HARVARD UNIVERSITY. L I B R A R Y MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY. 3A_2m GIPT OP ALEX. AGASSIZ. MJUa^^JU. 1^ ^ ^J-^iinujxX^ /O, 1897 DEC 17 1837 SECOIVD SEMESTRE. SOIQ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAH ma. IiBS SECRÉTAIRES PEBPETLEIiS. TOME CXXV. r 18 (2 Novembre 1897). PARIS, GAUTHIËR-VILLARS ET FILS, LMPRLMEUaS-LlBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADIÎMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ' 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a Aonn volumes par année. AuTiCLE 1". — Impressions des travaux de T Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéctranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus j)lus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été repiise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne rcproiluit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes iommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ce» Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces INkmbres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogranimes des prix proposés par l'Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut; que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p • blique ne font pas jiartie des Comptes rendus. Articles. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sol tenus de les réduire au nosiibre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte renc actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si; vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Coniptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprt l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution duprc sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Acadcniie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de l déposer au Secrétariat su plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autrement la présentation sera remise à la séance suivant DEC 17 IW COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU MARDI 2 NOVEMBRE 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. ME3I0IRES ET COMMUNICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel présente à rAcadcmie le Tome 1" des « OEuvres malhématiqiies de Laguerre ». M. Rouché a bien voulu classer et revoir les articles, qui sont précédés d'une Préface de M. Poincaré et suivis d'une Note de M. Hermite. Les géomètres accueilleront avec empressement et reconnaissance ce triple hommage rendu à la mémoire de l'cminent Confrère qui fut toujours trop peu soucieux de hâter la renommée dont il était digne. PHYSIQUE DU GLOBE. — Vacliiiomélrie et les ballons. Note de M. J. Violle. « L'exploration de l'atmosphère à grande hauteur, au moyen des bal- lons-sondes, apportera plus d'une connaissance importante. L'actinométrie en profilera tout spécialement. C. R., 189-, i' Semestre. (T. C\\\ . N= 18.) 84 ( G28 ) » Les mesures sur les hauts sommets ont déjà donné de précieux résultats. L'ascension que je fis, il y a quelque vingt ans, au sommet du mont Blanc, montra que la constante solaire déterminée par Pouillet, d'après des observations en rase campagne, était beaucoup trop faible. Je n'ai pas à rappeler ici les recherches effectuées en montagne depuis cette époque louchant la constante solaire : l'expédition de M. Langlev au mont Whitnev, les mesures de M. Vallol à son observatoire du mont Blanc, les travaux organisés par M. Janssen dans le sien avec l'aide de M. Crova, déjà installé d'ailleurs au mont Ventoux; de tous côtés l^efforts se multi- ])lienl. L'utilité des études continues dans les obserVàtoîres élevés n'est plus à établir aujourd'hui pour toutes les questions d'Astrophysique. « Mais des sondages méthodiques en pleine atmosphère, à des hauteurs trois et quatre fois plus grandes que le mont Blanc, permettront certaine- ment de mieux étudier l'intensité et la nature de la radiation solaire, en même temps que la grandeur et le rôle de l'absorption atmosphérique. Dans ces lointains espaces, où la pression de l'air est réduite à quelques centimètres, où la vapeur d'eau fait complètement défaut, où les pous- sières terrestres n'arrivent point, la mesure de la quantité de chaleur envoyée par le Soleil vers la Terre se trouve dégagée de presque toutes les erreurs qui la compliquent à la surface du sol. » Celte mesure se fera très facilement au moyen de.l'actinomètre que j'ai présenté au Congrès de Rome en 1879, et que j'ai encore simplifié à cet effet. C'est une boule en cuivre rouge, noircie extérieurement et ren- fermant intérieurement un appareil ihermométrique dont les indications peuvent s'inscrire à distance sur un cylindre enregistreur. I) Sous l'action des rayons solaires la boule actinométrique s'échauffe et prend un état slationnuire tel que la perte par rayonnement et par contact avec l'air compense le gain par absorption de la chaleur incidente. Mais, tandis qu'aux stations basses l'atmosphère mêle son illumination à celle du Soleil, dans les hautes régions le Soleil rayonne seul au milieu d'un ciel noir et produit seul réchauffement constaté. » Faut-il ajouter que, par cela même que le ballon suit le vent, la boule actinométrique se trouve, en fait, dans un air très calme? » Les ballons offrent vraiment à l'actinomélrie des avantages considé- rables; aussi ai-je depuis longtemps songé à les employer et avais-je, dès 1892, organisé avec le colonel (alors commandant) Renard des expériences que des circonstances indépendantes de notre volonté ont trop longtemps retardées. ( 62f, ) » La Commission des aérostats ayant décidé une ascension pour essayer les appareils destinés aux ballons-sondes non montés, MM. Hermite et Besançon se sont élevés, le 21 octobre dernier, avec le Balaschqff, empor- tant les appareils; M. Cailletet en a déjà informé l'Académie à sa dernière séance. J'avais disposé deux de mes actinomètres, construits par M. Ri- chard, l'un au-dessus, l'autre au-dessous du ballon, pour me rendre compte du trouble pouvant résulter de son voisinage; l'expérience a montré que ce trouble sera aisément réduit à une quantité tout à fait négligeable. » La faible hauteur à laquelle est monté le ballon ne laisse rien ajouter à nos connaissances actuelles sur la question même. D'après l'intensité actinométrique observée, nous pouvons cependant dire qu'au-dessus du ballon se trouvait encore une quantité d'eau qui, réduite à l'état liquide, aurait formé une couche de plusieurs centimètres d'épaisseur. » J'avais encore placé sur le Balasclwff' un appareil destiné à mesurer photographiquement l'intensité du rayonnement solaire. Cet appareil, construit par M. Pellin, a convenablement fonctionné. On pourra donc, par un choix convenable des substances photographiques et une disposition appropriée des instruments, se rendre compte de la manière dont varient les diverses radiations avec la hauteur, et étendre ainsi nos connaissances sur la nature complexe de l'absorption atmosphérique. » CHIiMIE Ul'SÈhALE .— Sur la préparation et les propriétés des borures de calcium, de strontium et debaryum. Note de MM. H. Moissax et P. Williams. « Les borures de calcium, de strontium et de baryum n'ont pas été étudiés jusqu'ici. L'un de nous a indiqué un procédé de préparation qui permet d'obtenir en grande quantité et bien cristallisés les borures de fer, de nickel et de cobalt, ainsi que le borurede carbone ('). Nous avons pensé qu'il était utile de poursuivre cette étude des borures alcalino-terreux pour reconnaître si leurs propriétés étaient voisines de celles des carbures alca- lino-terreux, facilement décomposables par l'eau avec production d'acé- tylène pur. » Formation des borures alcalino-terreux . — Nous avons chauflé au four électrique, dans un tube de charbon fermé à l'une de ses extrémités, un (') Etude sur quelques borures {Annales de Chimie et de Physique, 7" série l. IX, p. 264). ( 63o ) mélange intime cle bore pur, io8% eL de chaux vive, 5osr. L'expérience a duré sept minutes avec un courant de 900 ampères et 45 volts. Après re- froidissement, il restait dans le tube une masse fondue, cassante, assez dure et sans aspect cristallin. Cette matière est lentement attaquée par l'eau et se dissout presque complètement dans l'acide chlorhydrique en abandon- nant un faible résidu. Ce dernier, examiné au microscope, renferme du graphite et des cristaux rectangulaires et cubiques, jaunes en lames minces, de couleur foncée tlès qu'ils sont un peu volumineux. La partie cristal- line, inattaquable par l'acide chlorhydrique, se détruit rapidement dans l'acide azotique et ne renferme que du calcium et du bore. » Le rendement étant très faible, nous avons songé alors à modifier cette réaction. On a chauffé, au four électrique, un mélange de carbure de calcium, loS"', et de bore pur, i»'. Dans ces conditions, le bore ne paraît pas déplacer le carbone du carbure de calcium; il se produit bien une |)etite quantité de borure de calcium, mais la formation parait en être due plutôt à un phénomène de dissociation qu'à une réaction nette du bore sur le carbure. Il en a été de même dans l'action du charbon de sucre sur le borate de calcium ou dans l'action du carbure de calcium sur le borate du même métal à la température du four électrique. Pour que le rendement augmente, il faut produire le bore au sein même du mélange, et l'on peut y arriver de la façon suivante : » Préparation du borure de calcium. — On fait un mélange de looo^'^ de borate de calcium bien sec, G3oS'' d'aluminium pur en copeaux, et soos"" de charbon de sucre finement pulvérisé. Ces substances étant desséchées avec soin, et le borate de calcium étant intimement mélangé au charbon, puis additioimé des fragments d'aluminium, on chauffe le tout au four élec- trique dans un creuset de charbon pendant sept minutes (900 ampères et 45 volts). La quantité d'aluminium a été choisie de façon à être suffisante pour produire la réduction complète du borate de calcium. L'addition de carbone a pour but d'empêcher la formation d'alumine qu'il est ensuite assez difficile de séparer du borure de calcium. Une partie de l'aluminium se trouvera, après l'expérience, sons forme de carbure facilement décom- posable par l'eau et par l'acide chlorhydrique étendu. M La durée et la régularité de la chauffe ont une influence très grande sur le rendement en borure de calcium. » Les culots fondus, que l'on obtient après refroidissement de la masse, sont homogènes et présentent une cassure cristalline d'apparence métal- lique. On les concasse en menus fragments et on les traite par l'acide ( 63i ) chlorhydrique étendu jusqu'à ce que ce dernier n'agisse plus sur le résidu. Pendant cette opération il se dégage une grande quantité de gaz à odeur très désagréable, contenant de l'hydrogène, de l'acétylène, du méthane et de l'hydrogène bore. Le résidu est attaqué par l'acide chlorhydrique concentré et bouillant, puis hué à l'eau. La matière qui reste, après ces différents traitements, est formée en grande partie de cristaux de borure de calcium et en petite quantité d'une matière organique plus légère qui a pris naissance dans l'action de l'acide chlorhydrique sur le culot primitif. » A cause de sa faible densité, il est facile de séparer ce composé orga- nique par lévigation. Le résidu est épuisé ensuite par l'éther et p.ir du toluène. Ces liquides prennent une coloration intense et enlèvent une nouvelle matière organique que l'on peut isoler par évaporation du dis- solvant. C'est une substance brune, résineuse, se nitranl facilement par l'acide azotique fumant, en fournissant un dérivé de couleur jaune, soluble dans l'éther. Nous poursuivons l'étude de ce composé. )) Après des lay^ages réj)étés au toluène et à l'éther, le borure de calcium est traité par l'acide fliiorhydriqueà chaud. On lave à l'eau et, après dessic- cation, on épuise par rélher jusqu'à ce que ce dernier ne se colore |)lus. La poudre cristalline ainsi obtenue est traitée par l'eau, puis par l'alcool et enfin séchée dans le vide. » Cette poudre cristalline n'est pas absolument pure; elle renferme encore une petite quantité de graphite et un peu de borure de carbone. » Propriétés physiques. — Le borure de calcium se |)résente sous la forme d'une poudre noire brillante et cristalline. Examinée au microscope, elle est formée de petits cristaux rectangulaires ou cubiques, transparents, et de couleur jaunâtre lorsqu'ils sont très minces. Ce composé raye le cristal de roche avec facilite. Sa dureté est assez grande pour rayer même le rubis. Sa densité à -t- 1 5° est de 2, v33. Chauffé au four électrique, il fond en une masse homogène à cassure cristalline. h Propriétés cliirtiiques. — I^e borure de calcium, chauffé au rouge dans un courant d'hydrogène sec, n'est pas altéré. » Le fluor l'attaque à froid avec incandescence. Le chlore réagit au rouge; il se produit un grand dégagement de chaleur et il se forme du chlorure de calcium et du chlorure de bore. A la même température le brome et l'iode l'attaquent mais plus lentement. » Chauffé en présence de l'air, il ne brûle qu'au rouge vif. La vapeur de soufre réagit à peu près dans les mêmes conditions. ( 632 ^ » Le borure de calcium n'est pas décomposé dans un courant d'azote à looo". » Cf borure est sans action sur l'eau à la température ordinaire. On voit donc fiu'il est bien différent du carbure de calcium. On peut le main- tenir dans l'eau sous pression jusqu'à une température de 25o°, sans qu'il V ait réaction. » Même au-dessus de ce point, dans un courant de vapeur d'eau, l'at- taque est très lente. La couche de chaux et d'acide borique qui se produit empêche la décomposition d'être rapide. A la température de ramollisse- ment du verre, le dégagement d'hydrogène est lenl; pour obtenir une quantité de gaz plus grande, il faut chauffer vers 1000°. )> Nous avons fait remarquer précédemment que l'on pouvait fondre le borure de calcium au four électrique. Nous devons ajouter que la masse fondue, dans ces conditions, est attaquée par l'eau avec dégagement d'hy- drogène et sans formation d'acétylène. Celte expérience semble indiquer l'existence d'un autre borure de calcium moins riche en bore et décompo- sable par l'eau. » Les hydracides gazeux attaquent lentement le borure de calcium au rouge sombre. A la température de ramollissement du verre, le gaz am- moniac est sans action. Les solutions d'hvdracides ne décomposent pas le borure de calcium. Il en est de même de l'acide sulfurique étendu tandis que l'acide concentré produit un dégagement d'acide sulfureux. L'acide nitrique étendu ou concentré attaque très énergiquement le borure de calcium. » Les oxydants, tels que l'oxyde de plomb ou l'azotate de potassium au rouge, l'attaquent avec violence. L'eau de brome ou un mélange de chlo- rate de potassium et d'acide chlorhydrique le détruisent avec lenteur. Au contraire, le carbonate de potassium, le bisulfate et la potasse fondue reagissent au rouge avec énergie. M Analyse. — Le borure de calcium est attaqué par l'acide azotique dans l'appareil même où doit s'effectuer le dosage du bore. )' Cette analyse se fait par la méthode de Gooch (') et au moyen de l'ap- pareil que l'un de nous a décrit dans une précédente Communication ("). » Après entraînement de l'acide borique par l'alcool méthylique, le cal- (') Gooch, Dosage de l'acide borique {American Journal, vol. IX, p. 28; 1887). (') M. MoissAX, Sur le dosage du bore {Comptes rendus, l. CXVI, p. 1087). cium est dosé dans le résidu par précipitation sons forme d'oxalate, puis pesé à l'état d'oxyde. » Pour doser la petite quantité de carbone que notre composé renfer- mait comme impureté, on attaquait la substance par le chlore bien pur; le résidu, lavé pour éliminer le chlorure de calcium, était jeté sur un fdtre d'amiante puis brûlé dans l'oxygène. L'acide carbonique formé était re- cueilli dans des tubes à potasse pesés au préalable. » EnlJn, le résidu insoluble dans l'acide azotique était lavé, séché à i lo" cl pesé. Il était formé de petits cristaux inattaquables de borure de car- bone, CBo". >' Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : I. 2. Calcium 36,22 36, o3 Bore 57,43 57,30 Carbone 2,66 2,82 Insolubles. 1,21 i , 02 » En ramenant les chiffres du calcium et du bore à 100 parties de bo- rure pur on obtient : calcium, 38,66 et 38, 61; bore, 61, 33 et 61,39; ^^ qui s'éloigne peu de la formule théorique : calcium 37,86 et bore 62,14 pour la formule Ca Bo". )î Borure de strontium. — Le borure de strontium a été préparé tle la même manière que le borure de calcium en partant d'un mélange de bo- rate de strontium, d'aluminium et de charbon. Ce composé peut être ob- tenu dans un grand état de pureté, à cause de sa densité élevée. Elle nous a permis, en effet, d'éliminer, au moyen du bromoforme, la majeure partie des impuretés qui accompagnaient le borure de strontium. » Propriétés physiques. — Le borure de strontium se présente sous l'aspect d'une poudre noire formée do petits cristaux. Ces derniers, exa- minés au microscope, sont transparents lorsqu'ils sont assez minces; ils possèdent une coloration brun rougeàtre. Ces cristaux sont plus grands que ceux du borure de calcium; ils rayent aussi le cristal de roche avec facilité. Leur densité à plus i5° est de 3,28. » Propriétés chimiques. — Les propriétés chimiques de ce composé sont comparables à celles du borure de calcium, seulement il ne prend pas feu à froid dans le fluor et il faut chauffer légèrement pour amorcer la réaction. (, 634 ) .. Analyse. - Les procédés d'analyse ont été les mêmes que précédem- ment. \oiis avons obtenu les chiffres suivants : ]_ :. Théorie pour Bo'Sr. Stronliiiin 56,33 56,56 07,10 Bore 43,38 43, 00 42,90 Carbone 0,67 o,63 Insolubles., Iraces traces » » Borure de baryum. - La méthode que nous avons décrite précédem- ment nous a permis d'obtenir le composé correspondant de baryum. Il se prépare du reste i)lus facilement que les deux autres. Les rendements sont supérieurs et la purification en est beaucoup plus complète à cause de sa densité élevée. » Propriétés. — Le borure de baryum a le même aspect que les deux autres borures alcalino-terreux; ses cristaux, bien que petits, sont très réguliers; sa densité à +15» est de 4,36 et ses propriétés chimiques sont identiques à celles des borures de calcium et de strontium. Sa dureté est assez grande, il ra\e le rubis et le cristal de roche, mais n'a pas d'action sur le diamant. )) Analyse : 1. 2. Théorie pour Bo^Ba. Baryum 67,20 67,09 67,07 Bore 32,25 32 , 28 32 , 43 Carbone 0,29 o,3i » Insolubles Iraces traces » ,) Conclusions. — Les trois métaux alcalino-terreux : calcium, baryum et strontium, fournissent avec le bore des composés de formule Bo*R. Cette formule est identique à celle des azotures de Curtius. Ces combinai- sons sont parfaitement cristallisées, elles rayent le rubis, possèdent une grande stabilité, ne décomposent pas l'eau froide comme les carbures et sont détruites surtout par les oxydants. Elles ne sont donc point compa- rables comme composition et comme propriétés aux carbures et aux sili- ciures alcalino-terreux. » ( 63^, ) NOaiIIVATlOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrulin, à la désignation de deux de ses Membres pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique, pendant l'année 1897-1898. MM. CoRXU et Sarrau réunissent l'unanimité des suffrages. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Le premier fascicule de la «Toxicologie africaine» de M. A. -T. de Rochcbrunc. (Présenté par M. Pcrrier.) 1" Le Tome IV de la « Flore de France » de MM. G. Rony et /. Foiicaïul. (Présenté par M. Chatin.) M. Milne-Edwards expose le système suivi par M. Haviland Field pour la rédaction d'une Bibliographie zoologique qui permet d'arriver à une précision de renseignements inconnue jusqu'ici. ASTRO>'OMIE. — Occultation du groupe des Pléiades par la Lune, te i3 octobre 1897, à Lyon. Note de M. Cii. André, présentée par M. Lœwy. « La préparation de cette occultation a été faite par M. Lagrula et les observations par M. Le Cadet (GLC) à l'équatorial coudé et M. Guil- laume (10) à l'équatorial Brunner. Les immersions avaient lieu sur le bord éclairé, et les émersions sur le bord obscur; celui-ci était invisible. » Les conditions d'observation ont été peu favorables, quoique le temps fût calme. La définition des images était mauvaise, l'atmosphère étant brumeuse et chargée d'humidité, tellement que, malgré son pare- buée, l'objectif de l'équatorial coudé a été presque constamment recou- vert d'une couche de vapeur condensée. Ces conditions ont diminué beaucoup le nombre des étoiles utilisables. C. R., 1897, ■>' Semestre. (T. CWV, N» 18.) 85 ( 656 ) C;it. Immersions Kiiiersions Wi.ll. l>('>i;:nali'ii). Graïul'. (^hscrv. T. M. ï'aris. T.M.Paris. 66 17 // Taureau 4,5 GLC JG Il m s 1 I .59.35,0 34, 3C) 1 15 20 c Taureau 4,5 GLC i3. 6.46,7 I, 66 17 b Taureau 4,.^ GLC JG 13.22.37,9 37,9 72 9,0 JG 13.29.28,6 227 T, Taureau ■ 3,0 GLC JG 13.43.43,3 43, 6(^) i47 23 «^Taureau 5,5 GLC JG 1 3. 46.40, 3 : 42,0(^) n5 20 c Taureau 4,5 GLC JG i3.5i .25,5 : 25,8 120 8,2 GLC 1 3. 53. 12,3 : .4. 8,0 JG 14.19.19,6 143 8,2 JG 14.20.35,7 i3i 7>7 GLC JG 14.29.40,7 42,1 (*) 212 7.0 GLC JG 14.54. 8,5 : 7.8 209 8,2 JG i4.56.i3,5 227 T| Taureau 3,0 GLC JG 14.56.49,5 49>5 353 5,7 GLC JG 10. 3 . 5 1 , 1 '.9,3 (') 226 7.5 JG i5. 12.32 ,6 280 8,7 JG 15.42.21 ,9 3oo 7,5 GLC JG I 5. 53. 33, I : _ _ 3. ,7 353 5.7 GLC J(i i5.56.55, I 55,4 869 7,5 JG 16.27. 8,3 418 8,5 GLC JG 16.48. 6,8 : 48. 7 n 447 8,5 JG 17. 6.16,3 C) En contact i>,5 avant; difficile à suivre dans les trépidations du bord lunaire. (-) Contact 3* avant, puis l'étoile s'enfonce dans le disque lunaire et disparaît brusquement. C) Retard probable. (') Retard probable. (') Contact 2» avant la disparition. C) Retard probable. Le signe (:) correspond à une incertitude de i à 3 dixièmes. ( <^37 ) ASTRONOMIE. — Observaùons de la comète Perrine V ohsenatoire de Rio de Janeiro. Note de M. M. Lœwy. 1 8f)G («oc. 2), faites à Cruls, présentée par .ascension droite. D. I'. S. Étoiles — ^- — ■ ~ — ^-^^ — ~ Dates. lie Gran- Log. fact Log. fact. 1897. coiiipar. dcur. .< — *. parallaxe. >.< — *. parallaxe. Mars 3 . . . . a y 01 s -4.5i,86 9,770rt -h 18. 48", 7 0 i6a n 4. .. l> 8 +1 9.43 9.779 n — 3.58,o 0 208 « 5. c 6i — I 22,54 9-783 n -1-19.31,7 0 176/4 12. .. d 7 -3 42, 5 I 9,8o3 H -H 0. 1,4 9 8l07l i5. p. 8 —2 20 , 02 9 , 802 n - r.56,i 6 521 // 3o. ■■ f 7-; +4 43,43 9,787 n 4-5.52,7 0 639+ Avril 2. rr 7î —2 42,7' 9,787 n -1-18.10,6 0 724+ 10. .. )i 6Î -4 56,93 0,072-t- - 8. 4,2 0 070+ Mai 5. i Si -0 0,88 9,724-H- — 12.59,4 9 995+ Étoiles Vscension droite F éduetion D. P. S. Réduction Dates. de moyenne au moyenne au 1897. eomparaison. 1897,0. jour. 1897,0. jour. Mars 3. . . azzz 2o32Gould h m s 19.50.20,22 +0,71 59*. 9.26,4 - i,'9 4... . b- i789Goiild 19.43.59,40 +0,77 58. 5i. 7,r — '-9 5. . . c = 1873 Gould I 0 . 46 • I 0 , 96 +0,80 57.45.35,8 - 1,4 12 . . . . d= 1820 Gould 19.44-55,95 -+-I ,06 52.24. i5,5 + 0,9 1 ,5 . . . e=: 1677 Gould 19.41. 6,65 + 1,22 49.30,27,5 + 2, 1 3o... ■ /= 2891 Gould 18.55.42,46 + 2,85 28.20.33,6 + 8,5 Avril 1 . . . » — 2128 Gould 18.39.16,59 H-3,55 22.36. 7,9 + 9,4 1 0 . . . . h = 3756 Gould (') 1 5 . 1 . 35 , 3o -1-8, 4o II . i5. 17,6 - 6,3 Mai 5 , . . « = 2089 Gould 9.26.4o,.")8 -1-I,20 49. 3.22,5 — 22,5 Ascension Nombre Nombre Dates Temps moyen droite de D. r. s. de 1897. de Rio. de la comète, h m !i eompar. de la comète. eompar. Mars 3 i6. 18.32 19.45.29,39 6 59.28.13,6 6 j iG. 5.28 19.45. 9,58 i9-44-49>^' 19.41.14,54 19.38.47,88 6 58.47- 7^l 58. 5. 6,6 6 ^ • • • 5 16. 3.33 6 6 12 1.5.43.24 15.49-43 6 .52 . 24. 17 , 7 6 i5 6 49.28.33,4 6 3o 16.14.43 19. 0.29,04 6 28.26.34,4 » (') \»3756Hora XIV. Ascen-^ion Nombre Nombre droite de D. P. S. de de lit comète. CDïtipar. de la comète. compar h ui s i8. 36. 36, 81 6 22.54.31 ,4 6 14.56.46,56 4 I r . 6 . 5; , I 4 9.26.40,97 6 48. 5o. 0,6 6 ( (i:i« ) Dates. Temps mojcn 18!)?. de Rio. Il m s Avril 2 16. 1 .56 'o '5.19. 7 Mai 5 <).52 . 16 » Les obsenalions ont été faites avec l'éqiiatorial de 9 ponces par MM. L. Criils, H. Moiize, N. Duarte, aidés de N. Lousada. » Jja comète a été constamment très faible. Voici les notes prises au sujet de ra.spcct"pliysique. 3 mars : nébulosité de ±3' de diam., conden- sation centrale, sans noyau bien défini. 5 mars : l'éclat paraît avoir aug- menté. 12 mars : nébulosité 3' à 4'. avec condensation centrale. i5 mars : diamètre ±4', l'éclat a légèrement augmenté. 10 avril : nébulosité dilfuse, avec noyau de ±10' grandeur, difficilement visible. 5 mai : comète très faible, à la limite de visibilité : observations douteuses. )) A^. li. — On a tenu compte, lorsqu'il y avait lieu, des corrections dues à la réfraction, au mouvement vrai de l'astre et à la courbure du paral- lèle. » GÉOMÉTRIE. — Nouvelle démonstration du théorème fondamental de la Géo- métrie projective. Note de M. H. -G. Zeuthe.v. (Extrait d'une Lettre à M. Darboux.) « On sait quel rôle fondamental joue, dans la Géométrie projective, le théorème exprimant que la connexion de deux séries projectives est entiè- rement déterminée si l'on connaît les trois éléments de l'une qui doivent correspondre à trois élcmenls donnés de l'autre. Dans la géométrie de Chasles et de Steiner, ce théorème était une conséquence immédiate de la conservation des rapports anharmoniques, qui servait alors à définir la pro- jectivité ou l'homographie ; mais depuis que von Statidt a commencé à con~ struire la Géométrie projective exclusivement avec des postulats projectifs, il a introduit des difficultés plus sérieuses. Ces difficultés, inévitables si Ion définit, avec von Staudt, la projectivité par la conservation des groupes harmoniques, ont été surmontées par les travaux successifs de M. Klein, de MM. Liiroth etZeuthen et enfin de M. Darboux; mais on n'y a réussi tju'en faisant usage du mouvement continu des éléments. Aussi M. Thomac, qui évite une partie des difficultés au moyen d'une autre défi- ( ti3ç) ) nilion, lait usage ilii mouvement et du cas particulier des groupes harmo- niques. » Cependant, en appelant, comme le font MM. Cremona et Thomae, projectives deux séries de points de deux droites dont l'une détermine l'autre au moyen d'un nombre fini de projections, on peut parvenir au théorème fondamental en question sans (aire usa^e de ces artifices. Il suffit évidemment de parler de ces séries particidières, et, comme la démonstration est stéréométrique, je supposerai toujours que les projections se font au moyen tie (aisceau de plans. » Il s'agit premièrement de démontrer que, à l'exception du cas où les deux droites pointées se trouvent dans un même plan, le nombre de projec- tions peut être réduit à une. Cela se fait successivement en remplaçant deux projections par une au moyen du théorème suivant : » Si cinq des sommets d'un quadrilatère plan et complet se trament sur dei>' Po ^Pu.O'Pn-,. ./'o,«)' (') Il existe des théorèmes analogues, mais d'un énoncé plus compliqué, quel que soit le nombre des variables. M. Beudon en a donné récemment un e\*imp\e (Bulletin de la Société mathématique, t. XXV, p. 1 16). ( 'i'i' ) une équation aux dérivées partielles d'ordre n, résolue par rapport à la dérivée Pn-h.h' 'ià le second membre est holomorphe dans le voisinage des imleurs •^01 .)'i)' -^o> \Pia)(\> KPiM/it' ■■■< \Pn,D)o' \Pn—t,i)uf •••> \Po,a)ot et OÙ les dérivées partielles de la fonction F P P p '■ n.a< 'n— i.i» •••• i /j_A+-i,A— I sont nulles pour ces valeurs initiales. Soient, de plus, <^„{x), 9, (a;), .... 9/,-, (a:), h fonctions de x holomorphes dans le domaine du point x„, et telles que ion ait, pour X = ic„, et de même n — h fonctions de y holomorphes dans le voisinage du point )'„, et telles que l on ait, pour y =_7oî ■J>A.V„)==„. [^*1. = (/'m)o. i^o, 1,2, . . ., n — Il — 1 , i-\- kSn. » L'équation proposée (i) admet une intégrale régulière dans le domaine du point (ar^, y^), et telle que l'on ait : » Pour X = x„ , = = ^0(7). ô^=^'(y) ^pr^':^ =<{'«-A-.(r). et pour y =y„, » On a posé, dans cet énoncé. n — " V — dF » Pour la démonstration, on remarque d'abord que les données ini- tiales font connaître les valeurs de toutes les dérivées partielles (/o,,a)o. pour lesquelles l'indice i est inférieur à n — h, ou l'indice /• inférieur à h. Les ( «As ) valeurs de toutes les autres dérivées partielles se calculent ensuite de proche en proche par des additions et des multiplications seulement, de sorte que l'on peut employer la méthode des fonctions majorantes pour établir la convergence du "développement en série entière obtenu ainsi. On peut aussi, sans diminuer la généralité, supposer x,=y, = o, et supposer que les fonctions initiales cp et (j/ sont identiquement nulles. » Cela posé, on peut prendre pour fonction majorante de la fonction F une expression de la forme M / a:+r + S-^Plo-^----^Po.n-l\f, PM+---+ Pa-li^l.h-\ -h P„-l,-,,h+i + ■ ■ . -t- /'o/t \ (' ^^ -p )V~ R ^ M, p et R étant des nombres positifs déterminés. Si l'on remplace dans $ la variable x par -, où a est un nombre positif inférieur à l'unité, on aug- mente tous les coetficieiits et la nouvelle fonction est a fortiori majorante pour F. Tout revient donc à démontrer que l'équation auxiliaire (2) Pn-/..n = '^i'{\y'='/>io, ■■■' p admet une intégrale holomorphe représentée par un développement en série entière dont tous les coefficients sont réels et positifs. Or, si l'on cherche une intégrale de cette équation qui soit fonction de la seule variable x -h aiy = u, on est conduit à l'équation différentielle ordinaire où A et B sont deux nombres positifs, pourvu que a. soit assez petit, et où W désigne une série entière, sans terme constant, dont tous les coefficients sont réels et positifs. Cette équation admet une intégrale qui est nulle, ainsi que ses n premières dérivées pour u = o, et dont tous les autres coefficients sont positifs; le tliéorème énoncé est donc établi. » Cette proposition permet d'étendre aux équations d'ordre n la théorie des caractéristiques. Soit(S) une surface intégrale d'uneéquationd'ordre/î; on appelle caractéristiques les courbes situées sur cette surface, définies par l'équation différentielle du premier ordre (4) P„„, r^r^,)',) de res|)ace à quatre dimensions; parmi les congruences harmoniques à A se trouveront des congruences G qui sont 2O ; le réseau A él tut O, ces congruences sont C. Les réseaux parallèles ;i la congruence G seront aOetC. » Inversement soit (i une congruence 2O et C ; A uu réseau O quel- conque harmonique à G, A étant harmonique à une congruence 2 0seraC ou 2C; en général il sera 2C : A sera donc O et 2C, ce qui établit l'iden- tité des deux problèmes. » Si les réseaux A et B sont donnés, ou a facilement les congruences G; elles correspondent à la solution 0 = a ; , -1- a.Y-. -H m, Vj H- a , v , c. K., 1897, 2" Semestre. (T. C\XV, N- 18.) ^6 ( 61 '4 ) ("le l'équation du réseau \; ■:!,, a..,,a.,,a, étaiil telles que Ton ait a'-, -i-al-\- a; H- a^" =^ o. » Chaque reseau, tel que A, admet ainsi so= séries de congruences 20 et C qui lui sont harmoniques. Cherchons à caractériser ces congruences G. Menons par l'origine desaxes coordonnés uncd roi te ^parallèle àG; Gelant une con£;ruence 2O, il existera sur ^ deux points m et m', inverses l'un de l'autre, qui décriront des réseaux O. Soient ir,r, z les coordonnées de ces points m; posons ( I ) r/a;- + dy- -h rh' = Ir dir -+- /- dv- . ce, y, z seront solutions de l'équation d'O _ i Oh d^ j dl_ M v^) ÔJTd^- ~ ïi Ih' dli "•" / ôii ôv' Pour que C soit cyclique, il faudra que l'on ait, en choisissant convena- blement les variables 11 et i', (3) a-'- + Y- -h Z-- = h- -^ l- . Nous appellerons surfaces S les surfaces déentes par les réseaux O qui satisfont à la condition (3). Posons maintenant ^ '-^ ai' du Ces quantités m et n restent les mêmes pour tous les réseaux O parallèles. » Puisque la condition (3) est satisfaite, /r -+- /- sera solution de l'équa- tion (2). En écrivant ce résultat et en tenant compte des équations (4) et de celles qui s'en déduisent par différentiation, on arrive à la condition / 1-\ àin dn (5) — -I- — =0. ^ ' au t/c Or cette condition caractérise la rrprèscntalion. sphérique des surfaces iso- thermiques. Si donc nous appelons réseaux 1 les réseaux qui ont leurs tan- gentes parallèles aux tangentes des lignes de courbure d'une surface iso- thermique, nous pourrons énoncer le résultat suivant : » .SV une congruence est 2O et C, les deux séries de réseaux O conjugués à cette congruence sont des réseaux L )i Tout réseau O conjugué à une congruence C est un réseau T. ( «45 ) » Comme la connaissance d'un réseau I permet de déterminer, à l'aide de quadratures, deux surfaces isotherniiques, on peut encore dire : » Quand on connaît une congruence iO ctC, ou peut, à l'aide de quadra- tures, seulement déterminer quatre surfaces isothermiques. » Par une autre méthode, je démontrerai que, réciproquement : » A tout réseau 1 est conjugué un système xi' de congruences G, qui sont C et naturellement 2O. » Sur chacune de ces congruences G, se trouve un deuxième réseau O qui est I. De là une première transformation, qui permet de déduire d'une surface isothermique de nouvelles surfaces isothermiques. Ln théorie qui précède en met d'autres en évidence : » Prenons, en effet, une congruence G qui est 2O et C; il v a x' s\stèmes de réseaux harmoniques A qui sont O et 2C; à chacun de ces ré- seaux sont harmoniques ce- séries de coni;ruences analogues à C. De là une deuxième transformation des surfaces isothermiques, « Considérons enfin le réseau B de l'espace à quatre dimensions qui est applicable sur le réseau A. Ce réseau est un réseau C ; il y a x' séries de con- gruences H, harmoniques à B et qui sont O et naturellement C. Prenons l'une de ces congruences et le système ce- de réseaux à B' qui sont O et har- moniques à H. Ces réseaux B', harmoniques à une congruence O, seront en général C, et par conséquent applicables sur un réseau A' de l'espace à trois dimensions Ces réseaux A' sont donc 0 et 2C, ce qui conduit à une troisième transformation des surfaces isothermiques. » Enfin soit M(a-, y, =)un réseau 2 0etC; il est applicable sur un réseau M.'{x',y',z'); ce réseau M' sera aussi 2O. En effet le point M est la projec- tion du réseau 0{x, y, z, p) de l'espace à quatre dimensions; le point {x , y', :■', p) décrira aussi dans l'espace à c[uatre dimensions un réseau O, car de l'égalité dx- -+- dy- -+- dz- = dx'- +■ dy'- -f- dz'- on déduit dx^ -h dy^- -h r/=- H- di^ = dx'' -I- dy- + dz" -f- r/p-. » Cette remarque donne une quatrième transformation ties surfaces isothermiques. )> Certains des résultats qui précèdent s'étendent à l'espace à n dimen- sions. Entre autres, le suivant : La recherche des réseaux O de l'espace à n dimensions qui sont isothermiques est identique à celle des réseauv O de cet espace qui sont applicables sur des réseaux de l'espace à quatre dimensions. ( (346 ) » Remarquons eiifi;. que loiit réseau O isothermique de l'espace à n dimensions est un c is particulier de pareils reseaux: de Tespace à (n -hi) dimensions; rpif- l'application des mctliodes précédentes permet d'en déduire de véritables réseaux O 1 de l'espace à (n + i). La même méthode permettra de passer du plan à l'espace ordinaire. On obtient ainsi de nouvelles surfaces isothermiques dépendant de deux fonctions arbitraires. » PHYSIQUE. — Comprcssibilité des gaz à diverses tempcralures et au voisinage de la pression atmosphérique. Note de M. A. Leduc, j)résentée par M. Lippmann. « I. La compressibilitc de la plupart des gaz à 16" est suffisamment bien représentée par la foimule (i) c = /«(h - fjsy- ,,(0 — 98)' 4-/?(e - 98)\ dans laquelle 0 est la tempéralure critique (absolue) du gaz, et = = ,1,-10', T, étant la pression critique et X le coefBcient vrai pour la pression ^ de la formule (2) i:i^_,=a{p-p,) + b{p-p.r. » Si l'on compte t: en atmosphères, suivant Tusage, et p (') en cenli- rnètres de mercure, on a m = 1?)"). 10-''. /2 = 338.io— \ /; = i46.io '". » II. En vertu du princi|)e des étals correspondants, z prendra à T° la valeur qui convient à 16" (289, absolue) à un autre gaz normal dont la tem- pérature critique serait 6'= ' X 6:= 289/. si l'on pose /= ~- )) Remplaçant 0 par 289/ dans la formule (1), on obtient (3) ^,. =r IJ, '1 — lL-0,5/ -t- 2667-— 220/^-1- I02/''. » III. InviMs'(o - 9'3 f -/>'(« - 93)'; m' , n' dp sont liés aux coefficients de la formule (J) par cinq équations. » Ayant tiré p' et n' des deux premières, on vérifie que les valeurs de m' données par les trois dernières sont sensiblement identiques. 772'= i53. io~'. ^=398.10"% />'= i83. io~'°. » IV. Le coefficient vrai Xpdt le coefficient moyen Aj;; delà formule (2) peuvent se calculer au moyen des formules ((\) ' a;;;=.w-^9.^(^" 2 dont le coefficient b est donné avec une cxactituclc sulfisiule, pour les températures inférieures au point critique, par la formule empirique (7) U = /-r=.,o=oo^(^-,). M Pour les températures supérieures au [)nint critique, le coefficient b est négatif etassez petit pour n'avoir ici aucune importance. )i J'ai calculé A" et A!|j" à o", et A)°' à too", qui me serviront ulté- rieuremenL. On verra qu'une erreur, nièuu' de 5 unités sur b.io", n'a pas grande import:mce tant ipie la pression ne dépasse pas n atmosphères. )' V. Quant aux gaz qui n'appartiennent pas à la série normale, il m'a paru convenable, jusqu'à plus ample information, de les classer en deux groupes seulement et d'admettre que les courbes en : qui leur corres- pondent sont semblables à celles cjue représente l'équation (3). » Les ordonnées ; correspondant au groupe des i;.»z plus compressibles s'obtiennent en multipliant celles du groupe normal par 1,16 (cela semble résulter des expériences sur le gaz aminouiac et le chlorure «le métliyle). Dans ce groupe, qui comprend le furmèno, j'ai fait rentrer l'étliane. » L'acide sulfhvdrique et l'hvdrogène j.bosphoré représentent le groupe des gaz moins com|)ressiblcs. Leurs ordonnées z sont les o,84 environ de celles du groupe normal. Le chlore semble appartenir à ce groupe. » J'ai majoré ou réduit les coefficients b dans le même rapport que s. 1 Remarques. — 1' Les conventions adoptées dans ce paragraphe sont ( 648 ) quelque peu arbitraires. Ou verra pourtant, à propos des coefficients de dilatation et des densités, cpie les données numériques auxquelles elles conduisent sont très utilisables. » 2° Les formules (i), (3) et (4) ne s'appliquent pas à l'hydrogène. » 3" L'exactitude de nos résultats est subordonnée à celle des données critiques. A 0°. A 100°. Gaz. ' 0. T.. ■ z. b.ioK lo'.A,. lO^AÎ^'. lo'.A^^ z. io=.A!»'. H —234 20 » » — 6 )i w » >' Az — 146 35 1,6 » -H 5 >i « o o - CO — 139,5 35,5 2,2 m 6 » » o,o3 o 0 — ii8,8 5o,8 5 » 10 » » 0,5 2 AzO — 93,5 71,2 10 » i4 " » 2 3 Cil» -+- 10 5i 52 3 101 102 io5 17 33 C0= 3i 77 67 5 87 87 91 22 29 Az^O 36,4 73,1 71 6 98 98 io3 20 32 C'IP 37 67 72 7 107 io8 ii4 24 36 nCI 02,2 83 86 7 io3 102 107 28 34 C_v 124 61,7 186 34 3oi 3o6 336 67 94 (CH^)=0 129,6 57 197 43 345 353 394 60 108 CH'.AzH-... i55 72 252 34 35o 35i 378 74 106 SO' i55,6 78,9 254 29 323 322 343 75 97 (CtP)^Az.... 160,5 4i 266 110 65o 688 810 78 2i3 (Cil')-Azli.. i63 56 273 60 487 5oo 557 80 iSa CH* —81,8 54,9 i4 )) 26 26 26 3,4 6 C^H" +35 45,2 81 16 180 i85 202 27 59 .\zH' i3i ii3 23 1 i3 2o5 200 2o5 70 61 CH^Cl i4i,5 73 207 22 352 353 370 77 106 IMF 52°,8 64 73 9 ii4 ii5 123 24 37 li'S 100" 90 122 II i36 i35 j4i 38 4^ Cl 146 93,5 195 17 210 207 217 57 61 » VL Nos formules permettent de calculer la température à laquelle un gaz, dont on connaît la température et la pression critiques, présente une certaine compressibiiité au voisinage d'une pression donnée. » On peut calculer bien plus aisément encore la température t° à laquelle chaque gaz suit la loi de Mariette au voisinage de tt'"'. C'est, en elïel, la température qui correspond à0 comme o" correspond à — 180". T -+- 273 __ 273 160 ■ 100 120 180 25o 56o 620 64o 64o 680 890 910 980 980 JOOO lOIO 290 63o 910 94o 680 820 gSo ( Gi9 ) » On a l'habitude de dire, par exemple, que l'anhydride carbonique suit la loi de Mariette au voisinage de la pression atmosphérique vers 200° ou 3oo°, tandis que nous trouvons ici plus de 600°. )) En réalité, l'écart de l'acide carbonique, par rapport à la loi de Ma- riotle, à 3oo°, est à peu près égal à celui de l'air à la température ordi- naire. Quels que soient l'outillage et le talent de l'opérateur, un semblable écart est impossible à découvrir à une température aussi élevée; car cela exigerait que cette température fût repérée à o",02 près, » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les poids atomiques de l'argon cl de l'Iiélmm. Note de M. II. AVilde. « C'est un fait très digne de remarque (jue, tandis que les savants qui ont découvert l'argon ont essayé de faire rentrer le nouveau constituant de l'atmosphère dans le système périodique, aucune tentative n'a été faite en même temps pour trouver ime place pour ce corps dans l'une quelconque des familles naturelles des éléments. )) Le poids atomique de l'argon, tel qu'il est déduit de sa chaleur spéci- fique, est déclaré, par ceux qui Pont découvert, être égal à 40. Mais la place marquée pour lui dans le système périodique est déjà occupée par le calcium, avec le même poiils atomique ; tandis que les propriétés phy- siques et chimiques du nouveau corps ne présentent aucune analogie avec la famille à laquelle appartient le calcium, non plus qu'avec les familles d'éléments situées de chaque côlé de celle-ci. » M. Berlhelot a déjà communiqué à l'Académie les résultats de ses expériences sur la con)binaison de l'argon avec des hydrocarbures et avec le sulfure de carbone, et il a montré que le nouveau gaz est plus étroite- ment allié à l'azote qu'à tout autre gaz. Il a aussi fait remarquer que comme l'argon est, dans les limites des erreurs qui peuvent avoir été commises, une fois et demie plus dense que l'azote, le gaz inerte est, par rapport à l'azote, dans la même relation que l'ozone vis-à-vis de l'oxygène; avec la différence fondamentale que l'argon et l'azote ne sont pas plus transfor- mables l'un dans l'autre que les métaux isomériques ou polvmcriques ('). » Les vues de iM. Berlhelot sur la nature de l'argon sont partagées par d'autres chimistes éminents, qui ont aussi fait remarquer son analogie avec (') Coniptef: reriffiix. t. CXX, p. 584-58.J ; iSqS. ( 65o ) r.v/„n.-. Celle ressemblance me frappa si fortement qne je fus amené à f;.ire quelques expériences dans le but d'effectuer la transiormat.on du spectre de Tazole et de l'argon l'un dans l'autre. I/azote de l'atmosphère, desséché à I"'"' de pression et refroidi à une température de - yb^C. (en immergeant le tube contenant le gaz dans un mélange d'acide carbonique solide et d'éther sulfurique), fut soumis à la décharge électrique sden- cieuse pendant huit hem-es, sans qu'aucun chnngement n'apparût dans le spectre dudit azote. . ). Le même rés.dtat négatif fut obtenu en faisant passer de fortes élui- c-elles d'induction à IraveVs l'azote, à une pression de 20''"" pendant le même laps de temps, avec des électrodes de différents métaux. ), Aucun changement ne fut opéré dans le spectre de l'argon lorsque ce gaz fut soumis à l'action des étincelles à une température de -76"C. et à une pression de S""", non pins qu'à la pression atmosphérique ordinaire. Des circonstances imprévues ont interrompu le ( ours de ces expériences, mais je me propose de les leprendre, avec l'argon et l'azote, à des pres- sions plus élevées. » Considérant les doutes qui ont été exprimés par des chimistes au sujet du caractère élémentaire de l'argon, j'ai hésité à lui assigner une place dans ma Table des éléments, disposée d'après les proportions multiples de leurs poids atomiques. Cependant, tant que tous les efforts faits pour effectuer la transformation réciproque de l'azote et de l'argon échoueront, on devra accorder au nouveau gaz le rang d'élément. )) L'azote, dans ma Table, est le premier membre de la série H X 7«, soit 2H X 7; son poids atomique i4 étant exprimé par le même nombre que celui qui exprime sa gravité s|)écirique, comme pour d'autres gaz élé- mentaires aux températures ordinaires ; l'argon, par conséquent, a sa place comme second membre de la même série, 311 x 7, entre l'azote et le silicium, avec un poids atomique de 21 ; sa propriété remarquable d'inertie en présence des réactifs étant aussi analogue à celle des autres membres de la même série. » Exactement comme dans le cas de l'argon, diverses tentatives ont été faites pour trouver une place pour l'hélium dans le système périodique; plutôt que pour le placer dans les familles naturelles d'éléments. Le pro- fesseur Ramsay et d'autres chimistes ont j)roposé de placer l'hélium entre l'hydrogène et le lithium, pour cette unique raison que son poids ato- mique est compris entre ceux de ces deux éléments; sans avoir égaixl à ce fait que l'admission d'un élément à cette place nécessiterait la création (65i) (l'une autre série horizontale, d'au moins sept membres, ou exigerait le déplacement d'autres membres de la série verticale; ce qui amènerait une nouvelle confusion dans le système prétendu périodique. » Regardant comme admis que l'hélium était un mélange de deux gaz élémentaires, comme l'avaient d'abord assuré les professeurs Range et Paschen, je me hasardai à identifier ces gaz supposés avec les molécules typi- ques H X 2 et H X 3 placées à la tête de ma Table ( ' ). Les recherches pos- térieures des professeurs Ramsay ot Riinge ont montré, cependant, que l'expérience qui avait semblé prouver que l'hélium était un mélange de deux éléments était illusoire; car les éléments constitutifs du gaz, que l'on alléguait être l'un plus dense, l'autre plus léger, produisaient le même spectre (^). Il serait intéressant de savoir si la méthode de diffusion, montrant que l'hélium est un mélange de particules plus denses et plus légères, est confirmée par la balance; car le degré de diffusion à travers une cloison poreuse peut être affecté par plusieurs causes, sans prendre le caractère de différences anomales de densité du même gaz élémentaire sous une pression constante. » D'après cette raison que les poids atomiques de gaz élémentaires à des températures ordinaires sont exprimés par les mêmes nombres que leurs gravités spécifiques, le poids atomique de l'hélium sera 2, et l'élé- ment est identique à la molécule typique H x 2 à la tête de la seconde série de ma Table. M La Table des éléments dont il a été question avec les poids atomiques exprimés en multiples des molécules typiques à la tête de chaque série se trouve (.Idnslca Manc/iestcr Memoirs, 1878, 1886 et 1895. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les acides siannù/ues. Noie de M. R. E.\gel, présentée par M. Friedel. « L Les données expérimentales qui servent de base à l'histoire des acides stanniques sont confuses et contradictoires. En voici un court exposé : » 1° L'acide stannique se transforme en acide mélastannique par la dessiccation ; on (') P/iil. Mag., Vol. XL, p. 466; 1895. (^) Trai.-aux de l'Association britannique, Toronto, 1897; Nature, p. 38o; 19 août 1897. C R., 1S97, ^" Semestre. (T. CXW, N- IS.) 87 ( ^52 ) ne peut donc l'isoler dans l'état sec (Berzelius, Graliam). L'acide slannique peut être isolé sans altération (Neumann, ScliifT, Lorenz). » 2° La composition de l'acide stannique est la même que celle de l'acide métaslan- nique (mêmes auteurs). Elle en dilTère (van Benimelen ). » 3" L'acide mélastannique desséché dans le vide répond à la composition (Sn 0')S 5PP0 (Fremj). Il répond à la composition (SnO^)^, 4H-0 (Schaftner, van Bemraelen). » 4" Les métastannates ont pour iorinule : Sn-'O^M'' (Freniy, i844); Sn''0"M'^ (Fremy, i848); Sn"0'=M'- (H. Rose, Weber). Les métastannates n'existent pas; les produits désignés sous ce nom sont des stannates avec excès d'acide stannique (Ber- zelius, Lowentlial). » 5" L'acide stannique se transforme directement en acide mélastannique (Berze- lius, Grahani). Il existe entre l'acide stannique et l'acide mélastannique deux ou plusieurs acides définis intermédiaires (Musculus, Léo Vignon) ('). » II. Dans deux précédentes Communications (séances du 5 avril et du 7 septembre 1897), j'ai indiqué la préparation, la formule et les propriétés principales de deux composés nouveaux : le chlorure de mélastannyle et le chlorure de parastannyle. C'est l'obtention d'un nouvel acide stannique, bien caractérisé comme espèce chimique distincte, qui m'a conduit à ce résultat. Inversement la possibilité de reconnaître maintenant, les uns en présence des autres, les chlorures stannique, mélastannique et parastan- nique m'a permis, en transformant en chlorures les divers hydrates stau- niques ou produits considérés comme tels, étudiés par les auteurs, de distinguer les composés définis d'avec les mélanges et d'éclaircir, défini- tivement je pense, l'obscure question des hydrates stanniques. » III. Les résultats de mes recherches peuvent se résumer brièvement comme suit : » i" L'acide métastannique pur, isolé d'un métastannate ou du chlorure de niétastannyle et desséché dans le vide sec, a bien la composition (SnO-)\ 5H'-0 que lui a assignée Fremy dans son deuxième Travail. Il contient environ 11 pour 100 d'eau (théorie : 10,7). » 1° Ij'acide stannique isolé du chlorure stannique et débarrassé rapi- dement et le mieux possible de l'eau qui le mouille, soit par essorage,, soit par comj)ression à 3oo atmosphères, renferme 32,7 pour 100 d'eau (moyenne de cinq déterminations concordantes; théorie pour S nO", 4 H- O: 32,4 pour 100). (') I^a diminution progressive avec le lemjis de la chaleur de neutralisation de lacide >lannique observée par M. Léo Vignon s'explique tout aussi bien par une translornuilion directe de l'acide stannique en acide mélastannique. ( 6=13 ^ » 3° Exposé à l'air, ce composé |)ieii(l rapidement l'apparence d'un corps tout à fait sec; mais il perd néanmoins de l'eaii. En même temps, il se transforme partiellement en acide métastannique. dont la présence est démontrable par la formation de chlorure de mélaslaiiiivle sous l'in- fluence de l'acide chlorhvdrique. Cette même transformation a lieu lors- qu'on conserve l'acide stannique dan? l'eau. » 4° Si l'oi) poursuit l'étude de cette transformation de l'acide stan- nique en un corps renfermant, après tlessiccation dans le A'ide, 10,7 pour 100 d'eau, on observe ce fait imprévu, c'est qu'on aboutit à un produit qui, après dessiccation dans le vide, ne renferme plus que 8 pour 100 d'eau environ. Ce prorluit ne subit plus de modification ultérieure; j'en ai conservé pendant trois ans à l'air sans le voir changer ni d;ins sa composition, ni dans ses propriétés. J^'acicie chlorhvdrique le transforme en un mélange de chlorure stannique et de chlorure de métastannyle. La transformation, à froid, de l'acide stannique en acide métastannique est donc limitée. » j" Ce fait rend compte des contradictions entre les expérimentateurs et, notamment, des différences eulie les quantités d'eau trouvées dans les composés désignés tantôt sous le nom (Vacide stannique, tantôt sous celui iVacide métastannique. » La seule interprétation possible de ce phénomène me paraît la sui- vante : il se forme dans la transformation de l'acide stannique en acide métastannique une combinaison entre les deux composés, un stannale de métastannyle. Un semblable composé prendrait en elTet naissance aux dépens de ses composants avec élimination d'eau, comme tout sel formé à partir de son acide et de sa base; d'où la moindre quantité d'eau con- tenue dans ce produit. » Une démonstration rigoureuse de l'exactitude de cette interjjrétalion exigerait la preuve que le produit limite auquel aboutit la transformation de l'acide stannique renferme exactement une molécule d'acide stannique pour une molécule d'acide métastannique. Je ne puis apporter cette preuve, faute d'un moyen de séparation quantitative des chlorures stannique et métastannique. » Mais cette interprétation, outre ([u'elle paraît la seule qui puisse expliquer le phénomène, trouve une confirmation qui paraîtra concluante dans les faits suivants : » Dans un premier Travail (i844) t'fnv assigne au mét.istannate de potassium la formule Su'O'K" qui répond exactement à celle d'un mélange ( 654 ) molécule à molécule, de stannate et de métastannate de potassium : SnO'R-+ Sii'0"R= = Sn''0'''R^ = 2Sn'0'K-. En 1848 Fremy reconnaît qu'il a analysé un mélange de stannate et de méta- stannate; il avait transformé manifestement en sel de potassium un prétendu acide métaslannique qui n'était autre chose que le produit limite dont je A'iens de parler. » En 1868, Musculus abandonne à lui-même de l'acide slannique. Après vingi-quatre heures, il transforme ce produit en sel de potassium et obtient, à l'analvse, la formule Sn'O'R-; après quelques jours il obtient le pro- duit Sn'O'R-. Il retrouve donc l'acide Sn-O' H^ que Fremy avait montré en 1848 n'être qu'un mélange d'acides slannique et métastannique. Si la transformation de l'acide stannique en acide métastannique se continuait jusqu'au bout, Musculus aurait nécessairement trouvé le sel Sn^O'R^ qu'il a cherché. Il constate qu'il n'a pu trouver de quatrième terme, nouvelle preuve de l'arrêt de transformation au moment où le produit répond à la composition d'un mélange d'une molécule d'acide stannique pour une mo- lécule d'acide métastannique. D'après ce qui précède, on voit que les pré- tendus acides de Musculus ne sont que des mélanges. Il suffit d'ailleurs de lire le passage suivant de Musculus {Annales de Chimie, 4" série, t. XIII, p. 102) pour en trouver la preuve donnée par l'auteur lui-même : « L'Iiy- » drate Sn'O'H- traité par l'acide chlorhydrique au maximum de concen- » Iration donne une partie insoluble et une partie soluble. » La partie in- soluble est du chlorure de métastannyle, la partie soluble du chlorure stannique. (Voir mes Notes précédentes.) )) Dans une prochaine Communication j'exposerai mes recherches sur l'action de l'acide azotique sur l'étain ; cet exposé terminera l'histoire des acides stanniques. » CHIMIE. — Emploi de la flunrescèine pour la recherche de traces de hrome dans un mélange salin. Note de M. H. Baubigny, présentée par M. Troost. « Nous avons signalé, M. P. Rivais et moi ('), un procédé de décompo- sition des bromures basé sur l'action d'un mélange de permanganate de (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 85g, et t. CXXV, p. 527 et 607. ( 655 ) potassium et d'unsel solublede enivre. Il m'a paru utile de rechercher un moyen pratique permettantde constater rapidement si cette décomposition était complète à un moment donné et, par suite aussi, de reconnaître des traces minimes de bromure dans un composé salin. » Dans ce but, j'ai pensé à utiliser la tluorescéine, que le brome trans- forme facilement en éosine ou dérive tétrabromé. En opérant, comme je l'ai fait, avec ce que j'appellerai du papier Ao. fluorescéine, le passag^e de la teinte jaune à la nuance rose do l'éosine est si sensible qu'on peut recon- naître avec certitude et sans dilïicullé aucune la présence de o"', ooi d'un bromure alcalin dans 5^^ à io^'''de sel marin. » Ce papier se fait très aisément. La fluorescéine, obtenue en portant pendant trois heures à igo^-aoo" les proportions voulues d'acide ortho- phlalique et de résorcine, est purifiée, puis traitée par de l'acide acétique pur à 4o ou 5o pour loo. C'est cette solution acétique filtrée qui sert à la préparation. On y plonge du papier écolier jusqu'à parfaite imbibition et on laisse sécher. Suivant la concentration de la liqueur de fluorescéine, la teinte jaune est plus ou moins intense, mais cela n'a aucune importance, l'action restant toujours très nette. Pour em|)loyer ce papier, qui se con- serve aussi bien que celui de toiniicsol, ou le tiioiu'lle et, à la moindre trace de brome, il prend une coloration rosée ([ui tranche avec la nuance jaune de la portion non altérée. » Dans le cas qui nous occupe, pour opérer, on procède de la façon suivante : le sel à analyser ou à étudier ayant été introduit avec le mélange oxydant dans le ballon à réaction décrit antérieurement, on glisse dans le tube à dégagement, dès le conuuencemenl de l'opération s'il s'agit d'un simple essai, au dernier moment, au contraire, si l'on veut s'assurer de l'élimination totale du brome lors d'un dosage, un petit morceau de papier de fluorescéine roulé en cigarette et humide. Le brome, s'il en existe, en- traîné par le courant d'air lancé dans l'appareil, se fixe alors sur la fluores- céine au moment où il rencontre le papier, et le changement de teinte a lieu. La vites.se du virage varie avec la richesse en brome : s'il y en a en quantité notable, le virage se produit instantanément sur toute la surface du papier; n'en existe-t-il au contraire que des traces, ce n'est que peu à peu qu'apparaissent, aux places oii le petit rouleau de papier de fluores- céine livre passage au courant gazeux, des stries roses qui se détachent sur le fond jaune. » Il reste entendu que toute matière organique, liège ou autres, doit être exclue de l'appareil. ( 656 ) » Le procédé n'est pas applicable directement à un mélanE^e de chlore et de brome libres, du moins si le chlore est en grand excès, parce qu'il agit également sur la fluorescéine en donnant le dérivé chloré. Sans doute, en pareil cas, la confusion entre les deux corps n'est pas possible, le dé- rivé chloré étant blanchâtre; mais, comme le brome n'a plus d'action sur ce composé, on voit que la présence de petites quantités de brome peut rester masqué^, la coloration caractéristique qui décèle cet élément ne pouA'ant plus se produire. )) On conçoit donc que, pour reconnaître des traces de brome dans du chlore libre, le papier de fluorescéine ne puisse être recommanflé, mais le principe de la méthode peut être utilisé en transformant préalablement les deux éléments halogènes en chlorure et bromure et en ramenant ainsi la question à l'étude d'un' mélange de ces deux sels. Je n'insiste p:is sur coite transformtilion ([ui est une opération élémentaire. )) Deux exemples suffiront pour montrer la sensibilité du procédé. » 1° Dans 100'-'= d'eau contenant iGs-- de CuSO'-l- 5H-0 el oS', 7 de MnO'K (liqueur qui, ainsi que nous l'avons vu, décompose complètement les bromures à 100°), on in- troduit, à l'aide d'une liqueur titrée, o!!'',ooi de KBr, et l'on chauft'e au bain-marie. La température voulue étant atteinte, on fait passer lentement le courant d'air. A.u bout de quelques minutes, la formation d'éosine sur le papier de fluorescéine, intro- duit dans le tube à dégagement, révèle la présence du brome. » 2° Dans i5" d'une solution de sulfate de cuivre saturée à froid (17°), on verse 5s'' de NaCl pur elos^G de MiiO'K. Avec un liquide aussi riche en chlorure, l'interven- tion de la chaleur, comme nous savons, donnerait lieu à un léger dégagement de chlore. Lorsque tonl le sel marin est dissous, on fait donc barboter l'air sans chauffer, c'est-à-dire à la température ordinaire. Au bout de dix minutes, le papier de fluores- céine n'a pas changé de teinte On arrête alors, on laisse tomber dans le mélange o8'",oo[ de KBr, on referme et l'on rétablit la circulation d'air. En quatre ou cinq mi- nutes, le papier de fluorescéine témoin accuse encore, du fait des stries roses qu'il porte, l'existence du brome dans l'air qui sort du ballon. >> Je ne crois pas utile d'insister longuement sur les services que peut rendre dans la pratique l'emploi de ce papier de fluorescéine pour la re- connaissance des bromures solubles ('). Une petite quantité du composé, traitée à Iroid dans uu simple tube à essai par quelques centimètres cubes d'une solution concentrée du mélançje oxvdant, donne assez de brome (') Je réserve, pour le moment où je m'occuperai des sels halogènes d'argent, l'in- dication du procédé à employer pour la décomposition des bromures insolubles. ( 657 ) pour que le papier placé à l'orifice du tube change de teinte et enlève toute incertitude sur la nature du corps qui se dégage. » Nous ajouterons, pour terminer, que la présence d'un iodure ne peut en rien fausser les résultats, si on le transforme d'abord en iodate en chauffant la dissolution avec un peu de permanganate. L'iodate formé, il ne peut plus, en quelques conditions que ce soit, se produire d'iode libre lorsqu'on ajoute le sel de cui\re. » CHIMIE ORGANlQUlî. — Sur ridenlilc crislallographicjua des asparagines dexlrogyre et lé<,'ogyre. Note do J\I. P. Frecndleii, présentée par M. Friedel. » Dans un Mémoire publié cette année {Berichte der d. cli. G., t. XXX, p. ()i), M. Walden cherche à prouver qu'il existe des exceptions à la loi de i'aslour, qui définit les relations de l'activité optique et de l'hémiédrie cristalline. Il signale à ce propos des différences d'angles qui ont été observées par M . Gratta rola entre l'asparagine gauche (ordinaire ) et l'aspa- ragine droite {Zeit.fur Crist., t. XX, p. Gi8). » Les paramètres calculés en partant des mesures de M. Grattarola sont les suivants : a. 0. c. Asparagine gauclu' 0,4735 1 0,8273 Aspaiagine droilr ' s 4:32 1 0,8349 » T-a différence entre les valeurs du rapport j est faible, mais néanmoins elle dépasse la limite des erreurs de mesure. La thèse soutenue par M. Walden aurait été justifiée si celte différence s'était retrouvée sur d'autres cristaux et toujours dans le même sens. Il était donc utile do faire de nouvelles expériences pour contrôler les chiffres de M. Grattarola. » J'ai mesuré quatre cristaux d'asparagine levogyre et deux cristaux d'asparagine dextrogyre provenant d'un don fait par M. Piutti lui-même. » L'écart maximum des déterminations de l'angle eu litige \e'e') a été de y pour la première et de 5' pour son inverse. Les rapports axiaux déduits de ces mesures sont les suivants : a. 0. c. Asparagine gauche 0,4752 1 0,8294 Asparagine droite o,474' " 0,8310 ( 658 ) » Les différences seraient encore moimlres si l'on avait éliminé un des cristaux de M. Piutti qui présentait des facettes un peu striées. Elles rentrent néanmoins déjà dans les limites d'erreurs de mesure, et l'on peut en con- clure l'identité cristallo^raphique des deux asparagines dextrogyre et lévo- gvre qui ne se distinguent par conséquent que par la position de leurs facettes hémiédriques. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Étude de la transformation des matières sucrées en huile dans les olives. Note de M. C. Gerber, présentée par M. Chatin. « Le but de cette Note est d'essayer de fournir une preuve directe de la transformation des matières sucrées et, en particulier, de la mannite, en corps gras, dans les olives. » Cette preuve ne semble pas avoir été faite jusqu'ici. En effet, de Luca (*) a bien montré l'existence de la mannile dans les olives vertes; il a montré également que cette substance ne se trouve en forte proportion que pendant la première période du développement de ces fruits et que, ensuite, « elle diminue progressivement à l'accroissement des olives » et aussi à l'accroissement de la matière grasse, si bien que, lorsque les )) olives contiennent le maximum d'huile, la mannite a complètement dis- » paru ». Il en a conclu « qu'il doit exister quelques relations entre ces » matières », et, depuis lors, la mannite est généralement considérée comme étant l'origine de la matière grasse contenue dans la pulpe de l'olive. Cependant, il faut Lien reconnaître que, de ce qu'un corps dis- paraît alors qu'un autre apparaît dans un fruit encore fixé à l'arbre, il ne s'ensuit pas que le premier ait donné naissance au second. » Par l'étude des échanges gazeux qui se produisent entre l'atmosphère et les olives aux diverses phases de leur développement, nous avons trouvé qu'il en est réellement ainsi pour les fruits de l'olivier. » En effet, cette étude nous a montré que : CO' » 1° Le quotient respiratoire -ç- des olives est inférieur à l'unité pen- dant leur jeune âge, c'est-à-dire pendant la période où de Luca a constaté l'existence d'une forte proportion de mannite et celle d'une quantité très faible de corps gras. (') Comptes rendus, 26 août i86i; i5 seplenibre 1862; 22 septembre 1862. ( 659 ) » C'est ainsi que, le l'î juillet, une olive verte, pesant o*^'',42, a donné à 3i°: CO= = 32i", 0 = /ioo'=%64, ^=o,79('). » 2° Le quotient respiratoire devient siipéiieur à l'unité quand les olives, tout en étant vertes encore, sont beaucoup plus grosses, et quand elles de- viennent rouge violacé, c'est-à-dire pendant la période où de Luca a con- staté la diminution de la mannite et l'augmentation des corps gras. C'est ainsi que, le 6 octobre, une olive verte pesant 3^, 3o a donné à 3i° : CO^=i3/r,T, 0 = 82"M7, ^ = ,,5i et, à la même date, une olive à moitié violette, pesant également 3^'", 3o : CO- = i3o'-%9, 0 = 9i'%56, ^=1,43. » 3° Le quotient respiratoire, supérieur à l'unité, des olives séparées de l'arbre pendant la période précédente diminue peu à peu de valeur et de- vient enfin inférieur à l'unité, si l'on continue l'expérience pendant plu- sieurs jours. A ce moment la mannite a complètement disparu. » C'est ainsi qu'une olive verte pesant 5^',6o a donné à 17" : Durée CO- Date. de l'expérience. CD- dégagé. 0 absorbé. O heures co ce 11 octobre aS 48,53 33,28 i,46 12 » 22 48,69 34,78 I,4o i3 >i 22, 5o ^ô,Z5 34,35 1,32 14 » 22 39,13 34,33 1,1 4 i5 )i 22,92 3i,48 3i,8o 0)99 16 i> 26,50 26,1 3 26,1 3 I 18 1 35,33 20,75 26,02 0,82 19 » 33,08 18, 83 24,45 0,77 21 38,17 '6,99 24,62 0,69 22 » 33 17,15 25,22 0,68 » Comme, d'un côté, les olives ne contiennent aucun des acides citrique, (') Les quantités de gaz carbonique dégagé et d'oxj^gène absorbé sont évaluées par kilogramme d'olives et par heure. C. R., 1897, 2- Semestre. (T. CXXV, N« 18.) 88 ( d6o ) lartrique, raalique, lesquels déterminent un quotient supérieur à l'unité que nous avons appelé quotient d'acides, et que, de l'autre, ces fruits ne produisent pas d'alcool, lequel est accompagné d'un quotient également supérieur à l'unité que nous avons appelé quotient de Jermenlation, nous sommes bien obligé d'admettre quelques relations entre ce quotient supé- rieur à l'unité et la destruction de la mannite. » Or, si la mannite était simplement oxydée, le quotient serait inférieur à l'unité : ro- C c f i I » ()6 4. , ■>. o = G CO- + ; H= O ; -q" = "' 9^" Mannite. )) Au contraire, si la mannite, comme aussi les hydrates de carbone, se transforme en corps gras, cette transformation ne peut se produire qu'avec un quotient supérieur à l'unité. En effet, la formule de la mannite diffère de celle des principes constituants de l'huile d'olive, par de l'hydrogène et de l'oxygène en excès. Si, avec M. Gautier ('), on admet la transforma- tion de la mannite en huile, uniquement par départ de ces deux éléments à l'état d'eau et de gaz carbonique, on a l'équation suivante : 1 1 C/ \V LY = C^ ' H^* O" + 3o H'O + 1 5 CO". MiMiiiiti . Marsarii- olcine. I/atmosphère s'enrichira donc en gaz carbonique. » Indépendamment de cette transformation, on doit observer, dans les olives ainsi que dans toutes les plantes, les phénomènes généraux de la respiration qui, en l'absence des acides citrique, tartrique, malique et d'alcool, se traduit par un quotient inférieur ou au plus égal à l'unité, comme il résulte des travaux de MM. Bonnier et Mangin. La superposition de ces deux phénomènes : formation d'huile aux dépens de la mannite et respiration normale, se traduira donc à nos yeux par un quotient supérieur à l'unité (-). Or, nous venons de constater l'existence de ce quotient. (') Chimie biologique, i"- édition, p. 58. (-) La transformation des matières sucrées en huile pourrait encore se faire avec un dégagement d'o\.ygène (Mulder, Morot) ou d'oxygène et de gaz carbonique; mais, ainsi que nous nous en sommes assuré, il en résulterait également un quotient supé- rieur à l'unité : celui-ci constitue donc une preuve de la transformation des matières sucrées en huile. ( ^'i' ) » Conclusions. — i" Les olives présentent, lorsque la proportion de la mannite diminue et que celle de l'huile augmente, un quotient supérieur à l'unité; » 2° Ce quotient est dû à la formation, dans l'olive même, de l'huile aux dépens de la mannite. » Un certain nombre de graines oléagineuses, les ricins en particulier, nous ont présente, à un certain moment de leur dé\eloppement, un quo- tient respiratoire supérieur à l'unité. Nous exposerons le résumé de ces recherches dans une prochaine Note, ainsi que les conclusions générales, sur la formation des corps gras dans les graines et fruits oléagineux qui en découlent. » BOTANIQUE. — Lm greffe mixte. Note de M. L. Damel, présentée par M. Gaston Bonnier. « On sait que dans les greffes ordinaires on supprime avec soin toutes les pousses du sujet au moment même de l'opération. Quelquefois, pour faire monter plus facilement la sève au niveau de la greffe, on conserve au sommet du sujet un bourgeon d'appel ou quelques branches feuillées de faible dimension. Dans ce dernier cas, la conservation du bourgeon est toujours temporaire et l'on s'empresse de supprimer radicalement le tout après la reprise, car, dit-on, la vie du greffon se trouverait infailliblement compromise par le développement plus rapide des pousses lUi sujet. » Jamais on n'a songé à laisser à demeure des pousses au sujet en sur- veillant leur développement et en empêchant, par une taille raisonnée, le sujet de tuer le greffon. » S'il était cependant possible de maintenir ainsi un équilibre artificiel, variable avec l'âge, entre le sujet et le greffon qui assimileraient alors à la fois et transformeraient en sèves élaborées différentes une même sève brute, les conditions d'existence des deux plantes différeraient sensible- ment dans ce procédé et dans l'ancien. » En conservant des branches feuillées au sujet, la symbiose entre les deux plantes atteindrait son maximum de complexité. Pour distinguer le procédé nouveau de l'ancien, je le désignerai sous le nom de greffe mixte. » Les conditions biologiques n'étant |)as les mêmes dans la greffe ordi- naire et dans la greffe mixte, on pouvait s'attendre à les voir donner des ( 662 ) résultats différents, tant dans la réussite même des greffes que dans les réactions réciproques du sujet et du greffon. » Les expériences suivantes montrent qu'il en est bien ainsi. » 1. Greffe du Cerisier ordinaire sur le Laurier-Cerise. — Tandis que l'on greffe facileinenl les plantes à l'euilles persistantes sur les végétaux à feuilles caduques, la greffe inverse passe pour difficile et même pour impossible. La raison, c'est que le sujet à feuilles persistantes étant privé de feuilles par le fait de la greffe (greffe ordi- naire), est forcé pendant l'hiver de recourir au greffon pour assurer son existence. Or le greffon perd ses feuilles pendant cette saison et ne peut lui rendre ce service d'une manière efficace : de là l'insuccès final de la greffe ordinaire. » Avec la greffe mixte, il en est tout autrement. J'ai écussonné, au printemps de 1891, le Laurier-Cerise {Prunus Lauro-Cerasus) sur le Merisier {Cerasus avium), en laissant des pousses feuillées au sujet et en les pinçant sévèrement dès qu'elles pre- naient un développement inquiétant pour le greffon. » L'année suivante, j'ai laissé volontairement trop de feuilles au sujet : le greffon a souffert, a peu poussé et les pucerons l'ont vivement attaqué. A partir de ce moment, j'ai été fixé. Une taille plus sévère du sujet lui a redonné la vigueur et la résistance nécessaires. En laissant chaque année un nombre de feuilles proportionné à la taille croissante du greffon, l'équilibre de végétation entre les deux plantes a été parfait et leur croissance simultanée n'a rien laissé à désirer. Le greffon dont certaines pousses ont atteint une longueur annuelle de i™ environ a déjà fructifié deux fois. )> Je puis donc considérer cette greffe comme ayant réussi définitivement et dire que, dans ce cas au moins, le greffage mixte permet d'obtenir plus facilement la greffe d'un arbre à feuilles caduques sur un arbre à feuilles persistantes. » II. Greffe du Haricot noir de Belgique sur le Haricot de Soissons gros. — La greffe des Haricots et autres plantes à tiges creuses, considérée comme impossible, réussit fort bien par le procédé de la greffe sur germination ('). » Pour mieux observer les différences produites par le procédé de la greffe ordi- naire cl par celui de la greffe mixte, j'ai choisi deux variétés aussi différentes que possible : 1° le Haricot noir de Belgique, nain, assez précoce, à courte inflorescence de 3 à 5 fleurs violettes donnant 2 à 3 fruits à gousse tendre et agréable au goût, à graine violet noir, de taille moyenne; 2° le Haricot de Soissons gros, à rames, plus tardif, à longue inflorescence d'une vingtaine de fleurs blanc jaunâtre, portant 3 à 5 fruits très parcheminés et de goût désagréable et à graines blanches très grosses. » J'avais à la fois, dans un même terrain et à la même exposition, des greffes ordi- naires, sans pousses sur le sujet, des greffes mixtes et des témoins appartenant aux deux variétés greffées. » Voici les résultats comparatifs de ces expériences : (') Cf. L. Daniel, Sur la greffe des plantes en voie de germination {Comptes rendus de l'Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de Pau, 1892). ( 663 ) llarirni de SoUsuns gros non grciïc. Taille, 4",5o. Feuilles très nombreuses et très largos. l-'Ieurs blanc jaunâtre. Inflorescences longues, ayant une vingtaine de (leurs produisant 3 à 5 fruits. Fruit parcheminé à goût particulier fort désa- gréable. Graine blanche. Greflo [iiixle du Haricot nuir sur k- Haricot Uc Suissuns. Taille, o°',4o. Feuilles comme celles du témoin. Fleurs, les unes violettes, les autres panachées de blanc et de violet. Une intlorescence longue, ayant <) (leurs panachées ; les autres courtes, sem- blables à celles du té- moin. L'inflorescence longue a donné 3 fruits. Fruit à moitié parche- miné, goût prononcé de la gousse du Haricot de Soissons. Graine violet noir. lîi-elTe ordiiiait'P du Haricot noir sur le Haricot de Soissons. Taille, o", 23. Feuilles moins nombreuses, moins vertes et moins vigoureuses. Fleurs toutes violettes. Inllorescences courtes, à 2 ou 3 (leurs donnant 1 à 1 fruits. Fruit un peu parcheminé à goût rappelant un peu le Haricot de Soissons. tiraine violet noir. Haricot noir de Beigiqiic non grelTé. Taille, o",4o. Feuilles nombreuses et vi- goureuses. Fleurs toutes violettes. Inllorescences courtes : 3 à 5 fleurs produisant 2 à 3 fruits. Fruit à gousse tendre, sans parchemin, à goût très agréable. Graine violet noir. » On peut de ces faits tiier diverses conclusions dont voici les plus importantes : » i" La greffe mixle doit être emplovce quand l'on veut réussir plus facilement des greffes entre plantes présentant îles différences physiolo- giques marquées (greffe des arbres à feuilles caduques sur arbres à feuilles persistantes). » 2" L'influence directe du sujet sm- le greffon ne se produit pas de la même façon dans la greffe mixte et dans la greffe ordinaire. » Les phénomènes que l'on peut attribuer aux variations de milieu (taille et vigueur relative du greffon, résistance aux parasites) sont moins accentués dans la greffe mixte. Mais, au contraire, certains caractères parti- culiers de la variété sujet (goût, forme des fruits, couleur de la fleur, etc.) se mélangent beaucoup plus facilement à ceux du greffon dans ce genre de greffe que dans la greffe ordinaire. » 3° Les semeurs, qui voudront créer par la greffe des variétés nou- velles (') ayant une qualité déterminée, c'est-à-dire faire acquérir au greffon ou à sa postérité certains caractères d'un sujet donné, devront se servir de préférence de la greffe mixte au lieu de la greffe ordinaire. » 4" Les greffeurs, qui voudront au contraire maintenir aussi intacte (') L. Daniel, Création de variétés nouvelles par la greffe {Comptes rendus, 3o avril 1894). ( 661 ) que possible la varfélé du greffon, devroot employer la greffe ordinaire et laisser au sujet le moins possible de parties vertes, c'est-à-dire greffer près de la racine (')•*' PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur l' évolution du black rot. Note de M. A. Prunet, présentée par M. Gaston Bonnier. « J'ai décrit précédemment la marche générale des invasions de black rot et les caractères propres de ces invasions. » Je me propose d'examiner aujourd'hui l'évolution de la maladie con- sidérée dans ses effets sur les divers organes de la Vigne. » Feuilles. — Au moment d'une invasion, le black rot n'apparaît pas indif- féremment sur les diverses feuilles d'une même souche ; il ne se montre que sur des feuilles qui se trouvent à un état spécial de développement. D'une manière générale, quelle que soit l'époque de l'invasion, les lésions caractéristiques de la maladie sont limitées aux feuilles les plus jeunes parmi celles qui ont atteint leurs dimensions définitives. » Les feuilles qui participent à une invasion ne sont plus frappées par les invasions suivantes. Elles ont même perdu toute réceptivité nouvelle pour le black rot, alors que des lésions se forment encore en grand nombre à leur sui'face. Si, au moment d'une invasion, on pulvérise, sur l'ensemble des feuilles d'un sarment, de l'eau renfermant en suspension un grand nombre de spores du parasite, on constate que les feuilles qui participent à l'invasion actuelle ne sont pas frappées par l'invasion consécutive à la pulvérisation ; il en est de même des feuilles plus anciennes qui peuvent se trouver au-dessous d'elles. Les seules feuilles qui soient contaminées parla pulvérisation sont des feuilles de la partie supérieure du rameau qui n'avaient pas encore les dimensions des feuilles adultes au moment de l'opération. Ces feuilles ne présenteront d'ailleurs des taches de black rot que lorsqu'elles se seront suffisamment accrues pour présenter ou à peu près la taille des feuilles adultes. » Au moment d'une invasion, on peut donc distinguer dans un sar- ment de vigne trois régions ou zones superposées : i° une zone critique occupant une position intermédiaire, et qui est la seule dont les feuilles manifestent les caractères de l'invasion; cette zone comprend les feuilles (') Ce travail a été fait î-uus la bieiiviiillaiile direction de iM. "Gaston Bonnier. ( 66,'5 ) les plus jeunes parmi celles qui ont atteint ou à peu près leur taille défi- nitive; 2° au-dessous de la zone critique, une zone rèfractaire, ne partici- |3ant ni à l'invasion actuelle ni aux suivantes et qui est formée des feuilles les plus anciennes; 3° au-dessus de la zone critique, une zone eontami- nahle qui ne présente aucune tache de black rot, mais qui pourra en pré- senter à l'invasion suivante; elle comprend les feuilles les plus jeunes, celles qui sont plus petites que les feuilles adultes. » Toutes les feuilles d'iui sarment traversent successivement ces trois ré- gions. Après une période de contamination possible et une période cri- tique, elles deviennent finalement réfractaires. » La zone contaminable occupant toujours le haut du sarment, la zone critique se déplace de bas en haut à mesure que le sarment s'allonge. La zone rèfractaire s'accroît progressivement de bas en haut de toutes les zones critiques qui se sont succédé d'invasion en invasion. Lorsqu'un sar- ment a terminé sa croissance et que toutes ses feuilles sont adultes, il est en entier rèfractaire. Chacune des zones critiques qui se sont fusionnées dans la zone rèfractaire y est représentée par une série de feuilles black- rotées correspondant à une invasion spéciale. Il en résulte que les diverses invasions qui se sont produites au cours d'une saison sont représentées, le long d'un sarment donné, par autant de séries de feuilles tachées qui s'étagcnt régulièrement les unes au-dessus des autres. On peut distinguer aisément cette alternance d'aspects grâce à cette circonstance que chacune des séries commence, en général, par des feuilles à taches petites et nom- breuses et finit par des feuilles portant un petit nombre de grandes taches, il arrive même souvent qu'entre deux séries successives s'intercale un nombre variable de feuilles non tachées. La distinction des séries se trouve alors facilitée. » Sur un sarment donné, le nombre des feuilles tachées composant une série peut varier d'une série à une autre. Pour une invasion donnée, il peut varier entre sarments appartenant à la même souche ou à des souches diffé- rentes, au même cépage ou à des cépages différents. Il dépend de la crois- sance plus ou moins rapide des sarments et des feuilles dans l'intervalle de deux invasions, et, dans une certaine mesure, de l'intensité de la maladie. Le nonibie des feuilles non tachées qui peuvent être intercalées entre les séries subit les mêmes variations sous l'influence des mêmes causes; il tend à se réduire et fréquemment devient nul à la fin de la saison, alors que la croissance des sarments est beaucoup affaiblie. » L'évolution du black rot, telle que je viens de la décrire, s'applique non ( 666 ) seulement aux feuilles de sarments principaux, mais encore à celles des repousses axillaires ou nées directement de la souche. » Pétioles (les feuilles, vrilles, sarments. — La zone critique de ces organes ne coïncide généralement pas avec celle des feuilles : elle descend quel- quefois plus bas et s'élève généralement plus haut. » Rafles. — La période critique des rafles, comme celle des sarments, vrilles, pétioles, correspond dans la règle à un état moyen de développe- ment. » Grains de raisiné — La période de contamination et la période critique des grains de raisin sont beaucoup plus étendues que celles des autres or- ganes de la Vigne; les grains de raisin peuvent présenter des lésions de black rot à tout âge. J'ai vu des lésions se former sur des grains deux ou trois fois plus gros que des ovaires et d'autres sur des grains complètement mûrs. Toutefois, ce ne sont là que des faits assez rares : pratiquement, la période critique s'étend de l'époque où le grain de raisin a la grosseur d'un pois, jusqu'à l'époque de la véraison. » En résumé, à l'exception des grains de raisin sur lesquels des lésions de black rot peuvent apparaître à tous les âges, les organes verts de la "Vigne présentent une période critique qui correspond à un état spécial de développement et à laquelle est limitée la formation des lésions. Lors- qu'une invasion survient, elle porte sur l'ensemble des organes qui, à ce moment-là, se trouvent à la période critique. » Dès que les feuilles sont parvenues à la période critique elles perdent toute réceptivité pour le black rot. » La période critique est précédée d'une période de contamination pos- sible, la seule pendant laquelle divers organes, et spécialement les feuilles, sont doués de réceptivité pour la maladie et peuvent être envahis par le parasite. C'est pendant cette période qu'ils doivent être protégés par les traitements. » La préservation des feuilles est particulièrement importante puisque d'elle dépend presque entièrement celle des fruits. » Ainsi que je l'ai, le premier, constaté et démontré ('), les feuilles susceptibles d'être contaminées, qu'il s'agisse de sarments ordinaires ou de repousses, sont les jeunes feuilles, celles qui n'ont pas atteint ou à peu (') Les faits absolument nouveaux signalés dans cette Note ont été exposés par moi devant la Commission supérieure du black rot, le lo août tSgy. ( <^«- ) près leurs dimensions définitives. Ce sont donc ces feuilles qui doivent être particulièrement recouvertes de substances prolectrices. » C'est parce que ce fait était ignoré que beaucoup de viticulteurs, né- gligeant (le sulfater les extrémités des sarments, ont perdu, chaque année, une portion plus ou moins considérable de leur récolte. » GÉOLOGIE. — Sur l'âge sènonien des grès à Sabalites andegavensis de l' ouest de la France. Note de M. Jules Welsch. « La formation crétacée des environs de Saumur (Maine-et-Loire) com- prend les étages cénomanien, turonien et sènonien ; elle supporte souvent des calcaires lacustres éocènes. » Le Cénomanien affleure à l'est de Saumur grâce à un pli-faille. » Le Turonien inférieur comprend des couches à Inocérames, puis le Tuffeau de l'Anjou avec Ammonites diverses qui ont été décrites par Cour- tiller. La pierre de taille exploitée est recouverte par un tuffeau très sableux à noyaux siliceux passant à un tuf léger poussiéreux à Oslrea eburnea Coq., Cidaris hirudo Sor., Epiaster meridanensis Cott. a Je range dans le Turonien supérieur les deux assises suivantes : )) 1° Sables fins glauconieux, siliceux pour la majeure partie, avec élé- ments calcaires et argileux et souvent des nodules siliceux, avec Cidaris ligeriensis Cott., Cidaris sceptrifera Mant., Catopygus obtnsus Desor, Ostrea eburnea Coq. dont les exemplaires deviennent plus rares; on trouve sur- tout de nombreux individus d'une petite huître allongée, voisine d'Ostrea Roui'illei Coq. » 2° Craie jaune légèrement glauconieuse avec nombreux grains de sable quartzeux et des plaquettes de silex yaMne brun; cette craie renferme une quantité considérable de Bryozoaires, qui lui donnent souvent l'aspect d'un falun. On y trouve encore Periasler Verneuili, Ostrea eburnea plus rare, Ostrea columba var. gigas Desh., de nombreux moules de Bivalves, etc. Les plaquettes siliceuses sont quelquefois pétries de Bryozoaires et d'Ostrea cf. Hom'illei. » Sènonien. — Au-dessus vient une formation puissante de sables et grès siliceux, absolument dépourvue de calcaire. Les sables peuvent atteindre une épaisseur de 30"; ils sont fins le plus souvent, blancs ou jaunâtres. En général, ils sont dépourvus de fossiles, ou, du moins, ceux qu'on ren- contre sont très friables; ils sont silicifiés et présentent de nombreux orbi- C. R., 1897, 2° Semestre. T. CXXV, N» 18.) i^i) ( 668 ) cules. Après de longues recherches effectuées pour le Service de la Carie idéologique, j'ai pu distinguer vers la base un niveau constant avec lits de gros sable et Ostrea plicifera Duj., Ostrea voisine de laciniata Nils., Ostrea voisine de Deshayesi Fis. » Dans la partie moyenne on voit des plaques de grès silicifié avec Brvozoaires très nombreux. » Vers la partie supérieure, le sable est souvent excessivement fin, très blanc, avec Rhynchonella cf. vespertilio Broc, Rliynch. Baugasii d'Orb., Ostrea vesicularis Lk. formant des bancs; c'est le principal gisement des Spongiaires du Musée de Saumur décrits par Courliller comme sénoniens; celte zone est quelquefois un peu argileuse. » Immédiatement au-dessus, on trouve souvent un banc de grès blanc à pavés, d'épaisseur variable de o^.Go à 2™ et 3™; ce banc peut se développer vers la partie inférieure en englobant les sables à Spongiaires; à la parlie supérieure, il est recouvert quelquefois de sable fin blanc ou de sables argi- leux, épais de quelques mètres, à Chenehutte-les-Tuffeaux. » Les collines de la rive gauche de la Loire, de Saumur vers Angers, sont constituées par celte série de couches; et en général le banc de grès à pavés existe en haut des coteaux, ou bien il est éboulé sur les pentes par suite de l'affouillenient des sables. A partir de Gennes, on voit ces grès se charger d'empreintes de plantes et l'on arrive à Blaison et Saint-Saturnin où les débris végétaux sont quelquefois très nombreux, avec Sabalites ande- gavensis. C'est le gisement de plantes fossiles, décrites dans plusieurs pu- blications comme appartenant à l'Éocène, au niveau des sables de Beau- champs, ou même à l'Oligocène, plantes fossiles que l'on retrouve en de nombreux points de Maine-et-Ijoire, de la Sarthe, etc. » J'ai vu dans la collection de M. Desmazières, ancien percepteur à Blaison, de nombreuses Oi/rea trouvées dans les blocs à plantes: ce sont des formes du type Pycnodonta voisines à'Oslrea eburnea et 0. proboscidea ; elles ne sont pas roulées. » J'ajouterai qu'à Sainl-Salurnin l'étage turonien a disparu et l'étage sénonien (sable et grès à végétaux) repose par transgression sur le Céno- manien. » Les grès à plantes ne reposent pas du tout, daus le Saumurois, sur Vargile à silex; mais quelquefois, sur les pentes, on voit le Turonien supé- rieur à silex qui est éboulé, et il a pu être confondu avec Vargile à silex. » Dans cette région, le Sénonien affecte un faciès exceptionnel, qui est la suite du développement de l'élément siliceux dans la formation crétacée ( 669 ) à partir du Cénomanien supérieur; le luifeau turonien pouvant être consi- déré comme un grès à éléments siliceux très fins, encore riche en cal- caire. » Les résultats de cette Note sont : » i" Les sables et grès à Sabaliles andegavensis sont d'origine marine; » 2" Ils appartiennent au Crétacé supérieur"^ et non pas à l'époque ter- tiaire; » 3" La transgression sénonienne est mise en évidence dans le sud-ouest du Bassin de Paris. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Nouvelles recherches sur les Ostioles. Note de M. J.-J. Andeer ('). « La constitution des ex- et endostioles se retrouve partout dans le poumon et dans l'intestin, jusque dans les plus petites parties de son tube mucosique, telles que les papilles et villositcs intestinales. L'analogie se poursuit dans l'appareil ostiolique des différentes articulations, amphiar- throses, ménisques interarticulaircs, etc., pour sécréter la synovie, qui humecte constamment les surfaces articulaires, les cavités, kystes, plis, fentes, etc., synoviales, pour en permettre le jeu et pour éviter le frotte- ment, comme dans l'intestin, le poumon, le péritoine, etc., et augmenter le glissement mutuel des différentes surfaces. Dans le cas d'une obstruc- tion ou d'un fonctionnement morbide de l'appareil ostiolique, l'inertie de ces parties rend le mouvement difficile ou même impossible et détermine l'ankylose. D'autre part, l'hypersécrétion de ces microappareils peut faire des ex- et transsudations aqueuses ou séreuses, purulentes ou même sanguinolentes ou mixtes, comme au thorax, péritoine, etc., sous forme d'hydro-, pyo- et hémarthrose. Et ces hypersécrétions, sous forme d'ex- et transsudation hydropique, purulente ou même sanguine, peuvent se montrer non seulement dans les kystes et gaines synoviales, comme nous l'avons vu précédemment, car les ostioles sont ubiquistes sur tout le fourreau ou système vaginal, ou même fascial du corps, et surtout dans les gaines des tendons des muscles. Comme représentant de la périten- dinite séreuse ou hydropisie des tendons, on connaît le ganglion- .... (') Pour lire utilement celte Communication il sera bon de se reporter aux dessins schématiques insérés dans les Comptes rendus, n" 26 du 28 juin dernier. (670 ) L'abcès appelé vulgairement panaris est un exemple de tendinite suppu- rai! ve; le kyste hémorragique qui dérive aussi de l'appareil ostiolique malade peut servir d'exemple d'épanchement sanguin de l'enveloppe des tendons. Ce qui se passe dans les gros muscles et leurs tendons peut se faire en miniature chez les plus petits, tels que les tendons des muscles accommodateurs, etc., de l'œil, de l'oreille moyenne et autres. Dans les gaines ostiolifères des vaisseaux il peut se produire, en cas de maladie, les mêmes hypersécrétions sons forme d'ex- et transsudation hydropique, purulente et hémorragique, ou bien l'inverse peut se montrer, c'est-à-dire qu'il peut y avoir soudure ou dessiccation avec adhérences, etc., surtout dans le cas de non résorption des masses exsudatives, etc. » Non seulement les gaines des vaisseaux sont ostiolisées, mais ce qui est le plus intéressant, c'est le fait classique que les voies ostioliques de combinaison traversent sous forme d'ex- et d'endostioles les diffé- rentes lamelles de la paroi vasculaire pour donner, selon le besoin, par exemple à la colonne centrale du sang rouge l'enveloppe liquide lympha- tique périphérique ou pariélale, qui maintient son cours normal. Si la microcirculation ostiolique à travers les parois vasculaires est déviée, soit par des motifs pathologiques, soit par une cause expérimentale, la fonction anormale se manifeste d'abord sous forme d'hypersécrétion ex- et trans- sudative, qui est suivie aussitôt par l'émigration de corpuscules iymphoïdes, de leucocytei en abondance, et enfin par la migration des érythrocytes sous forme d'épanchement au voisinage des vaisseaux où l'on voit les taches du sang extravasé. De cette façon les ex- et endoslioles combinées ou microtubes ostioliques deviennent l'appareil par excellence de la diapé- dèse dont l'apparition restait jusqu'à présent sans interprétation, faute de connaître les voies préformées qui sont aujourd'hui précisées de la manière la plus simple et la plus naturelle. C'est par ces trous et microtubes ostio- liques que les éléments morphotiques du sang blanc et rouge doivent passer pour entrer et sortir de la cavité vasculaire à travers les parois de l'appareil hémologique. Non seulement la diapédèse, autrefois si mai interprétée dans une fausse théorie de la fièvre, se fait par là, mais aussi beaucoup des ecchymoses et hémorragies dites capillaires ont lieu par ces voies ostioliques en réseau continu, et il en est peut-être de même de l'hé- mophilie ou plutôt de ses conséquences. » La même description osliologique conviendrait pour cet appareil dans les gaines grandes et petites de Vépineuriurn, des perineuriurn et neurileum qui accompagaent les nerfs cérébraux-spinaux, intervertébraux et sympa- ( 671 ) tliiques périphériques, pour les faire mieux glisser, rétrécir ou étendre à l'état normal, selon le besoin de repos ou de locomotion. En même temps, après des hypersécrétions, les ex- et transsudations de ces gaines montrent leur hydropisie par leur gonflement caractéristique, leurs nodosités, et peuvent se changer en abcès, même en épanchement sanguin ou kyste hémorragique. Dans le cas de non résorption de ces matières, les ex- et transsudations peuvent faire des soudures, immobiliser les organes ou les paralyser, les anesthésier, les parésier ou occasionner des névralgies, des névrites noueuses, des péri- et polynévrites simples ou multiples sèches, ou des ex- et transsudations séreuses, pvogènes ou môme hémorragiques. Et comme le perimysium, à l'instar des perineurium et perivasculum et de tout autre gaine, se continue comme tissu conjonclif interfibrillaire dans la substance musculaire elle-même, les hydropisies desostioles hvpersécré- toires se montrent sous forme d'iiifdtration œdémateuse, d'abcès, de kyste hémorragique, etc., comme dans les membranes analogues. » Et cet appareil ostiolique combiné existe aussi sous l'intégument cutané dans la glande lactogène de la femme. Ici les ostioles remontent aussi jusqu'aux ramifications capillaires, jusqu'à l'élément primaire de l'acinus pour aider à la formation du lait qui est rare si la sécrétion ostio- lique fait défaut ou qui peut amener des infiltrations, des œdèmes et même des abcès, bref, les différentes mastites si elle est arrêtée par des motifs divers ou par une hypersécrétion purulente ou sanguine. » Chez les Mammifères mâles, dans le cas où il n'existe pas de Cryptor- chisme, l'enveloppe séreuse, entraînée par le testicule et les appareils ana- tomiques, contient, comme le péritoine lui-même dont elle est une portion, le microappareil dont j'ai fait l'objet de mes éludes et que j'ai découvert pri- mitivement dans le tissu péritonéal ; de sorte que les communications rela- tives aux ostioles ont débuté et s'achèvent parle péritoine lui-même, après avoir parcouru une grande partie de l'ensemble du corps. » Si ces organes et leurs enveloppes séreuses sont le siège d'une sécré- tion excessive de l'appareil ostiolique, ou bien s'il n'y a pas résorption des matières trans- et exsudalives simples ou multiples de ces enveloppes si com- pliquées, alors apparaissent les hydro-, pyo- et hématocèles qui sont les ana- logues des hydro-, pyo- et hemalovarium el pat ovarium et des hydro-, pyo- et hématosalpingites chez la femme dans la cavité abdominale du péritoine. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. I^a séance est levée à 4 heures un quart. M. B. ( ^72 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans ia séance du 2 notembre 1897. Paul SchïUzenberger, par Armand Gautier, de l'Académie des Sciences. Tours, Deslis frères; in-8°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Friedel, Mascart, MoissAN. Novembre 1897. Tome XII. Paris, Imprimerie Gaulhier-Villars et fils, 1897; I vol. in-8°. Flore de France ou description des plantes qui croissent spontanément en France, en Corse et en Alsace-Lorraine, par G. Rouv et J. Foucaud. Tome IV, par G. RouY. Paris, 1897; i vol. in-8". (Présenté par M. Chatin.) Toxicologie africaine, par A. -T. de Rochebrune, Docteur en Médecine, Assistant au Muséum, etc. If isi&c. Paris, O. Douin, 1897; i vol. in-8°. (Présenté par M. Perrier.) Ministère des Finances, Direction générale des Douanes: Tarif des Douanes de France, Notes explicatives des Tableaux des droits. Paris, Imprimerie Na- tionale, 1897; 2 vol. in-B". (Présenté par M. Cornu.) Bulletin astronomique, fondé en 1884 par L. Mouchez et F. Tisserand, publié par l'Observatoire de Paris. Tome XIV. Novembre 1897. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1897; i fasc. in-8°. Sur r utilisation pratique des pigeons messagers dans l'antiquité, par Charles SiBiLLOT. Année 1897; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Mélanges sur la Géométrie du triangle, par E. Lemoine. (Extrait du Bul- letin de r Association française pour l'avancement des Sciences, Congrès de Bordeaux de 1893.) Paris; 1 broch. in-8°. (Hommage de l'Auteur.; Notice sur les travaux scientifiques de M. J.-A. Le Bel. Paris, Gauthier- Villars et fils, 1897; 1 broch. in-4°. Bulletin de V Académie royale de Médecine de Belgique. 4^ série, tome XI, n" 8. Année 1897. Bruxelles, Hayez, 1897; i fasc. in-8". Observations météorologiques suédoises, publiées par l'Académie royale des Sciences de Suède. Vol. 34. 2" série: vol. 20. 1892. Stockholm, 1897; 1 vol. gr. in-4". Die Triangulation von Java ausgefiïhrt vom Personal des geographischen Dienstes in Niederldndisch Ost-Indien. Bearbeitet von D"' J.-A.-C. Oudemans. Haag, Martinus Nijhoff, 1897; ^ ^'"'- §'■ i""4"- 673 ) ERRATA. (Séance du 28 juin 1897.) Note de M. J.-A. Miller, Sur l'énuméralion des groupes primitifs dont le degré est inférieur à 1 7 : Page i5o5, lignes 17 et 28, au lieu de J.-A. Miller et Kirleman, lisez G. -A. Miller et Kirkman. Pages i5o7 et i5o8, lignes 33 et 2, au lieu de {aebfcg){abc) cvc. {efg) cyc, {albfcg)[{abc) ail. {efg) ail.] pos., etc. lisez {ae.b/.cg.dh){abc) cyc. {efg) cyc, (ae.b/.cg.dh)[(abc) ail. (e/g) ail.] pos. {afbe.cg.dli)[{abc) ail. {efg) ail.] pos., {ae.bf.cg.dh){abc) ail. {efg) ail. {ae.bf.cg.dh){abcd) pos. (e/VA) pos., {ae.bf.cg .dh)[{abcd) ail. (e/^/i) ail.] pos. {afbe.cg.dli)[{abcd) ail. (e/^'A) ail.] pos., {ae. bf.cg.dh){abcd) ail. (e/^'/O ail. Dtiv On souscrit à Paris, chez GAUTHIEH -VILLA RS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. uis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux rolumes . ui , l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement . ,irf du i" janvier. ■^ Le prix de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Michel et Médan. Chaix. Jourdan. Ruff. 71 Courtin-Hecquet. Germain etGrassin. Lachése. ne Jérôme. on Jacquard. / Feret. •nux j Laurcns. ' Muller (G.). i,n,,f:ei Renaud. 1 Uerriea. .f5{ ires ÎV. Robert. J. Robert. Uzel frères. Massif. bery Perrin. 1 Henry. ^ourg ■lo/it-Ferr Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. iLamarche. Ratel. Uey. \ Lauverjal. I Degez. 1 Drevet. Je ; - ... I Gratier cl C'V helle Foucher. t Bourdignon. ( Dombre. 1 Thorcz. j Quarré. Lorient. Lyon. Montpellier . Moulins . . . . Kaiitet ■ chez Messieurs : ) Baumal. > M— Texier. Bernoux et Cumin \ Georg. , CAte. j Chanard. ' Ville. Marseille Ruât. \ Calas. ' Goulet. Martial Place. / Jacques. , Nancy Grosjean-Maupin. ' Sidol frères. I Loiseau. ( Veloppé. I Barriia. A/ce , ,,. ,. , n\. I V isconti el C'V Kimes Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. Poitiers 1 ,, , ( Marche. Bennes Plihon el Hervé. nocheforl Girard (M"") ^ Langlois. f [.estringant. S'-Élienne Chevalier. t Bastide. ' Rumèbe. I Gimct. ' Privai. Boisselier. Tours J Pèrical. Suppligcon. Rouen. S'-t'lie Toulon . . . Tnttlouse.. Valenciennes . I Giard. ( Lemaltft. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs Berlin. . . . i Fcikema Caarelsen Amsterdam „ ' et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. . Asiier el C'*. 1 Dames. , Kriedlander el fils. ' Mayer el Millier. f,..„. \ Sclimid, Krancke et "* '* ( C". Bologne Zanichelli. 1 Lamcrtin. Bruxelles ] Mayolezet.\udiarle. ( Lebègue el C'*. , Sotcheck et 0°. • I Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BelIelC. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hiisl el fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Bcuf. Bucharest. Genève. Cherbuliez. La Haye. Lausanne . Georg. ' Slapelmohr. Belinfante frères. , Benda. ' ■ ' Payol Barth. l Brockhaus. Leipzig I.orentz. ) Max Rube. Liège. Twietmeyer. , Desoer. ' Gnusè. chez Me i Dulau. Londres Hachet Luxembourg . Madrid . " )Gon ( F. F Nuit. V. BUc Libr. C Romo zal Fé. Milan [^""^^ l Hœpli. Moscou Gautiei j Prass. IVaples Marghi ! Pcllera I Dyrser Ne>v-rork Sleche ' Leinrk Odessa Rousse Oxford Parker Palerme Clauseï Porto Magalh Prague Rivnac Bio-Janeiro Garnie ( Bocca 1 ( LoesclK Botterdam Kramc Stockholm Samsoi ) Zinserl ( Wolff. 1 Bocca I Brero. iCIauseï Rosenb Varsovie Gebelli Vérone Drucke ( Frick. \ Gerold ZUricti Meyer Borne. S'-Petersbourg. Turin. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 a Si Décembre i85û. ) Volume \n-^■'■, i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870. Prix 15 fr. (Tomes 62 à 91.— (1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : X/ne I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par .MM. A. Debbês et A.-J.-J. Solibk. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'i ;Jétes, par M. HinsE».— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du sufc pancréatique dans les phénomènesdigestifs, particuliéremeat dans la digestion jf ses, par M. Claddb Bebnabd. Volume in-4°, avec Ss planches; i856 1 me II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Besedex. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie |o, le concours de i853, et puis remise pourcelui de iSâfi, savoir : « Ktudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents t , ;ntaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la queslior. de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Recherch , s rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 27 planches; 1861 ^a môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Sclt rv" 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 novembre 1897.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBItES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire perpétuel piésenteà l'Aca- démie le Tome I" des « œuvres mathé- nialiques de Laguene » i'>7.-j iM. J. Vioi.i.E. — L'aclinomi'trip et li"; hnl- Pages. Ions (i>7 MM. M. MoissAM et P. Williams. — Sur la préparatidQ et les propriétés des borurcs de l'alciiiiii, de strontium et de barj'um i1m| NOMirVATIONS. MM. CciKNU cl Saruau sont élus Membres du Conseil de perfectionnement de l'École Polytcelini(juc. pour l'année 7-lSi|K. CORRESPOIXDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. A.-T. de Roche- brune et de MM. G. ftoiiy et /. Foucaud. M. Milne-Edwards expose le système de M. Haviiand Field pour la rédaction d'une Bibliographie zoologique M. Cn. Andrk. Occultation du gi-oupc des Pléiades par la Lune, le lo octobre iSy7, à Lvon ^ M. Cruls. — Observations de la comète Perrinc 1896 (nov. 2), faites à l'observa- toire de Rio de Janeiro M. H. -G. Zeuthen. — Nouvelle démonstra- tion du théorème fondamental de la Géo- métrie projective M.E.Goursat. Sur la détermination des intégrales d'une équation aux dérivées par- tielles, par certaines conditions initiales, M. C. Guiciiahd. — Sur le problème de M. Bonnet M. A. Leduc — Compressibilité des gaz à Bulletin bibliographique Errata . . . diverses températures et au voisinage de la pression atmosphérique M. H. Wilde. — Sur les poids atomiques 035 de l'argon et de l'hélium M. H. Engel. — Sur les acides stanniques. M. H. liAUBiGNY. — Emploi de la fluorescéine li i ) pour la recherche des traces de brome dans un mélange salin M. P. pREUNDLER. — Sur l'identité cristal- *J35 lographique des asparagines dextrogyre et lévogyre ; M. C. Gerber. — Étude de la transforma- 63- tion des matières sucrées en huile dans les olives M. L. Daniel. — La grelle mixte Ii:î8 M. A. Prunet. — Sur l'évolution du black rot I M. Jules Welscii. — Sur l'âge sénonieu li'to des grès à Sabalites andegavensis de l'ouest de la France i>4-^ I M. J.-J. .\ndeer. — Nouvelles recherches I sur les Ostioles 649 63 1 6-.', 6.W filii m'. 667 6(i,, fi?';». PARIS.- IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des r.i-:inds-.\ugustins, ,S,i. l.r Gfrant .* (i^t TtltSK-VlLLAB& DEC17l8i)7 SECOXD SEMESTRE: COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR n.n. I La tendance à former un hydrate, qui existe réellement à loo", n'a donc pas déterminé la formation de l'eau. » 2. Même- système. Rapport des volumes i : 2,3; c'est-à-dire rapport du volume de H" + O au volume total : i : 3,3 (condensation), tube scellé, trois heures trente minutes à 280°. Diminution de volume réduit de H= -1- 0:6 centièmes. Légère attaque du verre (i*^"^^ HCl absorbé sur 58"). » Celte diminution est sensiblement la même que celle qui a été observée dans une expérience exécutée avec le mélange tonnant seul ; le rapport du volume de H- -i- O au volume total étant : i : 4.0, trois heures trente minutes à 280°. La diminution du volume de IP + O réduit ayant été, dans ces conditions : 5,4 centièmes. » D'où il résulte qu'à cette température la présence du gaz chlorhy- drique a exercé peu d'inOuence sur la combinaison de l'hydrogène avec l'oxygène. » On sait d'ailleurs que l'hydrate chlorhydrique n'existe plus, sauf peut- être quelques traces dissociées, à cette température. » IL Fluorure de bore. - 1. i volume de (IP -h O) et 2,3 volumes de BF'. Tube scellé; 100°; vingt-quatre heures : action nulle. » 2. Rapport des volumes : i : 2,5, c'est-à-dire condensation de H'+O : I :3,5. trois heures trente minutes à 280". Diminution du volume réduit (H- H- O) : 3 centièmes. » Le verre est attaqué et a absorbé 8"='' de BF' sur 46'^ » .3. Rapports de volume : i : 2,6, c'est-à-dire condensation de H^-hC) : i:3,6. Vingt-quatre heures à 280°. Diminution du volume réduit de (H' + O) : 4 centièmes. » Le verre est attaqué fortement et a absorbé 10'='^^ de BF' sur 58". » Dans ces expériences, le fluorure de bore semble avoir exercé une influence ralentissante sur l'union de l'hydrogène et de l'oxygène; ce qui peut s'expliquer par la modiBcation chimique de la surface du vase de verre qui renferme le mélange tonnant. M On remarquera, en outre, combien l'action est lente : il faudrait des milliers d'heures et peut-être di s années pour atteindre la limite, même à 280°; observation qui s'applique d'ailleurs également à la combinaison effectuée sans l'intervention d'aucun réactif dans les vases de verre, d'après les nombres donnés dans ma précédente Communication (7,1 centièmes en cinq heures, à 280°; i3,6 centièmes en cent seize heures). » m. Acide sulfureux, SO^ sec. — 1 vol. de(Ii^-f-O) et 2,3 vol. de SO*. ( 678 ) loo". Vingt-quatre heures. Tube scellé. Action nulle. On remarquera que SO" sec ne réagit ni sur H^ ni sur O dans ces conditions; j'avais déjà noté son absence de réaction sur l'oxygène sec à 100°, dans des exjîé- riences précédentes. On sait qu'il en est tout autrement de l'oxygène humide, lequel forme rapidement de l'acide sulfurique, même à la tempé- rature ordinaire. » 2. Rapport des volumes : 1:2,5. Vingt-quatre heures à 280°. L'hydro- gène demeure sensiblement inaltéré, tandis que i5 centièmes de l'oxygène sont absorbés. Il se forme des sulfates alcalins, produits par les alcalis du verre et faciles à constater. La formation simultanée de l'eau a été plutôt entravée qu'accélérée dans cette circonstance. M IV. Acide sulfurique, SO"*!!-. — Cet acide pur est réduit par l'hydro- gène; très lentement il est vrai, à la température ordinaire. Mais la réaction est accélérée par une élévation de la température. » A 280°, en cinq heures, tout l'hydrogène a disparu, ainsi qu'une petite fraction de l'oxygène; mais ce dernier peut avoir été pris par l'acide sul- fureux. Je décrirai ailleurs ces expériences, où les phénomènes ne se rapportent pas directement à l'union de l'hydrogène avec l'oxygène. )) V. Anhydride phosphorique, P^O'. — Cet anhydride, même blanc, comme le fournit le commerce, est toujours mêlé décomposés oxygénés in- férieurs, tels que P-O'. Il est nécessaire de le sublimer au moment de l'ex- périence, av sein d'un courant d'oxygène, dans les gros tubes où l'on a disposé à l'avance des tubes scellés plus petits, contenant l'oxygène et l'hy- drogène destinés à constituer ensuite, par leur fracture, le mélange tonnant. » 1. A froid, trente-six jours. Action nulle sur H" -h O. » 2. A 100", cinq heures trente minutes. Action nulle. » 3. A 280°, trois heures. Poids de P-0^ : o^', ^o et 17'^'^, 3 du mélange H^ -f- O. Rajjport entre le volume de ce mélange et celui de l'espace vide (condensation) i : 3,2. Diminution de volume du gaz tonnant : 6 centièmes. » 4. A 280°, vingt quatre heures. Poids deP^O" : oS'',70 environ. Con- densation I : 3. Diminution de volume du gaz tonnant : 11 centièmes. » Ces résultats sont du même ordre de grandeur que ceux qui ont été observés sur le mélange tonnant, en l'absence de l'acide phosphorique. Ce qui indique que l'absorption de la vapeur d'eau par P- O^ n'a pas exercé d'influence marquée sur la combinaison : pas plus que ne l'a fait la pré- sence du gaz BF'. Peut-être, d'ailleurs, les hydrates de P-O^ et de BF^ sont-ils en partie dissociés dès 280°. Dans tous les cas, ils auraient dû activer la combinaison, si celle-ci était réglée par un équilibre limité par la pré- ( 679) sence de la vapeur d'eau; que la combinaison, d'ailleurs, soit suscejitible de devenir totale ou non. Le résultat observé s'explique mieux, si la com- binaison est illimitée, mais excessivement lente, à 28t)", conclusions qui s'accorderaient également mieux avec mes expériences antérieures. » Mais la formation de composés spéciaux, constatés soit avec l'oxygène (peroxydes alcalins) et réductibles par l'hydrogène; soit avec l'hydrogène (platine et certains métaux) et réductibles par l'oxygène, établit une chaîne régulière de réactions qui rend possible la combinaison apparente des deux gaz à des températures plus basses, ainsi que l'accélération de cette combinaison entre 250° et3oo°, et le caractère complet qu'elle peut arriver à manifester dans ces différentes circonstances. » PHYSIQUE. — Sur une inlcrpréiation applicable au phénomène de Faraday el au phénomène de Zeeman. Note de M. Henri Becquerel. « La belle découverte que le D'' Zeeman a publiée à la fin de l'année dernière, et que notre éminent confrère M. Cornu nous a récemment exposée en nous montrant les perfectionnements et la précision qu'd a apportés à ces expériences, a rappelé l'attention des physiciens sur le phé- nomène de la polarisation rolatoire magnétique, découvert par Faraday. Les expériences de M. Cornu et de M. Broca ont confirmé la différence essentielle qui existe entre les deux phénomènes. L'effet découvert par le D' Zeeman consiste en un changement dans la période d'une source lumineuse placée dans un champ magnétique, tandis que pareille modifi- cation n'a pu être observée dans le phénomène de Faraday. » J'ai reconnu autrefois ('), ainsi que M. Righi et M. Cornu, que la polarisation rotatoirc magnétique correspondait à une variation dans la vitesse de propagation de la lumière polarisée circulairement. En i885 (-), j'avais eu l'occasion de chercher quelle serait la vitesse de rotation d'un mouvement tourbillonnaire de l'éther lumineux, auquel on pourrait attri- buer les phénomènes observés, et le nombre que j'ai indiqué à cette époque concorde tellement avec celui qu'on peut déduire de l'expérience de Zeeman, que le rapprochement m'a paru digne d'intérêt. (') Righi, IS'uovo cimenlo, 1878. — H. Becquerel, Comptes rendus, i. LXXXVIU, p. 334; 1879. — CoRxu, Ibici., t. XCIX, p. io45; 1884. {-) Annales de Chimie et de Physique, 6= série, l. VI, p. 171-173; i885. ( 68o ) )) Examinons donc l'hypothèse qui attribuerait à l'éther, dans un champ magnétique égal à l'unité C.G.S., un mouvement tourbillonnaire de pé- riode 9, et cherchons les conséquences de cette hypothèse dans le cas du phénomène de Zeeman et de la polarisation rotaloire magnétique. » 1° Phénomène de Zeeman. — Le W Zeeman a observé que si l'on dis- pose une flamme chargéedc vapeur de sodium entre les pôles d'un électro- aimant, et qu'on examine le spectre de cette flamme, chacune des raies D, et D3 se transforme en un triplet quand l'observation est faite perpendicu- lairement, et en un doublet lorsqu'on regarde la flamme parallèlement aux lignes de force du champ magnétique. Nous ne considérerons que ce dernier cas. Les deux composantes du doublet sont polarisées circulai- rement en sens contraires. L'expérience prouve encore que le mouvement circulaire dont la période est la plus courte, a le même sens que le cou- rant d'un solénoïde équivalent au champ magnétique. » Si, à l'exemple d'un grand nombre de physiciens, on assimile un champ magnétique à un espace animé de mouvements tourbillonnaires dont les axes seraient parallèles aux lignes de force, on peut examiner les consé- quences de l'hypothèse qui consisterait à admettre que ce mouvement s'ajoute aux mouvements circulaires de l'un des deux faisceaux en lesquels on peut décomposer un faisceau de lumière naturelle, et qu'il se retranche des mouvements de l'autre. » Soit 9 l'( période du mouvement tourbillonnaire du champ, N le nombre de tours par seconde du mouvement circulaire lumineux en dehors du champ magnétique, le nombre de tours de ce mouvement deviendra N' = N -1- T^ pour le mouvement circulaire lumineux de même sens que les tourbillons, etN"=:N — j- pour le mouvement inverse. Les longueurs d'onde \' et V des deux faisceaux circulaires seront différentes, et comme on a, en désignant par ¥„ la vitesse de la lumière dans le vide, N^ = V„ et on en déduirait (') àX X _ I\' — N" 2X "N ~ v„o" » La variation de longueur d'onde AX devrait être proportionnelle au carré de la longueur d'onde. )) I^e D'^ Zeeman a trouvé, par expérience, -r- = -. pour la raie 1), ( 68i ) et un champ magnétique égal à io'(C.G.S.), on déduirait pour cette valeur du champ magnétique r- = 6,36.io\ Si l'on fait la nouvelle hypo- thèse que la rapidité du mouvement lourbillonnaire augmente proportion- nellement à l'intensité du champ, on aurait, pour un champ magnétique égal à l'unité C.G.S., -• = 6, 36 X lo^ tours par seconde. » Il est très remarquable de voir que le phénomène de la polarisation rolatoire magnétique va nous conduire à la même valeur numérique. M 2" Phénomène de Faraday. — On peut appliquer, à la polarisation rolatoire magnétique, la théorie que Fresnel a donnée pour la polarisation rotatoire naturelle, et considérer la rotation du plan de polarisation comme due aux retards différents que subissent, an travers d'une substance placée dans un champ magnétique, les deux rayons circulaires inverses dont la superposition est équivalente à une onde polarisée rectilignement. » Soit (o la rotation du plan de polarisation, e l'épaisseur du corps tra- versé, V et V" les vitesses de propagation des deux ravons circulaires, et T !our période commune; on sait que l'on a la relation / \ (01,1 I \ » Lu rotation a lieu dans le sens du mouvement du rayon circulaire qui se propage le plus vite. » Pour rendre compte de la dinérence des vitesses de propagation des deux rayons circulaires, différence que l'expérience met en évidence, j'avais, dans le travail cité plus haut, proposé une hypothèse qui paraît con- forme aux laits observés. Je supposais que, dans un milieu animé d'un mou- vement tourbillonnaire, un rayon lumineux circulaire, se propageant suivant la direction commune des axes des tourbillons, se comporterait comme si le milieu était immobile et si le rayon circulaire avait une vitesse de rota- tion égale, soit à la différence des deux mouvements de rotation, s'ils sont de même sens, soit à leur somme, si le rayon et les tourbillons ont des sens contraires. La période du rayon lumineux devrait rester la même en valeur absolue, mais ce serait sa période apparente, due à sa vitesse de ro- tation relative par rapport au milieu, qui réglerait dans celui-ci sa vitesse de propagation d'après la loi de la dispersion propre à ce milieu. » D'après cette hypothèse, une vibration circulaire tournant dans le ( 682 ) même sens que le milieu se comportera comme si sa longueur d'onde était augmentée; elle se propagera donc plus vite, et le plan de polarisation d'un faisceau polarisé tournera dans le sens du mouvement tourbillonnaire du champ magnétique. Pour fixer les idées, considérons un champ animé d'un mouvement tourbillonnaire droit : un rayon circulaire droit se propa- geant suivant l'axe du champ se propagera plus vite que dans le même milieu immobile. La rotation magnétique se ferait à droite. Ce cas corres- pond à un champ magnétique produit par des courants circulaires droits, et dans ce champ le phénomène de Zeeman révélerait une accélération de la période, des vibrations circulaires droites. Llijpothèse sur le sens des tourbillons est donc d'accord avec ce que donne l'expérience sur le sens des deux phénomènes qui nous occupent. » L'accord numérique n'est pas moins satisfaisant. Soient 6 la période du mouvement tourbillonnaire du champ, N le nombre de vibrations par seconde commun à deux rayons polarisés circulairement en sens inverses. D'après notre hypothèse, ces deux rayons se comporteront comme si leur nombre de vibrations était N'= N — - et N"= N + r; à ces nombres N' et N" correspondent des. longueurs d'onde V et V et des indices n' et n". La formule de dispersion du milieu considéré donne M On a, du reste, y — r _ N"-N' _ j2l n'-n" _ X'— X" /dn\ _ 2 f du X ~ N ~ V„9 ®* X -' ~'ir~' [ftX ) ~ %Q [dï n Substituant cette valeur dans la formule (2), il vient 2Tre V„0 \dX » Pour nous rapprocher des conditions de l'expérience de Zeeman, cal- culons pour l'air. J'ai trouvé autrefois, pour la rotation magnétique - du sulfure de carbone dans un champ magnétique égal à l'unité C.G.S., le nombre o',o434 relatif à la raie D, et, d'autre part, j'avais obtenu, pour le pouvoir rotaloire magnétique de l'air, rapporté au sulfure de car- bone et à la raie D, le nombre 0,000159. Prenant ¥„ = 3. 10'", on a — Vo== 9,586. Les expériences de M. Mascart sur la dispersion des gaz conduisent, pour l'air, à la valeur >'-f = 1,143.10-' pour la raie D. ( 683 ) » On déduit alors de la formule (3), en y transportant ces valeurs. | = 6,64.io\ nombre très voisin de celui auquel conduit le phénomène de Zeeman. » La valeur de r déduite de la formule (3) correspond à la vitesse de rotation qui caractérise le champ magnétique à l'intérieur même des corps transparents, et le champ n'y est pas toujours le même que quand le même espace est occupé par de l'air. Le Tableau suivant donne les valeurs de - pour divers corps, dont j'avais étudié les rotations magnétiques, et pour lesquels j'ai pu recueillir les données suffisantes au calcul de>.-^- ^ /rfn\ l ^^ Substances. Rotations magnétiques. "xrfX/o 9" Oxygène 0,000 i46 i,47 10""° 5,98 Air 0,0001 59 1,44 '0~^ 6>64 Azote 0,000 i6i 1,68 io^° 5,74 Acide carbonique 0,000 3o2 2,00 io~^ Qj**? Protoxj'de d'azole 0,000893 4i83 io~^ 4>88 Eau o,3o8 1,99 lo"- 9,33 Benzine o,636 4,88 10-- 7,85 Trichlorure de phosphore. . . o,65i 4i7' '0~' 8.3o Sulfure de carbone 1,000 9i7i io~- 6,20 Phosphore liquide 3, 120 2,62 10-' 7,41 Bichlorure de titane — o,358 9)96 10-'- —2,16 » Dans les mesures de M. Mascart relatives à la dispersion des gaz, le nombre relatif à l'air n'est pas intermédiaire entre celui de l'oxygène et celui de l'azote. Cette anomalie, qui se retrouve dans le Tableau ci-dessus, puisque l'on a fait usage de ces nombres pour calculer >. -rr > montre le degré d'approximation avec lequel peuvent être calculées ces valeurs. » Il importe de remarquer que les valeurs de -r ainsi calculées ne sont comparables que si les rotations magnétiques considérées sont dues à )a propagation de la lumière au travers d'un corps bien défini, ou d'un sys- tème de corps dont toutes les parties agissent de la même manière. Il peut en être tout autrement pour des dissolutions au travers desquelles la rota- tion magnétique est la somme ou la diflerence entre les effets produits par le dissolvant et par le corps dissous. Ainsi j'ai montré qu'une dissolution C. R., 1897, 2- Semestre. (T. CXXV, N° 19.) 9' ( 684 ;; de perchlorure de fer dans l'eau, de densité i,i55 environ, avait un pouvoir rotatoire positif pour les rayons rouges, nul pour les rayons jaunes, et négatif pour les rayons verts; si l'on appliquait à cette dissolution le calcul précédent on trouverait que, suivant les rayons lumineux étudiés, le mou- vement tourbillonnaire intérieur devrait être tantôt droit, tantôt gauche, ce qui n'a évidemment aucun sens. » L'indépendance entre les effets des divers éléments chimiques tra- versés peut se manifester môme dans les combinaisons; le bichlorure de titane, qui est diamagnétique, doit ses propriétés optiques négatives au magnétisme du titane; les sels de nickel au coutraire sont positifs, bien que le nickel soit un métal magnétique. On pourrait citer encore bien d'autres anomalies de cet ordre. » Ces considérations conduisent à vérifier que, dans les cas où l'hypo- thèse développée plus haut est applicable, on est conduit à la même valeur de - pour un même corps quelle que soit la longueur d'onde de la lumière qui ait servi aux observations optiques. En d'autres termes, la formule (3) doit représenter également la dispersion rotatoire magnétique, et pour un même corps les rotations magnétiques des plans de polarisation des rayons de diverses longueurs d'onde devraient être proportionnelles aux valeurs de l'expression 1 ^- Je n'ai pas encore pu faire cette vérification pour un très grand nombre de corps, car il est nécessaire de déterminer la dispersion des substances mêmes dont on étudie le pouvoir rotatoire. On trouve, dans un Mémoire de M. Joubiu ('), des nombres qui se prêtent à cette vérifi- caliou. Ils sont relatifs au sulfure de carbone et à la créosote, deux liquides pris pour types par Verdet; en mettant en regard les valeurs relatives de la rotation magnétique et du terme 1 -^ on reconnaît que ces deux gran- deurs sont à très peu près proportionnelles. Sulfure de carbone. Créosote. Raies -- — -^ — ~ — -■ "■ " ~~ "^ ~ du - dn_ X — • spectre. u. dX w. dX C 0,76 0,75 0,75 0,76 D 1,00 1,00 1,00 1,00 E i,3o 1,35 i,3i 1,32 F 1,62 1,69 1,62 1,64 G : 2,23 2,41 2,26 2,28 ^') Annales de Chimie et de Physique, 6" série, l. XVI, p. log-iiS; 1889. ( 685 ) >) Il résulte de celte comparaison que la formule (3) équivaut aux for- mules de dispersion proposées par divers savants pour représenter la dis- persion rotatoire magnétique, dans le cas des rotations positives. Elle ne s'applique, pas aux rotations négatives du bichlorure de titane. Du reste, j'ai déjii appelé l'attention sur la différence profonde des lois qui régissent les rotations positives et les rotations négatives. « L'hvpothèse d'un mouvement tourbillonnaire de l'éther dans un champ magnétique ne parait donc pas contraire à l'expérience et permet de relier numériquement entre eux des phénomènes qui sont tous deux des manifestations de l'action d'un champ magnétique sur réthcr lumi- neux. Le phénomène de Faraday se prête à des vérifications mulliples, mais de nouvelles déterminations sont nécessaires pour vérifier si, dans le phénomène de Zeeman, la variation de longueur d'onde est, comme l'indique notre hvpothèse, proportionnelle au carré de la longueur d'onde et à l'intensité du champ magnétique. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Étude des huîtres de Cette, an point de vue des microbes pathogènes. Note de M.M. Ad. Sabatier, A. Ducamp et J.-M. Petit. « L'ingestion alimentaire des huîtres a paru, dans quelques cas, pouvoir être rangée parmi les causes de la fièvre typhoïde : le mollusque serait alors le vecteur de l'agent pathogène de la maladie; la pénétration de cet agent pathogène dans l'intérieur du mollusque serait rendue d'autant plus facile que l'élevage des huîtres se fait d'ordinaire dans des eaux riches en débris organiques. » Nous avons étudié cette question, pour les parcs d'élevage de Cette : les conditions de cette étude nous ont été singulièrement facilitées par les ressources que nous offraient les laboratoires de la station zoologique de Cette, annexe de l'Université de Montpellier. » Les parcs d'élevage où nous avons puisé les éléments de ces recherches sont établis dans le canal qui fait conniiuniquer le port de Cette avec l'étang de Tliau, qui est une véritable mer intérieure deOooo*"^ de superficie et de 12" de profondeur en moyenne. Le port reçoit les eaux provenant des égouts de la ville; mais l'eau du port, contaminée sans doute, n'est nulle- ment stagnante, car, suivant la prédominance et la direction des vents, les eaux sont fortement et constamment entraînées de l'étang vers la mer ou de la mer vers l'étang. ( 686 ) » Pour toutes nos recherches, nous avons fait des cultures en effectuant des prises dans la cavité palléale, dans l'épaisseur des tissus et dans l'in- testin des huîtres. » Dans une première série d'investigations, nous avons étudié bactério- logiquement les huîtres des parcs d'élevage, et caractérisé les espèces mi- crobiennes que l'on rencontre dans leur intérieur : nous y avons fréquem- ment trouvé les espèces rencontrées communément dans les eaux, telles que le Micrococcus fervidosus, le Micrococcus Jlavus liquefaciens, le Micrococ- cus radiatus, le Bacillus Jluorescens liquefaciens, le Bacillus mesentericus vul- gatus, le Streptothrix Fœrslen. Mais, dans aucune de nos recherches, nous n'avons trouvé ni le coli-bacille, ni le bacille typhique. » Les recherches comparatives, faites avec les huîtres séjournant depuis six mois dans le parc d'élevage et avec les huîtres arrivant directement de Marennes et n'ayant pas encore été mises en contact avec l'eau du parc d'élevage, nous ont montré dans les unes et dans les autres les mêmes espèces microbiennes. Il n'y avait qu'une différence de nombre: les huîtres retirées de l'eau du parc d'élevage au moment des examens étaient plus riches en microbes que les huîtres de Marennes, examinées au moment de leur arrivée au parc d'élevage et ayant en quelque sorte voyagé à sec pen- dant un temps assez long. Ces premières recherches ne nous ont donc montré la présence ni du coli-bacille, ni du bacille tvphique. » On pourrait très légitimement objecter que, si les huîtres n'ont con- tenu ni le coli-bacille, ni le bacille typhique, c'est que le hasard n'a pas apporté l'un ou l'autre de ces germes dans leur voisinage. « Pour rendre la contamination plus facile, nous avons placé dans le canal, à l'embouchure même d'un égout provenant de rues très populeuses, des huîtres vivantes, contenues dans une cage en fil de fer et nous les avons ainsi fait séjourner, de vingt-cinq jours à un mois, dans ce milieu riche en microbes. L'examen bactériologique de ces huîtres a montré qu'elles renfermaient un grand nombre de microbes, mais qu'une espèce y était nettement prédominante, quelquefois à l'état de culture pure : c'était le bacillus Jluorescens liquefaciens. A côté de cette espèce micro- bienne, rencontrée d'une façon presque constante, nous avons quelquefois noté la présence du bacillus luteus et du micrococcus fervidosus . Ces huîtres, ainsi placées pendant un mois à l'embouchure d'un égout, n'ont, par contre, jamais montré dans les cultures la présence, dans leur intérieur, ni du coli-bacille, ni du bacille typhique. )) Enfin, nous avons institué une troisième série d'expériences, dans le ( G87 ) but de nous rendre compte du sort que subissent le coli-bacille et le bacille tvphique, lorsqu'ils ont été expérimentalement introduits à l'état de cultures pures dans les huîtres et que ces dernières restent placées dans des condi- tions identiques à celles des parcs à huîtres. Cette manière de procéder nous a paru conforme à ce qui doit se passer dans la nature, l'huître infectée par le coli-bacille ou par le bacille typhique ne devant être con- sommée que plus ou moins longtemps après la pénétration de ces agents infectieux. » A diverses reprises, en nous servant tantôt de cultures sur milieux so- lides, tantôt de cultures en bouillons, nous avons fait pénétrer dans l'inté- rieur delà cavité palléale d'un très grand nombre d'huîtres vivantes, soit des cultures pures de coli-bacille, soit des cultures pures de bacille typhique. Les huîtres ainsi inoculées ont été ensuite abandonnées dans l'eau salée et dans des conditions analogues à celles des parcs d'élevage. Des exa- mens réitérés ont été pratiqués, du quatrième au douzième jour après l'ino- culation. Pour mettre plus facilement en évidence le coli-bacille et le ba- cille typhique, dans les diverses huîtres où ils avaient été séparément dé- posés, nous avons eu recours à la différenciation par cultures en milieux phéniquéset à l'élévation de la température del'étuve; ici encore, dans nos nombreuses recherches, nous n'avons jamais rencontré ni le coli-ba- cille, ni le bacille typhique. (Ce résultat est conforme aux recherches de MM. R. Boyceet W. Herdmann, de Liverpool.) » De nos recherches, il nous paraît légitime de tirer les conclusions suivantes : » Dans les conditions oii nous nous sommes placés, c'est-à-dire dans le parc d'élevage de Cette, les huîtres, au moment de nos divers examens, n'ont jamais renfermé que des microbes d'espèces banales, telles qu'on les rencontre dans beaucoup d'eaux d'alimentation, acceptées comme potables; le bacille typhique et surtout le coli-bacille n'ont jamais été rencontrés dans nos ensemencements. » Les huîtres arrivant directement de Marennes contiennent les mêmes espèces banales, signalées dans les huîtres de Cette et existant communé- ment dans les eaux. Les huîtres placées au voisinage de l'embouchure des égouts et y ayant séjourné jusqu'à un mois nous ont montré, d'une façon constante, la présence abondante, dans leur intérieur, des microbes des souillures ( 688 ) d'origine organique, comme le bacillus fliiorescens Uquefaciens ; mais, là encore, ni le coli-bacille, ni le bacille typhiqiie n'ont jamais apparu dans nos cultures. » Enfin, en déposant directement, dans des huîtres vivantes, des cultures liquides ou solides soit de bacille typliique, soit de coli-bacille, et en abandonnant ensuite ces huîtres dans des conditions analogues à celles de l'élevage, nous n'avons pu, en commençant nos examens au quatrième jour de celle infection expérimentale, rencontrer ni le bacille lyphiqiie, ni le coli-bacille dans l'intérieur des huîtres, malgré l'emploi des méthodes d'élection pour In culture de ces espèces microbiennes. Ces microbes disparaissent donc, soit que l'eau salée du canal de Cette leur constitue un milieu peu favorable, soit que les huîtres exercent à leur égard leurs moyens de défense vitale. » Nos recherches établissent donc que le coli-bacille et le bacille ty- phique ne se trouvent habituellement pas dans les huîtres du parc d'élevage de Cette, même lorsque ces coquillages ont été placés dans les points où l'un au moins de ces microbes doit être présent, et même lorsque ces mi- crobes ont été introduits expérimentalement et que l'examen est fait quelques jours après cette infection expérimentale. )) Il en résulte que l'ingestion alimentaire des huîtres de Celle, considé- rée par quelques auteurs comme l'une des conditions étiologiques dé- montrées 'le la fièvre typhoïde, ne nous paraît pas mériter de prendre place définitivement en médecine. » Nous ajouterons que celle absence du coli-bacille dans les huîtres de Cette paraîtra peut-être étonnante, étant donné que les eaux du canal de Cette reçoivent des liquides d'égouts qui contiennent certainement ce mi- crobe, mais nous ne pouvons cependant nous refuser à reconnaître son absence dans ces mollusques, et nous croyons pouvoir en trouver l'expli- cation dans ce fait que les eaux du canal, où sont situés les parcs à huîtres, sont constamment animées d'un mouvement rapide, dû au courant allant de la mer à l'étang ou de l'étang à la mer, à travers les canaux. )) Ces faits nous paraissent d'ailleurs tout à fait en harmonie avec les résultats statistiques recueillis par l'un de nous et montrant que, à Celte, le nombre des cas de fièvre typhoïde ne dépasse pas la moyenne des autres villes de même population, quoique la consommation des huîtres des parcs y soit très considérable, puisqu'elle atteint 2 millions d'huîtres par an. » I ( 689 ) M. E. DucLAUx fait hommage à l'Académie du premier Volume d'un « Traité de Microbiologie » qu'd vient de publier. Ce Volume est consacré à la Microbiologie générale et à ses applications à l'hygiène du sol, de l'air et des eaux. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Léonard adresse une série de planches relatives à un « Navire aérien ». (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. F. -S. GiAcisTo adresse, de Florence, un Mémoire sur la direction des ballons. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Albert Gacdry est adjoint à la Commission du grand prix des Sciences physiques. CORRESPONDANCE. Le Comité des Agriculteurs de Seine-et-Marne et des Vétérinaires FRANÇAIS invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monu- ment élevé à Pasteur, dans la ville de Melun. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire par la mort de M. Scheering. Géomètre cminent, auteur de beaux Mémoires sur la Physique mathémalique, M. Scheering avait acquis des droits à la reconnaissance des Géomètres par la publication des Œuvres de Gauss. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. Ernest Besnier intitulée : « Sur la Lèpre : rôle éthiologique. — I. De l'hérédité. — IL De la transmissibilité. » (Présentée par M. Bouchard.) M. le D' de Lorme prie l'Académie de le comprendre parmi les can- ( (igo ) didats à la place de Correspondant, laissée vacante par la mort de M. Tholozan. (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) M. Mascart, en déposant sur le Bureau de l'Académie, pour les Archives de l'Institut, des copies de Lettres de Maupertuis, s'exprime comme il suit : « M. Hildebrandsson, directeur del'observatoiremétéorologiqued'Upsal, a trouvé, dans les papiers de Celsius, des copies anciennes de Lettres adressées à ce savant par Maupertuis, et a eu l'obligeance de m'en commu- niquer de nouvelles copies, que j'ai l'honneur de déposer sur le Bureau de l'Académie. » Ces Lettres me paraissent présenter un véritable intérètc.pour l'His- toire de la Science; on y trouve, en particulier, des détails curieux sur les polémiques assez vives qui ont eu lieu à propos des expéditions deLaponie et du Pérou pour la mesure de la Terre. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Perrine (oct. i8()']), faites à l'ob- servatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de 0^,3 iS, par MM. Rambaud et Sy, présentées par M. Lœwy. Comète — Étoile. Étoile ^ — ^- ^ ~ Nombre Dates de Ascension de 1897. comparaison. droite. Déclinaison. compar. Observ. Octobre 21 a —8.29,28 +i.5i,3 i4:2o R 21 a — 3.60,76 + 4-19)1 14:20 S 23 b +5.43,45 -+-21. 0,4 i5:2o R 23 b +5.11,18 +23.28,6 i5:2o S 28 c — 5.53,37 + 2.12,0 9^20 R 28 c —7. 5,3i + 2.49,2 9:20 S Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates moyenne au moyenne au 1897. * 1897,0. jour. 1897,0. jour. Autorités. '>"„,'„ ^ , „• ,„■ " ^' , l Rombergn°725 + Bonn, 1. 1, n° 26 Oct, 21.. a 3. 1.34,08 +10, 4i +73.48. iq,o +16,1 i " ^ ' ' ' ( page 167. 23.. b 2.23.24,99 +11,01 +76.15.47,4 +21,2 XVIP Volume de Dorpal. 28.. c o. 6. 4,87 +12,24 +81.24.32,1 +34,5 B.D.Z + Si", n° 2. (691 ) Positions apparentes de la comète. Temps Ascension Dates moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 1897. d'Alger. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe Ocl. 31 . . h m s 9.36.33 , h m s 2.58. I 5, 2 1 0,ll4« -H73'.5o'.26',4 0 , 466„ 21 . . 10. 18.54 9 2.57.53,73 O,o32„ +73.52.54,2 0,582„ 23.. 9.44.43 2 2.29.19,45 o,io5„ +76.37. 9,0 0,621,. 23.. 10.28. 3 4 2.28.47,18 î-g/S» +76.39.37,2 0 , 690,, 28.. 13.43. 3 6 0. o.îS, 7 0,454 +81.27.19 0,374,. 28.. 14. 23. 35 3 23.59. 11,8 0,486 +81.27.56 0,071,. » 2 1 octobre. — Le noyau de la comète est comparable à une étoile de 12'' gran- deur; la queue, dont l'angle de position est de 199", a une étendue de 2' environ. » 28 octobre. — Les observations sont très difficiles à cause delà faiblesse du noyau qui, depuis le 21, a beaucoup diminué d'éclat. L'angle de position de la queue est de 143°. » ANAL"ïSE MATHÉMATlQUli:. — Sur la théorie générale des fondions de variables réelles . Note de M. R. Baire, présentée par M. Appell. « I. Considérons une fonction d'une variable réelle x définie dans un certain intervalle et pos.sé(lant la propriété suivante : pour chaque valeur x„ de X et pour tout nombre positif £, il existe un nombre x tel que la con- dition x,j — si.<^x<^Xf,-^a. entraîne /(.r)(s, R) une fonction de la même espèce que la fonction F(s, R) considérée tout à l'heure. » Or, on s'assure facilement que l'expression W, (o) — -^rr^ tend, pour R = o, vers une limite déterminée. Donc, en désignant cette limite par L et en remarquant qu'en vertu de l'expression de W'^^iz) on a '^^^L w'(=)-L = (5.R) + w;(o) ^ -hW;(s)- W;(o)+27ra„ on arrive à la conclusion que limW'(::)=L, et c'est le théorème II. » I^^ (R^-t-.-=)-^ 37r|J.DBI(,R'3 (R^ + ..= )' PHYSIQUE. — Sur le mécanisme de la polarisation rolatoire magnéuque. Note de M. André Broca, présentée par M. A. Cornu. « Dans l'étude qu'il vient de faire du phénomène de M. Zeeman, M. Cornu ( '), après avoir établi les meilleures conditions de l'expérience, insiste sur ce point que sa production nécessite la présence, dans le champ magnétique, de la source lumineuse elle-même. Des essais faits pour voir si un résultat du même ordre n'aurait pas lieu quand le rayon polarisé tra- verse seulement le champ magnétique lui ont donné un résultat négatif. Ces essais ont été faits avec la liqueur de Thoulet. ( ' ) Cornu, Comptes rendus, l. CXXV, p. 555. ( 697 ) . Le même résultat négatif avait été obtenu il y a vingt ans par Tait ('). Ces tentatives devaient être essayées d'après les idées de Maxwell sur la polarisation rotatoire magnétique. D'après celles-ci, le champ magnétique est dû <à un mouvement tourbillonnaire autour des lignes de force du milieu qui transmet les actions magnétiques (-). Ce seul fait permet d'expliquer l'addition des rotations pour un même rayon parcourant le champ d'abord dans un sens, puis dans l'autre, quel que soit le mode d'action du champ sur le rayon; ceci résulte de simples considérations de symétrie. Il restait à savoir si la réaction du champ sur le rayon circulaire était de nature purement élastique, c'est-à-dire sans modification de la quantité d'énergie transmise, ou s'il y avait une modification de la quantité d'énergie lumi- neuse sous l'action du champ. Dans le premier cas, la vitesse de propa- gation seule sera modifiée. M. Cornu (') a montré qu'il y a effectivement une modification de la vitesse de propagation. Il faut savoir si le second effet ne se produit pas. » Ce second eflel peut se produire de deux façons : ou bien par une va- riation du rayon du cercle de trajectoire d'une molécule d'élher, ou bien l)ar un relard ou une avance de la molécule restant sur sa même trajectoire. C'est de ce second effet que dépendrait le changement de période. J'ai cherché à montrer avec précision qu'il n'existe pas. » J'ai opéré d'abord avec la liqueur de Tlioulet. La lumière employée était celle du Soleil. La lumière était polarisée circulairement avant de pé- nétrer dans le champ magnétique. L'électro-aimant était celui de Faraday, le courant était de 20 ampères, la cuve avait 1'=" d'épaisseur. La rotation était alors de G° à 7°. L'appareil de dispersion était un réseau de Ilowland de 3"' de rayon, i2<=™ d'ouverture, ï^,']3 d'écartement de traits. Le pointé se faisait avec un oculaire micromctrique, on pouvait apprécier un dépla- cement de ~ environ de la distance des deux raies D. » Dans ces conditions, je n'ai rien observé. Il est aisé de voir qu'il devait eu être ainsi. En admettant que toute la rotation soit due à la modification de force vive qui change la période, on voit que, 1'='' de liqueur de Thoulet tlonnant dans le champ employé environ G" de rotation, ceci correspond à un retard lie -^ de j)ériode pour tout le parcours du rayon dans le champ (') Sur une influence possible du magnèlisme sur l'absorption de la lumière [Proc. Roy. Soc. of Edinburgh, session 1875-1876, p. 118). (-) Maxwell, Électricité et. Magnétisme, l. II, p. 5i4. (Traduclioii française.) (') Comptes rendus, l. XCII, p. i368. sinot + sina.' = m \ c da' m dX e cosa' ( (^98 ) magnétique, qui exige 3oooo périodes environ. Donc la période serait modifiée dans ce parcours de 5.io-' environ de sa valeur. Je ne pouvais apprécier une aussi faible variation. :. ). J'ai alors utilisé la propriété suivante du réseau : la formule de dévia- ^ lion est, en appelant oc, a' les angles d'incidence et de diffraction, \ la Ion- | gueur d'onde, e l'écartement des traits, m un nombre entier. d'où, pour a constant. Donc, pour a.' = 90", la diffraction étant rasante, la dispersion est infinie. J'ai opéré avec le sixième spectre et la région h du spectre solaire, qu'on peut amener à la diffraction rasante pour ce spectre. Un premier spectre peu étalé tombait sur la fente du réseau, permettant d'isoler le sixième spectre des précédents et suivants. La distance de la fente au réseau était réglée de manière que les lignes fussent à l'infini, et l'observation faite au moyen d'une lunette astronomique. Dans ces conditions, aucun dépla- cement n'a pu être observé. Les images étaient moins bonnes et surtout plus difficiles à obtenir que dans le spectre normal, mais la dispersion était très considérable, car déjà sur le cinquième spectre, les deux raies D amenées à la diffraction presque rasante ne pouvaient être ensemble dans le champ de la lunette. » J'ai ensuite pensé que, pour être sûr de l'absence complète du phéno- mène, il fallait s'adresser à un corps ayant un pouvoir rotatoire spécifique d'un autre ordre que la liqueur de Thoulet. C'est le cas du fer transparent, comme l'a montré Rundt. J'ai donc préparé des dépôts électrolytiques de fer transparent sur verre platiné, au moyen d'un bain d'oxalate double ferroso-potassique, aimablement préparé pour moi par M. A. Chassevant. Quelques précautions sont nécessaires relativement à la densité du courant et à la concentration. La rotation que j'ai pu obtenir avec ces lames a été, pour les points encore bien transparents, d'environ 3o'. L'épaisseur, évaluée d'après les données de l'électrolyse, est de l'ordre de o"^, or. Nous aurions donc, dans l'hypothèse d'une altération de période, un retard de -^ de circonférence en ^^ de longueur d'onde, soit ^ de période. La Ion- eueur d'onde, 0,589, devrait devenir 0,61 5 et o,565 suivant le sens du courant. M La lumière étant très diminuée par l'absorption du fer, j'ai dû renoncer ( 699) H In (lifTraclion rasante et prendre les rai(\s D. Le pointé se faisait moins bien, seulement à^ près de leur dislance : la longueur d'onde se détermi- nait donc encore à ^„,'„„ près de sa valeur. L'observalion ne donnant rien, cela prouve que, s'il va un retard ou une avancedu mouvement vibratoire, ce phénomène produit au plus ~^ de la rotation, car la variation produite par l'inversion du sens du courant serait de -',,. » r.es expériences de i\I. Cotton (') et de M. Righi avaient déjà montré cju'il n'y avait pas d'absorption lumineuse ni d'augmentation d'intensité dans le champ magnétique, sauf peut-être dans le cas du (ér. Mes expé- riences permettent d'affirmer que, même dans ce cas, s'il y a absorption de lumière, elle se produit sans changement de période (-). THERMODYNAMIQUE. — De la variation de l'énergie dans les transfor- mations isothermes. — De l'énergie électrique. Note de M. H. Pki.l.vt, présentée par M. Lippmann. « Dans l'évaluation de la variation d'énergie d'un système, on néglige souvent, on dehors de l'étude de la Thermodynamique proprement dite, de préciser la nature exacte de la transformation. Dans Liien des cas le phé- nomène est supposé assez lent pour que la température du système reste sensiblement égale à la température constante du milieu ambiant. Mais tout en supposant la transformation isotherme, on la suppose aussi adiaba- tique, car on ne tient compte que du travail des forces extérieures, en négligeant les quantités de chaleur que le système doit prendre ou céder au milieu ambiant pour maintenir sa température constante. C'est là une faute, car il est rare qu'une transformation soit réellement à la fois adia- batique et isotherme. » Considérons, en effet, un système, siège d'une transformation réver- sible, qui ne reçoit du milieu extérieur que de la chaleur et du travail. (') Cotton, Éclairage électrique, t. VIII, p. 162 et 199. (') Le succès de l'applicalion des équations de Lagrange aux phénomènes diiuliic- lion semble prouver que l'énergie du champ magnétique est de l'espèce cinétique. Cette énergie modifie les propriétés purement élastiques du champ pour les rayons circulaires et ne modifie que celles-là. 11 semble donc que le champ magnétique prouve expérimentalement la possibilité de l'idée de Lord Kelvin : L'élasticité peut être due à un mode de mouvement. [Lord l'kELvr;, Conférences et allocutions (Tra- duction française, p. 93).] C. K., 1897, V Ser::estre (T. CXXV. N' 19.) \)^ ( 7<^o ) Soient T sa tempéralure thermodynamique et r une autre variable dont dépend son état. Dans une transformation élémentaire, la quantité de chaleur r/Q et le travail dW mis en jeu peuvent être représentés par j ( , ) r/Q = adT -H bdx, dW = hdl + kdx\ \ les différentielles d\} et d'à de l'énergie et de l'entropie s'expriment alors par (2) r/U = J^Q - rfW = (Jrt - h)dT + {Zh — k)Jx, (3) ^S = Ç = |./T+|«?^. )) En écrivant à la façon ordinaire que d\} et rfS sont des différentielles exactes, on obtient deux relations qui par élimination donnent (4) />- T/dA- _ dh_ formule qui renferme, comme cas particuliers, les formules bien connues de Clapeyron, et qu'on pourrait appeler la/ormule de Clapeyron généralisée. Elle montre que, sauf le cas où la différentielle du travail c?W est une dif- férentielle exacte, cas exceptionnel, b est différent de zéro, et par consé- quent qu'il faut retirer ou fournir de la chaleur {bdx) au système pour maintenir sa température constante quand x varie. On voit, enfin, que la variation d'^énergie à température constante d\]f est donnée par (5) d\J, = {n - k)dx==[T{^.^'^l;^- k\dx, et non par — kdx, comme on l'admet souvent en négligeant b. )) Pour donner un exemple de l'erreur commise, je vais faire application de ces relations au cas d'un condensateur formé par un diélectrique solide dont les faces opposées sont métallisées pour constituer les armatures. » Désignons par M la valeur absolue de la charge de chaque armature, par V leur différence de potentiel et par C la capacité. Si, à l'aide d'un replenisher infiniment petit et convenablement disposé, on fait infiniment lentement passer une quantité d'électricité + d^A sur l'armature positive ei — dM sur l'autre, le travail — dW de la force extérieure nécessaire pour vaincre les forces électriques est, comme 011 le sait, donné par M (G) — f/W= V^£/M = ^^M. ( 70I ) Mais pour maintenir constante la température malgré cet accroissement de charge dM, il se peut qu'il faille fournir ou retirer une certaine quan- tité de chaleur qu'on peut représenter par bdM ('). » Supposons qu'ensuite on fasse varier de dT la température du con- densateur à charge constante, il faudra fournir une certaine quantité de chaleur adT, et les forces extérieures, malgré la dilatation, n'accom- pliront aucun travail (ce sont des forces intérieures qui contrebalancent l'attraction électrique des armatures). » Dans l'ensemble de ces deux transformations élémentaires réversibles, la quantité totale de chaleur mise en jeu est donc (7) dQ = adT ^hdM, tandis que le travail est représenté par la relation (6). En comparant (G) et (7) i» (')' *'" ^°''' qu'on a ici X=^M, h — o, X- ;= — -=;; d'où, d'après (5), (8) ,/u,= (Tg^: + |;)rfM^l(,-Hj^)NWM. Ce qui donne, pour la variation finie d'énergie AUt à température con- stante T quand la charge varie de o à JM (en supposant C indépendant de M) (9) AU,= ^(.+ ç^)-^iMV(i + ^^j et non :^MV, comme on l'admet habilueliement, car C dépend toujours de la température, tant à cause de la dilatation, qui écarte et agrandit les ar- matures, qu'à cause de la variation du pouvoir inducteur spécifique. » Pour un condensateur dont la paraffine est le diélectrique, en ne tenant compte que de la dilatation, on trouve que la variation d'énergie ■ serait ^MV X i ,08. L'erreur commise est donc probablement voisine de —. » Dans la décharge du condensateur, l'énergie calorifique créée est (') Cette Note était écrite quand j'ai reconnu que M. Vaschy, dans son Traité d'Électricité et de Magnétisme ( t. I, p. 127) avait déjà donné l'expression de la quan- tité de chaleur qu'un condensateur doit prendre au milieu ambiant pour maintenir sa température constante pendant la charge. Cette formule est bien conforme à ce que dojine la relation générale (4). ( 702 ) co^ale à^MV -f ' MV^ ^- H est vraisemblable que le premier terme (^MV) t? - - Cal représente Téner^ie calorifique créée dans le circuit réunissant les arma- tiires, comme on Ta toujours admis, et que le terme ^MV^ -j^ représente l'énergie calorifique créée dans le diélectrique. » Un raisonnement semblable au précédent montre que, si une enceinte conductrice renferme différents conducteurs présentant sur l'enceinte des excès de potentiel V et des charges M, le tout formant un système rigide, l'augmentation d'énergie à température constante T pendant la charge est donnée par ' - 2 01 les charges données M étant indépendantes de la température, mais les excès de potentiel Y en dépendant généralement. » L'expression erronée de la variation d'énergie, quand on néglige la quantité de chaleur mise en jeu, représente le travail des forces extérieures. Or, si la transformation est isotherme, la différentielle de ce travail est une différentielle exacie; en croyant écrire que la différentielle de l'énergie est exacte, on écrit en réalité que la différentielle du travail est exacte; mais il n'y a aucune erreur si l'on considère une Iransformation isotherme; on précise implicitement ainsi la nature de la transformation. Il en résulte que, sauf n ce qui concerne l'évaluation de l'énergie, toutes les consé- quencesde ces raisonnements sont justes, en général. Tel est le cas, par exemple, des formules données pour la contraction électrique des gaz, pour la déformation d'un condensateur, pour l'extension de la surface libre d'un liquide, etc. » PHYSIQUE. — Su/la dissémination des rayons X. Note de M. Abel Bcguet, présentée par M. J. Viollc. « Dans une Note précédente ('), j'ai signalé l'application de la dissémi- nation des rayons X à la productien de silhouettes radiographiques, par retour des rayons X. Ce même retour des rayons X, voilant au dos les plaques radiographiques, a été longtemps la cause d'insuccès dans l'étude des objets très opaques. (') Comptes re.'idus, i6 aoiil 1897. ( 7o3 ) >> J'ai pensé qu'il serait utile de montrer direclement ces effets de retour et l'efficacité des moyens que l'on peut leur opposer. B L'épreuve 1 a été obtenue en radiographiant une grosse montre, sur une plaque dont le dos était à moitié couvert d'une feuille de plomb. La pose a duré deux mi- nutes, à 12"" d'un tube très fort et très pénétrant. On voit que la partie non protégée par le plomb est couverte d'un voile qui efface presque complètement la silhouette. La silhouette est au contraire nette et vigoureuse là où le plomb a arrêté les ravons X de retour. )) L'épreuve 2 montre bien peu de chose d'une montre radiographiée le i8 avril en dix minutes, à 6"^", 5, sur une plaque dont le des était nu. » Les épreuves 3 et 4 ont été obtenues en dix. minutes, à 20"°, sur plaques dont le dos était entièrement protégé par du ploinb. On y voit tous les détails du mécanisme, au travers des boîtiers. » Toutefois les bords sont voilés par les rayons disséminés dans l'air au-dessus de la plaque et pénétrant obliquement sous les bords relevés de la montre. C'est là une cause locale de voile qui a été écartée dans l'épreuve 5 en cernant le contour de la montre d'un cvlindre de plomb, de hauteur égale à la demi-épaisseur de la montre, (cinq minutes à la"^"). » J"ai appliqué ces deux modes de protection à la radiographie d'un fusil Lebel entier (épreuve 6). Les poses à 20"=™ ont été de dix minutes pour la platine et de une minute pour les autres parties. » On y voit, au travers des joues d'acier de la platine, la cartouche qui est dans l'auget, prête à passer au canon. Presque aussi bien que pour les cartouches du magasin, on voit, au travers de la douille, la balle de plomb et la poudre pyroxylée fournie aux sociétés de tii-, ([ui se distinguerait par son étal physique de la poudre de guerre. On est renseigné facilement sur les positions des cartouches dans le magasin et l'état du ressort à boudin. » On voit aussi bien les balles au travers des barillets de revolvers. » L'emploi des écrans prolecteurs, qui n est pas indispensable pour les poses courtes devant des tubes peu pénétrants, devient nécessaire dans les poses longues. » Dans les applications médicales, ils permettent aussi d'obtenir des épreuves plus détaillées, par des poses plus courtes. » PHYSIQUE. — Su/les volumes moléculaires et les densités dei gaz en générai à toute température et aux pressions moyennes. Note de M. A. Leduc, pré- sentée par M. Lippmann. « I. Volumes moléculaires à o". — Au moyen des données numériques renfermées dans mes Notes des i8 octobre et 2 novembre, j'ai calculé : ( 7o4 ) » I" Le volume moléculaire (') par rapport à l'oxygène à o" el 76"" des divers gaz dont j'ai déterminé la densité : , . Mi, io523 D étant leur densité expérimentale par rapport à l'air; » 2° La correction y à y apporter pour obtenir le volume moléculaire de chaque gaz sous la pression tt'"" par rapport à un gaz parfait qui aurait même masse moléculaire que l'oxygène et aussi même densité à 0° et 76''" : (2) y = A;"(76-^). » La courbe j, = i — ç^^ ' o ' =/(0) présente, à la température absolue g3 (température critique d'un gaz réel qui suivrait la loi de Mariette à o" et à -""), l'ordonnée — 7. Nous devons donc attribueraugazfictif ào" et 76*^'" une masse spécifique inférieure de ^— à celle de l'oxygène (^) et aug- menter de 7 unités les ordonnées de la courbe provisoire. )) Les valeurs de r^ = T0007 — (v sont bien représentées par (3) j= 122. 10-^(0 -93)-- t55.io-»(0-93y + i3.io-''(0 -93)', pour tous les gaz de la série normale. » Parmi les gaz plus compressibles, l'ammoniac, seul étudié, a un y su- périeur de r6 pour 100 à celui d'un gaz normal de même point critique. J'ai admis qu'il en était de même pour les trois autres. » De même, parmi les gaz moins compressibles, les y de H,- S et Cl sont les 0,93 que donne la formule (3). J'ai admis le même rapport pour PH'. » IL Densités à 0° des gaz en général. — Inversement, la connaissance des données critiques d'un gaz permet de calculer y, y, puis sa densité par rapport à l'air à 0° et 7G™ ou, en général ('), aux pressions moyennes. ( ' ) Voir Comptes rendus du 8 février 1897. (-) Le volume occupé par une molécule-gramme d'oxygène (32?'), à 0° sous la pres- sion de 76"" de mercure à Paris, est, d'après mes expériences, 22''',357; celui de la molécule d'hydrogène, 22''S4oo; celui du gaz parfait, 22'", 373. La densité de ce der- nier par rapport à l'air, à o» el 76" (à Paris), serait i , io45 pour un poids moléculaire égal à 32. Sa masse spécifique, dans ces mêmes conditions, serait donc is^/JaSS par litre; soit, pour chaque unité contenue dans la masse moléculaire M : o,o44635 (masse spécifique C.G.S., à 0° : 44o34-io-'°. M). (') L'erreur sur y augmente à mesure que la pression s'éloigne de -"". D'autre part, le calcul ne s'applique sûrement qu'aux gaz de la série normale. ( 7o5 ) » J'ai rapproché, "dans le Tableau ci-après, des densités d ainsi calculées à o" et 76'^'" les densités (D. anc.) qui étaient classiques au début de mes recherches. III. Densités à diverses icmpéialures. — Traitant l'équation (3) comme j'ai traité l'équation en r. dans ma précédente Communication, on trouve (4) .y,= 12,3 - 83/. + 173/.^ - I 307/ -+- 72/;. » Connaissant ainsi le volume moléculaire à T sous la pression tt*^", on passe à une pression p quelconque, au moyen de la formule d'où (5) io\«^p.,.= lOOOO — /r — (''— ')=T — (^ — i)""t' dans laquelle e = ^ (/> étant compté en centimètres, mais t. en atmo- sphères). » La masse spécifique du eraz considéré, en grammes par litre, à T° (abs.), sous la pression de/>'"" à Paris, est donc enfin 44635.M.4-^-'o-'° V / '"'■ 10000— yT—(e — i)cT— (t' — i)*«T » Remarques. — I. Si le gaz considéré n'appartient pas à la série normale, il faudra tenir compte des observations faites à propos de j, z et (/. « II. La densité d'un gaz par rapport à un autre de niasse spécifique M' a pour valeur, d'après ce qui précède, à une température et une pression quelconques, _ M 10000 — Jt— (e'— i) Jt— (g'— ')'"T ^'^' ~W loooo — /t— (« — O^T— (e — l)'«T Cette fornuile rappelle l'hypothèse dont je suis parti, et qui a pris force de loi par les nombreuses vérifications auxquelles elle a donné lieu : la densité d'un gaz par rapport à un autre pris dans des étals correspondants est invariable. >) Ceci suppose que les deux gaz appartiennent à la même série. On peut obtenir les densités par rapport à l'air, à 0° et 76™, en attribuant à celui-ci la masse molécu- laire 28,96 et le volume moléculaire 0,9997. » III. J'ai inscrit, dans le Tableau ci-dessous, la masse spécifique ;x„^ à o" et 76''"', du gaz de masse moléculaire M qui suivrait la loi de Mariette dans ces conditions, et la densité correspondante rf„= '^ • Il faut rejnarquer que celle-ci n'est nullement une limite inférieure de la densité. ( 7o6 ) rf = -• Gaz. M. D. exp. io>f-6. lo'y. 10007 — t'^io'. .7-. " v d. D. anc. H :î,oi52 0,069^8 10019 — 3 —9 (?) 0,06956 0,06948 0,06926 Az 28,010 0,9671 10004 +2 H-i 1,3 0,9668 0,9671 (0,9714) CO 28,004 0,9670 iooo3 + 2,5 1,5 1,8 0,9666 0,9670 0,9678 0 32(base) i,io52 10000 + 2,5 4,5 4,4 i,io45 i , io52 i,io56 AzO 3o,oo5 » » 4- I » 9 i,o356 i,o366 1,039 cnv 28,039 » » -I- 26 )) 5o 0,9678 0,975 0,985 CO^ 44,oo4 1,5387 9942 — I 66 66 i,5i88 1,5287 1,52901 Az^O 44,010 i,53oi 9934 H- 3 70 70 1,5190 i,53o2 1,527 C-H- 26,024 [o,9o56] I) +11 » 70 0,8982 0,9055 0,92 HCl 36,478 1,2692 9927 — 7 87 84 1,2590 1,2688 1,256 Cy 52,018 » » +43 » 180 ',7954 1,8363 1,8064 (CH')20.... 46,o55 « » +66 » 191 1,5896 i,63i » CH'AzH^.. 3i,o48 » » , + '4 » 242 1,0716 1,100 1,08 S0= 64,o56 2,2639 9773 — 9 343 243 2,2109 2,2639 2,334 (CH')'Az... 59,087 » >• +241 » 255 2,0394 2,i46 » (CH=)-AzH.. 45,066 « » +100 >, 260 1,5554 i,6i3 » CH* i6,o35 » » -I- 6 » i3 o,5534 o,5545 0,5576 C-H^ 3o,o54 ,> » -+- 56 » 80 1,0373 i,o52 1,075 AzH^ 17,028 0,6971 9850 —70 227 225 0,5877 0,5970 0,5967 CtFCl 5o,497 " " + "^ " ^^^ ',7429 1,789 1,73 PH' 33,998 » » + i4 " 80 1,1734 i,i845 1,2(4 H-S 34,071 1,1895 9892 — 19 i34 i34 1,1760 1,1897 1,1912 CI 70,940 2,491 9836 —36 207 209 2,4485 2,4913 2,44" » IV. Vérifications. — J'ai profité de la préparation de l'acétylène faite en vue d'étudier sa compressibililé pour en déterminer la densité. J'ai trouvé pour ce gaz, qui contenait 3 millièmes d'air : cqoSq et, par suite, pour le gaz pur : o.fjoSô. La vérification est parfaite. Il est même remar- quable que les erreurs très petites, mais très nombreuses, inhérentes à ce calcul, se compensent aussi exactement. » La densité calculée de PIP s'accorde aussi remarquablement avec celles que l'on trouve dans nos classiques récents (1,184 et 1,1 85) mais non avec celle de Dumas (i ,2 14)- » o , 0S995 I ,2502 1 , 25oo 1,4283 1,3393 1 , 2 5 1 1,9641 1,9644 1,1616 1 ,6282 2, 32 18 3,o56 1,386 2,8591 2,637 2,011 0,7157 i,34i o , 7600 2 , 254 1,5175 1 ,5208 3,166 ( 7"7 ) Table des cléments, disposée avec les poids atomiijucs en proportions multiples; par M. II. Wilde + 1Ih— -f-Hîrt — — ~ — — — — — - H3rt. 114/!. II5/I. Il6n. H7n('). Li = 7 Gl S C = 12 = 16 lî - 10 -^ 18 N = 14 -A-) 9;2 '2 II i4 A = 21 Na = 23 K 19 Mg . 24 O =-- 16 \l 27 32 I' :!> I.) j'i rlj J7 K : 39 CI ; 35 Ca ; 40 S = 32 Se : : 42 Ti 48 V 39 35,5 4" -^2 44 4s Cu - 62 Zn 64 30 36 Si = 35 ^1 21:28:35 50 Ci- 54 Fe = 56 56 5,,2 52,4 Mn = 56 55 >i = 56 5S Co = 56- 59 Ce = 69 Gc -- 72 As 75 9. 10. 63,3 65 y3:i4i 72,7 75 Hb 85 I3i— 81 Sr . 88 Se -^ 80 Ga = 96 Zr =92 Nb - 95 Mo = 96 85 80 87,5 71) 70 go 91 g6 Ag = 108 CI 112 Y = 123 Sn -_ 116 Sb 120 108 u ! 61.7:89,5 i'7,8 1^0 Cs 131 I =^ 127 IÎ.1 136 1. 128 lu 150 I.,, 140 x 140 x 144 i32 127 137 uS 75.6; ii3, 4 1^9 X 154 X ' 160 Er = 177 x 164 x = 165 170,6 X -Vn X 184 Tl = 204 I) 188 Ta 185 W = 186 2o4 95 182 1S4 II. Hg-^200 Pb = ; 107 Tli = 231 23l 1^ 240 Bi ..40 210 PI) ^105 io5,6 Rh ^=105 104,4 Ui. r=105 .04,4 Da = 105 Au = 196 ■96,7 Pi ^196 ■97'0 Ir = 196 198,0 Os = 196 .98,6 Hn-t- 112/1 + 113/1. 0 . 0 . 7 = Li = 7 0 . 0 . 8 = Gl = 8 0 . 0 . 12 = C = 12 1 X 33 — 0 = Na ;- 33 1 X 24 — 0 = : Mg = 34 i X 27 — 0 = Al = 27 2 X 33 — 7 = Ka := 39 3 X 24 - 8 - Ga = 40 2 X 27 - 13 = Se = 42 3 X 33 — 7 = Cu = 62 3 X 24 - 8 = Zn = 64 3 X 27 — 13 = Ce = 69 4 X 33 — 7 - Rb = 85 4 X 24 — 8 = Sr = 88 4 X 37 — 12 = Ga = 96 5 X 33 — 7 = Ag = 108 5 X 24 — 8 = Cd = 112 5 X 27 — 12 = Y = 133 6x 23 ^7 = Cs = i3i 6 X 24 - 8 = Ba = i36 6 X 27 — 12 = In = i5o 7 X 23 — 7 = = i54 7 X 24 - 8 = = 160 7 X 27 — 12 = E = '77 8 X 23 7 = =177 8 X 24 - 8 = = 184 8 X 27 — 12 = TI = 2o4 9 X 23 — 7 = Hg = 300 9 X 24 — 8 = Pb = 208 9 X 27 — 12 = Tb = 23 1 (') Dans la prcccdenle Communication, publiée par les Comptes rendus : P. 65o, ligne 24, au lieu de H x 7/t on doit lire /i x 1 1 7 ., ., 25 2 H X 7 » 2 X H 7 .. 28 3 H X 7 » 3x H7 P. 65i, » 7 H X î >» Ha » H x3 » H 3 A la fin de l'arliclc, H X 2 » II 2 (») Poids atomiques adoptes. C. H. 1897, -i' Semestre. (T. G\\\, N» 19.) 94 ( 7o8 ) SPECTROSCOPIE. - Sur (jnelques nouvelles lignes spectrales de l' oxygène et du thallium. Note de M. H. Wilde. « Dans le cours de mes essais pour opérer les transformations du spectre de l'azote et de l'argon, je fis agir l'étincelle électrique sur l'air atmosphé- rique, à une pression de 20 atmosphères, avec une puissante bobine d'in- duction à électrodes de thallium, une petite bouteille de Leyde étant intercalée dans le circuit : des lignes rouges apparurent alors dans le spectre; d'après leur position, elles semblaient appartenir à l'argon. Néan- moins, deux de ces lignes disparurent lorsque la décharge fut produite à travers de l'azote séché; -mais leur éclat augmenta dans l'oxygène pur. » Lorsque la décharge fut produite avec des électrodes de platine à travers l'azote, les trois lignes disparurent du spectre. Les mêmes résultats furent obtenus en agissant sur les gaz au moyen de l'étincelle électrique, à la pression atmosphérique ordinaire. » Une comparaison des longueurs d'onde des trois lignes a montré qu'aucune d'elles ne coïncidait avec celles de l'argon ; mais elles ont été reconnues comme de nouvelles lignes d'oxygène et de thallium qui, jusqu'ici, ne figuraient pas sur les cartes. Deux de ces lignes, 7760 et 7160, app'irtiennent à l'oxvgéne et la troisième ligne, 6955, au thallium. La ligne d'oxygène, 71G0, a été trouvée utile dans la séparation de l'argon de l'air atmosphérique par la méthode d'action par étincelles; la présence ou l'absence de la ligne indiquant un excès ou une insuffisance d'oxygène pendant l'opération. » En outre de la nouvelle ligne de thallium, 6g55, j'avais précé- demment observé une ligne rouge caractéristique, 6j6o ('). La nouvelle ligne était remarquable en ce que c'était une des deux lignes duspectrede l'arc, correspondant, dans le spectre du thallium, aux paires semblables de lignes observées dans les spectres d'arc de l'indium et du gallium. Les positions des trois paires de lignes dans le spectre et les distances entre chaque paire sont, pour les trois éléments respectivement, dans l'ordre de leurs poids atomiques, telles qu'elles ont été formulées par M. Lecoq de Boisbaudran. » Mon observation sur les nouvelles lignes du thallium, GgSS, 656o, me fournit l'occasion d'appeler de nouveau l'attention sur l'étude spec- (') t'roc. Roy. Soc, t. LUI, p. Sfig-Sja ; 1898. ( 709 ) troscopique du thallinm par M. Jean Stas ( '), dans laquelle il est déclaré que le spectre électrique de ce niél al consiste en une ligne verte simple ne pouvant être doublée, exactement comme le spectre de la flamme. Comme le courant électrique employé par l'éminent chimiste belge en cette recherche provenait d'une série de trente éléments Bunsen seulement, la ligne rouge dans le spectre de l'arc du thallium échappa à son observation. Pour résoudre la seconde ligne, il est nécessaiie que le courant ait une intensité de 100 volts, on de cinquante éléments Bunsen. La ligne rouge, 656o, dans le spectre de l'arc a été observée dans tous les spécimens de thallium et de ses composés sur lesquels j'ai fait des expériences. n M. Stas a également admis que le spectre d'étincelles complexe du thallium, observé dans l'air par d'autres investigateurs, n'est pas celui du métal pur, mais de son oxyde. Or j'ai examiné le spectre de l'étincelle du thallium dans l'azote séché, et jai trouvé que c'est le même que celui obtenu dans l'air. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'action de l' acide azotique sur V étain. Note de IM. R. E.vcei,, présentée par M. Friedel. « 1. La nature du produit blanc que l'on obtient en traitant l'étain par l'acide azotique est encore mal déterminée. Ce produit serait de l'acide stannique (-) d'après Gay-Lussac, de l'acide métastannique (Berzélius, Fremy), de l'azotate stannique (Montemartini, iSgS), de l'azotate basique d'élain(VValker, 1895). » On désigne généralement sous le nom d'acide stannique, le produit qu'on isole du chlorure stannique par l'action d'une base ou d'un carbo- nate alcalin ou alcalino-tcrreux, et sous celui d'acide métastannique le produit qui résulte de l'action de l'acide azotique sur l'étain. Cette dis- tinction est trop absolue : les deux produits sont des mélanges souvent sem- blables. » IL Dans son action sur l'étain, l'acide azotique fournit en efTet plusieurs composés différents, suivant les circonstances. Si l'on refroidit à 0° des so- lutions diversement diluées d'acide azotique ordinaire (D : 1,42) et que dans 200'='' environ de chacune d'elles on plonge une baguette d'étain, on observe les faits suivants, faciles à reproduire dans un cours : (') Œuvres complètes de Jean-Servais Stas, t. III, p. 202 etsuiv.; Bruxelles, 189/1. Chemical News, t. LXXIII, p. 3o4-3o5; 1896. (-) Pour plus de clarté, je donne aux oxydes stanniques les noms acUiels. ( 7'o ) » 1. 1^'ncide azotique ordinaire étendu de deux fois son volume d'eau, ou plus dilué encore, dissout l'élain à l'étal d'azotate stanneux. En eiïet, la solution donne avec l'hy- drogène sulfuré le précipité brun de sulfure slanneux el possède les propriétés réduc- trices des sels stanneux. » 2. L'acide azotique étendu de son volume d'eau dissout encore l'étain, mais à l'état d'azotate stannique. La solution finit par devenir sirupeuse. L'acide azotique en pré- cipite l'azotate stannique, particulièrement peu soluble dans un excès d'acide. *. » 3. L'acide azotique ordinaire, non étendu d'eau, donne, en agissant sur l'étain, !r un précipité blanc. Ce précipité, séparé de l'excès d'acide, est entièrement soluble dans l'eau : c'est de l'azotate stannique. Ainsi, même produit qu'en 2, mais qui se précipite par suite de son insolubilité dans l'acide azotique concentré; ce précipité d'azotate stannique prend naissance également à la température ordinaire. » L'acide azotique n'agit donc pas d'une manière spéciale sur l'élain ; il se forme, dans la réaction, un azotate comme avec la plupart des métaux. » 4. Mais l'azotate stannique, sel à base très faible, est essentiellement décomposable par l'eau. En raison de ce fait, qui est d'ordre général, l'azotate stannique obtenu en 2 et en 3 ne tarde pas à se décomposer en acide stannique ou en azotate basique d'étain, au fur et à mesiu'e que la concentration de l'acide azotique diminue ou sous l'influence d'une éléva- tion de la température. La solution 2 se prend en une masse gélatineuse quand on l'étend d'eau et souvent spontanément. Le précipité obtenu en 3 change de propriétés; il cesse d'être totalement soluble dans l'eau et, par lavages, laisse un produit que l'acide chlorhydrique transforme en chlorure stannique, avec traces seulement de chlorure métastannique. Il est donc bien constitué, en majeure partie, par de l'acide stannique et non par de l'acide métastannique. C'est un semblable produit que Gay-Lussac a eu entre les mains. » 5. Cet acide subit dans l'eau ou parla dessiccation ou la transformation en acide métastannique, comme l'acide obtenu en partant du chlorure stannique. La transformation aboutit à la même limite, au corps que je considère comme du stannatede métastannyle, retenant après dessiccation dans le vide 8 pom* loo d'eau et donnant, avec l'acide chlorhydrique, un mélange îde chlorure stannique et de chlorure métastannique {Comptes rendus, 3 novembre 1897). » Aussi Fremy, d'une part, en partant du produit obtenu par l'action de l'acide azotique sur l'étain, Musculus, d'autre part, en partant de l'acide stannique isolé du chlorure stannique, ont-ils obtenu tous deux le même prétentlu acide Sn'O'H-, mélange, molécule à molécule, d'acide stan- nique SnO'H- et d'acide inétastannique Sn^O"H-. » 11 n'v a donc cju'une différence relative entre les composés obtenus ( 7" ) par los deux procédés. Elle tient à ce que, dans la préparation par l'acide azotique et l'étain, on laisse ordinairement la température s'élever, qu'on lave à l'eau chaude le précipité, que cette préparation est plus longue. Dans ces conditions, on obtient un produit plus riche en acide métastan- nique que celui qu'on prépare à froid à l'aide du chlorure stannique. » 6. Lorsqu'on soumet à l'action de l'eau bouillante le produit limite obtenu à froid, il continue à se transformer en acide métastannique; mais il se (prme en même temps des quantités croissantes d'acide parastan- niquc (^Comptes rendus , 27 septembre 1897). )) On n'obtient donc jamais d'acide métastannique pur par l'action de l'acide azotique sur l'étain. » 7. Si,enrm, on fait bouillir avec de l'eau, pendant huit ou dix heures, l'acide métastannique pur, isolé d'un de ces composés, on obtient l'acide parastanniqueSn=0"H = ,3H*0 que j'ai déjà décrit, et qui peut être envi- sagé comme un anhvdride interne de l'acide métastannique. >> C'est ce corps qu'a obtenu Berzélius. Il diffère totalement par ses propriétés de l'acide stannique fraîchement préparé et de l'acide métastan- nique. Mais, à l'époque où Berzélius observa le chlorure de cet acide, l'iso- mérie n'était pas connue. Dominé par les idées régnantes, d'après lesquelles l'identité de propriétés d'un corps était une conséquence nécessaire de l'itlentité de composition, Berzélius écrivit à Gay-Lussac une lettre que ce savant, qui soutenait victorieusement une opinion erronée, pouvait résu- mer ainsi : « Quant aux deux oxydes slanniques, M. Berzélius vient de les » réduire lui-même à un seul. » Le développement de cette question était arrêtée pendant un fpiart de siècle. » Lorsqu'en i84.'i Fremy reprit ce sujet et rendit probable l'existence de deux acides stanniques ayant une capacité différente de saturation, l'isomérie était connue; le mot est de Berzélius. Ce savant n'apprécia jjas la portée du travail de Fremy. « Si M. Fremy, dit-il, avait soumis les deux » composés aux mêmes traitements, il aurait trouvé que les deux ont » même capacité de saturation et eût évité de baser sur une hypothèse " inexacte une autre aussi fausse. » » Celte opinion de Berzélius est sans doute cause qu'aujourd'hui encore plusieurs savants considèrent les métastannates comme des stannates avec excès variable d'acide stannique. » ( 712 ) CHIMIE ORGANIQUE, — Dosage de la phénylhydrazine (*). Note de M. H. Causse, présentée par M. Friedel. « Lorsque l'acide arsénique est mis en présence de la phénylhydrazine, celle-ci est oxydée ; du gaz azote se dégage ; il reste du phénol, et une quan- tité correspondante d'acide arsénique passe à l'état d'acide arséjaieux. Cette réaction, souvent observée au cours de nos recherches sur les com- binaisons aldéhydophénylhydraziniqnes, tout d'abord qualilative, devient quantitative, si l'on oxyde la base, ou mieux son chlorhydrate, en milieu acétique. » L'équation de la réaction est dans ce cas ; As^ O^ -h C H« Az^ -= Az= -t- H^' O ^ C« K" O -: As= O' . » Laissant de côté l'acide arsénique, pour ne nous occuper que de l'acide arsénieux, le seul élément dosé, nous traduirons la réaction par ce fait: io8e^ de As-O' correspondent à loS^^"^ de phénylhydrazine, ou une partie d'As^O' à 0.5454 de C»H^\z^ » L'acide arsénieux formé peut être dosé par deux méthodes : ). i" On fait agir sur le chlorhydrate de phénylhydrazine un volume connu de solu- tion d'acide arsénique, titrée avec l'urane; après réaction, une nouvelle détermination donne la quantité de cet acide non réduit; par différence on obtient le poids de As-0' formé. » 2° Dans les recherches présentes nous avons principalement employé le titrage à l'iode; il repose sur la propriété que possède ce métalloïde de transformer intégra- lement, en présence du bicarbonate sodique, l'acide arsénieux en acide arsénique : | As^O»+ 2P + aH^O = 4HI H- As^O^ » 5o8s'' d'iode correspondent ainsi à igSs' d'acide arsénieux ou une partie d'iode à 0,3897 deAs'O^ On peut introduire ce facteur dans les calculs, mais il estplus simple de le convertir en acide arsénieux. La solution d'iode dont nous ferons usage est dé- cime-normale; i« représente 0,0127 de ce métalloïde et, d'après les données préèé- dentes, 0,00:496 de As'-O'. (') Une méthode de dosage de la phénylhydrazine a été donnée par M. Von Meyer. D'après cet auteur, la phénylhydrazine, en présence d'un excès d'iode, se dédoublerait selon l'équation CH" Az^ -H 2 P = 3HI -+- Az^ 4- C^H»!. (Journal fiir prakt. C/iem., t. XXXVl.) ^ 7»3 } » Si donc V est le volume de liqueur iodique employé, la quantité de phénjlhydra- zine qui lui correspond sera donnée par la relation V ;< 0,00495 X 0,5454. » Les solutions nécessaires pour ce dosage sont : » I» Une solution d'acide arsénique. On dissout à la chaleur du bain-marie laSs'" de cet aride dans un mélange de 45oS' d'eau et iSo-"'' d'acide chiorli^ lirique concentré; après dissolution et refroidissement, on fillre et l'on complète le volume d'un litre avec de l'acide acétique cristailisable; » 2° Une solution décime-normale d'iode, dont !'='= égale 0,0127 d'iode. » 3" Une solution de soude caustique; on l'obtient en dissolvant 200!'^ de soude dans i'" d'eau; elle doit être exempte de sulfures. » 4» Une solution saturée à froid de bicarbonate sodique. » 5" De l'eau amidonnée récente et de la phlaléine du phénol. » Pratique de l'opération. — On pèse o6%20 de chlorhydrate de phénylhydrazine, ou de la base libre, on les introduit dans un ballon de 5oo", on ajoute 60" de réactif arsénique et un fil de platine roulé en spirale. Le ballon étant relié à un réfrigérant à reflux, on chauffe modérément, pour provoquer et entretenir la réaction, qui se ma- nifeste par un dégagement de bulles gazeuses; lorsque celui-ci a cessé, on porte à lébullilion. Après quarante minutes de chauCfe, la réaction pouvant être considérée comme terminée, on laisse refroidir; on ajoute environ 200'^'= d'eau, on neutralise avec la soude jusqu'à réaction alcaline franche à la phtaléine; on rétablit l'acidité avec de l'acide chlorhydrique et, dans le liquide froid, on introduit successivement 60" de solution bicarbonatée, 3 à 4" d'eau amidonnée; enfin on titre à l'iode. » Une série de dosages, pratiques sur o^, 20 de chlorhydrate de phényl- liydrazinc, nous ont donné en moyenne 5G''*' d'iode. Le poids correspon- dant de phénylhyilrazine, obtenu en remplaçant dans la relation précédente V par 56, conduit au nombre o,i5j, soit 0,759 de base pour l'unité de chlorhydrate; la théorie pour la formule C'H*AzMICl donne o, 747- » La méthode que nous venons d'exposer s'applique également aux combinaisons d'aldéhyde et de phényihydrazine. Si l'aldéhyde appartient à la série grasse, il est préférable de l'éliminer, à cause de son action sur l'acide arsénique; si, au contraire, elle appartient à la série aromatique, sa présence est indifférente, et le dosage peut être pratiqué sur la combi- naison elle-même. » Nous citerons quelques exemples. » o«'',20 d'hydrazone de l'aldéhyde orthoxybenzo'ique nous ont donné 38"*= d'iode, soit o.ioi de phényihydrazine, ou o,5o5 pour l'unité; la théorie pour la formule C'^H'- Az-0 conduit au nombre o, 009. )) En opérant sur Ihydrazone de l'aldéhyde para, on ouLienl exactement ( 7'4 ) le même nombre pour le volume de liqueur iodique, et parlant i)our la quantité de phénylhydrazine. » En se plaçant dans certaines conditions, on obtient une combinaison d'aldéhyde salicylique et de phénylhydrazine cristallisée qui, sous le poids de oB"', 20, donne 33"^ d'iode, ou o,44i de phénylhydrazine pour l'unité; la théorie pour l'hydrate C'^H'-Az^O, H-0 indique 0,46. » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles combinaisons de la phényl/iydrazine avec les sels minéraux. Note de M. J. Moitessier, présentée par M. Friedel. i Chlorométhyl-p-bromophénylcélone CH^ClCOCH'Br. — On a fait réagir 8o8"- de chlorure de chloracétyle sur 425^ de benzène monobromé en présence de 35s'' à 4oS"' de Al-Cl". Le rendement est de /ios' environ. Le dosage du chlore et du brome dans le produit de la réaction a donné les résultats suivants : matière, 0,821 ; AgCl et AgBr, 0,460; perle par calcination dans un courant de chlore, 0,061. Soit, en cen- tièmes : Cl, i5,58 ; Br, 84, 10; calculé : Cl, i5,20 ; Br, 34,26. » La chlorométhyl-p-bromophénylcétone est en fines aiguilles incolores, brillantes, solubles dans l'alcool, surtout à chaud, fusibles à 1160-117''. Soumise à l'action oxy- dante du permanganate de potasse en solution alcaline, elle donne un acide brome, très peu soluble dans l'eau, fusible à 25ï° après sublimation et possédant les carac- tères de l'acide /j-bromobenzoïque. » Bromoméihyl-p-chio/ophény/célone CH-BrCOC^ll*C\. —Cette cétone chloro- (1| (H bromée a été obtenue avec 8o8'' de chlorure de bromacétyle, 2i«'' de benzène mono- chloré et 258-' à 80S'' d'Al^Cl*. Le rendement est de 20s'' à 25s^ Le dosage du chlore el du brome dans cette substance conduit aux résultats suivants : matière, 0,828 ; AgCl et AgBr, o,4ô8 ; perle par calcination dans un courant de chlore, o,o6i5. Soit, en centièmes : Cl, i5,52 ; Br, 34,2 i ; calculé : Cl, i5,20 ; Br, 84,26. )) Elle se dépose de sa solution alcoolique chaude en aiguilles incolores, brillantes, fusibles vers 96°-96'', 5. A 100°, une solution alcaline de permanganate de potasse la convertit en acide p-chlorobenzoïque fusible à 286° après sublimation. » Bromométhyl-p-biomophénylcétone CH'-BrCOC^ll'Br. — On a employé Sos-- de chlorure d'acide, 3oS'' de benzène monobromé et un poids égal d'Al-Cl^. On a obtenu 25k'' environ d'un produit auquel l'analyse assigne la composition d'une méthyl- phénylcétone dibromée. 0,889 ^^ matière ont donné o,458 d'AgBr ; d'où, en cen- tièmes : Br, 5j,l\2; calculé, 57,55. » Cette cétone dibromée se présente en fines aiguilles incolores, fusibles à i09''-i09°,5, ( 7'9 ) solubles dans l'alcool, siirlout à chaud. CliaufTéo au bain-marie avec une solution alca- line de permanganate de potasse, elle est oxydée et donne de l'acide p-biomobenzoïque fusible vers 25o''-25i°. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la caroubinosc et sur la d. mannose. Note de M. Alberda van Eke.vsteix, présentée par M. Friedel. « Dans le compte rendu delà séance du 2 aoi\t 1897, ^^* ^- EiTront a publié un article sur un nouveau sucre, la caroubinose; la description des propriétés physiques et chimiques m'a semblé indiquer qu'il serait iden- tique à la (i. mannose, que j'ai pu préparer à l'état cristallisé et dont j'ai décrit cpielques propriétés {Recueil des travaux chimiques des Pays-Bas, t. XV, n>^.'}). » C'est pour cela que j'ai isolé la caroubine des grains du Ceratonia sili- qua, selon les indications de M. Effront. Celle-ci, soumise à l'action des acides dilués à chaud, m'a donné de la d. mannose cristallisée avec un a(l)) (en solution aqueuse de 2 pour 100) de ->r i^.sS, présentant toutes les propriétés caractéristiques de ce sucre. Le a(D) plus élevé de -4-2^1, que M. Effront a constaté sur le sirop, est sans doute occasionné parla cir- constance qu'il a eu entre les mains im mélange de mannose et des pro- duits intermédiaires qui se forment pendant la saccharification incomplète. Il est bien vraisemblable que, parmi ces produits et également parmi ceux qui se forment par l'action de l'enzyme, la caroubinose, que M. Eliront a isolée des grains pendant la germination sur la caroubine, se trouve une bihexose encore inconnue, composée de deux mannoses ('). » CHIMTI-: VÉGÉTALE. — Végétation avec el sans argon. Note de M. Th. Sciilœsi.nt. fds, présentée par M. Duclaux. « J'ai l'honneur de rendre compte à l'Académie d'un essai que je viens de faire sur la question de savoir si l'argon de l'air concourt à la végéta- tion. Mes précédentes recherches touchant l'argon (procédé de dosage, déterminations dans l'atmosphère) étaient le prélude, à peu près nécessaire, de cet essai. (') Laboratoire de l'État; Amsterdam. ( 720 ) ( » Jusqu'ici on n'a pas rencontré l'argon dans la substance végétale. Je ne l'ai pas trouvé dans la houille en quantité mesurable. Si les végétaux en sont réellement dépourvus, on peut être tenté d'aftirmer tout de suite qu'il n'intervient pas dans leur synthèse. Mais il ne manque pas de réactions auxquelles prennent part certains corps sans entrer dans les produits formés: il était donc utile d'expérimenter sur le point indiqué. » I. J'ai fait pousser de l'avoine en vase clos, au sein d'une atmosphère artificielle, composée d'azote, d'oxygène et d'acide carbonique et absolu- ment exempte d'argon. » L'azote a été préparé par la décomposition à chaud de l'azotate d'ammonium, les °az dégagés traversant une longue colonne de cuivre maintenue au bon rouge. L'acide carbonique a été fourni au fur et à mesure des besoins, d'après les indications de l'a- nalyse, fréquemment répétée, de l'atmosphère interne de l'appareil. » Le sol a consisté en 2''s de sable quartzeux, imprégné de .'(OO" d'une solution minérale nutritive (azotate de potassium, phosphate de calcium, sulfates de calcium, de magnésium et de fer). Deux grains d'Avoine hàtàe d'Étampes (pesant ensemble -ii'S'-,3) y ont été semés le 20 juillet. » L'appareil et la partie de la méthode relative à l'entretien de la végétation ont été décrits déjà {Comptes rendus, t. CXV, p. 1017; 1892). » La température se trouvant très favorable, l'avoine a levé en quatre jours ; elle s'est rapidement développée. Le 20 août, l'expérience a été interrompue. Les deux plantes, issues des grains semés, avaient alors très bon aspect; elles atteignaient, un mois seulement après l'enfouissement des graines, 48'^"', 5 et ^g--"" de hauteur au-dessus du sol; elle< avaient remarquablement prospéré; l'absence de l'argon n'avait paru nullement leur nuire. » Quant aux gaz constituant l'atmosphère, je n'ai pas manqué de les mesurer tant au début qu'à la fin, en vue d'en tirer accessoirement des renseignements pouvant avoir leur intérêt. \'oici des chiffres fournis par ces mesures : ce Az invariable durant l'expérience 3594,4 i introduit au cours de l'expérience 743,2 / 733^,7 consommés par ^^' j retrouvé à la fin 9>5 ) ^^s plantes. f ( introduit au début 666,6 jl 809"% 5 produits par *-* I existant à la fin i476-0 les plantes. CO- consommé par les plantes 733,7 „ , O produit par les plantes 809,0 « Conformément aux résultats que j'ai constamment obtenus ( Comptes rendus, (') Les minimes quantités d'acide carbonique produit et d'oxygène absorbé par la latière organique du sol sont, je l'ai vérifié, sans influence sensible sur ce résultat. ( 721 ) iSga et iSgS), on reUouve ici, pour le rapport -^— correspondant à des plantes entières et à une longue durée de végétation, une valeur nettement inférieure à l'unité. » IT. Une deuxième expérience, sur la Eouque laineuse, a donné des résultats plus complets. J'ai cultivé comparativement deux lots de houque, dans des conditions qui étaient identiques, sauf sur un point, savoir que pour l'un l'atmosphère était tout à fait dépourvue d'argon, tandis que pour l'autre elle en renfermait à peu près la proportion existant dans l'air ordinaire. Afin de rendre aussi satisfaisante que possible la comparabilité des deux lois, j'ai emplové pour le second, non pas de l'azote tiré, avec son argon, de l'alinosphère, mais de l'azote chimique, qui a été préparé, ainsi que pour le premier lot, avec l'azotate d'ammonium, et j'y ai ajouté ensuite un volume déterminé d'argon pur. Lot n" 1 ( sans argon ). Loi n" 2 ( avec argon ). Air ordinaire. ;irson o 46"=", 5 azote + argon 56oi",4 4oi5", i -\- 46«s5 = 0,01 ii\o o,oi ig » Les sols étaient composés comme iilu^ liaul. Dans chacun d'eux on a semé, le 12 juillet, os'joio de graines; g graines ont germé dans le n" 1 et 7 dans le n" 2. » Les plantes se sont bien développées dans les deux lots. L'expérience ne s'est ter- minée que le 28 septembre, après une durée de deux mois et demi. A ce moment, les plus hautes feuilles s'élevaient à environ ©"".SS au-dessus du sol dans le n" letà o-^.So dans le n" -1. De part et d'autre les plantes étaient bien touffues, comptant 28 liges dans le premier lot et aâ dans le second. Le poids des parties vertes, après dessiccation, a clé de 28S8o4 pour les 9 pieds du n" 1, soit de os'-,3i par pied, et de 28'-,3-i pour les 7 pieds du n" 2, soit OB'-, 34 par pied. Dans l'appareil n» 2, les plantes, au nombre de 7, étant un peu plus à l'aise, chacune d'elles s'est un peu plus développée, en poids, que dans le n» 1; les g pieds du n" 1, un peu plus serrés, sont montés un peu plus. » En soiTime, l'aspect général des plantes a été le même pour les deux lots et l'influence de l'argon ne s'est pas fait sentir. » D'ailleurs, cette dernière conclusion trouve une vérification dans le fait suivant. L'appareil n» 2 avait reçu, au début de l'expérience, un vo- lume de 46", 5 d'argon. J'ai recherché ce gaz dans les 8'" de l'atmosphère finale et je l'ai retrouvé tout entier (4G", i), aux erreurs permises près. Doiïc, point d'argon consommé par les plantes en quantité appréciable. >. Considérons enfin le rapport ^- Les mesures et analyses de gaz ont donné : ( 722 ) N° I (sans argon). N° 2 (avec argon). ce ce [ inlroduit au cours de l'expérience. 2877,7 2590,0 CO- \ retrouvé ;\ la fin 6,8 16,0 consommé par les plantes 2870,9 2.074,0 ! introduit au début 1076, i 871 ,5 existant à la fin 4i3o,8 3625,3 produit par les plantes 3o54,7 2753,8 (^0^ 2870,0 2.574,0 „ -TT 3354;^=°'9^° i^53;8=°'9^" » La valeur du rapport -^ est la même poin^ les deux lots. Or, si l'on veut bien se reporter à de précédentes expériences (1892 et iSgS), on verra que, tout en restant constamment inférieur à i, ce rapport a varié, pour une même plante, d'une manière fort sensible (pour la houque laineuse, j'ai eu 0,82, 0,89, 0,9/1, suivant les cas). Quand, dans deux cul- tures, il reste le même, il y a lieu de penser que les circonstances de la végétation n'y ont pas différé profondément. L'absence de l'argon ne l'ayant pas ici modifié, nous avons une raison de plus pour croire que ce gaz est resté étranger à l'accomplissement de fonctions fondamentales des plantes. » Ainsi, par les expériences ci-dessus, on n'a pas aperçu que l'argon jouât un rôle appréciable dans la végétation. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur Ici Strongylose de la caillette, observée à l'Ecole de Grignon. Note de M. Ch. Julien, présentée par M. Dehérain. « Cette maladie si redoutable, qui se traduit sur les Ovidés par une anémie pernicieuse et épizootique, sévissait depuis plusieurs années sur le troupeau de l'École d'Agriculture de Grignon. » Déjà en 1880, sur 21 i animaux enregistrés à l'agnelage au i5 mars, io5 sont morts d'anémie du 20 août à fin décembre et, durant ce même temps, on abattait, d'autre part, 100 autres agneaux malades, menacés de mort; si bien qu'à la fin de l'année il restait 6 agneaux sur les aii-que l'agnelage avait produits, soit une perte de 2o5 animaux en moins de cinq mois. » De 1881 à 1892 cette maladie n'avait plus reparu, maisde 1892a 1897 ( 723 ) elle faisait encore chaque année de nombreuses viclimes et elle frappait particulièrement les agneaux de la variété Southdown. » En définitive, de 1880 à 1897, c'est-à-dire pendant tout le temps qu'on ne sut pas déterminer la cause ni indiquer le remède de cette anémie, la comptabilité relève : 188 agneaux morts, contre 34^ qui auraient été abattus malades, en vue de la consommation de la viande, à seule tin de les soustraire à la mort prématurée qui les menaçait. Ceci porte à 35o le nombre des animaux restés sans valeur argent. Aussi, pour ne parler que des agneaux mâles qui sont fort recherchés comme reproducteurs, nous dirons que dans ce total se trouvaient compris plus de 260 individus. Or, si, sur ces 260 agneaux, 300 seulement étaient appelés à être vendus aux amateurs de béliers reproducteurs, à raison de 3oo francs par tête (prix inférieur à tous les prix moyens obtenus dans les années écoulées), nous arrivons à représenter, de ce chef seulement, une perte respectable de 60000'^'', tout en nous maintenant largement au-dessous de la vérité. » Après avoir écarté, par de premières recherches, les causes bacté- riennes, c'est le 17 août dernier, en faisant l'autopsie d'un agneau malade d'anémie, que je découvris les parasites dangereux ' 19.) 9" ( 724 ) litière pour les màclionner, plutôt que d'aller au râtelier, et finalement ils se couchent pour ne plus se relever. Us restent ainsi deux ou trois jours sans prendre aucune nourriture et meurent alors d'épuisement. M Tous ces phénomènes évoluent en moins de huit jours, à partir du moment où l'on s'est aperçu de leur état anormal. » A la saignée d'un animal malade, le peu de sang qui coule est faiblement coloré, l'ne sérosité abondante occupe les mailles du tissu conjonctif sous-cutané, surtout à la partie inférieure du cou et dans la région abdominale. Ce même liquide se retrouve également assez souvent dans les cavités séreuses. Tous les viscères offrent une teinte pâle et partout les tissus sont flasques; le foie notamment est altéré au point de se laisser écraser facilement sous une légère pression des doigts. La caillette, et souvent l'intestin grêle, vus extérieurement, sont de couleur rouge brunâtre. Vient-on main- tenant à ouvrir cette caillette : elle se montre couverte de milliers de petits vers nématoïdes qui, intimement appliqués contre la muqueuse, sont occupés à sucer le sang de leur hôte; ces vers nématodcs sont autant de représentants du Strongle contourné. » Les vers adultes mesurent de lo'""^ à 20"'" de longueur sur 2 à 3 dixièmes de millimètre de largeur (voir la description que nous en donnons dans le Mé- moire in extenso qui paraîtra prochainement dans les Annales agronomiques de M. P. -P. Dehérain), et nous rapportons provisoirement à cette espèce d'assez nombreux Strongles, plus petits que les premiers, que nous considérons comme autant d'individus en voie de différenciation, et qui cependant auraient servi à éta- blir l'espèce que M. Railliet a dénommée en iSgS sous le nom de Strongle instable {Strongylus instabilis). » Pour nous, l'infection première remonte aux fourrages des bas-fonds humides souillés d'o?UiS ou de parasites eux-mêmes (point que nous nous efforcerons d'élucider l'année prochaine); mais la contagion doit ensuite pouvoir s'établir dans la bergerie par l'intermédiaire des excréments des animaux malades ; ces excréments, convenable- ment délavés dans l'eau et examinés au microscope, montrant toujours de nombreux œufs de Strongle. » Cette maladie ne sévit pas toujours avec la même intensité sur tous les animaux, et la résistance des hôtes s'est toujours montrée en raison directe de leur âge et de la délicatesse de leurs tissus. Ainsi, à Grignon, les Southdowns se sont montrés moins résistants que les Dishley-Mérinos et les Dishleys. » Comme mesures prophylactiques, nous proscrivons d'une manière absolue, pour les Ovidés, les herbes des bas-fonds humifères et humides, et, lorsqu'on se trouve dans de mauvaises conditions de milieu, s'adres.ser de préférence à des moutons qui ont fait preuve de rusticité contre les vers parasitaires du tube digestif. » Les fumiers, les purins, les eaux des vallées étant autant d'agents de dissémination des œufs desdits parasites, il convient d'attirer sur eux toute l'attention. )i Quant au traitement curatifque nous avons mis à profit, il a porté à la lois sur les animaux et les litières. ( 7" ) » Tous les matins on faisait boire à chacun des animaux, à jeun, un verre d'eau adoucie par delà graine de lin (une cuillerée à café de graine de lin par litre d'eau chaude et laisser refroidir) dans laquelle on mélan- geait au moment de l'administration : o"*^ à G'^'^ de benzine pour les agneaux, malades ou non, ainsi que pour les adultes malades, ou G" à 8"' de ce pro- duit s'il s'agissait d'adultes paraissant sains. D'autre part, ou faisait absor- ber, en mélange intime et très homogène, avec la ration de son et d'avoine qu'on donnait à ces animaux, en deux fois par jour : o«% i > à o*"', 20 d'acide arsénieux. » Quant aux litières, ou projetait sur elles matin et soir, à l'aide du pul- vérisateur à vignes, de l'eaxi fortement crésylée (un verre de crésylol par i5''' d'eau), comme solution antiparasitaire. « On peut alors purger les convalescents, eu vue de les débarrasser des cadavres de vers qui auraient pu rester en place, et recourir ensuite aux reconstituants, tels que : poudre de gentiane pour exciter l'appétit, quin- quina et sous-carbonate de fer pour la régénération des globules du sang. » C'est par ces traitements, effectués huit ou dix jours de suite, selon les cas, que nous sommes arrivés à nous débarrasser de tous les ennemis dan- gereux du troupeau. Ainsi, en trois semaines et <à l'aide de trois équipes de quatre hommes, travaillant de 5'' à 7'' du matin et par les procédés indiqués par nous (voir le Mémoire in extenso), nous avons pu traiter en trois séries tous les représentants de la bergerie, soit joo animaux. » Des autopsies répétées nous ont toujours fait ressortir l'efficacité des produits employés, et notre traitement combiné, qui était à la fois un stron- gyh'fiigt' et un tœnifugc précieux, s'est, en outre, montré absolument inof- fensif pour les animaux de toutes variétés comme de tous âges. » Enfin, les traitements ayant pris fin le 10 septembre, depuis cette date nous n'avons eu à enregistrer qu'un cas de rechute pour un agneau, que nous avons d'ailleurs guéri à nouveau, et le troupeau est maintenant en pleine prospérité. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur hi irndnctwn de la gomme chez les Sterculiacées. Note de M. Louis Ma.vgi.v, présentée par M. Guignard. « La production normale de la gomme chez les Sterculiacées est loca- lisée, comme on le sait, dans des canaux ou des lacunes situées au sein du parenchyme de la moelle et de l'écorce; mais la gomme produite dans ces ( 7^6 ) régions ne s'écliapiie |)as ordinairemenl à l'e;;Lérieur, au moins ilans les espèces que j'ai étudiées, soit à cause de la laible activité des cellules gom- mifères, soit parce que les lacunes gommeuses demeurent isolées au sein des tissus. » Certaines Sterculiacées sont cependant capables de produire et de rejeter à l'extérieur une assez grande quantité de gomme, car le Sterculia uagacanlha fournit au Sénégal une sorte de gomme adragante, mélangée aux gommes du Sénégal, et que l'on croit être la gomme KiUeera du com- merce, et le St. urens Roxb. fournit dans l'Inde une gomme employée | comme la gomme adragante. On ignore d'ailleurs le mode de formation ,| de ces gommes. x » Les observations que j'ai publiées sur la gommose du Cacaoyer, re- ' latives à l'existence de canaux gommeux intraligneux laissant exsuder leur contenu par la section transversale des branches, m'ont engagé à étudier ce phénomène chez les Sterculiacées. Grâce à l'obligeance de M. Naudui, j'ai pu examiner les espèces de cette famille qui constituent, dans le jardui de la villa Thuret et dans un certain nombre de jardins de la région médi- terranéenne, des arbres rustiques d'assez grande taille. Ce sont le St. acerifolia A. Cunn., le Si. platanifolia L. et le Brachychiton populneiim R. Brown. » Tandis que les deux premières espèces présentent la formation nor- male de Ir. gomme dans les canaux ou les lacunes de la moelle et de l'écorce, le Brachychiton populnewn offre, en outre, des canaux gommeux dans le bois, identiques à ceux que j'avais signalés dans le Cacaoyer et distribués, à diverses profondeurs, sur des arcs de cercle plus ou moins étendus. )) La pression exercée sur la gomme incluse dans ces vaisseaux est si grande que, lorsqu'on coupe une branche en travers, la gomme s'échappe sous l'aspect de cordons incolores, de diamètre variable, qui se contournent sur eux-mêmes en se desséchant. » La formation de cette gomme a lieu par un mécanisme spécial. : ce sont les membranes des cellules de bordure des canaux qui s'é- paississent peu à peu et se transforment en gomme, tandis que la paroi cellulosique la plus externe, qui confuie à la lame mitoyenne fort peu développée, demeure sans altération. Le traitement des coupes par l'acide iodhydrique iodé fumant permet de déceler des cloisons cellu- losiques minces qui séparent les masses gommeuses produites par chaque cellule; l'examen des coupes, préalablement soumises à l'action dos ( 727 ) réactifs colorants de la gomme, dans un sirop de glucose plus ou moins concentré, permet de suivre toutes les phases successives du gonflement et d'apercevoir les strates d'épaississemenl. Le mode de for- mation de la gomme dans les canaux du bois rappelle celui de la gomme adragante si nettement décrit par Mohl. avec ces différences que les épaississements gommeux se produisent plus particulièrement sur les faces tangentielles, que les couches gommeuses ne contiennent jamais de cellulose, enfin que la cavité des cellules gommifères ne renferme pas d'amidon. » Je me suis assuré que le développement de la gomme dans les canaux et dans les lacunes gommeuses du parenchyme cortical ou médullaire est identique à celui qui vient d'être signalé. L'absence d'organismes, Cham- pignons ou autres, dans les canaux gommeux du bois, exclut l'idée d'une origine parasitaire de ces formations; mais leur situation au voisinage des plaies produites par la cassure des branches et à une certaine distance de ces plaies, m'a suggéré l'idée de provoquer la formation de la gomme par des blessures ou des meurtrissures. ») M. Naudin, que je ne saurais trop remercier de son obligeance, a bien voulu faire exécuter, sur ma demande, les expériences suivantes : » Au mois de mars dernier, un certain nombve dehraBches de Brachychilon popul- neuin ont élé marquées de sillons longitudinaux ponétrant à travers l'écorce jusqu'à la zone génératrice; deu\ mois après, les éclianlilloiis traités odVaient une production considérable de gomme exlravasée à travers les blessures. A la même époque (lo mai), de nouvelles incisions obliques ont élé réalisées; en outre, malgré l'absence d'orga- nismes dans la plupart des échantillons observés et pour éviter l'objection relative à rensemencemenl des plaies par des parasites producteurs de la gomme, un certain nombre de branches ont été meurtries sans déchirures, au moins au moment de l'opé- ration, par des chocs répétés sur l'écorce; les échantillons de cette seconde série d'expériences ont élé recueillis vers la mi-juillet. Dans presque tous, les blessures ou les meurtrissures de l'écorce ont déterminé l'apparition, dans la zone génératrice, de canaux gommeux plus ou moins larges. Tantôt la production gomnieuse est faible et réduite à deux ou trois canaux; d'aulres fois ceux-ci, très nombreux, occupent presque une demi-circonférence. Dans la région du niérislème secondaire où ces canaux ont pris naissance, la lignilication des lissus est plus tardive que dans les parties saines de la lige; mais, quand elle se produit, elle respecte les cellules productives de la gomme et l'épaississement continu de la tige ne tarde pas à isoler les vaisseaux au sein du bois. » Ou voit que, si les canaux gommeux du bois du Brachycluton et du Cacaoyer rappellent les formations analogues des Amygdalées et, par le lieu d'origine cl par leur disposition, ils s'en distinguent : d'une part, parle ( 728 ) mode de formation de la gomme qui est intracellulaire chez les Stercu- liacées, tandis qu'il est extracellulaire chez les Amygdalées; d'autre part, parce que les canaux gommeux des Sterculiacées demeurent actifs, tandis que ceux des Amvgdalées deviennent inertes par suite de leur lignification. » La gomme produite par le Brachychilon populneum à la suite des bles- sures est assez abondante; elle est insoluble dans l'eau et s'y gonfle en transformant le liquide eu un mucilage visqueux: sa viscosité est telle qu'il suffit de io«' dans un litre d'eau pour transformer celle-ci en un li- quide filant. Les réactions de cette gomme sont celles de la gomme adra- gante; elle est formée surtout par la bassorine. » Certaines Sterculiacées présentent donc, à coté de la gomme normale produite dans-les canaux et les lacunes du parenchyme, une gomme patho- logique développée, en dehors de toute intervention de nature parasitaire, par les blessures et les meurtrissures des branches. )) L'abondance de la production, la rusticité de certaines espèces pro- ductrives en Provence permettent de penser que la culture du Brachy- chitoft populneum et l'exploitation de la gomme pourraient être tentées avec succès non seulement dans le midi de la France, mais surtout dans celles de nos colonies dont le climat est semblable à celui du Queensland où le Brachvchiton populneum est indigène et atteint des dimensions considé- rables. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur les époques de dèveloppemenl du hlavk rot dans le sud-est de la France. Note de M. Joseph Peruaud, présentée par M. Guignard. « Le black rot, qui, pendant quelques années, est resté confiné dans le midi et le sud-ouest de la France, s'est disséminé, surtout depuis iSgS, dans la plupart des vignobles du centre et de l'est. » Des foyers intenses s'étant formés dès 1896 en Beaujolais et dans les régions voisines, j'ai pu faire, pendant deux années consécutives, des ob- servations précises qui aideront à établir le mode d'évolution de ce parasite. )) Depuis longtemps les viticulteurs ont remarqué que le black rot pro- cède par saccades dans ses attaques sur les divers organes de la Vigne. L'apparition, simultanément, d'un grand nombre de lésions sur les feuilles ou les fruits, constitue ce que l'on appelle une invasion. )) Dans mon champ d'expériences, j'ai note toutes les invasions qui se sont produites en 189G et i 897. ( 729 ) » I. Observations de 1896. — 26 mai. première invasion. — Très faible : quelques feuilles tachées. » \ojuin, deuxième invasion. — Assez forle : 2 à 3 feuilles tachées par sarment; de I à 8 taches par feuille de Gamay, en moyenne 4; de 1 à aS taches par feuille de Pelit-Bouscliet, en moyenne 12. » l'xjuin. troisième invasion. — Très forte : 3 à 4 feuilles tachées par sarment; 8 taches, en moyenne, par feuille, sur le Gamay; 22 sur le Petit-Bouschet. Apparition des premières lésions sur le pédoncule des grappes. A ce moment se terminait la flo- raison. » ^juillet, quatrième invasion. — Moins forte que la précédente sur les feuilles; assez violente sur les raisins qui perdent i5 pour 100 de leurs grains. » 18 juillet, cinquième invasion. — Faible sur l'appareil végétatif; a occasionné la perte de 25 pour 100 des fruits. )i i"'' août, sixième invasion. — Insignifiante sur les feuilles; violente surles raisins qui perdent [^o pour 100 de leurs grains. » 17 août, septième invasion. — Bénigne sur les feuilles et les fruits. La véraison commençait à ce moment. )i 11. Observations de 1897. — 28 /nn/', première invasion. — Marquée par quelques taches sur le Gamay; certaines feuilles de Petit-Bouschet portent jusqu'à 10 taches. » 23 juin, deuxième invasion. — Assez forte, 2 à 3 feuilles atteintes par rameau; 3 taches, en moj'enne, par feuille, sur le Gamay; 12 à i5 taches par feuille, sur le Petit-Bouschet. Quelques lésions sur les rafles et les grains qui viennent de nouer. » 6 juillet, troisième invasion. — \iolente: 3 à 4 des jeunes feuilles de chaque sar- ment, notamment celles des sous-bourgeons, portent, en moyenue, 6 taches pour le Gamay et 20 pour le Petit-Bouschet. 3o pour 100 des raisins sont détruits. » 20 juillet, quatrième invasion. — Moins forte que la précédente sur les feuilles; extrêmement violente sur les fruits qui perdent 5o pour 100 de leurs baies. » [\ août, cinquième invasion. — Sans importance sur les feuilles; le reste de la récolte est détruit. » La marche des invasions successives du black rot offre donc une assez grande régularité. En Beaujolais, elles se sont produites, en 1896^1897,1» des intervalles A'ariant de douze à dix-sept jours. Pendant ces deux années, la maladie a atteint son niaximnm d'intensité sur les fouilles après la flo- raison, fin juin ou conmienccment de juillet. Sur les fruits, les invasions les plus meurtrières sont celles qui se sont produites en juillet, mais à des moments différents. C'est que la régularité dans la périodicité et surtout l'intensité des invasions de black rot dépendent d'un facteur susceptible de très grandes variations : le temps. Ainsi, en 1897, aucune attaque ciiracté- risée n'a eu lieu du 28 mai au 23 juin, les conditions climalériques n'étant pas favorables au développement du champignon. Pour cause de tempé- ratures différentes, les plus fortes invasions se sont produites : sur les ^ ( l'^o ) feuilles, le 29. juin en 1896, le 7 juillet en 1897; sur les raisins : le i^'aoùt en 1896, le 20 juillet en 1897. » Dans d'autres foyers du Rhône, de Saône-et-Loire, de l'Ain, les dates d'invasion ont été identiques aux précédentes. » Toutes ces invasions ont eu une durée variant de trois à dix jours, suivant les circonstances atmosphériques. Parfois une invasion débutait trois ou quatre jours après l'arrêt complet de l'invasion précédente. » Les années 189G et 1897, caractérisées par des étés très pluvieux, ayant présenté des conditions très favorables an black rot, son évolution pendant ces deux saisons peut être vraisemblablement considérée comme aussi complète que possible. D'une façon générale, on peut dire que, dans les restions qui m'occupent, l'invasion la plus sérieuse pour les feuilles a lieu dans la quinzaine qui suit la floraison, et que l'attaque la plus grave pour les raisins se produit ordinairement dans la deuxième quinzaine de juillet. » J'ai Indiqué la très grande difTérence qui existe entre les feuilles de Gamay et celles de Pelit-I^ouscliet au point de vue de la réceptivité du black rot. Je ferai remarquer encore qu'il n'existe pas de corrélation forcée entre la facilité d'attaque des feuilles et celle des raisins d'un plant donné. Le Gamay, par exemple, qui est très résistant au black rot par ses feuilles, comparativement au Petit-Bouschet, est presque aussi sen- sible que ce dernier à l'envahissement des raisins. » Il m'est arrivé fréquemment de voir des Vignes dont les fruits étaient complète- ment détruits par le black rot ne porter que quelques rares taches sur les feuilles, et, réciproquement, de fortes invasions de feuilles suivies de très faibles attaques du raisin. I^a différence de réceptivité que peuvent présenter les divers organes de la Vigne vis- à-vis du black rot, ainsi que les variations de température et d'humidité, expliquent ces particularités. )i J'espère présenter à l'Académie une nouvelle Note dans laquelle j'in- diquerai le parti que l'on peut tirer de ces observations, qui sont différentes de celles faites dans l'ouest, pour l'application des traitements contre le black rot dans les vignobles du sud-est. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les maladies des bulbes du Sajran (Crocus sativus L.). Note de M. E. Roze, présentée par M. Chatin. (( Tulasne a fait connaître, dans ses Fungi hypoga'i (iSoi), avec de J grands détails, la maladie désignée sous le nom de Morl du Safran, causée ( 73> ) par \e Myzoclonia violacea Tul., et celle appelée Tacon, qui produit une grave altération des bulbes du Crocus satm/s L. Cette dernière maladie se manifeste, comme l'a reconnu Tulasne, « par des taches brunes, éparses » çà et là sur le corps du bulbe, et qui finissent par envahir toute sa sur- » face ». Mais ce savant observateur ne signale pas la cause efficiente de la maladie, qui ne lui parait être qu'une sorte de « gangrène sèche » ('). J'ai été conduit à constater qu'il fallait encore voir là un des nombreux eflets du parasitisme du Pseudocommis, qui attaque très fréquemment les bulbes du Crocus salivas L. etvernus Ail. il est même rare de trouver des bulbes de Safran absolument sains et qui ne présentent ce Myxomycète sous la forme de petites taches plasmodicjues jaunes ou brunâtres. Lorsque ce parasite ne se déveloj)pe que modérément, il se contente de quitter le bulbe pour monter dans les gaines centrales, qu'il colore en jaune rou- geàtre; d'autres fois, il noircit les racines du bulbe et pénètre jusqu'au sommet des feuilles. Cela n'empêche pas le bulbe de fleurir. INIais si l'humi- dité favorise le développement du Pseudocommis, il recouvre le bulbe de macules brunâtres : ces macules s'étalent, deviennent conniventes, et toute la surface du bulbe brunit, ce qui caractérise nettement alors la maladie du Tacon. » J'ai fait les observations ci-dessus sur des bulbes de Safran de diverses origines, mais notamment sur ceux que je dois à l'obligeance de M. Chap- pellier, ( l qui étaient ou taconnés, ou attaqués par le Rhizoctone. Ces bulbes malades m'ont permis de constater certains |)hénomènes de leur destruction, dont Tulasne n'a pas parlé, et cjui me semblent intéressants à faire connaître. Comme agents destructeurs des bulbes, ce savant avait signalé des Acarus, probablement le Tyroglyphus feculœ Guérin ; et, en efl'et, on les aperçoit déjà sur les bulbes « asphyxiés par le Hhyzoctone », et ce sont eux ([ui se montrent encore sur les débris du corps du bulbe qui a disparu. » D'un autre côté, le bulbe asphyxié se ramollit, puis devient pâteux et (') Vers la même époque, Pajen avait observe, dans une maladie des Betteraves, le même brunissement des tissus. 11 l'avait attribué n à une substance organique rousse, granuleuse, qui produit les effets du parasitisme ». Or, pour produire les effets du parasitisme, cette substance organique rousse devait constituer un organisme vivant. Fayen avait donc entrevu, le premier, l'existence de ce Mvvomvcète, connu aujourd'hui sous le nom de Pseudocominis Vitis Debray. C. r... 1897, »" Semestre. (T. CXW, N- 19., 97 ( 732 ) presque déliquescent. Cela résulte de ce que les cellules, remplies de grains de fécule, ont été perforées et traversées par des filaments mycé- liens stériles, d'abord incolores, plus ou moins rameux et cloisonnés, qui produisent une action dissolvante sur la fécule. J'ai été quelque temps à douter que ce mycélium fût celui du Rhizoctonia violacea; mais ces fila- ments mycéliens, au bout d'un certain nombre de jours, se sont colorés, dans des cultures spéciales, et j'ai pu reconnaître qu'il s'agissait bien de ce parasite. » Malgré tout, dans cette masse pâteuse, très humidifiée, je ne constatai la présence d'aucune Bactériacée. En effet, il y avait là une fermentation alcoolique de la fécule mise à nu par les Acariis, et qui était produite par une Levure que je ne crois pas décrite et que je nommenù Saccharomyces Croci. C'est une cellule ordinairement sphérique, qui bourgeonne pour en pro- duire une seconde semblable à elle, laquelle se détache et en reproduit de même une troisième. Toutes ces cellules sont incolores et d'un diamètre variant de 6[^. à ^y. ; elles renferment chacune une spore; je n'en ai pas vu de simplement végétatives. Dans l'eau, elles en produisent qui sont ellip- tiques, avec deux spores polaires. » Sous l'action de ces trois agents de destruction, Tyroglyphus, Rhizoc- tonia et Saccharomyces, il ne reste bientôt plus rien du bulbe dans les tuniques qui l'enveloppaient, mais qui persistent encore après sa dis- parition. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la formation des réserves oléagineuses des graines et des fruits. Note de M. C. Gerber, présentée par M. Ad. Chatin. « On sait que M. Mesnard ( ' ) pense que l'huile, formée dans toutes les parties vertes de la plante, vient se déposer dans les réserves des graines. Les corps gras ne se formeraient donc pas dans les graines dépourvues de chlorophylle, ce qui est le cas le plus fréquent. » Au contraire, M. Mûntz (^) et M. Leclerc du Sablon Ç) croient que c'est dans la graine même que les huiles sont élaborées; de plus ils consi- (') Annales des Sciences naturelles : Botanique, 7= série, t. XVIII, p. 257. (^) Annales des Sciences naturelles : Botanique, t. 111, p. 45. (^) Rei'ue générale de Botanique, t. \ 11, p. i65. ( 7^3 ) dèrent les hydrates de carbone (les glucoses en particulier) comme l'origine de ces produits. M Cette origine pourrait être recherchée, d'après M. Heckel ('), dans l'acide f'ormique qui proviendrait lui-même de l'oxydation de l'aldéhyde méthylique. Pour l'auteur de cette séduisante hypothèse, les acides gras contenus dans les huiles à l'état de glycérides et qui sont les homologues supérieurs de l'acide formique « s'en déduisent peut-être par la réaction » générale qui, en présence de l'acide cyanhydrique donne le nitrile corres- » pondant, que les agents d'hydratation (certains ferments, par exemple) » transforment en acide homologue immédiatement supérieur ». » De ce que les hydrates de carbone diminuent, dans la siliquedu colza (-) et dans la graine du ricin ( ') quand la proportion de matière grasse aug- mente, on ne peut conclure ni que les huiles se forment dans les graines mêmes (différence entre les deux premières hypothèses), ni que les hy- drates de carbone donnent naissance aux corps gras (différence entre les deux dernières hypothèses). En effet, tant que les fruits ou les graines demeurent attachés à l'arbre, la marche des phénomènes est compliquée ]>ar les échanges entre ces fruits et graines et la plante qui les nourrit, « échanges dont la nature nous est inconnue »(')■ « D'un autre côté, si nous envisageons la troisième hypothèse, nous vovons qu'il est difficile, en se plaçant au point de vue purement chimique, d'admettre l'intervention de l'acide cyanhydrique, qui pourrait à la rigueur être acceptée, à la condition de supposer non pas une oxydation de l'aldé- hyde méthvlique en acide formique, comme le faitM. Heckel, mais, au con- traire, une réduction de cette aldéhyde en alcool méthylique. On sait, en effet, que c'est par l'action, en présence de l'alcool, du cyanure de potas- sium sur un iodure alcoolique, suivie de l'action de la potasse bouillante, que l'on passe à un acide de la série immédiatement supérieure. Il aurait fallu également supposer une réduction de chacun des acides homologues intermédiaire entre l'acide formique et les acides gras des huiles, à l'état d'alcool correspondant. On voit quel degré de complication tout cela amène. En outre, l'absence de composé pouvant fournir l'acide cyanhy- drique nécessaire à la réaction, dans les olives, les amandes douces, les ri- (') Bévue générale des Sciences, i5 septembre 1896. (-) Annales des Sciences naturelles : Botanique, t. 111, p. \v>. (^) Bévue générale de Botanique, l. Ml, p. i65. (») Ibid. ( 7^4 ) cins, etc., rend [)cu probable l'intervention de ce corps dans la formation des corps gras. Ajoutons enfin que le savant auteur de celte hypothèse reconnaît lui-même que toutes ses tentatives d'hydratation et d'oxydation en vue de conduire l'aldéhyde méthylique jusqu'à l'élat d'acide gras ou de glycérine ont totalement échoué. » L'étude de la respira! ion des graines et des fruits oléagineux va nous permettre de décider laquelle de ces trois hypothèses parait la plus vraisemblable. Si les substances sucrées se transforment en huile, nous devons constater pendant cette transformation un quotient respiratoire supérieur à l'unité (') : c'est ce que nous avons observé dans l'étude de la respiration des ricins, graines dont la teneur en matières sucrées et en corps gras, aux diverses phases de leur développement, est connue depuis les recherches de M. Mesnard et de M. Lecierc du Sablon. » En effet, comme pour les olives, nous avons trouvé que : CO- » 1° Le quotient respiratoire — =— des graines de ricin est inférieur à l'unité pen- dant leur jeune âge, tant que leur consistance est molle ou demi-molle. Pendant cette période, la proportion de glucose et de saccharose est considérable et celle de l'huile est nulle ou faible. )) 2° Le quotient respiratoire devient supérieur à l'unité, quand les graines ont acquis une consistance assez ferme et que leur tégument, blanc et mince jusque-là, se colore et devient résistant. Pendant cette période, la proportion des substances sucrées diminue et celle des matières grasses augmente beaucoup. Ce quotient diminue rapidement de valeur et devient bientôt inférieur à l'unité si l'on continue, l'expérience pendant quelques jours sur ces graines séparées du fruit. A ce moment les substances sucrées ont presque complètement disparu, ainsi que nous l'avons vérifié. » 3° Le quotient respiratoire redevient inférieur à l'unité quand les graines sont devenues complètement dures et que leur tégument est fortement coloré et résistant. Il n'existe alors que des traces de matière sucrée et la quantité d'iiuile atteint son maximum. )i Les graines des amandes douces, du pêcher, etc., nous avant présenté également, à un certain moment de leur développement, un quotient supé- rieur à l'unité, nous croyons pouvoir étendre à tous les fruits et graines oléagineux les conclusions émises au sujet des olives : » a. Les fruits et graines oléagineux présentent un quotient supérieur à l'unité, quand la proportion des matières sucrées diminue et que celle des corps gras augmente. (') Comptes I endus, novembre 1897. ( 73n » b. Ce quotient indique la formation, dans tes fruits et les graines mêmes, de corps gras aux dépens des matières sucrées. Il confirme donc l'hypothèse de M. Mànlz et de M. Leclerc du Sablon. » c. fl diffère essentiellement des quotients d' acides et de fermentation {^ ) également supérieurs à l'unité. » Il diffère du quotient d'acides en ce qu'il se manifeste sans qu'il y ait présence des acides citrique, tartrique, malique, en ce qu'il se produit aussi bien aux basses températures (ju'aux températures élevées, et en ce qu'il diminue de valeur sous l'influence du sectionnement. » Il diffère du quotient de fermentation en ce qu'il se manifeste sans qu'il y ait formation d'alcool éthylique, etc., en ce qu'il atteint sa plus grande valeur aussitôt que le fruit ou la graine sont isolés, pour diminuer, puis disparaître rajjidement, et en ce qu'il n'a aucun rapport avec le blet- tissement. » Aussi l'acons-nous appelé quotient gras, puisqu'il est caractéristique de la formation des corps gras. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Dans quelles limites l'oxyde de carbone est-d absorbé par le sang d'un mammifère iHi-ant? Quelle est l' influence du temps sur cette absorption? >'ote de jM. N. Gkéiiant (-), présentée par M. Bou- chard. « Il y a bien longtemps que je me suis posé ces questions; j'attendais qu'il me fût possible d'acquérir pour les résoudre un gazomètre de grandes dimensions, qui me paraissait absolument nécessaire. » Je suis parvenu à vaincre la difficulté en utilisant mon gazomètre à rainure (système du D' de Saint-Martin), d'une contenance de i5o'", et un grand sac de caoutchouc d'une contenance de 3oo'''qui reçoit les mélanges titrés préj)arés avec la plus grande exactitude dans le gazomètre. » Un chien respire clans le sac, à l'aide de soupapes liydrauli((ues. » J'ai loujoiiis opéré sur 2.j" de sang et j'ai toujours eu le soin de doser au grisou- mètre le petit volume de gaz combustible fourni par le sang normal, afin de le re- trancher du volume d'oxyde de carbone que le sang fixait au bout d'une ou de plusieurs heures, dans une série de mélanges titrés employés successivement : tous les dosages ont été eflectués avec mon grisoumèlre. (') Comptes rendus, 24 mai 1897. (-) Travail du laboratoire de Physiologie générale du Muséum d'Histoire naturelle. ( 7'i^ ) » Il ne m'est pas possible de publier ici tous les détails de ces expériences d'absorption, qui ont été longues et laborieuses; je me contenterai de les résumer dans le Tableau suivant : Mélanges d'air loo" de sang ont absorbé en et d'oxyde -^ " de carbone une heure. deux heures. trois heures, quatre heures, cinq heures, ce CO ce CO Cl- CO ce 00 ce CO Wôô 8 .0 i8,3 17,4 .6,8 ïFôô 4,1 7,8 " " " ïôW 3 4,2 6000 ',6 3,3 » « » 1 0 ' ," .... » 1 , 63 » » » 12000 TTîôï O'Sg i,i8 » >, » 3ÔÏÏÔÔ O'W o,88 » » » ôôhô 0'22 ■ 0,45 » " » » C'est un fait remarquable que, dans un mélange à , ^^„„, par exemple, le sang du chien soit capable de fixer l'oxyde de carbone avec une certaine énergie; en deux heures, l'animal a fait circuler dans ses poumons 485'" d'air, qui contenaient 32'^'^, 5 d'oxyde de carbone pur; le poids du sang, d'après les recherches que j'ai faites autrefois avec mon regreLlé collabora- teur Quinquaud, étant égal à ^ du poids du corps, il est facile de recon- naître par le calcul que le sang a fixé en deux heures la cinquième partie du volume d'orsyde de carbone qui avait circulé dans les poumons. » J'ajouterai que, pour des mélanges compris entre ,rj^ et ^„l„„, les vo- lumes d'oxyde de carbone fixés par loo'^'^ de sang sont exactement propor- tionnels au temps : i,6 est la moitié de 3,3; o.Sg est la moitié de i,i8; o,44 6st la moitié de o,88; 0,22 est la moitié de o,45. » Les résultats que j'ai l'honneur de communiquer aujourd'hui à l'Aca- démie doivent servir de base à de nouvelles recherches d'application de la Physiologie à l'hNgiène, que je me propose de continuer. » ÂNATOMIE PATHOLOGIQUE. — Sur les modifications histologiques des cellules nerveuses dans l'état de fatigue. Note de M. Cn.-A.>i. Pugnat, présentée par M. Ranvier. « L'étude des modifications des cellules nerveuses aux divers stades d'activité et de fatigue n'a fourni jusqu'à présent que des résultats assez contradictoires aux différents auteurs qui s'en sont occupés. Or cette ques- i ( 73? ) tion, à laquelle se rattachent des hypothèses récentes sur le fonctionnement intime des mécanismes cérébraux, méritait d'être reprise. Je me suis attaché exclusivement à déterminer les changements histologiques que produit la fatigue dans la cellule nerveuse. » J'ai choisi, pour être soumis à l'excitation électrique, les ganglions spinaux de jeunes chats, comme se prêtant mieux à la recherche et à la préparation du nerf sur lequel sont appliquées les électrodes. Ces derniers étaient |)lacés à 3"" ou 4"" du ganglion jiour éviter l'effet mécanique du courant électrique, fourni par une pile T^eclanché qui actionnait un appareil à induction (chariot mobile de du Bois-Reymond). » Une première série de ganglions a été excitée pendant huit minutes, une deuxième pendant seize minutes, une troisième enfin pendant vingt-quatre minutes, par un courant d'intensité maxima. » D'autres ganglions ont été soumis à une excitation deux fois moins forte, les durées d'excitation étant les mêmes. » Les ganglions, après fixation parlebiclilorure de mercure et emparaffinement, ont été débités en coupes d'épaisseur égale, colorées ensuite par l'hématoxyline à l'alun de fer de Ileidenliain. )) De l'étude attentive de ces préparations, il résulte que la fatigue se traduit dans les cellules nerveuses par une diminution de volume du corps cellulaire et du noyau, et par la disparition de la substance chromatique du protoplasma. » Les grains de chromatine, en effet, disparaissent progressivement, à mesure qu'on prolonge l'excitation ; encore abondants après huit minutes d'excitation, ils font défaut dans la plus grande partie de la cellule, quand les ganglions ont été soumis au courant électrique pendant plus de seize minutes. A ce moment, les grains de chromatine de la majorité des éléments cellulaires ne s'observent plus qu'à la périphérie de la cellule où ils sont disposés en un anneau granuleux, fait qui avait été déjà observé par Vas ('). » Enfin, quand la fatigue est très prononcée, quand la cellule semble épuisée (vingt-quatre minutes d'excitation, courant induit maximum), les grains chromatiques n'existent plus dans le protoplasma, qui prend une teinte uniforme et pâle, due vraisemblablement à la présence d'une sub- stance chromatique diffuse ; la cellule est alors rétractée et ne remplit plus (') Vas, Stiidien ùber den Bail des Cromalius in deii sympatischen Ganglien (Arch.f. inikr. Anat., 1892). ( 7'^^ ) exactement sa loge conjonctive; le noyau est diminué de volume et ses contours sont peu accusés. )) Je n'ai jamais constaté ni le rafatinement du noyau ni son émigration à la périphérie de la cellule, modifications qui ont élé signalées par quelques auteurs. » Des deux facteurs principaux de la fatigue expérimentale de la cellule nerveuse, c'est-à-dire l'intensité et la durée de l'excitation, le premier joue un rôle prépondérant ; il semble, en effet, qu'un courant intense n'agis- sant que peu de temps, produise des modifications cellulaires plus pro- fondes qu'un courant d'intensité moitié moindre, mais d'une durée (ieux fois plus longue. » ANATOMIE ANIMALE. — Formes de passage dans le tissu cartdagineux. Noie de RI. Joanxes Ciiati.v. « Dans une précédente Communication ('),j'ai fait connaître un type assez singulier de tissu cartilagineux, observé dans la sclérotique d'un Geckotien (Platydactylus fascicularisT>auà.); ce tissu revêtait un aspect très caracté- ristique, en raison même des cellules qui le constituaient. De leur plasma somatique émanaient des prolongements eu nombre variable, s'étendant à une certaine distance ùu corps cellulaire, puis s'anastomosant parfois avec les prolongements nés de cellules plus ou moins éloignées. La substance intercellulaire se trouvait alors parcourue par un vrai réseau reliant entre elles les cellules. Toutefois une différence était à relever, sous ce point de vue, entre la partie moyenne et les régions polaires de la sclé- rotique : dans la zone moyenne, les prolongements étaient très développés et fréquemment anastomosés; vers les deux pôles de l'œil, ils étaient courts, plus généralement indépendants. « Ainsi que je le faisais remarquer, cette forme ramifiée du tissu carti- lagineux est tiès rare en Histologie; à part quelques cas tout spéciaux, signalés par M. Ranvier, on ne la rencontre guère que chez les Chimères et dans le cartilage crânien des Céphalopodes. Elle offrait même, dans l'observation que je présentais à l'Académie, cette curieuse particularité de réunir les deux variétés offertes par les Céphalopodes : les cellules (') Coiniilis rendiix, I. CXX!, p. 172; iSgS. ( 7% ) (le la zone moyenne, avec leurs longs prolongements anastomotiques , reproduisaient la forme propre au Calmar; les éléments du cartilage crâ- nien du Poulpe reparaissaient dans les cellules à courts prolongemen ts des régions polaires. » Le fait était trop exceptionnel pour être isolé. En Biologie, les types aberrants n'apparaissent le plus souvent comme tels, qu'en raison de l'in- suffisance de nos connaissances. Au fur et à mesure qu'elles s'étendent en se précisant, elles nous révèlent des états de passage, éclairant l'interpré- tation de ces prétendues anomalies. Restait donc à découvrir au moins quelques jalons, reliant la disposition nouvelle à celles qui se trouvaient déjà connues. » La sclérotique des Sauriens m'avait trop bien servi pour que je ne fusse pas tenté de lui demander de nouveaux sujets d'étude. Rien ne peut donner l'idée de son extrême malléabilité histique; dans la même espèce, on la voit tantôt demeurer conjonctive, tantôt se chondrifier ou s'ossifier, mettant en évidence l'intime parenté des divers tissus dits de la substance conjonclive. Au point de vue de la suppléance fonctionnelle, ils s'y substi- tuent si aisément l'un à l'autre, que je ne pouvais souhaiter un milieu plus favorable à mes recherches. Elles ne tardèrent pas à déceler des faits nouveaux. » Le premier a été observé chez un Hémidactyle {Flcmidactrlus vcrrucii- latusCuv.): la sclérotique offre une chondrification de nature particulière. Le tissu cartilagineux ne présente ni des cellules arrondies ou éparses, ni des familles de cellules ovoïdes ou sphéroïdales. Ses éléments se montrent tout autres : ce sont des cellules allongées, fusiformes ou polygonales, mais surtout remarquables par les prolongements anastomotiques aux- quels elles donnent naissance et qui les relient entre elles. Autour de ces cellules, on ne découvre aucune capsule enveloppante, seulement une substance intercellulaire hyaline. La chondrification conserve, à cet égard, un caractère embryonnaire. Quant aux cellules, il est impossible de mécon- naître leurs affinités, d'une part avec certaines cellules conjonctives, d'autre part avec les cellules osseuses, telles que nous les concevons depuis les recherches de Zachariadès. » Mais, si l'observation précédente révèle un nouvel exemple de carti- lage à cellules rameuses ou anastomosées, elle ne se rattache que média- tement à celle qui m'avait été fournie antérieurement par un Platydactyle. Les deux suivantes vont s'y relier plus étroitement. C. R., 1897, 2* Semestre. (T. CXXV. N- 19. 9" ( l^o ) » En inulti|iliant les coupes et les préparations de sclérotique sur des Caméléons {Chamœleon vulgari's Cux .) , je trouvai, chez l'un d'eux, le carti- lage ainsi constitué : dans une substance « fondamentale » hyaline se mon- trent des cellules à forme variable, mais émettant des prolongements courts, rarement ramiaés, n'entrant pas en contact les uns avec les autres et ne traçant pas de réseau anastomotique. C'est le type du Poulpe qui reparaît ici. » La dernière observation que je veuille citer a été recueillie sur le Lézard vert (Lacerla viricUs L.). En procédant comme plus haut et exami- nant de nombreuses sclérotiques, je rencontre une autre forme de tissu cartilae;ineux : de grosses cellules émettent de nombreux prolongements allongés, ramifiés, s'unissant entre eux et formant un vrai réseau anasto- motique; en présence d'une pareille structure, on ne peut s'empêcher d'évoquer le type du Calmar, dont le cartilage crânien offre de telles cel- lules. Cependant une différence doit être relevée : chez le Calmar, les cellules sont souvent groupées en familles; ici elles sont éparses. lien était de même dans la zone moyenne de la sclérotique du Platydactyle et c'est précisément sur ce rapprochement que je dois conclure. » Dans l'observation de 1895, je présentais un exemple doublement intéressant de cartilage à cellules ramifiées : dans son ensemble, il rap- pelait le cartilage crânien des Céphalopodes; dans ses détails, il revêtait un caractère mixte, participant à la fois du type Calmar et du type Poulpe. C'était, en quelque sorte, la synthèse des dispositions qui viennent d'être décrites chez un Caméléon et un Lézard : le premier offrant un cartilage sclérotical analogue au cartilage crânien du Poulpe; le second se rappro- chant du Calmar. » Voilà donc trois formes, aberrantes au premier abord, qui témoignent d'une incontestable parenté histique. D'autre part, les faits observés chez un liémidactyle permettent d'entrevoir l'origine probable de ces variations : corrélatives du processus histogénétique, elles en reflètent les diverses orientations et montrent, une fois de plus, combien on doit se garder de formuler aucune loi absolue, aucune localisation zoologique exclusive pour tel ou tel groupe. » Diverses questions de détail (distinction du cartilage et du tissu con- jonctif chondroïde, différenciation de la substance dite fondamentale, etc.) ne sauraient trouver place dans cette Note. Je me propose de les examiner ultérieurement. » ( 74i ) M. J.-J. Andeer adresse une nouvelle Note intitulée : « Recherches sur les ostioles cUi système cérébro-spinal ». M. Cii.-V. Zexger adresse une Note intitulée : « Les minima de pression atmosphérique en juillet et août 1897. La période solaire et les passages des essaims périodiques d'étoiles filantes et de bolides ». M. L. MiRixNY adresse, comme suite à sa Note sur l'équation du cin- quième degré, une Note « Sur les métatropes en général '. A f\ heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. L B. BULLETIN BIBLIOGnAPIlIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 8 novembre 1897. Traité de Microbiologie, par E. Duclaux, Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur, etc. Tome premier: Microbiologie générale. Paris, Massoii et C'", 1898; i vol. in-8°. (Présenté par l'Auteur.) Manuel d' Analyse chimique, appliquée à l'examen des produits industriels et commerciaux, par Emile Fleurent, Professeur remplaçant du Cours de Chimie industrielle, au Conservatoire national des Arts et Aléticrs. Paris, G. Carré etc. Naud, 1898; i vol. in-8°. (Présenté par M. Aimé Girard.) SurlaLè/jrr: rôle ctiologique. I. De l'hérédité. II. Delà iransmissibilité. {Nosologie générale, prophylaxie), par Ernest Besnier, Membre tle l'Aca- démie de Médecine. Paris, Masson et C'% 1897; I vol. in-8". (Présenté par M. Bouchard.) Bévue de Mécanique. M. Haton de la Coui'lllière, Membre île l'Institut, Inspecteur général des Mines, Président. Tome I, n" 10, octobre 1897. Paris, Vicq-Dunod et C'S 1897; i fasc. in-l". Bulletin de la Société d'encouragement pour r Industrie nationale, publié ( 742 ) sous la direclion des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et Aimé Gi- rard. Paris, 1897; I vol. in-4". Bulletin international du Bureau central météorologique de France. 1897. Le Directeur: E. Mascart. N°^ 273 à 296; in-4°. Bocheads et Bactériacées. Note de M. Bernard Renault, Docteur es Sciences physiques êtes Sciences naturelles, etc. Autun, Dejussieu, 1897; I fasc. in-8*'. Bulletin de la Société de Géographie. Tome XVIII, 2" trimestre 1897. Paris, 1897 ; I vol. in-8°. Bulletin de V Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel. Cadet DE Gassicourt, Secrétaire annuel. N" 44. Séance du 2 novembre 1897. Paris, Masson et G"'; i fasc. in-8°. Astronnmical and magnetical and meteorological observations made at the royal Observatory , Gremvich, in the y car 189^, under W. H. M. Christie, M. A., F. R. S., Astronomer royal. London, 1897; i vol. in-4*'. I I II II» I N 19. TABLE DES ARTICLES. Sëance du « novembre 1897. MEHIOIRES ET COMMUN ICATIOIXS DES MEMBItHS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. .M. IJhiiiiiKi.ui. De l'intlueiice ilcs > om- poscs avides d'eau sur la coinbiaaison de riiyd.'ogcnc avec l'oxygcnc M. Iliixm BixurEUKL. Sur une iulcr- prclatioii applicable au pliénoinèn» Je Karcnday cl au pliénoincnc de Zeeman . . . 679 MM. Ali. S.MtATihU, .V. LH;i..VMi- tl J Pktit. — Elude des liuilres de Celle, au point de vue des microhos pathogènes... M. li. Dik:i..vi.x fait hommage à l'.-Vcadémie du premier Volumr de ■<(\n <■ Traili- de Microbiologie l'agcs. M. (i.S.') 31EM01UES PRESEiMES. M. Liiiix.vr.D ailrc-se une série do planches relatives à un « iSavire aérien n iM. l'".-S. GiAciNTo adresse un Mémoire sur la direction des ballons. M. .Vluekï Gauduv est adjoinl à la Coui- ijdt) mission du grand prix des Sciences pliy- ' siques •iSi, COHUESPOIXDAIXCE. Le CoaiTE dus Aguicultkuks db Seine-ici .M.\UXE HT riES VKTKniNAinES FllAXÇAlS in vite r.Vcadéniic à se faire représcatcr a l'inauguration du monutneiit élevé à Pas- teur, dans la ville de Mclun <)Sç) M. le SiicuETAim: ricui-tTLiiL annonce à l'Aca- démie la perte que la Science vient de faire par la mort de .M. Hclieering (JSy .M. le SKcuKTAiiiE rEitrr.Ti;i:i. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de .M. Ernest Besniei a Sur la Lèpre .i I)8() M. le U' Di: LciuME prie rVcadcmio de le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant, vacante par la mort de M. Tho/ozan 'JNç) .M. Masc.vut déposi' sur le Bureau de l'.Vca- déniie, pour les Archives de l'Institut, des copies de Lettres de Maupcrluis '"i'> MM. lÎAMBAii) et Sy. — observations de la comète l'errinc (oct. iSijy), faites à l'ob- servatoire d'Alger, à l'cqualorial coudé de o"',.') I s i.iy ■ M. II. liAini:. - Sur la théorie générale des fonctions de variables réelles i)!!! M. LiArouNOKt. Sur le potentiel de la ■ double couche (jcj'l M. \ndi!E BuqcA. - Sur le mccauisme de la polarisation rotatoire magnétique 1)9*1 .M. II. l'ixL.VT. -- De la variation de l'éner- gie dans les transformations isothcrnies de l'énergie électrique ligg M. .Vbel Buglet. — Sur la dissémination des rayons X ". 70 J M. .\. Ledcc. — Sur les volumes molécu- laires et les densités des gaz en général à toute température et aux pression^ moyennes -u.'t M, II. WiLDL. - Table des éléments, dis- posée avec les poids atomiques en propor- tions multiples. 707 .M. H. Wilde. — Sur quelques nouvelles lignes spectrales de l'oxygène et du thal- lium 7o(S M. B. Enoel. ■ Sur l'action de l'aeidc azo- tique sur l'élain 7011 iM. 11. Causse. — Dosage de la phéoylliydra zine I .■ .M. J. MoiTESsiEH. — Nouvelles combinaisons de la pliénylhydrazine avec les sels mi- néraux 7 1 î \l.\l. Camille Vincent et Uelachanal. — Préparation biologique du lévulose au moyen de la mannilc 7111 M. A. Collet. Sur quelques dérivés halo- gènes de la inélhylphènylcètonc 717 M. Alukkua VAX Ekensteix. — Sur la caroubiiiosc il sur la d. uiannosc 71;) M. Tu. ScunEsiXG lils. — Végétation Hvec et sans argon "rrrr. 7111 .M. C«. Julien. —Sav la Strongylose de la caillette observée à l'Ecole de Grignon . . 72.' M. Louis Maxcin. - Sur la production de la gomme chez les Sterculiacées 72J M. JosEiii Pebraud. — Sur les époques de développeiMent du black rot dans le sud- est de la l'iani'c 7 ^ M. E. Kozi:. - Sur les maladies des bulbes du Safran ( Crocus salivus L. ) 7 >o .M. C. Geudeu. — Recherches sur la for- mation des réserves oléagineuses des graines et des fruits 73 ■ N' 19. SVITE DE LA TABLE DES ARTICLES. I Pag .VI. N. Gréhant. — Dans quelles limites l'oxjdedecarboneest-il absnrbc par le sang il'uu niaminifère vi\anl? Quelle esl l'in- fluence du temps sur cette absorption?.. . M. Ch.-Asi. Pugnat. — Sur les moailications histolngiqucs des cellules nerveuses dans l'état de fatigue M. JoANNES Chatin. — Formes de passage dans le tissu cartilagineux ÎM. J.-J. Andeer adresse une nouvelle Note Bulletin bibliogr.\phioue -3() 738 Pages, intitulée : ■■ Recherches sur les ostioles du système cérébro-spinal )■ 7 1 1 M. Ch.-V. Zexgkk adresse une Note inti- tulée : " Les minima de pression atmo- \ sphérique en juillet et août 1897. La pé- ^ riode solaire et les passages des essaims périodiques d'étoiles filantes et de bolides». 7^1 M. L. MiRixNY adresse une Note « Sur les métntropes en général ■• 71' n \ PARIS. - IMPRLMERIE^GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. 1^ Gérant .• Gauthier-Villabs DEC17X8i)7 1897 1 2.^^ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P;%H nu. liBS SBCHÉTAIRES PEBPÉTVEIiS. TOME CXXV. N" 20 (io Novembre 1897). / P^RIS, GAUTHIER-VILLARS ET FLS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SËANES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai (les Grads-Auguslins, 55. '" 897 } RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séanxes des 23 jlin 1862 et 2/4 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 i)ages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadér ij sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autf que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnels qui ne sont pas INIembres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un rél- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. | ■ Les ]Membres qui présentent ces Mémoires soni: f tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le*^ Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait allant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- ciîlle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'hiprimene le mercredi au soir, ou, au plus tard, le j^dià 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu attuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vmt et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à pari. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports et |s Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait n Rapport sur la situation des Comptes rendus après impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupré- ;nt Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qni désirent faire présenter leu déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, -' Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les aintS*-. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante DEC ■ COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 15 NOVEMBRE 1897. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COM3IUI\ICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Réaction de rhydmgéne sur l'acide suljurique. Note de M. Berthelot. « Dans le cours de mes expériences sur la formation de l'eau, j'ai été conduit à examiner la réaction de l'hydrogène sur l'acide sulfurique. C'est là une réaction fort importante, en pratique comme en théorie. En effet, l'acide sulfurique concentré est continuellement employé, tant sous forme liquide que sous forme d'imbibition dans la pierre ponce, pour dessécher les gaz. et l'hvdrogène en particulier. Plusieurs déterminations de poids ato- miques ont été effecLuées en réduisant certains oxydes métalliques par l'hydrogène sec et en pesant leau formée. Dans d'autres cas, on se sert du même acide pour dessécher les gaz conservés sur le mercure. » Une première expérience a été exécutée à 25o" (six heures), avec G. K., 1897. ■?.' Semestre. iT. C.WV, N" 20.) 99 ( 744) o^', 5o SO*H- (bouilli) el i j''%o H", en tube scellé. Tout Thydrogène a été absorbé, avec production d'eau et d'acide sulfureux : S0''0=+ H- = S0^+ 2H=0. » J'ai également opéré à la température ordinaire. On peut faire passer im courant lent d'hydrogène pendant une heure à travers l'acide sulfu- rique concentré, sans qu'il se dégage une proportion d'acide sulfureux sen- sible à la balance, c'est-à-dire capable d'accroître le poids d'un tube à potasse placé à la suite. Cependant, si l'on prolonge le contact entre l'acide et l'hydrogène, la réaction s'effectue. 3*5"^, 7 SOMl-, en présence de iG"^ d'hvdrogène, ont été renfermés dans un tube de verre scellé et l'on a abandonné le tube à lui-même, dans une obscurité complète, pendant deux mois (juin-juillet), la température ayant varié entre -+- 27° et -+- 19°. Au bout de ce temps, 70 centièmes de l'hydrogène avaient été absorbés. » La lumière n'exerce pas d'influence notable sur cette réaction; en effet, dans un tube pareil exposé tous les jours au soleil, l'absorption de l'hydrogène a été trouvée voisine de 70 centièmes. r_,a réaction n'était pas d'ailleurs terminée. » Celte réaction n'a pas lieu avec l'acide suifurique étendu. » Ces expériences ne doivent pas être exécutées sur le mercure; ce métal étant attaqué par l'acide suifurique concentré, ainsi qu'il sera dit dans une autre Note. » J'ai recherché si la réaction de l'hydrogène sur l'acide suifurique était accompagnée par une combinaison simultanée de l'hydrogène et de l'oxy- gène : il suffit d'opérer en présence du mélange tonnant. » On a mis iS'-,8oSO^H- en présence de lO^^^ôH" el5'"'',30, en tube scellé. Au bout de deux mois (juin, juillet), à la température ordinaire et à la lumière, il avait disparu 7^,7 d'hvdrogène, c'est-à-dire 78 centièmes, et 1'^'=, 7 d'oxygène, c'est-à-dire 3o centièmes. La dose d'hydrogène absorbé est ici sensiblement la même qu'en l'absence de l'oxygène; dès lors l'ab- sorption de l'oxygène peut être attribuée à une oxvdation de l'acide sul- fureux, résultant de la réaction exercée par l'hvdrogène sur l'acide suifurique. » Dans l'obscurité, la dose d'oxygène disparu a été à peu près la même. » Voici maintenant une expérience faite à 25o°. o^^Go de SO'H-; I 1,0 d'hydrogène; 5,6 d'oxygène; tubes scellés (cinq heures). Tout l'hy- drogène a disparu, et seulement 5 centièmes de l'oxvgène initial. Ce résultat, comparé aux précédents, indique que l'oxydation de l'acide sul- ( 7l5 ) fureux par l'oxygène est plus lente que la réduction fie l'acide sulfurique par l'hydrogène. » Cette oxydation paraît avoir lien d'une fai on plus marquée aux dé- pens de la portion d'acide sulfureux formé aux dépens de SO'H* et qui v demeure dissous, qu'aux dépens de la portion demeurée gazeuse. En effet, le mélange suivant : H^ =: 12'^'', 8; 0= 6,0; SO- = 42'"',4; en tube scellé; étant chaulfé à 100° pendant vingt-quatre heures, n'a donné lieu à aucune diminution de volume. Rappelons qu'un mélange pareil, chaulTé à 280° (vingt-quatre heures"), a donné lieu à une diminution de volume de i5 centièmes sur l'oxygène, l'hydrogène restant intact; il s'est formé du sulfate de soude aux dépens du verre. » Pour achever de caractériser les phénomènes, ajoutons (jue l'hydro- gène et le gaz sulfureux secs, étant rais en présence dans les rapports de volumes suivants : H*-i- 3S0- et 3H--I- SO-, n'ont donné lieu à aucune réaction, ni à 100° (vingt-quatre heures), ni à 280° (vingt-quatre heures). >> Ajoutons, comme complément de cet ordre de réactions, que 1 acide azotique hydraté, AzOMl -t- 2IFO, n'est pas attaqué par l'hydrogène, en tubes scellés; ni à froid, avec le concours d'une vive lumière pendant plu- sieurs heures; nia 100" (vingt-quatre heures). Il en serait autrement de l'acide privé d'eau, .^zO'H. » Le moment est venu d'indiquer les prévisions de la théorie, relative- ment à la réaction directe de l'hydrogène sur l'acide sulfurique concentré, à la limitation de cette réaction et à l'inactivité de l'hydrogène sur l'acide sulfurique étendu. » Soit il'abord la réaction de l'hydrogène sur l'acide concentre : SO'ir--}-H= = SO= + 2H-0. Elle dégagerait en supposant l'acide sulfureux gazeux et l'eau liquide et libre, ce qui établit la correspondance des états physiques des produits avec ceux des compo- sants. Dans le cas où l'on opère en présence d'un grand excès d'acide sul- furique, la chaleur dégagée est accrue par la combinaison de l'eau avec l'excès d'acide sulfurique pour former des hydrates; combinaison qui dé- gage -I- 7^"', 5 par molécule d'eau, H^O, mise en présence de 100 parties en poids d'acide sulfurique concentré, d'après mes expériences; soit -+- i5^='',o pour 2II-O. » L'excès de chaleur, développé par la réaction d'une petite quantité ( 74^-' ) d hydrogène sur une dose considérable d'acide sulfurique, serait ainsi l)(>rté, pour chaque molécule d'hydrogène, H" disparue, à H- jo*^"',!. » Il est essentiel d'ajouter qu'à la température ordinaire, et même à ioo°, cette réaction ne saurait être poussée jusqu'à la décomposition com- jdèfe de l'acide sulfurique, parce que la dissolution de l'eau formée dans l'acide non décomposé finirait par diluer ce dernier, jusqu'au point où la poursuite de la réaction deviendrait impossible. En effet, l'hydrogène n'exerce à froid aucune réaction sur l'acide sulfurique étendu. » Ce dernier résultat expérimental s'explique d'ailleurs parce que la dilution de l'acide change le signe thermique de la réaction, la chaleur de formation par les éléments de l'acide sulfurique étendu surpassant la somme de celles du gaz sulfureux et de l'eau. En effet : » La formation du système : + SO* H- liquide étendu + H- gaz, dégage + 2io^'»',i, tandis que celle du système équivalent : 2 H- O liquide + SO" gaz, dégage + 207^''', 3. )) De là la stabilité relative de l'acide sulfurique étendu à l'égard des actions réductrices; stabilité supérieure à celle de l'acide concentré, à cause de l'énergie perdue dans l'hydratation de ce dernier. C'est d'ailleurs là un fait général pour les acides forts, susceptibles de donner naissance à des hydrates définis; leur stabilité croît par le fait de leur union avec l'eau ( '). » CHIMIE. — Influence de l'oxygène sur la décomposition des hydracides par les métaux i ( 80 est la chaleur de fusion de la glace ; S, la surfusion ; r, la masse en eau de la partie mouillée de l'éprouvette cryoscopique, du thermomètre et de l'agitateur ; R, la masse en eau du liquide cryoscopé ; /, le temps qui s'écoule depuis le commencement de la congélation jusqu'à ce que le ther- momètre soit devenu à peu près stationnaire ; T, le temps nécessaire pour que l'éprouvette cryoscopique se refroidisse ou s'échauffe de 1° par rayon- nement.) ( 754 ) » Si l'on remarque que le temps t est proportionnel à la surfusion S, on peut écrire q étant une constante. » D'autre part, le temps T est inversement proportionnel à la différence entre l Dans mon appareil : q = o' ,^ (au plus); Q = 55' ; r = i2S', 5; R=::I25S''. ). Remplaçant, dans cette dernière formule (3), les lettres par les va- leurs précédentes, il vient (4) R = 0,01375 — 0,00006 X S. )) Comme S ne dépasse jamais i",5, le dernier terme, qui exprime l'in- fluence du rayonnement, est négligeable et il reste finalement R = o°, 01375. » Cette valeur théorique de R se confond pratiquement avec la valeur m oyenne o,oi4 donnée, pour cette même quantité, par les expériences précédentes sur les dissolutions de chlorure de potassium et de sucre. Par contre, elle s'écarte de o,oo5, tantôt en plus, tantôt en moins, des valeurs expérimentales que je lui ai trouvées antérieurement {loc. cit.) pour les dissolutions de chlorure de sodium et d'alcool. Cela prouve que, pour ces dernières dissolutions, les conditions requises pour que la formule (2) soit exacte ne sont pas complètement réalisées, ou qu'il s'est introduit dans les expériences quelque petite erreur proportionnelle à la surfusion. T^a varia- lion de R n'en reste pas moins réelle et elle montre qu'on ne peut pas toujours, avec une entière confiance, corriger l'effet de la surfusion à l'aide (755) (le la formule (i). en donnant au coefficient Kune valeur constante. Il faut remarquer, toutefois, que l'erreur ainsi commise est trop faible pour changer sérieusement la signification des résultats. Elle n'atteint pas, en effet, un millième de degré. C'est ce dont il est facile de s'assurer à l'aide des données que j'ai publiées relativement aux dissolutions de chlorure de sodium {Comptes rendus du 28 septembre 1896 et du 26 avril 1897). » Quelles que soient les causes qui, dans les expériences en question, ont pu se joindre à la formation de la glace pour modifier le point de con- gélation, leur effet est (comme chaque expérience le démontre) propor- tionnel à la surfusion. Les points de congélation, obtenus par ma méthode graphique, n'en restent donc pas moins tout à fait corrects, ainsi que les abaissements moléculaires qui s'en déduisent. » Je n'ai pas fait de réponse directe aux dernières critiques de M. Ponsot (^Comptes rendus <\i\ 3i mai 1897, p. 1229 et 1280), parce que je ne les ai pas comprises ; je pense que cette Note pourra en tenir lieu. » M. Ai-BERT Gaudrv, en présentant à l'Académie une Note paléontolo- gique, s'exprime en ces termes : « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie une Note sur La dentition des ancêtres des Tapirs. Notre confrère M. Filhol a fait d'intéressantes recherches sur ces animaux, fj'ctude comparative de leurs dentitions me semble con- firmer la croyance que les Mammifères ont eu à l'origine des dents molaires moins compliquées, plus petites que de nos jours. Leur complication, leur agrandissement se sont produits successivement pendant que se déroulaient les temps tertiaires. On obser\e des passages insensibles entre les prémo- laires supérieures qui sont triangulaires et n'ont qu'une seule crête anté- rieure, celles où ap|)araît un rudiment du denticule interne de la crête postérieure, celles où semontreuu nulimentdudenticulemédiandelamême crête, celles où ces rudiments se sont développés et unis, celles où les deux crêtes sont devenues semblables et chez lesquelles la forme est tout à fait quadrangulaire. Des changements analogues ont été signalés par les savants américains sur les fossiles tertiaires. » Dire que les Mammifères vivant de végétaux avaient autrefois des mâchoires où la surface de mastication était moindre que chez les animaux actuels, c'est dire que sans doute ils consommaient moins d'aliments. Dans mon Essai de Paléontologie philosophique présenté l'année dernière à l'Aca- démie, j'ai tâché de montrer que l'activité des êtres avait augmenté succès- ( 756 ) sivement à la surface du globe; les animaux herbivores n'étaient pas, au commencement de l'ère tertiaire, de grands courenrs comme ceux d'au- jourd'hui. Il semble que l'augmentation de leur activité a été en proportion de l'augmentation de force que leur a donnée une plus abondante alimen- tation. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un de ses Membres, qui devra faire partie de la Commission de contrôle de la circu- lation monétaire, au Ministère des Finances. M. Henri Moissan obtient la majorité des suffrages. MÉMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration des équations de la chaleur. Mémoire de M. Le Roy, présenté par M. Poincaré. (^Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Poincaré, Appell.) « Les problèmes que j'étudie dans ce Mémoire ont une étroite analogie avec le problème de Dirichlet. Je démontre d'abord des théorèmes d'exis- tence, par des méthodes imitées de celles qui servent à l'établissement du principe de Dirichlet. Je fais voir ensuite la possibilité de construire des séries de solutions simples qui fournissent une expression analytique explicite des solutions générales, conformément aux idées de Lamé. )) La première Partie est consacrée à la généralisation du principe de Dirichlet pour les équations de l'équilibre thermique. » Je commence par l'étude de l'équation linéaire ().r ây à: •' I a, b, c, f, "^ étant des fonctions données de (-c, J, s). La fonction /est supposée positive dans un domaine connexe T, limité par une surface fer- mée S, et il y a lien de distinguer spécialement le cas où l'expression adx + hdy ^- cdz- ( 757 ) est une différentielle exacte. On peut alors prouver l'existence d'une inté- grale continue prenant sur vS des valeurs données, au moyen de la méthode dite du balayage, inventée par M. l'oincaré à propos de Téqualion de Laplace. Il faut, pour cela, faire subir à cette méthode des transformations assez profondes, de manière à la réduire à ce qu'elle a d'essentiel et de fondamental. Elle prend alors un caractère très général : plus n'est besoin de faire appel aux propriétés particulières des potentiels newtonien ou logarithmique, aucune différence ne sépare les cas de l'espace et du plan, le principe de Dirichlet ordinaire et ses généralisations s'établissent con- curremment. J'ajoute que la méthode du balayage, mise ainsi sous une forme canonique, devient applicable à des problèmes très différents de ceux qui sont considérés ici. » Une méthode de prolongement analytique, basée sur la méthode des approximations successives de M. Picard, permet ensuite de passer, pour toute valein- positive de la constante ç, du cas de l'équation linéaire à celui de l'équation non linéaire AV + a^+6-+c-=çF(..,j,.,V). où F désigne une fonction donnée croissante avec V. Cette équation est, d'ailleurs, la plus générale de celles qui régissent l'équilibre des tempéra- tures à l'intérieur d'un corps isotrope hétérogène, contenant des sources de chaleur et soumis à des causes de refroidissement. )) Dans la seconde Partie, je définis certaines fonctions que j'appelle les fonctions harmoniques fondamentales attachées à une surface fermée. Ces fonctions .sont les potentiels newtoniens de certaines couches de matière attirante répandues sur S. )) Les fonctions fondamentales sont des généralisations, pour une sur- face de forme quelconque, des fonctions de Laplace et de Lamé relatives à la sphère et à l'ellipsoïde. Elles peuvent servir, comme ces dernières, à former des séries de termes simples qui représentent la solution du pro- blème de Dirichlet. La convergence de ces séries peut être rigoureu- sement démontrée, dès que l'on admet l'existence de la fonction qu'il s'agit de développer. On obtient ainsi une expression analytique explicite de la fonction harmonique qui prend sur S des imleurs données. » Les séries dont je viens de jjarier permettent encore de reconnaître que la méthode de Neumann pour la démonstration du principe de Dirichlet réussit, quel que soit l'ordre de connexion de S. Elles procurent enfin un ( 758) moyen de résoudre quelques problèmes analogues au problème de Diri- chlet : celui, par exemple, qui consiste à déterminer une fonction harmo- nique par les valeurs périphériques de sa dérivée normale. )) La troisième Partie se rapporte au refroidissemenl des corps solides el au problème de Fourier. » Je traite d'abord le cas d'un corps homogène dont la surface est main- tenue à la température o", par la méthode du balayage généralisée. Le cas où les températures périphériques données sont variables avec le temps peut être ramené, par l'intermédiaire du cas où il y a des sources calori- fiques intérieures, au cas simple que je viens de signaler. » Ici encore, l'établissement préalable des théorèmes d'existence conduit à la construction de séries procédant suivant des fonctions simples, par lesquelles on obtient une représentalion analytique de la solution du pro- blème de Fourier. Cela procure des renseignements nouveaux sur plusieurs questions de Phvsique, entre lesquelles je citerai seulement \e pro/léme des membranes vibrantes que l'on parvient à résoudre, sinon exactement, du moins avec telle approximation que l'on veut. » Je termine enfin par des indications rapides sur la possibilité d'ap- pliquer aux équations générales du régime variable les procédés d'approxi- malions successives imaginés par M. Picard pour les équations générales du régime permanent. » M. GouRjoN adresse la description d'un ballon dirigeable. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) ■M. Albekï Gai'dry est adjoint à la Commission du prix Cuvier. (C'est par erreur que M. Gaudry avait été mentionné, dans le précédent Compte rendu, comme adjoint à la Commission du grand prix des Sciences phy- siques, dont il fait déjà partie.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de i a Guerre informe l'Académie que, conformément à sa proposition, il a désigné MM. Cornu et Sarrau pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année scolaire 1897-1898. ( 759 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations des étoiles filantes les Léonides à l'observatoire de Meudon. Note de M. Haxsky, présentée par M. Janssen. « Ayant été chargé par M. Janssen, Directeur de l'observatoire de Meu- don, de l'observation des étoiles filantes les Léonides pendant les nuits des i2-i3, i3-i4, i4-i5 novembre, j'ai pris les dispositions et dressé les Cartes à cet effet, afin de pouvoir déterminer la position du point radiant de cet essaim. » La nuit du 12 au i3 a été claire, mais aucune étoile du groupe n'a été observée. Pendant la nuit du i3 au i4, le ciel s'est découvert vers 2''3o'" et les observations ont pu être continuées jusqu'à 6''i5'". Pendant ces trois heures d'observations, dans lesquelles M. Janssen était présent, on a observé seulement se])t étoiles, dont quatre appartiennent indubitablement aux Léonides. Elles étaient faibles (3* à 4* g'andeur), de couleur un peu bleuâtre, et se mouvaient ra|)idement, tandis que les autres, de couleur sensiblement jaunâtre, mettaient un temps presque double (une demi- seconde) pour s'éteindre. » Les traces de ces étoiles ne conduisent pas à un même point radiant. » Pendant la nuit du i4 au i5, on n'a observé également que quelques apparitions, qui ne paraissent pas se rapporter au radiant des Léonides. » Il faut noter que la présence de la Lune a pu empêcher la vision des plus faibles étoiles. » Remarques sur cette Communication ; par iNL J. Ja.\sse.\. « Il est important de constater que l'apparition attendue a fait presque complètement défaut. J'ai télégraphié à San Francisco pour demander si, en raison des circonstances beaucoup plus favorables dans lesquelles se trouvait cette station, on avait été plus à même d'observer un phénomène plus important, mais je n'ai encore reçu aucune réponse ('). » La constatation d'une couleur différente pour les Léonides, par rap- port aux sporadiques, est intéressante, et il sera bon de la bien constater à l'avenir. Il y a là un premier pas dans la spécification des essaims et des anneaux par des caractères d'ordre physique et chimique. » (') Je reçois à l'instant de San Francisco la nouvelle qu'on n'y a observé aucune manifestation d'étoiles filantes plus abondante que d'ordinaire. C. R., 1S97, -i' Semestre. (1. CWV, N° 20. > loi ( 7^^^ ) ASTRONOMIE. — Princi-es mécaniques qui ont pe -mis de réaliser un bain de mercure à couche épaisse, à l'Observatoire de Pans. Note de M. AIaurice Hamv, présentée par M. Lœwy. « Les présentes recherches ont été instituées à la demande de M. Lœwy, afin de rendre observable, à Paris, le bain de mercure à couche épaisse qui, en principe, est l'appareil idéal pour obtenir la direction absolue de la verticale. )) En réfléchissant aux moyens d'amortir les trépidations du sol, j'ai été conduit à me poser le problème suivant : » Un support rigide, auquel un corps pesant M est suspendu par trois ressorts hélices verticaux égaux (ou un plus grand nombre), de masses né- gligeables, est soumis à un mouvement vibratoire de faible amplitude. On demande de déterminer le mouvement de la masse M, sachant que la vi- tesse relative du centre de gravité par rapport au support et la vitesse de rotation autour de ce point sont gênées par des résistances proportion- nelles à ces vitesses. » La solution complète de ce problème dépend de six équations diflé- rentielles simultanées du second ordre qui sont linéaires et à coefficients constants dans le cas des petits mouvements. La discussion de l'une de ces équations qui ne contient que la variable ; définissant les oscillations du centre de gravité, dans le sens vertical, autour de sa position d'équilibre, fera bien comprendre le mécanisme de l'amortissement des vibrations. » Appelons g l'accélération de la pesanteur; m la masse du corps M ; / la longueur des ressorts, diminuée de leur longueur réduite, lorsque le corps M y est suspendu et se trouve en équilibre ; — >j.(<^. ]> o) le coefficient par lequel il faut multiplier la vitesse relative du centre de gravité par rap- port au support, dans le sens vertical, pour obtenir la résistance au mouve- ment. En désignant par esin 2- ^ l'élongation au temps t du mouvement vibratoire du support, dans le sens vertical, l'équation qui définit ç est d- % |J. f/c i' ., /■ ij. 2 - t ir . t cit- m al. l \rn i V l V » On en tire ; = L '" Acos(aH-K/ ) -i-ei / —;-—, ^^-^ ^-^ r— sin 2t: ( 7*^' ) E désignant la base des logarithmes népériens; A et % deux constantes ar- bitraires réelles, à condition de ne pas donnera [x une valeur trop grande ; K et |î deux fonctions réelles des coefficients de l'équation. » Lorsque l augmente, l'expouentielle décroît très rapidement, en sorte qu'au bout d'un espace de temps fort restreint la valeur de \ se réduit au terme en sin (2,: ^ -- flj. Le centre de gravité est alors soumis, dans le sens vertical, à un mouvement vibratoire synchrone de celui du support', mais dont l'amplitude est beaucoup plus faible si le radical est assez petit. Or c'est ce qui se produit lorsque, T étant petit (T = o', i environ dans le cas des trépidations du sol à l'Observatoire), — et / ont des valeurs conve- nables. » Dans les expériences exécutées à l'Observatoire, on avait (unité de temps, seconde; unité de longueur, mètre) T = o,i, —=0,5, /=o,70, o- = ,),8i, ce qui donne, en chiffres ronds, lorsque le régime stable est atteint, » La discussion des autres équations du problème montie que l'effet des trépidations sur les autres mouvements du corps M est réduit dans des proportions analogues, (let effet est minimum dans le voisinage immédiat du centre de gravité. » Application au bain de mercure. — Supposons que le corps M soit une cuvette très lourde contenant du mercure (le système cuvette-mercure est stable à condition que les points d'attache des ressorts soient placés assez au-dessus de son centre de tjraviu'-). Les petits mouvements du système causent des ondulations sur la surface liquide; mais, comme la niasse de ces ondulations est très petite par rapport à celle du système, les conditions du problème ne changent pas sensiblement, en sorte que le mouvement de la cuvette est pratiquement le même que si le mercure était figé. La théorie qui précède montre donc la possibilité d'atténuer considérablement l'ellet des vibrations du sol sur la surface du mercure, en suspendant convenablement la cuvette. » Résultats. — Les expériences exécutées à l'Observatoire par AL\L Boquet, Lan- celin, Leveaii, OItramare, auxquels j'ai plaisir à exprimer ici mes remercîments, ont complètement confirmé les prévisions de la théorie. Pendant deux jours consécutifs, les images fournies par le nouveau bain, à couche épaisse, ont été observables, à toutes les heures de la journée et de la soirée, dans les mêmes conditions de netteté que les images fournies par le bain à couche mince. Les observations faites compara- (762 ) livement avec les deux bains ont d'ailleiirs fourni des nadirs identiques, résultat en accord avec les conclusions des longues recherches de M. Périgaud. On a vérifié une fois de plus, pendant le cours des expériences, que le bain de mercure ordinaire à couche épaisse ne permet à aucun moment d'observer le nadir. » En dehors du bain de mercure amalgamé assez souvent employé, il convient de rappeler que l'amorlisBement des oscillations a été réalisé pratiquement pour la première fois, il y a une dizaine d'années, par M. Gautier, en employant une cuvette flottante et une couche mince. M. Périgaud a ensuite supprimé le flottage sans nuire à la qualité des images. Auparavant, Le Verrier avait essayé sans succès d'amortir les oscillations en employant une cuvette à fond strié, isolée du sol par des cales élastiques. rt Les présentes recherches touchaient à leur fin lorsque j'ai appris que M. Benoisl avait eu, de son côté, l'idée de suspendre tout récemment un galvanomètre très sensible à de longs ressorts, pour le soustraire aux trépidations. Depuis lors, l'instru- ment a considérablement gagné en stabilité. Il y a lieu de penser que cette application à la Phvsique du principe exposé dans la présente Note ne restera pas isolée. » GÉOMÉTRIE. — Sur le déplacemenl le plus général d'une droite dont toua les points décrient des trajectoires sphériques. Note de M. Ernest Duporcq, présentée par M. Jordan. « Le déplacement d'une droite dont tous les points décrivent des trajec- toires sphériques, en dehors des cas déjà connus où les centres des sphères contenant ces trajectoires sont situés dans un même plan, peut être défini de la manière suivante : » Étant donnés un cylindre parabolique et une sphère S, considérons, sur leur plan diamétral commun, Q, la projection orthogonale (p) de la biquadratique gauche (/7z), commune à ces deux surfaces. En désignant par O le centre de la sphère S, faisons tourner autour du point p, d'un angle donné et dans un sens déterminé, le segment/>0, qui prend ainsi la position ;?«. Le lieu du point n, semblable à celui du point />, est une car- tésienne. » 5/ le point m décrit la biquadratique (m), tous les points de la droite de grandeur fixe , mn, décrivent des trajectoires sphériques. » Ces trajectoires sont d'ailleurs toutes des hiquadratiques gauches, dont les projections sur le plan Q sont des cartésiennes semblables entre elles. )) Les centres des sphères contenant ces trajectoires sont les j)oints d'une cubique gauche, ji admettant en général qu une asymptote réelle, normale au plan Q, le point n étant généralement le seul point réel de la droite mn dont la trajectoire soit plane. f l I ( 7^3 ) » Deux cas particuliers intéressants sont à sia^naler : » Dans le premier, l'angle Opn étant pris égal à i8o°, un des points de la droite mn décrit la perpendiculaire D an plan Q menée par le centre O; le lien des centres des sphères contenant les trajectoires dégénère alors en une hvperbole équilatère, dont une des asymptotes est normale au plan Q. » Le second cas pnrticulipr intéressant est celui où le plan de symétrie du cvlindre parabolique considéré passe par le centre de la sphère S. Le point n décrit alors un cercle, qui est une ligne double de la surface en- gendrée par la droite mn, et toutes les trajectoires envisagées se projettent siu- le plan Q suivant des cercles. Le lien des centres de ces trajectoires se décompose alors en une droite, axe de la circonférence (n), et en une ellipse située dans le jilan Q. » Enfin, les deux particularités précédentes peuvent exister simultané- ment. On se rend compte que, dans ce cas, un des points de la droite mn étant assujetti à se déplacer sur un cercle C, un autre de ses points reste sur une droite D normale au pian Q de ce cercle. Les points de la droite mn décrivent alors des biquadratiques situées sur des sphères dont les centres ont pour lieu la droite du plan Q qui passe par le centre du cercle C et rencontre la droite D. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur /a ihéorie clcs fonctions entières. Note de M. Erik Soiiou, présentée par M. E. Picard. « Dans son Mémoire sur les fonctions entières (Joiirn. de Math., p. 171 ; 1893), M. Hadamard est parvenu à un théorème de la plus haute impor- tance dans la théorie de ces fondions. Ce théorème s'énonce comme il suit : » Soit V r/,„.r"' une fonction entière. Si. a,„ décroît plus rite que , -— , la p''"" racine a un module supérieur à {\ — i)':^{p), où c. est infiniment petit. » Je suis parvenu à un théorème qui, tlu moins dans certaines ques- tions, peut rendre les mêmes services que le théorème de M. Hadamard. « Si une fonction entière de x croît comme la fonction p^"' '', an aura, en désignant par p,, le module de sa p'""" racine, s désignant un nombre positif plus grand cpie 2. ( 764 ) >) Démonstration. — SoitG(a-) une fonction entière qui est égale à i à l'origine. On suppose (,) |G(a;)|<«^-''-l'. » Désignons par x^, a., . . ., v.^ les zéros de G{x), et soit \y-p\ = ?p- On suppose p|, p2- • • ?p rangés par ordre croissant. » Je pose H (œ) = {.T — «, )(.x — a., V . . (.r — a,,). » La fonction étant entière, on peut écrire R étant arbitraire. Si | a; | > p^,, on a I H(.r) I Xl^i - ?p)(\x\ - Op^,)...(}.T\ _ p,; >(|:r I - ?,,)"• » Je pose l^-] = xpp, s étant un nombre positif plus grand que 2; donc pour cette valeur de | a; | |H(a^)l>?,';(-^- ^y. » En prenant dans (2) R = ^p^,. on aura, à l'aide de (i), Pl?2- ■■?,, "^ PÎU'f— I)''' et a fortiori ou (3) />l»g(5-i) 2, le premier membre de cette inégalité est positif. » L'application de l'inégalité précédente aux fonctions où V(^)=--Mx", Met a désignant des constantes positives, ne présente aucune difficulté. On voit tout de suite que la série est convergente si i est positif. » ( 7^i.'5 ) PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la transmission d'énergie à distance. Application à la polarisation rolatoire. Noie de M. Axi>rk Buoca, pré- sentée par M. A. Cornu. « Dans un champ qui transmet de l'énergie, où celle-ci est libérée en certains points et consommée en d'antres, il n'est pas nécessaire que le champ de force grâce auquel l'énergie se transmet dérive partout d'un po- tentiel. Nous allons chercher ce qui caractérise les régions où il n'y a pas de potentiel, et celles oii il y en a un. » L'énergie partant de certains points pour arriver en d'autres points, il existe en certaines régions de l'espace un flux d'énergie. Soient X, = ttÎ^t = 3663. ro"". |^ )) l^'accord remarquable entre mes nombres calculés et les trop rares résultats expérimentaux de M. P. Cliappuis m'autorise à croire que mes formules donneraient des résultats aussi exacts que les meilleures expé- riences, si les coefficients en étaient déterminés au moyen de données critiques mieux déterminées et rapportées au thermomètre normal. ]lil » I. Le nombre qui résulte le plus directement de mes densités de gaz est le coefficient de dilatation vrai à u° sous la pression constante de iz""". « Il est donné par la formede (i), cas particulier de la formule (5j, ( I ) a^ = 36C.3 . I o-" H '- % % • V / ^ loooo— Vo 27CS dS M II. Coefficient vrai à J", sous la pression constante de p'^'". » Le volume moléculaire d'un gaz à T°, sous la pression de p"'", est (2) r = I - [y, + (e - i):., + (e - i )- Uj] io-\ » A (ï -1- Sï) ce volume est le même que celui à T" d'un aulre gaz dont la température critique serait (0 — 00), à condition que (J) jrp -- j-, on a donc \^/ I -H 10 ol d'où, passant à la limite et appliquant les relations (2) et (3) ^\ (') Voir Comptes rendus des 8 février, 2 aoûl, 2 et 8 novembre 1897, où il sera nécessaire de se rejjorler pour la notation. C^) Les termes en u et -, - sont petits. Si T > 0, // est < o et négligeable. ( 7^9 ) » III. Le coefficient vrai de pression (volume conslant) s'dbtient en divisant le coefficient à pression constante par (6) pi-> = i -hp *■ ^. j= 1 — ez.:o-'' -\- e(e — \)if.(o \ » IV. Coefficient moyen entre T et T' sous la pression constante dep''" ( ' ). » Ecrivons que le volume moléculaire qui est f à T" devient v à T'° i> Il est commode pour l'élablissement des formules de dilatation, de calculer les coefficients entre o" et l" (cenlig. ord.) en donnant succes- sivement à t diverses valeurs. On peut écrire alors plus explicitement /o / ■ X c -irr-i , T , yt — y -^ (e - i) {zq— s) -i- je — j)-{ut — u) (0 Hs) lo''. a = 5boo H ,— -!- ' — ; -, -T ;\,7r ^ ^ 1-3.1 lo' — jo- - (e— I) =0— « — ')"".) » V. Coefficient moyen de pression (volume constant). — On démontre aisément que la différence entre les deux coefficients moyens entre T et T' ( pression constante ou initiale P) a jjoiir valeur (9) x-:i = Arp?[i + KT'-T)|(0; ce qui peut se mettre sous la forme générale plus explicite : (ç)bis) a-[i = e;i.io->fi + ;i(T'-T)j;-v+[2(e-i) + [ie(T'-T)]MTÎ. la parenthèse finale se réduisant à Zj., si T' > f-i. Coefficients moyens cnln; o" et mo" Coefdcients vrais à o-. calcules .xp.rimentaiix. Gaz. io«.a,. io«.i,j. io«.?,5. lo'.i. io«.?. lo'.a. io«.?. H 3666 3668 3670 8669 3673 366i 3667 \x . 3667 3672 367 1 3668 3668 » 3668 CO 3668 3674 367-2 3669 3669 3669 3667 0 367 1 3676 3673 3672 3671 ( ' ) De même que Ton définit le coefficient vrai par ^, 3j ' J^ calcule ici, sons le nom àe coefficient moyen (conlrairemenl à l'usage), l'expression — ^,- C^) Je ne saurais trop insister, au point de vue de la critique des déterminations expérimentales de a et ?, sur l'importance du critérium fourni par cette valeur (a — p) dont le calcul présente un haut degré de certitude. En particulier, a = p si à la tem- pérature supérieure le gaz suit la loi de Mariotle sous la pression considérée. ( 77<' ) CoelfiLieiils moyens entre o° et loo. Cocfllcienls vrais à o°. calcuH'S. expérimentaux. Gaz. 'o^-^T.- 'o'.a.j. lo'.p^j. lo".». lo^.p. io«.a. io«.p. AzO 3677 3678 3674 3674 3673 C'H* 3731 3765 3735 3734 3721 C0= 3702 3751 3726 3723 3712 3710 3688 Az^O 3758 3762 3734 3-31 3718 3719 3676 G^H= 3759 3772 3741 3738 3734 » " HCl 3779 3770 3741 3736 3723 Cy 3924 3990 3900 388o 384i 3877 3829 (CH3)°-0 3940 4o3o 3926 3904 386 1 » » CFP.AzH- 4o23 4o44 3989 3912 3868 » » S0= 4o25 4010 3915 3890 385o 3908 3845 (CïP)=Az 4043 44i2 4197 4i54 4060 » « (CH^)=AzH. . .. 4o52 4218 4o64 4020 3955 » CH' 3683 3695 3687 3683 368o » » C^H" 3772 3852 3798 3791 3767 » » AzIP 399 r 3862 38o8 38o8 8784 38o2 CH^CI 4028 4o3i 392:5 3915 3870 PH» 3774 3791 3758 3750 3735 » » H^S 3885 3822 8784 8771 8754 CI 3965 3910 3870 3826 38oi » >> » VI. J'ai rapproché de mes résultats (pression initiale ou constante, iG'^'") ceux de Hegnault relatifs à divers gaz, ainsi qu'un nombre de M. P, Chappuis relatif au gaz ammoniac. La plupart concordent bien, notam- ment le dernier, bien que l'ammoniac n'appartienne pas à la série nor- male, et que les conventions faites à son sujet aient pu paraître arbitraires. » J'ai calculé, en outre, quelques coefficients déterminés expérimentale- ment par M. Chappuis. Il me suffira de rapporter ici ceux relatifs à l'acide carboruque pour montrer que l'écart entre mes résultats et ceux de Regnault est dû en majeure partie aux erreurs de l'expérience directe : Calculé. P. Chappuis. Regnault. a entre o" et 100° sous la pression de i™ de mercure. 8727 8724 8701 (i entre 0° et 100°, pression initiale, i™ de mercure.. 8743 8742 » » VII. Formules de dilatation (pression constante de 76'='") : SO' : 10" a = 4010 — [,86 Z + 78.10^"-!- — I2.10-"/'' CO-: io« a = 3751 — 0,477^4- 29.10-"^--!- 83. lo-'r' )) Les coefficients vrais prennent une valeur minima uniforme (3663. 10 ") à la température t" précédemment calculée. Les coefficients moyens entre o" et 1° passent aussi par un minimum au voisinage de t". » I ( 77' ) CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'eau sur le trichlorure de phosphore. OxYchlorure phosphoreux. Note de M. A. Bessox, présentée par M. Troost. « On sait que le trichlorure de phosphore réagit sur l'eau en excès don- nant de l'acide phosphoreux et de l'acide chlorhydrique, en vertu de l'équation PCl' -l- SIPO = PO' H' -f- 3HCl,et si l'on concentre la solution à chaud, on peut faire cristalliser l'acide par refroidissement. » Quand la réaction s'effectue en présence de trichlorure en excès, elle présente quelques particularités que je vais résumer : » Lorsqu'on abandonne à l'air humide du iricldorure de pliospliore dans un flacon débouclié, il se dépose, dans la partie supérieure du récipient, des cristaux qui pro- viennent de l'action de PCP en vapeur sur l'humidité de l'air; ces cristaux sont formés d'acide phosphoreux et souillés seulement d'un peu d'acide chlorhydrique, dont on les débarrasse facilement en les laissant séjourner dans le vide sec en présence de potasse solide. » Si raction de l'humidité sur I^Cl' se prolonge, les cristaux d'abord formés se liquéfient et viennent former, au sein du trichlorure, un liquide oléagineux. » On arrive plus vite au même résultat en additionnant directement le trichlorure de quelques gouttes d'eau qui surnagent d'abord: la réaction se déclare ensuite, éner- gique, avec dégagement de II Cl, et l'acide phosphoreux formé se dissout dans l'eau ; la solution a une densité qui va en croissant, de telle sorte que, quand la réaction se modère, elle vient former une couche inférieure légèrement opaline et huileuse. La composition de ce liquide oléagineux est complexe et l'expérience conduit à la consi- dérer comme une solution chlorhydrique, ab'',2 à o«''. 5 par kilogramme de PCF- traité). J'adribue ce résultat à ce que, ce corps étant très hygroscopique, toute humidité intervenant après la formation d'une certaine quantité de ce corps réagira sur lui au lieu d'attaquer une autre fraction de PCI '. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur /(' cerium. Note de M. O. Boudouard, présentée par M. Troost. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats de recherches relatives aux sels du cérium. Continuant les travaux que j'avais entrepris avec mon regretté Maître, Paul Schiitzenberger, j'ai principalement étudié l'acétate de cérium et le sulfate de cérium. » Acétate de cérium. — 174^'' ^^ sulfate de cériuru, exempt de thorium, sont dissous dans l'eau et traités par la quantité correspondante d'acétate de plomb pour obtenir Facélate de cérium. L'excès de plomb est enlevé par un courant d'hydrogène sulfuré; après séparation du sulfure de plomb par filtration, la solution cérique, abandonnée à elle-même, laisse déposer, à froid, au bout de très peu de temps, un précipité blanc assez abondant qui a été recueilli. ( 773 ) » Une portion de cet acétate a été transforniée en sulfate, et le sulfate analysé par calcination; j'ai trouvé ainsi pour le poids atomique du métal correspondant : Ce =; iù- .85. » Avant fait des cristallisations fractionnées de ce même sulfate, j'ai obtenu : Pour la première cristallisation Ce =1140,7 » les eaux-mères Ce =ri 38 , 5 » Dans toutes les cristallisations qui sont eilectuées, les eau-\.-mères sont toujours précipitées par l'alcool; le sulfate ainsi obtenu, après dessiccation, est repris par l'eau froide et amené de nouveau à cristallisation. Cette précaution est prise afin d'obtenir des sels absolument neutres. » La solution claire provenant de la fillration do lacétate basique précité a été con- centrée au bain-marie; il s'est formé un premier dépôt qui a donné à l'analyse : ( Cristallisation (a) Ce = i37,3.5 Premier dépôt. ( , „ „. ' ( Laux-mères («) Cerr i3.: i.) , I » Faisant ainsi une série de cristallisations fractionnées, j'ai eu les résultats suivants : ( Cristallisation (6; Ce = i36,5 Second dépôt.., . , ( haux-nieres (o) Ce z= 137,4 Eaux-mères ... Cristallisation {c; Ce =: iSg, 1 Eaux-mères (c) Ce = i36,o5 » Emploi de l'eau oxygénée. — Si, aune solution d'acétate de cérium, on ajoute un excès d'eau oxygénée, il se produit un précipité jaune; la précipitation se fait plus facilement à chaud, mais il ne faut pas cependant prolonger trop longtemps l'action de la chaleur; d'autre part, la précipitation n'est pas totale. » Dans un essai, j'ai obtenu 6^ d'oxyde qui ont été transformés en sulfates et soumis à des cristallisations fractionnées : Première cristallisation Ce = 137, i5 Eaux-mères Ce = 1 37 , 6 » Les oxvdes ont été de nouveau mélangés, transformés en sulfates, et ceux-ci sou- mis à une nouvelle cristallisation fractionnée qui a donné : Première cristallisation Ce = 137, 1 5 Deuxième » Ce =; 137, 3.5 Troisième " . . Ce := 137,6 >i La partie non précipité par l'eau oxygénée a été additionnée d'acide oxalique. ( 774 ) L'oxalate de cérium a élé calciné, et l'oxyde transformé en sulfate. Les cristallisations fraclionnées ont donné : Première cristallisation Ce::=i37,85 Deuxième » . . Ce =: i39,g Troisième » Ce = i38,85 1) Sulfate de cériiini. — Une solution de sulfate céreux a été additionnée de 2oS'' de sulfate de potassium; il s'est jjroduit un sulfate double que je désignerai par S. D., n° 1. La liqueur claire a été précipitée par une nouvelle quantité égale de sulfate de potas- sium, ce qui m'a donné un précipité S. D., n° 2. Continuant ainsi de proche en proche, j'ai obtenu S. D., n" 3 et S. L)., n° 4; les eaux de lavage de ce dernier précipité ne contenaient plus rien. » Chacun de ces sulfates doubles a été décomposé par la soude caustique; l'hydrate obtenu a été lavé à l'eau chaude et finalement dissous dans l'acide nitrique, puis pré- cipité par l'acide oxalique. L'oxalate a été calciné, et l'oxyde transformé en sulfate. J'ai ainsi fait une série de cristallisations dont voici les résultats : S. D., n" 1 : première cristallisation Ce ^188,75 deuxième » Ce = 187,3 troisième » Ce = i33,o S. D., n° 2 : première cristallisation Ce = 1 38, 5 deuxième » Ce = 186,95 troisième « Ce = 187,9 quatrième » Ce ^187,7 S. D., n°''3et4: première cristallisation .. . Ce = 188, 25 deuxième » ... Ce = 1 36, 25 » L'ensemble de ces résultats, obtenus soit avec l'acétate de cérium, soit avec le sulfate, montre que, conformément aux indications déjà données par P. Schùtzenberger ('), l'oxyde de cérium est accompagné de petites quantités d'une autre terre à poids atomique plus faible. Cette terre serait susceptible de donner un bioxyde par oxydation; son sulfate donneraitdes sulfates doubles insolubles dans les sulfates alcalins. )) De plus, l'eau oxygénée sépare un oxyde dont le poids atomique du métal correspondant varie de 187,15 à iS^.ô; tandis que la partie non précipitée donne des poids atomiques variant de 1 87 ,85 à 189,9, variations de même ordre que celles obtenues avec les sulfates doubles (de i33,o à 1 38, 75) et avec l'acétate (de i35,i à 140,7). » (') Comptes rendus, t. CXX, p. 962. ( 775) CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'obtention du sulfure de strontium au moyen du gaz suif hydrique et de la stronliane ou du carbonate de strontium. Influence de la température. Note de M. José Rodriguez Mourelo. « Dans la pratique de ce procédé, il se présente des phénomènes cu- rieux, dus à la chaleur, qui influent sur le produit obtenu. Voici comment j'ai opéré : » Je place, dans un tube en porcelaine de 8o"° de longueur sur4o""" de diamètre in- térieur, tantôt du carbonate de strontium, en poudre et en de petits fragments, tantôt de la strontiane dans les mêmes conditions. La masse solide occupe la partie moyenne du tube, sans empêcher le passage du gaz sulfhydrique, mais en le rendant difficile, pour rendre plus intime le contact des substances destinées à réagir. Le gaz sulfhy- drique est lavé en passant dans de l'eau, puis séché en traversant une colonne de fragments de chlorure de calcium spongieux. » Je place le tube sur un four horizontal en terre réfractaire (système Fletcher), pourvu de jjlusieurs becs à gaz ayant chacun son robinet indépendant, ce qui permet de ne chauller à volonté que la partie nécessaire du tube, dont les deux extrémités, hors du four, sont fermées avec des bouchons en liège. Une de ces extrémités est en communication avec l'appareil producteur du gaz sulfhydrique et l'autre avec un lla- con à deux tubulures, destiné à condenser la vapeur deau; le llacon communique avec la cheminée par un tube en caoutchouc, pour faire échapper le gaz en excès et établir le courant. Il est bon de donner au four une certaine inclinaison vers le flacon condensateur, pour faciliter la sortie de l'eau produite par la réaction. » On fait d'abord passer du gaz sulfhydrique à froid, jusqu'à chasser tout l'air contenu dans l'appareil. On produit ce gaz, à la température ordinaire, en traitant le sulfure ferreux, fondu et exenipt de fer libre, par de l'eau acidulée avec de l'acide sulfurique à 5 pour loo. Quand l'air a été chassé, on chaude le tube graduellement jusqu'à la température du rouge vif, non seulement dans la partie où se trouve la slrontiane ou le carbonate de strontium, mais jusqu'au voisinage de la sortie, afm qu'il ne se con- dense pas d'eau dans le tube en porcelaine et que le sulfure formé soit décomposé. En même temps, le courant gazeux doit être tel qu'il emporte l'eau produite par la réaction. Pendant ce temps, la température du tube de verre qui met en communica- tion le tube de porcelaine avec le condensateur monte notablement. Quand elle re- descend jusqu'à la température de l'air ambiant, l'opération est terminée. Alors, et sans diminuer le feu, on fait passer un courant lent d'hydrogène sec et l'on inter- rompt la communication avec le gaz sulfhydrique. Enfin, quand tout l'intérieur de l'appareil a été ainsi balayé, on laisse refroidir le tube, en continuant à faire passer le courant d'hydrogène sec. Quand tout le tube est froid, on en retire une masse blanche, granulée : le monosulfure de strontium, dépourvu de toute odeur sulfhy- drique, susceptible de s'altérer à l'air humide. Ce sulfure, préparé de la sorte, n'est pas phosphorescent, ainsi que jo l'ai démontré ( Comptes rendtix. t. CXXIV, p. \o'?.!^). G. R., iS,j7. 2' Semestre. (T. CXXV, \' 20.) ' "-' ( 776 ) » La température à laquelle on opère n'est pas indifférente quant à la nature des produits qu'on obtient; et, dans certaines conditions, ceux-ci ne sont pas les mêmes, selon qu'on emploie l'oxyde ou le carbonate de strontium (le premier provenant de la décomposition du nitrate par la chaleur). Par l'action de l'acide sulfliydrique sur la strontiane au rouge, il se forme du sulfure de strontium et de l'eau, selon la formule SH- + SrO=:SrS-f-H=0; la chaleur de formation est SrS = 99^*^,3. Mais il n'est pas moins certain que, si le sulfure de strontium est en contact avec de la vapeur d'eau, au rouge, c'est la réaction inverse qui se produit : l'acide sulfhydrique et la strontiane sont régénérés, suivant la formule SrS -f- H-O = SH- + SrO. En réalité, le phénomène est plus compliqué, parce qu'il se produit du sulfhydrate de sulfure de strontium et de l'hydrate stroncique et, peut-être aussi, des polvsulfures; le sulfure pouvant être facilement décomposé dans les conditions de l'expérience. » Si la température n'est pas assez élevée, l'eau se condense dans l'in- térieur du tube de porcelaine et, une fois liquide, elle attaque et décom- pose le sulfure déjà formé. Dans des expériences faites avec l'intention de constater ce fait, j'ai obtenu, après le refroidissement dans le courant d'hydrogène, un produit blanc, légèrement humide, sentant fortement le gaz sulfhydrique et contenant des proportions remarquables d'hydrate stroncique (jusqu'à 22 pour 100), ce cjui prouve, de manière indubitable, l'existence des actions indiquées et la possibilité de la réaction inverse. » En faisant monter jusqu'au rouge vif la température de la partie du tube de porcelaine où se trouve la strontiane ou le carbonate de stron- tium, j'ai pu observer comment la vapeur d'eau agit sur le sulfure formé, et comment le sulfure, le gaz sulfhydrique et les éléments de l'eau pro- duisent des réactions intermédiaires : à la fin, on trouve dans le tube une masse blanche, dont la plus grande partie est formée par l'hydrate stron- cique ; elle n'est pas hygrométrique, exhale une odeur sulfhydrique, a une réaction alcaline très marquée, se décompose et se carbonate au contact de l'air. Pour qu'il en soit ainsi, il est indispensable que le courant d'acide sulfhydrique soit extrêmement lent, comme celui qu'on produit en traitant par de l'eau, à la température ordinaire, le sulfure de calcium. » Pour observer ces phénomènes on est obligé d'employer la strontiane anliydre, parce que le carbonate, en se décomposant, produit de l'anhydride carbonique qui entraîne l'eau jusqu'au flacon destiné à la condenser; dans ce cas, on peut augmenter ( 777 ) la tempéraliire sur une grande longueur du tube, pour empêcher que l'eau ne se con- dense el ne décompose le sulfure formé à l'intérieur. Il est nécessaire pourtant de gra- duer la température et de la mettre en rapport, sous un certain point, avec la rapidité du courant de gaz sulfhvdrique, de façon à entraîner l'eau produite dans la réaction. En établissant un certain régime, on peut atteindre la température du rouge vif et obtenir un sulfure de strontium pur, et d'une blancheur remarquable, quoique s'alté- rant au contact de l'air. » Quant au choix entre la slrontiane et le carbonate de strontium, j'ai préféré le dernier, parce que non seulement le dégagement de l'anhydride carbonique favorise l'élimination de l'eau, en l'entraînant jusqu'au condensateur, mais parce que la stron- liane résultante est très poreuse, ce qui rend facile l'attaque par l'acide sulfhvdrique. On doit cependant, au préalable, priver le carbonate de son eau, au moyen d'une des- siccation à 120"; on obtient ainsi, comme je l'ai dit en commençant, un nionosulfure de strontium blanc, granulé, assez pur, et susceptible d'acquérir la propriété phospho- rescente en s'oxydant à une haute température ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Procluclion d'acides gras volad/s. au moyen des eaux de désuintage des laines. Note de MM. A. et P. Buisi.\e, préseatée par M. Friedel. « Nous avons donné autrefois une analyse complète des eaux de désuin- tage des laines (-) et montré, en outre, qu'à la suite d'une fermentation spéciale, complexe, qui se déclare spontanément dans ces eaux, fermen- tation que nous avons également étudiée en détail, il se développait, entre autres choses, des acides gras volatils, depuis l'acide acétique jusqu'à l'acide caprique. » Nous avons fait ressortir alors que la quantité d'acides volatils ainsi produite était très importante et qu'on avait là une source abondante de ces acides gras dont quelques-uns, l'acide propionique par exemple, sont relativement rares et difficiles à produire. Jusqu'à présent cette source n'a pas été exploitée en grand : dans les lavages de laines, on continue à utiliser les eaux de désuintage luiiquement comme source de carbonate dépotasse, qu'on obtient par évaporation à sec de ces eaux et calcination du résidu qu'elles fournissent. » Aujourd'hui on entrevoit, pour ces acides volatils, des applications in- (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École centrale des Arts et Métiers, à Madrid. ( -) Thèse pour le Doctoral es Sciences, Faculté des Sciences de Paris, 1887. ( 778 ) (luslrielles qui peuvent devenir très importantes. C'est pourquoi nous croyons devoir rappeler l'attention sur cette source et donner les résultats de recherches faites récemment en vue de la rendre exploitable indus- triellement. » Le procédé d'extraction est d'ailleurs extrêmement simple. Il suffit de distiller, dans un courant de vapeur d'eau, l'eau de désuintage fermentée, acidulée par une projjortion convenable d'acide sulfurique. Les acides volatils sont entraînés par la vapeur d'eau et condensés avec elle. » Nous allons résumer rapidement la suite des opérations qui conduisent à ce résultat. » L'eau de désuitUage, telle qu'elle arrive de l'alelier de lavage, marquant générale- ment io°-ii° Baume, est aba-ndonnée à elle-même pendant quelques jours dans des citernes spéciales. Une fermentation se déclare durant laquelle prennent naissance, entre autres choses, des acides gras volatils, du carbonate d'ammoniaque, etc. Ces eaux fournissent le meilleur rendement en acides volatils après huit jours de fermen- tation. » ^'oici d'ailleurs la composition d'une eau de désuintage fermentée : Par liue. Densité 1079 ^'' Résidu sec 1 53 , 4 Ammoniaque (à l'état de carbonate , i , 5 Azote total 4;â Carbonate de potasse tout formé 7,6 Acides volatils (évalués en SO*li-; 16,0 Matière grasse i5,5 Salin brut (matière minérale) 77)4 Carbonate de potasse loto! 65,5 » Le liquide fermenté est porté à l'ébuUition pour chasser l'ammoniaque ('), puis acidulé par une quantité convenable d'acide sulfurique de façon à mettre en liberté les acides volatils que l'on veut séparer. Il est ensuite chauffé dans un courant de vapeur d'eau qui entraîne les acides volatils. » Nous avons étudié attentivement la marche de cette distillation et établi les con- ditions dans lesquelles elle doit être faite pour donner le meilleur résultat. Au début de la distillation la quantité d'acide recueilli est importante, et ce sont les acides les plus élevés qui passent. On sait, en effet, que les acides gras volatils sont entraînés d'autant plus facilement par la vapeur d'eau que leur point d'ébuUition à l'état anhjdre est plus élevé. La proportion d'acide entraîné par la vapeur d'eau décroit ra- pidement, et plus on prolonge la distillation plus le mélange est riche en acide acétique {'') Comptes rendus, t. CIV, p. 1292; 18S7. 1 779 ) qui passe le dernier. On arrive ainsi, en chaiifl.iiil clans un courant de vapeur d'eau cl concentrant, à enlever la presque totalité des acides volatils. » Le liquide, amené à un degré de concentralion convenable, laisse déposer tout le sulfate de potasse qu'on peut séparer. Il reste une eau-mère qui est ramenée à sec et calciuée, et qui fournit ainsi un salin riche en carbonate de potasse. » Si l'on veut re[rou\er la totalité de l'alcali à l'état de carbonate, il suffit d'ajouter du carbonate de cliau\ au résidu sec, dans lequel on a laissé le sulfate de potasse. Pendant la calcinalion du mélange, le sulfate de potasse est transformé en carbonate. » Les matières azotées, détruites pendant l'opération, donnent de l'ammoniaque qu'il est facile de recueillir. 1) Le liquide distillé renferme les acides volatils. Nous en avons fait la séparation et le dosage à l'état d'éthers éthyliques. » Nous donnons ci-dessous la liste de ces acides et la proportion suivant laquelle ils entrent dans le mélange, ainsi que le rendement rapporté au litre d'eau de désuintage et à 100 parties du résidu sec de ces eaux. Par Pour litre d'eau loo parties Pour de désuintage du résidu sec loo parties à i5.is' de l'eau du mélange. de résidu sec. de désuintage. fr gr Acide formique traces » » » acétique 6o 10,7 6,9 » propioniquc c>.5 3,4 ^j-' » butyrique 5 i,3 0,8 » valérianiquc 4 ''^ °'7 » caproïque 3 1,0 0,6 » caprvlique traces traces traces 1) benzoïque 3 1,0 0,6 Phénol traces traces traces » r>es eaux de désuinlage provenant de diverses sortes de laines, prises dans les mêmes conditions, varient très peu comme composition, et nous n'avons pas observé do dilTôrences notables dans les rendements en acides volatils. » Entre autres applications, ce mélange brut d'acides gras volatils est particulièrement convenable pour la production de l'acétone, de laméthyl- éthylacétone et des acétones supérieures qui entrent dans le mélange qu'on désigne sous le nom iVhuile d'acétone, qu'on préconise aujourd'hui pour la dénaturation de l'alcool. » Nous étudions actuellement cette question; nous nous proposons de donner ultérieurement le résultat de nos recherches à ce sujet. )) On peut d'ailleurs isoler, complètement ou en partie, l'acide acétique du mélange. ( 7«o ) » Pour cela, il suflil dajoiilei' au mélange des acides, en solution aqueuse,, du car- bonate de chaux en (juanlité convenable, de façon à saturer la proportion d'acide acétique qu'on désire séparer. La chaux se fixe, en effet, intégralement sur l'acide acétique et, en traitant la solution par un courant de vapeur d'eau, les acides volatils restés libres sont entraînés, et l'on a comme résidu de l'acétate de chaux pur. » On peut donc obtenir ainsi, an moyen des eaux de désuintage des laines, des mélanges d'acides gras volatils directement utilisables pour cer- tains usages particuliers, ou isoler de ce mélange, si l'on y trouve avantage, de l'acide acétique pur, et cela en même temps que des quantités notables d'ammoniaque et sans perdre le carbonate de potasse, qu'on peut retrouver intégralement. » D'ailleurs, la matière première est abondante. Dans les seuls lavages des laines de Roubaix et de Tourcoing, on produit journellement plus de 500°"= d'eau de désuintage. Le traitement de ces eaux, tel que nous venons de l'indiquer, pourrait fournir environ lo'^e d'acide acétique pur, 5 à ô'^e d'acide propionique, 20'^^ ^e sulfate d'ammoniaque par mètre cube, outre le salin de potasse, seul produit qu'on en retire aujourd'hui. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la décomposition du chloroforme, du. bromoforme et du chloral par la potasse aqueuse. Note de M. A. Desgrez, présentée par M. Friedel. « On sait, depuis Dumas, que la potasse alcoolique transforme le chlo- roforme en chlorure et formiate de potassium : CHC1' + 4R0H = 3KC1 + CH0-K + sH^O. M. Prunier a montré, plus récemment, qu'à une température inférieure à 30° il se forme encore des traces de formiate mais surtout de l'oxychlo- rure de carbone et un peu d'hydrogène. )) M. Bouchard, m'ayant chargé d'étudier les gaz qu'il avait vus se pro- duire quand on met en contact de la levure de bière, de l'eau chlorofor- mée et de la lessive de potasse, m'a ainsi fourni l'occasion de montrer que le chloroforme se décompose par la potasse aqueuse, à froid, en donnant, comme produit principal, non plus de l'acide formique, mais les généra- teurs de ce corps, l'oxyde de carbone et l'eau. Le gaz produit dans l'expé- rience de M. Bouchard est uniquement composé d'oxyde de carbone, iiélangé d'une trace de vapeurs de chloroforme entraînées mécaniquement. ( 78i ) La levure de bière est étrangère à sa formation. Elle l'active seulement, en jouant sans doute le rôle de corps poreux. Les copeaux de sapin, le chlo- rure de calcium, le bioxyde de manganèse, un courant de gaz inerte agis- sent d'une façon analogue. La réaction se fait donc aux dépens du chloro- forme et de la potasse. Comme le formiate est stable, en liqueur alcaline, on ne peut admettre sa formation préalable suivie d'une déshydratation. Il en résulte qu'il n'entre plus 3 molécules d'alcali en réaction, mais i ou 2 seulement : CHCP+ 2KOH = 2KCI + H^O -h CO H- HCl, CHCP-r ROH= KCl + aHCl + CO. » Tel est le mode principal de décomposition du chloroforme, quand on met en présence lo'^' de ce corps avec 4008"^ d'eau, tenant en dissolu- tion Sqs'' de potasse. L'oxvde de carbone a été caractérisé par sa Hamme bleue, sa combinaison avec le chlorure cuivreux en solution chlorhydrique, le réactif de M. Berthelot (azotate d'argent ammoniacal) et, enfin, l'ana- lyse eudiométrique. 10 volumes de gaz se combinent avec 5 volumes d'oxygène en donnant 10 volumes d'acide carbonique. La production de formiate et de carbonate de potassium, aux dépens d'oxyclilorure de car- bone d'abord formé, n'est qu'accessoire. » La lumière solaire active, l'obscurité ralentit ce mode de décom- position du chloroforme. Une chaleur modérée l'accélère, comme la lumière, sans doute en augmentant la solubilité du chloroforme. La potasse mise en contact avec ce corps, sans l'intermédiaire de l'eau, ne donne aucun dégagement gazeux. » Le mélbyl et le phcnvlchloroforme ne donnent pas cette réaction. Il en est de même du chlorure de méthylène et du tétrachlorure de carbone. Le bromoforme se décompose comme le chloroforme, mais plus lentement, en raison de sa moindre solubilité. L'iodoforme, insoluble dans l'eau, n'est pas décomposé. » Le chloral, comme on devait s'y attendre, donne la même réaction que le chloroforme, mais plus rapidement. La chaleur dégagée dans la pre- mière phase de sa destruction, en formiate et chloroforme, rend plus active l'action de la potasse sur le chloroforme d'abord formé. » Les carbonates et bicarbonates alcalins ne provoquent pas de décom- position analogue. 1^'ammoniaque est, de môme, sans action à froid. M. André a montré qu'elle peut, comme l'eau seqle du reste, décomposer ( 7«2) !e chloroforme avec production d'oxyde de carbone, sous l'influence de la chaleur, en tubes scellés, à 20o°-225''. » On sait que la recherche toxicologique du chloroforme se f;ùt, soit en recueillant dans une solution d'azotate d'argent le chlore et l'acide chlorhy- drique provenant de sa décomposition par la chaleur, soit en provoquant la formation d'une carbylamine. Ces deux réactions ne sont nullement caractéristiques. D'autres composés chlorés volatils donnent la première; l'iodoforme donne facilement la seconde. La production de 90'" d'oxyde de carbone, à froid, en solution alcaline étendue, aux dépens du chlore- | forme, m'a permis de reconnaître i'''' de ce corps dissous dans 400^'" d'eau. La Toxicologie pourra donc mettre à jn-ofit la réaction que je signale. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'argent-cyanamide CAz*Ag^ Note de M. Paul Lemoult. « Parmi les dérivés métalliques du cyanamide, la combinaison argen- tique est une des plus caractéristiques; elle se forme quand on fait réagir, sur une solution aqueuse de cyanamide, une solution ammoniacale de AzO^\g. » On obtient un précipité jaune. On le sépare des eaux-mères et on le sèche à tem- pérature aussi basse que possible : c'est la combinaison bi-argenlique CAz^Ag-; mais il est bien rare qu'elle soit pure, sa teneur en Ag est trop faible. Pour obtenir le pro- duit pur, on met celui-ci en suspension dans l'eau froide et on le décompose à froid \ par un excès de AzO^H; la dissolution n'est jamais totale; il reste des flocons noi- râtres, d'autant plus abondants que la dessiccation et la décomposition ont lieu à tem- pérature plus élevée. La liqueur filtrée est précipitée peu à peu par de l'ammoniaque, et en répétant plusieurs fois ce traitement on obtient le produit chimiquement pur. La teneur en A g de celui dont je me suis servi, évaluée par la transformation en AgCl, s'élève à 84,24 et 84> ' poi"' 100 (théorie : 84,37). » On peut également l'évaluer par la calcination qui laisse l'argent métallique, mais comme la décomposition est explosive, l'opération demande à être conduite avec spin pour éviter les projections, et réussit assez rarement. L'argent-cjanamide est complè- tement insoluble dans l'eau ; un échantillon, bouilli pendant plusieurs heures dans l'eau pure, ne change pas de poids à -j-^ près; si l'eau est ammoniacale, il y a une légère dissolution à chaud, mais elle ne se produit pas à froid. » Pour déterminer la chaleur de formation de ce corps j'ai employé les deux méthodes suivantes : 1° synthèse comme dans la préparation; 1° dis- solution dans les acides étendus. ( 783 ) D-Daiis le premier cas, j'ajoiile, à une soliuion titrée d'azotate rrargcnl ammonia- cale, une solution titrée do cvanamide en quantité tliéoriquement correspondante ou in (|uantilé inférieure; dans tous les cas, le phénomène thermique est le même. La chaleur déi;aj.'ée, rapportée à la molécule, est de ()"^"',64 (mo\enne entre 9'"'', 61 et 9''^''. 67): G Az'll- diss. -^ .-.(AzO^A^' airimoniaca!) diss. --aAzO'AzH'diss. -i- C^X/.'Ag'^ sol -~j'o d'Escalgrain, 3o pour loo au moins présenlaieni des Grégarines contaminées. » Nous proposons pour le |)arasile le nom générique de Melehnikovella. Jj'espèce qui vient d'être étudiée s'appellera M. Spionis. » Nous avons trouvé une autre espèce très voisine dans une Grégarine {.fis- 'l^ ^" ^ (^'- -^"c/iorina) du lube digestif d'un Capitellien (CapiteHides G^arr// Mesnil ), recueillie également sur la côte de la Ilague. Metchni- k(wella Capilellides a des kystes {fig- 4') légèrement arqués, quelquefois un peu enflés au milieu de la partie concave, mesurant So^ sur S^^j et renfermant environ 32 corpuscules. » Certains auteurs avaient déjà observé des kystes de Melchnikovella, mais sans réussir à les interpréter. Claparède ( ' ) a figuré ceux d'une espèce parasite d'une Grégarine de l'Iiyllodoce; il les a considérés comme étant probablement des pseudonavicelles de la Grégarine, formés dans l'entocyte, sans enkyslement préalable. Il s'agit sans aucun doute d'une Metchniko- vella. » Léger (^" ) a signalé dans l'entocyte deux Grégarines (^Platycyslis sp. et Sycia inopinata Léger), habitant le tube digestif d'un Cirratulien {Audoui- nia sp.), des corpuscuiesqui sont certainement des kystes de Metchnikovella ; il a bien noté l'intégrité du noyau des Sycia, mais n'ayant vu ni la structure (') Claparède, Etudes sur les Annélides, Turbellariés, Opalines, Grégarines observés dans les Hébrides {Mém. Soc. Phys., Genève, 1861, p. lâg, PI. W ,fig. 8-9). (') Légkr, Reclierclies sur les Grégarines {Tablettes zoologiques, t. III : Poitiers, 1892, p. 87-91, PI. \,Jig. 3-8 et i3-i6). ( 79^' ) des kvstes, ni lessUulfs qui précèdenlKnir formation, il n'en a pas reconnu la véritable nature. » Nous considérons provisoirement connue spécifiquement distincts les parasites de Grégarines différentes. La forme et les dimensions des kystes, le nombre des spores cpi'ils contiennent, paraissent devoir fournir des caractères précis pour séparer les diverses espèces de Mclchridoirlla. D'après les faits précédents, ce doivent être des organismes assez répandus, au moins chez les Grégarines intestinales des Annélides marines. » La Metchnikovella ne nous parait avoir' d'affinités bien précises avec aucun des groupes particuliers d'organismes inférieurs. Peut-être, par sa multiplication à la (ois scissipare et gemmipare. par l'apparition brusque de formes de résistance à aspect réfringent, n'est-elle pas sans analogie avec les Holospom Hafkitie('), parasites du macro- ou du micronucleus des Infusoires ciliés. Mais, chez cet organisme, il n'y a pas de kystes pluri- cellulaires; de plus \es Holospom ne se présentent que rarement en longues traînées (-). Comme les Bo'ospo/a, les Mclcluiikove'la sont donc pour le moment très isolées. « PHYSI0T,0GIE PATHOLOGIQUE. —Sur une bactérie pathogène i>our le i'/ijl- loxera et pour certains Acariens. Note de M. L. Dubois, i)résenlée par M. Ranvier. (( Cet élément microbien a été rencontré ilans un mélange de terre et de fumier, laissé en sac depuis plusieurs années, à une profondeur d'environ o'",5o. » Il détermine, chez certains Hémiptères, une véritable infection, ayant probablement la voie buccale pour porte d'entrée. Les corps des insectes qui ont succombe renferment le microrganisme, qu'il est parfois possible de retrouver à l'examen microscopique et à la culture. Enfin, dans certains sols, il paraît susceptible de conserver sa virulence pendant un très long temps. » Il se présente sous deux formes : filaments longs de 4;^- à 7;-'-, grêles. (') fÎAFKiXË, Ann. Insl. Pasleiir, t. 1\', 1890, p. k'|S et suivanles, PI. IIi-I\ . ('-) Balbiaiii {./otirn. de Pliysiologie de l7iomnic cl des a/u'niaii.r, l. IV, iSGi, p. 509 et suiv;iiUes) on a cependant observé. s' ( 79ï ) ondulés, mesurant oi^, 3 à oi^,4 de large, ou coccus tie 01^,2 à 0^,3, peu mo- biles, à zone annulaire nettement différenciée par une teinte plus sombre, entourant une partie centrale plus claire, mais ne présentant jamais de vacuole. Il ne semble pas que ces cocci soient des spores, car, dans cer- taines cultures, ils constituent la presque totalité des éléments. « Ces éléments microbiens ne sont que peu ou pas colorables par les méthodes usuelles. » La technique f|ui, jusqu'à présent, m'a donné les résultats les moins mauvais est la suivante : » A lo"^"^ d'une solution de tannin à ?.5 pour 100, ajouter une solution de sulfate fer- reux jusqu'à coloration noire. Chauffer le mélange à Se" et v laisser la lamelle vingl- cinq minutes. Plonger alors la lamelle, sans la laver, quinze minutes, dans une solution de potasse à i pour 100. Laver à l'eau. Colorer à chaud, avec solution anilinée sodique de fuchsine. Examiner dans l'eau. » La coloration est instable et s'obtient difficilement avec les formes en cocci et les vieilles cultures, » Cette bactérie est anaérobie, du moins avec les milieux de culture habituels. Elle ne se développe bien qu'en l'absence d'oxygène, mais la culture n'est jamais luxuriante. Les limites de température les plus propices à sa végétabilité oscillent entre 20° et 3o°. » Les expériences ont surtout élé faites avec le Phylloxéra, dont il est actuellement très facile de se procurer des échantillons. » Avec des racines phylloxérées, j'ai formé 12 lots : » 1 et 2. Racines placées sur une couche de buvard, et ensemencées avec la bac- térie. I) 3 a 10. Racines mises en terre dans des vases à germination et ensemencées avec la bactérie. i> 11 et 12. Racines mises en terre, non ensemencées, destinées à servir de témoins. » Au bout de deux jours, les insectes de 1 et 2 avaient succombé. » Après cinq jours, on ne trouvait plus d'insectes vivants dans aucun des vases en- semencés. » Parfois il a été possible de découvrir la bactérie dans le corps des insectes morts. » Dans les témoins 11 et 12, au bout de sept jours, on trouvait encore de nombreux insectes vivants. » La virulence île l'élément microbien paraît varier suivant la constitu- tion chimique du sol et les influences atmosphériques. » C. U,, 1897, 2* Semestre. (T. CN.W, N" 20.) I 03 ( 792 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la détcnnination du sexe chez le Chanvre. Note de M. Molliard, présentée par M. G. Bonnier ( ' ). « Les différentes expériences faites jusqu'ici sur le Chanvre pour re- chercher si les conditions extérieures peuvent avoir une influence sur la détermination du sexe à partir de la graine, ou si, au contraire, ce sexe est définitivement déterminé une fois la graine constituée, semblent montrer que, quels que soient le terrain, l'exposition, le climat, etc., la propor- tion des pieds mâles et femelles est sensiblement constante pour un même lot de graines (^) ; les variations naturelles du milieu semblent donc avoir une action nulle sur la détermination du sexe d'une graine donnée, ou du moins une action se traduisant par une variation, dans le rapport des indi- vidus mâles aux individus femelles, qui est de même ordre que les erreurs de statistique. » Cependant Gasparrini ( ' ) dit que, dans des conditions extraordinaires, telles que des semis hâtifs, on peut obtenir des pieds hermaphrodites de Chanvre; il ne dit rien de la nature des graines qui ont donné ces indivi- dus hermaphrodites, dont plusieurs tératologistes ont signalé l'existence. » Il m'a suffi, pour réaliser un ensemble de conditions qui amène la transformation des organes mâles du Chanvre en organes femelles, de se- V' mer en pots, dans la serre du laboratoire de Botanique de la l'acuité des Çj Sciences, des graines de Chanvre appartenant à un même lot que celles ,;. qui m'ont servi à d'autres expériences, faites dans des conditions qui s'éloignaient peu des conditions de culture ordinaire et qui ne m'ont alors donné que des individus parfaitement normaux. » Un grand nombre des pieds mâles cultivés en pots présentaient des modifications plus ou moins profondes dans les fleurs, modifications con- sistant essentiellement dans la transformation des étamines en carpelles; i'ai pu observer toutes les transitions entre la fleur mâle et la fleur femelle normales; je n'insisterai pas ici sur les transformations que subit ainsi la (') Travail du laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences de Paris, dirigé par M. G. Bonnier. (-) Voir G. Briosi et G. Tognini, [iitorno alla analojnia délia Canapa. I. Organi sessuali. Milano, 1894. (^) G. Gasparki.m, Riceiche sulla einbi-iogenla délia Canapa. Napoli, 1862. ( 79^ ) fleur mâle et qui tendent, au point de vue de la morphologie pure, à faire regarder la fleur du Chanvre comme unisexuée fondamentalement et non par avortement. » C'est surtout au point de vue physiologique que ces transformations me semblent avoir de l'intérêt. Dans une des expériences que je rapporte, j'ai constaté que, sur 147 graines qui s'étaient développées (160 avaient été mises à germer), 1 19 avaient donné naissance à des individus à fleurs femelles bien constituées et les 28 autres à des pieds mâles à fleurs toutes plus ou moins transformées ; on compte donc ici 4^5 individus femelles pour 100 individus mâles transformés. Supposons encore que les 1 3 graines qui n'ont pas germé aient donné des pieds mâles, cela ferait encore 290 pieds femelles pour 100 mâles; or, dans les centaines de statistiques que j'ai faites sur des pieds de Chanvre provenant du même lot de graines et mises à germer dans des conditions normales, statistiques effectuées siu" des nombres comparables â ceux dont il vient d'être question, j'ai tou- jours trouvé, pour 100 individus mâles, de 72 à 164 pieds femelles. li me parait donc évident qu'ici, parmi les individus femelles, s'en trouvent pro- venant de graines qui, dans des conditions normales, auraient donné naissance à des individus mâles. Nous sommes d'ailleurs confirmés dans cette manière de voir par les nombreuses transformations qui nous font observer, sur des pieds comptés comme mâles, des fleurs différant à peine des fleurs femelles. En ne tenant compte que de l'examen morphologique, ces dernières nous ap|)araissent coumie la dernière transformation des fleurs des pieds mâles; en dehors des considérations de statistique, nous assistons donc ici, en quelque sorte, à la transformation d'un sexe dans l'autre, souvent sur un même pied, mais plus nettement encore en consi- dérant l'ensemble des fleurs modifiées. » A la plupart des très nombreuses expériences entreprises, soit sur des animaux, soit sur des végétaux, pour étudier l'influence du milieu, plus particulièrement de l'aliment, sur la détermination du sexe à partir de l'œuf ou d'un stade embryonnaire quelconque, on peut reprocher qu'il n'est pas tenu compte des individus qui disparaissent au cours des expé- riences, et que celles-ci nous renseignent mieux sur la résistance de tel ou tel sexe à diverses conditions que sur le problème qu'on s'était posé. L'expérience que je rapporte, et que j'ai reproduite plusieurs fois, échappe à ce grave reproche, car : 1° il est tenu compte de toutes les graines semées; 2" sur un pied, considéré isolément, on assiste â la transformation d'un sexe dans un autre. ( 794 ) » La théorie actuellement dominante, sur les causes de la détermination de tel ou tel sexe, est qu'une nutrition abondante favorise la production d'individus femelles; or, les pieds de Chanvre dont il est question étaient dans de très mauvaises conditions de développement, conditions qu'il me reste à préciser et à isoler par de nouvelles expériences ; leur taille dé- passait à peine o^.ao; ils étaient 1res peu ou pas ramifiés et mouraient peu de temps après leur floraison ; en admettant que la loi formulée plus haut soit généralement exacte, elle souffre ici une exception très nette : la transformation plus ou moins complète des étamines en carpelles accom- pagne ici un très faible développement de l'appareil végétatif. » En résumé, les expériences que je viens de rapporter montrent : )> 1° Que le milieu peut agir sur la détermination du sexe du Chanvre, à partir de la graine; » 2° Que, contrairement à la théouie actuellement admise, la transfonnalion des fleurs mâles en fleurs femelles s'opère, en ce cas, dans des conditions désavantageuses pour le développement de l'appareil végétatif. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Action des sels minéraux sur la forme et la structure du Lupin. Note de M. Dassonville, présentée par M. Gaston Bonnier ('). ,( J'ai étudié l'action des sels minéraux sur la végétation du Lupin en opérant de la façon que j'ai décrite, dans une Note précédente, au sujet de diverses Graminées; c'est-à-dire que j'ai fait germer des graines, les unes dans l'eau distillée, les autres dans la solution de Rnop. » Ces recherches ont porté sur vingt-cinq graines, dans chaque culture; elles ont donné les résultats suivants : » 1° Morphologie externe. — A. Racine. — Dans les sels, la racine principale, lonc'ue de 20"", est grêle dans ses deux tiers inférieurs; puis elle augmente progres- sive^raent, mais sans dépasser 3"-" au niveau de l'axe hypocolylé. Les flancs sont garnis de nombreuses radicelles ramifiées, atteignant 5"" de long et irrégulièrement dis- posées. L'extrémité inférieure est terminée par une coiffe apparente. » Dans Tenu distillée, la racine atteint au plus S""™ de long. Son diamètre atteint \"-\ (>) Trrvr>il du lidioratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par \\. G. Bonnier. ( 795 ) Sur deux génératrices opposées sortent des radicelles très courtes (S"""), assez épaisses, concrescentes entre elles et qu'on peut détacher d'un seul bloc, en laissant, sur la racine principale, deux profonds sillons. » B. Tiges et feuilles. — L'axe hypocotylé est trois fois plus long (8'''") dans la solution saline que dans l'eau distillée ; les diamètres sont à peu près les mêmes. La tige est courte dans les deux cas ; mais, tandis que, dans la solution de Knop, elle donne naissance à des folioles largement étalées (de 12""" en moyenne), longuement pétiolées, à limbe épais et de couleur verte tirant sur le jaune, dans l'eau distillée, les folioles restent ployées suivant leur nervure médiane, ont une surface moindre et ont une couleur vert foncé ; le pétiole est relativement court. » 2° Morphologie intehkk. — A. Hacine. — En présence des sels, les dimensions des cellules de la moelle cl de l'écorce sont augmentées. Ce fait est surtout accentué pour l'endoderme ; en outre, les parois des cellules de cette assise sont très peu lignifiées. Il faut une grande attention pour reconnaître, sur les faces latérales, un point à peine perceptible et que colore le vert d'iode. Dans l'eau distillée, les cellules de l'endoderme sont trois fois moins grandes ; leurs faces latérales sont très fortement lignifiées dans toute leur étendue. » La solution de Knop augmente, en outre, le nombre des fibres péri- cvcliques de la racine ; elle les répartit d'une façon régulière, mais elle diminue l'épaississement de cliacune d'elles. Toutefois les modifications de l'appareil vasculaire sont les plus importantes : » Vers l'extrémité de la racine, le bois primaire a deux faisceaux égaux dans chaque culture ; mais les parois des vaisseaux sont plus lignifiées dans l'eau distillée et leur lumière est plus faible. » Dans la solution de Knop, les premières traces de segmentation cel- lulaire commencent vers le tiers à partir de l'extrémité inférieure de la racine. A ce niveau, l'appared vasculaire est représenté par les faisceaux primaires auxquels s'adjoignent deux systèmes de vaisseaux dont les ori- gines distinctes exigent quelques mots d'explication. Si l'on examine les coupes prises au tiers inférieur, on voit que les faisceaux ligneux sont garnis sur leiu's fiancs de larges cellules non segmentées. Plus haut, ces cellules se divisent, lignifient leur paroi et forment ainsi des arcs de métaxylème adossés aux faisceaux primaires. » C'est au niveau du liber primaire que l'assise génératrice normale commence à donner ses premiers cloisonnements. Cette assise différencie aussitôt son bois à l'intérieur; et, ce bois secondaire venant s'unir aux arcs de métaxylème dont je viens de parler, il se constitue un anneau ligneux complet qui a, comme je viens de le dire, deux origines différentes. I ( 796 ) Le cloisonnement de l'assise génératrice s'avance progressivement vers le dos du faisceau primaire. La difFérenciation défiiiiLive de ce méristème se fait très lentement. Aussi voit-on en dehors du métaxylème primaire quelques rares vaisseaux à parois non encore lignifiées, qui sont les vraies formations secondaires. » Dans l'eau distillée, les larges cellules situées sur le flanc des faisceaux ligueux primaires se segmentent et ne se différencient pas en métaxylème primaire. C'est le développement précoce de l'assise génératrice secon- daire qui pourvoit à la formation de l'appareil vasculaire. En effet, le fonctionnement de cette assise commence tout près du sommet. En outre, ce n'est plus au niveau du liber que se produisent ses premiers cloisonne- ments et qu'elle atteint son maximum d'activité : c'est à droite et à gauche des faisceaux primaires, aux endroits mêmes où les sels déterminent la lignification la plus intense du métaxylème. » Les faisceaux primaires ne présentent donc plus, sur leurs flancs, du métaxylème, mais du bois secondaire. Dans toute l'étendue de la région moyenne, les arcs de bois secondaire restent éloignés l'un de l'autre au niveau du liber primaire; il ne se forme pas d'anneau ligneux complet. » A ces différences essentielles il convient d'ajouter que, dans la solu- tion saline, les vaisseaux sont plus nombreux, ont un diamètre plus grand et des parois moins lignifiées. » B. Organes aériens. — Les parties les plus âgées de la tige montrent, dans l'eau distillée, 9 à 12 faisceaux libéro-ligneux répartis régulièrement autour de la moelle. Deux d'entre eux, diamétralement opposés, sont beaucoup plus gros que les autres. )) Dans la solution saline on trouve un anneau continu de bois secon- daire; cet anneau est plus épais aux points qui correspondent à ceux où, dans l'eau distillée, on observe les plus gros faisceaux. ■ » Le liber montre des différences de même ordre. » Les feuilles présentent dans leurs nervures des différences de même sens que celles observées dans la tige. Les parties purement parenchymâ- teuses ne présentent entre elles que des différences faibles. » En résumé, la présence des sels dissous dans l'eau augmente le nombre et le diamètre des vaisseaux et retarde leur lignification dans tous les organes du Lupin. » Elle détermine la formation d'un anneau fermé de bois, aussi bien dans la lige que dans la racine; tandis que, dans l'eau distillée, les vaisseaux I I ( 797 ) sonl groupés en faisceaux isolés dont le nombre varie suivant le membre considéré. » Elle augmente le nombre des fibres péricycliques mais retarde leur sclérification et les repartit en assises régulières. » Elle diminue la lignification de l'endoderme de la racine et laisse prendre aux cellules de cette assise un développement plus considérable. » Elle augmente les dimensions des cellules de la moelle et de l'é- corce. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la composition de l'avoine. Note de M. Olivier de Rawton. (Extrait.) " ... Le péricarpe ou jiellicule enveloppante du grain d'avoine renferme, au moins, trois corps que l'on peut obtenir à l'état cristallisé; l'un d'eux est le glucoside vanillique qui, oxydé par les moyens ordinaires, donne le givre de la gousse de vanille, dans la proportion de deux millièmes, environ, de l'écorce traitée. Il paraît évident que ce corps constitue le principe stimulant de l'avoine, parce que le grain décortiqué a cessé d'avoir la même influence sur le cheval, et parce que les avoines les mieux cotées, telles que la sorte noire de Bretagne, sont précisément les plus riches en vanille. » Les maquignons normands ont coutume de substituer à la ration d'avoine, quand le cheval est ce qu'ils appellent échauffé, une quantité proportionnelle de racines de chiendent coupées {triticum repens); l'effet stimulant est absolument le même. Cependant les doses de principes gras cl de matières azotées ont singulièrement diminué, si on les compare à celles de l'avoine. Or, le glucoside vanillique se retrouve dans cette racine, cl il est accompagné d'un second glucoside qui, par oxydation, donne naissance à un aldéhyde développant énergiquement la senteur de la rose de Provins. » CHIMIE AGRICOLE. — Composition du Sarrasin. Note de M. Balland. « La culture du Sarrasin, qui couvrait en France 65iooo''* en i84o, occupe encore aujourd'hui;! peu près la même surface; mais la production s'est sensiblement accrue, le rendement moyen à l'hectare s'étant élevé de iS""''" à 17'''". La récolte de 1893 a été de 9900000''''', soit 6245ooo quin- taux, le poids moyen de l'hectolitre étant de63''s,o9. Nous n'avons pas ( 79« ) (Fimporlations. Les exportations, plus fortes en 1895 que les précédentes années, n'atteignent pas 18^000 quintaux. » Après la Russie, c'est la France qui produit le plus de Sarrasin, puis viennent les Etats-Unis avec 5 millions et demi d'hectolitres, l'Autriche- Hongrie avec 2 millions et l'Allemagne avec i million. 1) Les Sarrasins de Bresse, de Bretagne, du Limousin et de Normandie, qui représentent nos principaux centres de production, se tiennent de prés par leurs caractères extérieurs et leur valeur alimentaire. La composition chimique offre, en effet, peu d'écarts, puisqu'elle oscille entre les données suivantes : Minimum Maximum pour pour lOOB^. inoE'. Eau i3,oo i5,20 Matières azolées 9 > 44 ' 1 1 48 » grasses i jQS 2,82 » sucrées et amylacées 58, go 63,35 Cellulose 8 , 60 i o , 56 Cendres i,5o 2,46 Acidité o,o44 0,096 11 I^e poids moyen de 1000 grains, pris en bloc, est compris entre lys^^go et 21"^', 5o; mais les plus gros grains provenant du triage de chaque échan- tillon ont approximativement le même poids (26^'' pour 1000 grains). )) Le grain décortiqué à la main donne 19 «à 2r pour 100 d'enveloppe et 79 à 81 pour 100 d'amande. Il y a ainsi deux fois plus d'enveloppes dans le Sarrasin que dans nos Orges indigènes; il y en a presque autant que dans nos Avoines de Bretagne. Ces enveloppes, constituées par un tégu- ment dur et coriace, peu assimilable, donnent à l'analyse : Eau Matières azotée; . . . . » grasses . . . . » ex^tractives. Cellulose Cendres Minimum Maximuui pour pour 100^'. 1005'. 8.5o i3,3o 3, .8 3,68 0,60 0,80 87,05 45,22 4o,8o 44, 3o i,4o 1,80 » L'amande est blanche, presque dépourvue de cellulose et très assim lable; elle offre à l'alimentation les mêmes principes nutritifs que le Blé. » Le Sarrasin, soit comme culture principale, soit en culture dérobée venant après les céréales, constitue une précieuse ressource pour l'agricul- ( 799 ) If iir français. Il l'iililise non seulement pour son bétail mais anssi po'ir sa nourriture, sons forme de galettes on de gaufres, lorsque la récolte de fro- ment, comme c'est le cas cette année, lui fait défaut. » jM. g. Rodier adresse une Note relative à l'emploi du carbure de cal- cium contre le bbikrot. Des grappilles encore vertes d'un plant de vin blanc, do Sauternes, atteintes de blak rot, ont été saupoudrées de carbure de calcium, au com- mencement de septembre. Peu de jours î'.près, on a détaché la couche de chaux laissée par le dégagement de l'acétylène, et l'on a constaté que tontes les spores de blak rot avaient disparu. Les expériences seront reprises à la saison prochaine. M. GuiLi.ERY adresse une Note relative aux mesures à adopter pour la préservation des nourrices, dans les établissements où l'on reçoit des enfants qui peuvent être atteints de sypliilis. A \ heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITÉ SECRET. La Section de Chimie, par l'organe de son Doyen, M. Friedel, présente la liste suivante de candidats pour la place laissée vacante par le décès de >L Scliittzenbci-ger : En première ligne M. Le Bei,. En deuxième ligne AL Ditte. ' M. A. CoLSo.v. AL Étaho.. AL Haxriot. En troisième ligne, par ordre alphabétique ^ AL Joi.y. AL tlc.NGFLEISCII. AL Le CilATELIER. AL îï. Lemoine. Les titres de ces candidats sont discutés. T>a suite de la discusMon est remise à la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures et demie. AL B. C. R., tSq7, ■>' Semestre. (T. C>i\V, N» 20.) "^t) ( 8oo ) BUIXKTIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 novembre 1897. Traité des variations du système musculaire de l'homme et de leur signifi- cation au point de vue de i Anthropologie zoologique, par le D"" A. -F. Le Double, Professeur d'Anatomieà l'École de Médecine de Tours. Avec une préface de M. E.-J. Marey, Membre de l'Académie des Sciences et de l'Académie de Médecine, etc. Paris, C. Reinwald, 1897; 2 vol. in-8°. (Présenté par M. Marey.) - Journal de Mathématiques pures et appliquées. Cinquième série, publiée par Camille Jordan, avec la collaboration de M. Lévy, A. Manmieim, E. Picard, H. PoI^•CARÉ. Tome troisième. Année 1897. Fascicule n° 3. Paris, Gauthier-Villars et fils; 1897. La face de la Terre, par Ed. Suess, Correspondant de l'Institut de France, etc. Traduit avec Taulorisation de l'auteur et annoté sous la direction de Emmanuel de Margerie, avec une préface par Marcel Bertrand, de l'Aca- démie des Sciences, etc. Tome P''. Paris, A. Collin et C'*; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Marcel Bertrand.) Instruments et méthodes de mesures électriques industrielles, par H. Arma- GNAT. Paris, G. Carré et C. Naud, 1898; i vol in-8°. (Présenté par M. A. Cornu.) L' intermédiaire des Biologistes, organe international de Zoologie, Bota- nique, Physiologie et Psychologie. Directeur : Alfred Binet. Directeur adjoint: Victor Henri. N" 1, 5 novembre 1897. Paris, Schleicher frères; I fasc. in-8". (Présenté par M. Marey.) Revue maritime, couronnée par l'Académie française. Octobre 1897. Paris, Baudoin; i vol. in-8°. fiei'ue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles. Fondée sous la direction scientifique de P. Schutzenberger. 2^ année, n° 1. Paris; I fasc. in-8°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d' Astrono- mie, de Météorologie et de Physique du globe. Novembre 1897. Paris ; i fasc. in- 8°. La dentition des ancêtres des Tapirs, par Albert Gaudry. (Extrait du Bul- letin de la Société géologique de France. 3^ série. Tome XXV.) Paris, 1897; I broch. iii-y. ( 8oi ) Recherches astronomiques. Système solaire. Système de Siriiis. Les canaux de Mars, par Delainey, Lieutenant-Colonel d'Artillerie de la Marine. Roche- fort, 1897; I broch. in-8°. Théorie mathématique de la machine à vapeur; action des parois, par M. J. Nadal, Ingénieur au Corps des Mines. (Extrait des Annales des Mines, sep- tembre 1897.) Paris, Vicq-Dunod et C'', 1897; i fasc. in-S". Transaction of the clinical Society of London. Volume the thirtieth. London, Longmans Green, 1897; i vol. in-8°. EMXATA. (Séance du 2 novembre 1897.) Note de M. A. Leduc, Compressibiiité des gaz, etc. Page 647, formule (7 ), au lieu de U = A-'.io, lisez U^bn- 10'. W 20. TABLE DES ARTICLES. Séance du là novembre 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DKS MRMBURS RT DES CORRRSPONnANTS DR I.'ACADÊMIK. Pages. ' Pages. M. Bertuelot. — llcaclion do l'hydrogèoc ilaiis les nuits du i3 au l'j et du l'i au i5 sur l'acide SHlfurii|uc 7't3 novembre 1897 761 M. Perthelot. — Innupuce de l'oxygène sur ; M. F.-M. Kaoult. - Influence de la surfu- la décomposition des hydracides par les sion sur le point de congélation des dis- métaux cl spécialement par le mercure.. 716 | solutions de chlorure de potassium et de M. F5EUT11KL0T. — Héaction ilircctc de l'acide sucre 7^' sulfurique sur le mercure à la tempéra- M. Vlbert Gaudry présente une Note pâ- ture ordinaire 7^!i léontologique sur « La dentition des an- M. LcEWY. — Observation de l'essaim des ciitres des Tapirs » .• 7.î"> Léonide^ f.iile :) l'Observatoire de Pari'^. NOMINATIONS. M. IlENiii MoissAN est élu .Membre de la (;oinniission de contrôle de la circulation inétairc. au Ministi'rc des Kinances MÉMOIRES PRESENTES. M. Le Hov. — Sur l'intégration des équations de la clialcur 7^6 M. (joURJON adresse la description d'un bal- lon dirigeable ',J^ .M. Albkrt ("hudry est adjoint à la Commis- "iion lin prix (envier 7^*< CORRESPONDANCE. M. le .MiMSTRE HE LA OiERRE informe l'Aca- démie qu'il a désicnc .MM. Cornu ci Sarrau pour faire partie du r.onseil de perfec- tionnement de l'École Polytechnique, pen- danl l'année 1K97-1S9S 7'** M. Hansky. — Observations des étoiles fi- I lanles les Léonides à l'observatoire de Meudon 7-'9 M. Janssen — lîemarquis sur la Comniu- ! nication de M. Ilunsky 7'!l M. Maiimce IIamy. - Principes mécaniques qui ont permis de réaliser un bain de mer- cure à couche épaisse 7''" M. Krnest Dui'ORCQ. — Sur le déplacement le plus général d'une droite dont tous les points décrivent des trajectoires sphériques. -U\ M. Erik Sciioc. — Sur la théorie des fonc- tions entières 763 j .M. .Vndre ItRocA. Sur la transmission d'énergie à distance, .\pplicalion à la po- larisation rotatoire 765 M. .\. Leduc. - Sur les coeliicicnls de dila- tation des gaz, en général, aux pressions moyennes 76*5 M. k. Besson. — .\ction de l'eau sur le tri- chlorure de phosphore. Oxychlorure phos- phoreux 77' M. I). lîornoUARD. — Sur le cériuni M. José KoDiiiotEZ .Mourelo. - Sur l'ob- tention du sulfuri- de strontium au moyen du gaz sulfhydrique et de la strontiane ou carbonate de strontium. Influence de la température » M.M. A. et P. Umsi.NE. - Production d'acides gras volatils, au moyen des eaux de dé- suintagc des laines M. .\. Dksgrez. - Sur lu décomposition du chloroforme, du briimoformc et du ehloral par la potasse aqueuse M. Paul Lemoult. — Sur l'argent-cyana- midc C A/.= Ag- M. K.-L. Bouvier. - Observations sur les Crabes de la famille des Dorippidés M.M. Maurice Caullery et Félix Mesnil. — Sur un Ijpe noiiveau (Metchriikovella n. g.) d'organismes parasitesdesGrégarines M. L. Dubois. — Sur une bactérie patho- gène pour le Phylloxéra et pour certains Acariens iM. .MoLLiARD. — Sur la détermination du sexe chez le Chanvre M. Dassowille. — Action des sels minéraux sur la forme et la structure du Lupin. . . M. Olivier de Rawton. — Sur la compo- 7«4 7S7 7M" 71»' 7!l'l IT 20. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. 1 Pages. silion (le l'Avoine . . .' 797 -M. Balland. — Composition du Sarrasin., ■jg^ M. G. RoDiER adresse une Noie relative à l'emploi du carhiire de calcium contre le blak rot 799 Pages. M. GuiLLEiiY adresse une Note relative aux mesures à adopter pour la préservation des nourrices, dans les établissements 0(1 l'on reçoit des enfants qui peuvent être atteints de syphilis 799 COMITE SECRET. Liste de candidats pour la place laissée va- 2° HI. Ditle: j° MM. A. Colson. Étard, cante, dans la Section de Chimie, par le Hanriol,Joly,Jung/leisch, Le Chalelier, décèsdeM. Schiitzcnberger: i" M. Le Bel: G. Lemoine 799 Bulletin bibliographique 800 Errata 80 1 PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. I.e Cfranl : Galithier-Vill DEC17 1W7 1897 SôZQ SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.%K TITI. MaK» HBCHÉTAIKES PBBPÉTUEEiS. TOME CXXV. N' 21 (22 Novembre 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS. IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DKS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. '^'1 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les sfances des 2'^ juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptts rendus hebdomadaires des séances de l'Acadétnie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Lesj Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au tanti que l'Académie l'aura décidé. f Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 1. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait î autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font I pour les articles ordinaires de la correspondance of6- ' cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les;Secrélaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant E*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. DEC V COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES -ii><;^Tj'iir — — - SÉANCE DU LUNDI 22 NOVEMBRE 1897, l'RÉSIDIiNCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les Léonides; par M. J. Janssen. « Lundi dernier j'informais l'Académie, ainsi que notre confrère M. Lœw y, que l'apparition des étoiles filantes de novembre, attendue dans la nuit du 1 3 au \!\ novembre, avait à peu près fait défaut. Comme le maxi- mum était annoncé pour io''du matin, le i4. je télégraphiai à San Francisco pour demander si l'on y avait observé le phénomène. M. Scliiebcrlé voulut bien m'informer qu'on n'y avait remarqué aucune apparition d'étoiles pius abondante qu'à l'ordinaire. » La pluie de novembre a donc fait presque complètement défaut celte année et cependant nous approchons du maximum de 1899. Cette consta- tation a son importance, relativement à la constitution de l'anneau près du maximum de condensation. C. K., i8q7, -1' Semestre. (T. CXXV, N» 21.) IO7 ( 8o4 ) » On a vu, par la Note de lundi dernier, que les étoiles filantes venant (lu Lion avaient une vitesse plus grande et paraissaient d'une couleur plus bleuâtre que les autres. » Il y a là une indication qu'il sera intéressant de contrôler l'année prochaine, et surtout la suivante, pendant la grande pluie du maximum. La couleur de ces traînées lumineuses est sans doute liée à la vitesse rela- tive des corpuscules, à leur masse et à leur nature minérale. Sous ce rap- port, le spectre des traces serait d'un haut intérêt, et il est très important de prendre les dispositions propres à l'obtenir. En général, je voudrais recommander l'étude physique et chimique de ces curieux phénomènes qui sont liés à la constitution encore si peu connue des comètes et qui peu- vent nous faire faire de grands progrès dans cette connaissance.» PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'enregistrement de l'intensité calorifique de la radiation solaire. Note de M. A. Crova. (( Dans de précédentes Communications ('), j'ai montré que l'enregis- trement de l'intensité calorifique de la radiation solaire permet de tenir compte de ses fluctuations et d'arriver ainsi, par le tracé d'une courbe diurne en une seule station, à des déterminations très approchées de la constante solaire. L'emploi simultané de deux enregistreurs identiques à deux altitudes très différentes peut servir à élucider des questions impor- tantes relatives à l'absorption atmosphérique. » La méthode photographique que j'avais employée jusqu'ici est très précise; j'ai démontré que deux appareils placés à côté l'un de l'autre donnent identiquement la même courbe si on leur donne même sensibilité, et que, si la sensibilité de l'un est un multiple même considérable de celle de l'autre, il en est de même de toutes les ordonnées correspondantes des deux courbes obtenues. Mais cet instrument est très délicat, long à instal- ler, et difficilement transportable; il ne peut donc servir que dans un observatoire à poste fixe; nous avons pu cependant le faire fonctionner à l'observatoire du mont Ventoux dans d'excellentes conditions (-). (1) Comptes rendus, t. Ci, p. 4i8; l. Cil, p. 962; t. CIV, p. 1281. — Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. XIV. (-) Comptes rendus, t. CVIil, p. 35 el 119. — Annales de Chimie et de Physique, 6" série, l. XXL ( 8o5 ) » L'enregistrement à de très sfrandes altitudes permettrait de réduire considérablement l'influence perturbatrice des masses abondantes de vapeurs d'eau et des troubles atmosphériques contenus dans les couclies inférieures de l'atmosphère; aussi me suis-je proposé de modifier l'appa- reil de manière à le rendre très léger, d'une installation facile et rapide, de manière à pouvoir être transporté aux plus grandes altitudes, sans nuire à sa sensibilité et à sa précision. » Le nouvel aclinographe est composé, comme le précédent, d'un actinomètre thermo-élecirique monté équatorialement, et d'un enregis- treur de l'intensité du courant. » Un galvanomètre apériodique, dont le cadre mobile est muni d'une aiguille d'aluminium et d'une plume Richard, enregistre sur un cylindre tournant les variations d'intensité du courant de l'actinomètre, non d'une manière continue, mais ])ar des pointages se succédant de minute en mi- nute; son amortissement est réglé de manière que le cadre obéisse sans retard appréciable aux variations diurnes de la radiation à mesurer; un amortissement trop faible pourrait causer des oscillations gênantes. » Un mouvement d'horlogerie, placé a côté du cylindre enregistreur, porte sur l'axe des secondes un excentrique qui imprime à une bascule très légère un mouvement alternatif d'élévation et de descente; un contre- poids mobile permet de régler à volonté la vitesse de sa chute; pendant celle-ci. un f\\ fin en maillechort, tendu horizontalement, applique un instant la pointe de la plume sur le papier enroulé sur le cylindre; des vis de réglage permettent de rendre aussi déliés qu'on le désire les points tracés sur le papier. Tout l'appareil est solidement fixé dans une boîte légère munie d'une glace qui permet de suivre le tracé de la courbe. Pour le transport, des arrêts convenables fixent solidement le cadre mobile, l'aiguille et le cylindre tournant. » L'appareil, après avoir fonctionné à Montpellier, a été porté et mis en observation par M. le professeur Hansky à l'observatoire de Meudon, puis, pendant les mois d'août et septembre dernier, sur divers points du massif du mont Blanc, et en dernier lieu, à son sommet, à l'observatoire de M. Janssen; il a supjjorté tous ces transports sans subir aucune avarie, et a pu être mis en observation en quelques minutes; il se différencie dps autres galvanomètres enregistreurs par une adaptation spéciale de toutes ses parties aux nécessités deréglagede sa sensibilité, et de la sûreté etde la facilité de transport et de mise en marche. » En circuit ouvert, il trace des lignes droites (zéro) d'une rectitude ( 8o6 ) parfaite; en circuit fermé sur un élément thermo-électriqne dont les deux soudures sont plongées dans des masses liquides portées à des températures différentes, il donne des courbes de refroidissement d'une régularité remar- quable, et le rapport des ordonnées comparé à celui des différences ther- momélriques des soudures n'en diffère au plus que de cinq millièmes delà quantité à mesurer. « Le champ magnétique est constant dans toute l'étendue de l'angle de 3o° dans lequel se meut le cadre ; au moyen de Tables spéciales on con- vertit les ordonnées rectilignes de la courbe en ordonnées circulaires d'un rayon de 15"=™. )i La pile actinométrique a été modifiée de manière à lui permettre de donner un courant suffisamment intense, tout en lui conservant une valeur en eau très faible; il est de plus nécessaire que la différence thermomé- trique de ses deux faces ne dépasse pas 2° ou 3°, conditions dans lesquelles la loi du refroidissement de Newton est applicable. Un ruban de sept clé- ments fer-constantan, dei""°de largeur et de o'""",! d'épaisseur, est enroulé sur un cadre très léger, de manière à assurer la libre circulation de l'air dans tous les sens, et à éviter les localisations de chaleur aux points d'appui ; un double écran en aluminium très mince est intercalé entre lesdeux bases. La pile est enfermée dans le tube métallique de mon premier actino- graphe, muni antérieurement de la chambre à diaphragmes parallèles qui s'oppose à l'introduction des courants d'air dans la chambre de la pile. 1) On règle la sensibilité de l'appareil au moven d'une fente variable formée de deux lames minces d'aluminium, qui coupe à angle droit les éléments, au centre même des soudures, et qui est placée immédiatement en arrière du dernier diaphragme; ce réglage est important, car, selon les altitudes, l'intensité maxima peut ne pas dépasser i^^^,6 au niveau du sol, ou 2*^^' au sommet du mont Blanc, et il est utile que l'ordonnée maxima soit aussi grande que possible, sans dépasser les dimensions de la feuille. M Les deux appareils sont contenus dans deux boîtes faciles à trans- porter; celle de l'enregistreur ne pèse que 6''^, 5 et celle de l'actinomèlre est encore plus légère; un double câble Lien isolé permet de faire commu- niquer la |)ile portée sur son mouvement équatorial avec l'enregistreur placé à l'abri. » L'étalonnage de l'appareil se fait pendant le tracé de la courbe. Avant le lever du Soleil, l'appareil enregistre son zéro qui est une droite; pen- dant le tracé de la courbe, on fait des observations avec un actinomètre à lecture directe, et, au commencement de la minute d'exposition au Soleil, ( 8o7 ) on rompt le circuit; l'aiguille trace ainsi son zéro pendant quelques mi- nutes; le circuit est alors rétabli et l'enregistrement de la courbe continue; l'actinomètre donne l'intensité calorifique, et l'ordonnée de rupture de la courbe donne, après rectification de sa courbure, le nombre de milli- mètres correspondant à l'intensité observée. » Le constantan étant un alliage de composition variable, et sujet à modifications moléculaires, l'étalonnage doit être fait pendant le tracé même de la courbe; les observations, souvent répétées, servent de con- trôle à l'actinographe qui sert d'appareil d'interpolation et enregistre les maxima si importants à saisir. » H est utile de déterminer à diverses époques les constantes de l'appa- reil. Pour celui qui nous a servi la force électromotrice d'un élément est de 63,4 microvolts par élément et par degré de différence thermométrique des deux soudures; la résistance di'i galvanomètre est de 5o,4 ohms; celle du circuit et de la pile 2,7 ohms; une déviation d'un degré du galvano- mètre correspond à i ,6 microampères. On voit que 2°, 2 de différence thermométrique des deux faces de la pi+e suffisent à donner une déviation de 3o°, correspondant à 80'"'", ordonnée maxima delà feuille. » Après de nombreux essais, l'appareil a été mis en observation par M. Hanskv sur divers points du massif du mont Blanc et v a fonctionné dans de bonnes conditions. » MEMOIRES PRESENTES. M. Em. Vial adresse une Note sur la dissvmélrie et son rôle dans la nature. (Commissaires : MM. Friedel, Duclaux.) M. CnA\TRON adresse un complément à sa Communication précédente sur les parachutes. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ( 8o8 ) CORRESPOrVDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Opuscule de M. d'Ocagne, intitulé: « Karl Weierstrass » (Extrait de la Revue des questions scientifiques, octobre 1897) ; 2° Un Opuscule de M. J. CJiarbonnel, intitulé : « La loi du trapèze ». ANALYSE uh.TVLÈUk'ïM^VE. — Sur certaines questions se rattachant au problème deDirichlet.^otedeM.A. Liapocnoff, présentée par M. Emile Picard. « Pour traiter le problème de Dirichlet, on a proposé beaucoup de mé- thodes qui font voir la possibilité de ce problème dans des cas très étendus. Mais, si je ne me trompe pas, on n'a pas encore essayé d'en déduire la dé- monstration de la possibdité du problème fondamental de l'Électrostatique qui a une connexion intime avec un cas particulier du problème de Dirichlet. Je parle du problème de la distribution de l'électricité à la surface d'un con- ducteur soustrait à toute influence extérieure. » Soient S une surface fermée et D l'espace extérieur à cette surface. )) Le problème de Dirichlet pour le domaine D consiste, comme on sait, dans la recherche d'une fonction V des coordonnées rectangulaires x,y, z d'un point P du domaine D, uniforme et continue, ainsi que ses dérivées, satisfaisant à ré(|ualion de Laplace, s'annulant à l'infini et se réduisant, sur la surface S, à une fonction donnée/. » C'est le problème général (en ce qui concerne l'espace extérieur à S), et si l'on se restreint à la supposition que la fonction donnée/se réduise à une constante, on se trouvera en présence de ce cas particulier, d'oîi dé- pend la solution du problème électrostatique en question. Mais, en abor- dant ce dernier problème, on se heurte à cette difficulté qu'on est obligé alors de considérer les valeurs, sur la surface S, des dérivées de la fonc- tion V, lesquelles valeurs peuvent toutefois ne pas être finies et déter- minées. » En désignant par n la direction de la normale au point quelconque p de la surface S, considérons l'expression ^cos(«,^)+ ^cos(«,y) + ^cns(/^ =), ( 8o9 ) j)our un point P situé sur la normale n, et supposons que ce point, en res- tant toujours sur cette normale, se rapproche indéfiniment vers le point/». Alors, si l'expression ci-dessus tend vers une limite, cette limite repré- sentera ce que nous appellerons la dérwée normale de la fonction V au point p. » Comme on le sait, la densité d'une couche électrique en équilibre sur S ne difFère de cette dérivée que par un facteur constant. Donc, le problème dont il s'agit se ramène à la recherche de cette dérivée, et celte recherche ne me paraît pas avoir été faite à quelque condition que ce soit ( ' ). » J'ai donc cru utile de faire l'étude de cette question et, en partant des méthodes de M. Neumann, je suis parvenu à la résoudre dans les suppo- sitions suivantes : » i" La surface S est convexe en tous ses points; » 2° En tout point de cette surface il existe un plan tangent déterminé; » 3° y étant l'angle que fait la normale au point quelconque p de S avec celle d'un autre point ^' de cette surface et A la distance mutuelle de ces deux points, on peut assigner deux nombres positifs A et a indépendants du choix des points^, p' et tels qu'on ait y Il me reste à montrer qu'il v a des groupes répondant à la question : on vérifiera aisément que le groupe infini j ^ ^ <)y ^ oti qui admet comme sous-groupe .(.,.-)f. qui, lui-même, admet comme sous-groupe a des invariants din'érentiels du second ordre. » On étendrait sans dilficullé les considérations précédentes au cas d'un nombre quelconque de variables et d'équations. » (') Beluon, Sur les systèmes d'équalions aux dérivées partielles, etc. (Annales de l'École Normale supérieure: 1896). (2) Beudon, Sur les caraclérisUques des équations aux dérivées partielles {Bulletin de la Société mathématique de France: 1897). (1814 ) PHYSIQUE. — Sur un mode d'enregistrement pfiotographiqiie des ejjliives thermiques. Note de M. A. Guébh.4rd('), présentée par M. Lippmann. u Au cours d'une récente étude expérimentale (-) sur les curieux phé- nomènes de ségrégation moléculaire observables daus les liquides troubles, Fis. .. k :iVîîr;*fi-. ".:^y_^9i^^^, ■ À Eflluves de deux pôles chauds obtenus eh appliquant pendant douze minutes, sur la face verre d'une plaque posée sur des fragments de glace épaisse de S""°, dans un bain de loo'^'^ au diamidnphéuoi : à droite un doigt humain (médius de la main gauche); à gauche un boyau de caoutchouc mince gonflé d'eau chaude, l'un et l'autre appuyés sur les rebords opposés de la cuvette de verre. (Por- tion de cliché 9 X 12 réduite de -^^.) en général, et, plus particulièrement, dans les bains de développement photographique, même fdtrés, abandonnés au repos, phénomènes qui, représentant les dernières vibrations tourbillonnaires dans lesquelles s'éteint le mouvement de masse du liquide, sont enregistrés par le gélatino- (') Celle Noie a élé communiquée à l'Académie dans sa séance du i5 novembre •897- (-) Société française de Physique, iSjuin et i6 juillet 1897. ( 8i5) bromure indépendamment de toutes autres actions antécédentes ou con- comitantes, j'avais été amené à observer que, si l'on peut imiter avec un corps inerte quelconque, analogue de forme et de consistance au doigt humain, toutes les apparences qualifiées par certains auteurs de photo- graphies d'eJfliH'es humains, l'on ne peut cependant arriver à une iden- tique intensité d'impression |)hotographicpie, si l'on n'imite également les conditions thermiques de la chaleur animale. L'importante action de la chaleur obscure étant, i)ar là, mise en évidence, j'ai cherché à en préciser le rôle et à en étudier les parlicidarités. » Etait-ce au gélatino-bromure ou au liquide fpi'il fallait imputer les magnifiques radiations observées autour des/;d/e5 thermiques (^' ) appliqués soit directement sur la couche sensible, en position ordinaire, soit, plulùt, sur la face veire, seule émergente, de la plaque retournée, procédé qui donne, surtout avec des épaisseurs de bain tic j'"™ a 8""", des résultats bien plus souvent indépendants des ultimes girations du liquide? La réponse semblait préjugée par ce fait que rien de semblable ne se révèle jamais sur le gélatino-bromure s'il n'a leçu préalablement, ou ne recèle à l'état latent le miniiuum i\Q voile indispensable à un commencement de_.réduc- tioti dans le bain employé. Aucun doute ne peut subsister, quand on constate qu'une plaque soumise à sec, sur l'une ou l'autre face, à l'action, même prolongée, de jjôles thermiques, et, aussitôt ou après^ refroidisse- ment, développée dans un bain, soit agité, soit au repos, ne] montre jamais rien de spécial que, tout au plus, la marque parfaitement délimitée de la portion de gélatine touchée, sans aucune de ces apparences d'effluves (pie représentent les figures ci-contre. » I-es trois |)remières montrent l'action réciproque de pôles fie même nom ou de noms contraires. Dans tous les cas, l'ensemble des lignes de flux correspond sensiblement à l'un des systèmes orthogonaux du réseau isotherme que donnerait le calcul de l'équation J^ pour les valeurs de pôles corresj)ondantes. » La même chose se vérifie pour \i\Jig. 4- Miiis celle-ci foi me, avec la fig. 5, un ensemble sur lequel il importe d'insister. Elles ont été (') Éloigné des ressources d'un lalioraloire urbain, je remplissais d'eau chaude ou froide de petits cylindres de fer-blanc (fermoirs d'étuis à thermomètres Tonnelot), de i5">™ de diamètre, 8'^'" de hauteur, et environ lo'^'^ de capacité, enveloppés d'une épaisse moquette isolante, et fournissant, malgré la condition défavorable de l'inégale répartition des densités liquides sous l'influence de la chaleur, un contact thermique assez sur et constant par leur base métallique fermée. Fie Effluves de deux pwles froids obtenus en appliquant pendant dix minutes, sur la face verre d'une plaque retournée sur deux cvlindres de verre de 7'"" de diamètre, la base de deux tubes fermés en ■ fer-blanc de iS'"" de diamètre remplis de glace^ pilée. (Portion di> elicliè C) x 12 en grandeur na- turelle.) Fis- 3. Effluves de deux pole^s de noms contraires, et d'inégale intensité, l'un à 46° au début, 26" à la lin, l'autre ;'( n" tout le temps, le bain étant à iV. Kic iDteivorsion polaire produite sur une plaque mise, face en haut, à 3"° en dessous d'une autre, sou- mise, par sa face verre émergente, à l'action d'un pôle chaud ( So" au début, 12' à la fin ) entre deux pijks froids (o» au début, 5» et G" à la fin). (Portions de clichés 9 x 12 légèrement réduites. (8,8) obtenues, en effet, simultanément, sur deux plaques mises face à face dans le même bain, séparées par des lames de verre de 3""", et la supérieure portant, sur sa face verre émergée, un pôle chaud entre deux autres froids. » On remarquera qu'il y a une inversion complète de l'image des pôles sur la i)laque inférieure, où une tache sombre correspond au disque lumi- neux du pôle chaud, et des taches claires aux deux centres noirs de rayons froids. Le fait n'est pas de hasard, mais bien constant, du moins dans les limites de i'""',5 à 8°"°, où j'ai opéré. Mieux que cela, si l'on forme une pile de glaces composée soit de deux couples semblables au précédent, simplement posés l'un sur l'autre, les deux glaces moyennes se touchant dos à dos, soit de glaces toutes équidistantes et face en haut, sauf la supérieure retournée, on retrouvera sur toutes les inférieures les mêmes polarités inversées que sur la seconde, de signes contraires à la pre- mière. D'autre part, si deux glaces, face en bas, superposées à une troi- sième face en haut, sont espacées à 3™", la dernière seule présente des pôles de couleur inverse aux deux autres. » Curieuse analogie des actions à distance caloriques et électriques, de laquelle il convient de rapprocher la différence d'aspect absolument con- stante et caractéristique des deux pôles chaud et froid, le premier, disque lumineux estompé, sensiblement correspondant à la forme du contact calo- rique; Tautre réduit soit à un poini, soit à une ligne diamétrale dirigée vers le pôle chaud et d'où parlent les rayons de froid, toujours plus visibles que les autres, en noir, sur les épreuves forcément voilées. )) Mais la prépondérance des mouvements vibratoires et des interfé- rences d'ondes à l'intérieur du bain est attestée non seulement par celte stratification rayonnante du liquide hétérogène en bandes alternativement actives et inactives, dessinant presque mathématiquement des lignes de flux, mais encore par la présence fréquente, autour des pôles de chaleur, et quelquefois même des autres, de zones auréolées, positives et négatives, semblant se rattacher au système orthogonal isotherme. Enfin l'interven- tion de la pesanteur est peut-être pour quelque chose aussi dans cette diversité d'action révélatrice (') qui fait naître, sur une même verticale, des pôles inverses. » La question est loin d'être épuisée. Mais il m'a semblé utile d'en si- gnaler l'importance, alors même que rien ne doive paraître moins surpre- (') Toutes les figures reproduites ont été obtenues avec un bain normal affaibli de diamidophénol. ( 8ï9 ) nant a posteriori que celte remarquable itifliience régulatrice des vibrations thermiques sur un j)hénomène rao'éculaire qui, dû à un arrêt de mouve- ment, c'est-à-dire à une disparition d'énergie mécanique, ne pouvait faire autrement que d'équivaloir, en fin de compte, à un phénomène thermique lui-même. » CHIMIE PHYSIQUE. — Influence de la température sur le pouvoir rotatoire des liquides. Note de M. Pu. -A. Guye et de M"" E. Astox, présentée par M. Friedel. « Dans une précédente Communication (' ), nous avons public les ré- sultats de recherches sur les variations du pouvoir rotatoire produites par l'action de la chaleur, et nous avons moniré que l'on connaît actuellement une cinquantaine de bquides actifs dont le pouvoir rotatoire diminue avec une élévation de température. » Si nous rapprochons nos résultats de ceux qui avaient été obtenus antérieurement par M. Gernez (-) et par M. do Amaral et l'un de nous ('), au cours de travaux sur le pouvoir rotatoire des vapeurs, nous croyons pouvoir formuler les conclusions suivantes : » 1° En général, rt dans les limites des expériences actuelles, le pouvoir rota- toire spécifique d'un JluHe actif diminue progressivement sous l'influence d'une élévation de tcm:iératurc, sans variation brusque, lorsque le fluide passe de l'état liquide à l'état de vapeur. » 2" Le pouvoir rotatoire d'un fluide actif ne paraît pas se rapprocher d'une limite lorsqu'on soumet ce fluide à des températures de plus en plus élevées. » Ces conclusions, qui ne font d'ailleurs que confirmer les observations faites avant nous, souflrent cependant plusieurs exceptions que nos recherches nous ont permis de constater et d'étudier d'une façon un peu (') Guye et Aston, Comptes rendus, t. CXXIV, p. 194. {■) Gehnez, Ann.Sc. Éc. Norm. sup., t. 1, p. 187. (') Guye et do Amaral, Comptes rendus, t. CXX, p. 345. Voir aussi le Mémoire détaillé : Arch. Se. phys. nal. Genève (3" série), t. XXXIII, p. 409 et 5i3. Les pou- voirs rotatoires cités dans la présente Noie sont rapportés à la raie D, au moyen du facteur 1,124 {loc. cit., p. 626). C. K., 1897, 2- 5emes''". Wd- 06^,9910 —0,18 -5,1 oB'',293.ï —0,178 —5, 1 à 18". » b. En solution benzénique, lalcool amviique est nettement polymérisé; nous nous en sommes d'ailleurs assuré par les déterminations cryoscopiques suivantes : Concentrations 3, i p. 100. .),5 p. 100. 8,0 p. 100. 8,9 p. 100. Poids moléculaires trouvés. .. . 120 i4o 176 182 M = 88 pour CMI'«0. » De là résulte que les valeurs de [«]d, déduites d'observations effectuées sur des solutions benzéniques, devront être voisines de celles observées pour l'alcool amv- iique liquide, soit — 4,5. C'est ce que nous avons de fait trouvé : '. à i8\ \ )i Comme on pouvait en outre le ])révoir, les valeurs les plus faibles de [aju se rap- portent aux solutions les plus concentrées, c'est-à-dire les plus riches en molécules complexes. » Nous avons étudié d'autres liquides actifs dont les variations de pou- voir rotatoire avec la température ne suivent pas les règles générales for- mulées plus haut. Nous publierons prochainement nos résultats à ce sujet qui viennent confirmer l'interprétation que nous avons proposée pour expliquer l'anomalie de l'alcool amylique (' ). » -Ucool dans 100"»' sol. C«H«. l-J. pour L = e-"'". [«]»■ 0,0259 -r,48 —4,09 2,0216 —0,00 -4,. 0,9782 — 0,28 -4,4 ( ' ) Laboratoire de Chimie de l-Université de Genève, ( 822 ) CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le pouvoir rolutoire des corps polymérisés, comparés avec leurs monomères ; par M. Berthelot. « Les observations intéressantes de M. Giiye et de M"* Aston sur la variation du pouvoir rotatoire de certains liquides avec la température et l'interprétation qu'ils en donnent, en admettant que ces liquides renfer- ment un certain nombre de molécules polvmérisées, ont reporté mon attention sur la comp;iraison entre les pouvoirs rotatoires des carbures d'hydrogène primitifs (monomères) et polvmérisés que j'ai étudiés autre- fois. » Tel est, par exemple, l'isotérébenthène, C'°H'° ('), comparé avec le métatérébenthène, C-^H'-, engendré simultanément. En fait, le pouvoir rotatoire (rapporté à la teinte de passage et à l'unité de poids) du premier, étant égal à — io°,o; celui du second a été trouvé —3°, 3. » Une relation analogue existe entre le styrolène et le métastyrolène. Le styrolène naturel pur, exempt de tout composé oxygéné (d'après analyse), et volatil à point fixe, possédait un pouvoir rotatoire [x],, égal à — 3°, 4; tandis que le métastyrolène, obtenu par la transformation spontanée, en vase clos, de l'échantillon précédent et sa solidification intégrale, sans éli- mination d'aucun composé accessoire (-), a fourni un pouvoir lola- toire [x]u égal à —i°,-î. M Ces faits et ces relations doivent être rapprochés des inductions de M. Guye. Ils sont d'autant plus significatifs, qu'ils ont été observés en dehors de toute théorie préconçue. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le cidorocyanamide, C Az'' (AzH-)=Cl. Note de M. Paul Lemoult. « Lorsqu'on laisse digérer à froid du chlorure cyanurique avec une solu- tion ammoniacale, celui-ci finit par disparaître complètement; il se forme du sel ammoniac et il se dépose une poudre blanche, extrêmement peu (') Ann. de Chini. cl de Phys., 3« série, l. WXIX, p. i6; i853. (') Même Recueil, 5' série, l. XV, i45; 1878. ( 823 ) soluble dans l'eau; c'est «lu cyanuraraide monochloré, le chlorocyanamide de Liebig. » Le produit brut, séparé du sel ammoniac, est dissous dans une grande quantité d'eau bouillante; la solution filtrée à chaud laisse déposer pai- refroidissement le chlo- rocyanamide cristallisé en aiguilles très fines qui constituent le produit pur. Voici une analyse relative à l'échantillon qui m'a servi pour les déterminations qui vont suivre : » os^aaSg, traités par la méthode Carius, donnent oS'",2234 d'Ag Cl, soit une teneur en Cl de 24, i4 pour 100; théorie pour C Az"' II' Cl, 24,39 pour 100. » L'évaporation d'un volume déterminé d'une eau saturée de ce corps, à i5°, m'a permis d'évaluer sa très faible solubilité: 0,0626 dans 100" d'eau, soit une molécule dans 242'", 5. » J'ai déterminé sa chaleur de combustion au moyen de la bombe calorimétrique; l'inflammation exige une certaine dose de camphre, mais, une fois qu'elle est réalisée, la combustion est complète et la transformation du Cl en H Cl intégrale. Déduction faite de la part relative au camphre, voici les résultats rapportés au poids du produit chloro-amidé. Par grainmc. «r cal cal o,5oi .369,64 2733,8 0,6116 1701,04 2782,9 o,5636 .554,48 2758,. ■• La moyenne de ces t.'ois derniers nombres, 2758"^''', 2, donne : Chaleur de combustion moléculaire à volume constant 401'^"', 3 » » à pression constante 400*^', 3 u Et, par suite, Chaleur de formation moléculaire à pression constante 25*^^', 6 » Si l'on se reporte à la réaction générati-ice du chlorocyanamide, on voit que celle-ci dégage 8i'^*',7 ; on a, en effet, C» Az'CP sol. -+- 4 AzlF diss. = ^ AzH-CI diss. -t- C'Âz^H'Cl sol . . . -t-S.cai, ^ » J'avais espéré mettre a profit celle réaction en mesurant, à l'aide du calorimètre, sa valeur thermique, qui m'aurait permis, les autres données étant connues, d'en dé- duire la chaleur de formation du chlorui-e cyanurique ; ce nombre aurait servi de con- trôle à celui que j'ai obtenu par la combustion directe de ce corps. J'ai dû y renoncer, car la réaction, qui est d'une durée considérable (au moins une heure pour o6'',4 de Cy' CI' dans 000" d'ammoniaque au |), n'est ni complète ni unique : la consomma- lion en ammoniaque dépasse 4 molécules sans atteindre 6 ; on trouve, dans la solution, de la mélamine et de l'acide cyanurique, et enfin le précipité formé retient du chlo- ( 824 ) rure non décomposé, même au bout de plusieurs heures. D'ailleurs, le pliénoméne thermique n'a, dans aucun cas, dépassé 55^'°' par molécule, au lieu de 8i'^''',7. » 11 y a même lieu de s'étonner de la formation du chlorocjanamide, puisque celle-ci est moins exothermique que celle du cyanuramide qui, dans les mêmes con- ditions, dégagerait plus de loo*^"'. Mais ceci s'explique par la différence des solubilités dans l'eau, à la température ordinaire, des deux corps considérés ; le chlorocyananiide, terme intermédiaire entre le chlorure et l'amide cvanurique, étant insoluble, se pré- cipite et échappe à la réaction, au moins en grande partie. » En modifiant les conditions, on évite la formation du composé chloro-amidé. En particulier, si l'on chauffe à i5o°, en tube scellé, du Cy^CP et de l'ammoniaque, tout le Cl passe à l'état de sel ammoniac, et l'on n'obtient que du cyanuramide parfaitement cristallisé et pur. De même, si l'on chauffe dans les mêmes conditions le composé chloro-amidé, le chlore est entièrement remplacé par AzH'^ et l'on n'obtient que delà mélamine pure. » Ce qui précède montre que, dans l'action de l'ammoniaque sur le chlorure cya- nurique, le déplacement des atomes de Cl est graduel ; j'ai, dès lors, essayé d'obtenir le premier terme de ce déplacement, le cyanuramide bichloré C Az'CF( AzIP), en n'offrant au chlorure cyanurique qu'une très faible quantité d'ammoniaque ; jusqu'ici je n'ai pas réussi, mais je continue mes essais dans cette voie. » Comparons, en terminant, les chaleurs de combustion à pression con- stante du chlorure cyanurique (apa^'"', 4) et du chlorocyanamide(4oo^''',3), tous deux pris à leur état ordinaire ; la différence, io7''''',9, mesure l'effet thermique relatif à la substitution de 2 atomes de Cl par deux groupes amido. Il est intéressant de remarquer que la moitié de ce nombre est sensiblement égale à celui qui correspond à la même substitution dans la série acétique ; les chaleurs de combustion sont, en effet, 232^'*', 3 pour le chlorure, et 288^^^', 2 pour l'amide acétique à leur état ordinaire. » CHIMIE AGRICOLE. — Contribution à T étude delà nitri/ication dans les sols. Note de M. Th. Schlœsixg fils, présentée par M. Duclaux. (c La nitrification et, d'une manière générale, les combustions micro- biennes de matière organique sont d'ordinaire moins actives dans les terres fortes, à éléments très fins, que dans les terres légères, à éléments relati- vement grossiers. C'est là un fait connu, dont M. Mûntz a signalé des exemples précis et que les praticiens traduisent en disant que les terres fortes conservent le fumier. Pour l'expliquer, on invoque communément la facilité plus grande avec laquelle l'air pénétre dans les terres légères. ( 825 ) » Dans bien des cas('). ce n'est ])as l'air, mais l'ean qui manque aux terres fortes pour que les combustions s'accomplissent avec intensité, et cela alors qu'elles présentent des taux d'humidité égaux ou supérieurs à ceux de terres légères où les mêmes combustions ont toute leur énergie. » Normalement, quand l'eau ne se trouve pas dans une terre en pro- portion excessive, elle ne remplit pas les interstices existant entre les élé- ments solides; elle est répandue sur la surface de ces éléments en couches minces dont l'ensemble forme un réseau continu. Pour un même taux d'humidité du sol, l'épaisseur de ces couches diminue à mesure qu'augmente la finesse des éléments, parce que la surface totale de ces derniers va crois- sant. Dans un sol, à lopour loo d'eau, contenant une bonne proportion d'argile, substance composée d'éléments d'une extrême ténuité, elle peut descendre jusqu'à un ordre de petitesse qui doit entraîner une grande gêne pour l'alimentation des microbes. » \oici sur ce sujet quelques expériences, qui sont relatives au cas de la nitrifica- lion de l'ammoniaque, et dans lesquelles j'ai clierché à faire ressortir l'induence de l'épaisseur des couches d'eau revêtant les éléments du sol. a J'ai composé des sols artificiels avec les éléments suivants, dont le mélange était rendu, par corrovage, aussi homogène que possible : sable quartzeux. de Bonnevault, dont les éléments, très réguliers, présentaient un diamètre moyen de jde millimètre; argile de Vanves, très grasse, dont les éléments avaient un diamètre moyen inférieur à il*; blanc de Meudon; eau, qui tenait en dissolution une dose connue de sulfate d'ammoniaque et dont une partie, pour être chargée de microbes nitrificateurs, avait été agitée avec un peu de terreau, puis décantée. Les mélanges ont été introduits dans des flacons, assez grands pour que l'oxygène y restât toujours très abondant, et conservés à l'abri de variations de température capables de déplacer l'humidité par suite de condensation de vapeur sur les parois. On a déterminé finalement l'acide nitrique formé. =• 4u début, dans chaque lot, 5o"S' de sulfate d'ammoniaque — Az»0% 4o'°s',9 ^ H\ / Sable... 1. lOOS'' 2. goB-- 3. Sos-- 4. 5. (M 1 CI / Composition 1 Argile... of lOS' aos' aSs' 3oï^ ^ ^ .S = des sols. 1 Craie. . . ' Eau. ... 05', 5 lOS'' oP",5 lOS' o?',5 lOS' os^5 os',5 lOS' •"^ 5. Az'O^ dosé à la fin 34'"8',1 38°>s',5 36°'s%2 23°'s^,5 4n'S',23 - S Az nitrifié pour lOO. . . . 83 94 89 56 10 (') Je ne dis pis : dans tous les cns. Voir, à rt- sujet, les travaux de M. Dehérain (Comptes rendus, t. CXXl). ( 820 ) )> On a recommencé les mêmes expériences en stérilisant, avant de les mettre en œuvre, les matières solides. Comme vérification, on a retrouvé à la fin l'ammoniaque non nitrifiée. Au début, dans chaque lot, ioo"'s de sulfate d'ammoniaque = Az^O° 8 1 '"='■, 8. ■9 -5 6. 7. 8. 9. 10. 11. 3 £ - _ 1 TT / Sable . IOQS'' 905"- 85s'- Ses-- ySs-- 705'' ' Composition 1 Argile. des sols. i Craie. ( Eau . . o I 9. à lO 1 9.5 i5 I 9.5 20 I 9.5 25 I 9.5 3o I 9.5 5 é. Az-0° dosé à la fin . . .0 1 "5"' , 1 .54°'s% -;",- I 8i°'S'- .9 I7">6"- 2™S'-,2 1^ « Az nitrifié pour 100. . . 63 66 94 ICO 21 2,7 » Les résultats des deux séries concordent : nitrification presque complète ou com- plète dans les lots 2, 3, 8 et 9; nitrification nettement afTaiblie ou même presque nulle dans les lots 4, 5, 10 et 11. Autrement dit, les lots contenant 20 pour loo d'ar- gile ou davantage et représentant des terres relativement fortes ont peu nitrifié, tandis que ceux qui correspondaient à des terres relativement légères ont nitrifié très bien(i). » Si la nitrification a été entravée en 4, 5, 10 et 11, peut-on l'attribuer à un manque d'air au sein des sols? Non. Car les sols étaient, par suite de leur mode de prépara- tion, extrêmement divisés, nullement lassés, tout à fait perméables; qui les a vus ne peut supposer que l'aération v ait été insuffisante. Mais on répond mieux encore à la question par les expériences suivantes, dans lesquelles la dose d'eau a seule varié. IAu début, dans chaque lot, 66"8'',6 de sulfate d'ammoniaque ^ Az- 0^54'""'',3. ■ Composition ( Sable... .- _ - j des sols 1 Argile. . O3 ■ 3 ' _ _ < (matières solides i Craie... stérilisées). 1 Eau .... Az^O» dosé à la fin 43-"S'-,6 \ Az nitrifié pour 100 » On voit qu'en aui;mentant légèrement la proportion d'eau, en la por- tant de 9, 5 à 11,5, on a rendu complète la nitrification de l'amnioniaqiie là où elle se faisait très imparfaitement; or, cette addition d'eau a plutôt diminué l'aération, le liquide ajouté occupant une partie des espaces lacu- > -a; ce Q_ 12. 13. 14. 15. 70=' yog' 7os^ 70?"- SoS'- 3os^ 3oS'- 3 OB'- 08', 5 o5^5 os^o OS'-, 5 I oS"', 6 iiê'-,5 I Ss--, 2 .^s^ 43-"S'-,6 .5 5 "'S'. 9 53°>?%9 53"'S'-, 80 100 100 100 (') Dans les lots 1 et 6, la nitrification a été très incomplète et l'on a constaté la présence de l'acide nitreux. Il est probable que la proportion de 9, 5 ou 10 d'eau pour 100 en poids, ou Sy en volume, de sable pur était trop élevée; l'eau devait occuper une trop forte partie des espaces lacunaires et l'aération a été insuffisante. (■827 ) naires lil>re auparavant. Ce n'était donc pas l'air, mais l'eau qui avait manqué clans les sols contenant 2;^ pour 100 d'ari;;ile et plus. Les terres fortes des champs se trouvent fréquemment dans ces conditions où, sans manquer d'air, elles n'ont pas assez d'eau; la nitrification et les autres combustions microbiennes y sont alors fort ralenties; et c'est une des rai- sons pour lescpieiles la matière organi([iie s'v consume moins vite que dans les sols sableux à éléments grossiers, auxquels moins d'eau suffit. » l'ar <|iiol mécanisme le manque d'eau agit-il sur les combustions mi- crobiennes dans le sol? Remarcpioiis que, dans les expéi-ieuces ci-dessus (première et deuxième sériej. il a manifesté assez bruscpiement son effet quand on est passé des sols contenant 20 pour 100 d'argile à ceux qui en contenaient 2") pour 100, et <|u'in\ ersement il a suffi d'ajoutei' aux sols très peu d'eau (troisième série) pour qu'il ne se lit plus sentir. Entre ces deux sortes de sol, les uns nitrifiant bien, les autres mal, on ne voit guère de (hlférence que dans ré|)aisseur moyenne des couches d'eau revêtant les cl^'m('llt^; mais la dinèrence n'était pas bien forte, cette épaisseur étant de o"^, I j chez les uns et de o^^, i3 chez les autres (d'après un calcul un peu gros^ier destiné surtout à donner \]nc idée de l'ordre de grandeur de la dilléreuce. Ainsi, en forçant 1res peu la proportion de l'argile, c'est- à-dire en dunimianl 1res peu l'épaisseiu- de l'eau, on a considéraljlement réduit le travail des microbes et, au contraire, on a rétabli ce travail eu augmentant tics peu l'éi2.aisseur de l'eau. Ne peut-on, d'après cela, pensei- (pie l'on a fait franchir à celte épaisseur, quand on la diminuée, nue limite iui-d(>ssous de lacjiielle les attractions ca|)illaires retenant l'eau et les prin- cipes dissous sur les éléments du sol sont devenues, en presque tous les points, supérieures à l'osmose (|ui faisait pénétrer cette eau et les princi[ies dans les cellules microbiennes? Les microbes ont cessé alors de pouvoir dis|)uter leur nourriture aux éléments du sol. Il est, en tout cas, intéres- sant de constater qu'une si petite variation dans l'épaisseur de l'eau ait tellement retenti sur le fouctinnnemcnt des microbes. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Influence de diverses substances el injluencc de l'oxygène sur la fonnalion de la chlorophylle. Note de M. W. Pai.ladixk, présentée par M. (laston Bonnier. « J'ai démontré que les feuilles étiolées, détachées d'ime plante, ne de- viennent vertes à la lumière que si elles renferment des hydrates de car- C. R., 1897, 2" Semestre. (T. CXXV, N" 21.) ' lO ( 828 ) bone ('). Je me suis proposé de rechercher, en opérant avec des feuilles étiolées qui ne renferment presque pas d'hydrates de carbone, si, en plaçant ces feuilles sur des dissolutions de diverses substances, la chlorophylle pourra ou non s'y former, suivant la nature des substances employées. J'ai cherché aussi quel rôle joue l'oxygène dans le verdissement des feuilles. )i I. Influence de dkerses solutions sur fa formation de la chlorophylle. — La plupart des expériences ont porté sur la Fève ( Vicia Faba) et sur le Haricot (Phaseolus vulgaris). Afin d'enlever des feuilles étiolées de ces plantes les dernières traces d'hydrates de carbone, j'ai placé ces feuilles pendant deux jours dans l'obscurité, sur de l'eau préalablement bouillie. Ensuite, un lot de ces feuilles étiolées restant sur l'eau a été exposé à la lumière, tandis que d'autres lois semblables ont été placés sur des solutions de diverses substances et exposés à la même lumière. Parmi les nombreuses séries d'expériences faites sur ce sujet, je citerai seulement la suivante (-) : » Les feuilles étiolées onl élé cultivées sur de l'eau dans l'obscurité, pendant qua- rante-huit heures, puis divisées en sept lots et exposées à la lumière. » 1° Eau. — Presque aucune trace de chlorophylle. » 2" Solution de saccliarose à lO pour loo. — La teinte verte est très intense. » 3° Solution de ru/fmose à h pour loo. — Même résultat que sur la solution de saccharose. » 4° Solution de glucose {dejctrose) à io pour loo. «• Le verdissement commence un peu plus tard que sur la solution de saccharose. » 5° Solution de fructose (lévulose) à lo pour loo. — Môme résultat que sur la solution de dextrose. » 6° Solution de galactose à lo pour loo. — Au bout de cinq jours, presque aucune trace de chlorophjlle ; ensuite la quantité de chlorophylle augmente très r ipidemeiU. n -" Solution concentrée de dulcite. — Au bout de cinq jours, pas de chloiophylle. Les feuilles sont restées vivantes avec un parenchyme palissadique liés développé. La dulcite empêche la formation de la chlorophylle. » Il résulte de l'ensetnble de tues expériences que, en plaçant des (') W. Palladine, Ergrunén undWachstuni der etiolirten Blàtter (Berichte der dcutschen bot. Gesellscliafl, t. IX, p. 229; 1891 ). (-) Pour plus de détails, voyez W. Pallauine, Reelierclies sur la formation de la cidoropliylle dans les piaules {Revue générale de Botaniijue, dirigée par M. Gaston lîonniei-, t. IX, p. 385; i5 novembre 1897). ( 82Ç) ) feuilles étiolées ne contenant presque pns d'hydrates de carbone à la sur- face de diverses solutions, on obtient les résultats suivants : » 1° Cerlaines substances favorisent la formation de la chlorophylle : saccharose, raffinose, glucose, fructose, nialtose, glycérine, galactose, lac- tose, dextrine ; » 2" D'antres substances n'exercent aucune action sensible sur le vei ■ dissement : inuline, tyrosine; » .'V' D'autres cnrin relanlent on empêchent complètement la formation de la chloro|)hvlle : mannite, diilcile, asparagine, urée, alcool, chlorhv- dratc d'ammoniaque, acide quinicpic. 1) II. Iiijluence (Ir l'oxygène, sur 1(1 forinalion de la chlorophylle. —Dans celles (les expériences précédentes où les feuilles verdissaient on pouvait remarquer que. si une feuille tond):tit au fond de la solution, elle ne verdis- sait pas, tandis (pie les autres restées près de la surface formaient delà chlo- rophvlle. Cette observation me fil penser que la formation de la chlorophylle est bien un phénomène d'oxydation et que, si l'oxygène a un accès insutfi- sanl, les feuilles restent jaunes, (^est ce que j'ai vérifié par plusieurs expé- riences. Je citerai seulement la suivante qui est très simple ; » \)e^ feuilles étiolées oui été cultivées diins l'ol)scurilé pendant (|uar.inle-luiil lieiireà SIM- une soluliou de snccliarose à lo pour loo. lillcs ont été ensuite entassées en grande <|iiaiitlté dans une éprouvetle qu'on a exposée à la lumière. l>es feinlles de la moitié supérieure de l'éprouvelle sont devenues vertes avant celles de la moitié inférieure. Toutes les feuilles de la partie supérieure étaient déjà d'un vert éclatant, tandis que la plupart des feuilles de la moitié inférieure étaient encore jaunes et ne sont devenues vertes que beaucoup plus tard. Comme les deux moitiés étaient également éclairées (léprouvelle étant placée verticalement sur la fenêtre), c'est que la dillérence de vitesse dans la formation de la cMoroplivile ne dépendait pas. en ce cas, de la lumière. Or l'air i.e pénétrait dans l'éprouvelle que par le haut, l'ar conséquent, seules les feuilles de la partie supérieure de l'éprouvette ont reçu une quantité suffisante d'oxy- gène. Les feuilles inférieures, avant à s.ninVir du manque dox.vgéne, sont devenues vertes beaucoup plus tard. » Il résulte de ces dernières expériences que. pour qtie la chlorophylle prenne naissance, il est nécessaire que les tissus végétaux reçoivent plus ^6- d'oxvgène qu'il ne leur en faut pour la respiration. » ( 83o ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur divers perfertionneinents apportés à un anè- inortiètrc système Bourdon. Note de M. R. Mailhat, présentée par M. Wolf. « Un anémomèlre fondé sur ce svslème ingénieux fonctionne à l'Obser- vatoire (le Paris; il a paru présenter les inconvénients suivants, que je me suis proposé de faire disparaître : » L'enregistrement du temps se fait par une courbe sinusoïdale, sur la- quelle la détermination exacte de l'iieure est difficile. » Le déroulement de la feuille est trop lent, de sorte que la plume peut passer plusieurs fois sur les mêmes tracés. » Le cylindre qui porte le papier est horizontal et la plume fixée à un long bras de levier décrit une courbe en passant par la génératrice la plus élevée du cylindre et en s'abaissant ensuite à mesure qu'elle s'en éloigne: de là, la nécessité de présenter sur le papier la plume sous une certaine inclinaison. » Les plumes sont alimentées par un tube-siphon, dont l'extrémité plonge dans un |)etit réservoir d'encre; par les gros temps, les plumes se déplacent rapidement et l'encre coule quelquefois sur le papier. )> Par les vents faibles, la direction de la girouette n'est pas assez pré- cise. » Ces diverses parties ont été modifiées de lu manière suivante : >> Le moteur porte un cadran indiquaut les heures, niiiuites et secondes. » Un engrenage auxiliaire et un échappement communiquent à une plume un mou- vement net anguleux et d'amplitudes diiïérentes, marquant sur le papier les lieures, demies et quarts. » La feuille de papier, portée par un cylindre spécial, a 20'" de long; elle est réglée dans toute sa longueur, elle donne les principales directions du vent et les diflérentes vitesses entre o™ et 46™ à la seconde. » Le cylindre, qui est actionné par la jKMidule. peut faire dérouler le papier aux trois vitesses suivantes : )) o'",o4 à l'heure pour les temps calmes; o'",i2 à l'heure pour les vents moyens; S"", 60 à l'heure (soit i™"' à la seconde) pour les grands vents. » Les changements de vitesse se font instantanément, sans adjonction ni démontage d'aucune pièce. » Le papier se déroule verticalement et glisse sur un plan; les plumes sont perpen- diculaires au papier. ( 83. ) ••» Le tube-siphon de la plume est coupi-: au-dessus du réservoir; il est relié à ce dernier par uue nièclie qui ne prend que la quantité d'encre nécessaire au tracé. » Les ailes de la girouette ont été augmentées d'un tiers de leur surface. M Ce nouvel ajjpareil est installé à l'observatoire catalan de San Félice de Giiixols (Espagne). » M. Raphaël Patxot, directeur et fondateur de cet observatoire, a bien voulu joindre à cet exposé une photographie générale du inécanisme et celle d'une section d'un diagramme représentant l'enregistrement d'un ouragan où le vent est allé jusqu'à 07'" et 38'" de vitesse à la seconde. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Appareil dcslinr à dèlerniiner d'une manière pré- cise, au moyen des rayons \, la position des projectiles dans le crâne. Note de MiNI. Remy et Contremoulins, présentée par M. Marey. « Un bâti |)ortant, d'un côté, un châssis pholographifpie spécial et, de l'autre, deux tubes de Crookes(lube tlhabaud, modèle poin- i8()-) orientables Fia- >. A, Gabarits rcliaiU le b,Ui au M.:clleiiieiil iiliUc.'— 1!, Cliàîsii radioçiaiilmiui. taisant corps avec le bàli. — ce, Branthcs artinilces, reliées au bàli et portant les tubes de Crookes. — D, Colonne portant le compas-repère qui prend trois points de repérage sur la face. — E, Volet d'aluiiiininiii protégeant la glace radiograpliii|n<- contre la lumière aclinique. à volonté, est scellé sur le crâne à l'aide d'un appareil plâtré. (Ce dispositif ( 832 ) donne l'immobililé absolue de la tète par rapport à l'appareil, tout en per- mettant les mouvements du corps du sujet.) A l'avant de ce bâti, un compas- repère sert à prendre trois points de contact sur la face du blessé avec de petits disques métalliques comprimant les téguments sur les surfaces osseuses les plus sous-cutanées (points frontaux et sous-orbitaires). )' L'appareil étant ainsi disposé, on place dans le châssis une plaque KlE Dans ci-ltr ligiue, k- hùli de l'appareil, délaclié des gabarits de bols qui le rclenulenl au scellenieiU plàlré, est renversé à droite pour mieux faire voir les dllférents organes. F et F' représentent les foyers exacts des tubes. Les pièces accessoires qui supporloiil ces foyers servent à déterminer le foyer théorique. — Les lettres I, J, K représentent la projection sur la plaque photographique des axes des faisceaux de rayons -K Interceptés par les projectiles et provenant du foyer F.— Les lettres V , J', K' sont les projections correspondant au foyer F'.— P, P', P" sont les points d'intersection de ces axes et, par conséquent, les centres des projectiles. — En S le com- pas-repère donne la position du crâne par rapport aux centres des balles aux points v, v, i'. Des branches métalliques supportant des aiguilles viennent relever les Intersections des (ils et déter- miner ainsi un moule en creux du crâne et des corps étrangers. pliotographique de façon quelle vienne buter par les bords contre des pièces .métalliques percées d'œilletons qui serviront plus tard, comme on ( 83:i ) le verra, de points de repérage. jUn iireniier cliché est obtenu en action- nant l'un des tubes de C.rookes. La phupie im|)ressionnée est alors rempla- cée par une seconde plaque sensible destinée à recevoir l'image projetée par le deuxième tube de Crookes. Ces deuK clichés faits, on démonte le compas-repère, sans le dérégler, et l'on détache le bâti de l'appared des pièces qui font corps avec le scellement. » Les trois points de repère de la face doivent être immédiatement ta- toués à l'encre de Chine sur l'épiderme du blessé, de façon à former une (race indélébile pour le repérage du compas d'opcralion, dont il sera bientôt question, jusqu'au moment de l'extraction du projectile. » On possède ainsi l'image du projectile projetée de deux points diffé- rents sur un même plan et, au moyen du compas-repère, la trace de l'empla- cement exact qu'occupait le crâne dans l'appareil. Mais avant de rechercher l'emplacement du projectile dans l'espace avec ces images et ce compas, il reste à déterminer le point exact de l'émission des rayons X. On le re- trouve par les opérations suivantes : » Entre le châssis el les tubes, on visse sur le bâti une plaque de ciiivre rigide {plaque de contrôle), percée vers le milieu de quatre trous espacés de 4""". Avec l'un des tubes d'aboril, puis ensuite avec l'autre tube de Crookes, on radiographie deux fois cette plaque-contrôle sur une même plaque sensible, de façon que deux fois le groupe de quatre trous de cette plaque forme des images nettes sur la plaque photographique. jEn raison de l'épaisseur de la plaque-contrôle, la jjose, dans ces deux radiographies successives, doit être assez prolongée pour que les pièces métalliques percées d'oeilletons du châssis soient silhouettées sur la plaque photogra- phique en vue du repérage de l'image de }& plaque-contrôle avec les images des deux premiers clichés. » Les trois clichés ainsi obtenus ayant été rapidement séchés à l'alcool (après développement), on écorche la gélatine sur les deux premiers au centre de l'image du projectile à retrouver. Le même écorcliage de la gé- latine est ensuite pratique sur la radiographie de la plaque -contrôle au centre des pénombres des huit trous, formées par les deux oj)érations suc- cessives avec l'un, puis avec l'autre tube de Crookes. ). On tire alors une épreuve de chaque cliché sur du papier au citrate do telle sorte que les (cilletons de re|)èie du châssis marqués sur chaque cliché soient nettement visibles, ainsi que les centres du projectile et les centres des pénombres de la plaque-contrôle. » Ces opérations donnent, en déhnitive, trois épreuves qui portent ( 834 ) quatre images distinctes, et ces trois épreuves sont exactement repérables entre elles, grâce aux traces des œilletons qu'elles portent. Il est facile de les reporter sur une plaque de zinc spéciale que l'on perce de trous corres- pondant aux œilletons du châssis photographique; celte plaque est faite pour être vissée sur ces œilletons au moyen de ces trous. » A l'aide des images des œilletons reproduites sur les épreuves, Fis. 3. li, Conipas-sclicina. — G, Compis d'operalion iv};lé stii- le roiiijias-sc/wiiia iiViiiiL d'cli-c irpoité sur le siijcl pour l'opéralioii cliirurgicale. — i'', i'-, i'', points fie repère pris sur le \isage. — T, Branche articulée porLaut l'aiguille inrlieatriie. — K, Aiguille indicatrice. — b. Butoir limi-, tant la course de l'aiguille indicatrice. — I', Indication de reni|ilacenient du projiM lile par rapport au\ trois points de la face. celles-ci ayant été très exactement repérées avec les trous de la plaque de zinc, on pointe avec un pointeau à travers les épreuves les centres des pénombres et ceux du projectile sur la plaque de zinc. (Tous ces coups de pointeau sont numérotés sur la plaque de zinc pour être aisément discer- nables les ims des autres.) La plaque de zinc est ensuite perforée, à \a k 8r> ) place de chaque coup de pointeau, d'un très petit trou conique, avec une/raise, de telle sorte qu'il soit possible de faire passer par ces trous des fils qu'on arrêtera derrière la plaque au moyen de nœuds; puis elle est vissée aux œilletons du châssis photographique. » Ces opérations préalables étant faites, pour déterminer exactement le point d'émission des rayons X de chaque tube, on commence par sub- stituer à l'un de ceux-ci une pièce qui porte un œilleton dont on place l'ouverture à l'emplacement probable du foyer du tube enlevé. » Avec des fils on relie cet œilleton à la projection des trous de la plaque-contrôle sur la plaque de zinc où cette projection a été reportée, comme nous l'avons exposé déjà, en faisant passer ces fils par les trous corrrespondants de \a plaque-contrôle. Si le foyer théorique correspond bien au foyer exact d'émission des rayons X, les quatre fils passent rigou- reusement par le centre des quatre trous de \a plaque-contrôle. S'il y a, au contraire, une légère diiïérence, qui peut tenir à nombre de causes diverses, il suffit de déplacer l'œilleton et de chercher par tâtonnements le véritable emplacement qu'il doit occuper jusqu'à ce que les fils passent rigoureu- sement par le centre des trous de la plaque-contrôle. Le nouvel emplace- ment de l'œilleton trouvé ainsi est celui du point exact d'émission des rayons X. 11 La même opération se répète pour le second tube; quand elle est faite on peut supprimer les fils et enlever la plaque-contrôle désormais inutile. » Il ne reste plus qu'à tendre de nouveaux fils allant de la projection du projectile à l'œilleton représentant le foyer radiographiquc du tube qui l'a produite. Ces fils s'entre-croisent et leur intersection représente le centre du projectile dans l'espace. » On remet ensuite à la place qu'il occupait le compas-repère donnant les trois points de repère de la face, et l'on a ainsi l'emplacement du projectile par ra|)port à trois points déterminés à l'extérieur du crâne. » A la colonne supportant ce compas-repère on ajoute enfin une qua- trième branche articulée portant à son extrémité une aiguille avec laquelle on relève, par réglage, la position du centre du projectile par rapport aux points de repère du compas. » Ainsi le compas-repère présente, comme l'épreuve négative, l'image en creux du crâne et l'emijlacement de la balle. Sur ce creux on rèsle un second compas, dit compas-schéma, plus robuste, plus rigide, fait en vue du transport, et qui représente au contraire le relief ou le positif du crâne avec l'emplacement du projectile par rapport à ce relief. Enfin ce compas C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N» 21.) I 1 I ( 836 ) schéma, transporté au lieu où doit se produire l'intervention chirurgicale, sert à régler un dernier compas, construit en vue de la stérilisation et nommé compas d'opération. » Sur ce dernier compas, la quatrième branche guide le chirurgien sur le centre même du projectile. » M. Marey fait suivre des réflexions suivantes la description de l'appa- reil : « Je dois ajouter quelques mots pour dire que cet appareil a réalisé tout ce qu'on en attendait: » Que, dans onze expériences préalables, il a permis de déterminer sur le cadavre la position précise des projectiles et môme des esquilles osseuses ; » Que, sur le vivant, deux balles ont été extraites du crâne par ^1. le D'' Remy. L'habile chirurgien de la maison de Nanterre a opéré l'un des blessés dans son propre service; l'autre a été confié à ses soins par M. le professeur Le Dentu et opéré à l'hôpital Necker. Dans les deux cas, l'ex- traction des projectiles, exécutée avec une sûreté complète, a parfaitement réussi. » Il me sera permis de rappeler que c'est grâce à la générosité de M. L. Dessaux que M. Contremoulins a pu réaliser l'instrument dont il avait conçu le projet et dont l'exécution est due à M. Carpentier. » M. S. LucE adresse une photographie d'étoiles filantes, obtenue à Var- sovie dans la nuit du 2 novembre, ancien style. (Cette photographie sera transmise à M. Lœwy.) A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. (837 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçis dans la séance dc 22 novembre 1897. Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille, publiées sous la direction de M. le Prof. A. -F. Marion, Correspondant de l'Institut et de la Société nationale d'Agriculture de France. Zoologie: Travaux du labo- ratoire de Zoologie marine. Tome V, fascicule T. Avril 1897. Marseille, MouUot fils aîné, 1897; i vol. in-4". La culture des mers en Europe: Piscifacture, Pisciculture, Ostréiculture, par Georges Roche, Inspecteur général des Pêches maritimes. Paris, F. Alcan, 1898; 1 vol. in-S". (Présenté par M. Milne-Edwards.) Orisine delà doctrine microbienne. Ai-phonse Gvérin, sa vie, sesOEuvres, par M. Orieulx de la Porte. Laval, Chailland; i vol. in- 12. r/ extension du Système décimal aux mesures du temps et des angles. Théo- rie, Applications scientifiques et industrielles, par J. de Rey-Pailhade, Ingé- nieur civil des Mines. Paris, Gaulhier-Villars et fils, 1897; i broch. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Étude sur les diverses grandeurs en Mathématiques, par A. Calinon, ancien Élève de l'École Polytechnique. F'aris, Gauthier-Villars et fils, 1897; I broch. in-8°. L 'excitation spontanée dans les machines électrostatiques, par V . Schaffers S. J. (Extrait de la Revue des questions scientifiques.) Avril 1897. Paris, PoUeunis et Ceuterick, 1897; i broch. in-S". Bulletins et Mémoires de la Société médicale des Hôpitaux de Paris, y série, n°35. 18 novembre 1897. Paris, Masson et C*^ i fasc. in-S". A mathematical treatise on the motion of projectiles founded chiejly on the results of cxperiments made aith the authors chronograph, by Francis Bash- FORTii, B. D. London, Asher and C», 1873; i vol. in-8''. Proceedings and transactions of the Royal Society of Canada. Second sé- ries. Volume II. Meeting ofmay 1896. London, 1896; i vol. in-8°. ( 8,}8 ) ERRATA. (Séance du a novembre 1897. ■ Note de M. A. Leduc, Compressibilité des gaz, elc. Page 6^7, formule (7), au lieu rfe U = b--. 10, (iaez u = ^tt^io'. (Séance du i5 novembre 1897.) Note de M. .4. Leduc, Sur les coefficients de dilatation des gaz, etc. Page 76g, formule (6), au lieu de poi, lise: p p.. Même page, formule (8 bis), au lieu de — ^— - H- ' ~ — -> lisez — 5— ■ 7-^ — ^ ° ' ^ ' 273. < 10*... 270. < 10*... Page 770, quatrième ligne, à partir d'en bas, au lieu de CO-; io^a = ...-i-83.io-".<' lisez —83. 10-"./'. Note de MM. Maurice CauUery et Félix Mesnil, Sur un type nouveau d'organismes, etc.: Page 789, ligue 6, au lieu de i , lisez 3''. T On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la 6a de l'année, deux rolumes in-i*. Deux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le prix de Pabonneineni est fixé ainsi ijiiit suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. ger igcrt. chez Messieurs : n Michel et Médan. ^ Chaix. Jourdan. RuIT. niens Courlin-Hecquet. Germain elGrassin. Lachèse. tyonne Jérôme. sançon Jacquard. I Feret. deaux j Laurens. ' Muller (G.). Renaud. Hcirieii. F. Robert. J. Robert. ( Uzel frores. en Massif. -lanibery Perrin. Henry. urges. ett. lerbourg erniont-Ferr. \ Margucrie. ^ Juliot. \ Ribou-Collay. Laniarche. /on l Ralei. ' Rev. I Lauverjat. i Degez. He. ( Drevel. I Gratier el G" Kochelle Foucher. t Bourdignon. ( Dombre. Thurez. jnoble Havre . I ( Quarré. chez Messieurs : i Bauinal. Lorient ' , ' M*' lexier. Bernoux el Cumin. \ Georg. Lyon * Côte. i Chanard. ' Ville. Marseille Ruai. ,,. I Calas. Montpellier j (,^^,^^ Moulins Martial Place. . Jacques. Nancy Grosjean-.Maupin. I Sidol frères. i Loiseau. Nantes ,, , ' V eloppc. f Bamia. ^'" ( Visconti el C-. Mmes Thibaud. Orléans Luzeray. > Blanchier. Poitiers , ,, , ( Marrlie. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort . . Girard ( .M"" ) > Langlois. Rouen. , t . ■ I Leslnngant. S'-Élienne Chevalier. t Bastide. Toulon „ . . [ Rumebe. , Gimct. Toulouse , „ . . [ Privât. , Buisselier. Tours j Pérical. ' Suppligeon. ,, , . 1 Giard. Valenciennes , , ' Le m a lire. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen Amsterdam I et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. .\sher et C". „ ,. . Dames. Berlin ,, , ,,, Fnedlander el lus. Mayer et MQller. Berne j Schmid, Krancke et Bologne Zaniclielli. Lauierlin. Bruxelles j Mayolezet Audiarle. ( Lebcgue el C". , Solclieck et C". Bucha,-est , ^,,|,^_. (Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, Bell el C" Christiania Canniieniieyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hiist et (ils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye. Belinfante frères. , Benda. Lausanne , „ ( Payot Barlh. l Brockhaus Leipzig Lorenlz. Max Rube. Twieliiieyer. I Desoer. ^^e^ »Gnusé. I chez Messieurs : ^ Dulau. Londres Hachette et C-. ' Nuit. Luxembourg ... . V. Biick. ! Libr. Gutenberg. Aladrid RomoyFussel. I Gonzalès e hijos. ' F. Fé. Milan '^"«t^» f'""- I Hœpli. Moscou Gautier. . Prass. yaples Marghleri di Giu». ! Pelleraau. ■ Dyrsen et Pfeiffer. A'eiv- york < Siechert. ' LenickeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés el Muniz Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. j Bocca frères. j Loescher et C". Rotterdam Kraniers et fils. Stockholm Samson el Wallin. „ , t Zinserling. S- Petersbourg.. j ^y^,^ I Bocca frères. Brero. j Clausen. [ RosenbergetSellicr. Varsovie Gebethner et WollI. Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne 1 _ , , . _,. ( Gerold et C*. Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« Si. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; i87o_- Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier i866 a3i Décembre iSSo.) Volume in-^^iSSg. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : rome I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbes el A.-J.-J. Soutn. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qa'éprouven i les mêles, par M. Hanse».— Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, parliculiéreiuenl dans la digestion des matières isses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i8d6 15 fr. rome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Bbsedïn. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences iir le concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « liludier les lois delà dislribulion des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- uentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature les rapporU qui existent entre l'état actuel du régne organique el ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bronn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. 4 la même Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 22 novembre 1897.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. .1. .Iansskn. — $ur les Léoiiidcs So.) M. A. Crova. - Sur renregistrcinoiit (le Hases. l'iiilciisiLé caloiiliiiur- .le la radialion so- laire . MÉMOIRES PRÉSENTÉS M. Km. Vial adresse une Nutr sur la dissy- mctrle et son rôle dans la nature >^o- M. CuANTiiON adresse un complément à sa Communication préccdcnle sur les para- chutes CORRESPONDANCE M. le Skchétaiki; [■ekpi:tui-.l signale, parmi les pièces imprimées île la Correspondance. divers Opuscules de M. d'Ocagne et de M. J. Charbonnel M. A. LiAPOUNOFF. — Sur certaines questions se rattachant au problème de Dirichlet . . M. G. Ricci. — Sur les systèmes complè- tement orthogonaux dans un espace quel- conque M. JuLKs liEUDON. — Sur la théorie des groupes infinis de transformation et l'in- tégration des équations aux dérivées par- tielles M. A. GuÉBiiARD. — Sur un mode d'enre- gistrement photographique des effluves thermiques U. Ph.-A, Guye et M"« E. Aston. — Influence de la température sur le pouvoir rota- toire des liquides M. Berthelot. — Sur le pouvoir rotatoire des corps polymérisés, comparés avec Bulletin bibliographique 8oS Sic s, 9 leurs monomères ■ M. Paul Lemoult. — Sur le chlorocyana- mide, C'.\z3 ( AzH= )- Cl M. Th. Sohlœsinc, fils. - Conlribuliou à l'étude de la nilrification dans les sols... M. W. PALLAorNE. — Influence de diverses substances et influence de l'oxygène sur la formation de la chlorophylle M. R. Mailhat. — Sur divers perfection- nements apportés à un anémomètre sys- tème Bourdon MM. Remy et CoNTREMOULiNS. — Appareil destiné à déterminer d'une manière pré- cise, au moyen des rayons X, la position des projectiles dans le crâne M. Marey. - Remarque au sujet de la Com- munication précédente M. S. LuCE adresse une photographie d'étoiles filantes, obtenue à Varsovie dans la nuit du 1 novembre, ancien ^tyle Errata . s.^o s;ii s:;ii s:i(i S'5K PARIS.- IMPRIMERIE GAUTHIER-VILL.\RS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. • frtiranl ; Gauthier-Villar», 1897 SECOND SEMESTRE. DEC 18 1837 ^7 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.%K «TI. liKS SECRÉTAIRES PBHPÉTUEI.8. TOME CXXV. 1\« 2^ (29 Novembre 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÈA.NGES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2.3 JUIN 1862 ET 24 MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un Aolume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des iravauœ de l'Académie. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéià sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rai ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'àutai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pii blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un rê sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les IMembres qui présentent ces Mémoires sool tenus de les réduire au nombre de pages requis. \a Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque IMembre doit l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. I>es Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- j jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être rt vernement sont imprimés en entier. I le titre seul du Mémoire est inséré dans le Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par I actuel, et l'extrait est renvoyé au Comj les Correspondants de l'Académie comprennent au ! vant et mis à la fin du cahier, plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne Article 4. Planches et tirage < Les Comptes rendus n'ont pas de plan Le tirage à part des articles est aux leurs; il n'y a d'exception que pour k les Instructions demandés par le Gouv Article 5. Tous les six mois, la Commission adr un Rapport sur la situation des Compt préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de \ l'impression de chaque volume. lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Secrétaires sont chargés de l'ex sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuel déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ . Autrement la présentation sera remise à COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 29 NOVEMBRE 1897, PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CUIMIE MINÉRALE. — Nouvelle méthode de prépajalion des carbures par l'action du carbure de calcium sur les oxydes. Note de M. He.vri MoiSSAN. « En dehors de son action si curieuse sur l'eau, le carbure de calcium ne semble pas présenter un grand nombre de dédoublements. » Nous avons indiqué cependant, dans notre première étude sur ce sujet, qu'il se conduisait comme un réducteur énergique ('). Il peut fournir, grâce à cette propriété, de nouveaux composés par double réac- tion, mais à la condition d'être mis en contact de corps liquides ou d'être (') H. i\IoissA\, Préparation au four électrifj lie d'un carbure de calcium cris- tallisé, propriétés de ce nouveau corps {Comptes rendus, t. CXVIll, p. 5oi). C. R., 1S97, 2' Semestre. (1. CXXV, N" ZZ.) t I - ( 84o ) amené lui-même à l'état de fusion par une élévation suffisante de tem- pérature ('). » Les expériences suivantes en donneront quelques exemples : » Préparation du carbure d'aluminium. — Si l'on chauffe au four élec- trique un mélange à parties égales d'alumine et de carbure de calcium, on obtient un culot fondu présentant une cassure cristalline très nette. •» On peut distinguer à l'œil nu, dans cette matière fondue, de grandes lamelles jaunes du carbure d'aluminium CAP, mélangées de cristaux de carbure de calcium. Il est facile de mettre en évidence l'existence de ce carbure d'aluminium en décomposant le tout par l'eau. » L'excès de carbure de calcium est détruit rapidement avec dégage- ment d'acétylène, puis la décomposition lente des paillettes jaunes, pro- duit du gaz méthane. Si l'on prend assez d'eau pour maintenir en solution toute la chaux formée par la décomposition du carbure de calcium, on recueille des cristaux jaunes lentement décomposables par Teau avec dégagement de méthane. C'est bien là, ainsi que nous l'avons démontré précédemment, le plus important des caractères du carbure d'aluminium : C^Al* + i2H=0 = 3CH^ + 2[A1=(0H)'']. » Après la décomposition complète du carbure d'aluminium par l'eau, on a caractérisé l'alumine hydratée qui s'était formée ( -). » Cette expérience établit donc que le carbure de calcium en fusion dé- compose l'alumine avec formation de carbure d'aluminium et de chaux. Cette chaux est ensuite ramenée à l'état de carbure par le charbon du creuset. Nous allons démontrer que cette réaction est générale et s'étend à un grand nombre d'oxydes. » Carbure de manganèse. — On a chauffé au four électrique différents mélanges, en proportions variables, de carbure de calcium et d'oxyde de manganèse Mn^O\ en faisant prédominer l'un ou l'autre des deux com- posés. )) Dans tous les cas, nous avons obtenu du carbure de manganèse en globules fondus disséminés dans du carbure de calcium en fusion. (') Avec les oxydes facilement réductibles, la décomposition par le carbure de calcium se produit sans fusion. Un mélange doxyde de cuivre ou d'oxyde de plomb et de carbure de calcium se réduit au rouge sombre, avec formation d'oxyde de calcium et de métal. (^) Dans quelques-unes de nos expériences nous avons rencontré, au milieu du mé- lange de carbures, de petits globules d'aluminium. ( 84 1 ) » Lorsque l'on traite les globules métalliques par l'eau, il se produit, tout d'abord, un faible dégagement d'acétylène dû à une très petite quantité de carbure de calcium qu'ils contiennent, mais, après quelques instants, ils fournissent un dégagement très lent et régulier de méthane et d'hydrogène à volumes égaux, dégagement qui est caractéristique du carbure de man- ganèse : CMn' + 6H^0 :^ 3[Mn(0H)^J 4- CH^ + H-. » Carbure de chrome. — Ce carbiu'e se prépare très bien cristallisé et avec facilité, de la façon suivante : on mélange parties égales (200^'^ envi- ron) de sesquioxyde de chrome et de carbure de calcium. Le tout est chauffé pendant cinq minutes dans le four électrique avec un courant de 900 ampères et 45 volts. On obtient ainsi, sous une couche de carbure de calcium en fusion, un culot métallique bien rassemblé recouvert d'aiguilles cristallines de carbure de chrome. » Nous avons démontré précédemment que le chrome pouvait donner deux carbures bien définis de fornuile C-Cr' et CCr'. )) L'analyse des cristaux obtenus dans la préparation précédente montre que le carbure préparé au moyen de l'oxyde de chrome et du carbure de calcium répond à la formule C^Cr'. » Nous avons obtenu, en effet, les chiffres suivants : 1. Chrome 86,57 Carbone '2,97 » Ce carbure renfermait des traces de calcium et de fer. » Carbure de molybdène. — L'oxyde de molybdène obtenu dans ces expériences a été préparé par la calcination du molybdate d'ammoniaque, il répond à la formule MoO". On a mélangé rapidement aSo^"" de cet oxyde avec 200S' de carbure de calcium et le tout a été chauffé au four électrique pendant cinq à six minutes (900 ampères et 5o volts.). Le culot obtenu après refroidissement a été projeté dans l'eau, l'excès de carbure de cal- cium s'est rapidement décomposé et l'on a recueilli des fragments cristal- lins, présentant l'aspect et toutes les propriétés du carbure de molybdène Mo-C. )) A l'analyse, ces cristaux nous ont fourni Mo : 94,32 et C : 5,68. La théorie pour Mo^C exigerait Mo : 94, 12 et C : 5,88. » Carbure de tungstène. — Le mélange d'acide tungstique et de carbure de 2. 3. Théorie 86,60 86,58 86,66 i3,25 l3,22 i3,33 ( 8/,2 ) calcium a été chauffé dans les mêmes conditions. Après traitement par l'eau, on a retiré des fragments à asi^ect cristallin ou des globules fondus qui étaient entièrement formés de carbure de tungstène. Ce composé ren- fermait Tu : 96,71 et C : 3,02; ce qui correspond h la formule CTu= pour laquelle C = 3, 16 et Tu = 96,84. » Carbure de titane. — Nous avons chauffé au four électrique, dans une tube de charbon, pendant six minutes (900 ampères, 45 volts), le mélange correspondant à la formule TiO--r C-Ca, soit acide titanique i6oS'- et car- bure de calcium 128^'". ). Le culot était parfois mal fondu, mais il renfermait toujours un excès de carbure de calcium. Au contact de l'eau, la matière se désagrège en donnant une poussière cristalline très dense. Le tout est épuisé d'abord par de l'acide acétique faible et froid, et ensuite par de l'acide acétique étendu et bouillant. » On obtient ainsi de petits cristaux très nets, possédant toutes les pro- priétés du carbure de titane, que nous avons décrit précédemment et avant la composition suivante : •' ' Théorie pour 1. 2. TiC. Titane 82, o5 80,70 80, 64 Carbone 19,08 » 19, 36 » Siliciure de carbone. — L'action réductrice du carbure de calcium fondu peut s'appliquer à la silice aussi bien qu'aux oxydes métalliques. Nous avons chauffé au four électrique un mélange de cristal de roche en poudre et de carbure de calcium répondant à la formule SiO'-H C^Ca et, après fusion de la masse et décomposition par l'eau, nous avons séparé une grande quantité de cristaux bien nets et faciles à caractériser de siliciure de carbone ou carborundum. Ces cristaux transparents sont incolores ou légèrement bleutés. » Le carbure de calcium étant aujourd'hui un produit industriel, cette réaction pourra peut-être s'appliquer à la préparation du carborundum. » Dans les doubles réactions que nous venons d'mdiquer rapidement nous n'avons employé que des composés oxygénés dont le corps simple, uni à l'oxygène, était capable de fournir un carbure défini et cristallisé. La réaction sera différente si nous faisons agir, sur ce carbure de calcium, un oxyde métallique dont le métal ne produit pas de carbure. » Action du carbure de calcium sur l'oxyde de plomb. — Nous avons ( 843 ) chaufTc au four Pcrrot 100^'' de litharge et G»'' de carbure de calcium. Ces proportions répondent à l'équation suivante : C=Ca -+- 5PbO = 2CO- + CaO + 5Pb. » Nous avons obtenu un culot de plomb de 65«^ et une scorie qui ren- fermait encore du métal disséminé dans la masse. La réaction est identique si nous doublons la quantité de carbure de calcium. » Ce dernier corps agit donc ici encore comme réducteur, mais comme le plomb ne fournit pas de carbure, le métal seul est mis en liberté. » Nous devons rappeler, à propos de ces expériences, que M. Warren (Chemical News, janvier 1897, p. 2) avait déjà étudié l'action du carbure de calcium sur la litharge et ciu'il avait indiqué dans celle réaction la for- mation d'un alliage de plomb et de calcium. Le plomb que nous avons obtenu dans nos expériences ne renfermait que des traces de calcium ('). » Oxyde de bismuth. — La réduction de l'oxvde de bismuth (SiSs"") par le carbure de calcium (43^"^) nous a donné de même un culot de bismuth métallique à cassure cristalline ne renfermant pas de calcium. » Oxyde d'élain. — 4^^"^ 'le bioxyde d'étaiu et 12^"^, 5 de carbure de cal- cium ont été chauffes pendant une demi-heure au four Perrot. Après la réaction, il est resté un mélange de chaux et de poussière d'étain très divi- sée et facilement oxydable que l'on a réunie en un culot par fusion sous l'acide borique. Cet étain ne renfermait pas de calcium. » Pour que ces expériences de double décomposition par le carbure de calcium fournissent des résultats probants, il faut avoir soin que le carbure employé ne renferme pas d'impuretés. Dans nos premiers essais, nous avions employé un carbure de calcium impur et nous avons remarqué que tout le silicium et le fer qui se trouvaient dans ce composé avaient passé dans le carbure métallique formé par double décomposition. Dès lors, nous n'avons plus utilisé que du carbure de calcium préparé au moyen de chaux de marbre et de charbon de sucre. » Conclusions. — En résumé, le carbure de calcium en fusion réagit avec énergie sur les oxydes. Si le métal ne s'unit pas au carbone, comme (') Pour déceler la présence du calcium nous avons alta([ué los'' de métal par l'acide nitrique. Le plomb a été ensuite séparé par l'hydrogène sulfuré. Après ébulli- lion et liltration le liquide est concentré, puis neutralisé par l'ammoniaque. Par addi- tion d'oxalate d'ammoniaque nous n'avons obtenu qu'un très léger louche d'oxalate de calcium. ( 844 ) le plomb, l'étain elle bismuth, il est mis en liberté et, dès lors, il peut être séparé ou il peut se combiner aux corps présents suivant les conditions de l'expérience. » Si le métal ou le métalloïde de l'oxyde peut se carburer, il se produit avec le carbure de calcium fondu une double décomposition suivant la formule RO + CaC=' = R«C f- CaO, dans laquelle R représente un métal quelconque et n un nombre variable d'atomes de carbone. » Nous avons pu préparer, par cette nouvelle méthode, des carbures cristallisés et définis d'aluminium, de manganèse, de chrome, de molyb- dène, de tungstène, de titane et de silicium, composés que nous avions obtenus antérieurement au four électrique soit par union directe des deux corps simples, soit par réduction de l'oxyde par le charbon. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Infection typhiqite expérimentale, pro- duite par V introdaction de culture virulente dans une anse de Thiry. Note de MM. R. Léi>ine et B. Ltonxet. « De nombreuses expériences nous ont montré que, tandis que chez un chien de taille moyenne l'injection intra-veineuse de 15*^*= à 3o'='^ d'une culture très virulente de bacille d'Eberth amène, par intoxication, la mort en quelques heures ( ' ), l'ingestion simple d'une quantité dix ou douze fois plus forte de la même culture n'est, en général, suivie d'aucun trouble. Il en est de même si l'on porte directement la culture dans le duodénum, après une laparatomie. Ainsi, une dose massive de culture virulente, intro- duite dans l'intestin d'un chien sain, ne produit ni infection, ni intoxica- tion. Ce résultat est-il dû à une action de la bile, du suc pancréatique, du suc intestinal ou de la muqueuse elle-même? » On peut éliminer le suc pancréatique et la bile en liant le canal de Wirsung et le canal cholédoque (après avoir établi à l'extérieur une fistule (') La même quantilé d'une culture semblable, mais slérilisée à 58° C, agit sensi- blement de même. Dans les deux, cas, la muqueuse de l'intestin est excessivement rouge dans la plus grande partie de son étendue, sans que cette rougeur prédomine dans l'iléon. ( 845 ) biliaire). Mais l'une ou l'autre de ces opérations apportant un grand trouble aux conditions normales de fonctionnement de l'intestin, nous avons pré- féré introduire la culture dans une anse d'intestin isolée par le procédé de Thiry, que le D"" Jaboulay a bien voulu réaliser chez plusieurs chiens. Voici la relation de deux de nos expériences : » Expérience I (chien de la^i). — On fait une anse de Thiry le 4 octobre. Les i4, 21 et 25 octobre, on introduit dans cette anse quelques centimètres cubes de culture d'un bacille virulent provenant de la rate d'une typhique morte le 20 septembre. Les dernières fois, on a suturé l'orifice extérieur de l'anse. Presque pas de fièvre consécu- tive, mais un peu de diarrhée; diminution de l'appétit certains jours, et perte considé- rable de poids (plus de 2''?). Réaction agglutinante du sérum très marquée, à partir du 23 octobre. Mort le 27 octobre, après des symptômes de péritonite. » Autopsie immédiate : péritonite aiguë avec épanchement d'un liquide rougeâtre. L'anse, longue de o"',i7, est très dilatée. Sa muqueuse présente de larges et profondes ulcérations semblables à celles qu'on observe dans la fièvre typhoïde de l'homme. Une d'elles est le siège d'une petite perforation, cause de la péritonite. Les ganglions mésenlériques sont très volumineux; la rate n'est pas sensiblement augmentée de volume. Rien d'important dans les autres organes. » Des ensemencements de la rate et du foie sont restés stériles; avec les ganglions mésentériques on a eu une culture impure. » Expérience II (chien de i6''s). — On fait une anse le i3 octobre. Le i" novembre, l'animal étant parfaitement rétabli (et pesant i4''s, 5oo), on introduit dans l'anse quelques centimètres cubes de culture virulente provenant du même bacille. Le liquide ressort aussitôt. Le 7 il n'y a pas de réaction agglutinante de son sérum. Le 8 on lui injecte 5o" de culture de même origine et l'on ferme l'orifice par une suture. L'animal, les jours suivants, continue à bien manger, » Le 12 : poids i5''8,5oo. Réaction agglutinante de son sérum. » Le 19 : même poids. Le pouvoir agglutinant est de 3*^. » Le 25 : poids iÇH, 3oo, le pouvoir étant de j^, on sacrifie l'animal. » Autopsie immédiate. La muqueuse de l'anse est rouge et ulcérée mais non profon- dément. Les ganglions mésentériques sont très gros; la rate est trois fois plus volu- mineuse qu'à l'état normal; les autres organes paraissent sains. » Ensemencement négatif avec la rate et les ganglions mésentériques. » On remarquera, dans ce dernier cas : d'une part, l'intégrité apparente de la santé de l'animal (qui n'a pas cessé un seul jour, après l'injection de la culture virulente, de manger i''^ de viande, et dont la température n'a présente que des oscillations insignifiantes) ; et, d'autre part, l'existence d'un pouvoir agglutinant considérable du sérum. On sait que la coexis- tence d'un pouvoir agglutinant et d'un état apyrétique a également été observée chez l'homme. » Chez le deuxième chien, les lésions de l'anse étaient beaucoup moins ( 84'- ) prononcées que chez le premier. Cette particularité peut tenir, en partie, à ce que l'anse était constituée chez lui par la première portion du jéjunum, tandis que, chez le premier chien, elle était formée par la fin de l'iléon. )) Les expériences précédentes ne sont pas favorables à l'opinion de Sanarelli, qui considère les lésions intestinales de la fièvre typhoïde comme le résultat de l'élimination de la toxine. En eifet, la muqueuse de l'in- testin, chez nos animaux, ne présentait de lésions que clans l'anse in- fectée. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Membre de la Section de Chimie, en remplacement de feu M. Schûlzenberger. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 62, M. Ditte obtient 22 suffrages, M. Le Bel i> 17 » M. G.Lemoine » i4 » M. Etard » 6 » M. Le Chatelier » 2 » M. Jungfleisch » i » Aucun candidat n'ayant réuni la majorité des suffrages, il est procédé à un second tour de scrutin. Le nombre des votants étant encore 62, M. Ditte obtient 34 suffrages, M. Le Bel » 26 « M. Etard » i " M. Lemoine » i » M. Dii-rK, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. ( «47 ) RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. Le Roy, intitulé : « Sur l'intégration des équations de la chaleur. » (Commissaires : MM. Appell, Poincaré, rapporteur.) « L'étude de la propagation de la chaleur est l'un des problèmes clas- siques de la Physique mathématique ; c'est pour le résoudre que Fourier a doté cette Science de ses méthodes les plus fécondes et, malgré les progrès accomplis, le mathématicien a toujours intérêt à y revenir, non seulement à cause des applications immédiates à la Physique, mais surtout à cause du retentissement que toute découverte faite dans ce domaine ne peut manquer d'avoir dans toutes les autres parties de la Physique mathé- matique. » Il était intéressant de revenir sur le problème de Fourier, en utilisant les résultats relatifs à la théorie du potentiel obtenus récemment par de nombreux géomètres et les méthodes dont ces géomètres se sont servis; c'est ce qu'a fait M. Le Roy dans le Mémoire qu'il soumet au jugement de l'Académie. » Dans la première Partie de ce travail, rempli d'aperçus originaux, l'auteur étudie les équations de l'équilibre thermique au point de vue de la généralisation du principe do Dirichlet. » L'équation à intégrer est de la forme suivante : (i) ^V-+-a^-hi^ +c^ ^/{.v,y,z.,V) + juillet et le i3 oc- tobre 1897 (Comptes rendus, t. CXXV, p. 289 et 635). » Les résultats de cette discussion sont inscrits dans le Tableau suivant où D et - représentent le demi-diamètre et la parallaxe de la Lune à sa distance moyenne ; Ao. et AS les corrections, en ascension droite et en décli- naison, qui doivent être appliquées aux coordonnées des Tables de Hansen corrigées des nombres de Newcomb. Temps moyen de Paris 1897. D. Juillet 23 à i3'>9'».... i5'.32",87±:o",i4 Octobre i3 à i4''5-... i5'.32",86± o",24 57'.3",2 » La concordance remarquable des erreurs de position de notre satellite à ces deux dates provient, probablement, de ce que cet astre était sensi- blement au même point de son orbite. D'ailleurs, les nombres Aa, AS ne peuvent être affectés que des seules erreurs systématiques suivantes : M 1" La moyenne des erreurs de « position adoptée » pour les étoiles ( Ax^ en ascension droite, A?)^ en déclinaison). » Les autorités auxquelles je me suis référé sont : les mesures micro- métriques de Wolf, 1874; les mesures photographiques de H. .Tacoby, 1873; les catalogues de la Connaissance des Temps, de Lyon, en ascension droite (non publié), de Newcomb, du Berliner Jahrbuch et du Nautical Alrnanac. » J'ai adopté les mouvements propres de Wolf. » 2° Véquation moyenne dans ce genre d'observation (AO exprimée en secondes de temps). Nombre d'obser- T. Aa. A6. valions. indéterminée -1- o»,3o ±o',oi — 0", I ± 0", 2 36 )7'.3",2±i",o -HO', 3l ±0%02 -l-o",o±o",4 29 ( 852 ) » 3° Dans la série du 23 juillet, la détermination de la parallaxe n'a pu être séparée du calcul des corrections Ax, AS (j'appellerai A- la correction, exprimée en secondes d'arc, à la parallaxe adoptée par la Connaissance des Temps). » Il résulte de ces différentes sources d'erreurs que, si leur valeur nu- mérique était connue, les quantités Aa, AS, données plus haut, devraient être remplacées par les expressions suivantes : ( Aa = 4-o%3orh o%Ol h Aa'. - o%o34 A9 — o%o5l A-, " ■ ( AS = ^ o", I ± o", 2 + as; - o", i6 A9 + o", 63 At:. ( Aa, = t- oS 3i :ir o% 02 -f- Aa'^ — o% 024 AO, AS = 4- o% 5 -'z o",4 -i^- AS'; - o", 09 A9. Juillet 23. Octobre i3. » On voit que ces erreurs systématiques ne peuvent être que très faibles et que la précision des coordonnées de la Lune, ainsi déterminées, reste très grande. D'autre part, les valeurs que j'ai obtenues pour le demi-dia- mètre s'accordent très bien avec le nombre suivant, adopté par la Con- naissance des Temps, dans les calculs d'occultations, et déduit d'im grand nombre d'observations de ces phénomènes : D = i5'32",83 (Riistner et Battermann). » Enfin, la valeur que la série du i3 octobre donne pour la parallaxe ne diffère de celle adoptée par le même éphéméride : 7;:^= 5']'2.",'], que de o", 5, quantité inférieure à son erreur probable. » ASTRONOMIE. — Emploi de la méthode des moindres carrés pour révéler la présence d'erreurs systématiques. Note de M. Je-i.v Mascaut, présentée par M. Lœwy. « La détermination de la position exacte du nadir est une opération fondamentale au point de vue astronomique, puisqu'elle concerne une constante absolue dont la connaissance est indispensable pour établir des coordonnées célestes absolues et précises ; en principe il suffit de placer une lunette méridienne, par exemple, verticalement, de sorte qu'un fil de dé- clinaison de l'oculaire coïncide avec son image réfléchie sur un miroir horizontal (bain de mercure), et de lire alors la position du cercle de dis- ( 8,53 ) tances poUiires entraîné par la lunette pour avoir connaissance de la ver- ticale instrumentale. Dans ces conditions les lectures devraient être sensi- blement constantes : au grand cercle méridien de l'observatoire de Paris, instrument puissant et délicat, les lectures s'efFectuent à six microscopes placés, devant le cercle des hauteurs, à 60° les uns des autres. » Si l'on tient compte alors de ce fait que l'erreur possible sur chaque lecture de microscope est S o", 4» ainsi que sur chacune des dix lectures faites simultanément au micromètre oculaire, on trouve que l'erreur moyenne d'une détermination nadirale devrait avoir la très faible valeur ± o", 21 . » Pratiquement les écarts sont beaucoup plus considérables, et celte détermination des plus délicates demande d'être fréquemment répétée pour éliminer, autant que possible, d'une série d'observations, les variations inexpliquées, tantôt lentes et progressives, tantôt subites, qu'éprouve la position de la verticale déterminée expérimentalement, par les mêmes observateurs, à quelques heures seulement d'intervalle. l'our fixer les idées, les valeurs trouvées, au grand cercle méridien, ont été de 54", 52 et 61 ",99 le i3 mai et le 5 juin 1897. » Or, dans un intervalle de temps aussi restreint, semblables variations sont inadmissibles en tenant compte de la précision de l'instrument qui est enjeu, et Ton est naturellement conduit à se demander quelles peuvent être, en dehors des causes fortuites, les erreurs susceptibles d'entacher une telle observation. » Les causes d'erreur sont de deux sortes : » 1° Les unes dépendent des écarts que présente l'instrument avec son état idéal, absolu; soit, par exemple : valeurs des tours de vis du micromètre, des microscopes, excentricité du cercle. . . , généralement à lentes varia- tions et dont nous ne voulons pas nous occuper pour l'instant, puisque les observations employées en ont été purgées avec une exactitude très suffi- sante. » 2° Les autres seront des fonctions complexes de l'état astronomique ou météorologique de l'observation. » La seule cause de cette nature qui semble devoir intervenir est la tem- pérature; sans compter les déformations de la lunette, elle peut, en effet, déterminer des variations dans la position du cercle des hauteurs par rap- port aux microscopes et des déplacements des microscopes, même par rap- port au pilier où ils sont encastrés. Nous allons voir s'il est possible de déterminer quantitativement cette influence : ( 854 ) » Soient x,, ce.,, a.\ les lectures constantes que l'on devrait faire aux six microscopes lorsque la lunette est verticale, et x\, x'^,..., x'^, celles qui ont été réellement effectuées, 6 la température du cercle ; nous écrirons pour chaque microscope, à chaque observation, des équations de la forme X, +).e + |^.e= = ^r',, où \ et [j. figurent des coefficients de déplacement de chaque microscope par rapport à la position correspondante du cercle ou inversement. 9 compté en dixièmes de degré, de part et d'autre de i5°, varie de — 70 à + 69 dans nos équations de condition, d'après les observations effectuées du 10 mai au 2t juin. » Nous avons ainsi opéré sur cinquante déterminations nadirales qui correspondent, en réalité, aune centaine de lectures du cercle, car ces dé- terminations sont effectuées deux fois de suite, à trois minutes environ d'intervalle, et nous avons utilisé les moyennes de ces groupes de deux observations; pour chaque microscope nous avions donc cinquante équa- tions de condition à trois inconnues, x, 1, [j., qui, résolues par la mé- thode des moindres carrés, nous ont fourni les résultats suivants : Erreur Erreur Erreur Micro- moyenne moyenne moyenne scopc. x—60. sur a; — 60. >.. sur >>. [i. sur jx. 1 —1,74 ±0,37 -+-0,o4ô6 ±0,0077 +0, 00014 ±0,00019 2 —0,07 ±0,43 +o,o838 ±0,0089 +0,00102 ±0,00022 3 —1,86 ±0,44 ±0,0826 ±0,0092 -)-o,ooo56 ±o,ooo23 4 —2,27 ±0,52 -1-0,0825 ±0,0108 +0,00068 ±0,00027 5 —3,37 ±0,18 +o,oo46 ±0,0037 —0,00031 ±0,00009 6 — 6,72 ±0,74 — 0,0490 ±o,oi53 — o,ooo56 ±o,ooo38 » Ces valeurs constantes des x entraînent, pour le nadir, une valeur absolue (à i5°) égale à 22i°9'57",329 et l'étude des résidus d'équations assignerait à cette valeur une erreur moyenne de o", igS ou une erreur pro- bable de o",i32. » La connaissance de ces constantes montre que les corrections qu'elles nécessitent sont loin d'être négligeables; elles peuvent, en effet, atteindre rapidement quelques secondes pour certains microscopes, car tous ne sont pas également sensibles à l'action de la température et expliquent ce que l'on savait déjà d'une manière vague en disant que, en général, le nadir monte avec la température. Au reste, nous ne mesurons pas ici de déplacement absolu ; cependant, pour mesurer les déplacements relatifs ( 855 ) du cercle et du pilier, ces coefficients sont assez considérables si l'on veut songer qu'ils correspondent à un dixième de degré de température, et c'est à leur ordre de grandeur seul que nous voulons actuellement nous attacher. » La connaissance de ces constantes est-elle suffisante? Pour s'en rendre compte, il suffit de, s'en servir pour corriger, à chaque observation, la lecture effectuée à un microscope et devoir comment sont modifiés les écarts maxima pour chaque microscope qui, dans des conditions détermi- nées, devrait fournir une détermination constante: Microscope. 1. 2. 3. 4. 5. 0. Écart maxima observé 9,16 iS.pi 11,98 i4,79 4,ir 12,16 Écart maxima après correction .. . 6,--'f 9,4s 8,86 8,70 3,36 i3,82 tandis que, pour la valeur du nadir, moyenne des lectures aux six mi- croscopes, l'écart est réduit de 7, '17 à 6, 10. » Ce n'est pas en augmentant le nombre de paramètres dans nos équations que la représentation eût été meilleure, car ce procédé, illu- soire, cesse de correspondre à la signification véritable de ces constantes. Il y a là des causes systématiques que peut révéler l'étude approfondie des équations et de leurs résidus. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon (^équalorial Brunner o™,i6) pendant le troisième trimestre de 1897, par M. J. Guillaume. Note présentée par M. Mascart. « Ces observations sont résumées dans les Tableaux suivants, dont l'explication a été donnée page ^84 du t. CXXV des Comptes rendus. » Il y a eu cinquante-sept jours d'observation pendant ce trimestre. » Taches. — Le nombre des groupes est très peu supérieur à celui du second trimestre (4o contre 36j, mais la surface totale a augmenté d'en- viron un tiers; on a, en effet, 325o millionièmes au lieu de 23 ji. » En aucun des jours d'observation, le Soleil n'a été vu sans taches. » Les deux groupes suivants du Tableau I ont été visibles à l'œil nu : Août a8,9 et p — 6°; septembre >,-,5 et ,S — 1 1". Tous deux sont dans l'hémisphère austral (il y en a eu deux également dans le même hémisphère le trimestre précédent). C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N» 22.) ' l4 ( 856 ) )) Régions cVactnité. — Les groupes de facules ont diminué de moitié environ dans l'hémisphère boréal; on a, effectivement, 24 groupes au nord de l'équateur et 43 au sud, au lieu de 49 au nord et 4o au sud. Enfin, au total, on a 67 groupes et une surface de 64,3 millièmes contre 89 groupes et ■yo.S millièmes fournis par le précédent trimestre, Tableau I Dates Nombre fass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser - au mér. - ■ — — ■ — moyennes d'observ. valions ,1 central, uillel 189 S. 0 ,00 réduites. ■28- 9 9 4i4 - 4 I ÎI 9-10 ■» 5,9 — r3 - 20 3-14 7 9>2 11 70 i3-i5 3 io,> — 12 35 i3-i6 ■; ",1 H- 7 I ) ti-i6 -1 '2,9 — 7 6i 13-17 3 ■ 3,5 — 6 2 14-19 5 17,5 — 6 12 21 I 20,0 -i4 4 19-24 4 ■24, y U 40 325o ( 857 ) Tableau III. — Distribution des facules en latitude. Somme. 0'. 10'. 20". 30". iO". 90". 9 7 I I " » 1 I) y Surfaces Toiaux moyennesi ensuels. rf^duiles. a6 •21,5 }A .8,3 20 "1,5 Juillet j I r (i 9 i- Aoùt « I f fi 7 ,5 fi .^3 Sepleiïibrc. . » » d _) - ii n i 5 Totaux... .. . 2 ui 2$ 43 -ij ,i ,, 2 .. - 67 64,3 PHYSIQUE DU GLOBE. — Influence de l'altitude et de la chaleur sur la décom- position de V acide oxalique parla lumière solaire . Note de M. J. Vallot et (le M""" Gabriei-le Vallot, présentée par M. Duclaux. « L'action chimique des radiations solaires est beaucoup moins connue que l'action calorifique, et n'a été, jusqu'à ces derniers temps, qu'incom- plètement étudiée. M. Duclaux a créé récemment une nouvelle méthode d'actinométrie chimique, basée sur la décomposition par la lumière d'une solution d'acide oxalique préparée dans certaines conditions. )) Il est utile, pour préciser l'état de la question, de rappeler les prin- cipaux résultats qu'il a obtenus : » i" La chaleur, agissant seule, ne produit qu'une décomposition négli- geable. » 2" La puissance actinique de la lumière est plus grande dans les pays du Nord que dans les régions tempérées. » 3° La décomposition actinique, après un temps mort au commen- cement de l'exposition, n'est pas proportionnelle au temps, mais s'opère d'une manière accélérée. » Sur le conseil de M. Duclaux, nous avons entrepris, en deux stations d'altitude différente, une série d'expériences simultanées, dans le but de continuer ces études sur les points qui n'avaient pas encore pu être étu- diés. Voici les résultats que nous avons obtenus : » 1° Une série d'expériences simultanées, faites à Chamonix. (logS") et au Mon- tanvert (192.5"'), pendant neuf belles journées, nous a donné constamment une décom- position chimique beaucoup plus considérable à la station supérieure. Le rapport, dans les journées les plus comparables, a varié entre i,5 et 2,9, la moyenne étant de 2,1 pour une différence de niveau de SSo". L'actinisme chimique augmente donc rapidement avec l'altitude, beaucoup plus que ne le faisait prévoir la variation dans la radiation calorifique. » 2° D'après des expériences exécutées à Chamonix, le verre arrête une grande partie ( 858 ) des rayons chimiques. Celle absorption esl variable; la moyenne des sept journées a donné une absorption de moitié produite par une cloclie de verre très mince. » 3° La chaleur, qui n'a qu'une très faible action décomposante par elle-même, acquiert une puissance très considérable à la lumière; ainsi, une solution exposée simplement au soleil a subi une combustion de lo pour loo, tandis qu'une solution exposée en même temps, mais qui a été maintenue artificiellement à une température plus élevée de 12°, a subi une conibuslion de 5o pour 100. » Il résulte donc des expériences de celte année que la température joue un rôle beaucoup plus considérable qu'on ne l'aurait cru d'abord et superpose sa propre influence à l'action de la lumière. M Les radiations calorifiques, inertes par elles-mêmes, n'en exaltent pas moins l'effet des radiations chimiques, et si les choses se passent dans les végétaux comme dans les solutions d'acide oxalique, c'est dans une com- binaison de la lumière et de la chaleur qu'on doit chercher les lois de la végétation, et non dans un seul de ces facteurs, comme on l'a fait par la méthode des sommes de températures. » 4° Dans cette action combinée de la lumière et de la chaleur, c'est la lumière qui produit l'effet prépondérant. En effet, si l'on place les cuvettes de verre contenant les solutions sur des papiers de couleur différente, l'un noir et l'autre blanc, la combustion chimique est presque double avec le papier blanc, qui produit un éclairement plus considérable et une tempé- rature plus basse, de ce qu'elle est avec le papier noir, qui ne réfléchit pas la lumière et augmente de plusieurs degrés la teinpérature de la solution. )) L'intensité considérable des décompositions chimiques produites par la lumière aux grandes altitudes explique les effets de brûlure produits sur la peau de l'homme séjournant sur les hautes montagnes. D'un autre côté, M. le professeur Mosso a montré expérimentalement que ces effets nocifs sont grandement atténués lorsqu'on noircit la peau avec du noir de fumée, ce qui semble paradoxal au premier abord. Nos expériences donnent la clé de ce phénomène : le noir, bien qu'augmentant la tempéra- ture, diminue assez l'action lumineuse pour abaisser très fortement la combustion solaire. On comprend, dès lors, que les nègres puissent résister au soleil des tropiques beaucoup plus facilement que les blancs. » GÉOMÉTRIE. — Sur le théorème fondamental de la Géométrie projeciive. Note de M. H. -G. Zeutiie\, présentée par M. Darboux. « La démonstration du théorème fondamental ,de la Géométrie projec- iive que l'Académie a bien voulu insérer aux Comptes rendus an 2 novembre ( 859 ) présente une lacune essentielle, que M. ,îuel m'a fait observer immédiate- ment après la publication. Elle n'affecte ni le théorème que j'ai énoncé sur le quadrilatère complet, ni la démonstration que j'en fais. La réduction du nombre des projections reste donc indépendante du théorème fondamental dont je cherchais une nouvelle démonstration. » Il en est autrement pour ma démonstration du théorème sur les droites qui rencontrent trois droites fixes. En effet, pour l'établir, je fais usage de l'involution des six points d'intersection d'une droite avec les côtés d'un quadrigone complet. Il est vrai que von Staudt et ses successeurs démon- trent au commencement de la Géométrie projective que cinq de ces points en déterminent le sixième, ou bien que tous les six points d'intersection de côtés homologues de deux quadrigones complets se trouveront sur une droite qui en contient déjà les cinq; mais, que cette détermination reste en vigueur si, dans un des quadrigones, on intervertit deux côtés opposés; on n'en connaît aucune démonstration indépendante du théorème fonda- mental qu'il s'agissait d'établir. Il ne m'était donc pas permis d'appliquer le théorème sur l'involution à un cas de cette dernière nature. » Tout en regrettant d'avoir publié une démonstration incomplète, je crois utile d'avoir attiré l'attention sur la question qui m'a occupé. Une démonstration du théorème fondamental, indépendante des déterminations de von Staudt, qui, à ia manière des déterminations métriques, ne s'éten- dent que successivement et par des approximations infinies à tous les points d'une droite, présentera plusieurs avantages, si elle est possible; et, si elle ne l'est pas aussi, son impossibilité méritera une démonstration. >> ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' équation aux périodes . Note de M. X. Stouff, présentée par M. Darboux. « Désignons par "k un nombre premier de la forme mp -4- i . Si l'on con- sidère les périodes à p termes formées avec les racines V'^"'=' de l'unité, elles sont racines d'une équation de degré m. Soit •■/■,'" -h A, •/■/"- ' + A,r,"'-- + . . . + Aa-/;'"-^ + . . . -f- A,„ = o cette équation. Le coefficient A^ peut s'exprimer comme fonction entière rationnelle de m à coefficients rationnels et la formule est valable, sauf pour quelques valeurs exceptionnelles de m en nombre limité, c'est-à-dire que l'on peut assigner, pour chaque coefficient A^, une limite telle que, pour toutes les valeurs de m supérieures à cette Hmite, la formule donne la va- ( 86o ) leur exacte de A/,. La méthode qui permet de démontrer ces résultats donne aussi le moyen de trouver les corrections qui conviennent aux va- leurs exceptionnelles de m. » Si, par exemple, \ = 3m + t, la formule du coefficient A^ est certai- nement valable si 1 ne divise aucun des entiers inférieurs à 2 A" ; l'équation aux périodes se présente, sauf pour les valeurs exceptionnelles de m, sous la forme W" + •/•/"-' + 2r,"'-- — (2m — 4)r,"'--' _ (2m — 1 i)r,"'-'' — ('\m — ig)^"-'' -f- {^m- — 23w + 73)7,'"-" -+- (2/»-^ - '5-m -h 207)r/«-' -+- (4m- - 88/« + .574)^"-' - . . • = o. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions bessèliennes S"{x) et 0"{x). Note de M. L. Crelier. (( Dans la Note du 6 septembre dernier, les valeurs 0"(r) et S"(,r) étaient représentées par les formules nouvelles N (,) o«(^o = re-"i,5/:,-,(2.v, o) -h./;,_.(2*. o)] ds, (2) S"{x) =if e-"/„_, ( 2.V, o) ds. f„(2s, o) étant le numérateur de la n''"^^ réduite de la fraction continue [a, a + b, a-\-2l>, a -h 3 b, ..., a -h (n — i)h, ...], quand « = 25 et /> = o. Dans la suite, on écrira simplement /"„. )i En dérivant suivant x, on obtient facilement (3) ^-^^=- fe-"{s^L_,+sf,,^.^ds, (i) ^> = -./.-"./._, A. » Ces valeurs pour les dérivées des fonctions 0'\x) et S"(a;) se trans- forment aisément en sommations, en suivant la méthode de raisonnement employée pour les fonctions directes. En outre, on peut déduire a ^//o/'i les valeurs des dérivées secondes ou troisièmes. » Les valeurs de S" '(a:) et S" '(a-), développées suivant (i) et addi- ( 86, ) lionnées, en tenant compte de donnent de suite N soit (5) S"+'Cr) + S«-'(a;) = 40"(^). » Sans autre raisonnement, la soustraction des mêmes valeurs donne N S"^' (x) - S"-' (x) ^ 4 f\-'''s/„^, ds, les termes en/j_o s'étant détruits. On a, d'après (4), (G) S"-'(^)-S'-'(^) = 2^^. » Les mêmes développements avec 0"*'(.r)et 0"~' (a;) conduisent sans autre à N O"-' {x) + O"-' (x) = f'^e-'\s/„ +/,_, 4- s/„_, +/„_, ) ds, = "-/„_,+ •-!/„_, d'où (7) 0''*'(x)-^0"-'ix)^'^^^ + S"{x), N O"-' (x) - O"-^' (x) = f%-"{sf„_, +/„_, - V« - /«-, ) (8) 0'-'{x)-0"^'{x) = i-^- )) Donc : La représentation nouvelle des fonctions 0"{x) et S"(x) permet de déduire d'une façon simple et rapide quatre de leurs propriétés princi- pales {S), (6), (7) et (8). (7) est une nouvelle relation; à l'inverse de (5) elle conduit des fonctions 0"{x) aux fonctions S"{x). Les trois autres sont bien connues. » Ces quatre relations subsistent quand on dérive les équations suivant x. » Cette proposition se démontre aisément, d'abord par la formule (G). » D'après (4), on a N N N à^-^'i^) = _ 2 f%~-'sLds = - 4 re-^'s%_, ds - 2 re-''sj:,_, ds. ov Jd ■' Jo ___ y.) " ^ àx- àx ds. ( 862 ) )) On a donc » Pour la formule (8), un raisonnement identique donne ~ ~ ^ àx- dx et enfin dO"-'(j) àO"+' {se) _ ^ '^'Q" (_■£) » Pour la formule (7), il suffit de développer — -^ et -^ , et d'additionner : N dO"-^'{x) , dO^-^jx) _ àx àx la substitution connue (p. 422) laisse N - 0 D'où » Pour la formule (5), on peut remarquer que 0"(x) se ramène, en étu- diant la formule (i), à 0"(:r^=-S«-'(.r)- - ^- ^ - 2 ^ 2 «yj; » Ceci développé pour O""' (jc) et O""^' (x), puis les valeurs réunies par soustraction, on obtient dO"{x) _ dS''-'{x) I fdS"+Hx) (J S"-' (■?•)' donc (9) -T- + — d?^='^^-^- C.Q.F.D. » Remarque sur les formules par différence. — Les formules (6) et (8) conduisent à des sommations intéressantes, qui peuvent se résumer dans les deux lois suivantes : » 1. Une fonction bessélienne de deuxième espèce 'à"(x) ou 0"(.r) à indice ( 863 ) positif, et prise négativement, est égale à deux fois la somme des dérivées sui- vant X de toutes les mêmes fonctions inférieures à indices positifs, mais de parité différente, moins une constante : . HT. K'SZI asui' — " ,_ , . ■2 •v <)S''-<2>'+i'(,r) s"(")--— - + ^2 djs r . /(- . («-1)77-1 x<^ » 2. La somme de deux fonctions besséliennes de deuxième espèce O" (x) ou S"(x), à indices consécutifs, prise négativement, est égale à deux fois la somme des dérivées suivant x de toutes les mêmes fonctions inférieures à indices positifs, moins une constante : - [S"(x) + S"^'(x)\ = _ ^ + ^2 ^> ).= -[0''(a-)+0"-'(x-)J = -(^+;^ +2 2 I I \ V «^OM'^-) C X^ J " ^d d.v » Les formules (lo) et (12) conduisent à des lois analogues pour les dérivées jDremiéres, considérées comme sommations de dérivées secondes. » Les formules qui en résultent se déduisent facilement et donnent des valeurs analogues aux précédentes. » ÉLECTRICITÉ. — Sur tes potentiels explosifs statique et dynamique. Réponse à M. Jaumann. Note de ]\L R. Swyxgedauw, présentée par M. Lippmann. « Je demande la permission à l'Académie de répondre brièvement aux objections que M. Jaumann vient de formuler (') contre mes recherches, dont les résultats ont été publiés presque entièrement dans les Comptes rendus (^). » M. Jaumann admet l'exactitude de ces résultats pour mes propres (') Wied. Ânn., 1897, l. LXII, p. 896. (') 8 et 22 juillet 1896; ^oir aussi Thèse, Paris, 1897, ou Eclairafje électrique, mai-juin 1897. C. R., 189-, -1- Semeslre. (T. CX.W,' N» 28.) Il5 ( 86i ) expériences; mais il en conteste l'extension à plusieurs de ses expériences personnelles que je n'avais pas encore réiutées. Je ne discuterai que la principale d'entre elles, me réservant de faire une réponse plus complète dans un autre endroit. » M. Jaumann prend deux excitateurs identiques à pôles dissymé- triques e,E,, CoY,.,. Les pôles e, et e., ont un faible rayon de courbure (0°"°, 5 à 5°""); les pôles E, et Ea ont un grand rayon de courbure (plus de i'='",5). On réunit métalliquement la petite boule de l'un des excita- teurs à la grosse boule de l'autre par les conducteurs e,E^, e^E, ; on joint respectivement e^E., ete^E, aux pôles d'une machine électrostatique par un conducteur interrompu par une étincelle de i""" de long f, et /ij. )) Le système est complètement isolé. Ou tourne la machine d'une façon continue : celle-ci se décharge par les excitateurs dérivés, tantôt par e,E,, tantôt par e^Eo. Si les distances explosives sont convenablement réglées, les étincelles passent sensiblement avec la même fréquence en e, E, et en e.,E„; si alors on vient à toucher le conducteur e, E, en un point quel- conque, toutes les étincelles éclatent exclusivement en eoEo; de même, si l'on touche le conducteur e^ E, , les étincelles éclatent exclusivement en e, E, . M M. Jaumann explique cette expérience de la façon suivante : si l'on met le conducteur e, E., au sol, on supprime les brusques variations de po- tentiel aux pôles e, et E^, dues à l'étincelle/,, mais leur amplitude n'est pas modifiée sur les pôles isolés «aE,. Si l'on admet cette hypothèse que de brusques variations de potentiel diminuent le potentiel explosif, même si V exci- tateur est dans l'obscurité, et si l'on suppose de plus que ces variations ont un effet d'autant plus grand que le pôle a une courbure plus grande, l'ex- périence est compliquée. » Je me propose de rendre compte de cette expérience par cette propo- sition expérimentale : Pour un excitateur dissymétrique à boules inégales, le potentiel explosif statique (mesuré à l'électromètre par la charge lente d'une machine électrostatique) dépend du pôle qui est en communication avec le sol; il est le moins élevé si le pôle de plus grand rayon de courbure est au sol (la différence est de l'ordre de ~ dans le cas actuel). » Au cours de ces expériences, je retrouvai cette proposition surabon- damment démontrée par M. Heyd\veiler('), et qui avait glissé inaperçue; de sorte que, si l'on touche e, Ej, l'excitateur e.^E.^ a le plus petit potentiel explosif, les étincelles passent exclusivement en e.,E.r, si l'on touche e^E,, (I) niccl. Aiin., l. \L\III, p. 233. ( 86.'; ) l'excitateur e,E, a le plus petit potentiel explosif, les étincelles passent en p,E,. » L'expérience réussit aussi bien quand les étincelles/, et/, n'existent pas, c'est-à-dire si l'on charge les excitateurs dérivés par la méthode statique. » De sorte que l'expérience de M. Jaumann me paraît propre à démon- trer que, si les potentiels explosifs de deux excitateurs sont égaux dans la charge statique, ils restent èf^aux dans la charge dynamique ('). » PHYSIQUE. — Procède simple pour constater le changement de pèn'ode de la lumière du sodium dans un champ magnétique. Note de M. A. Cotton (^), présentée par M. T. A'iolle. « I. On peut constater très facilement le changement de la période vi- bratoire de la lumière du sodium, découvert par M. Zeeman, à l'aide d'un procédé très simple qui ne nécessite aucun appareil dispersif. Ce procédé est fondé sur une propriélc particulière des flammes donnant la lumière du sodium, qui me paraît particulièrement propre à mettre en évidence de faibles changements de période vibratoire. M Ces flammes sont enveloppées d'une gaine non lumineuse, mais encore chaude, et renfermant du sodium, que plusieurs procédés peuvent mettre en évidence (^). Le plus simple consiste à regarder la flamme A, en la plaçant devant une autre B choisie convenablement. L'enveloppe gazeuse étant absorbante, les bords de la flamme A apparaissent noirs. Crookes a remarqué ce fait en observant deux flammes d'alcools, placées dans une enceinte où l'on a fait brûler du soebum ( '). J'ai constaté qu'on peut le mettre en évidence à l'aide de flammes, où l'on introduit par les procédés habituels un sel de sodium; à condition que la partie éclairante de la flamme B soit mince et peu chargée de sodium, par conséquent d'un éclat médiocre (^). (') Inslilul (le Physique de rUniversité de Lille, ■>.6 novembre 1897. {'-) Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Toulouse. (») GouY, Annales de Chimie et de Physique, 5= série, t. Wlll, p. 01 et 89; 1879. (*) Cf. Mascart, Optique, t. III, p. 543. (î) La flamme A ne doit pas être non plus trop brillante. J'emploie, par exemple, pour A une lampe à alcool, l'alcool renfermant un peu de bromure de sodium, et pour B un bec Bunsen ordinaire dont ou approche une petite corbeille en fils de platine renfermant une trace du même sel. ( 886 ) » Ce sont là précisément les conditions dans lesquelles la lumière émise est la plus pure. On est ainsi conduit à penser que cette enveloppe exté- rieure de la flamme al)sorbe, comme toute vapeur renfermant du sodium, les radiations de la lumière du sodium, mais qu'elle ne présente dans celte région du spectre que deux raies d'absorption très étroites. C'est, en effet, ce qu'on peut constater directement h l'aide d'un spectroscope très dis- persif. Cette propriété est due sans doute à la faible densité de la vapeur de sodium et à la valeur de la température dans cette partie de la flamme. )) Ces raies d'absorption sont assez étroites pour que le changement très faible de la période vibratoire de la flamme B, produit par le champ magné- tique, supprime V absorption et fasse disparaître le bord noir de la flamme A. » IL Veut on, en effet, constater le changement de période de la lu- mière émise parallèlement aux lignes de force, ou munira l'électro-aimant de Ruhmkorff de deux armatures dont l'une est percée, et dont l'autre a, par exemple, la forme d'un cône arrondi. On place, un peu en dessous de cette armature, le brùleiu- B; puis, en dehors, à la sortie du canal traver- sant une des moitiés de l'électro-aimant, la seconde flamme A, dont on amène le bord sur le champ éclairé, limité par l'ouverture. On observe que ce bord noir disparaît complètement quand on excite l'électro-aimant. » Pour les observations faites perpendiculairement ;iux lignes de force, on place entre les armatures formées, par exemple, de deux cônes arron- dis, la flamme du brûleur B, et latéralement la seconde flamme. Le bord sombre de cette flamme s'éclaircit, lors du passage du courant, mais ne disparaît pas. Cela s'explique immédiatement puisque les vibrations paral- lèles aux lignes de force ne subissent aucun changement de période. En interposant, en effet, entre les deux flammes ou près de l'œil, un nicol, on observe qu'on n'a plus aucun changement lors de la fermeture du circuit, lorsque la petite diagonale du nicol est parallèle aux lignes de force. Si l'on tourne ce nicol de 90", de façon à ne laisser passer que les vibrations normales au champ, le bord noir s'efface complètement par l'action du champ. » IIL On peut placer la flamme dont on observe le bord dans le champ magnétique, et l'autre flamme en dehors, de façon à étudier l'action du champ sur la couche absorbante elle-même. On observe encore la dispari- tion du bord noir de la flamme lorsque le champ est suffisant. Je reviendrai prochainement sur ce point, qui est étroitement lié à l'explication des phénomènes de polarisation découverts par MM. Egoroff et Georgiewsky. M. Lorentz a précisément montré qu'on peut rattacher ces expériences à ( 867) celles de M. Zeeman, en tenant compte de l'absorption exercée, par les dif- férentes couches de la flamme, sur les radiations qui les traversent ('). » Observations. — Je préciserai ailleurs les conditions expérimentales. Le courant utilisé était généralement de i4 ampères; mais on peut encore constater l'alTaiblisse- ment, sinon la disparition du bord noir, avec un courant moitié moindre. Je pense d'ailleurs qu'en choisissant convenablement la source de radiations ou la couche absorbante (par exemple en emplovaiil du sodium dans un tube vide), il sera possible de mettre en évidence des ch9ngements de période plus faibles, et, dans le cas de ces expériences, d'utiliser des champs moins intenses. >) Pour observer le bord noir qu'il s'agit d'étudier, il est très commode de projeter sur la seconde flamme, à l'aide d'une lentille convergente, l'image de la première. On peut utiliser une petite lunette pointée sur la seconde flamme, ce qui fixe la position de l'œil. Je dois cette modification à M. Bouasse qui a bien voulu m'aider dans ces expériences et vérifier mes conclusions. » PHYSIQUE. — Recherches oamotiques sur les solutions très étendues de sucre de canne. Note de M. Poxsot, présentée par M. Lippmann. « Dans une Communication récente (^Comptes rendus, t. CXXIII, p. SSg) j'exprimais l'espoir de présenter à l'Académie les résultats des recherches que j'avais entreprises pour mesurer directement la pression osmoticjue ou la hauteur osmotique des solutions très étendues : j'avais déjà, à cette époque, réussi à préparer, par le procédé de Pfeffer modifié, des vases à parois semi-perméables pour les solutions de sucre de canne, et recherché une méthode permettant de faire des mesures avec le plus de précision possible. Je m'étais arrêté à la méthode suivante: » La solution de sucre est placée dans le vase à paroi semi-perméable, et ce dernier est plongé dans l'eau pure. Le bouchon du vase est traversé par un tube de verre, dis- posé verticalement, et dans lequel la solution existe jusqu'à une certaine hauteur, exerçant ainsi une pression dans l'intérieur du vase. Le tout étant placé dans une chambre où la température est aussi peu variable que possible, on note la position du niveau, toutes les vingt-quatre heures. On enlô^c de la solution, on en ajoute, suivant que le niveau s'est élevé ou abaissé dans l'intervalle de deux observations successives, et l'on cherche ain-i, par tâtonnements, la position du niveau correspondant à l'équi- libre osmotique. » Installé d'abord dans un sous-sol du laboratoire de Recherches phy- siques de la Sorbonne, j'ai dû, par suite des variations trop grandes de la (') Revue générale des Sciencex du 3o octobre 1897, p. 85 1. (868 ) température de l'air, disposer mes vases an fond d'un puits dépendant de ce laboratoire. Ici, la constance de la température m'a permis de modifier ma méthode de mesure afin de la rendre plus expéditive et d'éliminer ainsi l'influence des impuretés pouvant, avec le temps, souiller l'eau et les solu- tions : j'ai mesuré à différentes hauteurs la vitesse d'osmose, par le dépla- cement du niveau du liquide dans le tube osmotique, et j'en ai déduit la hauteur de vitesse nulle ou d'équilibre osmotique. )) J'ai remarqué qu'il était nécessaire de remplir les vases dans le puits, ces vases et la solution s'y trouvant déjà depuis plusieurs jours; d'opérer avec une solution de concentration invariable : cela, afin d'éviter les causes pouvant modifier pendant quelques jours la vitesse osmotique. Enfin, je n'ai conservé comme résultats définitifs que ceux où j'ai observé une réver- sibilité parfaite, c'est-à-dire ceux où j'ai mesuré des vitesses d'osmose po- sitives et négatives, et où j'ai trouvé, à plusieurs jours d'intervalle, en un même point du tube, la même vitesse osmotique. » La hauteur osmotique a dû être corrigée du poids de l'air déplacé et de l'excès dû au ménisque dans le tube osmotique. » Résultats : r"" solnlion. — is'',235 par litre, à ii°,8. Vase A hauteur osmotique H = 890""" Vase B » H = Sei"™ et 867""" » Dans le vase iK j'ai observé, à o'',8 : H = 846""" (')• » 2" solution. — oS'',6i75 par litre à 11", 8. Vase B H — 444'""' et 433°"" >> Ces résultats (présentés aux sociétés de Phjsique et de Chimie en juillet dernier) ont été complétés par d'autres, recherchés avec l'espoir d'obtenir une plus grande con- cordance. i"-"- soliilion. Vase A H = 870""" et 873""" Vase B H = 869""", 873""" et 867™"' Vase C H = 867"'"> » La hauteur calculée, en admettant pour masse moléculaire du sucre 34as'',2(0 = ir,), ' pour volume moléculiiire à 0° et à la pression de 76<^'" : 22"', 873 (gaz parfait, M. Leduc) et pour pression osmotique, la pression d'un gaz parfait de même concen- (') Cette observation a été faite dans une cave de la brasserie Dumesnii frères, à Paris. ( 869) iralion moléculaire, est de 870""", à peu près égale à la moyenne des hauteurs expéri- mentales. » Conclusions. — 1" Pour les solutions très étendues, le coefficient i de la relation de Van t'Hoffest égal à l'unité, de même que poin- les solutions concentrées (Pfeffer, Naccari). » 1° On doit rejeter l'hypothèse de la dissociation du sucre dans ses solutions aqueuses étendues (de M. Raoult) ; mes résultats cryosco- piques m'avaient déjà conduit à cette conclusion. » 3° La seule mesure osmotique faite à o^.S donne : /= 1,011. Or, j'ai trouvé 18,77 pour abaissement inoléculaire limite du sucre; j'ai cal- culé, au moyen d'une relation bien connue, ce qu'on appelle la constante cryoscopique de l'eau (j = i) et obtenu 18,696; d'où i= 1,004. » D'après les résultats osmotiques ci-dessus et mes expériences cryosco- piques je conclus que 18,70 peut être accepté comme constante cryosco- pique de l'eau avec une erreur inférieure à -^. » Qu'il me soit permis de rappeler que mes résultais cryoscopiques différaient beaucoup de ceux de M. Raoult (d'au moins 6 pour 100) et d'ajouter que ce savant vient de publier récemment de nouveaux résultats sur les solutions de sucre, concordant assez bien avec les miens {Comptes rendus, i5 novembre 1897). CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les isocyanurates alcooliques et la formule de constitution de i acide cyanurique. Note de M. Paul Lejioclt. « En même temps qu'il découvrait les éthers cyaniques (par l'action des éthers sulfuriques sur le cyanate de R), appelés depuis, par Cloëz, clhers isocyaniques, Wurtz signalait l'extrême facilité avec laquelle ces corps se polvmérisent en donnant des composés à formule triplée, les éthers isocyanuriques. J'ai reproduit le travail de Wurtz, en vue de déter- miner les chaleurs de formation des composés de ces deux séries, pour en déduire, par comparaison, la grandeur du phénomène thermique qui ac- compagne cette polymérisation ; je vais exposer ici les résultats relatifs aux composés isocyanuriques. » Les échantillons que j'ai employés proviennent, soit de la polymé- risation sponlanée des isocvanates bruis, soit du traitement par l'alcool du résidu de la préparation de ces corps, où l'on trouve une quantité appré- ciable de produit polymérisé. Dans tous les cas, quelques cristallisations ( 870 ) dans l'alcool donnent ces composés tout à fait purs; malheureusement 1rs rendements sont faibles, surtout pour les composés méthyliques; ils ne dépassent pas, en produit brut, 10 à i5 pour 100 du cyanate de potassium mis en œuvre. » IsocyanurcUe triniéthylique. — Ce corps est en cristaux assez volumineux, fondant à 175°; leur teneur en Az, évaluée par la métlioçle à la chaux sodée, s'élève à 24>73 et 24,77 po'"' loo- Théorie pour (OCAzClP)^ : 24,56 pour 100. » C-3 corps brûle très facilement dans la bombe calorimétrique; néanmoins son inflammation exige la présence d'un corps facilement combustible, sans cela le corps fond au contact de la spirale de fer et empêche celle-ci de brûler ; j'ai employé comme corps auxiliaire le coton-poudre, à raison de 5"'S'' à 6'"S'' par opération. Voici les ré- sultats obtenus : Chaleur Poids de conibusliori de substance. Calories dégagées. de iK'. 0,7747 o,683o cal 3 1 8 I , 4 2811 , I lal 4i 16,22 4ii5,82 o,6348 2617,14 Moy( ;nne. . . 4122,78 ... 4i>8,27p )i On en déduit les résultats suivants : Clialeur Chaleur de couibuslioii de formation moléculaire. moléculaire. A volume constant 7o4'^"'i 22 « A pression constante 703^''', 8 172'^"', 5 » Isocyaniirate triètliylique. — Ce corps est en beaux cristaux d'aspect soyeux, fondant à 95°; ce point de fusion est celui que Wurtz donne dans son Mémoire; c'est donc à tort qu'il a été contesté par Limpricht et Habich qui avaient indiqué 85". » La teneur en Az est de 19,75 pour 100. Théorie pour (OCAzC'lP)^ : 19,71 pour 100. » L'inflammation de ce corps exige les mêmes précautions que celle du dérivé mé- thylique, puisqu'il fond à une température encore plus basse; mais la combustion est intégrale, comme le prouvent les résultats concordants qui suivent : Chaleur Poids de combustion de substance. Calories dégagées. de iB'. er 0,4817 cal 2645,24 col 549' > 47 o,6i5i 3368,88 5476,96 0,5945 3257,78 54-9,87 Moyenne. . . . ... 5482,8 pa ( »7' ) ce qui conduit aux résullats suivants : Chaleur de combustion Chaleur de formation moléculaire. moléculaire. A volume constant 1 167''"', 83 » A pression constante 1168'-"', 27 '97' "''9 11 Comparons les chnlours (]c combtistion à pression constante de ces deux élhers; la dififcrence entre ces deux nombres est '(G 'i*-"', j on t")/|.8 x 3. Or le nombre i54,8 se confond avec la moyenne decenx que l'on tronve quand on compare les chaleurs de combustion de deux corps homologues régidiers, c'est-à-dire homologues par introduction d'un CIP lié au cai'- bone; les deux cthers étiuliés sont donc des homologues rogidiers. » Comparons maintenant la chaleur de combustion de l'isocyanurate triméthvlique (7o3^^',8) à celle de l'acide cyantiriqiie qui est 110^'^^ (Comptes rendus <\\\ 19 août 189'jV, la différence entre ces deux quantités est '|83'^"'.8 dont le tiers est iGi^'"',^. Ce dernier nombre dépasse notablement, et bien au delà des erreurs d'expériences, le nombre 157, maximum de l'augmen- tation de la chaleur de combustion entre deux homologues réguliers con- sécutifs: les trois groupes CIl^ ne sont donc certainement pas liés aux atomes de carbone de l'acide cvanuriquc. Ce môme nombre iGi,3 se rap- proche, au contraire, très sensiblement du nombre iG3-t64^^' relatif aux substitutions mélhylées liées à l'Az; nous avons donc là un argument très sérieux en faveur de l'existence de ces substitutions dans l'isocyanurate Iriméthvlique. La formule de constitution de l'acide cyanuriqiie serait donc "0 H ^ Az -C '\ celle d'un tricarbimidc svmétrique O = C Az — H, capable de \ ^ Az-C : 'I H U supporter des substitutions, seidement par ses atomes d'azote; cette for- mule s'accorde très bien avec le phénomène du dédoublement de l'acide cvanurique, à la température ordinaire, sons l'influence des alcalis, en ammoniaque et CO" que j'ai établi antérieurement (Cow/j^cj rendus du 2 se| - tembre iSgS). » Je me propose d'exposer prochainement des considérations du même genre sur d'autres combinaisons cyanogénées. « C. li., 1S97, 1' Serir.are. (1 . C\XV, 22 ) I 'G ( «72 ) THERMOCHIMIE. — Quinnnes et hydroquinones. Note de M. Amaxd Valeur. « Lesquinones elles hydroquinones ont été peu étudiées, au point de vuethermochimiqne; seules, la quinone ordinaire et l'hydroquinone ont fait l'objet de déterminations de ce genre. J'étudie dans cette Note quelques homologues de ces corps. p Quinone ordinaire ou henzoquinone. — Les nombres donnés jusqu'ici pour la chaleur de combustion de iS' de substance sont 610?/" [Biîrthelot et Recoura, Annales de Chimie et de Physique, 6= série, t. XIII, p. Sog ; 1888] et 606 1"' (Berthelot et LouGumiNE, Ibid., p. 333). M. Berthelot adopte la moyenne entre ces deux nombres soit 656C''',8 par molécule. La moyenne de mes déterminations pour is"- a été de 6091'^', 2, nombre compris entre les deux précédents ; il n'y a donc pas lieu de modifier le nombre 656^"', 8. Chaleur de formation pour les éléments : + (^-'^'^,0. » Toluquinone. — Ce composé a été préparé par oxydation de l'o-toluidine et pu- rifié par plusieurs cristallisations dans l'eau chaude (point de fusion 68°). La com- bustion de is-- de substance a donné : GSgo'^^i.a, 66o6'=''i,2, 6597™S7, 66oi'''", 2, soit 6598''''', 8 en moyenne. On en déduit, pour une molécule C'H'''0-=i22 : Chaleur de combustion à volume constant. pression constante . 8o5c=',o5 8o5<""-'',3 i> Chaleur de formation à partir des éléments [C. (diamant), II, O]: Q = -t- 6iC->i,8. « r/n'HOf/Hmone.— Le produit, après plusieurs cristallisations dans l'alcool aqueux, fond à 45° et donne des chiffres corrects à l'analyse. On a trouvé : chaleur de combus- tion de \^ à volume constant : 77-3='", 6; 776 f^"', 5; 7759'---",7; moyenne: 7764<^»',9. D'où, pour une molécule C'°H'^0^=r i64 : Clialeur de combustion à volume constant 1273^^=', 4 Chaleur de combustion à pression constante ... 1274'^''', 3 ce qui donne, pour chaleur de formation à partir des éléments, -h 82«=',4. » Ilydroquinone ordinaire. — Ce corps a été purifié par plusieurs cristallisations dans l'eau chaude. On a trouvé pour la combustion de i?--: 6238'^»>,9; 62i3<-''i,o; 6238<-"',8; 6224'"', 7; moyenne : 6228''''', 8. En rapportant à la molécule on trouve : Chaleur de combustion à pression constante 685^=1,4 qui concorde exactement avec le nombre 685'-»",5 précédemment trouvé par MM. Ber- thelot et Louguinine {Ann. de Chim. et de Phys., 6" série, t. XIII, p. 335 ; 1888). » Formation parles éléments : -h87«''',3. » Hydrololuquinone. — Ce diphénol, préparé par réduction de la quinone corres- pondante et purifié par cristallisations répétées dans C^H", fond à 126". La combus- ( ''73 ; lion de is'' a donné les nombres suivants : 6744'''")9; ôySS^^Sg; 6750'="', 3 ; moyenne : 6744'^', 7. En rapportant à la molécule CH'O^ ^ 124 : Chaleur de combustion à volume constant 836'^',3 Chaleur de combustion à pression constante BSô*^"', 9 ce qui donne -f-gg'-^'ja pour la chaleur de formation à partir des éléments. )) Jlydrothymoquinonc. — ■ Après cristallisation dans l'alcool aqueux, ce corps fond à 139". La combustion donne, pour i8'- : 7877"^'', 4; 7875™', 4; 7887'-'', 6; soit 7880'="', i en moyenne. D'où, pour une molécule C'°II"0-^i66 : Chaleur de combustion à volume constant iSoS'^"', 1 B à pression constante 1808'^''', 6 ce qui donne, pour la chaleur de formation à ()arlir des éléments : i-i i7''''',4. » Si l'on considère les nombres précédents, on remarque que la diffé- rence entre les chaleiu's de formation de la toluquinone et de la quinone ordinaire est considérable (i4*^*', 8), alors qu'entre la benzine et le toluène on trouve seulement ô*^"', 4- » C'est un fait qui n'est pas spécial à la série des quinoiies, mais qu'on retrouve dans la classe des phénols, des aminés, etc., où la différence entre les chaleurs de formation du premier et du second terme atteint une valeur encore plus grande (19^"', 5 entre phénol et o-crésylol, 17^"', i entre aniline et o-tohuitinc ). » Mais si l'on néglige les [)i'emiers termes de chaque série, on constate qu'entre les phénols et les qiiinones les relations d'homologie sont paral- lèles; ainsi l'on a, pour les chaleurs de formation : o-crés-?lol 56'^*', 3 ) ,.„, . , Thymol 76- ; différence : .9-',7. De même Toluquinone 61*^^', 8 ) ,._, . . „ ' . 01/ différence : 2o'»',0. Thymoquinone 82'^"',4 ) » De sorte que la différence entre les chaleurs de formation d'une qui- none et du phénol correspondant (les premiers termes exceptés) paraît être un nombre sensiblement constant : 6^^' environ. » Je me propose de vérifier si cette relation s'applique à d'autres qui- nones des séries benzénique et naphtalénique. » Enfin, on déduit des déterminations qui précèdent les équations ( 874 ) thermiques suivantes, qui expriment la réduction des quinones en hydro- quinones : Cal Qulnone ordinaire -i~ R^=: Hydroquinone -(-4o,3 Toluquinoue -t- H- =: Hjdrotoluquinone -1-37,4 Thymoquinone -+- H- :— Hydrolhymoquiiioiie +35, o )) Le dégagement de chaleur qui accompagne la réaction diminue donc à mesure que le poids moléculaire augmente; en d'autres termes, des trois quinones considérées, c'eit la quinone ordinaire qui a le pouvoir oxydant le plus marqué. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur la transformation de la sorhite en sorbose par le Mycoderma viui. Noie de M. A. Matuot, présentée par M. Gui- gnard. « On a observé fréquemment l'oxydation biologique des hexites : en particulier, Brown u transformé la mannite en lévulose à l'aide du Bacte- riiim aceli; M. Bertraail a changé la sorbite en sorbose par l'intervention d'une bactérie analogue. Tout récemment, MM. Vincent et Delachanal ont produit de la lévulose à partir de la mannite en employant la même bac- térie que M. Bertrand. Les bactéries considérées dans les expériences pré- citées ne sont pas les seuls microbes capables d'effectuer de semblables oxydations. Pasteur avaitrecoimu qu'une levure, le Mycoderma vini, détrui- sait un grand nombre de substances hydrocarbonées. » J'ai observé qu'en abandonnant des jus de sorbes à l'air, comme le faisait l'elouze, pour oxyder la sorbite qu'ils renferment et la changer en sorbose, on obtient, suivant les circonstances, des résultats très discor- dants; cela m'a expliqué les difficultés et les contradictions que l'on a ren- contrées en répétant l'expérience iailiale de Pelouze. Dans un petit nombre de cas, cependant, la production de l'hexose est considérable; dans tous, le liquide est recouvert d'un voile analogue à celui des mycolevures. » Les levures aérobies pouvaient être, d'après cela, des agents actifs d'oxydation delà sorbite. J'ai entrepris de contrôler cette supposition et de rechercher, parmi les mycodermes dont j'avais constaté la présence, l'agent ou les agents de la fixation de l'oxygène de l'air. J'ai aussi cherché les con- ditions lavorables au développement et à l'action de ces microrganismes. ( f<75 ) '1 Le jus de sorbes esl le liquide que j'ai employé le plus couramment pour mes cultures. Je l'ai préparé avec des sorbes recueillies à l'arrière-saison. Celles-ci ont été pressées, et le moût soumis à la fermentation alcoolique pour détruire les sucres fer- menlescibles ; sa densité était d'environ i,o5. » J'ai abandonné à eux-mêmes, simultanément et dans des conditions variées, plu- sieurs échantillons de jus de sorbes. Au bout de quelques jours, j'ai dosé le sucre ré- ducteur dans chacun d'eux. Dans un de ces échantillons, exposé à une température de 25° à 35°, j'ai trouvé la sorbose en assez grande proportion. Examiné au microscope, le voile qui recouvrait le liquide riche en sucre réducteur était formé de cellules ana- logues à celles des levures, et de bactéries en moindre abondance. » J'ai séparé ces deux espèces bien distinctes de microrgauismes et je les ai ensemencées sur le liquide de culture stérilisé. Les levures eflrectuaientl'ox) dation ; les bactéries ne la réalisaient pas. 11 était donc impossible de confondre ce ferment avec ceux étudiés par Bro«n et par M. Bertrand. M. Bourquelot, dont on connaît la com- pétence en celte matière, a bien voulu examiner ces mjcodermes; il leur a trouvé toutes les apparences des fleurs de vin. )) J'ai alors ensemencé du jus de sorbes avec de la Heur de vin ordinaire et j'ai obtenu, à 3o°, une rapide production de sucre réducteur. D'un auti-e côté, j'ai ense- mencé, de même, du vin avec le ferment recueilli sur la culture riche en sorbose; il a recouvert ce liquide du voile caractéribtique et son examen au microscope l'a montré formé de cellules idenliciues à celles du Mycodenna vini. Enfin, des essais variés de culture, effectués comparativement avec les deux mycodermes, m'ont donné des végé- tations de même apparence dans tous les cas. D'autre part, j'ai extrait le sucre réduc- teur produit dans de nombreuses expériences de ce genre. Je l'ai trouvé constamment identitiue à la sorbose, quel ([u'ait été le ferment employé dans l'oxydation. » J'ai cm, dès lors, pouvoir admettre, dans une certaine mesure, que le ferment que j'avais isole sur le jus de sorbes est identique au Myco- derma vini. » Il restait à caractériser plus précisément le sucre résultant de l'oxy- dation. » Celui-ci se comportait, vis-à-vis des dissolvants, comme la sorbose obtenue par la méthode de M. Bertrand. Combiné à la phénylhydrazine dans les conditions adoptées par M. Maquenne('), le poids d'osazone obtenu (0,82) corresjjondait au ren- dement caractéristique de la sorbosazone; le point de fusion du produit (iG4°) était bien celui indiqué pour le dérivé de la sorbose. Le sucre formé par l'oxydation était donc de la sorbose. » Des fermentations faites à diverses températures m'ont montré que la plus favo- rable était 3o°. A cette température, l'oxydation de la sorbite est réalisée par le Mycodenna vini avec une rapidité beaucoup plus grande que par les bactéries em- ployées jusqu'ici. (') Comptes rendus, l. CXII, p. 799. ( 876 ) » J'ai été conduit ainsi à adopter la méthode suivante pour préparer la sorbose : » Le jus de sorbes est débarrassé, par la feriBentation alcoolique, des sucres capables de la subir. 11 est ensuite placé, sous uue faible épaisseur, dans des vases à fond large; on peut employer avec avantage des cuvettes pour photographie. On ensemence large- ment de fleurs de vin et l'on met à l'étuve à 3o°. La marche de Topératioa est suivie par des essais à la liqueur de Fehling. L'oxydation est terminée quand la réduction n'augmente plus. Sa durée varie avec la surface du liquide. Avec une surface de 3<'""i pour ]!'' la proportion augmente d'environ loS'" par vingt-quatre heures. n La fermentation terminée, on défèque le liquide par l'acétate de plomb. L'eN.cès de plomb est enlevé par l'acide sulfurique, et le liquide est filtré. On évapore au bain- marie ou dans le vide jusqu'à consistance de sirop; la sorbose cristallise par refroidis- sement. Ou la purifie par recristallisation. >.. On peut obtenir de la même manière la sorbose avec la sorbite pure ou avec les résidus incristallisables de la préparation de celle-ci. Oa dissout dans du vin ou dans un liquide nutritil" artificiel. La proportion de sorbite ne doit pas dépasser 10 pour 100. I! arrive ])artbis que le ferment ense- mencé sur ces solutions ne vit pas. On tourne la difficulté en cultivant le mycoderme sur uu peu de vin; lorsque le microbe en recouvre la surface, on enlève le liquide sous-jacent et on le remplace par la solution de sor- bite. Iji fermentation se continue dès lors régulièrement. » En terminant j'ajouterai quelques mots sur un autre ordre de faits. J'ai remarqué que, suivant la nature des liquides sur lesquels il est cultivé et aussi suivant la température, le Mycoderma vini se développe différem- ment et prend des formes variées. Qu'il s'agisse de plusieurs formes ou, ce qui est moins vraisemblable, de plusieurs espèces, l'action exercée sur les alcools polyatomiques par ces végétaux de formes différentes est elle- même différente. » Je poursuis l'étude de ces particularités que j'ai déjà constatées dans un assez grand nombre d'expériences (' ). » ZOOLOGm. — Su7- les feuillets geiminatifs des Coléoptères. Note de M. A. Lécaillox, présentée par M. Gtiiguard. « Les nombreux travaux publiés sur l'embryogénie des Insectes présen- tent entre eux une discordance considérable sur tout ce qui regarde l'ori- (') Ces recherches ont été faites et sont continuées au laboratoire de M. Jungfleisch. ( 877 ) gine des feuillets germinatifs. Jusqu'à ces dernières années, presque tous les auteurs tendaient cependant à admettre que la segmentation de l'œuf aboutissait à la formation d'une vésicule blastodermique composée d'une paroi cellulaire entourant le vitellus nutritif. Au milieu de celui-ci restaient disséminées un certain nombre de ceWiûes (Mlescellidexi^ilel/ines, lesquelles avaient pour rôle de digérer peu à peu le deutoiccithe. De cette vésicule, sur le milieu de la face ventrale de l'œuf, naissait, par une gaslrulation plus ou moins typique, une bande cellulaire qui pénétrait à l'intérieur et con- stituait un «zp'^oe/îfi^o^^rwr. tandis que l'ectoderme définitif se formait aux dépens du reste de la paroi ventrale de la vésicule blastodermique. Le mé- soendoderme se séparait ensuite en deux parties : le mésoderme propre- ment dit et l'endoderme chargé de former l'épithélium de l'intestin moyen. C'est dans cet esprit qu'ont été fails les plus importants travaux sur les Coléoptères, par exemple ceux bien connus de Graber, d'Heider et de Whceler. » Or, tout récemment, dans une série de travaux remarquables, R. Hey- mons, chargé de cours et assistant à l'Institut zoologique de Berlin, est arrivé à cette conclusion que chez les Orthoptères intérieurs comme le Lépisme, les cellules vitellincs forment ré|iithélium de l'intestin moyen, tandis que chez les Orthoptères élevés comme la Forficule, la Blatte et le Grillon, le même épithélium résulte de proliférations ectodermiques pro- venant du stomodeum et du proctodeum. Ileymons en conclut que les cellules vilellines représentent Tentoderme, et que, si ce dernier forme bien cliez les Orthoptères inférieurs l'épithélium du mésentéron, il n'en est plus de même pour les Orthoptères supérieurs. Ces observations d'Heymons ont un grand intérêt si on les envisage au point de vue de l'embryologie ijcnérale, puisqu'elles attestent que, dans un même groupe animal, l'épi- thélium de l'intestin moyen peut tirer son origine soit de l'entoderme, soit de l'ectoderme. L'auteur allemand s'appuie même sur elles pour com- battre très vivement l'idée généralement admise de l'importance des feuil- lets germinatifs et de l'importance qui résulte de l'iiomologie de ces feuillets dans toute la série des Métazoaires. » J'ai, de mon côté, étudié la formation des feuillets germinatifs chez un certain nombre de Coléoptères, particulièrement chez le Clytra lœvius- citln. le Gaslrophvsa pnlyp^oni. YAgelastica alni, le Lina pnpuli, le Linatre- mulœ et le Chrysomela mcnlhaslri. Les faits qui résultent de mes observations sont complètement différents de ceux que les travaux de Graber, d'Heider et de Wheeler avaient fait passer dans la Science, et concordent, au con- ( «?« ) traire, en très grande partie, avec les résultats obtenus par Heymons chez les Orthoptères supérieurs. Ces faits peuvent f3 mentionner très briève- ment de la façon suivante : » 1° Lœuf subit une segmentation intravitelline. Pour cela, le noyau de segmenta- tion et la couche protoplasmique propre qui l'entoure se comportent comme première cellule de segmentation. Cette cellule se divise en deux cellules filles qui grandissent, puis se divisent à le.u- tour et ainsi de suite. En même temps, les cellules se déplacent dans l'intérieur de l'œuf. Certaines d'entre elles vont faire une couche continue à la périphérie, tandis que les autres restent réparties daus la masse vitelline. Ce stade a été considéré jusqu'ici comme une blastula et désigné par le nom de stade blasloder- miquc. En réalité, il correspond au stade gastrula. L'assise périphérique est en effet l'ectoderme et les cellules internes sont l'entoderme. Le stade blastula a été sauté par suite d'un phénomène d'abréviation embryogénique, abréviation liée comme toujours à la richesse de l'œuf en réserves nutritives. » 2° Le mésoderme se sépare de l'ectoderme sous la forme d'une étroite bande cellulaire longitudinale et médiane qui fait presque tout le tour de l'œuf suivant le plan de symétrie du futur embryon. Cette bande mésodermique est interrompue seulement sur la région dorsale moyenne de l'œuf. Elle se sépare de l'ectoderme diffé- remment, suivant que l'on considère sa région moyenne (située le long de la face ven- trale de l'œuf) ou ses deuN. extrémités. La région moyenne commence à se former tout d'abord; pour cela, les cellules ectodermiques situées sur la région médio-ventrale de l'œuf s'allongent perpendiculairement à la surface de l'œuf et se pressent plus forte- ment l'une contre l'autre; la plaque ectodermique ainsi modifiée s'invagine peu à peu à l'intérieur de l'œuf en prenant d'abord la forme d'une gouttière. C'est cette gouttière qui fut interprétée inexactement par Hœckel et les embryologistes qui suivirent, tels que Graber, Heider, Wheeler, comme une gastrula. Or, comme je l'ai indiqué plus haut, le stade gastrula est bien antérieur et ne se manifeste pas par une invagination typique. Les deux CNtrémités de la bande mésodermique se séparent de l'ectoderme non plus par invagination, mais par prolifération cellulaire. Cette prolifération se fait au fond et sur les parois d'un canal qui prolonge en avant et en arrière, sur l'ectoderme, la gouttière de la région ventrale. » 3" Ultérieurement, les cellules endodermiqnes restent disséminées dans le vilelhis nutritif qu'elles digèrent peu à peu; mais c'est là leur seul rôle, et elles n'entrent ja- mais dans la constitution de l'épithélium de l'intestin moyen. Ce dernier épithélium se forme relativement très tard au moyen de bandes cellulaires qui partent du stomo- deum et du proctodeum. Il n'est pas possible de considérer ces bandes cellulaires ecto- ' dermiques comme représentant l'entoderme. M En résumé, chez les Coléoptères que j'ai mentionnés plus haut, et il en est certainement de même chez la plupart des Insectes, le stade blastula n'apparaît pas dans le développement; le stade gastrula succède iminédir- tement à la segmentation et n'offre pas d'invagination typique; il ne se forme pas de méseiidoderme, mais simplement un mésoderme par invagi- ( 879) nation ou par proliféralion cctodcrmiqiie; l'entoderme est em|)lo\c iiiii([iie- mcnt à digérer les réserves vitellines et ne fournit pas l'épilhélium intes- tinal moven, lequel est d'origine eclodermique. Quant à ce dernier lait, il prouve que chez les Coléoptères comme chez les Orthoptères supérieurs, l'intestin moven n'est pas l'homologue de l'intestin moyen des Insectes in- lérieurs. Cette anomalie piésenlée par la classe, des Insectes est un fait ahsolimient exceptionnel, mèine si l'on envisage le règne animal loul en- tier. On pciil, je pense, l'expliquer par le rôle digestif spécial que rem- plissent, pendant toute la dnrce du développement, les cellules entoder- miques restées ilissémijiées dans la masse vitelline. Ces cellules deviennent ainsi, en quelque sorte, inaptes à se grouper pour faire l'épithélium intes- tinal et celui-ci doit se produire par nn autre moyen. Déjà chez le T.épisme, les cellules \itellines n'arrivent à faire l'épilhélium de l'intestin moyen qu'après l'éclosion delà larve, (.elle circonstance défavorable est disparue chez les Insectes supérieurs, mais c'est t'ectoderme qui supplée à l'inapti- tude acquise de rentoderme et forme l'épithélium du mésentéron. Si l'on remarque, enfin, que l'anomalie dont il s'agit ici se rapporte à un groupe d'animaux à embryogénie excessivement condensée et modillée, on peut conclure qu'elle ne peut guère diminuer l'importance que l'on attache à l'homoloeie des feuillets embryonnaires dans la série des Métazoaires et et aux conséquences que l'on tire d'ordinaire de cette homologie. » ' ZOOLOGlli. — Sur le Rouget de l'homme. iN^ote de M. Iîjuckek, présentée par M. Edmond Perrier. a Le l{oua:et, ou aou/àt, est un parasite de l'homme qui prodiul sui- lui, en août et septembre, une éruption de boutons appelée éryt/iéme aulDinnal. Ces boutons sont accompagnés de démangeaisons très fortes cl dispa- raissent d'eux-mêmes eu (piehpics joiu's. )) Ce parasite fut d'abord considéré conim;- un Acarien adullc et nommé Leplus aulumiialis. En 187G, Kl. iSlégnin l'a déterminé comme larve hexapode de Trombidion. Mais la détermination spécifique n'a [)as été faite jusqu'ici d'une manière définitive. Il y a deux espèces de Trombidions communes dans nos |)a\s : Trombidium gymnopleiorum et Trombidium Iiolosericeum. Leurs larves hexapodes vivent sur divers animaux, arthro- podes, oiseaux et mammifères. Le Leplus aulumnalis a été rapporté taulùt à l'une, lanlùl à l'autre de ces espèces; et dans son grand Ouvrage sur les C. R. . 1S97, 3' Semestre. (T. CXXV, N° 22.) ' '7 ( 88o ) Acariens d'Iliilie, Berlese l'attribue tantùt ;i la |)reiuière (Acari, Myriap. et Scorp. hucusqiw in llalia repert .; o-do prostiguntla, p. 9V), tantôt à la se- conde (Ibid., p. 102 et 1 10). » L'obscurité de la question tient à ce «[ue, jusqu'ici, on n'a jamais décrit a\ec détail de Ia-jiHis pris sur r/ioiiinic. Il est du reste assez difficile de se les procurer, malgré leur abondance, à cause de leur petitesse. M Or les larves de ces deux espèces ont été étudiées avec soin par llen- king et Bei'lese. Henking {^Zeilsch. fur ^vissensch. ZooL, t. XXXVU, 1882) a décrit et figuré des larves liexapodes provenant de Trombidium gym/io- pleroram élevés en captivité; Berlese (lac. cit.) a décrit et figuré celles de Tromhidiiif» holosciicetirn et de Tr. gyninopterorurn prises sur divers ani- maux. » Avant recueilli siu ///o/>///;e plusieurs Rougets, je lésai minutieusement comparés avec ces larves. J'ai ainsi examiné avec soin la forme des poils, des veux, des orteils, des pédipalj)es; la distribution des poils sur ces articles; la forme des orteils des pattes et leurs griffes terminales. » Le lésultat île cette comparaison est (pie le Rouget de l'homme est la larve du Trondndiurti nymnopteroni/fi. '> J'ai aussi trou^■é cette larve sur des rats ( Mus ratUis ) et des merles. Je l'ai également recueillie à l'état de liberté sur diverses plantes, en particu- lier sur lies pieds de haricots; et l'extrême abondance des adultes et des nymphes de Trombidium gymnoplerorum sans un seul Trombidium holoseri- reum, recueillis en même temps, rendaient presque évidente a priori notre détermination. » Comme il est possible que, sur divers points, il y ait diverses larves de Trombididés attac|uant l'homme, il est bon d'indiquer les points où ou les recueille. Les miennes l'ont été à Semur-en-Auxois (Côte-d'Or) où l'érytlième automnal est presque général en août et septembre. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la culture du Sostoc punctiforme en présence du glucose. Xote de M. Raoul Boiilhac, présentée par M. Dehérain. « Je cultive le INostoc punctiformr dans une solution nutritive, dont j'ai donné la composition cpiand, pour la première fois, j'ai entretenu l'Aca- démie des recherches cjue je poursuis sur ce sujet. » Ces solutions, exemptes d'azote et de matières oi-ganiques, sont intro- duites dans des matras et stérilisées : après quoi, je les ensemence avec un fraomenl de Nostoc recoud ert de microbes fixateurs d'azote. L'algue ^ égète ( 8Si ) ainsi normalement, en utilisant l'acide carbonique aérien et grâce aii\ mi- crobes qui fixent sur elle l'azote libre : elle l'orme plus tard une nappe verte qui recouvre la surface de la solution. » Une culture de Nostoc est vite compromise, lorsqu'elle est ex|)osée à des rayons trop vifs. D'autre part, j'ai observé que des rayons de faible in- tensité ne donnent plus à cette algue les moyens de décomposer l'acide carbonique contenu dans l'atmosphère. » Je me suis alors posé la question suivante : le Nostoc puncliforme, in- suffisamment éclairé et, par suite, n'ayant plus à sa disposition tonte l'é- nergie kunineuse (pii lui est indispensable pour végéter, devient-il capable de changer sa manière de vivre et de se développer comme un Crypto- game dépourvu de chlorophylle, c"est-:i-dire au\ dépens d'une matière or- ganique. » En premier lieu, j'ai reconnu ceci : le Nostoc punctiforme vit dans une solution contenant i pour loo de glucose; en proportion plus forte, le glu- cose ne tarde pas à devenir nocif pour cette plante. )) J'ai ensuite disposé les deux expériences que je vais mentionner : Il Expérience I. — Trente nialras de culluie, d'une rajDacité de i''', sont préparés : cliaque matras contenait o''',.j de ma solution. » Ningt-qualre de ces matras pris comme lénKiiii'- Ciiienl ensemencés avec un fra»-- nient de Nostoc recouvert de mici-obes fixateurs. » J'ensemençais de même les si\ matras qui restaient, mais après avoir addilinniic leurs solutions d'une quantité de jrlucose assez faible pour ne pas être nocive. )> \ la (in du mois de mai, ces tienle matins furent |)lacés les uns à côté des autres dans la paitie d'une serre où les radiations arrivcnl hop faibles pour laisser au Nostoc la propriété de décomposer l'acide carl)oiii(|uc. Il Au !'■'■ octobre, je mis (iii à l'expérience dont b's résultats sont consignés dans le Tableau suivant : \ Dluriir Glucose tic la eonlenii Sdhition flans 1''' iiiilrilive (le la Nuiiu'n'-- versée sdlutinii (les dans cliai|iie milrilivi iiialrH^. matras. lllili-^.e. 24 ll'llHilM--. ! "'^ iiiMiit du n*- 1 au n" 2'4.. . . / SI" :>.') . . 0 , ") 0,5 0,5 0 , vt 3 26. . 3 27. . 6 28.. (i 29. . 0,5 0,5 (i 30.. /9 Poids du glucose restani dans iiilroddit le nialras lans chaque à la lin de matras. l'expi-rirni ■■. (lisp;irii néant néant iitant er sr gr 1 , .") o,,58i ";9'9 1 ,:) o.3.'i7 0 , 9.53 3 ,0 1 ,009 '■99' 3,0 j,o84 ' .916 3,0 1 , 20.5 ' 1 79'3 1 . ■"> 2,335 >. , 1 G.j Poids des récoltes de Niistoc pesées À l'élal sec. néant t-'i" o, r(3o 0 , 1 80 0.364 o,36o o , 3o3 o . 3 00 ( »^^- ) ■ » Expérience II. -— A l.i fin àa mois de juillet, j'ni ])lacé un matras de culture dans une armoire herniéliquenient close, située elle-nième dans une chambre dont les fenêtres étaient entièrement recouvertes par des volets. » Ce matras se liouvait ainsi dans une obscurité complète, au sens vulgaire du mot. Je dois dire cependant qu'une plaque Lumièie, laissée quarante-liuit heures au même endroit, a été impressionnée. I) 11 contenait o''',5 de ma solution nntiitive, à laquelle j'avais ajouté 38'' de glucose, et fut ensemencé avec un fragment de \ostoc recouvert de microbes fixateurs. » Au commencemeat d'octobre, je retirai le matras". Malgré ce séjour prolongé dans l'ob^curité, l'algue s'était bien développée et elle présentait une coloration d'un \ci'l'|>lus clair ([ne les individus qui avaient servi à lenseniencenient. » Cette circonstance m'engagea à souinetti-e la plante à resamen de M. Bornet, qui vouiiit bien nie remettre la Note suivante : » Le ^o^toc dont vous m'avez communiqué un fragment est très pur. Mais il diffère à certains égards des échantillons que vous m'avez soumis antérieurement et dont il est sorti. Les filaments sont enroulés en pelotons moins denses et, à la périphérie du thalle, ils sont à peine flexueux et sont entrelacés si lâchement qu'ils font penser au Xosloc piscinal. En outre, les spores sont presque toutes en germination. » Ces effets sont dus vraisemblablement à une végétation plus active, résultant d'une alimentation plus abondante. De nouvelles expériences sont en cours d'exécution. » Conclusions. — De ces expériences se dégagent les conclusions sui- vantes : » I" Le Nostoc punctiforme fabrique de la matière organique à l'aide de l'acide carbonique aérien et de l'azote libre, lorsqu'il est enseinencé dans une solution nutritive additionnée de microbes fixateurs d'azote, mais à la condition d'être régulièrement éclairé. » 2° Il cesse de végéter aussitôt que, dans ces conditions, il est privé de radiations hiinineuses suffisamment intenses. » 3° Malgré une lumière insuffisante, il pourra encore végéter s'il trouve dans sa solution minérale une matière organique telle que le glu- - cose. » 4" Soustrait complètement, comme je l'ai indiqué plus haut, à l'in- tluencedes radiations lumineuses, il fabriquera encore de la matière verte. » Celte algue, à l'obscurité, peut rester verte au lieu de devenir jaune comme une plante à chlorophvUe onlinaire ( ' ). » (') Je remercie une fois de plus AL Bornet de l'evlréine complaisance f|u'il a mise à examiner les plantes en expériences. ( 883 ) PHYSIOLOGIE EXPÈniME^TAhE. — Sur la caracférislique d'excitation des iiprfs et des muscles. Note de M. G. Weiss, présentée par M. Marey. « M. le D' Dubois, de Berne, a publié dans les Comptes rendus i^i-i]y\'\\- It't 1897) une Note dont les conclusions paraissent contraires aux résultats que j'ai obtenus et fait connaître à diverses reprises, sur l'excitation des nerfs et des muscles. Je voudrais expliquer en quoi cette contradiction n'est qu'apparente, les expériences de M. Didjois étant confirmatives de ma manière do voir. » A la suite de ses expériences sur l'excitation des nerfs et des muscles, M. d'Arsonval a admis que l'élément important de l'excitation était la variation de potentiel au point de contact de l'électrode nés^ative. Ces va- riations de potentiel pouvaient être enregistrées directement à l'aide d'un dispositif indiqué par ]\I. d'Arsonval, et la courbe représentative E =/(t) est ce que l'auteur appelait la caractéristique d'excitation. » De mon côté, je considère que l'excitation électrique des nerfs et des muscles, aussi bien que toute autre action électrique, est parfaitement dé- (iiiie lorsque l'on connaît la loi I =y(/) suivant laquelle varie le courant électrique traversant l'organe en expérience. Toutes les expériences pu- bliées et toutes celles que j'ai imaginées moi-même peuvent s'expliquer de celte façon, je ne connais pas une seule exception ; ninis la loi est souvent masquée et n'apparaît qu'après une discussion minutieuse. » Pour le faire comprendre, j'aurai recours à une comparaison, quelque inq)arfaite qu'elle puisse être. Quand on fait l'étude des moteurs hydrau- liques, on trouve que l'énergie empruntée à l'eau par le moteur est égale à la perte d'énergie potentielle et cinétique de cette eau. Cette loi est absolument générale. Mais si, en particulier, on expérimente sur des dispo- sitifs diflérents, les divers facteurs ([ui entrent dans la perle d'énergie de l'eau pourront dominer suivant les cas. En étudiant une roue à auges, on trouvera que le travail produit dépend de la quantité d'eau débitée; pour une roue en dessous, ce sera la vitesse du courant d'eau qui sera l'élément dominant; pour une turbine, le travail variera avec la pression, et ainsi de suite. Il n'en est pas moins certain que la loi générale restera l'expres- sion de la vérité. » De même quand, tlaus l'action de l'électricité, on connaît la loi 1 = f(t ) le problème est déterminé; mais, suivant les cas, les divers facteurs (884 ) qui influent sur la fonction/(/) pourront prendre plus d'importance les uns que les antres. Dans la courbe I =/if) il > » surtout deux choses à considérer : » 1° Le coefficient angulaire de la tangente a la courbe, donne par -^ et représentant la variation d'intensité du courant ; » 2° La surface comprise entre la courbe et l'axe des abscisses représen- tant la quantité d'électricité en jeu. » Ces éléments, comme la courbe !=/(/), dépendent de diverses variables : la force électromolrice E. la résistance des conducteurs R, leur capacité C, leur self-indnction L. Suivant les expériences, ces divers élé- ments pourront prendre une importance prédominante, sans que les résul- tats, contradictoires en apparence. |)uissent être opposés les uns aux autres. )) En particulier, il est aisé de voir que, dans toutes les expériences d'Anfinoff et de Dubois, les effets observés dépendent de la variation de forme de la courbe I =f{t). » PHYSIOLOGIE HUMAIXL:. — Étude des sons de la parole par le phonographe. Note de MM. SIarichem.e et Hkmardi.vquer, présentée par M. Marey. <( Nous avons repris, par la photographie, les expériences entreprises par Hcrmann. Bœke, Pipping, etc. sur les sillons du phonographe, et nous avons cherché à en tirer des conclusions relativement à la formation des sons de la voix humaine. » Les premières applications de la méthode graphique à l'étude de la parole, faites au laboratoire de M. Man-yparM. Rosapelly. ainsi que les expériences de MM. Demeny et Marichelle sur la chronophotographie de bouches parlantes, avaient spécialement pour objet l'inscription des mou- vements des organes phonateurs. D'autre part, on se rappelle les re- cherches faites au moyen du phouautographe de Scott et de l'appareil à flammes manométriques de R. Kœnig, sur l'analyse de la vibration aérienne. Nous avons songé à reprendre ces travaux à un point de vue un peu différent, en recherchant le rapi)ort qui peut exister entre la forme de la vibration et les mouvements de l'organe phonateur. » L'un de nous {' ), dans une étude récente, a été amené, par l'examen des sillons phonographiques, aux conclusions suivantes : (') La Parole d'après le tracé du phnnograplie. par M. H. Mariclielle, professeur l'Institution nationale des Somds-Muets de Paris; lJelai;i'ave, 1897. ( 885 ) » 1" Le limbrc îles voyelles ne paniil ôLre essentiellement déterminé ni par la capacité de la cavité buccale faisant office de résonateur, ni par les n)oiivenienls de la langue en avant et en arrière, ni par le degré d'écarte- ment des maxillaires ; )) 2" Les voyelles, ainsi qne les consonnes, doivent leur timbre carac- téristique au passage du sonltle sonore à travers un ou plusieurs orifices qui se forment ilans la bouche, entre la langue et le palais, ou entre les lèvres; ce canal affecte la même forme que celle qui est prise par les lèvres tlans l'action de soufller; » 3" Pour la prodiiclujn et la dilférenciation des voyelles et des con- sonnes, l'orifice générateur dont il vient dètre question sul)it des modifica- tions de deux ordres, relatives au degré d'ouverture et à la région de for- mation de cette sorte de glotte buccale. » Nous avons essavé de compléter cette élude en fixant, |)ar la photo- graphie, les inscriptions phonographiques des sons vocaux. Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie une première série de ces photogra- l)hies, qui, bien que très imparfaites encore, en raison des ditlicultés d'exécution, permettent ), et à la série antérieure (i, e, ê) (cliché 2); ( 886 ) » 3" D\ine manière générale et à égalité d' MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur la construction rationnelle des moulins à meules métalliques . Note de M. J. Sciiweitzer. (Extrait. ) « J'ai l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie sur un système de moulins à meules métalliques, donnant tons les avantages des anciens moulins à meules de pierre, sans en présenter les inconvénients. » Dans ces dernières années les meules de pierre ont été partiellement remplacées, pour la mouture des froments, par des appareils à cylindres, qui arrivent à produire l'écrasement du blé par une action de laminage de l'amande du grain. L'un des défauts de ce système est d'aplatir les cellules et d'éliminer ainsi, en même temps que le son, des substances nutritives que les hygiénistes considèrent comme essentielles. » De nombreuses tentatives ont ét>^ faites pour utiliser le mode merveil- leux de mouture par rotation de la meule, en remplaçant la pierre meu- lière par une meule en métal, donnant un travail plus régulier et plus parfait; mais leur réalisation pratique présentait de nombreuses difficultés. » ... Il est aisé de formuler les conditions à remplir pour créer un moulin C 892 ) à meules métalliques qui réponde aux conditions théoriques d'un travail parfait. Pour cela, il faut : » 1° Que les meules soient établies suivant un plan horizontal ; 2" que le parallélisme exact des deux meules soit assuré et qu'elles soient main- tenues d'une façon constante pendant la marche, soit qu'on les rapproche, soit qu'on les écarte; 3" que ces meules soient munies de cannelures dont le profil soit approprié exactement au travail qu'elles sont destinées à exécuter. « J'ai résolu ce problème en créant un système de niouKns dont l'axe vertical plonge sur toute sa longueur dans une crapaudine pleine d'huile, afin de maintenir la meule d'une façon rigide dans le plan horizontal. Cet axe supporte la poulie motrice qui est en forme de cloche et porte une meule sur sa face supérieure. Par ce moyen, non seulement cette meule tourne suivant un plan déterminé et immuable, mais la force motrice est utilisée entièrement sur la poulie réceptrice, au point même de son appli- cation, par conséquent entièrement dépensée en travail utile. » Pour obtenir le parallélisme exact des meules, j'ai ^ixé la meule gisante supérieure sur un plateau formant couvercle, tourné exactement au diamètre correspondant à l'alésage du bâti, de façon à ce qu'il soit guidé et puisse télescoper dans celui-ci — )) Si l'on considère l'extrême ténuité de la farine qu'il s'agit d'obtenir sans contact des meules, on comprendra les raisons qui m'ont déterminé à assurer ce parallélisme d'une manière absolue. » En troisième lieu, ayant déterminé les lois qui régissent l'action des cannelures des meules sur le grain, j'ai établi : 1° leur direction plus ou moins oblique par rapport au rayon; 2° leur profondeur et leur largeur relatives; 3° l'angle d'inclinaison du plan formant l'arête travaillante. )) On peut, avec ces meules, effectuer avec une précision remarquable toutes les opérations de mouture, granulation, décortication ou pulvérisa- tion : notamment le fendage longitudinal du blé, sa mouture graduelle en farines granulées conservant la forme naturelle des cellules du grain et renfermant ainsi l'intégralité des matières nutritives, phosphatées et dias- tasées, contenues dans l'amande. Cette farine est obtenue sans échauffe- ment nuisible. » On peut également obtenir, avec une précision qui n'avait pas encore été atteinte, la décorlication des grains et graines fourragères, du riz, du café, etc., ainsi que le dégermage du mais pour en éliminer les matières grasses avant son emploi en distillerie, brasserie, etc — » ( B93 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'analyse des silicates. Note de M. A. Leclère, présentée par M. Michel Lévy. « La principale difficulté de l'analyse des silicates tient au passage de la silice par l'état gélalineux. On sait cpie l'évaporation à sec à laquelle on a ensuite recours expose à l'entraînement partiel des bases dans le résidu. » Les analogies qui existent entre le silicium, le titane et l'élain condui- sent à supposer qu'il est ])ossible d'obtenir directement la silice à l'état insoluble en allaquant par I acide nitrique suffisamment concentré un si- licate qui ne soit pas susceptible de s'hydrater pendant sa décomposition. » Nous avons constaté qu'on obtient ce résultat en fondant d'abord les silicates naturels avec de l'oxvde de plomb : cette base forme, à une tempé- rature modérée, des composés très fusibles avec tous les éléments des sili- cates, et relient les alcalis par une affinité bien caractérisée. )) On a indiqué que sa présence n'est pas compatible avec la conserva- tion des vases en platine. Nous avons vérifié qu'on évite toute altération du j)latine : i° en emplovant l'oxyde de plomb pur préparé comme il est indiqué plus loin; 2" en opérant la fusion dans un moufle de coupellation et en évitant absolument tout contact du platine avec la fl;unrae du gaz d'éclairage. » Le silicate porphyrisé est mélangé avec l'oxyde de plomb. La proportion d'oxyde convenable pour l'allaque d'une argile réfraclaire esl de trois fois le poids du minéral. La présence des alcalis permet de réduire au besoin celle proportion. Le volume lolal reste d'ailleurs toujours faible. Nous employons une capsule de 4o">°' pesant 4s'' et munie d'un couvercle. La fusion dans un moufle, à la température du rouge orangé, dure environ une demi-heure. On peut la prolonger en ajoutant au besoin de l'oxyde de plomb si le silicate n'a pas été réduit en poudre très fine. On obtient un émail liquide qui se solidifie en se détachant du platine si l'on refroidit brusquement le fond de la capsule munie de son couvercle pour obvier aux perles par décrépitation. » L'émail se décompose complètement dans un mélange d'au moins dix fois son poids, formé par parties égales d'acide nitrique ordinaire et d'acide nitrique fumant. L'attaque s'efTectue à froid, ou mieux vers 4o°. Elle dure une heure si l'on a pulvérisé l'émail, elle se prolonge au contraire si l'on opère sur des fragments de fortes dimen- sions. Elle peut, dans ce cas, exiger un jour ou deux. Elle se termine toujours com- plètement et laisse un résidu composé de nitrate de plomb et de silice hydratée com- plètement insoluble. » 11 ne reste plus qu'à étendre avec de l'eau bouillante qui dissout le nitrate de plomb et à recueillir la silice sur un filtre. Ou sassure de la fin du lavage en approchant une ( «94 ) baguette trempée dans du sulfhydiate d'ammoniaque et l'on pèse la silice après une calciuation qui doit être faite à température 1res élevée. La matière calcinée est hy- groscopique. » L'hydrate insoluble obtenu par cette méthode retient environ lo pour loo d'eau lorsqu'on le sèche vers ioo°. Si l'on opère sur de la silice pure et si l'on prépare l'émail en plaquettes assez minces pour éviter le gonflement sous l'action de l'acide, on obtient des lamelles qui présentent très nettement les colorations de l'opale après In dissolution du nitrate de plomb et la dessiccation. » La liqueur acide contenant les nitrates est concentrée pour enlever l'excès d'acide nitrique, puis additionnée d'alcool. On ajoute alors de l'acide clilorhydrique en quan- tité un peu plus que sulfisanle pour précipiter le plomb qui se sépare immédiatement. La liqueur alcoolique laisse par évaporation un résidu sur lequel le dosage des bases peut être poursuivi par les méthodes de Sainte-Claire Deville et de M. Schlœsing. "■ L'oxyde de plomb pur peut être préparé ainsi qu'il suit : » Dans une dissolution à i5 pour loo d'azotate de plomb pur du commerce, on verse une solution saturée d'acide oxalique renfermant environ 3 pour lOO d'acide nitrique. 11 se forme immédiatement un précipité très dense d'oxalo-uitrate de plomb. Les impuretés restent dans la liqueur acide. On sépare le précipité, on le sèche à l'étuve et on le calcine au-dessous du rouge sombre dans une capsule de porcelaine. On en prélève le quart environ, qu'on imbibe d'acide nitrique et qu'on mélange à la matière pulvérulente. En continuant la calcinalion, on obtient un minium en poudre très fine qui constitue le réactif convenable pour l'attaque des silicates, m GÉOLOGlli COMPARiiK. — Sur (jueà/ues circonstances particulières qui parais- it/it avoir accompagné la chute d'une météorite le r) avril 1891 à Indarck, en Transcaucasie. Note de M. Stanislas Meuxieu. « J'ai eu récemment l'occasion, à la suite d'une excursion dans le gou- vernement d'Elisabelhpol, d'obtenir pour la colleclion du Muséum un petit cchanlillon de la mctcorite ti'Indarck etde recueillir des témoignages cjui viennent modifier les notions acceptées jusqu'ici sur les circonstances de la chute d'après une publication de l'eu M. Siemarchko. Et d'abord, des raisons très sérieuses conduisent à substituer la date du 9 avril à celle du 7 avril; en second lieu, la trajectoire du bolide était dirigée ouest-sud- ouest à est-nord-est et non pas sud-ouest à nord-est. Mais le point le plus intéressant paraît concerner la températuie de la pierre à son arrivée sur le sol. » Celte masse de près de ij^i est tombée ^ans se briser et a pénétré de 18'="' dans le sol, en brûlant l'herbe autoui- d'elle sur un rayon de 10™. Le Soleil venait de se cou- clier, et d'après le renseignement qu'a bien voulu me fournir M. Lœwy, directeur de ( 895 ) l'Observatoire, avec une grande obligeance dont je le remercie, le coucher du Soleil à Klisabetlipol a lieu le 9 avril à 6''5o™ du soir. Or, les témoins assurent qu'étant venus pour extraire le bloc un peu avant le jour (c'est-à-dire avant 5''34™du malin, soit dix heures environ après le phénomène), ils trouvèrent la météorite encore si chaude qu'il leur fut impossible d'y toucher avec la main. Ils se servirent de bâtons, et c'est dan> un manteau iiuils la portèrent à leur cabane. » Une pareille durée de réchaufiement de cette masse de cij^^ doit faire supposer qu'elle a été, par le fait de la perte brusque de sa force vive, portée à une tempéralure très élevée. Or, éludiée chimiquement comme je viens de le faire, elle manifeste en eOet des caractères altribuables à l'ap- plication d'une forte chaleur sur certaines roches météoritiques qui nous sont bien connues. Elle est complètement noire, et ce n'est qu'au micro- scope, par l'examen de lames minces, qu'on v reconnaît la présence d'un minéral incolore, du ijroupe des pyroxènes. A ce titre, elle contraste de la manière la plus comi)lète avec la matière des météorites jg'me.v si fréquentes et dont on peut prendre comme type la montréjite . Or j'ai montré que, si l'on chauffe cette montréjite au rouge pendant quelque temps, on la rend complètement noire, par une espèce de métamorphisme : elle prend alors exactement les caractères de la pierre d'Jndarck. Si celle-ci, en arrivant sur le sol, avait par hvpothèse présenté les caractères de la montréjite, il serait impossible que réchauffement intense qu'elle a subi pendant de lone;ues heures n'ait pas suffi pour en faire la roche noire cpii a été recueillie. » Il importe d'ailleurs de remarquer ([ue l'admission de celte transfor- mation, par échauffemeut atmosphérique, n'aff;>iblit pas la notion du mé- tamorphisme météorilique qui est parfaitement établie. Par exemple, on ne peut méconnaître que c'est alors tpi'ils ont été empâtés dans le fer métal- lique qui les cimente ensemble, et bien avant la chute sur le sol, que les fragments de la roche pierreuse de la météorite de Déesa ont été trans- formés mélamorphiquement, car ce fer contient, à l'état d'occlusion, une quantité d'hvdrogène que réchauffement sur le sol eût fait ilisparaître. De même, nous retrouvons la roche métamorphique en petits fragments dans des conglomérats polygéniques (conmie la météorite de Parnallée) en asso- ciation avec des éclats d'autres roches qui n'ont aucunement été modifiés. Mais il se pourrait, à la rigueur, que la couleur noire de la tnétéorite de Tadjera ( <) juin 1^67) lui provînt, comme celle de la météorite d'Indarck, d'un écliauffement contemporain de la chute; car on a raconté que la mé- C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CWV, N» 22.) ' '9 ( 896 ) Icon'te alj^érienne a creusé, en arrivanl sur le sol, un sillon de i""" do lon- gueur. » A cette occasion, il est certain qu'il reste des éclaircissements à fournir, quant à réchauffement, si inéi^al d'un cas à l'autre, que la traversée atmosphérique communique aux diverses météorites. Tandis cju'un certain nombre de celles-ci sont, au bout de peu de temps, d'un contact possible à la main, d'auires restent jjrûhintes pendant des heiu'es. » C'est ainsi que plusieurs des pierres tombées à Rnyahinya, en Hon- grie (9 juin i8Gt)), ramassées immédiatement après leur chute, étaient seulement « tièdes comme des pierres chauffées par le Soleil ». Une pierre de 600K'', tombée à Aldsworth, en Angleterre (4 août i835), el ramassée aussitôt, n'était pas chaude. Après une demi-heure, la pierre d'Erxleben (i5 avril 1812), malgré son poids de 2'^s, était froide; et après une demi- heure aussi celle de Werchne-Tschirsk.afa-Stanilza, en Russie (3o octobre 1.S43), qui ne pesait pas moins de 8'^*-', était dans le même cas. )) A l'inverse, après une heure et demie de repos sur le sol, une pierre pesant 2''^, tombée à Dorominsk, en Sibérie (aS mars i8o5), était encore trop chaude pour qu'on j)ùt la prendre. C'est seulement après deux heures qu'il fut loisible de toucher la pierre de 3''« tombée à Mooresport, en Irlande (août 1808). Une pierre de lo'^s, tombée à Gross-Divina, en Hongrie (24 juillet 1837), était encore très chaude après une demi- heure. Il en fut de même pour la pierre de Wessely, en Moravie (9 sep- tembre i833). » Du reste, même quand elle est intense, la chaleur des météorites paraît, en général, exclusivement localisée à leur surface. Ainsi à Orgueil (Tarn-et-Garonne) (14 mai 1864), un paysan voulant prendre une des pierres tombées dans son grenier se brûla fortement la main, et cepen- dant, au-dessous de la très mince écorce en partie vitrifiée qui la recouvre, la niélcorite d'Orgueil présente une sidjstance exlraordinairement alté- rable par la chaleur; il suffit de la chauffer dans un tube de verre, sur une lampe à alcool, pour la décomposer profondément. De même, les météo- rites pierreuses les plus poudreuses, et qui sont d'un gris clair, sont enve- Ioj)pées d'une couche noire de quelques dixièmes de millimètre d'épais- seur, qui témoigne par sa couleur sombre que seule elle a été échauffée. Cela est frappant, même sur des échantillons n'ayant en volume qu'une fraction de centimètre cube, comme en a fourni, par exemple, la chute de Hessle, en Suède (1*'' janvier 1869), et qui sont restés parfaitement blancs ( «97 ) dans la croule noire t[iu les revêt de toutes parts. Et le fait se conliiiiie môme pour des masses très conductrices de la chaleur, telles que les blocs de fer inctalliqiie. Sur ceux-ci encore, s'étend une très mince écorce fondue et owdée (exemple : fer de Bratina/i); mais, immédiatement au-dessous, le métal a conservé, à l'état d'occlusion, des gaz qu'un cchnuffemeut rela- tivement faible suffirait à lui faire perdre. » Ces singularités s'expliquent, sans doute, par la température extraor- dinairemcnt basse des parties internes des masses météoritiques : ce n'est que le froid de l'espace interplanétaire dont elles s(mt imprégnées. On n'en peut citer de meilleur exemple que la pierre de Dhurrusalla, Indes (i4 juillet 1860), dont les fragments recueillis immédiatement après la chute et tenus dans la main pendant un instant étaient tellement froids que les doigts en étaient transis. D'un autre côté, dans son intéressante étude sur les météorites tombées à AKianello, près de Brescia, en Italie (16 février i883), M. Bomlicci note que la surface d'une cassure faite aus- sitôt se montra extrêmement froide {fredtlissimo). » En |)résence des questions qui restent encore à élucider, concernant la température des météorites, on reconnaîtra, je pense, que les notions procurées par la pierre d'indarck ont un incontestable intérêt. » HYDROLOGIE. — Sur la cotitainiiiation de la source de Sauve (Gard). Note de M. E.-A. Maktei., [irésenlée par M. Albert Gaudry. « J'ai déjà appelé l'attention, à diverses reprises (Comptes rendus, 21 mars i8q2, i3 janvier et iC) novembre 1896), sur le danger permanent de pollutions malsaines, auquel se trouvent exposées la plupart des sources des terrains calcaires, par suite de la fissuration de ces terrains (où les eaux aiiintenl à travers les fentes des rochers, au lieu d'imbiber leur masse par porosité), et à cause de la funeste habitude qui consiste à précipiter les cadavres d'animaux dans les plus larges de ces fissures (avens) ou à laisser pénétrer les ordures dans les plus étroites. Une récente expérience |)ratique, faite avec la collaboration de MM. A. Viré et I'. Faucher, a mis une fois de plus en lumière les graves conséquences de cette incurie et le peu de sécurité que présentent les calcaires, au point de vue de la filtration des eaux potables. » La petite ville de Sauve (environ 2300 habitants), entre Nimes et le ( «98 ) Viyan (Gard), est alimentée uniqiiemenl par une source, dont le débit est d'environ^'"'^ par seconde à l'étiage, et devient beaucoup plus considé- rable après les grandes pluies. Cette source est parfaitement insalubre. SOURCE DE SAUVE- (GARD) » Au bord même et sur la rive droite du capricieux torrent du Vidourle, elle sort, par quatre bassins ou orifices siphonnants (impénétrables par conséquent), échelonnés entre 9/1" et 100'" d'altitude, au pied d'une fa- laise de 1 5" environ de hauteur-, cette falaise est l'escarpement d'un pla- teau de calcah-e (jurassique supérieur), qui porte les maisons de Sauve ( 899) au-dessus même de la source. Or, sur ce plateau, à 85" à l'ouest des sor- ties de l'eau souterraine, une ancienne construction, dite Tour de Môle, sert aujourd'hui de hanijar et d'écurie, et renferme un puits, dont l'orifice seul est artificiel, par 1 13'" d'altitude. L'intérieur de ce puits est une dia- clase naturelle, nu petit aven, profond de 13'°, terminé par une salle d'environ 7" de longueur sur 3'" de largeur. En descendant dans cette salle, j'en ai trouvé le bas entièrement occupé par un bassin d'eau, profond de 5'°, et sans autres issues que des fissures trop étroites pour livrer pas- sage à un liomme. Au magnésium, j'ai vu l'eau fort saie et, sans doute possible, contaminée par les ordures de l'écurie et de la tour, qui s'y infil- trent couramment à travers les iS"" d'une roche fendillée de toutes parts. » On ignorait si ce bassin, élait une poche isolée, ou bien une portion des réservoirs naturels de la source. » Accrédité à cet effet par le Ministère de l'Agriculture, j'y ai jeté, le 27 septembre 1897, à 8'' 4 5™ du matin, ^So^'de Jluorescéine en poudre. Entre une heure vingt minutes et une heure quarante-cinq minutes plus tard, soit de 10'' ô"" a uj''3o'", les quatre déversoirs-siphons de la source se sont successivement colorés de la belle teinte verte, si caractéristique, de la fluorescéine. » L'expérience était décisive et la population de Sauve fort effarée. Car cette petite ville est souvent décimée, parait-il, par des épidémies; les choléras de i835 et 1884 et la fièvre typhoïde y ont fait beaucoup de victimes. » Il est évident que la cause en doit être cherchée dans la contamination de la source. Mais l'écurie de la Tour de Môle n'est pas seule responsable de celle contamination. Les canaux souterrains, naturels, dont une petite portion s'est ainsi révélée à nous, passent justement sous toute la ville; aussi, toutes les immondices se trouvent-elles, à la moimire pluie, intro- duites dans les fissures du sol et drainées par la fontaine, transformée alors en collecteur. On peut donc dire que, dans une certaine mesure, les habitants de Sauve boivent leur propre cgout ! » Il serait temps que l'on s'inquiétât officiellement, en présence d'une constatation aussi péreuîploire, de rechercher quelles sont, en France, les sources trop nombreuses qui se présentent à ce point dangereuses pour la santé publique, et auxcjuelles on accordait jusqu'ici une confiance immé- ritée. L'enquête à instituer en ce sens ne présenterait aucune difficulté d'exécution, grâce aux moyens d'investigation souterraine que Ton possède ( ;)"o ) maintenant; il est certain que l'on piirvienilrait ainsi à supprimer un grand nombre de fovers d'infection non soupçonnés. » Tour Sauve, ma conclusion formelle est que la source doit être con- damnée, en ce qui touche du moins les usages alimentaires. )) Il paraît d'ailleurs que le remède se trouve à côlé du mal, et que, au- dessus de la ville, il existe, dans le château russe, un puits qui pourrait, jusqu'à un certain point, remplacer la fontaine II aboutirait à une citerne naturelle de 7'", "5 de profondeur, d'oir, au plus fort des sécheresses, on aurait pompé de grandes quantités d'eau, sans que le niveau baissât d'une ligne. L'altitude de ce réservoir atteste qu'il est indépendant de ceux de la source. La ville de Sauve devrait donc s'assurer la propriété de ce puits et, sous réserve de l'analyse et de l'abondance de son débit, en tirer une ressource au moins partielle pour son approvisionnement d'eau potable. » La source, risque perpétuel d'épidémies microbiennes ou d'empoi- sonnements |)tomaiques, ne serait plus utilisée que pour les besoins indus- triels et les usages étrangers à la consommation. » M. F. Gakrigou adresse, par l'entremise de M. Potain, deux radiogra- phies de thorax, d'une netteté particulière : « La première, qui présente une projection très nette du cœur, a permis, de plus, par comparaison avec des observations radioscopiques antérieures, de constater la disparition complète détaches qui, d'accord avec les résultats de l'auscultation et de la percussion, décelaient des condensations de la partie supérieure des deux poumons. )) La seconde est un exemple d'application utile de la radiographie à la médecine lésale. Elle a servi à établir, d'une façon incontestable, la réalité d'une fracture des côtes et de l'omoplate, qui, ayant eu lieu un an aupara- vant, était actuellement consolidée et n'aurait |hi être autrement démon- trée. » M. A. PiÉPLu adresse une « Théorie des tremblements de terre et des volcans ». M. Blaire adresse une étude sur l'énergie et la matière. ( 9»! ) M. ViAi, adresse un complémenl à sa Communication précédenle sur la dissvmétiie. A 4 heures et demie, l'Académie se (orme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. H. nlTI.I.PTIN RIBMOCRAPIIIQUE. OUVRAGRS REÇUS DANS LA SÉANCE DO 29 NOVEMBRE 1897. Deuxième Congrès international de Cliimie appliquée, org;anisé sous le pa- tronage du Gouvcrnemcnl français par l'Association dos Chimistes do Su- crerie et de Distillerie de France et des Colonies, el réuni à Paris, du 27 juil- let au 5 août 1896, sous la présidence de M. Bertiielot, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. Paris, 1897; 5 vol. in-8°. (Présenté par M. Berthelot. ) Les Lars français, par ANnnÉ Delerecque, Ingénieur des l'onts et Chaus- sées. Ouvrage couronné par l'Académie des Sciences. Paris, Chamerot et Renouard, 1898; i vol. in-4". (Présenté par M. Michel Lévy.) Les végétaux et les milieux cosmiques {adaptation, éi'olution), par I. Cos- TANiiN, Maître de Conférences à l'Ecole Normale supérieure. Paris, F. Alcan, 1898; i vol. in-8". (Présente par M. Gaston Bonuier.) Électricité et Magnétisme terrestre. Théorie de N.-R. Brïœk appliquée à la Physique du globe, à la Météorologie, aux incendies et au grisou, par le Lieutenant-Colonel A. Doneix. Paris, 1894; 3 vol. iii-12. Karl Weierstrass, par M. d'Oc.vgne, Professeurà l'École des Ponts etChaus- sées, etc. (Extrait de la Bévue des questions scientifiques. Octobre 1897.) Louvain, Polleunis et Ceuterick, 1897; in-8°. (Hommage de l'auteur.) Èlectrochimie , production electrolytique des composés chimiques, par Ad. Minet, Ingénieur-Chimiste. Paris, Gaulhier-Villars el (ils, 1 vol. in-12. ( 902 ) La Loi du trapèze, par I. Chapboî^nel, Ingénieur des Ponts et Chaussées. Commercy, Cabasse, 1897; i broch. in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques et physiques élémentaires, publié sous la direction de B. NIE^^•E^■GLOA^'SKI, Docteur es Sciences, etc. Rédacteur en chef: L. Gérard, Docteur es Sciences, etc. N°/,. .5 novembre 1897. Pans, I fasc. in-S". (Hommage de l'auteur.) K 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 29 novembre 1897.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DHP MKMIlItRS RT DBS CORRESPONnANTS DB L'ACADÉMIE. Pages. iM. IIKNBI MdissA.N. — Niiuvclle mctiiodc de piépariitioii des cail>urc5 par l'action du carbure de calcium sur les oxydes '^Ir» M. U. Lkpine et R. Lyonnet. — Infectinn Pages, lyphiquc cxpérimeiUale, produite par l'in- IroductioH de culture virulente dans une :in-i- d.- Tliiry »Vi XOMIi\ATIOIVS. M. DiTTE est élu Meuibrc de la Section de zenbergc-r. Cliimie, en reniplaccnicrit dr feu M. Sc/iut- j IIAPPOIITS. M. l'olXCAUL. M. Le rioy, liappurl sur un .Mémoire ()<■ iiililuli- • Sur l'inti-gration des équations de la chaleur ^r, COURESPOIXDAIVCE. M. le Ministre un l'Instruction I'Ubliqui; invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour lu chaire de Phy- sique végétale du Aluséum d'Histoire natu- relle, vacante par suite du décès de M. Georges V'ille .M. le Préfet de i.a Seine informe l'Aca- déniie que le dinseil municipal vient d'autoriser l'érection du monument à la' mémoire de Lavoisier, sur la place de la Madeleine \l. le Secrétaire I'Eri-etuei. signale, parmi lis pièces impi iniécs de la Correspondance, les Comptes rendus du deuxième Congrès international '\c Chimie appliquée; un Ou- vrage de M. Detchecf/ue intitulé : « Les lacs français > MM. Uamdaid et Sy. - Observations de la nouvelle planète Villiger (189-, nov. 19), faites à l'oliscrvaloire d'Alger (équatorial coudé de o",3iS) ♦. M. LAGiîtLA. Sur deux occultations des Pléiades par la I.une M. Jean MASCAitr. — Emploi de la méthode des moindres rarrés pour révéler la pré- sence d'erreurs systématiques M. J. OuiLLAUMi;. — Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon (équatorial Brunner o",i(J) pendant le troisième tri- mestre de 1S97 M. J. Vallot et M"" Gabhielle Vali.ot. — Inlluence de l'altitude et de la chaleur I vur la décomposition de l'acide oxalique par la lumière solaire M. Il.-C. Zeutuen. - - Sur le théorème fonda- j mental de la Géométrie projective I M. .\. Stouff. — Sur l'équation aux pé- 8^9 riodes M. L. Cremer. — Sur les fonctions bessé- lieiines S"(x) etO"(a;) M. li. SwYNUEDAiiw. — Sur les potentiels explosifs statique et dynamique, lléponsr 849 à .M. Jauniann M. .\. CoTTOx. — Procédé simple pour con- stater le changement de période de la lu- ; micrc du sodium dans un champ magné- tique M. PoxsoT. — Kecherchcs osmotiques sur les 84ç) I solutions très étenduesdesucrede canne... M. Paii. Lemoult. — Sur les isocyanurates alcooliques et la formule de constitution I de l'acide cyanurique 850 M. AmaM) Valeur. Quinones et hydroqui- nones Sîi M. A. iNL\TROT. - Sur la transformation de- la sorbite en sorbose par le Mycoderma vini 852 M. A. LÉCAiLiox. — Sur les feuillets germi- natifs des Coléoptères M. liRUOKER. — Sur le Rouget de l'homme. M. Raoul Bouiluac. — Sur la culture du Nostoc puneliforme en présence du glu- cose.... . M. <.. Weiss. — Sur la caractéristique d'ex- SJ7 858 8.59 8(io 863 8(J5 867 Sfi„ S72 87(1 «7!» 880 W 22. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. citation des nerfs et des muscles 883 .MiVI. Makichelle et Hémardixoii:!;. — Étude des sons de la parole par le phonographe.. 884 M. Jules Laurent. — Sur l'absorption des matières organiques par les racines 887 M. X. Prunet. — Les époques favorables dans le traitement du black rot 889 M. J. ScHWEiTZER. — Sur la construction rationnelle des moulins à meules métal- liques 891 M. A. Leclère. — Sur l'analyse des sili- cates 893 M. Stanislas Meunier. — Sur quelques cir- constances particulières qui paraissent , Bulletin bibliographique Pages, avoir accompagné la chute d'une météorite le 9 avril i8yi à Indarck, en Transcau- casie 894 M. Y..-.K. Martel. — Sur la contamination de la source de Sauve ( Gard ) S97 M. F. Garrigou adresse deux radiographies de thorax, d'une netteté particulière 900 M. A. PiÉPLU adresse une « Théorie des tremblements de terre et des volcans »... 900 M. Blaire adresse une étude sur l'énergie et la matière 900 M. ViAL adresse un complément à sa Commu- nication précédente sur la dissymélrie ... 901 901 PARIS.— IMPRLMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.\ugustins, hb. Le Gérant .' G*i;iBlER-VfLLAbî. I 18117 DEC 28 1897 SECOND SEMESTllE. COMPTES RENDIS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.%H nn. bBS 9BCRÉTAIRE9 PERPÉTUELS. TOME CXXV. r 23 (6 Décembre 1897). PARiS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÈA.NGES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslias, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES PNDUS Adopté dans les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Cliaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travauT de F Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'ime rédaction écrite par. leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noies ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rai ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance puj blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca-l demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le INlenibre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard. le. jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, " le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte lendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires so^t chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lef déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avart S*". Autremert la présertatior sera reffise à la séarce suivatte DEC h à IGS? COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 DÉCEMBRE 18î)7. PRÉSIDENCE DE M. A. CHATIN. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉODÉSIE. — Sur la Stabilité de la tour Eiffel. Note de M. Bassot. « En avril 1896, la Commission de surveillance de la tour Eiffel, pré- sidée par notre confrère M. Mascart, demanda au Service géographique de l'Armée de faire procéder au repérage du sommet de la tour et de vérifier par des observations périodiques si ce sommet subit quelque déplacement. M La solution de ce problème a conduit à des résultats assez curieux et qui me paraissent dignes d'être signalés à l'Académie. » Il est évident tout d'abord qu'en présence d'une masse métallique aussi considérable, soumise aux effets des agents atmosphériques et en parti- C. R., 1897, 2« Semestre. (T. CXXV, N° 23.) I 20 ( 9o4 ) culier de la chaleur solaire, il fallait s'attendre à voir le sommet de la tour constamment en mouvement; les dilatations inégales des arêtiers, inéga- lement exposés aux influences solaires aux différentes heures de la journée, doivent produire, en effet, une sorte de torsion de ce sommet, phénomène analogue à celui que l'on a déjà remarqué sur les pylônes en bois, servant de signaux géodésiques. )) Mais quelle est l'amplitude de l'oscillation et comment la déter- miner? » Un des ingénieurs de la tour avait tenté des mesures en pointant la lunette d'un théodolite, installé sur un des massifs d'angle, sur une plaque de verre, convenablement graduée, rivée à la plate-forme supérieure. Ce mode d'observation mit en évidence le mouvement oscillatoire du sommet de la tour, mais fut impuissant à en donner la grandeur exacte; il pouvait encore moins déceler les variations qui peuvent se produire dans la posi- tion absolue de ce sommet. » Le procédé que nous avons employé est le suivant : » On a d'abord fondé un repère invariable sur le sol, près du pied de la verticale du paratonnerre, puis on a choisi trois stations extérieures à la tour, desquelles on puisse viser, au moyen de lunettes décrivant un plan vertical, successivement le re- père et le paratonnerre. En chaque station on a installé un cercle méridien portatif, de telle manière que le champ de la lunette comprît le repère et le paratonnerre. Avec des instruments bien réglés, on pouvait ainsi, au moyen de la vis micromé- trique de l'oculaire, mesurer avec une haute précision, en chaque station, l'angle existant entre les deux plans de visée. » Au préalable, pour avoir tous les éléments nécessaires aux calculs de réduction, on a mesuré une petite base, relié les stations au repère à l'aide d'une triangulation, pris les distances zénithales; enfin on a orienté une des directions par l'observation du Soleil. » Aux trois stations, les observations étaient simultanées et rythmées; en chacune d'elles, on pointait, à heures convenues, le paratonnerre puis le repère, puis le para- tonnerre, et ainsi de suite, chaque série comprenant quatre pointés sur le paraton- nerre et trois sur le repère; les séries étaient espacées de demi- heure en demi- heure. » Les mesures ainsi faites ont été traduites sur un schéma à échelle nature et rap- portées au repère fixe. L'intersection deux à deux des plans passant par le paraton- nerre donne finalement pour chaque série un petit chapeau, dont le centre de gravité fournit la position du paratonnerre au moment de l'observation. » Remarquons en passant que la grandeur du chapeau permet d'évaluer l'erreur d'observation; il résulte de nos opérations que chaque position du paratonnerre est déterminée avec une erreur moyenne de ±3™™ seulement. C'est grâce à cette préci- ( 9o5 ) sion que nous avons pu étudier avec certitude le mouvement du sommet de la tour, qui est en réalité très faible, et mettre en évidence son oscillation périodique. » Pour chaque journée d'observation, on a finalement un dessin figuratif donnant de demi-heure en demi-heure le pied de la verticale du paratonnerre, et chaque posi- tion du sommet de la tour se trouve définie par sa distance horizontale au repère fixe et par l'azimut vrai de la ligne joignant sa projection au repère. » En réunissant par une courbe les positions successives du paratonnerre, on fait ressortir le mouvement progressif de la tour pendant la durée des observations. » Les expériences ont été faites en août 1896, en mai et en août 1897. Il eût été désirable, en principe, de n'observer que par temps calme et couvert pour obtenir le minimum de déviation de l'axe de la tour et en conclure son repérage avec plus de certitude. Mais cette condition était difficile à réaliser, nos postes d'observation n'ayant pas été organisés en observatoires permanents; il eût fallu d'ailleurs immobiliser pendant trop longtemps le personnel assez nombreux, nécessaire au travail, qui avait à satisfaire à d'autres nécessités impérieuses de service. En réalité, nous avons fait les observations un certain nombre de jours, quelque temps qu'il fit, et les résultats que nous avons trouvés démontrent qu'il n'est pas indis- pensable d'avoir un ciel couvert pour l'étude dont il s'agit. » Les 21 mai et 25 août derniers, nous avons pu faire les expériences d'une manière presque continue depuis le matin jusqu'au soir. Nous en donnons les résultats ci-après, à titre d'exemple. » De l'examen des courbes de ces deux journées il r^sort que le sommet de la tour a des mouvements plus rapides et que les variations en distance et en azimutsont plus considérables le matin que dans l'après-midi. » Le 25 août, entre 8'' et lo"* du malin, le vent étant assez fort, la courbe s'élargit; l'azimut varie d'une manière assez sensible, mais la distance se modifie peu. Le vent a dt)nc une action, mais cette action est faible. » Les deux courbes affectent une forme qui se rapproche assez d'^un 8 non fermé. Evidemment la courbe des 24 heures doit être plus complexe et cela se conçoit : vers la fin de la nuit, le paratonnerre doit avoir de faibles mouvements; dès que la chaleur solaire se fait sentir, les mouvements deviennent rapides; on voit le paratonnerre se rapprocher du repère, puis s'en éloigner; dans l'après-midi, quand l'effet total de la chaleur s'est pro- duit, il V a un moment d'équilibre où les mouvements sont faibles : la n-iit venue, avec le premier refroidissement nocturne, les mouvements doivent encore une fois être rapides, puis redevenir faibles quand arrive l'équilibre nocturne. ( 9o6 ) Journée du 21 mai 1897. des séries. Etat du ciel. 1 Couvert, temps calme. ■2 Id. 3 Id. 4. Id. 5 Soleil, léger vent E. 6 Voilé. 7 Soleil. 8 ■ Soleil, vent. 9 Soleil. 10 Temps couvert. 11 Soleil. 12 Voilé, vent S.-E. 13 Id. 14. Temps voilé. 15 Temps voilé, vent. 16 Couvert, vent S.-E. 17 Id. 18 Id. 19 Soleil. 20 Couvert, vent S.-E. Heures. D. Azimuts (')• e. 4,3oM. mn 66 352^5 5,5 5, 0 65 356.5 4,5 5,3o 09,5 370 6 6, 0 54 378 5 6,3o 53 376 1,5 7. 0 48 376 3 7,3o 47 >5 373 3 8, 0 37 6,5 3 8,3o 42,5 i5 3,5 9, 0 4i 388 4 Midi S. 61 338,5 2 Midi 3o 61,5 340,5 1.5 I, 0 60,5 338 2 i,3o 69,5 334 1,5 5, 0 77 347,5 3 5,3o 76,5 348,5 2 6, 0 72,5 352,5 3,5 6,3o 72 354 3,5 7. 0 80 352,5 3,5 7,3o 78,5 357,5 4,5 (') Les azimuts sont comptés géodésiquement, du sud au nord en passant par l'ouest. ( 907 ) Fie. 2. Journée du 25 août 1897. des séries. État du ciel. Heures. Azimuts. 1... Soleil très faible. h m 5,3oM. mm 56 G 235 (') 2... Temps couvert. 6, 0 5o 248,5 (') 3... Soleil. 6,3o 69 3i4.5 2,5 S.... Id. 7> 0 61 317,5 0,5 5... Soleil faible. 7.3o 61 320 Il existe un certain nombre d'intégrales J de seconde espèce, dont aucune combinaison linéaire n'est de la forme (2), et telles que toute autre intégrale de seconde espèce est une combinaison linéaire des intégrales J, à un terme additif près de cette même forme (2). » Il est clair qu'on peut définir de la même façon les intégrales abé- liennes de seconde espèce relatives à une courbe algébrique les intégrales de la forme (2) sont à remplacer alors par des intégrales de la forme / , dx, dx où u est une fonction rationnelle de x et j. ANATOMIE GÉNÉRALE. — Des premières modifications qui surviennent dans les cellules fixes de la cornée, au voisinage des plaies de cette membrane. Note de M. L. Ranvier. « J'ai montré, il y a plus de vingt ans, que du segment central d'un nerf sectionné partent des bourgeons nerveux qui s'accroissent peu à peu et remplacent les tubes nerveux dégénérés du segment périphérique. » Ces bourgeons sont émis par les cylindres-axes conservés du segment central. » Ce fait et d'autres analogues que j'en ai rapprochés m'ont conduit à pro- poser la théorie des neurones, dont le nom cependant n'est pas de mon invention. Il appartient au professeur Waldeyer. Qu'il me soit permis à ce propos de reprofiuire un passage de mon Traité technique d'Histologie. Il se trouve aussi bien dans la première édition de cet Ouvrage que dans la seconde. ( 9" ) « Les organes qui appartiennent au système nerveux (encéphale, moelle épinière, ganglions périphériques, nerfs, terminaisons nerveuses) sont si différents les uns des autres qu'où ne les aurait pas compris jadis dans un même ensemble anatomique s'ils n'étaient pas reliés entre eux de manière à former un tout continu. Aujourd'hui, l'ana- lyse histologique qui a été faite de ce système nous permet d'en ramener les différentes parties à un type parfaitement défini. Ce type, nous le trouvons dans la cellule ner- veuse ou cellule ganglionnaire. » Les cellules nerveuses, bien que très variables dans leur forme et leur dimension, ont cependant un caractère commun : elles émettent toutes des prolongements qui deviennent des fibres nerveuses. Ces fibres, après un trajet plus ou moins compliqué dans les centres, s'associent pour former les nerfs périphériques et se continuent sans interruption jusqu'à leur terminaison dans les organes. » Il n'y a donc pas lieu de distinguer, en se plaçant il est vrai à un point de vue très général, les fibres nerveuses comme des éléments spéciaux, car elles sont des prolongements cellulaires extrêmement étendus et formés d'une substance semblable à celle des cellules dont elles émanent. C'est ainsi qu'une fibre nerveuse, née de la moelle épinière et qui, après avoir parcouru une certaine portion de la substance blanche de cet organe, s'engage dans une l'acine sacrée pour suivre le nerf scialique et venir se terminer dans un des muscles du pied, doit être considérée, dans toutes les portions de ce long trajet, comme un prolongement cellulaire, et c'est, à propre- ment parler, la cellule nerveuse elle-même, étirée en un pédicule extrêmement allongé, qui vient impressionner la fibre musculaire à laquelle elle commande. » Il me semble que le mot de neurone, substitué à celui de cellule ner- veuse ou ganglionnaire, n'a rien ajouté à ce que nous savions de cette cellule. Cependant, en parcourant ce qui a été écrit à ce sujet depuis quelques années, j'y vois clairement que les bistologistes ont été en proie à une illusion regrettable. » Avant d'aborder le sujet que je me propose de traiter spécialement dans cette Note, je dois encore rappeler une observation que j'ai faite sur les cellules endothéliales du péritoine enflammé. Ces cellules s'hyperlro- phient sous l'influence de l'irritation et émettent des prolongements qui peuvent atteindre une longueur relativement considérable. » J'ai cherché à rapprocher ce dernier phénomène du bourgeonnement et de la croissance des cylindres-axes que j'avais observés à la suite de la section des nerfs. Retrancher par incision un ou plusieurs prolongements d'une cellule conjonctive ordinaire et suivre ensuite les modifications qui s'y protluisent est une expérience qu'on ne saurait réaliser. JMais on peut agir un peu au hasard sur un groupe de cellules conjonctives, en choisis- sant des organes où leur orientation et leurs rapports soient bien déter- minés. Les tendons filiformes de la queue du rat et la cornée du lapiu sont des organes où ces conditions existent. C. K., i8()7, 2' Semeslic. (T. CAXV, N" 23.) '21 ( 9^2 ) n J'ai expérimenté d'abord sur la cornée du lapin. J'y ai obtenu des résultats entièrement satisfaisants, que je vais donner dans cette Commu- nication. » Comrqe on le sait, les cellules fixes de la cornée sont disposées régu- lièrement entre les lames conjonctives de cette meqabrane. Elles sont mu- nies de prolongements latéraux qui, chez le lapin, sont presque tous membraniformes (voyez mes Leçons sur la cornée). Ces prolongements s'anastomosent entre eux, de telle sorte qu'entre les lames conjonctives sont étendues des lames protoplasmiques beaucoup plus minces. En outre, ces lames, au Heu d'être continues comme les lames conjonctives, sont fenélrées. Ces fenêtres ne sont autre chose que les mailles laissées entre les prolongements cellulaires anastomosés. » De cette disposition il résulte qu'une incision, faite k la cornée perpen- diculairement à sa surface, divisera les cellules en un point varié de leur corps ou de leurs prolongements, et qu'il y aura un nombre d'autant plus considérable de couches cellulaires atteintes que l'incision aura été plus profonde. » J'ai fait des incisions comprenant un dixième, un quart et un tiers de l'épaisseur de la membrane et, dans tous les cas, j'ai obtenu des résultats semblables. J'ai laissé vivre les animaux vingt-quatre et quarante-huit heures. La méthode de l'or, appliquée comme il est dit dans mes Leçons sur la cornée, est la seule qui m'ait fourni des préparations entièrement démonstratives. Les cellules fixes doivent y être colorées en violet foncé, presque noir. Leurs prolongements, même les pkis délicats, sont alors bien dessinés. On les observe sur des coupes faites au rasoir perpendiculaire- ment aux incisions qui ont été pratiquées sur l'animal ^^vant. » Comme je l'ai montré dans une Communication antérieure, les lèvres de la petite plaie consécutive à l'incision sont, au bout de vingt-quatre heures, recouvertes de cellules épithéliales provenant du glissement et de l'éboulement de l'épithéhum antérieur circonvoisin. Il arrive fréquem- ment qu'en quelques points, sous l'influence des réactifs ou des manœuvres de la préparation, les cellules épithéliales ont été détachées. Ce sont ces points que l'on doit choisir pour faire les premières observations, parce que les faits y sont, sinon plus nets, du moins plus faciles à reconnaître. Les cellules fixes, qui ont été entamées par le couteau, présentent déjà, au bout de vingt-quatre heures, des prolongements bourgeonnants du côté des lèvres de la plaie. Au bout de quarante-huit heures, ces prolonge- ments se sont accrus, ont gagné la surface de section, puis, après s'être in- ( 9i3 ) curvés brusquement, s'y sont étalés pour la recouvrir. Ils se sont aplatis et anastomosés avec ceux qui proviennent des cellules voisines. Il en résulte que la solution de continuité, au-dessous des cellules épithéliales qui la comblent ou la recouvrent, est complètement tapissée d'une lame proto- plasmique fenêtrée qui ne contient pas elle-même de noyaux, mais qui est en rapport avec les cellules fixes voisines au moven d'un très grand nombre de ponts également protoplasmiques qui ne sont que des prolongements cellulaires. » Il me parait inutile d'insister sur le rapprochoment de ce phénomène avec celui du bourgeonnement et de l'extension des cylindres-axes sec- tionnés, car il est évident qu'ils sont du même ordre. » On se demandera pourquoi je ne dis rien aujourd'hui des modifica- tions qui doivent se produire à la suite des sections de la cornée dans les nombreuses fibres nerveuses qui occupent l'épithélium et le stroma de cette membrane. » On se demandera, sans doute, encore pourquoi je ne parle pas des phénomènes de cicalrisation dé la cornée ultérieurement à la quarante- huitième heure. » J'en ferai le sujet de prochaines Communications. » HtGIÈNE PUBLIQUE. — Sur la contamination des puits. Note de M. Duclaux. « Divers savants, et dans notre dernière séance M. Martel, ont mon- tré combien était facile la contamination des puits dans les terrains cal- caires fissurés : ces puits drainent les eaux superficielles et les reçoivent parfois telles qu'elles courent sur le sol, avec toutes leurs impuretés. Je voudrais montrer que le danger n'est pas moins grand dans les terrains perméables et poreux, avec cette différence pourtant que la nitrification peut parfois intervenir et détruire les matières organiques apportées par l'eau avant qu'elle ait atteint la nappe souterraine des puits. Je voudrais pro- fiter aussi de l'occasion pour montrer qu'on peut porter un jugement assuré sur la contamination d'une eau avec les seules ressources de la Chi- mie pure, et sans avoir recours aux méthodes parfois fallacieuses de la Bactériologie. » Mon attention a été appelée, pendant ces vacances, sur une petite ville du Cantal où avait éclaté une légère épidémie de fièvre typhoïde. Cette ville, assise sur un petit mamelon porté par un contrefort qui court du ( 9'4 ) nord nii sud en s'abaissant vers la vallée du Lot, repose sur un terrain de gneiss très absorbant, et possède, par suite, une nappe d'eaux souterraines qui s'écoulent lentement le long des pentes. Il suffit de percer, en un point quelconque, un puits de quelques mètres de profondeur poury voir arriver l'eau. Aussi beaucoup de maisons ont une pompe dont le réservoir est tantôt dans la cave, tantôt dans le jardin, quand il y en a un. Comme il n'y a nulle part de fosse d'aisances étanche, comme les canalisations sont à l'état rudimentaire, comme, en outre, il n'est pas rare d'y trouver des rues couvertes d'un tapis de fougères, de bruyères ou de genêts qui pour- rissent en retenant l'eau du ciel et toutes les eaux ménagères, on voit que toutes les conditions sont réunies pour qu'une rotation régulière s'établisse entre la cuisine et le puits de chaque maison. » L'important était de savoir comment se traduisait cette contamina- tion inévitable, et à quel état arrivaient au puits les eaux qui avaient lavé et emporté les déjections et les fumiers accumulés à la surface du sol. C'est pour cela que j'ai fait une série d'analyses portant sur des eaux prises en amont de la ville, dans les puits de la ville et en aval de [la ville, dans ses environs médiats ou immédiats, sans quitter pourtant son horizon géologique. J'ai réduit ces analyses au strict nécessaire pour l'objet que j'avais en vue, et n'y ai dosé que le résidu d'évaporation à loo", le chlore, la chaux, l'ammoniaque, les nitrates, et, éventuellement, les phosphates. » Voici les nombres trouvés. J'ai mis au premier rang les sources en amont de la ville : les sources 1 et 2 sont réunies dans une canalisation qui les amène à une fontaine |)ublique n'' 3, malheureusement insuffisante. Les puits 7 à 21 sont ceux où j'ai eu accès en ville. Les puits ou sources 22 à 26 sont tous à des niveaux plus bas que les précédents, et sont plus ou moins éloignés de l'agglomération urbaine, mais toujours dans le même terrain. Les chiffres sont des milligrammes par litre. Sources en amont de la ville. Cliloir. Chaux. Résidu. 1 3,0 2,o 35 2 3,5 2,o 35 3. i"';iiiaiyse('). !i,o 2,5 35 ni." » . . 5,o 1,5 22 Chlore. Chaux, lîésidu. k 3,6 1,5 36 5 3,0 i,o 26 G 6,0 6,0 t^1 (') Lorsqu'il y a deux analyses, elles ont porté sur deux, échantillons prélevés au même poiut, l'un huit jours, l'autre vingt jours après une période de pluies. ( 9'5 ) Puits de la ville. Clilore. Chaux. Résidu. Chlore. Chaux. Hcsidu 7. I"- analyse. . 24 / l35 U. i" analyse. . ■33 54 563 » 2" » 20 >4 •3- n 2'' » . . 123 3i 575 8. I *"*" )) 4" -9 218 15. 120 63 448 » 2' » B » 222 16. I'' analyse. . 48 107 423 9. I'^ » 5o 27 33.5 » 2' » B » 425 » 2' » » » 328 17. l"--- >i io3 5o 534 10. I" » .5.5 28 35i )) 2' )> / 28 601 » 2* >) » » 364 18. ,re » 23 38 256 11. io6 4o 449 3o8 » 2« » . . 27 3o 267 323 12. ,rc analyse. . 6o 26 19. 64 35 » 2" » » » 3oi •20. i3 >4 io5 13. I" » . 128 74 676 •21. ,re analyse. i5 33 188 » 2' analyse. . 126 59 690 » 2<' analyse. » » 223 22. SoG-^C). 23. 1000".. . . 2k. 2000™. . . . Sources nu puits de la même l'égion , en aval ■74 4' 6- i 3 3,5 1 2 3 6 25. 4ooo"'. 26. 15''"'.. 3,0 2,5 2,0 3,0 42 » L'étude de ce Tableau conduit aux conclusions suivantes : » i" La preuve de la contamination est faite par l'apparition, dans l'eau des puits, de deux éléments pre.sque absents dans les eaux vierges de la môme région géologique, la chaux et le chlore. La chaux est apportée en ville par les alimenls de l'homme et des animaux, et c'est de l'intestin qu'elle passe dans les puits, où sa proportion est parfois 5o fois plus grande que la proportion normale. Le chlore provient lui aussi des urines et des fumiers, et il y en a, dans certains puits, 5o fois plus que dans les eaux vierges. Encore faut-il remarquer que ces dernières eaux, lorsqu'elles circulent en nappe sous des sols non habités, mais cultivés, leur ont em- prunté en les traversant un peu de la chaux et du chlore apportés par les fumiers. Quand elles circulent sous des sols en friche ou couverts de bois, la chaux n'y dépasse pas, en terrain de gneiss, i""^'^ et le chlore 3'"«'^ par litre, tandis que dans l'eau des puits nous trouvons des chiffres de I07"'°'' de chaux et de i33'"«''' de chlore. » 2" Si grande qu'elle soit, la variation du chlore et de la chaux n'est (') Dislances en droite ligne des sources on puits au centre de la ville. ( 9i6 ) qu'une fraction assez faible de la variation du résidu d'évaporation, qui ne dépasse pas Zjo en amont et en aval de la ville, tandis qu'il atteint le chiffre de 690 dans un des puits. D'une manière générale, ce chiffre va en augmentant à mesure qu'on se rapproche du centre de l'agglomération, et diminue quand on s'en éloigne. Cette augmentation n'est due que pour une faible part à la |)résence de matières organiques. Sauf pour le puits n° 11, creusé dans la cave d'une maison très sale, ces eaux de puits réduisent faiblement l'hypermanganate en solution acide ou alcaline et ne contien- nent pas d'ammoniaque ; mais les nitrates y sont abondants et atteignent des chiffres compris entre 100 et aoc^s"- de nitrate de potasse par litre. Il m'est même arrivé, en évaporant un litre de l'eau du puits n° 14, de les voir cristalliser au fond de la capsule de platine. )) 3° On peut inférer de laque, malgré la densité relativement grande de la population (environ 800 habitants sur moins de 2 hectares), et l'état de saleté habituel de la petite ville, le sol poreux et absorbant en protège les habitants, à leur insu, en nitrifiant, avant de la laisser arriver dans les puits, la matière organique de l'eau qui le traverse. Tel était, au moins, le cas après l'été pluvieux que nous venons de subir cette année. Mais cet équilibre de nitrification n'est pas assez stable pour qu'on puisse compter sur lui. Nous avons vu qu'il était troublé pour le puits n" 11, qui recevait de l'extérieur de la matière organique incomplètement transformée. On peut prévoir qu'il ne se réalisera pas dans tous les temps et dans tous les lieux, et que, par consécjuent, les habitants sont toujours exposés à re- trouver dans leur eau de boisson un peu de la matière organique et quel- ques-uns des microbes provenant de leurs fumiers ou de leurs déjections. )) 4° En acceptant l'hypothèse la plus favorable, celle où la nitrification de la matière organique, garantissant son innocuité, serait toujours assurée, l'eau des puits n'en contiendrait pas moins, à côté des nitrates, tous les autres matériaux des excréments ou des fumiers que le sol ne retient pas, à savoir, le chlorure de sodium et les phosphates des urines. Les eaux des puits que j'ai étudiés atteignent, sous Ce pomt de vue, nu degré d'impureté peu habituel. Il y en a qui sont sensiblement salées au goût, et la propor- tion moyenne d'acide phosphorique y atteint 25™^" par litre. C'est environ cinquante fois plus que dans les eaux vierges de la région, qui en con- tiennent moins de o'"s\5 par litre. C'est, d'un autre côté, environ cin- quante fois moins que dans l'urine. » 5° Nous arrivons donc, par différentes voies, à cette conclusion que l'eau des puits étudiés est, ou du moins était, cette année, après les pluies (. 91? ) abondantes de l'été, un mélange de i''* d'urine avec 5o'" d'eau de pluie. La proportion doit être plus considérable pendant les étés secs. Cette conclu- sion n'a rien de réjouissant. On peut lui donner une autre forme en disant que l'eau de ces puits est tout à fait comparable aux eaux d'égout de Paris lorsque, après s'être épurées à Gennevilliers, elles sont déversées dans la Seine. Elles ont beau contenir la proportion normale d'oxygène, être lim- pides et pauvres en microbes, elles sont riches en sels, en nitrates, et per- sonne n'en voudrait faire des eaux de boisson, même après cuisson ou filtra tion poreuse. » Toutes ces conclusions, obtenues par la Chimie pure, viennent à l'appui de l'opinion que j'ai soutenue dans mon récent Traité de Microbio- logie au sujet de la prépondérance des déterminations chimiques sur les déterminations bactériologiques dans les analyses d'eau. En procédant par analyses comparatives des eaux suspectes et des eaux pures de la même région, on peut d'ordinaire savoir d'où vient le mal et aussi quel est le remède. Dans l'espèce, c'est en allant recueillir les eaux pures qui existent en amont que la petite ville dont je parle pourra remplacer par de l'eau réellement potable et sûrement inolTensive les eaux ferdlisantes qu'elle consomme aujourd'hui. » Diverses analyses faites çà et là m'ont prouvé qu'il n'est pas rare de rencontrer en France des situations toutes pareilles à celle que je viens d'esquisser, et c'est pour les déceler que l'iuslitut Pasteur organise en ce moment un service de recherches et de renseignements. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Observations actinométriques faites sur le mont Blanc. Note de MM. Crova et Haxskv. « Pendant les mois d'août et de septembre, de nouvelles recherches (') ont été entreprises sur divers points du massif du mont Blanc. Dans le courant du mois de juillet, des déterminations rigoureuses des constantes des actinoniètres, et leur comparaison avec la marche de l'actinographe Crova, décrit dans une Note précédente, ont été faites à Montpellier par MM. Crova et Hansky, avec le concours de !M. Compan; les plus grandes dilférences ont été inférieures à un centième des quantités à déterminer. Les instruments, transportés à l'observatoire de M. Janssen à Meudon, ont (') Voir Comptes rendus, t. CXXIII, j). gaS. ( 9i8 ) été soumis à divers essais, puis mis en expérience à Cliamonix et sur divers points du massif du mont Blanc. » Le régime constamment pluvieux des mois d'août et de septembre a été un grand obstacle à ces travaux; en utilisant les trop rares journées par lesquelles des observations purent être faites, nous avons obtenu les résul- tats suivants : » Le 5 septembre, M. Hansky a obtenu à Chamonix une courbe calculable; le ciel était assez pur, et la partie de la courbe obtenue de i^ à Ai-So", lieure à laquelle le soleil fût caché par les montagnes était très bonne ; quoique le ciel fût d'un bleu assez pur, l'état hygrométrique croissait continuellement, et la pluie survint le lendemain; les indications de l'aclinomètre atteignirent iC»i,55 (observations isolées), et l'actino- graphe donna à loi-So" un maximum de l'^^'.yi correspondant à une masse atmosphé- rique traversée égale à i,35. » Les valeurs de p, calculées par la formule M. Crova ('), varièrent de 0,67, à i^, à 0,45 à S"" du soir. ,5 Les valeurs de la constante solaire, calculées au moyen des valeurs de p, furent 2^=1,7, 2'^^',45, 2C»',77 et 2*^-'', 5. » Deux, courbes furent obtenues par M. Hansky sur le Brévenl : » La première, le 26 août, donne une partie calculable de 7'>3o"' du matin à i^ du soir; le ciel d'un beau bleu se recouvrait de temps à autre de cirrus; mais dans les éclaircies, le ciel étant d'un bleu intense, l'actinographe enregistrait instantanément les maxima; la plus forte valeur donnée par les observations actinométriques discon- tinues fut obtenue à gi-So-»; elle était égale à i'^»',62, correspondant à une masse at- mosphérique 1,1. » Les masses étaient calculées, soit par la formule de Laplace, soit par celle de Bouguer, qui donnent des résultats sensiblement identiques, et ramenées à la pression normale 760""; pendant les observations, la pression moyenne fut 563"". » Le maximum enregistré par l'actinographe fut i<^''',77 à 10'', la masse atmosphé- rique traversée étant 1,02. » Le relevé de la courbe a donné : Pour des masses 1.0 1 ,5 2,0 Des intensités égales à l'^'-'.Si i':»i,54 i'^'",34 » Les valeurs correspondantes de p étaient 0,724 et 0,763. )) La constante solaire Q était respectivement : 2'^"', 99 et 3'^''',i. » La température moyenne était H- 3°, o; l'état hygrométrique moyen, o,3o, et la tension de vapeur, 4"°',o. » Une seconde courbe fut obtenue au Brévent par M. Hansky le 25 septembre. Une partie de la courbe, assez régulière pour être calculée, fut obtenue de 7'' à gi'iS". La II) Y ^rz -^= > dans laquelle y est l'intensité, x la masse traversée, (^ la constante ( I 4- xY solaire eV p un coefficient lié à l'absorption. ( 019 ) pression était Std"""; la température, -|- 7»,7 ; l'élal hygromt'triijiie, o,38, et la tension de vapeur, 3""", o. » Entre les cirrus répandus sur divers points, le ciel était d"un bleu pur, et la po- larisation variait de o,5o à 0,57. » Le ravonnement solaire était assez fort; les observations discontinues donnèrent i<^»',6 à midi et atteignirent i''''',65 à 4'' S™. » L'actinographe enregistra, à i2''io", un maximum de i'^"',8i. » Les intensités et les masses correspondantes ont été repérées sur la courbe; elles ont été : Cal Cal Cal Cal Intensités r ,81 1,61 1,41 1 ,3^ Masses i,5 '>.,o 2,5 3,o » On en a déduit, pour les valeurs correspondantes de/j, 0,64 0,63 0,64 et, pour les valeurs de Q, 3<:»',26 3'»', 23 3c»', 26 » Le 2 septembre, une courbe fut relevée aux Grands-Mulets par M. Hansky ; cette station est moins favorable que le Brévent, en raison des obstacles que présentent les liants sommets qui l'entourent, et de la poussière de neige qu'en détache le vent, et qui, en suspension dans l'atmosphère, diffuse une partie de l'énergie calorifique de la radiation solaire. De 7''3o"' à 1 1"", la courbe enregistrée fut bonne. » Les observations directes donnèrent, à ro"", un maximum de i'"-»',6i. » Le maximum relevé sur la courbe de l'actinographe fut )'■'', 82 à 11'', la masse atmosphérique correspondante étant 0,92. Masses traversées. . . 1,0 1,5 2,0 a, 5 Intensités i<:»',77 i'-»',.'ï4 i«»',36 |C"',23 Valeur de/? 0,619 0,687 0,649 Constante solaire. . . 2'^'", 72 2*^"', 90 2'^''', 78 » La pression fut 523""", 8; la température, -h 4°, 7; l'état hygrométrique, o,36; la tension de vapeur, 2°'"', 6, et la polarisation, o,3o. >) La présence de cirrus et de nébulosités passant de temps en temps sur le disque solaire, ainsi que la poussière très fine de neige chassée par un vent assez fort, pro- duisaient une diffusion qui rend compte de la faiblesse relative des nombres obtenus. » Le ciel se couvrit ensuite; la pluie, puis la neige commencèrent à tomber. Obser^'ations au sommet du mont Blanc. » Le 28 septembre, M. Hansky monta au sommet du mont Blanc et put observer, à l'observatoire de M. Janssen, deux courbes, l'une pour toute la journée du 29, l'autre pour la matinée seulement du 3o septembre. » Le 28 le ciel était très beau; il devint d'un bleu un peu paie le 29, et le 3o les cirrus apparurent, puis couvrirent le ciel; à partir de midi, le ciel était coraplèle- C. R., 1897, a- Semefttre. (T. CX.W, N^ 23.) 122 ( 92" ) ment couvert, puis la neige sur les sommets, et la pluie dans la vallée, tombèrent sans interruption. Quoique pendant la journée du 29 la tension de vapeur ne fût que o""°»,5, la point de rosée étant à — 2^°, les cirrus très fins répandus dans l'atmosphère au- dessus du sommet abaissaient le degré de polarisation à o,5o; l'intensité de la radia- lion fut supérieure à ce qu'elle était aux autres stations, où le ciel fut cependant plus pur et plus favorable. » Le 29 septembre, les observations directes donnèrent i'^»',68 à ii*" et i'-''',67 à i''2o"; le maximum relevé à l'actinographe fut i''''',89 à ii''5o". » Le 3o septembre, les observations donnèrent un maximum de i^^^'jGS à ii*", et le maximum relevé à l'actinographe fut i'^''',9 à 10'' So". Le ciel se couvrit complètement à partir de 1 1''. « La dépression de midi, observée à Montpellier par M. Crova, et à Kieff par M. Savéliefl", ne se manifesta pas au sommet, le 3o, du moins jusqu'à ii*"; mais, le 29 septembre, elle se produisit sur une échelle assez étendue, faible de lo*" à 11'', puis très accentuée de midi à 4''3o™; puis la courbe se releva et devint très régulière. Il est probable que, la vallée et les versants des montagnes ayant été saturés d'eau par des pluies persistantes, les rayons solaires, lorsqu'ils plongèrent dans la vallée bien après le lever du Soleil, ont donné lieu à une migration de vapeur qui s'est précipitée en poussière solide très fine, avec un retard assez grand, en raison de la hauteur qu'elle a dû atteindre pour s'interposer entre le Soleil et le sommet du mont Blanc; des recherches ultérieures pourront permettre d'élucider cette question. » Le 29 septembre, la pression était 426""', 5 le matin ; elle diminua jusqu'au soir : elle était alors /i25™'fl,o; il en fut de même de la polarisation qui, égale à 0,67 le matin, n'était plus à 2'' que 0,42- » La température moyenne fut de — 6°, 5 dans la journée; elle descendit à — 17° pendant la nuit. Belei'éx de la courbe des intensités en fonction des niasses {courbe du matin). Masses.. 1,0 i,5 2,0 2,5 3,o ^jO 5,o 6,0 7,0 Calories. iCai,8i iCa',61 i'^'",49 \'"'\[^o iC.-'i,32 i'''",i7 iC»i,o6 o''»',97 o':''',89 » Les valeurs de /> ont varié entre o,4o et 0,68; celles de la constante solaire Q entre 2C=',3 et3c^'i,3. » La partie calculable de la courbe de l'après-midi a donné des valeurs plus élevées ; Q a varié de 3C''',i à 3f''',9; valeur moyenne, 3''"',4- )) Le 3o septembre, la pression diminuait toujours; elle était 422™"', 5 à 8'', la tem- péiature étant — 10°, o et la polarisation 0,47- >) L'état hygrométrique était 0,47 et la tension de vapeur o^^jg. Relevés de la courbe des intensités en fonction des masses. Masses 1,2 i,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 Calories... \<^''\<^i jC^i^Si iC.-'i,72 • if^^'.ÔS iC-^Sô tC^i^Sq i'^^i,44 » Les valeurs de/> ont varié entre 0,61 et 0,72 ; celles de Q entre S*^"',! et 3*^"', 4- (92 1 ) » Ces observations mettent en évidence les difficultés que l'on ren- contre lorsqu'on ne peut opérer par un ciel complètement pur et les erreurs auxquelles on s'exposerait en calculant un nombre nécessairement restreint d'observations isolées ; la nécessité de l'enregistrement s'impose donc. M Puisque, par dés circonstances atmosphériques peu favorables, il a été possible, au sommet du mont Blanc, d'atteindre nettement des valeurs de la constante solaire égales à 3^*', 4, et même de les dépasser, il est per- mis de penser que, par un ciel d'un bleu noir, une très forte valeur de la polarisation et de très basses températures, on pourra atteindre et, peut- être, dépasser 4^*'. ») M. Savélieff, à Rieff, avait obtenu, par une journée magnifique et des froids exceptionnellement rigoureux, 3*^*', 4; M. Knut-Angstrom, en cal- culant une série par une formule basée sur la loi de l'absorption exercée par l'acide carbonique, avait obtenu un nombre également élevé. » On voit combien est considérable l'influence de l'altitude; en obser- vant en dehors des causes de troubles et d'absorptions énergiques princi- palement localisées dans les parties basses de l'atmosphère, dans ce que l'un de nous a appelé la vase atmosphérique, il sera possible de se faire une idée plus nette et plus précise de l'intensité initiale de l'absorption atmo- sphérique. » Aux limites de l'atmosphère, la proportion des radiations les plus absorbables étant un maximum, l'absorption initiale doit atteindre des valeurs très élevées. » Qu'il nous soit permis, en terminant, de présenter nos remercîments à M. Janssen qui, en mettant à notre disposition son observatoire du som- met du mont Blanc et sa haute expérience des observations à de grandes altitudes, nous a permis d'entreprendre ce travail. » M. J.-H. Fabue fait hommage à l'Académie, par l'entremise de M. Emile Blanchard, d'un Volume qu'il vient de publier sous le titre >c Souvenirs entomologiques (5^ série). Études sur l'instinct et les mœurs des In- sectes ». ( !)^^ ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. le général Miciikl Frolow adresse, de Genève^ par l'entremise de M. Hermile, une Note « Sur l'égalitc de la somme des angles d'un triangle rectihgne à deux angles droits ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. H. ÏARRY adresse le premier fascicule de ses « Tables météorolo- giques graphiques », accompagnées de « Tables de conversion des mesures étranerères en mesures françaises ». '9"- (Renvoi à la Commission précédemment nommée, à laquelle M. Mascartest adjoint.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume portant pour titre : « Les manuscrits de Léonard de Vinci; de l'Anatomie. » (Présenté par M. de Lacaze-Duthiers. ) M. H. DE Lacaze-Duthiers, en déposant ce Volume sur le Bureau au nom de M. Malhias DlwciI, accompagne cette présentation des remarques suivantes : « Cet Ouvrage ui-foiio est publié par M. Sabachnikoff et précédé d'une introduction par M. Mathias Duval. Ce sont les dessins anatomiques de Léonard de Vinci, aujourd'hui conservés à la bibliothèque de Windsor. » On ne peut en feuilleter les pages sans éprouver une profonde admi- ration pour lies études anatomiques dont la plupart sont si complètes et si exactes qu'elles pourraient, aujourd'hui encore, servir à l'enseignement, bien qu'elles datent de i5io, c'est-à-dire d'une époque où les médecins en étaient encore à l'AnaLomie de Galien, rééditée par Mondini di Luzi. C'est donc uniquement dans ses dissections personnelles que Léonard, ce ( 92^ ) génie universel, précurseur de tant de Sciences modernes, a puisé ces so- lides notions aiialomiques. Les feuilles publiées dans ce Volume étaient destinées à composer un Traité didactique d'Anatomie et, par l'étude des notes manuscrites qui accompagnent ces dessins, M. Mathias Duval est arrivé à reconstituer le plan de l'Ouvrage et les méthodes d'exposition projetées par l'étonnant anatomiste du xvi* siècle. » ASTROXOMIE. — Ohsen'ations de /a planète (^DL^ Char/ois (1897, nov. 23), faites à l'observatoire de Toulouse (^écjualorial Brunner de o"',25); par M. F. RossARD, présentées par M. Lœwy. Planète — Étoile. F.toilcs Dates. de 1897. compar. Novembre 27 087 BD a 29 467 BD b » 3o 467BD b Positions des étoiles de comparaison. .\sc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates. moyenne au moyenne au 1897. * 1897,0. jour. 1897,0. jour. .\ut0ritc5. b ui S * s ' • • Nov. 27. a 3.14.13,28 +3,19 -(-13.27.22,6 -1-23,6 Weisse, 206 H. 111. / Weisse, 2o5 -+- Rumker (i85o) 1679 Xonihrr Ascension de Grandeurs. droite. Déclinaison. comparaisons 9.2 ul s -t-2. I I ,93 — 10.20,0 18:20 7.3 -t-0. 41,94 -H 2.34,2 3:4 7,3 -0. 4,87 - 4.43,0 18:20 /> 3.14. Il, o5 -1-0,19 -t-i3. 0.11,3 -t-23,5' -H Yarnall, i43o-i- Paris (1860) 3964 ( -h Glasgow (1870) 768. 29 3o. b 3.i4.ii,o5 -HD,2o -Hi3. 0.11,3 -H23,5 Id. Positions apparentes de la planète. Temps Ascension Dates moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 1897. de Toulouse. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe ov. 27 . . h m s 9 . 1 .5 . 3 Il m s 3. i6.3o,4o ■i',237„ -l-i3. 17.26 2 0,662 29. . . 10. 5. là 3. 14. 58, 18 2,810,, -(-i3. 3. 9 0 o,65i 3o.. . 12.49.12 3. 14. 11,38 T,.48 -H 12. 55. 5 1 8 0,658 9^4 ) ASTRONOMIE. — Application de la méthode des moindres carrés à la recherche des erreurs systématiques. Note de M. Jean Mascart, pré- sentée par M. Lœwy. « Dans notre précédente Communication ('), nous avons vu, en pre- mière approximation, quel serait l'ordre de grandeur des corrections dues à la température pour les déplacements des microscopes par rapport au cercle des hauteurs du grand instrument méridien de l'Observatoire de Paris. Ces corrections sont considérables; elles peuvent varier respecti- vement, dans l'intervalle de ilf considéré, pour chacun des six micro- scopes, entre +3",8i -Hio",63 H-8",38 -h8",94 -o" ,fo -6",o5 et , o „ _2»_5, _ ,",-,3 — 3",o3 — /',53 -t-o",oo -Hi",o7 déterminant des intervalles presque aussi grands que les écarts maxima, eux-mêmes, signalés pour chaque microscope. » Or la méthode employée ne réduisait ces écarts que d'un tiers, ou même un quart de leur valeur. >) Il est donc surprenant, cette fois, que les corrections apportées par la méthode des moindres carrés ne soient pas plus satisfaisantes bien que l'influence de la température, prépondérante au premier abord, soit abso- lument indiscutable. L'on conçoit cependant que cette correction soit imparfaite et insuffisante : la température 0, mesurée aux environs du cercle, ne saurait correspondre exactement à celle du cercle, non plus qu'à la température irrégulièrement distribuée dans l'intérieur du pilier; enfin, les déformations mêmes du pilier et les déplacements des microscopes ne dépendent pas uniquement de la température au moment de l'observation, mais sont l'objet de variations lentes, en retard avec les changements de température. Ces raisons interviendraient, sans doute, s'il s'agissait d'une correction numérique rigoureuse, uniquement fonction de la température, mais elles sont encore insuftisantes, pour l'instant, à expliquer les varia- tions observées. (') Comptes rendus, 29 novembre 1897. ( 925 ) » Dans ces conditions, on peut se demanfler si l'application de la mé- thode des moindres carrés est léj^itime, même si les écarts ne suivent pas la loi de probabilité des erreurs accidentelles, ce qui s'est présenté dans nos équations, sans que nous puissions d'ailleurs insister, ici, sur les détails numériques; or cette loi, en principe, suppose que les erreurs accidentelles peuvent être attribuées à des causes constantes, en grand nombre. Il n'en est rien ici puisque les autres causes (même les erreurs personnelles d'ob- servation) sont essentiellement variables et en nombre limité. D'ailleurs, pourquoi prendre celte loi pour critérium unique? » Il existe, en vérité, dans la méthode des moindres carrés, plusieurs criteria indépendants (jui, tous, devraient être suffisamment vérifiés. Il est logique, par exemple, que l'erreur probable sur une constante soit inférieure à cette constante même; on peut demander aussi que les écarts soient à peu près indifféremment positifs ou négatifs — » En fait, et c'est là le point important, la méthode des moindres carrés, d'un usage commode, n'est pas homogène, en quelque sorte, dans l'appli- cation que nous avions en vue; on pourrait changer les résultats en modi- fiant l'origine des températures, partir des valeurs trouvées une première fois et l'appliquer à nouveau sans, pour cela, augmenter en rien la préci- sion. Pour ce qui nous concerne, cette méthode est toujours logique et, dans le cas présent, sans indiquer les valeurs absolues des constantes cherchées, elle indique cependant leur ordre de grandeur et permet, en même temps, d'affirmer la présence d'erreurs systématiques dont l'in- fluence, a priori, ne semblait pas devoir être aussi considérable. » A l'Observatoire de Paris, la détermination du nadir est des plus ma- laisées; quelques difficultés, et non des moins importantes, proviennent de l'instabilité instrumentale inhérente aux multiples trépidations du sol; d'autres sont purement instrumentales : ainsi l'oculaire du grand cercle méridien a un faible grossissement; il en résulte une ambiguïté assez grande sur la mise au fover. Cette détermination doit être fréquemment répétée et l'on modifie ainsi constamment les conditions de l'observation, d'une façon variable, tandis que la moindre erreur sur la mise au foyer a une influence considérable sur les erreurs de lectures nadirales. D'ailleurs, l'on s'efforce sans cesse de remédier à ces inconvénients, d'employer un oculaire na- diral plus approprié et mieux étudié, de substituer un bain de mercure plein à la couche mince précédemment utilisée pour amortir les trépidations. » L'attention s'est encore portée sur le mode d'encastrement des micro- scopes dans le pilier, car tous n'y sont pas rattachés de la même façon; en ( 926 ) lin mot, toutes les causes d'erreur font l'objet de recherches et de perfec- tionnements incessants, que les difficultés budgétaires seules empêchent souvent d'être plus rapides. )> Certes, avec tant d'équations, nous pouvions mieux expliquer les sin- gularités en augmentant le nombre des paramètres; le procédé eût été illu- soire et la signification de nos paramètres cessait, de ce fait, pour devenir purement empirique et conventionnelle. Si donc les résultats que nous in- diquons n'ont pas de valeur numérique absolue, nous espérons, cependant, que c'est un premier pas dans une recherche difficile et complexe que nous désirons poursuivre. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' approximation des fonctions de grands nombres. Note de M. Madrice Hamy, présentée par M. Lœwv. « Mes recherches sur le développement approché de la fonction pertur- batrice ( ' ) m'ont amené à étudier la valeur asymptotique de certaines inté- grales définies qui renferment un facteur élevé à une haute puissance. Je me propose, dans la présente Communication, de résumer mes résultats qui complètent ceux de M. Darboux et de M. Flamme sur le même sujet (^). )i Je ferai usage, dans ce qui va suivre, de quelques locutions destinées à abréger le langage. » Considérons un contour C tracé dans le plan de la variable complexe ; et un point z ^= a. Supposons que les extrémités de C soient à une distance de l'origine supérieure à \a\ et que la droite joignant l'origine au pointa rencontre le contour en un point et un seul. Nous dirons alors que le contour C est de première espace par rapport au point a. )) Le chemin C sera dit de seconde espèce par rapport au point a, si tous ses points sont à une distance de l'origine supérieure à | a |. >) Nous appellerons contour de troisième espèce, par rapport au point a, un chemin dont le point a est l'une des extrémités et dont tous les autres points sont à une distance de l'origine supérieure à | a |. » L'intégrnle 1 =//■(-) 3^ (') IIamy, Bulletin astronomique, 1893. — Journal de Mathématiques pures et appliquées, 1894 et 1896. (-) Darboux, Journal de Mathématiques pures et appliquées. 18-8. — Pi.AMiir, Thèse de doctorat, Paris, (iauthier-Villars; 1887. ( 92? ) «lans laquelle n désigne un grand nombre positif, entier on fractionnaire, offre une importance spéciale parce que l'on peut ramener à cette forme toutes les intégrales qui renferment un facteur élevé à une haute puis- sance. Voici les théorèmes qui la concernent : » 1° L'intégrale I est prise le long d'un contour de seconde espèce par rapport à z~a. — Le produitn^rt"! tend vers zéro, lorsque n croît indéfuii- ment, q désignant un nombre fixe aussi grand que l'on veut ou, plus géné- ralement, une quantité telle que le produit ?— 2»^ tende vers zéro lorsque n croît indéfiniment. » 2° L'intégrale I est prise le long d'un contour de troisième espèce par rap- port à un point a. - T,a valeur asymptotique de lest intimement liée à la na- ture du développement de f{z) dans le voisinage de a. Nous examinerons le cas oïl ce développement est de la forme dans lequel i^{z ) désigne une fonction analytique finie dans le domaine du point a\ les /des entiers positifs ou nuls, les a des exposants entiers ou fractionnaires xérifiant les inégalités — i < x, < x. <. . .< a,, < a; les A des constantes choisies de façon que l'on doive partir du point a, sur le contour, avec l'argument de - — i le plus petit en valeur absolue. » Posons et I = A, B, -t- A. B. + . . . + A,, B;, 4- Ra- ,« /la+i » On démontre que le produit j^„~jr^^ ^a ne dépasse pas une certaine li- mite lorsque n croit indéfiniment; d'autre part, pour n très grand, B^ est (') On peut développer B/, suivant les puissances descendantes de n en partant de l'expression V{n+p)~ v/2TTC'-"«" "'' '-U-^ -^^V^ ]; l'angle analogue pour le second réseau. On sait que l'on aura d' di> _ U d'? du V du à± _Y^à^ àv ^ 1} dv' t)'6 » En égalant les deux valeurs de , — 5- on trouve ° du dv ^•^J du'dv I U^ V^J ^ \' du U' dv ~ "• » En faisant, ce qui est permis quand U ou Y ne sont pas constants, l'équation (3) devient l'équation E f — -> — - j = o. « Cherchons maintenant les réseaux de l'espace associés à un réseau plan. Le réseau sphérique parallèle sera associé à un réseau plan. Soit alors ds- --= A- U- du- + B^ V- dv"" le ds- d'un réseau sphérique. En écrivant que la courbure totale est égale à un et en tenant compte des formules (2), on trouve .,x Z^fj Ll ^ X!^ _ :^^ AR_ W^ dudvliy^ V^J ■ \' du u^ dv '^ ■ ( 93' ) » On voit que l'on peut remplacer U et V par U, et V, si donc : » Si un réseau plan csl associé à un réseau sphérique, il est associé à une infinité d' autres. » Inversement : » Deux réseaux sphériques associés sont associés à un réseau plan. » En elfet, soient A(a, p, y) et A'(x', p'. y') deux réseaux sphériques associés; les six quantités a, p, y, x, f>'. y' satisfont à la même équation de Laplace, et l'on a a- ^- [i- -+- y' - ot'- - P'= — y'^ = o. La congruence des normales à A est donc aussi 3 O ; donc A est O et 3 O et, par suite, associé à un réseau plan. » Ces réseaux interviennent dans la question suivante: Trouver deux sur/aces, dont les lignes de courbure se correspondent, et telles que les rayons de courbure correspondants soient égaux. » Les rayons de courbure H, et R., d'une surface sont liés aux coeifi- cienls a, b du ds^ de la reprcscntalioa sphérique par les formules ()M, <)a „ p V Ou ôu^ Si donc les rayons de courbure des deux surfaces sont les mêmes, leurs représentations sphériques sont associées. » Donc : » Si deux réseaux O se correspondent de telle sorte que les rayons de cour- bure correspondants soient les mêmes, ces réseaux sont aussi à O. Inversement, à tout réstau O et 30 on peut faire correspondre une infinité de réseaux ana- logues ayant les mêmes rayons de courbure. » Je montrerai, dans une prochaine Note, la liaison qui existe entre ces réseaux O, 30 et les congruences C,c. » GÉOMÉTRIE. — Sur les focales pluies d'une courbe plane à un ou plusieurs axes de symétrie. Noie île M. P. -II. Sciiolite, présentée par M. Darboux. « Représentons par V et H le plan vertical et le plan horizontal de la Géométrie descriptive, par (OX, OY) en V et (OX,, OY.) en H deux sys- ( 9'^2 ) tèmes de coordonnées rectangulaires dont l'origine commune O est un point de la ligne de terre OX = OX,. Soït/(.v,y-) = o l'équation d'une courbe donnée en V dont la ligne de terre est axe de symétrie. Représen- tons par PQ la normale en un point quelconque P de cette courbe C et déterminons en H, sur la normale en Q à la ligne de terre, de part et d'autre un point P,, de manière qu'on ait PQ- -i- QP^ = r'', rétant donnée. Alors P, est le centre d'une sphère h rayon r, bitangenle à C. Si P parcourt la courbe C, le point P, décrit en H une courbe /,(-x,,y',) = o, doul la ligne de terre est axe de symétrie, formant un lieu de centres de sphères à ravon r bitangeutes à C. Et évidemment le rapport entre la nouvelle courbe C, et la courbe originale C est réciproque. « En posant QP, -- — i.PQ, on trouve r= o. Dans ce cas spécial, les courbes /(x, y-) = o et Ji(x,,y-J — o sont des courbes focales l'une de l'autre. On passe de l'une à l'autre à l'aine de la transformation réversible .r, -^^ .r --- yy' , y, — iysji -+-y"', où, comme d'ordinaire, y' désigne la dérivée de y. » Ainsi, dans le cas d'une courbe quelconque en V dont la ligne de terre est axe de symétrie, on trouve une focale plane en H par les trois opéra- tions consécutives suivantes : » 1° Mettre debout les normales do la courbe donnée en les faisant tourner autour de leurs pieds dans l'axe jusqu'à la position perpendicu- laire à l'axe; » 2° Multiplier par y — i les ordonnées du lieu des extrémités des nor- males érigées; » 3° Tourner la nouvelle courbe en entier d'un angle de go° autour de l'axe, de manière à la transporter en H. » On applique sans peine les trois opérations indiquées à l'exemple classique des deux courbes focales réelles du faisceau tangentiel de qua- driques confocales. De même on retrouve les résultats connus se rapjjor- tant aux quartiques bicirculaires à un ou à deux axes de symétrie (spi- riques). En général, pour les courbes rationnelles, la difficulté de la recherche se réduit à l'élimination d'un paramètre entre deux équations algébriques. Par exemple, la parabole romi-cubique "iay-^^.x^ fait trouver <^{x\ + J^)" -i- '2■ax^ {x'^ -H <^y\) + ^^ de valeurs particulières des variables, et quelque couple M„, a^ de con- stantes positives, tels que, pour toute valeur positive ou nulle de l'entier n, ses diverses dérivées partielles de l'ordre n prennent, en (.a^o.Jo. • • •)' '^^s valeurs de modules inférieurs à MoO,". Une pareille fonction ne peut man- quer d'être indéfiniment olotrope et jouit, en un point analytique quel- conque {x^,y ), d'une propriété toute semblable à celle que la défini- tion lui assigne en (a7„, Vo, ■ • ■ )• » Cela posé, si, dans un système orthoïque passif, linéaire par rapport à l'ensemble des inconnues et de leurs dérivées, les termes indépendants de ces quantités sont tous quasi-exponentiels, et que les autres coefficients se réduisent tous à des constantes, les intégrales hypothétiques répondant à des conditions initiales où les fonctions arbitraires sont toutes quasi-exponentielles existent effectivement et sont elles-mêmes quasi-exponentielles. » L'énoncé précédent, comme j'ai eu soin de men assurer par un exemple, cesserait d'être exact si l'on substituait, aux fonctions quasi-expo- nentielles que j'y considère, des fonctions indéfiniment olotropes d'es- pèce quelconque. » II. Considérons un système où se trouvent réalisées à la fois les di- ( 935 ) verses conditions suivantes : i° le système est résolu par rapport à cer- taines dérivées, dont l'ensemble, comparé à celui des dérivées figurant dans les seconds membres, n'offre avec lui aucune variable de différentia- lion commune (cette première hypothèse entraîne la nature orthoïque du système); 2° si l'on forme un premier groupe {x, ...) avec l'ensemble des A'ariables de différentiation des premiers membres, et un deuxième groupe (:;,...) avec toutes les variables restantes, les seconds membres, supposés linéaires par rapport aux inconnues et à leurs dérivées, ont, de plus, la forme algébrique entière par rapport aux variables du groupe {z, .. .); relativement à celles-ci, les termes indépendants des inconnues et de leurs dérivées ont des degrés quelconques, et le coefficient de tout autre terme a un degré au plus égal à l'ordre du terme ; 3° les conditions de passivité du système sont supposées satisfait<'s. — Cela étant, les intégrales hypothétiques, répondant à des conditions initiales où les fonctions arbitraires ont la forme algébrique entière par rapport aujc variables du groupe (z, . . .), existent effectivement et ont elles-mêmes cette forme par rapport aux variables dont il s'agit ( '). » PHYSIQUE. — Vibrations elliptiques dans les fluides. Note de M. V. Crëmieu, présentée par M. Lippmann. « Le calcul montre que deux mouvements vibratoires, rectilignes, de même période, rectangulaires, et présentant une différence de phase ç, donnent lieu, en se composant en un point, à un mouvement vibratoire s'effectuant suivant une trajectoire elliptique, dont la forme varie avec la valeur de ) On a vérifié l'existence de pareilles vibrations dans le cas où les com- posantes sont des vibrations transversales, pour lesquelles la molécule vi- brante décrit sa trajectoire dans \\\\ plan perpendiculaire à la direction de propagation. » D'autre part, on sait que les vibrations longitudinales peuvent seules se propager dans les fluides. Or, pour ces vibrations, la trajectoire de la (') Il va sans dire que, dans le voisinage des valeurs initiales choisies pour les va- riables du groupe {x, . . .), les coefficients du système sont olotropes par rapport aii\ variables de ce groupe, et que chaque fonction arbitraire l'est aussi par rapport à celles d'entre ces variables dont elle dépend. C. R. 1897, 2- Semestre. (T. CXW, N- 23.) \'2\ ( 9^6 ) molécule vibrante se confond avec la direction de propagation qui est tou- jours rectiligne. » Je me suis proposé de vérifier si, m^.liité celte particularité, des vibra- tions à trajectoires elliptiques prévues par le calcul pourraient se produire et se propager dans un gaz. » Pour pouvoir mettre en évidence la forme des vibrations, j'ai employé des fds de quartz de très faible diamètre (~ de millimètre environ). Ces fils sont fixés par une de leurs extrémités dans un peu de cire molle, et placés perpendiculairement à la direction des vibrations qui se propagent dans une masse gazeuse. Pour une longueur convenable, variable d'ailleurs avec le diamètre des fils, l'extrémité libre de ceux-ci suit exactement tous les mouvements du gaz. » Les mouvements vibratoires étaient produits par deux diapasons, en- tretenus électriquement, d'amplitude et de période égales ( /a jjo, i8i vibra- tions). Chacun d'eux portait, à l'extrémité d'une de ses branches, une plaque métallique carrée. Celles-ci vibraient à l'extrémité de deux tuyaux d'orgue à sections carrées égales entre elles et à la surface de la plaque vibrante, de sorte que les ondes obtenues étaient planes. » Ces deux tuyaux. A, A', fermés à leur extrémité E, E', étaient assem- blés à angle droit, de façon à présenter une partie commune, P, coïncidant, pour chacun d'eux, avec un ventre de vibration; les parois de cette partie P étaient deux plaques de verre. » Sur l'une d'elles un dispositif très simple permettait de déplacer dans toute la région P un fil de quartz disposé comme je l'ai indiqué. » Deux moyens pouvaient être employés pour introduire entre les deux mouvements vibratoires un retard de phase constant : i° Exciter les élec- tro-aimants des diapasons par deux dérivations d'un même courant alterna- natif, de période égale à celle des diapasons; on pouvait, soit par induction. ( 9^7 ) soit avec un condensateur, introduire entre les deux dérivations un retard déterminé. 2" Prendre deux dérivations d'un même courant continu, dont les interruptions auraient été réglées par un même rhéotome, tournant avec une vitesse égale à la période des diapasons, et portant deux contacts décalés d'un angle convenable. » J'ai évité la réalisation difficile de l'un de ces deux procédés en intro- duisant, par un artifice très simple, une différence de phase périodique- ment variable, entre les deux vibrations. » Pour cela, les deux diapasons, commandés par deux courants indépen- dants, ont été réglés de façon à donner, par interférence, un battement dont la période était de dix secondes. On peut représenter les élongations des deux vibrations composantes par i X = rtCOS2- = ) y = a cos 2 r ( » On sait alors que, pendant la période du battement, la différence de phase ir.it passe par toulcs les valeurs comprises entre o et x; pendant cet intervalle, le mouvement résultant va s'effectuer successivement suivant toutes les trajectoires correspondant à chacune des valeurs que prend cette différence de phase. Cette trajectoire varie de la droite au cercle, avec toutes les formes intermédiaires d'ellipses; il y a deux positions de vibrations rectilignes, à 90" l'une de l'autre, et à 45" des vibrations com- posantes. » J'ai observé, avec une lunette viseur, l'extrémité du fil de quartz placé dans la région P ; elle décrit successivement, avec une grande netteté, toutes Tes courbes prévues. Le mouvement est toujours dirigé de l'axe du tuyau parcouru par la vibration ùe plus faible période vers l'axe de l'autre; la vibration de plus faible période se comporte, en effet, à chaque instant, comme si elle était en avance sur l'autre. « CHIMIE — Sur la dissociation et la polymérisation des gaz et vapeurs. Dissociation présumée du chlore aux températures élevées. Note de M. A. Leduc ('), présentée par M. J.ippmann. « La variation de la densité d'un gaz ou d'une vapeur avec la tempéra- ture et la pression peut être attribuée à deux sortes de causes : les unes (') Laboratoire d'Enseignement physique à la Sorbonnc. ( 9.38 ) d'ordre physique, les r.':'ies d'ordre chimique. Je suis maintenant en mesure de discerner nettement le phénomène chimique, lorsqu'il existe, et d'en donner exactement la mesure, si l'on connaît la température et la pression critiques du corps et le groupe auquel il appartient. » J'ai montré (') comment on peut calculer, par l'intermédiaire du volume moléculaire, la densité D que devrait avoir le gaz à T^ sous la pression P, en l'absence de toute modification chimique. Si la densité expérimentale est inférieure à D, il y a dissociation (-); si elle est supé- rieure, il y a polymérisation. » De la comparaison entre les densités expérimentale et calculée on déduit aisément le coefficient de dissociation ou de polymérisation, c'est- à-dire la fraction dissociée ou polymérisée, pourvu que l'on connaisse bien les produits de la réaction. » Toutefois, dans le deuxième cas, le calcul n'est rigoureux que si la densité du gaz polymère est un nombre entier de fois celle du gaz non polymérisé. » Des calculs et des comparaisons de cette nature ont été effectués par divers auteurs, mais en remplaçant la densité calculée par la densité dite théorique ('). Or il est clair qu'une densité expérimentale supérieure à la densité théorique (ce qui est le cas général) ne décèle nullement la poly- mérisation; la comparaison des densités expérimentale et théorique ne peut donc conduire qu'à des résultats inexacts, que l'on ne saurait invo- quer utilement à l'appui ou à l'encontre d'une formule quelconque établie théoriquement. C'est à quoi je pense avoir remédié. » Cas du chlore. — M. V. Meyer avait annoncé que la molécule du chlore subissait une dissociation très importante aux températures élevées. Plus tard, M. Crafts, tout en admettant l'existence de cette dissociation, l'a déclarée plus faible. » Le Tableau suivant, dans lequel j'ai comparé toutes les déterminations parvenues à ma connaissance avec les nombres calculés au moyen de mes (') Voir Comptes rendus, t. CXXV, p. 708; 8 novembre 1S97. (^) Le cas des gaz formés sans contraction échappe, en général, à cette méthode de recherche. (') Cette densité, obtenue eu multipliant celle de l'hydrogène par la moitié du poids moléculaire du gaz considéré, est voisine de celle que donnent mes formules pour la température -c" à laquelle le gaz suit la loi de Mariette. Il faut remarquer que cette dernière n'est pas, comme on l'enseigne généralement, une limite inférieure de la densité. ( 9^9 ) formules, montre que jusqu'à l\l\o° la dissociation est nulle ou inappré- ciable : Friedel et Crafts (')• t". calculée. i" série. 2- série. Jahn(-). Crafts (■■•). V. Meyer (■'). o o 2 , 49 1 3 >> » » » » i9'7 2,48i2 2,479 » » " " 21 2,4807 » » 2,4819 2,471 » 21,6 2,48o5 » 2,458 » » » 23 2,4800 2,475 » » " " 100- 2,46t5 » » 2,4685 » 2,5o 200 2,4540 » » 2,45t5 » » 357 2,4507 2,45i » » 2,449 " 44o 2,45oo » 2,448 » " " 900 2,4485 » » » » 2,4i à 2,49 1200 2,4484 » » » » 2,4i à 2,45 i4oo 2,4483 » » » 2,02 » » Les nombres de M. Meyer, bien que trop peu concordants, semblent indiquer qu'il en est encore de même à 900" et 1200°. )) Seul le nombre de M. Crafts à 1/400° indiquerait une dissociation im- portante. Mais ce résultat isolé ne paraît pas suffisaumient établi pour faire admettre que le chlore se comporte aux températures élevées comme les vapeurs de brome et d'iode. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la conductibilité électrique des substances conductrices discontinues, à propos de la télégraphie sans fil. Note de M. Edouard Br.\nly. « Les remarquables essais de télégraphie sans fil de Marconi ont appelé l'attention sur la conductibilité des substances métalliques discontinues et sur l'étude expérimentale que j'en ai faite le premier en 1890 et 1891. (') Comptes rendus, t. CXVII, p. 3o2 (1888). — Le chlore préparé par la réaction de l'acide chlorhydrique sur le bichromate de potassium (i" série) parait plus pur que celui obtenu au moyen du bioxyde de manganèse (2= série). Peut-être la pyro- lusile, quoique lavée à l'acide chlorhydrique, a-t-elle dégagé un peu d'anhydride car- bonique. {'-) Wiener Akademie BericlUe, 1" série, t. LXXXV, p. 778. — La formule linéaire proposée par M. Jahn ne saurait convenir. (^) Dictionnaire de Wiirtz, 2." Supplément, p. io83. ( 94o ) Marconi a fait usage de mes tubes à limaille sans en modifier le mode de fonctionnement, et, si le mélange spécial de poudres métalliques auquel il donne la préférence semble avantageux, il est aisé de reconnaître qu'un mélange aussi compliqué n'est pas nécessaire et il me semble que c'est sur- tout à l'état de conductibilité de la poudre employée que la sensibilité doit être attribuée. ). Ayant signalé autrefois les conditions qui augmentent la sensibilité, je viens de reprendre cette étude et j'ai confirmé par de nouvelles expé- riences mes premiers résultats (' ). )) J'avais reconnu que les substances les plus sensibles étaient celles qui offraient au galvanomètre une très légère conductibilité et, dans bien des cas, pour y parvenir, j'exerçais avec un poids une pression de 5os' à lOoB'- sûr une couche de limaille de i""» à 2""" d'épaisseur, renfermée dans un godet en ébonite entre deux électrodes métalliques. J'obtenais amsi, dans le circuit formé par la poudre, un élément Daniell et un galvanomètre sensible à miroir, une déviation de quelques millimètres sur la règle di- visée. Avec des mélanges de poudres isolantes et de poudres métalliques, lorsque la proportion de l'isolant était grande, on n'arrivait à cet état limite que par d'énormes pressions. » Actuellement, sans m'inquièter de mesurer la valeur de la pression exercée, je renferme la limaille métallique dans une chambre étroite en ébonite disposée verticalement; la limaille y est comprise comme à l'ordi- naire entre deux liges métalliques qui servent d'électrodes, l'une des tiges peut être rapprochée ou écartée à volonté à l'aide d'une vis de pression munie d'un tambour et je tourne la vis jusqu'au moment où une très légère conductibilité apparaît. L'appareil, bien construit par M. Gendron, fonc- tionne d'une façon très satisfaisante. Il permet d'opérer rapidement, de faire varier la poudre employée et dispense pour les essais de la construc- tion délicate d'un tube analogue à ceux qu'emploie Marconi. Il est parfois difficile de limiter à quelques millimètres de l'échelle la déviation obtenue en serrant lavis ; mais, si la conductibilité obtenue correspond à un écart de 5o à 100 divisions, on la supprime par un léger choc. L'aiguille du galvano- mètre revient au zéro, et alors, bien que la conductibilité soit nulle, la sub- (') Voir, dans le journal la Lumière électrique, mai et juin 1891, tome XL, deux articles d'ensemble sur les variations de conductibilité sous diverses influences élec- triques. Un résumé des principaux phénomènes a été publié dans le Bulletin des séances de la Société française de Physique, année 1891, p. i35-i4i. ( 94i ) stance se trouve réellement dans les mêmes dispositions que si elle offrait une légère conductibilité. Pour le moment, je ne m'astreins pas à synchro- niser l'oscillateur et le récepteur, ni à paralléliser le rayonnement élec- trique, comme cela serait nécessaire pour une transmission à grande dis- tance; je me contente de soumettre successivement mes appareils et un tube à alliage de Marconi ( ' ) à une même action qui est habituellement celle d'une étincelle d'une petite machine Wimshurst (plateau de 35'='" de dia- mètre), placée à 2.1" et plus. Comme autrefois, mes limailles sont tamisées et elles sont prises d'autant plus fines qu'elles se montrent plus conduc- trices. Beaucoup de métaux et d'alliages à composition définie donnent de très bons résultats. L'aluminium et le bronze d'aluminium se comportent bien, mais ils ne sont pas les seuls et il serait nécessaire, pour faire une énu- mération utilisable, de mettre en regard du nom du métal la grosseur delà limaille convenable et même Vâge de la limaille. » J'ai insisté, en 1891 (^), sur les propriétés des poudres métalliques noyées dans des isolants et agglomérées par fusion. Ces propriétés étaient les mêmes que celles des poudres métalliques plongées dans l'air ou dans un gaz raréfié. Les variations de conductibilité de ces substances solides se présentaient dans les mêmes circonstances et elles disparaissaient aussi par le choc et par la chaleur. Mes expériences ne paraissent pas avoir été répétées, elles n>'avaient d'ailleurs demandé au début quelques tâtonne- ments. Si Lodge avait opéré à son tour avec ces substances solides, il aurait probablement renoncé à son expression de cohéreurs ('). M Les mélanges de limailles et d'isolants peuvent être variés d'une infi- nité de façons : résines et limailles, gomme laque et limailles, baumes et limailles, etc. Souvent, actuellement, je donne à ces mélanges la forme de pastilles de i"° d'épaisseur environ et de 2""" à 3""" de diamètre. Au lieu de pastilles, il est très commode d'employer des feuilles minces de collodion (') J'emploie un tube consliiiil à Londres suivant les indications de Marconi. Il est beaucoup plus sensible que d'autres de même provenance et a été mis à ma disposi- tion par M. Ducretet. (-) Comptes rendus, 12 janvier 1891. (3) Mes tubes à limaille ont reçu de Lodge le nom de cohéreurs, ce nom a été gé- néralement accepté. Cette expiession repose sur un examen incomplet du phénomène et sur une interprétation inexacte; j'ai proposé le nom de radioconducteurs, qui rap- pelle la propriété essentielle des conducteurs discontinus d'être excités par le rayon- nement électrique. M. Ducretet se sert de mes divers radioconducteurs dans les appareils qu'il a construits pour réaliser la télégraphie hertzienne sans fils. ( 942 ) et limailles, de gélatine et limailles, de celluloïd et limailles, etc. La pré- paration de ces "feuilles est très simple, très rapide et permet de varier à volonté la proportion et la grosseur des grains métalliques. Qu'il s'agisse de pastilles ou de pellicules, le mode d'emploi est le même qu'avec les poudres. On les place entre les électrodes de l'appareil avis dont j'ai parlé plus haut et l'on tourne la vis jusqu'au moment où l'on obtient une très légère conductibilité. S'il y a lieu, on supprime cette conductibilité par un choc. La sensibilité peut être extrêmement grande, égale ou supérieure à celle des poudres les plus sensibles. » Je n'insiste pas sur la sensibilisation par un premier effet ; c'est un point qui a une grande importance, je l'ai signalé à plusieurs reprises dans des publications antérieures. Notons encore que l'intensité du choc qui produit le retour a besoin d'être réglée. » Il n'est pas inutile de faire remarquer que l'intensité du courant con- tinu qui parcourt la substance sensible joue un rôle intéressant; on obtient des effets spéciaux en réduisant la force électromotrice à j^, jj, ^-^ de Daniell ou en employant des courants thermo-électriques. » J'ajoute qu'on peut obtenir des mélanges qui ne restent conducteurs qu'un instant et qui reviennent immédiatement, sans choc, à leur résistance primitive. Cet effet paraît même se produire avec des substances quel- conques en variant convenablement le mode opératoire (' ). » PHYSIQUE. — Sur la transformation des rayons X par les métaux. Note de M. G. Sagnac, présentée par M. Lippmann (^). « I. Les rayons X se diffusent sur les métaux polis sans réjlexion régulière appréciable, même quand le miroir métallique employé est formé par un bain de mercure et que l'incidence est portée à 75°. Les rayons secondaires qui émanent du métal frappé par les rayons X sont ceux que j'ai étudiés déjà photographiquement avec des durées de pose de quelques minutes à quelques millimètres de distance du métal ('). Avec quelques heures de (') Ma Communication dépasserait les limites réglementaires si je m'étendais sur les analogies que présentent la conductibilité des substances conductrices discontinues et la conductibilité nerveuse, les neurones jouant le rôle des grains métalliques. (*) Travail fait au laboratoire de M. Bouty à la Sorbonne. (^) G. Sagnac, Comptes rendus du 26 juillet 1897, p. 280 de ce Volume. ( 943) pose, la propagation dans l'air des rayons du mercure ou de l'acier, par exemple, est décelée par la photographie à quelques millimètres de dis- tance, même à travers le volet de bois d'un châssis chargé ou à travers un millimètre de paraffine. Si, au lieu de recevoir un simple pinceau de rayons X, toute la surface du métal est normalement exposée au rayonne- ment d'une lame focus distante de quelques centimètres, un quart d'heure de pose, par exemple, suffit pour constater photographiquement la propa- gation des rayons secondaires dans l'air à quelques cenlimèlres de distance. » II. La propagation rectiligne, sans diffraction sensible, des rayons secon- daires des métaux se démontre très simplement en recevant sur une plaque photographique les rayons secondaires qu'une lame métallique plane L émet par la tranche. L'émission de ces rayons a lieu, en effet, dans toutes les directions au-dessus de la lame L, jusque dans le plan de L, où elle s'arrête brusquement; sur la plaque photographique, l'impression est limitée à une ligne droite z située dans le plan de la lame L; la netteté de la ligne z démontre la perfection de la propagation rectiligne des rayons secondaires. » III. Les rayons secondaires des métaux n'éprouvent pas de réfraction sensihk : un prisme de paraffine, qui se laisse encore traverser médiocre- ment parles rayons de l'acier sous une épaisseur d'un millimètre, peut être interposé sur le plan prolongé d'une lame L d'acier sans dévier la droite s qui limite sur la plaque photographique la zone impressionnée. Si les rayons de l'acier se réfractent, leur indice dans la paraffine ne peut diffé- rer de l'unité de 0,002. » IV. Les rayons secondaires ne se réfléchissent pas sensiblement ; ils se dif- fusent sur de nouveaux miroirs métalliques à la manière des rayons X eux- mêmes. » Comme je l'avais annoncé, les rayons secondaires d'un métal M, tel que le zinc, le cuivre, etc., déchargent les corps éleclrises. On peut faire pénétrer les rayons secondaires par une fenêtre recouverte d'une très mince feuille d'aluminium battu, à l'intérieur d'un électroscope bien pro- tégé contre l'action directe du tube deCrookes et de la bobine d'induction. L'expérience se fait rigoureusement en comparant le métal M étudié à l'aluminium, qui est sensiblement inactif, à ce point de vue, comme au point de vue photographique. » La méthode électrique |)résente, sur la méthode photographique, les mêmes avantages de sensibilité et de précision que pour l'étude des rayons G. K., 1897, 2- Semestre. (T. CXXV, N» 23.) laS ( 944 ) X eux-mêmes. Elle permet de constater à première vue, par le mouvement de la feuille d'or d'un électroscope, le rayonnement secondaire d'un métal à quelques centimètres de distance diins l'air. Cette propriété des rayons se- condaires suffit à expliquer le rôle du métal dans la décharge des conducteurs directement frappés par les rayons X ( ' ). » VI. Les raxons secondaires des différents métaux ^l se distinguent entre eux par leur inégale transmission à travers une même substance : par exemple, les rayons du cuivre, sont transmis par le papier noir en plus forte pro- portion que les rayons du zinc et de l'étaiii ; les rayons du plomb sont absorbés par l'air beaucoup plus que les rayons du zinc ou du cuivre. » Ils se distinguent des rayons X incidents en ce qu'ils sont transmis en moins forte proportion par les différents corps : les métaux, les verres, le mica, la paraffine, le papier non-, l'air. Si, par exemple, on place une feuille d'aluminium de ~ de millimètre d'épaisseur entre le tube à vide et le métal rayonnant M, en général, l'action des rayons secondaires du métal M sur une plaque photographique ou sur un électroscope est réduite, mais assez peu (de i par exemple); au contraire, les deux actions, photo- graphique ou électrique, sont en grande partie supprimées si la feuille d'aluminium est placée entre le métal M et la plaque photographique ou Télectroscope. Les rayons secondaires du métal M sont donc interceptés par l'aluminium beaucoup mieux que les rayons X dont ils sont la trans- formation. » A ce point de vue, les rayons secondaires des métaux se rapprochent des rayons X engendrés par la décharge électrique dans un vide peu poussé. Mais ils se distinguent même des rayons des tubes doux par cette propriété caractéristique que j'ai observée dans des circonstances variées : en même temps que l'aluminium intercepte les rayons secondaires, il les diffuse et paraît leur faire subir une nouvelle transformation. Les rayons secon- daires que les métaux émettent sous l'influence des rayons X sont de nou- veaux rayons, voisins des rayons X, et qui doivent sans doute être placés en deçà des rayons issus du tube de Crookes employé, comme le rayonne- ment d'un corps luminescent se place en deçà des rayons de plus courte longueur d'onde dont il est la transformation. » (*) G. Sagnac, loc, ciC, p. 232. ( 945 ) PHYSIQUE. — Quelques faits nouveaux observés dans les tubes de Crookes. Note de M. Virgilio Machado, présentée par M. Mascart. ( Extrait. ) « Quand on fait passer la décharge électrique d'une bobine de Ridim- korff dans un tube de Crookes, portant la croix d'aluminium soudée au bout de l'anode, on observe les faits suivants : :> 1° Sur la paroi anticathodique ou voit paraître, en même temps que l'ombre de la croix, une autre ombre dont aucun auteur n'a encore, que je sache, signalé l'existence. )) 2° Cette dernière ombre se présente sous la forme d'un cercle, dont le diamètre est inférieur à la longueur totale des deux branches verticalement opposées de la croix de Malte en aluminium. » 3° Quand on approche de l'extrémité du tube de Crookes un pôle magnétique, les deux ombres s'écartent de la partie centrale du bout de ce tube. » 4° L'écart de l'ombre circulaire est de beaucoup plus considérable que celui de l'ombre de la croix. M 6" L'ombre circulaire se met à 90" du champ magnétique. » Cette ombre circulaire semble être la plus grande base d'un tronc de cône, dont la plus petite serait le disque cathodique, et qui aurait pour axe la ligne perpendiculaire au plan de ce même disque. » Il parait vraisemblable que le tronc de cône ainsi défini serait vide de toutes radiations utiles. Les rayons cathodiques actifs le limiteraient sui- vant les génératrices, et ils partiraient alors seulement du bord du disque, comme cela arrive dans l'écoulement de l'électricité statique. C'est autour de l'ombre circulaire susdite qu'on observe une couronne douée de la fluorescence verte de la plus grande intensité. » CHIMIE. — Sur des causes accidentelles d'irréversibilité dans les réactions chimiques. Note de M. A. Colsox, présentée par M. E. Grimaux. « J'ai établi que le déplacement mutuel de deux acides, dont l'un est libre et l'autre salifié, est un phénomène réversible régi par les lois de la dissociation hétérogène ('). La décomposition des mélaphosphates alca- (') Comptes rendus, l. CXXIII, p. 1285, et t. CXXIV, p. 81. ( 946 ) lins par le gaz chlorhydriqiie sec, celles des pyrophosphates et des orlho- phosphates par le gaz sulfureux ou carbonique, forment un ensemble de faits nouveaux qui viennent à l'appui de mes premières observations et conclusions. Il me semble alors inutile de décrire longuement ici ces expé- riences nouvelles ; je préfère indiquer certaines exceptions et en recher- cher les causes. M Remarquons avant tout que les réactions qui m'occupent ne sont possibles que si le déplacement de l'acide fixe par l'acide gazeux dégage de la chaleur. En effet, M. Moutier a assimilé les réactions réversibles à la formation des vapeurs saturées : la condensation du produit gazeux corres- pond alors à la condensation de la vapeur, et celle-ci dégage toujours de la chaleur. » Cette condition nécessaire n'est pas suffisante : » Décomposition des phosphates normaux par le gaz chlorhydrique. — Dans un tube mince et vide j'enferme une certaine quantité de phosphate trisodique PO" Na^ purifié et séché à i5o°; puis je brise ce tube au sein d'une masse de gaz chlorhydrique sec. Le mercure s'élève rapidement dans le tube manométrique par suite de l'absorption de l'acide HCI, et la masse s'échauffe à tel point qu'une buée apparaît sur les parties froides de l'ap- pareil. Ce dépôt de vapeur d'eau indique manifestement la transformation en dérivés pyrophosphoriques des acides orthophosphoriques initialement libérés par l'acide chlorhydrique. Par conséquent, l'un des facteurs de la réaction inverse est détruit et toute réversibilité devient impossible. » Il m'a paru nécessaire de vériher directement la destruction des pro- duits orthophosphoriques en analysant le produit de la réaction par la méthode de MM. Berthelot et André : Analyses. Première Seconde expérience. expérience. P^O' resté à l'étal de pliosphate normal oS'', 280 osr, 071 P^O^ transformé en produit pyrophospliorique. o5'',3oi oS"',425 » Ces analyses confirment bien l'altération des produits orthophospho- riques, facteurs de la réaction inverse. » Décomposition du sulfate d'argent par le gaz sul [hydrique sec. — Lorsque l'on brise une ampoule contenant du sulfate d'argent sec dans un tube rempli de gaz suif hydrique sec, la masse s'échauffe fortement et le mercure s'élève progressivement dans le tube manométrique. Au bout de vingt- ( 94? ) quatre heures, la pression du gaz H- S tombe de 760""" à 122°"" de mer- cure, vers i5°. A 100° elle augmente, à 126° elle augmente encore et at- teint 168""". Il semble donc qu'on se trouve en présence d'une tension de dissociation croissant avecla température. Il n'en est rien, car, en revenant à iS", la pression ne retombe pas à 122™™, mais se maintient à i5i. L'aug- mentation de pression observée à 126° n'est donc pas due à la réaction inverse SO'H^-H Ag^S = S0*Ag='4- H*S, ou, du moins, elle n'est pas due à cette seule réaction. » Et, en effet, ayant ouvert le tube, j'ai constaté qu'il ne renfermait plus aucune trace d'acide sulfhydrique, mais du gaz sulfureux SO^ reconnais- sable à son odeur et à sa fiicile transformation en SO*H^. » Donc, ici encore, une réaction secondaire 11= S + 3SO*H^= 4H=0 + 4S0- détruil l'un des facteurs de la réaction, le gaz sulfhydrique, et rend impos- sible toute réversibilité du phénomène. )) Comme la tension iGS""" obtenue à 126° n'est pas absolument fixe et tend à croître encore, je me suis demandé si une température de 100" à 120° était nécessaire à la destruction du gaz sulfhydrique. L'expérience m'a dé- montré que cette destruction se fait même quand la température ne dépasse jamais lo^C. >) J'ai recommencé l'expérience précédente dans une salle froide, où la température est restée, pendant vingt-deux jours, inférieure à 10°, tempé- rature du premier jour. mm Au bout de 2 jours, la pression du gaz H-S est tombée à. . . . 182 » i5 jours, » >i n à. . . . i3o » 20 jours, » >i » à. . . . i3o » Le gaz, qui produisait cette tension restante, ne noircit plus les sels de cuivre dissous, et il possède les caractères de l'acide sulfureux. » Donc, même à froid, une réaction secondaire détruit le gaz sulfhy- drique et change radicalement les conditions de l'équilibre initial. » ( 94« ' CHIMIE. - Sur l'existence d'un sulfate cuivreux. Note de M. A. Joannis. (( On ne connaît qu'un petit nombre de sels cuivreux : quand l'on traite en effet par un acide l'oxydule de cuivre, il se dédouble le plus souvent en cuivre métallique et en oxyde cuivrique; d'autre part, les sels cuivriques auxquels ne correspondent pas de sels cuivreux connus ne sont pas réduits à cet état par une digestion avec du cuivre métallique. )) On peut cependant préparer une solution de sulfate cuivreux et mon- trer l'existence de ce sel à l'aide des expériences suivantes : » 1. Dans un tube contenant une solution de sulfate de cuivre et du cuivre déposé par électrolyse sur une lame de platine, on fait arriver de l'oxyde de carbone. Ce gaz est absorbé très lentement, en même temps que le cuivre disparaît sur la lame de pla- tine vers le niveau où elle émerge de la solution, mais un peu au-dessous. En outre la solution devient incolore. La même action se produit aussi, mais plus lentement, en présence d'un excès notable d'acide sulfurique étendu. » 2. La même expérience réussit encore si l'on remplace le cuivre électrolylique déposé sur la lame de platine par du cuivre précipité d'une solution de sulfate de cuivre à l'aide de fer ou de zinc purs. L'absorption semble un peu plus rapide que précédem- ment. 1) 3. On peut encore remplacer le mélange de cuivre électrolytique ou précipité et de sulfate de cuivre par le produit obtenu en traitant de l'oxydule de cuivre par une quantité équivalente d'acide sulfurique étendu; on a ainsi un mélange de sulfate de cuivre et de cuivre très divisé, en proportions bien connues. » Toutes ces actions sont extrêmement lentes. L'oxyde de carbone agit dans ces conditions pour faciliter la formation du sulfate cuivreux, parce qu'il est capable de se combiner avec lui : il apporte ainsi une dose d'énergie auxiliaire suffisante pour rendre possible la réduction du sulfate cuivreux par le cuivre. L'oxyde de carbone n'agit pas en effet comme ré- ducteur, mais il se combine au sulfate cuivreux formé. C'est ce que montrent les expériences suivantes : » Avec une trompe à mercure on a fait le vide au-dessus de chacun des trois liquide incolores obtenus dans les expériences 1, 2 et 3, et l'on a recueilli de l'oxyde de carbone exempt d'acide carbonique. Lorsque la pression de l'oxyde de carbone dans l'appareil n'est plus que de 2™"" ou 3""" de mercure, on voit se produire un phé- nomène intéressant : une pellicule de cuà-re se dépose à la surface du liquide, tandis cjue celui-ci dcs'ient bleu. En enlevant l'oxyde de carbone, le sulfate cuivreux, formé grâce à sa présence et combiné avec lui, se dédouble donc de nouveau en cuivre et sulfate cuivrique. En continuant le vide, le phénomène devient plus apparent et le ( 949 ) cuivre forme à la surface du liquide un disque assez cohérent pour résister à une légère agitation sans se briser; il est concave comme la surface du ménisque sur laquelle il. s'est formé; il y a en même temps un léger dépôt de cuivre sur le tube à la hauteur du niveau du liquide. Si l'on envoie à ce moment de l'oxyde de carbone dans le tube, la couche de cuivre disparaît et le liquide redevient incolore; en faisant ensuite le vide j'ai de nouveau fait réapparaître le cuivre et la coloration bleue de la solution. » Tous ces faits s'expliquen t bien par Texistence d'une combinaison dis- sociable d'oxyde de carbone et de sulfate cuivreux. ). A côLé de ces expériences, j'en ai entrepris une série d'autres, faites en liqueurs ammoniacales, avec l'espoir, qui s'est réalisé, d'obtenir des réactions plus rapides. Voici ces expériences : 1) 1° On fait agir de l'oxyde de carbone sur une solution de sulfate de cuivre à la- quelle on a ajouté assez d'ammoniaque pour redissoudre le précipité formé tout d'abord. Dans celle solution, on a mis du cuivre provenant de l'action de l'acide sulfurique étendu sur de l'oxydule de cuivre. Après deux ou trois jours, la liqueur est absolument décolorée, mais le cuivre ne semble pas dissous, soit qu'on l'ait mis en proportion équivalente à celle du sulfate, un alome de cuivre pour une molécule de sulfate, soit même qu'on en ait mis une proportion beaucoup moindre. Lorsqu'on fait le vide au- dessus d'une pareille solution, une fois la décoloration obtenue, on extrait une grande partie de l'oxyde de carbone introduit, mais non la totalité; en même temps la liqueur reste incolore, et aucun dépôt de cuivre ne se produit. L'oxyde de carbone qui manque ainsi se retrouve dans la liqueur ammoniacale sous forme de carbonate d"ammoniaque. C'est donc lui qui a agi comme réducteur sur le sulfate de cuivre et non le cuivre mé- tallique. Quant à celui-ci, son action réductrice est très faible; elle disparaît devant celle de l'oxyde de carbone qui a décoloré la liqueur avant qu'une quantité notable de cuivre métallique se soit dissoute. » a» Étant donné le rôle tout à fait accessoire du cuivre en liqueur ammoniacale, j'ai recommencé l'expérience sans mettre de cuivre, pour simplifier les résultats. La décoloration s'est efl'ectuée en deux ou trois jours, sous l'influence seule de l'oxyde de carbone, et la liqueur obtenue, soumise au vide, a abandonné son oxyde de carbone sans redevenir bleue et sans déposer trace de cuivre ; on a arrêté l'action de la trompe à mercure quand les gaz entrants ne contenaient plus d'oxyde de carbone, mais seule- ment l'ammoniaque enlevée à la dissolution ammoniacale. Il peut exister, dans ce cas, une combinaison de sulfate cuivreux et d'ammoniaque. » En évaporant les dissolutions neutres dans une atmosphère d'oxyde de carbone, pour éviter la dissociation du composé formé, et les dissolu- lions ammoniacales clans le vide, j'espère isoler ces combinaisons. Il me semble établi, dès maintenant, que le sulfate cuivreux existe, tout au moins à l'état de combinaison avec l'oxyde de carbone ou avec l'ammoniaque. » J'ai commencé aussi d'autres expériences analogues avec d'autres sels, et j'aurai l'honneur de les exposer à l'Académie, si elles me con- duisent à quelques résultats nouveaux. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'unité élémentaire du corps appelé cérium. Note de MM. Wyrocboff et A. Yernecil, présentée par M. Henri Moissan. « Dans deux Notes présentées à l'Académie ('), nous avons donné un procédé très simple de purification du cérium et fixé son poids atomique à92,7 » Tout récemment, M. Boudouard (-), continuant le travail entrepris par M. Schûtzenberger, a publié une série de chiffres fort divergents entre eux et qui tendent à démontrer l'existence de deux cériums à poids ato- miques très différents. Ces résultats qui, au premier abord, paraissent en contradiction avec les conclusions auxquelles nous sommes arrivés, nous paraissent montrer, si on les examine de plus près, que nos recherches ont exercé une heureuse influence sur la solution de la question de l'identité du cériimi. )i Les chiffres de M. Schûtzenberger oscillaient entre 85 et io4 (Ce bi- valent), présentant ainsi entre eux un écart de i8 pour loo. Nous avons fait observer que les chiffres maxima étaient dus à la présence de la thorine, et les chiffres minima à la présence des autres terres du groupe de la cérite ou du groupe de l'yttria. M. Boudouard semble s'être préoccupé tout particulièrement de la thorine ; aussi son chiffre supérieur (93,8) s'abaisse-t-il de lo pour loo environ, relativement au chiffre supérieur de M. Schûtzen- berger. Il paraît s'être moins préoccupé des autres terres; aussi son chiffre inférieur (88,6) ne gagne-t-il que 7 pour 100 environ sur le chiffre in- férieur de M. Schûtzenberger. Au total, l'écart, qui était énorme, se réduit à 5 pour 100, ce qui infirmerait les résultats énoncés par M. Schûtzen- berger et indiquerait que ses produits renfermeraient de grandes quantités d'impuretés. » Nous sommes convaincus que, en faisant quelques pas de plus dans la voie de purification dans laquelle il s'est engagé, M. Boudouard diminuera encore les écarts qu'il a observés et arrivera sans difficulté au chiffre que (') Comptes rendus, mai et juin 1897. (^) Comptes rendus, t. CXXV, p. 773; 1897. ( 9^' ) nous persistons à considérer comme exact, à deux ou trois unités décimales, pour tous les cériums, quelle que soit leur provenance et quel que soit le mode de fractionnement employé. » Nous croyons du reste que les impuretés ne constituent pas la seule raison des écarts observés par M. Boudouard ; ils nous paraissent tenir aussi à l'insuffisante exactitude de ses délerminations. Nous trouvons, en effet, dans sa Note, cette observation difficilement acceptable qu'un cérium à poids atomique de 91, 8 a donné, |)ar le fractionnement, deux parties avec les poids atomiques de 93,8 et de 92,2, chiffres tous deux supérieurs au poids atomique primitif. Nous trouvons é£;alement ce fait insolite que, dans le fractionnement du sulfate, les eaux-mères donnaient des chiffres tantôt supérieurs, tantôt inférieurs aux chiffres fournis par les dépôts cristallins. » Il est enfin un fait auquel nous attachons de l'importance, au point de vue de nos lecherciics actuelles, et sur lequel il nous par;iît im[)ossible d'accepter les affirmations de M. Boudouard. L'acétate de cérium est m/e- gralemenl précipité YAV un excès d'eau oxygénée, ainsi que l'avait déjà in- diqué HartieyC) en 1882; la précipitation incomplète dont parie .M. Bou- douard, et sur laquelle il a fondé un procédé de fractionnement, ne nous semble s'expliquer que par une erreur d'observation, ou par la présence de notables quantités d'autres terres dont aucune, la thorine exceptée, ne donne de peroxyde insoluble lorsque le milieu demeure acide. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur Taldéhy date d' ammoniaque. Note de M. Marcel Delëpi.ve. « L'aldéhydale d'ammoniaque C^H^AzO a été représenté successivement par les schémas suivants : C'H'O, AzH', C-H'0-AzH*, CIP— Cll/'^^j^,. Aliléliydale Acctylurc lljdroxélliylidène- d"ammoniaque. d'ammonium. aminé. » En étudiant ce corps au point de vue thermoclnmi(jue j'ai reconnu que ces formules ne répondaient pas aux propriétés et que l'on devait considérer l'aldéhydate d'ammoniaque comme Vhydrate d'une base nou- (') Journal chem. Soc. t. XLl, p. 202. r,. lî., .897, i" Semesue. (T. CXXV, N» 23.) ' -i'-î ( 952 ) velle, l'éthylidêne imine, CH' — CH^AzH, laquelle doit elle-même être représentée par une formule triplée AzH CH'-CH CH — CH' (CH' — CH = AzH)' ou I I ■ ÂzH AzH OT - CH^ » Préparation de l'éthy-Udène-imine. — Ce corps s'obtient par la soustraction des éléments de l'eau à l'aldéhydate d'AzHS en le maintenant deux ou trois jours dans le vide au-dessus de l'acide sulfurique. Les cristaux priniitifs sont remplacés peu à peu par d'autres cristaux blancs, brillants, pouvant atteindre plusieurs millimètres de côté. Ils répondent à la formule CH' — GII = Az; trouvé pour loo : C = 55,3o; H = II ,5o; Az = 32,21; calculé pour 100 : C = 53,8i; H = ii ,62 et Az = 32,55 : C^H'AzO = C^H» Az + H-0. » Propriétés. — L'éthylidène-imine est une substance solide, en beaux cristaux incolores, brillants, d'une odeur rappelant l'acétamide, de saveur très alcaline, fusibles vers 85° et bouillant très régulièrement à i23°-i24'' sous la pression ordinaire. Le liquide distillé ne tarde pas à se prendre en une masse solide entièrement cristallisée. )) L'élhylidène-imine est soluble dans l'eau, l'alcool, l'acide acétique, le chloroforme, le benzène, le x}lène; ces trois derniers liquides ne dis- solvent pas l'aldéhydate d'ammoniaque ; la solution chloroformique ou ben- zénique, évaporée à l'abri de l'humidité, abandonne l'éthylidène-imine en gros cristaux transparents et carrés comme du bromure de potassium; ces solutions ne peuvent pas être concentrées à chaud, car les vapeurs du li- quide bouillant en entraînent des quantités considérables. » Poids moléculaire. — La crjoscopie en solution benzénique a fourni les chilTres suivants : Subs. pour 100. . . |S^029 is'',o5i is",2i9 ie'',235 I^^58S 2K'',74i M correspondant.. 167 164,6 i58,5 160,8 i53,5 i46 I) On voit que le poids moléculaire varie en sens inverse de la concentration. En combinant la dernière donnée avec chacune des autres pour avoir M limite, on trouve un nombre variant régulièrement de i65 à 179; on aurait donc M = 172 ^ (^C^H" Az)'. » Densité de vapeur par la méthode de V. Meyer : Température.. 152° 183° 261° Densité (air T 1) 2,ii5 2,028 1,079; i,6o4 M 60,9 58,4 45,8 ( 953 ) » Ces nombres montrent qu'à 261° il n'existe plus que des molécules monomères CH'Az = 43; mais, déjà à iSa», la dissociation est très avancée par rapport au poids moléculaire en solution benzénique. n Chaleur déformation. — Elle a été déterminée par la méthode des combustions dans l'oxygène comprimé. Pour is' on a trouvé : 8074"', 5 et 8071"', o; en moyenne 8072"', 75; soit, pour une molécule simple =; L^3i' : A volume A pression constant. constante. Chaleur de combustion ^■]'^'\i3 347C'i,6 et, pour chaleur de formation, ^i3'^\6, à partir de C'+H'+Az, c'est-à-dire -t-4o'^''',5 pour une molécule triplée. » Poids moléculaire de l'aldéhydate d'ammoniaque. — La crj'oscopie en solution aqueuse récente a donné les résultats suivants : Substance pour 100.. is^gSi (a) 25',423 2S',485 48',4534 GsSigS (t) M 162,4 «65,9 164,2 i64,8 i63,7 D Le poids moléculaire ne varie pas avec la concentration et est égal en moyenne à i64=(C=H'AzO)''". Mais il varie avec le temps : les solutions (n) et (6), congelées vingt-quatre heures plu-* tard, ont donné M(a)=:9i,6et M(6)-ii9,4; la solution la plus diluée est celle qui s'est le plus dissociée. » Pour les densités de vapeur, on a trouvé : Température i52° 182° Densité (air -: I) 1,220; 1,187 i,iii M 34,6 32, i5 » D'où il résulte qu'à 182° non seulement l'aldéhydate s'est dissocié en eau et imine, mais encore que celle-ci s'est dépolymérisée à son tour presque totalement; le poids moléculaire trouvé est, en eOet, voisin de ^(C'H* Az -+ H»0 ) ^ 3o,5; à iSa», la dissociation est déjà très avancée. » Chaleur de formation de C'H'AzO. - Pour is^ on a trouvé une chaleur de combustion moyenne de 568o~',9;= i(5672,4 -:- 5677,4 -H 5693,0). D'où, pour 6iS'- correspondant à C'H'AzO : ■^ A volume A pression constant. constante. Chaleur de combustion 346C''',54 347'='',o et, pour chaleurs de formation, C'-i-H'-i- Az-f-0 = C»H'AzOcrist. ^-83C"•,I O + H'H- Âz + H'Oliq. = C»H\\zOcrist -hi4'='',i et, partant, 3(C»H=Azsol. -hH'01iq.) = (C'lI'AzO)'soI... h- 3 x o<:»',6. ( 954 ) » La relation entre l'imine éthylidénique et l'alcléhydate d'ammoniaque est celle d'une hydratation avec faible dégagement de chaleur, c'est-à-dire destructible sous de faibles influences. » Picrate d'élhylidène-imine. — Que l'on fasse réagir une solution tiède saturée d'acide picrique dans l'alcool absolu sur l'aldéhydate d'ammoniaque en solution alcoolique, ou sur l'élhylidène-imine en sokition alcoolique ou chloroformiqiie,on n'oblient qu'un seul et même corps ayant pour formule : C'H=( AzO-)'OH, (C-H'Az/ + C-H"0. » C'est un sel formant de longues aiguilles d'un beau jaune à odeur d'élhylidène- imine, assez soluble dans l'alcool, extrêmement soluble dans l'eau. Cette solution aqueuse se trouble nu bout de quelques minutes, exhale bientôt l'odeur de l'aldéhyde et se remplit de cristaux de picrate d'ammoniaque peu sohibles. Si on la place dans le vide, elle laisse un résidu cristallisé de picrate d'AztP, en quantité théorique, d'après l'équation : C»H"-(Az02)'OH,(C2tPAz)^-hC2H«0-t-H-^0 = [|(C=H^A.z)' -t- C^H^O 4- C^H^O] + C«H2{ AzH') Az'O'. Les termes du second membre entre crochets sont volatils; ils disparaissent. Ce résul- tat apporte un ferme appui à la formule proposée. L'alcool est nécessaire pour la for- mation de ce corps. » En résumé, Taidéhydate a pour formule (C^H" Az, H-0)' : c'est l'hy- drate de l'éthylidène-iniine (C^H^Az)% auparavant inconnue. Ces poly- mères existent dans l'eau, l'alcool, le chloroforme, le benzène; les états polvmériques attestés par la cryoscopie ont des valeurs un peu différentes que l'étude du picrate ramène toutes deux aux formules trimères; ces po- Ivmérisations sont graduellement détruites dans les corps vaporisés, à mesure que la température s'élève. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une réaction particulière aux orthophénols et sur les dériçés de l' antimonyle-pyrocatéchine. Note de M. H. Crusse, présentée par M. Friedel. « Les combinaisons que nous avons décrites dans une Note antérieure et qui résultent de l'union de l'oxyde d'antimoine avec la pyrocatéchine et le pyrogallol peuvent être envisagées comme les dérivées d'un radical composé monoatomique, l'anlimonyle-pyrocatéchine (C°H*0-=: Sb )', ou l'antimonyle-pyrogallol (C"H\OH.O- = Sb)' (' ). (') Comptes rendus, 1892. ( 955 ) »'Ces dérivés, en effet, se comporlent comme de l'acide antimonieiix (SbO)', OH dans lequel l'atome d'oxygène serait remplacé par un résidu phénolique bivalent. La présence de ce résidu, loin de diminuer le carac- tère basique du radical, semble, au contraire, l'augmenter. » Il fixe les éléments halogènes pour donner des combinaisons compa- rables aux oxysels de l'antimoine, mais beaucoup plus stables, que l'eau bouillante dissocie pour reproduire le composé hydroxylé : ainsi qu'il arrive avec l'oxvchlorure, l'oxybromure, qui régénèrent l'acide antimonieux (SbO). OH. )) La formation de semblables dérivés est particulière aux orthophé- nols ; dans certaines conditions, on peut, avec les isomères, produire une combinaison, mais elle est amorphe, incristallisable, dissociée par l'alcool froid et, en aucun cas, ne produit un dérivé hidoïde, chlorure, bromure, iodure, ou un oxalate. » Cette réaction, étant spéciale aux orthodérivés, permet de les caracté- riser aussi bien que de les séparer de leurs isomères. Les premiers sont, en effet, peu solubles dans les hydracides étendus, cristallisables au sein de ces liquides; tandis que les seconds sont dédoubles, par les mêmes réactifs, en phénol et composé haloïde de l'antimoine. » Hydroxanlimonyle-pyrocaléchine (C'H'O-^ Sb)OII. — Ce composé ii'esi autre que le produit décrit sous le nom à^antimonite acide de pyrocatéchine; nous ne reviendrons ni sur ses propriétés, ni sur sa préparation. » Chlorure d'antirnonyle-pyrocaU'cliine (C''H'0'=: Sb)'Cl. — Se forme en mélangeant une solution de chlorure d'antimoine, dans l'alcool métliylique pur et anhydre, avec une solution méthvlique de pj-rocatéchine, ou bien par l'action de SbCF en solution aqueuse et salée sur la pyrocatéchine. » Généralement le corps qui se dépose contient une certaine quantité de dérivé hydroxylé. On le purifie en le dissolvant dans l'acide chlorhydrique ordinaire, étendu et bouillant; par le refroidissement, il se dépose sous forme de cristaux. » Le chlorure d'anlitnonyle-pyrocaléchine est en cristaux tabulaires, présentant une troncature sur l'un des angles; insoluble dans les dissolvants ordinaires, il se dissout dans les hydracides ; l'eau froide le décompose peu, mais l'eau bouillante le transforme lentement en hydroxanlimonyle-pyrocatéchine. » Composition. — Desséché à iio°, il donne à l'analyse les nombres suivants : C = 27,00, H 1=1,9, Sb:=45.o> Clr=i3,6, qui s'accordent avec ceux qu'exige la théorie. Théorie : C = 27, 8, 11 = 1,52, Sb = 45,45, Cl=i.^,4. B Bromure d'antimonyle- pyrocatéchine (C''H*0'= Sb) Br. — Se forme dans ( 956 ) l'action de la pyrocatéchine sur une solution neutre de bromure d'antimoine, ou bien en dissolvant le dérivé hydroxjlé dans l'acide bronihydrique. » Purifié par cristallisation dans l'acide ! romhydrique étendu et bouillant, il se présente en cristaux isomorphes avec le chlorure, dont il partage les propriétés. » Desséché à i io°, il a donné à l'analyse : C = 22,8, H— 1,6, Sb-=38,2, Br = 3o,i, nombres en accord avec ceux de la formule ci-dessus, qui sont : C = 23,4, H=i,3, Sb=^38,8, Br = 26,o. » lodure d'antimonyle- pyrocatéchine (C^H'O'- = Sb) I. -- La préparation de l'iodure présente quelques difficultés, à cause de sa solubilité dans l'acide lodhy- drique. 5o« d'acide iodhydrique, à 5o pour loo d'HI, sont étendus de trois fois leur volume d'eau, saturés d'iodure de potassium, puis d'oxyde d'antimoine, enfin addi- tionnés de 25s-- de pyrocatéchine-. On laisse couler celte solution dans la suivante, chauffée à 4o°-5o» : eau, 5o"; pyrocatéchine, 2.58^. Il se dépose des cristaux d'iodure. » A l'étal hydraté, il est incolore; par la dessiccation, il prend une teinte rouge qu'il perd par le refroidissement. » Composition. — Desséché à ioo°, il donne : C = i9,8, H=:i,5, Sbr=:33,o, 1 = 36, i; Théorie: C-20, 3, H = i,i, Sb"33,4, I--=35,8. » Fluorure d'antimonyle- pyrocatéchine {C^R'-O'- = 'S>h)V\. - Se prépare par l'action du fluorure d'antimoine sur la pyrocatéchine, ou en faisant cristalliser le dé- rivé hydroxylé dans l'acide fluorhydrique étendu et bouillant. Cristaux tubulaires, isomorphes avec les précédents, donnant à l'analyse les nombres ci-après : C = 28,7, H=i,5, Sb=:/i8,i, Fl = 7,i-7,o; Théorie: C = 29,1, H=i,8, Sb = 48,4, Fl^;,;. » Oxalate rf'«/i«i/HO/(j/e-/)j/ocn«ec/i//!e (C«H''0-= Sb). G-HO'. — S'obtient en versant une solution chlorhydrique du chlorure d'anlimonyle-pyrocatéchine dans une solution bouillante d'oxalale acide de potassium. » Aiguilles microscopiques, insolubles, donnant à l'analyse : Ç?W-Q)''-ii,k, Sb=r36,5. » CHIMIE ORGANIQUE. ~ De la nature des combinaisons de Vanlipyrine avec les aldéhydes. Note de M. G. P.iïei.\, présentée par M. Armand Gautier. « Knorr avait montré que Vantipyrine est susceptible de donner, avec les aldéhydes formique, éthylique, benzylique elsalicylique, des combinaisons ( 95? ) telles que Az — C=H5 CH' - Az CH'- C / \ GO Az — C« H* CO^ ^ Az - CH» CH' G=- CH'4-H»0. » Pour les obtenir ( ' ) on chauffe en tubes scellés, pendant huit heures, à 120", Vantiprrine, Valdchyle et Veau; après refroidissement il se sépare une masse cristalline qu'on purifie par dissolution dans l'alcool méthylique absolu et chaud. Les combinaisons obtenues se comportent comme des bases donnant des sels avec les acides. » D'autre part, on a décrit, sous le nom de formopyrine, un corps obtenu par union directe à froid de X aldéhyde formique et de Vanlipyrine; sa con- stitution serait analogue à celle du monocidoralanlipyrinc , c'est-à-dire que la formopyrine résulterait de l'union, sans élimination d'eau, à'iine molé- cule d'anlipyrine et à'une molécule de formol. » J'ai cherché : 1° si réellement l'antipYrine donnait, avec l'aldéhyde formique en particulier, et les aldéhydes en général, deux genres de com- binaisons; 2° si le cbloral était capable aussi de donner deux genres de combinaisons. » Je me suis d'abord demandé si le corps auquel on a donné le nom àt formopyrine, et qui est constitué par les cristaux qui se séparent au bout de quelques jours lors- qu'on a mélangé à froid deux solutions d'anlipyrine et de formol, ne serait pas iden- tique à (;elui qui a été obtenu en tubes scellés et qui a été décrit par Knorr. J'ai re- connu qu'en elTet son point de fusion est bien 177. Quand on atteint i56° il y a bien fusion, mais en même temps il y a perte de l'eau de cristallisation; le corps anhydre présente un aspect vitreux et, après pulvérisation, il fond à la température indiquée par Knorr. L'analyse du chlorhydrate conduit à la même conclusion : » Dosage de H Cl : Matière. As Cl... d'où Cl i4,2Q 7„ H Cl. » Dosage acidimétrique : 'C"H" \z-0 Théorie pour CH^ X"H" Az^'O.aHCl . IPO II Cl. os"", 5i55 os', 296 i4,6o 7„ 0,07 HCl i5,24 «/„ (') A. ScHUFTAN, D. ch. G., t. XXVIII, p. 1180. ( 95« ) » J'ai cherché ensuite s'il n'existait pas un moyen pUis simple et gé- néral de préparer les combinaisons de l'antipyrine avec les aldéhydes. >) Je me suis arrêté au suivant, qui donne un rendement théorique : On mélange avec de Teau une molécule d'aldéhyde et deux molécules d'anlip} rine, puis on ajoute de l'acide chlorhydrique jusqu'à dissolution parfaite; au bout de quelques heures le tout se prend en masse cristalline, on alcalinise par l'ammoniaque étendue et l'on filtre à la trompe; le produit peut être purifié par cristallisation dans l'alcool à 5o° G. bouil- lant. Jai obtenu de cette façon les combinaisons de l'antipyrine avec les aldéliydes fonnique, èthylique, benzyUque, salicylicjue et paraoxybenzoïque. J'ai trouvé pour ces corps les mêmes points de fusion que ceux, indiqués par Knorr. )) Ces composés se comportent comtiie des bases, quelques-uns donnent des sels en se combinant à deux molécules d'acide monobasique; l'antipy- rine conserve dans ces combinaisons un certain nombre de ses propriétés, entre autres celle de donner une coloration rouge avec le perchlorure de fer. Quant à la fonction aldéhydique, elle a disparu; ces composés ne réduisent pas la liqueur de Fehhng à l'ébuUition. » Ils se forment d'après la réaction suivante : Az-C«tP CH'- G CH3- G GH^ - Az Az-G«H^ /^ = GII CM GIP — Az / -f-o = G — n = R CH' GO Az- G-'Hî GO'^ ^Az — GU» GO G - GH - G I R G — GlF-t-PPO H On peut donc considérer tous ces corps comme des dérivés du mé- thane; c'est pourquoi j'appelle le premier terme correspondant à l'aldlié- hyde formique : diantipyrineméthanc ; l'homologue supérieur sera le mé-- ihyldianlipyrineméthane, et ainsi de suite. » Si le choral se comportait comme l'aldéhyde èthylique, il devrait /C 'H' ' Az'O donner la combinaison CCI'— CH('^,,jj,, ^^„q ^.,q. Pour m'en rendre compte i'ai suivi le procédé général indiqué plus haut. » J'ai dissous laS"' de choral et 27e'' d'antipyrine dans leur poids d'eau, mélangé les solutions et ajouté Ss"^ d'acide chlorhydrique; au bout de vingt-quatre heures j'ai ( 959 ) neutralisé par l'ammoniaque; il s'esl formé deux couches qui ont été séparées; la couclie supérieure aqueuse contenait iSer d'antipjrine, soit la moitié, qui n'était pas entré en combinaison; la couche inférieure s'est prise en masse cristalline de mono- chloralantipyi'ine, ainsi que le montrent le point de fusion (ôô'-ôS") et la proportion de chlore dosée. « J'ai ensuite remplacé HCl par SO* H- en opérant de la façon suivante : 1' Le mélange de chloral et d'antipjrine était placé dans un ballon avec cinq à six fois leur poids d'acide sulfurique à 66" et le tout était maintenu au bain-marie à io6° pendant deux, à trois heures. Après refroidissement, le liquide était versé dans environ i''',5o d'eau froide, puis on neutralisait par l'ammoniaque; il se sépare des cristaux qui sont purifiés par cristallisation dans l'alcool à 9:")" C. bouillant. Le point de fusion de ces cristaux est i86°-i88°; ils possèdent les propriétés et la compo- sition de \a dihydrocliloralantipyrine. 11 s'ensuit que l'acide sulfurique n'agit que comme déshydratant et qu'on obtient une combinaison molécule à molécule d'anti- pyrine et de chloral anhydre. » J'ai enfin étudié l'action du chloral et des phénols sur le diantipyri ne- méthane et le méthyldiantipyrineméthane , j'ai constaté ainsi que, dans ces combinaisons, l'anlipyrine avait perdu la faculté de s'unir à froid aux phénols et au chloral. En opérant dans l'acide sulfurique il en est autre- ment, et j'ai obtenu ainsi des corps dont je compte faire l'objet d'une nou- velle Note. » Conclusions. — 1° L'anlipyrine se combine aux aldéhydes, l'union se fait par le carbone; c'est le seul mode de combinaison ; jamais elle ne se fait par l'azote. » 2° Dans ces combinaisons, qui sont de véritables dérivés du méthane, l'atome d'azote uni au méthyle a perdu la faculté de s'unir au chloral et aux phénols. » 3° Le chloral, ou aldéhyde trichlorée, ne peut s'unir à 1 antipyrine que par l'azote et jamais par le carbone comme les aldéhydes non substiUices. » PHTfSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — E^ets physiologiques et thérapeutiques de la spermine. Note de M. Alexandre Pœhl, présentée par M. Armand Gautier. « La spermine, qui répond, ainsi que je l'ai établi, à la composition C'H'*Az', est l'un des principes qui président à l'oxydation des tissus. Je l'ai rencontrée dans presque tous, mais plus particufièrement dans le testi- C. R., 189-;, 2- Semestre. (T. CXXV, N» 23.) I 27 ( 96o ) cule, l'ovaire, le corps thyroïde, le pancréas surtout, le thymus, la moelle, la rate, le sang normal, la lymphe. J'ai montré que cette base agit, même à très faibles doses, en accélérant les oxydations, tant organiques que mi- nérales, à la façon d'un ferment ('). » Une série d'observations, dues au professeur prince Tarkhanoff, ont établi l'action dynamogène de ce corps; les observations cliniques ont démontré ses effets thérapeutiques favorables dans toutes les maladies caractérisées par une réduction des oxydations dans les tissus, un ralen- tissement de l'assimilation, et une diminution de l'alcalinité du sang. » Qu'on l'introduise par la bouche ou par injection sous-cutanée, les effets favorables de la spermine ont été signalés dans l'anémie (Senator, Hirsch,Furbringer, Hofmeier, Finkelstein),dans lagoutle(Prokhoroff, Bou- koëmsky), dans l'arthrite déformante (Afanassieff), le rhumatisme aigu (Pantcheiiko), la pneumonie fibrineuse (Podkopaëff, Rochtchinin), la fièvre typhoïde (Rossi, Klimontovich), la neurasthénie (Lauder-Brunton, Eulenburg, E^vaId, Mendel, Benedikt), l'hystérie (Eulenburg, Mendel, Benedikt), dans le tabès et autres maladies des centres nerveux (Joffroy, Popoff, Ewald, Eulenburg, Hirsch, Fùrbringer, Mendel, Benedikt, Victo- roff), dans le psoriasis (Symon-Eccles, Finkelstein), dans la syphilis ma- ligne (Schwimmer), etc. » Quelles que soient les manifestations variées apparentes de ces nom- breuses maladies, dans tous ces cas, les effets de la spermine se réduisent à relever le taux des oxydations intra-organiques, à favoriser l'élimination des produits de déchet et à détruire les toxines autonomes ou micro- biennes. " Je fonde cette opinion sur les milliers d'analyses (dont les Tableaux paraîtront ailleurs) que j'ai pu pratiquer sur les malades soumis à l'action de la spermine. » Sous son influence : i" le rapport de l'azote de l'urée à l'azote total (ancien coefficient d'oxydation; actuellement, coefficient d'utilisation des substances azotées), rapport qui est la meilleure mesure de la respiration et de la vitalité des tissus, se rapproche, chez les malades, de la normale; c'est-à-dire que la quantité d'azote uréique augmente, et que celle des produits intermédiaires offensifs (leucomaïnes et toxines de A. Gautier) diminue. On constate, en effet, à la fois, sous l'action de la spermine, la (') \oir Comptes rendus, ii juillet 1892, 10 octobre 1892, 20 mars 1898; La Tri- bune médicale, 1895, n° 14. ( 96i ) diminution des leucomaïnes urinaires et des substances extractives azotées. Cependant il peut arriver, mais seulement en quelques cas, que ces leu- comaïnes augmentent tout à coup sous l'effet de la spermine, comme par une décharge de l'économie, mais ensuite elles diminuent notablement, tandis que l'urée reprend son cours ascendant. M 1° Sous l'influence du même agent, le rapport de l'urée aux chlorures diminue malgré l'augmentation de la quantité d'urée. ' » 3" I.e rapport de l'acide urique à l'acide phosphorique des, phosphates neutres (rapport qui, d'après Zeruer, mesure l'aptitude de l'acide urique à se précipiter dans l'organisme) se rapproche très lentement de o,4 (nor- male 0,2 à o,4). » [\° Le rapport de l'acide phosphorique total à l'acide phosphori([ue des phosphates neutres (rapport qui indique l'état d'alcalinité du sang) di- minue sensiblement. Celte augmentation d'alcalinité du sang, si favorable aux oxydations (Liebig, Chevreul, Schœnbeiu, A. Gautier) a été observée, après l'action de la spermine, par Lœwy et Richter dans la clinique de Se- nator, par titrages directs faits immédiatement sur le sang laqué à basse température. M Dans quelques cas seulement, mes analyses ont indiqué une diminu- tion des phosphates neutres, explicable par une décharge momentanée d'acides organiques par les reins ; mais toujours cette diminution a été suivie d'augmentation notable. » La spermine ne parait pas avoir d'influence directe sur les fermenta- lions intestinales; en fait, le rapport de l'acide sulfurique total à l'acide sulfoconjugué ne parait pas modifié ( '). » Les effets physiologiques et thérapeutiques de la spermine sont donc bien uniformes : ils consistent à exciter les phénomènes d'oxydation et à favoriser ainsi l'élimination, sous forme de produits inoffensifs, des divers déchets organiques (auto-infection de A. Gautier, auto-intoxication de Ch. Bouchard). Toutefois les auto-intoxications intestinales ne sont pas sensi- blement influencées par la spermine. » (') La pratique a montré que les bromures aussi bien que les acides minéraux en- rayent l'action thérapeutique de la spermine. On ne sait encore rien de sûr de ^ac- lion des iodures. Peut-être ces sels agissent-ils en provoquant les formations des tri- bromures ou triiodures de spermine, comme dans la réaction de Florence. La réaction caractéristique du sperme humain, réaction dite de Florence (forma- tion de triiodospermine en présence de l'iodure de potassium ioduré), se produit très facilement avec la spermine ou le spermium-Poehl. On doit remarquer seulement que cette réaction est enravée si l'alcool ou la glycérine sont présents. (962 ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Disparition de l'empoisonnement saturnin par la substitution partielle de l'acide métastannique à la potée d'étain dans le polissage du cristal. Note de M.L. Guéroult, présentée par M. Armand Gautier. n J'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie, en 1891, les résul- tats favorables que j'avais obtenus, dès celte époque, à la cristallerie de Baccarat, par la substitution partielle de l'acide métastannique à la potée d'étain ordinaire pour le polissage du cristal ('). Je rappellerai qu'avant l'emploi de l'aciile métastannique, en soixante-dix-neuf mois, de no- vembre 1884 à juillet 1891, sur 200 tailleurs de cristaux il y eut, à Bac- carat, 39 malades, dont plusieurs avec récidives. Un succomba; 4 furent empêchés dans leur travail, de sept mois à quatre années, par suite de paralysie saturnine ; 34 firent en tout i333 journées de maladie à l'hôpital. Au contraire, du i" juillet 1891, date où fut employée la nouvelle potée, à novembre 1892, c'est-à-dire en dix-huit mois, on ne put constater, à la cristallerie où se faisait l'expérience, un seul cas d'intoxication saturnine sur les ouvriers tailleurs de cristal. » Le temps a confirmé ces heureux résultats que l'Académie récompen- sait en 1892, du prix Montyon (Arts insalubres). Je suis heureux de lui annoncer qu'après six ans et demi le succès est resté complet. » Le produit primitif (potée d'étain ordinaire) contenait 62 pour 100 de plomb. Le produit que j'ai substitué n'en contient plus que 20 pour 100, et il est difficile d'abaisser davantage le taux du plomb par addition d'acide métastannique, celui-ci adhérant alors trop fortement au cristal après polissage. » Il est bien remarquable de constater que, quoique encore plombifère, la nouvelle potée est devenue entièrement inoffensive ainsi que le constate la lettre suivante de M. le D'' J. Schmilt, médecin de la cristallerie de Baccarat, qui confirme ces faits : )i Je n'ai pas eu à constater depuis 1891, c'est-à-dire depuis six ans et demi que vous avez substitué la nouvelle potée à l'ancienne, un seul cas d'intoxication saturnine chez les tailleurs de cristaux : ce résultat peut n'avoir rien de bien surprenant chez les tailleurs qui n'avaient jamais été intoxiqués, mais il est absolument remarquable que je n'aie jamais eu à constater un accident aigu chez les anciens saturnins (^). (') Comptes rendus, t. GXV, p. 707; 1892. ('-) Je ne connais, à la cristallerie de Baccarat, qu'un seul tailleur qui ait de la né- ( 963 ) » Plus de paralysies saturnines, relativement fréquentes autrefois, et, en général, plus de sjmptômes d'empoisonnement sous aucune forme. » Bien entendu, nous avons toujours des artério-scléreux, des emphysémateux et, chez beaucoup, des indices de sénilité prématurée, mais ces lésions ont surtout pour causes l'alcoolisme et une hygiène défectueuse. » \'euiliez, etc. D' J. SCHMITT. " CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur de nouvelles substances colloïdales, analogues aux albuminoïdes , dérivées d'une nucléo-albumine. Note de M. J.-W. Pic- KERi\G, présentée par M. E. Grimaux. « Dans un Mémoire précédent, communiqué à l'Académie des Sciences ('), j'ai établi que les colloïdes synthétiques (colloïdes amido- benzoïque et aspartique), découverts par M. Grimaux, possèdent les pro- priétés physiologiques qui sont caractéristiques des nucléo-albumines ('■). » La présente Communication est un bref exposé des expériences comparatives, par lesquelles j'ai essayé d'obtenir, au moyen des nucléo- albumines, des corps ressemblant aux colloïdes de Grimaux et possédant leurs propriétés caractéristiques. » Je me suis servi de la nucléo-albumine desséchée du thymus du mouton, pré- parée par la méthode d'Halliburton ; après dessiccation dans le vide, cette nucléo- albumine présentait toutes les réactions physiologiques et chimiques propres à celte substance, ôo^' ont été chauffés en tubes scellés à i5o°, avec du chlorure de calcium anhydre, pendant six heures. Le produit de la réaction est une poudre brune, cris- talline, qui ne présente plus les caractères des albuminoïdes. ). Cette poudre est, sans aucun iloute, un mélange de produits de désin- tégration de la matière première, formés par déshydratation, et d'un poids moléculaire moins élevé que l'albiuninoïde mis en réaction : ces cris- talloïdes présentent encore la réaction violette des albuminoïdes avec le phrite dont l'existence peut être due à de l'intoxication saturnine; mais celle affection, d'origine plombique probable, ne prouve rien contre les bienfaits de la nouvelle potée, (juand j'aurai dit que ce tailleur avait eu de 1882 à 1891, c'est-à-dire avant l'emploi de la nouvelle potée, sept atteintes de coliques de plomb. (') Comptes rendus, t. CXX, p. i348; 1896. (') Les détails des expériences entreprises sur les albuminoïdes de synthèse ont été publiés dans Journal of P/iysiology, t. XIV, p. 347; iSgS; t. XVIII, p. 55, p. 485, et t. XX, p. 171; 1896, el dans Proceedings of Boy al Society, décembre 1896. ( 96'. ) sulfate de cuivre et la potasse: mais ils ne donnent aucune réaction avec le sulfate de magnésie, le sel marin, l'acide salicyl-sulfonique, le sulfate de cobalt et le sulfate de nickel en présence de potasse. Examinés au polan- mètre, ils ne possèdent pas de pouvoir lévogyre',; ils n'amènent pas la coagulation intra-vasculaire , comme le font les nucléo-albumines par injection dans les veines chez les lapins, les chats et les chiens. Ils n'ont plus aucune des réactions physiologiques des nucléo-albumuies : ,, Si on les chauffe en tubes scellés avec du perchloiure de phosphore pendant quatre heures, à iiS", ils se transforment en une poudre friable, qui est insoluble dans Teau froide, légèrement soluble dans l'eau chaude, en partie soluble dans l'ammo- niaque concentrée. La solution ammoniacale, concentrée dans le vide, abandonne des plaques d'un colloïde, mélangées d'une poudre cristalline. Le mélange est dissous dans l'eau froide, où le colloïde et le cristalloïde sont partiellement solubles, et la solution est soumise à la dialyse pendant deux jours, pour purifier la matière col- loïdale dont la solution reste dans le dialyseur. Celle-ci est de nouveau évaporée dans le vide, et laisse le colloïde sous forme de plaques d'un jaune pâle, insipides, inodores, et dont l'apparence est tout à fait celle de l'albumine du sérum desséché et des col- loïdes de Grimanx. Dissous dans l'eau chaude, il donne une solution jaunâtre, n'agis- sant pas sur la lumière polarisée et présentant les réactions suivantes : avec SO' Cu + K HO coloration violette. SO*Ni + KHO coloration jaune pâle. SO*Co -t- KHO coloration pourpre. ÂzO^H précipité orange. le réactif de Millon couleur rouge brun. l'acide salicyl-sulfonique. précipité qui se coagule par la chaleur. SO^M" précipité qui se dissout dans un grand excès d'eau. » J'ai fait de nombreuses expériences sur l'action physiologique de ce colloïde, par injection intra-veineuse chez les lapins noirs ou bruns; je citerai seulement la suivante : » Un lapin noir reçoit, par la veine jugulaire externe, 5« d'une solution à 1,5 pour loo; immédiatement on observe de l'exophtalmos, de la dilatation des pupilles, et la mort arrive rapidement par arrêt de la respiration. Ouvert aussitôt la mort, l'animal présente de nombreux caillots dans l'aorte et dans les grandes veines. Cette action est absolument semblable à celle que j'ai observée comme caractéristique des colloïdes de Grimaux, et ne peut être distinguée de celle qu'on observe avec les injec- tions intra-veineuses des nucléo-albumines. » En résumé, les conclusions de ce travail sont les suivantes : » i. Si l'on chauffe des nucléo-albumines en tube scellé avec du chlo- rure de calcium anhydre, on obtient des substances cristallisées de consti- tution inconnue. ( 96-^ ) » 2. Si l'on chauffe ces crislalloïdes pendant quatre heures, en tube scellé, avec du perchlorure de phosphore, et que l'on sépare le produit de la réac- tion par l'ammoniaque, on obtient des substances colloïdales qui, par leurs p ropriétés chimiques et physiologiques, ne peuvent être distinguées des colloïdes de svnthèse de Grimnux. « ZOOLOGIE. — 5m/" le développement du Trombidion holosericeum. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Edmond Perrier. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le résumé des recherches que j'ai poursuivies sur le développement du Trombidion holosericeum. » L'ovaire de cet Acarien a été inexactement figuré dans la monographie de Pagenstecher. La glande femelle, au lieu de former deux sacs dislincts, aboutissant à un même conduit vecteur, est disposée en couronne, comme chez les Phalangium. La ponte a lieu dans les derniers jours d'avril. Elle consiste en une masse d'œufs d'un rouge minium, dont le nombre peut atteindre une centaine et qui sont déposés dans la terre, à une faible profondeur. » Après une segmentation, qui se rattache au type centrolécithe, on voit, au-dessous de la coque, se constituer, suivant un fuseau de la sphère vitelline, une couche de cellules qui, à la suite d'une prolifération, donnent naissance à une plaque ventrale. Sur les bords de celte plaque naissent cinq paires de mamelons qui, dès l'origine, vont croissant en longueur d'une extrémité de la plaque, qui est l'antérieure, à l'extrémité opposée. Ces bourgeons s'allongent en doigt de gant, obscurément articulés, immo- biles et adhérents les uns aux autres. Us sont, ainsi que le reste de l'embryon, revêtus d'une cuticule parsemée de petites aspérités, qui lui donnent un aspect chagriné. » Il s'établit ainsi une première forme embryonnaire, à cinq paires d'appendices non différenciés, dépourvue de bouche et d'anus et de tout organe des sens, que nous proposons d'appeler larve embryonnaire : c'est le deutovum de Claparède. La région frontale de cette larve présente un épaississement de la couche cuticulaire saillant en forme d'éperon, qui pour- rait bien être un trait ancestral la rattachant aux Crustacés décapodes, dont la forme Zoe possède un prolongement analogue. » Sous l'enveloppe cuticulaire de la larve embryonnaire se développe ( 9«6 ) la larve proprement dite, colorée en rouge, à appendices différenciés, pourvue d'yeux et d'un lube digestif à ouvertures externes. Ces appendices ne naissent pas par bourgeonnement, mais leurs divers articles se forment simultanément à l'intérieur des membres en étuis de la larve embryonnaire. Les deux étuis antérieurs contiennent les pièces buccales; les trois sui- vants, les pattes ambulatoires. » La coque de l'œuf finit par se rompre transversalement dans la partie correspondant à la région ventrale. Plus tard les téguments delà larve embryonnaire s'ouvrent à leur tour suivant la ligne dorsale, mettant en liberté la larve hexapode. L'éclosion a lieu vers la fin de juin. » Je ne puis décrire ici cette larve ; qu'il me suffise de faire remarquer que les figures qu'on en a données sont généralement inexactes. Après avoir mené une vie errante, elle se fixe en parasite sur divers Articulés : Araignées, Panorpes, Miris. On l'a signalée à tort sur les Phalangium, la confondant avec une autre forme hexapode toute différente. « J'ai fait précédemment connaître à l'Académie le singulier appareil à l'aide duquel la larve se fixe sur l'animal qui la nourrit. Le corps de cette larve parasite ne tarde pas à acquérir une grosseur démesurée, comme cela a lieu chez les Ixodes. Les téguments distendus paraissent lisses par écar- tement des poils, portent des stries transversales très délicates et sont le le siège de mouvements de contraction et de dilatation répétés. Les pattes et les pièces buccales, conservant leurs dimensions primitives, deviennent à peine apparentes, si bien que la larve semble apode. » La larve repue se détache et ne tarde pas à se fixer, à l'aide de quelques fils, comme une chrysalide de papillon. Sous les téguments durcis et transparents de cette nymphe on dislingue, dans la suite, l'octopode, avec ses membres repliés sous la région ventrale, qui, après l'éclosion et une mue, apparaîtra avec ses caractères définitifs. » En résumé, les phases successives du développement du Trombidion holosericeum sont les suivantes : » I" Larve embryonnaire ou deiilovum se constituant à l'intérieur de la coque de l'œuf et privée de mouvement ; » 1° Larve proprement dite hexapode, libre, parasite ; » 3° Nymphe fixée ; » 4° Octopode sexué. » ( 9^7 ) ZOOLOGIE. — Observations sur les Rougets. Note de M. P. 3Iég.\i\, présentée par M. Milne-Edwards. « Le mot Rouget ne doit pas être employé au singulier, car les Rougets sont légion : chaque espèce de Trombidion, et elles sont nombreuses, a une larve hexapode rouge, qui est un Rouget; j'en possède au moins une douzaine, dont je cherche depuis des années à déterminer la généalogie, et je n'y suis encore arrivé que pour deux : le Trombidion fuligineux et le Trombidion soyeux. ' Tous les Rougets sont carnassiers; si quelques-uns s'attachent surtout aux Insectes, et en particulier aux Faucheurs, comme celui du Trombidion fuligineux, que j'ai trouvé aussi sur des Mulets, la grande majorité des autres s'attaquent aux Mammifères qui passent à leur portée, sans s'occu- per de l'espèce. J'ai trouvé les mêmes Rougets indifféremment sur les chiens, les lièvres, les lapins sauvages, les mulots, les campagnols, etc., et même sur l'homme. » Les Trombidions ne sont pas répartis uniformément sur la surface du globe; les uns foisonnent dans certaines localités, d'autres dans d'autres, et le T. Gymnolerorum peut abonder en Bourgogne, Y Ilolosericeum en Franche-Comté, et le Fuliginosum dans le Bois de Vincennes; il s'ensuit que leurs Rougets sont localisés comme eux. )i C'est si vrai que j'ai reçu de M. A. Dugés, du Mexique, un Rouget qui y produit les mêmes accidents qu'en France nos Rougets indigènes, et qu'il est d'une espèce entièrement diflérente. )) Je n'admets pas l'assertion que le Rouget du Trombidion soyeux, que j'ai récolté à foison sur des quadrupèdes domestiques et sauvages, ne se trouve jamais sur l'homme. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Recherches Sur les grains rouges. Note de 'Sl'Sl. I. KuxsTLER et P. BfSQUET, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Il n'y a pas encore bien longtemps que différents auteurs ont attiré l'attt'ntion du monde scientifique sur certaines graïuilations, à réaction spéciale, qui se rencontrent dans la masse du corps des Bactériacées, des Oscillariées, des Euglènes. Sous l'influence de nombreux réactifs ces gra- C.R., 1897, 2' Semestre (T. CAXV, N« 23.) 128 ( 9^8 ) miles présentent une coloration rouge caractéristique, qu'on a quelquefois tenté d'expliquer par une altération déterminée du réactif sous rinfluence de certaines substances chimiques contenues dans ces grains. Cette réaction est souvent considérée comme étant équivalente à celles des corps nucléi- niens, et, en conséquence, on a attribué à ces formations la signification de sortes de chromosomes. Les parties renfermant ces grains ont acquis, par ce fait, la valeur de véritables noyaux cellulaires, de sorte que le corps des Bactériacées, des Cyanophycées ne serait morphologiquement autre chose qu'un noyau cellulaire plus ou moins dépourvu de corps protoplas- mique. » Ernst a décrit, le premier, de semblables granulations et les a regar- dées comme des noyaux très simples, point de départ de la spore future de l'être, tandis que Madson pense que ce sont là des grains de réserve. La première opinion a été fortifiée par les recherches de Strassburger, Schmilz, Iveuter, Zukal, Mitrophanow. Pour Butschli il y aurait deux sortes àe grains rouges: lesims, de nature nucléaire (chromatine) ; les autres, plasmatiques. Cornil et Babès les ont observés et figurés dans de nombreuses espèces. » L'étude microscopique des organismes inférieurs et, même, de cer- tains éléments des Métazoaires montre des formations analogues en abon- dance variable. Non seulement nous les avons revues chez les Bactériacées {Bacterium coli, Bacillus suhtiUs, Spirilhim, Micrococci), dans les Levures (^Ascomyces, Qypfococcus gutiuhuus), dans les Champignons (mycélium des Mucorinées), chez des Protozoaires divers (Ciliés, Flagellés, Sporo- zoaires), dans les Urnes parasites des Siponcles, mais encore leur manière d'être s'est trouvée identique dans ces différents éléments. » A l'observation microscopique, les grains rouges apparaissent comme des corpuscules d'une grande petitesse, dont la teinte rouge de rubis ne se manifeste bien que lorsqu'on baisse l'objectif de façon que le granule ne soit plus tout à fait au point. Au contraire, à une mise au point exacte, ces granules, dans la règle, sont constitués par une substance hyaline, d'aspect vitreux, dans laquelle il n'est pas aisé de distinguer une coloration; par contre, quand on élève l'objectif, il s'y produit une teinte bleutée plus ou moins sombre. » Des granulations moins transparentes peuvent exister dans la sub- stance des mêmes organismes, sans qu'on puisse y retrouver ces variations de teinte. Celles-ci rappellent certains phénomènes optiques, plutôt qu'une coloration due à ime affinité réelle pour les réactifs colorants, d'après la- quelle une teinte rouge serait acquise par faction de couleurs variées, de- ( 969 ) puis le rouge jusqu'au bleu, et pour l'explication de laquelle on est forcé d'invoquer une altération hypothétique. En effet, les grains row^ej sont gé- néralement des corpuscules réfringents et hyalins, qui montrent la réac- tion caractéristique, après qu'on a coloré les êtres qui les contiennent, non pas seulement par l'hématoxyline ou par le vert et le bleu de méthyle, comme le pensent certains auteurs, mais encore par de multiples colorants. Même, dans certains cas, et sans l'intervention d'aucun réactif, des faits identiques peuvent être nettement constatés. Enfin, quelle que soit la forme réelle de ces grains, ils paraissent toujours arrondis quand la réac- tion caractéristique se produit. » D'un autre côté, il arrive aussi que les mêmes phénomènes peuvent être mis en évidence, non plus sur des granules inclus, mais sur la tota- lité du corps de certains êtres. Il suffit pour cela que leurs dimensions soient suifisamment minimes : chez des microcoques, par exemple, et même chez certains granules isolés. » D'après ce qui précède, étant donné que ce sont là des faits qui ne s'observent que dans des corps de dimensions déterminées, faits toujours plus ou moins identiques quels que soient les réactifs employés (et souvent même en l'absence de tout réactif); étant donné, de plus, que ces corps se présentent dans les éléments les plus divers, ne se pourrait-il pas qu'on ait affaire à un phénomène d'ordre purement physique, et non à une réaction microchimique susceptible de permettre d'assimiler ces grains, par exemple, à de la nucléine, qui, elle, ne présente pas le caractère de se co- lorer en rouge quelle que soit la nature du réactif employé? Cela est d'au- tant plus probable que certaines modifications dans l'éclairage du micro- scope amènent des variations de coloration qui ne seraient guère explicables s'il s'agissait réellement de teintes électives. » Une observation d'un autre ordre vient corroborer les indications qui précèdent. » L'on sait qu'une série d'observations plus ou moins récentes a mis en évidence que le protoplasma n'était pas la substance glutineuse continue que l'on y voyait autrefois, mais qu'il possède une constitution structurale assez variable, dont l'un des aspects les plus fréquents est la structure réti- culée vue par une foule d'observateurs. Quand on examine au microscope, par transparence, sous un faisceau lumineux plus ou moins intense, un réseau protoplasmique, il montre des faits analogues à ce qui a été signalé plus haut pour les grains isolés. Le contenu fluide des mailles de ce réseau présente, jusqu'à un certain point, et dans les mêmes conditions que pré- ( 970 ) cédemment, l'aspect de points rougeàtres, arrondis quelle que soit la forme des mailles. « L'ensemble des observations contenues dans celte Note n'est peut- être pas sans pouvoir être ramené à la loi physique des réseaux optiques. On sait que, les dimensions du réseau étant très petites, la forme des mailles ne sera d'aucune importance ; les phénomènes de diffraction seront constants et identiques, se manifestant sous la forme d'un point circulaire qui aura une coloration variable suivant l'incidence de la lumière. La troi- sième loi de Fraunhofer nous apprend aussi que la différence d'épaisseur des mailles du réseau ne modifie pas la couleur des rayons émis et qu^elle n'a d'influence que sur leur état ; en sorte que, pour des réseaux d'une petitesse telle que celle des réseaux protoplasmiques, les constatations doivent être identiques, la coloration des grains rouges ne pouvant varier que par une plus ou moins grande intensité. » En résumé, il semble donc que les formations diverses comprises sous la dénomination générale de grains rouges pourraient avoir pour lien commun un phénomène particulier de diffraction, sans présenter aucune autre valeur morphologique commune. S'il en était réellement ainsi, les théories précitées, d'après lesquelles le corps des bactéries serait essen- tiellement constitué par des noyaux et qui tendent à gagner de plus en plus leur droit de cité dans la Science, auraient pour base une interprétation erronée de la nature chromatique de ces granules, déduite de celte colo- ration rouge particulière. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur un ferment de la cellulose. iN^ote de M. V. Omélianski (' ), présentée par M. Duclaux. a Dans ma Note du 4 novembre 1893, j'ai annoncé que j'avais réussi à isoler un bacille faisant fermenter la cellulose pure, celle des fibres de coton ou de lin. Son étude approfondie a été longue, à cause de l'extrême lenteur du phénomène qu'il provoque, ainsi que de certaines difficultés de culture dont il sera fait mention plus bas. )) Dans la présente Note, je me propose de décrire les principaux carac- tères morphologiques et physiologiques qui le rendront facilement recon- naissable dans les milieux naturels. (>) Travail du laboratoire de M. S. Winogradsky, à l'Institut de Médecine expéri- mentale de Saint-Pétersbourg. ( 97' ) » Pour provoquer la fermeutation il suffit d'introduire quelques grammes de pa- pier de Suède, coupés en petites bandes et mêlés à de la craie, dans des fioles à long col remplies entièrement par une solution minérale appropriée, qu'on ensemence avec un peu de limon ou de terre riche en débris végétaux. Au lieu de la solution minérale, on peut prendre une eau fluviale quelconque. Dans la majorité des cas, la fermentation, annoncée par le dégagement de gaz, paraît au bout de six à dix jours à 35°. Au bout de trois semaines à un mois, on réensemence une nouvelle fiole par une bandelette de papier retirée de la première, et l'on attend que le papier ait atteint un degré de dé- composition avancé. L'étude microscopique du dépôt fait alors découvrir le bacille spécifique en masses et à un état qu'on pourrait croire pur, si les essais de culture sur milieux altérables ordinaires ne montraient pas qu'il ne l'est pas encore naturellement. 1 A l'état jeune le bacille se présente sous forme de bâtonnets droits excessivement ténus (o,3-o, j[/-), longs de 4 à 8 pi. A un état plus avancé ses articles deviennent plus longs (lo à i5 u.) sans être jamais filamenteux et en restant tout aussi minces; ils portent alors à l'un des bouts un renfle- ment à peine marqué, qui grossit, devient ovale, puis rond : il contient alors la spore ronde, qui le remplit entièrement et qui, miire, n'atteint pas i^,5 de diamètre. Les vieilles cultures ne présentent que des masses de ces spores rondes, mêlées à peu de bacilles sporifères qui disparaissent com- plètement quand la fermentation s'arrête. Les spores supportent le chauf- fage à 90° pendant vingt-cinq minutes, mais périssent immédiatement à 100°. Le bacille ne bleuit par l'iode à aucun de ces états; il ne présente donc pas le signe caractéristique des soi-disant amylobacters. » Nous ajouterons encore que les articles plus longs sont tantôt droits, tantôt courbés ou enroulés en spirale» Ce détail morphologique est variable dans ce cas et dépend, d'après nos observations, du milieu et, précisément, de l'état de la cellulose ofierte au bacille. Une des qualités très caractéristiques de notre ferment est de vivre en contact immédiat avec le corps insoluble qu'il décompose; on le trouve donc prin- cipalement sur les masses de cellulose, lesquelles, dans les cultures avancées, sont lit- téralement tapissées par les articles du ferment; sont-ce des fibres qui fermentent, les bacilles ont tendance à s'y loger le long des fibres et sont alors presque droits; ont-ils allaire à un précipité amorphe provenant de la précipitation des fibres dissoutes dans un dissolvant convenable, on les voit prendre des formes courbées, contournées, au milieu des flocons gélatineux qu'ils détruisent. » Ce bacille ne pousse pas sur les milieux à base de gélatine. Sur gélose, il parait former, quoique inconstamuient, de petites colonies, trop ché- tives pourtant pour que leur réinoculation soit possible. Même sur pomme de terre cuite, la croissance des colonies (très petites, jaunâtres, transpa» rentes) est des plus faibles, et le bacille paraît i-apidement dégénérer sur ce ( 972 ) milieu : on échoue dans la majorité des cas quand on essaie de le faire servir à ensemencer des fermentations de cellulose, et il laisse stériles les autres milieux. Ainsi des solutions nutritives, contenant différents sucres, n'ont pas fermenté, de sorte que l'action du bacille sur des hydrates de carbone autres que la cellulose n'a pu être étudiée jusqu'à présent. » Dans nos expériences de fermentation, nous avons employé du papier, du coton ou un précipité amorphe de cellulose, immergés à l'abri de l'air dans une solution minérale contenant du sulfate d'ammoniaque ou addi- tionnée de peptone (à o,i pour loo) ou d'asparagine (à o,5 pour loo). Aujourd'hui, nous ne parlerons que de nos expériences avec du papier dans la solution minérale, c'est-à-dire dans les conditions les plus favo- rables à l'étude chimique des produits de la fermentation. >. La fermentation dans ce milieu est facile à mettre en train dans des essais successifs, à condition que la semence ne soit pas trop minime. Mais, une fois en train, le phénomène tend à aller jusqu'au bout, si l'on a soin d'ajouter une quantité convenable de craie et de prendre une quantité de cellulose n'excédant pas i^' pour loo de liquide. En en prenant plus, l'in- fluence nocive des produits de la fermentation entre enjeu et peut arrêter le processus. » La durée de la fermentation, rapportée à un poids donné de papier, dépend de plusieurs conditions; elle est généralement très variable. Voici quelques exemples de cette variabilité : Durée Poids du résidu Substance apier. Liquide. (en mois). lavé à H Cl. disparue. ei* ce » 4 gr o,i88 Pour loo 96,24 48 3ooo H 6,4 86,6 i5 i5oo 5 2,4 84,0 i5 i35o 5 2,8 81,4 i5 1000 5 3,1 79'4 I) Dans la première de ces expériences, on a renouvelé plusieurs fois une partie du liquide au moyen d'un dispositif spécial : le dépôt, lavé à l'acide chlorhydrique faible et étudié au microscope, apparaissait constitué principalement par des spores du bacille, et ne laissait reconnaître que quelques flocons colorables par le chlorure de zinc iodé. )) Comme exemple extrême, nous citerons encore une expérience, dans laquelle 5^'^ de papier ont fermenté treize mois. » Les gaz de fermentation sont composés d'acide carbonique et d'bydro- ( 973 ) gène. Les cultures de notre bacille, épurées jusqu'à un certain degré, ne donnent plus trace d'hydrogène protocarboné. » Il V a production assez considérable d'acides volatds, formés princi- palement d'acide acétique et d'acide bulviique normal, dont le rapport r , déterminé par la méthode Duclaiix, a beaucoup varié dans nos différents essais (de i :4 à 3: i, comme termes extrêmes), sans qu'il nous soit possible de reconnaître la cause de ces variations. » Outre ces acides, on trouve encore constamment de très faibles quantités d'acide valérianique. Il n'y n pas trace d'acides fixes. » On constate aussi la présence d'un alcool supérieur, en quantités trop faibles pour permettre l'analyse. Il nous fut également impossible de déterminer la nature des produits odorants qui communiquent au liquide une odeur fétide caractéristique. Ainsi la fermentation produite par le bacille isolé par nous rentre dans le cadre des fermentations dites butyriques. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. - Sur la décomposition du chloroforme dans C organisme. Note de MAI. A. Desgrez et M. IVicloux, présentée par M. Bouchard. H J,c chloroforme est considéré comme ne subissant aucune transforma- tion dans l'économie. Cette opinion est basée sur les expériences de Perrin et Lallemand qui ont établi que le chloroforme séjourne pendant un temps assez court dans certains organes (sang, foie, cerveau) et s'élimine parles voies ordinaires. L'un de nous a montré [irécédemment ( ') que le chloro- forme se décompose, in vitro, dès la température ordinaire, en solution alcaline aqueuse, avec production d'oxyde de carbone. Comme la réaction générale de l'économie est alcaline, grâce au carbonate de sodium et à une certaine quantité de soude libre {C Schmidt), ou faiblement combinée (A. Gautier), il nous a paru intéressant de rechercher si le chloroforme ne se décompose pas, dans l'organisme, en donnant également naissance à de l'oxyde de carbone. La fixation de ce gaz sur l'hémoglobine explicpierait certains accidents consécutifs à l'anestbésie, accidents que les analyses du chloroforme incriminé ne justifient pas toujours. I,') A. Desgrez, Comptes rendus, i5 novembre 1897. ( 974 ^ « On sait que le spectroscope ne donne que des résultats incertains quand il s'agit de reconnaitre une faible proportion d'oxyde de carbone combiné avecle sang. La sensibilité du grisoumètre de M. Gréhant est telle, au contraire, qu'il permet de déceler et de mesurer la proportion d'oxyde de carbone fixée par l'hémoglobine dans une atmosphère n'en renfermant que -^^ ( ' ). Les résultats que nous publions ont été obtenus à l'aide de cet appareil. Nos expériences ont porté sur le chien dont le sang présente, d'après R. Drouin, une alcalinité voisine de celle du sang humain, quoique légèrement inférieure. Yoici la méthode que nous avons adoptée : r L'animal étant fixé sur une gouttière, on pratique une prise de sang sur l'arlère fémorale. Les gaz sont extraits au'moyen de la pompe à mercure, à ioo°, dans le vide, en présence d'acide acétique. L'acide carbonique étant éliminé, le résidu gazeux est brûlé dans le grisoumètre avec un excès d'air. La réduction observée correspond au gaz combustible du sang. » On a d'abord déterminé, pour chaque animal, la réduction due au sang normal. Elle a été ensuite comparée avec la réduction fournie par une égale quantité de sang recueilli après anesthésie. Nos résultats sont positifs et concordants. Ceux dont nous donnons le détail ont été fournis par les deux observations qui ont été continuées le plus longtemps. ,. Première expérience. — Chien pesant 6'^s,5oo. Réduction due à 25'''^ de sang normal égale o^'" ,& du grisoumètre de Gréhant. Le chien respire, de g'-^S" à 10^20", un mélange de 3 parties d'alcool et de 1 partie de chloroforme. A 10'' 20, l'anesthésie est complète. A loi-^S-", prise de 25" de sang. Réduction observée égale i^",\. L'a-niraal est maintenu sous l'influence du chloroforme, avec des intermittences de respiration à l'air libre variant de dix à quinze minutes. A i''i5", nouvelle prise de sang. Réduction égale \^'^-,2. A Si-iS", la réduction fournie par une troisième prise de 25" de sang est de !<•'", 3. L'animal a succombé pendant la nuit. ;) Deuxième expérience. — Une chienne pesant 14'^?, dont le sang normal donnait, pour 25", une réduction de o"'"',7, a fourni les résultats suivants : » Après une heure de respiration du chloroforme, réduction égale o"*'% 8 (anesthésie incomplète). » Après trois heures, réduction égale i<"%5 (anesthésie complète). » Après sept heures, réduction égale r'", 6. » Si de la réduction moyenne correspondant à i'''*', 3, fournie par 25" de sang d'un ani- mal anesthésie, nous retranchons la réduction normale égale o^^fi, nous aurons, pour l'oxyde de carbone provenant du chloroforme et fixé par 100" de sang, une réduction de (i,3 — 0,6) X 4 = 2^'", 8. Or i<^"= d'oxyde de carbone correspond à S""', 4 du grisou- 2,8 mètre. La réduction observée pour 100" de sang est donc due à -~ =:zo",52 d'oxyde de carbone. C'est, d'après M. Gréhant, la quantité de ce gaz fixée par 100" du sang (') N. Gréhant, Comptes rendus, S novembre 1897. (975) d'un chien respirant, pendant une demi-iieure, un mélange d'oxvde de carbone et 'l'ai'- à ïoJoo ('). n Si l'on rajiporle les résultais précédents à un homme pesant Gj'^s qiù a 5'" de sang, comparaison autorisée par la plus grande alcalinité du sang humain, on trouve qu'une aneslhésie, entretenue pendant deux heures environ, comme il arrive dans certains cas, peut donner naissance à o"',52 >i 5o = 26" d'oxyde de carbone. On doit se demander si cette faible proportion de gaz toxique peut être une cause de troubles pour l'orga- nisme. Les recherches de M. Gréhant jiermettent de l'alfirmer. Elles dé- montrent, en effet, que la capacité respiratoire, définie par le volume d'oxygène que 100'°' de sang peuvent absorber, se trouve très sensible- ment affaiblie dans une atmosphère ne renfermant qu'un dix-millième d'oxyde de carbone. » Pour prévenir une objection capitale, nous nous sommes assurés que l'eau chloroformée, soumise aux mêmes manipulations préparatoires que le sang analysé, ne donne aucune réduction au grisoumètre. » PATHOLOGIE. — Sur quelques résultats comparatifs des métho.les cliniques or- dinaires et de l'examen Jluoroscopique dans les èpanchements picurétiques. Note de MM. Bergo.mé et Cakkjère, présentée par M. Bouchard. « Comme suite à une Noie précédente de l'un de nous(^), confirmant le Travail du professeur Bouchard sur l'examen fluoroscopique des lésions intra-lhoraciques, nous venons apporter le résumé d'une nouvelle étude dans laquelle nous avons essayé de mettre en regard les méthodes ordi- naires utilisées en clinique (percussion, auscultation, etc.) et l'examen sur l'écran fluoroscopiquc de l'ombre jiorlée par le thorax placé entre un tube produisant les rayons X et cet écran. » Voici comment nous avons procédé : » Les examens clinique et fluoroscopique ont été toujours faits à quelques minutes d'intervalle; l'examen clinique précédant l'examen radioscopique et ses résultats étant aussitôt inscrits. Le malade était examiné dans les mêmes positions, assis ou couché sur le même lit, choisi très transparent aux rayons X. » Fendant l'examen clinique, les zones de matité étaient limitées suivant le procédé (') Gréiunt, Les gaz du sang, p. 109. (-) Beisgonié, Comptes rendus, 7 janvier i8'J7. C. K., 1897, *° Semestre. (T. CXXV, N" £3.) 1 2C ( 976) iiidiqué par l'un de nous ( '), d'abord au crayon dermographique, puis par un fil de plomb épousant le irait du crayon et maintenu au moyen d'un peu de coUodion étendu au pinceau; on peut, par ce moyen, constater facilement la coïncidence ou la non- coïncidence des limites des zones d'opacité et de malilé. » Pendant l'cKamen iluoroscopique, on a essayé d'éviter de nombreuses causes d'erreur, notamment celles provenant : i° de la position du tube par rapport à l'épan- cbetnent; a" de la distance du tube au thorax; 3° de la aon-perpendicularité de l'écran à l'axe du faisceau divergent émané du tube; 4° de l'emploi d'un tube à plusieurs fojers ou sans foyer proprement dit. » On se mettait d'ailleurs dans les meilleures conditions en se servant de tubes neufs, peu résistants,, ne devant faire qu'un court usage et fortement poussés, en con- séquence, au moyen d'une très forte bobine. » Chacun de nos malades était examiné dans au moins quatre positions successives : ,) Tube eu avant, tube en arrière, le malade étant assis; puis le malade étant suc- cessivement dans le décubilus dorsal et le dècubitus ventral, le tube étant placé sous le lit; enfin, on a souvent ajouté l'examen dans le décubitus latéral droit et gauche, le tube étant placé parallèlement au plan du lit. » Nos observations ont été faites sur onze malades portant des épanchements pleu- rétiques. Cinq de ces malades avaient leur épanchement à gauche, cinq l'avaient à droite et le onzième avait un épanchement pleurétique double. )) Voici le résumé des principaux résultats auxquels ces observations ont donné lieu : » 1° La coïncidence des lignes d'opacité et de matité a été le plus sou- vent constatée; la non-coïncidence l'a été, notamment dans deux cas où l'on a retrouvé à l'autopsie des adhérences de la plèvre. Dans la deuxième observation i'épanchement aurait pu être méconnu par les méthodes cli- niques, en particulier à cause de l'absence du signe du sou, auquel le professeur Pitres attache une valeur pathognomonique. L'examen fluoro- scopique nous a permis de le déceler; l'adhérence du poumon à la face antérieure de la cage tboracique, constatée plus tard de visu, explique, nous semble-t-il, cette anomalie. » 2" Nous avons pu voir nettement le déplacement du liquide : i° avec les positions données au malade; 2" avec les mouvements du chaphragme. Nous n'avons pu noter aucun mouvement du liquide par la succussion hip- nocratique. » S"* Les épanchements purulents nous ont paru d'une opacité moins intense que les épanchements séreux. » 4° Nous avons observé trois fois les mouvements d'une zone opaque (') Bergo.mé, Ibid. C 977 ) an niveau du médiastin pendant les mouA'^ements respiratoires et dans les épanchetnents gauches. » 5° Bien qu'ayant noté des mouvements du cœur pendant la respiration et une fois des mouvements du cœur se transmettant à la masse liquide, l'examen fluoroscopique nous a paru insuffisant pour étudier les déplace- ments de ce viscère. » 6° Il nous a paru, au contraire, de la plus grande importance pour donner des renseignements sur l'état du poumon au-dessus de l'épanche- ment. Il complète les schémas do Grancher, permet de déceler les lé- sions bacillaires peu perceptibles aux moyens cliniques ordinaires et a une haute valeur pronostique. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Antagonisme entre le venin desYes\i\àxet celui de la vipère : le premier vaccine contre le second. Note de M. C. Pni- SALix, présentée par M. A. Chauveau. « Le venin des hvménoptères a été étudié par divers observateurs, entre autres P. Bert, Carlet, Bordas, Langer. D'après P. Bert et Clocz, le venin de l'abeille xylocope devrait son activité à la présence d'une base organique unie à un acide fixe inconnu, non volatil. D'après Langer, dans le venin d'abeille on trouve une petite quantité d'acide fbrmique, mais la substance toxique serait un alcaloïde qui résiste à la chaleur et à la congé- lation, de même qu'à l'action des acides. » S'il existe un désaccord au sujet de la composition chimique, il n'en est pas de même en ce qui concerne l'action physiologique. P. Berl, ayant fait piquer des moineaux par l'abeille xylocope, les a vus mourir par arrêt de la respiration, en paralvsie complète. Récemment, Langer, par l'inno- culation de venin d'abeille, a tué des lapins et des chiens avec des symp- tômes analogues à ceux de l'envenimalion vipérique. » C'est précisément au point de vue des rapports qui peuvent exister entre le venin de frelon et celui de vipère que je me suis placé, et j'ai recherché si le premier ne posséderait pas de propriétés immunisantes vis-à-vis du second. Les résultats que je vais exposer confirment pleinement ces prévisions. « Les expériences ont été exécutées avec une solution préparée de la manière suivante : 45 gros frelons (V. crabro) ont été immergés dans 40*^*^ de glycérine dans laquelle ils ont macéré pendant quelques jours. (97» ) » Dans ce même liquide, on avait également plongé un certain nombre de guêpes communes ('). Évidemment, d'autres substances que le venin ont pu diffuser dans la glycérine, mais cela n'a pas influencé les résultats, du moins au point de vue de l'immunisation contre le venin de vipère, car le liquide clair et acide retiré de la vésicule à venin des frelons a produit les mêmes effets que le liquide de macération. De même que le venin vési- culaire, le suc glvcériné rougit fortement le papier bleu de tournesol. Il a une odeur complexe forte et piquante, rappelant, surtout s'il a été chauffé, celle de l'acide formique. Ce n'est pas d'ailleurs un acide minéral, car il n'en possède aucune des réactions et l'odeur de rhum qu'il développe, quand on le fait bouillir avec un peu d'acide siilfurique et d'alcool, montre que l'on a vraisemblablement affaire à l'acide formique. » Action physiologique. — Le venin retiré des vésicules de quinze frelons, inoculé dans la cuisse d'un cobaye, a déterminé un abaissement de température de 4° qui a duré trente-six heures. Au point d'inoculation, il s'est produit de la rougeur et de l'œdème qui a gagné Tabdomen et s'est terminé par iine mortification de la peau. Dans une expérience parallèle où la même dose de venin avait été chauffée à 80°, pendant vingt minutes, il n'y a eu aucun accident général et l'action locale s'est traduite par un gonflement faible et passager. » Si, au lieu du liquide retiré de la vésicule à venin des frelons, on inocule, à la dose relativement faible de i«à 3^% la macération glycérinée, on ne détermine pas de trouble appréciable, en dehors d'un œdème local qui généralement disparaît assez vite. Cependant l'organisme des animaux qui ont reçu ce venin de frelons a subi des modi- fications telles qu'elles le mettent en état de résister, et c'est là le fait important sur lequel je désire attirer l'attention, à une intoxication ultérieure par le venin de vipère. Cette résistance est telle qu'un cobaye ainsi immunisé peut supporter, sans le moindre dano^er, une dose de venin de vipère capable de tuer un témoin en quatre à cinq heures. La durée et l'intensité de cette immunisation varient suivant la dose du venin de frelons. Le cobaye qui a reçu le liquide provenant des vésicules à venin de i5 frelons a par- faitement résisté, au bout d'un mois, à l'inoculation d'épreuve; celui qui a reçu "i"" de suc glycérine était encore très bien vacciné au bout de onze jours; chez celui qui n'a reçu que i"^"^, l'immunité commençait à s'affaiblir vers le cinquième jour; enfin, le cobaye auquel on a injecté o'^sS seulement n'est pas du tout vacciné. » Le venin de frelons possède aussi une légère action antitoxique contre le venin de vipère; inoculé en même temps que ce dernier, il relarde considérablement la mort. ). Quelle est la nature de la substance qui, dans ce mélange complexe. (') Je dois les matériaux de cette étude à l'obligeance de M. le professeur J. Cour- mont, de Lyon, auquel j'adresse mes sincères remercîmenls. ( 979 ) immunise contre le venin de vipère? J'ai essayé de la déterminer en faisant les expériences suivantes : » 1° Du venin de frelons, chauflfé à 80", ioo° et 120" pendant vingt minutes, a été inoculé à des cobayes. Après quarante-huit heures, tous ces animaux ont résisté à l'envenimalion vipérique. » 2° Du venin de frelons, filtré sur porcelaine et inoculé préventivement à la dose de 3'''^, 5, n'empêche pas la mort par le venin de vipère, mais la retarde beaucoup. » 3" Le précipité alcoolique de venin de frelons ne produit aucun accident et ne possède aucune action immunisante contre le venin de vipère. » 4° L'extrait alcoolique, au contraire, détermine un œdème accentué et vaccine contre le venin de vipère. Agité avec du chloroforme, il cède à ce dernier une grande partie de la substance immunisante. » La recherche des alcaloïdes dans l'extrait chloroformique a donné des résultats négatifs. » En résumé, il existe dans le venin de frelons une substance qui a la propriété d'immimiscr les animaux contre le venin de vipère. Cette sub- stance n'est pas détruite par un chauffage à 1 20°; elle est en partie retenue par le filtre; elle est soluble dans l'alcool; ce n'est pas une matière albu- minoïde; ce n'est pas non plus un alcaloïde; la connaissance de sa véri- table nature exige de nouvelles recherches ('). « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Perméabilité des troncs d' arbres aux gaz atmo- sphériques. Note de M. He.'vri Devaux, présentée par M. Gaston Bonnier (-). « On peut se demander comment, en considérant les troncs des grands arbres de nos forêts, les gaz de l'air peuvent circuler assez facilement à travers leur écorce pour satisfaire aux besoins respiratoires de leurs tissus vivants périphériques. Je me suis proposé, dans la présente Note, d'exposer les résultats des recherches que j'ai faites, à ce sujet, sur les arbres de la (') Je fais appel à l'obligeance des naturalistes pour qu'ils m'envoient des frelons, des guêpes ou des abeilles, soit vivants, soit noyés dans leur volume de glycérine pure, ou dans l'alcool. Ces insectes se capturent facilement au moyeu d'un flacon dans le fond duquel on met un liquide sucré. (■-) Ce travail a été fait au Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 98o) forêt de Fontainebleau, grâce aux ressources précieuses que m'offrait le Laboratoire de Physiologie végétale, dirigé par M. Gaston Bonnier. )) Les troncs d'un grand nombre d'arbres portent des lenticelles à leur surfoce. Ces petits organes existent aussi de très bonne heure sur les branches, et la plupart des auteurs s'accordent à regarder ces lenticelles comme des pores respiratoires. Lorsqu'on effet on envoie de l'air com- primé dans une branche d'arbre, plongée sous l'eau, on voit ordinairement sortir des bulles par les lenticelles. Le premier objet des recherches à faire devait donc être aussi la perméabilité des lenticelles des gros troncs aux gaz atmosphériques. Aucun auteur ne me semble avoir entrepris ces recherches, sans doute à cause des difficultés particulières occasionnées par les dimensions même des sujets d'étude. Mais j'ai pu employer une autre méthode qui m'a permis de faire des observations tout à fait ana- logues. » Méthode. — Au lieu de comprimer l'air contenu dans l'intérieur de la plante, on peut diminuer la pression extérieure. Le résultat final est le même : l'air intérieur tend à sortir par toutes les ouvertures qui existent. On commence par choisir un tronc d'arbre à surface assez unie pour qu'on puisse y appliquer un petit entonnoir par sa large ouverture. Les bords de cet entonnoir sont mastiqués avec soin sur l'arbre avec de la cire molle. On ménage ainsi une petite portion d'écorce dans un espace clos que l'on remplit d'eau par un petit artifice facile à imaginer. Par le tube de l'entonnoir, on peut dès lors établir une dépression, et l'on voit aussitôt des bulles se former sur l'écorce. Parmi ces bulles on en voit qui se détachent régulièrement du même point ; elles représentent l'air qui provient de l'intérieur de la plante, et le point d'où elles s'échappent est toujours une lenticelle. » Résultats. — Des troncs de Hêtre {Fagus silvatica) ayant une circonférence variant de i" à 2" dégagent des bulles par beaucoup de lenticelles. Ces bulles sont très petites et abondantes seulement pour de fortes dépressions. Mais celles que dé- gage une même branche par l'air fortement comprimé sont encore moins fréquentes, de sorte que l'on peut affirmer que les lenticelles du tronc du Hêtre sont au moins aussi perméables que celles des rameaux. Le tronc de Charme (Carpinus Betulus) présente une porosité semblable. Pour le Marronnier (Aisculus Hippocaslaniini) elle est un peu plus forte; ainsi, sur un tronc de i°',73de tour, on voyait les bulles se dé- gager dès que la dépression atteignait — 6™" de mercure. Les lenticelles des troncs de Tilleul {Tilia silvestris). de Robinier {Robinia Pseudacacia), de Châtaignier (Cas- tanea vulgaris) donnent encore plus facilement des bulles (pour — 5™'" à — 3™'"). Le Bouleau {Belula alba) semble être l'arbre chez lequel la porosité lenticellaire est le plus remarquable, du moins parmi les espèces que j'ai étudiées. Toutes les lenticelles de cet arbre dégagent de grosses bulles, assez fréquentes, dès que la dépression dé- passe — 2™™ à — 3™™ de mercure (observations faites sur des troncs de 32'""' à 71'"™ de circonférence). ( 9«ï ) » Pour tous ces arbres, mais surtout pour les derniers, on peut admettre que les échanges respiratoires se font en bonne partie à travers les lentlcelles, puisque celles- ci sont ouvertes. Il n'en est plus tout à fait de même pour les plantes suivantes : » L'Aune (Alnus glutiiiosa) possède de belles lenticelles souvent très proéminentes. Mais il ne faudrait pas juger de leur porosité d'après leur développement, car on trouve des surfaces notables où les lenticelles sont closes pour la plupart; tandis qu'ailleurs, sur d'autres arbres, elles sont toutes ouvertes et donnent facilement des bulles. Les menues branches de cet arbre possèdent aussi des lenticelles qui se mon- trent, les unes ouvertes, les autres, plus nombreuses, fermées, quelles que soient les dilTérences de pressions employées (air comprimé jusqu'à 2 atmosphères. Un Erable {Acer Pseudo-platanus) m'a donné des résultats semblables. Mais j'ai rencontré deux arbres pour lesquels l'imperméabilité des lenticelles a été tout à fait complète. Chez l'Épicéa {Picea excelsa) et le Peuplier blanc (Populus alba) des lenticelles très dé- veloppées couvraient l'écorce. Néanmoins, je n'ai pu obtenir aucune bulle, même pour de fortes dépressions (— 4oo"™ à — 5oo°"") dans aucun des essais multiples que j'ai eflectués. u En revanche, dès que l'écorce était artificiellement blessée, au moins chez le Peuplier, il sortait de grosses bulles en abondance. Les échanges gazeux de ces arbres ne peuvent donc se faire par les lenticelles ni par aucune autre ouverture que puisse dévoiler la méthode d'expérimentation. Il faut admettre pour ces arbres un autre mode d'échanges ( ' ). » Rôle des lichens. — On considère parfois les lichens qui croissent sur les troncs des arbres comme potivant gêner ou même entraver partielle- ment la respiration des tissus vivants qu'ils recouvrent, et par conséquent nuire à la végétation de l'arbre tout entier. A priori, il n'y a là rien d'im- possible, car certains lichens forment des croûtes intimement appliquées sur le tronc, recouvrant de grandes surfaces et cachant les lenticelles. Tel est, en particulier, le Perlusaria communis, que j'ai souvent rencontré sur les troncs étudies, et qui pourrait servir de type parmi les lichens crustacés. Je me suis attaché à examiner si des bulles se dégagent des régions cou- vertes par ce lichen, et j'ai vu qu'il en sortait en effet. On voit quelquefois un filet de bulles fines sortir d'un point du lichen; plus souvent ce sont des bulles plus grosses qui s'en détachent de temps à autre. Ce point est souvent une petite émincnce et manifeste ainsi clairement le rehef de la lenticelle cachée sous le lichen. Celte lenlicelle était donc ouverte. (') Il est possible que la fermeture des lenticelles ne soit pas continuelle sur le tronc, car j'ai trouvé sur les branches de Peuplier quelques lenticelles faiblement ouvertes. Néanmoins, pour ces sujets et pour cette époque de l'année (octobre), il existait nécessairement un autre échange respiratoire que par les lenticelles, puisque les plantes étaient vivantes. • ( 9«2 ) » Conclusions. — i" Les lenticelles des gros troncs d'arbres sont ordi- nairement aussi largement ouvertes que celles des rameaux, parfois plus ouvertes. Elles remplissent probablement le même rôle dans les échanges gazeux. » 2° Chez quelques arbres, les lenticelles, même bien développées, sont fermées au moins pour l'époque considérée. Quand elles le sont toutes (Picea, Popuhis a!ba), il faut admettre nécessairement que la respiration s'opère par des échanges gazeux différents de ceux qui se produisent à travers les lenticelles. » 3° Les lichens crustacés appliques sur beaucoup d'écorces' ne ferment pas sensiblement les lenticelles naturellement ouvertes et ne peuvent entraver sérieusement les échanges gazeux qui s'opèrent par cette voie. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la maladie des Châtaignes. Note de M. E. Rosk, présentée par M. Chatin. « Cette maladie est connue depuis longtemps. Olivier de Serres, c!i 1600, disait déjà que, pour les conserver saines, il fallait sécher les Châtaignes à la fumée, puis les décortiquer, et qu'on les gardait ainsi, K sans crainte de la pourriture, jusques aux nouvelles ». Duhamel du Monceau disait aussi, en 1765, que « si l'on ne les boucanoit pas, elles » germeroient ou se moisiroient ». On a pu remarquer aisément, du reste, que le nombre des Châtaignes malades augmente avec la durée de leur conservation. Et pourtant, dans les circonstances ordinaires, le tégument externe du fruit n'indique pas que la masse cotylédonaire interne soit malade, alors que, décortiquée, celle-ci apparaît partiellement ou entière- ment noircie. Comment s'est donc introduit le Champignon destructeur? On sait que la Châtaigne est quelquefois attaquée par la larve d'une Pyrale, qui en perfore le tégument externe et qui en ronge les cotylédons. Mais ce n'est pas là ce qui favorise l'introduction de ce Champignon, car beau- coup de Châtaignes, respectées par cette larve, n'en sont pas moins malades. Voici, en elfet, ce qui me paraît expliquer les diverses phases de cette maladie. M J'ai pu noter, cette année, que toutes nos Amentacées, et, en parti- culier, les Cupulifères, étaient plus ou moins attaquées par le Pseudo- commis Vilis Debray. Or le Châtaignier est très sensible à ces attaques : les feuilles, les jeunes rameaux, par suite de la contamination aérienne, C983 ) résultant du transport par les vents, sur les arbres, des kvstes ou des plas- raodes microscopiques de ce ^lyxomvcète, peuvent être envahis. Les enve- loppes involucrales échinulées du fruit, avant sa maturité, sont exposées à être également attaquées. Dans ce cas, les plasmodes traversent cet invo- lucre, ainsi que le tégument externe de la Châtaigne, et s'arrêtent d'abord dans la membrane interne, où ils forment d'ordinaire une petite tache d'un brun noirâtre. Si l'année a été très humide, ce qui favorise la production et la dissémination des kvstes du Pseudocommis, les Châtaignes se trouvent sujettes en plus grand nombre à ses attaques que dans les années sèches. » Lorsque les Châtaignes, ainsi intérieurement attaquées, sont recueil- lies et mises en sacs, et qu'une certaine hinnidité les pénètre, h s plasmodes qui tachent la membrane interne du fruit s'insinuent dans la masse coty- lédonaire sous-jacente et commencent par s'étaler à la surface de ce tissu rempli de grains de fende, qui prend une teinte d'un brun noirâtre. Ensuite le parasite s'enfonce peu à peu plus profondément, et les cellules envahies se colorent en brun jaunâtre. Il peut se faire que le fruit reste seulement attaqué par le Pseudocommis ; mais il se produit le plus souvent alors un phénomène assez curieux. Lorsque les Châtaignes ont absorbe trop d'humidité, leur tégument externe se ternit et livre passage aux fila- ments mycéliens d'une Moisissure bleuâtre, V Aspergillus glaucus, qui pé- nètrent et se glissent dans les plissements de la membrane interne : ils s'y développent à peine quand le fruit est sain; mais, lorsqu'ils rencontrent les parties attaquées par le Pseudocommis, ils s'en emparent et se substi- tuent à lui dans le tissu malade, dont ils achèvent la destruction. » Ce double envahissement étant favorisé par l'excès d'humidité et retardé, au contraire, par la sécheresse, il en résulte que, pour la bonne garde des Châtaignes, leur conservation, déjà préconisée, dans des endroits secs est de première nécessité. Toutefois, comme il est à peu près impos- sible d'empêcher la maladie de suivre son cours, en raison de l'humidité ordinaire de la saison, si l'on veut surtout conserver ces fruits au delà de l'hiver, pour la consommation annuelle, il conviendra de recourir à l'em- ploi du procédé indiqué par Olivier de Serres et Duhamel, mais à la cond - tion d'en faire usage aussitôt après la récolte. » C. K. .?97, ■>' Semestre. (T. CXXV. N- 23.) l3o ( 9«4 ) PÉTROGRAPHIE. — Caractéristiques d'un charbon à gaz, trouvé dans le Northern coalfieldde la Nouvelle-Galles du Sud. Note de M. C.-Eg. Bertrand. « Le charbon à gaz rencontré dans le Northern coal field de la Nouvelle- Galles diffère profondément du herosene sliale reconnu dans les autres gisements. Malgré le grand nombre des Reinschia qu'il contient encore, ce charbon ne mérite plus l'appellation de charbon d'algues, car la gélose n'intervient dans son volume que pour une proportion moyenne de 0,012, et pour 0,024 là où elle est la plus abondante. » Les thalles de Reinschia sont fortement contractés, souvent plies en deux. Leur gélose est fortement cannelée. Les cannelures agrandies sont injectées de gelée brune; elles contiennent quelques micrococcoïdes. » Il y a 2080 thalles de Reinschia par millimètre cube. Leur coefficient vertical est o,o5/4, leur coefficient horizontal est o,o56. Il y a 2G rangées de thalles dans un millimètre de hauteur. Le pourcentage des thalles est donné par le Tableau suivant : Thalles jeunes, 78, savoir : 44 moyens : 9 jeunes, i3 très jeunes, 22 extrêmement jeunes. 22 plats : 5 jeunes, 7 très jeunes, 10 extrêmement jeunes. 12 cérébriformes : 3 jeunes, 4 1res jeunes, 5 extrêmement jeunes. Thalles adultes, 22, savoir : 12,2 moyens: 10 adultes, 2 avancés, 0,2 vieux. 6,5 plats: 6 adultes, o,4 avancés, 0,1 vieux. 3,3 cérébriformes ; 3 adultes, 0,2 avancés, o,i vieux. » Il y a quelques thalles gommeux et quelques thalles résinoTdes. » La matière cellulosique, non humifiée, provenant des spores et du pollen, forme 0,021 du volume du charbon. Sur ce nombre o,oi3 reviennent au pollen et 0,008 aux spores. Il y a 896 spores et 21600 grains de pollen par millimètre cube. On compte 54 rangées de pollen sur un millimètre de hauteur, et 20 grains sur un millimètre de longueur horizontale. Le coefficient vertical du pollen est OjOSg; celui des spores 0,017. Les grains de pollen forment souvent des groupes ou petits amas. Les spores et le pollen sont incomplètement affaissés, ouverts, et comblés par la gelée brune fonda- mentale. 1) La gelée brune fondamentale est abondante, fortement colorée, con- crétionnée et déchirée en réseau. Il n'y a pas d'exsudation. Cette gelée est ( 985 } fortement chargée de bactérioùles. Ces corps sont ici de petites sphères pleines, simples ou couplées, jaune pâle, très réfringentes. » Les menus débris végétaux liumifiés sont abondants; beaucoup ont condensé le bitume par imbibition. Un petit nombre sont à la fois imbibés et injectés. Les lames fusinifiées sont rares. " La matière dominante du charbon à gaz du Northern coal field est le bitume. Il s'agit d'un bitume forlemenl coloré, condensé comme celui du kérosène shale de la Jenolan shale C" de Capertree. Ce bitume a pénétré tardivement, à la manière d'une injection fiiie, dans les mailles du réseau formé par la gelée humique déchirée. Le bitume emplit massivement quelques grandes fentes horizontales tardives. « Les corps jaunes de ce charboa sont de quatre sortes : i° Les thalles de Reinschia auslralis , 2" la trame iiu Bretonia, 3" les spores et le pollen , 4° quelques lames culiculairos. « Le Ileinsc/iia auslralis reste le fossile caractéristique de ce charboa. La i)résence de cet être uiontre que, le charbon du Northern coal field est intimement lié au kérosène shale. Les Reinschia sont accompagnés par quelques lambeaux très contractés tle l'être que j'ai nommé Bretonia. » Le charbon à gaz du Northern coal field ne contient aucune parcelle élastique. La calcite tardive y forme de gros amas transparents. La pyrite y est uniformément répartie en très petits cristaux. » C'est au toit du kérosène shale d'Ilartley que le charbon du Northern coal field ressemble le plus comme mode de lormation. Il est moins chargé en lames fusinifiées et en malièros minérales tardives. Inversement, il est beaucoup plus riche en pollen, en spores et eu bitume. Une abondante précipitation de gelée brune a englobé des spores, du pollen, des fleurs d'eau, de menus débris très nombreux. Après sa prise en masse, la matière s'est déchirée en un réseau que le bilumc a injecté abondamment. » Le faciès macroscopique du charbon à gaz du Nortliem coal field se rapproche de celui du cannel noir d'Ecosse. Il montre des fentes verticales de retrait et des filets de bitume fortement craquelé (' ). » (') Je dois la commuuication de ce très inléressanl écliantiilon à M. le D' R. Ekhe^ ridge du Geological Survey, de Sydnej-. (98(3) PALÉONTOLOGIE. — Sur la faune du gisement siclèrolithique èocène de Lis- sieu {Rhône). Note de MM. Eknest Chantre et C. Gaillard, présentée par M. Albert Gaudry. « Comme le constatait, dès 1 861 , le savant paléontologiste Jourdan ( ' ), le phénomène sidérolilhique ne s'est pas produit uniquement pendant une courte période géologique et sur quelques points limités. Les diverses observations et les découvertes faites d; puis ont montré l'étendue assez grande de celle formation et tixé sa durée qui va, dans l'étal actuel de nos connaissances, de l'Éocène moyen au Quaternaire. )i Dans le Monl-d'Or lyonnais, le gisement sidérolilhique le plus ancien et le plus riche en ossements de Mammifères est celui de Lissieu de TÉocène moyen, qui a donné d'intéressants fossiles. » Depuis de nombreuses années, le Muséum de Lyon récolte dans ce gisement des dents et des os de membres en grande quantité. Outre les genres déjà signalés, tels que Lophiodon, Paloplotherium, Propalœothe- rium, Anchilophus, Dichobune (-), etc., nous pouvons mentionner, pour les Carnassiers, une Proviverra très voisine de la P. Lypica Riitimeyer, du bohuerz d'Egerkingen. » Parmi les Pachyiiermes artiodactyles, il faut citer deux espèces du genre Hvopotamus ou Ancodus, le U. Gresslyi Rûlimeyer et le B. Renevieri Pictet, des phosphorites du Quercy et de l'Eocène de la Suisse. » l'iusieurs molaires supérieures d'un pelit Ruminant paraissent se rap- porter au Telraselenodon Kowalevski Schlosser, des mêmes gisements. » Enfin le groupe des Lénmriens, non encore signalé à Lissieu, y est représenté par une mandibule d'une très petite espèce de ISecrolemur, voisine par la taille du N. Zitleli Schlosser, d'Egerkingen, et du A'^. par- vulusYWhol, des phosphorites du Quercy. » Necrolemur Filholi nov. sp. — L'espèce est basée sur une molaire isolée et une mandibule gauche. Celte mandibule est intacte dans sa partie antérieure; elle porte, en place la quatrième prémolaire et les trois arrière-molaires; en avant, on voit les alvéoles des trois premières prémolaires et le grand alvéole de la canine. (') Jourdan, Des terrains sidérolilhiques {Comptes rendus, 1861). (-) Depéret, Sur un gisement sidérolilhique de Mammifères de l'Eocène moyen à Lissieu [Comptes rendus, i8g4). ( 98? ) » Le A'. Filhoti se dislinguc du A', parvuliis par sa plus grande taille, par sa pre- mière molaire plus forte que la seconde, par sa première prémolaire placée en de- hors de la série dentaire et enfin par la hauteur de la mandibule plus grande en avant qu'en arrière, tandis que chez le N. parvulus c'est le contraire qui existe et parait in- diquer pour celui-ci un caractère moins pilhécien. » Le N. Filholi, plus voisin du N. Zilteli, se dilTérencie également de ce dernier par ses arrière-molaires dont la troisième porte un fort talon qui fait défaut ou bien est très réduit dans l'espèce d'Egerkingen. La première arrière-molaire, plus grande que la seconde, distingue aussi netleraent le ISccrolcmur de Lissieu du N. Zitteli. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Uêlerrnumtion mécanique de la direction moyenne du vent. Noie de M. Louis Iîkssox, présenlce par M. Ratlau. (i La détermination de la direction moyenne du vent par la formule de Lambert exige des calculs fort longs. On peut les éviter et trouver immé- diatement celte direclion moyenne en faisant usage d'un appareil très simple. » Tl consiste essentiellement en une roue pouvant tourner librement aulour d'un axe horizontal passant p:ir son centre. Cette roue est munie, à son pourtour, de petites tiges horizontales équidistantes, au nombre de seize par exemple, correspondant aux seize directions principales du vent. » Si l'on suspend à chacune de ces liges un poids proportionnel au nombre d'observations du vent correspondant, le système prendra une certaine position d'équilibre, telle que le point le plus bas du disque indi- quera précisément la diiecliou moyenne cherchée. Il sullil, pour s'en rendre compte, d'écrire que la somme des moments des forces de pesan- teur par rapport à l'axe est nulle. Soient/) l'un des poids et x l'angle avec la verticale dirigée vers le bas, on a 2/>sina - 0. » Habituellement, on considère des vecteurs concouranls, proportion- nels aux nombres d'observations, et c'est leur résultante, donnée par la formule de Lambert, qui détermine la direction moyenne. Eu appelant x l'angle de l'un d'eux avec la résultante, p sa longueur, et écrivant que la somme des projections sur une perpendiculaire à la résultante est nulle, on obtient la même équation que précédemment. Par conséquent, la ver- ticale indique bien, dans la position d'équilibre de la roue, la direction moyenne telle que la donne la formule de Lambert. (988) » Si l'on veut tenir compte, non seulement de la fréquence de chaque vent, mais aussi de son intensité, il suffit de modifier, d'une façon corres- pondante, les poids employés. )) L'appareil peut être complété par une alidade bien équilibrée, munie elle-même, à son extrémité, d'une petite tige horizontale. La direction moyenne une fois connue, on assujettit l'alidade dans le sens opposé et l'on y suspend des poids jusqu'à obtenir l'équilibre indifférent. En donnant à l'alidade une longueur convenable on peut dtterminer ainsi directement ce qu'on appelle la valeur relative à& la résultante, qui donne une mesure de la variabilité du vent pendant la période considérée. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOiUÎAPUIQUE. Ouvrages heçus dans la séance du 6 décembue 1897. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Frîedel, Mascakt, MoissAN. Décembre 1897. T. Xll. Paris, Masson et C", 1897; \ fasc. iii-8. Bulletin de la Société d' encouragement pour l'Industrie nationale. Publié sous la direction des Secrétaires de la Société, MM. Collignon et AiwÉ Girard. Novembre 1897. Paris, i vol. in-4°. Les manuscrits de Léonard de Vinci, de la llibliothèque royale de Windsor. De V Anatomie. Feuillets A. Publiés par Théodore Sabachmkoff, avec tra- duction en langue française, transcrits et annotés par Giovanni Piumats. Précédés d'une étude parMATiuAS Duval. Paris, Ed. Rouveyre, 1898; i vol. in-4°. (Présenté par M. de Lacaze-Duthiers.) Souvenirs entomologiques (cinquième Série). Études sur l'instinct et les mœurs des Insectes, par L-H. Fabre. Paris, Ch. Delagrave ; i vol. in-8'\ ( Pré- senté par M. Emile Blanchard.) Ministère de l'Instruction publique et des Beaux- Arts. Inventaire général des < 089 ) richesses d'art de la France. Archù'es du Musée des monuments français. Troi- sième Partie. Paris, Pion, Nourrit et C"', 1897; i vol. 111-4". Toxicologie africaine, par A. -T. de Rochebrune, Docteur en Médecine, Assistant au Muséum, etc. Précédée d'une préface de M. le Professeur Brouardel, Membre de l'Institut. 5*fasc. Paris, O. Doin, 1897 ; 1 vol. in-8°. f/ Anthropologie. Rédacteurs en chef: MM. Boule et Verneau. 1897. Tome VIII. N° 5. Septembre-octobre. Paris, Masson et C'*; r vol. in-S". L' Intermédiaire des Biologistes, organe international de Zoologie, Bota- nique, Physiologie et Psychologie. Directeur : Alfred Binet. Directeur adjoint: Victor Henri. N"' 1 à 3. Paris, C. Reinwald; 3 fasc. in-8°. Sur le phénomène de suspension et de subdivision des îles dans le golfe du Phalére. Etude du barographe à siphon (^Richard). Sur la caléfactwn des li- quides, par Constantin Maltézos, Chef de la Section météorologique à l'ob- servatoire d'Athènes. Athènes, 1897; i broch.in-/j". (Hommagedel'auleur.) Archives du Musée Teyler. Série H, Vol. V. Troisième Partie. Paris, Gauthier- Villars et fils; i vol. in-4°. EliRATA. (Séance du i5 novembre 1897.) Page 799, ligne 4» au lieu de Kodier, lisez Rodies. (Séance du 29 novembre 1897.) Note de M. R. S^vyngedamv, Sur les potentiels explosifs, etc. : Page 864, ligne 11 en remontant, au lieu de compliquée, lisez expliquée. Note de M. Burcker, Sur le Rouget de l'homme : Page 880, lignes i5 et 16, au lieu de orteils, lisez articles. Page 900. dernière ligne, au lieu de M. Blaire, lisez M. Edmond Blaise. W 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 6 décembre 1897.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MBMBKHS ET DBS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Sur lii sloliililc lie lii Pa mur .M. ItASSOT. Killcl.... .M. I';mii.k I'ii:ai;i). — Sui- les iiili-;;i-,ilr-. dou- bles île seeonilc espèce ■ 953 M. II. iiK Lacazk-Ditihkhs. — Remarques au sujet de l'Ouvrage précédent ga? M. !•". liossAIM). — Observation de la pla- nète { DI.) i;iiarlois( iSi|;, iiov. J.'i ). faites à ^obser^aloire de 'loulouse (équatorial Urunner de o'", >.') ) ipj M. .Ikan Masi;aiit. — Application de la métiiodc des moi ndres carres à la recherche des erreur» systématiques gî'i M. Maiiiick IIamv. — Sur rapproxiiiiation lies fonctions de grands nombres 92G M. C. GuicilAnn. — Sur les réseaux O associés o^a M. I*.-1l. SiMiouTH. —Sur les focales p'ianes d'une courbe plane à un ou plusieurs axes de symétrie g3, M. l{mi;iKii. Sur l'existence des inlégialcs dans certains systèmes différentiels gSS M. V. CuKMiicc — \ihrations elliptiques dans les lluiiles g35 M. Liiitc. — Sur la dissociation et la po- lymérisation des gaz et vapeurs. Disso- ciation présumée du chlore aux tempé- ratures élevées ,|3- M. Edouard Buan'ly. — Sur la uluciibi- lité électrique des substances londnclriccs discontinues, à propos de la télégraphie Siins m (,3,l iM. G. Saonac. — Sur la transformation des rayons X par les métaux q^2 M. Vciiu:i,lo Macuado. — Ouelques faits nou- veaux observés dans les tubes de Crookes. ç)^'> M. A. Cot.soN. — Sur des causes acciden- Iclles d'irréversibilité dans les réactions chimiques ,,^5 M. A. Joanms. — S4jr , l'existence d'un sul- fate cuivreux g/jj !M.\I. U VII01I1O1.F et A. Verni:uil. — Sur lu 11 ilé élémentaire du corps appelé c«ri«;H. ipo M. MAiioit. Ui:i.i;nNE. — Sur laldéhydale d'ammoniaque ^5, M. Calssk. — Sur une réaction particulière aux orthophémds et sur les dérivés de rantimonylc-pyrocatéchine qj^ M. 1;. l'ATKiN. — Ile la nature des combi- naisousdc l'anlipyrinc avec les aldéhvdes. g56 M. .Vi.KXANDiiK PiEiiL. — Ellcts phys'iolo- giques et thérapeutiques ilc la spermimn — gîij M. L. Gt.KlloULT. — llisparitiou de l'empoi- sonnement saturnin par la substitution partielle de l'acide niétastannique a la potée d'élain dans le polissagi- du cristal. 963 ■M. .l.-\\ . PicKi:r.ixo. — Sur de nouvellessub- stances colloïdales, analogues aux albu- miiioïdes, dérivées d'une nncléo-albumine. ijCJ M. S. JotiiDAiN. — Sur le développcmenl ilu Trombidioii liolosericeitm 96.5 .M. r. .Megmn. — Observations sur les Hou- SCts g(i. MINI. I. KuxsTLKit et P. Hisorr T. — Itçrli, r- â N" 23. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, ches sur les grains rouges 967 M. V. 0-MELiANsKY. — Sur un fciincnl île la cellulose c)-;o MM. V. Desoki:/, et M. NiuLoux. Sur la cléconipijïiLion du ehloroforme dans l'orga- uisnic 970 MM. Bergonié et Carrièue. — Sur quelques résultais comparalifs des méthodes clini- ques ordinaires et de l'examen Ihiorosco- piquc dans Icsépanchemcnls pleuri'-tii|ues. 97J M. C. PiiisALix. — Anlasonisnie entre le venin des Vespidtc et celui de la vipère ; le premier vaccine contre le second 977 iîtXLETlN BlBUOCnAPIllOUE EliRATA Pages. M. Henri Devaux. — Perméabilité des troncs d'arijrcs aux gaz atniospliériques . 979 M. E. lîozE. - Sur la maladie des Châ- taignes 982 M. C.-Ku. lîi.iiruAND.— Caractéristiques d'un charbon à gaz, trouvé dans le Nortliem coal (ield de la Nouvelle-Gallçs du Sud... 984 MM. EiiN'EST Chantre et C. Gaillard. — Sur la faune du gisement sidérolitliit|ue éocrne de I.issieu ( Rh6/ne) 986 M. Louis Hesson. — Détermination méca- nique de la direction moyenne du venl.. 987 9S8 989 i P.VRIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER- VILLARS ET FILS, Quai des Grands-.Xuguslins, 55. /.c Gérant : Gaothibr-Vill*b«. ^ 1897 OAN 1 1831' SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES VA» nin. EiBS SECRÉTAIRES PEHPÉTlTEtiS. TOME CXXV. N° 24 (15 Décembre 1897)< PARIS, GAUÏHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DBS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ^>.- 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1H75. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chiique cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de V Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprenneiit au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suiA'antes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rai ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au ta^ que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas jjartie des Comptes rendus. , Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aci demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r< sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi lenns de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nomm( mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinanes de la correspondance oi) cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer dtt chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp le litre seul du Mémoire estinsérédans le Compte rem actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu st vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. I Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative f; un Rapport sur la situiilion dch Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sent chargés de l'exécution du pi sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivai UAN 1 18C'' COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 15 DÉCEMBRE 18î)7, PRÉSIDENCE DE iM. A. CHATIN. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction' purmqle et des Beadx-Arts adresse une amplialion du Décret par lequel le Président de la République ap- prouve l'élection faite par l'Académie de M. Ditte, pour remplir la place laissée vacante dans la Section de Chimie par le décès de M. Schûtzen- berger. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Ditte prend place parmi ses Confrères, C. K., 1897, 2" Semestre. (T. CXXV, N» 24.; l3l ( 992 ) PHYSIQUE TERRESTRE. — Sur les travaux exécutés en 1897 à V observatoire du mont Blanc; par M. «T. Jasssex. « Les travaux exécutés cette année à l'observatoire du mont Blanc se rapportent principalement à la détermination de la constante solaire. » Déjà raniice passée, M. Crova, à ma demande, avait bien voulu venir à Cbamonix et s'occuper de cette importante question. » Le temps n'avait pas favorisé nos études. Néanmoins, notre savant Correspondant avait cru pouvoir conclure de ses observations à Cbamonix et aux Grands-Mulets une constante d'une valeur d'environ 3 unités. » Cette année on a pu aller plus loin, malgré la persistance du temps orageux pendant la durée de l'été presque entier. » On sait que ces conditions météorologiques ont affecté à peu près toute l'Europe centrale. » Néanmoins, au commencement de l'automne, nous avons eu quelques beaux jours, dont nous avons immédiatement profité. » Pour cette détermination délicate, j'ai choisi un jeune savant russe, de bel avenir, M. Hansky, qui est en ce moment attaché en qualité d'élève étranger à l'observatoire de Meudon et qui était préparé à ces études. » J'aurais désiré monter moi-même au mont Blanc, mais un grave acci- dent à la jambe gauche, causé par une chute de nuit dans l'escalier de notre grande coujjole, m'en a absolument empêché. Grâce aux soins excel- lents et à l'appareil que m'ont posé mes amis les D"'^ Duplay, Hénocque et Rochard, j'ai pu aller en civière à Chamonix et présider aux expéditions et observations. )) J'avais envoyé M. Hansky à Montpellier pour faire étalonner les in- struments par M. Crova, qui voulut bien en outre lui en confier d'autres et venir ensuite lui-même à Chamonix. » On voit, paria Note que MM. Crova et Hansky m'ont prié de remettre à l'Académie, et qui est insérée dans le numéro précédent, que M. Hansk-v a observé au Brévent, aux Grands-Mulels et enfin au sommet. » Ces observations conduisent à une constante solaire dont la valeur serait d'environ 3,4, c'est-à-dire notablement plus grande que celle ob- tenue l'année passée. » Cela ne m'étonne pas. Mes études sur les raies telluriques et l'ab- ( 993 ) sorption élective de l'atmosphère terrestre m'ont conrluit depuis longtemps à penser qu'on n'avait pas tenu assez compte, dans les observations, de la complexité de la radiation solaire, de la variabilité si considérable des coefficients d'absorption des radiations dont elle est formée. » Les radiations à grande et courte longueur d'onde subissent seidesde grandes absorptions dans l'atmosphère. C'est le faisceau central, corres- pondant à la partie la plus lumineuse du spectre, qui se propage avec le moins de pertes relatives. » Il en résulte que si l'on déduit, par le calcul, des transmissions obser- vées pour de grandes épaisseurs atmosphériques, celle qui est relative à la direction zénithale, on sera conduit à attribuer à celle-ci une valeur beaucoup trop forte et par suite une valeur beaucoup trop faible à la radiation solaire relative aux limites de notre atmosphère, c'est-à-dire à la constante solaire. C'est en tenant compte de plus en plus exactement des absorptions qui ont lieu dans les hautes parties de l'atmosplière qu'on sera surtout conduit à la vraie valeur de la constante solaire. » Puisque je parle des observations faites au mont Blanc, disons qu'après avoir rendu hommage à de Saussure, dont les observations remontent au siècle dernier et dont l'intérêt est surtout historique, il convient de citer celles de notre trèséminent Confrère M. Violle, dont les belles observations, favorisées en outre par un beau ciel, l'ont conduit à porter cette constante de I, 763 à 2,54, ce qui constituait un progrès considérable. » On sait que notre savant Correspondant M. Crova, qui s'est occupé pendant longtemps et si fructueusement de cette question, non seulement au point de vue astronomique, mais aussi sous le rapport de la Météorologie, lui a fait faire de nouveaux progrès. )) M. Savelief, à l'exemple de M. Crova et en se servant du principe de ses instruments, a été conduit à un chiffre très voisin de celui que nous venons d'obtenir au mont Blanc. M Je suis persuadé qu'on sera conduit à augmenter encore cette valeur. Mais, au furet à mesure qu'on étudie plus jirofondément la question, on constate la complexité des éléments qui y entrent. Indépendamment des propriétés des éléments de la radiation solaire, dans leurs rapports avec l'atmosphère, il existe d'autres causes perturbatrices. Par exemple, la pré- sence de la vapeur d'eau portée accidentellement dans les hautes régions atmosphériques, celle des nuages de glace et des poussières de provenance végétale, mais surtout minérale. ( 994 ) » Pour la vapiHir d'eau, le spectroscope peut nous donner de précieuses indications, en décelant la présence et l'importance des vapeurs aqueuses réparties dans la direction du rnyon qu'il analyse; à l'égard des poussières et des cirrus, le polariscope si coniniode de M. Cornu a été employé avec succès. » En résumé, on est conduit à faire les observations dans les conditions oîi l'atmosphère intervient aussi peu que possible, c'est-à-dire dans les hautes stations, eu ballon même, si l'on peut munir ces engins d'appareils d'un fonctionnement assez sûr et assez précis pour qu'on puisse en déduire avec sécurité la valeur de la radiation solaire dans ces hautes régions de l'atmosphère. » Mais, si les stations, comme celle du mont Blanc, n'offrent pas des hau- teurs comparables à celles qu'un ballon peut atteindre, en revanche elles permettent l'emploi d'instruments et de méthodes plus précises et plus délicates. » Sous ce rapport, l'observatoire tlu mont Blanc offre des ressources précieuses, et par sa hauteur, et surtout par son isolement au milieu des montagnes environnantes qu'il domine. )) Ce sont ces considérations qui m'ont engagé à faire faire ces observa- tions à notre observatoire. » Je m'en applaudis et remercie ici les savants qui ont bien voulu ré- pondre avec tant d'empressement à mon appel. » Je n'oublie pas non plus les généreux amis qui, pour l'érection de cet observatoire, m'ont donné leur concours pécuniaire ou personnel : MM. Bischoffsheim, prinre Roland Bonaparte, baron Alphonse de Roth- schild, comie Greffulhe, Edouard Delessert (notre Trésorier) et le si re- gretté Léon Say. )) Que ces Messieurs reçoivent ici, au nom de la Science, tous mes re- mercîments ('). » (') On s'est occupé aussi, celle année, d'analyses d'air recueilli en divers points du massif et au sommet. Ces analyses, dont nous ferons connaître les résultats, sont confiées à notre Confrère, M. Muntz, si hautement compétent en ces matières. ( 995 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les périodes des intégrales doubles. Note de M. H. Poixcaré. « Je considère l'intéerrale double J = r rPd.rdy .1 J 7r=i' où P el F sont deux polynômes entiers en .r et y, et où z est un paramètre arbitraire. » Considérons, d'autre part, l'intégrale simple / = \dy' Dans cette intégrale simple, je suppose que v est lié à x par la relation algébrique où / est un autre paramètre arbitraire. Ainsi y est une intégrale abélienne relative à la courbe algébrique F = /. » Soit to une des périodes dey; cette période sera une fonction de i, et l'on sait que cette fonction lo satisfait à une équation différentielle linéaire dont les coefficients sont des polynômes entiers en t. » Soit (■) lU,^-" cette équation; n^ est un polynôme entier en f. » L'ordre de l'équation (i) sera égal au nombre des périodes, c'est- à-dire à ip, en appelant /> le genre de la courbe F ^ ;. » Soient /., /,, ..-, fy les points singuliers de l'équation (i), c'est-à-dire les racines distinctes du polynôme H,^. » Alors les périodes Q de l'intégrale J seront représentées par la for- ( 996) mule " là dt ■< )) Il y a tlonc, en général, -ipq périodes i2, puisque l'on peut prendre pour 0) l'une des 2p périodes dé,/ et pour ;^ l'un des q points singuliers de(i). » Nous devons dire également comment cette formule devrait être trans- formée si w devenait infini pour / = /^. » Soient alors (', , ('2 ' • • > ■< ^ -ip ip intégrales de l'équation (i) qui deviennent quand t tourne autour de t^^. » Soit, dans le voisinage de l'origine O, oj = a., (', -(- 'J-.A'-i + . . . + Xnpt^,^ les a étant des coefficients constants. « On aura alors i2= 2 \y-ir^ y-\, i-i,j^-m j ^nr^' la première intégrale étant prise le long d'un lacet partant de l'origine et v revenant après avoir entouré le point f,^, et la seconde le long d'un lacet partant de l'origine et y revenant après avoir entouré le point z-. » Il est clair que ii est une fonction de z qui va satisfaire à une équa- tion différentielle linéaire dont les coefficients sont des polynômes entiers en z. Soit cette équation; les Q^ sont des polynômes entiers en z. » L'équation (2) se déduit de l'équation (r) par une transformation bien connue qui se rattache à la théorie des dérivées d'ordre fraction- naire. ( 997 ) » Les points singuliers de l'équation (2) sont les mêmes que ceux de l'équation (i); mais le point sur lequel je voudrais surtout insister, c'est sur la manière de déduire le groupe de l'équation (2) de celui de l'équa- tion (i). « Pour fixer les idées, je supposerai 2/3 = 2, q = '^^. » L'équation (i) est alors du second ordre et l'équation (2) est, en général, du sixième ordre. » Soient alors a h a' b' c d 9 c' d' y b" d" les substitutions fondamentales du groupe de (i); les substitutions corres- pondantes du groupe de (sj) seront — a ^— b 0000 I 0 I — a — b' 0 0 — c — d 0000 0 I — c I -d' 0 0 I — a - b ) 0 0 0 0 0 — a' -b' 0 0 — c I — d 0 I 0 0 T 0 0 — c' -d- 0 0 I — a — b 00 1 0 0 0 i — a ■ -b I 0 — c I — û^ 0 0 0 I 0 0 — c' i^-d' 0 I I 0 0 0 i — a" -b" 0100 — c" I -d" 0 0 I 0 \ — a" -b" 0001 — c" I -d" 0 0 0 0 —a' -b" 0 0 0 ( 1 — - C -d" » Le groupe de (i) a tous ses coefficients entiers; on voit qu'il en sera de même du groupe de (2), ainsi qu'il était aisé de le prévoir. » BOTANIQUE. — Signijicalioli du nombre et de la symétrie des faisceaux libéroligneux du pétiole dans la mesure de la perfection des végétaux, par ]\L Ad. Chati.v. « Comme pour les Corolliflores, pour les Gamopétales pcrigynes et les Dialypétales périgynes, le simple exposé des faits observés cliez les Dialy- ( 99» ) pétales hypogynes, ou Thalamiflores, sera suivi d'aperçus reposant dès aujourd'hui sur une assez large base. DICOTYLÉDONES DIALYPÉTALES HYPOGYNES. Pétioles a un faisceau. » Aurantiacées. — Citrus, Gookia, Feronia. » Bixacées. — Azara micioph., Pairotia persic. » Erythroxylées. — Erythoxylon Goca. » Guttifères. — Cambogia Gutla. » Hypéricinées. — Androsœmum off., Hypericum calyc, H. hirc, H. hirsul., H. loment. » Malpighiacées. — Malpighia urens. » Olacinées. ■ — Olax nana. » Pirolacées. — Chimophila, Galax, Moneses unifl., Pirola rolund. (a). » Polygalées. — Polygala myrtif. (è). » Résédacées. — Reseda luteola (c). » Rutacées. — Gneorum trie. » Sapindacées. — Sapindus sapon (' ). » Tliéacées. — Camellia japon., Garapa Guyan., Thea vir. » Violacées. — Viola arv., V. odor. et V. trie. ('). Trois faisceaux. » Balsaininées. — Impatiens Bals., I. fulva et I. RoyI. » Berbéridées. — Berberis viilg. » Capparidées. — Gleome spec. » Caryophyllées. — Gerastium loment. {d), Gypsophila mur., Melandrium silv., Silène alp. et S. Fabaria {d). » Cistacées. — Helianthemum vulg. {d). » Coriariées. — Goriara myrt. » Crassiilacées. — Grassula port., Eeheveria, Sedum refl. et S. Teleph. )> Crucifères. — Alyssum saxat. {d), Rerteroa inc. (d), Gochlearia off., Iberis sempervir. {d), Naslurtium aniph., Raphanislrum arv., Sisymbrium off. et S. strict., Thlaspi mont. (a) Le faisceau se divise en trois au-dessous du limbe de la feuille. (6) Le type unitaire ne se rencontre pas dans les Polygalées herbacées. (c) 11 y a pluralité de faisceaux dans les feuilles de première année. (') Trois faisceaux à la base. {d) Les faisceaux sont presque conjugués, avec le central élargi comme dans le type unitaire. (d) Gonjonction des faisceaux presque complète. ( 999 ) » Francoacées. — Francoa glabr. » Fumariacées. — Furnaria capr. » PliYlolacées. — Petiveria alliac. » Pillosporées. — Pillosporum Tol)ira. » Polygalées. — Polygala cale, et P. depr. ;> Résédacées. — Reseda allia el R. lutea {d'). » Rutacées. — Pilocarpus Hurub. » Sapindacées. — Xanlhoceras sorb. Cinq faisceaux. 1) Acérinées. — Acer camp. » BiiUnêriacées. — Adansonia. » Caryophyllées. — Cucubalus bacc, lllecebrura vert., Lyclinis Flos.-cuc, Silène nulans, et S. unifl. » Cislacées. — Cistus alb. el C. ladan. » Crucifères. — Alyssum sax. {d), Arabis alp. et A. aren., Barbarea vulg., Brassica nigra, Cardannine Iinp., Cheiraïuhus Ch., Ci'ambe mar., Diplolaxis lenuif., Ervsimum cheir., Farselia clyp., Lepidium Draba, Matlliiola inc, Peltaiia alb., Raphanus sat., Rapistrum per., Senebiera Coron., Sinapis alba et S. arv., Vesicaria utricul. (/). u Fumariacées. — Corydalis lui. el C. ochroel., Furnaria ofl". » Géraniacées. — Erodium liyni., Géranium aconitif., G. Robert, el G. sang.. Pe- largonium. » Malvacées. — Hybiscus Trionum, Lavatera maril. » Ménisper niées. — Cocculus palm. » Oxalidées. — Oxalis Deppei {g) el 0. cr. » Papavéracées. — Papaver Rlia;as. » Renonculacées. — Adonis aesl., Nigella damasc. » Rutacées. — Choisya lern., Dictamnus Frax., Peganum Harm., Plelea Irif., Rula grav., Zanthoxylon frax., el Z. plan. (/(). Sept faisceaux. » Acérinées. — Acer pseud.-Plat. » Anonacées. — Anona tril., Honkeneja pepl., Stellaria Holos. » Crucifères. — Alliaria ofT., Brassica. \ap., B. oler., Bunias Eruc, Cochlearia armor, Crambe marit., Diplolaxis len., Ilesperis mal., Isalis lincL., Lunaria rediv. » Fumariacées. — Corydalis copnoides. {d') La conjugaison des faisceaux presque complète se réalise dans le Reseda luleola de deuxième année. {d) Conjugaison presque complète des faisceaux. {f) Ce faisceau central en segment de cercle; la conjugaison tend à se compléter. (^) Souvent les faisceaux sont au nombre de 4 répondant aux 4 folioles, de la feuille. {Il) Faisceaux élargis, el presque conjugués, comme un Staphylea. C. R., 1S97, »' Semtstre (T. CXXV, N° 24.) IJ2 ( lOOO ) » Géraniacées. — Erodium hymen., Géranium aconitif. G. macrovhiz. et G. pyr. » Magnoliacées. — lUicium anis, Magnolia Soûl, et M. Yulang. » Malvacées. — Abutilon str., Altliœa ort"., Gossypium herb., Hybiscus Abelm. et H. syriac, Malva rot. et M. silv., Malvaniscus arbor., Xapaea lœv., Saucheria. » Mêliacées. — Melia Azeder [d). » Papai'éracées. — Bocconia cord. et B. frut., Chelidonium maj. » Renonculacées. — Actsea spic, Anémone coron, et A. silv., Helleborus fœt., Hepatica tril., Paîonia ofT., Ranunculus monoph. et R. repens. » Sapindacées. — Cardiospermum Halic. » Saururées. — Houttuvnia cord., Saururus cern. » Tiliacéex. — Sparmania afric. Nel'f à o.\ze faisceaux. 11 Bixacées. — Bixa Orell. )> Berbéridées. — Epimedium alp. et L. peral. » Cactées. — Pereskia acul. » Caryophyllées. — Dianthus barb., Gvpsopliila saxat., Lychnix. coron. (^).L. di- oica et L. viscaria., Silne pendula. » Crassulacées. — Rochea. » Fumariacées. ■ — Dielvtra form. » Géraniacées. — Erodium raarit. » Hippocastanées. — vEsculus hipp. » Magnoliacées. — Magnolia glauca. » Malvacées. — Abutilon Avic, Alcsea rosea, Kitaibelia vitif., Lavatera arbor. » Ménisperniées. — Cocculus sub. » Monotropées. — Monotropa Hypop. » Papavéracées. — Glaucium flav., Papaver orient. » Renonculacées. — Aconitum Lvcocton. et A. Napel. Anémone puis., Aquilegia alp., et .\. vulg., Callha pal.. Delphinlum canad., et D. Slaphysa, Helleborus faîtiaus, H. niger et H. vir., Pœonia Moût., Ranunculus acris, R. lanug., R. lingua et R. rep., Thaliclrum aquil. et T. niajo. Trollius europ. » Rutacées. — Meliantluis maj. » Tiliacées. — Tilia glabra. » Tropéolées. — Tropseolum maj. » Vinifères. — Cissus qu., Vitis vin. Nombreux faisceaux. » Anonacées. — .\nona tril. » Berbéridées. — iVandina, Mahonia aquif. et M. japon. » Bixacées. — Idisia, Stachyurus. » BUttnériacées. — Biittneria, Sterculia, Theobroma. {d) Conjugaison presque complète. { lOOI ) » Carjopityllécs. — Dianlhus Garyop. et D. pluin. » Crucifères. — Crambe filiforme (/), Lepidiuni lalif. (/). » Dilléniacées. — Dillenia aur. » Euphorbiacées. — Pachysandra torin. » Géraniacées. — Géranium Phœum. » Hypocastanées. — ^sculus macroph. » MagnoUacées. — Magnolia grand, et M. macroph. » Malvacées. — Althjea ficif., Hybiscus cannab. » Ménisperniées. — Cocculus arom. et C. canad. («'). » Nymphéacées. — iXupliar, I\ymph;ea, Victoria. » Renonculacées. — Anémone japon.. Delpliinium elat., Eranthis livem., Helle- borus japon. Il Sarracéniées. — Heliamphora, Sarracenia. » Tropéolées. — Tropaiolum maj. » On a VII le type unitaire, résultat d'une complète réunion des fais- ceaux et signe de perfection organique, être général chez les Corolliflores. Encore assez fréquent dans les Gamopétales périgynes, oîi il est l'attribut de deux grandes et belles familles, les Hid)ia(;ées et les Caprifoliacées, sans compter les Campanulacées et les Lobéliacées, qui le présentent dans bon nombre de leurs espèces, ce type existe, chez les Dialypélales périgynes, dans les Rosacées et les Légumineuses arborescentes, à l'exclusion (fait bien inattendu et que semblait avoir prévu Tournefort) de leurs espèces herbacées. Le type unitaire se présente encore dans les Calycanthées, Phi- ladelphées, Granatées et Myrtacées, toutes si voisines des Rosacées li- gneuses et aussi dans bon nombre des Rhamnées, Lythrariées, Onothérées, Célastrinées et Térébinthacécs. » Plus rare est la localisation des faisceaux chez les Dialypétales hypo- gynes, où toutefois nous venons de la relever dans les Aurantiacées, Ca- melliacées, IJypéricinées, Pirolacées et Violariées, ainsi que chez quelques Résédacées et Polygalées. » A noter que les Polygalées, comme les Rosacées et les Légumineuses, présentent la fusion des faisceaux dans le Polygala myrlifolia, arbores- cent, à l'exclusion des Polvgalas herbacés {P. depressa et P. vulgaris). » En résumé, de la comparaison des faits observes dans les quatre classes, pétalées, des Dicotylédones, il ressort que le type unitaire, général chez les Corolliflores et encore commun dans lesGamopérigynes, va diminuant (/) Très grandes feuilles. ((') A noter que les plantes volubiles et celles grimpantes ont de noiub'eu.vfaisceaux, même si les feuilles sont petites. ( I002 ) dans les Dialvpétales pér'gynes et surtout dans les Dialyhypogynes, où il existe dans de petites familles offrant, d'ailleurs, en général, ce caractère d'élévation d'avoir les étamines et les carpelles en nombre limité et dis- posées en parfaits verticilles, à l'exclusion des familles polyandreset mul- ticarpellées, chez lesquelles la multiplicité des organes homologues revient, par rétrogradation, au tvpe spirale des feuilles (Renonculacées, Nym- phéacées, Magnoliacées, Dilléniacées). » Au type unitaire pourraient, par suite d'observations insuffisantes, être rapportées des plantes offrant le caractère suivant : Le faisceau cen- tral, très élargi et à section en segment de cercle, a toute l'apparence du faisceau unique dans le tvpe unitaire; mais on se garde de l'erreur en constatant, parfois éloignés, un ou deux petits faisceaux, complétant des nombres trois ou cinq (^Alyssum , Berberis, Berteroa, Iberis, Lychnis , Slellarid). » Pour certaines plantes, voisines d'espèces à faisceaux complètement réunis, la conjugaison reste imparfaite, parce que les faisceaux, quoicjue fort rapprochés, laissent entre eux de petits intervalles, sortes de Trous de Botal, rappelant la conjonction, inachevée, des coeurs dans le règne animal; tel est le cas de V BeUanthemum et du Cistus, non loin des Violariées, du Staphylea, parfois réuni aux Célastrinées et Ilicinées à tvpe unitaire, de V Azederach, du Ptelea et du Zanlhoxylon , atfines du Carapa et du Cneo- rum, aussi à un seul faisceau; des Reseda alba et liitea, congénères du Reseda luteola, qui n'a d'ailleurs le type unitaire que dans la seconde année de sa végétation. » Le cas du Reseda luteola rappelle l'observation précédemment faite, parmi les Dialypérigynes, sur les Onothera. Comme ceux-ci, le Reseda lu- teola ne conjugue ses faisceaux qu'à la seconde année, celle de la floraison, le perfection nementanatomique se produisant parallèlement au perfection- nement morphologique. » J'ai relevé d'autre part que dans les Corolliflores, groupe supérieur, la conjonction des faisceaux a lieu dès la première année. » Des affinités sont confirmées ou infirmées par le type fasculaire. C'est ainsi que l'Olax, û'incertœ sedis pour Linné, Santalacée pour R. Brown, Aurantiacée de Jussieu, est, par ses faisceaux conjugués comme par sa co- rolle, une CoroUiflore voisine des Myrsinées et non éloignée des Erica- cées, dont le rapprochait Adanson, et que le Staphylea est éloigné, par la pluralité des faisceaux, des Célastrinées, auxquelles le réunissait Decaisne, ainsi que des Rhamnées de Jussieu. ( ioo3 ) » Les faits de cet ordre sont nombreux. » Les plantes voluhiles et celles simplement grimpantes présentent en général ce caractère spécial, d'avoir de multiples faisceaux. Comptent dans les premières avec le Haricot, le Houblon, \e BoussingaultiaeX. \eMeni- spermmn ; dans les secondes, la Clématite, la Capucine, la Glvcine, les Dioscorea et Tamus. A noter que la Glycine, quoique Légumineuse arbo- rescente, ne conjugue pas complètement ses faisceaux. » Telle est la relation entre la pluralité des faisceaux et les plantes vo- lubiles, que les CoroUiflores elles-mêmes, chez lesquelles le tvpe unitaire est général, n'échappent pas à la règle. » C'est ainsi qu'on compte cinq faisceaux chez les Convolvulus, sept dans les Cynanchum, Periploca et de nombreux chez le Lophospermum. » Par la pluralité des faisceaux du pétiole on remonte à la pluralité de ceux de la tige, liés sans doute à la faculté d'enroulement comme dans le Vnllisneria. » On aura remarqué que les faisceaux sont des plus nombreux dans les Renonculacées, plantes polystémones et à feuilles amplexicaules multipar- titcs, à moins que, par une autre forme de dégradation, ces feuilles, comme cela a lieu chez les Ranunciilus gramineus et pyrenceus, n'aient la nervation parallèle des Monocotylédones, nervation qu'on observe aussi dans un certain nombre d'OrabelIifères ( Biipleurum arislatum et teniiissimum), aux feuilles engainantes et multipartites. » C'est que Renonculacées dans les Dialypétales hypogynes, Ombelli- fères, chez les Dialypérigynes; et, pour d'autres raisons (non localisa- tion des verticilles floraux), Synanlhérées dans les Gamopérigvnes, re- présentent, respectivement dans leur classe, les groupes de moindre perfection. » Les relations entre le nombre des faisceaux pétiolaires d'une part, la nervation du limbe des feuilles d'autre part, sont à grands traits les sui- vantes : » Déjà, j'ai fait la remarque que le faisceau unitaire commande la ner- vation pennée; mais, ajoutais-je, si la nervation pennée fait toujours suite au type unitaire du pétiole, il n'est pas rare de la rencontrer chez des plantas à pluralité des faisceaux pétiolaires; mais cet écart à la règle n'est pas absolu. » Il a été constaté en effet que, notamment chez les Rosacées et les Caprifoliacées, la conjugaison des faisceaux dans le pétiole n'a lieu qu'à une certaine distance de sa base. Or, que le retard de conjonction se ( ioo4 ) prolonge, il arrivera que celle-ci ne se complétera qu'en haut du pétiole, au voisinage de la nervure dorsale des feuilles penninerves, ou dans cette nervure même, les rattachant ainsi au type unitaire dans lequel la con- jonction des faisceaux du pétiole a pour corollaire la disjonction pennée dans le limbe foliaire. » Resterait cette différence entre la conjonction des faisceaux dans le pétiole ou la nervure dorsale; chez le premier, les faisceaux sont toujours en nombre limité, ordinairement trois ou cinq, tandis qu'à la nervure dor- sale ils peuvent être un nombre indéfini. » Des fiiits intermédiaires, ou de passage, entre la conjonction de faisceaux dès la base du pétiole ou plus haut, et jusqu'à la nervure dorsale du limbe s'observent en beaucoup de plantes : Aucuba, Calycanthus, Carapa, iobelia, Rosa, et surtout Querciis et Salix, où la réunion des faisceaux n'a lieu que vers le haut du pétiole. » Quant aux deux autres modes de nervation, palmée et parallèle, ils sont toujours subordonnés à des faisceaux multiples, en nombre assez limité d'ordinaire pour la nervation palmée, le faisceau central étant le plus gros, en nombre indéfini dans la nervation parallèle, les faisceaux étant ici à peu près tous de même grosseur ou homologues. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Des premières modifications des nerfs dans les plaies simples de la cornée. Note de M. L. Raxvier. « Les modifications qui se produisent dans les nerfs de la cornée à la suite de sections superficielles de cette membrane paraîtront bien extraor- dinaires et cependant elles sont sous la dépendance d'une loi générale que je crois avoir établie depui-' longtemps : Les nerfs sont soumis à une crois- sance continue. En effet, les fibres nerveuses terminales simples ou arbo- risées émettent des bourgeons qui, en se développant, tendent à augmenter l'extension et la complication des terminaisons nerveuses ('). )) Chez tous les Vertébrés, la cornée possède un appareil nerveux très riche et très compliqué, dont le but paraît être d'assurer la protection de l'œil par son extrême sensibilité. Je vais en rappeler la disposition générale chez le lapin seulement, parce que les expériences que je vais rapporter (*) ^'oir ma première Communication à ce sujet dans le Oiiarlerly journal of niicroscopical Science, t. XX, p. ^ây; .i'io. ( ioo5 ) ont été faites cliez cet animal. Les nerfs, qui jiiovienneiit de la cinquième paire, entrent dans la cornée au niveau de son bord. Ils sont très nombreux, se dirigent vers le centre de la membrane, se divisent, se subdivisent et se résolvent en un vaste |)lexns, plexus fondamental. Du plexus fondamental |)artent les rameaux perforants qui, ai)rès avoir tiaversé la membrane de Bowman, s'infléchissent brusquement pour former, au-dessous de l'cpi- thélium antérieur, le plexus sous-épithélial. Le dernier plexus est formé de fibrilles nerveuses grêles et longues, anastomosées les unes avec les autres par quelques branches obliques. » Les fibrilles nerveuses intra-épithéliales proprement dites se dégagent du plexus sous-épithélial, ont un trajet ascendant, généralement sinueux, et se terminent par des boutons à une hauteur variable. Tout cela est par- faitement cunnu et solidement établi; si je l'ai rappelé c'est uniquement dans le but de faire mieux saisir les résidtats des nouvelles expériences que j'ai faites et que je vais exposer maintenant. » De la disposilion générale de l'appareil nerveux de la cornée du lapin il résulte qu'une section pratiquée perpendiculairement à la surface de cette membrane divisera des fibrilles nerveuses intra-épithéliales, le plexus sous-cpifhélial et, si elle est assez profonde, le plexus fondamental. » En outre, le trajet des nerfs, malgré leur intrication plexiforme, allant régulièrement de la périphérie au centre, ainsi que je l'ai établi ('), il s'ensuit qu'une section faile perpendiculairement à la direction d'un rayon coniéen abolira la sensibilité dans une région limitée par l'incision et les deux rayons qui partent de ses extrémités. » Pour que l'insensibilité soit complète, il faut que l'incision comprenne au moins le tiers de l'épaisseur de la cornée. Immédiatement après une incision de ce genre, la .sensibilité est conservée sur sa lèvre marginale, tandis qu'elle est abolie sur sa lèvre centrale. Il en est de même les jours suivants. INIes expériences ne sont pas allées au delà du troisième. La cornée incisée a été soumise à l'action de lor. (Pour la méthode employée et pour la technique des incisions, voir mes Leçons sur la cornée.^ Des coupes V ont été faites au rasoir perpendiculairement à la direction de l'in- cision. Elles comprennent donc la lèvre centrale et la lèvre marginale de la petite plaie. » Vingt-(|uatre heures après l'opération, toute la surface de la solution (') Leçons cV Anaiomie générale : Cornée; 1881. ( ioo6 ) de continuité est déjà recouverte de cellules épithéliales provenant du glissement et de l'éboulement de l'épithélium circonvoisin. » L'épithélium de la lèvre marginale contient des fibrilles nerveuses. Il n'y en a pas dans celui de la lèvre centrale. Les fibrilles nerveuses ont été entraînées dans la plaie par les cellules é|nthéliales qui s'y sont éboulées ; cela se comprend. Mais le même phénomène a dû se produire sur la lèvre centrale aussi bien que sur la lèvre marginale, puisque, nous le savons, elle se recouvre de cellules épithéliales par un mécanisme identique. Evidem- ment, des fibres nerveuses ont été entraînées par l'éboulement sur l'une et sur l'autre des lèvres de la plaie. Seulement, sur la lèvre centrale, ces fibres, ayant été séparées, par la section, de leurs cellules nerveuses d'ori- gine, ont été mangées par les cellules épithéliales qui les avoisinent, comme sont mangés les cylindres-axes des fibres nerveuses du segment périphérique d'un nerf sectionné par les cellules des segments interannu- laires. Ce sont là deux phénomènes de même ordre. Il faut remarquer pourtant que les cellules épithéliales d'une plaie de la cornée doivent avoir une activité nutritive bien grande pour dévorer ainsi des fibrilles nerveuses dans un si court laps de temps. Du reste, cette activité se tra- duit par d'autres faits sur lesquels j'aurai l'occasion de revenir par la suite. » Tandis que les fibrilles nerveuses disparaissent dans la lèvre centrale de la plaie, celles de la lèvre marginale, qui sont restées en rapport avec leur centre d'origine, présentent au contraire des signes de suractivité formatrice. Souvent elles sont plus épaisses que les fibrilles intra-épithé- liales ordinaires; souvent aussi elles présentent des bourgeons terminaux volumineux, indice de Ieurcroissar.ee. Leur longueur dépasse de beaucoup, parfois du double, celle des fibrilles intra-épithéliales normales. » Ces phénomènes d'activité et de croissance sont encore plus marqués deux jours après la section de la cornée. A ce moment, les fibres nerveuses ont bourgeonné, se sont accrues; elles peuvent atteindre 0°"", 35 et étendre leurs ramifications dans tout le revclemeiit épithélial de la lèvre marginale de la petite plaie, tandis que sa lèvre centrale se montre toujours dépour- vue de fibrilles nerveuses. » Si aes branches ou plutôt des travées du plexus fondamental ont été sectionnées, on les voit donner naissance, au niveau de la lèvre marginale, à un ou plusieurs beourgeous qui pénètrent au sein de la masse épilhéliale qui la recouvre et y forment une arborisation terminale, plus ou moins ( I007 ) étendue, et qui vient compliquer l'ensemble de la terminaison nerveuse intra-épithéliale. » Par conséquent, les nerfs qui occupent l'épithélium de la plaie pro- viennent du glissement et de l'entraînement des fibres nerveuses épithé- liales et sous-éi)ilhéliales et, en outre, du bourgeonnement et de la végéta- tion des fibres du plexus fondamental. » La cornée, trois jours après la section, montre encore les différents phénomènes nerveux que je viens de décrire dans les plaies de deux jours, seulement ils v sont plus marqués. En général, les nouvelles fibres sont plus épaisses et leurs bourgeons terminaux plus volumineux; elles ont un trajet plus compliqué et plus long. J'en ai vu qui, après avoir parcouru au-dessous de l'épithélium toute la lèvre marginale de la plaie, ont pris ensuite une direction ascendante, et, cheminant en droite ligne, soit dans sa lèvre marginale, soit dans sa lèvre centrale, ont gagné la surface de l'épithélium antérieur où elles se terminent par des boutons. » En résumé, les fibres nerveuses de la cornée, qui ont été divisées par section et qui se trouvent encore en rapport de continuité avec leurs cellules d'origine, végètent avec une rapidité et une activité que rien ne pouvait faire prévoir. Cette végétation est cependant en rapport avec cette loi générale que je formulais au début de cette Note, à savoir que les nerfs sont soumis à une croissance continue. » Qu'il me soit permis, en terminant, de faire remarquer que les faits que je viens d'exposer conduisent à l'explication d'un phénomène très re- marquable, dont les histologistes s'occupent depuis quelques années, la chromalolyse des cellules nerveuses (Nissl, Marinesco, etc.). Ils ont constaté qu'à la suite de la section d'un nerf les cellules d'origine perdent leur chromatine et ils ont pensé qu'il se produit alors une sorte de dégé- nérescence centrale. » Dernièrement, M. Pugnat(') a constaté que la fatigue résultant de l'excitation électrique peut déterminer la chromatolyse des cellules ner- veuses. On conçoit aisément que le travail qui se fait dans le segment cen- tral d'un nerf sectionné puisse déterminer dans les cylindres-axes une activité nutritive, dont les matériaux seraient empruntés à la cellule d'ori- gine. Il y aurait ainsi de l'analogie entre la chromatolyse de la cellule ner- veuse et la disparition de la chromatine, que j'ai constatée dans les cellules (') Comptes rendus, 8 novembre 1897. C.R., 1897, 2- Semestre. (T. CXXV, N" 24) 133 ( ioo8 ) lymphatiques, lorsqu'elles viennent concourir activement à la nutrition des éléments qui les avoisinent. » ASTRONOMIE. — Présentation des publications annuelles du Bureau des Lon- gitudes : « Connaissance des Temps pour igoo )> et « Annuaire pour iSqS », par M. Lœwy. « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie, au nom du Bureau des Longitudes, de ses publications annuelles, la. Connaissance des Ter?ips pour 1900 et ï Annuaire de 1898. Grâce aux efforts constants du Bureau des Lon- gitudes, ces Volumes ont, depuis une vingtaine d'années, reçu de nombreux perfectionnements qui répondent aux progrès incessants de la Science mo- derne. » Cette année encore, nous avons à signaler des additions importantes. Dans la Connaissance des Temps figure un Tableau nouveau donnant les éléments des orbites de toutes les comètes périodiques. Ce Tableau com- plète la liste des éléments des astres mobiles de notre Système solaire. Le Volume de 1900 est le dernier dans lequel on a encore utilisé les bases adoptées durant de longues années pour le calcul des éphémérides. Il a été reconnu, en effet, dans une Conférence internationale tenue à Paris en i8g6 sous les auspices du Bureau des Longitudes, que l'adoption d'un même système de constantes et d'un même Catalogue d'étoiles fondamen- tales présenterait un grand avantage pour l'exécution des travaux qui intéressent à la fois l'Astronomie, la Navigation et la Géodésie. » Les représentants des quatre grandes nations qui publient des éphé- mérides astronomiques se sont mis d'accord pour le choix d'un ensemble de nombres paraissant offrir les plus complètes garanties de précision. Il a été convenu que ces changements dans les valeurs des constantes astrono- miques auraient leur effet à partir du i^'' janvier 1901. Nous espérons que la nouvelle série de Volumes, rédigés d'après ce système, conservera un caractère original, tout en maintenant, avec les éphémérides des autres pays, un accord réclamé par les intérêts généraux de la Science. » Les données et les renseignements contenus dans VJnnuaire du Bu- reau des Longitudes s'étendent de plus en plus sur les branches les plus diverses de la Science et de l'activité générale. » Il convient de signaler les améliorations introduites dans la présente édition de 1898, dont les principales sont dues à notre Confrère M. Hatt et ( I009 ) à M. Moureaux, Membre correspondant du Bureau des Longitudes. Le Chapitre relatif aux marées a été complètement transformé par M. Hatt qui a donné de nouveaux Tableaux permettant de calculer très facilement l'heure et la hauteur de la marée dans les principaux ports de France et de l'étranger. » M. Moureaux a construit cette année de nouvelles Cartes magnétiques de la France se rapportant au i'^' janvier i8g6 et basées sur les observa- tions les plus récentes et les plus précises. » Toutes les autres matières ont été tenues au courant des derniers progrès par les collaborateurs permanents de ['Annuaire. » Les Notices, qui contribuent d'une manière si efficace à la renommée de cette publication, sont consacrées cette année à quelques-unes des questions les plus délicates de l'Astronomie. » M. Poincaré a traité le problème considérable, qui a pour nous un si vif attrait, la stabilité du système solaire. M. Cornu expose l'oeuvre scien- tifique de notre regretté Confrère Fizeau. M. Janssen rend compte des premiers travaux accomplis à l'observatoire du mont Blanc. On v trouve, en outre, une étude sur la constitution de l'écorce lunaire, basée sur les récents progrès accomplis à l'aide de la Photographie, par MM. Lœwy et Puiseux. Les discours prononcés à l'occasion du cinquantenaire acadé- mique de notre vénéré Doyen, M. Fave, terminent cette partie de VAnnuaire. » 3IÉM0IRES LUS. ASTRONOMIE. — Sur une nom-eUe méthode pour déterminer la verticale. Note de MM. J. Perchot et W. Ebert. (Note lue par M. Perchot.) « La détermination de la verticale intervient dans toutes les mesures méridiennes absolues. C'est une direction fixe, indépendante de l'instru- ment, et, par suite, l'origine à laquelle on rapporte la latitude elles varia- tions de la ligne de visée instrumentale. )) Les observations donnent directement les distances angulaires des astres au pôle instrumental, c'est-à-dire à la direction de la lunette qui correspond au zéro du cercle. Pour en déduire les distances zénithales ou la latitude, il faut encore connaître la distance de ce zéro au zénith, ou la lecture du cercle correspondant à la position verticale de la lunette. » On la détermine par des procédés phvsiques. Celui qu'on emploie généralement consiste à faire coïncider le fil du micromètre avec son image réfléchie par un bain de mercure. Dans les observatoires des grandes ( lOIO ) villes, la circulation fait vibrer le sol, dont les mouvements se transmet- tent directement au bain. A l'Observatoire de Paris, ces oscillations trou- blent les images à tel point que, pendant la plus grande partie de la jour- née, il est difficile de déterminer le nadir. On doit donc craindre des erreurs importantes dans ces mesures. M Différents essais ont été faits, depuis Le Verrier, pour atténuer ces efFets. On a été conduit, depuis plusieurs années, à employer, comme sur- face réfléchissante, une couche de mercure aussi mince que possible. On pouvait craindre que, par suite des actions capillaires, la surlace du mer- cure ne fût pas horizontale. Des expériences comparatives, faites à Paris et à Nice, ont montré que ces effets ne paraissaient pas avoir d'influence appréciable. » Quoi qu'il en soit, pour les raisons que nous venons d'indiquer, il est important, surtout à l'Observatoire de Paris, d'avoir d'autres procédés pour déterminer la verticale. C'est dans cet ordre d'idées qu'on a imaginé plusieurs appareils avec lesquels on détermine le zénith au lieu du nadir. Le premier de ces points se trouve dans la région du ciel où l'on observe, tandis que l'autre est dans la région opposée, ce qui donne encore plus d'intérêt à la question. )) Le collimateur zénithal de M. Faye est l'une des plus anciennes dis- positions qui permettent d'atteindre ce but. M. Porro a proposé un appa- reil à bain d'eau, mais la réalisation pratique de son idée ingénieuse pré- sente des difficultés qui l'ont fait abandonner. » L'année dernière, M. DeichmùUer a proposé l'emploi d'un miroir zénithal flottant sur un bain de mercure. Avec cette disposition, les pe- tites vibrations sont atténuées par le poids du miroir ; la surface réfléchis- sante se déplace, sous l'influence des grandes perturbations, mais elle reste plane et les images ne sont pas troublées. » Le plan déterminé par le fil du micromètre et le centre optique de l'objectif est perpendiculaire au miroir, quand le fd coïncide avec son ima^e. La moyenne des lectures obtenues en faisant les coïncidences pour deux positions du miroir, à 180" l'une de l'autre, détermine la verticale. M M. Lœwv, directeurde l'Observatoire de Paris, ayant prévu l'importance d'un tel instrument, a fait construire, par M. Gauthier, un miroir zénithal pour le cercle Bischoffsheim, et nous a chargés de l'étudier. Voici quelques indications sur la disposition adoptée : Un miroir argenté à sa partie infé- rieure est fixé à un flotteur qui repose sur un bain de mercure contenu dans une cuvette annulaire. Celle-ci est portée par un bras métallique ho- rizontal, que l'on peut faire tourner autour d'un prolongement du pilier I ( lO'i ) est de l'inslrument. Un contre-poids, placé à l'autre extrémité de la tige, fait équilibre à la cuvette. On maintient le miroir dans une position déter- minée à l'aide d'un crochet qui peut entrer, sans y exercer aucune pres- sion, dans quatre entailles, faites à égale distance à la partie supérieure du flotteur. Nous désignons par les numéros I, II, III, IV les positions cor- respondantes du miroir; I et III sont diamétralement opposés, ainsi que II et IV. » Avec cette disposition, les phénomènes capillaires n'interviennent pas ; mais l'instrument présentait encore deux grands inconvénients. Les mises au fover par les étoiles et le miroir zénithal étaient différentes. Nous avions déjà observé le même phénomène avec le bain de mercure ordinaire, et, après de nombreux essais, nous l'avions fait disparaître en réglant con- venablement l'éclairage. Il en a été de même pour le miroir zénithal. L'autre difficulté était qu'en tournant le miroir d'un ou de plusieurs tours et en revenant à la première position, on ne retrouvait plus la même coïncidence. Pour cette raison, on ne pouvait obtenir de résultats satisfai- sants. Cela provenait, à notre avis, d'une trop grande liberté du miroir. A l'aide de trois vis, à 120° l'une de l'autre, nous avons limité, autant que possible, le mouvement du miroir, sans le gêner. » L'instrument ainsi modifié est utilisable. En déplaçant le miroir avec précaution, nous avons fini par retrouver toujours les mêmes lectures en revenant aux mêmes positions. Enfin, les movennes des lectures faites avec les positions I et III du miroir concordent bien avec les moyennes de II et IV, ainsi que le montre le Tableau suivant. » Nous avons déterminé, pour les deux positions de la lunette, les diffé- rences nadir — zénith — 180". Nous avons pris dans ces mesures les précau- tions habituelles; en particulier, rob>ervateur s'est placé tantôt du côté nord, tantôt du côté sud par rapport à la lunette. Nadir — Zénith Zénith moyen Nadir. Zénith I, III. ZénilhlI.IV moyen. — i8o°. (moyenne de 5 déterminations). Lunette dans la position directe. Observateur du coté sud. 2I°I0' 41010' 41° 10' 4i''io' 5" 25 4,57 4,63 4", 60 -HO, 65 5,29 5,-2 5,33 • 5,42 — o,i3 5,55 5,4o 5,70 5,55 0,00 5,i4 4,7- 4,71 4,7> -HO, 43 5,24 4,66 4,98 Moyenne. . . 4,82 -H 0,42 -H 0,27 ( 10I2 ) Nadir- Zénith Zénith moyen Nadir. Zénith I, III. ZénilhII,IV moyen. — i8o°. (moyenne de 5 déterminations). Lunette dans la position directe. Observateur du côté nord. Observateur du côté sud.. , 5, 10 » 5,i5 5,i5 — o,o5 5,23 5,45 )) 5,45 — 0,22 5,94 6,20 » 6,20 — 0,26 5,63 5,43 5,55 5,49 + 0,14 5,o4 5,56 5,20 5,38 -0,34 5,34 5,32 5,35 Moyenne. . 5,34 — 0, 10 .— o,i4 e dans la position inverse. 3,00 2,43 2,72 2,57 -4-0,43 3,39 3,46 3,46 3,46 — 0,07 3,27 3,54 3,35 3,44 — 0,17 3,73 3,37 3,38 3,46 Movenne. . 3,42 + 0,31 + 0,12 3,00 3,32 3,35 — 0,35 3,27 3,73 3,56 3,65 -o,38 4,o3 4,o3 4,00 4,02 -t- 0,01 3,42 3,88 3,53 Movenne. . . 3,71 — 0,29 — 0.25 Observateur du côté nord. . » Ces résultats montrent bien que l'on peut, avec cet instrument, dé- terminer le zénith aussi exactement que le nadir avec le bain de mercure. Il est donc appelé à rendre de grands services aux astronomes. Nous en donnerons une Étude détaillée dans les Annales de l' Observatoire et nous y indiquerons la manière de l'employer. » Il fournit encore une donnée de plus pour la détermination des flexions. Nous utiliserons, à ce sujet, les résultats précédents dans une pro- chaine Communication que nous aurons l'honneur de faire à l'Académie. » MEMOIRES PRESENTES. M. F. GiAci.vTO soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif à la direction des ballons. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) ( ioi3 ) CORRESPONDANCE. GÉOMÉTRIE INFINITESIMALE. — Sur le problème de Ribaucour. Note de M. C. Guichard, présentée par M. Darboux. « Je vais établir, dans cette Note, l'équivalence des trois problèmes suivants : i° recherche des réseaux C,C; 2° des réseaux 2O, 2O; 3° des réseaux O, 30. » Rappelons d'abord quelques résultats connus sur les congruences C, C ; une telle congruence est axe d'une infinité de cercles normaux à une série de surfaces; les cosinus duecteurs ^,, ?o, ^3 de la droite de la congruence, après multiplication par un facteur convenablement choisi, sont solutions de l'équation \ ■' Ou àv et l'on a (2) P + E^ + q=U + V [M. BiANCHi, Sopra alcune nuove ctassi di superficie (Annali di Matematica, t. \VIII)j. )) Prenons une congruence 2O; elle est conjuguée à deux séries de réseaux O parallèles. Si M et M' sont deux de ces réseaux appartenant à des séries différentes, les tangentes de ces réseaux se rencontrent en A et B : la droite AB décrit une congruence C ; le cercle correspondant a pour axe AB et passe par M et M'. Si la congruence est 2O de deux manières diffé- rentes, il y aura deux nouvelles séries (N), (N') de réseaux O conjugués; soient R, S les points d'intersection des tangentes aux réseaux (M) et (N). La congruence RS harmonique aux réseaux (M) et (N) est cyclique; d'ailleurs les cercles qui ont pour axe RS et qui passent par M et N sont distincts; donc la congruence RS est C,C; donc : » Chaque congruence 2O, 1O permet d'obtenir quatre congruences C, C. » Inversement, soit RS une congruence C, C; sur deux des cercles cor- respondants, prenons arbitrairement des points M et N qui décrivent des réseaux O, harmoniques à RS. La droite MN décrit une congruence, con- juguée aux réseaux (M), (N); comme les triangles MRS, NRS ne sont pas égaux, celte congruence M est 2O, 2O. ( ioi4 ) » Cherchons à déterminer ces congrnences 2O, 2O; par l'origine O des axes de coordonnées, menons une droite g, parallèle à la droite G de la congruence; il y aura, sur cette droite g, deux points m et m! , inverses l'un de l'autre par rapport au point O, qui décriront des réseaux respective- ment parallèles aux réseaux M et M'; de même, un autre couple analogue de points n, n' , qui décrivent des réseaux parallèles à N et N'. Soit \ Om - On » L'équ ation du réseau m{xyz ) : (3) dudv ~~ du Q dh dv admettra h es solutions I, X, y, z., x-+y--\-z% X. )) Les coordonnées de n sont -r-, \^\', outre ces coordonnées, l'équa- tion du réseau n doit admettre la solution X- et, par conséquent, l'équation (3) admet aussi la solution » Posons maintenant X -H lY = X, X - iX = [A. » L'équation (3) admettra donc les relations I, X, y, z, X, Y, ^-+jK= + s»=X=-f-Y'. » Donc le point de l'espace à cinq dimensions (x, y, z, X, Y) décrit un réseau O : le réseau (m) est donc 30; il en est de même du réseau pa- rallèle (M). Donc : » Tout réseau O, conjugué à une congruence 2O, 2O, est aussi 30. » Des propriétés qui précèdent résultent immédiatement les suivantes : » Tout réseau O, harmonique à une congruence C, C, est aussi 30. » Inversement : " Chaque réseau 0 , 30 est harmonique à deux séries de congruences C , C . » Les propriétés qui viennent d'être indiquées permettent de déduire ( ioi5 ) ■ ■ ■ de/, supposée exprimée en fonction de oc et de p, sont les dérivées extérieures première, seconde, » Pour la détermination des intégrales sur les caractérisques, j'ai dé- montré le théorème suivant : » Toute intégrale d'une équation linéaire aux dérivées partielles d'ordre n est définie quand on donne : » i" Sur une caractéristique d'ordre p les valeurs de la fonction inconnue z et de ses n — p — i premières dérivées extérieures (en tout n — p fonctions); » 2° Sur une courbe quelconque coupant ta caractéristique en un point non singulier les valeurs de z et de ses p — i premières dérivées extérieures (p fonctions). » Ces fonctions initiales, supposées analytiques, peuvent être choisies arbi- trairement. » J'avais démontré cette proposition, il y a quelque temps, en me ser- vant de la méthode d'approximations successives. Dans une Note récente {Comptes rendus du 2 novembre), M. Goursat a donné une proposition plus générale renfermant la précédente comme cas particulier. » En m'appuyant sur ce théorème j'ai étendu aux équations d'ordre supérieur au second la notion d'intégrale principale, dans le cas des carac- téristiques simples et même, sous certaines conditions, dans le cas des caractéristiques multiples. » Je dis qu'une intégrale z(x,y,cf.), dépendant du paramètre oc, est principale, s'il existe une fonction ô (non constante) telle que l'expression f(oi) z(x,y, oc)f/oc satisfasse à l'équation considérée, quelle que soit la fonction /(a). On reconnaît tout d'abord que 6 doit être line fonction caractéristique. Prenons-la comme variable indépendante; soit par exemple % = x. Sur la caractéristique x = oi, supposée simple, les valeurs de z et de ses n — 2 premières dérivées extérieures, considérées comme fonctions de y, devront satisfaire à certaines équations différentielles linéaires du premier ordre que j'ai formées. Mais on obtient encore des relations plus simples pour les itltégrales principales holomorphes en procédant de la manière suivante : ( 10I7 ; » Soit (i) '{x,y, x)^u„{x, y)-\ j — u,{x,y)^ !-y-^— «.(a;, v)+.... La connaissance de n — i premiers coefficients u„, u,, ii.,, ... équivaut à celle des fonctions initiales précédemment indiquées et les équations qui les déterminent se déduisent de l'équation proposée par des dérivations symboliques analogues à celles que j'ai déjà considérées dans mon Mé- moire sur les équations du second ordre. » Une intégrale principale relative à une variable caractéristique simple dépend d'une fonction arbitraire. On achève de la déterminer en donnant sa valeur sur une courbe quelconque. » Lorsque toutes les caractéristiques sont simples on peut, d'une infi- nité de manières, calculer un système de n intégrales principales r Y r Si I sj> • • • 1 -sa relatives chacune à une variable caractéristique, et l'intégrale principale se représente par la formule suivante, où je désigne par E,, E2, • • •. E/t les variables caractéristiques (2) z.=^^^ fi{a.%{x, y, r^) ., les limites inférieures des intégrales étant des constantes arbitraires. Lorsque le développement (i) de l'intégrale principale est limité, le terme correspondant de la formule (2) peut s'intégrer sous forme finie et s'ex- prime linéairement à l'aide d'une fonction arbitraire de la variable carac- téristique considérée et des dérivées de cette fonction en nombre déter- miné. » J'appelle cette forme d'intégrale partielle la forme d'Euler. » La forme (2) met en évidence les principales propriétés analytiques des solutions, particulièrement en ce qui concerne les singularités acci- dentelles. » Parntii les diverses propositions que j'en ai déduites, je signale la sui- A'ante : » Dans le voisinage d'une caractéristique singulière accidentelle, l'inté- grale ne peut pas, en général, être uniforme. En particulier, pour que la singularité accidentelle puisse être de forme polaire, il faut et il suffit que l'intégrale partielle relative à la caractéristique considérée appartienne à la forme d'Euler. » ( joi» ; ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'application (le la mèlhode des fonctions majorantes à certains systèmes différentiels. Note de M. Riquieu, pré- sentée par M. Appell. « Dans une Communication récente ('), j'ai défini certains systèmes différentiels, de forme très générale, auxquels j'ai donné le nom d'or- thoïques. Leur définition une fois posée, il résulte de mes recherches anté- rieures ('■') que si dans un semblable système, supposé passif, aucun des seconds membres n'est d'ordre supérieur au premier membre correspon- dant, les intégrales hypothétiques répondant à des conditions initiales arbi- trairement choisies existent effectivement. Mais, dans l'hypothèse con- traire, la convergence des développements des intégrales demeure, en général, incertaine, et, bien que j'aie pu communiquer à l'Académie les énoncés de deux cas où elle a nécessairement lieu, la méthode dite des fonctions majorantes m'a paru devoir être le plus souvent inapplicable. Des résultats nouveaux, que je demande la permission de formuler, sem- blent confirmer cette manière de Aoir. » En désignant par u une fonction inconnue des deux variables indépen- dantes X et y, par \>. une constante positive quelconque, et par q un entier au moins égal à 2, aucune des équations différentielles partielles du r .. „ / ■< „ „-L.i\ d'i a~\ ^ = I^-[i +J + r- -H- • • + /' + (' + >'+.>'- + ••■+ v"+)'''-*)-^J, r , > ..^duirx du du. du r / - \ / \d'' ul _ = ;,.|^, + (. + y -+-y-)u + (i + v)^J, ,, d'/ul d_u_ d.c n'admet d'intégrale se réduisant, pour x ^ o, à une Jonction de y identique- ment nulle. M En attribuant à u, x, y, [l la même signification que ci- dessus, et dési- (') Voir les Comptes rendus Au 6 décembre 1897. {-) Recueil des Savants étrangers, t. XXXll, ii" 3. ( îo«9 ) gnant par q un entier au moins égala 3, l'équation différentielle partielle du r , ., , rfT « "I ^. = a|^I^(l+V-4-V-)"+^J n'admet pas non plus d'intégrale qui satisfasse à cette condition initiale. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une double généralisation des équations de Lie. Noie de M. E. Vessiot, présentée par M. Picard. « I. Les équations de Lie sont les équations linéaires aux dérivées par- tielles de la forme r où les r transformations infinitésimales (2) X,/= 2'^*'(^- ' ■'■")£, (/t = 1, 2. . . .. r) 1=1 définissent un groupe continu fini de transformations. A l'équation (i) est associé le Système de Lie (à solutions fondamentales) r (^) S = Se* (OU-X^ ^n) {i=i,-2 «). /f=l » On peut considérer, plus généralement, les équations de la forme (4) f+i^.(-.'---«'Oig;=o. où les transformations infinitésimales, en nombre infini, n (5) X„/=2ç,(^ ^'"0^' 1=1 correspondant aux diverses valeurs du paramètre /, appartiennent toutes à |un même groupe conlin ; infini; et, en même temps, les systèmes qui leur sont associés du: ( I020 ) » Nous leviendrons sur le rôle et l'intégration de ces systèmes, dont les systèmes canoniques sont un exemple. Le fait essentiel est que les équations qui en définissent l'intégrale générale représentent une famille de transfor- mations du groupe infini considéré, ce qui indique, en quelque manière, comment les constantes arbitraires y doivent figurer. Les résultats de M. Lie sur les groupes infinis du plan permettent de traiter complètement le cas où n est égal à i. » 2. Une autre généralisation des équations de Lie se rapporte aux équations aux dérivées partielles du premier ordre quelconques. Elle repose sur cette remarque que, l'équation considérée étant mise sous la forme (7) /' + W(a7,a7 x,„ z, p Pn) = o (p=-r^, p, les équations différentielles des caractéristiques peuvent s'écrire '^^■> dx ~ Opi' dx~ZàP'()pi ^^'' dx~ dxi l'' dz' 1 = 1 ce qui représente, pour chaque valeur de x, une transformation de contact infinitésimale, avant précisément W pour fonction caractéristique. » On aura donc deux cas pHrticuliers remarquables à considérer. » Supposant d'abord que toutes ces transformations infinitésimales de contact appartiennent à un même groupe continu fini, défini par certaines fonctions caractéristiques linéairement indépendantes (9) W^{x,, ...,x,„z,p p„) (^-=1,9. /•), on aura des équations de la forme r pour lesquelles les équations (8) des caractéristiques seront des équa- tions de Lie. » L'intégration de ces équations (10) se ramènera donc, dans des cas très étendus [toutes les fois, en particulier, que le groupe (9) sera transitif], à l'intégration d'équations différentielles ordinaires linéaires. » On peut aussi supposer que toutes les transformations infinitésimales de contact, ayant pour fonctions caractéristiques celles qu'on obtient en donnant à x toutes les valeurs possibles, dans la fonction W de l'équa- ( I02I ) tion ('7), appartiennent à un même e^ronpe continu infini, et l'on sera alors ramené aux systèmes que nous signalions plus haut. « 3. Je profite de l'occasion pour signaler ce résultat, implicitement contenu dans mes recherches antérieures, que l'intégration d'un système de Lie (3) dépend uniquement de l'intégration d'équations différentielles linéaires ordinaires, toutes les fois que l'on connaît les équations de défi- nition des équations finies du groupe (2) qui v figure. » MÉCANIQUE. — Sur les positions d'équilibre instable. Note de M. P. Paislevé, présentée par M. E. Picard. « L'étude de l'instabilité, dans le voisinage d'une position d'équilibre où la fonction de forces n'est pas maxima, a fait, comme on sait, l'objet des travaux de M. Liapounolf et plus récemment de M. Kneser et de M. Ma- damard. Je me propose d'étudier ici, en me limitant aux systèmes à deux paramètres, des cas importants qui échappent à la discussion de ces divers auteurs. » Soient x, y les deux paramètres, tJ(j:, y) la fonction de forces, 2T la force vive du système. Je suppose qUe, dans le voisinage de la position d'équilibre isolée x ^ o, y =^ o, la fonction de forces soit dii second ordre U = oLX- -{- 2.ffixy -h y y- -I- . . . (a- -h p' -f- y^ :^ o). » Si p- — ay est différent de zéro, l'équilibre est stable ou instable, sui- vant que U est maxima ou non, ainsi que l'a montré M. Liapounoff par la considération des trajectoires asymptotiques à l'origine. Mais si »2— av= o, la discussion de M. J^iapounoff est en défaut. Je vais montrer que, clans ce cas encore, quand U n'est pas maxima, l'équilibre est instable. n On peut toujours choisir x, y, de façon que dans le domaine des valeurs .r = o, y = o, x' = o, y' = o, les équations du mouvement soient de la forme ic"(n-. . .) =>..x- -+-. . .. y"(i +...) = y. y -+- 1 étant nul avec P'^ — ay. Si une des quantités >., [i. est positive, il existe des ( I052 ) trajectoires asvm|>totiques à l'origine : l'équilibre est instable. Le seul cas à considérer est donc le cas : >, = o. ;j. < o. ). Traçons dans le plan ccOy un cercle C ayant l'origine comme centre et de petit ravon p. Soit A l'aire intérieure à C où U est positif; A est limité par une courbe ayant un rebroussement à l'origine ou par deux courbes tangentes eu O à O^. Le rayon p tle C étani pris suffisamment petit, je dé- montre le théorème suivant : » Soient (.Xg, r„) nu M„ un point de l'aire A. et T„ une valeur de T telle que la quantité A = To — U„ soit négative. Dans tout mouvement répondant à ces conditions initiales, le point M ou (or, y) sort du cercle C. [.'équilibre est donc instable. » On peut compléter ce théorème par les suivants : » i" M„ étant pris dans A et T,, étant moindre que Uo , on peut disposer de la direction ^ de la vitesse initiale de façon que le point M ou {x, y) atteigne, au bout d'un temps fini, la courbe U + A = o {avec une vitesse nulle) et rétro- grade ensuite sur sa trajectoire. » 2° 5/l"„ — Uo, le point M ou bien sort de C au bout d'un temps fini, ou bien tend vers o, quand t croît indéfiniment. Il existe dans A au moins une trajectoire asyrnptotique à l'origine, mais il peut n en exister qu'une. » Le raisonnement précédent n'est en défaut que si la surface z^'[]{x,y) est tangente au plan s = o le long d'une certaine courbe |)assant par l'ori- gine, mais reste au-dessous de ce plan dans le voisinage de l'origine. Je n'ai pu démontrer, dans ce cas, que l'équilibre soit nécessairement in- stable, bien que la chose soit très vraisemblable, mais la position d'équi- libre O nVst pas alors isolée. J'ai donc bien établi la pro[)osition énoncée : » Si dans le i^oisinage d' une position d'équilibre isolée, x = o, y ^ o, U est du second ordre en r, y, pour que la position soit stable, il faut (et il suffit) que U soit maxima. » Considérons maintenant un cas tout différent, celui où IJ {x, y) com- mence par des termes d'ordre (m^ 2), mais où toutes les tangentes réelles à l'origine de la courbe U ^ o sont distinctes. La fonction U n'étant pas maxima, deux hv})othèses sont possibles : U est minima ou U n'est ni maxima, ni minima. » L U est minima. — J^'équilibre est instable. Ce cas a déjà été traité tout ( I023 ) clififéremment pnr M. Liapounoff. Mais on peut énoncer de plus les propo- sitions suivantes : » C étant un cercle U„, on peut disposer de la direction de la vitesse initiale de façon que M atteigne l'origine en un temps fini. » Ces trois propositions ont été établies différemment par M. Knescr, dans le ras jiarticulier du mouvement d'un point libre dans lui plan, et en supposant de plus m -=^ i. » II. \} n'est ni maxima ni minima. — Soit OL une des demi-brnurbes réelles de la courbe U = o issues de l'origine et tracées dans un certain sens. Ces r>.X- branches {k>\) décomposent l'aire du cercle C en 2Z: aires où U est alternativemeat positif et négatif. Soient A,, A^, .. ., \^ les k aires oùU est positif. J/aire A,, par exemple, est comprise entre les deux demi- branches OT.,, OLo; un changement de variables qui transforme OL, et 01/2 en deux demi-droites permet de démontrer bien simplement le théo- rème suivant (qui suppose le rayon 3 de C pris suffisamment petit) : » Le point M„ étant un point donné de l'aire A,, si l'on a To<[ Uo, dans tout mouvement répondant à ces conditions initiales, le point M sort de C. L'équilibre est donc instable. De plus, on peut disposer de la direction initiale de la vitesse de façon que T s'annule au bout d'un temps fini et que M rétro- srradi' sur sa tra'ecto're. o . „ i.a' — h- (■) ç = ia, rj = "^ =i(^^''^"' -^r). P = , 2rt-X|J. ^' = „ ■?.a-'k r= a et h étant deux longueurs constantes, 1 et u. deux paramètres variables satisfaisant à la relation / \ - 2 . " ^'' — "' » On reconnaît tout d'abord aisément que les quantités a, ^,., (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 989. ( 1025 ) peuvent êlre prises pour cosinus des angles formés deux à deux par les arêtes de deux trièdres trirectangles. Ou peut donc définir au moyen des relations (i) et (2) le déplacement d'un triangle trirectangle mobile O'x'y z par rapport à un trièdre trirectangle fixe Oxyz-, l, r,, ^ étant les coordonnées de O', (a, ^, v), (x, %' , y'), (a", ^", y") étant les cosinus direc- teurs de O' x' , O'j', O 2'. Pendant ce déplacement, les points du plan O'x'y' restent tous sur des sphères fixes dont les centres appartiennent au plan Oxy, et ce même déplacement est le plus général de son espèce. » Le point W{x'y') du plan O'x' y reste à distance invariable du point M(a7, j), appartenant au plan Ojry, et tel que l'on ait — ^'^' — — '^'f )) Ainsi, les points M et M' se correspondent dans une transformation dont les formules ne sont autres que celles de l'imcrsion. » Voici diverses propriétés du déplacement défini ci-dessus : » 1° Le point O' décrit une droite; tous les autres points de l'axe O' z' décrivent des ellipses ; » 2° Le plan O'x'y passe par le point fixe (a'= — , v = o, :=:oj' Comme ce plan fait un angle constant avec le plan Oxy, il enveloppe un cône de révolution. » 3° Le trièdre mobile et le trièdre fixe sont constamment symétriques par rapport à une droite variable, de sorte que le déplacement inverse est identique au déplacement direct. » Les équations de cette droite, par rapport au trièdre fixe, sont X — rt )• — ; — = - = S + a).. » Elle engendre une surface de quatrième ordre, dont l'équation est, en transportant l'origine au point (a, o, o), {a{x- + y-) + {à- — h-)x]--+- {a- — /i-)(x- -{-y-) z- = o. » Cette surface est susceptible d'une définition géométrique très simple : C'est le lieu des droites qui rencontrent Os sous un angle constant et qui s'ap- puient en même temps sur un cercle tracé dans le plan des ay et passant par le point O. Elle jouit de cette propriété que le lieu des projections d'un point quelconque du plan des xysur ses génératrices est une courbe sphérique. » 4" En tirant parti des propriétés précédentes, on peut donner du dé- 1 ( 1026 ) placement étudié une définition qui pernicL de le concevoir assez nette- ment. » Marquons dans un plan P deux points O et A, et soit Oz la per- pendiculaire élevée à P par le point O. Formons un système analogue (P', A', O':;'), tel que 0'A' = OA. M Laissant fixe le premier système, déplaçons le second de telle manière que le point A' reste sur O;;, que la droite O'-' passe constamment par le point A, et que les deux plans P et P' fassent entre eux un angle inva- riable (cinq conditions). Les points du plan P' restent tous sur des sphères dont les centres appartiennent au plan P. » Je terminerai eu rattachant la question qui fait l'objet de cette Note à la théorie de Y octaèdre articulé, que j'ai traitée ailleurs ('); j'ai montré qu'un octaèdre ABCA'B'C, dont les arêtes sont rigides, est déformable quand les deux faces opposées ABC, A'B'C sont symétriques par rapport à une droite. Si l'on suppose que, dans ces deux faces, les points B et C, d'une part, B' et C, de l'autre, deviennent les points cycliques, le dépla- cement relatif des plans ABC, A'B'C sera identique à celui dont je viens de parler. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Le problème de la distribution de V électricité et le problème de C. Neumann. Note de jNI. W. Sïekloff, présentée par M. Poincaré. « Si je ne me trompe, l'existence de la densité d'une couche superficielle sans action sur un point intérieur n'est démontrée, jusqu'à présent, que dans quelques cas particuliers. » Dans cette Note, nous allons indiquer la solution de ce problème inté- ressant et, en même temps, la solution du problème de C. Neumann poiu- les surfaces convexes (S) ayant la courbure finie et déterminée. » Désignons par r la distance du point s sur (S) au point M, par f/i l'élé- ment de la surface (S), par n la normale extérieure à cette surface. Soit po une fonction quelconque finie et continue sur (S). En entendant par -^— ^ la valeur de cette fouclion sur (S), formons la suite d'intégrales (0 V, = - izj'?.).d^^ V,= - ^ j p,_, ),ds, (') Journal de Malhémaliques pures fl appliquées, 1897. ( if»27 ) où P.-. = '^ (A- = .,3....). » V^ sont les fonctions du point M. Supposons que M est un point de la surface (S). Désignons par à l'angle fait avec la normale n au point M j)ar la droite sM, par ç l'angle fait par Ms avec la normale n au point s. On aura (2) ^^=^^jo,_,^c/s (X:=i, 2, 3, ...)• » Soit <\ le module de ^/^. Si Og est une fonction positive, ou a » Par conséquent, (-^) M,<.VI,_,, W2, >/«,-,, M^ et m^ étant le maximum et le minimum de ^'^., et (4) lim V^ := const. » Supposons que la courbure de la surface (S) est finie et différente de zéro. On peut assigner une limite supérieure D, et une limite inférieure Do du rapport — —• Soit en particulier p„ = i . Désignons la valeur correspon- dante de V^ par K^, la valeur de p* par l,,. Soient M" et rnl le maximum et le minimum de [ K^ |. On peut démontrer sans peine que » En emplovant les notations ordinaires (voir E. l'icvitu, Traité cl' Ana- lyse, t. I, p. i55), nous tirerons des égalités (2) à l'aide de la méthode de moyenne arithmétique de G. Neumann, N,- «,5(N^. - z^,-,) [. - l (Il + j^)] = (?f.-, - /'-.-.)(i - ^0. Nj et «A étant le maximum et le minimum du rapport p- » En tenant compte des inégalités (3) et (5), on peut démontrer que ( I028 ) / et L étant le iniaimum et le maximum de / y, Q le minimum de la somme » Par suite N,-/^,<(M,-//îo)(i — [i.)* = (M„-m,)V (A49 » Il présente tous les caractères physiques et chimiques se rapportant au même corps préparé par les procédés que j'ai précédemment indiqués. En résumé, l'oxyde phosphoreux P-Q forme la majeure partie du pro- duit impur, appelé oxyde rouge ou oxyde jaune, et qui contenait soit du phosphore, amorphe soit du phosphure solide d'hydrogène. (' ). » CHIMIE. — Propriétés du carbure de sodium. Note de M. Camille BIatigxox. « Dans deux Notes récentes Ç'), j'ai donné le mode de préparation à l'état pur du carbure de sodium et de l'acétylène monosodé, les relations entre ces deux produits au point de vue de leur genèse et leur étude ther- mique. La présente Note est relative aux propriétés du carbure de sodium. (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'Université de Caen. (■-) Comptes rendus, t. CXXH , p. 7-5 et 1026; 1897. ( To34 ) )) Propriétés p/iysic/iies. — Le carbure de sodium est obtenu sous la forme d'une poudre blanche, forme particulièrement commode pour les réactions; la densité prise à iS" dans le toluène a été trouve égale à i.o^S ; ce carbure est insoluble dans tous les dissolvants. Malgré sa formation endothermique à partir de ses éléments (— 9^"', 8), ce corps n'est pas sensible au ciioc et à la friction; on peut le manier sans aucun danger. » Propriétés chimiques. — L'oxygène el l'air sec n'agissent pas à la température ordinaire, un léger échaudement provoque la combustion du produit avec incandes- cence et résidu de CO^Na". » Projeté dans un flacon de chlore sec, le carbure devient incandescent et projette des étincelles dans tout le flacon; il se forme du charbon. C'est une belle expérience de cours. Avec le brome, l'attaque peut être explosible avec dépôt de charbon; mais en opérant avec précaution, il se forme des composés de brome et de carljone qu'on n'a pu jusqu'ici obtenir à l'état pur. L'iode donne avec le carbure une réaction plus modérée; on peut isoler C'-P, fondant à i83°. » L'hydrogène est sans action. )) Le phosphore, agissant directement sur le carbure placé dans l'hydrogène, se com- liine violemment avec lui, à une température variable d'une expérience à l'autre et comprise entre 5o° et 180°; le produit obtenu dégage PH^ au contact de l'eau; c'est du phosphure de sodium. Différents essais pour obtenir le composé inconnu CPNa, n'ont pas donné jusqu'ici de résultats, même en employant comme intermédiaire un dissol- vant du phosphore. » Le carbure de sodium, projeté à la surface de l'eau, donne une violente explosion avec mise en liberté de charbon; il est indispensable d'opérer avec de petites quan- tités quand on veut réaliser intégralement la décomposition C^ iN a'^ -+- 2 H'- O = CMi^ -t- 2 Na O n , et obtenir la quantité théorique d'acétylène. » Le carbone s'enflamme dans le gaz chlorhydrique, la réaction est représentée en grande partie par l'équation G-Na=H- 2HCI = aNaCI + a-t- H^ on obtient cependant un peu d'acétylène. Si l'on fait agir le gaz sur le carbure mis en suspension dans l'élher, on peut éviter la formation de charbon et obtenir de l'acéty- lène et les produits de l'action du gaz chlorhydrique sur ce dernier C^Na^H-2HCl = C=H=-i-2NaCl. )) Le carbure de sodium devient incandescent dans les gaz CO^ et S0-; souvent l'action a lieu à la température ordinaire, quelquefois il est nécessaire de chauffer lé- gèrement. Dans tous les cas il y a dépôt de charbon. » L'oxj'de de carbone n'attaque pas C^ Na- au-dessous de 230°. » L'acide sulfhydrique ne donne pas de réaction violente; vers 150° l'attaque com- mence avec dégagement d'acétjlène, il reste du sulfhydrate de sodium C^ N;V^ H- 2 H'^S — 2 Na SH -1- ÇJ- W-. ( io35 ) » Les oxydes azoteux et azotique n'allèrenl pas le carbure à la température ordi- naire, mais à 270° pour le premier et i5o° pour le second, le carbure devient incan- descent, il reste du charbon et un produit soluble renfermant du carbonate de soude avec l'oxyde azoteux et un peu de nitrite avec l'acide azotique. )i Les corps oxjdants, clilorates, azotates, bichromates, etc. forment avec le car- bure des mélanges explosifs très sensibles au choc et à la friction. » Certains chlorures et iodures mêlés avec la poudre deviennent incandescents sous le pilon du mortier, il y a souvent explosion. Les chlorures et iodures de plomb, de mercure, sont tous dans ce cas; du charbon, du plomb et du mercure sont mis eu liberté. Les chlorures de phosphore, d'aluminium, de fer au maximum sont très dan- gereux à manier en présence du carbure. Les sulfates de mercure, de plomb, l'oxyde mercurique jaune sont aussi réduits violemment par le carbure quand on les mélange avec lui dans un mortier. » Les iodures et bromures alcooliques attaquent le carbure à une température assez élevée, 180°; les bromures semblent agir mieux que les iodures; il paraît se former le carbure ricétylénique symétrique R.C^ G.R toutes les fois que l'iodure ou le bromure est stable à la température précédente et non décomposable, comme l'iodure d'isobu- lyle, avec lequel on obtient simplement l'isobulvlène o.C-HH -h C'-^»'-= iKal+ C^li'-+ 2011». La benzine monobromée reste sans action à 180°. » Le carbure de sodium agit à froid sur un grand nombre de produits organiques. Les alcools primaires et secondaires dégagent de l'acétylène et donnent naissance à l'alcoolate correspondant 2C^irOH + C^\a'=C'H=-h 2CMrONa. » Les aldéhydes, acétones, éthers sels réagissent violemment; il se dégage toujours de l'acétylène. Les anhydrides et chlorures d'acides décomposent aussi le carbure de sodium à chaud. » Le carbure de sodium possède donc une activité chimique remar- quable, incomparablement plus grande que celle du carbure de calcium. Les réactions qu'il provoque en Chimie minérale sont presque toujours très violentes, le carbure est alors décomposé partiellement avec mise en li- berté de charbon, et le sodium intervient dans la réaction comme s'il était libre. L'étude des propriétés du carbure de sodium est continuée (' ). » (') Institut de Chimie de Lille : laboratoire de Chimie générale. ( io36 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une série de nouvelles célones cycliques. Noie de M. A. Béhal, présentée par M. Friedel. « Le produit qui a servi à l'obtention de ces cétones est l'huile lourde que l'on prépare en distillant le goudron de bois. Elle constitue un mé- lange complexe qui renferme des corps acides, basiques et neutres ( ' ). » C'est celte dernière portion qui est utilisée pour leur préparation. Celle-ci repose sur une propriété que j'ai découverte et qui est la suivante : les cétones dont il s'agit sont solubles dans une solution aqueuse saturée d'acide chlorhydrique et, de plus, sont enlevées par cette solution au mé- lange qui les contient. » Préparation.'— Pour obtenir ces cétones on commence par priver, au moven d'un traitement à l'aide des alcalis, l'huile lourde de bois des produits acides qu'elle renferme. Pour cela, on l'agite avec de la les- sive des savonniers, employée en quantité suffisante pour éliminer les acides et les phénols ou les corps à fonction phénoliqiie. I/huile surna- geante est lavée avec un peu d'eau distillée, puis décantée. On l'agite en- suite avec la solution d'acide chlorhydrique employée en quantité variable suivant la teneur du produit. Pour cela, on agite une portion de l'huile mise en expérience, d'abord avec le cinquième de son volume d'acide chlorhydrique, puis successivement avec un dixième de cette même solu- tion, jusqu'à ce que celle-ci, décantée, diluée et neutralisée par le carbo- nate de sodium, ne laisse plus surnager de couche huileuse. On répète alors le traitement sur la masse entière. Les solutions acides limpides sont réunies, additionnées de quatre fois leur volume d'eau et soumises à l'action d'un courant de vapeur. Il passe à la distillation de l'eau qui laisse sur- nager une couche huileuse que l'on décante. La solution aqueuse est de nouveau distillée et fournit, surtout au commencement, une nouvelle portion peu soluble dans l'eau; on la réunit à la portion précédente. Si (') On a signalé parmi les corps neutres de l'alcool allylique (Ahonheim), du rétène ( Ehstrand), de l'oxyde de raésilyle et de la fjhorone (Gradsri et Kraemer, D. chein. G., t. Vil, p. 1A92), du furfurol (Heill, D. cliem. G., t. X, p. gSô), de la cétone adi- pique, de l'alcool amylique et une méthyl-cyclopenténone ( E. Loofl, Liebig's Ann.. t. CCLXXV, p. 366)." ( io37 ) l'on veut séparer les cétones solubles dans l'eau, il convient de redistiller les solutions aqueuses ou de les neutraliser par le carbonate de potassium, et de saturer l'eau qui les lient en dissolution au moyen de ce sel. On dé- cante alors la couche surnageante. » L'ensemble des produits ainsi recueillis forme un liquide faiblement teinté en jaune, possédant une odeur de menthe avec un arrière-goùl de bases pyridiques. Il passe presque entièrement de i8o° à 2o5". » Séparation des cétones. — Ces cétones ne paraissant pas avoir la même solubilité dans les liqueurs chlorhydriques de concentration différente, j'ai pensé à utiliser cette propriété pour séparer les divers produits qui constituent le mélange : j'ai emplové l'acide chlorhydrique ordinaire étendu d'un ou de deux volumes d'eau. L'ensemble des cétones est agité avec ces solutions acides, emplovces d'abord à la plus grande dilution, jusqu'à ce qu'il ne leur cède plus sensiblement de substance. » Les liqueurs acides sont distillées et traitées comme tout à l'heure. L'ensemble des huiles provenant d'un tel fractionnement est mis en con- tact avec une solution saturée de bicarbonate de potassium, puis décanté, séché sur le sulfate de sodium anhydre, et enfin rectifié à la pression ordi- naire, dans un appareil muni d'un tube Le Bel-Henninger à trois boules. On le fractionne alors de deux en deux degrés. » C'est la portion la plus abondante enlevée par une liqueur contenant un volume d'acide chlorhvdrique et deux volumes d'c.ui, que j'ai d'abord étudiée. J'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie les résultats obtenus avec cette portion, qui passe de 190° à 192°. » Elle ne constitue pas un corps à l'état de pureté, mais un mélange de cétones, qu'il faut séparer. » Voici la marche suivie pour cette séparation des cétones : » Séparation des cétones. — Les cétones sont transformées en oximes au moyen du chlorhydrate d'hydroxylaminc et de l'oxyde de zinc en opérant en solution alcoolique. Dans les différents essais que j'ai faits, pour faire cristalliser les oximes, je n'ai pu y parvenir directement. En revanche, on peut obtenir avec facilité leurs déri\ es benzoylés à l'état de pureté. Pour cela il suffit de traiter à froid l'oxime, en solution aqueuse sodique, par le chlorure de benzoyle. Le dérivé benzoylé se sépare soit à l'état solide, soit à l'état pâteux; on le recueille et on le lave. On le purifie par des dissol- vants appropriés. On arrive ainsi à extraire facilement de la portion que nous venons de mentionner ( 190°-! 92°) deux dérivés benzoylés distincts, ( io38 ) l'un plus sokible dans le benzène froid, peu soiuble dans l'alcool et l'éther même chaud. 11 fond à 167°. L'autre est beaucoup plus solublc dans ces divers dissolvants et par conséquent plus difficile à obtenir à l'état de pu- reté. Il fond à 128"- 129". )) Obtention des oximes à l' état de pureté. — Ces dérivés benzoylés traités, à froid ou à température peu élevée en solution alcoolique, ])ar un excès de soude, régénèrent avec facilité les oximes; il suffit d'étendre d'eau la solu- tion alcoolique et de l'additionner d"une solution aqueuse saturée de bicar- bonate de potassium pour que les oximes se précipitent; ou encore on es- sore, on lave et on les fait cristalliser dans un solvant convenablement choisi. L'oxime provenant du dérivé benzoylé fusible à 167° fond à i2\°,5; celle provenant du dérivé benzoylé fusible à 129" fond à 102°, 5. » Régénération des cétones. — Enfin, on peut, au moyen de ces oximes, re- venir facilement aux cétones primitives en les soumettant à la distillation aqueuse avec de l'acide chlorhydrique à 20 pour 100. L'oxime fusible à 121°, 5 fournit ainsi une cétone bouillant à 192" sous 760"", possédant une odeur mixte de coumarine, de menthe et d'amandes amères. Sa densité à o" est de 0,9866; elle cristallise et fond à 12°. Elle est soiuble dans l'eau et dans la i^hipart des dissolvants organiques; elle possède une saveur de kirsch, très intense. » L'oxime fusible à 102° fournit une cétone bouillant également à 192°, son odeur est très voisine de celle de la cétone que nous venons de men- tionner. Elle est soiuble dans l'eau et dans la plupart des dissolvants orga- niques; sa densité à o" est de 0,9.539. Elle ne cristallise pas lorsqu'elle est refroidie dans le chlorure de méthyle traversé par un courant d'air : ces cétones et celles qui les accompagnent me paraissent présenter un certain intérêt d'abord à cause de leur abondance. L'huile lourde résiduelle de la préparation des créosotes en renferme jusqu'à 16 pour 100 et jusqu'ici on brûlait ces résidus. Ensuite ces cétones sont nombreuses et appartiennent, pour la plupart, à la série des tétrahydrures benzéniques qu'on n'a fait qu'entrevoir jusqu'ici, ce qui permettra de pousser activement l'étude de ces composés. )) Dans une prochaiue Communication, j'aurai l'honneur de communi- quer à l'Académie mes recherches sur la constitution de quelques-uns de ces composés. » ( '"39 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la neutralisation de l'acide glycérophnsphorique par les alcalis, en présence d'hèliantine A et de phenolphtaléine . Note de MM. H. Imbert et A. Astruc, présentée par M. Friedel. « M. Joly (') a montré que l'acide phosphorique se conduit, vis-à-vis de l'héliantine A, comme un acide monobasique, et vis-à-vis de la phtaléine du phénol, comme un acide bibasique. » Le travail de cet auteur nous a conduits à appliquer ces réactifs à l'étude des giycérophosphates et de l'acide glycérophospliorique. » La fonction clher de ce dernier permettait, en quelque sorte, son assimilation aux phosphates monométalliques. Il semblait donc, a priori, qu'il dût agir sur les réactifs colorants précédents comme ces sels. L'expé- rience montre qu'il n'en est pas ainsi. » L'acide glycérophospliorique est acide à l'héliantine et à la phenol- phtaléine. Et si, à un volume déterminé d'acide, on ajoute une quantité exactement suffisante d'une solution de soude pour neutraliser à l'hélian- tine, on constate que le liquide est encore acide à la phtaléine. )) La neutralisation n'a lieu qu'a|)rès addition d'un volume de la même solution de soude exactement égal au premier. » La fonction éther existant dans l'acide glycérophospliorique n'a donc influencé que la fonction alcoolique de l'acide phosphorique, si bien mise en évidence par les travaux de MM. Berlhelot et Louguinine ('). » On peut baser sur ce qui précède un procédé de dosage rapide et assez rigoureux de l'éther acide dont il s'agit. » L'expérience démontre, en effet, que l'héliantine vire lorsque, ])our une molécule d'acide, on a ajouté exactement une molécule d'alcali caus- tique. Le glvcérophosphate mononiétallique ainsi formé exige une nouvelle molécule d'hydrate alcalin pour virer à la phtaléine. » En appliquant ces données au dosage d'une solution d'acide glycéro- phosphorique du commerce, nous avons trouvé qu'il contenait I4^^5o d'anhydride phosphorique pour loo, résultat que nous avons vérifié par le dosage pondéral. Pour cela, un volume déterminé de la solution d'acide a été évaporé en présence de potasse en excès, et le résidu a été calciné. (') Comptes rendus, t. XCIV, p. 629. (*) Ann. de Ch. el de P/i., 5" série, t. IX, p. 28. C. R. 1897, 2' Semestre. (T. GXXV, N° 24.) 1^7 ( io4o ) Ce dernier, repris par l'eau distillée, a été précipité à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien, transformé en pyrophosphate de magnésium et pesé. )) Nous avons ainsi trouvé I4^^95 pour loo d'anhydride phosphorique, résultat très voisin, comme on le voit, de celui qui a été fourni par la méthode acidimétrique. » On peut conclure de ce qui précède que : » 1° Par simple acidimétrie on peut doser assez exactement l'acide glycérophosphorique en solution dans l'eau ; » 1" Le radical (CH- — CHOH — CH-OH) de la glycérine a seulement fait disparaître la fonction alcoolique de l'acide phosphorique, puisque les deux oxhydryles restants agissent sur les matières colorantes comme l'acide phosphorique lui-même. » Ce radical ne paraît imprimer à l'acide phosphorique d'autres carac- tères que ceux que lui imprimait la présence de l'hydrogène auquel il s'est substitué. » Ceci a d'ailleurs été confirmé par l'étude des chaleurs de neutrali- sation de l'acide glycérophosphorique qui sera publiée ultérieurement. » Nous nous proposons de compléter ce travail par de nouvelles recher- ches sur la neutrahsation par les alcalis des mono- et diéthers phospho- riques, obtenus avec les alcools monoatomiques à fonction simple. » CHIMIE ORGANIQUE. — Chaleur de neutralisation de l' acide glycérophospho- rique. Note de MM. H. Imbert et G. Belugou, présentée par M. Friedel. « L'action que l'acide glycérophosphorique exerce sur les réactifs co- lorés, action décrite dans une Note précédente, nous a engagés à déter- miner la chaleur de neutralisation de cet acide. » Depuis longtemps déjà, MM. Berthelot et Louguinine ont montré que l'addition d'une molécule de soude à une molécule d'acide phosphorique dégage ^l^,^^^,']■, quantité caractéristique des acides forts; une deuxième molécule de soude dégage ii^^'jô, chaleur de neutralisation des acides faibles, tels que l'acide carbonique et l'acide borique; enfin une troisième molécule d'alcali produit un dégagement de chaleur de 7^"', 3, analogue à la quantité dégagée par la formation des alcoolates alcalins. » L'acide glycérophosphorique agissant sur les matières colorantes, hé- liantine A et phtaléine du phénol, comme l'acide phosphorique lui-même. ( io4. ) i! y avait lieu de voir si les deux fonctions acide fort et acide faible per- sistaient après éthérification. » Nous avons fait agir successivement une première molécule de soude ou de potasse, puis une seconde, puis une troisième, sur une molécule d'acide glycéropliosphorique, en nous conformant à toutes les indications données par M. Berthelot dans sa Thennochimie. » Nous avons également ajouté en une seule fois deux molécules d'alcali à une molécule d'acide. » Le Tableau ci-dessous donne les chaleurs de neutralisation avec la soude et la potasse : POXC^H^O^)H- (i mol. = 6'''), KOH ou NaOH (i mol. = 2'''). P0*(C'H-'0-)H'diss.-i-Na01i cliss.= PO^C'IFO^) NaH diss. -h H'O. PO'(C'ïrO-)NaH diss.-i-NaO diss. = PO*(t?H'0') i\a' diss.H-H-0.. P0'(C»1I'0') Na^ diss.-f- \a OH diss PO»(C»H'0')ir-diss.-H2N'aOIldiss.= PO'(G'H"02)i\Vdiss.-)-2lI-0 PO'(C'irO-) IP diss. + KOH diss. — PO^(CMrO=) KH diss. 4- H=0. . . P0'{C'H'02)KH diss.+ lvOH diss.= P0»(C0M1-02)K.- diss. 4- H"-0.. P0»(C'H'05) Iv^ diss. -f- KOH diss P0*(G»H'0^)H= diss. + aKOH diss. = P0'(C'H'0=) K= dîss.-h2H=0. . 4-29,3 » La première molécule d'alcali dégage donc autant de chaleur que si elle agissait sur l'acide phosphorique libre. )) La deuxième dégage une quantité de chaleur inférieure à celle dé- gagée par la première, mais cependant sensiblement supérieure à celle que dégage une molécule d'alcali agi.ssant sur le phosphate monométallique correspondant. Cette différence tient probablement à ce que les glycéro- phosphales dimétalliques alcalins se dissocient moins facilement en solu- tion aqueuse que le phosphate disodique. » Quant à la troisième molécule d'alcali, son action est sensiblement nulle, tandis que la soude, réagissant sur le phosphate disodique, accuse, dans ce corps, l'existence d'une fonction alcool. » Il n'est pas inutile de faire remarquer que deux molécules d'alcali, ajoutées d'un seul coup à une molécule d'acide, dégagent une quantité de chaleur qui est très exactement égale à la somme des quantités dégagées par l'addition successive d'une première, puis d'une seconde molécule d'alcali Première Deuxième expérience. expérience Cal Cal -!-i5,o 4-l3,7 -hi3,8 ^ 0,1 -h 0,1 4-29 » 4-i5,9 » 4-i3,9 » -t- 0,4 » ( I042 ). L'éthérificatioa de l'acide phosphoriqiie par la glycérine semble donc avoir fait disparaître seulement la fonction alcoolique, les fonctions acide fort et acide faible persistant dans la molécule, ce qui est conforme aux résultats donnés par l'acidimétrie au moyen de l'héliantine A et de la phénolphtaléine. » La persistance de ces fondions tient-elle à la présence des oxhydryles de la glycérine? » C'est ce que nous nous proposons de vérifier sous peu, en opérant sur les éthers phosphoriques des alcools mono-atomiques à fonction simple. )) En même temjjs, nous pensons qu'il convient de voir comment se comportent les diéthers phosphoriques dans les mêmes conditions. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Nouveaux dociunenl S relatifs au rachitisme. Note de M. OEchsner de Coninck. (i J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats fournis par cent nouveaux dosages de chaux dans les urines d'enfants atteints de rachitisme avéré. » Ces résultats, obtenus au moyen de la méthode rigoureuse que j'ai eu l'occasion déjà d'employer ('), se décomposent de la manière suivante : » 28 dosages donnent, pour 1''' d'urine, une proportion de chaux supé- rieure à OS", \!\:\. » 36 dosages donnent, pour le même volume d'urine, des proportions de chaux oscillant autour de o^', 100. » 2J dosages donnent, pour le même volume d'urine, des proportions de chaux comprises entre o^', 080 et oS'',o5o. » II dosages donnent, pour le même volume d'urine, des proportions de chaux inférieures à o^'', o5o. » D'après ces analyses, 28 pour 100 des rachitiques examinés éliminent une quantité de chaux considérable. Cette proportion est peut-être assez élevée pour qu'il soit permis de penser que la perte en chaux est, sinon la cause, du moins l'une des causes principales de la maladie (-). » (') Comptes rendus, année iSgS. (') Ces longues reclierclies ont été efîectuées. de iSgS à 1897, dans mon service de l'Institut de Chimie, à la Faculté des Sciences de Monlpellier. ( 'o43 ) BOTANIQUE. — Sur l'espèce en Botanique. Note de M. Paui- Parmentier, présentée par M. Gnignard. « Les phytographes ne s'accordent pas sur la définition de l'espèce. Leurs diAergences tiennent surtout à ce que la plupart d'entre eux ne con- naissent la |)lante que par ses caractères externes. Ceux-ci, en effet, peuvent être trompeurs et se reproduire, par hérédité, dans les milieux les plus différents avec une constance remarquable. Tels sont les résultats ob- tenus par Jordan sur les Roses sauvages : résultats qui ont permis à ce botaniste de multiplier les espèces dans des proportions justement re- grettables. » La considération exclusive des caractères morphologiques n'est pas meilleure que celle basée sur les données internes pour la définition de l'espèce. I^e concours simultané de la morphologie et de l'anatomie est in- dispensable ici. » Mes travaux de systématique, déjà nombreux, m'ont permis de cir- conscrire plus nettement l'entité spécifique et de la mettre en évidence aussi facilement dans les groupes diffus et réputés inextricables, tels que les genres Thaliclruni et Rosa, que dans ceux qui sont les plus pauvres du règne végétal. » Pour fixer les idées, je vais essayer de représenter par un graphique idéal la genèse des diverses entités taxinomiques à partir de l'espèce ra- liouuelle ou ancestrale, (jui est la forme ultime d'un phyluiu. » Soit une e-ipèce phylétique et ancestrale E, considérée à l'époque de la désarticulât] jn des individus, c'est-à-dire avant toute influence d'adapta- tion etenrjre placée dans sa zone d'origine. Peu à peu, sous l'influence des divers modes d'adaptation, E revêtira des caractères quantitatifs externes et internes qui lui imprimeront un nouveau faciès faiblement ( io44 ) caractérisé au début, mais qui pourra le devenir davantage à mesure qu'il s'éloignera du centre de désarticulation en passant successivement dans les zones végétatives graduellement différentes E2, E3, E4, . . . , Eg. La loi de désagglomération l'obligera à effectuer ce déplacement. Ces adaptations diverses, très peu différentes dans leur action immédiate, ont amené E en Eg dans un état prospère et bien organisé pour l'avenir. Il y fait souche d'enfants nombreux, rayonnant dans cette grande zone qui est l'extrême limite de l'espèce E toujours identique à elle-même. Un ou plusieurs des descendants de E franchissent la zone Eg. On remarquera que les condi- tions naturelles de cette zone extrême sont aussi peu différentes des nou- velles existant immédiatement en dehors d'elle. Mais, soit variations plus ou moins rapides de température, soit été plus sec ou hiver plus rigou- reux, etc., E résistera ou périra. Dans la première hypothèse, il aura dû revêtir des caractères propres à lui donner cette résistance. Il aura cessé, dès lors, d'être identique à son ancêtre et sera devenu E'. Cette forme nouvelle diffère de l'espèce phylétique au moins par un caractère quali- tatif. Après un temps plus ou moins long, ce caractère sera devenu héré- ditaire dans toute l'aire végétative I de E'. Par le même processus et sous des influences d'une identité relative à celle de E, notre nouvelle espèce rayonnera dans toutes les directions et prospérera dans la zone I qui est celle de ses conditions moyennes de végétation. La zone II (' ) qui l'enve- loppe et qui peut en différer par des reliefs ou dépressions du sol, le voisi- nage de forêts, etc., comporte de nouvelles influences météorologiques qui amèneront des modifications surtout morphologiques chez les descen- dants de E', soit en augmentant leur revêtement pileux, leurs aiguillons ou acicules, s'ils en portent ordinaii'ement, soit en restreignant la surface de la feuille, en diminuant ou augmentant la hauteur de la tige, etc. » Dès lors E', arrivé en III, deviendra E", différant ainsi de son ancêtre immédiat uniquement par des caractères morphologiques quantitatifs. J'ai réalisé ['espèce secondaire, appelée par moi morphologique, si commune dans le genre Rasa. On reconnaîtra sans peine la variabilité de ses caractères externes, leur degré de développement exprimé par un plus ou un moins. (') Ces zones n'impliquent pas, dans mon esprit, l'idée d'une surface plane et régu- lièrement circulaire. Elles doivent être comparées à une portion de surface terrestre avec tous ses reliefs et ses dépressions. Il est facile de concevoir que ces divers acci- dents naturels, avec leur cortège d'influences variées, contribuent puissamment à détruire la régularité périphérique desdites zones. ( io45 ) et conséquemment l'existence de moyens termes, c'est-à-dire de formes intermédiaires entre cette espèce et d'autres voisines. E" peut donc varier dans une certaine limite sous l'influence de causes locales moins accen- tuées, de la lumière, d'insolations plus fortes, de l'ombre, de l'humidité, de périodes A'égétatives plus rapides, etc., en augmentant, par exemple, le nombre des assises palissadiques du mésophylle. l'épaisseur des cuticules et des parois mécaniques, en enfonçant ses stomates au-dessous du niveau épidermique, en en augmentant le nombre, tout en en diminuant la lon- gueur, etc. : autant de caractères qui se maintiennent assez bien dans le même milieu, mais qui disparaissent totalement ou parlieilement dans un autre. E" pourra donc posséder des races (R) et des variétés (V); les- quelles, à leur tour, à la suite de nouveaux et faibles changements mor- phologiques, pourront donner naissance à de nouvelles variétés, voire même à des variations ( V). » Une hypothèse vient naturellement à l'esprit au sujet du retour que E' pourrait faire dans l'aire de végétation de E. Dans le cas où cette éven- tualité se produirait, ce qui me parait très possible, le ou les caractères qualitatifs distinctifs de E' se maintiendraient-ils? Je n'hésite pas à répondre par l'affirmative : ce ou ces caractères étant devenus héréditaires, grâce à l'adaptation spéciale de E', adaptation qu'il a dû s'imposer sous peine de disparaître. Il n'aura d'ailleurs à subir aucune modification qualitative, il a tout ce qui lui est nécessaire pour vivre dans cette aire végétative, puis- qu'elle est le berceau de ses ancêtres. Entre E et E', de même qu'entre toute espèce équivalente à E', mais d'une épharmonie différente, il ne sau- rait y avoir de formes transitoires, puisqu'il est admis, sans discussion, qu'il ne saurait y avoir d'intermédiaire entre Ia présence et V absence d'un organe. Cette notion de l'espèce répond pleinement aux desiderata de la systématique ; elle est la seule démontrée par les faits, et je l'adopte sans restriction. » En résumé, Vespcce, telle qu'on doit l'interpréter en Botanique, est Vensemhle des végétaucc, appartenant à la même division pliylètique, qui pos- sèdent tous les mêmes caractères morphologiques et anatomiques exprimés à des degrés différents. » Cette entité n'admet pas de formes intermédiaires autres que des hybrides, la rattachant à une espèce de même degré. n L'espèce morphologique ou secondaire n'est pas une espèce fixée. Elle peut comporter des formes transitoires la rattachant à une antre espèce de même degré. L'Anatomie et la Morphologie ne la diagnostiquent que ( io46 ) par des caractères yMa/?ma///> ou communs à plusieurs types. La plupart des espèces créées par les Aoristes appartiennent à celte seconde caté- ïorie. » BOTANIQUE. — Sur- le polymorphisme des rameaux dans les injlorescences. Note de M. H. Ricome, présentée par M. Gaston Bonnier (' ). « Je me suis proposé de rechercher si la structure de la tige n'est pas modifiée dans les inflorescences et si elle ne varie pas d'un rameau floral à l'autre. Je décrirai l'inflorescence de l'Heracleum Sphondylium. où le poly- morphisme est nettement marqué. » On sait que les fleurs de celte plante sont groupées en ombelle com- posée, chacun des rameaux de l'ombelle principale se divisant lui-même en une ombellule. Considérons d'abord les rayons de l'ombelle principale. Ils sont nombreux, serrés à leur base les uns contre les autres. Leur position est importante à noter : les rameaux médians sont presque verticaux, tandis que les rameaux extérieurs sont horizontaux et ne se relèvent que vers leur sommet; les autres occupent des positions intermédiaires. » La face supérieure des rameaux extérieurs de l'ombelle est très pro- fondement creusée de trois ou quatre sillons, alors que la face inférieure est presque lisse. La coupe transversale de l'un de ces rameaux extérieurs présente une symétrie bilatérale, nettement accusée dans tous les tissus qui la constituent. » I^a crête des côtes, qui sont au nombre de trois dans le rameau que je décris, est occupée par du collenchyme de soutien. Tl y a cinq autres cordons de collenchyme sous l'épiderme des faces latérales et de la face inférieure. Cela fait donc huit cordons collenchvmateux : trois en haut faisant fortement saillie et développés surtout dans le sens radial, cinq en bas et sur les côtés, moins importants et étalés dans le sens tangentiel. Alternant avec eux, se trouvent huit cordons de tissu chlorophyllien, inégalement développés. Ceux de la face supérieure occupent le fond des quatre sillons et sont riches en chlorophylle (la coupe transversale présente quatre ou cinq assises formées chacune de trente ou quarante cellules). Au contraire, les quatre cordons chlorophylliens de la face inférieure sont réduits, en coupe, à vingt ou trente cellules, disposées sur une ou deux assises. (') Ce Travail a été fait dans le laboratoire de biologie de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( i"'l7 ) » Les tissus de l'écorce sont donc, dans leur ensemble, symétriques par rapport à un plan vertical. Il en est de même pour le cylindre central. » Dans la zone des formations secondaires, on distingue seize faisceaux libéroligneux : huit en face des cordons collenchvmateux corticaux et huit plus petits alternant avec eux. Leurs dimensions varient avec leur posi- tion. Parmi les huit premiers, ceux de la face inférieure sont moins grands et renferment dans leur liber moins de canaux sécréteurs que ceux de la face supérieure. C'est la disposition inverse qui se manifeste dans les huit petits faisceaux; les plus développés sont vers le bas; ceux du haut sont très réduits. » La description ci-dessus prouve que nous avons affaire à une symétrie rayonnée, mais déformée en quelque sorte et d'apparence bilatérale, n'ayant aucun rapport avec la vraie symétrie bilatérale des pétioles. Cette altération de la symétrie axiale est moins accusée dans les rayons moyens de l'ombelle et n'existe pas dans les rameaux médians. L'altération de la symétrie semble donc en rapport avec la direction du rameau dans l'espace. La face supérieure plus éclairée renferme plus de chlorophylle. La pesan- teur, agissant sur un rameau incliné, semble être la cause déterminante de l'inégal développement des tissus de soutien. » Les ombellules montrent des modifications de structure analogues. Onsaitquel'iiiflorescencesecomposed'un grand nombre d'ombellules, rap- prochées les unes des autres. La disposition de leurs rayons est la même pour toutes. Il y a dans chacune d'elles plusieurs rameaux centraux dont la direction est voisine de la verticale, et de nombreux rameaux diversement inclinés; les rameaux externes sont souvent horizontaux. Les ravons des ombellules sont du type 4 : on dislingue (piatre régions collenchymateuses alternant avec quatre régions chlorophylliennes, quatre canaux sécréteurs corticaux. Le cylindre central contient quatre faisceaux libéroligneux et la moelle est lignifiée. » Celte symétrie est altérée dans les rameaux latéraux des ombellules. Ils sont aplatis dans le sens dorsiventral. Les deux cordons chlorophylliens supérieurs sont très évidents et peuvent se rejoindre de façon à n'en for- mer qu'un, largement étalé; la face inférieure n'a que très peu de chloro- j)hylle. Deux canaux sécréteurs persistent seuls, sur les côtés du rameau; celui du haut et celui du bas manquent. Des quatre faisceaux libéroligneux, les deux latéraux seuls sont bien développés et renferment deux ou trois canaux sécréteurs dans leur liber; les deux faisceaux du plan médian ne possèdent qu'un petit nombre de vaisseaux et un seul canal sécréteur; le C. R., 1897, a- Semestre. (T. CXXV, N» 24.) I 38 ( io',8 ) faisceau inférieur est plus réduit que le supérieur et peut dans certains cas disparaître entièrement. .) Les faits sont de même nature pour toutes les ombellules de l'inflo- rescence. Mais il y a lieu de remarquer que, dans les ombellules de la pé- rij)hérie, les rameaux latéraux situés au bord extérieur de l'inflorescence totale ont une symétrie bdatérale plus accusée que les rameaux latéraux, placés du côté de l'axe pnnci[)al de l'inflorescence. ■ » Cette altération de la symétrie axiale se retrouve plus ou moins accen- tuée dans les inflorescences des plantes les plus diverses, notamment dans celles du. Daucus Carotta, du Sambucus Ebuliis, du Sambuciis nigra, du Vi- hurnum Opulus, du Vibiirniwi Lantana, du Secïum Fabaria, etc. M Ce n'est pas toujours la face supérieure du rameau qui est tournée vers le haut, c'est parfois la face latérale (certains rameaux du Sai7ihucus Ebulus) et c'est elle qui présente alors les particularités signalées plus haut : développement exagéré des cotes et du tissu assimilateur. Dans le Sediim Fabaria, le rameau floral est cylindrique, mais la symétrie bilatérale est indiquée par l'inégal développement des tissus. » En résumé, les divers rameaux de beaucoup d'inflorescences présen- tent entre eux des différences anatomiques. Dans les rameaux dont la direc- tion est voisine de la verticale, la symétrie est normale. Dans les rameaux très inclinés par rapport à la verticale, cette symétrie est plus ou moins troublée: les tissus d'assimilation, de soutien et même les tissus vasculaires offrent une structure bilatérale. « GÉOLOGIE. — Sur la géologie des îles de Mételin, ou Lesbos, el de Lemnos dans la mer Egée. Note de M. L. De Lau.vay. « Au cours de deux voyages successifs dans la mer Egée, en 1887 et 1894, nous avons exploré les îles turques de Mételin et de Lemnos, pour en étudier la constitution géologique, qui était presque totalement inconnue avant nous. Notre première exploration de Mételin à déjà fait l'objet d'une Communication pétrographique ('); mais nous avons à la compléter en ce qui concerne les dépôts tertiaires, où nous avons découvert, en 1894, plu- (') Comptes rendus, 20 janvier 1890. A'oir Annales des Mines de janvier 1898 : Etudes géologiques sur la nier Egée. ( ïo49 ) sieurs gisements pontiens fossilifères, et les résultats de notre travail sur Lemnos sont encore inédits. » A. Ile de Mételin. — Les gisements fossilifères du pontien re- connus à Mételin sont au nombre de trois : environs de Mételin (Vouna- raki); source thermale du golfe léro ou des Oliviers; fl:inc nord du mont Orlhymnos. Il est intéressant de remarquer que des dépôts tout à fait ana- logues se retrouvent dans l'est de l'Eubée et aux environs de Mégara en Attique, sur un même alignement est-ouest, qui semble avoir été suivi, à cette époque, par une série de dépressions lacustres ou saimiàtres. Grâce à l'extrèrae obligeance de 31. 3Iunier-Chalmas, qui a bien voulu déterminer les fossiles recueillis dans ces gisements, et de M. Flicbe, pro- fesseur à rÉcole forestière de Nancy, qui a étudié les bois carbonisés ou silicifiés provenant de l'un d'eux, nous pouvons en donner la description suivante : » 1° Environs de Mételin (Vounaiaki). — Calcaires durs concrétionnés, parfois ooli- thiques. Faune d'eau douce : avec Cypris et Bithynia rubens, Menke, déjà signalée à Rhodes el à Livonales, près Talandi (Eubée) : Elage pontien. » 2° SorRCE DU GOLFE Iéro. — Argiles micacées plus ou moins sableuses : » A. Couche avec Cardhim Bollense, Mayer, et Carditim prœlenue, Maver; » B. Couche avec deux formes de Vivipara megarenxix, Fuchs, et Unio, cf. Da- i-ilei, Barumbaru ; » C. Argile avec Cypris. Pisidium cf. slaronicum, Hydrnbia, Planorbix: dans l'ensemble, faune saumâtre, assimilable : les couciies à Caidium avec celles de Trakones (Attique) et de Bollène; celles à paludines avec des formations de Mégara, de Rhodes et de Kos : Etage pontien. » 3" GisEJir.NT DU MONT OuTHYMSos. — Calcaircs bitumineux avec couches de lignite, silex et tufs sableux : Neritina nivosa; IMelanopsis, sp. ; Dilhyiiia: Planorbis; Hydrobia n. sp. cf. Ilydrobia attica, Fuchs; pyrgula cf. tricarinala, Fuchs. » Bois fossiles, comprenant deux types de Dicotylédones, un bois de palmier probable et deux ou trois tjpes de conifères, des cedroxylons, peut-être un arauca- nioxjlon. » Faune d'eau douce ou légèrement saumâtre, assimilable à celle des lignites de Mégara (Attique) (hydrobies, planorbes et melanopsis), de Markopulo (Attique) et de Koumi (Eubée), avec nérilines des couches à congéries de Croatie, de Rhodes et de l'isthme de Corinthe. — Age : sommet de l'étage pontien (couches à congéries). » B. Ile de Lem>os. — L'île de Lemnos, située dans la mer de Thrace, environ à moitié chemin entre la presqu'île du mont Alhos et la Troade, est constituée par deux catégories de terrains principales : » 1° On y trouve, avec un grand développement, des couches sédimen- taires gréseuses et schisteuses à teinte sombre allant du brun au vert et ( io5o ) accompagnées de quelques poudingiies. Ces couches, très riches en em- preintes végétales carbonisées, malheureusement indéterminables, mais, à part cela, absolument dépourvues de toute trace d'organismes, représen- tent, sans doute, une formation de lac ou d'estuaire peu profond, que nous rattachons, d'une façon hypothétique, au flysch, composé dans les régions voisines, en Eubée, dans le Péloponèse, en Crète, à Rhodes, par des ter- rains analogues. » 2" Des roches éruptives tertiaires, dacites, trachyandésites, andésites quartzifiées et andésites augitiques, forment, au milieu de ces grès et schistes qu'elles recoupent, une série de dykes et de massifs très importants, avec accompagnement de brèches anguleuses, mais, en général, sans trace de coulées. » Leur analyse chimique, d'accord avec leur détermination pétrogra- phique, pour laquelle M. Lacroix, professeur au Muséum, a bien voulu nous apporter son précieux concours, donne les résultats suivants : SiO^ APO^ Fe-0' CaO MgO KO ]NaO Perle au feu. . . 66, 5o 63, 5o 63, 00 61,90 58, 80 18,20 18,80 17,70 18,60 17.70 4,92 4,72 3,72 5,65 6,77 3,67 3,54 2,78 4,67 5,83 0,90 1,80 1,75 2,44 3,54 2,52 4,45 3,60 •2,64 2,60 2,5o 3,95 2,53 3,o5 2,70 1 ,3c> 0,60 4>70 1,-0 2,80 100, 5i 101,36 99,78 100,65 100,74 » 1. Andésite quartzifiée au sud de Ivastro. » 2. Daclte à structure micrograïuililique du mont Pliako. » 3. Daclte à structure microgranuliliqne du mont Alhanase. » 4.. Trachyandésile de la région de rilagios-Pavlos. » 5. Andésite augitiqiie de l'isllime du mont Pliako. » Comme on le voit, ces roches forment un ensemble très homogène et paraissant provenir d'un même magma profond. A part les andésites augi- tiques, dont l'unique gisement est localisé en un point restreint de l'île, elles se trouvent d'ailleurs confondues dans les mêmes massifs. » Il y a là un phénomène tout à fait différent de ce que nous avons décrit jadis à Rlételin, où l'on observe des coulées éruptives entièrement diffé- renciées, depuis les types les plus acides jusqu'aux plus basiques. » 3° En dehors de ces deux grandes formations, il existe seulement à ( io5i ) Lemnos, sur la côte nord, un lambeau de liimachelle très récente, dont l'intérêl principal est de prouver l'existence, à cet endroit, d'une disloca- tion quaternaire ayant affecté le niveau de la mer. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur V appareil générateur des leucocytes observe dans le péritoine. Note de M. J.-J. A\deer. « Pendant mes études médicales à Wurzbourget à Vienne en 1 867-1 870, la théorie qui prédominait au sujet des organes hématopoiétiques était que les éléments figurés du sang, globules blancs et globales rouges, se for- ment dans le foie on dans la raie. Cette théorie fut, dès cette époque, com- battue par une autre qui se substitua à elle et dans laquelle on enseignait que les globules du sang prennent leur origine d'une manière hvpothé- tique non démontrée ad oculos, dans la moelle des os; en d'autres termes, que celle-ci est un organe hémalopoïétique, et des plus importants. ') Cette théorie, quasi-dogmatique, se généralisa de |)lus en plus jusqu'à nos jours, et c'est à elle que je vais opposer, comme aux théories qui l'ont précédée, mes proj)res recherches, de la manière la plus courte et la plus naturelle possible. Mon procédé d'expérimentation repose, de la manière la plus sûre, sur l'emploi du microscope; l'évidence est la même que dans la démonstration de la charpente osseuse d'un animal à travers son corps, à l'aide de la radioscopie. » Genèse et morphologie ou morphogénie des différents leucocytes. — En faisant mes recherches sur les oslioles de la muqueuse et de la séreuse intestinales et sur leur combinaison à travers le méscnchyme viscéral des animaux, et en observant parallèlement les réseaux circulatoires mici'osco- piques du sang blanc et du sang rouge pour rechercher leur origine et leur genèse, de toutes les façons et dans toutes les directions |)ossibles, jusqu'à leur extrémité présumée, j'ai découvert, après différents tâtonnements, au péritoine viscéral à partir du pylore, sous la couche épithéliale dans laquelle s'ouvrent les ostioles, un tissu microtubulifère, que je vais décrire. J'aborderai la description physique de leur extérieur, de leur contenu et de leurs différentes modifications microscopiques. » Si l'on i^rend, ajjrès luie préparation convenable j)réliminaire, dont le détail serait trop long à exposer ici, un morceau circulaire de la séreuse de l'intestin supérieur et si on Tétale sous le microscope à immersion, on voit aussitôt un réseau tle microtubes assez rectilignes et de calibres variés à ( loSa ) paroi transparente, semblables à des capillaires en verre; en continuant l'observation, on remarque que ces microtubes, presque parallèles, sont chacun d'un calibre sensiblement uniforme, mais relativement varié. C'est-à-dire que, si l'on prend comme point de départ de l'observation un des tubes du plus petit calibre, on voit que celui-ci contient un liquide tout à fait limpide. Puis, si l'on passe au tube immédiatement voisin, on constate que celui-ci est de diamètre plus grand et montre, dans son liquLtie lim- pide, des micrograins qui, dans le trajet du tube, grandissent par une sorte d'agglomération comme, par exemple, dans la Fabrication du beurre et du fromage; dans le tube voisin suivant, ils présentent la forme de microcytes ou sphères qui, alors, sans agglutination apparente au moins, s'agran- dissent toujours davantage par tuméfaction; par le même procédé, ils grandissent de nouveau dans d'autres tubes voisins et acquièrent finale- ment la grandeur voulue des leucocytes appelés normor.ytes. » Ces lubes communiquent les uns avec les autres par des canaux et appareils physiquement visibles, que je décrirai anatomiquement et phy- siologiquement plus tard. » Puisque cette métamorphose graduelle et ce grossissement progressif se montrent dans tous les échantillons examinés, on se trouve ici en pré- sence du lieu de formation primitive, autochtone et spontanée, des élé- ments histologiques du sang blanc et rouge, c'est-à-dire du sang figuré. » Dans cette « Fabrique » génératrice et « Centrale » distributive, où pullulent à l'état normal les microcytes, il y a partage (bi-tri-qua- drivium, etc., ou carrefour) des chemins leucocytiques ou leucocytifères à travers le péritoine pour différents buts et fonctions. La portion des microcytes ou micropoints qui ne grandit pas, entre directement, telle quelle, dans les ostioles pour donner les corps microlymphoïdes et Ivm- phoides de ces appareils ubiquistes. La partie essentielle des microcytes, celle qui chemin faisant se change en normocyles, marche à travers le péri- toine, directement à la rate, où elle est changée spécifiquement en cel- lules caractéristiques et colorées en rouge, pour sortir de cet organe comme érythrocytes et pour entrer dans la grande et petite circulation rouge. Au temps de la lactation chez les Mam'mifères, une autre partie des microcytes marche dans la glande lactogène et lactifère pour être trans- formée en globules de lait. Une troisième partie des microcytes marche, chez l'animal mâle, dans les testicules, pour subir la frappe spécifique de leucocyte flagellé, c'est-à-dire pour se changer en spermatoblastes et enfin en spermatozoïdes, comme une autre partie des microcytes se modifie spé- ( io53 ) cifiquement en ostéo- et odonloblastes, etc. Et cette distribution de micro- et normocytes à travers le péritoine s'augmente toujours davantage propor- tionnellement avec le rang que l'animal occupe dans l'échelle des Etres. » D'autres micro- et normocytes se rendent au foie pour les fonctions spécifiques en partie connues et en partie encore inconnues de cet organe. D'autres vont au système nerveux cérébro-spinal et sympathique pour se métamorphoser en cellules spécifiques nerveuses, neuroblastes, etc., pour agrandir ou réparer le cerveau, la moelle ou les nerfs de toute provenance, et surtout après leurs maladies. Enfin, une autre partie des micro- et normocytes se rend dans le corps de l'animal, partout où un tissu, n'im- porte lequel, doit être régénéré après usure physiologique, pour s'assimiler au lissu normal, après s'être transformé spécifiquement. » Mes recherches avaient montré que le péritoine est le point de départ de l'ensemble de l'appareil osliolique de tout le corps animal. Je démontre ici que le péritoine se présente aussi comme le point de départ pour la genèse et la formation ou histogenèse des éléments figurés sanguins. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — La cholestérine et les sels biliaires vaccins chimiques du venin de vipère. Note de IM. C. Phisalix, présentée par M. Chauveau. « Le mécanisme par lequel les toxines microbiennes et les venins tra- versent le tube digestif sans produire d'accidents a fait l'objet de nombreux travaux. Depuis que M. le professeur A. Gautier a montré que le suc gas- trique ne joue aucun rôle dans la neutralisation des venins, c'est du côté de l'intestin que l'on a surtout cherché la cause de cette innocuité. D'après A. Kanthack, la digestion pancréatique artificielle détruit en grande partie le venin de cobra; d'après Charrin etCassin, la toxine pyocyanique est al- térée par la muqueuse de l'intestin et perd son pouvoir vaccinal, comme je l'ai vu pour le venin de vipère; d'après Répin, la toxine di()htérique et le venin de cobra, peu dialysables, passeraient dans le tube digestif sans y être absorbés. Avec Fraser d'Edimbourg, la question vient de faire un nou- veau pas. Cet auteur a montré récemment que des doses minimes de bile, soit de serpent, soit de mammifère, peuvent neutraliser une dose mortelle de venin. » Depuis plusieurs années, j'étudie ce sujet et j'ai obtenu les mêmes ré.- sultats que Fraser. En outre, j'ai été amené à reconnaître que les sels ( io54 ) biliaires el la choleslcrine exercent vis-à-vis du venin une action immuni- sante. J'indiquerai, tout d'abord, par quel enchaînement des idées et des faits j'ai été conduit à cette constatation. » Nous avons montré, M. Bertrand et moi, qu'il existe à des degrés di- vers dans le sang de vipère, de couleuvre, de hérisson, de cobaye, de che- val, des principes immunisants contre le venin de vipère. Depuis, j'ai vu qu'il en est de même chez l'anguille, la grenouille, le crapaud, le chien. D'où viennent ces principes dont la présence dans le sang est si répandue? En grande partie des glandes digestives, glandes labiales supérieures, foie et pancréas chez la vipère et la couleuvre. Mais ce n'est pas là un attribut spécial aux glandes digestives des reptiles. Chez le chien, le pancréas et le foie fabriquent aussi ces mêmes principes. Il suffit, par exemple, de 20°'s'" à 3o"'8'' du précipité alcoolique du suc de pancréas, pour immuniser un cobaye contre une dose mortelle de venin de vipère. Ces substances anti- venimeuses, déversées dans le sang par la sécrétion interne, ne seraient- elles pas aussi éliminées par la sécrétion externe et ne contribueraient-elles pas à neutraliser l'action des venins dans le tube intestinal. C'est en effet ce qui a lieu, du moins pour la bile dont j'ai étudié les effets sur le venin. Voici le résumé des expériences que j'ai faites avec la bile de vipère : » Un mélange de bile de vipère et de venin, inoculé dix. à quinze minutes après sa préparation, reste complètement inolTensif. Pour neutraliser une dose de venin mor- telle pour le cobaye, il faut environ o",25 à o'^'jSo de bile fraîche ou 5"5'' à 20"5"' de bile sèche. Si, au lieu de les mélanger, on inocule en même temps, mais en deux points dilTérents du corps, la bile et le venin, l'animal succombe : la bile n'agit donc pas comme antitoxique. Ses propriétés vaccinantes sont, au contraire, très manifestes ; un cobaye inoculé à la cuisse peut, au bout de trente-six heures, recevoir dans l'aulie cuisse une dose mortelle de venin sans en être incommodé. » A quelles substances faut-il attribuer les propriétés antivenimeuses de ce liquide complexe? Dans le but de les déterminer, j'ai d'abord essayé quelques procédés faciles et j'ai vu que ni la décoloration sur le noir animal, ni la fillration sur porcelaine, ni le chauffage à l'ébullitiou pendant vingt minutes ne font perdre à la bile ses propriétés. Il faut, pour obtenir ce résultat, la maintenir à la température de 120° pendant vingt minutes. Ces expériences ne donnant pas sur la nature des principes antivenimeux des indications suffisantes, j'ai étudié séparément les corps qui entrent dans la composition de la bile, en particulier les sels biliaires et la cho- lestérine. ( io55 ) » Voici ce que j'ai observé : » 1° Le glycocholate de soude, à la dose de os%o4 tue les cobayes en déterminant un abaissement de température et un œdème suivi de mortification de la peau. Une quantité moindre (os'',o2) ne provoque pas d'autre accident qu'une élévation passa- gère de la température; si on la mélange avec du venin, celui-ci est complètement détruit. Inoculé en même temps, mais dans un autre point que le venin, le glycocho- late n'empêche pas la mort de l'animal; si, au contraire, il est injecté quarante-huit heures avant le venin, il devient un excellent vaccin. Comme pour la bile, un chaulïage à i2o° pendant vingt minutes abolit son pouvoir antivenimeux, >i ■>.° Le taurocholate de soude agit, quoique à un degré moindre, de la même manière que le glycocholate. » La solution éthérée de cholestérine pure ('), à la dose de 2 à 5'=s'' détermine, chez le cobaye, une élévation passagère de température et un peu d'œdème induré au point d'inoculation; elle produit aussi une immunité contre une dose de venin mortelle en cinq à six heures pour les témoins. En outre, son pouvoir antitoxique est manifeste et assez puissant pour s'exercer encore cinq et dix minutes après l'inoculation du venin. Il faut ajouter, toutefois, que l'éther, à faible dose, o«, 5o, est aussi légèrement antitoxique. » Pour mettre hors de doute l'action propre de la cholestérine, on peut se servir comme véhicule de la glycérine, de l'huile de vaseline ou de l'huile d'olive. En suspen- sion dans ces liquides, la cholestérine agit aussi bien comme vaccin, mais un peu moins bien comme antiloxique, à cause de la plus grande lenteur d'absorption, » En résumé, les sels biliaires excrcenl, vis-à-vis du venin de vipère, la même neutralisation chimique que la bile entière. Dans les deux cas, cette propriété est détruite par un chauffage à 120" pendant vingt minutes, Ils possèdent aussi une action vaccinante mais non antitoxique. Leur présence permet donc d'expliquer les propriétés de la bile. Quant à la cholestérine, la quantité contenue dans 20"^' de bile est certainement inférieure à la dose nécessaire pour immuniser, dose qui est aussi de ao'"*^"" environ. Il n'est donc pas surprenant que le chauffage à 120°, tout en laissant intacte la cholestérine, détruise les propriétés de la bile. Quoiqu'il en soit, le fait intéressant à retenir, en dehors de toute application à la bile, c'est que la cholestérine pure, malgré son peu de solubilité et ses faibles affuiités chi- miques, immunise contre le venin de vipère. C'est là un fait difficile à expliquer pour le moment, mais qui mérite d'être signalé comme le pre- mier exemple connu d'un composé chimique défini qui agisse comme un vaccin . » (') Extraite des calculs biliaires par l'alcool iiotiillant additionné de potasse et recristallisée dans l'alcool pur. G. R., 1897, a« Semestre. (T. CXXV, N" 24.) iSQ ( io56 ) MÉDECINE. — Les Enlozoaires de l'homme en Normandie. Note de M. Ed. Spalikowski. « J'ai été amené, dans mes recherches sur l'anthropologie normande, à faire une petite enquête sur la fréquence des animaux endoparasites chez les Normands. On sait, en effet, que telle ou telle race est plus sujette que d'autres à l'helminthiase. » En dépouillant les nombreux travaux médicaux de la région, je n'ai trouvé que fort peu de renseignements, les médecins paraissant se désinté- resser de la question. J'ai donc dû recourir aux souvenirs de vieux méde- cins et à mes Notes personnelles. » Les Entozoaires les plus répandus dans cette province sont : » 1° Amœba vaginalis, inteslinalis et buccalis ; i" Coccidies; 3" Tœnia sagi- nata; 4° Tœnia solium; 5° Tœnia echinococcus ; 6° Ascaris lumbricoïdes ; "j" Oxyuris vermicularis ; 8" Trichina spiralis. :> En voici la répartition approximative : Pour 100. Amœba vaginalis 9.4 » inteslinalis 9 Coccidies i i Tœnia saginala 29 Tœnia solium Sg Tœnia echinococcus 20 Ascaris lumbricoïdes , 34 Oxyuris vermicularis l\o Trichina spiralis 9 . Quant à l'âge d'infection, il varie considérablement, suivant que l'on se trouve en présence d'enfants ou d'adultes. y Ainsi, Amœba vaginalis est plus fréquent chez les jeunes filles cjue chez les femmes mariées. -> Les Coccidies sont plus répandues chez les adultes (femmes principa- lement). ^ Les Ténias sont l'apanage quasi exclusif des gens de 3o à 5o ans. -. Sur 42 cas de Ténias que j'ai pu étudier, j'ai trouvé : 2 cas chez des individus de 4^6 ans I » i3 ans 8 » i5 à 20 ans 20 » 20 à 25 ans 10 » 26 à 3o ans I » 55 ans ( loSy ) " Quant aux Ascarides, j'en connais 428 observations : Seine-Inférieure 275 Eure. Orne Calvados. Manche. . . 74 73 69 97 et indifféremment chez les deux sexes : Hommes. Femmes 21-, Quant à l'âge, on le rencontre plus fréquemment entre 1 5 et 20 ans : 2 cas 3 5 7 1 1 64 7' loi 2 ans 99 5 à 7 ans 70 739 ans 22 9 à 1 1 ans 10 12 ans I i5 à 17 ans I 17019 ans I 19 a 21 ans 99 cas 21 à 24 ans 25 à 27 ans 29 à 34 ans 34 à 4o ans 42 ans ^ 47 ans 5o ans " Je n'ai pas de documents assez précis relatifs aux autres Entozoaires. ' En résumé, il est permis de conclure que la Normandie est une des provinces où l'helminthiase est le plus fréquente. » M. Gaduet adresse une Note sur certaines oxydations produites au moyen de la pile à gaz. M. L. x^IiRiNNT adresse un « Deuxième Mémoire sur la résolution de l'équation générale du cinquième degré ». M. Cavi\ adiesse une Note relative à la prévision des phénomènes mé- téorologiques. A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. Ija séance est levée à 4 heures et demie. M. B. ( io58 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i3 décembre 1897. Connaissance des Temps ou des Mouvements célestes pour le méridien de Pa- ris, à l'usage des Astronomes et des Navigateurs, pour l'an 1900, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1897; i vol. in-8°. (Présenté par M. Lœwy.) Annuaire pour l'an 1898, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars et fds; i vol. in-i8. (Présenté par M. Lœwy.) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Ga.ston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XXL Septembre et octobrei 897. Pa- ris, Gauthier-Villars cl fils, 1897; 2 fasc, in-8''. Bulletin astronomique, fondé en 1884 par E. Mouchez et F. Tisserand, pu- blié par l'Observatoire de Paris. Tome XIV. Décembre 1897. Paris, Gau- thier-Villars et fils, 1897; I fasc. in-8°. Contribution à l'étude de la formation du soufre de Sicile, par S. Gounot, Ingénieur civil des Mines. Païenne, 1897; i broch. in-8''. (Présentée par M. de Lapparent.) Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par MM. Bergeron, Secrétaire perpétuel. Cadet de Gassicourt, Secrétaire annuel. Séance du 7 décembre 1897. Paris, MassonetC'^; i fasc. in-8°. Recueilde Médecine vétérinaire, publié par le Corps enseignant de l'Ecole d'Alfort. VHP série. Tome IV. N" 22. Paris, Asselin et Houzeau; i fasc. in-8°. Mémoires et Comptes rendus des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France. Bulletin d'octobre 1897. Paris, Chaix; i vol. in-8''. £'/ecmca/Zraci?on, by Ernest WiLSON. London, Edward Arnold, 1897; I vol. in-S". N" 24, TABLE DES ARTICLES. Séance du 15 décembre 1897. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DBS MRMBIIRS RT DES CORKKSPONDANTS DB L'ACADÊMIH. Pages. Pa"cs M. le MiNisriu; 1,1; LlNsT,iU..riuN puiîi.iquk et ,1e la symétrie des faisceaux libéroli- " adresse une ampLation du Dérrel par s;"eux du pétiole dans la mesure de la lequel le Président de la République ap- perfection des végétaux. out prouve léleetfon de M. DitU, dans la M. L. Kanv.kk. - Des premiérWmodifica'- beet.on de Chim.e, a la place vacante par tions des nerfs dans les plaies simples ^c le deces de M. i,c/iittzenlieigcr 91,1 1 |a cornée . ,„u./ M. J. Jansskn. - Sur les travaux exécutés | M. Lœwy. -. Présentation des publications en 1807 à I observatoire du mont RIanc. 992 annuelles du Bureau des Longitudes : •M. M. I oiNCARE. - Sur les périodes des Connaissance des Icnips poui moo .. et intégrales doubles 99.^ . Annuaire pour iS„s ,... ' ,„„^ M. Au. CiiATiN. " Significati>in du iioinlue MEMOIRES LUS. MM. .1. l'i:»c:iroT et W . Kkkht. - Sur „,„■ , xelle nutliode pour .1. i, u.r I.. v.rlicale. MÉMOIRES PRÉSE\TÉS. M. I'". GlACiNTo soumet au jugement de l'Aca- démie un .Mémoire relatif à la direction des ballons CORRESPONDANCE. M. C. (;mciiAnD. • Sur le problème de lli- baiicour lOi.S M. .1. Lk lîot x. - Sur une forme analytique des inti'grales des é<|uations linéaires aux dérivéïs partielles à deux variables indé- pendantes loi ') M. KiijuiKii. — Sur l'application de la mé- thode .M. Paul PAliM^;.\Tll•;Il. Sur l'espèce en Botanique ,i,'|,i M. RicoMK. — Sur le polymorphisme des rameaux dans les inllorescenccs iu',ii .M. L. De Lalnay. — Sur la géologie des lies de Mételin, ou Lesbos, et de Lcmnos dans la mer Kgée u,'|>< M. J.-J. AxDKKR. Sur l'appareil généra- teur des leucocytes observés dans le péri- toine loii M. C. PmsALix. — La cholestérinc et les sels biliaires vaccinr chimiques du venin de vipère lo.î.; .M. Eu. SPALIKOWSKI. - Lis Ivntozoaires de l'homme en Nornuindic i.rir; K 24. SI//TE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. Gaudet adresse une Note sur certaines oxydations produites au moyen de la pile à gaz, i"J7 M. L. MiHiNNY adresse un « Deuxième Mé- BULLETIN BIBLIOGRAPIIIOUIÎ Pages. moire sur la résolution de l'équation générale du einquième degré >■ mJ^ M. Cavin adresse une Note relative à la pré- vision des phénomènes météorologiques.. 10.57 [o5s PARIS.— IMPRIMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 5.i. I.r fU-ranI .■ (i AUTHlER-VlLl.âBS. 1897 OAN 10 1838 SECOND SEMESTRE. 3ôlQ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR ntl. EiES SECRÉTAIRES PERPÉTUEIiS. TOME CXXV. N" 25 (20 Décembre 1897) PARIS, GAUTHIER-VILLARS ET FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SÈAMCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1897 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 2.3 juin 1862 et 24 mai 1875. Les' Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en mo' enne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les commimications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suiAantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogrammes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les IMembres qui présentent ces Mémoires sor tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le for pour les articles ordinaires de la correspondance ofÉ cielle de l'Académie. .! Article 3. "] Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard. 1 jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp; le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes tendus n'ont pas de planches. ^ Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports « les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprj l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dupn sent Règlement. j Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de 1 déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivanj ÏÎAM 10 183? COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE UACADÉMIE DES SCIENOES. SÉANCE DU LUNDI 20 DÉCEMBRE 1897, PRÉSIDRNCE DE M. A. CnATLN. MEMOIRES ET C03IMU]\ICATI0IVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE LAGADÉMIE. M. le Secuétaire perpétuel fait part à l'Académie de la perte doulou- reuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Brioschi, Correspondant pour la Section de Géométrie, Président de l'Académie des Lincei et Séna- teur du royaume d'Italie, décédé à Milan le i3 décembre. HISTOIRE DES SCIENCES. — Ohsen-ationx lelalives aux cercueils de Voltaire et de Rousseau au Panthéon, ouverts le i^ décembre i897;Ipar M. Ber- THELOT. « Je demande à l'Académie la permission de lui rapporter quelques observations que j'ai faites, lors de l'ouverture des cercueils de Voltaire et de Rousseau , en présence d'une Commission présidée par M. Ernest Hamel, sénateur. G. R., 1897, 2- Semestre. (T. CXXV, N» 25.) l4o ( io6o ) » J'avais été prié d'y assister. » Je n'ai pas à parler ici des points historiques que cette investigation avait pour but de résoudre, mais seulement de quelques constatations qui sont plus spécialement de ma compétence. )> Sous le sarcophage qui porte le nom de Voltaire, on a trouvé un cer- cueil de bois, ou, plus exactement, une série de bières, incluses les unes dans les autres. Au fond, sur une planche isolée, entouré de brindilles, reposait un squelette d'un homme, de taille moyenne; squelette dont les os principaux existaient et avaient conservé leurs relations générales, mais avec un certain désordre dans les détails; comme si ces débris avaient été glissés à un certain moment d'une bière dans une autre. Par exemple , un fémur et deux tibias se trouvaient juxtaposés à l'une des extrémités. « Ces os étaient secs et blanchis, à la fois en raison de l'âge avancé du défunt et de la destruction partielle, post morlem. d'une partie de la ma- tière organique. Le crâne avait été scié horizontalement, lors de l'autopsie, et les deux morceaux reposaient à côté l'un de l'autre. En les superposant et en y rejoignant le maxillaire inférieur, on reconstitue une tête qui res- semble d'une manière saisissante, comme aspect et dimension, à la statue de Voltaire nu, par Pigalle, qui existe dans la Bibliothèque de l'Institut. Tous les assistants ont été frappés de cette ressemblance. » L'humérus et les côtes étaient grêles; le fémur et le tibia, de dimen- sions relatives plus fortes, en tenant compte de la taille du squelette. Du reste les dimensions exactes des différents os ont été prises par M. Grand Carteret et par les docteurs Monod : je n'ai donc pas à y insister. » Une des caractéristiques les plus saillantes des débris contenus dans ce cercueil consistait dans la présence en grande quantité d'une matière molle et un peu élastique, de couleur brun foncé dans la masse, grisâtre à la surface, laquelle se trouvait agglutinée en paquets dans le thorax, dans la région abdominale et même comme bourrée par grosses poignées dans le bassin. La Commission m'a prié d'en faire l'examen chimique. » D'après étude et examen microscopique, cette matière est constituée principalement par de la sciure de bois, placée autrefois dans le cercueil, afm d'absorber les liquides, et peut-être retenue à l'origine, par places, au moyen de linges qui auraient disparu, en laissant le mélange aggloméré. » Je n'ai reconnu, dans les portions qui m'ont été remises, ni sels mer- curiels, ni sels métalliques ou alcalins, en dose notable, ni substances aro- matiques, ou bitumineuses; bref, aucun composé qui ait pu être employé pour embaumer ou conserver le cadavre. ( io6i ) )) Les restes de Rousseau ont été éfi^alement retrouvés sous le sarco- jjhage correspondant, dans un cercueil de plomb, qui portait certaines inscriptions, signalées par les écrits contemporains. » Ils gisaient au fond du cercueil; les ossements ayant conservé leurs relations normales, sans trouble sensible et dans un meilleur ordre que ceux de Voltaire. I^e crâne, de dimensions plus fortes, aussi bien que l'en- semble du squelette, avait été également scié, en vue de l'autopsie. Ce crâne ne portait aucune perforation, fracture ou lésion anormale, telles que celles qu'aurait pu produire une balle de pistolet : ce qui réfute l'une des opinions émises sur le prétendu suicide de Rousseau. )) Il n'y avait ni sciure de bois, ni matière analogue, accumulée dans le cercueil. » Les chairs et téguments avaient disparu : ce qui coïncide avec l'absence d'agents conservateurs ou antiseptiques. Il n'y avait non plus aucun liquide; mais seulement, au fond de la bière, une couche brun rougeàtre de quel- ques millimètres d'épaisseur, sur laquelle reposaient les ossements, de couleur jaunâtre et gras au toucher. » La disparition des portions aqueuses du cadavre, par évaporation ou évacuation, aussi bien que celle des chairs et téguments, sous forme de gaz et produits volatils, développés sans doute par les effets réunis des fenneu- tationset des oxydations, montre que la clôture du cercueil de plomb n'est pas demeurée parfaite. » En raison des variations iiicessanles de la pression atmosphérique et de celle des gaz intérieurs, il s'est produit une circulation et des échanges progressifs avec l'atmosphère : les gaz intérieurs s'echappant, tandis que les gaz atmosphériques, l'oxygène surtout, exerçaient des réactions des- tructives bien connues. Il est remarquable que ces actions lentes aient suffi, dans l'espace de cent vingt ans, pour réduire le cadavre presque entièrement à l'état de squelette, au sein d'une cavité close, telle qu'un cercueil de plomb, suspendu dans l'air, et où le corps était à la fois à l'abri du contact de la terre et des insectes. » A cet égard, si les restes de Rousseau continuent à être protégés par le scellement renouvelé de son cercueil de plomb, peut-être n'est-il pas inutile de remarquer ici qu'il n'en est pas de même des restes de Voltaire, au fond de leurs bières de bois; il serait opportun, je pense, de renfermer également les restes de Voltaire dans un cercueil de plomb, si l'on veut éviter qu'ils soient quelque jour attaqués, soit par des rongeurs, soit par des insectes, se faisant roule à travers le bois du cercueil actuel. » ( 1002 ) ASTRONOMIE. — Détermination des coordonnées absolues des étoiles, ainsi que de la latitude, à l'aide des instruments méridiens. Méthode générale pour la solution de ces divers problèmes. Note de M. Lœwï. « Les progrès incessants accomplis, depuis un certain nombre d'années, dans les diverses branches de la Science, ont mis entre les mains des astro- nomes de puissants moyens d'investigation. C'est ainsi que la Photographie a créé des méthodes susceptibles d'une haute perfection, permettant d'évaluer la position relative des astres, et grâce auxquelles dix-huit obser- vatoires ont pu entreprendre, en collaboration, une vaste exploration du Ciel, ayant pour objet la construction d'un Catalogue renfermant les coor- données précises de plusieurs millions d'étoiles. Les études ainsi pour- suivies reposent sur l'emploi de nouveaux moyens d'action; elles ne sont plus, comme autrefois, effectuées par des instruments méridiens, mais à l'aide de lunettes photographiques montées équatorialement. La lâche des instruments méridiens semble donc, dans l'avenir, devoir être notablement simplifiée. En fait, leur rôle deviendra, au contraire, plus difficile. Ils se trouveront désormais consacrés, presque entièrement, à l'étude des pro- blèmes les plus ardus de l'Astronomie de précision, tels que la détermi- nation : » 1° Des étoiles fondamentales destinées à servir d'origine aux mesures relatives; » 2° De certaines constantes physiques (précession, nutation, aberra- tion, etc.) qui interviennent dans les recherches précédentes; » 3° Des coordonnées des divers lieux du globe terrestre. » Lorsqu'on veut aborder ces études, d'une nature si complexe, de nombreuses difficultés surgissent; je vais brièvement indiquer les princi- pales causes qui les font naître. Pour arriver à la connaissance de la position exacte des fondamentales ou de la valeur absolue de la latitude, recherches dont il s'agit ici, il serait très avantageux de combiner les passages inférieur et supérieur d'un même astre, séparés seulement par un intervalle de douze heures. Mais, comme l'observation des deux passages consécutifs dans un jour n'est que rarement possible, on est obligé de recourir à la combinaison des données obtenues à des époques éloignées, dans des conditions atmo- sphériques et instrumentales si différentes, que l'on se trouve exposé à rencontrer une multitude de causes d'erreurs systématiques, auxquelles il ( io63 ) faut encore ajouter celles tenant à rincertituile des éléments de rédaction destinés à rendre comparables entre elles les diverses observations. )> On reconnaît pur là toutes les difficultés des méthodes anciennes qui ne permettent pas d'arriver directement au résultat cherché, à l'aide de mesures exécutées dans une même soirée. » En réalité, si l'on applique les méthodes usuelles, on est obligé d'ac- cumuler, pendant plusieurs années, de nombreuses séries d'observations, dont on tire un ensemble d'éléments comprenant les inconnues directement cherchées, et de nombreuses constantes instrumentales et physiques. » Cet état de choses si peu satisfaisant m'a conduit, il y a quelques années, à imaginer deux méthodes nouvelles, qui permettent d'échapper aux inconvénients que je viens de signaler sommairement. Dans plusieurs Notes publiées dans les Comptes rendus, en i883, j'ai montré comment on peut, à l'aide d'un procédé fondé sur des mesures différentielles, déter- miner, dans le courant d'une même soirée, les éléments fondamentaux de l'Astronomie : les coordonnées absolues des étoiles et la latitude. » Rappelons, en quelques mots, le principe de ces dernières mé- thodes. Pour utiliser la première on choisit, près du pùlc, une étoile et l'on mesure, à l'aide de deux fds mobiles du micromètre de la lunette méri- dienne, les coordonnées de cet astre à deux époques différentes, époques indiquées par les conditions géométriques du problème et séparées par un intervalle proportionnel à l'exactitude qu'on désire obtenir. Le second procédé lepose sur l'observation |)resque simultanée de deux circumpo- laires, de déclinaisons peu différentes. Plus expéditif que le premier, il nécessite des mesures spéciales, d'ailleurs faciles à effectuer, pour évaluer la petite différence en distance polaire des deux astres conjugués. )) Je viens aujourd'hui (burnir la solution générale de tous les problèmes qui se rattachent à la détermination des coordonnées ou de la latitude absolue, à l'aide des instruments méiidiens. Je montre tout le parti qu'on peut tirer soit de l'observation d'une même polaire, faite à deux époques suffisamment distantes, soit de l'observation combinée de deux ou de plu- sieurs polaires différentes, dont on mesure les coordonnées après un laps de temps déterminé par l'exactitude à laquelle on désire arriver. Ces di- verses méthodes nouvelles correspondent aux diverses conditions dont on veut subordonner la solution, soit au point de vue théorique, soit au point de vue pratique. Il est impossible, actuellement, d'exposer en détail la démonstration des formules qui conduisent à la solution îles questions traitées; je veux seulement faire connaître les résultats principaux qui se ( io64 ) dégagent de l'analyse suivante, relativement au mouvement apparent de deux circompolaires autour de l'axe du monde. Soient : /?, la distance polaire d'une étoile; T, l'angle horaii'e au moment t; P, la distance polaire instrumentale; A, la distance perpendiculaire au méridien instrumental; Ta = T| + ?■; Pj et Ao les coordonnées analogues mesurées après un laps de temps égal à i; p„ la distance polaire d'une seconde étoile ; T3 l'angle horaire au moment de l'observation ; P3 et A3 les coordonnées instrumentales correspondant à cet angle horaire; T4 = Tj + î ; P^ et A4 les grandeurs analogues, après un laps de temps égal à i;

, et il sera très utile d'arriver à la connaissance exacte de ces grandeurs directement, indépendamment des inconnues n et >.. On atteindra ce but en mesurant les coordonnées rectilignes des doux polaires, successivement à un moment de leur passage dans un même cercle horaire quelconque. En effet, supposons pour un instant t, = t.,, on aura àj — n _ ii,— n P| — .r|+ X _ P3 — ^3 -t- X /'i ~ Pi ' Pi ~ pi et, par suite, {^) ir.-p.y=(A. - ^.y 4- (p,- p.)^-(p., - p,)(^,-;r,). )) Ainsi qu'on le constate, {p^ — pi) est donc déterminé par les deux faibles quantités angulaires A., — A™ et P, — P^» fournies directement par les lectures des tambours des vis micromctriques et du cercle. » L'exactitude ainsi obtenue est identique à celle d'une distance mesurée à l'équatorial entre deux astres voisins. Comme on peut facilement intro- duire après coup, dans les formules, les corrections x^ , x.^, . . ., nous les laisserons provisoirement de côté. Ces préliminaires éta!)lis, je vais main- tenant énoncer le principe des méthodes les plus essentielles résultant de l'analyse suivante, méthodes qui fournissent une solution très satisfaisante des divers problèmes qui se présentent dans la pratique : » 1° Méthode basée sur la mesure des coordonnées d'une seule étoile ( io66 ) circompolaire, destinée aussi bien à la déterminalion de la latitude qu'à celle des coordonnées absolues; méthode déjà publiée (') dont on fournit ici une nouvelle démonstration, accompagnée d'une formule indiquant le degré d'exactitude, comparé à celui du procédé employé antérieurement ; » 2** Méthode spéciale pour la détermination de la latitude ou des dé- clinaisons absolues fondée sur l'observation suivie d'un ensemble de cir- compolaires groupées symétriquement autour du pôle ; » 3° Détermination spéciale des ascensions droites absolues, basée sur le même principe; » 4" Méthode générale pour la recherche simultanée des ascensions droites, des déclinaisons et de la latitude, reposant sur l'observation suivie de quatre circompolaires placées symétriquement autour du pôle; étude que l'on peut effectuer durant toute l'année, dans toute soirée de beau temps, sans aucune exception ; » 5° Détermination de la variation de la latitude. » I.es éléments fondamentaux qu'il s'agit de déterminer et dont dépend la solution de ces diverses questions sont les inconnues lel n. L'évaluation simultanée de ces deux constantes instrumentales donne la solution la plus générale. Mais ce genre de solution n'est pas toujours demandé. Au contraire, pour certaines applications, il suffit de déduire la valeur d'un seul de ces deux éléments. C'est ainsi que, dans certains cas, /? seul con- duit à la connaissance des ascensions droites, de même que >. amène à celle des déclinaisons ou de la latitude. » Nous allons maintenant procéder à la recherche des éléments n e\.\, en utihsant les quantités P, , A , , Po, A^, P^, A3, P,, A,, fournies directement par les observations. Si l'on pose P; + A; = <, P^ + A= = 6/^, Vl + fy^ = dl, P; + A; = <. la combinaison des équations (r) et (2), d'une part, et, d'autre part, (3) et (4) amène aux deux relations suivantes : (6) 2:^(P2-P,) — 2/?(A, — A,) + (P, - P,)(P, + P,) + (A, - A, XA, -4- A, ) --- o, + (P« - P3)(P,. -^ \\) ^ (A, - A3)(A, -t- A3) =0; (') Comptes rendus, 16 et î,3 avril i883. (9) ' ( 1067 ) on en tire C^N i ^^f(P. - ^.)(^2 - A.) - (P, - P, )(A« - A,-)J (^) ! ^'"Kf'* - ^3)(^^ - ^.) - (p. - P.)(A, - A,)] ^ I = (^= - r/;XP, - P3) - (^: - rf=)(P,- P,). » Si le dénominateur commun 2[(P, - P,)(A,-A,) - (P, - P,)(A, - A,)] = D acquiert une valeur numérique suffisamment grande pour amoindrir, dans une proportion voulue, l'effel combiné des erreurs d'observations qui alTectcnl les numérateurs, on déduira, à l'aide des expressions (7) et (8), des valeurs précises de 1 et de n. Nous allons examiner quelles sont les conditions à remplir dans la pratique pour arriver à ce résultat. » Désignons par SP l'erreur d'une observation P en distance polaire, et par Sa Terreur d'iuie distance A par rapport au plan instrumental, par SX et par ^n les inexactitudes de 1 et de n, conclues des équations (7) et (8). » Dans la discussion générale, nous allons considérer SP et SA comme équivalentes, en posant SP = <$A = £; mais, dans l'emploi de certaines méthodes spéciales, le mode d'observation est tel que SA sera bien infé- rieur à SP; il sera alors plus rationnel d'admettre SP = y'^SA. » Nous devons en outre faire remarquer que, dans le développement ci-après, on peut négliger les termes d'ordre supérieur dans le dénomina- teur D, dans les facteurs qui multiplient la différence ou la somme des quantités directement données; par suite, il sera permis, ce qui revient au même, de remplacer les coordonnées instrumentales P,. P. A,, A,. ... par les coordonnées apparentes. On peut ainsi écrire P,=/?,cos?,, A,=p, sin-r,. P, =/>, cost^. A, =/>>. sin-r3, P2=;>, cosT., A, =^, siuTo, P,=p,cos':„ A,=p^sin',. » En introduisant ces notations dans les équations (7) et (8), on trouve les relations suivantes qui serviront de point de départ pour le calcul des erreurs S), et S« : 4>/',/?,sin=^sin(T3-T,) -/'.(^/:-^;)cos(^,+ i)sini-;,.(^:.-«?»)cos(..^-Qsin^ = -P^(^l - d;) sin (t, + i) sin i +p, (d^ - d;) sin (r, + i) sin '-, C. R., i8(j7, 2« Semestre. (T. C.WV, N' 25.) l^l ( io68 ) » L'analyse de ces équalions fournit un ensemble de résultats impor- tants que nous ferons connaître ultérieurement. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les périodes des intégrales doubles de fonctions algébriques. Note de M. Emile Picard. « Dans mon Mémoire sur les fonctions algébriques de deux variables (Journ. de Malh.; 1889), j'ai commencé l'élude des périodes des intégrales doubles et montré notamment comment la considération de certaines équations différentielles linéaires à coefficients rationnels se rattachait à cette question. Dans le premier volume d'un Ouvrage sur la Théorie des fondions algébriques de deux variables que j'ai publié l'été dernier avec le concours de M. Simart, je suis revenu succinctement (p. 107 et suiv.) sur cette étude dont j'ai réservé le développement pour le Tome second. » Dans le dernier numéro des Comptes rendus, M. Poincaré vient de s'occuper des périodes de certaines intégrales doubles de formes particu- lières. L'article de notre éminent confrère donnant un intérêt d'actualité à des recherches de ce genre, je ne crois pas inutile de rappeler le point de vue auquel je m'étais placé dans la théorie générale et la façon dont j'ai obtenu les périodes des intégrales doubles de fonctions algébriques. » Partons d'une surface algébrique n'occupant pas une position spéciale par rapport aux axes (i) /("^.J.zj-^o. » On sait qu'il suffit, pour la théorie générale, de supposer qu'elle a pour singularités une ligne double avec des points triples; nous nous bor- nerons, pour prendre le cas le plus simple, à considérer une intégrale double ^Q{a:, y, z)dxdY fP A de première espèce, où Q est un jjoljaome. On établit d'abord que tout cycle à deux dimensions de la surface / peut être obtenu en prenant un cycle linéaire de la surface de Riemann correspondant à la relation algé- brique entre x el z où y est regardé comme un paramètre, et en considérant le continuum à ( '069 ) deux dimensions décrit par ce cycle, quand y décrit dans son plan un contour fermé tel que le cycle revienne, en même temps que y, à sa posi- tion initiale. » Ceci posé, envisageons l'intégrale abélienne (3) rQ(x,y,s)dx relative à la courbe (2), qui dépend du paramètre y. Les périodes de cette intégrale sont des fonctions de JK, qui satisfont à une équation difTérenlielle linéaire E à coefficients rationnels en j-. Je rappelle que des équations analogues (voir loc. cil.) jouent un rôle fondamental dans mes recherches sur les intégrales de différeniielles totales et les cycles linéaires des surfaces. M Les points singuliers de l'équation E sont faciles à définir sous forme géométrique ; ils correspondent aux y des points simples de la surftice, où le plan tangent est parallèle au plan des zx. Avec les hypothèses faites sur les singularités de la surface/", la nature de ces points singuliers est d'ail- leurs très simple (p. 95, /oc. cit.). » Désignons d'une manière générale par 10 une période de l'intégrale abélienne (3). Les périodes de l'intégrale double I vont correspondre aux cycles de Vcqualion linéaire E; par cette expression, j'entends un contour fermé C dccritdans le plan de la variable j, tel qu'une détermination co(j) de co reprenne la même valeur quand y décrivant C revient à son point de départ. Les périodes de I sont alors de la forme Il est facile de former effectivement de tels cycles. On peut en obtenir de la manière suivante : Soient a et h deux points singuliers de l'équation E; un lacet relatif au point a parcouru uu nombre convenable de fois, suivi d'un lacet de même origine relatif au point b parcouru aussi un certain nombre de fois, forme un cycle de l'équation E, et donne une période de l'intégrale double. On peut encore procéder comme il suit : L'inté- grale (3) a une période logarithmique pour y = a et pour jy = 6; il v aura en général un chemin r allant de a en b et conduisant de la première à la seconde. Si ii(j') désigne la valeur de cette période pour j arbitraire sur r entre a et b, l'intégrale définie prise le long de r, sera une période de notre intégrale double. ( 1070 ) » On voit que l'analogie entre la théorie des périodes des intégrales doubles et celle des intégrales simples est assez complète : les cycles de certaines équations différentielles linéaires remplacent les cycles des fonc- tions algébiiques d'une variable. Cependant, dans l'étude des nombres in- variants associés à ces théories, des différences sensibles se présentent, et l'on ne peut songer à avoir pour les surfaces des formules numériques applicables à tous les cas; on sait que pareille circonstance s'est déjà pré- sentée pour les intégrales doubles de première espèce, et qu'il a fallu dis- tinguer un genre numérique qui peut être distinct du genre géométrique. Des recherches difficiles, que je n'ai pas encore achevées, me donnent à penser qu'il y aura lieu de distinguer des invariants numériques à côté des invariants à signification analytique ou géométrique, tant dans la théorie des périodes que dans celle des intégrales doubles de seconde espèce sur laquelle j'ai récemment appelé l'attention {Comptes rendus, G décembre 1897); ce sont des questions sur lesquelles j'espère pouvoir bientôt re- venir. » ÉNERGÉTIQUE BIOLOGIQUE. — Comparaison du pouvoir ihermogène ou dyna- mogène des éléments simples avec leur pouvoir nutritif. Un écart considé- rable existe entre les poids isoénergétiques et les poids isotrophiques du sucre et de la graisse chez le sujet qui travaille. C'est avec les poids isoglycogéné- tiques que les poids isotrophiques tendent à s'identifier; par M. A. Chacveau. « 'Lq pouvoir dynamogéne des aliments, ou l'aptitude qu'ils possèdent de pourvoir aux dépenses énergétiques qu'entraîne le jeu des organes en fonc- tion, a été identifié par les physiologistes avec le pouvoir thermogène, dont la chaleur de combustion donne la mesure. Mais l'isodynamisme alimen- taire n'a pas été entendu seulement de cette manière. On y a donné une signification plus étendue, plus compréhensive. C'est une notion courante que la valeur nutritive des aliments, sous un poids donné, est mesurée par la quantité d'énergie que les principes digestibles contenus dans ces aliments peuvent fournira l'organisme, une fois parvenus dans la circulation générale. En d'autres termes, le pouvoir nutrili/ des substances alimentaires serait, comme leur pouvoir dynamogène, directement proportionnel à leur cha- leur de combustion. Donc la quantité qu'on doit donner des diverses sortes d'aliments, [>our alteiiulrc un même effet nutritif, serait inversement |)roporlionnelle à cette chaleur de combustion, c'est-à-dire au pouvoir theimogène des aliments. ( Ï07I ; 1) D'après ces données, i^' de graisse aurait le même pouvoir nutritif que 2S'',373 de sucre de canne, en admcUant que la digestion de ces deux aliments simples entraînât à peu près la même dépense énergétique. » C'est sur ce principe hypothétique qu'a été fondée toute la théorie des poids et des suhslitulions isodynames, dans l'alimentation de l'homme et des animaux. » Ce principe serait inattaquable s'il était démontré que les divers tra- vaux physiologiques s'alimentent indifféremment à toutes les sources de potentiel que les fonctions digestive et assimila trice peuvent offrir à l'orga- nisme animal. Alors le pouvoir dynamo gène, identifié avec \e pouvoir ther- mogène, s'identifierait encore avec le pouvoir nulriUf, c'est-à-dire que les mêmes travaux physiologiques, prenant leur source dans des potentiels de na- tures différentes, en consommeraient des poids inversement propoTtionnels aux pouvoirs thermogène et dynamogène. n Or, cette indifférence des organes à la nature du potentiel utilisé par eux, pour l'exécution de leurs travaux physiologiques, n'existe justement pas. L'un de ces travaux, le plus important de tous, qui, à lui seul, pro- voque la plus grande partie de la dépense énergétique de l'animal, le tra- vail musculaire en un mot, s'alimente exclusivement à la source de poten- tiel qui est constituée par le glycogène incorporé au tissu même des muscles, lequel potentiel se brûle et se reconstitue sans cesse. Je sais bien que tous les physiologistes ne regardent pas comme suffisamment pro- bantes les démonstrations que j'en ai données. Mais on ne court aucun risque à les accepter provisoirement comme point de départ de nouvelles recherches. Celles dont je vais faire connaître les résultats sont instituées de telle manière qu'elles auront justement l'avantage ou de confirmer de façon éclatante ma conception sur les sources énergétiques du travail musculaire ou de détruire celte conception de fond en comble. M Préoisons nettement le but de ces nouvelles recherches. Il s'agit de savoir si les moteurs animés s'entretiennent également bien en consom- mant le sucre ou la graisse en proportion inverse à la chaleur de com- bustion de ces deux aliments simples. En d'autres termes, les poids isolrophifjues du sucre et de la graisse sont-ils identiques à leurs poids isoéner- gétiques? » Je dis que celte identité n existe pas et ne peut, du reste, exister. En effet, la graisse ne participe jamais à l'exécution du travail musculaire qu'après s'être transformée en glycogène. Or, celte transformation s'accompagne nécessairement, dans l'organe ou les organes où elle s'accomplit, de la ( I072 ) dépense d'une partie de l'énergie potentielle de la substance transformée. Ce qui reste, en ce cas, du pouvoir dynamogène de cette substance se trouve ainsi notablement inférieur au pouvoir thermogène primitif. La substitution de la graisse au sucre, dans l'entretien de l'animal, pour l'exécution du travail musculaire, ne peut donc s'effectuer proportionnel- lement aux poids isothennogcnes ou isoénergétiques des deux substances. Les poids isolrophiques ne peuvent être les mêmes que ces, poids isoénergétiques. )) Voici, du reste, le rapport exact que la théorie fait prévoir entre les poids isoénergétiques et les poids isolrophiques du sucre et de la graisse. » Quand i^'" dégraisse se change en hydrate de carbone, d'après le pro- cessus d'oxydation rudimentaire que j'ai indiqué, il se produit i^^Gi de glycose, équivalant, thermogénétiquement, à environ \^\5i de saccha- rose. D'oîi il résulte que, si l'on pourvoit à l'exécution d'un travail muscu- laire donné en ajoutant à une ration fondamentale déterminée iSaS'' de sucre de canne, il faudra substituer à ces iSi^'' de saccharose loo^'' de graisse, pour obtenir le même travail sans nuire à la nutrition du sujet. » Ainsi les poids isotrophiques du sucre de canne et de la graisse sont i,52eti,oo, au lieu de 2,87 et 1,00, comme cela sera'ii s\ les poids iso- trophiques se confondaient avec les poids isoénergétiques ou isotherrno gènes. L'écart est donc considérable, si considérable qu'il devient relativement facile d'en vérifier expérimentalement l'existence. » Méthode, procédés et expériences. — La méthode a déjà été exposée dans un article que j'ai fait publier par Gonlejean {Arcfiires de Physiologie, 1896). Très simple en est le principe. Il consiste à s'assurer, avec une pesée régulièrement faite, chaque matin, si la nutrition d'un sujet, soumis la veille à un travail et à un régime déterminés, est influencée quand il j a substitution réciproque, dans la ration, de la graisse pure (saindoux) et du sucre de canne, en diverses proportions. » Naturellement, toutes les précautions doivent être prises pour assurer la perma- nence de l'identité de toutes les autres conditions expérimentales. Lorsque cette identité est à peu prés réalisée, on peut avoir pleine confiance dans les pesées desti- nées à montrer que l'alimentation a rempli convenablement son but. Que le poids du sujet reste stationnaire ou plutôt oscille autour d'une certaine valeur moyenne, ce sera l'indice que le potentiel de la ration alimentaire suffit exactement à la production- du travail physiologique qui est demandé aux muscles. Dans le cas où le poids fléchi- rait, on en induirait que, la ration ayant été insuffisante, il a fallu que le sujet em- prunte à sa propre substance une partie du potentiel nécessaire à cette production de travail. Enfin, si le poids de l'animal était, au contraire, en croissance, on conclurait à l'exubérance de la ration; alors une partie du potentiel alimentaire, restant dispo- nible après la production du travail physiologique, serait employée à la constitution des réserves d'hydrate de carbone et de graisse. ( '073 ) » Telle est la méthode. » C'est sur le chien qu'elle a été appliquée. 11 m'a fallu trouver des animaux par- faitement dressés au travail journalier qu'on avait à faire intervenir, habitués de plus aux substitutions alimentaires dont on voulait étudier l'influence. Mes tentatives ont été nombreuses. J"ai fait peu de bonnes rencontres. L'une d'elles a été complètement heureuse : c'est celle d'une jeune chienne dont le dressage a été commencé au mois de novembre 1896, et sur laquelle les expériences se continuent encore aujourd'hui avec le plus grand succès. Au bout de fort peu de temps, cette chienne était remarquable- ment entraînée à l'exercice qu'on exigeait d'elle (marche au trot allongé dans l'inté- rieur d'une roue actionnée par un moteur à eau). De plus, l'animal était arrivé promp- tement à s'accommoder à peu près également bien des deux rations complémentaires à comparer entre elles (sucre et graisse). On l'avait même accoutumé à d'autres ali- ments simples, tels que l'amidon cru. » On faisait commencer le travail toujours à la même heure après le repas, quand la chienne était en pleine digestion. Le sang se trouvait alors saturé des principes gras ou sucrés puisés dans le tube intestinal. Donc le tissu musculaire avait constamment ces principes à sa disposition, soit pour une consommation immédiate appliquée directement à la production du travail, soit, plutôt, pour la reconstitution incessante du glycogène incorporé au tissu musculaire, glycogène que je considère comme la seule forme sous laquelle le potentiel puisse être employé à l'exécution du travail physiologique des organes contractiles. » Four la mesure du travail exécuté, la roue était munie d'un compteur de tours. Le travail durait exactement une ou deux heures; mais le parcours accompli pen- dant ce temps n'était pas toujours le même, quoique le moteur fût assez régulier. En efiet, l'animal, en ralentissant ou en accélérant son allure, entravait ou favorisait l'action du moteur. Toutefois les compensations, qui s'établissaient spontanément au cours des exjjériences, entretenaient à un degré suffisant l'égalité du travail accompli dans les périodes qui étaient comparées entre elles. En général, le sujet faisait 12'"" à iS""" quand la durée du travail était d'une heure. Si la rotation de l'appareil durait deux heures, la valeur du parcours doublait et atteignait environ 2.5'"" à 26'"". Le .tra- vail musculaire n'était alors employé qu'au déplacement horizontal du corps de l'ani- mal et non j)as à son soulèvement. Il en résulte que l'activité intérieure des muscles n'était pas accompagnée de travail mécanique ou extérieur. Mais la dépense énergé- tique entraînée parle fonctionnement du système musculaire n'en était pas moins net- tement déterminée. » Après le travail l'animal était tenu à l'attache et laissé dans le repos le plus com- plet, à l'abri de toutes les causes d'excitation extérieure. » Le sujet ne faisait par jour qu'un seul repas pris le matin, repas comprenant une ration fondamentale de viande, la ration complémentaire de sucre ou de graisse et, enfin, la boisson. Au début des recherches, celle-ci (eau pure) était laissée jusqu'au soir à la discrétion du sujet. On retirait le récipient seulement pendant la nuit, pour supprimer toute possibilité d'ingestion quelconque dans les douze heures précédant la pesée du matin, témoin de l'influence exercée sur la nutrition par l'alimentation delà veille. Mais cette pratique a duré peu. » On avait calculé, d'après des expériences antérieures, qu'une ration de 4ooê'' de ( I074 ) viande crue suffirait au remplacemenl des albumlnoïdes enlevés au\ tissus de l'orga- nisme par le mouvemenl de rénovation de leur matière. C'était une ration un peu juste. Elle a été ensuite élevée à 5oo8^ Le choix s'était porté sur de la viande de cheval, dont on pouvait se procurer aisément, chaque jour, des morceaux de même provenance et de même qualité. On avait soin de la débarrasser minutieusement de toute la graisse interfasciculaire qu'elle pouvait contenir. D'après le dosage de l'azote, très souvent répété sur cette sorte de viande, sa teneur en substance albuminoïde sèche était environ de 20 pour 100. La valeur énergétique de cette ration ne s'éloignait donc guère de 475c»! à 480C"' (calculée d'après le chilTre donné par Berllielot pour la chaleur de combustion de l'albumine jusqu'à l'urée). » Pour la ralion complémentaire, on a commencé par les quantités de SiS'' de saindoux et laiS"- de sucre de canne. Dans les deux cas, celte ration complémentaire présentait à peu près la même valeur énergétique que loos'' d'albumine sèche, soit 479'"'''- Puis on augmenta les quantités de graisse et de sucre, soit en conservant entre elles le même rannort : ^'^'^'''' == ''"°° (proportion isodynamique ou isocnergctique), ' ' sucre 2,070 ,, I ,000 , . . . , - ', ■ \ soit en élevant la valeur de ce rapport jusqu'à -^^^ {proportion isoglycogenetique). » La glycose a été parfois substituée à la saccharose dans la proportion de le^oSg de gljcose pour i?'' de saccharose, équivalant au rapport inverse des pouvoirs thermo- gènes de ces deux substances, |fff|. Mais les expériences avec la gljcose n'ont pu être très multipliées, à cause de l'action laxative assez énergique qu'elle exerçait sur notre animal. Du reste, avec le sucre de canne, les fèces étaient toujours plus abondantes et plus molles qu'avec la graisse, ce qui constituait un avantage pour cette dernière. » La graisse alimentaire était couramment donnée à la dose deII0E^ On n'en a jamais retrouvé dans les fèces que des traces négligeables. Il a toujours été impossible d'y rencontrer, de même que dans l'urine, la moindre quantité de saccharose ou de gly- cose, quoique l'animal prit jusqu'à 200S'' de sucre de canne. » Les comparaisons alimentaires intéressantes ont toujours pu être faites pendant des périodes d'état physiologique exactement symétriques pour le sucre et pour la graisse, sauf pourtant l'exception inévitable résultant de l'action relâchante exeixée sur le tube digestif parles hydrates de carbone. On a pallié cet inconvénient en raccourcissant le plus possible le temps consacré aux comparaisons. C'est ainsi que l'alternance du sucre et de la graisse se faisait par périodes de trois, quatre, cinq, six jours au plus. Les chances d'identité des autres conditions expérimentales s'en trouvaient également accrues ; mais il est bien évident que l'identité théorique ne peut jamais être obtenue dans des expériences de cette nature. D'où une superposition imparfaite des poids constatés et des poids attendus. Mais jamais les écarts ne prennent une importance capable d'altérer la valeur vraie et la signification des pesées. » EXPÉRIENCES N° 1. — Sucre et graisse administrés en proportions isodyna- miques ou isoénergrliqnes. — Ration fondamentale : 4oo3'' de viande. Rations com- plémentaires à comparer : 5iS'' de saindoux ou 121?'- de sucre de canne (rapport: 1:2,373). Une heure de travail dans la roue. Le graphique n" 1 permet d'apprécier d'un seul coup d'œil l'inlluence exercée sur la nutrition par les deux rations compa- ( Ï075 ) rées : A, période pendant laquelle le sujet se portait et s'entretenait parfaitement; B, période pendant laquelle le sujet, impressionné par l'état de rut, tendait à la dé- pression. Graphique I. A (du :>9 mars au 22 a\ril). B ( du '3 avril au 9 mai ). II. m. nïooo 1«M0 ». ». i »1 B 1 / % fcias. ■^ M K HO / f \ 15 1 S 6.» u / 5 ao i ^ ( ^ Bt6 j 6.6 0 i g \ j iwj >0 ^ \é 16.' a n. ao i f 17 11. 1» / ». ,M 1^ / ^ 'i MO / "i 190 «" 990 \ 16,^60 ^ 1 1 V )1 ,^ 116 16. 90 V ^ 16 ras '■ISf ;^' «6 16,1» r^ \ ^16,15» H Y J \ljrt5 r B j 16,; st^ X Graisse il gr. Saccharose. 121 gr. Craisiie il gr. Saccliaruso iJi gr. Graisse bi gr. Glycose 1:8, s gr. Graisse il gr. » On voit que, dans les deux cas .\ et B, la graisse et le sucre, ([uoique administrés à doses isoénergétiqiK's, ne se sont pas montrés isotrophùjiies. L'effet nutritif a été beaucou|) plus avantageux avec le sucre qu'avec la graisse. En A, avec la ration de graisse, le poids oscille autour d'une moyenne, c'est-à-dire reste à peu près station naire; donc la ration suffit juste à l'entretien de l'animal. .A.vec la ration de sucre au contraire, le poids augmente constamment; donc elle est plus que suffisante pour l'entretien et se montre capable d'accroître les réserves de potentiel. En B, avec l'hydrate de carbone, le poids demeure stationnaire, tandis qu'il décroit rapidement avec la graisse. Pendant cette période de dépression, la graisse est tellement inférieure C. R., 1897, ■i' Semestre. (T. C\ÀV, N» 25.1 i 1^2 ( 1076 ) au sucre en aptitude nutritive qu'elle doit recevoir, pour l'entretien des travaux phy- siologiques du sujet, une coopération de potentiel emprunté à la propre substance de celui-ci » EXPÉRIENCES N" 2. — Sucre et graisse administrés en proportions intermé- diaires entre les proportions isoènergétiqiies et les proportions isoglycogéné- tiques. — Ration fondamentale: 5oos'' de viande. Rations complémentaires à compa- rer: iioS'' de graisse ou 200?'' de saccharose (rapport 1: 1,82, au lieu de i; 3,373). Boisson: 400»'' d'eau prise ex.clusivement au moment du repas. Deux heures de travail dans la roue. Le graphique n" II donne les effets des deux régimes sur la nutrition de l'animal. » Résultats identiques à ceux des expériences n° 1, série A. Dans les conditions spéciales aux expériences n° 2, la graisse entretient l'animal à un poids voisin de celui qu'il possède quand cet aliment est substitué au sucre. Donc i \0'' de graisse n'ap- portent aux muscles en activité, dans cette nouvelle expérience, que l'énergie stric- tement nécessaire à l'exécution des travaux intérieurs accomplis par ces organes. Au contraire, l'énergie potentielle contenue dans 200B'' de sucre de canne, quoique bien inférieure à celle des iioS'' de graisse, dépasse les exigences du travail physiologique. D'où un excédent qui accroît les réserves de l'économie animale. a EXPÉRIENCES N" 3. — Sucre et graisse donnés en proportions isoglycogé- nétiques. — • Conditions identiques à celles des expériences n° 2. Seulement la ration de sucre est réduite à i68s"' qui ont la valeur glycogénétique de iios'' de graisse. Les résultats, consignés dans le graphique n° III faisant suite au graphique n° II, sont des plus remarquables. On y voit que les aptitudes nutriti^^es du sucre et de la graisse se montrent alors, à t7 es peu près, de même valeur. Les poids démonstra- teurs oscillent, en effet, dans les deux cas, sensiblement autour de la même moyenne. » La masse des faits que j'ai accumulés, dans ces recherches poursuivies depuis deux ans sans aucune relâche, parlent tous dans le même sens. J'aurai à en produire encore un certain nombre. Mais, dès à présent, je n'hésite pas à tirer de ces recherches les conclusions suivantes : » i" Le pouvoir nutritif du sucre et de la graisse ne se mesure pas, chez l'animal de travail, à la quantité d'énergie potentielle contenue dans ces deux alitnenls. Entre l'aptitude nutritive et l'aptitude énergélique ou thermogène il existe un écart considérable. En effet, le pouvoir nutritif du sucre de canne étant I, celui de la graisse est i,52 et non 2,3^3, comme le veut la théorie actuelle des poids et des substitutions isodynames. » 2" // existe, au contraire, une identité parfaite entre l'aptitude nutritive du sucre et de la graisse et l'aptitude glycogénétique de ces deux substances. En effet, i^^,5i de sucre de canne ou i^'' de graisse font, pour celle-ci par oxy- dation rudimentaire, pour celui-là par hydratation, la même quantité de gly- cose, soit iS^Gi. » Ainsi, la saccharose et la graisse possèdent le même pouvoir nutritil ( Ï077 ) quand on administre, de l'un et de Vautre, les poids propres à former la même quantité de glycose ou de glycogène. Les poids isotropiiiques de ces deux SUBSTANCES SE CONFONDENT DONC AVEC LES POIDS ISOGLYCOGÉNÉTIQUES. llRArlIIQLE II (du lo iictobre au i" novcmbn-j Grai'ihqve III (du i\ au 21 novembre). 18^000 n'ioo, - - I7.< «>, ^ ^\ \ 8 \ f 11 ilO ^ 5!0 0 1, 30 " Vti - - 7.9 >5 ' ' i\ 1 1 i7,e 60 i / 1 f / n.i 90 f À 'm 90 f »> la ( 1 / n,i 90 M |J7, 65 ê lO 17^ to l».5S<<" V— '^ 4 -^- - ■lA ISO m !M A ^ B 1 1 ï IfillO j> % IS 070 l IL 90 Graisse SaccJior. GraUse Saccharose Graisse Sac. Saccharose Graisse iiogr. mo pr. iiogr. 2(KJ gr. 110 gr. 200 gr. 168 gr. 110 gr. » 3° Donc, les études expérimentales fort délicates qui m'avaient amené à prévoir cette équivalence reçoivent, des recherches entreprises pour en vérifier l'exactitude, une éclatante confirmation. Toutes les substances alimentaires ne sont pas aptes à fournir directement le potentiel énergétique où s'alimente le travail physiologique des muscles. Ce rôle est exclusivement dévoluau glycogène ( 1078 ) qui les imprègne. Il se dépense incessamment et se renouvelle sans cesse, grâce aux transformations chimiques qu'éprouvent dans l'organisme les apports ali- mentaires de toute nature. » InuLilede faire remarquer l'importance considérable que ces résultats donnent au rôle du sucre dans l'alimentation. » ■MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. D. ToMMASi adresse une Note sur « l'équilibre chimique dans l'élec- Irolj'se ». (Renvoi à la Section de Chimie.) M. Ch. Binet-Sanglé soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Tératologie, théorie nouvelle de la monstruosité et de l'inversion ». (Commissaires : MM. Blanchard, vanTieghem, Mdne-Edwards, Bornet, d'Arsonval.) CORRESPONDANCE. M. le Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : La deuxième Partie du Tome II de la « Minéralogie de la France et de ses colonies », par M. .4. Lacroix. (Présenté par M. Michel Lévy.) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur les cas du problème des trois corps (et des n corps) où deux des corps se choquent au bout d'un temps fini. Note de M. Paix- levé, présentée par M. Poincaré. « Considérons un système vS de n points matériels s'attirant suivant les lois de Newton. Deux des corps ne se choqueront au bout d'un temps fini que si les positions et les vitesses initiales des n corps sont exceptionnelles et satisfont à deux conditions. Ces deux conditions se réduisent à une ( '079 ) (l'autre étant vérifiée d'elle-même) quand les n corps se meuvent dans un même plan. » Dans le cas de deux corps, ces conditions sont algébriques. En est-il de même dans le cas de trois ou de n corps? Certains auteurs inclinaient à le penser; c'est là d'ailleurs la première question qui se pose dans l'étude du problème des n corps au point de vue des chocs possibles. Je vais montrer que dès que n dépasse i (ou, plus précisément, dés que Irois masses au moins ne sont pas nulles), lesdites conditions sont sûrement transcendantes. )) Il me suffit évidemment d'établir la proposition dans le cas du mouve- ment plan. Je zn'appuie, à cet effet, .sur un théorème que j'ai démontré antérieurement : » Quelles que soient les valeurs des n masses, du moment que n surpasse i et que trois masses au moins ne sont pas nulles, toute équation intégrale ( ' ) ALGÉBRIQUE du mouçcment est une conséquence des intégrales classiques. I) Autrement dit, soient (;,/)) les coordonnées du centre de gravité G de S, (^', r,') sa vitesse, 2T la force vive de S dans son mouvement autour de G, U la fonction de forces ^/ — —' enfin W = C le moment par rapport à G des quantités de mouvement de, S (dans le mouvement de S autour de G). Toute équation intégrale algébrique est de la forme (1) ^[^',r/,(?-5'/),(-^-r//\(T-U),Wj = 0, OÙ •]/ est une fonction algébrique des variables. » La même proportion subsiste si, au lieu de supposer l'équation inté- grale F = o algébrique par rapport à toutes les variables, on suppose seu- lement F algébrique par rapport aux vitesses, et fonction dex^, . . . , y^, t, à un nombre fini de branches. » Admettons maintenant qu'il y ait choc au bout d'un temps fini quand la condition algébrique (2) -lih -î?.. y 7„, .r., y,, . . . , y'„) ^ o est remplie. Cette condition est une équation intégrale du mouvement. Elle est donc de la forme (i). Il est évident, d'autre part, que la condi- tion (2) est encore remplie : 1° quand on augmente t d'une constante (') J'appelle équation intégrale loute relation entre t, les Xi, /,■ et les x\, y',, qui ne peut être vérifiée dans son naouvemenl pour t =o sans l'être quel que soit t. Le théorème énoncé s'applique au mouvement de S dans l'espace. ( io8o ) (elle est donc indépendanle de t); 2" quand on augmente H, -/i, E', r' de constantes (sans changer les vitesses par rapporta G), ce qui ne change ni T — U, ni W; la relation (2) est donc indépendante de S, r,, l', -n , et peut s'écrire W = (p(T-TJ). Mais les équations du mouvement ne changeant pas quand on change / en a}t, les Xi, Vj en a^a;,, a- r,, les x-, y- en ''•W=-(p — ^^^ — c'est-à-dire y.- — ) — ï a a on doit avoir = 3C'f(T- U), cp(T-U) ), V U ); désignant une constante «f^/nm^we (qui peut avoir plusieurs détermina- tions et en particulier être nulle). Autrement dit, la condition (2) peut s'écrire (3) W-(T-U^ = -X^ » Or, quelle que soit la valeur supposée de >., il est facile de voir que, moyennant certaines inégalités, les conditions initiales vérifiant (3) cor- respondront à un mouvement hyperbolique (mouvement où les trois astres s'éloignent l'un de l'autre indéfiniment quand t tend vers + 00 ou vers — so). Il est donc impossible que l'équation (3) soit condition suffisante du choc. C. Q. F. D. » Le même raisonnement prouve que (dans le plan), la condition du choc ne saurait se traduue par une relation F ^ o, où F soit algébrique par rapport aux vitesses et fonction uniforme {ou à un nombre fini de branches) des coordonnées. Il suit de là que, dans l'espace, les conditions du choc ne sauraient se traduire par deux relations F = o, $ =: o où F, soient algé- briques par rapport aux vitesses et fonctions à un nombre fini de branches des coordonnées. » On peut préciser encore ce résultat de la manière suivante : bornons- nous, pour plus de clarté, au cas de trois corps mobiles dans un même plan. En tenant compte des intégrales classiques, on sait qu'on ramène l'étude du mouvement à l'étude d'un système 1 de deux équations diffé- rentielles du second ordre, où r,, par exemple, est la variable, r^, r^ les deux fonctions inconnues (r, , /•,, r, désignant les distances des trois corps) ; ces équations dépendent d'ailleurs de la constante des forces vives h et de ( io8i ) la constante des aires C. Ce système 1 admel-il des équations intégrales F = o, où V soit algébrique {et homogène) en dr,, dr^. dr^ et fonction à j branches de r,,r,, r^ Clés constantes C, A pouvant figurer d'une façon quel- conque)? Les propositions générales que j'ai établies sur les intégrales des systèmes (voir les Comptes rendus, janvier 1897) permettent de démontrer qu'il n'en est rien {'). Il suit delà que, si Fù,,/-,,/-^, dr,, dr^, dr^, h,C) = o est la condition du choc, if est impossible qu'elle puisse se mettre sous une forme où 1*" soit algébrique en dr^, dr.,, dr^ et fonction uniforme (ou à j branches ) de r,, r.^, r^ . » ASTRONOMIE. — Sur un mode particulier d'observations circumzénithales . Mémoire de M. Ch. Rouget (Extrait par l'auteur), présenté par M. Léauté. « Dans la séance du 17 juillet 1882, M. Perrier a bien voulu présenter en mon nom, à l'Académie des Sciences, une Note qui contenait l'exposé succinct d'un mode particulier d'observations circumzénithales : il s'agis- sait d'employer deux étoiles dont l'une ait une déclinaison supérieure à la latitude du lieu, et l'autre une déclinaison inférieure, et d'observer le moment où ces deux astres paraissent dans le même plan vertical. » Pendant un certain temps, avant et après son passage au méridien, l'astre de déclinaison supérieure est compris dans un plan azimutal qui tourne eu sens inverse du mouvement diurne apparent; tandis que le plan d'azimut qui comprend l'astre inférieur tourne dans le même sens que le mouvement diurne, cela à cause du pivot qui est le zénith, placé comme déclinaison entre les déclinaisons des deux astres, et de l'axe de rotation commun, qui est la ligne qui joint le centre de la Terre au zénith, supposé immobile. » J'ai repris en détail l'étude de celte question, qui paraît d'autant plus intéressante que la rapidité avec laquelle les deux plans azimutaux se rapprochent et finissent par se confondre, au moment même du passage de la trajectoire au zénith du lieu d'observation, fournit un moyen très précis de constater l'époque du phénomène. C) La même proposition s'applique, tant dans le plan que dans l'espace, pour n quelconque, aux. systèmes difTéreniiels réduits qu'on substitue aux équations du mou- vement, en tenant compte des intégrales classiques. ( io82 ) » J'expose, dans le travail ci-joint, l'examen de la période pendant laquelle le plan azimiital de l'étoile supérieure se meut à partir du méri- dieu vers l'ouest, par exemple (et par prolongation au dckà du pivot vers l'est, sur l'horizon) : c'est la période utile. L'azimut Az de digression de ce plan d'azimut, tant à l'est cju'à l'ouest du méridien, a pour expression sinA- = ^^-, > en appelant D' la déclinaison de l'astre supérieur, et /la latitude du lieu il'observation ; au delà, la rotation du plan d'azimut s'annule et change de sens. L'angle horaire de l'étoile, à ce moment, a pour expression, en l'appelant/?, cos/» = ' J^, ; réduit en temps, il donne la durée de la période utile, avant et après le passage de l'étoile au méridieu. 1) Je rappelle que le principe fondamental de la Théorie des Trajectoires est celui-ci : Avec un chronomèlre à secondes, qui peut n'être mis en marche qu'au moment des observations, il est possible, en constatant les èiioques de passages de deux trajectoires, séparées par un intervalle de temps évalué au chronomètre, de déterminer la latitude et le temps sidéral du lieu où l'on opère, sans aucun changement préalable. n Je fais voir qu'avec une connaissance aussi imparfaite qu'on le voudra de la latitude et de la longitude du lieu d'observation, on peut savoir, d'avance, par approximatiou, l'heure sidérale du phénomène, et surtout l'orientation d'une trajectoire quelconque, de sorte que, avec un instrument muni d'une boussole, on est en mesure d'être très suffisamment renseigné pour ne pas manquer la constatation de l'heure du passage. » Je montre enfin que, en traitant la Lune comme une étoile, et prévoyant d'après ses positions, notées sur un globe ou une carte, pour ime nuit quelconque, les trajectoires qu'elle pourrait former avec des étoiles, dans les conditions précitées d' observations circumzénithales ^ ou aurait au moment du passage une trajectoire connue, car elle passe par l'étoile et le zénith, dont les coordonnées sont données au même instant par la latitude et l'heure sidérale : de là une première équation entre les coordonnées incon- nues de la Lune. » La seconde équation se trouve dans la Connaissance des Temps; en prenant aux heures de Paris, qui comprennent l'époque simultanée du lieu d'observation, les deux couples de coordonnées de la Lune, ils fournissent une nouvelle trajectoire connue, en les considérant comme appartenant à deux astres différents et distincts. » Mode d'observation. — Je crois que l'on peut se contenter, grâce aux ( io83 ) mouvements contraires des plans d'azimut, d'un miroir tournant autour d'un axe horizontal, monté sur un plateau muni d'une boussole. Je vais expérimenter un instrument bien plus simple, que j'appelle planchette astronomique. C'est une planchette munie d'une boussole : elle contient un fil à plomb et deux miroirs dont je décris l'agencement. J'espère pouvoir bientôt rendre compte de son fonctionnement à l'Académie, d GÉOMÉTRIE. — Sur un réseau conjugué particulier de certaines surfaces dérivées (les surfaces de second ordre. Note de M. S. Maxgeot, présentée par M. Darboux. « Les lignes de symétrie L d'un elh'psoide ou hyperboloïde S forment une famille de courbes appartenant à la classe des courbes C dont les tan- gentes sont perpendiculaires à leurs polaires par rapport à la quadrique, et les surfaces de symétrie i de cette quadrique font partie des surfaces r dont chacune est le lieu d'un point tel que la distance de ce point à chaque plan principal de S est proportionnel au produit des distances de ce plan à deux plans décrivant deux quelconques, C,, Co, des courbes C. Si x^, x^, x^ désignent les coordonnées d'un point de l'espace rapporté aux trois axes Oa:,, Ox.^, Ox^ de la quadrique; o,. a^, a^ des constantes propor- tionnelles aux carrés de ses axes, que je suppose inégaux, et //, r deux paramètres, les deux formules f ± -?i")i >, /y(HHrt„ + cp(H)l _ / /•, II') (A) où l'on fait n = i, 2, J5, définissent, la première toutes les courbes C, la seconde toutes les surfaces T, pour les différentes formes des fonctions /"(/^j, o(u),ff(v), el u qui passent en chaque point M (a;,, a-,, x^) de T, et M', M" les points focaux autres que M, de ces deux droites qui engendrent deux con- - gruences. Les coordonnées de M' et de M" ont pour expressions ^fM et ce,, ""^'^^yi Elles montrent que, si M décrit la surface r, " /Tf I rr. I rr \ * ce M' et M" décrivent aussi deux surfaces r, soient r' et T", et si M se meut sur une des lignes C, M' et M" parcourent également deux des lignes C. » Dans le cas où r est l'une des surfaces 1, T' et T" sont aussi deux sur- faces 2, soit S' et 2"; et si l'on fait alors mouvoir le point M sur une ligne L, les points M' et M" se déplacent sur deux lignes L, tandis que les trois droites MT', MT", MM" engendrent trois surfaces I. » Je considère maintenant l'équation linéaire qui caractérise le réseau conjugué formé, sur la surface T, par les courbes de paramètres u et <% à savoir (E„) [(p(w)-o,(.0]^j^j; d-^ I tJO t j° L'équation (E„) est inlégrable par la méthode de Laplace quand l'im des deux produits /(«) ç'(«)./, (r) (p',((') est constant et égal à l'in- verse d'un nombre entier />, positif ou négatif, et seulement dans ce cas. Ce cas correspond à l'hypothèse où l'une des deux lignes C,, C, est une des unicursales C définie par la formule ■'■«= ?■«(««-!-"/ (n = 1, 2,3), /•( , r,, Tg étant des constantes. » -2° On peut intégrer l'équation (E„) toutes les fois que les deux inva- riants de l'équation (E^) sont égaux, c'est-à-dire quand on a 2,//(«) ?'(")/. («•'» ?; (") =^/(") ?'(«) - A (0 ?; (^)- En effet, si q)'(") ?< ('') n'fst pas nul, cette condition exige que /{u) '^'{") ( ioS5 ) ety, (t')o', (c) soient égaux à - el 7^—.) c étant une coastante. Mais alors c c J l'équation (E„) devient l'équation de Poisson, car on peut prendre ç(m)=:«, o,(t') = (). Le second membre de la formule (A) a ici pour expression r,j(a„-i- uy(fl„-f- 1')""^; cette formule définit les surfaces de Lamé poury == o. » Lorsque le produit cp'(«)cp', (t^) est nul, chacun de ses facteurs doit l'être : le deuxième membre de la formule (A) peut être remplacé par r„M''""^''f'"""^'', /•„« c^ t' étant des constantes arbitraires, et l'équation (Ej) prend, après les substitutions (. J^, /"\'"" , loK" , loge u' = c — c' A,.l A.. 1=V, la forme simple dont j'ai donné ailleurs l'intégrale générale ('). Les surfaces F correspon- dantes à ce cas sont les surfaces de symétrie de quadrique S, qui sont, en même temps, surfaces de symétrie d'une quadrature homofocale, et aussi les surfaces de symétrie communes à deux quadriques quelconques homo- focales à S. M L'un des résultats que je viens d'indiquer donne lieu à ce théo- rème : » Pour que V équation caractéristique du réseau formé, sur une surface de symétrie "L d'une quadrique S, parles lignes de symétrie de cette quadrique et leurs courbes conjuguées D, soit intégrahle parla méthode de Laplace, il est nécessaire et suffisant que cette surface iL soit une des surfaces de la symétrie S, dont chacune est définie par la condition de passer par une des courbes C (^). » Ces surfaces il, peuvent être facilement construites par points, leurs coordonnées ayant pour expressions I rn{a„-^u)Pv"- (« = i,2.3); et leur construction peut être effectuée par la règle et le compas lorsque les carrés des axes de S ont entre eux des rapports commensurables. (') Thèse de doctorat : De la symétrie courbe; Gauthier-Villars et fds; 1860. (-) Les lignes D, qui comprennent cette courbe, sont toutes des courbes C, ajanl le même ordre. Les deux, surfaces S', 2" font ici partie, comme X, des surfaces 2) ( Jo86 ) » Parmi les surfaces S, je citerai : i° celles qui passent par les paraboles du complexe des droites perpendiculaires à leurs polaires par rapport à la quadrique; 2" celles qui passent par les cubiques de Chasles relatives à la quadrique, ou, ce qui revient au même, par les projections des lignes de symétrie de la quadrique sur cette quadrique elle-même. Chacune de ces dernières surfaces est le lieu des pieds des normales abaissées, sur les quadriques homothétiques et concentriques à S, des différents points de l'une des trajectoires orthogonales de ces quadriques. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries de Taylor. Note de M. Etc. Fabry, présentée par M. Darboux. « Si l'on développe une fonction en série de Taylor, la circonférence de convergence passe en général par un seul point singulier. Mais, si les coefficients de la série sont choisis arbitrairement, M. Borel a montré (^Comptes rendus, i4 décembre 1896) qu'en général tous les points de la circonférence de convergence sont singuliers; j'ai également donné (^Comptes rendus, 18 janvier 1897) une démonstration de ce théorème. Je me propose de chercher les conditions que doivent remplir les coefficients pour qu'il n'y ait sur la circonférence de convergence qu'un point singu- lier, isolé dans une certaine région. »' Soit la série avant pour rayon de convergence l'unité. Posons ^u+/i-i /l{h-l) n-i-à-2 h{h-l) d'où l'on déduit h £ étant donné, si n est assez grand, on aura l««|<(t+0" et A,|<(i (— i/'a". A/,; «! — ^ n = (i - =)-"- .«^ ' /i!v! v = o pourvu que cette série soit convergente, ce qui a toujours lieu si pourvu que 0 soit assez petit, 4/ ^^ , limite supérieure y-;^ | , et celle de "\l\ ojz) \ sera i . aura pour » Donnons à ; des valeurs telles que — entier. On a ; Oe' ^' , où N est un nombre N— I I V -■'*'^' / *• \ -^ V \ ft''+*-^ (»-h/< + A-N)! N 2i '' ' *?" i;i^ ~ ^ '^'■' « 1 (/» H- A-N) ! et, si 9 est assez petit et n assez grand. {it + h) Aj»'^r;^<(' '^■^? ,/i+*NûA+*N (o -H £)*+*" 0 M Pourvu que 20< (, le dernier terme est aussi petit que l'on voudra. si N est assez grand, et - L A,/J"' (/i + v)! a pour limite supérieure o, pour n infini, quel que soit v. « Ainsi, pour que le point z = i soit le seul point singulier sur la circon- férence de rayon i, et que ce point singulier soit isolé, non seulement sur la circonférence, mais dans une région voisine extérieure comprise entre la circonférence et des directions qui ne lui sont pas tangentes, il faut et il suffit que l'on puisse trouver une quantité positive 6 telle que la limite su- périeure de - L XH , (/i + v)! «!vl pour n = x;, soit nulle, quel que soit v. » Mais si n est assez grand, - \. \H {"■ /i!v! est plus petit que . 1 • ^ « ( 2 -H c ) 0 expression qui est maximum lorsque v est compris entre ^-^ .(2 + .)l — I et l-(2-t-£) -, en supposant (2 -t- s) 0 < i . Il en résulte que, si l'on ne donne à V que des valeurs telles que - 5 a < _ , on aura une limite supérieure ( io89 ) au plus égale à (i -i- oc) L(i + a) -+- a.L - qui tend vers o avec a. De même. SI 26 1 >■ -, on a une limite supérieure au plus égale à n ~ I — 2 0 (i4-l)L(i + l)4-XL^, expression qui s'annule pour une seule valeur positive que nous représente- rons par >.. Il suffit alors, pour appliquer le théorème précédent, de prendre, pour chaque valeur de n, les différences \ telles que «£ <^ v <[ n(X — e), £ tendant vers o avec -, mais aussi lentement que l'on voudra. » PHYSIQUE. — Sur les transformations isothermes et adiahatiqiies des gaz réels; dèlerminalion du rapport y des deux chaleurs spécifiques. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lippmann. « \ . Formules relatives aux gaz parfaits . — Pour un gaz parfait, les trans- formations isothermes sont exprimées, par définition, par la relation (i) Mpv = RT, dans laquelle M représente la masse moléculaire dn gaz, *• le volume oc- cupé par l'unité de masse sous la pression p, à la température absolue T. » D'après mes expériences relatives aux volumes moléculaires, et en adoptant pour la masse moléculaire de l'oxvgène le nombre 32, on a R = 83,075.10° C. G. S. » Les transformations adiabatiques ont lieu suivant la formule (2) /j('Tf= const. » Enfin la vitesse du son dans un pareil gaz (vibrations de très faible amplitude) est donnée par la formule » L'application de ces formules conduit à des résultats plus ou moins approches. Je me suis proposé de les remplacer par d'antres donnant des résultats exacts. » 2. Transformations isothermes. — Soit o le rapport que j'ai précé- ( logo ) demment défini sous le nom de volume moléculaire (') I — T . I 0-' \^) ? ^ I H- (e — i) :. u)-'-H (e— i)' ". IO-' » Il résulte immédiatement de la définition de 9 que, pour \\n gaz réel, (5) M/^^' = RT9( = ). » On en déduit le coefficient d'élasticité isotherme A représentant le dénominateur de o. » On pourra d'ailleurs, le plus souvent, remplacer -• ^ par son premier terme, que j'ai désigné antérieurement par -t. On aura ainsi )) 3. Transformations adiabatiques. — Si Ton désigne par ( -^ ) la dé- rivée partielle dans le cas d'une transformation adiabalique, on a (7) (^Jl\ -..{'t » On en déduit immédiatement le coefficient d'élasticité adiabatique le dénominateur pouvant se réduire à (i -)- Xp). (') Voir Comptes rendus, t. CXXV, p. 708 (8 novembre 1897). — Pour éviter toute confusion j'ai substitué la lettre o à la lettre i' employée jusqu'ici. C'est d'ailleurs pour simplifier les calculs que j"ai écrit précédemment r — I — [/ -(- (e — i) 5 + (e — 1)^"]. 10-''. Je rappelle que fl et 6 étant la pression et la température critiques du gaz, e désigne 1 76-/' , ^ . , e , . , . le rapport -^--j — , et que les lonctions y, z et a du rapport = sont bien représentées (série normale) par les formules y = 72 •■/.'— iSo./; +173-7.-— 83./ + 12,3, i; = 101,4./' — 220 . /^ -+- 266 .y- — 119.7-1-16,9, " = '-0.7 (■/ — !). (-) La formule (5) établit un rapprochement entre le volume moléculaire et le coefficient isotonique; mais celui-ci est > i, tandis que ca ■< i en général. ( I09' ) » L'équation (7) peut s'écrire / \ i d^ , dp di' (9) -^^/,+ ^+y-=0. La relation qui remplace pour les gaz réels l'équation de Laplace est (10) • A/w^=const. » 4. Vitesse du son. — Il suffit, pour obtenir la vitesse du son à T° sous la pression p dans un gaz de masse moléculaire M, de remplacer, dans la formule bien connue, E en p par leurs valeurs ci-dessus. (,,) V= /RT. , -«/'^T .o-^-y — ^ -^ 4/ M .Pà^ V M ' io-'-t-(2e — i)^-(-(3e — i)(e — i)m " V ^ dp » Nous verrons que y diminue lorsque la pression p augmente. D'autre part, e est proportionnel à p. Il en résulte que, contrairement à l'opinion reçue, la vitesse du son diminue lorsque la pression augmente. » 5. Détermination de y. — Peut-être, dit Laplace, la vitesse du son est-elle le moyen le plus précis d'obtenir y. M Les nombres calculés au moyen de mes formules me portent à croire qu'en effet la détermination de V dans un gaz bien desséché, à une tem- pérature bien connue et uni/orme, conduirait à des résultats exacts. » J'ai examiné, à titre d'exemple, les déterminations de Wiillner sur l'air et l'anhydride carbonique à o" et à roo('). J'ai rapproché les valeurs y calculées au moyen de la formule (11) et celles y, calculées par l'auteur. » Les nombres à 20° sont obtenus par interpolation. ui Air à 0° 33i,9 i,4o66 i ,4o526 » à 20° » i,4o6 1,40491 » à 100° 387,7 1,4029 1,40289 C0= à 0° 259,28 1,3274 i,3ii3i >' à 20» » i,320 i,3o68 » à ioo° 3oo,i4 1,2902 1,28212 (') WuLLNER, Annalen der Ph. und Ch., 9= série, t. IV; 1888. — L'auteur déter- mine les longueurs d'onde X par deux lectures an calhétomèlre, à la température or- dinaire sur le tube de verre refroidi ou réchauffe. Il n'est point question de correc- tions de température : de là une erreur relative en moins de 0,001 sur X et 0,002 sur v dans les expériences à 100". Cette dernière se réduit à o,ooo3 à 0°. C. R. 1S97, a- Semestre. (T. CXXV, N° 25.) l44 ( 1092 ) ,, Application. - J'ai utilisé ces Taleurs de y pour le calcLil de l'équiva- lent mécaniqae de la calorie, en admettant les valeurs de C d'après Regnault et les données de Joule et Thomson relatives au travail interne. Je citerai seulement deux des nombres obtenus : c. G. S. Kilogrammètres. Airào" 4,206. lo' 428,7 CO^ào" 4.219 43o,i Au lieu de 4, '9 ^^7 qui paraît résulter des meilleures expériences sur le frottement. „ Je donnerai quelques indications sur ce calcul dans une prochaine Communication, et je discuterai les résultats obtenus. « SPECTROSCOPIE. - Sur un appareil pe? me liant de séparer des radiations simples très voisines. Note de M. Maurice Hamy, présentée par M. Lœwy. « L'appareil que je vais décrire est destiné à isoler des radiations dont les longueurs d'ondes sont très peu différentes. Il est fondé sur le principe des interférences. » Imaginons une lentille convergente L dont l'une des faces S,, sup- posée optiquement plane et couverte d'une demi-argenture, regarde une seconde surface plane réfléchissante So, argentée à fond. Les surfaces S, et S2 étant réglées de manière à être rigoureusement parallèles, appe- lons a leur distance. Disposons dans le plan focal de L, situé du côté de la surface sphérique, un point lumineux monochromatique P, de lon- gueur d'onde 1, à quelques millimètres de l'axe principal de cette lentille. Les rayons envoyés par P deviennent parallèles après avoir traversé la face courbe de L; ils se réfléchissent partiellement sur chacun des plans S, , S„ et, après une nouvelle réfraction à travers la surface sphérique de L, viennent converger en un point Q symétrique de P par rapport à l'axe principal du système. Plaçons l'œil en Q et, au moyen dun dispositif assez délicat, d'ailleurs très facile à construire, faisons varier a lentement d'une quantité inférieure à - . Il arrivera un moment oii les deux faisceaux réfléchis interféreront et le système des deux surface S, S, deviendra com- plètement obscur. Superposons au point P un second point lumineux P' de lon'Jueur d'onde a . Si la distance a est convenable, les rayons émis par la seconde source n'interféreront pas totalement. Le svstème des surfaces ( I093 ) S, Sj sera uniformément éclairé et la lumière qui arrivera en Q sera mono- chromaticjue et de longueur d'onde V, bien que les radiations émises parle double point P, P' soient en réalité complexes. » Pour que l'éclairement en Q soit maximum il faut donner à a une valeur telle que les deux faisceaux réfléchis par S,, S,, issus primitivement de P', arrivent en Q avec des phases concordantes. Il faut pour cela, R dé- signant un entier, que la relation 4a(V — 'X) = (2K +- i)7.V soit sensiblement vérifiée. » Les distances a ainsi déterminées sont les écartements qu'il faudrait donner aux surfaces réfléchissantes d'un appareil produèteur d'anneaux de Newton pour que ces franges, observées sous l'incidence normale, s'éva- nouissent (phénomène de Fizeau). » Pour faire parvenir en Q de la lumière de longueur d'onde 1, au lieu de lumière de longueur d'onde 1', il suffit de faire varier a de -^• » Pratiquement le point lumineux P peut être remplacé par une ouver- ture d'étendue appréciable, pourvu qu'elle soit tout entière contenue entre deux circonférences, centrées sur l'axe principal de la lentille L, dont les rayons satisfont aux inégalités R- <[ R'- <^ R- -+- — ^j/désignant la longueur focale de L, qu'il y a intérêt à prendre un peu grande (i™ environ). » Au lieu de deux radiations simples superposées en P, on pourrait en considérer trois. » Il faudrait alors, pour les séparer, faire passer les rayons sortant en Q dans un appareil semblable au premier; mais l'expérience cjui est facile- ment réalisable avec un seul extincteur se compliquerait. D'ailleurs, il peut arriver qu'un même appareil éteigne simultanément plusieurs radiations, si l'entier R est convenablement choisi. » Application à l'analyse des raies spectrales. — Supposons que l'on ait reconnu la multiplicité d'une radiation aux alternatives de maxima et do minima de visibilité des franges que cette radiation fait naître dans un ré- fractomètre interférentiel quelconque, susceptible de donner aux faisceaux interférents une différence de marche variable à volonté. Soit A, la dif- férence de marche qui correspond à l'un des minima de visibilité des franges. Faisons passer la lumière à travers un extincteur dont les sur- faces sont à la distance « ^ — , avant de la faire pénétrer dans le réfracto- ( I094 ) mètre. En faisant varier a lentement de \, sans toucher au réfractomètre, la visibilité des nouvelles franges produites dans cet appareil passera par des alternatives de maxima et de niinima. A chaque maximum correspond l'extinction d'une radiation simple, peut-être de plusieurs, appartenant à la radiation composée. On pourra donc se rendre compte, au moins approxi- mativement, de sa constitution. Si la radiation est double, ce que nous supposerons ici, la netteté des franges passera par deux maxima seulement correspondant à des variations de distance des surfaces S,, S. égales à ^• Les deux composantes seront complètement séparées; il deviendra possible de mesurer exactement leur différence de longueur d'onde avec le réfrac- tomètre et de les étudier une à une. ). L'avantage de cette méthode sur celle qui a été employée avec succès par M. Michelson ( '), pour l'analyse des raies spectrales, consiste dans ce fait que les composantes de la radiation multiple peuvent être isolées les unes des autres et examinées tour à tour. » Je reviendrai ultérieurement sur les applications que comporte cette méthode. Je me bornerai, pour l'instant, à indiquer que l'on séparerait par ce moyen les deux raies D du sodium en plaçant les surfaces S,, S, à o""",i4. En éloignant ces surfaces à lo"", on séparerait, dans le jaune vert, des radiations dont les longueurs d'ondes ne diffèrent que par la sixième décimale significative; en les installant à loo"", on séparerait des radiations simples dont des longueurs d'ondes ne diffèrent que par la sep- tième décimale significative. » CHIMIE PHYSIQUE. — Ebullioscopie de quelques sels en solution eihéree. Note de M. R. Lespieau, présentée par M. Friedel. « L'élude des points d'ébullition des solutions éthérées a été faite dans l'appareil de M. Raoult; l'éther employé bouillait à 34°, 6 sous la pression de 757°"° et le therntu)mètre était divisé en cinquantièmes de degré. » Des résultats observés, il suit que l'on ne peut déduire d'une seule me- (') A. Michelson, Détermination expérimentale de la valeur du mètre en lon- gueurs d'ondes lumineuses (Trai'au.v et Mémoires du Bureau international des Poids et Mesures, t. XI). (Mémoire Uaduil de l'anglais par M. Benoît.) ( ïogS ) sure le poids moléculaire d'un sel dissous dans l'élher. Les nombres ainsi déterminés varient en efiet très rapidement avec la concentration ; aussi doit-on chercher la limite vers laquelle ils tendent quand la concentration diminue indéfiniment. Cette limite a été calculée en admettant, ce qu'un tracé graphique a suffisamment confirmé, que les courbes obtenues en portant en abscisses l'élévation du point d'cbullition A, et en ordonnées le rapport de Aj au poids de matière dissoute sont reclilignes. » Voici les nombres trouvés (M désigne le poids moléculaire déduit d'une observation) : » I. HgCl-^ 27r. Limite 272. II. FeCI'=i6a,5. Limite i53 At. M. 0, i5 3o5 o,.?o 346 >. At. M. o,38 160 0,75 170 '.«7 180 » M. Muller était déjà arrivé au même résultat. .1 III. ZnCl-=:i36. Limite i38. AT. M. 0,33 23o 0,42 280 0,62 540 » IV. SbCl'= 226, .5. Limite 228. At. M. 0,18 229 o,36 234 0.77 245 1,5. 270 » V. UO'(A7.0')'6IPO = 5o4. Limite io4',. AT. M. 0,35 870 0.49 807 I , 10 647 1 ,3o 6o4 ( 1096 ) » On voit que l'eau de cristallisation ne s'est pas séparée de l'azotate, car le poids moléculaire calculé en eût été diminué, tandis qu'on le trouve double du nombre habituellement admis. )) On a remarqué depuis longtemps que les poids moléculaires déduits de l'application des méthodes de M. Raoult pouvaient être multiples des poids moléculaires réels, parce que plusieurs molécules pouvaient se réunir en une seule. Voici, à ce sujet, une cause d'erreur dont on n'a peut- être pas assez tenu compte dans plusieurs cas : si un corps de poids molé- culaire M réagit sur le dissolvant, l'éther par exemple, en donnant un corps ayant pour formule M«(C"H"'0)P; les méthodes de M. Raoult fourniront à la limite non le nombre M, mais bien a.M. a, pourrait d'ailleurs être supérieur ou inférieur à l'unité. Si l'on pouvait montrer que a = 2 pour l'azotate d'urane ou que (x = ^ pour le perchlorure de fer, on serait amené à conserver les formules anciennes. Des expériences faites dans d'autres dissolvants paraissent avoir résolu le problème pour le composé ferrique, mais peut-être ne s'est-on pas assez préoccupé de cette cause d'erreur quand on a voulu déterminer les poids moléculaires des métaux, en les dissolvant dans le mercure auquel ils se combinent. » CHIMIE MINÉRALE. ~ Sur le cériiim. Note de M. Boudouard, présentée par M. Troost. i( Dans une Note présentée à l'Académie ('), MM. Wyrouboff et Ver- neuil ont critiqué les résultats que j'avais obtenus relativement aux sels de cérium ("). » 1° Tout en faisant remarquer la différence d'origine des oxydes de cé- rium qui ont servi, soit aux déterminations de MM. Wyrouboff et VerneuiJ, soit aux miennes, je montrerai d'abord que mes résultats analytiques ne présentent pas entre eux des différences plus grandes que ceux de MM. Wyrouboff et Verneuil. » MM. Wyrouboff et Verneuil trouvent, en effet, insolite ce fait que dans (') Comptes rendus, l. CXXV, p, gSo. C') Comptes rendus, t. CXXV, p. 772. I ( I097 ) le fractionnement du sulfate, les eaux-mères donnent des chiffres tantôt su- périeurs, tantôt inférieurs aux chiiTres fournis par les dépôts cristallins. Dans les déterminations de MM. Wyrouboff etVerneuil, on retrouve ab- solument les mêmes faits, soit dans un sens, soit dans l'autre. » Par exemple, MM. Wyrouboff et Verneuil ont trouvé : , l i'= cristallisalion. . . Q2,4q / , 0,27 1. ^ '^^ ^=0,27; e=— 4- = 0,0029, (3" » ... 92,76 t 92,5 ,, l I'" cristallisation. . . 02, 56 ) , , 0,74 "•13' >. ... gsis !'^ = °'74; e=-^ =0,0079. » De mon côté, j'ai obtenu : , i i" cristallisation. . . i36,5 i , 0,9 „„ I. _ . ' \d=o,g; e= -,2 =o,oo6d, ( Eaux-raeres «37,4 ! '^7 ,, ( r" cristallisation. . . 187, i5 / . ,. o,45 , II. „ , ,'' d = o,4o; e= --5- rr 0,0082, ( Laux-meres 137,0 ) 107 ... 1 !'■« cristallisation. . . 187,80 ) , . 2,o3 ,, III. „ , „' [d=2,oo; t'= — 5— = o,or44. I h.aux-meres 1.59,9 ) '-^O )) Ainsi, MM. Wyrouboff et Verneuil qualifient d'insolite un fait signalé dans ma Note, et des résultats analogues sont cités dans leur Mémoire. Je ferai remarquer que l'erreur est du même ordre de grandeur. )i 2° Quant à l'observation difficilement acceptable qu'un cériumà poids atomique de 1 37,80 adonné deux parties à poids atomiques 140,7 et i38,5, il y a eu de ma part erreur de rédaction. Il n'y a rien de commun entre les deux séries de déterminations, et l'on devra lire, au lieu de « ayant fait des » cristallisations de ce même sulfate », ceci : « ayant fait des cristallisa- tions d'un sulfate provenant d'un acétate basique ». » 3° Lors de l'action de l'eau oxygénée sur l'acétate de cérium, comme j'opère toujours à chaud, j'ai une précipitation partielle ; c'est, en somme, le but que je me propose. Il n'y a pas là d'erreur d'observation. Quant à la pureté de l'oxvde de cérium sur lequel je travaille, je crois être à l'abri de toute critique de ce côté; ÎNIM. Wyrouboff et Verneuil posent comme critérium de la pureté de l'oxyde de cérium la couleur blanche qu'il doit avoir : l'oxvde de cérium que j'ai obtenu est blanc, et je me suis préoccupé de débarrasser le cérium, aussi bien du thorium que des autres terres du groupe du cérium ou du groupe de l'yttrium. » J'ai préparé l'oxyde de cérium par le procédé de Debray, et ce sont les sels de cet oxyde purifié que j'ai fractionnés. » ( '09^ ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la durée du pouvoir phosphorescent du sulfure de strontium. Note de M. José Rodriguez Mourelo. « Pour rechercher si la phosphorescence du sulfure de strontium, une fois acquise, persiste et peut être considérée comme une propriété inhé- rente, tout en écartant, pour le moment, les causes auxquelles elle est due, j'ai fait une série d'expériences relatives à la durée du pouvoir phospho- rescent, à son intensité, à la manière dont la lumière est excitée et au pro- cédé de préparation des sulfures. » A cet effet, j'ai pris cinq tubes d'essai et j'ai mis dans chacun d'eux iqS' de chaque sulfure, obtenu par diverses méthodes ; puis j'ai fermé les tubes dans lesquels, outre les sulfures en petits fragments, il restait un peu d'air. Ces tubes ont été disposés sur une planche peinte en noir, sur laquelle on les laissa trois jours dans un lien obscur, pour que les suKures perdissent toute trace de phosphorescence. )) Après cela, ils ont été exposés à la lumière, au grand air et à l'ombre pendant quinze minutes, la température ambiante étant 34°. On reporta ensuite les tubes dans l'obscurité, et l'on vit que tous les sulfures offraient une phosphorescence de plus en plus intense, depuis celui qu'on obtient en réduisant le sulfate par le charbon, jusqu'à celui qui provient de la mé- thode de M. Yerneuil modifiée par moi ; les intermédiaires se plaçaient dans cet ordre : sulfure obtenu par le carbonate de strontium et le soufre, sulfure obtenu par les actions de l'acide sulfliydrique et la strontiane, sul- fure obtenu en employant la méthode imaginée par M. Verneuil, pour le sulfure de calcium. Pour éviter les i-épétitions, je désigne par les lettres A, B, C, D, E les cinq sulfures de strontium, rangés suivant l'intensité crois- sante de leur phosphorescence. Après une heure passée dans l'obscurité, l'intensité lumineuse du sulfure A était beaucoup diminuée, celle du sul- fure B était aussi un peu amoindrie, et celle des trois derniers n'avait pas éprouvé de variation sensible ; mais, quinze minutes plus tard, celle du sul- fure C commença à baisser, et peu de temps après il en fut de même pour celle du sulfure D, tandis que le dernier n'avait pas subi d'altération sen- sible. » Les observations continuant toutes les cinq minutes, je pus constater que, trois heures après, la phosphorescence des sulfures A et B s'était éteinte; celle du sulfure C dura cinq heures, et le sulfure D, après six ' ( I099 ) heures, avait perdu graduellement sa phospliorescence ; l'intensité, pour le sulfure E, s'amoindrissait aussi, mais lentement, et douze heures plus tard il gardait encore sa phosphorescence, quoique la lumière en fût très faible. ' » Dans une autre expérience, l'exposition lumineuse à l'air, sans inso- lation, fut prolongée durant une heure, et j'ai été à même d'observer que chaque sulfure gardait plus longtemps sa phosphorescence et qu'il serait possible d'établir entre ce fait et le temps d'exposition à la lumière un cer- tain rapport. Je crois pouvoir avancer qu'en prolongeant l'exposition à la lumière, et par suite son absorption, on n'en obtient ni plus d'intensité lumi- neuse, ni changement de couleur, mais on réussit à faire durer la phos- phorescence quelques heures de plus, quoique avec une intensité rapide- ment décroissante. Ce premier résultat a rjuelque intérêt relativement à des recherches que je ferai connaître plus tard. » Il fallait déterminer le minimum d'exposition à la lumière diffuse, né- cessaire pour exciter la phosphorescence et chercher aussi le pouvoir lumineux de chacun des sulfures. Le moins intense est A, et il lui fallait au moins deux minutes d'exposition. Pour que le sulfure B commence à luire dans l'obscurité on a besoin d'une minute trente secondes. Le sul- fure C, plus excitable, n'exige qu'une minute. Le sulfure D brille après trente secondes et une seule seconde suffit pour exciter la phosphorescence du sulfure E. » Je n'ai obtenu ces résultats qu'après de nombreux tâtonnements, en diminuant graduellement l'exposition à partir d'une heure. Ils prouvent que le sulfure doué d'une plus grande intensité de phosphorescence est non seulement celui qui conserve le plus longtemps le pouvoir d'émettre de la lumière dans l'obscurité, mais c'est le plus excitable et sa propriété phosphorescente se développe plus vite, par la seule action tle la lumière diffuse pendant une seconde, sans insolation. » J'ai réalisé une autre série d'expériences dans le but d'étudier l'action directe des rayons solaires sur l'intensité et la durée de la phosphores- cence des sulfures tle strontium impurs, obtenus par les méthodes et dans les conditions que j'ai exposées dans des Notes précédentes. Pour cela, les sulfures que j'avais mis dans les tubes, ayant tous perdu leur lumière, je les exposai au soleil, le thermomètre marquant 4 ï°, et les y laissai pendant cinq minutes. En même temps, une autre série de tubes dans les mêmes conditions avait été exposée à la lumière diffuse et l'on transporta les deux séries dans un lieu obscur. Tous les tubes étaient phosphorescents et, dans c. R., 1R97, 2- Semesl'-e.(T. CXXV, \» 25.) l45 n ( I lOO ) chacune des deux séries, on observait les phénomènes précédents à l'égard de l'intensité et de la durée de la phosphorescence; mais on remarquait vite que la série des sulfures exposés directement aux rayons solaires était un peu moins brillante. Je poursuivis l'insolation directe jusqu'à une heure dans les journées de température maxima (38° à 4o» à l'ombre), et les effets, quant à l'intensité et à la durée de la phosphorescence, ont été les mêmes. On observa toujours, dans le même cas, une petite, mais sensible diminution ; ce qui prouve que les rayons lumineux sont les seuls absorbés d'une façon sensible sans l'intervention de la température, au moins dans le cours des expériences que je décris. M Les actions des rayons solaires sur les sulfures de strontium phospho- rescents semblent être d'une autre nature : l'insolation en augmente l'exci- tabilité et c'est de la sorte qu'elle réduit à moins de la moitié le minimum d'exposition à la lumière diffuse. Ainsi, après une heure d'insolation directe la phosphorescence du sulfure A peut être provoquée en cinquante se- condes, celle du sulfure E dans un temps qu'on ne peut pas apprécier, et le temps est diminué dans la même proportion pour les autres sulfures; d'où l'on peut conclure que les rayons directs du Soleil n'augmentent que l'excitabilité des sulfures de strontium. Mais ce résultat n'est pas stable. Quand l'expérience a été répétée plusieurs fois, l'excitabilité diminue peu à peu, et il arrive que le régime primitif se rétablit, ainsi que je l'ai constaté en divers cas d'une façon très précise ('). » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage de l' antimoine par voie volumétrique. Note de M. U. Causse, présentée par M. Friedel. « Les méthodes qui permettent de doser l'antimoine se divisent, comme celles de tous les métaux, en deux catégories : M 1° Méthodes pondérales; » 2" Méthodes vol unie triques. )) Nous ne nous occuperons que de ces dernières et nous citerons les deux principales. » En premier lieu, celle de M. Schneider, qui consiste à décomposer le sulfure d'antimoine par HCl concentré et à recueillir l'hydrogène sulfuré l (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École centrale des Arts et Métiers, ù Madrid; juillet 1897. ( •• loi ) mis en liberté dans un volume conwu d'une solution titrée d'acide arsè- nieux. Il se forme du sulfure d'arsenic ; on titre la quantité d'acide arsé- nieux restant, et l'on déduit de là la teneur en antimoine, en se basant sur l'équation de décomposition Sb'S^ + As^O' + fiHCl = 2\s=S' + 2SbCl' -h3H=0. La difficulté de ce procédé consiste dans la condensation complète de l'hydrogène sulfuré. » Dans la seconde méthode, due à M. Mohr, et applicable à l'acide an- tinionieux dissous sous forme d'émctique, on oxyde l'acide antimonieux par l'iode, en présence du bicarbonate de soude, et du poids d'iode em- ployé on déduit celui de l'oxyde d'antimoine. » L'équation de la réaction est, dans ce cas, Sb^O' + 2l- + 2H-O = Sl)-0=' -f- 4HL » Ce procédé, très rapide, a l'inconvénient de présenter de l'incerti- tude ; on se sert comme indice de la réaction de l'empois d'amidon; mais la formation de l'iodure bleu d'amidon, dans ce milieu alcalin, est très fugace, et la fin du dosage est rendue par là difficile à saisir; généralement les nombres trouvés sont trop forts. » La nouvelle méthode que nous décrivons, qui nous a servi à doser l'antimoine dans les combinaisons stibinoj)hénoliques, ramène le dosage de ce métalloïde à une détermination d'iode. Elle repose sur le fait sui- vant : Lorsque l'acide antimonieux, soit libre ou combiné, est mis en pré- sence de l'acide iodique, ce dernier est détruit, l'acide antimonieux passe intégralement à l'état d'acide antimonique, tandis qu'une quantité d'iode proportionnelle au poids d'acide iodique décomposé est mise en liberté : SSbH)^ -I- 2IO' = 5Sb-0' -h 2I-. » D'après cette équation, 5o8 parties d'iode correspondent à 1460 par- ties de Sb^O', et i partie à 2,874 de Sb'O'; on a 2,40 d'antimoine mé- talloïdique. » En désignant par P le poids d'iode trouvé, celui de l'oxyde ou de l'antimoine sera obtenu par l'une des deux relations ci-après : P X 2. 874 = .Sb=0\ P X 2,40 = Sb. » Les solutions nécessaires pour ce dosage sont : » i" Une solution d'acide iodique; on l'obtient en dissolvant So*''' de cet acide dans aSo" sé[)arer l'iodate de ( iio:^ ) d'eaii distillée ;'iin laisse reposer, on décante pour Daryuni, qui accompagne souvent l'acide iodique commercial; » 2" Une solution décime normale d'hyposultite de sodium; >) 3" Une solution d'iodure de potassium au ~; » 4" De l'empois d'amidon récent. » Pratique de l'opération. — L'appareil dont on fait usage est celui de Mohr ou de Frésénius pour les dosages d'iode. « On introduit dans le ballon o,5o ou o,6o d'oxyde d'antimoine, on ajoute 20'='^ à 25'' de solution d'acide iodique, on adapte le tube à boule, et l'on verse dans le tube condenseur 10''- de solution iodurée. On porte lentement à l'ébullition, le liquide se colore en rose et de l'iode est mis en liberté; on maintient l'ébullition jusqu'à ce que le contenu du ballon soit incolore, et que la totalité des vapeurs d'iode ait été con- densée dans le tube. On détache ensuite ce dernier, on ajoute 100" d'eau distillée, 2'^'= à 3" d'empois d'amidon; la burette étant garnie d'iiyposulfue, on laisse couler de ce réactif jusqu'à disparition de la couleur bleue; on note le volume ; en le multipliant par le facteur 0,0127 on aura le poids P d'iode correspondant. 11 suffira alors de substituer à P le nombre trouvé, dans l'une des deux relations précédentes, pour avoir celui de l'oxyde ou de l'antimoine. H Une série de dosages, pratiqués sur l'oxyde pur ou sur l'émétique, nous ont donné 'es nombres suivants : Poids de Sb=0» oxyde. gr 6 2 I Poids d'émétique employé. » Le procédé que nous venons de décrire s'applique aussi bien à l'anti- moine lui-même qu'à l'oxyde ou à ses combinaisons. Celles-ci, en effet, peuvent être ramenées à l'étal de sulfure par l'hydrogène sulfiwé ; le sulfure traité par l'acide chlorhydrique, et ultérieurement par le carbonate de sodium, après élimination de l'hydrogène sulfuré, laisse de l'oxyde qui, débarrassé par lavage des chlorures, sera traité directement par l'acide iodique. Poids Poids d'iode de Sb^Qi trouvé. trouvé. 2,082 6,00 0,680 2,02 0,342 0,985 Poids Calculé de Sb'O^' pour trouvé. C'H'Oe.SbO.K.H'O 4', 8% 42% 4',9 7o » I ( iio3 ) » Il est nécessaire d'éliminer tous les acides qui ont une action sur l'acide iodique, tels que les hvdracides, l'acide sulfureux, l'acide sulfhy- drique; on v parvient facilement en passant par le sulfure, que l'on ramène k l'état d'oxyde. » Enfin, il n'est pas indispensable que celui-ci soit dissous; mais, pour assurer la régularité de l'oxydation, on peut le transformer en émétique; l'acide larlrique ou le bitartrate de potassium n'ont aucune action sur l'acide iodique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Différence entre les substituliuns nùrosees liées au carbone el à l'azote. Note de MM. Camille Matig.nox et Deligxy. « Nous avons étudié comparativement les chaleurs de combustion des dérivés nitrosés dans lesquels le groupement AzO est lié à la molécule par l'intermédiaire d'un atome de carbone ou d'un atome d'azote, pour vérifier si les lois antérieurement établies pour d'autres substitutions s'étendaient au groupe nitrosé. » 1. Dipliénylnitrosamine C'W \z.kzO. Chaleur de combustion pour is' 7740"' » » moléculaire. . . . iSSS'^'.o à p. c. » H. SitrosophénylanilineC^U.''{kLO).\/MX'.n\ Chaleur de combustion pour iS'' "j-ji i''^\h » » moléculaire 1527'=='', 4 « III. Paranitrosodlméthylaniline CMr(AzO).Az(CH')-. Chaleur de combustion pour iS' 7493"' » » moléculaire. 1 124'^"', 3 » IV. Diphènylamine{Q.''W')-.ki\\. Chaleur de combustion pour \'i' giiiS'^', i » » moléculaire 1542'°', 6 » V. Diméthylaniline C^W k-L(^ilW)- . — La chaleur de combustion est connue; elle est égale à ii42''''',9 à l'élat liquide. Les aminés étudiées ont des chaleurs de fusiou comprises entre j'^^',6 et 4^"', 2; en adoptant pour la dimélhylaniliue la moyenne des valeurs précédentes 3^"', 9, on s'écarte ( iio4 ) certainement peu du nombre exact. On en déduit i i39^«',o pour la chaleur de combustion moléculaire à l'état solide. » Examinons la variation de la chaleur de combustion quand on intro- duit un groupe AzO lié au carbone : cal Niirosophénylaniline solide i ^27 , ij Diphénylanlline solide i542,6 Diflférence — 15,3 cal Paranilrosodimélliylaniline 1 124,3 Dimélhylaniline iiSQjO Différence — i4j7 >. Quand la substitution est liée à l'azote, la différence n'est plus la même : cal Diphénylnitrosamine i533,o Diphénylamine 1042,6 Différence — 9,6 » i"^ Tandis que la chaleur de combustion varie d'environ — 1 5"' quand on introduit le groupe AzO dans une molécule avec liaison au carbone, elle varie d'environ —9^'', 8 qunnd cette substitution est liée à l'azote. D'ailleurs, la substitution d'un tel groupement lié de la même manière à la molécule apporte une variation sensiblement constante dans la chaleur de combustion toutes les fois que la molécule initiale n'est pas constituée par un petit nombre d'atomes, comme pour les premiers termes des séries homologues. Il est donc possible, avec les quelques cas examinés, de con- sidérer la loi comme générale. » 2" La migration facile du groupe AzO de l'atome d'azote à l'atome de carbone s'explique ainsi simplement. « 3° Pour obtenir avec certitude les différences précédentes, il est nécessaire d'opérer sur des corps très purs. Les substances étudiées ont été soumises à des purifications multiples qui n'ont été arrêtées qu'avec la constance du pointde fusion. La comparaison des points de fusion obtenus aux points de fusion antérieurement déterminés est la meilleure preuve du soin apporté à la purification Trouvé par nous. Diphénylnitrosamine 66,8 Niirosophénylaniline i44i6 Paranitrosodimélhylaniline 87,8 Diphénylamine 54 , 2 66,5 143 (O. Fischer) 85 (Schraube) 54 (IVlerz et Weilh) ( iio5 ) Il 4° Si nous rapprochons les résultats précédents des lois antérieure- ment établies, il est possible de dresser le Tableau suivant donnant la variation de la chaleur de combustion avec les différentes substitutions déjà étudiées : CH'. AzO". AzO. Cal Cal Cal Cal Liaison au C (12) -t-ij5-i56 — 45 — '5 » Az (i4) + i63-i65 — 37 — 9,6 » O (16) +170 — i3 » La variation a donc lieu dans le même sens pour toutes ces substitu- tions et dans le même sens que le poids atomique de l'élément qui sert de liaison. Le poids atomique est le facteur im|)ortant de la variation. Avant de tirer des lois précédentes les conséquences importantes dont il est déjà possible d'entrevoir la déduction nous nous proposons de compléter le Tableau précédent par l'élude des diverses substitutions liées au soufre et de la substitution AzO liée à l'oxygène ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Un réactif co/o/é de l'aldéhyde urdinaiic. Note de M. Louis Simon, présentée par M. Friedel. « 1. L'aldéhyde éthvlique ordinaire partage, avec un grand nombre de corps aldéhydiques ou cétoniques, la propriété de fournir une belle colo- ration rouge, avec le nitroprussiate de sodium et la potasse, avec ou sans addition ultérieure d'acide acétique. (Réaction de Légal.) » Au contraire, la réaction suivante paraît être tout à fait caractéris- tique : » Si, à une solution aqueuse étendue d'aldéhyde, on ajoute quelques gouttes de Iri- /7ief/i_y/a«jtrte aqueuse puis quelques gouttes d'une solution étendue à peine colorée de nilroi)russiate, il se développe graduellement une belle coloration bleue. Cette colo- ration bleue est très intense si la solution aldéhydique est quelque peu concentrée (toVo)- E"^ ^*'- encore très nettement visible pour la dilution Yôaâa '^^ parait avoir pour limite la dilution vïoôô- » La sensibilité de celle réaction est beaucoup plus grande que celle de la réaction de Légal appliquée à l'aldéhyde, et que celle de la coloration rouge obtenue avec une fuchsine décolorée sans précautions spéciales. » Elle est plus fugace que la coloration de Schiff, c'est-à-dire qu'elle disparaît en un quart d'heure environ pour les dilutions dont il vient d'être question. (') Institut de Chimie de Lille. Laboratoire de Chimie générale. ( iio6 ) » Cette réaction paraît être caractéristique de V aldéhyde éthyhqae. Elle n'est fournie par aucun des corps aldéhydiques ou cétoniques suivants : » Paraldéhyde, chloral ; aldéhydes formique, propylique, isobutylique, benzylique; acétone, méthylélhylcétone, acétophénone, acétophénone bromée, benzophénone; acide phénylglyoxylique; glucose et camphre. » Comme applications, je me suis proposé de caractériser la présence de l'aldéhyde dans quelques solvants organiques qui la renferment habi- tuellement. » i"* L'éther pur ne donne pas la coloration bleue: mais celle-ci se pro- duit immédiatement dès que l'éther renferme j^ d'aldéhyde et, par con- séquent, avec l'éther ordinaire du commerce. » 2° L'alcool pur ne donne aucune coloration, mais de l'alcool addi- tionné d'aldéhyde (i'''^ pour loo*^'' d'alcool) fournit une superbe coloration bleue avec le nitroprussiate et la triméthylamine. Cette coloration paraît même être un peu plus stable en présence d'alcool. >) 3" L'acétone pure donne avec le réactif une coloration rouge; cette coloration est complètement masquée par la coloration bleue due à l'al- déhyde dès que celle-ci se trouve dans la proportion de i'^" par litre d'acétone. )i Ces quelques exemples suffiront, je crois, à montrer la sensibilité de la réaction et le parti que l'on en pourra tirer pratiquement. » IL Dans uneWote antérieure (') j'ai signalé que l'acide pyruvique et ses dérivés fournissent une coloration bleue avec l'ammoniaque et les aminés en présence de nitroprussiate. Il n'y a à craindre aucune confusion avec le cas actuel si, précisément, on veut bien considérer, en outre, l'action de l'ammoniaque. Celle-ci donne, en effet, avec l'acide pyruvique et le nitro- prussiate, une coloration bleue assez lente à se former, plus rapidement par addition d'un peu d'acide acétique, assez fixe et pouvant caractériser l'acide cétonique, tandis que dans les mêmes conditions l'aldéhyde vinique en solution aqueuse ou alcoolique ne donne rien de semblable. » Il Y a même là une différence très curieuse à signaler entre r ammoniaque et la triméthylamine. » III. Non seulement l'ammoniaque ne donne pas de coloration bleue avec l'aldéhyde, en présence de nitroprussiate, mais elle la fait disparaître lorsqu'elle est déjà formée : c'est même peut-être là la cause de l'instabilité de celte coloration. (') Comptes rendus, t. XX\ , p. 534. C II07 ) » La potasse déplace l'aminé et la couleur bleue fait place à la couleur rouge due à la réaction de Légal. » L'acide acétique fait disparaître la coloration après avoir produit dans les solutions concentrées un virage vers le violet. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de la pipèridine sur les e'thers carboniques des phénols ; formation d'urélhanes aromatiques. Note de MM. Cazexeuve et MoREAU, présentée par xM. Friedel. « Poursuivant nos études sur l'action des bases vis-à-vis des éthers car- boniques des phénols : carbonate de gaïacol, carbonate de phényle, etc., nous avons constaté que la pipèridine ne donnait pas, comme les aminés primaires aromatiques, une urée symétrique. Elle donne constamment une uréthane suivant l'équation C.H..A. + CO<0« = CO<^f«%R.OH, R étant un radical aromatique. Cette réaction rappelle l'action d'une mo- lécule d'ammoniaque sur le carbonate d'èthvle; mais, tandis qu'un excès d'ammoniaque donne l'urée ordinaire svmelriqiie, un excès de pipèridine ne donne nullement l'urée symétrique de la pipèridine; la réaction est limitée à l'uréthane. » I^'action a lieu instantanément avec une grande élévation de tempé- rature, pouvant aller jusqu'à l'ébullilion dij la pijjèridine si l'on opère sur des masses suffisantes. » Cette action vive de la pipèridine, aminé .secondaire avec AzH dans le noyau, fait contraste avec l'action absolument négative des aminés secon- daires aromatiques ordinaires, même à haute température. Rappelons que la pyridine, comme les bases tertiaires, ne réagit pas non plus. » Cette observation nous amènera à des généralisations intéressantes, quand nous aurons terminé l'étude systématique que nous poursuivons sur les divers groupes d'aminés. » Nous décrivons ci-dessous trois urélhanes encore inconnues. » L Uréthane pliénylique de la pipèridine. — En ajoutant ii^',/^ de car- bonate lie phényle à 17''" de pipèridine, soit une molécule d'élher pour deux molécules de base, le carbonate se dissout rapidement avec une élé- vation de température atteignant 90". Par refroidissement, on obtient une i:. R.. 1^97, 2- Semestre. (T. CXXV. N- 25.) I -\G ( iio8 ) masse de crislauv qu'on essore et qu'on fait cristalliser deux fois dans l'alcool à 95° C. » Le corps obtenu se présente sous forme de tables volumineuses, probablement cubiques, fondant à 80°, distillant sans décom|)osition à 3oo°-3oi° et qui nous ont donné à l'analyse 6,74 pour 100 d'azote. » L'urélhane ^0(' ^ „ exige 6, 82 pour 100 d'azote. » Il est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'étber, le chloro- forme, le benzène et le nitrobenzène. La potasse concentrée, à l'ébuUition, donne le phénol et la pipéridine. » IL Uréthane gaïacoUque de la pipéridine. — LTne molécule de carbo- nate de gaïacol, ajoutée à deux molécules de pipéridine, s'y dissout égale- ment avec une notable élévation de température. i> Par refroidissement, on obtient un liquide visqueux qui nous a paru d'abord incristallisable. On lave avec de l'eau distillée additionnée de soude. Le liquide visqueux est séché au bain-marie. Au bout de quelques jours, il cristallise. On purifie le corps en le faisant cristalliser dans l'alcool à 60° bouillant, qui donne des prismes magnifiques, d'une grande blan- cheur, fondant à 44'^ e*- distillant sans décomposition vers 33o". » Il a donné à l'analyse 6, 19 pour 100 d'azote. /AzCi'H'" « La formule COv .^pjTii orw» exige 5,95 pour 100 d'azote. 11 Insoluble dans l'eau, il est très soluble dans l'alcool, même aqueux, l'éther, le chloroforme, le benzène et le nitrobenzène. Les actions saponi- fiantes donnent la pipéridine et le gaïacol. )) III. Uréthane naphtolique ^ de la pipéridine. — Deux molécules de pipéridine sont versées sur une molécule de carbonate de naphtol p. Cet éther se dissout rapidement comme les autres avec élévation de tempéra- ture. Après refroidissement, on lave à l'eau alcaline la masse solide, blanche, qui s'est formée; on fait cristalliser deux lois dans l'alcool à gS". ■ » On obtient des aiguilles qui fondent à 107°; elles sont insolubles dans l'eau, mais solubles dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, le benzène et le nitrobenzène. » L'analyse a donné 5,57 pou'' 'oo d'azote. /AzCn'" » La formule C0(^ c\r\«\i- q ®'^'»® 5, 49 pour 100 d'azote. \ ' J l^ ri [j » La pipéridine réagit de même avec élévation de température sur le carbonate de naphtol a.; on obtient un corps visqueux que nous n'avons ( if«9 ) pas encore pu faire cristalliser, mais qui doit être solide suivant toutes probabilités. ') IV. L'acide sulfurique concentré réagissant sur les urées symétriques aromatiques donne des acides aromatiques amidosulfoniques. Si l'on expé- rimente son action, dans les mêmes conditions, sur cesuréthanes de la pipéridine, on n'obtient pas de dérivé sulfoné de cette base, mais son sulfate, en même temps que le phénol donne un dérivé sulfoné. L'uréthane phé- nylique de la pipéridine donne ainsi de l'acide paraphénolsulfonique. » La réaction a été opérée en chauflant l'uréthane avec trois fois son poids d'acide sulfurique concentré. » La réaction devient brusquement très vive avec un dégagement intense d'acide carbonique. » En étendant d'eau, saturant par le carbonate de baryum et concen- trant, on sépare par l'alcool le sulfate de pipéridine du paraphénolsulfo- nate barvtique insoluble. » L'amyluréthane ordinaire donne ainsi de l'acide amylsulfurique et du sulfate dammoniaque avec dégagement de CO". » V. La pipérazine, qui renferme deux AzH dans le noyau, nous a donné des diuréthanes intéressantes par réaction sur les éthers carbo- niques des phénols. Nous en achevons l'étude en ce moment. Nous com- plétons également cette action de la pipéridine |)ar l'étude de celle de la conicine ou propylpipcridine. » ZOOLOGll'. ~ Sur deux Lépidoptères nuisibles à la canne à sucre aux îles Mascareignes. Note de M. Edmo.nd Bordaur, présentée par M. Blan- chard . « A la Réunion et à Maurice, parmi les nombreux ennemis de la canne à sucre, figurent surtout deux Lépidoptères, Diatrœa slriatalis el Sesamia nonagrioules, dont les larves reçoivent le nom de Borers. Notre but est de faire l'hiNtorique de leur introduction aux Mascareignes et de signaler les nombreuses confusions commises à leur sujet. » L Diatrœa striatalis. — Nous nous occuperons tout d'abord de l'espèce successivement désignée sous les noms de Proceras sacchariphagus, par le naturaliste mauricien Bojor (i856), de Borcr saccharellus , par Guenée (1862), et enfin de Diatrœa striatalis, par le naturaliste hollandais Sneilen (.891). ( J'io ) » Voici comment celte espèce fut introduite aux Mascareignes : En 1848. sir William Gomm, gouverneur de l'île Maurice, fit venir de Cey- lan des boutures de cannes a6n de remplacer les différentes variétés cul- tivées dans la colonie, menacées de destruction par une maladie cryptoga- mique qui, depuis 1841, sévissait à. la Réunion et à Maurice. Avant leur arrivée, les autorités apprirent que les cannes de Ceylan étaient attaquées par des chenilles troueuses ou borers, constituant un véritable fléau. Un Comité constata l'exactitude de l'assertion au moment du débarquement des cannes et ordonna leur destruction. Il est à supposer cependant que quelques-unes de ces cannes, qui restèrent déposées quelques jours à Port- ],ouis, auront pu être enlevées et plantées. Il se pourrait aussi que, dans cet amas de boutures, des papillons aient eu le temps d'éclore et qu'ils se soient ensuite répandus dans les champs où ils se seraient reproduits. Deux ans après(i85o) le capitaine West signalait, à la Sociétèdes Sciences et Arts de Maurice, les dégâts causés, sur sa propriété de la Grande-Baie, par un insecte qui fut reconnu être le borer de Ceylan. )> Ce fut seulement en i855 que l'on constata la présence du parasite à la Réunion, dans des cannes provenant de l'île Maurice. Immédiatement l'Administration interdit toute importation de boutures prises dans cette île. Ces ordres arrivaient trop tard. On supposa que l'introduction du borer avait été faite avec des envois de cannes de Maurice. » En 1857, les membres de la Chambre d'Agriculture de la Réunion, avant été mis en possession de spécimens de borers recueillis sur des plan- tations, à Sainte-Suzanne et à la Rivière des Pluies, les comparèrent aux dessins qui accompagnaient la description que Bojer avait publiée à Mau- rice, en i856. Ils constatèrent qu'ils avaient affaire au même parasite. » En novembre 1862, l'île de la Réunion reçut un chargement de bou- tures de cannes embarquées à Chéribon (Java). Ces cannes furent recon- nues contenir d'abondants borers; ce qui amena, paraît-il, une recrudes- cence du fléau. « Il est curieux de constater combien de confusions ont été commises au sujet de D. striatalis. En principe, Guenée a été le premier auteur de ces confusions, Il crut reconnaître, en 1862, dans l'insecte introduit, en 1848, de Ceylan à Maurice, puis de Maurice à la Réunion, l'insecte que Fabricius avait décrit sous le nom de Pyralis saccharalis. » Les spécimens qui servirent à Fabricius pour sa description lui avaient éié adressés, à Copenhague, par Rohr qui lui signalait l'insecte comme ravageant les plantations de cannes à sucre dans l'Amérique l ( Ifl ) méridionale et aux Antilles. La courte description donnée en latin par le savant danois n'étant accompagnée d'aucun dessin, la confusion était facile. » Guenée fut persuadé qu'il avait affaire à la Pyralis saccharalis. [1 rem- plaça ce nom par celui de Rorer saccharellus. Pour lui. l'insecte qu'il dési- e;nait ainsi et qu'il avait reçu de la Réunion n'était autre que le Proceras saccliariphagus (Bojer) de Maurice; en cela, il avait raison. Mais il était dans l'erreur quand il considérait son Borer saccharellus comme identique à la Pyralis saccharalis Fabricius. Il considérait le parasite comme ayant été introduit des Antilles à Ceylan. puis de Ceylan à Maurice, en 1848. >- Cette idée erronée eut cours jusqu'en 189t. Ce ne fut, en effet, qu'à celte époque que Snellen put s'assurer de la confusion commise par Guenée et la réparer. » II. Sesamia nonagiioidcs vnr. albiciiiata. — Le deuxième Aorerest la che- nille de la Noctuelle à laquelle Lffèvre a donné, en 1827, le nom deSesamia nonagrioides. Celte chenille vit ordinairement sur les jeunes cannes; mais. on la trouve aussi abondamment sur h,' mais et sur un certain nombre de Graminées poussant spontanément dans les champs. » L'insecte fut d'abord signalé en Europe. Lefèvre le découvrit dans la Franco méridionale sur le maïs. Il fut trouvé ensuite en Espagne, sur le maïs encore, par Rambur. on 1889. » \jn naturaliste du Muséum île Paris, M. H. Lucas, le captura, en i8jo, en Algérie, où M. Eversmann (de Kazan) le signala sur le sorgho, en 1857. C'est encore en Algérie que M. Rivière, directeur du Jardin du Hamma, constatait ses méfaits sur la canne à sucre (1875) et que M. Rùnckel d'Herculais étudiait les sérieux ravages causés par le parasite dans les champs de mais ( 1896). » Je dois ajouter que la Sésamie que l'on trouve aux îles Mascareignes forme une variété de l'espèce établie par Lefèvre. Cette variété se trouve également à Madagascar, à Célèbes et à Java. Snellen lui a donné le nom de S. allnciliata. » Ce n'est qu'à partir des années i858, iSSg, 1860 et 18G1 que l'on a des indices certains de l'existence de 5. nonagrioides var. albicdiala. Je considère cette variété de S. nonagrioides comme ayant été introduite de Java aux Mascareignes, puis des Mascareignes à Madagascar. L'importa- tion en aurait été faite, soit avec des boutures de cannes à sucre, soit avec une plante utilisée à Java comme fourrage, le Panicum javanicum. » Les confusions signalées au sujet de la 1). striatalis se produisirent ( '112 ) également pour la S. nonagrioides . Pour les uns, les deux parasites, qui reçurent plus tard ces noms respectifs, ne constituaient que deux formes ou variétés de l'espèce appelée Borer saccharelliis par Guenée. Pour les autres, il y avait bien là deux insectes distincts que l'on appela, tantôt Borer saccharellus et tantôt Diatrœa sacchari; ce qui revenait, en somme, à donner, à deux insectes nettement différents, deux noms désignant un seul et même insecte. » En 1879, M. P. Mabille ayant reçu, de la Réunion et de Madagascar, des spécimens d'un Lépidoptère dont la larve attaquait la canne à sucre, reconnut qu'il s'agissait de la Scsamia Nonagrioidts et publia à ce sujet et cette même année, dans le Bulletin de la Société entomologiqae de France, une Note dont on ne paraît avoir eu connaissance ni à Maurice, ni à la Réunion. » Il est maintenant permis d'espérer que, grâce à la Note de M. Mabille et à celle que M. le professeur Giard a publiée il y a quelques mois (Bidl. Soc. eut. de France, 27 janvier 1897), grâce aussi à la Communication que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie des Sciences, les confusions, commises pendant près de quarante années, cesseront d'une façon définitive. » HISTOLOGIE. — Sur la valeur nucléaire du corps central des liacténacées. Note de MM. J. Kunstler et P. Busquet, présentée par M. A Milne- Edwards. « Jusqu'en 1886, aucune publication scientifique n'avait assigné une structure quelconque à la substance du corps des Bactériacées, qui était considérée comme formée de protoplasma homogène ou granuleux. » En 1887, l'un d'entre nous (') fit savoir que le corps de ces organismes présen- tait une structure régulière et fort remarquable : « Le corps du Spirillum tenue, » était-il dit dans cette Note, présente un aspect structuré bien dilTéreat de la consti- >) tution homogène que l'on attribue au protoplasma des Bactériacées. Il y a là un » aspect comparable à ce que chez les Protozoaires on appelle structure vacuolaire, » réticulée, alvéolaire ou aréolaire. On y distingue une succession régulière de fines » parties claires circonscrivant de petits espaces sombres, disposés en une file, ordi- » nairement unique et assez régulière. Ces aréoles contiennent souvent de très fins » granules; elles contiennent toujours du protoplasma plus fluide, que la potasse (') J. IvLNSTLliK, Coiiî'ples rc/idus, t. CV', n" 10 ; 17 octobre 1887. ( '113 ) » dissont. Le nombre de ces aréoles est variable. Si Ton s'en rapporte à la structure )• de certaines d'entre elles, elles se multiplient par division. (Comptes rendus, » p. 685.) » » En 1889, Kunstler insista beaucoup sur les particularités remarquables de celle structure et les précisa encore (') : « Celle structure vacuolaire (du 5/)(/77/(/7n identiques à celles qui caractéribcnt la matière nucléaire. Cette dernière absorbe de (' ) J. KuNBTLER et BusQUKT, Comptes rendus, 26 décembre 1896. î ( iii5 ) préférence certains réactifs, tandis que le premier ne montre pas ces qua- lités électives; à peu près tous les réactifs le colorent de la même façon. Il est, du reste, des bactéries chez lesquelles le corps central ne se teinte qu'avec la pins extrême difficulté et ne présente aucune des propriétés qui ont servi ji édifier sa conception actuelle. » Le corps central ne semble donc pas exister en tant fiu'cnlité morpho- logique; il représente sitnjilemcnt In masse sous-lcguraentaire du corps, à propriétés chromo|)hiles plus accentuées que celles de la couche tégu- raentaire, soit des bactéries, d'autres organismes ou de certains élé- ments. » BOTANIQUE. — Sur le tissu criblé extra-libénen et le tissu vasculaire extra-ligneux. Note de M. E. Perhot, présentée par M. Guignard, « T.a formation de tubes criblés en dehors de la région libérienne nor- male a déjà fait l'objet de nombreux Mémoires. Nous apportons à celte étude quelques observations nouvelles, tirées de l'anatomie des Gentianées. » Le tissu criblé médidlaire existe chez tontes les plantes de cette famille et a été signalé depuis longtemps par Vesque ('). » Les espèces aquatiques qui forment le groupe des Ményanthoïdées présentent, dans la tige, à la pointe de leurs faisceaux, \\n lissu d'aspect parenchymateux, qui ne diffère du liber normal ni par son aspect, ni par la forme de ses cellules; mais il est dépourvu de tubes criblés. Vesque le considérait comme un parenchyme séveux. Nous pensons uacc lui que ce parenchyme est le représentant des fascicules criblés médullaires des espèces terrestres de la famille. » Certaines Gentianées terrestres présentent, en ouire, dans la moelle, des faisceaux libéro-ligneux complets et, dansleboi*;, des fascicules criblés. » A. Les grosses racines de Gentiana lutea, purpurea, punctata, ascle piadea, etc., celles de Swertia Chyiata, Sw. Ilookeri, etc. ont un svstèaie libéro-ligneux normal représenlé surtout par du parenchyme. Le bois secondaire contient quelques vaisseaux isolés ou groupés par deux ou trois, et le liber secondaire possède de petits îlots de tubes criblés formés aux dépens d'une ou de plusieurs cellules du parenchyme. De plus, dans (') Vesqce, Anatomie comparée de l'écorce {Ann. des Se. nat., 6° série, t. Il; 1870). C. R., iSy7, 2- Semtsne. (T. C\XV, N' 25 ) l47 (II. 6) quelques cellules du parenchyme ligneux, il ne tarde pas à apparaître de petits îlots criblés analogues à ceux du liber normal, et qui constituent un nombre assez élevé i\& fascicules criblés intra-ligneux, isolés au milieu de la masse parenchymateuse. C'est au même mode de développement que l'on doit attribuer les formations criblées intra-ligneuses de la racine de Bella- done, signalées par M. Beauvisage (' ) comme issues d'un fonctionnement spécial de l'assise génératrice normale. » T)Anv,\e?,rncmQià' Erythrœa Centaurium, Chloraperfoliala,e\.c., le bois secondaire est, au contraire, entièrement lignifié et, les faisceaux pri- maires étant confluents au centre, il n'existe pas de moelle. Le liber nor- mal est peu développé. Pendant les premières phases des formations secondaires, la lignification n'a pas atteint tout le tissu, et quelques îlots parenchvmateux se sont ainsi trouvés inclus dans le bois. C'est précisé- ment dans ce parenchvme que se développent des tubes criblés et ces racines possèdent des fascicules criblés intra-ligneux d'apparence ana- logue à ceux des OEnothéracées et des Lythracées. » La lige des Gentianées possède dans la moelle de petits fascicules criblés, isolés, sans aucun rapport avec le système libéro-ligneux noimal, lesquels prennent naissance de très bonne heure par simple cloisonnement de cellules médullaires. Chez toutes ces plantes, le liber normal est très peu développé, et réduit parfois à quelques îlots de rares tubes criblés pri- maires. Dans l'intervalle compris entre ces îlots criblés primaires, chez les G. ciliala, asclepiadea, par exemple, le sclérenchyme ligneux s'avance presque au contact du péricycle. Dans ce cas, les fascicules criblés mé- dullaires apportent à la plante les éléments conducteurs qui font défaut ou sont insuffisamment développés dans leur région normale. Dans les Chi- roniées, le liber est aussi fort réduit, et la présence de tubes criblés, enclavés dans le bois extrêmement fibreux de ces plantes a été signalée par Vesque en 1875. La formation de ces tubes criblés inlra-ligneux dans la tige est com- parable à ce que nous avons décrit dans la racine. Les cellules ligneuses issues du cambium se lignifient aussitôt ; mais parfois, en certains points, et souvent simultanément, on voit quelques cellules ligneuses rester pa- renchymateuses. Ce phénomène s'arrête après quelques divisions cambiales nouvelles, et la lignification reprend sans interruption. De cet arrêt local et répété en de nombreux endroits de l'assise génératrice résulte l'in- (') Sur les fascicules criblés dans le bois secondaire de la Belladone {Journal de Botanique, 1891). ( 'II- ) clusion d'une série de paquets de cellules parenchymateuses au milieu du bois fortement épaissi qui les entoure. Ou voit bientôt des cloisonnements se faire dans quelques-unes de ces cellules et donner naissance à des tubes criblés; la formation de ceux-ci débute parfois avant que l'îlot parenchy- mateux soit complètement enclavé. » Les fascicules criblés périmédullaires ne sont pas les seules forma- tions surnimiéraires que l'on puisse rencontrer dans la moelle de la tige des Gentianées. Chez les G. /ulea, purpurea, pne.umonanthe, etc., il existe, outre ces îlots de tissu criblé épars dans la moelle, de véritables faisceaux cribro-vascitlaires situés surtout dans la partie centrale. Ces faisceaux sont simplement des fascicules criblés ordinaires, auxquels se sont adjointes, en un point quelconque, une ou plusieurs trachées. Ces fascicules cribro- vasculaires sont primaires et morphologiquement équivalents aux faisceaux libéro-ligneux primaires normaux. Ils se différencient sur place presque en même temps que ces derniers. » Plus tard, après la floraison, la moelle de ces espèces se résorbe, au moins dans sa partie centrale, et les faisceaux s'atrophient avec elle; il semble donc que ces formations ne sont nécessaires à la plante que jus- qu'à son entier développement. » En résumé, le tissu conducteur des Gentianées est ainsi réparti : » A. Dans la racine, des fascicules criblés inira-ligneux, développés par cloisonnement d'une ou plusieurs cellules du parenchyme ligneux secon- daire. n B. Dans la tige, toujours Aits fascicules criblés médullaires surtout à la périphérie de la moelle, ])arfois dans toute l'étendue de cette dernière. 1) Certaines espèces possèdent des îlots criblés intra-ligneux (Chironiées) : d'autres présentent dans la moelle, outre les fascicules criblés, des /aw- ccaux cribro-vasculaires dont les vaisseaux ne sont autre chose que des trachées. » Vj. Dans la feuille, des fascicules criblés périmédullaires venant de la tige et très développés dans le périderme des faisceaux des nervures. » Ces conclusions, ajoutées aux faits nombreux déjà connus, montrent quelle est l'importance de ces formations conductrices surnuméraires. Leur mode de développement ne présente qu'un intérêt purement histo- logique. Les observations ultérieures permettront peut-être de déterminer sous quelles influences apparaissent ces tissus dans les familles chez les- quelles ils constituent un caractère constant. M. Hérail a démontré que leur présence était indépendante du mode de vie de la plante. A notre avis, ( '>!« ) la composition et la lignification plus ou moins profonde du bois normal, le faible développement du liber normal, le petit nombre de ses tubes cri- blés, l'absence ou l'insuffisance d'éléments mécaniques pour protéger ces derniers, la faible épaisseur et la perméabilité de l'écorce sont autant de facteurs qui justifient la présence de tissu conducteur surnuméraire. » Nous pensons donc que le tissu criblé médullaire est une formation acquise, encore en voie d'évolution, qui s'affirme dans certains cas par l'addition de trachées donnant un appareil conducteur complet. Mais ce caractère adaptationnel a déjà pris pour certaines familles une importance si grande qu'il devient un caractère héréditaire, pouvant persister même si de nouvelles conditions d'existence viennent à le rendre inutile. C'est ce (jue montre le parenchyme séveux des Ményanthoidées, que nous considé- rons comme le représentant du tissu criblé médullaire des (ientianées terrestres. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la pourriture des Pommes de terre. Note de M. E. Roze, présentée par M. Chatin. « Les cultivateurs désignent sous le nom de pourriture l'ensemble des diverses altérations dont se montrent atteints, après la récolte, les tuber- cules de Pommes de terre. J'ai cherché à classe!- scientifiquement ces alté- rations, d'après les résultats de l'action propre des parasites qui les pro- duisent, tout en tenant compte des signes caractéristiques apparents, offerts par les tubercules malades. » Gangrène SÈCHE, produite : i "/?«/• /e Pseudocommis Vitis Z)e6ray. — Tubercules restant fermes et présentant des taches déprimées, sombres, ou des perforations entourées d'une zone brunâtre (Tubercules piqués). Sous l'épiderme taché, dans le parenchyme non ramolli, des macules roussâtres, qui se montrent parfois çà et là dans tout le tissu. Ces tubercules peuvent se conserver tels quels jusqu'au printemps; plantées, leurs tiges seront affectées de la maladie de la Frizolée. A noter que cette altération est, souvent associée aux trois suivantes. » 2° Par les Microcoques seuls. — Tubercules assez fermes, plus ou moins tachés, mais présentant sur certains points un épidémie flasque, qui ne résiste pas à la pression des doigts. Sous cet épidémie, îlots blancs, gris ou brunâtres, inodores, laissant voir les grains de fécule brillants et pulvé- rulents. Qïielquefois des caverne-, ou \nen dans ces îlots de petites masses d'un hnin noirâtre (sclérotes internes de Rhizoctonc), et plus tard un grand développement de Mucédinées. Par l'effet d'une humidité constante, le mucus des Microcoques, continuant à se développer, peut sortir des tubercules partiellement attaqués; c'est ce qui rend dangereux le contact de ces tubercules malades avec les tubercules sains. » Gangrène humide, produite : \" par les Microcoques associés au Bacillus sublilis Cohn. — Tubercules mous, en partie ou en totalité. Sous l'épiderme intact, liquéfaction du parenchyme, avec dégagement infect d'acide buty- rique. Destruction lente et progressive, puis totale des tubercules, suivant l'humidité plus ou moins grande des milieux. Contact à éviter également avec les tubercules sains. » 2" Par le Phytophtora infestans de Bary. — Tubercules présentant à l'une de leurs extrémités un ramollissement humide qui gagne le tiers ou la moitié de ces tubercules. Épidémie flétri, se repliant sur le parenchyme inodore, déprimé, pâteux, mais non déliquescent. » Les filaments mycéliens du Phylophtora se montrent d'abord nettement dans les cellules du parenchyme de rextrémité ramollie des tubercules; peu de temps après, on voit ces filaments entremêlés à d'autres plus ténus et parfois fructifies, qui se rapportent à ceux que de Bary avait attribués soit à son Pythium vexans, soit 'aV Artotrogus hydnosporus Mont. Puis, bientôt, sur ce tissu ainsi envahi, se montrent les concep- tacles d'une Spliériacée noirâtre, et, dans les cellules, apparaît une très petite Bactérie, que j'appellerai Baclerium lactescens, parce qu'elle finit jiar constituer, à la surface du parenchyme ramolli, un liquide laiteux qui simule un mucus de Microcoque. C'est d'abord une très petite cellule sphérique (diam. o;^,5) qui, devenant elliptique (long. oH-,75), se montre immédiatement scissipare. Elle présente ensuite des chaînettes de quatre cellules et davantage. Je l'ai vue prendre naissance dans l'inté- rieur des cellules malades, privées de fécule, sous sa forme primordiale, unicellulaire, sphérique; elle passe par des alternatives de repos ou de mouvemeut dues à l'absence ou à la présence de l'air. Je n'ai pu y distinguer aucun cil, ni observer que de très rares cellules sporogénes, mais parfois des zooglées, se colorant fortement par le vert de méthyle. » Dans les tubercules attaqués par le Phylophtora, comme dans ceux attaqués par les Microcoques, les Acariens et les Anguillules ne tardent pas à paraître. Mais ce qui est intéressant à noter, c'est que le Phytophtora y souffre beaucoup lui-même de son association parasitaire, car d'ordinaire il disparaît peu à peu. Si ces constatations, que j'ai faites en 1896 et 1897, se généralisaient, elles expliqueraient que ce n'est pas en pénétrant dans les tubercules que se conserve et se reproduit le Phytophtora. Je pense que ce parasite ne se maintient dans nos cultures que par le transport aérien, intermittent et successif, de ses conidies (Zoosporanges), qui, transportées par les vents, trouvent toute l'année, d'abord dans les régions froides, puis dans les régions chaudes de l'Europe et jusqu'en Algérie, des tiges et des feuilles de Pommes de terre à infecter. ( I i2n ) » Maintenant si j'essayais, d'après mes observations de 1896 et 1897, d'établir une proportion entre ces quatre différentes natures d'altération, je ne pourrais estimer à moins de 5o pour 100 le nombre des tubercules envahis par les Microcoques, et à 25 pour 100 environ ceux qui hospita- lisent le Pseudocommis. Je suis très porté à croire, contrairement à l'opinion générale, que le pourcentage le plus faible est celui du nombre des tuber- cules attaqués par le Phytophlora. Quant aux remèdes préventifs à employer pour se mettre, s'il se peut, à l'abri des gangrènes, ils se résument ainsi : alternance des cultures; plantation de tubercules sains; destruction immé- diate de tous les tubercules malades, et traitements des tiges feuillées par les composés cupriques. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Composition des pailles d'avoine, de blé et de seigle. Note de M. Bali.and. « L'armée française utilise généralement la paille de blé pour sa cavalerie, mais elle accepte aussi les pailles d'avoine et de seigle. » D'après les dernières statistiques décennales publiées par le Ministère de l'Agriculture, il a été récolté en France, en 1882 : 181754605 quintaux de paille de blé pour une superficie de 7 191 1^9 l'eclares ; 69674734 » d'avoine » 8610592 » 41946250 » de seigle » 1743884 » » Le rendement moyen à l'hectare était alors de 25'!'', 27 pour la paille de blé; de i9'''',27 pour la paille d'avoine et de 24'''', o5 pour la paille de seigle. » Ces chiffres, rapprochés des résultats obtenus en 1862 et i852, accusent une hausse continue pour le blé et l'avoine. Il y a diminution pour l'aire de culture du seigle, mais la récolte en paille s'est maintenue dans les mêmes limites, le rendement moyen à l'hectare s'étant progressi- vement élevé de 16 à 24 quintaux. » La valeur moyenne du quintal était de 4'%i- pour la paille de blé; de 3''^ 28 pour la paille d'avoine et de 4'^'^. 3o pour le seigle. On retrouve, à peu près, les mêmes rapports dans les cours actuels. » Les analyses que nous avons entreprises sur des pailles provenant de divers points du territoire prouvent, une fois de plus, que ces denrées ne renferment qu'une très faible quantité de matières assimilables et que la Chimie ne permet pas d'établir de différence entre les pailles de blé, d'avoine ou de seigle. I ( II2I ) » Nous avons trouvé : Minimum Maximum pour loo. pour loo. Eau 9'20 i4,5o Matières azotées i,oi 0,22 » grasses 0,92 1,60 » extractives et cellulose saccharifiable . ^9,43 48)04 Cellulose résistante 32,90 39,i5 Cendres 2,86 6,94 Acidité o,o44 o,ii8 » Les écarts tiennent à plusieurs causes : la principale vient de ce que la paille, comme le grain, n'a pas une composilion identique dans toutes ses parties. Isidore Pierre (') a montré que la matière azotée élait inégalement répartie dans les feuilles, dans la tige et dans l'épi ; il en est de même pour les autres éléments, » En voici la preuve : Ai'oine recollée dans la plaine de liambouillel (1896). Tiges coupées à o",i. Paille Epis ^ — ^~ — ^ ~ entière, sans Partie Partie o",6o. grains. supérieure. inférieure. Eau II, 3o II, 3o 10,70 11, 5o Matières azotées 2,39 3,22 2,i4 1,76 » grasses i ,85 1,95 2,i3 i,35 » extractives et cellulose | ,_ , f~ a /s „a ,.,,,, 45,99 47.71 43,16 43,23 sacchariliable ) Cellulose résistante 33, 96 3i,5o 35,47 87, 5o Cendres 4 • 52 4,32 4,'o 4.66 100,00 ICO, 00 100,00 100,00 Blé récolté dans les environs de Castres (1897). Paille Ivpis Tiges entière, sans l'euilles sans Nœuds i", 20. grains. cnlières. nœuds. seuls. Eau II, 4o 11,90 12,10 11,90 i5,oo Matières azotée.- 3,22 4, 06 3, 06 2,3o 2,60 » grasses 1,60 i,4o 3, 10 i,5o 0,20 » extractives et cellulose ) , ,, , . 00 k^ ac e^ 3-, /=; . 39,43 4o,a9 38,39 38, 8o ^7,^0 saccnariuable ) Cellulose résistante 39, i5 33,65 3o,i5 4i,o5 39,55^ Cendres 5, 20 8,4o 11,00 4,4o 5, 20 100,00 100,00 100,00 100,00 100,00 (') Recherches sur la composition des pailles et balles de froment (Comptes rendus, t. XLI, p. 56; i855). ( 112 2 ) Blé recollé dans la plaine des Essarts (1896). liges coupées à o",i. entière, sans Partie Partie i^.aS. grains. supérieure, inférieure. I7^„ 10,20 10,20 10,00 10,00 Matières azotées 1,69 2,24 2,i4 1,69 „ grasses i ,'45 i,i5 2,i5 0,90 » exlractives et, cellulose sac- )^^^^.^ ^5^,3 ^g^^g g^^jj cliarifiable ) Cellulose résistante 34, 00 3i,4o 32,35 33,35 Cendres 5,i4 9.88 6,60 3,90 100,00 100,00 100,00 100,00 Seigle récollé à Saint-./ulien-siir-Beyssoaze (1897). Paille Tiges entières entière, sans épis i°',3o. ni feuilles. Eau 1 1 , 3o 1 1 , 00 Matières azotées i , 38 i ,66 » grasses i,33 Ojg'^ » extractives et cellulose saccliarifiable 43,82 40)82 Cellulose résistante 38, 3o 42, 3o Cendres 3,85 3, 60 toOjOO 100,00 » La valeur alimentaire de la paille récoltée dan.s les conditions ordi- naires, après entière mattirité du grain, est donc étroitement liée à la gros- seur des épis, au développement des feuilles et à la longueur des tiges ainsi qu'aux nœuds qu'elles portent. I! en résulte que les pailles courtes et feuillues doivent être utilisées de préférence pour la nourriture des che- vaux et que les pailles longues doivent être réservées pour leur litière. » GÉOLOGIE. — Sur la présence de couches à Planorbis pseudo-ammonius et à Bulimus Ilopei dans les environs de Saharrat et de Mirepoix (Ariège). Note de M. G. V.isseuiî, présentée par M. Marcel Bertrand. « La présence de l'Éocène .supérieur dans les environs de Sabarrat fut pour la première fois signalée parNoulet, en 1867 ('). En iSSgct dix ans {') Comptes rendus, t. XLV, i4 décembre iS.jj. ( ri23 ) plus tard ( ' ), l'abbé Pouecli a décrit avec beaucoup de détails la puissante forniation désignée sous le nom de poudingue de Palassou, et a synchro- nisé les couches à Mollusques de Sabarral avec lÉocène supérieur ; c'est l'opinion adoptée en 1882 })ar la Société géologique de France, <à la réunion extraordinaire de Foix (- ) ; comme conséquence, on attribua au Barlonien. les grés, mollasses elpoudingues compris entre les niveaux lacustres fossilifères de Sabarral et le Nummulitique, alors que cette dernière formation était dans son entier rapportée par Hébert au calcaire grossier parisien (^). » T.es travaux de l'abbé Pouech ayant démontré, d'autre part, que les poudingues et les grès à Lophiodon de Sihra et de Saint-Quintin (environs de Mirepoix) {") sont situés dans le prolongement des assises de Sabarrat. réputées bartoniennes, il était logique d'en inférer que les mollasses et poudingues de Caroassonne, qui semblaient en continuité avec les terrains des environs de Mirepoix, sont aussi barlonieus; telle fut, jusqu'à ce jour, l'opinion de tous les géologues qui se sont occupés des formations tertiaire du bassin sous-pyrénéen. Nous rappellerons toutefois que, dès 1868, M. Matheron (') avait su assimiler les grès à Lophiodon d'Issel au cnlcaire grossier supérieur, synchronisme accepté dej)uis par M. Mayer-Eymar C'). » Nous avons montré, de notre côté (' ), que les grès d'Issel passent laté- ralement au calcaire à Planorbis pseudo-ammonius Schl. de l'étang de Saint- Ferréol (près Revel), dépôt situé d'ailleurs sur le même horizon que les calcaires de Castres et du Causse de Labrugnière. h Les travaux que nous venons d'exécuter, pour le service de la Carte (feuilles de Mirepoix et de Carcassonne), nous ont permis de constater la présence du Planorbis pseudo-ammonius Schl. lyi)ique, dans l'horizon calcaire inférieur de S ibai rat. Il en résulte r/ue Information (mollasses, grès (•) Bull. Soc. géol. de France. 2" série, t. XVI el XXVIi. (-) Voir Hébert, Compte rendu de la course de Varillies {Bull. Soc. géol., 3° série, t. X, p. 53i et suiv.). (') Loc. cit. {Aperçu général des environs de Foijc, p. âa^). H est vrai que M. Maycr-Evmai- n'a pas liésité à classer le Nummulili(|ue du bassin sous-pyrénéen dans te Suessonien el le Londinien (Vprésien anct.) {Bull. Soc. géol. de France, 3» série, t. X, Tableau, p. 637). (*) Bull. Soc. géol. de France, 3" série, t. \I\ , |>. -177 el siilv. (5) Il/id., 2" série, l. XXV, p. 776; 8 juin 1868. C) Ibid., 3" série, t. X, Tableau, p. 636. (') Bulletin des services de la Carte géologique de France, n" 37, t. V, p. i5, et feuille géologique de Castres au g„^„(|- C. R., 1897, ■/• Semestre. H. C.\XV, N 25. l4o ( II2/1 ) et poiidinmipx) comprise entre ce niveau et le terrain nummuU tique, appar- tient ai Luléiien et non à l'étage bartonien, coiume on l'avait supposé jus- qu'à présent. Ce calcaire devant être lui-même assimilé au calcaire grossier supérieur, on ne peut voir dans les alternances de grès, de marnes et de poudingues (' ), immédiatement superposés à cet horizon, un équivalent de rÉocène supérieur. Nous pensons, au contraire, que ces dépôts pour- raient être attribués à l'étage bartonien, s'ils ne correspondent même, en partie, au terme le plus élevé de la série lutétienne. )) Le Ludien débuterait aux environs de Sabarrat, par le calcaire lacustre supérieur qui a fourni en AhomVcmce V Ischurosloma formosum "&oah. &\^., var. minutaWou\. Nous avons recueilli avec ce fossile des Limnées et des Planorbes qui paraissent se rapporter aux espèces déjà mentionnées dans la localité {P. caslrensls Noul. et P. crassus M. de Serres); il conviendrait enfin de rattacher au même étage les mollasses et poudingues qui reposent i sur cet horizon et supportent en discordance les formations miocènes. , « Conformément aux indications données par l'abbé Pouech, les couches de Sabarrat peuvent être suivies, vers l'est, jusque dans les environs de Mirepoix; mais, tandis que, sur ce trajet, les bancs de pouduigues dessi- nent une succession de crêtes ou écailles remarquablement continues, les marnes et calcaires lacustres sont extrêmement réduits et localisés au nii- h'eu des sédiments détritiques. » C'est à l'horizon fossilifère inférieur de Sabarrat que paraît cependant devoir être rapporté le calcaire d'eau douce exploité près de Varilhes, au four à chaux de Crampagna; mais, au delà de la vallée de l'Ariège, cette assise devient mollassiqueet, pour retrouver à l'est un affleurement de cal- caire lacustre, il est nécessaiie d'atteindre les environs mêmes de Mirepoix. » Nous avons découvert, en effet, au sud de celte ville, et à peu de dis- tance de Labastide-de-Bousignac, un calcaire blanc ou rosé, remarquable par la faune qu'il renferme. Ce dépôt contient des nodules calcaires de formes et de dimensions très variables et au centre desquels se rencontrent les fossiles. )) La présence, à ce niveau, de Bulimus Hopei M. de Serres, Planorbis pseudo-ammonius Schl. et Melanopsis dubiosa Math., espèce des lignites de la Caunette, offre un intérêt exceptionnel puisqu'elle nous permet de placer cet horizon vers la base du Lutétien supérieur. Le calcaire de I^a- baslide reposant sur les formations moUassiques accompagnées de pou- (') l^es fossiles signalés par Noulet proviennenl des bancs calcaires intercalés dans celte formation. ( 1125 ) dingues et de grès, où ont été recueillis les restes de Lophiudon signales par l'abhé Pouech ('), on en peut conclure que ces assises, situées d'ailleurs dans le prolongement des mollasses et grès inférieurs de Sabarrat, sont bien lutéliennes et non bartoniennes (- ). Dans un Travail, fait en collaboralion avec M. Bresson, nous montre- rons que les grès à Lophiodon et le calcaire à Bulimus Hopei se poursuivent dans la direction de l'est, où ils sont surmontes par de nouveaux horizons cal- caires à Stropliostoma lapicida Leufroy et Daclylius af. subcylindricus Math. ('), intercales dans la foimalion du poudingue de Palassou. Ces dernières assises doivent être assimilées au calcaire grossier supérieur du bassin de Parts. » Enfin le tracé de la limite supérieure de ces dépôts nous a permis de constater que les mollasses à Lophiodon de Carcassonne, également classées jusquà ce jour dans le Ikirtonien, appai tiennent, ainsi que les grés à Lojjhiodon d'Iisel et de Mirepoix, à l'étage luiétien. » Nous avons découvert dans les environs «le Mirepoix, au nord du châ- teau de Bedou, un horizon de marnes et de calcaires lacustres fossilifères : Daclylius {Bulimus) lœvolongus Boni), sp., Hélix et Clausilia nov. sp., Mam- mifères appartenant à lÉocène supérieur; mais dans la vallée du Lhers, la formation Indienne vient butter par faille contre les dépôts lutétiens et, pour retrouver la série complète des sédiments compris entre le TS^ummuli- lique el l'Oligocène, il faut se transporter au nord et à l'est, dans la région qui s'étend de Cazabrcnoux à Magrie. CHIMIE BIOLOGIQUE. — Influence du sous- nitrate de bismuth sur le durcisse- ment du cidre. Noie de JMM. Léox Dupour et Daniix, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans les pays où le cidre est la boisson ordinaire, il est assez rare, à la campagne, qu'on le mette en bouteilles. Cette boisson est faite dans des fûts de contenances varices auxquels on lire au fur et à mesure des besoins. » Le cidre se trouve donc constamment en contact avec de l'air sans (') Huit. Soc. géol. de France, 3' série, t. XIV, p. 277 et suivantes. i\ous possé- dons également une inàclioire inférieure de Lophiodon provenant des grès de Labas- tide-de-Bousignac. (2) Ainsi les couches à Lophiodon des environs de Mirepoix, comme les mollasses, les grès et poudingues inférieurs de Sabarrat, sont comprises entre le Niimmulitique et un horizon calcaire à Planorbis ijseudo-ammoniits. (*) Cette espèce se retrouve dans les calcaires à Planorbis pseudo-animonius du département de l'Hérault. ( I 1 26 ) cesse renouvelé. Aussi est-il exposé à subir de nombreuses allériitions parmi lesquelles l'une des plus fréquentes a pour effet d'augmenter consi- dérablement son acidité. On dit alors que le cidre est dur. » Une expérience dont nous ])arlerons plus loin nous a donné l'idée d'étudier l'influence du sous-nitrate de bismuth sur le durcissement du cidre. Parmi les expériences que nous avons faites à cet égard, nous cite- rons seulement les suivantes : » Première expérience. — Du cidre a été fait en janvier 1896. Deux bouteilles de ce cidre présentaient le i3 juillet une légère différence d'acidité. Dans la première, le cidre dosait 8s'',83 d'acidité par litre ('), dans la seconde. S»'', 34 seulement. Nous avons transvasé 770'" du premier cidre dans une bouteille qui s'est trouvée remplie aux I seulement environ, et nous y avons ajouté 77"S' de sous-nitrate de bismuth, ce qui correspond à la dose de los'' par hectolitre. Dans une bouteille de même volume, nous avons transvasé un volume égal du second cidre destiné à servir de témoin, et dans lequel on n'a pas ajouté de bismuth. Des dosages successifs de l'acidité de ces deux cidres nous ont fourni les résultats suivants : Cich'e sans bismutli. Cidre avec bisniulh. AugnieiUation Augmentation de l'acidité de l'acidité depuis le début depuis le début Acidité. de l'expérience. Acidité. de l'expérience. i3 juillet (début) 8^34 » 8^83 » 3i août i3,5o 5,16 12, 3o 8,47 22 octobre 20,87 12, 53 18, 3o 9>47 » Les deux cidres qui étaient au contact de l'air sont donc devenus de plus en plus acides, mais l'augmeiilation d'acidité a été plus faible pour le cidre qui contenait le sous-nitrate de bismuth. » Deuxième expérience. — Deux autres bouteilles, contenant un autre cidre fait également en 1896, ont été l'objet d'une expérience semblable à la précédente. Le cidre sans bismuth a dosé 14^'', 75 d'acidité le 24 août, et i8s'-,83 le 22 octobre. Celui dans lequel nous avions mis du bismuth n'a dosé, aux mêmes dates, que I2S'',70 et i3s'',o2. » Ici encore l'augmentation d'acidité a été moindre là oii il y avait du bismuth. » Diverses autres expériences, faites sur de petites quantités de cidre, nous ont toujours fom-ni le même résultat. » ^fo;ls avons voulu ensuite opéier sur des volumes plus considérables. » Troisième expérience.— Dans deux bonbonnes de 20 a 25''' nous avons mis 16''' (') Dans toutes ces recherches, les chifl'res donnent l'acidité totale du cidre, exj)rimée en acide sulfuriqiie. ( 1127 ) de cidre. Il v a donc de l'air au-dessus du cidre. De |)lus les bonbonnes sont bouchées imparfailcment, de façon à empêcher les poussières de l'air de tomber dans le liquide, mais à permettre le libre accès de l'air. Dans Tune des bonbonnes nous avons ajouté 1 Sga-s'' de sous-nitrate de bismuth, c'est-à-dire une dose un peu plus forte que celle des expériences précédentes. La détermination de l'acidité, faite à plusieurs reprises, nous a permis de dresser le Tableau suivant : Cidre sans bisrmilh. Cidre avec bismuth. 24 août 1896 (début . 27 septembre 23 octobre Aug rnenlution Augmentation de l'acidi lé de Tacidité depuis le d jlmt depuis le début i.cidilé. de 1 expérience. Acidité. de l'expérience. er 6,65 » 6,65 )) 10, )0 3,45 6,95 o,3o 1 1 ,5o 4,85 7,'o 0,45 » Les ré.sullals sont les mêmes que ceux des expériences précédenles. La présence du sous-nitrale de bismuth retarde le durcissement. » L'influence de la dose de bismuth est intéressante à étudier; voici les détails de l'une des expériences faites à ce sujet. « Nous avons opéré avec quatre flacons. » Le I" flacon témoin contient 3"' de cidre; on n'y ajoute pas de sous-nitrate. » Dans le i' contenant 3'i',28o on ajoute 328"'S'- de sous-nitrate (dose de iob-- par hecl.) » 3" » 3"-,o5o >i 7io™s'- » aos-- » » 4«-- » 2"',95o » ii8o"'5'- » 4oS'' » » Les flacons sont presque pleins, mais les bouchons permettent un accès facile de l'air. » Les résultats obtenus sont les suivants : Cidre sans bismuth. A 10 gr. .•V 20 gr. A 40 gr. 6,65 6,65 6,65 6,65 Q,o5 7,00 7,20 6,65 10, o5 8,10 7.45 7,00 24 août 1896 (début). . 21 septembre ig octobre .) L acidité augmente d'autant plus lentement que la dose de bismuth est plus considérable. » Les diflerences sont surtout marquées entre le cidre sans bismuth et le cidre en contenant loS'' par hectolitre. Ce résultat rap|)roché de tous les précédents permet de conclure que, dans !a pratique, une dose de loS' par hectolitre produit un effet suffisant Le fait est important à noter car, à cette faible dose, le sous-nitrate de bismuth ne saurait produire aucun effet sur l'organisme. » Quand le cidre se trouve en contact avec un volume d'air très limité, comme, par exemj)le, dans une bouteille bouchée hermétiquement, le dur- ( M -s ^ cissement n'a pas lien. Aussi l'action du sous-nitratc de bismuth est-elle nulle dans ce cas, comme nous nous en sommes assurés. » Les expériences dont nous venons d'indiquer les résultats sont des expériences de laboratoire. Que se passe-t-il si l'on opère en grand? » La première expérience faite à cet égard (') a i)orté sur environ 200''' de cidre. Ce cidre, contenu dans un tût en vidange, devenait progressive- ment de plus en plus acide. On y a ajouté du sous-nitrate de bismuth à la dose de lo^'' par hectolitre. » On sait que, dans le cidre entièrement fait, paré comme l'on dit, il reste toujours un peu de sucre, et que pendant longtemps se continue une fermentation lente. Or l'un de nous a montré (-) que le sous-nilrate de bismuth active la fermentalion alcoolique. Dans le cas actuel, il s'est pro- duit de nouveau une fermentalion très vive. L'acétification a été suspen- due, et l'acidité n'a plus augmenté. » Une seconde expérience a porté sur un volume de i i5o''^ (^). Ce cidre était dur; il y a été ajouté iiS^'" de sous-nitrate de bismuth. Ici encore une nouvelle fermentation active s'est produite. Il ne nous a pas été possible de faire, avant et après ce phénomène, la détermination de l'acidité. Mais le fait constaté a été que, au goût, l'acidité avait considérablement diminué. Le cidre n'était ni troublé, ni noir; rien ne révélait son acidité ancienne et l'addition de bismuth. Nous nous proposons, dans d'autres expériences en "rand, de préciser les modifications que subit le cidre dans des cas sem- blables. » Quoi qu'il en soit de ces derniers résultats, nous pouvons conclure que, dans du cidre exposé à l'air, l'addilion de sous-nitrate de bismuth re- larde beaucoup les progrès de Vacétification. Il y aurait donc un grand avan- tage, dès que l'on s'aperçoit que du cidre commence à durcir, à y ajouter ce sel à la dose de i o^" par hectolitre {''). » (') Cette expérience a été faite par M. F. Lemaire, à Louye (Eure). (2) Notes publiées par M. Léon Dufour dans le Bulletin de r Association française pour l'avancement des Sciences (iSgS et 1896) et dans V Apiculteur (1897). (') Celte expérience a été faite par M. Berthelot, de Moisville (Eure). Nous sommes heureux de remercier M. D. Leraaire, instituteur à Moisville, qui nous a fourni ces renseignements. (*) Ce travail a été fait au laboraloiie de Biologie végétale de Fontainebleau, di- rigé par M. Gaston Bonnier. ( i'5i9 ,) CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur le dosage de l'acidilé urinaire. Note de M. H. Joulie, présentée par M. Chatin. « Les derniers progrès de la Médecine ayant mis en lumière l'utilité du dosage de l'acidité urinaire, divers auteurs ont indiqué des manières d'opérer dont aucune ne nous a donné entière satisfaction. » Pour arriver à des résultats constants sur la même urine et compa- rables pour des urines diverses, nous avons dû adopter une technique nouvelle qui nous paraît appelée à éclairer certaines questions d'hygiène et de médecine encore fort obscures. C'est pourquoi nous avons jugé utile de la soumettre à l'Académie. » Au lieu (le soude ou de potasse caustiques qui exigent l'emploi d'indi- cateurs colorés ou colorables, dont la sensibilité laisse beaucoup à désirer lorsque l'on opère sur des urines plus ou moins colorées elles-mêmes el d'une acidité généralement très faible, nous employons, pour saturer l'urine, une dissolution de sucrate de chaux déci-normale, c'est-à-dire contenant par litre a^'', 80 de chaux, soit le dixième de l'équivalent de la chaux exprimé en grammes. » Cette solution présente, sur les alcalis caustiques ordinairement employés, plusieurs avantages précieux : » I" Elle ne peul se carbonaler, sous rinlluence de l'air, sans se troubler. Si donc son lilre vient à changer, on en est averti. 11 suffit alors de la filtrer et retitrer, pour pouvoir s'en resservir, sans aucune chance d'erreur. » 2° L'acidilé de l'urine étant due, en grande partie au moins, à du phospate acide de soude, le titrage à la solution de sucrate de chaux n'exige l'emploi d'aucun réactif coloré. Lorsque les acides libres et le phosphate acide de soude sont saturés par la chaux, un excès de celle-ci, si faible qu'il soit, délennine la précipitation d'une petite quantité de phosphate tricalcique, insoluble, qui ti-ouble la limpidité de l'urine essayée. On est alors averti du point de saluralinn, avec une précision qui ne laisse rien à désirer, pourvu ([ue l'urine essayée soit parfaitemeut limpide, ce qu'il est tou- jours facile d'obtenir en la filtrant préalablement, si cela est nécessaire. >) La solution de sucrate de chaux se prépare a\ec : Chaux caustique en poudre los'' Sucre 20S"- Eau distillée pour faire 1'" » Laisser en contact pendant vingt-quatre heures en agitant fréquemment et filtrer ensuite. ( ii3o ) » Si la chaux employée est pure et bien causli((ue, celte solutio:; lioil être trop fort '. On en prend le titre au moyen de l'acide sulfuiique déci-normal et du tournesol et on l'étend d'eau distillée bouillie en quantité suffisante pour qu'elle sature exactement son volume d'acide déci-normal. » Celte liqueur correspond, par conséquent, à l\^^ ,^ d'acide sulfurifjue mono- hydralé, par centimètre cube. » Son litre peut être facilement vérifié par précipitation de la chaux, à l'état d'oxa- lale et pesée du précipité calciné à l'état de carbonate de chaux ou de chaux caustique. » Pour faire l'essai de l'urine, on en prend 20'''=, que l'on met dans un verre à satu- ration, et l'on titre avec la liqueur de sucrate, au moyen d'une burette de Mohr, jus- qu'à ce qu'une dernière goulle détermine un trouble persistant, après agitation. Ce trouble se saisit facilement si l'on opère sur une feuille de papier noir. » La quantité de sucrate employée doit être d'au moins 5'='^, afin que l'erreur, qui ne peut être que d'une goutte, ne dépasse pas le centième de la quantité dosée. S'il en était autrement, on ajouterait dans le verre 20 = d'urine et l'on continuerait l'essai. » Si nous appelons S la quantité de sucrate employée, V le volume d'urine sur lequel on a opéré et A l'acidité du litre d'urine, exprimée en acide sulfurique monob^- draté(SOSlIO), on aura : A= ^^f''"- » Mais la proportion d'eau des urines est éminemment variable, tandis que îa masse des décliets organiques qui s'éliminent par cette voie, dans un temps donné, est à peu près constante, pour le même individu. Il en résulte que ce n'est pas l'acidité du litre d'urine qu'il importe de connaître, mais bien la proportion d'acide contenue dans la matière sèche de l'urine, et, comme cette matière sèche est elle-même propor- tionnelle à l'excès de densité de l'urine sur la densité de l'eau, il suffira de multiplier l'acidité trouvée au litre par la fraction , dans laquelle D est la densité de D — 1 000 ' 1 urine, prise au moyen d'un densimètre très sensible, à la température même où se trouve l'unne au moment de la prise d'essai pour le titrage acidimélrique. » On obtient ainsi l'acidité pour 100 de l'excès de densité de l'urine, et ce rapport est caractéristique du tempérament de l'individu, s'il est en bonne santé, ou de son état pathologique, s'il est malade; à la condition, bien entendu, que l'urine sur laquelle on a opéré ait été convenablement choisie. » La technique nouvelle qui vient d'être résumée permettra de multi- plier les essais autant qu'il le faudra pour établir le rapport normal des sujets bien portants aux divers âges, de suivre les modifications que le;; maladies et les médications peuvent faire subir à ces rapports normaux eN souvent, d'en éviter les conséquences fâcheuses. » ( n3i ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la fermentation cellu'osiquc. Note de M. V. Omeliaxski ('), présentée par M. Duclaux. « Dans ma Note du 6 liécembre dernier, j'ai décrit les principaux carac- tères d'un des ferments de la cellulose pure. Je me permettrai de relater aujourd'hui les données principales d'une expérience de fermentation dans laquelle je me suis astreint à doser tous les produits de décomposition d'une quantité donnée de cellulose. » L'expérience est faite dans un ballon de 3oo'='^, rempli de la solution minérale et bouché par un bouchon de caoutchouc portant un tube de dégagement allant jusqu'au fond du ballon; on le renverse, après ensemencement, dans une cuve à mercure, et on le tient à l'étuve à 35°. Le poids du papier employé est 38'',7099, son humidité est 6,5 pour loo. 11 y a donc 35"", 47^3 de papier sec. On ajoute Ss', 7698 de carbonate de chaux pur faiblement calciné. » L'expérience commence le 7 octobre iSgS, elle dure jusqu'au s8 novembre 1896, soit i3 mois. Pendant ce temps, on recueille sans perte et l'on soumet à l'analyse tous les gaz de fermentation par portions de i5" à 4o'"^. L'acide carbonique, qui, à la pre- mière prise, ne représentait que i5pour roo environ du volume total des gaz dégagés, y augmente graduellement pendant quelque temps, et en forme les ^; puis sa propor- tion diminue et tombe à '. » Finalement, on arrive aux nombres suivants : ce Quantité totale des gaz recueillis 810 Hydrogène i54 ,3 ; soit os'',oi38 Acide carbonique 659,3 » iS'',3o34 » On détermine l'acide carbonique dissous dans le liquide par une expérience spé- ciale : on sature un volume égal du même liquide, exactement dans les conditions de l'expérience, avec de l'acide carbonique qu'on dose par la méthode connue. » La quantité d'acide carbonique provenant du carbonate est calculée d'après la quantité de chaux dissoute dans une partie du liquide de fermentation préalablement bouillie et filtrée. On a trouvé : Acide carbonique dissous dans le liquide o,3688 Quantité totale de chaux 0,891 I) On a donc : Poids total de l'acide carbonique dégagé 1 ,6722 A soustraire : l'acide carbonique provenant du carbonate.. 0,700 (') Travail du laboratoire de M. Winogradsky, à l'Institut de Médecine expérimen- aint-Pétersbourg. C. K., (S97, 2" Semestre. (T. CXXV, N° 25.) '49 laie, à Saint-Pétersbourg. ( ..32 ) » Donc : Acide carbonique provenanl de la cellulose 0,9722 » On détermine les acides volatils par la méthode Duclaux. Le rapport de l'acide acétique à l'acide butyrique ' rt(ac.) = *(but.) est ici 1,7 : I. Très peu d'acide valérianique (indosable). Le poids de ces acides, calculé d'après ces nombres et l'acidité générale, est donc 2?', 2402. » Le dépôt de la culture fermentée, composé de flocons de cellulose et de spores du bacille, lavé à l'acide chlorliydrique très étendu et séché, pèse oS% 1272 (3,66 pour 100 de la cellulose ajoutée). On a donc le compte suivant : Cellulose. Cellulose ajoutée 3,4743 )) restante?) 0,1272 Cellulose disparue 3,347 i Produits de la fermentalion. Acides gras 2 , 2402 Acide carbonique 0,9722 Hydrogène o,oi38 Poids total 3,2262 » En considérant qu'une partie des produits de la fermentation (acide valérianique, alcool supérieur, produits odorants, hydrogène dissous) n'a pas été dosée, la diffé- rence de os'-, 1209, soit à peu près 3 pour 100 non retrouvés, est acceptable. » On voit donc que la fermentation cellulo.siqtie produite par notre ferment est cai-actérisée par une production i-elativement considérable d'acides gias : jusqu'à 70 pour 100 de la cellulose employée se reti-ouvent sous cette forme, tandis qu'à peu près 3o pour loo sont dégagés sous forme de gaz. » Pour terminer, nous croyons devoir ajouter quelques explications sur le fait quelque peu inattendu de l'absence du gaz des marais parmi les gaz de fermentation. D'après les observations de MM. Popoff, Hoppe-Seyler et d'autres, on pensait généralement que la fermentation de la cellulose est sui-tout caractérisée par le dégagement de ce gaz. On sait que l'on constate sa présence partout dans la nature où il y a fermentalion de restes végétaux à l'abri de l'air. Le phénomène brut nous a été facile à reproduire : les gaz, recueillis dans des cuves profondes pleines d'eau et contenant de la vase, mêlée à des débris végétaux, se sont montrés à l'analyse constamment très riches en CH^ ; ils en contenaient souvent jusqu'à Go-80 pour 100, en inême temps que de l'hydrogène. En ensemençant nos ballons avec une trace de boue de ces cuves, nous avons constaté le plus souvent un dégagement abondant de formène. Mais faisait-on un second réensemencement dans nos ( ii33 ) conditions usitées de culture, ce gaz disjDaraissait complètement, souvent d'un coup, et il ne restait que de l'hvdrogène avec de l'acide carbonique. » Nous avons réussi cependant à maintenir la fermentation forménique dans plusieurs de nos expériences, et la conclusion que nous croyons pouvoir énoncer dès à présent, c'est que cette fermentation est due à un bacille spécial, différent de celui qui a fait notre principal objet d'étude. Il est aisé de distinguer ces deux ferments d'après leur morphologie. Quoique nous possédions déjà de bonnes cultures du bacille que nous croyons être l'agent de la fermentation forménique, nous n'avons pas encore réussi à l'isoler ii l'état de pureté complète. » Nous nous proposons de poursuivre nos recherches sur les ferments de la cellulose. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Atrophie musculaire expérimentale par intoxication pyocyanique. Note de MM. Ciiarrix et H. Claude, présentée par M. Bouchard. « En 1887, en faveur de la théorie qui veut que les microbes agissent avant tout par leurs toxines, on pouvait invoquer les recherches du pro- fesseur Bouchard reproduisant en iSS/j les principaux symptômes et quelques accidents anatomiques du choléra par l'injection des urines de cholériques; on pouvait aussi s'appuyer sur l'expérience de Pasteur qui, en 1880, en introduisant sous la peau la culture stérilisée du germe du cho- léra des poules, avait déterminé la somnolence de ces volatiles, phéno- mène que sa banalité rend à la vérité peu démonstratif. » A cette époque l'un de nous, à l'aide des sécrétions du bacille pyocya- nique, a fait naître des désordres semblables à ceux qu'engendre l'inocu- lation du bacille : depuis lors de nombreux faits ont confirmé cette thèse. » Néanmoins on n'avait pas encore étendu de façon complète cette démonstration à certaines affections, plus particulièrement à certaines mvélites à type subaigu ('). Dans ces conditions il nous a paru utile d'é- (') Le plus souvent les travaux de Patliogénie relatifs à ces questions concernent des expériences réalisées en inoculant directement des bactéries, ou bien des processus d'origine toxinique à évolution rapide. (Cf. Kageh, Annales de l' Institut Pasteur, 1892, et Revue de Médecine, iSgS; Gilbet et Léon, Thoinal et Masselin, Widal et Bezan- çon, etc.; Enriquez et Hallion, IL Claude, Marinesco, Ballet et Dutil, etc.). ( ii34 ) clairer, à ce point de vue, la genèse de ces myélites subaignës, surtout en raison des difficultés qui s'opposent à la réalisation expérimentale de tels processus. » Un lapin reçut, durant les mois d'avril et mai, 28"^ de toxine pyocyanique pro- venant d'une culture filtrée. On cessa les inoculations à la fin de mai. L'animal pré- sentait alors une paralysie incomplète et une atrophie musculaire qui augmenta en- core pendant les mois de juin et juillet. Le 20 juillet, l'animal fut sacrifié, l'atrophie était alors inégalement distribuée et atteignait surtout les muscles des membres posté- rieurs, de la région lombaire et de la ceinture scapulaire. » La paralysie était assez accentuée pour que l'animal fût incapable de se mouvoir; posé sur ses pattes, il tombait sur le cùlé et restait étendu, les membres postérieurs allongés. La sensibilité était diminuée notablement sur les membres postérieurs. » L'autopsie montra qu'un certain nombre de muscles étaient atrophiés, pâles, ré- duits à quelques filets musculaires, lésions contrastant avec l'intégrité de certains autres muscles. Au niveau du renflement lombaire, la moelle était aplatie, ramollie, les méninges étaient épaissies, légèrement adhérentes. Le reste du système nerveux semblait normal. L'examen histologique prouva l'existence d'un foyer de myélite cavi- laire au niveau de la région lombaire supérieure (ramollissement et hémorragie), le foyer occupait une partie des cornes antérieures, avait détruit la partie centrale de l'axe gris et envahissait le tiers postérieur du cordon latéral à droite pour atteindre la pie-mère qui était enflammée et adhérente. Dans le reste de la moelle, les lésions étaient plus ou moins prononcées; en effet, sur certains points, il existait de petits foyers de ramollissement dans les cornes antérieures. » Sur d'autres coupes, les cellules d'une des cornes antérieures ont disparu com- plètement ou sont en voie d'atrophie manifeste; enfin, parfois un des groupes de cel- lules ganglionnaires a seul subi la dégénération atrophique. D'autre part, dans cer- taines régions de la moelle, les altérations cellulaires irrégulièrement disséminées ne sont appréciables que par l'emploi de la méthode de Nissl. » Les lésions musculaires sont très accusées (dégénérescence granuleuse, vitreuse ou atrophie simple, prolifération nucléaire, fibrose développée). Certaines racines an- térieures et postérieures ainsi que les fibrilles nerveuses intra-musculaires présentent des degrés divers de dégénérescences. Les gros troncs nerveux sont indemnes. Les ar- tères, comme les artérioles médullaires, offrent des altérations assez marquées (endoet périartérile, thrombose). » Il s'agit donc d'une atrophie musculaire et d'une paralysie en rapport avec une lésion à évolution lente de l'axe gris de la moelle. Cette paliomyélile à prédominance antérieure a été caractérisée par des dégénérescences cellulaires primitives (désinté- gration protoplasmique, nécrose et atrophie), par de petits foyers de myélite avec ramollissement et hémorragie très limités, enfin par un grand foyer de ramollissement central étendu jusqu'à la pie-mère. » Cette observation tire son intérêt de la notion palhogéiiique nouvelle dans l'esjjèce (intoxination). Elle montre, en effet, que !e poison pyocya- ( ii35 ) nique qui donne le plus souvent une paralysie spéciale à typespasmodique, décrite depuis longtemps par l'un de nous, et sans lésion anatomique connue, peut déterminer parfois un tout autre complexus morbide en frappant le syslème nerveux. De plus, de l'analyse des altérations médul- laires décrites plus haut, il résulte que les poisons élaborés par un microbe peuvent détruire les éléments nerveux soit par un processus indirect de thrombo-artérite suivie de ramollissement, soit par action directe sur l'élé- ment noble, la cellule, dont nous avons constaté les diverses lésions depuis la simple désintégration des éléments chromatiques jusqu'à la nécrose complète. Enfin les altérations variées de la moelle et des muscles présentent les plus grandes analogies avec celles qui ont été décrites dans les paliomyélites aiguës ou subaiguës chez l'homme. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De la Sclérose tuberculeuse du pancréas . Note de M. Paul Carxot, picsentée par M. Bouchard. « Les lésions tuberculeuses spécifiques du pancréas (granulations, tu- bercules caséeux, etc.), paraissent être extrêmement rares chez l'homme. D'autre part, il nous a été impossible (sauf un cas) de les reproduire expé- rimentalement. Nous avons, par contre, déterminé des scléroses, de tout point analogues à celles que nous avons pu constater sur des homuies tuberculeux, et qui paraissent être la réaction habituelle de la glande contre le bacille de Roch ou ses produits. » Expérimcntalenienl, nous avons opéré, chez le cliien, de difTérenles manières : nous avons utilisé, d'une part, le bacille de K.ocli ; d'autre part, ses produits connus. » Avec le bacille nous avons alternativement employé la voie canaliculaire et la voie sanguine ou lymphatique. • « a. Dans le premier cas, nous poussions dans le canal de \N irsung une injection de culture tuberculeuse humaine bien dissociée et diluée. La plupart des chiens que nous avons opérés jusqu'ici nous ont présenté des scléroses parfois étendues, mais point de diabète. Un seul animal encore en expérience nous présente, depuis di\ jours, de la glycosurie. » p. Nous avons obtenu de meilleurs résultats par la voie lymphatique. Le procédé consiste à piquer, avec une aiguille de seringue, diUérents points du parenchyme glandulaire. On peut ainsi répartir également l'injection sur tous les points du pancréas. » Nous avons opéré six chiens par ce procédé : nous avons toujours obtenu des scléroses à marche rapide. » Au point de vue du diabète nous avons obtenu des résultats variables : presque ( ii36 ) toujours nous avons observé, pendant deux ou trois jours après l'opération, une gly- cosurie très minime et fugace. Ce résultat s'observe, du reste, souvent, quelle que soit l'injection effectuée. Mais parfois une glycosnrie sérieuse apparaît après quelques jours, après une semaine ou même davantage, atteignant en général les chiffres de 20 à 70S"- par litre, parfois beaucoup plus faible. Elle est, assez souvent, sujette à de grosses oscillations. Parfois même la glycosurie est intermittente. L'animal maigrit, boit et mange beaucoup; des troubles trophiques se développent facilement. Le dia- bète évolue lentement, beaucoup moins brutal qu'après extirpation du pancréas, se rapprochant, par là, du diabète humain. Il dure plusieurs mois, à moins de complica- tions tuberculeuses (péritonite, etc.), et pourrait certainement durer plus encore. La glycosurie diminue vers la fin de la maladie. )> Nous prendrons pour type un chien opéré le 14 juillet, présentant le 28 septembre iSs-'jS de sucre par litre d'urine, le aS septembre 69s", le 28 septembre 203"',7, le 29 septembre Sgs"-, 7, avec une quantité quotidienne d'urine sensiblement égale à l'it, 5o. Ces grosses oscillations sont presque la règle. Peut-être pourrait-on l'expliquer par l'épuisement périodique de la faible portion de glandes saines. Peut-être aussi par des tentatives de régénération de l'organe. » La glycosurie manque parfois : on trouve alors, à l'autopsie, un segment glandu- laire épargné ou régénéré. Cette régénération s'est parfois montrée très nette en des points où la glande n'existe pas normalement, et n'existait pas notamment lors de l'opération. » Histologiqiiement, nous n'avons jamais trouvé ni granulations tuberculeuses, ni bacilles. Ils disparaissent très rapidement. Après un jour déjà, on peut à peine en co- lorer quelques-uns, rares, déformés, prenant mal la coloration; le mécanisme de leur destruction nécessite de nouvelles recherches. La destruction par les sucs glandulaires y joue certainement un rôle. La sclérose débute très vite : les vaisseaux épaississent leur "angue conjonctive; la sclérose penche et dissocie rapidement les lobules, entoure des groupements d'acini de volume variable. Souvent les cellules glandulaires voisines des bandes de sclérose sont en dégénérescence graisseuse. La sclérose prend alors la place des acini ainsi démantibulés. On n'aperçoit plus au bout d'un certain temps que de grosses bandes scléreuses, avec, par places, des canaux à tendance kystique, des groupements cellulaires en dégénérescence graisseuse, parfois aussi s'essayant à une dernière prolifération, et multipliant leur noyau sans séparer leur protoplasma. On atteint ainsi une étape où rien ne reste plus de la structure glandulaire. » Nous avons expérimenté plusieurs fois, non plus avec les cultures vivantes, mais avec la tuberculine ancienne de Koch. Nous n'avons encore le résultat d'autopsie que d'un chien à qui nous avons injecté le 19 octobre Vàe. tuberculine dilué dans iS'^'^ d'eau, en différents points de la glande. Nous avons sacrifié ce chien, qui, du reste, n'était pas glycosurique, le S décembre, cinquante jours après l'opération. Nous avons trouvé une sclérose complète des deux lobes de la glande, qui ne présentaient plus qu'une longueur de quelques centimètres ; ces languettes étaient irrégulières, bosselées, très durcies, présentant du tissu scléreux sans traces d'éléments glandulaires. Derrière le duodénum, bourgeonnements des lobules plus gros qu'à l'état normal, gorgés de sucs, en régénération certaine, avec plusieurs cellules à doubles noyaux : la plupart des cellules ayant une taille gigantesque. ( ii37 ) » Les essais d'intoxication prolongée par la luberculine en injection sous-culanée ne nous ont encore donné aucun résultat positit. » Le bacille tuberculeux disparaît donc très rapidement du pancréas, et c'est par ses produits d'élaboration qu'il détermine une sclérose rapide de la glande. » Chez l homme, nous avons souvent observé, chez les tuberculeux, une cirrhose pancréatique, généralement modérée, parfois beaucoup plus complète, comme dans un cas que nous devons à l'obligeance de M. Jolly. Il s'agissait d'une tuberculeuse dont tout le pancréas était constitué par un axe scléreux avec une légère coque glandulaire périphérique qui suffisait pourtant à éviter le diabète. Les lésions histologiques étaient de même ordre que chez nos animaux. )) Ces lésions ne sont pas rares chez les tuberculeux : les anciens auteurs décrivent des pancréas indurés, parfois de véritables squirrhes, au sens donné jadis à ce mot. Cette sclérose n'est généralement pas totale, mais rien n'empêche qu'elle le devienne. On a alors affaire à des tuberculeux qui deviennent diabétiques. Ces cas existent, quoique moins fréquents, que ceux inverses où le diabète a précédé l'éclosion de la tuberculose. Nous en observons actuellement un cas. » D'après nos expériences et nos faits cliniques, il nous semble qu'il y a place pour un diabète pancréatique d'origine tuberculeuse. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J- ^' BULLETIN BIBLIOGItAPUIQCE. Ouvrages reçus dans la séance du 20 décembre 1897. Formulairephysico-chimi(jue,pdT DoTHKToToim.KSi, Docteur es Sciences. Paris, J. Fritsch, 1898; i vol. rn-12. (Présente par M. Moissan.) Minéralogie delà France et de ses Colonies. Tome deuxième (2* Partie), par Lachoix. Paris, Baudry et C'% 1897; i vol. in-8°. (Présenté par M. Michel-Lévy.) Association française de Chirurgie. Onzième Congrès de Chirurgie. Paris, 1897. Président: M. le Professeur Gross (de Nancy). Paris, Félix Alcan, 1897 ; i vol. in-8°. Description des Machines et procédés pour lesquels des Brevets d'invention ( ii38 ) ont été pris, sous le régime de la Loi du i juillet 188^4, publiée par les ordres de M. le Minisire du Commerce et de l'Industrie. Tome quatre-vingt- neuvième ( !'•'' et -2.^ Partie). (Nouvelle série.) Paris, Imprimerie nationale, 1897; 2 vol. in-4". Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles, fondée sous la direction scientifique de P. Schutzeisberger. 10 décembre 1897. Paris, I fasc. in-8°. Bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuel'e d'Astrono- mie, de Météorologie et de Physique du Globe. Décembre 1897. Paris, Imp. Ch. Bivort; i fasc. in-8". Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel, et Cadet de Gassicoi;rt, Secrétaire annuel. Séance du i4 décembre 1897. Paris, Masson «'tC'"; i fasc. in-8". Missouri Rotanical Garden. Eighth aniiual report. S'-Louis, Mo., 1897; I vol. in-8°. Journal of the Academy 0/ natural Sciences of Pliiladelphia. Second séries. Volume XI. Parti. Pliiladelphia, 1897; i vol. in-4<'. EBRATA. (Séance du i3 décembre 1897.) Note de M. A. Béhal, Sur une série de nouvelles cétones cycliques : Page io38, ligne i, au lieu de plus soluble dans le benzène froid, lisez peu soluble. (Séance du 20 décembre 1897.) Note M. A. Leduc, Sur les transformations isothermes, elc. : Page 10S9, ligne 18, au lieu (^fe R = 88,075. 10" C.G. S., lisez R := 8819. 10'* G. G. S. Page 1091, dans les trois dernières lignes du Tableau, colonne y, remplacez les nombres : \ ,Zi']l\ par i,8255; i ,%ïo par i,3i8; i,2Q02 par 1,2884. W 25. TABLE DES ARTICf.ES. Séance du 2(» décembre 1897.) MËi>l01U£S ET C0MMUI\lCAT10i\S DKS MKMHItKS ET DBS CORRESPONDANTS DB L'ACADÉMIE. l'i M. Il- SEciîKTAiiit l'EMiKiria. fiiit parla I' \ca- ili-inic (le la miiit de M. Jlrioschi, Corres- poiulanl pour la Sertion de ('.comclric. . . M. liEitTiiKi.DT. Obsorvalloiis iclatucs aiiv ciri iieiis ilo Viiltaire l't d« Rousseau au fantlirun, ouvrrls le iS décembre 1897 •. M. LdîWY. . Délerniinatiou des coordon- nirs absolues des ttuilcs, ainsi que t\f la latitude, à l'aide des instruments méri- diens. Méthode îjénéralc pour la solulioii do rt'.; diM'i-.; prnMènn'.^. , l'a? \l. l.Mii.i; l'iCAUD. .Sur les périodes des intégrales doubles de fonctions algé- briques I M. \. CiiAUVEAt;. Comparaison du pou- voir thernionéne ou d\naniogéne des élé- niints simples avec leur pouvoir nutritif. Un écart considérable existe entre les piiiils isciéneri;éti(|urs et les poids isotro- phiqurs du suirc et de lagraissi'. C'est avec lis poids isoglvi (>généti(|ue3 que les. poids isiilrnplirqnes tendeni à s'ideolilier k MEMOmES PKÉSEÎNÏÉS. •qui- \l. D. ToMMASi adresse une Note sur •. l'i libre chimique dans l'éleclmlyse ■■ m-."* M. Cir. lli\Er-SA.Mii.E souirut au jugement di- l'Aïaih-mir un Mémoire ayani pour litre : " Tératologie, théorie nouvelle de la monstruosili- et de l'inversion « CORRESPOND AXCE. M. le Skchetaiiie rEiii'KTiKi, signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, le Tome II ( >■ l'articj de la u .Miné- ralogie de la l'iance et de ses colonies par M. A. Lacroix •< M. I'ai.vlevk. Sur les cas du problème des trois corps (et des n corps) oii den\ des corps se choquent au bout d'un temps lini ,,,-S M. Ch. UouciKT. Sur un mode particulier d'obsirvations cirrunizirnithales loKi M. S. Maxgeot. Sur un réseau conjugué particulier de certaines surfaces dérivées des surfaces de s<'Cond ordre 108.I M. KUG. Kabisy. Sur les séries de Taylor. ioS, , ' M. K. l'EiiiiOT. Sur le tissu criblé extra- libérien et le tissu vasculaire extra-ligneux 1 c 1 j M. IC. liozE. .Sur la pourriture des l'oinmcs de terre 1 1 s M. Ualland. — Composition des. pailles d'avoine, de blé et de seigle 1 1 >n M. G. Vassei:h. — .Sur la présence d<' couches à l'Ianoibis pseudoammonius el à Buli- mii.s J/u/jci liaits les environs de Sabarrat el de Mirepoi.\ ( Ariége ) 1 c >■• .M.M. Leon ItiFOuR et D.vniel. — Intluence du sous-nitratc de bismuth sur le durcis- sement du cidre. . . 111.') M. II. JoiLiE. — Sur le dosage de l'acidité N° 25. SrUTE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. Pages. M. V. OMKi.tANSKY. - Sur la foiiiiriitalioii pyocyaniquc ii-i.! cellulosique 1 1 ii M. Pai.l Caknot. - De la sclérose tubcrcu- MiM. CiiAnnix et H.Cl..\UDt. — \tiophiemus- Icuse du pancréas ii'îî culaire expérimentale par intoxication Bl'Llktin BinLiocnAPlliQUE 1 I ^7 Errata " 't^ PARIS.— IMPKIMEIUE GAUTHIER-VILf.ARS ET FILS, Quai des Grands-Auguslins, 5j. l-r tir r-WJl .'(ÎAL'IHII 1897 SECOIVD SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P%H nn. KiRS SECHÉTAIREH PEHPÉTIIEI^S. TOME CXXV. j - — " t ^0 2g (27 Décembre 1897). PARIS, GAUTHIER-VILLARS El FILS, IMPRIMEURS-LIBRAIRES DES COMPTES RKMDUS DlïS SKANCKS D I-: I.ACADÉMiE DES SC[KNGES Quai des Grands-Âuguslins, 55. ^" 1897 RÈGLEMENT RELATIF ALX COMPTES RENDUS Adopté dans les séakces des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comp'ss rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de se> ?.Iembres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i*'. — Impressions des tra^ciux de T Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou oarunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un JNlembre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Rlembres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des pri^ proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé. Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le IMembre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article_^3. Le bon à tirer de chaque ftlembre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au-j leurs; il n'y a. d'exception que pour les Rapports et' les Instructions demandes par le Gouvernement. Article a. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur ta situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le: déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante *»^ FEH 2 1893 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 DÉCEMBRE 1897, PRÉSIDIÎNCE DE M. A. CHATIN MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Notice sur M. F. Brioschi ; par M. Hermite. i( La carrière de notre illustre Correspondant, dont l;i perle cause des regrets si profonds, si unanimes, a été l'une des plus remplies et des plus honorées dans la Science de notre époque. Pendant plus de quarante années, ses travaux se sont succédé sans interruption, embrassant les diverses branches de l'Analyse, la Géométrie supérieure, l'Algèbre, la théorie des équations différentielles, des fonctions elliptiques et abé- liennes, la Mécanique, la Physique mathématique, et laissant partout la trace ineffaçable de son beau talent. A son début, lorsque les études ma- thématiques, peu cultivées en Italie, n'avaient d'organe que le journal de l'abbé Tortolini à Rome, Brioschi publie dans ce recueil des Mémoires C. R., iSyj, 2' Semestre. (T. tXXV, N- 26 ) l5o ( ii4o ) qui révèlenl un géomètre de premier ordre. Ils ont pour objet le problème des trois corps, la variation des constantes arbitraires dans les problèmes do Mécanique, un important travail de Dirichlct sur l'Hydrodynamique, la cjuestion des intégrales communes à plusieurs problèmes de Mécanique, sur laquelle notre Confrère, M. Bertrand, avait appelé l'attention dans un de ses plus beaux Mémoires. Ces premières publications lui ont obtenu le privilège, le rare honneur de donner une puissante impulsion à la Science mathématique de son pays. Sous son influence, l'Analyse prend sa part dans le mouvement des esprits, un nouveau recueil remplace le journal de Rome : les Annali di Matematica secondent avec le plus grand succès cette activité et, sous la direction de notre Confrère, se placent au niveau des plus importantes publications périodiques de la France, de l'Allemagne et de l'Angleterre. ') La vie scientifique de Brioschi devient dès lors un exemple pour ses disciples, et l'estime universelle qui s'attache à son nom est un encoura- gement pour ceux qui suivent ses traces; il mérite que l'Italie lui attribue avec reconnaissance l'illustration qu'elle doit maintenant à ses géomètres. :> Je rappelle succinctement, parmi tant de travaux qui honoreront sa mémoire: en Géométrie supérieure, ceux qui concernent la théorie des lignes de courbures, les propriétés des surfaces dont les lignes de cour- bures sont planes ou sphériques, l'intégration de l'équation des lignes géo- désiques, les tangentes doubles des lignes du quatrième ordre qui ont un point double; puis, dans le Calcul intégral, un travail sur les équations aux dérivées partielles du second ordre, un autre sur la distinction des maxima et des minima dans le calcul des variations, un Mémoire sur une propriété des équations aux dérivées partielles du premier ordre, qui a été traduit par Boole et inséré dans le Traité des équations différentielles du célèbre géomètre anglais. L'Algèbre a aussi une part considérable dans l'activité scientific[ue de notre Confrère; je citerai les travaux sur les déter- minants gauches, l'élimination, la généralisation îles propriétés de ces déteriîiinants particuliers sur lesquels se fonde la transformation des fonc- tions abéliennes de premier ordre, l'interpolation, les fonctions de Sturm. )) Brioschi a été le collaborateur de Sylvester et de Cayley dans la longue élaboration de la théorie des formes à deux ou un nombre quelconque d'in- déterminées qui a été l'une des oeuvres mathématiques principales de notre temps. Il serait trop long d'énumérer tous ses écrits sur celte partie impor- tante de l'Aïuilyse, où l'on est frappé par une puissance singulière de calcul ( II 'il » et qui se dislinguenL également par la clarté et l'élégance des mélhocles. Mais je ne puis omettre de rappeler cette partie si importante des re- cherches de notre Confrère, où l'Algèbre se joint à la Théorie des fonctions elliptiques et abéliennes, et qui conduisent à la résolution des équations du cinquième et du sixième degré. Son talent s'y montre avec éclat, il jette une complète lumière sur les propriétés cachées de l'équation de Jacobi qui détermine le multiplicateur au moyen du module dans la transforma- lion du cinquième ordre; il donne le secret de la résolution de l'équation du cinquième degré qu'en a tirée Rroneckcr, et que l'illustre géomètre avait communiquée à notre Académie, sans démontrer son beau résultat. I) Pour l'équation du sixième degré, la voie suivie est tout autre. On sort du domaine des fonctions elliptiques et il est fait appel aux transcendantes plus élevées qui naissent de l'inversion des intégrales hyperelli[)liques de première classe. On emploie les fonctions de deux variables analogues à la transcendante 0 de Jacobi, et parmi elles les dix expressions qui, étant des fonctions paires, ne s'évanouissent pas pour des valeurs nulles des arguments. Ce sont les quantités au moyen desquelles sont représentées les racines et qui donnent la résolution de l'équation du sixième degré, grande et belle découverte qui a été le couronnement de la carrière mathématique de Brioschi. )) Le premier géomètre de l'Italie a été Sous-Secrétaire d'État et Séna- teur du royaume. Il a pris, au Sénat, une grande part dans le travail des Commissions du budget; il a été l'organisateur des chemins de fer de la péninsule; il a été délégué, par le Gouvernement italien, à la Commission internationale du Mètre, à Paris. Notre illustre Confrère appartenait à la plupart des Académies et Sociétés savantes de l'Europe et de l'Amérique, il était Président de l'Académie royale des Lincei, les plus hautes distinc- tions, les honneurs dont il a été comblé, les grandes situations qu'il a occupées l'ont toujours laissé simple et modeste. » J'ai été associé aux travaux de Brioschi ; nous avons souvent mis en commun nos efforts; j'ai suivi sa carrière qui a été si belle, remplie par l'étude et de grands services rendus à son pays. Nul ne ressent plus que moi la perte du grand géomètre et de l'homme d'honneur, le souvenir de son amitié, d'une étroite liaison remontant à notre jeunesse me resterai jamais comme l'un des meilleurs et des plus chers de toute ma vie. » ( ir42 ) ASTRONOMIE. — Méthode spéciale pour la détermination absolue des déclinaisons et de la latitude; par M. Lœwv. « Dans «ne précédente Communication ('), nous avons développé les équations permettant de déduire, à l'aide des erreurs probables SP et SA des observations, les inexactitudes Si et In des éléments \ el n qui con- duisent à la connaissance des coordonnées équatoriales absolues. Les grandeurs, de 11 et de Sn, dépendront des conditions géométriques dans lesquelles les expériences ont été exécutées. La précision du mode d'opé- ration adopté sera donc inversement proportionnelle à SX et Sn. En diffé- rentiant par rapport à P et A, X el n, on trouve au moyen de la méthode des moindres carrés, en négligeant la différence (pa — p,) qui peut être assimilée à un petit terme d'ordre supérieur : I -+- C0S(T3-)-Ti4- 0 C0S(X3— T,) 2sin^ -sitifT,- — T.) 2 (lu) (■') '^''''V'-^l sin--tang(T:3 — -:i)sin(t3— T,) J)C0S(T3- 2sin^ - sin(T3 — t, ) . / ' ^ . / '\ SI 11 1 ■^3 + .-) sni 1 ' -i-H V sin=- tang(T3 — T,) sin(T3— T,) » De l'analyse de ces deux formules on pont déduire toutes les mé- thodes capables de fournir, à l'aide des instruments méridiens, la détermi- nation absolue des coordonnées équatoriales et de la latitude. Ces formules expriment les conditions géométriques dans lesquelles les observations ont été effectuées et constituent le critérium du degré d'exactitude que com- porte toute solution des problèmes donnés. » En posant, dans l'expression (lo), t, h — = 90°, il vient Sx = (') Comptes renias, -xo décembre 1897. 1 f i43 ) formule qui ne contient aucun terme en t, et montre par cela même que l'exactitude de X dépend uniquement de l'intervalle de temps i écoulé entre les deux observations de la première polaire et que les données fournies par la seconde étoile n'y jouent aucun rôle. Les deux mesures relatives à cet astre ne sont donc pas nécessaires pour faire connaître 1 et ne peuvent être utiles que si l'on veut avoir en même temps n. On se trouve ainsi en présence de la première méthode antérieurement pu- bliée ('), et qui repose sur l'observation d'une seule circompolaire dont on mesure les coordonnées aux deux époques où l'astre se trouve symétri- quement placé par rapport aux cercles horaires de 6*" et de iS*", condition exprimée par la relation -r, h — = 90°. » Mais, comme nous l'avons fait pressentir, nous avons ici devant nous l'un des cas particuliers où la formule générale, basée sur l'égalité SP = SA = s, doit être modifiée. En effet, à l'aide des équations (i/i) données plus loin et dans lesquelles il faut poser /Jo — />, — o, on constatera facilement que l'exactilude de a résultera uniquement de celle relative au p _ p terme — ^- — - et A3 — A^. P, et Pj sont les distances polaires apparentes de l'astre et, par conséquent, des grandeurs finies affectées de plusieurs inexactitudes provenant : des lectures, des erreurs de division du cercle, des pointés effectués à l'aide du fil mobile horizontal et des corrections ducs à la réfraction et aux tours de vis des microscopes; A3 — Aj, au con- traire, est une faible quantité angulaire mesurée différentiellement; elle peut donc être déterminée avec la plus grande précision et ne peut se trouver altérée que par les erreurs de pointés dues aux ondulations des images qui sont, en outre, beaucoup moins grandes que dans le premier cas. Il est difficile d'évaluer rigoureusement le rapport des éléments SP et SA. Mais on peut fixer avec une très grande probabilité les limites \'-2 et \/3 entre lesquelles il se trouve compris. Nous avons admis, ce qui est toujours plus rationnel, \ 2, le chiffre qui donne la plus forte valeur pour SX : nous avons ainsi posé ^P — y'-J^A. Après cette modification, nous obtien- drons (.2) (') Comptes rendus, 16 et aS avril i883. ( «i44 ) M Au moyen de cette formule, il devient facile de calculer S>. pour toutes les applications que ce procédé est susceptible de recevoir. En supposant, par exemple, les deux séries de mesures conjuguées séparées par un inter- valle de quatre heures, on aura ainsi, par les observations d'une seule polaire, S)., = H/ V- » A l'Observatoire de Paris, oîi la nouvelle méthode est en cours d'exé- cution pour la détermination de la latitude, l'intervalle adopté qui sépare les deux séries de mesures conjuguées est précisément de quatre heures; et l'on ne considère une détermination de 1 comme complète qu'à la con- dition de la faire reposer sur l'observation de huit polaires. Ce qui conduit '5 )) Si l'on admet pour l'erreur probable s d'une observation méridienne, déduite d'un ensemble de positions relatives à une même étoile, environ -_to",6. Mais, dans les très belles nuits, on pourrait, sans difficulté, amoindrir notablement S>, soit en augmentant l'amplitude i, soit en aug- mentant le nombre des polaires. )) Pour le cas de la détermination usuelle de 1 par la combinaison du passage supérieur et du passage inférieur du méridien d'un même astre, il faut poser iVr 12 heures, et l'on obtient Si., = ^• » Par la comparaison de Sx, et de t'k^, on peut aisément se rendre compte delà valeur respective des deux méthodes. En effet, le nombre des soirées où le ciel est beau durant une période de quatre à six heures est bien plus considérable que celui des jours où il est permis de voir les deux passages au méridien d'un même astre. La série des déterminations de 1. sera donc plus étendue dans la nouvelle méthode que dans l'ancienne. De plus, même en limitant l'amplitude de i à quatre heures et à huit le nombre des po- laires, l'exactitude des résultats est bien supérieure dans la nouvelle mé- thode. En effet, t\n étant égal à y'i.^Ag, la précision du résultat ainsi obtenue dans une seule soirée dépasse celle donnée par trois polaires ob- servées, chacune au passage supérieur et au passage inférieur; et, en outre, on n'a pas à redouter les erreurs systématiques qui peuvent être provo- quées dans l'ancienne méthode par la combinaison des observations de jour et de nuit. )> Considérons maintenant le parti qu'on peut tirer de l'observation combinée de deux circumpolaires. Dans la pratique actuelle, il arrive rare- ment qu'on se livre à des recherches embrassant à la fois la détermination des positions absolues des astres en --R et D. Nous allons donc traiter sépa- rément ces questions et entreprendre d'abord la discussion relative à l'étude des latitudes et des déclinaisons. La formule (lo) révèle immédiatement que, pour atteindre la plus grande précision, il faut que Sx soit un mini- mum. Ou trouvera sans difficulté que l'on parvient ù ce but si l'on effectue les deux séries de mesures de chaque polaire, de manière que cos(t, -;- T, -f- i) - i ou -Tj ~ T, : i -^ 180°. On aura, par suite, S), _ ; ^ -. r-- 'P \^ ^si„=icos'(l'-^) » L'interprétation de cette relation indique le mode d'exécution qui doit être suivi dans le cas qui nous occu[)e. Après avoir effectué la rota- tion i, les quatre positions des deux astres doivent se trouver symétri- quement placées par rapport à l'un ou à l'autre des cercles horaires de 6'' ou de 18''. La restriction que nous avons établie, a priori, que (pn—Pt'' soit faible n'intervient pas ici, et il serait bien facile de satisfaire aux équa- tions pour tout couple de polaires choisi au hasard. » Mais, comme on le reconnaîtra plus loin, pour arriver à un procédé très pratique, il est avantageux de choisir les deux astres de telle façon que T3 T, soit égal à i. Celte relation, comme on le voit, aura lieu lorsque la seconde polaire, après l'intervalle de temps i, arrive à occuper la position de la première. Par cette substitution, on aura y sm-i » Dans ce cas, en vertu du théorème (3) établi précédemment, on ob- tient une détermination directe et précise de (p., - /;,), indépendante de 1 et de n; résultat imi)ortant, comme on le verra j)lus loin. Un examen facile du mode d'opération établi montre que, pour les raisons antérieurement données, il est également plus judicieux de su|)poser ici 8P - y'aSA - = e. On aura, en faisant la rectification nécessaire, ■: i3 , BX - '■ 11 Nous allons maintenant élucider par \\\\ exemple le mode d'opération qui se dégage des considérations précédentes. Afin de ne pas trop pro- longer la durée i de l'étude, choisissons deux polaires séparées en ascension droite par un intervalle d'environ quatre heures et de déclinaisons peu différentes. Alors on aura, en vertu des conditions géométriques sur les- quelles est fondé le procédé actuel, t:3 - T, = J = 60", T3 !- T, -hi=i 80°, et, par suite, -r, - ^ 3o°, t, r_-. 90", ÎÎa = ey 7^" » Conformément à la règle, il faut donc effectuer les deux premières séries d'observations au moment oili les deux polaires se trouvent respec- tivement aux angles horaires de 2'' et de e*" et la seconde série des mesures conjuguées quatre heures après. La valeur de \ sera ensuite conclue à l'aide de l'équation (7). On obtiendra ainsi une exactitude très grande, caractérisée par la faible valeur de Sx qui précède ; et l'on aura, en outre, la faculté, puisque la première polaire occupera, après quatre heures, la po- sition que la seconde avait au commencement, d'obtenir p.—p, avec exac- titude au moven de l'équation (5). L'évaluation de celte faible quantité, qui ne semble être que d'une utilité secondaire, est cependant essentielle. En s'appuyant sur cette donnée, on arrive à rendre l'emploi de la méthode beaucoup plus facile, tout en lui conservant la plus grande exactitude. )> Pour le démontrer, combinons les équations (2) et (3). On trouve, en négligeant, pour le moment, le terme dépendant de I, » Nous avons omis le terme p^^p ^^ qui ne peut que rarement exercer une influence appréciable, à cause de la symétrie des observations conju- guées par rapport aux cercles horaires de 6^ et de 18''. M Grâce à l'égalité que nous venons d'établir, nous disposons d'un se- cond moven de calculer 1 et qui est le suivant : de l'équation (5 ) on tire d'abord (p._ — /J,) et l'on introduit cette donnée numérique dans la dernière relation (i4)- Pour (Pi-i-p,^, multiplié par le très faible fac- teur —/^ — i^j on a la liberté de prendre une valeur approchée. » L'examen de l'équation (\!\) nous conduit à une conséquence très importante. ( ') Ce problème a été déjà traité parlielleinent (Comptes rendus, 7 mai i883). (i'47) " {Pi ~ Pt)' qui est un petit angle de quelques minutes, peut être dé- terminé rapidement et avec le plus haut degré d'exactitude qu'il est pos- sible d'atteindre dans l'Astronomie de précision. Après un certain nombre de mesures de cet angle, comprises dans l'ensemble des opérations que nous venons d'exposer, il devient superflu de renouveler les expériences relatives à {pi — p,) et il suffit de contrôler de temps à autre cette quan- tité, afin de pouvoir tenir compte des mouvements propres des astres, s'ils se manifestent d'une manière appréciable. A partir d'une certaine époque, il sera donc permis de regarder comme connu d'avance (/?, — p,) et l'on pourra ainsi laisser de côté la moitié des opérations précédemment indi- quées. Il ne sera donc nécessaire que d'efiectuer deux séries de mesures aux époques où les deux astres se trouvent à une égale distance du cercle horaire de G'' ou de iS"*. Ces deux époques peuvent être diverses; nous avons présumé quatre heures de différence entre les ascensions droites des deux polaires. Les deux astres pourront donc être observés presque simul- tanément et ils se trouveront ainsi à deux heures de distance du cercle ho- raire considéré. Mais il sera plus précis de laisser s'écouler un certain laps de temps entre les deux séries de mesure^, deux heures par exemple. Dans ce cas, on fera la première observation à l'angle horaire -:, de 3'' et la se- conde à l'angle horaire t, de g*". » Afin de rendre peu sensible l'influence de l'inclinaison I, il convient d'effectuer symétriquement les mesures relativement aux deux cercles ho- raires considérés, de manière à avoir deux séries de déterminations de X : l'une se rapportant au cercle horaire de 6'" et l'autre à celui de iS"". Nous supposerons désormais que l'on opère de la sorte. » Le Tableau qui termine cette Note renferme les positions précises de loi étoiles, les plus brillantes, qui avoisincnt le pôle et dont les positions ont été conclues dun ensemble d'observations modernes, faites en partie à l'Observatoire de Paris, à l'aide des instruments méridiens et, en partie à l'Observatoire de Greenwich, à l'aide de plusieurs clichés photographiques mis obligeamment à notre disposition par AI. Christie, Directeur de cet établissement. On remarquera qu'il est très aisé d'v rencontrer, pour tout intervalle donné en ascension droite, un couple de belles étoiles presque de même déclinaison. Dans une prochaine et dernière Communication, j'aurai l'honneur d'exposer la méthode générale qui fournit simultanément les valeurs de tous les éléments cherchés. » C. !«., 1897, 2- Semestre. (T. CXXV, N» 26.) 1^1 ( ii48 ) ANATOMiE VÉGÉTALE. — Les cenlrosomes chez les Végétaux; par M. L. Guignard. « On sait que les éléments figurés connus sous les noms de sphères atlracùves et de centrosomes ont été observés d'abord dans les cel- lules animales en voie de division et retrouvés plus tard dans ces mêmes cellules à l'état de repos. Avant mes recherches sur ce sujet, leur présence n'avait pas été signalée chez les Végétaux. Mais, à en juger par certains travaux récents, au lieu d'être générale, comme on pouvait le penser, elle serait limitée aux groupes inférieurs du règne végétal. » Si, dans une question d'une étude aussi difficile, on doit s'attendre chaque jour à des aperçus nouveaux, qui sont la conséquence forcée des progrès incessants de l'investigation, je ne crois pourtant pas que l'opinion précédente soit admissible. » En ce qui concerne les cellules animales, on s'accorde aujourd'hui pour considérer le centrosome comme la partie importante de la sphère. Ordinairement, c'est un corpuscule réfringent, parfois d'une petitesse extrême. La sphère elle-même est formée par une substance qui peut se différencier en deux zones : l'une claire vers le centre, l'autre granuleuse vers la périphérie ; elle est souvent mal délimitée et d'une réfrangibilité différente de celle du protoplasme ambiant. La striation radiaire qui l'en- toure, en général, part en partie du centrosome, en partie de la région cen- trale de la sphère et se différencie surtout à la périphérie. » Dans les cellules animales au repos, la sphère manque fréquemment, ou bien n'est indiquée, autour du centrosome, que par une légère conden- sation protoplasmique. Parfois même elle se désagrège pour se reconstituer avant la division du noyau. Elle est formée par cette substance que certains auteurs ont désignée sous le nom à\irchoplas7ne ou de kinoplasme, pour la distinguer du protoplasme nutritif ou trophoplasme . » En somme, c'est le centrosome qui constitue l'élément fondamental de la sphère, puisqu'il est souvent le seul cpii persiste. C'est lui aussi qui présente le plus d'affinités pour les matières colorantes; et, si parfois on n'en a pas constaté la présence dans des sphères pourtant bien différen- ciées, on n'est pas autorisé pour cela à conclure qu'il peut faire complète- ment défaut. » On a vu, dans la cellule animale au repos, tantôt un centrosome ( "49 ) unique, tantôt deux centrosomes voisins, parfois même des centrosomes mulli|)les situés côte à côte et constituant ce qu'on a appelé un micro- centre. Dans ce dernier cas, le centrosome typique est remplacé par un groupe de corpuscules, lequel se divise d'ailleurs, comme les centrosomes ordinaires, en deux nouveaux centrosomes au début de la division nu- cléaire. » Souvent les centrosomes, très petits et à peine visibles au moment de la division du noyau, augmentent de volume pendant cette dernière, se divisent en même temps que le noyau, reviennent ensuite à l'état primitif et cessent d'être rcconnaissables. C'est pourquoi plusieurs auteurs ne les considèrent pas comme des organes permanents de la cellule. Mais tel n'est pas l'avis de la majorité des zoologistes, qui ont vu les centrosomes, pendant la période de repos complet, dans des cellules de nature très diverse. Leur existence paraît donc générale, chez les animaux, à toutes les phases de la vie cellulaire. » Il n'en serait plus de même chez les Végétaux. Les observations de M. Farmer, de M. Strasburger et de ses élèves, tendent à montrer que ces éléments ne se rencontrent que chez les Thallophvles et les Muscinées inférieures; ils n'existeraient, à aucun moment, chez les autres plantes. Cryptogames vascidaircs ou Phanérogames. » Une telle différence entre les Thallophvtes et les Cormophytes d'une part, entre ces dernières et les animaux d'autre part, n'est pas sans pa- raître assez surprenante, si l'on considère les analogies qui nous sont offertes par la structure fondamentale de la cellule et surtout par les phé- nomènes de la division nucléaire dans l'immense majorité des animaux et des plantes. La question, toutefois, ne peut être tranchée par des vues théoriques. » Chez les plantes inférieures où les observateurs précédents ont décrit les centrosomes, ceux-ci présentent des variations morphologiques ana- logues à celles qu'on connaît chez les animaux. )) En effet, dans les Fucus, les oogones en voie de développement et les œufs en voie de segmentation ont permis à INL Strasburger de voir des cen- trosomes entourés de stries radiaucs bien différenciées. Il en est de même, d'après M. Swingle, dans, les cellules végétatives du Sphacelaria, avec cette différence que le centrosome, au lieu d'être rond, peut avoir la forme d'un bâtonnet, d'une massue, d'une haltère, etc. Ce centrosome se divise et se conserve dans la cellule au repos; sa grosseur ne varie que dans de faibles limites. Chez ces plantes, le centrosome ne paraît pas en- ( I i5o ) touré d'une sphère nettement différenciée; mais celle-ci a été observée par M. Farmer et M. Strasburger dans certaines Miiscinées. » Dans les Champignons (Peziza, Ascobolus, Erysiphe), M. Harper a trouvé, au lieu d'un centrosome ordinaire, un amas granuleux de forme discoïde, d'où partaient les stries radiaires. Le Basidiobohts présente, d'après M. Fairchild, des fuseaux nucléaires en forme de tonnelets, c'est- £i-dire tronqués aux extrémités polaires, et composés de plusieurs faisceaux de fds; chaque faisceau se termine par un corpuscule bien distinct et très colorable. Des faisceaux analogues ont été observés chez les animaux (Ascaris, Cyclops, etc.); mais il ne s'agissait là que d'une forme transitoire, précédant la forme bipolaire normale, et celle-ci, une fois réalisée, s'est montrée pourvue de centrosomes ordinaires. M Ces observations prouvent que la notion des centrosomes doit être comprise maintenant dans un sens plus large qu'au début de nos connais- sances sur ce sujet. » Le principal argument contre l'existence des centrosomes chez les Cormophyles est tiré du mode de formation du fuseau nucléaire. Divers observateurs ont constaté que ce fuseau, au lieu d'être d'emblée bipolaire, commence, au contraire, par présenter un nombre variables de pôles, sou- vent plus d'une douzaine, d'après M. Osterhont, dans les cellules mères des spores des Equiselum, une demi-douzaine ou moins, d'après M. Mottier, dans les cellules mères du pollen des Liliiim, Podophyllum, etc. Mais, à un moment donné, ces fuseaux multipolaires deviennent toujours bipolaires, soit par fusion, soit par rétraction des filaments qui constituent les cônes multiples de la figure primitive. Pas plus au sommet de ces cônes multiples qu'aux deux extrémités du fuseau bipolaire qui en dérive, ces auteurs n'ont vu d'élément spécial présentant les caractères de centrosome. » Quelles sont donc les forces qui changent ainsi les faisceaux multipo- laires en faisceaux bipolaires? Si, avec les observateurs précédents, on n'admet l'existence ni de centrosomes, ni d'aucun élément capable d'agir comme ces derniers, on ne peut invoquer une raison mécanique. Seraient-ce les chromosomes qui orientent les fils du fuseau? Tous les faits connus tendent à montrer précisément le contraire. Il ne reste plus, si l'on croit à l'absence de tout centre cinétique, qu'à admettre, avec M. Strasburger, que les forces en jeu résident dans le kinoplasme, indépendamment de toute différenciation morphologique spéciale. » I/opinion d'un savant aussi autorisé peut bien être en partie fondée. Toutefois, même en considérant comme inexactes toutes les observations ( II5I ) antérieures touchant la présence des sphères attractives ou des centrosomes chez diverses Cormophytes, on ne peut douter que les corps décrits et figurés récemment par M. Webber dans les cellules polliniques du Zamia, bien qu'ils servent à un moment donné à la formation des cils des anthé- rozoïdes de cette Cycadée, ne soient des centrosomes, et il en est de même pour le Ginkgo, étudié auparavant par I\I. Hirase. » Voici maintenant un aperçu de mes nouvelles observations sur les cellules mères polliniques de diverses Phanérogames (\ymphœa alba, Nuphar bttciim, Limodorum aborliviim) , étudiées après fixation avec le liquide de Flemming ou d'autres réactifs appropriés. » Dans le Nymphœa, qui présente un intérêt particulier, la cellule mère adulte renferme un noyau excentrique, très rapproché de la paroi; le reste de la cellule est presque entièrement rempli d'amidon. Au début des pro- phases de la division, le cytoplasme offre un aspect filamenteux autour du noyau, dans lequel les chromosomes (vraisemblablement au nombre de trente-deux) sont disposés à la périphérie, accompagnés du nucléole et d'un certain nombre de fils achromatiques excessivement fins. » Dans le voisinage du noyau, certains colorants, tels qu'un mélange de vert de méthyle, de fuchsine acide et d'orange G, permettent de distinguer un ou deux petits corps différenciés, tantôt d'apparence homogène, tantôt pourvus d'un granule central plus colorablc; il est possible aussi que ces corps soient plus nombreux. A un moment donné, ils servent de points d'attache aux fils cytoplasmiques dirigés vers le noyau et formant l'ébauche du fuseau nucléaire. On voit parfois des fuseaux tripolaires ou même quadripolaires, mais la figure définitive n'a jamais que deux pôles, occupés par une petite sphère qui présente au centre soit un granule unique, soit plusieurs granules accolés, dont la teinte vert foncé, par l'ac- tion du mélange indiqué précédemment, ressemble à celle des chromo- somes. Ces éléments peuvent d'ailleurs être colorés par d'autres méthodes. Comment se fait le changement des formes pluripolaires en forme bipo- laire? C'est ce que je ne puis dire avec certitude pour le moment, dans le cas actuel. )) Le fuseau nucléaire, formé sur le côté de la cellule, ne tarde pas à se courber en suivant la paroi cellulaire; les deux cônes qui le constituent, et dont les bases correspondent à la plaque nucléaire, s'allongent, eu gé- néral, simultanément et s'incurvent de plus en plus; de sorte que le fuseau prend la forme d'un croissant, parfois même celle d'un S tordu sur lui- ( Il52 ) même. Cet allongement singulier paraît être sous la dépendance des corps polaires, qui occupent toujours les pointes du fuseau. Pendant qu'il se produit, tantôt ces corps sont représentés par une sphère avec un ou plusieurs corpuscules, tantôt on ne voit pas de sphère colorée autour de ceux-ci : différence qui tient apparemment à l'action variable des réactifs. En tous cas, ces corpuscules représentent certainement un centrosome. On voit d'ailleurs souvent des stries en partir et se diriger dans le cyto- plasme. » Il peut arriver que les extrémités du fuseau s'étirent en une pointe grêle, formée de quelques granules disposés en file. On pourrait croire alors qu'il n'y a pas de centrosome au pôle. Il s'agit là, à mon avis, de la dissociation d'un centrosome primitif dont les corpuscules multiples ont pris la disposition en question ; les réactions colorées de ces éléments appuient cette manière devoir. » Les centrosomes se retrouvent à toutes les phases de la division nucléaire; après la formation définitive des noyaux jumeaux, on les aper- çoit encore pendant quelque temps, puis ils deviennent indistincts, ce qui ne veut pas dire qu'ils disparaissent. On les observe de même durant la seconde bipartition de la cellule mère. )) Dans le Nuphar, le noyau, au lieu d'être latéral, occupe le centre de la cellule, et les caractères de sa division rentrent dans le tvpe normal. Il diffère également de celui du Nyinp/iœa par le nombre de ses chromo- somes, qui est de seize, et dont la forme, au stade de la plaque nucléaire, est celle des groupes quaternes bien connus surtout chez les Copépodes. Au début des prophases, on trouve aussi des fuseaux pluripolaires, dont les extrémités m'ont montré plusieurs fois un corpuscule ou même une sphère plus ou moins distincte. Aux stades ultérieurs, les centrosomes ressem- blent à ceux des Nymphœa; mais le fuseau bipolaire, situé au centre de la cellule, reste toujours droit et régulier. » Il est bien plus difficile de déceler les centrosomes dans le Limodo- rum. Ici, on remarque d'abord que les fuseaux pluripolaires sont très fré- quents, sans qu'on puisse dire pourtant qu'ils précèdent toujours la figure bipolaire. Leurs branches sont en général plus nombreuses et plus va- riables d'aspect. On aperçoit souvent, à l'extrémité de plusieurs d'entre elles, un granule ou un petit amas de substance plus colorable que le reste du cytoplasme. Pendant la formation de la figure bipolaire, ce sont celles qui sont les plus proches de la place occupée plus tard par les deux pôles ( ii53 ) définitifs, place déterminée par la forme de la cellule, qui semblent persis- ter; les autres disparaissent. On pourrait croire, dans ce cas, à la réunion de plusieurs corpuscules, auparavant isolés, en un cenlrosome unique ; car, après la formation du fuseau bipolaire, on voit souvent plusieurs corpus- cules à chaque pôle. On ne trouve pas de sphère distincte, mais on aper- çoit parfois autour du pôle une striation radiaire très délicate. » En résumé, la formation des fuseaux pluripolaires, qu'elle soit acci- dentelle ou normale, ne peut être invoquée comme un argument sans réplique contre l'existence de centres dynamiques durant la division du noyau. Le cytoplasme laisse voir, à un moment donné, des corps distincts des granulations ordinaires. Il est possible que l'élaboration des figures pluripolaires soit en partie indépendante des éléments qui forment les cenlrosomes; il peut se faire aussi que les centrosomes n'aient pas toujours une individualité morphologique distincte. Mais il n'en est pas moins cer- tain que les plantes supérieures peuvent être pourvues d'éléments ciné- tiques différenciés, dont le rôle est le même que celui des corps analogues observés chez les plantes inférieures et chez les animaux. >» CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le vert plualique. Constitution. Note de MM. A. Haller et A. Gcyot. « Dans une de nos dernières Communications (') nous avons précisé les conditions dans lesquelles se forme le vert phtalique; nous avons donné sa composition et étudié quelques-uns de ses sels. Dans une seconde Note (-) nous avons montré comment on peut préparer le chlorhydrate de tétramèthyldiamidophényloxanthranol et nous avons fait voir que ce com- posé diffère par ses propriétés du vert phtalique isolé par nous et aussi de celui qui a été décrit par M. Otto Fischer. Tandis que les sels du vert phtalique sont très stables, ceux de l'oxanthranol en question sont très instables et se dissocient facilement au contact de l'eau. ■>■> Rappelons que, pour SI. Fischer, la formation de ce vert serait due à la présence, dans le dichlorure de phtalyle qui a servi à l'auteur dans la préparation de son produit, d'une certaine quantité de chlorure symé- (') Comptes rendus, t. CXXV, p. 221. (-) Comptes rendus, t. CXXY, p. 286. ( ir54 ) Irique, le chlorure dissymétrique donnant de la diméthylanilinephtaléine : Cl\ /C'H'ÂzCCH')- \C0C1 H0\ ç/C»H'Az(CH^)^ = C«Fp/ Q^C=H^\z(CFP)^+ 2H Cl. » Au leucodérivé de ce vert reviendrait la formule /C»lI'Az(CFP)= C«Ii*/V\C«H'Az(CH3)=. COH M L'expérience ayant donc démontré que telle n'est pas la constitution du vert phtalique, nous avons cherché à élucider le problème d'une autre manière et avons tenté de lui attribuer une formule qui fût en harmonie avec celle de la diphénylanthrone (') qui prend naissance dans des cir- constances analogues. En se bornant aux analogies, le vert deviendrait du chlorhydrate de rhcxaméthyltriamidodiphénylanthrone formé en vertu de la réaction C«1I* /Cl 'C— Cl \ci 'COCl 3C'=H^Az(CH3)^ = ■(,CH^)-2AzH''C''\ ^ /C«H*Az(CH3 CH^/^ \C«H3Az(CH')2 \CO/ 1" C1 + 3HCI. » Mais cette formule de constitution, qui conduit bien à un chlorhy- drate en C'-H'''Az'OCl et à un azotate en C"H''Az'0\ comme l'in- diquent nos analyses, ne permettrait pas de prévoir l'existence d'un cliloro- platinate renfermant 25,9 pour 100 de platine. D'autre part, elle ne rendait pas compte des analogies évidentes que ce colorant présente avec le vert malachite, dont il possède la plupart des propriétés. » M. Rosenstiehl, qui a bien voulu nous faire faire des essais de teinture avec cette matière, fut frappé de cette analogie et nous a proposé la for- mule de constitution suivante : Cl\„/C«H»Az(CH3)^ C6H^/ \C»lPAz(CH=)^ \COC"H■•Az(CH^)^ ce qui fait de notre molécule un vert malachite substitué en ortho par COC»HUz(CH=)-. (') Comptes rendus, l. CXXI, p. 102. ( ii55 ) » Il est facile de voir que cette nouvelle formule est isomérique avec la précédente ; elle établit, en outre, une étroite parenté avec le vert mala- ' chite'el notre colorant ; elle fait enfin prévoir, pour ce dernier, l'existence d'un chloroplatinate de la forme /C = [C«H'Az(aP)=]MPCl' 3PlCI' ou p,.,,/C = [C«H'Az(CH')=p SPiCl'HS ' \COC«lI'Az(ClP)'-HCI ) ( \COC«H'Az(CIF)^ ) c'est-à-dire renfermant bien, comme nous l'avons trouvé, 21,9 pour 100 de platine. Elle se justifie si l'on remarque que nous avons démontré que le tétrachlorure de phtalyle, possédant un schéma dissymétrique, peut être considéré comme du phénvlchloroforme orthosubstitué par COCl, et si l'on se rappelle la formation du vert malachite au moyen du phénvlchloro- forme et de la dimctliylaniline. » Nous nous rallions donc entièrement à la manière de voir de M. Ro- senstiehl et adoptons sa formule. Avec ce schéma, le leucodérivé devient H\ ,/C=[OH>Az(CIP)=]' " \COC'"II'Az(Cll')', formule qui répond précisément aux chiffres d'analyse publiés par M. O. Fischer, pour son leucodérivé. » Remarque. — Les bases des matières colorantes aminées du triphénvl- méthane, et notre vert appartient à cette classe, renfermant n atomes d'azote sous la forme d'aminé, peuvent, d'après les expériences de M. Rosenstiehl, fixer n -\- i molécules d'acide chlorhydrique, pour donner dos polychlorhydrates dont le type est le polychlorhydrate de rosaniline Cl.C = fC»H'AzH'IICip. » Mais il est bien évident qu'un semblable composé, quoique renfer- mant quatre atomes de chlore, ne se combinera pas à deux molécules de chlorure de platine, mais seulement à une et demie, soit trois PtCl' pour deux de polychlorbvdrate, puisque ce sont les atomes d'azote pentavalents qui contribuent seuls à fixer le chlorure de platine. » Ces considérations s'appliqueront au chloroplatinate que nous avons obtenu par précipitation du vert en milieu fortement acide, au moyen du chlorure de platine. Si donc la formule du chlorhydrate neutre est C"H'*Az'OCl, celle du polychlorhydrate sera C'-ir*Az»OC:l -+- 3HCI, et celle du chloroplatinate correspondant [C'-H'*Az='OCl J-aPtCl^fP. La C. K., 1897, 2" Semestre. ( l'. C\X.V. N» 26., ' 5 '-« ( ii56 ) concordance des chiffres trouvés à l'analyse avec les chiffres prévus par cette théorie démontre l'exactitude de cette dernière. » En résumé : i° Le vert phtaliqiie de M. O. Fischer est identique avec la matière colorante verte qu'on obtient par condensation du tétrachlo- rure de phtalyle avec la diméthylaniline. » 2" La présence, démontrée par nous comme normale, de tétrachlorure de phtalyle dans le dichlorure, explique la formation du vert phtalique dans la réaction de Fischer. » 3° Le vert phtalique ne se rattache pas au groupe du phénolanthra- cèneni à celui de la diphénylanthrone, mais au groupe du triphénylméthane, et doit être considéré comme du vert malachite ou chlorhydrate de tétra- méthyldiamidotriphénylcarbinol substitué en ortho, dans le noyau non amidé, parle radical CO.C''H\'^z(CH')^ )) Les remarques que nous avons été amenés à faire, à l'occasion du chloroplatinate du vert phtalique, s'appliquent à toutes les matières colo- rantes basiques du groupe du triphénylméthane; nous nous réservons l'étude des chloroplatinates analogues préparés avec ces colorants. » M. G. Darbocx fait hommage à l'Académie du Tome I de ses « Leçons sur les systèmes orthogonaux et les coordonnées curvilignes ». NOaiINATIOIVS. L'Académie procède, par'la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique, pour la chaire de Physique végétale, vacante au Muséum d'Histoire naturelle. An premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, le nombre des votants étant 5o, M. Maquenne obtient 49 suffrages M. G. André » i » Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, M. G. André obtient [\2. suffrages ( l'J? ) En conséquence, la liste présentée ù i\I. le Ministre, par l'Académie, comprendra : En première ligne M. Maquen.ve, En seconde ligne M. G. André. MÉMOIRES PRESENTES. M. J. PiMPARD adresse une Note relative à un « Cadran solaire, indi- quant l'heure moyenne. » (Renvoi à la Section d'Astronomie.) M. H. SoRET adresse une Note relative à un « Nouveau pédalier ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) MM. L. Glottes et A. Saut adressent une Note relative à une « Nou- velle mesure chapelière, fondée sur le Système métrique ». (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. P. Merlateau adresse une Note relative à une marmite pour la cuisson des aliments. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, deux brochures de MM. F. Burot et M. -A. Legrand, inti- tulées: « Les troupes coloniales: statistique de la mortalité » et « Maladies du soldat aux pays chauds ». (Présentées par M. Brouardel.) ( 1,58 ) ASTRONOMIE. — Observation de V essaim des Orionides des 12-14 décembre à Athènes. Note de M. D. Eginitis, présentée par M. M. Lœwy. « En 1896, au commencement de la soirée du 12 décembre, nous avons observé, dans la constellation d'Orion, une pluie d'étoiles filantes assez riche; les observations de cet essaim, dont le nombre des météores a monté, dans l'espace de trois heures, à 5o environ, ont été communiquées à l'Académie le 1 1 janvier 1897. » Le même essaim a été observé cette année aussi à l'observatoire d'Athènes, pendant plusieurs soirées de suite. L'intensité de la lumière lunaire et le mauvais temps ne nous ont permis de voir que quelques-uns des météores, les plus brillants ; cependant on a pu en observer un nombre suffisant pour trouver le radiant. Ce nouvel essaim a donc une période annuelle et paraît assez riche et étendu. La vitesse de ces météores est rapide et leur couleur est rouge. Quelques-uns d'entre eux avaient un éclat comparable à celui de Sirius. ). Le 12 décembre, on a observé 10 météores dans l'espace de trois heures environ; le i3 décembre, dans l'espace de quatre heures, on en a observé 1 1; le i4 décembre, pendant trois heures, on n'en a pu apercevoir que 4; et le 1 5 décembre on n'en a point vu. » Les trajectoires des météores, tracées sur des Cartes célestes spéciales par MM. Terzakis et Hézapis, nous donnent comme radiant un cercle de 6*^ de rayon, et dont le centre a pour coordonnées : a = 82°, » En même temps que l'essaim des Orionides, on a observé, depuis le II jusqu'au i4 décembre, un petit nombre de météores appartenant à l'essaim des Gémeaux. Les trajectoires de ces dernières étoiles filantes nous donnent comme radiant un cercle de 3° de rayon, et dont le centre a pour coordonnées : a. = 101°, S = + 34°. .. ( l'Scj ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' existence des intégrales dans les syslèmes orthoïques. Note de M. Riquier, présentée par M. Appell. « Dans une Communication récente ('), j'ai défini certains systèmes différentiels que j'ai nommés orthoïques, et j'ai fait observer, conformé- ment aux résultats de mes recherches antérieures ("), que si dans un sem- blable système, supposé passif, la cote première de chaque variable indé- pendante est égale à i , et les cotes premières des diverses fonctions inconnues toutes égales entre elles, les développements d'intégrales hypo- thétiques répondant à des conditions initiales arbitrairement choisies sont de toute nécessité convergents. » Ce résultat est susceptible d'être généralisé, et j'ai pu établir en toute rigueur la proposition suivante : » Si, dans un système ojthoïque passif, la cote première de chaque variable indépendante est égale à i (^les cotes premières des diverses fonctions inconnues étant quelconques), les intégrales hypothétiques répondant à des conditions initiales arbitrairement choisies existent effectivement. » Les systèmes visés par cet énoncé comprennent, comme cas très par- ticulier, ceux de M™'= Rowaiewski. » GÉOMÉTRIE. — 5m/' les surfaces applicables sur une surface de révolution. Note de M. A. Peli.et. « Soit A* du- -f- B^ dv'- = ds- le carré de l'élément linéaire d'une surface; supposons A et B fonctions de la courbure totale de la surface et le rapport — = g variable. Si chacune des expressions du'' -f- g- dv- , — ; du- -t- dv- est le carré de l'élément linéaire d'une surface à courbure constante, la surface donnée est applicable sur une surface de révolution ; sinon, la surface n'est pas (') Voir les Comptes rendus du 6 décembre 1897. (") Recueil des Sa<,'ants étrangers, t. WXII, 11° 3. ( ii6o ) applicable sur une surface de révolution, à moins que l'on ail g = <^{au -+- bv), a et b étant des constantes. » En effet, soient u' et v' les paramètres des courbes symétriques des courbes u et v par rapport à un méridien de la surlace de révolution. On a, en les choisissant convenablement, A= du- + B^ du' ^ A- du!"- + B= dv"" . n D'où, en posant il viendra d?\ A= = A.(p-f,)(*-f) (Darboux, Théorie générale des surfaces, IIP Partie, p. 206). Pour que les courbes d'égale courbure totale soient parallèles, il faut que R = «p +/jp- -\-qf, R, = '«?, +/^p' + ?p'- » La surface dont le carré de l'élément linéaire est du'' + g- dv- a donc une courbure totale constante. Les invariants de g'' par rapport à cette surface ont pour valeurs >^gi^n„-._^g^^ A^g^ = n —oqg- » Les courbes g- = const. ont donc une courbure géodésique constante. On déduit facilement de là le théorème en question. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations fonctionnelles linéaires. Note de M. Lësieray. « On peut appeler équations fonctionnelles linéaires, sans second membre, les équations de la forme f"'(x) -+- aj'"-' (x) + ... + hfx + kx = o, où la fonction inconnue esty(aî), et où l'on a, par définition, /'"(■^•) =/[/'"" C^-)]- En supposant constants les coefficients a, . . . ,h,k et en posant x — F(/>), ( "6i ) on a et l'équation devient F(m-+-p)-+-a¥(m — i -+-/>) ■- . . . 4- // F(^ -!- i) ^-•F(yD) = o. » Supposons, pour plus de simplicité, que les racines r^, r^, . . . , r,„ de l'équation r"' -i- ar"'-' -^ . . ^- X- = o soient inégales; on aura Ci(p) désignant une fonction périodique arbitraire de p, admettant l'unité pour période. L'élimination de ^ entre les équations ^ = F(/') /(x) = Y(p^^) donne la fonction cherchée. En faisant des hypothèses convenables sur les fonctions C on obtient, pour la proposée, des intégrales algébriques. » L'intégration de l'équation /"'(a;) — j: = o, connue sous le nom de problème de Babbage, est un cas particulier du précédent. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un crgographc à ressort. Note de ^VSl. A. Bixet et N. Vaschide. « Nous venons de faire construire (') un nouvel ergographe, que nous appelons ergographe à ressort, parce qu'il diiïère de celui de ]Mosso par la substitution d'un ressort au poids que le doigt médius soulève en se flé- chissant. » L'avantage de cette substitution est triple : i" Elle permet au sujet qui travaille à l'ergographe de donner toute sa force, ce qui n'a pas lieu s'il travaille avec l'ergographe à poids. En effet, supposons qu'on fasse soulever le poids de 5^^ par le doigt médius; il y a des sujets très vigoureux, pour lesquels ce poids est relativement léger, et ils pourraient au début de l'ex- périence soulever avec leur doigt un poids plus lourd; la première courbe écrite par l'ergographe ne représente donc pas tout ce qu'ils pourraient faire. 2° Lorsque l'expérience se prolonge, il arrive un moment où le sujet (') Chez CoUin, à Paris. ( Il62 ) devient incapable de soulever ce poids de S"*^; quelque effort qu'il fasse, son doigt ne peut plus se fléchir et soulever le poids. On dit alors que le sujet est épuisé ; mais cela n'est pas exact, il n'y a pas un véritable épuise- ment du doigt, il ) a simplement un épuisement relatif à ce poids de 5''^; si l'on substituait à ce poids un autre poids, plus léger, on pourrait constater que le sujet, qu'on déclarait épuisé, peut encore exécuter avec son doigt un travail mécanique considérable. On peut éviter cette cause d'erreur avec l'ergographe à ressort. 3° Le troisième avantage de l'ergograplie à res- sort est de permettre au sujet d'exécuter un travail proportionnel à l'état de ses forces; en effet, c'est le sujet lui-même qui décide, en quelque sorte, quelle est la quantité de travail mécanique qu'il peut exécuter. Au con- traire, avec l'ergographe à poids, on impose un même travail mécanique à des sujets de force musculaire très différente, de sorte qu'il est à peu près impossible d'obtenir avec cet ergographe une mesure de leurs forces et de faire des études comparatives. » Notre ergographe à ressort se compose d'une bande horizontale en acier, sur la- quelle sont solidement fixés un ressort en boudin et un doigtier. L'instrument entier est relié à un pied vertical cylindrique très fort, qui en assure la stabilité; il peut être fixé sur le bord d'un meuble au moyen d'un fort étau mobile, dans lequel le pied ver- tical glisse de haut en bas. » Le doigtier est en métal, et articulé en deux parties : la première partie, fixée sur le bâti de l'instrument, supporte la troisième phalange du médius; la deuxième partie reçoit les deux autres phalanges; l'extrémité du doigt est protégée par un chapeau mobile sur le doigtier, pour permettre de régler la position des doigts de toute taille. » La partie mobile du doigtier est reliée, par sa face antérieure, à une tige de trac- tion agissant sur le dynamomètre ; celui-ci se compose d'un ressort en boudin, terminé par deux leviers verticaux presque parallèles, dont l'un est fixé au bâti de l'instru- ment, et dont l'autre est relié à la tige de traction du doigtier, à l'aide d'un coulant glissant sur ce levier mobile et pouvant exercer la traction en haut ou en bas du le- vier, afin de permettre des tractions correspondant à deux échelles différentes, et qui diffèrent entre elles, surtout par l'amplilude d'excursion du doigt; ainsi, quand le roulant est fixé à l'extrémité inférieure du levier, la course du doigt, pour opérer une traction de io''b, correspond à un déplacement de o",o4 de l'extrémité du levier. Cette disposition permet au doigt d'exécuter un véritable travail mécanique. » Un cadran horizontal et gradué est placé en avant du dynamomètre, et fixé sur la pièce qui retient celui-ci. Les mouvements de traction agissant sur le levier mobile du dynamomètre sont indiqués sur le cadran, grâce à un dispositif spécial, par une ai- guille reliée au levier; celte aiguille se termine par une plume, destinée à écrire, sur le cylindre tournant, les courbes de traction ; cette plume est articulée verticalement dans sa parlie médiane, afin que l'on puisse régler facilement le contact de la plume avec la surface du cylindre enregistreur. ( 1 (63 ) » En arrière du doiglier, se trouvent diverses pièces destinées à assurer l'immobilité de la main, sans la blesser. Immédiatement en arrière du doigtier, se trouve un petit coussin fixe, sur lequel repose la face dorsale de la main : il est muni d'une courroie destinée à immobiliser le poignet. Un peu plus en arrière, toujours sur le bâti hori- zontal de l'appareil, se trouve un collier fixateur de l'avant-bras ('). » ELECTRICITE. — Conduclihililé des radioconducleun ou conductibilité élec- trique discontinue. — Assimilation à la conductibilité nerveuse. Note de M. Edouard Braxly. « I^es substances conductrices discontinues forment un groupe extrê- mement étendu. Tantôt la discontinuité est nettement apparente, tantôt elle pourrait passer inaperçue. Elles se reconnaissent toutes à ce que leur résistance éprouve une diminution sous diverses influences électriques, par- ticulièrement sous l'action des étincelles à distance. La résistance primi- tive reparait par le ciioc et par la chaleur. Ces substances se relient aux conducteurs continus par des intermédiaires tels que les lames métalliques minces qui n'offrent qu'à un faible degré les variations de conductibilité si considérables des limailles métalliques et des agglomérés à gangue iso- lante. En réalité, il n'y a pas de séparation absolument tranchée entre les deux groupes de conducteurs, continus et discontinus, et le conducteur discontinu à grains contigus noyés dans un milieu isolant peut être regardé comme le type du conducteur quel qu'il soit. Dans un bloc métallique, la compression a extrêmement réduit le milieu isolant qui entoure chaque grain et les variations de conductibilité ne s'observent plus que sous l'ac- tion de la chaleur. Dans les conducteurs visiblement discontinus, la ma- tière isolante maintient les grains conducteurs à une dislance appréciable les uns des autres, et lorsque la matière isolante est en proportion suffi- sante, les variations de conductibilité, au lieu d'être persistantes, comme elles le sont, en général, avec les limailles métalliques, disparaissent im- médiatement après avoir été provoquées par l'étincelle; enfin, pour une proportion plus grande encore de l'isolant, elles finissent par ne plus avoir lieu, même par l'application ilirecte de violentes décharges. » Si la plupart des substances discontinues étudiées jusqu'ici ont une origine artificielle, il ne s'ensuit pas que les phénomènes auxquels elles (') Travail du laboratoire de Psychologie physiologique des Hautes Éludes à la Sorboaue. C. l;., isy7, 1' Scineme. !T. CXW, i\" 26.) I 3-> ' ( 'i64 ) donnent lieu ne puissent pas rencontrer des analogues dans les phéno- mènes naturels. Je me propose d'en donner uu exemple dans cette Com- munication. )> Dès les premières recherches sur le fonctionnement du système nerveux, il a paru naturel d'admettre entre la conductibilité nerveuse et la conductibilité électrique une ressemblance qui a été exprimée par le terme de courant nerveux. Le système nerveux passait alors pour constituer un toutdont les différentes parties étaient continues. Mais, dans ces dernières années, les recherches histologiques ont fait voir que le système nerveux est formé de neurones, éléments discontinus, sans soudures entre eux, qui ne sont en rapport que par leurs extrémités ramifiées et par contiguïté. Il en résulte que l'onde nerveuse se propage par contiguïté et qu'elle est arrêtée par un défaut de contiguïté. Si l'assimilation du système nerveux à un système de conducteurs métalliques n'est plus possible, une analogie frappante se présente entre le système nerveux et un conducteur discon- tinu. Un neurone se comporte comme un grain métallique d'un conduc- teur discontinu. » Plusieurs raisons, déduites de la comparaison dans certains cas du fonctionnement des conducteurs discontinus et de celui des neurones, pa- raissent justifier cet essai d'assimilation. » De même que le choc affaiblit et fait même disparaître la conducti- bilité des conducteurs discontinus, de même le traumatisme produit l'anes- thésie et la paralysie hystériques, dues à une suppression de la transmis- sion, soit sensitive, soit motrice, de l'influx nerveux et, par conséquent, à un défaut de contiguïté des terminaisons nerveuses. » D'autre part, de même que les oscillations des décharges électriques établissent la conductibilité des substances conductrices discontinues, ne voyons-nous pas ces décharges agir de la façon la plus efficace pour guérir l'anesthésie et la paralysie hystériques, ce qui conduirait à penser qu'elles ont pour effet de déterminer dans l'un et l'autre cas la contiguïté ou une modification équivalente à la contiguïté des éléments. )) Le parallélisme entre les effets du choc et des étincelles sur les radio^ conducteurs et sur le système nerveux hystérique se poursuit dans la sus- ceptibilité de réagir sous une action faible après qu'une action forte a pro- duit un premier effet, ce que j'ai appelé la sensibilisation par un premier effet dans ma Note du 6 décembre dernier. » Les décharges de h;iute fréquence et les oscillations électriques qui les accompagnent sont éminemment aptes à rendre conducteurs les cou- ( ii65 ) ducteurs discontinus: nous les voyons, d'autre part, d'après les observa- tions de MM. d'Arsonval et Apostoli. exercer un effet thérapeutique mani- feste sur les affections causées par le ralentissement de la nutrition. Si ces affections sont nerveuses et peuvent être attribuées a une transmission imparfaite de l'influx nerveux, on est autorisé à supposer que les oscilla- tions électriques agissent en rétablissant entre les éléments nerveux une contiguïté qui était devenue insuffisante. » J'ai montré autrefois que des courants continus d'une force électro- motrice suffisante produisent par leur transmission dans les radioconduc- teurs les mêmes effets que les décharges électriques à distance ; cette action des courants continus est soumise aux mêmes lois générales que l'action des décharges électriques : persistance, disparition par le choc et par la chaleur; en outre, une première excitation par une pile d'une grande force électromotrice détermine également après le retour la susceptibilité d'exci- tation par une pile d'ime force électromotrice notal)lement moindre et graduellement décroissante (sensibilisation). Les courants continus agis- sant également sur le système nerveux, il y aurait lieu de rechercher si leur mode d'action dans les affections où ils ont été reconnus efficaces présente les mêmes particularités que sur les radioconducteiirs. » Je n'insiste pas sur le rôle de la substance intermédiaire entre les neurones et entre les grains métalliques, ni sur le mécanisme par lequel s'établit la transmission. L'incertitude est trop grande dans le cas des neu- rones, aussi bien que dans le cas des conducteurs discontinus, pour que la concordance des hypothèses offre de l'intérêt. > Ces quelques aperçus ne sont pas de nature à permettre d'affirmer autre chose qu'une analogie d'effets, mais ils sont susceptibles de guider dans le choix des modes électriques à employer dans différents cas (effluves, étincelles, etc.,) et de provoquer des interprétations dont l'Elec- trothérapie pourrait peut-être tirer parti. » MAGNETISME. — Propriétés magnétiques des aciers trempés. Note de M"* Sklodowska Clrie, présentée par M. A. Potier. « J'ai étudié les propriétés magnétiques d'aciers trempés de composi- tion connue et dans des conditions de trempe déterminées. Les échantillons d'aciers ont été généralement mis à ma disposition sous forme de barreaux. J'ai aussi étudié quelques aciers sous forme d'anneaux réalisant des cir- cuits magnétiques fermés. » Les barreaux, chauffés dans un four électrique à spirale de platine, ( iifi6 ) élaieiit tronipés ii VeMi. Le courant de chauffe aimantait les barreaux, et Ton pouvait, à l'aide d'une aiguille aimantée «nr pivot, suivre l'état d'aiman- tation du barreau dans le four. On a reconnu ainsi que, pour qu'un bar- reau prenne la trempe, il est nécessaire que le four ait été porté à une température supérieure à celle de la transformation maî^nétique, c'est- à-dire qu'il est nécessaire que l'acier soit ii l'état faiblement magnétique au moment de la trempe. » J'ai déterminé V intensité d'aimantation rémanente maximum au centre du barreau et le champ coercitif du barreau. Le ]>arreau ayant été aimante à saturation le champ coercitif du barreau est le champ uniforme dans lequel il faut le placer pour que l'intensité d'aimantation devienne nulle au centre. » Le champ coercitif du barreau diffère à peine du champ coercitif vrai de Vacier, c'est-à-dire du champ pour lequel l'intensité d'aimantation est nulle dans la courbe normale d'aimantation cyclique à circuit magnétique fermé. » Lesy?^. I et 2 ci-dessous représentent la moitié des courbes normales d'aimantation cvclique pour les aciers étudiés sous forme d'anneaux. » Le Tableau ci-après indique les résultats obtenus pour quelques-uns des aciers étudiés : Aciers au caibone de Firminv I [ doux . r. ui c. ■ ' mi-dur Aciers au carbone Bœhler, siyne • i extra-tenace dur V extra-mi-dur Aciers an carbone d'Unieux ( Acier au cuivre de Chàtillon et Cnmmentry, Cu = 3, g pour mo . . .,..-,,( W = 2,7 pour 100 Aciers au tungstène dAssailly- ,,. ' \V = 2,7 pour loo Acier au tungstène de Chàlillon el Conimenliy, 'VN = 2,7 pour 100... . . , I i^pccial très dur, W = 2,q pour joo Aciers au tungstène \ „ . ,,- , , _ . Boreas non irernpe, \v = 7 ,7 pour uio ' Boreas trempe, W = 7,7 pour loo Acier d'Allevard, \V = 5,5 pour 100 . Mo =3,5 pour 100. Aciers au molybdène de Chàtillon et Cominentry. '. Mo = 4,*^ pour 100. " Mo = 3,9 pour 100. C pour 100, T. H.. I,. 1. Im- Hys. 0,06 1000 3,4 3o 625 i56o 28 0,20 85o 11,0 120 770 iSgo 68 0,49 7-0 2 3 220 835 iSao 108 0,84 770 53 420 6o5 iq3o 170 i,>i 770 60 460 645 1200 182 0,70 800 49 420 // II II 0,96 800 56 420 // II // 0.99 800 55 410 II II II '.'7 800 63 46o II 1/ n 0,75 770 5i 4io n If 1/ 0,83 770 56 4'|0 II II // 0,96 770 58 43o 640 1 175 i65 I ,^0 760 61 If '/ II If 1,(51 750 46 r/ " // ti 0,87 730 66 490 " 1/ II 0,76 85o 66 5io 800 X'X'jfi 260 i, 10 83o 68 joo /' II II 1 ,02 Soo 1^9 540 II " " I , 10 85o 74 53o II II 1/ I ,96 II 45 35o II 1/ II 1 ,96 800 85 370 II II II 0,59 770 72 5()0 85o 1 240 2S0 o.5i 85o 60 53o II II ti 1,24 800 85 53o II II II 1 ,72 800 78 56o II II II ( "67 ) » Dans ce Tableau, après la nature des aciers, on a indiqué : la provenance de l'acier, le pourcentage de carbone (C pour loo), la température de trempe T, le champ coer- citif H^, l'intensité d'aimantation rémanente I, au centre des barreaux, pour barreauv de 20'"' de longueur et de section carrée de i""" de côté, et pour les aciers étudiés à circuit magnétique fermé : l'intensité d'aimantation rémanente I, l'intensité d'aiman- tation induite I,„ poui- un champ magnétisant de 5oo unités, l'hvstérèse Hvs. exprimée en kiloergs par centimètre cube pour un cycle d'aimantation accompli entre les limites de champ. ± 5oo. » Les qualités magnétiques d'un acier au point de vue de la construction des aimants sont assez bien caractérisées par l'intensilé d'aimantation rémanente à cir- cuit magnétique fermé et par le champ coercitif. » De la grandeur de cette dernière constante dépend la stabilité du magnétisme et aussi la possibilité d'aimanter lacier sous forme de barreaux peu allongés. » Le Tableau et les courbes (yfig. i) indiquent les résultats obtenus avec une série d'aciers au carbone seul de divers pourcentages. Le champ coer- Fig. I. tSoo 1 ..^"'^ 1000 /;^ y' ''^^^^^^■■- ^^^^^^^^"^^'^^ ^' d ttS' ■a' \ : i 1 i 1 '4 / / ,' / ; / 1 / // // ! il 5 0 t ï S. > « 0 li 0 31 -ri r '^ Aciers au carbone seul, le pourcentage de carbone est indiqui'' sur chaque courbe. citif croît avec le pourcentage de carbone jusqu'à un pourcentage voisin de 1,2 et décroît ensuite pour des pourcentages plus élevés, [^'intensité daimanlalion rémanente à circuit ferme croît d'abord avec le pourcentage de carbone, atteint un maximum ])our un pourcentage de o,,t environ et décroît ensuite pour des pourcentages plus élevés. L'intensité d'aimanta- tion induite maximum décroît constamment quand le |)oiircei)tage de car- bone augmente; enfin, l'hystérèse croît d'abord avec le poin-centage de ( ii68 ) carbone et passerai! vraisemblablement par un maximum pour un pour- centage supérieur à i. » L'examen des résultats obtenus avec les aciers spéciaux montre que l'introduction des divers métaux ne modifie pas beaucoup, en général, l'in- Fig. 2. tensité rémanente à circuit magnétique fermé ; elle diminue l'intensilé induite maximum, elle augmente le champ coercitif et l'hystérèse. C'est l'augmentation du champ coercitif qui rend certains aciers spéciaux propres à faire de bons aimants permanents. I^a présence de petites quantités de bore, de silicium, de manganèse ne semble pas avoir une influence notable. I^e nickel, le chrome, le cuivre en petite proportion (moins de 4 pour loo) améliorent les qualités magnétiques des aciers. Enfin, les aciers au tung- stène et au molybdène sont les meilleurs aciers à aimants. Il est à remar- quer que les métaux dont l'influence est relativement faible (nickel, chrome) font surtout sentir leur présence dans les aciers peu carbonés, tandis que les éléments plus actifs améliorent les aciers à tout pourcentage de carbone; la présence de molybdène et de tungstène donne même des qualités magnétiques remarquables à des aciers qui ont une très forte pro- portion de carbone (i, 7 à 2 pour 100). » Le champ coercitif peut dépasser 60 pour les aciers au carbone seul, il atteint 70 à 74 pour les aciers au tungstène, tels que l'acier d'AlIevard, et 80 à 85 pour les aciers au molybdène. Les aciers employés actuellement pour la construction des aimants permanents sont des aciers au tungstène. ( ' i69 ) On voit que les aciers au molybdène pourraient également être utilisés avec avantage. PHYSIQUE. — Sur la polarisation de la lumière émise par une flamme au sodium placée dans un champ magnétique. Note de M. A. Coxro.v, pré- sentée par M. J. Violle. « I. J'ai montre précédemment (') que le changement de période vibratoire de la lumière du sodium, découvert par Zeeman, peut être mis facilement en évidence sans appareil dispcrsif, en étudiant l'absorption de la lumière par la couche extérieure entourant une flamme au sodium, absorption qui disparaît lorsque le changement de période est suffisant. » Cette couche absorbante, où la température est plus basse et le sodium libre moins abondant, existe normalement autour de toute flamme de sodium. Elle modifie toujours l'intensité des radiations envoyées et produit, dans certaines conditions, le renversement du milieu des raies spectrales. Je me propose de montrer aujourd'hui que la présence de cette couche absorbante joue un grand rôle dans le phénomène découvert et étudié par Egoroff et Georgiewsky ('- ) . » Ces physiciens ont éliidié, à l'aide d'un polariscope, la lumière émise normale- ment aux lignes de force. Us ont observé une polarisation partielle très nette et mesu- rable de la lumière émise lors de l'action du champ, les vibrations (de Presnel) perpendiculaires aux lignes de force étant prédominantes. » D'autre part, l'étude spectroscopique de cette lumière, faite par Zeeman, Cornu, etc., a montré que chaque raie du sodium se transforme dans ces conditions en un triplet de trois raies voisines. La raie centrale, formée par des vibrations parallèles aux lignes de force du champ, occupe la place de la raie primitive : soit T,, la période correspondante. Les deux autres raies, de périodes très voisines T,, T„ sont formées au contraire pur des vibrations perpendiculaires uu champ. » Il résulte des expériences d'Égorofl" et Georgiewsky que, dans le faisceau émis, l'intensité h-t-L de l'ensemble des raies latérales dépasse l'intensité !„ de la raie centrale. On peut alors se demander si le champ magnétique ne vient pas modifier l'étal vibratoire lui-même de la source, les vibrations perpendiculaires au champ devenant privilégiées. » II. La théorie de Lorentz, qui avait suggéré à Zeeman ses expériences, nefait rien prévoir de semblable : les intensités I,, Ij ne devraient difl'érer de -^ que d'une frac- (') Comptes rendus, 29 novembre 1897. (») Comptes rendus, t. CX\1V, p. 748 et 1242, et t. CXX\ , p. 16. ( 117" ) lion 1res faible, de l'ordre du changement de période. Aussi Lorenlz a étudié, dans un Mémoire récent ('), à la fois expérimental et théorique, cette question de la pola- risation partielle produite par le champ magnétique. 11 a fait la remarque, très impor- tante, que l'intensité observée dépend non seulement de l'émission des radiations en un point de la source, mais encore de V absorption que les rayons éprouvent en tra- versant les couches successives de la flamme. Lorsque le champ magnétique est excité, cette absorption diminuerait pour les vibrations perpendiculaires au champ qui éprouvent un changement de période. » Mais il reste dans cette explication un point obscur. Lesmodifications que l'on observe, dans les expériences de Zeeman, sur les raies d'émission s'observent aussi sur les raies d'absorption (et il est même souvent avantageux de faire ces expériences en utilisant ces raies renversées). On ne s'expliquerait donc pas la polarisation observée, puisque l'émission et l'absorption seraient modifiées de la même manière. C'est pourquoi Lorentz, qui considère dans ses calculs une llamme homogène dans un champ uniforme, a dû, pour compléter sa théorie, recourir à des hypothèses supplé- mentaires. » III. Je crois qu'on peut expliquer le phénomène d'Egoroff et Georgievvsky en remarquant que jamais les différeules parties de la flamme ne sont identiques, et que l'effet Zeeman ne s'y produit pas partoiitavec la même intensité. Cela peut tenir soit au défaut d'uniformité du champ, soit encore à la .structure de la flamme elle-même. » Le défaut d'uniformité du champ intervient certainement dans nombre de cas, et l'on peut même, en l'accentuant beaucoup, augmenter considé- rablement la polarisation observée. (C'est le cas d'une expérience de Lorentz, où il titilise deux flammes dont l'une est dans le champ, et l'autre en dehors.) » Mais j'ai observé que la polarisation partielle se inanijesle encore lorsque la source est placée tout entière dans un champ magnétique uniforme. » Je citerai, par exemple, une expérience où le champ était produit entre deux grandes armatures planes de 16""" de diamètre, distantes de i"'^ environ. Une petite étincelle jaillissait, parallèlement aux lignes de force, entre une pointe et une plaque de sodium, au milieu du champ magnétique uniforme ainsi produit. Malgré la valeur restreinte de ce champ (certainement inférieure à 1000 C. G. S.), la lumière émise est encore polarisée. » Il existe en effet dans la source diverses couches différant par la valeur de la température et la richesse en sodium. Ces deux causes (sur- tout la première) doivent faire varier, d'un point à l'autre, l'intensité de (') Lorentz, Kon. Akadcmie van Wetenschaffen (Amsterdam), p. 193-209; sep- tembre 1897. ( "7' ) l'effet Zeernan. En pnrticulior l'enveloppe extérieure de la flamme et les par- lies centrales sont affectées différcmmcnl : je l'ai constaté par l'expérience suivante : » [;n(! j)elile llamnie de Bunsen, où Ton introduil un peu d'un sel de sodium, est contenue tout entière entre les armatures d'un électro-ainiant pouvant donner un ciianip uniforme (intensité environ 6000 C. G. S.). On regarde celte llainme se proje- tant sur le champ éclairé obtenu à l'aide d'un petit miroir concave [dacé derrière. Pour cela on superpose à la flamme son image un peu agrandie, les parties correspon- dantes de la flamme et de l'image étant voisines au point observé. On voit les bords de la flamme apparaître en sombre, la couche absorbante traversée y étant plus épaisse. Lorsque le champ est excité, les bords s'éclaircissent notablement, et en outre toute la flamme devient plus brillante. Ces phénomènes deviennent plus nets lorsqu'on observe à travers un nicol ne laissant passer que des vibrations normales au champ. » Donc la gaine extérieure et la partie centrale de la flamme, placées dans le même champ, se coin|)ortent fliflércmment. f^e changement do pé- riode n'est pas le même dans les parties de la flamme qui envoient le plus de lumière, et à la périphérie oi'i cette lumière est absorbée ('). Par consé- quent les vibralious perpendiculaires au champ, qui subissent seules ce changement de période, doivent être moins absorbées lorsque le champ existe, ce qui explique les résultats d'Egoroff et Georgiewsky. » IV. L'explication de Lorentz, ainsi complétée, ne rattache pas seu- lement ces expériences à celles de Zeeman ; elle éclaircit d'autres faits expérimentaux : » 1. Ainsi que Lorentz l'a fait remarquer, on peut s'expliquer que la polarisation partielle n'ait été observée |)ar KgorolTel Georgiewsky qu'avec la lumière des raies spectrales spontanément renversables . » 2. On comprend de même que les expériences d'Egoroff et Geor- giewsky ne réussissent que si l'on emploie tnie source aussi monochroma- tique que possible. Toute polarisation disparaît avec une source très chargée en sotlium (-). » 3. On s'explique encore le fait signalé indépendamment par Égoroff et Georgiewsky, et par Michelson ('), et que j'ai constaté moi-même (dans (') Ce changement existe encore pour la couche extérieure elle-même (expé- rience m, décrite dans la Note précédente ; celte expérience nécessite un champ plus intense que les expériences II où le champ était d'environ 6000 C.G.S.). (-) Cf. Lorentz, toc. cit., p. aoi. (3) .MicuELSON, Phil. Mag., p. ii5 (en note); juillet 1897. r. U. 1897. -a' Srmemre. ;■'. C\XV, N- SS.l • -'A ( '172) des observalions faites parallèlement ou perpenfliculairement ati champ), que l'inlensité lumineuse d'une (lamme au sodium augmente par l'action du champ magnétique. « 4. Enfin je montrerai, dans un travail plus étendu, comment les mo- difications plus compliquées des raies du sodium, observées, duns certaines conditions, par Lodge et Davies, se rattachent d'une manière simple aux faits précédents ('). » CHIMIE MlNÉRAI,E. — Sur la préparation des alliages de gluciniurn. Alliages Note de M. P. Lebeau, présentée par de gluciniurn et de cuivre. M. H. Moissan. « Nous avons antérieurement fait connaître {-) quelques propriétés nouvelles de la glucine et étudié l'action des réducteurs sur cet oxyde. » Le carbone nous a fourni, en particidier, un carbure défini dont nous avons décrit la préparation et les propriétés ('). La température nécessaire pour obtenir la réduction de la glucine étant très élevée, il nous a élé jus- qu'ici impossible d'obtenir le métal, soit en soumettant à l'action de l'arc électrique un mélange de charbon et de glucine en excès, soit en chauffant le carbure de glucinium avec de l'oxyde. L'insuccès de ces tentatives peut être attribué à la carburation facile du glucinium à la température élevée du four électrique et peut-être aussi à sa volatilisation. )) Nous avons cependant réussi à préparer des alliages de ce métal en opérant la réduction de l'oxyde de glucinium, en présence d'un autre oxyde ou d'ini métal. Ce procédé nous a permis de faire plusieurs alliages dont nous donnerons la préparation et quelques propriétés, nous réservant de revenir, dans une prochaine Communication, sur leurs propriétés phy- siques et mécaniques. )) Alliages de glucinium et de cuivre. — Lorsque l'on cliaud'e un mélange d'oxyde de enivre, d'oxyde de glucinium et de charbon au four électrique, on obtient un lingot bien fondu, constitué par un alliage des deux métaux. » l^our obtenir un bon résultat il est nécessaire d'opérer avec un mélange bien (') Laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Toulouse. (^) Sur cjuelijues propriéLés de la glucine pure {Comptes rendus, t. CXXllI, p. 8i8). (') Sur un rnrbure de glucinium {Comptes rendus, t. CXXI, p. l\ÇiÇ>). ( ••73 ) intime. A cet effet, nous avons calciné le mélange des azotates provenant de la disso- lution de quantités déterminées des oxydes. » iSous avons employé les deux mélanges suivants : 1. 2. Glucine 25 aS Oxyde de cuivre. .. . 5o igo Ciiarbon lo 25 » Ces mélanges ont été chauffes dans le four électrique à creuset de M. Moissan. pendant cinq minutes avec un courant de 900 ampères sous 45 volts. » Dans le premier cas, nous avons obtenu un culot métallique de 45^'' el de 142^' dans le second. Ces rendements ont été à peu près constants dans d'autres essais simi- laires. L'aspect des alliages obtenus ne diffère pas sensiblement. Us peuvent être brisés sous le marteau, ils présentent alors une cassure d'un rouge rosé rappelant la cassure d'un cuivre aigre. Cette coloration n'est pas la véritable coloration de l'alliage; on recon- naît, à l'examen microscopique, que le produit n'est pas homogène. On en sépare, par l'action de la chaleur, un alliage fusible jaune pâle, ([uelquefois presque blanc, très pur el dont la teneur en glucinium n"a pas été constante dans tous nos essais; il reste un vé- ritable feutrage de cristaux d'un oxyde double de cuivre et de glucinium, de couleur rouge, dont on ne peut éviter la présence qu'en opérant avec un excès de charbon et en chauffant plus longtemps. Nous ne pensons pas qu'il y ail avantage à cela, car on car- bure ainsi une notable quantité de glucinium et l'on volatilise la majeure partie du cuivre. Il est ])lus facile d'opérer la séparation de l'alliage cui\ re-gliiciniuni pur par une deuxième fusion qui peut être faite au four Perret. En effet, en maintenant un des lingots à la température du four Perrot, on voit se produire un suintage de l'alliage el formation d'un culot qui se réunit dans le fond du creuset. Nous avons produit ainsi des alliages renfermaul de 5 à ;o pour 100 de glucinium. » Les alliages ayant une teneur voisine oie 10 pour 100 sont jaune pâle, presque blancs. Il Les alliages à 5 pour 100 sont plus jaunes, ils se liment et se polissent facilement. On peut les marteler à cliauil et à froid. Ils no s'oxyileut pas i\ l'air mais se ternissent légèrement sous l'acliou de l'hydrogène sulfuré. L'acide azotique les dissout très facilement. )) L'échantillon que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie nous a donné à l'analyse les chiffres suivants : Glucinium 4i95 Cuivre 04- Qo 99>85 » Il est facile, en partant de ces alliages, d'obtenir des alliages moins riches en glucinium; pour cela, il suffit de les fondre avec une quantité f ( I I 74 ) délermin.'c de métal, o.i obtient un liquide qui se coule facilement et dont la teneur peut être |)révue. » A la dose de o,5 pour loo, le glucinium change déjà notablement l'aspect du cuivre et lui donne une grande sonorité. » Nous avons notamment préparé un alliage renfermant i,32 pour loo de glucinium. Cet alliag<^ d'un jaune d'or est très sonore. Il se lime facile- ment et peut être forgé. )) Nous avons pu préparer, ei! suivant une marche identique, les alliages du glucinium avec les métaux usuels etavec un certain nombre de métaux réfractaires tels que le chrome, le molybdène, le tungstène, etc., dont nous poursuivons l'étude ('). » CHIMIE MINÉRALK. — Sur les impuretés de l'alunninum et de ses alliages. Note de M. Ed. Defacqz, présentée par M. H. Moissan. « Depuis quelques années, on s'est beaucoup occupé des impuretés de l'aluminium, celles-ci modifiant quelquefois profondément les propriétés de ce métal. M. Moissan (^) a montré quel rôle important jouaient l'azote, le carbone et surtout le sodium; ces corps ne se rencontrent plus que rare- ment dans l'aluminium industriel, mais on y trouve encore du silicium, du fer et du cuivre ; il nous a paru intéressant de rechercher sous quelle forme se trouvaient ces divers éléments. » Pour cela, nous avons choisi de l'aluminium préparé par électrolyse et aussi pur que possible et un alliage de ce métal à 3 pour loo de cuivre; 1U1US avons traité ces échanlillons par les acides faibles (acide chlorhy- dri(]ue au -j^ ou au i, eau régale de même concentration) et nous avons examiné les résidus. » Aluminium. — Nous avons pris 4ooS'' d'alamiriiiim que nous avons aUaqué par de l'acide chlorhydrique au -\ (aoC" d'acide pour i''' d'eau) d'abord à froid, puis au bain-marie, jusqu'à ce qu'il ne se produise plus aucune attaque; on obtient, dans ces conditions, un résidu de couleur marron, et 1 1'" d'acide étendu sont nécessaires; on place le tout dans un grand flacon, on laisse déposer et on lave par décantation; les premiers lavages s'ellectuent facilement, mais bientôt le précipité ne se dépose que (') Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan, à l'Ecole de Pharmacie. (") H. Moissan, Impuretés de l'aluminium industriel {Comptes rendus, t. CXIX, p. 12). ( "7'^ ) très lentement; on décante une dernière fois après avoir constaté que les eaux, ne dissolvent plus rien, on filtre à la trompe et l'on sèche à-iio". » Examen de la liqueur. — La liqueur examinée qualitativement contient, outre de Taluminium, du fer à l'état de chlorure ferreux, et de la silice : cette dernière a été dosée, et l'on a trouvé en silice 0,06 pour 100 du' métal employé, correspondant à 0,028 pour 100 de silicium. » Partie insoluble. — C'est une poudre brun chocolat paraissant homogène sous le microscope. La chaleur jusqu'au rouge sombre ne l'altère pas, mais à partir de celte température elle devient grisâtre: elle s'oxyde fortement. Elle est insoluble dans l'eau et dans les acides chlorliydrique, azotique, sulfurique; elle est attaquée par l'aride fluorhydrique, le mélange nitrofluorhydrique la dissout très rapidement en laissant un léger résidu contenant du fer, de l'aluminium et des traces de cuivre. M. Vigouroux a montré (') que ces projiriétés étaient celles d'un silicium impur. » Analyse.— ^ovLi avons employé la méthode indiquée par M. Vigouroux : la sub- stance est attaquée par un mélange d'azotate et de carbonate de potassium (6 pour 100 de carbonate pour 4 pour 100 d'azotate) et l'on continue comme pour un silicate; on obtient la silice totale, le fer, l'aluminium, le cuivre; une attaque au chlore avec les précautions indiquées donne la silice préexistant dans la substance primitive; la dif- férence des deux nous donne celle provenant du silicium. » Nous avons trouvé ainsi : Pour 100. Perte à aâo" dans le vide. 9,26 9,4' SiO^ i;.!.! 17.63 Si *3^,f-9 66, 5o Fe'O' 1,69 1,42 Al'-C 5,38 4,91 Cu traces traces. » Alliage d'aluminium et de cuivre. — Celui dont nous nous sommes occupe contient 3 pour 100 de cuivre. » I. Action de l'eau recale. — iVous avons dissous 2008'' d'alliage dans de l'acide chlorhvdrique au ~\ l'attaque, qui commence à froid, est terminée au bain-marie. On place le tout dans un ballon de 10'", et l'on ajoute Soo"^" d'acide azotique; le pré- cipité abondant, insoluble dans l'acide chlorhvdrique seul, se dissout en partie pour donner un résidu brun chocolat, la solution se colore fortement en bleu; après quel- ques minutes d'ébullilion, on laisse déposer et l'on décante; la partie insoluble est lavée par décantation et, après plusieurs lavages et quand les eaux ne dissolvent plus rien, on filtre à la trompe; cette fillration est très difficile et l'on est obligé de perdre uu peu de matière. ( On peut éviter cet inconvénient en ajoutant aux eaux de lavage du chlorhydrate d'ammoniaque.) » Partie liquide. — La liqueur est analysée qualitativement : on y trouve de l'alu- minium, du cuivre, du fer et de la silice; celle-ci dans la proportion de : en silice, 0,21 pour 100 du mêlai employé, ce qui correspond à 0,08 pour 100 de silicium. (*) Vigouroux, Tkèse de doctorat, n° 881, p. 8 et suivantes. ( "7^ ) » Résidu. — Le résidu, séparé, comme nous l'avons indiqué, est séché à l'étuve à iio"; c'est une poudre marron chocolat, un peu plus foncée que celle provenant du métal; comme elle, elle ne perd toute son eau d'hydratation que vers le rouge sombre sans être altérée; vers 5oo" à 600°, elle devient gris noirâtre, elle s'oxyde; elle est insoluble dans les acides chlorliydrique, azotique, sulfurique ; partiellement soluble dans l'acide fluorhydrique ; elle est complètement attaquée par le mélange nitrofluorhydrique, sauf un léger résidu. » Analyse. — Effectuée comme précédemment, l'analyse a donné les résultats suivants : Pour 100. Perte à 25o° dans le vide. . 8,35 8,o3 SiO^ 18,27 19 Si 66,01 64,65 Fe^O- 2,08 3,o4 Al- O" traces traces Cuo 5,20 5,42 » II. Action de l'acide chlorhydrique . — Quand on traite l'aluminium à 3 pour 100 de cuivre par l'acide chlorhydrique au ^ on obtient un résidu abondant d'une belle couleur rouge brun; nous avons attaqué 200S' de cet alliage et le résidu, séparé du liquide, a été lavé par décantation, avec de l'eau bouillie puis refroidie à l'abri de l'air; quand les lavages sont ter- minés, on filtre à la trompe et l'on sèche h 1 10''; ces lavages sont très dif- ficiles : une partie de ce résidu s'altère et reste en suspension dans les eaux de lavage. » Partie liquide. — La liqueur est incolore, mais, au bout de quelque temps, au contact de l'air, elle devient bleu clair; l'analyse qualitative révèle la présence du cuivre au minimum, de l'aluminium, du fer et de la silice; celle-ci dans la propor- tion en SiO' de o,o45 pour 100 demétal employé, ce qui correspond à 0,021 pour 100 de silicium. » Partie insoluble. — C'est une poudre rouge brun qui, examinée au micro- scope, n'est pas très homogène; soumise à l'action de la chaleur bien avant le rouge, elle brûle comme de l'amadou puis devient noire en s'oxydant. » Analyse. — Pour l'analyser on la dissout dans l'eau régale; la partie insoluble est calcinée puis fondue avec du carbonate de sodium; on reprend par l'eau, on acidulé, on réunit les deux liqueurs; on insolubilise la silice; on la dose, ainsi que le cuivre, le fer et l'aluminium. » Nous avons trouvé : Pour 100. Cu total 85,78 80, o5 SiO^ 3,5o 3,43 Fe^O^ o,58 0,65 Al^O^ o,85 pas dosable ( ï'77 ) » Conclusions. — I^e résidu obtenu en dissolvant l'aluminium dans l'acide chlorhvdrique possède les propriétés du silicium impur. » Celui obtenu par l'action de l'eau régale étenduesur l'alliage à 3 pour loo de cuivre est de même un silicium très impur. » Celui que l'on obtient par l'action de l'acide chlorhvdrique au j;^ sur le même alliage est un mélange complexe, peu homogène, de cuivre, de silicium, de fer et d'aluminium. » Les liqueurs contiennent de la silice provenant probablement de la décomposition des siliciures de fer, de enivre et peut-être d'aluminium qui accompagnent, en petites quantités, le métal. » En résumé tous ces résidus sont des mélanges complexes, leur oxy- dabiiité est 1res grande; certains fixent l'oxygène de l'air sur le filtre même à la température ordinaire; de jîlus, dans l'attaque de l'aluminium ou de ses alliages, ces impuretés du métal se divisent inégalement entre le préci- pité et la partie liquide : on ne peut donc songer à utiliser comme procédé de dosage cette attaque de l'aluminium par les acides étendus (' ). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un carbonate double de soude el de protovyde de chrome. Note de M. G. Baugé, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une Note précédente ( = ) nous avons indiqué la préparation et les propriétés d'une combinaison cristalline de carbonate chromeux et de car- i)onate d'ammonium. Nous décrirons aujourd'hui le composé résultant de l'union du carbonate chromeux et du carbonate de sodium. » Préparation. — Lorsque, sur de l'acétate chromeux bien lavé el encore humide, ou fait agir une solution de carbonate de sodium dans l'eau bouillie, on observe que l'acétate entre immédiatement en solulion, et qu'il ne tarde pas à se précipiter un corps rouge et brun. » On opère celle précipitation dans un courant d'acide carbonique bien privé d'oxygène (5). » L'apparoil dont nous nous sommes servi consiste en un flacon à tubulure latérale, maintenu renversé. Dans ce ilacon, constamment traversé par un courant d'acide car- bonique dépouillé d'oxygène, on fait arriver une certaine quantité d'acétate chro- meux en suspension dans l'eau. Après dépôt du se!, on décante l'eau surnageante au moyen d'un tube glissant à frottement doux dans le bouchon qui ferme le goulot du^ (') Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan, à l'École supérieure de Pharmacie. (-) Comptes rendus, t. CXXII, p. 474- (') Cet acide carbonique est privé d'oxygène par son passage dans plusieurs bar- boteurs contenant du chlorure chromeux en solution concentrée. ( ii7« ) flacon, puis on introduit sur l'acétate une solution tiède de carbonate de sodium pré- parée avec de l'eau bouillie. Par agitation, l'acétate se dissout el le sel double se dé- pose plus ou moins rapidement suivant la concentration de la solution sodique. La concentration qui nous a donné les meilleurs résultats est celle obtenue en dissolvant jioos'^ de carbonate sodique à lo molécules d'eau dans une quantité d'eau suffisante pour faire l'i- de solution. Quand le sel s'est bien rassemblé, on décante l'eau-mère du carbonate double et on le lave avec de l'eau bouillie froide, jusqu'à ce que les eaux de lavage ne renferment plus d'acétate de sodium. On continue alors les lavages en rem- plaçant l'eau bouillie par de l'alcool à 98° C. jusqu'à ce que cet alcool sorte de l'appareil au même titre. On ajoute alors sur le produit de l'alcool à 98° C, mais saturé d'acide carbonique, et l'on fait passer le tout, en agitant, dans un tube de fort diamètre plein d'acide carbonique et muni, à l'une de ses extrémités, d'un disque percé pour filtralion. Ce tube est mis en communication avec une trompe à vide. Il est ainsi facile d'essorer le corps dans un courant d'acide carbonique. Quand le sel n'abandonne plus d'alcool, on débouche rapidement le tube qui le contient et l'on fait tomber le produit dans un seau de verre où arrive constamment de l'acide carbonique. Dès que le composé commence à s'effleurir, on introduit dans le seau de petits tubes fermés à une extrémité, on y fait passer le sel double, puis l'on scelle à la lampe. ¥ » On peut aussi préparer ce corps en rempla.ant le carbonate neutre de sodium par du bicarbonate. Dans ce cas, la matière mousse beaucoup, la moitié de l'acide carbonique se dégageant au moment de la réaction. Il est donc nécessaire d'employer un appareil de plus grande dimension. Cependant la mousse peut être évitée en partie, si l'on fait arriver douce- ment sur le sel humide une solution tiède et saturée de bicarbonate de sodium ; le liquide pénètre alors peu à peu dans la masse et le dégagement d'acide carbonique se fait alors régulièrement. » Propriétés. — Le carbonate chromeux sodique forme deux hydrates, l'un renfermant 10 molécules d'eau, l'autre i molécide. V Sel a 10 MOLÉCULES d'e.\u. — Ce sel, préparé comme ci-dessus, est une poudre rouge brun. Au microscope, il se présente sous la forme de tables en losanges, tantôt isolées, tantôt groupées à la manière de feudlels d'un livre. Il est efflorescent. » C'est un réducteur énergique. Il décompose l'eau un peu avant 100" avec dégagement d'hydrogène, en donnant un composé intéressant qui fera l'objet d'une Communication ultérieure. )) Placé dans le vide, il perd de l'eau à la température ordinaire. A 100", il donne le sel à une molécule d'eau. » Il est soluble dans l'eau froide. Cette holubililé, très grande au moment de sa préparation, diminue avec le temps, par suite, croyons-nous, de polymérisation. )) Si l'on essaie, en eflet, de dissoudre du sel préparé depuis quelque ( II79 ) temps, on n'obtient qu'une liqueur colorée en blond, alors que les solu- tions obtenues au moment de sa préparation sont d'un brun presque noir. Ces solutions, abandonnées à elles-mêmes à l'abri de l'oxyg^ène, ne tardent pas à se décolorer en déposant peu à peu le sel qu'elles contiennent. Le carbonate de sodium diminue aussi la solubilité de ce corps et peut même l'annihiler complètement s'il est ajouté en quantité suffisante. Il convient donc, dans la préparation de ce composé, d'employer un excès de la solu- tion de carbonate afin d'avoir le rendement maximum. Les eaux-mères, très foncées quand on n'emploie que la quantité de sel sodique nécessaire à la réaction, deviennent, dans ce cas, tout à fait incolores, puis se colorent graduellement à mesure de l'élimination, dans les eaux de lavage, de l'excès de sel sodique, le sel double entrant alors de plus en plus en solution. » Exposé dans l'air sec il s'effleurit rapidement, puisse transforme en sesquioxyde hydraté et carbonate de sodium. » Dans l'air humide il s'oxyde de suite avec un notable dégagement de chaleur. Le chlore le transforme en sesquioxyde, avec dégagement d'acide carbonif|ue. L'hydrogène et l'hydrogène sulfuré sont à froid sans action sur lui. Chauflédans un courant de ces gaz, il se transforme, à ioo°, en sel à I molécule d'eau. » Enfin, les acides sulfuriqiie et chlorhydrique étendus le dissolvent en donnant des solutions bleues. » Skl a 1 MOLÉCULE d'eal'. — Préparation. — Le sel rouge perd 9 molécules d'eau. A froid, dans un courant de gaz inerte bien sec, l'opération est plus rapide, si l'on opère à 100°; on place, dans un tube en V, le sel à 10 molécules et l'on maintient l'ap- pareil dans un vase contenant de l'eau bouillante jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de vapeur d'eau, on laisse refroidir dans le courant gazeux, et l'on termine la dessicca- tion dans le vide sur l'acide sulfurique jusqu'à poids constant. » Propriétés. — Ce composé est ime poudre jaune dont les propriétés sont voisines de celles du sel brun chauffé dans le vide ou dans un courant d'hydrogène et possède la propriété de changer de couleur; il devient brun, puis reprend sa couleur jaune par refroidissement. Ce phénomène se poursuit jusque vers 3oo" où le sel se décompose en sesquioxyde vert et carbonate de sodium. » Chauffé à l'air, en couches minces, il s'oxyde complètement en fout:- nissant des chromâtes de sodium. L'eau bouillie froide le transforme peu à peu en sel à 10 molécules d'eau. Comme le sel brun, il décompose l'eau à roo°. Assez stable en présence de l'air sec, il s'oxyde rapidement dans l'air humide avec formation de sesquioxyde bleu et mise en liberté de car- bonate de sodium. C. K., iSg7, T' Semestre (T. CXXV. N" 26.) laS ( ii8o ) » Chauffé dans un courant de chlore, il donne du chlorure de chro- myle et un résidu de sesquioxyde verL. Vers a'io", l'hydrogène sulfuré l'attaque avec formation du sulfure en poudre cristalline rouge, signalée par M. Moissan ('). Enfin les acides sulfurique et chlorhydrique étendus le dissolvent en donnant des solutions bleues. » Analyse. — Le carbonate double, calciné dans un coiiianl d'air sec et privé d'acide carbonique, nous a fourni de l'eau, de l'acide carbonique et du chromate de sodium. » Le chrome a été dosé dans ce cliromale à l'état de chromate raercureux. » Dans les liqueurs filtrées, débarrassées du mercure par l'hydrogène sulfuré, nous avons déterminé le sodium à l'état de sulfate. Nous donnerons le détail de ces analyses dans le Mémoire que nous publierons aux Annales. >) En résumé, le carbonate chromeux forme, avec le carbonate sodique, un sel double susceptible de deux états d'hydratation auxquels l'analyse assigne les formules CO'CrCO'LNa% loIFO et CO'CrCO'Na%H^O C). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le poids atomique du cértum. Note de MM. Wyrocboff et A. Verneuil, présentée par M. Moissan. « La réponse de M. Boudouard à la Note que nous avons présentée dernièrement à l'Académie (') paraît ne reposer que sur un malentendu. » En effet, si les écarts dans les chiffres obtenus par M. Boudouard étaient, comme il le dit, du même ordre de grandeur que les écarts qui existent entre nos chiffres, la question serait résolue et il serait définitive- ment démontré qu'il n'existe qu'un seul cérium. En réalité, il y a entre nous une divergence absolue. » En ne considérant que les chiffres obtenus par la perte de l'eau ("), beaucoup plus exacts, ainsi que nous l'avons fait remarquer, que les chiffres donnés par la calcination au blanc, notre poids atomique maximum est de 92,85 et le minimum est de 92,49. Cet écart est dans la limite des erreurs expérimentales, d'où on peut conclure qu'il s'agit d'un corps unique, et non d'un mélange de plusieurs corps. Il n'y a donc pas lieu de re- (') He.n'ri Moissan, Comptes rendus, l. XC, p. 817. {-) Ce travail a été fait au laboratoire des Hautes Études de M. Moissan, à l'Ecole supérieure de Pharmacie. {') Comptes rendus, t. CXXV, p. gôo. (') /Jull. Soc. cliim., j" série, t. XVII, p. 68g. ( .i8i ) chercher si les fractionnements ont donné des chiffres inférieurs ou supé- rieurs, puisque les uns comme les autres se rapportent à une même sub- stance. » Il n'en est pas de même dans le cas de M. Boudouard, où les chiffres varient de 88,4 à 98,8 et où il s'agit manifestement d'un mélange de deux ou plusieurs corps, s'il n'y a pas d'erreurs dans la détermination des poids atomiques; le fractionnement d'un semblable mélange, s'il donne un résultat quelconque, ne peut donner qu'un accroissement ou un décroisse- ment réguliers, depuis la première jusqu'à la dernière fraction. )) Nous croyons donc avoir eu raison de considérer comme insolite la série des chiffres 9 1,6; 90,1; 91; 91,6; 92,6; 90,6, représentant les fractions successives d'une même cristallisation. » Ne connaissant pas les méthodes employées par M. Boudouard, nous n'avons pas à contester la pureté de ses produits; nous dirons seulement que, si le cérium pur doit être blanc, nous n'avons jamais pensé que tous les cériums de couleur blanche devaient être purs. Quoi qu'il en soit, nous estimons avoir donné suffisamment de preuves de l'unité du cérium; nous attendrons que M. Boudouard présente un échantillon de son nouveau corps et décrive les propriétés qui le distinguent du corps qu'on a désigné jusqu'ici sous le nom de cérium. C'est, à notre sens, la seule façon de dé- montrer la thèse que soutenait M. Schiitzenberger et que soutient M. Bou- douard. » CHIMIE ORGANIQUE . — De l'emploi du carbure de calcium pour la préparation de l'alcool absolu. Note de M. P. Yvos, présentée par M. Moissan. « Lorsque l'on met du carbure de calcium en poudre grossière en contact avec de l'alcool concentré (90 à 93 centièmes) ce carbure est assez vivement attaqué et il se dégage de l'acétylène aussi longtemps qu'il reste de l'eau dans l'alcool; lorsque ce dernier est devenu anhydre, le dégage- ment gazeux cesse. » L'emploi du carbure de calcium permet donc de constater si un alcool est anhydre; il suffit, en effet, de placer dans un tube bien sec quelques centimètres cubes d'alcool et d'y projeter une pincée de carbure de calcium, réduit en poudre grossière; si l'alcool est absolu, on ne voit aucune bulle de gaz se dégager, et par agitation le liquide reste transparent. Si, au contraire, l'alcool examiné renferme des traces d'eau, on voit de ( ,l82 ) petites bulles gazeuses se former, et si l'on agite, le mélange se trouble et devient blanchâtre par suite de la formation d'hydrate de chaux. » I»oui- préparer de l'alcool absolu, il suflU de placer dans un llacon de l'alcool à 90", ou mieux à gS", avec le quart de son poids de carbure de calcium réduit en poudre grossière. Le dégagement gazeux, d'abord assez vif, se ralentit bientôt. On agite alors fréquemment pendant deux à trois heures, puis on laisse en repos pendant douze heures. On s'assure alors que l'agitation ne donne plus lieu à aucun dégagement de gaz; dans le cas contraire, on prolonge encore l'agitation et le contact de l'alcool avec le carbure; au besoin, on ajoute encore une petite quantité de ce dernier, puis on transvase le mé- lange dans un appareil distillatoire et l'on procède à la séparation de l'alcool, en mettant à part les premières portions recueillies; elles renferment en dissolution une petite quantité d'acétylène. Il est prudent de conduire loin du foyer les premières vapeurs dégagées, qui sont constituées par un mélange d'alcool et d'acétylène. L'alcool condensé est anhydre, si l'opération a été bien faite. » 11 est préférable de recueillir tout l'alcool dans le même récipient et de l'agiter ensuite avec une petite quantité de sulfate de cuivre desséché, qui s'empare de tout l'acétylène tenu en dissolution. On procède alors à une seconde distillation sans séparer l'acétylure de cuivre qui s'est formé. » L'alcool absolu, préparé par ce procédé, ne précipite pas par l'alcoo- lale de baryte : le carbure de calcium est donc un réactif aussi sensible que ce dernier et permet d'obtenir par une seule distillation, deux au plus, de l'alcool absolu, en prenant comme point de départ de l'alcool à ç)5° et même à 90° C » CHIMIE ORGANIQUE. — 5a/- les diuréthnnes aromaliques de la pipérazine. Note de MM. P. Cazeseuve et Moreau, jjrésentée par M. Friedel. « Nous avons eu l'honneur d'appeler l'attention de l'Académie, dans une Note précédente, sur la réaction de la pipéridine sur leséthers carbo- niques des phénols, laquelle nous a permis de préparer avec la plus grande facilité des uréthanes aromatiques encore inconnues ('). » La pipérazine, qui est une diazine avec deux AzH en para dans le noyau et qui doit fonctionner théoriquement comme deux molécules de pipéridine accolées, nous a donné, dans les mêmes circonstances, des uré- thanes de la forme CO< ^ \C^HV^ 'Vo, \0R RO/ (') Séance du 20, décembre 1897. ( it83 ) R élanl un radical aromatique. Ce sont de véritables diurélhanes formées en vertu de la répétition du groupe aminé dans la molécule. On connaît d'ailleurs un éther oxamique de la même forme obtenu par réaction de la pipérazine sur l'oxalate d'éthyle C20< \C-H / )C-0-; \O.C-H= C-H\0/ mais les urélhanes et les urées de cette base sont encore inconnues. » Nous avons préparé ainsi, par réaction sur les éthers carboniques de phénols, les diurélhanes phénylique, gaïacolique, naphtolique ot et uaphto- lique ^ de la pipérazine. » Pratiquement, ces uréthanes de la pipérazine ne se forment pas comme ceux de la pipéridine par réaction directe de la base sur les éthers carbo- niques aromatiques. Nous avons même constaté qu'en chauflant la pipé- razine et le carbonate degaïacol, par exemple, les deux corps entraient en fusion et formaient deux couches non miscibles, réagissant mal l'une sur l'autre. » La réaction s'effectue au contraire très régulièrement, avec des ren- dements presque théoriques, en prenant l'alcool comme dissolvant inter- médiaire. » I. Diurélliane pliénylitiuc de la pipérazine.— On chaufTe pendant vingt heures, au réfrigérant ascendant, une molécule de pipérazine avec une molécule de carbonate de phényle, au sein du double de leur poids d'alcool à gS". » C'est ainsi que, dans une opération, nous avons cliauffé loys"' de carbonate de phé- nyle avec 43s' de pipérazine au sein de SooS'' d'alcool à gS". » Par refroidissement, on a une masse cristalline peu soluble dans l'alcool froid, qu'une seule cristallisation dans l'alcool bouillant donne très pure et d'une grande blancheur. Les rendements sont presque théoriques. » Cette diurélliane cristallise en petits cristaux prismatiques insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'éther et le benzène même à chaud, plus solubles dans l'alcool et le chloroforme, également solubles à chaud dans le nilrobenzène. » Elle fond à i-7°-i78<'. » L'analyse élémentaire donne des chiffres concordant nettement avec la formule .. /C^H'\ co/^Nc-^Hv'^\co. \O.C«H= C=H^O/ » L'action saponifiante de la potasse alcoolique à i5o°, l'action décomposante de ( 1184 ) l'acide sulfiirique à chaud avec dégagement d'acide carbonique ne laissent aucun doute sur la nature de ce dérivé. » II. Diuréthanes gaïacoUque et naphlolique % et '^ de la pipérazine. — Ces diuréthanes se préparent exactement dans les mêmes conditions que la diurélhane phénylique, en chauffant la pipérazine, molécule à molécule, avec les élhers carbo- niques correspondants, au sein de l'alcool à gS", pendant vingt heures. » Tous ces corps ont donné, à l'analyse élémentaire, des chiffres absolument pro- bants. » Le dérivé gaïacoUque cristallise au sein de l'alcool en tables assez volumineuses. Il a les mêmes caractères de solubilité que le dérivé phénylique. Il fond à i8i° et cor- respond à la formule -A 2 )Az- ^^\OC«H'.OCH' CH'O.CH'O/ » L'action saponifiante de la potasse alcoolique à iSo" et l'action décomposante de l'acide sulfurique ont été vérifiées. » Les dérivées naphtoHques a et p se présentent sous forme de petits cristaux, blancs mamelonnés plus insolubles dans l'alcool, même bouillant, que leurs congé- nères, insolubles dans l'eau et l'éther, mais solubles dans le chloroforme, le benzène et le nitrobenzène à chaud. Le corps a fond à igo^-igi" et le corps 3 vers 220°. Ils cor- respondent à la formule » En parlant de ces uréthanes nous pensons obtenir facilement les urées de la pipé- razine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' x-acélylfiirfurarie el sa présence dans les goudrons de bois. Note de M. L. Bocvf.ault, présentée par M. Friedel. « La matière première qui a servi à ces recherches est une huile légère, bouillant de iSo** à 200°, provenant d'une usine d'Alsace, oîi l'on distille presque exclusivement du hêtre et un peu de chêne; je la dois à l'obli- geance de M. Scheiu'er-Restner, que je suis heureux de remercier ici. » Cette huile est lavée à la soude à 10 pour 100 qui lui enlève une pro- portion importante de phénols (un peu plus du tiers de son poids), puis à l'acide clilorhydrique étendu ; elle est ensuite distillée dans le vide et rec- tifiée dans le vide à la colonne. L'emploi du vide est nécessaire sans quoi les produits s'altèrent assez rapidement. Les deux portions principales sont 00-60 et 60-70 sous lo"""; j'ai surtout étudié la seconde. ( ii85 ) M Cette portion, traitée par rhydroxylamine en excès, s'y combine en partie; on obtient un mélange d'oximes bouillant de io5° à 1 15" sous lo™"" et qu'il est facile de séparer du produit qui n'a pas réagi. » Cette oxime, abandonnée pendant quelque temps à elle-même, a laissé déposer des cristaux qui, après une nouvelle cristallisation dans l'éther, ont fondu à 127°- 128°; leur composition répond à la formule CH^'AzO. M C'est làl'oxime d'une cétone, car, chauffée avec l'anhydride acétique, elle a fourni un acétate C'H'AzOCOCH^ qui forme de très beaux cristaux en aiguilles, fondant à 73° et bouillant à I23° sous 10°"". C'est l'oxime d'une acétone cyclique non saturée, la méthylcyclopenténone C«H*0 qui a été déjà rencontrée dans le goudron de bois par M. Looft {Lieb. Anna- len, T. CCLXXV, p. 336; Bull., 3' série, ï. XII, p. iS?.; D. chem. Ges., T. XXVir, p. i538;fl«//., 3« série, T. XII, p. 1 812 ; fi.cAem. Ge*.,T. XXVII, p. 1542; BuU., 3« série, T. XII, p. 1262). » La presque totalité de l'oxime étant restée liquide, je l'ai traitée par l'anhydride acétique qui l'a transformée en un acétate, bouillant sans dé- composition aux environs de iSS" sous 10™" et qui a laissé déposer des cristaux qui, après cristallisation dans l'éther, forment de belles aiguilles fondant à 96°. Cet acétate a pour composition CH'AzO^; il correspond donc à une oxime Cir AzO^, que j'ai pu obtenir aisément en le décompo- sant par la potasse alcoolique. Cette oxime bout à i io"-i 1 1** .sous 10""" et cristallise entièrement par refroidissement; une cristallisation dans l'éther l'abandonne en magnifiques cristaux prismatiques, fondant à io4", que M. Offrct, professeur de Minéralogie à l'Université de Lyon, a bien voulu déterminer : ils constituent des prismes dodécagonaux réguliers et sont du signe positif. » Cette oxime C'H'AzO- existe en quantité assez importante dans le mélange et dans d'autres préparations. J ai pu, à l'aide d'un germe, pro- voquer directement sa cristallisation. J'ai pu ainsi me procurer une quan- tité suffisante de cette oxime pour pouvoir en régénérer l'acétone, en la traitant par l'acide sulfurique étendu à 25 pour 100 et bouillant. La nou- velle acétone bout à 67° sous 10™™ et cristallise entièrement après être restée pendant longtemps en surfusion; les cristaux, d'un blanc pur, fondent à 29°, 5. Cette acétone qui répond, comme on pouvait le prévoir, à la formule CH^O', possède une odeur qui rappelle celle de l'acétophé- none, mais plus forte et moins agréable. » Le second atome d'oxygène n'appartenant ni à un carbonvle, ni à un oxhydrylc, puisque l'anhydride acétique fournit simplement l'acétate ( ii86 ) fl'oximc : CH^O = Az-0-CO-CH% il semblait probable qu'elle se raltn- chait à la série du furfurane, d'aiilant plus que les dérivés du furfurane se rencontrent dans les produits de la distillation du bois et que sa composi- tion s'accorde avec l'hypothèse d'un acétylfurfurane : C'H^O-CO-CH^ = C"H''0-. ,. J'ai pu démontrer, en effet, par synthèse directe, que le produit en question constitue réellement l'y.-acétylfurfurane : O CH C-CO-CII'. 11 II CH— CH J'ai préparé le pyromucate d'élhyle, lequel cristallise aisément; je l'ai chauffé au bain-marie avec de l'acétate d'éthyle, en présence d'une molécule de sodium coupé en lames minces. La réaction est terminée au bout de douze heures; il suffit de reprendre la masse cristalline qui a pris naissance par l'acide chlorhydrique étendu pour isoler sans difficulté le pyromucylacétate d'éthvle, qui bout à i.'i2°-i43° sous io""° et possède l'odeur de l'éther acé- tvlacélique. Cet éther, chauffé pendant quelques heures à l'ébuUition avec l'acide sulfurique étendu à 25 pour loo, se décompose suivant le schéma O CH C - CO - CH= - C0= - C= H^ Il II -^H^O CH — CH O /\ = CH C-CO — CH^ + CO= + C=H^O. Il II CH - CH )) L'a-acétylfurfuraue ainsi obtenu s'est montré identique à celui extrait de l'huile de bois; c'est même lui qui a cristallisé le premier, et c'est un germe de ses cristaux qui a provoqué la cristallisation du second; il fournit également l'oximc, en cristaux rhomboédriques fondant à io4°. » ( "87 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Suf la façon dont se comporte à la (listillation un mélange de pyridine avec les acides propinnique. acétique et formique. Note de M. G. Axdrê. « On sait que deux liquides miscibles, à points d'ébuUilion différents, fournissent à la distillation une série de mélanges que des fractionnements successifs séparent finalement en espèces chimiquement définies. Il est cependant des cas oii cette séparation est très difficile, sinon impossible, et dans lesquels on observe des anomalies intéressantes dans la façon dont se comportent les points d'ébullition. J'ai étudié à cet égard le cas d'un acide volatil mélangé à un corjis liquide doué de propriétés basiques faibles, une base tertiaire telle que la pyridine. Il y a évidemment combi- naison entre les acides propionique, acétique, formique, que j'ai examinés, et la pyridine, car, au moment de leur mélange, les deux liquides dégagent une notable quantité de chaleur. Cependant le titre acide, pris au moyen de la baryte avec le concours du tournesol ou de la phtaléine, répond presque exactement à la dose de l'acide qui entre réellement dans la com- binaison à la température ordinaire, la pyridine élant sans action propre sur ces matières colorantes. » 1. Acide propionique et pyridine. — On a soumis à la disliliation i molécule d'acide propionique et i molécule de pyridine, soil, en tout, 1 53s'' do mélange. On a recueilli, après six tours de fractiounement, SiS' d'un liquide bouillant à i5o''-i5i'',5 (H = 760"""). Ce liquide, qui présentait encore des stries dans sa masse, avait sensi- blement la composition suivante : 2C'1I'''0*-I- C°li^ Az (trouvé : C = 07,81; Il = 7,45; Az = 6,34; calculé : C = 58, i4, H ^7,49, Az = 6, 16). Ce serait donc un sel acide répondant au biacétale d'ammonium, l.e titre acide de ce liquide, pris directement avec la baryte, a donné, calculé en acide propionique, 62,79 et 62,82 pour 100, ce qui concorde avec le résultat précédent. Le mélange possède un point d'ébullition situé II" environ plus haut que celui de l'acide propionique et 37" plus haut que celui delà pyridine : ce (|ui atteste bien l'existence d'un coinj>osé acide, dissociable d'ailleurs. Cette aptitude à la dissociation se manifeste lorsqu'on distille un pareil liquide sous pression réduite. Ce liquide ne bout pas à point fixe et, si on le fractionne de degré en degré, on trouve à l'analyse des chiflVes qui différent assez notablement de ceux précédemment indiqués. Ainsi le liquide précédent, distillé sous une pression de iS"™, commence à passer à 58",5-59°,5; celte portion, dont le litre acide répond à 55,63 pour 100 d'acide propionique, renferme donc un excès de pyridine, un quart environ, sur la formule du sel acide. Une deuxième portion de ce liquide ayant passé à 6o°-6i° (H = i5"™), plus abondante que la première, a fourni à l'analyse des chiffres voisins, plus faibles que ceux de l'analyse du produit obtenu à la pression ordinaire. C. R., 1P97, 2' Semestre. (T. CXXV, N« 26.) I30 ( ii88 ) » 11. Acide acétique et pyridine. — Le mélange de ces deux substances se conduit à la distillation comme le précédent. Quelles que soient les proportions de l'acide par rapport à celles de la pvridine, ce mélange, qui commence à bouillir vers 100° à la pression ordinaire, avec ascension lente et continue du thermomètre, finit toujours par donner une portion plus ou moins abondante qui bout presque, à point fixe à 1 39''-i4o'' (H = 760™™). La composition centésimale de cette portion, très sensiblement con- stante, répond à la formule 3 C' H' 0 + 2C^H» Az. Si Ton redistille un semblable liquide, il commence â bouillir vers 100° et son point d'ébullition s'élève graduellement, sans arrêt fixe, jusqu'à i39'>-i4o°.Le ihermomètredemeure à cette température jusqu'au pas- sage des dernières gouttes. Il en résulte que la fraction i39°-i40°, distillée un certain nombre de fois, diminue de poids à chaque distillation et que, vraisemblablement, à la suite d'un nombre considérable de tours de fractionnement, on arriverait à résoudre finalement le mélange en ses composants primitifs. B En soumettant à la distillation sous pression réduite (II ^ 61™") le liquide précé- dent, celui-ci a passé presque entièrement à 74°-74''>5 : dans ce cas, il n'a pas changé de composition; son titre acide est égal à 53,84 pour 100 d'acide acétique. Cependant j"ai obtenu aussi, par l'ébullition dans le vide, une séparation du produit initial et plusieurs autres, et cela en distillant sous une pression moindre que la précédente (II ^ 20™™). Ainsi un liquide qui bouillait à i39°-i4i°(H =769"'",2) et dont le titre acide répondait à 54,37, s'est scindé, sous une pression de 20""", en deux portions presque égales, l'une bouillant à 49° et dont le titre acide est égal à 52,i4 pour 100; l'autre, bouillant à So" et ayant, comme titre acide, 55,19. » Les rapports que je donne n'ont d'ailleurs nullement la prétention de représenter des corps bien définis, ils servent seulement à fixer les idées. » III. Acide forniique et pyridine. — Un mélange de molécules égales d'acide formique et de pyridine, représentant 253?^, a été distillé à la pression de 760°"", 1 ; il a fourni les chiffres suivants : 1. 2. 3. k. 5. 6. 7. » Ainsi la pyridine passe presque puie au début, bien que son point d'ébullition (ii4°) soit supérieur de i4° environ à celui de l'acide formique. Le produit final, le plus abondant, possède un titre acide situé entre 55 et 57 pour 100 d'acide forniique. » Dans un autre essai, un mélange de molécules égales de pyridine et d'acide for- mique (soit i58e'' de matière), a fourni, après sept tours de distillation, 4o°'' d'un liquide bouillant à i48°-i5i"(H :=76i'"") dont le titre acide répondait à 57,0 pour 100 Ebul lilion Poids CH-0- contenu de 0 obtenu. pour 100. 100 a 120 0 2,37 120 i3o 28,5 3,28 i3o i4o 34 9'" i4o 145 20 21,09 143 i5o 48,5 34,68 i5o i55 98,5 55,16 i53 159 16,5 56,86 ( ii89) d'acide formique. La combustion a donné les chiffres suivants : C = 46,29; H = 5,26; Az=7,3o; soient les rapports 5 CH-0- + aC^H' Az, demandant : C = 46,39; H = 5, i5, Az =:7 ,21. Ce produit, soumis à l'ébuUition dans le vide, bouillait en presque totalité à 74°,5(H = 36"™), et il a gardé exactement la composition du liquide ci-dessus. » Je m'occuperai prochainement des mélanges de Iriméthylamine avec les acides formique et acétique. » MINÉRALOGIE. — Sur les minéraux cristallisés, formés sous l'influence d'agents volatils, auv dépens des andésites de l'île de Théra (Santon'n). Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Lors d'un voyage à Santorin, j'ai recueilli de nombreux minéraux cristallisés dans les druses des andésites à hypersthcne de l'île de Théra. Leur étude fait l'objet de cette Note. » I.c plus commun de ces minéraux est la tridymite, dont l'abondance a déjà été signalée par M. Fouqué; on la trouve surtout dans des fentes ])ara!lèles à la fluidalité de la roche ou dans des cavités cellulaires. Elle \ forme généralement des enduits crislallius continus; c'est parli- culicremenl dans la coulée qui domine le lazaret de l'hira qu'on peut la recueillir en cristaux maniables, assez épais, offrant les macles caracté- ristiques et l'aspect extérieur des cristaux de San-Christobal au Mexique. Us sont disposés on petit nombre sur la jjaroi rubéfiée de larges cavités, elles-mêmes disposées en traînées au milieu de l'andésite. » Dans le banc de lave sur lequel est bâti le quartier de Rato-Phira et immédiatement au-dessus du gisement de plantes fossiles que j'ai antérieu- rement signalé, j'ai trouvé en abondance im minéral rare, le péridol exclusivement ferrilèrc. Va fayalite, se présentant en cristaux superficielle- ment irisés sur un tapis de lamelles de tridymite. Us sont très nets, aplatis ± 1 suivant/>(oo i) et présentent en outre e' (o 1 i), e'(o2 i),a' (i o 1^, Ir 1^1 i 1), g^'(i2o); leur aspect est assez varié, suivant le développement relatif des formes «', h- et g^. Us rappellent les cristaux des lithophyses du Yel- lowslone Paik, de Lipari, et ceux que j'ai observés dans une enclave du trachyte du mont Dore. Ils sont associés à de petites lamelles de biotite et à des octaèdres de magnétite. » Il n'est pas douteux que tous ces minéraux ne soient le résultat de ( "90 ) l'action, sur l'andésite, de la vapeur d'eau mise en liberté par la consoli- dation définitive de la roche. Il est possible, du reste, de se rendre compte des différentes phases de leur formation; mais celte élude peut être faite plus facilement à l'aide des nombreux blocs de lave similaire qui se trouvent dans le tuf ponceux supérieur de l'île. Ces blocs sont fréquemment creusés de cavités volumineuses, que tapissent des produits néogènes. Quand on examine de près ces échantillons, on voit un passage insensible s'effectuer, par l'intermédiaire d'une zone d'un violet clair, entre la lave compacte noire et le plancher des cavités d'un blanc éblouissant. L'examen micro- scopique fait voir que la lave normale renferme de grands cristaux de pla- gioclase (andésine, labrador, labrador-bytownite), d'hypersthène et d'au- gite, disposés dans une masse à structure fluidale, riche en cristallites ferrugineux, avec çà et là quelques microliles naissants de plagioclase et d'augUe. Au voisinage des druses, les cristallites ferrugineux s'oxydent, puis disparaissent, et la pâte vitreuse se transforme presque exclusivement en tridymite. » La disparition des produits ferrugineux est accompagnée de la forma- tion dans la cavité des géodes, de quelques minéraux cristallisés : magné- tite, hématite, biolite blende et surtout hornblende. Ce dernier minéral se présente en aiguilles d'un noir éclatant, riches en faces brillantes, dans lesquelles j'ai observé : 7n(iio), A'(ioo), g-'(oio), g-"-(i3o), a'(ioi), e'(oii), e'(o3i), 03(211), avec fréquentes macles suivant A'. » 11 est à noter que ni la fayalite, ni la biotite, ni la hornblende ne se rencontrent comme éléments normaux de l'andésite, dans les vacuoles de laquelle ils abondent; leur mode de formation est comparable à celui des mêmes espèces observées dans les trachytes du mont Dore; mais tandis que dans ceux-ci ils se sont produits presque exclusivement aux dépens des enclaves englobées dans la roche volcanique, à Santorin, au contraire, les agents volatils ayant accompagné l'émission de la roche ont agi directe- ment sur celle-ci. » Le gisement de Santorin diffère des gisements similaires par l'ab- sence de feldspalhs parmi les produits néogènes; les quelques cristaux d'andésine observés au miheu de la tridymite étant à l'évidence des phéno- cristaux de l'andésite décapés par la corrosion de la matière vitreuse qui les ait englobés. J'ai fait remarquer plus haut que toutes ces cristallisations peuvent s'expliquer par la seule action des produits volatils emmagasinés dans le magma volcanique et rais en liberté au moment de sa consolidation. ( 119' ) J'ai observé un cas de production de silicates, dû aussi à des dégagements volatils, consécutifs deréruption qui a donné naissance aux roches corres- pondantes, mais postérieurs à la mise en |)Iace de celles-ci- M Le sentier qui conduit de Merovigli aux mines de Skaro entame une épaisse couche de cendres rouges peu cohérentes; j'ai rencontré au milieu de cette couche une quantité prodigieuse de petites aiguiUes d'Iiypersthène, recouvrant les éléments de ces cendres et si délicatement implantées sur elles que le moindre souffle permet de les en détacher. Ces cristaux d'uu jaune pâle offrent une grande ressemblance avec ceux de l'hypersthène de Malnas (Transylvanie); ils sont aplatis suivant^' et généralement ter- minés par un pointement aigu; ils présentent en outre les formes m(i i o), h' (loo); mais quelques-uns d'entre eux appartiennent au type commun dans l'hypersthène du Capucin au mont Dore. » Les blocs de laves anciennes englobés par cette cendre, et notam- ment ceux de la lave à anorthite, sont parfois colorés en vert par de Vaugile qui s'y développe en très grande quantité et épigénise même complète- ment la roche; celle-ci, par le choc du marteau, se transforme alors en une poussière verte cristalline. » Dans ces divers produits de transformation, je n'ai pas observe de tridymite; un seul bloc de lave augilisée m'a présenté dans ses fentes des cristaux de quartz d'un blanc laiteux. » Il est probable que la formation de ces pyroxènes est due, comme dans l'expérience classique de Daubrée, à l'action de la vapeur d'eau sur les éléments de la lave et des scories andésitiques. La disposition des ai- guilles d'hyperslhène à la surface de ces dernières rappelle, d'une façon frappante, celle de la microsoramite dans les cendres de l'éruption du Vésuve de 1872. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Théorie de l'inslinct il' orientation des animaux. Note de ]NL O. Revxald, présentée par ÎNL Milne-lùlwards. (Extrait.) « Nous avons été conduit, par l'observation des faits relatifs à l'orien- tation, à une théorie, dont nous avons trouvé la confirmation dans une série d'expériences absolument nouvelles. » L Quand un animal se trouve brusquement transporté hors des limites de la région qui lui est connue, la mémoire résultant de l'exercice des cinq sens ne lui est plus d'aucun secours pour se diriger. Il s'oriente pourtant et réussit généralement à regagner sa demeure. Citons, à ce sujet, quelques faits. s ( 'I92 ) » Des pigeons voyageurs, pris à Évreux, ont été entraînés dans la direction Evreux- Lille. Nous les envoyons dans une direction qu'ils ne connaissent pas ; on les làclie à Vierzon et ils reviennent. Il semble inadmissible que des oiseaux, incapables de élever au-dessus d'une altitude de 3oo"\ par suite de la raréfaction de l'air, aient pu, de Vierzon, apercevoir un point connu de l'horizon d'Evreux. Ce n'est donc p^s la vue qui les a guidés. » Il existe à Paris, autour du Cbamp-de-Mars, un certain nombre de colombiers. Si la vue était le seul guide du pigeon voyageur, la Tour Eiffel représenterait, pour eux, un point de repère précieux, facile à apercevoir dans un rayon de aSo""" autour de Paris. Or, l'expérience a démontré que les colombiers existant dans le quartier de Grenelle éprouvent aujourd'hui la même proportion de pertes qu'avant la construction de la Tour. » Le retour des pigeons lâchés en mer, à Soo''" des rives, prouve encore que la con- naissance locale n'entre pour rien dans l'acte de l'orientation. )) Si donc on peut attribuer aux cinq sens, agissant de concert, les faits d'orientation rapprochée, l'acte d'orientation en terrain inconnu et lointain constitue une fonction distincte, commandée par un organe spécial que nous appellerons le sixième sens. Cet organe a son siège dans les canaux semi-circulaires de l'oreille. M. de Cyon et, après lui, M. le D" Bonnier, ont en effet démontré que toute lésion qui l'affecte amène un trouble dans la faculté d'orientation du patient : homme ou animal. « Demandons aux faits le mécanisme de l'orientation lointaine. Le pigeon, mis en liberté à Goo""" de son colombier et guidé par le sixième sens, reprend le contrepied de l'itinéraire qu'il a suivi en chemin de fer. Ayant atteint de la sorte un point de la zone connue, il cesse de recourir au sixième sens et se dirige, à la vue, droit sur son toit. D'autres fois, le pigeon, guidé par le sixième sens, suit jusqu'à son colombier le contrepied du chemin par lequel on l'a amené au point du lâcher. » Le sixième sens ne combine donc pas son action avec celle des cinq autres; il entre en action quand ceux-ci sont muets et cesse généralement de fonctionner quand l'animal est en terrain connu. Le pigeon guidé par la vue se dirige sur son but par le chemin le plus court; le sixième sens, au contraire, le lie pour le retour au chemin plus ou moins sinueux qui a été suivi à l'aller. Nous avons déduit, d'une quantité d'observations du même genre, la loi qui régit la circulation des animaux sur un terrain inconnu : » L'instinct d'orientation lointaine est cette faculté que possèdent les ani- maux de reprendre le contrepied d'un chemin déjà parcouru. » Tandis que les cinq sens, actionnés par des impressions émanées du terrain lui-même, sont des organes subjectifs, le sixième sens, qui donne à l'animal une notion de sa position par rapport au point de départ, tout indépendante des impressions du dehors, est un organe subjectif. ( '193 ) » Nous allons citer des expériences intéressantes, tentées récemment pour la première fois, qui sont la stricte application de notre théorie. » II. S'il est vrai que la connaissance locale ne soit pas absolument indispensable pour assurer le retour au gîle, et que le sens de l'orienta- tion lointaine suffise à la rigueur pour guider l'animal dans toutes les circonstances, on admettra qu'il soit possible de rendre mobile un colom- bier et d'en former les habitants à la vie nomade. » Supposons qu'on ait transplanté de toutes pièces un colombier dans un nouveau milieu, sans apporter la moindre perturbation à l'existence de ses habitants. Ceux-ci, mis en liberté dès l'arrivée, s'éloigneront peut-être, mais la loi du contrepicd assurera leur retour. » Nous avons pu réaliser l'idée d'un colombier mobile. Des voitures aménagées en colombier voyagent dans toute la France; les pigeons élevés dans cette habitation nomade ne connaissent pas d'autre gite. Quand le colombier arrive dans une nouvelle localité, les pigeons sont laissés libres et, parfois, au bout d'une heure ou deux, on les emporte au loin pour les lâcher, et ils peuvent rentrer. Un semblable retour ne saurait être attribué à la connaissance locale, très sommaire, acquise dans ces conditions. Le pigeon est donc guidé pour le retour par le sixième sens : reprenant, dès le lâcher, le contrepicd du chemin par lequel on l'a amené, il rentre au colombier. Quelquefois, il passe comme hypnotisé au-dessus de sa demeure, sans la voir, et continue de la sorte jusqu'au gîte d'étape occupé la veille. Nous pouvons citer, à ce sujet, un fait curieux. » Pendant le stationnement du colombier au château de Morchies, lors des ma- nœuvres d'armée de 1S97, deu\ pigeons s'égarent; on les retrouve à Bapaume, gîte d'étape précédent du colombier. L'un d'eux est repris, l'autre s'échappe. Son passage nous est successivement signalé à Saulty, Lillers et lloudain : il a repris jusqu'à cette dernière localité le conlrepied de l'itinéraire suivi par les voitures. De Houdain il se rend à Evreux, recommençant, en sens inverse, le parcours elTectué quelques jours avant en chemin de fer. A Evreux, nous réussissons à le faire capturer. » Cet itinéraire, reconstitué en quelque sorte pas à pas, n'est-il pas la confirmation de notre loi du contrepicd? » Un autre exemple, emprunté au Journal du Colombier mobile, va nous démontrer que le sixième sens est bien un organe subjectif. » Une voilure-colombier stationne pendant vingt-quatre heures à Epernay. Ses ha- bitants ne sont pas mis en liberté, tandis que les pigeons des voitures voisines sont laissés libres pendant deux heures, puis emportés au loin pour être lâchés. ( i'9-1 ) » Le lendemain, nos voitures sont toutes dirigées sur Chàlons, à l'exception de celle dont les pigeons n'ont pas volé à Épernay. Ceux-ci sont répartis entre les autres voi- tures, qui sont du reste absolument identiques, comme modèle, à la première. A Chà- lons,'les colombiers sont ouverts et les pigeons sont laissés libres. Quelques-uns de ceux qui ont efTectué le parcours d'Épernay à Chàlons, dans une voiture étrangère, partent pour Épernay et y retrouvent leur habitation roulante. » Comment ont-ils reconstitué en sens inverse le parcours de Chàlons à Epernay et retrouvé leur voiture, sur un emplacement dont ils ne connaissaient même pas les abords? » De semblables faits sont inexplicables si l'on s'en rapporte aux théories cjiii ont eu cours jusqu'ici et qui, toutes, ont plus ou moins attribué l'acte d'orientation à la connaissance locale acquise par une longue observation, ou encore à la notion des courants magnétiques locaux. Ou a peut-être, a tort, envisagé dans l'orientation un seul fait : le retour à un gîte unique. L'expérience du colombier mobile prouve que le sixième sens permet à l'animal de retrouver un gîte temporaire, présentant pour lui un intérêt momentané. Il ne se préoccupe que d'une chose : regagner la voiture dans laquelle il trouvera ses habitudes, sa femelle, ses petits. Le mdieu dans lequel sa voiture est transplantée lui est indifférent. )) L'orientation basée sur l'observation et la mémoire serait presque une manifestation intellectuelle. Or, les animaux qui sont doués de l'instinct le plus développé à cet égard ne sont pas les plus intelligents, mais ceux qui ont les plus grandes facultés de locomotion. L'orientation paraît donc être un acte purement matériel, mettaut simplement en jeu un organe très perfectionné. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l'appareil générateur des leucocytes dans le péritoine. Note de M. J.-J. Axdeer. (Extrait.) « Comme la genèse des microcytes, uniques formes primaires des nor- moblastes et cytes, se règle proportionnellement à la dépense et à la con- sommation modale normale d'un, de plusieurs ou de la toialiLé des organes du corps de l'animal sain, il en est de même pendant ou après leurs ma- ladies, pour régénérer ou réparer les tissus usés, lésés ou détruits. Cette restitution se produit de la façon la plus démonstrative après des anémies aiguës par des pertes de sang de toute espèce, aussi bien après de simples accidents qu'après des accidents pathologiques, tels que hématémèses, métrorragies, accouchements, avortemeuts anormaux et autres hémor- ( ^^9^ ) ragies compliquées. Il en est de même après des hémophilies d'autres organes de prédilection pour cette alFection ou diathèse morbide du nez, des gencives, etc., et après des opérations chirurgicales dans le cas où l'anémie artificielle (d'Esmarcli) pour empêcher l'hémorragie est inap- plicable. » Non seulement après des anémies aiguës et après des hémorragies abondantes et brusques, mais aussi après des maladies infectieuses aiguës telles que la dysenterie, le typhus, etc., etc., la régénération du sang figuré se fait quelquefois avec une vitesse surprenante, si l'appareil générateur des leucocytes et de la leucocytose possède encore sa parfaite intégrité fonc- tionnelle et son activité à l'endroit où sefaitl'hématogenèse du sang figuré, au péritoine leucocytogène. Mais si cet appareil est au contraire dérangé dans ses fonctions physiologiques, si sa force génératrice et plastique est affaiblie, alors l'hématogénie et l'hématose successive se feront lentement, même dans le cas le plus favorable, et l'anémie ralentira la convalescence. Si enfin ce générateur plastogène du péritoine est lui-même envahi ou dé- truit par le microparasitisme ou ses toxines variées, le malade le mieux nourri et le plus rationnellement soigné succombera comme victime micro- bienne » 1/anémie pernicieuse aiguë, déjà connue depuis des années sympto- matiqiiemcnt, mais dont la source et la genèse étaient jusqu'à présent énigmatiques, peut être locale, c'est-à-dire avoir sou origine et son siège dans l'appareil générateur leucocytaire lui-même ; ou bien dérivative, secon- daire, propagée par les vaisseaux lymphatiques etostioles d'un autre organe plus éloigné, à travers le péritoine (chemin leucocytifère et carrefour in- verse), ou par des infections microparasitaires ou toxiniques d'autres parties du péritoine, comme d'un autre segment de l'intestin, de l'estomac, du rec- tum. Dans d'autres cas, l'invasion de la maladie chronique se change tout d'un coup, d'une manière foudroyante, en maladie aiguë » M. Delaunet adresse une « Note définitive sur les lois des distances planétaires ». M. Ch.-V. Zenger adresse une Note intitulée: « Les dépressions atmo- sphériques en octobre 1897, la période solaire et les passages des essaims périodiques d'étoiles filantes ». C. R., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV, N» 26.) 1 5j ( "9'^ ) M. A. PoTu adresse une Note sur l'Electricité naturelle. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 27 décembre 1897. Cours de Géométrie de la Faculté des Sciences. Leçons sur les systèmes ortho- gonaux et les coordonnées curvilignes, par Gaston Darboux, Membre de l'Institut, Doyen de la Faculté des Sciences et Professeur de Géométrie supérieure à l'Université de Paris. Tome I. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1898 ; I vol. in-8°. (Présenté par l'auteur. ) Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1897. N° 10. Octobre 1897. Paris, Gauthier-Villars et fds, 1897; i fasc. in-4''. Les Troupes coloniales. Maladies du soldat aux pays chauds, par F. Burot et M. -A. Legrand. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1897 ; 2 vol. in-S". (Présenté par M. Brouardel.) Observations pluviométriques et thermométriques faites , dans le département de la Gironde, de juin 1896 à mai 1897. Note de M. G. Rayet, Président de la Commission météorologique départementale. Bordeaux, Gounouilhou, 1897; I vol. in-8°. Les Poissons actuels et fossiles, par M. Lavocat, de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. Toulouse, Douladoure-Privat, 1897; I broch. in-8°. Procès-verbaux de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Année 1 896-1 897. Paris, Gauthier-Villars et fils; 1 vol. iu-S". Bulletin de l' Académie de Médecine, publié par J. Bergeron, Secrétaire perpétuel, et Cadet de Gassigourt, Secrétaire annuel. Séance du 21 dé- cembre 1897. Paris, Masson et C'^; i fasc. in-8°. ( "97 ) Actes de la Société scientifique du Chili. Seplième année. Tome VII (1897). 1^ et 3^ livraison. Santiago, Cervantes; i vol. in-8°. Bulletin de l' Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg. V* Série. Tome VII. N° 2. Septembre 1897. Saint-Pétersbourg, i vol. grand in-8°. Anales del Instiluto y Obsen'Utorio de Marina de San Fernando, publicados de orden de la superioridad por el Director Don Juan Viniegra. Seccion a'' : Observaciones meteorologicas y magnelicas ano i8g5. Apendice a las observa- ciones magneticas de anos anteriores. San Fernando, 189G; i vol. in-4"- ERRATA. (Tome CXXIV, séance du 25 janvier 1897.) Note de M. ^. de Gramonl, Sur les spectres des métalloïdes dans les sels fondus; silicium : Page 192, première ligne du Tableau des longueurs d'onde des raies, au lieu de ï 696,97, lisez % 636,97. (Tome CXXV, séance du 20 décembre 1897.) Note de M. A. Chauveau, Comparaison du pouvoir therraogène, etc. : Page 1070, ligne 2 du titre, au lieu de éléments, lisez aliments. Note de iVI. .4. Leduc, Sur les transformations isothermes, etc. : Page lOQo, formule (6), au lieu de t — -•—-■> lisez i — — --r^ • 'i àp 'f dp Page 1091, deuxième ligne du texte, ajoutez en supposant z, u et y constants dans l'intervalle considéré. Même page, formule (i i), au lieu de io~', lisez 10'. FIN DU TOME CENT VINGT-CINQUIÈME. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER -VILLARS ET FII^, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. puis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièreineiit le Dimamlw. llsfonueiU, à la 611 de l'auiiée, deux Tolumes in-4*- Deui is l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel rt du i" janvier. Le prix de Pabonnentent est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; Zi fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires eu su». chez Messieurs : Michel et Médan. Chaix. Jourdan. Ruff. ns Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin I Lachése. nne Jérôme. içon Jacquard. Fera t. ;aux ' Laurens. Muller (G.). ges Renaud. Llerrieii. F. Robert. J. Robert. Uzel frcrcs. Massif. ibery Perrin. ( Henry. \ Marguerie. ^ Juliot. j Ribou-Collay. , Lamarche. Lorient. chez Messieurs : I Baunial. ' M"' Texicr. Bernnux ei Cumin \ Georg. Lyon I Cote. i Clianard. ' ViUe. Marseille Ruât. ) Calas. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen * et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Berlin. I .\sher et C \ D Montpellier. Moulins . . . . I Coiilet. Martial Place. i Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. ^ourg nont'Ferr.. : Ratel. / )t>le. Rey. \ Lauverjal. ' Degez. 1 Drevet. ' Gratier et C". ychelte Foucher. \ Bourdignon. I Dombre. ( Thorez. ( Quarré. Nantes Aice. Sidot frères. 1 Loiseau. \ Veloppé. i Barma. ailles. Friediander et tiU. f Mayer et MUller. Berne * Schmid, Francke et I C*. Bologne BucliareU. . I Visconti et C". Mmes Thibaud. Orléans Luzeray. \ Blanchler. Poitiers , ,, , ( Marche. Bennes Plihon et Hervé. Hochefort Girard (M""). I Langlois. ' Lestringant. S'-Étienne Chevalier. ^ Bastide. I Rumébe. I Ginicl. ' Privât. . Boisselier. Tours ■ . , Pericat. ' SuppligeoD. I Giard. I Lemaltre. Bouen . S'-Étie Toulon . . . Toulouse.. Tours Vatenciennes.. Zaoichelli. j Lamerlin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ' Lebégue et C". , Solcheck et C°. I .Millier ( Carol). Budapest Kilian. '.Cambridge Dcighton, BelletC". Christiania Caïunieniieyer. Constantinople. . Otto Keil. Copen/iague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Chcrbuliez. Genève Georg. ' Stapelmohr. Bclinfante frères. t Bcnda. I Payot Barth. \ Bruckhaus. Leipzig Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. ( Desoer. * Gnusè. \ La Baye. Lausanne Liège. . . < . Uéz Messieurs : Dulau. Londres j Hachette et O'. 'Nutt. Luxembourg. ... V. Biick. ILibr. Gutenberg. Romo y Fussel. I Gonzalès e hijos. ' F. Fé. Milan j Bocca frères. l Hœpli-. Moscou Gautier. j Prass. l^'aples I Marghieri di Gius. ' Pellerano. . Dyrsen et Pfeiffer. IVetv- fork , Stechert. ' LemckeelBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. „ i Bocca frères. Bome , ( Loescheret G". Botterdam Kiamers et fils. Stockholm Samson et Wallin. \ Zinserling. ( Wolir. Bocca frères. I Brero. i Clausen. RosenbergetSellicr- Varsovie Gebelhner et WolfT. Vérone Drucker. t Frick. Vienne _ , , I Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. S'- Petersbourg . Turin . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 a 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i8ï3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; i87o_. Prix 15 fr. Tomes 62 à 91. — ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iD-4°; 1889. Prix 15 fr. iOPPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des .\lgues, par MM. .\. DERBÉset A.-J.-J. SoLits. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'èp^ouvenlle^ tes, par M. Hansbn.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières s, par M. Claode Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i8û6 15 fr. le II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse - la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science» le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- itaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-^", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. a même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 26. TABLE t)ES ARTICLES. Séance H,, 27 décembre 1897.) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MKMBURS BT DRS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Hkh.mite. Notice sur M. F. Brioschi. M. Lœwy. — Mt-Uiode spéciale pour la déter- mination absolue des déclinaisons et de la latitude M. (JuiGN'ARD. — Les ccnlrosomes chez !• - Végétaux IIJ9 Pages. MM. A. ILiLi.EH et A. Guyot. — Sur le vert phtalique. Constitution 1 1">. M. G. Darboux fait hommage à l'Académie du Touie I de ses k Leçons sur les coor- données curvilignes et les systèmes ortho- aonaux » ' ''* NOMINATIONS. Liste de candidats présentés à M. le Ministre do l'Instruction puhlii|ne, pour la chaire de rhvsiqiH' vé;i'-lalo, v:icanle au Muséum d'Histoire naturelle : ■!» M. G. Andrc M. Maijuenne, .5(i MÉMOIRES PRESENTES. M. .1. PiJiPAiiD adresse une Note relative à un « cadran solaire, indiquant l'heure moyenne » " M. II. .SoiiF.T adresse une Note relative à un i< Nouveau pédalier » '■ Ml\r. L. Glottes et \. S.vfT adressent une Note relative à une » Nouvelle mesure cha- pelicre, fondée sur le Système métrique ". M. P. Meulateau adresse une Note relative à une marmite pour la cuisson des ali- ments CORRESPONDANCE. ^L le SECitiîTAiiiE rEnpÉTUEi. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondanc-. deux brochures de MM. F. Burot et M.- A Legraitd i ' '7 M. D. r.ciNiTis. — Observation de l'essaim des Orionidesdes i2-t^ décembre à Athènes. ii58 -M. HiQUiEH. — Sur l'existence des intégrales dans les systèmes orthnïques iiSg M. A. l'ELi-ET. — Sur les surfaces^ appli cables sur une surface de révolution 1 1,59 M. Lemerav. — Sur les équations fonction- nelles linéaires iitio MM. A. IÎINET et N. Vaschilde. — Sur un crgographe à ressort ii<'>i M. linoEAUD BiîANLY. — Conductibilité des radioconducteurs ou conductibilité élec- trique discontinue. Assimilation à la con- ductibilité nerveuse 1163 M»' Ski.oeo'wska Cuuie. —■Propriétés ma- gnétiques des aciers trempés ti65 y\. A. CoTTON. — Sur la polarisation de la lumière émise par une llamme au sodium placée dans un champ magnétique 1169 W. P. LebI'AU. - Sur la préparation des alliages de glucinium. .Villages de gluci- nium et de cuivre '■ 117! M. lÎD. Deiacqz. — Sur les impuretés de l'aluminium et de ses alliages 117'! W. G. liAEGE. — Sur un carbonate double de soude et de protoxydc de chrome 11 77 BiLi.ETiN iiini.iof.nvpinoi K Krhatv le MM. \VYRot;BOFF et A. Verneuil. — poids atomique du cérium 'SX. P. VvoN. — De l'emploi du carbure de calcium pour la préparation de l'alcool absolu MM. P. Qazeneuve et Moreau. — Sur les diuréthanes arofuatiques de la pipérazine. M. L. BouvE.iULT. — Sur l'a-acélylfurfurane et Sa présence dans les goudrons de bois. M. G. .André. — Sur la façon dont se com- porte à la distillation un mélange de pyri- dine avec les acides propionique, acétique et formique M. A. Lacroix. — Sur les minéraux cristal- lisés, formés sous l'inlluence d'agents volatils, aux dépens des andésites de l'ile de Théra (Santorin) M. G. Keyxaud. — Théorie de l'instinct d'orientation des animaux M. J.-J. AxDEER. — Sur l'appareil générateur des leucocytes dans le péritoine M. Delacney adresse une .• Note définitive sur les lois des distances planétaires "... M. Cii.-V. Zengeu adresse une Note intitulée : « Les' dépressions atmosphériques en octobre 1897, '■* période solaire et les passages des essaims périodiques d'étoiles filantes > 1\L A. PoTU adi-esse une Note sur l'Electricité naturelle I iSo ilSi 11.S9 1191 iigl 1 1 9") ii9'i 1 1 9G 1 1,1)6 "'J7 PARIS.— IMPIUMERIE GAUTHIER-VILLARS ET FILS, Quai des Grands-Augustins, 55. /-' Cerfinl ; fi aui hieh.Vill»»s. MAY 18 1898 3o^ TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES ^ACADÉMIE DES SCIENCES. SECOIVl) SEMESTRE 1S97. TOME CXXV. .VIAY 13 189? COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES JUILLET - DÉCEMBUE 1897. TABLE DES MATIERES DU TOME CXXV. Pnges. Acétylène. — Sur la formation des hy- drates mixtes do l'acétylène et de (luelqucs autres gaz; par MM. ih Fore m 11(1 cl Sully Thomas lO'j — Sur un procédé de dosa.uc de l'acéty- Icnc, applicable aux carbures de la forme R — CsC — lI;par M. Chavas- tiloit 245 AciEns. — Sur l'emploi des sels cuivriques pour préparer le dosage de divers élémenlsdans lesfontcs et les aciers; pur MM. Ad. Carnnt et Gnulal 7'3 — Recherches sur 1 éta,t où se t^ouven^ dans les fontes et aciers, lesélémenis autres que le carbone; par M. Ad. Carnot et Goûtai 148 et 2i3 — Recherches sur les aciers iiu nickel. Dilatations aux températures élevées; résistance électrique; par M. Cli.-Ed. Guillaume 235 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 3,2 C. R., 1897, •^* Semestre. (T. CXXV.) Pages. — Propriétés magnétiques des aciers trempés; par M""'. S'X/w/oH'.s/La Curie.. iiG5 — Sur la séparation éleutrolylique du nic- kel et du cobalt d'avec le fer : Appli- cation au dosage du nickel dans les aciers; par .M. O. Ducru 43ô AcotsTiQUE. — Élude des sons de la parole par le phonographe; par MM. Mariehrlle et Héwardinqucr.. . 88} ALBU.MINES. — Sur de nouvelles substances colloïdales, analogues aux albumi- noïdes, dérivées d'une nucléo-albu- mine; par M. J .-IV . Pickering gOJ Alcaloïdes. — Sur un nouvel alcaloïde; par MM. Balluaùicr et '/'//. Malossc. 3Go Aldkiiïdes. — Nature dos combinaisons de l'anlypirine avec les aldéhydes; par M. G. Valein Çl^^J — Sur l'aldéhydato d'ammoniaque; par i\l . Miircil DcU'pinc gS 1 — Un réactif coloré de l'aldéhyde ordi- naire ; par M . Louis Simon i io5 i58 I200 Pages. Ai.oiNES. — Sur les aloïnes; par M. E. Lê^er 1 85 Ai.uMi.Mi'M. — Sur l'analyse de l'alumi- niurii ot de ses alliages; par M. H. Mnissait 27*J — M. BalUiiid adresse une nouvelle Note « Sur l'essai des ustensiles en alumi- nium » (31 — Sur les impuretés de l'aluminium et de ses alliages; par M. Ed. Defaci/z. . . 1 174 Ajiides. — Hydrobonzamide, amarine et lophine; par M. Manccl Delc'pine. . . 17S — Sur l'argent-cyanamide C Az^Ag*; par M. Paul Lemoult 782 — Sur le chlorocyanamide; par M. Paul Lenvmlt 822 AuiDiNES. — Sur un nouveau groupe d'amidines; par M. Fernand MiU- telet 24 3 Aminés. — Sur la vératrylène-diamine; par M. C)i. Moiireu 3 1 — Action du chlorure de benzoyle sur les orthodiaraines monosubstituées; par M. Fernand Miiltclet 107 — Sur la forme cristalline des cliloroplati- nates de diamines; par M. J.-A. Le Bd 35i — Sur la rétamine; par MM. J . BoiuimluT et Th. Mcdnsse 45o — Sur divers chlorures doubles formés par la cinchonamine; par MM. L. Bou- troiix et P. Gcnt'resse 4'J7 Analyse mathématique. — M. Dupont adresse une Note relative à « l'éta- blissement d'une formule générale d'interpolation pour les fonctions d'un nombre quelcontpie de variables » . . i5 — Sur les équations diiïérentielles linéaires appartenant à une même classe de Riemann; par Al. /•'. Mamue 84 — Sur les intégrales quadratiques de la Dynamique; par M. P. Piiiidevé .... i56 — Sur l'intégration des systèmes d'équa- tions aux dérivées partielles du pre- mier ordre à plusieurs fonctions incon- nues; par M. Jules Beudnn i56 — M. Emile Ficnrd présente le Tome 1 de son Ouvrage sur la « Théorie des fonctions algébriques de deux varia- bles indépendantes » 224 — Sur les fonctions besséliennes 0"(x) et S" (37); par M. L. délier 421 — Systèmes orthogonaux pour les dérivées des fonctions llièta de deux arguments; Pa[;es. par M. E. Jtihnkc 486 - Sur des congruenoes dilï'érenliclles linéaires; par M. Jlf. Guldùrrg. . . . 489 - Sur un nouvel algorithme; par M. Lc- meray 524 ~ Sur les réseaux et les congruences; par M. Guiclinrd 564 - M. L. Mirinny adresse une Note rela- tive à la résolution de l'équation géné- rale du cinquième degré 625 - Sur la détermination des intégrales d'une équation aux dérivées partielles, par certaines conditions initiales; par M. E . Coursât Gio - Sur le problème de M. Bonnet; par M. C. Guichard 643 - Sur la théorie générale des fonctions de variables réelles; par M. R. Baire 691 - Sur la théorie des fonctions entières; par M. Erik Se/iou 763 - Sur certaines questions se rattachant au problème de Dirichlet; par M. ./. Lùi- />i>unoff 808 ■ Sur la théorie des groupes infinis de transformations et l'intégration des équations aux dérivées partielles; par M. Jules Beudon 811 • Emploi de la méthode des moindres carrés pour révéler la présence d'er- reurs systématiques; par M. Jean Hliiscarl 852 - Application de la méthode des moindres carrés à la recherche des erreurs sys- tématiques; par M. Jeun Blasearl.. . 924 ■ Sur l'équation aux périodes; par M. X. Stouff 859 Sur les fonctions besséliennes S"(j") et 0" (x) ; par M. L. Crelier 860 Sur les intégrales doubles de seconde espèce, dans la théorie des surfaces algébriques; par M. Emile Picard. . . 909 Sur l'approximation des fonctions de grands nombres; par M. Maurice Hamy. 926 Sur l'existence des intégrales dans cer- tains systèmes différentiels; par M. Riquier 933 Sur les périodes des intégrales doubles; par M. H. Poincaré. 995 Sur le problème de Ribaucour; par M. C. Guichard ioi3 Sur une forme analytique des intégrales des équations linéaires aux dérivées ( I20 1 ) Pages, partielles à doux variables indépen- dantes ; par M. /. Le Roux ioi5 — Sur l'application de la méthode des fonctions majorantes à certains sys- tèmes dilTérentiels: par M. Riquier . . 1018 — Sur une double généralisation des équa- tions de Lie; par M. E. J'cssint 1019 — Sur les périodes des intégrales doubles de fonctions algébriques; par M. Emile Picard i oGS — Sur les séries de Taylor; par M. Eiig. Fabry '. . 1086 — Sur l'existence des intégrales dans les systèmes orthoïques ; par M. Ri/juier. . 1 1 39 — Sur les équations fonctionnelles li- néaires; par M. Léinerny 1 160 Voir aussi : Géométrie, Mécanique, Physique nuithémntique . Anatojiie animale. — Kecherchcs rela- tives à l'homologie des os de l'épaule chez les Batraciens et les Sauriens; par M. .-/. Pcrrin t\Q> — Muscle perforé de la main. Son appa- rition dans la série animale; par M. A. Pcrrin 1 '29 — Sur les noyaux hypodermiques des An- guillulides; par M. Joaniws Cliatin. . 5- — Sur une forme nouvelle de l'appareil buccal des Hyménoptères; par M. /. Pérez 269 — Les bronches épartérielles chez les Mammifères et spécialement chez l'Homme ; par M. D.-À. d'IInrdwillier. 3 1 5 — Système nerveux sympathique des Or- thoptères ; par M. L. Bordai 32i — Observations sur la circulation des Am- phicténiens (Annélides polychètcs sé- dentaires); par M. Pierre Fnuvcl. . . CiG — Formes de passage dans le tissu car- tilagineux; par M. Joanncs Cliatin.. 738 — Sur les feuillets germinatifs des Coléo- pt(!res ; par M. A. Lécailtoii 87G — Des premières modifications qui sur- viennent dans les cellules fixes de la cornée, au voisinage des plaiesde cette membrane: par M. L. Ranrier 910 — Des premières modifications des nerfs, dans les plaies simples de la cornée ; par M. /.-. Ranvier 1004 — Nouvelles recherches sur les Ostioles; par M. J.-J. Andcer 80, 669 et 74 1 — Sur l'appareil générateur des leuco- cytes observés dans le péritoine; par M. J.-J. Andcer io5i et 1 194 Pages. — Sur la valeur nucléaire du corps cen- tral des Baciériacées; par MM. /. Kunstlcr et P. Busqiiet 1 1 1 2 Voir aussi Zoologie. Anatomie PATHOLOGiQiE. — De la sclérose tuberculeuse du pancréas; par M. Paul Cnrnol 1 1 35 .\natomiiî vkgétalf.. — Sur l'indépen- dance de certains faisceaux dans la fleur; par M. Paul Gre'lot 33o - Sur l'évolution des tubes criblés pri- maires; par M. G. Cliauvenud .')4G — Sur la différenciation et le développe- ment des éléments libériens; par M. L.-Jules Léger G 1 9 — Sur le tissu criblé extra-libérien et le tissu vasculaire extra-ligneux ; par M. E. Perrot 1 1 i5 — Les centrosomes chez les Végétaux ; par M. Guignard 1 1 48 Voir aussi Botanique. Anti.moine. — Dosage de l'antimoine par voie volumélrique ; par M. H. Causse. 1 100 Antipvrine. — De la nature des combi- naisons do l'antipyrine avec les aldé- hydes ; par M. G. Palein 936 Argon. — Sur les |ioids atomiques de l'argon et do l'hélium ; par M. H. Wilde 6I9 — Végétation avec et sans argon; par M. Th. Schlœsing Pds 719 AsPARAoïNES. — Sur l'iilentité cristallo- graphiquc des iisparaginos dextrogyre et lévogyre; par M. P. Frcundlcr.. . G57 Astronomie. — Le gnomon de l'Observa- ioire et les anciennes Toises; restitu- tion de la Toise de Picard; par M. C. PTolf 199 — Occultation du groupe des Pléiades par la Lune, le -23 juillet 1897, à Lyon; par M. Ch. André 28g — Occultation du groupe des Pléiades par la Lune, le i3 octobre 1897, à Lyon; par M. Ch. André' G3 i — Sur deux occultations des Pléiades par la Lune; par M. Lagrula 85i — Principes mécaniques qui ont permis de réaliser un bain de mercure à couche épaisse ; par M . Maurice Hamy. 7G j — Sur une nouvelle méthode pour déter- miner la verticale; par MM. /. Prr- chot et IK. Ebert 1009 — Détermination des coordonnées abso- lues des étoiles, ainsi que de la lati- ( i2o: ) Pages. UkIc, à l'aide des instruments méri- diens. Méthode générale pour la solu- tion de ces divers problèmes; par M. Lœivy Méthode spéciale pour la détermination absolue des déclinaisons et de la lati- tude; par M. LœwY • • ■ Sur un mode particulier d'observations circumzénithales; par M. Ch. Rouget. 10G2 I I,'|'2 I08I - M. Dclnunrj adresse deux nouvelles Notes « Sur les lois des distances pla- nétaires » 401 etiigi - M. /. Piiiipnrd adresse une Note rela- tive à un «cadran solaire, indiquant l'heure moyenne » "5" Voir aussi Mt-canique céleste, Ge'ndésie, Comètes, Planètes, Soleil, Eclipses, Étoiles Jîlantes. B Bactériologie. — Élude bactériologique de l'ambre gris; par M. Bcauref! — Sur des causes accidentelles d'irréver- sibilité dans les réactions chimiques; par iM. A. Colson 945 — ÉbuUioscopie de quelques sels en solu- tion élhérée; par M. R. Lespieau . . . 1094 — M. Ém. Vial adresse deux Notes sur la dissymétrie et son rôle dans la na- ture 807 et 90 1 Voir aussi les articles spéciaux : Alu- niiniiim, Antimoine, Argon, Bore, ( J20/i ) Pages. Brome, Cnrhures, Cériiim, Chlo- rures, Chrome, Cuivre, Cyniiiire.i, Étain, Fluor, Glucinium, Mn<^/ié- sium. Molybdène, Nickel, Platine, Sulfures, Tellure. Chimik agricole. — Sur la fixation el la nilrificatioii de l'azole dans les terres arables; par M. P. -P. Dclie'min. . . . 278 — Contribution à l'étude de la nitrifica- tion dans les sols; par M. Th. Srhlœ- sing fils 824 — Influence du sous-nitrate do bismuth sur le durcissement du cidre; par MM. Léon Diifnur el Daniel i laS — M. G. ^»/;t'e adresse un Mémoire inti- tulé « Les phosphates et la lumière solaire » 4o3 Voir aussi Chimie ■végétale et Écnnoinie rurale. Chimie analytique. — Sur l'emploi des sels cuivriques pour préparer le do- sage de divers éléments dans les fontes et les aciers; par MM. Ad. Carnot et Goûtai 75 — Recherches sur l'état où se trouvent, dans les fontes et les aciers, les élé- ments autres que le carbure; par MM. Jd. Carnot et Goûtai. . 148 et -- Dosage du nickel dans les aciers; par M. O. Ducru — Sur l'analyse des silicates; par M. A. Leclère Voir aussi Cryoscopie. Ciidiie animale. — Présence de l'iode dans les glandules parathyroïdes; par M. E. G)ey 3i2 — Pouvoir 0[)tique et pouvoir réducteur de la chair des mouches; par M. Fré- déric Lnnchdph Gi 3 — Sur le dosage de l'acidité urinaire; par M. H. Joulie Chimie INDUSTRIELLE. —Production d'a- cides gras volatils, au moyen des eaux de désuintage des laines; par MM. A. et P. Bnisine ^77 Voir aussi Teinture. Chimie orgaiNique. — Sur l'acide paraxy- lylacétique ou diméthyl-1.4 phéné- thylo'ique-2 : (CU'i^CMlsCH^COMI; par M. Gucrhet 34 — Action du tannin et de l'acide gallique sur les bases quinoléiques; par M. OEchsner de Conlnck 3y — Hydrobenzamide, amarine et lophine; Pages. 2l3 436 893 ii-jg par M. Marcel Dclépine 178 — Nouvelles synthèses à l'aide de l'élher cyanosuecinique; par M. L. Barlhe . 182 — - Sur le vert phtalique; préparation et constitution; par lÂlM. A. HallcreX A. Gurot 221 — Sur le tétraméthyldiamidodiphényldian- thranoltélraméthylédiamidé symétri- que de l'oxanthranol correspondant ; par MM. A. Huiler el A. Guyot 286 — Sur la décomposition du chloroforme, du bromoforme et du chloral par la potasse aqueuse; par M. A. Desgrez. 780 — Sur la neutralisation de l'acide glycé- rophosphorique par les alcalis, en présence d'hélianthine A el de phé- nolphtaléine; par MM. //. Imbert el A. Astruc loîg — Chaleur de neutralisation de l'acide glycérophosphorique ; par MM. H. Imbert et G. Selugou 1040 — Différence entre les substitutions nitro- sées liées au carbone el à l'azote; par MM. Camille Matignon el Deli- gny I io3 — Sur le vert phtalique. Constitution; par MM. A. Haller el A. Guyot 1 1 53 — Sur l'a-acétylfurfurane el sa présence dans les goudrons de bois; par M. L. Boiiveault 1 184 Voir aussi les articles spéciaux : Acéty- lène, Albumines, Alcaloïdes, Aliléhy- des, Alùïnes, Amides, Amidines, Aminés, Antipyrine, Asparagines, Caroubine, Cétoncs, Cyanurique (a- cide), Phe'nols, Pliénylhydrazine , Pi- per nzi ne, Pyrifline, Qutnones, Styro- lène, Térébenthène. Chimie végétale. — Développement de principes aromatiques par fermenta- tion alcoolique en présence de cer- taines feuilles; par M. Georges Jac- qurniin 114 — Sur un composé organique, riche en manganèse, retiré du tissu ligneux; par M. G. Giiérin 3 1 1 — M. ^. Guillcmare adresse une Note re- lative à l'action de divers agents chi- miq\ies sur le pigment chlorophyllien. 391 — Sur l'oxycellulose ; par M. Ze'o /^7o-«fj/î. 448 — Sur le poids moléculaire moyen de la matière soluble, dans les graines en germination; par M. L. Maquenne . . 57G — Végétation avec et sans argon ; par ( I 2o5 ) Pages, 7Ï9 M. Th. Schloesing fils — InQuence de diverses substances et in- fluenco de l'oxygène sur la formation de la chlorophylle; par M. W. Pal- ladinc 827 Voir aussi Economie ritrntr. CaLORiRES. — Sur le chlorure de para- stanyle ; par M. R. En^el 464 — Sur divers chlorures doubles formés par la cinchonamine; par MM. Léon Bout roux et P. Genvresse 467 — Recherches sur les solutions salines : chlorure de lithium; par M. Georges Lemoine 6o3 — Action de l'eau sur le trichlorure de phosphore. Oxychlorure phosphoreux; par M. A. Besson 771 \ Choléra. — M. le D' Ferrand adresse, par l'entremise de .M. .Irm. Gautier, une revendication de propriété rela- tive à la vaccination contre le choléra. 371 Chrome et ses co.mposés. — Sur un carbonate double de sulfate et de protoxyde de chrome ; par M. G. Baugi' ' 1 77 Cidre. — Influence du sous-nitrate de bis- muth sur le durcissement du cidre; par -M.M. I.con Dufour et Daiiitl. ... 1 1?.5 Comètes. — Observations de la comète périodique de d'Arrest, faites à l'ob- servatoire de Toulouse (grand téles- cope Gautier et équatorial lirunner de o'", -25 ) ; par M. /•'. liossard 82 — Errata se rapportant ù celle Commu- nication 385 — Observations de la comète de d'Arrest, faites à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o"',3i8; par MM. lùmihauU et Sy 83 — Éphémérido de la comète périodique do d'Arrest; [lar M. G. Lweau 1 35 — Observations de la comète périodique de d'Arrest, faites à l'observatoire de Toulouse (grand télescope Gautier et équatorial Brunner de o"',a5); par M. F. Rossard 372 — Observations de la nouvelle comète Perrine (1897 oct. 16), faites à l'Ob- serva4oirc de Paris (équatorial de la Pages, tour de l'Ouest); par M. G. Bigour- dan 592 - Observations de la comète Perrine (1897 oct. 16), faites à l'observatoire de Toulouse (équatorial Brunner de o^jai) ; par M. F. Rossard 5g5 — Observations de la comète Perrine (1896 nov. 2), faites à l'observatoire de Uio-de-Janeiro; par AI. Cruls. . . . 637 — Observations de la comète Perrine (oct. 1897), faites à l'observatoire d'Alger , à l'équatorial coudé de o-'iSiS; par M.M. Rnuibaud et Sy. . . C90 — M. £>. Germozzi adresse une Note relative à des travaux récents concer- nant la queue des comètes 371 Cryoscopie. — Influence de la surfusion sur le point do congélation des disso- lutions de chlorure de potassium et do sucre; ]iar M. F. -M. Haoult .... 751 CciVRE et ses composés. — Sur divers sels basiques du cuivre et sur l'hy- drate cuivrique brun; par M. Paul Sabatier i o i — Action de l'hydrate cuivrique sur les dissolutions de nitrate d'argent : sel basique argenlo-cuivrique ; par M. Paul Sabatier 173 — Déterminations thermochimiques rela- tives aux composés cuivriques; par M. Paul Sabatier 3o 1 — Sur les impuretés des cuivres bruts; par M. Sihlagdeiiluiuffen 573 — Sur l'existence d'un sulfate cuivreux; par M. A . Joannis 948 — Alliages de glucinium et de cuivre; par M. P. Lebeau 1 1 72 Cyani-'res. — M. A. L'asamian adresse une Note relative à l'emploi de la solution d'iode dans l'iodurede potas- sium, pour distinguer les cyanures des autres genres de sels 43 1 — Action de l'acide azotique sur le cobal- licyanurc de potassium; par M. E. Fleurent 537 CYANiRiofE (Acide) et cyanurates. — Sur les isocyanurates alcooliques et la formule de constitution de l'acide cyanurique; par M. Paul Lcmoult.. . 869 ( I2o6 ) D DÉCÈS. — M. le Secrétaire pcrpélucl an- nonce la moi't de M. Stccnstrtip, Correspondant de la Section d'Anu- tomie el Zoologie — M. le Secrctdirc perpétuel annonce la mort de M. lu D'' Thnhzan, Corres- pondant de la Section de Médecine et Chirurgie, et celle de M. Victor Mcyer — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte que la Science vient de faire par la mort de M. Schee- ring — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Briosc/ii, Correspondant pour la Section de Géométrie — Notice sur M. F. Briosclù; par M. Her- niite DÉCRETS. — M. le Ministre de V Instruc- tion publique et des Beaux- Arts adresse l'arapliation du Décret ap- prouvant l'élection de M. Ratt, dans la Section de Géographie et Naviga- tion — M. le Ministre de V Instruction publupie et des Beaux- Jrts adresse l'ampliation j du Décret approuvant l'élection de j M. de Lapparent, dans la Section de 6g ; Minéralogie 5 - l>i..\e Ministre de r Instruction publique adresse l'ampliation du Décret ap- prouvant l'élection de M. Viichow comme Associé étranger i4i 343 I — y[.\6Miniiti-e de rinstruciinn publii/ue adresse l'ampliation du Décret au- torisant l'Académie a. recevoir la donation de M. Henry ffilde, pour G89 la fondation d'un pris annuel 49.0 — M. le Ministre de l 'Instruction /n{h/ique adresse l'amiiliation du Décret ap- loSg prouvant l'élection de M. Ditte, dans la Section de Chimie 991 Il 39 Densités. — Sur 1j température du maxi- mum de densité des solutions de chlorure de baryum; par M. L.-C. de Coppet .' . 533 Dissolution. — Sur la solubilité des liquides; par M. A. Aigniin et E. Diigas 498 E Éclipses. — Observation de l'éclipsé de Soloil du 29 juillet, à l'observatoire de liio-de-Janeiro; par M. L. Cruls.... 394 École Polytechnique. — MM. Cornu et Sarrau sofit élus Membres du Conseil de perfectionnement de l'École Poly- technique, pour l'année 1897-1898. . C35 — M. le Mini'-tre île ta Guerre informe l'Académie qu'il a désigné MM. Conta el Sarrau pour faire partie de ce Con- seil 758 Économie ruhale. — M. P.-P. Dehérain présente l'Ouvrage qu'il vient de pu- blier sous le titre : » Les plantes de grande culture » 457 — La Pomme de terre alimentaire; par M.M. H. Coudon et L. Bussard . 43 — Composition des haricots, des lentilles et des pois ; p:!r M. Bidland 119 — Sur la composition des eaux de drai- nage; par M. P.-P. Dehérain. . . ... 209 — Composition des pommes de terre; par M. Balland 429 — Sur l'amélioration des terres humifères; par M. J . Duniont 469 — Observations générales sur les avoines; par M. Balland 5-9 — Sur la composilinn do l'avoine; par M . Olivier de liaa'ton 797 — Composition des pailles d'avoine, de blé et de seigle; par M. Balland. ... 1 120 Voir aussi : Chimie agricole, Viticul- ture, Vins, Syli'iculture. Électricité. — Sur un ampèremètre thermique à mercure ; par M. Charles Camichel 20 — Sur un voltmètre thermique étalon à mercure, et sur diverses applications de la méthode calorimétrique dans les mesures électriques; parJI. Ch. Ca- michel 90 — Nouvelle méthode optiijue d'étude des courants alternalifs; par M. H. Abra- ham et H. Buisson — Faits d'influence électrique» par les tubes de Grool»es; par M. Fnveau de Cournwlles — Sur le phénomène de l'arc électrique; par M. A. Blondcl — Reclierciies sur les rayons cathodiques simples; par M. H. Deslandres — Errata se rapportant à cette Commu- nication — Sur la transformation directe de la cha- leur en énergie électrique; par M. Marcel Deprez — Sur la forme des lignes de force élec- trique dans le voisinage d'un résona- teur de Hertz; par M. Giition — De la variation de l'énergie dans les transformations isothermes de l'éner- gie électrique; par M. //. Pellal — Sur les potentiels explosifs statique et dynamique. Réponse à M. Jauinatm; li4 électrique; par M. G. Apostoli 267 - Sur l'action des courants de haute fré- 373 quence, au point de vue de la tension artérielle; par M. A. Moulier 339 4 '3 — Sur un traitement électrique palliatif du tic douloureux de la face; par M. J. Bergonié 34o 5ii — M.M. G. Apostoli et Berlioz adressent une nouvelle Note « Sur l'action thé- rapeutique générale des courants 5G9 alternatifs de haute fréquence » 34 1 Errata. — 140. 342, 385, 4 '3, 456, 472, 554, 585, 673, Soi, 838, 989, ii38, 699 1197- Étain. — Sur l'ancienneté probable de l'exploitation de l'élain, en Bretagne; 863 par M. h. Davy - Sur les acides ï-tanniques; par M. R. 9S9 Engcl 65 — Sur l'aclion de l'acide azotique sur l'étain ; pur M. 7i. Engcl Étoiles fila.vtes. — Observation de l'es- 939 saim des Léonides faite à l'Observa- toire de Paris, dans les nuits du i3 au i4 et du i4 au i5 novembre 1897; par M. Loeiiy 751 1 iG3 — Observations des étoiles filantes les Léo- nides à l'observatoire de Meudon; 1 1 gO par M. Hansky 739 — Remarques de M. Janssen sur la Com- munication (le .M. llansky — Sur les Léonides; par .M. J. Janssen.. — M. 5. Luce adresse une photographie 574 d'étoiles filantes, obtenue à Varsovie dans la nuit du 2 novembre, ancien style loj; : — Observation de l'essaim des Orionides I des 12-14 décembre à Athènes; par I M. i). Eginitis n58 10-8 i 337 09 739 8o3 83G Fermentations. — Sur les fermentations en milieux composés de particules so- lides ; par M. Th. Schtcesing fils 4( — Développement de princi[ies aroraa- C. li., 1897, 2' Semestre. (T. CXXV.) tiques par fermentation alcoolique en présence de certaines feuilles; par M. Georges Jacipuniin 1 1 4 — Persistance d'activité do la présure à i59 ( I208 ) Pages, des températures basses ou élevées; par MM. L. Camus et E. Gley 256 — Sur la transformation de la sorbite en sorbose par le Mycoilerma vint; Note de M. A . Matrot 874 — Sur un ferment de la cellulose; par M. y. Onielianshy — Sur la fermentation cellulosique; par M. V. Omélui'isky Voir aussi : Bactériologie. Fluor. — Nouvelles expériences sur la liquéfaction du fluor ; par M. H. Mois- son et J . Detvar 5o5 970 ii3i Pages Fontes. — Recherches sur l'élat où se trouvent dans les fontes et aciers les éléments atitres que le carbone; par M. Ad. Carnot et Gnntal 148 et 3i 3 Foudre. — M. le Minisire de la Guerre transmet à l'Académie sept nouveaux Rapports sur des coups de foudre qui ont frappé divers bâtiments du ser- vice de l'Artillerie 289 — M. d'André adresse à l'Académie la description d'un coup de foudre qui ■A détruit le château d'Aubussargues (Gard) 433 G Gaz. — Sur les poids atomiques de l'azote, du chlore et de l'argent; par M. A. Leduc 299 — Sur la compressibilité des gaz au voi- sinage de la pression atmosphérique; par MM. A. Leduc et P. Saccrdotc. . 297 — Constantes critiques de quelques gaz; par MM. A. Leduc et P. Sacerdote. . 897 — Densités de quelques gaz faciles à liqué- fier ; par M. //. Leduc âj 1 — Compressibilité des gaz à diverses tem- pératures et au voisinage de la pres- sion atmosphérique; par M. A. Le- duc C46 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 801 et 838 — Sur les volumes moléculaires et les densités des gaz en général à toute tem- pérature et aux pressions moyennes; par M. A. Leduc 703 — Sur les coefficienis de dilatation des gaz, en général, aux pressions moyennes; par JI. A, Leduc 768 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 838 — Sur la dissociation et la polymérisation des gaz et vapeurs. Dissociation pré- sumée du chlore aux températures élevées ; par M. A. Leduc 937 — Sur les transformations isothermes et adiabatiques des gaz réels; détermi- nation du rapport Y des deux chaleurs spécifiques; par M. A. Leduc 1089 — Errata se rapportant à cette Communi- cation II 38 et II 97 Géodésie. — Sur l'état actuel des travaux géodésiques au Turkestaa russe; par M. Vemihnff. 81 — Le gnomon de l'Observatoire et les an- ciennes Toises; restitution de la Toise de Picard ; par M. C. TFnlff. 179 — M. E. Durand-GréviUe adresse un Mé- moire relatif à un « Bi-gyroscope », instrument destiné à mesurer la lati- tude et la longitude d'un lieu sans ob- server les astres 4o3 — Sur la stabilité de la tour Eiffel; par M. Bassot 9o3 Gkologie. — Sur un gisement de syénite dans le massif du mont Genèvre ( Hautes-Alpes ) ; par M. W. Kilian . . Ci — Observations de M. Michel Lévy au sujet de cette Communication 63 - Sur le terrain carbonifère des environs de Mâcon; par M. A. Vafficr 262 — Sur les dépôts pleistocènes et actuels du littoral de la basse Normandie; par M. A. Bigot 38o — M. A. de Lapparent fait hommage d'un Volume qu'il vient de publier, sous le titre : « Notions générales sur l'écorce terrestre » i 1 5 — M. ^/6frt Gra«/rr rend compte à l'Aca- démie du Congrès géologique interna- tional de Saint-Pétersbourg 56i — M. Archanibault adresse un Mémoire intitulé : « De la relation entre les formes du littoral maritime et le ré- gime des courants océaniques » 563 - Sur l'aven Armand (Lozère); profon- deur 207""; par -M.M. E.-A. Marti l et A. Viré C25 — Sur l'âge sénonien des grès à Snbalites i.ndegaccnsis de l'ouest de la France ; ( Ï209 Pages. I par M. Jutes fFcbcli 667 | — — Sur la géologie des îles de Mélelin, ou Lesbos, et de Lemnos dans la mer Egée;par M. L. de Lminay 1048 — Sur la présence de couches à /*/n«orto pseudiy-ammonius et à Biilinius IIo- pei dans les environs de Sabarrat et de Mi repoix (Ariège) ; par M. G. Vas- scur ._ 1 122 Voir aussi Minéralogie, Paléontologie, Pétrnaraplùc . GÉOMiiTniE. — Sur les surfaces algébriques qui admettent comme ligne asympto- tique une cubique gauche; par M. Cit. Biiiche 1 5 — M. Hadamcird ailresse un Mémoire « Sur les lignes géodésiques des sur- faces à courbures opposées » i54 — Rapport sur le Mémoire de M. Hada- rmird; par M. H. Poincaré J89 — Sur les surfaces rapportées àleurslignes de longueur nulle; par M. Eugène Cosserat 1 5g — Sur une généralisation du problème de la représentation conforme aux va- riétés à trois dimensions; parM.i'm/Vr.' Colton 223 — Sur les surfaces isothermiques; par M. ^. Pcllet 291 — Sur la réduction des vecteurs et les propriétés métriques; par M. /. An- drade 394 — Sur l'hypocycloïde do Steiner; par M. Pii'ul Si-rret 4o4 — Sur l'hypocycloïde à trois rebrousse- ments ; par iM. Paul Srrrel 423, 445 et 459 -- Sur les systèmes orthogonaux et les sysièmcs cycliques; par M. C. Gui- rliard 5 ig — - Sur les lignes géodésiques de certaines surfaces; par M. Emile If'aciscli. . . . 52i — Sur la déformation des quadriques; par M. C. Cuicliard 696 ) Pa{;cs. - Sur les systèmes complètement ortho- i;onaux dans l'espace à n dimensions et sur la réduction dos systèmes dif- férentiels les plus généraux ; par M. Jules Drocli >98 - Sur les surfaces de Wcingarten; par M. A. Pellct 601 - Nouvelle démonstration du théorème fondamental de la Géométrie projec- live; par M. H.-G. Zeutlun. 638 et SJS - Sur le déplacement le plus général d'une droite dont tous les points dé- crivent des trajectoires sphériques; par M. Ernest Dupnrcq 762 - Sur les systèmes complètement ortho- gonaux dans un espace quelconque; par M. G. Pùcci 810 - Sur les réseaux 0 associés; par M. C. Cuicliard 9'9 Sur les focales planes d'une courbe plane à un ou plusieurs axes de symétrie; par M. P.-/I. Sclumle g' ' - Sur les positions d'équilibre instable; par M. P. Painlcvé 1021 Sur le déplacement d'un plan dont tous les points décrivent des lignes sphé- riques; par M. Raoul Bricard 1024 - Sur un réseau conjugué particulier de certaines surfaces dérivées des surfaces de second ordre; par M. .S'. Mangeot. io83 Sur les surfaces applicables sur une surf.ice de révolution; par M. A. PeUct I ' ^0 M. G. Darb'iuj. fait hommage à l'Aca- démie du fome I de ses « Leçons sur les coordonnées curvilignes et les systèmes orthogonaux » 1 156 ■ M. le général Michel Froloif adresse une Note « Sur l'égalité de la somme des angles d'un triangle recti ligne à deux angles droits » 922 Glucinium. — Sur la préparation des al- liages de glucinium. Alliages de glu- cinium el àe cunre; par U. P. Lebeau. 1172 II HiSToinE DES Sciences. — Sur les miroirs de verre doublé de métal dans l'an- tiquité ; par M. Bertlwlot 47 ' — M. le Secrétaire perpétuel signale le Tome Vil des Œuvres complètes de Christian Huygens et donne lecture d'une Lettre de M. Bosscha 5 18 U. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie le Touio l*' des - — Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le second trimestre de 1897; par M. /. Guiltaiime 4^4 — Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon (équatorial Brunner o"',i6), pendant le troisième trimestre de 1897 ; par M. J. GuUlnumc 855 — Influence de l'allitude et do la chaleur sur la décomposition de l'acide oxa- lique par la lumière solaire; par M. J. rallot et M"'" Gahriellc Ffiltot . . . 85; Solennités scientifiques. — Le Cnmké des Jgriculleiirs- de Seiiie-ct-Marnc et des rétérinaires français invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguraticn du monument élevé à Pasteur, dans la ville de Melun 689 Spectroscopie; — Sur le spectre du car- bone ; par ^L .-/. de Granwnl 1 7>. — Errata se rapportant à celte Coramu- nicalion 3 |2 — Sur le spectre de lignes du carbone dans les sels fondus; par M. A. de Gromont '-"^S — Sur les spectres des composantes colo- rées des étoiles doubles ; par M. Wil- liam Huggins 5 1 2 ■- Sur les spectres des étoiles principales du Trapèze de la Nébuleuse d'Orion; par AL fFdtiam Huggins 5i4 — Sur quelques nouvelles lignes spec- trales de l'oxygène et du Ihallium; par M. //. Wdde 708 Statistique. — JL le Secrétaire perpé- tuel signale, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance : l'Album de Statistique graphique de i8g5- 1896, dressé par le Ministère des Travaux publics 59' Stybolène. — Transformation réversible du styrolène en métastyrolène sous l'influence de la chaleur; par M. Georges Lemnine 53o SicRES. — Analyse optique des urines, sucre diabétique thermo-optique po- sitif et négatif; par M. Fr. Limdolph. \ 18 - M. Fi;éd. Landnlph adresse une nou- velle Note intitulée : « Analyse op- tique des urines; déviation du sucre de raisin et du sucre commercial ; coefBcients directs de réduction ".. . 197 — Produits de la sacchariflcation de l'ami- don par la diastasc; par M. P. Petit. 355 - Les méthodes de dosage du sucre dia- bétique; par M. Frédéric Landnlph. 61 1 — Préparation biologique du lévulose au moyen do la mannite; par MM. Ca- mille Vincent et Delachanal 716 — Sur la caroubinose et sur la <-/-man- nose; par M. Alherda van Ekcnstcin. 719 — Sur la transformation de la sorbito en sorbose par le Mycodermn vint; par M . A. Mntrnt 874 Sulfures. — Sur la stabilité des sulfures de strontium phosphorescents; par M. J.-R. Moitrelo 462 — Sur l'obtention du sulfure de strontium au moyen du gaz sulfhydrique et de la stronliane ou carbonate do stron- tium. Influence de la température; par M. /.-/{. Mniirelo 775 ~ Sur la durée du jiouvoir phosphores- cent du sulfure de strontium ; par M. J.-Ii. Moitrelo 1098 Sylviculture.— Influence de la gelée prin- tanière de 1897 sur la végétation du Chêne et du Hèlre ; par M. £d. Griffon. 548 ( I2l8 ) Pages. TEiNTunn:. — Sur un point de la théorie de la teinture; par M. Lén rigmm. . 357 TÉLÉGnVPHIE ih.ECTRIQUE. — M. ^. GaU- /«n/ adresse un Mémoire relatif à un système de relai électro-magnétique, propre à la transmission de signaux liar ondes électro-magnétiques de faible fréquence 3? ' TELLunn ET SES COMPOSÉS. — Action des chlorure et fluorure telluriquessur les hydracides correspondants; par M. R. Melziier '^'i TÉRATOLOGIE. — M. C/i. Binel-Sn//g/é soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre: « Téralo- logie, théorie nouvelle de la mon- struosité et de l'inversion » 107S TÉRÉBENTHÈNE. — Actiou de l'aclde sul- furicjue sur le térébenthône gauche; par MJI. G. BouchanUa et 7. Lafont. 1 1 1 Pages. Thermométrie. — Sur les déformations permanentes du verre et le déplace- ment du zéro des thermomètres; par M. L. Mdrchi.i 294 et 4^4 ■ — Errata se rapportant à la dernière Communication 47^ Thermodynamique. — Recherches sur les moteurs à alcool; par M. Max. Rin- gelinanii 566 Tremblements de terre. — M. le Mi- nistre de l' Instruction publique trans- met divers documents, extraits de journaux publiés dans l'Inde, sur le tremblement de terre du 12 juin. . . . i'iS — M. A. Pie'plu adresse une « Théorie des tremblements de terre et des vol- cans » 900 Truffes. — Les Terfâs (Truffes) de Perse, à propos d'une Lettre de M. Tholo- zan; par M. Cliatin 387 Venins. — Action physiologique du venin de Salamandre du Japon (Sieholdia maxima). Atténuation par la chaleur et vaccination de la Grenouille contre ce venin; par M. C. Phisalix 121 — Antagonisme entre le venin des J'c.s- pidœ et celui de la vipère : le premier vaccine contre le second; par M. C. Phisalix 977 — La cholestérine et les sels biliaires, vaccins chimiques du venin de vipère ; par M. C. Phisalix io53 Vins. — Sur l'absorption d'oxygène dans la casse du vin; par M. J. Laborde. . 248 — Sur l'Acarien des vins de Grenache [Carpnglfphus passularuin Robin); par M. E.-L. Trouessart 363 — Présence des Acariens dans les vins ; par M. L. Mathieu 400 — Inlluence des matières colorantes sur la fermentation des vins rouges très colorés; par MM. P. Caries et G Nivière 4 J2 Vision. — M. Emile Fiurd adresse une « Nouvelle théorie des couleurs »... 444 Viticulture. — Sur la défense des vignes contre la Cochylis; par M. P. Cnze- ncuve 1 3 2 Remarques de M. Blanchard au sujet de cette Communication i34 M. E. Perrière adresse une Note rela- tive à un procédé pour combattre le black rot 383 M. /. Bernes adresse une Note relative à la destruction du black rot, par un lait de chaux cuprique 401 Sur le rôle que joue le Pseudocommis Vitis dans l'anthracnose et l'oïdium ; par M. E. Roze 453 Sur les invasions de black rot; par M. Prunet 55o Sur l'évolution du black rot; par M. A. Prunet 664 Sur les époques de développement du black rot dans le sud-est de la France ; par M. Joseph Perraud 728 Les époques favor.ibles dans le traite- ment du black rot ; par M. A. Prunet. 889 Sur une bactérie pathogène pour le Phylloxéra et certains Acariens; par M. L. Dubois 790 M. G. /{orf/e/- adresse une Note relative ( 1219 ) Pages. à l'emploi du carbure conlre le black rot Pages. de calcium i Vol. — M. Cliantrim adresse une Noie 799 i e)adreêSC une étude sur l'énergie et la matière. 900 BLANCHARD (Emile). — Remarque au sujet des procédés de destruction de la Cochylis de la vigne '34 BLONDEL (A.). — Sur le phénomène do l'arc électrique i*J4 BLUMENTHAL adresse des « Éludes sur la source ou surface génératrice des rayons Rontgen ». (Eu commun avec M. Knudscn. ) Sgi BOHN (Georges). — Sur la respiration du Carci/nis Mœnas Leach 44 ' — Sur le renversement du courant respi- ratoire chez les Décapodes SSg 161 ( 1224 ) MM. BOIRIVANT (Auguste). — Sur le rem- placement de la racine principale par une radicelle, chez les Dicotylédones. — Sur le lissu assimilateur des tiges pri- vées de feuilles BONNE (C). — Les éléments centrifuges des racines postérieures médullaires. (En commun avec M. J .-P. Morat.). BORDAGE (Edmond). — Sur deux Lépi- doptères nuisibles à la canne à sucre, aux îles Mascareignes BORDAS (L.). — Système nerveux sym- pathique des Orthoptères EOUCHARDAT (G.). — Action de l'acide sulfurique sur le térébenthène gauche. (En commun avec M. J. Lufont.).. . BOUDOUARD(0.).— Surlecériiim. 772, BOUFFÉ. — Traitement du psoriasis par les injections à'orckitine BOUILHAG (Raoul). — Sur la culture du Nostoc punctiforme en présence du glucose BOUSSINESQ (J.). — Distribution des vi- tesses à travers les grandes sections, dans les écoulements graduellement variés, et équation du mouvement aux degrés d'approximation supé- rieurs — Théorie approchée du passage d'un régime graduellement varié à un régime rapidement varié, ou vice versa — Établissement du régime uniforme, dans un tuyau à section rectangulaire large — Établissement du régime uniforme, dans un tuyau à section circulaire.. . BOUTROUX (LÉON). - Sur divers chlo- rures doubles formés par la cincho- namine. (En commun avec M. P. Ge/ii'resse. ) BOUVEAULT(L.). - Sur l'a-acétylfurfu- rane et sa présence dans les goudrons de bois BOUVIER (E.-L.). - Observations sur les Crabes de la famille des Dorip- pidés BRANLY (Edouard). — Sur la conducti- bilité électrique des substances con- Pages, i36 368 126 1109 321 1 1 1 1096 880 69 142 20 3 467 1184 784 MM. Pages, ductrices discontinues, à propos de la télégraphie sans fil 939 — Conductibilité des radioconducteurs ou conductibilité électrique discon- tinue. Assimilation à la conductibilité nerveuse 1 163 BRICARD (Raoul). — Sur le déplacement d'un plan dont tous les points décri- vent des lignes sphériques 1024 BRILLOUIN (Marcel). — Appareil léger pour la détermination rapide de l'in- tensité de la pesanteur 292 BRIOSCHL — Sa mort est annoncée à l'Académie 1069 BRIOTTET adresse une Note intitulée : « Réflexions sur la chaleur et l'atmo- sphère » 444 BROCA (André). — Sur le mécanisme de la polarisation rotatoire magnétique . . 696 — Sur la transmission d'énergie à dis- tance. Application à la polarisation rotatoire 765 BRUCKER. — Sur le Rouget de l'homme. 879 BUGUET (Abel). — Actions des tubes de Rontgen derrière les écrans opaques aux rayons X 375 • L'absorption des rayons X 398 — Sur la dissémination des rayons X . . . 702 BUISINE (A.). — Production d'acides gras volatils, au moyen des eaux de dé- suintage des laines. (En commun avec M. P. Buisiric. ) 777 BUISINE (P. ). — Production d'acides gras volatils, au moyen des eaux de dé- suintage des laines. (En commun avec M. A. Biiisitte. ) 777 BUISSON (H.). — Nouvelle méthode optique d'étude des courants alterna- tifs. (En commun avec M. H. Abra- liam. ) 92 BUSQUET (P.). — Recherches sur les grains rouges. (En commun avec M. J . Kunstler. ) 967 — Sur la valeur nucléaire du corps central des Bactériacées. (En commun avec M. Kunstler. ) n 1 2 BUSSARD (L.). — La Pomme de terre alimentaire. (En comnmn avec M. H. Couilon.) 43 ( 1225 ) MM. P'iC';''- CAILLETET (L.)- — Appareil destiné à mesurer les hauteurs atteintes par les aérostats. Vérification des indications fournies par le baromètre 58; CAMICHEL (Charles). — Sur un ampère- mètre thermique à mercure 20 — Sur un voltmètre thermique étalon à mercure, et sur diverses applications de la méthode calorimétrique dans les mesures électriques 90 CAMUS (L.). — Persistance d'activité de la présure à des températures basses ou élevées. (En commun avec M. E. Glrr.) 256 CjVNTACUZÈNE (J.). — Organes phago- cytaires observés chez quelques An- nélides marines 326 — Errata se rapportant à celle Commu- nication 583 CÂRLES (P.). — Influence des matières colorantes sur la fermentation des vins rouges très colorés. (En commun avec M. G. Nhière. ) 4 Sa CARNOT (Ad.). .— Sur l'emploi des sels cuivriques pour préparer le dosage de divers éléments dans les fontes et les aciers. (En commun avec M. Goûtai.). 75 — Recherches sur Tétat où se trouvent, dans les fontes et aciers, les éléments autres que lo carbone. (En commun avec M. GmUal.) 148 et 3i3 C.\RNOT (Paul). — De la .sclérose tuber- culeuse (lu pancréas n35 CARRIÈRE. — Sur quelques résultais com- paratifs des méthodes cliniques ordi- naires et de l'examen fluoroscopique dans les épanchements pleurétiques. (En commun avec M. Bergnnié.).. . 973 CASAMIAN (.\.) adresse une Note rela- tive à l'emploi de la solution d'iode dans l'iodure de potassium, pour dis- tinguer les cyanures des autres genres de sels 43 1 CADLLERY (Maihice). — Sur la morpho- logie de la larve composée d'une Synascidic ( Diplosomoide.i Lacazii Giard) 54 — Sur la position systématique du genre Ctenodritits Clap. ; ses affinités avec les Cirratuliens. (En commun avec M. MM. Pages. Félix Mesnil. ) 542 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 585 — Sur un type nouveau (Metchnikovella n. g. ) d'organismes parasites des Grégarines. (En commun avec M. Félix Mesnil. ) 787 — Errata se rapportant à cette Commu- nication i 838 CAUSSE (H.). — Dosage de la phényl- hydrazine 712 — Sur une réaction particulière aux or- thophénols et sur les dérivés de l'an- timonyle-pyrocatécliine 954 — Dosage de l'antimoine par voie volu- métrique 1 100 CAVIN adresse une Note relative à la pré- vision des phénomènes météorolo- giques io57 CAZÉNEUVE (P.). -Sur la défense des vignes contre la Cochylis 1 3?. — Action de la pipéridine sur les éthers carboniques des phénols; formation d'uréthanes aromatiques. (En com- mun avec M. Mortau. ) 1 107 — Sur les diuréthanes aromatiques de la pipérazine. (En commun avec M. Morcaii. ) 1 1 8î, ClIABAUD. — Sur les pompes à mercure sans robinets loi — Sur le voile photographique en Radio- graphie 496 CHALAS (A.) adresse une Note intitulée : (I Application de l'eau de mer pour les piles électriques primaires, dans la navigation sous-marine » •>:>'^ CHANTRE (Ernest). — Sur la faune du gisement sidérolithique éocène de Lissieu (Rhône). (En commun avec M. C. Gaillard.) 98G CHANTRON adresse un complément à sa Communication relative à la naviga- tion aérienne 1 54 — Adresse une Noie « Sur le vol des oiseaux » 434 — Adresse un complément à sa Commu- nication sur les parachutes 807 CIIÂRRIN (A.). — Influences exercées par les états pathologiques des généra- teurs sur la constitution des descen- '( 1226 ) MM. ^ (lanls — Atropine musculaire expérimentale par intoxication pyocyaniqiie. (En com- mun avec M. H. Clnude.) CHAUX (Ad.). — Sur le nombre et la symétrie des faisceaux libéroligneux (les appendices (feuilles) dans leurs rapports avec la perfection orga- nique — Les Terlàs (Truffes) de Perse, à propos d'une Lettre de M. Tholozan — Du nombre et de la symétrie des fais- ceaux fibrovasculairesdansla mesure de la perfection organique des espèces végétales — Errata se rapportant à cette Commu- nication — Du nombre et de la symétrie dis fais- ceaux libérovasculaires du pétiole, dans la mesure de la gradation des végétaux — Errata se rapportant à cette Commu- nication — Signification du nombre et de la symé- trie des faisceaux libéroligneux du pétiole dans la mesure de la perfec- tion des végétaux CHATIN (JoAiNNEs). — Sur les noyaux hypodermiques des Anguillulides — Formes de passage dans le tissu carti- lagineux CHAUVEAU (A.). — Comparaison du pou- voir tliermogène ou dynamogène des éléments simples avec leur pouvoir nutritif. Un écart considérable existe entre les poids isoénergétiques et les poids isotrophiques du sucre et de la graisse. C'est avec les poids isoglyco- génétiques que les poids isotro- phiques tendent à s'identifier — Errata se rapportant à cette Commu- nication CHAUVEAUD (G.). — Sur l'évolution des tubes criblés primaires CHA'VASTELON. — Sur un procédé de dosage de l'acétylène, applicable aux carbures de la forme R — C = C — H. CLAUDE (II.). — Atrophie musculaire expérimentale par intoxication pyo- cyanique. (En commun avec M. Char- rin.) GLOTTES (L.) adresse une Note relative à une « Nouvelle mesure chapelière, fondée sur le Système métrique ». iges. ?.5i [ i33 38; 4i5 45c 479 554 997 57 738 i'97 546 245 ■n33 MM. P' (En commun avec M. A. Saut.) COLLET (A.). — Sur quelques cétones bromées — Sur quelques éthers cétoniques — Sur quelques dérivés halogènes de la méthylphénylcétone COLSON (A.). — Sur des causes acciden- telles d'irréversibilité dans les réac- tions chimiques — Est présenté sur la liste des candidats à la place vacante dans la Section de Chimie, en remplacement de M. Schïa- zcnhcrger COMITÉ DES AGRICULTEURS DE SEINE- ET-MARNE ET DES VÉTÉRINAIRES FR.ANÇAIS (le) invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration du monument élevé à Pasteur, dans la ville de Melun CONTREMOULINS. — Appareil destiné à déterminer d'une manière précise, au moyen des rayons X, la position des projectiles dans le crâne. (En commun avec iM. Krinr.) COPPET (L.-C. de). — Sur la tempéra- ture du maximum de densité des solu- tions de chlorure de baryum CORET (AuG.) adresse une Note relative à un appareil pouvant servir de photo - niélre CORNU (A.). — Sur l'observation et l'in- terprétation cinématique des phéno- mènes découverts par M. le D' Zec- iiian — Est élu Membre du Conseil de perfec- lionnement de l'École Polytechnique, pour l'année 1897-1898 C0SSEIL4T (Eugène ). — Sur les surfaces rapportées à leurs lignes de longueur nulle COTTON (A.). — Procédé simple pour constater le changement de période de la lumière du sodium dans un champ magnétique — Sur la polarisation de la lumière émise par une flamme au sodium placée dans un champ magnétique COTTON (EMILE). — Sur une généralisa- tion du problème de la représentation conforme aux variétés à trois dimen- sions COUDON (H.). — La Pomme de terre ali- mentaire. (En commun avec M. L. Jiiissard.) âges. 1 157 3o5 354 945 799 689 83i 533 5i8 555 635 139 SG5 169 29.5 ( 1227 ) MM. Paijes. . MM. CRELIER ( L.). — Sur les fonctions bessé- | liennes 0''(x') et S"(.r) 421 et 860 j CROVA (A.). — Sur l'enregistrement de ! l'intensité caloriBque de la radiation | solaire 804 j — Observations actinométriques faites sur I le mont Blanc. (En commun avec 1 M. Hansliy.) 917 \ CRÉMIEUCV."). — Vibrations elliptiques i dans les fluides , gjj ; CRULS (L.). — Observation de l'éclipsé i Pages, do Soleil du 29 juillet à l'observatoire de Rio de Janeiro Sg { — Observations de la comète Perrine 1896 (nov. 2), faites à l'observatoire de Rio de Janeiro 637 CUÉNOT (L.). — Évolution dcsGrégarines cœlomiques du Grillon domestique. . 52 — L'épuration nucléaire au début de l'on- togenèse 1 90 CYON (E. de). — Les Ibnctions de la glande thyroïde 439 D DANIEL (L.). — La greffe mixte G61 — Inlluence du sous-nitrate de bismuth sur le durcissement du cidre. (En commun avec I\L Lénn Diifimr.). ... i laî DARBOUX (Gaston) fait hommage à l'Aca- démie du Tome I de ses « Leçons sur les coordonnées curvilignes et les systèmes orthogonaux n 1 156 DASSÔNVILLE. — Action des sels miné- raux sur la forme et la structure du Lupin 794 DASTRE (A.). — Nouveaux pigments biliaires. (En commun avec RI. iV. Floresco.) .' 58 1 DAVY (L.). — Sur l'ancienneté probable de l'exploitation de l'étain, en Bre- tagne 337 DEFACQZ (Ed.). — Sur les impuretés do l'aluminium et de ses alliages 1174 DEHÉRAIN (P. -P.). — Sur la composition des eaux de drainage 209 — Sur la fixation et la nitrification de l'azote dans les terres arables 278 — Présente l'Ouvrage qu'il vient de pu- blier « Les plantes de grande culture ». 457 DEL.\CHANAL. — Préparation biologique du lévulose au moyen de la mannite. (En commun avec M. Camille Vin- cent. ) 716 DELAUNEY adresse une nouvelle Note « Sur les lois des dislances plané- taires >) 4o ' — Adresse une « Note définitive sur les lois des distances planétaires » 1 igS DELAURIER adresse une Note intitulée : « Recherches mathématiques et chi- miques sur l'unité de la matière »... 472 DELÉPINE (Marcei,). — liydrobenzamide. amarine et lophine 178 — Sur l'aldéhydate d'ammoniaque. .... g5i DELIGNY. — Différence entre les substi- tutions nitrosécs lices au carbone et à l'azote. (En commun avec M. Camille Matignon.) 1 100 DELOtl-ME (le D'') prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant, laissée va- cante par la mort de M. Tliolozan.... G89 DEPREZ (Marcel). — Sur la transforma- tion directe de la chaleur en énergie électrique 5ii DEBLON (E.) adresse une Note relative à l'apiarilion d'un bolide observé à Fonlenoy (Aisne) le S août 1897..., 43i DESGREZ (A.). — Sur la décomposition du chloroforme, du bromoforme et du chloral par la potasse aqueuse 780 — Sur la décomposition du chloroforme dans l'organisme. (En commun avec M . Nicloiix.) 973 DESLANDHES (IL). — Recherches sur les rayons cathodiques simples 373 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 4 ' -5 DEVAUX (Henui). — Perméabilité des troncs d'arbres aux gaz atmosphé- riques 97g DEVVAR (J.). — Nouvelles expériences sur la liquéfaction du fluor. (En conf- mun avec M. H. Mnissan.) 5o5 DITTE. — Est présenté comme candidat à la place vacante dans la Section de Chi- mie, en remplacement de '^l.ScIniizen- bcrgrr 7gg — Estélu Membre de la Section de Chimie, en remplacement de M. Hchiltzen- bcrger 84C DOLLFUS (Adr.). — Sur deux types ncu- ( 12 MM. Papes. veaux de Crustacés isopodes apparte- nant à la faune souterraine des Cé- vennes 1 3o DONGIER (R.). — Dispersion rolatoire na- turelle du quartz dans l'infra-rouge. 228 DOYON. — Troubles trophiqiies consé- cutifs à la seclioii du sympathique cervical. (En commun avec M. J.-P. Moral.) 124 DRACII (Jules). — Sur les systèmes complètement orthogonaux dans l'es- pace à n dimensions et sur la réduc- tion des systèmes différentiels les plus généraux 398 DUBOIS (de Berne). — Action physiolo- gique du courant galvanique dans sa période d'état variable de fermeture. gj DUBOIS (L.). — Sur une bactérie patho- gène pour le Phylloxéra et pour cer- tains Acariens 790 DUCAMP. — Étude des huîtres de Cette, au point de vue des microbes patho- gènes. (En commun avec MM. Jd. Sahaticr et J.-iM. Peut.) 685 DUCLA (V.) adresse une Note relative au rapport numérique de la chaleur totale de vaporisation à la chaleur de fusion. 382 DUCLAUX (E.) fait hommage à l'Académie du premier Volume de son « Traité de Microbiologie » 689 — Sur la contamination des puits 918 28 ) MM. Pages. DUCRU (0.). — Sur la séparation électro- lytiqiie du nickel et du cobalt d'avec le fer. Application au dosage du nickel dans les aciers ■ 43'' DUGAS (G.). — Sur la solubilité des li- quides. (En commun avec M. A. ^ignnn.) 49^ DUFOUR (LÉox). — Influence du sous- nitrate de bismuth sur le durcisse- ment du cidre. (En commun avec M. Daniel.) 1 123 DUMONT (J.). — Sur l'amélioration des terres humifères 469 DUPONT adresse une Note relative à « l'établissement d'une formule géné- rale d'interpolation pour les fonctions d'un nombrequelconquedevariables». i5 DUPORCQ (Ernest). — Sur le déplace- ment le plus général d'une droite dont tous les points décrivent des trajec- toires sphériques 762 DURAND-GRÉVILLE (E.) adresse un Mé- moire relatif à un « Bi-gyroscope », instrument destiné à mesurer la lati- tude et la longitude d'un lieu sans observer les astres 4o3 DUTOIT ( Paul). — Relation entre la poly- mérisation des corps liquides et leur pouvoir dissociant sur les électrolytes. (En commun avec M"" E. Asinn.). . 240 E EBERT (W.). — Sur une nouvelle mé- thode pour déterminer la verticale. (En commun avec M. /. Perehot).. . 1009 EFFRONT (Jean). - Sur un nouvel hydrate de carbone, la canmbine. . . 38 — Sur une nouvelle enzyme hydrolytique, la caroubinijse 116 — Sur la caroubinose 309 EGINITIS (D.). - Observation de l'essaim des Orionides des 12-14 décembre, à Athènes i ijs EGOROFF (N.). - Sur la polarisation partielle des radiations lumineuses sous l'influence du champ magnétique. i (En commun avec M. Gcor^/cd'.tAv.). 16 ENGEL (R.). — Sur le chlorure de para- stannyle 464 — Sur les acides stanniques 65 1 — Sur l'action de l'acide azotique sur l'étain 709 ESPAGNOL (A.) adresse une a Étude sur un appareil élévatoire hydrocentri- fuge » 5i8 ÉTARD est porté sur la liste des can- didats s. la place laissée vacante, dans la Section de Chimie, par le décès de M. Sclmlzcnherger 79g ( 1229 ) MM. Pages. F.\BRE ( J.-II.) fait hommage à l'Académie d'un Volume intitulé : « Souvenirs en- tomologiques (5" série). Études sur l'instinct et les mœurs des Insectes ». 921 FABRY(EuG.). — Sur les séries de Taylor. 1086 F.\UVEL (Pierre). — Observations sur la circulation des Amphicténiens (An- nélides polychètes sédentaires) 616 FERRAX (J.). — Note relative aux apti- tudes saprophytes du bacille de la tuberculose, à ses affinités avec le bacille du typhus et le colibacille, et aux propriétés immunisantes et théra- peutiques que possède ce bacille con- verti en saprophyte 5i5 FERRAND (le D') adresse, par l'entremise de M. Arni. Gautier, une revendica- tion de priorité relative à la vaccina- tion contre le choléra S-i PERRIÈRE (E.) adresse une Note relative à un procédé pour combattre le black rot 383 FLEURENT (E.). — Action de l'acide azo- tique sur le cobaltieyanure de potas- sium 537 FLORESCO (N.). — Nouveaux pigments MM. Pages, biliaires. (En communavec M. Dfliïrt-.) 58 1 FOLIE adresse un Mémoire portant pour titre : « Théorie élémentaire du mou- vement de rotation de l'écorce ter- restre » i53 FORCR.\ND (de). — Sur la formation des hydrates mixtes de l'acétylène et de quelques autres gaz. (En commun avec M. Sully Thomas.) log FOVEAU DE COURMELLES. — Faits d'in- fluence électrique par les tubes de Crookes 97 FREIRE (DoMiîJGOs). — Sur la fièvre jaune 6 1 { FRÉMONT (Ch.). — Nouvelle méthode d'essai des métaux 491 FREUNDLER (P.). — Sur l'identité cris- tallographique des asparagines dex- trogyre et lévogyro 65y FROLOW (le général Michel) adresse une Note « Sur l'égalité de la somme des angles d'un triangle rectiligne à deux angles droits « 922 FRON (Georges). — Sur la racine des Suœda et des Salsola 366 GAILLARD (A.) adresse un Mémoire re- latif à un système de relai électro- magnétique, propre à la transmission de signaux par ondes électromagné- tiques de faible fréquence 371 GAILLARD (Ci.avde). — Sur la décou- verte d'un Ptéropidé miocène, à la Grive-Saint-.4lban (Isère) 620 — Sur la faune du gisement sidérolithique éocène de Lissieu (Rhône). (En com- mun avec M. Ernest Clumtre.) 98G GAIN (Edmond). — Sur la germination des graines de Légumineuses habitées par les Bruches 1 gS GARRIGOU (F.) adresse deux radiogra- phies de thorax, d'une netteté parti- culière 900 GASS.MANN (Ch.). — Observations sur la copulation des dérivés diazoïques avec les phénols. (En commun avec M. Henry George.) 3o6 GAUDET adresse une Note sur certaines oxydations produites au moyen de la pile à gaz 1057 GAUDRY (Albert) présente une nouvelle édition de l'Ouvrage de Sir John Et'nns, intitulé: « Anciens instruments en pierre de la G^rande-Brctagne. ».. i54 - Rend compte à r.\cadémie du Congrès géologique international de Saint-Pé- tersbourg 56i - Est adjoint à la Commission du grand prix des Sciences physiques 689 — Présente une Note paléontologique sur « La dentition des ancêtres des Ta- pirs » 755 — Est adjoint à la Commission du prix Cuvier 768 GAYON (U.)est élu Correspondan» pour la Section d'Économie rurale, en rem- ( I23o ) MM. Pages- placement de M. Hellriegel 80 — Adresse ses reraercîments à l'Académie. i54 GENVRESSE (P.). — Sur divers chlorures doubles formés par la cinchonamine. (En commun avec M. Léon Bon- trouz.) 407 GEORGE (Henry). — Observations sur la copulation des dérivés diazo'iques avec les phénols. (En commun avec II. Ch. Gnssmanri.) 3o6 GEORGIEWSKY (N.). - Sur la polarisa- tion partielle des radiations lumineuses sous l'influence du champ magné- tique. (En commun avec M. £|^oro/7'.) 16 GERBER(C.). - Étude de la transforma- tion des maiières sucrées en huile, dans les olives C5S — Recherches sur la formation des ré- serves oléagineuses des graines et des fruits 7^2 GERMOZZl (D.) adresse une Note relative à des travaux récents concernant la queue des comètes 371 GIACINTO (F.-S.) adresse un Mémoire sur la direction des ballons 689 — Soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif à la direction des ballons ior2 GLEY (E.). — Persistance d'activité de la présure à des températures basses ou élevées. (En commun avec M. L. Camus.) ajG — Présence de l'iode dans les globules pa- rathyroïdes 3i2 GOURFEIN (D.). — Le rôle de l'auto-in- toxication dans le mécanisme de la mort des animaux décapsulés 188 GOURJON adresse la description d'un bal- lon dirigeable 753 GODRS.\T (E.). — Sur la détermination des intégrales d'une équation aux dé- rivées partielles, par certaines condi- tions initiales 640 GODTAL. — Sur l'emploi des sels cui- vriques pour préparer le dosage de divers éléments dans les fontes et les aciers. (En commun avec M. Jd. Car/iiil.) — Recherches sur l'état où se trouvent dans les fontes et aciei-s les éléments autres que le carbone. (En commun avec M. Jel. Cnr/iot.) 148 et GRAMONT (A. de). — Sur le spectre du carbone 73 2l3 MM. Pages. — Errata se rapportant à cette Commu- nication 342 — Sur le spectre de lignes du carbone dans les sels fondus 238 — Errata se rapportant à la Note de M. A. de Gramont&w 25 janvier 1897. 1 197 GRÉHANT (N.). — Dans quelles limi'tes l'oxyde de carbone est-il absorbé par le sang d'un mammifère vivant? Ouelle est l'influence du temps sur cette ab- sorption? 735 GRELOT (Paul). — Sur l'indépendance de certains faisceaux dans la fleur. . . 33o GRIFFON (Ed.). — Influence de la gelée printanière de 1897 sur la végétation du Chêne et du Hêtre 548 GUÉBHARD (A.). — Sur un mode d'en- registrement photographique des ef- fluves thermiques 814 GDERBET. — Sur l'acide paraxylylacé- tique ou diméthyl-1.4 phénéthy- Io-ique-2 : (CH')2C'5H3CH-2C02H. ... 34 GUÉRIN (G.). — Sur un composé orga- nique, riche en manganèse, retiré du tissu ligneux 3i i GDÉROULT (L.). — Disparition de l'em- poisonnement saturnin par la substi- tution partielle de l'acide mélastan- nique à la potée d'étain, dans le polissage du cristal ■. . . g'02 GUICHARD (C). — Sur les systèmes or- thogonaux et les systèmes cycliques. 519 — Sur les réseaux et les congruences. . . 564 — Sur la déformation des quadriques . . . 596 — Sur le problème do .M. Bonnet O43 — Sur les réseaux 0 associés 929 — Sur le problème de Ribaucour ioi3 GUICHARD (M.). — Réduction de lanhy- dride moh bdique par l'hydrogène.. . 26 — Sur la réduction de l'anhydride molyb- dique par l'hydrogène et sur la pré- paration du molybdène pur loj GUIGNARD. — Lc.o centrosoraes chez les végétaux 1 1 48 GDILL.'VUi\IE(.Ch.-Ed.). — Recherches sur les aciers au nickel. Dilatations aux températures élevées ; résistance élec- trique 235 - Errata se rapportant à cette Commu- nication 342 GUILLAUME (J.). — Observation.-; du So- leil faites à l'observatoire de Lyon (équatorial Brunner), pendant le se- cond trimestre de 1897 484 ( I23l ) MM. Pages. — Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon (équalorial Brunner o^jiG) pendant le troisième trimestre de 1897 855 GUILLEMARE ( A.) adresse une Note rela- tive à l'action de divers agents chi- miques sur le pigment chlorophyl- lien 39 1 GUILLERY adresse une Note relative aux mesures à adopter pour la préserva- tion des nourrices, dans les établisse- ments où l'on reçoit des enfants qui peuvent être atteints de syphilis .... 799 GUINARD (L.). — Troubles fonctionnels réflexes d'origine péritonéale, obser- vés pendant l'éviscération d'animaux profondément anesthésiés. (En com- mun avec M. L. Tijcier.) 333 GULDBERG ( Alf.). — Sur des congruences différentielles linéaires 489 GDNDELAG (Emile). — Sur une nouvelle MM. Pages. ampoule bianodique à phosphores- cence rouge. (En commun avec M. Gaston Segity.) 602 GUTTON. — Sur la forme des lignes de force électrique dans le voisinage d'un résonateur de Hertz SGg GCYE (Ph.-A.). — Influence de la tem- pérature sur le pouvoir rolatoire des liquides. (En commun avec SI'"" E. Aston:) 819 GUYOT (A.). — Sur le vert phtalique; préparation et cnnslitiition. (En com- mun avec M. A. Hnller.) 221 — Sur le tétramélhyldiamidodiphényl- dianthranoltétraméthylédiamidé sy- métrique de l'oxantliranol correspon- dant. (En commun avec M. A. Hui- ler.) 286 — Sur le vert phtalique. Constitution. (En commun avec MA. Haller.) ri 53 H HADAMAUD adresse un Mémoire « Sur les lignes géodésiques des surfaces à cour- bures opposées » 1 54 HALLER (A.). — Sur le vert phtalique; préparation et conslilulion. (En com- mun avec M. A. Giiynt.) 221 — Sur le tétraméthyldiamidodiphényl- dianthranoltétraméthylédiamidé sy- • métrique de l'oxanihranol correspon- dant. (En commun avecM.^. Guyot.). 286 — Sur le vert phtalique, constitution. (En commun avec M. A. Guyot. ). . . 1 153 HAMY (Mairice). — Sur l'approximation des fonctions de grands nombres 926 — Principes mécaniques qui ont permis de réaliser un bain de mercure à couche épaisse 760 — Sur un appareil permettant de séparer des radiations simples très voisines. . 1092 HANRIOT. — Est présenté sur la liste des candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Chimie, par le décès de M. Sdiàtzenberger 801 H.\NSKY. — Observations des étoiles û- lantes les Léonides à l'observatoire de Meudon 7^9 — Observations actinométriques faites sur le mont Blanc. (En commun avec M. Crnva.) 917 HARDIVILLIF.R (D.-A. d').— Les bronches éparlérielles chez les Mammifères et spécialement chez l'Hnmme 3i5 HATON DE LA GOUPILLIÈRE fait hom- mage à l'Académie du second Volume de la deuxième édition de son « Cours d'exploitation des Mines » 81 IIATT présente <' l'Annuaire des Marées des côtes de France pour 1898 ». . . . 226 HÉMARDINQUER. — Étude des sons de la parole par le phonographe. (En commun avec M. MaricUelle .) 884 HEMPTINNE (A. de). — Action des rayons X sur la luminescence des gaz 428 HENRIET (H.). — Nouvelle pompe à mercure, sans robinets ni joints mo- biles 22 HERMITE. — Notice sur M. F. Brioschi. ii3o IlOLLARD. — Errata se rapportant à sa Note du 28 juin 1897 i^o IIUGGINS (William). — Sur les spectres des composantes colorées des étoiles doubles 5 12 - Sur les spectres des étoiles principales du Trapèze de la nébuleuse d'Orion . 5i4 C. R., 1897, 1' Semestre. (T. C\\\.) lfÎ2 ( 1232 ) MM. Pages. IMBERT (A..). — Sur la complexité du faisceau des rayons X. (En commun avec M . ff. Bertin-Sans .) 99 IMBERT dl.). — Sur la neutralisation de l'acide glycérophosphorique par les alcalis, en présence d'iiclianthine A MM. Pages. et de phénolphtaléine. (En commun avec M . A. Âstnic.) loSg — Chaleur de neutralisation de l'acide glycérophosphorique. (En commun avec M . G. Belugmi.) 1040 JACQUEMIN (Georges). — Développe- ment de principes aromatiques par fermentation alcoolique en présence de certaines feuille? 1 14 JAHNKE (E.). — Systèmes orthogonau.v pour les dérivées des fonctions thêta de deux arguments 486 JANSSEN. — Remarques à propos d'une Communication de M. Hansky, sur l'observation des étoiles filantes les Léaiiidps ySg — Sur les Léonides 8o3 — Sur les travaux exécutés en 1897 à l'ob- servatoire du mont Blanc 992 JOANNIS (A.). — Sur l'existence d'un sulfate cuivreux 94S JOLY (L.). — Contribution à l'histoire biologique des phosphates 538 — Est porté sur la liste des candidats à la place laissée vacante dans la Section de Chimie, par le décès de M. Schiit- zerihej-«cr 799 JOULIE (H.). — Sur le dosage de l'acidité urinaire 119.9 JOURDAIN (S.). — Sur le développement du Trombidion liohsericenm 965 JULIEN (Cil.). — Sur la Slnmgylosc de In cnillctte observée à l'École de Gri- gnon 722 JUNCÎFLEISCH est poi-lé sur la liste des candidats à la place laissée vacante dans la Section de Chimie, par le décès de M. Schûtzcnberger 799 K KILIAN (W.). — Sur un gisement de syénite dans le massif du mont Ge- nèvre (Hautes- Alpes) 61 KNUDSEN adresse des « Études sur la source ou surface génératrice des rayons R'ôntgen ». (En commun avec M. Btiimcnllml. ) Sgi KUNSTLER (J.). — Recherches sur les grains rouges. (En commun avec M. P. Busquet. ) 967 — Sur la valeur nucléaire du corps cen- tral des Bactériacées. (En commun avec M. P .Busquet .) 11 12 L LABORDE (J.). — Sur l'absorption d'oxy- gène dans la casse du vin 248 LACAZE-DUTllIERS (de). --Sur l'explo- sion du manomètre d'un appareil à projection \i — Remarques au sujet de la publication des manuscrits de Léonard de 'Vinci, sur l'Analomie 922 LACROIX (A.). — Sur la marcasite de Pontpéan et sur les groupements ré- guliers de marcasite, de pyrite et de galène, constituant des pseudomor- phoses de pyrrhotine 265 — Sur les minéraux cristallisés, formés sous l'influence d'agents volatils, aux dépens des andésites de l'ile de Théra ( 12 MM. Pages. (Santorin) "89 LAFONT (J.). — Action de l'acide siilfu- rique sur le térébenthène gauche. ( En commun avec M. G. Bouchordal .) . . m LAGRULA. — Sur deux occultations des Pléiades par la Lune 85 1 LAND0LPI1(Fr.). — Analyse optique des urines, sucre diabétique thermo-op- tique positif et négatif 118 — Adresse une nouvelle Note intitulée : n Analyse optique des urines; dévia- tion du sucre de raisin et du sucre commercial; coefficients directs de réduction » '9' — Les méthodes de dosage du sucre dia- bétique Ou — Pouvoir optique et pouvoir réducteur de la chair des mouches 6i3 LANGLOIS (Marcellin) adresse une nou- velle démonstration de la loi fonda- mentale qui figure dans son Mémoire sur la tension superficielle 563 LAPP.VRENT (A. de) fait hommage de son Volume : « Notions générales sur l'écorce terrestre » 5i5 L.\UNAY (L. dk). — Sur les roches dia- mantifères du Cap et leurs variations en profondeur 335 — Sur la géologie des îles de Mélelin, ou Lesbos,etdeLemnosdansla mer Egée. loJS LAURENT (Jules). — Sur l'absorption des matières organiques par les racines.. 887 LAVERAN (A.) fait hommage d'un « Traité du paludisrao » qu'il vient de publier. 563 LEBEAU (P.). — Sur la préparation des alliages do gluciniura. Alliages de glu- cinium et de cuivre 1172 LE BEL (J.-A.). — Sur la forme cristal- line des chloroplatinatcs de diamines. 35 1 — Est porté sur la liste des candidats à la place laissée vacante dans la Section de Chimie, par le décès de M. Sc/iûi- zeiibergcr 799 LE CADET (G.). — Étude de la variation normale du champ électrique avec la hauteur, dans les hautes régions de l'atmosphère 494 LÉCAILLON (A.). — Sur les feuillets ger- minalifs des Coléoptères 876 LECERCLE. — Action des rayons X sur la température des animaux 234 — Action de» rayons X sur la chaleur rayonnée par la peau 583 — Action des rayons X sur l'évaporation 33 ) MM. Pages. cutanée ^'^ LE CH ATELIER est porté sur la liste des candidats à la place laissée vacante dans la Section de Chimie, par le décès de M. Schiitzenberger 799 LECLERC DU SABLON. - Sur les tuber- cules d'Orchidées 1 34 LECLÈRE (A.). — Sur l'analyse des sili- cates 893 LECORNU (L.). — Sur le tracé pratique des engrenages 162 LE DANTEC (Félix). — La régénération du micronucléus chez quelques Infu- soires ciliés 5i LEDUC (A.). — Sur la corapressibilité des gaz au voisinage de la pression atmosphérique. (En commun avec M. P. Sacerdote.) 297 — Sur les poids atomiques de l'azote, du chlore et de l'argent 299 — Constantes critiques de quelques gaz. (En commun avec M. P. Sacerdote.') 397 — Densités de quelques gaz faciles à li- quéBer ^71 — Compressibilité des gaz à diverses tem- pératures etau voisinagede la pression atmosphérique 646 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 801 — Sur les volumes moléculaires et les den- sités des gaz en général, à toute tem- pérature et aux pressions moyennes. 703 — Sur les coefficients de dilatation des gaz, en général, aux pressions moyennes. . 768 - Errata se rapportant à cette Commu- nication 838 - Sur la dissociation et la polymérisation des gaz et vapeurs. Dissociation pré- sumée du chlore aux températures élevées 9^7 - Sur les transformations isothermes et adiabatiques des gaz réels; détermi- nation du rapport y des deux chaleurs spécifiques '089 - Errata se rapportant à celte Commu- nication I i38 et I 197 LÉGER ( L.) Sur les aloïnes i85 - Sur une nouvelle Myxosporidie de la famille des Glugeïdées 260 - Étude expérimentale sur les Coccidies. 329 LÉGER (L. -Jules). — Sur la différencia- tion et le développement des élé- ments libériens 619 LÉ.MER.\Y. — Sur un nouvel algorithme. 524 ( 1 MM. Pages. — Surleséquationsfonctionnelleslinéaires. 1160 LEMOINE (Geouges). — Transformation réversible du styrolène en métastyro- lène sous l'influence de la chaleur. . . 53o — Recherches sur les solutions salines : chlorure de lithium 6o3 — Est porté sur la liste des candidats à la place laissée vacante dans la Section de Chimie, par le décès de M. Sc/iùt- znnbcrger 799 LEMOULT (Paul). —Sur l'argent-cyana- mide CAz^Ag'- 78'^ — Sur le chloro-cyanamide, C3Az3(AzH2)2Cl 822 — Sur les isocyanurates alcooliques et la formule de constitution de l'acide cya- nurique 869 LÉONAUD adresse une série de planches relatives à un « Navire aérien » . . . . 689 LEPAGE (G.) adresse une Note relative à la direction des aérostats 35i LÉPINE (R.). — Infection typhique ex- périmentale, produite par l'intro- duction de culture violente dans une anse de Tliiry. (En commun avec M. B. Lyonnet.) 844 LE ROUX (J.). — Sur une forme analy- tique des intégrales des équations li- néaires aux dérivées partielles à deux variables indépendantes ici 5 LE ROY. — Sur l'intégration des équa- tions de la chaleur 756 LESPIEAU (R.). — ÉbuUioscopie de quelques sels en solution éthérée . , . 1094 LEVAT (A.) adresse une Note relative au, l'action coagulante du suc d'artichaud sur le lait 43 1 LEVEAU (M.-G.). - Éphéméride de la comète de d'Arrest 1 55 234 ) MM. Pages. LÉVY (Michel). — Observations au sujet de la Communication de M. KiUtm . . 63 LIAPOUNOFF (A.). — Sur le potentiel de la double couche 694 — Sur certaines questions se rattachant au problème de Dirichlet 808 LIGUE ORNITHOLOGIQUE FRANÇAISE (la) informe l'Académie qu'un con- grès ornithologique international s'ou- vrira, à Aix, le 9 novembre 1897 434 LINDET (L.). —Sur le dosage de la chaux, de l'alumine et du fer dans les phos- phates minénmx 246 LŒWY. — Note relative à un Mémoire de M. D. Egifiiiis, sur le climat d'Athènes i52 — Observation de l'essaim des Léonides faite à l'Observatoire de Paris, dans les nuits du i3 au 14 et du i4 au i5 novembre 1897 75 1 ~ Détermination des coordonnées abso- lues des étoiles, ainsi que de la lati- tude, à l'aide des instruments méri- diens. Méthode générale pour la solu- tion de ces divers problèmes 1062 — Méthode spéciale pour la détermination absolue des déclinaisons et de la lati- tude 1142 — Présentation des publications annuelles du Bureau des Longitudes : « Connais- sance des Temps pour 1900 » et « An- nuaire pour 1898 >) 1008 LUCE (S.) adresse une photographie d'étoiles filantes, obtenue à Varsovie. 836 LY'ONNET (B.). — Infection typhique e.\- périmentale, produite par l'introduc- tion de culture virulente dans une anse de Thiry. (En commun avec M. R. Lapine.) 844 M MACHADO (ViKGiLio). — Quelques faits nouveaux observés dans les tubes de Crookes g43 MAILHAT (R.). — Sur divers perfection- nements apportés à un anémomètre système Bourdon 83o MALOSSE (Th.). — Sur un nouvel alca- loïde. (En commun avec M. Battan- dier.) 3Go MANGEOT (S.). — Sur un réseau conju- gué particulier de certaines surfaces dérivées des surfaces de second ordre, i o83 ALVNGIN (Louis). — Sur la production de la gomme chez les Sterculiacées .... 7*5 MAQUENNE (L.). — Sur le poids molé- culaire moyen de la matière soluble, dans les graines en germination 576 — Est présenté à M. le Ministre de l'In- struction publique, pour la chaire de Physique végétale vacante au Muséum. 1 156 MARCHAND (V.) adresse un Mémoire « Sur une expérience d'électro-culture ».. 35i ( 123 MM. Patte». MARCHIS ( L.). — Sur les déformations permanentes du verre et le déplace- ment ilii zéro des Ihcrmomètres . . . 294 — Sur les déformations permanentes du verre et le déplacement du zéro des Ihermomèlres 434 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 47* MARCHOUX (Emile). — Sur un sporo- roaire nouveau {Cœlospnridium cliy- doricola n. g. etn. sp.), intermédiaire entre les Sarcosporidie et] les Anioe- bidium Cienkowski. (En commun avec M. Félix Mesnil.) 323 MAREY. — Remarque au sujet d'une Com- munication de MM. Hfiiiy et Contre- moulins, sur la détermination précise, au moyen des rayons X, de la posi- tion des projectiles dans le crâne. . . . 83G MARICHELLE. — Étude des sons de la parole par le phonographe. (En com- mun avec M. HéinardiiHiuer.] 884 MAROTTE (F.). — Sur les équations dif- férentielles linéaires appartenant à une même classe de Riomann 8 i MARQFROY (G.) adresse une Note « Sur deux bases fondamentales de la théo- rie chimique 4o3 MARTEL (E.-A.). — Sur l'aven Armand (Lozère); profondeur ïo-™. (En com- mun avec M. A. P'iré.) 622 — Sur la contamination de la source de Sauve (Gard) 897 MARX (A.) adresse une nouvelle rédaction de ses Communications précédentes sur l'éther principe universel des forces, l'attraction universelle, l'élec- tricité 223 MASCART (Jean). — Emploi de la mé- thode des moindres carrés pour révé- ler la présence d'erreurs systéma- tiques 852 — Application delà méthode des moindres carrés à la recherche des erreurs sys- tématiques 924 MASCAUT (M.) présente à l'Académie trois nouveaux Volumes (1895) des « An- nales du Bureau central météorolo- gique » 221 — Dépose sur le Bureau de l'Académie, pour les Archives de l'Institut, des copies de lettres de MauperUiis 690 MATHIEU (L.). — Présence des Acariens dans les vins 4oo ■5 ) MM. Pages. MATIGNON (C.\MiLLE). - Propriétés du carbure de sodium io33 — Différence entre les substitutions ni- trosées liées au carbone et à l'azote. ( En commun avec M. Dcligny.) i io3 MATROT (A.). — Sur la transformation de la sorbite en sorbose par le Myco- dcrma vini 874 MAUMENÉ (E.) adresse de nouvelles con- sidérations sur les lois de l'action chi- mique 268 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les Candidats à une place vacante dans la Section de Cliimie 48 i MÉGNIN (P.). — Observations sur les Roupels 967 MÉKER (Georges). — Nouveau procédé d'attaque du platine. Préparation des bromoplatinates d'ammonium et de potas^ium '029 MERLATEAU adresse un projet d'appareil indiquant la vitesse des navires et celle des courants 67 — Adresse une Note relative à une mar- mite pour la cuisson des aliments. . . 1157 MESNIL (Félix). — Sur un Sporozoaire nouveau ( Cœhspohdium chydoricola n. g. et n. sp.), intermédiaire entre les Sarcosporidit'S et les Jmœbidiitm Cienkowsky. (En commun avec M. Emile Marchoux. ) 323 — Sur la po.-iiion systématique du genre Ctenmlrilux Clap.; ses affinités avec les Cirraluliens. (En commun avec M. Muuricc Ciiullrry.) 542 — Errata se rapportant à celle Commu- nicalion 585 — Sur un type nouveau {Metcknikovella d. g.) d organismes parasites des Gié- garines. (En commun avec M. Mau- rice Caullery.) "87 — Errata se rapportant à cette Communi- cation 838 METZ (G. DE). — La déviation magné- tique des rayons cathodiques et des rayons X 17^1 426 METZNEU (R.). — Action des chlorure et fluurure telluriqucs sur les hydracides correspondants 23 MEUxMLR (St.^nislas). — Sur quelques circonstances particulières qui pa- raissent avoir accompagné la chute d'une météorite le 9 avrd 1891 à In- darck, en Transcaucasie 894 ( 1236 ) MM. Pages. MEY'ER (Victor). — Sa mort est annoncée à l'Académie. 343 AilLLER (3. -A.).— Errata SP, rapportant à sa Communication du 28 juin 1897. . 673 MILNE-EDWARDS (A.) expose le système de M.Hai'iland Field pour la rédaction d'une Bibliographie zoologique. ..... 635 MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) transmet à l'Académie sept nouveaux Rapports sur des coups de foudre qui ont frappé divers bâtiments du service de l'Ar- tillerie -iSo — Informe l'Académie qu'il a désigné MM. Cornu et Sarrau pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, pendant l'année 1897-1898 758 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ET DES BE.AUX-ARTS (M. le) adresse l'ampliation du Décret approuvant l'élection de M. Hait 5 — Adresse l'ampliation du Décret approu- vant l'élection de M. i/e Lapparent.. 5 — Adresse l'ampliation du Décret approu- vant l'élection de M. T'irchviv comme Associé étranger 141 — Invite l'Académie à se faire représen- ter, le 3o juillet, à la distribution des prix du Concours général entre les Lycées de la Seine et de Seine-et- Oise i54 — Transmet à l'Académie divers docu- ments, extraits de journaux publiés dans l'Inde, sur le tremblement de terre du 12 juin 223 — Transmet à l'Académie un Ouvrage de M. Juan Contreras, relatif à une « Nouvelle méthode pour la prédiction du temps » 4o4 — Adresse l'ampliation du Décret auto- risant l'Académie à recevoir la dona- tion de M. Henry IFilde, pour la fon- dation d'un prix annuel 420 — Invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire de Physique végétale du Muséum d'Histoire naturelle, vacante par suite du décès de M. Geors^es Ville: 849 — Adresse une amplialion du Décret approuvant l'élection de M. Ditte, dans la Section de Chimie 991 MIRINT^Y (L.) adresse une Note relative à la résolution de l'équation générale du cinquième degré C25 MM. Pages. — Adresse une Note « Sur les métatropes en général » 74 1 — Adresse un » Deuxième Mémoire sur la résolution de l'équation générale du cinquième degré » 1076 MOISSAN (Hexri). — Sur l'analyse de l'aluminium et de ses alliages 276 — Nouvelles expériences sur la liquéfac- tion du fluor. (En commun avec M. /. Dewar. ) 5o5 — Sur la préparation et les propriétés des borures de calcium, de strontium et de baryum. (En commun avec M. P. Williams. ) 629 — Nouvelle méthode de préparation des carbures par l'action du carbure de calcium sur les oxydes 83g — Est élu membre de la Commission de contrôle de la circulation monétaire, au Ministère des Finances 756 MOITESSIER (J.). — Sur quelques com- binaisons de la phénylhydrazine et d'azotates métalliques i83 — Sur quelques combinaisons des acétates métalliques avec la phénylhydrazine. 611 — Nouvelles combinaisons de la phénylhy- drazine avec les sels minéraux 714 MOLLI AHD. — Sur la détermination du sexe chez le Chanvre 792 MORAT (J.-P.). — Troubles trophiques consécutifs à la section du sympa- thique cervical. (En commun avec M. Doyon.) 124 — Les éléments centrifuges des racines postérieures médullaires. (En commun avec M. Bonne.) 126 MOREAU. — Action de la pipéridine sur les éthers carboniques des phénols; formation d'uréthanes aromatiques. ( En commun avec M. Gazencuve.) . . 1 107 MORISSE (A.) adresse divers Mémoires sur la navigation aérienne. . . 35i et Sgi MOUFLET adresse un projet d'aérostat mû par des propulseurs 434 MOUUELO (José Rodrigiez). — Sur la stabilité des sulfures de strontium phosphorescents 462 — Sur l'obtention du sulfure de strontium au moyen du gaz sulfhydrique et de la strontiane ou carbonate de strontium. InQuence de la température 7/5 — Sur la durée du pouvoir phosphorescent du sulfure de strontium 1098 MOUREU (Ch.)- — Sur la vératrylène- ( '237 ) MM. Pages, diamine 3 ' MOUTIER (A.). — Sur l'action des cou- rants de haute fr{^quence au point de vue de la tension artérielle 33g .MOUTON. — Sur la plasmolyse 4<'7 MM. Pages. MDTTELET (Fernand). — Action du chlo- rure de benzoyle sur les orthodia- mines monosubstituées 107 — Sur un nouveau groupe d'amidines 243 NICLOUX. — Sur la décomposition du chloroforme dans l'organisme. ( En commun avec M. A. Desgrcz.) .... NIVIÈRE (G.). - Influence des matières N 973 colorantes sur la fermentation des vins rouges très colorés. (En commun avec M. P. Cartes.) 452 o OECHSNEU DE COMNCK. — Action du tannin et de l'acide gallique sur les bases quinoléiques 37 — Nouveaux documents relatifs au rachi- tisme 1 042 OLIVIER DE RAWTON. — Sur la com- position de l'Avoine 797 OMÉLIANSKY (V.). - Sur un ferment de la cellulose 970 — Sur la fermentation cellulosique vi ji 1' PAINLEVÉ ( V^ — Sur les intégrales qua- dratiques de la Dynamique i56 — Sur les positions d'équilibre instable. . 1021 — Sur les cas du problème des trois corps (et des n corps) où deux des corps se choquent au bout d'un temps fini. 1078 PALLADINE ( W.). — Influence de diverses substances et influence de l'oxygène sur la formation de la chlorophylle. . 827 PARMENTIER (Paul). — Sur l'espèce en Botanique io43 PATEIN (G.^. — De la nature des combi- naisons de l'antipyrine avec les aldé- hydes 956 PÉCH.\RD (E.). — Sur les manganimolyb- dates 29 PELL.\T (H.>. — De la variation de l'éner- gie dans les tranformations isothermes de l'énergie électrique Cyg PELLET (A.). — Sur les surfaces isother- miques 291 — Sur les surfaces de Weingarlen 601 — Sur les surfaces applicables sur une surface de révolution 1 iSg PERCHOT (J.). — Sur une nouvelle mé- thode pour déterminer la verticale. (En commun avec M. W. Ebert.). . 1009 PEREYASLAWZEWA (M'" Sophie).— Les premiers stades du développement des Pédipalpes 3 19 — Les derniers stades du développement des Pédipalpes 377 PÉREZ ( J.). — Sur une forme nouvelle de l'appareil buccal des Hyménoptères. . 25g PERRAUD (Joseph). — Sur les époques de développement du black rot dans le sud-est de la France 728 PERRIN (A.). — Recherches relatives à l'homologie des os de l'épaule chez les Batraciens et les Sauriens 4fi — Muscle perforé de la main. Son appari- tion dans la série animale 129 PERROT (E.). — Sur le tissu criblé extra- libérien et le tissu vasculaire extra- ligneux 1 1 1 5 PETIT (J.-M.). — Étude des huîtres de Cette, au point de vue des microbes palhogènes.(En commun avec MM . Jd. Sabiitier et J.-M. Petit.) 685 PETIT (P.). — Produits de la saccharifi- cation de l'amidon par la diasiase. . . 355 PHIS.4L1X (C). — Action physiologique du venin de Salamandre du Japon [Sieboldia mnxima). Atténuation par la chaleur et vaccination de la Gre- nouille contre ce venin 121 ( I MM. *'ag"- — Antagonisme entre le venin des f'espidœ et celui de la vipère : le premier \ac- cine contre le second 977 — La cholestérineetles sels biliaires vac- cins chimiques du venin de vipère.. . io53 PIC.\RD (Emile) présente le Tome I de son Ouvrage « Théorie des fonctions algébriques de deux variables indé- pendantes » 22/1 — Sur les intégrales doubles de seconde espèce dans la théorie des surfaces algébriques 909 — Sur les périodes des intégrales doubles de fonctions algébriques 1068 PICARD (L.-A.) adresse un Mémoire inti- tulé : <( La Science universelle inté- grale de la nature et le système abs- trait des mondes » 458 PICKERING (.I.-W.). - Sur de nouvelles substances colloïdales, dérivées d'une nucléo-albumine 963 PIÉPLU (A.) adresse une « Théorie des tremblements de terre et des vol- cans 1) 900 PIMPARD (J.) adresse une Note relalive'à un « cadran solaire, indiquant l'heure moyenne » > i ^7 PŒHL (Alexandre). — Effets physiolo- giques et thérapeutiques de la sper- mine 939 POINCARÉ (H.). — Rapport sur un Mé- moire de M. Urii/aiimrd, intitulé : 238 ) MM. Pages. « Sur les lignes géodésiques des sur j faces à courbures opposées » 58g — Rapport sur un Mémoire de U.Le Rny, intitulé : « Sur l'intégration des équa- tions de la chaleur » 84" — Su r les périodes des intégrales doubles. 99 5 POMSOT. — Recherches osmotiques sur les solutions très étendues de sucre de canne 867 PORCHER (Charles). — Photographie de l'image Huoroscopique 409 POTU (A.) adresse une Note sur l'Électri- cité naturelle 1 196 PRÉFET DE LA SEINE (M. le) informe l'Académie que le Conseil municipal vient d'autoriser l'érection du monu- ment à la mémoire de Lavoisier, sur la place de la Madeleine 849 PRUNET. — Sur les invasions de black rot 55o — Sur l'évolution du black rot 6G4 — Les époques favorables dans le traite- ment du black rot 889 PUGGENHELMER (S.). — Sur les effets actino-électriques des rayons Ront- gen 19 — Errata se rapportant à cette Commu- nication Mo PUGNAT (Cu.-Am.). — Sur les modifica- tions histûlogiques des cellules ner- veuses dans l'étal de fatigue 736 R RADIGUET communique une épreuve ra- diographique démontrant la pénétra- tion des métaux par les rayons Rœnt- gen 171 RAMBADD. — Observations de la comète do d'Arrest, faites à l'observatoire d'Alger (équatorial coudé de o'°,3i8). (En commun avec M. Sy.'y 83 — Observations de la comète Perrino (oct. 1897), faites à l'observatoire d'Alger (équatorial coudé de o",3i8). (En commun avec M. Sy.) 690 — Observations de la nouvelle planète Villiger (1897, nov. 19), faites à l'ob- servatoire d'Alger (équatorial coudé de o™,3i8).(En commun avec M. 5r.) 85o RANVIER (L.). — Des premières modifi- cations qui surviennent dans les cel- lules fises de la cornée, au voisinage des plaies de cette membrane 910 — Des premières modifications des nerfs dans les plaies simples de la cornée.. 1004 RAOULT (F.-M.) — InQuence de la sur- fusion sur le point de congélation des dissolutions de chlorure de potassium et rie sucre 7^ i P>ASSOUL MESTI adresse un projet de pompe dont il est l'inventeur 458 R.V.Y (Julien)- — Variations des Champi- gnons inférieurs sous l'influence du milieu 19^ — Action de la pesanteur sur la crois- sance des Champignons inférieurs. . . 5oo REMY. — Appareil destiné à déterminer d'une manière précise, au moyen des rayons X, la position des projectiles i. 1239 ) MM. Pages, dans; le crâne. (En commuun avec M. Conlreinnulins.) 83 1 REYNAUD (G.). — Théorie de l'instinct d'orientation des animaux 1 191 RICCI (G.I. — Sur les systèmes complè- tement orthogonaux dans un espace quelconque 810 RICHET (Charles ^ — Expériences faites avec un aéroplane mû par la vapeur. (En commun avec M. Tatin.) 64 RICOME. — Sur le polymorphisme des rameaux dans les inllorescences 1046 RINGELMANN (Max.). — Recherches sur les moteurs à alcool 566 RIQUIER. — Sur l'existence des intégrales dans certains systèmes différentiels.. g33 — Sur l'application de la méthode des fonctions majorantes à certains sys- tèmes différentiels 1018 — Sur l'existence des intégrales dans les systèmes orthoïques i iSg RIVALS (P.). — Procédé de séparation et de distillalion du brome, d'un mélange de chlorure et de bromure alcalins. (En commun avec M. /Suithig/if.).. . 527 — Sur la conductibilité électrolytique de l'acide trichloracétique 674 - Séparation et dosage, par voie directe, du chlore et du brome contenus dans un mélange de sels alcalins. (En com- mun avec M. Baiibignr.) 607 RODIEK (|G.) adresse une Note relative à l'emploi du carbure de calcium contre le black rot 799 - Errntn se rapportant à cette Commu- nication 989 MM. Pages. ROSSARD (F.). — Observations de la co- mète périodique de d'Arrest, faites à l'observatoire de Toulouse (grand té- lescope Gautier et équatorial Brunner de 0'", 25 ) 82 — Observations de la comète périodique de d'Arrest, faites à l'observatoire de Toulouse (grand télescope Gautier et équatorial Brunner de o"', 25 ) 372 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 385 — Observations de la comète Perrine (1897 ocl. iG) faites à l'observatoire de Toulouse (équatorial Brunner de o'°,25) 595 — Observations de la planète (DL) Char- lois (1897 nov. 23), faites à l'obser- . vatoire de Toulouse (équatorial Brun- ner de o"', ■> J 1 9-'3 ROUGET (Cn.). -Sur un mode particulier d'obiservations circumzénithales 1081 ROZE (E.). — La cause efficiente de la maladie de la Pomme de terre appelée la Fri.iotée Sg — Sur la présence du Pseudocommis Fitis Debray,dansla tige et les feuilles de VKlodca canadensis 362 — Le Pseiutncommis Vitis Debray, Para- site des plantes marines 4io — Sur le rôle que joue le Pseudocommis Viiis Debray dans les deux maladies de la Vigne, l'anthracnoso et l'oïdium. 4'>3 — Sur les maladies des bulbes du Safran ( Crocus sativus L.) 73o — Sur la maladie des Châtaignes 982 — Sur la pourriture des Pommes de terre. 11 18 SABATIER (Pail). — Sur divers sels basiques du cuivre et sur l'hydrate cuivrique brun 101 — Action de l'hydrate cuivrique sur les dissolutions de nitrate d'argent : sel basique argento-cuivriquo 175 — Déterminations thermochimiques rela- tives aux composés cuivriques 3oi — Élude des huîtres de Cette au point de vue des microbes pathogènes 685 SACERDOTE(P.). - Sur la compressibi- lilé des gaz au voisinage de la pres- sion atmosphérique. (En commun a.\eciA. A. Leduc.) 297 C. R., 1897. 2- Semestre. (T. CXXV.) — Constantes criti(|ues de quelques gaz. (En commun avec M. A. Leduc). . . 397 SAGN.AC (G.). — Sur les propriétés des gaz traversés par les rayons X et sur les propriétés des corps luminescents ou photographiques 168 — Sur la transformation des rayons X par les métaux 23o et 942 SARRAU est élu Membre du Conseil de perfectionnement de l'École Polytech- nique, pour l'année 1897-1898 635 SAUT (A.) adresse une Note relative à une u Nouvelle mesure chapelière fondée sur le Système métrique u (En cora- i63 ( I24o ) MM. PaCes. mun avec Al Clottcs.) i iSy SCHEERING. — Sa mort est annoncée à l'Académie 689 SCHLAGDIiNHAUFFEN. - Sur les impu- retés des cuivres bruts ijS SCHLŒSING fils (Tu.)- — Sur les fer- mentations en milieux composés dç particules solides lo — Végétation avec et sans argon 719 — Contribution à l'étude de la nitrification dans les sols 824 SCHOU (Erik). - Sur la théorie des fonctions entières 763 SCHOUTE (P.-H.). — Sur les focales planes d'une courbe plane à un ou plusieurs axes de symétrie gSi SCHWEITZER (J.). — Sur la construction rationnelle des moulinsà meules métal- liques 891 SÉGDY (Gaston). — Sur un nouveau procédé pour obtenir l'instantanéité en radiographie 602 — Sur une nouvelle ampoule bianodique à phosphorescence rouge. (En commun avec M. Emile Gundetag. ) 602 SERRET (Paul). — Sur l'hypocycloïde de Steiner 4o4 — Sur l'hypocycloïde à trois rebrousse- ments 423, 445 et 459 SIMON ( Louis j. — Sur deux réactions colorées de l'acide pyruvique 534 — Un réactif coloré de l'aldéhyde ordi- naire I io5 SKLODOWSKA-CURIE (M"";. — Pro- priélésmagnétiquesdesacierstrempés. 1 165 SORET (H.) adresse une Note relative à un « Nouveau pédalier » 1 167 MM. Pages. SPALIKOWSKI (Ed. ). — Les Entozoaires de l'homme en Normandie io56 STEENSTRUP. — Sa mort est annoncée à l'Académie 69 STEKLOFF (W.). - Le problème de la distribution de l'électricité et le pro- blème de G. Neumann 1026 STEPHANIDES adresse une Note relative aux rayons X 420 STOKES (Sir G. -G.). — Sur l'explication d'un résultat expérimental attribué à une déviation magnétique des rayons X 2 1 (i STOUFF (X.). — Sur l'équation aux pé- riodes 839 SULLY (Thomas i. — Sur la formation des hydrates mixtes de l'acétylène et de quelques gaz. ( En commun avec M. de Forcrand. 1 109 SWYNGEDAUW(R.). - Sur les potentiels explosifs statique et dynamique. Ré- ponse à M. Jauinann 863 — Errntft'iB rapportant à cette Commu- nication 989 SY. — Observations de la comète de d'Ar- rest, faites à l'observatoire d'Alger (équatorial coudé de o",3i8). (En commun avec M. Ramhaud.) 83 — Observations de la comète de Perrine (oct. 1897), faites à l'observatoire d'Alger (équatorial coudé deo",3i8). (En commun avec M. Rambaud.) . . . 690 — Observations de la nouvelle planète Vil- liger ( i8ç)7, nov. 19), faitesà l'obser- vatoire d'Alger (équatorial coudé de o'", 3i8). (En commun avec M.Rûm- haudA 85o TACCHINI (P.). — Résumé des observa- tions solaires faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le premier semestre 1897 TARRY (H.) adresse une Note intitulée ; « Tables météorologiques. Applica- tions aux diagrammes des instruments enregistreurs » — Adresse le premier fascicule de ses «Tablesmétéorologiqucsgraphiques». TASSILLY. — Sels basiques de magnésium. TATIN. — Expériences faites avec un aéroplane mû par la vapeur. (En 392 433 922 6o3 commun avec .M. Charles Ric/iel. ) ■ . 04 THOLOZAN (D''). — Sa mort est annoncée à l'Académie 343 TIFFEREAU (T.) adresse une Note rela- tive à un mode de production du car- bone 584 TIXIER (L. ). — Troubles fonctionnels réflexes, d'origine péritonéale, obser- vés pendant l'éviscération d'animaux profondément anesthésiés. (En com- mun avec M. L. Gidnard.) 333 TOMMASI (D.) adresse une Note sur <. l'équilibre chimique dans l'électro- ( I24l ) MM. Pages, lyse » 1 078 TROOST (^ Louis) fait hommage à r.\cadé- - mie do la 12° édition do son « Traité élémentaire de Chimie » 224 TROUESSART (E.-L.). — Sur l'Acarien des vins de Grenache ( Carpogfyphits passiilarum Robin) 363 VAFFIER (A.). — Sur le terrain carbo- nifère des environs de Màcon " 262 VALEUR (Amand). — Quinoneset hydro- quinones 872 VALLOT (M"'° Gabuielle). — Influence de l'altitude et de la chaleur sur la décomposition de l'acide oxalique par la lumière solaire. (En commun avec M. J.l'allot.) 857 VALLOT (J.). — Influence de l'altitude et de la chaleur sur la décomposition de l'acide oxalique par la lumière solaire. (En commun avec M'"' Gnbridle VaUot. ) 857 VASCHILDE (N.). — Sur un ergographe à ressort. (En commun avec M. A. Binet.) 1 161 VASSEUR (G.). — Sur la présence de couches à Planorbis pseitilo-ammo- nius et à Butimiis Ilopci dans les en- virons de Sabarrat et do Mirepoix (Ariège) 1 122 VENUKOFF. — Sur l'état actuel des tra- vaux géodésiques au Turkeslan russe. 81 VERNEUIL (A.). — Sur l'unité élémen- taire du corps appelé cérium. (En commun avec M. Wyrnubolf. ) gSo — Sur le poids atomique du ccrium. (En commun avec M. Ifyronbnff.) 1180 VESSIOT (E.). - Sur une double géné- MM. , Pafjcs. ralisation des équations de Lie 1019 VÈZES (M.). — Sur un nouveau sel pla- tineux mixte SaS VIAL (Ém.) adresse une Note sur la dis- symétrie et son rôle dans la nature.. S07 — Adresse un complément à la Commu- nication précédente 901 VIARD (Emile) adresse une « Nouvelle théorie des couleurs » 4 i4 VIGNON (Léo). — Sur un point de la théorie de la teinture 357 VIGUIER. — Sur la segmentation de l'œuf de la Tethys fimbriala 544 — Sur l'oxycellulose 148 VILLARD (P.). — Sur le voile photogra- phique en Radiographie 23a VILLARI (Emile). — De l'action des charges électriques sur la propriété de décharge provoquée dans l'air par les rayons X 1 1>7 VINCENT (Camille). Préparation bio- logique du lévulose au moyen de la mannite. (En commun avec M. Dela- chanat. ) 716 VIOLLE (J.). — L'actinométrie et les bal- lons 627 VIRCHOW est élu Associé étranger, en remplacement do M. Tchebichef . ... i4 — Adresse ses remercimenls à l'Académie. i54 VIRÉ (An.M.). — Remarques sur les or- ganes des sens du Spliœromides Raj- moridi n. s., du Stcnasettns Firei n. s., et de quelques Asellides i3i — Sur l'aven Armand (Lozère); profon- deur 207"". (En commun avec M. iE'.-vrf. Martel.) 622 w WEISS (G.) — Sur la caractéristique d'excitation des nerfs et des muscles. 883 WELSCH (Emile). — Sur les lignes géo- désiques de certaines surfaces Sai WELSCH (Jules). — Sur l'âge sénonicn des grès à Sabidiles andegavensis de l'ouest de la France 667 WILDE.— Magnctarium destiné à repro- duire les phénomènes du magnétisme terrestre et les changements séculaires des composantes horizontales et ver- ticales 86 WILDE (H.). — Sur les poids atomiques de l'argon et de l'hélium 649 — Table des éléments, disposée avec les poids atomiques en proportions mul- tiples 707 — Sur quelques nouvelles lignes spec- Â. ( 1242 ) MM. Pages. 708 Irales de l'oxygène et du Ihallium. . . WILLIAMS (P.)- — Sur la préparation et les propriétés des borures de calcium, de strontium et de baryum. (En com- mun avec M. Moisson. ) 629 WOLF (C). — Le gnomon de l'Observa- toire el les anciennes Toises; restitu- MM. Pages. tion de la Toise de Picard 199 WYROUBOFF. — Sur l'unité élémentaire du corps appelé cérium. (En commun avec M. A. Vemcidl.) 9'jo — Sur le poids atomique du cérium. (En commun avec M. A. Verneuil.) 1 180 YVON (P ). — De l'emploi du carbure de calcium pour la préparation de l'alcool absolu 1 181 ZENGER (Cn.-V.i. — Les derniers orages en France, en juillet el août 1897, et la période solaire 388 - Adresse une Note intitulée : « Les mi- nima de pression atmosphérique en juillet et août 1897. La période solaire et les passages des essaims périodiques d'étoiles filantes et de bolides < 741 — Adresse une Note intitulée . ■' Les dé- pressions atmosphériques en octobre 1897, la période solaire et les passa- ges des essaims périodiques d'étoiles filantes 1 1 1 gS ZEUTHEN (H. -G.). — Nouvelle démon- stration du théorème fondamental de la Géométrie projective 638 — Sur le théorème fondamental de la Géométrie projective 858 OACTHIER-ViLLARS ET FILS, lUPRIUECRS-LlBRAIRES DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. 2ij8^,) Paris. — Quai des Grands-Augustins, 55. 3 2044 093 254 07 Date Due -? — ''■'^t" %*i y^ ''"^'^r. . ^w' ^^ K^ >k-. V