné à ce sujet, constate que le goClt du vin con- taminé par l'Acarien ne diffère pas de celui d'un vin normal de même origine, et c'est aussi mon opinion. La teneur en alcool n'a pas diminué : elle atteint i5,4 pour loo, ce qui est un chiffre élevé, même pour un vin du Midi. » Quelle est l'origine de l'Acarien? C'est là ce qui nous intéresse le plus au point de vue pratique. » Hering, qui le premier, en i838, décrivit cette espèce, lui donne le nom caraclérisque à' Acarus passidarum, c'est-à-dire, Acarien du raisin de Corinthe. Dans les vieilles pharmacopées, passula (pluriel passulœ) est le nom de ce raisin dont on faisait, au siècle dernier, des boissons béchiques : Linné désigne le raisin de Corinthe sous le nom de Passula corinlhica, et les noms Ae passi et passola servent, en langue italienne, à désigner les raisins secs. Le Carpoglyphus passularum est très commun dans les raisins secs servant à faire des boissons de ménage, surtout lorsque ces raisins ont été conservés plusieurs années dans des locaux humides et obscurs. » Je ne crois donc pas me tromper en avançant que la plupart des vins où l'on trouve le Carpoglyphe sont des vins de raisins secs, et que l'Acarien passe directement des raisins desséchés, et conservés une ou plusieurs années, dans le liquide fabriqué au moyen de ces raisins. On sait que les vins dits de Grenache proviennent non seulement du Roussillon, mais aussi d'Alicante, qui est un des principaux centres d'exportation des raisins secs. )) Les vins de raisins secs sont considérés, au point de vue chimique, comme ayant une composition identique à celle des vins naturels, et comme ne présentant aucun danger pour l'hygiène. Cependant leur valeur marchande est bien inférieure à celle des vins fabriqués avec les raisins frais, et comme la substitution d'un vin de raisins secs à un vin naturel est considérée comme une fraude, on voit immédiatement les conséquences que peut avoir, au point de vue légal, la présence de l'Acarien. » Il est certain que le Carpoglyphe ne se trouve pas sur le raisin fraîche- ment cueilli ; mais il attaque les conserves de raisins secs qui ne sont pas tenues à l'abri de l'humidité. Lorsqu'un vin naturel est envahi par l'Acarien, on peut affirmer que ce vin a été infesté par le fût mal nettoyé dans lequel on l'a mis, et qui a dû contenir précédemment du vin conta- miné. D'où la nécessité de passer les tonneaux à l'eau bouillante, avant de les remplir. ( 366 ) » Quant aux vins contaminés, il est indispensable de les filtrer avec soin, avant de les livrer à la consommation ou de les mettre en cave. Les tonneaux et les bouteilles devront être bouchés avec soin, pour empêcher la réintroduction du parasite. » BOTANIQUE. — Sur la racine des Siucda et des Salsoia. Note de M. Georges Fron, présentée par M. Gaston Bonnier (' ). « On sait que la racine des Chénopodiacées présente une anomalie de structure produite par le développement plus ou moins précoce d'une assise génératrice libéro-ligneuse dans le péricycle. Cette assise généra- trice donne naissance à des arcs successifs s'établissant à l'extérieur des formations normales libéro-ligneuses primaires et secondaires : ces arcs peuvent parfois se relier les uns aux autres en donnant, sur une coupe transversale, l'apparence de cercles concentriques ou de spirales. M La présente Note a pour but de faire connaître les conclusions que m'a fournies l'étude de l'origine de cette anomalie dans la racine de quelques Chénopodiacées appartenant au groupe des Spirolobées. L'examen a porté principalement sur les espèces suivantes : Suœda maritima, S. altissima, S. splendens, S. fnuicosa ; Salsoia Kali, S. Soda, S. Tragus, S. Coltina. » Suivons, en détail, ce qui se passe dans le Suœda maritima par exemple : » En faisant une coupe transversale dans une racine très jeune, nous trouvons les formations primaires disposées suivant le type binaire. Les deux faisceaux ligneux, au lieu d'être exactement dans un plan passant par le grand axe du cylindre de la racine, présentent déjà une asymétrie les rejetant un peu latéralement. Les deux îlots libériens primaires, situés de part et d'autre des deux faisceaux ligneux, au lieu d'être égaux et symétriques, sont inégaux et asj'métriques. « Cette structure primaire ne persiste que pendant un temps très court. L'assise génératrice libéro-ligneuse normale entre en activité de très bonne heure, mais, par son fonctionnement, augmente sensiblement l'asymétrie qui existait déjà. En dedans des deux îlots de liber primaire, il se forme deux arcs libéro-ligneux inégaux N, et Nj de formation secondaire normale; en dehors des deux pointes du bois primaire, il se produit également deux autres arcs libéro-ligneux inégaux de formation secon- daire normale N3 et N4. Ces quatre arcs N,, N.,, N3, N4 sont disposés de façon que les deux plus grands N, et N3 sont latéralement presque au contact l'un de l'autre, et (•) Travail fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 367 ) que les deux plus petits, Nj et N4, demeurent séparés, l'arc Nj étant cependant plus rapproché de l'arc N, que de l'arc "Nj. » Pendant que ces formations s'établissent dans l'assise génératrice libéro-ligncuse normale, le péricycle entre en voie de cloisonnement en formant d'abord deux arcs anormaux inégaux A] et Aj. Bientôt le plus petit et le moins externe des deux arcs anormaux, l'arc A,, se trouve placé latéralement presque sur le prolongement de l'arc normal le plus grand N3, et l'arc A, a l'une de ses extrémités plus rapprochée de l'arc N4. » A mesure que cette formation se développe, il apparaît en dehors deux autres arcs anormaux A3 et A^. Le plus interne des deux, l'arc A3, est placé de façon que l'une de ses extrémités latérales se raccorde presque avec l'arc A,, tandis que l'autre est en dehors de l'arc A,; l'arc A^, plus en dehors, a l'une de ses extrémités presque sur le prolongement de l'arc A, et l'autre tout à fait en dehors de l'arc Aj. Les choses se passent de même pour les arcs anormaux qui continuent à se produire en dehors de ceux déjà formés. » On a ainsi, on le comprend, sur la coupe transversale l'apparence de deux spirales emboîtées l'une dans l'autre et formées, la première parla succession des arcs N,, N3, A,, A3, A5, A,. . . et la deuxième par la suite des arcs Nj, Nj, A2, Aj, A^, Aj. . .. Cette apparence de double spirale s'accentue à mesure que la formation se développe dans toute l'épaisseur d'une racine âgée. » Relativement aux espèces citées plus haut, j'insiste particulièrement sur ces deux points : » 1° L'apparence spiralée de ces racines n'est pas due seulement aux formations anormales, mais aussi aux formations secondaires normales dont l'asymétrie provient d'une asymétrie primitive dans les formations primaires ; » 2" La position relative des arcs libéro-ligneux dessine sur lu coupe transversale non pas l'apparence d'une simple spirale, mais celle de deux spirales, comme si l'on emboîtait l'uia dans l'autre deux ressorts de montre. » Cette anomalie ne se manifeste pas aussi nettement dans la partie de la racine voisine de la tigelle, et, dans celle-ci, on trouve sur la coupe trans- versale des cercles concentriques comme dans la tige. Une même plante présente donc ainsi des formations secondaires de la racine prenant une apparence de disposition toute différente de celle qu'on observe dans la structure secondaire de sa tige. Les radicelles présentent la même ano- malie de structure que les racines principales. » Nous pouvons donc résumer ces observations par les conclusions sui- vantes : Dans les espèces indiquées plus haut, appartenant aux genres Suieda et Salsola, la racine, très jeune, présente une asymétrie de structure. Cette asymétrie se manifeste dès les formations primaires, se développe dans les for- C. p.., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N» 6.) 48 ( 368 ) mations secondaires normales, et s'exagère dans les formations secondaires anormales. L'ensemble produit alors sur une coupe transversale l'apparence d'une double spirale de tissus libéro-ligneux. d ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur le tissu assimilateur des tiges privées de feuilles ('). Note de M. Auguste Boirivaxt, présentée par M. Gaston Bonnier. « On sait que beaucoup de plantes, appartenant à divers groupes, pré- sentent une réduction plus ou moins considérable de leur système foliaire. Chez ces végétaux, la lige et ses ramifications ont souvent une structure et une forme particulières qui leur permettent de remplir en partie les fonctions de la feuille; le tissu assimilateur y est très développé. Chez d'autres, on remarque une simplification de la feuille par avortement. Dans les espèces où le limbe avorte, le pétiole, quand il existe, modifie souvent sa structure et, ordinairement, s'aplatit en forme de lame (phyl- lode), qui fonctionne alors comme un véritable limbe. » J'ai voulu rechercher si l'on peut reproduire expérimentalement un tel balancement et si l'on peut accentuer le phénomène chez les espèces où il existe déjà. Des expériences ont été faites sur un grand nombre de plantes, en particulier sur les genres Robinia, Ailantus, Sarothamnus, Faba, Genisla, A triplex, Chenopodium, Polygonum, Scro/ularia, Helianlhus, Asparagus, Lalhyrus. J'ai, autant que possible, comparé des rameaux issus de la même plante, de même âge et cullivés dans les mêmes condi- tions d'éclairement, de température et d'état hygrométrique. » Dans le genre Robinia. la feuille est composée pennée. Après avoir, sur le même arbre, marqué deux feuilles très jeunes et éclairées de la même façon, je coupe toutes les folioles de l'une. » Les deux feuilles sont comparées lorsqu'elles ont acquis leur taille définitive de- puis plusieurs jours. La feuille réduite à son axe est de taille plus petite que la feuille normale, mais elle présente une coloration verte beaucoup plus intense. Dans la feuille normale le tissu assimilateur forme une couche continue autour du pétiole; il est séparé de l'épiderme par des paquets de collenchjme sur la face inférieure du pétiole et au niveau des crêtes qui limitent le sillon de la face supérieure, ainsi que sur le reste du contour, par une seule assise de cellules. A la face supérieure de ce pétiole, les cellules assimilatrices les plus extérieures présentent le caractère de tissu (') Travail fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 369) en palissade. A la face Inférieure, au contraire, le tissu assimilaleur n'est représenté que par deux ou trois assises de cellules très pauvres en chlorophylle. Le système conducteur du pétiole de Robinia est formé d'un certain nombre de faisceaux, dis- posés en un anneau central, puis de deux, faisceaux latéraux et symétriques. Dans le pétiole normal, le péricycle est fortement sclérifié. » Dans le pétiole dépourvu de folioles, l'épiderme présente un plus grand nombre de stomates que dans le pétiole normal. Le tissu assimilateur est beaucoup plus épais; il montre sur sa face supérieure un plus grand nombre d'assises palissadiques et ce caractère s'étend aux faces latérales. En bas, le nombre des assises chlorophylliennes s'élève à huit ou dix. De plus, les grains de chloropliylle sont beaucoup plus nombreux dans les cellules de ce tissu assimilateur que dans les cellules comparables de la feuille normale. Le péricycle du pétiole de la feuille sans folioles n'est presque pas sclérifié et les formations ligneuses et libériennes sont beaucoup moins abondantes. » Dans le genre Sarothamnus, les feuilles sont très réduites; elles sont ou simples ou trifoliolées ; les tiges sont vertes et présentent généralement cinq crêtes longitudi- nales alternant avec autant de sillons. Sur un jeune rameau, je supprime toutes les feuilles, le rameau continue à s'allonger, je détruis les nouvelles feuilles à mesure qu'elles se forment, et cela pendant plus d'un mois. A ce moment, ces tiges ont une coloration verte beaucoup plus foncée que les liges qui ont conservé leurs feuilles. » Cette coloration s'étend non seulement à la portion terminale produite depuis le début de l'expérience, mais à toute la longueur de la tige. La croissance en longueur est un peu ralentie. La tige normale présente sous son épiderme un parenchyme assi- milateur qui est interrompu au niveau de chaque crête par un îlot de collenchyme. Ce tissu assimilateur, étudié sur un rameau à feuilles simples, est limité extérieu- rement par une assise palissadique à cellules irrégulièrement allongées dans le sens radial. Dans la région située entre deux carènes, cette assise est unique; au contraire, vers la base des carènes il y a souvent deux assises de palissades : la plus profonde est formée de cellules plus courtes. Au-dessous du tissu palissadique se trouvent des cellules poh'gonales et irrégulières contenant des grains de chlorophylle. » Sur les tiges privées de feuilles il existe deux assises palissadiques entre les deux carènes, et trois ou quatre vers la base de ces carènes. Les cellules qui constituent ces assises sont beaucoup plus allongées que dans le cas précédent. Quant aux grains de chlorophylle ils sont beaucoup plus nombreux dans les cellules du tissu assimilateur de la branche sans feuilles que dans les cellules homologues de la plante normale. » Dans le genre Faha, j'ai comparé des individus privés de feuilles à des individus intacts. Les deux séries d'échantillons étaient cultivées dans un terrain identique. Les tiges des plantes témoins avaient une coloration d'un vert tendre; les autres, au con- traire, étaient d'un vert beaucoup plus foncé. Les leucites chlorophylliens étaient d'ailleurs beaucoup plus nombreux dans les assises cellulaires sous-épidermiques de ces dernières que dans celles des plantes témoins, et la chlorophylle existait dans un plus grand nombre d'assises. » Les autres plantes mises en expérience ont donné des résultats abso- lument comparables à ceux que je viens d'indiquer dans les genres pré- cédents. ( ^7o ) » Nous pouvons donc conclure de ces expériences que : » La suppression des feuilles ou du limbe de ces feuilles provoque chez la plupart des plantes : M i" U/ie coloration verte beaucoup plus foncée des tiges ou pétioles, due à la production d'un beaucoup plus grand nombre de grains de chlorophylle dans les différentes cellules de leur tissu assimilateur ; M 1° Une modification de la forme des cellules de ce tissu, qui sont plus allongées dans le sens radial; » 3" Une augmentation du nombre des assises cellulaires qui contiennent de la chlorophylle. » Eu un mot, si l'on supprime les organes spécialement assimilateurs, grâce à une sorte de balancement organique, le tissu chlorophyllien des tiges ou (les pétioles se développe beaucoup. » I^a séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILI.ARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, ii" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fln de l'année, deux volumes in-4'. Deui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix lie rubonnement est fixé ainsi qitUl suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iChaix. Jourdan. RuIT. Amiens Courtin-Hecquet. i Germain et Grassin. '^"'?"" ÎLachése. Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. ; Feret. Bordeaux ! Laurens. ' Muller (G.). Bourges Renaud. , Derrieii. \ V. Robert. Brest / , „ , I J. Robert. ( Uzcl frères. Caen Massif. Chambery Perri n . />!. i l Henry. Cherbourg !.. ■' Clerniont-Ferr. . . Dijon.. Douai. t Marguene. ) Juliut. ; Ribou-Collay. . Laniarche. Ratel. (Rey. i Lauverjat. ( Dcficz. Lorient. Lyon. ,, \ Drevel. noble „ Gratier et C". Gre\ La Rochelle Foucher. r. ,1 \ Bourdignon. Le Havre ! " ( Donibre. Lille.. j Thorez. ( Quarré. chez Messieurs : \ Bauiiial. / M"' lexier. Bernoux et Cumin Georg. Cote. Chanard. Ville. Marseille Ruai. .. . n \ Calas. Afontpellier J „ , '^ ( Coulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ' Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Loiseau. / .Veloppé. ( Barma. Nice , ... .. . „,. / Visconli et C". Ninies Thibaud. Orléans Luzeray. i Blancbier. Poiriers ,, , ( .Marche. Rennes Plihon el Hervé. Hochefort Girard ( M""). ) Langlois. Houen _ . ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. / Ruinébe. I Gimct. Nantes Toulon. . Toulouse.. { Privât. , Boisselier. Tours j Pùricat. ' Suppligeon. \ Giard. ( Lemaitre. Valenciennes. ■ chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen / el C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. i .\sher et C". _ ,. I Daines. Berlin ,, , ,, . Friedlander el Mis. ' Mayer el Muller. gg,.„g \ Sdiniid, Francke et Amsterdam. Bologne Zauiclielli. , Lamerlin. Bruxelles Mayolezet Audiarle. ! Lebégue et C'*. j Sotcbeck et C°. Bucharest i «i m , r' i\ > Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, BellelC". Christiania Cammerineyer. Constantino/jie. . Otto Kcil. Copenhague Hijst el fils. Florence Seeber. Gand Hciste. Gênes Beuf. Clierbuliez. Genève Georg. [ Slapelmolir. La Haye Belinfante frères. . Benda. Lausanne , _ Barth. l Brockhaus. Leipzig ' Lorenlz. I Max Rube. Liège. \ Twielmeyer. j Desoer. ' Gnusé. chez Messieurs : i Dulau. Londres Hachette el C". 'Nuit. Luxembourg. .. . V. Buck. Libr. Gutenberg. .Madrid ' ^"""^ y ''"^^^'- I Gonzalés e hijos. ( F. Fé. .tnian 1'^°'^" '■"■•"■ ( Hœpli. Moscou Gautier. [ Prass. Naples Marghieri di Gius. ' Pellerano. , Dyrsen et Pfeiffer. A'eiv- York Slechert. LcnickeelBucchner Odessa trousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaès el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ( Loescheret C'*. Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. Borne . S'-Petersbourg. j Zinserling. ; Woliï. Turin. Vienne . Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenbergel Sel lier. Varsovie Gebethiier et WolIT. Vérone Drucker. \ Frick. \ Geiold et C". Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume Ium"; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.-- (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4'' ;> 889. Pnx 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBÉset A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. Hanses.— Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Berward. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de tSôfi, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature < des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, e*t les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences- W 6. TABLE DES ARTICLES. Séance du 9 août 1897. MEMOIRES ET COMaiUlXICATIOIVS DKP MRMRRRS RT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M.J.e Secrétaire perpétuel annonce à l'Aca- démie, la perte qu'elle vient de faire dans la pei'sonne de M. le D' Tholozan, Cor- respondant de la Section de Médecine et Chirurgie, et celle de M. Victor Meyer, Pages. l'un despremiers cliimistes de l'Allemagne. a'\?i M. Ad. Ch.vtin. — Sur le nombre et la sy- métrie des faisecaux libéroligneux des ap- pendices (feuilles) dans leurs rapports avec la perfection organique 3^3 MEMOIRES PRESENTES. M. V. MAncii.\Nn adresse un Mémoire «Sur une expérience d'électro-cultureu M. G. Lepage adresse une Note reative à la direction des aérostats 35i M. A. Mûrisse adresse un Mémoire sur la navigation aérienne 35i CORRESPONDANCE. M. J.-A. Le Bel. — Sur la forme cristalline des chloroplatinates de diamines 35i M. A. Collet. — Sur quelques éthers coto- niques -. 354 M. P. Petit. — Produits de la saccliarinca- tion de l'amidon par la diaslase; 355 M. LÉO ViGNûx. — Sur un point de la théo- rie de la teinture 35- MM. Battandier et Th. Malosse. — Sur un nouvel alcaloïde 3Go M. E. Koze. — Sur la présence du Pseudo- commis Vilis Debray, dans la lige et les feuilles de VElodca canadensis 362 M. E.-L. TiiOUESSART. — Sur l'Acarien des vins de Grenache (Carpoglypiius pas- sularum Robin ) 363 M. Georges Frûn. — Sur la racine des Suceda et des Salsola 3l)6 M. Auguste Boirivaxt. — Sur le tissu assi- milatcur des tiges privées de feuilles.... 3(iS PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .-Gadtbier-Villabe. f^-/^,/?fr 1897 Otof ■ ' I SECOND SE3IESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR IWn. KiES SBCKÉTAIRES PEBPÉTVEIiS. TOME CXXV. N^ 7 (16 Août 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ""1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Coriespondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soni tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lt Membre qui fait la présentation est toujours nommé: mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaives de la correspondance offi cieile de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, h jeudià I o heures du ma tin ; faute d'être remis àtemps le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivant COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 AOUT 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES PRESENTES. M. A. Gaillard adresse un Mémoire relatif à un système de relai élec- tro-magnétique, propre à la transmission de signaux par ondes électro- magnétiques de faible fréquence. (Commissaires : MM. Mascart, Lippmann, d'Arsonval.) M. D. Germozzi adresse, de Rome, une Note relative à des travaux ré- cents concernant la queue des comètes. (Commissaires: MM. Lœwy, Mascart, Radau.) M. le D''Ferra.\d adresse, par [l'entremise de M. Arm. Gautier, une re- vendication de priorité relative à la vaccination contre le choléra. Commissaires : MM. Marey, A. Gautier, Bouchard, Duclaux, Potain.) C. R., 1897, •*" Semestre. (T. CXXV, N» 7.) 49 ( 372 ) CORRESPOND AIVCE. M. le D'' Andeers prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant devenue vacante, dans la Section de Médecine et Chirurgie, par le décès de M. le D'' Tholozan, ASTRONOMIE. — Observations de la comète périodique de d'Arrest, faites à l'observatoire de Toulouse (^grand télescope Gautier et équatorial Brunner de o™,25); par M. F. Rossaro, présentées par M. I.œwy. Comète. — Étoile. Étoiles de TVrun riff» Dates. Ascension de 1897,0. Instr. comparaison. Grandeur. droite. Déclinaison. comparais Juillet 23. . T «496BD 6,4 m s — 0.19,09 + 8.3l', 1 12:20 29., . E b 53o BD 8,8 — o.56,02 - 8.43,1 18:20 3o., . E 6 53oBD 8,8 + 1.15,28 — 12. 4?3 18:20 Dates. 1897. 29.. 3o.. Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Déclinaison moyenne Réduction moyenne Réduction *• 1897,0. au jour. 1897,0. au jour. Autorités. ... „ ..'' ^"-oS ' o c° r i' " ( 1 (Weisse,6n-Rumker i6i6-|-Glas- Ju,11.23.. a 3.6.08,47 +2,28 +6..6.23,o +.7,7 j g„,, (,870)742 + Paris 3837) b 3.21.14,91 +2,4i + 6.17.58,5 +18,0 Observ. mérid. Toulouse. b 3.21.14,91 -t-2,44 +6.17.58,5 +18,2 Idem. Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1897. de Toulouse. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe. h lu s h PI s 01'. Juillet 23 i4. 7.33 3. 6.41,66 T,6i3„ +6. 25. 11, 8 0,765 29 !3.5o,22 3.2o.2i,3o 7,619,, +6. 9.33,4 0,767 3o 14.4,18 3.22.32,63 ï,6o8„ +6.6.12,4 0,768 ( 373 .) PHYSIQUE. — Recherches sur les rayons cathodiques simples. Note de M. H. Deslandres. « Je présente la suite des recherches entreprises sur le spectre catho- dique et sur les rayons cathodiques simples qui sont obtenus par l'action d'un fil métallique latéral, perpendiculaire aux i-ayons, et relié à un con- ducteur extérieur (voir Comptes rendus, t. CXXIV, p. 678, 945; 1H97). Le tube à vide employé est celui qui a été décrit dans la Note précédente. » Le spectre cathodi([ue, ordinairement large et formé de raies nom- breuses, est sous la dépendance étroite des conducteurs et des appareils qui concourent à la décharge. Il peut être réduit à une raie simple unique, comme je l'ai montré précédemment, lorsqu'on illumine le tube avec l'ap- pareil Tesla-d'Arsonval, ou plus simplement avec une bobine ordinaire, complétée par un condensateur qui est intercalé sur le fd cathodique (ou fd reliant la cathode à la borne négative). » Cependant, dans les deux cas, l'apparition de la raie simple unique exige un réglage particulier, qui agit sur les périodes d'oscillation élec- trique d'une ou plusieurs parties du système, et sur lequel il convient d'in- sister. » Avec l'appareil Tesla-d'Arsonval, les raies cathodiques, d'abord mul- tiples, se condensent en une raie simple unique, pour une longueur déler- minée de l'étincelle. A ce moment, le circuit secondaire de la bobine et le circuit secondaire du transformateur sont évidemment en résonance. Cette expérience confirme même des résultats antérieurs obtenus par une voie tout autre sur le réglage des appareils à haute fréquence. » Avec la bobine et le condensateur sur le fd cathodique, les résultats sont analogues. Le condensateur est à plateaux mobiles, et, pour un écar- tement particulier de ces plateaux, les deux raies plus ou moins larges du spectre ordinaire se réduisent à une seule raie fine. A ce moment, le .sys- tème formé par un plateau du condensateur et la cathode, et, d'autre part, le tube lui-même, sont vraisemblablement en résonance. » Car le tube à vide a une période propre d'oscillation, et l'expérience suivante le démontre : Les deux électrodes sont réunies par un micro- mètre à étincelle. Lorsque la bobine se décharge dans le micromètre, les électrodes et le tube forment un excitateur de Herz; or, non seulement ( 374 ) elles émettent un rayonnement extérieur, mais, à l'intérieur du tube, la cathode émet en même temps un rayonnement cathodique, qui est formé par une raie unique (') et représente l'oscillation propre du tube. » De plus, cette raie unique et les deux raies uniques des deux disposi- tifs précédents ont sensiblement la même déviation. Dans les trois cas, les conditions ont dû être telles que le tube a vibré isolément avec sa période propre. » Je reviens au condensateur du fd cathodique. Les deux raies du spectre ordinaire ont une déviation moyenne qui croît avec l'écartement des pla- teaux. Donc la déviation du rayon croît avec la fréquence de l'oscillation, au moins dans les limites spéciales de l'expérience (■). » De plus, la capacité qui doit être donnée au condensateur du fil catho- dique, pour avoir la raie unique, augmente ou diminue en même temps que la capacité du conducteur extérieur relié au fd métallique qui produit les déviations. Par suite, les capacités ajoutées au tube, les attouchements avec le doigt, modifient la période du tube; le spectre étudié se rapporte à un tube modifié ; mais les résultats peuvent être étendus au cas où la capacité seule du tube intervient. » Les recherches précédentes ont été faites à la pression relativement haute qui correspond à une distance explosive de lo""" à 20""" dans l'air. Elles ont été poursuivies aux distances explosives plus grandes qui corres- pondent à l'émission la plus forte des rayons X. Or, dans cette phase nou- velle, les rayons de forte déviation subsistent seuls et en petit nombre. Ils varient moins avec des bobines différentes et parfois se succèdent à des intervalles réguliers comme les intervalles des harmoniques sonores. Le fil métallique déviant, non relié à un conducteur extérieur, suffit alors, avec sa faible capacité, à dévier une raie forte, qui, pour plusieurs raisons, doit être rapportée à un harmonique supérieur du tube. Bref, lorsque les rayons X prédominent, les raies cathodiques fortement déviées qui corres- pondent aux oscillations simples plus rapides prédominent également. » On est ainsi conduit à rechercher pour les rayons X un mode d'exci- tation qui favorise la résonance du tube et de ses harmoniques supérieurs, (') Cette raie unique se retrouve dans le speclre complexe obtenu lorsque la dé- charge passe entièrement dans le tube. Elle est alors, en général, la raie la plus déviée. (^) La loi simple ainsi posée ne peut être générale, puisque les rayons sont parfois attirés et non repoussés. ( 375 ) et même à indiquer les tubes à vide très petits, qui, l'intensité étant mise à part, ont naturellement des oscillations très rapides (' ). » Cependant, j'ai étudié aussi l'action de l'aimant sur les rayons, en les isolant, suivant le conseil de M. Poincaré, non plus par une fente, mais par un petit trou. Après avoir étalé, par une capacité, le rayonnement ca- thodique en un spectre de rayons simples, on fait agir l'aimant qui les déplace dans une direction perpendiculaire. Or, lorsque l'on va des rayons moins déviés par la capacité aux rayons plus déviés, le déplacement par l'aimant décroit d'abord jusqu'à un minimum, puis, souvent ensuite, aug- mente jusqu'à un maximum et, parfois, aux basses pressions, présente un second minimum et un second maximum qui sont- d'ailleurs notablement plus petits que les précédents. Ces maxima et minima semblent corres- pondre aux oscillations propres du tube. D'une manière générale, les va- riations périodiques précédentes étant mises à part, le déplacement par l'aimant est d'autant moindre que la déviation par la capacité est plus grande. » Autre fait curieux constaté avec le trou : le rayon dévié par une capacité s'étale dans le sens perpendiculaire à la déviation, d'autant plus que la déviation est plus grande. » PHYSIQUE. — Action des tubes de Rôntgen derrière les écrans opaques aux rayons X. Note de M. Abel Bugcet. (c Dans une précédente Note (-) j'ai montré qu'une plaque photogra- phique, exposée, derrière un écran opaque aux ravons X, en face d'un tube de Rontgen en activité, peut être impressionnée sur toute sa surface, même en des points qui ne voient rien du tube ('). (') Il faut recommander aussi les systèmes qui donnent la raie cathodique simple unique, comme susceptibles de fournir un rayonnement X homogène ou plus homo- gène que le rayonnement habituel. (^) Comptes rendus, i novembre 1896. (') M. Sagnac ( Comptes rendus, 28 novembre 1896) a cru voir là des effets de pé- nombre. Je disais pourtant bien dans ma Note que je ne m'intéressais qu'à ce qui se passe dans l'ombre géométrique absolue. La description du cliché 1 rappellera que l'observation de IM. Sagnac ne s'appliquait pas à mes expériences d'alors. D'ailleurs, l'impression, dans l'ombre géométrique d'écrans opaques, est surabondamment con- firmée par les expériences décrites, aux Comptes rendus, par M. Villard le 26 juillet 1897, et par M. Sagnac lui-même les 17 et 26 juillet 1897. ( 376 ) » Tantôt ces radiations reçues dans l'ombre géométrique ont les mêmes directions que si elles émanaient de la source même des rayons X (^clichés 1 et 2); tantôt ces directions sont plus mal définies, en particulier lorsque l'écran est très voisin de la plaque sensible (cliché 3). » Lorsque la source est un tube Colardeau, les choses se passent de même façon, que celui-ci soit nu (clichés 1 et 2) ou diaphragmé (cliché 4). » Ces radiations sont ])lus faibles et plus confuses lorsqu'elles ont tra- versé de la paraffine au lieu d'air (cliché 5). » Ces radiations se montrent dans tout l'espace qui environne le tube. Elles impressionnent de même des plaques tournant le dos à la source, au voisinage de celle-ci, dans des orientations diverses, lorsqu'elles sont pro- tégées contre l'action directe des rayons X par des plaques opaques mises en relation avec la tori-e (clichés 6 et 7). » L'intensité de l'impression décroît à partir des points de l'air qui sont directement atteints par les rayons X (clichés 6, 7 et 8). » Ces radiations ne proviennent pas, du moins essentiellement, des corps solides employés dans les expériences. Elles sont atténuées lorsque la surface sensible est plus ou moins masquée par des feuilles de papier, d'aluminium, d'étain, d'argent ou de plomb (clichés 9 et 10). » Elles traversent inégalement le papier blanc ou noir, l'aluminium, l'étain (cliché 10), Elles n'ont pas traversé une feuille de plomb de o™'",5. » Ces radiations peuvent être employées à la radiographie de corps partiellement opaques, dans des cas où l'action directe des rayons X serait arrêtée par des obstacles infranchissables (cliché 11). » Le phénomène ne semble pas affecté par un champ magnétique ni par un vent puissant balayant l'air au voisinage de la couche sensible. » Ces phénomènes s'expliqueraient par la diffusion des rayons X dans l'air, la paraffine ou autres milieux plus ou moins transparents, ou bien par la fluorescence qu'ils y provoqueraient. » Cliché 1. — Impression obtenue à lôo™"" d'un tube Colardeau actionné faiblement durant trente minutes, derrière un disque opaque de plomb de 3o™™ de diamètre, placé normalement à l'axe du faisceau de rayons X, à laS™" de la plaque. Les directions des radiations de derrière l'écran sont données par les directions centrifuges des projec- tions d'épingles piquées normalement dans une feuille de liège qui repose sur la plaque sensible (i6 octobre 1896). » Cliché 2. — Obtenu comme le cliché 1, avec un autre tube Colardeau. » Cliché 2. — Impression à projections multiples derrière une pièce |de cinq francs placée à 5o""" de la plaque sensible, qui est elle-même à 90™™ du tube Colardeau, dia- ( ^77 ) phragmé de façon à n'admettre que les radiations de l'ampoule qui entoure l'antica- thode. » Cliché h. — Obtenu comme les clichés 1 et 2, mais le tube est diaphragmé à 22""" de diamètre. » Clic/lé 5. — Obtenu au travers de 65""™ de paraffine. » Cliché 6. — Plaque exposée sous un test à épingles. La gélatine est perpendicu- laire à l'axe du faisceau des rayons X, mais placée à côté du tube de façon à n'en arrêter aucun. Les épingles ont porté des ombres qui divergent de l'anticathode mar- quée par un petit plomb. » Cliché 7. — Comme 6; mais la plaque est parallèle à l'axe du faisceau des rayons X et à la branche principale du tube. » Cliché 8. — Plaque couverte d'une toile métallique et tournant le dos au faisceau de rayons X. On voit que l'impression décroît des bords vers le milieu. » Cliché 9. — Plaque précédente sur laquelle est placée une lame de plomb enroulée en cylindre. L'impression intérieure n'est venue que de l'air qui s'étend de là jusqu'à 70'=™. » Cliché 10. — Le cylindre de plomb du cliché 9 étant bouché par une pièce de 5 francs, il n'j- a plus d'impression à l'intérieur. A côté, une échelle d'épaisseurs, en feuilles d'étain, montre que les radiations ont traversé environ ©"""j^o d'étain. » Cliché 11. — Des découpages en fer et cuivre ont été radiographiés derrière un écran opaque qui protégeait la plaque sensible tournant le dos au tube. Les radiations qui ont agi venaient donc dans un sens inverse de celui de la marche des rayons X. » ZOOLOGIE. — Les derniers stades du développement des Pèdipalpes. Note de M"'' Sophie Pereyasi-awzewa, jjrésentée par M. Milne-Edwards. « Dans une Note précédente, j'ai étudié les premiers slades dti dévelop- pement de divers Pèdipalpes (^Tarantida palmata Herbsl, .Phry nus médius Ilerbst?, Phryniscus hacillifcr Gerslacker); dans celle-ci, je passerai en revue les caractères les plus frappants que présentent les derniers slades des animaux du même groupe. Les embryons que j'ai étudiés proviennent du Phrynus médius Herbst ; ils ont été recueillis par M. Pobèguin et offerts au laboratoire d'Entomologie du Muséum, qui me les a communiqués. Ils étaient sur le point d'éclore. 1) L'abdomen est déjà déplié, mais reste cependant un peu incliné. Le céphalothorax est bien délimité et arrondi; toutefois, le rétrécissement qui le sépare de l'abdomer. n'a pas atteint le degré définitif. Extérieurement, l'articulation de tous les membres, quoique apparente, reste faible. A la loupe, on voit que les segments du côté dorsal, comme du côté ventral, se sont parfaitement différenciés; on en compte treize du côté du dos. Par contre, les bords latéraux de l'abdomen, ne présentant pas trace de segmen- tation transversale, portent des plis longitudinaux peu profonds. Chaque segmenl ( 378 ) abdominal présente, du côté du dos, deux enfoncements symétriques, points d'insertion des muscles dorsaux-ventraux. Entre les pattes, on trouve des lambeaux de membrane, restes des mues que l'embrjon a subies. Les ocelles, très grands et très noirs, occupent le sommet du céphalothorax; les yeux latéraux, relativement petits, sont aussi colorés, mais avec moins d'intensité. « Les coupes font voir que le système nerveux, tout en conservant le nombre des ganglions primitifs, n'a pas suivi l'allongement du corps de l'embryon; il s'est plutôt raccourci et forcément n'occupe que la région céphalo-thoracique, se terminant juste au niveau du rétrécissement médian du corps. Mais il s'est accru en largeur. A en juger par le nombre des nerfs auxquels il donne naissance, nombre bien inférieur à celui des nerfs de l'adulte, il n'a pas atteint son développement complet. La longueur relativement grande de ce que devrait être la partie abdominale le prouve aussi. » La segmentation du corps, ayant atteint son maximum, est en voie de disparaître dans certains segments. Les coupes longitudinales médianes montrent, avec la plus grande netteté, que le 1 3*^ segment (en comptant d'en bas), très saillant du côté dorsal, n'existe plus du côté ventral; mais, sur les coupes longitudinales latérales de la même série, on en trouve encore les vestiges. Les mêmes coupes longitudinales font voir que chaque segment contient deux faisceaux de muscles dorso-ventraux. En outre, la partie inférieure de la protubérance qui forme le segment est séparée du reste par un petit faisceau musculaire longitudinal. Cette disposition est la même du côté ventral que du côté dorsal. Les muscles dorso-ventraux, ainsi que les petits muscles longitudinaux, ont une très grande importance pour la constatation du nombre des segments : puisque les uns comme les autres existent dans tous les segments sans exception (y compris tous les segments céphalo-thoraciques), il n'y a pas à se mé- prendre sur le nombre de ces derniers. » Il faut nolerla différence entre les muscles céphalo-thoraciques et abdominaux. Les premiers muscles sont striés par excellence; les seconds, tous sans exception, sont des muscles lisses. Cette différence se conserve chez l'adulte. » Malgré le degré très avancé du développement des poumons, on peut cepen- dant conclure que leur formation est précédée d'une multiplication locale, très ac- tive, des cellules ectodermiques. Les cellules des lamelles pulmonaires se rangent deux par deux entre les parois cuticulaires. » Les quatre stigmates sont déjà formés. On trouve des tendances vers la formation des poumons dans les segments voisins des deux segments pulmonaires. On en trouve encore de faibles restes chez l'adulte jeune. » Le système digestif est complètement formé, quoique son épithélium conserve encore le caractère embr} onnaire et que les cavités de ses nombreux diverticules con- tiennent une quantité considérable de jaune d'œuf. Certains de ces diverticules, en forme de tubes très étroits et très longs, sont réunis en deux faisceaux de six à sept tubes, longeant l'œsophage des deux côtés. De la base de ce dernier, ils remontent jusqu'au sommet du cerveau. Par leur structure, ils se distinguent de tous les autres diverticules ayant plutôt l'aspect de glandes. De même, par leur position ainsi que par l'absence de jaune d'œuf, on les considérerait comme de véritables cœcums hépa- tiques. Eu plus de ces petits cœcums, chaque segment du céphalo-thorax possède un diverticule incontestablement gastrique. Le rectum, très court, conserve le caractère ( 379 ) embnonnaire. Le pharynx et l'œsophage sont à uji état de développement beaucoup plus avancé. » Le système circulatoire est représenté sur les coupes transversales, du côté dorsal, par deux vaisseaux svmétriques, qui descendent le long des parois de l'œsophage et se soudent en un seul au niveau de la jonction de ce dernier avec l'estomac. A partir de ce ])oint, ce vaisseau unique longe le côté dorsal de l'estomac et débouche dans le cœur. Cet organe est un tube long, à parois musculaires très épaisses, se terminant par une artère post-abdominale. Dans la partie supérieure de l'abdomen, on trouve six vaisseaux en voie de formation, deux de chaque côté de l'estomac et deux au-des- sous. Deux autres tout petits vaisseaux, également en voie de formation, se font voir dans la région du pharynx, adhérant intimement à ses parois latérales. Du côté ven- tral, entre les parois des diverticules gastriques et celles du corps, on voit deux grands vaisseaux qui parcourent une certaine distance longiludinalemenl (à peu près la dis- tance qu'occupe le cœur du côté dorsal). Quelque peu avant la disparition de ces deux vaisseaux abdominaux ventraux, on rencontre un vaisseau impair médian, plus rap- proché de la paroi du corps; petit d"abord, il grandit au fur et à mesure que les deux premiers diminuent, devenant énorme au moment où, du côté dorsal, l'artère post- abdominale disparaît. Il disparaît lui-même un peu avant d'atteindre la partie supé- rieure du rectum. » Outre les stigmates qu'on peut désigner comme des invaginations latérales, s'enfonçant dans la direction latéro-ventrale, on trouve dans chaque segment pulmo- naire, sur la ligne ventrale médiane, deux autres paires d'invaginations qui s'enfon- cent dans une direction absolument opposée aux stigmates du même segment. Donc ils vont à la rencontre les uns des autres et s'ils ne se touchent pas, c'est parce que le faisceau dorso-ventral se trouve entre eux, juste au milieu. La structure histologique des invaginations ventrales médianes ressemble à celle des invaginations des stig- mates. La diflérence ne consiste que dans le degré de différenciation, beaucoup plus avancée dans ces derniers. Les bords opposés des deux invaginations ventrales se soudent et forment un tube; juste au-dessous de cette soudure, les téguments de la ligne ventrale médiane donnent une invagination impaire, qui s'ouvre dans la cavité du corps. Celte ouverture rencontre un groupe de cellules d'aspect particulier. Les choses se passent ainsi dans chacun des segments pulmonaires. Quant au groupe de cellules, on peut l'envisager comme des cellules sexuelles, puisque les invaginations en question donnent naissance, celle du segment pulmonaire supérieur à la plaque sexuelle des auteurs, celle du segment inférieur aux organes sexuels proprement dits. Dans les deux segments suivants, on trouve de légers vestiges de ces mêmes forma- tions. » N'ayant eu que quatre stades du développement des Pédipalpes, j'ai dû laisser dans cette étude beaucoup de lacunes, surtout pour les phases jeunes, qui manquent totalement. Néanmoins les résultats acquis présenteront dans le travail in extenso (qui paraîtra bientôt) plus de faits nouveaux qu'il n'est possible d'en indiquer dans cette Note, résultats qui C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXW, N« 7.) 5o ( 3«o ) jetteront un peu plus de lumière sur le développement de ce groupe inté- ressant et si peu étudié. » GÉOLOGIE. — Sur les dépôts pléistocènes et actuels du littoral delà basse Normandie. Noie de M. A. Bigot, présentée par M. Michel-Lé vy. « Le plateau fortement ondulé qui constitue, à l'ouest de Cherbourg, le pays de la Hague, se termine presque partout sur la mer par des falaises qu'on pourrait s'attendre h voir formées par les roches anciennes de l'in- térieur. Ce n'est qu'exceptionnellement que ces roches, affleurant sur la plage et dans les rochers littoraux, apparaissent dans les falaises. Sauf dans les pointes qui accidentent la cote, les collines s'arrêtent brusque- ment à une certaine dislance du rivage; elles en sont séparées par une bande plus ou moins élroile, presque horizontale ou légèrement inclinée vers la mer; cette bande se termine en falaise quand l'extrémité des col- lines est très rapprochée du rivage, et s'abaisse lentement quand les col- lines sont éloignées. Elle forme une véritable terrasse littorale, dont le sommet se trouve à une quinzaine de mètres au-dessus du niveau des hautes mers actuelles. » La base de cette terrasse nivelle les roches anciennes. » Le dépôt inférieur est formé par des graviers ou des cordons de galets, quelque- fois très volumineux, parfaitement arrondis; la plupart de ces galets proviennent des roches littorales, mais ils comprennent aussi des roches exotiques, notamment des silex crétacés. On doit considérer ce dépôt inférieur comme un dépôt marin. Sa situa- lion à 3"" au-dessus du niveau des hautes mers actuelles montre qu'à l'époque de sa' formation le sol était plus élevé de 3™ au moins qu'aujourd'hui. » Le dépôt supérieur, visible sur certaines falaises, sur 8" de hauteur, est formé par une accumulation de blocs anguleux, nullement roulés; ces blocs proviennent exclusivement de roches voisines, affleurant dans l'intérieur; ils sont noyés dans une argile sableuse, jaunâtre, qui prédomine parfois et donne des couches identiques au limon. Ce dépôt repose parfois directement sur les roches anciennes du pied de la falaise, ravinant et supprimant ainsi le dépôt inférieur. » Ce dépôt supérieur représente une partie du produit de l'érosion du plateau par les eaux continentales; la disposition irrégulière des blocs, leur forme anguleuse in- diquent que ce dépôt s'est effectué à l'air libre, sur une surface déjà nivelée et arasée, où les eaux qui transportaient les blocs perdaient la vitesse nécessaire pour les dé- placer; il correspond à une recrudescence de l'énergie des phénomènes d'érosion con- tinentaux, dont l'origine doit être cherchée dans rabaissement du niveau de base des cours d'eau. ( 38i ) » On sait, en effet, qu'à l'époque pléislocène le littoral du Canal de la Manche s'est trouvé surélevé. M. Ch. Barrois vient d'en donner de nou- velles preuves en Bretagne et a montré que les observations directes faites sur les côtes de France permettent d'évaluer, dans nos régions, à 25™ au moins l'importance de cette dénivellation. Les cours d'eau de la Hague, qui s'étaient alors rapprochés de leur profil d'équilibre, ont dû de nouveau creuser leur vallée et les matériaux du creusement sont venus s'étaler en avant de l'ancienne falaise sur le rivage émergé, dont ils balayèrent par- tiellement les dépôts, et constituer la terrasse littorale. » Cette terrasse s'est étendue bien en avant du rivage actuel; elle recouvrait les rochers littoraux, d'où les vagues l'ont presque partout enlevée ; seuls quelques rochers, tels que le Heuffet à Saint-Germain-des- Vaux, la Cogne à DiguUeville, en montrent encore des traces. Ainsi s'explique l'observation déjà ancienne de molaires à'Elephas primigenius draguées sur les hiiîtrières de Normandie, sans qu'il soit nécessaire de les considérer comme descendues verticalement par suite de la destruction du rivage; ainsi s'explique aussi la situation, au niveau des basses mers, du dépôt à silex chelléensde la plage de Sainte-Adresse. » La destruction de la terrasse littorale n'est pas due, en effet, à la seule action mécanique de la mer; elle est favorisée par un mouvement de sub- sidence qui tend à ramener le rivage aux conditions qui précédèrent le dépôt des terrasses. Les travaux effectués à l'embouchure des cours d'eau montrent que la base des dépôts de la vallée, reposant sur la roche dure, se trouvent notablement au-dessous du niveau de la mer : à Cherbourg (bassin des Subsistances), à 6'" au-dessous des plus basses mers; dans le Calvados, à Dives, à 6™, et à Caen, à 7"' au-dessous des hautes mers. » Les plages soulevées et les terrasses n'ont fourni, dans le Cotentin, aucun débris permettant d'en fixer ilirectement l'âge; toutefois, à la Hou- gue, j'ai recueilli à la base des dépôts supérieurs, immédiatement au- dessus des galets, des silex moustiériens, rencontrés également à Tatihou. Mais on peut suivre ces dépôts dans le Calvados. La petite falaise du Catel, à Saint-Aubin, présente, à 2'" au-dessus du niveau des hautes mers, une petite plage contenant : Buccinum groënlandicum, Purpura lapillus, Trophon antiquum, Patella vulgata, Cardium edule. Au-dessus vient le limon recou- vrant la plaine batlionienne. A la Brèche-Marais, entre Luc et Lion, Eug. Deslongchamps a recueilli plusieurs molaires à'Elephas primigenius et des silex moustiériens à la base de ce limon, un peu au-dessous du niveau des ( 3«2 ) hautes mers: c'est également dans ce limon qu'a été trouvée, à Venoix et à Fontaine-Henry, la faune décrite par J.-A.-K. Deslongcbamps, et qui comprend notamment Elephas primigenius et Rhinocéros tichorhinus. » Des observations cjui précèdent on peut conclure qu'à l'époque pléistocène ou à l'époque actuelle, les phénomènes suivants se sont succédé sur le littoral de la basse Normandie : » Première phase : Mouvement négatif. — Dépôt des plages soulevées; creuse- ment des valle'es correspondant probablement au creusement du quaternaire moyen {^Elephas antiquus, Chelles). » Deuxième phase : Mouvement positif . — Abaissement du niveau de base; conti- nuation du creusement des vallées, dont les dépôts du quaternaire moyen sont enlevés; formation des terrasses littorales et du limon à Elephas primigenius {qualernaire supérieur). 1) Troisième phase : Mouvement négatif de la période actuelle. — La mer tend à reprendre son niveau et ses contours primitifs; comblement des baies; formation des tourbières sous-marines. » L'étude des galets des plages soulevées permet une dernière conclu- sion. Les galets exotiques sont, en majeure partie, des galets de silex généralement zones, identiques à ceux du Sénonien et renfermant d'ail- leurs desÉchinides caractéristiques. J'ai, d'autre part, observé sur le gra- nité de Flamanville un petit lambeau d'argile à silex dont les silex contiennent aussi des Echinides sénoniens ; enfin, Bonissent a donné une liste d'Échinides également sénoniens, recueillis dans les galets quaternaires des environs de Bricquebec. Le Sénonien s'est donc étendu très loin sur le Cotentin d'où la décalcification et les érosions l'ont fait disparaître. » Le Lutétien inférieur s'est également étendu vers le Calvados; les sables de la plage soulevée de Saint-Aubin renferment, en effet, des Num- mulites lœvigata roulées. » L'existence de silex dans l'ancienne plage explique leur présence dans les cordons littoraux actuels; ce sont ces silex qui sont repris par la mer; ils ne proviennent pas des falaises crétacées du Calvados qui sont entraînées à l'Ouest vers l'embouchure de la Seine. « M. T. DucLA adresse une Note relative au rapport numérique de la cha- leur totale de vaporisation à la chaleur de fusion. ( 383 ) M. E. Perrière adresse une Note relative à un procédé pour combattre le black-rot. D'après divers faits d'observation, l'auteur arrive à cette conclusion que, pour prévenir le développement du blak-rot, il serait opportun d'a- jouter de la mélasse à la bouillie cuivrique employée contre le mildew. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 9 AOUT 1897. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. 7^ série. Août 1897. T. XI. Paris, Masson et C'^, 1897; i fasc. in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, 5* série, publiée par Camille Jordan, avec la collaboration de MM. Lévy, A. Mannheim, E. Picard, H. PoiNCARÉ. T. III. Année 1897. Fasc. IL Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; I fasc. in-zi". Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences. T. CXXXIV. Juillet 1897. Paris, L. Baudoin; i vol. in-S". Bulletin de l' Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. N"* 30 et 31. Paris, Masson et C'% 1897; 2 fasc. .in-8°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d'Astrono- mie, de Météorologie et de Physique du globe. Août 1897. Paris; i fasc. in-8°. Revue scientifique, Directeur: M. Charles Richet. N° 6. (a^ semestre). Paris, Chamerot et Renouard; i fasc. in-4°. Des planètes se trouvant vraisemblablement au delà de Mercure et de Neptune, par Serge Socolow. Moscou, 1897; in-S". (Hommage de l'Auteur.) Archives des Sciences biologiques, publiées par l'Institut Impérial de Méde- cine expérimentale à Saint-Pétersbourg. T. V. N'" 4 et 5. Saint-Pétersbourg, 1897; I vol. in-Zi". ( 384 ) Denhchriften der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften. Mathematisch- naturwissenschaftliche Classe. Dreiundsechzigster Band. Wien , 1896; I vol. in-4''. The cranial muscles and cranial and first spinal nerves in Atnia Calva, by Edwards Phelps Allis. Boston, Ginn et C'^, 1897; i vol. gr. in-4°. (Hom- mage (le l'Auteur.) Monlhly carrent charls for the Atlantic Océan. London ; Atlas gr. in-f°. OUVRAGKS REÇUS DANS LA SÉANCE DC l6 AOUT 1897. Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles , 10 août 1897. N° 10. Paris; i fasc. in-8°. Revue générale des Sciences pures et appliquées. N" 15. i5 août 1897. Paris, Carré et Naud ; i fasc. gr. in-8°. Bulletin de l' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. 1897. N" 6. Bruxelles, Hayez, 1897; i vol. iti-B". La Nature, Revue des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Indus- trie. Directeur : Henri de Parville. i4 août 1897. Paris, Masson etC'*; I fasc. in-4°- Revue scientifique. Directeur: M. Charles Richet. r 4 août 1897. Paris, Chamerot et Renouard ; i fasc. in-4''. Sur la forme analytique de V attraction magnétique de la Terre exprimée en fonction du temps, ^?iv V. Carltseim-Gyllenskold. Stockholm, 1896; i br. in-B". Kongliga svenska i^elenskaps-Ahademiens Handlingar, ny Foljd. Fjesguat- tonde bandet. Stockliolm, 1895-1896; i vol. gr. in-4''. North American Crinoidea camerata by Wachsmuth and Springer. Vol. I et II, et Atlas. Cambridge, U. S. A. Muy 1897; 3 vol. in f*'. ( 385 ) ERRATA. (Séance du 12 juillet 1897. j Note de M. F. Rossard, Observations de la comète périodique de d'Arresl : Page 82, Gomèle-éloile, au lieu de + o™ 16', 45j Usez — o"> 16'', 45. Page 83, Positions apparentes delà comète, au lieu de 2''20'"5o',io, lisez 2^ 20"' 17% 20. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augusïins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes in-4'. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabélicjue de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i*' janvier. Le prix de C abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. •— Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Michel et Médan. I Chaix. Alger < Jourdan. ( Ruir. Amiens Courlin-Hecquet. ( Germain etGrassin. Angers ! , . . ° ( Lachese. Bayonne ... Jérôme. Besançon Jacquard. j Feret. Bordeaux j Laurens. ' Muller (G.). Bourges Renaud. / Derrien. \ F. Robert. Brest { , „ . . J J. Robert. 1 Uzel frères. Caen Massif. Chambery Perrin. ( Henry. Cherbourg Clermont-Ferr Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. / Lamarche. Oijon 1 Ratel. (Rey. Douai jLauverjal. ( Degc/.. Grenoble ! „ ( Gratier et C'". La Rochelle Foucher. Le Havre j Bourdignon. Dombre. Lille.. Thorez. Quarré. Lorient. chez Messieurs : Baumal. M°" Texier. Bernoux et Cumin. \ Georg. Lyon ( Cote. Chanard. Vitte. Ruât. Calas. Coulet. Marseille. . ■ Montpellier Nantes Nice . Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ^ Lolseau. \ Veloppé. 1 Barma. ( Visconti et C'". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. „ . . ( Blanchier. Poitiers ,, , I Marche. Bennes PIlhon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). I Langlois. Rouen , . . ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. „ , 1 Bastide. Toulon , „ .. ( Rumebe. „ , i Gimet. Toulouse _ . ( Privât. , Boisselier. Tours , Péricat. ( Suppligeon. Giard. Lemaître. Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Athènes. . . Barcelone. Berlin. Bucharest. chez Messieurs : Feikema Caarelsen et C". Beck. Verdaguer. ; Asher et C''. I Dames. '. Friedlander et fils. ( Mayer et Muller. Dg_„g \ Schmid, Francke et I C". Bologne. Zanichelli. j Lamertin. Bruxelles ! Mayolezet Audiarte. ( Lebègue et C'*. ( Sotclieck et C°. ) Millier ( Carol). Budapest KIlian. Cambridge Deighton, Bell et G°. Christiania Canimermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Sécher. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelrnohr. La Haye. Bel in fan te frères. ( Benda. i Payot Barlh. Brockhaus. Leipzig ! Lorentz. I Max RUbe. \ Twietmeyer. ^ Desoer. ) Gnusé. Lausanne- Liège. chez Messieurs : 1 Dulau. Londres Hachette et C'. 'Nutt. Luxembourg. .. . V. Buck. / Libr. Gutenberg. Madrid Romoy Fussel. I Gonzalès e hijos. ' F. Fé. Milan j^o"^ f"-""- ( Hœpli. Moscou Gautier. ( Prass. 1^'aples Marghieri di Gius. ( Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffer. New- York j Stechert. ' Lcmckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'* Palerme Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garn ier. Bocca frères. Loescheret C'v Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. I Zinserling. ( Wolir. I Bocca frère». Brero. i Clausen. RosenbergetSedier. Varsovie Gebethner et VVolfl. Vérone Drucker. l Frick. Vienne „ , , ( Gerold et C". ZUrich Meyer et Zeller. Rome. S'-Petersbourg . Turin. 15 rr. 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à Si. — (3 Août i835 à 3( Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°;|i889. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERBËset A.-J.-J. Solies. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M.Hinsen. — Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grisses, par M. Claude Bernard. Volume in-4", avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benede». — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Ktudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbonn. In-4°. avec 27 planches; 1861... 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciencet- W 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 16 août 1897.) MEMOIRES PRESENTES. Pages. M. A. Gaillard adresse un Mémoire relatif à un système derelai électro-magnétique, propre à la transmission de signaux par ondes électro-magnétiques de faible fré- quence 371 M. D. Gebmozzi adi-esse une Note relative à Pages, des travaux récents concernant la queue des comètes 871 M. le D' Kerrand adresse, par l'entremise de M. Arm. Gautier, une revendication de priorité relative à la vaccination contre le choléra 371 CORRESPONDANCE. M. le D' Andeehs prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place de Correspondant devenue vacante, dans la Section de Médecine et de Chirurgie, par le décès de M. le D' Tholozan. . . .« M. F. RossARD. — Observations de la co- mète périodique de d'Arrest, faites à l'ob- servatoire de Toulouse (grand télescope Gautier et équatorial Brunner de o'°,25). M. H. Deslandres. — Recherches sur les rayons cathodiques simples 3-3 M. Abel Buguet. — Actions des tubes de Bulletin bibliographique Errata 37' 37. Rontgen derrière les écrans opaques aux rayons X M"" Sophie Pereyaslawzewa. — Les der- niers stades du développement des Pédi- palpes M. A. Bigot. — Sur les dépôts pléistocénes et actuels du littoral de la basse Normandie. M. V. DucLA adresse une Note relative au rapport numérique de la chaleur totale de vaporisation à la chaleur de fusion M. E. Perrière adresse une Note relative à un procédé pour combattre le black-rot.. 375 377 38o 382 383 383 385 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .* Gactbier-Villabs. 1897 i ' ' ' I SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK ITIfl. IiES I^ECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXXV. N^ 8 (25 Août 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des z'i juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Eapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprenneçt au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, 'dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les M('moires lus ou présentes par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours non.mé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le litre seul du Mémoire estinsérédans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, a\ant E*". Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 23 AOUT 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. BOTANIQUE. — Les Terfâs {Truffes) de Perse. Note de M. Chati\, à propos d'une Lettre de .M le D' Tholozan. « La perte récente de notre éminent Correspondant M. Tholozan, qui, pendant quarante ans, honora en Perse la Médecine française et y servit grandement son pays près des Shahs, qui lui accordaient une affectueuse estime, justifiera près des Confrères, qui tous garderont de lui un pieux souvenir, la publication d'une lettre intéressante, qu'il m'écrivit peu de mois avant sa mort : « Téhéran, 8 avril 1897. » Très honoré Maître el Président, » Votre petit mol du 4 janvier me rappelle vos savantes recherches sur les Terfâs. » Aussi, dès l'apparition de ces tubercules aux environs de Téhéran, sur le ver- C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N» 8.) 5l ( 388 ) sant ouest des collines qui bordent vers l'est la plaine où se trouve la capitale de la Perse, je m'en suis fait apporter et je vous en envoie trois qui pourront, je pense, servir à vos recherches. » Ces tubercules croissent dans des lieux non arrosés artificiellement. Les gens du pays les trouvent sous un léger boursouflement du terrain. Ici on n'en trouve que de blanches; mais j'ai appris qu'au nord de la Perse il existe des Truffes noires : à Merena, par exemple, à quelques lieues de la ville de Tauris (Tébrez). )i On en trouve aussi aux environs de la mer (ou lac) d'Ouraniah, près de la ville de ce nom, et près de Selmas, deux localités où nous avons des prêtres lazaristes et des sœurs de charité de Saint- Vincenl-de-Paul. » A Téhéran, ce n'est qu'au printemps que les bergers ou autres gens de la cam- pagne apportent quelquefois les Terfàs que je vous adresse. » J'ai appris qu'en Mésopotamie, aux environs de Kerhéla par exemple, on trouve souvent des Terfàs très volumineux dont se nourrissent les Arabes nomades de ces localités. » Je vous souhaite, cher et honoré Maître, santé et prospérité. » Votre dévoué, » D'' Tholozan. )) De cette lettre, que je publie intégialement comme un hommage à notre digne et si regretté Correspondant, je relève toutefois l'existence, à Merena, d'une Truffe noire qui pourrait bien être le Terfezia Aphrodilis de Chypre. » Quant aux trois tubercules envoyés par M. Tholozan, ils se rappor- tent au Terfezia Hanotauxii, reçu, il y a trois ans, de M. de Galloy, Mi- nistre plénipotentiaire de France à Téhéran. » MEMOIRES LUS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Les derniers orages en France, enjiiillel et août 1897, el la période solaire. Note de M. Cn.-V. Zexger. « Je me suis efforcé de démontrer, par une série de Communications faites à l'Académie depuis i883, le parallélisme des perturbations atmo- sphériques, électriques, magnétiques, sismiques, et des éruptions volca- niques, et leur retour périodique. » Je crois avoir mis en évidence que les cyclones, les tempêtes, les orages, les perturbations de l'aiguille aimantée, les aurores boréales, les Ireuiblenients de terre et les éruptions volcaniques, sont produits par une ( 389 ) même cause, dont l'action est liée à une période bien définie. Cette pério- dicité m'a semblé liée elle-même à la durée de la rotation solaire, laquelle est, d'après M. Faye, de 2.5, 1S9 jours terrestres à l'équalenr solaire. » Les phénomènes de perturbations atmosphériques, électromagné- tiques et sismiques montrant une période d'environ treize jours, période qui coïncide, à très peu près, avec la durée d'une demi-rotation tropique du Soleil pour un même lieu d'observation, soit i3,4 jours, j'ai pensé que tous ces phénomènes peuvent être produits par l'action électrodynamique du Soleil. » J'ai trouvé, en outre, que ces phénomènes de perturbations terrestres se présentent parfois en séries de plusieurs jours; il doit donc y avoir encore une autre action perturbatrice. Je me suis efforcé de montrer que cette action additionnelle provient du passage des essaims périodiques d'étoiles fdantes et de bolides, dont les dates ont été bien fixées par les travaux de M. Denning. » Les décharges électriques directes, entre les essaims et la Terre, chargent d'électricité les couches supérieures de l'atmosphère, qui sont raréfiées et, par suite, conductrices. Les couches inférieures de l'atmo- sphère, au contraire, sont isolantes : elles jouent le rôle du diélectrique dans la bouteille de Leyde, tandis que le globe terrestre joue le rôle du conduc- teur intérieur. C'est ainsi qu'on peut expliquer l'état orageux de l'atmo- sphère jiendant le passage périodique des essaims d'étoiles, passage (|ui dure quelquefois plusieurs jours. » D'autre part, on remarquera que, sur le globe, les plus grandes per- turbations atmosphériques sont les cyclones américains et les typhons de la mer indo-chinoise. C'est près de l'île Saint-Thomas que se forment les cyclones ; c'est en un autre point, distant de celui-ci de 1 80° de longitude, et à peu près à la même latitude de 1 8'\ 8, dans la mer indo-chinoise, f[ue se trouve le centre de formation des typhons indiens. Il est acquis que, sur le Soleil, se trouvent des centres analogues de perturbations maxima, j)rès de l'équateur, à 7° à peu près. C'est donc l'induction solaire prove- nant de ces centres ou pôles, comme des deux bornes d'une machine dy- namo-électrique puissante, qui détermine la position analogue de deux points induits de perturbation maxima sur notre globe. » J'en conclus que l'on doit considérer noire planète, et toutes celles qui font partie du système solaire, comme une machine dynamo-électrique à deux bornes plus petites que le Soleil, le mouvement rotatoire et prw ( 390 ) gressif de celui-ci dans l'espace entraînant le mouvement rotatoire et orbi- culaire des planètes. » Pour faire la démonstration expérimentale de cette hypothèse, j'ai imaginé toute une série d'appareils et d'expériences. » Il s'agissait d'abord d'imiter le mouvement rotatoire et orbiculaire des pla- nètes autour du Soleil, par l'action d'un champ magnétique ou électrique ; je devais donc réaliser l'expérience en me servant de sphères formées de corps bons ou mau- vais conducteurs. )) Quant à la reproduction expérimentale des phénomènes solaires, protubérances, facules, taches solaires et couronne solaire, j'ai tenté de la réaliser au moyen de dé- charges électriques dans un espace rempli de poussières ou sur des plaques enfumées. Pour les taches, j'ai eu recours à l'action thermique des étincelles électriques à haute tension, sur un miroir argenté. » Toutes ces expériences m'ont donné les résultats que j'en attendais, ainsi que je l'ai dit dans diverses publications antérieures. J'ai donc pu considérer comme vérifiée expérimentalement toute une théorie du sys- tème du monde, expliquant aussi bien les mouvements et les phénomènes célestes que les phénomènes météorologiques et les époques géologiques de notre globe, par les lois de l'Électrodynamique et la transformation de la force électrique en action mécanique et en chaleur. » Mais, s'il en est ainsi, l'action dynamo-électrique du Soleil doit changer avec l'état périodique d'activité solaire, et les phénomènes météorolo- giques doivent présenter encore une autre périodicité à longue échéance, qui serait de lo, 6 ans (valeur moyenne), c'est-à-dire celle de l'activité solaire maxima. Or c'est ce que j'ai constaté, en comparant le temps qu'il a fait pendant les années i836, 1846, i856, 1866, 1876, 1886 avec le temps de l'année 1896, et celui des années 1837 à 1887 avec le temps de l'année courante. » C'est ainsi que j'ai pu prévoir, à des jours précis, les cyclones qui ont ravagé Pa- ris le 26 juillet et le 10 septembre, et la tempête du 4 octobre 1896, jour de l'arrivée de Sa Majesté le Czar à Paris. C'est ainsi que j'ai pu prévoir et publier, en février 1897, dans une brochure que j'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie, les grandes perturbations atmosphériques électromagnétiques et sismiques pour l'année 1897 tout entière, simplement en donnant l'aperçu du temps qu'il a fait partout en Europe il y a 10 ans, en 1887. )) Les prévisions que j'ai publiées dans le journal de Prague la Politique, depuis juin 1886, à chaque période solaire, c'est-à-dire à des intervalles de treize jours, se sont réalisées d'une manière semblable. C'est ainsi que j'ai pu prédire, de Prague, ( 391 ) les grands orages de fin juillet 1896 dans le Midi, et de Bruxelles les cyclones récents de la Garenne, d'Auxerre, de Villemomble, de Perpignan et de Libourne, qui ne sont que les analogues des cyclones de Homps et la Redoute (dép. de l'Aude) et de Bor- deaux, Arcachon et Saint-Sébastien, en 1887. » Ces résultats conduisent donc, par une simple juxtaposition des temps et lieux oîi se seraient produits, à une date antérieure, des phéno- mènes météorologiques de l'ordre indiqué, à la possibilité de prévoir, mec une tre's grande probabilité, les temps ultérieurs. » Pour avoir une notion exacte du temps local, j'ai montré le parti qu'on peut tirer de la photographie journalière du Soleil. Il suffit du simple examen des images photographiques du Soleil, entouré de ces zones d'absorption qui sont dues au passage des cyclones entre nous et le Soleil. On peut ainsi prédire le temps, à coup sûr, pour le lieu d'observa- tion, vingt-quatre à quarante-huit heures d'avance, par l'agrandissement des zones entre une épreuve photographique et la suivante, agrandissement proportionnel au rapprochement du cyclone. » MEMOIRES PRESENTES. MM. A. Blcmenthal et A. Knudsen adressent, de^Chicago, des « Etudes sur la source ou surface génératrice des rayons Rôntgen ». (Commissaires : MM. Cornu, Mascart, Lippmann.) M. A. Guii.LEMARE adresse une Note relative à l'action de divers agents chimiques sur le pigment chlorophyllien. (Commissaires : MM. Schlœsing, Armand Gautier, Aimé Girard.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. C.-M. Leblanc portant pour titre (( L'almomètre » (Extrait de la lieifue maritime, février 1897). Cet instrument a pour fonction de donner, en millimètres ou dixièmes de millimètre, la quantité d'eau évaporée, en un lieu déterminé, par unité de surface saturée d'humidité, et de compléter ainsi les indications fournies par le psychromètre, pour arriver à une connaissance plus par- faite des climats ». ASTRONOMIE. — Résumé des observations solaires faites à l' observatoire royal du Collège romain pendant le premier semestre 1897. Note de M. P. Tac- CUISI. « Rome, 20 août 1897. » Voici les résultats pour les taches et les facules : Fréquence relative Grandeur relative Nombre de jours des des jours des des de taches 1897. d'observation. taches. sans taches. taches, facules. par jour. Janvier 28 i3,6i 0,00 108,0 70, •2 2,9 Février 19 9,00 0,00 69,5 74,7 2,6 Mars 24 8,08 o,o4 26,5 62,5 2,8 Avril 25 10,44 0.12 3o,i 67,7 3,3 Mai 25 5,72 0,20 29,5 55,4 '>6 Juin 29 3,i4 o,3i i3,i 48,1 2,0 » Le phénomène des taches solaires a donc continué ii diminuer, avec un minimum dans le mois de juin; en correspondance, on trouve une augmentation dans le nombre des jours sans taches. » Pour les facules, il s'est produit également un minimum dans le mois de juin, mais la différence par rapport à la série précédente n'est pas aussi marquée que pour les taches. » Pour les protubérances, nous avons obtenu les résultats suivants : Protubérances. Nombre 1 — -~ — — ^ — de jours Nombre Hauteur Extension 1897. d'observation. moyen. moyenne. moyenne. Janvier i4 3,71 87,2 2,1 Février i5 4.47 -^3,1 i,5 Mars 19 5,42 38,3 1,8 Avril 21 3,86 34,9 1,4 Mai 23 3,3o 33,2 i,4 Juin 28 4,00 36,6 i,4 » On a donc constaté encore une diminution dans le phénomène des protubérances solaires. La plus grande hauteur observée pour une protu- ( 393 ) bérance a été de 93", dans le mois de février; mais pas une protubérance ne mérite de remarque spéciale. « Quant à la distribution en latitude des différents phénomènes, nous avons obtenu les résultais suivants, par trimestre et par zone : Protubérances. ;stre. 3* trimestre. 0,000 o,od3 o,oo3 0,087 o,38i 0,080 o,o56 0,125 0,1 18 0,070 Latitudes. 1" trii go -i- 80 0,004 80-+- 70 0,008 70 4-60 0,008 60 -h 5o o,o5o 5o + 4o o,o34 4o + 3o 0,067 3o + 20 o,o5o 20+10 0,009 10 . 0 0,101 0 — 10 o,i56 10 — 20 0,169 20 — 3o 0,139 3o — 40 o,o38 4o — 5o o,o63 5o — 60 0,042 60 — 70 o,oo4 70 — 80 0,008 80 — QO 0,000 Latitudes. 1" trimestre, 60 H-So 0,000 5oM- 4o 0,000 4o -h 3o o,o32 3o-+- 20 0,069 ( '0,4 20 + 10 0,127 ' 10 . 0 0,175 0 — 10 0,1 85 1 10 — 20 0,196 20 — 3o 0,100 0,5 3o — 4o o,o63 1 4o — 00 o,o48 1 5o — 60 o,oo5 ' 0,098 0,090 o, IO( 0,049 0,619 0,066 / 0,455 o,o3i 0,007 o,oo3 0,010 Facules. 2" trimestre. o,oo4 \ 0,000 j 0,021 f 0,007 I 0,4lO 0,119 0,209 o,i46 0,193 0,098 \ 0,590 0,024 0,021 0,008 ( 394 ) Taches. Latitudes. I"' tiMmeslre. 3o -+- 20 0,000 ] 20 -+- 10 0,122 > 0,367 10 . 0 0,245 ) 0 — 10 o,3o6 j 10—20 0,286) 0,633 20 — 3o o,o4i ) 3" trimestre. 0'°°o I o,35i o,35i 0,433 , „ \ 0,649 0,216 * ^ » Tandis que les facules et les taches présentent, pendant les deux tri- mestres, une plus grande fréquence dans les zones australes, la fréquence des protubérances a été un peu plus grande sur l'hémisphère nord pen- dant le deuxième trimestre. Les protubérances se sont manifestées presque dans toutes les zones solaires, tandis qu'on a les limites ±Go° pour les facules et (+20° — So") pour les taches. )) Je n'ai pas observé d'éruptions pendant ce semestre. » ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé de Soleil du 29 juillet à l'obser- vatoire de Rio de Janeiro. Note de M. L. Cruls. (( Favorisée par des conditions atmosphériques extrêmement favo- rables, les heures des contacts observés par projection, à l'aide de l'équatorial de o"',24 et d'un oculaire biconcave achromatisé, ont été les suivantes : Premier contact i''23"3q%o ) „ . t>- ^ . ^u / - ^ f t emps moyen de Rio. Dernier » 3''43'"i6%o| ^ •' » Pendant la durée du phénomène, on a observé aS séries de passages des limbes et des cornes, enregistrés au chronographe, afin d'en déduire les différences de corrections tabulaires des éléments du Soleil et de lu Lune. » GÉOMÉTRIE. — Sur la réduction des v>ecleurs et les propriétés métriques. Note de M. J. Andrade, présentée par M. E. Picard. « L Le théorème d'Euler relatif aux rotations finies (théorème non euclidien) montre aisément que les vecteurs regardés comme représen- ( 395 ) tant les vitesses de rotation possibles sont toujours compnsables lorsqu'ils sont concourants, et que, dans tous les cas, il est possible, d'une infinité de manières, de réduire un groupe de vecteurs à un groupe équivalent. » Rappelons d'abord le sens des mots composables et équivalents. » Composable signifie que, pour les vecteurs concourants, il existe une opération de composition (désignons-la, pour abréger, par +) qui jouit des propriétés suivantes : l'opération est : » 1° Commutative a4-B = B + A; » 2° Associative A + (B + C) = A + B + C; )) 3" Invariante; » 4° Continue; M 5° Réductive à l'addition algébrique des segments lorsque les vec- teurs ont même ligne d'action. » Deux systèmes S et T de vecteurs sont dits équivalents, si l'on peut passer de l'un à l'autre par l'adjonction ou la suppression de paires de forces égales et contraires portées par une même droite, alors même que les points d'application (origines) des vecteurs seraient distincts, et par la composition ou la décomposition des vecteurs concourants. >> L'emploi de l'équation fonctionnelle de Poisson ?(^ + j) + ?(•» - y) = 2 cp(a;) i. L'équation de Poisson donne alors , > e* -H e ^ .a; ?(^)= , =^'^^1' A-dési£;nant un mètre constant. » L'hypothèse 9(^) Pour caractériser un tube, je l'amène à rillumination minimum visible, en réglant la bobine de Ruhmkorff; je le remplace alors par un excitateur à boules de lo"" et je mesure la distance explosive. Cette dernière a varié de 3™"" à aô""™. Elle augmente avec la dislance des électrodes et avec les services du tube; elle diminue après chauf- fage du tube. Elle mesure la différence des potentiels aux électrodes et permet d'esti- mer la résistance du tube. » J'ai observé que, pour des rayons X provenant de tubes de résistances croissantes : » L' ahsorbahilité par la première couche d'ètain augmente; » L' absorbabilité par les couches suivantes diminue de plus en plus rapide- ment. » On sait que c'est là la cause essentielle de la confusion fâcheuse que l'on obtient derrière les grandes épaisseurs du corps humain exploré à l'aide des rayons X. » III. Dans l'application, il sera donc utile de connaître non seulement l'intensité du tube employé, mais encore l'absorbabilité des rayons qu'il émet. C'est à quoi j'arrive suffisamment à l'aide des instruments suivants : » Ma lunette photornétricjue {') se compose d'un tube métallique au bout duquel (') Produit de l'éclairement par le temps. (Système d'unités photométriques que j'ai donné au Congrès international de Photographie de Bruxelles, en 1891). (-) Méthode de Photomctrie pholograpiiique {Pholo-journal, 1892). (') C'est une modification du dispositif donné comme fluoroscope à la séance de l'Académie du 24 février 1896. ( 4oo ) est un écran fluorescent couvert, du côté de l'œil, d'épaisseurs diaphanes convenable- ment graduées. J'estime l'intensité d'un faisceau par le nombre de plages visibles à distance donnée de la source ( ' ). » Ma lunette diaphotomélrique s'obtient en enlevant l'échelle diaphane et plaçant, de l'autre côté de l'écran fluorescent, une échelle formée d'une série d'épaisseurs d'aluminium, d'étain et de plomb, combinés de façon à ofl'rir des opacités convenables pour tous les types de tubes. J'estime la pénétration des raj'ons par le nombre de plages vues à distance donnée de la source. » C'est par la combinaison de ces deux constantes que l'on peut sufti- samment caractériser un tube. » J'ai d'ailleurs aussi monté les deux échelles sur un même appareil, en les disposant sur des anneaux concentriques, et obtenu la comparaison des deux effets d'un seul coup et indépendamment de la sensibilité de l'œil (^). » ZOOLOGIE. — Présence des Acariens dans les inns. Note de M. L. Mathiep, présentée par M. Milne-Edwards. « Dans une récente Communication {Comptes rendus, t. CXXV, p. 364) M. Trouessart a signalé, dans certains vins sucrés, la présence d'un Aca- rien, le Carpoglyphus passidariim (Robin). M En observant au microscope le dépôt de vins en bouteilles et en fûts, il nous est arrivé fréquemment d'y rencontrer des fragments provenant de mues ou des cadavres entiers d'Acariens ; nous avons noté particulièrement ces observations dans des vins blancs de grands crus de Champagne et de Bordeaux, d'une origine telle qu'on ne peut les suspecter de contenir des vins de raisins secs; dans des vins authentiques de grands propriétaires (') J'ai réduit la dépense de matière fluorescente en en mettant seulement sur un secteur de l'écran rendu mobile autour de l'axe de la lunette, derrière des trous pratiqués sur une circonférence, dans un papier noir appliqué sur l'échelle diaphane. Je note alors le trou le plus opaque qui laisse voir la fluorescence. Ce dispositif s'applique aussi aux autres appareils. (') J'ai vu seulement depuis la dernière séance de l'Académie des Sciences le der- nier Mémoire de M. Rôntgen (17 juillet 1897). Sinon je n'aurais pas manqué de dire, dans ma dernière Note, qu'il est arrivé aux mêmes conclusions pour ce qui concerne la dissémination des rayons X dans l'air. Il a trouvé aussi, par des procédés diflTérents, les mêmes lois pour l'absorption, ce qui m'a permis d'abréger beaucoup la présente Communication ( 4oi ) d'Anjou, de Touraine, de Boui'gogne. Le tait suivant établira quelle peut être l'origine de ces Acariens. » Il y a six mois, nous trouvions de nombreux cadavres isolés de ces Arthropodes dans un vin blanc d'Anjou ; quelques semaines après la réception de cet envoi, nous rencontrions à chaque instant de noralîreux Acariens dans notre laboratoire : c'était une véritable invasion. M. Alfred Giard, Professeur à la Sorbonne, eut l'amabilité d'examiner des échantillons; il nous signala deux espèces : le Glyciphagus ciirsor (Gervais) et le Tiroglyphus farinœ (de Gyer), espèces que nous avons retrouvées dans le vin adressé; nous avons supposé que l'invasion de notre laboratoire par ces Acariens avait été causée par l'emballage des échantillons de vins présentant ces Aca- riens qui, probablement, devaient être abondants dans la cave d'origine, ce que nous n'avons pu vérifier. » Nous avons observé que ces deux espèces se sont surtout propagées à l'obscurité, sur les moisissures développées autour des bouchons des bouteilles couchées qui lais- sent suinter du vin ; nous les avons vus également se multiplier très abondamment dans un tube à essai, couché, présentant quelques gouttes de vin blanc non sucré que nous renouvelions tous les jours, et sans qu'il ail apparu aucune moisissure, ni Mycoderma vini, ce qui fait supposer que ces espèces peuvent s'alimenter directement du résidu de l'évaporation du vin à l'air. )) Nous avons laissé macérer, dans un décilitre de vin, cinquante cadavres de ces Acariens, sans que ce vin ait présenté un goût quelconque, perceptible dans une dégustation comparative, après plusieurs mois. » Un petit accident, intéressant à noter, nous a été causé par les Acariens ; en filtrant des vins blancs à la bougie Chamberland, dans des matras stérilisés, il nous est arrivé de recueillir le premier vin filtré très trouble; un examen microscopique a montré que ce trouble était produit par du Mycoderma vini, avec des Glycéphages qui, pro- bablement, en avaient introduit avec eux les germes dans l'intérieur de la bougie. » Nous concluons de ces faits que l'on peut trouver, dans des vins authentiques et non sucrés, diverses espèces d'Acariens, en particulier le Glyciphagus cursor, le Tiroglyphus farinœ; et que leur présence dans les caves peut être une cause de dissémination du Mycoderma vini, dans le cas particulier de la fdtration à la bougie, qui est utilisée quelquefois pour stériliser des vins avant leur mise en bouteilles. » M. Delausey adresse une nouvelle Note « Sur les lois des distances planétaires ». M. J. Bernes adresse, de Poussignac (Lot-et-Garonne), une Note rela- tive à la destruction du black-rot, par un lait de chaux cuprique. La séance est levée à 3 heures trois quarts. J. B. ( 402 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages beçus dans la séance du 28 août 1897. Bulletin astronomique, fondé en 1884, par E. Mouchez el F. Tisserand, publié par l'Observatoire de Paris. Commission de rédaction : H. Poincaré, Président, G. Bigourdan, O. Callandreau, H. Deslandres, R. Radau. Tome XIV. Août 1897. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; i fasc. in-B". Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel; Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. N° 33. Séance du 17 août 1897. Paris, Masson et C'"; i fasc. in-8°. Rapport général présenté à M. le Ministre de l' Intérieur par l'Académie de Médecine sur les vaccinations et revaccinations pratiquées en France et dans les Colonies pendant les années 1894 et iSgS. MeUin, 1896; 2 broch. in- 8°. Rapports annuels de la Commission permanente de l'hygiène de l'enfance, par le D"' Charpentier, Rapporteur, présentés à M. le Ministre de l'Intérieur pour les années 1895 et 1896. Paris, G. Masson, 1895-1896; 2 fasc. in-8°. Bulletin de la Société des Sciences de Nancy. T. XIV, fasc. XXXI, 1896. Paris, Berger-Levrault et C'% 1897; i vol. in-8". Bulletin de la Société de Vlndustrie minérale, publié sous la direction du Conseil d'administration. T. X. IV^ livraison 1896. Saint-Élienne; i vol. in-8° avec atlas. Wind and weather, cuirents, tides and tidal streams in the east indian archipellago. Published by order of the Government of Netlieriand's India, by J. P. Van der Stock, Ph. D., Director of the meteorological and ma- gnetical observatory. Batavia, 1897; i vol. gr. in-f'. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILI.ARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes \n-i- Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est ^xé ainsi qu'il suit ; Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, à l'Étranger, Agen.. Alger . Amiens. Angers.. Bayonne Besançon Bordeaux. Bourges Bi est. Caen Chambery.. Cherbourg. Ctermont-Feri Dijon. Douai. Grenoble La Rochelle Le Havre ! Lille.. chez Messieurs : Michel et Médan. Chaix. Jourdan. Ruff. Courtia-Hecquet. Germain etGrassin Lacbèse. Jérôme. Jacquard. Fcret. Laurens. Muller (G.). Renaud. Derrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. Massif. Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. Lamarche. Ratel. Rey. Lauverjat. Degez. Drevet. Gralier et C''. Foucher. Bourdignon. Dombre. Tliorez. Quarré. Lorient. Lyon. Montpellier . chez Messieurs : Baumal. M"" Texier. Bernoux et Cumin Georg. CfHe. I Chanard. ( Vitte. Marseille Ruât. Calas. Coulet. Moulins Martial Place. / Jai-ques. Nancy | Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. Barma. Visconli et C". Nîmes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Marrlif. Bennes Plihon et Hervé. rtocheforl Girard ( M"" ). „ ( Langlois. Rouen , ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. t Bastide. Nantes . Nice. Poitiers.. Amsterdam . Berlin. Bucharest . Toulon. Toulouse. ( Ruuiébe. ) Gimct. ■ ■ ■ ( Privât. , Boisselier. Tours ! Péricat. ( Suppligeon. Valenciennes \ . ! Lemaitre. chez Messieurs ; ( Feikema Caarelsen ' et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. [ Asher et C'». Dames. Friediander et (ils. Mayer et Muller. Berne ' Schmid, {'"rancke et I C-. Bologne Zanichelli. LariiO['tiii. Bruxelles ! Mayolezet Audiarte. 1 Lebègue et C'*. ( Sotcheck et C°. / Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelC' Christiania Canimernieyer. Conslantinople. . Otlo Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. ■ Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ) Benda. ( Payot Barth. Brockhaus. Leipzig < Lorbntz. i Max Riibe. \ Twielmeyer. Lausanne.. Liège. Desoer. Gnusé. chez Messieurs : i Dulau. Londres Hachette et G-. ' Nutt. Luxembourg.... V. Bûck. / Libr. Gulenberg. \tadr,ri \ Romo y Fussel. iGonzalès e hijos. F. Fé. Milan ( Bocca frères. ■■ ( Hœpli. l^loscou Gautier. I Prass. I^'aples Marghieri di Gius. ' Pellerano. 1 Dyrsen et Pfeiffer. New-York j Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C- Palerme Clausen. Porto Magalhaés et Moinz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Rome j Bocca frères. ( Loesclieret C'". Rotterdam Kramers et Gis. Stockholm Sanison et Wallin. I Zinserling. ( WolfT. Bocca frères. Brero. S'-Petersbourg . Turin . \ Clausen. 1 RosenbergetS Sellitr. Varsovie Gebethner et WollT. Vérone Drucker. ( Frick. / Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. Vienne . 15 fr. 15 fr. 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4»; i853. Prix Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4"'; 1870. Prix Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1S80.) Volume in-4'';:i889. Prix SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouven i les Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Cladde Bermabd. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fj, Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkn. — Ebsai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- . mentaires, suivant Tordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature . des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bronn. In-4°. avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Science»- N" 8. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 août 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DKS MRMBURS KT DRS COU UESPONIUNTS DE L'ACADÉMIE. Page M. CnATiN. — Les Terfiis (Truiïes) de Perse, à pi'opos d'une Lettre de M. Tho- locan. Pages. .. 38, MÉMOIRES LUS. I\L Cii.-V. Zexger. — Les derniers orages en France, en juillet et aoiU 1897, et la pé- riode solaire. 388 MEMOIRES PRESENTES. HIM. IÎLUME\Tii.\L et Knudsen adressent des i< Études sur la source ou surfaci- S'-n''- ratrice des rayons lîonlgen » M. A. GuiLLEMARE adresse une Note relative à Taction de divers agents chimiques sur le pigment clilorophyllien Sgi CORRESPONDANCE . M. le .Secrétaire PEnrÉTUEL signale, parmi lespièces imprimées de la Correspondance, un opuscule de M. C.-M. Leblanc portant pour titre « L'atmométre u 391 M. P. Tacciuni. — Résumé des observations solaires faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le premier se- mestre 1S97 392 M. L. Cruls. — Observation de l'éclipsé de Soleil du 29 juillet à l'observatoire de Rio de Janeiro 094 M. J. Andrade. — Sur la réduction des vec- teurs et les propriétés métriques 394 MAL A. Leduc et P. Sacerdote. — Con- stantes critiques de quelques gaz 397 M. Abel Buguet. — L'absorption des rayons X 398 I\L L. Mathieu. — Présence des Acariens dans les vins 4"'' M. Del.auney adresse une nouvelle Note « Sur les lois des distances planétaires ». 4o' M. J. Bernes adresse une Note relative à la destruction du black-rot, par un lait de cliaux cuprique 4oi Bulletin bibliogr.\phique 402 PARIS.— LMPRLMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. l.t Gérant .* Gacthier-Vili-ab» OCT 1 1897 |gg^ ^^ jr SECOND SEaiESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.%R itl*l. I^ES SECHÉTAIRE9 PERPÉTUEIiS. TOME CXXV. N^ 9 (30 Août 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. •^'^1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. | Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au-, teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait mi Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les'Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, a\ant 5*. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. OCT 1 1397 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 50 AOUT 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES PRESENTES. M. E. Durand-Gréville adresse un Mémoire relatif à un « Bi-gyro- scope 11, instrument destiné à « mesurer la latitude et la longitude d'un lieu sans observer les astres » . (Commissaires : MM. Sarrau, Picard, Appell.) M. G. Marqfoy adresse une Note « Sur deux bases fondamentales de la théorie chimique ». '^"'îl^ (Renvoi à la Section de Chimie.) M. G. Adpée adresse un Mémoire intitulé : « Les phosphates et la lu- mière solaire ». (Commissaires : MM. Chauveau, Schlœsing, Arm. Gautier.) C. R., 189-, 2' Semestre. (T. CXXV, N° 9.) 53 ( 4o/| ) M. G. Berger adresse un projet d'appareil de propulsion pour les bal- lons. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts transmet à l'Académie un Ouvrage de M. Juan Contreras, relatif à une « nouvelle méthode pour la prédiction du temps ». Cet Ouvrage, écrit en langue espagnole, sera soumis à l'examen d'une Commission composée de MM. Mascart, Bouquet de la Grye, H. Becquerel. GÉOMÉTRIE. — Sur V hypocycloide de Steiner. Note de M. Paul Serret. K II est permis de revenir sur la théorie de cette courbe, née d'hier; sortie tout armée des dernières méditations d'un illustre géomètre, et, en cet état, assez peu remarquée d'abord; mais recevant bientôt, de l'un des principaux héritiers du grand chercheur allemand, avec les justifications voulues touchant sa classe, son ordre, ses parentés avec les êtres de l'in- fini, les belles propriétés qui lui venaient de là, et la situation même qui lui est acquise aujourd'hui : la première entre les lignes algébriques, à la suite du cercle et des courbes fameuses que l'on sait. )) En réalité, c'est une situation à part, irrégulière et anormale, que la courbe de Steiner reçoit d'un côté, comme ligne algébrique, de sa classe qui lui assignerait normalement neuf paramètres; et, d'autre part, du très petit nombre de paramètres effectifs dont elle dépend, comme hypocycloide de module donné. Déterminée, en effet, par la seule désignation de quatre de ses tangentes, l'hypocycloïde à trois rebroussements se placerait, de ce fait, immédiatement après le cercle, à côté de la parabole, et avant même la courbe générale du second degré. Ses propriétés, si exceptionnellement simples qu'on a pu les dire « admirables », s'expliqueraient alors par cette situation exceptionnelle. Et le très beau rattachement qui en a été fait (') aux propriétés générales des courbes du troisième degré, troisième ordre (') Cremo.na, Journal de Vielle, l. 6i, p. ioi-i23. ~ ( 4o5 ) ou troisième classe, n'empêcherait pas de concevoir la possibilité d'une autre exposition, où le petit nombre des « données déterminantes » de la courbe se traduirait par une simplicité égale et tout élémentaire dans sa théorie. y D'ailleurs cette théorie élémentaire, moins disproportionnée, semble- t-il, aux données, élémentaires aussi, du problème et, en tous cas, devenue exigible aujourd'hui, devant l'extrême simplicité du résultat, demande seulement que l'on écarte une donnée surabondante : celle de Vordre attribuée a priori à la courbe que l'on cherche, et qui, désigné d'avance, sans doute pour être utilisé, ne pourra l'être ensuite que par de conti- nuelles références à la théorie des courbes du troisième degré, ajoutées à tout l'outillage actuel, aussi délicat que puissant, mais qui demande trop à être mis en œuvre par ceux-là seulement qui l'ont fait ce qu'il est. » Dans le système de Géométrie analytique dont nous avons pu indiquer, dans les Comptes rendus, quelques points fondamentaux, la théorie de la courbe de Steiner, ses propriétés déjà connues et plusieurs autres que l'on y peut joindre en chemin, se présentent d'elles-mêmes, par une continuelle application de la méthode de Pascal ramenant à la seule proposition de l'hexagramme toutes les proj)riétés des coniques, comme autant de corol- laires détachés de cette unique proposition (' j : Les puissances d'un point quelconque /)«/- rapport à N -h i groupes de droites, G,, G^, .... G^+i, conjugués, un à un, à une même courbe de classe n, sont liées entre elles par une même relation, linéaire et identique, de coefficients déterminés, (A) 2rV.G,=2r7,A.B,C,...K,L. = o, qui, appliquée à une courbe quelconque de la classe 3 et d'indice paramé- trique N == 9, s'écrit simplement (A') i;"/.G.^2;"/.A,B,C,E^o. Or, appliquée elle-même à la courbe spéciale de Steiner, la relation (A'j nous peut donner successivement, à peu près sans calcul, ou par des iden- tifications uniformes qui en demandent fort peu : 1° avec le nom de la ( ' ) Comptes rendus, 7 janvier 1878. ( 4o6 ) courbe, toutes ses premières propriétés déjà conaues : ses quatre cercles, confondus deux à deux et dont l'un a, chez elle, les mêmes attributions que le cercle de Monge dans les coniques; ses divers modes de génération par les droites de Simpson relatives à une suite doublement infinie de triangles circonscrits, inscrits à des cercles égaux, etc. ; 2° tout un ensemble de propriétés nouvelles, qui accentuent encore et les affinités spéciales de la courbe avec le cercle, et ses analogies avec les coniques qu'elle précède par ce moindre degré d' indélernrination qu'elle comporte : nous voulons dire par les moindres attaches qu'elle reçoit de sa définition, et qui lui permettent dès lors d'étendre plus loin ses propriétés, toujours raccor- dées entre elles par des cercles ou des lignes droites. )) C'est ainsi que, à côté des coniques dont six tangentes donnent lieu à la proposition que l'on sait, mais qui n'a reçu aucun prolongement géomé- trique analogue, la cubique de Steiner, déterminée par quati'e tangentes, possède : » i" Une propriété caractéristique de cinq tangentes : sous la forme de cinq points, dérivés des tangentes considérées, et situés en ligne droite; )) 2° Une propriété de six tangentes, se traduisant par la situation de six points sur un même cercle ; » 3° Une propriété de sept tangentes auxquelles correspondent sept cercles en collinéation. » Ajoutons encore, en analogie d'énoncé, comme d'usage, avec le théo- rème de Newton sur le lieu du centre des coniques inscrites à un quadri- latère, l'existence d'une droite, lieu du centre de rebroussement des hypo- cycloïdes inscrites à un triangle ABC et représentée analytique ment par l'équation /"•v /'X X'x AsmoA -f- Bsm3B + Csin3C = o; géométriquement, par l'axe du segment linéaire OH ayant pour extrémités le centre du cercle circonscrit au triangle et le point de concours de ses hau- teurs. » Si l'Académie le permet, nous pourrons, dans une Note ultérieure, préciser davantage cette théorie. » { 4o7 ) HISTOLOGIE. — Sur laplasmolyse. Note de M. Moctox, présentée par M. Edmond Perrier. « I. Lorsque des cellules végétales sont plongées dans une solution aqueuse d'une substance organique ou saline de concentration suffisante, leur protoplasme se contracte et abandonne la paroi rigide cellulosique de la cellule. La contraction est d'autant plus forte que la solution est plus concentrée. C'est le phénomène appelé plasmolyse. M. de Vries a été amené à l'étudier pour la première fois, au cours de ses recherches sur la turgescence des organes des végétaux (' ). » Il fut ainsi conduit à observer que des solutions équimoléculaires de substances organiques produisent le même effet (plasmolyse nulle, moyenne ou considérable) sur les mêmes cellules, et qu'il en est de même pour les solutions salines, pourvu que l'on considère, non pas le nombre de molécules du sel contenues dans un volume déterminé de la solu- tion, mais ce nombre multiplié par un coefficient dit coefficient isotonique qui peut être pour chaque corps un nombre entier simple, le même pour tous les sels appartenant à un même type chimique. )) En même temps, M. de Vries rapprochait, de cette loi qu'il venait d'énoncer, cette autre loi que les solutions équimoléculaires de substances organiques ont même point de congélation, et qu'il en est de même pour les solutions salines, à condition que l'on considère, non pas le nombre de molécules du sel, mais ce nombre multiplié par un coefficient d'abaissement de congélation, sensiblement le même pour tous les sels d'un même type, et qui semblait assez voisin du coefficient isotonique. » Plus récemment (-) M. de Vries préféra, dans la comparaison aux coefficients d'abaissement du point de congélation, substituer aux nom- bres entiers simples, primitivement indiqués comme coefficients isotoniques, les nombres plus complexes directement fournis par l'expérience et qui, pour des substances d'un même type, oscillent dans d'assez larges limites autour des nombres simples d'abord choisis. » Il semble cependant que, dans certains cas, une difFérence notable ait subsisté entre les deux espèces de coefficients. (') Pringslieini's Jahrbiicher, t. XIV; i883 : Fine Méthode ziir Analyse dcr Tur- gorkraft. (-) Zeitschrifl fiir physikalische Cliemie, t. 11, p. 4i5 : Osinottsche Versuc/ic. { 4o8 ; ;) II. On peut remarquer que Fcgalité des coefficienls peut s'exprimer ])ar l'énoncé suivant : Deux solutions isotoniques se congèlent à la même température. Sous cette forme, qui n'implique aucune hypothèse, la loi se prête à une vérification expérimentale directe, que j'ai tenté de réaliser. » Au lieu d'employer des cellules végétales, j'ai trouvé avantageux de recourir à des Amibes enkystés, tels qu'on peut les obtenir en grande abon- dance dans des cultures sur milieu solide analogues, à celles qui ont été indiquées par M. Beyerinck. La paroi rigide du kyste joue ici le même rôle que la paroi de cellulose des cellules végétales dans les expériences de M. de Vries. Seulement le phénomène se trouve être plus rapide, la plasmolyse s'établissant en quelques secondes. )) Les expériences ont été conduites de la manière suivante : )) Des kystes pris dans une culture sont rapidement délayés dans une certaine quantité du liquide choisi, puis regardés au microscope. Pour des solutions trop concentrées, la plasmolyse est considérable, mais en diluant graduellement la solution, on arrive à obtenir une plasmolyse très légère; celle-ci finit même par ne plus être observable sur tous les kystes, soit parce que la tension du jjrotoplasme varie légère- ment d'une cellule à l'autre, soit parce que la région delà paroi qu'il abandonne, ayant peu d'étendue, peut se présenter plus ou moins favorablement jjour l'observation. On peut ainsi déterminer une zone de passage, entre les solutions assez concentrées pour plasmolyser franchement tous les kystes et celles qui neles plasmolysent plus. Cette zone est assez étroite, puisque les concentrations extrêmes peuvent être, pour une même substance, représentées par les nombres i4 et 17. » Mais on peut facilement atteindre une précision plus grande. En effet, j'ai vérifié que deux observateurs, même peu exercés, auxquels on a fait voir un stade quelconque de la zone de passage, et qui font ensuite, sans se consulter, des expériences sur diffé- rents sels, se trouvent d'accord, à mieux que ^j, sur les concentrations qui reprodui- sent ce stade. » J'ai donc pu préparer une série de solutions isotoniques, en opérant de préférence sur les sels qui semblaient avoir donné les résultats les plus divergents. D'autre part, sans changer leur concentration, j'ai recherché directeinent à quelle température se congèlent ces solutions : pour toutes celles qui avaient la même action, cette température s'est montrée sensi- blement constante. Inversement, des solutions, de concentratioiî telles qu'elles se congèlent à une même température voisine de la précédente, se sont trouvées isotoniques à mieux que ,^. » J'ai opéré avec les sels suivants : sulfate de magnésium, sulfate de potassium, chlorure de potassium, chlorure de sodium, chlorure de baryum, oxalate de potassium, azotate de calcium. L'abaissement du point ( 4o9 ) de congélation des solutions employées a été voisin de i'^,5. Ainsi la loi est vérifiée pour cette concentration. » Il est d'ailleurs bien entendu qu'il faut opérer avec des Amibes pro- venant d'une même culture. J'ai, par exemple, vérifié qu'il faut augmenter la concentration pour obtenir la plasmolyse lorsque les Amibes ont été cul- tivés sur des milieux fortement salés. Je compte pouvoir étendre prochai- nement le nombre de ces résultats ( ' ). » PHYSIQUE. — Photographie de V image fluoroscopique. Note de M. Charles Porcher (-), présentée par M. Chauveau. « En plaçant, entre un écran fluorescent au platino-cyanure de baryum et une ampoule de Crookes située du côté non actif de cet écran, un objet opaque aux rayons X, on sait que l'on obtient, lors de la fermeture du circuit, une image obscure sur un fond lumineux jaune. » Cette image visible doit impressionner la plaque sensible, puisque les rayons qui en émanent sont, en somme, des rayons lumineux ordinaires. Aussi ai-je essayé de la photographier. » Je me suis heurté tout d'abord à une première difficulté facile à vaincre. L'objectif de l'appareil étant construit avec un verre au plomb s'opposait au passage des rayons Rontgen : il en était de même de l'obturateur mé- tallique sur lequel il est vissé. u Dans une première expérience, l'appareil photographique i3x 18 est placé, au delà de l'écran évidemment, à l'intérieur de la pyramide engendrée en joignant le foyer de l'ampoule de Crookes qui en est le sommet au pourtour de l'écran, dans le champ par conséquent des rayons X qui vont impressionner celui-ci. J'ai pu constater que toute l'énergie des rayons Rontgen n'est pas absorbée par l'excitation de la fluores- cence du platino-cyanure de baryum : la plaque sensible située à 90™ de l'écran est impressionnée, la planchette antérieure de l'appareil photographique est traversée et j'obtiens au dévelojjpement l'image de l'obturateur dessiné par son contour. « Pour opposer une barrière absolue aux rayons X, voici comment j'ai alors disposé mon expérience : » La porte de la chambre noire du laboratoire est percée d'un trou dans lequel j'ai ('; Travail fait au laboratoire de Botanique de rÉcole Normale supérieure et ai; laboratoire de Malacologie du Muséum. (-) Travail du laboratoire de Physique et do Clùuiic de l'École d'Alforl. ( 4io) placé l'objectif de mon appareil photographique. De plus, derrière celte porte et tout autour de l'objectif, dans un raj'on de o™,5o, j'ai cloué une lame de plomb de o™,oo3 d'épaisseur. » Ainsi, une barrière de plomb, lame métallique et objectif, met la pellicule au gélatino-bromure absolument à l'abri de l'action des rayons X. » L'image fluoroscopique n'est plus alors gênée et va seule impressionner la plaque. L'écran est placé à o™, 67 de l'objectif, le côté actif face à celui-ci et le foyer de l'am- poule à o™,o3 seulement derrière lui. )) Pour avoir une image fluoroscopique nette, il faut, en effet, diminuer autant que possible la distance de l'ampoule à l'écran, l'intensité de l'image à photographier en est d'autant plus augmentée. Néanmoins, celte intensité est toujours extrêmement faible, ce qui rend la mise au point pénible et le temps de pose très long ('). Pour l'épreuve que je mets sous les yeux de l'Académie, la pose a été de vingt-cinq minutes; l'image est extrême- ment pâle quoique j'aie cependant renforcé le cliché. )) Inutile de dire qu'écran, ampoule, etc., sont placés dans la chambre noire et que le trou du panneau de la porte par où passe l'objectif est par- faitement bouché. » Il y avait lieu de penser, avant d'entreprendre ces expériences, qu'on arriverait à photographier avec pose faible, en instantané peut-être, l'image fluoroscopique, ce qui serait utile en médecine vétérinaire où il nous est difficile d'obtenir une immobilité prolongée comme celle que nécessite la radiographie. Mais, comme il résulte de mes expériences, il faut encore attendre, car l'on ne gagne rien, ni comme temps, ni coinme netteté, à vouloir photographier l'image formée sur l'écran. Cela peut être parfois impossible. » BOTANIQUE. — Le Pseudocommis Vitis Debray, parasite des plantes marines. Note de M. E. Roze, présentée par M. Chatin. « Après avoir étudié les diverses phases de développement du Pseudo- commis dans VElodea canadensis, plante submergée d'eau douce, je me suis demandé si les plantes marines ne résistent pas à l'action parasitaire de ce (') Après un temps de pose aussi long, le platino-cyanure de baryum est en partie réduit dans une faible région autour du point qui fait face au foyer de l'ampoule. II a pris une teinte jaune rougeàtre, qui disparaît d'ailleurs au bout de quelques heures d'exposition à la lumière. ( 4ri ) Myxomycète. Il n'en est rien : l'eau delà merne met aucun obstacle aux attaques du Pseudocommis. J'en ai reconnu la présence dans les feuilles des Zostères et dans les gaines foliaires des Ruppia, où il forme des taches d'un brun plus ou moins jaunâtre. Mais deux Algues marines, les Fucus serratus et vesiculosus, laissent voir plus nettement encore les effets de son parasitisme. » Il produit, sur les thalles de ces deux Algues, des taches d'un rouge sombre, très visibles à l'œil nu. Ces taches longent le plus souvent le bord des expansions du thalle, qui paraît alors comme corrodé; quelquefois, elles se présentent sur la surface du thalle, autour d'une perforation qui est le résultat de la destruction du tissu; d'autres fois, elles se montrent sur les vésicules de la seconde espèce, qui se sont ouvertes par le même effet destructif. » Si l'on observe, avec des grossissements suffisants, le tissu de ces taches rouges, sa coloration vue par transparence se modifie : ce tissu apparaît alors avec une teinte d'un beau jaune orangé. C'est la couleur la plus habituelle du plasmode du Pseudo- commis. Dans les grandes cellules, ce plasmode débute par une teinte plus claire, qui colore leurs membranes proprement dites et les membranes intercellulaires. C'est un état plasmodique, fluide, non granuleux, dont la teinte, d'abord claire, devient ensuite plus foncée, et de jaune orangé jjùle passe au jaune orangé vif. Quant aux petites cellules, le plasmode les rend souvent presque opaques, ce qui tient à ce que leur contenu se colore fortement. Mais les filaments celluleux médullaires restent d'ordi- naire sans changement. La coloration en jaune orangé des tissus envahis par les plas- modes contraste avec celle des tissus sains, qui sont d'un brun verdâtre. Jointe à la détérioration même de ces tissus malades, qui, mortifiés par les plasmodes, se ramol- lissent et se désagrègent, cette coloration me paraît prouver incontestablement la présence et l'action nocive du Pseudocoinmis. » Ainsi l'eau de mer n'entrave nullement cette action. » Mais de quelle façon ces Algues marines submergées peuvent-elles être attaquées? Je pense que ce doit être par des débris de kystes, trans- portés en mer, sur les côtes, par les vents de terre, qui soulèvent les pous- sières de la surface du sol et emportent ces kystes microscopiques avec elles. Presque tous nos arbres, dont les feuilles sont plus ou moins atta- quées par le Pseudocommis, indiquent bien que c'est le mode ordinaire de contamination aérienne de ce Myxomycète. » La séance est levée à 3 heures et demie. J. B. G. K., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, >° 9.) 5A ( 4l2 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3o août 1897. Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture par M. P.- P. Dehérain, Membre de l'Institut, Professeur de Phy- siologie végétale au Muséum d'Histoire naturelle, etc. Tome XXIII. 25 août 1897. Paris, Masson et C''^, 1897; i vol. in-8°. Bulletin de l' Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 24 août 1897. Paris, Masson et C'*; i fasc. in-8°. Bulletin général de Thérapeutique médicale, chirurgicale, obstétricale et pharmaceutique. Tome II. 23 août 1897. Paris, Doin ; i fasc. in-8'\ Spelunca. Bulletin de la Société de Spéléologie. Tome III, n" 9-10. Paris, I fasc. in-8°. Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité et des Conseils d'ar- rondissement du département du Nord pendant l'année 189G. N" LV. Lille, Danel, 1897; i vol. in-8". Sur la condensation de la vapeur d'eau, dans l'atmosphère, par Melander. Helsingfors, 1897; i vol. in-8°. Meteorologia practica; nuevos metodos de prediccion, por el Ingeniero de minas JuAN-N. Contreras. Primere parte. Guanajuato, 1895; i vol. in-S". ( 4i3 ) ERRATA. (Séance du 16 août 1897.; Noie de M. H. Deslandres, Recherches sur les rayons cathodiques simples ; Page 878, ligne 6, au lieu de (voir Comptes rendus, t. CXXIV, p. 678, g/JS; 1897). lisez (voir Comptes rendus, t. CXXIV, p. 678, 945 et 1297). On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -YILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux rolumes in-4*. Douï Tables, l'une par ordre alphabétique de naatières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de Pabonnemeni est fixé ainsi qiCil suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en su». On souscrit, dans les Départements, Ange/ s. chez Messieurs : Agen Michel et Médan. iChaix. Jourdan. RuIT. Amiens Courtin-Hecquet. l Germain etGrassin. \ Lachése. Bayonne Jérôme. Hesançon Jacquard. / Feret. Bordeaux Laurens. ' Muller (G.). Bourges Henaud. I Ueirien. F. Robert. J. Robert. ' Uzel frères. Caen Massif. Chambery Perrin. i Henry. ( Marguerie. ( Juliot. i Ribou-Collay. . Laniarche. U joti Ratel. ' Rey. ( Lauverjat. I Degez. \ Drevel. ( Gratier et G". La Rochelle Foucher. \ Bourdignon. ( Dombre. 1 Thorez. ( Quarré. chez Messieurs : ( Baurnal. / M"* lexier. Bernoux et Cumin, Georg. < Cote. i Cbanard. 1 Vitte. Marseille Ruai. Calas. Lorient. Lyon . Brest. Cherbourg Clermont-Ferr Douai. Grenoble. Le Havre Lille Montpellier Moulins.. . Coulet. Martial Place. / Jacques. Nancy ' Grosjean-Maupin. ( Sidot (rères. I Loiseau. I Veloppé. I Barma. j Visconli et G". Nîmes Tliibauil. Orléans Luzeray. If Blanchier. i .M^irrlie. Bennes Plibon et Hervé. Bochefort Girard (M""). I Langlois. Rouen , ( l-eslringanl. S'-Étienne Chevalier. \ Bastide. Nantes . l\ize. . . . Poitiers.. Toulon. . . Toulouse. { lîutnébe. ^ Gmiici. * Privât. 1 Boisselier. Tours i Péricat. f Suppligeon. \ Giard. I Lemaitre. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs : ) Feikema Caarelsen Berlin. } et Ci Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. j Ashcr et C-. Dames. Friedlander et fils. ' Mayer et Muller. Bg,.„g \ Schmid, Francke et I C". Bologne Zanichelli. , Laiiiertin. Bruxelles Mayolezel.\udiarte. I Lebègue et G'*. I Sotcheck et G". Bucharest , ,, ... , ^ ,, ' Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cammernieyer. Constanlinople. . Ou.o Keil. Copenhague Hosl et lils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. , Cberbuliez. Genève Georg. ( Stapelniolir. La Haye Belinfanle frères. ^ Benda. Lausanne , f Payot Barth. ) Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. i Max Rijbe. \ Twielmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Liège. chez Messieurs : I Dulau. I-ondres Hachette et G". 'Nuit. Luxembourg. .. . V. Biick. / Libr. Gulcnberg. .Madrid ) Romo y Fussel. I Gonzalés e hijos. ' F. Fé. Milan I Bocca frères. ' Hœpli., Moscou Gautier* 1 Pras?. l^'aples Marghieri di Giu->. ' Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. Nciv-l'ork I Stechert. Lemrkeet Buechner Odessa. ... Rousseau. Oxford. . Parker et C" Paternie Clausen. Porto Magalhaés et Moiiiz. Prague... Rivnac. Bio-Janeiro. .. Garnier. \ Bocca frères. ' Loescheret C". Botterdani Kramers et lils. Stockholm Samson et Wallin. ( Zinserling. / Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. ' RosenbergeiSeilicr. Varsovie Gebethner 'et WollI. Vérone Drucker. ( Frick. \ Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. Borne . S'-Petersbourg. Turin. Vienne. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier iS5i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i'^' Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4'';i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DERséset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbaliuns qu'éprouvent les Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparillDU successive ou simultaoï'e. — Rechercher la nature * des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences- N" 9. TABLE DES ARTICLES. Séance du 30 août 1897.) MEMOIRES PRESENTES. M. E. Duiiand-Cbêvillk adi-ossc un njoirc relatif à un <» Bi-gyroscopo », insLi'u- ment destine à mesurer la latitude et la longitude d'un lieu sans observer les astres. M. G. Marqfoy adresse une Note « Sur deux bases fondamentales do la théorie chi- Pages. Mé- 4n3 Pages. mique » /|Oo M. G. AupiiE adresse un Mémoire intitulé : « Les phosphates et la lumière solaire ».. 4o3 M. G. BiîRGF.ii adresse un projet d'appareil de propulsion pour les ballons 4o4 CORRESPOND AIVCE. ,M. le MixisTiiE rJE i.'Ixstriction ruDLiQVE M. Mouton. -Sur la plasmolyse 4'^7 Iransmel à l'Académie un Ouvrage de M. Charles I'orcher. — Photographie de M. Juan Contreras, relatif à une « Mou- l'image fluoroscopique 4o9 vellemélhodepourlaprédictiondu temps". 4^4 '^'' ^- HoZE. — Le Pseudocommis lilis Dc- M. Paul Seiîuet. — Sur l'Iiyporyeloïde de bray, parasite des plantes marines 4"> Sleiner 4ô4 Bulletin biduograpiikiii; 4i2 Errata 4 • 3 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant ; Gauthier-Villabs. OCT 1 1897 1897 30:iQ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P%R iTIfl. liBS SBCKÉTAIRËS PËRPÉTVEIiS. TOME CXXY. N' 10 (6 Septembre 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Compies rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, «éance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'imj)ression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie, sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Raji- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-, demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré-' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le^ Membre qui fait la présentation est toujours nommé;' mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait] autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer ùe chaque Membre doit être remis â l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard. 1( jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendx actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui-î vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. I Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. OCT 1 1357 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI G SEPTEMBRE 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. BOTANIQUE. — Du nombre et de la symélrie des faisceaux fibrovasculaires dans la mesure de la perfection organique des espèces l'cgélales; par M. An. Chatin. « La présente Note, consacrée aux Dicotylédones gamopétales péri- gynes ou Calyciflores gamopétales, l'ait suite à ma précédente étude sur les Gamopétales hypogynes ou Corolliflores. DICOTYLÉDONES GAMOPÉTALES PÉRIGYNES. Pétioles a un seul faisceau. » Rubiacées. — Aspei'ula, Baniera, Brexia, Ceplialanthera, Cephalanthus, Cepliœ- lis, Cinchona, CoflTea, Coprosma, Ciucianella, Diodia, Exostemma, Galiura, Gardénia O.R., iSci7, 1' Semestre. (T. M.W, \° 10.) ■-'•J ( /[If^ ) Thunbergii, Hamelia, Hygensia, Icora, Ixora, Leptoclinia, Leptodermis ('), Mo- rinda, Oxianthus. Ps^cliotria, Richardsoniana se, Rogiera, Rondeletia cord., Rubia, Sarcocephalus, Serissa, Spermacoce, Uriagaj'a, Vaiigueria. » Caprifoliacées. — Aucuba {^), Leycesteria {-), Loaicera (^), Obolia Schepfio, Syrnpboricarpos (-), Weigelia (^), Xylosteiim {-), Viburniim (-), Cornus (-). » Campa nulacées. ■ — Campanula grandis, C. macroslyla, C. médium, C. Tra- chelium (^) el C. pyienaica ('), Specularia, Spéculum (-). » Lobéliacées. — Lobelia cardinalis ('), Lobelia sypbiliiica ( -), Tupa ignescens ('). TROIS FAISCEAUX. » Gairyacées. — Garrya. » Campanu lacées. — Campanula Rapunculus. » Lobéliacées. — Plalj'codiura. » Goodéniacées. — Goodenia rad. » Dipsacées. — Knautia ar., Scabiosa suce. » Synanthérées. — Achillea, Agathœa, Ageratum cœr., Andryalia, Anthémis arv., Artemisia, Baccharis, Balsamita, Rarkhausia ret., Bellis per., Chrysopsis vill., Chry- santhemum ind., Cupularia, Erigeron canad., Gayania spli., Gnaphalium sylv., He- lianlhus, Helychryson, Kulnia eupat., Leucanlbemum, Linosyris, Matricaria Ptar- mica, Picridium, Pyrethrum inod. , Santolina tom., Senecio aq., Solidago canad., Sonchus arv., Stevia serr., Tagetes er., Xeranthemum ann., Zinnia. » Stylidiées. — Stylidium adnalum. CINQ FAISCEAUX. » Caprifoliacées. — Sambucus. » Garryacées. — Gisselmia. » Cucurbitacées. — • Cucumis salivus, Pilogyne suaveol. » Valérianées. — Centranthus, Fedia. » Dipsacées. — Dipsacus Full. el D. sylv., Scabiosa lucida et S. micranllia. » Synanthérées. — Anacyclus, Antennaria, Buplillialmum salle, Colendula oIT., Calimeris, Callislephus sin., Centaurea Jacea, Cineraria, Cirsium arv. et C. lanceol., Cnicus, Colymus, Conoclinium, Crépis bien., Elychrison bract., Etluislea arg., Eu- patorium adenoph. et E. cannai., Gaillardia ar., Helminthia ech., Ilieracium unib., Hipochœris mac. et H. rad., Inula bifr. et I. dys. C"), Kentrophyllum lass., Lampsana com., Linosyris vulg., Picris hier., Onopordon acant., Podokenium, Pogynciaca, (') Trois faisceaux à l'extrême base. (^) Trois faisceaux à l'extrême base. Je mets, à la suite des Caprifoliacées, le Co7'rtf«, qui leur appartint longtemps et a, comme elles, trois faisceaux à l'extrême base. (^) Cinq faisceaux à l'extrême base. ( * ) h^ Inula Ueleniii m et surtout 1'/. niacrophylla, espèces à grandesfeuilles, ont des faisceaux très nombreux. ( -^|i7 ) Solidago liv. et S. Mrg.-aur., Sonchus pal., Tanacetum, Taraxacum dens. L., Tarcho- nanthus, ZaciiUlia veir. SEPT FAISCEAUX. 0 Cucurbitacées. — Hryonia dioica, Sicyodiuni Lind., Scolanlhus. » Valérianées. — Valeriana Phu. el V. pyrenaica. .) Dipsacées. — Dipsacus lac, Morina arg. ') Synanlltérées. ■ — Aster, Buphihalmum spiii., Cacalia. Centaurea montana, Ce- phalaria rig., Cicliorium Int., Couiza long.. Crépis biennis et G. tect., Ecliina cea., Echinops Ritro., Helminthia ech., Lactuca Scar., Leontodon, Morina eleg., Ptarmica, Rudbeckia lac, Tragopogon, Vernonia prccalta., Xeranthemum striimaiium. NEUF A ONZl! FAISCEAUX. •) Cucurbitacées. — CitruUus amara, Cucumis proph. et C. per., Cuciirbita Melo- pepo et C. ovig., Ecballium 01., Echinocyslis fab., Lagenaria, Melotheria pend., Mo- mordica Bal., Sieyos. » Valérianées. — Valeriana alliariffolia. » Dipsacées. — Cephalaria tatar. » Synanlhérées ('). — Biota, Carduus cr., Centaurea amara et C. scab., Cirsium Eriophoron et C. nutans, Echinops spha;r., Galactites tom., Lappa major, Mulgediuin, Pelasites vulg., Scorzonera hum., Serratula tinct., Sylphiura perl'ol., Tussilage Farf. Nombreux faisceaux (-). » Cucurbitacées — • Benincasa, Citrullus vulg., Cucurbita. » Synalthérés. — Centaurea Babyl., Cjnara, Dahlia, Echinops sphajroc, Cirsium oler., Inula llelenium et I. macrophylla, Nardormia, Senecio Dor. et S. sarrac.,Silybum Marianum, Sylpliium lacin. » Il ressort des faits qui viennent d'être exposés que le type unitaire des faisceaux du pétiole, si général dans les CoroUiflores, n'existe pas au même degré chez les Gamopérigvnes. » On peut, en effet, à cet égard, diviser celles-ci en deux groupes dont l'un, représenté par les Rubiacées (rattachées aux CoroUiflores par les Loganiacées) et les Caprifoliacées, n'a qu'un faisceau pétiolaire, tandis (') Plus qu'aucune autre famille, les Synanthérées, déjà sans localisation vraie des verlicilles floraux, présentent, soit par dédoublement, soit par rapprochement ou dé- viation des faisceaux, des irrégularités et variations dans le nombre de ceux-ci. (^) Ici ne se trouvent que des espèces à fortes feuilles. ( 4i8 ) que l'autre groupe, composé des Synanlhérées cL familles voisines (Dip- sacées, etc.), a toujours des faisceaux multiples. » Umsle premier groupe il faut d'ailleurs faire cette distinction que, chez les Rubiacées, c'est généralement dès la base du pétiole que le fais- ceau se présente unique ('), tandis que dans les Caprifoliacées la conju- gaison des faisceaux n'a lieu qu'à un ou deux millimètres de l'exlrême base. » Sous ce rapport, les Rubiacées seraient les analogues des CoroUiflores à fleur régulière, les Caprifoliacées se rattachant, au contraire, toutefois avec aggravation otj plus grande fréquence dans le retard de conjugaison des faisceaux, aux CoroUiflores à fleur labiée. » On peut faire cette remarque que, dans les Gamopérigynes, comme en beaucoup de CoroUiflores, l'existence d'un faisceau unique se relie à un caractère morphologique de quelque importance, savoir: les feuilles oppo- sées. » Quant à cette grande famille des Synanlhérées qui, à tous les recen- sements du règne végétal, a été comptée pour environ un dixième des plantes phanérogames connues, est-il besoin de faire observer que par ses faisceaux pétiolaires toujours multiples, souvent même en nombre indé- fini, elle descend encore d'un degré sur cette échelle des végétaux où naguère d'éminents botanistes la plaçaient au fuite, tenant pour le sum- mum de la localisation la fusion, disons mieux, la confusion entre eux de tous les verlicilles de la fleur. » Les Rubiacées et les Caprifoliacées entraînent, comme dans leur orbite, les Cami^anulacées et les Labéliacées, partiellement à faisceau uni- taire; les Synanlhérées ayant elles-mêmes pour satellites les Valérianées, Dipsacées, Stylidiées et, sans doute aussi, les Calycérées et les Boopi- dées (°). » Je dois insister sur les rapports qui relient au faisceau unique du pétiole la nervation du limbe de la feuille. » Dans les Gamopérigynes, comme chez les Gamohypogynes, etc., au faisceau unique correspond toujours la nervation pennée, c'est-à-dire qu'à une complète localisation ou conjonction succède une complète disjonc- (') Je n'ai vu trois faisceaux basilaires que dans le Leptodermis. (') Je n'ai pu voir de représentants de ces deux, dernières familles, mais leurs grandes affinités avec les Syuanthérées donne la certitude que leurs pétioles sont à plusieurs faisceaux ( 4'9 ) tion, les nervures latérales on les barbes de la plume partant, pour s'en écarter sous des angles divers, de la nervure centrale, continuation du faisceau pétiolaire. » On dirait de deux forces solidaires, une force de conjugaison com- mandant une force de disjonction. » On se confirmerait dans cette hypothèse en considérant que là oîi il n'y a pas eu conjugaison, comme en général dans les Monocotylédones et les OmbeUifères, il n'y a pas de disjonction pennée. » Mais si la localisation, en un seul, des faisceaux implique la nervation pennée du limbe, il n'est pas rare cependantque des nervations pennées coexistent avec la pluralité des faisceaux pétiolaires. On en trouve un bel exemple dans les Clavya, ces Myrcinées aux faisceaux en nombre indé- fini et dont les belles feuilles lancéolées, longues souvent de plus d'un mètre, sont formées d'une forte nervure médiane de laquelle s'écartent, à angles très ouverts, les nervures secondaires. )) Une catégorie de plantes à faisceaux multiples, en nombre indéfini même, semble faire exception par la division, poussée souvent jusqu'à l'infini, du limbe de leurs feuilles: telles les OmbeUifères. Mais j'estime qu'ici il n'y a pas disjonction proprement dite, mais partition. » ].a partition du limbe des OmbeUifères faisant suite, et comme consé- quence aux nombreux faisceaux du pétiole, peut s'exprimer ainsi : à pé- tiole muUifasciculaire, limbe multipartile. » Le rapprochement des Renoncules, à pétiole engainant plurifascu- laire et à limbe généralement multiséqué, des OmbeUifères s'offre de lui- même, se confirmant des exceptions mêmes à la partition dans les Biipleu- rum aristatum, etc., d'un côté, des Ranunculus grarainiformes d'autre côté, gardant la nervation parallèle, suite, comme dans les Monocotylédones, à la pluralité des faisceaux montant parallèlement de la gaine au limbe. » Parfois, une feuille à nervation palmée fait suite à un faisceau pétio- laire unitaire, comme on peut l'observer dans la Boule-de-neige (^Viburnum Opulus). C'est qu'ici le faisceau unique, formé, comme chez la plupart des autres Caprifoliacées, par la conjugaison de trois faisceaux basilaires, re- constitue ses trois faisceaux au-dessous du limbe de la feuille. » Un mot sur les Cucurbitacées, groupe embairassant compris ici dans les Gamopétales, bien que de CandoUe et la plupart des botanistes qui ont suivi les placent parmi lesDialypélales; » C'est que, à l'exception des Lagenaria et Luffa, franchement polype- ( 420 ) laies, leurs pétales, distincts vers les onglets, se soudent entre eux par le haut, comme il arrive aux étaminesdes Synanthérées, libres par les pétales, mais cohérentes par les anthères et à ces carpelles d'Apocynées, libres par les ovaires et les styles, mais cohérentes par les stigmates; » C'est aussi que les Cucurbitacées paraissent ne pouvoir être trop éloignées des Myrsinées, Plombaginées et Primulacées, franchement gamo- pétales et, comme elles, pourvues exceptionnellement, au milieu de celles-ci, de deux téguments à l'ovule et de faisceaux multiples aux pé- tioles ('). » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Stepiia\ides adresse, de Mételin, une Note relative aux rayons X. (Commissaires : MM. Cornu, Mascart, Lippmann.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction purlique et des Beaux-arts adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République autorise l'Académie à recevoir la donation qui lui a été faite par M. Henry Wilde, pour la fondation d'un prix annuel et perpétuel de quatre mille francs, à décerner « à la personne dont la découverte ou l'Ouvrage sur l'Astronomie, la Physique, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie ou la Mécanique expéri- mentale aura été jugé le plus digne de récompense ». La Commission sera nommée ultérieurement. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. Ad. Minet, intitulé : « Les fours élec- triques et leurs applications ». (Encyclopédie des Aide-Mémoire, Section de l'Ingénieur.) (') Réserve faite de quelques Primulacées. ( 421 1 ANALYSE MATHÉMATIQUF. — Sur les fonctions besséliennes 0"{x) el ?>"{x). Note de M. L. Crelier. « Prenons les formules classiques N 0''{x) = f e^-^'- [/« + { - i)"r''] ds, •h ^ S" (a?) =: Ç e-^' [«" - { — I )"/-"] < — - ) 1 et posons N 0"(a-)= ç e-'^'Y^ds et S"(a;) = f g-'^T"^ » I '0 , , . - . - , . , - . ^ I / I OU j = - ■ 2 dl les fonctions V" et T" donnent I V» ^* ' I 1 2*4-. . , I 25 4-. I ■ .H 25 I .Ç n + i quotients incomplets. « quotients incomplets. » La fraction continue de quotients incomplets a, a -f- />, a 4- 2 i, a -{- nb, ... a pour numérateur de la /z"''™* réduite >, = 0 » Posons a = 2s, i = o. On a d'où V"= const. ,[*/;,_, (25,0) 4- /„_2(25,o)], T"=const.2[/„_,(2^, o)J. ( 422 ) » Les constantes se laissent aisément déterminer et sont C,=-i, C, = (f + r'). » Les deux formules primitives deviennent alors N N 0"(x) = f e~"sf„^,{is, o)ds + f e-"/„_,(25, o)ds, (0 \ N Jr^' rit substituons la variable s = -(t — t~'): 2 N ( 2 ) S"(x) = 2f e- "/„_, ( 2.9, O) ds. » La substitution de/„_, (2J, o) et/,_o(2y, o) par leurs valeurs déduites de la formule (a) et la transformation de l'intégrale du produit en fonc- tions eulériennes suivant f er^'x"-' dx = T{a) = (« - i) ! "- 0 donnent, pour la première, .' =0 V^ I («-2-X)! /a V OU. avec un seul V , 0"(CC)= y n(n-.-l)lf.Y^'-- 4 X ! \x 1 = 0 et, plus simplement, pour la deuxième, s"(^) = 2 XF Va; ( 423 ) » Nous ajouterons que, en deliors de ce développement facile pour les formules par sommations, les relations (i) et (2) permettent d'entrevoir une série de propriétés liant les fonctions (0"(.r) et S"(x). » GÉOMÉTRIE. — Sur l' hypocycloïde à trois rebroussements . Note de M. Paul Serret. « 1. Soit C une courbe de classe 3, générale ou singulière, mais dont la détermination exigera toujours neuf données distinctes, explicites, ou enveloppées dans les singularités de la courbe, et représentées par neuf groupes de droites. G,, du troisième ordre, du second ou du premier (G) G.^T^, . . . , G,^Â,B,C,. . . . , G,E^ D,Ë„ . . . , G„ = F„„ .... tous conjugués à la courbe et, pour rester irréductibles, devant satisfaire, quels que soient les coefficients >,, à la non-identité S^.G.^o. » Parmi les )) La courbe actuelle est donc une cubique de Steiner, déterminée par la seule désignation de quatre de ses tangentes, ou par les seules don- nées (D), et pouvant dès lors recevoir toutes ses propriétés particulières des formules (A), (A'), où l'on remplacera seulement les cinq groupes X,- Y,, actuellement conjugués à la conique spéciale G-^co,(Do, par cinq groupes (') Comptes l'endus, 7 janvier 187S. (2) Ibid., i4 janvier 1878. ( 4'-i5 ) rectangulaires \iY i ^ - (les seuls qui soient conjugués à (.j|to_.) tracés à volonté dans le plan de la courbe. » Or les identités (A), (A') pouvant s'écrire (A,) 2:/,TÎ-=^2>,X,Y,. (a;) 2;/;a,b.c.ees2>;x.y,, il résulte immédiatement de celles-ci, associées à l'orlhogonalité des droites X,, Y,, ce théorème fondumental : » Théorème I. — Les coniques (Aj) o = 'L\l,T:]^ax-+-^bxY + cY'' + . .. ( a; ) o = 2^ /; A , B , C , = a'a;'' -t- 2 è' 0:^7 H- c' j^ 4- . . . . dérivées soit de cinq tangentes quelconques T,, . . ., T5, soit de cinq groupes conjugués A,B,C,- d'une cubique de Steiner, sont toujours des hyperboles équilatéres (o = a -h c = a' -h c' ) , et réciproquement. Pour abréger, nous ne démontrerons pas ici la réciproque. » 3. Rapproché d'une Note antérieure (' ), il suit, de l'énoncé précé- dent, qu'une seule et même condition entraîne, d'une part, la circonscrip- tibililé du pentagone (T, . . . T5) à /a courbe cherchée C ; d'autre part, la réduction en une ligne droite du cercle de Miquel relatif à ce pentagone. » Écrivant dès lors T,-^a;cosip,' -+-_ysin(p,- — yo,, et posant les cinq équations o =^ 2'/, cos'çp, — 2/| cos^cp, sincp, =2/, cosç, sin'cp, :=2/, sin'cp, — 2/,/>,, pour lesquelles se traduit le théorème ci-dessus; l'existence simultanée de ces équations entraînera, par des transformations évidentes, la con- dition cherchée />,, cos3çi, sin3!pi, cosç,, simp, 1 Ih I = /'5 — A cos3(p5 - Bsin3 -)- Y sin ^ /•cos'3'I>, ou décrite par un point d'un cercle de rayon i- roulant intérieurement sur le cercle de rayon triple X- -i- Y' = 9/-. » Théorème III. — Les foyers de trois quelconques des paraboles insentes aux quadrilatères, déterminés par cinq tangentes de la courbe, sont trois points en ligne droite. » ÉLECTRICITÉ. — La déviation magnétique des rayons cathodiques et des rayons X. Note de M. G. de Metz, transmise par M. Poincaré. « Pour compléter mes études sur les phénomènes de la déviation magné- tique des rayons cathodiques et des rayons X, que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie le 5 juillet 1897, j'ai entrepris de nouvelles recherches. » Il me semblait d'abord indispensable d'obtenir le même phénomène de la déviation magnétique, en opérant de façon que l'ampoule de Crookes ne fût pas collée au tube de verre, où l'on faisait le vide et où l'on plaçait le cylindre en aluminium, relié au sol, qui jouait le rôle de l'enceinte de Faraday, mais en plaçant l'ampoule à une certaine distance du tube, avec une couche d'air interposée. » Cette distance, entre l'ampoule de Crookes et le couvercle en aluminium qui fer- mait maintenant le tube de verre, ne pouvait être augmentée au delà de 2"^'", 8 pour <;ue la fluorescence du platinocyanure de baryum, placé à 22*^" au-dessous du cou- vercle et à l'intérieur du cylindre en aluminium, restât encore constante et assez intense. J'ai obtenu le meilleur résultat possible, avec une couche d'air de i'^" d'épais- seur. Ainsi, les rayons X, en partant de l'ampoule de Crookes, pénètrent dans l'air environnant, entrent par le couvercle d'aluminium dans le tube de verre, traversent le filet métallique qui sert d'entrée dans le cylindre d'aluminium, et provoquent une fluorescence difl'use sur l'écran placé au fond de ce cylindre. » Dans ces nouvelles conditions de l'expérience, on obtient encore facilement la déviation magnétique de la tache lumineuse, mais toujours à condition que l'air soit raréfié dans le tube de verre, au moins jusqu'à o™'°,4. Quand on pousse la raréfaction jusqu'à o™°',oo6, on améliore nota- blement le résultat et l'on constate que le pôle nord attire la tache lumi- neuse, tandis que le pôle sud la repousse. On trouve cependant une diffé- rence entre l'effet produit et celui que j'avais signalé dans ma Noie du 5 juillet : la tache lumineuse reste maintenant toujours diffuse et ne semble ( ^127 ) pas reprendre la forme et les dimensions plus ou moins exactes du dia- phragme, même dans un vide de o'"™,oo6. » Pour constater que ce sont bien les rayons X qui produisent le phé- nomène, j'ai eu l'idée de recourir à leurs qualités radiographiques. » Une plaque sensible a été introduite à l'intérieur d'une boîte en ahiminivim, placée elle-même dans un fort cylindre métallique avec une fenêtre couverte d'alumi- nium, afin de donner un facile accès aux rayons X; le tout était relié au sol et à une pompe à mercure. Ayant poussé le vide dans le cylindre jusqu'à o™™,oo6 et installé une ampoule de Crookes vis-à-vis de sa fenêtre, à une distance de /)""", j'ai obtenu, en vingt minutes, un excellent cliché radiographique. » L'analogie des résultats de ces deux expériences étant complète, on ne peut pas révoquer en doute l'interprétation de la première, sans en faire autant de la seconde, où l'on s'adresse cependant au caractère essen- tiel des rayons X. » Toutefois, les choses ne sont pas aussi simples, et je ne puis pas passer sous silence quelques détails très caractéristiques des phénomènes étudiés. Par exemple, dans l'expérience relatée au commencement de cette Note, il suffit de mettre en communication avec le sol le couvercle en aluminium ùu tube de verre, qui sert d'entrée aux rayons X, pour faire cesser l'effet lumineux du platinocyanure de baryum. Dans l'autre expé- rience, la communication des parties métalliques avec le sol n'empêche pas d'obtenir un excellent cliché radiographique. On en doit évidemment conclure que l'extinction du faisceau n'est pas totale dans le premier cas, et qu'il reste encore asocz de rayons pour provoquer un effet bien net dans l'autre : les actions lumineuses faibles fatiguent l'œil et lui échappent, tandis qu'elles impressionnent de mieux en mieux la plaque sensible, pourvu que la pose soit suffisante. » Cette particularité me conduit à mentionner les nombreuses expé- riences que j'ai faites à l'intérieur îles tubes à décharge avec les rayons cathodiques, interceptés complètement dans leur passage par des plaques conductrices ou non conductrices (graphite, aluminium, laiton, carton, caoutchouc) avant d'atteindre l'écran luminescent. Dans ces conditions, j'ai toujours observé le phénomène d'illumination de l'écran sous l'action des rayons cathodiques, si les plaques interceptrices n'ont pas été reliées au sol; ou l'extinction de l'écran, si ces plaques ont été, d'une manière ou d'une autre, protégées contre les charges. » Seulement avec des plaques en aluminium, épaisses de o""", 00106 à 0,00160, l'écran perdait notablement de sa luminosité lorsque les plaques restaient en commu- ( 428 ) nication avec le sol; mais, en tout cas, il en gardait assez pour qu'on observât la tache lumineuse et ses déviations sous l'influence de l'aimant. Les déviations magné- tiques sont inséparables des effets lumineux décrits; aussitôt que l'écran brille sous l'action des rayons cathodiques, même quand ceux-ci sont interceptés chemin faisant par une plaque de laiton épaisse de 2""", 67, on constate les mouvements de va-et-vient provoqués par l'aimant. » Outre ces mouvements caractéristiques des raj'ons cathodiques, on doit mention- ner leur propriété de rendre les parois du tube en verre fluorescentes, partout où ils les rencontrent après leur déviation à l'aide de l'aimant. » C'est dans ces derniers phénomènes que nous trouvons l'explication de nos expériences photographiques à l'intérieur du tube de Crookes (Comptes rendus, t. CXXII, p. 880 et t. CXXIII, p. 354), obtenues à travers le carton de o™'°,86 et l'aluminium de o™™,33, quoique les rayons catho- diques purs, c'est-à-dire dépourvus de charges, n'excitent les effets lumi- neux qu'à travers des couches excessivement minces, si l'on en juge avec l'œil. » ÉLECTRICITÉ. — Action des rayons X sur la luminescence des gaz. Note de M. A. de Hemptinne. « Un tube contenant un gaz à une faible pression devient lumineux sous l'action des vibrations électriques, il le devient à une pression beaucoup plus élevée lorsqu'on le soumet à l'action des rayons X. Les expériences qui ont pour but de montrer ces propriétés ont été faites au moyen de la disposition suivante : » Un tube de verre, long d'environ o",8oet gradué en millimètres, plonge par l'une de ses extrémités dans du mercure ; l'autre extrémité du tube est terminée par une partie plus large A, longue d'environ o™, 10 sur o™,04 de diamètre. Un robinet R surmonte l'appareil. La partie A se trouve placée entre deux plaques de zinc, qui ont o^jiS X o'",o5; ces plaques sont reliées par des fils à deux boules de cuivre B, B'; ces boules, entre lesquelles jaillissent les étincelles, peuvent être rapprochées ou éloignées au moyen d'une vis micrométrique; les boules ont un diamètre d'environ o"",©!; elles sont recouvertes d'une calotte en platine, elles sont également reliées aux extrémités des fils d'un transformateur de Tesla. » Lorsque les étincelles jaillissent entre les boules B et B' d'une manière continue, pour une certaine distance explosive (14"™ dans le cas actuel ) le gaz contenu dans le tube A devient lumineux à une certaine pression. On détermine celle-ci en dimi- nuant progressivement de o™™, 5 la pression dans le tube A. Si, en face du tube A et à une distance d'environ o",i5; on place une ampoule de Rôntgen, on observe que, sous l'influence des rayons X, les gaz deviennent lumineux à une pression notablement ( 4^9 ) plus élevée. Cet effet est dû à l'action des rayons X et non à des vibrations électriques produites par l'ampoule; en effet, on observe les mêmes phénomènes lorsqu'on ])lace entre l'ampoule et le tube A un grand écran en aluminium. » Dans la première colonne du Tableau suivant, se trouvent les poids moléculaires des gaz ; dans la seconde, la pression en millimètres de mer- cure à laquelle les substances deviennent lumineuses sous la simple action des vibrations électriques ; dans la troisième, sous l'action de ces vibrations combinées à celle des rayons X; dans la quatrième, l'accroissement pour loo produit par ces rayons. Hydrogène 2 71 94 32,4 Oxygène 82 5i 68 33,3 Alcool méthylique 82 17,5 27,5 57,1 Alcool éthylique 46 16, 5 26 67,3 Éther 74 i4 23 64,3 Chloroforme 119 10 i8 80 » Comme il est facile de le constater, il n'y a là aucune relation bien précise. La seule remarque que l'on puisse faire, dans la limite de ces expé- riences, c'est que, pour les corps simples, l'accroissemenl pour 100 est sensiblement plus petit que pour les substances organiques ; pour ces der- nières, l'accroissement pour 100 augmente avec le poids moléculaire. » CHIMIE AGRICOLK. — Composition des Pommes de terre. Note de M. Bali.and. « Le Traité sur la culture et les usages de la Pomme de terre, publié par Parmenlier en 1789, mentionne douze variétés de Pommes de terre; on en compte aujourd'hui plus de quatre cents. C'est la plante alimentaire qui, en ce siècle, a pris le plus de développement et a eu le plus grand rôle dans l'économie des sociétés modernes. La production qui était, en France, de 42 millions de quintaux en 1802, atteignait 100 millions en 1882 et dé- passait 129 millions en i8g5. Nous récoltons plus que nous ne consom- mons. Nos exportations se font de préférence sur l'Angleterre, le Brésil, la Turquie, le Portugal et la Suisse; elles représentent une valeur de 8 millions de francs. » Les analyses effectuées sur les principales variétés (Early rose de Bour- gogne, de Bretagne; Hâtive Saint-Jean; Hollande d' Auvergne, de Bourgogne, du Câlinais; Institut de Béarnais; magnum honum; mille-yeux; rosace d' Al- Eau. azotées. grasses. amylacées. Cellulose. Cendres. tubercu Au minimum. 66, lo 1,43 0,04 i5,58 0,37 0,44 23,0 Au maximum. 80,60 2,8l o,i4 29,80 0,68 1,18 420,0 Au minimum. )) 5,98 0,18 80,28 i,4o 1,66 » Au maximum. )) l3,24 o,56 «9-78 3,06 4,38 )i ( 43o ) lemagne; royale bleue ; saucisse rouge; vilelotte, etc.) ont présenté les écarts suivants : Composition centésimale des Pommes de terre. Matières sucrées Poids et du Eau. azotées, grasses, amj ( A., .«:.,;.«...v, Afi .„ . !.i „ „/. .1 A l'élat normal. A l'état sec. . . . » La proportion d'eau est indépendante de la grosseur des Pommes de terre et de la variété. Elle paraît étroitement liée à la nature du sol; c'est ainsi qu'une même variété, l'Early rose, a donné 80, 5o pour 100 d'eau en Bourgogne et 67,30 pour 100 en Bretagne, soit une différence de i3 pour 100 ('). Il est à remarquer que, dans ce cas, on a obtenu la même quan- tité de matière azotée dans les Pommes de terre à l'état sec; mais ce n'est pas une règle générale : ponr d'autres variétés, cultivées en terrains diffé- rents, on peut avoir de grands écarts. Voici, sur ce point, quelques indica- tions plus précises, qui prouvent également que la matière azotée est loin d'être uniformément répartie dans toutes les variétés. Matière azotée pour loo Eau pour 100. Hollande de Pontoise 80,60 » d'Auvergne 77 iD^ » du Gàtinais 73,60 Rosace d'Allemagne ( Loiret ) 79 1 ' o Hàlive Saint-Jean du Gàtinais 66, 10 Royale bleue (Nord) 72,80 Mille-yeux (Château-Thierry). . . . 75,60 Ilàtive ronde du Gàtinais 76, 4o Vilelotte du Gàtinais 77 > 9° Early rose (Bourgogne) . 80, 5o » (Bresse) 80,00 » (Bretagne) 67,50 (') D'après les analyses de Parmentier {loc. cit., p. ijS), une livre de Pommes de terre contient onze onces et demie d'eau de végétation, soit 728'', 10 pour loo»'', l'an- cienne livre étant représentée par 489°''» et l'once, par 3o8'', 57. C'est encore la moyenne admise aujourd'hui. à l'état normal. à l'état sec 2,57 l3,24 1,83 8,28 .,78 6,78 2, w 10, 16 2,81 8,28 2,25 8,28 i>93 7.89 1,85 7,52 1,66 7,02 1,46 7,52 1,43 7,i3 2,32 7,i3 ( 43i ) Matière azotée pour loo Eau ■ _^ — pour 100. à l'état normal. à l'état sec. Magnum bonum ( Bretagne) 73, lo 1,82 6,75 Saucisse rouge (Nièvre) 76,90 i,56 6,76 Saucisse du Gâtinais 78 , 60 i , 58 5 1 98 Institut de Beauvais (Bresse) 72,70 i,63 5, 98 » Les cendres contiennent généralement des traces de manganèse. L'acidité totale oscille entre o.o'^a et o, aSo pour 100. M Les petites Pommes de terre nouvelles ne diffèrent pas, par leur com- position, des grosses Pommes de terre qui ont atteint tout leur développe- ment. La proportion des enveloppes extérieures dans ces tubercules n'est que de 3 pour 100; elles contiennent 12, 5o pour 100 de cellulose à l'état sec, soit 2, 85 pour 100 à l'état ordinaire, c'est-à-dire environ sept fois plus que dans la Pomme de terre entière. » Les Pommes de terre cuites à l'eau conservent, à peu près, leur poids primitif. Les Pommes de terre frites (à la graisse ou à l'huile) retiennent environ 38 pour 100 d'eau et 7 à 9 pour 100 de matière grasse. Celles que l'on vend couramment dans les rues de Paris, laissées, comme l'on sait, plus ou moins longtemps sur un égouttoir exposé à la chaleur, ne renfer- ment que 4 pour 100 dégraisse. Dans Si's de Pomme de terre, avant ou après cuisson à l'eau, représentant approximativement laGoB"" de Pommes de terre frites et 700^"^ de Pommes de terre entièrement desséchées, il y a donc, à peu près, autant de matières azotées et amylacées que dans i'*^ de pain blanc ordinaire. » M. Balland adresse une nouvelle Note « Sur l'essai des ustensiles en aluminium ». M. A. Casamian adresse une Note relative à l'emploi de la solution d'iode dans l'iodure de potassium, pour distinguer les cyanures des autres genres de sels. M. A. Levât adresse une Note relative à l'action coagulante du suc d'ar- tichaut sur le lait. M. E. Derlon adresse, par l'entremise de M. Chatin, une Note relative C. R., 1897, 2" Semestre. (T. CXXV, N» 10.) 5'] ( 432 ) à l'apparition d'un bolide qu'il a observé à Fontenoy (Aisne) le 28 août dernier, vers 8 heures du soir. Ce bolide, d'un très grand éclat, se dirigeait du NE au SW. On n'a pu le suivre que sur une assez petite partie de sa trajectoire. Il a disparu sans qu'aucun bruit ait été perçu, bien que le temps fût très calme. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la sÉA^•CE du 6 septembre 1897. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mas- CART, MoissAN. Septième série. T. XII. Septembre 1897. Paris, Masson et C'% 1897; r vol. in-8°. Bulletin de la Société d' encouragement pour l'Industrie nationale, publié ïous la direction des Secrétaires de la Société, MM. CoLLiGîfON et Aimé Girard. Tome II. N" 8. Août 1897. Paris, Chamerot et Renouard; in-4'^. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d 'invention ont été pris sous le régime de la loi du d juillet i844' Tome quatre-vingt- huitième [P^ et IP Partie (nouvelle série)]. Paris, Imprimerie nationale, 1897; 2 vol. in-4". Les fours électriques et leurs applications, par Ad. Minet. Paris, Gauthier- Villars et fils, Masson et G'*; i vol, in-12. (Hommage de l'auteur.) Les animaux pliocènes du Roussillon, par Ch. Depéret. (Extrait des Mé- moires de la Société géologique de France : Paléontologie). Tome VII, fasc. IV (P^ Partie). Lille, Le Bigot frères, 1897; i fasc, in-4°. Annales des Ponts et Chaussées. I" Partie, 1897, 2" trimestre. Paris, P. Vicq-Dunod et G^ i vol. in-8°. Journal du C;'e/ (couronné par l'Académie des Sciences), Bulletin de la Société d'Astronomie. Directeur: Joseph Vinot . Troisième série, octobre i897;in-4°. The scienlific Papers of John Couch Adams, pro/essorof Astionomy and Geo- metryin the Universily of Cambridge. Vol. I. Cambridge, 1896; i vol. in-4''. \ On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -YILLARS ET FILS, Quai (les Grands-Augusiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-^". Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du \" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi «,.„. ( Schmid, Francke et £»e/ ne ; „-^^ Bologne. . . V . . Zanichelli. i Lamcrtin. Bruxelles J MayolezetAudiarte. 1 Lehégue et G'". If Sotcheck et C". Bupharest ^.^,^,|^_. (carol). Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, BellelG". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . ■ Otto Keil. Copenhague Hust et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Genève . . . La Haye. Lausanne. Leipzig.. ■ Liège. , Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères, f Benda. I Payot Barth. Brockhaus. I.orenlz. Max Riibe. [ Twietraeyer. ( Desoer. ) Gnusé. chez Messieurs : I Dulau. Londres Hachette et C'«. ' Nutt. Luxembourg. ... V. Buck. ILibr. Gutenberg. Rome y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Fé. Milan \^°'"'''' '''■^••"■ ( Hœpli. Moscou Gautier. / Prass. Naples .Marghleri di Giu». ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. Netv-Vork Stechert. Lemckf et Biiechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C'- Palernie Clausen. Porto Magalhaès el Mouiz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. „ i Bocca frères. Bome i , ( Loescher et C'. Botterdam Krainers et fils. Stockholm Sanison et Wallin. S'-Petersbourg. ^ Zinserling. / Woior. Turin. Vienne. )Cli ( Ro Bocca Ireres. Brero. Clausen. osenbergelSellier. Varsovie Gebelhuer et Wollf. Vérone Drucker. j Frick. I Gei-old et C". ZUrich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 1 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880,) Volume in-4°;'i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbescI A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'é prouvent les Comètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bermard. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur Iles vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Beseden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science! pour le concours de i853, let puis remise pour celui de i85fi, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature • des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences^ et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Science». K 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 6 septembre 1897. MEMOIRES ET COMftlUNICATIONS |>KS MRMBUES BT DES CORHESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. \I. Ad. Chatin. — Du nombip et de la sy- métrie des faisceaux fihrovascnlaircs dans Pages. la mesure de la perfection organique de; espèces végétales '|i,ï MEMOIRES PRESENTES. M. Stepiiaxidks adresse une \ole relative aux rayons X . CORRESPOND AIVCE . M. le iMiMSTRE DE l'Instruction publique adresse l'ampliation du Décret autorisant l'Académie à recevoir la donation de M. Henry Wilde, pour la fondation d'un prix annuel 4^0 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un Volume de M. Ad. Minet M. L. Crelier. — Sur les fonctions bessé- liennes 0"( j ) et S"(^) M. Paul Serret. — Sur l'hypocycloïde à trois rebroussements M, G. DE Metz. — La déviation magnétique des rayons cathodiques et des rayons X.. M. A. de Hemptinne. — Action des rayons X Bl'LLETI>,' BlBLIOGriAPIlIQfE ;)2o 4a6 sur la luminescence des gaz 4.''^ M. Balland. — Composition des Pommes de terre M. Balland adresse une nouvelle Note « Sur l'essai des ustensiles en aluminium > 4-^' M. A. Casamian adresse une Note relative à l'emploi de la solution d'iode dans l'io- dure de potassium, pour distinguer les cyanures des autres genres de sels 4'' M. A. Levât adresse une Note relative à l'action coagulante du suc d'artichaut sur le lait 'l'i! M. E. Derlon adresse une Note relative à l'apparition d'un bolide observé à Kontenoy (Aisne) le S août 1897 'l'ii PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. y.i- (ierant ; Gauthieb-Villah OCT 1 1897 1897 SûlQ SECOND SEMESTRE. \ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn. K3 M. MoiiFFLET adresse un projet d'aréostat mù par des propulseurs 'i-i 1 M. CiiANTRON adresse une Note « Sur le vol des oiseaux » '|.i4 CORRESPOND AIVCE . La Ligue oiiNiTiioi.oGiQUF. française informe l'Académie qu'un Congrès ornilhologique international s'ouvrira, à Aix, le 9 no- vembre 1.S97 434 M. L. MAnciiis. — Sur les déformations permanentes du verre et le déplacement du zéro des tlicrmoinétrcs 4^4 M. O. DucRU. — Sur la séparation électro- lylique du nickel et du cobalt d'avec le fer. Application au dosage du nickel dans les aciers 4-''' M. E. HE CyoN. — Les fonctions de la glande tbj'roïde 4^!) M. Georges Bohn. — Sur la respiration du Carcin us Mœnas Leach 4 '1 ' IM. E.MiLE ViARD adresse une « Nouvelle théorie des couleurs > !\Y\ M. lÎRioTTET adresse une Note intitulée : 11 Rcllexions sur la chaleur et l'atmo- sphère " 4 '1 '1 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 55. I,e Gérant ." GAUTHlEn-ViLL*BS. 1897 OCT 8 18S7 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR Tin. EiES SECaETAIKES PEBPGTVEKS. TOME CXXV. W 12 (20 Septembre 1897). PARIS, GAUÏHIER-VILLARS lîï FILS, IA1PR[MKURS-L1BRAIRES DES COMPTES RENDUS DKS SÈAXGES DE L'ACAnÉMIE DES SCIENCES, (Juai des Grands-Auguslinte, 55. ^^1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses f'ïembres et de l'analyse des Ménnoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendue a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des troiaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés" par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes Tendus, qu'autant cju'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent cju'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des troiaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer àe chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'txtrail est renvoyé au Compte tendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Conptes tendus n'ont pas de planches. le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commissionadministrativefait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sent chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, a^vant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. OCT 6 18^7 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 SEPTEMBRE 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CIIATIN. CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE. — Sur r hypocycloïde à trois rebroussemenls. Noie de M. Paul Serret. « 4. Théorème IV. — Six droites T,, . . ., Tj étant tracées dans un même plan, les centres des coniques inscrites à cinq de ces droites font toujours six points d'une même conique S qui se réduit à un cercle si les droites données sont tangentes à une m''me hypocycloïde. La conique S, ou le cercle qui la remplace, représente d'ailleurs, dans tous les cas, le lieu général du centre des coniques (p.) o = >^ >.,TjsEaa;^-f- 2!ïarK + Yj^ + . .. dérivées, en nombre infini, de l'hexagone (T,, . . ., Te). G. R., 1897, 2" Semeitre. (T. CXXV, N« 12.) 6o ( 446 ) » Nous établirons d'abord le lemme suivant : M La conique dérivée du pentagone (T, , . . . , ïj ) e/ /« conique inscrite à ce pentagone ont le même centre. » Désignant, en effet, par Z une droite quelconque, considérons la co- nique auxiliaire (A, B) dérivée du pentagone (T, . . . T^) et de la droite Z, conformément à l'identité générale (M) --t/x^(3^i-^y » La première polaire du point/? (p) o = z' = t;,. t;,...,t;, x',y'. par rapport à la cubique (M), étant représentée par l'une ou l'autre des équations (M') o =2/iT;T; = 2(H: + ^ _ i)z, il résulte aussitôt, de celte double représentation, que la droite Z et la po- laire du point p par rapport à la conique (A, B) divisent harmoniquement chacune des diagonales du quadrilatère (T, . . . T^). » Posons maintenant Z zt- i : la droite Z disparaît à l'infini avec le pôle p, les coniques (A, B) et (a, b) se confondent; et la polaire du point p par rapport à (A,B) se transforme, d'une part, en un diamètre de (^a,b); d'autre part, en la médiane même du quadrilatère (T, .. . T,,), ou en un diamètre de la conique inscrite au pentagone (T, . . . T5). La conique inscrite au pentagone (T, . . . T5) et la conique (a, b), dérivée de ce pentagone, ont cinq diamètres communs, et leurs centres se confondent. » Ce lemme établi, le théorème IV devient évident. Les coniques ((;.), dérivées de l'hexagone (T, ...T^), forment un faisceau : le lieu de leurs centres est une conique déterminée S. D'autre part, six des courbes (^a), qui correspondent aux hypothèses successives o = >., = X, = • • • = ^o> ne sont autres que les coniques dérivées du pentagone (23456), (3456 1), ..., et leurs centres respectifs, ou les centres mêmes des coniques inscrites à ces pen- tagones, font six points de S : c'est la première partie de l'énoncé. » Actuellement, si les droites T,, . . ., T^'font six tangentes d'une hypocy- ( 447 ) cloïde : en vertu de notre théorème fondamental ('), six des courbes (|7.), donc toutes les courbes (jx) sont des équilatères; et, par une proposition connue, le lieu S de leurs centres est un cercle; c'est la seconde |)artie de l'énoncé. » 5. Théorème V. — Etant données sept droites quelconquesT^, ..., Tt, les courbes S , , So , . . . , S- , lieux du centre des coniques dérivées cubi'juement de six quelconques de ces droites, se coupent suivant les trois mêmes points. » Soient, en effet, » Sa le lieu du centre des coniques dérivées des sept droites moins la droite T^; » S, le lieu du centre des coniques dérivées des sept droites moins la droite T,. » Ces deux courbes se coupant en quatre points, dont l'un en évidence, qui n'est autre que le centre de la conique dérivée du pentagone formé des sept droites données, moins les deux T;i, T,, négligeons ce premier point; et, désignant par O l'un quelconque des trois autres points com- muns à nos deux courbes, menons par O deux axes quelconques Ox, Oy. » Situé à la fois sur S^ et sur S,, le point O servira de centre commun à deux coniques (^dérivées, la première, de l'hexagone formé des sept droites données moins la droite T;; ; la seconde, de l'hexagone formé de ces mêmes sept droites moins la droite T,) et représentées, respectivement, par les équations o = - l.Tl-^^JXr^^^ax^ -^ 2bxy + cf- +f, o = - i:T]-^^l'X = a'x^- -t- ^.b'xy + c'f-+/'. » Or si, entre ces deux identités, l'on élimine le terme en T', commun à l'une et à l'autre, l'identité résultante /"T 3 k'-k 2' ^[ TJ = a"^= + 2 b"xy -+- c"y^ +/" exprime que l'origine actuelle O sert de centre à une conique déterminée, dérivée de l'hexagone formé des droites T,, . . ., T^, moins la droite T^; ou que le point O appartient à lu courbe S^, lieu du centre des coniques dé- rivées de cet hexagone. » Le point O, qui admet trois déterminations distinctes, est donc com- (') Comptes rendus, septembre 1897, p. 423. ( 448 ) mun aux trois courbes S;„ S,, S/,, c'est-à-dire à trois quelconques des coniques S,, S,, ..., Sy. Les sept coniques S,, S», ..., S, se coupent dans les trois mêmes points. » Si les droites données T,, . . ., T^ font sept tangentes d'une hypocycloïde, les coniques S,, ., ., S^ sont remplacées par autant de cercles en coUinéation. » On peut remarquer o^x \xw faisceau d' cquilatères étant le seul dont le lieu du centre se réduise à un cercle proprement dit, le théorème actuel et le précédent sont caractéristiques des seuls heptagones, ou hexagones, circonscriptibles à V hypocycloïde . » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'oxycellulose. Note de M. Léo Yigxox. « L'oxycellulose, découverte par Witz dans l'action du chlorure de chaux sur le coton pendant les opérations du blanchiment, est encore peu connue. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques résultats con- cernant la préparation et les propriétés de ce corps. » Pour obtenir roxycellulose, je suis parli de cellulose pure, préparée par la puri- fication du coton. Ce textile en bourre, préalablement nettoyé à la pince, a été traité par quatre bains aqueux successifs : (a) CO'Na-, i pour loo, trente minutes à loo"; (i)NaOH, I pour 100, trente minutes à 100°; (c) II Cl 22°, i pour 1000, trente mi- nutes à froid; {d) CO^Na^, i pour 100, trente minutes à froid. Après ces traitements, le coton a été lavé à l'eau distillée bouillante, puis à l'alcool 98" froid, et finalement séché à l'air; la perte de poids a été de 10 pour 100 environ. » Action des divers oxydants sur la cellulose. — J'ai fait intervenir divers oxy- dants dilués dans l'eau dans la proportion de i, 5, 10 pour 100 du poids de la cellu- lose, à froid et à chaud. L'acide nitrique à froid oxyde sans amener de perte de struc- ture des filaments; leur poids diminue de i,5 à 3,5 pour 100 à chaud, la perte de poids varie de 5,5 à i4 pour 100, la structure est détruite. » Le bichromate de potassium, le permanganate de potassium, fournissent des produits d'oxydation difficiles à purifier. Le chlorure de chaux donne des produits très blancs, mais son oxydation est difficile à régler; de tous les oxydants, c'est le mélange d'acide chlorhydrique et de chlorate de potassium qui m'a fourni les meilleurs résultats. » Préparation de l'oxycellulose. — Dans une capsule de porcelaine installée dans une chapelle, on place 3ooo« d'eau et i5oS"- de chlorate de potassium, on chauffe jusque vers l'ébullition, puis on immerge dans la solution SoS"' de coton purifié, et peu à peu (en cinq minutes), en agitant, 125« d'acide chlorhydrique à 22°. La liqueur jaunit, il se dégage des composés chlorés ; on maintient la température du mélange au voisi- nage de l'ébullition pendant une heure. Au bout de ce temps, on décante; le dépôt ( 449 ) blanc pulvérulent est lavé à l'eau dislillée chaude, par décantation, jusqu'à élimination complète de réaclion acide; on termine par des lavages à l'alcool et l'on sèche à air libre, sur papier filtré et brique poreuse. On obtient ainsi une poudre blanche, que j'envisage comme une oxycellulose et dont les caractères sont les suivants : » Propriétés de V oxycellulose. — Vue au microscope, cette oxycellulose est formée de filaments très courts. Elle jaunit à ioo°, elle est insoluble dans les réactifs neutres. Elle se colore en bleu par l'iode et l'acide sulfurique : la coloration est plus rapide et plus franche qu'avec la cellulose. » Pour la composition centésimale de la cellulose et de l'oxycellulose, j'ai trouvé : Cellulose. Oxycellulose. C 44,44 43,55 H 6,17 6 , o3 0 49,39 5o,42 )) Mais si l'on applique à l'oxyGellulose obtenue le procédé d'analyse de Lange (fusion avec la potasse à 180"), on trouve : Cellulose pour 100. Oxycellulose. Soluble dans KOH en fusion 12 87,08 Insoluble » 88 12,42 ,) On est amené à considérer cette oxycellulose comme un mélange de 70 pour 100 d'oxycellulose et de 20 pour 100 de cellulose. » En appliquant cette correction aux nombres qui donnent la composition en cen- tièmes de l'oxj cellulose, on trouve : C 43, i5 n 5,97 0 5o,65 » La formule C"H"0='[(C«H'°0^)'-Ii^+0] exige C 43, 5o II 5,70 0 50,70 )) Chaleur de combustion. — J'ai trouvé : Cellulose. Oxycellulose. 4224 à 4190 4i33 à 4124 » Thermochimie. — J'ai mesuré la chaleur dégagée par l'immersion de la cellulose et de l'oxycellulose dans une solution de potasse : » Matière, los''; 5oo"KOH normale vers i3° : Cellulose o'^^',74 pour loos''. Oxycellulose 1*^"', 3o » » Le caractère acide a donc augmenté. » Absorption des matières colorantes basiques. — La cellulose et l'oxycellulose ont été comparées, à ce point de vue, par immersion dans des bains de teinture de ; 45o ) richesse connue obtenus avec la safranine et le bleu méthylène, pendant trente mi- nutes à l'ébullition. Après teinture, les bains ramenés au volume primitif ont été comparés au calorimètre; leur appauvrissement a servi à mesurer l'absorption : Absorption par i»' de substance. Safranine. Bleu mélbyléne. Cellulose o5'",ooo os^oca Oxjcellulose osi^jOcy os'',oo6 » Action de la potasse. — L'oxycellulose, traitée par une solution aqueuse de potasse, fournit une liqueur jaune d'or. Cette solution réduit la liqueur de Fehling; acidifiée par l'acide chlorhydrique, elle se décolore et donne un précipité blanc. Par épuisement avec de la potasse à 3o° B., l'oxycellulose perd 89 pour 100 de son poids. Le précipité donné par les acides est de 8 à 9 pour 100 du poids de la cellulose. Voici les chaleurs de combustion de ces différents produits : Oxyceîlulose 4i33 » épuisée par la potasse 4201 Précipité par les acides 3929 on a Pour la cellulose ... 4224-4190 » la saccharose 3955 » L'oxycellulose réduit énergiquement la liqueur de Fehling; il en est de même de la liqueur jaune provenant de l'épuisement par la potasse. L'oxycellulose, épuisée par la potasse à chaud, ne réduit plus. » Le réactif de Schiff (fuchsine et acide sulfureux), préparé suivant Villiers et Fayolle, donne, avec l'oxycellulose, une coloration violette intense. Elle possède donc des fonctions aldéhydiques. .) I/étude des produits de rupture de l'oxycellulose par la potasse et la baryte sera l'objet d'une prochaine Communication. » CHIMIE ORGANIQUE. ~ Sur la rétamine. Note de MM. J. Battandier et Th. M.4L0SSE, présentée par M. Chatin. (Extrait.) « Le poids moléculaire déterminé par la tonométrie (appareil de Beck- mann), d'après l'élévation du point d'ébuilition d'une solution dans l'alcool éthylique, a été trouvé égal à 269,4 et 268,3. » Le dosage du carbone, de l'hydrogène et de l'azote a fourni les moyennes: C = 72,08, H = 10,69, Az= ii,i (calcidé pour C''H-° Az=0 : 72, 10,4, 1 1,2). « Analyse de sels : Bromhydrales. — Nous en avons préparc deux. ( 45i ) qui ont paru répondre respectivement aux formules C'^H"Az=OHBr et CH'^" Az'O, sHBr, d'après les dosages du brome et de l'azote. » loâhydrates. — Ceux que nous avons préparcs, magnifiquement cris- tallisés, nous ont paru répondre à la formule C"*H-*Az-0, 2ÏII, d'après le dosage de l'azote dans un échantillon spontanément séché à l'air : Az pour 100, trouvé : 5,54i; calculé; 5,533. » Sulfales. — Nous avons préparé des sels répondant à la formule C'*H-' Az-0,H-SO^(Il-0)*, 0L1.Z; = 5 pour les sels cristallisés dans l'eau. On a dosé l'azote, et l'acide à l'état de sulfate de baryte. » Un échantillon de sulfate, préparé en traitant par l'acide sulfurique la rétamine dissoute dans l'alcool très concentré, a fourni à l'analyse des résullats correspondant à la formule G'^H-^Az-OH-SO*, 2U-O. » Dcterminations a Icalimè triques. — La rétamine, combinée, pour une molécule, à un équivalent d'acide, ne colore plus la phénolphtaléine. Les sels à deux équivalents d'acide, traités, en dissolution aqueuse, par un équivalent d'alcalis caustiques, sont transformés en sels à un équivalent d'acide R . 2HBr -h NaOH =^. RHBr + NaBr -f- HO H. » Dans cette transformation, une molécule de soude correspond à une molécule de rétamine. Le terme de la réaction est indiqué par la phénol- phtaléine. De là un moyen rapide pour déterminer le poids moléculaire de la rétamine. Il suffit de saturer une quantité déterminée d'alcaloïde par un excès connu d'acide titré, d'ajouter quelques gouttes de phénol- phtîiléine, puis de la solution titrée de soude jusqu'à coloration. Les résul- tats des expériences de ce genre s'accordent avec le poids moléculaire 200 et la formule C' = H=°Az-0. >! La rétamine est susceptible de donner des sels neutres, contenant deux molécules d'acide monobasique, ou une molécule d'acide bibasique pour une molécule d'alcaloïde, et des sels basiques, contenant une molé- cule d'acide monobasique pour une molécule d'alcaloïde. » ( 452 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Influence des matières colorantes sur la fermentation des vins rouges très colorés. Note de MM. P. Carles et G. Nivière. « La vinification des cépages très colorés, du Jacquez par exemple, a toujours présenté de graves inconvénients, que l'on peut attribuer : T à la difficulté de maintenir la matière colorante; 2° à la difficulté non moins grande que présente la transformation complète du sucre en alcool, acide carbonique, etc. » A l'époque où l'on faisait beaucoup d'exportation, où les vins étaient trop souvent colorés avec de la baie de sureau, M. G. Nivière tenta des expériences sur la fermentation des baies de sureau, dont le principe co- lorant se rapproche beaucoup de celui du Jacquez. Il remarqua que la transformation du sucre en alcool était d'autant plus difficile que la colo- ration était plus intense. » Nous avons repris ces expériences; nous avons ensemencé dans nos milieux le Saccharomyces Pastorianus, que nous 'avons sélectionné par la méthode Pasteur. Cette levure faisait fermenter des moûts de raisins secs très riches en sucre, jusqu'à 17°. » Prenant ce ferment, nous l'avons mis dans des décoctions de baies de sureau, sans ajouter d'acide tartrique, d'une part; d'autre part, nous avons additionné d'acide tar- trique le milieu fermentescible ; enfin, nous avons fait un troisième essai avec le phosphate d'ammoniaque, sel éminemment propre au développement des ferments. » Dans les trois cas, le milieu a fermenté et a donné 14° d'alcool, mais la fermen- tation n'était pas complète; il restait Sos"' environ de sucre par litre. Les additions d'acide tartrique avivaient la couleur, mais n'influaient en rien sur la marche de l'opé- ration. Quant au phosphate d'ammoniaque, son action favorable sur la fermentation était insignifiante. » Nous avons mis le même ferment dans des moûts blancs, dans de l'orge tarlarisée; nous avons obtenu ainsi des fermentations intégrales; la liqueur de Fehling ne déce- lait que des traces minimes de sucre. » Si l'on prend des vins de Jacquez à longue cuvaison, acidifiés ou non, on remarque qu'ils contiennent toujours une quantité notable de sucre dans le vin. Ce fait résulte de ce que, dans les cuVaisons courtes, le vin est décuvé bien avant que tout son sucre soit transformé; la fermentation se continue sans qu'il en résulte un accroisse- ment de couleur, étant moins riche en matière colorante que le vin à longue cuvaison, qu'une macération prolongée a enrichi en couleur; celte macération doit être plus complète, c'est ce qui explique les différences observées. Si l'on prend un vin coloré, brillant, qui contient du sucre et qu'on le dédouble, une nouvelle fermentation inter- vient et diminue encore la quantité du sucre non transformé. ( 4.^3 ) >' En résumé, d'après nos expériences et les données précédentes nous croyons pouvoir formuler les conclusions suivantes : » 1° La transformation incomplète du sucre dans les moûts très colorés est due à la matière colorante et non à l'acidité, car des décoctions de su- reau, acidifiées ou non, ont donné le même résultat; )) 2° Cette matière colorante, voisine des tannins, agit comme antisep- tique sur les microrganismes de la fermentation; » L'acide tartrique, ajouté aux vins rouges colorés, n'influe pas sur la fermentation ou, s'il agit, ce n'est qu'indirectement, c'est-à-dire en em- pêchant la précipitation de la matière colorante qui, elle, agit sur les fer- ments. Cette dernière conclusion nous permet d'expliquer les résultats obtenus dans une vinification de Jacquez qu'un de nous fit en i8c)3 à Beau- séjour, près Béziers. Le vin était très beau, mais encore fortement sucré. L'analyse de ce vin n'a pu être faite. » Des expériences que nous poursuivons sur des moûts nous permet- tront de donner des résultats complémentaires à cette Note, dont le but actuel est d'établir le fait au point de vue théorique. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le rôle que j'oue le 'Pseudocommïs vilis Debray dans les deux maladies de la Vigne, l'anthracnose et l'oïdium. Note de M. E. RozE, présentée par M. Chatin. !( M. Debray a déjà fait connaître (') que le Pieuc/ocomTOW était la cause de la maladie de l'anthracnose. L'observation microscopique permet, en ef- fet, de constater l'existence des plasmodes de ce Myxomyccte dans les taches brunâtres ou noirâtres qui couvrent les tiges, les pétioles des feuilles de la Vigne, ainsi que les pédoncules et les grappes des raisins, ce qui caracté- rise cette maladie. » J'ai clierché à en obtenir une preuve expérimentale. Un très jeune jjied de Vigne, germé sous châssis, très sain d'aspect, fut planté le i^'' juillet dans un pot et conservé dans une serre fermée. On sait que le Pseiidocommis produit, sur les feuilles de Cerisier, des taches qui se circonscrivent et forment des particules de tissu plasmodique, les- quelles se détachent et laissent les feuilles trouées. Je plaçai vingt de ces particules sur les racines découvertes de ce jeune pied de Vigne ; je les recouvris ensuite de (') La Brunissure dans les végétaux et en particulier dans la Vigne {Revue de Viticulture, iSgS). C. K., 1897, 2° Semestre. (T. CXXV, N» 12.) 61 ( 454 ) terre, et le pot fut arrosé assez fréquemment. Au bout d'un mois, la base de la tige brunit et je vis apparaître bientôt sur son épidémie les petites taches noirâtres caracté- ristiques de l'anthracnose, qui se montrèrent ensuite sur les pétioles et sur les nervures des feuilles, dont le limbe fut très légèrement attaqué. Le jeune pied de Vigne subit ensuite peu à peu un lent arrêt de développement, au fur et à mesure que le nombre des taches augmentait, mais ne périt pas. » Le résultat de cette expérience me paraît donner une preuve nouvelle du véritable rôle du Pseudocommis dans l'anthracnose, et confirmer ce que l'observation seule avait déjà établi, en même temps qu'elle démontre l'identité spécifique de ce Myxomycète, qui peut de la sorte quitter le Ce- risier pour aller dans le sol infecter la Vigne. » Cette année, les treilles de la région parisienne ont été fortement at- taquées j)ar l'oïdium (^Uncinida spiralis B. et C), le Peronospora vilicola et surtout par \c Pseudocommis qui, par contamination aérienne, s'est montré à la fois sur les tiges, les pétioles des feuilles de la Vigne, et sur les grappes de raisin. J'ai pu suivre, sur des ceps de Vigne non traités par les Fongi- cides, le développement de ces trois maladies. En faisant une série d'ob- servations sur des grains de raisins attaqués par l'oïdium, j'ai cherché à me rendre compte des effets réels qu'il produisait. » A première vue j'aurais pu croire, comme on l'a admis jusqu'ici, que c'était aux résultats de son parasitisme superficiel qu'était dû l'état très maladif de ces grains de raisin, qui prennent, lorsque l'oïdium les recouvre, une teinte grisâtre, et dont quelques-uns se déchirent et crèvent. Toutefois, je ne tardai pas à reconnaître que, par une action concomitante, sous l'efflorescence de l'oïdium, le Pseudocomniis était apparu sur l'épiderme, sous la forme de très petites taches brunâtres ponctiformes, visibles seulement à la loupe ; quelquefois ces taches s'élargissent et se réunissent, entravant ainsi le développement épidermique. Sous l'efTorl de la croissance de l'inté- rieur du grain, cet épiderme mortifié crève et le grain s'ouvre, mettant à nu les pépins. L'oïdium ne me paraît être pour rien dans l'effet ainsi produit : c'est au mode d'action du Pseudocommis (\\\'\\ convient de l'attribuer, et c'est le même effet que l'on constate lorsque ce dernier parasite agit seul, sans l'oïdium. Du reste, sur les feuilles envahies par l'oïdium et qui m'ont permis d'y observer des conidies et des pycnides, je n'ai jamais pu remarquer de taches brunâtres semblables à celles des grains. )) Comme le Pseudocommis n'était pas connu lorsqu'on a cru recon- naître que l'oïdium était la cause de cet état maladif des raisins, j'estime qu'on l'a considéré comme étant seul l'auteur de désordres plus graves que ceux qui lui incombent réellement, d'autant plus que, en raison des in- fluences atmosphériques, le développement concomitant du Pseudocommis et de l'oïdium, comme on le voit trop bien cette année, a dû toujours avoir lieu. ( 455 ; )) J'ajouterai deux mots, pour signaler une autre cause d'altération due au Pseudocommis et restée inexpliquée jusqu'ici. J'ai, en effet, remarqué sur une treille de Chasselas, qui s'était trouvée garantie par divers traite- ments contre les attaques parasitaires, que tout récemment certaines grappes fort belles étaient presque subitement empêchées d'arriver à leur complète maturité. Il s'était rapidement produit, sur les rachis de ces grappes, de petites taches brunâtres circulaires, qui avaient provoqué la dessiccation de tout le tissu des pédoncules insérés au-dessous de ces taches. Je me suis assuré que les taches dont il s'agit contenaient des plas- modes du Pseudocomm.is qui, par contamination aérienne, venait ainsi tardivement dessécher, soit seulement les axes secondaires, soit même l'axe principal de la grappe. » La séance est levée à 3 heures et demie. AI. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i3 septembre 1897. Revue de Mécanique: M. Haton de la Goupillière, Membre de l'Institut, Inspecteur général des Mines, président. Tome I. Août 1897. Paris, Vicq- Dunod et C'*. i fasc. in-4". Anthropologie. Rédacteurs en chef: MM. Boule et Verneau. 1897. Tome VIII. N" 4, juillet-août. Paris, Masson etC'"; i vol. in-8\' Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d'Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du globe. Septembre 1897. Paris, Cn. Bivort; i fasc. in-S". Bulletin de V Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel; Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. N" 36. Séance du 7 septembre 1897. Paris, Masson etC'*; i fasc. in-8". Annales médico-psychologiques. Fondateur: D'' J. Baillarger. N° 2. Sep- tembre-octobre 1897. Paris, Masson et C'^; i vol. in-8°. Bulletin de la Société entomologique de France. 1897. N"^ 13. Paris, Firmin- Didot et C'*'; i fasc. in-8°. ( 456 ) Journal de la Société nationale cV Horticulture de France, Tome XIX. Août 1897. Paris, L. Maretheux; i vol. in-8°. Memorie délia Regia Accademia di Scienze, Leltere ed Arti in Modcna. Série II, Volume XQ, Parte prima. Modena, 1896; i vol. in-4°. ERRATA. (Séance du 6 septembre 1897.; Note de M. Ad. Chatin, Du nombre et de la symétrie des faisceaux fibro- vasculaires, etc. Page 4i6, lignes 4 et 5, après Aucuba, Leycesteria, Lonicera, Obolia, Symplio- ricarpos, Xylosteum, Viburnum, Cornus, au lieu de (^), lisez ('). Ligne 8, après Lobelia cardinalis, au lieu de ('), lisez (-). En bas de la page, aux noies, supprimer (^) et remplacer (^) par (-). Page 419, ligne 12, au lieu de Myrcinées, lisez Myrsinées. Page 420, lignes i et 2, au lieu de pétales, lisez filets. ■«cgassa" Q ®o^a Or souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n** 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la 6n de Tannée, deux volumes in-^. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 Ir. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : igen Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin ' ( Lachése. Bayonne ... Jérôme. Besançon Jacquard. iFeret. Laurens. Muller (G.). Bourges... Renaud. ; Derrien. F. Robert. J. Robert. [ Uzel frcres. Caen Massif. Chambery Perrin. Henry. Marguerie. \ Juliot. i Ribou-Collay. ; Lamarche. Ratel. IRey. Vouai jLauverjat. ( Dcgez. Grenoble j brevet. ( Gralier et C'". La Rochelle Foucher. LeHa,re j Bourdignon. ( Dombre. Lorient. Lyon. chez Messieurs : Baumal. M"" Texier. Bernoux et Cumin. Oeorg. Côte. ard. ( Ghana ' Vitte. Sr«j<. , Cherbourg Clermont-Ferr. Marseille Ruât. \ Calas. Montpellier . Moulins.. .. Djon.. Lille.. ) Thorez. { Quarré. / Coulet. Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. j Loiseau. ( Veloppé. I Barma. / Visconti et G'". Aimes Tliibaud. Orléans Luzeray. I Blanchier. ( .Marclio. Hennés Plihon et Hervé. Rocheforl Girard (M""). \ Langlois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. \ Bastide. ( Kuinébe. ( Gimct. \ Privai. , Boisselier. Tours Pérical. Suppligeon. \ Giard. / Lemaitre. Nantes I\ice. . . . Aime Orléa Poitiers.. Hennés Rochef Bouen. S'-Étie Toulon . . Toulouse Tours... . Valenciennes.. » chez Messieurs : Amsterdam. I ^eikema Caarelsen ■ ( et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. . Asher et C". I Dames. J Friedlander et (il ' Mayer et Muller. Berne * Schmid, Krancke et Berlin. Bucharest. Bologne Zanichelli. Lamertiu. Bruxelles J Mayolezet.Audiarte. ( Lebègue et C'*. \ Sotcheck et C. I Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Cainmerineyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapeiinohr. La Haye Bel in fan te frères. ) Benda. ' Payot Barlh. 1 Brockhaus. Leipzig Lorentz. Max Rube. Twielmeyer. I Desoer. I Gnusé. Lausanne. Liège. 1 chez Messieurs : 1 Dulau. Londres 'Nutt. Luxembourg . . . V. Buck. Libr. Gutenberg. .Madrid . . . Romo y Fussel. 1 Gonzalés e hijos. ( F. Fé. Milan i Bocca frères. Moscou ) Hœpli. 1 Prass. Naples ■ . .Marghieri di Gius. ' Pellerano. ^ Dyrsen et Pfeiffer. New- York . j Siechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford . Parker et C'" Palerme . Clausen. Porto Prague . Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome ( Bocca frères. j Loescheret C*. Rotterdam . Kramers et fils. Stockholm . Sanison et Wallin. S'-Petersbourg. ( Zinserling. ( WolIT. 1 Bocca frères. Turin ) Brero. \ Clausen. I RosenbergelSellicr. Varsovie Gebethnep et WolfT Vérone Vienne ( Frick. \ Gei-old et G'-. Zilrich MeyerelZeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" i31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4'';'i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes et A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul de. Perturbation, queprouvem le» omète8,par M.Hansen.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec Sa planches; i856 jc f Toaie II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Besedem. - Essai dune réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des" Sciences pour le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « lîludier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédl- ' mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la natuie ' des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses étals antérieurs ., par M. le Professeur Bron.-». In-4», avec 27 planches; 1861.. . 15 fi. 4 la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à lAoadémie des Sciences- W 12. TABLE DES ARTICLES, f Séance du 20 septembre 1897.) CORRESPONDANCE . Pages. M. l'Ari. SiiiiKET. ~ Sur l'Iiypdcyiioïdi' à trois rebroussements M. Lko Vignox. — Sur l'oxycellulose . . . WM. J. Battandier et Tu. Malosse. — Sur la rétamine 4'^" MM. P. Carles et G. Miviére. — Inlluencc I 1' Pages, des rnalièrcs colorantes sur la fermentation des vins rouges très colorés ^b'. M. E. lioZE. — Su^e rôle que joue le Pseu- l docommis Vitis Debray dans les deux i maladies de la Vigne , l'anthracnose et ■ l'oïdium 4'^3 Bulletin niDLioGRAPiiiouE 455 Errata 456 PAUIS. — IMPKI.MKRIE G VUTHIElî-VILLVRS ET FILS, Quai des (jrands-.\ug;ustins, 5.i, l.r Cfriint ; (i AUTHIEII-VlLLARb. 1897 OCJ 28 1897 o , ^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES t>AH Tin. liRM «ECHÈTAIKES PEHPÉTUECiS. TOME CXXV. I\M3 (27 Septembre 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÈAXCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^^^ 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Lss Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie se .conijîosent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*" . — Impressions des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant^ de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus (le les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait^la présentation est loujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendu actuel, et l'txtrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sent chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séarce, avant E' . Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 SEPTEMBRE 1897. PRÉSIDKNCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. F. -P. Dehéraix, en préscntanl à l'Académie un Ouvrage qu'il vient de publier, sous le titre : «Les Plantes de grande culture «, s'exprime comme il suit : « J'ai essayé, dans cet Ouvrage, d'indiquer les progrès réalisés dans la culture du blé, dans celle des pommes de terre, des jjetteravcs fourra- gères et de distillerie et des betteraves à sucre. Dans chacun des Chapitres, je me suis occupé de la préparation du sol, de la distribution des amen déments et des engrais, du développement de la plante et de sa récolte, et j'ai, en outre, décrit sommairement les indiistiies qui utilisent, comme tnatière première, la plante étudiée. » J'ai particulièrement msisté sur l'heureuse influence qu'exerce le choix des variétés semées; l'Académie sait que les succès obtenus par notre C. K., 1S97, 2° Se.inslre. (T. C\XV, N« 13.) 02 ( 458 ) Confrère, M. Aimé Girard, dans l'amélioration de la culture de la pomme de terre, sont dus, partiellement au moins, à l'introduction d'une variété nouvelle; nous avons montré, il y a plus de vingt ans, M. Fremy et moi, que la richesse en sucre des betteraves est étroitement liée à la variété semée et, plus tard, j'ai fait voir avec M. Porion que, dans la région septen- trionale, sous un climat qui lui convient, le blé à épi carré fournit des ré- coltes infiniment supérieures à celles que donnaient les blés habituellement semés. » C'est moins la variété choisie que le mode de semis adopté qui conduit au succès, dans la culture des betteraves fourragères. On les sème d'ordi- naire à grands écartements; on obtient ainsi d'énormes racines, très aqueuses et très peu nutritives; j'ai conseillé, depuis plusieurs années, de rapprocher les lignes, de façon à récolter des betteraves de dimensions moyennes : le poids de matière alimentaire produit à l'hectare s'augmente ainsi dans une large mesure. » En 1848, on estimait la production agricole annuelle de la France à cinq milliards; elle atteint aujourd'hui de onze à douze milliards et, dans cet énorme accroissement, une part importante revient à l'augmentation des rendements et à l'extension des plantes de grande culture. » MEMOIRES PRESEIVTES. M. L.-A. Picard adresse un Mémoire portant pour titre: « La Science universelle intégrale de la nature et le système abstrait des mondes ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Rassoul 3Iesti adresse un projet de pompe dont il est l'inventeur. (Renvoi à la Section de Mécanique.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. W. de Forn>ietle, mlilulé: « Les ballons- sondes de MM. Hermite et Besançon et les ascensions internationales ». (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) ( 459 ) GÉOMÉTRIE. — Sur l hypocycloïde à trois rebroussemenis. Note de M. Paul Serket. « 6. Théorème VI. — Un heptaf^one (T,,...,T;) étant circonscrit à i hypocycloïde, les centres de gtm'ilè G/ des divers triangles ayant, pour pre- mier sommet, Vun quelconque des sommets de Vheptagone, et, pour point milieu du côté opposé, le centre C,- de la conique inscrite au pentagone formé des côtés de l'heptagone, moins les deux, qui se croisent au sommet employé, font 21 points d'une même ligne droite : la droite (1) o = 2l'/,r; = a.'r+/>v^-c=X, dérivée de l'heptagone actuel, et qui remplace ici le cercle déiivé iXww hep- tagone quelconque. » Soient, en effet : (i) o=2'«,t;=x,y,-c,, (2) o = 2"/;, T^ = X, ¥,-(:„ (3) o=^c,T.=^,-Y,-G, les équilatères du second degré, dérivées, une à une (Théorème I), des pentagones (j 23/^5), (23456), (34567). Comme trois angles droits X.Y,, X^Yj, X3Y;,, composés entre eux linéairement, donnent toujours naissance à une droite déterminée, écrivons (4) y''//,X,Y, = a'.r-4-//v-hr', et ajoutons, membre à membre, les identités (i), (2), (3) multipliées par h^,h.,,h.^. Nous conclurons, de l'identité résultante (1), l'existence d'une droite déterminée X, dérivée de l'heptagone considéré, et qu'il s'agit main- tenant de construire. Ecrivons pour cela, au lieu de (1), {Ibis) o = y;'/,T^=x = xz% o = Z^i désignant la droite de l'infini. La première polaire du sonnnet P {^) o = t; = t;, t; r.,; x', z'=.. par rapport à la cubique (Ihis), sera représentée par l'une ou l'autre des équations 2 (r bis) o = 2 ' /, 1", T; = 2 Z' XZ + X' Z^ = X ■ )) Or, il suit, (le la première, que la droite X' X 4 = o 2 est un diamètre (!(> la conique inscrite an ])entagone (T,, . . . , T;); et, le centre C de cette conique, un point de cette ilroite; de la seconde. c[ue la X' distance X' + -- du pôle P à ce diamètre étant les 2 de la distance X' du pôle à la droite cherchée X : les distances d' s points C et P à la droite X seront entre elli's dans le rapport de i ii 2. Ce qui est le théoi'ème énoncé. » 7. Si les six premiers côtés T,, . . . , T,, de l'heptagone précédent sont tangents à une même conique de centre C, on reconnaît aussitôt que la droite X ne dépend que du point C et de la septième tangente T,, et qu'elle divise dans le rapport de i à 2 les ravons vecteurs menés de- ce point à cette tangente. » De là une solution intuitive de ce problème : Une hypocycloïde et une conique étanl inscrites à un pentagone donné (T, Tj), construire la sixième tangente T„ commune aux deux courbes. A cet effet, menant à l'hvpocycloïde une nouvelle tangente T,, on construira, comme il vient d'être dit, la droite X déi'ivée de l'heptagone (T,, ï; T^, T,). Dési- gnant ensuite par P, la trace inconnue de T^ sur T,, par C, le centre connu de la conique inscrite au pentagone (T^, T,, T., T,,. T,) : le segment C,P, sera divisé, en G,, par la droite X dans le rapport de i à 2; le point G, sera donc connu et, par suite, le point P,. )) 8. Comme les précédentes, les propriétés des tangentes rectangu- laires résultent a priori i!e notre théorème I. » Pour le faire voir, rapportons, à un groupe quelconque de tangentes rectangulaires Ox, Or jjiises pour axes : i" leur corde de contact AB, o = C^ I-'t— j;2" une taneente quelconque aJi, o =T = - 4- Vr — i ; au >- 1 I ' a p et, contormémei'.t au ihéoréme 1, exprimons cpie la conique déri\ce des ( 46i ) cinq groupes conjiia;nés résultants x^, y', T', x^C, y^C, savoir o = ix'' H- ij.y -h {y -4- { — I ) C>:x- + |/y-;; ■4- -^^ — I ) ^a' x'- -{- nh' xy -+- c'y' -h . . . satisfait à l.i condition a' H- r' —. o : une élimination bien simple nous don- nera » Or. cette relation étant satisfaite : \° par la double substitution a= a, p = /;; 2" |)ar la double hypotbèse o = a = S, associée à la condition av. -t- i[i = o, que l'on j)ont écrire ( — )(" )^^~^' °" ^^ conclut : i" que la corde de contact AB de deux tan génies rectangulaires quelconques est tangente à la courbe; 2° que la troisième tangente OH, menée à la courbe par le point de concours de deux tangentes rectangulaires , est perpen- diculaire à la corde de contact de celles-ci. » 9. On peut ajouter que le lieu décnt par le point de concours de deux tangenti^s rectangulaires est un cercle déterminé, cercle (to. 0) e^ cercle O A'B', passant par le point O et les points-milieux A', L' des segments tangentiels OA, OB. » C'est ce qui résulte de la seule équation (^) si l'on remarque : 1° que le point auxiliaire M (oc, p), ayant pour coordonnées l'abscisse et l'ordonnée à l'origine de la tangente mobile T, décrit visiblement le cercle OAB; 2° que la corde OM et la tangente correspondante a[i faisant avecOicdes angles égaux, les tangentes a.^. oc' P' relatives à deux cordes rectangulaires OM, OM' seront de même rectangulaires : d'où il suit que les parallèles à ces tan- gentes menées par M, M' se couperont sur le cercle OAB et, ces tangentes elles-mêmes, sur le cercle sous-double OA'B'^ cercle ( En traitant l'hydrate Sn^O" iI-,7 H-0 par de l'acide chlorhydrique en quantité suffisante pour former une pâte claire, on observe (|u'il n'y a pas dissolution, au bout d'un certain temps, comme avec l'acide métastannique préparé et lavé à froid. Les deux corps se combinent pourtant, car la température s'élève et la masse desséchée sur de la porcelaine dégourdie se dissout dans l'eau, en donnant luie solution opales- cente d'un chlorure. Cette solution diffère, par plusieurs caractères, de la solution du chlorure métastannique. Elle donne notamment la réaction de H. Hoze, c'est-à-dire qu'elle précipite par l'acide sulfurique étendu. Un excès d'une solution saturée d'hy- drogène sulfuré ne commence à la précipiter qu'après un temps relativement fort long : une demi-heure ou trois quarts d'heure. » L'acide chlorhydrique précipite de cette solution le chlorure, qui est moins so- luble en présence de cet acide que le chlorure métastannique. Ce chlorure desséché, comme il a été dit pour le chlorure métastanni([ue, donne à l'analyse des nombres concordants qui conduisent à la formule Sn^O'CI-, 2H-O. « Ainsi, non seulement l'acide métastannique, après avoir subi une ébuUition prolongée dans l'eau, donne, par dessiccation à l'air et dans le vide, deux hydrates renfermant chacun deux molécules d'eau de moins que les hydrates correspondants de l'acide métastannique préparé et lavé à froid, mais, de plus, il fournit avec l'acide chlorhvth'iepie un chlorure contenant deux molécules d'eau de moins que le chlorure métastannique, et dont la solution présente des caractères qui lui sont propres. » Ce chlorure, comme le chlorure métastannique, est décomposable par l'eau en excès. Le produit de cette décomposition, préparé et lavé à froid, donne, par dessiccation, non les hydrates de l'acide métastannique pré- paré et lavé à troid, mais les hydrates avec deux molécules d'eau en moins, C. R., 1S9-, ï' Semestre. (T. CXW, N° 13.) ^^ ' ( 466 ) correspondant au nouveau chlorure. L'acide métastannique, après avoir subi la modification que lui imprime l'ébuUition avec l'eau, forme donc un chlorure dont on peut l'isoler avec ses propriétés spéciales. Il y a plus, on peut transformer cet acide en sel de potassium, l'isoler ensuite de ce sel, le convertir en chlorure, le dégager de ce chlorure, sans qu'il perde sa composition spéciale et ses propriétés, notamment celle de donner avec l'acide chlorhydrique un chlorure distinct du chlorure métastannique par sa composition et par ses propriétés. » C'est donc un nouvel acide stannique bien défini, auquel je donne le nom d'acide parastannique . » Les composés métastanniques et parastanniques ont respectivement la composition exprimée par les formules suivantes : Hydrate desséché Hydrate desséché à l'air. dans le vide. Chlorure. Sel de potassium. Métastannique... Sn'^0"HS9H-0 Sn=0"HS4H20 Sn50='C1^4H^O Sn50"KS4H20 Parastannique.... Sn'' O" HSyll-O Sn'^0"HS2H20 Sn'^O'ClS aH'^O Sn=0"Iv%3H^0 » Les faits succinctement résumés dans cette Note, et qui seront déve- loppés dans un Mémoire d'ensemble, expliquent facilement les contradic- tions des auteurs. Citons un exemple. Poiu- Berzélius, l'acide métastannique donne avec l'acide chlorhvdrique tm composé spécial (le p-chlorure); pour Gay-Lussac, l'acide métastannique donne avec l'acide chlorhydrique du chlorure stannique, tout comme l'acide stannique. L'explication de cette divergence est la suivante. L'acide dit métastannique, préparé à tem- pérature peu élevée, est en réalité un mélange des acides stannique et métastannique. L'acide chlorhydrique transforme ce mélange en chlorures stannique et métastannique. Mais ce dernier chlorure, qui est assez soluble en présence de l'acide chlorhydrique, passe inaperçu si l'on ne prend des précautions spéciales (Note du 5 avril 1897). Gay-Liis.sac a donc obtenu réellement du chlorure stannique en traitant l'acide métastannique brut par l'acide chlorhvdrique. Si l'on fait au contraire bouillir l'acide méta- stannique brut au sein de l'eau, il se convertit totalement en acide para- stannique, et l'acide chlorhydrique le transforme intégralement en chlorin-e parastannique exempt de chlorure stannique. Or, sans aucun doute, c'est là le composé obtenu par Berzélius qui dit, en elfet : « Je privai l'oxyde )) stannique de tout acide (azotique) en le faisant bouillir à plusieurs reprises » avec de l'eau. » ( 467 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur divers chlorures doubles formés par la cinchonamine. Note de MM. Léo.v Boutroux et P. Genvresse. « M. Arnaud a fait connaître, eu i88i (^Comptes rendus, t. XCIII, p. agS), une base qu'il a nommée cinchonamine, remarquable par l'insolubilité de son nitrate dans l'eau acidulée par un acide quelconque, et s'est servi de celte propriété pour isoler l'acide nitrique dans certains milieux. Il a fait remarquer qu'on pouvait ainsi précipiter les nitrates d'une manière géné- rale, pourvu qu'ils ne fussent pas associés à des iodures, l'iodhydrate de cinchonamine étant aussi peu soluble que le nitrate. » Nous avons trouvé d'autres sels insolubles de cinchonamine, sels bien cristallisés, et présentant au microscope des formes très peu différentes de celles du nitrate : ce sont des chlorures doubles. » Sel double de cadmium et cinchonamine. — Si l'on mélange une solution aqueuse étendue de chlorure de cadmium et une solution semblable de chlorhydrate de cinchonamine, on obtient immédiatement un préci])ité cristallin. L'eau-mère donne encore un léger précijiité si l'on y ajoute de l'acide chlorhydriqiie. Les cristaux, repris par l'eau bouillante, se sont redissous et ont cristallisé par refroidissement. Les cris- taux ainsi purifiés ont été analysés : les résultats correspondent à la formule GdCP, 2(C"H"Az50, IICl). » Séchés à l'air ordinaire, ils ne perdent pas de poids quand on les maintient à ioo° pendant plusieurs heures. » Les cristaux de chlorure double de cadmium et de cinchonammonium sont très brillants, d'apparence soyeuse. Obtenus en liijueur étendue, ils se présentent ordinai- rement sous la forme de plaques minces rectangulaires allongées, terminées, aux deux extrémités, par des troncatures plus ou moins développées, souvent jusqu'à former des pointes. Nous avons rencontré de ces plaques qui avaient environ 2™" de longueur. Dans la lumière polarisée, ces plaques sont très brillamment colorées et présentent souvent des franges sur leurs bords. Elles s'éteignent suivant le grand côté du rec- tangle. » Les cristaux de nitrate de cinchonamine ont à peu près le même aspect. L'angle plan de la pointe a été mesuré au microscope dans ces deux sels. Il était de 90°, o dans le nitrate. Dans le chlorure double, il était, en moyenne, d'environ 93'',5, et il y avait souvent, au delà de la pointe, une seconde paire de facettes inclinées l'une sur l'autre d'environ 55°. )> Les cristaux formés très lentement sont en priâmes plus épais et plus courts, qui présentent l'aspect de la symétrie orthorhombique avec prédominance de la face ^'. » Ce chlorure double est assez soluble dans l'eau bouillante. A froid (22°) la solu- tion aqueuse saturée en contient oS"', ^6 dans 100". Mais si l'on ajoute à celle solution quelques gouttes d'acide clilorliydrique, la liqueur ne retient plus une quantité me- surable de sel. » Sel double de zinc et cinchonamine. — En traitant le sulfate de zinc par l'acide chlorhydrique et le chlorhydrate de cinchonamine, on obtient de même des cristaux, qui peuvent être purifiés par recristallisation après dissolution dans l'eau bouillante. » Les cristaux sont anhydres comme les précédents et répondent à la formule ZnCi^2(C"H'-*Az20, HCl). » Les cristaux ont une apparence soyeuse très prononcée. Leur forme cristalline parait aussi appartenir au système du prisme orthorhombique, avec prédominance de la face ^'. A la température de 22° le sel double de zinc est un peu plus soluble que le sel correspondant de cadmium: 100" de solution saturée en contiennent isr, 10. Mais en présence de l'acide clilorhydrique il peut être considéré, de même que le sel de cadmium, comme complètement insoluble. » Sel double de cuivre et cinchonamine. — Lorsqu'on traite une solution con- centrée de sulfate de cuivre en excès par l'acide chlorhydrique et le chlorhydrate de cinchonamine, il se précipite deux sortes de cristaux, les uns incolores, qui ne sont autre chose que du chlorhydrate de cinchonamine, les autres rouge brique; ces der- niers consistent en une combinaison de ciilorure cuivrique et chlorhydrate de cin- chonamine. Si Ton fait bouillir le tout, les cristaux incolores se dissolvent, les autres subsistent en partie. On filtre, on sèche sur une plaque poreuse dans le vide sec. » Les cristaux sont anhydres et répondent à la formule CuCr-, 2(C"H"Az20, HCl). » Ce chlorure double est dissociable par l'eau : la dissociation n'est pas très sen- sible à froid. Mais, si l'on cliaulTe les cristaux dans l'eau à l'ébullition, la liqueur devient verte et laisse déposer, par refroidissement, des cristaux incolores de chlor- hydrate de cinchonamine. » Les cristaux rouges sont solubles dans l'alcool absolu à froid, et mieux à chaud, sans dissociation. Par refroidissement de la solution alcoolique bouillante, il se dépose des cristaux rouges qui ne peuvent être sèches à l'air ordinaire sans s'altérer. » Nous avons essaye les mêmes réactions avec les chlortires ferreux, de magnésium et de calciiuii. Si à une solution aqueuse moyennement éten- due de l'un de ces trois sels on ajoute un peu d'acide chlorhydrique et du chlorhydrate de cinchonamine, on obtient un précipité abondant, mais ce précipité est simplement du chlorhydrate de cinchonamine, en quantité presque égale à celle que contenait la solution de ce chlorhydrate em- ployée. On s'est assuré (]ue les cristaux ne contenaient, suivant les cas, ni ter, ni magnésium, ni calcium. La précipitation observée se rattache au phénomène général de la diminution de solubilité d'un solide dans un dissolvant chargé d'un autre solide. ( 469 ) » Eti liqueur 1res étendue et acidulée par l'acide chlorhydrique, le chlorhydrate de cinchonamine ne précipite ni les sels de calcium ni ceux de baryum. » La connaissance des faits qui précèdent permettra d'éviter une cause d'erreur dans la recherche des nitrates par la cinchonamine ('). » ÉCONOMIE RURALE. — Sur l'amélioration des terres humijèi es. Note de M. J. Dumo.vt, présentée |)ar M. Dehérain. « Le défaut de nitrification active étant le principal obstacle qui puisse s'opposer à la mise en valeur des terres humifères convenablement assai- nies, j'ai pensé qu'il y aurait intérêt, surtout au point de vue pratique, à déterminer d'une façon précise les conditions qui sont de nature à favori- ser au plus haut degré la mobilisation des matières organiques. Pour cela, il était inclis])ensablc d'opérer autant que possible à l'abri des influences indirectes qui peuvent masquer le sens réel de l'action des matières ferti- lisantes. Les terres humiferes, en raison de leur constitution minérale, très incomplète et fort disproportionnée, offrent les meilleures conditions d'expériences. » J'avais à ma disposition une de ces terres, réalisant presque toutes les qualités requises, par sa nature essentiellement tourbeuse. » CeUe terre me fut envoyée, il j a plusieurs années déjà, par M. Ravel, régisseur des cultures à la colonie agricole du Val-d'Yèvre, près de Bourges. On v a dosé par kilogramme : Azote i3,2 Acide pliosphorique traces Chaux 4; 2 Potasse o,36 » J'essayai comparativement raction du carbonate de potasse, des cendres d'éco- buage, des cendres non lessivées, des charrées, de la marne argileuse, de l'argile brûlée et du calcaire, seul ou mélangé aux engrais potassiques, sur la nitrification et la pro- duction de l'ammoniaque. » Comme il fallait s'y attendre, l'iniluence de ces différentes matières a varié dans de très grandes limites. (') Travail fait au hiboiatoire de Chimie du l'Université de Besançon. ( 470 ) I. — A^ole ni tri/lé, en quarante jours, dans loooS'' de terre. Doses Azote nitrique Nature des substances. pour loo. (en milligr.). Témoin » 2,8 Carbonate de potasse 0,1 ^7,8 Cendres d'écobuage o,5 10,2 Cendres non lessivées o,5 i9>o Charrées o,5 3,cJ Carbonate de chaux 2,0 5,3 Argile marneuse 2,0 9,5 Argile brûlée 2,0 7,0 Sulfate de potasse 0,1 ) 2 ' et calcaire 2,0 ) Chlorure de potassium o, i | ,„ et calcaire 2,0 ) Chlorure de potassium 0,1 ) , ~ . • ce ^^'^ ■ et scories o,b ) » On remarquera immédiatement l'efficacité du carbonate de potasse et des engrais potassiques associés au calcaire (') ou à des scories de déphos- phoration. Les cendres d'écobuage, les cendres non lessivées agissent dans le même sens, mais proportionnellement à leur richesse en carbonate de potasse; les charrées n'ont, à vrai dire, aucune action. L'effet produit par les amendements est relativement très faible, étant donnée surtout l'insuffisance notoire du sol; à remarquer toutefois que le calcaire associé à l'argile, comme dans la marne, devient plus actif. II. — Azote ammoniacal forint', en vingt-quatre Jours, dans loooS'' de terre. Nature Doses Azote ammoniacal des matières employées. pour 100. (en milligr.). Témoin » 4 Carbonate de potasse i i5 » 0,5 4o 1) 0,25 62 » 0,1 82 Carbonate de soude i » » 0,5 46 (') Nous avons donné, M. Crochelelle et moi, les raisons de cette efficacité (voir Comptes rendus, t. CXVII, CXVIII et CXIX). ( 47» ) Nature Doses Azote ammoniacal des matières employées. pour loo. (en milligr.). Carbonate de chaux i 4>7 Chlorure de potassium o,5 } . • ( '3o et scories i ) Chlorure de potassium.... o.aS 1 ^ et scories. ... o,o ; ^ » Ce sont encore les carbonates alcalins, à doses faibles, qui accélèrent davantage la production de l'azote ammoniacal; l'action des ferments am- moniacaux, comme celle des ferments nitriques, est paralysée quand on applique des doses de carbonate trop élevées. Le mélange : chlorure de po- tassium et scories, que M. Ravel emploie avec succès dans la culture des terres tourbeuses, a donné les meilleurs résultats ; peut-être la présence de l'acide phosphorique et du fer contenus dans les scories assure-t-elle un meilleur développement des ferments. )) Je voudrais insister particulièrement sur l'inégale efficacité du calcaire et du carbonate de potasse. Pourquoi le carbonate de potasse exerce-t-il dans tous les cas une action des plus manifestes? Pourquoi le calcaire ne devient-il réellement efficace qu'en mélange avec les engrais potassiques? )) Je crois que la cause doit en être attribuée surtout à la puissance dis- solvante qu'exerce le carbonate de potasse sur l'humus, à la formation pos- sible d'un humate de potasse éminemment apte à la nitrification. Ce com- posé fort complexe peut prendre naissance par action directe, et la présence du carbonate de potasse seul suffit pour cela, ou par voie de double décom- position entre l'humate de chaux insoluble et les engrais potassiques : ce qui explique la nécessité d'associer le calcaire au sulfate de potasse ou au chlorure de potassium. » Quoi qu'il en soit, je persiste à croire que la production de l'humate de potasse est une condition indispensable pour la mise eu valeur des terres humifères. Toutes les fois que cette condition ne se trouve pas réalisée, la transformation des matières organiques reste lente et incomplète; la cul- ture des légumineuses, et notamment du trèile, est littéralement impossible. » Le trèfle, m'écrit M. Ravel, ne se développe dans les terres tourbeuses du Val- d'\èvre que lorsqu'on emploie les engrais potassiques. Avec les engrais phosphatés seuls et la chaux, on a beau en semer, pas un pied ne pousse. » Je ne saurais donc trop recommander, aux cultivateurs qui se pro- posent de mettre en valeur des terres humifères, de se pénétrer de la né- cessité qu'il y a à viser surtout la production des humâtes alcalins, comme ( 472 ) étant la principale cause déterminante des transformations ultérieures de la matière organique azotée. Ils pourront atteindre ce résultat, si le sol est riche en potasse, par l'apport de la chaux qui mettra peu à peu la potasse en liberté; s'il est pauvre, en associant les engrais potassiques à une pro- portion relativement faible de calcaire ou de scories lorsque l'acide phos- phorique fait déf\uit. » M . Delackieu adresse une Note intitulée : « Recherches mathématiques et chimiques sur l'unité de la matière ». T^a séance est levée à 3 heures et demie. J. B. ERRAI' A. (Séance du i3 septembre 1^97.; Note de M. L. Marchis, Sur les déformations permanentes du verre, etc. Page 436, lignes 9 el 10, au lieu de variable classique, lisez variable élastique. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Ar.guslins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièreraent le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4«. Deui fables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de rubonnenient est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen. Anger chez Messieurs : Michel et Médan. ÎChaix. Jourdan. Ruir. Amiens Courtin-Hecquet. Germain etGrassin. Lachèse. Sayonne Jérôme. Hemnçon Jacquard. / Feret. Bordeaux 1 Laurens. ' Muller (G.). iourges... Renaud. ( Derrien. F. Robert. J. Robert. 1 Uzel ficres. "aen Massif. Ihambery Perrin. Henry. Marguerie. ( Juliot. i Ribou-Collay. . Lamarche. Oyon Rate!. ' Rey. \ Lauverjat. \ Ucgez. ( Drevet. I Gralier et G'', '.a Bochelle Foucher. . „ i Bourdignon. ■(Havre " ( Dombre. Irest. Cherbourg 2lermont-Ferr. Oomi. . . jTinobte Lyon. Montpellier . chez Messieurs : - . 1 Baunial. Lorient ,. ( M°" lexier. Bernoux et Cumin Georg. Cùte. Chanard. Vilte. Marseille Ruât. \ Calas. / Coulet. Moulins Martial Place. I Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. I Sidot frères. \ Loiseau. ( Veloppé. I Barma. \ Visconli et C". Aimes Tliibaud. Orléans Luzeray. f Blanchier.' i Mïirclie. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M""). I Langlois. Rouen , ' l.estnngant. S'-Étienne Chevalier. ( Bastide. Nantes !\ice Poitiers.. Toulon. . . Toulouse.. { Ruiiièbe. \ Gimct. ■.nu.. ) Tliurez. ( Quarré. i Privât. Boisselier. Tours .' Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. Valenciennes. I Lemaitre. On souscrit, à l'Étï-anger, Amsterdam. Berlin. Bucharest. chez Messieurs : I Feikema Caarelsen I et C'-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. i Aslier et C". Dames. Friediander et fils. I Mayer et Muller. flerne * Schmid, Francke et I C". Bologne Zanichelli. , Lamerlin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebègue et G''. ( .Sotcheck et 0°. / Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiisl et lils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. . Cherbuliez. Genève ; Georg. Stapclmohr. La Haye Beliiifante frères. ) Benda. ' Payut Barth. t Brockhaus. Leipzig ■ Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. j Desoer. ^'^^« iGnusé. Lausanne.. chez Messieurs : Dulau. Milan. Londres Hachette et C". 'Nutt. Luxembourg ... . V. Biick. / Libr. Gulenberg. Madrid ) Romo y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Gautier. ( Prass. I^'aples Marghieri di Gius. ' PelleraDo. ■ Dyrsen et Pfeiffer. Ne^-York j Stechert. Leiiickeet Bucchner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme.: Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescher et C*. Botlerdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ^ Zinserling. ( Wolir. Borne . S'-Petersbourg. Turin. Vienne . Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenbergetïellier. Varsovie Gebethner et Wold. Vérone Drucker. ( Frick. ) Gerold et C*. Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GËNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SËANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« i31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4°; i8i3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i"^' Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.) Volume in-4°;|i889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SËANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DERBEsel A.-J.-J. Solieb. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le» ométes, par M. Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréati 4^^ M. Hassoui. Mesti adresse un projet de pompe dont il est l'inventeur 4'''' CORRESPONDANCE. M. le SEcrtÉTAiRE PERrÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Corrcspondaiice, un volume de M. (('. de Fonviclle. inti- tulé :■ « Les ballons-sondes de yWl. Uerniile ■ et Besançon et les ascensions interna- tionales >< 4^'** til. Paul Serret. — Sur l'hypocycloïde à trois rebroussements 4^9 M. J.-B. MouRETO. — Sur la stabilité des sulfures de strontium phosphorescents... 4^^ Errata M. U. Engel. — Sur le chlorure de parastan- nyle MM. LÉON lîouTROux et P. Gexvresse. — Sur divers chlorures doubles formés par la cinchonamine M. J. LluMOXT. — Sur l'amélioration des terres humifércs M. Delaurier adresse une ISote intitulée : « Recherches mathématiques et chimiques sur l'unité de la matière » ^lOJ, i7'-i PARIS.— IMPRLMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. l^ Gérant ; GautuieH'Villars. OCT 28 1897 1897 Jlj2/f SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nilTI. liBS SECRETAIRES PERPÉTIIBIiS. TOME CXXV. N° U (4 Octobre 4 897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustios, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et aZj mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des exlraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1^'. — Impressions des tra^'auv de l'Académie. I^es extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de FAcadémie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une lédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. IjCS Rapports ordinaires sont soumis à la même limite cpie les Mémoires; mais ils ne sont p.is com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autani que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en. séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Articles. — Impression des travaux des Savants étrange/s à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au noudjre de pages requis. L( Mendjre qui fait la présen'ation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance olfi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis î l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, k jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rcndi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement, Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Acadèirie qui désirent faire présenter leurs Méicoires par MM. les Eeciétair&s perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus lard le Sairedi qui précède la séarce, avart E'. Autrcn ent la présentation sera rcc ise à la séarce suivante. 0CT£d im (.OMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 4 OCTOBRE 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES îiT COxMMUNICATlOIVS UES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur les miroirs de verre doublé de métal dans V antiquité ; par M. Berthelot. « On sail que les miroirs sont aujourd'hui fabriqués avec du verre doublé de métal, étain amalgamé, ou argent; mais cette fabrication réclame le concours d'une industrie perfectionnée. Aussi les miroirs antiques, parvenus jusqu'à nous et qui figurent dans les musées et collections, sont-ils construits, en général, en métal et surtout en bronze. Cette circon- stance donne de l'intérêt aux faits et aux analyses que je vais exposer. M M. Th. Robert, conservateur du Musée archéologique de Reims, a déposé le i8 septembre, à mon laboratoire du Collège de France, deux petits miroirs en verre mince, enduits d'une matière inconnue, et trouvés dans les fouilles pratiquées aux lieux dits : la Fosse-Pierre, la Longe et la G. R., 1897, a* Semestre. (T. CXXV, N» 14.) o4 . ( 474 ) Maladrerie (nécropoles gallo-romaines des ni*^ et n" siècles de notre ère). Il y a joint les débris de deux autres, de la môme époque, découverts également sur le territoire de Reims, à la Croix-Saint-Marc, dans les pre- miers jours du mois. » Voici les résultats de mon examen : » 1. Miroir de verre. — Il est complet, constitué par un morceau de verre à base de soude, bombé à la façon d'un verre de montre, épais d'un demi-millimètre environ (épaisseur un peu variable), de forme arrondie, le diamètre moyen étant de 5'='". Le cercle est un peu irrégulier, à limites polygonales, et comme mâché par endroits, le verre parais- sant avoir été découpé avec un instrument tranchant, tel que des ciseaux, plutôt que fendu à l'aide d'une pierre dure. Ce travail n'est pas récent, car la tranche est recouverte par places d'une incrustation de carbonate de chaux, déposée lentement par l'action des eaux souterraines. La surface convexe de l'objet est brillante et lisse; elle représente une calotte sphé- rique, répondant à une sphère de 20"" de diamètre environ, autant qu'on peut l'évaluer. D'après son aspect, très différent de celui d'un objet moulé, en son épaisseur, ce miroir a dû être préparé par insufflation, c'est-à-dire détaché d'un ballon de verre soufflé suivant un procédé usité depuis les temps de la vieille Egypte. Cet objet forme, d'ailleurs, un tout complet en soi et non brisé. Il a dû être encastré dans un support de métal ou de bois, qui a disparu. Ses dimensions répondent à la petitesse de certains miroirs antiques. » L'instrument est rendu opaque, en raison de l'existence sur la surface concave d'un enduit, lequel regardé du côté convexe, à travers le verre, offre l'apparence d'un métal en partie oxydé et d'aspect brun rougeàtre, se détachant sur un fond blanc. » La surface concave vue du côté libre, c'est-à-dire en contact avec l'air, est uniformément blanche jusqu'aux bords, en raison de l'existence d'une substance blanchâtre, qui recouvre complètement l'enduit métal- lique. » J'ai détaché, sur un quart de cette surface, à l'aide d'un canif, la sub- stance blanchâtre et l'enduit métallique, en les isolant autant que pos- sible l'un de l'autre. L'enduit est plus adhérent et demeure par places fixé sur le verre, dont il ne peut être séparé entièrement qu'au moyen de l'acide azotique, » La matière ainsi isolée a été soumise, par parties, à l'action de la chaleur, à celle des acides acétique et azotique, etc. ( 475 ) » J'ai constaté ainsi que : » 1° L'enduit métallique est constitué par du plomb, en grande partie oxydé. Il n'y a ni or, ni argent, ni cuivre, ni étain, ni antimoine, ni mer- cure, ni matière organique : ce qui exclut l'emploi d'un encollage, tel que celui employé pour faire adhérer les feuilles métalliques. » Ce plomb, au moment de son application probablement, a attaqué le verre, qui demeure dépoli et irisé, lorsqu'on a enlevé complètement le métal au moyen de l'acide azotique : ce que j'ai vérifié sur un fragment d'un autre échantillon. Si j'insiste sur ces détails, c'est en raison des renseignements qu'ils foiu-nissent sur le mode de fixatiou du métal à la surface du verre. M La substance blanchâtre, beaucoup plus abondante, qui recouvre le plomb est constituée par un mélange de différents composés, savoir : du carbonate de plomb, delà litharge en proportion considérable et surtout du carbonate de chaux, avec une trace de chlorure et une quantité d'oxvde de fer excessivement faible, mais sans sulfates sensibles. La litharge et le carbonate de plomb résultent de l'oxydation du plomb, accomplie en par- tie au moment de la fabrication du miroir, en partie pendant sa conserva- tion. Le carbonate de chaux a été déposé dans le cours des temps, par la réaction des eaux calcaires de la région sur les objets contenus dans les tombeaux. Quelque portion s'en est même, comme je l'ai dit plus haut, formée siu' la tranche du miroir. » D'après ces résultats, le mode de fabrication du miroir est facile à expliquer. On appliqua le métal en versant une couche mince de plomb fondu dans la concavité du verre, probablement échauffé à l'avance. Tel est d'ailleurs le procédé indiqué comme suivi encore au xm* siècle, d'après Vincent de Beauvais, ainsi que je le dirai tout à l'heure. Cette application a pu se faire sur la calotte sphérique déjà isolée; ou bien dans l'intérieur même du ballon primitif soufflé, ce qui serait peut-être plus prompt et plus régulier. On y aurait alors découpé le miroir, après refroidissement. En tous cas, la pose de couches de plomb aussi minces devait être accompa- gnée d'une oxydation considérable, comme le savent les chimistes qui ont fondu du plomb. » L'objet que je viens de décrire était-il usité comme instrument de toilette, ou bien annexé en bossette, comme ornement brillant, à quelque meuble ou coffret? Un tel usage est fort répandu même aujourd'hui, sur- tout en Orient : c'est un point qui resterait à éclaircir. En tout cas, un mi- roir convexe de si petites dimensions ne devait pas être d'un usage bien commode pour la toilette. Mais je laisse ce point aux archéologues. (476) » J'ai décrit d'abord le miroir jDrécédent comme le plus complet. Mais j'ai éîjalement soumis les an 1res morceaux de verre à un examen semblable. » 2. Miroir de verre. — Ce miroir est convexe, sensiblement plus mince que le précédent et plus petit, car son diamètre atteint seulement 3'='"; sa courbure est différente et un peu plus prononcée; il est également com- plet et découpé en forme d'octogone à peu près régulier. Son examen et l'analyse de son enduit métallique reproduisent les mêmes circonstances que celle du précédent, et la même composition chimique: à cela près que cet enduit a disparu cette fois, çà et là, sur la moitié de la siu'face environ, n'ayant pas été préservé par un dépôt abondant de carbonate de chaux. Celui-ci existe à peine à l'état de trace, la surface libre étant formée surtout par de la litharge. Il semble que ce miroir ait été conservé dans une ca- vité oîi n'auraient pas pénétré aussi abondamment les infiltrations souter- raines qui ont produit les incrustations calcaires du n° 1. Cependant on trouve encore quelque trace de ces dernières jusque sur la tranche. » Je remarquerai que la petite dimension du n° 2 le rendait encore moins propre que le n" 1 aux usages de toilette. Il devait êlre également encastré en bossette, comme objet brillant, dans quelque objet mobilier. » N° 3.. C'est un fragment convexe, brisé et irrégulier, de 5'^" de côté sur S*"™ environ. L'épaisseur et l'enduit sont analogues à celui du n" 2. La courbure est aussi différente du n" 1 ; le revêtement métallique est égale- ment constitué par du plomb, en grande parlie oxydé, avee peu de carbo- nate de chaux, etc. » N" 4. Fragment brisé beancoui) plus petit, à enduit analogue. L'épais- seur et la courbure sont identiques à celles du n° 3. » En somme ces quatre miroirs ou fragments offrent entre eux une grande similitude. Cependmt le n° 1 est plus blanc que les autres. Les épaisseurs et les courbures ne coïncident pas exactement, ce qui s'explique par le procédé de fabrication. » M. Habert m'a adressé en même temps quelques autres fragments de verre de flacons de toilette (moulés), provenant des mêmes fouilles, sous les titres suivants : » N° 5. Verre irisé : or. » N'* 6. Verre irisé : argent. )) Ce sont des fragments de verre, dont quelques-uns sont réduits en feuillets excessivement minces. Les physiciens savent que, dans ces condi- tions, le verre acquiert toutes sortes de colorations, déterminées par la minceur des lamelles. En fait, les feuillets des objets que j'ai examinés. ( 477 ) malgré leur éclat doré ou argenté très vif et parfois uniforme, ne renfer- maient aucune trace d'or ou d'argent. Il y a ]k une cause d'erreur, contre laquelle les archéologues doivent se tenir en garde. On y serait surtout exposé dans l'examen d'objets tels que le suivant. » N" 7. Fragments opaques, blancs, semblables à de la porcelaine, ou à de la faïence. L'un d'eux formait le bord d'un vase; il porte une série de fines lignes, parallèles, dorées. » Or l'examen chimique a montré que ces fragments sont en réalité du verre altéré et recouvert [)ar une sorte de vernis brillant, excessivement mince, de carbonate de chaux. C'est la minceur de cette couche qui pro- duit la teinte dorée, sans qu'il y ail la moindre trace d'or a éritable. Après avoir subi l'action d'un acide, le verre sous-jacent reparaît avec sa trans- parence. » J'ajouterai, pour compléter les résultats de l'examen des échantillons envoyés par M. Hnbert, qu'on y rencontre des fragments de calcaire craveux naturel, très abondant, dont la présence explique l'action incrustante des eaux. » Ces faits, constatés par l'analyse chimique, établissent l'existence de miroirs de verre doublés de métal dans l'antiquité. Comme le fait est inté- ressant pour l'histoire des arts industriels, je me suis préoccupé de recher- cher les textes anciens et les résultats déjà connus à cet égard. » Pline parle surtout des miroirs de métal de bronze et d'argent : il signale notamment les miroirs fabriqués à Brundusium, avec un alliage d'étain, et dans lesquels j'ai retrouvé l'origine même du nom du bronze, si longtemps incei-taine, d'après plusieurs manuscrits anciens, grecs et latins ('). Ces miroirs métalliques existent dans nos musées : entre autres j'en ai analysé un d'Egypte, envoyé par INIarielte et datant du xvii* ou xvin' siècle avant notre ère ('-). Pline signale également les miroirs de verre inventés à Sidon et spécialement certains miroirs noirs (d'obsi- dienne), mais sans dire un mot de leur revêtement métallique. Le seul texte antique qui soit connu à cet égard est une phrase (') des Prob/emata (I, i32) d'Alexandre d'Alphrodisias (m* siècle après J.-C), commentateur d'Aristote, ou plutôt d Alexandre de Tralles (vi^ siècle) : A<.x -l tx jéXivx (') Introduction à la Chimie des anciens, p. 278. et surtout mon Histoire de la Chimie au moyen âge, t. 1'='', p. 357. (-) Introduction à la Chimie des anciens, p. 3oi. (') Idiler, Physici et medici minores, t. I"'', p. 45. ( 47» ) xàTOTVTpy. XocfXTïO'j'jtv âvav ; oti è'vSoOev aura -/.ptouai /.aaTiTÉpto. « Pourquoi les mi- » roirs de verre ont-ils un si vif éclal? Parce qu'on les revêt intérieurement » d'étain. » J'ai trouvé ce texte cité dans Beckmann (Geschichte der Erfin- dungen, t. III, p. 5oi et suivantes; 1792). M. Sa-lomon Reinach a eu l'obli- geance de me l'indiquer depuis, d'après l'Ouvrage de Blumner (Techno- logie und Terminologie der Gewerbe und Kïmste in Alterlhum, t. IV; 1884), lequel est moins complet; il m'a signalé aussi un fragment de miroir doublé d'une feuille d'or, trouvé au camp romain deSaalbourg; et un pas- sage Aes Bonner Jahrbùcher, t. LXXV, p. i56, où il est en outre question de miroirs analogues trouvés à Ratisbonne. » L'usage des feuilles de métal, or, argent, cuivre, fer, étain ('), était courant dans les arts chimiques et dans l'orfèverie des anciens et du moyen âge; la fabrication des feuilles d'or et d'argent a été souvent décrite (-).On appliquait ces feuilles par encollage sur verre, entre autres. Les artistes ont dû s'apercevoir bien vite que les images étaient réfléchies par des objets ainsi doublés. Il existe aussi des objets de verre antique où une feuille d'or a été comprise entre deux épaisseurs de verre. Le texte des Problemata atteste l'emploi des feuilles d'étain pour cet objet, au temps de l'Empire romain. Mais il est difficile d'obtenir ainsi des surfaces réflécliis- santes parfaitement régulières. » De là l'usage du [)lomb fondu, qui s'étalait uniformément, usage attesté par le présent examen des petits miroirs de Reims. Au xin^ siècle de notre ère, son emploi est décrit expressément par Vincent de Beau- vais (Spéculum naturale, II, 78) : Spécula vilrea plitmho subducta. Cet auteur indique comment on versait le plomb fondu sin- le verre chaud; Roger Bacon en parle également, et le faux Raymond Lulle. » On sait qu'à celte époque du moyen âge eut lieu une première renais- sance, en tout ordre, et spécialement dans les arts industriels. Cette renaissance procédait des traditions antiques, conservées par les pra- tiques des ateliers, ainsi que je l'ai établi dans mon Ouvrage sur {'Histoire de la Chimie au moyen âge (t. I, Transmission de la Science antique). On en rencontre ici une nouvelle preuve, l'origine traditionnelle des recettes de Vincent deBeauvais, dans la question actuelle étant établie par les pré- sentes analyses. (') Voir la lisle des signes alchimiques dans mon Introduction à la Chimie des anciens, p. iot\ et siiiv. (*) Collection des anciens alchimistes grecs, traduclion, p. 363. ( 479 ) » Plus tard, à Miiraiio ce semble, vers la fin du xv^ siècle, on remplaça le plomb foiiilu, qui exigeait l'emploi de la chaleur et dès lors celui de verres minces, pour éviter la fracture des objets, et qui fournissait d'ail- leurs un métal sombre, par l'emploi de l'étain amalgamé, plus blanc et plus brillant, liquide dès la température ordinaire et susceptible dès lors d'être appliqué à froid sur des siu'faces planes et épaisses : ce fut l'origine des célèbres glaces de Venise. Cet emploi est décrit par Porta (Magia naUtralis) divers auteurs du xvi* siècle. De nos jours, un nouveau progrès a remplacé et par l'étain amalgamé par l'argent précipité chimiquement et dont la mise en œuvre est à la fois plus économique et plus conforme aux règles de l'hy- giène. Si je donne ces détails, nouveaux ou peu connus, c'est qu'il est tou- jours intéressant de^ remonter à l'origine et au développement successif des inventions. » BOTANIQUE. — Du nombre et de la symétrie des faisceaux libèrovasculaires du pétiole, dans la mesure de la gradation des végétaux, l^ar M. Ad. Chatix. « Je me suis occupé, en de précédentes Notes, des Gamopétales hypo- gynes et des Gamopétales périgynes; la présente Communication a pour objet les Dialypétales périgynes. )) J'expose, séparément, les faits, pour certaines familles, dans les espèces arborescentes et les espèces herbacées, afin de mettre en relief les différences, bien inattendues, observées dans ces deux catégories de végétaux. DICOTYLÉDONES DIALYPÉTALES PÉRIGYNES. LN SEUL FAISCEAU AU PÉTIOLE. » Légumineuses arborescentes. — Albizia Julibr., Ainoi[)lia Iriil., Aiiagyris fœt. ('), Baplisia ('), Baiihinia, Calycoloma (^), Caragana ('), Cassia ilor., Cera- lonia, Cercis ('), Colulea (-), Coi-onilla Em. ('), Crotolaria, Cvlisus capil. ('), Edvvarsia gr. ('), Erylhronia, Gleditscliia ('), Gymnocladus can. (2), Haiimodendron arg., Laburnura vulgare, Laburnum alpinum ('), Oiionis friU. ( ' ), Psoralea bikini. ( ' ), Robinia ('), Sarothainnus junc, Scholia lub., Siillierlaiidia Ilor., Virgilia liiLea (-), Sophora jap. ( '). (') Trois faisceaux à l'extrême base. (') Cinq faisceaux à rextrème base. (^) Assez nombreux faisceaux, se rapprociuinl eu un cercle. La conjonclion com- plète a rarement lieu quand il y a plus de cinq faisceaux. ( 48o ) » Rosacées arborescentes. — Amelanchier, Amjgdalus, Aria lan., Armeniaca ('), Aronia, Cerasus, Corchorus ('), Cotoneaster ('), Cratœgus {'), Cydonia ('), Eriobu- Irya ('), Malus '('), Mespilus ('), Persica ('), Pholinia ('), Prunus ('), Plerophy- liana ('), Purchia, Pyrus ('), Quillaja ('), Rapholopis ('), Rhodotypus ('), Rosa {'■), Sorbus ('), Siranviera, Spiraea rip., salicif. et ulmifolia ('). » Çalycanthées. — Calycanlhus ('), Cheinomele ('), ChinomaïUhus. » Granatées. — Punica «r. » Myrlacées. — Billolia, Callistemon ('), Eucalyptus (^), Eugenia, Jambosa, Leptostemon, Metrosyderos ('), Myrtus com. ('), Psidium pom. » Rhamnées. — Hoveiiia, Hottea afr. ('), Paliurus ('), Pomaderis ('), Rhamnus cath. et R. Frang., Zizyplius ('). » Célastrinées. — Evonymus Jap. et E. euiop., Slaphylea pin. (^). » Ilicinées. — Ilex aquifolium, Ilex baleatica ('). » Térébinthacées. — Pistacia Lent., Schinus mol. ('). » Philadelphées. — Deutzia {'), Philadelpiius ('). » Lylhruriées. — -Clarkia, Cuphea, Etricaria, Heimea, Lagerstrœraia, Lythrum(-). » Onothérées. — Circxa, Clarkia, Epilobiuin, Fuchsia, Gaura, Isuardia, Jussieua, Lopezia, Onothera bien, et O. parvifl. (^). » Mjriop/i) liées. — Hippuiis, Myriophyllum ('). » Hamainelidées . Perrotia persica. TROIS FAISCEAUX. » Légumineuses herbacées. — Coronilla min. et C. varia, Crotolaria, Dorj'cniuin lierbac, Genista tinct.. Kennedia, Latyrhus, Lotus corn., Melilotus offic, Onbnis mitiss.. Soja hisp.^ Sulherlandia, Theriuopsis, Trifolium. Vicia crac. » Rosacées herbacées. — Alchemilla alp. et A. vulg., Potenlilla fragar. et P. recta. Poterium sang.^ Spirœa Filipend. , Valdenstenia. » Térébinthacées, — Cneorura. » Loasées. — Loasa vulc. » Ribésiées. — Ribes gross. et R. rubra. » Saxifragées. — Heuchera, Telima, Tiarella. CINQ FAISCEAUX. » Légumineuses herbacées. — Amicia zyg., Anthyllis vulner., Arachis, Aslragalus frig. et A. glyciph., Desmodium eau., liedysarum, Lablab, Lalliyrus, Lupinus var., Medicago sat. etLiip., Orobus, Pisum, Psoralea bit., Rhynchosia, Schotia. (') Trois faisceaux à l'exlrênie base. (^) Cinq faisceaux à l'exlrême base. (5) Fait à noter, la conjonction des faisceaux n'a lieu que dans les feuilles cauli- naires à la deuxième année. (*) L'unité de faisceau se rattache à la structure de la lige, celle-ci n'ayant qu'un roupe vatculaire central. ( 48i ) 0 Rosacées herbacées. — Agrinioiiia, Arenionia agrim., Fragaria cliit. ot Fr. vesca, Geuni cocc. G. riv. et Giierb. Potentilla repl. el !'. iiensylv. ' » Myrtacées. — Melaleca. n Proléacées. — Grevillea, Ilakea. Lomata. » Oinbcllifèrcs. — Coriaiuli-uiii. SEPT FAISCKALX. » Légumineuses. — Acacia longifolia ('), Arachis, Galega, Mimo.'-a pudica. » Rosacées. — Rubus odor. et R. frut. (a), Spira'a, Ulniaria, Waldeiisteiiiia. » Térébinthacées. — Rluis cor. et R. Cot., Scliiiuis mol. » Passijlorées. — Passiflora edulis. » Oiiothérées. — Onolhera biennis (^). » Monimiées. — Corinocarpiis lœvig. 1) Ombellifères. — Bupleuruni angul. et B. fnilic, Carum Carvi, Crithimim mar., Siiim angustif. NEUF A ONZE FAISCEAUX. » Légumineuses. — Erylliroxylon crus. Gai., Glvcinliiza gl., Pliaseolus compr. et I'. vulg. » Rosacées. — Clirysantha, Sanguisorba offic. » Onothérées, — Onothera paucHl. (i). » Cactées. — Tetragonia e\p. » Uydrangées. — Hjdraugea Jap. et H. <^)iiereif. » Passijlorées. — Passillora cœr. » Saxifragées. — Saxjfraga Aiz. et S. ciussifoh'a. Araliacées. — Hedera Hel. » Ombellifères. — jEgopodium, ^■Elhusa cyn., Aiigelica ofl'., Apium dulce, Clin.-ro- phyllum aur. et G. sat. Crytmuin mar., Daiicus ilydrocotylc bonar., Pelroselinum, Pimpinella sa. et P. magna, Scandix. pecten Y., Sium nodill. N03IBREUX FAISCEAUX. » Légumineuses. — Apios (*), Desmodiiim mol., Doliclios ( ■), Wisteria('). » Rosacées. — Spirœa Aruiic. » Térébinthacées. — Rhus Typhina. (rt) Les Rubus, à tiges ligneuses, il est \iai, ujais annuelles, ne conjuguent pas plus leurs faisceaux que de simples herbes, seulement parfois cinq au lieu de sept. (') Les feuilles sont arrêtées à l'état de cladodes; pas de conjonction des faisceaux. (-) Feuilles de première année. (6) Feuilles radicales. (^) Plantes volubiles ou grimpantes, le plus souvent à pétioles polyfasculaires, comme à liges anomales. C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N° 14.) Ô5 ( 4«2 ) » Mésenihryanthéinées. — Mesetobrjanlhennim crist. » Begoniacées. — Bégonia. » Saxifragées. — Saxifraga orn. » Araliacées. — Aralia spiii. » Ombellifères. — Anthriscus, Astranlia, Bubon galb., Cicuta vir., Conium mac, Erjngium, Falcaria, Fœniculum, Heracleuni, Imperaloria OsLr., Lasserpilium, Liba- notis mont., LiguslicnniLivesl.,Meum, Molospermum, Myjrhis, OEnanthe, Opoponax, Pastinaca, Pliellandrium, Saniciila, Silaus, Siler, Smyrnium, Thapsia, Trinia ('). )) Des aperçus d'ordres divers ressortent des faits ci-dessus exposés. » On reconnaît tout d'abord que, comme les Gamopérigynes, les Dialo- périgynes se partagent en deux groupes, suivant que le pétiole est à un ou à plusieurs faisceaux. » Au premier groupe, à complète localisation du système fibrovascu- laire, appartiennent, avec les importantes fainilles desJjéguïnineuseset des Rosacées et leurs annexes, les Térébinthacées (pro parle), les Granatées, Calycanthées, Myrtacées {JSlelaleum excl.), Philadelphées, Pihamnées, Cé- lastrinées, Evonymées, llirinées, plantes arborescentes; les Lythrariées, Onuthérées et Myriophyllées, à espèces herbacées. )) Font partie du second groupe, avec la grande famille des Ombellifères, les Araliacées, Ribésiées, Saxifragées, Begoniacées, Hyrlrangées, Passiflo- rées, Protéacées, Monimiées, Portidacées, Cactées et Mésembryanthémées, aux faisceaux du pétiole multiples. » Par le nombre toujours grand, souvent indéfini, des faisceaux; par le pétiole engainant et le limbe muilisécjué {Bupleurum excl.), ou mieux muitipartite, jamais pinnatinervé, de leurs feuilles, les Ombellifères sont les plus abaissées des Dialypétales périgynes, comme le sont, parmi les Gamopérigynes, les Composées, aux verlicilles floraux non localisés et aux faisceaux du pétiole toujours nombreux, même dans leurs rares espèces ligneuses. » On vient de voir, dans le prenùcr groupe, les Rosacées et les Légumi- neuses en tenir la tête par la conjonction des faisceaux, mais elles ne doi- vent ce premier rang qu'à leurs espèces arborescentes {Acacia, Mimosa, (') On a pu compter le nombre de faisceaux suivants : Falcaria i3. Fenouil i5, Grande Ciguë 17, Silaus prat. 19, Myrrhis odor. 28, Heracleum Sphond. 5i, comme chez VAralia spinosa; du reste, la variabilité croit, par fusions ou séparations, avec le nombre. (483 ) Amygdalus, Pyrus. etc.), la conjugaison des faisceaux n'avant lieu dans aucune de leurs espèces herbacées ( Medicago , Trifoliurriy Vicia, etc. : Légumineuses; Fragaria, Geiim, Potentilla : Rosacées). » Telle est môme l'absolue relation, dans les Rosacées et Légumi- neuses, quant au type unitaire et la pluralité des faisceaux avec la nature soit ligneuse, soit herbacée, que dans un même genre à espèces, les unes ligneuses, les autres herbacées, les premières seules n'ont qu'un faisceau, la pluralité de ceux-ci étant au contraire générale dans les autres. » C'est ainsi que, dans le grand Genre des Spirées, les Spirœa crenata, hypericifoUa, ulmifolia et salicifolia, frutescents, ont un seul faisceau, tandis que les Spirœa Ariinciis, Filipendula et Ulmaria, bien que très grandes herbes, ont des faisceaux nombreux. » Les Coronilles et Ononis présentent, chez les Légumineuses, des foits de même ordre que les Spirées parmi les Rosacées. » Le Coronilla Emerus, frutescent, n'a qu'un faisceau; on en compte trois dans les Coromlla minima, monlana et varia, plantes herbacées. Des faits correspondants se retrouvent : dans V Ononis fruticosa d'une part, les Ononis Nalrix, repens et suhocculta d'autre part. x Par contre, le Bupleurum fruticosnm, dans les Légumineuses, comme le Baccharis et le Tarchonanthus chez les Composées, a, quoique arbores- cent, plusieiu's faisceaux : c'est que Ombellifères et Composées occupent respectivement le plus bas échelon dans leur classe. » Il est digne de remarque que la consistance ligneuse, si elle répond à une pousse annuelle et non pérennante, n'entraîne pas la conjonction des faisceaux. C'est ainsi que les Ronces, dont les vigoureuses pousses disparais- sent chaque année comme de simples herbes, ont des faisceaux multiples, tandis que, non loin d'elles, les Rosiers, vraiment arborescents, appar- tiennent au type unitaire. » A noter que le type unitaire du pétiole de ÏHippuris et du Myriaphyl- luin, lequel se retrouvera dans bon nombre de Monocotylédones atpia- tiques, y change tout à fait de signification, attendu qu'il se i-altache à une véritable dégratlation de la tige réduite à un seul paquet libéroligneux central. » Les Onothérées, plantes herbacées, du type unitaire, ont donné lieu à l'observation suivante, bien inattendue : » JJOnothera hiennis est. comme son nom l'indique, plante bisannuelle. Or, ayant pu observer la plante de première année, réduite à une rosette de feuilles radicales, et la plante, fleurie, de deuxième année, ce n'est pas ( 484 ) sans surprise que je constat;ii, 'i j Onothera parvijlora présenta des faits semblables. » Étendant alors ces observations à des CoroUiflores bisannuelles (Digi- tah's, Thapsus), je constatai, cette fois sans surprise, étant donné le rang élevé des CoroUiflores, que la localisation des faisceaux en un seul y est complète dans les feuilles de première année. C'est \h, il faut le recon- naître, un nouveau caractère à joindre à tous ceux par lesquels s'affirme la suprématie des Gamopétales hypogynes sur les autres classes de Dico- tvlédones. » Remarquons, en terminant, que la division, par l'illustre Tournefort, des végétaux en Arbres et en Herbes, est pleinement justifiée par l'ana- tomie, au moins pour les Rosacées et les Légumineuses, groupes naturels sur lesquels portèrent le plus de critiques. » CORRESPOIV i>AIVCE . M. E. Maumenê prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les Candidats à la place actuellement vacante dans la Section de Chimie. (Renvoi à la Section de Chimie.) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à V observatoire de Lyon (é(/uaf07ial Rrunner), pendant le second trimestre de 1897. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. « Les Tableaux suivants résument ces observations : » Le premier donne, à droite de l'indication du mois, le nombre pro- portionnel des jours sans taches; les colonnes successives renferment les dates extrêmes d'observation, le nombre d'observations de chaque groupe, le moment du passage au méridien central du disque solaire (en jour et ivaction de jour, temps moyen civil de Paris), les latitudes moyennes, les surfaces moyennes des groupes de taches, exprimées en millionièmes de l'aire d'une hémisphère et réduites au centre du disque; à la fin de chaque mois, on a indiqué le nombre de jours d'observation et la latitude moyenne de l'ensemble des groupes observés dans chaque hémisphère. ( 485 ) » Le deuxième Tableau donne les nombres mensuels de groupes de taches contenues dans des zones consécutives de io° de largeur et les sur- faces mensuelles des taches. » Le troisième, enfin, renf'eiine des données analogues pour les ré- gions d'activité du Soleil, c'est-à-dire pour les groupes de l'acules conte- nant ou non des taches; dans ce dernier Tableau, les surfaces mensuelles des facules, toujours réduites au centre du disque, sont exprimées en millièmes de l'hémisphère. » Le nombre des observations faites pendant ce trimestre est de 58, Tableau I. Dalcs Nombre Pass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes cl'oltser- au mér. — *=* — ^ — -^ moyennes il'ob^erv. valions . central. s. N ré'tiliîe Aviil i8()7 0 "7 ■x(\- -1 -> ■,"' — 1 ! 9» (U 7 ■> 1,8 -+- 2 48 ^9- S G 3,3 + 3 97 fi- S » 3,8 / 97 2- 8 4 3,4 + I 24 2- 8 4 7,5 — 2 84 6-1 4 4 9,7 -f- 6 3 5 6-1', (i- S 4 3 10,8 -+- 7( 37i 8 1-1 1 1 1 ,.,3 .2,3 ■3,4 — 5 — 6 — 5 23 7 2 1(1-17 •A 1 3,6 -h 2 12 "4 1 16,1 — () 3 21 I i6,>. -4- 7 it6 23 1 24,5 -+- 2 2 26 I 28,6 + I 0 ■^9 I 29,3 -+- 8 1 1 26-29 3 3o,3 -f- ! ■' >4j- 6", 3 ■+- y.o Taches. Dates Nombre l'ass. Latituiles moyennes Surraces extrêmes .l'ol.-eri-. dobser TatiijDs - au uiPr. ceniraL ^ — -^ !■■ moyennes S. N. réilulte*. Mai 1897 0, 7 29-10 /' 4,8 — 12 53o 3- i 3 6,8 — 7 10 3-12 / 6,9 + 3 9' 4- ) 2 8,1 + 6 4 6 1 9,0 -(- 8 4 j I 10,5 — 21 4 12 1 12,7 -4-21 7 8-14 4 .3,3 -t- 5 5 20 I 22,7 — ] 4 19-26 5 ■24,3 ■+- 2 22 24-25 2 25 ,0 4-l3 2 25- 5 I ,8j. 3,, 3 — 9 -10, 0 3o2 -~ 8°,3 . uiii 1S97 0, '7 29- 5 7 ■2,7 -'7 25 12-16 5 10,6 —17 i53 12 1 '4,3 -^ 7 3 22-26 '> 21,8 -t- 8 i3 2 1 -22 2 26,0 — 12 3 21- 3 12 27,5 — 9 \?% 26 j. -.3°,8 -+- 7°, 5 Avril Mai Juin Totaux . . Taiileau II. SuJ. ;io\ 20°. to". 1 6 I 3 3 I DisliihiUion des tac/ies en laliLude. Nurd. 5 4 16 Surfaces mensuelles. I032 989 320 2341 ( 486 ) Tableau III. — Distribution des faciiles en latitude. Sui1. Nord. ^ ■„! ^11 -._ . miMii ,111 Mil .^ Totaux Surfaces 189T. 90°. io°. 30". 2'1". \ » 2^ 20,1 Juin u » 2 8 5 i5 17 1 1 j i » » 32 22,5 Totaux... 1) » 4 i5 21 4° 49 3i i5 3 » u 89 70,4 » Taches. — Le nombre des groupes notés (36) est inférieur d'une unité sur celui du trimestre précédent, mais leur surface totale a diminué de plus de moitié; on a, en effet, s'iiir millionièmes au lieu de 3963. » Le mois de juin a présente un minimum très accentué, et le Soleil a été noté 1 1 fois sans tache au cours du trimestre; par contre, deux groupes ont été visibles à l'œil nu, en mai : X l\,9> p — I 2° surface 53o et X 3i,3 p — 9° surface 3o2. » Enfin, en avril, les taches se sont montrées en plus grand nombre dans l'hémisphère boréal que dans l'autre hémisphère, et, au total, on a 16 groupes au sud et 20 au nord, nombres qui étaient respectivement 22 et i5 le précédent trimestie. » Régions d'aclivité. — Par suite de l'augmentation des facules dans l'hémisphère boréal, le nombre total des groupes notés a augmenté presque d'un tiers (89 au lieu de 64); leur répartition de chaque côté de l'énuateur est de /|0 au sud et /iQau nord, au lieu de l\o'?i\i sud et 24 au nord, fournis par le premier trimestre. Néanmoins, la surface totale de ces 89 groupes est de 70,4 millièmes, nombre peu différent (63,4) de celui qui avait été précédemment obtenu. » ANALYSE MATHÉMATIQUK. — Systèmes orthogormix pour les dérivées des fonctions thêta de deux arguments. INote de M. E. Jaiinke, présentée par M. Hermite. « En poursuivant les profondes recherches dues à Weierstrass et à MM. Hermite et H. Weber, M. F. Casparv a découvert le svstème ortho- gonal des seize produits de fonctions thêta de deux arguments. Ce système, qui comprend toutes les relations algébriques entre lesdites fonctions, est ( 487) le suivant ou /« /o. /o3 / 2 \ ' 1 -/. /,. /.3 -./0-„ ' .A .' 1 i /<> -/o.. A 3 ./; ./; /.. /«p = 2^0 c?(^ v,,x, 0-ocp(r,,7.). » M. F. Caspary obtient ce système en composant au moyen des deux quadruples de paramètres a^:, i^^,, ([;, = i , i, 3, 4), un système orthogonal de seize coefficients (g,j) (i,y =^ i , 2, 3, 4) et en choisissant pour l'un et l'autre des quadruples le même système gopeléeu de fonctions thêta de deux arguments (voir Journal fur d. reine u. angew. Math., t. XCIV). » Je vais donner, dans cette Note, une nouvelle application de la méthode due i\ M. F. Caspary et communiquer de nouveaux systèmes orthogonaux comprenant, d'une façon elle-même concise, les relations différentielles qui existent entre les fondions thêta de deux arguments. » Je les déduis en substituant dans lesdites expressions des coefficients gij les valeurs suivantes des huit paramètres ajj., (i^. : a -Af" 0-2 = K'l{^^ + Km *2 -+-72). [^2 = ^0. (^, — r, , J-2 — Jî)' a3=6!,"'(a:r, 4-j,,a7,+j,), [^3 = 0, (x,—y,,x.,~y._), «^==^'"3'(^1 +71.^2+72). P4 = ^23(^'l - J',.'^2— J2). et en employant les fornuiles pour la transformation de second degré, où j'ai adopté la notation des fonctions thêta que l'on doit à Weierstrass et désigné par 0 les fonctions avec les modules st,,, 2-|o, 2x^2 et par/'"' ou la somme de Leibnitz d"f(x„ x^) , (n\ d''/(x„x,) , „_ , , d"/{xux,) j „ dx'{ ^^'+Vi/ àx'r'dx, '"^' cta,,-h...^ ^ ax.^, ou un seul terme de cette somme. » En posant, de plus, j\ = j?^ (v = i, 2), yi tire de mes i-echerches, rela- tives aux fonctions thêta de deux arguments (voir Silzungsber. d. Berl. Ak., t. XXXIX, p. 1025-1028), immédiatement le théorème : » 1. Les n'^"'^^ dérivées des carrés des fonctions thêta de deux arguments forment, dans V arrangement (r), les seize coefficients d'un système ortho- gonal (gij). ( 488 ) » En posant y^= — œ., (v = i, 2), il n'existe pas de systèmes orthogo- naux pour n impair; pour « = 2p, on a de nouveaux systèmes orthogonaux étabhs dans le théorème : )t II. Soient Xf, X2 des arguments quelconques. E/i posant (p= I, 2, 3, ...), et en désignant par ïy^' les expressions analogues, les seize fonctions t'!^^' (a, [i = o, I, 2, 3, 4), ii^' (1 = o, 1 , 2, 3, 4, 5) forment, dans l'arrange- ment (Y), les coefficients d'un système orthogonal {g ij). » Pour p = 1, ce système orthogonal prend la forme remarquable S| {a;)dno^''n, (a-). Sf , (a-)f/=log2r,,(^), ^\^{x)dHo^?s.,^{x), - SJ^ (j;)f/qog&oi(.^-)> 2f^ (a;)nfMot;S-,, (.r), - H?;,, (.r )(7-logSf,i(^), •'::il,{x)d-\o^l3.,,{x), —'^l„{x)d-\o9;'^,.,{x), où » Comme corollaire de ce théorème on a, pour a?, = ^o ^ o : » III. En désignant par c'^"' et c'/"~" les valeurs respectives ([ue la fonc- tion paire 3^"'(^|,x'o) et la fonction impaire &'/""" (a;,, ito) prennent pour X, = ££-2 = 0, les constantes 0]f\ Cff^'; C^P-^^ C;'p+" définies par les égalités '4î (p = i,2,3,...); ^ p -^- 2 \ ..' .:ir'+" ^ /' 4 ? + 2 ^ .'" .>«P-'i ^ _L 1 /4 p 2 (p = o, 1,2, ...) forment, dans l'arrangement (r), les coefficients de deux systèmes ortho- gonaux {gij). » Tout particulièrement, à la valeur p =; o correspond le système ortho- ( 4«9 ) gonal très simple ^\ 3 ^^ ''o.-i'^oa - <'I: '^2 3^2 3 - C,û (•■■^'.c,. -^o'. c'f C5< » En poursuivant ces recherches, j'ai été conduit à représenter, d'une façon linéaire, les deuxièmes dérivées logarithmiques des fonctions thêta de deux arguments et plus généralement les fonctions f'^^', f''^ définies dans le théorème II, au moyen des carrés des fonctions thêta. Je déduirai, dans une autre occasion, ces résultais d'où découlent, comme cas particuliers, de nombreuses formules découvertes par M^l. Ronigsberger (voir Journal /. (l. reine II. ange»-. Math., t. LXV, p. 342), Krause (voir Zi«e Transforma- lion der hyperelliptischen Funclionen ersler Ordnung, B.-G. Teubner, Leipzig), Pascal (voir Ann. di Mal., t. XXIV) et Bcrlolani (Bail. Giorn., t. XXXIII et XXXIV). .. ANALYSE MATHÉMATIQUH. — Sur des congruences différentielles linéaires. Note de M. Alf. Guldbkkc, présentée par M. l'icard. « La théorie des congruences algébriques, en ses traits essentiels, due à Galois, est, comme l'on sait, nue généralisation directe de la théorie des congruences ordinaires. » Je me permets de faire, dans les lignes qui suivent, quelques remar- ques sur une généralisation analogue. » Nous regardons des expressions différentielles linéaires, l)r = 2 d' y 1 = 1) à coefficients entiers, et nous comprenons le produit de deux telles expres- sions à la manière symbolique de Booie ('). » En considérant les expressions D, >' et D.,y seulement suivant le mo- dule premier yD, nous regardons comme équivalentes deux expressions Djj' (') BooLE, DiJJ'erential équations, p. 38 C. H., ,897, r Semestre. (T. CXXV, N° 14.) 66 490 ) et Dj/, liées par l'équation et nous exprimons cette égalité par la congruence DiVî^Doy (mod/;). » En' rejetant en une expression Dy les membres, dont les coefficients sont multiples dep, nous supposons que le coefficient de la dérivée la plus haute de j' est premier avec^; l'oi-dre de cette dérivée est l'ordre de Dj. )) Soit Dy^DiyD^y (mod^), nous disons que D^y et D^y sont diviseurs de Dy suivant le module y». Chaque expression Dy est divisible par les p — i nombres d'un système de restes premier avec/?. Nous considérons ces (p — i) nombres : a,, «j, ..., aj,_, comme des unités. » Dans un système de p — i expressions associées a,Dy, ao Dy, ..., rt^_, Dy, nous appelons principale celle dont le coefficient de la plus haute dérivée est congru à i suivant le module p. » L'algorithme d'Euclide, pour trouver le plus grand commun diviseur de deux nombres donnés, se retrouve immédiatement. Soient D,y et D^j deux expressions, on forme facilement une série de congruences : I D,7 ^ll^,yD,y -hD^y \ D.7 =Lù,yD,y + D, j I («) ( 1 (mod/j), Dr—,y^^Ld,.—2yDr-,Y -h D,.y D,._, v^(ô,._|yD,.y où l'onlre île D^y est plus grand que l'ordre de D^+,y. Si le plus grand commun diviseur D^y est un nombre entier, D, y et D.,y sont premières l'une avec l'autre. » Une expression Dy, qui n'est pas divisible par d'autres expressions diOéreutielles linéaires, excepté les unités et ses expressions associées, est dite iriédiictihle ou une expression première suivant le module yo. De l'algo- rithme (rt) on démontre facilement la proposition : Une expression quel- conque Dy se décompose d'une seule manière en un produit des expres- sions irréductibles principales et d'une unité. (491 ) » L'assertion que Dr est divisible par l'expression Ay suivant le mo- dule/? est exprimée par lu formule Dv^^o [mod (p, Ay)], ce qui représente l'équation Dy = (OjAy + /? D, y. » De même, la congruence D,y = D,7 [mod(/;,Av)] signifie l'équation D, j = (Oj Ay -+- Doj + p B,y. )> Si l'expression Aj est de l'ordre n, une expression quelconque Dj est congrue suivant le double module (ply) à une, et seulement à une, de p" expressions : '^(^i-j-^i' où les coefficients n passent les/» nombres 0 o, I, ..,,p — I. Ces p" expressions constituent un système complet de restes suivant le double module (p, Aj). » Une congruence (I) f(Y) = D„ + D,Yh-D,Y-+...+ D,„Y"'=o (mod/;,Ay), où les D sont des expressions différentielles linéaires, a une solution si l'on peut trouver une expression Dj pour Y de telle sorte que V(Dy) soit divi- sible par Aj' suivant le module/?. On a les théorèmes : » La congruence du premier degré D,Y4-Do=o (mod/?, Aj) a toujours une, et seulement une, solution quand Y>,y est premier avec Aj, suivant le module/?. » Si le module Aj est irréductible suivant le module /?, le nombre des solutions de la congruence (T) ne peut jamais passer le degré de la con- gruence. )) Sans difficulté se démontre aussi la généralisation du théorème de Fermât : » Soit Aj une expression irréductible d'ordre n et Dy u!ie expression dans un système de restes premier avec A y. On a Dy"-'5=,^ (mod/;, Aj) : c 492 ) théorème qui montre qu'il existe une théorie de résidu de puissances des expressions différentielles linéaires suivant un double module. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Nouvelle méthode (Fessai des métaux Note de INI. Ch. Frémont, présentée par M. Maurice Lévy. (( Il est actuellement admis par les spécialistes que chacune des barres de métal ou des feuilles de tôle qui entrent dans la construction d'œuvres dont la rupture accidentelle peut provoquer des accidents graves, doit être essayée et que l'essai doit porter sur les diverses parties de la pièce éprou- vée; car une seule partie défectueuse dans une tôle de chaudière peut occasionner une explosion, un seul rail brisé peut produire un déraille- ment, etc. La marine, l'artillerie, les grandes administrations sont ainsi conduites à faire, par sécurité, de nombreux essais des métaux qu'elles emploient. » Les procédés actuels de recette des métaux exigent la perte de grandes quantités de métal et une dépense éle\ée pour la préparation des éprou- vettes d'essai; l'obligation d'économie en réduit considérablement l'appli- cation dans l'industrie privée. Ma méthode permet d'effectuer les essais sur de petites quantités de métal, facilement préparées aux dimensions voulues; elle est flonc économique. » Les résultats de ces essais, enregistrés par mes nouveaux procédés, sont d'une exactitude suifisante jiour la |)ratique industrielle. » J'ai adopté pour les éprouvettes la forme prismatique avec ties dimen- sions constantes pour obtenir des résultats comparables. La longueur du prisme est de 20"""; la largeur 10""", et l'épaisseur 8'"'". « Ces dimensions réduites me permettent d'extraire les éprouv'ettes de déchets produits au cours de la fabrication, tels que les débouchures résul- tant du poinçonnage; il me suffit de n'utiliser dans ces dernières que la partie supérieure, non détériorée par le poinçonnage, ainsi que je l'ai dé- montré ('), en ayant soin d'éviter de prendre les renseignements dans la paroi latérale ou dans la proue de la débouchure. » Chaque essai doit renseigner siu- la ténacité, la ductibilité, la fragilité et [homogénéité du métal. » Mesure de la ductilité. — J'évalue la ductilité par le pliage enregistré. (') Bulletin de la Société d'Encouragement, septembre 1897. ( 49^ ) comme je l'ai indiqué dans ma Note présentée à l'Académie le 22 février 1897. » L'éprouvette prismatique E (/'.A'', i) est placée sur ileu\ coussinets demi-cylin- driques C, C* logés parallèlement dans la matrice M, le poinçon P en forme de couteau avec extrémité mousse opère le pliage; les coussinets CC donnent une surface d'appui Fig. I. Coupe (11- la matrice de pliage. suffisante pour éviter d'entamer l'éprouvette et tournent, sousTedet du pliage, chacun d'un angle moitié de celui que forme Téprouvette pliée en son milieu; il suffit donc de caler à l'extrémité de l'un de ces coussinets un secteur sur lequel s'enioule le câble qui actionne l'enregistreur, pour que les abscisses du diagramme indi([uenl immédia- tement l'angle de[)liage. Vis. 2. Photograpliie amplifiée d'une épruuvetle pliée. » Les ordonnées sont obtenues par l'éoartement du bâti de la poinçonneuse. » La face de l'éprouvette qui subit l'extension porte sur toute sa largeur une canne- lure de I""" de profondeur, de /t""" d'ouverture, avec deux congés de raccordement, pour limiter la zone d allongement et déterminer la rupture même dans les métaux les plus ductiles qui, sans cette précaution, se plieraient à bloc sans se rompre. ( 494 ) » Sur une des faces latérales de réprouvelle ou a gravé, après polissage, des divi- sions uniformément espacées de i""". » Aj^rès pliage, l'éprouvette est portée devant l'objectif d'un appareil photogra- phique amplifiant l'image exactement de dix diamètres pour montrer les déformations du métal entre chacune des divisions primitives. » La //''^. 2 montre une de ces photographies. » Mesure de la ténacité. — La mesure de rallongement effectuée sur la glace dépolie, ou sur le cliché terminé, l'éprouvette est rompue en son milieu; chaque fragment d'une longueur suffisante donne, par l'ordonnée maximum du diagramme du cisaillement, la résistance ou ténacité, comme je l'ai indiqué dans ma Note à l'Académie du lo décembre 1H94. » Mesure de la fragilité. — Une seconde éprouvette, de mêmes dimen- sions que la première, mais entaillée d'un trait de scie de i""* de large et de i"'™ de profondeur, subit le choc pour indiquer \^ fragilité. » J'ai obtenu puis enregistré immédiatement et exactement la mesure du choc en procédant par différence, au lieu de procéder par tâtonnements successifs comme il est d'usage. Je mesure une fois pour toutes le travail du mouton tombant d'une hauteur maximum fixe sur un crusher ou sur un ressort et ensuite, dans chaque essai, je mesure le travail du même mouton, tombant de même hauteur que précédemment, mais ayant opéré dans sa chute la rupture de l'éprouvette entaillée; dans ce dernier cas, le crusher est moins écrasé ou le ressort moins comprimé que dans le pre- mier cas et la différence mesure exactement le travail dépensé pour effec- tuer la ruj)ture ( '). » Mesure de l'homogénéité. — Les divergences entre les différentes va- leurs des trois constantes mécaniques : ténacité, ductilité, fragilité, en différents points d'une pièce, donnent la valeur de l'homogénéilédu métal. » MÉTÉOROLOGIE. — Étude de la variation normale du champ électrique avec lahauteur, dans les hautes régions de V atmosphère. NotedeM. G. LeCadet, présentée par M. Mascart. « Le 1 1 septembre dernier, j'ai exécuté à Paris une ascension, sous la conduite de M. G. Besançon, avec son ballon le Touring-Cluh de 1700""=, (•) Le même procédé me permet de mesurer le frottement du mouton dans ses glis- sières en enregistrant le travail de la chute libre, les glissières écartées, et le travail eu chute normale, les glissières rapprochées. ( 495 ) dans le but de poursuiM-e les mesures de la variation du champ électrique avec la hauteur dans l'atmosphère libre ( ' ). » J'ai employé le dispositif expérimental (pie j'avais essavé dans l'ascen- sion faite à Lyon le 2-) mars dernier { ^) et que j'ai amélioré en faisant usage de mèches fusantes de o"',90 de longueur, brûlant pendant une heure trente minutes. Les treuils reconstruits par MM. Boulade frères jjermetlent, en outre, de remonter rapidement les conducteurs pour le changement des mèches. » L'isolement est tel que, les deux conducteurs étant chargés avec une différence de potentiel déterminée (loo volts par exemple), la déviation correspondante de l'électromètre différentiel reste constante pendant au moins quinze minutes. La perte des deux systèmes collecteurs est donc la même; elle est égale sur chacun d'eux à ~ de la charge en une minute. Fj'équilibre est obtenu en moins de vingt secondes. » En outre j'ai, dans cette nouvelle expérience, disposé les collecteurs de façon à obtenir une déviation négative des feuilles de l'élertromètre dans le champ positif. Le déplacement vertical, facile, des collecteurs m'a permis d'effectuer toutes les mesures en maintenant la dévialion de réleclromètre entre 90 et 200 volts, c'est-à-dire cnti'e des limites mesurables avec une égale précision. » J'ai ainsi effectué 81 mesures, de ■^''55'" à io''2'i"' du matin, entre loSo'" et 4i5o'", au-dessus de la région peu montagneuse comprise entre Paris et Angers. » Le ciel était très pur et absolument sans nuages; les couches basses étaient brumeuses. Le vent a eu une direction constante d'ENE et une vitesse movenne de 64'"" à l'heure : il soufflait en rafales violentes au mo- ment de l'atteri-issage, à midi jo'", à Andigné (Maine-et-Loire). » On peut figurer la courbe moyenne de variation tlu champ par les quatre points suivants, résultant des moyennes de quatre groupes consé- cutifs de mesures individuelles : (•) Grâce à reiicoinagement de l'Âcaclémie des Sciences, Belles-Lellres et Arts de Lyon, et à la généreuse amitié de M. Jaquemet-Cazol, de i.yon, grâce aussi au dévoue- menl de M. Besançon, j'ai pu exécuter celle ascension dans de très favorables condi- tions. Je suis heureux d'expiinier ici à cette illustre Compagnie et à ces Messieurs mes plus vifs reniercînients. (') Comptes reiidi/s, i"' semestre 1S97, t. G\\I\ , n° IV, p. 761. ( 496 ) Nombre Valeurs volts d\ fie Heures Altitudes extrêmes Altitiuie. mètres (Jn mesures. limites. extrêmes. du champ. 1429 +36' 5 17 1 7' i m h m ,.55- 8.23 m m io5o-i8ocr V V 44-27 2870 -1-22,1 22 8. ,25- 8.55 1900-2760 25-20 3i5o + '9.7 16 8, .57- 9,18 285o-352o 24-17 4oi5 + i3,4 26 9 .37-10.24 8900-4 i5o i5-ii » Le champ à la surface (\e la Terre (mesuré avant le (lé|5art de l'Usine à gaz de la Villetle) oscillait entre -f- i.3o et -1- 170 — ^^-- On peut adop- ter la valeurmoyenne -+- i5o, car, d'après la variation diurne de ce jour beau, le champ sur le sol a peu varié et a plutôt augmenté pendant la durée des mesures en haulenr. » Ces résultats me conduisent à la conclusion suivante, qui confirme et étend mes précédentes : Sous nos latitudes, l'intensité du champ électrique de l' atmosphère diminue (juand la hauteur au-dessus de la surface de la Terre augmente. » La diminution par rapport à la hauteur est généralement très rapide dans le premier kilomètre, moins rapide dans le deuxième, faible ou très faible dans le troisième et le quatrième. » Cette variation du champ se représente par une fonction exponentielle dont la dérivée figure une distribution de masses positives dans l'atmo- sphère inférieure telle que la densité, maxima j>rès du sol, devienne nulle à une altitude probable de 8000™ (± 2000). I^a somme positive des masses contenues dans celte épaisseur d'atmosphère serait équivalente à la couche négative répandue sur le sol. » Remarques. — Le potentiel d'un point déterminé de l'aérostat a été irrégulièrement variable et généraleinent supérieur à celui des conduc- teurs en équilibre électrique à 3o™ et /jo" au-dessous de hi nacelle. » Les données du psychromètre-fronde et les diagrammes des instru- ments enregistreurs (installés comme pour le sondage de la haute atmo- sphère) feront l'objet d'une Communication ultérieure. » PHOTOGRAPHIE. — Sur le voile photographique en Radiographie. Note de M. V. Cnabaud. « On admet généralement, lorsqu'il s'agit de radiographies, que le voile (lu cliché est produit par une fluorescence de la plaque elle-même et des ( 497 ) objets qui l'entourent, ou bien encore |3ar une diffusion des rayons X. Que le voile soif dû à l'une ou à l'autre de ces causes ou à toutes à la fois, il est certainement exagéré par le phénomène suivant. » I^es tubes généralement employés en Radiographie sont aujourd'hui à peu près exclusivement faits d'une cathode plane ou concave et d'une anticathode en métal peu fusible, platine ou iridium. » De tels tubes, a dit M. Kontgen, sont mous lorsqu'ils sont neufs et de- viennent de plus en plus durs au fur et à mesure que leur résistance inté- rieure augmenle. » Tant qu'un tube reste mou, son image faite par lui-même, par le pro- cédé de la chambre noire, indique qu'il n'a qu'un seul foyer, celui que produit le jet cathodique en frappant l'anticathode. Si l'on photographie ce même tube aux différentes phases de son existence, on trouve que, à partir d'une résistance déterminée, le tube présente un second foyer en face de l'anticathode dont le siège est sur la paroi du tube. Ce second foyer, dont la dimension dépend des dimensions de l'anticathode et de la forme du tube, est relativement grand et assez intense pour être décelé par la plaque photograpiiique et l'écran au platino-cyanure de baryum. » Ce second foyer ]irend naissance, je crois, sous l'influence des cou- rants alternatifs fournis par la bobine de Huhmkorff, comme semble l'in- diquer l'expérience suivante : » J'ai fait la iiliotoyiapliie du tube, toujDurs par le procédé de la cliauihre noire, mais, toutes les conditions restant les mêmes, j'ai mis le pôle négatif à la lame de pla- tine et le pôle positif au miroir concave. Le cliché développé permet de constater que, comme dans le premier cas, le tube possètle ses deux mêmes foyers; toutefois le foyer fourni par le miroir concave est celte fois moins intense que sur le premier cliclié. » J'ai, d'autre jiart, vérifié que le phénomène ne se produisait que pour une résis- tance déterminée du tube, en disposant de part et d'autre de celui-ci, à la même dis- tance de lui, deux, écrans au j)latino-cyannre de baryum, l'un en face de la lame anti- cathodique, l'autre du côté opposé. J'ai pu constater que l'écran placé devant la lame devient lumineux bien avant l'autre et (|ue, lorsque le tube devient dur, si l'on place une main sur chacun des écrans, celui r(ui est placé devant la lame laisse voir les os très traversés; celui qui est placé derrière la lame permet de les voir très accusés, mais avec peu de netteté. )) Conclusions. — i° A partir d'une résistance déterminée, les deux électrodes du tube envoient alternativement des rayons cathodiques; par suite, créent deux foyers; » 2° A partir de cette même résistance, le tube émet des rayons X dans tous les sens ; en effet, ceux de ces rayons qui prennent naissance sur le C. R., 1897, 2' Semestre. (T. C.WV, N° 14.) ^7 ( 498 ) second foyer ne rencontrent aucun obstacle dans le tube et se propagent dans toutes les directions; » 3° Un tube dur exigera des poses moins longues qu'un tube mou, mais donnera des clichés beaucoup plus voilés et moins nets que les clichés fournis par ce dernier; » 4° Un tube volumineux et à grandes électrodes donnera sur l'écran une luminosité plus grande qu'un tube de petites dimensions et à petites électrodes, mais le premier fournira une image moins nette que le second, m CHIMIE. — Sur la solubilité des liquides . Note de MM. A. Aignan et E. Dugas. « Dans une précédente Communication ('), après avoir remarqué que l'on ne pouvait déduire sans ambiguïté des recherches d'Alexejew les coef- ficients de solubilité réciproque de deux liquides mis en présence, l'un de nous a fait connaître une méthode nouvelle, permettant de traiter cette question, assez peu étudiée jusqu'à ce jour. Mais, dans bien des cas, le dis- positif expérimental adopté pour ces déterminations par Alexejew ('-) sera avantageux, et il permettra de résoudre le problème de la solubilité réci- proque des liquides, si l'on peut lever toute incertitude dans l'interpréta- tion des expériences. » Quand Alexejew constate que deux mélanges <\& phénolate de phényla- mine et d'eau contenant, l'un 3,8 pour loo et l'autre 91 ,4 pour 100 de phé- nolate, deviennent homogènes l'un et l'autre à 38°, 5, on peut supposer, avec quelque vraisemblance, que le premier correspond à une dissolution saturée de phénolate dans l'eau et l'autre à une dissolution saturée d'eau dans le phénolate. Mais, si l'on considère les mélanges des deux liquides pris en proportions peu différentes, on ne voit pas a priori quel est celui qui doit jouer le rôle de dissolvant, quand, pour une température conve- nable, le mélange devient homogène. Bien plus, il existe des mélanges pour lesquels cette incertitude persiste avec des proportions très différentes des deux liquides; tels sont les mélanges d'acide acétique hydraté et de benzine pure, que nous avons examinés récemment : Acide acétique 3o™ Benzine 70°" Mélange lioiuogène à.. 102" 40" So'^'^ 60" 70'^'^ 60" So^-^ 40"'= 3o=" 750 50» So" 2°, 5 (') Comptes rendus, t. CXXIV. (-) Annales de Wiedernann, t. XXVIII, p. 3o5. ( 499 ) » Analysons le phénomène de plus près. Soient V„ et V^ les poids res- pectifs des deux liquides A et B, introduits dans un tube de verre scellé ensuite, x et !3 leiu's coefficients de solubilité réciprorpie, V, et Y^ les volumes des deux couches licpiides, A salure de B, et B saturé de A, oble- nues après agitation. On établit aisément la relation Y, 14- a V„-pV„ ou bien, quand on effectue des mesures en poids, P, ^^±? Pg-^P. P, n-aP.-pP/ Quand on fait varier la température, si a tend vers la-valeur numérique —, on doit constater que le numérateur V, du |)remier membre tend vers zéro comme le numérateur du second membre; si c'est îâ qui tend vers la va- leur rr-, on verra Vo tendre vers zéro. Il convient doue de noter avec soin vers quelle extrémité du tube disparait la surface de séparation des li- quides A et B quf\nd on chauffe progressivement, puisque cette indication permet de déterminer sans ambiguïté si le rapport^ (ou ~\ oc représente ou g à la température ;, qui rend homogène le mélange considéré. » Dans l'exemple cité plus haut, on constate : )) 1° Que si l'on chauffe les mélanges contenant 3o, 4o, 5o pour loo d'acide acétique, la surface de séparation des deux couches liquides tend vers la partie inférieure du tube ; donc, aux températures respectives de yS", 5o°, nous avons des solutions saturées d'acide acétique dans la benzine; » 2" Que si l'on chauffe à |)artir de o" les mélanges renfermant 6o, 70 pour 100 d'acide acétique, la surface de séparation tend à disparaître wer* la partie supérieure. Il en résulte que. aux températures respectives de So" et 2°, 5, nos tubes renferment des solutions SHturées de benzine dans l'acide acétique. » Remarque. — Alexejew, pour représenter les résultats de ses expé- riences sur deux liquides A et B, porte en ordonnées les diverses valeurs du rapport « = 100 X ^ "„ et en abscisses les températures t pour les- quelles le mélange devient homogène dans chaque tube. Tl olitient ainsi ( 5oo ) une courbe avant sensiblement la forme d'une parabole, dont l'axe est peu incliné sur l'axe des abscisses et dont le sommet est tourné vers les tempé- ratures croissantes. Avec un peu d'habitude, dit-il ('), il suffit de huit ou dix déterminations pour tracer celte courbe avec sécurité. Il nous paraît y avoir là une erreur : la représentation graphique des résultats expérimen- taux doit comprendre deux arcs de courbe, qui ne se raccordenl pas, et l'on ne doit pas rencontrer, sauf exception, la tangente verticale, qui existe toujours dans la courbe d'Alesejew. L'erreur de cet habile physicien vient sans doute de cette idée préconçue, que, si l'on fait varier de o à loo et d'une manière continue la valeur du rapport a, la fonctiony(«, z) ^ o, qui représente le phénomène étudié, doit nécessairement être figurée par une courbe unique, continue et ne présentant pas de point anguleux. » Le point d'intersection des deux arcs distincts aura pour abscisse la température /„ à laquelle les coefficients de solubilité réciproque des deux liquides examinés prennent des valeurs a^ et fi„, telles que a^ = g-- » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Action de la pesanteur sur la croissance des champignons inférieurs. Note de M. Julien Ray, présentée par 51. Gaston Bonnier (-). « Au cours de mes expériences sur les variations des champignons infé- rieurs sous l'influence du milieu, j'ai été amené à rechercher en quoi la jiesanteur peut intervenir dans leur développement. Il est impossible d'éli- miner cette force, mais on peut modifier son action; j'ai, en particulier, supprimé la direction constante, en faisant tourner une culture dans un plan vertical, et des expériences répétées m'ont amené à cette conclusion importante : la pesanteur, par le fait de sa direction constante, retarde la croissance. » Une culture de Steri^matocystis alba est disposée sur une roue verti- cale tournant lentement d'un mouvement uniforme, par transmission avec un moteur à eau ; une culture identique fixe est disposée à côté. Les cultures sont faites soit en cellules, pouvant alors être examinées directement au microscope, soit en tubes ordinaires. (') Annales de Wiedemann, toc. cit. ( -) Ce Travail a été fait au lalîoratoire de ÎJotanique de l'Ecole Normale siipériem-e. ( 5oi ) » Je réalise l'identité des cultures fixes et des culliues mobiles delà ma- nière suivante : » Cultures en cellules. — Les lamelles qui forment le couvercle des cellules re- çoivent des gouttes égales d'un bouillon contenant en suspension des spores réparties d'une façon homogène; ces gouttes renferment, par conséquent, le même nombre de spores. Le liquide emplovc est de la gélatine nutritive, maintenue à 25", qui se solidifie une fois déposée. Une vingtaine de cellules sont ainsi préparées, alternativement pour la zone mobile et pour le développement au repos. » Cultures en tubes. — Je prends deu\ tul)es de gélatine nutritive, parfaitement égaux, dans chacun desquels, alternativement l'un et l'autre, je dépose des gouttes égales du bouillon sporifère. » Comme la lumière inllue sur la vitesse de croissance des champignons et qu'il est difficile de réaliser un éclairement égal, le tout est placé dans l'obscurité. )) Je citerai l'une des expériences : M Pour les cultures en cellules : Nombre (le spores germées. „ , , ., . ( 37 avant produit \\n tube germinatif long. Culture mobile lo \ ' • ^ " " (38 II >' court. „ , ,. , i Q avant produit un tube "erminatif lonj;. Culture fixe • 4 'J " (5 » » court. » Pour les cultures en tubes : )i On observe, dans le tube mobile, des colonies bien plus grandes que dans le tube fixe. M De cette expérience, résulte immédiatement la démonstration du fait énoncé. » La séance est levée à 3 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIORRAPIIIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 septembre 1897. OEuvres complètes d'Augustin Cauchy, puliliées sous la direction scienti- fique de l'Académie des Sciences et sotis les auspices de M. le Minisire de ( 502 ) l'Instruction publique. Il" série, Tome III. Paris, Gauthier-Villars et fils, i8()7; I vol. in-4°. Comité international des Poids et Mesures. Procès-verbaux des séances de 1897. Paris, Gauthier-Villars et fils; i vol. in-8°. Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France. Bulletin d'août 1897. Paris, Chaix, 1897; i vol. in-8°. Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences. Août 1897. Paris, L. Baudoin; i vol. in-8°. Bulletin de l' Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du i4 septembre 1897. Paris, Masson et C'^; fasc. in-8°. Bulletin international du Bureau central météorologique de France. Direc- teur M. Mascart. Fasc. 217-237; in 4°. Revue scientifique. Directeur: M. Charles Richet. Tome YIII. 11 seii- lembre 1897. Paris, Chamerotet Renouard; i fasc. \n-\°. Annales de l'Observatoire magnétique et météorologique de l' Université im- périale à Odessa, par Rlossovsky. 1896. Odessa, 1897; i vol. in-4°. Memorie délia Societa degli spettroscopisti italiani, raccolte e pubblicate per cura del Prof. P. Tacchim. Roma, Berlero, 1897 ; i fasc. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du -r] septembre 1897. Les plantes de grande' culture,^ ^av M. P. -P. Dehérain, Membre de l'In- stitut. Paris, Georges Carré et C. Naud, 1898; i vol. in-8°. (Offert jwr l'auteur.) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XXI. Juillet-août 1897. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1897; 2 fasc. in-S". Les ballons-sondes de MM. Bermite et Besançon et les ascensions internatio- nales, par W. DE FoNviELLE. Précédé d'une Introduction par M. Bouquet DE LA Grye, Membre de l'Institut, Président de la Commission scientifique d'Aérostation de Paris. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1898; i vol. in-8°. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Leçons de Mécanique physique, par Jules Andrade, Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Rennes. Paris, 1898; i vol. in-8". (Hommage de l'auteur.) Recherches pour servir à l'histoire naturelle et à la flore des Champignons ( 5o3 ) du Congo français, par J. de Seynes. I. Paris, Masson et C'*, 1897; t fasc. in-4''. Observations pluviornétriques et thermométriques faites dans le département de la Gironde, de Juin iSpS à mai 1896. Note de M. G. Rayet, Présicient de la Commission météorologique départementale. Bordeaux, Gounouilhou, 1896; I vol. in-8°. Les gisements de phosphate de chaux dans les provinces de Constantine et d'Alger, par I.. Château, Ingénieur. (E\lra\t des Mémoires de la Société des Ingénieurs civils de France.) Paris, 1897. Annuaire météorologique pour 1895, publié par l'Institut royal météoro- logique des' Pays-Bas. Utrecht, I, van Bœkhoven, 1897; in-4'\ Journal and proceedings of the Royal Society of Nevi' South Wales, edited by the honorary secretaries. Londou, 1897; i vol. in-8'^. Ouvrages reçus dans la séance di 4 outodre 1897. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Septième série. T. XII. Octobre 1897. Paris, Masson et C'^, 1897; 1 fasc. in-8°. Bulletin de la Société d' encouragement pour F Industrie nationale, publié sous la direction des Secrétaires de la Société: MM. Collignon et knit Girard. Septembre 1897. Paris, Chamerot et Renouard; i vol. m-4". Revue maritime, couronné par l'Académie des Sciences. ScjjLembrc 1 897. Paris, Baudoin; i vol. in-8". Ministère de r Agriculture. Hullttin; Documents officiels. Statistique, Rap- ports, Comptes rendus de Missions en France et à fÉtranger. .Seizième année. Jnillet 1897. Paris, Imprimerie nationale; i vol. in-8°. Archives italiennes de Biologie, sous la direction de A. Mosso, Professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Tome XXVII, fasc. III. Turin, Hermann Lœscher, 1897; i vol. in-8°. Bulletin de la Société des Sciences de Bucarest, Roumanie. Mai-juin 1897. Bucarest, 1897; i vol. in-8°. Yearbook of the United States Département of Agriculture. 189G. Washing- ton, 1897 ; I vol. in-8". Or. souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4« Deui labiés, ruEe par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix (le l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. ■ On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs ; Xgen Michel et Médan. iChaix. Jourdan. Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. ( Geniiam elGrassio. " ( Lachése. Bayonne Jérôme. lesançon Jacquard. / Foret. Bordeaux j Laurens. ( Muller (G.). hurges Renaud. [ Derrien. J F. Robert. j J. Robert. ! Uzel frères. 'aen Massif. 'hambery Perrin. krbourg "' ( Marguerie. Lorient. Lyon. Irest.. iermonC-Ferr.. yon.. louai. ( Juliol. i Ribou-Collay. ( Lainarche. Raiel. ( lioy. ( Lauverjal. ( Degez. ■rmbU !^'"«'"='- ( Gratier et C". a Rochelle Foucher. .e Havre \ Bourdignon. ( Douibre. ille (Thorez. I Quarré. Montpellier . chez Messieurs : ( Baurnal. / M"* lexicr. Bernoux et Cumin Georg. Cote. Chanard. Vitte. Marseille Ruât. I Calas. ( Coulet. .Moulins Martial Place. i Jacques. Grosjean -Maupin. Sidot frères. ( Loiseau. 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Chcrbiilic/.. Georg. Stapclmolir. Belinfjutc frères. Benda. Payol Barlh. Brockhaus. Lurent/.. Max Biibc. Twietmeyer. Desoer. Gnusé. Londres Luxembourg. . . . Madrid .Milan . . Moscou. Kaples . New- York. Odessa . . Oxford. . Faternie.. Porto Prague Hio-Janeiro . Home . Rotterdam. Stockholm.. S'-Pctersbourg. . Turin . Varsovie. Vérone . . . Vienne. Ziirick. chez Messieurs : / Dulau. j Hachette et C'". (Nutt. V. Buck. !Libr. Gutenberg. Romo y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Fé. ( Bocca frères. ( Hœpli. Gautier. iPrass. Marghieri di Gius. , Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. j Stechert. ' LemckectBuechner Rousseau. Parker et C" Clausen. Magalliaès et Moiiiz. Rivnac. Garnier. , Bocca frères. Loesclieret C''. Kramers et fils. Samsoti et Wallin. Zitiserling. Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. KosenbergetSellirr. Gebellinér et Wollf. Drucker. Frick. Gerold et C'v Meyer et Zeller. TABLES GENERALES DES COMPTES RENDES DES SÉANCES DE L'ACAEÉKIE DES SCIENCES : Tomes l»"- :31. — (3 Août i835 à 3( Décembre i85o. ) Volume in-4''; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i805.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre 1S80.) Volume'in-4°; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Lr/' "'rir '" '^"'[V ^°'"" '^? la Physiologie des Algues, par .MM. A. Derbes et A.-J.-J. Souer. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le, Zr^Jr ''''«" "^'"""V"' r"''' f ""■ '" ■■"" '''' '"' P^^^-^^^i-iue dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digest.on des matières «Mcs, par M. Claude Bernard. Volume in-4», avec 32 planches; :8â6 IT " ■ *'""'"''" '""■ '" ""' intestinaux, par M. P.-J. Van Be«eden. - Essai d'une répo'nse à^'àquVsUonde pVix proposée'en Vsâ'opar'pAcadémVe' deV Sciences M concours de .Soi, et pu,s rem.se pour celui de .SSfi, savoir : « Ftudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ^eDta.res, suivant l'ordre de leur superposition . - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Recliercher la nature rapports qui existent entre l'état ac uel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bro.nn. In-4°, avec 27 planches- 186. 15 fi 4 la môme Ubrairie les démolies de :'Ac:dé=i:e des Scieioes, et les îîàmoires présentés par divers Savant» à l'Acadéiiie ies Scli ences. W 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du A octobre 1897.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DBS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Berthelot. — Sur les miroirs de verre doublé de méul dans l'iintii|uité /i?^ M. An. CiiATix. — Du nombre el de lasymélrie Pages. des faisceaux libérovasculaires du pétiole, dans la mesure de la gradation des vé- gétaux 4^9 CORRESPONDANCE. mJ E. Maumené prie l'Académie de le com- prendre parmi les Candidats à la place vacante dans la Section de Chimie 48^ M. J. GuiLLAUJjE. — Observations du Soleil faites à. l'observatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le second trimestre de 1897 m M. E. Jahxke. — Systèmes orlliogonaux pour les dérivées des fonctions thèla de deux arguments 4S6 M. Alf. GuLDBEHci. — Sur des cougruences différentielles linéaires 489 M. Cii. Krémout. — Nouvelle méthode d'es- liULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 5oi sai des métaux M. G. Le Cadet. — Etude de la variation normale du champ électrique avec la hau- teur, dans les hautes régions de l'atmo- sphère M. J. Chabaud. — Sur le voile photogra- phique en Radiographie MM. \. AiGNAN et E. DuGAS. — Sur la so- lubilité des liquides 498 M. Julien Ray. — Action de la pesanteur sur la croissance des champignons infé- rieurs 5oo 494 496 PARIS.— TMPRIMKKIE GAUTHIER-VILLA.RS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. l^ Gérant : Gadtmier-Villabs. 1897 NOV 5 1897 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR rafl. liES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXXV. N^ 15 (H Octobre 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF ALI COMPTES RENDUS Adopté dans les sÉA^■CES des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus liehdomadaires des séances de l' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4s pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux Volumes par année. Article 1" . — Impressions des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes Tendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. I>es Rapports ordinaires sont soumis à la même limite cjue les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. , Les J'rogranimes des prix proposés par l'Académit sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. I Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fon pour les articles ordinaires de la correspondance offi cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer àe chaque Membre doit être remis i l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, li jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendi actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. fl Le tirage à part des articles est aux frais des al^ leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandes par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. NOV - io^f COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 11 OCTOBRE 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHÂTIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS UES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Nouvelles expériences sur la Uquéfacdon du fluor. Noie de MM. H. Moissax et J. Dewak. « Nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie nos premières expériences sur la liquéfaction du fluor en mai 1897 ('). Nous indiquerons, dans cette Note, quelques expériences nouvelles sur ce sujet. » Liquéfaction du fluor. — Nos derniers essais de liquéfaction ont été poursuivis au moyen d'un appareil semblable à celui que nous avons décrit précédemment, c'est-à-dire formé d'un réservoir de verre soudé à un (') H. MoissAN cl J. Dewar, Sur la liquéfaction du fluor {Comptes rendus, t. CXXIV, p. 1202). C. H., 1897, '^° Semestre. (T. CSXV, N° 15.) 68 ( 5o6 ) lube (le platine et en contenant un autre plus petit à l'intérieur; seulement chacun de ces tubes de platine portait un robinet à vis, de telle sorte qu'il était facile, à un moment donrié, d'éviter la communication soit avec l'air atmosphérique, soit avec le coUrant de tluor. Ce petit appareil était dis- posé dans un récipient de veri'e à double paroi, de forme cylindrique et contenant l'air liquide. Ce récipient était en communication avec une pompe à vide, d'une part, et ayec un manomètre, d'autre part. » Dans une série d'essais pijéliminaires on avait déterminé exactement les températures d'ébullition de l'oxygène liquide aux pressions indiquées par le tubemanométri(jue. » Dans nos expériences précédentes nous avions établi que le fluor ne se liquéfiait pas à la température d'ébullition de l'oxygène, à la pression atmosphérique. » Nous avons reconnu aujourd'hui que, en reproduisant la même expé- rience avec de l'air liquide récemment préparé, le fluor se liquéfiait aussi- tôt que ce liquide entrait en ébullition à la pression ordinaire. » Nous avons répété notre ancienne expérience, avec l'oxygène liquide comme réfrigérant, et en faisant le vide, nous avons constaté que la liqué- faction du fluor se produisait par l'évaporation de cet élément sous une diminution de pression de 32""", 5 de mercure. » Nous pouvons déduire de ces deux expériences que la température d'ébullition du fluor est très voisine de — 187°. )) Essais de solidificaùon. — Lorsque la petite ampoule de verre a été remplie aux trois quarts de tluor liquide nous avons fermé les deux robinets à vis, et nous avons produit l'ébuUition rapide de l'air liquide qui servait de substance réfrigérante sous une diminution de pression de 72*^'", 5. Dans ces conditions, on atteint la température de —210°. Le fluor n'a pas présenté trace de solidification; il a conservé une mobilité très grande. » Pour compléter cette ex})érience il eût fallu produire l'ébuUition rapide du fluor Hquide ainsi obtenu; nous espérons y arriver dans des recherches ultérieures. » Lorsque l'on a répété plusieurs fois cet essai il est arrivé un léger accident à l'un de nos petits appareils contenant le fluor : la vis ayant été faussée, l'air atmosphérique est rentré jusque dans l'ampoule de verre. Cet air s'est immédiatement liquéfié et, en peu d'instants, nous avons obtenu deux couches liquides superposées : la couche supérieure, inco- lore, était formée d'air liquide, et la couche inférieure, d'un jaune pâle, était du fluor. ( ^o-j ) » Dans une antre expérience, afin d'être bien certain d'éviter toute rentrée d'air, le fluor a été amené, à l'état liquide, dans im tube de verre, puis l'extrémité du tube a été ensuite scellée à la lampe. Ce tube scellé, contenant le fluor liquide, maintenu longtemps à la température de — 210° (ébullition rapide d'une grande quantité d'air atmosphérique liquide), n'a pas donné trace de corps solide. » Densité du fluor liquide. — Pour déterminer la densité du fluor liquide nous avons mis en contact avec ce corps un certain nombre de substances dont les densités étaient exactement connues. En choisissant des parcelles de matières dont les densités sont assez voisines les unes des autres il est facile de voir celles qui surnagent ou qui tombent dans le liquide. Cette méthode détournée, connue depuis longtemps du reste, était la plus commode pour ces expériences délicates. Nous avons tout d'abord commencé par nous assurer que le fluor liquide n'agissait pas sur Us substances employées. Pour cela nous avons placé un cristal de sulfocyanurc d'ammonium (densité : i,3i) dans un tube de verre entouré d'air liquide en pleine ébullition. On a fait arriver ensuite un courant de gaz fluor, au fond du tube, au moyen d'un ajutage de platine. » Le fluor s'est liquéfié rapidement et le Suifocyanure d'ammonium n'a pas été attaqué. On a répété la môme expérience avec un fragment d'ébo- nite (D = I, i5), de caoutchouc (D -- 0,99), de bois (D = 0,96), d'ambre (D = I, i4) et d'oxalate de méthyle (D = i , r5). Il est important, dans ces expériences, que les diverses substances que nous venons d'indiquer soient maintenues un certain temps à la température de — 200". » Dans un de nos essais, un fragment de caoutchouc, ayant été insuffi- samment refroidi, a pris feu à la surface liquide et a brûlé complètement avec un vif éclat, sans produire aucun dépôt de carbone (^'). » Voici comment rex|)érience a été conduite. Dans un tube de verre, fermé à l'une de ses extrémités et dont la partie inférieure a été légère- ment étirée, on a placé des fragments des cinq substances indiquées ci- dessus. Le tube a été plongé ensuite au tiers de sa hauteur dans l'air liquide en pleine ébullition. Lorsque le tout a été porté à une température voisine de — 200° on a fait arriver lentement le courant de fluor gazeux. Ce dernier n'a pas tardé à se liquéfier, et l'on a vu le bois, le caoutchouc et l'ébonite nager nettement à la surface du licjuide jaune pâle. Au contraire, l'oxalale (') Le morceau de caoutchouc se déplace à la surface du fluor liquide comme un morceau de sodium sur l'eau en produisant une lumière d'une grande intensité. ( 5o8 ) de méthyle est resté constamment au fond, tandis que l'ambre montait et descendait au milieu du liquide, paraissant avoir la même densité que lui. L'appareil a été agité plusieurs fois, on a augmenté la quantité de fluor li- quide, les résultats ont toujours été les mêmes. » Nous pouvons conclure de cette expérience que la densité du fluor liquide est de i,i4- » Un autre point qui nous sqmble intéressant est le suivant : » Le petit fragment d'ambre qui nageait au milieu du fluor ne se dis- tinguait plus qu'avec beaucoup de difficultés, ce qui semble indiquer pour le fluor liquide un indice de réfraction très voisin de celui des corps solides. » Dans une autre expérience, nous avons liquéfié du fluor dans un tube de verre gradué au préalable. On a alors scellé le tube qui avait été pesé avant l'expérience et on l'a abandonné à lui-même dans un vase rempli d'air liquide à la pression ordinaire! Une heure et demie après, le tube plongeant encore de i*"" dans l'air liquéfié, le fluor n'avait pas changé d'aspect. Mais, peu de temps après que l'air liquide se fut évaporé, une violente détonation s'est produite; le tube scellé et le récipient à double paroi qui le contenait ont été brisés et réduits en poussière. Ce tube scellé nous a démontré que le fluor liquide fournissait, de — 187° à — 210°, une diminution de volume de ~. M Spectre d'absorption. ■ — On a examiné, au spectroscope, différents échantillons de fluor liquide, sur une épaisseur d'environ i*^"*, soit au moyen de tubes scellés, soit au moyen de notre petit appareil à condensa- tion. Nous n'avons jamais observé de bandes d'absorption. » Magnétisme. — Le fluor liquide, placé entre les pôles d'un électro- aimant puissant, ne présente aucun phénomène magnétique. Ces expé- riences ont été d'autant plus nettes que nous les avons faites comparative- ment avec de l'oxygène liquide, ainsi que les précédentes. Elles été répé- tées plusieurs fois. « Capillarité. — La constante capillaire du fluor est plus faible que celle de l'oxygène liquide. Un tube capillaire, plongé comparativement dans le fluor, dans l'oxygène, dans l'alcool et dans l'eau, nous a donné les chiffres suivants : mm Hauteur du fluor liquide 3,5 » de l'oxygène liquide 5 , o )) de l'alcool i4;0 » de l'eau 22,0 ( 5o9 ) Action de quelques substances sur le fluor liquide. » Hydrogène. — Du fluor liquide, maintenu clans un tube de verre, a été fortement refroidi par de l'air liquide amené à l'ébullition sous une faible pression. On a fait arriver alors à la surface du liquide jaune, au moyen d'un ajutage de platine, un courant lent de gaz hydrogène. Il y a eu com- binaison immédiate avec production d'une flamme qui a illuminé le tube. L'expérience a été répétée en faisant tremper l'ajutage de platine au milieu du fluor liquide. A cette température de — 210° la combinaison complète se produit encore, avec un grand dégagement de chaleur et de lumière. » Dans un autre essai l'appareil à hydrogène était terminé par un tube de verre effilé, trempant dans le fluor liquide. Lorsque la quantité de ce dernier corps a été suffisante, on a fait arriver lentement le courant d'hy- drogène. La combinaison s'est produite instantanément et avec violence. M Essence de térébenthine. — T/essencede térébenthine congelée et re- froidie à —210'' est attaquée par le fluor liquide. » Pour réaliser cette expérience, on a placé une petite quantité d'essence de térébenthine au fond d'un tube de verre entouré d'air liquide en pleine ébuUition. Aussitôt qu'une petite quantité de fluor s'est liquéfiée à la sur- face du carbure, la combinaison se produit avec un grand dégagement de lumière, explosion et dépôt de charbon. » Après chac^ue explosion, le courant de gaz fluor continuant à arriver lentement, une nouvelle quantité de fluor liquide se produisait et les déto- nations se succédaient à des intervalles de sii à sept minutes. Finalement, après un intervalle un peu plus long, de neuf minutes, la quantité de fluor liquéfiée a été suffisante pour produire, au moment de la réaction, l'explo- sion violente de l'appareil ('). « Oxygène. — I/action de l'oxygène liquide a été étudiée avec beaucoup de soins parce que nous avions remarqué, dès nos premières recherches, qu'en faisant passer un courant de fluor dans l'oxygène liquide on obtenait un corps détonant. ') Si l'on fait arriver, dans un tube de verre, le courant de fluor à la sur- face de l'oxygène liquide, le fluor se dissout en toutes proportions, en don- nant une coloration jaune, formant luie teinte dégradée de la partie (') Dans plusieurs de nos expériences, nous avons laissé tomber par mégarde du fluor liquide sur le parquet; le bois s'est enflammé aussitôt. ( ô.o ) supérieure du liquide à la partie inférieure. Le fond du tube est à peine coloré. Si, au contraire, on fait arriver le fluor gazeux au fond de l'oxygène liquide, la couche jaune se produit à la partie inférieure et se diffuse len- tement dans le liquide supérieur » Ce phénomène tient à ce 'que les densités du fluor et de l'oxygène liquides sont très voisines. )) Lorsque l'on a obtenu un semblable mélange d'oxygène et de fluor liquides, si on laisse la température s'élever lentement, l'oxygène s'éva- pore le premier. Le liquide se Concentre de plus en plus en fluor, puis ce dernier entre en ébullition à soii tour. En effet, au début de cette ébuUi- tion, le gaz qui se dégage rallume une allumette ne présentant plus qu'un point en ignition et ne porte pas le noir de fumée ou le silicium à l'incandescence. Au contraire, le gaz qui se dégage à la fin de l'expérience enflamme instantanément ces deux corps. Lorsque l'ampoule de verre est complètement vide et lorsque sa température continue à s'élever, on perçoit tout à coup un dégagement brusque de chaleur et le verre se dépolit intérieurement. Cette élévation de température provient de l'at- taque du verre par le fluor gazeux qui se trouvait à son contact. )) Il ne s'est produit, dans cette expérience, en employant de l'oxygène bien sec, aucun précipité. Si, au contraire, nous prenons de l'oxygène qui soit resté plusieurs heures au contact de l'air, le corps détonant, dont nous avons parlé dans notre précédente Communication, se produit avec une grande facilité. » Dans un de nos essais, où nous avons cherché à produire une notable quantité de ce composé, nous avons eu une explosion assez forte qui a brisé le vase de verre dans lequel se faisait l'expérience. » En somme, le corps, qui s'est produit par l'action du fluor sur l'oxy- gène humide, semble être un hydrate de fluor décomposable, avec déto- nation, par une simple élévation de température. » Eau. — On a congelé et refroidi à — 210° une petite quantité d'eau au fond d'un tube de verre. Le fluor liquide a formé à la surface de la glace une couche mobile qui n'a pas réagi et qui s'est évaporée ensuite par simple élévation de température. Dès que l'appareil s'est échauffé, le fluor gazeux restant a attaqué la glace avec énergie et l'on a perçu une odeur très forte d'ozone. » Mercure. — On a solidifié, au fond d'un tube de verre, un globule de mercure dont la surface était très brillante. JjC fluor liquide a entouré en- suite le corps simple sans lui faire perdre son aspect et son poli. En lais- ( 5.1 ) sant la température remonter jusqu'à — 187° le fluor est entré en ébuUi- tion, le liquide a complètement disparu et l'attaque du métal par le gaz fluor ne s'est produite que quand l'appareil est revenu à une température voisine de celle du laboratoire. )) Conclusions. — I>e gaz fluor se liquéfie avec facilité à la température d'ébullition de l'air atmosphérique. Le point d'ébuUition du fluor liquide est de — 187°. Il est soluble en toutes proportions dans l'oxygène et dans l'air liquide. Il n'est pas solidifié à — 210'. Sa densité est de i,i4. sa ca- pillarité est moindre que celle de l'oxygène liquide; il n'a pas de spectre d'absorption; il n'est point magnétique. » Enfin, à — 210", il n'a pas d'action sur l'oxygène sec, l'eau et le mer- cure, mais il réagit encore, avec incandescence, sur l'hydrogène et l'essence de térébenthine. » PHYSIQUE. — Sur la transformation directe de la chaleur en énergie électrique; par M. Marcel Deprez. (( Le seul procédé que l'on connaisse actuellement pour produire direc- tement une force électromotrice, au moyen de la chaleur, est basé sur la découverte de Seebeck, qui a permis de réaliser la pile thermo-électrique. » Je vais en faire connaître un autre, basé sur les remarquables propriétés magnétiques des alliages de fer et de nickel qui ont été découvertes par M. Guillaume. » On sait que M. Guillaume a trouvé que ces alliages peuvent être for- tement magnétiques à une certaine température et ne plus l'être à une température plus élevée de 5o° seulement. En désignant par n la teneur en nickel (exprimée en centièmes) d'un tel alliage et par ï la température à laquelle les propriétés magnétiques disparaissent complètement, il est arrivé à représenter d'une façon suffisamment exacte les résultats de l'expé- rience par la formule suivante : T = 34, 1 {n — 26,7) - o,8o(/î — 26,7)-. » Pour l'alliage à 26,7 pour 100, la perte complète du magnétisme a lieu à zéro; pour l'alliage à 89,4 pour loo, elle se produit à 3i5°. Pour tous ces alliages le passage de r état fortement magnétique à l'état non magné- tique se fait sur un intervalle d'environ 5o° ( ' ). (') Le maximum de T est égal à 363", il correspond à /i =; 48 pour 100. ( 5l2 ) » En faisant dans cette formule « = 3o on trouve T = 104". L';illiage à 3o pour 100 de nickel perdrait donc presque complètement la faculté ma- gnétique à la température de 100° et serait au contraire fortement magné- tique à 5o°. C'est lui que nous choisirons comme exemple dans ce qui va suivre. » Supposons que l'on construise un appareil formé d'un aimant en fer à cheval, entre les branches duquel se trouve un faisceau de fds de ferro- nickel dont les brins sont perpendiculaires à l'axe de l'aimant et parallèles à la ligne des pôles, de façon que le circuit magnétique de l'aimant soit fermé par ce faisceau dont les extrémités touchent les faces polaires in- ternes de l'aimant. Autour de ce faisceau, contenu dans une bobine, enrou- lons un fd conducteur isolé dont les extrémités sont réunies par un conducteur extérieur. Tant que la température du faisceau sera inférieure à 00°, il sera fortement magnétique, c'est-à-dire donnera naissance à un flux de force magnétique intense contenu dans l'intérieur de la bobine. » Si on le chauffe à 100", l'état magnétique et, par suite, le flux de force disparaissent presque comj)lètement; si l'on désigne par 6 le temps néces- saire pour produire cette élévation de température, et par # le flux de force du faisceau, la force électromotrice moyenne engendrée dans chaque f spire de la bobine aura pour valeur ^ et donnera naissance à un courant, dont l'intensité moyenne sera -^, R étant la résistance totale de la bobine et du circuit extérieur, et N le nombre total des spires. » Si l'on refroidit alors le faisceau depuis 100° jusqu'à 5o°, on produira une force électromotrice égale , mais de signe contraire. L'appareil est donc un générateur de courants alternatifs. » Dans une prochaine Communication, je montrerai comment le même principe permet de transformer directement la chaleur en travail mécanique et je ferai connaître les conditions dans lesquelles ces deux genres d'ap- pareils, moteur et générateur thermo-magnétiques, seraient susceptibles de donner des résultats réellement pratiques et économiques. » ASTRONOMIE. — Sur les Spectres des composantes colorées des étoiles doubles. Note de Sir William Huggins. « Avec l'aide d'une nouvelle disposition de ma fente à réflexion, j'ai réussi à photographier à part les spectres des composantes colorées de ( 5.3) quelques étoiles doubles. En vue de l'évolution probable des étoiles doubles par la séparation en deux de la masse primitive, un grand intérêt s'attache à la détermination de la phase relative du progrès évolutional dans laquelle chaque étoile composante se trouve actuellement. » On peut comparer ainsi les systèmes doubles comme systèmes, ou seulement le progrès relatif des composantes d'un seul système. » En 18G4 (')j'ai démontré, par des observations spectroscopiques des composantes de a d'Hercule et fi du Cygne, faites à la vue directe, que les couleurs prononcées de ces étoiles sont réelles, quoique rehaussées à l'œil par un effet de contraste; et que l'explication de ces couleurs se rattache à la composition de leurs spectres, qui dépendent de la nature et de la condition des substances stellaires par lesquelles la lumière est émise ou absorbée. » Nos épreuves récentes des composantes de 1 2 des Chiens de chasse (Cor Caroli) présentent des spectres qui sont tous deux très peu avancés, de l'ordre de celui des étoiles blanches; mais la petite étoile est un peu plus avancée que l'étoile principale. On peut donc soupçonner que ce couple s'estformé relativement lard, et qu'il est d'un âge plus jeune que le système y du Lion, dont les deux composantes donnent des spectres à peu près aussi avancés que celui du Soleil. On ne peut pas se fier trop cepen- dant à une telle déduction, tandis que l'on ignore les masses des deux sys- tèmes, car il est à supposer qu'une étoile de masse moindre traverserait plus rapidement les phases successives de la vie stellaire. » Regardons les composantes d'un seul système. Un bel exemple se pré- sente en [i du Cygne, dont les composantes ont des couleurs bien con- trastées; l'étoile principale brille d'un jaune d'or, tandis que l'autre offre une teinte bleue prononcée. Sur les épreuves les spectres sont aussi bien contrastés, mais c'est l'astre le plus faible, de la 5* grandeur seulement, dont le spectre est t!u premier type des étoiles blanches, que nous regardons comme les plus jeunes, tandis que le spectre de l'étoile principale de la 3* grandeur est très avancé vers la condition solaire, mais la raie sombre K est encore un peu moins large que H. » Comment peut-on expliquer cette anomalie? Il ne faut pas oublier que, outre les conditions foudamentales de grandeur et de température, l'éclat d'une étoile peut se modifier beaucoup par la nature et l'état des corps par lesquels sa lumière est émise, et par la constitutiou et l'étendue (') Pliil. Trans., p. 43i et 482 ; 1864. C. !>., ^897, 2« S«meslre. (T CXXV, N° 15.) 69 ( 5i4 ) de l'almosphère absorbante qu'elle a à traverser. Il est donc possible, nonobstant la conslitulion chimique semblable des deux astres, que l'étoile brillante ne soit pas la plus grande, et que l'on puisse accepter la condi- tion relativement peu av.incée de la composante faible, comme l'indice d'une masse plus grande. » Aucun mouvement n'a élé observé entre les composantes de {i du Cygne, mais on peut à peine douter que les deux étoiles ne soient physi- quement liées. » ASTRONOMIE. — Sur /es spectres des étoiles principales du Trapèze de In Nébuleuse d'Orinn. Note de Sir William Huggins. « Nos épreuves originales du spectre de la Nébuleuse d'Orion et des quatre étoiles plus brillantes des composantes de Thêta, faites en 1889, nous ont portés à regarder comme très probable une liaison phvsique entre ces astres et la Nébuleuse elle-même (' ). La pose très prolongée, nécessaire pour les raies faibles de la Nébuleuse, a fait disparaître dans les spectres continus des étoiles les raies sombres qui par cette raison nous échap- pèrent. » A l'aide de ma fente à réflexion, de 1894 à 1897, j'ai photographié à part les spectres des trois étoiles les plus lumineuses du Trapèze. » Ces spectres sont riches en raies sombres et brillantes, qui confirment, il me semble, l'opinion d'une relation physique des étoiles avec la Nébu- leuse. En outre, ces spectres ont montré un caractère tout à fait inattendu et qui offre un intérêt considérable, non seulement pour ces étoiles elles- mêmes, mais aussi pour la spectroscopie stellaire; c'est-à-dire la superpo- sition des raies noires principales sur des raies brillantes, en général plus larges. )) Cette superposition n'est pas toujours symétrique; au contraire, pour la plupart des raies, la radiation brillante se trouve, plus ou moins, à côté de la raie noire. Cette superposition asymétrique se montre surtout pour les raies d'hydrogène, dont on peut suivre la série de H [5 jusqu'à Ht:. » Cette disposition des raies superposées ressemble aux phénomènes bien connus du spectre de l'étoile variable p de la Lyre. » Une comparaison des épreuves faites en 1894, 1895, 1896 et 189-^ ne (') Roy. Soc. Proc, Vol. XLVI, p. 56. ( 5'5 ) laisse point de doute que les positions relatives des raies brillantes et sombres ne soient variables, comme c'est le cas pour l'étoile p de la Lyre. » Il serait prématuré, en se fondant sur les épreuves déjà obtenues des étoiles de Thêta d'Orion, d'essayer une interprétation de ces superpo- sitions plus ou moins asymétriques des raies brillantes et sombres, et qui varient de temps à autre. Les faits nouveaux me paraissent, cependant, d'une importance assez considérable pour me permettre l'honneur de les offrir à l'Académie. » M. A. DE Lapparest fait hommage à l'Académie d'un petit Volume qu'il vient de publier, sous le titre : « Notions générales sur l'écorce terrestre ». MEMOIRES PRESENTES. PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Note relative aux aptitudes saprophytes du bacille de la tuberculose, à ses affinités avec le bacille du typhus et le coliba- cille, et aux propriétés immunisantes et thérapeutiques que possède ce bacille convertien saprophyte; par M. J. Ferran. (Extrait.) (Renvoi à la Commission nommée pour une précédente Communication de M. Ferra n.) « Il est indiscutable que tous les microbes peuvent se multiplier dans les circumfusa : la vie parasitaire elles activités pathogènes sont chez eux de simples accidents qui n'ont rien d'essentiel ni de constant.... » Très probablement aucun des microbes qui sont la cause de nos maladies n'est sans pouvoir se cultiver spontanément hors de nous. Cependant cette ubiquité, qui a été démontrée dans la majorité des espèces, n'a pas pu l'être pour quelques autres. Le microbe de la syphilis, celui de la lèpre, celui de la tuberculose et divers autres sont connus seulement comme ayant une vie parasitaire, et l'on croit leur reproduction impossible en dehors des conditions que leur olfre l'organisme des animaux qu'ils in- festent » Mes dernières recherches démontrent que le microbe de la tuberculose est aussi ubiquitaire, et qu'il est parasite et pathogène seulement par acci- dent.... » Quiconque se sera consacré, pendant quelque temps, à l'étude expéri- ( 5i5 ) mentale de la tuberculose aura remarque que son microbe présente tic plus grandes difficultés que les autres, quand il s'agit de l'acclimaler à un milieu différent de celui dans lequel il vivait ; c'est pour cela que les premières cultures faites dans des milieux artificiels se développent si péni- blement » Dès le début, je supprimai coniplètement la peptone dans le bouillon de culture; puis je dimijiuai graduellement la glycérine et la glycose. Convaincu que c'est une habitude erronée que d'employer du bouillon très saturé de principes extraclifs, je le prépare toujours d'une concentration moyenne, avec de la viande de bœuf. Ce à quoi je prends un soin spécial, c'est à ne le stériliser qu'à la température de loo" et non davantage, et à l'avoir toujours de préparation très récente et absolument privé de la petite quantité de glucose contenue d'habitude dans le bouillon ordinaire, et qui, comme on sait, provient de la viande ayant servi à sa préparation. » Au moyen d'une série plus ou moins longue de cultures dans un milieu récem- ment préparé, et chaque fois plus pauvre en glycérine et en gljcose, on parvient à ac- climater le bacille dans du bouillon ordinaire, c'est-à-dire dans du bouillon légèrement alcalin, stérilisé et dépourvu desdiles substances; de la sorte, le bacille arrive à vé- géter à la température de 87° sans former pour ainsi dire des micodermes et des ag- glomérations compactes; dans ces conditions, la généralité des bacilles se dévelojipent complètement indépendants les uns des autres, surtout si l'on a soin d'agiter le raa- Iras une fois par jour; dans ce cas, les agglomérations, si elles se forment, sont consti- tuées par un petit nombre de bactéries. » Le parfum de levure, si caractéristique des cultures classiques, se développe aussi, avec le temps, dans les premières cultures, faites en bouillon ordinaire; dans les sui- vantes, il devient très faible et finit par être imperceptible. » La faculté de retenir les couleurs basiques d'aniline, quand on le soumet à l'ac- tion des acides dilués, constitue pour ce bacille un caractère moins persistant que le précédent. Après un nombre plus ou moins grand de passages par le bouillon ordinaire, il arrive à perdre ses réactions colorantes caractéristiques. » La méthode de coloration que j'ai adoptée est celle de LubomofF; comme décolo- rant, j'emploie l'acide sulfurique dilué au cinquième. » Avec la disparition graduelle de ces divers caractères, coïncide l'acquisition des qualités qui lui permettent de s'adapter, mieu\ chaque fois, au bouillon ordinaire; dans cet état, l'ensemencement d'une goutte de culture dans o'"', 5 de ce bouillon donne, en vingt-quatre heures, une végétation cxhubéraute à la température de 37°. Quand son acclimatation dans ce milieu est parfaite, il peut s'incuber à une tempéra- ture chaque fois plus basse, et à la fin, hors de l'éluve, à des températures comprises entre 10" et 20° C. » La forme du bacille subit parfois des changements notables : il n'a pas encore perdu complètement ses réactions colorantes et son parfum, quand il se montre flagellé et mobile; plus tard, il grossit un peu et forme des articles plus ou moins longs. ( 5^7 ) » Pour abréger, nous dirons que, morphologiquement, on le confon- drait avec le bacille du tvphus. Cet aspect m'impressionna tellement, que je cultivai le bacille dans un bouillon lactose et teint avec du bleu de tour- nesol, et j'obtins le rougissement de la matière colorante presque avec la même intensité que dans le matras témoin semé de colibacille » Il suffisait, pour lever tous les doutes, que le nouveau microbe se montrât pathogène comme ses ancêtres; or, injecté à des cobayes, il les a rendus tuberculeux, et l'examen des tissus tuberculisés permet de décou- vrir le bacille classique de la tuberculose sans qu'il lui manque un seul de ses caractères. L'inoculation de ces tissus reproduit la maladie en série indéfinie, mais avec moins de virulence que l'inoculation de crachats bacillaires » Ces cultures, tuées par l'ébullition, produisent, de la granulie splé- nique ou hépatique qui peut occasionner la mort. i> Dans un lot de vingt cobayes qui avaient rei'u, dans l'espace de peu de jours, trois injections de io"= chiacune de culture morte, un mourut dans les vingt-quatre jours, et, à l'autopsie, on trouva une granulie du foie et de la rate, accompagnée d'iijper- Iropliie de ces deux viscères. Quelques jours plus lard, dans le but de voir si ce phé- nomène était général, nous sacrifions un autre cobaye du même lot, et nous retrouvons la granulie splénique en voie de guérison. » Voici ce que nous pouvons dire relativement au pouvoir immunisant et curatif du bacille de la tuberculose, transformé de cette manière. » Si, prenant un lot de cobayes, on injecte sous la peau de chacun lo'^'' de cultures mortes de ce bacille, si l'on répète ces injections quatre à cinq fois, à des intervalles de six à sept jours, puis qu'on pratique deux injec- tions de ces mêmes cultures vivantes, on arrive à immuniser ces cobayes suffisamment pour qu'ils puissent résister à des inoculations de crachats bacillifères, qui tuberculisent et tuent les individus d'un autre lot égal, non soumis à ce traitement préventif )) Cultivé dans de certaines conditions, le bacille de la tuberculose exalte sa virulence d'une manière toute spéciale et acquiert des propriétés éminemment curatives, qui peuvent être directement utilisées sans avoir à recourir auparavant à la production d'antitoxines; il suffit d'injecter ces cultures aux animaux tuberculeux pour les guérir. Je crois que ces mêmes cultures serviraient parfaitement pour la préparation d'une antitoxine spécifique, guérissant la tuberculose ( '). (') Pour contrôler la vérité de cette supposition, j'ai commencé à hyperimmuniser ( '^iiS ) » Je crois, par ce qui précède, prouver d'une manière évidente que le microbe de la tuberculose possède des aptitudes pour vivre dans des con- ditions très différentes de celles connues jusqu'à présent; qu'il peut, en un mot, se développer dans la nature sans vivre nécessairement d'une vie pa- rasitaire, et que, de plus, il possède certaines affinités avec le colibacille et avec le bacille du typhus. » Je crois aussi avoir démontré que le bacille de la tuberculose, trans- formé de cette manière, prévient et guérit la tuberculose ( ' ). » M. A. Espagnol adresse une « Étude sur un appareil élévatoire hydro- centrifuge ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. AuG. CoREï adresse une Note relative à un appareil pouvant servir de photomètre. (Renvoi à l'examen de M. Cornu.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le Tome Vil des « OEuvres complètes de Christian Huy- gens, publiées par la Société hollandaise des Sciences, » et donne lecture du passage suivant d'une Lettre de M. Bosscha, qui a donné ses soins à la publication de ce Volume : « La teneur de la Correspondance des années i6-o-i6-5 a nécessité des recherches qui ont causé quelquefois de longs retards. C'est pendant cette période que lluygens des animaux, en suivant la méthode classique adoptée pour préparer les sérums anti- toxiques, dont l'utilité a sanctionné l'expérimentation dans la clinique humaine. (') Consignons un fait qui, après ce que je viens d'exposer, n'est pas sans avoir son importance. En examinant les déjections très fraîches de divers mammifères (vaches, chevaux, hommes), j'ai trouvé le colibacille doué des mêmes réactions colorantes que le bacille de la tuberculose. En frottant une lamelle couvre-objet avec ces déjections récentes, et en les teignant par la métliode de I^ubomolT, on voit apparaître un bacille qui résiste à l'action décolorante des acides dilués (acide sulfurique au cinquième). Celte propriété ne persiste pas quand on cultive le bacille, et, de plus, dans les déjec- tions mêmes, celui-ci la perd en quelques heures. C 519 ) est entré en relation avec Newton, Leibniz et Papin, qui, dans le Tome VII, fi2;iirent pour la première fois parmi ses correspondants ; qu'il publia son Horologiiim oscil- latoriuni et qu'il inventa, entre autres, les montres à ressort en spirale. Il m'a paru utile d'insérer, dans les pièces de la Correspondance ou dans les Notes, tous les ren- seignements fournis par les publications du temps, sur les premières relations de Huy- gens avec ces hommes célèbres, ainsi que sur les désagréments que Hujgens a eus au sujet de son Livre et de ses montres. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur lex systèmes orthogonaux et les systèmes cycliques. Note de M. C. Guichard, présentée par M. Darboux. (( Si les fonctions x^, x„, . . ., XnAe u el v satisfont ;i une équation de la forme ^ ' dMOC du ^ dv je dirai que le point de coordonnées x^, x.., . . ., .r„ décrit un réseau dans l'espace à /? dimensions. » Ce réseau sera appelé orthogonal, on, plus simplement, réseau O, si l'on a 77 1 » Pour cela, il faut et il suffit que l'équation (i) admette la solution A = x'-^ -+- X-, -h . . . -\- xl- » Deux réseaux, AÇx, , x.^, . . ., .r„) et B(r,, y.,, . . -typ), sont dits appli- cables, l'un sur l'autre, si l'on a dx'] -+- (/x: + . . . -I- dxl = dy] -t- dyl +...-!- r/v',. Dans ce cas, l'équation à laquelle satisfont les coordonnées des deux réseaux est la même. » Sx p = 3, le réseau A sera appelé réseau cyclique, ou, plus siinplement, réseau C. » Nous réservons le nom de congruences dans l'espace à n dimensions aux systèmes doublement infinis de droites qui peuvent se partager en deux séries de développables, comme cela a toujours lieu dans l'espace ordi- naire. » La définition des congruences parallèles, des réseaux parallèles, des X,- = Xi- d') Ou du Y, = -r,- - 0 (h' ( 520 ) réseaiiK et congruences conjugués, ries réseaux et congruences harmo- niques est la même que dans l'espace ordinaire. (Voir ma dernière Note aux Comptes rendus.) » Si 6 est une solution quelconque de l'équation (i), les coordonnées des foyers R et S d'une congruence harmonique au réseau A seront (S) dv » Si deux réseaux A et B sont applicables, nous appellerons congruences harmoniques correspondantes des deux réseaux celles qui proviennent d'une mênie valeur de 6. Ces deux congruences occupent la même position dans les deux réseaux. » Parmi les droites qui sont perpendiculaires aux deux tangentes d'un réseau O, se trouve un système dépendant de n — 3 constantes, qui décrivent des congruences. Ces droites spéciales sont les normales du réseau ; la con- gruence décrite par une normale sera appelée congruence O. Tout réseau A, harmonique à une congruence O, est applicable sur un réseau à une, deux ou trois dimensions. Ce dernier cas est le plus étendu ; en général A est un réseau C. » Une congruence cyclique ou une congruence C est une congruence harmonique à un réseau O. Il v a une infinité de réseaux O, dépendant de n — 2 constantes, harmoniques à une congruence cyclique. On les obtient en résolvant une équation différentielle. Si B est un réseau du sys- tème, R et S les foyers de la congruence cyclique, tous les triangles tels que BRS sont égaux. S'il existait d'autres réseaux O harmoniques, la con- gruence serait cyclique d'une infinité de manières. » Revenons maintenant à l'espace à trois dimensions : » Un réseau p.O est la projection d'un réseau O dans F espace à p -\- i di- mensions. )) Mêmes définitions pour les réseaux p. C, les congruences p.O, les con- gruences p. C. » Pour qu'un réseau soit p.O, il faut et il suffît que l'équation (i) ff h quelle satisfont ses coordonnées x, y, z admette en outre p — i autres solutions E,, E^, E^_,, et la solution ,r + s=-+-E; + ;;;-+... ■ ^^ />-!■ ( 521 ) » Pour qiiune congmence soit p.O, il faut et il suffit que Véquation , , d'-^ i ôh ô^ t di , où v est une fonction de u et v, $ est une fonction de l'angle sin_) -f- CrA' -^ ( rr/w + r, ,'A' -+- f/(p)v$ cos(p. « Le point a, h- ta^ doit appartenir à la surface F, , dont le plan tangent à a^ passe par l'axe des z du trièdre. De là on a la relation : y^x — xty ~- o qui donne l'équation (i ) A sin cp du — C cos 9 dv — v$ (rdu -f- r, c/ç' h- (7cp ) = o, dont les surfaces F, doivent fournir des intégrales. La condition d'inté- grabilité de (i) est ( en posant y^ = v„, etc. ] : , ■. ^ Av„* sintp + Cvij'fcosrp -(-(;v^ '■f„)v''-h âC ^ ^ "^ C„vsin!{i — A;,vco5(p ' elle donne les conditions pour les A et C qui figurent dans l'élément linéaire des surfaces cherchées. P » La condition (2) exige que la fraction ^ de droite soit indépendante de u et de v, ce qui donne les identités (3) PQ„-QP„=o. PO„-QP.,= o. » Nous distinguerons maintenant deux cas : Les identités (3) pourront être vérifiées : 1° soit pour chaque valeur de u, v, ç et $ ; 2° soit seule- ment pour u, V, <î> ( '). » 1° Nous obtenons ici seulement certaines surfaces applicables sur des surfaces de révolution; mais il est possible de choisir la courbe A d'un point a parmi une infinité de =c' courbes. Soit l'élément linéaire de la surface du"^ -\- U° dv^ (U fonction de u seule), nous trouvons les cas : (a) U = m'"" , si w :^ o, 1 ; courbes A : p = ( ! — n)u [ — ,. . „ ' , cos o (è) 7t = o : U = w (développables); p = î< ((?sin(p — coscp); (c) « = I : U = e'"" (surfaces de courbure constante — m^ • l'homothétie descourbesAdevientcon£;ruence); p— --■ " -^ ' m c — cosœ » 2" Les identités (3) donnent ici l'équation de la courbe A, et l'on (') Nous excluons d'avance le cas v =r 00, qui donne : F est développable; A est la droite de l'infini ; chaque faisceau S contient des courbes géodùsiques parallèles. ( 520 ) peut démonlrer que cette courbe ne peut être que : (a) du deuxième ordre; elle passe alors par a et par un des points absolus du plan xy; (h) une droite. » Bornons-nous, dans le cas (a), aux surfaces réelles; nous avons \v résultat suivant : » Les surfaces, caractérisées par la propriété que les courbes A. d'un grou- pement des gcodésiques soient des cercles passant par les points a respectifs, ont l'élément linéaire le cercle A est tangent à la courbe u = const. et passe par le centre de courbure géodésique de cette courbe par a. » Considérons sur une de ces surfaces les ce' courbes C, lieux du pointa pour lequel le cercle A reste égal à lui-même. La courbe C coupe le cercle A en a sous un angle a. Si les courbes C coupent chacune des courbes u = const. (enveloppes des cercles A) sous le même angle la surface est applicable sur une spirale, dont l'élcitient est \}{v-du- -t- dv-). » Si a est constant pour tous les points a, on a caractérisé les éléments suivants : )) i" Si a -; o : du" + \} clv" , surfaces applicables sur des surfaces de ré- volution ; » 2° Si a = X : (av +■ bf du- + e^" dv- ; » 3° Pour tout autre a : (e"-h c)-'- (v'^ du" h cot-v.dç-). » Enfin, dans le cas (b), l'élément prend la forme X"{du- ^ dv"), où logA = - satisfait à l'équation (=,„, -f- -,.^)« + =«— o. La droite A a l'équa- tion Kx '-= R, où K est la courbure de la surface en a, et R est le rayon de courbure géodésique de la ligne u = const. Parmi ces surfaces, il y a les développables (pour s = o); les courbes géodésiques d'un faisceau S passent ici par un point, et ces points pour tous les S sont situés sur une même géodésique. H y a aussi les surfaces à courbure constante négative (pourz = — logM), où la distance du pointa à la droite A correspondante devient constante. » (') On voit ici, géométriquemenl, que Ton peut trouver les géodésiques de cet élé- ment par l'intégration successive de deux équations dilTérentielles du premier ordre. La première intègre l'équation (i), l'autre est l'équation du faisceau S, donné par une des surfaces intégrales F, de (i). (Cf. Darboux, Surfaces, t. ÛI, p. 82.) ( 524 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur lin nouvel algorithme. Note de M. Lêmeray. M. Lêmeray demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui le 5 juin 1893 et adresse le résumé suivant du contenu de ce pli : « En cherchant, en coordonnées rectangulaires, une courbe telle que, M et M' étant deux de ses points dont les abscisses diffèrent d'une con- stante, la tangente de l'angle que fait avec OX la tangente en M soit en raison inverse de la sous-tangente en M', 011 est amené à l'équation aux différences mêlées y\ = Cy,y' où l'on a posé j, =/( )? + Ax). En posant e^ ^= a, cette équation admet l'intégrale particulière le symbole qui la représente étant défini comme il suit : J'o ■'■-1 = a " a La substitution Vo, a-hYo effectuée a; fois fournit la fonction j = aa--f-j„ ; la substitution jo» (^Ja effectuée x fois fournit la fonction y = a"^ + Jo *> de même la substitution j'o, a'» effectuée x fois fournit la fonction (i). Ce sym- bole peut donc être considéré comme celui d'un quatrième algorithme na- turel. On peut établir un théorème d'addition et les théorèmes subséquents. On a la relation —I I c log^c = a j comparable à - = a~' + c, et qui exprime le logarithme en symboles directs finis avec adjonction du seul symbole inverse — i . On peut donc donner aussi une notation finie directe des fonctions circulaires et hyperboliques inverses. Les racines réelles de l'équation x — a* sont les limites de a (pour m infini), en prenant, suivant les valeurs de a, une combinaison convenable des signes. » L'auteur complète aujourd'hui ces résultats par l'expression des a ( 525 ) (pour 771 infini) ; à chacune des déterminations (en nombre infini) de la limite, correspond une racine imaginaire. On peut ramener à cette équation les suivantes : p 1- x^=^a, ax^=^b^ et quelques autres plus générales. Toutes les fonctions a \ où p a une valeur quelconque sont des intégrales de l'équation fonction- nelle cp(a") = a''-"'. » CHIMIE. — Sur un nouveau sel platineux 77iixte. Note de M. M. Vèzes ('), présentée par M. Troost. « L'action ménagée des acides chlorhydrique, Lromhydrique, ou iodhy- drique, sur le platonitrite de potassium Pt(AzO-)''R-, donne lieu, comme je l'ai montré antérieurement (-), à l'élimination de la moitié de l'acide azoteux contenu dans ce sel, et à la formation de sels mixtes chloro, bromo ou iodoazotés, très stables en solution aqueuse : le platodichloro- nitrite PtCP (AzO')'K% le platodibromonitrite PtBr-(AzO-)-R% enfin le platodiiodonitrite Ptl-(AzO-)-K.-, déjà obtenu par Nilson (')par une voie différente. Ij'acide oxalique donne lieu à une réaction analogue, avec cette seule différence que, vu sa bibasicité, une seule molécule d'acide, au lieu de deux, intervient dans la réaction. » I. Si l'on verse, en effet, dans une solution concentrée et chaude de platonitrite de potassium, une solution d'acide oxalique, en quantité telle que le mélange renferme un peu plus d'une molécule d'acide par molécule du sel, la liqueur passe au vert et fournit un notable dégagement de vapeurs nitreuses. Puis ce dégagement cesse, en même temps que la liqueur prend une teinte jaune d'or. Abandonnée alors au refroidissement, elle fournit un abondant dépôt de cristaux prismatiques jaune clair, agissant sur la lumière polarisée. (') Faculté des Sciences de rUniversité de Bordeaux, laboratoire de Cliimie minérale. (^) A/iiiales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XXIX, p. 14.5 et suiv. (^) J. f'ù.7' p7-akl. Cheinie, 2° série, t. XXI, p. 172. ( 526 ) » Le sel ainsi obtenu est, comme !es sels mixtes cités plus haut, un pro- duit de substitution du platonitrite, dans lequel deux groupes AzO^ dérivés de l'acide azoteux AzO-ÎI sont remplacés par le radical divalent CC)-.CO- dérivé de l'acide oxalique CO-H.CO-H : Pt ( CO- . CO^ ) ( Az O' )- R^" t- H'^ O . » Ce sel, dont l'étude détaillée sera publiée prochainement dans un autre Recueil, doit dès lors porter le nom de platooxalonùrite de potassium. » II. Si l'on emploie, dans sa préparation, une quantité d'acide oxa- lique moindre que celle qui a été indiquée plus haut, on obtient encore le même sel, mais l'eau-mère de sa cristallisation, concentrée à son tour, laisse déposer, inaltéré, une partie du platonitrite employé. Il ne se forme donc pas, dans ces conditions, de sel stable dont la composition soit inter- médiaire entre celle du platonitrite et celle du platooxalonitrite, et qui corresponde au platomonochloronitrite PtCl( AzO-)'K- et au platomono- bromonitrite PtBr(AzO- •'K- que j'ai décrits autrefois (' ). » Si l'on emploie, au contraire, un notable excès d'acide oxalique, on voit apparaître de très fines aiguilles rouge-cuivre de platooxalatede potas- sium Pt(CO-.CO-)-K- + 2H-O, résultant de l'éliinination totale de l'acide azoteux du platonitrite, et correspondant parfaitement à la description que Soderbaum ( " ) a donnée de l'isomère foncé de ce sel. Le platooxalate con- stitue ainsi, comme on devait s'y attendre, le terme final de la réaction de l'acide oxalique sur le platonitrite. » Remarquons c[ue l'impossibilité d'obtenir, dans les conditions qui viennent d'être indiquées, d'autres sels intermédiaires entre le platonitrite eî le platooxalate que le platooxalonitrite Pt (CO-.CO')(AzO-)^K-, est une nouvelle preuve de la stabilité particulière que présentent, parmi les pla- tosels mixtes, les combinaisons de la forme PtX-Y'K' : fait qui résultait déjà de mes recherches sur les sels chloroazotés, bromoazotés et iodoazotés du platine (''), et sur lequel Miolati ('') a insisté récemment. » III. Desséché à froid par compression sur du papier à filtre, le plato- oxalonitrite de potassium est inaltérable à l'air. Chauffé au-dessus de 100°, il s'efUeurit et perd une molécule d'eau de cristallisation. Chauffé vers 240'', (') Loc. cit., p. 178 et 194. C) Studier ôj'ver platooxalylfôreningar, thèse Upsal, 1888. (^) Loc. cit., et jiarticulièrenient pages iSi, igS, 197, 206. ('') Rendiconli delV Ace. dei Lincei, 1896, 2° semestre, p. 144) note 3. ( 527 ) il se décompose avec une sorte de bouillonnement, résultant d'un dégage- ment de gnzcarbonique qui se produit quantitativement suivant l'équation Pt(CO-.CO=)(AzO=/K-:^Pt h2AzO=R + iCO\ Il est notablement soluble dans l'eau bouillante, très peu soluble dans l'eau froide. Sa solution est très stable : elle peut être portée à l'ébullition et évaporée jusqu'à siccité sans altération du sel qu'elle contient. » Ces propriétés du platooxalonitrite de potassium sont susceptibles d'être utilisées dans la séparation des métaux de la mine de platine. IjOrsqu'on effectue cette séparation par la méthode des azotites ('), c'est sous forme de platonitrite potassique que le platine se trouve séparé des métaux voisins. La transformation de ce sel en oxalonitrite, encore moins soluble à froid, permettra de recueillir plus complètement le métal ainsi purifié; et la décomposition par la chaleur de cet oxalonitrite permettra de régénérer immédiatement ce métal. » CHIMIE MINÉRALE. — Procédé de séparation et de dùlilladon du brome d'un mélange de chlorure et de bromure alcalins. Note de MM. H. Baubigw et P. RivALS, présentée par M. Troost. « La décomposition des bromures par l'action d'une solution de sulfate de cuivre et de permanganate de potassium ne permet pas de recueillir ni de doser directement le brome, quand on le sépare par diffusion en opé- rant dans le vide (-). Il attaque, en effet, en partie la graisse qui sert à la fermeture. On ne peut donc en connaître le poids que par différence, lorsqu'on a déterminé celui du chlore et la somme des poids des deux élé- ments. Or, tout procédé de dosage indirect est imparfait et d'autant plus que le corps est en quantité relativement plus petite, de telle sorte que, dans les cas extrêmes, ce procédé ne présente plus aucune garantie. » Nous avons donc cherché à enlever mécaniquement le brome du liquide oii il se forme, soit par ébullition, soit par un courant d'air ( ';. (') A. JoLY et E. Leidié, Comptes rendus, t. CXII, p. laSg. (2) Comptes rendus, t. CXXIV, p. SSg. (M II n'y a pas à songer à faire usage des dissolvants C*H«, CHC1^ CS^ ou autres, car la réaction ne se fait que progressivement. D'ailleurs, le procédé d'extraction par les lavages, parfait au point de vue qualitatif, est, malgré les éloges qu'en ont faits ( 5o„8 ) » La méthode par ébullition, clans laquelle la vapeur d'eau formée a pour objet d'entraîner le brome libre, a révélé presque aussitôt les incon- vénients qu'elle comporte. Le premier est de fournir des volumes d'eau énormes à la condensation. En second lieu, l'ébuUition cause des variations rapide du volume liquitle. Or les chlorures alcalins, stables à loo", si la solution n'est pas trop chargée en sels de cuivre, sedécomposent si la con- centration augmente au delà de certaines limites, et cette action s'accroît avec la richesse relative de la dissolution. Si, par contre, pour parer à la décomposition des chlorures, on fait des additions d'eau pendant l'opéra- tion, celle des bromures se ralentit, quand la dilution est trop forte, et, pour éliminer la totalité du brome, il faut alors un temps extrêmement long. La méthode par ébullition n'est donc pas applicable, puisque la sé- paration n'est pratiquement possible que dans des conditions données. » L'emploi d'un courant d'air nous a permis, au contraire, de résoudre facilement la question. Il a, en outre, l'avantage d'être utilisable à toutes les températures. » Poui- opérer, nous nous sommes servis de ballons à long col (iG'™) en vue d'éviter les projections, fermés par un bouchon rodé portant le tube de dégagement et celui d'arrivée de l'air, qui pénètre jusqu'au fond du ballon. Ce dernier tube est terminé par une partie beaucoup plus large, afin de prévenir l'obstruction que pourraient pro- duire les composés insolubles qui se forment. Le condensateur est des plus simples. C'est un tube fermé à un bout, ouvert à l'autre, et formé par une série de petites boules, séparées par des étranglements. Pendant l'opération, le condensateur doit être tenu dans une position inclinée, de façon à produire un remous à chaque étrangle- ment et à pulvériser la masse gazeuse dans le liquide absorbant. » Ce n'est pas ici la place de donner les dimensions auxquelles nous nous sommes arrêtés pour ces appareils, et pour lesquelles nous a guidés la pratique. Nous réser- vons ces détails pour le Mémoire où nous exposerons l'ensemble de nos recherches. Il nous suffit de dire que, avec une lessive alcaline à 3 ou 4 pour loo, l'absorption est si parfaite que de l'air, dans lequel on fait diffuser de la vapeur de brome, lancé à la vitesse de a'''^ à la minute par un tube de S™™ de diamètre intérieur, sort du conden- sateur, au fond duquel plonge le tube abducteur, complètement purgé de brome. » Il est à peine besoin de faire remarquer combien la manipulation et le rinçage de ce condensateur sont aisés. On peut l'adapter et le retirer avec la plus grande facilité, de telle sorte que rien ne s'oppose à ce qu'on le change pendant l'opération, ce qui n'est pas sans importance, puisqu'on a ainsi, sans crainte de perte, le moyen de suivre certains auteurs, toujours laborieux et extrêmement minutieux. Avec des appareils convenables, la distillation est au contraire d'une pratique plus simple, plus propre et généralement plus rapide. Quand elle est possible, on doit toujours la préférer. ( 52Ç, ) et de contrôler à tout instant la marche de la réaction. La seule précaution à prendre lors de ce changement est de ralentir momentanément le courant d'air. )) Ces indications données, voici comment on procède à l'élude d'un mélange : » On l'introduit dans le ballon à réaction avec les poids nécessaires de sulfate de cuivre et d'eau; on chauffe pour aider à la dissolution, puis on laisse refroidir, et l'on ajoute ensuite le permanganate. On ferme, on adapte le condensateur contenant de la lessive alcaline de 3 à 5 pour loo, et l'on fait passer le courant d'air, en portant l'ap- pareil à la température voulue dans un bain-raarie. Quant à l'évaporation rapide du liquide, on l'évite en employant de l'air saturé de vapeur d'eau à la température de l'opération. Pour cela, dans le même bain où l'on chauffe le ballon à réaction, on en a placé un second beaucoup plus vaste, contenant de l'eau, où l'air barbotle d'abord avant de pénétrer dans la solution du mélauge à analyser. A l'aide d'une pince mobile qui le porte, on peut plonger ce second ballon plus ou moins dans le bain-marie et, selon les besoins, y activer ainsi ou y ralentir la formation de vapeur. A l'aide de ce dispositif et en s'aidant d'un repère que porte le vase à réaction, on peut maintenir à peu près constant dans ce dernier le volume liquide qu'il contenait au début. » La distillation du brome terminée, on arrête. Pour cela, il faut avoir soin, pour éviter toute absorption, de retirer le condensateur avant de supprimer le courant d'air. Puis on rince le tube abducteur et l'on fait les dosages. » Dans le liquide alcalin et froid décanté du condensateur, on ajoute d'abord un peu de gaz sulfureux, puis un mélange d'une solution de nitrate d'argeut au dixième et d'acide nitrique, ce dernier en assez forte quantité. Dès que la liqueur est devenue acide, l'acide sulfureux réduit tous les composés oxygénés du brome, s'il en existe (et, en général, des corps halogènes qui pourraient y exister); on porte alors presque à l'ébullilion, et le gaz sulfureux qui reste, ainsi que le sulfite d'argent peu soluble qui s'est formé sont détruits à leur tour par l'action oxydante de l'acide nitrique en excès. 11 ne demeure, comme composé insoluble, que le bromure d'argent (et les autres composés halogènes de l'argent, s'il y en avait). » 11 est préférable d'ajouter le nitrate d'argent avec l'acide nitrique et non pas après, pour parer à toute perte de brome, dont il pourrait y avoir mise en liberté par l'addi- tion en excès d'acide nitrique. » Quant au contenu du ballon à réaction, qui renferme le chlore et le chlore seul, si la réaction a été complète, on le traite exactement comme nous avons traité le ré- sidu que donne la méthode par évaporation dans le vide, et l'on obtient le chlore sous forme de sel d'argent. )) 11 reste entendu que le bromure et surtout le chlorure d'argent ne doivent être filtrés qu'après refroidissement complet des liquides. Ces composés sont, en effet, lé- gèrement solubles dans l'eau bouillante, surtout si elle est acide, tandis qu'à froid l'expérience prouve que même un excès sensible d'acide nitrique ne nuit nullement à la précision des résultats. » 11 va de soi que les méthodes sont applicables au cas d'un mélange C. R , i»97, i' Semestre. (T. CXXV, ^» 15.) 7' ( 53o ) d'acides HCl et HBr, si on les neutralise de façon à les transformer en sels alcalins. )) La marche générale du mode opératoire indiquée une fois pour toutes, il nous reste à faire connaître comment on a trouvé les conditions néces- saires à la séparation du chlore et du brome ; c'est ce que nous exposerons ultérieurement en donnant à l'appui les vérifications faites sur des mé- langes synthétiques. >> CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation réversible du styrolène en metastyro- lène sous l'in/Iuence de la chaleur. Note de M. Georges Lemoixe. « Le styrolène ou cinnamèneCH*, produit d'une quadruple condensa- tion de l'acétylène, est ordinairement liquide : il se change, sous l'influence de la chaleur ou sous celle de la lumière, en un polymère solide, le méta- stvroléne qui lui-même, à une température élevée, régénère le styrolène. J'ai cherché à préciser les conditions de cette transformation. » Le styrolène employé avait été fourni par la maison Stéphane Girard et Léser : il provenait de l'acide cinnamique de synthèse. Je le purifiais par des distillations fractionnées dans le vide. L'analyse organique corres- pondait bien à la formule CH*. La température d'ébuUition était de i42°-i44° sous la pression ySi""", d'environ 53*^-54" à i""",8 et d'environ 48°, 5 à o""",g. Les poids spécifiques étaient Températures 0° 12°, 1 16°, 5 27°,! 5i°,5 87° Poids spécifiques .. . 0,920 0,910 0,908 0,899 0,879 0,862 » D'après Schœrling celui du métastyrolène serait i,o54 à i3°. » Le métastyrolène est soluble dans le styrolène, qui devient ainsi de plus en plus visqueux. A la température ordinaire, le styrolène peut dis- soudre un poids de métastyrolène égal au sien sans se solidifier entière- ment. Les deux états isomériques peuvent être séparés par une distillation dans le vide au bain-marie : des pesées, faites avant et après, donnent la proportion de métastyrolène dans un mélange. C'est ainsi qu'ont été faites les déterminations suivantes ('). » A la température ordinaire, dans l'obscurité, il y a transformation, mais elle est extrêmement lente : en un an, iB^'' de styrolène ont donné oS'', 10 de métastyrolène, soit ^ pour 100. I (') On cliaud'ait une demi-heure au bain-ruarie. I ( 53. ) » Des déterminations comparatives ont été faites à des températures de g^", 160°, 240°' 3io° (vapeur de diphénylamine), 35o" (vapeur de mer- cure). A 97", 160°, 240°, on employait de grands bains d'eau ou d'huile où les vases, scellés à la lampe, étaient complètement immergés : la tem- pérature était rendue constante avec des régulateurs. )) On constate d'abord que le styrolène et le métaslyrolène, chauffés clans des volumes égaux, portés tout entiers à une même température, tendent vers une même limite. » On a chauflfé cent dix-neuf lieures, à 240°, d'une part 4^'', 5o de styrolène, de l'autre 4s'', 5o de métastjrolène dans des malras deaSo"^"^ : les poids de styrolène persistant ont été respectivement oP',2o5 et o6'',2o8. » La quantité de styrolène persistant dépend du volume offert à la trans- formation lorsqu'elle s'opère à une température constante pour toutes les parties de l'appareil : la limite correspond donc à une tension de vapeur comme pour les phénomènes de dissociation. » Ainsi, on a chauffé 120 heures, à 97°, un tube de i4",9 et un ballon de 56o" ren- fernaant chacun 46'', 5o de styrolène : les poids de styrolène persistant ont été respec- tivement o5'',o6i et oS'',345. » I^a transformation, d'abord assez rapide, se ralentit progressivement. Sa vitesse a été appréciée avec de petits tubes de 12™ à 19'^"' dont le volume était exactement mesuré : en en retranchant le volume du styrolène (S"-'*^ pour 4°'',5o), on avait le volume libre offert à la transformation : 4»', 5o styrolène. 4*%5o méta- Température : 97°. — «n__^ ^,_ _^ . styrolène Nombre d'heures. . . i'' 2'', 5 4'"i25 16'' 47'' lao*" i2oi' 1128'' 1128'' Volume libre S'"'", 2 9^,1 11", 6 i2",i 11", 5 i4", i 9"» 9 12"^% 5 17", 6 Styrolène persistant. 4^"')28 Ss'', 18 oS'',49 oS"', 17 o?'',o4 o5'',o3 oe'',o6 os^ooS o8'',o4 soit par litre 5225'' SSos"- 42^^ i4s'' 4^'? aS''? Qi' o^i%[^ 28'', 4 4"', 5o styrolène. 4^')5ométa- Température : IGU". -"--■n-i — — ^~-~ • styrolène. Nombre d'heures... o'>,33 i'' 2^ Q>^ 19'' 49*" gS*" 120'' 120'' "Volume libre 8™, 5 9'^% 2 10", 5 11", 7 10="^ 7", 5 io<^=, 5 i3'^^'-,4 i4",6 Styrolène persistant. 3s'-,54 os^gS os^SS oS'',32 qe^joS os'-joS oR^oS o6'',o4 05^,08 soit par litre 4i66'- lois-- SiS'- 27s'- Ss"' 7e'- 3s'- 38'- Ss^S ( 532 ) 4*', 5o slyroli'ne. Température : 240°. Nombre d'heures ^h jgh Volume libre i^cc gcc Styrolène persistant os% 12 oS'-.oS soit par litre gs', 7 5s^, 2 4*', 5o méta- styrolène. o5"-,o8 es' » Pour déterminer la limite on s'est attaché surtout aux expériences faites avec des ballons ou des matras d'une assez grande capacité : elle paraît un peu différente pour des tubes de petit volume, à cause de l'in- fluence perturbatrice des parois, signalée en d'autres circonstances (M. Van't Hoff, M. Konowalow), et y offre d'ailleurs moins de précision. Température : 97°. Nombre d'heures 120' Volume libre Styrolène persistant ramené à i''' 4"', 5o styrolène. •i 48o'> 1008'' 555" 075™ 545<'« os^ô 06'', 5 OS', i5 Température : 160°. 4»',5o métastyroléne. os',225 métastyrolène. 1008'' 5i5™ OS"', 08 4*',5o métastyroléne. ^So*- 1008'' 6o5« 495- 05^,25 os%o8 Nombre d'heures 1 20'' Volume libre lôo"^"^ Styrolène persistant ramené à i''' o^', 7 Température : 240°, 4^', 5o styrolène. 4^i5o métastyroléne. Nombre d'heures i ig Volume libre 2^5 Styrolène persistant ramené à oe%8 119" 24 5« og'.S Température : 310°. 4*', 5o styrolène. 4*% 5o métastyroléne. Nombre d'heures i44'' Volume libre 169"= Styrolène persistant ramené à 1"'. . os^jQ Température : 350°, 4»', 5o métastyroléne. Nombre d'heures 2'' &^ Volume libre 545'^'= 5i5" Styrolène persistant ramené à i"' iS', 6 Ss^jS 168'' 171" OB', 5 Liquide noir, fluide, indiquant une dé- composition. » Ainsi, vers 97°, la transformation finit par devenir presque complète. La limite augmente, mais très peu, avec la température : o^"', 9 par litre à 3 10" correspond à une tension de vapeur de o^'"', 4. ( ( 533 ) » En résumé, la Iransfoi'mation réversible «lu styrolène en mélastyro- lène sous l'influence de la chaleur rappelle par ses allures générales celle du phosphore, du cyanogène, de l'acide cvanique ; elle tend progressive- ment vers une limite exprimée par une tension de vapeur de styrolène. » M. Ferrières m'a prêté dans ces recherches son meilleur concours : je le prie de recevoir tous mes remercîments. » PHYSIQUE. — Sur la température du maximum de densité des solutions de chlorure de baryum. Note de M. L.-C. de Coppet, présentée par M. Friedel. « La méthode employée est celle qui a été décrite dans les Annales de Chimie et de Physique, 7* série, t. III; 1894. J'ai apporté toutefois au pro- cédé expérimental plusieurs nouveaux perfectionnements, dont un des plus importants est l'emploi de la Photographie pour relever simultané- ment l'état des thermomètres, » Les résultats des expériences sont consignés dans le Tableau suivant. Les températures sont ramenées à l'échelle du thermomètre à hydrogène, d'après la Table de M. Chappuis. Poids de Ba Cl= Abaissement -^ — — Température de la Abaissement dans 10008^' dans i'" de du maximum température du moléculaire d'eau P. solution à iS" P'. de densité. maximum D. D P X 207,9. D ; X 207,9, 0 0 3°982C) » » » 6,73 6.72 l 3,210 ( 3,204 1 0 0,775 23,94 23,97 10,42 10, 4o 2,785 '■'97 23,88 23,93 20,83 20,79 1,572 2,409 24,04 24,09 41,72 4i,56 - 0,843 4,825 24,04 24,14 » L'abaissement moléculaire de la température du maximum de densité est sensiblement proportionnel au poids de BaCl- dissous dans iooqB'' d'eau. » (') Annales de Chimie el de Physique, 7" série, t. III; 1894. ( 534 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur deux réactions colorées de V acide pyruvique. Note de M. Louis Simox, présentée par M. Friedel. « I. L'acide pyruvique CH'-CO-COOH, additionné de potasse puis de nitroprussiate de sodium, fournit une belle coloration rouge violacé in- tense. » 1° A I" de la solution on ajoute environ le même volume d'une solution de po- tasse (densité : i,i5 à 1,20), puis quelques gouttes d'une solution fraîche et assez concentrée de nitroprussiate de sodium; il se développe immédiatement une belle coloration rouge orangé, tirant sur le rouge violacé dès qu'il 3- a une quantité sensible d'acide. Lorsque l'acide se trouve en très faible proportion, il est bon d'opérer par comparaison, la solution alcaline de nitroprussiate étant elle-même colorée en jaune; la diflérence est très visible pour la dilution jôoTô ('); °" P®"' déceler de cette ma- nière 5ÔTÔÔ d'acide pyruvique. )) 2° L'addition d'acide acétique à la solution colorée produit un virage du rouge vers le violet foncé; un excès d'acide acétique entraîne la dispari- tion de la coloration. )) Lorsque les solutions sont très étendues, il faut verser l'acide acé- tique dilué goutte à goutte pour saisir le virage. L'addition d'acide pyru- vique produit les mêmes phénomènes : il faut donc employer le réactif en excès par rapport à l'acide. M 3° Les dérivés, sels et éthers, de l'acide pyruvique présentent la même réaction, mais sa phénylhydrazone CH^-C-CO-H ne la donne Az-AzHC^H=^ plus. L'acide phénylglyoxylique C°H'-CO.CO-H et ses dérivés ne donnent aucune coloration. » 4° L'acide pyruvique est loin d'être seul à donner cette réaction, qui n'est autre que la réaction indiquée par Weyl pour déceler la créatinine et par Légal pour caractériser l'acétone. Il y a quelques années, M. Bêla von Bitto (-) a indiqué comme présentant la même réaction un grand nombre de corps aldéhydiques ou cétoniques et parmi eux l'acide pyru- (' ) Il n'est peut-être pas inutile, au point de vue du titrage acidimétrique de l'acide pyruvique, de remarquer qu'à ces dilutions extrêmes il produit encore un virage très net de Théliantine. (') Liebig's Annalen, t. GCLXVII, p. 872. ( 535 ) vique, mais il ajoute que, autant que ses expériences pouvaient l'affirmer, la réaction était beaucoup moins sensible que pour les acétones. D'après ce qui précède, on voit que cette indication est inexacte : à dilution égale, la coloration rouge donnée par l'acide pyruvique et le virage violet fourni ensuite par l'acide acétique sont beaucoup plus visibles que les colorations rouge ou carmin fournies respectivement par l'acétone dans les mêmes circonstances. » M. Bêla von Bitto avait attribué l'origine de la réaction colorée au groupe — CH — CO — présent dans la molécule qui la fournit ; depuis, M. Denigès (') est arrivé indépendamment à une conclusion analogue; pour lui la coloration est liée à la présence du groupe CH- — CO quand le car- bonyle n'est pas uni immédiatement à un certain nombre de radicaux mo- novalents tels que OH, OR, OM, Az X-, Cl. Ces règles ne peuvent être considérées comme absolues, car elles comportent un certain nombre d'exceptions : je ne veux citer que le camphre qui renferme certainement le groupe CH^ — CO et qui ne donne pas de coloration. » Quoi qu'il en soit, cette réaction est fournie par un grand nombre de corps (aldéhydes, cétones, éther acétylacétique, acétone, etc.) et, quoique très sensible avec l'acide pyruvique, ne peut être considérée comme le ca- ractérisant sans ambiguïté. Il en est tout autrement de la suivante. » IL L'acide pyruvique, additionné d'ammoniaque puis de nitroprus- siate de sodium, fournit, au bout de quelques minutes, une belle coloration bleu violacé. » 1° Pour utiliser cette réaction on opère comme il suit : » On prend i™ de la solution acide, on y ajoute un volume égal d'ammoniaque en solution concentrée, puis quelques gouttes de nitroprussiate. La coloration ne se pro- duit pas instantanément, mais d'autant plus lentement que la solution acide est plus diluée; pour des solutions très étendues, elle est d'abord verte, puis d'un bleu franc. Pour la dilution -^ la teinte est vert foncé; pour -viôâ ^^'^ ^^^ vert feuille; pour xiô^ il n'y <> plus de coloration visible. Il est avantageux, pour la rapidité et la sensi- bilité de cette réaction, d'ajouter au mélange indiqué une petite quantité d'acide acétique en évitant cependant de rendre la solution acide. Dans ces conditions, avec la dilution 5^ la teinte est d'un bleu franc; avec -^^ elle est encore bleue, légèrement verdâtre; la limite de sensibilité est d'environ i„l„t,. » 2° Une douce chaleur peut également accélérer l'apparition de la coloration dans le mélange d'acide pyruvique, d'ammoniaque et de nitro- (') Bull. Soc. chini., t. XV, page io58, et t. XVII, page 38i. ( 536 ) prussiate ; mais l'ébullition la détruit ou tout au moins a une action spéciale sur laquelle je n'insisterai pas dans cette Note; un excès d'acide acétique est également nuisible. » Les colorations dont il vient d'être question sont assez stables ; cepen- dant, au bout d'un temps qui varie avec la dilution de la solution acide employée, elles disparaissent pour faire place à une coloration rouge orangé. » L'addition de potasse fait passer la couleur du bleu au rouge foncé; l'acide acétique ajouté immédiatement la ramène au bleu. » 3" Les dérivés de l'acide pyruvique, sels et éthers, fournissent la même réaction. » Je n'ai rencontré qu'un seul autre corps fournissant cette réaction : l'acétophénone, qui se distingue nettement de l'acide pyruvique par la réaction de Légal qui donne, avec cette cétone, une coloration bleue stable. » Cette réaction me parait donc être caractéristique des dérivés pyriwiques. Comme elle n'appartient ni aux aldéhydes et cétones, ni à l'éther acétylacé- tique, ni aux dérivés phénylglyoxyliqucs, il est permis de supposer qu'elle est en corrélation avec l'existence dans la molécule du groupe CH= — CO — CO-H. » 4° Les aminés grasses agissent sur le nitroprussiate additionné d'acide pyruvique; elles déterminent l'apparition rapide d'une coloration violet foncé qui par l'addition d'acide acétique vire au bleu, puis disparait rapide- ment. » C'est là une réaction qui paraît appartenir à toutes les aminés grasses; elle a été vérifiée pour les trois méthylamines, la mono et ladiéthylamine, l'amylamine et la benzylamine ( ' ) : avec cette dernière base la coloration est lie de vin. M La réaction des aminés est, à deux égards, distincte de celle de l'am- moniaque : la coloration apparaît plus rapidement, mais est beaucoup plus fugace, surtout en présence d'acide acétique; tandis que, pour l'am- moniaque, c'est en présence d'un peu de cet acide que le réactif a sa plus grande sensibilité. » (') Je dois à l'obligeance de M. Delépine d'avoir pu essayer celle réaclion sur des éclianlillons purs de dimélhjlamine, de trimélhj lamine, d'amj lamine et de benzv- iamine. ( 537 ) CHIMIE. — Action de r acide azotique sur le cohallicyanure de potassium. Note de M. E. Fleurent, présentée par M. Aimé Girard. « Zwenger a annoncé (Lieh. Ann. Cli., t. LXII, p. i6i) que l'acide azo- tique bouillant et même, l'acide azotique fumant, étaient sans action sur le cobalticyanure de potassium. MM. Loring Jackson et Comey ('), repre- nant cette étude, ont combattu cette manière de voir et montré que, si l'on chauffe à l'ébullition une solution concentrée de cobalticyanure et d'acide nitrique également concentré, on obtient, après deux heures de cbauffe, une masse gélatineuse dont la formule est Co^Cy" RH^ + IFO, soluble dans l'eau à la température de 60° et donnant, par double décomposition avec les sels métalliques, des composés auxquels les auteurs ont donné le nom de cobaltocohalticyanures . Dans celte réaction, d'après eux, on n'ob- serve pas, ainsi qu'on pourrait s'y attendre, la formation de nitrocobalti- cyanure analogue aux sels habituellement désignés sous le nom de nitro- prussiales. » J'ai étudié, depuis un certain nombre d'années déjà, l'action de l'acide azotique sur le cobalticyanure de potassium, et j'ai observé, de mon côté, la formation de la masse gélatineuse citée plus haut, sur les propriétés de laquelle je reviendrai bientôt. Mais je me suis attaché aussi à bien préciser les conditions dans lesquelles s'opère la réaction précédente et je crois pouvoir affirmer que, dans certaines conditions, elle donne naissance en même temps à un terme défini dont les réactions sont des plus carac- téristiques. » Si l'on chaufTe pendant dix heures environ, dans un bain- marie porlé à l'éliulli- lion, 100 |5arlies de cobalticyanure de potassium avec 5oo parties d'acide azotique étendu de son volume d'eau, on obtient une liqueur lluorescente rouge orangé foncé qui, débarrassée du nitrate de potasse par cristallisations successives, saturée ensuite par le carbonate de potasse et additionnée d'un excès d'alcool à 66°, abandonne une masse siru|ieuse, analogue à celle obtenue par MM. Jackson et Comey. Mais ce produit n'est pas le seul formé dans celte réaction. Si, en edét, à la liqueur alcoolique séparée on ajoute une solution de sulfate de cuivre, on voit se former une poudre vert-pré, que le microscope montre formée par des cristaux octaédriques dont quelques-uns sont assez volumineux pour être distingués à l'œil nu. Si l'on examine ce produit au point de vue qualitatif, les réactifs : sulfate ferreux, bruciue, montrent la jsrésence, (') Deulschen chemischen Gesellschaft, t. XXIX, p. 1020. C. K., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, ti' 15.) 7^ ( 5 58 ) dans sa structure moléculaire, du groupe AzO, et il est facile d'y déceler, à côlé du cuivre, la présence du cyanogène et du cobalt. L'action des sulfures alcalins, des alcalis, enfin, indique que ce produit se comporte absolument comme un nitroprussials. Il semble donc que l'on soit bien là en présence du vrai type nitrocobalticyanure. » Je poursuis d'ailleurs l'examen de la réaction de l'acide nitrique sur le cobalticyanure de potassium, et la présente Note n'a pour but que de prendre date et de me permettre de continuer celte étude. » CHIMIE ANIMALE. — GoiUrilnUion à l'histoire biologique des phosphates. Note de M. L. Jolly. « Dans nos études antérieures sur le rôle biologique des phosphates ('), en rapprochant les propriétés physiques des phosphates trouvés dans la cendre des tissus, des propriétés semblables de ces tissus, nous avons émis l'hypothèse qu'une partie de ces phosphates minéraux devait remplir une fonction capitale dans leur structure. D'autre part, en tenant compte de l'élimination phosphatée consécutive à tout acte fonctionnel, nous avons pensé qu'une autre partie de ces phosphates devait se trouver à l'état mo- bile dans le protoplasma cellulaire, de manière à pouvoir être utilisée dans les actes vitaux, sans compromettre la structure des tissus. I^e but de cette Note est de faire connaître le moyen que nous avons einployé pour con- stater cette fonction des phosphates dans les tissus. )) La solution de molybdate d'ammoniaque dans l'acide nitrique étendu, si fréquemiuent employée en Chimie analytique pour la recherche de l'acide phosphorique, nous sert pour déceler sa présence dans les tissus animaux et démontrer ainsi l'existence de phosphates minéraux dans ces tissus. Nous nous sommes assuré préalablement, par une macération de plusieurs jours dans l'acide nitiique étendu, que la coloration jaune que donne le réactif molvbdique ne pouvait pas être attribuée à l'action de l'acide nitrique libre sur les tissus. » Nos recherches ont été faites sur des fragments de tissu musculaire et de moelle épinière de mouton. Découpés en lamelles minces, ils ont été, pendant quatre ou cinq jours, soumis à plusieurs macérations successives dans l'eau acidifiée d'un cin- quième d'acide acétique, dans lequel sont solubles les phosphates phj'siologiques à l'exception de celui de fer. Celte oriération a\ait pour l_>ul d'enlever les phosphates (') Les p/iosphiites. (Vol.) Citation honorable de l'Académie (décembre i8S8) ( 539 ) pouvant exister à l'étal de liberté dans les liquides baignant les tissus, ou dans le pro- toplasma de leurs cellules. Les liqueurs acétiques traitées par le réactif moljbdique décèlent l'acide pliospliorique. » Les fragments de tissus ont été mis ensuite en macération pendant quatre ou cinq jours dans le réactif molybdique; toutes les parties des tissus ont pris la colora- tion jaune citron, qui caractérise le phosphomolybdate d'ammoniaque. » Par ces divers traitements acides, les tissus organisés n'ont pas été détruits; ils ont conservé leur structure normale, parfaitement visible au microscope. I.a coloration jaune, sous forme d'un pointillé rapproché, semble former une sorte de feutrae;e. M On remarquera encore que ni l'acide acétique, ni l'acide nitrique étendus ne sont parvenus à détruire l'union intime entre les phosphates et les molécules azotées organisées. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sur le renversement du courant. resi>irciloire chez les Décapodes. Note de M. Georges Boh.v ('), présentée par M. Edm. Perrier. « Le renversement du courant d'eau dans la chambre branchiale, connu depuis longtemps chez les Corystcs, et que j'ai signalé dernière- ment (■) chez le Carcinus Mœnas Leach et un certain nombre d'autres Décapodes, semble un phénomène absolument général dans ce groupe de Crustacés. M. Garstang l'a décrit récemment chez le Porlumnus nasutus Latreille, et je viens de le constater chez vingt et une autres espèces, prises dans les diverses familles (^). J'ai cru intéressant de noter dans les divers cas la fréquence et la durée des inversions; voici les principaux résultats que j'ai obtenus. M La fréquence des inversions varie peu d'un type à l'autre : il y en a le plus souvent deux par minute; chez une même espèce le nombre paraît diminuer à mesure que la taille croît; c'est ainsi que, chez le Carcinus Mœnas, il y a dùv inversions en moyenne chez la larve Megalopa, et au (' ) Travail fait au Laboratoire maritime du Muséum, à Saint-Vaast-la-Hougue. (-) Comptes rendus, i3 septembre 1897. (*) Je me propose de revenir ultérieurement sur le mécanisme du renversement; je dirai simplement que le scaphognathite semble avoir le rôle principal, que chez certains types la carapace intervient; quant aux organes balayeurs (épipodites des Crabefe, pattes postérieures des Galathées, etc.), j'ai constaté qu'ils n'y prennent aucune part. ( 5/,o ) cours rie la croissance ce nombre diminue progressivement pour descendre à celui de un. » La durée des inversions est souvent très courte, un centième de minute environ; mais chez un certain nombre d'espèces, comme le Car- cinus Mœnas, elle peut être bien plus considérable. J'ai établi pour chaque espèce le nombre suivant, à savoir la durée de la circulation inverse dans l'espace de dix minutes comptée en centièmes de minute ('), et voici le Tableau qui résume mes recherches. I 1 Durée do la circulation inverso. Macroures. 1° Supéricuie à lo Homard. Ecrevisse. 1" De 10 à 3o Crangon vulgaris Fabr. Alplieus ruber Eclw. Palénions. Hippolytes. 3° Pouvant dépasser 3o. Et même loo (c'est-à-dire i" sur lo. 4° Pouvant dépasser 900. Anomoures. Pagurus Bernliardus Fabr. Galatliea squammifera Leach. Gcbia deltura Leach. Callianassa subtcrranea Leach. Porccllana b>ngicornis Edw. (60 à 200). Brachyoures. Cancer Pagurus Bell. Hyas araneus Leach. Maïa squinado Latr. Pihimnus hirtellus Leach. Stenorhynchus phalangium Edw. Portunus puber Leach. Portunus arcuatus Leach. (i30 et plus). Carclnus Mœnas Leach. (60 à 200). Portumnus nasutus Latr. Corj'stes cassivelaunus Peat. » M. le professeur Giard m'ayant signalé l'importance du phénomène du renversement pour la compréhension de l'éthologie des parasites, je suis conduit à établir le parallélisme curieux suivant. » Ou sait que les Crustacés parasites branchiaux des Décapodes sont les Entonisciens, les Cepon, \ es Dopyres proprement dits, quelques Copépodes. » Les Entonisciens, dont l'élhologie à été si admirablement mise en lumière par MM. Giard et Bonnier, ont été rencontrés fréquemment sur une Porcellane des côtes du Brésil, chez le Carcinus Mœnas et chez les Porliimnus latipes F'enn. enfoncés dans les bancs de sable de la plage de Wimereux; or le Carcinus Mœnas et la Por- ccllana longicornis (qui a aussi son Entoniscien) sont les seules espèces, espèces non parentes d'ailleurs, chez lesquelles j'ai trouvé pour la circulation inverse un nombre 1 (') Ce nombre, forcément approximatif, correspond à la sortie de carmin par la région de la fente latéro-postérieure de la carapace, fente inspiratrice, qui est la plus facile à observer, à savoir celle qui est située en avant de la première patte thora- cique; j'ai pris le centième de minute qui correspond souvent à un battement du scaphognathite, qui alors peut me servir de métronome. ( 541 ) se rapprochant le plus de 5oo (c'est-à-dire 5 minutes sur lo); le Portumnus latipes est voisin des Portumnus nasntus dont le renversement si accentué a été décrit par M. Garstang; parmi les Fortunes, le Portunus arcuatus seu\, semble-l-il, peut pré- senter des renversements d'assez longue durée; or celui-ci a des Enlonisciens beau- coup plus fréquemment que les P. Ruber et P. Iwlsatus; parmi les Oxyrhynques, seul un VAchœus, genre voisin de Stenorhynchus, a été trouvé porteur d'un Entoni- scien ; chez le Piluinnus liirtellus. ces parasites sont également rares. Ainsi, à part ce dernier, tous les hôtes mentionnés (') appartiennent à la troisième catégorie du Tableau. » Les Cepon, comme me l'a fait remarquer M. Giard, ne se rencontrent pas chez le Carcinus Mœnas, à renversement prononcé, ainsi que chez le Porluinnus latipes et la Porcellana longicornis; mais on les trouve chez le Portunus arcuatus, le Pilumnus hirlcllus, qui appartiennent au\ catégories 3 et 2 du Tableau; les Callianasses de cette dernière catégorie ont des Ioniens voisins des Cepon. » Les Bopyres proprement dits affectionnent des espèces de la catégorie 2 : Palé- mons, Hippolytes, Galathées. » Quant au\ Copépodes, ils sont rares : on ne les a rencontrés que chez quelques Hippolytes et chez le Homard. A part ce dernier et quelques rares exceptions (^), les catégories extrêmes du Tableau ne renferment que des espèces dépourvues de para- sites branchiaux. » J'ai essayé de me rendre compte de ces faits, et il m'a semblé que le renversement mentionné a des inconvénients et des avantages pour le parasite. » Un courant inverse peut toujours rejeter au dehors le parasite qui pé- nètre, comme d'ailleurs un corps étranger quelconque; seuls les Ento- nisciens peuvent pénétrer chez les espèces à renversement un peu pro- longé; les Cepon et les Bopyres paraissent beaucoup plus susceptibles à cet égard . M Mais un courant inverse, en même temps qu'il nettoie la chambre branchiale, y fait passer un courant d'eau beaucoup plus oxygénée, car il est plus rapide et l'eau n'a pas le temps de se charger (surtout sur les branchies postérieures bien développées) d'anhydride carbonique. C'est là un avantage pour le parasite; mais chez les Enlonisciens, dont le méca- nisme de la respiration a été découvert par M. Giard, l'avantage est plus apparent. Le parasite occupe au milieu des viscères de l'animal une loge qui est en communication avec la cavité branchiale de l'hôte par un orifice étroit; par suite des mouvements des appendices abdominaux du parasite, (') Je laisse de côté les A'antho et les Grapsidés, non encore étudiés par moi. (■') Le Pagurus Ber/iardus a un Palœgygc, mais très rare, il est vrai. ( 5'p ) l'eau est alternativement aspirée et refoulée. Or, dans la cavité branchiale de l'hôte, qui renverse de temps à autre la circulation de l'eau, il y a "ne semblable alternance : au courant inverse correspond une augmentation de pression de l'eau dans cette cavité qui pousse le liquide à pénétrer dans la loge du parasite; au courant direct correspond, au contraire, une dimi- nution de pression qui favorise l'expiration du parasite. « ZOOLOGIE. — Sur la position systémalique du genre Ctenodrilus Clap.; ses affinités avec les CirraluUens. Note de MM. Fi'xix Mesnil et Maurice Caullert, présentée par M. Edm. Perrier. « Le genre Ctenodrilus a été étudié surtout par Rennel ( ' ) et par Zeppelin (^). Ces auteurs, et après eux la plupart des zoologistes, l'ont considéré comme une forme très primitive et l'ont rangé dans les Archian- nélides. D'autres l'ont placé à la base des Oligochètes. Il a donc une grande importance morphologique. Or, les faits déjà connus et les documents nou- veaux que nous avons recueillis sur l'embryogénie de Dodecaceria concha- rum OErsted nous paraissent de nature à assigner à Ctenodrilus une position systématique plus précise et assez différente de celles précédemment pro- posées. Nous le considérons en effet comme un Cirratulien, probablement simplifie par régression. » La simplicité de l'organisation de Ctenodrilus est marquée surtout par la constitution de son appareil sétigère (soies simples et peu nombreuses), par l'absence de tout appendice parapodial ou prostomial (sauf im ten- tacule impair chez Ct. monostylos Zepp.), par la structure du système ner- l| veux (intra-épidermique et sans ganglions différenciés), par la muscula- ture, etc. Rennel et Zeppelin ont invoqué aussi l'appareil excréteur, composé d'une seule paire de né])hridies placées immédiatement en arrière de la région buccale. Ils l'homologuent au rein céphalique de Polygordius qui chez toutes les autres Annélides est transitoire, mais qui aurait persisté ici et constituerait un caractère hautement archaïque de l'animal. » Toutefois l'anatomie de Ctenodrilus, avec un caractère de simplicité (') Kennel, Ueb. Ctenodrilti': pardalis G[ap. {Arb. zool.-zoot. Inst. Wiirzburg, l. V; .882). (") Zkppelin, Ueb. den Bail und die Theiliingsvorgànge des C nionoslylos it. sp, {Zeilsch.fùr Wiss.Zool., t. XXXIX; i8S3). ( 545 ) indiscutable, nous semble avoir des rapports très étroits avec celle des Cirratuliens, et surtout de Doclecaceria concharum. Les individus jeunes de celte dernière espèce ont un aspect tellement semblable aux Ctenodnlus qu'on les confond au premier abord avec eux. Comparons dans les deux cas les principaux appareils. » Prostomium. — Sa forme est sensiblement la même dans les deux cas, et les or- ganes buccaux sont en particulier très semblables. » Cirres tentaculaires. — Les Cirratuliens du groupe des Heterocirriis et des Do- decaceria présentent, outre un nombre variable de branchies filiformes, disposées métamériquemenl et s'insérant dorsalement, une paire de cirres tentaculaires partant du premier segment métastomial et parcourus par un seul vaisseau sanguin. Ces cirres, ainsi que nous l'avons constaté dans le développement de Doclecaceria. apparaissent avant les brancliies, mais relativement très tard (sur des individus de 1,4 à 20 sétigères) ; de plus ils n'apparaissent pas en général simultanément. » Or le tentacule asymétrique de Ct. monostylos a exactement la même position, la même structure, la même vascularisation. Il n'apparaît aussi que très lard; enfin quelques individus en possèdent un second symétrique. On ne peut manquer d'homo- loguer cet organe et les cirres tentaculaires des Cirratuliens. Zeppelin avait déjà remar- (|ué que, par sa position et sa naissance tardive, le tentacule de Ct. monostylos diffé- rait des palpes des Archiannélides (Prolodriltis). i) Appareil sétigère. — Les Cirratuliens ne présentent typiquement qu'un petit nombre de soies simples à chaque rame. Nous montrerons ailleurs que celles de Dode- caceria et ai Heterocirrus se ramènent toutes à un type unique à limbe dentelé. Chez Ct. pardalis Clap., les soies sont simples et terminées par une partie élargie portant 5-8 dents. On retrouve des soies presque identiques chez les jeunes /)oc?ecacer(a d'un petit nombre de segments sétigères. Chez les Cirratuliens, les premiers segments (5-6 chez les Dodecaceria) ne portent que des soies longues et fines; les suivants offrent, en outre, des soies courtes, plus fortes. De même, chez Ct. monostylos, les 4-5 pre- miers segments sétigères n'ont que des soies capillaires. La disposition des armatures sétigères est donc la même dans les deux cas. » Les parapodes proprement dits n'existent pour ainsi dire pas plus chez les Cirratu- liens que chez Ctenodrilus. " Appareil digestif . — On retrouve dans les deux cas une poche musculeuse en cul-de-sac, placée à l'entrée du tube digestif, ventralement par rapport à l'œsophage (ce pharynx existe également chez Protodrilus et de nombreuses Annélides). » Appareil vasculaire. — Celui de Ctenodrilus (voirKennel et Zeppelin) est beau- coup plus simple, mais bâti sur le même plan que celui des Cirratuliens. Le sang, dans les deux cas, est dépourvu de globules. 11 est très important de constater, à l'intérieur du vaisseau dorsal de Ctenodrilus, un cordon cellulaire plein dans la position du corps cardiaque des Dodecaceria ; il y a homologie évidente. » yippareil excréteur. — Ctenodrilus n'a qu'une paire de néphridies, placées immédiatement en arrière du pharynx. Chez les Cirratuliens, on trouve une paire antérieure de grandes néphridies, qui seules jouent un rôle excréteur; puis, après un ( .'54^1 ) certain nombre de segments qui en sont dépourvus, une paire de népiiridies par anneau; ces dernières ne servent qu'à l'expulsion des produits génitaux. Par leur forme, leur position, leur structure, les népiiridies antérieures sont incontestablement homologues de celles des Clenodrilus. Nous considérons donc, d'après les faits observés, les népiiridies de Ctenodrilus comme une simplification du système excré- teur du type cirratulien; l'absence, dans les conditions ordinaires où l'on trouve Ctenodrilus, de reproduction sexuée a peut-être entraîné la perte des népiiridies postérieures. » L'homologation, faite parKennel, des népiiridies de Ctenodrilus avec celles de la larve trochophore de Polygordiiis nous paraît très discutable; elle ne peut être, en tout cas, qu'hypothétique, l'embryogénie de Ctenodrilus étant complètement in- connue. L'annélide primitive, suivant nous, avait une organisation bien plus compli- quée que la Trochophore dans le sens mélamérique. Nous lui attribuons, en tout cas, des néphridies régulièrement métamériques et homonomes {cf. Dinophilus, Proto- drilus. larves de Nereis, etc). Nous sommes donc conduits théoriquement aussi à celte conception que le système excréteur de Ctenodrilus n'est pas primitif. » Dans beaucoup de détails histologiques (pigment, globules de la cavité générale) on constate encore une grande ressemblance entre Ctenodrilus et les Cirraluliens. » Toutes ces analogies nous font ranger Ctenodrilus dans la famille des Cirratuliens, et particulièrement au voisinage d'un des types les plus diffé- renciés, de Dodecaceria. Ce doit donc être une forme simplifiée par régres- sion, qui a, en tout cas, perdu, dans les conditions où on l'a trouvée, jusqu'ici, toute reproduction sexuée ('). Ainsi que l'a noté Zeppelin, Cl. monoslylos est moins spécialisé que Ct. pardalis. » Nous remarquerons enfin que les Cirratuliens, avec le genre Cl. no- drdus, possèdent à la fois des formes épitoques ( ') et d'autres à reproduction scissipare : il y a là un parallélisme avec les Syllidiens; nous nous bornons ici à le constater. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur la segmentation de l'œuf de la Tethys fimbriata. Note de M. Viguier, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « J'ai observé la plupart des phases du développement de la Tethys, depuis le début de la segmentation de l'œuf, qui mesure environ o™'", i4 de (') MoNTiCELLi {Mon. zool. Ital., t. III; 1892) a trouvé Ct. pardalis en abondance, parasite dans la cavité générale des Synaptes et des Holothuries. Celte parlicularilé éthologique appuie également l'hypothèse d'une régression. (^) Mesnil et Caullery, Comptes rendus, 28 septembre 1896. ( .^45 ) diamètre, jusqu'au stade véligère avancé, atteignant une taille de o™"',3o. )) Dans les conditions normales, la ponte ne doit pas avoir lieu avant que les larves soient arrivées à cet état, où elles sont encore pourvues de leur coquille et de l'opercule. Mais il est vraisemblable qu'elle s'effectue avant toute transformation. » La forme des pontes est très caractéristique; et les œufs d'un rose jaunâtre, très opaques et en nombre considérable, sont à peu près exac- tement au même degré de développement dans une même ponte. » Les limites de la présente Note ne me permettent d'exposer que le début de la segmentation. Je compte entrer dans plus de détails, dans un travail qui sera publié prochainement et accompagné de dessins. » Aussitôt après la sortie des globules polaires, l'œuf s'aplatit, devient réniforme. La région correspondant au hile, et qui se trouve immédiatement au-dessous des glo- bules polaires, devient très claire, par suite de l'accumulation du vitellus formatif ; et c'est là que s'edectue la première division nucléaire. » Lorsque les deux noyaux qui en résultent reviennent à l'état de repos, ils sont encore extrêmement voisins l'un de l'autre et affleurent presque la surface. » Les deux premiers blastomères sont d'ordinaire très sensiblement égaux. Cepen- dant la seconde division, qui répète les phénomènes de la première, ne se produit pas simultanément dans les deux. » Le stade à quatre blastomères, bien connu, présente la disposition ordinaire. Deux, situés un peu au-dessous des deux autres, se touchent sur une certaine étendue, et leur plan de séparation correspond à un plan transversal de l'animal futur. Les blas- tomères supérieurs, qui peuvent aussi arriver en contact, demeurent ordinairement un peu écartés l'un de l'autre, et c'est dans cet intervalle que se trouvent les globules po- laires. La dififérence de niveau, parfois très faible, est ordinairement bien marquée. Les blastomères supérieurs sont frères des inférieurs situés à leur droite en regardant par le pôle animal. » La première division équatoriale, ordinairement simultanée pour les quatre blas- tomères, segmente chacun de ceux-ci en un micromère et un macromère, le premier situé un peu à droite du second. Ces premiers micromères ont un diamètre un peu variable, mais qui n'atteint pas la moitié du diamètre des macromères. 1) Ceux-ci ne tardent pas à émettre un deuxième verlicille de micromères, beaucoup plus volumineux que les premiers, et qui se disposent à la gauche de ceux-ci. » La division suivante porte sur les premiers micromères, et s'effectue de telle sorte que les nouvelles cellules se trouvent un peu au-dessous, et à droite, de celles dont elles proviennent et qui continuent à former la rosette centrale. » Le stade à seize niicromères doit provenir de la division des gros micromères de la deuxième émission, qui se diviseraient en deux cellules à peu près égales, dont l'une, que l'on peut considérer comme la nouvelle, est un peu au-dessus et à droite df l'autre. » Cependant les macronières émetlenl, presque simultanément, une troisième géné- C. R., 1RÇ17, ■■-' Semestre. (T. C\X\, N° l'.l 73 ( ';4fi ) ration de micromères, qui se disposent encore au-dessous et à droite de la cellule in- férieure provenant de la division ci-dessus. La disposition spiralée est alors très nette. B Mais il se produit bientôt une régularisation, par suite de laquelle les huit cel- lules provenant des microméres de deuxième émission arrivent presque au même ni- veau et dessinent une croix très régulière, dont chaque bras est formé par deux cel- lules sœurs. Les angles que laissent entre eux les bras de la croix sont occupés par les micromères de troisième émission, situés en dessous, et qui contribuent à former une calotte recouvrant complètement les macromères du côté animal ; calotte dont le som- met (au pôle animal) est occupé par les cellules provenant de la première génération de micromères. » Ces premiers micromèreâ s'étaient divisés de très bonne heure, comme on l'a vu plus haut, et émettent alors une deuxième série de cellules un peu plus grosses que les premières, alternant avec celles-ci, et situées à gauche et en dessus. >' Le sommet animal est alors occupé par douze cellules disposées à peu près en carré. » Du côté végétatif, on voit encore, entièrement à découvert, les quatre macromères très sensiblement égaux et d'apparence semblable. » Mais alors chacun d'eux émet une petite cellule; et ces quatre se groupent au pôle végétatif. Dès ce moment, les macromères présentent une différence frappante. Tandis que trois d'entre eux sont demeurés soml^res, le quatrième, qui est l'un des deux inférieurs, et que l'on doit considérer comme celui d'arrière, est devenu tout à fait clair. Son noyau grossit beaucoup; et le macromère lui-même s'accroît transver- salement, tout en glissant au-dessous des autres. » Alors que les autres macromères restent encore longtemps indivis, celui-ci ne larde pas à se diviser en deux cellules égales, dans lesquelles il est facile de recon- naître les initiales mésodermiques, et dont le plan de séparation est le plan sagittal de l'animal futur. La symétrie bilatérale a donc remplacé la symétrie radiaire, jusqu'alors demeurée presque parfaite; et, du côté animal, nous voyons la rosette ectodermique centrale s'accroître aussi plus rapidement en arrière, tandis que se di\isent à leur tour les grosses cellules périphériques. 11 finit par se former ainsi une sterrogaslrula épi- bolique, dont le l)lastopore laisse encore voir les extrémités des initiales mésoder- miques. » ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur V évolution des tubes criblés primaires. Note de M. G. Chacveaud, présentée par M. Ph. van Tieghem. « Quand la cellule qui doit évoluer en un tube criblé primaire prend naissance, sa membrane présente une minceur uniforme. Ensuite, plus ou moins rapidement, suivant le tube criblé considéré, elle s'épaissit et subit une modification particulière. » Si l'on veut mettre en évidence cette modification, il faut traiter les ( 5^7 ; coupes par l'hypochlorite de soude, et, après lavage à l'eau acidulée par l'acide acétique, les colorer par le brun Bismarck. La matière colorante se fixe énergiquement sur la membrane ainsi modifiée, et le tube criblé se détache sur les coupes avec une netteté très grande. » La durée de cette modification est généralement très courte, mais elle correspond exactement à la période de formation des cribles. Cette phase de l'évolution des tubes criblés primaires a donc une importance spéciale. J'ajoute que beaucoup de ces tubes criblés ne peuvent être sûre- ment reconnus comme tels en dehors de cette phase. C'est en raison de son importance que je propose de la distinguer sous le nom de phase de différenciation maximum. » Prenons comme exemple l'un des premiers tubes criblés qui se forment dans la racine du Blé : i> Quand ce tube criblé nait, 1res prés du sommet de la stèle, sa longueur égale sa largeur et sa membrane, uniformément mince, ne se distingue en rien de la membrane des cellules voisines. Très rapidement, ce tube s'allonge, ses parois latérales s'épais- sissent vers l'intérieur; mais, dans ce cas particulier, l'épaississement n'est pas uni- forme, il se fait des ponctuations allongées transversalement qui lui donnent l'aspect d'un vaisseau rayé. En même temps, ses parois transversales s'épaississent et prennent une vingtaine de ponctuations arrondies, réparties uniformément sur leur surface. Ces ponctuations arrondies deviennent autant de pores qui bientôt traversent com- plètement les cloisons transversales, qu'elles transforment en cribles. A ce moment le tube criblé présente, au plus liaut degré, les caractères de la différenciation maxi- mum. Sa longueur, qui est de 5o;ji., égale cinq à six fois sa largeur, et il se trouve à 1""" du sommel de la slèle. A partir de ce point, les cribles s'épaississent encore, mais les pores deviennent de moins en moins distincts; le tube s'allonge beaucoup en se rétrécissant d'une manière sensible; pendant cet élirement, ses parois latérales s'amincissent un peu et perdent leur ornementation. Quand le tube criblé se trouve éloigné du sommet de la stèle de 2™", ses parois ne se distinguent plus, par aucun caractère, des parois des cellules voisines. » Cette phase de différenciation maximum a donc une durée très courte ; il en est ainsi dans la plupart des cas. C'est sans doute pour cela qu'elle n'avait pas encore été signalée. » ( 548 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de la gelée pnntanière de 1897 sur la végétation du Chêne el du Hêtre. Note de M. Ed. Griffos, présentée par M. Gaston Bon nier ( ' ). « La gelée du 12 mai dernier, pendant laquelle le thermomètre est des- cendu à 8° au-dessous de zéro, et qui a été si préjudiciable pour les vignobles et les jardins, a causé aussi de sérieux dégâts dans les forêts. J'ai pu, à Fontainebleau, étudier l'influence que le froid a exercée sur la végétation du Chêne et du Hêtre, et laire un certain nombre d'observations que je me propose de rapporter dans cette Note. Ces observations présentent d'autant plus d'intérêt que les essences en question, surtout le Hêtre, gèlent rare- ment à cette époque. )) En particulier, le long de la ligne du chemin de fer de Lyon, dans la plaine de Bois-le-Roi, les arbres ont beaucoup souffert. Les gros Chênes ont eu toutes leurs parties inférieures gelées; les Hêtres âgés ont été moins atteints. Par contre, un grand nombre de petits Chênes, même dans les endroits très découverts, sont restés indemnes, alors que tous les jeunes pieds de Hêtre, isolés ou mélangés aux jeunes Chênes, ont été très éprouvés. » Les pousses gelées ont été remplacées vers le mois de juin par des pousses nouvelles, presque toujours pour le Chêne, rarement pour le Hêtre. \\ était intéressant de voir où et comment les rameaux de remplace- ment se sont développés et de les comparer anatomiquement aux rameaux normaux du printemps et aux pousses supplémentaires qui se produisent tous les ans en été (pousses d'août). La comparaison ne porte que sur des rameaux ayant achevé complètement leur développement de l'année. » I. Morphologie externe. — Chêne. — Cliez le Cliène, les pousses d'aoùl sont la continuation directe de celles du printemps; elles jjeuvenl en être aussi les ramifica- tions et alors elles forment, avec le rameau qui leur a donné naissance un anyle moyen d'environ 70°. Quand la pousse de printemps a été complètement détruite par le froid, au-dessous de la base de cette pousse gelée l'un des bourgeons latéraux de la branche formée l'an dernier s'est développé, donnant ainsi une pousse de remplacement. Assez souvent j'ai pu remarquer que ce rameau nouveau se courbe dès sa naissance pour se (') Ce travail a été fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 549 ) rapprocher de la partie gelée, ne faisant plus avec elle qu'un angle de lo" à 3o°. Au dessous de cette pousse de remplacement terminale, le rameau de l'année précédente a donné aussi des pousses latérales qui ne se seraient sans doute jamais formées sans la gelée. Des faits analogues ont d'ailleurs été observés par les auteurs qui se sont occupés des remplacements produits à la suite de mutilations. Il est à remarquer en outre que les rameaux de remplacement n'ont jamais donné de pousses d'août. » Hêtre. — Cliez le Hêtre, en général, ce n'est pas seulement la pousse de printemps qui a été atteinte, mais aussi, sur une certaine longueur, le bois de l'année précé- dente; il en résulte qu'il n'a pu naître aucune pousse de remplacement à l'extrémité du rameau de 1896 attaqué par le froid. Ce sont alors des bourgeons formés s«r la partie non gelée de ce rameau de 1896, qui se sont allongés en pousses feuillées. Dans d'autres cas, plus fréquents, ces bourgeons ne se sont pas développés, de sorte que les rameaux de 1896 sont restés sans feuilles pendant toute la durée de la végétation en 1897. -^'^^ cependant observé quelquefois des pousses de remplacement terminales, mais ces pousses sont toujours moins développées que chez le Chêne; leur longueur dépasse rarement o'",io et peut même être très réduite, jusqu'à 1""° seulement. Ces rameaux de remplacement se reconnaissent très facilement au premier abord en ce que, même à la fin de la végétation, ils sont encore couverts de poils. Les pousses d'août qu'on observe chez le Hêtre, dans le cas normal, n'existent jamais sur les branches atteintes par la gelée. » II. Morphologie interne. — Si nous examinons la structure, nous trouverons des différences notables entre les pousses normales de prin- temps et d'août, d'une pari, et celles de remplacement, d'autre part. » Chêne. — La pousse de printemps, dans le chêne, présente des formations secon- daires libéro-ligneuses très importantes. Le système de soutien y est représenté : 1° par un anneau de fibres péricycliques; 2° par des îlots de fibres dans le liber secon- daire; 3° par les vaisseaux et les fibres ligneuses, ces dernières étant très nombreuses à la périphérie du bois. Le liège se forme immédiatement sous l'épiderme et est constitué en général par six ou sept assises de cellules. » La structure de la pousse d'août se rapproche beaucoup de la précédente, surtout par le développement de son tissu mécanique et protecteur ; toutefois, on voit rarement des îlots fibreux dans le liber secondaire, et les formations secondaires ligneuses sont moins épaisses. » Quant à la pousse de remplacement, elle a une structure beaucoup moins dillerenciée que celle des deux pousses précédentes; toutes les fibres, celles du bois surtout, ont leurs parois moins épaisses; l'anneau péricyclique est un peu réduit et il n'existe pas d'îlots fibreux dans le liber secondaire; le bois secondaire est encore moins épais que dans la pousse d'août et ne présente qu'une très faible couche de fibres à sa péri- phérie. D'autre part, le liège n'est formé le jjIus souvent que de cinq assises au lieu de six ou sept. » Les différences sont encore de même ordre, quoique moins accentuées, pour les pétioles des feuilles. Cependant le limbe présente des caractères intéressants à signaler. Les feuilles des pousses normales de printemps ou d'août ont une assise de cellules en ( 550 ) palissade dont l'épaisseur varie de la moitié aux deux tiers de celle du mésophylle, tandis que cette épaisseur n'est que du tiers seulement dans la pousse de rem- placement. » Hêtre, — Ici encore la pousse de printemps a des formations secondaires très développées et riches en fibres ligneuses; le péricycle a donné en face de chaque faisceau des îiols de fibres qui sont réunis enlie eux, vis-à-vis des rayons médullaires, par des amas de cellules sclérei;ses. D'autres cellules scléreuses se rencontrent en assez grand nombre éparses dans Técorce. Le liège comprend presque toujours six assises de cellules. » La pousse d'août, bien que se développant plus tard que chez le Chêne, ressemble beaucoup à celle de printemps. » Quant à la pousse de remplacement, elle présente, comme dans le Chêne, mais à un degré plus élevé encore, une réduction des éléments mécaniques. Les fibres ligneuses surtout ont leurs parois très peu épaisses; une diîîerence semblable, mais moindre cependant, s'observe pour les fibres péricycliques. Quant aux cellules scléreuses situées à l'extrémité des rayons médullaires, entre les îlots fibreux péricycliques, elles font complètement défaut; il n'y a presque jamais de cellules scléreuses dans l'écorce. Le liège ne se compose que de quatre ou cinq assises de cellules. )i Si l'on examine les feuilles, on voit que, comme dans le Chêne, le tissu en palissade est très réduit dans les feuilles de la pousse de remplacement; il ne représente que le tiers ou le quart du mésophylle, alors que dans la pousse de printemps il en repré- sente à peu près la moitié. )) En résumé, des observations qui précèdent on peut déduire les con- clusions suivantes : » 1° Les pousses de remplacement produites à la suite de la gelée prin- tanière de cette année sont fréquentes chez le Chêne mais plus rares chez le Hêtre; en outre, elles ont, chez ce dernier surtout, un développement moins important que celui des pousses normales; » 2° Elles présentent un état d'infériorité marqué des tissus de soutien et de protection ; certains tissus, comme les fibres du liber secondaire et les cellules scléreuses de l'écorce, font complètement défaut; >i 3° Leurs feuilles ont un tissu en palissade moins différencié que dans les pousses normales. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les invasions de black rot. Note de M. A. Pruset, présentée par M. Gaston Bonnier. « On sait que le black roi est une des plus redoutables maladies de la Vigne et qu'il est actuellement répandu dans la presque totalité du vignoble français. M. le Ministre de l'Agriculture avant bien voulu me confier une (55i) mission en vue de l'étude de ce dangereux fléau, j'ai résidé cette année dans un foyer d'une extrême intensité, l'Armagnac, et visité en outre, à plusieurs reprises, différentes régions viticoles plus nu moins contaminées. Il m'a été ainsi possible de compléter et de préciser diverses observations antérieures et de faire un certain nombre d'observations nouvelles. 1) Les viticulteurs ont remarqué depuis longtemps que le black rot ne se développe pas d'une façon continue sur les divers organes de la Vigne. Les lésions caractéristiques de la maladie se montrent plus spécialement à certaines é()oques, leur apparition en grand nombre à un moment donné constituant ce que l'on appelle une invasion. » La marche générale des invasions de black rot et leurs divers carac- tères n'ont pas encore été décrits d'une manière complète. Certains faits qui s'y rapportent ont été signalés sans précision ni exactitude. )) Dans les vignes d'expériences officielles établies à Nogaro chez M.Goulard, et à Sorbets, chezM"'Lajoye, j'ai observé, cette année, sept in- vasions successives ayant commencé aux dates suivantes : 3 mai, i8 mai, 7 juin, 6 juillet, 25 juillet, i8 août, g septembre. » Invasion du 3 mai. —■ Tiès faible : à peine quelques feuilles tachées. » Invasion du i8 mai. — l'orle : 3 à 5 feuilles tachées par sarment; i à 5o taches par feuille, en moj'enne g. Lésions généralement peu nombreuses sur les jeunes sar- ments, les vrilles, les pédoncules primaires et leurs ramifications. )) Invasion du j juin. — Très forte : 5 à 6 feuilles tachées par sarment normal; feuilles des repousses, en pleine véfiélalion à celle époque, en grande partie tachées; a6 taches en moyenne par feuille; souvent, taches assez nombreuses pour devenir con- fluentes et dessécher plus ou moins complètement la feuille. Nombreuses lésions sur les sarments, les vrilles, les parties jeunes des rafles et principalement sur les pédi- celles des fleurs. » Invasion du 6 juillet. — Faible sur les sarments, les vrilles, à peu près nulle sur les rafles. Moins forle que la précédente sur les feuilles, surtout des repousses : 3 à 4 feuilles tachées par sarment normal et en moyenne i8 taches par feuille. Extrême- ment intense sur les grains de raisin alors de la taille d'une forte graine de pois : jus- qu'à 34 points d'attaque sur un grain de raisin; récolte perdue en totalité sur les souches non traitées servant de témoins. Par le nombre total des lésions, la plus forte invasion de l'année. » Invasion du 25 juillet. — Beaucoup plus faible que la précédente sur l'appareil végétatif; aussi forle ou même plus forte sur le fruit dans les vignobles jusque-là bien défendus par les traitements. » Invasion du i8 août et du g septembre. — Faibles sur l'appareil végétatif et sur le fruit. » L'intensité de la maladie, caractérisée par le nombre relatif des lé- ( 552 ) sions observables à chaque invasion, s'est accrue rapidement de la première à la troisième et lentement de la troisième à la quatrième; elle a décru ensuite lentement de la quatrième à la cinquième, rapidement de la cin- quième à la septième. Elle a présenté un maximum à l'époque de la pre- mière invasion du fruit. Le parasite a constamment multiplié ses spores de propagation jusqu'à ce que, les grains de raisin étant formés, il ait pu dé- velopper en grand nombre ses organes de conservation. I) Celte évolution est sans doute typique, l'été de 1897, constamment humide en Armagnac, ayant présenté des conditions toujours favorables au parasite. On conçoit d'ailleurs que des conditions défavorables surve- nant à un moment donné puissent en troubler la régularité ou même sus- pendre la marche de la maladie d'une façon plus nu moins complète et plus ou moins durable. C'est ainsi qu'on a vu, par exemple, de fortes invasions de la feuille n'être suivies que de faibles invasions du fruit. C'est sans doute parce que le mois de juillet est généralement sec que la deuxième inva- sion du fruit, très forte cette année, est d'ordinaire bénigne. )) Le développement du parasite du black rot étant, comme je le mon- trerai bientôt, étroitement lié à celui de son hôte, les époques des inva- sions se trouvent avancées ou reculées dans une même localité suivant que la végétation de la Vigne est précoce ou tardive. » Les dates de début des invasions que j'ai observées cette année dans mes vignes d'expériences se sont retrouvées identiques dans certaines lo- calités voisines; elles ont été un peu différentes dans d'autres. On conçoit que des variations plus considérables aient pu se produire dans des régions plus éloignées. » Dans les vignes d'expériences officielles de divers départements du Sud-Ouest, les invasions qui ont précédé celles du fruit ont été moins nombreuses et moins fortes qu'en Armagnac. A Sainte-Radegonde (Gironde), il n'y a eu en mai, vers le 10, qu'une seule invasion, d'ailleurs intense. A Lavelanet (Haute-Garonne), une seule in- vasion aussi, vers le 20, mais d'intensité faible. Dans la vigne de Marcillac (Aveyron), la première invasion de la feuille a eu lieu le 9 juin. Enfin, dans celle de Cognac, les premières lésions se sont montrées seulement vers le 20 juillet, à la fois sur les feuilles et sur les fruits. Toutes choses étant égales, il y a une certaine relation entre l'inten- sité de la maladie et la précocité ou le nombre des invasions. » Malgré toutes les variations dues au climat, aux circonstances atmo- sphériques, à l'intensité et à l'ancienneté des foyers, on peut dire que, d'une façon générale, une invasion, la plus sérieuse pour les feuilles elles organes axiles, a lieu à une époque plus ou moins voisine de la floraison, et ( 553 ) une autre, d'ordinaire la plus grave pour le fruit, de trois à cinq semaines plus tard, alors que les grains de raisin ont en moyenne la grosseur d'une forte graine de pois. Ces deux invasions, qui ont lieu en général, la pre- mière en juin et la deuxième en juillet, peuvent être précédées d'une à deux invasions d'intensité croissante, portant principalement sur la feuille, et suivies de deux à quatre invasions d'intensité décroissante intéressant à la fois le fruit et l'appareil végétatif. )) L'intervalle compris entre les deux invasions successives a varié cette année, comme on l'a vu, de deux à quatre semaines dans mes vignes d'expériences; il a atteint cinq semaines, de l'invasion de juin à celle de juillet, dans la vigne d'expériences de Marcillac. )) La durée d'une invasion est, en moyenne, de quatre à huit jours; toutefois, les circonstances atmosphériques, et, en particulier, la tempé- rature, peuvent la modifier notablement. » Dans les conditions ordinaires, la marche d'une invasion est très régulière : elle présente une phase d'intensité rapidement croissante, suivie d'une période d'intensité plus lentement décroissante. » La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du ii octobre 1897. Notions générales sur Vécorce terrestre, par A. de L\pp,\.reist, Membre de l'Institut, Professeur à l'École libre des Hautes Études. Paris, Masson et C'*; I vol. in-i8. (Hommage de l'auteur.) Société nationale d'Agriculture de France. Séance publique annuelle du 3o juin 1897. Discours de M. de Lac.vze-Duthiers. Président de la Société. Compte rendu des travaux de la Société, etc. Paris, Chamerot et Renouard, 1897; I vol. in-S". Revue de Mécanique. VrQSiàQnl: M.. Haton de la Goupillière, Membre de l'Institut, Inspecteur général des Mines. Tome I. Septembre 1897. Paris, P. Vicq-Dunod et C'*, 1897; i fasc. in-4°. Tables d' azimuts pour tous les points situés entre les cercles polaires et les C. R., 1897, 2» Semestre. (T. CXXV, N" 15.) 74 ( 554 ,) astres dont la déclinaison est comprise entre o° et 48", par E. Décante, Lieu- tenant de vaisseau. Paris, Gauthier-Villars et fils, 1889; 7 vol. in-8'*. Service géographique de l'Armée. Rapport sur les travaux exécutés en 1 8g6. Paris, I vol. in-S", Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d'Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du globe. Octobre 1897. Paris, i fasc. in-8°. La Nature, Revue des Sciences et de leurs applications aux Arts et à r In- dustrie. Directeur: Henri de Parville. 9 octobre 1897. Paris, Masson et C'^; I fasc. gr. in-8°. 7ow/-rta/c/« C/e/, couronné par l'Académie des Sciences. Bulletin delà Société d'Astronomie. Notions populaires d' Astronomie pratique. Directeur : Joseph Vinot. Novembre 1897. Paris, E. Soudée; i fasc. in-4°- Yearhook of the United States department of Agriculture, 1896. Washing- ton, 1897; I vol. in-S". Fourteenth annual report of the state Geologist for the year 1894. Albany, James B. Lyon, 1890; i vol. in-8°. Stellar dynamics,hj'LviGiï)'km\ik. Philadelphia, 1897; i fasc. in-S". ERRATA. (Séance du 4 octobre 1897.) Note de M. Ad. Chatin, Du nombre et de la symétrie des faisceaux libérovasculaires du pétiole, etc. : Page 48O) ligne [\, au lieu de Purchia, lisez Purshia. Même page, ligne 17, au lieu de Isuardia, lisez Isnardia. Même page, ligne 28, au lieu de Latyrhus, lisez Lathyius. Même page, dernière ligne, au lieu de roupe, lisez groupe. Page 481, ligne 2, au lieu de Guerb, lisez G. urb. Même page, ligne 19, au lieu de (b), lisez (-). Même page, ligne 29, après Doliclios, au lieu de {^), lisez (^); après Wisteria, au lieu de (*), lisez (^). Même page, noie au bas de la page, supprimez (b) feuilles radicales. Page 482, ligne 16, au lieu de Melaleum, lisez Melaleuca. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. |)epnis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrtment le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4\ Deui l)l68, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel 8)ârt du i" janvier. Le prix de Pubonnemenl est fixé ainsi i/u'il uni : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale ; 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. • On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : A Michel et Médan. ' ( Chaix. >r < Jourdan. ( Ruff. ens Courtin-Hecquet. Germain elGrassin, Lachèse. j/irte Jérôme. nron Jacquard. I Feret. 'eaux , Laiirens. ' Muller (G.). Renaud. Dei'rien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. Massif. Perrin. r Lorient. Lyon. Marseille. . . Montpellier chez Messieurs : \ Bauinal. ( M"' Texier. Bernoux et Cumin. Georg. { CcHe. Clianard. ViUe. Ruât. ( Calas. I Coulet. On souscrit, à l'Étranger, "S nom- Fer I , l Henry. '<""■« ! „ ( Marguerie. ( Juliut. ( Ribou-Collay. i Lamarche. Ralel. ' Rey. ( Lauverjal. \ Degez. ( Drevet. ( Gratier et G'". tchetle Foucher. ( Bourdignon. ( Dombre. j Tliurez. ( Quarré. Moulins.. .. Martial Place. / Jacques. Nancy ' Grosjean-Maupin. ' Sidot frères. ^ Loiseau. ' \'eloppé. I Barrua. \ Visconti et G". Aimes Tliibaud. Orléans Luzeray. „ . . ( Blanchier. Poiriers \ Marche. Hennés , . . Plihon et Hervé. . Girard (M»"). \ Langlois. ( Lestringanl. Nantes Aice. . Boche/orl . Rouen Amsterdam Athènes Barcelone. Berlin. . Berne . . . Bologne. >ble. S'-Etienne . . Clievalier. Toulon l Bastide. ( Rumèbe. Toulouse ■ \ Gimet. ' Privât. , Boisselier. Tours ! Suppligeon Valenciennes.. . i Gia^-d. ( Lemailre. Bruxelles. Bucharest. Budapest Cambridge. . Christiania Constantinople. Copenhague .... Florence Gand. . . Gènes . Genève. La Haye. Lausanne. Leipzig.. Liège. chez Messieurs : \ Feikeina Caarelsen ' et O'. Beck. Verdaguer. Asher et G'*. Dames. , Friediander el lils. ' Mayer et Muller. l Sclimid, li'rancke el I C". Zaniclielli. I Lamcrtin. Mayolezet Audiarte. ( Lebégue et C'V ( Sotcheck el G". ' Millier ( Carol). Kilian. Deighlon, Bell elC° Ganiniermeyer. Otto Keil. Hiisl el lils. Seeber. Hosle. Beuf. , Cliei-buliez. Georg. ( Stapelmolir. Belinfanle frércîs. ^ Bciida. / Payol Barlh. \ Brockliaus. Lurent/.. \ .Max Rube. Twielmeyer. \ Uesoer. I Gnusé. Londres Luxembourg Madrid Milan . . Moscou. A' a pies. M A'ew- York. Odessa Oxford. Palerme. Porto Prague Bio-Janeiro . Borne . Rotterdam Stockholm.. S'-Petersbourg. Turin. Varsovie. Vérone . . . Vienne. ZUrich . chez Messieurs : iDulau. Hachette et C''. Nutt. V. Buck. j Libr. Gutenberg. Ronio y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Pé. Bocca frères. Hœpli. Gautier. j-Prass. Marghieri di Glu». ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. j Stechert. ' LemckeelBuechncr Rousseau. Parker el C" Glausen. Magalhaès el Mouiz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret O'. Kraniers et fils. Samson et Wallin Zinserling. VVollî. Bocca frères. Brero. Glausen. RosenbergelSellicr. Gebethner et Wollf. Drucker. Frick. Gerold et C". Meyer el Zeller. ABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !•' 31. - (3 Août i835 à 3j Décembre i85o. ) Volume in-4'>; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (I" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 18G6 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. DPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 1 1 : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes el A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ;s, par M. Hansen. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières par M. Claude Bernard. Volume in-4», avec 32 planches ; i8d6 .g f II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Acadéuiie des Sciences iconcours de iS53, et puis remise poUrcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- aires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature ■apports qui existent entre l'élatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbonn. In-4'', avec 27 planches; i86i.. . 15 fr même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. - N^ 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 11 octobre 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. -Al. 11. MoissAN et J. Dewar. — Nouvelles expériences sur la liciuéfactioii du fluor. . jo5 M. Marcel Deprez. — Sur la transforma- lion direete de la chaleur en énergie élec- trique ou M. William Huggins. — Sur les spectres des composâmes colorées des étoiles doubles, ôis Pages. M. William Huggims. — Sur les spectres des étoiles principales du Trapèze de la Mébuleuse d'Orion 5i4 M. A. DE Lapparent fait hommage d'un Vo- lume qu'il vient de publier, sous le titre : " Notions générales sur l'écorce terrestre .>. 5i5 MEMOIRES PRESENTES. M. J. Ferran. — Note relative aux aptitudes saprophytes du bacille de la tuberculose, à ses afiinités avec le bacille du typhus et le colibacille, et aux propriétés immuni- santes et thérapeutiques que possède ce bacille converti en saprophyte ôi'i M. A. Espagnol adresse une « Etude sur un appareil élévatoire hydrocentrifuge ».... 5i8 M. AuG. Goret adresse une Note relative à un appareil pouvant servir de photomètre . 5i>> CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le Tome Vri des OEuvres complètes de Christian Huygensct donne lecture d'une Lettre de M. Bosscha M. C. Guichard. — Sur les systèmes ortho- gonaux et les systèmes cycliques M. Ésule Waelsch. — Sur les lignes géo- désiques de certaines surfaces'. M. LÉMERAY. — Sur un nouvel algorithme. M. M. VÈZES. — Sur un nouveau sel plati- neux mixte MM. H. Baubigny et P. Rivals. — Procédé de séparation et de distillation du brome d'un mélange de chlorure et de bromure alca- lins M. Georges Lemoine. — Transformation ré- versible du stjrolcne en métastyrolène sous l'influence de la chaleur M. L.-C. DE CoppET. — Sur la. température du maximum de densité des solutions de chlorure de baryum Bulletin bibliographique EBR.4TA M. Louis Simon. — Sur deux réactions co- lorées de l'acide pjTuvique M. E. Fleurent. — Action de l'acide azo- tique sur le cobalticyanure de potassium. 5i8 M. L. JoLLY. — Contribution à l'histoire biologique des phosphates 3ig M. Georges Bohn. — Sur le renversement du courant respiratoire chez les Déca- .52 1 podes MM. Félix Mesnil et ALaurice Caullery. — Sur la position systématique du genre 525 Ctenodrilus Clap. ; ses affinités avec les Cirratuliens M. ViGUiER. — Sur la segmentation de l'œuf de la Tethys finibriata M. G. Chauveaud. — Sur l'évolution des tubes criblés primaires M. Ed. Griffon. — Influence de la gelée printanière de 1897 *"'' '«* végétation du Chène et du Hêtre M. Prunet. — Sur les invasions de black 533 i rot 534 537 53S 53 g 542 544 54(i 54s 55o 553 554 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. /.f Gérant ; Gauthieii-Villah 1897 NOV 5 1837 , SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR m»I. liES SBCBÉTAIRES PERPÉTVEEiS. TOME CXXV. N^ 16 (18 Octobre 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. t, ' '^1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus lahdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travau.x de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent an plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, aéance tenante, aux Secrétaires. IjCs Rapports ordinaires sont soumis à la même limite cjue les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au ta) que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent ètre^l'objet d'une analyse ou d'un r. sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so: tenus de les rédune au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nommi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr^< autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo; pour les articles ordinaires de la correspondance oti cielle de l'Académie. : Article 3. Le bon à tirer du chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, , jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à tempji le titre seul du Mémoire estinséré dans le Com/>/e rena actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu >u vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au leurs; il n'y a d'exception que pour- les Rapports e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèi' l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du prè sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante MOV Cj IBJ? f:OMPTES RENDUS DES SÉANCES • DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 OCTOBRE 18'J7, PRÉSIDliNCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES KT COMMUMCATIONS . DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Acadéuiie que, en raison de la Séance publique annuelle des cinq Académies, qui doit avoir lieu le lundi 23 octobre, la séance ordinaire du lundi sera remise au lendemain mardi 2G octobre. PHYSIQUE. — Sur l' observation et rinlerprèlalion cinématique des phénomènes découverts par M. le D' Zeeman. Noie de M. A. Corxu. (( Les phénomènes découverts par M. le D'' Zeeman , relatifs à l'action d'un champ magnétique sur les radiations émises par diverses sources lumi- neuses, ont donné lieu à quelques confusions rpii me paraissent résulter de C. r,., iSy;, 2= Sames/re. (T. CWV, N" :S.) 7* ( 556 ) l'imperfection optique des modes d'observation. Les dispositifs suivants donnent une grande netteté à ces phénomènes et ne laissent aucun doute sur les conclusions définitives énoncées par l'auteur de la découverte ( ' ). » La source lumineuse est la flamme d'un chalumeau oxhydrique léchant un fragment d'amiante imbibé de chlorure de sodium fondu, ou bien l'élincelle d'induction jaillissant entre deux électrodes métalliques; elle est placée entre les deux pôles d'un électro-aimant produisant un champ magnétique intense. » Une fente verticale placée près de la source lumineuse, ou dans le plan d'une image focale de cette source, dirige le faisceau sur un réseau concave Rowland de dix pieds de foyer, qui résout en raies brillantes le spectre de la source. Ce sont les raies spontanément renversables qui pa- raissent surtout déceler le phénomène. PREMIER DISPOSITIF. « L'observation de l'une de ces raies se fait dans le plan focal d'un ocu- laire où l'on fixe une aiguille d'acier normalement aux raies spectrales. En arrière de l'oculaire est placé un prisme biréfringent de Wollaston (^) qui dédouble l'image de l'aiguille : le diamètre de cette aiguille, d'ailleurs légèrement conique, est choisi de manière que les deux images aient un bord commun. On obtient ainsi deux plages contiguës polarisées, l'une parallèlement, l'autre perpendiculairement aux raies spectrales. )) 1° Le faisceau est observé, normalement aur lignes de force magnétiques. M Les deux pfMes de l'électro-aimant (bobines de Faraday, modèle ordi- naire de Ruhmkorff), terminés par deux cônes arrondis, peuvent être rapprochés à 8""" ou lo""', et l'on observe dans un plan perpendiculaire à la droite horizontale qui les joint. » On règle le prisme biréfringent de manière que les raies spectrales n'éprouvent aucune discontinuité sur la ligne de séparation des deux plages lorsque le champ magnétique est nul. (') D"- P. Zeeman, Doublets and triple ts in ihe spectrum produced by Externat Magnetic Forces {Philos. Magasine, for julj 1897, P- 55, for septeniber 1897, p. 255. (2) Un rhomboïde de spalli pourrait à la rigueur remplacer le prisme de Wollaston ; mais il y aurait quelques précautions à prendre pour éviter l'effet de />a/-a//«xe prove- nant de rinégalilé de distance des plans de vision des deux mages. ( ■'>57 ) » Dès qu'on excite l'électro-aimant on voit la raie s'élargir : mais dans les deux plages polarisées l'aspect de la raie est modifié. Fig. I. » Dans la plage polarisée parallèlement aux lignes de force (ligne des pôles ) la raie est dédoublée, c'est-à-dire présente une ligne sombre en son milieu ; dans l'autre elle est, au contraire, amincie et se trouve exac- tement sur le prolongement de la ligne sombre précitée ( ' ). » L'inversion du pôle magnéticpie ne change en rien l'aspect du phéno- mène. » On en conclut que chaque raie simple primitive, non polarisée, est transformée en un Iriplet dont les composantes extérieures sont complète- ment polarisées parallèlement aux lignes de force et dont la composante intérieure est complètement polarisée dans un plan perpendiculaire. Le champ magnétique produit donc deux altérations de la période primitive, respectivement égales et de signe contraire, pour constituer les deux vibrations normales aux lignes de force sans modifier celle de la vibration parallèle à ces lignes. » 2° Le faisceau est obsen'é parallèlement aux lignes de force. » L'une des armatures polaires est percée, suivant la ligne des pôles, pour livrer passage à la lumière suivant la direction des lignes de force. » Pour faire l'observation on introduit, entre l'oculaire et le prisme bi- réfringent, une lame de mica quart-d'onde dont les sections principales sont à 45° de celles du prisme. Dès que le champ magnétique est excité, on voit sur les deux plages la raie s'amincir et se briser sur la ligne de séparation (Jig. 2). » Si l'on tourne la lame quart-d'onde d'un angle droit, la brisure se fait en sens inverse (_/%". 3). (') Lorsqu'on opère avec la lumière de la soude chaque raieD,, Dj peut être plus ou inoins renversée, c'esl-à-dire plus ou moins dédoublée : il en résulte une complica- tion apparente, mais qui ne change pas le caractère essentiel du phénomène. ( fiôS ) » L'inversion des pôles intervertit le sens de la brisnre. On reconnaît en oulie que le milieu des deux raies ainsi proluites occupe sensiblement la posilion delà raie primitive : les deux altérations de la période sont donc égales et de signe contraire. Fis a Fis » On rend le i^hénomène encore plus visible en fixant côte à côte, sur une même glace, deux lames quart-d'onde à sections homologues rectan- gulaires; un petit mouvement alternatif de translation imprimé à ces lames donne alternativement les deux apparences piécitées. Un rythme conve- nable accroît encore la sensibilité de la méthode; car, lorsque l'œil fixe la raie de l'une des plages, le déplacement relatif de la raie correspondante de l'autre plage se Ivouv e physiologù/uement doublé. » Ces apparences prouvent que l'action du champ magnétique dé- double chaque radiation en deux faisceaux polarisés circulairement de sens inverse, le renversement des pôles renversant le sens de la rotation des vibrations circulaires. M En déterminant le sens de la rotation de chacun de ces faisceaux (') on parvient à résumer l'ensemble des résultats dans l'énoncé très simple que nous donnons plus loin. SECOND DISPOSITIF. <> Au lieu d'un long prisme biréfringent de Wollaston (nécessaire pour obtenir deux plages suffisamment larges) on peut utiliser un simple prisme de Nicol : le double champ s'obtient alors avec des lames de mica conve- nablement choisies et orientées. (') Celte délerininalion correcte n'est pas aussi facile qu'on pourrait le sujiposer : on risque de commettre des erreurs dont M. le D"^ Zeeman lui-même a connu le danger (/oc. ct7., p. 58). Dans une publication teclniique {Y Éclairage éleclricjue) je me pro]jose d'indiquer diverses méthodes optiques qui permettent d'effectuer pra- tiquement et de vérifier ce genre de détermination. ( 559 ; » 1 ° Faisceau observé normalement aux lignes de force. » Dans \e. plan de l'oculaire on place deux lames demi-onde réglées sur la réfrangibiiilé de la raie brillante employée (' ). » La lame supérieure a ses sections principales j)arallèles ou perpen- diculaires à la direction des raies sjjectrales, la lame inférieure à ± 4^° de ces raies. Si la section principale du prisme de Nicol est parallèle ou |)erpen- diculaire à cette direction on obtient la même apparence {/ig. i) qu'avec le premier dispositif parce que la seconde lame demi ond/. Sait tourner d'un angle droit les plans de polarisation des faisceaux qu'elle transmet. » 1° Faisceau observé parallèlement aux lignes de force. )' Dans le plan focal de l'oculaire on place deux lames quart-d' onde : la lame supérieure a ses sections principales à H- 45", l'inférieure à — 45" de la direction des raies; le prisme de Nicol étant réglé comme précé- demment, on obtient la même apparence (fig. 2) qu'avec le premier dis- positif. » Si l'on veut produire le balancement rythiié on dispose un second système en ordre inverse qu'on fixe à côté du premier dans l'ordre figuré comme il suit : + 45° -45" -45° + 45" » La translation alternative de ce système à droite et à gauche pro- duit l'inversion et la duplication apparente si favorable à l'observation du phénomène. INTERPRÉTATION CINÉMATIQUE DES PHÉNOMÈNES. » L'ensemble des phénomènes peut se résumer en un énoncé conforme aux règles de Fresnel et d'Ampère. » Voici d'abord les règles auxquelles il est fait allusion : » 1° Un faisceau de lumière or»! inaire est la superposition de deux faisceaux indépendants égaux en intensité et polarisés à angle droit (Fresnel); M 2° Un faisceau polarisé rectilignement est la superposition de deux faisceaux égaux en intensité et polarisée circulaiiement en sens inverses (Fresnel); (') Le réglage correcl de la biréfringence des lames de mica exige aussi des soins particuliers qui seront l'objet de quelques développements dans l'Appendice annoncé. ( 56o ) » 3° Une ligne de force n>agnétique équivaut à l'axe d'un solénoïde dont le pôle austral est à la gauche du courant (Ampère). » L'action du champ magnétique sur l'émission d'une radiation tend à décomposer les composantes rectilignes vibratoires susceptibles de se propager par ondes suivant des vibrations circulaires parallèles aux courants du solénoïde. » Les tnbjntions qui tournent dans le sens du courant du solénoïde sont accélérées, celles qui tournent en sens inverse sont retardées. » On reconnaît immédiatement le doublet observé dans le sens des lignes de force. » Dans le sens per)3eadiculaire à ces lignes, cet énoncé montre que la composante parallèle aux lignes de force (onde polarisée perpendiculaire- ment à cette direction) est inaltérée : c'est la raie médiane du triplet; les deux raies extérieures polarisées à angle droit de celle-ci sont plus difficiles à reconnaître. Cependant on aperçoit géométriquement leur existence : en effet, c'est ce qui subsiste des deux vibrations circulaires, l'une ac- célérée, l'autre retardée, en lesquelles le champ magnétique dédoublait la composante normale aux lignes de force : il y a extinction ou compen- sation mutuelle des deux composantes longitudinales qui ne peuvent pas se propager (les deux ondes polarisées rectilignement sont produites par les vibrations circulaires de sens inverses, vues de tranche). » Cette interprétation purement cinématique, quoique un peu superfi- cielle, montre que le phénomène découvert par M. le D' Zeeman peut être expliqué par des considérations tout à fait indépendantes des idées élec- trochimiques de M. le professeur Lorentz, qui en sont l'origine, et se rap- proche beaucoup des théories tourbillonnaires récemment remises en honneur. » Elle montre en outre la différence essentielle qui existe entre ce phé- nomène et celui du pouvoir rotatoire magnétique découvert par Faraday. » L'action du champ magnétique sur les sources où les ondes sont pour ainsi dire à Vétat naissant s'exerce sur la période vibratoire, tandis que, dans l'expérience de Faraday, elle s'exerce sur la vitesse de propagation d'ondes lumineuses ayant déjà acquis leur régime permanent. » Je me suis assuré, avec les mêmes dispositifs, que la rotation magnétique du plan de polarisation n'est accompagnée d'aucune variation sensible de la période vibratoire de la lumière monochromatique employée, tandis que j'ai démontré autrefois (') que la vitesse de propagation des (') Comptes rendus, t. XCII, p. i365. Les phénomènes découverts par M. le D' ( 56i ) deux ondes circulaires est modifiée : l'une est accélérée, l'antre est retardée de quantités sensiblement égales dans le sens correspondant à la règle d'Ampère. » M. Albert Gaudry rend compte en ces termes du Congrès géologique international de Saint-Pétersbourg : «■ M. Marcel Bertrand et moi, nous pensons que l'Académie recevra avec intérêt des nouvelles du Congrès géologique international de Saint- Pétersbourg, auquel nous venons de prendre part. Ce Congrès a eu un éclat extraordinaire. La Géologie est très considérée en Russie : les mines de l'Oural, les houilles de Donetz, les pétroles du Caucase, les applica- tions de la Géologie à l'Agriculture, sont de la plus haute importance pour la richesse nationale; au point de vue scientifique, l'œuvre des géologues russes est un honneur pour le pays; aussi la Russie entière s'est-elle unie pour faire fête aux géologues étrangers. » La séance d'ouverture a été présidée par le grand-duc Constantin. Les séances ont eu lieu dans le ]Musée zoologique de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg, du 29 août au 5 septembre, sous la présidence de M. Rarpinsky, directeur du Comité géologique de Russie. Elles ont été marquées par un effort intéressant pour pré])arer un accord nouveau sur les questions de nomenclature. » Des excursions nombreuses ont précédé et suivi le Congrès; le pro- gramme en était si vaste qu'il eût été difficilement réalisable dans un autre pays. Mais en Russie l'administration centrale, celle des chemins île fer, les gouvernements des provinces, les municipalités, les universités, les industriels ont partout donné leur appui |)our faciliter notre voyage; tous, partout, de l'Esthonie à l'Oiu'al, de la Finlande au Caucase et à la Crimée, nous ont offert une splendide hospitalité. Ils nous ont permis, dans des conditions inoubliables, de voir par nous-mêmes et de contrôler les tra- vaux de nos confrères. Un livret-guide, préparé spécialement pour le Con- grès et donnant avec détail la description géologique des régions parcou- rues, avait déjà été pour plusieurs d'entre nous une véritable révélation; il a rendu nos observations plus faciles et plus fructueuses, et l'impression Zeeman permettent d'étendre aux. variations des périodes la loi conjecturale énoncée (loc. cit., p. 1370) pour les variations des vitesses des deux ondes circulaires pro- venant du dédoublement d'une onde à vibration rectiligne. ( 5G2 ) d'ensemble que nous avons rapportée est une vive admiration pour l'œuvre des géologues russes. » Sous la conduite de M. Schmidt nous avons visité les terrains siluriens d'Estlionie, qui sont devenus, grâce à lui, un type classique, presque au même titre que ceux de la Bohême; M. Sederholm a montré la Finlande, avec ses formations cristallines si variées et ses curieux dépôts glaciaires; M. Nikiiin et M. Pavlow, les environs de Moscou et les bords de la Volga, avec leurs belles coupes si bien étudiées du Jurassique et du Carbonifère; M. Sokolow, le bassin tertiaire du Dnieper, etM. Tschernyschew, le bassin houiiler du Donelz. Enfin les deux grands organisateurs du Congrès, ceux qui par leur autorité, leur dévouement et leur infatigable activité, l'ont rendu possible et l'ont mené à bonne fin, MM. Rarpinsky et Tschernyschew, nous ont servi de guides dans l'Oural central; nous avons vu ses riches faimes paléozoïques, ses beaux gisements de minéraux et de minerais, ses terrains métamorphiques encore discutés, et sa structure si remarquable- ment semblable à celle des Apallaches en Amérique. Avec ses forêts inter- minables, ses marécages, ses grands espaces inhabités, cette région semble offrir des difficultés insurmontables à une étude géologique détaillée. C'est une merveilleuse chose que ces difficultés aient été surmontées; l'Oural est maintenant, avec le Donetz, le pays d'Europe où, grâce surtout aux travaux de M. Tschernvschew, la succession des dernières faimes paléozoïques est le mieux connue, et c'est là qu'il nous faudra aller cher- cher les modèles d'une revision devenue nécessaire pour une partie de nos faunes occidentales. » Après le Congrès, les excursions du Dnieper, du Donetz et de la Volga, ont convergé vers le Caucase; on l'a traversé sous la direction de M. Lœwinson Lessing; on a visité les mines de pétrole de Bakou, puis quelques-uns ont poussé jusqu'à l'Ararat, pendant que les autres revenaient par la Crimée. Nos cïinfrères russes, dans cette dernière partie du voyage, n'avaient pas hésité à nous montrer^ après les régions dont l'étude est à peu près terminée, celles dont l'étude est seulement amorcée et où il reste beaucoup à faire; ce qui a déjà été obtenu est un sûr garant des futurs progrès. Je citerai seulement les travaux de M. Simonowilch, de MM. de Vogdt et Lagorio, qui ont permis de voir en peu de temps bien des faits intéressants, et surtout ceux de M. Androussow, qui, après nous avoir montré la péninsule de Kertsch, avec ses volcans de boue et ses riches terrains tertiaires, nous a brillamment expliqué, avec sondages à l'appui, l'histoire récente de la mer Noire. ( 563 ) » Quelles que soient les parties que nous ayons suivies dans le programme si étendu et si varié de ces excursions, nous revenons tous en emportant la conviction que, au point de vue scientifique comme au point de vue ma- tériel, la Russie prend un immense essor. » Les géologues français ont fait au Congrès de Saint-Pétersbourg la proposition que la prochaine session du Congrès géologique international se tienne à Paris, en 1900, lors de l'Exposition universelle. Notre proposi- tion a été chaleureusement accueillie et acceptée à l'unanimité. C'est là pour nous une faveur, dont nous devons être reconnaissants. Mais, après ce que nous venons de voir, nous ne pouvons nous dissimuler que nous aurons beaucoup de peine à égaler ce qui a été fait au Congrès de Saint- Pétersbourg; il faudra que nous soyons aidés par ceux qui s'intéressent à l'honneur de la Science française. » M. A. Laveran fait hommage à l'Académie d'un « Traité du paludisme « qu'il vient de publier. MEMOIRES PRESENTES. M. Archambai'lt soumet au jugement de l'Académie un Mémoire inti- tulé : « De la relation entre les formes du littoral maritime et le régime des courants océaniques ». (Commissaires : MM. A. Gaudry, Bouquet de la Grye, Hatt.) M. 3Iarcelli.\ La\gi.ois adresse, par l'entremise de M. Cornu, une nou- velle démonstration de la loi fondamentale qui figure dans son Mémoire sur la tension superficielle. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) C. K., i8(,7, 2- Semestre. (T. CXXV, >° 16.) 76 ( 56/i ) CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les réseaux et les congruences. Note de M. GuicHARD, présentée par M. Darboux. « Une congriience sera dite parallèle à un réseau (') si la droite de la congruence est normale au plan du réseau; on suppose que les dévelop- pablt's de la congruence correspondent aux courbes du réseau. Cela posé, on a les théorèmes suivants : » I. Si un réseau et une congruence sont parallèles, toute congruence conju- guée au réseau est parallèle à un réseau conjugué à la congruence, et inverse- ment. » II. Si un réseau et une congruence sont parallèles, toute congruence har- monique au réseau est parallèle à un réseau harmonique à la congruence^ et inversement. » III. Toute congruence parallèle à un réseau p.O est pO, et inversement. » IV. Toute congruence parallèle à un réseau p.C est pC, et inversement. » Ces théorèmes montrent qu'à toute propriété des réseaux on peut faire correspondre une propriété des congruences, et inversement. Il suffit donc de signaler les propriétés des réseaux : Réseaux O. » Congruences harmoniques. — Congruences C. » Congruences conjuguées. — Une congruence O; toutes les autres, 2O. Réseaux 2O. » Congruences harmoniques. — Une série parallèle de congruences C, les autres sont 2C. » Congruences conjuguées. — 1° Deux congruences O; le plan de ces deux congruences est normal au réseau. » 2° Un système co* de congruences 2O; elles sont situées dans le plan des deux congruences O. » 3° Toutes les autres sont des congruences 30. (') Voir la Communication insérée dans le Compte rendu précédent, p. Sig. ( 56.^ ) Réseaux 3 0. » Congruences harmoniques. — i" Deux séries parallèles de con- gruences C. » 1° co' séries de congruences 2C. » 3° Toutes les autres sont 3C. » Congruences conjuguées. — 1° co' systèmes de congruences 2O; ces droites forment un cône du deuxième degré; les sections circulaires de ce cône ont pour axes les deux congruences C. Tous les cercles de ce cône sont normaux à une série de surfaces. » 2° 'xr systèmes de congruences 30. » 3° Toutes les autres sont 40. Réseaux C. )i Congruences harmoniques. — 1° oo' congruences O qui correspondent à l'intersection du réseau applicable avec un plan isotrope. 1) 2" 00^ séries de congruences aOqui correspondent à l'intersection du réseau applicable avec un plan fixe. » 3° Les autres sont 30. w Les résultats qui précèdent sont le résumé de la première Partie d'un Mémoire qui paraîtra prochainement dans les Annales de l'École Normale. Ils subissent des modifications dans les cas particuliers : par exemple, si un réseau est à la fois p.O et qO. L'étude de ces modifications et la déter- mination de ces éléments fera l'objet de la deuxième Partie du Mémoire annoncé. On voit que les problèmes à résoudre se ramènent aux types suivanis : » 1° Trouver les réseaux qui sont p.C et q.O. J'appelle ce problème le problème de Bonnet, parce que M. Bonnet a trouvé les réseaux O et C. » 2° Trouver les réseaux qui sont p.O et q.O. » 3" Trouver les réseaux qui sont p.Cetq.C. )) Ces deux derniers problèmes se ramènent l'un à l'autre; je donne à cette question le nom de problème de Ribaucour, parce que Ribaucour a signalé des propriétés des congruences qui sont C et C (cycliques de deux manières). » ( 566 ) MÉCANIQUE. — Recherches sur les moteurs à alcool. Note de M. Max. Ri.vGELMANx, présentée par M. Sarrau. « La crise que traverse depuis quelques années la distillerie portant le plus grand préjudice à l'agriculture de certaines régions, plusieurs sociétés et syndicats agricoles ont cherché à développer les emplois industriels de l'alcool, tout en demandant une nouvelle réglementation concernant les taxes et la dénaturation de ce produit. » On s'est préoccupé non seulement du chauffage et de l'éclairage par l'alcool, mais encore de son emploi à la production de la force motrice, sans cependant préciser les différentes conditions d'utilisation de ce com^ bustible en nous montrant des moteurs spéciaux. » La présente Note résume les recherches que j'ai pu effectuer à la Station d'essais de machines sur les moteurs à alcool ('). » Les essais comparatifs ont porté sur de l'alcool dénaturé et sur de l'essence minérale. Voici les résultats des analyses des combustibles em- ployés, que M. Achille Mûntz a bien voulu nous faire : Essence Alcool minérale. dénaluré. Carbone §4,3 4 ' • 5 Hydrogène 10,7 i3,o Oxygène o ^ô ,5 Densité à i5° 708 834 Point d'ébullilion (2) 88° 780,5 » Les calculs relatifs à ces combustibles sont indiqués dans le Tableau suivant : Essence Alcool minérale. dénaturé. Calories dégagées par kilog ii359,65 6521,70 ^ , . , ■/. (100 57,41 Rapports des puissances calorifiques { , '^^ "^ ' ( 174, I 100 Air nécessaire pour la combustion de i''8 (met. cubes). . 1 1 ,782 5,6g8 Consommations relatives de combustible par cylindrée (en poids) 100 206,77 Puissances calorifiques correspondantes 100 118,7 (') Un crédit spécial avait été mis à ma disposition par la Société d'Agriculture de l'arrondissement de Meaux. (-) Pression barométrique : 767,6. ( 567 ) » Les résultats de l'évaporation par heure et par décimètre carré de sur- face de combustible exposée à l'air dans diverses conditions sont résumés dans le Tableau ci-dessous : Température de l'air. i8' 21°, 5 25° dans le hall d'essais, au dehors, à l'ombre, au dehors, au soleil. Essence minérale. Température du liquide i5°,2 » ii Poids évaporé (grammes)... >> 9i37 » 33, o6 » 47i2i Alcool dénature. Température du liquide \ô",& » ii°,3 » '9") 5 » Poids évaporé (grammes)... » 3,^7 » i6,6G » 27,08 » Les essais pratiques ont été effectués sur des moteurs à essence miné- rale. Le premier type que j'ai adopté est un moteur horizontal de 2 à 3 chevaux, du cycle à quatre temps, à allumage électrique et à soupapes automatiques, construit par M. Brouhot. » Les résultats de ces premiers essais ont été vérifiés sur un moteur Benz, vertital, de 3 à 4 chevaux, à allumage par incandescence. » Le preriier moteur ne peut partir seul avec l'alcool, ce combustible émettant tr

72 ) grande (') et les nombres bruts ont subi de ce chef une correction de ttuFô ?"•" '^^"" timètre de mercure. » 2. Oxyde azoteux. — Le protoxyde d'azote liquéfié du commerce peut servir de point de départ pour la piéparation des tubes de Nalterer. M. Yillard a bien voulu préparer pour moi trois de ces tubes, et m'aider à faire passer une partie de leur contenu, par une dernière distillation fractionnée, dans mon ballon à densités. Ainsi qu'il l'a montré, le gaz ainsi obtenu doit être considéré comme très sensiblement pur. » Les densités obtenues, toutes corrections faites, ont été : i,53g4, 1,5298, i,53oi. J'admettrai la moyenne i,53oi, qui me paraît toutefois devoir être approchée par défaut. » J'ajouterai que des essais de distillation fractionnée, opérés dans le liquide du commerce, ne m'ont aucunement donné satisfaction. Le protoxyde, même solidifié par évaporation rapide dans le vide, retient plusieurs millièmes d'azote. » 3. Acide chlovhydrique. — J'ai trouvé antérieurement 1,2692. » 4. Acide suljhrdrique. — Ce gaz est préparé par l'action de l'acide chlorhydrique sur la stibine, purifié par le sulfure de sodium, et desséché par le chlorure de calcium et l'anhydride phosphorique. Traité par une solution concentrée de potasse, le gaz ainsi^obtenu laisse toujours un résidu qui brûle avec une flamme à peine visible, sans dépôt de soufre, et sans production d'anhydride sulfureux. En admettant que ce résidu_^fùt de l'hydrogène pur, on arriverait pour la densité à i, 190 environ, nombre encore bien inférieur à celui qu'on adopte généralement (1,1912). Je prendrai i,i8g5, que je crois approché à ± o, ooo4, c'est-à-dire à jjL_ près. » 5. Chlore. — J'ai déterminé autrefois la densité du chlore extrait par distillation fractionnée du chlore liquéfié du commerce. La densité obtenue (3 ,4865) devait subir une majoration d'environ o,oo5 pour tenir compte de ce que le chlore contenait à peu près 3-g^ de son volume d'air, d'après un dosage effectué sur du gaz extrait de la même bouteille. » J'ai pu, avec le concours de M. Lamotte, préparateur au laboratoire, reprendre cette détermination sur du chlore préparé par la réaction du bichromate de potassium et de l'acide chlorhydrique. Une partie de celui-ci se dégage : on l'arrête au moyen de ponce imprégnée et recouverte de sulfate de cuivre. Le gaz est ensuite séché par la ponce sulfurique et recueilli provisoirement dans une cloche portant un tube à déga- gement et placée sur une cuve à acide sulfurique. Il passe de là dans le ballon à den- sités, n'ayant eu le contact d'aucune substance susceptible d'en diminuer la pureté. » Bien qu'un vide très avancé eût été fait primitivement dans l'appareil, et que nous eussions laissé perdre au début plus de 10''' de chlore, l'absorption par une solution de potasse, récemment bouillie dans le vide, n'a pas été complète; le résidu (air) a été de 12"^"^, 7 sur 2''', 28. » Toutes corrections faites, la densité du chlore serait, d'après cette expérience, 2,4907. » J'ai adopté le nombre 2,491, qui me semble approché à moins d'une unité près sur le dernier chiffre, c'est-à-dire à -s-gVïr pi'ès. (') Il n'en est pas toujours ainsi dans les expériences de Regnault. ( 573 ) » 6. Gas ammoniac. — Je me suis contenté de l'extraire par une double distilla- lion fractionnée de la solution ammoniacale dite pure du commerce. La dessiccation a été opérée au mojen de potasse, fondue spécialement, dont refficacilé avait été éprouvée sur de l'air. » La densité obtenue 0,6971 me paraît approchée à 0,0002 près. » 7. Anhydride sulfureux. — J'ai trouvé autrefois, pour la densité de ce gaz, 2,2689. » Remarque générale. — La précision des nombres que je viens de donner est inférieure à celle des densités des gaz difficiles à liquéfier, que j'ai pu- bliées antérieurement. » D'une part, le nombre des expériences relatives à chaque gaz a été moindre. D'autiepart, dans deux cas au moins, la pureté a laissé à désirer. Enfin, la condensation des gaz sur les parois du ballon a pu donner lieu à une erreur en plus dont on ne peut prévoir la grandeur. » Toutefois on verra par la suite que les diverses erreurs commises ne sont pas de nature à altérer les conclusions de ce Travail. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les impuretés des cuivres bruis. Note de M. ScHLAGDENHAUFFE.v, présentée par M. Friedel. « 1. En laissant séjom'ner de la limaille de cuivre (cuivre du Chili et cuivre anglais de première fusion) dans de l'eau, pendant plusieurs jours, traitant ensuile cette eau filtrée et légèrement acidifiée par un courant d'hy- drogène sulfuré, j'ai été surpris d'obtenir un précipité jaune. L'opération faite au bain-marie m'a fourni un précipité jaune orange beaucoup plus abondant que le premier. « Si, après épuisement complet à l'eau, on traite les mêmes échantillons soit |iar de la potasse ou de l'acide chlorhydrique faible, on obtient, dans les deux cas, après filtration, acidification de la liqueur alcaline et traite- ment par l'hydrogène sulfuré, un précipité plus considérable de sulfure d'arsenic et de sulfure d'antimoine. Cette expérience bien simple prouve donc que les cuivres commerciaux renferment l'arsenic et l'antimoine sous forme d'acide arsénieux et d'oxyde d'antimoine. » 2. Ce fait acquis, j'ai chauffé modérément dans un tube à analyse or- ganique, en y faisant passer un courant d'acide carbonique, une autre partie de limaille et constaté, à la partie supérieure du tube, une sublitna- tion d'aiguilles, d'octaèdres et de prismes orthorhombiques très brillants. Ces cristaux se dissolvent entièrement dans un mélange d'acide nitrique et ( ^74 ) d'acide chlorliydrique et leur solution aqueuse, convenablement traitée par la mixture magnésienne, fournit un précipité abondant d'arséniate ammo- niaco-magnésien. La Hqueur fdtrée, débarrassée de l'excès d'ammoniaque et légèrement acidifiée, donne alors un précipité orange par l'hydrogène sulfuré. » Cette expérience vient donc corroborer la première. Toutefois je ne m'avancerai pas au point de dire que ce n'est que sous la forme d'acide arsénieux et d'oxyde d'antimoine que ces impuretés sont contenues dans les cuivres bruts, puisque des expériences nombreuses prouvent qu'il n'en est pas ainsi. » 3. Avec des échantillons d'autres provenances j'ai obtenu des réac- tions non moins intéressantes que les premières. C'est ainsi que le traite- ment par l'acide azotique du produit sublimé dans un de mes tubes m'a fourni, à l'analyse, tous les caractères de l'acide sélénieux (précipité rouge par l'acide sulfureux et production d'un anneau rouge par la sublimation du résidu sec en présence du chlorure ammonique; les deux dépôts étaient solubles dans le sulfure de carbone). » C'est pour la première fois que, à ma connaissance du moins, cette impureté est signalée dans les cuivres bruts. » J'ajouterai enfin qu'un dernier échantillon, chauffé dans le tube à analyse, a fourni un sublimé sous forme de cristaux cubiques parfaitement nets. Il a été facile de démontrer dans la solution aqueuse, après^dissolu- tion dans l'acide azotique, la présence simultanée d'aciile sulfurique et de plomb. Ces cristaux ne sont donc autres que du sulfure de plomb. » Ces faits n'étant signalés dans aucun Traité d'analyse ou de métal- lurgie, je me propose de poursuivre ces réactions en faisant usage d'échan- tillons plus nombreux et d'origines variées, m ^, CHIMIE. — Sur la conclue! ibi/ùé électrolytique de l'aeide trichloraeétique. Note de M. Paul Rivals. » J'ai mesuré, par la méthode de M. Bouty, les conductibilités molécu- laires des solutions de l'acide trichloraeétique pour des dilutions com- prises entre (^ = i''' et c = 1 28'". » Mes mesures, effecluces à 16°, ont été rapportées d'abord à ia résis- tance de la solution KCl = 32''S puis au mercure à o". » En adoptant, pour la conductibilité moléculaire à 16° de la solution ( «75 ) KCl = 32''', la valeur 7. = 107,2 X ii>^', on a les valeurs suivantes pour la conchiclibililé moléculaire ;/. de l'acide trichloracétique : Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs Valeurs de V. de \i-.iit''. de c. de ji.in'. de i', de fi.io'. Jil H[ Ml 1 178,3 4 260,6 16 289,5 2 226,4 6 268,5 32 3o4,3 o/.r 't7,'5 S 279 128 317 » On peut représenter u. en fonction de c soit par une fornriule parabo- lique en 373 (formule de RohlrauscH), ou plus simplement par une fonction linéaire de - -• 0,463 ,a=..3r,7X,o ■(•-^/pj- M Si nous admettons pour la conductibilité limite [x. la valeur [j.„ = 33 1,7 X 10-', et si nous posons 1-^ m représente, dans le langage actuel, la [)roportion d'acide dissocié; m est dès lors lié à v par la relation , X 0,463 (.) '"='-^- » D'autre part, j'ai précédemment mesuré (') la chaleur de dissolution de l'acide trichloracétique à diverses concentrations. Celle-ci peut se repré- senter soit par une formule parabolique en jt^> soit plus simplement par la formule empirique i'i) () = 3c=«',38ri ^-1, du moins pour les valeurs de v comprises entre i''' et 8'"'. (' ) Comptes rendus, t. CXXlll, p. 240. ( ^7^' ) » I.es équations (i) et (2) montrent que, dans ces limites, m et Q sont l'un et l'autre des fonctions linéaires de —; en d'autres termes : La chaleur de dilution de l'acide trichloracétique varie proportionnellement à la fraction d'acide dissocié. » Le rapport ^ de la variation de Q à la variation correspondante d'acide dissocié est égal, d'après les équations (^i) et (2), à 4.17. Ainsi, la chaleur moléculaire de dissociation clectrolytique de l'acide trichloracétique est égale à + 4*^^'> ^7- » Comme vérificalion, calculons la chaleur de neutralisation N de cet acide par la potasse. D'après la formule d'Ostwald N r= I 3^"", 52 + ( I — 7« ) f/, i3'^''',52 étant une constante commune aux acides forts et aux bases fortes, tandis que le second terme dépend de la proportion m d'acide dissocié et de la chaleur de dissociation d. » En particulier, pour ('=2'", m = 0,682 (valeur observée), d'où je tire N = 14^"', 84 ; pour v = 4"', m = 0,785, d'oii IN = i4C»',4i. » En fait, j'ai trouvé directement C2CPO-^H[2'i'] + K.OH[2'i'] dégage +i4cai,75 C2CPO^H[5'i']-i-K.OII[2'i'] dégage +14^'", 25 » Cet accord des résultats fournis par deux méthodes thermochimiques et une méthode électrique m'a paru intéressant à signaler. Il est indépen- dant de toute idée théorique. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le poids moléculaire moyen de la matière soluble, dans les graines en germination. Note de M. L. 3I.vquenxe, présentée par M. Dehérain. « Dans une Note précédente, relative aux pressions osmotiques qui se développent à l'intérieur des graines pendant la germination ('), j'ai fait remarquer que le point de congélation des sucs végétaux devait être en rapport avec le poids moléculaire moyen des substances solubles renfer- (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 898. ( 577 ) mées dans ces sucs, et qne ses variations pouvaient, en conséquence, nous fournir un renseignement sur les métamorphoses que subissent les prin- cipes immédiats, au cours du développement normal d'une plante quel- conque. » Cette méthode présente le précieux avantage de ne pas nécessiter la connaissance préalable de la composition exacte des liquides examinés; on sait d'ailleurs qu'il est, en général, impossible, à cause de sa complexité, de l'établir avec certitude. Cette méthode est, en outre, applicable à toutes les phases de la végétation et à tous les organes des plantes vivantes ; dans le présent travail j'ai l'honneur de rendre compte à l'Académie des résultats que j'ai ainsi obtenus dans l'étude de quelques graines en germination. » Les graines en expérience étaient mises à germer sur l'eau distillée, dans des cu- vettes en porcelaine, puis, au bout d'un certain temps, broyées et pressées; le suc ainsi obtenu était soumis à la congélation, ensuite filtré et enfin évaporé à sec; on connaissait ainsi la quantité de matières solubles qu'il renfermait, en même temps que le nombre moyen des molécules présentes. De ces deux données on déduisait, par le calcul, le poids moléculaire que devrait avoir une substance supposée unique pour donner, sous le même poids, la même température de congélation. C'est le nombre ainsi calculé que je désigne sous le nom de poids moléculaire moyen. » Dans un grand nombre de cas, le suc obtenu directement par pression est trop visqueux pour pouvoir être filtré; on l'étend alors au préalable d'eau pure et c'est sur la dissolution ainsi affaiblie que portent les déterminations numériques; il est clair que le résultat final n'en saurait être afi'ecté d'une manière sensible, puisque l'abais- sement du point de congélation et la concentration du liquide se trouvent ainsi réduits dans le même rapport. M Le Tableau suivant donne l'ensemble des principaux résultats obtenus avec différentes graines, depuis le début de la germination jusqu'au mo- ment où les réserves sont à peu près épuisées : Matière sèclie Tcuipùralure de congélation. — O, I l5 Seigle 1 '2 » — o,225 — o,3i —0,71 Pois { i5 >) —0,425 — 0,55 —0,46 Lupin blanc ... . l 22 n — o,425 —0,42 Durée de la gcrniinalion ( 8 jours ) 1 12 » 3o )) 8 » ' i5 >) 1 4o » / i5 » 1 22 » ( 40 n pour 100 Poids moléculaire de jus. d'eau. moyen. 2,70 2>77 445 2,4l 2,47 2o3 2,72 2,80 167 10,53 ".77 3o6 4,37 4,57 199 3,23 3,34 1 12 5,61 5,94 239 4,94 5, 20 226 3,02 3, II 137 ( 578 ) )i Les abaissements du point de congélation sont ici beaucoup plus faibles que ceux qui ont été donnés dans nos précédentes Communications; ce fait lient à ce que les liquides obtenus par pression ont été systémati- quement étendus d'eau et nous n'avons à leur égard aucune observation nouvelle à faire, mais les poids moléculaires correspondants sont extrême- ment variables, même pour des concentrations très voisines; pour chaque espèce, ils décroissent à mesure que la germination s'avance, et cela dans une proportion telle que leurs variations ne sauraient être imputées aux causes d'erreur inhéreutes à la méthode employée. )) Il résulte de là que la transformation des matières de réserve conte- nues dans la graine ne consiste pas simplement, comme on est porté à le croire si l'on se borne à examiner qualitativement les produits solubles qui apparaissent dans la graine germée, en une métamorphose de la matière amylacée en sucre et la matière albuminoïde en composés amidés simples, tels que l'asparagine. La solubilisation de ces substances nous apparaît, au contraire, progressive, donnant lieu tout d'abord à des produits complexes de poids moléculaire encore très élevé, puis, par une rétrogradation abso- lument conforme au processus chimique que l'on pouvait prévoir, à d'autres composés plus simples dont le glucose et l'asparagine repré- sentent vraisemblablement les termes ultimes; en un mot, l'apparition de ces corps est précédée de celle d'une foule d'autres, indéterminés jusqu'ici, d'où ils procèdent comme ces derniers procèdent du gluten et de l'amidon. » L'analyse confirme d'ailleurs absolumeut l'exactitude de cette conclu- sion, car il est impossible de déceler la moindre trace de glucose dans les graines de pois et de lupin, après huit jours de germination, alors que, ce- pendant, elles renferment déjà une notable proportion de matières solubles. » Cette dégénérescence des matières de réserve est exactement l'inverse de ce qui se passe pendant la maturation, et, à ce propos, il ne sera peut- être pas sans intérêt de rapporter quelques résultais obtenus par la même méthode sm* le blé vert, peu de temps après sa floraison : les feuilles de différents âges ayaut été examinées à part, on a trouvé, pour les constantes moyennes de la matière dissoute dans leur suc cellulaire, les nombres qui suivent : Eau Matière sec lie Poids pour 100 pour 100 Température Pressions moléculaires de feuilles. de jus. de congélation. oscnotiques. moyens. Haut . . . • 69,29 14,37 - 144 at 14,9 2l5 Milieu. . .. 72,92 12,90 - >,4i i4,8. 194 Bas . . 74,76 ; 1 , 24 - 1,33 l4,2 T76 ( '71) ) » Ils nous montrent que, en vertu de In condition d'équililjre que j'ai fait connaître antérieurement, la pression osmotique est sensiblement la même dans toutes les parties de la plante, et, de plus, (jue le poids moléculaire moyen de la matière soluble s'accroît à mesure que cette matière émigré vers le sommet, c'est-à-dire à mesure qu'elle se rapproche de la forme qu'elle devra définitivement conserver dans la graine. » J'espère d'ailleurs, si l'Académie le permet, pouvoir revenir ultérieu- rement sur cette question avec de plus amples détails. » CHIMIE AGRICOLE. — Observations p:caératcs SUT les avoincs. Note de M. îîallvnd. » 1. Il n'y a pas de rapport entre le poids moyeu des grains, le poids des grains à l'hectolitre et la couleur des avoines. Il n'y a également au- cune relation entre ces divers facteurs et les matières salines, les matières grasses ou la cellulose; pour l'azote, les avoines blanches, du moins dans certains pays (Russie), paraissent plus favorisées. » 2. En rapprochant le poids des cendres des poids de la cellulose, de la graisse et de l'azote, on ne trouve pas de liens étroits entre ces cléments et le maximum des matières salines. Il en est ainsi pour le maximum et le minimum des matières grasses ou azotées. Quant à la cellulose des avoines de même espèce, le maximvmi coïncide toujours avec une diminution de l'azote. » .3. Il n'existe pas de rapports généraux entre le poids de l'amande ou de la balle et le poids moyen des grains ou le poids des grains à l'hecto- litre. Au point de vue de la nuance, les avoines blanches donnent souvent moins d'amande que les noires, mais on observe le contraire en Russie. » Le rapport de l'amande à la balle est 1res variable, suivant les provenances. Dans les régions chaudes, la balle est toujours en plus forte proportion : sa composition reste à peu près la même que dans les pays tempérés; mais, par contre, l'amande est beaucoup plus azotée. 11 résulte de là que des avoines d'Algérie, ne donnant que 68 à 69 pour 100 d'amande, contiennent, à poids égal, autant et même plus d'azote que les meilleures avoines de Beauce ou de Brie, qui laissent à la décortication jusqu'à 77 pour 100 d'amande. La balle adhérente au grain étant très résistante à la mastica- tion et formée de matières peu alimentaires, on comprend l'intérêt qu'il y a pour l'aclieteur à connaître exactement le rapport de l'ariiande à la balle. Dans les avoines de même espèce, la valeur nutritive marche toujours avec le poids de l'amande : G. "., 18,7, 2° Semestre. (T. CXW, N" 10.) 78 ( 58o ) c'est un élément, comme l'ont prouvé d'ailleurs les recherches de MM. Miinlz et Gi- rard ('), dont la portée ne saurait être contestée. » 4. En traitant les avoines par l'alcool on obtient des extraits de com- position très^différente suivant la force de l'alcool employé. » Avec l'alcool absolu, Textrait n'est formé que de matières grasses analogues à celles que l'on retire avec Téther à 65°; avec l'alcool à 95°, il y a présence de matière azotée et celle-ci va en augmentant avec des alcools de plus en plus faibles. Il n'y a pas d'alcaloïde spécial auquel on puisse rattacher la propriété excitante des avoines sur le cheval. Les effets constatés par M. André Sanson (-) seraient vraisemblablement dus à une huile essentielle qui accompagnerait, en très faible quantité, les matières grasses des avoines. Celles-ci exercent incontestablement une très grande influence : les proportions élevées de ces matières, jointes aux éléments azotés et phosphatés con- tenus dans l'avoine, prouvent que cette céréale constitue pour l'homme et les animaux un aliment beaucoup plus complet que le froment, l'orge ou le seigle. » 5. Les avoines entières, protégées par la balle, peuvent se conserver pendant plusieurs années sanséprouver de modifications appréciables dans leur constitution chimique. Dès qu'elles ont été broyées, les altérations surviennent : l'acidité, qui est normalement plus élevée que dans les autres céréales, augmente rapidement et les matières grasses se trans- forment. » 6. La composition des avoines est très variable et ne peut être repré- sentée par une moyenne générale. Elle diffère selon les latitudes et les climats. Elle offre plus de fixité lorsqu'on n'embrasse que les produits d'une région limitée, comme la Beauce ou la Picardie; mais, dans ce cas encore, on observe des cbangeiuents d'une année à l'autre, suivant les influences météorologiques dominantes (chaleur, pluie, sécheresse, etc.). » Les chiffres suivants, fournis par l'examen d'un millier d'avoines récoltées ou importées en France, c'est-à-dire par les principales avoines du marché français de 1893 à 1897, montrent dans quelle proportion peuvent varier les différents éléments constitutifs des avoines : (') A. MuNTZ et A.-Ch. Girard, Recherches sur la valeur alimentaire de l'avoine (Annales de l'Institut agronomique, 'j' année, 1882-1883 ). (^) Saxson, Sur la propriété excitante de l'ai'oine {Comptes rendus, t. XCVI, p. 75, el Journal de l'Anatomie et de la Physiologie de l'homme et des animaux, t. XIX, p. ii3; i883). ( 58i ) Minimum ^^aximum pour 100^'. poui- 100»'. sr er Eau 9,80 17,00 Matières azotées 7) 10 '4,13 » grasses 2 , 89 6,82 » sucrées et amylacées. . . 56,95 64,32 Cellulose 7 ,02 1 2 , 24 Cendres 1,88 6,90 Poids de l'amande 61,00 79, 5o Poids delà balle 20 , 5o Sg , 00 Poids moyen de 100 grains. ... 1,80 4,32 CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Nouveaux pigments biliaires. Note de MM. A. D.\stre et N. Floresco, présentée par M. Anii. Gautier. « On admet que les colorations diverses de la bile (jaune, verte) sont dues aux deux pigments principaux : bilirubine, biliverdine, dont le second dérive du premier par simple oxydation. On connaît d'autres dérivés arti- ficiels (obtenus par la réaction de Gmelin) ou anormaux (calculs bi- liaires, etc.), mais ceux-ci n'existeraient point dans la bile naturelle. » Cette opinion n'est pas exacte. Nous avons démontré l'existence dans la bile de deux pigments, l'un jaune, l'autre vert, que nous avons appelés pigments biliprasiniques, en ressuscitant un nom créé par Staedeler poin* un produit mal déterminé qu'il avait cru trouver dans certains calculs bi- liaires et dont l'existence avait été rejetée depuis. Ces pigments ne seraient ni exceptionnels, ni rares; c'est à eux, en effet, que les biles de beaucoup d'animaux doivent surtout leurs couleurs et leurs virages. Nous les dési- gnerons encore par le nom de pigments intermédiaires, par opposition à la bilirubine (pigment originel) et à la biliverdine que nous appellerons/?fg^- ment définitif. » L'existence de ces pigments est mise en évidence par les plus simples expériences, à savoir les virages que déterminent : \° l'action de l'acide car- bonique; 2" l'action alternative des acides (acide acétique cristallisable) et des alcalis (soude 3o pour loo); 3** l'action du vide. » Le pigment biliprasinique jaune, jaune brun (biliprasinate sodique ) est celui qui donne à la bile du veau sa couleur jaune. Il existe dans les antres biles jaunes. Il se distingue du pigment bilirubinique par les carac- tères suivants : i" le courant d'acide carbonique le colore en vert (bilipra- sine) ; 2° de même l'acide acétique cristallisable et en général tous les acides, surtout en présence de l'alcool; 3" il n'est pas stable dans le vide, il s'y décolore sons l'action de la Inmière. Il résnltede là entre antres consé- quences et contrairement à ce qui a été soutenu que la bile jaune peut flevenir bile verte sans oxydation nouvelle. •> Le second pigment biliprasinique est vert (biliprasine). Il constitue le pigment ordinaire de la bile fraîcbe du bœuf, du lapin. Il existe dans les autres biles. 11 se distingue de la biliverdine par les caractères sui- vants : i" l'addition de quelques gouttes d'alcali le fait passer au jaune (bili- jirasinate): 2° le vide fait passer au jaune (bilirubine). Le pigment jaune est la solution alcaline (sel alcalin") du pigment vert (acide). L'acide bili- prasinique est déplacé par CO', tandis que pour la bilirubine et la biliver- dine, c'est, au contraire, le pigment cjui déplace l'acide carbonique des carbonates. » Les pigments biliprasiniqaes sont intermédiaires aux deux autres au point de vue de l'oxvdalion et de l'hydratation. Quand on réalise l'oxy- dation ménagée de la bilirubine au moyen de la solution alcoolique d'iode, on trouve le stade biliprasine avant le stade biliverdine. Il en est de même dans l'oxydation spontanée à l'air, sous l'influence de la lumière ou de la chaleur. Le vide qui dissocie lenttMiient la biliprasine est sans effet sur le stade plus avancé, biliverdine. Tous ces pigments dérivent d'ailleurs de la bilirubine, pigment fondamental originel. Nous avons étudié les transfor- mations spontanées de ce pigmenf et leurs conditions. Ces transforma- tions dépendent de quatre facteurs. Le facteur indispensable (sauf pour la transformation des pigments biliprasiniques l'un dans l'autre), c'est l'oxygène. Les autres sont adjuvants, à savoir : la réaction du milieu, la chaleur, la lumière. » 1. Toutes choses égales d'ailleurs, l'alcalinité marquée est défavorable à la formation drs pigments biliprasiniques; elle contribue donc à la stabi- lité des bilirubinates. La neutralité ou l'acidité favorisent l'apparition précoce du pigment vert, biliprasine. 1) 2. La chaleur ménagée favorise extrêmement la transformation du bilirnbinate en biliprasinate ; elle favorise encore, mais à un degré beau- coup moindre, le passage de ce dernier au stade défuiitif (biliverdine, bili- verdinate ). » La chaleur excessive (100'^ prolongé) altère les bilirubinates : elle les rend partiellement insolubles; ultérieurement elle les décolore. » 3. La lumière (dans toutes les parties du spectre) a une influence très marquée : elle fait passer rapidement le pigment originel à l'état de ( .83 ) pigment biliprnsiniqtie et également celui-ci à l'état de pigment définitif. » On peut donner une forme très nette et saisissante à ces expériences sur la réaction tlu milieu, la chaleur et la lumière, en opposant des tubes témoins, qui restent inaltérés, à des tubes qui, soumis à ces influences, virent de couleur. » Il est possible que la transformation, oxydation, hydratation du pigment originel (bilirubine) commence dans la cellule hépatique et les canalicules biliaires. Dans tous les cas, elle se poursuit dans la A'ésicule. Or, les conditions artificielles de cette transformation (oxygène, lumière, chaleur) n'v sont pas réalisées. De là l'hypothèse d'une condition particu- lière ou d'un agent particulier d'oxydation dans l'organisme, intervenant dans le foie et passant, en partie, dans la bile. » PHYSIOLOGIE. — Action des rayons X sur la chaleur rnyonnée par la peau. Note de M. L. Lecfrcle, présentée par M. Bouchard. (Extrait.) (' J'ai recherché si les rayons X faisaient subir des modifications à la température d'un thermomètre qui recevait la chaleur rayonnée par la peau. » Le thermomètre était fixé dans la liibuliire centrale d'une cloche en verre dont la base, d'une surface de Sg"^!, reposait sur la jjeau. Deux autres tubulures permettaient de faire passer dans la cloche un courant d'air continu. Le réservoir thermoniélrique était à 4*^" de la peau. L'expérience était prolongée jusqu'à ce que la température res- tât slationnaire au moins trois minutes. » Je faisais trois déterminations : la première avant, la seconde immédiatement après l'exposition aux rayons X, la troisième au moins une heure après. » Les expériences ont été faites sur des lapins adultes, la cloche étant maintenue sur le train postérieur débarrassé de poils. Je les ai aussi répétées sur ma main et sur celle d'un jeune homme de dix-neuf ans. » Ces expériences m'ont montré cpi'il y a toujours, sous l'action des rayons X, une auementation dans le ravonnement de la chaleur, auçmen- tation qui se poursuit longtemps après que la jieau a été soustraite à leur influence. Souvent aussi j'ai observé une diminution passagère de la cha- leur rayonnée, immédiatement après que leur action s'était fait sentir. Ces modifications sont du reste de même sens que celles qui se produisent dans la température de la peau soumise aux rayons X ( ' ). " (') En remplaçant la surface cnlancii par un fd de platine traversé par un courant ( 584 ) M. T. TiFFEREAC adresse une Note relative à un mode de production du carbone. La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOr.RAPIIIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i8 octorre 1897. Traité de Paludisme, par A. Laveran, Membre de l'Académie de Méde- cine, Correspondant de l'Institut de France, etc. Paris, Masson et C", 1898; T vol. gr. in-8°. (Hommage de l'auteur.) Œuvres complètes de Christiaan Huygens, publiées par la Société hollan- daise des Sciences. Tome septième: Correspondance, 1670-1G7S. I^a Haye, Martinus Nijhoff; Paris, Gauthier-Villars et fils; 1897; i vol. in-4°. Vart de greffer, par Charles Baltet. Paris, Masson et C", i8g8; i vol. in- 18. Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles. Pre- mière année. 10 octobre 1897. Paris; t fasc. in-8°. L'air atmosphérique exerce-t-il une influence sur la hauteur d'un mince jet d'eau, par G. Van der Mensbrugghe, Membre de l'Académie royale de Belgique. Bruxelles, Hayez, 1897; t broch. in-8. (Hommage de l'auteur.) Annals of the astronomical ohservalory of Harvard collège. Vol. XXVI. Part. II: Miscellaneous investigations of the Henry Draper Mémorial, by Ed- ward C. PiCKERiNG, Director, aided by M. Fleming, Assistant. Cambridge, 1897 ; I vol. in-4°. Memorie délia Societa degli spettroscopisti italiani, raccolte e pubblicate per cura del Prof. P. Tacchini. Vol. XXVI, 1897. Dispensa 8^. Roma, G. Bertero, 1897; fasc. in-4°- d'intensité et de force électromotrice connues, rayonnant à la même distance, dans le même courant d'air, on peut, par une simple proportion, obtenir l'augmentation d'énergie rayonnante par seconde. Ces variations sont loin d'être négligeables : pour les trois lapins soumis à l'expérience, j'ai trouvé 9, 6 et 27 grammes-mèlres. ( 585 ) Bolelin del Insliiulo geologico de Mexico. Nums. 7,879. Il minerai de Pa- chuca. Mexico, 1897; i vol. in-4". ERRATA. (Séance du 2 août 1897.) Noie de M. /. Cantacitzène , Organes phagocytaires observés chez quelques Annélides marines : Page 828, ligne 16, au lieu de au-dessous, Usez au-dessus. (Séance du 11 octobre 1897.) Note de MM. Félix Mesnil et Maurice Canllery, Sur la position systéma- tique du genre Ctenodrilus Clap. : Page 543, lignes 6 et 7, au lieu de organes buccaux, lisez organes nucaux. Page 544, lignes 25 et 26, au lieu de Ct. nodrilus, lisez Ctenodrilus. On soLiscrit à Pans, chez GAUTHlEh - VILLaRS ET FIES, Quai des Grands-Au^usiins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils lormeiu, à la fin de l'année, deux volumos m-4". Deux ibles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix de l'iibrmiieuwnt eH fixé ainsi tjiiUl sitil : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Unioii postale : 34 fr. — Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, ^ chez Messieurs : ■en Micb ;1 et Médan. iChaix. Jourdan. Ruff. liens Courtin-Hecquet. Germain et Grassin. Lachèse. yonne Jérôme. tançon Jacquard. Feret. rdeaux | Laurens. Millier (G.). urges Renaud. Derrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. en Massif. ambery Perrin. . 1 Henry. erboure l "^ ( Marguene. ( Juliot. I Kibou-Collaj. , Laniarche. Katel. I Hcj. t Lauverjat. I Degez. y Drevet. ( Gratier et O'. Kochelle Foucher. \ Bourdignon. ( Dombre. ( Thorez. ( Quarré. trg.. •rmont-Ferr.. on '.noble. Havre. Lorient. chez Messieurs : ) Baurnal. '1 M"* Texier. / Bernoux et Cumin. \ Georg. Lyon ( Côte. I Chanard. 1 Vitte. Marseille Ruât. ... 1 Calas. Montpellier ' , '^ I Coulel. Moulins Martial Place. 1 Jacques. Nancy Giosjean-Maupin. Aariles !\ice. Sidol frères. ^ Loiseau. 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Lausanne , _, ' Payot Barth. \ Brockliaus. Leip~ig Lorenlz. i Max RUbe. Twietmeyer. , Desoer. ^'^Se (onusé. I chez Messieurs : iDulau. Hachette et C". Nutt. V. Buck. Libr. Gutenberg. Luxembourg . . . . I Lll Madrtd ) Romo y Fussel. I Gonzalès e hijos. [ F. Fé. Milan j Bocca frères. ( Hœpli. Moscou Gautier. j Prass. i^'aples ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. A'eiv-Ko/* . Slechert. ' Lemckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Halernie Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. „ i Bocca frères. Rome , ( Loescheret C'. Rotterdam Kramers et (ils. Stockholm Samson et Wallin. \ Zinserling. ( Wolff. / Bocca frères. ) Brero. Clausen. RosenbergelSellier. Varsovie Gebethner et Wolll. Vérone Drucker. ,,. ( Frick. Vienne „ ,. ( Gerold et C". Ziirich. Meyer et Zeller. S'-Petersbourg . Turin. TABLES GËNËRÂLES DES COMPTES RENDUS DES SËANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4"; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— il" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume 10-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-4°; 1889. Prix 15 fr. SOPPLËMENT AQX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : orne I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DEaaEset A.-J.-J. Soliee.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'èprou vernies lètes, par M.Hânsen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièremeat dans la digestion des matières ises, par M. Clacde Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i8ô6 15 fr. sme II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedex. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- entaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée — Rechercher la nature :s rapports qui existent entre l'état actuel du règne urganique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1S61.. . 15 fr. la môme Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 18 octobre 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MBMBIIES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annonce à l'Acaclémic que, en raison de la Séance publique annuelle des cinq Académies. la séance ordinaire du lundi 2.5 octobi-c sera remise au mardi 26 Ô55 M. A. Cornu. — Sur robscrvation et l'in- terprétation cinématitiuo des phénomènes découverts par M. le D' Zeeman M. Albert Gaudry rend compte à l'Aca- démie du Congrès géologique interna- tional de Saint-Pétersbourg M. A. L.4VERAN fait hommage d'un « Traité du paludisme « qu'il vient de publier . . . . Pages. 55.5 .5«. 5li:i ME3I01RES PRESENTES. M. Archambaui.t adresse un Mémoire inti- tulé : et De la relation entre les formes du littoral maritime et le régime des courants océaniques • 563 M. Marcellin Langlois adresse une nou- velle démonstration de la loi fondamen- tale qui ligure dans son Mémoire sur la tension superficielle 563 CORRESPONDANCE. M. GuiCHARD. — Sur les réseaux et les con- grucnccs M. Max. Rinoelmann. — Recherches sur les moteurs à alcool M. GuTTON. ■ — Sur la forme des lignes de force électrique dans le voisinage d'un résonateur de Hertz M. 11. Leduc. — Densités de quelques gaz faciles à Ii(iurfier . , M. ScHLAGDENHAurFEN. — Sur les impuretés des cuivres bruts M. Paul Rivals. — Sur la conductibilité Bulletin bidliographioue Err.^ta ( électrolytique de l'acide trichloracétique. 564 ' M. L. Maquenne. - Sur le poids molécu- laire moyen de la matière soluble, dans 566 f les graines en germination M. Balland. — Observations générales sur les avoines 069 I MM. A. Dastre et N. Floresco. — ■ Nou- I veaux pigments biliaires 571 M. L. Lecergle. - Action des ra^'ons \ sur la chaleur rayonnée par la peau b-'.l M. T. TiFFEREAU adresse une Note relative à un mode de production du carbone.... 579 5.S1 j,S3 5S4 584 585 P.\RIS.— IMPRIMERIE G.\UTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. l^- Gérant .' GAUTBtER-VlLLAB&. DEC 17 ISS:' 1897 ^0;2,a SECOIVD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PA^K rnn. EiES iSECnÉTAlKES PERPÉTVEIiS. TOME CXXV. N^ \1 (26 Octobre 4 897) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustias, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES 'sÉANCES DES 2^ JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*' . — Impressions des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. IjCS Rapports ordinaires sont soumis à la même" limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui v ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. î Les Programmes des prix proposés par l'Académio sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R.'ij. ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu* blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrange/s à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personm qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. ] Membre qui fait la présentation est toujours nomni' mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le'èon à tirer de chaque Membre doit être remis a l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendm actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte lendu sui" vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprèl l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupréj sent Règlement. Les Savants étrtingers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, aïantB''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante^ DEC 17 Ibdl COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 2(> OCTOBRE 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE DU GLOBE. — Appareil destiné à mesurer les hauteurs atteintes par les aérostats. Vérification des indications journies par le baromètre. Note de M. L. Cailletet. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un appareil que j'ai imaginé el qui permettra de résoudre, sans doute, une importante question de Physique, à savoir : la vérification expérimentale de la formule de Laplace, relative aux indications du baromètre à diverses altitudes, en déterminant par une mesure photographique la hauteur atteinte par l'aérostat qui porte le baromètre. )) Déjà, on avait essayé de mesurer la hauteur d'un aérostat au moyen de visées pratiquées à chacune des extrémités d'une base de longueur connue. Dans ces conditions le ballon se déplace et disparaît bientôt. G K., 1897, 2" Semestre. (T. CXXV, N° 17.) 79 ( 588 ) y J'ai pensé à remplacer les observateurs placés à terre par un appareil photographique emporté par le ballon et qui, à des intervalles rapprochés, photographie automatiquement la vue du sol au-dessus duquel il passe, en même temps que l'image d'un baromètre anéroïde, disposé au devant d'un second objectif, vient se fixer sur l'épreuve. « L'-^ppaieil, qui a été étudié et construit avec grands soins par M. Gau- mont, l'habile directeur du Comptoir général photographique, se compose d'une boîte prismatique en bois, suspendue au ballon par un système qui assure à son axe une position sensiblement verticale. Sur !a partie infé- rieure, qui regarde le sol, est disposé un objectif convenablement dia- phragmé; sur la paroi opposée, est un second objectif, destiné à photo- graphier le baromètre anéroïde placé à une distance convenable pour donner ime image nette sur la surface sensible. Un mouvement d'horlo- gerie fait mouvoir des obturateurs qui, en s'ouvrant de deux en deux mi- nutes, permettent aux rayons lumineux de pénétrer dans l'appareil. Une pellicule de celluloïd sensible reçoit sur ses deux faces les rayons ainsi transmis et se déroule devant les objectifs, en obéissant à un ressort contenu dans un barillet indépendant. 1) Les épreuves ainsi obtenues ont o™, i3 X o"',i8; elles donnent, en même temps que la vue du sol, l'image du cercle gradué et de l'aiguille du baromètre. » Lorsqu'on connaît: i° le foyer de l'objectif photographique; 2° la distance de deux points situés sur le sol; 3° la distance de ces deux points sur l'épreuve photographique, il est facile de déterminer, par un simple calcul de proportion, la hauteur à laquelle se trouvaille ballon au moment où l'épreuve a été prise, et comme l'épreuve donne également l'image du baromètre et, par conséquent, la pression, on peut déterminer expé- rimentalement la loi qui rattache la jiression barouiétiique de l'atmosphère en divers points aux altitiules de ces points. » L'erreur possible, dans la mesure de l'altitude, dépendra de l'exacti- tude de la mesure du foyer de l'objectif, d'une part, et de celle de l'épreuve. Or, il est facile d'obtenir ces mesures à ■— près, ce qui donnerait, pour les déterminations obtenues avec l'appareil photographique, une approxima- tion de ^. » L'appareil que je viens de décrire, et qui n'avait été essayé que du haut de la toiu' Eiffel, a pu être expérimenté ces jours derniers, dans un ballon monté. ( 589 ) Jendi, 21 octobre, la Commission d'aérostation de Paris a exécuté sa première ascension scientifique, dans le but de soumettre à l'essai divers appareils enregistreurs destinés aux ascensions libres à grandes hauteurs, en voie de préparation. 1) Un ballon en soie de i-oo""^, généreusement ofTert à la Commission par M. Mas- carl au nom de M. BalashofT, est parti des usines à gaz de la Villette à midi 40", et a atterri à 4''3o" à Cossé-le- Vivien, département de la Mayenne ('). » Malgré des rafales violentes, qui ont rendu extrêmement difficiles les manœuvres préliminaires, le départ et la descente des aéronautes, MM. Herraite et Besançon, ont eu lieu sans accident. Les divers appareils scientifiques et en particulier l'appareil photographique que je viens de décrire, n'ont pas subi d'avaries et ont parfaitement fonctionné. La hauteur atteinte par le ballon n"a été que de aSoo™, par suite de cir- constances tout à fait indépendantes des aéronautes. ' On a obtenu vingt-six épreuves, qui donnent d'une manière très nette la photographie du sol, au-dessous de la route suivie par le ballon. La po- sition de l'aiguille du baromètre est représentée au centre du cliché, avec une grande précision. Dans une description plus détaillée de l'appareil, je ferai connaître le moyen de corriger l'erreur qui peut résulter du retrait de la pellicule pendant le séchage. » Lorsque l'appareil photographique devra s'élever à de grandes hau- teurs, toutes les précautions sont prises pour éviter l'arrêt du mécanisme et du baromètre, qui se produirait aux températures extrêmement basses que nous avons déjà constatées dans ces régions élevées. Enfui, en dehors de l'emploi spécial auquel cet enregistreur photographique est destiné, je crois qu'il rendra encore des services aux aéronautes, en leur permettant, à l'aide d'une série d'épreuves successives, de relever la route exacte suivie par le ballon, et d'évaluer sa vitesse de translation horizontale aux divers points de son trajet. » RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. Hadamard intitulé: « Sur les lignes géodésiques des surfaces à courbures opposées » ; par M. H. Poincarê. « Les propriétés des lignes géodésiques méritent toute l'attention des géomètres; ce problème est en effet le plus simple de tous les problèmes de Dynamique; mais on y rencontre déjà les difficultés essentielles de ce (') Le prince Roland Bonaparte, membre de la Commission française d'aérostation, a bien voulu se charger des dépenses relatives à celte première ascension. ( 590 ) genre de question; c'est donc jen étudiant à fond les lignes géodésiques qu'on peut le mieux se familiariser a^ec ces difficultés et apprendre à en triompher. C'est là une des raisons qui ont décidé l'Académie à mettre cette étude au concours, il y a peu de temps. » Le prix a été décerné à M. Hadamard. Le même auteur revient au- jourd'hui à ce même problème. )) Il se restreint aux surfaces dont la courbure est partout négative. Cette circonstance l'affranchit de difficultés sans nombre qu'il aurait ren- contrées avec une surface quelconque ou avec une surface convexe. Il peut ainsi arriver à des résultats complets qui sont exposés dans le travail soumis au jugement de l'Académie. )) Par deux points de la surface on peut mener une infinité de géodé- siques; mais ces géodésiques appartiennent à des types différents, c'est- à-dire qu'elles ne sont pas équivalentes au point de vue de Y Analysis situs. Mais deux points peuvent toujours être joints par une géodésique appar- tenant à un type donné et ne peuvent l'être que par une seule. » Les géodésiques se partagent en trois catégories : )) 1° Les géodésiques fermées, et les géodésiques asymptotiques à une géodésique fermée ; » 2° Les géodésiques qui s'éloignent indéfiniment; )) 3" Les géodésiques qui restent à distance finie, se rapprochent d'abord beaucoup d'une géodésique fermée, s'en éloignent ensuite pour se rappro- cher beaucoup plus encore d'une autre géodésique fermée et ainsi de suite. )) La distribution des géodésiques qui passent par un point donné pré- sente des particularités fort curieuses. » Les géodésiques de la première et de la troisième catégorie forment un ensemble qui esl parfait, mais qui n'est condensé nu/le part . \j?i frontière de l'ensemble formé par les géodésiques de la deuxième catégorie, se com- pose d'ailleurs d'une infinité de géodésiques de la première catégorie. » Il résulte de là par exemple que, si par un point donné on fait passer un faisceau de géodésiques, quelque délié que soit ce faisceau et quelle que soit sa position, il contiendra toujours des géodésiques allant à l'infini. )» Le problème peut donc être regardé comme entièrement résolu. L'im- portance du résultat peut être mis en évidence par les considérations sui- vantes : » Quand on abordera le problème de la stabilité du système solaire d'une façon rigoureusement mathématique, on se trouvera en présence de ( 591 ) questions tout à fait analogues; les trajectoires seront assimilables aux géodésiques, puisque ce sont, comme elles, des courbes susceptibles d'être définies par les équations du calcul des variations. On aura à envisager des familles de trajectoires, définies de diverses manières et à étudier ces fa- milles au point de vue de la théorie des ensembles. )) L'analogie des deux questions est donc complète; sans doute celle qui a été résolue par M. Hadamard est beaucoup plus facile, mais le résultat obtenu prépare la solution du problème plus compliqué que la Mécanique céleste nous pose. » Nous estimons, en conséquence, qu'il v a lieu de remercier l'auteur de sa Communication et de le féliciter de l'heureux succès de ses efforts, et nous vous proposerions sans hésiter d'insérer son travail dans les Mémoires des Savants étrangers s'il ne le destinait à un autre recueil. » MEMOIRES PRESENTES. M. AuG. MoRissE adresse un nouveau Mémoire relatif à la navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° L'Album de Statistique graphique de 1895-1896, dressé parle Mi- nistère des Travaux publics, sous la direction de M. Cheysson. (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) 2" Le « Cours de Physique, à l'usage des candidats aux Écoles spé- ciales » ; par MM. James Chappuis et E. Berget. (Présenté par M. Lipp- mann.) ( 592 ) ASTKOKOMIE. — Observations de la nouvelle comète Peirine (1897 oct. 16) faites à l'Observatoire de Paris (^équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. BiGouRDAN. (Communiqué par M. Lœwy. ; Conièle — Étoile. •étoiles — =—=«.. — - ..n- -. Nombre Dates. de Ascension de 1S97. eompar. Grandeur. droite. Déclinaison. comparaisons Octobre 18.. . a 219 BD H- 69° 8, .5 m s --0.09,68 H- 3. 49,0 8:8 18. . b Anonyme 9 -:-o.44)05 -î-8.23,2 8:8 18... c » 9.5 -t. 18,99 +6.19,3 8:8 19... . d 10,5 — 1.26.76 -4.35,9 8:8 21.. . . e » )) —0.28,98 — I -32,7 4:4 21.. . . e n )} —0.40, 58 —0. 7,0 4:4 22.. . . / ii3BD^-jo° 8,5 -o.3o,58 4-4.35,8 4:4 22.. . . giilf BD -t- 75°' 9 —0.49,72 -1-4.49,0 4:4 23... h Anonjme 9 —0.45,88 -t-7.48,5 8:8 24.. . . / 80 BD 4- 77° 9.0 + 1 . 1,80 -t-4-'i,o 8:8 24... . /• 79 BD -i- 77° 7 -i-i . 2, i5 -1-0.38,9 8:8 Positions des étoiles. Asc. droite Réduction Déclinaison P éduction Dates. moyenne au moyenne au 1897. * 1807,0. jotiï. !S'J7,0. jrnir. Autorités. Oct. 18. a b m s 3.27 . i4,o8 s +•8,91 4-69. io.3i ,7 -r 12,6 Rapportée à A. 18. b 3.24.44,12 4-8,92 4-69.15. 3,7' -;-l3,0 B. 18. c 3.26.46,5i +8,94 4-69.17. 1,7 H-12,7 B. 19 d 3.20. 3,56 -i-9>37 4-70.49.59,0 4-i3,6 C. 21 . e 2.59.27,16 4-10,35 4-73.45. 3,1 -1-16,3 » D. 22. f 2.44-58,72 4-10,75 4-75. i3.52,6 4-18,5 Arg. OE, (3.96). 22. g 2.45.16,47 4-10,75 4-75. i3 .58,7 -.-18,5 Arg. OE, (3i99). 23. h 2.31.18,93 4-11,25 -i-76.22.42,7 4-20,2 Uapportée à E. 24. i 2. 10.34,55 4- 1 1 , 6n +77.42.48,8 + 22,9 Arg. OE, (2523). 24. k 2. 10.27,46 + .1,64 +77.46.53,1 + 22,9 » (2520-21) A 3.28.22,66 » 4-69. 9.5i,4 » Bonn, t. VI. B 3.29.54,47 )) +69.22 .3o, 1 » A. G. Christiania. C 3. 12.35,04 )) +70.54.30, 1 » A. G. Dorpat. D 3. 1.33,18 )) +73.48.21,4 )' Arg. OE, (3426). E 2.23.24,52 B +76. i5. 5i ,6 » .. (2778). ( 593 ) » Avec l'équatorial on a obtenu : Dates. An. 1897. Oct. 18 a — k -i"8'58 18 è — B —5.10,35 18 c— B -3. 7,96 19 ^/ — C +7.28,52 21 e-D —2. 6,02 23 A-E -:-7. 54,41 Nombre de iO. comparaisons, -T-0.39,3 6.7 -7.26,4 8.8 —5.28,4 8.8 -4.3. ,1 5.4 —3.18,3 4.4 -1-6. 5i , I 6.7 Posilions apparentes de la comète. T. moy. Dates. de Paris, b m s & app. h m s iog. f. p. Décl. app. 0 Iog. f. p. Étoil 1897. Oct. ,18.. 7-49-4I 3.2G.:!3,3i 0 , 0 'fO a -1-69. 14.33,3 0,307 a 18. 10.27. " 3.25.57,09 7 , 908 n -, 69.23.39,9 0, i45n b i8. 10.26.20 3.25 36,46 T,9o9/i -1-69.23.33,7 o,i4i« c 19. . 7.55. 0 3.18.45,17 0 , 069 n -1-70.45.36,7 0, 162 cl 21.. 7-45.44 2.59. 8,53 0 , 1 33 rt -73.43.46,7 7,83i e 21 . . 8. 8.53 2.58.56,93 0 , 1 2 1 « -1-73.45.12,4 7,093 e 22. . 10. 30.47 2.44.38,89 T , 909 n -f-75. 18.46,9 0,4 94" î 22. . 10.35.57 2.44.37,50 7,892» -1-75.19. 6,2 o,5o3/« t^ 23.. 7.48. I 2. 3o.44>3o 0 , 1 90 « +76.30. 5i , 4 7,749" h 24.. 7. 53.3o 2.11.47,95 0 , 207 n (-77.47-22,7 0 , 1 3 1 n i 24-, . 8. 0.40 2. I I .41,25 Renia. 0,199» rqiies. +77-47-54,9 0,179» A Dates ,1897. Cet. i! Temps sidéral de Paris. Il L 21 .45 '9- 3.1 . .5a .55 22.4 La comète ressemble à une nébuleuse de la classe I-II. Elle a une lèle ronde, d'environ 12" de diamètre, et dans la- quelle on entrevoit, par instants, un petit point stellaire. La queue, rectiligne et peu étalée, a 1' de long et est relative- ment assez brillante au voisinage du noyau, de sorte que celui-ci ne ressort pas nettement. La tête a 12" environ de diamètre et l'on y entrevoit un petit noyau. La queue est longue de i',5. La tête est arrondie et s'aperçoit sur une étendue de 3o" en diamètre; elle présente une condensation stellaire qui s'en- trevoit assez bien. La queue, droite et assez large, est plus brillante suivant son axe longitudinal et s'entrevoit jusqu'à 2' environ du noyau. La comète est une nébulosité assez difTuse dans laquelle la tête ne ressort jias aussi bien que les jours précédents ; la queue est ( 594 ) Dates 1897. Temps sidéral de Paris. Oct. 24 . . . 22 . 22.87 dirtuse, plus étalée et paraît, par rapport au noyau, plus lumineuse que précédemment. La tête se distingue beaucoup moins nettement que lors des premières mesures; la queue, plus lumineuse, ai', 8 de long et son axe longitudinal, plus brillant, forme une sorte d'arête. Dans la tête il y a au moins deux points stellaires, dont l'un s'aperçoit assez bien. La tête, d'aspect granuleux, présente un point stellaire près duquel on en soupçonne un ou deux autres; elle se distingue assez difficilement de la queue; l'éclat de celle-ci, assez grand au voisinage du noyau, décroit graduellement jusqu'à son extrémité; l'arête médiane s'aperçoit moins bien que le 24. « Comme on voit par le.s remarques précédentes, la tète s'efface gra- duellement ; quant à l'éclat général, il a paru à peu près invariable, et la comète s'entrevoit assez facilement dans une lunette de quatre pouces (chercheur). Les mesures, faites par angle de position et distance (petd), avec de gros fils sur champ noir, se rapportent toutes à la tête; mais, comme celle-ci ressort de moins en moins, le point visé doit s'éloigner graduellement de celte tête (extrémité boréale de la comète) et cela doit donner naissance, dans les mesures, à des erreurs systématiques. D'ailleurs les deux coordonnées (p et d) ne se mesurent pas avec la même précision ; par exemple, lorsque la direction de la queue passait à peu près par l'étoile de comparaison, p se mesurait assez bien, tandis que (/était plus incertain. )) Quant à la direction de la queue, elle a changé considérablement, comme le montre le Tableau suivant, dans lequel nous reproduisons la valeur estimée de la longueur delà queue : il est à peine utile de rappeler combien ces estimations doivent être influencées par la pureté plus ou moins grande de l'atmosphère et par la hauteur de la comète. Queue. l'cmijs Longueur Dates. sidéral de Paris. Direction. estimée. Kt al du ciel. . Oct. iS. Il m 2 1 . 49 0 2i5,3 i Beau. •9- 21 .55 207,2 1,5 A ssez brumeux 21 . 31 .5l 199. ?• 2 Id. 23. 22. 7 190,2 » Beau, 24. . . . 22 . 10 •79>3 • ,8 Id. 2.5. . . . 22. 35 '79.5 3 Id. ^5. 2.3l ,74,2 3,5 Id. ( 5^5 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Perrine (1897 ocl. i 6) faites à l'observatoire de Toulouse {équatorial Brunner de o'°,25); par M. F. iios- SARD, présentée par M. Lœwy. Dates 1897. Oct. 19. 20. 20. Comète — Étoile. Étoiles ^ -n. ^_^ Nombre de .\scension de comparaison. Grandeur. droite. Déclinaison. comparaisons. 197 BD a 7,6 m s -1-1.19,64 - 8.39,8 18:20 i6(3BD6 8,0 + ..44,45 — 5.40,0 18:20 164 BD c 8,7 -\-i. II ,53 — ii.5i,8 18:20 168 BDd/ 5,3 —2.18,34 — 11.36,8 18:20 iioBDe 8,5 —3.45,17 — 8.33,6 18:20 Positions des étni/es de comparaison. Dates. 1807. Oct. 19.. 20. . 20. . 21 . . 32. . b C d e Asc. droite moyenne 1897,0. Réduction au jour. 3.14.54,72 9,53 3. 7.28,04 9.88 3. 7. 0,46 9,92 3. 0.45,94 10,49 2.44-i6,46 II. 16 Déclinaison moyenne 1897,0. 71.19. 0,7 72.24.48,1 72.30. 56, 9 74. o. 8,8 75.48.19,5 l4,2 Réduction au jour. Autorités. J^Groombridge 643-1- OEItzen nord 3662 -(- RadclilTe 937 ■+- Bruxelles 1259. -i5,3 OEtzen nord 3539. -i5,3 Bonn, t. VI, 164. -16,3 Greenwich 463. -18,4 OEkzennord3i85. Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1897. de Toulouse. h Di » apparente. h m s parallaxe. apparente. parallaxe Oct. 19. . . ... 14.28.10 3.16.23,88 T,5S2 -1-71 . 10.35, 1 0,592 20. . . 8.49.29 3. 9.22,37 0,1 o8„ -1-73. 19.33,5 lî,84i 20. . 8.49.29 3. 9.21,91 0 , I o8„ -(-73.19.20,4 T,84i 21 . . . ... 8.4>.43 2.58.38,09 0,1 4o„ +73.48.48,3 0,534 22 . . . ... 16.45.57 2.40.43,45 0,191 +75.40. 4,3 0,110 c. K., iSy7, v Semestre. (T. CXXV, N° 17. i 80 ( 596) GÉOMÉTRIE. — Sur la déformation des quadriques. Note de M. C. Guiciiard, présentée par M. Darboux. « Soient A un réseau d'une qiiadrique, R, S les foyers d'une congruence harmonique à A. Par la droite RS menons le second plan tangent à la quadrique, soit B son point de contact. La droite AB, étant polaire réci- proque de RS, décrit une congruence dont les développables corres- pondent à celles de RS et, par suite, aux courbes du réseau A. La con- gruence AB est conjuguée au réseau A ; d'après un théorème de Ribaucour, elle découpe en B un réseau conjugué : les tangentes à ce réseau seront BR et BS; autrement dit le réseau B est harmonique à la congruence RS. » Supposons, maintenant, que A soit un réseau cyclique; on pourra choisir pour congruence harmonique RS une congruence de normales; B sera alors aussi un réseau cyclique; comme il y a co' séries de congruences O parallèles harmoniques à A et, par suite, un système oc- de ces con- gruences, on peut énoncer le résultat suivant : » Sf l'on cannait une surface applicable sur une quadrique, on pourra en déduire de nouvelles surfaces applicables dépendant de deux constantes ar- bitraires. » C'est l'extension aux quadriques de la transformation Bianchi- Ribaucour pour les surfaces à courbure totale constante. » Prenons maintenant une quadrique de révolution : X- - y- -+- mz- =; I . » Soit \(^xyz^ un réseau de cette quadrique; posons a", = Xj x.^ = y , x^ = z, X ^ de sorte que \ m -- 1 :;, JC] -{- Xl-\- XI -+- xl= \. » Le point x{x^x„XJX^) de l'espace à quatre dimensions décrira un réseau O. Donc : » Tout réseau d'une quadrique de révolution est 2O. » Si l'on connaît une déformée de cette quadrique, on aura un réseau 2O et C et, par suite, des surfaces isothermiques (voir ma première Note). ( 597 ) On a ainsi un premier système de snrfaces isothermiqiies qui se rattache à la déformation des quadriqiies de révolution. » Il existe en outre, pour toutes les quadriques possibles, un deuxième système de surfaces isothermiques, se rattachant à la déformation des qua- driques; ce système coïncide dans le cas du paraboloïde avec celui que M. Thybaut a découvert [Sur la déformation du paraholnïde {Annales de l'École Normale)\. » Prenons, en effet, la quadrique dont l'équation est xr -{- py- -h qz-= I. « Soit A(xY^) un réseau de cette quadrique; posons a-, = .r, .î-o — J. -^3 = =. •■^1 = \P — i7« •■^5 = V7 — ' ^• de telle sorte que .r J -\- xl-h xl-h x'I -h xl = ^ . » Le point \(x,X2X^XiX.^) de l'espace à cinq dimensions décrit un ré- seau O. Donc : )) Tout réseau d'une quadrique est 30. » Supposons maintenant que A soit un réseau cyclique; il sera applicable sur un réseau B(j, jajs)- Posons )i Le point B(j,y2j3j'.,j'5) de l'espace à cinq dimensions décrira aussi un réseau O; donc B est 30. Parmi les congruences harmoniques à B, il y a deux séries cycliques correspondant à la solution ^ = J4 ± ly-. = \'r ~ lyziziyq -iz. » Les plans 0 = const. sont des plans de section circulaire de la qua- drique; ces congruences harmoniques à B, correspondant aux sections de A par un plan fixe, seront des congruences iO. Elles sont donc 2O et C, et, par suite, on peut énoncer le résultat suivant : » Soit Q une quadrique. Il un plan de section circulaire, E une surface applicable sur la quadrique, le plan tangent en un point quelconque A de Q rencontre le plan U suivant une droite G ; si l'on applique Q sur E en entraînant le plan tangent en A, la droite G vient en G' ; ces droites G' décrivent une con- gruence C et 2.O et par suite les deux séries de réseau O conjugués à G' sont des réseaux I. ( 5çtH ) » On en déduit facilement le résultat suivant : » Soil \j une gèniratrice isotrope d'une quadrique Q, M le point où ], ren- contre le plan tangent en A; si l'on dé/orme la quadrique en entraînant le plan tangent en A, M vient en M'; les lignes de courbure de la surface décrite par M.' forment un reseau I. >> GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes complètement orthogonaux dans l'espace à n dimensions ci sur la réduction des systèmes différentiels les plus généraux. Note de M. Jilscs Dkach, présentée par M. Daiboux. « Je présente ici, sur le conseil de M. Darboux, les résultats essentiels d'un travail relatif aux systèmes— fois orthogonaux dans l'espace à n dimensions et à la réduction des systèmes différentiels généraux. » I. Le point de dcpa"it de ces recherches a été la remarque immédiate suivante : Soit un système complètement intégrable quelconque d'équa- tions aux dérivées partielles S ; les solutions z, + e'Ci, • • •) -/> -t- i(,p voisines d'une solution particulière quelconque s, , .... Zp, sont définies par un nou- veau système complètement ■ intégrable, linéaire, 1, que M. Darboux appelle le système auxdiaire. Si la solution ::,, .... Zp est de situation générale, la solution la plus générale de 2 a, au point de vue de Cauchy, le même degré de généralité que la solution générale de S. » Considérons dans l'espace à n dimensions les systèmes voisins du svstèmc orthogonal formé par n familles de plans; on peut les déterminer immédiatement et l'on reconnaît qu'//s dépendent de fonctions arbitraires de deux variables et de n fondions arbitraires d'une variable, ces dernières n'étant pas essentielles dans la solution géométrique. Si le système formé par n familles de plans est un système orthogonal de situation générale, les systèmes complètement orthogonaux dans l'espace à n tii- meiisions dépendront de — ^^ fonctions arbitraires de deux variables. » Malheureusement, pour établir rigoureusement la proposition énon- cée, il laut taire oes raisonnements qui équivalent à une iiéi.einiination (h'recte du degré de généralité de la solution générale du système » IL Nous avons été amené ainsi à reprendre les travaux qui permet- I ( 59^ ) tent (le Iraiter cette dernière question, plus particulièrement un Mémoire de M. Dela.'-sns('). Tout en conservant dans ses grandes lignes la marche suivie par ce géomètre, nous avons pu, en un certain nombre de points, abréger son exposition, sans nuire en rien, nous l'espérons, à la clarté. » Signalons le procédé suivant qui ramène immédiatement les sys- tèmes à plusieurs fonctions inconnues aux systèmes à une seule inconnue : on pose Z = u^z,-h . . .-\- Up:^j„ les :; désignant les diverses fonctions inconnues et les ti de nouvelles variables ; on remplace dans les équations du système Z: par^-- et 1 on aïoiile les équations =; ; — = o. » Si l'on observe que tout système peut être ramené au premier ordre en augmentant le nombre des fonctions inconnues, on peut en conclure rpie tout système se ramène à un système du second ordre à une seule fonction inconnue en augmentant le nombre des variables. » Ce théorème est capital pour l'étude des transcendantes qui vérifient des é(juaiions aux dérivées partielles. Il partage ces transcendantes en deux classes suivant qu'elles sont ou non liées à leurs dérivées premières par une équation au moins (-). Nous avons donné dans un autre travail une classification de toutes les transcendantes de la première classe qui s'étend aussi aux transcendantes de la seconde classe que l'on peut rame- ner à la première en augmentant le nombre des variables. Il ne restera donc à étudier que les transcendantes essentielles du second ordre, sur lescpielles rien n'a été fait jusqu'à présent. Nous y revientlrons prochaine- ment. » III. L'application des méthodes générales au système (i) se fait sans difficulté. Le système (i) permet de calculer toutes les dérivées -,—'- où i est inférieur à k, en fonction des autres; en dérivant ces équations, on a une fois seulement toutes les dérivées du second ordre, sauf les dérivées -—^S - — ^^— , -fl où i est égal ou supérieur à A. On peut prendre arbi- Irairement les fonctions de deux variables auxquelles se réduisent les dérivées j^ où i est supérieur à k, quand Xj et Xi^ varient seuls et les ionctions d'une seule variable auxquelles se réduisent les y-^ quand a?,- varie seul. La solution ainsi définie est générale. (') Annales de t' École Normale supérieure, 1896. (^) Rationnelle par rapport à tous les éiéments qui y figureiU. ( 6oo ) » IV. Il résulte de là qu'une surface arbitraire, qui dépend d'une fonc- tion arbitraire de {n — i) variables, ne peut faire partie d'un système complètement orthogonal que pour n = 3. » Nous avons cherché à étendre au cas de n variables la méthode de M. Maurice Lévy, qui permet de former les équations que doit vérifier la coordonnée y,, regardée comme fonction des coordonnées jj, .. .,r„ et du paramètre a?,, pour que la famille de surfaces x^ = const. = ç(y|, y,, . . . . y„) fasse partie d'un système complètement orthogonal. On trouve ainsi {n—\){n — i), . ].-•' j • ^ ' • 1 -^ équations du troisième ordre, qui sont en. gênerai néces- saires et suffisantes et qui sont les analogues de l'équation obtenue dans le cas de trois variables. » V. M. Darboux, à qui nous avons communiqué nos résultats, a bien voulu nous adresser les bonnes feuilles d'un Ouvrage ('), où il étudie plus en détail ces dernières questions. Il y démontre en particulier que le paramètre a?, considéré comme fonction des variables y,, y„...., y„ satisfait à deux groupes d'équations du troisième ordre : les unes en nombre ^^ étant les analogues de celle que l'on connaît pour le troisième ordre, les autres en nombre (« — OC'* — 2)(« — 3) 6 exprimant des propriétés de chacune des surfaces de la famille. Ce résultat n'est contradictoire qu'en apparence avec celui signalé plus haut. On peut établir en effet que, sauf des cas singuliers, les équations du premier groupe sont suffisantes, c'est-à-dire permettent de remonter aux équa- tions (i). Les équations du second groupe sont simplement les conditions d'intégrabilité des équations du premier groupe. M Les cas singuliers sont ceux où les racines de l'équation en >. qui détermine en chaque point de la surface les (« — i) directions principales ne sont pas distinctes. Un autre cas à exclure est celui où tous les élé- ments [7. de M. Darboux (-) scnit nuls; ce dernier cas se présente en parti- ( ' ) Leçons sur les systèmes orthogonaux et les coordonnées curvilignes. Gaulhicr- Villars, 1898. C) Chapitre VI, p. laS. ( 6oi ) ciilier lorsqu'on cherche toutes les familles de surfaces parallèles qui peuvent faire partie d'un système complètement orthogonal. Nous revien- drons ultérieurement, si l'Académie nous le permet, sur l'examen de ces cas singuliers. GÉOMÉTRIE. — Sur- les surfaces de Weingarten; par M. A. Pellet. « Soient A-di--\- B-du- le carré de l'élément linéaire d'une surface de Weingarten, J[^-di- + M'^-du'^ le carré de l'élément linéaire de sa représenta- tion sphérique, R et R, les rayons de courbure principaux; A, B, A,, irt>, R, R, sont fonctions d'un même paramètre v, et l'on a A' _ X' _. B' _ nv _ n _ *^ R _ '^ ■B-"^-^' A~X-!'' '^~X' "'^iib (') XDl,= -;y->. à ^ , â , du " Ot ' ' » Supposons que la surface ne soit pas à courbure totale constante. Les courbes le long desquelles la courbure totale de la surface ne varie pas ne sont autres que les courbes correspondant à une même valeur de v. Pour que la surface soit applicable sur une surface de révolution, il faut d'abord que ces courbes soient parallèles; mais cette condition nécessaire est aussi suffisante. En effet, elle se traduit par l'équation (2) A-v^^' 4- B-Vj' = fonction de V. » Or, les dérivées premières de l'équation (i) et les dérivées premières et secondes de l'équation (2) donnent sept équations nouvelles, entre les neuf dérivées premières, secondes et troisièmes de la fonction v; ces déri- vées sont donc des fonctions de v, ce qui exige que v soit de la forme m et n étant des constantes. Si l'on rapporte la surface aux trois axes rec- tangulaires formés par la normale et les tangentes aux lignes de courbure en un point [voir mon Mémoire Sur la théorie des surfaces et. des courbes (^Annales de l'École Normale, 1897)], les coefficients de son équation ne dépendent de t et de u que par la fonction v; il en est de même des équa- tions de la courbe (v) qui passe par ce point. Les courbes (v) sont donc des hélices et la surface un hélicoïde. I^es lignes de courbure sont coupées ( 6o2 ) par chaque courbe (v) sous un même anijle, variable avec v. Les surfaces W jouissant de cette propriété sont des hélicoïdes; en effet, la tangente de cet ane;le est égale à — w~^' ^^ ^^^ angle est une fonction de v, l'équa- tion (i) subsistant, il faut que v soit de la forme r^i^mt + nu). [Voir le Mémoire de M. L. Raffy (Bulletin de la Société mathématique, 1897, n"^ G et 7).] ). RADIOGRAPHIE. — Sur un nouveau procédé pour obtenir l' instantanéité en radiographie. Note de M. Gasto.v Séguï, présentée par M. Lippmann. « Voici comment j'ai procédé, sur les indications du D'' Max Lévy, de Berlin. » J'ai pris une plaque de verre 1res mince que j'ai enduite, des deux côtés, d'une couche de gélalino-broraure d'argent, puis j'ai laissé sécher celte émulsion. » D'autre part, j'ai préparé sur toile deux écrans souples au calcium violet, de M. Becquerel, en suspens dans du celluloïd. » Aussitôt ces écrans séchés, je les ai appliqués sur chacun des côtés de ma plaque à double émulsion, puis j'ai placé le tout dans un châssis exerçant une pression sur les surfaces à l'aide de deux feuilles de carton. » Ensuite, j'ai procédé comme à l'ordinaire, en disposant un thorax avec mon trans- formateur deo™,i5. J'ai posé une demi-minute; puis j'ai développé, et obtenu un thorax de la plus complète netteté. » Avec ce dispositif, on peut obtenir des radiographies instantanées, ce qui est utile dans le cas d'un sujet qui ne serait pas immobile. » PHYSIQUE. — Sur une nouvelle ampoule hianoditjue à phosphorescence rouge . Note de MM. Gaston Séguy et Emile Guivdklag, présentée par M. Lipp- mann. « Nous avons préparé le verre de ces ampoules en incorporant à du verre incolore, transparent, et non fluorescent, de l'albimiine en poudre et du carbonate de chaux, ou, mieux encore, du chlorure de didyme. La verre ainsi préparé a les propriétés suivantes : » 1° La fluorescence est rouge, et non plus verte. » 2° Il émet deux fois plus de rayons X que les verres ordinaires. ( 6o3 ) » 3° La fluorescence qu'il excite sur l'écran est pins brilliinle, et d'un vert jaune mêlé de rouge. » Nous avons constaté, sur trois sujets daltoniens, que cette fluorescence est visible même aux personnes qui ne perçoivent pas le vert. » CHIMIE. — Recherches sur les solutions salines : chlorure de lilhuim. Note de M. Geouges Lemoine. « J'ai cherché à apporter au problème de la constitution des solutions salines de nouvelles données en étudiant certaines solutions qui peuvent présenter un intérêt particulier. ,) Le chlorure de lithium a l'avantage d'être extrêmement soluble : il est très stable : son poids moléculaire est très petit (Li = 7). On sait qu'il se dissout non seulement dans l'eau, mais encore dans les alcools méthy- lique, élhylique, etc. J'ai déterminé pour ces différentes solutions la cha- leur de dilution, la densité et, lorsqu'on ne les connaissait pas, la solubilité et la chaleur de dissolution. Les mesures calorimétriques ont été faites par les méthodes de M. Berthelot. Les teneurs de sel indiquées résultent de dosages de chlore faits par pesées à l'état de chlorure d'argent. Le chlorure de lithium employé avait été purifié par l'alcool. » Chlorure de lithium et eau. — On connaît un hydrate LiCl,2li-0 (M. Troost). Le sel anhydre, en se dissolvant dans un excès d'eau, dégage S*^"',/» pour LiCl (M. Thomsen). La solubilité a été déterminée par M. Kre- mers. On peut préparer des solutions contenant jusqu'à environ iSLiCl par litre. » J'ai déterminé les poids spécifiques à o" : Poids de sel pour loos'' de so- lution 4,26 12,18 22,2 32,5 4i,4 43,2 Poids spécifique à 0° 1,026 1,078 i,i33 i,2o3 1,267 1,282 » Il est difficile de représenter ces données expérimentales par une courbe sans inflexion telle qu'une parabole : elles se rapprochent davan- tage d'un groupe de deux droites. Il semble donc y avoir une modification dans la constitution de la dissolution depuis i3 LiCl jusque versGLiCl par litre, soit depuis (LiCl, 3H-0) jusque vers (LiCl, 8H^0). G. R., 1897, 2- Semestre. (T. GXXV, N" 17.) o' ( 6o/i ) )> Les chaleurs de dilution ont été mesurées vers lo" : Molécules LiCl jiar litre n g G 3 i o,5 Molécules IPO pour LiCl 3,34 4,9 8.3 17,0 53, i ti6 Quantités de chaleur de dilution à partir de (laLiCl^i'it) o i,3 2,2 2,8 3,i 3C''',2 D"où chaleurs de dissolution en admettant 8'^"',4 pour un excès . d'eau 5,2 6,5 7,4 8,0 8,3 8'^»',4 » Il semble que les chaleurs de dilution croissent régulièrement avec la quantité d'eau. Au delà de (LiCl + i lôH^O) il n'y a plus do chaleur dégagée. » Vers 20°, les résultais sont presque les mêmes. » Chlorure de lithium et alcool méthylique (provenant de l'oxalate de méthyle et distillé sur la baryte). — On a décrit 2 LiCl, 3CH^0 (M. Simon). D'après mes déterminations, le sel anhydre, en se dissolvant dans un excès d'alcool, dégage 10'^''', 9 pour LiCl. J'ai mesuré la solidji- lité et le poids spécifique : Température 1,0 28,0 5o Rapport du poids du sel au poids de solution saturée 0,26? 0,27 o,3o Poids de sel pour loo?'' de disso- lution 5,2 14)5 22,1 Poids spécifique à 21°, 5 o,836 0,910 0,974 Poids spécifique à 0° o,854 0,926 0,988 » Les chaleurs de dilution ont été mesurées vers 18° : au delà de (LiCl + 48CH*0), il n'y a plus sensiblement de chaleur dégagée. Molécules LiCl par litre 5 3 i o,5 Molécules de CH'O pour LiCl 4,7 7,9 24 48 Quantités de chaleur de dilution à partir de (5LiCl=:|i") o 1,5 2,6 3''"',o D'où chaleurs de dissolution avec 10' •■'',9 pour un excès d'alcool 7,9 9,4 10, 5 io'-''',9 « Chlorure de lithium et alcool élhylique (rendu anhydre par distillation sur la barvte). — On a décrit LiCl, 2C°H'0 (M. Simon) : mes analyses donnent la même formula. Le sel anhydre, en se dissolvant dans un excès ( Go5 ) d'alcool, dégage ti^='',7 pour Li Cl (M. Pick). J'ai trouvé pour la solubilité: Température i°,6 5^7 i3°, o 25°, o 4o°,6 62°, 6 Rapport du poids de sel au poids de dissolution saturée. o,i4 o,i4 o,i3 o,i4 o,i5 0,18 )) La représentation graphique correspond à peu près à deux droites se coupant vers 00° sous un angle très faible; la plus inclinée se dirige lente- ment vers la température de fusion (Goo" environ). La solubilité décroit progressivement de l'eau à l'alcool éthylique, puis à l'alcool amylique, à mesure que le poids moléculaire C" H"" *^-0 augmente. Poids de sel pour I008"' de dissolution o 5,2 10,1 i4.6 Poids spéciri([ue à i'i'',2 "wO; 0,889 0,871 0,908 Poids^spécilique à o" 0,809 o,85i 0,881 » M Les chaleurs de dilution ont été mesurées entre 8° et iS"; au delà de (LiCl -I- SSC-ffO), il n'y a plus sensiblement de chaleur dégagée : Molécules Li Cl par litre 3 2 1 o,5 Molécules G^H^O pour LiCl 5,4 8,3 16,9 35 Quantités de chaleur de dilution à partir de (3LiCl = i'i') o » 2,1 2':^'', 6 D'où chaleurs de dissolution avec ii'^^',7 pour un excès d'alcool 9.1 » "'2 ii'-',5 » J'examinerai ultérieurement les conséquences de ces données expéri- mentales ('). 1) CHIMIE MINÉRALE. — Sels basiques de niagaésiurn. Note de M. Tassilly, présentée par AL Troost. « On sait depuis longtemps que, lorsqu'on évapore à sec des solutions de chlorure, de bromure et d'iodure de magnésium, on obtient finalement un mélange d'oxyde avec le sel halogène. La composition du produit défi- nitif dépend des quantités d'eau et d'acide qui se trouvent en présence. En outre, la proportion d'oxyde formé va en croissant du chlorure à l'iodure. (•) M. Caffin m'a prêté dans ces recherches sou meilleur concours; je le prie de recevoir tous mes remercîmenls. ( 6o6 ) » Il semblerait d'api 1 s cela, que les sels de magnésium ont une ten- dance à donner des sels basiques qui irait en croissant du chlorure à l'iodure. Cependant les oxychlorures de magnésium ont été l'objet de nombreux travaux exécutés par divers savants, alors qu'on n'a encore signalé ni oxvbromure, ni oxyiodure. » J'ai pu réussir à préparer un oxvbromure, mais tous mes efforts pour obtenir un oxyiodure ont échoué. Avant de présenter cet oxybromure, je rappellerai en quelques mots les piincipaux oxychlorures déjà connus : » Davis ('), en faisant agir l'annimoniaque sur une sohition de chlorure de magné- sium, a obtenu MgCP.SMgO. iSH^O. » Ivrause {-), par l'action de la magnésie sur une solution deMgCl^, a pu préparer MgŒ.ioMgO.iSH^O. » Sous l'action de la chaleur ce corps a fourni l'hydrate Mg Cl-. lo MgO. i4H*0. )) Avant eux, Sorel (') avait constaté que la magnésie fraîchement calcinée, gâchée avec du chlorure de magnésium, donne un corps blanc durcissant à l'air, et Bender (*) avait signalé les composés Mg Cl^SMgO. i/^H^O et Mg C1^9Mg0.24H20. » M. André (')est parvenu plus tard à préparer un oxjchlorure à molécules égales répondant à la formule MgCl'.MgO. i6 II- O, lequel séché dans le vide donne un nou- vel hydrate MgCP.MgO.6H20. H M. André prépare le premier de ces corps en chaufTant Soo?'' d'eau avec 4ooS'' de chlorure de magnésium cristallisé et 20e'' de magnésie calcinée. » J'ai essayé de préparer un oxybromure en opérant d'une façon ana- logue ; pendant longtemps je n'ai pu réussir en opérant avec de la magnésie hydratée précipitée, même en ayant recours au tube scellé. » Une remarque de M. Didier (*), relative à la préparation d'un azotate basique de magnésium, m'a engagé à employer, comme lui, de la magnésie calcinée à basse température. C'est en me plaçant dans ces conditions que j'ai obtenu un oxybromure. » Pour le préparer, on chaude 3o06'' d'eau contenant i45?'' de bromure de magné- sium cristallisé, on porte à l'ébuUition, on relire du feu, puis on ajoute peu à peu et par petites portions 5?'' de magnésie calcinée à basse température. On porte de nou- veau sur le feu, la magnésie se dissout peu à peu. Vers la fin de l'opération, on élève (') Chem. Nesvs, t. XXV, p. 258. (2) Ann. Chem. und Pharin., t. CLXV, p. 38. (') Comptes rendus, t. LXV, p. 102. (') Jaliresb., p. 288; 1871. {^) Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. 111. (") Comptes rendus, avril 1896. ( 6o7) la température à i5o". On filtre sur une toile, clans un entonnoir à filtration chaude, et l'on enferme la solution obtenue dans des flacons bien bouchés. » Au bout d'une quinzaine de jours l'ox) bromure se dépose en petits cristaux aci- culaires, groupés en houppes, agissant sur la lumière polarisée et présentant des extinctions longitudinales. Les rendements sont extrêmement faibles. » La composition de ce corps paraît répondre à la formule MgBr°.3MgO. 12H-O. Le brome a été dosé à l'état de bromure d'argent et le magnésium à l'état de sulfate. » A 120°, dans un courant d'air sec et privé de gaz carbonique, ce corps perd de l'eau et donne l'hydrate MgPH^SMgO. 611^0. » Ces oxybroniures sont altérables à l'air, avec fixation de gaz car- bonique. L'eau et l'alcool les décomposent, de même que la plupart des réactifs. » En me plaçant dans les mêmes conditions que pour l'oxvbromure, je n'ai pu obtenir d'oxyiodure. L'ioclure de magnésium en solution aqueuse dissout bien une certaine proportion de magnésie, mais la solution ainsi obtenue se décompose, avec mise en liberté d'iode, si on l'abandonne à la cristallisation spontanée dans un vase même hermétiquement clos et à l'abri de la lumière. Cela tient à l'instabilité de l'iodure de magnésium en pré- sence de l'eau. Si, d'autre part, on veut hâter la cristallisation, soit en ren- dant l'évaporation plus active au moyen de l'acide sulfiu'ique, soit en opé- rant dans le vide, la solution se prend brusquement eu masse et les cristaux ainsi obtenus sont formés en majeure partie d'iodurp de magnésium ren- fermant soit un oxyiodure, soit de la magnésie. La moindre addition d'eau provoque la disparition de ces cristaux avec production d'un abondant dépôt de magnésie. » En résumé, les recherches de divers savants sur les oxychlorures de magnésium et les nôtres sur l'oxybromure tendent à établir un rapproche- ment, en ce qui concerne les sels basiques, entrp ce métal et le zinc qui, comme lui, donne des sels ne répondant pas à un tvpe ntioléculaire défini, comme cela existe pour un certain nombre de métaux, notamment le calcium, le baryum et le cadmium ('). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation et dosage par voie directe du chlore et du hroine contenus dans un mélange de sels alcalins. Note de MM. H. Bau- BiGNY et p. RiVÀLs, présentée par M. Troost. « Prévenus par nos premières études que, pour arriver à la décomposi- tion totale des bromures alcalins, il fallait un excès de sel de cuivre, nous (') Travail fait au laboratoire de Chimie générale à la Sorbonne. ( 6o8 ) avons été naturellement amenés à examiner également l'influence de la concentration relative'de la solution du sel métallique. » Ainsi que nous l'avons déjà dit ('), il nous a été facile de reconnaître que les dernières traces de brome étaient chassées d'autant plus vite de la liqueur que l'évaporation en avait plus réduit le volume et que, au con- traire, l'action est encore incomplète après un temps foit long, même en augmentant la quantité de sel de cuivre, si l'on opère avec une dissolution trop étendue. C'est ce que nous devons, entre autres choses, démontrer aujourd'hui par des déterminations directes. )> Bien entendu, nous avons fait usage du ballon barboleur destiné à charger l'air de vapeur d'eau, et dans les Tableaux, où nous relatons brièvement les conditions ex- périmentales et les résultats obtenus, sous la rubrique volumes liquides, nous expri- mons, en centimètres cubes, les limites extrêmes entre lesquelles a oscillé le volume de chaque essai. » Quant à la fin de l'opération, elle nous était indiquée chaque fois par la très minime quantité de brome recueillie dans le condensateur pendant les vingt dernières minutes et aussi par l'absence presque absolue d'odeur à la sortie du tube à déga- gement. » Nous donnons ici le résumé de notre première série de recherches sur les bromures alcalins, en faisant remarquer que les poids de AgBr inscrits sont ceux relatifs au brome resté dans la liqueur mère, chose ra- tionnelle puisqu'il s'agissait de vérifier si la réaction était totale. KBr CuSO*-l-5H=0 MnOK Volumes El urée .\gClduCI employé. em iployé. employé. liquides. d'opération. distillé. (7) o,4oo S" lO Rr 0,8 ce ce 40-35 h m i.i5 0 , 0 I 96 (8) o,4oo 6 0,5 4o-35 i.i5 0,0122 (9) O,20O 6 o,5 4o-35 i.i5 0,0081 (10) O,25o i6 o,7 100-95 1 .20 0 , ooo5 (•>) o,25o i6 o,7 100-95 1 .3o o,ooo4 (!2) 0, 135 8 0,7 5o-45 o.3o 0 , 0002 » Cependant des données de ce Tableau ressort de suite un fait intéres- sant. » Non seulement la quantité de chlore dégagée décroît si la richesse en cuivre et manganèse de la solution diminue [essais (-7) et (8)], ce qui était à prévoir, mais en plus elle décroît jusqu'à devenir sensiblement nulle, comme l'indiquent nettement les résultats des dernières expériences (10), (ti), (12), si dans un volume donné du mélange oxydant on ne dissout pas un poids de chloiure supérieur à une proportion déterminée (' ). (') Inversement, si dans l'essai (8) on emploie un poids de NaCI, de 28'", 5 au lieu de 05'", 4 sans rien changer d'autre, la décomposition du sel marin est assez rapide pour que l'on perçoive l'odeur du chlore à tout instant de l'opération. ( 6io) » Or le mélange employé lors des expériences (lo), (ii), (12) est le même que celui qui a permis de réaliser la décomposition totale des bro- mures (5), (6). » A 100", dans le mélange oxydant où les bromures sont complètement détruits, la stabilité des chlorures dépend donc simplement du poids de ces chlorures. » D'après cela, la solution du problème apparaît très nettement. En effet, en nous basant sur les recherches précédentes, c'est-à-dire en dis- solvant un poids de sel n'e^fcédant pasoS'',25o(ou tout au moins ne renfer- mant pas plus de chlore que n'en comporte oS'",25oN^a Cl) dans loo*^" d'une solution contenant i5 à 16 pour 100 de CuSO' -(- 5H^0 et 7 à 8 pour 1000 de permanganate, conditions des opérations (5), (6), (10), (11), (12), nous avons pu effectuer la séparation du brome et du chlore, le premier de ces éléments étant seul mis en liberté. Valeur en ,el d'Ag . ., _— CuSO »+5H"0 l\InO»K Volumes Durée AgCl AgBr du NaCI. (lu K Br. ena ploj^é. employé. liquides. d'opération. trouvé. trouvé. tr Bl' sr sr ce ce h m gr (.3) 0,2865 0,204 8 0,4 5o- 45 I .20 perdu o,2o36 (i4) 0,2865 0,2o4 8 0,4 55- 45 I.l5 0,2867 0,2043 (i5) o,o382 o,4o8 10 0,8 70- 65 I .20 o,o386 0,4084 (.6) 0,5842 0,2081 16 0.7 I 10-100 1 .3o 0,5839 0,2079 (■7) 0,5872 (') 0,0208 16 0,7 iio- 95 1.25 0,5877 0,0205 » Pour la majeure partie des cas ces indications suffisent; mais, lorsque le bromure n'existe plus qu'en très minime quantité, il y a lieu de modifier le mode opératoire; c'est ce que nous verrons ultérieurement. •» Comme on a dû le remarquer, la durée de l'opération est sensiblement constante, quelles que soient les proportions de bromure; l'expérience nous a appris, en effet, que le temps nécessaire pour la décomposition totale de ce sel ne dépend pas strictement de sa quantité et que les der- nières traces de brome sont relativement plus longues à éliminer. C'est que la réaction semble limitée par un état d'équilibre entre le brome libre et celui combiné, et ainsi s'expliquerait le ralentissement apparent du phé- nomène vers la fin de l'opération, la décomposition ne progressant qu'au fur et à mesure que le brome libre est éliminé. » (') Ce poids correspond à o,24oNaCl. ( 6ii ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques combinaisons des acétates métalliques avec la phénylhydrazine . Note de M. J. Moitessier, présentée par M. Friedel. « La phénylhydrazine forme, avec les acétates des métaux de la série magnésienne, des combinaisons analogues aux chlorures, bromures, iodures et azotates phénylhydraziniques (' ). » J'ai préparé les acétates phénylhydraziniques de zinc, de cadmium, de manganèse, de cobalt et de nickel, en chauffant au bain-marie un mé- lange de phénylhydrazine en solution alcoolique et d'acétate métallique pulvérisé. » On fait bouillir pendant un quart d'heure environ le mélange disposé dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant; on obtient un liquide limpide qui, après re- froidissement, laisse déposer peu à peu la combinaison d'acétate métallique phénvlhy- drazinique à l'état cristallisé. Les cristaux sont recueillis sur un filtre, lavés à l'alcool froid, essorés et desséchés dans le vide. » Les acétates métalliques phénylhydraziniques sont solubles dans l'eau, dans l'al- cool et dans le chloroforme, surtout à chaud, insolubles dans l'éther. Ils présentent les réactions de la phénylhydrazine et celles du sel qui entre dans leur composition. Ils perdent peu à peu de la phénylhydrazine à ioo°; chaulTés sur une lame de platine, ils brûlent en laissant un résidu d'oxyde métallique. » L'acétate de zinc phénylhydrazinique (C^fPO)-Zn. 2 (C«H5, Az-IF) se présente sous la forme de tables rhomboïdales épaisses; il est peu soluble dans l'eau et dans l'al- cool à froid, très soluble dans l'alcool à chaud. Il fond vers 135°. Pour la préparation de ce composé, et pour celle du suivant, on fait agir i molécule de sel sur 2,5 molé- cules de phénylhydrazine en solution alcoolique à i5 pour 100. » L'acétate de cadmium phénylhydrazinique (C-ir^O'-)^Gd . 2{C" 11°, Az^IP) se dépose, pendant sa préparation, sous la forme de cristaux prismati([ues très allongés, formant des amas radiés. Il est fusible vers 121° et se décompose eu se boursouflant à quelques degrés au-dessus de celte température. » L'acétate de manganèse phénylhydrazinique (C='IP0'')^Mn.2(C/IP, Az^IP) a été obtenu en faisant agir i molécule d'acétate de manganèse sur 4 molécules de phé- nylhydrazine en solution alcoolique à 3o pour 100. Pour déterminer la précipitation du composé, il faut ajouter au liquide obtenu, après chauffage et refroidissement, quelques cristaux obtenus par l'évaporation d'une petite quantité du liquide. La cris- tallisation est très lente; elle dure plusieurs jours. On lave les cristaux obtenus avec de l'alcool refroidi à o". L'acétate de manganèse phénylhydrazinique cristallise sous la (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 1242, i3o6, 1629, et t. GXXV, p. i83. C. R., 1897, 2° Semestre.' (T. CXXV, N» 17.) 82 { <ÎI2 ) forme de prismes clinorhombiques ; il esl très soluble dans l'eau el dans l'alcool, même à froid. Il fond vers 97" et se décompose en se boursouflant vers 100°. » Vacétatede cobalt phénylhydrazinique (C'-H'O-)^ Co.2(C«H5, Az=FP) s'obtient en employant de la pliénylliydrazine en solution alcoolique à 20 pour 100, en léger excès par rapport à l'acétate de cobalt. Il se dépose lentement sous forme de prismes réunis en amas radiés, de couleur rose violacé, durs et adhérant aux parois du vase. ChaulTé lentement sur le bloc de Maquenne, il devient violet foncé vers 1 10° et se dé- compose vers 160°; mais si l'on dépose un peu de substance sur le bloc chauffé à 126°, elle fond immédiatement. » L'acétale de nickel phénylhydrazinique {OW O'^y-Ki .Z{C^n^ , Az'fP) s'obtient dans les mêmes conditions que le composé précédent. Il se dépose sous la forme de cristaux prismatiques bleu verdàtre, adhérant aux parois; ses solutions sont vertes. Il jaunit vers i4o° et brunit ensuite jusqu'à 260° sans fondre. On voit, d'après la for- mule qui précède, que l'acétate de nickel, de même que l'iodure et l'azotate de nickel, forme une combinaison plus riche en phénylhydrazine que les sels correspondants des autres métaux. » J'ai obtenu des combinaisons de la phénylhydrazine avec des sels mé- lalliques d'autres acides organiques, notamment des homologues de l'acide acétique et de l'acide lactique. J'aurai l'honneur d'envoyer prochainement à l'Académie une Note sur ces composés. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Les méthodes de dosage du sucre diabétique. Note de M. FrédékicLaxdolph. (Extrait.) « Dans la Note que j'ai présentée à l'Académie au mois de juillet der- nier, j'ai montré que le pouvoir réducteur du sucre diabétique est le double de celui du sucre de raisin, d'où l'impossibilité d'obtenir des résul- tats même approximativement exacts par le procédé de Fehling. Par contre, ce procédé nous sert à déterminer très exactement les coefficients de ré- duction, comme je l'ai indiqué dans le Mémoire présenté à l'Académie le 7 décembre de l'année précédente. » En examinant les urines diabétiques au polaristrobomètre de Pfister- Streit, en déterminant en même temps les coefficients de réduction et le volume de l'acitle carbonique obtenu par la fermentation, je suis arrivé aux résultats suivants : » 1° Le polaristrobomètre seul indique la quantité réelle de sucre dia- bétique actif; » 2" Le coefficient de réduction donne une quantité double et même triple de sucre polaristrobométrique; C 6i3 ) » 3° La fermentation décèle une quantité absolument variable de sucre diabétique, selon le temps écoulé entre la fin de la fermentation et la lec- ture du volume de l'acide carbonique obtenu. ... » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE, — Pouvoir optique el pouvoir réducleur de la chair des mouches. Note de M. Frédéric Landolph (Extrait.) « J'ai été frappé, au Chili, de la quantité innombrable de mouches, sur- tout pendant les périodes d'épidémies, qui remplissent en petit, sur les détritus de tout genre, l'office des Jotes ou corbeaux-aigles de ce pays, ou des vautours des Indes sur les cadavres. » Mais, vu la rapidité avec laquelle elles font disparaître les matières les plus diverses, les plus putrides et les plus toxiques, j'ai pensé qu'elles doivent disposer d'un ferment actif pour un pareil travail. » Voici le résultat auquel je suis arrivé : » Une solution filtrée de chair de mouches, obtenue par trituration avec de l'eau froide, est faiblement laiteuse et opalescente et laisse à l'évapora- tion un résidu jaunâtre, non cristallin, avant à peu près le quart du poids total des mouches employées. » Les solutions ainsi obtenues dévient assez fortement à gauche. Pour i''"' par litre de matière dissoute ou émulsionnée, cette déviation atteint, dans le polaristrobomètre de Pfister-Streit, à peu près i°,5. » Quant au pouvoir réducteur, il est certainement supérieur au pou- voir réducteur du sucre diabétique. » Le pouvoir réducteur des araignées est également très grand, ce qui fera sans doute l'objet d'une Communication ultérieure. » PHYSIOLOGIE. — Action des rayons X sur l'évaporation cutanée. Note de M. L. Lecercle, présentée par M. Bouchard. (Extrait.) « J'ai recherché si les rayons X n'auraient pas une action particulière sur l'évaporation cutanée. J'ai utilisé la méthode qui m'a servi à démontrer que le lapin manifeste une évaporalion qui, si elle n'est pas très active, n'en est pas moins mesurable. (Comptes rendus, juillet 1896.) » C'est encore l'évaporation d'une surface cutanée de Sg'^'', du train pos- térieur de lapins adultes, que j'ai particulièrement étudiée. La vapeur émise ( 6i4 ) par cette surface était recueillie et pesée à trois reprises successives : i° avant l'exposition aux rayons X, i° immédiatement après, 3° une heure et demie ou deux heures après » Ces expériences me conduisent à considérer les rayons X comme im- primant à l'évaporation cutanée du lapin une sorte d'inhibition, qui peut aller jusqu'à la suppression complète, et qui se poursuit longtemps après. » J'ai également constaté plusieurs fois une diminution de l'évaporation cutanée de la paume de la main, sur un de mes aides et sur moi-même, en l'exposant pendant un quart d'heure aux rayons X. Mais l'action est passa- gère et l'évaporation revient assez vite à sa valeur primitive. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la fièvre jaune. Note de M. le D'' Do.mixgos Freire, présentée par M. Armand Gautier ( ' ). « Depuis les Communications que j'ai faites à l'Académie, j'ai poursuivi l'étude de la fièvre jaune dans le but de contrôler la présence de son mi- crobe, le micrococciis xanthogenicus, dans le sang et les tissus des malades, et pour essayer en même temps d'éclairer la patliogénie et la prophylaxie de cette maladie. » Le microcoque amaril se présente sous la forme d'une cellule mesu- rant I [7. à 2;;., mobile à l'aide de deux ou trois cils vibratiles, découverts dernièrement par le D"' S. Barradas, grâce à leur coloration par le tannate de fer. Tantôt le microbe reste isolé, tantôt il se groupe en chaînes ou grappes. Il présente un point clair central, réfringent, caractéristique. La fuchsine, le violet de méthyie, le bleu de méthyle, le violet gentiane, etc. le colorent facilement. Le microbe amaril est aérobie. Il se cultive dans la gélose peptonisée (à une température de 20° à 38°); il forme des colo- nies en clou dont la tête s'étale à la surface tandis que la pointe descend le long du trajet de la piqûre. Ces colonies, blanches d'abord, donnent à la longue un pigment jaune ocre et un autre brun ou noir. Les cultures liquides (bouillons Miquel, Loeffler, lait écrémé, etc.) se troublent au bout (') Depuis les premières études de M. Domingos Freire sur la palhogénie de la fièvrejaune, M. Gibier (Comptes rendus, t. CVI, p. 499)i P"'s M- Sanarelli (/nstititt Pasteur, l. XI, p. 433 et 673), enfin M. Havelburg {Ibid., p. 5ij) et le D'' Ferran ont décrit comme-agent spécifique de cetle maladie des bacilles différents du microbe de M. D. Freire et différents entre eux. I^a question reste donc encore à l'étude et les résultats publiés par chacun de ces auteurs méritent confirmation. (6i5) de quelques jours; il se fait un dépôt blanc, puis noirâtre, au fond des ballons. Le microbe amaril liquéfie la gélatine, formant une cupule arron- die, avec sédiment lourd et brunâtre au fond. Sur l'agar-agar incliné, la croissance se fait à côté de la rayure; les colonies sont blanches, mais en quelques jours elles jaunissent. » Le même microcoque se développe sur la pomme de terre, en donnant à sa surface des colonies jaune brun, grenues. Il ne détermine pas la fermen- tation du lactose, à peine celle du glucose. Il se reproduit par spores très résistantes à la chaleur. » Il jouit de la propriété de s'encapsuler, surtout à la saison d'hiver. » Cultivé sur plaque ou dans des tubes Esmarch, il donne naissance, la première semaine, à de petites colonies blanches, couleur de lait, rondes, avec bords réguliers, liquéfiant peu à peu la gélatine. Après quinze jours, ces colonies prennent une nuance jaune foncé, avec un noyau central noir, et ressemblent alors à une pustule variolique. A la loupe on voit chaque colonie formée d'un amas granuleux à bords légèrement dentelés. Le microbe amaril résiste à une température supérieure à 60". Il peut vivre dans l'eau potable; il y forme un dépôt de petits grains. La terre arable se prête également à son développement. Les cultures exhalent une odeur vireuse de leucomaïnes. » Les cultures de premier passage sont très toxiques; i" à 4'^'^ injectés hypodermiquement tuent les cobayes et les lapins. Les passages répétés en diminuent la virulence. Celles de troisième passage, injectées à 5 pour 100 du poids de l'animal, dans le péritoine de cobayes et lapins, les tuent dans l'espace de trois à douze jours, avec fièvre de 4o"-4i°> amaigrissement rapide, anurie, photophobie, dyspnée, ataxo-adynamie, ictère, quelquefois hémorragies nasales. » Par trépanation, en suivant la méthode de Pasteur pour la rage, les cultures, même de quatrième et cinquième passage, sont très toxiques; à la dose de quelques gouttes, les animaux succombent au bout de vingt-quatre ou quarante-huit heures, avec des phénomènes bulbaires et des troubles du côté de l'innervation du grand svmpathique, rappelant les symptômes de la fièvre jaune. Il y a hyperémie viscérale, surtout des muqueuses de l'estomac et des intestins, qui offrent parfois des érosions, et une suf- fusion ictérique. Dans l'estomac, on trouve souvent de la matière jaune et noire. Les poumons montrent des foyers congestifs, ainsi que le foie, qui est le siège d'une dégénérescence graisseuse, avec déformation et nécrose des cellules. Les reins sont atteints de la même altération, avec desqua- ( 6i6 ) malion de l'épilhélium des tubuli urinifères. Les méninges sont jaunies et hyperémiées. » Ainsi que je l'avais déjà annoncé à l'Académie, les cultures atténuées du microcoque xanlhogéniqiie reproduisent, chez les animaux et l'homme lui- même, une forme bénigne de la fièvre jaune, capable de leur conférer l'immunité contre une attaque ultérieure de la maladie. Depuis i883, j'ai inoculé avec ces cultures plus de treize mille personnes, de tous les âges, professions et nationalités; la mortalité n'a été que de o, 4 à 0,6 pour 100, malgré les épidémies violentes auxquelles ces individus, la plupart nouvel- lement arrivés au Brésil ou non acclimatés, étaient exposés. » Les inoculations préventives sont pratiquées aujourd'hui dans l'In- stitut bactériologique, de Rio-de-Janeiro, que je dirige. Une Commission a été nommée, sur notre demande, par le Gouvernement, afin de con- trôler l'ensemble des résultats acquis. Noire méthode préventive a déjà été recommandée, d'ailleurs, par le Congrès médical international de Was- hington (1887) et par celui d'Hygiène et Démographie, tenu à Buda-Pesth en 1894 (Section des maladies tropicales). » ZOOLOGIE. — observations sur la circulation des Arnphicténiens (^Annélides polychètes sédentaires). Note de M. Pierre Facvel, présentée par M. Edmond Perrier. « La circulation des Amjthicténiens a été étudiée déjà parPallas('), Rathke ('-), Claparède (') et plus récemment par A. Wiren ('). Les des- criptions des trois premiers auteurs nous ayant paru incomplètes et contra- dictoires, nous avons repris cette étude sur la Lagis Koreni Mgr. )) Les vaisseaux de celte espèce étant presque tous contractiles, on peut, sur l'animal vivant, se rendre un compte exact du sens de la circulation. » Le tube digestif, très haulenient différencié, a une largeur presque triple de celle du corps et il est replié deux fois sur lui-même. Cette complication, rare chez les Anné- lides, entraîne des modifications importantes dans l'appareil circulatoire. » A la face inférieure du rectum, on remarque deux fins vaisseaux parallèles, qui se (') Pallas, Miscellanea zoologica, 1778. (^) Rathke, Beilràge Z.vergleicli. Anal., 1842. (*) ChwxYikoE, Annélides de Naples, 1868. (*) Wiren, Our circulations etc., i885. ( ^n ) jettent dans le vaste sinus engainant l'estomac. A la jonction de l'estomac avec l'œso- phage, lin gros vaisseau naît de ce sinus et accompagne l'œsophage, puis il s'accole à celui-ci en donnant naissance de nouveau à un court sinus formant un anneau vasculaire De cet anneau vasculaire naît le cœur, gros vaisseau contractile, renfermant un corps cardiaque, et qui donne naissance, à son extrémité, à deux paires de vaisseaux se ren- dant à angle droit aux branchies. Deux autres vaisseaux naissent encore de cet anneau vasculaire et suivent, l'un la face dorsale, l'autre la face ventrale de l'œsophage. Le premier donne trois ou quatre fins vaisseaux, qui montent verticalement et vont se ramifier dans les téguments dorsaux; puis il donne naissance aux vaisseaux des glandes cémentaires, des tentacules, et des difierents organes de la région céphalique. Le deuxième vaisseau œsophagien suit la face ventrale de cet organe et va se jeter dans le vaisseau central, à l'intersection de celui-ci et des vaisseaux efférents de la deuxième paire de branchies. » Le vaisseau ventral naît, à la partie antérieure du corps, des ramifications cépha- liques et s'étend jusqu'à la naissance de la scaphe. Il reçoit d'abord les vaisseaux effé- rents des deux paires de branchies, puis il donne dans chaque segment une branche transversale (vaisseau ventro-pédieux), qui fournil des ramifications aux parapodes et aux pinnules et va se jeter dans un gros vaisseau longitudinal latéral (vaisseau ana- slomotique). » Les ventro-pédieux du premier et du second segment sétigère sont très gros; ils bordent Teulonnoir des deux paires de néphridies postérieures et portent une série d'ampoules contractiles digitiformes. Rathke avait bien vu et figuré ces ampoules; il est étrange que Glaparède nie formellement leur existence, car elles sont facilement visibles, même à l'œil nu, quand on dissèque un animal frais ou convenablement fixé. » A la hauteur du quatrième segment sétigère, de la base du ventro-pédieux droit, naît une branche impaire verticale, allant au sinus péri-intestinal. » Au sixième segment sétigère, le vaisseau ventral communique avec le sinus sto- macal par une grosse anastomose impaire, située dans le plan vertical médian. » A la naissance de la scaphe, le vaisseau ventral se termine à angle droit par deux branches divergentes, s'anastomosant avec les vaisseaux latéraux anastomotiques et d'où naissent de nombreuses ramifications. » Ces vaisseaux latéraux naissent directement, par une courbe arrondie, du ventro- pédieux à ampoules contractiles du premier segment sétigère. Ils sont homologues aux vaisseaux anastomotiques des Ampharétiens, mais beaucoup plus développés, contractiles, et ils ne communiquent pas directement avec le vaisseau efférent de la branchie postérieure, ainsi que cela a lieu chez les Térébelliens et les Ampharétiens. A chaque segment, ils communiquent avec le vaisseau ventral par un vaisseau ventro- pédieux et donnent, en outre, à la face dorsale, deux ou trois vaisseaux transversaux tégumentaires, qui vont se ramifier et mourir sur la ligne médiane. » Le vaisseau médian décrit par Rathke et nié par Claparède n'existe pas, mais il est facile de se rendre compte comment Rathke a été induit en erreur. La couche des muscles longitudinaux étant interrompue sur le milieu de la face dorsale, il en résulte une ligne transparente, à travers laquelle on aperçoit le sang rouge se mouvant dans le sinus intestinal. Au premier abord, il en résulte l'apparence très nette d'un vaisseau médian. ( 6.8 ) » Le sang se meut d'arrière en avant dans le sinus intestinal et dans le cœur. 11 levient des branchies par les vaisseaux, efterents et se jette dans le vaisseau ventral, où il circule d'avant en arrière jusqu'au sixième segment sétigère. Les ventro-pédieux des cinq premiers segments sétigères, et principalement les vaisseaux à ampoules contractiles du premier et du deuxième sétigère, le ramènent aux vaisseaux latéraux anastomotiques, où il circule également d'avant en arrière; delà, il est distribué aux parois du corps et aux parapodes, et ramené au vaisseau > entrai par les ventro-pédieux et par les anastomoses à la base de la scaphe. » Le sang circule d'arrière en avant dans toute la partie du vaisseau ventral située en arrière du sixième segment sétigère. » Le vaisseau étant très contractile dans cette région, il est facile de se rendre compte de cette circulation, en apparence anormale. A la hauteur du sixième sétigère, la grosse anastomose médiane ramène le sang du vaisseau ventral au sinus intestinal, fermant ainsi le cycle circulatoire. » Physiologiquement, seule la portion antérieure du vaisseau ventral est donc l'homologue du vaisseau ventral des autres poljchètes. » La disparition complète des vaisseaux dorso-pédieux, conséquence de la disposi- tion très sinueuse du tube digestif, a entraîné une modification du tube du vaisseau ventral dans sa région postérieure, cette région étant alors la seule voie j)ar laquelle le sang de cette partie du corps puisse revenir au sinus intestinal et de là au cœur. » Le système circulatoire intestinal ne communique directement avec le vaisseau ventral qu'en trois points : i° l'anastomose œsophagienne; 2° l'anastomose du ventro- pédieux droit du quatrième sétigère; 3° la grosse anastomose du sixième sétigère. Dans la région anale et dans la région céphalique, il existe, en outre, de faibles com- munications indirectes par des réseaux capillaires ('). » Chez le Siphonosloma diplochailos et le Sternaspis, la complication da Uibe digestif entraîne également la disparition des dorso-pédieux et la for- mation d'anastomoses directes, impaires, entre le vaisseau ventral et le sinus intestinal. Il est regrettable que les auteurs qui ont étudié ces espèces ne nous donnent aucune indication sur le sens du courant sanguin. » Claparède a nié l'existence de vaisseaux dans les tentacules des Anipbic- téniens; nous avons déjà réfuté cette erreur étonnante, car ces tentacules contiennent bien un gros vaisseau, aussi nettement visible sur l'animal vi- vant que sur les coupes. » (') La communication par l'intermédiaire des branchies est également indirecte. ( 6.9 ) ANATOMIE VÉGÉTALE. — Sur la différenciation et le dé^'eloppement des éléments libériens. Note de M. L.-Jules Léger, présentée par M. Guignard. « Quand on suit pendant quelque temps un jeune faisceau procambial dans un organe quelconque, on voit bientôt apparaître vers la périphérie, dans la ou les régions qui deviendront le liber, des éléments qui se dis- tinguent de ceux qui les entourent par l'aspect particulier de leurs parois longitudinales : celles-ci sont épaisses, blanches, réfringentes, et ont un reflet nacré; elles sont bien plus brillantes que celles des éléments paren- chymateux; le contour interne de leur section est souvent fort irrégulier; elles sont constituées par la |iaroi procambiale à laquelle s'est ajouté un revêtement interne plus ou moins épais. » En considération de cet aspect spécial, j'ai précédemment désigné sous le nom de différenciation nacrée cette différenciation libérienne parti- culière ('). » Dans les jeunes faisceaux, toutes les cellules criblées sont en même temps des cellules nacrées. En somme, la perforation de la paroi trans- versale et le revêtement pariétal nacré sont deux formes de la caractérisa- tion des mêmes éléments. A mesure que l'organe avance en âge, la diffé- renciation nacrée devient de moins en moins accusée dans les nouveaux éléments du liber et, chez l'adulte, les éléments libériens spécialisés peuvent être iiniquement criblés. » Les cellules nacrées se diflerencient dans les parties les plus externes du faisceau, quelquefois au contact direct des tissus extérieurs au faisceau. Peu à peu, de nou- veaux éléments nacrés apparaissent plus intérieurement dans le parenchyme procam- bial ; les plus anciens perdent progressivement leurs caractères et, le plus souvent, il n'y a qu'un petit nombre d'éléments nettement spécialisés. La plage qu'ils forment s'avance insensiblement dans le faisceau. S'il existe une zone cambiale, les tissus nouveaux, vers le liber, sont atteints par la différenciation nacrée. Si la zone cam- biale est d'un fonctionnement actif, la région externe du liber, où des cellules nacrées ont précédemment existé, peut devenir considérable et prendre postérieurement des caractères complexes. Dans la tige, elle est très fréquemment le siège d'une sclérifi- cation accentuée et forme des arcs de soutien au dos des faisceaux. En suivant l'évo- (') Recherches sur V appareil végétatif des Papxvéracées i\M%. [{Papavéracées et Fumaiiacées D. C). Mémoires de la Société linnéenne de Normandie, vol. XVIII, p. 219; 1895]. C. R., 1897, 2" Semestre. (T. CXXV, N» 17.) ^3 ( 6.0 ) hition du liber que nous venons d'indiquer, on peut se convaincre que ces massifs scléreux sont bien de nature fasciculaire et non péricyclique ou autre. » Les cellules nacrées se forment soit directement aux dépens de cellules procam- biales ou cambiales, soit aux dépens de cellules-filles de ces dernières. Cette formation des éléments libériens spécialisés est bien connue. Chez les Angiospermes, c'est presque toujours d'une cellule-fille que dérive la cellule nacrée; quelquefois, cependant, elle se forme directement d'un élément procambial ou cambial. Les recloisonnements qui donnent naissance à la cellule spécialisée se font sans régularité. D'ordinaire, l'élément formateur se recloisonne plusieurs fois et une ou plusieurs des cellules-filles deviennent nacrées; les autres, en totalité ou en partie, deviennent des cellules-compagnes. » Après un certain temps de fonctionnement, les cellules nacrées, avons-nous dit, disparaissent du faisceau. Deux modes de disparition se présentent, qui peuvent se rencontrer concurremment dans un même faisceau ou, plus rarement, se montrer isolés. Dans le premier mode, il y a atrophie de l'élément nacré, écrasement par la compression des éléments _voisins; s'il y a une cellule-compagne de même taille ou plus petite que lui, elle peut être comprise dans l'écrasement ou garder son ouverture béante. Le revêtement nacré persiste quelquefois assez longtemps entre les deux lèvres de l'élément aplati, et fixe avec énergie les colorants appropriés. Les éléments ainsi écrasés restent quelque temps sous forme de tractus, puis se confondent avec la paroi des éléments qui les entourent, lorsque ceux-ci viennent à augmenter de taille. Dans le second mode, il y a simplement perte de la caraclérisation nacrée : la paroi de re- vêlement diminue peu à peu d'épaisseur, fixe les colorants avec moins de vigueur que précédemment et finalement disparaît ;irélément redevient parenchymateux. » La paroi nacrée n'est pas plus attaquée par l'eau de Javel que les parois parenchymateuses, elle reste indifférente aux colorants des matièi'es pectiques. Les colorants delà cellulose se fixent, au contraire, facilement sur elle. » La liqueur de Schweitzer la dissout. Le réactif de Mangin (acide phosphorique iodé) la colore nettement en bleu. Ces diverses réactions permettent donc de conclure à !a nature cellulosique du revêlement nacré. D'un autre côté, nous ferons remarquer que les parois criblées ne pré- sentent aucune des réactions indiquées ci-dessous et se rangent, au con- traire, dans le groupe pectique. » PALÉONTOLOGIE. — Sur la découverte d'un Pléropidé miocène à Lu Grive-Saint-Alban i^Isêre). Note de M. Claude Gaillard, présentée par M. Albert Gaudry. « Les recherches que le Muséum de Lyon continue d'opérer, dans les argiles tertiaires de la Grive-Saint-Alban, viennent de mettre au jour de nouveaux ossements d'une grande rareté. ( 621 ) » Il s'agit d'un humérus entier et de quelques fragments du même os d'une chauve-souris frugivore, voisine par sa taille de la Roussette d'Egypte. Jusqu'à présent, aucun débris fossile de ces grandes chauves-souris n'avait encore été rencontré. » L'hiimérus de la Grive-Saint-Alban prouve que les chauve-souris frugivores vivaient dès l'époque miocène. Il semble que la taille des Rous- settes de cette époque n'atteignît pas encore les dimensions des grandes Roussettes actuelles. En outre, les caractères anatomiques des Chéiroptères insectivores et frugivores devaient être moins différenciés qu'ils ne le sont de nos jours. L'humérus de la Grive-Saint-Alban porte, en effet, une apophyse deltoïde très haute, ressemblant beaucoup à celle de la plupart des chauves-souris insectivores, mais bien plus volumineuse qu'elle ne l'est chez les Roussettes vivantes. La hauteur de cette apophyse indique, pour la Roussette de la Grive, un très grand développement des muscles pecto- raux et deltoïdes, les moteurs de l'humérus dans l'action du vol. Il e.st donc permis de supposer que ce Ptéropidé ne se nourrissait pas entière- ment de fruits, puisqu'il était encore organisé pour faire la chasse aux insectes. » Bien que la formule dentaire de cette Roussette ne soit pas connue, nous croyons pouvoir la rattacher provisoirement au genre Cynonycleris, à cause de la très grande ressemblance de forme et de dimensions observée entre l'humérus de la Grive-Saint-Alban et les humérus des Roussettes d'Egypte et de Madagascar {Cynonycleris ccgypliaca et Cyn. Dupreana). » Notre étude est basée sur un humérus droitintactet sur deux extrémités distales d'humérus droit et gauche. Cet os présente, dans son ensemble, la forme sinueuse particulière aux grandes chauve-souris. Vue par sa face an- térieure, la moitié proximale est convexe en dehors ; la moitié distale est concave du même côté. L'apophyse deltoïde est très développée; c'est le seul caractère bien tranché qui permette de distinguer cet os de l'os cor- respondant des Roussettes vivantes. La coulisse bicipitale est profonde. )) L'extrémité inférieure de l'humérus est en tous points semblable à Cynon. œgyptiaca : la condyle occupe la moitié du diamètre transverse de l'extrémité distale; du côté externe, on voit une fossette profonde et large, dont le centre est placé sur l'axe condylien; du côté interne, l'apophyse des muscles épitrochléens est très grande et aplatie; elle est séparée de l'arLiculation condylienne par une gouttière assez profonde. » L'humérus de la Grive-Saint-Alban, dont la longueur est à peu près la ( 622 ) même que chez la Roussetle d'Egypte, a un diamètre beaucoup plus fort proportionnellement. Ses dimensions accusent une espèce plus petite que la Roussette de Madagascar et un peu plus grande que celle d'Egypte. Cynonycteiis Cynonycteris œgyptiaca. de I^Grivc. mm luui Longueur totale de l'humérus 54 55 Diamètre maximum de l'extrémité prox. . 8 g B dist. . . 9 II Diamètre du corps de l'humérus 3 4 GÉOLOGIE. — Sur l'aven Armand (^Lozère) (^profondeur 207™). Note de MM. E.-A. Martel et A. Viré, présentée par M. Alb. Gaudry. « Nous avons, les 19, 20 et 21 septembre 1897, effectué la première ex- ploration d'un aven du Causse Méjean (Lozère), à 2''",5oo au sud de la Parade. » Son orifice (964™ à 967" d'altitude) est un entonnoir de 10™ à i5™ de diamètre et de 4™ à 7™ de creux, au fond duquel s'ouvre, à 960" d'altitude, un puits perpendi- culaire de 75™; les 4o premiers mètres de ce puits constituent une cheminée de 3"" à 5"" de diamètre, et les 35 derniers représentent la hauteur d'une immense grotte (voir les coupes). » Cette grotte ovale a So"" de largeur sur près de 100™ de longueur; son sol est in- cliné rapidement vers le nord-est, parallèlement au pendage très accentué des strates, et descend jusqu'à 84o™ d'altitude. » La première moitié de celte pente est un talus de débris tombés de la surface du sol. La seconde partie est occupée par une forêt d'environ deux cents colonnes stalag- mitiques, hautes de 3" à 3o". La fantastique beauté en est indescriptible; ni l'homme, ni les cataclysmes naturels n'ont jusqu'à présent brisé un seul de ces clochetons de cathédrales. ^MC«/ie ^roi^e au monde, croyons-nous, ne possède rien de semblable ; la plus haute stalagmite connue, la Tour astronomique de la caverne d'Aggtelek (Hongrie), n'a que 20™ d'élévation; la grande stalagmite de notre aven en a3oetla voûte de la grotte monte à 6™ el lo" plus haut. Nous avons pris ces mesures à l'aide d'une montgolfière. » A l'extrémité nord-est de la grotte, un deuxième grand puits vertical, de 5" à 6"" de diamètre, descend 87™ plus bas, mais se trouve bouché par un talus de pierres à 7.53" d'altitude. » L'aven a donc une profondeur totale de 207™ et même de 21 4", depuis le bord le plus élevé de l'entonnoir superficiel ; il est ainsi le plus creux Coupe transversale JK. - AVEN ARMAND ■ (près la Parade Causse Méjean. Lozère) E AMARTEL.AVIRÉ L ARMAND 13-21 Sept 1897 Piof 207 met Tous drotu isicn-es ( > Excellent type d'abîme d'érosion et non pas d'effondrement, il con- tribue à prouver que les avens en général ont dû servir à l'épuisement de grands amas d'eau (lacs ou mers) dont l'âge reste à déterminer. (Voir Martel, Comptes rendus, G janvier 1896.) » Si l'on avait trouvé des traces d'anciens glaciers sur les Causses, nous opinerions même sans hésiter que de tels avens pourraient être, dans une certaine mesure, l'œuvre et les témoins de leurs moulins; mais dételles traces n'ont pas encore été rencontrées sur ces plateaux, à cause de la nature altérable des roches calcaires, dont les surfaces sont constamment modifiées par les agents atmosphériques. » Et nous n'indiquons cette hypothèse qu'à raison de l'existence con- statée de moraines au nord des Causses, sur les granits de l'Aubrac (G. Fabre, Comptes rendus, 18 août iSyS, p. /jyS), et du mont Lozère (Ch. Martins, Comptes rendus, 9 novembre 18G8, p. 933). » La cheminée du premier puits nous a paru traverser les calcaires sublithographiques compactes en grandes dalles, assez fissurés, du rau- racien. La grande grotte s'est excavée par le délayement progressif, sous quatre atmosphères et |)lus de pression d'eau chargée d'acide carbonique, des calcaires marneux très fissurés et bien moins compactes de l'oxfordien [épaisseur de 25™ à 45"", selon M. Fabre {Bulletin des services de la Carte géo- logique, compte rendu des Collaborateurs [)our 1896, t. NUI, n°.53, p. 78), ce qui correspond bien à la hauteur de 35™ à 40™ de la caverne]. L'assise callovienne, très peu épaisse en cette région et dissimulée sous les éboulis ou la stalagmite, a été crevée par l'eau au-dessus d'une grande diaclase de dolomies massives (épaisses de 5o™ à i5o™, selon M. Fabre) du bathonien supérieur; cette diaclase est devenue le deuxième puits de 87", dont le ( 625 ) bouchon de pierres nous a sans doute empêchés d'atteindre le véritable fond. » Plus bas, dans les calcaires sublithographiques du bathonien infé- rieur, excessivement fissurés, l'eau a tlù trouver un très facile échappement par d'innombrables crevasses, qui lui évitaient la peine de forer des grottes. (Voir Martel et Gaupillat, Comptes rendus, 2.5 novembre 1889). » L'aven Armand a donc été formé, comme tous ses semblables, par l'action érosive et corrosive de l'eau agrandissant les fissures préexistantes du sol. » Sur le talus de débris de la grotte serpente un étroit lit de ruisseau ci'eusé par les orages actuels, et qui dénonce dans quelle énorme propor- tion l'afflux des eaux extérieures a diminué depuis l'époque du creusement du gouffre. )) La fin de cette époque pourra sans doute être déterminée lorsqu'on fouillera à fond le talus de débris, pour étudier la superposition des osse- ments qui le remplissent et qu'aucun effondrement n'a encore recouverts. De nos jours, le suintement des voûtes de l'aven Armand reste très actif et les concrétions continuent à s'y développer. M La température doit, au moins pour la partie supérieure, varier avec celle de l'air extérieur, puisque nous l'avons trouvée de y" à 75'" de pro- fondeur, 7", 5 à iio'" et 8" à 120'" et 207"", contre 5", 5 à l'extérieur (21 septembre 1897). » En terminant, nous ne craignons pas de dire que l'aven Armand est une véritable merveille, tant pittoresque que géologique. » M. L. MiRiNNY adresse une Note relative à la résolution de l'équation gé- nérale du cinquième degré. (Renvoi à l'examen de M. Darboux.) M. A. Beussier adresse une Note relative à une machine dont il est l'in- venteur. (Renvoi à l'examen de M. Boussinesq.) La séance est levée à 4 heures. J. B. ( 626 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 26 octobre 1897. Œuvres de La guerre, publiées sous les auspices de l'Académie des Sciences par MM. Ch. Hermite, H. Poincaré et E. Rouché, Membres de l'Institut. TomeP': Algèbre, Calcul intégral. V avis, Gauthier-Villarsetfils, 1898; i vol. gr. in-S". Annales agronomiques, publiées sous les auspices du Ministère de l'Agri- culture, par M. P.-P. Deiiérain, Membre de l'Institut. 25 octobre 1897. Paris, Masson et C'^, 1897; i fasc. in-8°. Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1897, n"8. Août 1897. Paris, Gauthier- Villars et fils ; i fasc. in-4°. Album de Statistique graphique de 1893-1896. Paris, Imprimerie natio- nale, 1897; I vol. in-4''. (Présenté par M. Haton de la Goupillière.) Cours de Physique, à l'usage des candidats aux Ecoles spéciales, par James Chappuis, Professeur de Physique générale à l'Ecole centrale des Arts et Manufactures, et Alphonse Berget, Docteur es Sciences, attaché au laboratoire des Recherches physiques à la Sorbonne. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1898; i vol. gr. in-8". (Présenté par M. Lippmann.) Observations géologiques faites aux environs de Louviers, Vernon et Pacy- sur-Eure, par M. G. Dollfus, Président de la Société géologique de France. Caen, Lanier, 1897; i fasc. in-4°. (Présenté par M, Albert Gaudry.) Recherches sur la limite sud-ouest du calcaire grossier dans le bassin de Paris, par M. G. -F. Dollfus. Paris, 1897; 1 broch. in-8°. (Présenté par M. Al- bert Gaudry.) Fleuves aériens; leur cours, leur utilisation par les aérostats, par Léo Dex, ancien Élève de l'École Polytechnique, et Maurice Dibos, Ingénieur. Paris, Baudoin, 1897; i vol. in-8°. Notice sur les travaux de Chimie de M. Georges Lemoine. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1897; i broch. in-4°. Memorials of the WûUam Cranch Bond, Director oj the Harvard Collège Observatory (i8!io-iS5gy and of his son George Phillips Bond, Director of the Harvard Collège Observatory (i85g-i865), by Edward S. Holden, Director of the Lick Observatory. San Francisco, A. Murdock and Co; i vol. in-8°. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin da l'année, deux volumes in-4''. Deux ibies, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t part du i" janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. ^ Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : gen Michel et Médan. 1 Chaix. dger ' Jourdan. ( Ruff. miens Courtin-Hecquet. 1 Germain etGrassin. " ( Lachése. 'ayonne Jérôme. esançon Jacquard. Feret. 'ordeaux Laurens. ' Muller (G.). ourges Renaud. / Dcrrien. F. Robert. J. Robert. ' Uzel frères. aen Massif. hambery Perrin. , , ( Henry. fierboure .. Marguerie. resl. 'lermont-Feri \ Juliot. i Ribou-Collay. / Lamarche. 'ijon j Ratel. (Key. i Lauverjat. ouat ( Degez. ,, ( Drevet. renoble ' I Gralier et C". a Rochelle Foucher. e Havre . \ Bourdignon. ( Dombre. ... 1 Thorez. llle _ ( Quarre. Lorient. Lyon. chez Messieurs : \ Baumal. ) M"" Texier. Bernoux et Cumin. Georg. { Cote. CliaTiard. Vitte. Marseille Ruât. I Calas. Montpellier „ , . ^ / Coulet. Moulins Martial Place. i Jarii«es. Nancy ; Grosjean-Maupin. Nantes Nice. Sidol frères. ) Loiseau. ( Veloppé. i Barma. Visconli et C". Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchier. \ Marclie. Bennes Plihon et Hervé. Hoche/art '. . . Girard (M""). \ Langlois. / Lestringant. S'-Élienne Chevalier. ( Bastide. > Ruinèbe. \ Gimet. ' Privât. Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. f Lemattre. Poitiers. . Bennes Bochef Bouen. S'-Étie Toulon. . . Toulouse. . Tours Valenciennes. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . chez Messieurs : I Feikema Caarelsen Berlin. I et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I .\sher et C". 1 Dames. . Friedlander et lils. f Mayer et Muller. D„,.„„ \ Schmid, Francke et Dcr Ile . j ^.^ Bologne. Zanichelli. , Lamcrtiii. Bruxelles ! Mayolezel.\^udiarte. ( Lebègue et C'*. ( Sotcheck et C°. Bucharest . ■ i ,. .,i , r^ iv I Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Ueighton, Bell et 0°. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Secber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. ' Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ^ Benda. ' Payol Barth. \ Brockhaus. Leipzig Lorentz. I Max Riibe. Genève. . La Haye. Lausanne Liège. Twietmeyer. ) Desoer. ( Gnusé. chez Messieurs : 1 Dulau. Londres Hachette et O'. 'Nutl. Luxembourg. ... V. Biick. (Libr. Gutenberg. RomoyFussel. I Gonzalès e hijos. ' F. Fé. Milan 1'^°'^'==' f"-""- l Hœpli. Moscou Gautier. 1 Prass. IVaples Marghieri di Gius. ' Pelleraoo. i Dyrsen et Pfeiffer. Neiv-Vork Stechert. ' LenickeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford . Parker et C'* Palerme Clausen. Porto Magalhaès et Moniz Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. „ ( Bocca frères. Borne , ( Loescheret C". Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. S'-Petersbourg. Turin. I Zinserling. ( Wolff. ; Bocca frères. ) Brero. \ Clausen. 1 RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et WollI. Vérone Drucker. i Frick. Vienne _ , , I Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. 15 fr. . Pri.\ 15 fr. Prix 15 fr. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES Tomes 1»' 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4°; i853. Prix. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; if Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 à 3i Décembre i8So.) Volume in-4°; i8 SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbescI A.-J.-J. Solie». — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le» >métes, par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ■asses, par M. Clacde Bernabd. Volume in-4°, avec Sa planches; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en iSâo par l'Académie des Sciences lur le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- nientaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4'', avec 2^ planches; i86i.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 17. TABLE DES ARTICLES. Séance du 26 octobre 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS OES MRMKHRS BT DES CORRRSPONDANTS DR L'ACADÉMIE Pages. [ Al. L. C.\ILLETET. \|ipiiieil destiné à me- surer les hauteurs atteintes par les aéro- Pages. slats. Vérification des indications fournies I par le baromètre 5(S7 RAPPORTS. M. H. PoixcAHK. — Rapport sur un Mé- moire de M. Hadamaril, intitulé i « Sur les lignes géodésiques des surfaces à cour- bures opposées )i 58ç) MEMOIRES PRESENTES. M. AuG. Mûrisse adresse un nouveau Mémoire relatif à la navigation aérienne 5(|i CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance : l'Album de Statistique graphique de iSgS-iSf)!!, dressé par le Ministère des Travaux publics; le « Cours de Physique » de iMM. James Chapptiis et E. Berget .. .5ç)i M. G. BiGoCRDAN. - Observations de la nouvelle comète Perrine (1897 cet. :6) faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest ) ."iy-! M. F. RossARD. — Observations de la co- mète Perrine { 1897 °'^'- "'') f^"'^* à l'ob- servatoire de Toulouse ( équatorial Brunner de n'^yir)) 595 M. C. GuicUAiiD. — Sur la déformation des quadriques Sgli M. Jules Drach. — Sur les systèmes com- plètement orthogonaux dans l'espace à n dimensions et sur la réduction des systèmes différentiels les plus généraux . . .")o8 M. A. Pellet. — Sur les surfaces de Wein- garten fioi M. Gaston Sèguy. — Sur un nouveau pro- cédé pour obtenir l'instantanéité en radio- graphie 602 MM. Gaston Seguy et Emilk Gundelag. — Sur une nouvelle ampoule bianodique à phosphorescence rouge fjn> M. Georges Lemoine. — Recherches sur les solutions salines : chlorure de lithium... fio3 M. Tassilly. — Sels basiques de magnésium. (Jo5 BlLI.ETIN BIBLIOGRAPHIQUE MM. H. Baueigny et P. Rivals. — Sépara- tion et dosage par voie directe du chlore et du bronie^ contenus dans un mélange de sels alcalins M. .1. MoiTESsiEH. — Sur quelques combi- naisons des acétates métalliques avec la phényihydrazine M. Frédéric Landolph. — Les méthodes de dosage du sucre diabétique M. Frédéric Landolph. — Pouvoir optique et pouvoir réducteur de la chair des mou- ches M. L. LeceRcle. — Action des rayons \ sur l'évaporation'cutanée M. DoMiNGOS Freire. — Sur la fièvre jaune. M. Pierre Fauvel. — Observations sur la circulation des .Amphicténiens ( Annélides polychètes sédentaires) M. L. -Jules Léger. — Sur la dillérenciation et le développement des éléments libériens. M. Claude Gaillard. — Sur la découverte d'un Ptéropidé miocène à la Grive-Saint- Alban ( Isère ) : MM. E.-A. Martel et A. Viré. — Sur l'aven Armand ( Lozère) ; profondeur 207" M. L. MiRiNNY adresse une Note relative à la résolution de l'équation générale du cin- quième degré M. A. Beussier adresse une Note relative à une machine dont il est l'inventeur lio7 «II 61. 6i3 6i3 61', I 6ili (iao 623 63,5 'iaô 626 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Augustins, 55. Le Gérant .• Gauthier-Villabs. 5" 2044 093 254 183 Date Due