/ic/^ "1 HARVARD UNIVRRSITY. L T B R A R Y MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY, r,ii-r OF ALEX. ACASSfZ. iûJtÂjx. â^r. /^yç- c/J4x^ yy, if^o 1898 JCT 25 1898 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES fAH iniTI. bB9 SBCRÉTAIKe» PERPÉTUEEiS. TOME CXXYII. r 14(3 Octobre 1898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yiiai des Graiids-Augustins, 55. 1898 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET -Zj MAI iHyS. Les Comptes rendus hcbdomaaaircs des scances de i' Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne, 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article i". — Impressions des travaux de r Académie. Les exlrailsdesMémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus jdus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite cpie les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accoidées à chaque Membre. Les Kapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Ln Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, j dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadén: sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports lelalils aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Corresjjondants de l'Ai demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. les Membres qui présentent ces Mémoires s< tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le i pour les articles ordinaires de la correspondance c cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à terr le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu ; vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'v a d'exceplion que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission admini.stiative un Rapport sur la situation des Comptes rendus aj l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du] sent Règlement. Les Savants éU-angers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pries d déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6". Autrement la présentation sera remise à la séance sui y COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 3 OCTOBRE 1898, TRÉSIDÉE PAU M. VAN TIEGHEM. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Analyse de quelques échantillons industriels de carbure de calcium. Note de M. Henri Moissan. « Depuis nos premières publications sur la formation du carbure de calcium cristallisé au moyen du four électrique, cette préparation est devenue industrielle et ce composé est obtenu aujourd'hui en grande quantité. » Bien que la question parût très simple de prime abord, la préparation de tonnes de carbure a présenté certaines difficultés. Les soins à apporter à la préparation des mélanges, la nature de la chaux et du charbon, la coulée des fours, la conduite de très grosses électrodes que traversaient des courants intenses, ont été autant de questions qui ont dû être étudiées successivement et qui, aujourd'hui, sont en grande partie résolues. Le départ et l'utilisation des gaz incandescents, qui se produisent en abon- C. R., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVII, N» 14.) 6l ( 458 ) dance clans cette préparalion, présenlent encore quelques difficultés, mais ce problème, d'après les dernières recherches industrielles, semble entrer dans une très bonne voie. » Au début de cette industrie, le choix des corps qui entrent en réaction, oxyde de calcium et charbon, laissait beaucoup à désirer. Les premiers industriels qui se sont mis à fabriquer ce carbure de calcium ont pris, comme variété de carbone, des cokes renfermant une grande quantité de matières minérales, riches en soufre et en phosphore. La chaux employée était quelconque, c'est-à-dire presque toujours souillée de silicate d'alumi- nium, de phosphates et de sulfates. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'un semblable mélange, broyé, puis chauffé au four électrique, ait fourni un carbure de calcium très impur. Ce carbure renfermait du phosphure de calcium, du sulfure d'aluminium, des siliciures, voire même des siliciures décomposables par l'eau. Au contact d'une petite quantité d'eau ce com- posé produisait aussitôt de l'acétylène très impur souillé d'hydrogène phosphore et d'hydrogène sulfuré. » Pour augmenter leurs bénéfices ou par ignorance, ces industriels ont donc, dès le début, produit du carbure de calcium et par suite du gaz acétylène très impur. Cette mauvaise préparation a été la cause des pre- mières difficultés que l'on a rencontrées dans l'application de l'acétylène à l'éclairage. On a compris bientôt qu'il fallait partir de chaux pure et de charbon aussi exempt que possible de matières minérales. » Aujourd'hui, cette fabrication se fait, le plus souvent, dans de meil- leures conditions. On rencontre dans le commerce des carbures de calcium bien fondus, homogènes, à cassure nettement cristalline et à reflets mor- dorés bien caractéristiques. C'est toujours à ce carbure que le fabricant de gaz acétylène doit donner la préférence. Malgré l'aspect assez particu- lier du carbure de calcium, il est bon cependant d'en faire l'analyse. I*ln- sieurs méthodes ont été déjà indiquées et celle de MM. Lunge et Ceder- creulz ('), dans laquelle ils font tomber un poids déterminé de carbure de calcium dans un excès d'eau, me paraît donner de bons résultats. La grosse difficulté consiste particulièrement à avoir un échantillon homogène quand il s'agit d'un lot de quelque valeur. La dureté du carbure de calcium rend l'échantillonnage très difficile. » Théoriquement, i''"'' de carbure de calcium devrait fournir 349'" ^^^ gaz acétylène. En opérant la décomposition de quelques échantillons de (') LixGE el Gedercreutz, Zeilsch/i/t/ur ang-ewaiiclCe Chenue, p. 65 1; 1897. ( 459 ; carbure de calcium par un lait de chaux, saturé au préalable de gaz acéty- lène, nous avons obtenu (ramenés à o° et à 760™™), les volumes suivants : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 292,81 294 , I 0 Soi , 3o 3o4,6i 307,-2 3i6,4i 3i8,77 » Si au contraire le carbure de calcium n'a pas un aspect fondu et cris- tallisé, s'il est poreux et grisâtre, sa teneur est toujours beaucoup plus faible; il nous a donné dans ce cas les chiffres 228,60; 25o,4o; 260, 3o. » Nous ne nous arrêterons pas à l'étude des impuretés du gaz acétylène. Cette question a déjà été très étudiée (' ). Nous nous contenterons seulement de faire remarquer que quelques échantillons renferment des doses d'am- moniaque assez fortes. M. Chuard (-) avait mentionné ce fait et trouvé les chiffres suivants : ammoniaque dans le gaz, pour 100, o,o3 à 0,06; azote dans le résidu, 0,24 à o,4o. )) Dans quatre expériences faites sur quatre échantillons différents, nous avons trouvé les chiffres suivants : 1. 2. 3. 4. Azote total 0,02 0,12 o,i5 o,3i » Plusieurs de ces carbures donnaient une petite quantité d'hydrogène phosphore; quelques-uns en étaient exempts. Mais l'étude du résidu inso- luble que laisse le carbure de calcium, par sa décomposition dans l'eau, a plus particulièrement fixé notre attention. » Pour étudier plus facilement ce résidu insoluble, nous avons décom- posé le carbure de calcium par une solution d'eau sucrée de façon à main- tenir la chaux en solution sous forme de sucrate de chaux. » Le résidu, assez faible (nous opérions sur 10^' de carbure), était jeté sur un filtre lavé à l'eau sucrée, puis à l'eau pure, ces deux liquides bien exempts d'acide carbonique. On traitait ensuite par l'alcool et, finalement, par l'éther. Il suffisait enfin de dessécher à .\o° dans le vide. » Examiné au microscope, ce résidu renferme surtout du siliciure de (') C. WiLGERODT, 5e/7'c/(iebig renfermant le nitrate de cuivre ou le sel de plomb noircissait sous l'action de l'hydrogène phos- phore mais ne contenait, après l'expérience, que des traces de soufre. Sou- vent même il n'en renfermait pas. Ce dernier gaz était donc absolument privé d'hydrogène sulfuré. (') MM. Lunge el Cedercreutz sont arrivés au iiiûine lésultal en lavant le ga?. acc- tjlèiie dans une solution d'acétate de plomb et en l'owdanl ensuite par une solution d'iivpocldorile de sodium. Dans ces conditions ils ont olUenu un précipité ]>ar le chlorure de barvum. ( 46:i) M Le dosage du soufre total dans le carbure de calcium fait sur trois échantillons nous a donné ; S pour loo : o, 37 ; o,43 et 0,74 (' ). » Fer. — Le fer se trouve à l'état de siliciure et de carbo-siliciure. Sa teneur est très variable et dépend surtout de la pureté du carbone em- ployé (=). » Phosphore. — Ce métalloïde est l'impureté la plus gênante du carbure de calcium. La majeure partie se trouve à l'état de phosphure de calcium décomposable par l'eau; cependant on en trouve encore dans les petites sphères à aspect métallique contenant du fer et du silicium. )) Carbone. — Certains échantillons de carbure de calcium renferment une certaine quantité de graphite. Le graphite que nous avons obtenu était en lamelles très minces, parfois hexagonales, le plus souvent con- tournées et irrégulières. Ce graphite est non foisonnant; il retient avec énergie de la silice et du calcium. » Enfin, comme on avait annoncé l'existence du diamant dans le car- bure de calcium industriel, nous avons fait une recherche spéciale de cette variété de carbone. Après attaque par l'eau, puis par l'acide chlorhydrique concentré, le résidu obtenu a été soumis au traitement que nous avons indiqué antérieurement pour la séparation du diamant en présence de toutes espèces d'impuretés. Dans ces conditions, nous avons isolé quelques parcelles transparentes de forme arrondie, sans aucune apparence cristal- Une, dont aucune n'était combustible dans l'oxygène. Nous avons employé pour faire cette combustion la nacelle de platine décrite dans notre Mé- moire sur la reproduction du diamant (^). » Aucun des échantillons de carbure de calcium que nous avons étudiés ne renfermait de diamant. » ('j Celte analyse a été faite de la façon suivante : quelques grammes de carbure sont éteints avec une petite quantité d'une lessive alcaline; on évapore à sec, on décompose par un mélange de carbonate et d'azotate alcalin, 011 reprend par l'eau et, après filtration, le liquide est acidulé par l'acide chlorhydrique. Après traitement par l'ammoniaque et après frllration, on dose le soufre. M. Pope a donné précédemment sur ce sujet une méthode différente : F.-J. Pope, Estimation du soufre dans le car- bure de calcium {Journal american c/iem. Soc, t. XVIII, p. 740). (^ ) On rencontre dans certains carbures des masses arrondies ferrugineuses, d'appa- rence métallique, de plusieurs centimètres cubes, qui proviennent le plus souvent de la fusion des mâchoires qui serrent les électrodes. Nous n"avons pas étudié ces lingots. (^) Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. VIII, p. 466 et Le four élec- trique, p. i74> ( 464 ) PHYSIOLOGIE. — Augmentation du poids du corps et transformation de la graisse en glycogène. Note de M. Cii. Bouchard. « Au cours d'observations que je poursuis, depuis trois ans, sur les variations du poids du corps dans des périodes de temps où l'économie n'a reçu d'autres ingesta que les gaz atmosphériques et où elle n'a rendu d'autres excréta que les matières de la perspiralion cutanée et de l'exha- lation pulmonaire, les autres excréta étant retenus dans la vessie et dans l'intestin, il m'est arrivé de constater, contrairement à la règle, des aug- mentations de poids. Les deux premières fois, je crus avoir été victime d'une erreur; une troisième fois, j'étais certain du résultat observé. De- puis cette époque, j'ai renouvelé mes recherches à l'aide d'un instrument beaucoup plus sensible, la bascule enregistrante de Rédier, et, deux fois, je vis s'inscrire l'augmentation du poids du corps de l'homme placé sur le plateau. Au cours de cet été, j'ai constaté encore trois fois une augmen- tation de poids, qui a été de lo^"", 20B', 40^'' en une heure chez un homme pesant 86'"^. Jamais l'augmentation de poids n'a duré plus d'une heure. » Quand, au lieu de peser l'homme à l'air libre, on le place dans un espace clos, où l'on fait pénétrer un air privé de vapeur d'eau et où ce même air, à sa sortie, est dépouillé par l'acide sulfurique de l'eau qu'il a puisée dans le corps de l'individu, où il est dépouillé par la potasse de l'acide carbonique que le corps lui a livré, l'ensemble du système : homme, tubes à acide sulfurique et tubes à potasse, dénote toujours une augmen- tation de poids. Cette augmentation représente exactement le poids de l'oxygène consommé. )) Mais l'homme lui-même a perdu de son poids. Cette diminution est la règle, on voit que cette règle a ses exceptions. » Quand l'homme est à l'air libre sur le plateau d'une balance, il perd constamment par la peau et par les poumons de l'eau et de l'acide carbo- nique. Si, cependant, son poids augmente, ce ne peut être que parce qu'il reçoit, pendant ce temps, par la respiration, de la matière qu'il fixe dans son corps et dont la masse compense ses pertes et au delà. » Quelle est la matière qui, puisée dans l'air et fixée dans le corps, peut produire un tel résultat ? La vapeur d'eau, l'aciJe carbonique, l'azote, l'oxygène? Je ne parle pas des nouveaux gaz. » L'eau de l'air atmosphérique ne peut pas se fixer dans le corps. En ( 46,'5 ) effet, l'air entre rarement saturé d'eau; il entre presque constamment à une température inférieure à celle du corps; il sort toujours à la tempéra- ture du corps et toujours saturé. Il enlève donc nécessairement de l'eau au corps et ne peut jamais lui en livrer. » L'acide carbonique de l'air ne peut pas être invoqué pour expliquer, je ne sais par quel procédé, une augmentation de poids qui peut être de /jo^ en une heure, l'air qui traverse les poumons pendant ce temps ne pouvant y introduire que 25'^^'' de CO^ environ. » De même que l'acide carbonique, nécessaire à la croissance des plantes, ne saurait expliquer l'augmentation de poids des animaux, de même l'azote que fixent certains microbes ne sera pas invoqué pour expli- quer les faits que je signale. Cela supposerait la fixation de plus de 1 1 pour loo de l'azote inspiré. Je n'ai pas fait la vérification expérimentale, mais je ne m'arrête pas à cette hypothèse. )) C'est donc l'oxygène seul qui en se fixant dans le corps peut nous expliquer l'augmentation du poids. » Par quel procédé? » Ce n'est pas par dissolution, o^"', 12 d'oxygène suffiraient pour saturer le corps tout entier. » Ce n'est pas par combinaison avec l'hémoglobine. Si toute l'hémo- globine du corps était réduite, il suffirait de 2.^'' d'oxygène pour la faire passer à l'état d'oxyhémoglobine. » Ce ne peut donc être que par quelqu'une de ces oxydations complètes ou incomplètes qui interviennent au cours des métamorphoses destructives que subissent, dans l'économie, les albumines, ou les hydrates de carbone, ou les graisses. » La destruction de l'albumine se fait par hydratation sans oxydation; elle ne peut donc pas être mise en cause. Les oxydations n'interviennent que dans la phase ultime de la destruction, quand se brûle le sucre fourni par le glycogène dérivé de celte albumine. Nous allons le retrouver dans un instant. » Je dois dire pourtant que dans la formule de la destruction de l'albu- mine telle que l'a donnée A. Gautier, une molécule d'albumine livre six atomes d'hydrogène dont l'oxydation peut fixer dans le corps, à l'état d'eau, trois molécules d'oxygène : car si l'acide carbonique à peine formé s'élimine, l'eau formée dans le corps y peut séjourner. L'hydratation de l'albumine entraîne donc une oxydation immédiate qui produit une varia- tion de poids positive. Cette variation pour i d'albumine détruite C. R,, 1898, 3' Semestre. (T. CXXVII, N» 14.) (^i'-i ( 4^6 ) est + o,o3. Comme la quantité d'albumine qui se détruit en une heure dépasse rarement 4^"" ou S^"", la première phase de l'élaboration de l'albu- mine ne pourrait augmenter le poids du corps que de o^', 12 ou o^"', i5. D'autres oxydations tout aussi peu importantes peuvent se produire dans le genre de celle qui fait passer une petite portion de l'acide urique à l'état d'urée. On n'y trouvera pas l'explication d'augmentation de poids de 4o^'' en une heure. » L'élaboration du sucre peut encore moins rendre compte de ces augmentations, i^' de glvcose, pour se brûler dans le corjjs, prend à l'air i^'^.oG^ d'oxygène; mais cet oxygène quitte immédiatement l'économie à l'étal de CO-. La variation de poids est négative, elle résulte de l'élimi- nation du carbone; pour i de glycose brûlée elle est — 0,4. )' Mais le sucre peut subir une autre métamorphose, il peut se trans- former en graisse. La formule que Hanriot a donné de cette opération, qui s'accomplit sans intervention de l'oxygène de l'air, montre que le résultat est encore une diminution : la variation de poids pour i de glycose trans- formée en graisse est — o, 432. » L'hydratation de l'albumine ne donne donc qu'une augmentation de poids insignifiante, o,o3 pour i d'albumine hydratée. Les métamorphoses de la glycose donnent toutes des diminutions de poids. Voyons ce que va produire l'élaboration de la graisse. » Si je prends la graisse mixte, l'oléo-stéaro-margarine, qui a pour for- mule C'''H"'*0", son oxydation complète à l'aide de i56 molécules d'oxy- gène donne 55 molécules de CO- qui vont s'éliminer et 32 molécules d'eau qui vont rester en fixant dans le corps 46 molécules d'oxygène. C'est pour 55 atomes de carbone éliminés, 46 molécules d'oxygène fixées ; en poids 660 de carbone perdus, ^36 d'oxygène gagnés, pour une molécule de graisse qui pèse 860. C'est une augmentation de poids, mais une augmen- tation minime. Pour 1 de graisse brûlée, la variation de poids est +0,088. Les augmentations de poids constatées supposeraient la combustion de plus de i**^ de graisse en une heure. » Il est une dernière métamorphose de la matière dont la réalité est contestée par presque tous les chimistes et par la majorité des physiolo- gistes. J'ai longtemps hésité à l'admettre, il me semble aujourd'hui qu'elle s'impose parce qu'elle explique les augmentations de poids qui nous occupent et parce que seule elle peut les expliquer. » Bernard avait admis que la glycérine peut être génératrice de glyco- gène; Seegen a pensé que le sucre peut dériver de la graisse; Chauveau a ( 467 ) multiplié les raisons qui tendraient à faire admettre cette transformation dont il a donné la formule hypothétique. » J'introduis seidement dans la théorie et dans la formule de Chauveau une légère modification. J'admets que la graisse se transforme non en sucre, maisen glycogène. D'ailleurs, si du sucre s'est formé primitivement, ce sucre peut secondairement se transformer en glycogène. Si, comme je vais essayer de le prouver, les augmentations de poids qui nous occupent peuvent être produites par une oxydation incomplète de la graisse, le pro- duit fixe de cette oxydation ne peut pas être du sucre, attendu que, ou bien ce sucre se brûlerait ou se transformerait, ce qui amènerait une dimi- nution de poids; ou bien ce sucre s'accumulerait, ce qui produirait une glycosurie que j'ai cherchée et qui n'existait pas. J'admets que le produit direct ou indirect de cette oxydation incomplète est le glycogène, substance qui peut s'accumuler, qui peut se fixer dans beaucoup de tissus et de cel- lules, jusque dans les leucocytes; qui se trouve en notable proportion dans le tissu le plus abondant de l'économie, dans les muscles; qui peut se trouver en très forte proportion dans l'organe le plus volumineux, dans le foie. Je modifie de la façon suivante la formule de Chauveau : (CH'^O") -h6oO = i2(H=0)4- 7(CO-)-^8(C"H"'0^), graisse. glycogène. ce qui en poids s'exprimerait ainsi : » 860 de graisse avec 960 d'oxygène donnent 216 d'eau, 3o8 d'acide carbonique et 1296 de glycogène. Le glycogène et l'eau restent, l'acide carbonique s'élimine, l'augmentation de poids est considérable. Pour i de graisse oxydée incomplètement, la variation du poids est -1- 0,708. » Si un homme ne subissait pas d'autre perte que celle de l'acide carbo- nique produit par celte opération et si son poids augmentait de /(O^' en une heure, l'oxydation incomplète de 52^'', 76 de graisse suffirait pour expliquer cette augmentation, qui s'accompagnerait d'une production de 79S'',5 de glycogène. » Ceci est la théorie. J'ai cherché à la juger par l'expérivence. » L'étude des variations du poids chez divers animaux m'avait toujours fait constater des diminutions. J'ai pensé que si, parle jeûne, on provo- quait un grand besoin de formation de glycogène, que si l'on rompait ce jeûne par l'ingestion d'une grande quantité de graisse, que si l'on réduisait au minimum le besoin d'oxydation ou de destruction du sucre et, par con- séquent, de transformation de glycogène, on aurait le plus de chances de ( 4^« ) former et tle conserver du glycogène dérivé de la graisse eL de coiislaler enfin des augmentations de poids. )) Expérience /. — J'ai échoué chez le lapin. Lin lapin roux pesant 34208"'est pri^■c d'aliments pendant trois jours, mais a de l'eau à sa disposition. Le 3i août, à lo*" du matin, on lui fait ingérer 3o6'' d'huile d'olive. A io''20"', après évacuation, son poids est 3i63s''. L'animal ne reçoit ni alimeriis ni eau et n'élimine ni urines ni matières fécales jusqu'à ^''iS'" du soir. Je constate les modifications suivantes du poids du corps : h III _ Ki- lo.'20 matin 3i63 10.40 ■■ 3i62 II . 3i6i 1 1 . 1 o I 3 1 60 11.20 )• 3 1 Sg 1 .5o soir 3i45 2.33 1' 3i4i 7.15 )' 3l20 )) La diininution de poids a été constante, de i»', 525 en moyenne par heure et par kilogramme. Le lendemain, les évacuations démontraient que l'huile n'avait pas été complètement absorbée ni digérée. 11 Expérience II. — Une souris grise, eu inanition depuis la veille, est placée dans une boîte de fer blanc sur le plateau d'une balance de précision, le 7 septembre 1898 à io''i3™ du matin; son poids est i5s'',744. De temps à autre on équilibre. Le Tableau suivant donne les variations du poids : Varialiun de poids. Il il! ^ gr 7 septembre : 10. 1 3 malin o 1 1 .38 1) — o,o36 1 . 4i soir — o, 107 2.47 » — Oj'Sg On introduit qS'', 476 de graisse. 4. 7 » — 0,265 10. 1 5 » --0,669 8 septembre : 7.55 matin — 0,626 La graisse est mangée. 8.42 > — 0,664 10. 5o » — 0,706 » Il 3' a eu constamment diminution graduelle, sauf entre 10'' 15'" du soir et 7'' 55'" du matin. Pendant ce temps, il y a eu augmentation de os'',o53. Dans la période qui a précédé cette augmentation, la perle moyenne, par heure, en rapportant au kilo- gramme, était 4^S284; pendant la période qui a suivi l'augmentalion, la perle par heure et par kilogramme était 3s'', 078. Pendant la période intermédiaire, il y a eu, en moyenne, augmentation de ofi'',396 par heure et par kilogramme. » Expérience lll. — Un chien privé d'aliments solides depuis deux jours reçoit, le 17 seplembre 1898 à ii*" du matin, 2o56'' de graisse de bœuf. Son poids est io''S,770. ( 469 ) H est placé dans une cage, sur la bascule enregislrante de Rédier; le style se déplace vers la gauche, ce qui indique une diminution de poids, jusqu'à 4''35™ d" soir. 1) A partir de ce moment, il se dirige vers la droite jusqu'à 6''3o". Le déplacement se fait alors de nouveau vers la gauche indiquant une perte de poids. Pendant les quatre-vingt-quinze minutes de 4''55™ à 6''3o™ le déplacement mesuré sur une ligne horizontale a été de 4"™, ce qui correspond à une augmentation de poids de 4"'',7o4, soit 06^,276 par heure et par kilogramme. » Expérience IV. — Le même chien qui, dans l'intervalle, avait été bien nourri, est privé pendant deux jours d'aliments, mais reçoit de l'eau. Le 3o septembre 1898 à 3''3o™ du soir, il reçoit 4908'' de graisse de bœuf, puis il est placé dans une cage sur la bascule enregistrante. Son poids diminue jusqu'à 10'' 10 du soir, puis le style se dirige vers la droite jusqu'au lendemain 10'' So"" du matin ; après quoi, le déplacement se fait de nouveau vers la gauche indiquant que la perle de poids recommence. Le déplacement vers la droite, mesuré en ligne horizontale, est de 9"™, indiquant une augmentation de poids de ioS'',584 en douze heures vingt minutes, soit une augmen- tation de oiî'',o8 par heure et par kilogramme. » Les trois dernières expériences établissent la réalité et donnent l'ex- plicalion de ce fait paradoxal : l'augmentation de poids d'un ai:iimal qui n'ingère rien. Elles peuvent être invoquées à l'appui de l'opinion qui veut que la graisse, comme les hydrates de carbone et comme l'albumine, puisse, dans certaines conditions, donner naissance au sucre. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur i épandage et i enjoiiissement dujumier de ferme. Note de M. P. -P. Deuérain. « On a l'habitude, dans beaucoup de fermes, de conduire le fumier aux champs, dès le commencement de l'automne, aussitôt que les attelages sont disponibles; on l'y dispose en petits tas réguliers, désignés sous le nom de fumerons, qui restent exposés à l'air et à la pluie, pendant des jours, par- fois des semaines, jusqu'au moment où ils sont éparpillés puis enfouis à la charrue. )) Des cultivateurs habiles blâment cette manière d'opérer et ne con- duisent le fumier aux champs qu'au moment même des labours, de telle sorte qu'il passe directement de la cour de ferme dans la terre; ces prati- ciens font remarquer que les places à fumerons reçoivent, pendant les années pluvieuses, une dose d'engrais exagérée; que le blé qu'elles portent, plus haut, plus-vert que celui d'alentour, s'allonge et verse souvent ; (jue les betteraves qui croissent sur les places où le fumier a séjourné acquièrent d'énormes dimensions et renferment peu de sucre; on assure enfin que le fumier exposé à l'air siibil des pertes sensibles. (470 ) » Que de l'ammoniaque s'échappe du fumier, c'est ce que savent tous les chasseurs qui, en automne, ont abordé à bon rent une ligne de fume- rons; l'odeur d'ammoniaque est manifeste. Pour fixer l'étendue de ces pertes, j'ai disposé l'expérience suivante : du fumier en bon état de prépa- ration a été introduit dans un gros tube de verre et soumis pendant vingt- six jours à un courant d'air intermittent. Cet air, purifié avant de pénétrer dans le tube à fumier, abandonnait, à sa sortie, l'acide carbonicjue et l'am- moniaque entraînés, à des dissolutions de soude caustique et d'acide sul- furique titrées l'une et l'autre. )) Le fumier employé s'est trouvé très riche en azote ammoniacal, il en renfermait 3 millièmes; dès le début, les pertes d'ammoniaque sont consi- dérables; sur les 32™*^'' d'azote ammoniacal introduits, on en retrouve après deux jours : 23™si',g dans les absorbants. L'entraînement de l'ammo- niaque s'atténue peu à peu, celui de l'acide carbonique persiste au con- traire. A la fin de l'expérience, on a retrouvé intégralement tout l'azote ammoniacal introduit : Si"*"", 8 au lieu de 32'"sr; pendant le même temps, l'air avait entraîné Sgo'"^''', 4 d'acide carbonique. » Bien que la combustion ait été active, elle n'a donné naissance à aucune trace d'ammoniaque; ainsi qu'il a été dit, on a retrouvé dans les absorbants toute l'ammoniaque introduite, le fumier lui-même n'en con- tenait plus (' ). » Un point important se déduit de ce premier essai : du fumier exposé à l'air perd rapidement l'ammoniaque qu'il renferme, et les considérations développées dans un Mémoire précédent font comprendre qu'il doit en être ainsi (-). » L'azote se trouve dans le fumier à deux états différents : une partie, d'ordinaire de beaucoup la plus faible, est unie à l'hydrogène et forme de l'ammoniaque; une autre plus considérable est engagée en combinaison avec du carbone, de l'hydrogène et de l'oxygène, et appartient à des matières organiques variées, provenant des albuminoïdes de la paille, des fèces des animaux et aussi du travail des microrganismes qui pullulent dans la masse et utilisent l'ammoniaque à la formation de leur propre substance. » Il était intéressant de savoir si cet azote organique subissait, pendant (') Le détail des expériences se trouve dans le Cahier de septembre 1898 des Annales agronomiques, l. XXIV, p. 4oi. (-) Comptes rendus, t. CXXVI, p. i3o5. Annales agronomi(iues, t. XXIV, p. 207. ( 47' ) l'exposition à l'air, une perte sensible; aussi a-t-on disposé les expériences suivantes : » Trois lois d'un fumier renfermant, dans loos'' : 86°'S'',3 d'azote ammoniacal et 45o"8'',7 d'azote organique, ou en tout 53"'^^'' d'azote, ont été soumis respectivement pendant quatorze jours : » 1° A l'action d'un courant d'air normal; )) 2° A l'action de ce même courant qui, à son issue du fumier et avant d'atteindre les liquides absorbants, traversait une colonne de 7<'"' à 8"^" de terre placée au-dessus du fumier; » 3" A l'action d'un courant d'air additionné d'ozone : avant d'arriver au fumier l'air circulait dans un tube à effluves de M. Berthelot. » Quand on a mis fin à l'expérience, le fumier avait été traversé par i583''' d'air; l'air ozone avait enlevé 43 > 3 centièmes de l'azote ammoniacal primitif, l'air normal 48,-; mais quand l'air, avant d'arriver aux absorbants, traversait la terre, la perte s'est réduite à 3, g pour j oo; on sait en effet que la terre retient très bien l'ammoniaque. » L'analyse a montré que le fumier soumis à l'action du courant d'air avait perdu une quantité notable de son azote organique; comme on s'est assuré qu'il n'était apparu ni nitrites, ni nitrates, il faut admettre que l'azote s'est dégagé à l'état libre; la perte a été 19, 3 pour [100 de l'azote primitif quand l'air renfermait de l'ozone et de i5,2 quand on a fait passer l'air normal. En joignant à cette perte d'azote orga- nique celle de l'azote ammoniacal, on trouve les pertes suivantes, pour 100 de l'azote total primitif : air ozone 26, 4 ; air normal 23,2; air normal, le fumier étant recouvert de terre, 22,7. » La combustion que provoque le courant d'air, et qui se traduit par la production constante d'acide carbonique mentionnée plus haut, porte donc, au moins partiellement, sur la matière azotée du fumier et détermine le dégagement de l'azote à l'état libre. » Avant de tirer de ces expériences les conséquences pratiques qui en découlent, je rapporterai encore un essai disposé pour savoir si les pertes d'azote sont dues à une simple action chimique, ou si elles sont provoquées par des bactéries. » Un lot de fumier a été porté, dans un autoclave, à 120° pendant plusieurs heures; on a reconnu que ce cliaun"agc prolongé a déterminé le dégagement d'une partie de l'azote ammoniacal. Cettç perte n'avait pas grand intérêt; puisqu'on cherchait seule- ment si l'active combustion qui réduit la matière organique du fumier en acide car- bonique, eau et azote libre, était l'œuvre des microrganismes, c'était sur l'azote organique que devait se concentrer l'attention. 11 Le fumier ainsi stérilisé a été soumis à l'action d'un courant d'air; il entraîne encore de faibles quantités d'acide carbonique et d'ammoniaque, qui se trouvent à peu près dans les rapports qu'ils présentent dans le bicarbonate d'ammoniaque; la combustion de la matière organique s'éteint donc presque complètement. Quant à ( -'172 ) l'azote organique, il persiste : le fumier stérilisé introduit dans le tube à courant d'air renfermait S^o™?'' d'azote organique; on en retrouve à la (in ÔSS^S'; la perte est de 0,9 pour 100, au lieu de s'élever à i5,2 ou à 19,2 pour 100 dans le fumier non stérilisé, exposé à l'action de l'air normal ou de l'air ozone. » Ainsi, les bactéries oxydantes, qui |)ortent le fumier réuni en grandes masses jusqu'à 60°, provoquent la combustion de la matière organique azotée; leur action, toutefois, est surexcitée par le renouvellement constant de l'air, car il m'est arrivé souvent de retrouver intégralement l'azote organique contenu dans du fumier déposé au fond d'iiiie conserve, où cependant la présence d'une dissolution de soude caustique déterminait le dégagement de l'acide carbonique, puis de l'ammoniaque formant le car- bonate d'ammoniaque préexistant, mais oii l'air ne se renouvelait que lentement. » De ces expériences découlent quelques conclusions dont les cultiva- teurs pourront tirer profit. » Quand naguère encore on n'avait d'autres engrais que le fumier de ferme, et que les intempéries empêchaient absolument de l'enterrer avant les semailles, on le distribuait sur les terres ensemencées : on fumait en couverture. Il est clair que le fumier, restant exposé ainsi à l'action de l'air pendant toute une saison, perdait une partie notable de sa matière azotée et ne produisait pas tout l'effet qu'on aurait pu en attendre. Aujourd'hui que nous avons à noire disposition des engrais commerciaux, la fumure en couverture doit être abandonnée; manifestement, il est plus avantageux de distribuer des nitrates, des sels ammoniacaux et des engrais phosphatés que d'étaler sur le sol du fumier dans des conditions telles qu'il dégagera, en pure perte, une importante fraction de l'azote qu'il ren- ferme. » Tous les travaux de la culture sont subordonnés aux conditions clima- tériques; dans l'est de la France, où les hivers sont rigoureux, on profite souvent du moment où les terres gelées portent aisément de lourds cha- riots, pour conduire le fumier, et l'on est bien forcé de le laisser en fume- rons, car il serait impossible de labourer; dans ces conditions un peu ex- ceptionnelles, les deux opérations : conduite du fumier, enfouissement, sont fatalement séparées par un temps plus ou moins long; mais, dans d'autres régions, rien ne s'oppose à ce que les deux opérations se suivent très rapidement, et il était utile de faire savoir aux praticiens que le fumier exposé à l'air subit des déperditions importantes, qu'on évite absolument quand on le soustrait à l'action de l'oxygène en l'enfouissant dans le sol. » (473 ) ASTRONOMIE. — Observations de fa planèle DQ Witt (i3 août i8g8), faites au grand éqiiatorial de V obser^^atoire de Bordeaux ; par MM. Rayet, L. PiCART et F. COURTT. Planète DQ Witt (i3 août 1898). Dates 1898. Étoiles. Sept. 7 ! 8 2 9 3 i3 4 i4 5 i5.. .. 6 18 7 19 8 20 9 21 10 22 II Temps sidéral de l'observation. h m s 22. 1 3.56, o 21. 18. 36, 2 21. 3.55,2 20. 16.28,5 21.10. 0,6 22 . 2 .22,6 21 .35. i3,6 22, i4.5o,o 20. 10.27 ,4 21 . 1 1 .22,0 21.38.46,9 Aa planète. m s -Hf . l5,20 H-2.35,84 -i-I .32,21 -h3.3i.3i -)-2.4i,i4 + 1.54,40 —2.46,86 -h 1.56, 28 -f-i .30,07 -i-i . 3,23 +0.40,29 A® planète. + 0.58,20 — O. 17 ,28 — O. 2,01 ^ 1.59,27 + 2.10,71 + 2.18,09 + o.36,52 -h o. 2,68 — o. i,i4 — o. 12,72 — o. 22,89 observateur. L. Picarl L. Picart L. Picarl L. Picart L. Picart G. Rayet L. Picart G. Rayet F. Courty G. Rayet F. Courty Réduction au jour. +4', 35 +4,34 +4 , 33 Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1898,0. Ascension droite Étoiles. Catalogue et autorité. moyenne. ti m s I... ; [Vienne Oit. 76. 171. — Varsovie, 445]- ■ • 20.46.37,23 2... D.M. — 6°, 5596 comparée à D. M. — 6'',56o5. 20. 44- 12; i6 3... D.M. — 6°, 5596 comparée à D.M. — 6",56o5. 2o.44-i2,i6 4... -îrVienne Ott. zones 74.172. — RadclifFe, ) „„ r^ ^r • ~ --, 20.38.29,09 5579. — Varsovie, D79J] ) 5... '-[Vienne Ott. zones 74.172. — Radcliffe, ) „- rr -.r . - ./ 20.38.29,09 557g. — Varsovie, 0793 J ) 6... irVieune Ott. zones 74.172. — Radclifie, ) Vf T ■ r CT [20.38.29,09 5579. — Varsovie, 5795] ) ^ -^ 7... i[VlenneOtt. zones74.i59. — Varsovie, 5796] 2o.4i.i5,57 +4>24 8... f [Vienne Ott. zones 74.159. — RadclifTes, ) „.,.., K-ro 1: -21-1 I T 20. 3d. 59, 64 -;-4,22 5Dfa8. — Varsovie, 23 10. — Ivarlsruhe]. ( ^j -< -*; 9... Même étoile • 20.35.69,64 +4>20 10... Même étoile 20.35.69,64 +4>i9 II... Même étoile 20.35.69,64 +4i 17 G. R., 1898, ■>.' Semestre. (T. CXXVII, N° 14.) Distance polaire moyenne. 96. 18.55, I 96.20.26,5 96 . 20 . 26 , 6 Réduction au jour. — 18,22 -18, o5 — 18,08 +4,28 96.19.17,6 —17,69 +4,27 96.19.17,6 -17,71 +4,26 96.19.17,6 —17,73 +4,24 96.21.11,4 —18,01 96.21.38,3 — '7)57 96.21.38,3 —17,68 96. 21. -38, 3 — i7j59 96.21.38,3 — 17,60 63 /, ■174) Positions apparentes de la planète DQ. Temps moyen Ascension Dislance Dates de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1898. Bordeaux. apparente. paralla\r. apparenlc. parallaxe. Il m s h ui s o . I. Sept. 7. II. 5.45,98 20.47.56,78 -1-7,191 96.19.35,1 0,836 8 lo. 6.39,33 20.46.52,34 -1-2,771 96.19.50,2 -—0,838 9 9-48. 4)75 20.45.48,70 -1-2,522 96.20. 5,0 —0,840 i3 8.45. 2,24 20.42. 4,68 —2,681 96.20.59,2 o,84o i4 9.34.29,62 20.4i.i4,5o -1-2,728 96.21.10,6 - o,84o i5 10.22.47,18 20.40.27,75 -1-1,172 96.21.17,9 —0,837 18. . . 9.43.54,89 20.38.32,95 -12,971 96.21.29,9 —0,839 19 10.19.28,90 20.38. o,i4 4-7,242 96.21.23,4 —0,836 20 8.ii.3o,8i 20.37.33,91 — 2,713 96.21.19,6 -0,839 21 9. 8.19,53 20.37. 7)06 H-2,797 96.21. 8,0 —0,839 22 9.31.44^01 20. 36. 44» 10 -7-T,o57 96.20.57,8 —0,838 La planète est de onzième grandeur. MEMOIRES LUS. CHIRURGIE. — L' amputation interscapido-thoracique (amputation du membre supérieur dans la contiguïté du tronc) dans le traitement des tumeurs malignes de l' extrémité supérieure de V humérus. Note de M. Paul Berger. i( En 1887, clans un Ouvrage auquel l'Académie a bien voulu décerner une mention au concours du prix Monlyon, j'appelais l'attention sur l'am- putation qui consiste à enlever, en même temps que le membre supérieur, la totalité de l'omoplate et la plus grande partie de la clavicule. » Dans ce travail, je précisai dans tous ses détails la technique de cette opération; je fis voir que, grâce à la ligature de l'artère et de la veine sous- clavières qui en constitue le premier acte, cette amputation était d'une exécution facile et très sûre. J'insistai particulièrement sur ses indications dont les plus favorables sont celles que lui fournissent les tumeurs malignes de l'extrémité supérieure de l'humérus. » L'amputation interscapulo-thoracique a été, depuis lors, pratiquée un assez grand nombre de fois pour des affections de cette nature; j'ai pu en relever 46 observations dans la littérature médicale. (475 ) )) J'y ai eu recours moi-même pour la deuxième fois, dans un cas dont voici la relation abrégée : » 11 s'agit d'un jeune homme de 28 ans qui, depuis un peu plus de trois mois, avait vu se développer rapidement une tumeur au niveau de l'épaule droite; celle-ci, qui avait le volume d'un œuf de dinde, avait manifestement pris naissance au voisinage du col chirurgical de l'humérus; elle a\ait envahi les muscles scapulaires et le del- toïde, et elle présentait tous les caractères des tumeurs malignes que l'on observe dans cette région. Le choix du mode d'intervention ne pouvait être douteux; l'ampu- tation interscapulo-thoracique fut exécutée le 10 mars 1S97. » La résection de la partie moyenne de la clavicule permit de pratiquer aisément la section de l'artère et de la veine sous-clavières entre deux ligatures. Le reste de l'opération se fit presque sans perte de sang. En enlevant l'omoplate et le membre su- périeur on découvrit dans la région axillaire une grosse masse de ganglions envahis qui furent extirpés. » Malgré l'étendue de cette perte de substance il n'y eut ni shock opératoire, ni suppuration. Le malade put quitter son lit moins d'une semaine après l'opération. » L'examen histologique de la tumeur, pratiqué par mon chef de laboratoire, M. le D"' Fernand Bezançon, confirma la nature maligne du produit pathologique; il s'agis- sait d'un myxome développé au voisinage du canal médullaire de l'humérus. Cette tumeur avait perforé la lame osseuse compacte et envahi les muscles, les tissus péri- articulaires et les ganglions de l'aisselle. » J'ai voulu attendre, pour publier cette observation, que la guérison définitive pût être considérée comme certaine; dix-huit mois se sont passés depuis l'opération et ce que nous savons des récidives, généralement si précoces, à la suite de l'extirpation des sarcomes des os longs et des tumeurs analogues, nous fait espérer que l'opéré est à l'abri de tout danger de cette espèce. » Au moment où je rédigeais cette observation, je recevais des nouvelles du sujet sur lequel pour la première fois j'avais pratiqué la même opération. Il s'agissait d'une énorme tumeur cartilagineuse récidivée de l'extrémité supérieure de l'humérus. Non seulement la tumeur ne s'était pas repro- duite, mais, depuis quinze ans, malgré cetle énorme mutilation, mon opéré remplissait à la campagne les fonctions de facteur des postes et distribuait les lettres sur un parcours de 3o'""; il me demandait un certificat pour être admis à la retraite. )) Voilà donc deux cas, les seuls de ma pratique dans lesquels j'aie eu l'occasion d'opérer l'ablation totale du membre supérieur avec l'omoplate; tous les deux se sont terminés par la guérison, et par une guérison durable constatée dix-huit mois dans un cas, quinze ans dans l'autre, à la suite de l'opération. » Jj'étude des quarante-quatre autres faits dont j'ai pu recueillir l'indi- ( 476) cation confirnie ce que ces résultats pouvaient déjà faire présumer tant au |)oint de vue de l'innocuité qu'à l'égard de l'efficacité de cette opération. » Pratiquée quaranle-six fois pour des tumeurs de l'exlréniité supérieure de l'iiu- mérus, l'amputation inlerscapulo-thoraciquo n'a déterminé la mort que dans deux cas : une fois chez un enfant de deux ans (Kennelli M. Leod), Tautrc fois dans un cas où, à l'ablation totale du membre supérieur, il fallut ajouter la résection partielle du sternum et de la première côte, et où Bernmann dut praliiiuer la ligature de la veine cave supérieure et tamponner le médiastin. » On j)eut donc affirmer que, pratiquée pour les tumeurs de l'hinnérus, en dehors de toute complication et dans des conditions suffisantes de ré- sistance de la part du sujet qui doit la subir, l'amputation interscapulo- thoracique n'est pas ime opération très grave, que la mortalité qu'elle entraîne est insignifiante et n'excède pas celle que donne la désarticulation scapulo-humérale. » Les résultats qu'elle donne, au point de vue des guérisons définitives qu'elle assure et de la proportion des récidives qu'on observe à sa suite, ne sont pas moins dignes d'intérêt. » Des quarante-six malades sur lesquels l'amputation interscapiilo-thoracique a été pratiquée pour des tumeurs de l'extrémité supérieure de l'humérus, deux sont morts; treize n'ont pu être suivis un temps assez long pour que leur observation ait quelque valeur au point de vue de la cure définitive de l'alTection. Dans les trente et un cas qui restent, la récidive ou la généralisation toujours précoce de la néoplasie a été observée quatorze fois; dix-sept fois la guérison s'est maintenue et a pu être con- statée, dont dix fois plus d'un an a|)rès l'opération. » Or, comme la récidive, dans tous les cas oit elle est survenue sauf un, s'est montrée moins de dix mois, le plus souvent quatre à six mois après l'amputation, nous pouvons considérer les opérés qui, depuis plus d'un an, n'ont pas vu se produire de récidive comme presque à l'abri de ce danger : la proportion des guérisons définitives, procurées par l'am- putation du membre supérieur pour les tumeurs malignes de l'extré- mité supérieure de l'humérus, serait donc environ de 33 pour loo. Cette ])roportion est des plus satisfaisantes, si l'on s'en rapporte au pronostic ordinaire des ostéo-sarcomes des membres qui , presque toujours, récidivent après l'amputation, et particulièrement aux résultats que donne la désarti- culation scapulo-humérale dans les cas de ce genre. » On peut conclure de ces faits que l'amputation interscapulo-thoracique est l'intervention de choix dans le traitement des tumeurs malignes de l'extrémité supérieure de l'humérus. ( 477 ) » Sa gravité n'excède pas celle de la désarticulation de l'épaule et elle place l'opéré dans des conditions infiniment meilleures au point de vue de la guérison définitive, puisque la section se fait bien au delà des limites du mal, dans les parties saines, et qu'elle supprime du même coup les voies par lesquelles se fait sa propagation, principalement les muscles qui envi- ronnent l'articulation scapulo-humérale et qui sont le principal agent de cet envahissement. » Quant à la déformation en apparence si considérable et à l'impotence qui en sont la conséquence forcée, elles peuvent être atténuées au moyen d'appareils prothétiques qui ne différent guère de ceux que l'on emploie à la suite de la désarticulation de l'épaule. )) Je veux, en terminant, insister encore sur la condition essentielle qui doit régir la technique de l'amputation interscapulo-thoracique, et à laquelle celle-ci doit son innocuité : c'est la ligature de l'artère et de la veine sous-clavières que l'on pratique dans le premier temps de l'opération, grâce à la résection de la partie moyenne de la clavicule. Cet acte accom- pli, l'opération s'achève sans difficultés et sans perte de sang notables, en se conformant aux règles que j'ai développées dans l'Ouvrage auquel l'Académie a bien voulu décerner la distinction que je rappelais au com- mencement de ce Travail. » CORRESPONDAIVCE.' ASTRONOMIE. — Observations des comêles, faites à l'observatoire de Rio de Janeiro {èquatorial de o™, 24). Note de M. L. CnuLS, présentée par M. Lœwy. Comète Goddington-Pally. Nombre Dates. Temps moyen de 1898. Étoiles. lie Rio. Aa. i5. comparaison Juin i5. . . ... a Il m s 6.59.42 ui s +0.20,83 + i3.3i ,5 10: 10 20. . . ... 6 6.39.27 + 1.16,59 + i5. 0,7 10: 10 22. . . ... c 6.31.33 -2.11,77 — 18.25,5 6: 6 23... ... d 8. 0.55 — 1.17,10 — 2.11,7 12:12 25.., . . . . c 8.58.26 -7-54, 4.i -i3.46,5 6: 6 ( i78 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1898,0. Ascension liciluctioii Hcduction droite au Déclinaison au Etoiles. Catalogue. . moyenne. jour. moyenne. jour. Il Dl s S ... « 2o364 Paris 16 11. 57,08 --4,25 — ay./iG.So.S ~t3,6 I 3657 C.G. Cordob.i ) 1 k ik r o -, o„ „, ,10.53.28,77 -+-4,28 — 3o.52.35,6 - io,Q \ 8691 Stone S '^ '^ { 33q4 C.G. Conloba ).,,„, , „ ' Î8653Stone p5-4948,67 ,4,28 -3..29.,3,, ^-,6,5 , ( 6687 Yarnall ) . ,. _ ^ , „ ^ he.oStone ^1040. .^,60 1-4,38 --32. 22. 40, 8 -.7,. e 8602 Stone j5. 44. 28, 47 :-4,3i -33. 18.57,8 —17,5 Positions apparentes de ta comète. Ascension Dates. droite Log. fact. Déclinaison Log. fnct. 189S. apparente. paiallaxc. apparente. parallaxe. Il m s « , n Juin i5 16. 12.22, II 9,696,, -27.33.12,9 9,904,1 20 15.54.49,64 9,683,, — 30.37.50,8 9,365,, 22 15.47.41,18 9,679,, —31.47-55,1 9,o52„ 23 15.43.52,87 9,4i5„ — 32.25. 9,6 o,o33 25 i5. 36. 38, 36 8,92"4„ —33.33. 1,8 o,'9i Aspect physifjue. — Juin i5 : nébulosité assez brillante de 4' à 5' de diamètre, noyau de 8° grandeur. 23 juin : éclat plus faible, nojau légèrement excentrique. 20 juin : noyau assez brillant, diamètre de la nébulosité parait augmenté. Comète Giacobixi. Nombre Dates. Temps moyen rie 1898. Etoiles. fie Hin. Ax. a5. comparaison. Il m s ni s , . Juin 2 1 f 10. 0.20 4-1.28,78 --3.19,3 10:10 23 g 9.31.46 -1-0.57,85 — 5.3o,3 io;io Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1898,0. Ascension Réduction Hcduclion droite au Déclinaison au Étoiles. Catalogues. moyenne. jour. moyenne. jour. h m s s , . . / 38357 Lalande 20. 0.35,29 -!-4,i2 — 21.57.56,1 -\- 9,9 g 3-221 Lalande i9.33.5i,3o -^4>27 — 22.17.34,0 4- 7,8 ( 479 ) Positions apparentes de la comète. Ascension Dates. droite Log. fact. Déclinaison Log. fact. 1898. apparente. parallaxe. appai'cnte. parallaxe Juin 21 ... . 20 . 2 . 8 , I 9 9>7o5« — 22°. l'. 7", 5 0,2l8„ 23 ... . 19.34.53,42 9,699„ — 22.22.57,0 0,193,, Les observations ont été faites par MM. L. Ciuls, H. Moiize, N. Duarle, aidés de MM. J.-N. do Cunha Lougado, Calheiros do Graça et Vollin. ASTRONOMIE. — Observations de la comète 1898 (Perrine-Chofardet), faites à l'observatoire de Besançon, avec l'équatorial coudé. Noie de M. L.-J. Gruey, présentée par M. Lœwy. Comète. — Étoile. h ni s 3.42. i5 3.12 4.17 Temps sidéral Dates. de 1898. Étoiles, l'observation. Sept. 17 d 19 e 20 / 21 g 21 g 22 /; 23 i 24 j 25. /.• 26 / 26 / 28 ni 29 n 4 4 3.54.32 4.38.49 4.27.17 4.32.22 4.23.41 4.36.20 4-42.58 5.24. 16 5.37 .5o 5.34.27 Ascension droite, m s -t 0.29,22 4-1.18,69 — 0.21 ,07 -1-1.45, 10 -H 1 .56,53 — o. 12,58 -i-2.27,00 — o. 18,37 -ho.38,o5 —0.23,59 » --0.32,00 - 3.5i ,72 Distance polaire. — 8.40,9 — i.5i,8 — 7-47.5 — 10.55,3 — 9-29,1 - 9-i8>9 — 9-'5,3 -1- 2.26,6 — ..28,7 » — I- 4,2 -•- 1.53,2 . 8. 6,3 Observateur. Cliofardet Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1898,0. Étoiles. Autorités. d. . . . A. G. Cambridge, 5228 e.... A. G. Cambridge, 53i2 /. . . . A. G. Cambridge, 5870 g. ■ ■ . A. G. Cambridge, 5898 Il ... . A. G. Cambridge, 5459 i . . . . Paris II, 18178 Ascension Réduction Distance Réduction droite au polaire au moyenne. jour. moyenne. jour. h m s 10. 3.38,o3 + 2*37 6l".3l'. 3" 5 +13'; 4 I 0 . I 5 . 26 , 66 + 2,34 62.47.19 2 4-13,8 10.23.26, i4 -h2,3l 63. 34.50 I 4-r4,o 10.27.88,83 -i-2,3o 64. 20. 58 3 + i4,i 10. 36. 7,45 4-2,27 65. 5.45 5 -hl4,2 10.89.53,24 -t-2,27 65. .53. 6 5 -H'4,8 Étoiles. Autorités. y.... Paris II, i3348 /,:... Paris II", 1 346,3 /. . . . Paris II, 13579 m. . . Weisse II, 287, XI'' «... Paris II, i4o55(86Lion) ( 480 ) Ascension Réduction Distanre Réduction droite au polaire au moyenne. jour. Tiioyenne. jour. h m s 10.49. 1,00 s -1-2,24 66 . 3o . 6,9 + '4,5 10.54.34,19 4-3,23 67.25.35,7 4-14,6 II. 2. 4> 24 + 2,21 68. 17.51 ,4 -m4,7 1 1 . 15.22,78 H-2,l8 70. 9.22,0 + i4,8 ir.25. 9,86 + 2, r5 71. 1.43,1 -t-'1,9 Positions apparentes de la comète Perrine-Chofardcl. Temps moyen Ascension Distance Dates. de droite I. og. fact. polaire Log. fact 1898. ResanrDti. apparente. p nallaxe. moyenne. parallaxe ept. 17. Il m s .. 15.53.57 Il m â 10. 4- 9,62 ',658,, 61 .27.36,0 o,77'^« '9- .. 16. 6.58 10.16.47,69 r,654„ 62.43.41 ,2 o,77'» 20. .. i6. 4. 7 10.23. 7,38 r,65o„ 63.27. 16,6 0,778,, 21. I 5. 50.27 10.29.26,23 1,645,, 64. 10. 17, 1 0,793,, 21 . .. 16.34.37 10.29.37,66 -,648„ 64.11.43,3 0, 7"^7" 22. 16. 19. 12 10.35.57, i4 r,646„ 64.56.40,8 o,77'i« 23. 16. 20.20 10.42.22,51 ',643,, 65.44- 5,5 0,778,, 24. .. 16. 7.45 10.48.44,87 ■,638„ 66.32.48,0 0,792,, 25. .. 16. 16.25 10.55.14,47 f,637„ 67.24.21 ,6 0,790,, 26. .. 16.19. 7 11. I .42,86 ",634„ )} » 26. .. 17. 0.18 » » 68.19.10,3 0,763,, 28. .. 17. 5.57 11.14.52,96 r,628,, 70. I 1 .3o,o 0,769^ 29. .. 16.58.39 11.21.90,29 ",627,, 71 . 10. 4,3 0,778,, rteniarqucs. — Les 23 et 24 septembre un fort vent du nord-esl agite un peu le bras de la lunette; les observations du 26 sont faites à travers deux petites éclaircies d'un ciel couvert. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de transformations de contact. Note de M. E.-O. Lovett, présentée par M. Darboux. « On sait que, dans la théorie générale de transformations de contact de M. Lie, on a le théorème, démontré par ]\IM. Lie, Darboux et Mayer, à l'effet que les relations (>) [X,,X,]=:[X„ZJ = [P,. P,J = o, (l\, ZJ = ?P<. ( 48. ) ou (2) [5., ,f .j -2j[j^^ dx, dp, dJir dj-, - ^. ^/^^ dz - ^J' ^> dpk dxk dpk dxkj dx,, dxk sont les conditions nécessaires et suffisantes pour que les 2/* + i équations (3) ='=Z( = , a:',, ..., a;„, Pi, ...,/>„), a-; = X,, p\—^i, i=\,...,n définissent une transformation de contact entre les variables z, œ,, . . ., x,„ p,, ...,pn et les variables z' , x\, ..., x\^, p\, ..., p[^. » Recherchons les transformations de contact qui laissent invariante l'équation aux dérivées partielles du second ordre (4) l/^,,,.^.,-.. ■■■, Pn,n\ = 0. » En posant n et (6) P-2. ■ • ■. ^^^) ^"^ ' '■" - ^''•«l-*{X„x„...,x„)' en vertu des équations n n (8) rfZ = 2'P'rf^„ c?P, = 2'P'V^^^v 1 1 » En développant l'expression ^(P,, Pa, ..., P„), égalant à zéro les coefficients de /?, ,, p,,,, ... et notant les relations (i) et (2), on trouve, après une réduction aisée, les n systèmes complets suivants : (9) («, i) = o, (1,2) — o, ..., (i,n) = o; i=\,...,n. n L'application à ces systèmes complets de la méthode de M. Mayer donne les formes suivantes des fonctions P^ : (10) ^i^'i^iiy^ipjXj— z,p„ ...,p,A= '^i{K,p,, ■■■,p,i), i= 1, ...,«, 1 où les fonctions (p, sont arbitraires. C. R., 1898, 2» Semestre. (T. CXXVII, N» 14.) 64 ( 4H2 ) » On vérifie facilement que n (n) . ^ = 2'?„), où Ço est une fonction arbitraire. » Soient (12) M, =('^, ,...,<>„) les mineurs du déterminant (i3) Op,i dp,. M„M = ('I m, in„ ; àp„ '««-*-. on a enfin n (?/4-l) 9/+2. • • -, ?«) ?0. ?1. • • ■> ?i-l)i— ^'J"y(?i+i, ?,>2, • • -, ■ • •) ?i-l)/ u (i4) x,= ^l^ji'iu ?2, • ■ -, ?«)>+!— (?1> ?2, • • -, ?n)l » L'équation (4) représente toutes les hypersurfaces développables dans l'espace à « + i dimensions; aussi notre transformation de contact C, donnée par les équations (10), (i i) et (i4). transforme une hyperdcvelop- pable en une hyperdéveloppable. Cette interprétation géométrique se montre de plus par le fait que l'on a (i5) C = LQL, où Q est une transformation ponctuelle arbitraire dans l'espace à n + i di- mensions, et L est la transformation de Legendre telle qu'elle a été géné- ralisée par M. Lie pour l'espace à « + i dimensions. » Si les transformations de contact sont transformations ponctuelles, la transformation ponctuelle Q est projective. » Parmi les résultats de cette Note sont les généralisations complètes d'un Mémoire de M. G. Vivanti ( ' ). » (') Rend, dcl Cire. mal. di Palermo, t. V, 1891. ( 483 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation et les propriétés des carbures doubles de fer et de chrome, et de fer et de tungstène. Note de M. Perey Williams ('), présentée par M. H. Moissan. « Le procédé que nous avons employé pour préparer un carbure double de fer et de tungstène (-) nous a permis d'obtenir également des composés doubles de fer et de chrome, de fer et de tungstène, dont nous indiquerons aujourd'hui la préparation et les principales propriétés. » 1. Carbure double de fer et de chrome. — MM. A. Carnot et Goûtai (') ont décrit deux carbures doubles de fer et de chrome ayant respectivement pour formules 3Fe'C, Cr'C* et Fe'C, SCr'C^. Ces composés ont été isolés en faisant réagir l'acide chlorhydrique sur le ferrochrome industriel. Le carbure double que nous avons obtenu, quoique rentrant dans le même ordre de combinaisons, possède une for- mule différente. Il répond à la composition 3Fe'C, aCr'C^. » Pour le préparer nous avons fait un mélange de sesquioxyde de chrome pur, cal- ciné, de fer et de coke de pétrole dans les proportions suivantes : Sesquioxyde de chrome 200 Fer 'ico Coke de pétrole 70 B Ce mélange, placé dans un creuset de charbon, est chauffé au four électrique pendant cinq minutes avec un courant de 900 ampères sous 43 volts. On obtient un culot d'aspect cristallin qui ressemble au ferrochrome industriel. Ce culot est traité par l'eau régale au bain-marie pendant deux ou trois heures; il se désagrège peu à peu et des cristaux s'en détachent. Ces cristaux sont traités à nouveau par l'eau régale afin d'éliminer les dernières traces de fer. Enfin, au moyen du bromof'orme, on sépare la petite quantité de graphite qui constitue la dernière impureté. » Ce carbure de chrome et de fer se présente sous forme d'aiguilles très cassantes, d'aspect métallique, ayant la couleur du nickel. Au microscope on constate que ces aiguilles prismatiques sont formées par l'agglomération d'aiguilles plus fines. Ce com- posé raye le verre mais ne raye pas le cristal de roche. Sa densité à 19° est 7,22. Il n'est pas magnétique. Le chlore attaque ce carbure facilement au rouge, le brome et l'iode réagissent plus lentement. » Dans un courant d'air, il s'oxyde vers Soo"; la vapeur d'eau réagit de la même manière. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie minérale de l'Ecole des Hautes Études de M. Moissan. (') P. Williams, Comptes rendus, t. CXXVIl; p. 4io. (^) A. Carnot et Goutal, Comptes rendus, t. CXXVI; p. i24o. ( 484 ) » Les liydracides gazeux ou dissous attaquent peu à peu ce corps, mais l'acide azo- tique et l'eau régale sont sensiblement sans action, à moins d'un contact très pro- longé. » L'analyse nous a conduit à donner à ce composé la formule 3Fe'C, sCr^C^. » Dans ces sortes de combinaisons il est difficile d'avoir une composition se rap- prochant beaucoup des données théoriques par suite de la difficulté d'éliminer l'excès de carbure de fer qui forme entre les cristaux un véritable ciment. » 2. Carbure double de fer et de molybdène. — On a fait un mélange de bioxyde de molybdène obtenu par calcinalion du molybdate d'ammonium, au four Perrot, avec un excès de fer et du coke de pétrole dans les proportions suivantes : bioxyde de molybdène i3o6'', fer 3oo8'', coke de pétrole 5o8''. » Comme dans le cas précédent, ce mélange a été chauffé an four électrique dans un creuset de charbon pendant cinq minutes avec un courant de 900 ampères et 45 volts. Le culot obtenu a été traité par l'acide ciilorlijdrique chaud jusqu'à désagrégation complète. L'action de l'acide chlorhydrique est continuée cinq à six heures. Le résidu cristallin n'est pas formé d'un seul composé, mais on peut le séparer en deux parties à l'aide d'un aimant. Nous avons étudié la portion non magnétique : elle est constituée par un carbure double de fer et de molybdène mélangé de graphite. Ce dernier peut être séparé au moyen du bromoforme ou de l'iodure de méthylène. On obtient finalement une poudre cristalline gris de fer, qui, au microscope, apparaît formée de petits cristaux arborescents rappelant l'aspect des cristaux d'antimoine. La densité de ce carbure est 7,47 à -<-i8°. » Le chlore, le brome, l'iode, les hydracides gazeux ou dissous attaquent ce com- posé à chaud, mais l'acide azotique étendu paraît son meilleur dissolvant. » Ce corps répond sensiblement à la formule Mo-CFe^C. » Conclusions. — Nous avons pu préparer deux nouveaux carbures doubles 3Fe"C, aCr'C^ et Fe'C, Mo-C. Ces carbures, comme d'ailleurs le carbure double de fer et de tungstène précédemment décrit ('), peuvent être considérés comme des combinaisons du carbure de fer Fe'C et des carbures métalliques préparés par M. Moissan au four électrique. Il est à remarquer que notre carbure double de fer et de chrome 3Fe'C, 2Cr^C- rentre bien dans la série des composés isolés par MM. A. Carnot et Goûtai, 3Fe^C, Cr^C- et Fe'C, SCr'C". Enfin, nous ajouterons qu'il y a toujours une certaine relation entre le rendement des culots en carbures et la quan- tité de graphite libre. La quantité de carbure est, en quelque sorte, inverse de celle du graphite. Le refroidissement influe d'une façon notable sur ces proportions. Ce fait a déjà été mis en évidence par M. Moissan dans la production du carbure de fer au four électrique. » (') Perev Williams, loc. cil. ( 485 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles combinaisons de la phênylhydrazine avec certains sels métalliques ('). Note de M. Pastureau, présentée par M. Moissan. « En iSgS, M. Schyerring (Journ. fur prat. Chem.) a signalé des com- binaisons de la phênylhydrazine avec les sulfates des métaux de la série magnésienne. En 1897, M. Moitessier a étendu cette étude aux principaux sels de cette série : chlorures, bromures, iodures, acétates, ainsi qu'au lithium (^Comptes rendus de l' Académie des Sciences, 1897). » Chlorure de bismuth phénylhydrazinique. — Pour le préparer, on prend los'' de chlorure de bismuth qu'on dissout dans loos'' d'eau légèrement acidulée par l'acide chlorliydrique. La solution est portée à l'ébullition el l'on verse peu à peu 5s'' de phê- nylhydrazine liquéfiée à une douce chaleur. On évapore lentement au tiers environ. Le tout est abandonné à un refroidissement lent. » Il se forme au sein de la liqueur de petites houppes de cristaux en aiguilles incolores. On filtre à la trompe. On lave à l'éther à deux, ou trois reprises. On sèche sur une assiette de porcelaine poreuse, puis sous une cloche à vide sulfurique. » Ces cristaux répondent à la formule BiCl' .6(Az-PPC°H''), ainsi que le montre leur analj'se. » Propriétés. — Ce corps jouit de toutes les propriétés des sels de bismuth et de la phênylhydrazine. » Il est soluble dans l'eau acidulée. » L'eau précipite un oxychlorure de sa solution. » L'hydrogène sulfuré en liqueur acide donne un précipité brun de Bi'S'. » L'azotate d'argent en liqueur acide donne un précipité blanc de AgCl. En liqueur alcaline, il est réduit à l'état métallique avec dégagement d'azote. » Les sels de cuivre sont également réduits. » L'acide azotique concentré oxyde la phênylhydrazine avec dégagement d'azote. » Azotate de bismuth phénylhydrazinique. ■ — Pour le préparer, on dissout los'' de nitrate de bismuth (AzO^)^Bi dans loos"" d'eau acidulée par AzO^H. On chauffe vers 60". On verse 5s'' de phênylhydrazine. On évapore vers 5o''-6o'' et on laisse cris- talliser en prenant les mêmes précautions que pour le chlorure. Il se forme ainsi des cristaux incolores formés d'aiguilles prismatiques rayonnant autour d'un centre. » Il ne faut pas évaporer à haute température, car la phênylhydrazine s'oxyderait avec dégagement d'azote sous l'influence de la liqueur azotique. » Ces cristaux répondent à la formule : (Az03)'Bi. 6(Az'H3C«H^) (') Travail fait au laboratoire de Chimie industrielle de l'Université de Bordeaux (Faculté des Sciences). ( 486 ) » De même que le chlorure, ce composé jouil de toutes les propriétés des sels de bisniutli et des propriétés de la phénylhydrazine. » Sulfite de zinc phénylhydrazinique. — Pour le préparer, on dissout lo*'' de clilorure de zinc dans loo'''' d'eau acidulée. On ajoute So'"^ de la solution de bisulfite de sodium des laboratoires, puis Ss'' de phénylhydraziue. Il se produit un abondant préci- pité butyreu\. On filtre, on lave à l'eau chaude, on dissout le précipité restant dans l'eau à la faveur d'un courant d'anhydride sulfui'eux, on chasse SO^ au bain-marie. On obtient ainsi des cristaux incolores formés d'aiguilles rayonnant autour d'un centre. » Ce corps, insoluble dans l'eau, solubledans l'eau chargée de gaz sulfureux, a pour formule : SO'Zn. 2(Az=HK>H'*). » Sulfite de manganèse phénylhydrazinique. — Il se prépare comme le sulfite de zinc. Comme lui il est insoluble dans l'eau, il cristallise sous la même forme de sa so- lution en SO- par élimination de l'anhydride sulfureux. Comme le sulfite de zinc, il répond à la formule : SO'Mn. ■îAz^H^C'H-. >> ZOOLOGIE. — Sur la viviparité d'une Anné/ide polvchète ÇDodecacer'ia con- charum OErstrd, forme A). Note de MM. Félix Mesnil et Maurice Caullery. « Nous avons signalé, dans des Notes antérieures (Comptes rendus, 28 septembre 1896 et 8 juin 1898), l'existence de phénomènes d'épitoquie et de polymorphisme évolutif chez Dodecaceria concharum OErsted. Nous avons été conduits à distinguer trois formes A, B, C de cette Annélide, B et C subissant une métamorphose dont A n'offrait aucune trace. A, de plus, ne présentait que des femelles. Nous pouvions nous demander si les indi- vidus de cette dernière forme observés étaient réellement arrivés à leur pleine maturité sexuelle. Il restait la possibilité, d'ailleurs peu probable, que la forme adulte véritable de A nous eût échappé. » Nous avons pii combler cette lacune, cet été, en découvrant une parti- cularité de la forme A, très intéressante parce qu'elle résout la difficulté et que, de plus, elle est très exceptionnelle chez les Annélides polychètes. » La forme A de Dodecaceria conchanmi est bien un adulte. Elle mûrit à cet état; elle est vivipare el parttièno génétique . » En général, le cœlome de l'Annélide présente des ovules bleu ver- dâtre, à toutes les tailles, et des amœbocytes, chez une partie desquels le protoplasme est chargé de granulations éosinophiles. Quand la maturité sexuelle est véritablement atteinte, les œufs, relativement peu nombreux ( 487 ) (|jar comparaison avec B et C), ont environ 160;;.. Ils s'entourent d'une coque et émettent les globules polaires (nous n'avons pas fait jusqu'ici d'observation décisive sur le nombre de ceux-ci). La segmentation est totale, légèrement inégale; elle n'est pas synchrone chez tous les œufs, et l'on trouve dans un même individu une série de stades. Le développement s'effectue dans le cœlonie maternel jusqu'à un stade très avancé; on trouve, en effet, dans certains individus, des larves présentant, en arrière du prostomium, l'ébauche de deux ou même trois segments métastomiaux, d'ailleurs achètes ; elles ont, en outre, deux yeux sur le prostomium, un tube digestif bien formé, et du pigment jaune verdàtre (lipochrome) dans i'ectoderme, etc. » Le nombre de ces larves est souvent peu considérable. Cela tient à ce qu'elles sont expulsées successivement. Mais, d'autre part, la cavité générale offre souvent des masses pigmentées, entourées et pénétrées de nombreux phagocytes. Ce sont très probablement des œufs qui n'arrivent pas à com- plet développement et sont résorbés par phagocytose. Nous noterons encore que, chez les individus qui présentent des embiyons, on ne trouve plus d'amœbocytes à réserves : celles-ci ont été utilisées pour l'achève- ment de la maturation sexuelle. » L'expulsion des larves se fait sans doute par les organes segmentaires rudimentaires. Ils consistent, en effet, en un simple contact des dissépi- ments avec la paroi ectodermique. La musculature est interrompue en ces points. » Telle est la viviparité de Dodecaceria concharum, forme A. Dans la Manche, la maturité sexuelle de cette Annélide paraît être maximum de mai à juillet. La parthénogenèse résulte de ce que l'on ne trouve jamais de mâles (plusieurs milliers d'individus ont été examinés) et que, d'autre part, on ne voit ni spermatozoïdes, ni stades de spermatogénèse dans le cœlome des femelles. » A la différence des formes B et C, la maturité sexuelle ne s'accompagne pas ici d'une régression du tube digestif, ni d'un développement plus con- sidérable des organes segmentaires, ni d'une métamorphose externe. » La forme A est susceptible de plusieurs poussées génitales succes- sives. Pendant que les embryons se développent dans le cœlome, on trouve des ovaires formant activement une nouvelle génération de jeunes ovules. » Nous avons' indiqué antérieurement les dilféreiices qui séparent les séries A, B et C. Il n'est pas impossible que, après avoir fourni une série de poussées génitales sous la forme A, certains individus prennent pour ( 488 ) la dernière la forme C. Le fait que tous les individus C trouvés par nous étaient de très grande taille s'accorderait avec cette hypothèse. Si elle était exacte, ces individus se reproduiraient donc à deux états séparés par une métamorphose. Ce serait un cas de ce que Chun a appelé la dissogonie. » On peut se demander aussi si l'état adulte normal de l'espèce est la forme épitoque (B ou C) ou la forme atoque (A). Dans la première hypo- thèse, A se reproduirait à un état larvaire; ce serait un cas de parthénoge- nèse progcnétique. La considération de la famille des Cirratuliens, dans son ensemble, nous fait toutefois pencher pour la seconde hypothèse et regarder A comme un état morphologiquement adulte. » Les faits précédents sont intéressants aussi pour la biologie des Anné- lides en général. » La viviparité est jusqu'ici tout à fait exceptionnelle chez les Polychètes. On n'en a signalé à notre connaissance que les cas suivants ( ' ) : » 2 Syllidiens : Syllis vù-ipara (Krohn), Syllis incisa (Levinsen). 1) 2 NéréidieDS : A'ercis Dnmerilii (forme herniaphiodile, Metclinikofl, dans Cla- parède), Nercis diversicolor (M. Schulze, Schiôder). » 2 Serpuliens : Salmacina dysleri, Pomaloceros Iriqueter (de Saint-Joseph). M 1 Cirratulien : Cirralulus chrysoderma?? (Claparède et MetchnikofT). » Ces cas ne sont pas tous de même valeur. Chez les deux Nereis, la vivi- parité est liée à un hermaphrodisme protandrique ; de plus, Mendthal pense que chez la Nereis dwcrsicolor elle est exceptionnelle ; nos observations personnelles sur la Nereis Dumerilii lendenl à la même conclusion. Pour les deux Serpuliens, qui sont également hermaphrodites, il pourrait en être de même; von Drasche a étudié le développement de Potamoceros triqueter sans constater de viviparité. )) La description de Claparède et Metchnikofi" pour le Cirralulus chryso- derma (?), celle de Krohn pour la Sjllis vivipara ne laissent aucun doute qu'il ne s'agisse d'une viviparité véritable, et ces espèces sont très probable- ment unisexuées. Jusqu'à preuve du contraire, il y a lieu de considérer cette viviparité comme normale. Ces deux faits, qui mériteraient d'être (') Nous laissons en dehors de cette liste le cas de Marphysa sanguinea, signalé par Koch. Les embryons que cet auteur a vu sortir de l'Annélide étaient des Lumbri- conereis, et il y a tout lieu de croire, comme l'ont déjà dit plusieurs auteurs, qu'il s'agit là des embryons d'une Annélide parasite interne de la Marphyse; de Saint- Joseph a, depuis, augmenté la vraisemblance de cette interprétation, en décri\ant un Eunicien {^Labroroslratus parasiticus) parasite interne de divers Syllidiens. 1 489 ) étudiés de nouveau, seraient les plus analogues à celui que nous signalons^ » Il est intéressant de constater que les cas de viviparité se révèlent jusqu'ici dans des familles présentant soit de l'épitoquie, soit de la scissipa- rité. Peut-être ont-ils là une extension assez considérable, et nous attirons sur eux l'attention des zoologistes (' ). » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur l' impression tactile due au contact d'une succession de relie/s représentant un objet mobile dans ses différentes positions. Note de M. Dcssaud, présentée par M. Léauté. a Je me suis proposé d'étudier l'impression produite en faisant passer plus ou moins vite au contact des doigts une série de reliefs représentant un objet mobile dans ses différentes positions successives. » Ces reliefs, tous de même dimension, sont produits à la suite les uns des autres sur une même bande passant juste au-dessous d'une ouverture égale à l'un d'eux. Un mécanisme permet de faire succéder très brusque- ment un relief à un autre et de laisser chacun d'eux immobile juste au- dessous de l'ouverture égale à l'un d'eux, pendant un laps de temps facul- tatif. Il De cette façon, j'ai pu étudier les sensations tactiles au point de vue du temps nécessaire à leur production plus ou moins bien définie, à la durée de leur persistance et à leur susceptibilité d'éducation. » En effet, avec de l'exercice, on reconnaît assez vite un relief et, comme on ne se rend pas compte de la substitution du relief suivant à cause du changement qui est très brusque, on a l'impression que l'objet représenté est en mouvement. Ce dispositif permet à des personnes, de tout temps privées de la vue, de s'exercer à acquérir la notion du mouvement et du déplacement des choses comme, par exemple, le déferlement de la vague, le balancement des branches, le vol des oiseaux, etc. » La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. (') Nous exposerons plus cornplèleinent ces faits dans un Mémoire in extenso, acluellement sous presse dans les Annales de l'Université de Lyon. G. a., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVII, N" 14.) G5 ( 490 ; BULLETIN BIELIOCnAPHIQUE. Ouvrages reçls dans la séance ni; 3 octobrk 1898. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthklot, Friedei,, Mascaut, Moissan. Tome XV. Octobre 1898. Taris, Gaulhier-Villars 1898; 1 fasc. in-S". Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XXII. Scplembrr 1898. Paris, Gaii- thier-Villars, 1898; 1 f\isc. in-8°. Bulletin astronomique, publié par l'Observatoire de Paris. Commission de rédaction : H. Poincaré, Président; G. Bigourdan, O. Call.4.ndreai', H. Deslandres, R. Radau. Tome XV. Octobre 1898. Paris, Gauthier-Villars, 1898; I fasc. in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées. Cinquième série, publiée par M. Camille Jordan avec la collaboration de MM. M. Lévy, A. Mannheim, E. Picard, H. Poiocaré. Tome quatrième. Année 1898. Fasc. n" 3. Paris, Gauthier-Villars, 1898; 1 fasc. in-4". Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences. Tome CXXXVIII. Août 1898. Paris, L. Baudoin; i vol. in-8". Bulletin de la Société géologique de France. Troisième série. Tome vingt- cinquième. N° 9. Paris, 1897; i vol. in-8°. Exploration internationale des régions polaires, 1 882-83 et i883-8/i. Expé- dition polaire finlandaise. Helsingfors, 188G; 3 vol. in-4". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VIIXARS, Quai des Grands-Augusiins, ii° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux »olumes in-jv Deui 'ables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annue' l part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ïgen Ferri'n frères. iChaix. Jourdan. Ru (T. Imje/ij Courtin-Hecquet. ( Germain elGrafin. * i Lachése. layonne Jérôme. esançon Jacquard. , Feret. Bordeaux j Laurens. ' Muller (G.). ■ouiges Renaud. IDerrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. 'aen Joii.ii). 'hambery Ferrin. herbourg ! ., "' ( Marguene. ^ 1 Juliot. lermonl-Ferr... ,,., „ .. / Ribou-Collay. . Laniarciie. '■■jon Ralei. ' Rey. 1 Lauverjal. ouai ■■ ' Degez. 1 Drevet. renchle ' I Gralier et G". a Jioctitlte Foucher. ,, 1 Bourdignon. e Havre ' , ( Dombre. ... 1 Thorez. Uie ( Quarré. ! Lorienc. Lyon. Marseille. . . lUont/ieltier chez Messieurs : f Baunial. / jjiD. Xexier. Bernoux et Cumin. Georg. Côte. i Savy. I Vilte. Ruât. I Calas. ' Coiilel. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : , , . ( Feikenia Caarelsen Amsterdam. „ \ et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher el C" Berlin Nantes Moulins Martial Place. j '' I Jacques. Nancy Grosiean-Maupin. I I Sidot frères. ( Loiseau. ' ' ' ' ' V'eloppe. 1 Barma. Hice ..... I Visconti el C". i\imes Thibaud. Orléans ......... Luzeray. I Blarichier. Poiners ,, , / Marche. Bennes Plihoii et Hervé. Jioehe/ort Girard (.M""). 1 Langlois. Bucharest. Bouen S'~Étienne . . Toulon Toulouse.. Tours. Valenctenttts. ' Lestringant. Chevalier. l Bastide. / Iturnèbe. t Giinet. ' l'rivat. Boisselier. 1 Pcrical. ' Suppligeon. \ Giard. I Leinaltre. \ Daines. . Friediander et (ils. f Mayer el Muller. Berne Sclnnid et (''rancke. Bologne Zanichelii. , Lamerlin. Bruxelles Mayolezet Audiarte. ' I.ebégue et C". ( Sotclieck et C". ■ / .Muller ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Ueighton, BelletC». ChrisUania Caininermcyer. Consiantinople. . Otto Keil. Copenhague Hiist et lils. Florence Seeber. Gand: lloste. Beuf. , Cherbuliez. Geors. I ' SlapeliMohr. Bel infante frères. I Benda. ■ ' Payol. Barlh. \ Brockliaus. Leipzig I.orenl/.. f Max Kiibc. Twietmeyer. , Desoer. '-''S' /Gnusé. Gênes .... Genève. . . La Baye. Lausanne.. chez ^fessicurs : j Dulau. I-ondres Hachette et C". 'Nuit. Luxembourg . .. V. Biick. / Libr. Gutenberg. Madrid iRomo y Fussel. \ Gonzalés e hijos. ' F. Fé. mian \^occA frères. l Hœpli. Moscou Tastcviii. 1 Prass. l^'aples Marghieri di Giu». ' Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffcr. Ne^-ïork Stecherl. Lcmckc et Buecliner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Falerme Clausen. Porto Magalhaès el Moiiu Prague Rivnac. Bio-Janeirf Garnier. „ 1 Bocca frères. Bome , ( Loesclierel C". Botterdam Kraincrs et fils. Stockholm Samson el Wallm .,,„,!, I Zinserling. y^Petersbourg..)^^,^^^ j Bocca frères. .„ ) Brero. Turin ' j Clausen. ' RosenbergclSellier. Varsovie Gebethner et W.illl. Vérone Drucker. „. ( Frick. Vienne _ , ^ I Gerold el C". Zurich Meycr et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i»5o. ) Volume in-4°; i8i3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à :91.— ( i" Janvier i«66 à 01 Decerabie iSSo.) \oiume ^-4"; 1869. Prix 15 fr. SUPPLEMENT ADX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tome 1: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DEBBEsel A.-J.-J. SouitR. — Mémoire sur le Calcul des Perlurbalions qu'epruuvem les )niétes, par M. Hanses.— Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréatique dans les phénoinénesdigeslifs, parliculièreinenl dans la digestion des matières •ïsses, par M. CLtcoe Beknabd. Volume in-4°, avec 35 planches; i8d6 15 Ir. Tomo II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Besedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences lur le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Ktudier les lois delà distribution descorpsorganisés fossiles dans lesdifférciiis terrains scdi- mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature des rapports qui exislenl entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Bbosn. In-4'", avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Acadâmie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTants à l'Académie des Sciences. N" 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance <\u - ..rtol.ro 1898.) MEMOIKES ET COMMLIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES COR 11 ES TONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. lli.Mii MoissAX. — Analyse de quelques C'cluinlillons industriels dv carbure de cal- cium /( J7 M. Cil. BoucHAiin. — Auginentalicin du poids du corps el transftn-nialion de la graisse en s'ycogé"'* ')''{ Pages. .M. r.~I". ni;iii-:riAix. — Sui- l'épandano el l'cnfoiiissenienl du fumier de feime V'!l iMM. Uayet, L. Picart et F. CouuTY. — Uh- scrvations de la planète DO \\ itl ( i3 aortl 1898), faites au grand équatoiial de l'oh- servatiiire de Hordcaii\ '17) MEMOIRES LUS. M. l'AiI. l!r:ROi;ii. l.'anipulation intei- scapulo-thoracique ( amputation du nieni- ■ hie supéiieui' dans la coui iouïlé du tronc ) dans le traitenicnl dos tumeurs malignes de lixticinité supérieure de riiumérus... CORUESPOIVDAIVCE. M. L. Cm LS. — Observations des comètes, faites à l'observaloire de Rio de Janeiro ( équatorial de o'",'^ ) ^77 M. L.-J. CuL'F.y. - Observations de la co- mète i8()S ( Perrine-Cbofardet), faites à l'observatoire de Besançon, avec l'équa- torial coudé 479 M. IC.-O. LovETT. — Sur une classe de trans- formations de contact 4'^" .M. Pl■:REY-\^'II.I.IAMS. — Sur la préparation et les propriétés des carbures doubles de fer et de cbrome, et de fer et de tungstène. 483 i BULLKTIN BIBLIOGRAPHIQUE M. I'astlkeal'. — Quelques nouvelles com- binaisons de la phcnylhydrazinc avec cer- tains sels métalliques '|83 M\l. Kêlix MiisNiL et Maiiuce Calllkry. — Sur la viviparité d'une .\nnélide poly- clièlc (Dodecaceria concharum Œrsted, forme A) 4**'^ M. Dussaud. — Sur l'impression tactile due au contact d'une succession de reliefs re- présentant un objet mobile dans ses dilTé- rentes positions '|Si| 40" PAKIS. — IMPKtMERIE G A.UTHI K R-VI LL A RS, Quai des Grands-Augustins, bh. Le (iciant : GAL'THti:ft-Vii.LAns. 1898 SECOND SEMESTRE. MOV 13 1898 ,,,j COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PA^R tlin. EiBS SBCnÉTJLIRES PERPÉTUEEiS. TOME CXXVII. r 15 (JO Octobre 1898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Gratids-Auguslins, 55. 1898 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus Jiebdumadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de r Académie. LesextraitsdesMénioiresprcsentés j)ar un Membre ou par unAssoticétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Rlembre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus,- qu'aulant qu'une rcdaclion écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne rej)roduit pas les discussions verbales qui .s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académie sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap- ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas INIcmbres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent êlie l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I es Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Le Membre qui fait la présentation est toujours nonmié; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance offi- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être renu's à l'imprimerie le mercre«li au soir, ou, au plus tard, le jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tempa, le litre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rendi. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'v a d'exception que pour les Rapports etj les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapjiorl sur la situation (les Comptes rendus aprè.-- l'impression de chaque volume. Leb Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de lei déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivante COMPTES RENDUS NOV 'v ^m^ DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 OCTOBRE 1898, PRÉSIDÉE PAU M. VAN TIEGHE.M. MEMOIRES ET CO.lîMIWlCATiOiXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Observations sur [a Iransfonnation supposée de la graisse en glycogéne; par 31. Beuthelot. « J'ai lu avec beaucoup d'intéi'êt la Note présentée dans la dernière séance par notre excellent confrère, M. Bouchard. Il a constaté ce fait im- portant que l'homme et le chien, dans certaines conditions, peuvent aug- menter de poids, d'une façon transitoire, pendant une période de leur exis- tence où ils ne consomment aucun aliment; ce fait doit être rapproché des observations analogues déjà faites sur les animaux hibernants. Notre confrère l'attribue avec raison à une absorption d'oxygène, accumulé dans l'économie, sans que son poids soit compensé par une perte égale, sinon plus grande, due aux excrétions, et notamment aux produits gazeux, tels que l'acide carbonique et la vapeur d'eau, éliminés tant par la surface cutanée que par la surface pulmonaire. C. R., 1898, ?.' Semestre. (T. CXXVII, N" 15.) bo ( 492 ) » Il s'agit desavoir sous quelle forme cet oxygène entre en combinaison avec les principes immédiats de l'économie : c'est sur ce point que je demande à noire confrère la permission de lui soumettre quelques remarques, en réponse à l'appel que son travail semble faire aux opinions des chimistes, et de justifier les doutes soulevés, non certes sur les faits annoncés, mais sur des interprétations, déjà mises en avant par d'autres personnes, quoique fondées seulement sur des calculs incertains. Il im])orte de ne pas solidariser les découvertes remarquables faites par les physiolo- gistes dans ce domaine, avec les conjectures relatives à l'oxvdation spécia- lisée des principes immédiats, et à l'origine du glucose et du glycogènc dans l'économie. » En principe, quel que soit le processus suivi dans l'organisme d'un adulte à l'état de santé parfaite, il est certain qu'aucune classe de principes ne s'y accumule indéfiniment : dès lors une fixation jnomentanée d'oxy- gène ne saurait résulter que de la formation de produits transitoires. Ce sont ces produits qu'il convient de rechercher parmi les trois groupes : albuminoùles, graisses, hydrates de carbone, ou les combinaisons réci- proques des dérivés d'un groupe avec les dérivés des autres. » Est-il vrai d'abord que lesalbuminoïdes existant au sein de l'économie doivent être mis hors de cause dans les fixations d'oxygène? Je ne connais aucun fait qui autorise une semblable opinion. Au contraire, il est établi que les albuminoïdes, tout en éprouvant divers dédoublements et réac- tions, mal connues d'ailleurs, subissent des oxydations graduelles et aboutissent à la formation de composés incomplètement brûlés, tels que les corps de la série urique et l'urée, lesquels sont nécessairement des pro- duits d'oxydation ilirecte ou indirecte : je veux dire que les albuminoïdes peuvent être, soit oxydés en bloc, puis dédoublés par hydratation en nou- veaux principes susceptibles à leur tour d'oxydations ultérieures; soit dédoublés d'abord par hydratation, en principes oxydables individuelle- ment; soit dédoublés et oxydés dans la même réaction et d'un seul coup. Dans tous les cas, l'azote du composé initial demeure ainsi uni à peu près en totalité avec une portion du carbone primitif et de l'oxygène fixé, sous la forme de produits successifs et finalement d'urée et corps congénères. Soit une oxydation finale, aboutissant, bien entendu, à l'urée, et admet- tons que l'urine d'un homme soumis à une alimentation mixte élimine en vingt-quatre heures i5^''' à iG'"'' d'azote sous cette forme; cette élimination représente la destruction de i oo^'' environ de principes albuminoïdes (secs), ces principes étant empruntés, soit directemimt aux aliments, soit aux maté- ( ^93 ) riaux usés de l'économie, que ces aliments viennent reconstituer. Ce poids d'albumiiioïdes prendra à l'air extérieur, dans ces conditions d'oxydation complète, 157^"' d'oxygène, en éliminant 166^'' d'acide carbonique. Or, l'acide carbonique produit renfermant seulement 1 14^'' d'oxygène, il y a en réalité 43^'' d'oxygène fixés dans ces conditions d'oxydation supposée com- plète avec urée, en admettant qu'il n'y ait pas excrétion d'urée. Malgré celte fixation, il y aurait, en définitive, une perte de poids de 166 — 107, c'est-à-dire de 9^' par jour, soit oS'",6 environ par heure. » Ceci suppose, je le répète, une oxydation complète, avec urée; mais, si l'on fait intervenir la production de l'acide urique, de l'acide hippurique et celle des produits azotés ou non d'oxydation moins avancée des albu- minoïdes, il sera facile de construire a priori des équations, en vertu des- quelles ces produits, joints à l'eau retenue dans le corps humain, représen- teraient un accroissement de poids correspondant à la fixation momentanée de aoS' ou de 4o^'' d'oxygène, sur le poids considérable qui répond à l'ensemble des principes albuminoïdes constitutifs du corps humain. » Tâchons de préciser davantage. Ce qui fait la difficulté de ce genre d'études, c'est l'ignorance où nous sommes de la nature des produits inter- médiaires de transformation des albuminoïdes dans l'économie. On peut admettre qu'il s'y forme, au début des oxydations, soit des composés de l'ordre des oxyprotéine sulfonée et peroxyprotéine de Maly, soit des déri- vés par dédoublement, tels que les glucoprotéines, les leucéines et autres corps étudiés avec tant de persévérance par Schûtzenberger, corps suscep- tibles d'oxydation ultérieure ou simultanée avec le dédoublement même. C'est dans cet ordre de composés qu'il conviendrait, à mon avis, de rechercher l'une des sources des fixations d'oxygène observées par M. Bouchard; et j'ajouterai l'origine de la formation du glucose et du glycogène dans l'économie : peut-èLre même, conjointement avec les hy- drates de carbone et les corps gras venus des aliments, l'origine de la formation des graisses. Pour nous borner aux fixations d'oxygène, on doit remarquer que la production de l'oxyprotéine résulte de l'addition de 3 centièmes d'oxygène avec l'albumine, et celle de l'acide peroxypro- téique résulte de l'addition de 1 4 centièmes d'oxygène. Pour 4o^' d'oxy- gène fixé sur le corps humain à l'état d'oxyprotéine, cela ferait 12008'' d'albuminoïde oxydé partiellement; si c'était à l'état de peroxyprotéine, 3oo«"' seulement, sans qu'il soit nécessaire de supposer, d'après les équa- tions de transfoi'mation admises, une production d'acide carbonique. Ces poids représentent, après tout, des fractions peu considérables du poids ( 494 ) total (les principes albuminoïdes, mis en contact avec le sang par la circulation pendant une heure. » Le glucose et le glvcogène sont également susceptibles de fixer de l'oxYgèiie par degrés ménages, jusqu'à la formation de l'acide oxalique, par exemple, sans produire de composés gazeux. Mais leur proportion est si faible dans l'économie que celte fixation ne saurait rendre compte d'un accroissement de poids tel que 4o^"' en une heure. En effet, le poids du glucose libre constaté dans les analyses ne surpasse guère 20^'' pour la totalité du corps humain, et celui du glycogène lui est probablement infé- rieur. Rappelons que les chimistes admettent en général que ce glucose et ce glycogène dérivent principalement des albuminoïdes; guidés, non par des considérations purement conjecturales, mais par des inductions tirées de la présence dans l'organisme de certains principes albuminoïdes for- mant transition, et qui produisent du glucose par des procédés de labo- ratoire, tels que la chondrine chez les Vertébrés, et la chitine chez les Insectes et les Crustacés. » L'oxydation des corps gras contenus dans l'économie pourrait être invoquée à juste titre. Déjà l'oxydation totale de la stéarine, C"H"''0*, déterminerait un accroissement de poids, conformément à la remarque de M. Bouchard. Pour que cet accroissement atteignît à \o^'^, il devrait porter sur 35G8' des corps gras, dose fort considérable. En outre, il exigerait le dégagement simultané d'un kilogramme environ d'acide carbonique, dose inacceptable pour un phénomène constaté au bout d'une heure, car elle égale ou surpasse le poids de l'acide carbonique dégagé par l'homme en vingt-quatre heuies. Ce n'est donc pas de ce coté, comme le fait juste- ment observer notre confrère, que l'explication j)eut être cherchée ; mais ce n'est pas une raison pour exclure une simple oxydation des corps gras. » En effet, les corps gras contenus dans l'économie sont également susceptibles de s'oxyder, sans dégager de gaz. C'est ce qui arriverait, no- tamment, dans une oxydation changeant l'acide stéarique, C^H'^O", soit enacideoIéiqueC*H'*0- + H-0, ou bien encore l'acide C* H'- O^ (ancien acide margarique) en un acide polybasique de même richesse en carbone, homologue de l'acide oxalique; par exemple C'"IP-0- + 0''= C" JF-'O' + H-0. » Au lieu d'envisager l'acide stéarique ou margarique, on pourrait mettre en jeu la stéarine ou la margarine et, au be.soin, l'oxydation de la glycérine, dont l'association à ces acides les constitue. (495 ) » Pour 4o^'" (l'oxygène fixé, 200^'' seulement des corps gras seraient ainsi transformés : ce qui n'a rien d'excessif. La fixation est de 20 pour 100 du poids du corps gras. C'est à des phénomèmes de cet ordre que l'on serait autorisé à attribuer, à la rigueur, les augmentations de poids de certains animaux nourris de graisse par M. Bouchard, augmentation qui n'a pas dépassé quelques centièmes du poids delà graisse ingérée. De telles oxy- dations n'ont rien d'invraisemblable; car les corps gras soumis à une oxydation spontanée lente sont susceptibles d'éprouver des réactions de cet ordre, comme le montre l'analyse que j'ai faite des corps gras ren- fermés dans un flacon trouvé dans une nécropole près de Reims ('). » Quant à la transformation de la graisse en glucose et en glycogène, elle peut se faire sur le papier en vertu d'un nombre illimité de réactions; c'est un problème indéterminé dont j'ai donné le calcul général et exact dans un Mémoire Sur la glucogénèse et la ihermo genèse dans l'économie (^Ann. de Chim. et de Phys., 7* série, t. XI, p. Soy). M. Bouchard emprunte l'une de ces formules particulières, qu'il n'y a d'ailleurs aucune raison de préférer aux autres. D'après la solution la plus simple que j'ai donnée, laquelle suppose tout le carbone des corps gras changé en glucose sans dé- gagement d'aucun gaz, on obtiendrait pour 0,881 d'oxygène fixé : i^'', 921 de glucose, ou jf^'', 729 de glycogène; c'est-à-dire sensiblement le double du poids de l'oxygène fixé : c'est le maximum. » Loin d'expliquer la formation des sucres par une oxydation des corps gras (-), ce sont au contraire, dans les réactions connues des chimistes, les corps gras qui prennent naissance aux dépens des sucres : l'acide buty- rique par exemple, dans une fermentation bien connue; dans certaines autres, les alcools gras, C"H"" + H-0, générateurs des acides gras par oxydation. L'acide lévulique, produit normal du dédoublement des sucres par voie purement chimique, se rattache pareillement à l'acide oxyvaié- rique. » Sans doute, a priori, tout est possible. Mais avant d'admettre la réalité d'une réaction qui change les acides gras de la graisse en sucre, les chi- mistes sont autorisés à en réclamer la démonstration : je veux dire, dans le (') Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. XII, p. !\[i%. {^) J'en excepte le changement en sucre du dixième du poids d'un corps gras neutre, susceptible de fournir les éléments de la glycérine : changement que j'ai con- staté en 1807 {Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. L, p. 869) dans des conditions de fermentation de la glj'cérine ; mais il ne se rattache pas aux acides gras eux-mêmes. ( 49G ) cas présent, la preuve (lu'il se serait tormé en une heure 80*^'' de glvcogène additionnel dans l'économie, humaine dose probablement beaucoup plus grande que celle qui existe dans l'état normal. » Tl doit être possible de constater chez un animal un accroissement de glycogènc de cet ordre. » On est en droit d'ailleurs, et a fortiori, de réclamer la même démon- stration des physiologistes qui admettent que l'accroissement de poids des animaux hibernants e.st attribuablc à la transformation de leur graisse en glucose et glvcogène. La graisse disparaît en fait et le glucose augmente pendant l'iiibernation. Mais ces animaux renferment de 20 à 4o centièmes de leur poids de graisse, au début de cette période de leur existence : il serait dès lors nécessaire de constater une formation de glucose ou de gly- cogène de cet ordre de grandeur, simplement pour rendre compte de la conservation du poids de l'animal. La grande sensibilité des réactions du glucose, qui permet d'en accuser les moindres traces, a causé bien des illusions à cet égard sous le rapport quantitatif; or il s'agit ici de quantités énormes ; il faut les prouver. » En somme, d'après l'ensemble des relations exposées dans la pré- sente Note, et jusqu'à ce que les expériences et dosages que nous récla- mons aient été exécutés, il paraît plus vraisemblable de rechercher la permanence de poids de l'animal hibernant dans une oxydation partielle des albuminoïdes, avec formation de produits spéciaux. » Une dernière remarque pour terminer et préciser le problème soulevé par la Communication si intéressante de M. Bouchard. La fixation de 4o^'" d'oxygène en une heure sur le corps humain représente sensiblement la totalité de l'oxygène absorbé en moyenne par un homme adulte pendant cet intervalle. En outre, pour que son poids s'accrût de cette quantité, il faudrait qu'il n'exhalât ni acide carbonique, ni vapeur d'eau : ce qui n'est guère admissible dans les conditions où un tel accroissement de poids est observable. Il paraît donc nécessaire que la respiration soit beaucoup plus active à ce moment que dans l'état moyen, et cependant que le coefficient CO- respiratoire — — soit considérablement abaissé. Ce sont là des données ac- cessibles à l'observation. » Je ne voudrais pas que l'on se méprit sur la pensée de ces observa- tions. Elles n'ont d'autre but que d'appeler l'attention sur les problèmes chimiques que les nouvelles découvertes soulèvent et de suggérer l'orien- tation des observations et expériences qui en donneront l'interprétation. » ( 197 ) CHIMIE MINÉRALE. — Préparation et propriétés de l'azolure de catcium. Note de M. Hexri Moissan. « Les azotures de baryum e't de strontium ont été le sujet d'un travail de M. Maquenne. En partant des amalgames de ces métaux, et en les chauffant dans l'azote, M. Maquenne put obtenir des azotures de baryum et de strontium, mais il n'a pas préparé l'azoture de calcium (*). » Nous avons indiqué précédemment comment on pouvait obtenir le calcium cristallisé (-). En plaçant un échantillon de ce métal au milieu d'une atmosphère d'azote pur et sec, le calcium, à froid, ne change pas d'aspect. » Mais si l'on élève un peu la température, il se produit tout d'abord une lente absorption du gaz azote à laquelle correspond un changement de couleur du métal. De blanc brillant qu'il était, le calcium devient d'un jaune de bronze qui ne tarde pas à foncer. Ce fait nous explique pourquoi les alliages de calcium, que l'on regardait jusqu'ici comme étant ce métal, présentaient tous une teinte plus ou moins jaune. La coloration jaune du calcium impur était due à de l'azoture. » Si l'on continue à élever la température, la couleur fonce encore et, dès qu'on atteint le rouge naissant, la combinaison se fait avec incandes- cence. Le calcium brûle dans l'azote, et l'absorption de ce dernier gaz est (') Sur ce sujet M. Maquenne s'exprime ainsi : « Quant à l'amalgame de calcium, iJ est fort difficile à obtenir à cause du peu d'affi- nité de ses composants : l'air et l'eau l'oxydent avec une extrême rapidité, et je n'ai pu ainsi avoir, en partant de plusieurs kilogrammes de mercure, que quelques déci- grammes d'amalgame de calcium solide qui présentait encore les mêmes apparences que les amalgames riches de baryum et de strontium. » Et plus loin : « En distillant au rouge cerise, dans un courant d'azote, quelques décigrammes d'amalgame riche de calcium, on a obtenu une matière amorphe, de couleur grisâtre, qui ne présentait aucune trace de fusion, mais qui, dans l'eau, s'est décomposée avec bruissement et dégagement d'ammoniaque. » [Maquenne, Sur quelques propriétés des métaux alcatino-terreux {Annales de Chimie et de Physique, t. XXIX, 6= série, p. 2i5; année 1898]. (^) Sur la préparation du calcium pur et cristallisé {Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1753). ( 498 ) très rapide. En opérant clans un tube de verre de Bohême, on obtient une matière de couleur de bronze. Celte couleur est plus foncée s'il reste dans le composé une petite quantité de métal non transformé. » D'un autre côté, si l'azote n'est pas absolument pur et s'il contient de l'oxygène ou de l'hydrogène, la couleur de l'azoture est beaucoup plus claire et peut devenir jaune plus ou moins foncé. )) Pour bien réussir cette préparation, le mieux est de placer le calcium dans une nacelle de nickel au milieu d'un tube de même métal. L'appareil est traversé par un courant d'azote pur et sec. On chauffe le tube de nickel au moyen d'un chalumeau à air comprimé, et, après l'expérience, il reste, dans la nacelle, une matière frittée de couleur marron foncé, rap- pelant la couleur de l'azoture de titane. » La durée de la chauff'e doit être de deux heures au moins pour que la transformation soit complète. » Propriétés. — Si l'on examine au microscope l'azoture de calcium pré- paré dans un tube de nickel, on y trouve de petits cristaux transparents de couleur jaune brun. La masse présente aussi des parties fondues, ce qui indique un point de fusion se rapprochant de 1200°. » La densité de l'azoture de calcium est de 2,63 à -l- 17°. )) Chauffé dans l'hydrogène même, au-dessus du rouge sombre, il com- mence à se transformer en hydrure en dégageant du gaz ammoniac. En même temps, sa teinte devient de plus en plus claire et, si l'on élève la température, la quantité d'hydrure augmente. » Le chlore décompose avec beaucoup d'énergie l'azoture de calcium poreux. La réaction se produit à froid ou sous l'action d'une faible élévation de température. Il se fait une incandescence très vive avec formation de chlorure de calcium dont une partie est volatilisée, grâce au dégagement de chaleur produit |)ar la réaction. La vapeur de brome, dans les mêmes conditions, réagit également avec incandescence. La combinaison est en- core très vive avec la vapeur d'iode, mais il est nécessaire d'élever la tem- pérature de l'azoture jusqu'au rouge sombre. )) La combustion de l'azoture de calcium dans l'air a lieu avec incan- descence. Dans un courant d'oxygène, elle commence au-dessous du rouge, dégage une grande quantité de chaleur et, une fois allumée en un jjoint, continue à se produire sans qu'il soit besoin de chauffer. La vapeur de soufre attaque l'azoture de calcium vers 5oo". Il se produit du sulfure de calcium fondu. ( 499 ) » Dans la vapeur de phosphore, l'azoture de calcium deviciit incan- descent au rouge cerise et se transforme entièrement en pliosphure de calcium. » Le bore el le silicium sont sans action à la température de looo". M Nous avons pulvérisé finement de l'azolnre de calcium, et nous l'avons mélangé intimement avec du noir de fumée, pur et sec. Ce mélange a été maintenu pendant quinze minutes à une température de 800°. Après refroidissement, l'azoture navait [)as changé d'aspect, il ne renfermait ni cyanure, ni carbure de calcium. Cela tient vraisemblablement à ce que, dans cette réaction, nous n'atteignons pas le point de fusion de l'azoture. » Au contraire, lorsque l'on chauffe trois minutes (930 ampères, 45 volts) de l'azoture de calcium, dans un creuset de graphite, à la tem- pérature du four électrique, on obtient après l'expérience une masse fondue qui est formée de carbure de calcium pur. La transformation, dans ce cas, est donc totale et l'on ne rencontre pas de cyanure qui ne peut exis- ter à cette température élevée. » Le cyanure peut se produire, cependant;, dans des conditions inter- médiaires. Nous en avons obtenu une petite quantité en chauffant un mélange d'azoture de calcium et de charbon dans une atmosphère de gaz azote à la température de 1200". >i Le sodium, le potassium et le magnésium ne réagissent pas au rouge sur l'azoture de calcium. Ces expériences ont été faites dans le vide. » L'azoture de calcium s'oxyde lentement dans un courant de bioxyde d'azote au-dessous du rouge sombre. Si l'on élève la température en un point, la réaction devient alors violente et complète; il y a incandescence, production de chaux vive et d'azote. » Les acides chlorhydrique, sulfurique et azotique étendus attaquent l'azoture de calcium à froid avec formation de sels de calcium et d'ammo- nium. Mais en l'absence de l'eau, ces décompositions ne se produisent plus. L'acide sulfurique, exactement monohydraté, est sans action, môme à sa température d'ébullition. Il en est de même de l'acide azotique. )> L'alcool anhydre ne réagit pas d'une façon instantanée à froid ou à sa température d'ébullition. Après vingt-quatre heures en tube scellé, même à la température ordinaire, ou voit une réaction se produire. L'azoture se délite en fournissant un dépôt volumineux, amorphe, de couleur blanche. Pendant la réaction, il ne s'est dégagé aucun gaz. L'alcool en excès, décanté, ne renferme que du gaz ammoniac. Le rési.lu est chauffé dans le tube même à loo". Il reste une matière solide blanche qui se décompose au ^:. li., 1898, 2" Semestre. (T. CXXVII, N° 15.) *->7 ( 5oo ) contact de l'eau avec dégagement de clialeiir et en augmentant de volume. Elle donne de l'hydrate de chaux et la partie liquide filtrée renferme de l'alcool qu'il est facile de caractériser. L'azoture de calcium réagit donc sur l'alcool anhydre en fournissant de l'éthylate de calcium, 6C='H=OH + C.^\7.= = 3(GMPO)-Ca + 2AzH-^ ('). » Le chlorure d'éthyle est lentement décomposé au rouge sombre par l'azoture de calcium. Il se produit du chlorure de calcium, un peu de carbure, et il reste un gaz con(ibustible brûlant dans l'eudiomèlre, en pré- sence d'un excès d'oxygène, en fournissant son propre volume d'acide car- bonique. Ce gaz peut être considéré comme du méthane. Pendant la réac- tion, qui a été faite dans une cloche courbe de verre, il s'est formé un sublimé blanc d'un chlorure donnant, avec le réactif de Nessler, la réaction des sels ammoniacaux. » Nous ferons remarquer que les réactions précédentes se sont pro- duites avec une énergie très grande parce que nous avons employé un azoture de calcium poreux très facilement attaquable. » La réaction la plus caraiftéristique de l'azoture de calcium est celle qu'il fournit au contact de lleau. Projeté, en elîet, dans de l'eau froide, l'azoture de calcium se déconripose aussitôt avec une vive effervescence. Il se produit une grande quantité de gaz ammoniac qui entre de suite en so. lution dans l'eau, en même temps qu'il se forme de l'hydrate de chaux, Az^Ca' + 6H0 = sAzFPh- 3Ca(OII)^ Il est assez curieux de rappijocher ce composé de l'hvdrure et du carbure de calcium qui décomposenl de même l'eau froide avec la plus grande énergie. » Nous pensons que centuveau composé pourra, peut-être, s'obtenir industriellement, le jour oùil'on saura produire la décomposition de la chaux vive au four électriqncj de façon à en dégager le calcium, soit à l'état de liberté, soit sous forme d/alliage : il sera facile de le combiner ensuite au gaz azote que l'industrie sait produire très économiquement. Dès lors, la production de l'ammoniaque par l'azote atmosphérique se trouvera ré- solue. (') Nous reviendrons sur ce sujet à propos de l'aclion du calcium sur lalcool anhydre. ( Soi ) » Cette question présente encore de grosses difficultés, mais son étude, selon nous, mérite d'être poursuivie. » Analyse. — Les analyses 1, 2 et 3 ont été faites de la façon suivante : » Un poids déterminé de calcium pur était placé dans une nacelle de nickel et porté à une température d'au moins 1200° dans un courant d'azote exempt de toute trace d'hydrogène. La nacelle étiit pesée ensuite et l'aug- mentation du poids donnait la quantité d'azote fixée sur le calcium. On décomposait enfin l'azoture par l'eau, de façon à s'assurer s'il ne restait pas de métal libre qui produirait, dans ce cas, un dégagement d'hydro- gène. L'expérience n" 3 ne nous a pas danné d'hydrogène. Les expé- riences 1 et 2 en ont fourni 5*^*^,4 et 10'^'', i. Dans le cas où le composé renferme encore du calcium libre, on déduit le poids de ce calcium libre, d'après le volume d'hydrogène recueilli, el on le soustrait du poids primi- tif de métal employé. On obtient ainsi le poids du calcium entré en com- binaison et celui de l'azote fixé. L'analyse n° 4 a été faite en décomposant un poids donné d'azoture par l'eau sur la cuve à mercure. On a recueilli l'hydrogène qui nous a donné le poids du calcium resté libre dans le com- posé, puis on a dosé l'ammoniaque et la chaux formées : Théorie. 1. 2. 3. .'1. pour Az^Ca^ Azote 18,37 i8>2i 18,81 18,17 18,92 Calcium 81, 63 81.79 Si. '9 80,49 81,08 » Cet azoture a pour formule Az'Ca^; il a donc la même composition que les azotures obtenus par M. Maquenae. » Conclusions. — En résumé, le calcium se combine à l'azote au rouge sombre avec incandescence. Lorsque cetle réaction se produit vers 1200", le composé obtenu est cristallisé, il répond à la formule Az'Ca^ Il pré- sente un certain nombre de réactions très vives avec le chlore, le brome, l'iode, l'oxygène, le soufre et le phosphore. Il est détruit par le carbone à haute température. Avec l'alcool anhydre, il fournit de l'ammoniaque et de l'éthylate de calcium. Il possède la propriété de se décomposer au con- tact de l'eau froide en fournissant de l'ammoniaque. » MEMOIRES PRESENTES. M. Ed. Knuciiell adresse, de Neuchàtel (Suisse), un Mémoire relatif à une « Méthode curative de la lèpre et autres maladies infectieuses ». (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) ( 5u-. ) COKlRESPO.\!)AIVCE. M. le SrxiiÉTAiRK perpétce)l signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume fie JVl. A. Wassilief intitulé : « P.-L. Tche- bychef et son œuvre scieutifiqiiie ». (Présente par M. Km. Picard.) M. le Secrétaire perpétuel, en déposant sur le Bureau, au nom de M. Venukoir, le Tome LV des [Mémoires de la Section topognipliique de l'Élat-Major général de Russie, communique la Note suivante de M. Venu- koff, sur les résultats des travaux géodésiques russes en Mandchourie : « La construction du chemin de fer transmandchouricn a obligé les géodésiens russes d'exécuter deux séries de travaux astronomiques en Mandchourie, au nord-ouest et au sud-est de ce pays. La première série contient huit positions géographiques, déterminées par M. Stchetkine; la seconde, treize paires de coordonnées géodésiques, déterminées par M. Polianovsky. Voici les résultats numériques : I. — Nord-okest du pays (M. Slchetkinc). Latitude nord. 1. Kaïlar, ville; une chapelle en 2. Tching-gol, colonne au bord ce la rivière 48-58. 7,0 3. Dralynan-obo, colline 48.5i. 3,i k. Goldon, l'ivière, son croisenieil avec la roule.. . 48.45. 2,6 5. Mendoukey, station des poste; chinoises 48.59. 3i, 8 6. Le Grand-Khingan, sommet dj passage 48.48.48,3 7. Uan-obo, relais des jjostes 8. Merirhèle, sommet d'une colline pierre. 49- 14.29,0 48.37.47,8 II. — Sud-e^t du pays (M. l'olianovsky). 1. Poteau 0 de la frontière chinb-russe 44. 3.53,4 2. Wanlougou, temple sur la montagne 44- 9-54, i 3. Padahézé, coips de garde chinois 44- 16. 54, 3 k. Siao-SouïCoun, corps de garde chinois 44-25.29,6 5. Taïping-ling, passage dans les montagnes 44-32. 4o, 3 6. Moulinhc, ferme de Soumfou 44-35.33,6 7. Chitomiaou, corps de garde chinois 44-34- '4,9 8. Takénza, ferme d'Oulossane 44-33. 18,6 Longitude est de Gicenwicli. 119*44.14^6 119.55. 4,7 120. I 5. 33, 2 121. 2.5o,4 121 . I I .32, I 121.42.44,9 122. 5.5o,2 119.40.53,8 i3t . 18.29,7 i3i. 9.10,6 i3i . 9. 10,6 i3o.53.25,2 i3o.36.28,5 120.20.45,3 129.59.42,0 129.49.24,6 ( 5o3 ) Longitudt; est Latitude nord. de Greenwich. 9. Ningouta, ville; temple Uovanmou 44-20.33,4 129.29.17,7 10. Chikho, village; maison du maire Foun 44-3o.2o,o 129.16.19,6 11. Lantchikhéou, station des postes 44-i4-42,o 129.14.34,8 12. Salindjan, ferme de Sondihé 44-iO-i2,o 128.59. 7'5 13. Yertclijan, station des postes 43-58. 7,6 128.45. o,3 » Au xviii* siècle, les missionnaires catholiques attribuaient à Ningouta 44° 24' latitude nord et i29°4i' longitude est Greenwich : c'était assez bien pour l'époque. Les autres déterminations sont récentes. » ASTRONOMIE. — Observations de l'essaim des Perséides, faites à Athènes. Noie de M. D. Egi.mtis, présentée par M. Lœwy. « Les observations de l'essaim des Perséide^ ont été fuites, cette année, à Athènes, par un temps très beau, pendant quatre soirées de suite, du 9 au 12 du mois d'août; la Lune, âgée de 22-25 jours a empêché un peu ces observations. » Le 9 août, on a compté, depuis 10'' 47" ( le'nps moyen d'Athènes) jusqu'à environ minuit, 11 étoiles filantes ; après minuit, l'observation a été gênée par la présence de la Lune. Les trajectoires de ces météores, tracées par notre aide, M. Terzakis, sur une carte préparée exprès, donnent quatre points radiants, dont les coordonnées uranogra- phiques sont les suivantes : a = 4i°, a = 34°, a = 47', a = 42°; 8 = 56°, o = 5i°, a = 54-, 8=58°. » La couleur des météores était, en général, jaune rougeàtre; deux d'entre eux étaient brillants et lents, tandis que les autres étaient, au contraire, faibles et rapides. •) Le :o août, on a observé, depuis 10'' 24'" jusqu'à i5''59" (temps moyen d'Athènes), soit dans l'espace de cinq heures trente-cinq minutes, 202 étoiles filantes; la présence de la Lune a empêché un peu les observations ; sans elle, le clulfre serait certainement plus grand encore. D'après tes données on a, pour cette soirée, 36 étoiles filantes par heure; le matin la chute a été plus riche que le soir. La couleur de ces météores aussi était jaune rougeàtre; leur vitesse, la plupart du temps, assez grande. Les trajectoires de plusieurs de ces météores, tracées sur une carte, donnent, de même que les précé- dentes, au lieu d'un, plusieurs points de divergence, dont les coordonnées sont les sui- vantes : a =42°, 32°, 32°, 33°, 37°, 47°, 48", 5o°; 8 = 56", 34°, 38°, 56", 52°, 53°, 57°, 58". ( 5o4 ) » Le 1 1 aoûl, le nombre des météores tombés a diminué considérablement; depuis qI'Sg"' jusqu'à minuit, soit dans l'espace de deux heures trente minutes, on n'a observé que 17 étoiles filantes; presque tous ces météores étaient faibles, de couleur jaune rougeàlre et d'une grande vitesse. Les trajectoires de ces étoiles (ilanles, tracées sur une carte, donnent trois points radianls, dont les coordonnées sont a = 34", =1 = 39», a = 36»; 5 =; 49°! 8 — 5o", 0 = 58°. I , . » Le 12 août on n'a vu aucun météore j usqu'à minuit. » En 1897, le roaoùt, nous avions observé depus 8''39'" jusqu'à 1 1''22™, soit dans l'espace de deux heures trente et une minutes, 3i étoiles filantes; la Lune, âgée de 12 jours, entravait beaucoup les observations et l'on ne voyait alors que les étoiles jusqu'à la 4" grandeur. Les trajectoires de ces météores, tracées sur une carte par MM. Terzakis et Hazapis, donnent deux points radiants, dont les coordonnées sont x=',2°. x = 47°; â ^ 56", S = 58°. Il est à remarquer que le point radiant principal a été, en 1897, ainsi qu'en 1898, celui dont les coordonnées sont a = 42°, S = 56°, situé près de •/) Persée, et que cette radiation n'a pas été observée le 1 1 aoiit. En outre, les radiations déterminées le 10 août 1897 se retrouvent, toutes les deux à la même date en ^898, tandis que quelques-unes, observées le 9 et le II août, ne figurent pas parmi les radiations du 10 août 1898, jour du maximum. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Su^ l'intégration du problème restreint des trois corpsavecla première puissance de la masse troublante. Note de MM. J. Perciiot et W. Ebert, présentée par I\L Appell. « Nous considérons le mouvement d'un corps de masse nulle dans le plan de l'orbite de Jupiter, supposée circulaire. Soient : i la masse du So- leil, m celle de Jupiter, d la dislance constante de Jupiter au Soleil et n son moyen mouvement; r et p les distances de la masse nulle au Soleil et à Ju- piter, x^ et x.^ ses coordonnées par rapport à un système d'axes mobiles ayant leur origine au Soleil et dont l'axe des x^ passe par Jupiter. En choi- sissant l'unité de temps de façon que la constante de Gauss soit égale à i , ( 5o5 ) les équations du problème sont (d-x^ dx, „ dX —TT- -\- in —7- — n- Xo = -i — > at- al " dx. dx^ .-, <-A' m ( I ) < V = - H )) Nous posons S, dx, , dx^ .r, = -^. .r, = -—; y, = x^—nx.^, Y. = x.,^nx,, F = -(y, 4-/îa7o)-+ -(Vj — na-,)- — -«-(j:; +a--)— V+ -^ =a. » Les variables ar,, a-j ; y,, y^ sont déterminées par le système cano- nique 1' dx, dV dx, d¥ \ dl " rt'j, ' dt ~ dy^' ^'^ ^ ' dy, _ f/F dv, _ dF dt dx, dt dx^ » Considérons l'équation aux dérivées partielles i f dS \- I / r/S \- I 0/ n o, ,r mx, » SoitS(.T,, a'o, a,, a^) une solution contenant, outre a,, un autre para- mètre 1X0. Les intégrales du problème sont données par les équations , , , dS> d'à dS ^ ,^ dS » En désignant par c la longitude héliocentrique de la masse nulle par rapport à l'axe mobile des jj, , on a X, = r cosf, X., = rsint', p^ = /- -+- d' — 2 drcos,v. ,r\ fdS\- I /dS .- dS -. amrcosc » Nous intégrons d'abord cette équation en y faisant m = o. Nous trou- vons ainsi S„ = Ap + \ drd - C - ^ -f- y irj. M- 2rtA = - C. Cette intégrale correspond à celle de Jacobi pour le mouvement elliptique rapporté à des axes fixes. ( 5oG ) » En exprimant que le radical est réel, on obtient les limites entre les- quelles /• reste compris et Ton en déduit la signification de A et C par rap- port au grand axe el au pnramètre de l'ellipse. On trouve ainsi, avec les notations habituelles, C = - : A = \p. » l\iur tenir compte de la première puissance de la masse perturbatrice, nous posons S = S„ + M<1:>(^, c), et nous substituons dans l'équation (5). En négligeant les termes en m-, nous avons d^ I C A \ d^ 1 rcosi' -- - n]- 1 — /- / dv p d- d\ » Nous introduisons une variable auxiliaire X définie par \/- X = arccos- s/"^ I +■«« i/ — L.+ 2r— arccos — . V a m t V V a P a » Considérons une planète fictive décrivant une ellipse dont le demi grand axe et le paramètre p\ sont déterminés par les relations C = -, A = \j j). Soient w son anomalie vraie, E son anomalie excentrique, M son anomaile moyenne, e son excentricité, \j. son moyen mouvement. Il est aisé de voir que X = tv-l- -esinE coasf. w '-^M const. ^= w — nt -\- const. ; \ est donc, à une constante près, l'angle que forment les rayons allant du Soleil à la planète fictive et à Juj)iler. » On est conduit au système d'équations différentielles (7) d\ dr (^-'') II I r cos (' P a' qui admet les intégrales J;., \_\Jr''^-^cl'—idrcoi{l-\-b{) d^ \—-n En effectuant la quadrature et en remplaçant b^ par t^ — X, on obtient deux intégrales indépendantes du système (7). On en déduit une intégrale par- ticulière de l'équation (G), $ = td-K \- ' . - ^:£^i(l±^)] _L_. Pour avoir P, il faut substituer à 'X sa valeur donnée par la formule (9), effectuer la quadrature et remplacer ensuite h^ par v — "K. » En identifiant «, avec A dans (4), nous trouvons que les intégrales du problème sont I < -I- S = / dr , — '^^-JT-' ÉLECTRO-MAGNÉTISME. — De l'énergie d'un champ magnétique. Note de M. H. Pellat, présentée par M. Lippmann. « J'ai montré précédemment (' ) comment on devait rectifier l'expres- sion admise de l'énergie d'un système électrisé, en tenant compte de la quantité de chaleur que le milieu prend ou cède à l'extérieur pour main- tenir sa température constante pendant la charge. Une rectification analogue s'impose pour le champ magnétique. Dans le cas d'aimants permanents seuls, on est conduit, par les mêmes raisonnements, à une expression de l'énergie identique à celle du champ électrique Je vais traiter ici directement deux autres cas. (') De la variation de l'énergie dans les transformations isothermes. De l'éner- gie électrique {Comptes rendus, t. CXXV, p. 699; 1897. Journal de Physique, 3" série, t. VII, p. 18; 1898). G. R. , iStjS, 2- Semestre. (T. CXXVIl, N- 15.) 68 ( 5o8 ) » Supposons d'abord le champ produit par des courants fermés placés dans un milieu homogène ou hétérogène, de perméabilité quelconque mais indépendante du champ et sans aimantation résiduelle, de façon que le champ ilevienne nul quand les courants ont une intensité nulle. L'énergie du cliamp magnétique est ici, par définition, l'excès d'énergie du milieu dans l'état où les courants ont les intensités considérées sur l'état où les intensités sont nulles, toutes les autres conditions, la température en particulier, étant les mêmes. » Cette énergie dépend de la position, de la forme, de l'intensité des courants, ainsi que delà perméabilité des diverses régions, mais ne dépend pas de la résistance des conducteurs qui règle seulement la quantité de chaleur que le milieu extérieur doit enlever pour maintenir la tempéra- ture constante. Pour avoir des phénomènes ré\ersibles, nous ])ouvons donc supposer le cas limite où la résistance de tous les circuits serait nulle. Nous supposerons, en outre, que les courants sont fournis par un électro- moteur fondé sur l'induction, placé dans chaque circuit et mis en mouve- ment par une force extérieure au système considéré (sa force électromo- trice sera nulle en dehors de la période variable). » Pour simplifier l'exposé, je me bornerai d'abord au cas de deux cou- rants seulement. Soient L,, L, et M les coefficients de self-induction et d'induction mutuelle de ces circuits; i^ et j, les intensités au temps a; des courants c{ue nous allons faire varier depuis une valeur nulle jusqu'aux valeurs constantes I, et L. Comme pour avoir la variation d'énergie entre ces deux états peu importe les états intermédiaires, nous supposerons les circuits fixes et que i^ et /^ sont données par les expressions (0 Hë = '- ce qui est toujours possible en faisant tourner avec une vitesse convenable les éleclromoteurs; ces relations donnent î, = / ., ~ o pour a; = o ou :; = o (état initial) et t, = I,, /„ = Ij, pour a; = oc ou ; i^ i (état final). En dési- gnant par E, et Ej les forces électroniotrices au temps x des deux électro- moteurs, les lois de l'induction fournissent alors les relations ^' = L.g+Mg=(L,I, + MI,)ae— =(L,r.+Mr,)a(,-r), » Pendant le temps dx, le travail — rfW des forces extérieures, qui se M^, +L„^ =(MI, + L,L)ae-«^=(MI, + L,Io)a(i - ;). ( 5o9 ) réduit au travail des forces nécessaires pour actionner les électromoteurs, est donné par (3) - rfW = (E,i, +E2i,)rf.r = Azf/s, en posant, pour abréger l'écriture, (4) A = L,I;+2MI,L^L2l^ » Considérons maintenant l'état du système comme dépendant des deux variables indépendantes s et T (température absolue supposée uniforme), les intensités I, et Ij étant indépendantes de T, mais les coefficients L,, La, M et, par conséquent, A en dépendant, soit à cause des dilatations, soit à cause de la variation de la perméabilité avec la température. Pour une variation dz, d'Y, soient .; iirt 3UJ , — t— \^ ë<^^* '^'*^ \^ jyjÈ. i »v' ■* ' ou Na'sol.+ O^ gaz. =Na20^ sol -. + ôyc^'^ôa » II. Pour le bioxyde Na-'O-, il semble qu'on pourrait le dissoudre di- rectement dans l'eau du calorimètre : Na-0-sol.H-H-Oliq. + Aq = 2NaOH diss. + O gaz. ; mais il arrive toujours qu'une partie seulement de l'oxygène se produit, au début, à l'état de liberté. Le reste se dégage peu à peu, et la température ne se fixe qu'au bout d'un temps très long, comme s'il se formait de l'eau oxygénée ou un hydrate de bioxyde dissous. » Aussi est-il préférable de dissoudre Na-0" dans l'acide chlorhydrique étendu. On devrait alors avoir la réaction Na-0-sol.+ 2HCldiss. = aNaCldiss. + H-Q-di.ss. Il est vrai qu'il se dégage toujours dès le début un peu d'oxygène libre, mais on en tient compte en dosant l'eau oxvgénée qui reste dans la liqueur, et il se produit rapidement un état stable. » Dans deux expériences concordantes, j'ai eu, pour cette dernière réaction, le nombre -f-4i^^'>8i. » On en déduit : • y • Na^ solide -i- O'- gaz. = N'a-0- solide + 1 19'^"',79 » III. Quant au protoxyde Na^O, on en connaît la chaleur de formation par l'expérience de M. Bekétoff qui l'a dissous directement et a obtenu des nombres compris entre + 55^^' et -+- 56^'"'. On devrait donc adopter la moyenne 4- 55^^', 5 (et non pas H- 55^^', o comme on le fait ordinairement). Il vient alors : Na- solide -H O gaz. = Na-0 solide H- ioo'''',4o (' ) (') Il me paraît probable que ce nombre -H ioo'^'''',4o est trop élevé, car il dépasse la chaleur de formation du K'+O (+ 98'^"', 2), contrairement à ce qu'on remarque pour tous les composés correspondants de Na et de K. L'expérience de dissolution directe du Na^O paraît d'ailleurs incertaine, à cause de létat piiysique du composé et de son mode de préparation. Je me propose de reprendre cette détertninatiou par un G. R., 1898, ^'Semestre. (T. CXXVII, N" 15.) ^9 ( 5i6 ) » On a ainsi la série suivante : Cal Na'+O +ioiC''i,57 soil INa-4-O"^' +67,62 Na*-f-0 -h 100,40 Na=+0^ +>i9>79 » La chaleur de suroxydation du protoxyde, soit + i9'^"',39, est donc relativement faible. La chaleur de formation du sous-oxyde Na^O' surpasse à peine les ^ de celle qui correspond à Na^O. Il en résulte que, si le sous- oxyde est atlaqué plus violemment par l'eau et parait même plus oxydable à l'air que le sodium, cela lient seulement à son état physique, ce corps poreux présentant une grande surface d'attaque et la réaction ayant lieu immédiatement dans toute la masse. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les combinaisons du chlorure fie lithium avec la méthylamine. Note de M. J. Rowefoi. « Comme l'ammoniac, le gaz méthylamine est absorbé assez rapidement par le chlorure de lithium rigoureusement pur et anhydre, et forme avec lui trois combinaisons successives, dont j'ai étudié la dissociation et la cha- leur de formation. » Cependant, l'état physique du chlorure de lithium n'est pas indiffé- rent; pour obtenir des résultats concordants, il faut avoir recours au sel •très poreux et volumineux que l'on peut préparer en faisant passer du gaz ammoniac sec sur le chlorure, puis chassant complètement ce gaz par la chaleur, dans un courant d'azote sec; [lendanl l'absorption, le sel se gonfle et reste dans cet étal très favoiable pour les expériences ultérieures, après le déjjart de l'ammoniac. C'est alors seulement que l'on fait passer le gaz méthylamine. » ï. Chaleur de dissolution de la mélhj lamine. — Cette donnée préliminaire n'ayant pas été déterminée, j'ai dû faire passer lentement le gaz méthylamine pur, amené à la température du laboratoire, dans l'eau du calorimètre. Le courant de gaz doit être 1res lent et la solution finale assez étendue pour éviter toute perle. J'ai ob- tenu ainsi, vers -+- 12°, le nombre -t- I2'^"',09 pour la dissolution de CH^Az gaz, dans 10'" d'eau. D'autre part, une dissolution faite à l'avance de CIl'Az dans 2"' d'eau a procédé indirect, en dissolvant dans l'eau les mélanges de Na'O^ et de Na-0 qu'il est facile de préparer, et en tenant compte du bioxyde qu'ils contiennent. ( 5.7) été additionnée de quatre fois son volume d'eau (pour passer à CH' Az =r lo'''). J'ai obtenu + o'^='',o4. » Il en résulte que CH^Azgaz. dissous dans 2''' d'eau, dégage -i-i2'^"',o5 » C'est ce nombre que j'ai employé dans les calculs qui suivent. Il est d'ailleurs conforme aux analogies. » II. LiCl + CH^Az. — Ce composé se forme toutes les fois que Ton fait passer le gaz méthylamine sur le chlorure de lithium au-dessus de + 65°, ou bien en décompo- sant à cette température les combinaisons suivantes. C'est une masse blanche, poreuse, semblable aux composés ammoniacaux. » Sa chaleur de dissolution dans l'eau (6"') est de + 6'-"', 66; d'où l'on déduit : LiCIsoi.-t-CH5Azgaz. = LiCI +CIPAzsol -l- i3C''',82 Ses tensions de dissociation sont mm à H- 66 , 2 5o5 3-1-71 642 à +74.4 819 ce qui permet de faire les calculs suivants, avec la formule de Clapevron : o .. Cnl de -t- 66 , 2 à H- 7 1 -1- 1 3 , 748 ] de -1-66,2 à -H 74,4 -t- 18,826 ) moyenne : 4- i3cai,838 de -1-71 3-^74,4 -f- i3,94o ) nombres qui concordent parfaitement avec la donnée expérimentale directe -I- iS"^"', 82. » III. LiCl -f- aCH'Az. — Il se produit entre -t- 4o" et -f- 65°, soit directement, soit en laissant le composé suivant se détruire. Chaleur de dissolution (8'") -1- 6'^''',647 d'où l'on déduit LiCl sol. -i-2CFPAz gaz. = LiCl H-sCH^Az sol -H25C''i,88 et (LiCl-t- CH>Az)so!.-i- CH'Azgaz.= LiCI-i-2CH'Azsoi.... -1- i2':^i,o6 » Ses tensions de dissociation étant mm a -1- 2: "49 0^7 à -+- 5o,2 642 a -)-4o 347 ( ^'8 ) la fornnile de Clapeyron donne 0 o Cul de +27 à +40 -h 12, i5 ] de +27 à + 5o,2 4- 12 , i4 [ moyenne : + 12'"-"', 1 1. de 4- /jO à -1- 5o,a + i2,o3 ) » III. LiCl ■+- SCli^Az. — Il se forme directement au-dessous de 4o° environ. C'est le composé saturé, et je n'ai pu obtenir de combinaison à /jCHWz, même en employant le gaz liquéfié. Clialeur de dissolution (10'") + 7''-''', 885 d'où l'on déduit LiCisol. H-3ClPAzgaz. = LiCl + 3ClI = Az sol -t-Sec-'.eg (LiClH-2CH=Az)sol.-HCH»Azgaz. = LiCl + SCIFAz sol. . . + ioc»',8i » Tensions de dissociation mesurées : La réaction a lieu comme avec le phène; il se dégage beaucoup de bioxyde de soufre, la masse s'épaissit et devient rouge brun, noirâtre. On verse le tout dans beau- coup d'eau : il se forme un dépôt brunâtre et ensuite un petit dépôt blanc, on filtre. » Le précipité A est formé de deux corps : i" les francéines iodées de la quino- léine; 2° les quinoléines iodées. » On traite par la potasse qui dissout les francéines, on filtre et l'on précipite de nouveau par l'acide chlorlivdrique. » Ces francéines sont solubles dans les alcalis et insolubles dans l'eau; leui- teneur en iode est variable avec le temps de chauffe et la quantité d'iode employé. » La quinoléine seule donne aussi une francéine. (') Laboratoire de Chimie organique de l'Université de Bucarest. (') Sur lex franaHnex (Comptes rpnriiis. t. CV'L p. 277. riiiU. Soc. cliim.. 1899.). ( 521 ) » L'analyse nous a fourni : Krancéines Francéine des ijuinoléincs iodées. Quinoléine de la quinoléinc -^ m — Pour 100. pure. sans iode. I. II. C 83,6 45,48 44,53 47,54 H 5,4 2,99 2,53 3,96 Az 10,8 4,53 3,76 6,09 1 » » i5,64 24, 1 1 » La partie insoluble dans la jjotasse est extraite par l'alcool dans un appareil Soxh- let. On obtient de très beaux cristaux d'un corps un peu jaune brun; c'est une quinoléine diiodée, inconnue jusqu'à présent. Elle existe à l'état de sulfate et se dis- socie sous l'influence de l'eau; elle fond à i64°-i6.5''. 1) L'analyse conduit à la formule C''AzH''I-. 1) Ce corps est très soluble dans l'éthanol et surtout dans le chloroforme. Avec les acides, il donne des sels qui se dissocient en présence d'un excès d'eau. » Avec son chlorhydrate, j'ai préparé son sel de platine, qui est jaune et facilement dissociable dans l'eau; c'est à cause de cela qu'en dosant le platine nous avons trouvé un nombre plus petit. » La partie de la quinoléine moins soluble dans l'éthanol a été extraite par le chlo- roforme; c'est un mélange de quinoléines plus iodées que j'étudie en ce moment. » La partie filtrée B a été neutralisée par de l'eau de chaux, distillée dans la vapeur d'eau; il passe la quinoléine non iodée et la monoiodée. Celle-ci cristallise très bien dans l'alcool, elle est incolore et cristallise en petites aiguilles, elle fond à ioi°-io2°. » L'analyse conduit à la formule C'AzII*!. » J'ai cru me trouver en présence de la quinoléine iodée 5, décrite par Claus et Grau, fondant à 100°. Pour vérifier la chose, j'en ai fait le sel de platine qui a donné : Caifulé pour (C'AztriCI)=PtCl'. Trouvé. Pi pour 100 21 , 19 21,11 » Ce sel est bien jaunâtre, mais il ne fond pas en se décomposant à 263", comme l'indiquent ces auteurs. .Au contraire, j'ai pu, par sa solubilité dans l'eau chaude, le séparer eu deux. Une partie, presque le tiers, est soluble à chaud et cristallise en fines aiguilles, jaune orange, qui, à 210", émettent des vapeurs d'iode et se décomposent en fondant vers 228° en un liquide noir épais. » La partie insoluble dans l'eau est jaune d'or; elle fond, dans les mêmes conditions que l'autre, vers 23o"-26o°. » Je me propose de revenir, dans une Note spéciale, sur ces corps, de même que sur le dérivé sulfoné qui se produit en même temps. » On voit que la quinoléine se comporte comme les hydrocarbures cy- cliques non azotés, vis-à-vis de l'acide sulfurique et de l'iode, en donnant différents produits iodurés, des francéines et des dérivés sultonés. » ( 522 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les acides phényl- et phénylène-phosphoriqucs (' ). Note (le M. P. Gexvresse, présentée par M. Frieclel. « Lorsque j'ai commencé ce travail, je ne connaissais rien concernant l'action de l'anhvclride phos|)horiqne sur les phénols. Depuis, M. Bclugou (^Comptes rendus, p. iSnô; 1898) en tr;iit;inl le phénol j)ar l'anhydride phosphorique a obtenu un produit sirupeux, qui est de l'acide phényl- phosphorique et dont il a seulement étudié les chaleurs de neutralisation par la soude cl l'action sur les réactifs colorants. » Acide phénylphosphorique C'FP. PO'H^. — On l'obtient en mélangeant des poids moléculaires égaux de phénol et d'anhydride phosphorique. Si l'on remue constam- ment, la masse s'échaufle bientôt et sa température monte brusquement à i4o". J'ai ensuite chauffé au bain d'huile jusqu'à 180° et laissé refroidir lentement. On a ainsi une masse visqueuse avec, de place en place, quehjues grains solides que je n'ai pas étudiés. La partie visqueuse a été traitée par le benzène bouillant, qui a enlevé l'excès de phénol, et ensuite par l'eau. La solution aqueuse, au bout de quelque temps, a ci'istallisé dans le vide au-dessus de l'acide sulfurique; la masse visqueuse eût donné les mêmes cristaux, mais au bout d'un temps beaucoup plus long. » On a essoré les cristaux sur une plaque poreuse, on les a redissous dans l'eau et refait cristalliser. Ces cristaux sont de l'acide phénylphosphorique, comme le montrent les analj'ses suivantes : Calculé pour Trouvé. C^USPOMI-. C pour 100 4' !^ 4' >4 H pour 100 4j6 4)02 P pour 100 17,61 1718 » Ces cristaux sont très blancs; ils deviennent gris à la longue; ils fondent à 89°; ils sont très solubles dans l'eau et dans l'alcool, et insolubles dans le benzène; ils sont très hygroscopiques. » Pour voir si nous nous trouvions bien en présence dun éther, nous les avons copules avec le chlorure de diazobenzol siilfoné et nous n'avons pas obtenu de matière colorante, mais, en précipitant par le sel, une substance blanche, amorphe, (jue nous n'avons pas étudiée. » On sait que le phénol donne une coloration bleue avec l'ammoniaque et le chlo- rure de chaux; nous n'avons rien obtenu en opérant avec notre produit dans les mêmes conditions. » Nous sommes donc bien en présence de l'acide phénylphosphorique. J'ai vérifié qu'il se comporte avec le méthylorange et l'hélianlhine comme l'a indiqué "SX. Be- (') Laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Besançon. ( 523 ) lugou. Ce fait n'est pas nouveau dans la Science, puisque, entre autres, il en est de même avec l'acide phospliogljcérique. » L'acide phénylphosphorique donne avec l'acétate neutre de cuivre un précipité blanc légèrement bleuâtre; il ne précipite pas immédiatement par le réactif nitromo- Ijbdique, à moins qu'on ne saponifie auparavant par la potasse. » Acide phénylènediphosphorique C''H*(' — J'ai répété l'opéialion pré- cédente avec les phénols polyatomiques ; la chaleur dégagée a montré qu'il y avait tou- jours réaction ; mais, jusqu'à présent, je n'ai obtenu de cristaux qu'aved'hjdroquinone. » Avec l'hydroquinone, il a fallu chauflTer pour amener la réaction; nous avons opéré au bain d'huile; un thermomètre placé dans le mélange est brusquement monté de 90° à 23o°; nous avons ensuite opéré comme avec le phénol oj-diiiaire et nous avons obtenu une substance solide ressemblant à de la colophane. i> Dissoute dans l'eau et mise à cristalliser dans le vide, elle a donné des cristaux dont la composition répond à la formule C^H*^ _^, ■ Calculé pour Trouvé. \PO'H- C pour 100 26,8 26,6 H pour 100 3,02 2,9 F pour 100 23,3 2?>9 » Ce corps fond à 1680-169°; il est très soluble dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther, insoluble dans le benzène; il reste très hygroscopique. » Il n'est pas réducteur comme l'hydroquinone, il donne avec l'acétate de cuivre un précipité verdâtre, il ne précipite pas immédiatement par le réactif nitromolybdique; saponifié par la potasse, il donne de l'hydroquinone. » Il se comporte vis-à-vis du méthylorange et de la phénolphtaléine comme l'acide phénviphosphorique. /PO'ir^ 1 » Acide oxY phénylphosphorique C'H'^ ,,., . — Ce corps s'obtient en chauf- fant dans le vide un mélange équimoléculaire de pjTocaléchine et d'anhydride phos- phorique ; une vive réaction se produit et il distille de la pyrocatéchine et ensuite, à 3oo°, sous une pression de 20°"°, un corps huileux qui se prend en masse par refroi- dissement. Le rendement en ce dernier corps est d'autant plus considérable que le vide est plus parfait. » On le traite par le benzène bouillant pour enlever la pyrocatéchine qu'il peut contenir, on dissout ensuite dans l'eau et l'on fait cristalliser dans le vide. Calculé pour Trouvé, \0H ■ C pour 100 37,6 37,8 H » 4,r 3,68 P » i5,6 16,3 C. K., 1898, 7.' Semestre. (T. CXXMT, N" 15.) 7" ( 524 ) » Ce corps cristallise en belles aiguilles fondant à iSg"; il se sublime en partie un peu avant de fondre; il est, comme les précédcnls, très soluble dans l'eau et dans l'alcool, insoluble dans le benzène; il est très hygroscopique. » 11 se comporte avec les réactifs colorants comme les corps précédents. » 11 est attaqué vivement par l'acide nitrique fumant; sa solution aqueuse précipite en vert par le réactif nilromoljbdique; avec la potasse, il donne du phosphate de potassium et de la pvrocaléchine. » En solution aqueuse il se comporte, au bout de quelque temps, avec la iiqueui- de Fehling comme la pjrocatéchine. » Le nitrate d'argent n'a pas d'action sur lui à froid, du moins dans les premiers temps; si l'on chaulTe, il se forme le miroir d'argent. » Nous en avons fait une matière colorante en le copulant avec le diazo de l'acide sulfanilique i.4; elle ne teint pas les mordants métalliques; au bain acide, elle teint la soie en jaune un peu orangé et la laine en jaune un peu plus franc; sa solution aqueuse est rouge. On obtient une matière colorante différente avec la pyrocatéchine. » Traitée par le chlorure de zinc dans les mêmes conditions, la pyrocatéchine ne donne rien. » C'est le seul phénol avec lequel nous ayons pu obtenir la réaction précédente. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage volumélriquc de l'aldéhyde élhylique. Note de M. X. Rocques, présentée par M. Friedel. « Le dosage de l'aldéhyde éthyliqiieen solution très diluée dans l'alcool, c'est-à-dire à l'état où on la rencontre généralement dans les eaux-de-vie, peut s'effectuer avec une précision suffisante dans la pratique par colori- métrie, en utilisant la réaction du bisulfite de rosiiniline. Cette réaction est, comme on le .sait, très sensible et permet de doser, par comparaison avec une solution type d'aldéhyde éthylique à So^^"" par litre, des solutions renfermant au moins 2o'°k'- d'aldéhyde éthviicjue par litre. Mais, si cette méthode donne de l)ons résultats, son ajiplication est très délicate, et, lorsqu'on veut doser l'aldchy^le dans des solutions alcooliques renfermant par exemple de i^"' à 20^" d'alilchyde par litre, il faut diluer celles-ci de 20 à 400 fois leur volume pour pouvoir les comparer à la solution type, et l'erreur se trouvant multipliée, par conséquent, par 20 ou 4oo peut deve- nir très importante. » J'ai pensé qu'il valait mieux, dans ce cas, avoir recours à une méthode volumétrique et j'ai cherché à utiliser trois réactions quantitatives de l'aldé- hyde : 1° action de l'acide sulfureux ou des bisulfites; 2° action du nitrate d'argent en présence d'ammoniaque eldc soude; S^action des hvpochlorites. La première réaction m'ayant paru donner les résultats les plus nets, c'est à elle que je me suis arrêté. ( 525 ) » Le dosage volumétrique de l'aldéhyde éthylique a été indiqué par M. Rieter ('). Cet auteur l'a appliqué an dosage de très petites quantités d'aldéhyde. » Il fait agir à froid un volume déterminé d'une solution d'acide sulfureux, sur la liqueur aldélijdique à titrer. Au Ijout de quatre heures, il divise le liquide en deux parties égales; dans la première il titre l'acide sulfureux resté libre, au moyen d'une N solution d'iode : dans la deuxième, il titre l'acide sulfureux total (libre -)- com- loo' biné). Pour cela il fait agira froid pendant dix à quinze minutes une solution aqueuse de potasse, qui détruit la combinaison aldéhydique, puis il sature l'alcali par addition . . N d'un excès d'acide sulfurique et il titre à nouveau au moyen de la liqueur d'iode • ' - ' lOO La différence entre les deux dosages donne la ijuantilé d'acide sulfureux combiné à l'aldéhyde. Sachant qu'une molécule d'aldéhyde (44) se combine à une molécule d'acide sulfureux (64), il est facile d'en déduire la teneur en aldéhyde. » En cherchant à appliquer cette réaction à des solutions alcooliques renfermant des quantités voisines de i pour loo, j'ai fait les observations suivantes sur lesquelles j'ai établi un mode opératoire pour le dosage de ce corps. " i" Les solutions aqueuses d'acide sulfureux, sous forme d'acide libre, de sulfites ou de bisulfites alcalins sont peu stables, tandis que les solutions alcooliques de ces mêmes corps présentent une stabilité relativement grande; » 1° Les solutions alcooliques des bisulfites alcalins sont celles qui pa- raissent le mieux convenir au titrage de l'aldéhyde éthylique; » 3" Quand la teneur d'une solution aldéhydique atteint i pour lOo, la durée de réaction à froid excède, dans certains cas, quatre heures, et, pour être certain qu'elle est complète, il faut la laisser s'accomplir pendant douze heures; » 4° Une molécule d'aldéhyde (44) se combine à une molécule d'acide sulfureux ((J4); » 5° Pour les teneurs très faibles en aldéhyde, la totalité de l'acide sul- fureux combiné est mise en liberté par la potasse; mais il n'en est pas de même pour les solutions concentrées, et une quantité notable d'acide sul- fureux combiné échappe à la décomposition. Il en résulte, si l'on applique la méthode de Piieler, une erreur qui croît avec la richesse en aldéhyde. (') Schweizerische Wochensclirift fiir C hernie und Pharmacie, p. 238; i8y6. ( 526 ) » Moui! OI'ÉRATOIKE. — Ou ])répare lus solutions suivantes : I" Soluiidii S : svillite de soude pur et sec i2'^'',6 faire dissoudre dans : eau 4oo''' ajouter : acide sulfurique normal loo" et coniplétur le volume à un lilre avec de l'alcool pur à 96". » On filtre le lendemain pour séparer les cristaux de sulfate de soude qui se sont déposés. » 2" Solution 1 : solution normale décime d'iode dans l'iodure de potassium. » i™de cette solution correspond à oS'',oo3'.! d'acide sulfureux et à os'',oo22 d'al- déhyde étiiylique. » On titre la liqueur S au moyen de la li(]ueur 1, en présence d'amidon. » Si le sulfite de soude est pur, 10'"'' de li(|ueur S exigent 3.0'""' de liqueur I. » l'our doser l'aldéhyde dans une solution alcoolique, on place lo"' de celle-ci dans un ballon jaugé de 100"; on ajoute 5o''' de solution S, on complète le \olume de 100"' avec de l'alcool à 5o" ])ur, et l'on agite; on met, en même temps, dans un autre ballon SC" de solution S, ou complète à loo'''^ avec de l'alcool à 5o" et l'on agite. On abandonne jusqu'au lendemain les deux ballons à la température ordinaire. Au bout de ce temps, on agite de nou\eau; on prélève 5o"' de chacun des deux liquides sur lesquels on ell'ectue le titrage de l'acide sulfureux libre, au moyen de la liqueur l ('). » Soit A le nombre de centimètres cubes de liqueur I exigés par les 5o'='= de liquide du ballon témoin, et a le nombre de centimètres cubes exigés par le liquide conte- nant la solution à titrer; la teneur en aldéhyde de celte dernière sera, par litre, (A — a) X 200 X 0,0022. » Si la liqueur que l'on veut titrer renferme moins de i pour 100 d'aldéhyde, on diluera les solutions S et I. Pour une teneur de o,5 pour 100 d'aldéhyde, on diluera la N solution S de son volume d'alcool pur à 5o" et l'on emploiera liciueur — d'iode. Four ' ' ' 20 les solutions à 0,1 pour 100, on diluera la solution S de 10 fois son volume d'alcool à 5o° N . et l'on emploiera liqueur d'iode. » ' ^ 100 THERMOCHIjMIE. — Données thermiques relatives à l'acide iso-amylmalonifjue . Comparaison avec son isomère, l'acide subérique. Note de IM. G. Massol. « Après avoir étudié thermiqiiement les deux acides en C (acide succi- nique normal et niéthylmalonique) (-) et les trois acides en C^ (acides (') Il faut avoir soin d'ajouter une certaine quantité d'eau, sans quoi l'amidon, au lieu de donner une belle coloration bleue, donne une teinte rouge brun sale, moins nette. (-) Comptes rendus, t. CXIV. p. 13-3. ( 527 ) glutariqiie, méthylsuccinique, éthylmalonique) ('), j'ai pensé qu'il serait intéressant de comparer des acides isomères à poids moléculaire plus élevé ; dans ce but, j'ai préparé l'acide iso-amylmalonique pour le comparer à l'acide subérique, dont j'ai déterminé antérieurement (") la chaleur de combinaison avec la potasse. » L'acide préparé par l'action de l'iodure d'iso-amvle sur l'éther malo- nique sodé et purifié par cristallisation dans l'éther fond à 98" C; ses cristaux sont anhydres. » Chaleur de dissolution dans l'eau. — L'acide anhydre se dissout dans l'eau avec absorption de chaleur : — af^^'oo {p. m. = 174^'" dans 4''')- » Chaleur de neutralisation par la potasse. — CMI'*0'' diss. + KOHdiss. = C»H'30Mv diss ^iS^go C'H'^O'Kdiss.-f- KOHdiss. =rCMI'^0*K^diss -f-iS.gS C«H'*0* diss. + 3K0tIdiss. =:C«H'20*K2diss +27,86 » Le sel neutre obtenu par évaporalion et dessiccation à 100° est monolivdralé. De même que l'acide rualonique et les acides maloniques substitués, l'acide iso-amylmalo- nique donne des sels alcalins déliquescents et très difficiles à déshydrater. Il faut chaufTer plusieurs jours à i3o°-i35° dans un courant d'hydrogène sec, pour obtenir l'iso-amyhnalonate neutre de potasse complètement anhydre. » Chaleur de dissolution du sel neutre de potasse anhydre. — La dissolution se fait avec un dégagement de chaleur assez ccnsidérabfe : +6'-°', 44 (/•'• "«• = 25oS'"dans dans 8'"). » Chaleur de formation du sel neutre solide. — La chaleur de formation, calculée d'après les données ci-dessus à partir de l'acide et de la base solide, est C»H'*0''sol.-(-2KOHsoL = Ç»H'20*K2sol.-H2H-'Osol... -^46«'",69J » Ce nombre (46''''', 69), rapproché de celui que j'ai publié antérieu- rement de l'acide subérique (-(-44^'''> 76), montre que la valeur acidimé- trique de l'acide iso-amylmalonique est supérieure à celle de son isomère normal, l'acide subérique. » Ce résultat est le même que ceux que m'a fournis antérieurement l'étude comparative des isomères en C^ et C° de la inême série oxalique; dans tous les cas, l'acide normal dégage moins de chaleur que ses isomères non normaux, et la quantité de chaleur dégagée est toujours en relation avec l'écarteraent des carboxyles. » (') Comptes rendus, t. CXXVI, p. i354. ('-) Bull. Soc. chini., 3= série, t. XVII, p. 740. ( 528 ) ZOOLOGIE. — Embryons sans noyau maternel. Note de M. Yves Delage, présentée par M. H. de Lacaze-Duthiers. « J'ai réussi à diviser des œufs d'Oursin, non en masse parle procédé bien connu du secouuge, mais individuellement, à la main, sous le micro- scope, en sorte qu'il ne pouvait exister le moindre doute que les deux fragments obtenus fussent bien les deux moitiés d'un même œuf. Dans l'une des moitiés se pouvait constater, Je visu, la présence du noyau et, par suite, du centrosome toujours accolé au premier, tandis que l'autre moitié était formée simplement de cytoplasma ovulaire. Après avoir placé à côté des deux fragments un second œuf entier destiné à servir de témoin, j'opérais la fécondation avec du sperme de la même espèce. » La suite du phénomène est quelque peu variable selon la réussite de l'expérience, mais, dans les cas typiques, on observe ce qui suit : Vattrac- tion sexuelle se manifeste, également énergique pour les trois objets. Tous les trois sont fécondés. Peu après, la segmentation s'effectue, elle débute dans l'œuf entier et se poursuit plus activement chez lui; elle se montre ensuite dans le fragment nucléé où elle marche un peu moins vite; le fragment non nucléé se segmente le dernier et plus lentement encore. Mais ces différences ne sont pas très grandes, surtout entre les deux frag- ments : quand, par exemple, le fragment non nucléé sera au slade 2, le fragment nucléé sera au stade 4 et l'œuf au stade 8 ou 16. Dans la goutte d'eau où j'étais obligé de conserver mes objets pour ne pas les perdre, le développement ne pouvait se poursuivre longtemps. Dans un cas, cepen- dant, il s'est continué pendant trois jours, au bout desquels l'œuf formait une gastrula typique sans squelette; le fragment nucléé ne différait du précédent que par la taille; le fragment non nucléé formait aussi une gas- trula, mais où, faute de place sans doute, en raison de la taille un peu moindre, les cavités entérique et blastocœlienne étaient très réduites, presque virtuelles. Il est à remarquer qu'une membrane vitelline complète entourait tous les blastoméres, môme dans les embryons provenus des fragments. J'ai pu fixer et colorer quelques-uns de ces embryons et con- stater, dans les uns comme dans les autres, l'existence de noyaux et ces noyaux n'étaient pas, en movenne, plus petits dans les cellules du fragment non nucléé que dans celles de l'autre fragment. » Un certain nombre de conclusions importantes sont à déduire de ces ( 529 ) expériences : il y a eu fécondation et développement d'un fragment d^œuf sans noyau et sans ovncentre. Donc : » i" Il faut rejeter comme trop stricte la définition ordinaire de la fécon- dation : union du pronucléus mâle avec le pronucléus femelle. Cette union est certainement vraie, mais elle ne coiisLitue pas le phénomène essentiel. » 2° Il faut rejeter aussi la définition de Fol : union des deux pronucléus et de deux demi-ovocentres avec deux demi-spermocentres. Cela montre en même temps que l'absence, souvent constatée, d'ovocentre ne saurait être un obstacle à la segmentation. » 3° Il faut rejeter également toute théorie expliquant la fécondation par la saturation d'une polarité nucléaire femelle [)ar une polarilé nucléaire mâle, de même que toute théorie envisageant les globules polaires comme destinés à débarrasser l'œuf, herma[)hrodite avant sa maturation, de parties représentant en lui une substance mâle faisant obstacle à la manifestation de ses propriétés. » 4° I' faut rejeter enfin toute théorie considérant la fécondation comme l'apport par le mâle du nombre de chromosomes ou de la quantité dechro- matine soustraits par les globules polaires. En se privant d'une moitié en poids de sa cbromatine et d'une moitié en nombre de ses chromosomes, l'œuf ne devient pas, ipso facto, incapable de développement ultérieur, puisqu'un cyloplasma ovulaire, pourvu d'un nombre de chromosomes et d'une masse de chromatine précisément égaux à ce qu'il possédait avant la fécondation, mais d'origine paternelle, est capable de se segmenter et de former un embrvon. » 5° L'attraction sexuelle n'a jjas son siège dans le noyau. » 6° Il y a dans la fécondation deux choses à distinguer : (a) la commu- nication à l'œuf d'une énergie vitale qui lui permette de se segmenter et de se développer; (U) la communication au produit des avantages résultant de l'amphimixie et de la possession des caractères paternels héréditaires. Pour ce qui est du second point, mon expérience ne fournit aucune indica- tion; en ce qui concerne le premier, elle montre que les théories de la fécondation conciliablesavec elle sont celles qui présentent ce phénomène comme l'apport par le mâle d'un plasma énergétique spécial (kinoplasma), contenu peut-être dans le spermocentre. » 7" Il n'y a pas dans le cytoplasma ovulaire une architecture spécifique fixe dont la conservation soit une condition du développement; s'il existe une structure, elle est conditionnée par les réactions mutuelles des parties et peut se rétablir d'elle-même lorsqu'elle a été altérée. )) 8° i,a célèbre expérience de Boveri, si fortement contestée surtout ( 53o ) par Seeliger, est démontrée, sinon vraie, du moins possible, la plus £?rave objection qu'on put lui faire (impossibilité du développement d'un cyto- plasma ovnlaire sans noyau) se trouvant expérimentalement supprimée. » L'idée de féconder des frai;ments d'œufs appnilienl aux frères Hertwig (1887) qui secouaient violemment des nnifs d'Oursin, pendant une dcmi-lieure, dans un tube à essai à moitié plein d'eau. Par ce traitement brutal, la couche visqueuse qui les en- toure se dissolvait, la membrane vitelline se rompait et laissait échapper des gouttes plus ou moins grosses de cytoplasme, d'ordinaire privées de noyau et (|ui s'arrondis- saient aussitôt. Ces gouttes, mises en présence du sperme, se laissèrent pénétrer par un ou plusieurs spermatozoïdes qui formèrent des fuseaux. Mais il n'en suivit aucun développement. BovEiu {1889) opéra la fécondation croisée sur des œufs soumis à un traitement analogue et, ayant trouvé dans les pioduits de la fécondation des larves petites, à noyaux petits et à caractères exclusivement paternels, en conclut que ces larves devaient provenir de fragments anucléés. Mais aucune observation positive ne prouvait l'absence de noyau dans les fragments dont elles étaient issues; aussi ses conclusions furent-elles fortement attaquées par Yerwoiin (1891), par Morgan (iSgS) et surtout par Seeliger (1894, 1896) qui montrèrent : i" que la taille des noyaux esl variable, souvent moindre que la normale, surtout chez les embryons à petites cellules provenant de fragments nucléés; 2° que les caractères des larves hybrides provenant d'œufs intacts des mêmes espèces sont très variables, non forcément intermédiaires à ceux des larves des espèces parentes, comme le croyait Boveri, et qu'on en rencontre parmi elles cei'taines qui ont des caractères exclusivement paternels. La conclusion de Seeliger, à laquelle on paraît se rallier, est que rien ne prouve que Boveri ait obtenu des développements de fragments anucléés. » Boveri et Seeliger avaient bien compris que le seul moyen de trancher la question serait d'obtenir et d'isoler des fragments anucléés et de- les féconder. Mais ni l'un ni l'autre n'a pu y parvenir. » C'est cette expérience que j'ai réussie cette année, au laboratoire de Uoscoflf, sur le Strongylocenlrotus lividus, par un procédé d'ailleurs tout difrérent de celui des expérimentateurs précédents et qui ne laisse aucune place au doute sur la nature nu- cléée ou anuclèèe des fragments obtenus. Lœuf se laisse couper comme une goutte de sirop épais dans un liquide qui ne le dissoudrait pas. Grâce à la substance mucila- gineuse dont il est enduit, il ne crève pas, cette substance s'étendant aussitôt sur la surface de section. Les morceaux obtenus sont d'ordinaire un peu inégaux, parfois si parfaitement égaux et semblables qu'on peut à peine les distinguer l'un de l'autre. Les fragments, déforme d'abord à peu près héinisphéri(|uc, s'arrondissent, non brus- quement, mais peu à peu et la membrane vitelline se régénère bientôt et enveloppe entièrement le fragment devenu sphérique. On distingue le plus souvent, avec la plus grande netteté, le noyau dans l'un des fragments et des personnes du laboratoire, à qui i"ai montré mes préparations, l'ont reconnu sans peine et sans que je leur aie indiqué. Quant au centrosome, on ne pourrait évidemment constater sa présence qu'en colorant les pièces, mais le fait qu'il esl toujours étroitement accolé au noyau suffit à j)rouver qu'il est resté dans le fragment qui contient celui-ci. L'hypothèse que le noyau pourrait être divisé en deux par la section n'est pas soutenable. Songeons que l'œuf mesure tout entier o""™,' 6' «1"^ son noyau n'a pas o'""',oi5 et est, en outre, très ( 331 ) mobile, en sorte qu'on peut le voir fuir de côté lorsqu'on appuie sur l'œuf pour le cou- per. J'insiste sur ce que l'expérience, ainsi faite, ne laisse aucune place au doute, tou- chant la nature et la constitution des fragments obtenus. — Dans bien des cas, la segmentation est anormale, aussi bien d'ailleurs pour le fragment nucléé que pour celui dépourvu de noyau; mais douze fois je l'ai vue s'opérer tj'piquement, du moins dans les premiers stades, les seuls ofi l'on puisse reconnaître ses caractères. D'ailleurs, la statistique n'a pas d'intérêt ici et l'expérience, n'eût-elie réussi qu'une fois, garde- rait toute sa signification. J'ai pu réussir deux fois la coloration des embryons et constater la présence des noyaux qui ne m'ont pas paru présenter d'autre différence qu'une moindre colorabilité, peut-être accidentelle, peut-être due à la diminution de la chroniatine, dans l'embryon issu du fragment anucléé. Il y aurait eu intérêt à compter les chromosomes; je ne l'ai pas encore fait. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — De l'air et de l'eau comme facteurs de l'alimen- tation chez divers Batraciens. Note de M. S. Jourdaix, présentée par M. Edmond Perrier. « M. Bouchard a entretenu l'Académie de plusietirs observations dont il résulte qu'un animal peut, dans certaines conditions, augmenter de poids malgré une privation complète d'aliments. Il y a une trentaine d'an- nées, alors que je faisais des études sur les Batraciens de la faune fran- çaise, j'eus l'occasion de constater des faits qui me paraissent avoir un rapport direct avec les observations de l'éminent clinicien. » Mes expériences portèrent sur le Crapaud accoucheur (^Alytes obste- tricans), qui n'est pas rare dans les falaises calcaires du littoral de l'arron- dissement de Bayeux. On sait que la femelle pond un cordon d'œufs, que le mâle enroule autour de ses membres postérieurs. Pendant cette période de gestation externe, il se tient dans des excavations pratiquées sous les pierres, dans des endroits humides. Les œufs subissent les phases habi- tuelles de leur développement jusqu'à la forme de têtard apode. A cette époque, le mâle recherche quelque flaque d'eau et y demeure jusqu'à ce que, par un effet d'endosmose, la coque de l'œuf se fende et mette le jeune têtard en liberté. » J'eus la curiosité de peser comparativement l'œuf récemment pondu et le têtard venant d'éclore. Dans tous les cas, je constatai que le poids du têtard l'emportait sur celui de l'œuf. 1 Or, durant toute la période de gestation du mâle, aucun aliment n'est fourni à l'œuf en voie de développement. Le mâle sert uniquement de support. D'oîi proviennent alors les matériaux qui ont déterminé cette G. R., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVH, >" 15. i 7I ( 532 ) augmentation de poids? 11 faut bien admettre, comme je le fis alors, que ces matériaux sont empruntés au milieu ambiant, c'est-à-dire à l'air chargé de vapeur d'eau. Les éléments de l'air et de l'eau doivent pouvoir entrer en combinaison avec ceux qui existent dans l'oeuf, de manière à donner naissance à des tissus et à des liquides organiques. » Il est à remarquer que dans ce cas, comme M. Bouchard l'a observé de son côté, il y a accumulation préalable de matières glycogéniques. )i Dans la Salamandre terrestre, les œufs descendent dans une portion dilatée de l'oviducte, où ils séjournent, comme dans une matrice, jusqu'au développement du tèlard apode. Bien qu'il n'y ait aucune corrélation pla- centaire entre la mère et son produit, on pourrait supposer que les parois de l'oviducte sécrètent des matières alibiles, que l'œuf et le têtard ensuite pourraient utiliser. Cependant, je suis porté à admettre que les parois de l'oviducte, dont la vascularisation n'offre rien de spécial, constituent sim- plement l'enveloppe d'un réservoir rempli de gaz saturés de vapeur d'eau. L'embryon, en définitive, évoluerait dans les mêmes conditions que celui de ÏAljles, et l'excès de poids du têtard sur l'œuf admettrait la même expli- cation. » Il en est sans doute ainsi dans le Pipa, dont les œufs, placés par le mâle sur le dos de la femelle, déterminent la formation d'alvéoles, simples abris protecteurs, dont le jeune Pipa sort à l'état de tétrapode anoure. Il est probable que, dans ce cas, la différence de poids entre le têtard et l'œuf doit être plus accusée. » Je pourrais joindre aux Batraciens précédents le Chiramantis Gui- nensis et VHylodes Maninicensis, qui pondent leurs œufs sous des feuilles; ainsi que Cystignathus mystacinus, qui les dépose dans des trous humides. » En résumé, pour m'en tenir aux Batraciens et sans donner à ce mode anormal de nutrition une extension qu'il comporte, j'en ai la conviction, l'œuf, pendant sa période d'évolution embryonnaire, emprunte les élé- ments constitutifs du jeune animal intrinsèquement au stock de matériaux alibiles qu'il renferme, extrinsèquement à l'air et à la vapeur d'eau du milieu ambiant. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur la composition et la valeur alimentaire des haricots indigènes. Noie de M. Balland. <( L'application des prescriptions relatives à l'admission, dans les four- nitures pour l'armée, de denrées de provenance exclusivement française. ( 533 ; a amené le Ministère de la Guerre à s'assurer si nos haricots indigènes présentent la même valeur alimentaire et la même aptitude à la conserva- tion que les haricots exotiques. De nombreux échantillons, prélevés par les soins des Directeurs du Service de l'Intendance dans les corps d'armée, furent expédiés au laboratoire de l'Administration delà Guerre pour y être soumis à l'analyse. Ces échantillons, recueillis au cours de l'année 1897, venaient des centres principaux de production, représentés par les seize départements suivants : Aube, Charente, Côte-d'Or, Dordogne, Haute- Garonne, Gers, Loir-et-Cher, Lot-et-Garonne, Meuse, Nord, Pas-de-Calais, Hautes-Pyrénées, Saône-et-Loire, Tarn, Vendée, Vienne. » De l'ensemble des résultats obtenus au laboratoire, il résulte que l'on récolte en France des haricots qui présentent la même valeur alimentaire que les haricots exotiques antérieurement consommés par l'armée. On relève, en effet, comme écarts extrêmes de composition : iMininnim Maximum Etat normal. État sec. État normal. État sec. Eau 9) 00 0,00 i4j4o 0,00 Matières azotées 17,02 19 j G' 22,70 25, 80 >) grasses 1,10 1,26 ',90 2,16 » sucrées et amylacées.... 62,22 61,00 62,06 71, 52 Cellulose 2,1 5 2,5o 6,65 7,57 Cendres 2,25 2,61 6,65 7,77 » D'autre part, le poids moyen de 100 grains est compris entre 238', 80 et 986'', 70 et la décortication donne 6^', 2 à g^'^,2, d'enveloppe, pour gS^'', 8 à 90^', 8 d'amande. Ces résultats diffèrent peu de ceux qui ont été publiés précédemment (Co/n/)^ej rendus, t. CXXV ; p. 120). )) Toutefois, pour l'hydratation, il convient de remarquer que les pro- duits ont été examinés après un séjour plus ou moins prolongé dans des locaux secs. En réalité, à la récolte, la proportion d'eau peut dépasser, de beaucoup, le maximum indiqué, notamment dans les régions du Nord, où les haricots cueillis en fin de saison, souvent même au moment des pluies, ne se conservent pas et sont consommés à court terme. Pour le service de l'armée, ils ne devraient pas contenir plus de 12 à i4 pour 100 d'eau. Ces conditions, qui constitueraient une garantie de conservation pour des den- rées devant séjourner un an dans les magasins, pourraient être réalisées si les récoltes s'effectuaient avec plus de soin, par un temps sec, et si les i 534 .: nrodilits, mis en couche, élaient préalablement ressiiés au soleil on sons (les hangars bien aérés. » Il semble aussi que les agriculteurs, pour satisfaire aux demandes de la Guerre, devraient, de préférence, rechercher les espèces à petits grains, qui sont généralement plus azotées que les espèces à gros grains et perdent plus vite leur excès d'hydratation. » M. V. Desjardixs adresse quelques indications sur une aurore boréale, observée à Guingamp, le 9 septembre 1898. « Le vendredi 9 septembre 1898, entre 8'' et 8''i5™ du soir, nous fûmes témoins du phénomène alors qu'il était déjà commencé. On apercevait, du côté du nord, comme un lever ou un coucher de lune blanchâtre (la lune étant en dessous de l'iiori- zon); mais ce qui attira surtout notre attention, ce furent des espèces de nébuleuses phosphorescentes, ou de projections électriques. » Pour nous rendre un compte exact du phénomène, nous dûmes nous transporter hors de la ville, afin de mieux dominer les environs. Voici ce que nous pûmes re- marquer, jusqu'à g"" du soir : » Dans la direction nord-nord-ouesl, l'espèce de lever de lune dont il est question ci-dessus présentait un aspect blanchâtre, et non pas rouge et violacé, comme les au- rores boréales que j'ai vues dans les Ardennes, vers 1870. Il n'y avait que quelques rayons lumineux, très espacés, dans la partie droite de l'arc. Le reste de l'horizon, ouest, sud, est, était noir, ciel clair, avec étoiles. » A 9'', à la fin du phénomène, les étoiles disparurent comme par enchantement. u Mais un autre fait nous parut surtout extraordinaire. Plus près de nous, dans la direction ouest, à environ 70° au-dessus de l'horizon, se trouvaient deux nébuleuses, grosses masses phosphorescentes, bien distinctes l'une de l'autre, et assez rapprochées. Celle du bas ne se déforma pour ainsi dire pas pendant toute la durée de l'apparition. La seconde, située un peu au-dessus, s'allongeait de temps en temps vers l'est. D'abord ronde, ou à peu près, elle s'étendait en traînée; au moment de s'éteindre, elle pré- sentait une solution de continuité, près du nœud, et elle disparaissait alors dans le même sens, vers l'est. » Le lendemain samedi 10 septembre, vers g'-So" du soir, par un ciel bien étoile, je crus distinguer, à la même place, comme une petite nébuleuse. » M. G. Clère adresse un Mémoire relatif au rôle de l'électricité dans la nature. La séance est levée à 3 heures et demie. M. B. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai_des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux »olunies in-4''. Deui ibles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du :" janvier. Le prix fie Pabonnemeni est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : jen Ferrifn frères. iChaix. Jourdan. Ruff. niens Courtin-Hecquei. ( Germain etGrassin. " \ Lachése. lyonne Jérôme. sançon Jacquard. / Ferel. trdeaux Laurens. ' Muller (G.). lurges Renaud. / Derrien. \ F. Robert. •est t j J. Robert. ( Uzel frères len joii.Tn. lanibery Perrin. , l Henry. terbourg .. ( Marguene. , _ i Juliot. f Ribou-Collay. . Laiiiarche. /'on , Ralel. 1 Lauverjal. •uai . I Degez. ., i Drevet. ■enoble ' / Gratier et C". ; /tochetie Foucher. „ 1 Bourdignon. favre ^ ( Uombre. ,. ( Thorez. / Quarré. Lorient. chez Messieurs : \ Baumal. ) M"* Texier. Bernoux et Cumin Georg. t.yon < Côte. i Savy. 1 Vitle. Marseille Ruât. ... ( Calas. Montpellier I Coulet. Moulins Martial Place. j j Jacques. Nancy , Grosjean-Maupin. Nantes i\ice. \ Sidol frères. t Loiseau. { V'eloppé. ^ Barnia. ■ " ( Visconti et C". nimes Thibaud. Orléans Luzeray. . . i Blanchier. Poitiers ,, , ) Marclie. Hennés Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). J Langlois. Houen J , . . ( Leslringant. S'-Élienne Chevalier. \ Bastide. Toulon . . Toulouse I Rumébe. I Gimct. ' Privât. , Boisselier. Tours , Pèricat. ' Suppligeon. \ Giard. / Lemaltre. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : 1 Feikenia Caarelsen Amsterdam ; ' et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C". „ ,. 1 Dames. Heriitt . Friedlander et (ils. ' Mayer et Miiller. Hérite Schmid et Francke. Bologne Zauichelli. L Lamcrtin. Bruxelles Mayolezet Audiarte. ' Lebègue et C*. J Sotcheck et C°. Bucharen i m .n , ^ i% ' Millier ( Carol). Biida/icst Kilian. Cambiidge Ueighlon, BelletC". Christiania Cammermeyer. Conslantinoi'lc. . Ollo Keil. Copenhague Hosl et lils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cheibuliez. Genève Georg. Stapeiinohr. La Haye Belinfante frètes. ( Benda. iMasanm;.. , „ I Payol. Barth. i Brockhaus. Letfiiia ■ Lorentz. Max Rilbe. Twietmeyer. Desoer. " ( Gnuse. chez Messieurs ; I Dulau. Londres Hachette et C'«. 'Nutt. Luxembourg . ... V. Bijck. / Libr. Gutenberg. \lndr,d ) f""'" >' P''*'«'- I Gonzalés e hijos. ' F. Fé. Milan . > '^"<^<"'' f"""**- ■ ' Hœpli. Moscou T.istcvin. . Prass. ,\'a/Ues ' Marghieri di Gius. ' Pellerano. I Dyrsen et Pfeiffer. Veiv- rork Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. 'X>xford Parker et C- Paternie Clausen. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. ftio-Janeiro Garnier. „ 1 Bocca frères. Rome , ( Loescherel G''. Rotterdam Kraincrs et fils. Stockholm Samsun et VVallin f, .... 1 I Zinserling. S'-retersbourg. . } ^^^^ I Bocca frères. I Brero. rurui I Clausen. I Rosenberg et Sellier. Varsovie Gebethiier et Wolll. Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne ' ,, „ I, Gerold ei G". Ziirich Meycr et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1«' 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61,— (i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in-4°; i8;o_. Prix 15 fr. Tomes 62 à :91.— (i" Janvier i866 à 3i Décembre i88o.) Volume in-4'-; '«fig- ^"^ *' '■"• SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : romel: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DtRBEset A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenlles onétes, par M.HAN«Eti.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières iSses, par M. Claude Bebnabd. Volume in-4'', ^^o^ ^2 planches; i856 15 fr. ?ome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van B&nedex. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science! ir le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- nentaires, suivant l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature es rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs •, par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. L la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savanu à l'Académie des Sciences. W 15. TABLE DES ARTICLES . (Séance du lO octobre 1898. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOAS DES MI-MlilU'S KT DKS CORIŒSPONDANTS Dit L'ACADfi.MlE. Pai;c- M. Hkuthelot. — Oliseï \alions sur la Irans- ri>i'iiialii>n supposi'C dr la graisse en sLv- coi;(*iie Pages . M. llKXiU MiiIssAX. -- Pn'|iaialioii pi pin- pi'it'Lés ile TazoluiT de calcium 'id^ MEMOIKES PRESENTES. M. Kl). Kmciikli. jidrossp un Mémoire reUail' ;i iinr o'" Mûliiddc ciirative (le la Irpiu cl a lit !■('> m;il;idi('s infcrt ieiisos COR RESPOIX n AIVCE . M. le Seciiktaiiik pkuim-ïukl signali', |>ai'iiii les pièces imprinu'es de la ('.uncspiiii- dancc'. un Volume de M. A. Wassilii'f in- lilulc : « P.-L. Tcliebyclief et son œuvre scientilique " AL II' Skchktaiih: i'tm'i:n:i:i., on ilépnsant sur le Bureau le Tome lA' des « Mémoires de la Scclion topo^i'aphii|ue de l'iOtal- Majur iiénéral de Russie )', comniuiiitiiic une iVote de M. Vcinihofj, sur les résultais des travaux f;codésii|Ucs russes en Maiid- cliouric ; .M. I). F.oiMTis. — Observations de l'essaim des l'erséides, faites à Vlliénes .MM. J. l'icucuor et W. EBhiiiT. - Sur Tin- tégration du problème restreint des trois corps avec la première puissance de la masse troublante M. II. Pin.i.AT. — De l'énergie d'un champ magnétique i M. Ui). Defacuz. Sur un nouvel iodure de tungstène M. I,.-A. IIallopkau. — Sur le bioxyde de tungstène cristallisé et sur un lungstate tuugsto-litliiquc M. I>l-; FoiiCIiAMi. lOluile lbermii|ue du .O'i ■'>'>T sous-oxyde et du bioxyde de sodium.... "ii^ M. .1. lioN.NKi'oi. Sur les combiiiaisons du chlorure de lithium avec la métliylaniine. "ii'i M. G. IsTliATI. — .Sur le phène Iribromé i ..î.'), tri iodé '.'1.6 ')ii| M. (!;. l.sïiiATi. — Sur une quinnléine di- iodée .'1 >ii M. P. 6RNVI1ESS1:. — Sur les acides phéihvl- el pliéiiylène-phosplioriques ')53 M. \. liocui i:s. — Uosage \oluniétri<|ue de l'alilébvde éthylique '>\\ M. G. Massol. - Données thermiques rela- tives à l'acide iso-amylmalonique. Compa- raison avec son isomère, l'acide suhérique. .') l'i M. A vi:s Dici.ACK. — limbryons sans noyau maternel .'uS I\I. S. .louuDAiN. - De l'air et de l'eau comme facteurs de ralinieuialiciri el»v divers Ba- traciens Vj 1 M. ISAI.LAM). — Sur la composition et la va- leur alimentaire des haricots indigènes... .'l'ii M. V. IIESJAHDINS adresse quelques indica- tions sur une aurore boréale, observée à Guingamp, le i) septembre i8i)S 'S!,i\ M. G. C1.ÈIIK adresse un Mémoire relatif au i-ôle de rélcelr-icité dans la nature .Vi'i PARIS. — IMPKIMKIIIE G AU TU [ E R-V l LL \ RS, Quai des Grands-Augustins, 55. /.f t.Crunt : tiAVIIIIER-Vll LAHS 1898 SECOND SEMESTRE. NOV 19 1898 COMPTES RENDUS ^ "^ '^ y HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PWk nfTI. CBS SBCRÉTAIRES PBRPÉTIJEIiS. TOME CXXVII. N^ 16 {\7 Octobre 1898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DB L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, 55. 18ÎI8 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI iHyS. ^ v«««« Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires on Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou pariinAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comolcs rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris i)art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Kotes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les J'rogrammes des prix proposés par l'Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R? ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires si tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomr mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f pour les articles ordinaires de la correspondance ( cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer év chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à len le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rajiport sur la situation des Comptes rendus a] l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du) sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suiv COMPTES RENDUS ,^iûv 15 ifjsîi DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 OCTOBRE 1898, PRÉSIDÉE PAR M. VAN TIEGHEM. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur Un alliage antique; par M. Berthelot. « J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie un objet métal- lique, réputé antique, trouvé dans des touilles relatives à l'époque gallo- romaine par M. Habert, conservateur du musée archéologique de Reims, et qui présente certaines particularités intéressantes. » Cet objet est une sorte de macaron, composé de deux larges anneaux concentriques et cintrés, soudés par l'une des circonférences qui les limi- tent, avec ouverture centrale. Il est formé par un métal d'aspect rougeâtre recouvert de patines sur ses deux surfaces. » Si l'on enlève les patines à l'aide d'un outil, le métal rouge apparaît avec des parties jaunes et éclatantes : ce qui a fait penser à plusieurs per- sonnes que cet objet avait pu être réellement doré à l'origine. En réalité, il n'en est rien. L'objet est constitué par du cuivre, allié de plomb, avec C. R., 189S, 2' Semestre. (T. CXXVII, N» 16.) 72 ( 536 ) petites quantités d'étain et de zinc, et c'est le corps de l'alliage qui possède la couleur jaune doré. Mais il a subi, sous l'influence de l'air humide, dans la terre, une oxydation lonte : le protoxyde de cuivre résultant a recouvert toute la surface originelle. Au-dessus de cet oxvde se sont formées des patines de carbonate de cuivre, de plomb, de chaux, etc., mélangées d'oxychlorure (atakamite). Quand on enlève avec précaution ces patines, le protoxyde de cuivre apparaît; c'est seulement en le grattant avec un outil de fer que l'alliage primitif devient manifeste. De là l'apparence dichroïque du métal et ileux illusions possibles, qu'il n'est pcutêlrc pas inutile de signaler aux archéologues : l'une qui consiste à regarder l'objet comme formé par du cuivre pur ou presque pur, d'après son aspect actuel; l'autre, à envisager les traces du frottement comme le reste d'une dorure antique. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Recherches physiologiques sur la contrac- tion du sphincter ani ; par MM. S. Arloing et Edouard Chantre. « Le 3i mai 1897 (voir Comptes rendus) nous avons eu l'honneur d'adresser à l'Académie quelques résultats d'une étude comparative sur le sphincter ani et sur un muscle rouge volonLaire, le coinM. jambler latéral du chien, dans le but de montrer les différences physiologiques et anato- miques qui jjeuvent exister entre le premier et les muscles striés moteurs du squelette. » Dans cette Communication, nous appelions l'attention sur une parti- cularité intéressante de la contraction expérimentale, établissant nette- ment, dans les deux nerfs symétriques du sjdiincter, l'existence d'un cer- tain nombre de fibres sensitives, capables de provoquer une contraction réflexe à la suite d'une secousse amenée par' l'excitation du bout périphé- rique de l'un des nerfs. » Aujourd'hui nous voudrions d'abord faire ressortir les conséquences de cette particularité, avant d'en indiquer d'autres que nous avons rele- vées au cours de nos expériences. » I. On savait, assurément, que l'on peut provoquer la contraction réflexe du sphincter sur un sujet dont le système nerveux axial est intact, par l'excitation de la peau ou de la muqueuse de la région anale. On savait aussi, depuis les observations de Goltz, de Chauveau, que le réflexe peut même revêtir le caractère rythmique, sur un sujet dont la moelle épinière (537) est coupée transversalement au-dessus de la région lombaire, tandis qu'un corps cylindrique d'im certain volume reste engagé dans l'anus. » Mais on n'avait jamais fait remarquer que la secousse pouvait entraîner une contraction réflexe. Ajoutons qu'il n'est pas même indispensable que les modifications intérieures du muscle, provoquées par l'excitation du bout périphérique de l'un de ses nerfs, se manifestent par un resserre- ment évident, pour provoquer une contraction réflexe. » Quelquefois, à la suite d'une excitation légère du bout périphérique, ou d'une diminution de l'excitabilité du nerf, la secousse directe peut manquer et néanmoins la contraction réflexe se produire à sa place habi- tuelle et avec une intensité moyenne. Le travail intérieur du muscle qui prépare la contraction est donc capable, à la rigueur, d'exciter les fibres centripètes des nerfs de l'anus, de manière à entraîner un réflexe complet. La contraction réflexe consécutive à une secousse peut faire défaut, après une série d'excitations rapprochées du bout périphérique des nerfs. » IL Quant aux contractions rythmiques signalées par Goltz et Chau- veau, sur les animaux dont la moelle est coupée, nous les avons observées de notre côté dans les mêmes conditions. Ce rythme n'appartient pas en propre au tissu musculaire du sphincter, attendu qu'il demande, pour s'ac- complir, l'intégrité du centre lombo-spinal et des cordons nerveux jetés entre ce centre et le sphincter. Lorsque ces cordons sont coupés, un appa- reil enregistreur indique le simple retentissement des mouvements respi- ratoires sur la cavité abdominale, mais pas trace d'une contraction véritable. Ce rythme provient de phénomènes qui se passent dans un circuit nerveux, formé par les fibres des nerfs du sphincter et la moelle lombaire, sur la portion centripète duquel agit d'abord une impression tactile et ensuite, mais simultanément cette fois, une impression tactile et la contraction. » IIL Le réflexe engendré par l'excitation du bout périphérique de l'un des nerfs du sphincter, l'autre nerf étant respecté, imprime au tétanos du muscle des caractères spéciaux. » Lorsque le muscle est entièrement privé de nerfs, des excitations indirectes tétanisantes, appliquées à travers la peau ou directement à la surface de l'organe, déterminent un tracé classique; tandis que, appliquées sur le bout périphérique d'un nerf, elles provoquent un tracé sur lequel la période de raccourcissement est beaucoup plus lente, sur lequel le pla- teau est longuement ondulé, ce qui prouve que le nmscle n'est pas dans une immobilité parfaite; sur lequel, enfin, la décontraction ne suit pas immédiatement la suppression des excitations, le muscle restant encore ( 538 ) contracté ~f^ à y^ de seconde. Quant au relâchement, il s'accomplit beau- coup plus rapidement que le raccourcissement. » IV. Sous le rapport de la forme cl de la durée de la secousse, et de l'aptitude à entrer en tétanos, il existe des différences notables entre le sphincter et le court jambier latéral. » La secousse du sphincter est plus lente à s'établir et à disparaître que celle du jambier latéral ; sur des graphiques, le sommet de la première est moins aigu que le sommet de la seconde. Partant, la durée de la secousse est un peu plus grande dans le sphincter que dans un muscle moteur du squelette. » Il en résulte que le sphincter se tétanise par un nombre d'excitations induites moins grand que le nombre nécessaire à la tétanisation du jambier latéral. On le constate aisément, en instituant l'expérience suivante : on dispose deux myographes «û? Aoc enregistrant, l'un au-dessous de l'autre, la contraction du sphincter et celle du jambier, et deux signaux électriques inscrivant, l'un le nombre des excitations induites lancées simultanément dans chaque muscle, l'autre le temps divisé en secondes. On lance ensuite dans les deux muscles un nombre graduellement croissant d'excitations induites, sortant d'un appareil unique, jusqu'à ce que ces derniers soient entrés tous les deux en tétanos parfait. Si, à ce moment, on examine les graphiques obtenus dans celte expérience, on constate que les secousses se fusionnent plus tôt sur le tracé du sphincter que sur le tracé du jambier latéral. » Sous l'influence de dix-huit excitations induites simples par seconde, les secousses du sphincter commencent à se fusionner; elles cessent d'être visibles quand le muscle reçoit de vingt-deux à vingt-quatre excitations par seconde. )) V. Autre différence. La période d'excitation latente est plus longue pour le muscle sphincter que pour le jambier latéral. Il n'y a pas lieu, croyons-nous, de mettre cette difféi-ence sur le compte de la conductibilité des nerfs dont on excite le bout périphérique; en conséquence, il faut l'at- tribuer au muscle lui-même. » Étudié sur le muscle sphincter, le temps perdu est plus long après l'excitation du bout central qu'après l'excitation du bout périphérique : ce qui est conforme à la théorie. Dans les deux cas, le temps est un peu plus court chez un chien dont la moelle épinière vient d'être sectionnée trans- versalement, en arrière du collet du bulbe. » VI. En enregistrant la contraction du sphincter, nous avons observé ( 539 ) plusieurs fois un phénomène paradoxal. Nous voulons parler d'un relâche- ment brusque, de courte durée, précédant une contraction provoquée par l'excitation induite du bout périphérique de l'un des nerfs de l'organe, l'autre étant intact. Le premier effet de l'excitation peut donc entraîner une diminution brève de la tonicité du muscle. » VII. Malgré les particularités physiologiques résumées ci-dessus, nous n'avons pas trouvé, entre le sphincter et le court jambier latéral, des différences histologiques comparables en importance et en netteté à celles qui sont devenues classiques, depuis les recherches de Ranvier, entre les muscles striés pâles et les muscles striés foncés. En fait, l'un et l'autre appartiennent plutôt au groupe des muscles foncés. Néanmoins, le court jambier latéral est plus facile à dissocier que le sphincter; les fibres sont un peu plus granuleuses, moins riches en noyaux, et leurs fibrilles consti- tuantes plus isolables les unes des autres dans le premier muscle que dans le second. » M. H. PoiNCARÉ fait hommage à l'Académie d'un nouveau Volume de son Ouvrage « Les méthodes nouvelles de la Mécanique céleste ». Tome III. Invariants intégraux; solutions périodiques du deuxième genre; solutions doublement asymptotiques. CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le résultant de deux équations. Note de M. P. Gordan. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermite.) i< Erlangen, ii octobre 1S98. » Je viens vous proposer une formule, qui a peut-être quelque intérêt, pour le calcul du résultant R de deux équations f=x'"->ra, X'"- ' -+- a.,x"'-- + . . . , 1 + o ^ i -\- b,x -\- b.^x- + . . .. » On sait que R est une fonction entière des coefficients a et b, et qu'elle a le poids mn. Au lieu des a et b, on peut introduire les puissances des ra- cines, qui sont données par la formule de Waring ii(a) = 2é^-i)" *'■-■' ,.\r.l... — ^ «,'«/•••■ ( 54o) Cela étant, j'ai trouvé la formule et en voici la démonstration. M En développant R en fonction des h, on peut poser Le coefficient P','P?. . . est une expression symbolique et signifie une fonc- tion des a. En calculant avec les symboles fi, il faut omettre chaque pro- duit, où l'on trouve des exposants négatifs; de même, si le résultat ne dé- pend pas des coefficients a, il faut aussi négliger tous les produits, où l'on trouve des exposants, qui sont > o. » Je développe d'abord log(i + ç) dans une série où ^ = Pi -+-?2+---. ). = p, + 2poH-.... .X^, On en déduit les formules (v-i)! - ^ :r^ = y '>'; />'=• • • ^': ^';- • • 'S (- ' )" ^T=T^ K' ^^.'- • • =i:^?'-;'...KP?...i:(-.)-^:,;,:!:p;.p;.... » En employant cette formule plusieurs lois, on trouve En posant R = 2;*).4;4;--- h) ne dépend pas des coefficients a ; il est donc donné par la partie du pro- ( ■'>4i ) duit qui ne contient pas les p. On a donc ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles du second ordre à points critiques fixes . Note de M. Paixlevé, présentée par M. Picard. « Dans des Notes antérieures (^Comptes rendus, mai, juin 1898), je me suis occupé de la détermination explicite des équations différentielles (i) 7"=R(/,j, a;) à points critiques fixes; R désigne une fraction rationnelle en y' , algébrique en y, analytique en x. J'ai montré que ces équations se partagent en six classes distinctes, et j'ai étudié complètement cinq de ces classes. La classe qu'il me reste à examiner est celle des équations (i) qui se laissent ramener algébriquement à la forme \ ) J y y J y L'objet de cette Note est de déterminer toutes les équations (2) dont les points critiques sont fixes. » Je remarque d'abord que la forme des équations (2) n'est pas altérée par la transformation (3) y = Koo)Y, a: = 9(X), non plus que par la transformation j= y; dans cette dernière transfor- mation, A se change en a, C en — c, D en — d, E en — E (et réciproque- ment) ; B ne change pas. » Je montre ensuite que si l'équation (2) a ses points critiques fixes, il en est de même a fortiori de l'équation d'Y f dy\''- , / -.dv ,, , , y7iU = [in.) +A(^„)^ + c(^„), où .r„ désigne une constante numérique quelconque. On déduit de là que AC est identiquement nui et que, par suite [moyennant une transforma- I. A = o, II. A = -i III. A^o, ( 542 ) lion (3)], on peut supposer ou bien Aheso, Cbs — i, on bien Aes — 1, C^o, ou bien A ^o, C:^o. » Celte première condition remplie, je montre que l'équation (2) pré- sente sûrement des points critiques mobiles, à moins qu'un des systèmes suivants de conditions ne soit vérifié : C = -i, a + D'-BD = o, E + B'— B- = o. C = o, D4-B = o, C = o, D=(E — B=— 2B') + D'=+BDD'-DD" = o, avec D ^ o. IV. A = o, Chso, D = o. » Dans les trois premiers cas, l'intégrale j(a;) possède des zéros mobiles, qui, dans le cas I, sont simples et correspondent à deux développements distincts, et qui, dans le cas II, sont simples, dans le cas III sont doubles, et correspondent à un seul développement. Dans le cas IV, l'intégrale n'admet pas de zéros mobiles. » Si l'on tient compte des conditions précédentes et de celles qui s'en déduisent en changeant j en y» on trouve que les seules équations (2) qui puissent aioir leurs points antiques fixes se ramènent, par une transforma- tion (3), à une des suivantes : T ,/' y'' _L ( J' — 1 ) 6-^-^ + ( h y — gy^ ) e-^ 1. Y —^ 1" ' y y y'! III. y" = •i h e^ + y- , IV. /' ky^--gf-\-hy ~ l y y ■J^ V. y = y + ^^' - d"{oc) + d{x)y^ VII. y = y + ayy' + ■ + «>% VIII. y"^-^— -f-e-^j= (^, II, k, /constantes numériques; a, d, A fonctions arbitraires de x). ( 543 ) » Ces équations ont-elles réellement leurs points critiques fixes? On le voit aussitôt pour les cinq dernières équations qui s'intègrent sans peine. Quant aux trois premières, la proposition s'établit en suivant la même mé- thode (') que pour l'équationj" = j- -H x {Comptes rendus, juin 1898). On arrive donc à ce théorème : M Théorème. — Les équations I, II, ..., VIII ont leurs points critiques fixes, et toute équation (2) à points critiques fixes se ramène à une de ces équations moyennant une transformation (3). » Mais, parmi ces équations, les seules qui engendrent des transcen- dantes vraiment irréductibles aux transcendantes classiques sont les équa- tions I, [I, III, qu'on peut remplacer par l'équation unique a ) yy" = y" + s y' + h' + '^^y + ^^". oîi g, h, k, l sont des constantes numériques arbitraires [auxquelles il suffit d'ailleurs de donner un des systèmes de valeurs g^i, /=!, /«,/?• arbitraires, ^=1, /=o, k = i, A arbitraire, g = o, / = o, /f = I, /i = i]. » Quelles que soient les constantes numériques g, h, k, l, l'équation (4), ou, si l'on veut, les équations I, II, III ont leur intégrale générale méro- morphe dans tout le plan, et cette intégrale est une transcendante uniforme irréductible aux transcendantes abéliennes ou engendrées par les équations linéaires, et à leurs combinaisons. » Si l'on pose pour l'équation I " = TT - e"(j' + i) + se-'Y^ + gy on a 2"^=e-^l- ^gyj- (^ [y y ^' J \y j2 et la fonction V = gJ""'*)''-^ est une fonction entière dans tout le plan, qui vérifie une équation différentielle très simple du troisième ordre, équation qu'on forme immédiatement. La fonction y(x) s'exprime donc algébrique- ment à l'aide de la dérivée logarithmique seconde de la fonction entière u(x) {et de e^). Des transformations analogues plus simples s'appliquent aux équations II et III. (') A la vérité, cette méthode exige quelques modifications que je n'ai pas encore élucidées dans les détails; mais la proposition n'est pas douteuse. G. K., iSyS, 2' Semestre. (T. CXXVII, N" 16 ) 7^ ( 544 ) » Les types canoniques I, II, ITI [ou (4)] sont transcendants en x. Il est facile de les remplacer [à l'aide d'une substitution (3)] par des types où X figure algébriquement ('); mais l'intégrale possède alors au moins un point critique transcendant fixe. Les tyjies choisis I, II, III sont les plus simples dont l'intégrale générale soit méromorphe. » En définitive, j'ai complètement résolu le problème : Déterminer expli- citement toutes les équations y = R(j'', j', a-), où R est rationnel en y', algébrique en y, analytique en x, et dont les points critiques sont fixes. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la variation des constantes diélectriques avec la température. Note de MM. H. Pellat et P. Sacerdote, j^résentée par M. Lippmann. « Ces mesures de constantes diélectriques ont été effectuées avec l'appa- reil imaginé par l'un de nous (-) : la constante diélectrique R est donnée par la relation C — Cl c désignant l'épaisseur de la lame diélectrique en expérience, et a la diffé- rence des deux lectures faites à l'appareil selon qu'on y a introduit ou non la lame diélectrique; les trois quantités K, c, a se rapportent à une même température. L'épaisseur c de la lame était mesurée au sphéro- mètre à une température quelconque et l'on déterminait ensuite sa valeur aux températures des différentes expériences au moven des coefficients de dilatation. Pour les mesures de a, la principale difficulté était d'obtenir des températures uniformes et bien connues dans toute la masse de la lame diélectrique en expérience; nous nous sommes placés dans de bonnes conditions sous ce rapport en n'opérant (pi'à la température am- biante : cette température était rendue variable, soit en chaulfant la salle (') Par exemple, on peut substituer au type I le type //'=/=- ^' +7'- f .y' + ^r-'' mais l'intégrale yi^x) admet x = o comme point critique transcendant. (^) Pellat, Comptes rendus, t. CXX, p. 778. — Journal de Physique, 3' série, t. IV, p. 5oi. ( 545 ) où se trouvait l'appareil vingt-quatre heures avant la mesure; soit, au con- traire, en ouvrant les fenêtres toute la nuit précédente; la température était mesurée avec un thermomètre au -^ de degré dont le réservoir plon- geait dans une lame diélectrique semblable à celle en expérience et placée comme elle, longtemps à l'avance, dans la cage de l'appareil de mesure. » Résultats pour la paraffine. — La lame deparaffme employée avait une épaisseur de 8™'°,5io à 22°, 6; voici quelques-unes des valeurs de K ob- tenues : «=ii'',i 22° SS^S (') K = 2,287 2,278 2,259 La constante diélectrique de la paraffine diminue donc lorsque la température s'élève, elle coefficient moyen de diminution par degré est 3,6 x lo""^ entre 1 1° et 22° et 5,6 x lo"" entre 1 1° et 33". » Résultats pour Vèhonite. — La lame d'ébonite employée avait une épaisseur de 8'"", 462 à 18", i . » Le coefficient de dilatation de l'ébonite, qui est nécessaire pour le calcul de l'épaisseur aux différentes températures, étant mal connu et pou- vant du reste varier d'un échantillon à un autre, nous l'avons déterminé sur un échantillon d'ébonite pris dans le même bloc que la lame en expé- rience (*); ce coefficient a été trouvé égal à 8,7 x io~^ entre 10" et 20°. » Voici les valeurs de K obtenues : t = 10°, 2 17° 20°, 6 K^ 2,941 2,958 2,968 La constante diélectrique de l'ébonite augmente donc lorsque la température (') Celle dernière mesure a été effectuée en chauffant la lame diélectrique seule dans une étuve, puis la portant rapidement dans l'appareil de mesure; au moyen de piles tliermoélectriques filiformes convenablement immergées dans des lames de paraffine on s'était assuré au préalable que, pendant le transport de la lame de l'étuve à l'appareil, sa température ne variait pas sensiblement et l'on s'était aussi renseigné sur le temps pendant lequel la laoïe devait séjourner dans l'étuve pour en prendre la température. Pour l'ébonite, au contraire, le refroidissement était trop rapide pour permettre ce mode opératoire. (^) Cette mesure a été faite par M. Sacerdote, au Bureau international des Poids et Mesures, par la méthode de M. Fizeau, l'appareil avant été mis gracieusement à notre disposition par M. Benoît. L'échantillon employé était un petit cube d'ébonite d'environ iS""" d'arête et poli spéculairement sur une de ses faces. I ( 546 ) s'élève, et à peu près proportionnellemenl à l'clévalion de température, le coefficient moven de variation par degré étant 8,8 X io~'. » Application. — L'un de nous a montré ailleurs (') que, dans la charge d'un condensateur à température constante, la variation d'énergie est non pas -=^, comme on l'admettait, mais -^ [i + T(>. + /)], en désignant par T la température absolue du diélectrique, par >. son coefficient de dila- tation linéaire et par ^ le coefficient de variation de la constante diélec- trique avec la température (^ -^y II résulte des recherches précédentes que, dans le cas d'un condensateur dont le diélectrique est l'ébonite, pour T = 273 -I- 27 = 3oo, le terme T(X + x)= -t-0,29; donc : » L'énergie d'un tel condensateur chargé surpasse de plus d'un quart la va- leur admise jusqu'à présent. » Si la charge ou la décharge ont lieu rapidement, le phénomène, au lieu d'être isotherme, sera sensiblement adiabatique : pour un condensateur à ébonite la charge adiabatique amènera un refroidissement, par destruc- tion d'une quantité d'énergie égale à 0,29 , la décharge adiabatique un écbauffement correspondant à une création de chaleur 0,29-7—- » Pour un condensateur formé d'une lame d'ébonite de 2™™ d'épaisseur métallisée sur ses deux faces et chargé à la différence de potentiel corres- pondant à 1*^" d'étincelle, le calcul montre que ces variations de tempé- rature doivent être d'un peu moins d'un millième de degré; elles seraient donc encore très appréciables si l'ébonite était un diélectrique parfait. Mais à cause du phénomène de résidu la charge aussi bien que la décharge donnent lieu à un phénomène consécutif non réversible qui échauffe tou- jours le diélectrique d'une façon beaucoup plus intense que le phénomène réversible dont nous venons de nous occuper. C'est ce qui rend très diffi- cile la mise en évidence de ce dernier phénomène. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la durée de V émission des rayons de Rôntgen. Note de M. Henri Mokize, présentée par M. Lippmann. « Il ne semble pas que, jusqu'à ce jour, on ait cherché à obtenir, pour le moins d'une façon précise, la durée de l'émission des rayons X. (') Pellat, Journal de Physique, 3" séiie, t. VII, p. 18. ( 547 ) » MM. Chappuis et Berget {Comptes rendus, t. CXXII, p. 8io) ont tenté les premiers cette détermination, en employant la radiographie du stylet d'un interrupteur de Foucault, qui se déplaçait entre le tube de Crookes et une plaque photographique. Ce procédé les amena à conclure que la durée des rayons était aussi courte que ce^"^ de l'étincelle qui leur avait donné lieu. » M. A. Roiti (Rencliconti délia R. Ace. dei Lincei, vol. V, p. 243), en employant une plaque tournante et un tube dans lequel la décharge était produite à une certaine position de la plaque, trouvait, au contraire, une durée de ^ de seconde. » A peu près enmêmelemps, IeD'^E.Trouton(iVato/-e, vol.LIV, p. 566), en photographiant une roue d'engrenage tournant rajjidement, obtenait des valeurs comprises entre ^ et j-^^, pendant que M. Colardeau {Éclairage électrique, vol. VIIÏ, p. 1 12 à 1 16), par un procédé tout semblable, trouvait sensiblement -^^ de seconde. » Ces discordances notables entre les valeurs trouvées par les physi- ciens cités nous ont amené à rechercher une méthode plus précise, dont nous venons présenter les premiers résultats à l'Académie. » Un moteur dynamo-électrique est alimenté par une dynamo génératrice, excitée en dérivation, et dont le champ peut varier considérablement. Pour mieux, régler la force électromotrice du courant, une résistance variable est introduite dans le circuit du moteur, et une lame d'acier plus ou moins tendue sur la jante d'un disque de fonte monté sur l'axe fait office de frein. Par l'emploi de ces divers moyens, on peut ob- tenir à volonté une vitesse quelconque, qui peut être conservée constante aussi long- temps qu'il est nécessaire. » Une des extrémités de l'axe du moteur porte une vis sans fin, qui engrène avec une roue dentée ayant sur son contour des goujons équidistants, qui ferment un cir- cuit électrique à chaque dix tours de l'axe. Le contact ainsi produit s'enregistre, ainsi que la seconde de temps moyen d'un chronomètre électrique, sur la bande d'un chro- nographe de Breguet, qui permet d'évaluer à un moment quelconque la vitesse très exacte du moteur, La seconde extrémité de l'axe de ce dernier porte un plateau per- pendiculaire, parfaitement dressé, sur lequel on peut fixer par des tasseaux une plaque photographique, convenablement enveloppée de papier noir. Sur la base du moteur, parallèlement au diïque et à un centimètre de celui-ci, se trouve une plaque métallique fixe, avec une fente étroite dirigée suivant un rayon du disque. En face de cette fente on place un tube de Rôntgen, assez puissant pour qu'une seule étincelle donne sur la plaque sensible une image intense de la fente. » En faisant tourner le moteur à une vitesse convenable, on imprime sur la plaque l'image de la fente, en produisant à la main l'interruption du circuit de la bobine. Il est évident que, si les rayons de Rontgen ont une durée appréciable, l'image de la fente, comparée à celle qu'elle fournirait si le disque était au repos, sera dilatée latéralement. (548) Or, en connaissant cet élargisscinenl, la distance de l'image au centre du disque, ainsi que la vitesse de ce dernier, on en conclut facilement la durée de l'émission des rayons. » Chaque plaque fournit qiialre images de la fente, prises sur le disque en mouve- ment, et, en plus, quatre autres p_ises avec le disque au repos, à 90° de distance l'une de l'autre, lesquelles donnent là position du centre de rotation el, par comparaison avec les images dilatées, l'élargissement de celles-ci. » L'examen des différentes plaques a montré que, d'accord avec ce que M. Colardcau avait déjà signale, à chaque émission du courant dans le pri- maire de la bobine, correspondent plusieurs décharges successives dans le tube. Il en résulte que l'image de la fente est formée par la succession de plusieurs traits d'intensité décroissante, séparés par des intervalles égaux. Dans quelques plaques, on peut suivre ainsi jusqu'à quatre images partielles, dont la dernière est excessivement faible. » Les résultats que nous avons trouvés ainsi et que nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie sont les premiers obtenus : bien que passable- ment concordants, ils pourront être quelque peu modifiés par une plus large série d'observations et par la recherche de l'influence que les diffé- rentes conditions de la décharge peuvent exercer sur la durée des rayons de Rontgen. Désignation Durée Durée Inicrvallc des (le l'émission des émissions entre les émissions plaques. totale. partielles. partielles. s s s a 0,00122 0,00024 b 0,00127 o,oooo65 c 0,00101 0,000074 o,ooo35 d 0,00107 0,000081 0,00089 e 0,00089 0,000107 0,00087 Moyennes 0,00109 0,000082 o,ooo33 OPTIQUE. — Sur une nouvelle action subie par la lumière traversant certaines vapeurs métalliques dans un champ magnétique. Note de MM. D. 3Iaca- Luso etO.-M. CoRBiNo, présentée par M. Lippmann. « 1. Un faisceau de lumière solaire polarisée par un premier nicol tra- verse le champ magnétique fourni par un électro-aimant Ruhmkorfi, puis un second nicol, une lentille cylindrique, et est reçu sur un réseau concave de Rowland. Avec un oculaire muni d'un micromètre, on observe le second ( 549 ) spectre de diffraction. Si, au milieu des deux pôles de l'électro-aimant non excité, on dispose la flamme d'un brûleur de Bunsen avec une perle de chlorure ou de bromure de sodium, on peut, moyennant les précautions convenables, faire en sorte que les deux raies d'absorption deviennent très larges; ainsi la raie D^ peut atteindre une largeur égale à \ de la distance entre les deux raies. » Si, dans ces conditions, on ferme le courant (intensité du champ de 4000 à 5ooo U. C. G. S.), à côté de chacune des deux D se montrent des bandes parallèles à D, alternativement lumineuses et obscures, les- quelles se déplacent quand on fait tourner l'analyseur, l'axe de chaque raie suivant le sens du courant. » 2. De l'examen minutieux de la disposition de ces bandes et de leur mouvement on déduit qu'elles sont dues à la lumière polarisée en divers plans, et précisément : le plan de polarisation primitif a subi, dans le passage de la lumière à travers les vapeurs de sodium influencées par le champ, une rotation croissant d'une façon continue de l'extérieur vers le bord de la raie. » Cette rotation, qui commence déjà à se manifester pour la raie D- à une distance de plus des deux tiers de celle des deux raies, croît d'une façon continue et rapidement en s'approchant du bord de la raie, point où il paraît qu'elle atteigne 270°. » La rotation relative, c'est-à-dire la différence des rotations corres- pondant à des déplacements égaux dans le spectre, croît rapidement à mesure qu'on se rapproche du bord de la raie, de sorte que les bandes obscures ou lumineuses, très étroites dans le voisinage du bord lui-même, s'élargissent successivement à mesure qu'elles s'éloignent par la rotation de l'analyseur. » 3. Procédant dans le spectre, des points plus éloignés aux points plus rapprochés de la raie, la rotation des plans de polarisation correspondants à droite et à gauche de celle-ci se produit dans le sens du courant magné- tisant et, par conséquent, se renverse avec l'inversion du champ. » En des points à égaje distance à droite et à gauche de la raie, les rota- tions du plan de polarisation sont égales et les nouveaux plans de polari- sation sont parallèles entre eux. Pour les deux D le rapport des distances auxquelles se produisent d'égales rotations est à peu près égal au rapport des largeurs des raies primitives. » 4. Tandis que sur le bord de chacune des D la rotation est constante (d'environ 270°), la distance du point où la rotation commence est d'au- ( 55o ) tant plus grande que la raie est plus larp;e, de telle sorte qu'avec l'élargis- sement de celle-ci la rotation relative diminue et les bandes s'élargissent. » Si la raie est trop étroite, il n'est jjIiis possible, du moins avec le gros- sissement employé, d'observer les particularités du phénomène. En faisant croître l'intensité du champ on éloigne aussi la limite où commence la ro- tation, qui conserve toujours la même valeur sur le bord de la raie, et par conséquent les bandes s'élargissent. » 5. Eu examinant le phénomène avec un compensateur de Babinet ou avec un double mica Bravais (quart d'onde), on a trouvé que, dans le cas de raies peu élargies sur leurs bords, on a la lumière circulaire suivie de lumière elliptique dans laquelle le rapport des deux axes tend rapidement vers zéro. » Avec l'élargissement des raies, la lumière circulaire disparait complè- tement et l'elliptique reste limitée au bord de la raie, tandis que la rota- tion du plan de polarisation s'étend bien au delà du bord. Tant pour la lumière circulaire que pour l'elliptique, le sens de la rotation de la parti- cule lumineuse est le même que celui du courant magnétisant pour le bord moins réfrangible et inverse pour l'autre bord. M G. Des phénomènes analogues, mais moins prononcés, ont été observés en substituant au sel de sodium un sel volatil de lithium. » 7. Dans l'hypothèse que les deux rayons circidaires inverses dans les- quels on peut supposer décomposé le faisceau polarisé primitif se propa- geassent avec des vitesses différentes dans les vapeurs de sodium et de lithium sous l'influence du champ, et que la différence de vitesse diminuât rapidement avec l'accroissement de la différence entre la période de la vibration incidente et celle propre de la valeur absorbante, on s'explique- rait la polarisation rotatoire et la grande dispersion rotatoire observée. )) Et dans l'hypothèse que, pour certaines longueurs d'onde, très peu différentes de celle de la raie, le pouvoir absorbant de la vapeur pour les deux rayons circulaires inverses susdits soit différent, on expliquerait la présence de lumière circulaire et elliptique sur les bords de la raie. » Tant à droite qu'à gauche de la raie, le circulaire tournant dans le sens du courant se propagerait avec une vitesse plus grande, tandis que, d'un côté et de l'autre, le circulaire en ini sens et celui en sens opposé (conformément aux expériences de Ziemann) seraient absorbés de pré- férence. » Nous nous réservons de continuer ces expériences pour en étudier les particularités cl pour étendre ces résultats à d'autres corps et dans des (55i) conditions variées. Dans une publication très prochaine, nous donnerons avec plus d'extension les détails des expériences exécutées jusqu'ici. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouvel hydrate d'oxyde salin de chrome {'). Note de M. G. Baugé, présentée par M. Henri Moissan. u Les différents carbonates doubles de protoxyde de chrome, dont nous avons décrit antérieurement les préparations et les propriétés (^), nous ont tous donné avec l'eau à l'ébuUition la même réaction. Tous ces carbo- nates, traités à l'abri de l'air par l'eau bouillante, fournissent en effet un oxyde de chrome hydraté, que l'analyse nous a démontré être un oxyde salin renfermant 3 molécules d'eau. » Peligot (^) avait déjà indiqué l'existence d'un hydrate d'oxyde salin renfermant i molécule d'eau. » L'hydrate obtenu est donc différent de celui qui a été décrit par Peli- got; nous avons pensé qu'il était intéressant de faire connaître sa prépara- tion et ses propriétés. B Préparation. — Nous avons utilisé l'appareil qui nous a servi à préparer le sel double de sodium ('), en remplaçant toutefois le llacon tubulé par un ballon, fermé par un bouchon livrant passage à deux tubes pouvant y glisser, à frottement doux, et courbés à angle droit. L'appareil étant traversé par. un courant d'acide carbonique bien privé d'oxygène, on introduit dans le ballon une certaine quantité d'un des sels doubles de protoxyde de chrome (^), puis on fait arriver sur le produit, au moyen des tubes abducteurs, de l'eau bouillante et l'on conlinue l'ébuUition une demi-heure environ. Dès l'arrivée de l'eau, le sel se décompose en perdant de l'acide carbonique et de l'hydrogène; pour terminer rapidement la réaction, il est cependant utile de porter à l'ébuUition, comme il est indiqué ci-dessus. On fait ensuite passer le mé- lange, en agitant, dans le tube filtrant qui termine l'appareil; puis, s'aidant de la trompe à vide, on lave le produit à l'eau bouillante jusqu'à ce que les eaux de lavage ne précipitent plus par le chlorure de baryum. (') Travail fait au labora^toire des Hautes Études de M. Moissan, à l'École supé- rieure de Pharmacie. (2) Comptes rendus, t. CXXII, p. 4;^; t. CXX\ , p. 1177; t. CXXVI, p. i566. (^) Annales de Chimie et de Physique, 3= série, t. Xll, p. 539. (') Loc. cit. (°) Celui qui nous a donné les meilleurs résultats est le sel double de potassium; on peut opérer sans passer au préalable par le sel double : il suffit de faire arriver dans le ballon les matières nécessaires à la préparation de ce sel. G. R., 189S, 1' Semestre. (T. CXX.V1I, N° 16) "j -\ ( 552 ) » On obtient ainsi un corps rouge brique que l'on dessèche à loo" dans le tube même. Durant cette dessiccation, on s'aperçoit que le corps change de couleur et devient jaune brun en perdant de l'eau. Cette transformation se fait progressivement dans le sens de l'arrivée du courant gazeux et la surface de séparation des deux couches est assez nette. Si l'on arrête l'opé- ration avant que cette transformation soit complète, on peut, après refroi- dissement, prélever, au voisinage immédiat de la surface de séparation, des échantillons du corps rouge brique ('). » Des analyses elfectuées sur des prises d'essai provenant de plusieurs expériences nous autorisent à croire que ce corps rouge brique, instable, est un hydrate de l'oxyde salin à 4 molécules d'eau. » Hydrate Jaune brun. — Ce corps peut être obtenu plus rapidement, en fermant une des extrémités du tube contenant le corps rouge brique, le plaçant dans l'eau bouillante et faisant le vide par l'autre extrémité jus- qu'à ce que le corps ne perde plus d'eau. » Propriétés. — Cet liydiate ne peut être coiifoiulii avec le précédent. En ellct, si on le met en présence d'eau bouillie, au sein d'une almosphère inerte, il reste jaune brun. De plus, il ne reprend pas, même après plusieurs mois, l'eau d'iiydralalion qu'il a perdue. » 11 se présente sous la forme d'une poudre jaune brun, de densité 3,49- Chauffé dans le vide, dans un courant de vapeur d'eau, de gaz chlorhydrique ou de gaz inerte, il donne, vers 25o°, sans incandescence, du sesquioxyde de clironie avec départ d'hy- drogène. » Le chlore l'attaque au rouge sombre avec dégagement de vapeur d'eau, de chlo- rure de chromjle et de gaz chlorhydrique; c'est là une réaction de l'ordre de celle qui a déjà été indiquée par M. II. Moissan (^). Assez stable à l'air quand il est sec, il s'oxyde rapidement en présence de l'eau. Cette oxydation est d'autant plus vive que le composé est plus récemment préparé. Chauffé à l'air, il donne de suite, sans incan- descence, du sesquiowde de chrome. » L'hydrogène sulfuré le transforme avant le rouge sombre en un sulfure cristallisé. » C'est un réducteur énergique. Mis au contact d'acide sulfurique étendu, il le ré- duit vers -+-4o°. Cette réduction peut aller jusqu'à la formation d'hydrogène sulfuré, si l'oxyde est ajouté en quantité suffisante. » Traité à chaud par l'acide chlorhjdrique concentré, il fournit un mélange de chlorure chromeux et de chlorure chromique. La formation du sel chromeux peut être mise en évidence de la façon suivante : on place, dans un tube traversé par un courant d'acide carbonique, du sesquichlorure de chrome anhydre et de l'acide chlorhydrique (') Nous avons essayé d'effectuer cette dessiccation à basse température et avons obtenu ainsi le corps jaune brun. (-) Comptes rendus, t. XC, p. 1307. ( 553 ) concentré, pnis on fait bouillir; il n'y a pas solution. Si l'on ajoute alors une petite quan- tité d'oxyde salin, le sesquichlorure entre rapidement en solution. On sait que cette solu- bilité est caractéristique des sels de protoxjde de chrome. Toutes les tentatives faites en vue de le déshydrater complètement sans le décomposer ou d'obtenir l'hydrate de Peligot ne nous ont donné aucun résultat. » Analyse. — Nous avons utilisé le procédé décrit par Peligot ('). Nous donnerons le détail des analyses dans le Mémoire que nous présenterons aux Annales. » En résumé, l'oxyde salin de chrome est susceptible de plusieurs états d'hydratation : i° Cr' 0',H^O obtenu par Peligot; 2°Cr'0%3H^O que nous avons pu nettement déterminer; 3° un hydrate rouge brique instable, que les analyses que nous en avons faites nous autorisent à considérer comme renfermant 4 molécules d'eau. » CHIMIE MINÉRALE. — Action du sodammonium sur l'arsenic (-). Note de M. C. Hcr.oT, présentée par M. A. Ditte. « Après avoir étudié l'action du sodammonium sur le phosphore rouge, je me suis proposé de rechercher si l'on pouvait arriver à des composés analogues en remplaçant le phosphore par l'arsenic. » Tandis qu'avec le phosphore j'avais pu préparer des composés diffé- rents suivant que le métalloïde ou le sodammonium était en excès, avec l'arsenic, au contraire, j'ai obtenu le même composé AsNa', AzH^ dans les deux cas. » L'appareil employé avait la même forme que celui qui avait servi dans les re- cherches avec le phosphore. Il était toujours en verre et constitué par deux tubes larges A et B, réunis par un tube étroit et court T contenant du coton de verre sec. La marche d'une expérience était identique. Les mêmes précautions étaient prises pour peser le sodium et l'arsenic dans une atmosphère de gaz ammoniac. » Le sodium avait été purifié par distillation. L'arsenic, d'abord distillé dans un gaz inerte, avait été ensuite distillé dans le vide. Plusieurs analyses ont démontré que ce corps ainsi obtenu était pur. » Après avoir fermé à la lampe les branches A et B, on fait condenser le gaz ammoniac dans la branche A où se trouvent déjà le sodium et l'arsenic. Ce dernier corps est donc au milieu d'une solution de sodammonium dans le gaz ammoniac liquéfié. (' ) Loc. cit. (^) Travail fait au laboratoire de Chimie industrielle de la Faculté des Sciences de Bordeaux. ( 554 ) » Au bout de quelques lieures la coloration moidorée de cette dissolution commence à diminuer d'intensité. Il se dépose au fond de la branche A un corps roufçe brique. » Lorsque la réaction est terminée et que tout l'arsenic a disparu, on fait passer la dissolution de sodammonium en excès dans la branche B à travers le coton de verre placé dans le tube étroit T, et ou lave le composé restant en A avec du gaz ammoniac liquéfié, en prenant les précautions précédemment indiquées dans mes recherches sur le phosphore. » Après les lavnges, il ne reste plus qu'un corps ronge brique, légè- rement soluble dans le gaz ammoniac liquéfié, auquel il communique une une coloration jaune -verdàtre. Celte dissolution, évaporée lentement, laisse déposer des cristaux très petits. » Ce composé rouge brique correspond, comme le montre l'analyse, à la formule .4sTNa»,A7.H'. » Il contient quelques traces d'amidure de sodium, AzH-Na, provenant de la décomposition spontanée du sodammonium (AzH'Na)-=2AzH='Na-4-H= (•). ' » Le dosage de l'hydrogène dégagé simultanément pendant la prépara- tion, en général quelques centimètres cubes, a permis de tenir compte de l'amidure formé, dans le calcul de la composition du produit obtenu. » Pour analyser l'arséniure de sodium, AsNa', on l'a traité par l'acide azotique étendu. Dans la liqueur qui en résulte, on dose l'arsenic soit à l'étal de sulfure, soit à l'état d'arséniate ammoniaco-magnésien. A cette quantité d'arsenic il faut ajouter celle qui correspond à l'arséniure d'hydrogène qui se dégage avec de l'hydrogène toutes les fois que l'on fait agir un acide sur l'arséniure de sodium. » L'ammoniac est dosé par la perte de poids qu'éprou\c le composé lorsqu'on le chauffe dans le vide; il est alors noir. » Comme on le voit, l'action du sodammonium en excès sur l'arsenic est bien différente de celle du premier corps sur le phosphore rouge dans les mêmes conditions. » Dans ce dernier cas (■), on avait en effet la réaction représentée par la formule 6AzH']Na + 2P = P*H»Na*-t- 3 AzH^Na + 3AzH». (') JoAKNis, Comptes rendus, t. CXII, p. 892. (^) Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1719. ( 555 ) » J'ai essayé ensuite d'opérer en présence d'un excès d'arsenic, comme je l'avais fait pour le phosphore dans l'espoir d'obtenir un composé ana- logue à celui que j'avais préparé, P'Na, 3AzH-' ('). Mais, dans ces nouvelles conditions, j'ai obtenu le même corps que précédemment, AsNa', AzH^. Toutefois, il est plus facile de l'obtenir pur par ce second procédé, et il ne contient que des traces d'amidure AzH^Na. Mais les lavages au gaz ammo- niac liquéfié doivent être prolongés beaucoup plus longtemps, l'arséniure de sodium étant beaucoup moins soluble dans ce liquide que le sodammo- nium. » CHIMIE MINÉRALE. — Recherches sur les horacites iodées. Note de M. H. Allaire, présentée par M. Troost (-). « On sait, d'après les recherches de Gustave Rousseau et les miennes ('), que le chloroborate de magnésie, qui constitue la boracite naturelle, peut être considéré comme le point de départ d'une série de composés présen- tant la même forme cristalline, et dans lesquels on peut remplacer le chlore par le brome, et le magnésium par le zinc, le cadmium, le manganèse, le nickel, le cobalt et le fer. » Nous venons exposer aujourd'hui les résultats de la substitution de l'iode au chlore et au brome, dans les composés qui précèdent. » Les méthodes qui permettent d'obtenir les boracites chlorées, ou bro- mées, sont en général d'une application moins facile dans la préparation des dérivés iodés. » L'une de celles qui donnent les résultats les plus satisfaisants consiste à faire réagir les vapeurs de l'iodure du métal sur le borate correspondant, en ne dépassant pas la température de fusion du verre, et en opérantdans un courant de gaz carbonique sec. T/iodure en excès se condense dans la partie du tube non chauffée, et après refroidissement, on sépare, par lavage, les cristaux de boracite. En général, le produit ainsi obtenu est assez pur pour pouvoir être employé directement à tout essai d'analyse. » La méthode précédente exige l'emploi d'iodure anhydre, dont la pré- paration est quelquefois assez longue. (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 206. (^) Ce travail a été fait au laboratoire de Cliimic générale à la Sorbonne. (') G. Rousseau et H. Allaire, Comptes rendus, t. CXVI, p. i igS et i445> '• CXVIII, p. 1255 et t. CXIX, p. 71. ( 55G ) )i On peut remédier à cet inconvénient en préparant, dans la mêmeopé- iation, l'iodure et la boracitc iodée. Il suffit, ponr cela, de mêler le horalc amorphe avec un excès de métal, sur lequel on fait réagir l'iode en opérant comme précédemment. M Dans le cas de métaux facilement volatils, tels que le zinc et le cad- mium, on trouve souvent de petites gouttelettes de métal mêlées de cris- taux de boracite. Il est facile de s'en débarrasser par un traitement à l'acide cblorhydrique concentré et froid. Il faut avoir soin aussi, pour le magné- sium, de remplacer le courant de gaz carbonique par un courant d'hydro- gène. » Cet emploi d'hydrogène en présence d'iode, à une température où l'acide iodhydrique se dissocie, nous amène à parler d'un procédé qui réussit fort bien avec les boracites chlorées, et que l'on peut ajoutera ceux qui ont été décrits précédemment ponr leur préparation ; il consiste à faire réagir l'acide cblorhydrique sur le borate amorphe à la température du rouge sombre. On obtient ainsi un produit bien cristallisé et très pur. » Enfin, par extension de la méthode de Heintz, en fondant dans un creuset de platine un mélange équimoléculaire d'iodure de sodium et d'iodure du métal, en présence d'acide borique et d'un peu de borax, on obtient la boracite iodée en cristaux d'autant plus nets que le refroidisse- ment a été plus lent. » L'inconvénient de cette méthode réside dans la présence de la vapeur d'eau, provenant des gaz du foyer, et qui détruit rapidement les iodures métalliques à la température où l'on opère. » Nous avons pu y remédier dans une certaine mesure, en employant des creusets en acier coulé, à couvercle vissé, sur lequel était fixé un tube de fer de petit diamètre, dépassant le foyer. Ce tube permettait à la vapeur d'iodure métallique de s'échapper, sans laisser entrer la vapeur d'eau. » Boracite iodée de magnésium .'ôlVIgO, 8B0O', Mgl^. — Grislaliise en cubes et tétraèdres incolores. Ce corps est, à beaucoup près, le plus difficile à obtenir de la série. En faisant passer des vapeurs d'iodure de magnésium sur du borate amorphe on n'obtient que fort peu de boracite, tandis que, si l'on fait réagir l'iode sur le mé- lange de borate et de magnésium, l'action réductrice de ce dernier met en liberté du bore et, probablement, des borures qui souillent le produit. )) Boracite de zinc : 6ZnO, 8B0O', ZnP('). — S'obtient plus facilement que le composé précédent, sous forme de tétraèdres et de cubes, par l'action de l'iode sur le mélange de zinc et de borate de zinc. (') Calculé : I, 18,60; Zn, 33,33. Trouvé : I, i8,4i ; Zn, 33, ar ( 557 ) » Boiacite de cadmium : 6CdO, 8Bo-0^, CdP ('). — Se prépare comme le pré- cédent et s'obtient sous forme de cubes et de dodécaèdres transparents. » Boracite de manganèse : 6MnO, 8Bo'0', Mnl'' (-). — En tétraèdres et cubes, incolores sous le microscope, mais ayant en masse une teinte légèrement rosée. » Boracite de nickel : 6NiO, 8Bo-0^, Nil- ('). — S'obtient par les mêmes pro- cédés, sous forme de cubes et de tétraèdres jaunes. » Boracite de cobalt : 6CoO, SBo'O^ CoP {*). — Donne de très jolis cristaux, d'un bleu violacé, présentant le plus souvent la forme du cube, avec passage au tétraèdre. » Boracite de fer : 6FeO, SBo'O', Fep {'). — Poudre grisâtre -formée de cubes et de tétraèdres. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la Solubilité du camphre ("). Noie (le MM. C. IsTiîATi (et A. Zaiiaria, présentée par M. Friedel. » Au cours de quelques travaux de synthèse sur le camphre, nous avons pu observer que le camphre est soluble dans l'eau et dans l'acide chlorhy- drique, qui le transforme probablement en soii dérivé ClI^ I C / l\ / I \ CI / I \/ 11^ G I C-OII I CH3-C-CH3 I \ I / \ I / \ 1/ C H par combinaison directe avec cet acide. » Effectivement, si l'on introduit du camphre en petits morceaux dans l'acide chlorhydriqiie concentré, le tout étant mis dans un appareil ascen- ( 558 ) danl, ou peut observer que, pendant le dégagement de l'acide clilorhy- drique, une grande quantité de camphre se dissout. Si on laisse refroidir et si l'on filtre à travers du coton de verre, on obtient une solution claire, faiblement colorée en jaune. » En ajoutant un peu d'eau, on obtient un petit précipité, qui se dissout dans un excès du même liquide. Le corps se sépare probablement en camplire et acide chlorlivdrique, le camphre se dissoivant dans un excès d'eau. Cependant, les Ouvrages de Chimie donnent le camphre comme èlAni presque insoluble dans l'eau. » La densité d'une solution de camphre faite directement dans l'eau, à iS", a été trouvée égale à [,00071. » Pour mettre en évidence cette solubilité nous nous sommes adressés au polarimètre. La solution aqueuse de camphre saturée à froid, dans un tube de 22^"", nous a donné («)„ = -t- 0°, 4- » Pour prouver que le camphre forme une combinaison avec l'aciele chlorhydrique, nous avons pris la solution et tâché de l'évaporer dans le vide. Malheureusement la moindre trace d'eau décompose bientôt cette chlorhydrine. Cependant, si l'on prend un peu de substance à la partie centrale de la capsule, on constate que son point de fusion est beaucoup plus bas que celui du camj)hre, c'est-à-dire vers 243". >» La remarque la plus intéressante que nous ayons faite, sur la solubilité du camphre dans l'acide chlorhydrique, est que le camphre est beaucoup plus soluble à froid qu'à chaud dans cet acide. Une solution faite à + i5°, dans l'acide chlorliydrique, nous a donné, dans un tube de 10'", (a), = + i",7. » Cette solubilité est fonction de la température. Ainsi, nous avons ob- tenu les résultats suivants : Température =:-)- 2i'',5. Densité de l'acide ciilorIiydri(|ue > > 'Q'"» Densité de la solution camphrée dans l'acide 1 , i47 Différence en plus o,o48 Température = 0°. Densité de l'acide chlorhydrique 1,311 Densité de la solution camphrée 1 , '43 Différence en plus o , 068 » La diliérence des densités 0,068 — 0,048 = o, 02 indique bien une solubilité plus grande à froid. ( 559 ) » En saturant à o" l'acide chlorhydrique, on obtient une solution très concentrée, sirupeuse, dans laquelle nous avons trouvé 4o^'",2'76 de camphre dans loo*^*^ de solution. » Cette solubilité maximum à froid peut être mise en évidence par une expérience de cours très frappante. Si l'on prend un flacon contenant une solution concentrée à o", solution absolument claire et transparente, et qu'on la chauffe à la main, on voit immédiatement se former de gros cail- lots tout autour des parois et la solution se prend en masse. Il suffit de refroidir de nouveau, pour que la solution redevienne limpide. » HLECTROCHIMIE. — Recherches sur les lampes électriques à incandescence, chargées d'un mélange de grisou ei d'air au maximum d'explosivité. Note de MM. H. CouRioT et J. Meunier, présentée par M. Troost. « A la suite des travaux dont nous avons rendu compte dans nos précé- dentes Notes ('), nous avons pu, grâce à une disposition très simple, charger d'un mélange grisouteux préparé d'avance et titré des lampes élec- triques à incandescence sans en briser le filament. » Le chargement se fait à volonté, soit avant, soit pendant l'allumage, en sorte qu'il est facile de reproduire au laboratoire toutes les circon- stances qui peuvent se présenter dans l'emploi pratique des lampes au sein des houillères. « L'artifice que nous avons imaginé consiste à faire sourlér, sur une laaipe à incan- descence de modèle ordinaire, un tube à gaz de 4*^°' "^e long, terminé par une partie effilée capillaire. La communication avec un gazomètre rempli du mélange sur lequel ou veut expérimenter est établie par un tube de caoutchouc branché sur ce tube; des précautions sont prises pour éviter que l'eau du gazomètre pénètre dans les différentes parties de celte canalisation, et le mélange gazeux est desséché en traversant un bar- boteur à acide sulfurique. Pour charger la lampe, il suffit de briser la partie effilée qui se trouve engagée sous le tube de caoutchouc; elle se remplit aussitôt du gaz, grâce au vide préexistant. On a soin de l'enfermer dans une sorte de cage en toile métallique destinée à retenir les fragments de verre en cas d'explosion. » Nous avons exécuté différentes expériences avec cet appareil, en opérant toujours avec un mélange à 9, 5 pour 100 de méthane. » Nous nous sommes servis d'abord de lampes ayant un pouvoir éclairant de (') II. CouRiOT et J. Meukier, Comptes rendus, t. CXXVI, p. jSo, 901, ii34. C. R., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVII, N» 16.) 75 ( 56o ) 10 bougies et marcliant à 45 volts; l'inlensilé du courant exigée par la marche nor- male d'une pareille lampe est o""p,8; la lampe étant en marche, nous y avons fait pénétrer le mélange grisouteux; l'incandescence s'est obscurcie assez rapidement, sauf en un point du filament qui gardait tout son éclat, c'est là que la rupture s'est faite avec une faible étincelle après une minute environ. Il ne s'est produit aucun ])liéno- mène d'explosion. Nous avons constaté qu'au point de rupture, le filament s'était brisé sur une fraction de millimètre seulement, et que les deux fragments en regard s'étaient amincis en pointes fines. Celte expérience répétée a donné lieu aux mêmes observa- tions. » Nous avons pris ensuite une nouvelle lampe de lo bougies à 45 volts, et nous lui avons fait subir un surmenage électrique en portant le courant à 53'"''^, 5 et à o°"'p,925, le gaz a été alors introduit dans la lampe qui est restée allumée pendant vingt se- condes et s'est éteinte en présentant un point brillant comme les précédentes : l'efTet du surmenage est donc nul. » L'addition aux conducteurs de aoo™ de fil présentant une résistance d'environ 6 ohms est demeurée également sans effet. Enfin, des essais analogues elleclués avec des lampes de lo bougies, marchant à i5, 3o, 6o, go et i lo volts, ont donné des résul- tats identiques. » L'emploi de la lampe de lo bougies à i5 volts à filament gros et court nous a permis de nous rendre compte des elTets produits par les courants d'une intensité supérieure à 2 ampères et par réchauffement de l'appareil avant l'introduction du grisou. » Cette lampe exige un courant de 2'""i',i5. Nous l'avons laissée allumée pendant vingt minutes avant d'y faire pénétrer le grisou; sa capacité étant de iSo'"^ environ, elle avait sûrement atteint à ce moment le maximum de l'échaulfenient qu'elle pouvait acquérir : l'arrivée du grisou a produit l'affaiblissement graduel de l'incandescence et l'amincissement du filament; ce dernier effet augmentant la résistance de la lampe, le voltage s'est élevé à 19 volts, tandis que l'anipérage est tombé à i-'"'r,5; puis, au bout de deux minutes et dix secondes, l'extinction s'est faite au jjoint brillant situé vers la partie supérieure du filament. Nous avons soumis une lampe du même modèle à un surmenage énorme, en l'alimentant par un courant de 55 volts qui est tooibô bientôt après à 4o volts et s'y est maintenu pendant les deux minutes qui ont précédé l'extinc- tion. » En résumé, accc aucune des lampes précédeiUcs dont le fdamenl n était pas brisé préalablement nous n'avons obtenu l'explosion du mélange de grisou le plus explosif. » Il est facile de donner l'explication de ce fait. Nous avons établi, dans notre première Note ('), que les fils métalliques incandescents sont (') Comptes rendus, t. CXXVI, )>. ySa. ( 56i ) impuissants à déterminer l'explosion des mélanges les plus explosifs; il en est de même du fdament des lampes. Il faut ajouter que la combustion sans flamme du grisou qui paraissait peu nette dans nos premières expé- riences se produit dans les lampes d'une manière bien évidente. En effet, après le refroidissement de la lampe, on aperçoit la vapeur d'eau prove- nant de la combustion condensée sur la paroi de la lampe, le gaz intérieur n'est plus inflammable par une allumette et trouble abondamment l'eau de chaux : il s'est donc formé du gaz carbonique et la nature du gaz explosif s'est modifiée de façon à n'être plus explosive au moment de la rupture du filament. L'étincelle qui se produit alors demeure sans effet. » Nous avons réussi à obtenir l'explosion en faisant une expérience qui est une sorte de contrôle des précédentes. La lampe qui nous a servi était de go volts et avait eu son filament brisé avant l'épreuve au point de la soudure du filament avec le porte-filament de platine; après avoir été remplie du môme gaz que les précédentes, elle a été soumise à l'action d'un courant de i lo volts; elle ne s'est pas allumée, mais les parties des- soudées étant amenées au contact l'une de l'autre, par des secousses, il jaillissait des étincelles et le courant subit qui s'établissait était assez intense pour communiquer à l'aiguille de l'ampèremètre une impulsion correspondant à i ampère; les premières étincelles n'ont produit aucun effet, mais l'une d'elles a provoqué une violente explosion qui a réduit le verre de la lampe en menus fragments. » Nous avons voulu renouveler celte expérieace, avec une autre lampe, mais sans succès, car, après une douzaine d'étincelles, la soudure s'est faite entre les deux portions du filament et la lampe a repris son fonc- tioanemcnt normal. On voit donc, d'après ces expériences, que le danger ne parait pas résider, comme on avait pu le croire, dans l'incandescence du filament et dans la haute température à laquelle il est porté, mais uniquement dans les étincelles électriques. « PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la transformation de la graisse par oxydation directe. Note de INL M. Haxriot, présentée par M. Armand Gautier. « La Note publiée par M. Bouchard, dans le numéro Ae?, Comptes rendus du 3 octobre, me conduit à faire connaître les résultats de quelques expé- ( 562 ) riences que j'avais entreprises en 1895, précisément dans le but do con- stater si l'oxydation directe des graisses ne donnerait pas lieu à du sucre, à du gljcogène ou à des corps réducteurs, que l'on pourrait ensuite retrouver dans le sang. Les résultats obtenus n'ont pas été conformes à mes prévi- sions, et j'ai bientôt reconnu que, dans l'organisme, les graisses ne sont point (Urcctement oxvdées; toutefois, je crois que ces expériences, quelque incomplètes qu'elles soient, peuvent élucider le mécanisme de l'augmen- latiou de poids observée jiendant le jeûne. » J'ai d'abord cherché à provoquer l'oxydation de la graisse à l'air, soit en la mélangeant avec du noir de platine, soit en l'additionnant d'une oxydase (laccase); dans les deux cas le résultat a été entièrement négatif. » J'ai disposé alors, dans un tube en U, is', 871 de graisse bien neutre, purifiée par dissoluliou dans la benzine et agitation avec la potasse, et j'ai fait jiasser sur cette graisse réduite en couche mince un courant d'ozone. L'absorption a été considérable. Au bout de six Iieiires, elle était de o5'",2o3, soit environ de i5 pour 100 du poids de la graisse; douze heures après, l'absorption totale était de 08'', 235 et le poids n'augmen- tait plus quand on continuait le courant d'ozone. Mais il suffit de fondre la graisse sur le tube même pour renouveler les surfaces et absorber de nouveau un peu d'ozone. Au bout de cinquante heures environ, j'ai pu fixer o6'',3i2, soit près de 23 pour 100 du poids de la graisse mise en expérience. Le poids d'oxygène fixé sur le corps gras est même certainement plus fort, car il se dégage de petites quantités d'acide carbonique que j'ai reconnu qualitativement, mais que je n'ai pu mesurer à cause de la difficulté de faire un joint convenable résistant à l'ozone. » Dans une seconde expérience, poussée moins loin, j'ai fixé sur S8'',3 de graisse, li", 2 d'ozone. » Quelle est la nature des produits formés? Sous l'action de l'ozone, on voit la graisse se recouvrir d'une pellicule blanchâtre, insoluble dans l'éther et dans l'eau, et dont j'ai recueilli environ o*'', 02. Ce corps est neutre, ne se colore pas par l'iode et ne se dissout ni dans les acides ni dans la liqueur de Schwcizer. Il ne réduit pas non plus la liqueur de l-'ehling; ce n'est donc ni de l'amidou, ni de la cellulose comme je l'avais supposé d'abord. La petite quantité que j'en ai obtenu ne m'a pas permis d'en faire l'analyse élémentaire. » La graisse, débarrassée de ce produit par l'éther, cède peu de chose à l'eau; celle-ci n'est aucunement réductrice. J'y ai toutefois constaté net- tement l'acide acétique par ses réactions avec le perchlorure de fer et avec l'acide arsénieux; mais, je n'ai ])u v trouver trace d'acide oxalique, que j'ai cepeuilaut sj)ccialcmcnt recherché. ( 563 ) M Enfin, le résidu insolal)le dans l'eau s'est en partie dissous dans la potasse, et l'addition d'un acide a reprécipité une petite quantité d'acides huileux, vraisemblablement des acides gras (butyrique, caproïque), etc., mais le peu de matière que j'avais à ma disposition ne m'a pas permis de tenter la séparation de ces acides. M En résumé, j'ai constaté que les graisses peuvent fixer une quantité relativement considérable d'oxygène sous sa forme active. Ceci vient donc à l'appui de l'hypothèse de M. Bouchard, que l'augmentation de poids qu'il a constatée provient de la fixation d'oxvgène sur les graisses. Mais je n'ai pu constater, contrairement à ce que je supposais mai-même, la for- mation d'aucun corps réducteur, ni sucre, ni amidon, ni cellulose, pas plus que d'acides formique ou oxalique. I.cs produits de celte oxydation sont donc principalement formés d'acides gras dont l'un, l'acide acétique, a été constaté directement, la présence de l'acide butyrique étant égale- ment fort j)robable. » BOTANIQUE. — Sur la cause de la structure spiralée des racines de certaines Chénopodiacées (' ). Note de M. Georges Fro\, présentée par M. Gaston Bonnier. « J'ai décrit la structure de certaines plantes appartenant à la famille des Chénopodiacées, présentant une asymétrie qui se manifeste sur une coupe transversale par l'apparence d'une double spirale de tissus libéro- ligneux, particulièrement clifz les Suœda et les Salsqla du groupe des Spi- rolobées ("). » J'ai constaté que cette asymétrie existe aussi chez certaines Chénopo- diacées du groupe des Cyclolohées. Le but de la présente Note est de montrer que l'origine de cette modification, qui change si complètement l'aspect de la coupe transversale de la racine, se trouve dans la disposition de l'embryon. On sait que le groupe des Cyclolobées est caractérisé par ce fait que l'embryon est recourbé circulairement autour de l'albumen. Or, deux cas peuvent se présenter parmi les Cyclolobées : dans le premier cas (Beta, Spinacia, etc.), le sommet des cotylédons ne vient pas au contact de l'ex- (') Travail fait au laboratoire de Biologie végétale de l'^oiitainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. (^) G. Fros, Sur la racine cL's Susida et des SahoU {Co/npla rendus, cjàGùl i8ç)'^). ( 564 ) Irémité de la radicule; dans le second cas, (Alriple.r /tastata, Chenopodium opuUfoUum, elc), l'embryon forme un cercle complet de laron que le sommet des cotylédons s'applique exactement sur la radicule. C'est ce que Moquin-Tandon a constaté en disant, pour définir ces deux dispositions : Embryo annularis aut semi annularis. » Étudions en détail ce qui se passe dans l'Atriplex hastata, par exemple : » La graine de cette jilanle, disposée vcrlicalcment dans le fruit, présente en sec- lion longitudinale un cmjiryou entourant un albumen abondant, amylacé. » Durant son développement, l'embryon, fixé au suspenseur par la radicule, s'est progressivement courbé tout autour de l'albumen, les cotylédons n'absorbant, au fur el à mesure de leur développement, tju'une faible quantité de la provision nutritive qu'ils entourent. Le sommet des cotylédons vient bientôt au contact de la radicule; mais, comme il continue à se développer, il la recouvre intérieurement sur une lon- gueur plus ou moins grande en la coinprinianl. » Il résulte de celte disposition une déformation de la radicule qui s'aperçoit bien lorsque, ouvrant la graine avec précaution, on dégage l'embrvon. » Suivons maintenant, dès la germination, la formation des éléments primaires libéro-ligneux dans la radicule puis dans la racine. » La différenciation commence par l'établissement de deux tubes criblés opposés l'un à l'autre de chaque côté de la lame vasculaire non encore différenciée. Ces deux tubes criblés se forment par suite du cloisonnement tangentiel de cellules sous-péri- cycliques. Peu de temps après la différenciation de ces deux cellules, les deux pre- miers vaisseaux primaires apparaissent également dans l'assise sous-péricyclique. Nous avons donc à ce moment, dans cette assise, quatre cellules différenciées, oppo- sées deux à deux. Mais tandis que, d'un côté, l'un des tubes criblés est séparé par sept cellules de chacun des deux premiers vaisseaux, de l'autre, le second tube criblé est séparé par sept cellules de l'un des vaisseaux et par cinq seulement du second; de telle sorte que le second tube criblé est un peu déplacé et n'est pas tout à fait diamé- tralement opposé au premier. » Un peu plus tard se différencient d'autres tubes criblés autour de ceux déjà éta- blis, mais cette différenciation se fait inégalement; le deuxième tube criblé étant déjà formé d'un côté, alors qu'il ne l'est pas de l'autre. » La compression des cotylédons sur la radicule provoque donc, dès le début des formations primaires, un léger déplacement des éléments et produit, en outre, une inégalité de développement des deux îlots libériens. Celui qui est en retard sur l'autre correspond à la région comprimée de la radicule. » Ce déplacement el ce retard entravent l'extension des tissus libériens et des cel- lules qui les entourent. L'asymétrie initiale retentit, en s'accenluant, sur les formations secondaires normales et ensuite sur les formations péricycliques qui constituent l'ano- malie des Chénopodiacées. » 11 en résulte que, d'un cùlé, l'assise génératrice péricyclique \ient presque au même niveau que l'assise génératrice normale, d'où l'origine de la structure spiraléc. ( 565 ) » La même disposition se trouve chez VAtriplex hortensis, VA. tomabini, etc., de même que chez phisieurs espèces du genre Chenopodium (Ch. opu- lifolium, Ch. olidum, etc.). Toutes ces espèces du groupe des Cyclo- lobées, qui présentent une compression de la radicule par suite du dévelop- pement des cotylédons, ont des racines offrant la structure asymétrique spiralée comme VAtriplex hastata et comme les Spirolobèes. Il est à peine besoin de faire remarquer que, chez ces dernières, l'extrémité de la radi- cule se trouve toujours comprimée par une autre partie de l'embryon. » Le genre Salicornia est particulièrement intéressant à signaler : chez le Salicornia macrostachya, les cotylédons sont peu développés et légère- ment recourbés, restant presque dans le prolongement de la radicule. Pendant le développement de la racine, les formations successives sont disposées symétriquement par rapport à deux plans perpendiculaires entre eux. Au contraire, le Salicornia herbacea préocnte dans la graine un em- bryon volumineux, l'albumen a été presque entièrement absorbé par les cotylédons, et une brusque courbure au niveau de la tigelle amène la radicule contre la face inférieure de l'un d'eux. Dans ce cas, pendant le développement de la racine, les formations primaires présentent une asy- métrie moins prononcée que dans VAtriplex hastata, mais qui n'en existe pas moins, et qui s'accentue plus tard lorsque se produisent les formations secondaires. » Comme, en dehors de cette différence, toutes les espèces du genre Salicornia présentent des caractères anatomiques communs très impor- tants, on peut trouver, dans l'asymétrie du Salicornia herbacea, une con- firmation bien nette du rôle que joue la disposition de l'embryon. » Ces considérations présentent un intérêt particulier. Elles nous mon- trent qu'une action purement mécanique, ne s'exerçant que pendant un temps très court sur des tissus en voie d'évolution, peut avoir une grande influence et produire des modifications qui s'accentuent pendant le déve- loppement de l'organe. » Conclusions. — La structure de la racine chez les Chénopodiacées pré- sente, dans le groupe des Spirolobèes, et chez certaines espèces du groupe des Cyclolobées, une asymétrie de structure qui se traduit, sur une coupe transversale, par la disposition des tissus suivant une double spirale. » Cette asymétrie a pour cause la compression mécanique des cotylé- dons contre la radicule dans la graine. » ( 566 ) ZOOLOGIE. — Sur le Blepharopoda faiirinna, Crustacé anomoure de la famille des Hippiflés. Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. Milne- Edwards. « Le Muséum a reçu de M. l'abbé Faurie, en 1887, un Crustacé ano- moure des pUis remarquables, qui fut recueilli dans la mer près d'IIako- date, au Japon. Ce Crustacé appartient à la famille des llippidés et se range dans la tribu des Albuuécns qui est la plus primitive de cette famille. Je l'attribue au genre Blepharopoda parce qu'il en présente la plupart des caractères essentiels, mais c'est en réalité une forme mixte : il tient à la fois des Albunées et des Blépharopodes et représente, à très peu près, le type auquel on peut rattacher tous les Tlippidés. Nous l'appellerons Blepharo- poda fauriana en l'honneur du missionnaire qui l'a capturé. » C'est dans la région ophtalmique cpi'on peut observer les caractères les plus essentiels de cette espèce. Les pédoncules oculaires sont grêles et rétrécis dans leur parité moyenne; ils sont largement écartés par de grosses écailles ophtalmiques et celles-ci viennent se mettre en rapport, inférieu- rement. avec une petite pièce triangulaire au-dessous de laquelle on voit souvent, par transparence, les taches noires confluentes de l'œil ruuiplien. Tous ces traits d'organisation, sauf peut-être le dernier, sont propres aux Blepharopoda, mais les pédoncules oculaires ne sont pas divisés en deux articles comme dans ce dernier genre, ils ne se dilatent pas à leur extré- n)ité cornéenne el, à ces deux points de vue, rappellent tout à fait ceux des Albunea. » Les pédoncules oculaires brisés en articles des autres Blépharopodes et de tous les Hippiens sont dus évidemment à une adaptation secondaire, et d'ailleurs, comme les Blepharopoda sont beaucoup plus primitifs que les Albunea, on est en droit d'admettre que l'arceau ophtalmique du Bl. fau- riana rappelle celui de la forme dont est issue la famille. En s'amincissant et en se brisant en articles, tout en restant écartés, les pédoncules oculaires du Bl. fauriana ont donné naissance à ceux des autres Blépharopodes el des Hippiens; en devenant contigus, squamiformes, et en se rétrécis- sant beaucoup dans la région cornéenne, à ceux des Albunea et des Lepidops. \! Albunea elegans Edw. et Bouv. se rapproche, plus que toute autre espèce, du Bl. fauriana; ses pédoncules oculaires sont encore longs et étroits, et l'on observe, sur le bord inférieur de leur base articulaire, une échancrure ( 5C.7 ) membraneuse qu'on retrouve à la même place dans le Bl. fauriana, ou dans l'article basilaire du pédoncule des autres Blépliaropodes. Cette disposition prouve, d'ailleurs, que les pédoncules oculaires simples correspondent aux pédoncules articulés tout entiers, et non à un seul de leurs articles. » Le Bl. fauriana ressemble encore aux Albunées par ses pinces dépourvues d'épines; pour le reste, il ne paraît pas différer des autres Blé- pharopodes et présente comme eux un fouet articulé sur l'exopodite des pattes-mâchoires intermédiaires, un article denticulé sur l'endopodite des pattes-mâchoires postérieures et un fouet simjile sur l'exopodite de ces der- niers appendices; j'ajouterai que les éléments branchiaux sont d'étroits filaments et que ce caractère primitif, comme les précédents, distingue les Blépliaropodes des Albunées. )) La formule branchiale des Blépharopodes est aussi très primitive. Dans le Bl. fauriana j'ai observé trois fortes pleurobranchies situées au- dessus des pattes 2 à 4» une paire d'arthrobranchies à la base des quatre pattes antérieures, une petite arthrobranchie (et peut-être deux) sur l'ar- ticulation des pattes-mâchoires postérieures, enfin une petite lamelle épi- podiale garnie de filaments branchiaux sur le coxopodite de cette dernière paire. Dans les Albunées, cette podobranchie et cet épipodite font défaut, et les pleurobranchies elles-mêmes sont rudiinentaires ou nulles, à l'excep- tion d'une pleurobranchie accessoire qu'on trouve au-dessus des pattes de la dernière paire. Ce dernier caractère, de même que la présence d'une écaille antennaire, montre que les Albunées dérivent d'une forme un peu plus primitive que le Bl. fauriana, mais qui avait toutes les branchies de cette espèce. Du reste, ces branchies devaient avoir quatre rangées de fila- ments, comme on l'observe dans le Bl. fauriana, et, par ce caractère, res- semblaient à celles des autres Anomoures les plus primitifs (^Pylocheles , Mixtopagurus, Parapagurus, A.cglea). M II est donc naturel de penser, avec les zoologistes les plus compétents, que tous les Anomoures ont eu, pour point de départ, la même forme fonda- mentale. M. Boas a établi, par des arguments sérieux, que cette forme tenait à la fois des Homariens et des Thalassinidés; les observations que j'ai faites confirment cçtte manière de voir : la pleurobranchie postérieiu'e des Albu- nées, les nombreux filaments des grandes branchies des Blépharopodes et la curieuse podobranchie du Bl. fauriana sont des caractères homariens fort typiques et éloignent sensiblement les animaux qui nous occupent d( s Thalassinidés actuels. » C. K., 1898, i' semestre. (T. O.Wll, N" 16.) 7^ ( 56« ) ZOOLOGIE. — Anatomie et fonctions physiologiques des organes arborescents ou poumons aquatiques de quelques Holothuries ( ' ). Noie de M. L. Bordas, présentée par M. Edmond Perricr. « Les organes arborescents des Holothuries ont été décrits d'une façon générale par Semper, Teuscher, Hamann, Hérouard, etc., et, au point de vue histologique, par Jourdan dans ses Recherches sur l'histologie des Holo- thuries. Nos observations actuelles ont surtout porté sur les espèces sui- vantes, fort abondantes dans le golfe de Marseille, à savoir : Holothuria impatiens (Gmelin), Hol. Poli (Délie Chiaje), Hol. tubulosa (Gmelin) et Stichopus regalis (Selenka). Tout en étudiant les particularités anatomiques de ces organes, nous avons reconnu que, outre leurs fondions hydrosta- tique, respiratoire et amœbopoiétique ou plaslidogcne, ils jouent encore le rôle de glandes excrétrices, analogues aux glandes urinaires. » Les poumons aquatiques Ats Holothuries, sortes de diverlicules intestinaux, sont constitués par deux tubes cylindriques, portant latéralement de nombreuses ramifica- tions terminées par des ampoules ou petites vésicules de forme ovoïde. Ces organes vont déboucher séparément {Holothuria tubulosa), ou par l'intermédiaire d'un con- duit commun très court {Stichopus), à l'extrémité antérieure du cloaque. Une faible valvule, recourbée en croissant, sépare le conduit de ce cloaque. A partir du vestibule terminal qui reçoit également le rectum, les deux troncs principaux des poumons aquatiques se dirigent en avant en suivant deux directions différentes. Le droit monte le long des parois du corps, dans l'espace compris entre deux faisceaux de muscles ambulacraires et s'étend jusqu'à l'extrémité antérieure du corps, en arrière de l'an- neau calcaire. Ce tube n'est relié à la paroi du corps que par une série de brides mé- senlériques, espacées de distance en distance et se continuant avec les faisceaux cir- culaires pariétaux. Le tronc gauche, au contraire, passe, en la contournant, sur la première partie de la portion transverse intestinale postérieure, puis continue sa marche en avant, jusqu'aux glandes génitales, recouvrant ainsi, de ses nombreuses ramifications, une masse de couleur jaunâtre, constituée par un ensemble de petits tubes cylindriques dépendant du système amœbogène. Le poumon gauche est compris, presque en entier, entre les deux branches ascendante et descendante du tube digestif. Chacun des troncs pulmonaires se divise en ramifications de plusieurs ordres, termi- nées par des vésicules ovoïdes, à parois minces, transparentes et à surface externe ciliée. Ces vésicules, qu'on peut considérer comme des dilatations terminales des der- niers ramuscules pulmonaires, présentent tantôt une légère ombilication, taniôi une (') Résumé d'un Travail fait au laboratoire de Zoologie maritime d'Endoume (Marseille). ( 569 ) très faible éminence dans leur portion cœcale. Il n'y a, par conséquent, nulle commu- nication entre l'extérieur et la cavité générale, et l'on ne peut homologuer ces organes avec les cœcums rectaux des Bonellies et des Echiures. » La structure histologique des poumons aqualiques est à peu près iden- tique à celle du tube digestif. Il n'y a rien là qui doive nous surprendre, attendu qu'ils peuvent être considérés comme des diverticules arborescents de ce dernier organe. Le seul caractère important à signaler c'est la pré- sence d'une membrane vibratile à la surface des vésicules terminales de chaque ramuscule pulmonaire. » Les fonctions les plus importantes des organes arborescents sont : » 1° La fonction respiratoire que lui ont reconnue la plupart des zoolo- gistes. Chez les Bolothiiria et les Sticliopiis, la respiration est très active, attendu que l'eau est expulsée à l'extérieur, par l'orifice cloacal, deux fois par minute. L'eau, chargée d'oxygène, circule dans les divers rameaux de l'appareil pulmonaire, mais c'est tout spécialement à la surface des vési- cules terminales que s'effectuent les échanges gazeux. L'expulsion du li- quide est due principalement aux contractions du réservoir cloacal et du tronc principal de l'organe. » 2° La fonction locomotrice ou hydrostcCtique. En effet, les poumons, dilatés par la présence de leur contenu liquide, servent à combler le vide qu'amènerait fatalement la distension du corps. De plus, grâce à la com- pression qu'éprouve le liquide de la cavité générale, la paroi du corps de- vient plus rigide et donne un point d'appui aux faisceaux musculaires. Pour se convaincre de ce fait il suffit, quand l'animal est dilaté, de fermer hermétiquement l'orifice cloacal pour constater que les parois du corps de l'animal conservent leur contraction primitive. » 3° La fonction amœbopoiétique, consistant dans la production de nom- breux amœbocystes qui prennent naissance dans les lacunes pariétales des vésicules des organes arborescents. » 4° I^<^ fonction excrétrice, qui permet, au point de vue physiologique, d'homologuer les organes arborescents aux glandes urinaires des autres animaux. Carus prétend avoir trouvé de la guanine dans les organes de Cuvier de la Cucumaria frondosa, et Selenka dit avoir constaté, dans ces mêmes organes, la présence de l'acide urique. Cependant il est à peu près certain que les observations de ces deux zoologistes se rapportent, non pas aux organes de Cuvier, mais bien aux poumons aquatiques. Les multiples recherches que nous avons faites sur les organes arborescents des genres Uolothuria et Stichopas, contrôlées par de nombreuses expériences, nous ( ^'•70 ) ont permis de constater, dans ces organes, de Var'ulc uriqno. et des uratcs. Parmi les subslances solides recueillies dans les ampoules terminales, le conduit principal et le réservoir cloacal des organes arborescents, nous avons remarqué la présence de cristaux réunis en tonnelets, en navettes et de cristaux parallélépipédiques et losangiques, à faces planes et bril- lantes, si caractéristiques de l'acide unique. D'autre part, dans ces mêmes dépôts, de petites masses sphéroïdales, hérissées de fines aii^nilles cristal- lines, avaient toutes les apparences des cristaux en j^lomérules et en aiguilles de l'urale de soude. Les organes arborescents des Holothuries ont donc des/onctions excréiiices com[)aral)les à celles des organes l'énaux des Vertébrés et des tubes de Malpighi des Insectes. » MINÉRALOGIE. — l.es fllons granuliliques el pegmatiques des contacts grani- tiques de l'Ariêge. Leur importance théorique. Note de M. A. Lacroix, présentée par iM. Michel Lévy. « La bande de calcaires paléozoïques, isolée au milieu du granité du Quérigut par assimilation des schistes entre lesquels elle était intercalée ('), renferme en extrême abondance des fdons de roches acides qui présentent à mes yeux une importance capitale au sujet de l'origine du métamor- phisme de contact. J'ai rencontré ces roches dans de très nombreux gise- ments, sur un parcours d'environ a/i""", mais elles sont particulièrement fréquentes dans le massif du Roc Blanc de Mijancs et surtout dans les flancs nord (haute vallée de Barbouilière) et sud (haute vallée de Baxouillade) de celui-ci; on y voit de hautes falaises de calcaires marmo- réens, de cornéennes et surtout de grenatites rouges, traversées par un lacis de fdons d'une roche d'un blanc éclatant dont le grain est tantôt fin comme celui des aplites les plus compactes et tantôt gros comme celui des pegmatites, avic tous les passages intermédiaires; leur épaisseur varie depuis quelques centimètres jusqu'à plusieurs mètres. » Au point de vue de la composition minéralogique, ces filons soiit essentiellement constitués par des feldspaths, ])armi lesquels domine le micrucline, accompagné d'albite, d'oligoclase-albite et de |)lus ou moins de quarlz; le pyroxène (diopside vert) est constant et souvent associé à de (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 1021; 1896. ( %I ) la hornblende; enfin j'ai observé dans un filon de la vallée de Barbouillère un minéral qui n'a jamais été rencontré dans de semblables roches, la wollastojiile, disséminée d'une façon aussi régulière que le pyroxène. » Jl y a lieu de signaler en outre quelques minéraux accessoires : apatite, zircon, sphène, allanite, épidote et zoisite. Les éléments blancs dominent en général de beaucoup sur les autres minéraux; mais, dans quelques cas particuliers, ces derniers se développent en grande quantité et la roche change de caractère pour passer à des épidotites ou à despyroxénites plus ou moins feldspathiques et quartzenses. La structure de toutes ces roches filoniennes est franchement granulitique. )) Ces filons ne peuvent être considérés comme le remplissage de fentes par une dernière poussée du magma granitique. En effet, ils ne traversent pas le granité ni ses formes endomorphes; ils partent directement du con- tact de celles-ci et des roches métamorphiques. Le passage à la roche érup- tive est brusque et il n'y a souvent entre les deux roches aucun minéral commun; c'est ainsi, par exemple, qu'on voit des filons constitués par .du microcline, de l'albite, du quartz et du pyroxène, s'appuyer sur une paroi de diorite, constituée par de la hornblende, de la biotite et des plagioclases basiques avec une zone de transition ne dépassant pas quelques centi- mètres. » Il est donc nécessaire d'admettre que ces filons, qui n'existent que dans les contacts granitiques, sont le résultat de transports moléculaires effectués par l'intermédiaire d'agents minéralisateurs ayant accompagné le magma granitique. Cette origine est encore prouvée par les passages insensibles de ces filons à des remplissages incomplets de fentes, dans les- quelles se rencontrent de ijeaux cristaux de microcline, d'orthose, d'albite, de quartz, d'épidote, etc. » La considération de la nature des minéraux constituant les filons qui nous occupent conduit à un autre résultat important; les plus abondants de ces minéraux, les feldspatlis potassiques et sodiqucs, les plagioclases très acides, le quartz sont précisément ceux-là mêmes dont j'ai montré ( ' ) la production intense par action exomorphe, non seulement dans les schistes paléozoïqucs transformés au contact du granité de ces mêmes gisements, mais encore dans les calcaires et les cornéennes traversés par (') Le granité des Pyrénées el ses phénomènes de conUtcl {Bull. Cm le géol. de France, n° 6i, l. X; /SgS). ( 572 ) les filons qui nous occupent. Ces filons constituent donc une preuve matérielle (le la réalité, de ces apports durables qw, dans un très grand nombre de cas, constituent le caractère essentiel des transformations métamorphiques de contact des roches éruptives; ils résultent de la concenlratioa de ces apports dans les fentes de la roche sédimentaire quand celle-ci, par suite d'une entière transformation, a cessé de pouvoir les absorber pour donner nais- sance aux divers tvpcs métamorphiques. » Les minéraux calciques et magnésiens (pyroxcne, woUastonite, épi- dotes) que ces filons renferment en petite quantité résultent de la réaction de la paroi du filon sur les produits volatils ou dissous qui circulaient à sa proximité, et il n'est pas sans intérêt, à ce propos, de remarquer que ce sont, eux aussi, los minéraux formés dans les sédiments métamorphiques voisins. Ainsi, les fiions coupant les roches sédimentaires et formés sans aucun doute par apport extérieur à celles-ci, de même que les couches sédimentaires métamorphiques elles-mêmes tendent d'une façon générale vers une composition minéralogique qualitative semblable; mais il y a plus, quand l'influence de la paroi a été considérable, au lieu d'être limitée comme dans la plupart des cas, le remplissage des filons est constitué par des épidotites ou pyroxénites feldspathiques ou quartzeuses qui ne diffèrent pas quantitativement de celles qui résultent de la transformation de couches sédimentaires. C'est là encore une preuve nouvelle en faveur de la théorie qui se refuse à ne voir dans les phénomènes de contact que de simples transformations physiques des sédiments qui les présentent. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Circulation des eaux dans le glacier du Rhône. Note de M. F. -A. Forel. « La Commission des glaciers de la Société helvétique des Sciences na- turelles vient d'exécuter avec un plein succès deux expériences sur la cir- culation des eaux dans l'intérieur du glacier du Rhône, en colorant ces eaux avec de la fluorescéine. Voici les résultats, qui semblent d'intérêt général : » Première expérience. — Le 22 août 1S98, à S''3o, MM. F. -A. Forel et L. Held ont versé 2''s de fluorescéine dans un ruisseau qui se perdait dans le glacier, prés de la rive droite, au lieu dit le golfe des Nuraines, en amont de la grande cascade de glaces. La couleur a apparu dans le torrent du glacier à 9''4o et l'eau est restée colorée ( 573 ) jusqu'à io''4o. Le trajet intra-glaciaire avait une longueur horizontale de lo'"" et une hauteur de chute de 5oo™, ce qui représente un chemin en ligne droite de 1 1 18™, avec une pente de 5o pour loo. La vitesse de circulation de l'eau a été de i6" à la minute, pour la première apparition de la couleur (vitesse maximum); de iS"', pour la vitesse mo3enne. » Deuxième expérience. — Le 3o août 1898, à 8'' du matin, M. L. Held a versé i''6,5 de fluorescéine dans un ruisseau se perdant dans un moulin, sur le milieu du profil rouge du glacier, à 2""" en amont de la cascade de glaces. La couleur verte est ap- parue dans le torrent du glacier à la'^S, et l'eau est restée colorée jusqu'à i2''52. Le trajet intra-glaciaire avait une longueur horizontale de 3o4o'° et une hauteur de chute de 754"") ce qui représente un chemin en Jigne droite de 3132"", avec une pente de 24 pour 100. La vitesse moyenne de cheminement de l'eau a été de 12'" à la minute, la vitesse maximum de i3'". » Ces vitesses de progression de l'eau dans l'intérieur du glacier sont analogues à celles des ruisseaux coulant à Fair libre, dans les mêmes con- ditions de pente et de débit. Nous pouvons donc conclure de nos expé- riences que, dans l'intérieur du glacier, l'eau circule sans s'arrêter daas des bassins, réservoirs ou lacs. Il n'y a pas de lac sous-glaciaire, au glacier du Rhône. » La comparaison avec des expériences analogues, faites dans des con- ditions différentes, nous amène à une seconde conclusion intéressante. Toutes les recherches faites jusqu'à présent sur le cheminement des eaux ont donné des vitesses de circulation beaucoup plus lentes. Les expériences de Knop à l'Aachquelle, de F. Muller à la Recca, d'Agostini et Marinelli à la Pollaccia, de Magnin à la source d'Arcier, de Martel dans diverses ca- vernes, etc., ont toutes montré un retard extraordinaire dans la vitesse de transmission des eaux. Je citerai deux expériences faites par MM. F. -A. Forel et H. Colliez, dans le Jura vaudois, pour étudier l'écoulement des eaux entre les lacs de Joux et la source de l'Orbe à Vallorbe. » Première expérience. ■ — 28 décembre i8g3. Nous avons versé dans l'entonnoir de Bonport, au lac Brenet, 3'^s,2 de fluorescéine, et nous l'avons vu apparaître au bout de vingt-deux heures à la source de l'Orbe, après un trajet souterrain de 2'"", 9 eu distance horizontale, avec une hauteur de chute de 226™, représentant un trajet en ligne droite de 2909°^ avec une pente de 77 pour 1000. La vitesse maximum de la cir- culation de l'eau a été, dans ce cas, de 2"" à la minute. » Deuxième expérience. — Le 6 janvier 1894, à ii'" du matin, nous avons fait verser 4''°, 2 de florescéine, dans l'entonnoir de Rocheray, au lac de Joux, et l'on a vu la couleur verte apparaître à la source de l'Orbe le 18 janvier, à 4'' du soir, après un voyage souterrain de 1 1 *"", avec une chute de 226", soit avec une pente de 2 pour 1000. ( 57'i ) L'eau avnil mis deu\ cciil (iii;ilre-vingl-lrei/.c heures pour fnirc ce cliomiii, ce qui représente une vitesse ma\inuiin de o"',7 à la minute. )) Celte vilesse de cheminement des eaux dans les cananx souterrains du Jura est extrêmement lente. T>i plupart des expériences analogues donnant de même des vitesses de circulation très faibles, on pouvait se demander si le fait du cheminement soulcrrain aurait, en soi, quelque cause de ralentissement de la vitesse de transmission. des eaux. Nos expériences au glacier du Rhône, ayant donné une vilesse que nous pouvons considérer comine normale, nous permettent d'affirmer qu'il n'en est rien, que la cir- ctdalion des eaux souterraines peut avoir lieu sans ralentissement sensible. M Nous sommes donc autorisés à conclure de ces diverses expériences que, tandis que dans le glacier du Rhône les eaux ne s'égarent pas dans des réservoirs intra-glaciaires ou sous-glaciaires, dans le Jura vaudois, an contraire, et partout où la marche des eaux est ainsi ralentie, celles-ci s'arrêtent dans des lacs ou étangs souterrains, oîi elles séjournent plus ou moins longtemps. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Uèsuluils d'un sondage de la haute almosphcie (^ascension du 2'3 «o/î^ 1898.) Note de MM. G. IIermitk et G. Besa.\«:on. « Nous avons l'honneur de communiquera l'Académie les résultats de la dernière ascension de notre petit ballon-sonde de 40""'. lancé au Champ- dc-I\Iars le 23 aoiil 1898 à midi 2;). » Il était gonflé, cette fois, avec du gaz hydrogène; il emportait, co;nme d'habitude, un baro-lhermographe soigneusement vérifié et disposé dans l'intérieur du panier [larasoleil, à 20"" en dessous du ballon. » Quelques minutes après le départ, l'aérostat disparaissait derrière des nuages, dans la direction du sud-ouest, et, le soir même, nous rece- vions une dépêche nous annonçant qu'il était tombé entré les mains du garde-champêtre d'Orly-sur-Morin (S.-et-M.). Nous nous rendîmes aus- sitôt à la mairie de celte localité, où le ballon et son parasoleil avaient été précietisement remisés. Nous eûmes la satisfaction de trouver, sur le cylindre enfumé du baro-lhermographe, les beaux diagrammes dont nous avons l'honneur de mettre le fac-similé sous les yeux de l'Académie. « La courbe fournie par le baromètre ne présente rien d'anormal. Elle indique que le ballon est parvenu quaranle-ciuq minutes après le départ ù 313 ) son point culminant (Soo"" de mercure, soit une altitude, sans correction, de 7300"" environ). » L'atterrissage a eu lieu à 2''34^ )) En examinant le diagramme fourni par le thermomètre, nous trouvons une température miiiima de — 60° C. pour une altitude de 65oo'" environ. Courbes fournies par le baro-thermographe dans l'ascension du ^3 août 189S. C'est la température la plus basse que l'on ait observée à cette hauteur rela- tivement faible. Dans nos précédents sondages, nous ne rencontrions cette température qu'à une hauteur deux fois plus grande. » Après cette ascension, nous avons fait vérifier sous nos yeux, chez M. Jules Richard, ceJ)aro-thermographe; on a constaté son fonctionnement régulier et irréprochable, ce qui a dissipé les doutes que nous avions éprouvés d'abord sur la réalité de cet énorme et rapide abaissement de température. » M. L.-A. Levât adresse une Note « Sur les actions réciproques des aimants et des diélectriques ». C. R., i8c,8, 1' Semestre. (T. CXXVII, N" 16.) 77 ( ■^7^'' ) M. P. Farrervs adresse, de Saragosse, une Note « Sur la valeur théra- peutique du traitement du tétanos|selon le procédé de M. Wassermanu ». La séance est levée à /( heures un cpuirt. J. P.. RDLI.RTIN RIBMOr.RAPniQUE. Ouvrages reçus dans la séance Dt" lo octobre 1898. Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par E. Mascart, Directeur du Bureau central météorologique. N" 7. Tuiliet 1898. Paris, Gauthier-Villars 1898; i fasc. iu-Zi". Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Dabboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XXII. Octobre 1898. Paris, Gauthier- A'^illars, 1898; i fasc. in-8°. Revue de Mécanique, publiée sous le patronage et la direction technique d'un Comité de rédaction. Président : M. HatondelaGoupillière, Membre de l'Institut, Inspecteur général des Mines. Tome III. N° 3. Septembre 1898. Paris, V^'^Ch. Dunod, 1898; i fasc. m-\\ Recherches anatomiques et taxinomiqucs sur les rosiers, par Paul Par- MENTiER. (Extrait des Annales des Sciences naturelles.) Paris, Masson et G'"", I vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Société nationale d'Agriculture de France. Séance publique annuelle du 6 juillet 1898. Discours de M. Gustave Heuzey, Président de la Société. Paris, Chamerot et Renouard ; i vol. in-8". Rapport sur les travaux du Conseil central de salubrité el des Conseils d'arron- dissement du département du Nord, pendant l'année 1 897, par lo D"" Thiebaut, Secrétaire général. Professeur agrégé à la Faculté de Médecine, etc. N» LVI. Lille, Danel, 1898; i vol. in-8". Bulletin de V Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron, Secré- taire perpétuel, E. Vallin. Secrétaire annuel. Séance du 4 octobre 1898. Paris, Masson et G'*': i fasc. in-8". ( ^77 ) Mémoires et Compte rendu des travaux de la Société des Ingénieurs civils de France. Juin 1898. Paris, 1898; i vol. in-8°. Journal du Ciel, couronné par l'Académie des Sciences. Bulletin de la So- ciété d'Astronomie. Notions populaires d'Astronomie pratique. Directeur: Jo- seph ViNOT. Novembre 1898. Tours et Mayenne, E. Soudée; i fasc. in-4°. Sur les déterminants infinis et quelques-unes de leurs propriétés, par Jean Vassilas ViTALis. Allièncs, 1898; 1 vol. in-S". (Hommage de l'auteur.) Mémoires de la Section topographique de V État-Major général. Tome LV. Saint-Pétersbourg, 1898; i vol. in-'|°. OUATIAGES HEÇl'S BANS tA SÉAXCE DU I7 OCTOBRE 1898. Les Méthodes nouvelles de la Mécanique céleste, par H. Poincaré, Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences. Tome lll : Invariants intégraux; solutions périodiques du deuxième genre; solutions doublement asymptotiques. Paris, Gauthier-Villars, 1899; i vol. grand in-8°. (Présenté par l'auteur.) Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery. Deuxième série. Tome XXII. Septembre et octobre i8g8. Paris, Gautlîier-Villars, 1898; 2 fasc. in-S". Bévue générale des Sciences pures et appliquées. Directeur : Louis Olivier, Docteur es Sciences. 9® année. N" 19. i5 octobre 1898. Paris, G. Carré et C. Naud; i fasc. grand in-8°. Bulletin de l'Académie de Médecine, publié par MM. J. P)Ergeron, Secré- taire perpétuel; E. \'allin, Secrétaire annuel. N''4L Séance du 11 octobre 1898. Mathematische Annalen, begrûndet 1868 durch Alfred CLEBSCHund Carl Neumann. Leipzig, 1898; i vol. in-8°. Almanaque nautico para el ano 1900, calculado de orden de la superio- ridad en el Instituto y observatorio de Marina de San Fernando. San Fer- nando, 1898; I vol. grand in-8". / ( 57« ) RBRA TA . (Séance du 2G seplcmbrc 189S.) Page 454. ligne 6, au heu de M. P. Apêrie, lisez M. P. ArÉRu. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLA RS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Deouis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forment, à la fin de l'année, deux Tolumes in-4'. Deux blés, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. ^ ...,., . Le prix de Cabonnement est fixe ainsi qti il suit : Paris • 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : ren Ferryn frères. iChaix. Jourdan. Ruff. niens Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. '*■*"•••■ ( Lachèse. lyonne Jérôme. tançon Jacquard. j Feret. irdeau^r < Laurens. ( MuUer (G.). turges Renaud. iDerrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frcres. len Jouan. hambery Perrin. Henry. Marguerie. Juliot. Ribou-Collay. j Lamarche. ijon ! Ratel. IRey. \ Lauveriat. Ouai „ ( Uegez. l Drevet. renoble „ .. . „.. ) Gratier et C". % Rochelle Foucher. \ Bourdignoa. ( Dombre. Lorient. Lyon. chez Messieurs : ( Baumal. ) M"' Texier. ; Bernoux et Cumin. \ Georg. . < Côte. 1 Sa\7. I Ville. Marseille Ruât. 1 Calas. Montpellier ) Coy^\^^. herbourg.. lermont-Ferr.. e Havre. Ule.. Thorez. ( Quarré. Moulins. Nantes Nice. . . Martial Place. l Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. ( Barnia. I Visconli el C'*. Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. ^o'"'^" i Marche. Bennes Plihon et Hervé. Bochefort Girard (M"") i Langlols. """^^ / Lestringanl. S'-Étienne Clievalier. I Bastide. ( Rumébe. ^ Gimel. " I Privât. Boisselier. Tours 1 Péricat. ' Suppligeon. j Giard. I Lemailre. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam. .As ] Da Bucharest. Toulon. . . Toulouse. Valenciennes. chez Messieurs ; j Feikema Caarelsen I et O: Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". „ ,. 1 liâmes. Berlin _. ,, , . „. Friedlander el (ils. Mayer et Millier. Berne . Sclimid et Francke. Bologne Zanichelli. ILainertin. MayolezetAudiarle. Lebégue et C". ( Solcheck el C°. ( Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighlon, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hiist et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève ! Georg. Slapelmolir. La Haye Belinfante frères. I Benda. I Payol. Barlh. \ Brockhaus. Leipzig 1 Lorentz. I Max Rube. , Twletmeyer. , Desoer. ) Gnusé. Milan . Lausanne.. Liège. chez Messieurs : !Dulau. Hachelle el C". Nuit. Luxembourg. ... V. Buck. / Libr. Gulenberg. Madrid Romoy Fussel. I Gonzalés e bijos. ' F. Fé. Bocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. / Prass. Naples I Marghieri di Gius. ' Pellerano. iDyrsen et Pfeiffer. Slecherl. LemckeetBucchncr Odessa Rousseau. Oxford Parker el C" Palerme Clausen. Porto . Magalhaès el .Monii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. \ Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. ^ Zinserling.. ( Wolir. I Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenbergel Sel lier Varsovie Gebelliner el Wolll Vérone Drucker. ( Frick. ^''«""« I Gerold et C-. ZUrich Meycr et Zeller. Rome . S'-Petersbourg. . Turin. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes !•' 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-r; i8â3. Prix 15 fr. Tomes32 à 61.- (1" Janvier i85i à 3i Décembre .865.) Volume in-r; 1870: Prix 15 Ir. Tomes 62 à .91.- (1" Janvier 1866 â Si Décembio 18S0.) Volume id-4'; 1889- *''ix " "■• SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : j 1 Di I „ ..i„ Ala„^>. rarMM A Debbes el A. -J.-J.S0LIE8. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouveniles meutaires, suivant l'ordre de leur superposition. le Professeur B»o»!». In-4°, avec 37 planches; 1861.. . 15 fr. des rapports qui existent entre l'état actuel du régne organique et ses états antérieurs ., par M. A la môme Ubraine les Mémoires de lAcadémie des Sciences, el les Mémoires présentés par divers Savant, a l'Académie des Sciences. K 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 octobre 1898.) MEMOIRES E r COMMLIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORllESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Piifjes. .M. BinriiKLor. — Sur un alli;if;c antiijue.. 53."> MM. S. .\ni.oiNG cl Knoi-AUD «'.iiaxtrf. - Hccherclics pliysioloj;iques sur ];\ coiUr^ir- lion du sphincter nui liS Pages. M. II. PoiNCAtiÉ fait liiimmagc à l'Académie du Tome III de son Ouvrage « Les- mé- thodes nouvelles de la Mécanique céleslc ». .'Ai COnilESPONDAIVCE. M. P. lloiiDAN. — Sur le résultant, <]<• deux é(|uations •M. l'AiNLKVK. — Sur les équations dilTéren- ticlles du second ordre à points critiques lixis .MM. 11. Pf.li.af et P. Saceiidotk. — Sur la variation des constantes diélcrlri(iues avec la température M. IIemii Mohize. — Sur la durée de l'émis- sion (les rayons de liiintsen ;.. ,\l. 1». Mac.ai.i'SO et ().-M. ConniNo. — Sur une nouvelle action suliic par la lumière traversant ecrtaiuis vapeurs métalliques dans un champ magnétique M. (1. Uaugk. — Sur un nouvel hydrate d'oxyde salin de chrome j\l. C. IluooT. — Action du sodammoniuni sur l'arsenir M. II. .\li,aiiii:. — Hccherches sur les bora- cites iodées MM. C. Isthati et ,\. ZAHARtA. — .Sur la solubilité du camphre M.M. II. CounioT et J. Meunier. — Hecher- chcs sur les lampes électriques à incan- descence, chargées d'un mélange de grisou et d'air an maximum d'cxplosivilé.' blxletix iiibliographique Eruata 539 ,v,r, 5.^3 555 559 M. M. IIanimot. - Sur lu transformation de la graisse par oxydation directe J MM. G. IIehmite et G. Besançon. — Hésul- lats dur. sondage de la haute atmosphère (asrcnsion du 33 aoilt i8gS) ')74 M. I..-.\. Levât adresse une Note « Sur les actions réciproques des aimants et des diélectriques > • 5/5 M. V. l'AUREDAS adresse une Note « Sur la va- leur thérapeutiquedu trailenienldu tétanos selon le procédé de M. Vassermann «... '>->> '. 57G PAKIS. — IMPKIMKHIE G AU f H IK K-V l LL A US, Quai des Grands-Auguslins, 5j. le Gérant ; GAUTUiEa-VaLfcns. 1898 NOV IS 1898 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS •^(^ '^1 HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.%R nn. liKS 8KCRÉTAIRE9 PERPÉTVEEiS. TOME CXXVII. N' 17 (24 OctoWe4 898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DK L'ACADÉMIE DES SCIENCES Quai des Grands-Auguslins, 55. 18^18 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉAN'CES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1H75. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaua; de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAsM>cioétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o jiages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au liureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les J'rogrammes des prix proposés par l'Académ sont miprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports lekitils aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn» qui ne sont pas Membres ou Corresj)ondanls de l'Aci. demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un n sumé qui ne dépasse pas 3 j)ages. les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus (le les réduire au nombre de pages requis. Ij Membre qui fait la |)résenlation est toujours nommt mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet lixfra autant qu'ils le jugeni convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance oit cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tenip-; le litre seul du Mémoire est inséré tians le (bw/?/^;rwrt' actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu siii vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à j)arl des articles est aux liais des au- teurs; il n'y a d'exeeplion que |)oiir les Rapports el les Instructions demandés par le Gouvernement. Akticlb 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Raj)jiorl sur la situation des Comptes rendus a\)rè& l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. ^i!l!,!/"*T ^^J.^"?*" * l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. COMPTES RENDUS ''=X' ==X' et soit F(X, Y, Z) = o la surface transformée. L'intégrale prend la forme IJ(X,Y,Z) // XP-im-i) P' dXdY, et p est supérieur à m — 4 si l'intégrale initiale n'est pas de première espèce. )) Par la soustraction d'une intégrale du type (2), nous ramenons l'iu- tégrale à la forme //^l^%pijXr/Y. » Notre intégrale sera de seconde espèce si la fonction algébrique MuTm fno,Y,z) = o] . est la dérivée d'une fonction rationnelle de Y et Z, ce que l'on sait toujours reconnaître. Le nombre des conditions sera, en général, 2~ -h ni — I , 7ï désignant le genre d'une section plane quelconque de la surface. M 7. J'ai indiqué les points essentiels qui forment la base de la théorie ; dans un autre travail j'approfondirai quelques questions qui se posent d'elles-mêmes, et je montrerai, en particulier, la connexion intime qui existe entre la Uiéorie des intégrales doubles de seconde espèce et l'étude des cycles linéaires sur une surface. J'indique seulement aujourd'hui quelques exemples très simples, pour ne pas rester uniquement dans les généralités. » Quelles sont les intégrales de seconde espèce pour les intégrales doubles de fractions rationnelles? Il résidle du théorème fondamental ( 583 ) qu'elles sont toutes de la forme ffp(.,y)cI.cly^ff{'J^ ^ '^)cl.dy, P étant un polynôme, U et V des fractions rationnelles de a? et j; comme la première de ces intégrales rentre dans la seconde, nous n'avons ici d'autre intégrale de seconde espèce que (3) I (j^ -\- '-yjdxdy (U et V rationnelles en a; et j). » Le nombre p est égal à zéro. » Il est facile de montrer quels seront les calculs à effectuer pour faire la réduction. Bornons-nous à l'intégrale où p et Q sont des polynômes, dont le second est supposé irréductible. Celte intégrale sera de seconde espèce si l'intégrale abélienne (4) fw(7^)'' K>(^.-^0 = o)j est une fonction rationnelle de ^ et r,. Supposons cette condition vérifiée; l'intégrale (4) peut alors se mettre sous la forme M(^, -ri) et R(^) étant des polynômes. Formons l'intégrale Elle est de la forme (3) ; on voit que la différence des intégrales (I) et ( )) peut s'écrire s et V étant des polynômes, et la réduction à la forme (3) de cette inté- grale de seconde espèce est immédiate. » 8. Prenons, comme second exemple, une surface / qui correspond ( 584 ) birationnellement à l'ensemble de deux courbes o(a. (3) = o. i 0,700 23 I I » )) 0,760 i3 :"' de biilane » 0 , 740 22 44 » » 0,760 » Nous avons naturellement vérifié la pureté des gaz employés en obser- vant la constance des coefficients de solubilité sur dos portions déjà traitées p.ir l'alcool amylique. Cette constance est surtout remarquable avec le méthane et l'étliane. M L'un des hydrocarbures linéaires saturés les plus commodes à em- ployer pour nos expériences était l'hexane. Ce composé peut être obtenu par plusieurs procédés. Nous l'avons préparé d'abord en traitant la man- nile par l'acide iodiiydrique, de manière à la transformer en iodure secon- daire; puis la solution alcoolique de cet iodure, soumise à l'action du zinc en présence de l'acide chloihydrique étendu, a donné missance à l'hexane que nous avons purifié par distillation. Nous nous sommes assurés, en ajoutant une goutte de brome, qu'il ne renfermait pasd'hexène. Cette pré- caution est nécessaire, car, dans un produit c|ui avait été pi'éparé, sur notre demande, de la façon qui vient d'èlre indiquée, nous avons trouvé une très notable proportion d'un. hydrocarbure non saturé, se combinant directe- ment avec le brome et donnant un bromure facile à séparer de l'hexane ])ar distillation. L'action du zinc et de l'acide chlorhydriquc avait été menée un peu vivement, et le zinc ou peut-être, plutôt, le chlorure de zinc avait décomposé l'iodure d'hexyle en lui enlevant île l'acide iodiiy- drique. » Une partie de l'hexane employé a été préparée en décomposant l'io- dure de propvle par le sodium. Il présentait exactement les mêmes carac- tères que celui obtenu en parlant de la mamiite et, comme lui, bouillait à 68°, 6. » Ou a fait agir le chlorure d'aluminium sur l'hexane dans un tube de a*-'™, 5 de diamètre et i5"'"de longueur, portant un petit tubeà brome pour les introductions successives de l'hexane et un tube réfrigérant légèrement ( 593 ) incliné, maintenu à la température de 35°, terminé en biseau et assez large pour permettre à l'iiexane condensé de retomber facilement sur le chlo- rure d'aluminium. » Les produits de la réaction, avant de se rendre sur la cuve à mercure, traversaient deux tubes en U dont le premier contenait un peu d'eau des- tinée à retenir l'acide chlorhydrique qui se produit en quantité notable. » Après avoir introduit dans le tube 25^'' de chlorure d'aluminium ré- cemment préparé et sommairement pulvérisé, on fait couler /jsi d'hexane par le tube à brome, et après avoir entouré le premier tube en U de glace et le deuxième" d'un uiclange de glace et de sel, on chauffe au bain-marie jusqu'à ce que le dégagement gazeux dans le premier de ces tubes soit de- venu trop lent; après refroidissement du chlorure, on introduit de nou- veau 4^'' d'hexane, et ainsi trois ou quatre fois de suite. » Cela fait, on a amené peu à peu les tubes en U à la température ordi- naire et l'on a recueilli un liquide mobile que l'on a soumis à la distillation fractionnée en séparant les parties bouillant vers 35" et une certaine quan- tité d'hexane non attaqué, entraîné avec les hydrocarbures plus volatils. » L'hydrocarbure bouillant vers 35° n'est autre chose que le pentane, ainsi que le prouvent ses propriétés et les analyses qui en ont été faites, analyses rendues, d'ailleurs, assez difficiles par la grande volatilité du liquide. » On a trouvé C 83,79 pour loo H 1 7 ) 3 1 » la formule C'H'- exigeant C 83,33 pour 100 H i6,66 « » Quant à l'hydrocarbure gazeux recueilli sur le mercure à mesure que l'on réchauffait les tubes en U, c'était manifestement en grande partie du butane; en effet, il était redevenu gazeux aux environs de o° et, en déter- minant sa solubilité, nous l'avons trouvée de 4^ volumes à {la température de 17°. » L'action décomposante du chlorure d'aluminium sur l'hexane con- siste donc essentiellement dans l'enlèvement d'un groupe CH\ qui est remplacé par un atome d'hydrogène, donnant ainsi du pentane. )» Ce dernier, à son tour, peut être attaqué en se transformant eu bu- ( 594 ) tane. Il paraît probable que le butane, à son tour, pourrait être transforme en propane; mais, à cause de la volatilité du butane, celte dernière action doit être peu sensible. » En môme temps que ces hydrocarbures plus riclies en hydrogène ^-ii 1 OÙ les a,A sont des fonctions quelconques de oc,, x^, ■ ■ -, r,,, :•, p,, . . ., p„, ou du moins peuvent toujours se ramener à cette forme par une transfor- mation de contact convenable. » L'équation (i) admet deux familles de caractéristiques de premier ordre; les équations différentielles de l'un des systèmes sont (^) dz — /?, (/x, — p.,f/x^ dp, -(- a, , (/x, -h a, 2 dx.. ■ ■ — Pn (i-'^n O, o, dp„+y.„,dx, dx., ■+- . "^mt "^rt — ^ » et les équations différentielles de l'autre système se déduisent de celles-là en permutant les indices i et k dans les coefficients a,^. » La recherche des intégrales intermédiaires de l'équation (i) se ramène à la recherche des combinaisons intégrables des équations (2) ou des équa- tions analogues de l'autre système. Si l'un de ces systèmes admet n com- binaisons intégrables distinctes, du, == o, du., = 0, . . . , du,^ = o, l'équation (r) admet l'intégrale intermédiaire F(«,, u.. H„) = 0, et ré- ( 6o5 ) ciproquement. Si du = o et rfç' =: o sont deux combinaisons inlégrablcs de chacun des deux systèmes, on a toujours \u, v\ == o. » Cela posé, si l'équation (i) admet deux intégrales intermédiaires dis- tinctes, il peut se présenter deux cas : » 1° L'un des systèmes de caractéristiques admet n + i intégrales dis- tinctes. Les deux systèmes de caractéristiques sont alors confondus, et l'é- quation peut se ramener, par une transformation de contact, à la forme simple ^, , = o (' ). » 2° Les deux systèmes de caractéristiques sont distincts et chacun d'eux admet n combinaisons intégrables distinctes. Le problème revient alors à trouver deux groupes de n fonctions distinctes {ll^, u.,, ..., u„) et (r, , t\, ('„) tels que l'on ait [w,, c^t] = o pour toutes les valeurs des in- dices / et X\ Cette dernière question se résout facilement, grâce à la théorie des groupes homogènes de fonctions de M. Sophus Lie (J\Iathemalische An- nalen, t. VIII et XI; Théorie der Trans for mations gruppen, t. II). En effec- tuant une transformation de contact convenable, et remplaçant «,, u.^, ..., M,; par des fonctions distinctes f^ («,, . . ., «„), . . ., /,i(u,, . . ., «„) et opé- rant de même pour les r^, on démontre qu'il est possible de ramener les deux groupes de fonctions u et t' à l'une des formes canoniques suivantes : ^1 f ^2» ^tf. P,> P2, Pq^ '^ij+i > • • •> -^r (1) (11) V ^r+ Il • • • . . . , Pu-l ; Pn •^ç+t » • • • X, * u a;,, X.,, ..., x^, p,. P^ . . > . Pc , ^'g+ 1 < » ^r V X^^ 1 , . . . ' ^n» Pr+iy .... P,,' X'qt-I j • • •. X, ■ » Pour le type (I), la somme ^0, dont les intégrales générales sont respectivement tp et y étant des fonctions arbitraires. » Pour « = 4, on a liîs trois équations canoniques j0,2 = O, P,2P3—PmP2=^0, Pr.>P2^- P,iP-2:^=0. » L'intégrale générale de la dernière est représentée par le système de deux équations 1 z = (f(xt,x„,a) -h'l(x3,x,,(i). da ' da ' où a désigne un paramètre variable, ç et il/ étant des fonctions arbitraires. » En revenant à un système de variables quelconques, les résultats ob- tenus peuvent s'énoncer jcomme il suit : Soient X,, Xj, ..., X^; P, P„, Z, ( 2/j + I ) fondions des variables x,, . . . , x,^; p,, />„, . . . , /;,,, z, satis- faisant à l'identité dZ-l\d\,-...- P„ ./X„ = ?{dz - p, dx, -...-/»„ dx,,); • ■ Il r Df «1, «o, . . ., Il, A , toute équation de la Jorme j- r = o, ou u,, u^, . . , m„ sont n quelconques des fonctions Z, X,, P^, admet deux intégrales intermédiaires dis- tinctes. Réciproquement, toute équation da second ordre, qui Jouit de cette pro- priété, peut être obtenue de cette façon. » Il est à remarquer que tous les types ainsi obtenus ne sont pas essen- tiellement distincts. » ( 6o7 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les points singuliers situés sur le cercle de convergence et sur la sommation des séries divergentes. Note de M. Leau, présentée par M. Appell. « Soit la série fÇz) = ^apZ'' dont le cercle de convergence a un rayon égal à l'unité. Supposons qu'on veuille s'assurer s'il y a ou non, sur un cer- tain arc de cerclo, des points singuliers. On pourra prendre sur le rayon bissecteur un point b et, en l'imaginant assez voisin de Torigine, on sera conduit, d'après le critérium de M. Hadamard, à étudier la limite supé- rieure fib) pour n infini. Or on ne change pas cette limite si l'on se n' borne à faire varier, dans la formation de la dérivée, n de n à «', — restant ' /i supérieur à un nombre fixe plus grand que i. Ainsi, il existe des suites de nombres dépendant de a et d'un entier n telles que, dans les conditions énoncées, la solution du problème dépend de la limite supérieure de 1 :^,,,„a„+ a„^,^„a„+, +. . .+ «„',„«„' |". » Des représentations conformes, autres que le prolongement analy- tique, donnent des résultats tout à fait analogues. n Ce fait est important. M. Fabry a basé sur lui ses recherches dans le cas où l'arc considéré se réduit à un point. Mais, même si l'on choisit une représentation conforme fournissant pour les a. des valeurs très simples, l'expression ainsi introduite, et qui joue dans l'extension des séries un rôle analogue à celui du terme général pour la convergence, est, en elle-même, difficile à étudier. Or -on peut, sans se préoccuper de la nature des coejji- cients a, tirer du résultat précédent diverses conséquences. En voici quel- ques-unes que, pour plus de brièveté, j'énonce avec beaucoup trop de restrictions : » Soit une suite de nombres positifs è„, &,, ..., è„, ..., Z»„ tendant vers i pour n infini, et appelons /i"^™^ ensemble les coefficients /*„, t„+i, . • •. ^,/- Si \}. est positif et inférieur à ^, co compris entre o et i, et si /?• passe par toutes les valeurs entières, supprimons dans une infinité d'ensembles les hp ( Gn8 ) pour lesquels on a /■ + |J. ■ . / -t- ^ I — ML 1 -:r satisfaisant aux conditions suivantes : i" le point -H i est singulier; 2" pour un nombre b négatif, les expressions correspondantes relatives à chacune des séries tendent simultanément vers ——j; 3" dans les différences y^,+,(;) — X(^) les termes dont le degré varie de n à 2n ont leurs coefficients Up inférieurs en module à h'', h étant une constante inférieure à l'unité. Entre autres, la série dont le terme général est le n"'""-' ternie de /^^(z) n'a que le point 4- 1 pour point singulier sur le cercle de convergence. On peut dire, par une comparaison naturelle, qu'on a en quelque sorte des séries tangentes le long de polynômes plus ou moins éloignés et qu'on prend leur enveloppe (qui n'est d'ailleurs pas unique). Voici un exemple simple : c'est la série dont le terme général est les c étant des constantes dont le module est limité. » C'est par l'emploi des représentations conformes qu'a été obtenu le résultat énoncé au début de cette Note. Elles permettent également, comme l'a montré M. Lindelof, de calculer la valeur numérique de la fonction représentée par une série en dehors du cercle de convergence de cette dernière. Si l'on cherche, par un pareil procédé, des valeurs de plus en plus approchées de la valeur exacte, on est conduit, si la série proposée esty"(-) = IttpZ'', à en former d'autres dépendant d'un entier m (0 2a/, />/"''■ ■;/' et qui, pour la valeur considérée de -, fournissent précisément les valeurs approchées en question. Mais, en général, ces coefficients b dépendent de :;. Proposons-nous donc de déterminer des nombres b constants, au moins lorsque z rt-ste dans certaines légions, et tels que les séries (i) soient convergentes, leurs sommes ayant pour limite /(z) en supposant ( 6o9 ) que z reste flans une région où /(:;) est holomorphe. En utilisant une démonstration cle M. Borel ('), on arrive à ce résultat fort simple : si le procédé de sommation s'applique à et se fait uniformément dans une région A contenant l'origine, il s'applique dans une autre région B pour toute fonction qui y est holomorphe. Il suffit donc de former les séries (r) quand tous les a sont cgaiix à l'unité. Voici des exemples : » 1° On part de la fonction ; que l'on développe suivant les puissances croissantes de ;. Il est aisé de voir qu'on retrouve ainsi, par une voie différente, le mode de calcul principalement employé par M. Borel dans sa théorie si intéressante des séries divergentes sommables. » 2° a étant une constante, on forme les polynômes en s, » Ce procédé peut être considéré comme une généralisation d'une transformation due à Euler. M. Lindelôf en a donné une autre dépendant d'une arbitraire a. On peut faire varier a avec :■ et, en posant a = — -j on passe d'une généralisation à l'autre. » Ces différents résultats seront développés dans un prochain Mémoire. » ACOUSTIQUE. — Mesure de la vitesse du son. Note de M. Frot, présentée par M. Lippmann. « Cette Note a pour but de faire connaître deux valeurs que nous avons obtenues pour la vitesse du son dans l'air à o°, en opérant soit directement à l'aide de chronomètres à pointage, soit automatiquement à l'aide de vibrateurs électriques et de chronographes de chute. » Mesure directe. — Cette mesure a été faite le i5 février 1896 sur le polvgone de Bourges, en utilisant un tir du canon de 120 long, et en pro- fitant de ce que la température, indiquée par un thermomètre placé près de la pièce, était de 0°. De plus l'air était presque calme, l'anémomètre (') Sur les séries de Taylor admettant leur cercle de convergence comme cow- />(/re (Mémoire paru dans le Journal de Mathématique^.). (6io) enregistrant un vent rie i™, 70 à la seconde, dont la direction faisait avec celle du tir un angle de 1 10°. Enfin la pression barométrique était de ^SG"™. » Le procédé employé a consisté simplement à noter pour chaque coup de canon, avec deux chronomètres à pointage comparables, les temps qui s'écoulaient entre le moment où le coup partait et celui où l'obus, arrivé au but, éclatait, d'une part, et le moment où le coup partait et celui où le bruit de la détonation du projectile revenait à la pièce, d'autre part. » On a observé de la pièce, à l'aide d'une lunette, les points d'éclate- ment dont les emplacements ont été ensuite déterminés à l'aide d'une triangulation rapportée à la ligne de tir jalonnée de 5o" en So™. » Le Tableau suivant donne les résultats moyens obtenus à l'aide des quinze expériences faites. I entre le dépari du coup el l'arrivée à la pièce de l'onde de rexplosion de l'obus 35", 00 entre le départ du coup et l'explosion de l'obus. 18", 20 Temps mis par l'onde de l'explosion pour arriver à la pièce 16", 80 Distance séparant le point d'éclatement de la pièce 5565"", 00 Vitesse du son à 0° en air agité 33 1"', 2 Composante du vent suivant la direction du tir — 0,6 Vitesse du son à 0°, en air calme SSo^jS Nombre de coups utilisés 1 5 M Mesure automatique. — Dans cette série d'expériences, on a enregistré électriquement, à l'aide d'un chronographe de Boulangé-Bréger, le temps mis par l'onde de la détonation d'un coup de canon pour parcourir un espace de 4o™. » Dans ce but, deux écrans, placés sur la ligne de tir. l'un à 3o"' et l'aulre à 70" de la pièce, portant des vibrateurs à ressort identiques, ont été intercalés dans les deux circuits d'un chronographe. L'onde de la déto- nation, frappant successivement chaque écran, mettait en mouvement le vibrateur, coupait le courant correspondant et faisait tomber un des pen- dules du chronographe. » On a obtenu ainsi le temps mis par cette onde pour parcourir la dis- tance séparant les deux écrans et, par suite, la vitesse du son. » La température et le vent ayant été également enregistrés, on a pu ramener cette vitesse à ce qu'elle aurait été en air calme et à 0°, en admet- tant une correction de o™, GaS pour chaque degré. » i4 observations ont pu être faites en cinq séances et sont consignées dans le Tableau suivant : ( (■"! ) Conditions atmosphériques. Composante du vent Vitesse du son suivant Nombre — i— la direction Hauteur de coups ramenée à 0° Jour rlii tir. Température. du tir. barométrique tirés. mesurée. et en air calme. 1896 26 juin. . u 3o m — I 749 I 348,3 33o,6 » 6 juin. . 29 — I 750 5 348,2 33i, I » 7 juin. . 33 — l 745 I 35i,o 33i,4 » 26 oct. . . 12 0 74i 4 338,4 33o,9 » 28 oct. . . 7 0 737 3 335,2 33o,6 Vitesse moyenne du son 'à G» et i4 en air calme. expéi riences. 33o,9 » Résumé. — En résumé, nous avons obtenu, pour la vitesse du son à o" et en air calme, 33o™,6 parla première méthode et 33o'",g par la seconde, ce qui, étant donné que nous pouvons, sans erreur appréciable, attri- buer à ces deux résultats un poids semblable, nous donne, comme valeur moyenne de la vitesse du son résultant des expériences, 33o™, 7. » ACOUSTIQUE. — Sur les sons des cordes. Note de M. A. Guillemix, présentée par M. J. Viol le. « En cherchant à répéter les expériences classiques sur l'effet d'un con- tact léger en un point d'une corde vibrante, je suis arrivé au résultat sui- vant, qui est d'ailleurs une conséquence immédiate de la théorie établie dans mon livre La Voix et le Timbre -• » Étant donnée une courbe de longueur i rendant le son m/, = i, quelle que soit la façon dont elle a été ébranlée, si, immédiatement après l'avoir mise en mouvement, on la touche légèrement en un point fjuelconque avec le doigt ou un pinceau de crin, ou si on la fixe brutalement avec un chevalet de façon à partager ladite corde en deux segments a et x — a, toujours on entend les deux sons - et que donnerait chacun des seg- ments vibrant seul. » Ces deux sons partiels ont en général une durée très courte, quelle que soit l'énergie de l'ébranlement initial. » Ma théorie fournit une explication très simple de ce fait. En elîet, le son engendré par la vibration d'une corde n'est point le son de la corde, G. K., 1898, a» Semestre. (T. CXXVII, N° 17.) i^2 ( <'"2 ) qui est insensible, mais le son produit par les chocs rvllimés que, par l'entremise des pieds des chevalets, la corde assène en vibrant sur la table d'harmonie. Or, quand on pose un chevalet intermédiaire de façon à couper la corde vibrante en deux segments « et i — «, on ne fixe qu'un point unique delà corde, tandis que les autres points continuent à se mou- voir en vertu du mouvement de IransU'îlion qu'ils possèdent. Il s'ensuit que chaque segment acquiert la période de vibration qui correspond à sa lon- gueur et imprime au chevalet commun les petits déplacements dont le rythme est réglé par son mouvement vibratoire propre. Or, ces déplace- ments sont en général discordants; ils se contrarient et amènent vite l'im- mobilité des scirments excitateurs. » C'est seulement dans certains cas, faciles à prévoir, que les petits déplacements du chevalet seront concordants : les sons partiels se prolon- geront alors quelque temps. » Prenons, par exemple, le cas d'une corde pincée en son milieu. » 1° Le chevalet fixe le milieu de la corde. Traçons les lignes brisées qui représentent les petits déplacements du chevalet (') dus à l'action de chacun des segments et nous verrons tout de suite que les vibrations de chaque moitié sont absolument concordantes; aussi les deux sons ?//.,= 2 s'entendent-ils parfaitement. » 2° Le chevalet est placé au quart. Les deux sons partiels sont alors l =Jcif et Y ^ iit^. Si nous traçons encore les lignes brisées représen- tatives des petits déplacements que subirait le chevalet s'il n'était ébranlé, premièrement que par le segment ^ de la corde, deuxièmement que par le segment ', nous verrons que les abaissements et les relèvements de la deuxième ligne coïncident tous avec des abaissements et des relève- ments de la première, de façon à s'ajouter arithraétiquement. Aussi les sonsya, et «^3 s'entendent-ils très nettement. » 3° Il y aurait de même concordance si le chevalet immobilisait les jwints situés exactement an sixième, au huitième, etc., c'est-à-dire dans des cas plutôt lhéoric[uos que pratiques. » Nous devons ajouter que, même ilaus ces cas, s'il est toujours vrai que les abaissements coïncident, il est extrêmement rare que les relève- ments se fassent aux temps indiqués; par suite, leurs coïncidences n'existent presque jamais et les sons partiels s'éteignent presque toujours vite. (') Voir Helmiioltz, Tliéorie physiologique de la Musique, Iraduclion Guéroull, rig. 19- !'• 75- ( ) tice, car la seconde série avec l'acide tellurique donne un poids atomique moyen de 128, or. De plus, sur les sept déterminations faites par M. Metz- ner, trois donnent le poids atomique théorique réel de 128, ce qui est le critérium des résultats expérimentaux. » CHIMIE. — Sur les positions du tellure et de l'iode, dans les systèmes périodiques des éléments. Note de M. H. Wilde. « Les expériences de M. Melzner sur le poids atomique du tellure (^Comptes rendus, 1 3 juin 1898), montrent une valeur égale à 128 en confir- mation de celle adoptée par Dumas et d'autres chimistes; par là même, ils viennent à propos en ce moment, comme apportant une preuve décisive de la validité ou de la non-validité des systèmes périodiques des poids ato- miques, dont la prétention est encore maintenue par quelques chimistes éminents. » Les lois générales des chaleurs atomiques et les proportions multiples des poids atomiques, fondées comme elles le sont, d'après la méthode in- ductive d'observation, un certain nombre de cas séparés, ne sont pas affectées par un petit nombre d'apparentes exceptions; mais des systèmes périodiques, avant leur origine dans la notion arbitraire d'une chaîne con- tinue des éléments dans l'ordre de leurs poids atomiques, le manque d'un seul anneau est fatal à la validité de ces classifications. » Dans la Table des éléments de Mendéléeff(Co/«/j;« rendus, t. LXXXI, p. 969), les exigences du système périodique exigent que le tellure ait un poids atomique inférieur à celui de l'iode, 12-; l'ominent chimiste russe a, par conséquent, assigné au tellure une valeur égale à laS, bien que le poids atomique de cet élément ait été démontré, à plusieurs reprises diffé- rentes, être 128. Cette valeur exige la transposition de l'iode et du tellure dans sa Table, ce qui rangerait l'iode dans la famille du soufre et du tel- lure, et ce dernier éhment dans la famille du chlore et du brome, ce qui est absurde. Il n'y a par conséquent aucune j)osition dans le système pé- riodique, pour le tellure et l'iode, qui soit conforme à une classification naturelle des corps simples. » Plusieurs chimistes, désireux de partager la popularité des auteurs des svstèmes périoditpies, ont modifié ces svstèmes conloriuément à leur idiosyncrasie particulière et dans le but de vaincre les difficultés qu'il y avait à trouver des places pour l'argon, l'hélium et autres éléments récem- ment découverts. Le dernier de ces essais a été fait par sir W. Crookes ( (^'7 ) (^Procès-verbaux de la Société royale, 9 juin 1898), qui revendique pour sa modification en double spirale une pins grande symétrie que celle obtenue par Mendcléeff et dirige une attention particulière sur les triades Cl, Br, I, et S, Se, Te, comme preuve de ce qu'il avance. On remarquera cependant que, tandis que sir W. Crookes a généralement suivi l'arrangement de Mendéléeff, et particulièrement en plaçant le tellure avant l'iode, il a rendu le système périodique plus absurde en séparant le fluor du chlore et en plaçant cet élément éminemment actif à la tète de la famille des métaux du platine. La même anomalie se montre encore dans la séparation de l'oxygène du soufre et dans la substitution de l'hydrogène au fluor, dans la famille du chlore et du brome. » Enfin, les auteurs des systèmes périodiques sont convaincus d'avoir interpolé dans leurs Tableaux respectifs, sciemment ou inconsciemment, l'arrangement naturel de Dumas des corps simples en familles et d'avoir [)résenté ces interpolations pour prouver la vérité de leurs prétendus sys- tèmes périodiques. M Des chimistes, dans l'enthousiasme de leur juste appréciation pour le travail de Mendéléeff lors de sa prédiction de l'existence du gallium, du scandium et du germanium, ont négligé de s'enquérir des méthodes à l'aide desquelles les Tables de systèmes périodiques ont été dressées par leurs auteurs respectifs. Un examen de ces Tables montrera : 1° que les prédic- tions de Mendéléeff ne sont pas basées sur le prétendu système périodique, mais bien sur les classifications et le travail de Dumas ; ainsi qu'on peut le voir par ma Table d'éléments disposée avec leur poids atomique dans des proportions multiples, laquelle indique également les places et les pro- priétés des mômes éléments prédits par Mendéléeff; 1° que lorsque l'ordre par série des poids atomiques est exactement suivi, l'idée d'avoir recours aux propriétés des fonctions périodiques n'a absolument aucun fondement naturel (' ). » J'ai indiqué ailleurs d'autres contradictions qu'entraîne l'idée illu- soire de périodicité des propriétés chimiques des éléments (-). Dans la Table de Mendéléeff, le bore est placé à la tête des séries de l'aluminium et (') M. BerlFielot a également moniré que les prédictions de MendéléefF ne sont pas une conséquence des séries périodiques, mais bien de l'arrangement des éléments en familles, dans lesquelles, par comparaison, certains termes manquent {Les Origines de l' Alchimie, p. 3o3-3i5; i885). (z') Manchester A/enioirs, vol. !); iSg^- — /'hit. i\lag., vol. 40; i885. ( 6i8 ) du gallium, tandis que M. Étard (') et d'autres ont montré que cet élément appartient, en réalité, au groupe du phosphore et du vanadium. La posi- tion du bore à la tête de ce groupe déplace l'azote qui, comme le tellure et l'iode, ne trouve pas de place dans le système périodique. Les places qu'occupent l'or, le mercure, le plomb et d'autres éléments dans la Table périodique sont également anormales; même dans le troisième groupe his- torique de la Table de MendéléefT, la place et les poids atomiques du scan- dium, du gallium, de l'indium et d'autres membres de ce groupe sont encore susceptibles de revision. J'ai montré que les proportions multiples des poids atomiques de ce groupe (H in) sont semblables à celles des séries H net Ilan et concordent avec les valeurs généralement acceptées ou bien avec un multiple ou un sous-mulliple des mêmes. Il s'ensuit qu'il est beaucoup plus probable que les poids atomiques du scandium, 42, et du gallium, 96, dans ma Table soient exacts, que les valeurs évaluées 44 ^^ 68 respectivement, adoptées par MendéléefT. )> La simplicité des réactions s|)ectrales du scandium, du gallium, de l'indium et du ihallium, à des températures inférieures à celles de l'étin- celle électrique condensée, montre que ces éléments ont des positions homologues avec les métaux alcalins et les métaux de terre alcaline dans les séries Hn et Il2/z, tandis que Mendéléetîa placé le gallium et ses con- génères dans des positions homologues avec le cui\re, l'argent et l'or; le zinc, le cadmium et le mercure. Il a également fait du scandium l'analogue de l'yttrium, du didyme et de l'erbiuni, tandis que les propriétés spectrales et autres de cet élément montrent qu'il appartient à la famille alterne du gallium, de l'indium et du thallium. » La quanlivalence et les poids atomiques de cette série d'éléments sont d'intéressants sujets d'investigation et méritent la plus grande attention de la part des chimistes. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'amalgame de calcium (- ). Note de M. J. Ferée. « Dans son Mémoire sur les amalgames des métaux alcalino-terreux, M. Maquenne ( ') a montré que l'amalgame de calcium est très difficile à (') Comptes rendus, t. XLI, p. 981 ; 1880. (-) Travail fait à l'Inslilul chimique de Nancy, laboratoire de M. Giiiitz. (') Bull, de la Soc. cidm. de Paris, p. 36G; 1892. ( ^^'9 ) oblenirpar éleclrolyse aqueuse de son chlorure et qu'il est presque impos- sible de le conserver à cause de sa grande oxvdabilité. Par distillation dans le vide et en partant de près d'un kilogramme d'un pareil produit, M. Ma- quenne n'a pu isoler que quelques centigrammes d'amalgame riche. Sur les conseils de M. Gùntz, j'ai repris depuis longtemps l'étude de cet amal- game ('). » L'électrolvse a été faite en se servant, pour préserver autant que pos- sible l'amalgame formé de l'action du chlore, d'un vase poreux de pile comme diaphragme; on évite l'élévation de température en refroidissant les liquides par un courant d'eau froide circulant dans deux serpentins en verre. » La solution électrolysée renfermait des poids égaux d'eau et de clilorure de calcium cristallisé. » Pour obtenir le meilleur rendement, il est bon de remplacer toutes les heures la solution calcique et l'amalgame formé. 1) Dans ces conditions, avec un courant d'une densité de 2°™!', 5 par centimètre carré d'électrode mercurielle, on obtient facilement une grande quantité d'amalgame liquide plus riche que celui qui a été préparé par M. Maquenne. » Cet amalgame liquide se recouvre à l'air d'une couche noirâtre; il est tellement altérable que, si l'on essaie de le filtrer dans une peau de chamois, il ne reste qu'un produit complètement oxydé et l'on sent à la main un dégagement de chaleur consi- dérable. » Pour concentrer l'amalgame liquide, on l'introduit dans une cornue de verre à laquelle est soudé un ballon rectilicateur et l'on fait le vide par le tube latéral, qui est ensuite fermé à la lampe. En chauil'ant la cornue sur un bain de sable, le mercure distille ainsi à l'abri de l'air et sous une pression de la"™ environ. » looos'' d'amalgame liquide donnent I2S'' d'amalgame solide, répondant à la formule Ca'Hg*, comme le montrent les analyses. » Le calcium a été dosé en faisant bouillir, au réfrigérant ascendant, un poids déterminé d'amalgame avec un volume connu d'acide sulfurique titré, dont la perte de titre permet de calculer la quantité de métal alcalino-lerreux. » L'amalgame de calcium solide est poreux et d'un gris blanchâtre; il s'oxyde très vite à l'air et décompose l'eau rapidement. Pour le conserver, il suffit d'étirer à la lampe le col de la cornue dans laquelle la distillation a été faite. » Porté à une température plus élevée, dans un courant d'hydrogène, l'amalgame perd de nouveau du mercure ; mais il en retient encore au (') Bull, de la Soc. chim. de Paris, p. 583; 1897. C. R., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVII, N» 17.) 83 ( (i20 ) rouge. Dans ces conditions, il ne se forme sensiblement pas d'hydrure de calcium. » Si l'on fait au contraire la calcination dans un courant d'azote, il se produit un a/.oture de calcium auquel, par analogie avec ceux de baryum et de strontium, M. IMaquenne avait attribué la formule Az'Cu". M. Moissan en a fait depuis l'étude. » J'ai vérifié, par l'analyse de deux échantillons provenant de prépara- tions dilférentes, que la composition de cet azoture répond bien à la for- mule Az-Ca^.. J'ai analysé ce produit en le transformant, par addition d'acide sulfurique étendu, en sulfiile de calcium et en sulfate d'ammonium. Du poids de sulfate de calcium on déduit facilement celui du calcium. Mais, pour éviter toute perte d'ammoniaque, il est nécessaire de prendre quelques précautions; car l'azoture de calcium devient incandescent quand on l'arrose de quelques gouttes d'acide chlorhydrique ou d'acide sulfurique même très étendu. » Voici comment j'ai opéré : » Dans une |)elite cloche surmontée d'un tube en T et placée dans un verre de Bohême, arrive, par l'une des branches, de l'hydrogène pur; l'autre branche reste d'abord fermée. On introduit sous la cloche un petit tube à essai contenant un poids connu d'azoture et l'on verse dans le verre une certaine quantité d'acide sulfurique étendu. Lorsque tout l'air est expulsé par le courant d'hydrogène, on ouvre doucement la seconde branche. La liqueur acide monte dans la cloche et décompose l'azoture. Le tube en T est refermé dès que l'attaque est commencée; toute perte d'ammoniaque est ainsi rendue imjjossible. » Du poids d'ammoniaque dégagé lorsque ion chaufl'e, avec de la soude, dans l'ap- pareil de Schlœsing, le sulfate d'ammonium formé précédemment, on déduit la quan- tité d"a/.ole combinée au calcium. » L'azoture de calcium se décompose rapidement à l'air humide en dé- gageant de l'iiinmoiiiaque; il présente un aspect grisâtre. » CHIMIE MINÉRALE. — Action des sulfates métalliques sur le paratungstale Je potassium ('). Note de M. L.-A. Halkoi'e.vu, présentée par M. Troost. « Dans un travail sur les tungstatcs acides, von Knorre décrit plusieins paratungstates doubles, obtenus en faisant réagir par voie humide quelques (') Travail fait au laboratoire de (lliimie générale de la Sorbonne. ( tj2. ) sulfates métalliques sur le paratungstate de sodium. J'ai constaté que les sulfates métalliques peuvent réagir d'une façon analogue sur le paratung- state de potassium, mais l'étude des produits de la réaction est beaucoup plus difficile que dans le cas du sel de sodium, à cause delà moindre solu- bilité du paratungstalede potassium. Il m\i pourtant été possible d'obtenir nettement par celte méthode les paralungstates doubles suivants : » Paratungstate de potassium et de niagnésiuni. — Celte combinaison se pré- pare en mélangeant deux solutions renfermant des poids moléculaires égaux de para- tungstate de potassium et de sulfate de magnésium. Par concentration le sel double se dépose. Il est presque complètement insoluble dans l'eau froide; mais on peut le redis- soudre dans l'eau chaude, ce qui permet de le purifier par une nouvelle cristallisation. D'après deux analyses, le produit ainsi obtenu répond à la formule i2TuO\5(JK-OH-pigO)-t- 2AII-O. » Ce sont des cristaux qui au microscope ont l'aspect de prismes alTectant parfois la forme de tables hexagonales; ils agissent énergiquement sur la lumière polarisée et présentent des extinctions parallèles à la direction des axes. Ils perdent 17 molécules d'eau à 100°, soit 8,4o pour 100 (théorie ; 8,3o). » Paratungstate de potassium el de manganèse. — En mélangeant deux solu- tions renfermant des poids moléculaires égaux de paratungstate de potassium et de sulfate de manganèse, on obtient immédiatement la formation d'un précipité blanc jaunâtre, en cristaux microscopiques complètement insolubles dans l'eau. Après un lavage prolongé à l'eau chaude, l'analyse montre que ce sel répond à la ibrmule i2TuO%3K^O,3MnO + i6Il-0. » Ce sont des prismes rhomboïdaux incolores, présentant des modifications sur les arêtes, très réfringents, et agissant énergiquement sur la lumière polarisée. Ils per- dent 10 molécules d'eau à 100°, soit 5, 21 pour 100 ( théorie : 5,i5). » Il se forme également une combinaison légèrement sobible dans l'eau lorsqu'on verse une solution de sulfate de zinc dans une solution de para- tungstate de potassium; mais les cristaux de ce sel double sont toujours mélangés avec du paratungstate de potassium, qui cristallise en même temps. » Par l'action du sulfate de cadmium sur le paratungstate de potassium, c'est un précipité amorphe et insoluble qui prend naissance. Il en est de même avec la plupart des autres sulfates métalliques; mais ces sels doubles insolubles sont souvent mélangés d'acide tungslique, surtout lorsque la solution du sulfate est acide. » ( G22 ) CHIMIE OUGAMQUli. — Sur les aminés ri les amùfes dénvés des aldéhydes . Noie de M. Marckl Dei.épixe. « Dans une série de Notes (') que l'Académie m'a fait l'honneur d'ac- cepter, j'ai étudié au ])oint de vue thermochimique un certain nombre de comliinaisons engendrées par la réaction des aldéhydes sur l'ammoniacpie ou certaines aminés. Les combinaisons des aldéhydes formique, acéli(jue, benzoïque, anisique, pyromuciqtie et cinnamique avec l'ammoniaque, la combinaison do l'aldéhyde acétique avec l'aniline (quinaldine et son hy- drure), les bases quinoléiques et pyridiqucs, ont été ainsi examinées suc- cessivement: cet ensemble comprend les princijjaux types de composés résultant de la réaction : ,,,, 1 arniiioniafiue ti^^x n aldenv'le -\- jn . ^ nouveau corps + nïi'O. ou amine ' ' » Je demande aujourd'hui la permission de rassembler les données ob- tenues, afin de faire ressortir les résultats généraux que, dès à présent, l'on en peut déduire. M C'était un fait connu auparavant que certaines de ces combinaisons, telles que l'hexaméthylène-amine, i'aldéhydate d'ammoniaque, les liydra- mides aromatiques constituaient en quelque sorte des amides, c'est-à-dire des corps que les acides détruisent facilement en leurs générateurs, alors que les bases isomériques des hydramides (glyoxalidines), ainsi que les bases quinoléiques et pyridiques, constituaient des unités chimiques indé- doublables. Un problème intéressant se posait : les données thermochi- miques permettraient-elles de tracer une ligne de démarcation entre les deux ordres de composés? » Voici les résultats qui répondent à cette question : M 1. La réaction des aldéhydes liquides sur i AzH'' diss., pour donner la combinaison solide, dégage moins de i3^*',7 pour les aldéhydes benzoïque, anisique, pyromuciquc et acétique, de sorte qu'un acide dissous, tel que llCl, qui dégage i3*^'',7 en s'unissant avec AzH'^ diss., pourra décomposer les combinaisons formées en régénérant l'aldéhyde liquide et du sel ammo- (') Comptes rendus, t. CXXIII, p. 65o, 888; t. GXXIV, p. 817; t. CXXV, p. 178, 95i; t. CXXVI, p. 343, 648, 964, io33 el 1794. ( 62,1 ) niac : cela a lieu sans exception. L'aldéhyde formique dissous décompose également ces combinaisons. » H. La même réaction, à partir des aldéhydes aromatiques et de AzH'diss., pour former, non les hvdramides, mais les glyoxalidines iso- mères (amarine, anisine, furfurine), donne une valeur >i7^*', laquelle exclut la possibilité de la décomposition des bases engendrées. De plus, l'étude des sels de furfurine a montré que cette propriété doit subsister même en présence des acides très concentrés. Enfin, l'étude thermo- chimique de l'hydrocinnamide, jusque-là placé dans le groupe des hydra- mides, m'a permis de le ranger dans celui des glyoxalidines et d'apporter des faits nouveaux à l'appui de cette opinion. » C'est ici le lieu de rapporter une expérience intéressante, en ce qu'elle vient con- firmer les déductions thermochiiniques antérieurement faites. J'ai indiqué que la réaction C'^H'°-Az^OS HClsol. -(-HCl dans 311^0 = 3C»H*0= liq. -t- 2.\zH*a sol. Chlorhydrate Furfurol. de furfurine. absorberait 8'^-^',5- li était naturel de se demander si la réaction inverse ne serait pas possible : à cet efTet, je me suis adressé non pas au furfurol, corps relativement instable, mais à l'aldéhyde benzoïque. Conformément aux prévisions théoriques, cet aldéhyde, chauffé vers iSo^-iSS", avec du chlorhydrate d'ammoniaque finement pulvérisé, donne naissance à du gaz chlorhydrique, à de la vapeur d'eau et à du chlorhydrate d'amarine. C'est une confirmation extrêmement remarquable des données thermiques, conduisant à cette intéressante expérience du déplacement d'un acide fort par un aldéliyde. M in. Pour les bases quinoléiques et pyridiques, d suffira de rappeler que l'élimination de l'eau entre la fonction aldéhyde et la fonction azotée dégage iS*^"', So''''', 4o^^'. En général, la nouvelle base possède une basicité voisine de celle de l'aminé génératrice, de sorte que ces dégagements de chaleur subsistent à peine modifiés, que la réaction ait lieu en milieu neutre ou acide, avec formation de sels solides ou dissous. Il en résulte qu'on ne saurait détruire ces corps par hydratation et c'est certainement là qu'il faut reconnaître la cause de leur stabilité. » IV. L'hexaméthylène-amine mérite un examen spécial. On a 6CH-0 diss. (ou sol.) + 4AzH'' diss. = C'II'-Az' diss. + 611-0 liq. -f- 4 x iG'^"',r). Cette substance, traitée par un acide dissous, pour régénérer l'aldéhyde ( 02', ) dissous, lient ainsi le milieu entre un hydramide et une glyoxalidinp. En fait, comme ces dernières elle donne des sels, et comme les premiers elle est détruite par les acides, si l'on en augmente la dose ou la concentration; mais tandis que les hydramides sont décomposés sans équilibre, Ihexamc- thylène-amine donne lieu à des réactions limitées, car l'aldéhyde formique décompose les sels ammoniacaux, fait que j'avais déjà signalé {Bull. Soc. chim., t. XIII, p. i63) et sur lequel MM. Cambier et Brochet (même Bull., t. XIII, j). 392) ont aussi appelé l'attention. » Je nie suis proposé d'isoler la base ([ui prend ainsi naissance et, dans ce but, j"ai opposé, à une solution de CII^'O à 3o pour 100, des sels ammoniacaux accompagnés d'une substance capai)]e de s'unir à cette base pour former des combinaisons peu so- lubles. Les systèmes dissous suivants : j" 6CIFO + 4Azll*Cl-|-l" dans Kl; 2" 6CH=0 + (4Azir'lH-I»=iii'); 3» , 6 à i6ClP0 + (',Azll'I+ llsr-=i'i'); 4» 6CIPO+(4AzH'Cl + llgCP=i'i') ont ainsi donné naissance aux composés : 1° et 2" C«ll''Az*.CH'0, 111, l-'<"''( suivant la dose de 1 présent); 3" 5(C«II''Az'.CrP0), 6111, 41Igr-(crist. fus. à 154°); 4" 2(C'=ll"-Az'.ClP0), 2HCI, 31IsCP(crist. lamellaires fus. k \&). » Dans tous les cas, il s'est déposé des cristaux homogènes, dont la masse augmentait pendant deux jours environ. En particulier, les expériences 3° (où j'ai varié la con- centration des éléments réagissants et aussi fait intervenir des doses variables d'acide iodhydrique) m'ont permis d'établir qu'il y a équilibre avec antagonisme entre lacide C et l'aldéhyde. Le point remarquable est f|ue, dans chaque cas, le rajiporl -r— = y, ce qui revient à dire que l'hexaméthylène-amine formée entraine avec elle une molécule de l'aldéhyde en excès. Inversement, si, à un système G" W- .\.z* -^ !\\\CA , on ajoute P'+KI, on obtient la même dose de sel ioduré C^H'- Az'.CIl-0, 111, 1" la, con- centration étant la même qu'en 1°; l'état final est le même que l'on parte de 6ClPO-i-4AzH*CI ou deC"H'2Az»-i-4nCI. » .i priori, l'aldéhyde formique devrait déplacer complètement II Cl dans AzH'Cl, piiique 16^"', 6 est plus grand que i3*^"',7; mais il est pro- bable qu'il faut ici mettre en ligne de compte la facile dissociation de l'hexamélhylène-amine en GCH-0 -f- 4AzII', laquelle est très manifeste à 100". » Cet ensemble de recherches ihermochiuiiques fait apparaître les ca- ( friS ) ractères spéciaux des combinaisons étudiées et nous montre le secours pré- cieux qu'apportent les données calorimétriques pour l'interprétation de leurs réactions. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur les changements de composition qu'éproui'ent les graines oléagineuses au cours de la germination. iVote de M. L. Maquenne. « La destruction des corps gras et l'apparition simultanée des sucres, sur lesquelles M. Bouchard vient d'appeler de nouveau l'attention dans son remarquable travail sur les variations de poids des animaux que l'on alimente avec de la graisse, s'observent, comme on le sait, pendant la germination des graines oléagineuses et, par conséquent, paraissent être un phénomène d'ordre général en Physiologie. )) Malgré son importance, ce double phénomène n'a encore reçu aucune interprétation démonstrative, au point de vue chimique, et, ainsi que l'a fait justement remarquer M. Herthelot ('), toutes les formules, en nombre illimité, que l'on peut écrire à ce sujet, ne sont que des relations empi- riques, incapables de résoudre le problème expérimental de Chimie pure qu'elles soulèvent. » La première question qui se pose à l'esprit est de savoir si la glycé- rine fournie par le dédoublement des graisses est susceptible, à elle seule, (le donner naissance aux hydrates de carbone qui apparaissent : on sait, en effet, ainsi que M. Berthelot l'a reconnu dès iSS^, que cette substance peut se changer en sucre dans certaines conditions. » On peut se demander ensuite si le carbone des acides gras entre en jeu en même temps que celui de la glycérine et, au cas de l'affu-mative, s'il n'y aurait pas lieu d'établir alors une distinction entre les acides saturés de la série acétique et les acides incomplets de la série acrylique, qui sont inégalement stables. )) C'est en vue d'élîicider cette intéressante question que j'ai enlrci)ris, cet été, une série de recherches sur la germination de deux graines oléagi- neuses de nature chimique très différente : l'arachide, qui est riche en acide arachidique saturé C-^I^'^O", et le ricin, qui renferme surtout de l'acide ricinoléique C^^W'O^ , acide-alcool incomplet dont la constitution est au- (') CoiDjilcs rendus, t. CXXVII, p. ^Qi- ( 626 ) jourd'hui bien connue, ^ràce aux travaux de Krafft (') el de Goldso- belCO- » Les graines étaient mises à germer dans des pots en porcelaine remplis de sable humide, à l'intûrieiir d'une étuve obscure que l'on maintenait à aco-aS". Les jeunes plants étaient ensuite séparés avec soin du sable, sécliés à iio" et analysés. » Le Tableau suivant renferme tous nos résultats, calculés j)ar rapport à loo parties de graines normales, supposées sèches. » Les matières saccharifiables sont évaluées en saccharose; on les a dosées par la liqueur de Feliling, après hydrolyse avec un excès d'acide sulfurique au vingtième, et l'on s'est assuré, par un ess;.i à la phénylhjdrazine, que le sucre qu'elles fournissent est principalement formé de glucose, associé peut-être à du lévulose. » IS'ous désignons sous le nom de cellulose le produit qui reste, après épuisement à l'éther de pétrole, à l'acide sulfurique étendu et à la potasse au dixième; c'est un mélange de cellulose proprement dite et de divers corps insolubles, plus riches en carbone et moins riches en hjdrogène que celle-ci, peut-être même encore azotés. Matières azotées Cellulose calculées Durée de la germinalidn. Huile. Origine 5i , 89 6 jours 49.8' 10 » 36, 19 12 » 29,00 i8 » 20,45 28 » 12, 16 Origine .5i ,4o 6 jours 33, 71 10 » 5 , 74 12 » 6,48 18 ). 3,08 Matières cl en saccha- principes albu- MiUicrc rifiables. insolubles. minoïde?. Cendres ('). inconnue. Total. 1° Arachide. I 1 ,55 2,5l 24,83 2,78 6,94 100,00 8,35 3,46 23, 4o 2,80 8,70 96,52 11,09 5,01 23,96 3,oi i5,48 94,74 12,52 5,22 25,20 3,27 19,38 94,59 .2,34 7,29 24, 3i 4,09 21,44 89. 92 9.40 9,48 2° Ricin. 24,87 4.70 22,26 82,93 3,46 16,74 18, 36 2,65 7>39 100,00 1 1 ,35 i5,48 .8,71 3,01 16,04 98,30 24,14 11,98 18,32 4,08 29,20 93,46 19,51 i5, II 16,69 3,21 3o,24 9', 24 8,35 17,68 17,50 3,83 21,92 72,36 (') Ber. der cleutsch. cliem. Gesellsch.. t. XXI, p. 2730. Ç-) Ibid., t. XXVII, p. .3i2i. (') L'accroissement du poids des cendres tient à ce que les plantes étaient arrosées avec de l'eau ordinaire. ( 627 ) » Dans le calcul des matières azotées, on n'a pas tenu compte de leur transformation en asparagine et autres corps amidés; les cliitTres qui se rapportent à ces substances signifient seulement que la dose d'azote con- tenue dans les graines est restée à peu près invariable. » Comparons maintenant la perte en huile des graines au gain en hy- drates de carbone des jeunes plants : l'accroissement de ces derniers prin- cipes, y compris la cellulose, les produits congénères et autres matières insolubles, s'élève à f;,'^ dans le cas de l'arachide et à ^, au moment du maximum, dans le cas du ricin. » La transformation est, d'ailleurs, beaucoup plus rapide chez ce der- nier que chez l'arachide. » D'autre part, la somme d'hydrates de carbone que la glycérine dérivée des huiles d'arachide ou de ricin serait capable de fournir, pour loo parties de graines sèches, est égale à ^ environ, nombre qui est de l'ordre de gran- deur de l'accroissement observé pendant la germination de l'arachide, mais très inférieur à celui qui se rapporte au ricin. » Il est probable que, dans ce dernier cas, les produits complexes que nous avons appelés cellulose se soient aussi transformés, car nous les voyons décroître d'abord, pour remonter ensuite d'une façon régulière. » Il semble donc que l'acide arachidique ne contribue que d'une ma- nière insensible à la formation des sucres, tandis que l'acide ricinoléique interviendrait dans cette réaction pour une part importante de son poids, en admettant que l'accroissement de poids observé porte uniquement sur des hydrates de carbone : ceci dit sous réserves de la production possible d'hydrates de carbone aux dépens des matières azotées que renfermait la graine. » Si nous adoptons la première manière de voir, il paraît naturel d'ad- mettre que les différences signalées plus haut entre l'arachide et le ricin tiennent surtout à la différence de composition chimique de leur graine, et nous sommes ainsi amenés à rhy|Jothèse suivante, qui s'accorde avec les faits et nous semble en rendre compte d'une manière assez naturelle : » 1° Les acides gras saturés sont moins aptes que les acides oléiques à se transformer en sucres : ils servent surtout d'aliment respiratoire; ____-^ )> 2° Chez ces derniers, et spécialement chez l'acide ricinoléique CO- H - (CH-)' - CH = CH - CH= - CIIOH - (CIP)' - CH', la production des hydrates de carbone semble tenir à la présence, dans leur molécule, d'un groupement allylique qui, rendu libre par la combustion C. R., i8g8, 2' Semestre. (T. CXXVII, N'' 17.) 1^4 ( 628 ) progressive des deux extrémités de la chaîne, se transformerait d'abord en glycérine, puis en polymères plus ou moins condensés. » Il est facile de traduire ces considéralions en une formule; on voit alors qu'une molécule de Iriolcine pure peut fournir 4o pour loo de glu- cose, avec accroissement dejjoids de {^^ au minimum. Mais il est inutile d'insister sur de pareilles déductions qui ne sont encore qu'impar- faitement établies : nous ne retiendrons de ce qui précède que la différence constatée expérimentalement entre les acides gras des graines d'arachide et de ricin, sous réserve de linlervention possible des matières pro- téiques. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Contribution à la biologie des levures île vin ( ' ). Note de M. J.-A. Cordier, présentée par M. Giu'gnard. « Le phénomène biologique de l'apparition des Saccharoniyces sur les fruits en général, au moment de la maturité, et en particulier sur le raisin, est encore entouré d'obscurité. En Italie, Berlese a déjà mis en évidence le rôle des insectes dans le transport des formes levure sur les végétaux, et principalement sur les fruits. Mais si le climat italien permet une grande activité de toutes sortes d'insectes, au moment de la maturité toujours pré- coce des raisins, comment expliquer la montée de la levure sur le fruit pendant les vendanges de notre Champagne, placée à la limite extrême de la végétation de la vigne en plein champ, et où, celle année entre autres, la maturité n'est arrivée que du 12 au 18 octobre, par un temps relative- ment froid, alors que malgré la plus scrupuleuse attention, on ne pouvait voir voler aucun insecte autour des ceps. » Cette Communication a pour but de montrer que si les insectes peuvent être, dans certains cas, un facteur de dissémination des Saccharo- myces, le principal rôle appartient à l'air. » J'ai disposé depuis le mois de juin, à lleiins, au milieu des vignes du clos Pom- ruery (-), qui se trouve à proxiniilé de mon laboratoire, un petit abri contre la pluie, en forme de hangar, élevé de So''"' au-dessus du sol, et où l'air circule tout à l'aise. 11 (') Travail du laboratoire de Microbiologie de Reims. (°) Je rappelle que c'est en cet endroit que M. Pasteur pratiqua pour la première fois la destruction des espèces animales nuisibles par les virus (destruction des lapins par le choléra des poules). ( ^^9 ) n'existe dans le voisinage d'autre grand végétal que les vignes elles-mêmes parfaite- ment entretenues, el pas un arbre à fruits ; aucun accident météorologique extraor- dinaire n'est venu troubler mes expériences. Chaque semaine, deux larges plaques de Pétri, garnies de gélose au moût de raisin frais, milieu sur lequel les moisissures- et les formes levure peuvent seules se développer, sont laissées vingt-quatre ou qua ranle-huit heures exposées au vent, recouvertes, puis mises en culture. Jusqu'au 12 octobre, je n'ai réussi qu'à recueillir des moisissures, parmi lesquelles, en grande majorité, des colonies de Penicilliitm fflauciim, espèce dominante des caves à Cham- pagne. Quelquefois, j'ai trouvé de petits insectes, attirés et retenus par la matière sucrée; mais jamais de formes levure, pasmème de Demaliiim putliilafis, cependant en toute saison répandu à profusion sur tous les végétaux ambiants. II suffit, en efiet, de promener une feuille de vigne sur le milieu de culture ci-dessus, pour obtenir de nambreuses colonies caractéristiques de ce Deniatiiim. » Le 12 octobre, j'obtins des plaques chargées de Saccliaromyces. On y vojait tou- jours les Pénicilles en majorité ; mais il y avait aussi de nombreuses colonies de Dema- tium, reconnaissables à leur entourage finement filamenteux, et une dizaine au moins de colonies de véritables levures ferments. » A mon avis, ces plaques montrent : i° que l'air est le principal fac- teur du transport des levures sur le raisin; le rôle joué par les insectes pouvant être plus considérable pour les fruits mûrissant au milieu de la saison chaude; 2° qu'à l'époque des vendanges, la fragmenlation du thalle du Dematium puUulans do la Vigne est intense, puisque cette forme se trouve jusqu'alors à l'état filamenteux, et en grande abondance sur toutes les parties des ceps, sans pouvoir être transportée siu' les plaques; il est remarquable que les Demalium et les Saccliaromyces sont véhiculés simul- tanément et séparément. L'expérience reste étrangère au fait controversé de la transformation du Demalium en levure ferment, sous l'influence de la maturité du fruit; mais cependant ce dernier nous apparaît comme n'étant sans doute pas un simple substratum vis-à-vis des formes levure. » Un travail d'ensemble sur le sujet a amené les autres résultats sui- vants : » 1° Les véritables Saccliaromyces sont en très grande minorité sur les fruits par rapport aux formes levure ne jouissant pas ou peu du pouvoir ferment du sucre ('); il est certain que plus la maturité avance, plus on trouve de vrais Saccliaromyces ; le raisin n'en porte en général aucun quand il semble cependant déjà bien miu-. (') On peut compter celle année, très approximativement et en moyenne, 6 à 8 grains de raisin pour une cellule de levure vraie, au commencement de la vendange en Champagne. ( 63o ) )) 2° Si l'on considère un cm bien déterminé, on rencontre sur les prunes, les cerises mûres, etc. du voisinage, des levures en tout semblables à celles (|iic l'on peut isoler plus tard à la vendange; mais les vrais 5acc^a- romyccs y sont encore bien moins fréquents. » 3" La terre du vignoble, les sources qui en dérivent, contiennent en toute saison des formes levure qu'il est facile de mettre en évidence par mon procédé de séparation, sur gélose au moiU. » 4" Le Dematium pullulans prédomine sur la fleur de la Vigne et dé- gage à ce moment, sur les milieux de culture, l'odeur vanillée caractéris- tique de la floraison du vignoble. » J'ai observé sur cette espèce en culture âgée, caractérisée alors par une teinte noire intense, et dans des conditions |)articulières, la Jonnation de vérilablcs pcrithéccs par enchevêlrement des filaments. )) 5° Le glucose paraît jouer le principal rôle dans la fragmentation du thalle de ces Dematium si voisins des levures proprement dites; bien que cette espèce ne possède pas le pouvoir ferment, ce n'est que sur les moûts sucrés qu'elle donne les bouquets en collerette observés par Jorgensen. » 6° Si les Saccharomyces passent sans altération au travers du tube digestif des Insectes, il en est de même pour les Mammifères; c'est ainsi que l'on peut, à coup sûr, cultiver par mon procédé le contenu intestinal du Lérot commun (^Myoxiis nitclla); bien connu j)ar sa fâcheuse habitude de se nourrir des parties superficielles des fruits, et par conséquent les plus mûres, là où siègent précisément les Saccharomyces, et isoler les princi- pales levures du cru où a vécu l'animal. Cette particularité m'a permis cette année, de retrouver une levure caractéristique, isolée en 189G sur des raisins du cru de Sillery, et que je n'avais pu rencontrer depuis. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Lrs caractères spécifiques du Champiî^non du Muguet (Endomyces albicans). Note de I\L I'aul Vuillemix, pré- sentée par M. Bouchard. « Les caractères spécifiques des Champignons observés dans les plaqiies de Muguet ne sont pas encore fixés. Cette lacune dans nos connaissances de Botanique médicale s'est fait sentir depuis que l'on a rencontré, dans du Muguet cliniquement caractérisé, des Champignons ne répondant pas au type habituel et inversement, dans des affections dilTérentes, des parasites semblables à ceux du Muguet classique. (63i ) » Il n'est pas possible de foncier une diagnose sur la forme globulaire ou fdamenteuse du thalle. I.e noyau, que les réactifs appropriés mettent en évidence dans chaque cellule, rappelle celui des levures et de bien des Champignons. Dans les formes globulaires moyennes et dans les jeunes fda- ments, c'est une boule d'environ o^^, 5 contenant souvent deux points chro- matiques ; ses dimensions augmentent dans les gros globules et atteignent un diamètre deux et trois fois plus considérable dans certains fdaments. Cet élément, qui n'a rien de commun avec ce qui avait été décrit sous le nom de noyau, n'offre pas un caractère spécifique plus sûr que l'aspect extérieur. » On a décrit comme organes reproducteurs des spores exogènes et des spores endogènes. Grawitz a fait connaître des kystes exogènes ou chroni- spores (Dauersporen). Je puis confirmer de tous points les détails qu'il fournit sur leur structure, leur origine, leur germination. Des auteurs plus récents ont insisté davantage sur le parti que la taxinomie peut tirer de ces organes; mais leurs observations sont moins complètes et leurs interpré- tations moins exactes que celles de Grawitz. » Les formations endogènes sont mal connues. Les descriptions de Quinquaud, Burckhardt, Baginsky, de Stœcklin, ne se rapportent pas à des organes définis; l'assimilation des granulations mobiles à de jeunes spores, proposée par H. Grasset, est sans fondement; Linossier et G. Roux font une confusion, quand Us croient trouver des formations endogènes dans les chronispores de Grawitz. Nous avons observé deux sortes de for- mations endogènes : des globules internes et des asques. Les globules in- ternes, simples modifications de l'appareil végétatif sous ses diverses formes, ne nous arrêteront pas. » Les véritables organes reproducteurs du Champignon du Muguet sont des asques. On les trouve parfois dans la bouche ou dans les bouillons, plus souvent sur les supports solides, tels que la Carotte et surtout la Bet- terave. Les asques sphériques ou elliptiques, mesurant 1^'j.k 5p., contien- nent quatre spores, ou très exceptionnellement deux ou trois, par suite d'un arrêt de développement. » Les ascospores ont la forme d'une ellipse aplatie sur une face, en sorte qu'elles ont trois axes inégaux : le grand axe ou longueur mesure 2!*, 8 à 3^, 5; le moyen axe ou largeur 1^^,75 à 2u. ; le petit axe ou épaisseur 1^,1 à i'^,4- Ces dimensions olïVent autant de fixité que chez les autres Ascomycètes. La membrane est épaisse d'environ 01^,25 ; cette épaisseur, relativement considérable, oppose immédiatement les ascospores aux ( 632 ) bourgeons, car la membrane est à peine distincte dans les bourgeons aussi petits ; d'autre pari, elle entrave la pénétration des réactifs colorants; je n'ai pas pu colorer leur noyau, bien que, avec ou sans réactif, les spores jeunes montrent un point central sombre; il est, en tout cas, bien moins fa- cile à colorer que celui des éléments végétatifs, y compris les globules internes. » Nées par bipartition répétée, les ascospores chevauchent les unes sur les autres à la maturilé, de manière à occuper le moindre espace possible. Un épiplasme, non consommé par leur formation, les agglutine entre elles et les maintient imies un certain temps après leur libération. » Les asques se montrent souvent isolés ou soudés deu\ à deux. Leur membrane disparait de bonne heure, soit en se rétractant sur les spores, soit en se déchirant sur un point par lequel les spores font hernie avec leur sac épiplasmique plus ou moins desséché. » Ils naissent, soit aux dépens des formes globulaires, soit sur les fila- ments; plus souvent ils procèdent de kystes qui n'ont pas complètement affermi leur enveloppe extérieure. » Dans le cas le plus simple, tout le contenu du kyste est employé à la formation d'un asque qui est expulsé, comme un sporange de Protornyces, par gélification delà couche interne delà membrane du kvste. Plus souvent la chronispore germe avant que les ascospores soient formées ou même ébauchées. Le gonflement de la zone interne fait éclater la couche super- ficielle de la membrane; la couche gélifiée forme deux ou trois strates em- boîtées en hiuctte d'approche; la jiartic libre s'arrondit et se transforme en asque; ou bien elle donne des bourgeons dont l'origine sera attestée, après leur déhiscence, par une collerette provenant de la membrane géli- fiée du kyste. De ces bourgeons, les uns deviennent un asque, soit avant, soit après leur isolement, d'autres évoluent comme le kyste dont ils sont issus, d'autres enfin reprennent directement les caractères de l'appareil végétatif. Le protoplasme resté dans le kyste primitif se différencie parfois en asque derrière les bourgeons; de là proviennent sans doute les asques unis par paire dans le milieu de culture. » La dérouverte des asques fait entrer dans une nouvelle phase la ques- tion des affinités du Champignon du Muguet. Nous rejetterons d'emblée tous les noms génériques, Oïdium, Sporotrichum, Stemphylium, Mycoderma, i>/o«//ia, qui, se rapportant à des formes imparfaites, indiquent un classe- ment provisoire. L'affinité avec les Empusa, soutenue par licini, était in- firmée d'avance par les caractères positifs que ce genre tire de ses organes ( 633 ) reproducteurs comme des noyaux volumineux de son thalle. Nous ne pou- vons pas, comme Reess, en faire un Saccharomyces, car les levures essen- tielles ne présentent ni des ramifications compliquées, ni des kystes, ni des asques ayant des spores de forme et de nombre strictement définis. » Par les caractères fixes des asques et des ascospores, le Champignon du Muguet prend place dans les Ascomycèles vrais; par l'absence d'appa- reil ascigène différencié, il se rattache au groupe inférieur des Ascomycèles acarpés. Il offre des affinités avec les Oleina, mais surtout avec les Endo- myces, notamment l^". decipiens qui a des kystes semblables, des asques naissant isolément sur les filaments et formant quatre ascospores par double bipartition. Les différences dans la taille et la forme des ascospores sont d'ordre spécifique, non générique. )) Par certains détails sur lesquels je ne puis m'étendre ici, le Champi- gnon du Muguet resserre l'espace qui sépare les Ascoidea des Endomyces, par conséquent les Hem iasci des Ascomycètes. D'ailleurs, le nombre défini des spores ne laissant aucun doute sur ses rapports avec ces derniers, nous le nommerons Endomyces albicans. » On pourrait objecter qu'un genre spécial a été créé, pour le Champi- gnon du Muguet, par Quinquaud, en 1868, avant que de Bary, en iSS/j, ait défini le genre Endomyces ; mais le geru'e Syringospora, de Quinquaud, ne peut se prévaloir du droit de priorité, puisqu'il n'était fondé sur aucun caractère ayant une réelle valeur générique ou même spécifique. » La présence des ascospores fournit l'élément essentiel de la diagnose spécifique de V Endomyces albicans, l'élément fixe qu'il faudra rechercher dans les cas douteux, celui qui permettra de se prononcer sur l'unité ou la pluralité des parasites confondus sous le nom impropre d'Oïdium albicans. Je crois pouvoir dire que V Endomyces albicans est l'espèce habituelle; mais je puis, dès à présent, signaler, en dehors de la levure d'Achalme et Troisier, que je n'ai pas vue, l'existence exclusive, dans un Muguet clini- quement caractérisé, d'un Champignon appartenant à une espèce, proba- blement à un genre différent. J'en ferai connaître ultérieurement la dia- gnose. » ZOOLOGIE. — Sur la place des Phoronidiens dans la classification des ani- maux el sur leurs relations avec les Vertébrés. Note de J\L Louis Roui.e, présentée par M. Miine-Edwards. « J'étudie depuis plusieurs années le développement des Phoronis Saba- tieri de l'étang de Thau; j'ai publié à diverses reprises, dans les Comptes ( 634 ) rendus, quelques-uns des résultats obtenus. J'ai suivi l'évolution du P/ioronis Sabalieri de l'élang de ïhau depuis l'œuf fécondé jusqu'à l'indi- vidu parfait. J'ai trouAC notamment, en ces derniers temps, grâce aux res- sources offertes par la station zoologique de Cette, un curieux état de pupc, consécutif à la métamorphose des larves actinotroques. Des phénomènes d'histolyse et d'histogenèse s'y manifestent, qui entraînent la destruction de certains organes et le remaniement de plusieurs autres. » M. Masterman a public depuis peu (Quart. J. of Mie. Se, 1897) une étude sur la structure des larves actinotroques prises dans la baie de Saint- Andrews. Il signale chez elles une structure compliquée, surtout en ce qui concerne le système nerveux et l'appareil irrigateur. Il trouve, annexés à l'exlrémilé antérieure de leur intestin, deux divcrticules dont les cellules subissent une dégénérescence vacuolaire, et ressemblent ainsi à celles do la notocorde des Vertébrés et des Tuniciers. Il s'appuie sur ce fait pour considérer ces expansions comme formant une notocorde rudimentaire et double. Grâce à cette dis|iosition de leurs larves, il rajjprocbe les Phoroni- diens des Cordés, c'est-à-dire des A'^ertébrés. Il fait avec eux, en leiu* joi- gnant les Bryozoaires ptérobranches, une classe des Diplocordès ; et celte classe, réunie à celle des Entéropneustes, constitue le groupe des Archi- cordès, placé à la base de la série qui conduit aux Vertébrés. Dans cette pensée, les Entéropneustes étant pris comme moyen terme, les organismes de ces animaux se correspondent quant à la structure essentielle, et les appareils homologues sont placés de même. » J'abandonne la comparaison des Actinotroques avec les Entéro- pneustes, me réservantd'yrevenirpluslard. Je me borneà leur comparaison directe avec les Vertébrés ; il est possible de se prononcer, car, en l'espèce, les Entéropneustes constituent un groupe quelque peu aberrant. Sur ce sujet, je ne puis accepter les opinions de M. Masterman. J'admets aussi la présence, dans l'organisme des larves actinotroques, d'une disposition qui rappelle d'une façon rudimentaire celle dos Vertébrés; mais je m'éloigne complètement de lui pour la manière de comprendre une telle assimilation. » L'ActinoIroque du Phoronis Sabalieri possède un diverliciile inleslinal; mais elle n'en a qu'un, el non pas deux. Cel organe consiste en une expansion assez vaste, émise par l'extrémité antérieure de l'intestin, el ventrale, placée sous l'œsophage, non point latérale ni dorsale. Les cellules subissent une dégénérescence vacuolaire; ses parois, tout en étant mobiles, odrent pourtant une certaine rigidité. Daprès ses qua- lités d'origine el de structure, il est permis de le prendre pour une notocorde rudi- mentaire et creuse, localisée dans la région antérieure du corps; mais cette notocorde est simple, impaire et ventrale. Comparée à sa similaire des Vertébrés, elle est simple ( 635 ) et impaire comme elle; seulement elle se trouve beaucoup plus courte, et située sur la face ventrale de l'économie, sous Tintestin, du même côté que la bouche. » Le système nerveux des Actinolroques ressemble à celui des larves trochopliores. II comprend deux centres principaux : une plaque céphalique antérieure et une plaque médullaire ventrale. La première se place au sommet du lobe préoral, ou non loin de lui. La seconde, peu développée et à peine incurvée en gouttière, s'étend, sur la ligne médiane de la face ventrale du corps, de la bouche à l'orifice par où s'évagi- nera le corps de l'adulte. En conséquence, la partie antérieure, et la mieux marquée, de la plaque médullaire, se trouve en rapport avec le diverticule notocordal. La plaque céphalique donne, chez les Trochophores des Annélides et des groupes satellites, le cerveau de l'adulte; la plaque médullaire fournit la chaîne nerveuse ventrale. L'Acti- notroque n'agit pas de même. Son lobe préoral se détruit par histolyse, au moment de la métamorphose larvaire, avec tout ce qu'il contient; sa plaque médullaire se détruit. Le Phoronis adulte se borne à posséder un petit cerveau, de formation nouvelle. Je n'ai jamais rencontré, sur les Actinotroques du Phoronis Sabatieri, à aucune phase de leur développement, une organisation du système nerveux aussi complexe que celle décrite par M. l\Listerman. Je n'ai jamais vu, notamment, ce ganglion dorsal muni d'un neuropore, que l'auteur anglais emploie comme s'accordant avec son opinion. )> L'Actinotroque appartient par tous les côtes, par son développement comme par sa structure, au type des larves trochophores. Pendant qu'elle grandit, elle produit aux dépens de sa face ventrale, et enfonce dans son corps, une volumineuse expansion en cul-de-sac, pour l'évaginer au moment de sa métamorphose. Cette expansion donne, à elle seule, presque tout le corps de l'adulte. Au cours de ces transformations, le lobe préoral, le rectum, l'extrémité postérieure, se détruisent par histolyse. Aussi l'ani- mal parfait diffère-t-il beaucoup de sa larve. Cette opposition contribue à rendre difficile la recherche des affinités zoologiques des Phoronidiens. » Ces êtres doivent être séparés des Siponculiens et des Echiuriens, près desquels on les range sous le nom de Gcphjriens tubicoles. Leur place est à côté des Bryozoaires. Leurs liaisons les plus directes sont avec ces derniers. L'organisation des adultes dénote déjà une grande ressemblance; plusieurs des principaux phénomènes embryonnaires la complètent. Au premier rang se trouvent la production du corps définitif par l'évagination de l'expansion façonnée sur la face ventrale de la larve, et l'histolyse de plusieurs des organes. Les Phoronidiens composent une classe voisine de celle des Bryozoaires, et ce sont les Ptérobranches qui les unissent en- semble. Mais, eu surplus, la structure si curieuse de leur larve autorise à admettre pour eux une parenté avec les Vertébrés. » La recherche des affinités prend ici plus d'ampleur. L'Actinotroque est une Trochophore, comparable à celle des Annélides. En ramenant les G. K., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVIl, N" 17.) 85 ( 636 ) fails à leurs traits principaux, elle dénote que les larves de certains ani- maux lies iuix Vers annelés possèdent un début de la conformation essen- tielle des Ycrléhrcs. Leur intestin proihiil un rudiment de notocordc, placé non loin de l'ébauche de la moelle nerveuse. Mais les rapports des parties sont inverses. La notocorde de ces Trochophores se raccorde à la moelle ventrale, et occupe également une situation ventrale; celle des Vertébrés est dorsale, comme la moelle dont elle dépend. L'ancienne con- ception trouve ainsi sa démonstration, prise dans les phénomènes du dé- veloppement : le Vertcbrè est un Annclide relourné. l*ar surcroît, l'extré- mité antérieure de l'un équivaut à la postérieure de l'auln'; le vestibule qui conduit à la bouche des Trochophores du type Actinotroque, et se limite par le lobe préoral, occupe la situation du canal neurentérique des embryons des Vertébrés. » Ces relations sont exactes et dénotées par les faits. Il importe, cepen- dant, de ne point oublier qu'elles sont fort lointaines ; elles s'atténuent en- suite jusqu'à disparaître, par l'effet des remaniements ou des édifications normales. Les adultes n'en montrent aucun vestige; tout diffère d'un Phoronis à un Tunicier, ou à un Amphioxus. En tous cas, leur signification est précise. liCs Phoronidiens constituent une classe voisine de celle des Bryozoaires, et, par là, des plus simples parmi les êtres qui possèdent, dans leur évolution embryonnaire, des larves du typeTrochophore. D'autre part, les Vertébrés, avec les autres Cordés, s'unissent à eux, quoique d'une façon plus éloignée. Leurs embryons, avec leur moelle dorsale soutenue par une notocorde également dorsale, n'ont point une structure isolée dans le monde animal ; ils se rattachent aux Trochophores des Phoronidiens, en conservant les dispositions acquises par elles à titre temporaire, les ampli- fiant, et retournant l'organisme sur lui-même, pour rendre dorsal ce qui était ventral, postérieur ce qui était antérieur. Grâce à l'Actinotroque des Phoronidiens, la Trochophore apparaît comme une base, d'oii se dégagent, suivant deux voies divergentes, d'un côté la série des Vertébrés accom- pagnée de ses groupes satellites, de l'autre celle des Vers annelés, des Mollusques, et de leurs classes intermédiaires. » ZOOLOGIE. — Sur r appareil respiratoire des larves des Hyménoptères ento- mophages. Note de M. L.-G. Seurat, présentée par M. Milne-Edwards. « L'appareil respiratoire des larves des Hyménoptères cntomophages a été peu étudié. Nous l'avons examiné tlans les larves des JJraconides, des (637) Chalcidides et des Ichneiimonides, et nous avons constaté les faits sui- vants : 1) Dans ces trois familles, l'appareil respiratoire des larves est formé essentielle- ment de deux gros troncs trachéens longitudinaux, réunis en avant, au niveau du pro- thorax, dorsalement par rapport au tube digestif; les deux troncs latéraux se réu- nissent également en arrière, sauf dans quelques espèces; dans les Braconides (Z>o- ryctes gallicus, Rh.; Aphidiun fabarum, Marsh.), les deux troncs se réunissent dans le treizième segment du corps (la larve étant formée de quatorze segments, en comptant la tête); dans les Ichneumonides {Ânilasta erinina. Grav.; Mesochorus vittator, Zetterst.; Hemileles lœvigalus, Ratz; Augitia arniillala, Grav. ), les deux troncs trachéens se réunissent à la partie postérieure du quatorzième segment du corps; dans les Clialcidides {Tory mus propinquus, Fœrster), la réunion a lieu dans le douzième segment du corps. Ces deux troncs latéraux donnent naissance à dix paires de Ironcs stigmatiques ; les Microgastérides {Apanteles glomeratus, L.), parmi les Braconides, n'ont que neuf paires de troncs stigmatiques. Ces troncs stigmatiques sont fermés en cul-de-sac à leur extrémité dans les larves'qui vivent à l'intérieur d'un hôte, pendant toute la duréef de la vie interne; dans les larves adultes, sorties de l'hôte, ou dans les larves toujours externes (Doryctes gallicus, Rh. ; A'ylonotnus prœcatorius, Fab. ; Xorides nileiis, Grav.; Torymus propinquus, Fœrster), un cer- tain nombre de stigmates sont ouverts: dans les Braconides (y compris les Micro- gastérides^ et les Ichneumonides, toutes les branches stigmatiques, sauf la deuxième paire, sont ouvertes par des stigmates situés sur le bord postérieur du prothorax, à la limite avec le mésothorax, les autres sur les huit premiers segments abdominaux (les sept premiers dans les Microgastérides); la deuxième paire de troncs stigmatiques ne s'ouvrira qu'au moment de la nymphose. Dans les Chalcidides, les neuf premières branches stigmatiques sont ouvertes par des stigmates situés sur neuf segments con- sécutifs, la dixième paire restant fermée, et ne s'ouvrant qu'au moment de la nym- phose {Torymus propinquus, Fœrst.). » Chaque tronc latéral donne naissance à onze troncs iatéro-dorsaux et onze troncs latéro-ventraux ; les troncs Iatéro-dorsaux se dirigent vers la face dorsale du corps, en suivant le bord antérieur des segments correspondants (segments trois à treize); ils se ramifient à la face dorsale du corps, au-dessus du cœur, sans s'anastomoser avec ceux issus du côté opposé du corps; ces troncs Iatéro-dorsaux émettent également des branches qui se ramifient dans l'intérieur du corps. Les troncs latéro-ventraux se di- visent rapidement en une branche interne et une branche superficielle, qui se dirige vers la face ventrale du corps; dans les larves qui vivent à l'intérieur d'un hôte, les troncs trachéens Iatéro-dorsaux et latéro-ventraux donnent naissance à un très grand nombre de branches sous-cutanées, qui permettent de penser, avec raison, que la res- piration de ces larves se fait par la peau, l'oxygène étant emprunté aux tissus de Thùle qui environnent le parasite; il suffit d'examiner une jeune larve AWphidius fabarum, M. ou lïApanieles pour être convaincu immédiatement de ce fait. » Dans les larves externes des Braconides et des Ichneumonides, les troncs latéro- ventraux superficiels situés dans les huit premiers segments abdominaux (segments cinq à douze du corps) se réunissent aux troncs correspondants issus du côté opposé ( G.iS ) du corps, formanl huit ironcs commissuraux latéio-vcntraux. Dnnslea Ic/inetimonicles, les trois j)ieiiiier.s troncs ialéro-venlraux (nnjsollioracique, niétallioraciquc, et celui du premier segment abdominal) sont unis entre cu\ par une commissure ([ui suffit à ca- ractériser une larve de ce groupe. » Les deux Ironcs latéraux émettent eu outre, en avant, deux forts rameaux qui se dirigent vers la lêle; en arrière, quelques rameaux destinés au quatorzième segment. » Ces fiiiis nous montrent que l'appareil respiratoire des larves des Hyménoptères entomophages, tout en étant bâti sur un même plan fonda- mental, présente des différences dans le nombre et la disposition de quelques-unes de ses parties, différences qui permettent d'établir des caractères distinctifs entre les larves des diverses familles. Malheureuse- ment nos connaissances sur ce sujet sont trop restreintes pour pouvoir tirer des conclusions générales, et établir les affinités de ces familles entre elles. » ZOOLOGIE. — Sur un organe non décrit, servant à la fermeture du réservoir du venin et sur le mode de fonctionnement de l'aiguillon chez les Fourmis. Note de M. CiiAKLES Jaxet, présentée par M. Emile Blanchard. « Le rôle originel de l'armure génitale 9 des Insectes est de conduire l'œuf au point où il doit être déposé. Cette armure présente une structure assez constante chez les Hyménoptères, mais cette constance ne va pas sans un certain nombre de modifications en rapport avec des adaptations spé- ciales. C'est ainsi que celte armure est transformée en un aiguillon défensif chez les Guêpes, les Abeilles et les Fourmis. » Je viens d'examiner, à nouveau, la structure, déjà si souvent décrite, de l'aiguillon des Myrinicincv, et j'ai trouvé, dans cet organe compliqué, un appareil d'arrêt du venin, qui parait avoir échappé à l'observation de mes devanciers. » Les parties fortement chitinisées qui constituent l'aiguillon sont : 1° une paire de stylets (S/j.), aiguilles flexibles, longues et acérées (J), pourvues chacune de deux lames obturatrices longitudinales (E. />. obt.), d'une double paire de pistons de refoulement du venin (K. F. L. G. Pi. ven.), d'une rainure de coulissage (A à F, Bain.), et dont la partie proximale est renflée en une crosse qui fournit l'insertion de puissants muscles pro- et rétracteurs; 2" un gorgeret (A à E, G à J, L, M, Gor.), sorte de gouttière élargie à sa partie supérieure (L), rétrécie en pointe mousse à sa partie ( 639 ) inférieure (J) et pourvue, sur chacun de ses deux bords, d'un rail de gui- dage (A à E, Rail) qui se trouve coiffé par la rainure du stylet correspon- dant. Les coupes (L, A à E, M à O) nous montrent que la partie supérieure du gorgerelloge un mamelon (Gor. mam.) à l'extrémité duquel débouchent les deux glandes de l'appareil. La région suivante (L), qui loge les quatre pistons, est encore assez large, mais la partie qui vient au delà se rétrécit en un tube étroit. C'est dans l'intérieur du mamelon que se trouve logé un appareil destiné, soit à fermer tout à fait hermétiquement, soit, au contraire, à ouvrir largement le canal de sortie du venin. » Le réservoir de la glande à venin acide (A à E, L à O, Gl. ven. aig.') se prolonge par un conduit allongé dont la propria est mince et dont le revê- tement chitineux interne est renforcé par des anneaux à la façon des tra- chées (L). La partie terminale du conduit, logée dans l'intérieur du mamelon, possède une propria très épaisse, et les anneaux de l'intima, anneaux qui empêchent le conduit de se fermer par accolement de ses parois, disparaissent pour faire place à un dispositif qui lui permet, au contraire, de se fermer complètement. La cuticule forme, en effet, sur la moitié dorsale du conduit, une armature chitineuse rigide (C, D, L, Arm. ch.) sur laquelle vient s'appliquer la moitié ventrale qui, elle, conserve une cuticule souple. Cette disposition est celle du repos et l'extrémité du canal de sortie du venin se trouve ainsi fermée d'une façon suffisante pour le cas d'un remplissage modéré de la glande. Cet appareil, normalement fermé par accolement de ses parties, est pourvu de deux paires de muscles (B à D, L à N, 31. ouv. ven., M . ferm. ven.) qui servent, l'une, à l'ouvrir largement, l'autre, à le fermer hermétiquement. Pour bien comprendre le mode de fonctionnement des muscles de fermeture, il faut examiner une coupe sagittale sur laquelle on voit nettement une mince lame chitineuse réfléchie qui vient se raccorder avec la parlic postérieure de la base du mamelon. Cette lame chitineuse porte, au milieu de sa bordure supérieure, une apophyse chitineuse (C, D, L, O, N, Apop/i.) sur laquelle s'attachent les muscles de fermeture. L'autre extrémité de chacun de ces muscles se fixe, par un tendon, à la plaque latérale de l'arceau ventral du douzième segment postcéphalique (B, Sei2t'). Lorsque ces muscles de fermeture sont contractés, ils produisent la fermeture hermétique du canal (O), Les muscles d'ouverture se fixent par des tendons situés à côté de ceux des muscles de fermeture, mais ils vont s'attacher sur la paroi ventrale flexible du canal et, en se contractant, ils écartent cette paroi de la partie dorsale. Le canal se trouve ainsi largement ouvert. Myrmica riibra. — Appareil d'arrêt cl appareil d'injection du venin. A à I. (loupes transversales de l'aiguillon. (On peut se rendre compte de la situation de ces coupes en se rcporlanl à la/ig. L.) A, coupe passant par la partie supérieur du gorgercl; I), C, D, coupes passant par l'appareil d'arrcîl; E, coupe passant près de rextréniité inférieure du mamelon obturateur : K, coupe d'un slvict immé- diatement au-dessus d'un piston de refoulement; G, coupe de l'aiguillon immédiatement au-dessus des pistons. Tandis que dans les coupes précédentes, les stylets sont figurés séparés du gorgerct, c'esl-idire dans la situation qu'ils occupent au moment de l'cclosion, ils sont, dans la /ig. G el (64i ) dans les deux suivantes, représentés unis au gorgeret dans la situation qu'ils occupent dès que l'aiguillon est apte à fonctionner; II, coupe prise à mi-hautenr entre les pistons de refoulement et l'extrémité de l'aiguillon; I, coupe voisine de l'extrémité. Sur cette dernière coupe on a représenté les valves protectrices de l'aiguillon. J, extrémité de l'aiguillon. K, coupe optique des pistons d'un stylet; L, coupe sagittale du mamelon obturateur de l'aiguillon, le canal du venin étant dilaté par le muscle d'ouverture; M, coupe frontale du mamelon passant par l'orifice de la glande alcaline; N, coupe frontale du mamelon passant par l'orifice de la glande acide; 0, aplatissement du canal du venin produit par la contraction du muscle de fermeture. Gross. : A à I, i33; J, 19G6; K, 266; L, 166; M etN, i33; O, 'Ai. — Aig., Aiguillon ; Apoph., Apophyse; Arm. ch., Armature cliitineusc; Ch. ven., chambre à venin; Cu. i. p., De.i. p., cuticule et propria du rectum; É'.rfi.BExuvies; G. n, Ganglions ner- veux; Gl., Glande; Gl. ace. ajg'.,Glande alcaline; G/, fera, a;^., G lande acide; Gorg-, Gorgeret; Gor.\a. /., Arcs latéraux; Gor. mani., Mamelon; Go/'g'. t'a/f., Valves; Int. p. a., Rectum; i. oôz., Lame obtura- trice; Lang., Languette; M. add. sty., Muscle adducteur; M. ferni. ven., M. de fermeture; M. i. p., M. du rectum; M. ouv. ven., M. d'ouverture; AI. prot. gorg., M. protracteur; M. ret. gorg., M. rétracteur; J/è. a. 5e. 10, Membrane articulaire; TV., Nerf; O. *., Organe scnsitif; Or., Orifice; P. s., Poil sensitif; Pi. tien., Piston ; Bail, Rail de guidage; 7?nm., Rainure; Se. n., n" anneau ; 5<^'/., Sty- lets; T. t., Trachée transversale; Ut., Utérus; Vag-, Vagin; c, Ventral. » La description qui précède nous permet de comprendre comment fonctionne l'ai- guillon. Pour piquer, l'animal applique, sur le corps de son ennemi, l'extrémité mousse du gorgeret, puis il fait pénétrer les stylets. Pour l'injection du venin, l'ai- guillon fonctionne comme une pompe aspirante et foulante. Le mamelon constitue un bouchon qui ferme la partie supérieure du corps de pompe. Le tube qui amène le venin proprement dit est pourvu d'un appareil qui peut, soit le fermer hermétiquement, soit l'ouvrir largement. Les lamelles transversales {Pi. ven.) jouent à la fois le rôle de soupapes qui laissent passer le liquide et de pistons qui l'aspirent d'un côté pour le refouler de l'autre. Au repos, le tube de sortie du venin est fermé par accolement de ses parois. Au moment de la descente du piston, le muscle d'ouverture ouvre le tube pour laisser sortir le venin. Lorsque les pistons remontent, le venin passe au- dessous d'eux, et lorsqu'ils descendent à nouveau le venin se trouve violemment injecté dans la plaie, tandis qu'une nouvelle cylindrée est appelée hors du réservoir. » GÉOLOGIE. — Nom^ellcs ohseivntioTis dans la grotte et la rivière souterraine de Han-sur-Lesse {Belgique). NoLe de M. Maktel, présentée par M. Albert Gaudry. « Dti 18 au 20 septembre 1898, j'ai exploré en détail la caverne de Han-sur-Lesse, avec le concours de M. E. Van den Broeck. » On sait que celte grotte (S*"" de développement connu) est traversée par la Lesse qui a perforé là un promontoire de calcaire givétien (aux strates inclinées de 60" à 70° vers le NO); la rivière, se perdant actuelle- ment au trou impénétrable de Belvaux (altitude iSg"" aux basses eaux), n'occupe plus que lors des crues exceptionnelles son ancien lit contour- nant le promontoire. ( 2a Si-fit. liiûS Cnurltes cnuîdvs- 'cv es "!'au^ dessus '1^]^%,/, cùv lay Sajle^ cUs JJivfivies icalitti Coupe longitudinale du SLn '■ 'Snûwa (désamorcé le 20 Sept. iSSSf (^_.j'?'->-î;yEau Bassin 'gg-«J - "^"ï; Cours inconnu deJaI.ssse ~^\ " souterreine. n Quand la Tamise cesse de fonctionner, le bras des Draperies se vide rapidement et ne garde plus d'eau que dans ses bas-fonds; celle-ci s'isole, devient stagnante comme C. R., 189S, 2« Semestre. (T. CXXVII N- 17.) 8G ( 644 ) nous l'avons vue, échappe à l'influence réchauffante estivale de la Lesse et sa tempé- rature tend à se rapprocher de la température moyenne annuelle du lieu (8°, 5), qui serait celle de toute la caverne sans l'intervention perturbatrice de la Lesse. » Ainsi se trouve infirmée, une fois déplus, l'ancienne croyance à l'uni- formité et à l'égalité de la température des cavernes que j'ai déjà souvent réfutée ici-mème (Comptes rendus, i2n)arsi894, 1 3 janvier et 20 avril 1896, 24 tuai et i4 juin 1897). » Peu de grottes nous ont fourni d'aussi grands écarts de température que Han les 19 et 20 septembre : 8°, 5 dans les bassins d'eau de simple in- filtration (air 9") des galeries sèches; 16°, 5 (et même 17°) dans la Lesse courante (air à i3° dans la salle de la Place d'Armes et à i4".5 dans celle du Grand-Dôme, toutes deux réchauffées par la Lesse, etc.). » La déperdition d'un demi-degré seulement entre la perte (à Belvaux 17", 5) et sa réapparition (loSo™ à vol d'oiseau, 17° le 20 septembre) nous a liénoncé, en outre, que le séjour de l'eau sous terre ne doit pas être très long ( Voir Comptes rendus, x3 janvier 1896). )) Une expérience de coloration nous a formellement confirmés dans cette idée. » Le 18 septembre, à ti^, M. van den Broeck jetait i"*? de fluorescéine au trou de Belvaux. Le 19 à midi, nous voyions arriver la caractéristique coloration verte la plus intense au pont du St^x (salle de la Place d'Armes) et celle-ci ne se manifestait à la sortie (4oo™ plus loin) qu'à 4*" de l'après-midi. » La fluorescéine a mis, par conséquent, vingt-quatre heures du trou de Belvaux à la sortie, dont quatre pour les 4oo derniers mètres. Au taux de 100™ à l'iieure, c'est donc al"" seulement que la Lesse parcourt de Belvaux à la Place d'Armes. Il n'y a pas à tenir compte d'une accélération due à la pente, qui est inférieure à i™. Cette lenteur de transmission se rapproche de celle (60™ à l'heure) que j'ai observée l'an dernier à la source de Sauve (Gard) {Comptes rendus, 29 novembre 1897). » Il est certain que, sur ses 2'™ encore inconnus, la Lesse parcourt, comme toutes les rivières souterraines que j'ai explorées, une série de siphons, de réservoirs et de trop-pleins. (Voir Comptes rendus, 7 no- vembre 1892, 19 juin 1893, 18 mai 1896, 17 janvier l'Sij'i.— Les abîmes.') » On connaissait déjà deux de ces siphons, profonds de 8"" à iS™, enti-e la sortie et le pont de la Place d'Armes; en amont du pont j'en ai découvert deux autres, le 20 septembre : l'un, grâce au bas niveau des eaux, était désamorcé de o^'jao seulement; j'ai pu le franchir à la nage et trouver au delà une voûte s'élevanl à lo"" de hauteur au-dessus d'un bassin rond de lo"" de diamètre environ ; fermé de toutes parts par des parois à pic, ce bassin est lui-même l'issue d'un autre siphon non désamorcé qui enlève tout espoir de remonter davantage vers l'amont. La cloclie que j'ai ainsi reconnue, et ( 645 ) qui est certainement précédée d'autres analogues plus ou moins vastes, achève d'ex- pliquer [comme La Foiba de Pisino en Istrie {Comptes rendus, 28 décembre 1896) et Les avens de Sauve, Gard [Comptes rendus, 17 janvier 1896)], pourquoi l'eau, arrêtée par tant de siphons successifs, doit se mettre assez lentement en pression avant de monter, à la Place d'Armes, au niveau nécessaire pour amorcer la Tamise et pour faire déborder des eaux troubles dans le bras de la Salle des Draperies. » En résumé, la Lesse souterraine est bien un courant unique, à trop- pleins temporaires, et la partie inconnue de son cours doit mesurer seule- ment 2*"" environ. » Enfin, sans relater ici nos autres observations, d'ordre géologique, nous avons acquis la quasi-certitude que, sur le plateau à l'ouest du trou de Belvaux, la petite caverne obstruée, appelée le Trou-Picot, doit commu- niquer avec le canal inconnu de la Lesse. Nous avons instamment prié MM. le baron de Spandl et de Pierpont, propriétaires de la grotte de Han, de faire exécuter au Trou-Picot les travaux de déblaiement nécessaires pour tenter d'accéder à ce canal. » La séance est levée à 4 heures un quart. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 24 octobre 1898. Œuvres complètes de Laplace, publiées sous les auspices de l'Académie des Sciences par les Secrétaires perpétuels. Tome douzième. Paris, Gau- thier-Villars et fds, 1898; I vol. in-4''. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de l'Institut, Professeur de Botanique à la Sorbonne. Tome dixième. Livraison du i5 octobre 1898. N° 118. Paris, Paul Dupont, 1898; i fasc. in-S". Bulletin international du Ikireau central météorologique de France. Le Di- recteur: E. Mascart. Fascicules n"^ 251 à 281 ; in-4". Les savants modernes; leur vie et leurs travaux, d'après les documents académiques choisis et abrégés par A. Rebière. Paris, Nony et G'", 1899; I vol. in-8°. (Hommage de l'auteur.) La vie à Madagascar, par Henri Mager. Paris, Firmin-Didot ; i vol. in-8''. (Hommage de Fauteur.) ( 646 ) Rei'ue des questions scientifiques, jiublice par la Société scientifique de Bruxelles. Deuxième série. Tome XIV. 20 oclobre i8l)8. Louvain, M.-J. Tliirion, 1898; i vol. in-8". tinnales de la Société royale inalacologique de Belgique. Tome XX. Année 189;). Bruxelles, P. Weissenbruch ; 1 vol. in-8". Nouvelles Annales de Mathématiques, Journal des candidats aux Ecoles spéciales, à la Licence et à l'Agrégation, dirigé par C.-A. Laisant, Répéti- teur à l'École Polytechnique, etc., et X. Antomaiii, Professeur de Mathé- matiques spéciales au Lycée Carnot, etc. Troisième série. Tome XVI IL Octobre 1898. Paris, Gauthicr-Villars, 1898; i fasc. in-8**. Archives des Sciences physiques et naturelles . 1^° iO . i5 octobre 1898. (ie- nève-Paris, G. Masson, 1898; r vol. in-8''. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la Sn de l'année, deux Yoluraes in-4- Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr. - Autres pays : les Irais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen. Angers. Brest. chez Messieurs : .... Ferryn frères. iChaix. Jourdan. Ruir. Amiens Courlin-Hecquet. \ Germain etGrassin. ' ' ' j Lachése. " Bayonne Jérôme. Besançon Jacquard. / Feret. Bordeaux j Laurens. ( Muller (G.). Bourges Renaud. iDerrieii. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. Caen Jou.Tn. Chamber) Perrin. Cherbourg j ^' ( Marguerie. />/ , r, l Juliot. Clermont-Ferr... { Ribou-Collay. , Lamarche. Dijon Ratel. ' Rey. Douai jLauverjal. ( Degez. Grenoble ! '^"''"- ( Gratier et C". La Rochelle Foucher. Le Havre j Bourdignon. ( Dombre. Lille jThorez. ( Quarré. Lorient. chez Messieurs : ( Baumal. 1 M"' Texier. (Bernoux et Cumin Georg. L.Yon , Côte. \ Savy. 1 Vilte. Marseille Ruât. I Calas. \ Coulet. Martial Place. I Jacques. Nancy j Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. Loiseau. Veloppé. Barma. Visconti et C". Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Marche. Jiennes Piihon et Hervé. Hoche/ort Girard (M""). \ Langlois. ( Lestringant. S'-Ètienne Chevalier. \ Bastide. ( Rumèbe. J Gimct. \ Privât. , Boisselier. Tours ] Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. On souscrit, à l'Étranger, Montpellier Moulins . . . . K ail tes . Nice A/me Orlea Poitiers. Bennes RocheJ Rouen. S'-Étie Toulon.. Toulouse Tours... . Valenciennes. Amsterdam . Athènes Barcelone Berlin . Berne . . . Bologne. Bruxelles.. Bucharest. Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague Florence Gand Gènes Genève. . La Haye. Lausanne. Leipzig. Liège. chez Messieurs : ( Feikeina Caarelsen I et C". Beck. Verdaguer. I Asher et C". \ Dames. , Friedlander et fils. f Mayer et Millier. Sclimid et Krancke. Zauiclielli. / Lamerlin. I Mayolezet Audiarte. ( Lebégue et C". ( Sotcheok et C°. i Millier ( Carol). Killan. Deighton, BellelC». Cammerineyer. Olto Keil. Host et lils. Seeber. Hoste. Beuf. Cherbuliez. Georg. Stapelmohr. Bel in fan te frères. Benda. Payol. Barth. Brockhaus. Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. Desoer. Gnusè. Londres . Luxembourg . . . Madrid Milan . . Moscou. Map les. /Veiv- York. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome. Rotterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg. Turin. Varsovie. Vérone . . . Vienne . Ziirich. chez Messieurs : I Dulau. ) Hachette et C'v V. Buck. / Libr. Gutenberg. ) Romo y Fussel. i Gonzalés e hijos. l F. Fé. ( Bocca frères. ' Hœpli. T;isle\in. i Prass. ! Marghieri di Giu». ' Pellerano., i Dyrsen et Pfeiffer. j Slechert. ' LenickeetBuerhner Rousseau. Parker et C" Clausen. Magalhaès et Moniz. Rivnac. Garnier. I Bocca frères. Loescheret C". Kramers et fils. Samson et Wallin Zinserling. WolIT. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSeliici Gebethner et Wolll Drucker. Frick. Gerold et C". Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61,— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à .91.— (i" Janvier 1866 à 3i Décembre 18S0.) Volume in-^"; 1889. l'nx 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ^ Tome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DcRBEset A.-J.-J. Solibr. - Mémoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent les ..omètes, par M.Hansen.— Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les pUènoménes digestifs, particulièrement, dans la digestion des matière» jrasses, par M. Clacde Bernabd. Volume in-4°, avec Sa planches; i8â6 j5 i^ Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Behedes. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science^ )Our le concours de i853, et puis remise pourcelui de iS56, savoir :/)< Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ' mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature des rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Brosm. In-4«, avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. & la môme Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. W 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance d,, 2\ oct.)1).e 1898.) MEMOIRES ET COMMLXICATIO.XS DKS MRMIiRES ET DES COURRSPOND.VNTS DE L'ACADfiMlE. Pages. M. KM1I.K l'h Aiii.. — Sur les iiiUisinles iliiiililcs (le sccomlc espère dans la lliéorie ■les surfilées al^iibriqucs '179 M. IlF.Mir MaissAN.— Propriétés (lu calcium. :')S4 MM. C. l'iuKDKL el A. GoiiGF.u. — Sur la liée ■lUipiisilidii, par le rlilorure d'iilumi- niuui, d'un carbure salure llm-aire .')()(> Pages. M. I,. l'ii ii.NAia». — Sur le mode paiiiculier de foruKition du pollen riiez les Magnolia. 'h4 .M. iii; JuNQUlKiiKS. — Kxlension du n° 1(12 des « Disqnisitiones aritliuielic:c >i de Ga uss 'ii)() M. .\i'i>KT.i. est adjoint à la Commission du prix l"ourucyron (ioi COIUlESPO]\I)Ai\CE. M. H. PoixcAiii; pri'-scnle à l'Académie le l'cinie \It des « liKuvres complètes de Laplaie : Mémoires extiaits des Hccueils de r Vcadémie des Sciences M. le SKcnKTAHii; I'hiu-ktiki. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une Tlié.se de M. Delépine. inti- tulée n .\iiiines el amidcs dérivés des :ildéliydes » iM. IlATT présente à l'.^cadémie une feuille uou>clleMient gravi'-c de la Carie liydro- ^raplii<|ut; des ci'iles de Corse iM. G. liiGOLiiDAN. — Observations de la nouvelle comète Brooks (i8()S, ocl. :»>), faites à l'Observatoire de Paris (équa- lorial de la lour de l'Ouest) l\l. V.. CiocusAT. — Sur les intégrales inler- médiaircs des équations du second oixlrc. M. Lr.Ai;. — Sur les points singuliers situes sur b; cercle de convergence et sur lu sommation des séries divergenles M. Fr(pt. — Mesure de la vitesse du son... M. A. GriLi.iiMiN. — Sur les sons des cordes. ■M. II. WiLDK. — Sur le poids atomique du tellure, en rclalion avec les prcqiortions multiples des poids atomiques des autres corps simples M. H. Wii.Di;. — Sur les positions du tel- lure el de l'iode, dans les systèmes pério- BixLETiN" nini.iO(;nAPHiori-; . 602 CoS 603 (JiJC) tiiV. diques des éléments M. J. Kkiiek. — Sur l'amalgame de calcium. M. I,.-A. Hali.opeai). - Action des sulfates métalliques sur le pai-alungstate de po- tassium iM. Makckl DELiiPiNE. — Sur les aminés cl les amides dérivés des aldéhydes M. I>. MAQiiKNNt;. — Sur les cbangcmenls de composition qu'éprouvent les graines oléagineuses au cours de la germination. M. J.-A. CoRDiKii. — Conlribulion à la bio- logie des levures de vin M. Paul Vlii.le.min. — Les caractères spé- ciliques du Cbampignon du Muguet (En- (lomvces albicans ) M. Lotis Itoui.E. — Sur la place des Piio- riinidiens dans la classilication des ani- maux et s\ir leurs relations avec les Ver- tébrés M. L.-G. SEunAT. — Sur l'appareil respi- ratoire des larves des Hyménoptères ento- mopbages M. CiiAHLKS Janet. — Sur un organe non décrit, servanl à la fermeture du réser- voir du venin, el sur le mode de fonction- nement de l'aiguillon chez les Kourmis.. .M. Maiîtel. — Nouvelles observations dans la grolte cl la rivière souterraine de llan- sur-Lcsse ( Belgique ) 616, O18 (iîo 638 G3o Ii3(i 0.38 (i^I f.iS PARIS. - («PlUMKKtlï (i\U rHIBK-VtLLARS. Quai des Grands-Auguslins; Sa. t.e fieront .' GAt(iili:H-ViLi.Al(». 1898 SECOND SEMESTRE. NOV 19 18Ô8 COMPTES RENDUS 3^2-/ HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR rnn. EiBS SBCnÉTAIRES PBRPÉTlJECiS. TOME CXXVII. r 18 (3r Octobre 1898). PARIS, GAUTHIER-YILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai (les Graiids-Auijustins, 55. 1898 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. mm oOpMg^i Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Article l*'. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou oarunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 i)ages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rs jiorts relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononces en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires S( tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fi pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem rimj)rimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à lo heures du malin; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire estinséré dans le fo?7?p/ere; actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu i vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de })lanches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'v a d'exception que pour les Rapport.' les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rai)port sur la situalion des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du ) sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance suivî COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 51 OCTOBRE 1898, PRÉSIDENCE DE M. WOLF. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Remarques sur la polarisation rotatoire magnétique et la dispersion anomale, à l'occasion d'une expérience nouvelle de MM. D. Macaluso et O.-M. Corbino; par M. Henri Becquekel. « Le 17 octobre dernier ('), MM. D. Macaluso et O.-M. Corbino ont présenté à l'Académie une expérience très remarquable dont l'explication me paraît se relier intimement aux phénomènes connus de la polarisation rotatoire magnétique et plus particulièrement aux expériences publiées par M. Cotton en 1896 (-) ainsi qu'à diverses recherches que j'ai publiées sur cette question. (•) Comptes rendus, t. CXXVII, p. 548. (^) Thèse pour le Doctoral eilournsX L'Éclairage électrique, 1896. G. R., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVII, N» 18.) ^7 ( 658 ) » Je rappellerai d'abord l'expérience nouvelle de MM. Macaliiso et Corbino : » Au travers des armatures percées d'un électro-aimant, placées entre deux niçois, on fait passer, parallèlement au cliamp magnétique, un fais- ceau de lumière blanche cpron analyse au moyen d'un spectroscope très dispersif; entre les armatures on dispose un brûleur avec une parcelle de chlorure de sodium, el l'on observe alors, dans le spectre, les deux bandes d'absorption D, et D^ rpi'il convient d'obtenir larges. Dans ces conditions, si l'on ferme le courant de l'électro-aimant, on voit apparaître, de part et d'autre de chacune des raies D, des bandes alternativement obscures et brillantes qui se déplacent lorsqu'on fait tourner l'analyseur. )) MM. Macahiso et Corbino ont reconnu que ces bandes sont dues à un phénomène de polarisation rotatoire magnétique; elles constituent, de part et d'autre de chaque raie D, un spectre cannelé de Fizeau et Foucault, montrant que, au travers de la flamme du sodium, les radiations qui, dans le spectre, avoisinenl immédiatement chaque bande d'absorption, subissent une rotation magnétique considérable, (|ui grandit à mesure que leur lon- gueur d'onde est plus voisine de celle de la raie d'absorption. Lorsque les niçois sont parallèles, la bande obscure la plus éloignée de la raie corres- pond à une rotation du plan de polarisation égale à 90". » J'ai répété très facilement cette expérience. En utilisant le troisième ou le quatrième spectre d'un réseau Rowland, on constate très nettement, de part et d'autre des raies D, des bandes sombres qui se déplacent avec l'analyseur. » Un des caractères de ces bandes est qu'elles sont parfois très mobiles suivant la largeur plus ou moins grande des raies D, et D^, c'est-à-dire suivant la quantité plus ou moins grande de vapeur de sodium qui se trouve dans la flamme du brûleur, et suivant l'épaisseur de cette flamme. En ré- glant la quantité de sodium de la flamme on obtient des bandes assez fixes. On vérifie alors les divers caractères signalés par les auteurs italiens, et qui ne laissent aucun doute sur la nature du phénomène. » Voici, en outre, quelques particularités que j"ai été à même d'observer : lorsque les deux niçois sont parallèles, l'aspect et la position des bandes ne changent pas quand on renverse le sens du courant de l'électro-aimant. Il en est de même quand les niçois sont croisés à angle droit, mais dans ces conditions l'expérience est encore plus frappante. En effet, en l'absence du courant, la lumière blanche traversant la flamme est interceptée parles niçois croisés, le champ est alors obscur et les raies D émises par le brû- ( 649 ) leur ne sont que très faiblement lumineuses; si l'on vient à faire passer le courant, on voit apparaître, dans le spectre, deux bandes très lumineuses de chaque côté de chacune des raies D, exactement à la place où l'on ob- servait des bandes obscures dans le cas des niçois parallèles. Ce sont les radiations dont le plan de polarisation a tourné de 90° dans le champ ma- gnétique. )) Quand les niçois sont croisés à 45° l'aspect des bandes et leur position diffèrent suivant le sens du courant et le sens de la rotation des niçois. I>orsque ceux-ci ont été tournés dans le sens de la rotation magnétique les bandes obscures se rapprochent des raies D, et Do- Elles s'en écartent dans le sens contraire. » Un fait important qui ne me paraît pas avoir été signalé est que l'écar- tement des bandes autour de D, et de D^ est notablement différent. )) Je cite à titre d'exemple les longueurs d'onde approchées des radia- tions qui dans une expérience subissaient des rotations de 45°, de 90° et de 270°. Ces nombres sont relatifs à l'état particulier de la flamme, état qu'on peut caractériser en notant la largeur des bandes d'absorption. Dans l'expérience que je rapporte, l'absorption autour de D, était sensible de 01^,58963 à 0^^,58957 et l'absorption de D^ de 0(^,08903 à 01^,58895, en admettant pour D, et D. à i5° les longueurs d'onde 01^,589593 et 01^,588996. » Le champ magnétique était en moyenne de 775o unités C.G.S; le phénomène de Zeeman ne donnait pas une variation de longueur d'onde supérieure à ±01^,000019. Les longueurs d'onde moyennes des bandes relevées ont été approximativement les suivantes : Rotation magnétique. Longueurs d'onde moyennes, o 45 90 270 » 270 90 45 » On voit qu'autour de D, l'écartement des bandes est environ les trois quarts de ce qu'il est autour de Do. On sait déjà que les raies D, et Do se comportent différemment dans le phénomène du renversement spontané, et dans le phénomène de Zeeman; l'expérience qui nous occupe 0,58975 0,58971 0,58963 H- 0,58920 0,58915 0 , 58905 0,58957 0,58948 0,58945 0,58994 0, 58886 o,5888o ( 65o ) paraît également de nature à caractériser l'individualité de certaines raies. » MM. Macaiuso et Corbino ont répété leur expérience avec la raie rouge du lithium. )) Il résulte de ces observations que certaines vapeurs incandescentes ont, pour les. radiations très voisines de celles qu'elles absori)ent, un pouvoir rotatoire magnétique considérable, qui atteint 5oooo fois, looooofois et peut-être plus encore, le pouvoir rotatoire des radiations éloignées des bandes d'absorption. M Le fait d'un accroissement notable du pouvoir rotatoire magnétique, pour des radiations dont la longueur d'onde est de plus en plus voisine de celle des bandes d'absorption, a été signalé pour la première fois, dans certains liquides absorbants, par M. Cotton, qui a rattaché ce phénomène à la variation rapide des indices de réfraction pour ces radiations ( ' ). Cette variation des indices est, comme on le sait, la cause de la dispersion ano- male découverte par M. Le Roux, généralisée par M. Christiansen et pré- cisée par l'expérience des prismes croisés de M. Kundt. » Or j'ai été conduit (-) à supposer que les pouvoirs rotatoires magné- tiques des corps devaient être proportionnels à une fonction de leurs pro- priétés magnétiques et à l'expression >- -y. > dans laquelle >. désigne la lon- gueur d'onde de la lumière, etn l'indice de réfraction correspondant. Cette ex|)rcssion s'accorde avec les mesures faites sur les corps solides, liquides et gazeux, et rend compte également desobservations deM. Cotton, caron sait, par l'expérience de Rundt, que, dans le voisinage d'une bande d'absorption, la valeur de -jr- est rapidement croissante à mesure que l'on pénètre dans la bande. » Le phénomène observé par MM. Macaiuso et Corbino, est donc la ma- nifestation d'un fait connu, mais ce qu'il nous apprend de nouveau et d'important, c'est que dans le voisinage immédiat des bandes d'absorption d'une vapeur incandescente, telle que la vapeur de sodium ou dejithium, la valeur de -j^ paraît devoir être considérée comme devenant infiniment grande; et la manifestation dece fait est réalisée par une expérience d'une grande élégance. (') On ne doit pas rapporter à cette cause la dispersion particulière des plans de polarisation dans les corps doués d'un pouvoir rotatoire magnétique négatif. (*) Comptes rendus, t. CXXV, p. 679. (65i) » Les essais que j'ai tentés jusqu'ici pour répéter cette même expérience avec une vapeur absorbante à basse température, comme la vapeur d'iode, ou avec des dissolutions absorbantes diverses, n'ont pas donné de résultat, quoique les expériences de M. Cotton ne laissent pas de doute sur l'exis- tence du phénomène anomal; mais ces expériences montrent également que, dans le cas de l'absorption à basse température, la variation de la ro- tation magnétique dans les régions d'absorption accessibles à l'expérience est relativemen tfaible, ce qui, dans notre hypothèse, correspond à une va- riation peu rapide de l'indice en fonction de la longueur d'onde. » En résumé, l'expérience nouvelle de MM. Macaluso et Corbino offre le plus grand intérêt en ce qu'elle montre, d'une manière particulièrement délicate, les perturbations profondes qu'apportent à la propagation de la lumière les mouvements propres des milieux transparents lorsque ces der- niers vibrent presque à l'unisson des mouvements lumineux qui les tra- versent. » PHYSIOLOGIE. — Particularités relatives à l'innervation et aux propriétés physiologiques générales des nerfs du sphincter ani. Note de MM. S. Ar- LoixG et Edouard Ciiaxtre. « I. Le sphincter reçoit des rameaux nerveux qui s'étendent jusqu'au col de la vessie. Ces rameaux sont pairs et symétriques, de sorte que le muscle, bien qu'impair et médian, semble schématiquement constitué de deux moitiés arciformes soudées bout à bout et possédant chacune leur innervation propre. » Si ce schéma était l'expression de la réalité, la constriction circulaire du sphincter exigerait l'intervention simultanée des deux nerfs de l'or- gane, ou encore la contraction d'une moitié entraînerait )i relâchement de l'autre. Or, il n'en est rien et, comme nous le verrons dans une Note ultérieure, la section unilatérale des nerfs ne modifie pas le fonctionnement du sphincter d'une façon sensible. En considération de ces faits, on est disposé à admettre, au contraire, que les deux moitiés arciformes du sphincter semblent se pénétrer mutuellement vers leurs extrémités et souder leurs fibres ou bien encore que le domaine de chaque nerf, malgré la symétrie apparente de la distribution, dépasse la ligne médiane et empiète sur le domaine de l'autre. ( 652 } » Nous déduisons ces hypothèses du mode de propagation de la contrac- tion dans le sphincter sous l'influence de l'excitation de ses nerfs, pris iso- lément. La contraction passe toujours de la moitié dont le nerf est excité à l'autre moilic. M l'our observer ce phénomène, il faut enlever le sphincter avec ses nerfs, le transformer rapidement en une bande contractile rectangulaire et, dans ce but, le diviser sur la ligne médiane inférieure, l'étaler à la sur- face d'une lame de liège et le tendre à l'aide de poids attachés aux deux extrémités. De plus, on le fixe en plantant quelques épingles suivant la ligne médiane supérieure et l'on place une pince myographique sur la moitié droite et sur la moitié gauche, pince qu'on relie à deux tambours à levier. » Toutes ces manœuvres exigent beaucoup de célérité, afin de ne pas laisser disparaître l'excitabilité du bout périphérique des nerfs. Le succès en est favorisé par quelques précautions préalables. Ainsi, il est bon de préparer l'ablation des organes précités sur l'animal vivant, dont la sensi- bilité est supprimée par la section de la moelle épinière au collet du bulbe et la respiration entretenue artificiellement. Sur un tel sujet, l'on va à la recherche des nerfs, on les coupe, on isole les bouts périphériques sur une certaine longueur, on circonscrit le sphincter; enfin, on enlève muscle et nerfs et l'on se débarrasse rapidement des lambeaux de peau ou de mu- queuse capables de nuire à la bonne adaptation des pinces myographiqnes. L'ablation faite, on prend des dispositions pour retarder, autant que pos- sible, les effets de la dessiccation. )) Quand ces préparatifs sont terminés, si l'on excite l'un des nerfs avec des courants induits isolés ou tétanisants, les deux pinces myographiqucs donnent en même temps des courbes positives; toutefois, la pince située sur la moitié qui répond au nerf excité fournit un tracé dont l'amplitude est un peu plus grande que celle du tracé de la pince symétrique. Si l'on passe à l'autre nerf, on obtient des résultats analogues. )) La bande musculaire sphinctcrienne s'est donc contractée tout entière sous l'influence de l'excitation d'un seul nerf, puisqu'elle a augmenté d'épaisseur en même temps qu'elle s'est raccourcie dans toutes ses parties. » Deux explications sont plausibles pour rendre compte de ce phéno- mène : ou bien les fibres musculaires possèdent toute la loui^ueur du muscle et reçoivent une plaque motrice terminale des nerfs correspon- dants à droite et à gauche, ou bien les ramifications des nerfs, après avoir ( 653 ) fourni des plaques motrices, principalement aux fibres du côté correspon- dant, lancent quelques fines arbuscules terminales sur les fibres muscu- laires de la moitié opposée. » A laquelle doit-on se rattacher de préférence? « Nous nous rattacherons à la seconde, pour deux raisons : i" parce que la contraction, liée à l'excitation d'un nerf, au lieu de s'établir uni- formément dans toute l'étendue du muscle, comme elle le ferait si toutes les fibres étaient continues d'un bout à l'autre et placées sous l'empire du nerf excité, s'affaiblit en se propageant au delà de la ligne médiane; 2° parce que l'excitation directe de la bande musculaire donne exactement les mêmes résultats. » Nous voyons une nouvelle preuve de l'intervention du système ner- veux dans ce fait qu'à un certain moment, lorsque les nerfs intra- musculaires se fatiguent, la contraction finit par se localiser presque entièrement dans la moitié du muscle qui reçoit l'excitation et ne se pro- page plus à l'autre moitié. » II. Si l'on compare les nerfs du sphincter et les nerfs mixtes des membres au point de vue de l'excitabilité, on relève une différence qui mérite d'être signalée. » Les branches nerveuses du sphincter perdent leur excitabilité plus vite que les nerfs mixtes des membres. Si on lance, au même instant, une série de courants induits isolés, à l'aide d'excitateurs doubles, dans le bout péri- phérique du nerf honteux et du nerf du court jambier latéral du chien, on constate que le sphincter cesse de répondre aux excitations bien avant le muscle du membre. Lorsque apparaît la fatigue, le nerf réagit encore un instant aux courants induits d'ouverture selon les règles classiques. » Dans notre Communication du 3i mai 1897, nous avons montré que les branches nerveuses paires qui se rendent au sphincter renferment un certain nombre de fibres sensitives dont l'excitation peut déterminer la contraction réflexe du muscle. L'excitabilité de ces fibres persiste davantage que celle des fibres motrices, de sorte qu'une excitation appliquée sur le trajet d'un nerf intact, mais soumis déjà à des excitations répétées, est capable d'entraîner la contraction du sphincter par voie réflexe et non par voie directe. » Des faits précités il résulte : » 1° Que les branches terminales des nerfs honteux franchissent la ligne médiane et que chaque groupe latéral tient sous sa dépendance la plus grande partie des fibres musculaires du sphincter; ( 654 ) M 2° Que la résistance aux causes capables d'altérer l'excitabilité est moins grande dans les nerfs du sphincter que dans les nerfs mixtes des membres; » 3° Que l'excitabilité persiste plus longtemps dans les fibres sensitives que dans les fibres motrices des nerfs honteux. « CORRESPONDANCE. Le Comité du monument Pasteur, a Lille, informe l'Académie qu'il a décidé d'ajourner à une date ultérieure l'inauguration de la statue et de l'Institut Pasteur, qui avait été primitivement fixée au 5 novembre pro- chain. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une brochure de M. de Lappare nt ayAnl pour titre : « Le Vésuve et la Somma » ; 2." Un Ouvrage de M. W. de Fonvielle intitulé : « Les Ballons-sondes et les ascensions internationales ». (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) 3" Un Ouvrage de M. d'André intitulé : « La Rasance des terrains avec le clipsomètre ». (Renvoi aux concours des prix Jérôme Ponli et Houlle- vigue.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries divergentes et les fonctions définies par un développement de Taylor. Note de M. Le Rov, pré- sentée par M. Appell. « M. Leau a publié, dans le dernier numéro des Comptes rendus, une Note qui m'amène à faire connaître certains résultats que j'ai obtenus. » I. Considérons une série entière ic,!-". convergente dans le cercle de rayon I. Supposons que l'on puisse construire une fonction . » 3° /(s) n'est pas uniforme; le calcul du saut brusque subi par l'intégrale quand on franchit la coupure donne les diverses déterminations de f(^z). » On a donc résolu complètement le problème du prolongement analy- tique de la série. » II. Je citerai les cas suivants, où l'on peut affirmer que s = i est le seul point singulier : - » 1° Si a„ est développable, pour n suffisamment grand, suivant les puissances positives, entières ou fractionnaires, de -• (On peut même supposer que ce développement contienne un nombre limité de termes affectés d'un exposant négatif.) M 2° Si a„ est holomorphe en j — ; » 3° Si a„ r= y]-7(L^)'', la série 2|a,, | étant convergente; " ^'° Si ^n = ^l~^.^ «^'ec «^> -i; » 5" Si a„ est lui-même une fonction holomorphe de n du type que nous étudions, le point — i étant le seul point singulier; « Enfin, si a„ peut être mis sous la forme en question, il en est de même de la différence ( - i)"A'"'a(,. » III. Des conclusions analogues sont encore vraies, si l'on peut mettre la série sous la forme / ':^(^x) h.{x,z)dx, A étant holomorphe en :; autour de l'origine. Je citerai les exemples suivants : » 1° Si a„=: V-^/i/', la série 2|a^|^-'' étant convergente (/■^>o), f {z) est uniforme et holomorphe à l'extérieur d'une courbe fermée en- tourant le point z = i et laissant au dehors le point z -^ o. Si k peut être aussi grand que l'on veut, f{z) n'a pas d'autre point singulier que z -- i. » 2" Si la série i| A'"'ao| est convergente, /(s) est holomorphe dans la région située du même côté que l'origine par rapport à une certaine pa- rallèle à OY. C. a., iS6ol" tendant vers zéro, f{z) est uniforme et n'a qu'un seul point singulier à distance finie : ~- ^ y' » 4" Si a,^ — i,, / rfÇx")dœ, |A'"' èoj" tendantvers zéro, /(::) n'est plus ■ 0 uniforme, mais n'a toujours que le point singulier z — r. » Il serait aisé de multiplier ces exemples. » IV. La considération des polynômes de Legendre X„ permet de re- connaître si l'on peut réaliser les égalités a„ = / (!^(x)x" dx. Soit X„(a) ce que devient X„ quand on remplace x'' par y.^. Si la série 2 (2« f- i)X„(a)X„(a;) définit une fonction intégrable de — i à -(- i, /(z) est holomorphe en tout point du plan, sauf peut-être pour les valeurs réelles de z supérieures à i en valeur absolue; si même celte série définit une fonction holomorphe pour |j;|<^i, /(:■) n'a pas d'autres points sin- i(uliers que z - dz i. » V, On peut encore poser : <{x)x"dx, ou bien «/,= / f{x)x"dx. » Ou obtient encore des théorèmes analogues à ceux du n° I. La consi- dération de certains polynômes (polynômes de M. Hermite ou polynômes obtenus par le développement de e '"^^ suivant les puissances dez) permet d'énoncer des théorèmes semblables à celui du n° IV. i On parvient ainsi à donner un sens à certaines séries entières toujours divergentes : telles sont la série Inlz" et la série de Stirling. Plus généra- lement, on peut traiter de la sorte des classes étendues de séries asympto- tiques de M. Poincaré. I) VI. On remarquera que ces méthodes donnent une solution du pro- blème des séries divergentes : à la série Ix,, je fais correspondre la valeur /(i) et, si cette valeur existe (unique ou non), je dis que la série est somrnable. On peut procéder de plusieurs façons pour sommer une série : si ces diverses façons donnent le même résultat (quant aux valeurs obtenues, mais non pas forcément quant aux régions de sommabdité), la f 657 ; série est dite absolument sommable. C'est ce qui a lieu si 2a„:;"a un cercle de convergence (condition suffisante, mais non nécessaire). » Une série absolument sommable peut être maniée comme une série convergente, par exemple au point de vue de la dérivation et de l'intégra- tion terme à terme. » La théorie des séries sommablesdeM. Borel, consistant à mettre i3c„=" sous la forme / e^'^Y{zx)dx avec F(^) = ^—^t", est un cas très particu- lier de la théorie précédente qui permet d'obtenir des résultats beaucoup plus généraux. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. - Une propriété d'une intégrale première des équations de la dynamique à deux variables et à potentiel homogène. Note de MM. W. Ebert et J. Perchot, présentée par M. Poincaré. « Nous considérons les deux équations (') et nous posons d}x I ( y\ dt- xP \.r J y -r'-^"". v-^y ^"_^^' ^"—'^y' ^--di' y-Tt' ^-^' y-^ X Soit une intégrale première f{x, x' , y, j'')= const. On a Cette égalité devient une identité en x, y, x', y' quand on y remplace x" et j" par leur valeur (i). » Nous posons (3) y = kx, y'r^-^kx' ( <"« ) et donnons à /• une valeur particulière déterminée par l'équation (4) îiÏL^L, /(x, x' y, y) devient une fonction g{x, x'), f\x,x' , kx, kx') = g(x, x'). Nous nous proposons d'indiquer la forme de g(x, x') en x et x'. 11 On a (5) dx dœ dy dx' dx' dy' A cause des relations (3), (4) et (5) l'équation (a) devient ou dg , ., de dx dx dx xv dx' » Il en résulte que la forme générale de ^§"(0:;, x'') est la fonction aibitraire / peut d'ailleurs se réduire à une constante et même à zéro. » Dans le cas particulier d'un potentiel \Mx,y) homogène et de degré — /7 -t- I , on peut poser Kl) U(a:,j)=^V(e). et l'on a J^'équation en A est donc (8) (i4-P)V'(A) -^-(/'- \)k\{k) = o, » On peut aisément vérifier que les intégrales connues des équations de la forme (1) ont bien la propriété énoncée. ( 659 ) » L'emploi des coordonnées polaires permet une interprétation géomé- trique des considérations précédentes. T^ ■ dr , dw , _- W(m'") » Posons X = rcostv, y — rsmit', -^z^/, -7-=nf, U — — ;^-r • 11 Soit encore une intégrale première f{r,w,r' ,w') = const. On a identiquement df . df . dr dw dr df r(i-/>)W(.^) , ^^,2! , ^/rw'(.r) 2,' 1 En y faisant w = o, et en déterminant (*'o par l'équation (9) W'(^v„).-o, l'identité précédente devient df , \W(wo1 df, » Elle admet l'intégrale et » L'équation (4), en coordonnées cartésiennes, correspond à l'équa- tion (9) en coordonnées polaires. Celle-ci donne les valeurs de w pour les points où la force est dirigée suivant le rayon vecteur et où la tangente à la courbe potentielle lui est perpendiculaire. Si les coordonnées x,y d'un point matériel et les valeurs correspondantes a;', y' de sa vitesse satisfai- saient, à un moment donné, aux équations (3), k étant défini par (4), elles y satisferaient sans cesse et le point se déplacerait sur ce rayon vecteur. » PHYSIQUE. — Sur le rapport y des deux chaleurs spécifiques des gaz ; sa varia- tion avec la température. Note de M. A. Leduc, présentée par M. Lipp- mann. « Il semble que la meilleure méthode pour déterminer le rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz, et surtout pour en étudier la variation avec la température, consiste à le déduire de la vitesse du son. ( 66o ) » Examinons d'abord si l'on peut considérer cette vitesse comme suffi- samment connue pour cet objet. » Vitesse du son dans l'air sec à o°. — Parmi les déterminations qui pa- raissent le plus parfaites se placent au premier rang celles de MM. Wùll- ner, Blaikicy, Violle et Yautbier. Ces expériences, effectuées par trois méthodes différentes, ont donné respectivement, pour la vitesse du son dans l'air sec à o°, 33i»',898, 33i™,676 et 33i"',io. » T/accord des deux premiers nombres avec le troisième est insuffisant; l'usage d'une moyenne cpielconque de ces trois nombres ne saurait con- duire à des résultats intéressants. » Les expériences de Wûllner ( ' ) ont l'avantage d'avoir été exécutées sur de l'air parfaitement desséché, et à o° même. Il est peu probable, ainsi que le remarque l'auteur, que la somme algébrique des diverses erreurs dépasse j^. J'ai indiqué déjà (-), il est vrai, une correction relative à la dilatation du verre sur lequel se déposent les lignes de poussière et du ca- thétomèlre qui sert à les observer ; mais cette correction est très faible dans les expériences à o°, avant seulement pour effet d'élever la vitesse du son à 33i™,95. » Le résultat de M. Blaikley(') est la moyenne de nombres un peu moins concordants que ceux de M. WuUner. )> Quant aux expériences de MM. Violle et Vauthier ( *), elles ont porté sur de l'air saturé d'humidité à 1 2°, 5. Plusieurs raisons s'opposent à ce qu'on en déduise la vitesse du son dans l'air sec à 0°. » D'une part, il n'est pas permis de considérer comme gaz parfait l'air saturé d'humidité, et la correction relative à sa compressibilité serait des plus incertaines. D'autre part, le y de cet air humide diffère de celui de l'air sec d'une quantité inconnue, mais certainement notable, ne serait-ce qu'en raison de l'atomicité de la vapeur d'eau ( = ). MM. Violle et Vauthier se sont contentés d'apporter au nombre expérimental, conime l'avait fait ( ') WuLLNER, Annalen der Pliysik iind Chemie, 9° série, t. IV, 1888. ( = ) A. Leduc, Comptes rendus, t. CXXV, séance du 2 décembre 1897. (») Blaikley, Philos. Mag., 5'= série, l. XVI, p. Is'aj et t. XVIII, p. 828. (*) Violle el Vauthier, Annales de Chimie et de Physique, 6"^ série, t. XIX, p. 3o6. (») L'introduction dans l'air d'un gaz parfait Irialomique sous une pression égale à celle de la vapeur d'eau diminuerait la vitesse du son de près de o"",2. ( 66. ) Regnanlt, la correction bien connue relative à la densité. Il est facile de voir que celles nécessitées par les observations précédentes seraient toutes deux addilives. )) Le nombre calculé est donc trop faible, et il est malheureusement impossible de savoir de combien. » Ces considérations permettent d'adopter pour la vitesse du son dans l'air sec à o° : V„ = 33 1 "", 8. » Vitesse dans l'air sec à ioo°. — La vitesse du son dans l'air sec à ioo° seraitd'après Wiillner 387™, 7. Mais si l'on tient compte des observations faites plus haut, on est conduit à adopter V,oo = 387", 8 ( '). « Vitesse dans le gaz carbonique. — Les expériences du même savant donnent, après correction, pour la vitesse du son dans l'anhydride carbo- nique sec à 0° : 2 59"", 3 et à 100" : 300™, 2. « Calcul de y. — J'ai montré {loc. cit.) que la valeur de y peut être tirée de l'une des deux formules V - 4 'RTy Y " ^ /kT- 10* -r^ V M ir-pX V M ' io*-i- ,26 — i)3 + (3e -i)(e- !);<■ » Pour l'air, on fera dans la première - =. 28,973 et ^° = i,ooo3. -> On trouve ainsi les valeurs suivantes de y : Air à 0° 1 , 4o4o Air à 100° I ,4o3i Anhydride carbonique à 0° i ,8190 » à 100° 1 ,2827 1 Malgré l'incertitude de la dernière décimale, on peut en conclure que, pour l'air, y varie à peine a<:ec la température : le rapport — est voisin ïioo de 1,0006. WùUner, àcause surtout de l'erreur signalée, trouve une valeur notablement plus forte (r, 00 168), et il insiste, à tort, comme on le voit. ( ) Ce résultat s'accorde bien avec les expériences de Kundt, qui trouve pour le rapport des longueurs d'onde dans l'air à 100" et à 0° : y^i,3665. Toutefois, il est bon de dire que les valeurs de V,,,,, trouvées par ce savant oscillent entre 888,47 ^^ 889,64. ( 662 ; sur ce que la diminution de y est considérable, même dans le cas d'un gaz quasi parfait. » Pour l'anhydride carbonique, au contraire, y diminue assez rapide- ment à mesure que la température s'élève : — = 1,028 environ. » Valeurs de -^ pour divers gaz à 0°. - En appliquant la formule ci-dessus, avec les données numériques que j'ai publiées antérieurement ('), on trouve aisément les valeurs suivantes de y pour les divers gaz étudiés par WùUner à 0°. Les valeurs de V,, admises sont, conformément à ce qui pré- cède, légèrement inférieures à celles publiées par ce savant : Gaz. V„. Yo- ^^'• m Air 33 1,8 i,4o4 i,4o53 CO 337,0 ii^oi i,4o32 C0= 259,3 i,3i9 i,3u3 Az-0 269,6 1,324 i,3io6 AzH' 4i5,9 1,336 1,3172 C^H' 3i5,8 c,25o 1,2455 » J'ai rappelé, dans la dernière colonne (W), les valeurs de yo calculées par Wiillner lui-même, afin de bien montrer l'importance des corrections relatives à la compressibiiité et au volume moléculaire de chacun des gaz. » Conséquences. — Parmi les conséquences qui se dégagent de ces Ta- bleaux, je me bornerai aujourd'hui à signaler les suivantes : » I ° On peut admettre que le y d'un gaz parfait dialomique apouri^aleur 1,4; mais les nombres relatifs à l'anhydride carbonique prouvent que celui d'un gaz parfait Iriatomique ne saurait être i , 333, comme on l'enseigne sou- vent d'après Boitzmann. » Je montrerai, en m'appuyant sur la notion d'étals correspondants, qu'on peut admettre la valeur i -1- | x 0,4 = 1,267. » 2" Dans le même ordre d'idées, et en appliquant la même notion, on verra que la valeur^ —- i ,666 ne caractérise nullement un gaz parfait mono- atomique. Celte valeur de y conviendrait, en effet, à un gaz diatomique aussi éloigné de l'état parfait que l'anhydride sulfureux vers 10° sous la pression atmosphérique. Tel pourrait bien être le cas pour la vapeur de mercure dans les conditions où elle a été étudiée par Kundt et Warburg. » ( ' ) A. Leuuc, Annales de Chimie et de l'Iiysiqtte, 3 septembre 1898. ( 663 ) OPTIQUE. — Nouvel appareil pour mesurer la lummosilé. Note de M. OiMMUS, présentée par M. Mascart. o Nous avons cherché depuis longtemps à enregistrer la luminosité et nous avons employé, dans ce but, les différents appareils construits jusqu'à présent. Les plus pratiques sont ceux dont se servent les photo- graphes et, entre autres, le photomètre de Vogel. Mais ces appareils, tels qu'ils sont construits, ne peuvent guère être utilisés pour les recherches climatologiques. » Le principe sur lequel repose la construction de ces photomètres, c'est-à-dire une gradation de teintes ascendantes et régulières, nous pa- raissant excellent, nous avons demandé à MM. Braun de nous construire un photomètre, basé sur celui qu'ils emploient pour le tirage de leurs épreuves au charbon. » Après plusieurs essais, nous sommes arrivé à donner la préférence à un appareil très simple, consistant en une boite longue de 28*^^"" à 3o'=™ et large de 6*^" à y*^™ environ. Sur le couvercle se trouve une série de petits ronds, sur lesquels sont inscrits des chiffres allant de i à a^- )) Chacun de ces chiffres correspond à une teinte de plus en plus foncée, et celle-ci est obtenue par une superposition de pellicules de collodion coloré très légèrement à l'aurentia. » Le chiffre s'inscrit lui-même sur le papier enregistreur et l'on peut ainsi, à la simple vue et très rapidement, savoir le degré de luminosité. » Pour le chiffre i, il n'y a qu'une pellicule; pour le chiffre 2, il y en a deux, et ainsi de suite. En prenant donc pour unité une seule pellicule, on peut, selon le chiffre maximum inscrit, juger de la luminosité et la com- parer au chiffre inscrit les jours précédents, dans la même localité, ou à ceux qui s'inscrivent dans d'autres régions. » Nous n'avons pa« la prétention d'imposer l'unité de luminosité que nous avons choisie; mais, comme il n'en existe pas, il nous a fallu com- mencer par en adopter une pour arriver à des recherches pratiques. Cette unité est évidemment relative et conventionnelle, mais il en est de même de toutes les unités. Ce qui importe, c'est d'avoir un point de compa- raison, et nous n'en avons pas trouvé de plus commode. » L'appareil est simple, peu coûteux; il ne renferme aucun mécanisme C. a., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVII, N° 18.) ^9 ( 664 ) compliqué susceptible de se déranger; il peut donc être employé par n'im- porte qui et n'importe où. » La préparation de la pellicule peut aisément être toujours identique; il suffit pour cela de se mettre dans les mêmes conditions de fabrication. » Enfin, le papier enregistreur peut être également identique; il est avantageux de le choisir au ferro-prussiate, car il est préférable d'avoir un papier dont la manipulation ne soit pas délicate et qui puisse être faite par des personnes n'ayant pas l'habitude de la photographie. Le papier que nous avons choisi a surtout l'avantage de ne demander, pour la fixa- tion, qu'un lavage à l'eau. » Voilà plusieurs mois que nous nous servons de cet appareil et nous avons pu avoir simultanément des observations les mêmes jours à Paris, à Monaco et dans les Vosges. » On n'obtient évidemment que la totalité de la luminosité dans une même journée, ou dans une partie de la journée, car tout reste immobile. Il suffirait d'ailleurs, avec cet appareil, de convenir de l'heure et de la lon- gueur du temps de l'exposition à la lumière. » Nous avons essayé, pour pouvoir comparer la luminosité des diffé- rentes heures de la journée, d'introduire ces bandes dans le cylindre du Sunshine, qui est réglé, comme on sait, par un mouvement d'horlogerie. Mais nous n'avons rien obtenu de satisfaisant et nous avons demandé à M. Richard de construire un cylindre tournant, ne se déclenchant que toutes les heures. » Avec cet appareil on pourrait alors avoir la somme de luminosité pen- dant les différentes heures, tandis que, pour avoir la somme de luminosité de toute une journée, la boîte immobile qui constitue le nouveau photo- mètre que nous proposons est nécessaire. » En résumé, notre appareil offre une annotation des plus simples et des plus faciles, et il permet de pouvoir comparer la luminosité d'un jour à un autre, ou d'un pays à un autre. » Pour que cette comparaison soit possible, il faut évidemment s'en- tendre sur une unité de luminosité. Cette unité n'existe pas, et elle est d'une nécessité absolue. Elle est difficile à établir, et peut-être celle que nous proposons, si elle est acceptée, pourra par sa simplicité rendre des services. » (.66,^ ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de la phénylhydrazine sur l'acide chloranihque ('). Note de M. A. Descomps, présentée par M. Friedel. « En faisant réagir la phénylhydrazine sur la phloroglucine en solu- tion dans l'alcool absolu, MM. A. Bœyer et Kochendœrfer (^) ont obtenu un corps répondant à la formule C»H'(OH)'(C''H''AzH — AzE^")'. D'autre part, M. Seyewetz (') a obtenu des corps analogues avec l'hydro- quinone et l'orcine, représentés respectivement par les formules /OHCH^'^zH-AzH^' \OHC*H=AzH - AzH- XOHCH'AzH-AzH-. » Sur les indications de M. H. Imbert, j'ai essayé l'action de la phényl- hydrazine sur l'acide chloranilique. On obtient un corps parfaitement cristallisé et analogue aux précédents en opérant de la façon suivante : » On fait dissoudre, dans l'alcool à 80°, 25'', 45 (i molécule) d'acide chloranilique C''Cr-(OH)^0-, 2II-O et l'on verse goutte à goutte cette solution dans 3 molécules de phénjlhydrazine préalablement dissoute dans 25" à 30"^= du même alcool. » Le liquide s'épaissit tout d'abord, puis, au bout de vingt-quatre heures, il se dépose une masse parfaitement cristallisée, tandis que le liquide surnageant limpide a pris une teinte rouge brun. La masse cristalline essorée, lavée à plusieurs reprises avec de l'alcool à 45°, est soumise à la dessiccation dans le vide. Elle est constituée par de fins cristaux brillants, de couleur brun violacé, et se présente au microscope sous la forme de prismes rhombiques. Soumis à l'analyse, ils donnent C = 30,37, Cl =; 16,6, Âz = i3,8o pour 100. » Ces résultats indiquent qu'il s'est formé un corps analogue à ceux (') Travail fait au laboratoire de Recherches chimiques de l'École supérieure de Pharmacie de Montpellier. (2) D. ch. G., t. XXII, p. 2189. (^) Comptes rendus, t. CXIIl, p. 264 ■ ( 666 ) préparés par les auteurs cités précédemment et répondant à la formule \OHC°H''AzH- AzH- pour laquelle la teneur théorique en C, Cl et Az serait C = 60,82, Cl =: 16,70, Az = 13,17 pour 100. » Or, Kehrmann (') et A. Hantzsch et R. Schniter (^) ont admis, pour l'acide chloranilique, la formule 011 Cl I I C C o = c(' ')c = o, c ^c I I CI 011 qui en fait une paradichloro-dioxyquinone; le corps que j'ai obtenu ré- pondra alors au schéma OHC6H5\zH— AzH* I Cl I I C G o = c<^ \c = o. C C I I Cl OHC^H^AzH- Azll- CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Recherche et présence d' un ferment soluble proléo- hydrolyticjue dans les Champignons. Note de MM. Em. Bourquelot et H. Uërissey. « Les recherches poursuivies par l'un de nous, durant ces dernières années, sur la biologie des Champignons ont établi que l'on rencontre fréquemment, chez ces végétaux, les ferments solubles suivants : invertine. C) Journ. f. prak. Clieni., 2' série, l. XL, p. 365. C) D. ch. G., l. XX, p. 2279. (667) tréhalase, mahase, inulase, amylase et èmulsine. Ces ferments exercent leur action hydrolysante sur les hydrates de carbone et les glucosides; quant à de véritables ferments protéo-hydrolytiques, c'est-à-dire agissant sur les matières protéiques, malgré des essais réitérés il n'en a été trouvé, au cours des recherches que nous venons de rappeler, que dans une seule espèce, V Aspergillus niger (' ), dont le macéré attaque légèrement la fibrine et l'al- bumine à la façon d'une solution de trypsine. » Nous avons supposé que ces résultats négatifs pouvaient tenir à la méthode de recherche, et, au lieu de faire nos essais sur la fibrine ou l'albu- mine, nous avons opéré sur la caséine, telle qu'elle existe dans le lait dégraissé. Cette fois, les résultats ont été tout autres. Sur vingt-six espèces de grands Champignons, une vingtaine au moins se sont montrées suscep- tibles de digérer la caséine. Avec certaines d'entre elles, nousavoiis même observé, dans un court temps, une digestion presque complète de cette matière albuminoïde. » Pour enlever au lait la matière grasse qu'il renferme, nous avons eu recours, en le modifiant légèrement, au procédé de dosage du beurre dans lequel on sépare d'abord celui-ci sous forme de solution éthérée. Voici, d'ailleurs, les détails de l'opération : ce Lait aSo Alcool ammoniacal (' ) 4 Alcool à 95° 3o Ether 225 » On verse l'alcool ammoniacal dans le lait etl'on agite : au bout de quelques minutes on ajoute l'éther, puis l'alcool. On met le tout dans une ampoule à décantation, on agite vivement et on laisse au repos jusqu'à séparation nette du mélange en deux couches. La couclvc supérieure est une solution éthérée de graisse ; la couche inférieure est du lait sans beurre, saturé d'éther et renfermant un peu d'alcool et d'ammoniaque, dont la présence, dans ces proportions, ne peut pas nuire à l'action d'un ferment protéo-hydroljtique analogue à la trypsine. On soutire cette couche inférieure dans un flacon que l'on bouche, et l'on met de côté pour l'usage. L'éther que ce liquide ren- ferme empêche toute altération. » Les solutions que nous avons fait agir sur ce lait ont été préparées en (') Em. Bourquelot, Les ferments soluhles de /'Aspergillus niger {Bull, de la Soc. mycologique de France, t. IX, p. 280; iSgS). (') Cet alcool s'obtient en mélangeant 90" d'alcool à 95" et lo"^' d'ammoniaque offi- cinale. ( 668 ) triturant les Champignons avec du sable et de l'eau chloroformée (deux parties d'eau pour une partie de Champignon), et filtrant à plusieurs reprises jusqu'à obtention d'un liquide clair. » Voici, entre autres essais, ceux qui se rapportent à deux Champignons communs : \° Arnanita muscaria L. (fausse orouge) et 2" ClUocybe nebularis Batsch. M I" Arnanita muscaria : A. B. C. Macéré cru 20"" Macéré cuit 20'''" Eau chloroformée. . . 20" Lait dégraissé. . . . ^o"' Lait dégraissé. . . . 4o'^'^ Lait dégraissé /lO"' » Ces trois mélanges ont été abandonnés à la température du laljoratoire (l'i" à 16") pendant quatre jours, après quoi la caséine restante a été dosée par précipitation dans chacun d'eux. On a trouvé pour i5"^ de mélange : El- En A 0,089 » B o,256 » C , 0 , 248 » 2° Clilocybe nebularis. — Mêmes mélanges; même mode opératoire. La pro- portion de caséine restante a été trouvée égale à Pour A o , o3 1 » B o , 262 » C o , 255 » On voit que, dans les deux cas, les | ile la caséine ont disparu en A, ce qui indique une action fermentaire très marquée. Si, d'autre part, on trouve un chiffre un peu plus élevé en B qu'en C, cela tient à ce que la précipitation, dans le premier de ces deux essais, se fait au sein d'un macéré de Champignon et que le précipité de caséine entraîne, en se for- mant, un peu de matière étrangère. » Restait à savoir s'il y avait eu réellement digestion de la caséine, c'est- à-dire formation de peptones. La recherche des peptones a été faite à la fois dans A et B, de la manière suivante : » Après avoir précipité la caséine par l'acide acétique, on a filtré, puis porté le liquide à l'ébullition. Cette dernière opération a amené la forma- tion, dans les deux cas, d'un précipité. On a filtré de nouveau et, après avoir constaté qu'aucun des deux liquides ne précipitait par l'acide azotique, on a essayé, sur chacun d'eux, la réaction du biuret. Cette réaction n'a été obtenue qu'avecle liquide A, ce qui indique bien que ce liquide renfermait ( 669 ) des peptones. Au surplus, ce même liquide précipitait légèrement, par addition d'alcool, ce qui n'avait pas lieu avec le liquide B. » Enfin, on sait que dans la digestion trypsique il se fait toujours delà tyrosine et que celle-ci est décelée parla coloration noire que ses solutions prennent à l'air, lorsqu'on les additionne d'un liquide qui renferme ce ferment oxydant que l'on trouve dans beaucoup de Champignons. » Nous nous sommes servis d'une macération de Russala cldica, macéra- lion qui est, comme l'un de nous l'a montré, très active et très commode pour ces sortes de recherches (' ). Les liquides A etB, débarrassés simple- ment de la caséine par précipitation acétique, ont été additionnés d'un peu de cette macération : seul le liquide A s'est coloré en noir. » Ajoutons que du lait dégraissé, traité par de l'extrait de pancréas actif, nous a donné des résultats semblables à ceux qui viennent d'être exposés. Donc, en résumé, ces Champignons renferment réellement un ferment soluble protéo-hydrolytique analogue, sinon identique, à la trypsine ou caséase. » BIOLOGIE. — De l'influence de la température sur la détermination du sexe (-). Note de M. Mari\ Molliard, présentée par M. Gaston Bonnier. « Plusieurs statistiques, relatives à la proportion des individus mâles et femelles, semblent montrer, en ce qui concerne les animaux, que la température favorise la production des femelles; c'est une notion vulgaire qu'il naît relativement plus de filles dans les pays chauds que sous les cli- mats froids; Dûsing a fait également remarquer que, dans un même pays, la température du moment de l'apparition du sexe influe sur celui-ci; dans les mois les plus chauds il y a production d'une quantité plus considérable de filles ; Schlechter arrive à la même conclusion relativement aux che- vaux. Von Siebold a montré, de son côté, que les œufs fécondés du Nema- tus ventricosus donnaient naissance à d'autant plus de femelles que la température était plus élevée; il est vrai que, dans ce dernier cas, un autre facteur, celui de l'abondance de la nourriture, variait en même temps dans un sens favorable à la production de femelles. (') Ém. lîOLRgtELOT., Influence de la réaction du milieu sur l'action du ferment oxydant des Champignons {Comptes rendus, t. CXXIII, p. 3i5; 27 juillet 1896). (^) Travail du laboratoire de Biologie végétale d'Avon, dirigé par M. G. Bonnier. ( G70 ) » Les observalions et expériences faites sur des plantes semblent jus- qu'ici donner des indications en sens contraire; une ancienne expérience de Knighl a montre qu'un pied de Melon d'eau, plante monoïque, cultivé dans une serre chaude, ne possédait que des fleurs mâles; Heyer a fait observer comment celte expérience était insuffisante et sujette à de graves objections; plusieurs autres observations sont contradictoires. » J'ai fait sur le Mercurialis annua une expérience dont les résultats mènent à la même conclusion pour cette plante que pour les animaux. Divers lots de graines, provenant de pieds avant cru dans des conditions variées, sur lesquelles je n'insisterai pas en ce moment, ont été semés dans sept carrés différents, et à deux reprises successives; le premier semis a été effectué le i8 avril, le second le 25 juin de cette année; les deux séries de plantes ainsi obtenues se sont développées dans le même sol et à la même exposition, mais dans des conditions de température très dilîéienles; pour le premier semis la température, observée à partir de l'ensemence- ment jusqu'à l'apparition des premières fleurs, a présenté un minimum de 1° C, un maximum de 28" (maximum d'ailleurs tout à fait accidentel); la quantité de chaleur reçue correspond à une température de 12°; les plantes du second semis ont subi une température mininuun de 7", une température maximum de 34" et ont reçu une quantité de chaleur cor- respondant à une température moyenne de 18", 5. » Le dénombrement des pieds mâles et femelles m'a donné les résultats consignés dans le Tableau suivant : Premier semis. Second semis. Nombre Nombre de pieds de pieds Nombre Nombre femelles Nombre Nombre femelles de pieds de pieds pour de pieds de pieds pour m&les. femelles. loo mâles. mâles. femelles. loo mâles, I" loi 227 191 84 325 283 87 2" lot 192 i83 95 171 199 116 3" lot 192 207 108 216 256 ii8 4° lot.. ... 462 379 82 279 267 92 5' lot 268 252 94 379 4o6 107 6° lot 269 186 69 332 3o9 98 7» lot 284 289 84 817 289 91 Total 1894 1687 86 2019 1999 99 » La différence accusée entre les deux résultats totaux est considérable, mais elle ne serait pas absolument probante, constituant une donnée isolée ( 671 ) et les deux dénombrements successifs avant été oj)érés sur des nombres déjà grands, mais peut-être pas assez élevés: ce qui me parait donner du poids à ce résultat d'ensemble, c'est le fait que, pour chacun des lots en particulier, nous observons une variation se produisant constamment dans le même sens. » D'autres conditions que la température ont varié d'une culture à l'autre: mais je ne crois pas qu'elles aient une influence aussi marquée que ce premier facteur: Thumidité du sol a été maintenue sensiblement constante par l'arrosage: l'état hygrométrique de l'air a peu varié; sa moyenne a été de 83 pour la première culture, de 8i,5 pour la seconde; le ciel a été plus couvert durant la première culture que pendant la seconde; mais d'autres expériences, effectuées sur le Chanvre et sur la Mercuriale, m'ont permis de constater que l'ombre favorise la production de pieds femelles; nos résultats n'en deriennent. de ce fait, que plus significatifs. » En résumé, la cfialeur favorise, chez la ilercuriale, la production d'indi- vidus femelles. Ou bien l'action de la chaleur s'exerce sur les graines où l'on suppose le sexe définitivement constitué, et favorise alors la germination des graines femelles; ou bien elle peut agir encore sur la détermination du sexe une fois la graine formée. Xous nous rallions à cette seconde manière de voir, qui seule explique les modifications du sexe que nous avons anté- rieurement décrites chez le Chan^TC ('). » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Caractères de la vie ralentie des bulbes et des tubercules. Note de M. Leclerc di" Sablox, présentée par M. Gaston Bonnier. « Deux périodes d'activité consécutives d'une plante vivace sont toujours séparées par une période de vie ralentie où la plupart des phénomènes de la végétation paraissent suspendus. Cette vie ralentie apparaît d'une façon particulièrement nette dans les espèces qui accumulent des réserves dans des organes souterrains nettement diff^erencies. Tel est le cas de la Tulipe, de la Jacinthe, de la Ficaire, de l'Asphodèle. Lorsque les fruits sont mûrs, toutes les parties aériennes de la plante se flétris-entet il ne reste plus que les bulbes ou les tubercules souterrains qui, jusqu'à la reprise de la végé- (') M. MoLLiARD, Sur la détermination du sexe chez le chamre {Comptes rendus, noveinbre 1897). C. P... 1898, 2- Semestre. (T. CXX>TI, >"= 18.) 90 ( (^7^^ ) iRlion, quelquefois pendant plusieurs mois, ne présentent ancune modifi- cation extérieure. Jemesnis propose d'étudier quelques-uns des caractères que présentent les bulbes et les tubercules pendant leur vie ralentie. » Tandis que, pour les arbres et les arbustes, la période de repos coïn- cide, en général, avec l'hiver, il est à remarquer que la plupart des plantes à bulbes passent à l'état de vie ralentie au commencement de l'éié et recommencent à végéter en automne; c'est le cas 7^> ) GÉOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Étude expérimentale de ta sédimentation souterraine . Noie de M. Staxisi-as Meu.mkk. « Pendant ces dernières années j'ai signalé, à dilTcrentes reprises, des localités oîi, suivant moi, se sont proiluits des phénomènes que j'ai qua- lifiés de sédimentation souterraine. Il s'aijil de la coiislilution, au-dessous de la surface du sol, et parfois fort au-dessous, de strates parfaitement réglées et pouvant être en concordance avec les masses sous-jacentes comme avec les masses superposées. Suivant moi, un certain nombre d'assises d'argile, de sables, de rognons phosphatés, de débris fossiles comme les houe-beds reconnaissent ce mode de formation. Leur âge, comme assises distinctes, ne serait donc pas intermédiaire, comme on le croit généralement, entre celui de la couche qui leur sert de substratum et celui de la couche qui les recouvre, mais postérieur à ce dernier et quelquefois de beaucoup. D'un autre côté, leur nature spéciale n'indiquerait pas, comme on l'a pensé souvent, une constitution exceptionnelle du milieu de sédimentation au moment de leur dépôt, et j'ai fait voir ailleurs que relativement, par exemple, à la théorie des phosphorites sédimentaires, ce résultat présente une grande portée. M Afin de donner à mes idées sur ce sujet toute la précision désirable, je me suis préoccupé d'imiter expérimentalement les phénomènes que j'avais décrits. Le résultat obtenu paraît assez probant pour que je demande la permission de l'exposer en quelques mois. » Dans une éprouveUe à pied on dispose, sur quelques centimètres de grains de quartz, une couche d'un mélange intime de carbonate de chaux précipité et de fer oxvdulé, l'un et l'autre en poussière extrêmement fine : ce mélange est d'un gris très clair. Après l'avoir recouvert de plusieurs centimètres de sable quarlzeux on y fait arriver de l'eau très faiblement additionnée d'acide chlorhydrique. Le liquide, après avoir filti'é au travers du sable, arrive au contact de la couche grise, dissout le carbonate de chaux et immédiatement on voit apparaître un étroit liséré noir, composé de fer oxydulé débarrassé de la poussière blanche à laquelle il était associé. Peu à peu, ce liséré, qui n'est que la tranche d'une mince couche, va en s'élargissant, et bientôt l'éprouvette montre, sous le sable, une couche noire reposant avec la plus grande régularité sur la couche grise. ( 677 ) » Évidemment, si l'on n'était pas prévenu, on penserait que le charge- ment de l'éprouvette s'est fait en quaire fois : qu'au-dessus du quartz en grains, on a mis une couche grise, puis une couche noire et enfin le sable quarlzeux; que, par conséquent, l'âge de la couche noire est intermédiaire entre ceux de la couche grise et du sable supérieur. Ce serait autant d'erreurs que d'assertions, et je ne crains pas de dire qu'on en commet fré- quemment d'analogues en Stratigraphie. » Pour rapprocher de la nature les conditions de l'expérience, j'ai sub- stitué, dans l'éprouvette, au mélange de carbonate de chaux et de fer oxy- dulé la poussière obtenue par le broyage du calcaire oolithique de Lor- raine. Le résultat a été bien significatif, car, à la parlie supérieure de la couche ainsi produite et qui avait été recouverte d'une notable épaisseur de sable quartzeux, il s'est constitué un lit parfaitement réglé d'une argile rougeâtre qui ne semble tout d'abord avoir aucun rapport avec la pous- sière calcaire. Or, on constate que cette argile est le résidu de la dissolu- tion lente du calcaire; elle se produirait aussi bien par l'action de l'acide carbonique que par celle de l'acide chlorhydrique. » L'expérience, répétée avec la poussière de la craie brune de Beauval, donne lieu à la production d'un lit de sable phosphaté sous le sable quartzeux et sur la craie non encore altérée, reproduisant la disposition observée dans des gisements naturels très nombreux. )) Enfin, j'ai pu aller plus loin et constituer toute une sédimentation sou- terraine de la façon suivante : sur la couche inférieure de grains de quartz, on met des lits de carbonate de chaux pur en farine, mélangé successive- ment : 1° à des paillettes de mica; 2° à des grains de fer oxydulé; 3° à des grains de pyrite de fer; 4" enfin à des grains de pyroxène. Le tout est re- couvert de sable quartzeux et l'on fait agir le dissolvant. Après la dissolu- tion du calcaire dans la quatrième couche, on voit se constituer un lit de pyroxène qui représente une petite fraction de l'épaisseur du mélange dont il faisait partie. Puis la couche 3 commence à s'attaquer, et un lit pyriteux se constitue peu à peu ; puis c'est le tour de la couche 2 qui donne un lit de fer oxvdulé, et enfin la couche 1 se réduit à un lit micacé. Pour que l'expé- rience réussisse, il faut que le liquide puisse bien circuler, et l'emploi d'une éprouvette à tubulure inférieure est indiqué. On peut, de temps à autre, remplacer le liquide acidulé par de l'eau pure qui entraîne les chlorures formés et prévient l'engorgement des couches. » A la fin, l'éprouvette rapprochée d'un témoin contraste extrêmement avec lui : au lieu de quaire couches épaisses et grisâtres, fort analogues ( (^7« ) entre elles, elle montre, entre les lits qiiartzeux inférieur et supérieur, quatre lits très minces de substances fort diverses, et il semblerait tout d'a- bord qu'il n'v a aucun rapport entre les deux ensembles. M Selon moi, ce résultat s'applique d'une façon tout à fait directe à l'his- toire de nombreux terrains qui, d'ordinaire, ont été faussement interprétés. Non seulement les biefs et les argiles à silex, parfois si compliquées dans leur superposition, s'expliquent ainsi, mais d'autres dépôts et par exemple, comme je compte le démontrer bientôt, ceux des sables du Perche et des masses associées, dans une partie du département de l'Orne. » GÉOLOGIE. — Si/f la tectonique des terrains secondaires du sud de la Montagne-Noire. Note de M. Reki'; Nicklîîs, présentée par M. Michel Lévy, « Les lambeaux secondaires et tertiaires de la bordure méridionale de la Montagne-Noire ont été l'objet de divers travaux. En dernier, M. De- péret a fait ressortir l'allure remarquable que présentent, dans la région de Saint-Chinian, ces terrains régulièrement renversés et couchés vers le nord. » Au cours d'explorations faites sur la feuille de Bédarieux pour le ser- vice de la Carte géologique de France ('), j'ai eu occasion de constater que cette structure se prolonge très nettement au nord-est de la région de Sainl-Chinian, bien que présentant une intensité moins grande. » En suivant de l'ouest a l'est les affleurements du secondaire dans les quelques localités où il n'est pas masqué par le tertiaire, on observe les faits suivants : » 1° Aux environs de Fouzilhon, le flanc normal supérieur d'un pli couché dans la direction du nord est seul conservé. En suivant la bordure de cette écaille, on peut observer tantôt le toarcien, le charmouthieu ou l'infralias reposant sur le trias supé- rieur (marnes gypsifères du Keuper) qui, presque partout supporte les lambeaux de recouvrement de cette région. Ce fait est particulièrement facile à observer au sud du mas Bastard. Cette zone de chevauchement se poursuit jusque vers Fontes où elle est presque complètement recouverte par le tertiaire. » 2" Au sud de Péret la direction du ridementdé\ie vers le nord-ouest et, en se rappro- chant de la région de Nébian, on voit les écailles apparaître de nouveau, mais rabat- (') Je prie M. Michel Lévv d'agréer mes sincères remercîmenls pour les bienveil- lants conseils qu'il m'a donnés. ( 679 ) tues non plus vers le nord mais vers le nord-ouesl, pour se continuer presque sans inlerruption jusqu'aux environs de Saint-Jean-de-la-Blaquière, sur une trentaine de kilomètres de longueur. » Au sud de Nébian, un lambeau de Keuper surmonté par l'infralias vient recouvrir l'infralias; entre Nébian et Liausson les phénomènes se compliquent: trois lambeaux successifs de Keuper, supportant l'infralias, se recouvrent, j3uis coupent un quatrième lambeau de recouvrement d'une direction différente provenant du faisceau de Mou- rèze (' ). » Le lambeau que nous suivons depuis Péret l'emporte et continue; en partie masqué par l'épanchemenl basaltique de Lacoste, il reparaît sur la rive droite du Lergue, au défilé de Rabieux, et redevient très nettement visible au-dessus de la gare de Rabieux. En ce point, le trias paraît être complet, le trias inférieur était repré- senté ; mais un peu plus loin, au nord-nord-est, le Keuper très réduit, surmonté de l'infralias et de toute la série jusqu'au bajocien, repose sans intermédiaire sur le per- mien. Puis aux environs du pic des Douze Vierges le trias inférieur apparaît de nou- veau, présentant, un peu plus loin, sur le permien un fragmentdu flanc médian renversé, constitué par le trias supérieur (Keuper gypsifère) au-dessous du trias inférieur. Le pic des Douze Vierges n'est que le prolongement latéral de cette écaille dont les couches, non seulement deviennent horizontales, mais plongent même vers l'ouest. » Plus au nord le plan d'étirement se redresse et paraît se confondre avec la grande faille qui limite le Larzac au sud-est et aboutit au pied méridional de la montagne de la Séranne. « Dans les diverses parties où les écailles présentent leur plus grande extension, il se produit sur la feuille deBédarieux un phénomène fréquent : lorsque la direction générale du pli couché a dévié, les lambeaux sont ridés transversalement; nous avons pu l'observer très nettement, M. Depéret et moi, dans la région nord de CazouIs-les-Béziers; j'ai pu éga- lement le constater dans les environs de Fouzilhon (entre ïrinchée et le moulin de Lergue) et au pic des Douze Vierges près de Saint-Jean-de-la- Blaquière. » D'une manière générale, il semble probable que le lambeau de Saint- Chinian-Fouzilhon-Gabian ait son prolongement au nord de Montpellier, dans les affleurements secondaires de Saint-Paul, Castelnau el Baillargues, et qu'il se raccorde, en passant sous la vallée du Rhône, avec les plis de (') Le lambeau de Mourèze, coupé vers Lacoste par la série d'écaillés qui vient d'être étudiée, présente lui-même en certains points des lambeaux de recouvre- ment : au nord-ouest de Mourèze le bajocien vient à plusieurs reprises en conlacl avec l'infralias, le charmouthien et le toarcien en les recouvrant, le déversement étant orienté sud-sud-est — nord-nord-ouest. Le lambeau qui coupe ce faisceau est déversé vers le nord-ouest, près de Lacoste. L'angle d'intersection est d'environ 4o°. G. R., 1898, ■!• Semestre. (T. CXXVTI, N° 18.) 91 ( 68o ) Provence de la région d'Aix. Le lambeau de Bcdarieiix-Mourèze, d'une direction générale parallèle à celui-ci, paraît devoir lui être rattaché. » Il semble également probable que la série d'écaillés de Rabieux, après avoir coupé ces deux premiers ridements dans les régions de Péret et Clermont-l'Hérault et s'être raccordée avec la faille de la Séranne, se relie avec les accidents des terrains secondaires de la région de Privas, qui se trouvent placés sur son prolongement. » Les ridements secondaires de la feuille de Bédarieux paraissent indé- pendants des accidents analogues, signalés par M. Bergeron dans les mas- sifs primaires de la même région. « PHYSIOLOGIE. — V absorption du mercure par les leucocytes (^* ) . Note de M. Henri Stassano, présentée par M. Brouardel. « Étudiant le mécanisme intime de l'action physiologique, thérapeu- tique et toxique des sels solubles de mercure, j'ai été porté à examiner si les leucocytes jouent un rôle prééminent, vis-à-vis des autres éléments de l'organisme, dans l'absorption et l'élimination de ces sels. » J'ai essayé de déceler au microscope la présence du mercure dans les leucocytes, mais je n'y suis parvenu qu'assez imparfaitement, n'ayant point trouve une réaction colorée caractéristique. Cependant, observant, à un grossissement moyen de 3oo'', la circulation capillaire du poumon d'une grenouille empoisonnée par le sublimé, j'ai remarqué que les leucocytes apparaissent plus rugueux, surtout moins réfringents, lorsqu'on fait arriver dans le torrent circulatoire quelques gouttes d'une solution d'iodure de potassium. Ces légers changements d'aspect et de réfringence des leu- cocytes trahissent, peut-être, la précipitation de traces infinitésimales d'iodure mercurique dans le protoplasma. » Par contre, j'ai pu résoudre, de la façon la plus certaine, le problème que je m'étais posé, par l'analyse chimique ordinaire. Pour déterminer si les leucocytes ont une fonction particulière dans l'absorption du sublimé, j'ai pensé qu'il suffirait d'isoler, par la centrifugation du sang, une grande partie de ces cellules et de comparer la quantité du mercure qu'on v ren- contrerait avec les quantités de ce même corps que fourniraient les autres éléments (plasma et globules rouges) du sang en expérience. » Je craignais que les leucocytes, pendant la centrifugation, laissent (') Travail du laboratoire de Toxicologie de la Préfecture de Police et du labora- toire de Physiologie de la Sorbonne. ( 68i ) échapper, dans la masse totale du sang, une partie du composé mercuriel qu'ils avaient pu fixer dans les vaisseaux. Mais les essais récents de M. Por- tier, qui a pu, par ce même procédé, constater la présence des oxydases dans les leucocytes, me rassurèrent à cet égard. Néanmoins, je me suis préoccupé, d'une façon toute spéciale, de conserver, par tous les moyens et autant que possible, l'intégrité des leucocytes, dès le commencement de l'expérience, à l'intérieur des vaisseaux, jusqu'à l'achèvement de la séparation artificielle des différents éléments du sang. Pour cette raison, j'ai préféré rendre incoagulable le sang à étudier, au moyen de l'extrait de sangsue, qui a une remarquable action d'excitation sur la vitalité du sang et des leucocytes en particulier, plutôt que par le battage et les agents chimiques qui, au contraire, causent tous une destruction plus ou moins considérable de ces cellules. » Je me suis assuré, d'ailleurs, par l'expérience, que l'extrait de tètes de sangsues est préférable, pour la recherche dont il s'agit, à l'oxalate neutre de potasse, au fluo- rure de sodium et surtout à la peptone : relativement à cette dernière substance, l'ex- trait de sangsue a beaucoup d'autres avantages : il ne fait pas baisser le nombre des leucocytes à l'intérieur de l'organisme; il n'est point toxique; il ne détermine pas d'accoutumance; il agit in vitro presque aussi bien que par injection intraveineuse et il est efficace sur tous les animaux de laboratoire. )) De même, j'ai eu soin de ne pas injecter de quantités de sublimé trop massives, pour ne pas provoquer de profondes hypoleucocytoses; j'ai opéré les saignées et la centrifugation du sang, dans la mesure du possible, à l'abri des contaminations microbiennes, pour protéger les leucocytes contre ces autres causes d'altération. » J'ai contrôlé le procédé opératoire en question, tel qu'il résulte de cet ensemble d'indications, en l'appliquant à la recherche analogue du saccharate de fer, dont l'absorption par les leucocytes est un fait bien acquis, grâce à la belle réaction microchimique du ferrocyanure. » Dans mes expériences sur la fixation du mercure par les leucocytes, je me suis servi de chiens de très forte taille, auxquels je pouvais injecter des doses considérables de sublimé sans les affaiblir notablement et amener la disparition ou la désagrégation dans le sang d'un grand nombre de leuco- cytes. Les doses injectées de sublimé ont varié de 5°"™" à lo'"™*^ par kilo- gramme sous la peau, et de i™™'- à 3"™"= dans les veines. Une séparation suffisante des éléments du sang a été obtenue avec la turbine dont je dis- posais, après une moyenne de deux heures de centrifugation. Pour retirer les couches de leucocytes des tubes à centrifugation, on décante, à l'aide d'un siphon, le plasma surnageant, et, ensuite, inclinant le récipient, on ( 682 ) amène la couche blanche près de l'ouverture, où il est facile, soit de la saisir avec une pince, si elle forme une membrane assez résistante, soit de la faire sortir par un petit mouvement rapide de bascule. Bien entendu, dans les deux cas, siulout dans le second, on recueille avec les leucocytes une petite quantité de globules rouges et quelques gouttes de plasma, ce qui n'est pas une cause appréciable d'erreur, puisque la teneur en mer- cure du plasma et du stroma rouge est absolument minime. » Si l'on prélève, en eifet, du plasma et du stroma rouge en poids égal à celui de la couche des leucocytes et si l'on recherche ensuite le mercure dans les deux échantillons, on ne parvient à déceler la moindre trace de ce métal, ni dans l'un, ni dans l'autre, tandis que, dans.la couche des leu- cocytes, ou en trouve toujours une petite quantité, que l'on peut rendre très aj)parenle en la transformant eu biiodure de mercure. J'indiquerai ailleurs le mode opératoire que j'ai suivi pour mettre en évidence ces petites quantités de mercure. )) On extrait quelquefois une trace minime de mercure de la quantité totale du plasma qui, sur i'" de sang, mesure environ loo"'. Avec le stroma rouge entier qui, pour i'" de sang, atteint à peu près 600^'', on obtient aussi un anneau de mercure, lequel souvent égale et quelquefois dépasse un j)eu celui de la couche leucocytaire. Mais cette constatation du mercure, en dehors des leucocytes, au moins en apparence, bien loin de contredire le principe de l'affinité exclusive de ceux-ci pour le mercure, ne fait que le contirmer. Car on ne parvient, par la centrifugation, qu'à une sépara- tion tout à fait relative des éléments du sang; on peut, en eifet, obtenir aisément une seconde couche de leucocytes, presque aussi épaisse qu'à la première centrifugation, en centrifugeant de nouveau la zone des globules rouges, délayée dans un volume double d'eau physiologique. H J'ai pu aussi mellre en relief le rôle des leucocytes, dans l'absorption du mercure, par un procédé plus expéditif : à un chien qui vient de recevoir du mercure j'injecte dans le péritoine 3oo'^'' ù 4ooS'' d'eau pliysioiogi(iue, tiède et parfaitement stérile, ce qui a pour eflet d'attirer rapidement dans la cavité abdominale un très grand nombre de leucocytes, qu'il est facile de recueillir à peine trois ou quatre heures après l'in- jection. Ce résidu varie beaucoup d'un cas à l'autre : le plus souvent il est très abon- dant, mais certaines fois il n'atteint que quelques cenlimèlres cubes. Dans tous les cas, cependant, ce liquide périlonéal est toujours chargé de mercure et l'anneau de biio- dure qu'il donne est infiniment supérieur à celui qui est fourni par un volume égal de sang et dépasse même celui de la masse totale du sang. » Au début de ces recherches, je provoquais la leucocytose périlonéale par des injec- tions de quelques grammes de bouillon el de sérum : moyen qui ne permet de recueillir de l'exsudation en quantité suffisante que vingl-([ualre iieures seulement après, au moment de la plus forte hyperleucocylose. J'ai songé aussi à déterminer une accumu- ( 683 ) lation de mercure sous la peau, par la formation d'un abcès, selon le procédé par lequel Charrin et Carnet ont, sans résultat, cherché de fixer le plomb circulant dans le sang. Mais ces procédés doivent être abandonnés, parce que le mercure disparaît de la circulation promptement après l'injection et bien avant qu'il ait pu se former un afflux appréciable de leucocytes dans le péritoine et surtout sous la peau, par les deux artifices en question. )) En résumé, les expériences ci-dessus démontrent nettement que les leucocytes sont les agents exclusifs de l'absorption et du transport, dans la circulation, des composés mercuriels. Cette fonction a été déjà attribuée aux leucocytes, à l'égard des sels solubles de fer et d'argent, par Robert et les élèves de Dorpat. A son tour, Metchnikoff a pu reconnaître que cette fonction est remplie particulièrement par les leucocytes polynucléaires et mononucléaires, par ces cellules mésodermiques, précisément, auxquelles est dévolue la fonction d'enelober et de détruire les microbes: d'où il a été conduit à les envisager, à la fois, comme agents phagocytaires et thé- rapeutiques. La nature toxique des composés mercuriels, dont j'ai étudié l'absorption et le transport par les leucocytes, donne, ce me semble, à cette fonction un caractère qui corrobore la nouvelle et plus étendue con- ception du rôle prolecteur des leucocytes. » La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOr.ilAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3i octobre 1898. Le Vésuve et la Somma, par M. A. de Lapparent. (Extrait de \' Annuaire du Club alpin français . 24* volume, 1897.) In-S". Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles, fondée sous la direction scientifique de P. Schi^tzenberger. N" 12. 10 octobre 1898. Paris, I fasc. in-8". Annales agronomiques, publiées, sous les auspices du Ministère de l'Agriculture, par M. P. -P. Dehérain, Membre de l'Institut et de la So- ciété nationale d'Agriculture, etc. Tome XXIV. N" 10. 25 octobre 1898. Paris, Masson et C'*, 1898; i fasc. in-8". ( 684 ) Acta mathematica. Journal rédigé par G. Mittag-Leffler. XXII, 1 et 2. Paris, A. Herniann, 1898; i vol. \n-[\°. (Ofi'ert par M. Ilermite.) Les Savants modernes; leur vie et leurs travaux, d'après les documents académiques choisis et abrégés par A. Rebière. Paris, Nony et C", 1899; I vol. in-8°. (Présenté par M. Perrier.) Les ballons-sondes et les ascensions inlernationales, par W. de Fonvielle, Secrétaire de la Commission internationale d'Aéronautique. Précédé d'une Introduction par M. Bouqvet de la Grye, Membre de l'Institut, Président de la Commission scientifique d'Aérostation deParis. Paris, Gauthier-Villars, 1899; I vol. in-i8. (Présenté par M. Bouquet de la Grye.) Le pain de froment, par M. le D'' Tiso.n, Médecin de l'hôpital Saint-Jo- seph, etc. Paris, Maloine, 1898; I broch. ia-8°. (Présenté par M. Brouardel.) (Renvoi à l'examen de MM. Schlœsing, Dehérain et Mïintz.) La rasance des terrains avec le clipsomètre, par le lieutenant d'André, du loo^ régiment d'infanterie. Paris, L.Baudouin, 1899; i vol. gr. in-8". Rapport sur les travaux du Conseil central d'hygiène publique et de salu- brité de la cdle de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, etc., pen- dant Vannée 1897. Présenté par M. A. -M. Joucla-Pelous, Préfet de la Loire- Inférieure. Nantes, Mellinet et C''=, 1898; i vol. in-8''. The Institution of mechanical engineers. Proceedings. February-April 1898. ]N°* 1 et 2. 2 vol. in-8". ERRATA. (Séance du 24 octobre 1898.) Note de M. //. Wilde, Sur les positions du tellure et de l'iode, etc. Page 618, ligne 10, au lieu de (H2«), lisez (H3«)- On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VII.LARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes in-4'. Deui Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel et part du i" janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Ferran frères. iChaix. Jourdan. Ruff. Amiens Courtio-Hecquet. ( Germain etGrassin. * } Lachése. Bayonne ... Jérôme. Uesançon Jacquard. I Feret. Bordeaux j Laurens. ' Muller (G.). Bourges Renaud. ; Derrien. > j F. Robert, j J. Robert. ' Uzel frères. Caen Jouan. Chanibery Perrin. -. , 1 Henry. Cherbourg ■' ( Marguerie. ^, , ^ i Juliot. Clermonl-Ferr... t Ribou-Collay. Brest. Uouai. . Lamarche. 0:jon Ralel. 'Rey. \ Lauverjal. ' Degez. r- t. ( Drevel. Grenoble „ / Gralier et C". La Rochelle Foucher. ,_ „ i Bourdignon. Le Havre ' " ( Dombre. Lille.. ^ Tborez. I Quarré. Lorient. Lyon. chez Messieurs : I Baumal. ( M"* Texier. / Bernoux et Cumin \ Georg. < Côte. Savy. Ville. Marseille Ruât. l Calas. Montpellier ' , ' Goulet. Moulins Martial Place. j Jacques. Nancy i Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ^ Loiseau. I Veloppé. ) Barma. \ Visconti et C'v JVimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. I Marche. Hennés Plihon et Hervé. Rocheforl Girard (M"") I Langlois. Rouen , I Lestringant. S'-Étienne Chevalier. 1 Bastide. Toulon Toulouse... Nantes . Nice. Poitiers. I Kumèbe. ) Gimct. l Privai. Boisselier. Tours 1 Pérical. ' Suppligeon. \ Giard. ( Lemaltre. Vatenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Berlin. chez Messieurs : . . 1 Feikema Caarelsen Amsterdam ( et C'-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. 1 Asher et C". 1 Dames. . Friediander et fils. f Mayer et Millier. Berne Schmid et Krancke. Bologne Zauichelli. I Laniertin. Bruxelles Mayolezet,\udiarte. ' Lebégue et C'*. I Sotcheck et C". ■ ' MUller ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC". Christiania Canimermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hôst et fils. Bucharest. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève. . Georg La Haye. Lausanne ' Slapelmolir. Belinfanle frères. t Benda. ' Payot. Barth. l Brockhaus. Leipzig Lorenlz. Max Kiibe. Twietmeyer. , Desoer. ^'^«■^ (Gnusé. chez Messieurs : I Dulau. t-ondres Hachette et C". 'Nuit. Luxembourg. .. . V. Buck. / Libr. Gutenberg. .Madrid ' ''°""' y ''"««*'■ \ Gonzalés e hijos. ' F. Fé. Milan.. tBocca frères. ■ ' Hœpli. JUoscou Tastoin. . Prass. Naples Marghieri di Gius. ' Pellerano. . Dyrsen et Pfeiffer. Neiv-york , Slechert. ' Leiiickeet Bueihner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palernie Clausen. Porto Magalhaés et Moiiiz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. I Loesclieret C". Rotterdam Krauiers et fils. Stockholm Sainson et Wallin. I Zinserling. / Woliï. I Bocca frères. Brero. Rome . S' Petersbourg. Turin. i Clausen. Rosenberi bergetSclK»;! Varsovie Gebethner et WoKÏ Vérone Drucker. ( Frick. I Gerold et C-. ZUrich Meycr et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADËMIE DES SCIENCES : Tomes l»' 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870- Prix i5 fr. Tomes 62 a .91.— ( 1" Janvier 1866 a 3i Décembre 1880.) Voiutiie lD-4^ 1889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomel: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DsBBEset A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les Comètes, par M. HtniEM. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières grasses, par M. Cudde Beumabd. Volume in-4°, avec 32 planches ; i856 15 fr. Tome II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedkx. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences pour le concours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- « mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature Il des rapports qui existent entre l'étatactuel du régne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bronm. In-4°, avec 27 planches; i86j.. . 15 fr. A la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. N" 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du r,l ocrohre 1898.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOXS DHS MKMHUKS l'T UEi COltltK.SPONDANTS W. L'ACADÉMIlî. PilJ^CS. Al. IIknui BKCQUKniCL. — Kciiiarqiies sur la |M>lat'isalion nitatoire iiiagiiéti(|tic .cl la itisprrsinii anomale, à l'ocoasion . Mciraliiso cl O.-M. Cnibiim i.'i; I*a;;os. .MM. S. .\iu.oi.\G cl Kddlwrh <.;inNTrtK. Partirulariti's rclalives à l'iiiiiei valioii cl aux pio|jii(Hés |)livsi()loi;it|iios ;;énéi'ales des ni'rls ihi .sphincter fini (in CORRESPOIVDANCE . \.r (jiMlii: Dr MOMMKNT l'.VSTEUH, à Lille, infornic r\ralli\- drazine sur l'acide chloranili(]ue MM. I;m. Uounyi'Ei.OT et II. IlKnissEV. ■ Hcchirelie il présence d'un ferment so- luble proli'o-liydrolytique dans les Cham- pignons M. iM.MiiN MoLLlABD. — De l'influence delà température sur la détermination du sexe. M. Lkclkhc Dii S.MÎI.1JX. — (Caractères. de la vie ralrnlie des liulbes el des luliereulcs. . M. A. L.\CROix. — Les roclies à axinile (limiiriles) des contacts granitiques des llaules-1'3 rénées .M. SrAMSL.vs .MiiiNlER. — Étude expéri- mentale de la sédimcntalion souterraine. M. HliNÉ NiOKl.i;s. — .Sur la tectonique des terrains secondaires du sud delà Monlagne- 'TJoire M. Hknki STA.SSAXO. — L'absorption du mer- cure par les Ieurocyt<'S I16(i n-\ 67.S (;7ti G7S G80 r,8:i 1.84 l'AKIS. - IMPIUMKIUE GAUrmiCK-VIM.XKS, <,|uai des Grarids-Augustins, ôj. Le Gci-ant : OAL'TKtER-Vii.LAfis. 1898 «0/ s» 1*» *'^^**'^'» SEMESTRE. COMPTES RENDUS ^û a^ HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nin. liES 9BCHÉTAIRE9 PEBPÉTUEEiS. TOME CXXVII. N^ 19 (7 Novembre 1898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Aut;ustiiis, 55. "^ 1898 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS. l.es Comptes rendus lu bdomadaircs des séances de l' Académie se coniposeiil des exlraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes nrésèntés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAs.'^ociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Kapporls ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comj)rennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vcnl rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, doni ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les J'rogrammes des prix proposes j)ar l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononces en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pei^onni qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I es Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. I; Membre qui fait la présentation est toujours nomni' mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extn autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le lo ])our les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le lion à tirer de. chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte renc actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des ai teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports t les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fai un Rapport sur la situation tles Comptes rendus i\prè l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. Les Savants étrangers à lAcadémie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de le déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5". Autrement la présentation sera remise à la séance suivant* ;,Î0V 29 1S08 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 NOVEMBRE 1898, PRÉSIDENCE DE M. WOLF. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Préparation du liihium-ammonium, du calcium- ammonium et des amidures de lithium et de calcium. Note de M. Henri MoiSSAN. « Lorsque l'on fait arriver de l'ammoniac liquéfié dans un tube refroidi à — Do'' au contact de calcium ou de lithium, on voit se produire une so- lution d'un bleu intense à reflets mordorés. Cette expérience est donc comparable à l'action de l'ammoniac liquide sur le potassium et le sodium. On sait qu'il se produit, dans ces conditions, des ammoniums métalliques de formule AzH'K et AzH'Na (Joannis) qui, à la température et à la pression ordinaires, se dédoublent, en laissant dégager le gaz ammoniac et en régénérant le métal alcalin en beaux cristaux brillants (Seely). C. K., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVII, N' 19.) 9^ ( 686 ) » Cette réaction, indiquée par Weyl (') puis reprise avec détails par l'Américain Seely {^). étiulicc ensuite au point de vue qualitatif par Gore ('), a lourni récemment à M. Joannis ('j le sujet de belles rechtrches tians lesquelles il a établi la formule de ces ammoniums et les réactions très cu- rieuses qu'ils fournissent avec l'oxygène, l'oxyde de carbone, le proloxyde et le bioyde d'azote, les métaux et quelques chlorures. » Actuellement les chimistes ne sont pas d'accord sur la constitution de ces métaux-ammonium. Quelques-uns, et en particulier M. Joannis, les considèrent comme de véritables combinaisons. D'autres, tels que M. Seely, les regardent comme des solutions de métaux alcalins dans l'ammoniac liquéfié. L'important travail de M. Cady ('), qui vient d'établir qu'une solution ammoniacale de sodammouium ne s'.clcctrolyse pas sous l'action du courant et se présente comme un conducteur métallique dont la con- ductibilité croît avec la quantité de métal alcalin en solution, semble venir à l'appui de cette dernière hvpothèse. » Nous devons ajouter que la limite, qui sépare la dissolution de cer- taines combinaisons dites moléculaires, est tellement indécise, qu'il est tou- jours possible de discuter longuement sur un semblable sujet. Nous esti- mons, pour noire part, qu'il est préférable d'apporter de nouveaux faits à cette étude controversée. » L'étude méthodique des propriétés du calcium nous a conduit, à propos de nos expériences sur l'azoture de calcium, à rechercher quelles étaient les réactions fournies par le calcium en présence de l'ammoniac gazeux et liquéfié. 1) Dès nos premiers essais sur l'action de l'ammoniac liquide sur le cal- cium, nous nous sommes trouvé en présence d'une réaction signalée par M. Joannis à propos du sodammonium ("), à savoir : que le métal-ammo- (') Weïl, Annal. Pliysik. und Cliem., t. CXXI, p. 601; i864, el t. CXXllI, p. 35o; 1864. (') Seely, Chemical news, t. XXIII, p. 169. (') Gore, Proceedings Roy. Soc, t. XX, p. 441: 1872; l. XXI, j). i4o; i8-3, el Pltilosopliical Mag., i. XLIV, p. 3i5; 1872. (') JoA.\.Ms, Comptes rendus, t. CIX, p. 900, 965; t. CX, p. 288; t. CXII, p. 807, 392; t. CXIII, p. 795; i. CXIV, p. 583; t. CXVI, p. 1870, i5i8; t. CXVII, p. 718, '■49. (•) Cadï, Phrs. Chem., l. 1. p. 707; 1897. (°) JoAS.MS, 5«r l'amidttre de sodium el sur un chlorure de disodammonium (Comptes rendus, t. CXII, p. 892; 1891). (687 ) nium se décompose lentement à la température ordinaire en produisant un amidure et de l'hydrogène : AzH'Na ^= AzH'Na -+- H. » Voulant de plus, dès le début de ces expériences, nous rendre compte de la température limite à laquelle les ammoniums alcalins peuvent se former, nous avons opéré, dans la même expérience, sur les quatre métaux suivants : potassium, sodium, lithium et calcium. En généralisant celte expérience, nous comptions rendre les résultats plus probants. » Chaque métal, dont la surface était bien brillante, était disposé dans un tube de verre en U dont une branche était effilée et dont l'autre branche recourbée était mise en communication avec un appareil producteur de gaz ammoniac. Ce dernier était séché sur de la potasse fondue, puis sur de la tournure de sodium. » Au moyen de quatre tubes de verre soudés sur le tube abducteur, le même courant de gaz ammoniac traversait en même temps les quatre tubes en U qui pouvaient être maintenus à une température fixe dans un bain- marie. Un robinet de verre permettait d'augmenter ou de diminuer la vi- tesse du courant. Le bain-marie était formé par un verre de Bohême rempli d'eau qui nous donnait facilement une température constante comprise entre ioo° et o°. Pour les températures inférieures, on remiilaçait l'eau par de l'acétone, dont on pouvait diminuer progressivement la tempéra- ture en y ajoutant des fragments d'acide carbonique solide. On descen- dait ainsi de o° à — 75°, point de solidification du gaz ammoniac. » Dans cette recherche, nous opérions donc à la pression atmosphé- rique, et nous ne faisions varier que la température. » Nous avons obtenu les résultats suivants : Le lithium s'attaque à +70 liquéfaction Le calcium s'attaque à -I-20 sans liquéfaction Le potassium s'attaque à — 2 liquéfaction Le sodium s'attaque à ^20 liquéfaction » Cette expérience établit d'abord que les quatre métaux se combinent au gaz ammoniac. Il va de soi que les températures obtenues seront les limites supérieures d'attaque de ces métaux. Ces chiffres représentent aussi les températures de docom position des métaux-ammonium à la pres- sion ordinaire dans un courant de gaz ammoniac. Nous avons, en eflét, réalisé l'expérience inverse qui consiste à préparer le métal-ammonium par l'ammoniac liquide, puisa élever lentement sa température. On reconnaît qu'à — 20° le sodammonium se détruit en donnant l'ammoniac et le ( 688 ) métal; la même décompositioa se passe à — 2° pour le potassammonium, et nous reconnaissons de suite que le calcium-ammonium et le lilhium- ammonium seront des com|)osés stables à la température et à la pressioa ordinaires. Ces deux métaux-ammonium seront donc beaucoup plus ma- niables que le potassammonium et le sodammonium. « D'un autre côté, nous nous sommes assuré que, à cette même pression atmosphérique, l'ammoniac solide à — 80° n'attaquait pas nos quatre mé- taux, mais qu'aussitôt cjue la liquéfaction se produisait le métal-ammo- nium prenait naissance et qu'en raison de la chaleur dégagée par la réaction l'attaque s'accélérait. » Nous ajouterons encore que, dans une expérience rapide, on peut pro- duire avec facilité le métal-ammonium à la pression ordinaire et régénérer le métal libre cristallisé, sans qu'il se produise d'amidure si l'on ne dé- passe pas les températures limites que nous avons indiquées. » Lilhium-ammonium (^'). — Le lithium em|)loyé dans ces recherches a été préparé par l'élégante méthode de M. Gûntz. Les premières expé- riences, entreprises sur ce nouveau comjiosé, ont été faites avec un échan- tillon de lithium que M. Gùntz avait eu l'obligeance de mettre à notre dis- position. Nous tenons à lui en adresser tous nos remercîments. « Le lithium, bien brillant, est placé dans un tube en U maintenu à la température du laboratoire. Cet appareil est traversé par un courant de gaz ammoniac sec. Dès que le courant gazeux pénètre dans le tube, le lithium prend une teinte mordorée et il ne tarde pas à se liquéfier avec un dégagement de chaleur sensible. Il se produit un liquide à reflets mor- dorés qui grimpe avec facilité dans le tube et (]ui continue à fixer de l'am- moniaque. Quand l'absorption a cessé, on arrête le courant d'ammoniac et l'on porte le tube en U à la température de 4- 70°. Cette dernière partie de la préparation doit être faite très rapidement, afin d'éviter la transfor- mation du lithium-ammonium en amidure (-^. Dans ces conditions, l'excès d'ammoniac se dégage et il reste un corps solide, de couleur mordorée, prenant feu au contact de l'air. » Si l'on place le lithium dans l'ammoniac liquide et qu'on laisse le tube revenir lentement à la température ordinaire, le liquide bleu foncé qui (') Seelj' a démontré que le lithium donnait avec l'ammoniac liquéfié une solution bleue, mais qu'il était moins soluble dans ce liquide que le sodium ou le potassium. (' j Un échantillon de lilhium-ammonium mainienu trois heures entre -f-65° et -+-70° était complètement transformé en amiduic. ( 689 ) s'est produit tout d'abord s'épaissit de plus en plus et prend une belle teinte mordorée. Après vingt-quatre heures sous la pression atmosphérique, le contenu du tube présente une composition sensiblement constante. Nous avons trouvé les teneurs suivantes : AzH' pour loo, 89,0'!; 87,00; 88,72 et 88,37. Ces chiffres correspondent à la formule (AzH')Mji qui exigerait AzH' : 87,93. Ce corps peut être considéré comme une solution saturée de gaz ammoniac ou comme le composé AzH'Li, 2 AzH' retenant un léger excès d'ammoniac en raison de sa viscosité. » Du reste, si l'on fait agir le gaz ammoniac sur le lithium h la tempéra- ture ordinaire, on obtient toujours un produit visqueux dont la composi- tion jusqu'à +70" donne une teneur en ammoniac supérieure à celle qu'exigerait la formule AzH'Li. » Pour établir la composition du lithium-ammonium solide, nous avons poursuivi deux séries d'expériences. Dans la première, nous avons fait la synthèse du lithium-ammonium. Nous sommes parti d'un poids déter- miné de lithium et nous avons pesé l'ammoniac fixé sur le métal. C'est ainsi qu'ont été faites les expériences 1 et 2. Au contraire, les analyses 3 et 4 ont été obtenues en préparant le iilhium-ammonium ainsi que nous l'avons indiqué précétiemment, et en dosant l'ammoniac par la méthode de Schlœsing. Théorie pour 1. 2. 3. 4. AzH'Li. Lithium 28,07 28,40 28,72 28,82 29,16 Ammoniac 7i>93 71,60 71,28 71,18 70,88 » Ces analyses nous ont fourni en ammoniac et en lithium des nombres très voisins de ceux exigés par la formule AzH'Li. Nous les avons vérifiés en employant la méthode de M. Joannis, pour l'analyse des métaux- ammonium, avec cette différence que nous opérions à une pression tou- jours inférieure à la pression atmosphérique, la tension de dissociation du lithium-ammonium et la tension de sa solution saturée étant inférieures à cette pression, à la température ordinaire. Nous avons préparé un tube de lithium-ammonium en solution dans l'ammoniac, en partant d'un poids connu de mêlai. Nous avons enlevé l'excès d'ammoniac à -f- 17" au moyen d'une pompe à mercure, jusqu'à apparition à la partie supérieure d'un anneau de métal libre. Le tube a été fermé puis pesé. Dans ces conditions, ce petit ap[)areil renfermait encore un léger excès de gaz ammoniac et l'anneau a repris rapidement une teinte mordorée. On a fait à nouveau le vide jusqu'à réapparition de l'anneau métallique, puis on a encore pesé. ( (^90 ) En répétant une troisième fois cette expérience l'anneau de lithium est resté permanent. Nous avons obtenu ainsi les chiiïres suivants : A?. H' pour 100. Anneau non persistant 74> 'O ■ » » 72,60 » persistant 69 , 1 2 Cette expérience correspond bien à la formule AzH' Li. » Le lithium-ammonium se décompose au contact de l'eau en donnant de l'ammoniac, de la lithine et de l'hydrogène. AzH'Li-HH'0 = AzH' -HLiOH + H. » Il est beaucoup moins soluble dans l'ammoniac liquide que le sodam- monium. M La solution ammoniacale de ce métal-ammonium fournit des réac- tions importantes avec les dissolutions ammoniacales d'un certain nombre de corps simples tels que le soufre ('), le phosphore et l'iode. Nous en poursuivons l'étude. » Le lithium-ammonium, en solution ammoniacale, avec ou sans pres- sion, se transforme lentement à la température ordinaire et beaucoup plus rapidement de -+-65° à + 80° en amidure de lithium. On obtient, dans cette décomposition, des cristaux brillants, transparents d'amidure, très peu solubles dans l'ammoniac liquéfié, décomposables par l'eau et donnant à l'analyse les chiflres suivants : lithium 29,67 ; 3o,62 et ammoniac 68,90; 69,30. La théorie indique : Li 3o,43 Pt AzH' 69,56 pour AzH-Li. » Lorsque l'on soumet à l'action du vide le lithium-ammonium solide et cristallisé à une température comprise entre ■+- 5o° et -{- 60" l'ammoniac se dégage et il reste du lithium cristallisé. Au contraire, si l'on fait le vide lentement, sur un échantillon de lithium-ammonium à la température ordinaire, il se décompose, et, dans ce cas, il reste un mélange de métal et d'amidure de lithium. » Calcium-ammonium. — Le calcium cristallisé est disposé dans un tube en U comme précédemment et maintenu à une température de -+- i5°. On (') A propos du soufre, nous ferons remarquer que ce métalloïde lournil avec l'am- moniac liquide une solution de sulfammonium dichroïque, rouge foncé, que nous décrirons dans une prochaine Communication. (691 ) fait arriver sur le métal un courant de gaz sec à la température ordinaire, et l'on voit aussitôt chaque cristal de calcium prendre une teinte d'un beau jaune mordoré et augmenter de volume. Au moment où le gaz ammoniac arrive au contact du calcium, la température s'élève, et il est bon de mo- dérer la vitesse du courant gazeux. A une température comprise entre -t- 1 5° et 4- 20°, il ne se produit qu'une combinaison solide et l'on n'observe pas la liquéfaction en présence du gaz ammoniac, que fournissent les métaux alcalins ('). )' Le calcium-ammonium prend feu, lui aussi, au contact de l'air. Cette réaction peut même fournir une très belle expérience de cours. On place dans un tube en U des cristaux de calcium et l'on fait arriver dans l'ap- pareil, à la température ordinaire, un courant de gaz ammoniac. Au début de l'expérience, le courant doit être assez lent. La transformation du métal en calcium-ammonium se produit avec facilité. On augmente alors brusque- ment la vitesse du courant qui entraîne dans l'air les parcelles de calcium- ammonium qui prennent feu et brûlent avec un vif éclat. » Le calcium-ammonium mis en présence d'ammoniac liquide ne tarde pas à donner une masse pâteuse en fixant de l'ammoniac. Ce composé est d'ailleurs très peu soluble dans l'ammoniac liquéfié. Le liquitle surnageant est coloré en bleu pâle et ne renferme que des traces de calcium. » Le calcium-ammonium, de couleur plus bronzée que le lithium-ammo- nium, se décompose peu à peu à la température ordinaire, soit seul, soit en présence d'un excès d'ammoniac liquéfié. Il fournit des cristaux trans- parents d'amidure en même temps qu'il se dégage de l'hydrogène et de l'ammoniac. Ces cristaux (-) répondent à la formule (AzH-)-Ca. » Ce calcium-ammonium est un corps à réactions très énergiques, dont nous poursuivons l'étude. » Composition du calcium-ammonium. — Les méthodes analytiques em- ployées sont semblables à celles que nous avons indiquées à propos du lithium-ammonium. Les déterminations 1, 2 et 3 ont été faites par synthèse, en pesant d'une part le calcium et d'autre part le gaz ammoniac fixé. L'analyse n" 4 a été exécutée en prenant un poids donné de calcium- (') Dans cette préparation, si l'on opère à une température plus basse (vers 0° par exemple) le calcium-ammonium solide fixe du gaz ammoniac et devient pâteux. {'■) Ca = 56,3i et 53,96, Az = 37,78 et 38,i4; Théorie : Ca = 55,55; Az:::;38,8S et H = 5,55. (690 ammonium et en dosant le métal et l'ammoniac : Théorie pour 1. 2. 3. h. (AzH')'Ca. Calcium 37,04 87,60 87,41 62,96 87,44 Ammoniac 62,96 62,40 62,59 62,56 87,08 )) Pour bien démontrer que la formule du corps solide renferme plus de deux molécules d'ammoniac nous choisirons parmi les mesures nom- breuses exécutées sur ce sujet l'expérience suivante : Un poids de calcium de o^"^, 186 a été placé dans un tube en U taré, traversé par un courant de çaz ammoniac à + i5" Les cristaux ont pris un ton mordoré, particuliè- rement du côté de l'arrivée du gaz. L'expérience a été arrêtée avant que la transformation du calcium fiit complète et quand il existait encore net- tement des cristaux de métal non altérés. Le produit était solide et il avait fixé o^', 2G5 d'ammoniac, ce qui correspond à une teneur de 58,^3 pour 100. (AzIF)'-Ca exigerait 45,94 |)our 100. » Les chiffres que nous avons obtenus dans les analyses précédentes correspondent donc à la formule brute (AzH')'Ca. )i On peut dans ce cas considérer le calcium comme tétratomique ou bien donner au calcium-ammonium la formule (AzH')^Ca -h 2AzH^ dans laquelle ce métal conserve sa diatomicité. » Cette dernière hypothèse nous semble moinsadmissible, étant données les expériences que nous avons poursuivies en faisant varier la pression et la température et qui ne nous ont jamais fourni de composé intermédiaire à 2 molécules d'ammoniac. )) Conclusions. — Le potassium, le sodium, le lithium et le calcium se combinent au gaz ammoniac, et les ammoniums formés se dédoublent à la pression ordinaire aux températures de H- 70" pour le lithium, -1- 20" |)our le calcium, — 1° pour le potassium et — 20" pour le sodium. Les anuno- niums du lithium et du calcium prennent feu au contact de l'air, à la tem- pérature ordinaire, et répondent aux formules AzH'Li et (AzH')*Ca. » Ces deux composés ne sont pas dissociables à la tem|)érature et à la pression ordinaires dans le gaz ammoniac; ce sont des combinaisons stables qui se prêtent plus facilement que les ammoniums alcalins à des réactions d'addition et de substitution. » ( «93 ) Observations de M. H. Moissan à la suite de la Communication précédente. « J'ai reçu ce matin, lundi 7 novembre, une lellre de M. Guntz, pro- fesseur à l'Université de Nancy, dans laquelle il est question des métaux ammoniums. Au reçu de cette lettre ma Note était rédigée et prête à être publiée. Je tiens, en présentant mes recherches à l'Académie, à indiquer les points qui peuvent être communs dans l'étude de M. Gûntz et dans ma publication, et je demande à M. le Président de bien vouloir faire insé- rer aux Comptes rendus les passages suivants de sa lettre, dans lesquels il traite du lithium et du calcium-ammonium : » En lisant aux Comptes rendus votre dernière Note si intéressante sur les pro- priétés du calcium, j'ai vu que vous comptiez bientôt vous occuper de Ca(AzH^)^; je voudrais vous faire part de mes travaux sur ce point. En poursuivant quelques re- cherches sur le lithium-ammonium LiAzH^ l^e je compte publier bientôt, j'ai pré- paré également son analogue, le calcium-ammonium, en épuisant par AzH' liquide le calcium que l'on obtient par la réduction de CaO par Mg. J'ai obtenu ainsi un liquide mordoré ressemblant aux autres ammoniums et laissant par évaporation un enduit métallique de calcium. Lorsque vous avez publié votre première Note sur le calcium j'ai immédiatement envoyé à M. Berlhelot, pour prendre date, un pli cacheté à l'In- stitut, contenant l'énoncé de ce fait ainsi que quelques recherches commencées sur le baryum. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Note préliminaire sur la présence de l'hydrogène libre dans l'air atmosphérique; par M. Armand Gautier. « On sait que depuis longtemps Boussingault a signalé dans l'air une 1res petite proportion de gaz combustibles carbonés. Au cours d'une longue suite de recherches que je viens de faire à ce sujet, j'ai été frappé de la variabilité de ces gaz, et je suis arrivé à penseï- qu'ils proviennent surtout des fermentations ou exhalaisons du sol et des combustions de nos foyers. Dans cette hypothèse, s'ils sont, le plus souvent, relativement abon- dants dans les villes, ils doivent diminuer beaucoup à la campagne et dispa- raître en grande partie dans les lieux rocheux ou à la mer. C'est ce que j'ai observé, en effet : l'air des hautes montagnes, et surtout de la pleine mer, ne contient qu'une trace de composés carbonés combustdjles. Ils sont en G. K., iSgb, 2- Semestre. (T. CXXVll, iN° 19.) IP ( 694 ) quantité si faible à la mer, que loo litres de l'air du large préalablement privé d'acide carbonique, lorsqu'ils passent ensuite sur une colonne de 25™ d'oxvde de cuivre chauflé au rouge, ne donnent pas au delà de of'Soooi d'acide carbonique résultant de la combustion des gaz carbonés. » Mais en revanche, j'ai constaté que l'air de ces régions, et d'une ma- nière plus générale l'air pur, contient toujours une petite proportion d'hy- drogène libre, |)roportion assez constante, qui est de ii à i8 cent, cubes par loo litres d'air calculé sec à o" et 76o"°'"; soit, à peu près, i,5 dix- millième en volume. L'hydrogène libre fait donc partie des éléments de l'atmosphère; son volume est à peu près égal à la moitié de celui de l'acide carbonique de l'air correspondant. » Dès que mes calculs seront terminés, je m'empresserai de faire i)art à l'Académie des résultats complets de ces expériences. » ARITHMÉTIQUE. — Rapprochements enlrc les procédés de Lagrange cl de Gauss pour la résolution en nombres entiers des équations indéterminées du second degré. Note de M. de Jonquières. « I. Si l'on compare attentivement les méthodes, en apparence dis- semblables, de Lagrange et de Gauss pour résoudre le problème dont il s'agit, on acquiert la conviction : que les procédés dont ces grands géo- mètres font usage diffèrent entre eux beaucoup moins qu'il ne semble; que les mêmes quantités auxiliaires entrent dans leurs formules; que le fond et l'enchaînement des idées y sont, à peu d'exceptions prés, les mêmes; qu'enfin, c'est surtout par les appellations et les notations qu'ils se distinguent l'un île l'autre. » Pour s'en assurer, il suffit de prendre comme exemple numérique (' ) (') Au lieu d'un exemple numérique, on pourrait aussi aisémenl raisonner sur les formules algébriques qui se présentent, au début de cette théorie, dans l'exposé qu'en fait Legendre aux Chapitres V et IX de la première partie de sa Théorie des nombres, \/D H- 1 i/D + r . . j savoir j:„=: j Xn^i^ ^ , qui expriment deux quotients complets conse- I-i-1' D — 1' cutifs, avec \x. = , A'^ , en y écrivant D au lieu de A, et A, A' au lieu de D et D' afin de réserver à la lettre D la signification que Gauss lui attribue. Il sufill, en effet, de comparer les significations (jue Lagrange attribue aux lettres ( 695 ) le déterminant positif D = 79, choisi par Gaiiss comme application de sa méthode dans le n° 187 des Disquisiliones et les suivants, et, en particulier, la période des six formes réduites contiguës de la troisième classe, qui en dérive (avec d'autres), savoir (E) (3,8,-5), (-5,7,6), (6.5,-9), (-9,4,7)' (7.3, -10), (-10,7,3), en y joignant le Tableau des coefficients transformateurs, écrit à la fin du n" 188, et en prenant (3,8, — 5) pour réduite initiale. » Alors, si l'on procède du même point de départ, et qu'on cherche par la méthode des fractions continues de Lagrange la valeur, de plus en plus approchée, de la quantité M = ^-^ — (d'où se déduira celle de V79), on obtient le Tableau ci-après, d'où les intercalaires non indispensables ont été exclus pour plus de simplicité. (F) s/79 + 8 5 v'79 + 5 9 V/79-+-4 7 V79-7 __ I + 0 v/^- -4 9 v^-;^- -3 7 v'79- -S V^ + 7 ^2-+- ^^9~' 6 V^79 + 3 _ \/79 - 7 _ V''79- \ la série de ces six quotients complets fractionnaires, et celle des quotients incomplets entiers 3, 2, i, i, i, 5, se reproduisant, ainsi que les restes, indéfiniment dans le même ordre. >) II. En comparant les deux suites (E), (F), on remarque que chaque quotient complet de (F) contient, au numérateur, un terme entier positif qui est précisément le terme moyen h de la réduite correspondante du Tableau (E), et, au dénominateur, le nombre qui, abstraction faite du signe, est le troisième terme c de cette réduite. Comme le premier terme a de celle-ci est égal à — ^^ — > il s'ensuit que toutes les réduites du Tableau (E) A, 1, A', I', \i. avec celles qui, dans le livre de Gauss, appartiennent respectivement à c, b, c', b', h pour constater qu'elles sont identiques. Toutefois, il m'a paru que les faits sur lesquels je désire attirer l'attention seraient peut-être moins frappants qu'en opérant sur des nombres, sans être mieux prouvés. (696 ) peuvent être écrites à la seule inspeclion du Tableau (F), même en y donnant aux termes extrêmes les signes qui leur conviennent, puisqu'on sait que a cLcont loujoiirs des signes conlraircs, etquert,+i = O en valeur numérique et en signe. » On remarque, en outre, en consultant le Tableau final du n° 188 des Disq., que les quotients désignés chez Gauss par la lettre /(, et tels qu'on ait /i,= -^ -j qui sont les éléments fondamentaux des suites récur- rentes a, j3, y, S de ce Tableau (bien qu'ils n'y soient point écrits), ne sont autre chose que les quotients entiers partiels de Lagrange, d'où il s'ensuit, comme le P. Pépin avait bien voulu me le signaler, que les réduites de Gauss ne diiïèrent pas des transformées de Lagrange. Je reviendrai tout à l'heure sur ce point avec plus de détails, mais je veux auparavant faire voir que le rapprochement des deux procédés est encore plus intime que ne l'indiquent les remarques précédentes. » En effet, si l'on forme, avec Lagrange, le Tableau des fractions con- vergentes vers M, savoir : Quotients entiers incomplets. 3;2, i, i, i, 5, 3; 2, i, i, i, 5, 3; Fractions convergentes vers ) ^ ^ 2 — 12 '^ 1^ ^1 i"8 i6or 2719 4820 24819 i(y/^+8). i o' i' 2' 3' 5' 8' 45' 143' 33. ' 474' ^^'T^' "^ï^' on constate que les numérateurs de ces fractions ne sont, dans le même ordre, que les coefficients S du Tableau de Gauss, tandis que les dénomi- nateurs sont les coefficients ^ du Tableau ; ou bien, si on y lit une ligne plus bas, les coefficients y et a de ce même Tableau, respectivement. Cette identité n'a rien qui doive surprendre : elle résulte, en effet, de ce que les deux termes initiaux des suites récurrentes, formées, d'une part, par les numérateurs et les dénominateurs de ces fractions convergentes, et, d'autre part, par les coefficients S, § (ou y, a), sont les mêmes, respectivement, tandis que l'échelle de relation, à degrés variables, est aussi la même pour les unes et pour les autres, puisqu'elle n'est autre chez Gauss que la série des quantités h, identique à celle des quotients \j. de Lagrange. » En résumé, on peut lire les réduites de Gauss et tous les nombres figurant sur son Tableau de transformation dans les quotients complets de Lagrange et dans les deux termes de ses fractions convergentes, et inversement ; ce qui, pour l'objet spécial dont il s'agit, rapproche singulièrement les deux mé- thodes et, que je sache, n'avait pas encore été signalé. » Un second exemple, où le déterminant positif D est choisi parmi (697 ) ceux qui rendent possible la solution en nombres entiers de l'équation ;= — D//-= — I, donne lieu, parce fait, à de nouvelles observations. » Soil D == 29, et, comme forme initiale, F = (— 29, o, i), immédiate- ment suivie de la réduite contiguë /, = (i, t, — 4). Dans ces conditions, les deux méthodes fournissent les Tableaux ci-aprcs, dont la juxtaposition rend les comparaisons plus saisissantes : Méthode de Gauss (avec F romme point de dépari). Réduites. h. a. F =—29, 0, 1 1 /, = ',5, -4 5 0 A =- 4, 3, 5 — 2 — I /a = 5, 2, — 5 I 2 fi =— 5, 3, 4 — I 3 /. = 4, 5, — I 2 - 5 /c=- I. 5, 4 — 10 - i3 /,= 4,3, — 5 2 i35 /, =- 5> =, 5 — I 283 A = 5, 4. -4 I -^8 /,.=- 4. 5, I 2 -701 /„= ., 5, -4 10 1820 - 16 — 16 27 i35 283 -4i8 -701 1820 — 1024 024 225 3775 9801 3775 189OI — 9801 101785 Méthode de Lag range. Quotients complets. Transformées t/t. v/39 = 5-h.. V^9- _4 V^^9 + 3 5 v/29H-2 \/«J- 1/29 + 5 V29- V29- _ v/29-4-2 5 _ V^-l-3 V^9-f-5 _ v/39- o, —29 — q, — 10, I 5, G, — 4 5 4, 6,-5 — I, — 10, 4 —5. — .'. -3, 4, 'O, — ' -5, - 6, 4 5, 4,-5 —4, — G, 5 » On constate d'abord sur ces Tableaux, selon la remarque du P. Pépin, que les termes extrêmes des transformées de Lagrange, étant lus de droite à gauche, reproduisent identiquement, comme valeurs et signes, les termes extrêmes des réduites de Gauss, tandis que leurs termes moyens, étant (') Les transformées de Lagrange ont été écrites dans ce Tableau, après avoir été (comme les réduites de Gauss) débarrassées du cortège, inutilement encombrant, des indéterminées jc^, xy, V" ; la comparaison est ainsi plus prompte. ( 698 ) divisés par 2 et pris positivement, reproduisent les termes moyens de ces réduites. » Actuellement, écrivons les fractions convergentes (de Lagrange) vers M, qui n'est autre ici que y 29; on a I 5 II 16 27 7o_ 727 i5-2,\ 225i 3776 9801 ô' 7' T' y T' T3' 735' "283"' Ti8~' J^' 782^' ■■■■ » On y voit que les coefficients S^ = 70, p,, ^ i3, qui correspondent à la cinquième réduite de Gauss, c'est-à-dire à celle qui termine sa première demi-[)ériode (après laquelle les mêmes réduites reparaissent dans le même ordre avec un simple changement de signe dans les termes extrêmes), sont, respectivement, les valeurs de t et u qui satisfont à l'équation indé- terminée /' — 29«-= — I (à cause du rang impair qu ils occupent dans la série et qui y marque le terme de la période de Lagrange), tandis que les coefficients S,„ = 98oi et ^,(, = 1820, qui apparaissent au bout de la pé- riode complète de Gauss et de la deuxième période de Lagrange, satisfont à l'équation i* — Dm- = + 1 , et ainsi de suite indéfiniment. » On peut tirer de cette simple remarque une nouvelle démonstration des propositions qui ont fait l'objet de ma dernière Communication (séance du 2.\ octobre); mais elle serait ici superflue après celle que j'en ai donnée. 5) IIL Ce dernier exemple montre que, si l'on prend pour point de départ la forme F = (— D, o, 1), les procédés de Lagrange et de Gauss ne diffèrent entre eux, ni par les détails, ni par les résultats. Mais comme Gauss n'admet pas, même pour cette fonction initiale, les formes à terme moyen nul ('), il reste à montrer ce qui arrive lorsque ce point de départ est une forme, réduite au sens de Gauss, autre que celle-là. » Déjà nous savons (I) que les deux méthodes reviennent alors au même, s'il ne s'agit que d'approcher indéfiniment de la valeur de M et, par suite, de yjD. Mais, en ce qui concerne la recherche des solutions des équations l'^ — Dw- = dz i, on pourrait croire, au premier abord, que celle de Gaussa l'avantage, à cause des facilités que procurent les formules (i3), (i4) et (18) à (21) du n" 162 des Disquisitiones pour obtenir le résultat qu'on cherche alors. Toutefois, ce n'est là qu'une apparence; les fractions convergentes de Lagrange se prêtent, par leurs deux termes, au même office que les coefficients a, p, y, ^ de Gauss, et avec non moins de facilité. Si l'on est d'abord jiorté à croire le contraire, c'est peut-être parce que les (') J'en ai dit les raisons probables dans une précédente Communication. ( 699 ) ailleurs, à l'imitation de Legendre (qui s'est borné à ce cas unique dans l'exposition qu'il a faite de la méthode de Lagrange), ont coutume de prendre y'D comme point de départ du calcul par les fractions continues, et non l'un des quotients complets ultérieurs ^ - — • Cependant rien ne s'oppose à ce que l'un quelconque de ceux-ci serve de point de départ : la période des quotients partiels et entiers ;j. y reste composée des mêmes nombres, se succédant dans le même ordre indéfiniment, et c'est encore la fraction convergente correspondant à chaque réapparition périodique du premier d'entre eux, qui fournit, par ses deux termes, les valeurs res- pectives de t et IL par lesquelles l'une ou l'autre des équations l- — D«- = ± 1 , selon le cas, est satisfaite. D'ailleurs, si l'on désigne généralement l'une de ces fractions par g^, on a ^^ c ' c ' dans les notations de Gauss et en vertu des équations (20) et (23) de l'ar- ticle 162, ou bien A ' A ' dans les notations de Lagrange et d'après ses principes, comme on le démontre sans difficulté, les lettres A et I ayant les mêmes significations que ci-dessus (I, au nota); les signes supérieurs de p^ et S, conviennent à l'équation /■- — Dm- = -h I , et les signes inférieurs à l'équation /2 _ D„^ = _ I . )) Exemple. — Soient /"= (5, 2, — 5) et D = 29. Les fractions de Lagrange convergent alors vers M = ^ — K Quant aux coefficients- transformateurs de Gauss, ils donnent, aux cinquième et dixième rangs, (i, = 65, ÎÎj^-qG, p,„=:-9ioo, î5,„ = -i344i. Donc, d'après (I) , les fractions convergentes de Lagrange sont |^ et — —y ( 70» ) respectivement. On en déduit celles qui convergent vers v/29 en écrivant, comme il vient d'être dit, 0.^=- ^^ = ^' d OU 70 — 29. iJ = — i; .65 ~~ i3 i344i — -59100.2 9801 o.,, = i — ^-^ = ^5— ' d ou nooi —20.1020 =4-1. T'" i-9ioo 1820 '' ■' » IV. On voit combien il existe de points de contact entre les deux mé- thodes, tant qu'il ne s'agit que de la résolution des équations indétermi- nées du second degré. Gauss, parlant de celle de son illustre devancier dans le n° 222 des Disquisitiunes. a dil lui-même : (jun' niliil hoc respecta desi- dercndum relinquit. Quant au parti qu'il a si brillanmient tiré des principes et des notations qui lui sont propres, dans la II" Partie de la célèbre sec- lion V de son Ouvrage, consacrée à des recherches sur la théorie générale des formes, l'honneur lui en revient à peu près exclusivement et constitue l'un de ses plus beaux litres à l'admiration des géomètres. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Effets de la section des nerfs du sphincter ani sur le rôle, les propriétés physiologiques et analomiques de ce muscle et sur l'organisme en général. Note de MM. S. Ari.oix« cX ëuouard Chantre. « I. On admet que la destruction des centres ano-spinal et vésico- spinal entraîne ipso facto le relâchement des sphincters, et, réciproque- ment, que l'incontinence des fèces et de l'urine est le signe d'une altéra- tion destructive de la région lombaire de la moelle épinière. )> Faute de se rendre un compte exact des conséquences de l'élasticité dans un muscle circulaire, on est tombé dans l'erreur en suivant le sentier de la logique. Dans la plupart des cas, l'incontinence ne résuite pas, pu- rement et simplement, de la paralysie des sphincters. » Nous avons rappelé (séance du 3i mai 1B97) que Goltz et Ewald observèrent la rétention et l'expulsion intermillenle des fèces sur une pe- tite chienne qui avait survécu à l'ablation totale de la région lombaire de la moelle. » Depuis l'expérience de ces auteurs, nous avons plusieurs fois prati- qué la section complète des nerfs qui se rendent à la terminaison de l'in- testin et au col de la vessie chez le chien, opération dont reffel est d'isoler ( 70I ) entièrement les sphincters de la moelle et, par conséquent, équivaut à la destruction des centres lombaires, et, pourtant, jamais nous n'avons ob- servé l'incontinence proprement dite. » Voici les phénomènes que nous avons constatés du côté de l'appareil digestif et du côté de l'appareil urinaire. » A. Immédiatement après la section et dans les premiers jours qui la suivent, les plis du pourtour de l'anus sont un peu elTacés, le diamètre de l'orifice et sa dilatabilité sont un peu plus grands qu'à l'étal normal; quelque temps après, l'orifice est exacte- ment fermé et l'on ne soupçonnerait pas, à un examen superficiel, la paralysie dont le sphincter est frappé. Les excréments sont retenus comme à l'habitude. Lorsque les chiens quittaient leur cellule, ils profitaient d'un moment de liberté pour se livrer à la défécation. Celle-ci s'accomplissait normalement, sauf à la fin, où les sujets, privés de la contractilité du sphincter, étaient obligés de recourir à des artifices mécaniques pour s'exonérer entièrement. » B. Nous avons vu aussi nos chiens retenir le produit de la sécrétion urinaire pon- dant les heures de captivité. Aussitôt qu'ils étaient mis en liberté, leur premier soin était de chercher un endroit propice et d'uriner. L'acte s'exécutait normalement, mais jamais complètement; les animaux perdaient ensuite une certaine ([uanlité d'uriue sans paraître en avoir conscience. Si la résistance du sphincter suffisait à em- prisonner l'urine dans la vessie lorsque le sujet était au repos dans sa loge, elle ne suffisait plus lorsque l'animal s'agitait brusquement, sautait et gambadait, comme le font les chiens heureux de goûter un instant de liberté. Ce trouble s'atténue, sans dis- paraître, au bout de quelques mois. » Bref, de part et d'autre, la rétention est indiscutable. Pour l'expli- quer, il ne peut être question de contractilité ni de tonicité. Elle résulte de l'élasticité des sphincters. Cette propriété suffit donc à éviter l'inconti- nence. Elle est plus efficace du côté de l'anus que du côLé de la vessie, mais c'est là probablement une simple apparence, qui s'explique par l'état physique des produits qu'elles retiennent dans leur cavité, car si l'on se reporte aux évaluations de Heidenhain, de Gianuzzi et de Nawrochi, il faudrait, pour vaincre la résistance du sphincter vésical privé de ses nerfs, une pression d'eau plus grande que pour surmonter celle du sphincter anal. » En conséquence, dans le cours d'incontinence vraie, on doit admettre que la lésion nerveuse, cause de la paralysie des sphincters, éveille simul- tanément l'énergie des forces expulsives. » II. Ee sphincter ani, dont les deux nerfs sont coupés, conserve fort longtemps sa contractilité. Le bout périphérique des nerfs a perdu entiè- rement son excitabilité, que le muscle répond encore aux excitations in- C..R., 1S98, 2« Semestre. (T. CXXVII, N° 19.) 94 (70-2) diiites isolées ou télanisanles qui lui parvienncnl à travers la muqueuse ou In peau, f^a contractilité nous a paiu simplement un peu affaiblie après l'cnervation. « Le sphincter offre donc un des exemples les plus remarquables de la persistance des propriétés physiologiques des muscles à la suite de la section des nerfs. » Nous touchons ici à un ordre de faits dont la diversité est grande. liCS physiologisLes ont observé que la persistance de la contractilité varie avec la région et avec les nerfs dont l'influence a été supprimée. Ainsi, d'après Longet, la conlractilité diminuerait au bout de sept semaines dans le domaine du sciatique, tandis qu'elle serait presque intacte an bout de trois mois dans le territoire du facial. D'après Philippeaux et Vulpian, la conlractilité persisterait une année dans le domaine de l'hypoglosse. Pour une même région, les auteurs ont donné parfois des évaluations différentes, probablement parce qu'ils avaient expérimenté sur des espèces animales variées. •* » H semble impossible, sous ce rapport, d'englober tous les muscles dans une même règle générale. On a pensé (Longet, Brown-Séquard, Exner) que la suppression des nerfs sensitifs de la région hâtait la dispa- rition de la conlractilité après la section des nerfs moteurs. Dans notre cas, les deux sortes de nerfs étaient supprimés et néanmoins la contractilité a persisté d'une façon remarquable. P'orce est bien de rattacher cette par- ticularité à une autre influence. » IIL De même, nous avons observé une remarquable persistance des caractères histologiques normaux dans les fibres du sphincter à la suite de la section des nerfs sensilifs et moteurs de la région. On noiera que la passivité du muscle est absolue, que l'élasticité de ce dernier seule était sollicitée, par intermittence, au moment des évacuations intestinales. Or, malgré cette passivité, malgré la suppression des nerfs sensitifs et moteurs, remontant à onze mois, les fibres musculaires possédaient encore une slriation et une transparence parfaites. Toutefois, les noyaux semblaient plus abondants, soit à l'intérieur des fibres, soit dans le tissu conjonclif inter- fibrillaire. Cependant, il arrive qu'après un délai aussi long quelques fibres perdent une partie de leur transparence et un peu de la netteté de leur strialion. Somme toute, un an après la section de ses nerfs, le sphincter ani du chien esl à peu près intact au point de vue anatomique et physiolo- gique. » IV. Nous nous sommes bornés à pratiquer des sections nerveuses ( 7o3 ) unilatérales. Dans ces cas, l'influence sur le rôle du muscle est insigni- fiante ou impossible à constater. Nous en dirons autant de riafluence sur les propriétés physiologiques et anatomiques du muscle, même vingt- quatre et vingt-sept mois après la section nerveuse. Tout au plus con- state-t-on que les fibres musculaires sont un peu moins transparentes et et que les noyaux sont un peu plus abondants dans la moitié du muscle qui correspond à la section des nerfs; mais on voit aussi quelques fibres légèrement troubles dans la moitié opposée. » V. La section bilatérale des nerfs qui se rendent à l'anus et au col de la vessie est une opération mal supportée par le chien. Soit à cause de l'étendue du traumalisme, soit pour d'autres causes, la minorité des opérés survit définitivement à l'opération. La majorité présente de la parésie des membres postérieurs, de l'inappétence, de l'amaigrissement, et meurt dans le marasme. Ces accidents peuvent survenir un mois ou un mois et demi après l'opération, lorsque les plaies sont presque guéries et q-ie l'on est en droit d'espérer un rétablissement complet. » La section unilatérale est généralement bien supportée. Cependant, dans un cas, nous avons vu survenir, deux mois après l'opération, une atrophie très marquée des muscles de la face externe de la cuisse corres- pondante. Ce trouble nutritif a disparu graduellement au cours des mois suivants. Est-ce la conséquence d'une névrite ascendante, d'une paralysie réflexe, ou du voisinage du sciatique et du champ opératoire? Nous ne sau- rions choisir. Toujours est-il que la mutilation des nerfs en question peut retentir d'une façon fâcheuse sur le système nerveux et sur l'état général des sujets d'expérience. » En résumé : i" l'élasticité des sphincters, dans le cas de la suppression pure et simple de l'innervation de ces organes, suffit à prévenir l'inconti- nence des fèces et de l'urine ; » 2° Les propriétés physiologiques et anatomiques du sphincter ani persistent très longtemps après la section bilatérale des nerfs et sont à peu près intactes onze ou douze mois après l'opération; » 3° La section unilatérale est sans influence apparente sur le rôle et les propriétés physiologiques et anatomiques du sphincter ani. » ( 7o4 ) HISTOLOGIE ANIMALE. — Sur la genèse des èpit/iéliums ('). Note de MM. Armand Sabatier et Etienne de Rou ville. « ]^es recherches que nous poursuivons depuis phisieurs années, soit en collaboration, soit chacun de nous en particulier, sur « la genèse de » quelques épilhéliums » nous ont conduits à des résultais qu'il nous parait utile de réunir dans cette Note. M Nous avons, d'ailleurs, publié de nombreuses observations sur ce sujet, dans des JMcmoires spéciaux et dans les Comptes rendus. » Nons croyons devoir résumer aujourd'hui les conclusions auxquelles nous sommes arrivés, parce que ce sujet touche à des questions très inté- ressantes qui, de nos jours, préoccupent ou divisent les hislologistes. » Il est généralement admis que les épithéliums sont toujours capables de se régénérer par eux-mêmes, et qu'ils n'empruntent jamais rien aux tissus voisins. Nos observations nous permettent i conjonctif ». » Ce dernier tissu, par le fait qu'il est le tissu le moins différencié de l'organisme, est doué d'un <; pouvoir d'amorce » très puissant ; il n'est donc pas étonnant qu'il continue plus ou moins, dans le cours de la vie, à être « la matrice d'où sortent les éléments des autres tissus » ; nous le considé- (') Travail de la Slation zoologique de Celte el de l'Institut de Zoologie de l'Uni versilé de Montpellier. ( 7o5 ) rons donc comme pouvant jouer le rôle de « blastoderme post-embryon- )) naire ». » La membrane basale qui sépare l'épilhélium du tissu conjonclif, et qui, d'ailleurs, peut faire défaut, n'est pas un obstacle sérieux à la marche de la cellule conjonctive se frayant un passage entre deux cellules épilhé- liales. Nous avons, à ce sujet, pu faire des observations tout à fait con- cluantes; c'est ainsi que nous avons surpris des cellules d'origine nette- ment conjonctive se glissant dans l'épithélium, et que nous avons aussi pu, sur certaines préparations, distinguer, au sein du tissu conjonclif, des cellules rappelant à s'y méprendre les cellules dites de remplacement situées dans l'épilhélium, et dans la partie profonde de celui-ci. Bien plus, les observations faites par l'un de nous sur les Crustacés décapodes, les Séla- ciens et quelques autres types, ne nous permettent pas de douter que les cellules de remplacement de l'épithélium du tube séminifère aient tou- jours, dans ces types-là du moins, pour [)oinL de déjjart les éléments cellu- laires de la membrane basilaire conjonctive de ce tube. Si, ce qui est encore à examiner, il n'en est pas de même dans tous les cas pour l'épi- thélium du tube digestif, de la vessie, de l'utérus, il n'est pas douteux pour nous que cela se produise bien souvent. » Nous avons aussi étudié de près la question de la division cellulaire, et de sa signification. La division directe (amitose) jouerait, à notre avis, un rôle bien plus important qu'on ne le croit aujourd'hui; on ne doit pas l'opposer à la division indirecte (mitose), car il existe entre elles de nom- breux termes de passage. La division directe ne serait pas infailliblement, comme beaucoup d'histologistes le pensent, un signe de décadence et de mort pour la cellule; nous l'avons observée dans des cellules jeunes et ac- tives, et, notamment, c'est elle qui se produit exclusivement dans les élé- ments qui forment les groupes ou nids de noyaux destinés à fournir les spermatoblastes, et qui représentent, par conséquent, des éléments doués d'une grande activité cellulaire et d'une vitalité exceptionnelle. » L'amitose, procédé-plus simple et plus rapide que la mitose, appar- tient donc, dans ce cas et dans d'autres, à des éléments cellulaires jouissant d'un maximum de vitalité. » Enfin, nos recherches ont soulevé devant nous la question de la spé- cificité cellulaire et de la spécificité des feuillets blastodermiques. » Nous avons |3u voir le tissu conjonctif présider en partie à la régéné- ration d'épithéliums d'origine blaslodermique variable : par exemple, d'épithéliums d'origine endodermique. Nous en avons conclu que la loi ( 7o6 ) de la spécificité des feuillets n'est pas aussi absolue qu'on l'a cru, et que, dans les phénomènes de régénération, en particulier, elle est bien souvent infirmée. Nous croyons donc à la suppléance possible et réelle, dans une certaine mesure, de tissus entre eux, indépendamment de leur origine bliislodcrmique. » CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observât ion<; du Sn'eil, faites à l'ohien-atoire de Lyon (équatorial Brunner de o'", 1 6), pendant le premier trimestre de 1 898 ; par M. J. Guillaume. Note présentée par M. Mascart. « Ces observations sont résumées dans les Tableaux suivants, dont l'explication a été donnée, page 876 du Tome CXXVI des Comptes rendus, et il en résulte les faits suivants : » Il va eu 39 jours d'observation pendant le premier trimestre. M Taches. — On a noté 35 groupes de taches et une surface totale de 3329 millionièmes, au lieu de 39 groupes et i635 millionièmes fournis par le précédent trimestre, et au total les taches ont été plus nombreuses et plus étendues au sud de l'équafeur qu'au nord. » Le Soleil a été vu sans taches cinq fois : deux en février et trois en mars. » Les deux groupes suivants du Tableau I ont été visibles à l'œil nu : Février : ■). I /i . 5 p — 8° et mars : >.i 1,6 fi — i3". I^e premier, dont l'étendue a atteint environ 20°, a englobé dans la tra- versée du disque solaire une tache de moyenne grandeur qui le précédait d'abord à une distance d'environ 10°. Le second a été plus important encore, il s'est développé également pendant la traversée du disque solaire et n'a pas occupé moins de aS" en longitude. L'un et l'autre se sont mon- trés à trois rotations successives du Soleil. Ces deux groupes, quoique distincts, semblent appartenir à la même région d'activité, le champ de facules où ils se sont formés occupait environ 5o" en longitude sur 20" en latitude. » Enfin, au total, on a 24 groupes au sud et 1 1 au nord, au lieu de 18 et 21, respectivement fournis par le dernier trimestre de 1897. » Régions d'activité. — Les groupes de facules ont continué à diminuer : on a noté 28 groupes dans chaque hémisphère, au lieu de '^7 au sud et ( 707 ) 27 au nord, eL au total la surface entière est de 59,2 millièmes au lieu de 67,6. Tableau I. — Taches. Dal03 Nombre Tass. Laliludes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mer. — ■■■ — ^ — -"■ ^ moyennes U'obsery. valions, central. S. N. réduites. 2y-lo 10-11 3-14 i4-i5 ■24-2G ■24-^7 7- ** 5-12 5-12 8-17 7-17 10-17 10-1; 11-12 17 1 5- 1 7 Janvier 1S98. ; 1,3 ; 3,1 - i 4,5 i 6,7 ' 9>i i 17,3 - [ 20,0 — i 25,0 o,uo -14 - b -+-i3 -!- 6 + 7 + 9 12 j. -12",3 ■+- 7° Février 189S. 4, '2 8, I 10,4 r2,2 '3,7 i4,o i4,5 i5,o i5,C 20,3 — 8 — 2 — S — 2 — 15 1 18 iS 9« 5 i33 6 loi 23 3i4 68 47 iti 55 i33 5 44'.) 6 25 ■46 Tiaics Nombre Pasa. LalîluUes moyennes Surfaces cxrn'îmes d'obser- au mér. - — -^^^ — -^ . w -~ moyennes d'ubâerf. valions, ceniral. S. N. réduites. 104 87 18 102 Fé vrier 898. 0 15-26 5 21,1 17-26 4 21,2 — 2 3 I 27,3 ■',3- J 4 28,7 — 1 1 '3J- — 7.9 Mars 1898. 0,25 5". 3 y 1 4,5 — i_i 28- 9 4 6,2 — 9 3 I 7,' -i5 8-9 2 8,8 — 12 8-16 5 11,6 — 1 3 8-16 5 i',9 8-16 5 12,7 — 8 9-16 3 .3,5 - 4 22 I '9,7 — 5 22 1 20,4 — 2 1 9-22 2 20,7 — 9 16-19 2 22,0 28 1 3i,6 — 13 4 100 2 22 83o i39 198 6 12 4 1 1 20 I2J. — 9",5 -H 9°,5 Janvier . . . . Février. . . . iMars Tableau II. Sud. 10". 30*. 20". Dislribulion des taches en latitude. Nord. Totaux . 1 6 6 iT Somme. 3 10 1 1 Somme. 0°. 10*. 20". 30". 6 5 1 i> 3 3 » » 2 2 » » — -, Totaux 40". 00". mensuels. 9 i3 i3 35 moyennes rcduîles, 818 1161 i35o 33^ Distribution des facules en latitude. Nord. Somme. 10 10 0". 10". 20°. 30". 40". 90". /! 4 4 7 3 7 2 18 » » » » 1) » u » Tulaut mensuels. 12 23 21 56 Surfaces moyennes réduites. i5,6 24,4 '9,3 59,3 ( 7o8 ) GÉODÉSIE. — Ln-és grodcsiques, astronomiques cl magnétiques à Madagascar. Note du P. CoMX, présenlée par M. Grandidier. « J'ai l'honneur de jîrésenter à l'Académie les résultats des missions ejéodésiqucs, astronomiques et magnétiques, qui m'ont été confiées par MiM. les généraux Voyron et Gallienl, dans l'ile de Madagascar. » Première mission de 189(5. — La brigade topograpliique dont je faisais partie se composait de MM. le commandant Delcroix, chef, et les capitaines Rose, Vuillemin et Tliiébaiid, topograpiies. Le commandant Delcroix ayant été blessé au cours d'un sé- rieux engagement que nous eûmes avec les Faliavalo, je restai seul cliargo de la section géodésique. » Nous avions reçu l'ordre de dresser sur la côte orientale une carte à ywoôTôi aussi détaillée que possible, d'Ampanoloamaizina, de ses environs, du lac de Rasoamasay et de la région qui s'étend vers l'ouest, pour l'étude préliminaire d'un tracé de chemin de fer. » Les instruments que j'emportais étalent mon théodolite magnétique et la boussole d'inclinaison de Bnuincr, et un théodolite de reconnaissance appartenant au Service géographique de l'armée. » J'ai déterminé d'abord la longitude d'Ampanoloamaizina, par le transport du temps, par ra])])ort à Andevorante, dont il est distant de plus de 3o''"' au nord-est et dont j'avais fixé les coordonnées en 1892; j'ai obtenu 46"5i'i9"E. de Paris; par la méthode des distances zénithales de la Lune, j'ai eu 46''48'o"; différence : S'ig". La latitude déduite de hauteurs circumméridiennes du Soleil est de i8°36'22" S. » J'ai ensuite procédé au réglage des boussoles à éclimètre, avec lesquelles allaient opérer les officiers topographes. J'ai observé la déclinaison avec le théodolite magné- tique, au pied du mât de pavillon d'Ampanotoamai/.ina, et j'ai trouvé, lo 2g sep- tembre 1896, 8"5'34" NW. 1! y a là une anomalie provenant des nombreuses pyrites de fer, qui émergent çà et là à la surface du sol, et qui cesse à 1 1""" dans l'ouest. Au vil- lage de Sahamarivo, sur les bords du Rongo-Rongo, j'ai obtenu 9°46' 34" NW. La com- posante horizontale et l'inclinaison magnétique observées le ai et le 20 octobre 1896, à Ampanotoamaizina, donnent pour résultat : la première, en unités C.G.S, o,2i63o; la deuxième, 54''46'o". » J'ai meeuré ensuite sur le sable, avec une chaîne, une petite base de 348" ±: o"',3i , ce qui était suffisant pour une Carte à l'échelle de )(,„'(,(,„ d'une région aussi peu étendue, ai""" en longueur sur 7'"» en largeur. Les courbes de niveau y sont équidis- lantes de 10"' en 10'". » La saison des pluies, plusieurs cas d'accès de fièvre pernicieux et l'ordre de remonter à Tananarive suspendirent le cours de nos opérations. Elles avaient duré trois mois dans une région très malsaine. » Deuxième mission de 1897. — J'ai prolongé la triangulation de l'Imerina jusqu'a\i pic d'Andriba, point où s'arrêtait celle des officiers du corps expéditionnaire, et ( 709 ) après avoir remonté la vallée de la Betsiboka, je l'ai éter.r.".)e jusqu'à l'Antsilianaka, afin de me relier au réseau jeté dans l'est par la brigade topographique, qui, opérant depuis Ankarefo et Tamatave, devait sous peu relever cette région. Je suis revenu à Tananarive avec un enchaînement continu de triangles. M. le lieutenant Maritz a exécuté les levés de détails. » La jonction des trois réseaux à bases différentes, Tananarive-Andriba, Majunga-Andriba, Ankarefo-Tamatave-Ambatondrazaka, a donné lieu à quelques remarques intéressantes. B 1. Réseaux Tananarive-Andriba cl Majunga-Andriba. — Les sommets des pics d'Andriba et de Fanjarivo, qui en sont les seuls points communs, sont distants de 10640", d'après ma triangulation, et graphiquement de io46o™, d'après la Carte des officiers du corps expéditionnaire, soit une différence de 180". L'azimut entre ces deux points est sensiblement le même dans les deux Cartes. L'altitude du pic d'Andriba au-dessus de l'océan Indien, d'après mes données, serait de i o^o™ ; celle indiquée sur la Carte Majunga-Andriba serait de 1046" au-dessus du niveau du canal de Mozam- bique, soit une différence de 6"". )> Mais il importe de signaler l'écart considérable en longitude des deux réseaux. Tandis que la longitude d'Andriba (Mangasoavina) égalerait 44°44'i3" d'après les officiers topographes qui ont pris, comme point de départ, les coordonnées de Majunga, celle que j'ai obtenue au même endroit, en prenant l'observatoire de Tananarive comme origine, c'est-à-dire 45°ii'3o" E. de Paris, serait de 44°32'57". Je me suis servi de la méthode télégraphique avec dix échanges réciproques de signaux indiquant l'heure locale. Les observations de hauteurs du Soleil dans la recherche de l'heure étaient faites, de part et d'autre, avec des théodolites. La différence des heures entre les deux stations varie de 2" 29', 2 à 2™ 29', 3. » Deux vérifications donnent à peu près le même résultat. Par les distances zénithales de la Lune, j'ai eu : 44°3i'o"E. de Paris, et le graphique de la triangulation concorde à 3'"° près avec la longitude télégraphique. » La latitude, par les hauteurs circumraéridiennes du Soleil, est de i7°34'34" S., d'après mes observations; celle indiquée sur la Carte Majunga-Andriba est de i7°4o'33". DilFérence 6' environ. » 2. Réseaux Tananarive-Andriba el Ankarefo-Tamatave- Ambatondrazaha. — Près du pays Anlsihanaka, il m'a été impossible d'exécuter un tour d'horizon sur deux sommets de forêt caractérisli(iues : Vohitralongo, Ambonivato, qu'occupaient, à cette époque, des bandes de rebelles, et j'ai dû en mesurer la dislance par le problème classique de deux points inaccessibles; j'ai trouvé 26'"", .523. » La brigade topographique, qui a déboisé ces sommets plusieurs mois après, y a stationné et a obtenu, d'après sa base d'Ankarefo, 26'"", 632, soit une différence de 109" entre les deux réseaux. Cette discordance n'a rien d'étonnant, car les arbres les plus élevés que j'ai visés à la distance de i3i'">,56i et agi"", 094 ne correspondaient certainement pas d'une manière exacte aux stations de la brigade. >i L'altitude que j'ai indiquée pour Vohitralongo est de laSi", celle d'Ambonivato de i474"'- La brigade a trouvé : Vohitralongo, 1297'° et Ambonivato, 147 i". Les ré- sultats semblent donc assez satisfaisants en altimétrie, surtout si l'on considère que je • C. R., 1898, 2- 5emej." mission de 1897). \ltilnJo Composante Date Longitude Latitude en Déclinaison horizontale Localités. 1897. est de Paris. sud. mèlres. nord-ouesl. Inclinaison. Unités C.G. S. Ainpanotokana '. . . . Saoul /i4.56.3o 18. 43. 7 iSSg io.38.t2 » » Ankazobé- 8 « 44.4.5.25 18.19.39 1243 11. Sa. 10 .54. 2.3.5 0,21 i4G Kiangara ' i5 » 44-4o.33 17.58. i3 ii6r 10.57.14 » » Andriba » 22 » 44.32.3o 17.34.34 653 11. 9. 4^^ 52.20.19 0,20.547 Tsinjorano '• 29 » 44-52.48 17.59.24 1278 io.45.4o » » Vohilena « 12 sept. 45-i5-23 18. 8. i i329 10.40.12 53.39-58 o,2i3c7 ' Argile rouge, à 5o" ouest du village, près du chemin de Tananarive à Majunga. - Argile rouge, à 80" sud-est du nijt de pavillon, sur le chemin de Tananarive à IMajunga. ' Rocher granitique, au pied du màt de pavillon. * Argile rouge, à i5o"' sud du mnt de pavillon du poste. ' Argile rouge, à 5" ouest du nuU de pavillon du poste. « Montagne lioisée; installé sur la plate-forme d'artillciie. Le canon relégué à Jo"- en contrebas. » Troisième mission de 1S98. — La mission qui m'a été confiée celte année avait un double bul : reclierclier l'origine de l'erreur en longitude entre les deux Iriangu- lalions du centre de l'île et de Majunga -.\ndriba ; vérifier en second lieu, sur la côte ouest de Madagascar, les coordonnées géographiques de plusieurs postes où abou- tissent les nombreux, itinéraires levés par les officiers de la colonne Betsiriry. Je ne parlerai aujourd'hui que de la première partie de cette mission que m'a confiée le général Gallieni. » Comme je l'avais déjà fait à .Vndriba, j'ai établi une série d'échanges réciproques de signaux télégraphiques entre Maevatanana, Majunga et Tananarive, sur des chro- nomètres réglés d'après l'heure locale. .l'ai eu les différences de temps et, par consé- quent, les longitudes suivantes : DifTcrence Longitude est de Paris. Longitude Date d'heures — ^ —•^•~ d'après Localités. 1898. entre Tananari\e. En temps. Kn arc. les Cartes. Maevatanana J ,„ février 2-49%7^ 2"57n-5i',3 44''27'49" 44°3.' (mat de pavillon, chef du poste) ) ,î''j"."^^ ..,. \ 4 mars 4"'54%64 2"5.5"'46%4 43"56'36" 43°.58'3.5" (a 00"' sud du pilier méridien) ) ( 7'i ) » En résumé, si l'on prend les coordonnées de l'observatoire de Tana- narive comme origine, Majunga devrait être reporté de 2' vers l'ouest, Maevatanana de 4' et Andriba de i3'. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le cercle de convergence des séries. Note de M. Le AU, présentée par M. Appell. « A la suite de la Note présentée par M. Le Roy dans la dernière séance, je demande la permission d'indiquer, entre plusieurs extensions possibles d'un théorème que j'ai énoncé dans une Note du 24 octobre, celle que voici : » I. Soient des nombres <;•„, c-,, .. .,Cp, ... tels que la série ic^,^/' ait un rayon de convergence différent de o, et des fonctions satisfaisant aux conditions suivantes : » i" On a, en ordonnant, fn{t) = c„ + e, / + . . . 4- cj" -f- o„(0 ; » 2° Il existe un nombre \ supérieur à i , tel que le rayon de convergence de la série /„(^) soit plus grand que-; » 3" Lorsqu'on fait décrire à t une circonférence dont le centre est à l'origine et dont le rayon est au moins égal à -> la suite des modules des fonctions o„(0 ^ u"^® limite supérieure finie. » Ae point -+- 1 est le seul point singulier de la série T]/, ( ~ ) "" •^"' ^^ cercle de convergence. » Cas particulier. — Les fonctions /u(j) peuvent être identiques; on a, dans ce cas, la série ^/(-)-"' /(O étant liolomorphe à l'origine. » n. Soient des nombres d,, d,, . . ., dp, ... tels que la série I^d^tP définisse une fonction d'ordre apparent plus petit que i, au sens de M. Borel, et des fonctions g,{t), g,{l), .... g„{t) satisfaisant aux conditions suivantes : )•• 1" On a, en ordonnant, g„(l) = d,t-i-d.j-+...-i- d„l" -+- i„(/) ; ( :'2 ) » 2" Il existe un nombre >i supérieur à i , tel que le rayon de conver- gence de la série ^„(/) soit plus grand que In; 1) 3° Lorsqu'on fait décrire à t une circonférence dont le centre est à l'origine et dont le rayon est égal au moins à In, la suite des modules des fonctions «{-«(ï) a une limite supérieure finie. » Le point 4- i csi le seul point singulier de la se'rie 2. g,t(n) :■" sur le cercle de comergence. » Cas particuliei . — Les fonctions gn{t) peuvent être identiques; on a, dans ce cas, la série ^g{n)z", g(t) étant une fonction d'ordre apparent inférieur à l'unité. » J'ajouterai que j'ai étendu, dans une certaine mesure, les résultats précédents au cas oii, dans les fonctions g, on remplace / non plus par n, mais par L/i. » MÉCANIQUE. — Sur la stabilité. Note de M. J. Andrade. « 1. Dans une courte Note communiquée, le 3 mars 1897, à la Société mathématique, j'ai fait remarquer que, si le renforcement des liaisons con- serve toujours un équilibre, il ne renforce pas toujours la stabilité de cet équilibre, du moins dans le cas où les forces extérieures ne dérivent pas d'une fonction des forces. Pour justifier cette assertion, j'ai donné un exemple de deux forces fonctions de point, dont chacune laisse un même point matériel dans une même position d'équilibre stable, mais dont la ré- sultante ne jouit pas de la môme proi)riété. » Dans une Note publiée aux Comptes rendue du 20 juin 1898 et déve- loppée depuis au Bulletinde la Société mathématique, M. Lecornu, s'occu- pant à son tour de la même question, a contesté la légitimité delà justi- fication de mon assertion. Je crois dès lors utile d'v insister. » Soit F, une force fonction de point, agissant sur un point matériel m, qu'elle laisse en équilibre stable dans la position M, ; soit F, une force ana- logue, agissant sur un point matériel m., qu'elle laisse en équilibre stable dans la position M^; on peut lier les |)oints matériels m, et m^ par une liaison et se demander si le système ainsi modifié va rester en équilibre sous i'aclion des mêmes forces extérieures F, et F,. » Or, pour montrer qu'un principe de cette espèce ne pouvait pas exister en toute généralité, j'ai traité le cas infiniment particulier où lespo- ( 7i3 ) sitions M, et Mo coïncident et où la liaison nouvelle résulte de la juxtapo- sition des masses m, et rn-^ ; j'ai infirmé le principe dans ce cas particulier, donc a fortiori dans le cas général. La logique est donc satisfaite, mais allons un peu plus loin. » II. Si l'on trouve que la liaison qui juxtapose deux masses est par trop exceptionnelle, on pourra éviter celte liaison en raisonnant comme il suit : » On laissera distincts les points fixes M, et Mo ; on supposera d'abord que les forces F, et Fo, nulles respectivement en M, et Mo, sont des fonctions vectorielles linéaires des déplacements des masses m, et Wo par rapport à leurs positions respectives d'équilibre. Puis on supposera que la liaison nouvelle établie entre les masses m, et m.,, tout à l'heure libres, consiste à les placer à une dislance invariable l'une de l'autre et sur le côté d'un paral- lélogramme articulé qui est parallèle à un côté fixe de ce parallélogramme, côté qui est lui-même parallèle à la droite W, IMo. » Les équations du mouvement de ce système à deux degrés de liberté coïncideront alors avec les équations d'un mouvement plan qu'aurait une masse m^ -\-m., sous l'action de deux forces (F,) et (Fo) qui lui seraient appliquées; (F,) et (Fo) désignant ce que deviennent respectivement les expressions des vecteurs F, et Fo quand on y remplace les variations des coordonnées de m^ ou de m„ par les coordonnées d'un point unique sur lequel on concentrerait la masse m^ + m.^. » Le cas de la liaison actuelle se ramène donc immédiatement au cas de la liaison singulière que j'avais considérée d'abord. » III. En résumé, pour démontrer l'impossibilité d'étendre de l'équi- libre simple à l'équilibre stable le principe du « Renforcement des liaisons » j'ai pris comme exemple le rnom'ement plan de deux points matériels d'abord libres et que je relie par une liaison nouvelle. » ÉLECTRICITÉ. — Télégraphie hertzienne sans fil, entre la tour Eiffel et le Panthéon. Note de M. E. Ducretet, présentée par M. Mascart. « Ces essais de transmission entre la tour Eiffel et le Panthéon, que j'ai commencés le 26 octobre, ont été suivis jusqu'à ce jour. La dislance fran- chie est de 4*^™ et l'intervalle est occupé par un grand nombre de construc- tions élevées; les signaux reçus au Panthéon ont toujours été très nets, ( 7i4 ) même par un brouillard assez épais; il est donc possible d'affirmer qu'avec les mêmes appareils cette distance pourrait être sensiblement augmentée. » Le poslc Iransrnelteiir, iiislallc sur la IroisiiMue plate-forme de la tour Eiffel, comprenait : unebobine de Ruhmkorlï de a")""" d'étincelle, actionnée par mon interrupteur à moteur (') et un interrupteur à main, pour forts courants, produisant les émissions intermittentes de décharges oscillantes entre les trois s])hères d'un oscillateur. Une des sphères extrêmes de cet oscillateur était mise en communication jjvec l'extrémité isoléeduy?/rrtr//«- teur suspendu dans l'espace jusqu'à la plate-forme intermédiaire; l'autre sphère extrême était reliée directement à la masse métallique de la tour jouant ainsi le rôle de terre. » Dans ces conditions, la longueur do l'étincelle entre les sphères de l'oscillateur est beaucoup diminuée, sans doute parce que le (il radiateur, au voisinage de la tom- métallique, acquiert une grande capacité. » ^j appareil récepteur, installé au Panthéon, sur la terrasse au-dessus des colonnades, était semblable, comme organes, à celui qui est décrit aux Comptes rendus du 2 mai dernier, mais rendu très portatif. » Br est le radioconducteur Branly, de mon modèle à réglage, avec son frappeur automatique F disposé comme l'a fait M. Popoff. » Le relais R, très sensible, ferme le circuit du tube à limaille Br. » En V, V se trouvent des résistances électriques, sans self-induction. » J'utilise avec succès les résistances liquides (]ue mon rhéotome. voltarné- Irique à tiges d'aluminium permet de réaliser (-). Ces résistances addition- nelles servent à éviter les effets des étincelles d'extra-conrant de rupture. » La borne T était mise à la terre et la borne L avec \c fil collecteur isolé ayant 44'" it, par des moyens aussi simples et aussi efficaces que ceux employés dans les machines à courant continu dites contpounds. (]'est ce que nous nous sommes proposé de faire avec une excitatrice spéciale. » Si l'on désigne par p et ). la résistance et le coefficient de sclf-induclioii de clia- cun des circuits d'armature d'un alternateur, par |x la valeur maxima du coefficient d'induction mutuelle de ce circuit avec l'inducteur, par A = A„ sin 2T:a< la difTérence de potentiels développée entre ses bornes, par j =: a sinaxa^ — b co%'>.t.iI l'Intensité du courant qu'il débite et par J l'intensité du courant conliDu d'excitation, on a, à chaque instant, lors'ju'un régime permanent s'est établi, la relation (0 J = \J{aa-^1-r:rtKb -^ ti^Y + {lT,3.la — pb)-. 2Tta(x "^ ' » liaisons constante, dans cette formule, la quantité /i„. ICIle nous fait connaître la loi suivant laquelle doit varier l'intensité J, en fonction du débit d'un alternateur, pour qu'il maintienne un voltage efficace constant entre ses bornes. L'excitatrice que nous allons décrire fournit naturellement, et sans ^inter^cnlion d'aucun a|)pareil de réglage, un courant continu dont l'intensité suit cette loi de variation en fonction du débit de l'alternateur auquel elle est adjointe. » Supposons d'abord qu'il s'agisse d'un alternateur à courants polyphasés. Sur un axe OO sont disposés deux anneaux A et H. L'anneau A porte un premier enroule- ment S. de machine à cliamn tournant nui coniporle un nombre do circuits réiruliére- ( 71? ) ment décalés égal à celui de l'armature de l'alternateur. Ils sont reliés en série avec les circuits correspondants de l'alternateur par l'intermédiaire de bagues et de Trotteurs. L'anneau B porte un second enroulement S2 de machine à champ tournant composé d'autant de circuits régulièrement décalés que le précédent. Ces derniers sont montés en dérivation entre les extrémités des circuits de l'armature de l'alternateur, aussi par l'intermédiaire de bagues et de frotteurs. Les deux anneaux A et B sont calés, l'un par rapport à l'autre, sur l'axe 00, de manière que le plan passant par l'axe et par le milieu du circuit de l'anneau A monté en série avec un circuit de l'alternateur fasse, avec le plan passant par l'axe et le milieu du circuit de l'anneau B monté en dérivation entre les extrémités du même circuit de l'alternateur, un angle 10 tel que l'on ait 2uaX tangio = • P_ » Un troisième enroulement de machine à courant continu S recouvre les anneaux A et B et aboutit à un collecteur CC. Deux balais diamétralement opposés F, et F, appuyés sur ce collecteur permettront de recueillir le courant qui servira à exciter l'alternateur. » Ces deux anneaux tournent au milieu d'inducteurs ordinaires I montés en série dans le circuit extérieur fermé sur les balais F, et Fj. Ces inducteurs doivent être établis de telle manière que la machine, tournant à sa vitesse normale, ne puisse s'exciter d'elle-même en fonctionnant comme une machine à courant continu. » L'axe 00 de l'excitatrice devra tourner synchroniquement avec l'alternateur et dans un sens tel que les flux tournants, par rapport aux anneaux A et B, développés par le passage des courants alternatifs dans les circuits S, et Sj, demeurent fixes dans l'espace. L'enroulement à courant continu, se déplaçant au milieu de ces flux, déve- loppera une force électromolrice constante entre les balais F, et F^. Nous supposerons d'abord que l'on obtienne le synchronisme nécessaire en reliant les axes de l'alterna- teur et de l'excitatrice par un manchon ou par un relai d'engrenages, si les deux ma- chines n'ont pas le même nombre de pôles. » On devra faire en sorte que le circuit magnétique de l'anneau B soit fortement saturé, lorsque le voltage h^ aura pris sa valeur normale, et que celui de l'anneau A C. R., 1898, -i' Semestre. (T CXXVII, N- 19.) 9^ ( 7>« ) soii loin tlo l'être, lorsque le dùbil de l'alternaleur aura alteinl sa valeur ma\imura. » Appelons * le flux développé par l'enroulement Sj. On peut poser 'f> = K/i„, le coefficient K diminuant lorsque le voilage /(„ augmente, puisque le circuit magnétique de l'anneau B se salure. Appelons V le llux développé par l'enroulement S, : on peut poser V = K'j v/p'+4^t*a'X', le coefficient K' pouvant être considéré comme con- stant, puisque le circuit magnétique de l'anneau A est toujours loin de la saturation. On démontre facilement que la résultante R des flux et W a pour expression Si l'on désigne par « l'angle que fait la direction de la résultante R avec celle de la ligne de contact des balais, on peut poser, en désignant par G une constante, J = CR sints. » Les dimensions de l'excitatrice devront être déterminées de telle manière que l'on ail 2Trap'CK'=:i et que les coefficients K et K' soient égaux, lorsque le vr' ige />„ a pris sa valeur normale. » Le calcul montre que, dans ces conditions, si l'on identifie les expressions J^CRsino et J^^ — —K^ï?" H- ■îttïÀ 6 -H /fol'H- ('îr.-xla — pA)', 2-a|J. "j N r / ' c'est-à-dire si l'on suppose le régime permanent établi, on a nécessairement K = K', et le voltage /i„ a pris sa valeur normale. Il montre aussi qu'un pareil état de régime tend toujours à s'établir. Le problème est donc résolu. » L'excitatrice, avec ses inducteurs disposés comme il a été dit, jouit d'une pro- priété importante : elle peut fonctionner comme une commutatrice ordinaire, sans avoir aucune liaison mécanique avec l'alternateur qu'elle accompagne. Elle emprunte alors aux courants alternatifs qui traversent les circuits S, et Sj l'énergie nécessaire pour entretenir »on mouvement et produire le courant continu qu'on recueillera entre ses balais. On démontre que les flux développés en elle varient avec sa charge, de manière que la phase de son mouvement soit indépendante de cette dernière : l'exci- tatrice tourne comme si son axe était relié mécaniquement à celui de l'alternateur et l'intensité du courant continu qu'elle débite varie suivant la même loi que tout à l'heure. 11 faudra, dans ce cas, disposer momentanément d'une source de courant continu pour exciter l'alternateur, pendant qu'on lancera et synchronisera l'excita- trice. » Lorsque l'on aura affaire à un alternateur à courants alternatifs simples, on n'en- roulera qu'un seul circuit à courant alternatif autour de chacun des anneaux A et B, mais on disposera un écran magnétique conducteur dans les épanouissements polaires de l'inducteur. Dans ces conditions, chacun des anneaux tendra à produire deux flux tournants en sens contraire dont l'un sera fixe dans l'espace et dont l'autre sera détruit par la réaction de l'écran. Nous sommes ainsi ramenés au cas précédent. » Pour vérifier le principe du fonctionnement de cette excitatrice, la Société anonyme pour la transmission de la force par l'électricité a fait ( 7'9 ) construire un alternateur de 60 kilowatts à réaction d'induit telle que le courant d'excitation nécessaire pour produire le voltage à vide ne permet- tait de développer, dans les circuits d'armature fermés sur eux-mêmes, qu'un courant égal au tiers du courant normal. Dans cet alternateur, le nombre d'ampères-tours de l'armature, par centimètre de développement, est égal à 225, alors qu'il ne dépasse guère 70 dans les machines à voltage constant excitées suivant la méthode ordinaire. L'alternateur n'ayant que six pôles, on a donné le même nombre de pôles à son excitatrice et l'on a monté les deux machines sur le même arbre. On en a profité pour sup- primer, dans ce premier essai, le circuit inducteur de l'excitatrice. Il a été constaté que : » 1° Sous l'influence du magnétisme rémanent des inducteurs de l'alter- nateur, l'excitatrice s'amorçait d'elle-même comme une machine à courant continu. » 2" Bien qu'elle fût dé|)ourvue de tout appareil de correction, le voltage de l'alternateur demeurait très sensiblement constant, lorsque l'on passait de la marche à vide à la marche en pleine charge, et cela aussi rapidement que l'on voulait. » 3" Cet alternateur, accouplé avec un autre alternateur de 2.10 kilo- watts à la vitesse de 67 tours, ne pouvait être désynchronisé, même lorsque l'on supprimait toute introduction de vapeur dans le moteur qui conduisait le grand alternateur. » 4° Employé comme moteur synchrone, il se prêtait parfaitement à la fourniture des courants déwattés destinés à relever le cosco d'un réseau de distribution. » CHIMIE ORGANIQUE. — Contribution à l'étude des éthers boriques. Propriétés de l'éther triéthylborique. Note de M. H. Copaux, présentée par M. Henri Moissan ('). « Le bore est considéré comme un élément trivalent, capable de s'unir à lui-même, comme le carbone. On admet, en outre, que, par condensation et déshydratation partielle de son hydrate fondamental, Bo'H', se forment de nouveaux hydrates, soumis eux-mêmes à des transformations analogues (') Travail fait au laboratoire d'Analyse de l'école de Physique et de Chimie delà Ville de Paris. ( 720 ) et iiKicfiiiies : BO'II', BM1'0\ BMFO' B0=1I, B^'H^O', B'H'O*"' B-0\ B'H 0\ .... Ainsi, le nombre de ces combinaisons, ou celui des éthers correspondants, est théoriquement illimité. » Mais, en tait, on ne connaît que deux genres d'éthers boriques, décou- verts par Ebelmen en 1846 (') et repris par Schiff, en 1867 (■), dans un travail étendu. Ce sont : les éthers trialcooliqucs, BO'R% correspondant à rhyi En résumé, le borate triéthyliqiie n'offre que des propriétés res- treintes, par suite de son affinité pour l'eau, qui interdit l'emploi des réac- tifs aqueux. Il possède une tendance générale à perdre les éléments de l'oxyde d'étliyle, en se transformant en borate monoclhylique; il donne avec le chlore un composé substitué, dont le principal produit de saponifi- cation est l'éther Irichloré. » Enfin il forme, avec les alcalis anhydres et les alcoolates alcalins, des combinaisons stables. Celle de l'éthylate de sodium, en particulier, est le premier exemple certain de la penlatomicité du bore. » CHIMIE ORGANIQUE. — Combinaisons de la phénylliydrazine avec les sels halogènes des métaux alcalino-terreux. Note de ]M. J, Moitessier, pré- sentée par M. Friedel. « Chlorl'RE de calcium pnÊNVLUVDRAZiNiQL'E : Ca CI" . 2 ( C^ IP, Az'IP). — Ce composé se prépare en versant la quantité théorique de phénylhvdrazine dans une solution alcoolique de chlorure de calcium anhydre à i5 pour loo. 11 se forme un abondant précipité, qui se dissout presque entièrement lorsqu'on porte le mélange à l'ébullition. Le liquide, filtré à chaud, donne par refroidissement de grandes tables rhoniboïdales anhydres de chlorure de calcium phénylhydrazinique. Cette combinaison est très so- luble dans l'eau, mais non déliquescente, soluble dans l'alcool surtout à chaud, inso- luble dans l'éther anhydre; elle ne se décompose pas à 100°. » Le chlorure de strontium anhydre se combine également avec la phénylhydra- zine, mais la combinaison est facilement décomposée par les dissolvants usuels, qui lui enlèvent la phénylhydrazine. » Bromure DE CALCIUM PUÉNYLDYDRAZiNiQUE : CaBr'. 4 (C'H^, Az' 11') 3 IPO. — Pour ( 723 ) obtenir ce composé, on ajoute la quantité théorique de pliénylliydrazine à du bromure de calcium dissous dans son poids d'eau. Le mélange donne, par évaporation dans l'air sec, de longues aiguilles, qu'on essore, qu'on lave à l'éther anhydre et qu'on dessèche dans le vide. L'analyse de ces cristaux, a donné respectivement pour le cal- cium, le brome et la phénylhydrazine, 5,82, 23, 3i et 62,5 pour 100, les quantités calculées étant 5,83, 23, 3o et 63. L'eau n'a pu être dosée directement, car le composé fond et se décompose à 100". Le bromure de calcium phénylhydrazinique est très so- luble dans l'eau, mais non déliquescent, soluble dans l'alcool, insoluble dans l'éther et dans le benzène. Le benzène bouillant lui enlève de la phénylhydrazine. » Le bromure de strontium anhydre ie combine aussi avec la phénylhydrazine. En chaufTant 5o^ de chaque substance avec 100"^= d'alcool, on obtient un liquide homo- gène, qui laisse déposer, par refroidissement à 0°, une combinaison cristallisée ren- fermant I molécule de bromure de strontium pour 2 molécules de phénylhydrazine. Cette combinaison est déliquescente, très soluble dans l'alcool, insoluble dans l'éther anhydre, qui lui enlève peu à peu de la phénylhydrazine. En remplaçant dans la pré- paration précédente l'alcool par la moitié de son volume d'eau, on obtient une combi- naison cristallisée hydratée, à laquelle l'éther et le benzène enlèvent très rapidement la phénylhydrazine. » loDCRE DE STRONTIUM PBÉNYtnYDRAZiNiQUE. Sri". 4 ( C" H% Ag' H' ). — Celle Combi- naison s'obtient en faisant agir la phénylhydrazine sur l'iodure de strontium dissous dans son poids d'alcool à 5o pour loo. Par évaporation dans le vide, on obtient des cristaux prismatiques, 'qu'on essore et qu'on dessèche. La combinaison obtenue est dé- liquescente, très soluble dans l'alcool; elle se décompose à lOo". M La phénylhydrazine ne se comijine pas avec les fluorures alcalino-ter- reux, mais elle se combine avec certains fluorures de la série magnésienne, notamment avec le fluorure de zinc. Elle se combine également avec des sels cuivreux, avec le bromure de lithium [LiBr^. 2(G*H% Az'IP)J, avec des oxalates et des benzoates de la série magnésienne [C^0•Zn.2(C«H^Az^H») et (G' lP0^)=Zn.2(C«H»,Az=H')]. J'ai aussi obtenu des combinaisons des naphlylhydrazines et de la benzi- dine avec des sels minéraux et avec des sels organiques. M Je me propose de publier prochainement l'étude de ces diverses com- binaisons. » ( 7^4 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherche et dosage de la gélatine dans les gommes et substances alimentaires. Note de M. A. Tbillat, présentée par M. Arm. Gautier. « La remarquable propriété, que j'ai déjà plusieurs fois signalée ('), de la formaldéhvde, d'insoliibiliser les matières albuminoïdes par la chaleur peut être utilisée pour la recherche et le dosage de la gélatine en général et spécialement de la gélatine ajoutée par fraude dans les gommes ou les substances alimentaires. » Les procédés employés jusqu'à ce jour pour ce dosage sont empi- riques et ne donnent qu'une approximation grossière de la quantité de gélatine introduite dans certains produits. En particulier, la détermination de la gélatine par le simple dosage de l'azote dans le mélange conduit à des résultats erronés. » Pour la rechercher et doser dans la gomme arabique, on peut procé- der de la manière suivante : 1) On dissout la substance dans de l'eau, et l'on sépare, s'il y a lieu, les parties inso- lubles, soit par filtratton, soit par décantation. Le liquide est évaporé et, une fois qu'il est à consistance sirupeuse, on y ajoute environ i'''' daldéliyde lormique du commerce; on continue à évaporer jusqu'à consistance pâteuse. Le résidu est repris par l'eau bouillante qui dissout la gomme inattaquée ainsi que les autres produits solubles. La présence de la gélatine se manifeste par un abondant dépôt de matière d'aspect corné, formé par de la gélatine insolubilisée. Pour en évaluer le poids, il faut enlever la gomme et les matières solubles retenues mécaniquement parle dépôt gélatiniforme. La fdlration étant très longue, il est préférable de laisser décanter le liquide dans une éprouvetle allongée. Au bout de vingt-quatre heures, le dépôt est complet; le li- quide clair, ou légèrement opalescent, est décanté; on lave à l'eau bouillante la gélatine insolubilisée et préalablement broyée, jusqu'à ce que les réactifs appro- priés indiquent qu'elle ne renferme plus ni gomme ni aucun des produits qui l'ac- compagnaient. Le précipité est finalement séché au bain-niarie et pesé. » Comme exemple, j'ai appliqué la méthode à deux mélanges, faits d'avance dans ce but, de gomme, de sucre et de gélatine. » Le premier contenait 35s' de gélatine, 205^ de gomme, lo?'' de sucre; le mélange était dissous dans 5oo" d'eau ; j'ai opéré sur 5o" de cette dissolution. La gélatine a pu être isolée avec une approximation de i pour roc. (') Comptes rendus, 1891 ( 72-^ ) ■> Dans un autre cas, le mélange contenait 33e'' de gomme, 5s'' de gélatine et la même quantité de sucre. La gélatine a été isolée avec une erreur de o,5 pour loo. )) La méthode, comme on le voit, est suffisamment exacte pour la plu- part des cas; la présence du sucre ne modifie pas les résultats. Il n'y a pas lieu de tenir compte de l'augmentation du poids de la gélatine par la fixation de la formaldéhyde, celle-ci passant presque intégralement flans les eaux, ce que j'ai vérifié par l'analyse. Ce fait est la conséquence de la différence considérable des poids moléculaires entre les matières albumi- noïdes et la formaldéhyde. u Pour reconnaître la gélatine dans les gelées du commerce, on suit une marche analogue : le procédé permet de différencier facilement les gelées artificielles de gélatine des gelées végétales naturelles. >i Pour doser la gélatine en présence de l'albumine ou de matières albu- minoides coagulables par la chaleur, on commence par séparer ces pro- duits en portant à l'ébullition. Dans tous les cas, il est préférable de faire l'addition de formaldéhyde dans le produit en consistance pâteuse : en solution étendue, il ne se forme aucun précipité ('). Il Les matières albuminoides insolubilisées par la formaldéhyde ne sont pas attaquées par les alcalis ou acides étendus; leur insolubilité dans l'eau bouillante, l'alcool, l'éther et les liquides neutres est complète. " La méthode que je viens de décrire montre que la séparation des ma- tières albuminoides par la formaldéhyde semble être applicable à un grand nombre de cas. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — La culture des organismes inférieurs clans l'eau de mer diversement modifiée. Note de MM. P. Duflocq et P. Lejo.\.\e, présentée par M. Duclaux. « Les tentatives de culture des bactéries dans des liquides minéraux artificiels n'ont donné jusqu'ici que des résultats peu encourageants; ces liquides restent le plus souvent stériles, ou, quand le développement s'efleclue, il est tout à fait pauvre et misérable. Aussi, comme je cherchais (') Celte particularité a été signalée dans ma brochure : Sur la formaldéhyde, G. Carré, 1896. » C. R., 1898, 1' Semestre. (T. CXXVII, N° 19.) 97 ( 726 ) lin milieu de culture, sinon exclusivement minéral, du moins dépourvu de substances albuminoïdes en quantité pondérable, je me suis adressé à un liquide naturel, leau de mer. » L'eau do mer, en effet, est surtout composée de sels minéraux et les autres substances qu'elle peut contenir n'y existent guère à l'état pondé- rable. Mais comme nous connaissons par le travail de Raulin l'influence prépondérante que peut avoir sur le développement d'une culture la pré- sence d'une faible (jiianlité d'un sel donné, j'ai pensé que les bactéries trouveraient probablement dans ce milieu, qui contient des traces d'un grand nombre de substances, les éléments nécessaires à leur nutrition. » On sait enfin que la composition du milieu marin varie sensiblement d'une mer à l'autre : il est donc nécessaire d'indiquer que l'eau de mer employée provient de la plage de Dieppe, qu'elle a été recueillie dans des bouteilles stérilisées et qu'une fois arrivée dans mon laboratoire elle a été immédiatement passée à l'autoclave. » La présente Note se rapporte uniquement à la culture des organismes inférieurs dans l'eau de mer diversement modifiée. » L'eau de mer employée a été ramenée, par adjonclion d'eau dislillée, au titre de cf" de sels par litre, J'ai ajouté à ce liquide, sous forme de sels variés, l'azote et le phos- phore nécessaires à toute manifestation vitale. » Parmi les divers liquides employés, trois ont paru plus particulièrement favo- rables; ils sont ainsi composés : Liquide A. sr Eau demer loo Eau distillée 275 Lactate d'ammonium 2 ,60 Phosphate d'ammonium o,5o » On alcalinise, puis, après passage à l'autoclave à ii5", on filtre pour se débar- rasser d'un abondant précipité de phosphate ammoniaco-magnésien. Liquide C. I.- j "■ r-au de mer 100 Eau distillée 275 Lactate d'ammonium 2,5o Phosphate de soude 0,82 » On alcalinise également et l'on filtre, après chauffage, pour avoir un liquide clair. ( 727) Liquide E. Eau de mer loo Eau dislillée 275 Azotate d'ammoniaque 1 Glycéro-phosphate de soude o , 3o n Ce liquide est neutre; on l'alcalinise légèrement et il ne produit pour ainsi dire pas de précipité. » Dans ces divers liquides, mon interne Lejonne et moi, nous avons tenté la culture d'un certain nombre de bactéries et de champignons; en- fin, en ajoutant de la gélose, nous avons obtenu des milieux solides cor- respondants où les organismes inférieurs se sont également développés. » Nous avons cultivé ainsi six générations successives de chaque bac- térie ou champignon. » La première génération a été obtenue en ensemençant très largement chaque liquide avec une culture développée sur gélose ordinaire. Après un temps variant de huit jours à un mois, le microrganisme s'est accli- maté dans le nouveau milieu. » Avec quelques gouttes de la culture acclimatée nous avons alors ense- mencé des tubes de deuxième génération qui se sont développés beaucoup plus vite, en quatre à dix jours. » Nous avons procédé de même, mais à des intervalles de plus en plus rapprochés, pour obtenir des troisièmes, quatrièmes, cinquièmes et sixièmes générations. » Enfin, chaque génération développée dans les liquides a été reportée sur le milieu solide correspondant de gélose à l'eau de mer et nous avons obtenu également des cultures abondantes. » Certains germes ont été ainsi conduits jusqu'à la huitième et la neu- vième génération. » Il nous semble permis de dire que les microrganismes qui ont satisfait à ces conditions prospèrent sur nos milieux à l'eau de mer. » Les organismes inférieurs qui nous paraissent actuellement acclimatés sont, parmi les bactéries pathogènes, le bacille pyocyamque, le bacille vir- ale du choléra, le pneumobacille de Friedlander, le bacille de la psittacose et le bacille de la fièvre typhoïde. Nous avons encore eu des cultures abon- dantes avec le B. sublids, bacille non pathogène. » Enfin, parmi les Champignons, nous pouvons citer V Aspergillus niger, le Muguet, V Aclinomyces et la Teigne. o ( 7^8 ) » Tous ces organismes inférieurs ont donné des cultures très abondantes sur les liquides cl géloses A et C. Le développement a été beaucoup moins accentué sur le liquide E. » Nous nous proposons d'indiquer ultérieurement l'influence de nos milieux à l'eau de mer sur la morphologie des germes et sur les sécrétions microbiennes. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Action de la barlcrie du sorbose sur les sucres aldéhydiques {^). Note de M. Gabriel ISertrand, présentée par M. Duclaux. « On a vu que la baclcrie du sorbose, cullivce en présence de divers alcools plurivalents, transformait les uns en cétoses et laissait les autres inatlaqués, suivant leur structure sléréochimique (-). » J'ai voulu savoir, à la suite des expériences que j'ai ]iubliées sur l'oxy- dation biochimique du xvlose ('), si la bactérie ferait une sélection ana- logue entre les sucres aldéhydiques qui correspondent à ces alcools, et, dans ce but, j'ai entrepris de nouvelles cultures avec des bouillons addi- tionnés d'arabinose, de dextrose et de galactose. )) Ces nouvelles cultures, réalisées dans des conditions absolument com- parables à celles qui ont clé décrites pour le xvlose, ont |irésontc. quant au développement de la zooglée bactérienne et à la réaction finale du liquide, les mêmes particularités. » Semblablement aussi, le rapport entre le poids de sucre disparu pen- dant la culture et celui de l'acide formé s'est montré conforme à l'hypo- thèse d'une transformation presque complète de ce sucre en un acide monobasique, par fixation d'un atome d'oxygène sur le groupement aldé- hydique : COH -fO= CO.OH (CH.OH),, (CH.OH),,. CH^OH CH.OII (') Travail du laboratoire de Chimie du Muséum. (') G. Bertrand, Compter rendus, t. CXXVI, p. 762; 1898. (') Comptes rendus, l. CXXV'II, p. 124 ; 1898. ( 7^9 ) 11 Ainsi, en opérant sur ajo" de bouillon, c'est-à-dire sur 5»'' de sucre, j'ai trouvé, après vingt-cinq jours de culture : Sucre Acide Acide disparu. correspondant. trouvé. Avec l'arabinose o,66 0,78 0,7/) » le dextrose 'jSg i,5t 1,27 11 le galactose 3, 18 3,46 3,62 » Je me suis alors assuré de la nature de l'acide produit dans chaque cas en le séparant à l'état de sel qui a été analysé et identifié, par l'examen de son pouvoir rotatoire, avec celui qu'on obtient, à partir du même sucre, en se servant des procédés ordinaires de la Chimie. 1) Pour cela 2''^ à 3"' de culture, séparés des zooglées, ont été mis à bouil- lir pendant un quart d'heure, avec du carbonate de calcium, puis filtrés et ramenés à un petit volume, par distillation dans le vide. En ajoutant un peu d'alcool au résidu, il s'est séparé en quelques jours un dépôt cristallin et peu coloré de sel de calcium qu'on a purifié par de nouvelles cristallisations. Voici les données numériques relatives aux sels obtenus : 1° Culture sur arabinose. 11 Sel obtenu : Arabonale de calcium (C'H'0')=Ca -1- 5H'0. )i Analyse : Trouvé. Calculé. Eau d'iijdralalion 19, 63 '9,56 Calcium 8,78 8,69 » Examen polarimétrù]ue : is'' de sel dans quantité suffisante d'acide clilorliv- drique normal pour faire aa"^"^; température : -i- 22"; longueur du tube : 3o"". Sel de fermentation, ordinaire. Déviation un quart d'heure après la dissolution . . . . — i".r>y — 2". 00' » vingt-quatre heures après la dissolu- lion (constante). ._, — )".oS — .>\i8' 2° Culture sur dextrose. 1. Sel obtenu .• Gluconate decalcium (CMl"0')=Ca -t- H'O. 11 Analyse : Trouvé. Calculé. Calcium 8,97 8,91 » Examen polarimétrique : ic'',5oo de sel dissous à chaud dans ijuantité suffisante ( 73o ) d'eau distillée pour faire 3<)'; lempéralure de l'observation : +20"; longueur du tube : Se™. Sels de fermeulaliiin. oi'dinaire. -r 0°. 56 -f O". 56' d'où [a]„ -t- 6M3 -i- 6". l3' 3" Ciillnre sur ffalaclosc. » Seloblenu : Galactonalc de calcium : (C«II" 0')''Ca -t- 51P0 (,'). Il Analyse : 'Irouvc. Culculé. Calciinii 7>70 7169 )i E.vanie/i polariniétrù/ue : iS'', doo de sel dans quantité suflisanle d'acide cliloi- hvdrique normal pour faire 3o"=; lempéralure d(3 l'observation : -t-i5"; longueur du tube : 3o"". Sels de fcrmeiilalion. onlinairc. Déviation un quart d'heure aj)rés la dissolution. - i".3o — l".38' » vingt-quatre heures après la dissolu- tion (constante) 6°. 00 — o°.6o' )» Ces résultats établissent nettement que les sucres aldéhydiques, aussi bien ceux qui renferment nn oxhyclrile secondaire attaquable ])ar la bac- térie, comme l'arabinose et le dextrose, que ceux qui n'en contiennent pas, comme le xylose ou le galactose, subissent la même transformation chi- mique. Ils contrastent au premier abord avec la différenciation à laquelle on pouvait peut-être s'attendre; mais, en considérant que la transforma- tion de l'aldéhyde en acide dégage, en général, plus de chaleur que celle de l'alcool .secondaire en cétone, on aura, en quelque sorte, l'explication (') J'ai aussi obtenu, en saturant la culture avec du carbonate de cadmium, le sel double de calcium et de cadmium : Calculé pour Trouve. Eau de cristallisation i4.74 i^iSi Cadmium 10,18 io,2i Calcium 3,-9 3,65 ( 73i ) de celte uniformité; on comprendra que la bactérie, placée en présence des différents sucres énumérés, utilise d'abord la réaction la plus rémuné- ratrice, c'est-à-dire l'oxydation de leur groupement commun, de leur grou- pement aldéhydique. » PHOTOGRAPHIE. — L'instantané dans la Photographie sous-marine. Noie de M. Louis Boutan, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans un Mémoire publié en iSg3 ('), j'ai donné la reproduction des premières photographies sous-marines que j'avais obtenues au laboratoire Arago de Biinyuls-snr-Mer. Je n'avais à ma disposition qu'un appareil très rudimentaire, que j'allais placer au fond de la mer à l'aide du scaphandre. Une pose d'une demi-heure environ était nécessaire pour obtenir les cli- chés. Dans ces conditions, les photographies, malgré la curiosité qu'elles excitaient, étaient loin de me satisfaire. Le fond de l'eau est toujours plus ou moins en mouvement et, à la suite d'une pose de plusieurs minutes, les images sont nécessairement peu nettes. Ce n'était là qu'un premier pas vers le but à atteindre. Pour que la Photographie sous-marine put entrer dans une voie pratique, il fallait diminuer le temps de pose et arriver à l'instantané. J'ai donc été amené à chercher un dispositif qui permît d'opérer dans les conditions de rapidité voulue. » Les nouveaux appareils ont été construits de toutes pièces au labora- toire Arago de Banyuls-sur-Mer. J'ai trouvé dans le mécanicien de la sta- tion, David, un collaborateur dévoué auquel je dois, en grande partie, le succès final de mes expériences (■). )) Voici les principaux résultats obtenus : » Dans plusieurs clichés, dont je mets les épreuves non retouchées sous les yeux de l'Académie, on aperçoit très nettement des bandes de poissons qui ont été photographiés en pleine liberté à i™,5o à 2'" de l'objectif, sous (' ) L. Boutan, Mémoire sur la Photographie sous-marine {Archives de Zoologie expérimentale et générale, t. I, 3" série, iSgS). (-) L'appareil que j'ai utilisé pendant le mois de septembre est un appareil pour plaque 18 x 24 rauni d'un objectif anastigmat symétrique de la maison Darlot et d'un châbsis à six plaques imaginé par David, le mécanicien du laboratoire. Je me réserve de donner une description complète de cet appareil, dans un Mémoire plus étendu. Je dois aussi des remercîments à M. Marcel Gorse, qui est venu spécialement s'établir à Banyuls-sur-Mer pour m'aider à développer les clichés. ( 732 ) une épaisseur d'eau de 3"", sans autre lumière que celle fournie par le soleil. » Pour mieux les détacher du fond, j'ai immergé un écran peiuLen blanc, dcA'anl le(|nel on jetait des amorces (!estinées à attirer les animaux dans le champ de l'objectif. Cette précaution n'est d'ailleurs |)as indisj)ensable puisque, dans certains clichés, on distingue nettement les poissons se pro- jetant sur un fond de sable. Pour obtenir de bonnes épreuves, il suffit que les animaux soient bien au point. Cette condition remplie, la netteté de l'image est suffisante pour qu'on puisse comj)ter, à la loupe, les écailles sur le cliché. Il J'ai également photographié, à titre de curiosité, le scaphandrier placé sur un fond d'algues à 3'" de profondeur et à une distance de /j™ de l'ob- jectif. L'image obtenue est presque aussi nette que celle qu'on pourrait avoir à la surface du sol. » Enfin, pour prouver avec quelle rapidité on peut opérer, je me suis fait photographier |)ar l'habile mécanicien du laboratoire, à une profondeur de 3°', au moment où je plongeais pour venir me placer devant l'objectif. » Pour obtenir ces instantanés, j'avais pensé d'abord qu'il me serait indispensable de réfléchir les rayons solaires de manière à les faire pé- nétrer normalement dans l'eau. J'avais donc installé, à bord du bateau du laboratoire, un système encombrant de glaces, destiné à cet usage. » Pour faciliter la pénétration normale des rayons, je faisais également filer, pendant le cours des expériences, une certaine quantité d'huile, des- tinée à empêcher le mouvement des vagues. Je n'ai pas tardé à reconnaître que ces précautions étaient inutiles et que, par une belle journée de sep- tembre, lorsque le soleil était assez haut sur l'horizon, la pénétration de la lumière solaire était suffisante pour opérer sans dispositifs spéciaux. » A la suite des expériences dont je viens d'exposer le résultat, on peut prévoir que la Pholograiihie sous-marine va entrer dans une phase nouvelle. M S'il est possible, en effet, de prendre des instantanés à l'aide de la lumière solaire, alors que les rayons ont traversé une épaisseur d'eau de plusieurs mètres (') avant de frapper l'objet et de revenir à l'objectif, il est incontestable que d'aussi bons résultats pourront être obtenus en pla- (') J'eslime qu'on peut prendre de bons instantanés jusqu'à 7"" ou 8'" de profon- deur, lorsque le temps est favorable. ( 733 ■) çant une source lumineuse puissante, au niveau de l'appareil lui-même, pour éclairer le champ photographique. » Partant de ces données, le nouvel appareil poiirra être immergé à une profondeur quelconque. Malheureusement ce dispositif nouveau exige la construction de lampes spéciales, l'emploi tl'une source électrique puis- sante et l'achat d'accumulateurs de grande surface. » Sera-t-il possible de faire, dans la station fondée par M. de Lacaze- Duthiers, une nouvelle dépense aussi considérable? Dois-je oser l'espérer? » Cependant, il y aurait un grand intérêt pratique à réaliser un appa- reil pouvant être immergé à une |jrofondeur qui ne serait plus limitée que par la résistance de l'appareil à la pression extérieure de l'eau. Cela ne paraît plus être qu'une question de construclion, puisque la photographie du scaphandre dont j'ai parlé plus haut a été laite à l'aide de l'appareil immergé, mais manœuvré hors de l'eau. » ZOOLOGIE. — Les stades post-larvaires des Arénicoles. Note de M. Pierre Fadvel, présentée par M. Edmond Perrier. 'a?cA^^ (R.)] qui a i5 à 16 segments anté- rieurs, unciginères, abranclies ; jusqu'à ^3 paires de branchies et 62 segments sétigères; des tores uncinigères moins saillants que dans l'espèce suivante, un& coloration ordinai- C. K., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVU, N" 19.) 98 ( 734 ) remeiil (mais non toujours) moins foncée, 13 à li paires de népliridies. Les vaisseaux dorso-pédieux cessent de partir du vaisseau sous-intestinal pour naître du vaisseau dorsal au seizième segnien'. unciiiigère, les cliaplira<;nies reparaissent vers le dix-liui- tième. Les otolithes sont des sphères claires, réfringentes, présentant toujours au centre une masse plus ou moins considérable de fines granulations très foncées. On en trouve un assez grand nombre de tailles très dllTérentes. » 2° Arenicola Griibii C\p. (|iii a 11-12 uncinigères abranches, très rarement plus de 3o paires de branchies^l qui ne semble pas dépasser normalement 45 sétigères; tores uncinigères très saillants, 5 paires de né])Iiridies, mutation du dorso-pédieux au douzième uncinigère, diaphragmes reparaissant vers le quinzième. Les otolithes dont Ehlers a donné une bonne description sont parfois colorés en brun, mais toujours homogènes et dé|)ourvu5 des granulations que l'on rencontre dans ceux de l'espèce précédente. » Les deux espèces présenleiit souvent de i à 5 segments sétigères posté- rieurs abranches, quand les spécimens sont entiers, ce cpiiest relativement rare, surtout parmi les individus de grande taille, à cause de la faculté que possèdent ces Arénicoles de perdre par autotomie un certain nombre de seg- ments poslérieiu's lorsepi'elles sont soimiises à une vive excitation ou à des conditions défavorables, ainsi que j'ai pu m'en assurer plusieurs fois. » Les segments ainsi amputés ne paraissent pas pouvoir être régé- nérés. '>■> J'ai retrouvé des Cly. ecaudatus (Mesnii) ayant de /j2 à G3 sétigères, les uns complètement abranches, les autres n'ayant encore que 4-;^ paires de branchies encore à l'état de simple mamelon comme dans le stade de Benham ; des individus à branchies plus nombreuses encore simples, puis bifurquées et enfin ramifiées. Quand les branchies ont atteint ce dernier état, l'animal quille les touQcs d'algues dans lesquelles il vivait pour s'enfouir dans le sable vaseux où il se creuse une galerie et vit exactement comme 1.4. ecaudala adulte dont il ne diffère plus que par la taille. I^a struclure |)arliculière des otolithes et les douze paires de népliridies indiquent d'ailleurs beaucoup plus tôt que ce Clymenides est bien le slade post-larvaire de VA. ecaudala (Jhnst.^ ( ' ). M M. Mesnil ayant eu l'obligeance de me procurer quelques Branchio- maldane Vincenti (Lgh.), identiques au tvpe de Langerhau'^, j'ai pu constater qu'en effet cet animal est différent du stade liranchiomaldane de VA. ecau- (') J'ai obtenu en aquarium la transformation complète du Clymenides ecaudatus en 1. ecaudala de 5"^ de longueur en l'espace d'un mois. ( 735 ) data avec lequel je l'avais confondu. Il en diffère surtout par l'absence d'otocysles, par le nombre des néphridies (4 paires) et par ses branchies moniliformes ne commençant qu'au vingt-deuxième sétigère. Enfin, c'est un animal adulte, car on le trouve avec des œufs bien développés. » Par contre, c'est bien une Arénicole par toute son anatomie, et l'absence d'otocystes ne me paraît pas suffire pour en faire un genre distinct puisque chez VA. Claparedii (Le\.) ces organes font presque entièrement défaut, étant réduits à de simples cryptes du tégument, sans otolilhés. C'est une arénicole naine arrêtée au stade Branchiomaldane . » En résumé, aulieu des deux séries que j'avais établies, il en existe trois : » i" stade: Clymenides inceilus (Mes.); Arenicola (Branchiomaldane) Vincenti )) 2' Stade : Cly- sulfureus (Clp.j; stade Benham; A. marina (L.) : )> 3° stade : Cly. ecaudatus (Mes.); stade Branchiomaldane ; A. ecaudata ( Jhnst.). » Il reste à trouver les stades Glymenides et Branchiomaldane de r-4. Grubii. ;> ZOOLOGIE. — Les yeux céphaliques chez les Lamellibranches. Note de M. Paul Pelseneer ( ' ). ' 1 . II existe, chez des Lamellibranches adultes, une paire d'yeux cépha- liques, distincts et bien constitués; ils sont formés par des fossettes à paroi pigmentée, remplies par un cristallin culiculaire : ils ont donc une structure intermédiaire entre les yeux de Trochus et de Palella. » 2. Ces organes paraissent spéciaux à la plupart des genres de Mytilidées {MyiHus, Lithodomus, Modiolaria) et au genre voisin Avicula proprement dit (à l'exclusion de Meleagrina). n 3. Ils se rencontrent chez la larve et chez l'adulte, mais n'apparaissent toutefois (Mytilus) que sur les larves dont les premiers filaments branchiaux sont déjà constitués. » 4. Ils se trouvent placés à la base et sur la face axiale du premier filament de la lame branchiale interne et sont innervés par le centre cérébral. Dans la larve, ils sont situés en dehors du bord postérieur du vélum. {') Travail du laboratoire de Zoologie maritime de Wimereiix (Pas-de-Calais). ( 736) » 5. Ils paraissent liomologues aux yeux larvaires des Chitons, qui sont aussi en dehors du vélum et aux côtés de la région céphalique, mais non aux yeux céphaliques des Gastropodes, qui prennent naissance clans le champ vélaire. ^ BOTANIQUE. — Sur tes Chlamydomonadinées. Note de M. P. -A. Da.nt.eard, présentée par M. Guignard. « liCs Chlamvdomonadinées conslilnent un groupe de transition qui, ainsi que nous l'avons montré dans nos recherches précédentes, établit un passage entre les Flagellés et les Chioropliytes; c'est un des premiers éche- lons de la série végétale. On y voit en effet apparaître, pour la première fois, la nutrition holophytique ; il semble que ce soit aussi chez ces Algues, ou leurs ancêtres directs, que s'est manifestée tout d'abord la sexualité; son existence entraîne une alternance dans la reproduction agame et la repro- duction sexuelle qui se retrouve dans presque tous les végétaux. « Les Chlamydoinonadinées semblent donc former le pivot principal du règne végétal ; tout ce qui louche ;i leur organisation, à leur structure, à leur développement, intéresse la série tout entière des Chlorophytes. » Le plan que nous avons tracé récemment de l'évolution végétale, dans ses rapports avec la nutrition ('), indique les points qui doivent attirer de préférence l'attention des naturalistes. Il est certain qu'une étude appro- fondie (les Chliimvdomonadinées était devenue nécessaire. » T^os recherches ont porté principalement sur les points suivants : » i" Dùtinclion, dans la cellule, du prntoplasma proprement dit et du c/irn- matophore. — Dans presque tous les cas, les doubles colorations nous ont permis d'établir une limite nette entre le proloplasma et le chloroleucite; nous avons réussi de la sorte à compléter certaines descriptions et à rec- tifier de nombreuses erreurs; l'unique chloroleucite de la cellule a parfois sa masse traversée par des trabécules j)roto|)lasniiques. La structure du protoplasma est homogène ou granuleuse; on y distingue parfois un reli- culum à mailles fines ; celle du chloroleucite est alvéolaire ; les alvéoles, de grandeur variable, contiennent les grains d'amidon. » 2" Structure du noyau et son mode de division. — La structure du (') l'.-A. Dasgeard, L'injhience du mode de iiutrilion dans l'évolution de la plante (Le Botaniste. 6'" série, 26 mars 1898). ( 73? ) noyau varie beaucoup plus qu'on ne l'a supposé; c'est ainsi que l'intervalle compris entre la membrane nucléaire et le nucléole reste parfois complè- tement insensible à l'action des réactifs; plus souvent il se colore unifor- mément en rouge ou en bleu ; enfin on peut y distinguer des granulations chromatiques à l'état de fin pointillé; lorsqu'elles sont plus grosses, on aperçoit, assez rarement du reste, un reticulum de linine. » La karyokinèse est de règle dans cette famille; la découverte de la division indirecte dans presque tous les genres (Ch/orogonium, Phacotiis, Carteria, Chlamydomonas) constitue l'un des résultats les plus importants de ce travail. Nous avons réussi à compter le nombre des chromosomes, qui est constant dans une même espèce, mais variable dans les espèces voisines et les différents genres; les divers stades de la karyokinèse rappellent exactement ceux que Ton a décrits dans les plantes supérieures; nous ne saurions nous ])rononcer encore définitivement sur l'existence de centro- somes. » 3" Mode de bipartition de la cellule dans la formation des zoospores et des gamètes. — T^es cloisons et, par suite, les lignes de séparation des cellules filles sont perpendiculaires au fuseau achromatique. Celui-ci, d'autre part, a une orientation qui dépend en grande partie tout au moins de la dispo- sition relative du protoplasma et du chloroleucite dans la cellule; il en ré- sulte que nous connaissons maintenant la raison principale qui fait que les divisions sont tantôt longitudinales, tantôt transversales. » 4" Mode de réduction du nombre des chromosomes. — Le nombre des chromosomes estde même dans les sporanges ordinaires et dans les gamé- tosporanges; nous nous sommes assuré que, chez ces derniers, il reste constant au cours des bipartitions successives. La réduction chromatique n'a donc pas lieu avant la fécondation, ce qui vient à l'appui des idées que nous avons émises tout récemment sur la signification de la reproduction sexuelle; il est tout à fait probable qu'elle se fait à la germination de l'œuf. ). ')" Phénomènes de fécondation. — Dans les deux gamètes qui s'unissent pour former l'œuf, les noyaux qui se fusionnent ne présentent aucune différence sensible, ni de grosseur, ni de structure; on y distingue un nucléole et, en général, des granules chromatiques; il va une attraction ma- nifeste entre les deux noyaux qui arrivent au contact; en ce point, la mem- brane nucléaire disparaît; les deux nucléoles restent quelque teu»ps dis- tincts, puis se fusionnent en un nucléole unique qui augmente de volume, ainsi que le noyau lui-même. En somme la fusion des novaux se présente ( 738 ) exactement comme dans la baside on l'asqne dos Champignons snpérieurs, comme dans l'oosphère d'un OEdo^oninm ou d'une Vanchérie. » GÉOLOGIE. — Sur divers faits nouveaux de la géologie des Alpes dauphinoises. Note de M. W. Kihan, présentée par M. Marcel Bertrand. « L'achèvement des travaux nécessaires au levé de la feuille de Briancon de la Carte géologique de France, dont une notable partie m'avait été confiée,'. m'a permis de constater un certain nombre de faits nouveaux. » Les plus intéressantes de ces observations peuvent être résumées comme il suit : » A. Les principaux plis post-jurassiques (alpins), observés par M. 'fer- mier (') dans le massif du Pelvoux, se poursuivent au nord delà Romanche, en dehors du massif cristallin, et se continuent jusqu'en Maurienne, sous la forme d'anticlinaux basiques et de synclinaux bajociens, dont la nature uniformément schisteuse et la teinte sombre et monotone avaient, jusqu'à ce jour, empêché de reconnaître la présence. » C'est ainsi que, à l'est des Grandes-Rousses, le synclinal du Cuculet (Alpe du mont de Lans) se poursuit j)ar Saint-Denis (Besse) jusqu'au col des Prés-Nouveaux; le plateau de Paris se continue au nord par un bombement sinémurien qui devient bientôt isoclinal (nord de Reftord); des bandes bajociennes permettent de suivre, vers le nord-ouest, après un brusque rebroussenient, déjà indiqué par M. Termier, les plis synclinaux du col de la Lauze (la Grave) et du vallon de l'Alpe d'Arsine, tandis que l'amygdaloïde de la Meije et celui de Combeynol correspondent, le premier à l'anti- clinal sinémurien Vuy Golèfre-Signal de la Grave, 15 second à un anticlinal Iriasico- liasique fortement étiré (col de Côte Pleine-Praraelier ouest du Goléon). » Tous ces plis sont isoclinaux et régulièrement déversés vers l'ouest (à pendage est); ils vont se raccorder au nord avec les accidents déjà connus des environs de Saint-Jean-de-Maurienne, dans la continuation desquels s'ouvre à son tour l'amygda- loïde du mont Blanc ('). » B. Dans le Briançonnais septentrional, on rencontre à l'est des plis précédents et succédant à la zoite anticlinale étirée et refoulée sur les (') P. Termier, Sur la tectonique du massif du l'elvou.v {Bulletin de la Société géologique de France, 3' série, t. XXIV, p. yS'i; 1896). (-) Voir les travaux de MM, Marcel Bertiand, Révil. Ritter, et le» noires. ( 739 ) schistes jurassiques de l'ouest (ouest du Goléon, Pramelier, col de Côte Pleine), dont nous avons parlé : » 1° Une bande de flysch (Trois-Évêchés, Monelier-Ies-Bains) repré- sentant une zone synclinale; » 2° Une zone caractérisée par de nombreux chevauchements et des étirenients énergiques. C'est celle dont j'ai décrit déjà une portion au col du Galibier ; elle se continue au sud-est jusqu'au Monetier; elle passe alors sur la rive droite de la Guisane où l'a étudiée jVI. Termier; » 3" Une zone anticlinale dite zone houillère, remarquable par le grand développement qu'y prennent les assises carbonifères et par l'abondance des poinlements éruptifs qui y accompagnent les grès houillers. Quelques synclinaux isoles, formés surtout de couches triasiques avec noyaux de juras- sique supérieur (Grand-Aréa, Roche duQueyrellin, Grande-Manche, etc.), et habituellement droits ou très peu déversés vers l'est, accidentent cette zone houillère qui continue en Dauphiné l'éventail bien connu de la vallée de l'Arc. » 4° A. l'est de cette bande anticlinale, les plis, formés de couches plus récentes (trias, jurassique, un peu de flysch), sont déversés vers l'est. Il existe dans ce faisceau de plis isoclinaux (à pendage ouest) déversés vers l'Italie et qui se poursuit sans interruption de Modane à Rochebrune et Maurin (Haute-Ubaye), en passant par Névache et Cervières, c'est-à-dire à l'est de Briançon, des synclinaux multiples jalonnés par des affleure- ments de brèche liasique et de jurassique supérieur, non encore signalés jusqu'à |)résent. Telles sont les bandes de marbre rouge de l'Olive, de la Batterie de la Lame, de Gaffouille, du versant est de la Grande-Maye, du Clôt de la C^mie (col Izoard), la brèche liasique du flanc est de la Chi- rouze, etc. Le flysch a été conservé enXquelques rares points (position de l'Enlon près l'Olive, Clôt de la Cime). )) )° Zone du Piémont, formée de schistes lustrés et de pielre verdi. Ces diverses zones tectoniques ne coïncident pas toujours exactement avec les zones de sédimentation (') du trias et du lias. On peut, en outre, observer en quelques points un passage graduel entre les divers types (par exemple entre le lias calcaréo-bréchoide et le lias dauphinois aux environs du Lautaret, des Vigneaux, du Lauzet, etc.). Ces faits permettent d'affirmer que, par suite des conditions mécaniques du plissement, les déplacements latéraux n'ont pas eu dans la région une ampleur suffisante (') Ces zones de sédinieiilation feront l'objel dune Noie ullérieui'c. ,( 74o ) pour produire, comme dans d'autres parties des Alpes, des charriages lointains. » D. 11 convient d'attirer l'attention sur les nombreux poinlements érup- tifs dont de récentes explorations m'ont révélé l'existence dans divers points (hi brianronnais. Ce sont, iiotanunent, les microdiorites(' ) tlucol du Raisin, du Perron, du Merdaret, qui forment, avec les gisements déjà connus du Chardonnet, une véritable traînée de fdons-couches dans les grès houillers; les niicrogranulites (') de Serre-Barbin, les variolites du col Tronchcl ( est de J.5runissart), etc. » En plusieurs lieux, de véritables schistes cristallins {' ) se présentent associés à des roches d'origine évidemment éruplive (l'Alpet, près du mont Genèvre, pied ouest du Cliabsrton, col Tronchet, nord-ouest de Vil- largaudin) et se révèlent comme le résultat du laminage de ces ruches et de leur transformation par le dynamométamorphisme. » A l'Alpet ces schistes cristallins sont intimement liés à une brèche où leurs débris sont associés à des fragments de quarlzites et de dolomies Iriasiques. » HYDROI.OGIE. — Sur quelques lacs des Pyrénées-Orientales, des ffaules- Pyrénées et des Uasses-Pyrénées. Note de MiM. Andué Delebecque et Etienne IIitter, présentée par ]M. Michel Lévy. h Pendant le mois d'août 1898, nous avons, avec [le concours de M. John Demierre, déterminé la profondeur de vingt-deux lacs des Pyré- nées, «pii n'avaient point encore été explorés. » Voici les résultats que nous avons trouvés : Lacs du massif de CarlilLc (P/rcnées-Orienlales). m Lac iNoir (près du lac de Fradeilles) 24, 3o (fond liés irrêgulier). Lac del Casleitla iQjSo Lac de Fradeilles i5 (fond très irrégulier), Lac de l'Estallat i4,5o Lac Treben 1 3 , 5o Lac de Commassa d'amont 1 1 , 4o Lac del Vive ■. i o , 20 (') Ces diverses roches seront cludices au point de \ uc pélrographique pai M. Termier. ( 74i ) Lac Noir (près du lac de Commassa i 7,20 Lac Long (près du lac de l'Estallat) 6,70 Lac de Las Dougnes 5, ro Lac de Soubirans 5 Lac (le Commassa d'aval /i-'o Lac de Baleil 3 » Citons aussi le marais de la Bouillouse, f|ui formait autrefois un lac beaucoup plus étendu que les précédents. ') Deux de ces lacs, ceux de Pi-adeiUes el de Las Dougnes, présentent la particularité très rare d'avoir deux déversoirs : l'un vers la Tet, l'autre vers la Sègre. D'autre part, le lac Noir (près du lac de Commassa), qui s'écoule dans le bassin de la Sègre, est séparé par un seuil à peine sensible du lac très voisin del Vive, qui envoie ses eaux à la Tet. Lncf; des environs de Barèges {Hdiites-Pyrénèes). III Lac de Louey-Négré (au pied du iNéouvieilie). . ?>'\,io Lac d'Oncel (au pied du pic du iMidi de Bigorrej . 17170 (fond très irrégulier). Lac Glaire d'amont (au pied du Néouvieille) . . . 16, 40 Lac Glaire d'aval (au pied du Néouvieille) 8)70 Lacs silués aux abords du pic du Midi d'Ossau {Basses-Pyrénées). m Lac Barsaoïi 82, 5o Lac d'Ayons ou Gentaou 19 Lac Romassot 1 .ï , ôo Lac d'Aule 4:9^' Lac du Milieu (Entre lloniassot et Ayons; i,7'> 11 Les lacs Barsaou el Bomassot n'ont pas de déversoir et leur écoulement se fait par un canal sous-lacustre. )) Tous ces lacs paraissent devoir leur origine à l'action des glaciers, à l'exccpLion des lacs Barsaou et Romassot qui semblent être des lacs de karst, produits par l'érosion en terrain fissuré, et du lac d'Oncet, qui a été formé par un éboidement et qui se comble peu à peu par les avalanches. '1 Le lac de Louey-Négré, les deux lacs Glaire et les lacs du plateau deCar- litte, à l'exception des lacs del Casteilla, Treben et de Soubirans, sont dans le granit; le lac del Casteilla est au contact du granit et des schistes silu- riens; les lacs Treben et de Soubirans .sont dans les schistes siluriens. Quant aux lacs des abords du |)ic du Midi d'Ossau, ceux d'Ayons, du Milieu et C. R., iSyS, ■}' Senieslre. (T. CXXVII, N° 19.^ [){} ( 74a ) d'Aule nous ont |)aru êlre dans les schistes primaires plus ou moins cristal- lins, celui (le Romassot au contact des schistes primaires et des calcaires triasiques, celui de Barsaou dans les quartzites et les grès rouges triasiques. M Enfin, nous signalerons la couleur remarquablement bleue (n° 2 de la gamme de Forel) et la grande transparence ( tç)'", 5o. mesurée avec le disque de Secchi ) du lac de Louey-Négré. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Mouvements haroinclrirfiies sur le méridien (le la Lune (' ). Note de M. A. Poixcaré, présentée par M. Mascart. « Comparant aux cotes de la veille aux mêmes emplacements et à la même heure solaire les cotes barométriques relevées sur tout le méridien du passage de la I.une à l'instant des observations, on trouve normale- ment, par quart de méridien suivi de l'équateur au pôle : » Sur le quart où est p : baisse d'un point voisin de l'équateur à un point plus ou moins au-dessus de p, puis hausse sur une certaine longueur, puis baisse jusqu'au pôle; « Sur le quart opp : hausse jusqu'à une latitude assez élevée, baisse au- dessus; » Sur le quart p' : l'inverse du quart o/)/> (baisse pour hausse, hausse pour baisse); » Sur le quart a : l'inverse du quart/?. » Il y a, à l'équateur, une hausse entre les baisses de y? elp' et une baisse entre les hausses de opp et a. Ces mouvements limités, que l'insuffisance des observations ne permet pas de préciser, ont pour effet, dans le voisi- nage immédiat de l'équateur, de réduire aux EyL les baisse et hausse Àpp' (') Celte N'ote a pour objet de préciser et corriger les résultats consignés sur ce point particulier dans celle insérée auv Comptes rendus, n" 20, i6 novembre 1896, et intitulée : lielations entre les mouvements lunaires et les mouvements baromé- triques sur l'ensemble de l'hémisphère boréal. Ces résultats étaient basés sur l'étude des deux mois de mai et novembre i883. Mes reclierclics ultérieures m'ont montré qu'ils étaient incorrects pour les hautes latitudes en Lune australe. Les résul- tats actuels, toujours déduits du Bulletin du Signal Office, dérivent de l'étude de l'année entière, après tracé plus attentif des isobares. Je conserve mes notations : p, point de passage de la Lune à l'instant des observa- tions simultanées; p' , point symétrique sur l'autre hémisphère; op, point opposé à la même latitude; a, antipode de /?; LB, LA, lunistice boréal, austral ; Fv^L, équilune, etc. ( 743 ) et à opp, et parfois de les inverser. En outre, sur tout le méridien, entre les déclinaisons ±3° environ, les mouvements sont faibles et indécis, ou oscillatoires. » Hors de ces limites ±3", je ne trouve qu'une trentaine de dérogations positives aux règles ci-dessus sur i44ocas, soit un peu plus de 2 pour ioo('V E^uauur depuis la veille Pôle Les trois mois qui présentent le plus de ces dérogations partielles sont ceux de janvier, février et mars, entre le solstice d'hiver etl'équinoxe; ils en ont chacun de 4 ^i 6. Les trois mois où elles sont le plus rares sont décembre, mai et septembre, i par mois. Elles se rattachent à une rapidité exception- nelle des grandes ondulations ou des cumulalions d'effet solaire; deux d'entre elles dérivent directement de l'action propre de deux dépressions. » La répercussion qu'exercent sur les mouvements barométriques les variations de l'activité solaire ou les passages des anneaux d'astéroïdes est trop lente ou trop générale pour qu'il y ait à en tenir compte dans les rares déformations du profd des différences barométriques sur le méridien lunaire mobile. (') Je partage, pour chaque jour de l'année, sur l'hémisphère nord, les deux quarts du méridien lunaire en basses et hautes latitudes. J'ai ainsi pour l'année i44o frac- tions. Je compare, sur chaque fraction, les hausses et baisses réelles avec les hausses et baisses normales. ( 744 ) M Mais, si lii forme du profil reslc à très peu près constante, la position des nœuds entre hausse et baisse n'en présente pas moins des variations autres que celles ;itlribu;il)les au mouvement lunaire. Ces variations anor- males se r.iltaclient, d'une i)iU't aux elTcLs solaires, de l'autre et surtout au «léplacement du méridien lunaire sur les reliefs du globe. ') Dès (pi'nn groupe les casa déclinaisons peu différentes, on aperçoit un eiichaîncnicul logique. En faisant les moyennes par Lune boréale ou ;uis- Irale, on a des concordances rigoureuses. •> Les movennes de i883 sont comme suit : () V Il a II p li miles Quart o/tj) : laliltido liiniie .\rc de •cliruiisnn liMi:iit'(*. IJiiric, juin i*>. des Iiausscs iiitiM'inciliiiircs. de Ih lia tisse. baisse polaire. ( Degrés 01 iliviriuos). o -+■ 3 i. Il -H lo ■i 33,5 il 62,0 62,5 55,5 -\ \o à -l-i5 1 33,6 il 64,1 60,0 55,9 -,-i5 à LH .1 ■■>_ 07,0 il 65,2 •''7.9 56,9 LH i. + 15 3 4o,o il 67,5 62, 1 5o,4 H- 15 à + 10 I 4o,4 il 65,6 58,9 55,5 -i-io à + 3 2 ics itiMiérales (') . . 37,3 il 66, î) 60 , 0 47,^- Mo venu ... 37,2 [ 60,3 53,2 Ou.-iit a Quart /)' : limites limite Arc de lies iKiissr s iiili-i-niikliiiiros. (le la bnissc. lui lisse polaire. ri O il — H) :i 4o,i il 66,6 61 ,5 j' >9 — lo il — 15 1 33,1 il 65,3 56,4 58,3 — i5 il LA 3 4o,3 il 7 -,3 59,2 49,5 LA il ^i5 3 35,3 il 66,8 61,7 52,5 — 15 il — lO 1 36,1 il 62,3 62,1 55,6 --IO à - 3 ■2 45,6 il 67,5 .56,8 55,7 Moyennes génûniles (') 38, 9 ['-8,6] 67,5 59,8 54,6 » Le contraste des mouvements barométriques auK antipodes se pour- suit régulièrement surtout le |)ourtoiir du méridien. » Sur les quarts p et a, la baisse k p et la hausse à a s'étendent jusqu'à la latitude 37" à 38". La hausse, ou baisse, intermédiaire occupe 30". » La hausse du quart opp et la baisse du quart p' vont sans interruption jusqu'il Go". (') Tenant com|)lc a|iproclié de lii rltirée des frarlions de ré\olulion. ( 745 ) )) La baisse au pôle le plus voisin de la Lune et la hausse à l'autre pôle occupent un arc de 53" à 54°, qui, dans le mouvement diurne, s'excentre de 7" à 8" vers opp et vers/7'. » Quand la Lune se rapproche de l'équateur et que le signe de l'action va changer, l'excentricité s'accroît brusquement jusqu'au double. Quand la Lune arrive à nn lunistice, l'excentricité s'accentue aussi et l'arc se réduit un peu, etc. il J'ai, à différentes reprises, donné des chiffres approchés de i'ampli- turle des mouvements barométriques dus à la Lune. Je*rae borne ici à étu- dier de plus près leur sens et leur étendue, rappelant que très générale- ment les différences barométriques d'une heure à la même heure du lendemain sont presque entièrement allribuables à la Lune. !■ Je ne songe pas à arriver, seul et sur des documents insuffisants, à des chiffres définitifs. Je tiens surtout à insister sur des faits qui, pour moi. sont de plus en plus indubitables. » M. Chapei. adresse une Note relative aux rencontres prochaines d'es- saims cosmiques, du 12 au i4 novembre, et du 28 au 3o. M. Gérard Laurent adresse une Note relative à une observation du rayon vert, au Havre, à l'instant de la disparition du Soleil couchant der- rière une bande de nuages d'un noir intense. M. AuG. CoRET adresse une Note relative à un petit appareil pouvant servir à l'étude de diverses questions d'Optique physiologique. A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. I^a séance est levée à 4 heures un quart. M B. ( 74t) ■ BULLETIN BIBMOr.RAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la sûance di 7 novkmbrk 1898. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Beutheloï, Fhiedel, M.vscart, MoissAN. Septième série. Tome XV. Novembre i8g8. Paris, Gauthier- Vilhirs, 1898; I f:\^r. in-8"". Journal de Malhémaliiiues pures et appliquées. Cinquième série, publiée parM. Camille JouDAN avec la collaboralion de MM. M. Lévy, A. Maimheim, E. Picard, H. Poincaré. Tome quatrième. Année 1898. Fasc. n" \. Paris, Gauthier-Villars, 1898; 1 vol. in-4°. Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié i)ar \\. Masc.vut, Directeur du Bureau central météorologique. Année 1898. N° 8. Août 1898. Paris, Gauthier-Villars; i fasc. in-Zi". Annales de l'Institut Pasteur, fondées sous le patronage de M. Pasteur et publiées par M. E. Duclaix, Membre de l'Institut de France, Directeur de rinstilut Pasteur. Tome XII. N° 10. ^5 octobre 1898. Paris, Masson et C"; I fasc. in-8". Bulletin astronomique, fondé en 1884 par E. Mouchez et Tisserand, publié par l'Observatoire de Paris. Commission de rédaction : MM. H. Poincaré, Président; G. Bigourdan, O. Callandueai;, II. Deslandres, R. Rauau. Tome XV. Novembre 1898. Paris, Gauthier-Villars, 1898; i fasc. in-8". Revue maritime, couronnée par l'Académie des Sciences le 28 décembre 187/1. Tome CXXXVllI. Septembre 1898. Paris, L. Baudoin; i vol. in-8". Les Terres rares : minéralogie, piopriélés, analyse, par P. Tiii'ciioT, Ingé- nieur chimiste. Paris, G. Carré et C. Naud; 1898, i vol. in-8". Barbet de Jouy, son journal pendant la Commune, |)nblié dans la Revw: hebdomadaire, par le comte d'UssEL. Paris. Pion, Nourrit elC'"', 1898; I brocli. in-i 2. Annales télégraphiques. Mémoires et documents relatifs à lu Télégraphie et à r électricité. 3' série. Tome XXIV. Mars-avril, mai-juin 1898. Paris, V'Ch. Dunod, 1898; 2 vol. in-8". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. — ? Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement \q' Dimanche. Ils fonnent, à la fin do l'année, deux relûmes in-4*. Deui jles, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel part du i" janvier. Le iirix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : en FerriMi frères. iChaix. Jourdan. RuIT. Uens Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. f i Lachèse. ■yonne Jérôme. lançon Jacquard. ' . Feret. rdeaux j Laurens. ' Muller (G.). urges Renaud. iDerrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frcres. en .... Joiian. Perrin. unibery 1 Henry. eroourg i' , / Marguerie. , „ 1 Juliot. trmont-Ferr... !.. „ ., ( Ribou-Collay. iLamarche. Rate). Rey. ( Lauverjal. I Degez. i Drevet. i Gratier et C". Rochelle Foucher. \ Bourdignon. ) Dombre. \ Thorez. ( Quarré. enobte. Havre, le chez Messieurs : ( Baumai. Lorient ,, / M"* lexier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon < Cùte. i Savy. \ Ville. Marseille Ruai. i Calas. «ontpetUer ] ^^^^^.^ I Moulins Maniai Place. I Jacques. I Nancy 1 Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. \ Loiseau. ( Veloppé. ^ Bariiia. / Visconli el C'V Mmes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. j Marche. Rennes Plihon el Hervé. Roche/orl Girard (M""). I l^anglois. / Leslringanl. S'-É tienne Chevalier. 1 Bastide. / Huinèbe. , Gimct. / Privai. Boisselier. Tours Péricat. ' Suppligeon. , Giard. / Lemailre. Kantes ntce. . . l\ime Orlec Poitiers. Rennes Rochej Rouen. S'-Étie Toulon . . Toulouse Tours... . Vatenciennes. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . chez Messieurs : { Feikeiiia Caarelsen i et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I .\sher el C". Berlin. Dames. Friediander et fils. ( Mayer el Muller. Berne , Schniid et Krancke. Bologne Zauichelli. , Lamertiii. Bruxelles j MayolezelAudiarte. ( Lebègue et C". \ Solcheck et C°. Bucharest , ., .,, , ^ ,. / Muller ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC». Christiania Cainmermeyer. Constantino[>le. . OUu Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hosle. Gènes . . , Beuf. Cherbulcez. Genève. . La Baye. Lausanne.. Leipzig- Liège. Georg. Slapelmohr. Belinfanle frères. I Benda. / Payot. Barlh. \ Brockkaus. ' Lorenlz. Max Rîibe. Twietmeyer. y Desoer. I Gnusé. chez Messieurs ; iDulau. Hachette el C". Null. Luxembourg. .. . V. BUck. ÎLibr. Gulenberg. Romo y Fussel. Gonzalès e bijos. . F. Fé. Mtlan ['^"'"^^ f"-""- \ Hcepli. Moscou Tastevin. : Prass. i^'ap/es Margbieri di Giu». ' Pellerano. i Dyrsen et PfcifTer. n'eiv- fork I Slechert. ' Lemckeet Buechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Balerme Clausen. Porto Magalhaés el Moniz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Rotterdam Kramcrs el fils. Stockholm Samson el Wallin. ( Zinserling. I WolIT. I Bocca frères. ) Brero. i Clausen. RosenbergeiSellicr Gebethner et WoKl Rome . S'-Petersbourg. . Turin. Varsovie Vérone Drueker. ( Frick. Vienne ! „ ,. . „,. ( Gerold el C'". Ziirich Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTÉS RENDUS DES SÉANCES DÉ L'ACADÉMIE DÉS SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85r à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870J Prix 15 fr. Tomes 62 à ,91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iD-4''; 1889. Prix 15 fr. SDPPLÉMENT AUX COMPTÉS RENDUS DÉS SÉANCES DÉ L'ACADÉMIE DES SCIENCES ■ome I: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DerbIis . t A.-J.-J. Souer.- Mémoire sur le Calcul des Perturbation, qu'éprouvenile» nètes, par M.Hanien.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréalique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digeslion des matières sses, par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches ; 1806 • • J ' c ■ 'orne II: Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en .85o par i Académie des Sciences ir le concours de 1853, el puis remise pourcelui de iSôfi, savoir : . liiudier leslois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi- nenlaires, suivant l'ordre de leur superposition . - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher la nature «s rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique el ses états antérieurs ., par M. le Professeur Brosn. In-4», avec 27 planches; 186... . 15 Ix. i la môme Ubrairie les Mémoire» de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Sciences. N" 19. TAHI.E DES AUTICLKS. (Séance .lu 7 novembre 1898.) MEMOIRES ET COMMUMC.VTIOAS DUS MH.MItUlîS ET DKS COURKSPONDANTS llF. I.'ACADf'MIIv l'agcs. M. IIf.Mii Moissan. l'irpiiiMlimi ilii li- lliiuiii-amiiiciniuin, du ralrliiiii - ainmo- , niuiii el de» uiiiidura» de lilliiiiiii >'l de , calriuin ^5 M. IIkmii Moissan. - - Observations à la siiile . ili- la Oinimiiniration prérédi'iite 'Ggî M. AnMAMi Gai!tikii. - Noie préliminaire j sur la présence de riiydnigène libre dans j l'air alinosplirri(|ur 693 M. iih JoNQllKiiKs. — Happrni'lieinents iiilre Pages, les prorrdi's de Lagrange el de Ganss pour la résolution III nombres entiers îles équa- tion'^ indéirrininérs du secoiifl ilegré.... (i<)'( MM. S. Aiu.oiNO et Knof.Min Ciianthe. — Effets de la section des nerfs du sphincter aiit" sur le rôle, les proprii'Iés physiolo- giques et analoniiqiies de ce muscle el sur l'organisme en général 700 MM. AllMAN» !>AnATIEll el IvriENNK IIE.ROU- \iiij. ~-Ni- 1.1 genèse des épilliéliuins. 7o'| COURESPONDAIVCE. M. J. liuiLLAUMK. Ubserialiolisdu S^oleil, faites à l'observatoire de l.voii (équatorial Brunner de »™,i6), pendant le premier Iri- niesire de 1 SçjS -o'i Le 1*. Colis. — Levés géodésiqiies, astrono- miques et magnétiques à Madagascar.... 70S M. Lkai'. -- Sur le cercle de convergence des séries 711 M. J. Andiiaok. — Sur la stabilité 71J M. l)fi:iii:TKT. — Télégrapbie liert/icnnc sans lil, entre la tour Kilïel el le l'anlbéon... 71$ M. Mauiuck Lehi-ANX. — Sur le compoun- dage des alternateurs à voltage constant. 71C M. II. CoPAfX. Contribulioii i\ l'élude des élliers boriques. Propriétés de l'éllier triélliylborique 719 M. J. MiiiTKsMi.il. Combinaisons de la pliéiiylliydrazine avec les sels lialogéiiés des métaux alcalino-tcrreux 73J M. A. TiULLAT. Kerherclie et dosage de la gélatine dans les goniincs et Substan- ces alimentaires 734 ,M.M. P. ItL'FLOCQ et P. Lkjo.nne. — La cul- ture des organismes inférieurs dans l'eau de nier diversement modiliéc ^aS .M. (jAOmikl llKiiinAND. — Action de la bac- térie du sorbosc sur les suerez aldéliy- UlLI.KTI.N BIBI.IObnAI'IIIQri': rliqui' M. L. BoCTAN. — L'instantané dans la Pho- to>;rapliic soiis-inai'inc .M. l'iEniiK Fauvki.. — Les stades post-lar- vaii'es des Arénicoles M. Pai I. Pf.i.sem:ku. — Les yeux cépha- liques chez les Lanicllilmiuclies M. P.-.\. liANOi-.AiiD. — Sur les Cblamydo- monadiuées M. \\ . KiLiAN. — Sur divers faits nouveaux de la géologie des .Mpes dauphinoises. MM. .^NUllK 1>ELEI1ECQI!E et KïlKNXK filT- TER. — Sur quelques lacs des Pyrcnces- Orieiilales, des llaules-Pyrénécs et des Basses-Pyrénées M. A. PoixcAiiE. — Mouvements barométri- ques sur le méridien de la Lune M. CiiAPEi. adresse une \olc relative aux rencontres prochaines d'essaims cosmi- ques, du 1? au 1^ novembre el du 2S; au 3o. M. Geiiaud Lalhext adresse une .Note rela- tives à une observation du rayonvert, au Mavi 735 73() -3S 71' M. .\U0. Coukt adresse une Note relative à un petit appareil pouvant servir à l'étude de diverses questions d'Optique physiolo- gique ■i'- PAKIS. - IMPKIMERIE G AUTIUKR-VI LL A RS, Muai dus Grands-Au;:usiin>, 5.i. 1^ ficrant ; **Arriiiei»-Vn.LAii> ;, 1898 1898 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS 3 (j ^a HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES P.VR un. IiE!i SBCnÉTAIRES PËHPÉTIJflIiS. TOME CXXVII. N^ 20 (14 Novembre 1898). PARIS, GAUTHIER-YILLARS, IMPRF.^IEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1898 RÈGLEMENT RELiTIF Ail COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2^ JUIN 1862 ET 24 MAI iSyS. .^^ j Les Comptes rendus hcbdomatiaues des séances de \ Les J'rogranimes des prix proposés par l'Académi ('Académie se coniposent des extraits des travaux de j sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les RaJ ses Membres et de l'analvse des Mémoires ou Notes ports roialils aux prix décernés ne le sont qu'aulai présentés par des savants étrangers à rAcadémie. | que l'Académie l'aura décidé Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a /18 pages ou 6 feuilles en moyenne. Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. | I Les Mémoires lus ou présentés par des persoun' Article 1". - Impressions des travaux de l'Académie. jj,,,- „e soiitpas]\Ieml)ies ou Correspondants de l'Ac demie peuvent êlic l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so I^s extraits des Mémoires présentés par un Membre nu oar unAssociéétranger de l'Académie comprenncnl au plus G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner auN Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comotes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imj)rimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris |)art désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- veni rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, lîoni ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne I réjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. tenus de les réduire au nombre de pages requis. 1 M( mbre qui lait la préseiilation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fo pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi: l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au jikis tard, jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tem] le titre seul du Mémoire estinséré dans le Comp/eren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des i leurs; il n'\ a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés j)ar le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Raiii'ort sur la situation des Comptes rendus i\p^ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires .sont chargés de l'exécution dup; sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par KM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5' . Autremer.t la présentation sera rcn ise à la séance suivai L-i^w ;:; ^ Numbre Pass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au inér. — .^ — *. — ^ moyennes il'oliserv. valions, central. S. N. rrduites. k vril 1898. o,2.'> A \ril 18 j8. n,a5 3o , 2,4 — iC ( )ores) •■>- 9 4 8,0 — 13 i5 1- 3 ■2 3,8 —18 ■2 t) 1 8,1 — 6 3 I- 9 7 6,9 -11 1 JO 8-9 2 8,6 — 10 1 ■> i~i3 9 7,4 — " 120 8-1 3 4 9,8 — 18 16 ( 75o ) Dates Nombre P«m Lllllade» moyennes Surfaces eilr*me« Uobser- au rotr. - ■ "" moyennes (l'obierT Tolluns. coniral. S. ^ réduites Avril iSçiS 0 9 1 l'l,o — 17 27 I a5,i 25-30 4 26,3 — 12 3-4 2 28,4 — 16 a3-a5 2 28,6 20 j . -l3°,2 Mai 1898. o,c 27- 4 4 2,3 — 12 29- 3 3 4,3 — 12 4- 8 4 7,« 10-12 3 9. a — I I 7- 8 2 10,5 7- 8 2 11,5 — 13 7-'7 8 12,6 / ■ 3- 14 2 "9,3 - 8 21 1 21,5 17-27 8 ■^■^,9 -14 21 1 23,3 2I--.3 a 24,9 -14 a4-28 5 25,8 — 15 -i3 -i-I2°,0 -rj 9 10 189 5i 1 1 4i 8 3 i3 '7 25 268 14 2 75 9 3 24 Dates Nombre c\trdmes d'ob^ter- tl'observ. Tatlons. Pass. Lattluiles moyennes Surrares au mer, ^i -^ — * moyennes i;onlral. S. .N. réduites. 2()- 3 3o- 4 25-27 3- 4 Mai i8g8. 28,6 29,6 29,6 3o,7 3o,7 18 j. Juin if 0,00. — 12 — 1 1 — '7 + 5 -I-14 -12°, 2 -t-io°,o 1- 7 5 2,3 3o- 2 a •^.,9 — "7 0 1 5, 1 — 10 >- 4 4 6,1 6-11 5 10,5 — '7 6-7 2 12,5 - 6 i3-i8 4 12,0 16-23 6 20,0 20-3o 9 ■'•-4,7 — 11 23-24 2 26,3 27-29 3 •^6,9 — 12 10 4 56 5 28 "4 8 5 G 4 9 >7 29 54 22 J. -12°, 2 -i-io",o Tableau II. — Distribulion des taches en latitude. SuJ. Nord. Totaux Surfaces moyotines 1898. 00-. lo'. 30*. Vf. 0". 0 . Somme. i5 Somme 7 0*. 10'. 20" 30- 4( 00'. DiensuoI». ai rcduitos. Avril u U » 10 5 4 3 » t) u 2., s Mai » I> M 11 1 3 1, 1 24 3 5 i3 >4 9 38 8 iG 3i 4 4 <"' 7 i4 14 » 3 3 » U » •2'2 ■25 6^ 23,2 Juin Totaux 22,4 67,4 Tableau IU . — Distribution des facules en latitude. Sod. Nord. Tutaux Surfaces moyennes 1»98. SOV »u •. 30". Î0-. 10- 0". Somme. 10 12 6 28 Somme. 2 6 5 i3 0\ 10'. 50 . 30 \ w 00% luensueU. 12 18 II i 1 réduites. Avril . . M » U 8 u » 10 » n 4 » » 22 2 2 2 » 2 3 3 3 2 (') 7 » )> U )) 1) » M » u 589 Mai . . 0 608 'J7 Totaux. - 1354 (75i) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les développements des fonctions uniformes en séries de Taylor. Note de M. Emile Borei., présentée par M. Appell. « Je publierai prochainement quelques résultats auxquels j'avais été conduit par l'étude d'un théorème dont JM. Hadamard avait communiqué l'an dernier l'énoncé à l'Académie (' ) et dont il vient de publier la démon- stration (^). Je voudrais indiquer ici un théorème, compris dans ces résultats comme cas particulier, mais peut-être plus intéressant, à cause de sa simplicité, que les propositions plus générales dont on peut le déduire. » Désignons, pour abréger le langage, par fonction (M) une fonction uniforme dans tout le plan, à singularités ponctuelles (^). Posons, d'ailleurs : o(:;) = a„ + a^z -\- a.,z- -{-... + a„z" -h. .., (I;(z) — b„ + />, = + h.,z'- +. . .+ b^z" + ..., f(z) = a„b„ -ha,b,z-h... + a„b„z"+. . . . » On a le théorème suivant : » Si les fonctions (p(5)e^tj/(^) sont des fonctions {M.), la fonction f(z) est aussi une fonction (M). » On peut ajouter que, si les fonctions çp( = ) et <\i(z) sont méromorphes, f{z^ est aussi inéromorphe . » En utilisant une remarque faite par M. Leau dans la dernière séance de la Société mathématique (''), on constate que ces énoncés subsistent si l'on pose f{z)=lu{a,„b„)z", zs(a, b) étant un polynôme en a et b. On pourrait, d'ailleurs, au lieu de partir de deux séries ç et A, s'en donner un plus grand nombre. » (•) Comptes rendus, t. GXXIV. (*) Acla mathemalica, t. XXII. (3) Les fonctions (M) les plus générales sont celles qui ont été étudiées par M. Mit- tag-Leffler dans un Mémoire bien connu {Acta mathemalica, t. IV). (') La Communication de M. Leau paraîtra prochainement au Bulletin de la Société. ( 7^2 ) AXAi.YSK MATHÉMATIQUE. — Sur une équation indéterminée. Note (le M. Carl Stormer, présentée par M. Jordan. « Soit à résoudre en nombres entiers positifs .r,, .t. x,„, .)',, r^ y„ l'équation ( 1 ) AM[' m: '. . . m;;' - BN',' K '; . . . N); = C . où A, B, M,, IVI.., M,„, N,, No N„ sont des nombres entiers donnés et oùC = ± i ou = ± 5. » I.a solution complète de ce problème résulte de l'apiilication du théorème suivant, que j'ai publié dans un travail intitulé : Quelques théo- rèmes sur l'équation de Pell x"^ — Dr" = ± i acol dans do" d'acide sulfurique concentré et, après vingt-quatre lieures de contact, j'ajoute un excès de brome, d'abord à froid, puis à la teni])oralure du bain-marie; il y a déga- gement d'acide bronil)3drique et, après refroidissement, il reste une niasse solide que je purifie par plusieurs cristallisations dans l'alcool absolu bouillant. Ce corps cristal- lise en petit iirismes allongés, en forme de navettes, ou en prismes courts groupés; il est peu soluble dans l'alcool froid, plus solublc à ébullilion, soluble dans l'éllier. Son point de fusion est 160°. » 5° Vératrol Iribromé : C'H'Br'O^. — J'ai obtenu ce dérivé en traitant le gayacol tribromé par l'iodure de mélliyle en présence de potasse alcoolique. 11 est cristallisé en longues aiguilles prismatiques, fines, soyeuses et brillantes, solubles dans l'alcool; son point de fusion est SS'-S^". » En résumé, j'ai préparé les corps notiveaux suivants : gayacol tri- chloré, vératrol trichloré, gayacol bibromé, gayacol létrabromé et vcrttlrol Iribromé. Je me propose de coiilintier l'élticie de ces corps. » CHIMIF, ORGANIQUE. — Sur un nouveau sucre accompagnant la sorhilc. Note de MM. Camille Vincent et J. Meuniek, présentée par M. Friedel. « L'examen des eaux-mères de la préparation de la sorbite extraite du jus des fruits de certaines rosacées nous a conduits à penser que cet alcool est parfois accompagné d'un corps homologue, capable de se com- biner à l'aldéhyde benzoïque, dans les conditions môme où la sorbite s'y combine. » Ce nouvel alcool polyatomique est une octite dont les dérivés s'ob- tiennent facilement sous forme de cristaux, tandis qu'elle-même est de- meurée jusqu'ici à l'état sirupeux. » Les solutions de sorbite pure, amenées à un degré de concentration conve- nable et amorcées, se prennent entièrement en une masse cristalline au bout d'une semaine ou deux. Il n'en est pas ainsi des solutions qui contiennent le nouveau sucre; celles-ci, après avoir laissé déposer des cristaux de sorbite, donnent des eaux- mères qui ne cristallisent pas, même au bout de plusieurs années. Quand on soumet ces eaux-mères à l'action de la bactérie du sorbose, elles acquièrent la propriété de réduire la liqueur de Fehling; on doit conclure, par suite, qu'elles contenaient encore de la sorbite. Après quelques jours, le pouvoir réducteur cesse de s'accroître et la for- mation du sorbose parait terminée. La liqueur qui contient la substance intransfor- mable, concentrée à l'état de sirop, se combine à l'aldéhyde benzoïque en présence de l'acide sulfurique. Elle est isolée par ce moyen des substances qui l'accompagnent. » L'acétal obtenu est insoluble dans l'eau et peu soluble dans l'éther ( 76i ) froid ; il est assez soluble dans le chloroforme bouillant et se dépose ra- pidement par refroidissement, sous la forme d'aiguilles cristallines fusibles à 23o". Il est également soluble dans le benzène bouillant; mais, avec ce dissolvant, il se concrète, en se refroidissant, sous la forme d'une gelée transparente et non cristalline. Il est plus soluble dans l'alcool à 90 pour 100 que dans le chloroforme ; la solution chaude se prend pendant le refroidissement en une masse de fins cristaux, plus petits que ceux que l'on obtient par le chloroforme. M Le point de fusion de cette substance présente une particularité analogue à celle qui a déjà été signalée par M. E. Fischer (' ) pour l'acétal monobenzoïque de l'a-glucoheptite; quand elle est simplement lavée à l'éther, elle fond vers i4o°; mais, quand elle est recristallisée dans le chloroforme bouillant, son point de fusion s'élève à 23o°. )> Si nous rapprochons ces constantes physiques de celles de l'acétal dibenzoïque de la sorbite, nous constatons des différences essentielles : l'acétal de la sorbite n'est jamais cristallisé, il se dépose de ses dissolvants en une gelée transparente qui se racornit en se desséchant et fond à 162". » L'anaivse élémentaire de l'acétal cristallisé dans le chloroforme a donné les résultats suivants : I. II. i. n. gi" pr Matière... 0,222 o,i865 „ ' ., IC 63,52 63, 5i /-, c r> hn centièmes ( „ k o r ac C o,5i7 o,43i (H .5,87 6,36 H-0 0,117 o, 106 » La théorie pour l'acétal dibenzoïque d'un sucre C'H"0', soit C»H"'0'(C'H'')^ exige, en centièmes : C 63, i5 H 6,22 l'acétal dibenzoïque d'un sucre en C"fl'''0'' exige, en centièmes : C 67,03 n :.. 6,i4 » Les résultats de l'analyse montrent donc que l'acétal analysé doit être rapporté à une octite C* H'*0'. » Le sucre régénéré de son acétal ne cristallise pas, soit qu'on l'aban- donne à l'air libre, soit qu'on le place sous un dessiccateur. Le sirop obtenu par concentration sous pression réduite, chauffé à iio", a perdu prés des (•) Berichle. t. XXVIi, p. iSa^. ( 762 ) 1 5 centièmes de son poids; mais la matière, ainsi desséchée et laissée à l'air jiendant l'été, a repris environ lo pour loo d'humidité dans l'espace de trois jours. Ce fiiit démontre que la snhstance forme un hydrate faci- lement décomposable par la chaleur, qui tend à se régénérer spontané- ment. » Nous avons trouvé que son pouvoir rotatoire spécifique, rapporté à la matière sèche, était a^ ^ — 3°, '(2. L'addition de 20*^' de borax et de iS*^^*^ de soude (à3G") à 5^'" de celte matière triple ce |)oiivoir rotatoire, sans en modifier le sens. Il convient de rappeler, à ce sujet, que le pouvoir rota- toire de la sorbite est Xj = — 1°, ^S et que, par addition de borax, cette substance devient dextrogvre. » Acèline. — La nouvelle substance est facilement transformée en son éther acétique de la manière suivante : » On cliaiifie le sirop concentré avec cinq fois son poids d'anliydride acétique, en aj'ant soin d'ajouter quelques fragments de chlorure de zinc. Le produit de la réaction est repris par l'eau, puis par t'étherqui enlève l'acétine; cette dernière est purifiée par cristallisation et par un lavage à l'étlier. Le produit est recristallisé dans l'alcool bouillant. Il se présente alors en cristaux tabulaires fusibles à 114°. » Le dosage de l'acide acétique, formé par saponification à l'aide de la potasse alcoolique, nous a montré que la matière est une acétine saturée. » Comme ces résultats l'établissent, la notivelle substance est bien dif- férente de la sorbite. Le tableau ci-dessous permet la comparaison rapide de ces deux substances : Sorbite. OctUv. 0 Point de fusion jô Incristallisable. Pouvoir rotatoire — 1,^3 — 3°, 42 » à i5 à 20° Pouvoir rotatoire sous l'in- fluence du borax et de la soude -)-i2,33 — lo^jO (Changement du sens de la rotation.) (Rotation de même sens.) Acétine sirupeuse. Cristaux, fusion ii4° Acétal dibenzoïque amorphe, fusion à 162". Acétal dibenzoïque cristallisé dans le chloroforMe., fusion à 230° Ne réduit pas la liqueur de Fehling. Ne réduit pas la liqueur de Feliling. » ,Hous continuons l'étude de cette matière. » ( 763 ^ CHIMIE ORGANIQUE. — Dérivés de la méthylhepténone naturelle {^^. Note de M. Georges Léser, présentée par M. Friedel. « MM. Ph. Barbier et G. Léser ont décrit (^; l'acétylméthylhepténone, son mode de préparation et ses propriétés. » Continuant les recherches sur la méthylhepténone naturelle et sur ses dérivés, j'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques résultats nou- veaux, me réservant de revenir d'une façon plis approfondie sur les corps décrits dans la présente Communication. » Di-méthylhepténone. — Lorsqu'on fait réagi: le sodium sur un mélange d'élher acétique et de méthylhepténone naturelle, on obtien:, par la distillation au vide du produit de la réaction, tout d'abord de racétylmélhylhepténone bouillant à ii5° sous iD""". Le résidu de la distillation, assez importaat lui-même, soumis à la rectifi- cation sous pression réduite, permet d'isoler une portion passant de iSo" à 200° sous 16""", qui, traitée par la potasse faible afin d'éliniiier toute trace du corps diacé- tonique et rectifiée à nouveau après ce traitement, fournit abondamment une substance à fonction cétonique. Cette cétone bout à i72°-i74° sous 16°"", et l'analyse conduit à lui assigner la formule brute C'*H^*0. » Ce corps a donc été formé par l'union de 2 molécules de méthylhepténone avec élimination de i molécule d'eau (C'H'*0)=— H20 = C'«H"0. » Sa constitution ne peut être représentée que de deux façons : elle sera ^JJ[\C = CH - CH-^- CH^- CO - CH = C - CH- - CH^- CH ^. C^^JJ^, CH' si la soudure s'est faite aux dépens du CH' terminal; ou bien CO - CH' ^"'\C = CH - CH^- CH^- C = C -CH^- CH = C^^JJ', CHV CH' si elle s'est faite aux dépens du CH^ voisin du CO. » L'étude de ce corps devant être poursuivie, je me contente pour le moment de lui donner le nom de di-niéthylhepténone qui ne fait qu'indiquer son mode de formation. (') Laboratoire de M. le professeur Barbier, à la Faculté des Sciences de Lyon. (^) Bulletin de la Société chiinic = ch-ch=- CIP— CO — eu-— CH'— CH», qui bout à 2o3"-2o5° à la pression ordinaire (700™'"). » L'analyse de ce corps conduit exactement à la composition C'^H'^O. Je me pro- pose d'étudier cette cétone nouvelle et de décrire également celles que l'on obtiendra en faisant réagir dilTérenls iûduj-es alcooliques sur l'acétylniéthylliepténone sodée. » Étlier niéthylhexcnone pyrin'ique. — Si l'on dissout un atonie de sodium dans vingt fois son poids d'alcool aliolu et qu'on ajoute en refroidissant une molécule de métliylhepténone naturelle et ui^ molécule d'étlier oxalique, la liqueur brunit rapi- dement. Au bout de deux joursion traite par leau, on épuise la solution sodique à l'éther pour éliminer les corps à péaction neutre, on filtre et l'on acidifie par la quantité calculée d'acide acétique. La liqiieur se trouble, il se dépose des gouttes huileuses qu'on enlève à l'éther. Le dissolvant es) distillé et le résidu, versé dans une solution d'acétate de cuivre, donne aussitôt un abc^idnnt dépôt cristallin que l'on essore et que l'on pu- rifie à plusieurs reprises par disscilulion dans l'alcool bouillant. De cette solution alcoo- lique se déposent de belles aigu lies vert olive d'un sel de cuivre répondant à la com- position (C"H'''0')*Cu, comme le montre l'analyse faite sur le sel séché à 100°. » Ce sel, agité avec de l'acide sulfurique dilué, se dissout rapidement; il se sépare une huile qui, rectifiée au vide,bout à i64°-i65° sous 16""" et répond à la formule C'Hf'O*. ; )) Le mode de formation de ca composé nous permet de lui assigner la constitution CHV ~ ^ eu CH- CO — Cil- - CO - CO O C^ IP c'est donc le 2-méthyle-6-8-dion( 2-nonéoate d'éthyle ou éther méthylhe.\énone pyru- vique. » CHIMIE ORGANIQUE. — tosage volumélrique de l'aldéhyde éthylique. Note de M. X. IjiocyuEs, présentée par M. Friedel. d'employer à nouveau celle exerçait une influence consi( « J'ai indiqué récemment [') un mode de dosagede l'aldéhyde éthylique, basé sur l'action des bisulfites alcalins sur ce corps. Ayant eu l'occasion méthode, j'ai remarqué que la température érable sur la réaction et que, tandis que celle- (') Comptes rendus, l. CXXvH, p. 'y2.!\; 10 octobre 1898. ( 765 ) ci s'efTecluait en moins de vingt-quatre heures à la température de aS" à 3o°, elle n'était pas encore terminée en quarante-huit heures quand la température s'abaissait à i5°. J'ai donc été amené à étudier l'influence de la température et j'ai modifié de la manière suivante le mode opératoire : )) La solution aldéhydique est placée dans un petit ballon jaugé de i oo"^. On y ajoute un volume connu de la solution alcoolique de bisulfite et Ton complète le volume à loo" avec de Talcool à 5o° pur. On prépare un ballon témoin contenant la même quantité de solution bisulfitée, et de l'alcool à 5o" formant aussi un volume de loo'"''. Les deux ballons (dont les cols doivent être assez longs pour que le liquide puisse se dilater sans faire sauter le boucbon) sont solidement bouchés et placés dans un bain d'eau main- tenu à So". Au bout de quatre heures, on retire les daux ballons, on les fait refroidir et Ton procède au titrage à la liqueur d'iode comme e l'ai indiqué. » En appliquant cette modification j'ai obtenu des résultats satisfaisants pour l'essai de solutions aldéhydiques dont la teneur était comprise entre 0,5 et 2 pour 100. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage des sucres diabétiques par le polariniètre, par le coefficient de réduction et par la fermenlation. Note de M. Frédéric Landolph. « Les dernières Notes que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, sur les urines diabétiques, peuvent être complétées aujourd'hui par des recherches faites tant au laboratoire de M. le D'' Albert Robin, à l'hôpital de la Pitié à Paris, qu'à Aix-les-Baini durant la saison dernière. Les résultats obtenus sont les suivants : » Les sucres diabétiques se présentent sous trois formes différentes au moins, à savoir : )) a. Sucre diabétique dont le pouvoir réducteur sur la solution de Fehling est sensiblement égal, mais plutôt inférieur, à celui du sucre de raisin. Donc loo^'' de ce sucre corresponden', à 220^'' d'oxyde de cuivre. Ce sucre réduit en jaune, et le protoxyde de cuivre obtenu reste suspendu dans le liquide, ce qui rend la titra lion difficile et longue, sinon impossible quelquefois. Seule, la détermination du coeflcient de réduction par voie sèche nous donne des résultats rapides et sûrs. La quantité de sucre trouvée parle polarimètre est sensiblement égale à la quantité trouvée par titration avec la solution de Fehling. Le chamj visuel au polaristrobomètre de Pfister-Slreil, de Berne, est jaune intense. I. 'acide carbonique obtenu par ( 766 ) fermentation donne le même chiffre qne celui qui est fourni par le polari- mètre et par la réduction. Ce sucre est thermo-optique fortement négatif, c'est-à-dire que la chaleur détruit com|)lctein('nt, ou du moins en bonne partie, son pouvoir rotalcire, |)hcnoM)ène qui se produit également par le repos au bout d'un temps plus ou moins long. Cette espèce de sucre ne peut être considérée comme sucre diabétique proprement dit. » h. Sucre diabétique dont la molécule réduit une fois et demie plus que celle du sucre de raisin. Ici, loo*-' de ce sucre correspondent exacte- ment à 3308"^, 70 d'oxyde de cuivre. Le polarimètre indique une quantité de sucre bien moindre que la réduction. Le champ visuel dans le polaristro- bomètre de Pfister-Streit est d'un rouge intense. L'acide carbonique obtenu p;ir fermentation cclrres|)on(l (aussitôt après la fermentation, ter- minée toujours com|)lètem|nt au bout de neuf heures, et une lois le gaz refroidi à 12° ou iS", et après l'écoulement du mercure) à la quantité de sucre trouvée par réduction; tandis que le volume final de l'acide carbo- nique obtenu au bout de peux, trois ou quatre jours, correspond à la quantité de sucre indiquée par le polarimètre. Ici, une partie de l'acide carbonique formé est de l'htdrate carbonique, dissocié à la température de fermentation de4o°-45°,ma ordinaire et formant à la sur s se reconstituant peu à peu à la température ace de l'urine, dans les tubes de fermentation, tels que les fournit, selon mes indications, la maison Leune, un anneau blanchâtre, épais et paraissuit être formé de paillettes solides. Ce sucre est thermo-optique stable, ou du moins thermo-optique très peu négatif; il constitue un véritable sucie diabétique nettement défini. Ce sucre réduit en rouge vif; la réduction est nettement instantanée; le protoxvde se dépose fort bien inimédialeihent, et le liquide reste clair et limj)ide. )) c. Sucre diabétique doit la molécule réduit deux fois plus que celle du sucre de raisin. Ici loo^j de sucre correspondent exactement à 44 1^' d'oxyde de cuivre. Le polaiimètre indique moitié moins de sucre que la réduction. Le champ visuej, dans le polaristrobomètre de Pfister-Streit, est violacé. Le volume de l'icide carbonique obtenu à la fin de la fermen- tation correspond à la quantité de sucre trouvée par réduction par le procédé de Fehiing, tandis que le volume de l'acide carbonique résultant à la fin de la condensation correspond exactement à la quantité de sucre indi- quée par le polarimètre. Ce sucre réduit instantanément en rouge sombre violacé; le proloxyde se dépose nettement et le liquide reste toujours par- faitement limpide. C'est le ^ucre diabétique par excellence et celui qui caractérise le diabète aigu. Les urines contenant cette espèce de sucre sont (767 ) beaucoup plus rares que les urines de la première et de la deuxième caté- gorie. Ce sucre est ihermo-optique nettement positif. » Ainsi nous avons aujourd'hui un moyen sûr pour différencier les diverses affections glycosuriques et diabétiques, ce qui peut être d'une certaine importance pour les médecins. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Premières conclusions générales sur les charbons humiques. Note de M. C-Eg. Bertrand. « L'analyse microscopique du brown oilsliale de Broxburn, du schiste du Bois d'Asson, du charbon humique de Ceara et des schistes bitumineux de l'Allier me permet de formuler les premières conclusions générales ci- après : » 1. Il existe une classe de charbons orgariqnes amorphes, produits par des accumulations de gelée brune humique solidifiée et fossilisée en pré- sence de bitumes. Je propose de les distinguer des autres charbons en les désignant sous le nom de charbons humiques. Ces charbons correspondent à peu près aux schistes bitumineux de l'induslrie, comme les charbons d'algues ou charbons gélosiques correspondent aux bogheacls. » 2. La gelée brune des charbons humiques est la même matière que celle qui forme la trame fondamentale des schistes organiques. Dans les charbons humiques, la gelée brune est la matière dominante; c'est elle qui donne à la roche ses caractéristiques essentislles, au moins optiquement. Dans les schistes organiques, la gelée brune, plus ou moins raréfiée et déchirée, est subordonnée à la matière minéiale; c'est cette dernière qui donne à la roche ses principales caractéristiques optiques. » 3. Les charbons humiques conservent le faciès macroscopique de charbon toutes les fois que la localisation élective des matières minérales sur la gelée brune n'a pu s'exercer que faiblement. Quand, au contraire, cette localisation a pu s'exercer librement, la roche charbonneuse prend l'aspect schisteux. » 4. Les charbons humiques apparaissent ainsi comme de simples inci- dents au cours de formations schisteuses. Le dépôt plus abondant de gelée brune indique, dans les exemples cités, un aiioindrissement dans l'arrivée des eaux d'alimentation des bassins de dépi't, et, par suite, des périodes de sécheresse relative. Cette conclusion est contrôlée par la constatation d'une plus grande abondance des pluies de pollen aux mêmes périodes. ( 768 ) » 5. La gelée des charbons humiqiies est aussi la même matière que celle qui forme la trame des bogheads, des charbons sporopolliniques et des charbons de menus débris, c'est-à-ilire des charbons à corps accidentels domi- nants. Les chariions humiqiies sont donc les charbons les plus simj)los qui se puissent produire au cours d'une formation scliisleuse. Ilsrelienl, d'une part, les schistes organiques aux charbons organiques ; d'autre part, ils sont le fond commun dans lequel s'accumulent les corps caractéristiques des divers types de charbons à corps accidentels dominants. » 6. En nous appienant à lire quelques-unes des qualités de la gelée fondamentale commune à divers types de charbons organiques, les char- bons bumiques nous permettent d'apprécier les conditions initiales néces- saires à la formation de ces dharbons. » 7. Je ne puis dire si la Selée brune est d'origine bactérienne. » Elle apparaît comme uil précipite amorphe qui a fait prise. Il ne m'a pas été possible de résoudre la gelée contractée et solidifiée en organismes figurés. D'autre part, les nodules siliceux m'ont montré cette matière comme une substance amor[]Iic en flocons grumeleux. Selon son degré de dilution, la gelée brune s'esl retrait. Diluée comme dans diversement déchirée pendant la prise et le le schiste du Bois d'Asson, la gelée a pris, en se coagulant, une structure réticulée. En se contractant, elle s'est déchirée. Il s'y est fait des fentes horizontales, qui ont été comblées par un exsudât. Lorsqu'elle était plus consistante, comme dans le broAvn oilshale, la gelée brune s'est coupée par de grindes fentes obliques, ses morceaux ont glissé les uns sur les autres, et la matière présente une stratification disloquée. Le retrait et le tassement qui a niivi suffisent à rendre compte de cette struc- ture spéciale de la roche. La structure réticulée est de beaucoup la plus ans la plupart des schistes organiques, alors que y est extrêmement réduite, comme dans les schistes gris ordinaires d^s houillères du Nord et du Pas-de-Calais. » 8. La gelée fondamenla c est chargée de corps bactérioïdes. Sa charge en bactérioïdes augmente généralement avec la fréquence plus grande des lés. Les corps bactérioïdes ressemblent beau- •ies. Il ne m'a pas été possible de reconnaître avec certitude la naline de cis corps, ni même de décider si nous sommes en présence des restes d'or,<^\nismes figurés ou d'inclusions inorganiques. Les bactérioïdes semblent faire partie normalement de la gelée fondamen- tale, bien plutôt qu'y avoir été ajoutés après coup. Ils ont été entraînés dans les exsudais de remplissage, à la manière des corps légers. Ces argu- répanduc. Elle se retrouve ( même que la matière organ menus débris végétaux hum coup à des spores de bacté ( 7^9 ) nienls indirects et beaucoup d'autres sont favorables à la notion des restes d'organismes bactériens. Il y a toutefois de très grandes différences entre l'état de ces corps bactérioïdes et celui des bactéries saisies vivantes dans le même milieu. Dans les bactéries coprophiles, et aussi dans un organisme voisin, le Zoogleiles elaverensis, la présence des protoplastes fixés est indi- quée par une localisation du bitume. » 9. La gelée fondamentale localise normalement l'argile par une action élective. Cette matière s'y individualise parfois en cristaux tardifs. La loca- lisation élective de la pyrite est beaucoup moias nette. Elle dépend peut- être des matières ajoutées à la gelée fondamentale, ou de variantes secon- daires dans la composition de celle-ci, par exemple d'une adilition de produits sulfurés dans les schistes de Buxière et de Saint-Hilaire. » 10. Convenablement modifiée, la gelée brune localise la silice et déter- mine la formation de nodules : Silex de la grosse couche de Buxière. )) 11. Les exsudats tardifs localisent les matières minérales : Localisation de la calcite dans l' exsudât du schiste du Bois d'Asson. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur le mode de formation de l'indigo dans les procédés d'extraction industrielle. Fonctions diastasiqaes des plantes indigofères ('). Note de M. L. Bréaudat, présentée par M. Duclaux. « En "Chine, la préparation de l'indigo se fzit de la façon suivante : » Les feuilles d'indigotier,, rangées en boites serréjs dans des cuves de maçonnerie, sont mises en macération dans l'eau. Une fermeitalion s'établit et dure environ dix-huit heures. Le liquide, qui a pris une teinte jaune verdàtre, est transvasé dans une cuve, additionné de lait de chaux et battu pendant deux ou trois heures. L'indigo se précipite. On le fait bouillir à plusieurs reprises, on le laisse déposer et, après décantation, on le recueille sur des toiles. Il est ensuite mis en pains cubiques, pressé et séché à l'ombre. » Schunck démontra, en i855, que V Isatis tinctoria qui produit de l'in- digo contient un glucoside, l'indican, décomposable en indigo et indiglu- cine. En 1879, il fit la même démonstration pjur le Polygonum tinclorium. » Il paraît donc certain que les Indigofères contiennent tous le même (') Travail du laboratoire de M. le D' Calmette, directeur de l'Institut Pasteur de Lille. ( 77" ) glucoside, donnant (le l'indigo et de l'indiglucine sous l'influence d'une fermentation spéciale. » En 1887, M. Alvarez attribuait cette fermentation à l'intervention d'un bacille encapsulé, pathogène, rappelant ceux de la pneumonie ou du rhi- nosclérome, bacille qu'il signalait aussi comme capable de produire la fermentation indigotique. » Les intéressants travaux de M. G. Bertrand et de M. Bourquelot nous ont fait penser que cette fermentation pourrait être due à la présence dans les Indigofères et à l'action d'une ou de plusieurs diastases, et nous avons dirigé des recherches dans ce sens. » k<\éiAu\.à' Indigofera, nous avons choisi une Crucifère, V Isatis a/pma, qui donne de l'indigo et qui contient également de l'indican. Nous avons extrait ce glucoside par la mplhode de Schunck. » 1° Des feuilles d'Isatis, chaimées à iio" el laissées en macération à 87° pendant dix-huit heures, ne produisent plus d'indigo; » 2° Lavées, brossées dans Imu chloroformée et mises à macérer dans ce même liquide ou dans de l'eau contenait une trace d'essence de moutarde, elles produisent de l'iudigo bleu, après environ qUarante-cinq minutes d'agitation; » Après trituration avec du sapie, dans l'eau chloroformée, filtralion, on obtient de l'indigo en peu de temps par agitation du liquide. » Les microrganismes ne jouent donc aucun rôle utile dans la formation de l'indigo bleu. { » 3° Des feuilles d'Isatis sont incisées sous l'alcool à gj", triturées, épuisées à froid par le même liquide. Le résidu, tiaité ensuite par l'eau chloroformée, abandonne vrai- semblablement à celle-ci la ou le| diastases. Cette solution dédouble en elTel l'indican. Elle ne le dédouble plus si on la|fait bouillir et refroidir avant de l'ajouter à la solu- tion d'indican. » La même solution chloroforiiée décompose l'amygdaline en moins de vingt-quatre heures. » Les feuilles d'Isatis contienuenl donc une diastase hydratante, capable de trans- former l'indican en indigo et indlglucine; » 4° Le sucre d'Isatis bleuit a teinture de gayac. Il ne la bleuit plus après ébuUi- tion. » La solution chloroformée coitenanl la diastase hvdratante oxyde l'hydroquinone et le pyrogallol. » Une macération de feuilles, 'aite dans l'eau distillée, ne donne pas d'indigo bleu. Elle en produit, si l'on alcalinise légèrement le liquide de macération par de l'eau de chaux, de la soude ou de la pqtasse. L'indigo se dépose même spontanément si les feuilles sont mises à macérer directement dans une eau distillée alcaline. » Des feuilles d'Isatis sont triturées dans l'eau distillée et laissées douze heures en macération. Le liquide filtré est divisé en trois tubes. Les n"* i et 2 sont portés à 90° ( 77» ) pendant cinq minutes et leur contenu ne doit plus bleuir la teinture de gaïac. De l'eau de chaux, est ajoutée aux tubes 2 et 3 seulement. Après agitation et séjour à l'étuve de même durée, on trouve de l'indigo, en quantité notable dans le n" 3, peu sensible dans le n" 2 et nulle dans le n° 1. » Enfin, un peu de la solution chloroformée est ajouté à une solution étendue de salicine, alcalinisée par de l'eau de chaux. Après six heures de séjour à 87°, il s'est formé de l'aldéhj'de salicjlique. » Il existe donc un ferment oxydant dans le suc des feuilles à^ Isatis alpina. Ce fer- ment transforme l'indigo blanc en indigo bleu. L'alcalinité du milieu favorise son action. L'eau de chaux seule ne peut produire cette oxydation. -» De l'ensemble de ces expériences, nous concluons : » 1° Dans la fermentation indigotique des feuilles à'Isatis alpina, les microrganismes ne jouent aucun rôle utile; » 2" Cette plante contient une diastase hyilratante et une oxydase. En présence de l'eau, la première dédouble l'indican en indigo blanc et indi- glucine, la deuxième oxyde l'indigo blanc et le transforme en indigo bleu, à la faveur d'un alcali; » 3" Il nous paraît hors de doute que toutes les plantes capables de donner de l'indigo contiennent ces deux diastases. » \J Indigo fer a anil se trouve dans ces conditions. » \J Indigo fera dosna, qui ne donne pas d'indigo, ne contient ni indican, ni oxydase. » Nous donnerons ultérieurement le détail de nos expériences. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur i absorption des sels halogènes du potassium par les plantes. Note de M. E. Demoussy, présentée par M. P. -P. De- hérain. « Dans un travail présenté à l'Académie ea 1H94 ('), j'ai montré que les nitrates sont retenus en nature dans les végétaux par le protoplasma vivant, et que dans cet état ils se comportent comme s'ils étaient inso- lubles. J'ai conclu de là que la théorie de l'assimilation des matières miné- rales par les plantes, exposée par M. Dehérain en i865, s'applique par- faitement à l'accumulation des nitrates. Il s'ensuit c|ue, lorsque des végétaux plongent leurs racines dans une solution de nitrate, ils peuvent absorber (') Comptes rendus, t. CXVIII, p. 79, et t. CXIX, p. 868; 1894. C. R., 189S, 2- Semestre. (T. CXXVU, N» 20.) lo'i ( 772 ) proportionnellement plus de sel que d'eau ; c'est ce que l'on observe en employant des liquides de concentration convenable. » De ce que les plantes saisissent avidement les nitrates et que ces sels sont nécessaires à la formation de leurs albutninoïdes, peut-on conclure qu'il y a là quelque chose de particulier et que cette absorption est due à une propriété spéciale du protoplasma vivant, accumulant en quelque sorte les matériaux indispensables à l'évolution de la plante, ou bien cette propriété s'observe-t-elle aussi pour des corps inutiles, en particulier pour les chlorures? I/importancedu chlore est, en effet, loin d'être aussi grande que celle de l'azote nitrique, et de faibles quantités suffisent pour que cet élément remplisse le rôle qu'on lui attribue dans la migration de l'amidon. » Eu adoptant le mode opératoire déjà employé pour les nitrates, il a été facile de voir que l'absorption du chlore est comparable à celle de l'azote nitrique. C'est ainsi que del jeunes colzas appauvrissent rapidement une solution de chlorure de potafesium; le liquide, qui contenait au début lo™^'' de chlore dans oo*^", n'en renferme plus que 5'"s'',3 le huitième jour, et en est complètement privé 1^ dix-huitième jour. » On peut se rendre compte de l'énergie avec laquelle les plantes attirent le chlorure de potassium, en comparant le poids de chlore absorbé à celui qui aurait été i^rélevé, si la transpiration avait seule causé l'absorption. » Dans cette expérience, 20™? de clilore ont été pris, tandis que 4""°% i seulement seraient entrés dans les plantes i'il y avait dépendance absolue entre le dissolvant et le corps dissous. ! » Le liquide épuisé a ensuite Été remplacé par une solution neuve; pendant trois semaines, la concentration a diminué et est tombée de io"S'' à 4'"S'',8 pour So""^; l'ab- sorption a eu lieu comme précédemment, mais elle a été plus lente. Pendant cette deuxième période, le prélèvemert de chlore a été de i3"S'', i ; il n'aurait été que de S^s'j^ si l'évaporalion avait seule été en jeu. » Pour les huit jours qui suivpnt, la concentration du liquide ne varie pas; elle se maintient à 4"'8'',8 pour 5o'='=; auisi l'absorption trouvée, i'^i',[\, est-elle égale à celle qui correspondrait à l'évaporatioi. » Les observations durent enc( re quinze jours, pendant lesquels la solution se con- i 7™?'' pour 50''''. Dans ce cas, les colzas n'ont absorbé lient pris 4"='', • si l'absorption était réglée par la centre; sa teneur en chlore passe que i"'s'',3 de chlore; ils en aur transpiration. » Trois phases se présentent donc : au début, les plantes fixent rapide- ment le chlorure de potassium, le liquide s'appauvrit; puis, comme l'ab- sorption devient de moins en moins active, elle peut se trouver avec l'éva- poration dans un rapport tel que la solution soit absorbée sans changement; ( 773 ) très souvent cette absence de variation persiste pendant un temps trop court pour qu'elle soit nettement observée. Enfin, un peu plus tard, l'ab- sorption de sel diminue encore et, comme au contraire la transpiration croit par suite du développement des feuilles, c'est l'absorption d'eau qui prédomine et le liquitle se concentre. » D'autres expériences semblables ont confirmé les faits précédents : » Pour établir, d'une façon rigoureuse, que les plantes absorbent les chlorures comme les nitrates, on disposa en même temps deux cultures de colzas identiques; à l'une on fournit une solution de nitrate à 20™s'' d'azole pour 100='', à l'autre, on donna une solution de chlorure renfermant encore 2o'"S'" de chlore dans 100'^^''. La marche de l'absorption fut la même dans les deux cas; lorsqu'on mit fin à l'expérience, les poids d'azote nitrique et de chlore prélevés ont été sensiblement les mêmes : SS^s^, 8 et 3d°'8"',3. » Au point de vue de l'absorption, il n'existe pas de différence entre les nitrates et les chlorures; si maintenant on répète pour les chlorures les expériences qui nous ont servi à montrer que les nitrates sont retenus par le protoplasma vivant, on arrive à la même coiclusion. En effet, l'eau froide n'enlève pas de chlore à des plantes vivantes riches en chlorures, comme les salsolas, la glaciale; au contraire, l'eau bouillante en extrait la totalité. Le même résultat est obtenu en tuant les plantes par le chloroforme ou mieux par de l'éther, qui ne risque pas d'introduire du chlore dans le liquide; après ce traitement, le chlorure contenu se diffuse rapidement dans l'eau froide, et des lavages ultérieurs à l'eau chaude n'enlèvent plus rien. M Les sels solubles que les plantes absorbent et conservent en nature sont retenus par le protoplasma vivant et le quittent lorsque celui-ci est contracté au moment de la mort. Les choses se passent comme s'il y avait combinaison entre les sels et la matière vivante, combinaison non définie, analogue à celle qui se manifeste entre l'argile colloïdale et certaines ma- tières solubles; l'analogie est d'autant plus frappante que, si l'argile est contractée par la dessiccation, elle perd ses propriétés absorbantes. )) En voyant la facilité avec laquelle est absorbé le chlorure de po- tassium, j'ai pensé qu'il serait intéressant de rechercher si celte absorption se produirait aussi pour le bromure, sel que l'on ne rencontre jamais chez les plantes terrestres. » Une solution de bromure de potassium, à lo^S' de brome pour 5o"^, dans laquelle plongeaient des racines de colzas, s'est affaiblie peu à peu absolument comme la solu- tion de chlorure et, après vingt-trois jours, ne renfermait plus que l'^e^S de brome ( 774 ) dans 00'^''. Pendant ce temps iS^si^jg de brome ont été absorbés, tandis que 4'"°'' seule- ment l'auraient été si la transpiration était la seule cause de l'absorption. » Voilà donc un sel, qui n'existe jamais chez les colzas et qui est absorbé volontiers, cela sans que les plantes en souffrent. » Il n'en est plus de nièine lorsqu'au bromure de potassium on substitue l'iodure. La teneur du liquide en iode varie très peu ; de io'"S'' pour 5o", elle tombe à g'"^'' après huit jours, puis remonte à 9'"B'',3 et à io™8'' le vingt-troisième jour, ii'"?', 5 d'iode ont été pris, et l'évaporation seule aurait causé l'absoiption de ii^s^S. Ici l'absorption présente une marche parallèle à celle de la transpiration, et les plantes n'ont aucune appétence pour l'iodure; niêmg ce corps a des effets toxiques, car bientôt les colzas périssent. » Il V a là une distinction intéressante entre les végétaux terrestres, qui ne supportent pas l'iode, et les plantes marines, chez qui l'iode fait partie intégrante de la matière organique. Dans une Note prochaine, je me pro- pose de montrer que, si les plantes prennent aussi volontiers les chlorures que les nitrates lorsque ces sels sont séparés, il n'en est plus de même lorsqu'ils se trouvent ensemble. J'étudierai aussi l'absorption de difîérents métaux, isolés ou en mêlant ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Recherches sur li'S lésions des centres nen'eux, produites par l'hyperthemiie cxpérimenlale. Noie de M. G. Marixesco, présentée par M. Bouchard. « L'étude approfondie des lésions des centres nerveux dues à l'hvper- thermie expérimentale comp(^rte un grand intérêt, au double point de vue théorique et pratique. On sait, en effet, que Goldscheideret Flatau, qui ont décrit pour la première foisces lésions, se sont empressés d'appliquer à la pathologie humaine les données de l'expérimentation. Deux faits prin- cipaux ressortent de leurs e:^périences. L'élévation de température a une influence décisive sur l'appaçition des lésions: i"sila température de l'ani- mal dépasse 43°, il y a des m()dirications histologiques appréciables dans la moelle; 'i° la durée de rhvperthermie est aussi un facteur important dans la production de ces lcsions.de sorte que si l'on maintient les animaux pen- dant trois heures à l'étuve, les lésions a|)paraissent même à une tempéra- ture de 4i°»7 î» 42°, et particulièrement à la périphérie de la cellule. » Lugaro a répété ces expériences et étiulié avec plus de détails lés lé- sions de tous les centres nerveux. ( 775 ) » J'ai repris moi-même les mêmes expériences et en voici le résultats : » On peut, à mon avis, diviser les lésions de l'hyperlhermie expérimen- tale en trois groupes; suivant que la température a été plus ou moins élevée et sa durée plus ou moins longue. » Dans un premier groupe d'expériences, il s'agit d'animaux qui ont été gardés à l'étuve pendant quarante minutes, en moyenne, à une tem- pérature considérable allant jusqu'à 47"- Dans ce cas, la lésion de la cel- lule nerveuse se présente sous la forme d'une désintégration ou d'une chromatolyse périphérique. Tantôt une partie seulement de la périphérie est altérée, tantôt cette altération est circulaire. Dans ce premier degré d'altération, les éléments périnucléaires et leur noyau sont d'apparence à peu près normale, et les prolongements de la cellule ne sont pas colorés. Ces altérations sont réparables. » Dans un second groupe de faits, la durée du maintien des animaux à l'étuve a été de quarante-cinq à soixante minutes et plus; par contre, la température rectale est moins élevée et a oscillé aux environs de 45". Les lésions ont fait des progrès, la cellule se réchauffant de la périphérie vers le centre, les éléments chromatophiles périnucléaires ont été envahis à leur tour et il en résulte un aspect tout différent de celui décrit précédemment. La chose la plus frappante est la coloration diffuse du corps cellulaire et des prolongements de la cellule. La périphérie de celte dernière est habi- tuellement plus pâle; les éléments chromatophiles, disparus à la péri- phérie, sont fondus au centre et mal individualisés. » Le troisième groupe est représenté par des animaux qui ont été main- tenus pendant plus d'une heure à une température inférieure à 45°. Ici, les lésions diffèrent en intensité de celles du groupe précédent. L'aspect foncé de la cellule est augmenté, et l'opacité du protoplasma est tellement grande qu'il est presque impossible d'étudier la structure fine du cytoplasma. » Plus rarement, j'ai trouvé une espèce de fendillement d'une partie de la cellule et la présence de bandes foncées, alternant avec des bandes claires sur le trajet des prolongements de la cellule. » L'élévation artificielle de la température détermine, dans la structure de la cellule nerveuse, des modifications dans la construction des sub- stances albuminoïdes qui relèvent en grande partie de la coagulation. M L'étude comparée du système nerveux des fébricitants m'a montré qu'on n'est pas autorisé d'attribuer à la fièvre toutes les lésions que l'on retrouve dans le système nerveux de ces individus: mais que d'autres fac- ( 77^ ) leurs, et, en première ligne, les infections, interviennent dans leur produc- tion. » Je n'ai trouvé que dans deux cas, sur sept moelles appartenant à des individus qui avaient présenté de la fièvre très élevée, des lésions compa- rables à celles de l'hyperthermie expérimentale. Juliusburger, de son côté, est arrivé à un résultat analogue. » ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Sur les lésions précoces des centres nerveux dans la rage. Note de M. V. Iîabes, présentée par M. Bouchard. « Dans la rage expérimentale, le siège principal dos lésions est dans le bulbe et dans les cornes antérieures de la moelle épinière. J'avais pré- cisé» en 1892 {Annales del'lnsduu Pasteur, mars), ces lésions en em- ployant les méthodes modernes pour la coloration des cellules nerveuses et de leurs éléments chromatophiles. M Par ces méthodes, je ne pouvais constater que le peu de lésions dans la rage de passage du lapin, tandis que dans la rage de rue et chez le chien (aussi dans l'infection intracranicnne par la rage de passage), de même que chez les individus morts delà rage, il y avait toujours des lésions bien caractéristiques, parmi lesquelles j'avais signalé l'hyperémie, parfois avec hémorragie, l'œdème, la leucocytose, la iliaj)édèse et la prolifération cellu- laire autour des vaisseaux et surtout autour de certaines cellules nerveuses (nodules rabiques), des modifications profondes de ces dernières, notam- ment la chromatolyse et la desquamation des éléments chromatiques, l'état vacuolaire et souvent avec invasion des leucocytes dans l'intérieur de la cellule renfermant souvent aussi des granulations particulières, enfin des lésions des noyaux et d^s nucléoles décrites en détail plus tard (dans la Berlincr /clin. Wochenschrift, X. 1 ; 1H98). Dans ce Travail, j'insiste sur la localisation des lésions rabiques. On distingue surtout une localisation des lésions rabiques autouï du canal central, une autre latérale sous la dépendance des vaisseaux antéro-latéraux et une autre antéro-médiane. » Ces lésions sont plus prononcées que les lésions peu stables et parfois très limitées du tétanos. Seulement, dans des cas de rage de passage du lapin, on trouve souvent des lésions très peu prononcées, tandis que, dans certains cas, le virus de passage très fortifié, hypervirulent, produit des lésions précoces et très prononcées. Ainsi nous possédions à un moment ( 777 ) donné un virus qui tuait non seulement le lapin, mais aussi le chien après injection intracranienne en cinq à six jours en produisant dès le quatrième jour des lésions très prononcées de la moelle et du bulbe. » Comme Goldscheider et Flalau (Fortschriite der Medicin; 1897) ont trouvé des lésions précoces dans le tétanos expérimental qui se prononce avant que les symptômes de la maladie éclatent, et notamment une chro- matolyse avec tuméfaction de la cellule et du noyau, de même que des modifications du noyau, lésions qui disparaissent en faraude partie après la déclaration des symptômes tétaniques, je me suis demandé comment se comportent les lésions précoces de la rage. Les études de ce genre per- mettent encore de pouvoir pénétrer dans le processus intime de la lutte du virus contre l'appareil de défense de l'organisme au niveau de la substance grise centrale, la seule qui soit sérieusement atteinte dans la rage. » Notre disposition expérimentale a été très simple : nous inoculions à plusieurs re- prises des séries de lapins et de chiens par trépanation avec le virus de la rage de passage plus ou moins virulent ou bien par le virus des rues en sacrifiant chaque jour un des animaux par décapitation et en examinant la moelle et le bulbe de ces ani- maux après durcissement en alcool formolisé surtout par la méthode de Nissl, de même qu'avec la thionine. » Voici les résultats de nos recherches : » La substance hypervirulente produit souvent des lésions appréciables, dès le troisième jour après l'infection, alors qu'aucun symptôme ne révèle encore la rage. Parfois seulement, il existe à ce moment une faible élévation de température. Toutefois, on observe déjà par places, surtout dans les cornes antérieures, une hyperé- mie prononcée, une faible leucocytose dans les capillaires du bulbe et des cornes antérieures et une faible tuméfaclion des cellules des parois vasculaires plus prononcée aux deux côtés du canal central. Il y avait auprès des petites cellules rondes mono- nucléaires des éléments beaucoup [)lus petits, de 2ii, ovulaires, souvent en division, colorés fortement par le bleu polychrome. En même temps, quelques cellules nerveuses de cette région ou bien des parties latérales des cornes antérieures sont plus pâles avec les éléments chromatiques gonflés et en voie de fragmentation. » Les lésions vasculaires sont un peu plus prononcées dans la moelle cervicale que dans la moelle lombaire, mais les lésions cellulaires montrent partout le même degré. » Dès le quatrième jour, les lésions sont beaucoup plus prononcées. On trouve à cette époque, chez le lapin de môme que chez le cbien, une leucocytose prononcée, les capillaires renfermant une grande quantité de leucocytes surtout mononucléaires et des éléments décrits plus haut; les vaisseaux sont, par place, entourés d'une large zone embryonnaire, la paroi des vaisseaux plus grands est épaissie, cellulaire, et l'espace périvasculaire renferme des cellules rondes mononucléaires. Ces cellules migra- trices se dirigent avec prédilection vers les cellules nerveuses formant par places de petits noyaux péricellulaires (nodules rabiques); ce sont surtout les cellules près du canal central ou bien celles des parties latérales qui sont entourées de cellules migra- ( 77« ) trices tout en montrant des lésions très nettes, qui consistent dans leur tuméfaction, avec gonflement des éléments de Nissl, qui pâlissent et disparaissent. Tantôt cette disparition est complète dans toutes les cellules de la corne antérieure, tantôt un nombre plus ou moins grand de cellules gardent à leur périphérie, ou autour du noyau, des éléments ou des granulations colorées. Le noyau devient plus clair, le nucléole reste ordinairement sur place sans changer d'aspect. » Ces lésions sont également prononcées dans toutes les parties de la substance grise du bulbe et de la moelle chez le lapin et chez le chien infectés par la substance hypervirulente, tandis que le virus de passage ordinaire produit ces efl^ets plus tard. Chez le lapin, il faut souvent beaucoup chercher pour trouver des lésions le quatrième jour après l'infection, on y trouve cependant dans certains groupes des cellules de la corne antérieure quelques cellules gonflées avec désagrégation partielle des éléments chromatiques et une faible augnlentation des éléments des parois vasculaires; dans le bulbe on voit dans certains vaisseaux une accumulation des petits éléments chroma- tiques décrits plus haut. Chez le chien on trouve, au contraire, dès le quatrième jour une hyperémie très accentuée au niveau de certains groupes cellulaires des cornes antérieures et des lésions vasculaires inflammatoires avec de larges zones cellulaires périvasculaires dans le bulbe, surtout le long du raphé, aux parties latérales et dans les olives, de même que la tendance de former des nodules autour des cellules ner- veuses qui, à leur tour, subissent les modifications décrites. 11 est donc évident que les lésions rabiques commencent dès le quatrième jour après l'infection inlracra- nienne par une prolifération vas(iulaire avec diapédèse assez difl'use du bulbe. » Chez le chien les lésions descendent les jours suivants et elles sont toujours bien prononcées après la mort, tandis que chez le lapin on voit seulement, à la suite d'infec- tion avec la rage de rue ou bien avec la substance hvpertoxique, des lésions prononcées des centres nerveux ; souvent les lésions prononcées les quatrième et cinquième jour n'augmentent pas, et souvent on trouve après la mort, survenue le septième ou le huitième jour, à peine quelques cellules pâles vacuolaires et, par places, de l'hyperé- mie avec un peu de diapédèse cellulaire. » Il résulte de ces recherches que tarage produit des lésions vasculaires et cellulaires de la substance grise, notamment une hyperémie, une leuco- cytose, une prolifération vasculaire et une diapédèse, de même que des lésions particulières des cellules nerveuses qui sont déjà manifestes un ou deux jours avant l'apparilioii des premiers symptômes rabiques. » ANATOMIE ANIMALE. — Obsen'ations sur la marche sénèrale de Vhisloscènie et de l' or gano génie. Note de M. J. Kunsti.er, présentée par M. Miluc- Edwards. « La Théorie cellulaire est une hypothèse qui a eu le sort bien rare de régner, depuis plus d'un demi-siècle, dans tout le domaine des Sciences biologiques. ( 779 ) » L'unanimité et la durée de l'accord qui s'est fait sur cette théorie sont presque uniques dans les annales des Sciences naturelles. Toutefois, depuis une quinzaine d'an- nées, elle n'a pas été sans subir diverses atteintes plus ou moins directes. De diflfé- rents côtés, des objections ont été opposées à cette quelque peu tyrannique doctrine scientifique. Four ce qui est de la cellule animale, dès 1882, et dans diverses publi- cations, j'ai mis en relief une longue série de faits de nature à faire changer la signi- fication de cette hypothèse. Depuis celte époque, dififérents auteurs, notamment Whitmann, Sedgwick, Delage, Labbé, ont apporté à cette manière de voir, avec cer- tains faits importants, l'appoint de leur autorité. Pour les tissus végétaux., où les élé- ments cellulaires sont moins définis et varient encore plus aisément, divers botanistes, tels que Hofmeister, Van Tieghem, Sachs, de Bary, avaient déjà fait des observations similaires. De l'ensemble de ces travaux découlent certaines notions théoriques d'un intérêt spécial, que je me propose de signaler ici d'une façon succincte et forcément dogmatique. » Si l'entité cellulaire ne saurait rien perdre de sa valeur spéciale dans le domaine de l'Histologie, il ne saurait plus en être de même au point de vue zoologique. Les Protozoaires simples, ceux-là mêmes qui possèdent cette constitution comparable à celle de la cellule théorique, ne sont pas les équivalents des éléments histologiques. Il n'y a, entre ces deux sortes de corps, qu'une analogie de constitution physique et non une homologie morphologique. » Les Métazoaires ne sont pas assimilables à des agrégats de Protozoaires poly- morphes; leur complexité est d'origine difi^érencialive. En d'autres termes, l'unité ne dérive pas de la multiplicité, mais celle-ci naîl de l'unité. Les Métazoaires sont des pseudo-colonies, ayant pour point de départ une auto-différenciation, et non de vraies colonies de Protozoaires, dérivant de sortes d'altérations des processus reproducteurs, qui seraient transmises par héridité et modelées par le polymorphisme. » A un point de vue phylogénique, la structure cellulaire semble tirer son origine de nécessités physiologiques diverses, protection, soutien, nutrition (énergides), etc. autant que de clillérenciations proprement dites. La valeur morphologique des cellules est fort variable, souvent plus ou moins nulle, elles peuvent n'être que des individualités physiologiques consécutives à des complications de structure. L'évolution les définit et les fixe; mais elles deviennent cependant d'aulant plus nombreuses, dans des tissus similaires, que l'être considéré est plus élevé en organisation. Leur genèse par une segmentation hâtive, dans l'ontogénie, peut, sans doute, être ramenée à un phénomène de cœnogénie, d'une manière analogue à ce qui se voit pour les diverses invaginations embryonnaires (gasLrula, C. R., 1898, 2* Semestre. (T. CXXVII, N° 20.) Io4 ( 780 ) tube médullaire, saccules cœlomiques, etc.) qui ne paraissent aussi dues qu'à (les abréviations d'un genre analogue. w L'origine des éléments cellulaires par différenciation n'est pas un fait isolé dans le règne organique. Leur genèse rentre, au contraire, dans le cadre général de la marche de l'organisation. Ces éléments ne sont, en quelque sorte, que des résultats spéciaux d'un processus général, résultats très répandus et à évolutions parallèles. » Le j)rincipe de la concentration centripète, d'après lequel les dégé- nérescences individuelles des composants auraient pour résultat direct l'élévation organique du composé, n'a pas pour base un seul fait probant. Il doit y être substitué celui de la dissociation centrifuge. u L'observation de l'ensemble du règne animal montre que la base de l'échelle zoologique, aussi bien que la base de tous les groupes particuliers, est constituée par des êtres simples et que les complications sont le résultat d'une évolution ('). Les or- ganismes ne présentent d'aucune maniéie et nulle part de nombreuses parties origi- nelles qui se inétamorplioseraici|t par la suite de l'évolution. Il existe, au coiitraiie, une tendance universelle à une dissociation des régions simples en parties nombreuses, répétées en séries diverses et susceptibles d'une foule de dilTéienciations suivies souvent d'une sorte de fausse concentration. Dans leur évolution progiessive, les parties ainsi répétées et priuiitivement similaires ont les destinées les plus variables. Les unes sont sans avenir; d'autres se dilTérencient plus ou moins, soit isolément, soit par groupes; d'autres enfin peuvent avoir de plus liantes destinées. Il y a des passages graduels entre les parties répétées et les organes nettement différenciés, de même que, par un processus particulier, entre les organes et certains individus de nouvelle for- mation. L'n des termes ultimes de ce processus est donc une réelle genèse d'organismes nouveaux, ayant ac(]uis les organes qui leur sont nécessaires jjour leur permettre de vivre d'une façon autonome et constitués d'après un plan plus ou moins (lifférent de celui des formes souclies. Ainsi peut paraître inlirmé, d'une certaine manière et jus- qu'à un certain point, l'adage de Linné : Nalt/ra non facit soltus, et ainsi se trouvent expliquées certaines prétendues lacunes de la série animale. Les hypothèses générale- ment admi>es sur le mode de descendance des organismes et sur les affinités des types entre eux doivent, en conséquence, subir une modification importante, notamment en ce qui concerne la descendance progressive par des changements lents et minimes sous l'influence du milieu. ■ H ; (') L'individualité est acquise. Elle n'existe ni à l'origine des choses, ni aux degrés les plus inférieurs du règne animal. Elle se développe de plus en plus, par une con- tinuelle marche ascendante, parallèlement à la différenciation et à la division du travail. Les premiers êtres ne paraissent pas s'être produits comme des sortes de cristaux vivants d'une valeur morphologique primordiale qui constitue la clef de voûte de tout le système philosophique, en sorte de progression arithmétique, qui caractérise l'hy- pothèse polyzoïque. ( 78i ) » Aussi la représentation de la filinlion et de la parenté des formes org:aniqiies au moven d'arbres généalogiques donne-t-elle une idée peu juste de leurs affinités réci- proques, du moins pour ce qui est des grands groupes. » Les segmentations métamériqups, qui jouent un rôle si considérable dans certaines vues théoriques, au point qu'elles ont paru suffisantes pour démontrer l'existence de liens de parenté entre des êtres tels que les Annélides et les Vertébrés, sont, comme la répétition de toutes les parties, en séries linéaires ou non, d'essences multiples et va- riables, non comparables d'un groupe à l'autre, sans équivalence morphologique entre elles et inaptes à servir de base à un rapprochement systématique. Les méta- mères se constituent toujours dans 1 étendue des groupes; comme les cellules, ils ne sont que la manifestation de cas particuliers du phénomène général indiqué plus haut. Les segmentations, comme toutes les répétitions, en général, constituent un processus fréquent; elles se présentent avec les plus grandes dissemblances de forme, de consti- tution et de valeur morphologique. Dans chaque groupe, ce sont là des formations nouvelles et sui generis, de nature plus ou moins différente de ce qui s'observe chez toutes les autres formes, selon leur constitution, leur individualisation, leur perfec- tionnement organique, etc. » ZOOLOGIE. — De r enfouissement chez les Romandes et les Thalassinidés. Noie de M. Georges Bohn (' ), présentée par M. Edmond Perrier. « Les Homaridés, voisins de la souche originelle des Anomotires et des Brachyoures, présentent, en y comprenant les Thalassinidés, une série de formes de mieux en mieux adaptées à la vie fouisseuse, comme l'indiquent une différenciation et une spécialisation progressives des appendices tho- raciques. » Les Homards vivent le pkis souvent dans les rochers à une certaine profondeur; mais ils peuvent, semble-t-il, s'adapter à des fonds meubles; c'est ainsi qu'à Arcachon, Latent a signalé la faculté qu'ilsont dese creuser dans le sable de véritables terriers. Les pattes thoraciques sont cependant bien peu différenciées pour cela; les quatre dernières |)aires ont pour rôle de nettoyer la carapace; la deuxième paire (et aussi les troisième et qua- trième) peut brosser les appendices, la face externe du branchiostégite, le rostre, etc.; les pattes de la cinquième paire, plus grêles et plus souples, réalisent presque le type des pattes postérieures des Galathéidés : elles net- toient l'abdomen et les articles basilaires des pattes thoraciques, mais s'arrêtent au bord libre du branchiostégite. » Les Nephrops, qui ressemblent beaucoup aux Homards, habitent, au (') Travail des laboratoires maritimes do Saint-\"aast-la-Ilougue et d'Arcachon. (782) dire de Risso, les grandes profondeurs rocailleuses de la Méditerranée et de la Norvège, mais entre ces deux localités ils pullulent dans les plaines sableuses du golfe de Gascogne. Les patles ihoraciques sont nettoveuses, en pariiculier celles des quatrième et cinquième paires; celles de la cin- quième fonctionnent comme chez le Homard; celles delà quatrième ont modifié leur rôle, du moins dans l'habitat spécial d'Arcachon. » Si l'on dépose sur le sable un Nephrops, on voit ses patles entrer en activité; elles elTectuent des mouvements conlinns de va-et-vient, de la région buccale à une multitude de points de la carapace; là elles recueillent une sécrétion œsopiiagienne visqueuse qui agglutine le sable, ici elles appliquent à la surface du test le ciment ainsi formé. 11 y a de la sorte un véritable habillement par le sable; on sait, en eflet, que c'est par un procédé analogue que les crabes dits araignées de mer plantent sur leur dos les algues qui les dissimulent; ici les grains de sable s'accrochent à des poils qui forment un duvet à la surface de la carapace. » Ainsi les Nephrops se constituent un revêtement de sable, et de ce fait ils font le passage aux Thalassinidés qui vivent dans des galeries, tels que les Gébies et les Callianasses. » Chez les Gébies, la difiérenciation des pattes thoraciques n'est pas poussée bien loin; on observe une tendance à l'élargissement des mains; comme chez les Nephrops, ce sont les deux dernières paires qui jouent plus particulièrement le rôle de patles nettoyeuses; celles de la cinquième paire, qui nettoient les articles basilaires des pattes, franchissent facilement la ligne médiane sternale, vont du côté opposé, et, comme le bord du bran- chiostégile est éloigné, pénètrent dans la chambre branchiale, devenant ainsi nettoyeuses des branchies et de la face interne du branchiostégite. » Chez les Callianasses, la différenciation des appendices thoraciques est poussée très loin. IjCS pattes-^mâchoires postérieures ont la forme de deux opercules terminés par deux' petites tiges mobiles, et constituent dans leur ensemble une sorte d'auge; les première et deuxième paires sont terminées par des masses didactyles; celles de la troisième paire sont élargies en forme de truelle. Il y a là tout un appareil destiné à fouir le sable. » Supposons une Callianassa iubterranea dans sa galerie et voyons comment elle s'y prend pour l'agrandir : » i" Elle se rend en un point latéral ou terminal de la galerie et fouille le sable avec les deux paires antérieures, qui agissent un peu comme des, pics. » 2° Le sable qui est ainsi mis en mouvement tombe dans Vauge formée par les maxillipèdes postérieurs ; les petites tiges qui terminent ceux-ci, par leurs mouvements saccadés en arrière, contribuent à l'y accumuler. » 3° Ce sont elles également qui brassent dans l'auge le sable faisant fonction de ( 783 ) mortier, et qui le mélangent à une sécrétion visqueuse identique à celle que nous avons observée chez les Nephrops. )) 4° Le crustacé transporte le ciment ainsi formé en un autre point delà galerie; il l'applique, au moyen de ses pinces, morceau par morceau, sur les parois, qu il prlit ensuite au moyen des truelles de la troisième paire. » Les pattes postérieures sont netloyeuses comme chez les Gébies; mais elles fonc- tionnent rarement car l'eau de ces galeries, à parois cimentées, est filtrée comme par une bougie Chamberland. « Tel est le mécanisme que nous avons observé et qui jusqu'ici, à notre connais- sance, était totalement inconnu {voir Bell); Milne-Edwards avait émis une opinion erronée, prenant les truelles pour des bêches. » Dans la nature les Gébies et les Callianasses sont souvent associées, et nos obser- vations et expériences personnelles nous font penser que les Gébies empruntent les ga- leries creusées par les Callianasses ou d'autres animaux. M Ainsi, chez les Homaridés elles Thalassinidés, la vie fouisseuse entraîne, comme première conséquence, des modificalions importanles des appen- dices ihoraciques. Quels sont les autres effets de ce mode de vie sur les animaux que nous étudions? » i" La taille devient moindre; 2° la chilinisation diminue; 3° la pigmen- tation s'affaiblit; 4° le branchiostégite se développe peu et n'arrive pas à recouvrir les articles basilaires des pattes; 5° les branchies restent à un stade de développement qui rappelle celui des larves de Homard au mo- ment de l'éclosion; 6° les exopodites des pattes-mâchoires, qui n'ont que des mouvements faibles d'ondulation chez les Homards, ne fonctionnent pas chez les Thalassinidés; el déjà la larve zoé de ceux-ci n'a que des ébauches de maxillipèdes postérieurs. » Ce sont là des modifications qui rappellent celles que nous avons ob- servées chez les Corystidés fouisseurs ('). Et nous^ pouvons considérer les Thalassinidés comme des Homaridés qui ont subi des modifications des ap- pendices thoraciques en rapport avec la vie fouisseuse, et chez lesquels ce mode de vie a déterminé la conservation de caractères embryonnaires chez l'adulte, des retards et des arrêts de développement. « {') G. BoHN, De l'enfouisseinent de /'Atelecyclus {Journal Soc. se. Arcachon .898-1899). ( 7«4 ) ZOOLOGIE. — Sur le développement des Troques. Note de M. A. Robert, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'étude de l'anatomie des Gastéropodes rliipidoglosses a été poussée fort loin aujourd'hui |)ar de nombreux cliercheurs, mais il n'eu a pas été de même, jusqu'ici, de leur dévclopjiement. I/embryologie des Troques, en particulier, semble avoir été presque entièrement négligée. » Grâce à l'admirable installation des laboratoires de Banyuls et de Roscoff, nous avons pu réussir à suivre le développement à peu près complet de deux espèces de Jroques et observer, en outre, quelques stades de deux autres espèces. \ » La fécondation est externe chez ces animaux ; les deux sexes émettent leurs produits génitaux dans l'eau ambiante. » Les Troques pondent leurs œufs, ou isolés, ou en chapelet empâté dans une masse glaireuse. Parmi les premiers, nous citerons Trochus magus et Trochus cinereus; parmi les seconds, Trochus slriatus et Trochus granu- latus. » Nous n'avons observé qu'une fois la ponte de Trochus grnnulatus, à Banyuls, au mois de novembre, dans l'un des grands bacs de l'aquarium; malheureusement, la ponte a été détruite accidentellement la nuit sui- vante, j » Trochus strialus nous a donné un très grand nombre de pontes, dans les bacs de Banyuls, à presque toutes les époques de l'année. Dès le mois de décembre, nous avons pu en obtenir quelques-unes; mais c'est surtout à partir du mois de mars qu'elles deviennent abondantes. A Ros- coff, c'est à la fin d'août et surtout en septembre que le Trochus strialus et quelques espèces voisines déposent leiir> œufs. » Quant au Trochus maguf, nous n'avons pu en obtenir la ponte qu'à Roscoff, à la fin de juin. P^^it intéressant, qui démontre les admirables conditions de vitalité de l'aqiiarium de Roscoff: des jeunes, nés des pontes du 2'i juin dernier, vivent encore aujourd'hui dans le bac même où ces pontes ont été déposées. » Le temps que dure le développement est très variable. D'ordinaire, la segmentation et la gaslrulation demandent une journée; vers le lendemain soir se produit la torsion ; le troisième ou quatrième jour apparaissent les ( 785 ) yeux et les tentacules céphaliques, et vers le cinquième les tentacules épi- podiaux. » Le moment de l'éclosion est également variable; mais toujours elle est beaucoup plus précoce chez le Trochus magus que chez le Trochus stnalus. Ce dernier ne sort de sa coque que vers le septième ou huitième joiu', c'est-à-dire à un moment au il a déjà l'ébauche de tons les organes de l'adulte. Au contraire, !e Trochus magus devïeni libre vers le troisième jour, c'est-à-dire encore au stade véligère. Aussi n'eussions-nous sans doute pas pu observer la suite de ce développement sans le secours des b;ics-filtres, installés par M. Boutan, car les jeunes, conservés dans des cuvettes, meurent ou s'arrêtent dans leur développement. » Le point capital de l'embryologie des Prosobranches est certainement la torsion de la jjartie postérieure du corps par ra|)port à l'antérieure. Cette torsion est absolument indépendante de l'enroulement de la coquille et du sac viscéral; en elïèt, chez le Troque, la coquille est déjà légèrement nautilnïde, alors que la torsion n'est pas encore commencée; l'animal semble alors disposé dans sa coquille comme un Nautile, c'est-à-dire le pied du côté externe, par rapport a l'enroulement de la coquille. )) Il est facile de suivre sur le même animal vivant la torsion de 180" de toute la moitié postérieure de l'embryon, |)ar rapport à l'antérieure. L'opercule apparaît avant qu'elle ne soit entièrement achevée. )> Les yeux, les tentacules céphaliques se forment dans le champ du voile, comme d'habitude. Un peu plus tartl, les tentacules épipodiaux se montrent successivement. Les organes sensoriels, qui accompagnent cha- cun d'eux chez l'adulte, apparaissent sous forme de gros tubercules, situés sous chacun d'eux. Deux autres tubercules semblables se montrent en avant des tentacules épipodiaux, aux points où seront plus tard les deux parties membraneuses antérieures de l'épipolium. Enfin, un autre tuber- cule semblable se montre sous le tentacule oculaire droit. Il doit se souder avec lui dans la suite du dévelop|)ement. La partie membraneuse de l'épi- podium a pp. irait bien plus tard que les tentacules et se montre d'abord du côté antérieur droit. )) Enfin, les papilles qui, chez l'adulte, couvrent les tentacules cépha- liques et épipodiaux, se forment une à une chez l'embryon et semblent énormes par rapport aux tentacules qui les portent. « ( 786 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Absorption des hydratés de carbone par les racines ( '\ Note de M. Jules Laurent, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une Note antérieure, j'ai montre que les racines de Maïs ab- sorbent du glucose et du sucre interverti, utilisés pour la croissance de la j)lante. )i T.es cultures faites eu milieux liquides stérilisés (liqueur Delm^r addi- tionnée de glucose) permettent également d'élablir que le Maïs croît nor- malement dans une atmosphère déponrvue autant qu'il est possible de gaz carbonique, donnant en quelques semaines un accroissement très notable de poids sec. Dans de telles conditions, l'assimilation chlorophyllienne n'est pas entièrement supprimée, mais elle ne peut se faire qu'aux dépens de l'anhydride carbonique fourni par la ])lanie elle-même, de telle sorte que les seules sources de carbone sont les réserves de la graine et le glu- cose absorbé par les racines. Pour des pieds témoins cultivés sans glucose sous la même cloche, le poids sec a peu varié pendant la durée de l'expé- rience. )) A l'obscurité et en présence du glucose, l'accroissement du poids sec est plus faible qu'à la lumière, quoique toujours sensible, mais la plante finit par s'arrêter dans son développement. Les radiations lumineuses sont donc nécessaires pour autre chose encore que pour l'assimilation du carbone. » Les sucres réducteurs ne sont pas seuls utilisés par le Maïs; on peut leur substituer d'autres composés carbonés, comme le saccharose, la dex- trine ou l'amidon. Les racines de Blé, de Maïs, de Pois intervertissent le sucre de canne, non pas seulement|à mesure de leurs besoins, mais elles sécrètent assez d'invertine pour que la liqueur contienne bientôt des quantités no- tables de sucre interverti; le résultat est indépendant de l'éclairement. » La digestion de la dextrine et de l'amitlon |)ar les racines de Maïs est plus lente, et l'on ne retrouve jamais dans la liqueur que des quantités très faibles de glucose; néanmoins, ces deux substances finissent p;ir être ab- sorbées en proportion très appréciable; c'est ainsi que deux pieds de Maïs ont pu consommer, en trente-quatre jours de végétation, plus d'un demi-gramme d'amidon. (') Travail du laboratoire d'Histoire naturelle de l'Ecole de Médecine de Reims. ( 787 ) » Comme la méthode des cultures en milieux slérilisés est toujours dé- licate à appliquer, j'ai cherché un procédé plus rapide permettant d'étendre à d'aulres plantes les résultats obtenus pour le Mais. » Chez la plupart des Graminées, les hydrates de carbone sont mis en réserve sous forme de saccharose; mais chez un grand nombre de végétaux ces réserves se présentent sous forme d'amidon, que la méthode de Sachs (dissolution de la chlorophylle dans l'alcool, puis traitement par l'eau iodée) permet de déceler dans les feuilles. » Il était important de montrer que le glucose absorbé par les racines peut servir directement à la synthèse de l'amidon. » Des -pieds de Mercuriale, de Haricot, de Séneçon vulgaire, de Capucine, de Grand Soleil, développés dans l'eau distillée jusqu'à complet épuisement des réserves de la graine sont désamidonnés par culture à l'obscurité. On plonge alors les racines dans une solution de glucose et l'on expose la plante au soleil dans une atmosphère privée de gaz carbonique. Après cinq à six heures si la température atteint 20° à 25°, les feuilles sont riches en amidon, alors que des pieds témoins maintenus dans l'eau distillée n'en contiennent pas. » J'ai obtenu les mêmes résultats avec le Lierre terrestre, le Souci des champs, la Mauve à feuilles rondes, en arrosant simplement avec une solution de glucose le sol sur lequel la plante s'était développée, puis en exposant celle-ci à la lumière en l'ab- sence d'anhjdride carbonique. )• On peut remarquer, dans ces diverses expériences, que les cellules stomatiques sont les premières dans lesquelles apparaît l'amidon ; elles se colorent seules par l'iode lorsque l'absorption de glucose a été faible. Ce sont aussi les dernières cellules dans lesquelles l'amidon disparaît à l'obscurité; la consommation des hydrates de carbone paraît donc y être moins rapide que dans les cellules du parenchyme. )) En résumé, chez les plantes étudiées, et il est vraisemblable que ces conclusions peuvent s'étendre à la plupart des plantes vertes, il existe deux modes d'assimilation du carbone: d'une part, la fonction chlorophyl- lienne et, d'autre part, l'absorption de certains composés organiques après digestion par les racines. Le mode de nutrition carbonée des végétaux sans chlorophylle nest ainsi qu'un cas particulier de celui des plantes vertes en gé- néral. » PALÉONTOLOGIE. — Sur le gisement de Vertébrés aquitaniens des mines d'asphalte de Pyrimont (Savoie). Note de M. Ch. Depéret, présentée par M. Albert Gaudry. « La localité de Pyrimont, déjà célèbre pour- les belles exploitations d'asphalte imprégnant les calcaires urgoniens sur la rive savoisienne du C. R., iS<)S, 2" Semestre. (T. CXXVtl, N° 20.) Io5 ( 78« ) Rhône, mérite de devenir aussi une localité paléontologique classique comme gisement de Vertébrés oligocènes à peu près identiques à \?k faune de Saint-Gérand-le-Puy. » Au-dessus de l'urgonien asphaltifère en couches sensiblement horizontales, se montre, en discordance et avec des phénomènes de ravinement très accentués, l'étage aquiianicn; il débute par un puissant conglomérat bréchiforme composé surtout de blocs urgoniens déjà asphallisés avanL leur démantèlement (') et d'une gangue argi- leuse d'une couleur bleu verdâtre; puis viennent des lits réguliers de sables verdâtres très argileux, visibles sur l'escarpement du Rhône, en amont de l'exploitation. Près de la mine, Talluvion ancienne ravine brusquement l'oligocène dont l'épaisseur est ainsi réduite à quelques mètres; mais, plus en aval, on peut voir ce terrain continuer, sous forme d'argiles vertes ou rouges, et passer insensiblement au miocène marin Pecten prœscabriusculus . » M. Berihet, chef d'exploitation des mines d'asphalte, avait recueilli, dans les sables argileux verts, des débris de Mammifères dans lesquels M. Douxami a recontiu et signalé le Tapiras helvelicus, \ Hyolhenuin Meiss- neri el un petit Rhinocéros (/?. minutus), dont le musée de Chambéry pos- sédait déjà une demi-mandd)ule provenant de ce même point. Mais une cir- conslance accidentelle est venue révéler toute l'importance de ce gise- ment. Le toit de la galerie supérieure des mines, formé par le conglomérat aquilanien, s'est effondré en un point de la galerie, et, au milieu des blocs énormes amenés par cet entonnoir d'éboulement, est descendu le sque- lette presque entier d'un Rhinocéros, qui a été recueilli |)ar M. Berthet, non sans danger et avec un dévouement digne de tous éloges. M. l'ingé- nieur Malo a bien voulu faire hommage de cette belle pièce à la collection paléontologique de l'Université de Lyon, et je suis heureux de lui adresser ici tous mes lemercîments. » La tête est dans un magnifique état de préservation, avec les os nasaux en place. Ceci permet de voir que l'animal de Pyrimont appartient à ce groupe curieux des Rhinocéros à cornes latérales dont le seul type euro- péen connu est le Rhinocéros pleuroceros de Gannat, décrit par Duvernoy et conservé au Muséum de Paris; les espèces en sont, |)ar contre, nom- breuses dans le miocène de l'Amérique du Nord (sous-geure Diceratherium Marsh). (') Cette observation démontré que l'imprégnatiou asphaltique de l'urgonien avait débuté avant l'époque aquitanienne; cette action s'est d'ailleurs continuée plus lard, comme le montre l'imprégnation des sables aquitaniens à l'entrée des galeries d'exploi- tation. ( 7«9 ) » Le Rhinocéros de Pyrimont n'est pas absolumenl semblable au type de Gannal : il est de taille bien plus forte, ses os nasaux sont plus allongés et moins triangulaires; les cornes ou mieux les verrues cornées latérales sont situées plus en avant, de sorle que l'aspect de la région nasale devait être assez différent. Ces animaux sont pourtant très voisins l'un de l'autre pour la structure des molaires, en particulier pour le faible développe- ment des bourrelets basilaires aux deux mâchoires. Les os des pattes étaient assez courts et trapus, un peu moins pourtant que chez les Rhino- céros aiirelianensis et brachypus. » Les animaux rencontrés jusqu'à ce jour dans le gisement de Pyrimont sont les suivants : » Marsupiaux. — Peratheriuin, taille de P. Blainvillei C\-oiz. » Pachydermes imparidigités. — Tapiras heh-eticiis P. Meyer. — Rhinocéros mintt- tus Ciiv. — Rhinocéros du s,vou\tQ pleuroceros Dm. n Pachydermes pahadiuités. — Cœnolheriuni commune Brav. (très abondant). — Hyotherium Meissneri V. Meyer. — Ancodus n. sp., difTérent des Ancocius Ae Ron- zon par ses denticules des molaires bien moins enlevés, ses demi-croissants beaucoup moins comprimés en V, formant ainsi le passage vers le Brachyodus miocène. » Ruminants. — Dreniolherium Feignouxi Pomel. 1) Rongeurs. — Steneofiber viciacensis Gerv. — Theridoniys pc(rviiliis Schiosser. — Titanoniys visenoviensis V. Mejer. )) Carnassiers. — Lutriclis Valetoni PomeX. — Amphicyon afi'. lenianensisPoxxxfA. » Insectivores.. — Palœoerinaceus Edwarsi¥\\\\o\. 11 Chuioptères. — Palœonycteris robustas Pomel. • » Dents et plaques de Crocodiliens; débris de Tortues. » Les recherches ultérieures augmenteront sans doute encore cette liste de quinze espèces de Mammifères aquitaniens. » GÉOLOGIE. — Sur un faciès particulier du Sénonien de Tunisie. Note de M. Léox Pervixquière, présentée par M. de Lapparent. " Dans la Tunisie centrale, le Sénonien se présente soit sous le faciès calcaire, soit sous le faciès marneux. Ce dernier, généralement limité au Sénonien inférieur, peut parfois se continuer dans le Sénonien supérieur. Ainsi, près de la Konbba de Sidi-Abd-el-Kerim, les marnes et schistes argileux albiens à ScJilœnbachia injlata sont surnionlés par des marnes d'un gris bleu cendré un peu gypseuses et renfermant fréquemment des lames de calcite et de la barytine; celles-ci sont très pauvres en fossiles, sauf en un point où j'ai recueilli une faune particulièiement intéressante, ( 790 ) consistant en petites Ammonites ferrugineuses (fait très rare au Sénonien et qui n'avait |)as encore été signalé clans l'Afrique du Nord), acconij^a- gnées de quelques jietites Huîtres peu caractéristiques et de débris de Rudistes. Grâce aux bienveillants conseils de MM. Munier-Chalmas et Haug, je suis arrivé à assimiler la plupart de ces Ammonites à des espèces on, du moins, à des genres connus. Ce sont : » liaculiles 7^«?//«i« Laniark. — Lytoceras {Telragoniles) epigonuin Kossmat. — Lytoceras (Gaiidrxceras) Kayei Forbes. — Lytoceras {Gaudryceras) sp.? — Lyto- ceras (du groupe de Lyt. quadrisulcatuni) - Lytoceras sp.? — Puzosia (du groupe de P. planulata), Puzosia (voisine de P. gaudama Forbes). — Puzosia sp.? — Hauericeras aff. Gardeni Baily. — Pachydiscus aff. Cricki Kossmat. — Phyllo- ceras appartenanl à deux espèces dillérentes. Auxquels il faut ajouter deux genres nouveaux. ■ Si maintenant nous classons les genres d'après le nombre d'échantil- lons qui les représentent, nous obtenons la liste suivante : i< Pachydiscus. 3o. Lytoceras, 21. - Puzosia, 11. — P/iy/ioceras, 4--- Haueri- ceras, 4. — Baculiles, 1. Cette énumération montre de suite le rôle important que jouent les Phylloceras et les Lytoceras: ceux-ci ne sont pas accidentels comme dans les dépôts d'Europe, mais forment une partie constituante de la faune, d'autant qu'ils sont nombreux aussi bien en espèces qu'en individus. " La faune à laquelle ils appartiennent possède donc par le fait même un caractère méridional bien défini et diffère notablement de celle de l'Europe centrale. j 1' Pour lui trouver une analogue, il faut se reporter aux travaux qui ont été publiés par Forbes, Stoliczka et Kossmat sur la craie de l'Inde, mais alors la ressemblance est frappante. En effet, à part le Baculiles Faujasi, toutes les espèces que j'ai pu identifier se retrouvent dans les couches de Pondi- chéry et de Trichinopoli (groupe d'Arriyaloor). On ne peut donc douter que les deux formations ne soient de même âge. De plus, la |)résence de Baculiles Faujasi permet de les synchroniser avec des dépôts bien connus d'Euro])e et de les rapportera V Alurien. » Au point de vue de la distribution des mers à l'époque crétacée, cette découverte, en Tunisie, de formes à affinités indiennes, présente une grande impoi tance. En efïét.dans plusieurs écrits récents, M. Kossmat (') ( ' ) Veber die Bedeulung der Sùdindischen Kreideforinalion; Jalirb. K. K. Geol. Beichsanstalt, et Lntersuchungen iiher die Siidindische Kreideforinalion. ( 790 s'est nettement prononcé contre l'hypothèse d'une communication directe entre l'Inde et les régions méditerranéennes à l'époqne du Crétacé supé- rieur. Pour lui, tous les échanges de formes entre l'Inde et l'Atlantique se seraient faits au sud d'un grand continent indo-africain, par Madagascar, Natal, Angola, et de là quelques-unes se seraient répandues dans l'Europe centrale, puis dans la Méditerranée. « Mais cette théorie paraît difficile à concilier avec certains faits connus. Ainsi les Ecliinidés crétacés de Tunisie, très notablement diOférents de ceux d'Euro[)e, ont une grande ressemblance avec ceux de l'Inde mérirlionale, comme l'a constaté M. V. Gauthier. De plus, M. Blanckenhorn a recueilli en Sjrie quelques Céphalopodes du groupe d'Ootatoor inconnus en Europe. Les relations avec l'Inde, déjà nettement accusées au Cénomanien, se poursuivent au Turonien, témoin cet Olcostephaniis superstes, décrit dans l'Inde par M. Kossmat, signalé au Djebel-Guelb, près de Tébessa, par M. Peron, et retrouvé par moi en Tunisie, au Djebel-Mghilah. Enfin cette affinité de formes s'alfirme encore au Sénonien supérieur, comme le montrent les fossiles cités plus haut. » Les rapprochements qu'on peut faire entre les deux faunes sont donc très étroits; aussi sendjlerait-il étrange que ces Ammonites soient arrivées de l'Inde par le sud de l'Afrique, l'Atlantique et l'Europe, sans laisser de traces de leur passage, et qu'on en ait rencontré seulement des représen- tants isolés en de rares points du sud de l'Afrique et aucun en Europe. " Les observations que j'ai faites en Tunisie m'amènent donc à conclure que, pendant toute l'époque supra-crétacée, une communication directe a existé entre l'Inde et la Tunisie. Quant à déterminer exactement par quelle voie se faisait cette communication, cela n'est pas encore possible et ne le deviendra que quand des recherches prolongées auront fourni des documents suffisants sur la géologie des divers pays qui séparent les deux régions citées, d M. Lémeray demande l'ouverture d'un pli cacheté déposé par lui le 2- septembre 1897, et inscrit sous le n° 5946. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient une Note intitulée : « F.a fonction surexponentielle et l'hyperlogarithme don- nés comme limites d'expressions naturelles directes «. L'auteur adresse, en outre, une Note intitulée : « Sur les fonctions déri- vant du quatrième algorithme naturel et sur l'itération ». '' 792 ) M. A. lîi.oxDEL présente à rAcarlcmie, par l'intermédiaire de M. A. Cornu, une série d'épreuves pbotogr.'iphiqiies, obtenues an moyen de son oscillo^ra})he, représentant les courbes figuratives de l'intensité et de la force électromolrice d'un courant alternatif dans diverses conditions. L'auteur attire particulièrement l'attention sur les systèmes de courbes relatives à l'arc électrique, dans les deux cas où la résistance du circuit est douée ou non de self induction ('). OPTIQUE. - Sur le rayon vert. Extrait d'une Lettre de M. L. Libert à M. A. Cornu. i ,, au lieu de : 6i,;96 lise: 62 J56 37 44 63,56 Théorie pour (AzJF)'Ca. 37,44 87,08 Théorie pour (A7.n')'Ca. 87 ,o3 62,96 Note de IM. Leau, Sur le cercle de convergence des séries : Page 711, ligne 6 en reraonlant, et pige 712, ligne 9, au lieu de fonction doidre apparent, lises fonction entière d'ordre apparent. , On souscrit à Paris, chez GAUTHJER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. ^ Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils formeat, à la fin de l'année, deux volumes in-4- Deui Tables 1 une par ordre alphabétique de matières, 1 autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel 6i paTl QU I J3DVI6r. Le prix de Pabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Union postale : 34 fr - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Agen Ferrwn frères. L Chaix. Alger Jourdan. (Ruff. Amiens Courtin-Hecquet. . 1 Germain et Grassin, tngers ( Lachese. iayonne Jérôme. Besançon Jacquard. I Feret. tardeaax Laurens. K ' MuIIer (G.). nwges Renaud. j Derrien. irest F.Robert. J. Robert. 1 Uzel frères. 'oen Jouan. 'kambery Perrin. ■herbourg (Henry. lermont-Ferr Marguerie. I Juliot. chez Messieurs : Lorient ( Baumal. I M"" lexier. / Bernoux et Cumin y Georg. l-yon , Cùle. Savy. Ville. Ruai. j Calas. ( Coulet. Martial Place. l Jacques. Nancy < Grosjean -Maupin. ' Sidol frères. \ Loiseau. ( V'eloppé. \ Barma. ( Visconli el C". Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Athènes Barcelone. . Marseille. . . Montpellier Moulins.. . Nantes Nice. . . Poitiers ! Blanchier. ' Ribou-Collay. . Lamarche. Ratel. 'Rey. \ Lauverjal. ' Dcgez. I Drevet. ' Gralier el C". Hochetle Foucher. I Bourdignon. ' Dombre. Ile .Tborez. / Quarré. fon.. \noble. ' Marche. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). „ i Langlois. Rouen ! ". ( Leslringant. S'-Étienne Chevalier. \ Baslide. [ lîuinèbe. 1 Gimel. [ Privai. , Boisselier. Tours I Péricat. ( Suppligeon. \ Giard. [ Lemailre. Toulon . . . Toulouse.. Valenciennes. Berlin. Berne . . . Bologne. Bruxelles. Bueharest . Budapest Cambridge. . . . Ciiristinnia Constantinople. Copenli'ague. . . . Florence Gand Gênes Genève . . La Haye. Lausanne.. Leipzig... Liège. chez Messieurs ; ( Feikema Caarelsen \ el C-. Beck. Verdaguer. c Asher et C'*. 1 Dames. , Friediander el fils I iMayer el MuIIer. Schmid el Francke. Zauichelli. , Lamertin. Mayolezet Audiarte. ' Lebégue et C'". ) Solcheck et C°. ' Millier ( Carol). Kilian. Deighlon, Bell elC. Cammermeyer. Ollo Keil. Hôsl et fils. Seeber. Hosle. Beuf. Cherbuliez- Georg. Slapelmolir. Belinfanle frères. Benda. Payot. Barlh. Brockhaus. Lorenlz. Max Rube. Twielmeyer. Desoer. Gnusé. Londres Luxembourg . Madrid Milan . Moscou Naples . Neiv- York. Odessa . ... Oxford. . . . Paterme Porto Prague Rio-Janeiru . Rome . Rotterdam. Stockholm.. S'-Petersbourg. . Turin . . . Varsovie Vérone . Vienne . ZUrich . . . chez Messieurs : I Dulau. ! Hachette et C'«. 'Nutt. V. Buck. / Libr. Gutenberg. ) Romo y Fusse!. I Gonzalés e hijos. ' F. Fé. ( Bocca frères. ( Hœpli. Tastevin. / Prass. Marghieri di Giu». ! Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. j Stechert. ( LemckeetBuechner Rousseau. Parker et C'* Clausen. Magalhaés et Moinii Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Kramers el fils. Samsou et Wallm Zinserling. Wolir. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier Gebethner et Wolll Drucker. Frick. Geiold et C". Meyer et Zeller. TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4<'; i853. Pii.\ 15 fr. Tomes 32 à 61, (1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix. 15 fr. Tomes 62 a ,91 — ( j" Janvier i8b6 a 3i L'écenibie 18S0.) Volume iii-4'-; i«»(). l'nx 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : rome I : Mémoire sur quelques poinls de la Physiologie des Algues, par MM. A. Du-BÈs ,1 A.-l .-,1. SouKB. - Mémoire sur le Calcul des Pertu^^^ mêles, par M. Han.en.- Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancr.-niu,ue dan. les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion de isses, par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 32 planches; i856 des malieres ome II . Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be»edk>. - Essa, d'une réponse a la question de Prix proposée en ,85o par l'Académie des Sciences «r le concours de i85., el puis remise pourcelui de .85»>, savoir : ., Etudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- Dentaires, suivant I ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la nature les rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états anléricurs ., par M. le Professeur Bbonn. ln-4», avec 27 planches: 186... . 15 fr. \ \» mftme Libraino les Mémoire, de lAcademie ûos Sciences, et les Mémoires présentés par diver.s Savant» à lAcadômie de. Sciences. W 20. ÏAliLE DES AimCLES. (Séance du 14 novembre 1898.) 3IEMOiKES ET COMWLi\MCATIOi\S DES ME.MBIIKS ET "DES COllRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Lœwy. Lronidcs M. AiM'KLL l'iiit lioiiiinaf: i^l)Sf!-\ iii ii>n (!<• ri'îSiiiin tics i l'AiiicliMnir ll'llll Pages. OiiMii^c inliUilc : (( Elùiiicnts tl'Analyse iii,illi(-iiiiitii|u(', à l'usage des ingénieurs cl île-' [ihysicicns *• 7^^ IVOMirVATlOAS. MM. OoHNf cl S.MUiAU sont désignes à M. le Ministre de la (luerre. pour faire partie ilu Conseil de perfectionnement île riCeole l'ulylii liiiique pendant l'année iSgS-iSijii. COKKESI'OADAIVCE. M. .1. Giin.viMK. Oliscrvations du Soleil. faites à l'observatoire de Lyon (éqnatorial Hruniier de o"',!*!), pendant le second tri- mestre de l'année tHtiX M. K.MiLF lioniîi.. — Sur les dévelop)ienicnls des fonctions uniformes en séries de'l'ayiur. M. Cahl Stobmkiî. — Sur une équaliim in- déterminée M. L.-A. llALLorEAU. — Sur la production, par électrolysc, du tungstène cristallisé.. M. Coi'AUX. — Dosage volumétrique du l'acide lioritjue ■ M. t^itsiN. — IJérivés halogènes nouveaux du gayacol et du' vératrol MM. Camille Vincent et J. Meu.niki;. — Sur un nouveau sucie accompagnant la sorhitc. M. Geobgk.s Léser. — Dérivés de la mé- tliylliepténone naturelle .M. \. KocQUEs. — Dosage volumétrique de l'aliléliyde étliylique M. l'UKDKiiic Laxi>oli"h. - Dosage des sucres dialiétiques par le polarimctrc, par le coeflicient de réduction et par la fermen- tation M. C.-Ku. lîhirrUAMi. - Premières conclu- sions générales surles cliarlions liumi(|ues. M. L. Hulaudat. — Sur le mode de forma- lion de l'indigo dans les )irocédés d'extrac- tion industrielle. Konctions diastasiques des plantes indigoféres M. !■:. Dkmou.ssy. - Snr l'absorption des sels halogènes du potassium par les plantes.. liuLLKTix oibliographioiif: EiuiArA "5<) 7'" 1 766 'fio 'M 767 7''9 M. G. iMahixesco. Hccherrlies sur les lé- sions des centres nerveux, produites par l'hyperthermie expérimentale 774 M. V. liABEs. — Sur les lésions précoces des centres nerveux dans la rage 77fi M. J. KuNSTLEu. — Observations sur la marche générale de l'histogénic et de l'or- ganogénic 778 M. Geuhges liouN. — De l'enfouissement chez les lloinaridès et les 'l'Iialassinidès. . 781 M. A. liOBERT. — Sur le développenieni des Troques 784 M. .Illes Lauiu:ni. — Absorption des hydrates de carbone par les racines 78I) M. Cil. Dkpehet. — Sur le gisement de Verlébri's aquilaniens des mines d'asphalte de Pyrimonl ( Savoie ) 787 M. Léon PERViN(juii;iiE. - - Sur un faciès particulier du sènonien de Tunisie 789 M. LE.MEI1AY demande l'ouverture d'un pli cachelé contenant une Note intitulée : " La fonction surexponcnlielle et l'hyperloga- ritlinic donnés comme limites d'expres- sions naturelles directes >i et adresse une Note complémentaire 791 M. A. Iîi.oM>EL présente des e]»reuves pholo- grapliiques représentant les courbes figu- ratives de l'inteiisilé et de la force élcc- troniolricc d'un courant alternatif, dans diverses conditions 793 M. LiUEHT. ~ Sur le rayon verl ~g'i 793 .- 679 HAKIS.— IMI'lilMKRIE G A U T m K K- V 1 LL A KS , Quai des Grands-Augusiins, ôi. /.c Ccrani .* tiAUrniER-ViLLAns. APR 10 1899 1898 SECOND SE»i>!STRE. ^3û5.^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR inn. fiKm skchétaikes pebpétijei^s. TOME CXXVII. r 21 (21 i\ovembrel898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Au{;usliiis, 55. 1898 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de ('Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes tendus a (8 pages ou 6 feuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article t". — Impressions des travaux de l'Académie. Les 1 rdgranimes des prix |)roposés j)ar l'Acadénii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Kaj ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aulai que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononces en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou pressentes par des persoini qui ne sont pas Membres ou Correspontlants de lAc demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus (le les léduiie au nombre de ])ages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. 1 Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comotes rendus, qu'autant qu'une rédaction j pour les articles ordinaires de la correspondance o écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, j (.jdie de l'Académie aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les JMcmoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut dqnner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent ilans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris |)art désirent qu'il en soii fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Noies sommaires, j dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les | remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne | un Bapjorl sur \-à s\^u■A\o,^ (\e^ Comptes rendus a] nréjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de l'impression de chaque volume. lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Me- Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du moires sur l'objet de leur discussion. Article 3. Le bon à tirer de chaque IMembre doit être remi l'imprimerie le mercrc
  • ( 796 ^ de la chaleur à une température élevée (Mémoire ci-dessus, p. 34o). Mais cette action n'est pas réversible, l'iode et l'oxygène ordinaire ne se combi- nant directement à aucune température. )) Il m'a paru utile de rechercher si la lumière solaire pouvait provoquer une réaction inverse avec l'oxygène ordinaire; comme le fait, d'ailleurs, l'électricité qui change cet oxygène en ozone, apte à oxyder l'iode. » A cet ciifet, j'ai pris un tube de verre mince, bien sec ; j'y ai introduit oS'',o998 d'iode pur, renfermé lui-même dans un très petit tube scellé à la lampe ; j'ai étranglé le gros tube, je l'ai rempli d'oxygène sec, par dépla- cement, et je l'ai scellé à la lampe. Le volume de l'oxygène ainsi inclus s'élevait à 21*^*^, d'après la mesure ultérieure de la capacité du tube. J'ai placé ce tube dans im endroit exposé au soleil, pendant cinq mois, du i4 juin au i4 novembre 1898; puis j'ai ouvert le tube sur l'eau. » Le volume du gaz (ramené à la pression et à la température initiales) n'avait pas éprouvé de changement sensible. Le poids de l'iode demeuré libre, dosé par l'hvposulfite, a été trouvé égal à oS'',ioo, c'est-à-dire le même qu'à l'origine. Il ne s'était donc pas produit de combinaison : l'ac- tion décomposante de la lumière sur l'acide iodique n'est pas réversible. » Cette observation prouve en même temps que l'influence de la lumière solaire sur l'oxvgène ordinaire ne le change pas en ozone, du moins dans les conditions d'intensité de l'expérience précédente ; car l'ozone oxyde immédiatement l'iode. » 2. Une expérience semblable et parallèle a été exécutée avec l'iode et l'oxygène, en présence d'une petite quantité d'eau. On a employé oS''',i024 d'iode. A la fin, on a retrouvé o^'', 1016 d'iode libre; poids qui ne diffère du poids initial que par une quantité comprise dans les limites d'erreur. Si elle est réelle, elle serait attribuable à la formation bien connue d'une trace d'alcali, par la réaction lente de l'eau sur le verre. » 3. Une autre expérience, exécutée sur quelques centaines de centi- mètres cubes d'eau iodée, a indiqué également une dose d'oxygène ab- sorbée inférieure à ^ de milligramme, c'est-à-dire comprise dans les limites d'erreur. » En résumé, dans les conditions connues, l'iode libre ne se combine pas à l'oxygène ordinaire libre et il ne décompose pas l'eau, ni sous l'in- fluence de la chaleur, ni sous l'influence de la lumière. La dernière réac- tion entre l'iode et Veau serait cndothermique, même avec le concours de la formation d'un Iriiodure d'hydiogène; ce qui explique sa non-réalisa- tion. La combinaison directe serait exothermique; mais elle exige, pour ( 797 ) être déterminée, un travail préliminaire, lequel ne se produit pas dans les conditions ordinaires. Au contraire, on sait que l'acide iodhydrique dissous absorbe lentement l'oxygène sous l'influence de la lumière, et j'ai vérifié de nouveau que cette absorption est totale à froid, même avec l'acide étendu de 4 parties d'eau. » II. Brome et oxygène. — Le brome et l'oxygène ordinaire libre ne se combinent point, pas plus que le chlore et l'oxygène ordinaire. Cependant le chlore et même le brome décomposent à froid l'eau, avec dégagement d'oxygène (Anna/es de Chimie et de Physique, 6* série, t. XIX, p. 524); je l'ai vérifié de nouveau. La réaction du brome est à peu près nulle dans l'obscurité, mais sensible sous l'influence de la lumière solaire; quoique très faible, après tout, si on compare les masses chimiques relatives de l'eau et de l'acide bromhydrique qui demeurent en présence. » La Thermochimie montre que la réaction résulte d'un équilibre déter- miné par la formation du perbromure d'hydrogène, dont la chaleur de formation (+43^*'>5) surpasse celle de l'eau (-1-34^^', 5); mais ce per- bromure étant dissocié, sa formation ne saurait dépasser la limite de sa stabilité, à la température ordinaire à laquelle on opère. » Réciproquement, l'acide bromhydrique est décomposé par l'oxygène, réaction facile à haute température. Elle s'exerce même à froid sur l'hy- dracide à l'état de dissolution concentrée, sous l'influence de la lumière {Annales de Chimie et de Physique, 6* série, t. XIX, p. SaS). La réaction avec l'acide étendu semble nulle de prime abord. Cependant j'ai observé avec un acide au cinquième, exposé à la lumière solaire pendant cinq mois, dans un tube scellé rempli d'oxygène, une trace d'altération, répondant à l'absorption de o^'", ooaS d'oxvgène par 3o'^'= de liqueur acide. On voit que la dose de brome mis en liberté dans ces conditions est minime. » Quant à l'acide chlorliydrique, je ne reviendrai pas ici sur les condi- tions d'équilibre entre l'oxygène et le chlore, opposés vis-à-vis de l'hydro- gène, ayant défini autrefois ces conditions ('). Je rappellerai seulement qu'à la température ordinaire l'acide chlorhydrique concentré et pur n'est pas décomposé par l'oxygène : à moins que l'on n'y ajoute quelques traces d'un chlorure peroxydable, tel que ceux de manganèse ou même de fer; circonstance qui détermine un déplacement de chlore libre, produit par un enchaînement systématique de réactions (^). (') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 5oo. (') Annales de Chimie et de Physique, &" série, l. XIX, p. 5i-. ( 79« ) » Telles sont les circonstances observées dans l'étude des combinaisons et déplacements réciproques entre ToxYgène et les corps halogènes. » CHIMI1\ — L'alomicilé d'.t bore. Note de M. Edward Fkaxki.axd. « Dans une Note du dernier numéro des Comptes rendus (p. 719). M. Copaux décrit un nouveau composé du bore, composé intéressant qu'il a obtenu de l'action de l'éthylate de sodium surTélhylate borique, auquel il assigne la formule B = (OC=H')* et qu'il considère comme le premier exemple certain de la pentatomicité du bore. » La découverte de ce corps me rappelle un certnin nombre de compo- sés semblables que j'ai obtenus, en 1876, avec le mélhide borique (BMe') et son homologue, l'éthide borique l^Proceed. of the roy. Soc., t. XXV, p. i65). Pour ces deux composés, j'ai suggéré les formules de structure H Me Animoiiiaborirtnt'llii'le : H — N =: B — Me I I H Me Et Et 6 6 DiboiicétliopeiilLlIivliUe : Kl — O - B =: B — El I El Et » Us constatent la pentatomicité du bore et sa capacité de s'unir à lui- même comme le carbone. Ces deux composés ont un point d'ébuUition fixe et distillent sans altération apparente. Néanmoins, les déterminations de leur densité de vapeur montrent qu'ils sont com|)Iètement dissociés dans l'état de A'apeur; quoique leurs constituants se réunissent parfaite- ment par la condensation. Le mélhide borique et le gaz ammoniac s'unissent avec une énergie qui rappelle celle de l'union de l'ammoniac et de l'acide chlorhydrique. Ce défaut dans la preuve de la pentatomicité du bore existe aussi pour l'azote, l'arsenic et l'antimoine, et il existait pour le ( 799 ) phosphore, jusqu'à la découverte par Thorpe du pentafluorure de phos- phore. » La formule de structure assignée par M. Copaux à son nouveau composé semble très peu probable, attendu qu'il est difficile de comprendre qu'un corps ainsi constitué puisse supporter l'attaque de l'iodure d'éthvle à i4o". Je suggérerai que la formule suivante serait plus probable Na — O -B = (0C2H«)\ » t El ASTRONOMIE. — Sur l'observation des Léonides, faite en ballon pendant la nuit du iZ au i4 novembre courant : par M. J. Janssex. « L'observation de l'essaim des Léonides, contrariée à Paris par l'état du ciel, pendant la nuit du i3 au r4de ce mois, et réalisée grâce à l'emploi d'un ballon, nous montre une application scientifique nouvelle et très intéressante de l'Aéronautique. » A l'approche du moment où l'on devait surveiller ra|)parition de l'essaim des Léonides, on se préoccupa, à la Société de navigation aérienne, et notamment M. de Fonvielle, d'assurer l'observation, dans tous les cas, par l'emploi d'un ballon, et l'on me demanda mon concours. Je le donnai d'une manière complète, estimant qu'il y avait là une voie très intéres- sante dans laquelle on devait entrer. » Il fut décidé qu'un aérostat emportant des observateurs s'élèverait assez haut pour se trouver au-dessus de la couche des nuages, en cas de mauvais temps. M. Besançon voulut bien mettre à notre disposition un ballon de 1200™^ et MM. Dumuntet et Hansky, attaché actuellement à l'observatoire de Meudon, y prirent place; M. Cobalzar se chargea de la conduite de l'aérostat. » La Commission permanente du Congrès aéronautique de 1889, dont je suis j)résident, mit à la disposition de ces Messieurs, sur son reliquat, une somme suffisante pour couvrir les frais de l'ascension. » Le départ eut lieu à l'usine de la Villette le i4, à 2'* du matin. Le ballon s'était à peine élevé de 1 5o™ à 200"' que ces Messieurs jouissaient de la vue d'un ciel admirable; M. Hansky surveillait spécialement la constel- lation du Lion. Les autres observateurs s'occupaient du reste du ciel. ( 8oo ) » De 2''45'" ;• 4''3o"', M. Hansky enregistra i4 étoiles, dont i3 dans la région du radiant; les autres observateurs ont vu lo à 12 Léonides et autant de Sporadiques. » A l'aube, ces Messieurs atterrissaient dans une large forêt et la descente fut particulièrement difficile en raison du danger que les branches des arbres faisaient courir au ballon. » On ne put songer à une nouvelle ascension pour la nuit suivante, en raison des pertes de gaz et de lest qui avaient dû être faites. On acheva donc de vider le ballon et on le rapporta. » Quoique l'observation n'ait pu être aussi complète qu'on eiit pu le dé- sirer, cette ascension présente un haut intérêt, comme démonstration du parti qu'on pourra tirer, dans l'avenir, des ascensions aérostatiques pour les observations de la nature de celle-ci. » Il faut remarquer en effet que, pour avoir l'histoire complète d'une ap- parition, celle-ci doit être suivie sans lacunes pendant tout le temps où elle doit se produire. Or si, parmi les stations appelées à prendre part successi- vement à l'observation du phénomène, l'état du ciel vient en mettre quel- ques-unes hors de cause, l'observation devient incomplète et les conclu- sions sur l'abondance et la distribution de l'essaim ne peuvent plus être certaines. Or on sait combien la connaissance de toutes les particularités de ces apparitions sont nécessaires pour pénétrer la nature, l'origine et les rapports de ces phénomènes avec ceux que nous présentent les comètes. » Jusqu'ici nous n'avons pas de nouvelles des observations américaines, que nous savons avoir été préparées avec soin. )) Pour Tannée prochaine, nous comptons organiser ces ascensions d'une manière beaucoup plus complète, afin d'assurer l'observation aérostatique pendant toute la période de la manifestation du phénomène. » Nous serions heureux de voir les observatoiies intéressés entrer dans cette voie toute nouvelle et fort intéressante. » M. Dlclacx présente à l'Académie le second Volume du « Traité de Microbiologie générale » dont il a publié le premier Volume l'an dernier. Ce second Volume a pour objet l'étude des diastases, virus et venins. ( 8oi ) IVOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de feu M. Pomel. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 46, M. Deperet obtient 4^ suffrages, M. Gonnard 4 " M. Depéret, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. MÉMOIRES LUS. ASTRONOMIE. — Sur la détermination de la latitude de l'Observatoire de Paris, par les méthodes de M. Lœwy. Note de MM. H. Rexax, J. Perchot et W. Ebert. « La détermination de la latitude d'un lieu est l'une des mesures les plus importantes, mais en même temps les plus difficiles que l'on ait à faire dans l'Astronomie pratique. En dehors des erreurs accidentelles, inévi- tables dans toute méthode d'observation, mais dont on peut diminuer l'in- fluence en augmentant le nombre des déterminations, un ensemble de causes physiques, dont on ne pouvait s'affranchir dans les anciennes mé- thodes, V introduisait un certain nombre d'erreurs systématiques, qui contribuaient à rendre peu précises les valeurs trouvées. » Le procédé ordinairement employé, jusqu'à ces dernières années, consistait à observer dans un même jour les culminations supérieures et inférieures des étoiles circompolaires. Théoriquement la moyenne des hau- teurs correspondant à chaque étoile donne la hauteur du pôle; mais les deux passages d'une étoile au méridien, ayant lieu à douze heures d'inter- valle, doivent être observés l'un pendant le jour, l'autre pendant la nuit. Les mesures des hauteurs que l'on doit associer sont donc faites dans des conditions très différentes : d'abord les circompolaires que l'on peut choisir, devant être visibles en plein jour, doivent être prises dans les deux ou trois premières grandeurs, et il en résulte que leur éclat, quand il fait ( 8o2 ) nuit, diminue la précision des poinlés. D'autre part, à douze heures d'in- tervalle, les conditions atmosphériques et par suite les réfractions, ainsi que l'état de l'instrument, ont considérablement changé, et ce sont là des causes inévitables d'importantes erreurs systématiques. Enfin, quelque zèle que l'on apporte dans l'application de cette méthode, on trouve en une année bien peu de jours où l'on |)uisse, dans des conditions favorables, observer deux passages consécutifs d'une même circompolaire au méridien. M Pour obvier à ces inconvénients, on avait imaginé d'utiliser les obser- vations effectuées seulement la nuit, en comparant des séries de culmina- lions supérieures à des séries de culminations inférieures faites six mois après, ou inversement. Ce procédé a l'avantage de pouvoir augmenter le nombre des mesures; mais, s'il supprime une des causes d'erreurs systéma- tiques que nous venons de signaler, il augmente plutôt les autres; et de plus il en introduit une autre provenant de l'incertitude des constantes de précession, de nutation et d'aberration, dont on est alors obligé de tenir compte. » En i885, M. Lœwy a publié dans les Comptes rendus trois Notes con- cernant des méthodes nouvelles qui ne présentent pas toutes ces difficultés. Le principe en est fort simple, et son exposition permet de concevoir immédiatement les avantages qui résultent de leur application. On observe une étoile très voisine du j)ùle dans deux positions à peu près symétriques par rapport au cercle horaire de 6'' ou 18'' : la moyenne des hauteurs don- nerait directement la hauteur du pôle, si la symétrie était rigoureuse; dans la pratique, il ne peut évidemment en être ainsi, mais il suffit de con- naître, pour chacune des deux positions de l'étoile, deux coordonnées que l'on mesure directement, pour en déduire, à l'aide d'une formule très simple, la distance polaire absolue du pôle instrumental, et de la position nadirale delà lunette on conclut immédiatement la latitude. » Soit PSN le grand cercle suivant lequel le plan inslriimeiital coupe la sphère cé- leste; désignons par P le pôle instrumental, c'est-a-dire le point où i'a.ve optique va percer la sphère, quand la lecture du cercle en distance polaire est nulle, et par Q le pôle réel; abaissons du point Q l'arc de grand cercle QC perpendiculaii-e sur PSN, posons QC ^ n' et PC ^ À. M Si £ est la position de l'étoile au moment de l'observation, abaissons de ce point l'arc EF perpendiculaire sur PSiN, et soit ED l'intersection avec la sphère du plan mené par le centre de l'objectif et le fil horizontal du réticule, quand celui-ci pointe l'étoile. L'angle des deux arcs ED, EF est l'inclinaison du fil horizontal ; nous l'appel- lerons I; l'arc ED est mesuré directement par le fil en ascension droite quand il est placé sur l'étoile; nous l'appellerons A'; et Tare PD est la dislance polaire instrumen- ( 8o3 ) laie P' de l'étoile au moment de l'observation, mesurée par la position du fil horizontal et la lecture du cercle divisé. Nous regardons les arcs X' et P' comme positifs, quand les points correspondants C et D sont plus rapprochés du sud que le point P; comme négatifs dans le cas contraire; et les distances angulaires n' et i' comme positives à l'ouest du plan instrumental et négatives à l'est. Enfin l'inclinaison I est positive quand la partie occidentale du fil en déclinaison est la plus rapprochée du pôle, lorsque la lunette est dans le plan de l'équateur, l'objectif au sud. » Posons DF =: u, EF = c; ou a sin u =: sin A' sin I, tangf = tan g A' cosl. >) Soit P la distance polaire vraie de l'étoile, c'est-à-dire l'arc QE; on a, dans le triangle CEF, ces CE = cos(P' — À — «)cosi', sin (' =: sin CE sin ECD = sin CE cosQCE. » Enfin, dans le triangle QCE, on trouve cosQE =: cosQC cosCE + sinQC sinCE cosQCE, (i) cosP =: cos(P' — ). — ti)cosc cos/i'-i- sine sin«'. B Dans un instrument méridien bien réglé, n' et I sont des arcs très petits; nous négligerons leurs carrés comme étant de l'ordre des erreurs d'observations; nous prendrons donc COSM=:;I, tangc =: tangA', ou c := \' ; la formule (i) devient alors cosP = cosA'cos(P'— X)-|- sin(P'— ).) sini sinA' ces A'-i- /t'sinA'. Développons sin)v et cosX en séries, en ne gardant que la première puissance de ce très petit arc; il viendra cosP = cosA'cosP'-i- 1 sinP'cosA'-i-isinIsinaA'sinP'-f- «'sin A'. >) Mais, pour les étoiles choisies, dont la distance polaire était au plus i", les valeurs de A' et P' sont petites; nous faisons pour elles comme pour les autres gran- deurs du même ordre, et nous trouvons A'2 P'2 cosP = i- r /.P'-t-sinl.A'P'-h/i'A'. 2 2 » Désignons par A", P", n" les valeurs trouvées pour les arcs ED, PD, QC dans la seconde observation conjuguée de la première; nous aurons de même cosP = i l-ÀP"-HsinI.A"P"-|-«''A"; 2 2 d'où, en égalant les deux valeurs de cosP, A"P"— A'P' n"\"—n'\' sinI • 2 P"— P' 2 P'— P' p"_p' • C. R., 1898, 2" Semestre. (T. CXXVII. :v 21.) I 07 ( 8"/, ) » En ndmeltanl que les observations de la même étoile aient été faites à peu près dans les conditions indiquées plus liaul, c'est-à-dire à peu près symétriquement par rapport au cercle horaire de 6^ ou de 18'', les deux derniers termes de la valeur de ). peuvent, sans aucune erreur appréciable, èti-e un peu simplifiés, et nous prendions . , A"-f-A' A" H- A' , (2) }.— P" -t- P' A" -h A' A" — A' t ■y. P'-P' -A en posant dn =: «" Si donc

    24 -1-3, 60 — 4- '5.22,2 -t-20,0 Rapportée à e. h 9,3 21. 12. 38, 3o 4-3,59 — 4-ii- 6,7 -+-20,0 Rapportée à e. c 9,4 21.21.42,79 -1-3,55 — 3.26.59,8 -1-20,7 Rapportée à/. d 7,3 21.20. 3,45 -1-3,54 — 3.19.43,7 1-20,9 3 obs. mérid. Paris. e 7,8 21. i3. 7,02 » — 4-6-3i,3 )) 3 obs. mérid. Paris. f 8,3 21.21.11,54 » — 3.25.36,5 » 2 obs. mérid. Paris. ( 8o6 ) On a oblenu, avec IV-qualorial : A;n. A(f). Comparaisons. * a — * c — 2. 2,78 — 8.40,9 9- 'O * 1/ — * e — 0.28,72 — 4-35,4 9- 'o *c — ^f +0.3 1,25 — 1.23,3 3. 3 liema/'j/ie. — 1898, novembre [7 : grandeur de la planète, i3, i — i3,2. ASTROKOMIK. — Eléments de. la planète Z)0 = @ , calculés par M. G. Fatet. Communiqués par M. Lœwv. « ,7'ai utilisé pour re calcul les lieux normaux suivants : Ascension droilr Déclinaison Lieux Temps moyen géocentriquc. géocenlriquc. Nombre normaux. rie Paris. 1808,0. 1808,0. d'observation!., h 01 s n . „ 1.. 1898, août l6,J 21.22.41,61 — 6.23.23,2 7 II.. sepl. 17,5 20.39. 0,76 — 6.21.37,6 6 III.... oct. 22,393461 20.47.21,24 — 5.34.51,6 2 ce qui a conduit au système d'éléments : T:=i898, août 16, 5; temps moyen de Paris. M rr 2i3. 1 .42,4 T.^ 121. 16. 27, 3 \ Q = 3o3.3o. 19,8 i équinoxe moyen de 1898,0. i= 10.49.36,7 / 9 = 12 .5i .53,9 loga = o, i6366i3 [JL =: 2016", I I L'éphcméride déduite de ces éléments a été comparée aux ob.servations récentes faites par M. Bigourdan et l'on a obtenu les écarts suivants : Observation. — Calcul. 1898. X,. (0. s Novembre 10 0,29 -t-5, i Il — o,36 -h5,9 17 — o, I I -1-8,2 18. . —0,27 -(-6,6 ( Ho7 ) ASTRONOMIE. — Observations des Léonides, faites le ï ^ novembre 1898 à r observatoire de Lyon. Noie de M. Ch. Axdrk, présentée par M. Lœ\vv. « La seule soirée où l'état du Ciel nous ait permis ces observations est celle du i4 au i5; deux observateurs, M. Luizetpendant la première partie de la nuit, et M. Guillaume pendant la seconde, y ont pris part. Voici le résumé de leurs résultats : » Observateur : M. Lnizet. — De S** à I2''i5'", on a observé 34 étoiles fdantes, soit une moyenne de 8 par heure. Sur ces 34 étoiles, 22 se rap- portent à l'essaim des Léonides, et, dans les 12 autres, la plupart sont des Géminides ou des Perséides. » Leur répartition dans le cours de la soirée n'a d'ailleurs pas été régu- lière : elles ont été plus fréquentes à partir du moment (10'' So"") où la constellation du Lion est arrivée au-dessus de l'horizon, et, sur les 22 Léo- nides, 19 ont été vues entre io''3o™ et i2''i6™. » Ainsi : Il tu tl 111 De 8 il 8.3o vu 2 étoiles rlout 2 Léonides 8.3o 9 2 o 9 9-3o 3 I 9.3o 10 3 o . 10 10. 3o 2 o io.3o 1 1 5 5 Il I 1 .00 6 -I De II. 3o à 12.16 vu 12 étoiles dont 10 Léonides Total 34 étoiles dont 22 Léonides. )) On a noté les points d'apparition et de disparition de 27 de ces étoiles; ils sont donnés dans le Tableau suivant : Heure. .\l>pari tion. D. ■■ Dispa; lition. D. Gi ■audeur. Heinarques. h m 8. Il Il lit 21 . 0 0 - 4 Il m 20. 0 0 — 5 I Lente, longue, traînée. 8.27 19.00 -1-16 19.40 -1-16? 5 Courte, dans le voisinage de 0 Flèche. 9. 5 0. 0 — 5 23. 0 — 5 4 9.10 0. 0 + 8 23. 0 -H- 7 5 Rapide. 9.42 3.i5 -1-60 3.i5 +70 5 9.45 2.3o -f-5o 2. i5 -1-65 4.5 Courte. 1 0 . 1 .5 2.20 -t-4o 2. 10 +70 4 Rapide. ( 8o8 ) Apparition. Disparition. Heure. ,îi. D. .R. D. Granilour. Remarques. h m h m o li m o o.3o 5.3o +47 7- O +46 i Légère traînée. 0.45 9-20 +23 7.5o +26 2 Lente, traînée, jaune. 0.52 11.10 +60 12. o -|-68 5 Courte, traînée. 0.56 7. o -+-47 5.3o +49 5 Haj)iile, traînée. 0.58 7. o +18 6. o +8 4 Rapide, traînée, orangé. 1. 6 5.00 +35 3.5o +37 3 Rapide, 1res longue, traînée persistante, jaune. 1.8 5.10 +60 5. o +80 5 1.17 5.40 +22 3.5o + 7 4-5 Longue, lente. 1.20 6.20 +i4 5. o +7 5 Rapide, longue, faible traînée. 1.24 7.20 +17 6.3o +i4 5 Rapide, courte. 1.38 7.20 +6 5.40 —10 I Rapide, traînée persistante, jaune orangé. 1.45 7. o +'9 6.i5 +16 3 Traînée. 1 .5o 5. o +33 3.4o +27 4 Longue, traînée, rapide. 1.56 6.40 +12 7-0 +4 " Courte, rapide. 1.57 5. o +35 3.3o +28 2 Longue, rapide, traînée. 1.58 7. o — 15 6. o — 30 2 Traînée, orangé. 1.58 8. o +19 7. o + 7 2 )> 2. 6 8.45 +'4 8.10 +5 3 Traînée. 2. 9 5.i5 +28 3.45 +28 I Traînée persistante, jaune orangé. 12.16 7.35 +i5 7. o +28 5 Courte. » Observateur : M. Guillaume. — Le nombre des apparitions devenant plus fréquent, M. Guillaume s'est bientôt borné à un dénombrement ; il est le suivant : Il h De i3.4o à 14. 0 (t. m. P ) 4 étoi es en 20 minutes. 14. 0 14. 15 5 i5 14. i5 14. 3o i4 i5 14. 3o 14.45 14 i5 14.45 i5. 0 II .5 (') i5. 10 i5. i5 4 5 i5. i5 i5.3o 14 i5 i5. 3o 15.45 9 i5 15.45 16. 0 i5 i5 16. 0 16. i5 20 i5 i6.i5 16. 3o 10 i5 16. 3o 16.45 1 1 i5 De 16.45 à i6.5o (t. m. P ) 3 éloi les en 5 minutes (') A i4''58"',4, éclat de lumière derrière moi au nord ou nord-ouest, probablement Il bolide. ( «09 ) » Soit Lin total de i34 étoiles en trois heures d'observation, ou bien en- core un nombre proportionnel de 45 à l'heure. Mais ce chiffre ne doit guère représenter que les | du nombre réel, car les étoiles se montraient jusque très loin du radiant, et c'est assurément à cause de son élévation moins grande et aussi probablement à cause de la brume basse que l'on n'a vu que 9 étoiles dans les trente-cinq premières minutes. » Leur éclat moyen était de 3" à 4' grandeur, elles étaient plutôt rapides, et leur couleur jaune orangé ; presque toutes laissaient une traînée; celles sans traînée appartenaient sans doute pour la plupart à d'autres essaims, car elles étaient plutôt bleuâtres; parmi celles-ci on a vu trois Géminides. » L'année dernière, à la date du i5, M. Guillaume avait constaté un nombre horaire proportionnel de 5^, les étoiles se montraient alors beau- coup plus près du radiant et leur éclat moyen était environ de 5* grandeur ; mais la Lune, âgée de vingt et un jours, était voisine et gênait énoriné- ment. » Il résulte d'ailleurs de l'ensemble des trajectoires notées que le centre d'émanation était vers M = i55'', D =4- 18". » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les systèmes diff'érentiels dont l'intégration se rar)ïène à celle d'équations différentielles totales. Note de M. Riquier, présentée par M. Appell. « L Je commencerai par rappeler, pour l'intelligence de ce qui va suivre, une partie des résultats auxquels je suis parvenu dans mes travaux antérieurs. » Considérons un système différentiel résolu par rapport à certaines dérivées qui ne figurent, non plus que leurs propres dérivées, dans aucun des seconds membres ; à chacune des variables indépendantes ou fonctions inconnues qui s'y trouvent engagées, faisons correspondre p entiers positifs, nuls ou négatifs, que nous nommerons respectivement cote première, cote seconde, . . ., cote p'^'"'' de cette quantité, les entiers dont il s'agit étant assu- jettis à la seule restriction que les cotes premières de toutes les variables indé- pendantes soient supérieures à zéro et égales entre elles; considérant enfin une dérivée quelconque de l'une des fonctions inconnues, nommons cote q"""" (q — 1, 0. p) <^îe la dérivée en question l'entier obtenu en ajoutant à la cote y'^"^ de la fonction inconnue les cotes q^'""^^ de toutes les variables de différentiation, distinctes ou non. Cela posé, nous dirons que le sys- ( 8io) tème différentiel donné est orthonome, si, moyennant un choix convenable du nombre p et des cotes altribuccs aux variables et aux inconnues, cha- cune des équations dont il se compose satisfait à la double condition sui- vante : en désignant parc,, c^, ...,Cp les cotes du premier membre, par c\, c. , c les cotes d'une dérivée qui figure ej/'eclwement dans le second, et par c], cl, . . ., c" celles d'une fonction inconnue qui y figure aussi effec- tivement, \° les différences c, — r', , c., — c'.^, ..., Cp—c'^^ ne sont pas toutes nulles, et la première d'entre elles qui ne s'évanouit pas est positive; 2° la même chose a lieu pour les différences c, — c\, c^ - c'!,, . . ., c^ — c"^. » Si l'on considère un système orthonome où les conditions àc passivité soient identiquement satisfaites, et si l'on se donne arbitrairement les déterminations initiales (convergenles) d'un groupe d'intégrales h\j)othc- tiques du système, les portions restantes des développements de ces inté- grales peuvent être construites, a priori, sans incompatibilité, et sont, de plus, nécessairement convergentes, ce qui assure l'existence effective des intégrales. On peut d'ailleurs, par un calcul très simj)le, fixer l'économie des fonctions (ou constantes), en nombre fini, dont la connaissance équivaut à celle des déterminations initiales. » Enfin, de simples résolutions d'équations, combinées avec des diffé- rcntiations, permettent de ramener un système différentiel quelconque à la forme orihonome passive. » II. Voici maintenant la proposition qui constitue l'objet direct de la présente Note. » Un système orihonome passif étant donné, si l'ensemble des éléments arbi- traires, dont la connaissance équivaut à celle des déterminations initiales de ses intégrales, ne renferme, avec un nombre quelconque de constantes, qu'une seule fonction d'un nombre quelconque de variables, la recherche, dans le sys- tème proposé, d'intégrales ordinaires satisfaisant à des conditions initiâtes don- nées, se ramène à l'intégration de systèmes passifs d'équations différentielles totales du piemitr ordre (il va sans dire que, dans cet énoncé, on assimile à une constante arbitraire toute fonction arbitraire des diverses variables qui ne figureraient dans le système donné qu'à litre de simples para- mètres). )> L'exposition détaillée de ce résultat fera l'objet d'un Mémoire que je compte publier prochainement. » (8ii ) PHYSIQUE. — Expérience reproduisant les propriétés des aimants au moyen de combinaisons tourbillonnaires, au sein de l'air ou de l'eau ( ' ). Note de M. Ch. Weyher, présentée par M, A. Cornu. « Les barreaux représentant les aimants sont des axes en bois, sur les- quels sont collées, sur toute leur longueur, quelques palettes en fort papier. » Si l'on fait tourner un semblable barreau, il constitue une pompe cen- trifuge prenant l'air (-) par ses deux extrémités et l'expulsant par la partie médiane. La rotation du barreau engendre donc deux tourbillons aériens dont les veines tournent dans un même sens tout le long du barreau mais possèdent un mouvement de sens opposé, si on les considère suivant la direction de Taxe ('); les veines aériennes forment une vis de pas à droite dans l'une des moitiés de la longueur du barreau et une vis <à gauche dans l'autre moitié. » Deux barreaux sont, en rotation, suspendus chacun à une transmission verticale au moyen d'un genou de Cardan, ce qui leur permet de s'incliner comme deux pendules tout en tournant sur leurs propres axes. Lorsque les pôles de noms contraires se trouvent en présence, c'est-à-dire quand les barreaux tournent en sens inverse l'un de l'autre, ces barreaux s'attirent; les deux pendules convergent, tandis qu'ils divergent quand l'on croise l'un des cordons de commande, c'est-à-dire quand l'on met les N en face des N et les S en face des S. Si l'on remonte maintenant l'un des tourni- quets sur son axe, c'est-à-dire si l'on amène le S du bas de l'un contre le N (') Il convient de rappeler qu'à l'Exposition d'Électricité tenue à Paris en i88(, M. le professeur Bjœrknes, de Christiania, a présenté de très intéressantes expériences sur l'action réciproque des corps en mouvement périodique dans l'eau. Il a réalisé des actions analogues aux actions électriques, soit magnétiques, mais avec cette diderence essentielle que ce sont les mouvements de même sens qui donnent l'attraction, et les mouvements de sens contraire la répulsion. (') Ces appareils produisent les mêmes effets aussi bien dans l'eau que dans l'air : en raison de la masse du milieu dynamique, ils n'exigent pas dans l'eau une vitesse de rotation aussi grande. {^) Deux cylindres en carton sont marqués à l'une de leurs extrémités par la lettre N et à l'autre extrémité par la lettre S, afin d'indiquer les pôles, et à côté de chaque lettre se trouve une ilèclie. Ces cylindres permettent de montrer, avant chaque expérience, le sens des mouvements tourbillonnaires et ceux des courants axiau\. C. K., iSyS, ->• Semestre. (T. GXXVII, N» 21.) Io8 ( «'2 ) du haut de l'autre tourniquet, tout eu conservant les mêmes sens de rota- tion, on constate que les barreaux, qui venaient de se repousser, s'attirent à présent. » L'un des barreaux peut être placé perpendiculairement à l'extrémité de l'autre; on constate toujours l'atlraclion quand N est en présence de S et la répulsion quand N et N ou S et S se trouvent en regard. » Le corps que nous présentons (en manière d'armature) à ce barreau est un au(re moulinet pouvant tourner siu* urn^ broche fixe sur laquelle il peut aussi se déplacer longiludinalement. En empêchant d'abord ce mou- linet de tourner, sans l'empêcher de glisser longiludinalement sur sa broche, nous constatons qu'aucune attraction ne se fait sentir entre les deux pièces en présence. En ce cas le moulinet-armature peut être com- paré à ce que sont, pour l'aimant véritable, les autres corps que le fer. » Au contraire, aussitôt qu'on laisse au moulinet sa liberté de tourner, il devient un corps semblable au barreau et il se manifeste une attraction énergique qui le fait monter contre le barreau, ('elui-ci peut porter deux ou trois moidinets enfilés sur la môme broche et qui représentent alors le chapelet de clous que l'on peut suspendre bout à bout à un aimant véri- table, chaque clou devenant un nouvel aimant pour le suivant. » Un moulinet-armature placé perpendiculairement à un barreau tour- nant est attiré aux deux extrémités de ce barreau tandis que, au milieu, dans la zone neutre, il ne se manifeste ni allraclion ni répulsion. Le mou- linet, qui est mis en rotation par le tourbillon aérien, tourne dans un sens quand on le présente à l'une des extrémités du barreau et en sens con- traire quand on le présente à l'autre extrémité, tandis qu'au milieu aucune rotation n'est possible [)uisqu'il est sollicité à tourner dans les deux sens. Cette circonstance, en se reportant à l'expérience précédente, explique bien pourquoi, dans cette zone neutre, il n'y a ni attraction ni répulsion. » Un barreau, tournant horizontalement au-dessus d'une feuille de car- ton, dessine sur celle-ci l'image du spectre magnétique au moyen de sciure de bois que l'on fait tomber au travers d'un tamis. » Tous ces effets s'expliquent d'une façon extrêmement simple quand on examine les courants d'air, lesquels, suivant les sens de rotation, se dirigent tantôt les uns vers les autres en se barrant mutuellement la route, ou tantôt s'écoulent dans un même sens, en déblayant cette route. Dans le premier cas il y a obstruction, c'est-à-dire augmentation de pression entre les barreaux, ce qui oblige ceux-ci à s'écarter; dans le deuxième ( «i3 ) cas il y a raréfaction entre les barreaux qui sont alors forcés de se rap- procher. » Un barreau-tourniquet est coupé en deux ou plusieurs morceaux : chaque fragment redevient aussitôt un aimant complet avec ses deux pôles. » On pourrait dire que, dans un aimant véritable, la matière reste immobile et surtout ne tourne pas. Nous répondrons que nous avons fait tourner nos barreaux pour rendre les effets plus énergiques et simplifier la construction. En tous cas l'objection sera levée par l'expérience suivante : Deux barreaux en papier ajouré sont suspendus en face l'un de l'autre par des tiges rigides à la façon de deux pendules. Bien entendu ils ne tournent pas mais peuvent seulement se rapprocher ou s'écarter bouta bout. Deux tambours d'un diamètre beaucoup plus grand les enveloppent et déter- minent par leur rotation des tourbillons extérieurs dont les veines pénètrent le papier ajouré des barreaux. Suivant que les tambours tournent dans un même sens ou en sens inverse l'un de l'autre, on voit les barreaux venir au contact l'un de l'autre ou se repousser mutuellement. » Remarque. — Une sphère tournante, comme celle de mes premières expériences, constitue un pseudo-aimant identique aux barreaux des expé- riences précédentes; elle présente un pôle N et un pôle S; par conséquent, si l'on promenait autour d'une semblable sphère un tourniquet en rotation et monté sur un pivot à la manière d'une boussole, ce tourniquet indique- rait en tous lieux la direction NS de la sphère puisque son pôle N est attiré par le pôle S de la sphère et réciproquement. » ÉLECTRICITÉ INDUSTRIELLE. — Sur les machines d'induclion employées comme génératrices ou réceptrices de courants alternatifs simples ou poly- phasés. Note de M. Maurice Leblanc, présentée par M. A. Potier. « Nous avons démontré, en 1890, que, si l'on désignait par 2« le nombre des pôles d'une machine d'induction, par oj sa vitesse de rotation et par x la fréquence de la différence de potentiels maintenue entre les conducteurs du réseau sur lequel sont branchés ses circuits inducteurs, la machine fonctionnait comme moteur tant que l'on avait a)<[-) mais que, pour rendre w > -, il fallait dépenser du travail et qu'alors la machine fournis- sait de l'énergie au réseau, au lieu de lui en prendre. ( 8i4 ) » Mous avons eu, depuis, l'occasion de vciifier ce |)Iiénomène de la manière sui- vante. Ayant couplé une machine d'induction el un alternateur que conduisaient sép;i- rcment deux turbines, nous avons pu supprimer à volonté l'arrivée de l'eau dans l'une ou l'autre des turbines sans qu'aucune d'elles ne s'arrêtât. On constatait seulement que la machine asynchrone tournait plus vite que l'alternaleur lorsqu'elle servait de géné- ratrice et réciproquement. » IVous avons apj)liqué, en 1892, cette propriété des machines d'induction, pour assurer la stabilité de la marche asynchrone des alternateurs accouplés, l'our cela, nous avons disposé dans les épanouissements polaires des alternateurs, aussi près que possible de l'entrefer, un écran magnéti(|ue conducteur formé de barres de cuivre pa- rallèles à l'axe de la machine et dont toutes les extrémités étaient réunies. » Une machine ainsi constituée peut être considérée comme ioruiée par la i-éunion, sur un même arbre, d'un alternateur et d'une m.Tchine d'induction, l'armature de l'al- ternateur solvant d'inducteur à la machine d'induction. Si la \ilesse w devient supé- 2t. rieure à —> immédiatement, la machine d'induction fait l'office de frein; au contraire, si la vitesse w devient inférieure à -> la machine d'induction développe un couple moteur. » Un grand nombre d'applications de ce procédé ont l' té faites, toujours avec succès, sur dos alternateurs dont la puissance s'est élevée jusqu'à 600 kilowatts, comme ceux construits par la maison Farcol pour le secteur des d)am])s-Elysées, à Paris. Il a été constaté, en particulier, sur des alternateurs de 25o kilowatts à la vitesse de 67 tours, également construits par la maison Farcot pour l'usine électrique de Saint-Ouen, qu'il devenait possible d'accoupler deux de ces alternateurs, alors que les manivelles de leurs machines à vapeur se trouvaient à angle droit. On obtenait ainsi la même régu- larité de marche que si les machines à vapeur eussent été jumelées. » Si ce procéflé assure la sécurité du fonctionnement d'allcrnateurs accouplés en parallèle, il n'en nécessite pas moins la synchronisation préa- lable, par des procédés purement mécaniques, de tout alternateur cpie l'on veut brancher sur un réseau de distribution. Il y aurait donc intérêt à pou- voir employer comme génératrices, non plus des alternateurs, mais des machines d'induction susceptibles de s'accoupler entre elles sans cire assujetties à tourner synchtoniquement et dont la mise sur réseau pourrait se faire aussi simplement que celle des machines à cotnant continu. D'autre part, ces machines pourraient s'a.ssocier en série, comme en paral- lèle : leur emploi permettrait de résoudre industriellement le problème de la dislribulion d'énergie au moyen d'un courant alternatif simple, d'inten- tensité constante, circulant dans un circuit en forme de boucle. » Pour que des machines d'induction puissent être utilisées comme génératrices, il faut qu'étant adjointes à un alternateur à yoltage constant ou à intensité constante, elles soient ca|)ables de concourir avec lui, non (8,5) seulement à la production des courants ou forces électromotrices wattés, mais aussi à celle des courants ou forces électromotrices dé\vattés, demandés par le service du réseau. Or une machine d'induction, à circuits induits fermés sur eux-mêmes, ne peut produire que des courants ou forces électromotrices wattés : elle absorbe, au contraire, des courants déwattés ou dévelop[)e des forces contre-électromotrices déwattées. » Il faudrait aussi pouvoir leur donner des entrefers aussi grands qu'aux alternateurs, sans que les fuites magnétiques diminuassent la grandeur maximum du couple électro-magnétique d'une machine de dimensions déterminées. * » La théorie démonlre que, pour oblenir ces résultais, il suffit de diminuer artifi- ciellement le coefficient de self-induction des circuits induits des machines d induc- tion. » On peut y arriver en fermant ces circuits induits sur des condensateurs électroly- tiques. La fréquence des courants alternatifs qui les traversent étant celle dite du glissement, toujours très faible et pratiquement comprise entre i et 2, nous avons constaté que, pour avoir une différence de potentiels efficace de : volt entre les bornes de chaque élément, il suffisait de donner à la densité du courant, à travers l'électro- lyte, une valeur égale à celle des courants normaux de décharge des accumulateurs. Dans ces conditions, ces appareils ont un bon rendement. La faiblesse de la fréquence rendant très petit le travail apparent qu'ils doivent fournir, l'importance relative de la batterie de condensateurs qui doit accompagner une machine d'induction est elle- même très petite. » On peut y arriver aussi en adaptant à une machine d'induction l'excitatrice que nous allons décrire. » La fig. I représente une dynamo dont l'armature AA est constituée par un anneau Paccinotti muni de son collecteur CC, sur lequel s'appuient deux balais dia- métralement opposés x3. La ligne xy est un diamètre passant par les points de contact des balais. » L'inducteur II est constitué par un deuxième anneau Paccinotti à denture interne, concentrique au premier. Il est muni de deux enroulements représentés schématique- ment sur \si fig. i, le premier par des traits continus, le second par des traits inter- rompus. Un courant lancé dans le premier enroulement développera un flux dirigé sui\'ant la ligne xy. Un courant lancé dans le second enroulement développera un flux dont la direction sera perpendiculaire à la direction xy. L'excitatrice se composera de deux machines semblables montées sur un même axe (voir fig. 2) et qu'une poulie permettra de faire tourner aussi vile que l'on voudra. » La machine d'induclion devra avoir deux circuits induits. Ils seront reliés avec ceux de l'excitatrice, comme il est représenté sur la fig. 3. » Désignons par ii=z a sin2-y.l et ù=^ acos2T:oLt les intensités des courants issus des circuits S et G. Le courant d'intensité «',, en traversant le circuit J, développera ( «i6 ) une force magnétisante qui devra être égale et de signe contraire à celle qu'il déve- loppera en traversant Tainiature A. Les choses se passeront comme si le coefficient de self-iuducliou ajjparenl de cette armature était nul. Mais le circuit I était traversé par le courant d'intensité i.,^ a cù&2r.7.t, la force éleclromolrice produite par la rotation de l'armature A sera égale, en désignant par K un coefficient dépendant de sa vitesse et de ses dimensions à Ka cos2-ott. On ]ieut disposer, à volonté, de la grandeur et du signe de ce coefficient, et, par suite, faire en sorte que cette force électromo- Irice soit en avance d'un quart de période par rapport à l'intensité /,, comme si elle était développée par l'action d'un condensateur. » L'influence des variations de flux sur la coramulation sera très ])Ctitc, à cause de ( 8i7 ) la faiblesse de leur fréquence. Il suffira de diviser beaucoup le collecteur et de relier ses louches aux diverses sections de l'anneau par des fils de connexion résistants, pour n'avoir à redouter la production d'aucune étincelle aux balais. » Le travail apparent qu'aura à fournir cette excitatrice étant rendu très petit par Fis. 3. S et C, Circuits induits de la macliine d'induction. A et A', Les deux armatures de l'excitatrice. ap et a'p', Leurs balais. J et J', Les circuits inducteurs des dynamos de l'ex- citatrice, développant des flux dirigés sui- vant les lignes xy. I l'i I', Les circuits inducteurs de ces dynamos, dé- veloppant des llux dirigés suivant des di- rections perpendiculaires aux lignes xy, la faiblesse de la fréquence des courants induits, ses dimensions relatives par rapport à celles de la macliine d'induction qu'elle accompagnera seront les dimensions d'une excitatrice ordinaire par rap|)ort à celles de l'alternateur qu'elle excite. » Emploi des machines d'induction comme réceptrices. — Les mêmes pro- cédés s'appliquent et permettent de réaliser des motein-s asynchrones ayant d'aussi grands entrefers que les moteurs synchrones et, comme eux, lin cos(p aussi voisin que l'on veut de l'unité ou négatif. » A Bourganeuf, nous avons fermé sur des bacs électroly tiques les cir- cuits induits d'un moteur asynchrone à courants triphasés, à basse tension de 120'^'"'. L'introduction des bacs a permis de faire tomber de iioo à 800 ampères l'intensité dans chacun des courants inducteurs, toutes choses égales d'ailleurs. Le cosç du moteur était alors pratiquement égal à i. » CHIMIE ORGANIQUE. — Caractériscition du sucre de l'urine des diabétiques. Note de M. Le Goff, présentée par M. Armand Gautier. « De nombreux auteurs ont étudié le sucre de l'urine diabétique et ont cru pouvoir l'identifier avec le glucose d; cej)enilant, tout récemment ( «'8 ) encore, certains médecins lui ont attril)iié dos propriétés tontes pnrtirn- lières et n'ont pas voulu complètement admettre cette identité {Bulletins et Mémoires de la Société mé./icale des liùpilaux de Paris, n" 6; 1898). Aussi nous a-l-ilparu intéressant de reprendre cette question. Nous étions poussé dans cette étude par le désir à la fois de savoir à quel isomère du jjlucose il fallait rapporter le sucre des urines, et aussi de rechercher le rôle que peut jouer ce sucre dans la production des réactions colorées des globules routes du sang des diabétiques. Nous avons en effet montré que les hé- maties des diabétiques se colorent par les couleurs d'aniline basiques, tandis que celles du sang normal se colorent par les couleurs acides. » Nous avons d'abord extrait des urines diabétiques le glucose pur. La méthode classique consiste à précipiter les sels et les matières colorantes de l'urine par le sous-acélate de plomb, à éliminer l'excès de plomb par \P S, à concentrer dans le vide jusqu'à consistance sirupeuse, à reprendre et à faire cristalliser dans l'alcool. Ce procédé ne nous paraît pas à l'abri de toute critique. Voici donc celui que nous avons employé : » Quatre litres d'urine de M. G., diabétique acroiiiégalique du service du D'-P. Marie à riIo>pice de Bicètre, soûl filtrés, puis évaporés dans le vide jusqu'à consistance sirupeuse. Le sirop abandonné dans un lieu frais se prend en masse cristalline au bout d'une quinzaine de jours. Les cristaux seul broyés et lavés à l'alcool à 90° froid qui enlève l'urée, les principes colorants et exlraclifs et la plus grande partie des chlorures. Ils sont ensuite dissous dans l'alcool à gS" bouillant; la solution (llirée sur du noir animal exempt de chlorures et de phosphates est soumise à la cristallisa- lion dans le vide. Le glucose se dépose le premier lentement en cristaux fins et bril- lants; on enlève les eaux-mères et l'on redissoul dans l'alcool à go" les cristaux formés. Rn répétant plusieurs fois celle opération, on obtient du glucose chimiquement pur. » Si, au lieu d'enlever le liquide qui baigne les cristaux ci-dessus, on laisse éva- porer à sec, on obtient en même temps des cristaux de glucose-chlorure de sodium ; (•eux-ci sont trapus, volumineux et se distinguent nettement des cristaux de glucose dont on les sépare en les enlevant au inovon d'une pince. Ce procédé nous a donné des résultats moins salisfaisanls que le précédent. » Les cristaux que nous avons obtenus ont pour formulée" H' -O'-f-H-O, après évaporation à l'air de tout l'alcool'; examinés au microscope, ils affectent la fornic de prismes dont la base serait rectangulaire. Ils fon- dent un peu au-dessous de 100° à la température ordinaire; au bout d'un certain temps, ils perdent la |)lus grande partie de leur eau de cristal- lisation et se transforment en glucose anhydre. M Le glucose que nous avons obtenu fermente sous l'influence de la levure de bière, il réduit la liqueur de Febling. Il est dextrogyre : ( «'9 ) (a)i, = 49°»46 pour CH'-O" + iH^O, formule du corps tel que nous l'avons pris pour le dissoudre. » Une solution aqueuse étendue, traitée par la phénylhydrazine dissoute dans l'acide acétique, donne une osazone qui crisbiUise en fines aiguilles jaunes fondant à 23o° ('). Cette réaction si importante ne permet cepen- dant pas de dire à quel isomère du glucose on a affaire puisque théorique- ment plusieurs de ces sucres fournissent la même osazone. » Pour établir d'une façon irréfutable quel est celui des seize isomères du glucose qui doit être considéré comme identique au sucre de l'urine, il est nécessaire de préparer l'acide gluconique correspondant. Les sels des acides provenant de l'oxydation des isomères du glucose ont été étudiés avec soin. Notre gluconate de calcium en solution à 5 pour loo avait pour pouvoir rotatoire spécifique (..)„= + 6-53'. » Le gluconate de calcium pur accuse (x), =.4-60 13'. » Nous pouvons donc dire d'après l'ensemble de ces constatations que le sucre de l'urine est bien le glucose d. » L'existence de ce sucre dans les urines diabétiques et dans le sang est probablement le cas le plus général ; cependant, dans ces dernières années, on a publié des observations de pentosurie, lévulosurie, lactosurie, et nous-même avons eu occasion d'étudier une urine qui présentait cer- taines réactions nous permettant d'affirmer qu'elle renfermait du lévulose. En réalité, le phénomène de l'élimination des hydrates de carbone est très complexe et nous avons l'intention de poursuivre nos recherches dans cette voie. La détermination de la nature exacte de sucre qui, en chaque cas, passe dans les urines est, en effet, d'une importance capitale pour le médecin qui doit instituer le régirlie alimentaire du malade (■). » (') D'après M. G. Bertrand, rosazoïie du glucose d, proveiianl de riijdratatioii de l'amidon, fond à 280" (ce point de fusion est jjris au moyen du bloc Maquenne) et non à 2o4°-2o5°, comme l'avait indiqué E. Fischer, (^) Nous adressons nos remerciraeiits à M. G. Bertrand qui a l)ieu voulu nous as- surer son concours et nous aider de sa haute compétence dans la détermination des points de fusion et des pouvoirs rotatoires ci-dessus mentionnés. C. K., 1898, 3' Semestre. ( P. CXXVII, N" 21.) lOQ ( 820 ) CHIMIE AGRICOLE. — Utilisation, par les plantes, de l'avide phosplinrique dissous dans tes eaux du sol. Noie de M. Tu. SciiLtEsiNu fils, présentée par M. Duclaux. « On estime d'ordinaire que l'acide phosphorique contenu dans les so- lutions imprégnant le sol (sauf peut-être le cas d'un sol ayant reçu récem- ment une addition de superphos|)hate) ne saurait être, vu sa pro])ortion toujours minime, que d'une utilité à très peu près négligeable pour la végé- tation. J'ai été conduit à penser au contraire que, malgré sa rareté, il devait être pris en sérieuse considération comme source du phosjjhore des plantes. » Cette rareté, en elïet, n'est qu'une apparence, parce que l'acide plios- phorique, ainsi que je l'ai monlré (Comptes rendus, aS juillet et 8 août i8q8), peut se renouveler dans les solutions du sol, à mesure que les racines l'y font disparaître. Le renouvellement résulte d'un équilibre (pii tend sans cesse à s'établir entre l'eau et les phosphates infiniment peu solubli's du sol. Il s'eflectue avec une assez grande activité (dans une terre qu'on agite doucement avec de l'eau, il s'achève, on l'a vu, en quelques heures); de telle sorte que, au cours d'une saison de végétation, il est capable de fournir aux jjlantes une bonne jiart île l'acide phosjihoriquc qu'elles absorbent. » Il convenait de pousser plus loin la démonstration et de prouver que, non seulement les dissolutions du sol peuvent offrir aux plantes une impor- tante quantité d'acide pliosphorique, mais encore que les plantes peuvent réellement s'alimenter, exclusivement ou en majeiu'e partie, d'acide j)hos- phorique présenté à l'état de dissolution et aux doses infimes qui se ren- contrent dans les eaux du sol. Je viens d'obtenir cette preuve. Bien que l'on ait beaucoup expérimenté sur l'utilisation de l'acide pliosphorique par les plantes, je ne sache pas qu'on l'ait fait dans les conditions que je vais indiquer. » J'ai cultivé des maïs, des sarrasins, des haricots et du blé sur des sols constitues par du grès, stériles en eux-mêmes, mais arrosés avec des solutions luilrilives où l'acide phosphorique, donné à l'état soluble, variait de o"'e à 2'"6 par litre. » Les liquides d'arrosage étaient préparés avec de l'eau de N'anne, qui renfermait naturellement toute la chaux nécessaire et qu'on additionnait d'azotate de potassium, de sulfate de magnésium et de proportions variables de phosphate bipotassique; les liqueurs ainsi obtenues restaient limpides. Chaque sol rece\ail par jour lo''' de disso- lution, qui s'écoulaient en dix heures environ, et qui, au movoii de dispositifs spéciaux, p2 0' dans tn <0 TS {« n> / \ / i -x^'i.o-, o^s.oi ' * ' ( après le 9 août i™s,o7 | ' ^ ^ m» Dig uig 20 juin-4 juillet o,65 ' )76 0)74 5 juillet- ig juillet 0,20 ''99 o,3o 20 juillet-3 août 0,22 1,00 0,18 4 août- 19 août o, i3 0,21 0,08 20 aoùt-5 septembre o, 10 0,06 0,06 6 seplembre-22 septembre 0,o5 o,o4 o,o3 23 septembre-7 octobre.' o,o4 o,o3 0,02 8 octobre-25 octobre o,o3 o,o3 o,o3 Hauteur au-dessus du sol 2™, 16 et 2™, 42 3™, 10 el 3™, 02 i™, 73 et i™, 52 Poids après dessiccation à 4o".. i52S'' 621e'" 53s'' P^O^ total dans les plantes 490"'" iSôS"? go^e / 2 plantes venant bien, 2 belles plantes 2 plantes ché- _. , , , 1 mais d'un développement portant chacune tives et peu dé- bignalement des plantes { . , . . , , 1 incomplet, parce que 2 epis. veloppees. ( P^O'aétédonnétroptard. >) Plusieurs faits se dégagent des chiffres ci-dessus : » 1° Au début des expériences, la végétation étant très peu avancée, le sol seul a pu influer sensiblement sur la composition des liquides d'arro- sage. On voit que, alors, le grès, quoique très pauvre en acide phospho- rique (23™^, 5 par kilogramme), en a cédé quelque peu à l'eau de Vanne (expériences I et III), tandis que, au contraire, la liqueur à 2"^ d'acide phosphorique par litre a cédé au sol une petite proportion de son acide (expérience II). C'est là un exemple des équilibres dont j'ai parlé. » 2° Dès que la végétation s'est développée, les liqueurs ont été consi- dérablement appauvries. Dans l'expérience II, en particulier, on constate (') J'ai trouvé dans l'eau de Vanne ©""SjoGô deP^O' par litre, soit o'»s,07. ( 822 ) alors une très grande diminution de l'acide phosphoriquc dans les eaux d'égontlage. I/acidc disparu a été al)sorbo par les plantes, et, chose assez remarquable, elles ont clé jusqu'à en dépouiller les liquides presque abso- lument. Elles onl crû normalement, alleinl une taille élevée et donné ciia- cune deux épis. » 3° J'ai voulu avoir une preuve de plus de l'efficacité de l'acide phos- phoriquc offert à l'état de dissolution. Le 9 août, les j)lantes de I et IIT, fort en retard sur celles de II en raison du manque d'acide phospho- riquc, étaient de développement très médiocre, mais bien identiques entre elles. J'ai commencé à donner i™"^ d'acide phosphoriquc au lot ], le lot III continuant à en cire privé. Immédiatement, le premier a absorbé la presque totalité de l'iicide qui lui était présenté et, eu peu de temps, il a pris une avance très marquée sur l'autre; il a finalement fourni une récolte cinq fois et demie plus forte en poids. » 4° Des résultats analogues ont été obtenus avec les cultures autres que les mais. » En résumé, des sols de grès, stériles et inaptes par eux-mêmes à ali- menter convenablement des plantes en acide phosphoriquc, ont été arroses avec des liqueurs nutritives contenant cet acide à doses diverses. Sur ces sols, on a cultivé différentes plantes, qui ont dû prélever leur acide phos- |)horique à peu près exclusivement sur les dissolutions qu'on leur offrait. Sans addition d'acide phosphoriquc dans les dissolutions, les plantes sont restées misérables. En présence de dissolutions contenant des quantités d'aciile phosphoriquc de l'ordre de celles qui existent dans les terres arables, elles ont prospéré; avec des liqueurs à 2'"^ par litre, on a obtenu de fort beaux maïs, et, avec des liqueurs à o'"*',5 et i'"*'' seulement, des récoltes de blé correspondant à 10'''" et 18'''" à l'hectare. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Conclusions s^énérales sur les charbons lunniqacs cl les citaibons de purins. Note de M. C.-E" la loca- lisation des carbures éclairants sur les membranes gélosiques non humi- fiées. » 4. Les corps jaunes des charbons luiniiques sont fournis par les membranes végétales gélosiques et cellulosi([ues macérées mais non humi- fiées, par les corps résineux, par les fragments osseux. Ils peuvent pro- venir des parties les moins humifiées de la gelée fondamentale. Il peut s'y ajouter des corps jaunes inorganiques, venant du bitume et d'infdtrations tardives. » 5. Les bitumes qui sont intervenus dans les charbons humiques que j'ai analysés ne sont pas identiques entre eux. Celui du brown oilsliale est le moins coloré. Il est rouge brun, très pâle; il est craquelé. Celui des schistes de l'Allier est coloré en brun noir; il est contracté en réticulum dans les cavités où il est libre. Celui du schiste du Bois d'Asson a été par- ticulièrement figeable. Ces variations des bitumes imprégnants font prévoir des variations étendues dans les qualités des charbons dont ils ont pro- voqué la formation. Le charbon sera gras ou anthracitique, selon que le bitume imprégnant sera lui-même riche en hydrogène, à la manière des asphaltes, ou très riche en carbone, à la manière des perles anlhraciliques des fissures du calcaire de Visé. » 6. Dans ce milieu de gelée liumique se fossilisant en présence de bitumes, la conservation des corps organisés qui y sont accidentellement enfouis est parfaite. Les corps y ont été fixés dans leurs divers états d'al- tération et rendus imputrescibles, absolument comme dans les fixations que nous essayons de faire sur les matériaux qui doivent servir aux études histologiques des plantes actuelles. » 7. Les accumulations dégelée brune qui forment les charbons hu- miques impliquent, comme conditions géogéniques initiales, des eaux géné- ratrices brunes chargées /le matières humiques qu'elles laissent précipiter facilement dans des mares parfaitement tranquilles. Les seuls matériaux élastiques que j'y ai constatés sont les parcelles de mica des schistes de l'Al- lier. Pendant ces périodes si calmes, la surface des eaux brunes recevait des pluies de pollen venant de la végétation forestière voisine. Je n'ai pas constaté, dans les exemples analysés, la présence d'une végétation de fond. » 8. Le brown oilshale présente les charbons humiques dans leur fa- ciès macroscopique schisteux. Le charbon de Céara montre les charbons humiques peu minéralisés avec leur faciès de charbon. Le schiste du Bois ( «^5 ) d'Asson montre comment se fait la transition des charbons hiimiques aux charbons gélosiques et aux charbons polliniques. 1) 9. Il existe des charbons de purins. Les couches les plus riches des gi- sements de Buxière et de Saint-Hilaire peuvent servir de type à cette classe de charbons. » 10. Ils se sont formés dans des conditions géogéniques peu différentes de celles des charbons humiques. L'eau brune des mares anthracigènes où se précijîitait la gelée humique a été additionnée de matières sterco- raires dans toutes ses parties. La gelée brune fortement humifiée a acquis par cette addition une capacité de rétention du bitume plus grande. Elle est, par suite, fortement colorée en rouge brun et fortement contractée. Cet accroissement de capacité rétentrice de la gelée fondamentale pour le bitume suffit à différencier les charbons de purins des charbons humiques. Il y a des transitions entre ces deux classes de charbons. » 11. Les charbons de purins sont fortement chargés de coprolithes en- tiers et éparpillés. Ils contiennent de nombreuses écailles, tombées de ces coprolithes. Ils ont donné des schistes à Ostracodes toutes les fois que l'eau brune génératrice s'est diluée suffisamment par addition d'eaux ordinaires. Dans les régions qui correspondent à la plus grande concentration des eaux génératrices, on trouve un organisme spécial, le Zoogleites elaverensis . Même dans ces charbons de purins, on constate des faits très nets de fixation des corps organisés. Le Zoogleites a été fixé; il en est de même des bac- téries développées dans le mucus intestinal qui soude les bois alimentaires des coprolithes. )) 12. Les charbons humiques et les charbons de purins que j'ai étudiés sont des formations d'eau douce. Elles se présentent avec les mêmes ca- ractères essentiels des temps carbonifères, à l'époque oligocène. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la constitution des tourbes. Note de M. B. Renault, présentée par M. Van Tieghem. « l/étude de la constitution des tourbes offre certainement un grand intérêt, puisqu'elle [)ermet de suivre toutes les phases de transformation que les plantes subissent pour passer, sous nos yeux, de l'état de plantes fraîches à celui où elles constituent une tourbe parfaite. » Nous faisons connaître, dans cette Note, les premiers résultats obtenus ( 826 ) dans nos recherches snr la tourbière de Fragny, occupant à l'est d'Autun quelques hectares de superficie et placée à 5Go"' d'altitude. » Les plantes alimentant la tourbière et vivant à sa surface sont : des Sphaigncs, des Polytrics, des Droséras, quelques totifTes de Foii£;ères, de Joncs, de Carex, de Graminées diverses; des Violettes d'eau, quelques pieds isolés de Genévriers, de Bruyères; de Saules, plus rarement quelques pousses de Chênes et de Bouleaux. » La couche supérieure est formée par les débris souvent reconnaissables de quelques-unes des plantes que nous venons de citer; la teinte en est brun jaunâtre. » La couche inférieure est de couleur noire quand elle est humide, et brun foncé quand elle est sèche, plastique, grasse au toucher comme l'argile et tachant les doigts. » Elle diminue considérablement de volume en se desséchant et acquiert en même temps une ténacité assez grande pour qu'on en puisse faire des préparations obser- vables au microscope, sans qu'il y ait cependant de matière fondamentale soudant les débris, comme dans les Cannels et certains Liguiles. » Lorsqu'on la délaye dans l'eau, sans écrasement, on y reconnaît de très petits fragments de tissus divers, tels que : cuticule, épidémie, endoderme, liège, quelques vaisseaux appartenant à du bois de Bouleau, des cadres elliptiques isolés provenant de la désagrégation de ces mêmes vaisseaux, des spores de Fougères, des grains de pollen divers, entre autres d'Abiétinées, des conidies de Champignons, plusieurs espèces de Diatomées, etc., enfin une petite quantité d'éléments miiiérauK siliceux, apportés par les vents sous forme de poussières. » Ce qui frappe, c'est la ténuité de ces débris, formés des éléments les plus résis- tants des végétaux qui, étant restés en place, n'ont eu à subir aucune trituration de la part de corps durs. La propriété que possèdent certaines Bactériacées de dissoudre les membranes moyennes des cellides pourrait donner l'explication de cette division ('). » Les gros fragments de plantes, tiges ou racines, ont résisté j)lus longtemps à la destruction et l'on rencontre, par exemple, des racines de Bouleau à une assez grande dislance de la surface, dans un étal d'altération très avancé, il est vrai, mais ayant encore une structure rcconnaissable. Près de la surface, les fragments de racine montrent souvent, dans les rayons cellulaires et les cellules de parenchyme, de nom- breux grains d'amidon polyédriques, mesurant yf- à lot"-, agissant sur la lumière et séparés les uns des autres par un réseau proto])lasmique. Leur altération commence par la perte de la propriété d'agir sur la lumière, propriété qui persiste pour les parois des cellules qui les renferment. Les grains se dissolvent ensuite et il ne reste de visible que les mailles du réseau protoplasmique prenant une teinte jaune orangé; bientôt les mailles se déchirent, et la substance qui les forme vient tapisser l'intérieur des cel- lules, ou se réunit en gloI)ules de tailles très inégales, de formes variées, pleins ou (') L'état de di\ision des fragments de végétaux rencontrés dans la houille pourrait avoir la même origine. ( 827 ) creusés de vacuoles plus ou moins nombreuses, prenant une forme polyédrique quand elles se pressent mutuellement. Celte modification colorée du protoplasma, due sans doute à une action bactérienne, est insoluble dans l'eau, l'alcool, la benzine, etc.; elle résiste également aux liqueurs acides ou alcalines étendues. On la retrouve dans les bois profondément altérés et quelquefois à l'état de liberté dans la tourbe noire. Il Le bois en décomposition est sillonné de nombreux filaments de Champignons saprophytes, colorés souvent en jaune brun, et mesurant en diamètre les uns ^V- à 5V-, les autres seulement i^,5; ces filaments sont quelquefois entourés de nombreux. Micro- coques. M Les parois des cellules et des vaisseaux altérés n'agissent pas sur la lumière pola- risée et ne se teii^nent plus par le cliloro-iodure de zinc, mais elles portent à la face interne les traces nombreuses de Microcoques; beaucoup de ces microrganismes sont encore adhérents et mesurent o!^,5 environ; la plupart sont immobiles; toutefois nous en avons rencontré, même après deux mois, animés de mouvement à l'intérieur des fragments de bois. » Ils sont ordinairement par groupes plus ou moins nombreux, nichés dans une sorte de pulpe molle, épaisse de i!^ environ, et tapissant la face interne des parois. Leurs mouvements semblent se réduire à des dilatations, en divers sens, de leur membrane; on dislingue une sorte de remous obscur, du côté où le mouvement s'ef- fectue; quand ils sont près d'une paroi verticale d'une cellule, ils paraissent pénétrer dans la couche pulpeuse (pour en sortir ensuite) à une profondeur presque égale à leur diamètre; celui-ci est d'environ et"-, 9, supérieur à celui des Microcoques immo- biles; mais celte dinrérence provient sans doute de la difficulté de mesurer une sphère qui se déforme assez rapidement, et aussi d'un phénomène de contraction que le Mi- crocoque peut éprouver quand il devient immobile ou qu'il meurt. Si l'on place le microscope de façon que la surface de la couche pulpeuse seule soit au point, les Microcoques ne sont plus visibles, on ne perçoit que les ondulations produites par leurs mouvements. » Conclusions. — 1" La tourbe noire que nous avons étudiée est formée de débris microscopiques de végétaux, provenant des tissus les plus ré- sistants, tels que cuticules, lièges, spores, grains de pollen, cadres épaissis cloisonnant les vaisseaux, etc., les autres tissus ayant en géneVal disparu sous des influences diverses, entre autres l'action microbienne. » 11° Entre les éléments de celte sorte de boue végélale, on ne re- marque pas, comme cela se voit dans beaucoup de lignites, de matière fondamentale qui les pénètre et les réunit. Composée de principes ulmi- ques, cette matière est enlevée à mesure qu'elle se forme et produit les (.aux brunes qui s'écoulent souvent des tourbières. )> 3" L'état de division des débris organiques pourrait être considéré comme le résultat d'un travail microbien, remarque qui s'appliquerait ég;:- lement à beaucoup de houilles présentant le même aspect de division. C. R..i8(jH, 1' Semestre. (T. CXXVIl, N"21.) HO ( 828 ) » 4" '^--es bois trouvés dans les tourbières montrent, rie haut en bas, une altération de plus en plus profonde; leur tissu est souvent parcouru par des myccliiims de Champignons microscopiques; ils contiennent des modi- fications curieuses du protoplasma; enfin, ils montrent de nombreux Microcoques, dont quelques-uns restent mobiles longtemps après leur sortie de la tourbière. » ZOOLOGIE. — Production artificielle des perles chez les Haliotis. Note de M. Louis Bouta.v, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « I/Huître perlière (Mcléagrinc) n'est pas le seul Mollusque qui soit capable de donner des perles fines. On sait rpie d'autres Acéphales peuvent également en contenir à l'état naturel et que, depuis longtemps déjà, des essais ont été tentés pour en faire produire artificiellement par les coquilles d'eau douce. M Je me suis demandé s'il ne serait pas possible de faire naître artificiel- lement des perles dans les coquilles marines et en particulier dans celles des Gastéropodes. Beaucoup de ces animaux présentent une nacre très irisée, qui paraît susceptible, en s'orienlaut eu couches circulaires, de fournir l'orient cherché. » Dans les Gastéropodes que j'ai mis en expérience, j'ai été amené à choisir Vllolinlis. Ce Mollusque est abondant dans les fonds rocheux de la Manche; il atteint une taille considérable; sa coquille est revêtue, dans l'intérieur, d'une couche nacrée très brillante; dep'us, il se prèle très bien à l'expcrimenlatioii. IMacc dans les grands bacs du laboratoire de Roscoff, où ces recherches ont clé faites, il s'acclimate lacilemenl et, pourvu cpi'on lui fournisse de l'eau bien aérée en quantité suffisante, on n'a |>as k se préoccuper de son alimentation ('). » Contrairement à la plupart des animaux marins, l'/Za/ib//* peut résister à des opérations très sévères. » C'est ainsi, par exemple, que, pour élutlier la formation de la nacre, j'ai été amené à enlever complètement la coquille sur un certain nombre d'échantillons. Quelques (') Ces conditions se trouvent réalisées dans le laboratoire fondé en Bretagne par M. de Lacaze-Duthiers, grâce à la présence d'une grande cuve qui permet de faire arriver Teau de mer sous pression dans les aquariums : c'est là que ces expériences ont été faites. ( 829 ) sujets ont résisté et se sont promplement rétablis, malgré la gravité du traumatisme que je leur avais fait subir. Actuellement, plus d'une demi-douzaine, admirablement soignt's par le gardien de la station, sont encore pai-faitemenl vivants, et cependant l'ablation de la coquille remonte au mois de mars dernier. Ces étonnantes bêtes ne paraissent pas avoir beaucoup soufTerl de celle niuiiiation; elles ont sécrété déjà toute une série de coquilles, sans pouvoir arriver à en constituer une définitive. Ces coquilles, de nouvelle formation, n'ont probablement pas de point d'attache suffisant sur les muscles contusionnés, et, lorsque l'animal se contracte, elles se détachent avec une rare facilité. » Celle expérience préliminaire m'a montré que le périostraciim n'est pas une sécrétion parliculière du bord du manteau et que, chez l'adulte, toutes les glandes de la surface du manteau peuvent donner liun à la même production. Je suis arrivé à celte conclusion, que le périoslracum n'est autre chose que lit sécrétion des glandes au contact du milieu extérieur, et la nacre, la même sécrétion à l'abri de la coquille. » De là à m'occuper de la production artificielle des perles, il n'y avait qu'un pas. » J'ai commencé assez timidement l'expérience de la production artifi- cielle des perles, au mois d'octobre de l'année dernière, en insérant dans l'inlérieur du manteau, et entre le manteau et la coquille, une série d'ai- guilles de nacre que je faisais |)énétrer à l'aide de pinces. » Au mois de mars dernier, j'ai coiistalé que les aiguilles insérées dans le manteau ne paraissaient avoir produit aucun effet, et que ces corps étrangers introduits dans les tissus n'avaient amené aucune formation par- ticulière. » Il n'en est pas de même des fragments de nacre placés entre la coquille et le manteau. Ceux-ci s'étaient soudés à la coquille et étaient recouverts d'une belle couche irisée. Encouragé par ce premier résultat, qui me prou- vait qu'on pouvait obtenir une abondante sécrétion de la nacre chez l'/Ta- liotis en interposant des corps étrangers entre la coquille et le manteau, j'ai fait plus en grand ces expériences, pendant le courant de Télé et du printemps derniers (mars-octobre 1898). » Avec l'aide de Marty, le dévoué gardien du laboratoire, qui m'a été d'un grand secours dans le travail opératoire, j'ai mis en train trois séries d'expériences, dans le courant de mars, avril et juin. )) Première expérience. — Soixante Haliotis ont été trépanées au niveau du tor- tillon, de manière à enlever un fragment de coquille de 6""" à 7""' de diamètre. Par cet orifice, j'ai fait pénétrer une perle de nacre, de manière à refouler le manteau et à interposer la perle entre le manteau et la coquille; l'orifice a été ensuite obstrué à ( 83o ) l'aide de ciment faisant de suite prise rapide dans l'eau. L'expérience a eu lieu en mars. » Deuxième expérience. — Une cinquantaine à'Haliotis ont été opérés du 22 au 26 avril. J"ai introduit dans l'intérieur de la cavilé biancliiale une perle que j'ai fixée à l'aide d'un crin de Florence, en faisant pénétrer le criu par les orifices qui existent naturellement dans la cavité branchiale. » Troisième expérience. — Dans le moi•^ de juin, j'ai opéré une série de quarante Haliolis en perçant sur le côté droit de la coquille deux orifices, au niveau du muscle coquillier, et j'ai introduit ensuite une perle de nacre au niveau des deux orifices qui me servaient de point d'attache, en procédant comme précédemment. » Voici les principaux résultais obtenus : » Toules les Haliotis ont sccroté de la nacre au niveau des corps étran- gers introduits et, dans plusieurs coquilles, ont moidé, à la surface des perles de nacre, de véritables perles fuies, dont je soumets quelques échan- tillons à l'Académie. » Les premières perles obtenues ne sont pas suffisamment détachées de la coquille et présentent une base de soudure trop large avec cette der- nière; le défaut a été en partie corrigé dans les expériences ultérieures, et sur les échantillons récents, on peut constater que la partie de la perle la plus ra|)prochée de la coquille est d'abord englol)ée par la couche nacrée. » Il faut remarquer cependant que les perles ainsi obtenues artificielle- ment, si elles ont sensiblement la même constitution chunique que les perles naturelles, ne sont orientées en couches circulaires qu'à la péri- phérie, ce qui leur donne l'orient cherché, mais renferment dans leur intérieur un gros noyau de nacre dont l'orienlation des couches est néces- sairement dillérente de celles de la périphérie. On ne saurait cependant prétendre que ce sont là des perles fausses, [)uisque les perles naturelles contiennent, également, un noyau de grosseur indéterminé. » BIOLOGIE. — Sur une méthode de coloration du protoplasma par les pigments bactériens. Note de M. L. 3Iatrucuot (') présentée par M. Gaston Bon- nier. « Malgré les nombreux travaux qui, depuis vingt ans, ont eu pour objet l'étude des Bactéries chromogènes, nul expérimentateur, à ma connais- (') Travail fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, diiigé par M. Gaston Bonnier. ( 83i ) sance, n'a cherché à étudier l'action des pigments bactériens en nature sur le protoplasma d'autres organismes vivants. Il est cependant possible d'obtenir, dans cette voie, des résultats intéressants, et c'est l'un de ces résultats queje voudrais signaler aujourd'hui. M En faisant végéter simultanément, sur un même milieu, une Bactérie chromogène à pigment violet et un Champignon filamenteux, on peut ob- tenir une imprégnation du protoplasma du Champignon par le pigment; comme la matière colorante est élective et ne se fixe que sur une partie du protoplasma, cette technique, théoriquement très simple, constitue une véritable méthode de coloration permettant de révéler, tout au moins par- tiellement, la structure du protoplasma vivant. » C'est par ce procédé qu'ont été observés tous les détails de structure du protoplasma fondamental d'une espèce de Morliere/ta, détails que j'ai déjà fait connaître à l'Académie ('). Dans ce cas, le pigment violet de la Bactérie se fixe uniquement sur l'enchyléma ou protoplasma granuleux du mycélium immergé : on voit apparaître, dans la masse du cyloplasma, un certain nombre de cordons d'un violet franc, noyés au milieu d'une masse liyaloplasmique indifférente au réactif colorant. Ces cordons, qui, à l'état vivant, sont seuls le siège des courants protoplasmi[ues, ne sont continus que dans les parties moyennement jeunes du mycélium; dans les parties plus âgées, ils se fragmentent par un processus que j'ai décrit, et ils finissent par se réduire à des granules de taille variable fixés à la paroi du filament. J'ajoute enfin que, dans aucun cas, la membrane du Champignon ne se co- lore par l'action du pigment. » On peut se demander si celle dift'érencialion du cytoplasma en deux parlies dis- llncles n'esl pas quelque chose d'artificiel, dû à l'action même du réactif. Il n'en est rien : la structure mise en évidence par le réactif colorant préexiste à son action. J'ai déjà signalé, en effet, dans ma première Note à l'Académie relativement à ce sujet, une observation très précise faite par moi sur l'écoulemenl de gouttelettes huileuses dans le proloplasma vivant, et j'en ai conclu à l'existence de cordons canaliculaires à ( ) L. Matruchot, Sur la structure du protoplasma fondamental dans une es- pèce de Mortierella (Comptes rendus, t. CXXIII, p. i32i). — Sur la structure et l'évolution du protoplasma des Mucorinécs {Comptes rendus, t. CXXVI, p. i363). Depuis la publication de celle dernière Note, mes expériences n'ont pas toujours con- firmé l'interprétation des faits relatifs à quelques Mucorinées. Mes observations n'ont donc pas peut-être, pour toute la famille des Mucoiinées, la généialité queje leur avais attribuée. Mais, pour le genre Mortierella en particulier, dont j'ai pu depuis lors étu- dier deux autres espèces, mes observations et mes conclusions subsistent en entier. ( 833 ) l'état vivant. Je puis ajouter cinjonrd'Iiui que la fixation du pip;menl bactérien sur toute une portion de mvrélium y fait a]>paraîli'e des stiuctures difTrrentes, qui déri- vent visiblement les unes des autres et qui ne sont pour ainsi dire que des stades d'évolution d'un même proloplasma à divers âjjes. Si la structure observée était due à l'aclion du réaclif sur un piotoplasma bomogène, la constitution morphologique ainsi mise en évidence devrait être la même sur toute la longueur du filament. Puisqu'il n'en est rien, c'est qu'avant l'action du pigment le protoplasma n'était pas le même aux divers points; c'est donc qu'il évolue dans sa forme interne, et la structure observée est précisément l'image de cette forme interne rendue apparente à nos yeux. Et puisque, d'une part à l'état vivant, d'autre part après coloration par le pigment, les cordons d'encliyléma semblent garder même contour, c'est que la tech- nique employée ne déforme que très peu, ou même pas du tout, la siruclure fonda- mentale du protoplasma. » La Tînclérie ;i pigment violet qui a servi à mes expériences est un Ba- cille allongé dont les éléments ont normalement l\^-5^' de longueur stir i''' de largeur. Je l'ai isolé de l'eau de Seine, et, malgré ses dimensions cnnsi- déial)les, je le crois voisin du Bacilliis violaceus. Il se cultive avec facilité sur divers milieux, mais perd très rapidement son pouvoir cliromogène. )' Le |)igiiient sccrélé par ce Bacille est e\|)ulsé au «lehors de la cellule à travers sa membrane; il s'accumule à la surface de la zooglée, surtout dans les sillons et les méandres qu'elle forme; et c'est là que le mycélium du Champignon, prenant contact avec la matière colorante, l'absorbe et la fixe sur son protoplasma. » 11 est à remarquer, à ce propos, que l'affinité, que je constate ici, des pigments bactériens pour le proloplasma, complète l'analcgie remarquable qu'on a déjà signalée entre ces principes coloranls et les couleurs d'aniline, analogie qu'on fondait, jusqu'alors, surtout sur les réactions chimiques et le propriétés optiques. » La méthode de recherches que je viens d'exposer et qui m'a donné des résultais si curieux par l'association d'une Bactérie violette et d'un champignon du genre Morlierella, semble devoir être féconde, car elle est susceptible, ainsi qu'on le volt aisément, d'une double extension : » D'une part, on peut faire agir l'agent chromogène sur tel ou tel orga- nisme choisi à volonté (' ). (') On conçoit même la possibilité d'étudier par ce procédé la structure du proto- plasma chez divers animaux inférieurs (Protozoaires, etc.) et même chez les animaux supérieurs ( leucocytes teinlés par le pigment du Tiacillus pyocyaneus). Il ne semble pas que l'attention des bactériologistes ait été attirée de ce côté. j ( 833 ) » D'autre part, on peut faire varier l'organisme chromogène et étudier ainsi tout une gamme de pigments dont l'origine et les propriétés ne sont pas les mêmes, et dont le mode de fixation sur le protoplasma doit vrai- semblablement conduire à des résultats intéressants. » Je veux aujourd'hui donner un premier exemple de la généralité de la méthode. » En cultivant simultanément, sur un même milieu, la Bactérie violette décrite plus haut et un long Bacille filamenteux incolore, j'ai constaté sur celui-ci une localisation très nette de la matière colorante. La membrane du bacille, ainsi qy'une partie du protoplasma, reste incolore; le pigment ne se fixe que sur un cordon plasmatique légèrement granuleux, qui n'est pas sans offrir quelque analogie avec les cordons d'enclivléma des Mor- tierella. Ce cordon unique n'occupe pas l'axe du filament bactérien; il est enroulé en tire-bouchon, et ses tours de spire, voisins de la paroi du fila- ment, ménagent, par conséquent, une partie centrale non colorée. La forme de ce cordon est régulièrement hélicoïdale, et le pas de l'hélice se trouvant être sensiblement égal à son diamètre, le profil de ce cordon rap- pelle assez exactement celui d'un escalier à marches aussi hautes que larges. )) Je considère ce cordon spirale comme étant l'homologue du corps central dé\à. décrit chez diverses Bactéries (Biitschli, Mitrophanow, etc.); mais il a ici une forme plus dillérenciée, un contour mieux défini et |)lus régulier; il est moins déformé peut-être, grâce au réactif très particulier qui m'a servi à le mettre en évidence. » En résumé, les pigments sécrétés par certaines Bactéries sont suscep- tibles de se fixer sur le protoplasma des celUdes d'autres organismes. En faisant végéter, sur un même milieu, une Bactérie chromogéne avec un Champignon filamenteux ou avec une Bactérie incolore, on peut arrivera mettre partiellement en évidence, chez ceux-ci, la structure du protoplasma fondamental. « En particulier, ce procédé de coloration, dont je me réserve d'étendre l'application, m'a déjà fourni des documents sur la structure protoplasmique de plusieurs Mucorinées (^Morlierelia) et m'a permis d'apercevoir, d'une façon plus nette qu'on ne l'avait fait jusqu'ici, le corps central de certaines Bactéries. » ( 834 ) GÉOLOGIE. - Sur les phosphates nnirs des Pyrénées. Noie deM. David Levât, présentée par M. Halon tle la Goupillière. «. J'ai été appelé à visiter, dans les premiers jours du mois de mai 1898, un gisement de phosphate situé à Sa*"" au sud d'Oloron (Basses-Pyrénées). L'aspect carnctérisliqiie de la matière, qui ressemble à de l'anthracite impur, son mode particiiliet- de gisement, à la limite du terrain dévonien et delà formation houillère pyrénéenne, m'engagèrent à étudier de plus près la question et à porter mes reclierclies sur l'ensemble de la formation dévonienne du versant français de la chaîne des Pyrénées. » J'ai été assez heureux pour pouvoir, à la suite de mes éludes sur le terrain, retrouver ces phosphates sur un grand nombre de points, en dehors des Basses-Pyrénées, notamment dans l'Ariège, la Haute-Garonne et même dans l'Aude et le Tarn. Je suis donc en mesure de faire connaître, au moins dans ses lignes principales, cette nouvelle source de phosphates (r.inçais, tle fixer son niveau géologique et de donner une idée de son importance au point de vue agricole. » Nature des gisements. — J'ai reconnu d'abord que ces gisements ne constituent ni des poches, connue les phosphates de la Somme, ni des amas |)lus ou moins filoniens comme les phosphoritos du Querry, mais bien une couche régulière et puissante, située à un niveau géologique si bien déterminé que j'ai pu le suivre sur toute la longueur des Pyrénées, en le recoupant dans les vallées d'Accous, de Lescun, des Eaux-Bonnes, de Luchon, du Salât, de l'Ariège, aux environs de Prades; puis, remontant vers le nord, dans les Corbières et jusque dans la Montagne-Noire aux environs de Cannes; nul doute qu'il ne se prolonge dans l'Hérault, où l'horizon classique à Graptolites et à Cardiola interrupta a été si bien décrit par IMM. de Rouville et Viguier dans liMirs publications récentes. » Sans entrer dans le détail de mes reconnaissances sur le terrain, je nie bornerai à dire ici que ces phosphates se trouvent invariablement situés au contact du calcaire dévonien supérieur, la Griotte des Pyrénées, avec les schistes sus-jacents, attribués soit au l'crmien, soit au Carbonifère, soit même, d'après les travaux de INI. Seunes, au Dinantien. M La composition du niveau phosphaté est sujette à des variations con- sidérables. La continuité de la couche, au point de vue pureniient géolo- gique, est désormais un fait acquis et indiscutable, mais sa valeur indus- r 835 ) trielle est, au contraire, très variable et dépend essentiellement de la proximité des voies de communication, élément primordial pour l'utilisation de matières ayant une valeur intrinsèque aussi faible que celle des phos- phates. » Nature des phosphates. — Les phosphates des Pyrénées se présentent sous un aspect tout à fait comparable à celui de l'anthracite, tachant for- tement les doigts en noir; ils prennent volontiers la texture imbriquée, écailleuse, comme un bulbe d'oignon. On les a décrits maintes fois sous le nom de schistes noirs, schistes charbonneux, anthracite impur, couche graphi- teuse, etc. » Sur certains points privilégiés, notamment sur le grand affleurement dévonien qui forme une bande dirigée est-ouest entre Saint-Girons etFoix, la couche est caractérisée par la j^résence, dans son sein, d'une quantité de nodules noirs, brillants, généralement aplatis, dont voici la composition : Analyse des nodules de pliospliatc de L'Ariège. Corps dosés. Acide phosphorique. . . . Silice Chaux Oxyde de fer et alumine. Equivalent en phosphate tribasique 70,80 77,28 <'>2,67 70,85 68,20 61,26 68,69 » Ces nodules arrivent à former le quart ou le tiers de la masse totale ; mais il y a plus : le remplissage lui-même est formé de matières phospha- tées, de telle sorte qu'après criblage et séparation des nodules, le résidu contient encore i4 à iG pour 100 d'acide phosphorique, teneur convenable pour les applications agricoles. M Les matières, d'apparence la plus schisteuse, d'aspect terne, ressem- blant à l'ardoise, contiennent encore 7,10 pour 100 d'acide phosphorique. Les schistes luisants, contournés, qui enrobent les nodules et qui forment une portion importante de la masse, accusent jusqu'à 11,70 pour 100 d'acide phosphorique. » Présence de matières organiques et de l'azote. — Une dernière particu- larité de ces phosphates noirs, c'est leur association cansLante avec une proportion de matière organique qui atteint 25 et 28 pour loo dans cer- taines parties de la couche. La teneur en azote organique varie entre 3''« et 5''8 à la tonne. Il n'y a pas d'azote nitrique. C. R., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVII, N- 21.) I I I 1. ■>^ 3. 4. 5. 6. 7. 82,2.5 35,4.5 28,75 82,00 81,28 28, fO 29,22 16 8,60 non dosé non dosé non dosé non dosé i4,6o 46,40 49,60 id. id. id. id. 42,20 très peu très peu id. id. id. o,4o 1,78 ( 836 ) >' IjcT couche atteint fréquemment 8" à lo'" de puissance. Les nodules sont ronrenlrés t:intôt an toit, tnnlôl ;\u mur, sur une épaisseur qui atteint 4™. Une circonstance fortiiilc m'a |)ormis > Les calcaiies sparnaciens oxislent encore sur la bordure orientale de l'anticlinal de Tournissan, à l'ouest des Palais. Avec les Pliyses et Limnées allongées, on peut recueillir des Paludines et des Vahata dans des calcaires noirs, fétides, chargés de débris végétaux. Pour les retrouver, il faut suivre la bordure septentrionale du massif de lAlaric, entre Fontoouverte et Co- migne. où ils dessinent sur la Carte géologique un étroit liséré. » Les formes columnaires ont disparu mais l'on retrouve les Wilvata dont quelques bancs sont pétris et îles Paludines. Le tout repose sur les (') La découverte de ces formes inléiessanles dans les calcaires de Langesse, aux environs de Bouc-Cabriès, est due à M. Vasseur. (') Voir Roussel, Bulletin de la Carie géologique de France, l. \ . p. aao; iSgS- 1894. ( 839 ) calcaires à Physa prisca ( ' ) Noiil. Dans le suri fies Corbières, ces couches deviennent marines et l'on sait que dans i'Ariogc le faciès marin envahit tout l'éocène inférieur; à peine s'il exislc à Illal (") qiielqnes lits de cal- caires lacustres à Physa pnsca intercalés dans les calcaires à Milioliles. » Il résulte de cet examen que les calcaires à Mi'ioliles, dans le sud des Corhirres et dans l' Ariège, rcpièsenieni le T/ianélien et le Spariiaricn du bassin de Paris et que le Nurnmulilujiie, dans les Cor/dères seplenlrionales, compris entre des calcaires sparnaciens à formes columnaircs el des niveaux lacustres à B. Hopeï, Strophostoma lapicida du calcaire grossier moyen, correspondrait bien aux sables de Cuise el au calcaire grossier inférieur du bassin de Paris. » GÉOLOGIE. — Sur le parallélisme des calcaires urgoniens avec les couches à Céphalopodes dans la région delphino-rhodanienne . Note de M. Victor Paquiek, présentée par M. Marcel Bertrand. (( Grâce aux recherches de Ch. Lory, on sait que lUrgonien du Daii- phiné se compose d'une masse inférieure de calcaires durs, très puissante, à laquelle succède un ensemble marno-calcaire à Orbilolines (première zone à Orbitolines), supportant lui-même des calcaires massifs analogues à ceux delà base, mais beaucoup moins épais et sur lesquels repose direc- tement le Gault, sauf en certains points du Vercorsoù, sous l'Albien, se montre une nouvelle assise à Orbilolines (deuxième zone à Orbitolines). On a admis jusqu'à ce jour que cet ensemble représentait les étages barrc- mitn et aptien (MM. Kiiian et I.éenhardt), mais sans qu'il ail été nette ment spécifié sur l'âge exact de chacun des termes cités plus haut. » A la suile d'études diins le Diois et le sud du Vercors où s'elTectue le passage la- téral du faciès vaseux à Céphalopodes au faciès zoogène, j'ai pu, en observant dans le détail le processus de cette modification el sa localisation slraligrapliique, préciser à quels niveaux elle se produisait. Dans le Diois, le Néocomien supérieur à faciès vaseux est constitué comme suit : i> Barrémien inférieur. Calcaires marneux à Ilolcodiscus van-clen-lleckei. » fiarréinien supérieur. — Calcaires très puissants avec Desmoceras difficile, puis marnes avec moules pyriteux à' Hcleroceras. » Aptien inférieur. — Calcaires à Acanlhoceras Slobiescid. 11 Aptien supérieur. — Marnes bleuâtres. (') Voir Bressox, toc cit., p. 76-77. (') Réunion extraordinaire de Foix (/?. S. G. F., 3* série, t. X, p. SôS-Sôg) » Cet ensemble peut être étinlicdans le nord-est du Diois, à Gliindage, et, si de h'i on se dirie'e vers la bordure sud du Vercors, on voit à la monla£;ne de Bellemotte les calcaires du Barrcniien supérieur se charger en débris avec des lentilles dolomiliques; l'assise marneuse, très puissante, supporte les calcaires apliens compacts et à Rudistes. A quelques kilomètres au nord, la succession observable au pas de l'Essaure montre un sladc plus avance de la transformation. Sur les calcaires barrémiens inférieurs (//o/- codiscus mengloric/isis), reposent des calcaires à débris eldolomies, formant une première barre, puis sur le plateau, dans une dépression, se retrouvent en continuité évidente avec celle de Glandage et Bellemotte, les marnes barrémiennes; maia el/cs se c/iargenl en OrbitoHnes, Polypiers, Ritrlistcs, etc. yMonopleuramichaillensis, Toucasia, Cidaris corrtifera) et ressemblent tout à fait à la zone inférieure à Orbilolines des environs de Grenoble dont elles ne sont ipie la continuation au sud, comme on va le voir. Elles sont enfin surmontées par des calcaires à faciès urgonien ipii représentent indubi- lableinenl le Beiioullen et m'ont fourni des Rudistes semblables à ceux que j'ai rapprochés des Caprinules. Plus loin, vers le nord-ouest, à la fontaine des Bachassons, on voit se développer à la base de ce complexe marneux à Orbitolines une couche à Aleclryonia rectnngularis qui, par l*^s affleure- ments du Vevmont, se rattache à celle de la base de la zone inférieure à Orbitolines que M. P. Lory a signalée à la Grande-Moucherolle. A cette latitude, leBarrémien inférieur esta l'étatdemarno-calcairesà Spatangues, tandis que la division calcaire du Barrémien supérieur est représentée par l'épaisse masse de l'Urgonien inférieur, l'assise à Orbitolines n'est autre que le niveau marneux pvriteux à Ueteroceras, et le niveau supéiieur des calcaires urgoniens, beaucoup plus mince que l'inférieur, correspond au Reiloulien. La série est alors tout à fait semblable à celle du Vercors et de la Chartreuse. » La succession des faunes de Rudistes des différentes divisions de l'Urgonien est encore mal connue, je puis néanmoins présenter comme certaines les remarques suivantes : la masse inférieure est la moins étudiée, à côté de Bequienia ammonia qui y débute et de Monupleiira et Malheronia qui dérivent manifestement des formes vainnginicnnes, s'observent, presque localisé ici, le genre Agria et, au mont Gi'anier notaminenl, des Caprulmes (s. 1.). Dans la zone à Orbitolines inférieure, débute Toucasia carinala, variété de petite ladle avec Requienia ammonia, Malheronia gryphoides, et formes de ce groupe. Avec les calcaires supéiieurs, d âge bedonlien, se montre la faune de Caprininés que j'ai fait connaître ici dans de précédentes ( 8/ii ) Notes. A côté de T. carinala de taille moyenne et R. ammnnia de grande talllo, qni se rencontrent jusque dans los d(^rniers bancs [Donzère (Di-ôme), Saint-iMoiitant ( Ardcchc)], les Monopleura d'Orgon abondent (.)/. depressa, M. tribbata), les Malheronia gcanles et encore inédites du groupe de M. Vir- ginia: apparaissent, les Caprolines (s. I.) y sont fréquentes, accompagnées à Saint-Montant d'£'//?r(7, genre dont la présence n'avait été jusqu'icisignaiée qu'à Orgon. Mais le trait caractéristique de la faune de ce niveau est l'appari- tion de Ctiprininès rappelant les Caprines et les Caprinules dont elles ne sont que les formes ancestrales. Après les avoir signalées d'abord à Cliâleauneuf (Drôme), je les ai rencontrées dans différents gisements (le Rimet, l'Ar- chianne, etc.) et leur présence doit être assez fréquente à ce niveau qui, à en juger par ses Elhra, ses Monopleura et ses Malheronia, doit être celui qui à Orgon fournit la majeure partie des fossiles. » Quant à la zone supérieure à Orbitolines, elle n'a guère livré que des Gyropleura inédites, mais c'est tout à f;dt à sa base que se recueille Malhe- ronia Virginiœ. » De cet exposé on peut tirer les conclusions suivantes : Dans le Dau- phiné, la masse inférieure de V Urgonien et la zone à Orbilolines inférieure reprrsentent un faciès zoogène du Barrémirn supérieur, la masse supérieure de cacaires doit être imputée à l' Aptien inférieur dévelojipè sous te même faciès. Tandis que les Agria ei. les Caprolines (s. 1.) se montrent dés la hase, dans la partie barrémienne, les Caprininés n apparaissent que dans le Bedou- lien et leur présence témoigne des liens qui rattachent cet étage au Crétacé moyen. » A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 21 novemrre 1898. Traité de Microbiologi", par M. E. DucL\ux. Membre de l'Institut, Direc- teur de rinslitul Pasteur, Professeur à la Sorbonne et à l'Institut agrono- ( 8/,2 ) mique. Tome TI : Diastases, toxines et venins. Piiris, Masson et C'", 1899; I vol. gr. in-S". (Prcsenlé par l'Aiileiir.) Les actualités chimiques. Bévue des progrès de la Chimie pure el appliquée, publi('c sous la «liiccliou de M. Chaules Fuiedel, de l'Institiil. Rédacteur : M. Georges-F. Jaubert, Docteur es Sciences. Tome Tlf. N" 7. Paris, G. Carré et C. Naud ; i fasc. in-8°. Traité d' Astronomie slcllaire, par Ch. André, Directeur de l'observatoire de Lvon, etc. Première Partie : Étoiles simples. Paris, Ganlhier-Villars, 1899; I vol. gr. in-8". (Prcsenlé par M. Mascarl.) Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille, publiées sous la direc- tion de M. le l'rof. A. -F. Marion. Série II : lUilletin. Notes zoologiques, géo- logiques, paléontologiques. Variétés. Tome I, fascicule 1 (janvier-septembre 1898). Marseille, 1898; 1 vol. in-.}". (Présenté par M. Lacaze-Duthiers.) Les bases de la Météorologie dynamique : Historique, état de nos connais- sances, par M. le D'' Hildkbrand Hii.debrandsson, Directeur de l'observa- toire météorologique d'Upsal, etc., et M. Léon Teisserenc de Bort, Direc- teur de l'obserNatoire de Météorologie dynamique. Y* Livraison. Paris, Gaulhier-Villars et fds, 1898; i fasc. in-8". (Présenté par M. Mascart.) Les plan /es à caoutchouc et à gulta dans les Colonies françaises, par Henri Jumelle, Professeur adjoint à la Faculté des Sciences de Marseille. Paris, Aug. Challamel, 1898; 1 vol. in-8". (Présenté par M. Gaston Bonnier. ) ERRATA. (Séance du 7 novembre 1898.) Note de M. Gabriel Bertrand, Action de la bactérie du sorbose sur les sucres aldéhydiques : Page 729, ligne 4. «« lien de dextrose, lisez galactose. Même page, ligne 5, au lieu de galactose, lisez dextrose. Page 780, ligne 16, nii lieu de o'.fio', lixez — 6». 00. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. puis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes in-4°. Deux 3, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t du i" janvier. Le prix de Piibonnement est fixé ainsi git'it suit : Paris : 20 fr. — Déparlements : 30 fr. — Union postale : 34 Ir. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs ; Fcrrî'ii frères. I Chaix. ( Jourdan. f RufT. s Courtin-Hecquet. ( Germain et Grassin. I Lacbése. ne Jérôme. on Jacquard. I Feret. 'MX , Laurens. ' Muller (G.). » Renaud. I Derrien. 1 ) F. Robert. * '' J. Robert. Uzel frères. Jouan. ery Perrin. ( Henry. ' Marguerie. \ Juiiot. / Ribou-Collay. Laiiiarcbe. Ratel. Hey. Lauverjat. Degez. , j Drevet. I Gratier et C". 'lellt' Foucber. \ Bourdignon. ( Dombre. ) Tborcz. ( Quarré. Lyon. Montpellier . i^rg nt-Ferr.. w chez Messieurs : , ( Baumal. Lorient f M"' lexier. Bernoux et Cumi» Georg. Cijte. J Savy. ' Vitte. Marseille Ruât. I Calas. 1 Goulet. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ', Grosjean-Maupin. ( Sidot frères. ( Loi seau. / Veloppé. ) Barma. ' Visconli et G". J\imes Thibaut!. Orléans Luzeray. if Blanchier. ' Marclie. Rennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ) ■ 4 Langlois. ' ' Leslringant. S'-Étienne Chevalier. j Bastide. ' lîumèbe. ) Gimet. ' Privât. Boisselier. Tours Péricat. Nantes Nice. . . . Nime Orléa Poitiers.. Rennes RocheJ Rouen . S'-Élie Toulon . . Toulouse.. Valenciennci . Suppligeon. 1 Giard. ' Lemaitre. On souscrit, à l'Etranger, .inisterdam . . fier/ in. I chez Messieurs : ) Feikeina Caarelsen ( et C". .itliènes Beck. Barcelone Verdaguer. 1 .\sher et Ci*. liâmes. Kriedlander et lils. Mayer et Millier. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. , Lanicrtin. Bruxelles MayolezetiVudiarte. ( Lebégue et C'". „ , 1 Sotcheck et C". Bucharesi , m ,,1 , r- \^ I Malier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Dcighton, BelleiG'". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hii.st et lils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapelinohr. La Haye Bel in fan te frères. 1 Benda. Lausanne , „ ' Payot. Barlh. \ Brockhaub. l'^eipzig ' Lorentz. J Max Riibe. chez Messieurs : , Dulau. ^"'"i'-es Hachette et C'«. 'Nutt. Luxembourg.... V. Biick. / Libr. Gulenberg. ) Romo y Fussel. .Madrid . 1 Gonzalés e hijos. ' F. Fé. Liège. Twietmeyer. I Desoer. ' Gnusé. \ Milan jBocca frères. I ■■ ! Hœpli. 'fioscou Tasteviii. ■ Prass. Naples Marghieri di Giu». ( Pellerano. , Dyrsen et Pfeiffer. Neiv- rork Stechert. ' LenickeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Clausen. Porto Magalhaés et Momz. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome j Bocca frères. / Loescheret C'. Rotterdam Kramers et (ils. Stockholm Samson et Wallin. f Zinserling. ( Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergelSeilier Varsovie Gebethner et Wolll Vérone Drucker. ,,. t Frick. Vienne ! „ ' Gerold et C'v ZUrich Meyer et Zeller. S'-Petersbourg. Turin . BLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDES DES SEANCES DE L'ACAEÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 a 3i Décembre iSâo. ) Volume in-4°; i8J3. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— ( i"' Janvier i85i a 3i Décembre 186).) Volume in-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 à ,91. — ( i" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) \ oluaie lu-^"; 1889. Prix 15 fr. PPLEMENT AUX COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : 1: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, parAlM. A. DERBt.s cl .\.-J.-J. Soliisb. — iMi;inoire sur le Calcul des Perturbation» qu'éprouvent les par M. Hanse». — Mémoire sur le Pancréas et sur le râle du suc pancréatique dans les phénomènesdigesiifs. particulièrement dans la digestion des matières par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; 1806 15 fr. II: Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Be:ikde:i. — Essai d'une réponse a la quesiiou de Prix proposée en i8do par l'Académie des Sciences :oDCours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « liludier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature iports qui existent entre l'étaiactuel du règne organique cl ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. ■"-.'4'', avec 37 planches; 1S61.. . 15 fr. léme Librairie loh Mémoires de l'Acadamie des Scieuceii. et les Mémoires présentés par divers Savanu a l'Académie des Scteaces. W 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance h,, 21 novembre 1898.) MEMOIRES ET COMMLAICATIOINS DES MJ-MliliKS liT DKS COimESl'OMJANTS DE L'ACADÉMIE. l'ilgCS. -M. lii:niiiKioT. — Sur (|uclqiics rchilioii- enlio les énergies luraineuses cl les éner- gies chimiques, et sur les déplacenienls entre l'oxyjiène et les éli'-nients liylogènes. -yô M. KnWAIiD i''riANKI,AXll. — l/illninirilr illl bore 7qM Pages. M J. Jansskn. Sur l'obserNiilion des Léonidcs, fuite en ballon pendant la nuit ilu ii{ au l'i novembre 1S9.S ^qi) M KiiJLALX présente le second Volume de son .» Tr.iité lie .Mierobiijloiîie générale ». No-i rvo.MirvATiOAs. M. Ili.i'Klu;? est élu C.orn-s])nnil.inl pour la Section de Mirn'ralo;;ii', ni rciiipho-cnirnl de Ini M. l'umel Sur MEMOJKES LUS. M\l. II. Hkn.vn, J. l'tRfinoT et \\ . Kbkkt. Sur l;i déU'rriiiiialion de la latiliiilc do l'Observatoire de P;iris. |)ar les mêtlm- dcs de -M. L/c /. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux irais def leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la (Commission administrativ» un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés à déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6''. Autrement la présentation sera remise à la séance suii APR 10 ïai^9 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 NOVEMBRE 1898, PRÉSIDENCE DE M. WOLF. 3IEM0IRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉCANIQUE. — Relation qui existe, dans la bicyclette roulant sur un sol horizontal, entre le mouvement de progression et le mouvement d'inclinai- son; par M. J. BoussixESQ. (( I. Dans la bicyclette, le point le plus bas, que j'appellerai K, de la roue motrice (ou roue de derrière) a pour lieu de ses positions successives sur le sol, que nous supposerons horizontal, une courbe tangente au plan médian de cette roue. Cette courbe, en y joignant la vitesse V avec laquelle elle est décrite, définit ce qu'on peut a])|)cler le mouvement de progression de la bicyclette sur le sol. Le point le plus bas, que j'appellerai A, de la roue directrice (ou roue de devant) est d'ailleurs, à des écarts près négli- geables, contenu dans le même plan et situé à une distance sensiblement invariable KA = a du bas K de la roue motrice. De plus, le poids mg de tout le système, constitué presque entièrement p:u' le cavalier et par le C, 11., 1898, 2' Semestre. (P. CWVII, N» 22.) 112 ( »VI ) cadre de la machine, peut être censé se trouver encore dans le même plan médian, un peu au-dessus du milieu de la selle, en un centre de gravité G situé à une dislance sensiblement constante GB = A de la base KBA de la bicyclette, et à une petite distance horizontale également donnée, KB = b, en avant du point inférieur K de la roue motrice. » Pour simplifier, je supposerai ici. la masse m du système également concentrée en G, me réservant d'indiquer les modifications qu'entraîne, dans la formule finale de cette Noie, la dissémination effective de m tout autour de ce centre de gravité. » Enfin, l'angle 0 du plan médian KB.\G de la roue motrice, ou de sa droite BG, avec la verticale, compté positivement ou négativement suivant que ce plan penche, ou non, vers le centre de courbure C de la trajectoire du point R, mesure l'inclinaison prise par la bicyclette, et qu'il faut, pour la stabilité, maintenir sans cesse entre d'assez étroites limites de part et d'autre de zéro. » Nous choisirons, d'une part, sur le sol, un axe ox presque parallèle à l'arc croissant,? décrit par le point K aux environs de l'époque t, et un axe normal oy dirigé, de même, presque suivant les sens des rayons de cour- bure correspondants R do cet arc; d'autre part, un axe oz vertical, s'élevant au-dessus du sol. Les coordonnées x, y du point R seront fonctions du temps l par l'intermédiaire de l'arc s, relativement auquel leurs dérivées successives s'écriront x' et y', x" et y", x'" et y'", etc. Quanta la dérivée première de s en /, ce sera la vitesse même V du mouvement progressif de la bicyclette; de sorte que x, y, x', y, ... se différenlieront en t par la for- mule symbolique ^^ di ^ ds » Dans le plan des xy, les cosinus directeurs de la tangente RBA seront x' ,y' , le premier peu différent de i, le second très petit; et ceux de la projection horizontale perpendiculaire AsinO de BG, cosinus dont le second est presque i (quand cette projection est positive), égaleront, par suite, — y'jX'. Dès lors, les coordonnées du point B seront x -{- hx' , y -\-hy' , et celles de la projection horizontale de G les excéderont de — Aj'sinO, Ax'sinO. L'on aura donc pour les trois coordonnées, que j'appellerai E. ",,"(, du centre de gravité G, évidemment élevé de AcosO au-dessus du sol, (2) "l =^ X -{- bx — hy' ■à\\\^) , r, =j' -r- /-'j' + Aa7'sin6, 'C = Acos8. ( «15 ) 1) II. Cela posé, afin d'éliminer les réactions extérieures, exercées surtout aux deux points principaux K et A de contact de la bicyclette avec le sol à l'époque t, appliquons, à cet instant, le principe des moments au système, par rapport à la droite KA du sol ; et imaginons l'axe des x choisi exacte- ment parallèle à cette tangente particulière KA de l'arc s. Les deux com- d- r d^t posantes non parallèles àKA, —m-r—-, — ni-j^-, de l'inertie de la masse tw. auront comme bras de levier (tendant à accroître 9) X,, — (r, — y), ou Acos9, — ^sinO; et le poids mg aura de même le bras de levier Asin9. L'équation des moments sera donc, après division par mh, OU, VU la différentiation immédiate àf'C-=^ h cosO, (3) gsinO j—cosf) — A-7-î^sin-O — A-7-|Cos9sin9 = o. » Reste à différentier deux fois en t, grâce à la formule symbolique (i), la valeur (2) de -r,. Il vient d'abord, comme dérivée première, Vy'-4- bYy" -^ liY x"?ÀnH -t- f^^' rr. cosO, et, comme dérivée seconde, » Celle-ci se simplifie beaucoup, à raison des formules données par deux différeiitiations en * de l'identité a?'^ +/' = 1» qui définit la variable 5, et par une différentiation en t de l'expression x""^ -k- y'"^ du carré ^, de la courbure. Ces formules x'x" -+- y y" = o . x' x'" + y' y'" + x"'' + y"- = o, se réduisent, attendu que a;'= i et y -- o en K, à x" = o, .ri" = - J"^ \y"y"' ^- ^ dl ' ( 846 ) il'où il résulte, ainsi que de l'expression ci-dessus du carré delà courbure, cl VII le signe évidemment positif de y" T d'après le choix fait de l'axe des j). ■ot ¥.'"--,•-'. H dt Donc In valeur, changée de signe, de la dérivée seconde de r,, à substituer dans (3), est rl7 » Portons enfin cette valeur dans (3) et observons que, l'angle 0 devant rester très petit, on peut le substituer à son sinus, réduire son cosinus à l'unité, et réduire aussi a l'unité, dans le second terme de (1), le facteur binôme entre parenthèses, à raison de la ])etilesse tant de 0 que du rapport de h à R. L'équation (3), divisée par h, devient alors ,v d- f/*e 6 R ff r. \'- — _i_ ._ - = f'-Ô - dl- h dt /l /iR )i III. Telle est la relation annoncée entre le mouvement progressif de la bicycK^le, défini dans son état actuel par V quant à la vitesse, par R quant à la trajectoire, et son mouvement d'inclinaison, défini par l'angle 0 du plan de la roue motrice avec la verticale. La mise en compte de la non- concentration effective de la masse m en G a pour seuls effets d'y faire substituer : l'^à la constante h, la longueur effective, que nous appellerons h', du pendule composé constitué par tout le système, dans sa rotation autour de la base KA, et, 2" à la petite distance h, la somme (S) ''-"-''J'J^- où î,y sont, dans le plan médian RGA, les deux coordonnées horizontale et perpendiculaire qui définissent, en projection sur ce plan médian, la situation de chaque élément drn de la masse m, ces coordonnées étant comptées à partir du centre île gravité G. On reconnaît aisément que cette somme b' croît, dans chacune de ses deux parties, quand le cavalier se penche en avant. » IV. Les dérivées premières, en /, des deux variables V, R caractéri:- ( 847 ) tiques du mouvement progressif, dépendent immédiatement de la volonté du cavalier et constituent, entre certaines limites, deux fonctionsarbitraires du temps, laissées à sa disposition non seulement pour se diriger et avancer, mais aussi pour éviter toute exagération dangereuse de 0. En effet, l'accé- lération, —r-' du mouvement de rotation de la roue motrice à sa circonfé- at rence est en rapport direct avec l'action des pieds du cavalier sur les pé- dales; et, d'autre part, le changement survenu, d'un instant à l'autre, dans le rayon R de courbure, traduit d'une manière tout aussi du-ecte l'ac- tion de ses mains, qui règlent, grâce au guidon, le petit angle a. fait, sur le sol, par le plan de la roue directrice avec la trace KA du plan de la roue motrice. Car il faut remarquer que, l'extrémité A de la tangente KA à l'arc s se mouvant tangentiellement à la trace du premier de ces plans, la normale AC à cette trajectoire va couper, sous le même angle y., la nor- male KC à la trajectoire de l'extrémité K. Or l'on reconnaît aisément que l'intersection C de ces deux normales, centre instantané de rotation de KA, se confond avec le centre de la courbure, en K, de l'arc .v. >> Effectivement, les coordonnées variables de A sont a:^ -+• ax', y -+- ay'\ et leurs dérivées en s, entre elles comme les cosinus directeurs de la tra- jectoire du point A, sont x' -H ax" ,y' ;- ay" . Les deux normales KC, AC aux trajectoires ont, dès lors, comme équations respectives (X, Y désignant les coordonnées courantes), I (X-a^)a;'^(Y— j)v' = o, ( (X — a? — ax' )(^x' -H ax" ) -i- (Y —y — «.y'^iy' -f- ay" ) = o; et l'on reconnaît aisément que leur point ( X, Y ) commun est indépendant de a, ou le même que celui des deux normales .j (X-ïc)a;'-j-(Y— j)r' = o, ( {-L — x - x' ds){x' + x" ds) + (Y — y —y'ds)iy'^y" ds ) ^= o, menées aux deux points Toisins {x,y). (x -f- x' ds, y \~y' ds) de l'arc s, et qui est le centre C de courbure. » Le triangle rectangle CKA donne, dès lors, KA -a — R tanga, ou, à raison de la petitesse de oc, a ^= Ra.. Alors l'équation i j), où il est préfé- rable de faire figurer, au lieu de R, l'angle x qui exprime d'une manière presque immédiate l'action des mains du cavalier, devient ( «'|S ) » J'y ai substitué, d'ailleurs, à h et à h, les longueurs h' et /; , corrigées à raison de la dissémination de la masse m du système autour du centre de gravité G. » M. Ad. Carnot fait hommage à l'Académie d'une Brochure intitulée : M Sur de nouvelles méthodes d'analvse minérale ». (Extrait du huitième fascicule de 1898 des Annales des Mines.) Celte Brochure contient l'exposé d'un grand nombre de méthodes ana- lytiques données par l'auteur, en dehors de celles qui ont été publiées précédemment dans le même Recueil. MEMOIRES PRESENTES. M. Th. Timbaud adresse un Mémoire relatif à un « projet d'enlèvement et de destruction des ordures ménagères ». CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Gderre informe l'Académie qu'il a désigné MM. Cornu et Sarrau pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique pendant l'année scolaire 1 898-1 899, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. M. Depëret, nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse ses remercîments à l'Académie. ASTRONOMIE. — Sur une méthode différentielle propre à déterminer les varia- tions de la latitude et la constante de l'aberration. Note de M. G. Rir.ouRDA.\, communiquée par M. Loewy. « Depuis assez longtemps on avait été conduit à penser que la latitude peut subir en un même lieu des changements appréciables; mais ce n'est guère que dans les dix dernières années qu'il a été fait des déterminations ( 849 ) systématiques pour étudier cette variation, qui intéresse à la fois l'Astro- nomie, la Géodésie et la Géologie. » On a trouvé ainsi que la latitude d'un lieu peut varier de ± o", ^5, quantité extrêmement faible et qu'on ne dégage qu'avec beaucoup de peine des erreurs multiples dont les observations sont affectées. » Ces variations de la latitude ont été étudiées soit à l'aide de cercles méridiens, soit par la méthode dite de Horrebow-Talcott. Les latitudes obtenues avec des cercles méridiens sont affectées des causes d'erreur qui accompagnent d'ordinaire les déterminations absolues. La méthode de Horrebow-Talcott passe généralement pour donner ici des résultats plus certains; elle tire cet avantage de ce qu'elle est, en quelque sorte, demi-différentielle. Cependant l'expérience a montré qu'elle n'est pas exempte d'erreurs diverses que nous n'avons pas à examiner ici. » D'ailleurs aucune de ces deux méthodes ne comporte l'emploi d'ui- struments puissants, de sorte que les déviations cherchées, de o",25 en- viron, sont déterminées avec des objectifs dont le pouvoir séparateur ne dépasse guère i". » La méthode suivante, qui est purement différentielle, paraît exempte de la plupart des causes d'erreur; en outre, elle permet d'employer des objectifs de plus grande puissance optique. Il Une lunette vise le nadir sur un bain de mercure qui rétléchit à la fois dans la lunette l'image du réticule et l'image des étoiles voisines du zénith. Cette lunette est munie d'un micromètre dont la vis, placée dans le méridien, permet de mesurer les distances zénithales au moment de la cul- mina tion. » Avec cette disposition, chaque observation complète pourra se faire de la manière suivante : » i" Quelques instants avant le passage au méridien de l'étoile consi- dérée, pointer un fil sur son image réfléchie, ce qui donnera la position de la verticale; » 2° Pointer l'étoile aux environs de la culmination, pendant qu'elle traverse le champ ; w 3° Pointer de nouveau le nadir, afm de s'assurer que l'instrument est resté bien immobile. )> Dans la pratique, on pourra être amené à observer des étoiles assez distantes du zénith, de 20' par exemple. Cette distance est bien grande, pour être mesurée avec la précision que Ton veut atteindre ici; mais il n'est pas nécessaire de mesurer les valeurs absolues de ces distances : il ( «5o ) suffit rie mesurer leurs variations, qui sont très faibles. Pour cela, le cadre du micromèlre mené par la vis sera muni d'un certain nombre de fds pa- rallèles entre eux et amenés à être perpendiculaires au méridien; l'un de ces fils servira pour la détermination du nadir, et un des antres ( celui qui se trouvera le mieux plaré) servira pour pointer l'étoile. Ensuite, la dis- tance de ces deux fils |)ourra se mesurer avec une très grande précision, par coïncidence avec un même fil fixe. » D'ailleurs, on aura soin d'emplover un oculaire donnant un grossisse- ment assez fort, et qui devra être mobile dans le sens du méridien. h On voit que ce procédé, qui n'exige pas d'instrument spécial, permet de raj)porter directement chaque étoile à la verticale; il est indépendant de la stabilité de la lunette; comme il n'emploie que des étoiles zénithales, il est indépendant de la réfraction ; enfin, autant que possible, il est indé- pendant aussi des ondulations atniosj)hériques, si nuisibles à la précision des pointés. » Comme il permet de déterminer avec une grande exactitude les va- riations des déclinaisons des étoiles, il peut fournir les valeurs des con- stantes dont dépendent ces variations, notamment la constante de l'aber- ration. » l.e bain de mercure doit être plus ou moins éloigné de l'objectif, sui- vant l'ouverture de la lunette employée et suivant la distance zénithale, toujours très petite, des étoiles visées. Il est facile de voir qu'en appelant d le diamètre extérieur de la lunette à l'objectif, D la distance de l'objectif au bain de mercure. C la distance zénithale de l'étoile considérée, la valeur minima de D, pour que toutes les parties de l'objectif reçoivent la lumière de l'étoile, est donnée par la relation tangC =- ~ » Ainsi, pour une lunette de o™,io de diamètre extérieur et une étoile située à o°2o' du zénith, le bain de mercure devra être placé à 8", 6 au moins de l'objectif Avec une hauteur de loo'" et une étoile située à o° lo' du zénith, on pourrait employer une lunette de o™, oS de diamètre. » La distance assez grande qui doit séparer l'objectif du bain de mer- cure peut limiter, dans bien des cas, l'emploi de ce procédé. Mais une dis- position réalisée dès l'origine à l'Obseivatoire de Paris permet de l'ap- ( ^"^^I ) pliquer avec facilité, car cet Observatoire e^t percé clans toute sa hauteur d'une ouverture d'environ i" de diamètre, et qui plonge jusqu'au sol des caves : on pourrait donc y placer le bain de mercure à .jS" environ en contre-bas de l'objectif. Dès maintenant celte ouverture est libre sur une hauteur de i5"\ et les essais vont être commencés avec une lunette de o'",o^ d'ouverture. ) On ne manquera pas, sans doute, d'étoiles convenablement placées, car, en relevant toutes celles qui actuellement culminent à moins de o"3n' du zénith de cet Observatoire, on trouve 35 étoiles de grandeur (i,o ou plus brillantes, 1 33 » 7 •*-' " t^o8 » S.o 11 ASTRONOMIE. — Sur la mesure des petits diamètres. Note de M. Maurice Hamy, présentée par M. Lœwy. « Lorsqu'on recouvre l'objectif d'une lunette d'un écran, dans lequel sont pratiquées deux fentes étroites égales et parallèles, l'image des étoiles se présente, au foyer de l'instrument, sous forme de bandes alternative- ment brillantes et obscures, espacées dans le sens de l'écartement des fentes. Ce phénomène est dû à l'interférence des deux faisceaux lumineux synchrones qui traversent l'écran. La netteté de ces franges n'est pas en général parfaite, lorsque l'on examine avec l'appareil une source lumi- neuse d'étendue angulaire sensible. Il arrive même que les maxima et les minima d'intensité de l'image disparaissent, pour faire place à un éclairement imiforme, lorsque les fentes ont un écartement convenable, fonction du diamètre. // Cette remarque, faite par Fizeau ('), ramène en principe la mesure du diamètre d'un petit astre à la détermination de la distance des fentes qui correspond à l'évanouissement des frane;es. » La théorie complète du phénomène a été faite par M. Micheison (-) qui a vérifié expérimentalement les résultats du calcul. M. Micheison a établi que les franges disparaissent et reparaissent, à intervalles réguliers, lorsque l'on écarte progressivement les fentes. Mais leur netteté est de (') Comptes rendus, i" semestre, i868. Rapport sur le pri\ Bordin. (,-) Meinoirs of Ihe national Academy of Washington, t. V; 1891. C. R., iSijS, i' Semestre. (T. CWVII. .N" 22.) l ii ( 852 ) plus en plus faible, à mesure que le numéro d'ordre de leur apparition s'élève. Celles du second ordre sont déjà ])eu distinctes. » En appelant / la distance des fentes qui correspond au premier éva- nouissement des franges, \ la longueur d'onde o^,!^ des rayons les plus visibles du spectre. le diamètre e est donné par la formule I) s = 7-; — j, XI ,22. » Auparavant, M. Stéphan avait donné une formule approchée pour évaluer le diamètre ('), formule demeurant applicable lorsque l'on sub- stitue aux fentes étroites des ouvertures étendues possédant deux axes de symétrie et de largeur petite par rapport à l'écartement de leurs centres ; » J'ai moi-même démontré (^) que la formule de M. Michelson est va- lable pour des fentes rectangulaires de longueur arbitraire et de largeur petite par rapport à l'écartement de leurs centres. » L'application de la méthode aux astres faibles se heurte à une grosse difficulté. La quantité de lumière qui traverse l'écran est insuffisante pour que l'œil puisse discerner les franges. J'ai été conduit, pour obvier à cet inconvénient, à donner aux fentes une largeur atteignant une fraction très notable de l'écartement de leurs centres. La formule (i) cesse alors d'être valable. Il faut y apporter une correction que j'ai calculée en faisant la sup- position que l'observation porte uniquement sur la disparition des franges immédiatement voisines delà frange centrale. » Si l'on observe l'image dans le sens de l'écartement des fentes, l'in- tensité lumineuse dans une direction faisant un angle 9 avec le centre est proportionnelle à l'expression (w — e \ •■' en appelant a la largeur de chacune des fentes, que nous supposons rec- taneulaires, et / l'écartement de leurs centres. ■a » Lorsque le rapport y est petit, le facteur — ^_q est sensiblement ■7T — :: a (') Comptes rendus. 1" semestre 1874- (-) Bulletin astronomique, 1898 et 1894. ( 853 ) égal à I, pour les valeurs de 9 qu'il y a lieu de considérer dans le voisinage du centre; l'expression de I peut alors se ramener à une forme simple, en remplaçant ce facteur par l'unité. On trouve qu'il y a des maxima et minima d'intensité, et que les franges comprenant la frange centrale, pour laquelle 0 = o, correspondent à 0 = zh - -^- En posant — :; r.lzw w cos - , — aw. on reconnaît que les franges s'évanouissent lorsque V est nul. C'est la considération de l'équation V ^ o qui a conduit M. Michelson aux résultats que nous avons énoncés plus haut, en faisant usage des Tables de Sir G. Airy donnant V pour différentes valeurs de l'argument y ( ' )■ La formule (i) en particulier correspond à la racine 1,22. . . de V. » Lorsque le rapport y n'est pas une petite fraction, on ne peut plus sin- - — a remplacer par i le facteur ~t — > même pour les valeurs de 6 qui correspondent aux franges immédiatement voisines du centre. Il convient alors : i"^ de développer l'expression (2) de I suivant les puissances de ^ ainsi que les racines de '^ ([ui se réduisent à ± - ^, pour - ^^ o; 2" de calculer les valeurs de I correspondant à ces racines et à 0 — o, puis d'écrire qu'elles sont égales; 3° de tirer le développement de la racine qui se réduit à 1,22..., pour ^ = o de l'équation en y ainsi obtenue. L'application delà série de Lagrange permet de simplifier notablement les calculs. Les opé- rations conduisent à évaluer des intégrales de la forme L. = / w'-''\ji — w"^ co?, 2 mwchv, i [)"0, (') \oir Mascart, Trailc d'Optique, l. I, p. Sog, ( m ) qui se raméncnl aux suivantes / \/i — (r'-cos2/»(r ihv, •'o -,1 f ws » lycs Tables d'Airy fournissent 1,, et la valeur de J, se trouve en diffé- rentiant, par rapport à m, la série employée pour le calcul de ces Tables. » En a|)p('lant / la distance des centres des fentes, mesurée au moment où l'évanouissement des franges se produit et évaluée en millimètres, le diamètre, exprimé en secondes d'arc, est donné par l'expression Iz = 1 2G", I -I- 96", 5 f Y dans laquelle les termes négligés contiennent en facteur ( -.- ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur quelques types inlcgrahles d' équations aux dérivées pari i('U( s du second ordre. Noie de M. E. Goursat, présentée par M. Darboux. « En cherchant à former directement des équations aux dérivées par- tielles du second ordre, intégrablcs parla méthode de ÎNI. Darboux, j'ai été conduit à rechercher toutes les équations du second ordre de la forme (1) s=/{a;y.z,p,q), pour lesquelles les équations différentielles de chacun des systèmes de caractéristiques admettent nne combinaison intégrable, renfermant les dérivées du second ordre. » Si l'on fait abstraction des équations de la forme {t), intégrables par la méthode de Monge, des équations linéaires et, plus généralement, des équations qui appartiennent k la classe étudiée par M. Moutard, toutes les équations (1), (pii jouissent de la propriété en qufslion. peuvent, |)ar quelques transformations simples, se ramènera l'une des cinq formes sui- vantes : ( 855 ) je me suis déjà occupé de celte équation {Bidlelin de la Société mathéma- tique, t. XXV; 1897), et j'ai donné l'intégrale générale sous forme entiè- rement explicite; 2° s=V(z)sfi+y-<^\-i-q-, F(;) étant une fonction de z qui satisfait à la condition on peut se borner aux deux cas de F = -1 F = -^ — > auxquels se ramènent ' z iinz ' tous les autres; 3° sz +o(x,p)'\;{y,q)--r^o, où les fonctions o{x,p), '\i{y,q) satisfont respectivement aux deux rela- tions dp o û'i 'l* /»■ désignant une constante quelconque; » 4" s =^ e' sjxp^ -\- f); » J s — î X ~\- y 'f{/j) et '\'(q) étant racines des deux équations transcendantes o(p) z:^ 1 4- eP^'f'''\ 6(q) = I + e'-^W; l'intégrale générale de cette dernière équation est représentée par la for- mule z = (x^ y) L (f^^.) -i-fhi ^ X')dœ -:-/f^( - T)dy, X étant une fonction arbitraire de x et Y une fonction arbitraire de y. Pour faire disparaître les deux signes de quadrature, il suffira de poser X' ^- - e\ Y'=.~ eK X = F'(xj + F"( =--),. y = y -(- wz -\- p ■ ~ o, dont les paramètres u, r, g'(a,-r-b,)^^g''-b,^. h(a,-c,) ^ g'(b, - c,) ~ c, = o. » Ces relations ne sont des identités que si jj. — X' = o et ); -:= [>.' =; i . ce qui est le cas de la multiplication ordinaire. » Si l'on désigne par A, B, C, D les premiers membres des quatre rela- tions ci-dessus, on trouve identiquement A( a, + a.jh +a.,g' ) — B(«o -'- «se - ci..h^ + C(b, -f h,h -^ b,g')-D(b„-^b,g-^b,h) = F,, A («3 A + b, g' — c.,) B (oa h -f- b., g' — c, ) — C{a^g+ b.Ji -- ri^O (fl-- .'lav — /,§£>«). ( 859 ) on y, [i, . . ., j sont des entiers; on peut énoncer, relativement aux [iilriodes (le multiplication complexe, les propositions suivantes : » 1° Si /es équations fondamentales (A), (lî), (C), (D) se réduisent à une seule, c'est-à-dire si g, h, g' .•■iiit doublement indéterminés, la relation entre g, h, g est nécessairement canonique. » :'." Si les équations fondamentales se réduisent à deux, c'est-à-dire si g, h, g' sont simplement indéterminés, les relations entre g, h, g sont deux relations canoniques. » 3° Si les équations fondamentales déterminent complètement g, /i, g' , il existe entre g, h, g' une ou trois relations canoniques. » 11 est aisé dès !ors de trouver les multiplications complexes corres- pondant à chaque cas. M Dans le premier cas, la relation entre g, h, g' peut se ramener, comme je l'ai indique précédemment, à la forme otg- -h pA + yg'= o, et les multi- plications complexes sont données par les foruudes U = ht + X-yc, V = - /cy.u + (/ - k{i)i', /et A" étant doux entiers quelconques. A un système ('/. ^') correspond un seul système (U, V); inversement, à un système (U, V) correspondent (/- — p/7 -t- X'-ay)- systèmes (u, c). La multiplication complexe est une transformation ordinaire d'Hermite dans le cas où ^(2/ — pA) est nul; /■ = o correspond à la multiplication ordinaire. » Dans le second cas, celui de deux relations canoniques, on peut ramener ces relations à la forme h- - gg=E, y.g + pA + y o' _ ?> = o avec les conditions fî" — 4''-T> o, E ]> o, E([i- — 4«y) — S" > o; les multi- plications complexes sont comprises dans les formules U=[ n„ + r.rg + {^f^-b;)h]u + { ^Y^b,g-h':yh)i', V =[~ Hx ■+- aaA + (-7^ - b,)g']u-^(a„~^i-{- hji -h ^yg-')'-'. a„, <7, 0, 6, étant des entiers quelconques. A un système (u, r) correspond toujours un seul système (U, V), et à (U, V) correspondent [al - rz„ep + ayO- + ?i(a„G - pO^ + h,h)- E(6; - b^nP, + ^-ay)]- systèmes (m, v). » Dans le troisième cas, il existe entre g, h, g' trois relations, dont une C, R., 189S, 1' Semestre. (T. CXXVU, N" 22.) 1 l4 ( 8G<) ) ou trois sont caaoïiiques. S'il y a trois relations canoniques, les résultats sont analogues à ceux du cas précéileut, mais un peu plus compliques. S'il y a une seule relation canonique, elle peut être ramenée au typ.; et les (leuK autres relations sont île la forme M «'^ + 2 N^A -f- (N - Y M)h^ -i- (R -+- l)g + Ay/i 4- S, = o, MA2-i-2NV + (N-yM)^'-'=' - lA +Rg-'+S2=o, où les coefficients sont entiers et assujettis seulement à vérifier deux iné- galités, auxquelles il est toujours possible de satisfaire par le choix des deux coefficients S, et S;, les autres étant (pielconques. » Les formules de multiplication complexe correspondantes s'en déduisent aisément. » Si, des relations entre les périodes, on veut passer aux relations entre les modules, lesquelles sont toujours algébriques, le problème est plus dilficile. I^ans le cas des relations cat)onifpics, j'ai indiqué précédemment, pour traiter la question, une méthode fondée sur l'étude des courbes par- ticulières qui exislentalors sur les surfacesde Kumnier correspondantes. » PHYSIQUE. — L'équivalent mécanique de la calorie et les chaleurs spécifiques des gaz. Note de M. x\. Leduc, présentée par M. Lippmann. « T.,a méthode de R. Mayer a été bien souvent appliquée au calcul de l'équivalent mécanique de la calorie. On sait combien sont variés les résul- tats obtenus; mais, en général, ils surpassent notablement ceux que four- nissent les méthodes directes. M. Violle, par exemple, appliquant le calcul à l'air, trouve 432,5 kilogrammètres. » Bien que cette méthode ne soit pas susceptible actuellement d'une grande précision, il convient peut-être de rechercher la cause d'écarts aussi importants. » Formule. — On démontre aisément la formule bien connue , , ,. T dp di' » Désignons par a et [i les coefficients de dilatation - -r- et - ^, et par ( 86i ) jy, le coefficient de compressibililé -j-, et représentons les transforma- lions isothermes d'un gaz réel par la formule (?) M/)(^ = RTo dans laquelle M représente la niasse moléculaire du gaz considéré, R une constante absolue (') et (p le volume moléculaire, défini antérieurement (-). On a (3.) RX2 (aT)2 C — c = ^^ aS(û = tVp 0 o et/jjy, sont donnés par les formules (4) (5) dans PI,. __ 10»— X ' io''+ {e — i)z + {e — lYu' e[z -h 2(e — i)u] io''-+- (e — i)z + (e ■ ^-^ j et y et :; sont des foncti esquelles e = - — -j et y et :; sont des tondions empiriques de j^ = ^> n et 0 étant la pression et la température critiques de ce gaz. » Enfin, de l'équation (2) on tire (6) a T = I — - -r • On a donc, en faisant intervenir le rapport y des deux chaleurs spécifiques et en explicitant, (7) jT ^_R_ _ï 'o'-J iMC •( — i io*+ (2e — i)s -t- (3e — i) (e — i)« X • + ■/. ày. .10*^/ io'*+ (c — 1); -+- (e— i)-«/ _ )) Application à l'air. — Dans le cas Je plus favorable, celui de l'air, y est proba- blement approché à moins de y— ^ près, ce qui correspond à nue erreur sur — - — in- férieure à y~ . En même temps, l'erreur sur C est probablement inférieure à j~^ [après la C) La valeur de celte constante, la même pour tous les gaz, est, d'après mes expé- riences, R = 8819. 10* G. G. S., si l'on prend M = 82 pour l'oxygène, et si T est compté à partir de — 2-3°, 2 centigr. (^) Voir Annales de Chimie et de Physique, numéro de septembre 1898. ( 862 ) correction de , J-^ (jue je lui ni l'ail subir (' )] ; inni-; on n'oserait pas l'affirmer a]n-ès avoir étudié de |)rès les expériences de Regnauli, (jui nnni |)as été surpassées en exac- titude. » Quant aux auties facteurs, il est peu pinlialiie i|ue la somme des erreurs a|)portées par eux dépasse j^nnr J-*"* '*i cas le plus délavoiable. » On pourrait craindre néanmoins, d'après ce qui précède, que Terreur sur E ap- prochât de I pour loo. Nous allons voir qu'il n'en est rien, si l'on introduit dans la for- mule (7) les valeurs de •( que j'ai calculées (^) d'après Wiillner : Yu=; 1,404, "i'uiij= ' ,4^3 et C=io,239 à 100° comme à o". » On trouve, en edel. Air à 0" E = 4 '9,4 -'o' Air à 100" E =: 4i8i4 • 'o'' C.G.S. soit en moyenne 427''"'", o. » Applicalion à l'anhydride carbonique. — Effectuons le même calcul au moyen des valeurs de 7 calculées d'après les expériences de Wiillner, et des chaleurs spéci- fiques vraies C à o" et à 100", d'après Hegnault, puis d'après W iedemann (Cr, C\v)- Nous obtenons ce (|ui suit : t. t- C„. Cm. K. 10-' C.G.S. Crai. ) 0,1870 » 432,6 / i ,6iQ \ , / / - o, loi ( » 0,1902 4i4,D ) „ \ 0,2145 » 4o3,4 ( 1 00° 1 , 283 o , 207 ( » o,2i65 399,0 ) ' » 11 est clair que la majeure partie du l'écart si énorme des valeurs de E doit èlie attribuée aux grandes (lilHcultés que l'on rencontre datjs la mesure de C. Aussi m'a- l-il j)aru intéressant de calculer inversement, eu admettant pour E la valeur 419. 10^ (j. G. S., les chaleurs spécifiques vraies de CO* à o" et à 100°, que j'ai inscrites dans la dernière colonne du Tableau ci-dessus. » On voit que C,, est compris entre les nombres de Hegnault et de VViedemann, mais qu'il n'en est pas de même de Ck,,,. » Je (loimcrjii piocliaiiienient quelques a[>|)licali()iis de calculs sem- blables. » C) Comptes rendus, séance du 27 juin 1898. (-) Ibid., séance du 3i octobre 1898. ()'■ ( 863 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les oxydes condensés des terres rares. Note de MM. G. Wykouboff et A. Veknei'ii., présentée par M. Moissan. « Deux propriétés remarquables caractérisent les oxydes des terres rares : leur faculté de se polymériser avec une excessive facilité sous l'in- fluence des causes les plus diverses et leur tendance à former entre elles des combinaisons très stables aboutissant à des oxydes complexes, égale- ment polvmérisables, fort différents, par l'ensemble do leurs réactions, des oxydes simples. » La connaissance exacte de ces deux jjropriétés, inaperçues-jusqu'ici, permet non seulement d'interpréter d'une façon très simple une série de faits depuis longtemps observés et restés à l'état d'énigmes, mais encore de comprendre les raisons des difficultés qu'on éprouve à séparer ces oxydes les uns des autres et d'indiquer les procédés rationnels de cette séparation. Nous voulons aujourd'hui appeler l'attention sur la première des deux propriétés dont nous venons de parler. )) De tous les oxydes de ce groupe l'oxyde céroso-cérique est celui qui se polymérise avec la plus grande facilité; on peut même dire que l'oxvde normal n'existe pas à l'état de liberté; il est facile de le démontrer expéri- mentalement. Si l'on dissout dans l'acide azotique l'hydrate de cet oxyde obtenu par l'un quelconque des procédés connus, on constate que cette solution donne un abondant précipité lorsqu'on l'additionne d'eau. » Celte précipitation n'a plus lieu si l'on a chaulfé la solution pendant quelque temps ou si on l'a abandonnée à elle-même pemlant quelques heures. Le précipité ainsi obtenu est un corps gélatineux, blanc, ressem- blant à l'ambre lorsqu'd est desséché, entièrement soluble dans l'eau, pré- cipitable de sa solution aqueuse, qui a une réaction fortement acide, par AzO'H ou H Cl dilués, mais solubhï à chaud dans ces acides concentrés. L'analyse conduit à la fornmle (Ce-^0*) AzO'H. L'oxvde qu'on régénère de ce composé en le traitant par un alcali ne ressemble nullement, au mo- ment de sa précipitation, à l'oxvde précipité d'un sel neutre, du nitrate (Ce''0'')4Az-0^ par exemple. Il est blanc à l'état humide, jaune et corné lorsqu'il est sec; il ne se réduit que difficilement par H Cl à chaud. Traité |)ar un excès de AzO^H, il reproduit le composé (Ce' 0*)AzU^ II. » C'est donc bien là un polymère de l'oxyde ordinaire, mais il n'est [)as le seul. Dans tous les Ouvrages classiques-, on trouve l'affirmation que l'oxyde de cériuni obtenu par calcination de l'oxalate est absolument inat- taquable par l'acide nitrique; cela est tout à fait inexact. ( «64 ) » L'nttaque se produit, an contraire, 1res facilement, même à froid, à la condition que l'oxyde n'ait |)as été calciné à une température supérieure à 5oo° et que l'acide employé soit aussi faible que possible (2 à 3 pour 100). L'oxyde jaune serin très dense, pulvcrident, se transforme ainsi rapide- ment en un corps blanc gélatineux qui, après décantation de la liqueur acide qui surnage, donne avec l'eau une solution très laiteuse à réaction fortement acide, entièrement précipitable lorsqu'on ajoute ^ d'acide azo- tique. Ce corps, une fois desséché, supporte une température de i3o" sans se décomposer; il est jaune pâle, à peine translucide en écailles très minces; l'analyse conduit à la formule (Ce' 0'').5AzO' H. L'oxyde qu'on en retire par l'action des alcalis est blanc à l'état humide, jaune clair et opaque à l'état sec; l'acide chlorhydrique même concentré et bouillant n'en réduit que des traces; HCl + Kl ne le réduit qu'avec une extrême difficulté. » Il existe enfin un troisième polymère qu'on obtient en calcinant l'oxyde précédent vers i5oo"; il devient alors tout à fait blanc et n'est plus attaquable par l'acide azotique ou concentré en tube scellé. » 11 nous faut maintenant déterminer le degré de polymérisation de ces oxydes el trouver, d'autre part, des formules plus rationnelles que celles qui résultent directe- ment de l'analyse. Il est certain d'abord que de l'hydrogène acide existe dans le com- posé, puisque sa réaction est fortement acide. D'autre part, il peut être à moitié saturé par un alcali sans qu'il y ait de l'oxyde mis en liberté. Une réaction très simple va nous permettre de sortir d'embarras. Lorsqu'on traite les solutions des composés (Ce'O')AzO'H et (Ce'O')' AzO'H par une solution titrée de SO', eu excès, on la précipite intégralement; les corps précipités, complètement insolubles dans l'eau, ne contiennent plus, après un lavage complet, de AzO'II dont la moitié seulement a été remplacée par SO'H-. Il est clair, par conséquent, que les deu\ formules doivent être quadruplées et que les deux nitrates solubles sont : » 1. (Ce'0*)i2Az2 0=H2 et ((Je'0»)2„ aAz'OMP, les deux sulfates insolubles étant : ). 2. (CeH)«)»SO»IP et (Ce'0')-2oSO»IP. » 3. L'oxyde blanc obtenu à t5oo° sera donc (Ce'0'')„>2o> auxquels correspondent directement des nitrates qu'on obtient en saturant la moitié de l'acide des sels (1) et ajoutant un peu de nitrate d'ammoniaque. Ils deviennent ainsi parfaitement insolubles et peuvent être lavés à l'eau. » On voit donc que ces composés, en apparence si étranges, ne sont nullement des sels basiques, mais des composés saturés ou acides de deux oxydes (Ce''0*)4 et (Ce'0')2o jouant le rôle de radicaux bivalents. De ces deux oxydes le premier est le résultat de la condensation spontanée de l'hydrate de l'oxyde Ce'O*, le second le pro- duit de l'action d'une chaleur assez élevée sur l'oxyde anhydre. 11 est facile, d'ailleurs, de dépolymériser l'oxyde {Ce^O')^^. 11 suffit de le chauffer à 180" en tube scellé avec un excès de AzO'H : on le voit se dissoudre et le liquide se colorer en jaune; à ce mo- ment, l'addition d'eau provoque la précipitation du corps ( Ce'O'); 2 Az'O'H^. Si l'action a duré plus longtemps, la liqueur devient rouge, l'eau ne la précipite plus, on a alors le corps normal (Ce'0')4 Az*0°; enfin, par une action plus prolongée, la solu- ( 86fi ) tion se décolore et le liquide ne contient plus que du nitrate de protoxyde. Quant à l'owde (Ce^0')4, il se dépol} merise facilement au contact de l'acide azotique chaud. » La tliorine donne des composés polymérisés fort analogues à ceux du cérium. Lorsqu'on soumet l'oxalate, le nitrate, le clilorure ou l'hjdroxyde à une calcination ménagée qui peut être poussée à la fin jusqu'au rouge, on obtient un corps qui a été pris, tantôt pour une terre nouvelle (Balir) tantôt pour un oxyde moins oxygéné (Locke) et qui n'est en général qu'un mélange de deux polymères de ThO. Ce corps est insoluble dans AzO'H ou HCl mais se combine avec eux avec dégagement de cha- leur et donne un composé entièrement soluble dans l'eau et précipitable par les acides. On sépare les deux corps par précipitattion de leur solution aqueuse au moyen d'un acide de plus en plus concentré; c'est le corps le plus condensé qui se précipite le pre- mier. La formule de l'un est (ThO)], AzO'H, celle de l'autre (ThO)5AzO^H, mais il est possible que ce dernier retienne encore un peu du premier et que sa formule soit (Tli O)^ AzO^H. Gomme ces composés se comportent à l'égard de l'acide sulfurique de la même manière que les composés cériques, leurs formules doivent être écrites (ThO)i8 2Az=0''H2 et (ThO),„2Az20MP. » Les oxydes du lanthane et du didyme se condensent aussi avec la plus grande faci- lité, mais ils n'ont donné jusqu'ici que des sels neutres insolubles (LaO)4Az^O'^H'^ et {DiO)i Az-O'^H^ depuis longtemps décrits par Marignac. Les oxj'des polymérisés des terres de l'yttria donnent au contraire des sels neutres aussi bien que des sels acides également bien connus : ( Y0)4Az-0^tP et (Y0);2 Az-O'H'^; on peut donc dire que la propriété de se condenser et de donner des composés tantôt saturés, tantôt acides, qu'on a considérés jusqu'ici comme étant des sels basiques ou surbasiques, est une propriété générale de ce qu'on l'on est convenu d'appeler les terres rares. » Est-ce là une propriété particulière à ce groupe? Nullement. Un très grand nom- bre d'oxjdes la possèdent à un très haut point. Nous citerons particulièrement l'oxyde tl'étain, récemment étudié par M. Engel, et surtout les sesquioxydes de la famille du fer. Depuis les travaux de Péan de Saint-Gilles, de Graham, de Sciieurer-Kestner et de Béchamp, on connaît une série de composés qu'on a pris tantôt pour des sels ba- siques, tantôt même pour des oxydes solubles et qui présentent tous les caractères propres aux composés que nous décrivons aujourd'hui. Us offrent tous cette particula- rité remarquable d'être précipités de leur dissolution par l'acide sulfurique, qui éli- mine la totalité de leur acide mais n'en remplace que la moitié, transformant ainsi les sels acides solubles en sels neutres insolubles. » On est porté ainsi à remplacer la notion confase de sels basiques par la notion plus précise de condensation successive de l'oxyde. Qu'est-ce, en effet, que ces composés plus saturés que le sel saturé, qui existent dans des liqueurs fortement acides, comme c'est le cas des composés du bismuth, du plomb, du mercure, et dans lesquels l'oxyde perd des portions variables de sa valeur? Il paraît infîniineiiL plus rationnel de considérer ces coinbinai- sons comme des sels neutres ou acides d'un oxyde polymérisé qui, en se coadensant, a nécessairement changé de valence. » Pour les terres rares et les oxydes de la famille du fer, cette conclu- sion ne nous paraît pas douteuse. Il convient de remarquer du reste que la ( 866 ) constitution de cps sels paraît être complexe, car leurs éléments ncsnnl j)as décèles, on général, par les réactifs ordinaires. » SPECTROSCOPIE. — Observations sw tjit"/f/ues s/>ectrcs : aluminium, tellure, sélénium. Note de M. A. de GnAsio.\r, présentée par M. Friedel. « An cours de recherches récemment présentées à l'Académie, j'ai con- staté, dans les spectres d'étincelles de certains corps simples, l'absence de plusieurs raies d'intensité notable, données généralement comme apparte-' nantà ceux-ci; comme elles figurent dans les Tables et les Ouvrages clas- siques de Speclro.scopie les plus récents, j'ai pensé pouvoir être utile en les faisant connaître ici, pour éviter aux chercheurs des méprises où je suis moi-même tombé. » Atinniniiim. — Depuis peu d'années seulement, les progrès de l'influslrie mé- tallurs^ique, et surtout les procédés éleclrochiiniqiies, ont permis de préparer ce métal dans un assez grand état de pureté. Je n'y ai plus alors reliouvé deux raies rouges et une raie verte figurant dans le spectre de l'aluminium de M. Tlialèn, mais je me suis aperçu de la coïncidence de leurs positions avec celles des lignes que j'avais re- connues (') les plus caractéristiques et les plus sensibles du spectre d'étincelle du si- licium, soit à l'état de liberté et dans l'hydrogène, soildansla dissociation des silicates fondus : Aluiiiiriiuiii (?) Air Silicium ( R'' ) (Tlialèn). (Tlialèn). [A. de Gvamont (')]. 687, l3 M <■ \ ''36,97 634,48 » ''" \ 034,22 5o5,66 « C-- ( 5o6,oo )) 5o4 , 5 r ' ( 5o4 , 55 B La seconde raie du doublet Si^ a dû évidemment être vue aussi par Tlialèn, mais à cause de sa coïncidence a\cc une forte raie de l'air, duo à l'azote [Néovins (II''), 604,57], il l'aura retrancliée des raies attribuées p:ii- lui à raluniiiiium. l'allé appar- tient cependant certainement au silicium car elle accompagne toujours les trois autres, aussi liien dans riiMJrogéne soigneusement jirivé d'air que dans les silicates fondus, lorsque le spectre de Pair est absent: la raie du silicium, dr même que l'antre com- posante du doublet Si-/, est jilus diffuse, plus élargie par la condensation que la raie correspondante de l'air. En observant le spectre fourni par deux lames d'aluminium datant d'il y a plus d'une vingtaine d'années j'y ai trouvé, comme M. Tlialèn, les groupes du silicium Sia et Si-f très nets. Plusieurs Ouvrages inscrivent en outre dans le spectre de l'aluminium pliolographié par iMM. llarlley et Adeney la raie (464,52) : (') Comptes rendus, aS janvi'er 1897. f^'Orriger la faute d'impression de ),Si:«, et. au lieu de 696,97, lire 636,97. ( 867 ) j'en ai constaté l'absence certaine dans une atmosphère d'hydrogène, quel que fût l'échantillon d'aluminium employé; mais en se reportant au Mémoire original {P/iil. trans., t. CLXXV; i884), on voit que les auteurs attribuent cette raie soit au fer, soit à des impuretés. En réalité, je la crois simplement due à l'air, et identifiable avec (444)58) observée dans le spectre de l'air par les mêmes auteurs, et plus récemment par M. Néovius [444, 78 (R'')]. Celte raie est très forte et double; l'une des compo- santes appartient à l'oxygène et l'autre à l'azote. » Tellure. — A la suite des déterminations de M. Thalèn, les trois raies vertes bien connues du cuivre (521.7); (5i5.3); (5 10. 5) sont données partout comme appartenant au spectre du tellure. Je suis tombé dans la même erreur (') en les observant avec un échantillon de ce métalloïde donné comme pur et où elles se présentaient avec une intensité médiocre. » J'ai étudié, depuis, le spectre du tellure dans les sels fondus (tellurites et lellu- rates), en arrivant à me débarrasser de ces raies, ainsi que de celles de l'antimoine ordinairement contenu dans le tellure préparé par réduction de l'acide tellureux où se trouve presque toujours une petite quantité d'acide antimonieux. Je me suis, d'autre part, assuré de l'absence de ces trois raies vertes, ainsi que de celle de (578.1) du cuivre également et donnée aussi par M. Thalèn, en étudiant le spectre du tellure véritablement pur, d'où toute trace de cuivre et d'antimoine avait été éliminée avec soin (-). Il me paraît intéressant de remarquer que, partant de considérations pure- ment théoriques sur les séries de raies du tellure, M. Rydberg (' ) avait signalé la pré- sence probable de nombreuses lignes du cuivre et de l'argent dans les déterminations du spectre ultra-violet du tellure de MM. llartley et Adeney, et des raies du cuivre dans le spectre visible du même corps de M. Thalèn. Ces dernières lignes n'ont d'ailleurs pas donné de traces de leur présence dans une solution chlorhydrique ou fluorhydrique de tellure, à M. Demarçay {Spectres éleclriques, p. 16). » Sclénium. — Les trois mêmes raies vertes du cuivre figurent dans le spectre du sélénium de Plucker et Hittorlf. Ici même (*), à mon tour, je les ai fait figurer parmi les lignes secondaires de ce métalloïde. Cette erreur, que je tiens à rectifier, n'était pas due au corps très pur dont j'avais fait usage, mais au platine des fils revêtus d'une couche de sélénium d'où jaillissait l'étincelle. J'avais eu affaire à une portion de fil dont les échantillons similaires ne m'avaient donné que les raies du platine, mais cette por- tion n'était pas elle-même exempte de cuivre. » J'ai récemment repris ces déterminations, soit dans les sels fondus (sélénites et séléniates), soit avec le même sélénium ((ue précédemment, mais sur du platine pur bien vérifié, et j'ai pu m'assurer de l'absence des lignes cuivriques. J'ajouterai que (') Analyse spectrale directe des minéraux. Paris, iSgS, p. 36. ('■') Cet échantillon avait été préparé au laboratoire de l'Enseignement pratique de la Chimie appliquée, de la Faculté des Sciences de Paris, sous la direction de M. Ghabrié. ( ' ) Recherches sur la constitution des spectres d'émission des éléments. Stockholm, 1890. {'') Comptes rendus, 8 avril iSgS et Analyse spectrale directe des minéraux. C. K.. 1898. 2- Semestre. (T. CXXVII, N° 22.) Il5 ( 868 ) celles-ci sont présentes dans tous les minéraux sélénifères que j'ni étudiés par l'analyse spectrale directe, notamment dans \a. c la iist/ioli te (FbSe)où la présence du cuivre est indiquée par lesdites riiies, assez bien marquées, et que j'avais attribuées au sélé- nium, » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des uréthanes aromatiques de la tétrahydro- (juinolèine. Noie de MM. Cazexeuve et Moreait, ])résenlée par M. Friedel. « L'action des bsises secondaires cycliques sur les carbonates phéno- liques donne naissance à des uréthanes, comme le prouvent les dérivés de la pipcridine, de la conicine, de la pipérazine que nous avons précé- demment décrits ('). L'action de la tétrahydroquinoléinc confirme cette réaction qui paraît générale pour les corps de cette constitution et de cette fonction. » II faut employer un excès de base. En chauffant à l'ébuUition pendant deux heures 4 molécules de tétrahvdroquinoléiiie avec i molécule de carbonate phénolique, nous avons obtenu les uréthanes phénylique, phénylique orthochlorée, gaïacolique, et naphtolique a. et p. Dans les mêmes conditions, nous avons échoué avec les trois carbonates crésyliques et le carbonate de thvmol. En chauffant en tube scellé de la télrahydroqui- noléine avec ces carijonates au delà de son point d'ébullition, on obtien- drait sans doute les uréthanes correspondantes. La saponification plus difficile de ces carbonates explique le résidtat négatif constaté dans nos expériences, en nous mettant dans des conditioi\s uniformes. Pour l'instant, nous décrirons les uréthanes que nous avons obtenues, tous corps blancs, très stables, fusibles et bouillant presque sans décomposition autour de 3oo°. » a. Vrélliane phénylique de la télrahydroquinoléine. — On chaufTe, comme nous venons de le dire, pendant deux heures à i'ébullitiou, 4 molécules de télra- hydroquinoléine, avec une molécule de carbonate phénylique, soit SoS'' de base avec ïoi' de carbonate, lequel se dissout facilement dans la base. Après refroidissement, on ajoute de l'eau acidifiée par de l'acide chlorhydrique pour enlever la lélraliydroqui- noléine libre. Le résidu se solidifie facilement en abaissant la température. On le purifie par lavage à l'alcool froid, puis par cristallisation dans l'alcool à gS", qui donne (') Comptes rendus, 189S. ( 869 ) de petits cristaux très blancs. Ce corps est constitué par l'urétlianc pliénylique cor- respondant à la formule /AzCR'» \OC=H' ' Le dosage a donné, pour le corps desséché dans le vide, 5,46 pour loo d'azote. La formule précédente exige 5,53 pour loo. » Ce corps fond à 5i°-52°. Il distille presque sans décomposition autour de Soo". Il est très peu soluble dans l'eau. Il se dissout dans l'alcool, l'étlier, le chloroforme, le benzène, le nitrobenzène. » b. Uréthane phénylique orthochlorée de la létrahydroquinoléine. — Cette uré- thane se prépare dans les mêmes conditions que la précédente. Nous avons fait bouillir, pendant deux heures, i5s'' de carbonate de phénol orlhodichloré au sein de SoS', i de létrahydroquinoléine, soit i molécule pour 4 molécules. Reprenant "par l'eau acidifiée par H Cl, nous avons fait cristalliser le résidu dans de l'alcool à Cfi". » Ce corps se présente sous la forme de petits cristaux, blancs. 11 donne à l'analyse Azr=4,95 pour loo; la formule /AzC'II'» \0C»IFC1 exige 4)^7 pour loo. » 11 fond à 6i ". 11 est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et le nitrobenzène, très soluble dans l'éther, le chloroforme et le benzène. » c. Urélhane gaïacoUqiie de la lélrahydroqu.inoléine. — Même mode de prépa- ration que précédemment. 2oS'' de carbonate de gaïacol sont chaullés à lébullition pendant deux heures au sein de 38»'', 8 de tétrahydroquinoléine, soit i molécule pour 4 molécules. » On reprend par l'eau acidifiée, puis par l'eau alcaline pour enlever sûrement l'excès de base et le gaïacol. Le résidu solidifié par le froid est mis à cristalliser dans l'alcool. On obtient j)ur cristallisation lente des mamelons très durs composés d'ai- guilles s'irradiant d'un centre. » L'analyse a donné Az ^ 5, i5 pour loo. La l'ormule ^AzC'H"- \OG«H\OCH' exige 4,94. » Ce corps fond à 69" et reste en surfusion. Insoluble dans l'eau, il est assez soluble dans l'alcool et le nitrobenzène, très soluble dans l'éther, le chloroforme et le benzène. » d. L'rélliane naphtoliqiie a de la Létrahydroquinoléine. — iNous l'avions préparée dans les mêmes conditions que les uréthanes déjà décrites en chauffant à l'ébuUition pendant deux heures I7ô'' de naphlol a au sein de SoS'' de tétrahydroquinoléine (i mo- lécule pour 4 molécules). » On lave à l'eau acidifiée par HCl, puis à l'eau alcaline pour enlever le naphtol libre. On fait cristalliser le résidu solide dans l'alcool à 93° à deux ou trois reprises. On obtient de petits cristaux blancs fondant à 70" qui ont donné à l'analyse Az =; 4)639 pour 100. ( «7" ) Li ((irimile exige 4 162 pour- 100. » Celte urélhane est insoluble dans l'eau, solublc clans l'alcool, l'éther, le chloro- forme, le benzène et le nitrobenzène. » e. Urélhane naphtolique p de la Irtraliydrixiuinolcine. — La préparation est identique à la précédente. Le corps, aj)rès lavage à l'eau acidifiée puis alcaline, se soli- difie plus facilement et cristallise dans l'alcool à 93°. 11 fond vers ii8"-ii9''el a donné à l'analyse 4j66 pour 100 d'azote, correspondant à la formule /Az(?ll'« )) Cette uréthane est moins soluble dans l'alcool que l'isomère a. Elii' se dissout dans l'éther et le nitrobenzène, et est très soluble dans le chloroforme et le benzène. » f. Nous avons tenté de produire une urélhane au sein de l'alcool ordinaire et, en particulier, les dérivés des crésols et du thymol, procédé qui nous avait si bien réussi avec la pipérazine. Le résultat a été négatif à ce point de vue. Nous avons obtenu des élhers carboniques mixtes, des phénols et de l'alcool élhylique, en chaufTanl ces car- bonates phénoliques au sein de l'alcool à gS", en présence d'un excès de létrahydro- quinoléine (' ). >> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la pulégènacélone. Note de M. 1*h. Barbiek, présentée par M. Friedel. « L'ionone, et peut-être aussi riroiie, sont les seuls représentants connus des cétones hydroaroniatiques ayant le groupe fonctionnel dans la chaîne latérale. J'ai cherché une méthode capable de conduire à la forma- lion de corps du même type, en évitant le système de réactions difficiles à reproduire qui conduisent à l'ionone, et en m'adressant pour cela à des combinaisons hydroaromatiques toutes formées. » Pour réaliser cette tentative, j'ai choisi la j)ulégone, sur laquelle j'ai fait réagir l'acétylacétate d'éthyle en présence d'un agent tie déshydrata- tion. » On dissout une demi-molécule de pulégone et une demi-molécule d'éther acé- tylacélique dans loos'' d'acide acétique cristallisable, puis on ajoute en trois ou quatre (') L'élude de ces éthers est poursuivie par M. Albert Morel. Voir nos Mémoires précédents : Bulletin de la Société chimique, 3" série, t. XIX, XX, p. 694 et 767. ( »7' ) fois au mélange 758'' de chlorure de zinc fondu et l'on chauffe au bain-marie pendant dix heures. » Le produit de la réaction est alors traité par l'eau, repris par l'éther, et la solu- tion éthérée, bien lavée à l'eau, est distillée. Le résidu abandonné par l'éther, rectifié dans le vide, donne d'abord de la pulégone et de l'éther acétylacétique inaltérés, puis, entre i^S" et i53° sous 8"°'", un composé qui cristallise. » Par une nouvelle cristallisation dans la ligroïne très légère, on obtient de beaux, prismes incolores fusibles à ■]i"-']i'^, répondant à la composition exprimée par la for- mule C"H-»0. » Cette substance est une cétone car elle donne une oxirae cristallisant en prismes fusibles à i34°-i35°, dont la composition est exprimée par la formule C"II-'AzO. » Cette oxirne donne un dérivé benzoylé cristallisant en fines aiguilles jaune clair fusibles à i78°-i79°. » La réaction de l'éther acétylacétique sur la pulégone peut se concevoir de deux manières. On a en effet CH^ L CH^ CH CH^ l^^l CH-^ CH^ '\^' CO "^ C CH ,/CO - CH^ '\CO-C^H' ' CH- i^^i CIP CH^ ^^J C = CH- C -CO- -CH c\i^-t~cn' CH'-(!:-CH' CO^-i-G^H'OH, ou bien IL CH' CH /CO-CH^_CH , |C-C\CH3 Q ,„,^,^^ \C0^C2H=^ -(.jp I, I CQ \-^yj -\-y. n lui. C CH'— (Îi-CH' » Il y a donc lieu de choisir entre les formules I et IL J'ai tranché la question en constatant que la nouvelle cétone, que j'appellerai y9M/e^e/«a- cétone, donne de l'iodolorme par l'action de l'hypobromite de sodium et de l'iodure de potassium . Ce résultat n'est compatible qu'avec la formule I qui dès lors doit être considérée comme exprimant la constitution de la pulé- gènacétone. » En appliquant cette méthode à d'autres cétones hydroaroraatiques CH^ CH^ CH /\ 1 1 CH^ CH^ 1 1 \/ C CO CH'- II -C- CH ( «72 ) convenablement choisies, on pourra, je l'espère, réaliser la produclion do cctones ajipartenant à ce groupe intéressant. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de la potasse sur i oxynitrocellulose. Noie (le M. Léo Vigno.m. « Comme snite aux recherches que j'ai publiées sur l'oxycelluiose (^Comptes rendus, 20 septembre 1897; 9 mai, 6 juin 1898), j'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats donnés par l'action de la potasse sur roxynitrocellulose. » 106'' d'oxycellulose ont été nitrés au maximum par iSos'' d'un mélange de : SO*H^ à 66° (une partie), AzO'H (densité i ,5) (trois parties), dans les conditions que j'ai indiquées. Après vingt-quatre heures, on a précipité dans une grande quantité d'eau, filtré, lavé et séché à l'air libre. » 5b'' de l'oxynitrocellulose ainsi obtenue étant mélangés à SC""^ d'une lessive de KOII à 20° B., la température s'est élevée de 20° (initiale) à 45° au bout de sept mi- nutes; en même temps, l'oxynitrocellulose s'est dissoute avec un faible dégagement gazeux, en donnant une liqueur brune. I) Celte solution, refroidie à 0° par addition de glace, a été neutralisée par de l'acide acétique à 0°, en évitant que la température monte au-dessus de 4°; on obtient ainsi une liqueur peu colorée, qui a été soumise à l'action d'un courant de H^'S à la tempé- rature ordinaire pendant deux heures environ : il se dégage des composés oxygénés de l'azote, du soufre se dépose; on a cliauiré ensuite au bain-marie, pour chasser les gaz dissous, et obtenu une liqueur brune qui a été refroidie. » Cette liqueur, additionnée ensuite de 20-" d'une solution de : acide acétique 7=', 5, phénylhydrazine 12S'', eau ])our faire ioo<^", aéléchauflee au bain-marie pendant trente minutes à 80°; il se forme un précipité cristallin, qui augmente pendant le chauffage. » Après refroidissement, le précipité a été recueilli sur un fillre et lavé à l'eau pure; on obtient environ 8s'' de ce précipité pour loos'' d'oxynilroceliuiosc. » Au microscope, ce précipité se montre formé de cristaux jaune clair, mélangés d'une substance amorphe et résineuse de couleur brune, l'.n le lavant à la benzine froide, la résine se dissout; repris par le toluène bouillant, les cristaux se déposent, par le refroidissement, à l'état de pureté. » Le corps ainsi obtenu est constitué par de petits prismes jaunes, fondant à 2o4" avec dégagement gazeux, se dissolvant en jaune clair dans les solutions alcalines éten- dues. » L'analyse élémentaire m'a donné : C = 64,4o, .\z=:ig,33, Il =5,40, 0 = 11,87. » Les conditions de formation indiquent que cette substance est constituée par une osa zone. ( «7"^ ) » D'aiiti-e part, son point de fusion est identique à celui de l'osaïone de l'acide oxypyruvique obtenue par ^^'ill en faisant agir la potasse sur le collodion {Bei\. t. XXIV, p. 400). )i La formule de l'osagone de l'acide oxypyruvique . Xn,Az — AzH'^H' exige Cl- 63,83, Az= 19,85, H = 4,99, 0=11,33. » En somme, par l'action d'une solution aqué'use de potasse sur l'oxynilrocellulose, on obtient de l'acide oxypyruvique OH.CH^.GO.CO.OH = G^PPO*. » La cellulose fortement nitrée fournit également, dans les mêmes conditions, de l'acide oxypyruvique, mais en moindre quantité que l'oxynitrocellulose ; il faut ob- server du reste que, dans la nitration de la cellulose, il y a formation d'oxycellulose sous l'inlluence oxydante de l'acide nitrique. » Si nous l'écapiLulons les conclusions de nos expériences relatives h la cellulose et à l'oxycellulose, nous trouvons : Cellulose. Oxycellulose. Résistance à la potasse Grande Très faible Réduction par la liqueur de Felilina; Nulle ) Très forte Réaction de Schiflf [fuchsine (ac. sulfureux].. . Nulle j Très forte Chaleur de combustion 4190-4224 4i24-4i33 Fonction acide Faible Plus forte OH éthérifiables (pour formule eu G") 3 3 » En somme, la cellulose du coton serait un alcool triatomique (pour la formule en C''), les oxycelluloses seraient des alcools triatomiques de moindre condensation, ayant en outre des fonctions aldéhvdiqnes et acides. » On ne peut évidemment, en l'état actuel, établir des formules défini- tives de ces deux corps; cependant, les schémas suivants peuvent donner une idée de leurs propriétés réciproques, et présenter par suite quelque utilité : Cellulose. 1 GH(OH) \"' / \ i \ GH(OH) GH(OH) , ' O ' \ ' j .' \ i f C( ^CH ) ^0~GH»/ (') Si la cellulose ne contient pas d'oxycellulose. ^ «74 ) ce groupement permettant de concevoir facilement ini nombre m de groupes élémentaires C'H'"0^ réunis entre eux. » Les oxycelluloses (celluloses plus ou moins oxydées) seraient formées de n groupes cellulosiques (') associés au groupement A caractéristique de roxycellulose ,,, ^^C-CH(OH) — CH(OH)-CH(OH)-CH — CO (A) H/ ^ ^ ^ ^ \/ : O aldéhyde, alcool, lactone. » Par hydratation, ce groupement (A) donnerait l'acide 2^C-CH(OH)-CH(OH)-CH(OH)-CH(OH)-CO(OH) = C''H"'0'. » Cet acide, enfin, engendrerait du furfurolonde l'acide oxypyruviqne, par les réactions C"H"'0' = C0^+3(H^0) + C'Ii'0^ Kiirfurol. C»H">0' + 0-= 2(C^H^O') + HH); ac. oxypyruviqne. l'oxygène intervenant dans la dernière réaction est emprunté aux groupes AzO' de l'oxynitroceliulose. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur un nom'cau principe crislallisc, retire de la Grande Absinthe. Note de MM. Adrian et A. Tbillat, présentée par M. Gui- gnard. « Ce nouveau produit a été trouvé, au cours de la préparation de l'absin- ihine, dans les résidus abandonnés par l'extrait alcoolique de \' Artemisia Absinthium, la Grande Absinthe. » Si, après avoir évaporé l'extraitalcoolique de la plante, on le débarrasse de l'absinlhine, on obtient un extrait pâteux de couleur jaunâtre qui, traité par l'alcool amylique, abandonne une substance qui colore le dissolvant (') Pour l'oxycellulose que nous avons préparée : trois groupes CH'^'O'^, un grou- pemenl (A). ( 875 ) en jaune et cristallise au bout de deux à trois jours sous forme de belles aiguilles prismatiques, jaune paille, conservant indéfiniment cette colora- tion après un grand nombre de cristallisations. » Ce corps se distingue immédiatement de l'absinthine par sa couleur, sa forme cristalline et surtout par sa saveur exempte d'amertume. Il ne possède aucune action physiologique. » Nous avons cherché à en établir la formule par la combustion et par la détermi- nation du poids moléculaire. » Analyse: I. II. Moyenne. Carbone 63, lo 62,70 62,90 Hydrogène 5, 10 5,i4 5, 12 Oxygène (par diff.) 3 1,80 32, 16 31,98 » Poids moléculaire par la méthode cryoscopique, — La substance étant peu soluble dans l'acide acétique, on a employé le bromoforme : Poids moléculaire dans le bromoforme 1002 d"où Ion déduit la composition suivante : Pour 100. Approviniativemenl. * Carbone 629 soit, en atomes: 52,4 Hydrogène 5 1,2 » 5i,2 Oxygène 3 19, 8 » 20 » La formule C°'H^'0-° donne 63, 1 pour 100 de carbone et 0,06 pour loo d'hydro- gène; poids moléculaire 1007. La formule C'-H^'O'" donne 62,7 pour 100 de car- bone et 5, i3 pour 100 d'hydrogène; poids moléculaire 990. Il est difficile de trancher entre la formule en C°^ et la formule en Cfi^, étant donné le poids moléculaire élevé et le peu d'écart des chiffres. » Point de fusion. — Le point de fusion, très différent de ceux qui ont été donnés pour l'absinthine, est de lôS". » Propriétés. — La substance est insoluble dans l'eau; elle est soluble surtout à chaud dans l'alcool amylique, le chloroforme, l'acétone, la benzine. Elle est insoluble dans l'éther. » Les acides étendus ne la dis,solvent pas. Les acides concentrés la dissolvent à froid; par addition d'eau, on précipite sous forme de houppes cristallines une matière blanche mais qui, une fois isolée, a pu être identifiée avec la matière première. A chaud, les acides concentrés provoquent une décomposition, et la précipitation par addition d'eau ne se produit plus. » Les alcalis étendus n'ont aucune action sur la combinaison ; à l'ébuUilion, les alcalis concentrés finissent par la résinifier et se colorent en jaune. >i La solution acétique donne avec le brome un composé instable; le perchlorure de fer fournit un abondant précipité noir, tandis que l'iode, dans la solution d'iodure de potassium, donne un magnifique précipité bleu indigo caractéristique. C. R., 1898, 2» Semestre. (T. C.XXVII, N» 22.) 1 '6 ( «76 ) » L'oxydation par le bichromate de potasse ou lebioxyde de plomb en solution acé- tique n'a donné aucune transformation. Il en a été de même de la réduction par l'hy- drogène naissant. » La liqueur de Fehling n'a donné lieu à aucune inversion, même après une demi- heure d'ébullition. Par la distillation sur la cliaux nous avons obtenu des homo- logues de l'acide phénique. » Action de l'anhydride acétique. — En chauffant la substance pendant cinq à six heures avec l'anhydride acétique, nous avons pu la transformer en produit blanc, cris- tallisé en feuilles. Les résultats produits par l'analyse ont été les suivants : Carbone 6i ,63 Hj'drogène 5 ; 29 Oxygène (par diff.) 33, 08 » Le point de fusion a été de i62°-i63°. » Malgré le peu d'écart entre les chiffres d'analyse et les points de fusion, le produit obtenu par l'anhydride acétique est bien différent. On peut le constater par l'examen de la forme cristalline et surtout par les réactions colorées obtenues par le perchlorure de fer et l'iode, bien différentes de celles qui sont fournies par le corps jaune. )) Chauffé avec de la chaux, il n'y a pas eu régénération de l'acide acé- tique. » Relativement à la constitution de la substance retirée de V Artemisia Absinthium, les diverses propriétés que nous avons signalées permettent de la classer dans la série des corps indifférents; elle contient au moins un noyau aromatique (régénération des dérivés phénoliques), et sa molécule semble susceptible d'une condensation interne (action de l'anhydride acétique). » Ce corps pouvant se rencontrer dans d'autres plantes, nous avons cherché à préciser autant que possible ses jjropriétés physiques et chi- miques. M VITICULTURE. — Recherches sur quelques moyens permettant d'augmenter l'adhérence des bouillies cupriques ('). Note de M. Joseph Perradd, pré- sentée par M. Guignard. « Le coefficient d'adhérence est l'un des facteurs les plus importants qui doivent entrer en ligne de compte pour l'établissement de la valeur des (') Travail exécuté à la station viticole de Villefranche. ( 877 ) bouillies cupriques destinées à combattre les maladies cryptogamiques de la Vigne. Divers auteurs (' ) ont montré déjà que cette faculté d'adhérence, qui assure la durée d'action des traitements, varie dans d'assez larges limites selon la formule des préparations; mais ces auteurs se sont occupés uni- quement de l'adhérence des solutions ordinairement employées aux organes foliacés. Or, mes recherches sur le traitement du black rot m'ayant amené à considérer le sulfatage direct des grappes comme l'une des condi- tions les plus sûres du succès, j'ai cherché à déterminer la faculté d'adhé- rence des bouillies aux raisins. )) Cette adhérence est relativement très faible avec les anciennes bouil- lies, ainsi que l'indiquent les chiffres des Tableaux suivants, à cause de la pruine cireuse qui enveloppe les grains et empêche la fixation des corps étrangers. C'est dans le but de trouver une substance qui, ajoutée à la bouillie, fût capable de vaincre cet obstacle, que j'ai entrepris les essais qui font l'objet de cette Communication. Le choix des matières pouvant être employées était limité par les nombreuses conditions à remplir. On trou- vera ci-après la nomenclature de celles que j'ai utilisées. » 1. Bouillie à 2 pour 100 de sulfate de cuivre, légèrement alcalinisée avec la chaux grasse. » 2. Bouillie à 2 pour 100 de sulfate de cuivre et 2 pour loo de chaux grasse (for- tement alcaline). » 3. Bouillie à 2 pour 100 de sulfate de cuivre, légèrement alcalinisée avec de la chaux éteinte. )) k. Bouillie 1 avec 3 pour 1000 de sang desséché. » 5. Bouillie 1 avec 3 pour 1000 de poudre de blanc d'œuf. M 6. Bouillie 1 avec 3 pour 1000 de gomme adragante. H 7. Bouillie 1 avec 3 pour 1000 de colle forte. i> 8. Bouillie 1 avec 5 pour 1000 d'amidon. » 9. Bouillie 1 avec 5 pour 1000 de dextrine. » 10. Bouillie 1 avec .5 pour 1000 de silicate de potasse. » 11. Bouillie 1 avec 2 pour 100 de mélasse (bouillie sucrée). » 12. Bouillie à 2 pour 100 de sulfate de cuivre, légèrement alcalinisée avec du car- bonate de soude. >i 13. Bouillie 12 avec i pour 100 de sulfate d'alumine. » 14-. Bouillie à 2 pour 100 de sulfate de cuivre et 3 pour 100 de savon. (') Amt GiKXKD, Becherches sur l'adhérence, aux feuilles des plantes et notam- ment de la pomme de terre, des bouillies cupriques {Société nationale d'Agricul- ture, lo février 1892). GuiLLON et GouiRAND, Sur l'adliérence des bouillies cupriques utilisées pour com- battre les maladies de la Vigne (Comptes rendus, 25 juillet et 12 septembre 1898). ( ^7^ ) » 15. Bouillie à 2 pour loo de sulfate de ciii\ie, neutralisée il la soude, et 5 pour looo de colophane. » 16. Bouillie à 2 pour loo de sulfate de enivre, légèrement alcalinisée avec l'am- moniaque. » 17. Verdet neutre à 2 pour loo. » 18. Verdet neutre à 2 pour loo avec 3 pour looo de gomme adraganle. » 19. Verdet neutre à 2 pour loo avec 3 pour looo de colle forte. » 20. Verdet neutre à a pour loo avec 5 pour looo d'amidon. « 21. Verdet neutre à 2 pour loo avec 5 pour lOoo de silicate de potasse. » Voici le résumé des quantités de cuivre laissées sur les raisins et les feuilles de Vigne, par ces diverses bouillies, dans des cas difTérents. Les chiflres des colonnes B et D ont été obtenus en dosant le cuivre restant sur les raisins et les feuilles quinze jours après l'application du dernier traitement et ayant subi plusieurs pluies. Proportion pour loo Proportion pour loo du cuivre total du cuivre total resté sur les raisins. resté sur les feuilles. A. B. Après séchage Nature au soleil des bouillies. et deux heures — d'exposition Numéros d'ordir à une pluie Après l'application correspondants. donnant 'i™'". de .) Iraitenienls. 1 7.6 4,3 2 6,3 3,8 3 2,8 1,9 4 7>' 3,9 5 7,4 3,7 6 11,2 6,1 7 10,3 6,o 8 7.5 4,o 9 6,9 3,5 10 i3,4 6,9 11 . ! 12,2 6,o 12 12,9 6,8 13 12,3 6,3 14 17,5 8,0 13 38,2 20,8 IG 5,4 3,5 17 6,0 3,7 18 8,9 4,6 19 7.'- 4,1 20 5,6 3,5 21 9.7 5,9 C. D. Après séchage au soleil et deux heures d'exposition à une pluie Apres l'applicalion donnant 4°"". de 4 traitements. 37,4 ".9 32,3 9,4 23,1 5,3 36,6 11,1 38,2 12,0 48,8 16,7 44,3 i5,4 36,7 10,8 35,8 9.9 47,9 20,7 53,3 22,5 59,6 •9.5 58,1 20,4 72,9 24,1 89,2 36,2 3i,i 9,3 3. ,4 9.3 40,5 i5,8 3-, 2 "2,9 29,6 10,0 42,7 16,1 ( 879 ) » Ces chiflfres donnent lieu aux remarques suivantes : )) I. La faculté d'adhérence des bouillies cupriques est beaucoup plus faible pour les raisins que pour les feuilles de V igné. » 11. Au point de vue de l'adhérence aux raisins, les anciennes bouillies se classent dans l'ordre suivant : » 1° Bouillie au carbonate de soude légèrement alcaline; )) 2" Bouillie à la chaux grasse légèrement alcaline; » 3" Bouillie à doses égales de sulfate de cuivre et de chaux grasse; » 4"^ Verdet neutre; » 5" Eau céleste ; )) 6° Bouillie à la chaux éteinte. » En considérant l'adhérence aux feuilles, la classification reste la même. » III. De toutes les substances employées pour augmenter la faculté d'adhérence, la colophane s'est montrée incomparablement supérieure; viennent ensuite par ordre démérite : i" le savon ; 2° le silicate de potasse; 3° la mélasse; 4" l'i gomme adragante; 5° la colle forte. » L'amidon, la dextrine, la poudre d'œiif, le sang desséché, le sulfate d'alumine n'ont pas eu d'effet bien marqué; leur addition a plutôt eu pour conséquence la diminution de l'adhérence. » La nature de la chaux qui entre dans la préparation de la bouillie bor- delaise a une grande influence sur la faculté d'adhérence de cette dernière. La chaux grasse, éteinte seulement au moment de l'emploi, doit être pré- férée. » IV. L'adhérence remarquable que communique la colophane, notam- ment vis-à-vis des raisins, mérite de retenir l'attention. Je ferai connaître, dans une prochaine Note, le moyen d'utiliser ce produit et les résultats que m'ont donnés, cette année, en grande culture, les bouillies en renfer- mant. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Composition et valeur alimentaire des fromages. INote de M. Balland. (Extrait.) « Les variétés de fromages consommés en France sont nombreuses et se prêtent difficilement à une classification rigoureuse. Dans les fromages ordinaire de vache, la proportion d'eau peut s'élever à 8o pour loo et les matières azotées l'emportent généralement sur les matières grasses. Dans les fromages frais dits à la creVne (susise, gournay, neufchàtel), l'eau est ( 88o ) en moindre proportion (5o à 60 pour 100); les matières grasses sont en grand excès par rapport aux matières azotées; le poids des cendres, comme précédemment, est faible. Les fromages frais demi-sel ont plus de consistance, moins de matière grasse et laissent plus de cendres à l'inciné- ration (i à 2 pour 100). Les fromages salés à pâte molle, préparés depuis plus ou moins de temps, en laissent encore davantage (4 à 5 pour 100). L'eau oscille entre 3o et 5o pour 100. Les matières grasses et azotées pré- sentent de grands écarts: tantôt les premières dominent (bourgogne, brie, munster, pont-l'évêque, etc.) et tantôt les secondes (livarot, sa voie) ; par- fois elles sont en mêmes proportions (camembert, coulommiers, lierve, mont-d'or, etc.). » Les fromages à pâte ferme (cantal, chester, gruyère, hollande, port- salut, roquefort, etc.) ont une composition plus uniforme. L'eau ne dépasse guère 3o pour 100; les matières azotées et les matières grasses s'y ren- contrent assez souvent en même quantité. Le sel est représenté par 1\'a^ pour 100 du poids total. » Les analyses ont porté sur des fragments de fromage prélevés du centre à la circon- férence et représentant aussi exactement que possible un échantillon moyen. Le produit lentement desséché a été trituré au mortier, après refroidissement; l'azote a été dosé par le procédé Kjeldahl et les matières grasses (beurre) à l'aide de l'éther. Pour faciliter la séparation de ces matières, on a incorporé à la masse une quantité convenable de pâte de papier. La matière azotée est à 16 pour 100 d'azote : la caséine n'en contenant que i5,8o pour 100, le coefficient devrait être 6,33 au lieu de 6,25 que nous avons adopté pour l'ensemble de nos recherches. Les matières extractives, obte- nues par différence, ne représentent donc pas seulement le sucre de lait, l'acide lac- tique et les pertes, mais aussi une petite quantité de caséine. » Malgré les réserves qui s'imposent lorsqu'il s'agit de produits dont la composition varie nécessairement suivant leur ancienneté et suivant une foule de circonstances locales, nos analyses viennent à l'appui de tout ce qui a été dit sur la valeur des fromages français ('). Si l'on prend, par exemple, le gruyère fabriqué dans les départements qui avoisinent la Suisse, on trouve que loo^"^ de ce fromage contieanent, sous une forme concrète, autant de matières grasses et azotées qu'un litre de lait, soit plus (') La réputation des fromages français est établie depuis longtemps. On sait, par Pline, combien étaient autrefois appréciés, à Rome, les fromages de îVîmes, de la Lozère et du Gévaudan : « Laus caseo Rom», ubi omnium gentium bona cominus judicanlur, e provinciis, Nemausensi pr;ecipua, Lesur» Gabilicique pagi. . . (Lib. XI, 97, I). .. ( 88i ) de substances nutritives qu'il n'y en a dans aSo^' de viande de boucherie à 75 pour 100 d'eau. Ce fromage, dont le transport est facile, pourrait donc jouer un rôle important dans l'alimentation de l'armée. En l'associant au pain de guerre {Comptes rendus, t. CXXIII, p. 1007) sous forme de panade, on aurait un aliment substantiel qui serait vraisemblablement mieux accepté du soldat que la plupart des potages ou des pains à base de graisse, de viande ou de gluten, qui ont été proposés depuis 1870. ... » (Suit un Tableau donnant la composition centésimale d'une vingtaine de fromages, à l'état normal et à l'état sec.) BIOLOGIE. — Sur une méthode de coloration du protoplasma par les pigments des Champignons. Note de M. L. Matri;cuot(' ), présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une récente Communication à l'Académie (^), j'ai exposé une nouvelle méthode de coloration du protoplasma des organismes inférieurs par l'action des pigments bactériens en nature. » J'ai d'abord rappelé que la constitution morphologique du proto- plasma des Mortierella (Mucorinées), antérieurement décrite par moi, avait été mise en évidence par la simple cohabitation, sur un même substratum, du mycélium de ce Champignon avec une Bactérie à pigment violet {Bacillus violaceus?). J'ai exposé ensuite les résultats obtenus sur des Bactéries elles-mêmes, en particulier la mise en évidence d'un corps central chez un Bacille incolore. » Après avoir décrit ces deux cas particuliers, je faisais entrevoir com- bien la méthode est générale, puisqu'elle est susceptible d'une double extension. On peut, en effet, d'une part essayer la fixation d'un pigment déterminé sur des protoplasmas d'origine et de nature très variées, d'autre part changer à volonté d'organisme chromogène. » Dans ce dernier ordre d'idées, on peut, comme je vais le montrer aujourd'hui, remplacer la Bactérie chromogène par un Champignon chro- (') Travail fait au Laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. (^) L. Matrucuot, Sur une méthode de coloration du protoplasma par les pig- ments bactériens {Comptes rendus, 21 novembre 1898). ( 882 ) » On sait que les matières pigmentaircs sont très répandues chez les Champignons. Mais elles ont été étudiées surtout chez les Champignons supérieurs, et celles que l'on connaît le mieux sont celles qui restent incluses dans la cellule ou se fixent sur la membrane. Il est cependant tout un groupe de pigments qui sont excrétés au dehors des cellules, et les Cham- pignons inférieurs en fournissent de nombreux exemples. » Pour le but que je me proposais, j'ai choisi des Mucédinées apparte- nant au genre Fusarium et aux genres voisins. Dans les cultures sur mi- lieux artificiels, certains Fusarium produisent très fréquemment un pig- ment vert qui est mis en liberté dans le milieu ambiant. J'ai fait végéter simultanément, sur un même substratum, un Fiisarium el un Morlierella. Grâce au choix de deux Champignons dont le mycélium est aussi dissem- blable, continu dans l'un, cloisonné dans l'autre, on peut reconnaître sans erreur, au milieu du lacis inextricable de leur végétation, ce qui appartient respectivement à l'une ou à l'autre des deux espèces. » Dans ces conditions, le pigment du Fusarium se fixe sur le proto- plasma du Morlierella et met en évidence une structure identique à celle que fournit l'emploi de la Bactérie à pigment violet. Par conséquent, la méthode de coloration protoplasmique que j'étudie en ce moment, fondée sur l'action de pigments en nature, fournit des résultats d'une grande gé- néralité, qui se corroborent mutuellement. » De la connaissance de ces pigments ■ Vesce commune.. » A'esce commune.. Clilorol'orme. Lupin blanc Elher. Quantité d'anesihésique on Durée ceolim. cubes. d'action 3,0 II =4 4,0 24 4,5 â Observations. 0,0 0,0 48 Plantes aneâttiésiccs. Léger verdissement. Léger verdissement à la base. Léger verdissement à la base. Traces infimes de verdissement à la base. Les plantes sont mortes. 5,0 20 Verdissement nul. 5, .5 '7 \erdissement nul. 0,5 6 Verdissement nul. 0,5 29 Traces de verdisse- ment à la base. 0,8 ■; Verdissement nul. 1,0 P.4 La plante est morte. 4,0 8 Verdissement nul. 4,o 32 Très léger verdisse- ment. 4,5. 22 La plante est morte. 0,8 Verdissement nul. 4,5 24 Verdissement nul Lupin blanc > Lupin blanc Chloroforme. Sarrasin Ether. 5,3 4,0 9 9 3o des feuilles; léger verdissement des cotylédons: ver- dissement nul de la tige. A'erdissement nul, \ei'dissement nul. Verdissement nul. Plantes témoins, non anestliésiées. Plantes franchement vertes. Plantes entièrement vertes. Plantes franchement vertes, surtout à la base. Plantes entièrement vertes. Plantes entièrement vertes. Plantes entièrement vertes. Plantes très vertes. Plantes vertes, surtout à la base. Plantes entièrement vertes. Plantes franchement vertes, surtout à la base. Plantes entièrement vertes. Plantes verdissant dans la région supérieure. Plantes franchement vertes dans la région supérieure. Plantes franchement vertes dans la région supérieure. Plantes verdissant dans la région supérieure. Feuilles et cotylédons verl pAle, tige verdàlre. Cotylédons verdissant. Cotylédons verdissant. Feuilles vertes. ( 8H6 ) » On voit donc qu'il ne s'est produit aucun verdissement à la lumière : » Pour le Blé, pendant vingt heures, avec une dose de 5"' d'éther, et, pendant sept heures, avec une dose de o"'', 8 de chloroforme; » Pour la Vesce commune, pendant huit heui'es, avec une dose de 4'"'' (i'éther, et, pendant six heures, avec une dose de o''^,8 de chloro- forme ; » Pour le Lupin blanc, pendant neuf heures, avec i"^ de chloroforme, et, pendant neuf heures, avec 5'^'',3 d'élher; » Pour le Sarrasin, pendant trente heures, avec une dose de 4^' d'éther. » Cette propriété de s'opposer à la formation de la chlorophylle paraît générale pour les anesthésiques. C'est ainsi qu'en nous adressant au sul- fure de carbone nous avons obtenu des résultats analogues. Le verdisse- ment à la lumière ne s'est pas produit : » Pour le Jjupin blanc, i)endant neuf heures, avec i'''^,5; » Pour le Sarrasin, pendant six heures, avec i'^'^. » De nombreuses expériences nous ont prouvé qu'il y a, dans chaque cas, une quantité déterminée d'aneslhésique pour obtenir le maximum d'action sans tuer la plante. On peut en juger par plusieurs des résultats reproduits dans le Tableau précédent. En effet, les mêmes substances, prises à une dose plus forte ou pendant des temps plus longs, commencent par rendre la plante malade, puis la tuent. Mais il est intéressant de noter que les mêmes anesthésiques, pris à une dose plus faible que celle indi- quée ci-dessus, diminuent considérablement la production de la chloro- phylle, et d'autant moins que leur quantité est plus faible. C'est ainsi que 3*"^ à 4" d'éther permettent encore au Blé de verdir légèrement à la base pendant vingt-quatre heures, et que les 5''*^ d'éther qui annihilent le verdissement du Blé laissent encore pendant vingt-quatre heures se former de la chlorophylle dans les cotylédons du Lupin blanc, mais non dans les feuilles ni dans la tige, lesquelles restent jaunes. » On voit que les doses optima peuvent être variables avec les espèces et la nature des organes du végétal. )) En résumé : i° Les anesthésiques, em[)loyés à une dose convenable et pendant un temps déterminé, empêchent la production de la chlorophylle chez les plantes étiolées exposées i» la lumière; » 2" Les anesthésiques, employés à une dose j)lus faible que celle qui s'oppose à la production de la chlorophylle, diminuent considérablement le verdissement des plantes ; » 3° Les doses d'un même anesthésique, qui produisent le maximum ( 887 ) d'action, sans tuer la plante, varient avec les espèces végétales, mais dans des limites assez peu éloignées. » BOTANIQUE . — Élude géobolanique sur la flore des hauts bassins de la Sal- lanche et du Trient. Note de M. Paul «Iaccard, présentée par M. Gaston Bonnier. « La région dont il s'agit est nettement délimitée : elle s'étend à l'est de la chaîne calcaire allant de la Dent du Midi au Buet et ne correspond, à l'occident, avec les chaînes des Alpes lémaniennes, que par des cols étroits de 2500™ d'altitude moyenne. Ce territoire est partagé, par les chaînons du jAiisin d'tme part, du Bel Oiseau et de Fontanabran d'autre part, en trois vallons parallèles dont l'altitude moyenne est de 1 800™™ à 1 900". L'ou- verture des trois vallons se fait sensiblement dans la direction de la grande coupure valaisane, de sorte qu'ils présentent un versant exposé au nord et un au midi. Ce qui rend cette région intéressante, c'est qu'elle est traversée par la ligne de partage des terrains calcaires préalpins et des gneiss appartenant au système des Alpes granitiques centrales. » En établissant la statistique florale de chacun des versants ainsi que des diverses stations dans les trois vallons, je suis parvenu à mettre en relief, d'une façon frappante, l'influence de Vexposition, celle de la déclivité du sol et celle de la concurrence entre les espèces, dans la distribution florale et dans la présence des diverses associations végétales. » 1. Sur le versant méridional d'Emaney, entre 1900'" et 2300™, règne d'une façon presque continue la prairie alpine plus ou moins luxuriante; on peut y relever plus de 200 espèces de plantes, la plupart appartenant à la flore alpine. Sur le versant opposé, dont toutes les conditions, sauf celle de l'exposition, sont sensiblement égales, on rencontre, entre 1900™ et aïoo"", un fourré A'Alnus viridis, accompagné de Rhododendron et de hautes herbes dont le cinquième à peine sur 60 appartient à la flore alpine, les autres sont des plantes de la flore silvatique des basses régions montagneuses; par leur exubérance, elles ont refoulé la flore alpine qui prospère à 3oo'" ou 400™ de distance sur le versant opposé. » A 2100'", l'existence d'un petit plateau, interrompant la pente générale du versant, détermine l'apparition d'un callunetum, où, sur un fond de mousses et de sphaigaes, prospèrent la Bruyère commune, les Vaccuuum myrtillus et uliginosus, avec une dizaine d'espèces herbacées tout au plus. ( 888 ) Vers 2200™, le sol est couvert par les formations de l'Azalea procumbens, de V Empetrum nigrum et du Lichen des rennes; dans les dépressions et les petits vallons, c'est la formation de V Alchemilta vulgaris, accompagnée du Planlago alpina et du Gnap/ialium supiniim. qui occupe le terrain. » L'influence considérable de l'exposition se révèle encore par la pré- sence d'une prairie alpine de peu d'étendue, vers 2200" d'allilude. Cette formation, dont la composition florale est à peu près la même que celle du versant méridional du vallon d'Emaney, doit sa présence, à celte altitude sur ce versant septentrional, à l'exposition particulière déterminée par une dépression latérale au-dessus d'un petit lac de barrage. » 2. En comparant les pentes méridionales calcaires de Gagnerie (') avec celles du Luisin, qui sont gneissiques, on voit qu'elles sont toutes deux couvertes par la prairie alpine ; le nombre des espèces y est à peu près le même; mais la composition florale est fort différente. On n'y compte guère qu'un tiers des espèces qui soient communes aux deux versants. La diffé- rence provient, pour une part, de la présence des calcicoles exclusives sur l'un des versants, et des silicicoles exclusives sur l'autre; mais cela repré- sente à peine le cinquième de la flore totale; la difiéreucc dans la réparti- lion des espèces indifférentes au point de vue chimique peut s'expliquer en partie par la nature des stations actuelles, mais elle doit provenir aussi, dans une certaine mesure, des conditions qui présidèrent jadis à la répar- tition des espèces, conditions qui ont été modifiées depuis, mais qui ont pu donner à certaines plantes, vis-à-vis de leurs concurrentes, les avan- tages d'une situation acquise. (Parmi les causes de répartition florale qui ont dû se modifier d'une façon sensible, il faut comprendre surtout l'abla- tion subie par les anciennes moraines, grâce à l'érosion.) » 3. En ce qui concerne la provenance des éléments floraux, on remarque que le fond de la végétation se rattache à la flore des Alpes savoisiennes; il faut y ajouter une vingtaine d'éléments particuliers aux Alpes granitiques. » 4. La nature du substratum, lorsqu'elle agit seule, établit dans la flore du territoire considéré des différences beaucoup moins frappantes que celles qui résultent des différences d'exposition ou de déclivité. On peut faire la même remarque à propos de l'altitude. De part et d'autre de la ligne de séparation des terrains, on peut noter une douzaine d'espèces seulement, de chaque côté, qui ne franchissent pas la ligne de séparation. ( ' ) CoiUreforl de la Denl du Midi. ( 889) » 5. Les éléments granitiques se sont certainement introduits par immi- gration orientale depuis les hautes Alpes valaisanes. » A propos de la présence de semblables éléments constatée sur le flysch des Alpes de Savoie, je ne puis accepter la théorie des filtres, proposée par M. Briquet('); je crois pouvoir poser en principe qu'on peut s'attendre à ren- contrer ces mêmes éléments sur toute la lisière méridionale des préalpes, partout où le terrain houiller, le permien métamorphique et le flysch constituent un substratum siliceux. » 6. En ce qui concerne l'immigration post-glaciaire de la flore du bassin du Trient, je distinguerai trois phases : » a. Une immigration par voie orientale des éléments de la flore nivale et morainique, ainsi que celle des hauts rochers et pelouses (^); » h. Une immigration occidentale d'éléments alpins et subalpins résul- tant du dégagement des glaces, dû à la période xérothermique; en même temps, ascension des forêts de mélèzes et d'arolles sur les flancs orientaux, suivie d'un refoulement partiel de la flore alpine et de l'installation d'une flore sil va tique; » c. La période actuelle, caractérisée dès le début par un abaissement dans la limite des forêts et dans celle de l'élément silvatique, par la dispa- rition de plus en plus complète des dépôts morainiques permettant à la vé- gétation d'acquérir sa distribution actuelle. >) 7. L'exploration détaillée de cette région depuis si longtemps visitée par les botanistes m'a permis d'y découvrir un bon nombre de plantes ou de stations nouvelles, ce qui montre avec quelle prudence il faut conclure à l'absence de telle ou telle espèce dans une région qui n'a pas été soumise à une exploration systématique consciencieuse, ce qui est encore le cas pour une bonne partie de la chaîne des Alpes. » La découverte la plus intéressante concerne le Carex microglochin à Barberine. Cette espèce, très rare dans les Alpes valaisanes, n'avait pas encore été signalée à l'ouest de la vallée de Bagne ('). » (') J. Briquet, Recherches sur la flore du district savoisien, p. 42. — Notes sur la /tore du massif de Plate, p. 62; iSgS. (^) L'absence de certains types morainiques silicicoles, tels que Cerastiuin uni- floruin eX. glaciale, Callianthernum rutœfolium, etc., dans le bassin du Trient, peut s'expliquer par l'ancienne extension prépondérante des moraines calcaires dans cette région et leur persistance jusqu'au moment où l'établissement des forêts et des élé- ments silvatiques vint constituer un obstacle sérieux à leur introduction depuis les Alpes granitiques voisines. (^) Le Mémoire complet paraîtra dans la Revue générale de Botanique, dirigée par ( ^^9o ) GÉOLOGIE. — Sur la découverte de fossiles dans les assises qui constituent en Provence la formation dite étage de Vitrolles, et sur la limite des terrains crétacés et tertiaires dans le bassin d'Aix (^Bouches-du-Rhône). Note de M. G. Vasseur, présentée par M. Marcel Bertrand. « La puissante série de sédiments fluvio-lacustres qui représente, dans le bassin d'Aix, les dernières divisions du terrain crétacé et les parties infé- rieure et moyenne de l'éocène, comprend une succession de couches ruti- lantes (argiles et grès avec lits de calcaire et de poudingue intercalés) que les géologues ont désignée sous le nom à' étage de Vitrolles et qui sépare les calcaires lacustres crétacés de Rognac des calcaires éocènes à Physa prisca Noul. Aucun fossile n'ayant été découvert jusqu'à jjrésent dans celte forma- tion ('), il n'avait pas été possible d'établir si les couches vilrollicnnes doivent être assimilées au dernier terme de la série secondaire, c'est-à-dire à l'étage montien, ou à la première division des terrains tertiaires, l'étage thanélien (-). » Les observations que nous allons faire connaître suppriment aujour- d'hui toutes les difficultés relatives à cette question, en montrant que la limite du crétacé et du tertiaire dans le bassin d'Aix doit être placée au milieu même du système de Vitrolles, et, pour mieux préciser, au-dessus du niveau calcaire connu des géologues sous le nom de marbre de Vitrolles et de la Galante. » 1° A 6"' einiron au-dessus de la barre calcaire de Rognac, il existe, dans les argiles rouges qui afileurent sous le village même de Vitrolles, un lit de calcaire très noduleux contenant, comme les couches rognaciennes, des coquilles de Bauxia. Cet M. Gaston Bonnier; il sera accompagné d'une Carte explicative donnant la distribu- tion des associations végétales caractéristiques. (') Nous montrerons prochainement que l'horizon fossilifère {mélanies, paludines et iinios) des environs du Tholonet (Roqueshaule), classé par M. Collot dans les couches de V'itrolies, appartient à un étage plus ancien de la série fluvio-lacustre crétacée. (^) Voir les nombreuses publications de M. Matheron sur la Provence. — Collot, Desc. géol. des environs d Aix-en-Provence, 1880, p. \oo {Carie ^éol. : Feuille d' Aix au jfôOTô)- ~ ViLLOT, Ann. des Mines, i" série, n° 41883. — Roule, Recherches sur les terrains Jlui'io-laciistrcs inférieurs de Provence {Ann. des Sciences géol., t. XVIII, i885.). — De Grossouvre, Bull, de la Société géol. de France, i" série, t. XXV. — Vasseur, Note préliminaire sur la constitution géologique du bassin tertiaire d'Aix- en-Provence {Ann. de la Fac. des Se. de Marseille, juillet 1897). ( 891 ) horizon, qui se poursuit vers l'est, nous a fourni en outre à la Billonne, près des Pennes, des unios empâtés dans des concrétions; il n'y a d'ailleurs aucune raison pour ne pas le rattacher encore à l'étage de Rognac. » 2° C'est également dans les environs des Pennes, à l'est du hameau des Pinchi- nades, que nous avons rencontré les fossiles plus intéressants de la série vitrollienne. Le calcaire compact gris et blanc qui se montre à cet endroit, à 3" au-dessus des cal- caires marmoréens bariolés (marbre de Vitrolles), renferme, en effet, de très petites Physes, que nous ne saurions distinguer de la P. motUensis, signalée à Mons par MM. Cornet et Briart. » Ce fait a d'autant plus d'importance que nous avons trouvé dans les bancs argilo- calcaires, situés seulement à 6" plus haut, plusieurs exemplaires de Physa prisca, espèce de grande taille, considérée comme la forme représentative, pour le midi de la France, de la Physa giganlea Michaud, des calcaires ihanétiens de Rilly dans le bassin de Paris. » 3° Au contact des calcaires à Physa monlensis et de l'argilolithe rouge supérieure, nous avons enfin découvert de nombreux Gastropodes terrestres appartenant à un genre nouveau de la famille des Pupidœ. Nous nous proposons de dédier à M. Matheron, sous le nom générique de Palœoslrophia {P. Matheroiii), ce type de Mollusques si parti- culier, qui rappelle assez les Slrophia par la forme générale et le mode d'ornementa- tion, mais diffère de ce genre par la disposition de l'ouverture. » 4° La barre des Pinchinades est recouverte par des argiles et argilolilhes ruti- lantes, comprenant des intercalations de poudingue à éléments anciens ; c'est la division supérieure des argiles de Vitrolles, à laquelle on peut attribuer une trentaine de mètres d'épaisseur. Toutefois, si l'on suit, dans la direction des Pennes, ces dépôts vivement colorés en rouge par le fer, on y voit bientôt apparaître, en coins, de nombreux lits plus pâles et très calcareux; ces bancs gagnent peu a peu en épaisseur aux dépens des argiles, se soudent plus ou moins entre eux et, passant quelquefois à des calcaires plus purs, se réunissent finalement à la masse sus-jacente des calcaires à Physa prisca. » Il résulte de ces modifications de faciès que, près du village des Pennes, il n'existe pins que 3"" ou 4" d'argile rouge séparant le calcaire des Pinchinades de la série calcaire supérieure. » La découverte que nous avons faite de plusieurs spécimens de Physa prisca, à la base même de ces calcaires supérieurs, nous autorise donc au- jourd'hui à rattacher à l'éocène inférieur la plus grande partie des couches argileuses de Vitrolles situées au-dessus de l'horizon fossilifère des Pinchi- nades. » En résumé, la découverte de quatre horizons fossilifères dans la série des couches de Vitrolles nous amène aux conclusions suivantes : » i" La faune de Rognac (Bauccia) se maintient dans les parties les plus inférieures de celte série; » 2° Les argiles rouges, avec intercalations de grès et poudingue, infé- C. R., 1898, 3' Semestre. (T. CXXVII, N» 22.) I 18 ( 892) rieures au calcaire marmoréen de Vitrolles, ce calcaire el celui des Pinchi- nades à fossiles d'eau douce montiens (') représentent le calcaire deMons et, dans le bassin sous-pyrénéen, le garumnien supérieur des auteurs, c'est-à-dire les argiles rouges superposées au calcaire lithographique de Leymerie(-) et, plus à l'ouest, l'horizon du Micraster lercensis , caractérisé par des espèces marines de l'étage montien {Trochus Lefebvrei B et C, (7m- thium inopinaliim B et C, C. montense B et C, Rostellaria HouzeaiuBetC{^). » 3" Les formations rutilantes (argiles, argilolithes, grès et poudingues) qui recouvrent le calcaire des Pinchinailes appartiennent à l'étage tliané- tien et constituent un faciès local de la base des calcaires à Physa prisca auxquels on les voit passer latéralement. Cette division a pour équivalents, dans le sud-ouest de la France, les calcaires à Milioles situés à la base du nummulitique et les calcaires à Physa prisca de Montolieu et de la région del'Alaric('). » La série des couches rutilantes de Vitrolles appartient donc, pour ses assises inférieures, au terrain crétacé tandis que sa division supérieure doit être rapportée au terrain éocène. » NAVIGATION. — Mesures proposées pour éviter les collisions de navires en temps de brouillard. Note de M. E, Lacoi.ve, présentée par M. Mascart. (Ex- trait.) <( Pour diriger la marche d'un navire à l'entrée d'un port, on peut installer de part et d'autre du passage deux postes, dits phonophoriques, reliés électriquement et munis d'appareils propres à produire simultané- ment et à intervalles réguliers des sons intenses de tonalités différentes. Le temps qui s'écoule entre l'audition des deux sons sur le navire indique la différence des distances aux deux postes, de sorte que le navire se trouve sur une hyperbole déterminée, ayant ces postes pour foyers. (' ) Le niveau fossilifère qui nous a fourni les Palœostrophia renferme encore la Physa montensis el forme, par conséquent, la partie supérieure de l'étage montien. (-) Ce calcaire renferme, d'après M. Mayer-Eymar, des fossiles rognaciens {Baiixia). Voir Hébert, Bulletin, de la Société géologique de France, 3° série, t. X, p. 558. (') Db Grossouvre, Bulletin de la Société géologique de France, 3" série, t. XXV, p. 558. (') Bressos, Comptes rendus des collaborateurs : Service de la Carte géologique de France, Campagne de 1896. ( 893 ) » Si l'un des postes émet en même temps deux sons, l'un dans l'air et l'autre dans l'eau, le navire étant muni de récepteurs pour entendre l'un et l'autre, la distance elle-même se déduira du temps qui s'écoule entre les deux auditions, par suite de la vitesse inégale de propagation dans les deux milieux. » Enfin, deux navires peuvent encore déterminer leur distance réci- proque, soit par des appareils à double propagation, dansl'air et dans l'eau, soit à l'aide d'un simple son produit par le premier navire et que l'autre répète aussitôt après l'audition; s'il n'y a pas de temps perdu, la distance est donnée sur le premier navire par l'intervalle du son produit et de l'ar- rivée du son répété. Dans ce cas, les navires s'avertiraient, par un signal sonore convenu, de se préparer à une communication phonophorique ( ' ). » PHYSIQUE DU GLOBE. — A propos du rayon vert. Note de M. Piot-Bet, présentée par M. A. Chauveau. (Extrait.) « Peu de contrées paraissent se prêter autant que l'Egypte à la manifes- tation du rayon vert. Aussi est-il d'observation courante dans toute la Basse-Egypte, au sommet du Delta comme à Alexandrie et à Suez, au lever comme au coucher du Soleil. » Malgré la très courte durée de son apparition, le rayon est perçu très nettement; toujours d'un beau vert d'émeraude, !a couleur est générale- ment plus éclatante au lever de l'astre. A son coucher, lorsque l'observa- teur prévenu peut suivre plus attentivement la production du phénomène, sa durée paraît un peu plus longue, et, alors, il n'est pas rare de voir le rayon ultime prendre très distinctement une coloration bleue. » M. William Groff {Bulletin de l'Inslilut égyptien, mars iSgS, p. 1/49; nov. 1898, p. 36o, etc.), affirme avoir souvent observé, au Soleil levant, ce premier rayon bleu, précédant immédiatement le rayon vert. » Ses observations a3ant été faites habituellement près des ruines de Memphis, non loin de la Pyramide à degrés de Saqqarah, il a même avancé que les anciens Egyptiens avaient très probablement été témoins de ce curieux phénomène. Il en trouve la preuve dans ce fait que, sur un grand nombre de monuments, et, en particulier, sur une stèle de la V" dynastie, le signe idéographique-syllabique (kha) -^ , représentant le Soleil (') Sans examiner les difficultés pratiques de cette méthode, il n'est pas inutile de rappeler que Fulilisation des vitesses de propagation du son dans l'air et dans l'eau avait été déjà proposée par A.rago. (894) levant, porte la couleur bleue sur sa bande extérieure, et la couleur verte sur les deux bandes intérieures. » En tous cas, cette thèse ne paraît nullement invraisemblable si l'on considère que les Égvptiens étaient très versés dans l'élude des sciences contemplatives, et particu- lièrement en Astronomie. Or le phénomène du rayon vert se présente avec* beaucoup de netteté aux environs de Memphis, l'une des grandes capitales de l'ancien Empire; il est donc peu probable qu'une particularité aussi remarquable de leur dieu Râ eût échappé à la sagacité de leurs observations. » D'autre part, leurs écrits, d'après M. W. GrolT, comporteraient plusieurs allusions à la couleur verte du Soleil à son lever; ils assimilaient le disque solaire sortant de l'horizon à une pierre précieuse, la mafek, couleur de l'émeraude. » Quoi qu'il en soit de l'ancienneté d'observation du rayon vert, il est hors de doute, ainsi que l'avançait M. de Maubeuge (séance du 26 sep- tembre) : 1° que le rayon vert est un phénomène absolument objectif; 2° que l'horizon de la mer n'est pour rien dans cette coloration verte; 3° qu'il n'entre aucune suggestion dans l'observation de ce rayon. » A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. li. ERRATA. (Séance du 7 novembre 1898.) Note de MM. André Delcbecque et Etienne Ritler, Sur quelques lacs des Pyrénée.-i-Orientalcs, etc. : Page 74t, lignes i, 12 et i5, en remontant, au lieu de d'.\yons, lisez d'.Vyous. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLA RS, Quai des Grands-Augusiins, n" 55. ig 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Jls forment, à la fin de l'année, deux Tolumes in- 4*. Deui l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annael fn i" janvier. Le prix de Cabonnement est fixé ainsi qu'il sitil : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — à.utres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferryn frères. , Chaix. Jourdan. I RuflF. Courtin-Hecquet. \ Germain etGrassin. I Lachèse. e Jérôme. n Jacquard. , Feret. ix i Laurens. ' Muller (G.). t Renaud. 1 Derrien. ] F. Robert. i J. Robert. ' Uzel frères. Jouan. !ry Perrin. ( Henry. ( Marguerie. I Jullot. I Ribou-Collay. Lamarche. Ratel. ' Rey. 1 Lauvcrjat. 1 Dcgez. , 1 Drevet. le ; „ I Gratier et G". helle Foucher. \ BourdigDon. re " ( Dombre. Lorient. chez Messieurs ( Baumal. • / jjm. Xexier. Bernoux et Cumin. \ Georg. . t. CûLe. i S.H7. 1 Vitte. Ruât. ) Calas. ' ' Coulet. Martial Place. I Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. Lyon Marseille.. . Montpellier Moulins.. . ; Nantes ' Sidol frères, f Loiseau. "■g nt-Ferr. . \ ■ ■ ■ ' I Veloppé. I Barnia. ^'"'^ » Visconli et C'V Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. Poitiers , ,, , ( Marche. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort ....... Girard ( M"" ). \ Langlois. Rouen. Lestringant. S'-Étienne Chevalier. j Bastide. Toulon. . Toulouse ( Thorez. I Quarré. ( Runiébe. ( Gimet. ) Privât. ( Boisselier. Tours .-. Péricat. ' Suppligeon. y Giard. 1 Lemaitre. Valenciennes. On souscrit, à l'Étranger, i msterdam . Berlin. Bucharest. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen I et C'V At/iènes Beck. Barcelone Verdaguer. , .\sher et C'*. I Dames. . Friediander et fils. ' Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanicbelli. j Lamcrtin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebégue et G". ( Sotcheck et C". / Millier ( Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell elC" Christiania Canimermeyer. Constantinopie. . Otto Keil. Copenhague Hcist et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. Georg. ( Stapelraohr. Belinfante frères. I Benda. ( Payot. Barth. 1 Brockhaus. Leipzig Lorentz. I Max Rube. Londres . Luxembourg . . . .Madrid .Milan j .Moscou Naples. Neiv-fork Genève.. . La Haye . ■ Lausanne.. Odessa Oxford Palerme Porto Prague Rio-Janeiro . Rome . Rotterdam Stockholm.. S'-Petersbourg. Liège. , Twietmeyer. ( Desoer. { Gnusé. Tarin. Varsovie. Vérone. . . Vienne . ZUrich. hez Messieurs : Dulau. Hachette et C'«. Nuit. V. Buck. Libr. Gutenberg. Romo y Fussel. Gonzalès e hijos. F. Fé. Bocca frères. Hœpli. T.islevin, Prass. Margbieri di Giu». Pellerano. Dyrsen et Pfeiffer. Stechert. LeinckeetBuechner Rousseau. Parker et C'* Clausen. Magalhaès et Moiiiz. Rivnac. Garnier. Bocca frères. Loescheret C". Kramers et fils. Samson et Wallin. Zinscrling. WolfT. Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sellier Gebethner et Wolll Drucker. Frick. Gerold et C". Meycr et Zeller. IBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (1" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4"'; 1870J Pri\ 15 fr. Tomes 62 à 91 — ^ 1" Janvier 1 866 a 3i Décembre 1880.) Volume 10-4"; 1889. Prix 15 fr. IPPLÉMENT Ans COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : II: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. D.bbÎ^s et A.-J.-J. Soueb. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le» 8, par M. H*«.e:«.- Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la d, gestion des ">at^"es , par M. Claude Bernard. Volume in-4», a^ec ^2 planches; i856 i,'. 'j '."■'" j" c ■ 1 II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Essai d'une réponse a la question de Prix proposée en .8do par I Académie des Sciences concours de i853, et puis remise pourcelui de i85fi, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi- aires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - Rechercher la nature apports qui existent entre l'élalactuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bbosn. In-4% avec 2^ planches; .8b,.. . 15 Ir. même Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Sciences. N" 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 novembre 1898.) MEMOIRES ET COMMLXICA-TIOrVS DES Ml-MBUKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M IJoiissiNKSQ. — liolalioii qui existe, ilans la Ijicyclelte roulant sur le sol, entre le mouvement de pi-oi^ression et li^ mouve- ment d'inclinaison 843 Pages . M. Ad. Cakxot fait liommase à IMcadéniie d'une liroiliure intitulée : « Sur de nou- velles méthodes d'analyse minérale >■ •'^'i^ aiEMOIRES PRESENTES. M. Tu. 'l'iMB.vuD adresse un Mémoire relatif à un c( projet d'enlèvement et de destruc- tion des ordures ménagères « CORRESPO.XDANCE. M. le MiMsTHE DE I, \ ('■t^Kniii; informe l'Ai .1- démic qu'il a désigne \l\l. Cornu et Sarrau pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Kcole Polytechnique, 1 pendant l'année scch dont le guidon aura tourné. La y vitesse angulaire moyenne du guidon aura donc été ^; et l'on obtiendra une valeur approchée du dernier terme de (9) en y remplaçant lo par cette moyenne. La formule (g) devient alors la relation approchée, entre £, *C et T, V/è' V- » La rotation *( du guidon est d'autant moindre qu'elle a eu un temps t plus long pour s'effectuer et produire son effet d'annulation sur la vitesse -^ de renversement. Sa valeur correspondant à l'hypothcse (t = o) d'une ah' b'\' ah' action instantanée serait jTy^; fie sorte que l'on aura » Une fois la vitesse de renversement annihilée, et toujours dans l'hy- pothèse qu'elle l'ait été avant que la variation totale de 0 (comparable à ^£t) soit devenue sensible, le cavalier, s'il veut éviter d'avoir à neutra- liser ensuite une perturbation de sens contraire, pourra cesser d'influer sur 6 et annihiler cependant, à son tour, le petit écart total ^ éprouvé par l'angle oc des traces des deux roues sur le sol, afm de retrouver le rayon primitif R de courbure de sa trajectoire, qui lui est imposé par la configu- ration du chemin à suivre. Il devra, pour cela, faire vérifier désormais para, l'équation (8) débarrassée de son premier terme, c'est-à-dire, s'il compte alors les temps à partir du moment où 6 a eu sa dérivée annulée, adopter pour la partie variable Aa, devenue '(, de l'angle a, la formule ^e '' , qui la rend insensible après un parcours Yt de trois ou quatre longueurs b' . » IIL Le changement d'orientation de la bicyclette sur la route, causé par la perturbation, aura été insignifiant pendant que s'effectuait la première rotation^ du guidon par rapport au cadre, puisque l'inslantT desaduréeest supposé négligeable. Pendant que le guidon revient ensuite à sa première position relative, ce changement d'orientation sur le sol (ou par rapporta l'axe de la route) égale évidemment, par unité du chemin parcouru / ds le changement même — de la courbure; et il est en tout, très ou fydt, ( 898) sensiblement, (12) —Vdl=—^e ^dl=—^, ^ -^ la a ! a quantité inférieure, d'après (m), à la limite très petite ^s. Elle serait encore moindre, si le cavalier se penchait en avant pendant le premier temps, -r, de la manœuvre, pour y rendre b' le plus grand possible et, d'après (10), réduire Z,; puis, s'il se redressait et se portait, au contraire, un peu en arrière durant la seconde phase, afin de diminuer alors b' et aussi, dans (12), le rapport de 6' à a ('). » D'ailleurs, les déviations absolues qu'aura éprouvées en même temps la bicyclette sur le sol, par rapport à sa trajectoire directe ou non troublée, sont évidemment insignifiantes. » En résumé, les petits chocs transversaux tendant au renversement de la machine pourront, à une allure V suffisamment rapide, être corrigés sans dérangement appréciable, grâce à la manœuvre du guidon, qui finira par devenir instinctive chez le cavalier. » Au reste, comme l'a expliqué judicieusement M. Bourlet dans son h'ouveau traité des bicycles et bicyclettes (^équilibre et direction') (Paris, Gauthier -Villars, p. g5 et 89), des dispositions, concernant la direction et la place de l'axe autour duquel tourne le plan de la roue directrice, sont prises, dans les machines actuelles : 1° pour que cette roue s'incline, par l'effet tant de son poids que de la pression du sol sur elle, du côté où la bicyclette viendrait à pencher, de manière à remédier automatiquement, en marche rectiligne, à cette inclinaison; et aussi, 2° pour que, une fois la situation verticale du cadre rétablie, le frottement du sol sur la roue direc- trice, en tirant vers l'arrière le bas de cette roue, la ramène dans le plan du cadre. )) IV. Des perturbations que l'on aurait négligé de neutraliser au début, et oîi l'inclinaison 0 serait devenue sensible, donneraient lieu à des for- mules plus compliquées, parce que les quatre termes de l'équation (8) y interviendraient à la fois par des valeurs notablement variables. Je ne m'oc- cuperai pas en détail de ce cas. J'observerai seulement que 6 pourra y dcve- (') Toutefois, CCS changemenls d'attilude devraient peut-être se faire trop vile pour ne pas mettre en défaut nos formules, dont la démonstration suppose que le cava- lier se comporte comme un corps rigide fixé au cadre. ( 899 ) nir telle petite fonction de t qu'on voudra, à partir des valeurs initiales, supposées données, tant de cette fonction que de sa dérivée première; car il sufnra que le cavalier choisisse pour se l'intégrale même de l'équation dil- férentielle du premier ordre en a que devient l'équation (8), quand on y substitue à 9 la fonction arbitraire voulue. Les valeurs de a devront, tou- tefois, ne pas excéder les angles possibles que comporte la bicyclette. Et la trajectoire devra aussi s'orienter vers !a direction où l'on veut aller; sans quoi le cavalier n'aurait qu'à s'arrêter, pour repartir dans le sens voulu. » Il évitera, autant que possible, cet inconvénient, si, en faisant acqué- rir, ou tout de suite, ou après passage par zéro, un signe convenable à la dérivée première -^> il amène assez vite l'inclinaison 6 à sa valeur de régime ^-^^ et si, au moment d'y réussir, il amortit durant un court instant t la vitesse angulaire -7^ > par une manœuvre rapide du guidon. Alors, il est vrai, l'angle a. des traces des deux roues présentera généralement un cer- tain écart Az = Z, d'avec sa valeur normale ou de régime r^- Mais le cava- lier pourra faire évanouir graduellement cet écart de la manière qui supprime son influence sur 0, ou qui annule, dans (8), la dérivée seconde -^- Il tâchera donc de donner désormais à la partie variable Aoc de a la valeur (e ''' , qui l'annihile au bout d'un parcours insignifiant, comme on a vu. Après quoi, 0 et x auront ainsi repris leurs valeurs nor- males. » PHYSIQUE. — Sur la dispersion anomale et le pouvoir rotatoire magnétique de certaines vapeurs incandescentes. Note de M. He\ri Becquerel. « Dans une des dernières séances ( ' ), après avoir répété une expérience remarquable faite par MM. Macaluso et Corbino, j'ai montré que le pou- voir rotatoire extraordinairement grand, reconnu par les auteurs italiens, dans la vapeur de sodium, pour les radiations dont les longueurs d'onde avoisinent immédiatement celles des bandes d'absorption, devait être (') Comptes rendus, t. CXXVII, p. 647; 3i octobre 1898. ( 900 ) attribué à un phénomène de dispersion anomale et que, dans cette hypo- thèse, en se reportant à mes précédentes recherches (' ), l'expHcation du nouveau phénomène était très simple. » Il restait à mettre en évidence la dispersion anomale présumée; tel a été le but du présent Travail. )) Pour manifester la dispersion anomale, j'ai eu recours à l'expérience de M. Kundt. On sait, depuis Newton, que, si l'on fait traverser par un faisceau de lumière deux prismes croisés à angle droit, le spectre oblique ainsi obtenu présente une courbure qui est la représentation de la loi de dispersion de l'un des prismes en fonction de la dispersion de l'autre. M. Kundt a montré que, si l'un des prismes croisés est formé d'une ma- tière absorbante, solide ou liquide, le spectre présente, dans le voisinage de chaque bande d'absorption, une dislocation montrant que les indices de réfraction dans la substance absorbante croissent très rapidement pour des longueurs d'onde de plus en plus voisines de celle de la bande, mais plus grandes que celle-ci, tandis que les indices décroissent très rapide- ment pour des longueurs d'onde de plus en plus voisines, mais plus petites. » Pour répéter l'expérience des prismes croisés avec une vapeur incan- descente, il fallait d'abord réaliser un prisme avec cette vapeur. )) J'ai obtenu de très bons résultats en donnant à la flamme d'un brû- leur à gaz une forme prismatique; il suffit de jîlacer dans la flamme du brûleur une petite gouttière horizontale en platine, formée d'une lame coudée à angle droit, et dans laquelle on place la substance à volatiliser, chlorure de sodium, de lithiiun, etc. La flamme se divise en deux parties, comme l'indique la figure; à une certaine hauteur, cd, elle équivaut à deux prismes ayant leur arête horizontale en haut, tandis que dans le voisinage immédiat de la gouttière, en ab, ou au-dessous en a' b' , elle équivaut à un prisme dont l'arête horizontale serait en bas, et dont l'angle serait voisin de celui de la gouttière. » Pour utiliser telle ou telle région de la flamme, on limitait le faisceau de lumière incident par un écran présentant une fente horizontale de quelques millimètres de large. » L'expérience a été disposée de la manière suivante : )) J^a lumière du charbon positif d'un arc électrique a été concentrée sur une fente horizontale, placée au foyer d'un collimateur; la lumière paral- (') Comptes rendus, t. CXXV, p. 679. ( Qoi ) lèle traversait ensuite la flamme prismatique, puis une lentille, et venait former une image de la fente horizontale sur la fente verticale d'un spec- troscope à réseau de Rowland. » Dans ces conditions, si le brûleur n'est pas allumé, on observe au foyer du spectroscope une bande horizontale continue, dont la hauteur dépend de la largeur de la fente horizontale. » Lorsqu'on introduit la flamme prismatique à la suite du premier col- limateur, si celle-ci est riche en vapeur de sodium, on voit apparaître les raies D, et Do sous forme de bandes sombres et larges, et en même temps le spectre est brisé, de part et d'autre de chaque bande, dans le voisinage immédiat de celles-ci. Pour des régions un peu éloignées des bandes, le spectre apparaît encore sous forme d'une bande continue très légèrement inclinée. » Lorsqu'on utilise la portion cd de la flamme, le spectre, dont l'image est renversée par les lentilles du spectroscope, offre l'aspect indiqué dans \3.Jig. i; lorsqu'on utilise les portions ab ou a' h' de la flamme, l'aspect est inverse et la dislocation considérable, comme le montre Xst. Jîg. 2; cette 11) 0Ç (2) dislocation est d'autant plus grande que l'angle de la gouttière est plus grand. Ls Jig. 2 correspond à un angle de 90°; avec un angle de 135°, les déviations verticales ont été notablement plus grandes. J'ajouterai encore que les déviations verticales sont d'autant plus grandes que la distance focale de la lentille qui concentre la lumière sur la fente verticale est plus grande. La lentille avec laquelle ont été obtenues les courbes figurées plus haut avait environ o™,25 de distance focale. Avec une lentille de i"" de foyer j'ai obtenu des déviations verticales quatre fois plus grandes et atteignant trois fois la valeur de l'intervalle D,Da. » Les déviations horizontales étant sensiblement proportionnelles aux longueurs d'onde X, et les déviations verticales proportioimelles aux excès des indices de réfraction n de la vapeur sur les indices de l'air, les courbes ( 902 ) donnent la loi de la variation de l'indice en fonction de la longueur d'onde, et les tangentes donnent par leur coefficient angulaire les valeurs relatives de ^. Les spectres ont pu être photographiés, ce qui a permis de relever les courbes avec une assez grande précision. Afin d'avoir une ligne de repère pour les déviations verticales, on tendait un fil fin en travers de la fente verticale; l'image de ce fil formait un trait horizontal qui ne subissait pas la réfraction de la flamme. En outre, on avait soin de photographier les raies fines D, et D. qui fournissaient un repère précis pour les déviations horizontales. )) On a ainsi reconnu qu'en dehors des régions voisines de D, et de D., le spectre était légèrement incliné, de quelques minutes d'angle, sur la ligne des repères. » Je publierai prochainement les relevés numériques des courbes des divers clichés que j'ai obtenus. Aujourd'hui je me bornerai à indiquer les résultats qu'un premier examen a permis d'apercevoir. » La déformation du spectre a commencé à être appréciable à une dislance de D, égale à 3 fois et demi environ l'intervalle des deux raies D, et D.,, et au delà de Dj à 4 fois et demi environ cet intervalle. » Pour montrer l'allure des courbes, je citerai des nombres relevés sur un cliché, mais uniquement à titre d'exemple, comptant prochainement donner des résultats plus précis. Les valeurs des coordonnées ce el y sont relatives aux courbes extérieures à l'intervalle DjDo, car dans cet inter- valle les courbes s'entrecroisent pour donner l'aspect de la figure ci-des- sus; ce phénomène est, du reste, symétrique par rapport aux points d'inter- section du spectre et de chacune des raies D, et Da. Les nombres suivants sont évalués en unités arbitraires. Distance des raies 0,0,= 70. Distances à D,. Distances i'i D,. X,. r.- Xy rj- 10 3o,2 10 45,3 l5 22,5 i5 28,0 20 17,5 20 21 ,0 3o '1.7 3o i3,8 40 8,0 4o 9.7 5o 5,2 5o 7.3 60 3,5 60 5,5 70 2,5 70 5,0 ( 9o3 ) » On voit par ces nombres que, clans une partie, les courbes affectent une alUire hyperbolicpie. » De p;irt et d'autre des raies D, et D^, la vapeur de sodium présente donc une tlispersion anomale très notable, différente pour cliacune de ces bandes, qui manifestent ainsi une individualité propre; la valeur du coef- ficient anfi^ulaire des tangentes aux courbes augmente considérablement pour des longueurs d'onde de plus en plus voisines de celles des bandes. Dans le spectre du troisième ordre, du réseau, alors que la valeur de -y- était environ o,oot44 pour la région jaune, celte valeur atteint pour les régions voisines des raies D, et D^, où les tangentes aux courbes sont presque verticales, des valeurs environ 20000 fois plus grandes. » Si l'on rapproche cette observation des faits constatés par MM. Ma- caluso et Corbino, dans leur expérience, on reconnaît que les régions du spectre, pour lesquelles les pouvoirs rotatoires magnétiques de la vapeur de sodium sont plusieurs milliers de fois plus grands que ceux des radiations voisines, sont également les récrions où les valeurs de -^ deviennent nlu- sieurs milliers de fois plus grandes. )) Pour les longueurs d'onde qui subissent des rotations magnétiques de 45", 90°, 180°, le premier examen des courbes montre que les coeffi- cients angulaires des tangentes varient sensiblement dans les mêmes rap- ports; en outre, aux points qui correspondent à des rotations magnétiques égales, les tangentes sont sensiblement parallèles. » Ainsi, sur la courbe dont les coordonnées sont citées plus haut, ou peut relever les points correspondant aux longueurs d'onde pour lesquelles, en répétant l'expérience des auteurs italiens, j'avais obtenu des rotations magnétiques de 45° et de 90°. On trouve ainsi : Rotations dy magnétiques. x. y. àx' ,y . , r. ( 9o--^. i3,5 23,5 1,74 Pies de Di ( 45 20 17,5 0,87 90 i5,5 27 1,74 Près de Do , 45 22 19 0,86 » Il ne faudrait pas toutefois s'illusionner sur la précision de ces résultats, car pour les nombres des deux tableaux ci-dessus, on pourrait faire une erreur d'une unité. J'ai cité ces nombres uniquement pour montrer tout le parti que l'on peut tirer de l'expérience présente dans l'étude cxpéri- C. R., 1898, 1' Semestre. (T. CXXVII, N» 23.) I 20 ( 904 ) mentale des lois de la dispersion anomale, étude que je poursuis en ce moment. )) Il semble donc bien établi, par ces rapprochements, que les valeurs de-jT-) ou plus exactement, comme je l'ai montré antérieurement, les va- leurs de ^- jT-' donnent les valeurs relatives des rotations magnétiques, pour les longueurs d'onde correspondantes. » J'ajouterai que l'expérience précédente, répétée avec la vapeur du lillu'um, a manifesté la dispersion anomale de part et d'autre de la bande rouge caractéristique. » En résumé, l'expérience qui fait l'objet de la présente Note conduit aux résultats suivants : )) 1° Elle donne un moyen simple d'étudier la dispersion anomale des vapeurs incandescentes, et de mesurer la grandeur de ce phénomène dont l'importance, depuis la découverte de M. Le Roux, semble croître à me- sure que les procédés d'investigation deviennent plus délicats; » 2" Cette expérience met en évidence le rôle fondamental de l'expres- sion X-tT^ dans le phénomène de la polarisation rotatoire magnétique; elle confirme la formule que j'ai établie antérieurement et conduit à rejeter pour l'expression de ce phénomène les formules données par divers phy- siciens : ces formules contiennent toutes le terme (n — ^^ 37 ) dont les va- riations ne sauraient s'accorder avec les résultats de l'expérience do MM. Macaluso et Corbino; )) 3° Elle donne lexplication complète de l'expérience des auteurs ita- liens, en confirmant les vues émises dans la Note que j'ai publiée antérieu- rement. » PHYSIQUE. — Sur la vitesse du son dans l'air. Note de M. J. Yiolle. « Deux Notes sur la vitesse du son dans l'air sec à zéro ont été récem- ment présentées à l'Académie. » L'une de ces Notes rend compte des expériences très intéressantes que M. le capitaine Frot a faites au polygone de Bourges pendant l'hiver de 1896, et qui l'ont conduit directement à un résultat se rapprochant beau- coup de celui auquel était arrivé indirectement Regnault et par ses mesures ( 9o5 ) effectuées dans les tuyaux de conduite de la ville de Paris et par ses expé- riences à l'air libre au polygone de Satory. » Dans l'autre Note, sur le rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz, M. Leduc examine les procédés par lesquels divers expérimentateurs ont déterminé la vitesse du son dans l'air sec à zéro, et il s'arrête (en le modifiant un peu) au nombre obtenu par M. Wïdlner, soit à 33i™,8. Bien que ce nombre résulte d'expériences n'ayant point pour but une mesure absolue de la vitesse du son et comporte, d'après M. WûUner, une incerti- tude d'environ 0,2 pour 100, nous n'aurions pas à nous occuper des rai- sons qui ont pu le faire choisir à M. Leduc, s'il n'avait écarté en ces termes les expériences effectuées à Grenoble en i885 par M. Vautier et par, moi : » Plusieurs raisons s^opposent à ce qu'on en déduise la vitesse du son dans l'air sec à 0°. » D'une part, il n'est pas permis de considérer comme gaz parfait Taii- saturé d'hu- midité, et la correction relative à sa compressibililé serait des plus incertaines. » D'autre part, le y de cet air humide dilTère de celui de l'air sec d'une quantité in- connue, mais certainement notable, ne serait-ce qu'en raison de l'atomicité de la va- peur d'eau. (L'introduction dans l'air d'un gaz parfait triatomique sous une pression égale à celle de la vapeur d'eau diminuerait la vitesse du son de près de o™,2.) MM. Violle et Vautier se sont contentés d'apporter au nombre expérimental, comme l'avait fait Regnault, la correction bien connue relative à la densité. 11 est facile de voir que celles nécessitées par les observations précédentes seraient toutes deux addi- lives. » Le nombre calculé est donc trop faible et il est malheureusement impossible de savoir de combien. )) Il n'est nullement impossible de tenir compte des deux raisons alléguées par M. Leduc. » Sans doute, l'air saturé d'humidité ne saurait être considéré comme un gaz parfait; mais, si cette proposition n'est pas un simple truisine, on peut se demander quelle en est la portée dans le cas actuel. La deuxième proposition de M. Leduc, à savoir que le y de l'air humide diffère de celui de l'air sec d'une quantité notable, étant réservée, l'effet de la densité étant également mis à part, l'influence de l'humidité dans de l'air saturé à ces températures peu élevées paraît être de même ordre que celle des poussières, par exemple, existant dans l'air sec. M Si l'on appelle u la vitesse efl'ectivement observée dans l'air humide, U la vitesse inconnue dans l'air sec, à la même température (l'effet de la température n'étant pas en question). ( <>>6 ) 7 le rapport — des deux clialciirs spécifiques de l'aii- liumide, r le rapport — des deux clialeurs spécifiques de l'air sec, rf la densité de l'aii' luimide, calculée comme pour un gaz parfait, les tensions respec- tives de l'air et de la vapeur d'eau étant connues, D la densité elTective de l'air liuraide, on a très approximalivenient tj = \/a/1\/4-'' Le rapport y, peut donc être regarde comme égal au produit de trois fac- teurs, dont les deux premiers sont dès longtemps connus, et le troisième a été mis en évidence par M. Jiiger (Wied. Ann., t. XXXVI, p. i65; 1889). » Calculons ces trois facteurs jjoiir une température voisine de io° où la tension de la vapeur d'eau saturante est sensiblement égale à i"°, u différant peu de 34 000^™. » Le premier facteur v/^ = \/^5^^ = ''°^='^ conduit, pour passer de u à U, à une correction soustraclive égale à 0,0025 X 34000""= SS"^". » Pour le deuxième facteur, soient or la proportion de vapeur d'eau dans l'almosphère saturée, C et c les deux chaleurs spécifiques de l'air sec, C et c'ies deux chaleurs spécifiques de la vapeur; la règle des mélanges donne Cl (i — :r)C-t-a-C' C-i-a;{C' — C) y= - - et, par suite. (i — x)c + xc' c-v- x{c' - -c) (^■) r-lc- (C \ I ^- » Si nous prenons C = o, 238, C — o,44. et par suite c = o,i^ ( 9"7 ) C cl c'=:o,33, en admettant pour l'air — = i,4o, et, pour la vapeur d'eau, C conformément aux expériences de Masson et Jâger, -4- = i,33, il vient Y I + a; . o , 85 r n-x.0,94 » Poiir/^ i*^™, X = 0,0082, et, par suite. f = 0,999^, \/f = 0,99965, d'où une correction additive égale à 12*^". » Passons au troisième facteur; soient S la densité de la vapeur d'eau à la température considérée sous la pression de saturation, telle qu'elle serait si la vapeur d'eau était un gaz parfait; A la densité effective de cette vapeur; le rapport - ne dépasse pas 1,001 pour 10". » Avec ce nombre, on aurait d 75 + 0,623 __ 756280 D 75+0,623x1,001 756286 I — 0,00001, d 2=- — I := I — 0,00002, \/ d 2 =r — I =: I 0,00001, d'où une correction additive de o"™,3. » Dans le calcul de U résultant de nos expériences de Grenoble, où la pré- cision était limitée à o™,i, nous n'avons fait que la première correction, lais- sant de côté et la troisième, tout à fait négligeable, et la deuxième, dont nous n'avons pas cru devoir tenir compte explicitement, parce que nous ne pou- vions éliminer avec quelque exactitude l'effet indubitable des parois qu'en rapprochant nos résultats de ceux que Regnault avait obtenus dans des conditions analogues et en appliquant à nos expériences la méthode de calcul qu'il avait employée lui-même. Aux 68"^™ ainsi obtenus, il importe ( 9"8 ) peu d'ajoiifcr les i 2""' représentant la valeur numérique de la deuxième correction (' ). » L'effet des parois est la chose vraiment difficile à évaluer. Quelques années ])lus tard, nous trouvâmes, à Argenteuil des conditions exception- nellement favorables à cet égard. La mesure de la conduite, qui a nécessité un long travail après les déterminations acoustiques, étant aujourd'liui à peu près terminée, nous pourrons bientôt donner le résultat de nos nouvelles expériences. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la synthèse du phénol par l 'acétylène ; par M. Bektiiklot. « Entre les nombreuses synthèses que j'ai réalisées au moyen de l'acé- tylène, l'une des plus intéressantes est celle du phénol, obtenue soit par l'intermédiaire de la condensation de l'acétylène en benzine, soit par la réaction d'un dérivé sulfoné de l'acétylène sur l'hydrate de polasse. Dans les deux cas, la synlhése n'exige d'ailleurs que des actions accomplies à une température inférieure au rouge, et même au rouge sombre, c'est- à-dire dans les conditions des actions régulières et sans l'intervention de destructions profondes et de mécanismes obscurs; il en est d'ailleurs de même de la transformation du perchlorure d'acétylène C^H^Cl* en ben- zine perchlorée (chlorure de Julin), accomplie entre Soo" et Sôo", d'après les expériences que j'ai faites en commun avec M. Jungsfleisch ('). » La transformation de l'acétylène en phénol n'exige qu'une tempéra- ture voisine de 200°. Il m'a paru utile d'y revenir, afin d'en préciser les conditions et de montrer qu'elle est réalisable avec l'acétylène très pur, tel qu'on peut le préparer par le carbure de calcium. )) Rappelons d'abord qu'elle s'effectue au moyen du sel potassique d'un dérivé sulfoné de l'acétylène, sel que j'avais signalé comme difficilement cristallisable et soluble dans l'alcool ordinaire ('). En le préparant dans ces conditions, la reproduction de l'expérience n'offre aucune difficulté. » En voici le détail : » 1. L'acétylène pur et sec a été dirigé en courant lent, à travers de (') ISi Regnault, ni M. Wi'illner, pour des motifs différents, n'ont tenu compte de l'effet des parois. (2) Ann. de Chim. et de Phys., 4'' série, l. XXVI, p. ^76; 1872. (') Ann. de Chim. et de Phys., 4" série, t. XIX, p. 439; 1870. ( 909 ) l'acide sulfuriqiie renfermant un tiers environ d'anhydride, pendant dix- hiiil heures : réchauffement produit est sensible, mais faible. On étend ensuite la liqueur avec j5 fois son poids d'eau, on la sature exactement par la potasse et l'on fait cristalliser : ce qui sépare le sulfate de potasse et un dérivé sulfoné peu soluble, découvert récemment par M. Schrœter. Dans l'eau-mère, on ajoute son volume d'alcool, ce qui complète l'élimination des sels précédents. L'évaporation de la liqueur au bain-marie laisse un autre sel sulfoné amorphe, sous la forme d'une résine dure et fragile, dont le poids formait le quart environ de celui du premier composé, dans mon expérience. Le sel amorphe renfermait 25,3 centièmes de potassium, d'après l'analyse. Cette analyse en ferait un isomère de l'autre sel, cristal- lisé et représenté par la formule brute : C-II^O-.S^O''K- ('); c'est-à-dire qu'il répond à un acide formé en vertu de l'équation génératrice suivante : C^H'^ -I- 2H-O -t- 2SO', équation semblable à celle qui forme l'acide isélhionique, au moyen de l'éthylène : C-H^ -}- H-0 -l- SO'. J^a constitu- tion des deux acides est donc semblable, en tenant compte de la valence inégale des carbures générateurs. Mais le sel amorphe n'offre pas assez de garantie de pureté, pour que je veuille insister sur sa formule ou sa consti- tution. Il suffira, pour mon objet, d'en établir l'existence et le mode de formation. » 2. L'acétylèno-sulfonate de potassium amorphe a été broyé avec son poids d'hydrate de potasse, et chauffé dans une cornue, au bain d'huile, au sein d'une atmosphère d'hydrogène, d'abord entre 180° et 220°, pendant vingt minutes. Après refroidissement, on a ajouté un excès d'acide sulfu- rique étendu et l'on a distillé. » L'eau qui a passé en premier lieu renfermait une proportion notable de phénol, doué d'une odeur spécifique, et que l'on a isolée, en ajoutant à cette eau une petite quantité de potasse, et évaporant la liqueur dans le vide, à froid. Sur le sel solide, on ajoute quelques gouttes d'acide sulfurique étendu de son volume d'eau,, puis on laveà l'éther; ce dernier, évaporé ra- pidement, abandonne le phénol (^). (') M. Schrœter pense que, dans cette formule, il existerait une molécule d'eau de cristallisation; mais celte eau ne peut en être séparée sans décomposition complète. (^) Ce phénol est mélangé avec un acide organique de l'ordre de l'acide acétique, associé avec un acide à odeur butyrique. Je rappellerai que, en oxydant directement ( 910 ) » Pour contrôler les caractères de celui-ci, on l'a changé en acide picriqiie, en le clian (Tant avec nn peu d'acide azotique fumant, dont on a chassé l'excès par évaporalion. On a repris jiar l'eau, ce qui a donne une solution jaune d'or ; puis on a constaté la formation d'un précipité cristallisé de picrate de potasse, par addition ménagée d'acrtate de potasse concentré. D'autre part, on a également constaté la formation de l'isopurpurate de potasse, au moyen du cyanure de potassium. » Ces caractères multipliés démontrent la formation du phénol, en dose notable, dés le premier traitement du sel potassique. Mais cette formation peut être considérablement accrue, en soumettant le reliquat du premier traitement à une seconde série d'opérations pareilles. » A cet effet, le contenu acide de la cornue, qui avait fourni le phénol précédent, a été saturé de potasse, évajîoré à sec, additionné de nou- velle potasse et chauffé une seconde fois au bain d'huile vers aSo", pen- dant une demi-heure. En procédant comme plus haut, on a obtenu une seconde dose de phénol, notablement plus grande et plus pure que la |)re- mière. On l'a changé encore en acide picrique, en picrate de potasse a cristaux caractcristic[ues, puis en isopurpurate. La même série d'opérations a été reproduite pour la troisième fois sur le résidu de la seconde opération, en portant la température presque au rouge sombre : ce quia fourni encore du phénol, en moindre quantité, quoique encore notable, et caractérisé par les mêmes transformations. )) En somme, le phénol constaté dans ces opérations successives con- tient une fraction très notable du carbone de l'acétylène primitif. Je rap- pellerai que, d'après mes anciens essais (réaction de l'acide iodhydrique à 280° sur l'acétylénosulfonate, loco citato, p. 432), ce phénol ne dérive pas d'un benzénosulfonate, c'est-à-dire de benzine formée dans la l'éaction de l'acide sulfurique sur l'acétylène, suivant un processus pareil à celui qui transforme l'allylène en mésitylèue au contact du même acide. C'est seulement dans la réaction ultérieure de l'hydrate alcalin que le phénol est l'acétylène, j'ai obtenu, en effet, l'acide acétique L'acide plus élevé pourrait être l'acide crotonique 2C»H=-t-0 + lPO = C'IPO"-(?). (9'0 formé : la molécule du carbure se triplant dans l'acte même de son oxy- dation. » CHIMIE MINÉRALE. — Aclion de l'acétylène sur les métaux-ammoniums. Note de M. He.vri Moissan. « Lorsqu'on fait réagir les métaux alcalins sur les différents carbures d'hydrogène et sur les composés organiques, la décomposition est le plus souvent violente. Aussitôt que la température s'élève, les phénomènes compliqués de polymérisation et d'hydron;énation interviennent et masquent bientôt la réaction principale. La facilité avec laquelle les métaux-ammo- niums fournissent des combinaisons à basse température permet d'obtenir une nouvelle méthode de réaction beaucoup plus lente et beaucoup plus maniable. » Après l'étude du lithium-ammonium et du calcium-ammonium, nous étions logiquement conduit, pour compléter nos travaux sur les carbures, à faire réagir l'acétvlène sur les métaux-ammoniums. » Dans ses importantes recherches sur une nouvelle classe de radicaux métalliques, M. Berlhelot(' )avait signalé l'existence des composés C-HNa et C-Na^ qu'il a préparés par l'action du sodium à chaud sur le gaz acétylène. Plus récemment, M. Matignon (-) en modérant celte réaction a pu obtenir, par la môme méthode, le carbure fie sodium C'Na- pur et amorphe et en étudier les principales propriétés. Enfin, nous avons indiqué (^) que les composés C-HNa et C- HK pouvaient se préparer à froid par l'action de Tacétylène sur le métal alcalin et fournir par leur dissociation un dégage- ment de gaz acétylène, et les carbures C'-K' etC"Na-- )) Description de l'appareil. — [.e dispositif employé dans ces nouvelles recherches était des plus simples; il était formé de deux appareils, l'un producteur de gaz ammoniac sec, l'autre de gaz acétylène. Ces deux appa- reils étaient reliés aux extrémités d'un tube en T portant à son point de croisement un robinet à trois voies. La réaction se produisait dans un tube en U à bouchons de verre rodés, tels que ceux que l'on utilise pour l'ana- lyse organique. (') Berthelot, Ann. de Cliini. et de Pliys., 4" série, t. XI, p. 385. (,') Matignon, Comptes rendus, l. CXXIV, p. 775, 1026 et t. CXXV, p. io33. (') H. MoisSAX, Comptes rendus, t. CXXVI, p. 3o2. C. K., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVU, N» 23. ) I^' ( 9'2 ) » Ce tube en U était réuni au tube en T par l'une de ses tubulures, taudis que l'autre tubulure était jointe à un tube abducteur vertical, d'une hauteur de o"", 80. Le tube abducteur débouchait sur une cuve à mercure; il permettait de recueillir les gaz dégagés. Les différentes parties de l'appareil étaient reliées entre elles au moyen de joints de caoutchouc à vide parfaitement secs. Le tube en U, qui pouvait être entouré soit d'un mélange réfrigér;int, soit d'un bain d'eau chaude, était facilement enlevé à certains moments de l'expérience et pouvait être pesé plein de gaz ammo- niac ou d'hydrogène. Il avait été taré au préalable, alors qu'il était rempli de chacun de ces gaz. » Détails d'une expérience. — On commence par mellre le tube en U en commu- nication latérale avec nu appareil à acide carbonique sec. On enlève l'un des bouchons de verre et Ton place rorifice sous la matrice d'une presse à sodium, de telle sorte que le fil de métal alcalin qui en sort soit constamment maintenu dans l'alniosphère d'acide carbonique et conserve son éclat métallique. » Ce métal est ensuite poussé dans la partie horii^onlale du tube en U sans avoir le contact de l'air. On opère ainsi pour le potassium, le sodium et le lithium. Quant au calcium, on projette les cristaux de métal pur au fond du tube qui est ensuite bouché. L'acide carbonique est chassé par un courant d'hydrogène |)uis, par une simple pesée, on obtient le poids du métal. » Le tube en \J est mis en communication avec le tube en T d'une part et le lube abducteur de l'autre. On fait arriver le courant de gaz ammoniac, ensuite on abaisse la température au moyen d'acétone et d'acide carbonique solide, l^ar un refroidissement suffisant, le gaz ammoniac se liquéfie et il se produit une solution mordorée de sodammonium. On arrête la liquéfaction de l'ammoniac lorsque le niveau du liquide dépasse la courbure supérieure du tube en U de quelques millimètres. U va de soi que l'ammoniac liquéfié doit être en grand excès par rapport au métal alcalin. A ce moment de l'expérience, au moyen du robinet à trois voies, on arrête le courant de gaz ammoniac et on laisse arriver le gaz acétylène. Ce dernier s'absorbe de suite et se dissout en très grande quantité dans l'ammoniac liquide sans que la pression change sensiblement dans l'appareil. Il se forme bientôt deux couches liquides: l'une inférieure, limpide et incolore; l'autre surnageante, visqueuse et d'une belle couleur bleu foncé. Sur la surface de séparation, de petites bidles gazeuses se produisent et sont absorbées en grande partie par le li(]uide limpide, l'eu à peu le volume de la couche supérieure diminue, la pression augmente et des gaz commencent à se dégager dans l'éprouvetle de la cuve à mercure. Enfin, la dernière goultelelte huileuse de couleur bleue a dis- paru, le liquide restant est complètement incolore; on interrompt alors toute arrivée de gaz. Pendant ces opérations, le bain d'acétone a été maintenu, d'une façon constante, à une température qui peut varier de — ^o" à — 80°. » Lorsque la décoloration du métal-ammonium par l'acétylène est complète, le tube en U est sorti du réfrigérant et abandonné à la température du laboratoire. Ou re- cueille alors la totalité des gaz qui se dégagent d'une façon continue. Quand tout dé- ( 9i3 ) gagement a cessé, on ferme ce tube, on ressuie et on le pèse. Les gaz sont ensuite soumis à l'analyse. » La conduite de l'expérience est la même avec tous les métaux-ammoniums. )> Action de l'acétylène sur le sodammoniiim. — Après que l'action du gaz acétylène sur la solution bleue ammoniacale de sodammonium est épuisée, on obtient, à — f\o°, un liquide limpide, incolore, dans lequel on voit, aussitôt que la température s'abaisse à — 60°, se déposer des cristaux trans- parents. Le même phénomène se produit dès qu'on laisse l'ammoniac se dégager. Dans une expérience, nous avons pris oS'',363 de sodium et nous avons obtenu, après dégagement complet des gaz, un composé blanc cris- tallisé pesant ©^"".yoi; la formation du composé C^HNa exigerait théori- quement o^, 737. Dans une autre expérience, o^', 836 de sodium nous a donné un composé de i^^'', 73o; le poids correspondant pour C'HNa aurait été de 18', 744. » Outre ces deux expériences de synthèse, nous avons préparé à nou- veau ce même composé et nous en avons fait l'analyse en le mettant au contact de l'eau. Il se produit une décomposition immédiate avec dégage- ment de gaz acétylène et formation de soude caustique. Le carbone a été dosé d'après le volume d'acétylène, et le sodium a été obtenu par titrage alcalimétrique ou par pesée à l'état de sulfate. 1. 2. 3. 4. Carbone 49>36 49j68 » » Sodium 48,18 48,33 48,32 48,21 Hydrogène. . . » » » » » Dans l'action de l'acétylène sur le sodammonium, il se produit donc le même composé C^ HNa que M. Berthelot a obtenu par substitution et que nous avons pu préparer par l'action de l'acétylène gazeux ou liquide à froid sur le métal alcalin. Mais, pour se rendre compte de la réaction, il est in- dispensable d'analyser les gaz produits. » Le mélange de gaz dégagé pendant toute la durée de la réaction est traité sur la cuve à mercure par l'eau, pour enlever l'ammoniac. On élimine ensuite l'acétylène par des additions successives de chlorure cuivreux ammoniacal, jusqu'à ce qu'une petite quantité de ce réactif ne fournisse plus de coloration rouge au contact du gaz restant ('). Ce dernier est (') Cette méthode a été indiquée par M. Berthelot pour la séparation de Facélvlène et de l'éthylène. Théorie 5. pour C-HNa. 49>62 5o,oo 47>8o 47.9' ); 2,08 ( 9^à ) incolore, peu odorant et brûle avec une flaniine éclairante non fuligineuse. Le brome l'absorbe complètement. L'acide sulfurique bouilli l'absorbe lentement (absorption totale de 12" en huit jours). Ces réactions nous font prévoir l'existence de gaz éthylène. » L'anaivse eudiométrique nous a ilonné les résultats suivants : V pri- mitif, 2'^'",6; V4-O, 8". 8. Apres étincelle, 6,1; contraction, ,5,3. Après potasse, i'^'",o; CO" forme, 5'^'^,i. M Le gaz que nous avons recueilli est donc de l'éthvlène pur qui se forme en même temps que l'acétvlène sodé C-HNa. » Dés lors, la réaction précédente doit s'écrire : 3C-IP + 2AzH'Na = aCMlNa-i- aAzIl' + C-fr. » Cette transformation de l'acétvlène en éthylène est un nouvel exemple d'hydrogénation de l'acétvlène, et comme cette expérience est faite à basse température, elle est exempte de toute complication due à la polymérisa- tion de l'acétylène ou à d'autres hydrogénations complexes. » M. Bertlielot a démontré que, quand le sodium est légèrement chauffé dans une atmosphèie d'acétylène, il donne de l'hydrogène et une petite quantité de polymères acétyléniques. Nous avons établi que le sodium à fioid sur le gaz acétylène fournissait aussi un dégagement d'hydrogène. Cette réaction du sodammonium sur l'acétylène, dans laquelle le sodium se comporte tout différemment de ce qu'il a donné à l'état de liberté, parait établir que les métaux-ammoniums sont de véritables combinaisons. » Nous ajouterons maintenant que, si l'on dissocie le composé C^HNa par l'action du vide et par une élévation de température, on obtient d'une façon lente et continue un dégagement de gaz acétylène pur, et le produit (jni reste après décomposition totale est le carbure de sodium r.'-\a^. De telle soi'te qu'il nous semble que la formule C- H Na peut être doublée et devenir C^Na^,C^H-. Dans ce cas, la formule de réaction indiquée précé- demment serait : 3C=H= -+- 2AzH' Na = C^Na-,CMl- -*- 2AzH' + C^H'. » A l'appui i\c cette opinion, nous citerons l'expérience suivante : le composé C^Na-,C*H^ est insoluble dans la benzine. Si l'on additionne ce mélange de quelques cristaux diode, ce dernier corps se dissout et la décoloration du liquide se produit eu quelques instants. On ajoute alors de nouvelles quantités d'iode jusqu'à ce que l'on obtienne une coloration persistante. Le résidu insoluble, lavé à la benzine, était formé de carbure ( 9i5 ) de calcium C^Na- et ne contenait pas d'iodiire de sodium Nal. Par évapo- ration la solution benzénique d'iode abandonnait des cristaux d'iodure de carbone. A froid l'iode a donc éliminé d'abord l'acétylène C-H' en laissant un résidu de carbure C^Na-. La chaleur de formation de l'iodure de so- dium est telle qu'il nous paraît difficile d'admettre l'intervention de l'iode sur le groupement C'NaH sans formation d'iodure. » L'acétylure acétvlénique de sodium. C-Na'.C-H', se présente au microscope sous forme de cristaux lamellaires d'apparence rhomboédrique. Il est très déliquescent et se décompose de suite au contact de l'eau. Inso- luble dans l'éther, il n'est pas attaqué par ce liquide à sa température d'ébullition. Avec l'alcool absolu la décomposition est rapide; il se dégage de l'acétvlène et il reste un liquide limpide renfermant de l'éthylate de sodium. Il tombe dans la benzine de densité o, 899 sans l'attaquer. Il prend feu dans le chlore et le brome à la température ordinaire. L'acide azo- tique monohydraté l'oxvde avec flamme. » Ainsi que nous le faisions remarquer plus haut, le composé C-Na-, C" H^ est soluble dans la solution ammoniacale d'acétylène et y cristallise avec facilité. Le fait d'obtenir une combinaison soluble d'un carbure dans le gaz ammoniac liquéfié nous semble intéressant : il nous permettra évi- demment d'aborder l'étude d'un certain nombre do doubles décompositions dans l'ammoniac liquéfié. » Action de l'acétylène sur le potassammoniurn. — Les réactions obtenues avec le potassammonium sur l'acétylène sont semblables aux précédentes. Nous avons préparé l'acctvlure acétylénique de potassium de formule C^R-,C-H- très bien cristallisé en lamelles rhomboédriques brillantes, d'aspect soyeux, ayant l'apparence de l'acide borique (' ). Après absorption de l'ammoniac et de l'acétylène en excès, le gaz recueilli était de l'éthy- lène pur. » Ces cristaux, projetés dans le gaz chlore, s'enflamment à froid avec grand dégagement de lumière, dépôt de charbon et formation d'acide chlorhydrique. Dans une atmosphère d'acide carbonique il n'v a pas de (') OS', 4 125 de potassium a donné après fixation d'acétylène et dégagement de gaz OS'", 665; théoriquement, on aurait dû obtenir oS'',676. A l'analyse, nous avons trouvé : Théorie pour 1. 2. CMv=,C=H=- C 37 , I o 36 , 98 37 , 5o K 61,18 6;,o3 60,93 réaction à froid, mais, aussitôt que l'on chauffe légèrement, il se produit une combustion très vive. Le gaz acide sulfureux réagit à froid sur ce com- posé avec incandescence. » Action de l'acétylène sur le litliinni-ammonium. — Avec le lithium la réaction est la même que précédemment, cependant la combinaison de carbure de lithium et d'acétylène étant moins soluble dans l'ammoniac liquéfié, le dépôt cristallin est plus abondant et le liquide produit est moins limpide. » Enfin, dans le cas du lithium une nouvelle réaction intervient. L'acé- tylure acétylénique de lithium C^Li^, C"H^ fixe tle l'ammoniac en donnant un composé très bien cristallisé de formule C-Li^,C^H^, aAzH' (') en cristaux rhomboëdriques transparents. A la loupe ces cristaux ont l'aspect du spath d'Islande. Ce composé est beaucoup plus altérable que les com- posés du sodium ou du potassium; au contact de l'eau, il devient incan- descent. » Projeté dans le chlore à la température ordinaire, chaque parcelle devient incandescente, s'entoure d'une flamme et laisse un résidu noir en produisant des fumées abondantes de chlorhydrate d'ammoniaque. Cet acétylure acétylénique ammoniacal prend feu dans le gaz acide carbonique et le gaz acide sulfureux. » Il est facilement dissociable à la température ordinaire à l'air ou dans un courant d'hydrogène, et il laisse comme résidu le carbure de lithium C^Li'' sous forme d'une poudre blanche très divisée, décomposable par l'eau avec incandescence. )) Action de l'acétylène sur le calcium-ammonium. — Nous obtenons dans le cas du calcium de beaux cristaux prismatiques transparents, avant l'apparence du chlorhydrate d'ammoniaque, qui se dissocient avec facilité à la température ordinaire en dégageant de l'acétylène et de l'ammoniac dans la proportion de un volume d'acétylène et de quatre volumes d'am- moniac. » Ce nouveau composé répond à la formule C-Ca, C'-'H-, 4 AzH' (-). C'est donc ou bien une combinaison de carbure de calcium et d'acétylène (' ) Poids de Li mis en expérience oS', i47'> ; poids du composé recueilli |8'',026; ihéo- riquement pour C^Li', C^H^, 2 AzIP on aurait dû ol)lenir i8'',o325. Dosage du carbone à l'état d'acétylène : C, 48, i8 et 48,67; théorie 48,97. (^) Nous donnerons le détail de toutes ces analyses dans le Mémoire qui paraîtra aux Annales de Physique et de Chimie. ( 91? ) ou un nouveau carbure de calcium ammoniacal C^H'Ca, 4ÂzH\ La facile dissociation de ce composé nous fait adopter la première formule » L'acétylure acétylénique ammoniacal de calcium, comme celui de lithium, se forme avec dégagement de gaz éthylène. » De même que le dérivé du liihium, projeté dans l'eau, il devient incandescent et chaque p;ircelle s'entoure d'une flamme. A la température de H-ioo" sa décomposition est complète, et il laisse un carbure de cal- cium qui a été analysé, de formule C-Ca, très pulvérulent, qui se décom- pose au contact de l'eau privée d'air avec incandescence. » L'acétylure acétylénique ammoniacal de calcium est décomposé à la température ordinaire par le chlore, l'acide carbonique et l'acide sulfureux. Dans les trois cas la réaction se produit avec incandescence. » Conclusions. — Par l'action des métaux-ammoniums sur l'acétvlène, nous avons obtenu les acétylures acétyléniques suivants : C^K^C=H^ C-Na%C-IP, CM.i-, C-H=, 2AzH% C^ Ca, C-H% 4 AzH^ » Tous ces composés se dissocient et laissent les carbures ou acétylures correspondants : C=K-, C-Na^ C=Li% C'Ca. » Dans ces réactions des métaux-ammoniums sur le gaz acétylène, il se produit une hydrogénation de ce dernier et l'on recueille de l'éthylène. Enfin, ces combinaisons acétyléniques des carbures sont solubles dans l'ammoniac, et cette propriété nous permettera d'obtenir à basse tem- pérature des réactions nouvelles, par exemple avec les chlorures eliodures métalliques solubles dans le même gaz. « CHIMIE MINÉRALE. — Sur kl couleur du carbure de calcium. Note de M. He.vki Muissan'. « Nous avons établi, dansjios recherches précédentes, que les carbures de potassium C-K" et de lithium C^Li* pouvaient se préparer en lamelles cristallines transparentes et incolores. Nous avons obtenu le carbure d'alu- minium, C Al\ en lamelles jaunes transparentes, parfaitement cristallisées. Au contraire, lorsque nous avons préparé, le premier, au four électrique les carbures de calcium, de strontium et de baryum, nous avons décrit ces nouveaux composés cristallisés comme des corps ne possédant qu'une légère transparence en lames très minces et présentant une surface mor- dorée caractéristique. ( 9'« ) » Cet aspect mordoré el la coloration des cristaux ne sont dus qu'à une impureté. Lorsque le carbure de calcium ne contient pas trace de fer, il est transparent comme le carbure de lithium ou le chlorure de sodium. » Nous citerons comme exemples les expériences suivantes : » 1° Lorsque l'on chaude au rouge sombre (')le calcium métallique dans une brasque de carbone amorphe pur, provenant de la décomposition brusque de l'acétylène, on obtient un carbure de calcium blanc décompo- sable par l'eau froide avec formation de chaux hydratée et dégagement d'acctvlène. Ce carbure, examiné au microscope, est formé d'un amas de cristaux transparents. » 2° Lorsque l'on chauiïé dans une brnsqne de carbone amorphe pur l'hydrure de calcium CaH^ dont nous avons indiqué la préparation par union directe de l'hydrogène el du calcium, on obtient un carbure de cal- cium C-Ca blanc qui. en lamelles minces, est entièrement transparent. » 3" Le résultat est identique lorsque l'on répète l'expérience précé- dente avec l'azoture de calcium cristallisé Az^Ca''. » 4° L'acétylure acétylénique ammoniacal de calcium C-Cn,C^li-,4AzH' que nous avons obtenu à — 6o" par l'action de l'acétylène sur le calcium- ammonium laisse, par sa décomposition totale, un carbure de calcium C^Ca, d'une grande blancheur qui, au microscope, est transparent. M Enfin nous décrirons l'expérience suivante : nous avons pris ce car- bure de calcium blanc, nous l'avons mélangé d'une petite quantité d'oxyde de fer, puis le tout a été fondu au four électrique dans un creuset de gra- phite pur. Après refroidissement, nous avons obtenu un carbure de calcium mordoré et semblable, comme aspect, au carbure préparc dans l'industrie. » Le carbure de calcium absolument pur est donc transparent; lorsqu'il est marron et d'apparence mordorée, cet aspect doit être attribué à la pré- sence du fer. Une trace de ce métal suffit pour produire celte coloration. » (') Celte synthèse du carbure de calcium se fait à basse température; on peut la réaliser en chauflTant le mélange de charbon el de calcium dans un creuset de porce- laine au moyen de la flamme d'une lampe à alcool. Nous devons ajouter que la chaleur dégagée par l'union du carbone et du calcium est assez grande pour amener la fusion du carbure de calcium, fusion qui n'a pu être obtenue jusqu'ici qu'au moyen du four électrique. ( 9'9 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les propHèlés de l' aluminium. Noie de M. A. Ditte. « L'aluminium a été considéré pendant longtemps comme un métal tout à fait remarquable à cause de la résistance qu'il paraît opposer à l'ac- tion de la plu|)art des agents chimiques; et cependant celte résistance n'existe pas. Si, dans la magistrale élude qu'il lui a consacrée, M. Sainte- Claire Deville l'a regardé comme inaltérable à l'air, inattaquable par les acides autres que l'acide chlorhydrique, et par la plupart des matières salines, cela tient uniquement à ce que les chaleurs de formation de l'alu- mine et de ses sels n'avaient pas encore été déterminées. S'il les avait connues, elles se seraient immédiatement montrées à son esprit comme incompatibles avec les propriétés que l'aluminium semblait posséder ; elles l'auraient certainement conduit à reconnaître le fait étonnant d'un métal dont les propriétés véritables n'ont presque rien de commun avec celles qui paraissent lui appartenir. » J'ai montré, il y a quelques années (^Comptes rendus, t. CX, p. j-3, 782), que, si l'aluminium paraît n'attaquer ni l'eau, ni les acides sulfurique et azotique étendus, quoique sa chaleur d'oxydation de i3i calories par atome d'oxygène doive lui faire attribuer une énergie chimique voisine de celle du calcium, le fait tient à ce que le métal se recouvre immédiatement d'une couche d'hydrogène, de bioxyde d'azote ou d'alumine, continue, imperméable et très adhérente qui supprime tout contact entre l'aluminium et le liquide dans lequel on l'immerge. Ces enduits protecteurs se forment également avec les autres acides et masquent l'altérabilité du métal en la remplaçant par une inaltérabilité apparente. Ainsi les acides acétique, tartrique, citrique, oxalique, etc., semblent, eux aussi, au premier abord ne pas dissoudre l'aluminium; mais, en observant avec soin ce qui se passe, on s'aperçoit bientôt qu'au contraire une action chimique se manifeste dès qu'on immerge le métal dans la solution acide, puis qu'elle s'arrête au bout d'un temps très court, aussitôt la lame métallique recouverte d'une couche gazeuse continue, qui lui adhère fortement. On peut, du reste, se débarrasser de ce gaz, à l'aide des procédés qui réussissent avec les acides sulfurique et azotique, soit en opérant dans le vide, soit de toute autre façon, et alors l'action se continue, plus ou moins lente, jusqu'à dissolution complète de l'aluminium. On peut donc dire d'une manière générale que C. R., 1898, 1' Semestre. (T. CXXVII, N» 23.) 122 ( !)^o ) tous les acides étendus l'attaquent et le dissolvent, quoique tous, sauf l'acide chlorhydrique, paraissent n'avoir pas d'action sur lui. Avec les dis- solutions salines, l'aluminium donne lieu à des phénomènes non moins remarquables. J'ai indiqué {Comptes rendus , t. CX) comment les sulfates et les azotates sont décomposés; examinons maintenant les chlorures. On admet que toutes leurs dissolutions sont précipitées par l'aluminium à l'exception de celles des métaux alcalins et alcali no-terreux; or, un de ces chlorures, le sel marin par exemple, pourrait donner du chlorure d'alumi- nium, de la soude et de l'hydrogène avec dégagement de chaleur : ( Al^ -H 6NaCl dissous + 3 H- O I = Al-Cl" dissous -h 3Na=0 dissoute + 3H^ -l- 137, 3. 0) \ = Al \_ii iiitjsuus -t- ji^a" VI iiissuuie -)- on'-t- i^,, Mais comme la soude et le chlorure d'aluminium en dissolution peuvent à leur tour donner lieu à une double décomposition exothermique : (2) AI- Cl' dissous -I- 3 Na-0 dissous = Al- O' + 6NaCl dissous + 287, il en résulte que, si l'on immerge une lamed'aruminium dans une solution de sel marin, les choses reviennent à l'action du métal sur l'eau, réaction qui, malgré son exothermicilé considérable, est immédiatementarrêtée par le dépôt d'une couche d'alumine que le chlorure de sodium ne dissout pas; et grâce au dépôt d'alumine d'un côté, à celui d'hydrogène de l'autre, l'alu- minium, qui devrait attaquer énergiquement les dissolutions de sel marin, comme les acides étendus, puisqu'il est oxydable par l'eau pure, demeure inaltéré en apparence, aussi bien dans les unes que dans les autres de ces dissolutions. » Mais il n'en sera plus ainsi quand on mélangera les deux liqueurs, une de sel marin avec une d'acide acétique par exemple; l'acide, en elTet, neutralise, au fur et à mesure de sa formation, la soude qui provient de la ' réaction (i), la décomposition du chlorure d'aluminium par cette soude ne peut donc plus avoir lieu, et l'acétate alcalin qui se produit est de son côté sans action sur le sel marin; dans un tel mélange l'hydrogène n'adhère que peu à la surface de l'aluminium, de sorte qu'on le voit se dégager avec len- teur en même temps que le métal se dissout. Il suffit d'ajouter à une solu- tion salée, dans laquelle l'aluminium demeurerait inaltéré, quelques gouttes d'acide acétique pour que le dégagement d'hydrogène commence et il se continue lentement tant que l'acide n'est pas saturé; quand la réaction s'arrête, l'addition d'un peu d'acide acétique fait recommencer le dégage- ment d'hvdroe;ène. ( 92 1 ) » Naturellement, tout acide autre que l'acide acétique se comporte de la même manière que lui en présence du sel marin ; tels sont les acides tar- trique, citrique, oxalique, etc.; leurs dissolutions n'agissent pas à froid sur l'aluminium; mais, additionnées de sel marin, elles donnent lieu à un déga- gement continu d'hydrogène. La production de ce gaz est toujours lente; elle est plus rapide avec tel acide qu'avec tel autre, par exemple avec l'acide citrique qu'avec l'acide tartrique, et ce fail tient à l'adhérence plus ou moins énergique que l'hydrogène, au sein des diverses liqueurs, con- tracte avec le métal. A mesure que la lame se dépolit davantage en se dissolvant, cette adhérence diminue, le dégagement devient plus facile, et, toujours pour la même raison, l'action est plus rapide quand on opère dans le vide où la formation de la couche gazeuze est d'autant plus difficile que la pression devient moindre. » Les sels acides capables de saturer la soude que donnerait la décompo- sition du sel marin, conformément à la formule (i), se comportent comme des acides libres : une solution de crème de tartre paraît tout à fait indif- férente à l'égard d'une lame d'aluminium que l'on y plonge; vient-on à lui ajouter du sel marin, le métal est attaqué lentement en dégageant de l'hy- drogène. Le bioxalate de potasse se conduit comme le bitartrate, et tandis que des solutions de ces corps sont, comme celles de chlorure de sodium, sans action apparente sur l'aluminium, il suffit de les mélanger entre elles pour que le métal se dissolve en donnant lieu à un dégagement d'hydro- gène. » Le sel marin peut, du reste, être remplacé soit par le chlorure de potassium, soit par un bromure ou un iodure alcalin, les réactions ana- logues à (i), desquelles peuvent résulter un alcali avec du bromure ou de l'iodure d'aluminium, étant fortement exothermiques. Quel que soit celui de ces sels qu'on mélangera avec un acide libre ou un sel acide capables de saturer l'alcali formé, l'aluminium sera attaqué par le mélange; la réaction sera toujours lente à froid, d'autant plus que l'hydrogène adhé- rera avec plus de facilité à la surface métallique; elle pourra même, et c'est le cas avec les iodures alcalins, ne se produire que dans une atmo- sphère réduite à quelques millimètres de pression si l'adhérence du gaz au métal est considérable, et les choses se passeront alors comme elles ont lieu dans les acides étendus purs. » Les sels alcalino-terreux, que l'on regarde, eux aussi, comme n'agis- sant pas sur l'aluminium, se trouvent exactement dans le même cas que ( 922 ) les sels alcalin^; le chlorure de calcium donuerait : 2Al + 3CaCl^diss. -t- 3H=0 = AlHll" diss. + 3CaO diss. -+- 3H--h i45,8, le chlorure de tnagiiésium dégagerait iSy^^^Q dans les mêmes circon- stances, et il suifit d'ajouter à ces dissolutions un acide capable de saturer la chaux ou la magnésie à mesure qu'elles se produisent, pour observer l'attaque de l'aluminium avec dégagement d'hydrogène tant que l'acide ajouté n'est pas entièrement transformé en sel soluble de chaux ou de magnésie. Parmi les matières salines, les carbonates alcalins sont à signaler d'ime façon toute particulière, car leurs dissolutions ont sur l'aluminium une action énergique même à froid, elles attaquent le métal presque aussi rapidement que le font les alcalis caustiques en dégageant de l'hydrogène; avec le caibonale de soude, par exemple, la quantité de chaleur mise en jeu est considérable : Al- + 2C0^Na-diss. +-4H-0 = Al-0\Na-Odiss.-f- 2CO-,Na-0,U-Odiss. + 3fP + (iG4C-'',6-i-<7). (f/ étant la chaleur de formation de l'aluminate de soude dissous, à partir de la soude dissoute et de l'alumine hydratée). Le gaz dégagé est de l'hyilro- gène pur, l'acide carbonique qui résulte de la décomposition du carbonate neutre passant immédiatement, au contact d'un excès de ce dernier, à l'état de bicarbonate alcalin; la réaction s'arrcle d'ailleurs quand il n'y a plus que du bicarbonate dans la liqueur, il ne saurait en effet exister de l'acide carbonique libre en présence d'aluminate de soude, puisque les expériences de H. Sainte-Claire Deville ont établi qu'un courant de ce gaz décompose l'aluminate alcalin en régénérant du carbonate et de l'alu- mine bytlratée grenue et dense. Comme, de son côté, le bicarbonate de soude ne saurait être décomposé par l'aluminium sans donner de l'acide carbonique libre, il en résulte que, tandis que le carbonate neutre de soude attaque énergiquement le métal, celui-ci doit rester indéfiniment inaltéré dans une solution de bicarbonate, et c'est ce qu'il est aisé de constater par l'expérience. Wôbler a annoncé que l'aluminumi n'est pas altéré par l'am- moniaque en dissolution concentrée, qu'il l'est lentement par une solu- tion étendue avec formation d'un peu d'alimiine qui se dissout partielle- ment dans la liqueur, et que la réaction s'arrête au bout de peu de temps, le métal restant couvert d'un enduit noir. Le calcul thermique montre cependant qu'une liqueur ammoniacale quelconque doit dissoudre l'alumi- ( 923 ) nium aussi bien qu'une dissolution de potasse ou de soude, car on a : AP + (AzH*)-Odiss. + 3H-0 = APO^(AzH^)^Odiss. 4- 3H- +(186 + 7), {q étant la quantité de chaleur que l'alumine hydratée dégage en se dissol- vant dans une liqueur ammoniacale pour former un aluminate plus ou moins dissocié) et c'est bien ce que l'expérience vérifie; avec de l'alumi- nium impur, le seul dont VVohler ait jamais disposé, l'attaque est lente et, comme l'illustre savant l'a observé, le métal se recouvre bientôt d'un enduit foncé, mélange de fer, de silicium et d'autres impuretés; ce mélange, sur lequel l'ammoniaque n'a pas d'action, protège mécanique- ment l'aluminium contre toute attaque du liquide alcalin. Quand le métal est pur, au contraire, il est immédiatement attaqué par l'ammoniaque étendue ou concentrée, et de l'hydrogène se dég;ige pendant que l'alumine produite se dissout dans la liqueur qui reste transparente et limpide; mais au bout de quelque temps le dégagement gazeux se ralentit, peu à peu le métal se recouvre d'une couche mince, légèrement jaunâtre, dure, très adhérente à la suriace, et cette couche ne tarde pas à supprimer tout con- tact entre le liquide et le métal, qui dès lors n'est plus attaqué; la dissolu- tion ammoniacale d'alumine, qui renferme de l'aluminate d'ammoniaque plus ou moins décomposé, ne tarde pas d'ailleurs à se troubler et à déposer contre les parois du vase qui la contient un enduit adhérent de l'hydrate cristallisé Al'0%3H-0; la formation de cet hydrate a lieu sous l'influence de petites quantités d'acide carbonique de l'atmosphère ou d'alumine gélatineuse, |)ar le mécanisme que j'ai indiqué (^Comptes rendus, t. CXVI, p. i83 ei 3H6) à propos des alumiiiates de potasse et de soude. En définitive, l'aluminium n'est pas un métal inaltérable, et, loin de résister à la plupart des agents chimiques, il subit leur action avec facilité, conformément à la nature thermochimique de ses combinaisons; mais il est remarquable par l'opposition frappante qui existe entre ses qualités réelles et ses propriétés apparentes. Grâce à la facilité extrême avec laquelle il se recouvre de couches protectrices gazeuses ou solides, il n'y a entre lui et les liquides dans lesquels on le plonge qu'un contact extrêmement imparfait, si bien que dans les conditions habituelles, ceux-ci ne réagissent qu'avec une lenteur excessive et paraissent n'avoir pas d'action. Cependant l'altération de l'aluminium est très sensible dans un grand nombre de circonstances, toutes les fois par exemple qu'il se trouve en présence d'une liqueur renfermant du sel marin ou un sel analogue, en même temps qu'un acide libre, ou un sel acide; l'alumine ne se dépose d'ailleurs pas, ( 924 ) elle se change en sel soliible, et la dissohilion du métal ne peut pas être considérée comme négligeable dans certaines liqueurs à froid et surtout à chaud. Ainsi une solution aqueuse, renfermant j|^ d'acide acétique cris- tallisable et autant de sel marin ou d'un autre sel haloïde analogue, dissout activement l'aluminium, dès 5o°, avec dégagement d'hydrogène, et il en est de même quand on remplace Tacide acétique libre par un des sels acides, crème de tartre, sel d'oseille, etc., dont nous avons parlé. Comme les sels d'alumine n'ont pas d'influence appréciable sur l'économie, il n'y a pas d'accidents toxiques à redouter, niais l'usure des vases d'aluminium peut devenir assez rapide quand ils contiennent des liquides à la fois acides et salés. Elle se manifeste tout particulièrement avec les carbonates alcalins dont l'emploi est si habituel pour nettoyer les ustensiles de ménage qui ont contenu des matières grasses, et ces carbonates ne peuvent guère être utilisés dans le cas de vases en aluminium; en effet, une solution au cen- tième de carbonate de soude les attaque lentement à froid, plus vivement vers 5o°, et plus rapidement encore vers la température d'ébullition; à plus forte raison, l'action serait-elle très intense avec des solutions concen- trées de carbonate. » En dernière analyse, l'aluminium est attaqué d'une manière plus ou moins profonde par tous les agents chimiques, ou à peu près, dès que l'en- duit protecteur habituel ayant disparu, en totalité ou en partie, le métal se trouve en contact avec les liquides qu'il renferme. Dans ses applica- tions à la fabrication des vases culinaires, d'objets destinés à l'équipement de nos soldats, il y a donc lieu de se préoccuper des altérations plus ou moins intenses qu'il est susceptible d'éprouver. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Histologie de la peau. La malière grasse de la couche cornée de l' épidémie chez r homme et les mammifères. Note de M. L. Raxvier. « Dans mon Traité technique d'Histologie, j'ai soutenu l'opinion que la couche cornée de l'épiderme (slratum corneum) est infiltrée de graisse. Je ne savais rien alors de bien précis sur la nature de cette graisse ni sur sa répartition hislologique. Je viens aujourd'hui communiquer des faits nou- veaux qui conduiront sans doute à des notions jjIus complètes. Dans un premier paragraphe, je m'occuperai de la nature de la malière grasse de l'épiderme; dans un second, de la répartition de cette matière. ( 9^5 ) » Pour apprécier les propriétés physiques de la matière grasse en ques- tion, sa consistance, sa plasticité et son point de fusion, par exemple, il fallait en obtenir une quantité notable, plus que microscopique, et sans mélange avec les autres produits de la sécrétion cutanée, le sébum sur- tout. » J'ai déjà indiqué que, chez le cochon d'Inde, la peau de la plante des pieds ne renferme ni poils, ni glandes d'aucune espèce. Chez l'homme, la paume de la main et la plante du pied, comme tout le monde le sait, sont dépourvues de poils et de glandes sébacées ; elles possèdent de nombreuses glandes sudoripares, il est vrai, mais la présence de ces glandes ne pouvait fausser les résultats des recherches que je me proposais d'entreprendre, on en jugera bientôt. » Voilà donc les deux objets d'étude trouvés. Voici maintenant la méthode à laquelle j'ai eu recours : la peau ou le membre entier qu'elle recouvre est plongé pendant trente secondes dans l'eau bouillante. L'épi- derme s'en détache ensuite comme un gant. Ce procédé a un double avan- tage : les lambeaux d'épiderme sont débarrassés de la graisse qui pourrait se trouver accidentellement à leur surface, et ils sont assez grands ou assez nombreux. Pour me faire bien comprendre, je dirai de suite que l'épi- derme de la paume des mains de l'homme fournit ainsi un seul lambeau, duquel on peut extraire à peu près o^"', lo de matière grasse. On le met à macérer pendant vingt-quatre heures dans une petite quantité d'éther reclifié, on décante et on laisse évaporer. » La graisse épidermique est jaunâtre, solide à la température ordinaire. Elle a la consistance et la plasticité de la cire. Si on la presse avec l'ongle contre une surface de verre elle adhère à l'un et à l'autre, et pour les sé- parer il faut une certaine force que l'on peut apprécier aisément. Elle fond à une température voisine de 35°C., comme la cire d'abeilles. Pour le con- stater on pourra répéter l'expérience suivante : on applique sur un petit carré de papier à cigarette, à une faible distance l'un de l'autre, deux frag- ments gros comme la tête d'une épingle, l'un de cire d'abeilles, l'autre de cire épidermique. Le carré de papier est maintenu dans un petit tube de verre muni d'un thermomètre. On chauffe progressivement dans un bain d'eau. Les deux cires fondent en même temps, à 35°, en faisant chacune au papier une tache bien apparente. » Je n'ai pas poussé plus loin ces recherches, car il me suffisait de savoir que la graisse épidermique de l'homme et des mammifères est comparable à la cire des abeilles. C'est un rapprochement d'autant plus intéressant que ( 9^6 ) la cire des ahril/rs. comme celle ries mammifères, est un produit de sécrétion de la peau. » Je vais m'occiiper maintenant de la répartition de la cire épidermique dans le siratum corncum. Lorsqu'on a laissé un fragment de peau pendant vingt-quatre heures dans une solution d'acide osmique à -~, on constate que la couche cornée de l'épiderme est devenue noire. P. T.angerhaus, qui fit le premier cette observation, pensa qu'il s'agissait là d'une propriété qui rapprochait l'épiderme des cellules adipeuses, de la myéline des tubes nerveux et des sesments externes des cônes cl des bâtonnets de la réline que l'acide osmique colore également en noir. » Le D'' Unna, de Hambourg, remarqua que la couche cornée, au sortir du bain d'acide osmique, n'était pas uniformément noire et qu'en son milieu se trouvait une zone incolore. Je fis alors observer que l'épais- seur des deux couches noires, l'externe et l'interne, dépendait de la durée du séjour du fragment de peau dans la solution osmique. Bien plus, si la couche cornée est mince et si l'action du réactif est suffisante, le stralum corneum est noir dans toutes ses parties. J'ajoutai que si, avant d'immerger la peau dans l'acide osmique on l'a traitée successivement par l'alcool absolu et l'éther, l'acide osmique ne produit plus dans le siratum corneum. sa réaction caractéristique. J'en ai conclu que cette dernière couche était infiltrée de graisse et que c'était à la présence de cette substance qu'il fallait attribuer la coloration qu'elle prend sous l'influence de l'osmium. » Les choses en étaient là lorsque j'ai entrepris de nouvelles recherches que j'ai déjà exposées à mes auditeurs du Collège de France. Un fragment de peau emprunté à la plante du pied du cochon d'Inde a été desséché, puis on Y a fait au rasoir, et perpendicuh.irement à la surface, des coupes mi- croscopiques minces, mais cependant d'épaisseur variée. Certaines de ces coupes ont été enlevées obliquement de manière à figurer un ruban en forme de coin. Ces coupes furent placées dans l'eau jusqu'à complet gonfle- ment, c'est-à-dire pendant une minute à peu près, puis elles furent soumises, pendant une heure, à l'action de l'acide osmique. Lavées et montées en préparations dans la glycérine, on constata le lendemain : i° que dans les coupes très minces le stratum corneum n'était pas coloré; 2° que dans les coupes épaisses il était uniformément noir; 3° que dans les coupes d'épais- seur moyenne il était tacheté de noir, comme tigré; 4° que dans les coupes en forme de coin il était possible d'observer successivement, en allant des régions les plus épaisses aux plus minces, une série d'états intermédiaires. (' 9^7 ) » Les taches noires du stralum cor/icum clans les coupes tigrées sont tontes à peu près semblables. Leur épaisseur est de 5 à 7 [j. et leur largeur de 3o à 4o [i.. Leur forme est trapézoïde, losangique ou rectangulaire. Quant elles s'avoisinent, elles sont séparées par des bandes claires. Chacune de ces taches correspond à une des cellules du stralum corneum. » Les conclusions à tirer de celte observation sont nombreuses et im- portantes; mais, avant de les aborder, il importe de connaître l'action de l'acide osmiquesur la cire épidermique extraite par l'élher. Au microscope, cette cire, lorsqu'elle n'a été ni fondue ni malaxée, se montre sous la forme de grains isolés ou groupés en forme de boules de grandeur va- riable. » Ces grains et ces boules, sous l'influence de l'acide osmique, se colo- rent rapidement en noir. J'ai vu sortir de certaines des boules des excrois- sances myéliniques. Je ne veux pas aujourd'hui m'élendre davantage sur cette observation. Qu'd nous suffise de savoir que la cire épidermique ex- traite par l'élher se colore en noir sous l'influence de l'acide osmique. Une simple comparaison conduit à admettre que les taches noires que ce réactif montre dans le stratum cornfiinn correspondent à de petites masses de cire é|)idermique. » Par conséquent, les cellules de la couche cornée de l'épiderme, loin d'être des écailles desséchées, comme on l'a cru jusqu'à présent, sont des utricules déformés par pression réciproque, avant une enveloppe résis- tante et un contenu cireux. Ce contenu s'écha|)pe sans doute des utricules ouverts par le rasoir, quand on fait les coupes. On comprend que, dans les coupes très minces, tous les utricules soient ouverts et aient laissé sortir leur matière cireuse. On conçoit que ces dernières coupes ne puissent plus être colorées par l'acide osmique. Dans les coupes épaisses, le stratum cor- neum se colore parce qu'elles contiennent encore un très grand nombre d'utricules qui n'ont pas été entamés. Les coupes d'épaisseur moyenne pourront présenter, à côté d'uti'icides ouverts, d'autres utricules laissés intacts. Les utricules ayant une largeur maxima de 4o;-'-' s' la coupe a une épaisseur un peu supérieure à cette dimension, il s'y trouvera nécessaire- ment des utricules clos à côté de ceux qui ont été ouverts et l'aspect tigré dont j'ai parlé plus haut se produira. » De la présence et du mode de distribution de la cire épidermique dans le stratum corneum il résulte que le corps entier est recouvert d'un vernis protecteur dont la solidité et la souplesse sont incomparables. Nous C. K., iS.j«, j' Semestre. (T. CWVII, X° 23.) I 2 î ( 928 ) sommes protégés par une couche subéreuse dont les cellules sonl remplies de cire. » Le stratitm corneum, autant que le permet sa faible épaisseur, nous défend |)ar sa slniclurc subéreuse contre les injures mécaniques et par sa cire contre les actions chimiques. » Comment se forme l'enveloppe des cellules de la couche cornée de l'épiderme, comment s'élabore la cire dans leur intérieur? Je m'en occupe- rai dans de prochaines Communications. » ANATOMIE. — Morphologie des ceintures et des membres pairs et impairs des Sé/aciens. Note de M. Armaxd Sabatier ( '). « Les ceintures et les membres pairs des Sélaciens présentent de prime abord, avec ceux des Téléostéens, des différences si considérables qu'on est tenté de renoncer à toute détermination d'homologies, sinon pour l'ensemble, du moins ))onr les parties constituantes. » Dans une Note antérieure {Comptes rendus du 20 janvier 189G), j'ai exposé que les ceintures et les nageoires paires des Poissons osseux prove- naient du dédoublement de deux interépineux successifs, dont le posté- rieur, devenu antérieur par suite d'un mouvement de bascule, fournissait à la fois les éléments propres de la ceinture (scapidum, coracoïde, préeo- racoïde) et l'humérus très rudimcntaire et mal dilTérencié, et dont l'anté- rieur, devenu à son tour postérieur, fournissait le radius, le cubitus, le pisiforme et les métacarpophalangiens. Chez les Téléostéens, ces diverses parties, formées de lames minces et rigides, et de crêtes saillantes, consti- tuent un ensemble de parties bien délimitées, et, le plus souvent môme, séparées et distinctes. » Chez les Sélaciens, les ceintures consistent chacune en une masse continue, à formes lourdes, à arêtes émoussées et dont les parties sont si bien fondues qu'on n'eu |)eut lixer les limites et qu'on n'en discerne pas clairement la signification. » Après de longues observations, j'eusse renoncé à déterminer leurs homologies, si je n'avais trouvé la clef du problème dans un type vraiment spécial parmi les Téléostéens, et qui, à certains égards, révèle entre eux et (, ' ) Travail du la Staliou zoologiqiie de Colle (Lniversilé de .Monlpellier). ( 929 ) les Sélaciens des points de contact très remarquables. Il s'agit de la bau- droie comnniine Lophiiis piscatorius, dont on pêche à Cette de très beaux spécimens. » Il convient d'abord de remarquer que les nageoires pectorales de la baudroie sont, comme celles de la plupart des Sélaciens, situées dans un plan horizontal, et qu'elles possèdent une portion basilaire en moignon qui, se détachant comme un bras de la masse du corps, rappelle les nageoires massives des Sélaciens. )) Ce qui frappe encore, c'est que la ceinture antérieure de la baudroie a, comme celle des Sélaciens, la forme d'un arc largement ouvert en arrière, et composé de deux moitiés unies sur la ligne médiane par une symphyse plus ou moins complète. Cette ceinture est rattachée au post-temporal du crâne par un os dermique, faussement dé- signé comme sus-claviculaire. Chacune des deux moitiés de la ceinture, au lieu d'être composée de lames et de crêtes minces et distinctes, se présente comme une .masse cj lindrique unique, à crêtes obtuses et surbaissées, dont l'ensemble ressemble fort à la ceinture des Sélaciens. Comme chez ces derniers la ceinture ne paraît pas formée par le rapprochement et l'association de deux interépineux successifs déplacés et transformés. Cette double composition, très évidente chez la plupart des autres Téléosléens, est ici fortement masquée par deux circonstances : i° la portion du second interépineux destinée à fournir le radius, le cubitus et le pisiforme est extrêmement petite, et se réduit à une petite saillie soudée à la ceinture dont elle semble n'être qu'un simple appendice; 2" les métacarpophalangiens, dont le nombre semble réduit à deux, ont pris au contraire de très grandes dimensions. Il y a donc, entre la portion anlibrachiale et la portion métacarpienne, un contraste remarquable de développement, une sorte de balancement. » La saillie antibrachiale, courte et trapue, a sa base perforée par un canal destiné aux nerfs du plexus brachial qui se rendent à la fare inférieure ou palmaire de la na- geoire. Elle porte une surface condylienne sur laquelle s'articulent les deux métacar- piens. Ces connexions sont bien celles que présentent, chez les autres Téléostéens, le radius, le cubitus et le trou interosseux destiné au passage des nerfs palmaires. Le pisiforme, qui reste soudé au cubitus, se réduit à une tige grêle et recourbée, dont l'arc délimite un intervalle existant entre les deux interépineux de la ceinture, ou lacune interépineuse. ,. Les deux métacarpiens sont longs, mais de volumes inégaux. L'antérieur, qui est franchement cubital, est le plus grand. Son extrémité distale, élargie en raquette, pré- sente deux crêtes longitudinales qui pourraient indiquer que cet os est la synthèse de deux ou trois métacarpiens cubitaux des autres Téléostéens. Le métacarpien du côté radial, qui est proprement cubito-radial, est plus court et plus mince. Il me paraît répondre au premier métacarpien cubital des Poissons osseux. On sait que, chez ces derniers, le métacarpien proprement radial n'est pas encore séparé du radius, et manque parfois complètement. C'est également le cas chez la baudroie. » Cette structure, comparée à celle de la ceinture pectorale des Sélaciens, montre de frappantes ressemblances : la ceinture de Scyllium catulus par exemple forme, comme celle de la baudroie, un arc concave à large ouverture, seulement le plan de la ceinture est un [)eu rele\é en arrière. Sur la face inférieure de la ceinture, s'élève de chaque ^ 9'io ) côté une saillie massive, grossièrement conique, qui se prolonge en avant en décrois- sant, et dont la base est perforée d'un canal qui sert de passage aux. nerfs du plexus brachial qui se rendent à la face inférieure ou palmaire de la nageoire. Le sommet et le bord externe de la saillie fournissent des surfaces articulaires destinées aux pièces basilaires des trois secteurs de la nageoire désignés par Gegenbaur comme pro- meso- et mélapterygium. Mais il faut noter (jue le secteur désigné par cet aiiatomiste comme propterygium est en réalité en dehors et en arrière, tandis que le prétendu métaple- rygium est eu dedans et en avant. Ce sont là des désignations inexactes, qu'il convien- dra d'abandonner pour de meilleures. On ne peut douter que celte saillie, perforée pour le passage des nerfs palmaires, et articulaire pour les articles basilaires de la na- geoire, ne corresponde exactement à linterépineux ])oslérieur et réduit de la baudroie, c'e>t-à-dire aux radius, cubitus et pisifornie, et que les articles basilaires n'en repré- sentent les grands métacarpiens. La similitude des connexions des parties squelettiques, soit entre elles, soit avec les muscles, soit avec les nerfs, ne permet pas l'hésitation. Seulement chez les ScylUuin les parties sont plus empâtées et fondues, si bien que la lacune interépineuse a été comblée et a disparu. Mais la présence ou l'absence de celle lacune ne saurait infirmer les liomologies. Outre qu'elle est de dimensions très variées chez les Poissons osseux où elle subsiste, elle disparaît dans certains 1} pes, les Balisles, les Zeus par exemple; et on la retrouve, même très agrandie, dans la ceinture anté- rieure des Sélaciens batoïdes, les Raies par exemple. " Chez les A chantias, la saillie unique qui, chez IcsScytlium, représente le deuxième interépineux, est remplacée par deux saillies distinctes : l'une, interne et plus aiguë, représente l'angle saillant ou bec du pisifornie; l'autre, située plus en dehors, est la saillie cubilo-radiale dont la base est perforée par le canal nerveux. Cette forme est donc plus voisine de celle des Téléostéens. » Il résulle de cette comparaison que la ceinture antérieure des Squa- lidés est, comme celle des Poissons osseux, formée par deux interépineiix dédoublés, mais fondus de chaque côté en nue masse unique, sur laquelle s'articident les cartilai;es basilaires des segments de la nageoire, qui cor- respondent aux métacarpiens des Téléostéens. ■>> J'établiiai, dans une Note ultérieure, que la ceinture antérieure si singulière des Raies n'est qu'une modification de celle des Squales, et a des relations frappantes avec celle de la baudroie et des autres Poissons osseux. » Bailleurs, la fusion des deux interépineux de la ceinture antérieure des Sélaciens n'a rien d'exceptionnel, comme forme générale, et ne saurait creuser un fossé profond entre les Poissons osseux et les Poissons cartila- gineux. Celle fusion est, en effet, la règle très générale de la ceinture pos- térieure des Poissons des deux groupes. Les membres postérieurs pairs des Poissons (ceinture et extrémité) représentent, par suite des fusions et des réductions dont ils sont le siège, une ferme régressive de ces appcn- ( 93i ) (lices. Il s'ensuit logiquement que les membivs antérieurs des Sélaciens, qui sont le lieu des mêmes phénomènes, sont aussi des formes régressives. Mais, si l'on se rappelle que les membres antérieurs des Téléostéens sont, au contraire, le siège de différenciations nouvelles et de complications de structure, on est logiquement amené à considérer le Sélacien comme un type régressif, et le Téléostéen comme une forme progressive, tout au moins au point de vue squeletLique. Il faut ;ijouter cependant que, taudis que dans les membres postérieurs des Téléostéens les métatarsiens ne sont jamais différenciés, chez les Sélaciens, un, deux ou même trois articles basilaires peuvent exister comme métatarsiens. Il y a plus chez les Sélaciens : dans les deux membres, des formations phalangiennes sont toujours for- mées aux dépens des métacarpiens ou des métatarsiens. Ce serait, en elFct, une erreur que de confondre les plaques polygonales ou les tiges cartilagi- neuses multiples des nageoires des Sélaciens comme représentant les rayons des Téléostéens, productions dermiques ajoutées au squelette fondamental de la nageoire. Ce sont, en réalité, des doigts multiples à phalanges plus ou moins nombreuses, et comparables aux régions phalangieinies des Ichtyosaures, des Cétacés, etc. Les rayons des nageoires des Poissons os- seux sont représentés, chez les Sélaciens, par ces fias rayous scléreux, souples et serrés, qui surmontent la région phalangienne et soutiennent la portion marginale et membraneuse de la nageoire. » Il y a donc chez le Sélacien, au point de vue de la constitution des ceintures et des membres, antérieurs et postérieurs, pins d'uniformité que chez les Téléostéens. Chez ces derniers, les membres antérieurs ont pro- gressé comme complication de structure, tandis que les postérieurs se sont réduits et simplifiés. Cette diversité même est un caractère de tendance progressive. i) Si donc l'on décompose le membre du Poisson en trois segments : 1" le segmeut basilaire (ceinture, bras et avant-bras); 2° le segment pal- maire, métacarpo ou métatarsophalangien ; 3'' le segment radiaire, ou des rayons, on constate que le premier segment est, comme organisation, bien supérieur chez les Poissons osseux; le second, bien supérieur chez les Poissons cartilagineux; le troisième, bien supérieiu" chez les Poissons osseux. » Chez les Sélaciens, la souplesse du tissu (cartilage) est associée à la résistance des formes massives; tamiis que, chez les Téléostéens, la résis- tance du tissu (05) est associée à la multiplicité et à la mobilité des arti- culations et à la gracilité des formes squeleltiques. ( 932 ) » En définitive, l'étude comparée des dispositions squelettiques des ceintures et des membres suffit déjà à susciter et à appuyer cette assertion, que les deux groupes de Poissons ci-dessus ne représentent pas, dans le champ évolutif, des types successifs, mais des formes divergentes pouvant provenir d'un type commun à dispositions squelettiques moins modifiées. ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de feu M. James Hall. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 48, M. Marsh obtient 44 suffrages, M. Zitlel 1 M. Marsii, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Le foie, organe pi gmenlaire, chez les Invertébrés. Note de MM. A. Dastre et N. Floresco. (i Après ceux des Vertébrés ( '), nous avons examiné les pigments hépa- tiques des Invertébrés. Cette étude conduit, comme celle du fer hépatique que nous avons faite antérieurement, à des résultats tl'une granrle simpli- cité et d'une identité à peu près complète dans tout le règne animal. Chez tous les animaux, le foie présente jusque dans ses fonctions, récemment encore inconnues ou négligées, d'organe pigmentaire et cV organe martial, une constance et une fixité remarquables. Lliomologie physiologique du foie se soutient donc partout, contrairement à une opinion répandue qui veut le réduire, chez les Invertébrés, au simple rôle d'un pancréas. )) Nous indiquerons d'abord les caractères qui différencient les foies des Vertébrés et des Invertébrés, au point de vue phvsiologique. » I. Différences. — a. La première dilférence est relative à la distinction (') Comptes rendus, t. CXXVI, n" 17. '.5 avril 1898. ( 933 ) entre le tissu du foie et sa sécrétion, quant aux pigments qui les colorent. Chez les Vertébrés, les pigments hépatiques sont distincts des pigments biliaires. Cela tient à ce que, chez eux, il n'y aucun rapport entre la macé- ration du tissu hépatique et sa sécrétion ou bile. Le foie, à l'inverse des glandes digestives, salivaires, gastriques, pancréatique, n'abandonne à l'eau qu'une liqueur sans ressemblance avec la sécrétion de cet organe, au point de vue des pigments comme de la plupart des autres constituants. » Le résultat est tout différent chez les Invertébrés. Les pigments hépa- tiques s'y confondent, en partie (quant au ])igment aqueux), avec les pig- ments de la sécrétion biliaire. Et cela tient à ce que, à l'inverse de ce qui avait lieu tout à l'heure, la macération du foie est très analogue à la sécré- tion externe de cet organe, aussi bien au point de vue des pigments que des autres substances. Le foie abandonne à l'eau une liqueur que l'on peut identifier à la sécrétion. Nous en avons fourni la preuve, chez l'Hélix, en montrant : en premier lieu, que les deux liquides présentent les mêmes spectres d'absorption, à deux bandes, exactement superposables, égale- ment inaltérables par le sulfure d'ammonium et détruits par les acides; et, en second lieu, qu'ils contiennent la même quantité de fer pour le même poids sec (environ o""*^, 45 pour i^'' sec). » b. La seconde différence, que nous ne faisons que confirmer après Krukenberg et Mac Munn, consiste dans l'absence d'acides choliques dans la sécrétion de l'Invertébré, alors même qu'elle est amère, opposée à leur présence constante dans la bile du Vertébré. » c. Le troisième caractère distinctif est relatif à l'existence, dans le foie des Invertébrés, de ferments digestifs qui n'auraient pas encore été signa- lés dans le foie des Vertébrés. Ce résultat tient peut-être à ce que l'on n'a pas su les y rechercher; car, dans des conditions convenablement choisies, MM. U. Gayon et Daslre ont extrait un ferment inversif, et MM. Arthus et Huberont manifesté l'amylase. » II. Analogies. — Au point de vue des pigments hépatiques, l'analogie est complète dans toute la série animale. Le loie présente partout les deux mêmes pigments, la/errine elle choléc/irome. C'est la traduction précise de ce fait d'observation banale, que, chez tous les animaux, le foie est caracté- risé par une coloration qui reste comprise dans la gamme du jaune au brun rouge. » Cette règle d'identité ne comporte que deux exceptions, dont l'une pu- rement apparente. )) rt|. Le premier pigment Çp/g/ne/U cujueux, Jeriine) est soluble dans ( ()34 ) l'enii léejèrement alcaline ou chargée d'une petite quantité de substances organiques ou salines. Il s'obtient chez tous les animaux par les mêmes procédés d'extraction (digestion papaïni(|ue, macération alcaline, etc.); il se retrouve dans la sécrétion de l'Invertébré, et la colore, résultat qui contredit les auteurs tels que Hoppe-Seyier et G. Bunge, d'après lesquels la sécrétion hépatique serait colorée seulement chez les Vertébrés dont le sang est lui-même coloré |>nr hémoglobine; il est riche en fer; son spectre d'absorj)lion est continu; il paraît formé surtout d'une sorte de jjroléosate de fer. » La seule exception est présentée par les Gastéropodes pulmonés (es- cargots) qui, au lieu et j)lace de la ferrine, possèdent l'hémochromogène, plus riche en fer que la ferrine et offrant un spectre à deux bandes. Il faut noter que l'hémochromogène constitue le noyau fondamental de l'hcmo- globine, laquelle d'ailleurs fait défaut chez ces animaux. h h,. î.e second pigment universel est \l' c/tofcchrome. Il est soluble dans l'alcool; son vrai dissolvant est le chloroforme. Il s'obtient en traitant par ces liquides le tissu sec. Il n'existe pas dans la sécrétion. Il ne contient pas de fer. Son spectre est continu. Il est intermédiaire aux lipochromes et aux pigments biliaires, bilirubine et dérivés. Il est abondant chez certains ani- maux, en particulier chez ceux dont le foie est riche en graisse, ce qui peut tenir, soit à l'espèce (Homard), soit aux conditions physiologiques (alimen- tation riche, etc.). Il est rare chez les animaux à foie maigre, inanitiés. » C'est ici que se présente la seconde exce|)tion, apparente cette fois. Le choléchrome, en effet, est masqué dans la plupart des cas et relégué au second plan par un pigment qui s'y surajoute, à caractères tranchés, et qui n'est autre chose qu'une chlorophylle ou xanthophylle. Ce pigment chlo- rophyllien présente le spectre caractéristique à quatre bandés, dont la pre- mière, dans le rouge, raie de Brewster, presque au contact de B, est tout à fait distinctive. Nous ne l'avons pas rencontré chez les Crustacés dont le foie est gras et contient le choléchrome en assez forte j)rop()rtion : mais on le trouve chez la plupart des Mollusques, Céphalopodes, Lamelli- branches, Gastéropodes. Il y a donc chez ces animaux une chlorophylle h épa ti que, hcpatoranlhopliylle. )i Nous nous proposons de revenir ultérieurement sur l'origine de ce pigment surajouté, qui soulève le problème général de la chlorophylle animale. » Nous indiquerons, en terminant, une curieuse relation que nos recher- ches ont contribué à mettre en lumière, entre le foie et les téguments, ou, ( 9'^'5 ) plus exactement, chez l'Hélix entre le loie et i;i coquille. La coquille est colorée par les mêmes pigments que le foie : elle contient du fer, comme celui-ci. Inversement, au moment de l'accroissement de la coquille, les sels terreux qui sont utilisés à ce travail se trouvent abondamment dans le foie. Les choses se passent donc comme si le foie servait d'entrepôt ou d'organe de réserve pour les matières cochléaires. » ME3I0IRES PRESENTES. ASTRONOMIE. — Sur la prédicliun des occuUaLions d'étoiles par la Lune, et sur le calcul des longitudes terrestres au moyen des occultations. Mémoire dj M. G. BiGouRDAN. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Lœwy, Callandreau, Guyou.) « f.e {)roblème de la prédiction des occultations intéresse à la fois l'as- tronome, le navigateur et le voyageur. A l'astronome, qui observe en un lieu de position géographique bien connue, les occultations d'étoiles par la Lune offrent un excellent procédé pour déterminer le lieu et le diamètre de la Lune; et au voyageur, les occultations fournissent un moyen à la fois pratique et précis pour déterminer sa longitude. » Cette méthode ne peut donner tous ses avantages, pour les besoins astronomiques ou géographiques, qu'autant que l'on calcule à l'avance l'heure approchée des immersions, et surtout celle des émersions. " Le calcul de prédiction est bien facilité par les données que fournis- sent les éphémérides astronomiques. Mais, néanmoins, ce calcul exige un temps et une attention qui paraissent généralement incompatibles avec les occupations, les fatigues et les installations sommaires des voyageurs, car la plupart de ceux-ci ne rapportent pas même la centième partie des obser- vations d'occultations qu'ils auraient pu recueillir. » Je me suis proposé de simplifier assez cette prédiction pour que, en voyage, le chef de mission puisse s'en décharger sur un de ses auxiliaires, celui-ci fùt-il peu familier a\'ec les calculs. » Pour cela, je donne des Tables de parallaxe qui, au moyen des posi- tions géocentriques de la Lune fournies par les éphémérides, font connaître \g^ polluons apparentes correspondantes, pour un point quelconque de la surface de la Terre. On portera sur une môme Carte à la fois ces positions apparentes de la Luné et les positions des étoiles environnantes : on con- C. R., iSyS, 2- Semestre. (T. CXXVIl, N" 33.) 1 '-i '( ( 93fi ) nnîlra ainsi à l'avance la position de la Lune, telle qu'on la verra parmi les étoiles à tout instant donné; par suite, on pourra savoir immédiatement à quelle heure telle étoile se trouvera exaclemcnt sur le bord de la Lune et en quel point de ce bord. » Pour réduire en Tables la parallaxe en ascension droite f/o,, et la paral- laxe en déclinaison r/S, on a développé ces quantités dx, cR en série, ce qui se fait aisément pour r/x, un peu moins facilement pour dû, à cause de l'angle auxiliaire ordinaire, que l'on se proposait d'éliminer. Enfin, on a calculé aussi le diamètre apparent L' de la Lune, connaissant le diamètre L donné par les éphémérides pour le centre de la Terre. » On s'est assuré que les termes du troisième ordre n'atteignent pas o%o3 pour . . . Réapp. 8.19. 5,7, i9-'7 >9- 9 20. 17 — 0. 1 1 -0. 3 — 1 . 1 1 23 Taureau . . . Disp. 8.i8.3o,3 18.49 18.43 18. 2 —0.19 —0. i3 -i-0.28 » . . , Réapp. 9.16.58,2 i7..5 '7-'9 16.42 -0.17 —0.21 -i-o. 16 ■fj Taureau . . . Disp. 8.09.26,2 59.38 59.33 60.26 — 0. 12 -0. 7 — 1 . 0 » . . Réajjp. 10.19.52,7 20. 6 20. 4 19.22 —0. i3 —0. 1 1 H-0 . 3 1 28 Taureau. . Disp. 10. 1 1 . 8,6 1 1 . 3o ) 1 . 24 11.16 — 0 . 2 1 -o.i5 —0. 7 ), . . . Réapp. I 1 .22.28,3 22.40 22.39 21.49 —0. 12 — 0. II s-0.39 27 Taureau . . . Disp. 10.22.14,3 22.36 22.21 20.42 — 0. 22 —0. 7 -1.28 H . . . Réapp. II. 5.44,7 5.58 6. 10 3.5o —0. i3 — 0.25 -i-i .55 )) On voit, par ce Tableau, que la prédiction graphique donne généra- lement les heures des occultations à une minute près, ce qui est bien suf- fisant; et que le calcul fait avec la précision que comportent nos Tables (') Au moyen de la Lune, il ne jieul d'ailleurs obtenir sur place qu'une longitude ;ipprochée, puisque le calcul définitif exige la connaissance des corrections des Tables lunaires, corrections déduites des travaux des obscr\atoircs. ( 9-^» ) donne la longiludc à peu pré.-, avec la même exactitude que le calcul fait avec les éléments fournis par les éphémérides astronomiques. » Il reste donc, en faveur de l'emploi de ces Tables, l'avantage d'une prédiction 1res simple, à la portée de lous les voyageurs, et dans laquelle les erreurs de calcul sont immédiatement révélées sur la construction gra- phique; en outre, on a la possibilité d'utiliser un nombre détoiles bien plus grand que celui qu'indiquent les éphémérides. » MM. J. Cakvali.o et G. Weiss adressent, par l'entremise de M. Marey, une Note intitulée : " Du choix d'une méthode dans Tévaliiation de la sec- lion transversale des muscles );. ( (Commissaires : MM. INlarev, Bouchard. d'Arsonval.) M. Fu. IIesselgren adresse une « Etude sur la gamme musicale et ses intervalles harmoniques ». (Commissaires : xMM. Cornu, Mascarl, Violle.") M. F. Larroque adresse une Note relative à des phénomènes radiosco- j)iques, observés pendant une tempèLe. ( Renvoi à la Section de l'hvsique. ) M. C. ToLLET adresse divers documents établissant les résultats des améliorations qu'il a apportées dans la construction des hApilaux. ( Henvoi aux concours Monlvon. ) CORllESPONDAIVCE. M. le Skcrêtaire PERPÉrrEi. signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, deux Brochures de M. le commandant V. Le^ros, inti- tulées : l'une « L'armement et la technique des feux des infanteries mo- dernes » ; l'autre « Des effets de la monsqueterie selon le terrain et les formations ». ( l'résenlées par M. .T. Boussinesq.) ( 9^9 ) La Société royale de médecine publique de Belgique adresse à l'Acadé- mie deux Volumes intilnlés : « Conçrès nalional d'HYSfiène et de Clima- tologie médicales de la Belgique et du Congo ». ASTRONOMIE. — Résidlats numériques ohienus pourla lallturh de l'Observatoire, par les nhseivalions faites au cercle méridien du jardin. Note de MM. II. Rexax, J. Perchot et W. Ebert, présentée par M. Lœwy. « La discussion de la formule trouvée nous a conduits à procéder de la manière suivante : en choisissant des étoiles dont la dislance au pôle nord ne dépasse pas r', et qui. par suite, restent dans le champ de la lunette pen- dant huit heures consécutives, nous avons pu les observer à quatre heures du méridien. La première détermination a été faite deux heures avant le cercle horaire de six heures ou de dix-huit heures et la deuxième quatre heures plus tard, dans le courant de la même nuit, c'est-à-dire deux heures après le passage de l'étoile au même cercle. Dans chacune de ces deux opérations, les quantités A' et A" étaient mesurées directement par les pointés du fd en ascension droite sur l'étoile, et les quantités P' et P" par les pointés du fd eu déclinaison combinés avec les lectures correspondantes du cercle divisé. » En se reportant à la valeur de >, ou voit qu'une erreur accidentelle sur A' et A" entre avec un facteur à peu près double de celui qui multiplie une erreur du même ordre sur P' et P' ; nous avons donc associé à chaque pointé en déclinaison la moyenne de deux pointés en ascension droite, faits à des intervalles de temps égaux, l'un avant et l'autre après. Nous avons formé dix groupes de ce genre pour chaque observation, c'est-à-dire vingt pointés en ascension droite, et dix en déclinaison. La movenne des temps des premiers étant sensiblement la même que celle des seconds, nous avons déterminé chaque position de l'étoile par la moyenne de ces pointés. En réalité, à cause de la courbure du petit cercle décrit par l'étoile sur la sphère, le point correspondant se trouve à l'intérieur de ce petit cercle; comme dans l'observation symétrique tout se passe de la même manière, cela revient à remplacer l'étoile réelle par une autre, dont la distance po- laire serait moindre. Mais la valeur de \ a été trouvée en éliminant la dis- tance de l'étoile observée au pôle; nous n'avons donc, en opérant ainsi, introduit aucune erreur de calcul. ( 940 ) » L'inclinaison I du fil micrométrique en déclinaison entre avec un fac- teur important dans l'expression de 1 fournie par chaque circompolaire ; mais, si l'on a le soin d'en prendre plusieurs dans chaque série, le terme en sini, dans la valeur moyenne de X, aura pour coefficient V Or, ces quantités A devant être regardées comme positives à l'ouest et négatives à l'est, nous avons dans chaque soirée groupé les étoiles observées de façon qu'elles fussent à peu près symétriques par rapport au méridien, si bien que les différents termes de cette somme se détruisaient sensiblement deux à deux, et qu'une erreur même grossière, et qu'on ne saurait admettre, sur la valeur de I ne pourrait pas modifier le résultat d'une série. » Enfin le dernier terme de la formule nous a paru devoir être calculé avec la plus grande précision : d'abord, d'après notre manière de procéder, le facteur qui multiplie dn est sensiblement égal à — > et, de plus, ce terme a constamment le même signe, que l'étoile soit observée à l'est ou à l'ouesl . Or la variation de n dépend de la variation de l'inclinaison de l'axe de ro- tation, et de celle de l'azimut de la lunette. Pour mesurer la [)remière, nous avons eu recours à des pointés du fil d'ascension droite sur son image dans le bain de mercure nadiral; pour la seconde, nous avons employé les pointés de ce même fil sur nos deux mires, et nous avons répété ces me- sures quatre fois par soirée, au commencement et à la fin de chacune des deux parties de la série. » Nous avons poursuivi ces études pendant quinze mois, en 1897 et 1898 : afin de diminuer autant que possiljle l'influence des erreurs per- sonnelles, chacun de nous a concouru aux observations dans des propor- tions à peu près égales, et nous sommes parvenus à réunir ainsi cinquante- sept séries complètes, dont vingt-six dans la position directe et trente et une dans la position inverse de la lunette. » Autant que possible, dans chacune de ces séries, nous avons pris deux; circompolaires à l'est et deux à l'ouest, nous mesurions la position de cha- cune d'elles deux fois avant le passage au cercle horaire de 6'' ou 18'', et deux fois après ce passage, ce (|ui nous donnait huit déterminations de la latitude, absolument indépendantes les unes des autres. » On remarquera, par le Tableau ci-après, que, dans les premiers mois, l'accord entre les résultats est moins satisfaisant qu'à la fin : cela vient de ce que, dans toute recherche de ce genre, un certain apprentissage est ( 94i ) nécessaire, et que, pour deux d'entre nous, c'était un travail absolument nouveau. De plus, dans le courant de notre étude, nous avons constam- ment perfectionné l'installation de notre instrument, au point de vue de la mise au foyer, du prisme nadiral et de l'éclairage des fils pour la déter- mination du nadir. Nous n'avons cependant supprimé aucune de nos séries complètes, pensant qu'il vaut mieux laisser une erreur moyenne plus forte que de risquer, en supprimant de parti pris quelques nombres, de fausser le résultat définitif. Nous avons obtenu ainsi : En position directe ip = 48°5o' lo", l\o En position inverse cp = 48° 5o' lo", i 5 )) T/erreur moyenne d'une détermination isolée est de ± o",58 dans la position directe, et de ± o", 5o dans la position inverse, ce qui donne une erreur probable de ± o",io pour la moyenne. » Pour en conclure une latitude du centre de notre cercle, il faut à ces résultats apporter encore une correction provenant d'un ensemble de causes physiques qu'on désigne sous le nom dejlexion. Dans une Note pu- bliée dans les Comptes rendus du 3 janvier 1898, MM. Ebert et Perchot ont exposé les procédés qui leur ont servi à effectuer ces mesures si délicates et si importantes; et si l'on applique cette correction, telle qu'ils l'ont dé- terminée, on trouve : En position directe tp := 48''5o''o",7 i En position inverse ç =: 48° 5o' 10", 62 11 On remarquera l'accord entre ces deux résultats, et nous insistons sur ce fait que les déterminations de la flexion ont été faites par des pro- cédés physiques absolument indépendants de toute observation stellaire, et publiées bien antérieurement à tout calcul de nos séries. » En résumé, nous adoptons donc pour la latitude du centre du cercle méridien du jardin 48° 5o' 10", 65, ce qui donnerait une valeur de 48°5o'i2",3j pour la latitude du centre du grand cercle méridien de l'Observatoire : ( 942 ) Tableau des résultats de chaque soirée d'obsermlion. 1897. [ „ ■.'. 'iD.'M Mai > I I j 1 o , . ) 1 10, âg ej,o8 10, 3o Position diiecle. i8!n. Juin lo. Juin. Voùt Sept. (') Série incoinplrli IIJ 'l7 II 2 2 8,86| 10 0.1 8 «7 10 34 10 12 l?. ,OJ lO ,4o 18'J7. Nov. Dec. ■4. 1898. Juin. \oùl Il ,0» 11,70 ii,i4 10,37 10,95 ['".77 10,96 !".47 9.4ti 1U.89 II,. s; I 9.*" 10,36 1898. Juin 17... Juin. I). ifl. iS. 1I,.'-M 1 0 , j 7 9.'i' 10. 1 ■. 10, l'i l'HY.SlQUE DU GLOBE. -- Sur la dc'lerniiiialioii de la pesanteur au sommet du mont Blanc, à Chamonix et à Meudon. NoLe de 31. Hansky, présentée par M. Janssen. « Suivant la proposition et avec l'assistance de M. Janssen, je nie suis occupé celle année île la détermination de la pe.santeur à Chamonix, au Brévent, aux Grands-Mulets et au sommet du mont Blanc. » Pour ces observations, nous avons employé l'appareil de Sterneck, appareil très transportable, qui est adopté depuis quelques années en Autriche, en Amérique et en Russie. Cet instrument, qui n'a pas la pré- tention d'atteindre à une haute |)récision, est néanmoins précieux pour obtenir des déterminations relatives. Il a été employé avec succès par M. Sterneck pour des déterminations de la pesanteur relative en Autriche et en Italie. .. D'après les constantes données par Sterneck pour ces pendules, j'ai l'ait, à l'observatoire de Meudon, l'hiver et le printemps derniers, plusieurs déterminations de la pesanteur relative. La valeur de la pesanteur à Vienne est donnée : g~ 9,80876 et les durées d'oscillation de trois pendules de notre appareil : y^o 92 S =- o", 5075883 l^o 93 S = o', 5075550 \" gr» S =ro', 5081967 ( 943 ) » Cinq séries de déterminations faites à Meudon m'ont donné les résul- tats suivants : Pendule 11° 92 ^ = 9,80988 et Sr=:o,5o756oo » n" 93 ^=^9,80966 el S:=o,5o753io I) n" 9V ^ = 9,80992 el S =10,5081670 X II est évident que le pendule n° 93 a changé un peu sa forme. Pour que ses déterminations fussent comparables aux deux autres, j'ai adopté |)our Aïeudon la valeur de g- = 9,80990 (moyenne de deux autres) en laissant pour tous les pendules les durées d'oscillations observées. Maintenant, les valeurs de la pesanteur, déterminées dans les endroits indiqués plus haut, sont relatives à celle de Meudon. On les calcule à l'aide de la formule " — "„ ^" , OX 00 g2 ' où Sj est la durée d'une oscillation à Meudon et S^ celle du même pendule observée dans l'endroit x. Ces durées d'oscillations sont corrigées de la pression barométrique, de la température, de l'amplitude et de la marche du chronomètre. » Chamonix. — Les observations faites le i3 août m'ont donné les valeurs suivantes : III s Pendule n" 92 ^ = 9,80412 8 = 0,5078193 » n" 93 °- = 9,80407 8 = 0,5077897 Il n° 94 ^ = 9,8o4o2 S =: 0,5084290 Moyenne : g ^ 9'", 80407. i> La marche du chronomètre fut déterminée par les observations avec la méridienne de Brunner empruntée à l'observaloire de Meudon. « Pour avoir l'heure au sommet du mont Blanc, nous avons adopté l'appareil de signaux solaires du 8ervice géographique de l'Armée, et nous avons appliqué un obturateur à la planche qui sert à diriger le faisceau lumineux. .\ous avons fait des expériences avec cet appareil en comparant deux chronomètres à la distance de 7''"' (au sommet de la tour Eiffel et à b'observaloire de Meudon) et ensuite en les comparant directement. Ces observations nous ont donné, pour la précision d'une comparaison, la valeur de o'*,2, précision qui atteint o», i pour la marche, si l'on fait chaque fois plusieurs comparaisons (de 10 à i5). Dans toutes les observations à Meudon et à Chamonix, j'étais assisté par M. TikhofT, astronome russe qui s'était chargé de faire des observations avec la méridienne et de m'envoyer les signaux optiques. » Pour avoir une marche régulière du chronomètre au sommet du mont Blanc, M. Janssen a fait placer le chronomètre sur un réservoir à eau tiède, le tout étant placé dans une boite garnie de coussins d'édredon qui le protégeaient très efficacement G. K.. 1S98, 1' Scmaslre. (T. CXXVU, N° 23.) 120 ( 944 ) contre le letroidibsemenl. Le résultat fut que la leinpéralure de l'intérieur de la boile se tint toujours au-dessus de zéro, ne variant (ju'eulre -H 5" et -l- ij". Dans ces con- ditions on pouvait admettre que la marche restait uniforme puisque les chronomètres sont toujours compensés pour les températures au-dessus de zéro. » Sommet. — J'ai fait cinq séries de déterminations de la pesanteur au sommet du mont Blanc, les 2g, 3o et 3i août. Celle du 3o n'a pas pu être calculée, parce qu'une tourmente de neige ne permit pas d'avoir les signaux de Chamonix. Les observations du 29 m'ont donné (moyennes de deux séries) : Ul :» l'endule n" 92 ^'i^g, 79472 S =: 0,5079649 >' n" 93 i'-^zg, 79470 8 = 0,5079248 » n° 94 ^ = 9,79478 S = 0,5085592 » Et pour le 3i août : III s Pendule n° 92 ^' = 9,79466 S = 0,5079508 » ""93 ô' = 9'7947' 5 = 0,5079243 » "" 9'^ »=9'79477 S = o,5o85593 » La moyenne générale pour le sommet est ^ = 9'" -79472 • » Les Grands-Mulets. — Le 2 septembre j'ai fait les déterminations au\ Grands- Mulets (deux séries) et j'ai obtenu les valeurs suivantes : m :> Pendule n° 92 ^'• = 9,79995 8 = 0,5078179 » n" 93 ^'=^9,80005 8 =;r 0,5077862 >> n" 9i ^ = 9'79997 8 = o,5o84252 Moyenne : ^=9"», 79999. » Bréi'ent. — Deux séries d'observations faites le 7 septembre au Brévent ont donné les résultats suivants : m s Pendule n" 92 ^' = 9,8oo5i 8 rz: 0,0078032 » n° 93 ^ = 9,80048 8 = 0,6077749 u n" 94. ;^^ 9,80069 S = o,5o84o58 Moyenne : ^' := 9"',8oo56. » Il 3 a certaines réserves à faire sur l'exactitude couij)léle de ceschiU'res, les obser- vations ayant dû être faites au dehors. » Cliamoitix. ■ — M. Janssen nous a chargé, a\ant de (juitter Chamonix, d'y faire encore une nouvelle détermination. Les observations du 5 octobre m'ont donné : m 6 Pendule n" 92 ^' = 9,80396 8 = 0,5077187 » n" 93 ^' = 9,80393 8 = 0,6076855 » 11" 94 o-:^ g ^80894 8=:o,5o832i5 Moyenne : g- = 9"',8o394. ( 945 ) )> Si nous donnons le même poids à ces observations et à celles du i3 août, nous îivons pour Chamonix ,^ — g'^jSo^oo, mais nous préférons adopter le nombre ,j- = 9'",8o3ç):S, les conditions de la dernière observation avant été meilleures. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles du second ordre à points critiques fixes. Noie de M. Paul Pai.vlevë, présentée par M. Appell. « Je voudrais rassembler dans cette Note les principaux résultats que j'ai obtenus sur les équations du second ordre à points critiques fixes. La question que je traiterai est la suivante : Parmi toutes les équations (i) y" = R(j',y,.r), où R est rationnel en y' , algébrique en y, analytique en x, déterminer expli- citement celles qui ont leurs points singuliers fixes. » La réponse s'énonce ainsi : Toutes les équations cherchées s' obtiennent soit en effectuant sur les équations (A), (B) /a transformation (2) _v = p(Y,.r), \ — o(x) la plus générale, p étant rationnel en Y et analytique (^ainsi que o) en x; soit en effectuant sur les équations (G) la transformation (3) r = p(Y..r)vP-f-'7(Y..r). \ = o(x) la plus générale, f et c étant rationne/s en Y, et analytiques (ainsi que cp ) en X. Les équations (A), (B), (C), et l'expression P, sont données par les Tableaux suivants : M, N fonctions arbitraires de X, (I) y;, = -3yy;,-+-m(x)Yx + N(^x). ([!) y;,=— 2Yy;,+n(x), (III) Yx. = aY' -I- (îY- + yY + S, a, . . ., (5, constantes numériques, (IV) Yx, = aY' -I- Y- + 3xXY -H X. a constante numérique, (V) Y;,= - YY; + Y^+2M(X)Y- 2M'(X), avec M"-i- ^ + xX + |3 = o. ( 94^ ) / (I) yy;.=:(y;,)^ + *y* + ?y»-<-yYh-s, (II) YY;. = (Y;j)=-t-M'(X)Y;+Y* + M(X)Y'-M"(X)Y, (III) YY;, = (Y;)*+[.M(X)Y=+N(X)]Yi + M'(X)Y' + L(X)Y= — N'(X)Y, (^) j (TV) YY;= = (Y;t)=-f-M(X)Y*Y;+i+M'(X)Y% (V) YY;. = (Y;)= + e^Y', (YI) YY;, = Y7-^+aj;4-?5^+rJ+S (yoi. S^o) (L, M, N fondions arbitraires de X ; a, [i, y, S constantes numériques). (1) y;,=(y;)=(^ + -^) + m(x)^ + n(x)v^. avec P E= 4 Y' — g, Y — g, ,px ' [g«, gj constantes numériques; / = o ou — . 2a> désignant une période quel- conque (2/w, o), + 2/W2W0) de la fonction p(u, g-,, ^3)]- (II) Y,= ^(Y;)^ -^ .- n(^. 4- ;:^ - i) + .X(X-.HY-X) + ^(^) v'P' \ avi^c 1'=Y(Y -i)(Y — X). » L'équation (l) de (A) se ramène à une équation linéaire du troisième ordre; les équations (II), (III) de (A); (I) (V) dc(B); (T)de(C)se ramènent au prouiier ordre algébri([uement ou par une quadiature. Les seules équations doiil. l'intégrale renferme les deux constantes d'une façon transcendante (^de quelque façon qu'on les choisisse) el qui, |);ir suite, puissent conduire à des transcendantes vraiment nouvelles, sont les équations (W), (V) de(\), (\l)de (B), (ll)^/p(C). L'équalion ( V) de (A) se ramène à une équation (IV), à savoir l'équation z^, — z- -h OLX -h p, si l'on pose : = = Yv + Y^'' — - > Y = "^^^ — U^- Il suffit donc de considérer les trois types (IV) de (\), (VI) de (B), (II) de (C). » Étudions chacun de ces trois types. Le tjpe {l\) de (\) a son inté- grale méromorphe dans tout le plan. Ce type peut se ramener à un des deux types plus simples (E.) y" = Gv^+.r, (E^) y" =^ o.y^ -\- xy -\- y. (x constante numérique). (947 ) Si l'on pose, pour (K.). z = 2 2 y' — XV = u' u > et pour (E^) Z - =/' -y- -xf- ■ -+- 2 y.y = /« fonction ii{x) est une fonction entière qui vérifie une équation très simple du troisième ordre, et y s' exprime algébriquement en fonction de ^ » Quant au type (VI) de (B), son intégrale n'est pas méromorphe, car X = o et X = ao sont des points critiques transcendants de Y(X). Mais si l'on pose X = e*, Y(ic) est méromorphe . Le type unique ainsi obtenu se laisse ramener à un des trois types plus simples : (E4 ) yy" = y ' •+ j' + aj' -+- je-'-, (Es) yy"=y''+y'-^e'=y. » Si l'on pose pour (E3) z = =Ç _e--(j-H- yj + 2e- (^- ccY-h ^) = ^, pour(E,,) ~- = i[y -y-2=cv+ — j = -' /r \ 1 / r'" 2e^\ m' pour(E,) ^=-(^— _2V+— j = -. la fonction u(x) est une fonction entière qui vérifie une équation très simple du troisième ordre, etyÇ^) s'exprime algébriquement en fonction de » Passons au type (II) de (C). Soit j' = a^iu) la fonction elliptique de u définie par l'égalité dv f m; v/jCj — 0(j — ^) l'intégrale de (E„) peut s'écrire y = cj(«, x), u représentant l'intégrale de l'équation u" H —^ — -^ -+- >-— = M (x); u{x—i) 4a^(x — i) ^ ' si 22(a:), où C, et C.j sont deux constantes arbitraires. ( 9^48 ) » Toulc équation (i) à points critiques fixes, dont l'intégrale est une fonc- tion transcendante des deux constantes (de quelque façon qu'on les choisisse), se ramène .\LGKBniQUEMErt- y^) est une coupure qui peut être effective. » On obtient des résultats analogues en faisant certaines transformations autres que la transformation d'EuIer : seulement la région où a„ doit être holomorphe est alors modifiée. » En suivant cette voie, j'arrive, après quelques discussions fort simples, au théorème suivant : Si a„ est holomorphe dans un angle (si petit qu'il soit) contenant à son intérieur la partie positive de l'axe OX et si la série J^ x^z" 0 conserve le même cercle de convergence {de rayon i) quand on remplace npar l'a/fixe d'un point situé dans l'angle précédent, la série en question ne peut avoir de points singuliers que sur la partie (+ i , + oc) de OX. Il est, en gé- néral, aisé de reconnaître si la coupure est essentielle ; dans le cas où elle ne l'est pas, on peut trouver les points singuliers qu'elle renferme et définir l'allure de la fonction en ces points. » M. Fabry (Journal de Malhéinatiques, 1 898 ) avait déjà établi une partie de ces résultats, mais par d'autres voies beaucoup plus compliquées. En outre, sa méthode ne donnait que les points singuliers de la fonction situés sur le cercle de convergence, au lieu (jue la méthode précédente permet d'étudier la même fonction dans tout le plan. » Des procédés semblables conduisent à l'étude de certaines fonctions pour lesquelles la coupure affecte une forme quelconque : c'est un point sur lequel je reviendrai prochainement. » Je termine en signalant le théorème suivant, très facile à démontrer: Si -J-n est une fonction périodique de n développable en série tri gononié trique ( 930 ) absolument convergente (par exemple : x„ = e*'"""), la sc'n'e ^ a„ z" admet effec- 0 tivement son cercle de convergence comme coupure. » Il y a deux cas d'exception. Si x„ s'exprime par une suite de Fourier limitée, la série n'a qu'un nombre fini de pôles simples, tous situés sur le cercle de convergence. Si a„ est une fonction de n possédant une période commensurable, la série n'a encore qu'im nombre fini de pôles simples distribués sur le cercle de convergence hux sommets d'un polygone régu- lier inscrit. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la réduction des intégrales multiples. Noie de M. Cii.-J. DE L.\ Yaixée I*oussin, présentée par M. Jordan. « Le problème de la réduction des intégrales généralisées multiples peut être résolu de la manière suivante : » Considérons d'abord le cas d'une intégrale double (•> ^yf{x,y)d\\ étendue à une aire T, limitée par les valeurs a et b de jc, c et d de j' et supposons que la fonction f{x, y) ne soit jamais négative dans cette aire, mais puisse croître indéfiniment d'une manière quelconque en certains points formant un ensemble discret. » Soit ensuite m/(a\Y) la limite inférieure de la fonction /dans une aire infiniment petite autour du point (a?, j); je dis que l'expression (2) I ^y mf{x,y)dx, dans laquelle chaque intégrale est calculée par défaut (c'est-à-dire en lui attribuant sa limite inférieure d'indétermination), est comprise entre les limites d'indétermination de l'expression (i). » En particulier, si l'expression (i) est déterminée, l'expression (2) lui sera égale. » Ce théorème donne la solution générale du problème de la réduction des intégrales doubles dans une aire limitée T. En effet, une fonction quel- conque peut être considérée comme la dilTcrence de deux fonctions posi- tives; d'autre part, si T n'est pas rectangulaire, T est intérieure à un rec- ( 9^1 ) tangle T' qu'on peut prendre comme domaine d'intégration, à condition de poser f ^ o en dehors de T. » Si nous passons à une intégrale multiple de l'ordre n on voit immé- diatement quelle est la généralisation du théorème précédent, et celte généralisation est légitime. » PHYSIQUE. — Sur une nouvelle action subie par la lumière traversant certaines vapeurs métalliques dans un champ magnétique. Note de MM. D. Waca- Luso et M.-O. CoRBiNo, présentée par M. Lippmann. (c Dans une Communication présentée à l'Académie dans la séance du 17 octobre, nous disions en terminant : » Nous nous réservons de continuer ces expériences pour en étudier les particu- larités et pour étendre ces résultats à d'autres corps et dans des conditions variées. Dans une publication très prochaine nous donnerons avec plus d'extension les détails des expériences exécutées jusqu'ici. » Et de fait nous avons déjà depuis plusieurs jours communiqué les détails de ces expériences et les résultats obtenus jusqu'ici à l'Académie des Lincei. M. Becquerel, dans une Communication faite à l'Académie le 3i octobre, signale à nos observations certains détails du phénomène, détails qu'au contraire nous avions communiqués à la Société de Physique de Turin dans sa séance du 22 septembre et desquels nous nous occupions dans la Communication faite aux Lincei. Nous devons relever en outre quelques observations, contenues dans notre Communication, qui ont échappé à l'illustre physicien. A la page 649 il dit : » Un fait important, qui ne me paraît pas avoir été signalé, est que l'écartement des bandes autour de D, et Dj est notablement différent. Je cite à titre d'exemple, etc. » Et ensuite il donne quelques mesures desquelles il résulte « qu'autour » de D, l'écartement des bandes est environ les trois quarts de ce qu'il est » autour de D, '>. Eh bien, dans notre Note nous disions : » Pour les deux D le rapport des distances auxquelles se produisent d'égales rota- tions est à peu près égal au rapport des largeurs des raies primitives. » Comme on le sait, et comme il résulte des mesures mêmes de M. Bec- querel et des nôtres, le rapport de D, à Dj est égal à trois quarts. » De même M. Becquerel pense qu'il nous a écha[)pé qu'avec les niçois parallèles ou croisés la position des bandes ne change pas avec l'inversion du champ, tandis qu'elle change notablement quand les niçois sont à 45°. c. R., 1898, 1' Semestre. (T. CXXVU, N« 23.) '26 ( 952 ) » Or, ces faits furent observés-par nous dès le commencement de notre travail et nous en avons implicitement fait mention dans notre brève Note, disant « que la rotation des plans de polarisation se ))roduit dans le sens » du courant magnétisant et, par conséquent, se renverse avec l'inversion » des champs ». Plus loin, dans sa Communication, M. Becquerel affirme que les phénomènes étudiés par nous sont la conséquence de certaines idées théoriques précédemment développées par lui et conformes aux résultats des expériences de M. Colton sur la polarisation rotatoire magné- tique de certains liquides. » Il nous semble cependant qu'on veut opérer un rapprochement trop intime entre des expériences qui peuvent bien présenter quelques analogies, mais qui offrent aussi des différences très tranchées. De plus, dans le cas du phénomène observé par nous, suivant les hypothèses de M. Becquerel, très ingénieuses, il est vrai, mais pas toujours confirmées par l'expérience, près du bord d'une raie d'absorption d'une vapeur incan- descente, comme dit l'auteur, la même expression 1-jr- « doit être considé- » rée comme devenant infiniment grande ». Cela correspondrait à une très grande variation de l'indice dans le voisinage de la bande. Cela ne peut se produire que de deux façons : ou la courbe qui donne les n en fonction de A a, dans la région correspondant à la raie, un point d'inflexion, ou elle a un maximum. La première hypothèse impliquerait une diminution très rapide de n d'un côté de la raie et une augmentation très rapide aussi de l'autre côté. Cependant une diminution très grande de l'indice n dans une région quelconque est inadmissible, car cet indice, dans tout le spectre près des bandes d'absorption, est peu supérieur à l'unité, et il ne peut jamais avoir une valeur inférieure à l'unité. » Suivant l'autre hypothèse, l'expression X--, même très grande, aurait des signes opposés des deux côtés de la bande d'absorption et très près des bords; par conséquent, suivant la théorie en question, on devrait observer une rotation magnétique des plans, inverse des deux côtés, ce qui est contredit par les résultats de nos expériences, confirmées par M. Becquerel lui-même, suivant lesquelles la rotation des deux côtés d'une raie marche dans le sens du courant magnétisant. » Les expériences en question sont, par conséquent, bien loin de ren- trer dans le champ des phénomènes à prévoir en s'appuyaiit sur les consi- dérations théoriques susdites et elles ne présentent pas toutes les analogies que croit l'illustre physicien avec celles de M. Cotton. » ( 9^3 ) M. Uenki Becquerel, a la suite de celte Communication, fait observer qu'il a été un des preiriers à rendre hommage à la belle expérience de MM. Macaluso et Corbino; qu'il avait interprété la phrase des auteurs ita- liens, relative aux raies D, et D^, comme exprimant ce fait que la rotation mag^nétique est d'autant plus grande que les raies sont plus larges, c'est- à-dire que la matière absorbante est plus abondante dans la flamme : cette phrase, en effel. ne mentionne pas expressément la différence entre les raies D, etD,; enfin, il maintient l'explication qu'il a donnée pour le phénomène et renvoie au travail qu'il publie aujourd'hui même les auteurs italiens qui, d'après leur réclamation, ne paraissent pas avoir une idée exacte du phénomène de la dispersion anomale. PHYSIQUE. — Absorption dans un champ magnétique . Note de M. A. Cotton ('), présentée par M. J. Violle. « I. Un faisceau intense de lumière blanche, provenant par exemple d'une lampe à arc, traverse les appareils suivants : i"un nicol dont la section principale est à 45° de l'horizontale; 2" un électro-aimant donnant un champ de quelques milliers d'unités, dont les lignes de force sont horizon- tales et eiiacWixienl perpendiculaires au faisceau; 3" un second nicol mis à peu près à l'extinction avec le premier. On regarde la source au travers de ce nicol, soit directement, soit de préférence à l'aide d'un second nicol, et l'on rend l'extinction complète. » Si l'on place alors entre les pièces polaires une flamme jaune, colorée par un sel de sodium, d'un éclat modéré, et si on lance le courant, l'ex- tinction est détruite et une partie du faisceau primitif traverse maintenant le second nicol : on voit en effet très nettement apparaître la source (-), qui paraît colorée en jaune. Si l'on tourne le premier nicol de l\S°, do façon à rendre sa section principale verticale ou horizontale, on n'observe plus le même phénomène : l'extinction une fois établie persiste lorsqu'on fait agir le champ. » II. Cette expérience est, comme on voit, une modification de celle ( ') Laboratoire de Pliysique de la Faculté des Sciences de Toulouse. (^) Plus particulièrement, la partie gazeuse de l'arc, qui, observée avec un spec- troscope très dispersif, donne les raies D très brillantes et assez larges. ( 954 ) qu'a décrite M. K\j!,\n dans lv>s Comptes rendus d\.i 23 juillet (' ). Mais M. Righi faisait son expérience dans la direction même des lignes de force, les rayons traversant l'électro-aimant suivant son axe. Il prévoyait un résultat ana- logue dans le cas où le faisceau serait |)orpendicnlaire aux lignes tle force, mais il croyait nécessaire d'employer uu polariseur et uu analyseur circu- laires, et avait alors rencontré la difficulté d'obtenir avec ces appareils et une lumière blanche intense, et unebonneextinction. Il ne pensait pas que l'expérience i)ùt cire faite avec de simples niçois et n'avait observé effec- tivement, dans ces conditions, que de faibles changements produits par le magnétisuie, qu'il attribuait à un défaut de réglage. » Cela lient sans doute à ce que M. Righi prenait tout naturellement, dans SCS expériences, les orientations particulières du polariseur pour les- quelles sa section principale est parallèle ou perpendiculaire aux lignes de force. Pour ces orientations on ne doit observer, et l'on n'observe en effet aucun changement notable produit par le magnétisme. Il n'en est plus de même lorsqu'on en choisit d'autres; surtout lorsque l'on incline la section principale à 4j" sur la direction du champ. » Les vibrations du faisceau de lumière blanche sont alors inclinées à 45" sur les lignes de force. Or, toutes les observations du phénomène de Zeeman montrent que la flamme émet, dans ces conditions, des raies complètement polarisées, formées par des vibrations, soit parallèles, soit perpendiculaires à ces lignes. Considérons, pour fixer les idées, une raie formée par des vibrations verticales. Pour cette raie, la flamme absorbe la composante d'une vibration incidente identique à ses vibrations propres, c'est-à-dire la composante verticale ; elle laisse passer, au con- traire, la composante horizontale, qui n'est plus arrêtée complètement par l'analyseur. On voit encore là une application de la règle reliant l'émis- sion et l'absorption pour un môme corps, qui rattache en réalité la nature des vibrations absorbées à la nature des radiations émises (^). » III. Voici quel intérêt particulier présentent les observations faites perpendiculairement aux lignes de force. Lorsque le faisceau est parallèle à ces lignes :au phénomène de Zeeman, qui est une modification des raies proprement dites, s'ajoute le phénomène de Faraday, c'est-à-dire \a pola- (') Comptes rendus, t. CXXVII, p. '.>.i6. Alli délia Accadenùa dei Liiicei, t. VII, fasc. 2; 1898. (') Je renverrai, au sujel de celle relation, à un arlicle Sur l'aspect actuel de la loi de Kirchlioff, qui paraîtra bientôt dans la Revue (générale des Sciences. (955 ) risalion rotatoire magnétique. Cette polarisation rotatoire est particulière- ment intense au voisinage des raies, comme le montrent les expériences de MM. Macaluso et Corbino ( ' ). Elle intervient, elle aussi, pour détruire l'extinction primitive. En faisant l'expérience, comme il a été dit, perpen- diculairement au champ, on écarte ses effets et l'on observe seulement ce qui est dû à l'effet Zeeman proprement dit. » IV. Le procédé de M. Righi lui a permis de découvrir que les raies d'absorption de Vhypoazotide (peroxyde d'azote) donnent lieu au phéno- mène de Zeeman. On pouvait se demander si le pouvoir rotatoire magné- tique de cette vapeur absorbante ne suffit pas à expliquer le résul il ob- servé. Mais j'ai refait l'expérience indiquée plus haut en remplaçant la flamme par une petite cuve remplie d'hypoazotide. Le résultat est le même, avec cette seule différence que l'on voit alors apparaître, par l'ac- tion du champ, les charbons incandescents avec la couleur verdàtre com- plémentaire de la couleur rutilante de l'hypoazotide. On voit donc bien que l'hypoazotide présente l'effet Zeeman, ou, d'une façon plus précise, que ses raies d'absorption, sous l'influence du magnétisme, présentent un caractère de polarisation particulier. » Je n'ai pas observé le même phénomène avec une solution de sulfate de didyme. » ELECTRICITE. — Etude comparative du champ hertzien dans l'air et dans l'eau. Note de M. ALBt:RT Tcrpaix, présentée par M. Mascart (^). « Le dispositif qui nous a servi à faire l'étude comparative du champ hertzien dans l'air et dans l'huile (^) a été utilisé pour une étude analogue relative à l'eau. L'intérêt de cette étude réside dans le fait que l'eau possède un pouvoir inducteur spécifique considérable; par suite, les phénomènes observés avec l'huile devaient se trouver très exagérés dans le cas de l'eau. » Auv quatre résonateui's et, p, ■(■, <5, employés précédemment, nous avons joint quatre nouveaux résonateurs a et b, A et B, avec lesquels nous avons elTectué deux, nouvelles séries de mesures. (') Macaluso et Corbino, Comptes rendus du 17 octobre. — H. Becquerel, Comptes rendus du 3i octobre. ('^) Ces expériences ont été faites à la Station centrale d'électricité de Bordeaux- les-Chartrons, au mois de juin 1898. (^) Comptes rendus, 6 juin 1898. ( 956) » Le Tableau suivant résume les mesures Première série. - (eau). 2 m O, 10 0,74 o, 12 o,86 0,17 -,42 0,27 1,90 Réso- nateurs. ],. X (air). a. . . . III 0,46 1 11. 0,74 0,74 '^.... o,56 lu. o,85 o,85 f.... 0,90 ( 1- i II. >,43 .,43 0. . . . 1 ,20 ',89 ',89 Héso- iiatciirs. b.. [i.. Deuxième série. A L. -(au). -,. l I. 0,4.J o,85 Troisième série. 0,80 !'• 0 ,94 i 11. 0 '94 \ 1. , ,3o ( 11. 1 ,3o - (eau ). O, I I 0,93 o, 16 1 ,3o \ 1. o,85 0, 10 / 11. o,85 o,84 j 1. 1 , i5 o,i4 \ 11. i,i5 1 ,16 » Les seuls résonaleurs •; el ô iie suivent pas la loi (') de l'égalité entre les dilFé- rences des longueurs el les dififérences des demi-longueurs d'onde. » Pour la position II, un même résonateur est excité dans l'air et dans l'eau jiar un égal déplacement du pont. Au contraire, pour la position 1, le même déplacement qui, dans le cas de l'air, fait apparaître une seule étincelle, produit, dans le cas de l'eau, sept ou huit étincelles au résonateur. » On trouve pour les rapports les valeurs suivantes : ^■11 Uir ^Ml (eaui ^'11 leiDi Les rapports. 8,3 7,0 a. 8,4 1 donnent poui' les i résonateurs « et 6 8,1 1 I.- L >■.->'.' _ f / •-! 8,5 H. 8,2 I ^•ll~''ll résonateurs A et B. . . . rapports que n'art'ecte plus la perturbation due au micromètre. » MAI. Cohii et Zeeman (■) indiquent, comme rapport des longuctirs d'onde décelées par leur résonateur, dans l'air et dans l'eau, le nombre 8, j, voisin de ceux que nous obtenons. (') Comptes rendus, 3i janvier 1898. (^) E. Gou.\ et V. ZEEM.t.N, Observations sur la propagation des oscillations élec- triques dans Veau. Strasbourg. — Ibid., Rerliner Berichte, 3 décembre 1891. — Wied. Ann., t. \LV, p. 370; 1892. ( 9^7 ) » Les résultats de notre étude du champ hertzien dans l'air et dans les diélectriques huile et eau confirment ceux qui ont été trouvés par M. Blondiot, d'une part; par MM. Cohn et Zeeman, d'autre part, le réso- nateur (le M. Blondiot fonctionnant comme un résonateur de Hertz dans la position II, et le résonateur de MM. Cohn et Zeeman comme un réso- nateur de Hertz dans la position I. » Nous sommes conduits, de plus, à énoncer les lois expérimentales sui- vantes : » 1° Les longueurs d'onde des oscillations électriques qui excitent un réso- nateur donné, placé dans la position II, sont les mêmes dans l'air et dans un diélectrique. » 2° Pour les oscillations qui excitent le résonateur dans la position I, le rapport de la longueur d'onde dans l'air à la longueur d'onde dans un diélec- trique est égal à la racine carrée du pouvoir inducteur spécifique du diélec- trique. » ÉLECTRICITÉ INDUSTRIELLE — L' hystérésimètre Blondel-Carpentier et son application à la mesure statique de l' hystérésis . Note de M. A. Blondel, présentée par M. A. Potier. (Extrait. ) » But de l'appareil. — On sait quel intérêt présente aujourd'hui pour l'industrie électrique la mesure de l'hystérésis; si l'on ne veut s'exposer à de graves mécomptes, toutes les lôles destinées à la construction des ma- chines électriques doivent être préalablement vérifiées à ce point de vue. » L'appareil que j'ai imaginé et dont la réalisation pratique a été faite par M. Carpenlier, sous une forme extrêmement heureuse, a pour but de faciliter ces mesures industrielles de l'hystérésis, tout en évitant les incon- vénients des appareils déjà proposés dans le même but par d'autres auteurs. Principe et description. — Le principe de la mélhode est le suivant : supposons qu'on fasse tourner un champ magnétique dans lequel est suspendu un anneau de tôles autour de l'axe de cet anneau. Soient G le moment du couple de rotation qu'exerce le champ sur l'anneau, W la perte par hystérésis, à la vitesse considérée ; n le nombre de cycles d'aimantation décrits par seconde. On a g _ (•— — - — 2 TC /î i~n 3 - » On sait que W ne varie pas avec le nombre de cycles n quand les courants de Fou- cault ne masquent pas le phénomène : C restant ainsi indépendant de la vitesse, il est (958 ) inutile de donner un mouvement de rotation continu au champ magnétique et il suffit, si l'on veut, de le faire tourner doucement à la main, jusqu'à ce que la torsion d'un ressort antagoniste appliqué à l'axe de rotation de l'anneau des tôles fasse équilibre au couple; l'angle de torsion mesure alors le couple. Cest ce qu'on peut appeler la me- sure statique de l'hystérésis tournante. » h» fig. 1 représente schématiquemenl le mode d'emploi de cette méthode : l'an- neau des tôles T est enfilé sur un croisillon porté par un arbre ab vertical, terminé par des pivots sans frottements sensibles ('), et fixé à un ressort hélicoïdal /'. Cet arbre porte un index horizontal I qui se déplace sur un large cadran gradué en degrés; un aimant M, ou un électro-aimant, maintenu à sa partie supérieure par un cercle Centre galets G et à sa partie inférieure par un bout d'arbre A comnnandé par une roue d'angle et un bouton mobile B à manette M. Celui-ci jiermet de déplacer l'aimant à volonté très doucement ou très vite suivant qu'on veut étudier la déviation maxinia ou la moyenne pendant un tour. » L'instrument n"a pas de zéro; on fait tourner l'aimant dans un sens puis dans l'autre, et c'est l'écart entre les deux positions 0 et 0' de l'aiguille, mesuré en radians, qui indique l'hystérésis par la formule W = 2irC=:2T:Y(t «'). OÙ 7 est le coefficient de torsion du ressort (mesuré en ergs par radian). L'appareil permet non seulement des me- sures relatives, mais des évaluations absolues de l'hystérésis, grâce au fait » Tarage et étalonnement. ( ' ) On s'en assure aisément en faisant osciller le système non amorti avec une masse en cuivre remplaçant les tôles. Le décrément des oscillations est négligeable. Le pivo- tage est nécessaire pour empêcher les tôles d'être attirées vers les pièces polaires. ( 939 ) qu'on peut déterminer directement la constantey du ressort par la méthode ordinaire des oscillations. » •( étant évalué en unités C. G. S. et 6 en radians, W se trouve exprimé en ergs. On le divise par le volume des tôles en centimètres cubes pour avoir la perle par unité de volume. Enfin, si le poids des tôles P' diffère un peu du poids normal P, on corrige le . . P chiflre obtenu en le multipliant par py )) Pour faciliter la vérification de l'instrument, le constructeur y joint un échantil- lon de tôles, étudié préalablement, et qui peut servir d'étalon de comparaison; on a ainsi un moyen, dans le cas d'un appareil à aimant, d'éliminer toute iniluence ulté- rieure de la variation du champ. )) Conditions d'évaluation de l'hystérésis. — Le phénomène d'hystérésis étant extrêmement complexe dans ses manifestations et ses lois, le but qu'on doit se propo- ser le plus souvent est de la mesurer dans les conditions bien définies qui se rappro- chent le plus possible des conditions de la pratique. » 1° Généralement, l'appareil est utilisé pour l'étude d'échantillons de tôles mises sous la forme d'anneau et mesure l'espèce d'hystérésis dite tournante; il se prête donc tout spécialement à l'étude des tôles pour dynamos. » L'échantillon normal est formé de rondelles découpées dans une feuille de tôle, avec un diamètre extérieur de 55°"" et un diamètre intérieur de 38""™, et en nombre suffisant pour réaliser une hauteur totale de 4""" (soit 8 tôles de o™"',5 par exemple, ou 10 de o°"",4). 11 suffit donc d'un très petit poids de fer (S'yS'', -j). » 2" On peut également employer l'instrument pour la mesure de l'hystérésis li- néaire, en remplaçant l'anneau par un paquet de petites tôles rectangulaires à petits côtés courbes tous décalés successivement d'une fraction de circonférence de façon à former un ensemble symétrique. Par exemple, on découpera huit bandes de tôles de o""",^, dont le petit côté occupe un développement circonférentiel de ( ô ) '^ si""'", 5, et on les empilera en faisant successivement tourner de 45° les directions de leurs axes. » 3" En ce qui concerne l'induction B à laquelle les tôles sont soumises, on peut la faire varier si l'on veut en employant pour produire le champ un électro-aimant; mais dans les limites pratiques d'utilisation des tôles on peut, sans erreur trop forte, ac- cepter la loi de Steinmetz, W = t, VB''^ (V étant le volume des tôles et r, un coeffi- cient), et se contenter par suite, pour simplifier l'emploi industriel, d'une seule me- sure faite avec une induction moyenne, voisine de loooo C.G.S. L'appareil à aimant permanent est établi dans ce but, et, comme la réiuctance de la partie du circuit ma- gnétique formée par les tôles est assez faible par rapport à celle de l'entrefer, les dif- férences de perméabilité propres des divers échantillons ne modifient pas sensible- ment B. Le Tableau I montre, par exemple, qu'avec trois tôles dont les perméabilités dans le champ varient de iSjo à 1970, B ne varie que de 9700 à 9660, difiérence négligeable à côté des autres causes d'erreurs des mesures d'hystérésis dont on va parler. » Du chiffre lu, on peut donc, en supposant B = 9700, déduire le coefficient t, de C. K., 1898. V Semestre. (T. CXXVII, N'23.) ' 27 ( 96o ) Sleinraelz; on peut l'oblenir aussi par simple comparaison de l'échantillon avec les tôles prises comme élaloii et dont le r, est indiqué par le constructeur. » 4" Les études préalables de l'appareil ont mis en évidence l'existence d'un fait très important au point de vue de la construction des machines, à savoir des varia- tions énormes de l'hystérésis dans une même tôle suivant l'orienlatlori du champ par rapport à celle tôle, soit par suite de la structure dissymétrique donnée au métal par le laminage, soit par suite d'aimantation rémanente (cette variation n'atteint pas moins de 46 pour loo par exemple dans les cas d'échantillon essayé). » Lorsqu'on emploie la méthode statique, c'est-à-dire la déviation par déplacement lent de l'anneau, on doit donc avoir soin de mesurerles déviations obtenues en donnant à celui-ci des orientations successives divisant la circonférence en angles égaux et de prendre la moyenne; la moyenne s'obtient plus simplement par une mesure dyna- mique, c'est-à-dire en faisant tourner l'aimant assez vite pour que l'aiguille prenne une déviation permanente. » 5" Enfin, il est capital de recuire les tôles découpées avant de les placer dans l'appareil, si l'on veut réduire leur hystérésis au minimum et éviter l'effet du travail qu'a subi le métal pendant la préparation. Le coefficient mesuré s'abaisse en général de plus de moitié par ce recuit; cela fait ressortir d'une manière saisissante l'utilité de cette opération avant la mise en place des tôles dans les dynamos. » Les résultats d'expériences faites avec cet appareil montrent la par- faite comparabililé des chiffres obtenus avec ceux de la méthode balis- tique, et les différences ne dépassent pas l'ordre de grandeur des erreurs d'expérience qu'on rencontre forcément dans ce genre de mesures. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur le rendement de la transmission du son aumoyen d' un Jil conducteur de V électricité . Note de M. Ddssaud. « Je me suis proposé d'étudier les conditions du rendement maximum, dans le cas de la transmission du son par l'intermédiaire d'un fil conduc? leur de l'électricité. Dans ce but, je produisais un son invariable, au moyen d'un diapason actionné électriquement et vibrant devant un microphone spécial extrêmement sensible. Ce microphone transmettait le son, par l'intermédiaire d'un courant électrique, à un récepteur téléphonique de nouveau modèle, comprenant quatre pôles d'aimants actionnant chacun une membrane en fer. Des commutateurs permettaient de lancer tout le courant de la ligne de manière qu'il n'agisse que sur une seule membrane, ou de manière que son action se répartisse entre deux, trois ou quatre de ces dernières. Un système de conduits permettait de recueillir dans un petit résonateur, de la forme et de la grandeur d'une bouche humaine. ( 9^' ) l'air ébranlé des deux côtés de chaque membrane ou d'un côté seulement. J'ai observé que le rendement est d'autant supérieur qu'on répartit davantage le courant de la ligne, et qu'il vaut mieux recueillir l'air ébranlé des deux côtés des membranes. )> En tenant compte de ces observations j'ai pu, le i6 novembre dernier, devant un certain nombre de professeurs et d'étudiants, faire entendre distinctement, dans toute la grande salle de l'Université de Genève, contenant plus d'un millier de sièges, des airs d'ocarinas joués et des paroles chantées dans le laboratoire de physique, situé à une certaine distance de cette salle. » Une série d'expériences faites le 9.3 novembre dernier, en se servant du réseau téléphonique de l'Élat, ont permis d'obtenir entre deux abonnés, MM. C. et P. Âcker- mann, la même intensité; c'est-à-dire que la parole chantée était distinctement com- prise dans les différentes pièces de l'appartement, même lorsque toutes les portes des pièces étaient fermées. La parole parlée s'entendait dans toute une pièce de grandeur moyenne. Dans ces expériences, comme dans celles qui avaient été faites à l'Univer- sité, je ne me servais que de deux éléments Leclanché, c'est-à-dire des courants ordi- naires employés en téléphonie ; un meilleur rendement dû à ce nouveau dispositif était la seule cause des résultats obtenus. » CHIMIE MINÉRALE. — Déplacement des métaux par l'hydrogène. Note de M. Albert Colson, présentée par M. H. Moissan. n I.cs résultats que j'ai fait connaître touchant l'action des bases ou des acides libres sur les sels secs s'appliquent aux déplacements réciproques des métaux ('). Par exemple l'hydrogène, considéré comme un métal volatil, déplace l'argent et le cuivre de leurs composés secs. Cette réaction pourrait être réversible, puisque la substitution de ces métaux à l'hydro- gène est endothermique; elle ne l'est pas, parce que l'absorption de l'hy- drogène augmente avec la température, ^'oici les faits : i> Déplacement à froid de l'argent. - 4^ de phosphate jaune tribasique d'ar- gent PO' Ag' sec ont été enfermés avec de l'hydrogène sec dans une ampoule de i5o" fermée à la lampe. Après un séjour d'uue semaine dans une cave obscure, à une tem- pérature moyenne de 12°, le phosphate avait pris une teinte foncée, manifestement brune au bout de trois semaines. L'ampoule, ouverte dans une éprouvelle remplie d'hy- drogène, absorbe alors 17^'' d'hydrogène. Abandonné de nouveau dans l'obscurité pen- dant deux mois (10 novembre au 10 janvier), le phosphate d'argent absorbe encore 12'^'^ d'hydrogène. (') Comptes rendiia, 1896: t. CXXIII; p. i285; l. CXXIX , p. 81: décembre 1897, mars et mai 1898. ( 962 ) » Au contact de l'eau, ce sel est fortement acide; traité par l'acide azotique très étendu, il laisse un lésidu noir contenant un poids d'argent libre, oB'',273, en rapport atomique avec le volume d'hydrogène absorbé. » 1° Plaçons le même sel dans la branche courbée d'un tube manométrique plein d'hvdrogène sec. On constate que le mercure s'élève dans le lube manométrique d'une façon régulière et de lo"™ environ par journée, pendant les cinq premiers jours. » Influence de la température. — La même expérience, faite à la température de 85°, marche vingt-cinq fois plus vile: le mercure s'élève de 55™"' en quatre heures dans la branche manométrique, l'hydrogène étant initialement à la pression atmo- sphérique. » A 100°, dans les mêmes conditions, le mercure s'élève de 320""" dans la branche manométrique. )) Dans ces derniers cas, l'argent déplacé est blanc. » De même, si l'on opère sous une pression de 3 atmosphères, à la température d'ébullition de l'alcool roéthylique, Ja masse noircit d'abord, puis blanchit tout à coup ou, du moins, rapidement. La vitesse de celte réaction sous pression est à peu près la même qu'à 85° sous la pression atmosphérique; donc la pression accélère ces réactions. » Pyrophosphale d^argent P^O'Ag'. — Le pyrophosphale d'argent séché à i5o° n'agit pas sensiblement sur l'hydrogène pur à la température ordinaire, même au bout d'un mois. Mais, à ioo°, l'absorption de l'hydrogène est nette : la matière brunit, puis noircit; en neuf jours la jîression du gaz descend de jôS""" à 371™"". L'acidité du pro- duit correspond à os'', -5o d'aigent mis en liberté; le dosage direct, après lavage à l'acide azotique à 2 poiii- 100, donne of'',']-]i d'argent libre. » Sulfate d'argent. — 85'', 8 de sulfate d'argent précipité et séché ont été mis en contact avec de l'hydrogène pur du 2 août au 12 septembre 1897, ^ '* température ambiante. Pendant ce laps de temps, la pression de l'hydrogène n'a pas varié : il n'v a donc pas eu de réaction. » .\ 100°, au bout de 7 heures, il n'y a pas d'absorption sensible; 1) A 125°, c de I heure, l'absorption est de 3'"™ à 4'""'; » A \[\o°, « de I heure, » de 27"""; » A 170°, » de I minute, » de 20°"". 11 Chacune de ces diminutions de pression : 3""», 27""°, 2o™"> est une moyenne cor- respondant à une pression initiale voisine de 760™"; car, après chaque essai, on réta- blissait la pression de l'hydrogène en introduisant dans le tube manométrique une nouvelle quantité de ce gaz. » Oxyde d'argent AgOH. - De l'oxyde d'argent séché dans le vide est placé dans la branche courbée d'un tube manométrique, au sein d'une atmosphère d'hydrogène. Après vingt-quatre heures de contact, à la température du laboratoire, on constate une absorption manifeste de l'hydrogène : la raréfaction de ce gaz s'accentue de jour en jour. On recharge de temps à autre l'appareil en y introduisant de l'hydrogène; et, au bout d'un mois, on recueille une quantité d'argent noir dont le poids correspond atomiquement à celui de l'hydrogène absorbé. » Action de la lumière. — La lumière ne paraît pas activer beaucoup ces phéno- mènes. Son action n'est cependant pas nulle; car une expérience, abandonnée du ( 963 ) 5 janvier au i" octobre dans une partie sombre du laboratoire, laissait voir de l'ar- gent miroitant sur la face du verre tournée vers la lumière, et de l'argent noir et terne sur l'autre face et au centre de la masse. )' Sulfate de ctiu're et d'hydrogène. — L'hydrogène sec semble sans action sur le sulfate cuivrique anhydre SO'Cu, à la température ordinaire; mais vers 200° la dé- composition se manifeste par une diminution de la pression du gaz hydrogène. )) Il reste à voir si les propriétés de Tarifent noir et du cuivre ainsi formés sont identiques aux propriétés des métaux usuels. « CHIMIE ORGANIQUE. - Combinaison, recherche et dosage de V acétone ordinaire avec le sulfate mercurique. Note de M. G. Dexigès. « Dans nn précédent Travail ('). j'ai montré que les acétones de la série crasse forment, avec le sulfate mercurique employé en très grand excès, des combinaisons insolubles ou peu solubles. )) Ces combinaisons tendent vers la formule ( SO''Hg)^.3H2,O.CO.R'\ lorsqu'elles ont été longtemjjs desséchées à iio". J'ai, dcjnn's, constaté qu'en ne dépassant pas 100", ou en opérantla dessiccation dansle vide sec, la formule de ces composés, tels qu'ils existent lors de leur précipitation, avec leur aspect cristallin et lorsque, comme avec l'acétone ordinaire, ils ne sont pas accompagnés de réactions secondaires, répond rigoureusement à la formule [(SO' Hg)^3HgO]'/|CO.R'=. >i La facilité de formation du composé obtenu avec l'acétone ordinaire, son rendement sensiblement théorique, enfin son poids moléculaire élevé, i3952 pour [(SO'Hg)\3HgO]^^jCO.(CH')='l, environ dix-sept fois plus grand que l'acétone qui lui a donné naissance, 58x4 — 232 et 3952:232 — 17,03, m'ont permis de pratiquer la recherche de très faibles quantités de ce dernier corps, en opérant comme je vais l'indiquer, et aussi de le doser par la méthode pondérale ou volumétrique, et même, dans certains cas, par la méthode chronométrique dont j'ai développé une application à propos du thiophène (^). » Recherche qualitative de l'acétone. — Trois principaux cas peuvent se présenter, (') Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1868, année tSpS. (-) Bulletin de la Soc. chim.. 3'' série, t. XIII, p. ô^S, année iSg."». ( 96'( ) selon que l'acétone esl en solulion dans l'eau, dans l'alcool mélhvlique ou dans l'alcool élhylique; j'éliidierai ailleiii-s la recherche et le dosage de ce corps dans l'urine. Dans les trois cas, il faut tenir compte du fait, déjà signalé dans ma première Note, que le sulfate merciiriquc doit être en grand excès par rapport à l'acétone mise en œuvre; aussi, pour cet essai qualitatif, convient-il d'opérer sur des solutions aqueuses ne ren- fermant pas plus de lo?'" d'acétone par litre, ou des solutions méthyliques ( ') n'en con- tenant pas plus de aoS'. Les solutions plus concentrées doivent donc, ou être ramenées par dilution à ces limites de concentration, ou employées, par rapport au même volume de réactif, en proportion moindre que dans le manuel opératoire suivant : » a. Solutions aqueuses. -■- Mélanger dans un tube à essais 2" de solution d'acétone et 2" de réactif mercurique (^), plonger le tout dans l'eau, en pleine ébullition, d'un bain-marie fait avec un vase de Bohème conique. Si, au bout de dix minutes d'ébul- lition, il ne s'est pas produit de trouble ou de précipité, le liquide essayé ne renferme pas d'acétone. » Au contraire, il en contient si, durant ce temps, il se forme un précipité ou un trouble, et la proportion de cette substance est d'autant plus grande que le dépôt est plus abondant et se forme plus rapidement. » (Quelle que soit la dose d'acétone, le précipité n'apparaît jamais avant quarante- cinq secondes; la dose optima pour arriver à cette limite de temps minimum est d'en- viron 08'', 01 pour 2" de réactif. » La réaction est comme explosive et le précipité apparaît brusquement; toutefois sa masse augmente ensuite en prolongeant l'ébuUition. » Ou peut ainsi déceler jusqu'à oS'',02 d'acétone dans 1''' de solution aqueuse; à cette grande dilution, on n'a, il est vrai, qu'un louche mettant environ dix minutes avant de se produire. )) b. Solutions mélhylicjues. - On opère comme précédemment, mais en mettant dans le tube à essais 2" de l'alcool mélliylique à analyser, 2" d'eau et 4" de réactif mercurique; l'alcool méthylique concentré précipitant à chaud le sulfate de mercure. » c. Solutions éthyliques. - Il faut, dans le cas des solutions dans l'alcool éthy- lique, opérer à une dilution telle que le degré alcoolique du liquide qu'on soumettra à l'action du sulfate mercurique ne dépasse pas le chilTre 2, sinon il se précipite à chaud du suKatc mercureux formé par réduction. n Dosage ue l'acétoxr. - On met, dans un flacon (en verre assez fort) de 90" de capacité, 25"^"^ de réactif mercurique et 25'"'' de solution d'acétone, en ayant soin d'ob- server : I" que la dose d'acétone mise en œuvre ne dépasse pas So""?'; 2" que le degré alcoolique des solutions méthyliques soit ramené par dilution à 10 et celui des solu- tions éthyliques à i. On bouche au liège, on ficelle fortement et l'on place le flacon dans un bain d'eau qu'on porte de la température ambiante à l'ébuUition, laquelle est maintenue dix minutes. On retire le flacon du bain, on le fait refroidir, et l'on peut ( ') Les solutions éthyliques devant toujours être fortement diluées, leur titre pri- mitif est moins nécessaire à connaître pour cet essai. (')Ce réactif est préparé en dissolvant 5s'" d'oxyde mercurique dans un mélange, encore chaud, de 20*"' d'acide sulfurique et de loo'"'" d'eau. ( 965 ) alors recueillir le piécipilé sur un filtre taré; laver à l'eau froide, dessécher, et multi- plier le poids du précipité par le coefficient expérimental 0,06 (le coefficient théorique étant 0,0584) pour avoir le po'ds de l'acétone existant dans les 25" soumis à l'essai. On peut encore, plus rapidement, mettre dans un vase à saturation 20'^'= du liquide obtenu en complétant à 100"=" la totalité du contenu du flacon et filtrant; ajouter i5"^ d'ammoniaque à \, 5o" à 60"^"= d'eau et io<='= d'une solution de cyanure de potassium N équivalente à une liqueur — d'azotate d'argent, en milieu ammoniacal, en prenant IK comme indicateur. Verser ensuite quelques gouttes de solution d'iodure de potassium, N . puis AzO^Ag-- jusqu'à trouble persistant. En désignant par n la dose de liqueur argentique ainsi employée et par .x la quantité d'acétone contenue dans i'" du liquide dont on a pris 25="^ pour l'essai, on a x = {« — 0,4) X oS'', 8. » Le trouble grisâtre, produit dans le cas des solutions alcooliques, lors de l'addi- tion d'ammoniaque et dû à des traces de composés mercureux formés, ne gêne pas l'appréciation de la fin de la réaction. On pourrait d'ailleurs y remédier en traitant, au préalable, les 20'^'' du liquide complété à loo''" et filtré, par un peu d'eau broraée qu'on ferait disparaître par ébuUition suffisante et, après refroidissement, on opérerait comme plus haut. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide cyanhydrique sur Vépichlorhydrine. Note de M. R. Lespieau, présentée par M. Friedel. « En faisant réagir l'acide prussique sur l'épichlorhydrine, Hormann a obtenu un nitrile'non distillable et qui, d'après des analyses non publiées, répond à la formule C/H^ClOAz. La saponification de ce nitrile a fourni un acide sirupeux mal défini (Z). ch. G., t. XII, p. 23). » J'ai repris ces recherches de la façon suivante : )) iSoS"' d'épichlorhydrine pure ont été chauffes à 60" en matras scellé avec 706'' d'acide cyanhydrique pur. L'opération a duré soixante heures. Le contenu du matras est repris à l'éther, la portion qui se dissout est soumise à la distillation fractionnée sous pression très réduite (a™"" de mercure). La majeure partie est formée par un nitrile qui, dans une deuxième rectification, a passé à iio"-iii° sous cette même pression. Le poids de cette portion a été de iioS''. )) Le produit brut contenait d'ailleurs autre chose, car il reste dans l'appareil dis- lillatoire un liquide noir et sirupeux au milieu duquel se trouvent 4°"' ou 5s'' d'une matière cristallisée dont je n'ai pas terminé l'étude; elle se purifie par essorage et cristallisation dans le benzène bouillant qui la dissout un peu. n Le nitrile obtenu est légèrement jaune; il est soluble dans l'eau. On peut le dis- tiller dans le vide de la trompe à eau ; il passe aux environs de 140° sous une pression V ( 96ti ) de 15°"" à ao""" de mercure. Ses analyses oui fourni les résultats suivants : C, 39,8j ; H, 5,39; Cl, 3o,i5. Den\ mesures cryoscopiquos, faites dans l'acide acétique, ont in- diqué comme poids moléculaires les nombres 1-24 el 125. Ces données correspondent bien à la formule Cni^ClOAz. » La fonction nitrile de ce corps peut être mise en évidence par la for- mation d'un éther iminé, suivie de la production de l'éther-sel correspon- dant : « On dissout le nitrile dans l'alcool absolu et l'on fait passer dans cette solution un courant d'acide chlorhydrique sec. Si l'on ajoute ensuite de l'eau et qu'on porte le tout à 80", on voit apparaître un dépôt de chlorhydrate d'ammoniaque dont le poids est bien celui auquel on s'attendait. Le produit obtenu après évaporalion de l'alcool est traité par l'eau et le carbonate de soude; il se dissout, mais on l'extrait à l'éther. On le sèche par de nombreuses distillations. La partie bouillant à I2i°-I22'> sous la pression de i4""" de mercure a été analysée et crvoscopée. On a trouvé : C, 42,99; H, 6,67; Cl, 21,27; poids moléculaire, 172. On a donc bien affaire à l'éther cm"CiO'. » D'après la façon dont l'épichlorhydrine se comporte vis-à-vis des hy- dracides, il est probable que la formule du nitrile est CH^Cl.CHOII.CH^CAz. Je poursuis mes recherches en vue de démontrer qu'il en est bien ainsi. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur le développement du muscle dilatateur de la pupille, chez le lapin ('). Note de M. Ed. Grv.nfellt, présentée par RI. Ranvier. « Dans un travail récent sur le muscle dilatateur de la pupille chez l'homme, M. Viallelon, s'appuyant sur les caractères particuliers de ce muscle, sur sa contiguïté avec l'épilliélium et sur ses rapports avec le stroma, émit l'hypothèse que ce muscle pouvait bien être un muscle épi- thélial, engendré par la transformation des cellules de la vésicule optique secondaire. Des recherches entreprises à son instigation et sous sa direction m'ont prouve le bien fondé de cette hypothèse, et l'on peut affirmer que, chez le lapin, le muscle dilatateur de la pupille provient de la transforma- (') Travail du laboratoire d'Histologie de la Faculté de Médecine de Montpellier, dirigé par .M. le professeur \ ialleton. ( 9G7 ) tion des cellules épilhéliales de la lame antérieure de la vésicule optique secondaire. » I.e muscle dilatateur de la pupille du lapin a une constitution iden- tique au fond à celle qu'il présente chez l'homme, ainsi que je le mon- trerai dans une étude étendue qui paraîtra bientôt. Son développement, comme sa structure, du reste, a été étudié chez le lapin gris et chez l'al- binos, sur des pièces fixées au liquide de Flemming et par divers autres réactifs. » Le dilatateur n'apparaît chez le lapin qu'après la naissance. Chez le fœtus à terme, il manque tout à fait, et l'on trouve à la face postérieure de l'iris deux rangées de cellules épithéliales, dont l'antérieure est pigmentée chez le lapin ordinaire, comme on le sait depuis longtemps. » Chez le lapin albinos âgé de quinze jours, on voit que l'épilliélium postérieur de l'iris est aussi formé de deux couches de cellules : l'une postérieure, regardant le cris- tallin, est consliluée par de grandes cellules claires, analogues à celles que l'on trouve au même endroit chez l'adulte; l'autre, antérieure, en contact avec le slronia de l'iris, est formée de cellules très régulièrement rangées les unes à côté des autres, mais qui présentent cette particularité intéressante, de se colorer tout autrement que les cel- lules postérieures, et de prendre des teintes qui se rapprochent de celles du dilata- teur de l'adulte. Leurs noyaux ne sont pas centraux, mais plus rapprochés du bord postérieur. Ces deux couches forment un épithélium stratifié d'une grande régularité, limité en avant, du côté du slronia, par une membrane vitrée très nette. Cet épithé- lium se moule sur la surface postérieure de l'iris et présente sur les coupes transver- sales (perpendiculaires au rayon de l'iris) une disposition festonnée, les festons ren- trants répondant aux sillons que l'on trouve sur la face postérieure de l'iris chez l'adulte. » Chez le lapin ordinaire du même âge, la disposition fondamentale est la même, sauf que la couche antérieure de l'épithélium est fortement pigmentée; mais, après dépigmentalion, les cellules de celte couche présentent les mêmes caractères que les cellules correspondantes chez l'alisinos. Les cellules de la couche postérieure sont encore incolores et n'ont point de pigment. » Dans l'iris d'un lapin albinos d'un mois environ, on voit que les cellules de la couche antérieure ont accentué leur ressemblance avec les éléments du muscle dilala- taleur. La ligne de contact entre elles et le stroma de l'iris, qui était jusqu'alors régu- lière, est devenue de plus en plus irrégulière et présente une série de petites dentelures analogues à celles que l'on trouve chez l'adulte. D'autre part, sur les coui)es radiées, la fibrillation longitudinale des cellules de cette couche se voit très bien et les noyaux qui se sont allongés dans le sens de cette fibriilalion ont pris de plus en plus les carac- tères de ceux que l'on trouve chez le dilatateur de l'adulte. » Le lapin ordinaire du même ài;e présente exactement la même structure, et cela se voit d'autant mieux qu'à ce moment le pigment abandonne les cellules de la couche antérieure pour apparaître dans celles de la couche postérieure jusqu'alors incolores. Il disparaît d'abord dans la partie la plus anléiieure des cellules dont la fibrillation et C. P.., iSyS, 1' Ser„iHrc. (T. CXXVII. N» 23.) ' 2^ (968 ) la coloialion par les réactifs deviennenl ainsi très apparentes et se rapprochent tout à fait de colles que présente la couche de Hcnle (muscle dilatateur) de l'adulte. » Le transformation de la lame antérieure de l'épilhéliuin en muscle dilatateur ne s'efTeclue pas dans toute Tétcndue de l'iris. Elle s'arrête, chez le lapin, au niveau de la partie moyenne du sphincter. En avant de ce point et jusqu'au bord de la pupille, les deux couches épilhéliales existent pendant toute la vie et présentent toutes deux du pigment chez les animaux ordinaires. Chez le lapin albinos, les cellules de la lame anlérieure, au point où elles cessent de former le muscle dilatateur, sont larges et aplaties, puis elles deviennent de plus en ])lus hautes, pour se continuer au niveau du bord pupillaire avec les cellules de la lame postérieure. Chez le lapin ordinaire, c'est absolument la même chose, mais comme ces cellules sont fortement pigmentées, il est souvent liés diflicile de les distinguer de celles de la lame postérieure auxquelles elles sont étroitement accolées. Toutefois, sur les coupes dépigmentées, ou même sur les coupes encore pourvues de pigment lorsque, à la suite do hasards heureux, les deux lames sont détachées l'une de l'autre, il est aisé de vérifier celle disposition. » Cette particularité du développement du muscle dilatateur, c'est-à-dire son arrêt nu niveau du sphincter, est probablement assez générale, l'allé expli(|uerait la disposi- tion (|ue M. Vialleton a décrite chez riioninie, à savoir que le dilatateur s'arrête au niveau de la partie moyenne du sphincter, sans entremêler ses fibres avec celles de ce muscle. )) Il résulle de tout cela que l'épilhélium postérieur de l'iris n'est pas formé par les deux couches de la vésicule optique, mais bien par une seule couche, répondant;! la lame interne ou rétinienne de cette dernière, tandis que la lame externe a formé le muscle dilatateur. De plus amples détails et la discussion bibliographique seront donnés dans un Mémoire très pro- chain. )) PUYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la digestion de l'amidon dans les plantes. Note de M. Leclkrc nu Sablon, présentée par ]\I. Gaston IJonnier. « Les résultats des recherches de Musculus relatives à l'action des dia- .stascs sur les nuitières amylacées sont devenues classiques; cet auteur ayant fait agir sur l'amidon de la diaslase préalablement préparée a con- staté que l'amidon était transformé en dextrine et puis on maltose, qui, comme l'on sait, est un saccharose dont le pouvoir réductem- est égal aux deux tiers de celui du glucose. Ce serait là le dernier terme de la transfor- mation de l'amidon sous l'action de la diastase; la production de glucose serait très faible ou même nulle. J'ai étudié la digestion des matières amy- lacées dans les bulbes cl les tubercules de certaines plantes en considérant l'action des diastases qui se trouvent dans les plantes mêmes, à côlé de la ( 9^9 ) matière de réserve. Pour cela, j'ai suivi deux méthodes : i° j'ai choisi un bulbe ou un tubercule renfermant surtout des matières amylacées et je l'ai analysé à diiïérentes reprises pendant toute la période de digestion des réserves; j'ai pu ainsi constater la présence des produits provenant de la digestion des réserves; 2° afin de mettre mieux en évidence l'action des diastases, je prends un organe de réserve à une phase déterminée de la di- gestion et je l'écrase au contact de l'eau. L'action des diastases ainsi ame- nées au contact des réserves est alors accélérée et les produits de la diges- tion s'accumulent en quantité relativement considérable. Ces deux méthodes se contrôlent et se complètent l'une l'autre. » J'ai ainsi constaté la transformation d'amidon en dextruie dans un cer- tain nombre d'organes de réserve tels cpie les bulbes du Lis, de la Tulipe, de la Jacinthe, les tubercules de l'Arum, de la Ficaire, du Colchique. Puis, à mesure que la digestion do l'amidon est plus avancée, le sucre apparaît en quantité de plus en plus grande. Il est important de connaître quels sont les sucres qui se forment. L'étude du pouvoir réducteur par rapport à la liqueur de Fœhling peut renseigner à ce sujet. Je dose d'abord directe- ment avec la liqueur de Fœhling le sucre extrait par l'alcool à 90"; puis j'intervertis par l'acide chlorhydrique de façon à transformer tous les sucres en glucose et je dose de nouveau. Le second dosage me donne la quantité totale de sucie; le premier me permet de calculer le pouvoir ré- ducteur avant l'interversion, en admettant que le pouvoir réducteur du glucose est 100. » En o[)érant ainsi, j'ai vu que le pouvoir réducteur de l'ensemble des sucres augmentait à mesure que la digestion était plus avancée. Au com- mencement, le pouvoir réducteur est faible; il est de 6 pour la Ficaire en août, de i3 pour la Tulipe en janvier, de 25 pour la Renoncule bulbeuse en août, de 28 pour le Lis en décembre. On voit que ce pouvoir réducteur est notablement inférieur à celui du maltose qui est de 66. On doit en conclure que, au moins dans les cas que j'ai étudiés, le premier sucre pro- duit par l'action des diastases sur les matières amylacées est un saccharose moins réducteur que le maltose. Il est d'ailleurs probable que les pro- priétés de ce saccharose ne sont pas les mêmes dans toutes les plantes. Dans certains cas, tels que la Ficaire, le pouvoir réducteur est à peu près nul; on a alors sans doute affaire ii du sucre de canne; dans d'autres plantes, le pouvoir réducteur se rapproche de celui du maltose. » Lorsque la digestion est plus avancée, le pouvoir réducteur est plus grand. Ainsi, dans les vieux tubercules de Ficaire, au mois de février, le ( Vjo ) pouvoir réducteur du sucre est dans certains cas de 90. Un pareil résultat ne peut s'expliquer que si l'on admet qu'une partie du saccharose a été trans- formé en glucose. Le rhizome de l'Arum est aussi un bon exemple pour montrer celte transformation. Le 27 avril, le pouvoir réducteur était de 3o dans la |)arlie antérieure du rhizome, de 60 dans la partie moyenne et de 90 dans la partie postérieure où la digestion est la plus avancée. Dans les organes de réserve en voie de digestion il y a donc en général un mé- lange de glucose et de saccharose, et le glucose est d'autant [)!us abondant que la digestion est plus avancée. » Dans les plantes telles que l'Oignon ou l'Asphodèle, où la réserve, tout en étant hydrocarbonée, ne renferme pas d'amidon, la transformat on du saccharose en glucose sous l'action des diastases est très facile à mettre en évidence. Ainsi, dans un bulbe d'Oignon en germination, j'ai trouvé 24 pour 100 de glucose et 6 pour 100 de saccharose; après avoir écrasé les écailles au contact de l'eau, j'ai vérifié que tout le saccharose avait disparu, tandis que le glucose avait augmenté d'une façon considérable. Au mois de mars, certains tubercules d'Asphoiéle renfermaient 18 pour 100 de glucose et 12 pour 100 de saccharose; après les avoir écrasés au contact de l'eau, on y trouvait 28 pour 100 de glucose et 2 pour 100 seulement de saccharose. » L'action digestive des diastases sur l'amidon ne s'arrête donc pas, dans les plantes vivantes, à la formation d'un saccharose, mais réduit la matière amylacée en glucose directement assimilable. La série des ti'ansformalions qui s'opèrent dans les cellules aboutit donc an même résultat que l'action des acides bouillants que l'on emploie pour sacchariPier l'amidon. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Absorption électh'e de quelques éléments miné- raux par les plantes. Note de M. E. Demoissv, présentée par M. Gaston Bonnier. « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter récemment à l'Aca- démie ('), j'ai montré que de jeunes plantes, prises en nombre égal, enra- cinées dans des solutions de nitrate de polasse, utile à leur développement, ou de chlorure de potassium, sans influence sur lui, s'emparent de l'azote nitrique et du chlore en quantités presque égales. » J'ai constaté de même que, si l'on offre à diverses |)lanles, colza, sarra- sin, seigle, ray-grass, des solutions ne lenfermant à l'état de nitrate (') Comptes rendus, t. GXXVII, p. 771, 1898. ( 97» ) qu'un seul mêla!, potassium, sodium, calcium ou magnésium, on trouve encore que l'absorption se fait de la même façon. Cependant quelques métaux exerçant sur elles une action nocive, tels que le lithium, le stron- tium ou le baryum, ne pénètrent qu'en quantités insignifiantes bien qu'ils soient présentés sous forme de nitrates. » Nous voyons donc déjà que les végétaux distinguent parmi les métaux, comme ils distinguaient parmi les corps non métalliques; nous avons re- connu en effet que, si les plantes peuvent indifféremment prendre du chlo- rure ou du bromure de potassium, elles manifestent une répugnance pour l'iodure. » Cette facilité qu'ont les plantes d'absorber indifféremment des nitrates ou des chlorures de potassium, de sodium ou de calcium, est en désaccord avec ce que nous enseigne la composition des cendres, puisqu'on voit, par exemple, la potasse y dominer la chaux et surtout la soude qui ne se trouve qu'en faibles proportions dans les végétaux terrestres; ceux-ci sont égale- ment, la plupart du temps, beaucoup plus riches en azote nitrique qu'en chlore. » Or, les végétaux qui se développent dans la terre y rencontrent de nombreuses matières minérales mélangées les unes aux autres ; il était donc intéressant de faire vivre des plantes dans des solutions complexes, afin de savoir si, lorsque les sels sont offerts en mélange, ils sont absorbés de la même façon que quand ils sont présentés isolément. Pour que les condi- tions fussent aussi simples que possible, les solutions employées ne conte- naient que deux sels ne pouvant pas réagir [)ar double décomposition. » Asote nitrique et chlore. — A une culture de jeunes sarrasins, on a fourni un mélange de nitrate et de chlorure de potassium; loo'^'^ de la solution renfermaient une molécule et demie, en milligrammes, de chaque sel, afin qu'il y eût égalité entre les poids de métal contenus dans chacun d'eux. » Après cinq jours, l'analyse du liquide restant montra, que les plantes avaient absorbé 6"'s, 5 d'azote nitrique et seulement 2"'!^, 7 de chlore, quoique la plus grande teneur du liquide en chlore eût dû favoriser son absorption aux dépens de celle de l'azote. » 11 y a une préférence bien nette des plantes pour le nitrate. » Si l'on tient compte des proportions d'azote nitrique et de chlore présentes au début dans le liquide, on trouve que 3i pour 100 de l'azote ont disparu, tandis que 5 pour 100 du chlore ont été prélevés. Le rapport de ces deux pourcentages représen- tera, s'il est permis de s'exprimer ainsi, le rapport des affinités de la plante pour l'azote nitrique et pour le clilore. Il est ici égal à G,i. Comme c'est aussi le rapport entre les poids de potassium pris à l'étal de nitrate et à l'état de cliiorure, il signifie, en outre, que, pour i de métal absorbé sous forme de chlorure, 6 sont pris à l'état de nitrate. ( 972 ) » En présentant, dans les mêmes conditions, à des colzas, un mélange de nitrate et de chlorure de calcium, on arrive au même résultat, lîn huit jours, iC'Bjg d'azote ont été absorbés, soit 02 pour loo de la quantité en présence au début; eu même temps, l'absorption de chlore n'a été que de /4'"s,6, c'est-à-dire seulement 8,7 pour loo du chlore en solution. 1) Une expérience portant sur des seigles conduisit à des résultais identiques. » Il est ainsi établi que, lorsque des nitrates et des chlorures sont dis- ponibles en même temps pour des plantes, c'est l'azote nitrique qui est pris de préférence au chlore; ainsi se trouve justifiée la prédominance des nitrates chez les végétaux terrestres. » Four étudier l'absorption simultanée de plusieurs métaux, j'ai employé des solutions de nitrates de deux métaux en quantités proportionnelles à leurs équivalents, afin que le même poids d'azote fût uni à chaque métal. Lorsque les plantes avaient végété dans un tel liquide jjendant quelque temps, une analyse faisait connaître ce qui restait en solution et, par suite, ce qui avait été prélevé. » Potassium et calcium. — Dans un liquide renfermant 84'"s de potassium et 42"'e de calcium une culture de blé a pris en quatre jours 57'"-,/i du premier métal et iS™" du second; la difl'érence est considérable. Comme on peut objecter qu'elle est due en partie à ce que la solution contenait deux fois autant de potassium que de calcium, nous calculerons la proportion de métal absorbée pour 100 introduits : 68,3 pour 100 du potassium ont disparu, et 00,7 pour 100 du calcium ont été pris. Le quotient de ces deux nombies est 2,0; c'est-à-dire que l'attraction des plantes pour le potassium a été deux fois et demie aussi forte que pour le calcium ; nous pouvons dire encore que les plante^ ont pris deux fois et demie autant d'azote uni au potassium que d'azote uni au calcium. )) Des cultures de seigle, de colzas, de pois, de lentilles se sont comportées de la même façon ; toujours le potassium est prélevé en plus grande quantité que le cal- cium. » Sodium et calcium. — Des colzas ont pris un peu moins de calcium que de so- dium; des maïs en ont absorbé un peu plus. Ces plantes n'ont pas de tendance bien marquée à absorber plutôt de la soude que de la chaux, contrairement à ce qui a lieu pour la potasse. » Potassium et sodium. — L'analjse du liquide où des colzas avaient vécu pondant (|uatre jours montra que, tandis que 4o'"5 de potassium avaient disjjaru, le poids de sodium eu solution s'était accru de 3"'6, 8. Ce cliill're étant de l'ordre des erreurs, il signifie que les plantes n'ont pas pris de sodium. » De même, des seigles n'ont absorbé que de très faibles (|uanlilcs de sodium, vingt-deux fois moins que de potassium. » Ainsi la présence du potassium peut amoindrir considérablement ou même annuler l'absorption de sodium ; ces faits confirment l'expérience ( i)?:^ ) classique de M. Dehérain qui, ayant arrosé avec une solution de chlorure de sodium des haricots enracinés dans une bonne terre de jardin, a vu ses plantes se gorger de chlorure de potassium dont le métal provenait du sol. )) Il y a donc en réalité trois cas à considérer : i" quand on présente iso- lément à des végétaux des solutions minérales qui n'exercent sur eux aucune action nocive, ces solutions sont absorbées de la même façon, quelle que soit leur composition; 2° il existe cependant des matières miné- raies qui ne sont absorbées qu'en très faibles quantités, ce sont celles qui exercent sur la vie végétale une action funeste; 3° lorsque des végétaux sont enracinés dans des solutions complexes, ils ne prennent plus indiffé- remment les divers éléments contenus dans les liquides; ils exercent une absorption élective, ils font un choix entre les matières dissoutes, sans qu'on puisse expliquer ce choix par l'immobilisation à l'état insoluble du principe absorbe en plus grande quantité. Il semble donc que la matière végétale vivante s'unisse plus facilement à certaines substances minérales qu'à certaines autres. » Il est bien à remarquer que toutes nos expériences ont porté sur de très jeunes plantes, qu'on ne saurait comparer à des végétaux arrivés à leur complet développement. Pendant la durée de leur vie, ceux-ci élaborent des substances variées, qui peuvent sans doute former avec les matières minérales des combinaisons qui déterminent des absorptions électives. Nous n'avons pas eu la prétention d'expliquer d'une façon complète la composition minérale des plantes, mais simplement d'éclairer quelques points de leur histoire. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — L'assimilation chlorophyllienne chez les Orchi- dées terrestres et en particulier citez le Limodorum abortivum ('). Note de M. Ed. Gnin-ox, présentée par M. Gaston Bonnier. « On sait qu'un certain nombre d'Orchidées terrestres possèdent des racines courtes, renflées, d'aspect coralloide, et dont les cellules corticales renferment chacune une petite pelote de filaments mycéliens. M. Frank a donné à ces racines spéciales, qu'on retrouve avec les mêmes caractères chez les Éricacées, et avec des caractères différents chez les Conifères et les (') Ce travail a clé fait au laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 974 ) Cupulifèrcs, le nom de mycorhizes . Ce savant considère comme nn fait de symbiose, et non de parasitisme, l'association d'une racine et d'un mycé- lium ; pour lui, le Champignon reçoit de son hôte des substances qu'il ne peut élaborer, comme des hydrates de carbone, des sucres, de l'ami- don, etc. ; mais, en revanche, il lui fournit de l'eau et de la matière azotée qu'il puise dans l'humus. » Les Orchidées à feuilles vertes et dépourvues de mycorhizes doivent vraisemblablement puiser tout leur carbone dans l'air; ce sont des plantes qui se suffisent coni[)lètement à elles-mêmes et qui n'ont pas besoin d'humus pour vivre; VEpipactis latifolia, qu'on rencontre souvent dans les boues sableuses du bord des chemins, est dans ce cas. » Les autres Orchidées à feuilles vertes, mais pourvues de myco- rhizes, comme les différentes espèces du genre Orcliis, sont, si la théorie de M.Frank est exacte, un peu sajjrophvtes, c'esl-à-dire qu'elles vivent, dans une certaine mesure, aux dépens de riuimus; que leurs parties vertes, quoique dégageant notablement d'oxygène à la lumière, ne fournissent pas à la plante tout le carbone qui lui est nécessaire. Mais aucun fait expéri- mental ne le prouve jusqu'ici. » J'ai précisément voulu voir si, dans celte catégorie de plantes, quel- ques-unes d'entre elles, dont le saprophytisme me paraît douteux, ne pré- senteraient pas des échanges gazeux ;i la lumière, de nature à mettre en évidence le rôle des mycorhizes dans l'assimilation du carbone. Les très curieux résultats obtenus par M. Bonnier sur les Rhinanlhacées m'enga- geaient à chercher dans cette voie; on sait, en effet, aujounl'hui, que des plantes vertes, comme l'Euphraise, le Pédiculaire, ne dégagent pas d'oxy- gène à la lumière, ce qui les oblige à être parasites. » Je me suis adressé, en particulier, au Goodyeia repens, plante qui a des rosettes de feuilles, un rliizoïne grêle longuement traçant cl qu'on rencontre sous les pins dans la couche d'humus. Or toujours, à la lumière, les rosettes de feuilles vertes ont décomposé l'acide carbonique cl avec une intensité comparable à celle des Orchidées non liumicoles : c'est ainsi que des mêmes poids secs de feuilles de Goodyeia et à'Iipi- pacLis dégagent des quantités égales d'ox_\ gène. J'ai obtenu des résultats analogues avec les Orchis laliJoUa, purpurea, Morio, mascit/a et blfolia. Le rôle des myco- rhizes dans l'assimilation des matériaux de l'humus, (jui existe vraisemblablement, n'est néanmoins pas mis en évidence. » Mais il y a des Oicliidées non vertes, telles que le Neoltia Nidus-Avis, le Corallorhtza. Or ces plantes ont de nombreuses mycorhizes et sont fran- chement saprophytes; elles tirent tout leur carbone des matériaux de l'humus. ( 07^ ) « Le Neottia, 11 est vrai, d'après les observations de MM. Wiesner et Prilleiix, ren- ferme un peu de cliloropliylle dans ses tissus. Engelmann a pu montrer que les leucites bruns qui renferment le pigment vert dégagent, comme ceu\ de la Cuscute, de l'oxy- gène à la lumière; mais la quantité de chloropliylle est, en somme, si faible qu'elle joue un rôle peu important dans l'assimilation, ainsi que cela ressort des expériences de MM. Bonnier et Mangin. Ces savants ont montré, en effet, que l'action retardatrice de la lumière sur la respiration chez le Neottia est plus grande que chez les plantes franchement dépourvues de chlorophylle, comme le Monotropa et les Champignons, ce qui tendrait à faire admettre l'existence d'une légère action chlorophyllienne ; mais, d'autre pari, le quolienl respiratoire, mesuré pur le rapport-^ de l'acide carbo- nique dégagé à l'oxygène absorbé, est le même à la lumière et à l'obscurité, ce qui ne devrait pas avoir lieu si la fonction chlorophyllienne se manifestait d'une façon sensible et venait, par conséquent, changer le résultat de la respiration. On peut donc consi- dérer le Neottia comme une plante entièrement saprophyte, comme les Champignons. » Il est enfin une autre Orchidée, le Limodorum ahorlivum . qtii, an point de vue de l'assimilation du carbone, occupe une place spéciale entre les Orchidées vertes pourvues de mycorhizes et les Orchidées décolorées et sur laquelle j'ai fait un certain nombre d'expériences que je vais rapporter dans cette Note. » Le Limodorum est une plante des clairières, des bois montueux, des forêts, des pelouses élevées incultes et dont le port ressemble à celui de l'Orobanche ou du Neottia. La tige, robuste, qui atteint de o"',4o à o'",8o de hauteur, est colorée en violet plus ou moins foncé; cette coloration s'étend aux fleurs et aussi aux feuilles, lesquelles sont réduites à l'état de grandes bradées engainantes. Si l'on examine la partie souterraine, on ne trouve nulle trace d'adhérence avec les racines des arbres; la plante est donc saprophyte comme le Neollia. L.-C. Richard qui l'a nommée le premier la considérait comme parasite, ainsi qu'en témoigne le terme de Limodorum (X'.atoov,;, affamé) ; de Candolle partageait cette opinion. » Or, M. J. Chalin, en 1874. mit en évidence la présence de la chlorophylle dans le Limodorum. Sous Tépiderme coloré en violet de la tige, on voit en effet un paren- chyme cortical dont les cellules renferment des chloroleucites ; on retrouve ceux-ci dans le parenchyme des faisceaux libéro-ligneux et dans la moelle. Les feuilles en con- tiennent et la paroi ovarienne en est particulièrement bien pourvue. Une section transversale de tous ces organes apparaît d'ailleurs avec la teinte verte caractéristique; cette teinte n'est masquée extérieurement ((ue par l'anthocyanine des cellules épider- miques. » Partant de cette observation, M. Cliatin crut pouvoir conclure que « le Limodorum » n'a nul besoin d'une existence parasite, qu'il n'a même pas un besoin indispensable » des matériaux de l'humus, au moins quant au carbone ». )) Or, une telle conclusion, basée unicjuement sur un fut anatomique, G. R., 189S, ■>.' Semestre. (T. CXXVII, N« 23.) I 2Ç) ( 976 ) est-elle légitime a priori? Non, évidemment; et les résultats signalés plus haut, obtenus par M. Bonnicr sur les Rhinanthacées qui sont parasites quoique vertes, le prouvent. Tout d'aboril, à cause de l'absorption de la lumière par les tissus, la chlorophvlle du cylindre central ne peut servir à l'assimilalion. Reste celle de l'écorce; mais les cliloroleiicites, é])ars dans chaque cellule, ne sont en somme pas très nombreux et il est possible, de plus, qu'on se trouve en présence d'un pigment vert spécial, la pluralité des chlorophylles ne faisant plus de doute depuis les travaux de MM. Armand Gautier et Etard. Il y a donc lieu de se demander quel est le sens de la ré- sultante des deux fonctions inverses : l'assimilation et la respiration. » J'ai alors exposé à la lumière, dans de l'air chargé d'acide carbonique, des pousses entières, des portions de tiges, des feuilles, des ovaires de Limodorum cl toujours j'ai obtenu un dégagement d'acide carbonique. Toutefois, la lumière retarde d'une façon notable la respiration (dans la proportion de 4 à 3) et le rapport -tt— > qui est d'environ o,go au soleil, pour un fiagment de lige, par exem])le, est de o,8o à l'obscuiilé ; ces deux résultats montrent, comme il fallait s'y attendre, que l'assimilation existe; mais la respiration l'emporte sur elle, en sorte que \& Limodorum, malgré sa chlorophylle, est saprophyte et doit prendre la plus grande partie de son carbone dans l'humus. » Conclusions. — i° Au point de vue de l'assimilation du carbone, les Orchidées terrestres présentent tous les intermédiaires, depuis les espèces vertes dépourvues de mycorhizes, comme VEpij>actis, qui tirent tout leur carbone de l'air et les espèces décolorées comme le Neottia, le Corallorhiza, qui sont entièrement saprophytes et dont les racines, vivant en symbiose avec des Champignons représentés par leur mycéliimi, sont alors capables de puiser dans l'humus les matériaux nécessaires à la nutrition. » 2° Le Limodorum, malgré sa richesse en chlorophylle, doit être placé dans la série des Orchidées terrestres, au voisinage des saprophytes com- plets. A cause, en effet, de la mauvaise répartition des chloroleucites et peut-être aussi de la nature spéciale du pigment vert, cette plante décom- pose peu d'acide carbonique et sa respiration est toujours notablement supérieure à l'assimilation. ( 977 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la toxicité des composés chromés à l'égard des végétaux supérieurs. Note de M. He.vki Coupi.v, présentée par AT. Gaston Bonnier ('). « Les composés chromés ont, on le sait, une action très nette sur les cellules, animales ou végétales, dont ils fixent le protoplasma et qu'ils tuent par conséquent : c'est ce qui les fait 'employer si fréquemment en Histologie. On sait aussi que les mêmes composés, et notamment le bi- chromate de potassium, bien connu à cet éganl, sont des poisons pour les animaux. Nos connaissances en ce qui concerne leur action sur les végé- taux étant moins avancées, j'ai cru intéressant de faire quelques recherches à ce sujet. J'ai surtout cherché à comparer la puissance toxique des divers composés à l'égard de plantes de même espèce, de manière à permettre la comparaison des chiffres obtenus. » Dans ce but, j'ai mis à germer des plantules de blé de Bordeaux dans des solutions plus ou moins concentrées des composés dans de l'eau dis- tillée, en notant avec soin la manière dont elles se comportaient. J'ai pu ainsi me rendre compte que les équivalents toxiques, c'est-à-tlire les doses toxiques niinima (pour loo d'eau distillée) des principaux composés chromés, sont les suivants : Équivaleuts toxiques Formule. pour lOO. Alun de chrome K^Cr-(SO')* i,i42 Sulfate de chrome Cr2(S0')' o,5 Acide cliromique CrO' OjOoSgS Chromate de potassium K-CrO' 0,0620 Bichromate de potassium K^Cr^C o,o3i25 Chromate de sodium Na^CrO' 0,123 Bichromate de sodium Na-Cr^O' o,oo64 Chromate d'ammonium (AzH')^CrO* o,o625 Bichromate d'ammonium ( AzH*)^Cr-0'' o,o25 )) Conclusions. — i" Le chrome est surtout toxique quand il est à l'état (') Travail du laboratoire de Botanique de la Sorbonne dirigé par M. Gaston Bon- nier. ( 97« ) d'acide cliromiqiic, libre oii combiné avec dos bases. Il l'esl bcaiicoii]) moins quand il joue dans le sel le rôle éleclropositif. » 1° 1/acide chromique est plus toxique lorsqu'il est libre que lorsqu'il est à l'élal de chromate on de bichromate. » 3° I>es bicliromates alcalins sont sensiblement plus toxiques que les chromâtes correspondants. » Enfin, on peut remarquer que le composé le plus toxique est l'acide chromique : c'est donc le corps cyai Jixe le plus énergiquement le proto- plasma des cellules : ainsi se confirme, par des expériences physiologiques, la laveur que les histologistes lui accordent sur les autres composés chromés. » VITICULTURE. — Sur une nouvelle bouillie cuprique, plus spccialemenl destinée à combattre le btack rot. Note de M. Joseph S'Eitn\t'D, présentée par M. Guignard. «' Mes expériences sur le traitement du black rot, poursui\ies en Beau- jolais depuis trois années (1896, 1B97, '^9^)' ^^^ démontré l'importance du sulfatage direct des grappes dans la lutte contre cette maladie. Dans une précédente Communication (') j'ai fait connaître les résultats donnés par les recherches que j'ai entreprises dans le but de trouver une bouillie qui adhère facilement aux raisins, propriété que possède à un faible degré les anciennes préparations cupriques. On a vu que la colophane augmen- tait dans des proportions considérables, bien supérieures à celles se rap- portant aux autres substances essayées, la faculté d'adhérence des bouillies cupriques. Ayant expérimenté, en grande culture, les bouillies à la colo- phane, je vais indiquer, dans cette Note, un moyen permettant de les pré- parer, ainsi que les résultats obtenus avec elles. » La colophane, insolidjle dans l'eau, se dissout dans divers liquides, notamment dans les alcalis. En l'espèce, le moyen le plus simple me paraît être d'obtenir la dissolution de la colophane avec le carbonate de soude, sel déjà utilisé par les viticulteurs pour la préparation de la bouillie bour- guignonne. Mais cette dissolution devant se faire à chaud, sa préparation, (') Joseph Pnr.RAi:D, Recherches sur quelques moyens permettant, d'augmenter l'adhérence des bouillies cupriques {Comptes rendus, 28 novembre 1898). ( 979 ) au fur et à mesure des besoins, présente un inconvénient dans la pratique. Pour obvier à cette difficulté, j'ai cherché à préparer une solution concen- trée, utilisable à froid, pendant toute la durée d'un traitement. » La formule suivante convient parfaitement : eau loo, carbonate de soude 2$, colophane 25. On met le carbonate de soude dans l'eau, puis on jette, par petites por- tions, dans la lessive en ébullition, la colophane réduite en poudre. On agite le mé- lange jusqu'au moment où il est devenu fluide. Après refroidissement, la colophane forme une combinaison sans consistance, soluble dans l'eau froide qui sert à la prépa- ration de la bouillie. » Pour cette opération, on procède de la manière suivante : on fait dissoudre d'une part le sulfate de cuivre dans 5o''' à 80'" d'eau ; d'autre part, on dilue dans 10'" environ la quantité de colophane nécessaire, préparée comme il est dit plus haut; on verse cette seconde solution dans la première; puis on ajoute au mélange une solution de carbonate de soude jusqu'à neutralisation; enfin on additionne d'eau pour com- pléter 100'". » Parmi les diverses formules de bouillie à la colophane que j'ai expérimentées, les deux suivantes ont donné des résultats parfaits et identiques pour la défense des Vignes contre le mildiou et le black rot : 1. Eau 100''' Sulfate de cuivre 2''S Colophane o^s, 5oo [ En quantité suffisante pour Carbonate de soude < avoir une bouillie iégère- ( ment alcaline. II. Eau 100''' Sulfate de cuivre i''s Colophane o""?, 5oo !En quantité suffisante pour avoir une bouillie légère- ment alcaline. » Toutefois je crois prudent de ne recommander définitivement celte dernière for- mule qu'après de nouvelles expériences; on l'emploiera à titre d'essai en 189g. » Pour toutes ces préparations, on peut utiliser indifféremment le carbonate de soude Solvaj ou en cristaux. » En outre de sa qualité d'adhérence, la bouillie à la colophane présente un autre avantage mis en relief par les analyses ci-après, faites sous la di- rection de M. Léo Vignon, professeur de Chimie à l'Université de Lyon; par M. Barrillot, chef des travaux, sur des raisins, provenant de mes ( 98o ) champs d'expériences, ayant reçu trois sulfatages et cueillis quatre jours avant la vendange : lîimillic au savon à la bordelaise à î '/„ de sulfale colophaue à 2 7„ de sulfalo de cuivre à 2 »/„ de sulfate de cuivre cl 3 % de cuivre légèrement alcaline. de savon. légèrement alcaline. Cuivre soluble clans l'eau par kilogramme (le raisins 0,01 15 0,022 0,072 Cuivre insoluble clans l'eau, so- luble dans l'eau régale, par kilogramme de raisins 0,00975 o>o'9 o,025 Cuivre total par kilogramme de raisins 0,02126 o,o4i O)097 » Les cliifTres indiquant les quantités totales de sulfate de cuivre portées par les raisins sont dans les rapports de I : 1,9.5 : 4,61 et de I : 2 : 6,54, en considérant seulement les cjuantités de cuivre solubles dans l'eau. )) D'après ces résultats, la Loiiillie au savon maintient, sur les raisins, 2 fois plus de cuivre total et 2 fois plus de cuivre soluble que la bouillie bordelaise; laboudlie à la colophane maintient 4 fois ^ plus de cuivre total et 6 fois i plus de cuivre soluble. )i Une bouillie est d'autant plus active qu'elle fournit, sur les organes à protéger, une quantité plus grande de cuivre soluble; sous ce rapport, la bouillie à la colophane paraît capable d'assurer une excellente défense de la Vigne. » M. AuG. Letellieii adresse une Note intitulée : « Action de l'électricité atmosphérique sur la direction suivie par la racine jeune de la Fève vul- gaire ». A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comibé secret. La séance est levée à 5 heures un quart. M. B. (98i ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages beçus dans la séance bu 21 novembre 1898. {Suite. ) Énuméralion des plantes cultivées dans les jardins de fa Provence et de la Ligurie, par Emile Sauvaigo, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle de Nice, etc. Nice, J. Ventre et C'*, 1890; 1 vol. in-i8. Archives italiennes de Biologie. Revues, résumés, reproductions des tra- vaux italiens, sous la direction de*M. A. Mosso, Professeur de Physiologie à l'Université de Turin. Tome XXX, fasc. 1. Turin, Hermann Loëscher, i8g8; i vol. in-8. Annals of the observatory . Volume IV. London, 1897; i vol. in-^". Bulletin international de V Académie des Sciences de Cracovie. Comptes rendus des séances de l'année i8g8. Octobre. Cracovie, 1898; i fasc. in-S"* Ouvrages reçus dans la séance du 28 novembre 1898. Sur de nouvelles méthodes d' analyse minérale, par M. Adolphe Carnot, Ins- pecteur général des Mines, Membre de l'Institut, Professeur à l'École supé- rieure des Mines. (Extrait des Annales des Mines, Livraison d'août 1898). Paris, V" Ch. Dunod, 1898 ; i vol. in-S". (Présenté par l'Auteur.) Annales de l'Institut Pasteur, fondées sous le patronage de M. Pasteur et publiées par M. E. Duclaux, Membre de l'Institut de France, Professeur à la Sorbonne, Directeur de l'Institut Pasteur. Tome XII. N° 11. 25 no- vembre 1898. Paris, Masson et C'<=; i fasc. in-8''. Traité de Métallurgie, par Léon Gages, Capitaine d'Artillerie, ancien Élève de l'École Polytechnique, Ex-Professeur à l'École d'Application de l'Artillerie et du Génie. Tome deuxième : Travail des métaux. Pans, J. Fritsch, 1898; I vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Ad. Carnot.) Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Bonnier, Membre de l'Institut, Professeur de Botanique à la Sorbonne. Tome dixième. Livraison du i5 novembre 1898. N° 119. Paris, Paul Dupont, 1898; i fiisc. in-8°. ( 98p. ) Flora hrasiliensis. Enumeratio planlamm in Brasilia hacleims detectarum. Vol. III. P;irs II. Monachii-T.ipsire, 189G-1897; i vol. 111-4". (Présenté par M. Guignard.) Bulletin international du Buicau central météorologique de France. Direc- teur: M. E. Mascaut. N"' 292 à 327; 36 fasc. in-8". Revue maritime, couronnée par l'Acadcmie des Sciences, le 28 dé- cembre 187 |. Tome CXXXIX. Octobre 1898. Paris, L. Baudoin ; r vol.iu-S". Mémoires et Compte rendu des Travaux de ta Société des Ingénieurs civils de France. Cinquantenaire: 1848-1898. III. Bulletin de septembre 1898. Paris, 1898; I vol. in-8°. Transactions of the clinical Society of London. Volume the thirly.-first. London, Longmans, Grecn and Co; i vd!. ii-S". ERRATA. (Séance du 28 novembre 189S.) Note de M. Maurice Hamy, Sur la mesure des petits diamètres Page 854, ligne 10, au lieu de ij^ > lisez ( 7 ) • N" 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance du o décembre 1898.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIXS DES MEMBKBS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. i>l. J. BoussiNESQ. — Aperçu sm' la tlicorie de la bicyclette : équilibre du cavalier... M. Henri Be'gquerel. — Sur la dispersion anomale et le pouvoir rotatnirc magné- tique de certaines vapeurs incandescentes. M. J. ViOLLE. — Sur la vitesse du son dans l'air , M. Berthelot. — Sur la synthèse du phénol par l'acétylène 90S M. Henri Moiss.\n. — Action de l'acétylène sur les métaux-ammoniums c|i i 895 ri'M Pages. Sur la couleur du M. Henri Moissan carbure de calcium M. A. DiTTE. — Sur les propriétés de l'alu- ni I n i n m \l. L. R.\NViER. — Histologie de la peau. La ■ matière grasse de la couche cornée de l'épiderme chez l'homme et les mammi- fères M. .Armand Sabatier. — Morphologie des ceintures et des membres pairs et impairs des Sélaciens 9'9 9M NOMINAÏIONS. M. Marsh est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de feu .AI. James Hall. ().35 MEMOIRES LUS. .M.M. A. IiAsTRE et N. Floresco. Le foie. 'organe pigmentaire, chez les Livcrtcbrés. g32 MEMOIRES PRESENTES. .AL G. BiooURDAN. — Sur la prédiction des occultations d'étoiles par la Lune, et sur le calcul des longitudes terrestres au moyen des occultations MM. .1. Carvallo et G. Wçiss adressent uni' Note intitulée : « Du choix d'une méthode dans l'évaluation de la section transversa h' des muscles )> M. Kr. Hesselgren adresse iine « Etude sur la gamme musicale et ses intervalles har- moniques « 938 \l. Y. Larroql'E adresse une Note relative à des phénomènes radioseopiques, observés pendant une tempête f)38 M. C. Tollet adresse divers documents éta- blissant les résultats des améliorations qu'il a apportées dans la construction des hôpitaux 938 CORRESPO.XDAIVCE. M. le SecuÉTAIHE l'ERPETtlEI. signale. \>.\rnn les])ièces impriméesde la Correspondance, deux Brochures de M. le commandant L. Legros, intitulées : l'une « L'armement et la technique des feux des infanteries modernes»; l'autre « Des effets de la mous- qucterie selon le terrain et les formations ». La SoeiETÉ royale de Médecine puiîi.iorE DE Beluiove adresse à l'.Xcadèmie deux \olumes intitulés : « Congrès national d'Hvgiéne et de Climatologie médicales de la Belgique et du Congo » MM. IL Bexa\,.L PERCiioTet \A . Lbert. — Uésultats numériques obtenus pour la la- t|W 939 litiide de l'Observatoire de Paris par les observations au cercle méridien du jardin. 939 M. Hansicy. — Sur la détermination de la pesanteur au sommet du mont Blanc, à Clianionix et à Meudon 94^ .M; Pail Painlevé. — Sur les équations dif fércntielles du second ordre à points cri- tiques fixes 9'l^ M. Le «oy. — Sur les points singuliers d'une fonction définie par un développement de Taxlor 94*^ M. C11.-.L DE LA Vallée-Poussin. — Sur la réduction des intégrales multiples g'Jo MM. 1). Ma-caluso et M.-O. Cordino.— Sur K 23. Sff/TE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, une nouvelle action subie par la luinirie traversant certaines vapeurs luélalliques dans un cliamp magnétique g'ii M. HiiNRi lÎKcmEiiKL. Observations au s'ujct de la Communication préi'édenlc. . . . 9j3 M. A. CoTTON. — Absorption dans un champ magnétique 9")^. M. Albert Tukpaix. Kludc comparative du cliiimp hertzien dans l'air et dans l'eau, ip't M. A. Hlondel. — L'hystérésimçtre Blondel- Carpenlier et son application à la mesure statique de l'hystérésis ;).')7 M. DussAUn. — Sur le rendement de la trans- mission du son au moyen d'un lil conduc- Icur de l'électricité ijfio M. Ai.BEUT CoLsoN. - Déplacement des métaux par l'hydrogène ()fii M. G. DENrsÉs. — Combinaison, recherche et dosage de l'acétone ordinaire avec le sulfate mercurique i)(i.! iM. R. Lksimeau. — Action de l'acide cyanhy- drique sur l'épichlorhydrine n'i) Bulletin niBLioGRVPiiiQLn: Errata Pages. .M. (jnYNi'ELLT. — Sur le développement du muscle dilatateur de la pupille chez le lapin 9G6 M. Lecekhc du Sablon. — Sur la digestion ^ de l'amidon dans les plantes çi'iM M. K. Demoi'ssy. Alisorption élective de quelques éléments minéraux par les plantes 1)70 M. lî». ('ilulTOX. - L'assimilation chloro- phyllienne chez les Orchidées terrestres et en parliculicr chez le IJmodorum abor- liviiin 973 M. IIenhi Cori'JN. - Sur la toxicité des composés chromés à l'égard des végétaux supérieurs 1.177 M. .losErii i'i uuAUD. — Sur une nouvelle bouillie inprique plus spécialement des- tinée il condiatlie le blaek rot Ç17H Al. .Vit.. I.eiei.i.iku adresse une .Note inti- tulée ; " .\ction de l'électricité atmosphé- rique sur lu direction suivie pur la racine jeune de la l-'éve vulgaire " ,,.So 981 PARIS. — IMPKIMKRIE GAUTHIER-Vl LLA RS , Quai des Crands-Augustins, bh. APR 10 1899 , ono 1898 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR Mn. EiBS «KCKÉTAIRES PBKPÉTIIBIiS. TOME CXXVII. N^ 24 (12 Décembre 1898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augusiins, 55. 1898 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. li y a deux volumes par annér. Article 1''. — Impressions des travaiur de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssocicétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les INIcmoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués pai les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne rej)roduil pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si 'es Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogranmies des prix proposés par l'Académ sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autai que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pi blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des jjersonn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de itages requis. '. Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le fc pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirerai chaque Membre doit être remi: l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à teni| le titre seulduMémoireestinsérédansle Compte ren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu s vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux Irais des i leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. article 5. Tous les six mois, la Commission administrative I un Rapport sur la situation i]ei-, Comptes rendus a\) l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du p sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, ayant 5 . Autrement la présenUtion sera remise à la séance suivai APR iG 1899 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 DÉCEMBRE 1898, PRÉSIDENCE DE M. WOLF. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Élude physique de l'élasticité acquise par le tissu musculaire en état de travail physiologique. Note de M. A. Chauveau. H Un intérêt considérable s'attache, en Énergétique biologique, à la confrontation de l'élasticité parfaite incessamment créée dans le muscle en action et de l'énergie créatrice du travail physiologique, incessamment renouvelé, d'où procède la naissance de la propriété nouvelle. Du moment que ce travail intérieur spécial, résultat d'une dépense déterminée d'énergie, se traduit par un fait physique d'une étude relativement facile, surtout précise, les rapprochements deviennent plus simples et plus sai- sissants entre la cause et l'effet, entre l'énergie mobilisée et le travail intérieur produit. C'est tout bénéfice |)our l'entreprise qui se propose d'introduire dans le domaine de la Physiologie animale les principes de la Mécanique générale sur la conservation et la transformation de l'énergie. » Voilà pourquoi je me suis attaché avec persé^érance à I étude expé- G h. iSyS -i' S'.-neure. (T. CXXVII, N'24.) 1 >^0 ( 9^4 ) rimentale de Vélaslicilé du miiscle en contraction statique pour le soutien d'une cJtarge, sans tenir compte de l'élasticité naturelle que le muscle, vi\ant ou mort, possède à Vctal de repos. Il s'agit là, en eflet, de deux pro- priétés absolument distinctes. L'élasticité ac([uise par le muscle en Innail n'est pas seulenient incomparablement plus parfaite que l'autre; elle possède de plus ses lois spéciales ; et il se rencontre justement que ces lois se super- posent exactement à celles du travail musculaire lui-même, je veux dire aux lois de la dépense énergétique qui est la source de ce travail. )) Mais je dois reconnaître que les premières recberches qui m'ont permis de trouver ces lois spéciales de l'élasticité de contraction n'étaient pas à l'abri de toute objection. J'avais dû agir avec un outillage grossier, dans des conditions difficiles, rendant parfois inceitaine l'appréciation des résultats obtenus. Grâce à un outillage nouveau, extrêmement amélioré, j'ai pu obtenir des résultats presque absolument irréprochables. )) Indications sommaires sur le mode opératoire. — i" C'est toujours sur les muscles flécliisseurs de l'avant-bias de l'IioiiiMie que j'e\j)éiiiiienle. Mais un dispositif spécial supprime l'influence perlurljatrice du poiils de la main et de l'avant-bras. Celui-ci se meut iiorizontalenient, conjuj;ué avec le bras d'une potence |)ivolanle, dont le centre de n)ouvenient coïncide avec celui de l'arliculalion du coude. A l'exlréinité de ce bras sont attachées les charges et surcharges par l'inlerinédiaire d'une line cor- delette ou d'un fil métallique souple. >i 2° Un S3'slènie de contrepoids, dont la valeur est déterminée à l'avance pour chaque sujet d'expérience, neutralise les résistances passives, entre autres la plus im- portante, celle de la tonicité des muscles au re])os. L'efl'et en est tel (|u"il suffit d'un poids de cpielques grammes pour mettre lavant-bras en mouvement, lorsque tous les muscles du membre sont en étal de relâchement. » 3° Une partie im|)or[ante de l'outillage nouveau permet d'exécuter instantanément, avec une précision suffisante, les additions et les soustractions de charges cpii mettent en jeu l'élasticité musculaire. La manœu\ re n'en reste pas moins un temps délicat de l'opération, même pour les aides les mieux dressés. » 4° Les allongements et les raccourcissements produits ])ai' l'addition et la soustrac- tion des charges sont inscrits, amplifiés par le levier anlibrachial, sur un c^'lindre en- registreur. L'inscription se fait à l'aide d'un petit appareil spécial rattaché au fil sus- penseur des charges, fil auquel un système de poulies de renvoi jjermel de se mouvoir à proximité du cylindre parallèlement à sa génératrice. Un inconvénient inévitable est attaché àj'emploi de ce procédé. Le fil, en eflet, s'étend plus ou moins sous la traction des charges ; d'où, si celles-ci sont fortes, une majoration des allongements musculaires indiqués par les graphiques, majoration dont il faut savoir tenir compte au besoin. » Pour chacune des conditions expérimentales dont on xeul étudier l'iniluence, les tracés sont reproduits un nombre déterminé de fois, toujours le même, de manière à obtenir, les nus à côté des autres, des groupes de gr:i[ilii(|Mes exactement comparables entre eux. ( 985 ) » 5" Enfin, le choix Je bons sujets d'expérience reste toujours l'indication la plus importante à réaliser dans la mise en œuvre de la méthode. Il y a de nombreux sujets absolument réfractaires. On ne peut opérer que sur ceux qui sont naturellement doués de l'aptitude, développée ensuite par le dressage, à ne pas troubler, par intervention volontaire ou réflexe, l'ellet mécanique propre, immédiat, des changements de charges, (^^es sujets doivent être parfaitement habitués à laisser les muscles fléchisseurs de l'avanl-bras obéir passivement à l'action de ces changements de charges. » Application et résultats. — Les lois de l'élasticité de traction des corps solides inertes sont généralement exprimées par la formule , . PL / étant l'allongement déterminé par une charge P; L, la longueur du corps élastique; s, l'aire de sa section droite; C, une constante représentant le coefficient d'élasticité (rési^iance à l'allongement) propre à la substance qui constitue le corps élastique. C'est à cette formule qu'il convient de rappor- ter les résultats des expériences entreprises sur l'élasticité du muscle en con- traction statique pour le soutien fixe d'une charge. Afin d'éviter toute con- fusion entre celle-ci et la charge qui provoque l'allongement, nous désignerons dorénavant la première |)ar^. Ainsi/? exprimera la charge sou- tenue; P, la surcharge provocatrice de l'allongement. » Pour simplifier notre exposition, nous ferons précéder les résultats expérimentaux des propositions qui en découlent et nous nous aiderons des graphiques eux-mêmes reproduits en photogravure. « Première proposition. — Dans un muscle mis en état de grande et parfaite élasticité par une contraction statique, raccourcissant le muscle tou- jours de la même manière, mais avec variations de la valeur de la charge soutenue, une même surcharge produit des allongements dont la va'eur est inversement proportionnelle à celle de la charge. » Expériences. — En voici une (Jig. i) dont les résultats se rapportent à trois séries, A, B, G, où les conditions sont identiques, sauf le poids de la surcharge provo- catrice de l'allongement. Dans la série A, la surcharge est de 2000S'' ; dans la série B, de 73os''; enfin, dans la série C, de 25o5'' seulement. Mais, dans les trois cas, le muscle, toujours également raccourci, est toujours chargé des mêmes poids primitifs, au nombre de cinq, régulièrement croissants: n° 1, 25o5''; n" 2, 5ooS''; n° 3, 75o''''; n" i, loDo^''; n° a, i25oS''. Les allongements provoqués par la surcharge sont repré- sentés dans la figure. On a tracé à côté (A', B', C), les allongements théoiiques cal- culés d'après la proposition ci-dessus énoncée ('). Or, il est facile de voir, au premier (') Ces allongements théoriques, dilfèrenl de ceux que représente dans mon livre, (986 ) coup d'œil, qu'il existe une remarquable coïncicîence entre ces allongements théoriques et les allongements réels. Ceux-ci, dans cliacun des cinq groupes de graphiques, t, 2, Fig. 1 (réil\i {rédnrlion à d,^ ). mis dans cinq états di/Térents de raccourcissement, en soutenant toujours la même charge permanente, soit 25o S''. A cette charge on a constamment ajouté la même sur- charge, tantôt 5oo5'' (partie A de la figure), tantôt 760 b'' (partie B de la figure). Les graphiques obtenus sont disposés en escalier double. Or, on peut constater que les (') Est réservé, bien entendu, l'examen de toutes les influences que la variété des conditions physiologiques, surtout celles qui viennent de l'intervention du système nerveux, peuvent exercer sur la valeur absolue de ce coefficient d'élasticité, soit chez le même individu, soit chez des sujets différents. ( 9»« ) degrés de l'escalier sont, en cha(|ue série, sensiblemenl éfjaiix, ce qui établit Texacti- liiilc lU' i;i pro|iositi(ui. » Corollaire. — Celle proposition présenle une iniporlance considérable au poiril de vue de la loi générale de l'élaslicilé musculaire. En effet, un muscle en divers élats de raccourcissement n'a ru la même longueur, ni la même section. Plus le muscle se raccourcit, plus celle-ci augmente et plus celle-là diminue : conditions qui agissent dans le même sens pour amoin- drir l'extensibilité des corps élastiques. Cependant nous voyons le muscle diversement raccourci se comporter, au point de vue de sou allongement sous l'influence de surcharges, errtc/ewrvf/ delà même manière. On est forcé d'en conclure que l'allongement déterminé par les surcharges dans un muscle donné, en état de travail physiologique, est indépendant des chan- gements variables de longueur et de section qui surviennent dans ce muscle sous l'influence d'un degré de raccourcissement plus ou moins pro- noncé. )) Ainsi l'unique élément capable d'injhier sut ta râleur de la résistance à l'allongement d'un muscle donné en état de contraction statique, c'est son coefficient d'élasticité déterminé par la cliarge que soutient le muscle. Aucune action n'est exercée sur l'aptitude à l'allongement parles différences de lon- gueur et de section qu'affecte ce muscle en se raccourcissant plus ou moins. » Il s'ensuit donc que s (4 L disparaissent nécessairement de la relation ._ j^ PL ~ p s ' » La formule des lois de l'allongement du muscle en contraction devient ainsi I P /= - P, ou plus simplement /= — ; /; ' ' ' p' va.^-/Poù la proposition suivante : '^"'^®'» Troisième proposition. — Fm valeur de V allongement proKHXjtié par une surcharge P, dans un muscle en contraction statique pour le soutien d' une charge p, est proportionnelle à la valeur du rapport de la surcharge à la charge. » Il n'y a pas à douter que tous les faits des expériences antérieures ne soient conformes à cette proposition. Mais, comme on n'en saurait être trop siir, j'ai multiplié les expériences de conliùle, en en variant les con- ditions le plus possible. » Expériences, — Parmi ces expériences de conlrùle, je choisis celles dont les résultats sont représentés par les graphiques de la fig. 3, qui comptent au nouibie Fig. 3 (réduction à o,:^. sauf pour la série IV) Sérlo I. P « l££0 tOOa ySiJ soc M = e*^o z/'j î5i) ej3i> .M-. ;T -t ? 2 ICW tOOD y.ff> 600 £J0 aoo 5iW sOa fi'iJ 5iltJ C.J S 1.5 I O.J 1 Z50 1CCÛ nSa •j5C "t^ -JSC l.;a^ ii.tW C.tt'' Série III. C I O.SS.-! ^ Série III. A li.it V -AU .i •i ^ l'-'i (l.â Sr-rie IV (réduction à ".6 r ( 990 ) des plus parfaits que je possède. Ces graphiques ont (Hé obtenus dans les conditions suivantes : » Série I. — Surcharges régulièrement décioissantes : laSoS'', looos', 75o5'', 5ooe'', 25oS''. Charge constante : en A, aSos'; en B, 5ooS''; en C, 75os^ » Série If. — Mêmes surcharges régulièrement décroissantes, comme dans hi série I : i25oS'', looos'', 7508'', Soos'', aSos''. Au contraire, charges régulièi'ement crois- santes, s'augmenlant ciiaque fois de aSoS"' : E.ip. .4, 25o6% SooS'', 7508"', loooS'", laSoS''; Exp. B, 5oo6'', 7.J0S'', looos"', laSoS'', ijoos''; Ej-p. C, 75os'', iooos% i25os'', iSooS'', I75os^ » Série III. — Surcharges décroissantes et charges croissantes, comme dans la série II, mais avec des valeurs plus élevées ou en d'autres proportions. » 5erje /F (sujet difterent). — Surcharges et charges croissant ensemble de la même manière. « Les chidVes joints aux graphiques les expliquent suffisamment. J'appelle particu- lièrement l'attention sur ceux de la valeur théorique des allongements. Ils s'éloignent si peu des chid'res qu'on obtiendrait de la mesure même des graphiques, que la P , démonstration cherchée doit êtie considérée comme acquise: / :r= — est d'une exacti- tude inattaquable. » Corollaire. — Supposons maintenant p invariable, ce qui permet de le supprimer. Il vient /= I*; c'est-à-dire (|ue Us allongements obtenus par des applications de surcharges sont alors toujours régulièrement pro- portionnels à ces surcharges. Si celles-ci croissent régulièrement, les allongements croissent de même. T.es trois graphiques de la série I en donnent une démonstration irréprochable. Ainsi, une fois erèè dans un muscle par l'action (F une charge donnée, le coefficient d'élasticité conserve sa même valeur pendant l'allongement instantané produit par les surcharges. Le rapport de la valeur de cet allongement à celle des surcharges qui le pro- voquent est donc invariable, exactement comme dans les expériences-types sur les tiges de substance inorganique. T/élaslicité du muscle en action, malgré ses caractères particuliers, rentre ainsi très étroitement dans la loi de la proportionnalité des allongements aux charges allongeantes. » Cette même proportionnalité, établie pour les conditions précédentes, est encore indiquée à l'avance pour les conditions, tout autres, exposées dans la proposition suivante : )> Quatrième proposition. — Dans un muscle pris en un certain éial de raccourcissement et soutenant une charge donnée, si le raccourcissement s'ac- croît d' une manière régulière, la surcharge nécessaire pour faire disparaître ie surcroît de raccourcissement s'accroît d'une manière exactement symétrique. » Expériences. — Les trois graphiques de la fig. 4 oui été obtenus, séance tenanli', sans essais ou exercices prépaiatoires, sur un des sujets habituels, dans une expé- ( 991 ) rience improvisée. Ils sont un peu frustes, mais ils n'en témoignent que mieux en fa- veur de la méthode. La résistance à l'allongement était proportionnelle aux charges fixes de : aocs'' (cas A); SooS'' (cas B); jSo»'' (cas G). Mais les surcharges allongeantes étaient les mêmes dans les trois cas : aôos'' pour faire cesser le raccourcissement 1; Fig. ^ ^rérluction à n.fi). li _ . àoo»'' contre le raccourcissement 2; "ôoS'' opposés au raccourcissement 3; loooS'' pour lutter contre le raccourcissement h; enfin i25ùS'' chargés de la neutralisation du rac- courcissement 5. Naturellement, dans les trois cas, on a commencé par la surchaige la plus faihle, afin de déterminer la valeur de la raison de la progression du raccourcis- sement. Les graphiques qui représentent les résultats de l'expérience n'ont pas besoin d'explications ni de commentaires. Us sont tout à fait démonstratifs. » Corollaire.— On ne saiirail trop insister sur l'importance des consé- quences contenues dans la pro|)osition 4. » La proposition 2 nous avait enseigné que les changements de longueur et de section qui surviennent dans un muscle, plus ou moins raccourci par l'état de contraction, n'influent en rien sur l'aptitude du muscle à l'al- longement. Nous savons maintenant, d'après les enseignements de la pro- C. U. 1898, i' Semestre. (T. CXXVII, N» 24.) 1 -^ I ( 992 ) position 1, (|iie lesdits changements n'en exercent pas moins une influence considérable sur la valeur de la force èlasliqtte acquise par- le muscle en état de raccourcissemeiiL. Pour vaincre cette force élastique il faut employer, en effet, un poids proportionnel au degré du raccourcissement. Elle croît dune exactement comme ce raccourcissement lui-même. » C'est là, bien eiiLendu, une particularité propre au muscle en action. Dans les corps inertes, allongés et tendus par une cbarge, \:\/orce élastique dont elle provocpie le développement est tout simplement égale à la résis- tance extérieure que celte charge représente. Dans le muscle contracté, tendu de même par la charge qu'd soutient, une seconde force antagoniste s'ajoute à la résistance extérieure : c'est la résistance intérieure que le muscle ojjpose à la déformation causée par l'état de laccourcissement. D'où, pour équilibration de cette secomle résistance, surcroit de foire élastique dissimulée dans la substance musculaire et faisant somme avec la l'oiceélas- tique apparente, effective, qui manifeste son existence par l'équilibre de la résistance extérieure. On vient devoir cpie, pour faire apparaître avec sa va- leur celte yb/ce e'/cw/j^Mr' dissimulée, il faut neutraliser le raccourcissement du muscle et, pour cela, employer une surcharge allongeante proportion- nelle à la charge soutenue (p) et au degré du raccourcissement muscu- laire (/■). La croissance et la décroissance de la force élastique ('^5 309 o,o45o i3,9o iG,48 4o,88 25,5 35,1 0,775 0,620 2,11 i3,io 558 o,o445 2'(,83 16, (i5 49,28 25,3 35,7 i,()5o o,84o 2,10 17,60 760 0,0442 33,1') 16, i3 63,98 24,4 36,7 1,320 i,23o 2,06 2â,3'( 1079 0,044 ''(Ti-'l^ iG,5o 78,68 24,4 36,6 1,980 1,600 2,00 32,0" i363 0,044 -^il-O/ ''^■l' » On a inscrit ilans la ftjlonne 1 les niomenls de IlexiDii aiixtuiels le prisme a i^té ( 995 ) soumis et, en regard dans les colonnes 2 et 9, les éléments nécessaires au calcul du moment résistant produit par la traction du fer et par une égale part de la résultante de compression produite par la partie comprimée de la section. » En retranchant les moments résistants du fer inscrits dans la colonne 10 des mo- ments de flexion totaux, supportés par le prisme qui figurent dans la colonne I, on obtient une diflférence qu'on ne peut considérer que comme la valeur du moment de flexion produit par les fibres tendues du mortier; on Ta inscrite dans la colonne 11. ') La colonne 11 donne lieu aux constatations suivantes, si l'on néglige l'anomalie présentée par le chiffre i6,48 auquel une imperfection du mesu- rage de quantités très petites a pu faire attribuer une valeur légèrement trop forte : » Le moment résistant de flexion produit par les fibres tendues du mor- tier a augmenté régulièrement et rapidement tant que l'allongement de ses fibres extrêmes (col. 4) ne dépasse pas o""°,/)24, c'est-à-dire plus de quatre fois l'allongement qui brise le mortier par traction directe (o^^.io). » Lorsque l'allongement dépasse o'"'",424 environ, le moment produit par le mortier croit encore, mais très lentement, jusqu'à l'allongement considérable de i"'",()8 qui n'a pas été dépassé dans l'essai du prisme n° 34. » A défaut de la preuve directe, obtenue en détachant du reste du prisme et des armatures métalliques les fibres les plus allongées et en prouvant que, sauf en un très petit nombre de points, elles étaient intactes et avaient conservé sensiblement leur résistance initiale, les chiffres de la colonne 1 1 suffiraient à prouver que le mortier possède cette propriété, dont l'impor- tance pratique est grande, de pouvoir, quand il est armé de fer, supporter des allongements vingt fois plus grands que ceux qui déterminent sa rup- ture dans les essais usuels de traction. » Dans une Note prochaine, je donnerai l'explication de ce fait, je ferai les réserves nécessaires au point de vue de la pratique des travaux et j'in- diquerai comment on peut déterminer la nature et la proportion du fer et du béton à employer dans chaque cas et calculer les dimensions. » (996 ) CORRESPONDANCE. M. CoRxiT. ail nom du Bureau dos I,nni;itiulcs, |)résen|pà rAca. compar. Observ. m s ... Nov. 7 a —2.8,39 —1.1,3 16: iG \\ 7 b — o.5o,38 — 1.07,3 a.JliS S (998 ) Dates. 1898. Kloilcs. Nov. 8 C 8 <■ 9 rf 9 ^ lo e lo e '3 f ■ 3 / SJR. — o.53,53 — o.5i ,82 -+- 2.33,87 -t- 2 .36, i5 -I- o.38,4r -+- 0.39,91 — 0.32,. 04 — 0.32,00 A(D. 13 10 1 .4 i5 2 2 22 6 3 53 6 3 21 8 4 10 0 4 28 2 5 3 9 Nombre de compar. l5: 10 I ', : 10 I .") : 1 s 1 5 : 1 s 12:1 2 12:1 2 10: 10 ! o ; 1 o Observ. R S H S S u H S Positions des étoiles de comparaison. Oates. 1898. * Ascens. droite moyenne 1898,0. Héduclion au jour. Dérlinaison moyenne IS9S,(). Ki-diirtion an jour. ov. 7. a h m s 17.43.15,86 s -T- 2,09 + \'\.')0.f\2 2 -H 5,0 7- 8. 9- b c d 17. ',2. 2,88 .7.45. 7,-6 17.44.30,09 ^- 2,09 -f- 2,16 -h 2,19 -)-i4-49- 2 -+-•2.47-39 -+- 1 1 . 24 . 25 9 - 4,9 + 4,8 + 4,3 10. i3. e f 17.49- 4,3', 17.57. 5,1 4 + 2,24 + •!,39 + 9.48.2', -+- 5.23. 14. 1 3 ^ 4,3 + 4,. Autorité? I f 2 l'iii is, 22755 -4- NV j[2 P.iris, 22719-l-W .';[2Sclii.,64oy-H\\', \\'eiàsC| 8',2 \ [ Muiilcli, t. I, I '191 .") - ' rMiii>ii-li, 1 . 1, 1 ') J I \-{- ,822] ,800] SGi)] i- 2 l'.iri- H.l!.,l. , 22965 I Vl,3579| Positions npjinrcntes de la conii'tc. Temps Asionsion [)alcs. moyen droite I.os. fart. héi'linaisoii L.p^.r.irl 1898. d'Algo.. a|,[, ii'onle. paralla\c. aj)|>arrnte. parallaxe 3V. 7... h tu A 7 .26. 5i Il m > 7.41 . 9, -56 7,671 H-i4.49-45,9 0,661 7- ■ ■ .. 7.59.51 7.41.14,59 7,685 + 14.47- '0,5 o,685 8... .. D.55.5o 7.44.J5.79 -.,647 -t-i3. 2.54,6 o,65i 8... . 7. 8.58 7.44. 17,50 1,657 -t-i3. 1.59,7 0,660 9 ■• .. 6.17. 4 i7-47. 6,45 7,592 -HI I .22. 7,1 o,653 9... .. 6.38.59 7-47- 8.73 7,609 -M 1 .20.36, 1 0.659 lO.. . .. 6. 8.33 7-49-44,99 7,6o4 -t- 9.45. 6,6 0,643 10. . . 6.21 .27 7-49-46,49 i",629 + 9-44.18,4 0 , 654 i3... .. 6.57.44 1 7.56.34,99 î,644 -+- 5.i8.5o,2 0,699 î3... .. 7. 7.33 7 .56.35,53 1 ,65i -H 5.18.14,5 0,702 ( 999 ^ ASTRONOMIE. — Observations de la planète DQ (Witt) et des comètes Perrine- Choffardet el Chase, faites à l' observatoire de Toulouse, à l'équatorial Brunner de o™, a3 d' ouverture ; par M. F. Rossard. Etoiles Dates. de isgs. comparaison AU. AtO. Nombre de comparaisons. Planète DQ (Witt) Sept. 8 9 9 '4 a 56o5 BD - 6 6 56o8BD - 6 a 56o5 BD - 6 c 56oo BD — 6 f/ 5,079 BD— 6 -+- 0. 12,72 - ...3,7 12:20 — 0.22,37 -- 2. 3,8 1 2:20 — 0.47,51 — i-aô.g 18:20 -r- 0.37,09 - 4-53,1 18:20 — 0. 5,00 — o.i3,4 18:16 Comète Perrine-Choffardet. Sept, 16 e t986BD+29 .9 /i879BD-h27 Dec. 8 (°'2295BD+25 8 h ■2'2ç,'] BD -t-25 8 / 2298 BD 4-25 -H 2.17,07 - 6.4. ,3 3: 4 ^- .-'J'/g -H 2. 5,2 18:20 Comète Chase. -+- 1.37,95 4- 3.40,3 18:20 -h 0 . 5 1 , 1 8 — 1.58,8 18:20 -^ 0.47,88 - 7-39>8 1*8:20 Dates. 1898. Sept. 8-9 iJéc. .4 16 19 8 a b d e f o- o h Positions des étoiles de comparaison. Ksc. droite moyenne . 1898,0. Réduction au jour. 20.46.37,28 4-4 j 34 20.47 ■ c 20.45 • 12,44 4 ,34 4,34 4,28 20 . 4 1 . 1 0 , 7 2 9.55.23,18 4-2,39 10.15.26,77 4-2,32 10.40. 6,64 -1-4,38 10.40.53,39 4-4,37 10.40.57,02 4-4i37 C. R., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVII, N° 24.) Déclinaison moyenne 1898,0. — 6'. 1 8'. 56', 3 — 6.18. 8,3 — 6. I 5. 32, 5 — 6.21 . 16,9 -4-29. 1 5. 53, 3 -1-27. i2.3i ,3 4-25. 1.11,1 4-25. 6.48,9 -r 25. 12.32,9 Réduction au jour. -18,2 .autorités. 8,3 Munich 263o5 8,3 Munichi 26345 \ |(W, 1098 4- Rumk. 85764- Mun., 26222) 4-17,9 Munich, 25947 — 13,2 Bonn VI 1986 — 13,7 Weisscj 255 — 3o,3 \ ( Weisse, 772 -1- Carabr. 5487) — 3o,3 \ (Weissej 784 - Cambr. 5493) — 3o,3 J (\Veisse2784 -t- Cambr. 54951 ( lOOO ") Positions apparentes des astres observés. Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact 1898. de Toulouse. apparente. Planète parallave. DQ. apparente. parallaxe Sept. 8. h m s 9.33.40 h m • 20.46.54,34 3", 274,. - 6'.'9-5l',7 0,829 8. 9.33.40 20.46.53,97 3,274» — 6.19.53,8 0,829 9- 7.58.48 20.45.54 , I I 1,226,, — 6.20. 4,9 0.825 9- . 7.58.48 20.45.53,87 1,226,, — 6.20. 7,4 0,820 i4. ■ 9-27'4 20.41 ■ I 5, 00 2,593„ - 6.21.12,4 0,829 Comète Perrine-Choffardet. Sept. 16. '9- Dec. 8. 8. 14.46. 4 15.45.39 16.37. ' '"' 16.37. '^ 16.37. I 5 9.57.42,64 10.16.46,88 7,665„ 7,667,, Comète Chase. 10.41.48,97 10.41.48,94 i,o34„ T,o34„ 10.41. .',9, 27 i,o34„ -•1-29. 8.58,8 -H27. 14.22,8 -i-25. 4-21,1 -1-25. 4 19.8 -f-25. 4-22,8 0.799 0,767 0,452 0,452 0,452 ASTRONOMIE . — Observations fies essaims des Lèonides et des Biélides, faites à Athènes. Note de M. D. Eginitis, présentée par M. M. Lœwy. « L'observation des Lèonides a été faite à Athènes, pendant les soirées du 12 au i3 et du i3 au 14 novembre, par un ciel as.sez beau. Dans la pre- mière soirée on a observé, depuis minuit jusqu'à 2''3o"', cinq météores, appartenant aux I>éonides. Pendant la seconde soirée, on a noté, depuis minuit jusqu'à 5''3o™, trente-trois étoiles fdantes, émanant de la constella- tion du Lion; l'ensemble des trajectoires de ces météores, tracées sur une carte par M. Tsapékos, donne comme radiant un cercle d'un rayon de 2° et dont le centre a les coordonnées suivantes : a = 146", 8 = 19°. Ces météores étaient, en grande partie, d'un éclat faible, rapides, et avec une traînée plus ou moins grande. { r oo I ) » Pendant la soirée du i4 au i5 novembre, le ciel était nébuleux; dans la soirée du i5 au i6, de minuit jusqu'à 2''3o'°, on n'a vu qu'un seul météore. » L'observation des Biélides a été faite dans de très mauvaises condi- tions; la présence de nuages et de la Lune a beaucoup gêné les observa- tions. Pendant la soirée du 2.] novembre, de g*" à 10'' So"', où le ciel était beau, on n'a vu aucun météore. Dans la soirée du 25 novembre, de 8^ jus- qu'à minuit, on a noté cinq météores de la constellation d'Andromède. Leurs trajectoires, notées sur une carte par MM. Terzakis et Tsapékos, donnent un centre d'émanation vers a -- 20", S = 37". )) Pendant les nuits du 26 et du 27 novembre, depuis 7'' du soir jus- qu'à 2'' du matin, on n'a vu aucun météore. 1 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la recherche des singularités d' une fonction définie par un développement de Taylor. Note de M. E.mile Bohei-, pré- sentée par M. E. Picard. « Le problème énoncé dans noire tilre fut, croyons-nous, abordé directement pour la première fois par M. Hadamard, dans sa Thèse ('). Malgré la beauté des résultats obtenus, ce travail resta d'abord isolé; quelques années plus tard, M. Fabry reprit et développa la méthode de M. Hadamard, dans une série de savants Mémoires (^). Plus récemment, M. Leau et M. Le Roy ont, chacun de son côté, étudié la même question ('), par des méthodes qui se rattachent à la fois à mes recherches sur les séries divergentes (* ) et à l'emploi de la représentation conforme, d'après M. E. Lindelof( = ). » Mon but n'est pas d'aborder à mon tour un terrain où, comme on voit, divers géomètres se sont déjà engagés avec succès et continueront sans doute à obtenir d'importants résultats par des méthodes variées. Je (') Journal de Mathéinaliij lies, 189!. (') Annales de l'Ecole Nortnale, 1896. -- Acla malhemalica, l. XXII. - Journal de Mathématiques, 1898. (^) Comptes rendus, iio\enibre et décembre 1898. (') Journal de Mathématiques, 1896, et Comptes rendus, même année, passim. ~~ Acla mathemalica, t. XXL (^) Comptes rendus, 1898. — Acta Societatis Fennicœ, 1898. ( I002 ) voudrais seulement présenter quelques réflexions générales sur certains de ces résultats ( ' ) obtenus en étudiant la nature du /j*""""* coefficient de la série de Taylor, considéré comme fonction analytique de n. » Considérons la série /(s) ^ 2a„3'' et, pour pi us de netteté, supposons, non seulement que le rayon de convergence est égal à un, mais encore que la série l\c„\ est convergente. On peut, d'une infinité de manières, déterminer une fonction analytique '\'{x), telle que l'on ait oL„ = '\i(n). L'étude des points singuliers de /(z), autres que s — i et z = oo, ne dépend que de la manière dont Nous ne pouvons indiquer toutes les applications qui se présenteraient; signalons celles qui ont trait à un théorème de M. Hadamard, sur les séries de Taylor (Comptes rendus, mars 1897). Ce théorème, que j'ai complété dans une Note récente (Comptes rendus, novembre 1898), établit une rela- tion entre les singularités des séries la^z", lb„z", 1a,ibnZ". Or, pour la fonction entière /(x) correspondant à cette dernière série, on peut visi- blement prendre le produit des fonctions entières correspondant aux deux premières. On sait donc ce que deviennent les singularités des séries de Taylor, lorsqu'on combine les fonctions entières correspondantes par voie d'addition ou de multiplication. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles réductibles aux équations différentielles ordinaires. Note de M. Jules Iîeudo.v, présentée par M. Appell. M I. M. Riquier, dans sa Note du 21 novembre dernier, énonce un théorème d'après lequel tout système d'équations aux dérivées partielles, dont le degré de généralité est défini par un nombre fini de constantes (') On peut déduire de celte formule des résultats analogues à ceux qui ont été indiqués par M. Le Roy au début de sa Note de la dernière séance, mais plus géné- raux. ( ioo4 ) arbitraires et une fonction unique d'un nombre quelconque de variables, peut être intégré par des équations atix différentielles totales formant un système passif. » J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie ce résultat, sous une autre forme, dans ma Note du 3i janvier 1898 (Comptes rendus, t. CXXVI, p. 388). Une partie de la démonstration de ce théorème a été publiée dans les Annales de l'Ecole Normale, en jiiilIcL 1898; la seconde partie paraîtra prochainement dans le Journal de Mathématiques pures et appli- quées. » II. On peut, d'ailleurs, établir la proposition suivante, dont mes précédents résullnts ne sont qu'un cas pailiculier : » Le degré de difficulté de l'intégration d'un système d'équations aux dé- rivées partielles ne dépend pas du nombre des variables indépendantes, il est lié seulement au degré de généralité de la solution; deux systèmes quelconques ayant le même degré de généralité exigent , pour l'intégration, des opérations analogues. » Par exemple, la théorie de l'intégration d'un système d'équations au\ dérivées partielles dont la solution générale dépend de deux fonctions arbitraires, chaque fonction ne contenant qu'un argument, est tout à fait analogue à celle des équations du second ordre à deux variables indépendantes. (Voir, pour cela, ma Thèse de Doctorat, Annales de l' École Normale, 1896.) » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la détermination du groupe des équations numériques. Note de M. Edmond Maillet, présentée par M. Jordan. « Nous avons obtenu les deux théorèmes suivants : » Théorème T. — Soit l'équation algébrique irréductible (1) f{x) =a-^ -t- qk^xi' ' +. . .H-(7A/,..,.r ± q = 0 (p et q nombres premiers différents ou non, p impair, A,, .... A/,_, entiers). On peut toujours déterminer une inanité de systèmes de valeurs des coefficients A,, . . ., Ap_, de {i ) de façon que l'équation (i) ait au moins 2/4-1 racines réelles et 2 racines imaginaires, et, par suite, que son groupe contienne le groupe alterné si l — \ quand p = 5 et si p — i — ?.l <^ ?(/')> ?(/*) étant une (4 + M)(4 + Mlog^) fonction u de p telle que p ^^ -^-^ — ■ i quand p ]> j. ( ioo5 ) » Théorème II. — L'équation irréductible x''^ ± q,T dz q = n (q premier) a son groupe G d'ordre ç ;^ o [mod 2 p (2 o — i)], sauf peut-être pour des va- leurs de q limitées en fonction de p. Si 2p — i est premier, G est deux fois tran- sitif, sauf peut-être pour les mêmes valeurs de q. » Le théorème I est une conséquence de la propriété suivante établie par nous dans les Mémoires de l' Association française pour l' avancement des Sciences (Congrès de Saint-Etienne, 1897) : )> S\f(x) = o est une équation algébrique à coefficients rationnels ordi- naires, dont les racines a?,, . . ., x,^ sont distinctes, et si a;,, a;.,, . . ., x.,.,_^, , .Tjv sont ses racines imaginaires, x^k-i et x^k étant conjuguées quand k ^ v, le groupe de l'équation contient la substitution ( iZ- ( «Z-2 / • * • V '-*^2v 1 "^3V ' * ** GÉOMÉTRIE. — Sur les lignes composées de parties recti/ignes. Note de M. D. Gravé, présentée par M. Picard. u Prenons le système de numération de base n = 2m — i, où m est un nombre entier positif, et considérons les valeurs de la variable indépen- dante a; contenues dans l'intervalle (o, i). » Écrivons x dans ce système de numération a, a, a. X = o,a^a^a^. ..= — -i-^ + -|^..., où a,, «2, «3 sont des chiffres, c'est-à-dire des nombres entiers satisfaisant aux inégalités o::a, <;«, o^a2 •••• » La fraction o, a^a.^a■i.. . peut avoir évidemment un nombre limité ou infini des chiffres. » Deux circonstances peuvent se présenter : i" tous les chiffres sont pairs; 2° il existe au moins un chiffre impair. )) Si tous les chiffres sont pairs, «, = 26,, «2=2^2. «3=2/^3, (nous considérons le chiffre o comme un nombre pair dont la moitié est ( looG ) aussi o), prenons pour valeur de la fonction v — /(a:) la fraction o, />, h ,h.^. . ., en considérant cette fraction dans le système de numération de base m, c'est-à-dire by bï 63 , •^ m m- nr )) Dans le cas où la fraction o, a^a.^a■^... a des chiffres impairs, arrê- tons la fraction au premier chiffre impair a,,, o, a, «2^'n- • •'■'a-i «a et prenons pour valeur de la fonctiony'(;r), y = o.hJ).,b.,...hi,_J>^, où '2 "2 3 2 a la base étant m. » La fonctiony(.z) ainsi définie jouit de propriétés fort singulières. Cette fonction n'a pas de dérivée pour une infinité de valeurs de .r. Pour les autres valeurs de x, la dérivéey'(a:;) est nulle. » Elle est continue et varie de o à i quand x parcourt toutes les valeurs de l'intervalle (o, i). » La fonction /'(a') est évidemment intégrable. Il est aisé de calculer les valeurs de l'intégrale ,(x).r. f f(x) dx pour toutes les valeurs de x. » La nouvelle fonction io(^x) a la propriété remarquable d'avoir des valeurs rationnelles pour les valeurs rationnelles de x. » Les lignes déterminées par la fonction j- = oj(ic) sont composées d'une infinité de parties rectilignes, ce qui les rapproche des polygones. Mais ces lignes ont la propriété essentielle des lignes courbes, d'avoir pour chaque point une tangente bien déterminée qui change de direction d'une façon continue quand le point de contact parcourt la ligne. » Nous pouvons nommer les lignes singulières déterminées par la fonc- tion >' — "(j') courbes polygonales. ( loo? ) » On peut établir pour les courbes polygonales la notion du sens de la concavité en considérant l'accroissement de la dérivée o>' (co) =f(^x). » La notion de courbure au sens ordinaire du mot n'existe pas pour une infinité de points où la dérivée seconde (jj"(a;) =y'(a;) n'existe pas. » On peut étendre les mêmes considérations aux surfaces dans l'espace. Kous parvenons aux surfaces composées de parties planes, qui ont néan- moins la propriété des surfaces courbes d'avoir pour chaque point un plan tangentbien déterminé, changeant de direction d'une façon continue quand le point de contact se déplace d'une façon continue sur la surface. » Un exemple de pareilles surfaces, qu'on peut appeler surfaces polyé- drales, est donné par l'équation ^=(7;), où o)(a;) est la fonction définie plus haut. La surface est bien déterminée pour les A-aleurs de x et de y satisfaisant aux conditions (*) o^.zli, o^ySi. )) Les dérivées -^i -r^ existent pour toutes les valeurs de x et de y du domaine (*) et sont continues. » Il est nécessaire d'ajouter que les dérivées n'existent pas pour une infinité de points, tandis que la dérivée existe pour tous les points du domaine (*) et a une valeur nulle. MÉCANIQUE. — Sur l'isochronisme pratique des régulateurs. Note de M. L. Lecornu, présentée par M. H. Léauté. « Il est évident qu'avec un régulateur donné, agissant sur une valve donnée, on peut, en choisissant convenablement le mode de liaison, se rapprocher à volonté de l'isochronisme théorique; il suffit pour cela de faire en sorte que l'ouverture en grand et la fermeture de la valve corres- pondent à deux positions du manchon très voisines l'une de l'autre. Mais, G. R., i8cj8, 2' Semestre. (1. CXXVII, N° 24.) l33 ( ioo8 ) en pratique, ou doit tenir compte des résistances passives, et l'on est alors conduit à se demander jusqu'à quelle limite peut a\antageusement des- cendre l'écartement des deux positions extrêmes. Voici comment je propose de répondre à cette question. » Soit oi la vitesse normale de l'arbre du régulateur. A l'état de régime, l'équation d'équilibre relatif est Aw^ -f- B = o, A et B désignant des fonc- tions déterminées de la hauteur z du manchon. On peut toujours faire en sorte que, dans B, le poids du manchon figure avec un coefficient éj;al à l'imité. Soit F la résistance éprouvée par le manchon dans son déphicemenl , résistance qui change de sens avec le déplacement lui-même. Nous admet- trons que cette résistance est sensiblement indépendante de z. Soit 2/1 le parcours total. Pour la position supérieure, A et B prennent de nouvelles valeurs que nous représenterons par A 4- a A, B -l- ^h, en appelant a et (3 les dérivées -7^) -r^ et négligeant les termes qui dépendent des puissances de h supérieures à la première. Soit enfin oj^(i -i- e) la \)\ns> grande valeur du carré de la vitesse ; £ est un très |ietit nombre. L'équation qui donne e est (A -^ aA) (n- e)o>= -4- B + pA 4- F = o. En tenant compte de la relation Aw- ^^ — B et négligeant xhi en présence de a A, il vient B£ = (xco=-f-[i)A-^F. La même équation s'appliquerait à la plus petite valeur du carré de la vitesse, e, A et F étant simplement changés de signes. » La résistance F se compose de deux parties : l'une, F,, due au régula- teur lui-même, est indépendante de la course 2A; l'autre, F.,, provenant T de la valve, peut être considérée comme égale à j-, 2T désignant le travail nécessaire pour faire passer la valve de l'ouverture complète à la fermeture. Nous écrirons donc Bc==(xio-+ [i)A-+-F,-T- ^• >. Puisque nous voulons rendre s le plus petit possible, il faut choisir A de manière à avoir un minimum de la somme (y.io- -n [i)h -^ --> ce qui T donne A^ = — ; — t,- » Ce résultat est susceptible d'une interprétation assez simple. Si, en ( I009 ) effet, laissant constante la vitesse de rotation w, on oblige, avec la main, le manchon à se relever d'une hauteur /), il faut, pour qu'il reste en équi- libre dans cette position, sans tendance à monter ou à descendre, exercer sur lui un effort X déterminé par l'équation (A + o'.A)oj'-;- B -+■ ^h = X, d'où X = (aw°4- j3)A. La condition de minimum revient donc à poser T X — j, c'est-à-dire X=: Fj. D'après cela : » Pour que l'écart entre les vitesses extrêmes admises par le régulateur soit le plus petit possible, il faut que, le manchon étant amené à bout de course, sans changement de la vitesse de rotation, l'effort de rappel exercé sur lui par les forces directement appliquées {pesanteur, tension des ressorts, etc.), composées avec la force centrifuge, fasse équilibre à la résistance de la valve. » Le binôme S = aw- -f- p, qui mesure le rapport entre la force de rappel X et le déplacement correspondant, peut être nommé le coefficient de stabilité T du régulateur. La formule A' = ^ conduit alors à cet autre énoncé : )i Quand V isochronisme pratique est rendu aussi parfait que possible, le carré de la demi-course du manchon est égal au travail T, nécessaire pour pro- duire le demi-déplacement de la valve, divisé par le coefficient de stabilité. » Cette condition étant remplie, on a e = '''"g Tel est le degré d'isochronisme qu'il est impossible de dépasser. Pour un régulateur théo- riqueraent isochrone, S est nul et s se réduit à ^ : le maximum d'isochro- nisme est donc, en pareil cas, indépendant de la résistance de la valve. Mais ce maximum ne peut être réalisé, car il exigerait une course de man- chon infinie. Au lieu de prendre pour S une valeur nulle ou trop faible, qui exposerait à de continuelles oscillations, on doit réduire les valeurs de F et T, lesquelles dépendent des résistances passives, et augmenter dans la mesure du possible le dénominateur B, qui mesure la puissance du ré- gulateur. » PHYSIQUE. — Sur le rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz. Note de M. LODIS BOLTZMANX. « Clausius ( ' ), le premier, a donné la valeur k ^^ \\ pour le rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz, comme se déduisant de la théorie ciné- (') Pogg. Ann., vol. C, p. 379; iS5-. ( lOIO ) tique dans le cas où les molécules du gaz sont de simples points matériels ou des sphères rigides élastiques. Plus tard, Maxwell (') a trouvé ^• = i ^pour les gaz dont les molécules peuvent être considérées comme des corps ri- gides élastiques, n'ayant pas la forme de sphères. » J'ai calculé, à mon tour (-), le nqiport /?-, dans l'hypothèse que les mo- lécules sont composées d'un nombre quelconque de points matériels, vi- brant indépendamment les uns des autres; le résultat a été généralisé par Maxwell ('), pour le cas où les molécules seraient des systèmes matériels quelconques, caractérisés par des coordonnées généralisées. Si n est le nombre de degrés de liberté et e le rapport du travail moyen des forces molé- culaires à la force vive moyenne du centre de gravité des molécules, on a » J'ai alors corrigé ( ' ) deux erreurs dans le second Mémoire de Max- well et je suis, à ce que je crois, le premier qui ait dirigé l'attention sur le fait, que la valeur c trouvée par Maxwell dans son premier Mémoire, pour le cas où les molécules se comportent comme des corps rigides élastiques, n'est juste que si la forme des molécules diffère de celle des corps de ré- volution, et que, dans ce dernier cas, on trouve k =■ i,4 (')• » On suppose, dans tous ces calculs, qu'il s'agit d'un gaz />ar/a«i ou idéal, c'est-à-dire d'un gaz qui obéit aux lois de Mariottc et de Gay-Ijussac (Bovle-Charles). Pour un tel gaz, il résulte de la formule (i) que k ne peut avoir la valeur i -^ que si les molécules se comportent comme de simples points matériels ou comme des sphères parfaites, parce que, dans tout autre cas, on a « > 3 et s ne peut pas élre négatif. Pour les nouveaux gaz découverts par M. Ramsay, la température critique est si basse que, sans le moindre doute, ces gaz sont, ;i la température ordinaire, assez voi- sins de l'état gazeux parfait, et puisque pour eux la valeur de A" est i f , il résulte de la théorie cinétique des gaz que leurs molécules se comportent comme des sphères parfaites, en ce qui concerne leurs chocs moléculaires. (') Phil. mag., 4° série, vol. XX, p. 36; iS6o. (') Sitz. Ber. d. Wien. Acad. d. Wissensch., II, vol. LUI, p. 209; 1866; vol. LVIII, p. 559; 1868; vol. LXIII, p. 4i8; 1871; vol. LXVI, p. 36i; 1872, eic. (') Cambr. phil. trans., vol. XII, pari. 3, p. o\j; 1879. — Scient, pap., II, p.-iS. (') Sitz. Ber. d. Miuichn. Acad. d. Wissensch., vol. XXII, p. 33i ; 1892. {') Sitz. Ber. d. Wien. Acad. d. Wissensch., vol. LXXIV, p. 553; 1876. Wied. Ann., vol. GL\, p. 175; 1877. ( loii ) )) Nous ne pouvons pas nous former une idée précise de la nature d'un atome. Mais il faut remarquer que, pour la plupart des gaz parfaits, dont la diatomicité est démontrée par des raisons de chimie, on a ^ = i ,4, c'est- à-dire précisément la valeur exigée par la théorie pour un gaz dont les mo- lécules sont des corps rigides de révolution. C'est ce qui donne une grande probabilité à l'hypothèse de M. Ramsay, d'après laquelle il faut se repré- senter les deux atomes de la molécule de ces gaz comme deux boules sphé- riques réunies entre elles presque rigidement, comme les boules des hal- tères des gymnastes, qui forment en effet un corps rigide de révolution. » Cette hypothèse est appuyée par un fait bien connu. Les chimistes avaient soupçonné depuis longtemps que la molécule de la vapeur de mer- cure est monoatomique, et c'est pourquoi M. Baeyer a engagé M. Rundt à déterminer >(• pour cette substance à la température de l'ébullition. Les expériences que M. Kundt a exécutées avec M. Warburg(') ont donné, en effet, la valeur i | prévue par la théorie. M. Leduc (-) doute de la validité de cet argument pour la théorie, parce que la vapeur de mercure n'est pas très voisine de l'état de gaz parfait à la température de l'ébullition du mer- cure. La valeur de k pourrait être plus petite dans cet état et la grande va- leur de k trouvée par MM. Rundt et Warburg pourrait être due à l'écart par rapport à l'état de gaz parfait. On ne peut pas réfuter absolument ces doutes de M. Leduc, parce qu'on ne peut pas tenir exactement compte de l'effet de cet écart. Selon une formule que j'ai déduite (') de la loi de Van der Waals, cet écart ne pourrait qu'amoindrir et jamais augmenter la va- leur de k; mais cette formule serait seulement concluante s'il était dé- montré que la vapeur de mercure obéit à la loi de Van der Waals avec assez d'exactitude. » Pour décider la question posée par M. Leduc, il faudrait faire des ex- périences avec la vapeur de mercure à des températures beaucoup plus élevées et à des pressions très faibles. Les doutes de M. Leduc seraient réfutés si k était constamment égal à i |. Mais, dès à présent, il n'est pas très probable que les écarts de la vapeur de mercure par rapport à l'état gazeux parfait soient assez grands pour augmenter la valeur de k de \,\ ou d'une valeur encore moindre jusqu'à i 3, et que le bel accord de la valeur prévue par la théorie avec l'expérirnce ne soit qu'un hasard. (') Pogg. Ann., vol. CLVII, p. 355; 1876. {"-) Voir Comptes rendus, t. CXXVII, p. 662; 3i oclobre 1898. (^) Voiles, a. Gastheorie. II. Tlieii, p. 53; 1898. Leipzig, Barth. ( 10I2 ") >i Certainement ce doute de M. Leduc n'est pas applicable aux gaz découverts par M. Ramsay, parce que ces gaz sont sûrement très voisins de l'état gazeux parfait. » M. Leduc dit {loc. cil.) qu'on a enseigné, d'après moi, que, pour les gaz Irintomiques, X- serait égal à i^. Mais déjà en i883, je dis('), après avoir énimiéré les gaz pour lesquels on a X- rrr i i : « Les gaz dont les molé- » cules ont trois atomes ou plus se comportent tout à fait autrement, ce qui » est évident par les expériences de Wiillner(*). Mais pourtant il semble )) presque que, pour ces gaz. A- s'approche de la valeur t \ pour des tempé- '1 ratures très basses; dans ce cas, leurs molécules se comporteraient, à des ) températures très basses, à peu près comme des corps rigides,*n'ayant pas » la forme des corps de révolution ; mais, à des températures plus élevées, » le lien des atomes serait relâché ou une autre variation d'état consom- » merait plus d'énergie. » » Seulement, pour la chlorine, la vapeur du brome et de la jadine, je trouve probable, dans une certaine mesure, que k est constamment égal à i| dans un certain intervalle de température, comprenant celle des expériences. L'incertitude de tous ces nombres est encore augmentée, parce que tous ces gaz ne sont plus très voisins de l'état gazeux parfait. » Je veux dire, par la phrase citée, que la variabilité de k avec la tem- pérature peut être expliquée par des mouvements internes atomiques ou électriques, dont le travail doit causer, en général, d'après la théorie, une variabilité de k avec la température. A des températures plus basses, il Fau- drait que la communication de l'énergie à ces mouvements internes fut si lente qu'ils ne se missent plus en équilibre des forces vives pendant la durée du temps des ex|)ériences, et que, en conséquence, les molécules se comportent comme des corps rigides. A ces températures, on aurait ainsi k=^-il, A-=:i,4 ou A ={, suivant que ces corps seraient des sphères, d'autres corps de révolution ou d'une forme différente. Mais jamais les mouvements intérieurs ne peuvent avoir pour résultat que k soit plus grand qu'une de ces valeurs pour des molécules de la forme en question. Une augmentation de /•, de i,4 à i|, pour un gaz parfait, dont les mouve- ments moléculaires intérieurs ne prennent plus part à l'équilibre des forces vives, ne peut avoir lieu que si la forme des molécules passe, avec température décroissante, de celle d'un corps non sphérique à celle d'une (') Wied. Ann., vol. XVIII, p. 3io; i883. (') Wiefi. Ann.. vol. IV, p. i3i : 1878. ( ioi3 ) sphère, ce qui est extrêmement improbable. Aussi un décroissement con- tinu de À-, sous la valeur i,4, avec la température, pour un gaz parfait, n'a pas été observé jusqu'à présent. I) Nous avons considéré les atomes (par exemple, ceux de l'argon) comme des sphères rigides, les molécules diatomiques (par exemple, celles de l'hydrogène) comme deux sphères rigidement unies. Il est peu pro- bable que les uns se comportent exactement comme des billes de billard, les autres comme les haltères des gymnastes. Sans doute aussi les atomes sont composés. Seulement leurs composants sont arrangés symétriquement autour d'un centre et si fortement reliés que l'atome se comporte comme une sphère exacte, à l'égard du choc mutuel dans les gaz, et que chaque choc attaque l'atome entier et ne donne naissance à des mouvements inté- rieurs électriques qu'en un temps beaucoup plus long que celui des expé- riences. A des températures très élevées, certainement aux températures où le gaz rayonne sensiblement, les mouvements intérieurs ou électriques font partie de l'équilibre total des forces vives et k diminue. " Nous ne savons pas si l'atome de la chlorine ou du soufre n'est pas beaucoup plus complexe que celui de l'hydrogène. Si nous concluons que la molécule de l'argon est un simple atome, cela ne veut pas dire qu'elle est indivisible au sens philosophique. Nous ne pouvons non plus dire si sa composition est de la même complexité que celle de l'atome d'hydrogène, ou plutôt que celle de l'atome de soufre. Nous voulons seulement dire que les forces qui contiennent une molécule d'argon sont plutôt de l'ordre de grandeur de celles qui contiennent différentes parties d'un atome simple d'oxygène ou de soufre, que de celles qui contiennent les deux atomes d'une molécule d'hydrogène ou les atomes de l'ammonium ou du cyano- gène. » Nous arrivons aux conclusions suivantes : » 1. La molécule d'un gaz parfait pour lequel on a A- = i| doit se com- porter à l'égard des chocs moléculaires comme une sphère rigide, ce qui, probablement, n'est possilile que pour des gaz monoatomiques. » 2. La molécule d'un gaz parfait pour lequel on a ^ = i,4 dans un intervalle de température étendu, se comporte comme deux sphères rigi- dement reliées entre elles, ce qui, probablement, n'arrive que pour des gaz diatomiques. » 3. Chaque molécule et même chaque atome est capable de vibration en des parties internes ou électriques. Par conséquent, ^- diminue et devient variable aussi pour des gaz parfaits à de hautes températures. Pour les gaz ( ioi4 ) triatomiques et polyatoniiques, cela a déjà lieu aux températures ordi- naires. » 4. Pour un gaz imparfait, qui suit la loi de Van der Waals, k est tou- jours plus petit que pour un gaz |)arfait, dont la molécule est de la même constitution et a les mêmes (pialités internes. Mais, la loi de Van der Waals n'étant qu'une première approximation, nous ne pouvons pas savoir si ce throrcmc est vrai en général, et la théorie des gaz imparfaits est encore tout à fait incertaine. » Si des expérimentateurs se trouvaient engagés par ces lignes à tenter de nouvelles expériences afin de déterminer k |)oiir l'argon, la vapeur de mercure, la chlorine, l'air, l'hydrogène, etc. à des températures et à des pressions aussi différentes que possible, ce serait là, à mes yeux, le résultat le plus désirable de ces considérations théoriques. > PHYSIQUE. — Sur itn curieux phénomène d'adhérence des limailles métalliques sous l'action du courant électrique ('). Note de M. Thomas Tommasina, présentée par M. A. Goruu. « Occupé depuis quelque tem|)s à des recherches sur les cohéreurs ou radio-conducteurs, dont je résumerai les résultats dans un prochain Mé- moire, je viens d'observer un phénomène assez étrange et curieux, qui, à ma connaissance, n'a pas encore été signalé. » J'avais construit, de la façon suivante, ce que l'on appelle aujourd'hui un cohéreur élémentaire : un petit pendule était suspendu à un support au moyen d'un fil métallique très fin, lié à l'un des pôles de la source d'élec- tricité; la boule du pendule, en laiton nickelé, avait l'^'^de diamètre; au- dessous, à une distance de quelques millimètres, un disque de cuivre de /j*^" de diamètre soudé à une tige élastique de cuivre, fixée à un support mobile et liée à l'autre pôle. I.e disque étant maintenu horizontal et le petit pendule perpendiculaire à son centre, je déposais sur le disque une pincée de limaille de nickel, et je faisais descendre le pendule jusqu'à ce qu'il effleurât la limaille. i> l^our mes expériences, le cohéreur ainsi formé était en circuit avec un accumulateur, une résistance, un commutateur et\in relais très sensible; ce dernier agissait pour ouvrir et fermer un autre circuit contenant une (') Genève, laboraloire de l'Iivsifiiie de rUiuNersilé. ( i()i5 ) autre boîte de résistance, deux accumulateurs et ime j)etite lampe bijou à incandescence. A chaque étincelle de l'oscillaieiir placé à l'autre bout de la salle, la petite lampe s'allumait, et s'éteignait an plus léger mouvement du pendule. » Or, j'observais qu'en abaissant le disque il subsistait entre la boule et la limaille un mince fil brillant, qui, regardé à la loupe, s'est trouvé formé de grains de b'maille adhérant l'un à l'autre, sans rigidité, formant ainsi une espèce de chaînette mobile et (lexible. par laquelle le courant conti- nuait à passer; la lampe restant toujours allumée, en évitant les secousses, je suis arrivé à produire des chaînettes de près de 2""; mais il ne s'en formaittoujours qu'une seule. Si la chaînette se casse en bas, el si l'on fait toucher au sommet du petit tas de limaille le bout qui pendant quelque temps reste encore adhérent au pendule, immédiatement le courant com- mence à passer et la petite lampe se rallume. Si l'on interrompt le courant, la chaînette adhère encore pendant quelques instants, puis se détache et se détruit. On n'a qu'à approcher légèrement la limaille du pendule et à éloigner doucement celui-ci pour former une autre chaînette. » J'ai essayé des limailles de différents métaux et alliages, et j'ai pu ainsi établir approximativement la série suivante, où les métaux sont rangés selon l'ordre décroissant de la propriété adhésive que je viens de signaler : \ii;eiil. Nickel. Cobalt. I'''' ;^ 10 M pp. Aluiimiiiiiii ciu\ ieu\. I.nitoii. I>r(iii/.i< d iiliiijiiiiiiiiii. Al 94 Cu tain. l'Uaiii et plouii) (--ouihiie ). ' l'ioiiii.. ( indriiiiiiri. G. lî. i,s.i8, Muniiiii UNI -ilicici ^eincilrc. (T. CWVII, .N» 24.) \ AI ç,', / / Si 6 I liiHir mo. IJ I ( loiti ") ISi^iiiiilli. /]'' ^l'dlipc. \ Fdlllc lie liM . pas adhoreuts \'i'v. iiu presque pas. j Ma;;iiésiuiii. \n[ IIIIIIIIK » -V. H. — On pourrait phxor le platine et l'or, à cause de leur poids spécifique, entre l'argcnL et le nickel. On voit (pie la propriété adhésive varie en sens contraire de l'oxvdahilité. )) il me semble que cette ol)sor\iiti(m peut avoir qncKpie valeur pour l'étude (le la variation de conductibilité des limailles métalli([iies dans les cohéreurs. » i:i.i:CTKIClTli. — Sur l'arc à courants (ilinruil ifs {^ ). Note de M. A. Bi.ondki., ])résentée |)ar M. Cornu. « Dans deux précédents Mémoires (-), j'ai (ait connaître les propriétés principales de l'arc à courants alternatifs. J'ai repris, à titre de vérilication, cette ctud(^ avec l'aide f\i'<^ oscillographes imaijinés il v a quelques années ( ' ) et qui in(li(|neut à chaque instant de la période les valeurs vraies des ré- gimes; les pliotoly|),s ci-j(iinls, (pii constituent la première publication de ce genre ( '), donnent les coiu'bes de l'intensité du courant dans l'arc et de la différence de |)otentiel entre les pointes des cravons dans lents phases relatives et rapportées à un même axe des temps, tracé par l'appareil. )) I>e déplaceiueiit ilii jXJint limiineux pi opoilioiincl au leinps, élaril produll par un nioleur syiicliroue entraîné par la iiièrne source d'énergie (pii alimente l'arc, on peut inscrire aptes coup, si Ion veut, sni- la même ])laque, la couri)e de l'orce électro- motrice totale du circuit d'alimentation, comme on le Miil sm- \i\ Ji^. io. )i \a\ Courant était lourni par le réseau du Secteur de la l!i\f yauclie, cpii joue le (') Travail exécuté au Laboratoire central d'illcchicilé, grâce à l"lio-.pilalili'' Ar la Société des l'^lectriciens. {- ) l.a Liiiiiiî're cleclrUjiic. 19 décemhie iS()i cl (i M'ptenii)rc liSy.J, complétée, au sujet du décalage, dans V Industrie clcctri(^ue, iSçi.'j; p. .Jay. (^) Cf. Comptes rendus. (3 mars cl 10 avril iSp.'J. (') Ces relevés photogra|ilii(|ues ont été exécutés sous uia dircctiim ])ai' mes assis- tants, MM. Doljkévitcli et Tcliernos\ ilolV, ingénieuis électriciens, à fpii je liens à e\])rimer ici tous mes lemerciments pour leiu' lialiile et dé\oué concour>. ( ">i7 ) rôle (l"iiiie source allernative à iio volts clficarps et ;i 4'* périodes par socoiide, de ré- sistance et de self-inductance négligeables. \^a Ji^. i montre la force éleclroniotrice de ce secteur, inscrite à une éclielle plus réduite que les courbes suivantes, et le courant obtenu sur un cii'cuit inductif sans arc (le décalage est sensiblement de \ de période). On mettait en dérivation sur ce réseau une lampe à arc à main, à charbons très courts (pour diminuer leur lésistance), en série soit avec une résistance morte, soit avec une bobine de self-induction, suffisante pour réduire, dans les deux cas, l'intensité (lu courant à une \aleui' voisine de lo ampéies. Les p^. i à 30 sont une reproduction liélio^ra])liique rlirecle des combes aiu'-i olitcinie^. Les lettres ]-], U, 1, ajoutées au l)iiriu sur les clichés, désignent respecli\ einent les courlies de force électroniotrice, (le dilléieiice de potentiel entre pointes et d'intensité tie courant. On doit les lire de gauche à droite (sauf l;i //i,'-. 9,0 où le sens a él('- inversé), l'ave hoi-i/.oiilal étant celui des tem|)S croissants dans cette direction. » Le Tableau ci-joint résume les condition^ de production de l'arc : nature des cravous, diamètre, écait des pointes, voltage enlie pointes et intensité de couiant lelevés à l'aide d'appareils de mesure caioricpie'^. » Ces expériences ont vérifié parfaitement tous les réstiltats de ma pré- cédente étude et permettent iVen tirer les mêmes conclusions, notamment les suivantes : » Le phénomène de l'arc alternatif peut être extrêmement différent sui- vant les circonstances et donne lieu à une infinie variété de courbes dont je ne reproduis ici qu'un petit nombre d'échantillons. Mais, en définitive, les facteurs essentiels sont la naliirc des charbons (homogène, ou à mèche) et la nature du circuit qui les contient (inductif ou non inductif). » En ce qui concerne les charbons, les seuls qui donnent lieti à un phé- nomène parlailenient défini, que nous appellerons l'arc normal, sont les charbons homogènes purs, contenant très peu de sels minéraux, {^fig. 2 à y inclus), les charbons à mèche ne donnent qu'un phénomène bâtard. » I" Cliarbons Iwnwgènes. — Four les charhon> homogènes, l'influence de la na- ture du circuit est des plus nettes; en elTet, suivant que le circuit est non inductif ou fortement inductif, on obtient les deux types très différents de courbes caractéris- tiques des fig. 2 et 6 respectivement, lesquelles s'interprètent aisément, comme je l'ai montré ('), par les phénomènes de \ apoiisation et d'arrachemeiU disiu|)lif du car- bone. Ce dernier elVet est nécessaiie pour rallumer l'are à chaque cliangenieut de signe et se traduit par un bec de la courbe de tension U, sauf |iour les arcs très courts {fig. 5); il y a aussi assez souvent à la fin de chaque alternance, surtout lorsque l'arc e^t sifflant ou ronflant (Jig. 2 et 6), un second bec (|ui disparaît dans les arcs plus (') Aof. cit. ( i..i8 ) silencieux, ou quand on diminue l'écart îles ciiarhons (fi_s;. 4 et 5), ou enfin quand on ajuiile une àinc lci;éi-enieiil saline i //i,'. ^> |. La ;;i'anile diUV'iencc erilie le~ l'iii-uil- noi. induclifs et les rircuil» indnclifs, c'est (|ue dans les seconds !<■ lelaid du cniiraiit ( i»'9 ) SMP liv forre (''Inclr iriiotrire jn-Ddiiil pni- l'edrl orillnairo rie In 'plf-iiuliiclion, pernipl l'i In leii-icjii (le i i|iiiMiilie lié» i'<'i|il(leiiieiil aptes clia(|iie cliaiigemeiil de signe une va- li'iir --iilli-iMili' pinir nilliinit'i' l'iiii' en sons inverse, tandis que dans les circuits non ( I020 ) iiidiictifs, el siirlovit s! l";irc sifile ('), la tliil'érenre de potentiel aii\ hoiiies suit |)eii- danl l'extinclion la i ourbe arrondie de la force oleclromotrire de la source sm- mu certaine longueur, comme le montre par exemple la (ig. 20. » 9." Cluirbons à t'inic. — L'addition d'une âme ou mèche, formée de j)Oudre di' cliailioii mélangée à des silicates ou substances analogues, change complètement les conditions de fonctionnement par la production dans l'arc de vapeurs salines conduc- trices, qui entretiennent une conductibilité arlilicielie. Celle-ci tend à ramener toutes les courbes à la forme simplement sinusoïdale, ou arrondie (Jig. i3, i.'i. 17), comux" si l'arc n'était qu'une résistance moite; les charbons à mèche n'ont donc que |i(mi d'intérêt pour le physicien. Du reste, suivant qu'ils contiennent plus ou moins de matières salines, ou même que la mèche s'est plus ou moins vidée en cours de fonc- tionnement (-), leurs courbes se rapprochent da\aiitage soit de la sinusoïde (//:,'•. 8. i3, i4i 17), soit au contraire des formes de l'arc nor'mal (//.A'. ■!, 9, lu, ri, i>., 16). l.a dilTérence entre les formes de courant des cir<'nlts induclll^ 011 rron indirctil's reste assez caractéristique. » Ayant déjà donné dans les travaux cités plus li;rnt une tlescriptioii complète de toutes ces formes de courbes et fait leur étude quantitative, notamment au point de vue du farieiir de imissdncr i.\<' l'arc, je n'insisterai pas davantage sur les propriétés de l'arc alternatif; j'ai voulu seulement (') Le siftlemenl de l'arc produit par excès de densité de courant peut faire réap- parailre queh(uefois le tr-ait horizontal dans un arc sur circuit inductif, comme je l'ai montré dans mon précédent travail, mais c'est un cas assez rar-e pour qir'mi jiuisse re- garder ce zéro prolongé comme spécial au cirruit non inductif. (-) Cette dernière circonstance rend soLr\enl illusoire la classilicalion ^\^t> charbons en hairt. bas et mo\eri voltages. ( I02I ) ;i|)p(irler ici ces tracés comme une vérification qualitali\e ( ' J et montrer par la même occasion l'intérêt pratique et la facilité d'emploi des oscillo- graphes, ainsi que, par comparaison avec mes anciennes courbes relevées par points, toute la fidélité de leurs indications. Naliire «les ili.irliuii>. lioiiiiigénes. \ llll/cIlC. llilUl MlllilgC. llullln^LlliS (licrs. I.l. Iil. Id. \ riKLlic, liant MilUigi'. \ moche, moyen voltage. \ iiK'clir, haut voltage \ inéche. moyen voltage. Iii. \ mrilif. has voltage. M. \ \ inri iii', haut \ollage , ' et liomogêne tendre. * \ \ mèche, lias voltage / ' et hiiniogéiie dur. ' 17 A iin-rlie. haut \oJlag-e. 18 Id. '.ÎO ilniiiogencs durs. \. /y. — Les iliillres de force élcetiounUriee, leiision, inlensité, oui élti relevés à l'aide d'appaied- caloriques cl non dedriils des i oiirhes. Les échelles de celles-ci ont varié suivant les expériences, d'après le groupeuieril des bobines des nseillographes. Les jrcs 15* et lli* ont été produits entre des charbons de nature dillcrentc. pour faire apparaître une dissyméliic marquée entre les dcu\ alternances d'une périodi-. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la Inirtsformalion du carbonate d'orthocrésol en un homologue de la phtaléine de l' orlhocrésol. Note de M. P. Cazenkuve, présentée par M. Friedel. « Le carbonate d'orthocrésol mélangé avec un excès de chaux sodée s'échauffe spontanément, si l'on opère sur une quantité suffisante, et subit Nu III ri de> liRiirc: 5 7 8 11) 1 1 1 i I ■>* lli- IVinion Intensité Lotiyiifur l'ui ce entre le> du lliiiiiirhi- de l'iirc eleclru- [loiiites cuuraiit ru en moIrEce (les crayons en .Niiluie Oliservaliciis iniliiiii. lllillilll. t'ii volU. en ïolls. ampères. (lu clritiil. sur le bruit J A Id. Sifflant. lO )>. j 1 lii 20 3o Id. Id. !.. ■> ..) 1 12 .1', ■j(3 Inductif. Uonnanl. I II 1 r i.'i •- f^i, 1 Id, Sifllant. lo 1 [](i .W IJ,-.! iNon inductif. Criard. !.. \) I I J 3i 8,8 Id. Légèrement ronllanl. III 1 o . > 1 I î '■"^ 8 . ■ Inductif. Silencieux. lO i!» \\^ . .'» :i:',,:. 7-9 Id. Konnant. lit ;; 1 ^ 3s 1 o , î Id. Criard. lo ■') 7 1 l'i,.') 32,. 0 >!,!l Id. Honllant. 1.. 3,' !!*;,:> >(i,5 9 \on inriiielif. Id. l'I ■-' • 'l Il ' . t :i«,25 «,!) Id. Légéreiiienl criard. Itl 'l'T \\ '- , ) î" i3 Illdllrlif. Silencieux. iu 11. 'i I 1 .' i ^■' 8,1 Nom inductif. Id. l'I 1 .) , :i 1 r 'i - ;. 33 Hi Id. Ronllanl. l't ■ ? / 1 i.i 3ti ^■W Id. Criard. (') On reniiiiquera que sur les rotirbes des crayons tiomogènes sans indticlioii, la Uîtision reste toujours inférieure à celle du réseau, tandis que sur mes anciennes courbes la petite self-induction de la niacliine siiflisail à la relever tiu |)eu plus haut au moment de rexlinctioii. ( I()?.2 ) une IransioniKilioii molctiilaire intéressa nie (|ui rappelle la transformation (le carbonate de phényle et de Godium en salicvlate de cette hase. 1) ."ios'' lie carbonate orlhocrésjlique niélaii^'é inlimeineiit avec aoos'' de chaux sodé»; |>uKtTisùc s'i'cliiuiflenl considt'Tablenient, verdissent, puis se colorent on ron;;e vineux à la surface, indice du concours de i'owgène de l'air. » Une heure de chauiïe à i5o" hâte et acliM' la réaction. » La masse, épuisée |)ar l'eau, donne une >(dnlion colorée fortement en un liean rouge violacé, qu'on précipite par HCl, pour redissoudre le précipité dans la soude après l'avoir lavé sur nn (litre pour le précipiter à nouveau. » Le précipité niairon, d'aspect gélatineux, est séclié à douce température. » Ce corps est insoluble dans l'eau et dans le ben/.éne; il est soluble dans l'alcool, l'éther et l'acide acétique. » Il est incristallisable. 1) Des dissidutions, fractionnées dans des dissolvants a|)propriés, montrent (|ue le ciu'ps obtenu est homogène et constitué par une seule matière colorante. » Insoluble dans l'eau, il est soluble en un beau rouge vineux dans les solutions alcalines, sodicpie ou potassée. Il se dissout en jaune dans l'ammoniatiue. 11 se com- porte comme une phtaléine. » Le zinc en poudre agit sur la solution sotli([ne à l'ébuUition en donnant un nou- veau produit coloré, fonctionnant comme une phtaléine avec le caractère acide connu. » Le produit de la réduction d'aspect marron se dissout dans les alcalis avec une teinte vert olive. La solution ammoniacale, comme celle de la phtaléine du phénol, donne des précipités avec les sels métalliques, cuivre, fer, cobalt, etc. » L'anhydride acétique, en présence de l'acétate de sonde à réhnllition. donne un dérivé acétylé insoluble dans l'eau, même alcaline, indice de l'éthérification. Cet éther est amorphe et se saponifie par les alcalis en régénérant le corps primitif. Cette phtaléine ne teint ni la laine, ni la soie, comme d'ailleurs les pbtaléines analogues du phénol ou des crésols. Dus essais exécutés, soit avec la soie, en bain acide ou alcalin, soit sur le coton, avec les bandes de Mulhouse, ne m'ont donné aucun résultat. » D'après son aspect, son caractère amorphe et ses propriétés, cette phtaléine se dislingue de la phtaléine de l'orthocrésol à laquelle on poui rait songer a priori. » L'analyse élémentaire a dcjnné, ])our ce <()i|i> diflicile à juiriher en raison de scui caractère amorphe, les résultats suivants : l'on r matière. . . oS'',292 GO'- o,8i.")i MM). 0,157- SOll C pour 100 76, 1 4 11 |)uur 100 (),oo » La formule C^'H^'O' correspondant à l'homoiogne de la phtaléine de l'ortho- crésol exige ( ! pour 1 00 jtj,(i<) Il pour 100 't ,')J ( I023 ) » Les équations suivanLes expliquent très bien celte transformation du carbonate d'orthocrésol en un homologue de la phtaléine du phénol : ^CO.OH\^.„,j,^„/ \OT ^^^'-^ \g« H'^'^JJ, -h GO' i\a^ + H^ O + C« H' . OH, /^ " \C[P » Les carbonates de métacrésol et de pai'acrésol ne donnent nullement cette transposition moléculaire intéressante. Chauffés avec la chaux sodée dans les mêmes conditions, ils ne produisent pas de matière colorante. » Le carbonate de gaïacol dont les groupements sont en ortlio donne, dans les mêmes conditions, une trace de matière colorante, sans doute une autre phtaléine; mais la quantité obtenue est extrêmement faible. )) Cette transformation du carbonate d'orthocrésol constitue une inté- ressante expérience de cours pour montrer le phénomène de transpo- sition moléculaire fréquent en Chimie organique, et cela grâce à la pro- diiclion d'une matière colorante et à la rapidité d'exécution. » CHIMIE ORGANIQUE. — 5»/- les phosphates mixles èlhyliques-phényliques. Note de M. Albert Murel, présentée par M. Friedel. « Les éthers carboniques mixtes de la série grasse et de la série aroma- tique peuvent se préparer, comme nous l'avons montré dans un travail précédent fait en collaboration avec mon maître M. P. Cazeneuve (' ), soit par la réaction des chlorocarbonales alcooliques sur les phénates alcalins, méthode déjà connue (-), soit par la réaction des carbonates diphénoliques (') Comptes rendus, ii juillet 189S. (^) Bender, Ber. d. deutsch. chem. Ges., t. \IX. C. U., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVII, iN" 24 ) l3j ( I024 ) sur les alcoolales alcalins ou sur les alcools eu [)résence de bases aromati- ques, mélliode nouvelle parliculiéremenl féconde. » Nous nous sommes demandé si l'acide phosphorique, dont les oxhy- dryles ont une valeur différente, tout conmie cela a lieu d'ailleurs pour l'acide carbonique, ne se prêterait pas à dos rcartions similaires. » Nous avons donc recherché si les dichloro- ou monociilorophosphates alcooliques par exemple, réagissant sur les phénols ou les phénates alcalins, ne mèneraient pas à la production d'éthers mixtes alcoyl-phosphoriques encore inconnus, si enfin du phosphate triphcuvli(]uo comparable au car- bonate (li|)hénylique, réagissant sur les alcooJates alcahns, ne donnerait pas ces mêmes éthers mixtes phosj)horiques. » L'expérience vérifie ces pré\ isions. >> Nos études ont porté d'abord sur la réaction du dichlorophosphate d'éthvie sur le j)héii<)l, puis sur le phéualc de s^)U(le. UC'II' » l'IiDspliaLc (lii>liéiiyli(iiic iiiviioelliYUquc : l'IiO — el el llenninger à six boules la jiortion passant entre i28"-i38", on recueille j6oS'' d'un liipiide passant exaclenieiil à i33". C'est ilu ninMochlorobenzène C" il''(>l. (') 11 importe de rappeler que W. Gustavson, il y a longtemps déjà, a employé le bromure d'àluminiuiu, jxnir faciliter la bromuration du benzène et de ses homo- logues. ( i^^7 ) Oiianl à la ])artie cominl^e eiitio (i68°-i S.")"), o'est un mélange de trois dichloro- betizénes (oitho, meta et para); nous allons montrer dans la préparation suivante la façon de les séparer. » La formation du monocidoiobenzène dans cette réaction s'explique très facilement, si l'on admet, avec MM. Friedel et (Irafts, la foinialion piéalalile d'un composé organo- métallique avec dégagement dlICI, C«H"-hÂICI'=(?n5— AlCl'-i-HCI. Ce composé organoinétaliique, sous l'inlluence du cldore, régénèie le cliluruie d'aln- minium et d(uine du uuuiocldcjioljen/.éne C'ii'^— A1CI-+ cr^ = r.'Mf'Ci + aicp. 1) Préparation dex diclilorohenzèncs orllio. mêla el pai a. — Aous sommes partis du mouocidorobenzène (-"llMJl (on peut également prendre pour point de dépai t le benzène et pousser la chloruration plus loin que précédemment). Avec le même dis- positif que tout à l'heure, on cliaufl'e en agitaut de temps à autre à 60° le mélange (C'ir'Cl ioooS''-+- Al CfSoS'), et l'on y fait |)asser un courant de chlore sec jusqu'à ce que l'augmentation de poids soit égale à SoSs"", c'est-à-dire corresponde à C'H'Cl-. La uiasse encore chaude est projetée par petites portions dans l'eau froide additionnée de H Cl, on lave à l'eau distillée la portion liquide et l'on essore à la trompe la petite quantité de produit solide, on sèche et l'on distille à l'aide d'une colonne de Le Bel et llenninger à deux boules. On recueille ainsi aoos'' de monochlorobenzène C^ll^'Cl qui n'a pas réagi; entre i68°-i82<' : 769«'' d'un mélange de trois dichlorobenzènes. Tl reste dans le ballon SaS^'' de produits supérieurs (mélange de tri, létia, penta et hexachlo- robenzène). » Le liquide recueilli enlie j68"-i83" est constitué par un mélange, en <.[uantités inégales, d'ortho, meta et paradicliloiobenzéne. Pour en efl'ectuer la séparation, on plonge ce mélange dans la glace; une partie se solidifie; lorsque son volume n'augmente plus, on jette rapidement sur un entonnoir refroidi, à filtration rapide, de façon a essorer à la trompe. Le liquide recueilli est de nouveau refroidi et la portion solidifiée traitée comme précédemment. Ou lépéte ce traitement jusqu'à ce qu'il ne se forme plus de cristaux par le froid. Les écailles obtenues sont essorées à la trompe pendant deux ou trois heures à la température du laboratoire, puis séchées entre des doubles de papier buvard. De nouveau soumises à la distillation, elles passent à 172°; leur point de fusion est 56°; c'est du paradichlorobenzène C°H'Cl(i)Cln). La portion liquide qui n'a jtas cristallisé est soumise, bien privée d'eau, à la distillation à l'aide d'une colonne de Le Bel et llenninger à cinq boules ; on sépare ainsi iSiS"' de liqueur pas- sant à 172°, c'est du métadichlorobenzène C H' Cl(,) Cl(3) ; à 179°, liassent aSSs'' d'oilhodichlorobenzène C II'* Cl,,) CI,,, ; nous avons eu 3535'' de paradichloroben- zène C"I1'C1(,,CI(.,. » On voit que, dans la chloruration du benzène en présence de Al CI'', se pro- duisent à la fois les trois flicldorobenzènes avec prédominance du dérivé para. » La théorie de la formation de ces corps est la même que précédemment : » 1" C^H'CI-^AICI^ =IiCl-)-C«H'Cl — AlCl^; » 2° C'=H*G1 — AlCl=-i-Cr-— C''ll'Cr--H A1C1\ ( IO-28 ) » Préparation des iricldorohcnzènes. — Nous avons |)ils podi- poini do dcparl un mélange à parties égales de métadichlorobenzène el de paradichlorohen/.ène. )i Dans Tioo'''' de CIl'CI^ additionnés de i ;")?'" de Al Ci ' anhydre el ))ien pulvérisé, on fait arriver un courant de chlore sec jusqu'à ce (|ue rauginentation de poids soit égale à II-?^ On obtient les produits de la icMilion rnninie dans les expériences [)ré- cédenles, on recueille la par-tie liquide, un i;i sèche el on la soumet à la distillation fractionnée à l'aide d'une colonne de Lebcl et llenningei- à trois boules, afin d'avoir une première séparation grossière puis lui |iMri(ie par cristallisation. On obtient à peu près parties égales de trichlor(ibeii/c ni' I ilhiiil à -^.oCv' cl fondant à 17", cesl le dérivé (.y'li'Gl(,) Clj,) Cl,4), el (le li-lchlor()l)cri/.èric IiomUIhuI à îoij" fDiiilaiil à 63°, c'est le déri\é C" H^C1(,) (]1(3,C1(5) ; nous n'avons recueilli (|u'uiii> très faible (piinililè de dérivé liichloié liouillant à 519°, c'esl-à-dire le di'iivé (j" 1 1 M 11^ ,, Cl(2) Cl(s). » l'rrpardliiin dcx tétra. peiila el lie.vaehbtnihent-ène. — En poussant dans l'une quelconque des ex|)ériences piécédentes la chloruration plus avant, on augmente les rendements en dérivés télra, peiita et he\a. Nous a\ons ])ris les résidus des opérations précédentes passant au-dessus de 225°, et avons opéré à peu près comme M. .Iiing- lleisch pour elTertuer leur séparation. Ces résidus, après di'Ssiccalion, ont été soumis à la distillation fractionnée à l'aide d'un matras (!<• ^^ urlz à soudure latérale distante d'environ o"',i>, de la panse du matras. < (n dlillint. après plusieurs rectifications, un corps solide passant à 2.'(0"', fondant à i.^4"i <'"esl un lètracidoioben/.ène CH-d''. Les produits jjassant veis 280" sont tiailés jiai' l'ah-ool bouillant (|ui sépare le pentachlo- roben/.ène (_J''1ICI' et laisse indissous l'iicxaililnrolienzèiu". Le résidu de la dislilhiliim est à peu près entièrement foimé d'hexachloroben/.èue que l'on ])uillie en le proji'laul fondu dans l'alcool luiuillant, il se précipite sous foirne pulvérulente. M Comme on le voit, le cliloriire (l'aliiiiiiiiiuin aiilivdre AlCl' esl ici un chlorinanl aussi puissant que l'iode, et n'a j)as comme ce dernier l'incon- vénient de donner des produits accessoires. » CHIMIE OKGANlQUlî. — Action des oxydants sur qitfhjdi-s roinpoirs azotés. Note de M. Œciis.ver de Coniv<:k ( ' ). (c J'ai continué ces recherches en em|)lovanl C')Miin>' oxvdaiits l'aci le ciironiiqne et le hichroniate de potassium. » llxiIro.rrldiniiK'. — I ne sdiulinu ai|u;'use conceiiliée d'acidr cliniiiniiuc (lèi-inii- pose instantanément le clilorh\di ate d"hvdiox\ lamine ; il se tlégage de 1 azote et des vapeurs nilieuses. Le i-ésidlat esl le même a\ee une solution aqueuse concentrée de bicliioiiiate. ). l'hi'nylhvdraz'uie. — Ce dérivé est décompnsé à froid |>ar des solutions aqueuses (') Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier, octobre-no- ^•embre 1898. ( "••-^9 ) niovennement concentrées d'acide chroniique el de bichromate. 11 se dégage de l'azote pur; si l'on continue à faire réagir les oxydants, en faisant intervenir la chaleur, on observe la pioduction d'une petite (p.iantité de pliénoi. On a C« H'. Az M — Az IP -t- 30 = Az- + IPO + OïlK OU. » Mclhyl-phénylhydrazine. — Mêmes résultats qu'avec la phényliivdrazine ('). » Guanidine. — Le carbonate de guanidine est détruit instantanément par les solu- tions concentrées des deux oxydants. Celte réaction donne lieu à une véritable expé- rience de cours. » Hydrazine. — Le chlorhydrate de cette base fournit les mêmes résultats que le dérivé précédent. » Vréthane. — Elle n'est pas décomposée à froid, mais elle est dé(-omposée par- tiellement, à chaud, par l'acide chromique; la solution de bichromate n'agit pas ou pi'esque pas dans les mêmes conditions. Il icélamide. — Une solution d'acide chromique concentrée décompose légèrement à chaud cette aniide. Mais, si l'on imprègne l'acétamide avec une lessive de potasse, et qu'on ajoute, en parties égales, des solutions de bichromate et d'acide chromique concentrées, la décomposition, à chaud, avec mise en liberté d'azote, devient plus accentuée. Benzarnide. — J'ai traité la benzamine exactement dans les mêmes conditions que l'acétamide; la décomposition est très faible. Urée. — L'urée a été employée soit à l'étal solide, soit en solutions aqueuses; elle est attaquée et décomposée, à chaud seulement, avec séparation d'azote, par des solu- tions d'acide chromique et de bichiomate. Les hypochlorites alcalins agissent beau- coup plus énergiquement que les deux oxydants chromiques. » Sulfd-urée. — Ce dérivé est plus stable que l'urée, vis-à-vis de Cr-0' et de Cr^O''K^, fait que j'avais déjà constaté en étudiant l'action des hypochlorites à excès d'alcali ('-). La décomposition est partielle; on a CSC^t^îJ' -t-70 = CO^ + SO'-4-2H2 0+Az^ \.\zH'' » J'ai vérifié l'existence des rapports entre les quantités formées d'Az, de CO- et de SO'. » Phényl-sidfo-urée. — Cette urée composée résiste aux solutions chaudes de bi- chromate, mais est décomposée énergiquement, à chaud, par une solution très concen- trée d'acide chromique. La proportion de C/iinitiiia/ii('s co/iipiisces. — .l';)! l'-lmlii- I :iiIiiim ilc l'iu-ido <'liii)iiii(|ui'. du l)i- cliroiuate de polabsium et du mélange ol)ioiiiii|in', sur les cliloilivdiales deniillnl- aiuine el d'étliylamiue purs; il se dégage du clilore, de l'azole et de l'anlixdride carbo- nifiue, mélangés à une faible quantité d'oxvgène libre. Je me propose de comniiiui(|uei- ultéiiourenient les résultats de cette élude à l'Académie. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Action du H. coli cl du li. d' Ebcrlh sur les nitrates. Note de M. L. Grimbeut, présentée par INl. Duclaiix. « J'ai déjà montré (Société de Biologie, 2 avril i8q8) que, contraire- ment à l'opinion de certains auteurs, le B. coli et le B. d'Eberth ne dégagent pas d'azote quand on les ensemence dans une solution de peptone nitralée à I pour 100; mais comme, d'autre part, on obtient un dégagement gazeux (piand on remplace la solution de peptone par tki bouillon de viande pep- tone, il m'a paru intéressant de rccherclier la cause de cette dilïérence d'action et l'origine de l'azote produit. » J'ai donc institué un certain nombre d'expériences dans lesquelles j'ai dosé les gaz dégagés, l'azotate détruit, l'azolite restant et ce que j'appelle l'azote amidé, c'est-à-dire l'azote fourni par les matières amidées complexes de mes milieux de cidture, avant toute intervention microbienne, cpjand on les traite par l'hvpobromite de soude. » A. Afin de mieuN. faire sentir la dillcieiue (|ui existe entre 1 action de no-, bacilles sur les nitrates et celle d'agents dénitrifiants véritables, j'ai ensemencé, d'un côté, du bouillon peptonisé el nitrate à i pour 100 avec le B. coli et le B. d'l'2berlli, el. de l'autre, une solution de peptone nitralée avec le B. pyocyani((ue. » Au bout d'un mois, j'ai obtenu les résultats suivants : » he B. pvocvanique ne dégage que de l'azote. Le volume d'azote recueilli (100", 48) est éffal au volume d'azote correspondant à l'azotate détruit (ioo'^'^,4i), et sept à huit fois supérieur à celui de l'azole amidé (i3'^'=,8o). » Les B. coli et tvphique donnent de l'azote el de lacide carbonique. Le volume de cet azote (28^,09 el 26'''^, 96) est sensiblement le double de celui qui correspond à l'azotate détruit (12", 34 et i3") el 1res inférieur ii celui de l'azote amidé de la culture (47'", lîî)- La moitié seulement de l'azote est donc fournie par le nitrate, el l'autre moitié vraisemblablement par les matériaux amidés du milieu, |)ai' suite de la réaction s'exerçanl entre ces principes et l'acide iiilreu\ jirodull |>iir les bactéries. C'est le ])liénoméne secondaire d'un fait biologique connu depuis l()iigteiii|)s : la réduction des nitrates par les bacilles d'Eberth el d'Escliericli. » B. Si à une solution de peptone nitralée on ajoute des substances capables de perdre leur azote sous l'action de l'acide nilreux, on devra obtenir un dégagement gazeux; c'est ce rjui a lieu avec de l'extrait de viande riclie en déchets azotés el peu iiuli'ilif par lui-nièine. ( ,o3i ) » Le B. coli, ensemencé dans une solution de peploae nitralée à i pour loo, ne donne pas d'azote. Dans une solution d'extrait de viande nitralée sans peptone, il en donne 7" au bout d'un mois [volume double de celui qui correspond à l'azotate détruit (9.", 9)]; et dans une solution de peptone à i pour 100, additionnée de i pour 100 d'extrait de viande et de i pour 100 de nitrate de potasse, on obtient dans les mêmes conditions : 23", 43 d'azote; l'azote correspondant à l'azotate disparu étant de 6",o5 seulement. » C. Une solution de peptone à i pour 100 donnant déjà i3™,8 d'azote amidé, on pourra donc, en augmentant la proportion de peptone, introduire dans la solution une quantité de principes amidés suffisants pour obtenir un dégagement d'azote. En effet, une solution de peptone à 5 pour 100, contenant i pour 100 de nitrate de jiolasse et représentant 71'^'" d'azote amidé, donne avec le B. ooli i6"", 29 d'azote et n", 29 avec le B d'Eberth; l'azote du nitrate disparu étant respectivement 8'''^, 7 et 2"', g. » D. Contrairement à certaines opinions, la présence de nitrites n'arrête pas le pro- cès fermentatif. Les deux bacilles se développent très bien dans une solution d'extrait de viande peptonée renfermant i pour 100 de nit/i/ede potasse et y dégagent de lazole en quantité égale et même supérieure à celle qu'ils donnent dans le même milieu nitrate. « Bn résume, cliaqtie fois que le B. coli ou le B. d'Eberth ont donné un dégagement gazeux dans un milieu nilraté, le volume de l'azote recueilli a toujours été au moins le double de celui qui correspond à l'azotate détruit. Par conséquent, l'azote dégagé ne provient pas exclusivement des nitrates. )> L'action dénitrifiante de ces bacilles est corrélative de la présence de matériaux amidés dans la culture; elle semble résulter de l'action secon- daire qu'exerce, sur ces derniers, Vacide nitreux produit par les bactéries. » Les nitrites n'entravent pas l'action de ces bacilles. - CHIMIE BIOLOGIQUE. — L'assimilai ion de l'azote nitrique et de l'azote ammoniacal par les végétaux supérieurs. Note de M. Mazë, pressentes par AL Duclaux. « Los travaux de MM. Schiœsing et Mùiitz ont montré que l'ammo- niaque du sol se transforme en acide nitrique sous l'action des ferments nitrifiants, dont l'étude physiologique a été laite par M. Winogradsky. Il en résulte que les engrais organiques, les engrais ammoniacaux sont absorbés par les plantes à l'état de nitrates; on a donc considéré l'azote nitrique comme l'aliment azoté par excellence des végétaux siipérieurs, et l'on a regardé peu à peu l'ammoniaque comme un aliment très inférieur, sinon comme une substance non assimilable. c. R., 1898. 2' Semestre. (T. CXXVII, N» 24.) l36 ( loSa ) » M. Miintz a montré, en 1889, que cette opinion, trop exclusive, n'est pas justifiée par les faits. De nouvelles expériences ont été exécutées depuis et ont confirmé les résultats de M. Alûntz. Mais elles ne sont pas exemptes de toute critique; une terre additionnée d'ammoniaque, du sable calciné arrosé avec des solutions ammoniacales constituent un terrain éminemment favorable au développement des ferments nitrifiants, ainsi que M. Winogradsky l'a montré. » L'absence de nitrates dans la terre ou dans le sable, à la fin de l'expé- rience, ne démontre donc pas, d'une façon absolue, qu'il n'y a pas eu de nitrates formés en certains points, par exemple au voisinage des radicelles, et absorbés au fur et à mesure par les végétaux de préférence à l'ammo- niaque. Il eût fallu conserver les terres de l'expérience, afin de constater si l'ammoniaque n'est pas nitrifiée au bout d'un certain temps; il n'y a pas d'autre moyen de vérifier la présence des ferments nitriques dans un milieu quelconque, puisqu'ils se refusent à pousser sur tous les milieux usités d'ordinaire en bactériologie. » J'ai donc repris des expériences comparatives sur la valeur alimen- taire des nitrates et des sels ammoniacaux, en faisant usage de solutions nutritives stériles et en employant les procédés de culture que j'ai déjà exposés dans les Annales de l'Institut Pasteur (janvier 1898). » J'ai d'abord étudié l'action du sulfate d'ammoniaque et du nitrate de sodium employés à la dose de i pour 1000, sur la germination d'un certain nombre d'espèces de graines. » J'ai préparé, dans ce but, une solution nutritive ainsi constituée : Eau distillée 1 000 Phosphate de potassium 1 Sulfate de potassium o,5 Carbonate de calcium ?, Sulfate de magnésium 0,1 Chlorure de calcium . Chlorure de zinc f Sulfate de fer 1 Chlorure de manganèse ) » Avec cette solution on a préparé les milieux suivants : iV" 1... Solution nutritive seule. ), 2... » additionnée de I pour 1000 d'azotate de sodium. „ 3... I, » » de sulfate d'ammoniaque. « L'eau distillée seule ou l'eau distillée additionnée de i pour 1000 de nitrate de sodium, ou de sulfate d'amnioninque, ont fourni les milieux k. r> et 6. { i()33 ) » Les essais de germination ont porté sur des haricots, du maïs et des vesces de Narbonne. » On a constalé que les quatre premiers milieux sont également favorables à la germination; les cleu\ derniers la retardent un peu si l'on prend les premiers comme point de comparaison; mais il est impossible de noter la moindre dilTérence entre les milieux 3 et 6. « Il n'en va plus de même si l'on poursuit plus loin les investigations, comme on le voit dans les Tableaux suivants, obtenus avec du maïs, cultivé dans la solution nutritive ci-dessus, additionnée d'azote nitrique ou ammoniacal. I. -Izole nitriijiie. Nitrate Durée Poids sec Azole de sodiuii] de des pris pouriijoo. l'expérience. plantes. au nitrate. jours ojgr nife'r 1 I 44 8900 379,8 2 I 36 7425 197,1 3 I 45 8910 261 4 0,5 32 5710 '81,9 II. Azole ammoniacal. Sulfate Azote d'ainmonia(|uu pris puiu 100. à rammoniaquc. 3 I 44 6625 232,5 6 I 39 5i35 189,3 7 0,5 47 864o 265,6 » Les solutions nutritives renlermaient encore de l'ammoniaque et des nitrates à la fin de l'expérience ; on les a conservées deux mois au laboratoire, afin de vérifier si elles n'étaient pas devenues le siège d'une fermentation nitrique dans le cours de l'expé- rience. Au bout de ce temps, les solutions ammoniacales donnaient la réaction de Nessler aussi nette qu'au début, tandis qu'elles ne présentaient aucune coloration au sulfate de diphénjlamine ou au réactif sulfopliéniqué. M L'ammoniaque a donc été absorbée et assimilée en nature, ce qui confirme les conclusions de M. Miintz. » BIOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur la cUsséintnation naturelle des levures de vin. Note de M. Léon Boctisoux, présentée par M. Gaston Bonuier. u Dans une Noie insérée aux Comptes rendus au mois d'octobre dernier, t. CXXVn, p. G28, ]\L J.-A. Cordier étudie le phénomène biologique de l'apparition des Saccharomyces siir les fruits au inoineiiL de la maluritc. Il cite les expériences faites en Italie par Bcrlese sur le rôle des insectes dans la dissémination des levures, et ne croit pas les résultats de ces expé- riences applicables au climat de la Cluimpai;iie. ') Mais les expériences de Berlese sur ce sujet ne sont pas les premières en date. Son premier Mémoire se trouve dans la Rwista di Patologia végé- tale, anno Y. nnm. 5-12, 1896. Dès l'année i88i, j'avais fait des expé- riences sur le même sujet, alors absolument neuf, sous un climat bien moins diflérent de celui de la Champai^ne, en Normandie. Dans le premier Mémoire que j'ai publié \^Sur Vhahiial et la conservation des levures spon- tanées (^Bulletin de la Société Linnétnne de Normandie, 3* série, t. VI)], j'ai montré, pour la première fois, que diverses espèces de levure se trouvaient régulièrement sur certains fruits encore verts, dans des (leurs nectarifèrcs et sur le corps des abeilles. M Après avoir a])profondi ce sujet par de nouvelles expériences effec- tuées les unes en Normandie, les autres en Sologne, j'en ai publié les résul- tats en i883 ySur la conservation des fer/nenls alcooliques dans la nature (^Annales des Sciences naturelles : Botanique , C série, t. XVII)]. Dans ce Mémoire, que cite Berlese en me faisant l'honneur de le considérer comme « un importante lavoi'o », j'ai décrit un grand nombre d'espèces de levure, qu'on peut apj)eler des levures sauvages, douées d'une j)uissance de fermen- tation variable; j'ai montré que, si ces espèces sont très répandues sur les fleurs, sur certains fruits, mûrs ou verts, et sur certains insectes, les espèces qui produisent le vin sont, au contraire, tiès rares, même sui" les grains de raisin mûr (résultat que retrouve M. Cordier); enfin, j'ai établi expérimentalement une distinction capitale entre les grains de raisin miirs, mais intacts, et ceux qui ont été entamés par les oiseaux ou les insectes, les premiers ne portant qu'exceptionnellement des germes de levure, les secotuls en ]ioi tant tous. » J'ai fait, posLérieurement à la publication de ce Mémoire de i883, une nouvelle expérience que je rapporterai ici, parce qu'elle porte sur un plus grand nombre de grains de raisin. M Dulis une ferme de Sologne, le 27 septembre i884, on faisait la veiulange par un beau soleil, après une longue période de séclieresse. Dans des tubes de verre stérilisés je dépose, en les délachanl avec des ciseaux flambés, m6 grains de raisin bien niùrs, mais non entamés par les insectes, et 32 grains entamés, à raison d'un grain par tube. » Deux jours après, le four de la ferme étant chaufTé, je fais passer avec pureté du moût de raisin slérilisé dans tous les tubes, et je por lu cens-ci au foui'; lemj)éiatiire: 3o°. ( io35 ) Le lendemain, quinze des lubes à raisin enlanié étaienl en fermentation et les autres V entrèrent les jours suivants. La température s'abaissait progressivement; le 3 octobre elle était de 20"; il ne restait plus à ce moment que deux tubes à grain entamé qui ne fussent pas en fermentation, mais ces deux tubes présentaient un dépôt blanc, visible à Tœil; au microscope, je reconnus que ce dépôt consistait en cellules de Sacchaio- myces; la température n'était plus assez élevée pour leur permettre de produire la fermentation. )) Quant aux 116 tubes à grain sain, ils restèrent jusqu'au 2 octobre sans donner signe de vie. Le 3 octobre, un seul entra en fermentation avec abondant dépôt de levure. » Voyons maintenant quelles étaient les espèces ainsi récoltées. Parmi les tubes à grain entamé, ceux qui entrèrent en fermentation le second jour ne contenaient guère que du 5. apiculalus: ceux du troisième jour contenaient encore tous cette même le- vure, mais la plupart contenaient aussi, en proportion notable, au moins une autre espèce de Saccharomyces; ceux du quatrième jour, au nombre de deux, contenaient une levure ronde et pas d'apiculée; enfin les deux derniers, où il ne se dégageait pas encore de gaz le cinquième jour, ne contenaient que des levures rondes ou ovales, sans apiculée. » Les levures de tous les tubes eu fermentation furent semées dans des tubes de bouillon de levure saccharose; aucune n'en détermina la fermentation. Par conséquent, les grains entamés n'ont fourni que des levures appartenant aux espèces que j'ai nom- mées non ùn'ersàes. » D'un autre côté, l'unique tube à grain sain qui a fermenté contenait une levure ovale. Je l'ai comparée à la levure qui produisait le vin. Le 29 septembre, les cuves de \endange étant en pleine fermentation, j'y prélevai une goutte de moût que je déposai comme semence dans un tube de moût stérilisé. Le lendemain, ce tube était en pleine fermentation. J'en semai une ou deux gouttes sur de petites languettes de papier buvard contenues dans des tubes de verre fermés par de l'ouate et stérilisés. Le 3 octobre, je déposai de même sur papier buvard stérilisé la levure du tube à grain sain, et c'est dans cet état que j'ai rapporté, à mon laboratoire de Caen, les deux levures à comparer; la levure du tube à raisin sain faisait fermenter le saccharose el toutes deux avaient exactement le même aspect dans les cultures. )) Cette expéi'ience conduit à la même conclusion que celles que j'avais déjà décrites. Tous les grains de raisin entamés jjorlent des levures, mais ce sont surtout les 5. apiculalus et autres espèces non inversives. Quant aux grains non entamés, il est difficile d'y constater la présence de la levure. Je ne l'ai constatée qu'à la surface d'un grain sur i iG, mais je ne puis pas être stir que quelques autres grains sains n'en portaient pas, la température n'ayant pas pu être maintenue assez longtemps au degré favo- rable à la fermentation. Dans les tubes à grain entamé, le dévelo|)pement étuit bien plus précoce, parce que les levures étaient d'avance en pleine culture dans le raisin. Au contraire, sur ce grain sain, la levure était à ( jo':;(i ) l'état (le germe desséché exigeant une longue incubation pour entier en activité. Il est remarquable que cet unique grain a justement fourni une vraie levure de vin, alors que je n'en ai pas trouvé sur les grains entames. 1) Je ne puis donc pas conclure spécialement pour les vraies levures de vin, mais, du moins en ce qui concerne les levures sauvages et notamment l'apiculée, la théorie de la dissémination par les insectes est plus d'accord avec les faits que celle de la dissémination par l'air. La première rend compte de l'apparition brusque de la levure sur les fruits, el, comme dans les fruits mûrs et ouverts, la levure non seulement se fixe, mais se multi- plie, elle explique le résultat obtenu par M. Cordier, à savoir la présence de germes de levure constatée dans l'atmosphère d'un clos de vigne à partir de l'époque de la maturité du raisin el non auparavant. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Les SUCS de Champignons vaccinent contre le venin de vipère. Note de Al. C. Piiis.vlix, présentée par M. Chauveau. (i L'activité et la rapidité des transformations nutritives qui se passent dans les Champignons constituent un des phénomènes les plus remar- quables de la Biologie. Dans leur tissu, dont la structure est si peu diffé- renciée, s'accomplissent les réactions les plus complexes de la matière organique. Aussi n'est-il pas étonnant d'y rencontrer tant de substances diverses : la plupart des ferments digestifs (Bourtjuelol), les oxydases de G. Bertrand, des hydrocarbones, des albuniinoïdes et un grand nombre de corps résultant de leurs transformations. Parmi ces substances, plusieurs possèdent, comme je l'ai déjà montré pour certains ferments, et pour la ty - rosine, des propriétés vaccinantes contre le venin. Il était donc logique de supposer que le suc qui les tient en solution conférerait aussi l'inununilé contre le venin. C'est en effet ce que j'ai constaté. Mes expériences, au nombre de deux cents environ, ont porté sur plusieurs esjïèces vénéneuses et comestibles. Mais, en raison de la facilité avec laquelle on peut, en toute saison, se procurer le Champignon de couche, c'est cet Agaric qui a le plus souvent servi à mes recherches. Toutes les expériences relatées dans celte Note se rapportent à cette espèce. » Préparation. — Les Champignons, après avoir été neUoyés aussi bien que pos- siljle, sont coupés en morceaux et mis à macérer, pendant vingt-quatre heures, dans une quantité deau chloioforniée égale à leur projire poids. On filtre sur papier et Ion a un ( io37 ) liquide brunâtre dont la teinte devient de plus en plus foncée, jusqu'à être complète- ment noire. Ce liquide, de réaction neutre, d'odeur agréable, de saveur fade, se con- serve très bien à robscurité, dans des flacons bien bouchés où l'on ajoute un peu de chloroforme. » Action physiologique. — Ce liquide n'est pas aussi inoffensif qu'on pourrait le croire a priori. Inoculé sous la peau de la cuisse d'un cobaye, à la dose de .î-^^ à lo'S il produit un gonflement œdémateux qui disparait en un ou deux jours. En même temps, la température s'élève de o", 5 à i". Si la dose est plus forte (20'^'^ à 25™) l'action locale est plus prononcée, l'œdème s'étend à l'abdomen, et il peut survenir une eschare; la température s'abaisse d'une manière sensible (i" à 2") pour remonter en- suite assez rapidement. Les phénomènes généraux sont plus accentués quand la ma- cération est injectée tiède dans le péritoine : l'animal a souvent des nausées, le train de derrière s'affaisse, la température descend de plusieurs degrés (2 à 3) et reste ainsi slationnaire pendant vingt-quatre heures, le ventre est sensible et dur. Enfin, intro- duit dans les veines d'un lapin, ce liquide détermine, pendant la durée même de l'in- jection, des secousses qui deviennent de plus en plus fortes, à mesure que la dose aun^menle. En général, i5" à 20'^'^ inoculés rapidement suffisent pour amener la mort; l'animal tombe sur le flanc agité de convulsions cloniques et l'asphyxie arrive en quelques secondes. Si l'on ouvre immédiatement le thorax, on trouve le cœur distendu par le sang, immobile, toutes les veines gonflées. Le sang est noir et se coagule rapi- dement; dans les ventricules, il 3- a déjà de petits caillots. Si l'on attend quelques minutes a\ant de faire l'autopsie, la coagulation est complète dans les vaisseaux et l'on peut retirer du cœur des caillots qui se prolongent dans l'aorte et l'artère pulmo- naire. » L'action d'une température élevée (chauffage à 120° pendant vingt minutes) ne fait pas complètement disparaître les accidents toxiques dus au suc de Champignon ; ce suc chauffé produit encore, s'il a été inoculé tiède dans le péritoine, un abaisse- ment de température, mais, au contraire, une élévation, quand on l'introduit sous la peau; toutefois, les accidents locaux ont complètement disparu. » Propriétés vaccinantes. — Un cobaye qui a reçu sous la peau ou dans l'abdomen de 5™ à 20"" d'eau de macération A' Agaricus edulis supporte, au bout de quelques jours, une dose de venin de vipère mortelle en cinq à six heures pour les témoins. Celte immunité, déjà très forte, est susceptible d'être accrue, et, si, dans un intervalle de quinze à vingt jours, on soumet l'animal à deux ou trois inoculations, on peut augmenter d'un cinquième environ la dose de venin sans provoquer d'accident. La durée de l'immunité ainsi obtenue varie de quinze jours à un mois. » Malgré toutes les précautions antiseptiques, ce suc dilué de Cham- pignons détermine souvent une mortification des tissus à laquelle succède une plaie qui suppure. Quelquefois même, il survient des infections plus graves suivies de mort. Aussi pouvait-on supposer que la vaccination était le fait des microbes plutôt que du suc de Champignon. Pour éliminer cette cause d'erreur, il suffisait de filtrer le liquide sur une bougie de porce- laine. En opérant ainsi, ou n'a |)liis ;i craindre une infection microbienne, ( io38 ) et le pouvoir vaccinal ne |)ar;tît pas sensiblement diniiniic. Les accidents locaux se |)ro(liiiscnt encore, mais, en l'absence de microbes, ils sont moins dangereux. Toiilefois, on peut les éviter en faisant bouillir le liquide; l'ébullilioi) pendant cjiielques minutes non seulement ne détruit pas ses propriétés vaccinantes, mais semble même en favoriser la manifestation. Il faut chauffer à 120° pendant vingt minutes pour affadilir un peu ce pou- voir vaccinal, mais il n'est pas complèlcment détruit. Cela prouve qu'à côté des ferments d'autres substances empêchent l'action du venin. Il serait intéressant de séparer et de connaître les substances toxiques et vac- cinantes contenues dans le suc des Champignons. Mais ce sujet mérite un dcvelo|)pement qui dépasserait les limites de cotte Note; il fera l'objet d'une ctuile distincte. En attendant, il m'a semblé utile d'indiquer le rôle que les Champignons, déjà si intéressants sous d'autres rapports, pourront jouer dans la question de l'immunité. » minéralogie:. — Les modifications endomorphes du gabbro du Paltet {l.oire-InféneureY Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Michel-Lévy. « Le massif de gabbro du l'allet présente de nombreuses et importantes variations de composition minéralogiqiie et de structure; le but de cette Note est d'appeler l'attention de l'Académie sur la plus remarquable d'entre elles. » l^e gabbro normal est caractérisé (') par des plagioclases basiques (labrador, labrador-bytowiiite), du diallage, de Tolivine, avec un peu de hornblende brune, de biotite, de magnétite, d'ilménite, de pyrrholile, etc.; la structin-e est grenue ou franchement ophitique, l'oiivine peut être très abondante ou manquer complètement. » Dans la tranchée du chemin de fer entre le Pallet et Gorges, sur le bord de la Sèvre près de la carrière de la Rochette, au voisinage de Saint-Michel, et dans bien d'autres points sur le bord du massif, le gabbro change de caractères extérieurs, il perd son diallage. prend de la biotite, du grenat, etc. L'examen microscopique fait voir qu'il ne reste plus dani^ cette roche aucun des éléments essentiels du gabbro; les plagioclases sont plus acides et ne dépassent pas l'andésine, le diallage est remplacé par de l'hv- perslhène, la biolile est très abondante, enfin apparaît un mini'ral qui n'a jamais été trouvé dans ce groupe de roches éruplives : la cordicrile. Elle forme des cristaux jiouvanl atteindre o"^"',5 de longueur et constituant parfois 3o pour 100 de la roche; elle est caractérisée par ses formes, ses propriétés optiques, ses macles en roues, (') Comptes rendus, t. CIV, p. 870; 1887, et Bull. Soc. Miner., t. XIF, 0,38; 1889. ( io39 ) l'abondance des auréoles pléocliroïqiies d'un jaune intense autour de nombreuses inclusions de zircon ; elle contient parfois des octaèdres de spinelle vert, des paillettes de biotite. » La structure est grenue ou granulitique; l'ordre de cristallisation des divers minéraux est très irrégulier; suivant les échantillons ou les parties d'un même échantillon, les plagioclases, la cordiérite, Tliypersthène et le grenat sont auioraorphes ou xénomorphes et s'englobent réciproquement. Quand le quartz est rare, il moule les |3lagioclases ; lorsqu'il est abondant, il devient granulitique en même temps que les feldspaths. Il existe fré- quemment, dans ces norites micacées à cordiérite, de petites enclaves micro- scopiques, constituées essentiellement par de l'andésine, de la cordiérite et du spinelle. » Quelle signification faut-il donner à ces norites? On ne peut songer à les considérer comme formant une venue distincte de celle du gabbro auquel elles passent insensiblement. Leur composition exceptionnelle ne permet pas davantage de les regarder comme la roche normale dont le gabbro, si semblable à celui d'autres gisements, serait un accident basique central. La situation périphérique de ces roches, leur localisation entre le gabbro et les micaschistes entourant celui-ci conduisent à les considérer comme une forme endomorphe du gabbro, produite par l'assimilation d'une quantité variable de micaschiste. Cette hypothèse ne peut être vérifiée directement, le contact immédiat des deux roches n'étant nulle part à découvert, mais j'en ai trouvé une démonstration très concluante dans la carrière des Prinaux. )) Cette carrière est ouverte au sud du village du Pallet, dans le gabbro à olivine; on y voit au milieu de celui-ci, qui est de couleur noire, des taches moins foncées ayant pour centre des enclaves schisteuses angu- leuses ou des enclaves rubanées, se fondant insensiblement dans la masse voisine, formée par la norite à cordiérite. » Les enclaves anguleihses sont constituées par des fragments de schistes très quarlzeux, riches en graphite et en pyrite; la norite s'injecte ht par lit dans ses feuillets à la façon du granité dans les schistes micacés. Au microscope, on voit dans les lits injectés, en outre des minéraux précités, de la cordiérite, de l'andésine, de la biotite et un peu d'hypersthène. Les enclaves à contours indécis ont la même composition que les enclaves microscopiques signalées plus haut, leur structure est granulitique; elles sont constituées de lits alternativement riches en cordiérite, jjarfois en C. R., 1S9S, 2- Semestre. (T. CX.WII, N" 24.) iij ( io4o ) spinelle, et de lits feUlspalhiques; la biotite ou l'hyperslhène y abondent ou manquent presque complètement suivant les échantillons. Le passage à la norite à grands cléments s'cfTcclue par l'intermédiaire d'une zone graniditique, très riche en cordiéritc non orientée. » Les relations de cause à effet entre l'existence de ces enclaves schis- teuses et la transformation du gabbro en norite saute aux yeux; la carrière des Prinaux montre, pris sur le fait et en petit, le mécanisme de cet endo- niorphisme, produit en grand sur la périphérie du massif. » La cordiérite a cristallisé directement dans le magma gabbroïque endomorphisé et n'est pas, comme dans les andésites du mont Dore, un résidu d'enclaves non digérées; cela est démontré par l'abondance et l'égale distribution de la cordiérite, par la netteté de ses formes, par sa j)oslériorité à certains autres éléments de la roche, etc. Ce minéral n'existe pas, du reste, dans les micaschistes de la région. » La cordiérite n'a jamais été trouvée, jusqu'à présent, dans les roches de la famille du gabbro, ni dans les familles voisines, exception faite cepen- dant de la hersanlile deMichaelstein (Hartz), décrite par JNL Max Koch ('). " La production directe de la cordiérite dans un magma feldspathique fondu ne doit pas toutefois étonner outre mesure; j'ai fait voir, en effet (^), que ce minéral se forme en abondance dans les roches à faciès basaltique résultant de la fusion et de la recristallisation des schistes des houillères embrasées de l'Ailier et de l'Aveyron. » Indépendamment de l'intérêt minéralogique de ce nouveau mode de production de la cordiérite, cette étude conduit à des conclusions d'un ordre plus général, en apportant un argument nouveau à la tliéorie de l'assimilation. Les contacts du granité de l'Ariége m'ont permis de montrer l'importance des transformations endomorphes subies par une roche acide par assimilation de sédiments basiques; dans le massif du Pallet, la ques- tion se présente sous une autre face : il s'agit, en effet, ici d'une roche basique modifiée par absorption de sédiments plus acides qu'elle. » (') Jahrb. kônig. picuss. geol. Landesansl.. |). 44; li^Sj. (-) Comptes rendus, l. CXIII, p. 1060; 1891. ( lo',. ) GÉOLOGIE. — Sur le rôle de la sédimentation souterraine dans la constitution du sol d'une partie du département de l'Orne. Note de M. Stanislas Meunier. « Ayant été amené à étudier les résultats fournis par plusieurs puits fon- cés dans les couches argileuses et sableuses des environs de Mortagne, j'ai été frappé des caractères généraux des roches traversées; je suis arrivé, pour expliquer leur origine, à des vues qui ne cadrent pas complètement avec les opinions courantes. » A mes yeux, les couches dont il s'agit et qui dépassent i5™ d'épaisseur représentent toutes, sans exception, le résidu de la dissolution, opérée sur place et de haut en bas, de couches beaucoup plus épaisses, dont on retrouve la continuation restée intacte dans un voisinage plus ou moins immédiat. La démonstration de ce fait résulte, pour une part, de la découverte, à di- vers niveaux où ils ont été préservés de la dissolution générale par une silicification tout à fait remarquable, de débris fossiles reconnaissables. » On admet maintenant que l'argile à silex est un résidu de dissolution de la craie, sous l'influence des eaux pluviaires; mais on pense générale- ment que ce manteau argileux ne peut se développer indéfiniment en pro- fondeur, à cause de sa prétendue imperméabilité, et que jamais il ne se substitue à la formation crayeuse tout entière, qu'il a commencé par recouvrir comme d'une mince pellicule. Or, les faits que fournit l'étude du sol près de IMortague montrent non seulement que la décalcification totale de la craie à silex a pu s'opérer, mais qu'après elle d'autres assises du terrain crétacé ont été soumises au même régime, éprouvant d'ailleurs, conjointement avec la perte du calcaire, une rubéfaction plus ou moins intense et une silicification dont les causes paraissent faciles à retrouver. » Les coupes que j'ai reconstituées montrent, à partir d'en haut, et sous Sc^" envi- ron de terre végétale, un système d'argiles recouvrant un système de sables. On y distingue : 3. Argile ocreuse à silex, a"'. 4. Argile blanche à silex, 3'". 'i. Argile blanche sans silex., légèremeiri ocreuse par j)lacts, i"',5o. 2. Sable blanc un peu argileux, coloré par place en jaune, 4"'- 1. Sable ocreux consolidé à la ])artie supérieure et banc de grès à ciment ferrugineux, G'". ( lo'|2 ) 0 Chacun de ces niveaux se subdivise d'ailleurs en couches plus ou moins conti- nues. En les jiassant successivement en revue de haut en l)as, nous devons noter d'aliord les difTciences mutuelles des assises 5 et 4, concernant non seulement la ré- partition inégale de l'oxjde de fer, mais la structure des rognons siliceux et la ])ré- sence de vestiges fossiles, rares mais suffisamn.ent nets. Si la couche rougcàtre peut dériver de la craie séaonienne, il paraît plus probable que l'argile blanche à silex provient de couches luroniennes. » Bien que la craie turonienne soit plus ancienne que la craie sénonienne, il faut reconnaître que les argiles à silex dérivées de chacune de ces formations ont une an- tiquité relative inverse. C'est seulement quand la couche sénonienne a été entièrement réduite à ses résidus que l'assise turonienne a commencé à s'attaquer, la nature argi- leuse du manteau ocreux, quoi que l'on en ait dit, ne mettant aucun obstacle au phéno- mène, car celle argile, grâce au mélange d'une notable quantité de sable, est loin d'être tout à fait imperméable. Ces terrains, d'ailleurs, n'ont pas été seulement dépouillés de leur carbonate de chaux, mais aussi d'une grande quantité de silice, comn)e le témoigne l'état d'é|)uisc'ment des silex, passés parfois à l'étal d'une sub- stance légère et poreuse n'ajanl conservé que la forme externe des nodules primitifs. » L'argile sous-jacente, parfois très blanche, peut sembler au premier abord appar- tenir à la catégorie des dépôts originairement accumulés dans un bassin sédiinenlaire; mais son examen en fait bientôt avec certitude un résidu de même ordre que les couches précédentes. On y trouve, il est vrai, des paillettes de mica blanc, auxquelles on ])eul attribuer une origine granitique ; mais on reconnaît bientôt que presque toutes les craies renferment du mica et que, par conséquent, leur résidu ne saurait en man- quer. Du reste, nous retrouvons dans celte argile des débris de coquilles analogues à celles que nous venons de mentionner. Ici, comme dans tous les autres cas dont nous avons dû nous occuj/er, les lests sont silicifiés et dés lors insolubles, ce qui explique leur persistance après la dissolution des roches calcaires dans lesquelles elles étaient empâtées, il s'est même fait, à leur surface el tlans leur épaisseur des dépôts siliceux tuberculeux, ou en orbicules dévoilant le mécanisme d« la silicificalion ; car nous avons trouvé des tests transformés de la même manière en pleine craie de Meudon. Ajoutons que la désagrégation des coquilles silicifiées donne des grains siliceux arrondis, parfois sj)héroïdaux, tout semblables à ceux qui remplissent nos roches et dont l'origine est ainsi dévoilée. » Mais ce n'est pas tout et il convient d'ajouter que le mode de formation précé- demment attribué aux argiles s'applique sans variante aux sables sous-jacenls. Tout d'abord, le fait que ces sables très peu argileux sont disposés au-dessous du sys- tème des argiles esl conforme à ce que nous savons de l'allure du lerrain crayeux dans la contrée, aux points où il n'a pas été démantelé. Par exemple, et suivant l'assertion de Blavier, dans les carrières de Loisé, près de Mortagne, les puits <]ue l'on fait pour l'exploilation de la pierre blanche doivent traverser i5"' à 20"' de craie marneuse avant d'arriver au banc exploitable. Et ce qui confirme complètement notre manière de voir, c'est (|u'à diverses reprises les sables, comme tout à l'heure les aigiles, ont conservé des fossiles qui ne peuvent faire hésiter sur leur provenance. » Ce qui se présente d'abord quand on examine les assises de haut en bas, c'est une couche de sable parfois blanc, mais plus souvent coloré en jaune par des infiltrations ( 1043 ) ferrugineuses. Or ce sable n'est pas enlièremenl quartzeiix ; on y trouve du mica et de la silice concrélionnée, parfois exlrèmeinent abondante, et qui résulte de la désagrégation des tests fossiles. En un point, d'ailleurs ferrugineux, les coquilles déterminables sont même très abondantes et assez bien conservées pour qu'on y reconnaisse YOstrea {Exogyra) coluniba {\Av\é\.è gigas). Elles sont non seulement silicifiées, mais encore recouvertes de concrétions siliceuses, aflfectant des formes de tubercules et d'orbicules montrant en lames minces au microscope une structure arborisée; l'épaisseur des valves est souvent remplie de géodes de quartz cristallisé. C'est au fait de leur trans- formation en silice que les Exog^'res doivent d'avoir résisté aux causes de destruction des masses dans lesquelles elles étaient empâtées. Quant à la cause de la silicifîcation, elle tient à la circulation souterraine de solutions très étendues de silice gélatineuse, où l'on doit peut-être voir comme la contre-partie de l'épuisement constaté dans les silex des argiles supérieures. Il y aurait là un vrai transport vertical de la silice qui se manifeste avec des caractères exceptionnels. i> Oii sait que YOstrea coluniba gigas se trouve en place dans bien des régions de la France, par exemple dans des calcaires gris exploités entre Tours et Blois et cor- respondant au terrain angouœien de Coquand, c'est-à-dire au turonien inférieur. Ce calcaire est d'ailleurs assez sableux pour que sa dissolution laisse un résidu représen- tant environ i de son poids. u Ajoutons que les sables jaunes à nodules gréseux qui se trouvent au fond de nos puits fournissent des restes de coquilles silicifiées qu'il est légitime d'attribuer à Ylnoceramiis problematicus, fossile caractéristique de l'Angoumien. » La conclusion de ces études, dont je n'ai pu donner ici qu'un résumé, est donc : » i" Que les roches dont on vient de lire la description se sont consti- tuées depuis que la région de Mortagne est soumise au régime continental, régime qui, d'après l'épaisseur des résidus produits, doit durer depuis très longtemps; » 2" Que ces assises ont acquis leurs caractères actuels et comme leur personnalité géologique les unes après les autres, mais de haut en bas, de façon que les |)lus anciennes sont celles de la surface; les argiles exis- taient sur des calcaires maintenant disparus avant l'isolement des sables; » 3*^ Que la constitution du sol dans la région de Mortagne est rejjro- duile dans ses grandes lignes par les expériences de sédimentation sou- terraine dont j'ai eu récemment l'honneur d'entretenir l'Académie et qui se ra|)portent à un mode de formation des couches beaucoup plus efficace et beaucoup plus fréquent qu'on ne l'a cru jusqu'à présent. » La séance est levée à 4 heures. J. B. ( loVi ) BULLETIN BIBLIOCnAPIIIQCE. Outrages reçus dans i.a séance du 5 DtCEMBRn 1898. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Bkhtiielot, Fuiedel, Mascart, MoissAN. Septième série. Tome XV. Décembre 1898. Paris, Masson et C'", 1898: I fasr. in-8°. Vertébrés fossiles du Portugal. Contributions à l'étude des Poissons et des Reptiles du Jurassique et du Crélacique, par H.-E. Sauvage. Lisbonne, 1897- 1898; I vol. in-4"- (Présenté par M. Albert Gaiulrv. ) Histoire de la Pomme de terre, traitée aux points de vue historique, biologique, pathologique, culturalet utilitaire, par Ernest Roze. Paris, Rothscbild, 1898; I vol. gr. in-8". (Hommage de l'Auteur.) Congrès national d' Hygiène et de Climatologie médicale de la Belgique et du Congo. Bruxelles, août [898. Bruxelles, Hayez, 1898; 2 vol. gr. in-8". Graminées. Descriptions, figures et usages des Graminées spontanées et cul- tii'ces de France, Belgique, Iles Britanniques, Suisse, par ï. Husnot, Lauréat de l'Académie des Sciences. 3* Livraison. T. Hiisnot, Caban (Orne^; i fasc. in 4°- (Hommage de l'Auteur.) L'armement et la technique des feux des infanteries modernes, par le com- mandant V. Legros. Paris, L. Baudoin, 1899; i vol. in-8". (Présenté par M. Boussinesq.) Bulletin de la Société d'encouragement pour l'Industrie nationale, publié sous la direction du Secrétaire de la Société, RT. E. Collignon. Paris, 1898; I vol. \n-ff. Astrononncal papers prepared for ihc use of the .American Ephemeris and Nautical Almanac. Vol. VL part. IV. Washington, 1898; 1 vol. in-'j". Ouvrages reçus dans la séance du la décembre 1898. Revue de Mécanique, publiée sous le patronage et la direction technique d'un Comité de rédaction. Président :M. Haton pe laGoupillière, Membre de l'Institut, Ins|iecteur général des Mines. Tome III. N" 5. Novembre 1898. Paris, V"Ch. Dunod, 1898; i fasc. in-4°. ( io45 ) Annuaire pour l'an 1899, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gaiithier-Yillars; i vol. in-i8. (Présenté par M. Cornu.) Connaissance des Temps el des mouvements célestes pour le méridien de Paris, à l'usage des astronomes et des navigateurs pour l'an 1901, publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, Gautliier-Villars, octobre 1898; i vol. gr. in-8°. (Présenté par M. Cornu.) La suture intestinale, histoire des différents procédés d'enlérorraphie, par Félix Terrier, préparateur de Médecine opératoire W la Faculté de Médecine, etc., et ^Marcel Baudoui>', préparateur du cours de Médecine opératoire à la Faculté, etc. Paris, 1898; i vol. in-8". (Présenté par M . Mare y. ) Etude sur les méthodes et les instruments des nivellements de précision, par C.-M. GouLiER, colonel du Génie en retraite. Paris, Imprimerie nationale, 1898; I vol. in-4". Librairie Gauthier-Villars. Recueil des travaux du Comité consultatif d'hygiène publique de France et des actes officiels de l' Administration sanitaire. Tome XX VIL Année 1897. Melun, 1898; I vol. in-8". Journal du Ciel, couronné par l'Académie des Sciences. Bulletin de la So- ciété d' Astronomie. Directeur : Joseph Vingt. Janvier 1899. Tours et Mayenne, E. Soudée; i fasc. in-8°. Bibliothèque géologique de la Russie, 1896, composée sous la rédaction de M. NIKITI^-. Saint-Pétersbourg, Eggers et C'", 1897; ' ^^I- in-8°. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, publié sous la rédaction du Prof. D"' M. Menzbier et du D"" N. Iwanzow. N°*3-4. Moscou, 1898; 2 vol. in-8°. ERRATA. (Séance du 5 décembre 1898.) Note de M. Joseph l'erraud, Sur une nouvelle bouillie cuprique, etc. : Page 97g, ligne 2 en rcmonlant, à la suile du nienibre de phrase : M. Léo Vignon, professeur de Chimie à TUniversilé de Lyon , ajoutez directeur de la slalion agro- nomique. On scrscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLA RS, Quai des Grands-Augusiins, n° 55. BDuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fia de l'année, deux Yolumes in-4*. Deui les l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel art du i" janvier Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. Départements : 30 fr. — Union postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, 'ers. chez Messieurs : n Ferran frères. iChaix. Jourdan. Ruff. iens Courtin-Hecquet. j Germain ctGrassin. ' ■ ' ' j Lacbèse. ■onne Jérôme. mçon Jacquard. Feret. lieawr Laurens. ' Muller (G.). rges Renaud. , Derrien. ) F. Robert, i J. Robert. ' Uzel frères. m Jouan. imbery Perrin. ( Henry. rbourg ,, " ( Marguerie. „ i Juliot. rmont-Ferr... I Ribou-Collay. I Lamarche. on < Ratel. (Rey. i Lauverjat. ! Desez. Lyon. lai i Drevet. '"""* ! Gralier et C'., Rochelle Foucher. ) BourdigDon. Havre . { Dombre. \ Thorez. ( Quarré. chez Messieurs : ( Baumal. Lorienl ,, _, ) M"' lexier. (Bernoux et Cumin Georg. <_ Côte. ISa\7. Vilte. Marseille Ruât. i Calas. Montpellier j coulet. Moulins Martial Place. i Jacques. Grosjean -Maupin. Sidot frères. l Loiseau. I Veloppé. I Barma. j Visconti et C". I\imes Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. ^"'■"■«^ I Marche. Rennes Plibon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). j Langlois. { Lestringant. S'-Étienne Chevalier. l Bastide. ( Kumèbe. i Gimet. ( Privât. ; Boisselier. Tours Péricat. ( Suppligeon. t Giard. ' Lemaitre. Nantes Nice. On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen I et C'V Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. . Asher et C'*. ) Dames. , Friedlander et fils. f Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. i Lanicrtin. Bruxelles.. ! Mayolezet.\udiarte. ( Lebègue et C'". \ SotcUeck et C". ^'"='""«" /Millier (Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deigbton, Bell et C". Christiania Cammermeyer. ConstantinopU. . Otto Keil. Copenhague Host et fils. Florence Seeber. Gand.... Hoste. Gènes Beuf. Cherbuliez. .Milan . Rouen. Toulon. Toulouse. Valenciennes. Genève. Georg Lausanne. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. , Benda. ■ ! Payot. Barth. \ Brockbaus. Leipzig ' Lorentz. i Max Riibe. , Twietmeyer. Liège. j Desoer. I Gnusé. chez Messieurs : ( Dulau. Londres Hachette et C*». ' Nutt. Luxembourg. .. . V. Biick. / Libr. Gutenberg. Madrid ) Romo y Fussel. I Gonzalés e hijos. ' F. Fé. i Bocca frères. ' Hœpli. .Moscou Tastevin. I Prass. Naples ' Marghieri di Gius. ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. New-Vork | Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford. Parker et C" Palerme. Clausen. Porto Magalhaés et Monii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. ( Bocca frères. ( Loescher et C'v Rotterdam, Kraniers et fils. Stockholm Sauison et Wallin ) Zinserling. I WollT. ; Bocca frères. ) Brero. I Clausen. [ RosenbergetSellitf Varsovie Gebethner et Wolfi Vérone Drucker. 1 Frick. Vienne v /-„,„ij .. /-i. ( Gerold et G'". Ziirich Meyer et Zeller. S'-Petersbourg. . Turin. . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes l" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume in-4''; i853. Prix Tomes 32 à 61 -( i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870- Prix 15 fr. Tomes 62 a 91 — (i" Janvier i8ë6 à 3i Décembre 1880.) Volume 10-4"; i88g. l'nx SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : •orne I ■ Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DeebÉs et \.-J.-J. Souer. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le. néles, par M. Hau.en. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières sses, par M. Cladoe Bernard. Volume in-4'', a^**^ ^^ planches; i856 • i,' ' ' ' j'. ' '." "j" „ ■ rome II • Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.e«e>. - Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en ..85o par 1 Académie des Sciences »r le concours de .853, et puis remise pourcelui de .856, savoir : . Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi- Dentaires, suivant l'ordre de leur superposition. ^ Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée - Rechercher la na^ture les rapports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bron». In-4% avec 27 planches; .861.. . V la môme Ubrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers SaTanU à l'Académie des Sciences. 15 fr. 15 fr. 15 fr. 15 fi. K 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 ccinbic 1898.) MEMOIRES ET COMMLIVIC.VTIOIVS nES Mli.MBRKS KT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pa^'cs. M. A. r.iiAfVKAU. — Kluile pliNsique île Pélas- ticilé arquisi' par le lissii rimsculairc en (Hal de travail pliy^iolo^^iquc 983 M. CoNSlDlillE. — iiii'lalliqiirs sur tiers et bélniis. Pages. Influence des armatures les propriclcs des mor- 9!»^ COllRESPOXDAACE. M. CnUNU. au nom du Bureau des Longi- tudes, présente « l'Xnnuaire du Bureau des Lonsiludcs pour i.'^çig » et la n Cdu- naissauce des Temps pour i<)Oi >• MM. liAMiiAUD et Sy. -- Observations de la comète Brooks (octobre i8ç)IS), faites à l'observatoire d'Alper, !> l'éqiiatorial coude de C'.SiS d'ouverture M. !•'. BossAliii. — Observations de la pla- nète DQ (Witl) el des comètes Perrine- Cliofardet el Chase, faites à l'observatoire de Toulouse, à l'èqualorial Brunner de o", >S d'ouverture .■M. U. KuiNiris. — Observations des essaims des Léonides et des Bièlides M. Kmilk Bokf.i.. — Sur la recherche des singularités d'une fonction délinie jiar un développement de 'l'aylor M. .li;i.E.s Bki^don. — .Sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles réduc- tibles aux équations dilTcrenliellcs ordi- naires M. Kdmond ALmllet. — Sur la détermina- tion du groupe des équations nunièri()ues. iM. 1). Gravk. — Sur les lignes composées de parties reclilignes M. L. Lecounu. — Sur l'isoclironisme pra- tique des régulateurs ^L Louis Boi.t/.man.n. — Sur le rapport des deux chaleurs spécifuiues des gaz M. Thomas To.vimasina. — Sur un curieux BULLICTIN Bini.IOGRAPIIIQt;F: Eruata 01,11 9!)7 999 ioo3 1004 1 00.') 1007 1009 plièiiomène ilailliérence des limailles niè- tallii|ues sous l'action du courant élec- Iriqiie ." M. A. Bi.oNDi:!,. — Sur l'arc à courants alternatifs M. P. CAZi;Ni:t:vK. — Sur la transfurmalioii du <"arbonate *.rorlliocrcsol en nu homo- logue de la plitaléine de l'orlhocrésol .... .M. Al-BEnT MonKi,. — Sur les phosphates mi.\tcs éthyliques phcuyliques MM. \. MoiNEYUAT cl C». PomiET. — Chlo- ruralion de la benzine en présence du chlorure d'aluminium M. f1I';ciisNEii DE CoMNCK. — Action des oxydants sur (|uclqucs composés azotés.. .M. L. GiuMnEHT. Action du B. co/i el du B. d'Kberth sur les nitrates yi. Mazi:. — L'assimilation de l'a/.otc ni- trique et de l'azote ammoniacal par les végétaux supérieurs M. LÉox BoiTiioiix. — Sur la dissémination naturelle des levures de vin M. C. PiiisALix. — Les sucs de Champignons vaccinent contre le venin i» 25.) ' ^i) ( io56 ) « il s'agit là d'une entreprise de longue haleine qui réclame de la persé- » vérance. Mais l'exemple même de M. Souillart ne montre-t-il pas tout » le profit qu'il y a pour un savant à ne pas disperser ses efforts? » Ce vœu de notre Correspondant et de notre confrère, je le répèle ici avec l'espoir qu'il sera entendu. )) J'ai coruîu M. Souillart en i854 au lycée de Metz oli il fut envoyé à sa sortie de l'École Normale. C'était une nature timide et modeste, mais pleine de cœur et fidèle aux amitiés du premier jour. La vie ne lui fut pas toujours douce et heureuse. Ses dernières antices furent attristées par la perte d'un fils déjà grand en qui il avait mis toutes ses espérances ; il trouva dans le travail et siu'tout dans ses croyances religieuses la force de sup- porter ce coup. Son élection aune place de Correspondant lut aussi pour lui une consolation que la Section d'Astronomie avait été heureuse de demander pour lui à l'Académie. » Bien différente de la vie calme et retirée de M. Souillart, fut la car- rière de M. Poniel, que la Science et la politique se disputèrent l'une à l'autre, faisant tour à tour d'un humble garde des Mines un Correspon- dant de l'Institut, et d'un déporté de Lambessa un sénateur de la Répu- blique. Auguste Pomel était né à Issoire, le 20 septembre 1821. Lorsque vint l'âge de la conscription, les modestes ressources de sa famille ne permirent pas de l'exempter du service militaire; mais déjà il s'était fait connaître par de bons travaux de Botanique et de Paléontologie, et la haute influence de Brongniart et de Dufrénoy sut le tirer de la caserne de Vin- cennes pour l'attacher au Muséum d'abord, puis à l'Ecole des Mines, oiJ il fut charge de classer et de cataloguer les collections des plantes fossiles. Il reçut en i84() le titre de garde des Mines. » Un coup de tête lui fit abandonner cette position et il retourna en Auvergne travailler auprès de Bravard, son premier maître. Cette collabo- ration allait changer complètement sa vie. Au Coup d'État, signalé comme disciple et ami d'un républicain d'action dont il partageait les opinions exaltées, il fut arrêté et interné en Algérie. Telle fut l'origine assez singu- lière de ses travaux sur la géologie de ce pays, auxquels il doit surtout sa réputation. Il fît venir à Oran toute sa famille, s'établit comme colon et, le crédit d'Élic de Beaumont, qui ne l'avait pas oublié, lui avant obtenu, en i856,;sa réintégration dans son grade de garde des Mines, il fut chargé de l'étude géologique de la circonscription de IMilianah, puis de la province ( io57 ) d'Oran en iSjq. Il resta clans cette ville jusqu'en 1870, sous la direction d'un ingénieur en chef, M. Rocard, qui, reconnaissant la valeur de son subordonné, lui laissa toute liberté pour l'étude et le classement de ses documents paléontologiques. )) Cette période de la vie de M. Pomel fut la plus féconde en travaux scientifiques. Il en dépensa les premières années en des explorations géo- logiques et botaniques. Puis, lorsqu'un accident, une fracture du pied sur- venue à la suite d'une chute pendant qu'il accompagnait le général Colonieu dans l'expédition d'Ouargla, l'eut condamné au repos, il mit à profit ses loisirs forcés en les employant à la publication de ses études sur les Spon- giaires, les Bryozoaires, les Ammonites et les Échinides de la province d'Oran, Ouvrage considérable, dont toutes les planches ont été dessinées par l'aînée de ses filles. » A la chute de l'Empire, la qualité d'ancien déporté était pour Pomel un titre incontestable aune charge publique; il fut nommé membre et pré- sident de la Commission municipale d'Oran. Mais il se trouva que l'ancien déporté, en raison de sa connaissance de l'Algérie et surtout du départe- ment d'Oran, put rendre à ce pays des services signalés, dont le suffrage populaire le récompensa en le nommant membre du Conseil général qu'il présida, et enfin sénateur en 1876. Il est bien vrai que son activité scienti- fique fut un peu entravée par ces multiples fonctions; mais, par compen- sation, son séjour à Paris lui permit de se retremper dans la fréquentation du monde savant. Il contribua activement à la création de l'École supé- rieure des Sciences d'Alger, dont il fut directeur en même temps que pro- fesseur de Géologie. En 188 r, il renonça à la vie politique. » Revenu en Algérie, il prit part à la construction de la Carte géologique de ce pays, et il en devint directeur en i88j. L'âge delà retraite arriva pour lui en 1891; son dernier travail fut la publication en treize fascicules des monographies des Vertébrés quaternaires de l'Algérie. )) L'Académie lui avait décerné, en 1889, le titre de Correspondant. Il est mort le 2 août de cette année. )) Ferdinand Colin, professeur de Botanique et directeur de l'Institut de Physiologie végétale à l'Université de Breslau, naquit dans cette ville le i4 janvier 1828. Disciple de Mûller, de IMilscherlich et d'Ehrenberg, doc- teur à dix-neuf ans, fondateur en 1866 du premier laboratoire de Physio- logie végétale qui ait fonctionné en Allemagne, il eut l'honneur de former ( io58 ) tics élèves tels que Weigert, Schrœter et siirloiil Robcil Kocli (iiii, nj)rès Pasteur, a été le principal promoteur des applications de la Bactériologie à la Médecine et à l'Hygiène. » Convaincu de bonne heure que les êtres les plus simples remplissent, dans l'cconoiiiic de la nature, un rôle plus important que celui qu'on leur attribuait de son temps, que leur étude fait ponélrer plus profondément dans les problèmes obscurs de la Biologie et conduit à mieux connaître les lois de la vie des êtres supérieurs, c'est vers ces organismes inférieurs, Algues, Champignons, Infusoires et Bactéries, que Cohn a surtout porté son attention. Il constate la présence universelle de ces végétaux microsco- piques dans l'air, sur la neige, dans les eaux et jusqu'au fond des mines. Il en institue la culture, classe les formes et précise les affinités, inaugurant ainsi, nous disait M. Van Tieghem, l'ère des recherches si fécondes en ap- plications de toutes sortes dont, à la suite des découvertes de Pasteur, ces plantes ont été l'objet depuis vingt-cinq ans. Prosper Demontzey, Correspondant de la Section d'Économie rurale depuis 1882, était né à Saint-Dié le 21 septembre i83i. Élève de l'Ecole forestière^et finalement administrateur des forêts, il s'est fait connaître par d'importants travaux sur le reboisement des montagnes et son influence sur le régime torrentiel des rivières qui en descendent. Il est mort à Aix le 20 février dernier. » Vous me reprocheriez. Messieurs, d'oublier, dans l'énumération des pertes que nous avons subies, celle de M. Gauthier-Villars. Bien qu'il ne fût pas Membre de l'Académie, Gauthier-Villars nous appartenait, parce qu'il s'était donné à l'Académie dont, pendant plus de trente ans, il a édité toutes les publications avec un soin et un dévouement sans pareils. La foule des savants qui se pressaient aux funérailles de cet homme de bien a témoigné de la grandeur des services qu'il a rendus à la Science et à son pavs. Je devais, en rappelant aujourd'hui son nom, rendre un der- nier hommage à sa chère mémoire. » Si la disparition de ceux que la mort nous enlève attriste nos cœurs, nous éprouvons d'un autre côté un allégement à notre peine à la vue de celte nombreuse jibalange d(-s lauréats de nos prix dont M. le Secrétaire perpétuel va proclamer les noms. Nous voyons parmi eux nos successeurs, ( I"% ) et la valeur de leurs travaux actuels nous est garant de ce qu'ils feront après nous. A l'origine de l'ancienne Académie des Sciences, chaque titu- laire se choisissait un élève, qu'il formait et qui tout naturellement était désigné pour les vacances qui venaient à se produire. Aujourd'hui le re- crutement de l'Académie se fait dans uu champ plus vaste; dans la foule des jeunes savants qui peuplent nos écoles et nos laboratoires, nos Com- missions nous désignent chaque année ceux qui ont le mieux mérité et marquent ainsi les futurs candidats à l'Académie. Ce serait un travail bien intéressant et bien digne de vous être présenté, si votre Président pouvait, dans cette séance, vous tracer le résumé des travaux que vous couronnez et en mettre en relief les mérites et la nouveauté. Mais quel est le prési- dent qui pourrait se targuer d'un savoir assez universel pour apprécier à leur juste valeur des productions si nombreuses et si diverses, depuis les conce[ttions les plus ardues des mathématiciens jusqu'aux analyses les plus fines des physiologistes et des anatomistes? Nos Secrétaires perpétuels eux- mêmes ne suffiraient pas à la tâche. Je me garderai bien de l'essaver. » L'abbé Bignon n'avait pas un pareil souci; de son temps, l'Académie des Sciences ne possédait aucun revenu; comme tous les établissements scientifiques d'alors, elle ne subsistait que des largesses qu'elle pouvait obtenir de la faveur royale; elle ne pouvait donc décerner des prix. En 171 5, un conseiller honoraire au Parlement de Paris, Rouillé de Meslay, lui légua une somme de 120000 livres, dont le revenu devait être employé à récompenser les meilleurs travaux sur les Mathématiques et l'Astronomie. Les lauréats de ces prix s'appellent Mac Laurin, Jean et Daniel Bernoulli, Bouguer, Euler, Lagrange, Coulomb, Méchain et De- lambre : nos lauréats d'aujourd'hui peuvent être fiers de figurer sur une liste en tête de laquelle sont inscrits de pareils noms. M D'autres prix extraordinaires, puis, à la fin du xviii* siècle, les fonda- tions de M. de Montyon, accrurent les ressources de l'Académie, qui, à l'époque de la suppression de celte illustre Compagnie, s'élevaient à près de 9000 livres de rente. » Nos revenus annuels sont beaucoup plus considérables, et, au lieu de trois ou quatre prix, nous pouvons en décerner plus de soixante-dix. Oh! l'Académie n'en est jas plus riche, elle n'est que le mandataire chargé par de généreux donateurs de distribuer ce revenu suivant des intentions le plus souvent étroitement définies. L'administration de cette fortune, l'at- tribution de ces prix n'est pas une do ses moindres lâches, ni une des ( io6o ) moins utiles, en raison de rémiilalion qu'elle suscite et entretient parmi les jeunes savants. Et nous devons, au nom de la Science française, un hommage reconnaissant à la mémoire des bienfaiteurs dont la libéralité nous assure les moyens de stimuler leur zèle dans tous les genres de recherches. Cette année encore, nons disposons de deux prix nouveaux. Nous devons l'un à M. Eslrade-Delcros qui, en 1893, a légué toute sa for- lune à l'Institut et fondé un prix biennal de Sooo'^'' dans chacune des cinq Académies; l'autre à M. Wilde, président de la Société scientifique de Man- chester, qui aura la joie d'être témoin des progrès accomplis sous son in- spiration. » Mais, il faut bien le dire, les parts attribuées aux différentes Sciences sont fort inégales. Et puisqu'un astronome a le grand honneur de présider cette séance, vous lui permettrez de signaler la pauvreté des prix attribués à l'Astronomie : quatre prix d'une valeur totale de 2800'^''! Ils ont tous les quatre été fondés par des astronomes, et l'Astronomie n'enrichit pas ses serviteurs. Aujourd'hui que la libéralité de l'État et des villes, que la muni- ficence d'un ami de la Science dont il n'est pas nécessaire de vous dire le nom, ont restauré en France quelques-uns des observatoires qui, au siècle dernier, y étaient si nombreux et si actifs, il serait bien désirable que nous puissions encourager les vocations astronomiques par des récompenses moins limitées. Il y a à l'observatoire de Nice un jeune astronome (') qui, sur les 45o petites planètes que nous connaissons, en a découvert 100 à lui seul : nous avons pu lui donner jadis un prix de Soo'^"'! » Vous serez heureux d'apprendre, Messieurs, que le cri de détresse de la Section d'Astronomie a été entendu, au moins en partie : un généreux anonyme vient d'offrir à l'Académie une somme de i Soo''', destinée à encourager les calculateurs de petites planètes, spécialement de celles qui ont été découvertes à l'observatoire de Nice. M Puisse cet exemple trouver des imitateurs qui, par des fondations per- pétuelles, nous mettent à même de récompenser, d'une façon plus digne de l'Académie, les courageux adeptes de la plus noble, mais aussi de la plus pénible des Sciences! » (') M. Chat-lois. ( io6i ) PRIX DÉCERNÉS. ANNÉE 1898. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Commissaires : MM. Daiboux, C. Jordan, Hermite; Picard et Poincaré, rapporteurs.) La Commission décerne le prix à l'auteur du Mémoire n" 3, elle accorde une mention honorable au Mémoire n° 2. La question mise au concours était : Chercher à étendre le rôle que peuvent jouer en Analyse les séries diver- gentes. Quatre Mémoires ont été soumis au jugement de l'Académie. Le Mémoire n" 1, portant pour épigraphe ô pîoç ppayO;, r, Se té/vyî [jAv-^t,, contient un certain nombre de résultats intéressants se rapportant à la fonction entière dont les zéi-os sont les nombres premiers et à la distribu- tion des nombres premiers; malheureusement on ne voit pas très bien quel lien rattache ces résultats à la question posée par l'Académie. L'auteur a, il est vrai, introduit au début une notation symbolique qui lui permet de combiner formellement les séries divergentes, d'après les mêmes règles que les séries convergentes ; mais il semble que celte considération, d'ail- leurs sans intérêt par elle-même, ne lui soit d'aucune utilité réelle dans la suite de son travail. La Commission a donc dû écarter le Mémoire n° 1, ( io62 ) malgré les vues ingénieuses qui y sont exposées, comme ne traitant pas la question proposée. Le Mémoire n° 1, portant pour épigraphe Siinple.r sisjillum l'cri, reste éga- lement un peu à côté de cette question ; il s'en éloigne moins cependant. Si deux séries sont convergentes, par exemple, pour .r<[i, mais de- viennent divergentes pour a- = i , quelle est la limite vers laquelle tend le rapport des sommes de ces deux séries quand .r tend vers i ? Telle est la question que l'auteur se pose d'abord et qu'il résout dans un cas très étendu. On remarquera l'analogie de ce problème avec celui que s'est posé M. Uarhoux dans son Mémoire aujourd'hui classique sur les fonctions de très grands nombres; on ne doit donc pas s'étonner si les résultats sont ceux de M. Darboux, présentés sous une autre forme et généralisés. Le reste du Mémoire est consacré à la théorie des fonctions entières. Le genre d'une fonction entière dont les zéros sont a,, flo, .... f7„, .. . dépend de la rapidité avec laquelle la série "^ — diverge. Tel est le lien assez lâche qui rattache encore cette théorie des fonctions entières à la question proposée. Ce jM-oblème, extrêmement difficile, a été l'objet de travaux déjà nom- breux dans le cas général. L'auteur n'est pas arrivé à des résultats plus précis que ses devanciers; mais il a habilement profité des méthodes qu'ils avaient créées pour obtenir des propositions intéressantes qui restent vraies toutes les fois que l'on fait certaines hvpolhèses sur la distribution des zéros. Tout cela malheureusement ne se rapjjorte que trop indirectement à la question posée, de sorte que la Commission a cru devoir écarter le Mé- moire n° 4 comme elle avait fait du Mémoire n° L Les mêmes raisons n'existent pas pour le Mémoire n° 2, qui porte pour épigraphe "i2; sl-oO; O-o mnnv/, etc. L'auteur de ce Mémoire a obtenu une série de résultats bien dignes d'intérêt et se rapportant directement au pro- blème proposé. Il cherche d'abord à déterminer les points singuliers d'une fonction définie par une série de Taylor, connaissant les coefficients ilu développement. On saitde()uis longtemps délerminer les points singuliers qui se trouvent sur le cercle de convergence: c'est ce qu'ont fait M. D:n- boux et M. Hadamard. L'auteur applique des méthodes analogues, mais il les combine avec la méthode de sommation de M. Borel, ce qui lui permet ( To63 ) de déterminer également les points singuliers qui se trouvent s;ir le péri- mètre de la région de sommabilité où cette méthode est applicable. L'auteur du Mémoire donne également une généralisation de cette mé- thode de sommation d(>M. Borel ; généralisation que, par une coïncidence curieuse, nous retrouvons également dans le Mémoire n° 3. Il définit ainsi des régions de sommabilité plus étendues et peut déterminer les points singuliers qui se trouvent sur le périmètre de ces nouvelles régions. Par une généralisation facile d'un théorème de M. Hadamard, il montre comment on peut déduire les points singuliers de la série quand on connaît ceux des séries lu (zM" Ir t" " "n V "V '" > "'-II'' ■ Dans la seconde partie de son travail, l'anleur s'efforce de calculer la valeur d'une fonction définie j)ar une série de Taylor (ou plus générale- ment par une série de polvnonies) en des points où cette série diverge et de résoudre ce problème dans des régions de plus en plus étendues. Il y parvient par une combinaison de toutes les méthodes connues : multipli- cation de la série par un polynôme pour faire disparaître les pôles, mé- thode de M. Borel et ses généralisations, considération du développement de la fonction inverse, emploi de la représentation conforme. Il y a une combinaison ingénieuse des procédés proposés, mais nous n'v trouvons pas l'invention d'une méthode véritablement nouvelle. Nous ajouterons que les résultats ne s'appliquent pas aux séries de Taylor dont le rayon de convergence est nid, mais seulement à celles dont le rayon de convergence est fini. Or. |)our celles-ci, le problème est virtuellemenl résolu depuis longtemps par la méthode classique du prolongement analytique, et les solutions nouvelles qu'on en a données depuis pourront être plus rapides, mais non pas plus complètes. Bien qu'inférieur au dernier Mémoire qui nous reste à examiner, le Mé- moire n° 2 a semblé, à la Commission, digne d'une mention honorable. L'auteur du Mémoire inscrit sous le n° 3 et portant pour devise une phrase de Gauss est un géomètre qui a beaucoup réfléchi sur les principes fondamentaux de l'Analyse, et il aime à mettre en lumière les idées qui l'ont guidé. Aussi, en dehors de résultats positifs dont quelques-uns sont, comme on va voir, d'un grand intérêt, ce Mémoire contient encore des C. R., 1S9S, ■<• Semestre fT. CXXVII, N" 25.) 1 1» ( I06/4 ) vues judicieuses cl originales qui eu rendent, dans maintes pages, la lec- ture attrayante, et l'indication de problèmes variés dont l'élude semble devoir être féconde. Dans le premier Chapitre, on trouve d'abord diverses considérations sur l'ordre d'infinitude d'une fonction d'une variable réelle x, quand celle-ci augmente indéfiniment par valeurs positives; c'est là une question en relation étroite avec la représentation asymptotique des fonctions. L'application de ces remarques conduit à un théorème curieux sur l'ordre d'infinitude des solutions d'une équation différentielle algé- brique, dont nous énoncerons seulement un cas particulier relatif aux équations du premier ordre : pour une telle équation, toute intégrale res- tant finie à partir d'une certaine valeur de x et grandissant indéfiniment avec cette variable reste inférieure à e'' . Sans insister sur ce premier Cha- pitre, qui ne rentre qu'indirectement dans le sujet proposé, passons aux parties du Mémoire où sont spécialement étudiées les séries divergentes. Dans le Chapitre II, l'auteur reprend, en la généralisant, la méthode de sommation indiquée par M. Borel dans ses études sur les séries divergentes sommables, et il applique cette méthode aux séries de Taylor ayant un cercle de convergence de ravon fini. En se servant de l'intégrale de Cau- chy, on est ainsi conduit à une région de sommabilité et à une expression analytique où figure une fonction entière associée étroitement à la série proposée, qui permet de résoudre quelques problèmes intéressants relatifs au prolongement analytique. Tout ce Chapitre est une application heureuse des idées de M. Borel sur la sommation des séries divergentes ; on y retrouve quelques-uns des résultats du Mémoire n" 2, mais les méthodes y sont pré- sentées d'une manière plus large et qui en fait mieux saisir la portée. Nous arrivons enfin au troisième Chapitre, de beaucoup le plu; important et le plus nouveau du Mémoire; il est consacré aux séries de Taylor dont le rayon de convergence est nul, et à l'étude de cas étendus dans lesquels une telle série peut être regardée comme conduisant à une fonction déterminée. Pour les séries de Taylor à rayon fini de convergence on avait, par la série même, un élément de fonction qu'im procédé ou un autre pouvait permettre d'étendre; le problème à traiter se présentait de lu i-mêmc. Dans le cas actuel, au contraire, il faut commencer par poser la question. L'auteur se propose de déterminer, au moyen de la série divergente 2a„s", une fonction dans le voisinage de l'origine et dans un certain angle ayant ce point pour sommet, fonction dont la dérivée d'ordre quelconque n tende vers i.i. . .n.a^, quanti r tend vers zéro par un chemin intérieur à l'angle. Si pour un angle A les coefficients a,^ remplissent certaines conditions, la fonction ( io65 ) cherchée est complètement déterminée, et l'on dira, pour abréger, que la série est d'espèce A et qu'elle définit une fonction d'espèce A. Une appli- cation extrêmement remarquable de ces résultats généraux est faite aux équations différentielles algébriques. On sait qu'on peut, dans bien des cas, former des séries de Taylor à rayon de convergence nul satisfaisant formel- lement à une telle équation différentielle. Quel parti peut-on en tirer? On établit que, si la série est d'espèce A, elle définit une fonction d'espèce A satisfaisant à l'équation différentielle. La voie qui se trouve ainsi ouverte pour l'étude de certaines intégrales sera sans doute féconde, et il y aura grand intérêt à traiter des exemples un ])eu plus étendus que ceux du Mémoire. L'auteur termine son travail par l'étude et l'interprétation à son point de vue des beaux théorèmes dus à Stielljes sur une classe |iarticulière de séries divergentes liées à certaines fractions continues. Nous croyons avoir suffisamment montré, par cette courte analyse, la haute valeur du Mémoire n° 3; la Commission est unanime à lui accorder le prix. En résumé, la Commission décerne : Le grand prix des Sciences mathématiques au Mémoire inscrit sous le n° 3, et portant pour devise : . . . Melhodorum diversilas ad res obscuriores illustrandas plurimum conferri solet (G\uss, Disqiiisitiones aritJimelicœ ) ; Une mention honorable au Mémoire inscrit sous le n° 2 et portant pour devise : "i2; eï-oùç û-o ttÔ'T'tiv . . . (Homère, Odyssée'). M. le Président ouvre en séance les plis cachetés annexés aux Mémoires n"*2et3. L'auteur du Mémoire couronné est M. Emile Borei.. L'auteur du Mémoire ayant obtenu une mention honorable est M. Mau- rice Servant. PRIX BORDIN. (Commissaires • MM. Poincaré, É. Picard, Maurice Lévy, Appell: Darboux, rapporteur.) Un .seul Mémoire a été envové au Concours. Il contient des résultats très dignes d'intérêt; mais son auteur annonçait l'envoi d'un supplément qui ( io66 ) vient seulement de parvenir aujourd'hui, i"' décembre, à l'Académie. Dans CCS conditions la Commissiou propose de laisse4' le Concours ouvert en maintenant |)our l'année prochaine la question qui avait été proposée pour cette année. PRIX FRANCOEUR. (Commissaires : MM. Hermite, J. Bertrand, Poincaré, Picard ; Darboux, (apporteur.) La Connnishion décerne le prix à M. Vaschv. PRIX PONCELET. (Commissaires: MM. Hermite, J. Bertrand, Poincaré, Sarrau; Darboux, rapporteur.) La Commission décerne le prix à M. IIadaihard. MECAINIOUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS. (Commissaires : MM. de Bussy, Guyou, de Jonquières, Sarrau, Bouquet de la Grye.) Rapport sur tes travaux de M. Baule, par M. E. Guvou. M. lÎAUi.K, dont l'Académie a déjà récompensé en 189G un important Mémoire sur la théorie de l'horizon gyroscopique de l'amiral Fleuriais, est l'auteur d'une série d'études théoriques et expérimentales sur les lochs remorqués, dont les conclusions sont du plus grand intérêt pour la pra- ( Ï067 ) tique de la Navigation. Jusqu'à l'époque où M. Baule a publié ses premiers résahais (Revue maritime, mars 189a), les lochs remorqués, qu'ils fussent à hélice ou à moulinet, étaient filés dans le sillage à une distance quel- conque de l'arrière, et la vitesse du navire se déduisait de la vitesse de rotation de l'appareil au moyen d'un facteur constant appelé coeff.cietit de tarage. Avec des instruments bien conçus, et pour des vitesses modérées, cette méthode donnait de bons résultats; mais M. Baule constata que, au delà de i3 à 14 nœuds, les indications des appareils devenaient très capri- cieuses; entre des observations successives, effectuées en upparence dans des conditions identiques, on trouvait des différences dépassant un demi- nœud. M. Baule eut l'idée d'attribuer ces inexactitudes à l'influence des ondes qui accomp;ignent les navires en marche et qui deviennent de plus en plus sensibles à mesure que la vitesse augmente. Ces ondes forment une sorte de houle permanente qui se propage avec une vitesse égale à celle du na- vire. Les molécules liquides y sont animées d'un mouvement orbitaire qui, sur les crêtes, a le sens de la propagation et, dans les creux, le sens opposé. Les lochs remorqués ne donnent que la vitesse relative des molécules liquides, c'est-à-dire la résultante de la vitesse propre des molécules et d'une vitesse égale et contraire à celle du navire; or cette vitesse relative est minimum sur la crête il'une onde, elle croît progressivement sur le ver- sant arrière jusqu'au creux, elle décroît ensuite sur l'autre versant jusqu'à la crête suivante. En deux points séparés par une demi-longueur d'onde, la vitesse rela- tive diffère de la vitesse exacte d'une même quantité, en excès pour l'un des points et en moins pour l'autre. La longueur d'onde étant une fonction connue de la vitesse de propaga- tion et, par suite, de la vitesse du navire, il fut facile à M. Baule de vérifier l'exactitude de son hypothèse. Il fil de nombreuses expériences dans les- quelles il trouva la confirmation complète de ses prévisions. Pour la pratique de la Navigation, la propriété mise en lumière par M. Baule est très importante. Les lochs remorqués étaient les seuls instruments susceptibles de mesurer, avec l'approximation nécessaire au- jourd'hui, les vitesses au-dessus de 10 à 11 nœuds. Ces instruments deve nant inexacts au-dessus de i4 nœuds, les bâtiments modernes, dont lei vitesses sont le plus souvent supérieures à cette limite, n'avaient plus aucuii ( io68 ) moyen précis d'estimer la route. La loi des perturbations que subissent ces instruments étant désormais connue, il devient facile de corriger leurs indications. M. Baule a donc restitué à des instruments d'une très grande ulilité pratique la |)rccisiori qu'ils semblaient avoir perdue. La méthode qu'indique JM. Baule pour mesurer la vitesse avec un loch remorqué consiste à déterminer la longueur d'onde au moyen de la vitesse approchée, déduite avec une exactitude suffisante du nombre de tours de l'hélice par minute, à faire deux observations de vitesse en des points distants d'une demi-longueur d'onde et à prendre la moyenne des ré- sultats. Cette méthode exige que l'on connaisse le coefficient de tarage du loch; M. Baule. en constatant la remarquable concordance des observations avec la théorie des ondes, a pensé qu'il était possible d'aller plus loin et d'ob- tenir la vitesse avec un loch non taré d'avance. Nous ne pourrions pas entrer ici dans le détail des méthodes qu'indique M. Baule pour ré.soudre ce problème, nous nous bornerons à en faire connaître le principe qui consiste à déterminer la longueur d'onde d'après des observittions faites à des distances connues, et à calculer la vitesse correspondant à cette longueur. On conçoit aisément que, si les observations étaient réparties sur le profil d'une seule onde, les résultats obtenus manqueraient de préci- sion ; l'exactitude des méthodes est due à ce que la longueur d'onde est déduite du nombre d'ondes entières et de fractions d'onde comprises entre deux points éloignés dont le loch a indiqué la position par rapport au sommet le plus voisin. Les travaux de M. Baule sur cet intéressant sujet ont été publiés, par la Reme maritime, en mars 1892 et en janvier 1891, puis dans les Annales hv- drograpltiques de la même année, ils ont attiré à juste litre l'attention de tous les marins. Votre Commission estime qu'ils méritent d'être récom- pensés par l'Académie et vous propose d'attribuer à M. Iîaui.e un prix sur les fonds alloués par le Déparlement de la Marine. Rapport sur les travaux de M. G. Charpy, par M. Sarrau. M. G. CiiARPY a fait, au Laboratoire central de la Marine, en qualité d'Ingénieur de cet établissement, une série de recherches dont les résul- tats sont insérés dans le Mémorial de l'Artillerie de la Marine. Parmi ceux de ces travaux qui ont été présentés à l'Académie et examinés |)ar la Com- ( '069 ) mission figure une Note sur le tarage et le fonctionnement des manomètres crushers. Le manomètre à écrasement, dit crusher , est universellement employé pour mesurer les pressions développées par les explosifs dans les ca[)acités closes et dans les armes. A la suite des études étendues dont il a été l'objet, on connaît très exactement aujourd'hui les conditions qui assurent son fonctionnement statique, c'est-à-dire rendent ses indications sensiblement, exemptes de l'effet des forces d'inertie. On sait que ces conditions sont réalisées, soit dans le développement normal des pressions explosives, soit dans les opérations ordinaires du tarage; mais la durée de l'écrasement est, dans le premier cas, beaucoup plus petite que dans le second et la ques- tion s'est présentée de savoir s'il n'en résulte pas une différence dans la loi de résistance à l'écrasement telle que l'écrasement produit par le même effort ne soit pas le même dans les deux cas, ce qui impliquerait erreur dans l'évaluation des pressions explosives. Cette question a déjà été envisagée, notamment par M. Vieille qui a conclu d'expériences que, pour la même pression explosive, les écra- sements restent les mêmes quand leurs durées varient de yj à ^^ho 'Is se- conde, c'est-à-dire dans une étendue telle que l'influence du temps peut être considérée comme négligeable quand il s'agit de comparer entre elles les pressions explosives, développées dans des temps différents, d'après les indications correspondantes des crushers; mais quand il s'agit de la mesure absolue de ces pressions, il devient nécessaire de savoir quelle peut être l'influence de la différence très considérable de durée qui se pro- duit en passant du phénomène explosif au tarage. M. Charpy a réalisé à cet effet des écrasements de durées très variables avec la balance de Jœssel, perfectionnée de manière à rendre les écra- sements concordants avec ceux que donne le procédé du manomètre à piston libre proposé par M. Vieille, et il a trouvé ainsi que, en faisant varier la durée d'application de la charge de deux à trois minutes jusqu'à une seconde environ, on observe une diminution de l'écrasement qui atteint 8 à 10 pour 100. D'autres expériences, où l'on comprimait simultanément, avec des vi- tesses variables, un ressort et un crusher, ont montré que, dans les limites des durées réalisées, contrairement à ce qui avait lieu pour le crusher, le fonctionnement du ressort était sensiblement indépendant de la vitesse. Enfin, par l'application à un cas particulier de la théorie des crushers mo- ( i"7» ) difiée par rintrofUictiim d'ini terme proportionnel :i la vitesse rl'écrasement, M. Charpy a trouve des conséquences de la théorie conformes aux résul- tats des expériences. En résumé. M. Chnrpy a été amené à conclure que, si l'inlluonce du temps est négligeable quand on compare entre elles des mesures de pres- sions explosives faites dans des conditions diiïérentes, elle doit intervenir quand on cherche à évaluer numériquement ces pressions au moyen de Tables de tarage élablios avec des machines à fonctionnement lent. La pres- sion lue sur les Tables et correspondant à l'écrasement observé devrait donc être augmentée d'une quantité dont l'auteur n'a pu qu'indiquer l'ordre de grandeur et qu'il y aurait intérêt à déterminer |)ar de nouvelles expériences. M. Charpv remarque qu'on peut déduire de ces faits une ex- plication de l'écart qu'ont toujours présenté les mesures de pression laites par les méthodes indirectes (vélocimètre, accélérographe) avec celles qui sont faites par les crushers. Dans une Étude sur la fabrication des ressorts des appareils de mise de feu, où il examine avec ieaucoup de soin le mode suivant lequel les opérations de la fabrication doivent être réglées pour arriver à une très grande régu- larité, M. Charpy a trouvé l'occasion de soumettre à une intéressante vérification la formule théorique qui représente la force des ressorts à boudin. Vn autre travail. Sur la limite élastique des métaux, apporte une con- tribution utile à l'étude des méthodes d'essai des matériaux de con- struction. \J' Etude sur les alliages légers d'aluminium se rapporte à des applications particulièrement intéressantes depuis que rem|)Ioi des procédés éleclroK- tiques a permis d'obtenir couramment des quantités considérables d'alu- minium à des prix relativement bas. Enfin, M. Charpy a montré comment, par V Etude micrographique du lai- ton, on pouvait apprécier, sur un petit échantillon, au movcn d'appareils et de manipulations très simples, quel est le travail subi par un métal de composition chimique déterminée et, par suite, d'évaluer approximati- vement ses qualités mécaniques. Ce procédé s'applique notamment au ré- glage de la fabrication des objets cudjoutis, tels que les douilles, dont la j)roduction comporte un grand nombre de jiasscs d'emboutissage mêlées de recuits. L'ensemble de ces travaux contribue à accroître la précision des expé- ( I07' ; riences de la Marine et la perfection de ses fabrications. Appréciant l'habi- leté et la science de l'auteur, la Commission attribue à M. G. Charpy un prix sur les fonds alloués par le Département de la Marine. Rapport sur les traiai/r de M. L. Havïer, par M. E. Gcyou. M. L. Ravier, Ingénieur du Génie maritime, soumet au jugement de l'Académie un Mémoire relatif aux déviations des compas des navires. La théorie des déviations des compas a été établie par les Géomètres et les Marins anglais en prenant pour bases, conformément à l'avis de Sir Georfi^e Airy, les formules données par Poisson, dans le Tome V des Mé- moires de l' Institut. La méthode qu'ils ont adoptée est exclusivement analy- tique, c'est-à-dire qu'ils ont déduit des équations de Poisson les formules qui expriment les variations de la force directrice du compas, les dévia- tions, l'influence de la bande et des changements de position géographique du navire; et c'est de ces formules qu'ils ont tiré les règles à suivre pour la compensation et la conduite des compas. Ces formules et ces règles, exposées dans le Manuel de l'Amirauté britannique, ont été adoptées par toutes les Marines. M. Ravier traite le sujet à un point de vue tout différent; son Mémoire est exclusivement géométrique; il ne contient aucune formule, si ce n'est à la fin, pour indiquer les rapports qui existent entre les paramètres de ses figures et ceux des formules usuelles. C'est par la considération de figures de l'espace, réalisées à l'aide d'un appareil qu'il appelle, suivant les cas, lecteur ou dromoscope perspectif, qu'il est conduit à un ensemble fie mé- thodes nouvelles pour compenser les compas ou en prévoir les déviations. M. Ravier montre d'abord que, du principe que traduisent les équations de Poisson, il résulte que, si le navire est soumis à un champ inducteur d'intensité constante et de direction variable, c'est-à-dire si l'extrémité d'im vecteur ayant pour origine le centre du com])as et représentant par rap- port au navire le champ inducteur décrit une sphère, l'extrémité du vecteur ayant même origine et représentant le chauij) troublé en ce point décrit un ellipsoïde excentré. Le vecteur du centre de cet ellipsoïde représente la force totale provenant du magnétisme permanent de la coque. Lorsqu'on se borne à considérer le cas d'un navire droit évoluant dans C. R., i«9«, J' >Se»ic.W/e. (T. CXXVn "25.) '4' ( t072 ) un lieu fixe, 1<> vecteur qui représente le champ inducteur décrit un cône droit d7« ) PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM. de Bussy, Sarrau. Guvou, Maurice Lévv, Deprez. ) La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de décerner le prix celte année. PRIX FOURNEYRON. (Commissaires : MM. Sarrau, Maurice Lcw, Léauté. Boussiuesq, Seberl; Appell, rapporteur.) Parmi les Ouvrages imprimés et manuscrits soumis à sou examen, la Commission a retenu ceux de MM. Bourlet, Cvuvam.o, .Ivcob et Sharp. ]VI. BouRi-ET est connu par ses publications sur la théorie des bicycles; il a présenté à l'examen de la Commission ses Ouvrages imprimés accom- pagnés d'un Manuscrit. La solution qu'il donne de la question est ri- goureuse au point de vue théorique dans sou Maruiscrit, pratirjue et élémentaire dans ses Ouvrages imprimés; signalons, en particulier, l'équa- tion complète du mouvement du plan moyen, les équations approchées mettant en évidence les élf^ments géomélriqiu's et ciucMiati(|ues du pro- blème, l'équilibre avec ou sans les mains, le rôle du frottement dans l'équi- libre sans les mains, la marche en arrière, la direction aux virages, la marche sur plan incliné et la construction des pistes de vélodromes avec tables nu- mériques et épures. Citons enTui, à titre de curiosité mathématique, l'équa- tion aux dérivées partielles des surfaces de vélodromes. Les Mémoires de M. Carvallo et de M. Jacob présenîent des caractères communs. Ils reposent tous deux sur l'emploi des équations de Lagrangc et contiennent des méthodes de discussion analogues à celles de la théorie des petits mouvements. Ils traitent à ce point de vue les principales ques- tions que nous venons d'indiquer. Mais il f;iut observer que les équations de Lagrange donnent lieu, dans ce problème, à quelques difficultés tenant, d'une part, à ce qu'elles mettent moins nettement eu évidence les élé- ments géométriques, la nature des approximations et le rôle du frotte- ( 1079 ) ment; d'aiilre part, à ce que les |)aramèlres employés pour définir la po- sition du bicycle ne sont pas tous de véritables coordonnées. M. Sharp a présente un Voliune intitulé Bicycles and tricycles, (le Vo- lume, quoique très élémentaire, plus tlémentaiie même que celui de M. Bourlet, est dii;ne d'attention. Il traite le problème de l'équilibre des bicycles sur sol horizontal et incliné; il contient l'étude du frottement de glissement latéral, le mouvement sans les mains. M. Sharp donne, pour la construction des vélodromes, u:ie méthode ddféfente do celle de M. Bour- let, mais identique à celle que propose M. Jacob. La fin de l'Ouvrage de M. Sharp traite du travail et doit être rapprochée du deuxième Volume de M. Bourlet. En conséquence, la Commission propose à l'Académie : i" D'accorder la première place à M. Bourlet en lui attribuant la moitié de la valeur du prix ; '1° De partager l'autre moitié entre MM. Carvallo et Jacob; 3" D'accorder une mention très honorable à M. Sharp. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. (Commissaires: MM. Faye, Wolf, Lœwy, Janssen; Cailandreau, rapporteur.) La Commission décerne le prix Lalande à M. S.-C. Giianoler, de Cam- bridge (Etats-Unis ), pour l'ensemble de ses travaux. La variation de latitude à laquelle M. Chandler a attaché son nom est, pour l'Astronomie de précision, une question de première importance. M. Chandler, qui a beaucoup fait pour l'élucider, a encore le mérite de l'avoir posée l'im des premiers, après avoir reconnu les particularités d'une série d'observations très précises obtenues avec un instrument, Valmucan- laraL imaginé par lui. C. R., 189S. r Semestre. (T. CXXVII, N' 5.) '4^ ( io8o ^ M. ChantUei' n'a jamais cessé de s'occuper des éloiles variables : on lui (loil la découverte de plusieurs variables à courte période et une série de Catalogues qui ont précisé nos connaissances sur les périodes tant secon- daires que principales de la plupart des étoiles reconnues comme variables. Il y a là un ensemble de données d'une haute valeur pour l'Astronomie stellaire. Dans un autre ordre d'idées, nous devons citer les recherches de M. Chandler sur l'identité de la comète Brooks(i88o, V) avec la célèbre comète de Lexell. Par l'éclat, l'importance et la variété de ses travaux, M. Ciiandleii, ou le voit, était tout désigné pour le prix Lalande. La Commission exprime en outre le vœu qu'un encouragement soit accordé à M. CiiorAitOET pour la découverte d'une comète, faite indépen- damment par M. Perrine, à l'observa loire Lick, et par lui à Besançon. PRIX DAMOISEAU. (Commissaires : MM. Callandreau, F.ive, T.rewy, WolF; Radau, rapporteur. La question qui avait été mise au concours pour l'année 1898 concer- nait la Théorie des perturbations d' Bypèrion, l'un des satellites de Saturne. Aucun Mémoire n'ayant été adressé à l'Académie, la Commission, à l'una- nimité, propose d'attribuer le [)rix Damoiseau à M. George- Wiixiasi HiLL, pour l'ensemble de ses travaux mathématiques et astronomiques. jM. Hill est un géomètre de premier ordre, dont les recherches ont puis- samment contribué, depuis plus de vingt ans, aux progrès de la Science. Ces recherches, qui se distinguent par la profondeur et la nouveauté des conceptions, sont généralement suivies d'applications numériques d'une utilité immédiate. Elles ont paru dans les recueils scientifiques américains (American Journal of Mathemalics, Anncds of Matheniatics, Aslrononiical Journal, Aslronomical Papers, etc.), et comme elles ont été exposées, en partie, dans les Traités de Mécanique céleste publiés en France depuis quelques années, nous pouvons nous contenter d'en énumérer ici les plus importantes. C'est en 1877 que M. Hill a publié le Mémoire sur le Mouvement du périgée lunaire, i)ai- leipel débutent ses Recherches sur la Théorie de la ( Io8l ; Lune, insérées ensnile dans les premiers Volumes de V Amencon Journal o/ Mat/iematics . L'auteur montre le parti qu'on peut tirer d'une solution pé- riodique, et il applique sa méthode au calcul de la variation. Ce sont là les premiers chapitres d'une nouvelle théorie, dont M. Hiil nous donne, de tempsà autre, des fragments toujours importants. Citons d'abord une Note sur le calcul des inégalités à longue période, dues à l'action des planètes; un Mémoire sur certaines inégalités dues à l'action de Jupiter; puis le grand Mémoire oh il détermine les inégalités lunaires produites par la figure de la Terre, et qui forme un complément indispensable de la théorie de Delaunay ; enfui, des Notes récentes sur la solution périodique qui peut servir de première approximation, et sur les orbites intermédiaires dans la Théorie de la Lune. On sait aussi que M. Hill a perfectionné la méthode de Gauss pour cal- culer les variations séculaires. Tout en abordant ainsi, tour à tour, les sujets les plus divers, M. Hill achevait, avec l'aide des calculateurs à\i Nau- lical A Imanac américain, la nouvelle théorie de Jupiter et de Saturne, qui a paru en 1890, et qui ouvre la série des théories des huit grandes planètes, dont l'élaboration se poursuit sous la direction de M. Newcomb. La mé- thode employée est celle de Hansen, sauf la substitution des anomalies moyennes aux anomalies excentriques. Si nous ajoutons que M. Hill a donné, en 1888, une intéressante ébauche de la Théorie d'Hypérion avec une détermination de la masse de Titan, on comprendra encore mieux que la Commission ait voulu saisir cette occasion d'offrir à l'auteur de tant de beaux travaux un témoignage de haute estime. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Lœwy, Faye, Wolf, Janssen; Çallandreau, rapporteur. ) La Commission, à l'unanimité, décerne le prix Valz au P. Coli.v, de la Mission de Madagascar, fondateur de l'observatoire de Tananarive, pour l'ensemble de ses travaux astronomiques et géodésiques. IjC P. Colin est bien connu de l'Académie. En i8go, sur le Rapport de notre Confrère, M. Grandidier, le prix Jérôme Ponti lui a été décerné. Ce prix est, comme on sait, destiné aux auteurs de travaux scienlificjues dont la continuation et le développement sont jugés importants pour la Science. Le P. Colin venait d'édifier l'observatoire d'Ambohidempona, au sommet ( io82 ) d'une montagne hiute de i |Oo™, ;'i nne petite distance dans l'est de Tana- narive. I, 'établissement, muni d'un cercle méridien de Riu'.nul, d'une lunette équatoriale et de tous les instruments météorologiques et magné- tiques nécessaires, complétait heureusement les stations jîrovisoircs éta- blies, en 1880, par la Mission, à la demande de M. Grandidier. Les conditions de climat, très favorables pendant de longues périodes, lui promettaient un rôle utile. Son zélé directeur s'occupa tout d'abord de la détermination des coordonnées géographiques de l'observatoire; les résul- tats ont été communiqués à l'Académie, l^cs iravaux exécutés en 1892, dont un résumé se trouve aussi dans les Comptes rendus, comprennent une Aaste triangulation, due aux eOorts réunis des PP. Roblet et Colin; la détermination astronomique des longitudes de trois stations • Andevo- rante, Tamatave, Beforona, en mettant à profit une ligne télé^raphiiiue établie par l'ordre de M. Le Myre de Villcrs, alors résident général à Madagascar; enfin la détermination des éléments magnétiques en plusieurs statir)ns réparties le long du chemin de Tananarive à Tamatave. Jusqu'au mois d'octobre 1895, époque de la rnptu?-e entre les Gouver- nements français et malgai he, les opérations furent continuées avec une activité surprenante. La chaîne jetée entre le centre de l'ile et la côte n'a pas moins de 211'"" sur une largeur de so"^" ; du haut de ■76 sommets près de 4000 azimuts ont été relevés, ainsi qu'un millier de distances zénithales pour le nivellement trigonométrique, données qui ont servi avec les lectures du baromètre pour fixer le |)rofil de la route. Il est à noter que les coor- données de plusieurs sommets de triangles ont été obtenues indépendam- ment par des observations astronomiques. Appuvés sur des déternu'nations précises, les innombrables levés du P. Roblet ont abouti à la confection d'une Carte à l'échelle de ,^„'^,,,„ qui a rendu des services signalés au Corps expéditionnaire. L'œuvre à laquelle les deux missionnaires se sont consa- crés, avec non moins de désintéressement que de zèle, sous la haute et in- telligente protection de l'évèque de Madagascar, M^'' Cazet, appelle, il semble, la reconnaissance nationale. Les événements de la guerre n'ont [^as ralenti l'ardeur des missionnaires les Comptes rendus (7 novembre 1898) donnent le détail des résultats ob- tenus au cours de trois missions confiées au P. Colin, en 1896, 1897, 189S par les généraux gouverneurs. Mais la guerre a entraîné le pillage et la ruine du bel observatoire de Tananarive, et l'initiative du P. Colin, saluée en 1890 par le prix Jérôme Ponti, risque d'être perdue. Il appartient à la Section d'Astronomie d'msister sur ce point que l'in- ( io83 ) slallation de l'observatoire de Tananarive par une latitude australe, où ne se reucoiilrent que très peu de stations similaires, tendait à faire cesser un état de choses très préjudiciable à nos intérêts scientifiques : bien des tra- vaux aslrouoniiques exigent, en effet, leroncert d'observatoires répartis dans les deux hémis|)hères. L'absence actuellement île toute station française au sud de l'équateur, après les découvertes mémorables de I.acaille dans le ciel austral, pendant le siècle dernier, ne saurait continuer. Il est urgent de relever l'observatoire de Tananarive. En résimié, la Commission apprécie hautement les travaux du P. Coli.v et la portée de son initiative comme fondateur de l'observatoire de Tana- narive. PRIX JANSSEN. (Comnîissaires : \1]M. Paye, Lœwv, Callandreau, Radau: Jan^sen, rapporteur.) j\I. Belopoi.sky, cbef du service d'Astronomie physique à l'observatoire impérial de PLdkowo, près Saiul-Pétersbourg, s'est fait un nom justement estimé par ses longs et importants travaux qui ont porté avec succès sur presque toutes les branches de l'Astronomie physique. L'Astronomie physique actuelle étend tous les jours singulièrement sou domaine. La Photogra()hie sert aujourd'hui non seulement à nous faire obtenir les images des astres, mais elle nous eu donne des descriptions qui dépassent ce qu'on peut obtenir des images oculaires; elle s'a|)plique avec non moins de succès aux spectres des étoiles, des nébuleuses, des planètes. I.,a Photographie, combinée avec l'admirable méthode Doplcr-Fizeau, nous fait aujourd'hui découvrir la duplicité d'étoiles qui avaient échappé par leur petitesse au pouvoir séparateur de nos lunettes; elle explique, ou tout au moins nous met sur le chemin de l'explication de la variabilité pour un gran i nombre d'entre elles. A|)pli(juée au Soleil et aux planètes, cette méthode speclro-photogr.iphique est venue corroborer les résultats des mesures d'après les anciennes méthodes, et y a ajouté presque tou- jours des résultats nouveaux. C'est ainsi qu'on démontre aujourd'hui la véritable loi de rotation des éléments fonnanl les anneaux de Saturne, et qu'on a obtenu sur les mouvements de la couronne solaire des résultats du plus haut intérêt. En faisant cette énumératiou, j'ai en quelque sorte tracé l'historique ( io84 ) des travaux de M. Belopolsky, car ses études ont porté sur tous les points de la Science que je viens d'énumérer. L'habileté, la science, la volonté et, il faut ajouter, le secours que M. Bclopolskv a trouvé dans le grand instrument mis à sa disposition, lui ont permis d'obtenir des mesures plus précises que celles de ses prédéces- seurs et de faire même d'importantes découvertes. Nous pourrions rappeler, par exemple, ces petites étoiles variables à courte période, non seulement reconnues comme doubles par M. Belopolsky, mais dont il a pu assigner même les mouvements relatifs et montrer leur concordance avec les varia- tions d'éclat. Tous ces travaux si variés, si nombreux, si distingués, ont paru à la Commission mériter pleinement à M. A. Belopolsky le prix Janssen pour 1898. L'Académie a approuvé ces conclusions. STATISTIQUE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Haton de la Goupillière, de Jonquières, J. Bertrand, de Freycinet, Bouché, Brouardel. ) L'Académie a reçu cette année quatre Mémoires pour le concours du prix Monlyon de Statistique. L'un d'eux a dû être écarté d'après les termes de la fondation de ce prix, comme traitant une question étrangère à la France. Les trois autres ont été jugés, par votre Commission, dignes des récompenses suivantes : Le prix Montyon de Statistique est décerné en 189S à M. Alfred DES Cillecls pour son Travail intitulé : Études et relevés sur la population française avant le xix' siècle. Une mention très honorable est attribuée à M. le docteur Martial HuBLÊ, du Corps de santé militaire, pour son Mémoire intitulé : La fièvre typhoïde dans le xi* Corps d'armée, de 187,') ni 1897. ( io85 ) Une mention honorable est accordée à M. Paul Vixcey pour le Fascicule (]iH a pour litre : Album de statistique agricole et Carte agronomique du dépar- lement de la Seine. Les Rapports suivants font connaître les motifs qui ont déterminé ces choix. Rapport sur le Mémoire intitulé : « Études et relevés sur la population française avant le xix* siècle », par M. des Cilleuls ('\ M. de Jonquières, rapporteur. M. DES CiLLECLs, clief de division à la Préfecture de la Seine, présente à l'Académie des Sciences, pour concourir au prix Montyon de Statistique à décerner en 1898, le Mémoire précité dans lequel « il revise trois études antérieures sur le même sujet en vue de les compléter et de les rectifier par les résultats d'investigations nouvelles et persévérantes ». Afin d'initier le lecteur à ses procédés de discussion et de démonstra- tion, l'auteur consacre les deux premiers Chapitres de son Livre à l'exposé des procédés qu'il va mettre en usage pour évaluer le nombre des habitants de la France avant le xix* siècle, et à la discussion des limites dans lesquelles on peut tirer utilement parti des documents concernant cette question à diverses époques, depuis le xiv^ siècle jusqu'au xix*^ inclusivement. Il montre qu'à défaut de recensements réguliers et généraux, qui n'ont existé qu'à partir de l'année 1800, on arrive à des résultats conconlant entre eux d'une manière satisfaisante, en recourant aux données sur les naissances, qui présentent moins de lacunes que les autres renseignements. Par exemple, pour la population en i683, il arrive de la sorte, après discussion, au chiffre de igSooooo habitants, très voisin de celui de 19295378, auquel Vauban s'arrêtait par ses calculs personnels |)our cette date. Dans les Chapitres qui suivent, il rappelle successivement les mesures prescrites par le Gouvernement pour connaître le mouvement de la popu- lation, et signale les fonds d'archives encore inexplorés qu'il y aurait lieu de dépouiller dans un inléréL démographique. Il passe en revue les grandes questions qui se rattachent à son sujet, telles que : la masculinité et son évo- lution descendante; la légitimité ou l'illégitimité des naissances, en faisant (') l'.xliail de la /îei'iie générale d'Administralion. ( ioH6 ) ressortir un îtccroissement continu dans la proportion de ces dernières; !e déclin, ininterrompu jusciu'à nos jours, de la fécondité des mariages; la mortalité et ses variations; la proportion des survivants âgés de vingt ans à la fin de l'ancien régime; la diminution lentement progressive de la taille des adultes. Si l'on voulait entrer dans le détail de ces divers sujets, on devrait repro- duire les nombreux chinres cités dans le Alémoire, car la réd.iclion cimcise du texte qui les accompagne se prêterait malaisément à une analyst' suffi- samment claire et en même temps assez brève pour ne pas excéder les limites d'un Rapport tel que celui-ci. Les derniers Chapitres, consacrés aux conclusions de ces laborieuses et intelligentes recherches, sont plus faciles à résumer. En voici la récapitulation sommaire. Les causes auxquelles on attribue généralement la restriction survenue dans l'essor de notre race sont au nombre de quatre : Le prix de la vie ; Le service militaire; Le progrès des agglomérations urbaines ; Le relâchement moral. Il est certain que le renchérissement des choses nécessaires à la vie, dont l'auteur énumère les motifs, eut, avant le xix* siècle, une influence directe sur la diminution du nombre moyen d'enfants par ménage. Quant aux récriminations portées contre le service militaire, elles ne lui semblent pas avoir un cachet d'évidence. Entre autres objections à y opposer, il laitvaloir que, de nosjours, des nations autrefois moins fécondes que le peuple français supportent des charges militaires fort lourdes et se développent néanmoins avec rapidité. Le Mémoire est moins afiirmatif sur la troisième cause, car la question est fort complexe et les chiffres que l'on peut citer avant le xix* siècle sont souvent contradictoires. Quant à celle qui repose sur le relâchement moral, l'auteur ne songe pomt à la contester-. En résumé, les conclusions du Mémoire sont les suivantes : 1° Malgré l'absence de recensements généraux de la population fran- çaise avant 1800, on peut, à l'aide des éléments recueillis à diverses reprises, fixer les idées avec assez de piécision sur la force ninnérique des habitants au cours du xviii® siècle, et spécialement depuis 1770 ; 2" Les causes qui ont été de nature à exercer la |)rincipale influence sur ( To87 ) le développement de la population se rattachent à l'ordre économique ou moral. Cetle conclusion de l'auteur n'est pas contestable; mais quand il ajoute que les causes dont il s'agil demeurt ni « étrangères aux institutions poli- tiqnes », il s'avance |)eut-clre un peu Irop. On ne saurait, en eflet, nier que l'drdre normal a des liens étroits, sinon aveu l'éliquetle du Gouverne- ment, du moins avec la léi;isl;ilion, dont les varialions se ressentent direc- tement des institutions polilicpies, bien loin d'en être indépendantes. Cetle objection résulte d'ailleurs aussi des cliiffres mêmes que, dans le but d'étaver son opinion, l'auleur donne en ce qui concerne les nombres moyens d'enfanls par mariage, à savoir : 3,85, sous le Consulat et le premier Empire ; 3,80, sous la Restauration; 3,32, sous le Gouvernement de Juillet; 3,07, sous la seconde République et le second Empire. Celte décroissance raj)ide s'est encore beaucoup accentuée depuis 1870, et bien évidemment p; r les mêmes causes. 3° La troisième conclusion ne diffère guère de la deuxième que par la forme; 4" La quatrième et dernière est formulée en ces termes : « Le système de partage forcé, inscrit dans le Code ci\ d, n'est pas la source de l'amoin- drissement de la fécondité en France, car il n'a pas produit les mêmes effets à I étranger, et en France même celte diminution, déjà manifestée avant la promulgation du régime successoral en vigueur, n'a pas été évitée dans ceux de nos déj)artements du Midi où des mœurs récalcitrantes ont éludé la loi. » Celle conclusion formelle, en ce qui concerne la France, sur une question si complexe, aurail besoin d'être molivée par des arguments, numériques etautres, plus nombreux que n'en présente le Mémoire. Celui que l'auteur tire de ce qui se passe à l'étranger n'est pas convaincant, car il ne tient pas compte des différences de caractère, de mœurs, de croyances, de tem- pérament, qui existent entre les nations auxquelles l'auteur fait allusion et la nôtre. Au reste, ces remarques que sugn;èrent à votre Rapporteur certaines assertions qui lui semhlent trop aiisolues, ne diminuent en rien le mérite que les nombreuses et (liffuiles recherches qui servent de fondements au Mémoire de M. des Cilleuls |irésentent au point de vue de la St;itisti(pie, c'est -à-dire à celui où votre Commission a pour mission de l'examiner et de l'apprécier. C. R., 1898, î* Semestre. (T. CXXVII, N" 25.)' l43 ( io88 ) En conséquence, j'ai l'honneur de proposer à la Commission de décerner le prix Montyon de Statistique à M. des Cillkuls pour son Ouvrage intitulé : Études et relevés sur la population Jrançaise avant le xix* siècle. La Commission approuve cette conclusion. M. le D' Martial IIcblë, médecin major, a envoyé une Étude statistique et épidémiologique de la fièvre typhoïde dans le xi' Corps d'armée (F^oire- Inférieure, Vendée, Morbihan, Finistère). Ce travail comprend trois fascicules. Le but des recherches de M. Hublé est résumé ainsi par lui-même : i( Depuis que le commandement, secondé et éclairé par les médecins mi- litaires que ne cessent de guider les immortelles découvertes de Pasleur, a engagé la lutte sans trêve contre la fièvre typhoïde, la morbidité causée par cette maladie dans l'armée est tombée de Sa pour looo à 8 pour looo, c'est-à-dire qu'elle a diminué des trois quarts; quanta la mortalité typhoïde dans toute l'armée depuis vingt-trois ans, elle est tombée de 4.5 environ à 1,25 pour lOoo, c'est-à-dire qu'elle est devenue 4 fois moindre. > La statistique relevée par le D"" Hublé ne porte que sur le \f Corps auquel il est attaché et il peut conclure en disant: « L'amélioration obtenue eu particidier dans le xi" Corps d'armée a victorieusement concouru à ce magnifique résultat, puisque la morbidité causée par la fièvre typhoïde dans ce Corps d'armée est descendue en vingt-trois ans de G8,5 pour looo hommes d'eli'ectif à 2,8, c'est-à-dire y est devenue 24,4 fois plus faible et que la mortalité due à la même maladie y est tombée de ii,36 à o,44 pour looo hommes d'effectif, c'est-à-du-e y est devenue 25,7 fois plus faible. » Avant d'aller plus loin, c'est un devoir pour nous de rendre hommage à la persévérance avec laquelle nos confrères de l'armée ont poursuivi les amélior;itions capables d'aboutir à un si beau résultat. Quand on étudie la courbe générale, ou voit que l'amélioraliou réelle date de i885. En effet, on trouve : 1873-1879. Morlalitù par fièvre typhoïde 1880- 188i. 188.0-1889. 1890-189'+. » 1895. » 3o,2 pour loooo liommes 29,1 .7,6 il, 8 8,6 » M. Hublé a étudié soigneusement les diverses influences qui ont paru ( io89 ) agir sur le déA'eloppement de la fièvre typhoïde, dans chaque ville de gai - nison : la situation, la géologie, l'hydrologie, les égouts. M. Hiiblé en a conclu que, dans les trois quarts des cas, les épidémies de fièvre ly|)hoïde avaient eu une origine hydrique. Je reconnais le soin avec lequel il a fait celte étude analytique, je re- grette qu'il n'ait pas essayé de faire la synthèse, il aurait facilement mis en relief la cause principale qu'il indique, mais sans en préciser assez la puis- sance. Il /l'a sans doute pas eu à sa disposition le Recueil des travaux du Comité d'hygiène. Il y aurait vu qu'en octobre 1884, sur le rapport du Président du Comité, le Ministre du Commerce avait fait rendre un décret par lequel tous les projets d'amenées d'eaux doivent être soumis au Comité. Or, l'amé- lioration générale commence elle-même à cette date et elle s'accentue, lorsque r.\cadémiedes Sciences a eu communication de l'enquête sur l'épi- démie de Pierrefonds. Il aurait vu également que, dans les villes qu'il a étudiées, l'amélioration s'est produite après mise à exécution des projets d'amenées d'eau acceptés par le Comité. Exemples : X'annes, 1889 : Amenées d'eau de source. 1870-1884-. Mortalilf"' "3,4 pour loooo hommes 1889-1893. .- 4,5 l'oNTivy, 18'J2 : Amenées d'eau de source. 1873-1891. Mortalité 27,7 pour lOooo hommes 1893-1893 » o Landerneau : Amenées d'eau, 1888. 187.3-1887. Mortalité 16,0 1889-1893 •■ o Il est vrai qu'à I;orient 1 exécution, faite dans des conditions très luodi- fiées après l'adoption du projet, a moins bien réussi : L'adduction date de 1889. 1873-1888. Mortalité 'xo,i 1890-1893 ). 20,7 Il aurait pu, en groupant ces faits, Jonnerpltis de valeur à cette influence ( togo ) et en rnpprocher le cns de Sninl-Nazaire : la garnison reçoit une eau de source ; la morUililc n'est (|iie de 3,7 pour loooo hommes ; celui de la Roche- siir-Yon : à la suite de la lermeture du puits d'É |uebouille en i88(i la mor- taiilé par fièvre Ivphoïde tombe de 67,0 pour loooo hommes à S.'i. Enfin, M. le D'' Ilid)lé a (ail ressortir rinduence heureuse du filtrage des eauxàQm'mper à l'aide du filtre Chamherland : en i8f)3 la mortalité tombe de 25,0 à 2,7. A Nantes, le même moyen a donné des résidiats moins bril- lants, mais qu'on aiuait pu rappeler. Les filtres sont plates en 1891 : la mortalité était de 3j,2, elle tombe à iG,o. Dans les villes où le régime des eaux, eau de la Loire, puils, etc., n'a pas été modifié, la mortalité s'est abais-ée dans des proportions beaucoup moindres; celte diminution répond |)récisément à la puissance moindre des causes secondaires dont on ne peut nier l'influence, l'encombrement des casernes, le surmenage, etc. Le travail très consciencieux du D' Hublé mérite d'être récompensé. Il contient tous les matériaux propres à mettre en lumière les conditions dans lesquelles se développent les épidémies de fièvre typhoïde. M. IIublê a peul-être craint de |)araîlre soutenir une théorie en insistant sur la part qu'il faut faire à chacune d'elles, mais son analyse est si soignée que les conclusions qu'il n'a pas formulées s'imposent aux recherches des hygié- nistes. L'Album de Stalislir|ue agricole que M. Paul "Vixcey, professeur dépar- temental d'Agriculture de la Seine, a envoyé à l'Académie, se compose de treize Cartes coloriées et de deux Tableaux, concernant uniquement le département do la Semé. La première Planche, assurément l'une des plus importantes, est la Carie agronomique des environs de Paris, dressée par J\L Vincey d'après les ordres du Ministre de l'Agriculture. Parmi les douze autres Cartes, trois sont relatives au rendement du froment et à la valeur vénale ou localive des lorrains non encore bàlis en i88/(. Les autres ont pour objet la répartition des cidlures labou- rables, de l'horticnlture, de l'arboriculture, des travailleurs .igriroles et des animaux domestiques; elles sont complétées par deux Tableaux résu- mant la répartition communale des diverses cultures. Ce n'est qu'après l'établissement du cadastre qu'on a pu songer à faire une statistique agricole précise. La première -évaluation de noire territoire rural date de i84o; elle a été ensuite reprise, pour le déparlement de la ( 'ogi ) Seine, successivement en i8j2, 18G2, 1882, 1892. I.a dernière de ces enciuéles décennales a élé parliculièrement sérieuse, des Commissions spéciales ayiint alors fonclioniié dans cliacnne des 73 communes du dépar- lement. Toutefois, le questionnaire dressé par le Ministre de l'Ai^iiculLure présentait encore bien des lacunes. Di-puis, grâce aux soins éclairés de M. Vincey, ce questionnaire a élé complété, les municipalités ont fourni des renseignements plus précis, et Ion a pu en 189'j procéiler à une nouvelle enquête dont les résultais sont consignés d.ins l'Ouvrage de M. \ inci;v. Ce travail fort intéressant méiile une récompense, et nous avons l'hon- neur de liemander à l'Académie d'accorder à son auteur une mention honorable. CHIMIE. PRIX JECRER. (Commissaires : MM. Friedei, Troost, A. Gautier, H. Moissan, Grimaux et Dilte.) Le prix Jecker est partagé entre MM. G. Bertrand, Buisixe et Da.mel Beutiielot. Rapport sur les travaux de M. G. Bertrand; par M. Hknri Moissax. M. Bertrand a étudié tout d'abori les combinaisons cristallisées que fournit l'hydrate de zinc avec les mdaux alcalino-lerreux, puis la matière colorante du pollen qu'il a ideniifiée avec le carotène; il a donné ensuite la composition de l'essence néo-calédonienne de Niaoïdi et nous rappel- lerons que l'Académie des Sciences lui a décerné un prix de Physiologie expérimentale pour les recherches qu'il a publiées, en coUahoration avec M. l'hisalix, sur le venin des batraciens et des reptiles et sur la vaccination anlivenimeuse. A la suite de ces premiers travaux, M. Bertrand a entrepris l'étude de la composition chimique du tissu ligneux qu'il a trouvée essentiellement dilfe- ( 1092 ) rente chez les plantes angiospermes et chez les plantes gymnospermes. En triiilant le lissii ligneux des premières par l'eau acidulée, dans des condi- tions convenables, il a réussi à préparer des quantités importantes d'un sucre très rare à celte époque, le xylose ou sucre de bois. Il en a pro- fité pour déterminer, en concurrence avec d'autres chercheurs, la formule de constitution du xylose. (^est au cours de cette étude que M. G. Bertrand a signalé cette combinaison caractéristique, le xylonobromure de cadmium, grâce à laquelle il a pu, simultanément avec M. Emile Fischer, réaliser plus tard la synthèse du lixose. M. G. Bertrand a abordé ensuite, dans des recherches de plus en plus délicates, l'étude chimique de certaines fermentations. La production spontanée de gelées végétales, connue sous le nom i\e fermentation peclicjue, a fixé tout d'abord son attention. Après avoir montré que ce phénomène est dû à la transformation de la pectine soluble en pectate de calcium, et non, comme on le croyait alors, en acide pectique, il a examiné les condi- tions d'activité du ferment soluble qui intervient dans la réaction. Ce fer- ment, appelé pectase, présente la curieuse particularité de n'agir sur la pectine qu'en présence d'un sel de calcium ou d'un autre sel alcalino- terrenx. Quand on le précipite par l'alcool de ses solutions naturelles, le produit que l'on obtient paraît inactif; en réalité, il ne l'est pas, on l'a seulement séparé des sels de calcium (|ui existaient dans la liqueur et (pii sont restés en solution. Ces recherches, faites en commun avec M. Mallèvre, ont permis d'isoler pour la première fois la pectase et de démontrer sa pré- sence générale chez les plantes vertes. En poursuivant ses recherches sur les ferments solubles, M. G. Bertrand a été assez heureux pour découvrir un nouveau groupe de ces substances auquel il a donné le nom ô.'oxydases. Tandis que tous les ferments solubles étudiés jusqu'ici ne produisent généralement que des hydrolyses, ceux-ci agissent en fixant l'oxygène de l'air sur les composés organiques qu'ils transforment. La réaction peut être accompagnée d'un dégagement de gaz carbonique, de sorte qu'aujourd'hui on peut, avec des produits d'origine cellulaire, reproduire in vitro le phénomène chimique de la respiration. La première oxydase vient du latex de l'aibre à laque, d'où son nom particulier de laccase. En étudiant la façon dont elle se comporte vis-à-vis d'un grand nombre de composés organiques, M. G. Bertrand a remarqué que son action s'exerce seulement sur ceux de la série aromatique qui pos- sèdent plusieurs substitutions OH ou AzIP situées en position ortho et surtout en position para; les composés en meta et ceux qui ne renferment ( ïf>93 ) qu'une seule substitution ne sont pas oxydés ou ne le sont que très diffici- lement. Les ferments oxydants de la nature delà laccase étant, comme l'a montré M. Bertrand, très répandus chez les végétaux, cette observation permettra, jusqu'à un certain point, de prévoir la constitution des nouveaux principes immédiats sur lesquels réagit ce ferment soluble. En outre elle a conduit M. G. Bertrand à la découverte d'un second ferment soluble, oxydant, plus énergique que le premier, latvrosinasp. T.a laccase et quelquefois aussi la tyrosinase existent chez les plantes vertes; toutes deux se rencontrent, comme M. Bertrand l'a remarqué, en collaboration avec M. Bourquelot, dans la plupart des champignons. Cette étude générale des oxydases, bien que récente, a déjà eu de nombreuses ap|)licativ)ns; c'est ainsi qu'on a re- connu l'intervention de ces ferments solubles dans la coloration du cidre Lindet), du jus de betteraves (G. Bertrand ), de certains champignons 1 G. Bertrand et Bourquelot), du pain bis(Boutroux), dans le vieillissement et la casse des vins (Gouiraud, Marlinaud, G. Bertrand, Bouffard, Laborde, Cazeneuve), la formation de la laque (G. Bertrand), etc., etc. M. G. Bertrand a complété cette étude en établissant que la laccase est une combinaison de manganèse dans laquelle ce métal jouerait le rôle de convoyeur de l'oxvgène, si je puis m'exprimer ainsi, tandis que le résidu organique, peut-être albuminoïde, apporterait les autres caractères tels que l'instabilité qu'on reconnaît à tous les ferments solubles. Ces faits présentent une grande importance. Ils ont, de plus, cette conséquence de faire ressortir l'importance du manganèse chez les êtres vivants, sur laquelle M. Villiers a aussi particulièrement insisté. Ce ne sont pas seulement les ferments solubles, mais encore les ferments organisés qui ont suscité les recherches de M. G. Bertrand. En étudiant la préparation du sorbnse, préparation due à Pelouze, mais restée depuis cin- quante ans inexpliquée et à peu près irréalisable, il a reconnu qu'une bac- térie particulière, apportée par la mouche des vinaigreries, provoquait l'oxydation de la sorbite contenue dans certains sucs végétaux. Cette obser- vation permet de préparer maintenant le sorbose à volonté. La bactérie du sorbose, agissant sur divers alcools plurivalents, donne une série de sucres nouveaux, voisins du lévulose, elle différencie nettement et sépare cer- tains isomères stéréochimiques; de sorte que cette bactérie est devenue ainsi un réactif aussi précieux que les réactifs les plus délicats de la Chimie organique. Toutes ces études, que nous avons dû résumer brièvement, nous dé- (■ I094 ) montrent, dans les frnvanx de M. Iîkiitraxd, une bonne méthode scienti- filiic, une grande habileté d'expérimentaletir, ot la lénacité indispensable à loiile recherche inipnrlatitc; elles nous (ont bien augurer de l'avenir de ce jeune savant et elles ont été jugées dignes par votre Commission d'une partie du prix Jecker pour l'année 1898. Rapport sur les titres ae M. Alphonse Buisine ; par M. Friedel. M. A. lîrisixE, professeur de C.liimie industrielle à la Faculté des Sciences de Lille, a commencé ses recherches par un travail, fait en colla- boration avec M. Ed. Duvillier, sur les conditions dans lesquelles se forment les mono-, di- et Iriamines de la série grasse et sur les procédés de séparation de ces aminés. Appliquant la méthode |)erfeclionnéH qu'ils ont proposée, à l'étude de la trimcthylamine conmierciale qui s'obtient dans la distillation des vinasses de betterave, les auteurs ont réussi à séparer du mélange où elles étaient confondues la monométhylamine, la dimélhvlamine, la triméihylamine, la monoéthylamine, la diélhylamine, la propylamine et la hutylamine. Mais le travail le plus long, le plus difficile et le plus délicat qu'ait exécuté M. A. Bnisine est l'étude de la com|)osition chimique du suint de mouton, c'est-;i-dire des eaux de lavage de la laine. Il a reconnu que ces eaux subissent des transformations curieuses sous l'uiflueiice des microbes qui y vivent. Il a inonirc en outre que ce résidu de fabrication peut devenir une source importante d'acide acétique, d'acide propionique, d'acide buty- rique et d'autres acides gras. Ceci l'a comluit à employer la distillation sèche des sels de caloiiuii du mélange de ces acides pour la fabrication des huiles d'acétone, subst mce propre à servir avantageusement pour la déna- luration de l'alcool. Il a été aidé dans ce travail par M. F. Buisine, son frère. Les deux frères ont fait une étude approfondie de la cire d'abeilles et donné une méthode simple et pratique d'analyse, permettant de déceler les falsifications que la cire a pu subir. Ils ont aussi donné un procédé qui permet de préparer le sulfate fer- riquc, le sulfate ferreux et le clilorure ferrique au moyen des résidus de grdlage des pyrites et montré le parti que l'on peut tirer du sulfate fer- ritpie pour la tlésinfeclion des eaux industrielles et des eaux d'égout. Leur procédé d'épuration est employé aujourd'hui dans beaiicou|) d'usines. On voit que les travaux de M. A. Buisine sont nombreux déjà et impor- ( '095 ) tants par leur valeur propre et par leurs applications. La Section a jugé qu'ils plaçaient leur auteur, en raison des qualités de finesse et de persévé- rance qu'il a déployées, en ligne pour obtenir une partie du prix Jecker. Rapport sur les travaux de. M. Daniel Bertheiol; par M. A. Ditte. Dans le premier ti'avail qu'il a publié et qu'il a présenté comme thèse de doctorat, I\I. Daniel Beuthelot s'est proposé d'applic[ner la méthode des conductibilités électriques à l'élude générale de la neutralisation des prin- cipaux acides organiques, dans le but particulier d'examiner la formation des sels neutres, acides, o;.i basiques, engendrés par les acides monobasiques et polybasiques; la dissociation ou la recomiiosition progressive, sous l'action d'un excès d'eau, de base ou d'acide; et enfin l'influence qu'exercent les fonctions différentes qui peuvent être jointes à la fonction acide. M. Daniel Berthelot est arrivé à de très intéressants résultats. Il a vu que les conductibilités des acides organiques sont représentées par des nond^res très différents, variant entre des limites très étendues, sans que l'on puisse apercevoir aucune relation générale entre cette conductibilité et la consti- tution chimique des acides. Au contraire, les conductibilités des sels neutres sont très voisines, si on les considère sous des poitls contenant la même quantité de mêlai. Quand les sels neutres sont formés par des aci les de même basicité, la conductibilité décroît d'une façon régulière, rapidement d'abord, plus lentement ensuite, à mesure que le nombre des atomes aug- mente dans la molécule; enfin, si l'on considère des sels neuti'es dont la molécule contient le môme nombre d'atomes, mais constitués par des acides de basicité différente, la conductibilité du sel neutre d'un acide bibasique l'emporte d'environ 12 unités sur celle du sel neutre d'un acide monoba- sique; la conductibilité du sel neutre d'un acide tribasique surpasse à son tour de 6 imités à peu près celle du sel neutre d'un acide bibasique ren- fermant le même nombre d'atomes. Lorsqu'il s'agit de sels acides, M. Daniel Berthelot a montré que ceux des acides monobasiques n'existent qu'à l'état de traces dans les dissolu- tions étendues, tantlis que les acides bibasiques donnent des sels acides qui, tout en existant dans les liqueurs étendues, sont partiellement décom- posés en sel neutre et acide libre, résultat conforme à ce que les mesures ihermochimiques avaient déjà indiqué. La conductibilité des sels acides augmente avec leur dilution, suivant des proportions bien différentes de celles des sels neutres, et cette inégale arrgrnentation fo.u'nit à l'auteur un C, U.. 1898, 2« Semestre. (T. CXWII, N° 85.) l 't J ( 1096 ) crilerium pour les distinguer des sels neutres. Il tire également des conduc- tibilités électriques une caractéristique nouvelle pour la basicité des acides dont on connaît le poids moléculaire, de sorte que des |)rocédés purement physiques lui permettent de définir la basicité d'un acide sans en connaître ni la formule ni même la composition élémentaire. M. Daniel Berthelot a examiné dans le même Mémoire les fonctions spéciales, telles que jjhénol, alcool, alcali, qui viennent s'adjoindre à la fonction acide, ainsi que l'influence qu'exercent l'un sur l'autre deux grou- pements fonctionnels, suivant la position qu'ils occupent dans la molécule. Il a étudié enfin des acides isomères, tant à fonction simple qu'à fonction complexe, et présentant les divers cas d'isomérie; il conclut de ses re- cherches que les conductibilités des acides isomères libres sont en général différentes, ce qui lui fournit un moyen de les distinguer. Mais cette diver- sité cesse par le fait de la neutralisation : les conductibilités des sels neutres de potasse sont les mêmes pour les acides à fonction simple, ainsi que pour les divers tartrates et pour d'autres sels analogues, et, les sels acides étant partiellement dissociés dans leurs dissolutions, cette dissociation inégale conduit à établir entre les acides isomères des distinctions nouvelles. En résumé, les résultats que l'auteur a obtenus par l'emploi de la méthode des conductibilités concordent en général avec ceux que four- nissent les données de la Thermochimie; ils peuvent en outre être étendus à des dilutions plus grandes et à l'examen de problèmes différents; ils offrent des méthodes nouvelles pour étudier la basicité des acides, leurs fonctions et leurs isomères. En dehors du travail dont nous venons de parler, et qui est plus spécia- lement consacré à la Chimie organique, M. Daniel Berthelot a publié plusieurs Notes : Sur la mesure des températures; Sur les points de fusion de l'argent et de l'or; Sur la détermination des poids moléculaires des gaz en partant de leurs densités et de l'écart qu' elles présentent par rapport à la loi de Manotle; Sur les lais du mélange des gaz. I/intérét que ces travaux pré- sentent et l'importance de ces recherches justifient pleinement les proj)o- sitions de la Commission qui a décidé de décerner à M. Daxiel Berthelot une partie du prix Jecker pour l'année 1898. ( '097 ) PRIX HENRY WILDE. (Commissaires : MM. Sarrau, J. Bertrand, Berlhelot, Michel liévy; Mascart, rapporteur.) Dans la séance du 12 juillet 1897, M. H. Wilde a présenté à l'Académie des Sciences, sous le nom de magnetarium, un appareil remarquable, actuellement au Conservatoire des Arts et Métiers, qui permet de reproduire à la surface d'une sphère, avec une exactitude surprenante, la distribution des éléments du magnétisme terrestre et leurs variations séculaires. La Commission a pensé que, pour rendre hommage à l'auteur de ce beau travail, il convenait de faire la première attribution du prix fondé par M. Henri Wilde à des recherches relatives au magnétisme terrestre. Depuis 1869, les Annual Reports of the United States coast and geodetic Siirvey renferment presque chaque année des IMémoires du plus grand in- térêt de M. le D' Chaiiles-A. Sciiott, sur la détermination des éléments magnétiques dans les observatoires permanents des États-Unis et dans un grand nombre de stations temporaires. L'œuvre considérable accomplie par M. Schott n'est pas de celles qui peuvent se résumer brièvement. On trouve dans ses Mémoires : un exposé des méthodes à employer soit dans les observatoires, soit au cours des voyages; une revue mise successive- ment à jour des résultats obtenus depuis l'origine sur le continent améri- cain et dans un certain nombre de stations étrangères; la discussion appro- fondie des lectures faites aux appareils de variation dans certains obser- vatoires, avec l'étude de la marche diurne, aux différents mois de l'aniiée, de l'influence lunaire et des perturbations; enfin un nombre considérable d'observations personnelles en diverses stations isolées, permettant d'établir la distribution des lignes magnétiques sur l'Amérique du Nord. L'ensemble de ces travaux fournit ainsi l'une des contributions les plus importantes à l'histoire du magnétisme terrestre, et la Commission est unanime pour dé- cerner le prix Henry Wilde à M. le D'' Ciiarles-A. Schott. ( 1098 ) ftïIiXERALOGIE ET GEOLOGIE. PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. Fouqiié, Marcel Bertrand, Michel Lévy, Hautefeuille; (le Lapparent, rapporteur. ) La question mise au concours était l'étude microscopique des sédiments (particulièrement des roches secondaires ou tertiaires^, entreorise au double point de vue de la genèse des dépôts et des modifications qu'ils ont pu subir dans la sui/e des âges. Sans se flatter de l'espoir qu'un aussi vaste sujet put être trailé dans toutes ses parties, la Commission aurait souhaité de voir se produire un travail d'ensemble, où les diverses classes de sédiments eussent été tour à tour étudiées dans leurs traits essentiels. Si elle n'a pas obtenu cette satis- faction, et si l'œuvre qu'elle récompense ne vise qu'une catégorie trop spéciale de dépôts, il faut reconnaître du moins que celte œuvre est de grand mérite et que, dans le domaine qu'il a choisi, l'auteur a su déployer un vrai talent de micrographe, avec une compétence embrassant à la fois les données de la Minéralogie et celles de la Paléontologie. Il s'agit ici de lOuvrage considérable que AI. Lucien Cayeux a consacré à quelques dépôts siliceux, d'âge secondaire ou tertiaire, du bassin de Paris, ainsi qu'aux sédiments crayeux de la même région ('). Ce livre est la con- tribiilioii la plus sérieuse dont se soit encore enrichie l'histoire microsco- pique des sédiments du bassin parisien. Le gran 1 nombre et la précision des faits observés, la sagacité mise en œuvre dans leur interj>rétation, l'ordre et la méthode qui président à l'exposition, le choix et la bonne exécution des figures, tout concorde pour assigner à ce travail un rang distingué parmi les productions de la Géologie contemporaine. C'est à des résultats entièrement nouveaux que l'étude des giizes créta- cées a conduit M. Cayeux. Pour la première lois, ces roches reçoivent une (') Contributions à l'élude micro graphique des terrains sédinienlaires; i vol. ii»-4", faisant partie des Mémoires de la Société géologiqaj du Nord, t. IV (2), Lille, .897. ( I099 ) définition précise. L'auteur reconnaît, dans les diverses variétés de gaize, les étapes, plus ou moins avancées, d'un processus par lequel une boue calcaréo-argileuse, où abondaient à l'origine les organismes siliceux, s'est peu à peu enrichie en silice uniformément disséminée, surtout en opale, tant par la destruction des organismes, souvent devenus méconnaissables, que par l'intervention d'autres sources. Au nombre de ces dernières, M. Cayeux indique comme très probable la décomposition de l'argile in situ. La gaize formerait ainsi un type de passage entre les sédiments où les les traces de l'action mécanique sont restées prépondérantes et ceux à la formation desquels les influences physiologiques ou chimiques ont eu le plus de part. Quant aux roches tertiaires communément confondues sous le nom de iuffeau, M. Cayeux montre que ce sont aussi des dépôts enrichis en silice, mais dont l'origine première est variable : les uns ayant pour point de dé- part de vrais sables, tandis que les autres dérivent de boues, pisrfois de calcaires. Les conditions de formation de la glauconie fournissent encore à l'auteur le sujet d'intéressantes remarques. La partie la plus importante du Livre de M. Cayeux est celle qui a trait aux dépôts crayeux. T/auteur y reconnaît plusieurs types distincts, depuis la craie du Nord, où les éléments minéraux, d'origine détritique, sont en grand nombre, jusqu'à celle de l'Yonne, où la part de cette catégorie est négligeable. Mais ce qui doit surtout attirer l'attention, ce sont les preuves péremptoires, données par M. Cayeux, en faveur du rôle important qu'ont dû jouer, dans les vcritabîes craies, les fragments d'organismes, surtout de Foraminifères, le plus souvent voilés par l'effet des actions chimiques ultérieures. Ces actions peuvent avoir été assez intenses pour que la phy- sionomie originelle du dépôt se trouve complètement dénaturée. De la sorte, là où a manqué l'intervention de certains agents, tels que le phos- phate de chaux, qui excellent à conserver les structures primitives, on [)eut être amené à méconnaître entièrement les conditions initiales du dépôt. Ainsi s'expliquent les contradictions qui se sont si souvent produites, certains auteurs voulant voir dans la craie le produit exclusif de l'activité organique, tandis que d'autres, affirmant que les restes d'organismes ne s'y trouvaient qu'en proportion peu considérable, penchaient pour une origine surtout cliimique. Il convient encore de noter les intéressantes déductions par lesquelles ( I I oo ) M. Caveux s'est efforcé d'établir que la craie n'était pas un dépôt de mer profonde, et différait à beaucoup d'égards des boncs actuelles à globigc- rines; les observations qui ont conduit l'auteur à proclamer le grand rôle joué par les Bryozoaires dans les déj)ôls crayeux de Touraine, notamment dans la craie tulTeaii; la corrélation intime qu'il signale entre l'apparition des craies phosphatées et les gran !cs rtipUn'es d'équilibre des mers créta- cées; enfin les arguments qu'il fait valoir pour attribuer à l'influence des dépôts superposés l'enrichissement en silice de bon nombre de sédiments. Outre son Livre, M. Cayeux a i)rcsenté à la Commission un Mémoire manuscrit, relatif aux minerais de fer qui forment des couches subordon- nées aux massifs anciens de l'Armorique et de l'Ardenne. L'auteur croit y reconnaître d'anciennes oolithes calcaires, auxquelles des débris végétaux auraient servi de centres, et dont la c:dcite se serait vue remplacée on tout ou en partie parla chlorite, la magnélite, l'oligiste; ce dernier minéral provenant d'une transformation de la chlorite. Ces conclusions sont pour le moins inattendues, et la Commission ne peut les enregistrer que sous d'exjiresses réserves. A ce point de vue, elle croit devoir exprimer le regret que, au lieu de commencer ses investigations par les minerais oolithiques de l'époque jurassique, M. Cayeux se soit atta- qué, de prime abord, aux minerais des temps paléozoïques, qui tous ont subi l'influence d'un métamorphisme assez intense pour en altérer profon- dément les caractères. ]Mais cette réserve n'empêche pas de reconnaître le grand intérêt des observations microscopiques de l'auteur, qui, dans cette matière, ouvre aux chercheurs une voie nauvelle. D'ailleurs, le Livre que nous avons analysé en premier lieu suffirait amplement, à lui seul, pour justifier la décision par laquelle la Commission, à l'unanimité, propose d'iittribuer à M. Cayeux le prix Vaillant. { "oi ) BOTANIOUE. PRIX DESMAZIERES. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Chatin, Guignard, Bonnier; Bornet, rapporteur.) M. Giovanxi-Battista De-To\i, professeur à l'Université de Padoue, est un laborieux. Depuis douze ans il a publié de nombreux travaux sur les Champignons et les Algues; il a dirigé un journal trimestriel consacré à l'étude de ces dernières plantes et commencé la publication de collec- tions d'Algues sèches. Ayant élaboré plusieurs familles de Champignons, pour le Sylloge Fungorum de P. -A. Saccardo, il a entrepris de doter l'Al- gologie d'un Ouvrage de même nature et appelé à rendre les mêmes services. Réunir dans un petit nombre de volumes, en les disposant dans un ordre systématique, les descriptions éparses dans une foule de publications dont beaucoup ne sont pas à la portée des botanistes éloignés des grands centres scientifiques, est une œuvre utile qui mérite d'être encouragée. Bien qu'il ne soit pas encore terminé et qu'on puisse y relever des omissions qu'un supplément fera sans doute disparaître le Sylloge Algaruin omnium hucusque cognitarum est un des livres de la bibliothèque des Algologues le plus sou- vent consulté. Dans l'espoir d'en hâter l'achèvement la Commission ac- corde le prix Desmaziéres à RI. G.-B. De-Tom. PRIX MONTAGNE. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Bornet, Chatin, Bonnier; Guignard, rapporteur.) Parmi les Ouvrages imprimés ou manuscrits adressés pour le concours du prix JMontagne, la Commission a distingue une importante publication de M. le général Paris sur les Mousses et un Mémoire de M. le D'^Ledoux- Lebard sur la morphologie du Bacille de la tuberculose. I. L'essor pris durant ces vingt dernières années par l'étude des Mousses, ( I 102 ) grâce aux abondantes récoltes des voyageurs, a considérablement aug- menté le nombre des espèces appartenant à ce groupe de végétaux. Pour faciliter la tàcbe des descripteurs et permettre le classement méthodique des collections, il devenait nécessaire d'en établir un calalogne au courant des découvertes récentes. M. le général Paris, qui s'adonne depuis longtemps aux études bryolo- giques, n'a pas reculé devant ce travail ingr;it et absorbant. l'Index lnynlo- giciis, dont il a commencé la publication, en 1894, dans le Bulletin de la Société linncenne de Bordeaux, n'est d'ailleurs pas simplement une sèche nomenclature de genres et d'espèces : il renferme, à la suite de chaque nom, la bibliographie et la synonymie qui le concernent, avec l'indication des caractères saillants des espèces ou variétés, de leur distribution géogra- phique et des Ouvrages dans lesquels sont discutées les formes litigieuses. Cette publication, qui comprendra environ 12000 espèces de Mousses, devait paraître en cinq fascicules de plus de 3oo pages chacun. Les quatre premiers ont déjà paru; le cinquième ne tardera pas îx voir le jour. Mais, pour des causes diverses, le nombre des espèces nouvelles décrites dans les années 189G et 1897 s'est accru dans de telles proportions que ce catalogue se trouverait dès aujourd'hui trop incomplet, s'il n'était suivi d'un supplé- ment, et ce dernier lui-même devra prendre des proportions inattendues. Bien que cet Ouvrage s'écarte par sa nature des travaux originaux qui doivent attirer de préférence l'attention de l' Académie, la Commission est d'avis d'accorder à M. le général Paris, sur les fonds du prix Montagne, un encouragement pour l'achèvement de l'œuvre très utile qu'il a le mé- rite d'avoir entreprise. II. Le Mémoire de M. le D' Ledoux-Lebaru a pour but de faire connaître « le développement et la structure des colonies du Bacille tuberculeux » et de rechercher si les opinions de plusieurs observateurs, qui tendent à classer cet organisme dans un groupe dillércnt de celui des Bactéries, s'appuient réellement sur des données morphologiques exactes et bien interprétées. On savait que, dans certaines cultures âgées ou soumises à des tempéra- tures élevées, le Bacille tuberculeux des Mammifères et celui des Oiseaux peuvent offrir des formes filamenteuses simples ou présentant parfois une disposition ramifiée ou réticulée. On avait cru pouvoir en conclure que ces organismes doivent prendre place dans le groupe des Slrcplolltrix de Colin, auquel appartiennent les parasites de l'actinomycose. Or, MM. Sauvageau ( iio3 ; et Radais, dont les recherches ont été confirmées pnr phisiciirs ailleurs, ayant montré que les Streptothrix sont en réalité des Oospora, qui font partie de la classe des Champignons, il en rcsullerait que le Bacille tuber- culeux n'est pas une Bactériacée et devrait être rangé parmi ces derniers. Pour élucider cette intéressante question de morphologie, il fallait suivre le développement de la plante depuis les débuts jusqu'à l'achèvement des colonies et reproduire, avec chacun des éléments de ces dernières, le cycle complet de ce développement. C'est ce qu'a fait M. Ledoux-Lebard en cultivant les Bacilles tuberculeux des Mammifères, des Oiseaux et des Poissons. Dans les trois cas, le microbe se développe en s'allongeant en fdaments, conslilués par des chaînes de bâtonnets plus ou moins longs. Dès les pre- mières phases du développement, ces bâtonnets se disposent de façon à former de fausses ramifications, comparables à celles qui caractérisent les Cladolhrix . Les filaments peuvent rester accolés en faisceaux de grosseur variable, susceptibles eux-mêmes de former un lacis de fausses anastomoses. Cette association des bacilles eu filaments, des fdaments en faisceaux isolés ou réticulés, est due à la présence d'une gaine gélatineuse autour des cel- lules; les colonies ne sont autre chose que des zooglées de forme spéciale. Au contraire, le mycélium cloisonné et ramifié d'un Oospora ne re[)résente qu'un seul et même individu. Par conséquent, »i les Bacilles tuberculeux se rapprochent, par leur mode de végétation, des Bactériacées du genre Cladolhrix, ils ne sauraient, en tout cas, être considérés comme des Cham- pignons. Le travail de M. LiiDoux-LERAiiD, soigneusement exécuté et accompagné de figures parfaitement démonstratives, fournit donc une intéressante contribution à la connaissance de la morphologie des Bactéries. La Commission propose d'accorder à l'autt ur un encouragement sur le fonds du prix Montagne. PRIX DE f.A FONS MELICOCQ. (Commissaires : MISL Chatin, Van Tieghem, Bornet, Guignard; Bonnier, rapporteur.) La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de donner le prix cette année C. K., iSyS, a' Semestre.. Cr. CXXVII, .\« 25.) l/j^ ( l'o^i ) ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Bornet, Blanchard, Guignard; Edm. Perrier, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie d'attribuer le prix Thore au R. P. Pantel pour son bel Essai monographique sur une larve parasite du groupe des Tachinaires, la larve du Thrixion nalidayanuni. Cette larve vit à l'intérieur du corps d'un Phasmide espagnol, la Leplynia hispanica. Par cela seul qu'ils se nourrissent et se multiplient, tous les êtres vivants, végétaux ou animaux, organismes com|)lets ou simples éléments anato- miqucs, sont assujettis à la lutte pour la vie et à ses conséquences, d'autant plus rigoureuses que le milieu dans lequel la lutte s'engage est plus resserré. De ces conséquences, la plus générale est que les vainqueurs d'une lutte longtemps soutenue par des générations successives, dans un milieu qui ne change pas, accomplissent dans ce milieu toutes leurs fonctions d'une manière tellement parfaite qu'Us semblent avoir été créés exprès pour lui. Ils lui sont si étroitement a^/a/j/e^ qu'ils sont souvent incapables de vivre quand ils en sont exilés. Le milieu n'est pas nécessairement un ensemble d'objets inertes. Darwin a signalé d'innombrables exemples d'adaptations entre organismes vivants. Les fleurs ont pris peu à peu la forme la plus favorable à leur fécondation par les insectes ; la trompe des papillons s'est adaptée à la forme des fleurs; l'histoire des procédés qu'emploient les animaux pour se pro- curer leurs aliments n'est qu'une longue suite d'adaptations de ce genre. En raison de l'indépendance qu'ils conservent dans l'organisme dont ils font partie, les éléments anatomiques s'adaptent les uns aux autres dans cet organisme, et il en est de même des unités supérieures dont cet orga- nisme se compose, tels que les rameaux d'un Hydraire ou les segments d'un Arthropode. C'est le fond même du Livre que j'ai publié en i88j sous ce titre : Les colonies animales et la formation des organismes. Il n'est même pas nécessaire pour que ces adaptations se produisent que les parties associées soient de même origine. Dans l'Ouvrage piécité, j'ai ( iio5 ) pu formuler ( ' ), sous le nom de loi des adaptations réciproques, la règle sui- vante : Toutes les fois que deux ou plusieurs organismes entrent en relations con- stantes, il en résulte toujours pour chacun d'eux des modifications plus ou moins importantes. C'est ce qui se produit dans tous les cas de parasitisme; or un œuf, un embryon peuvent être considérés comme de véritables parasites de l'indi- vidu qui les porte; aussi ai-je insisté dans le même Ouvrage sur la ressem- blance des déformations qu'un parasite ('-) fiiit subir à son hôte (^) avec celles qu'imprime, aux individus reproducteurs de certaines colonies, le développement des organes génitaux. La justesse de. ces vues a été plus tard confirmée par les faits si intéressants de c«j/raZio/î y5û!ra5?/o?re signalés par Pérez et par Giard et qui vont, comme l'a si bien décrit ce dernier, jusqu'à la substitution de certains parasites à la glande génitale de leur hôte. Par son étude si complète de la larve d'une mouche, le Thrixion Halidayanum, le P. Pantel ajoute un intéressant chapitre à l'histoire de la castration parasitaire. La mouche dépose ses œufs à la surface du corps des Leplynia. Ces Phasmides rappellent nos Phasmides indigènes du genre Bacilliis. Mais dans le genre Z,c/)/;y/2/a, les mâles sont de beaucoup plus petits et infuiiment plus rares que les femelles; aussi ces dernières sont-elles seules attaquées par les Thrixion. Dès sonéclosion, la larve de Thrixion pénètre dans le corps de son hôte en perforant successivement la coque de l'œuf et le tégument; elle demeure cpielque temps libre dans la cavité générale. Contrairement à ce qui a lieu d'ordinaire, elle manque alors de stigmates antérieurs; ces stigmates n'apparaissent qu'à la seconde mue sur le premier méride. Après la première mue, la jeune larve s'installe parmi les gaines ovigères de son hôle, applique son extrémité postérieure munie d'un tubercule stigiiiatique contre le tégument du Phasmide, arrive à le perforer et met ainsi son appareil respiratoire en communication directe avec l'air extérieur. La larve (') Page 710. (-) Page 234- (^) Notamment les déformations causées aux Poljpes hjdraires par les larves de l'ycnogonides, signalées par Allman. ( M()(3 ) demeure alors suspendue inlcrieuremenl à la paroi du corps de son hôte; elle se nourrit exclusivement de globules et de plasma sanguins. Comme chez tous les Insectes primitifs, l'appareil génital femelle des Leplynin est constitué par deux séries de gaines ovigères dont la disposition initiale était certainement métamérique; toutes les gaines d'un même côté débouchent dans un oviducte qui s'unit à son symétrique de l'extrémité postérieure du corps. La présence des larves de Thrixion dans la région des gaines ovigères a pour conséquence d'enrayer le dévflo|)pement de toutes celles-ci; en revanche, la jeune larve prencl peu à peu la forme, la couleur cl les dimensions d'un œuf mûr deZ,e/j/!;Wa. Il y a bien ici castration parasi- taire; cette castration n'est cependant pas substitutive comme dans le cas des Entoniscus; carie parasite ne prend nullement la place des gaines avortées; il se borne à acquérir ime vague ressemblance a\ec l'œuf mûr qu'elles devraient contenir. Arrivée à maturité, la larve sort à reculons du corps de son hôte, tombe à terre et se transforme en pupe. Aussitôt les gaines ovigères reprennent leur développement et peuvent mener à bien leurs œufs. Il n'y a donc que castration temporaire, causée ])ar la présence du parasite. Comme après l'éclosion des Thrixion les Leptynia ont complètement disparu, il est probable que les Thrixion qui doivent éclore au printemps confient à d'autres espèces les œufs. Le P. Pantel ne s'est pas borné à ces constatations biologiques. Il a fait une étude approfondie des larves et révélé dans leur organisation un grand nombre de faits inattendus. L'appareil digestif, comme chez tous les para- sites, est très simplifié; l'œsophage .s'est presque entièrement transformé en une sorte d'apjiareil de succion à musculature exclusivement dorsale; à cellules claires, analogues à celles du gésier d'autres insectes. Le vaisseau dorsal passe au-dessus du collier œsophagien, s'ouvre sur sa face ventrale et se transforme en une gouttière dont les lèvres s'écartent pour se souder aux organes voisins, hémisphères et disques marginaux, en constituant une sorte de voûte sous laquelle jiasse le sang. Les valvules du vaisseau dorsal sont constituées chacune par une cellule unique. Les trachéoles sont remplies de gaz; les grandes cellules ramifiées, prises autrefois pour la terminaison des trachées, marquent le passage de ces organes dont le méat est inlercellidaire aux trachéoles qui sont des voies intracellulaires. Il existe dans chaque segment abdominal un organe excréteur double, formé de très grandes cellules remarquablement adhésives, mais indé|)en(lantes et absorbant le bleu de méthylène (cenocvles). Le principal organe sensitif ( ï i'^7 ) est un organo antennifornie, dont le cuticule se clive de manière à figurer une sorte de poche remplie d'un liquide spécial, dans lequel baignent les bâtonnets sensoriels. Il existe aussi deux organes sensoriels : l'un épi- et l'autre hvpo-pharyngien. L'ensemble de ces résultats n'a pu être obtenu que par des recherches histologiques d'une remarquable précision, d'une grande délicatesse, qui ont jiermis au P. Pantel de faire de sa Monographie des larves de Thrixioii l'un des Ouvrages les plus comjilcts, l'un des documents les plus sûrs dont se soit enrichie, dans ces dernières années, l'histoire des larves parasites d'Insectes. PRIX SAVIGNY. (('ommissaires : MM. de Lacaze-Dulhiers, Blanchard, Perricr, Grandidier; M. Milne-Edwards, rapporteur.) ]M. CouTiÈRE a exploré au point de vue zoologique notre possession fran- çaise de Djibouti, sur la côte orientale tl'Afrique; il y a séjourné du mois de décembre 1896 au mois d'avril 1897. Ses recherches ont principalement porté sui" la faune marine et sur les Crustacés du groupe des Alphés, très abondants au milieu des Madréoores et sur les rivages rocheux des mers 1 o tropicales. Djibouti offre un champ d'études étendu et varié. Les récifs qui bordent le rivage sont formés par des Coralliaires à tous les degrés de dé- veloppement. Les uns ont été exhaussés et se trouvent émergés bien qu'ils ne renferment f[ue des espèces identiques à celles habitant actuellement la mer; d'autres sont en voie de formation et situés à une assez grande pro- fondeur; d'autres enfin sont accessibles à l'époque îles fortes marées et ils abritent de très nombreux animaux. M. Coutière a recueilli une grande variété d'Invertébrés, Éponges, Cœ- lentérés, Echinodermes, Vers, Mollusques, Crustacés, etc. Il en a étudié les mœurs et a constaté de nombreux cas de parasitisme ou de commeusa- lisme qui n'avaient jamais été signalés. Pour la seule famille des Alphés, plus de trente espèces ont été recueil- lies par ?»1. Coutière; elles ajiparliennent à neuf genres et treize d'entre elles avaient jusqu'à présent échappé aux recherches des naturalistes, au moins dans celte partie de l'océan Indien. Leur découverte modifie les idées des zoologistes au sujet de leur distribution géographique. Ces inves- tigations ont élc complétées par des observations sur la couleur, l'habitat. ( i.o8 ) le développement de ces animaux, faisant connaître les habitudes séden- taires, la vie par couples, les dilïérences sexuelles, le mode de locomotion, le pouvoir de vision des Alphcides. Leur anatomie a été l'objet de la part de M. CouTiÈRE de travaux importants; aussi votre Commission a-t-elle été unanime à décerner à ce naturaliste le j)rix Savigny. MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Potain, Guyon, Chauveau, Brouardel, d'Arsonval, Duclaux; Lannelongue, rapporteur.) En 1 8S9, MM. Charrin et Roger montrèrent que, si l'on verse une culture de bacille pyocyanique dans le sérum d'un animal immunisé contre cette maladie, les bacilles se groupent en amas. Le même phénomène d'aggluti- nation a élé constaté en janvier iSgG par M. Grul)eret M. Durham en co qui concerne la culture du bacille d'Eberth versée dans le sérum de l'homme guéri de la fièvre tvpboide et immunisé contre cette maladie. Le 26 juin 1896, dans une première Note, M. Widai. a vérifié la réalité de ce pouvoir agglutinant du sérum des immunisés. Il a vu de plus que le sérum de l'homme malade, et qui n'a pas encore acquis l'immunité, produit aussi l'agg'utination du bacille d'Eberth. M. Widal constate l'agglutination dès le quatrième jour; on l'a vue dès le deuxième. Il l'a vue persister au bout de dix-neuf ans. Il reconnaît que ce signe peut manquer. Il forait défaut dans un cas sur i63. M. Widal a mesuré la puissance agglutinante du sérum Ivphique. I de sérum et 10 de culture donnent l'agglutination en une demi-heure, mais on peut l'obtenir avec i de sérum et 12000 de culture. Sans rechercher si ce signe est effet des perturbations morbides ou s'il révèle la tendance à l'élat d'immunité, il est hors de doute que M. Wioai. a introduit dans la pratique de la Médecine un précieux moyen de diagno- stic. L'Académie lui décerne un des prix Montyon (Médecine et Chirurgie). L'Académie ne récompense pas seulement les chercheurs qui font surgir ( II09 ) lin fait nouveau, fruit de leurs expériences, ou qui constatent ce fuit nouveau grâce à une persévérante et perspicace observation. Les faits aident à l'édification de la Science, mais la Science veut que ces faits soient coordonnés et qu'ils puissent être envisages dans une sorte de synthèse. I.a doctrine s'édifie de cette sorte avec ses progrès et ses reculs, ses évolu- tions et ses perfectionnements. Elle ouvre sur l'immense domaine des faits une vue qui permet de les envisager sous des aspects nouveaux. Qu'un nouveau point de vue nous devienne accessible, les mêmes faits sont consi- dérés par une autre face; ils ne sont [las autres, mais ils sont vus autrement; le relief naît de ce double aspect. L'Académie note ces étapes du progrès de la doctrine; elle en signale les manifestations successives en attendant la consécration définitive. C'est ce qu'elle a fait pour la doctrine de la forma- tion et de la pérennité de la cellule; elle a couronné l'œuvre de Virchow, quarante ans après avoir marqué, en s'attachant comme Correspondant l'auteur de la Pathologie cellulaire, l'intérêt qu'elle attachait à ses concep- tions nouvelles. On devait à Virchow cette formule : Omnis cellula e cellnfâ, mais comme toutes les cellules de l'adulte proviennent de deux cellules originelles, on avait admis que, dans leurs multiplications successives, les cellules primor- diales forment les cellules embryonnaires qui ne se différencient pas d'abord les unes des autres, cellules indifférentes qui, par la série des multiplica- tions, arrivent cependant à se différencier et à former les espèces cellulaires distinctes. Puis on a admis que les cellules, ainsi différenciées, étaient capables, en se multipliant sous des influences pathologiques, d'engendrer par multiplication de nouvelles cellules indifférentes, lesquelles ultérieure- ment pourraient engendrer à nouveau des cellules différenciées, soit du type de la difierenciation primitive, soit d'un autre type. On a admis que l'indifférence des cellules n'est pas absolue et que de certaines cellules naîtraient seulement des épithéliums ; que d'autres cellules naîtraient seulement des éléments conjonctifs et que des épithéliums ne pourraient pas dériver des cellules indifférentes capables d'engendrer des éléments conjonctifs, pas plus que des éléments conjonctifs ne pourraient naître des cellules capables d'engendrer des épithéliums. Celait le com- mencement d'une doctrine de la spécificité cellulaire. Cette doctrine, par les travaux successifs poursuivis par M. Bard depuis treize anâ, a pris une ampleur et une cohésion qui témoigne d'un grancl effort, d'une remarquable continuité dans la direction de la recherche et d'une hauteur de vues incontestable, i'our M. Bard, toute cellule a sa spé- ( iiio ) cificité; elle appartient à une espèce et, si elle se reproduit, ne pourra engendrer que des cellules semblables à elle. Les espèces cellulaires dific- rentes, dont l'ensemble constitue l'orijanisme, peuvent, comme les(>spèccs animales ou végétales proprement dites, avoir une origine commune; mais une fois différenciées, elles ont acquis la quasi spécificité des espèces naturelles. Non seulement un épilhélium ne donnera pas naissance à une cellule conjonctive, mais chaque Ivpe épithélial reste différencié, même dans ses multiplications patbologiques, le cancer à cellules cylindriques gardant les mêmes caractères dans les colonies qui le reproduisent à dis- tance. De même, les diverses variétés du tissu conjonctif gardent leur spécificité jusque dans les tumeurs qui en dérivent. De même pour les cellules dites lymphoïdcs , qui sont dans le sang spécifiquemeut différentes de ce qu'elles sont dans les ganglions lymphatiques et qui conservent leurs différences spécifiques quand elles se développent outre mesure, soit dans les lymphomes, soit dans la leucocythémie. Rien n'f si définilif dans la doctrine des sciences d'observation; tout est sujet à revision; l'oeuvre de M. Bard n'est peut-être qu'une étape, mais il nous a paru qu'elle est de celles que l'Académie doit signaler, et nous vous proposons d'accorder à M. Iîauo l'un des prix Monlyon. Le Traité cUni que de l' Aclinomycosc humaine de MM. Poscet et Bëiiard n'est pas seulement un travail didactique de Pathologie chirurgicale. La noie de cet Ouvrage est plus personnelle et sa portée plus générale que celles d'un livre d'enseignement : car il est fait de documents vécus, et il représente actuellement la monographie-la plus complète qui ait été écrite en France sur les espèces ])athogênes du genre Ouspora, en particulier sur VOospora bovis, agent causal de l'Aclinomycose humaine. Après avoir été des premiers en France à déceler puis à reclierchcr mé- thodiquement l'Actinomycose, les auteurs ont utilisé les riches matériaux acfjuis par leur observation clinique (près de 5o cas personnels en six ans), pour fixer la biologie des parasites de cette affection, et surtout pour mettre en lumière les points relatifs à leur passage, du milieu extérieur, dans l'organisme des animaux et de l'homme. Avant eux, déjà, on avait constaté que les végétaux, les céréales surtout, servaient d'habitat de pré- dilection aux champignons Oos/)ora, et leur constituaient un milieu natu- r£l de culture des plus favorable. L i présence de débris végétaux, au sein des tissus infectés par le parasite, avait témoigné maintes fois du méca- nisme de l'inoculation. Par des cultures artificielles sur les céréales. ( I", ) MM. Poncet et Bcrarcl ont pu suivre l'évolution du champignon telle qu'elle se fait à l'air libre : ils ont démêlé les nombreux types de son poly- morphisme pour arriver à la forme sporulée, qui est la forme infectante habituelle, car elle résiste mieux que toutes les autres aux agents de des- truction. A l'appui de leur démonstration, ils ont réalisé, avec des spores datant de plusieurs années, des cultures en série et des inoculations posi- tives. Grâce à ces données biologiques précises, les auteurs ont écrit un cha- pitre d'étiologie des plus suggestifs, qu'Us ont complété par un tableau à grands traits de l'affection chez les animaux, en particulier chez les espèces domestiques plus susceptibles d'infecter l'homme. Mais la partie la plus originale de ce Livre, celle qui intéressera le plus les médecins auxquels il s'adresse, est celle qui concerne les descriptions cliniques et la thérapeutique de l'Actinomycose. Les aspects, la marche de celte maladie, sont essentiellement variés. Il a fallu aux premiers obser- vateurs la constatation indiscutable d'un parasite commun, pour attri- buer la même origine à des lésions en aj)parence aussi diverses. On ne pouvait donc pas songer à en encailrer les symptômes dans les formes traditionnelles des Traités classiques. L'évolution générale de l'affection est commandée surtout par la porte d'entrée du champignon : aussi les auteurs ont-ils groupé autour de la cavité buccale, des voies digestives et des voies respiratoires, les types cliniques le plus communément observés. A propos de chacun de ces types, ils ont présenté au lecteur des figures aussi nombreuses que fidèles, qui lui permettront peut-être d'arriver au diagnostic, d'après les seuls caractères extérieurs, sans passer par le con- trôle, parfois délicat et souvent impossible, du microscope. Grâce à ce groupement, ils ont pu sui^rc le parasite dans sa marche à travers les divers organes ; ils en ont expliqué les localisations multiples, et ils ont montré comment certaines de ces localisations se retrouvent toujours à l'origine de certaines autres, qui ne doivent être considérées que comme des formes secondaires de la maladie. Après l'analyse de ces formes multiples, la synthèse des caractères géné- raux de l'Actinomycose est exposée en quelques pages dans le chapitre du Diagnostic, auquel les auteurs ont annexé la description succincte de quelques pseudo-aclinomycoses , plus ou moins voisines de l'affection causée par X'Oospora hvvis, et de la Botryomycose, ou maladie du champignon de castration du cheval, décelée pour la première fois eu Pathologie humaine par MM. Poncet et Dor (1897). Il faudrait sortir des lunites de ce Rapport pour indifjuer, même briève- C. K., iSy.S, ■!• Semestre. (T. CXXVII, N" 25.) '-1^^ ( '"2 ) meut, les mesures de prophyllaxie elles règles de thérapeutique prescrites par MM. Poncet et Bérard, d'après les données pathogéniqués, et d'après les constatations de leur expérience personnelle. Parmi ces dernières, une est surtout importante en ce qu'elle épargnera aux cliniciens, trop con- fiants dans les médicaments dits spéci/iqiics, des déboires parfois sévères : c'est à tort, en eflcl, que l'iodure de potassium a été considéré depuis Thomassen d'Utrecht ( 1 885) comme le remède certain, nécessaire et suffi- sant, de l'Actinomycose chez l'homme ou chez les animaux. Que l'on doive administrer l'iodure à tous les aclinomvcosiques, les deux adteiirs l'admet- tent; mais ils insistent sur ce fait, établi par de nombreux cas, qu'un trai- tement chirurgical raisonné doit être en même temps institué Jiour dé- truire largement les foyers infectés, et pour couper la route au pasasite dans ses incursions au voisinage de ces fovers. En terminant, je dois ajouter que l'œuvre de M. 1*o.vcet, dans l'étude de rAttinonivcose, ne s'est pas confinée dans un champ d'expériences limité. Depuis six ans, il n'a cessé d'encourager ses élèves et les médecins de la région lyonnaise à la recherche de cette maladie. Grâce à lui on l'a si- gnalée, puis reconnue endémique ou du moins habituelle, dans des régions où elle était jusque-la tolaleuieut ignorée. Si bien qu'il a pu démontrer l'an dernier, dans un Rapport au Congrès pour l'avancement des Sciences, cette proposition dont vous comprendrez toute l'importance pour l'hy- giène de notre pays : l'Actinomycose humaine est aussi répandue eu France qu'en Allenîagne, en Autriche, en Russie et en Suisse, où on la croyait jusqu'ici confinée. En conséquence un autre prix Montyon est partagé à MM. Poxcet et Bêraiio. Des mentions sont attribuées à MM. Lk Douulë, Vauiot et KiiuiissoN. PRIX BARBIKR. (^Commissaires : MM. Bouchard, Chatin, Guyon, Guignard: Lanrtelongue, rapporteur. ) Au nom de la Conunission, j'ai l'honneur de proposer à l'Académie de décerner le prix Barbier à M. le D' J. Comby. Un très grand nombre de travaux, j)lus de cinquante articles vous ont été adressés par lui et témoignent d'un labeur soutenu et d'un grand effort personnel. Mais ;t le même que celui que j'ai mis en évidence pour les toxines micro- ( iTi5 ) biennes : l'état vaccinal n'est pas engendré dans l'organisme par la circu- lation de la matière vaccinante elle-même ; il résulte, au contraire, d'une réaction de l'organisme. En quoi consiste cet état vaccinal? Ici encore, les modifications de l'organisme sont identiques à celles que provoquent les toxines microbiennes, et se manifestent par l'apparilion dans le sang de substances favorables à l'organisme; dans ce cas, ce sont des substances antitoxiques, qui ont la propriété, quand on les injecte en même temps que le venin, d'empêcher celui-ci d'agir, et cela non en le détruisant, mais en prodinsant dans les organes un état chmiique particulier qui les rend insensibles au poison. Une étude plus approfondie a permis à M. Phisalix de distinguer, dans le sérum antivenimeux, deux propriétés physiologiques qui correspondent probablement à deux substances différentes : l'une agit comme un vaccin, indirectement, par l'intermédiaire de l'organisme; l'autre est la substance anlitoxique proprement dite, dont les propriétés protectrices s'exercent d'une manière directe et immédiate. L'apparition de la première substance précède toujours celle de la seconde; elle peut exister seule chez les animaux faiblement vaccinés; elle correspond au premier degré de la vaccination. La seconde substance, qui n'est peut-être qu'une modification de la première, est corrélative d'une vaccination |j1us intense. Ces deux substances se trouvent aussi à côté de la substance toxique dans le sang des animaux à immunité naturelle, comme la vipère et la couleuvre; chez le liérisson, la substance vaccinante prédomine nota- blement ; chez l'anguille, elle peut même être considérée comme existant seule. On la trouve aussi, à des degrés divers, dans le sang de grenouille, de crapaud, de chien. D'où viennent ces principes dont la présence dans le sang est si ré- pandue? Les expériences de M. Phisalix lui ont suggéré à cet égard une théorie nouvelle. Il pense que, dans l'acte de la vaccination, le venin exerce une excitation puissante sur certains organes glandulaires, et que ceux-ci déversent dans le sang des produits dont les modifications ou les combinaisons constituent les substances antitoxiques et vaccinantes. Ce rôle indirect du venin de vipère est si vr.iisemblable qu'il peut être rempli par des venins de composition complètement différente, comme, par exemple, ceux de la salamandre du Japon {Sieboldia maxima) et du frelon (Vespa crabro). Si, en général, la vaccination contre un virus ou un poison s'obtient avec les éléments mêmes de ce virus ou de ce poison, il n'en est pas moins vrai que, dans quelques cas, l'immunité peut être établie avec des produits d'origine différente : bacille pyocyanique contre bâclé- ( l>'^ ) ridie charbonneuse (Bouchard), choléra des poules contre charbon (Pas- teur). Mais on peut objecter que, dans les niélanges complexes qui consti- tuent les toxines microbiennes, il existe des substances analogues et que ces dernières seules sont douées de propriétés vaccinales vis-à-vis l'une de Taulrc. I^a difficulté d'une explication rationnelle provient, comme on le voil, de ce que nous ne connaissons pas les substances actives et leurs relations réciproques. Aussi la découverte de substances chimiquement définies possédant des propriétés vaccinales contre une toxine ou un venin (levait-elle présenter un grand intérêt et faire entrer l'élude des vaccins dans une nouvelle yoip. C'est précisément à quoi ont abouti les recherches de M. Phisalix suf l^ç propriétés antivenimeuses de la bi|e. Après avoir précisé le rôle de cette sécrétion et montré qu'elle agit comme anticlote chimique et comme vapcin, il a recherché, parmi les substances qui en constituent les princi- paux éléments, celles qui ont une action contre le vejiir». Il a reconnu que les sels biliaires glycocholate et taurocholate de soude exercent, vjs-à-vis du venin de vipère, la même neutralisation chimique que la bile entière. Ces sels possèdent aussi une action vaccinante, mais non anlitpxiqi|c. La cholestérine, provenant soit des végétaux, soit des calculs biliaires, pro- duit également l'immunité contre le venin. En outre, spn pquvoir anti- toxique est manifeste et assez puissant pour s'exercer encore cinq cl dÏTc minutes après l'inoculation du venin. Du n^oraent oii gn liquide organique comme hi bile fournit des vaccins chjmiques conlrp le venin, on pouvait sq demander si d'autres composés organiques définis ne serî|ient pas doués des mêmes propriétés. C'est en effet ce qui a lieu pour la lyrosine, (\ue l'on trouve en abondance dans certains tissus végétaux et animaux. On obtient les mêmes résultats avec la tyrosine extraite du blanc d'œuf qu'avec celle qui provient des tubercules de dahlia. Aussi le siic de ces tiibprcules, où la tyrosine se trouve en dissolution, se comporte également cpn^nie un vaccin. C'est le premier exemple connu d'un végétal dont le suc est doué de propriétés immiinisanLcs contre un venin. Il est à prévoir qu'il ne sera pas le seul. Ces expériences font ressortir le rôle prépondérant de l'organisme dans les phénomènes de vaccination et introduisent en Pathologie cette notion nouvelle des vaccins cliimiques. L'Àcadéniie décerne à M. Piiisalix le prix Bréant. ( '"7 ) PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Bouchard, Potain, Lannelongue, d'Arsonval; Giivon, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de partager ce prix entre MM. B. MoTz et F. GuiARD. M. le D"^ MoTz est l'auteur dû travail intitulé : Contribution à l'étude his- tologique de l'hypertrophie de là prostate. L'auteur à fait des recherches ex- périmentales, histologiques et cliniques. L'examen approfondi de trente pi'ostales de malades morts à la clinique de Neckér, à la suite d'accidents déterminés par l'hypertrophie de cette glande, est la base de son travail. Afin de se rendre exactement compte de la structure des prostates hyper- trophiées l'auteur a d'abord fait l'élude histologique de la prostate aux différents âges. Il est arrivé à établir: que, dans vingt-neuf cas sur trente, il y avait du tisi^u glandulaire; dans neuf cas ce tissu occupait moins du tiers des coupes, dans quatre il occupait lès deiix tiers, dans douze les deux tiers, dans trois plus des deux tiers. Le tissu glandulaire est donc abondant dans la moitié des cas. Poursuivant son enquête, il montre qu'il n'y a pas de rapport à éta- blir entre la proportion du type glandulaire et le volume de la prostate, mais que cependant, les cas d'hypertrophie moyenne semblent être céiix où le tissu glandulaire est le plus abondant. Étudiant chacune des pièces dans tous leurs détails, il montre que le tissu musculaire est toujours abon- dant, et d'autant plus, que la quantité de tissu glandulaire est plus grande; il établit eiifin que la scléi-ose dès vaisseaux prostatiques n'existait que dans neuf cas. L'expérimentation sm' les animaux a eu pour but de se rendre compte des effets de l'ablation des tteux testicules, sur l'atrophie des divers tissus de la prostate; elle dërriontrè que le tissu glandulaire est prochainement modifié, il ne tarde pas à dimiiiueir et peut complètemèiit disparaître. M. Motz conclut iqiië la castration double peut, chez l'homme, déterminer la diminution de volume de la prostate. Dans les trente cas étudiés dans son Mémoire au point de vue de l'Histologie, dix-neuf auraient pu subir une notable diminution, tandis que dans les onze autres le résultat aurait été probablement nul ou peu appréciable. ( I M 8 ) M. Molz apporte iidc contribiilion nouvelle à l'élude de la structure de la prostate hypertrophiée; il meta la disposition des chirurgiens les docu- ments importants et précis qui leur faisaient défaut. M. le D' Gl'iakd poursuit depuis plusieurs années l'étude de la blen- norragie. Les trois Volumes qu'il a publiés sur ce sujet, et qui ont été examinés par la Commission du prix Godard, constituent un Traité com- plet (le la blennorragie chez l'homme. Le premier est consacré à l'his- toire de la blennorragie aiguë, le second aux urétrites chroniques, le troi- sième aux complications locales et générales. La blennorragie, depuis qu'elle a été séparée de la syphilis, semblait ne devoir plus occuper fju'un rang modeste parmi les alFections véné- riennes. En démontrant sa nature infectieuse, que la clinique n'avait fait (pie pressentir, la découverte du gonocotpie a suscité de tous ci)tés dt^ nouvelles recherches. Elles ont eu pour résultat de perfectionner l'étude clinique de la blennorragie, de mieux jiréciser son diagnostic, de donner un objectif direct à son traitement, de rendre évidentes ses graves consé- quences, de faire voir enfin que son importance pathologique n'est peut- être pas moindre que celle de sa redoutable rivale. Ajoutées à tout ce que l'observation clinique a solidement édifié, ces notions précieuses donnent, à l'heure actuelle, un très vif intérêt à l'étude de la blennorragie. C'est ce que M. Guiard a très bien compris. L'œuvre qu'il a poursuivie et conduite à bonne fin est celle d'un esprit ouvert au progrès et fidèle aux traditions. Voué depuis longtemjis à l'étude des affections de l'appareil urinaire, il pouvait juger en connaissance de cause et faire la part qu'il convenait à chacun de ces deux éléments essentiels du progrès. Nous ne pouvons tenter une analyse du Traité de M. Guiard, mais nous devons dire que, s'il a tenu à reproduire aussi complètement et à coordonner, aussi méthodiquement que possible, les données acquises jusqu'à présent par les travaux de chacun, il a cependant fait œuvre personnelle. L'auteur a sou- mis au contrôle de l'observation clinique ou de l'expérimentation chacune des questions litigieuses, il les a discutées en s'appuyant sur son expé- rience étendue, et il a pu fournir sur plusieurs [xjiiits des notions nou- velles. Les livres de cette nature, lorsqu'ils viennent, comme celui-ci, à leur moment, servent à la fois la pratique et la Science. ( IH9 ) PRIX BELLION. (Commissaires : MM. Bouchard, Brouardel, Guyoti, L'innelons;ii'^; Potain, rapporteur.) M. Castaing, médecin en chef de l'hôpital mixte de Poitiers, a adressé à l'Académie, pour le concours du prix Belllon, un Mémoire concernan! Vaéralion des habitations par une méthode nouvelle. La méthode qu'il préconise et qu'il a imaginée consiste à placer à Li partie supérieure de chaque fenêtre des vitres doubles formées de deux glaces parallèles et très rapprochées, mais incomplètes : la glace extérieure laissant un espace libre par le bas, la ghice intérieure un espace semblable par le haut. Les deux vitres forment ainsi un couloir étroit dans lequel l'air du dehors s'engage par la partie inférieure pour ressortir en haut dans l'intérieur de la pièce, au voisinage du plafond. Appliquée à toutes les fenêtres d'une vaste salle, cette disposition permet à l'air de se renouveler partout également d'une façon incessante, et à l'air nouveau de se diffuser très régulièrement sans produire nulle part de courant incommode ou dangereux. De plus, en raison de l'étroitesse et de la longueur du couloir que l'air doit traverser, elle empêche les accéléra- tions incommodes que tendraient à produire la poussée exagérée du vent sur une des faces du bâtiment ou la pénétration de la pluie que les rafales y pourraient projeter. Le principe est des plus simples, l'application en est des plus faciles et n'entraîne aucune dépense. Le résultat ])ourtant est absolument mer- veilleux. J'ai, depuis un an, fail appliquer ce système à l'hôpilal de la Charité, dans les salles dont je sius chargé. Jusque-là, quand on v pénétrait le matin avant l'ouverture des fenêtres, on trouvait à un tiegré extrêmement pro- noncé l'odeur spéciale et particulièrement fétide des agglomérations humaines. Depuis cette installation, à quelque heure que ce soit, l'absence absolue d'odeur témoigne suffisamment d'une aération parfaite et constante. Craignant qu'un renouvellement de l'air réuni aussi copieux n'amenât pendant l'hiver un refroidissement fâcheux, j'ai fait relever la températui*e chaque jour dans ces salles et dans les salles voisines où le système n'avait pas été appliqué. La différence a été insignifiante, ne dépassant guère un demi-degré. Et les plus grosses rafales n'ont jamais été incommodes. C. R., 189S, !" Semestre. (T. CXWII. N» 85 ) l47 ( I.-'O ) (.Iliaque jour les laits monlrcnl mieux, à mesure qu'on les étudie davan- tage, toute l'iuiportance de la ventilation en hygiène. Certaines méthodes théra|)eutiques tendent à se haser exclusivement sur elle. Aussi s'est-on dès longtemps appliqué à en perfectionner les méthodes l'ecourant souvent, poui' y atteindre, à des ap|)areils très com]jliqués. Les plus habiles cepen- dant, les plus savants, les plus compét<'nts v ont presque partout échoué. Or voici que, avec un système des plus simples, 1M. Castaing atteint presque à la perfection, .assurément on ne saurait trop l'en louer, car rien n'est plus digne d'éloges que le fait d'obtenir de très grands résultats à l'aide de moyens fort simples. Aussi votre Commission vous propose d'attribuer le prix Bellion de cette année à M. C.4staixg. PRIX MEGE. (Commissaires : MM. Bouchard, Potain, Brouardel, Lannelongue; Guyon, rapporteur.) La Commission propose à l'Académie d'attribuer le prix MègeàMM. La- badie-Lagrave et Félix Legl'eu pour leur Traité de Gynécologie médicale el chirurgicale. H est peu de parties de la l'athologie, pour lesquelles de plus grands progrès aient été réalisés à notre époque. En publiant leur Traité, MM. Labadie-Lagrave et Félix Legueu ont eu soin d'établir que, si les ac- (piisitions nouvelles et précieuses auxquelles nous faisons allusion sont surtout dues à la Chirurgie, ce serait en contrarier l'évolution et limiter leur extension que de ne pas laisser à la Médecine la part importante qui lui a|)partient. Ce n'est pas seulement par l'esprit dans lequel il est conçu que cet Ou- vrage se distingue de ses devanciers, c'est encore par l'étude approfondie des résultats thérapeutiques, à laquelle les auteurs ont donné une grande extension. En procédant ainsi, ils obéissaient à une tradition acceptée de tous, mais qui parfois demeure dans un oubli relatif. Par contre, ils rompent avec elle en adoptant, pour base de leurs classifications, la Pa- thologie générale Ils ont voulu montrer comment les maladies de l'appa- reil génital de la femme sont régies et gouvernées par les maladies des autres appareils, et par quels traits elles s'en distinguent. Ils ont donné, avec la plus grande exactitude, tous les détails de l'état local, indiqué toutes ( '121 ) les ressources du Iraitenieiil el Iracé avec ampleur les chapitres généraux, tels que celui des intéctions. Venant après des Ouvrages du même ordre et qui ont obtenu le succès le plus légitime, le Traité de Gynécologie de MM. Labadie-Lagrave et Félix Legueu ajoute aux progrès acquis et réunit l'ensemble des conililions qui en assin-ent le développement. La lecture d'une œuvre aussi largement laite, viendra en aide à ceux, qui désireux de répondre au vœu du D'' Mège, voudraient reprendre l'essai qu'il avait tenté, sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. PRIX LALLEMAND. (Commissaires : MM. Marey, Ranvier, Putain; Milne-Edwards et Bouchard, rapporteurs.) En donnant cette année (1898), à M. Edw. Phelps Ai.lis, la moitié du ])rix Lallemand, pour son Mémoire intitulé : The cranial muscles and cra- nial and fîrsl spinal nerves of Amia calva, la Commission a voulu récom- penser les intéressantes recherches que ce naturaliste a faites, depuis plusieurs années, sur l'anatomie et le développement de ce Poisson : recherches longues et difficiles, qui ont d'abord porté sur le système de la ligne latérale, puis sur les nerfs crâniens; ceux-ci ont été l'objet d'une étude minutieuse à tous les moments de leiu' développement. Des dessins, exécutés avec beaucoup de soin, permettent de suivre les descriptions de l'auteur. I^'anatoniie des Poissons Ganoïdes a fait ainsi, grâce aux Travaux de M. Allis, de notables progrès. Dans son étude sur le cervelet (Anatomie et Physiologie), M. A. Thomas a utilisé les dégénérescences produites par les cas pathologiques et par les faits expérimentaux de destruction partielle ou totale du cervelet et de ses connexions. Il a constaté que les trois [)édoncules cérébelleux, supérieur, moyen et inférieur, contenaient des fibres afférentes et efférentes. Les fibres afférentes sont surtout contenues dans le pédoncule cérébelleux inférieur; elles se rendent dans le corps restiforme et le segment interne du corps restiforme. Le pédoncule cérébelleux moyen contient des fibres afférentes prenant leur origine dans la substance grise du Pont. Elles ont pour fonc- ( .,.-. ) liuii (le liaiismellie à un hémisphère cérébelleux les iiupressioiis céré- brales fournies par l'hémisphère cérébral du côté opposé. I.c pédoncule cérébelleux supérieur contient surtout des fibres efïé- rentes. Celles-ci unissent le cervelet à la moelle, au bulbe, à la jirolubé- rance, à l'encéphale et mettent en rapport l'ccorce du cervelet avec les novaux centraux du même orejane. Ce Travail s'appuie sur cinq observations personnelles, avec examen hislologique et nombreuses figures originales et sur une grande quantité de faits expérimentaux sur divers animaux. M. Thomas conclut de ses recherches que le cervelet est un organe se dé- veloppant connue les voies de la sensibilité, qui enregistre les impressions centrales et les excitations périphériques, et constitue surtout un centre ré- flexe de l'équilibration. PRIX LARREY. ' (Commissaires : MM. Guyon, Lannelongue, Bouchard, Potain; Marey, rapporteur.) Parmi les Ouvrages adressés au concours pour le prix Larrey, la Com- mission a particulièrement distingué celui de MM. J. Regnault et m: Raoult, intitulé: « Comment on marche». Ce Travail est une impor- tante application de la Physiologie à la vie pratique. Les auteurs montrent que le genre de marche que nous avons adopté et que l'on pourrait appe- ler la marche citadine est d'un très mauvais rendement au point de vue de l'utilisation de nos forces. Toutes les races humaines que les voyageurs nous signalent comme capables de soutenir des marches extrêmement longues en portant de lourdsfardeaux, Hindous, Cinghalais, Malgaches, etc., pratiquent ce qu'on appelle la marche en flexion. Cette marche, d'après M. Manouvrier, aurait été l'allure ordinaire de nos ancêtres préhistoriques; elle serait instinctivement pratiquée par les gens fatigués ou pressés d'arriver. M. le commandant de Raoull, l'un des auteurs du Livre que nous analy- sons, a fait sur des corps de troupe des expériences qui démontrent l'im- portance de ce genre de marche. Après quelques semaines d'entraînement, les soldats étaient capables de foiu-nir des étapes de 3o''" à 40""" en quatre ou cinq heures avec 1res peu de fatigue. Mais on ne s'improvise pas bon marcheur en flexion; il faut subir d'abord ( I I 23 ) 1111 entraînement de quelques semaines. Or, la Physiologie abrégera celte durée en montrant par quel mécanisme la flexion des jambes, si elle se produit au moment opportun, supprime la principale cause de perte de travail, c'est-à-dire l'oscillation verticale que fait le corps, à chaque pas, dans la marche citadine. Les épures chronophotographiques montrent clairement la cause de ces oscillations et le moyen de les supprimer. Dans la marche citadine, la jambe est raidie pendant la durée de l'appui du pied ; il s'ensuit que la hanche et, par conséquent, le centre de gravité du corps décrivent un arc de cercle ayant pour rayon la longueur du membi'e rigide. Dans la marche en flexion, au contraire, le corps peut échapper entièrement à ces oscillations pério- diques; il faut pour cela que la jambe se fléchisse, pour se raccourcir au milieu de l'appui du pied, et qu'elle s'allonge à la fin de cette phase et au commencement de l'appui suivant. Les épreuves chronophotographiques montrent que les marcheurs exercés, eux-mêmes, ne réalisent pas entièrement cette perfection idéale, mais ces épreuves apprendront à connaître et à corriger les mouvements défectueux. L'heureux accord des considérations théoriques, des recherches expéri- mentales et des applications pratiques à la marche des troupes donne un grand intérêt au Travail de MM. IIegnault et de Raoulï; aussi avons- nous pensé qu'il méritait d'obtenir le prix f^arrey. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON (Physiologie expérimentale). (Commissaires : MM. Marey, Bouchard, Duclaux, Potain; Chauveau, rapporteur.) La Commission attribue le prix à M. J. Tissot, auteur d'une intéressante Etude, d'après les échanges respiratoires, de l'énergie dépensée par le muscle en contraction statique pour le soutien d'une charge. Cette étude est contenue dans un Mémoire ayant pour titre : Les lois du ( 1.24 ) mouvement énergétique dans les muscles en contraction i^olontaire statique. Nouvelle méthode pour l'étude des phénomènes physico-chimiques de la respi- ration. On sait que l'énergétique musculaire a lire le meilleur parti de la notion de l'élasticité acqnisc par le muscle au moment de sa mise en état d'acti- vité. Ainsi le muscle en contraction statique pour le soutien d'une charge jouit d'une élasticité parfaite, qu'il est très facile de mettre en évidence et de mesurer par les moyens habiluelUMiient emplovés par les physiciens. Les lois de ccUte merveilleuse propriété acquise sont maintenant bien connues : la force élastique, créée de toutes pièces dans le muscle par son état de contraction statique, croît avec la charge que soutient l'organe et avec son degré de raccourcissement. Or, il en est de même de la dépense énergétique qui accompagne cette création de force élastique. En effet, le ?2c»m////a/de cette dépense énergétique, c'est-à-dire réchauffement du muscle, obéit aux lois suivantes : 1° A charee éijale, réchauffement croit avec le decré de raccourcisse- ment qu'affecte le muscle contracté; 2" A raccourcissement égal, l'échauffeuient croit avec la charge sou- tenue; 3° D'où il résulte que l'échanffement est fonction du produit de la charge et du raccourcissement musculaire. En est-il de même quand on considère, non pas le tcnioin final, mais les témoins initiaux de cette dépense énergétique, c'est-à-dire Voxygéne ab- sorbe el V acide carbonique exhalé dans l'opération des échanges respiratoires? La question présente un très grand intérêt, M. Tissota cherché à la résoudre et il y est très heu>eusement parvenu. Il fallait, pour cela, être en possession d'un bon outillage permettant de recueillir eldc mesurer l'air expiré. M. Tissot a construit dans ce but un excellent appareil nasal basé sur les principes suivants : i" Si l'on tait passer la totalité de l'air expiré sortant par les narines (la bouche restant continuellement fèrmée_) dans un système de deux tubes concentriques ouverts à leurs deux extrémités, il passe dans le plus petit de ces deux tubes une quantité d'air qui est dans uti ra])port constant avec la quantité totale d'air expiré; 2" Inversement, el connaissant ce rapport, on calcule facilement la valeur du débit respiratoire total, si l'on a recueilli et mesuré la portion d'air expiré qui a passé dans le tube intérieur. C'est une vessie à parois extrêmement minces el souples ipn', dans l'aj)- ( II25 ) pareil de M. Tissot, reçoit cet air dérivé, dont la mesure et l'analyse per- mettent de déterminer la quantité et la composition de l'air expiré pendant (les temps égaux de repos et de travail musculaire. Un ingénieux svstème de soupape assure, de la manière la plus parfaite, l'entrée de l'air dans la vessie, au moment de l'expiration, son emprisonnement pendant l'inspi- ration. L'appareil est très portatif et suit le sujet dans toutes ses évolutions. Dans l'espèce, c'était inutile, car le travail provocateur de la dépense énei'gé- tique à apprécier, par le débit et les échanges respiratoires, s'effectue sur le sujet assis. Ce sont les muscles fléchisseurs de l'avant-bras qui sont choisis pour le travail. Nous n'entrerons pas dans le détail des expériences très précises exécu- tées par M. Tissot sur son sujet. Il suffit d'en rappeler les résultats : i" I^es quantités d'oxygène absorbé et d'acide carbonique exhalé, c'est- à-dire l'énergie dépensée pour le soutien d'une charge, croissent avec le raccourcissement musculaire, si la charge reste constante; 2" L'oxygène absorbé et l'acide carbonicjue exhalé croissent comme la charge, si le raccourcissement musculaire reste constant; 3° Quand la charge soutenue par le muscle et le raccourcissement de ce dernier croissent ensemble, les échanges respiratoires, qui représentent l'énergie dépensée, c'est-à-dire l'oxygène absorbé et l'acide carbonique exhalé, croissent comme le produit du raccourcissement et de la charge; 4" Enfin les échanges tendent à s'égaliser quand on fait varier en sens inverse les deux facteurs de la dépense énergétique : poids de la charge, degré «lu raccourcissement musculaire. D'où il résulte que les relations les plus étroites existent entre la force élastique créée dans le muscle par l'élatde contraction statique et la dépense énergétique qu'entraîne cette création. Que la dépense soit appréciée par réchauffement musculaire, l'un de ses modes d'expression ou par les échanges musculaires, qui en sont un antre, elle est, comme l'élasticité dérivant de cette dépense, fonction du produit de la charge soutenue et du degré de raccourcissement du muscle sus- lenteur. Ce parallélisme exact entre les échanges respiratoires, le travail intérieur (physioli)gi(pie) qu'exécute le moteur et son échauffement final constitue une nouvelle preuve, ajoutée à tant d'autres, démontrant que l'énergie créatrice de l'activité physiologique du système musculaire prend sa source ( 1 I 26 ) dans les processus finaux d'oxydation dont les tissus contractiles sont le siège permanent. De nombreux ]\Icmoires ont été envoyés cette année an concours. Parmi ces Mémoires, la Commission en a encore distingué quatre, à chacun desquels elle attribue une mention honorable. Les auteurs de ces Ouvrages o sont : M. Dassoxvii.lf, Influence des sels minéraux sur Informe et îa structure des végétaux; M. Lksiîkk, Contribution à l'étude de l' ossification du squelette des Mammi- fères domestiques; M"* PoMPiMAN, La contraction musculaire et la transformation del'énersie; M. Reynauu, Le mécanisme de l'orientation. PRIX POURAT. (Commissaires : MM. Rouchard, d'Arsonval, Chauveau, Guvon: Marey, rapporteur.) La question posée pour celte année était la suivante : « Innervation mo- trice de l'estomac. » MM. D. CouRTADE et J.-F. Guyo.v ont, par des expériences délicates et précises, répondu à cette question en montrant que \e ner( pneumogastriqu/- préside à la contraction des fibres longitudinales de l'estomac, le grand sympathique à celle des fd^res circulaires. C'est à la méthode graphicjueque ces deux expérimentateurs ont recouru, et, pour inscrire séparément l'ac- tion des deux ordres de libres, ils ont imaginé un dispositif fort ingénieux permettant d'inscrire à la fois le moment de l'excitation des deux ordres de nerfs et les réactions motrices avec leur amplitude et leur durée. Les expériences de MM. Courtade et Guvon montrent (pie le pneumo- gastrique est le véritable nerf moteur de l'estomac; qu'il préside à l'ouver- ture du cardia normalement fermé; qu'il provoque le brassement des ali- ments par des mouvements péristaltiques, puis leur expulsion par la contraction des fdjres de l'anlre pylorique. Ces mouvements se produisent très vite après l'excitation du pneumogaslritpie. Le grand sympathique.au contraire, provoque tardivement la contraction ( II27 ) des fibres circulaires de l'estomac; il tend à rétrécir les orifices cardiaque et pylorique; enfin son excitation arrête ou diminue les effets que produit le nerf pneumogastrique excité. Les candidats, dépassant les limites du programme qui leur était tracé, ont donné à leurs études un caractère plus général en montrant que, sur toute la longueur du tube digestif, il existe un antagonisme pareil entre des nerfs d'origine spinale et des fibres émanées du grand sympathique. Votre Commission a été unanime pour proposer à l'Académie de décer- ner le prix Pourat à MM. Courtade et Guyon. PRIX PHHJPEAUX. (Commissaires : MM. Marey, d'Arsonval, Chauveau, Ranvier; M. Bouchard, rapporteur.) L'Académie décerne le prix à M. Mousse pour ses recherches sur les fonctions des glandes parathyroïdiennes. On savait, depuis les travaux de M. Gley, que des glandules placées au voisinage de la glande thyroïde exercent une influence considérable sur les suites de Tabiation du corps thyroïde. L'animal privé de son corps thyroïde est malade, mais la mort survient rapidement si les glandules ont été enlevées simultanément. Ce fait avait donné à penser que les glandules avaient même fonction que le corps thyroïde et que leur conservation retardait ou empêchait la mort par une sorte de suppléance. M. MoL'ssu a démontré que les fonctions de ces organes sont distinctes. L'ablation du corps thyroïde produit l'état crétinoïde. L'ablation des glandules parathyroïdiennes amène la mort des animaux à bref délai et provoque des symptômes analogues à ceux de la maladie de Basedow. C. R., 1898, 2- Semestre. (T. CWVII, N" 25.) I'.8 ( 1128 ) GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX G4Y. (Commissaires : MM. Van Tieghem, Guignarrl, Mil ne-Edwards, Grandidier; Bornet, rapporteur.) Toute personne qui, après avoir parcouru à marée basse les rochers maritimes de Normandie et de Bretagne, visitera la côte rocheuse de Biar- ritz, de Guélhary et de Saint-Jean-de-Luz, sera frappée de la dilTérence d'aspect de ces localités. Dans le -nord, les rochers sont tapissés d'une épaisse couche de Fucus; les frondes du Laminaria saccharina et du Chorda Filum ondulent au fond des courants marins; à la limite inférieure de la marée trois espèces de grandes Laminaires couvrent les derniers rochers accessibles. Rien de pareil sur la côte du golfe du Gascogne. Si les Fucus ne manquent pas complètement, ils sont localisés dans quelques points et parfois de taille tellement réduite qu'on les prendrait pour des Mousses desséchées; en tout cas, même à Guéthary où ils acquièrent le maximum de développement, ils ne constituent pas un caractère saillant de la végé- tation. Point de Chorda ni iVHimanthalia; point de Laminaires digitées, mais seulement le Saccorhiza bulhosa. D'autre part, I^e botaniste remarque l'absence d'espèces généralement communes, telles que les Rhodymenia palmata, Polyides, etc., et la présence de genres méridionaux inconnus de Bietagne : Caulacanthus, Hypnea, Amphiroa, Sargassum. Au premier coup d'œil, l'aspect de la végétation est plutôt celui d'une plage de la Méditer- ranée que d'une localité atlantique. Dans quelle mesure l'étude totale des espèces confirme-t-elle cette im- pression générale? En quoi cette flore locale se distingue-t-elle des flores environnantes? Jusqu'à ces dernières années les données manquaient pour essayer de répondre à ces questions avec une précision suffisante. Le mo- ment semble venu d'en aborder la solution, et c'est dans l'espoir de la rendre plus prompte que la Commission du prix Gay a proposé la question suiv.inle jîour le concours de 1898 : Comparer la flore marine du golfe de Gascogne avec les flores des régions voisines et avec celle de la Méditerranée. Examiner si la flore et la faune conduisent à des résultats semblabhs. Rappelons d'iibord que les Algues conslituenl la partie de beaucoup la plus importante de la flore marine. Seules elles sont assez nombreuses et assez connues pour fournir des éléments de comparaison entre les diverses régions maritimes. Bien qu'elles occupent des surfaces étendues, les Pha- nérogames sous-marines sont en très petit nombre, quatre espèces seule- ment dans les mers d'Europe. On a décrit quelques Champignons marins, quelques Lichens, plusieurs espèces de Bactéries; mais l'étude de ces divers groupes de plantes est encore si rudimentaire qu'on ne saurait en tirer au- cun enseignement. Trop de lacunes existent aussi dans l'exploration de la région, au point de vue des Diatomées, pour qu'il soit actuellement utile de leur demander un supplément d'information. Un seul Mémoire a été présenté au concours. Il est dû à M. Camille Sauvageau, professeur de Botanique à la Faculté des Sciences de Dijon, qui, pendant quatre années consécutives, a séjourné plusieurs mois à Biar- ritz ou à Guéthary et a visité la côte septentrionale de l'Espagne jusqu'à la Corogne. Son but principal était d'élucider certains points obscurs de la reproduction des Algues brunes, et les Communications qu'il a faites à l'Académie montrent qu'il n'y a pas mal réussi; mais il n'a pas négligé la recherche des espèces; il en a récolté qui n'étaient pas encore signalées el a ajouté son contrôle personnel aux indications fournies par les livres. M. Sauvageau considère comme formant une région algologique assez distincte la partie du golfe de Gascogne comprise entre Bayonne, en France, et Saint-Sébastien, en Espagne. Celte flore, ainsi limitée, sert de base aux comparaisons faites par l'auteur avec les diverses flores de l'Atlan- tique et de la Méditerranée qui renti'entdans le cadre tracé par l'Académie. Pour rendre la comparaison possible, l'auteur a relevé, dans les flores, les catalogues, l'herbier Thuret et dans ses collections propres, les espèces indiquées dans l'ensemble des régions considérées. Élimination faite, au- tant que possible, des doubles emplois provenant des synonymes, le nombre de ces espèces s'élève à plus de 1200. M. Sativageau les a dis- posées en tableaux, dans l'ordre des classifications les plus récentes, sur i4 colonnes répondant aux divisions florales qu'il établit dans l'Atlantifjue et la Méditerranée : sud de la Grande-Bretagne, sud de la Bretagne, golfe de Gascogne, nord de l'Espagne, côte atlantique du Maroc, Madère, Ca- naries, Méditerranée occidentale, golfe du Lion, golfe de Gênes, mer Tyr- rliénienne, Adriatique, JMéditerranée orientale. L'étude de ces tableaux conduit aux conclusions suivantes : Comparativement aux autres régions, la flore anglaise comprend des ( ii3o ) espèces dont le caractère septentrional est très net et qui ne traversent pas la Manche. I.a ressemblance est étroite entre la végétation du sud de la Bretagne et celle du nord de 1 Espagne où l'on retrouve les Fucacées, les grandes Pliéosporées et plusieurs Floridées, telles que le Rhodymenta palmata et le Plumaria elegans qui manquent totalement au fond ilu golfe. De même qu'en Bretagne, les riverains ramassent le goémon pour servir d'engrais et ce sont les mêmes espèces d'Algues qu'ils récoltent. La côte bretonne et la côte canlabrique forment un ensemble inséparable. Le nombre des espèces croissant dans les zones littorale et infraliltorale du golfe de Gascogne est moindre qu'en Angleterre et dans le sud de la Bretagne. On n'y connaît pas d'espèces spéciales de dimension un peu considérable. L'absence d'espèces de grande taille, la proportion notable d'espèces du Midi qui y atteignent leur limite septentrionale, l'abondance en individus d'espèces plutôt rares en Bretagne et en Angleterre, sont les principaux caractères de la végétation de cette région. IjCs Floridées qui habitent le fond du golfe et ne se retrouvent pas dans la Méditerranée sont aussi des plantes anglaises. Au contraire, toutes celles dont le golfe de Gascogne est la limite septentrionale se retrouvent dans la Méditerranée. Il semble que la population végétale du golfe ait une double origine, anglaise et méditerranéenne, avec prépondérance de cette der- nière. La division Corogne-Canaries présente un caractère plus méridional que le fond du golfe. A partir de la Corogne, on rencontre abondamment le Laminaria pallida, espèce des Canaries et du Cap de Bonne-Espérance. L'herbier Thuret renferme un échantillon d'Ec/clonia, provenant de la même localité et qui a la même distribution géographique. On sait, en outre, que beaucoup d'Algues canariennes croissent aussi aux îles du Cap Vert et aux Antilles. Comme il est impossible de donner ici une indication, môme très som- maire, des faits particuliers que met en lumière l'étude des tableaux dressés par M. Sauvageau, je me bornerai à résumer les conclusions résultant de la comparaison de la flore et de la faune. Jugeant que les Mollusques sont, parmi les animaux marins, ceux qui semblent le mieux donner le caractère de la faune, l'auteur s'est servi des travaux de Fischer sur la répartition des Mollusques dans la [)rovince lusi- tanienne qui correspond à l'ensemble des régions envisagées par lui-même. D'une manière générale les résultats concordent. Ainsi, on trouve dans Ic ( i'3i ) golfe des espèces nombreuses communes à la fois à la Grande-Bretagne el à la Méditerranée, ou communes seulement à l'une ou l'autre de ces ré- gions. Toutefois le nombre des es[jèccs spéciales est assez grand pour les Mollusc|ues. D'après Fischer, le nord de l'Espagne s'étend de la Bidassoa jusqu'à Vigo. Pour la flore ces limites ne sont aucunement naturelles. Fischer dit que la faune marine de cette région « ressemble à celle du sud- ouest de la France ». Les Algues, on l'a vu, ne confirment pas cette indi- cation. Le caractère méditerranéen de la côte portugaise est commun à la faune et à la flore. La faune conchyliologique île la Méditerranée est plus homogène que la floi'e, les mêmes espèces se rencontrant à l'est et à l'ouest. Cependant certaines formes africaines sont cantonnées à l'entrée du bassin et n'atteignent pas les régions moyenne et orientale. La Commission, estimant que le travail j)résenté par M. Sauvageau con- stitue un document important pour la connaissance de la végétation ma- rine d'un point singulier et remarquable des côtes de France, lui décerne le prix Gay. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). (Commissaires : MM. Armand Gautier, Troost, Schlœsing, Friedel; M. Henri Moissan, rapporteur.) La Commission du prix Montyon propose à l'Académie que ce prix soit partagé en parties égales entre M. Carles et M. Masure. M. Carles a adressé à l'Académie une Brochure sur les dérivés tar- triques du vin. Cette publication indique succinctement comment les déri- vés tartriques se séparent du vin, comment on enlève ceux qui sont restés dans les marcs de vendange, les procédés employés pour leur purification, leur analyse, et comment, enfin, on arrive à les transformer en bitartrate de potasse pur qui est le terme final de cette industrie. Les vignerons et les négociants en vin trouveront dans cet Ouvrage des renseignements utiles, les raffineurs de tartre et les fabricants d'acide tar- Irique y rencontreront fies aperçus précieux pour leur industrie. Le Cha- pitre sur les fraudes des tartres, ainsi que la partie analytique, sont très bien traités. Cette publication sera donc utile à tous ceux qui, dans un pays \iticole et vinicole comme le nôtre, cherchf ni à tirer partie des déchets des raisins et du vin. M. F. Masure nous a adressé un important manuscrit ayant pour titre : Nouvelles recherches sur les qualités liygiéniques des bons vins naturels. Cet Ouvrage a pour but d'ctablir une classification naturelle et méthodique des vins, ainsi que les procédés d'investigation destinés à apprécier leur va- leur et leur classification. Il fait suite à un jirécédent travail que l'Acadé- mie a récom|jensé en 1887. Celte classificalion naturelle et ses règles étaient basées, dans le premier Mémoire, sur des analyses personnelles publiées par l'auteur et portant sur les vins du centre de la France. Aujourd'hui, M. Masure a réuni plus de mille analyses publiées par MM. Gayon, Blarez et Dubourg pour les vins de la Gironde, par M. Margottet pour ceux de la Côte-d'Or, et par M. R.is pour ceux de l'Hérault, tous ces vins ayant d'ailleurs un caractère d'au- thenticité indiscutable. On conçoit que le résumé de ces nombreuses ana- lyses ait pu foui'iiir à M. Masure une classification intéressante et des règles d'œnologie pouvant servir à apprécier la valeur hygiéniijue ou vénale de nos vins de table. Ce travail est consciencieux et a paru digne à votre Commission d'obtenir la moitié du prix iMontyon pour i8g8. PRIX TREMONT. (Commissaires : MiVI. Bertrand, Berthelot, Paye, Sarrau; Cornu, rapporteur. ) La Commission, en raison de la persévérance avec laquelle M. Frémont poursuit ses intéressantes recherches sur le travail des métaux, lui accorde pour la seconde fois et à titre exceptionnel le prix Trémont. ( ii3:^ ) PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. J. Bertrand, Berthelot, Hermite, Darboux; Mascart, rapporteur. ) M"* Curie a publié un long travail sur les propriétés magnétiques des différentes variétés industrielles du fer et de l'acier. Elle a étudié avec une grande précision, par les meilleures méthodes expérimentales, l'influence de la température, de la trempe, du recuit, de la nature et de la proportion des métaux étrangers, tels que le tungstène et le molybdène, sur l'aiman- tation temporaire et l'aimantation résiduelle. C'est un Mémoire qui pré- sente un grand intérêt pour la fabrication des aimants permanents et des machines dynamo-électriques. M"* Curie a étudié également, sur un très grand nombre de corps, l'émission des rayons dits uraniques et reconnu que les composés du tho- rium ont, à ce point de vue, une activité comparable à celle des composés de l'uranium. Dans une des dernières séances de l'Académie, M. Becquerel a présenté, au nom de M. et M"^ Curie, une Note importante sur ces mêmes radiations. Il paraît résulter de ce travail curieux que les propriétés de la pechblende seraient atlribuables à un nouveau corps simple, auquel les auteurs don- neraient le nom àepolonium. Quel que soit l'avenir de cette vue scientifique, les recherches de M""* Curie méritent les encouragements de l'Académie. La Commission attribue à M"* Curie le prix Gegner pour l'année 1898. PRIX DELALANDE-GUERINEAU. (Commissaires : MM. J. Bertrand, Faye, Sarrau, Grandidier; Berthelot, rapporteur.) La Commission a décerné ce prix à M. Emimo Damour pour ses « Re- cherches et Études sur le chauffage industriel et les fours à gaz et sur la Cé- ramique », en particulier sur la verrerie, études très intéressantes et rela- tives à des problèmes qui sont aujourd'hui à l'ordre du jour. ( ii34 ) PRIX JÉRÔME PONTI. (Commissaires : MM. J. Bertrand, Lœwy, Cornu, Darboux; Berlhelot, rapporteur.) La Commission a décide de partager le prix entre M. Guichako, pro- fesseur à la Faculté des Sciences de Clermont, et M. Lemoult, agrégé de Physique, docteur es Sciences. Rapport sur les Travaux de M. Lemoult. La Commission a accordé une attention particulière à M. Lemoci.t, pour ses recherches expérimentales et théoriques relatives à la polymérie dans la série du cyanogène, et spécialement pour ses études concernant les acides cyanique, cyanurique et leurs dérivés salins, éthérés et amidés. Rapport sur les Travaux de M. Guichard. M. Guichard, professeur à la Faculté des Sciences de Clermont, a débuté eu 1882 par un travail sur la théorie des ponits singuliers essentiels, auquel sont venus se joindre d'autres Mémoires sur les fonctions entières, sur certaines intégrales, sur la résolution de l'équation G (a; -T- 1; — G {x) = 11 (x). Ces premières recherches, très remarquées et très dignes d'intérêt, se rapportent à l'Analyse. Toutes celles, très nombreuses, qui les ont suivies ont pour objet la Géométrie infinitésimale; elles nous ont tait connaître un grand nombre de propositions très importantes relatives aux surfaces à courbure constante, à la théorie des congruences rectilignes, etc. Tout récemment M. Guichard a publié un grand nombre de propositions rela- tives aux applications géométriques de la théorie des systèmes d'équations linéaires aux dérivées partielles; ces propositions, on n'en saurait douter, contribueront aux progrès de la Géométrie et trouveront de nombreuses applications. Ce rapide aperçu, relatif à des travaux qui ont été poursuivis avec grand succès pendant seize ans, suffira, nous l'espérons, à justifier la proposition de la Commission. ( Il 35 ) PRIX LECONTE. (Commissaires : MM. Wolf, Van Tieghem, Bertrand, Berthelot, Bouchard, Duclaux, Marey, Milne-Edwards, Darboux, Moissan, Mascart.) La Commission décide qu'il n'y a pas lieu de décerner le pr'x cette année. PRIX TCHIHATCHEF. (Commissaires: MM. Milne-Edwards, Bouquet de la Grye, Guyon, Marcel Bertrand ; Grandidier, rapporteur. ) M. Chaffaxjon, à qui est attribué le prix Tchihatchef, est connu depuis longtemps par les beaux et fructueux voyages qu'il a accomplis tant dans l'Amérique du Sud que dans l'Asie. De 1884 à 1886, il a exploré la vallée de lOrénoque, relevant avec soin le cours de ce fleuve qui était à peu près inconnu en amont d'Esmeralda, et il a réussi à atteindre ses sources qu'aucun Européen n'avait encore vues parce qu'elles sont situées dans une région déserte qui inspire une terreur mystérieuse aux indigènes. Les résultats scientifiques de cette exploration ont été nombreux : relevé du cours de l'Oréuoque à la boussole, jalonné par deux cents observations astronomiques; découverte de ses sources; étude du canal de Cassiquiari qui met en communication ce fleuve avec l'Amazone; renseignements sur les tribus indiennes de cette partie de l'Amérique; collections d'Histoire naturelle et d'Ethnographie. Plus tard, en 1890-1891, il a étudié le bassin de la Magdalena, recueillant des notes géographiques et rapportant des collections importantes d'antiquités chib- ehas. Si M. Chaflanjon n^avait fait que ces voyages, tout intéressants qu'ils soient, nous n'eussions pu lui attribuer le prix Tchihatchef qui, comme vous le savez, est destiné uniquement aux naturalistes et géographes ayant fait des explorations en Asie. Mais, de i8g4 à 1896, il a effectué la traver- sée complète du continent asiatique, entre les 45* et 5o* degrés de latitude, explorant successivement leïurkestan, la Sibérie, la Mongolie et la Mand- chourie; il était accompagné de MM. Henri Mangini et Louis Gay. A Samarkande, il a, pendant deux mois et demi, fait des fouilles archéo- logiques sur l'emplacement de l'ancienne Aphrosiab, d'où il a extrait une C. R., 189S, 2* Semestre. (T. CXXMI, N" 25.) '49 ( ii3H ) foule d'objets divers, lels qu'ustensiles, étoffes, instruments de musique, etc., qui ont fait connaître la manière de vivre des Sartes. Plus loin, sur la route menant au lac Yssik-Koul, il a étudié les restes des anciens établissements nestoriens. A partir de Kouldja, a commencé l'exploration dans les régions peu ou point connues pendant environ oooo'"'". MM. Chaffanjon, Mangini et Gay ont suivi la route de Robdo et franchi l'Altaï, où ils se sont pro- curé plusieurs spécimens du cheval sauvage {Eqtiiis P/jWalslii) et des hémiones avec lesquelles il vit. Les tribus mongoles qui habitent ces con- trées sauvages ont été l'objet de leurs investigations. En allant à Ourgla, où réside le dieu vivant des Bouddhistes, ils ont trouvé des ruines sur les- quelles ils ont recueilli d'importants renseignements. A |irès avoir traversé les plaines de la Mandchoiirie, qui sont fort bien cultivées, la mission a atteint Meighen, puis Blagoviétchensk sur l'Amour qu'elle descendit, en étudiant les peuplades intéressantes au point de vue anthropologique des Goldes et des Ghiliaks, pour aboutir à Vladivostok, sur la mer du Japon. De cette longue et pénible exploration, M. Chaffanjon a rapporté plu- sieurs itinéraires nouveaux en Dzoungaric et dans la Mongolie orientale; l'Archéologie, l'Ethnographie, la Zoologie et la Botanique se sont enrichies de documents dont on a pu apprécier l'intérêt et la valeur dans l'exposi- tion qui en a été faite au Muséum d'Histoire naturelle en août 1897. — En ce moment, il est chargé par le Gouvernement d'une mission dans r.\sie russe et en Corée. En conséquence, votre Commission a décidé d'attribuer le prix Tchihat- chef pour 1898 à M. Chaffaxjo.v. PRIX HOULLEVIGUE. (Commissaires : MM. Berthelot, Paye, Hermite, Milne-Edwards; J. Bertrand, rapporteur.) Le prix Houllevigue est décerné à M. Edouard Branlv. Les savantes études de M. Branly et les conclusions souvent imprévues de ses expériences ingénieuses et précises ont, depuis longtemps déjà, attiré l'attention des physiciens. On lui doit la démonstration de l'identité, dans toute l'étendue du spectre, de la matière colorante du sang des Verté- brés; la détermination de la déperdition de l'électricité par les radiations ( "37 ) ultra-violeltes; la différence, avant lui peu remarquée à ce point de vue, entre l'éleclricité positive et l'électricité négative; la découverte enfin de différences considérables et difficiles à expliquer entre les résistances pro- duites au contact de deux disques métalliques suivant la natre des métaux choisis. T-es recherches de M. Branly sur la conductibilité des limailles métal- liques ont été particulièrement remarquées. L'application directe que l'on en a faite à la construction du récepteur de la télégraphie hertzienne as- sure à leur auteur, dans l'histoire de l'Électricité, une place que rien ne saurait lui enlever. Cette très heureuse rencontre suffirait pour justifier une des plus hautes récompenses dont dispose l'Académie. Nous saisissons avec grand plaisir l'occasion de rappeler que, due à de savantes et métho- diques recherches, elle a été précédée par d'important travaux pour les- quels l'auteur n'a demandé à l'Académie que la publicité accordée libéra- lement à tous. PRIXCAHOURS. (Commissaires : MM. Berthelot, Troost, Moissan, Ditte; Friedel, rapporteur.) La Commission a décidé de partager en trois le prix Cahours et d'attri- buer parties égales à MM. Hébert et Thomas, qui ont déjà été désignés pour le même prix par l'Académie l'année dernière et qui ont continué à le mé- riter par leur travail assidu, et à M. Metzxer, Préparateur à la Faculté des Sciences. M. Metzner est connu déjà par un assez grand nombre de tra- vaux de Chimie minérale. Dans le Mémoire qu'il a présenté à la Faculté des Sciences comme Thèse pour le Doctorat et qui a été reçu avec mention très honorable et félicita- tions de la Faculté, il a étudié comparativement les dérivés oxygénés du sélénium et du tellure et montré les grandes dissemblances qui existent entre les combinaisons des deux éléments, alors que le sélénium offre les analogies les plus complètes avec le soufre. On lui doit aussi un bon Livre d'Analyse minérale. La Commission, obligée d'écarter les noms de plusieurs candidats très méritants, a été unanime pour attribuer un encouragement à M. G. Blanc, auteur d'un travail fort intéressant et très complet sur l'acide isolaurono- lique, acide dérivé de l'acide camphorique et dont la constitution, établie ( ii38 ) par les recherches de M. Blanc, jette un jour nouveau sur celle de l'acide camphorique. PRIX SAINTOUR. (Commissaires : MM. J. Bertrand, Berthelot, Lœwy, Friedel; Milne-Edwards, rapporteur.) M. Félix Bernard, ancien élève de l'Ecole Normale supérieure, est actuellement assistant de Zoologie au Muséum d'Histoire naturelle. Ses recherches ont eu pour objet les Zoophytes et les Mollusques. Dans un premier Travail qui hii a servi de thèse au Doctorat es Sciences, il a étudié les organes palléaux des Gastéropodes prosobranches. En appli- quant dans ses investigations les méthodes délicates de l'Histologie et les règles qui découlent du principe des connexions, il a obtenu des résultats inattendus qui complétaient ceux qui étaient dus à M. Bouvier pour le système nerveux et à M. RémyPerrier pour l'appareil rénal, et il a pu insti- tuer sur ces bases nouvelles une classification des Mollusques gastéropodes plus précise et plus naturelle que celles proposées auparavant. Au Muséum, il prit part à la réorganisation des collections rendue néces- saire par leur installation dans les galeries de Zoologie inaugurées en i88g et, dans ce but, il dut se livrer à une étude approfondie des Éponges, des Polypiers et des Oursins dont il dressa le Catalogue : celte revision lui permit de décrire les Echinides recueillis pendant l'expédition du cap Horn et pendant les campagnes de dragages du Travailleur ç^\. du Talisman. Ees ftlollnsques gastéropodes lui fournirent aussi les éléments d'un nou- veau Mémoire sur la Valvala piscinalis dont le panache branchial s'épanouit hors de la coquille. Ces recherches fort étendues l'avaient désigné pour la rédaction d'un Traité général de Paléontologie qui manquait à la biblio- graphie française et, sous le titre (VÉ/éments de Paléontologie, il publia un Ouvrage de près de 1200 pages qui est à la fois un Manuel à l'usage des étudiants et, dans certains Chapitres, une œuvre considérable où tout ce que l'on sait d'important sur les animaux et les végétaux est soigneuse- ment coordonné. C'est en écrivant ce Livre que M. F. Bernard fut conduit à s'occuper de la classificalion si longtemps incertaine des Mollusques lamellibranches et à rechercher la signification des dents, par lesquelles les valves de leur ( i'39 ) coquille s'accrochent l'une à l'aulre, en conservant la faculté de basculer autour de leur région d'insertion, comme autour d'une charnière. Leur origine, leur diversification constituaient des problèmes à résoudre. Pour arriver à leur solution, il fallait connaître non seulement toutes les formes actuelles et anciennes, mais aussi savoir comment, au cours du développe- ment d'une même coquille, ces dents se transforment. C'est ce travail, long et difficile, que M. Bernard a accompli. Les matériaux d'étude manquaient dans toutes les collections; pour les trouver, il a dû cribler les sables ré- cents ou anciens, les examiner à la loupe et trier dans les résidus les co- quilles minuscules, en déterminer l'espèce, les assembler en séries, enfin étudier au microscope leur imperceptible charnière. C'est ainsi qu'il a pu voir les côtes externes dont tant de coquilles sont ornées former les dents nombreuses des Arches et des coquilles analogues; il a constaté qu'à me- sure que les types se succédaient le nombre de ces dents se réduisait. En même temps, leur orientation se modifie et ces changements conduisent à la forme de la charnière des types les plus modifiés des Lamellibranches. Une partie de la généalogie de ces animaux a ainsi été mise en lumière, et votre Commission, frappée de l'importance des résultats acquis à la Science par suite des recherches de M. F. Bernard, lui a décerné le prixSaintour. PRIX KASTNER-BOURSAULT. (Commissaires: MM. Mascart, Cornu, Lippmann, M. Deprez: H. Becquerel, rapporteur.) La Commission du prix Kastner-Boursault avait la mission de récom- penser " le meilleur travail sur les applications diverses de l'Electricité, dans les Arts, l'Industrie et le Commerce ». Deux Ouvrages lui ont été présentés : l'un par MM. André Blondel et F. -Paul Dubois, tous deux ingénieurs des Ponts et Chaussées; l'autre par M. Paul Janet, professeur à l'Ecole supérieure d'Électricité. L'Ouvrage de MM. A. Blondel et F.~Paul Dubois a pour titre : La trac- tion électrique sur voies ferrées; il comprendra trois Volumes; deux sont publiés aujourd'hui, I>es auteurs, dont l'un au moins est connu de l'Aca- démie par des travaux qu'elle a récompensés, ont d'abord réuni, au cours de plusieurs voyages en Europe et en Amérique, des documents nombreux, et pour la plupart inédits, qui leur ont permis de présenter un tableau ( ii4o ) fort complet de l'état actuel de la traction électrique. Cette partie de leur OEuvre suffirait pour attirer l'attention de la Commission; mais le lecteur ne tarde pas à reconnaître que certains Chapitres, l'étude de diverses questions de traction, et notamment celle des régimes d'accélération, con- stituent de véritables Mémoires et impriment à tout l'Ouvrage un caractère d'originalité qui en accroît la portée. Les auteurs ont cherché, disent-ils eux-mêmes, « à dégager des leçons de l'expérience des idées générales qui puissent servir de guide durable dans la recherche de nouveaux perfec- tionnements M. La grande valeur de cet Ouvrage, les services qu'il est appelé à rendre à l'industrie électrique, ont déterminé la Commission à lui attribuer un prix. La Commission se trouvait encore en présence d'une OEuvre qu'elle ne pouvait pas considérer comme moins utile à l'industrie. Le Cours d'Electri- cité industrielle, professé par M. Pacl Janet, et dont la Commission avait sous les yeux un résumé, dans un Volume imprimé et dans des feuilles au- tographiées, s'est acquis une renommée justifiée par le nombre et la qua- lité des auditeurs qu'il attire chaque année. La Commission, se souvenant que M. Paul Janet est l'auteur de Travaux nombreux et importants, approuvant l'excellent esprit dans lequel est fait l'enseignement industriel auquel il s'est consacré, et reconnaissant les ser- vices que cet enseignement rend à l'industrie, a tenu à lui donner un prix de valeur égale à celui qu'elle attribue à ses concurrents. En conséquence, la Commission partage également le prix entre MM. A.N'DRK B1.0NDEL et F. -Paul Dubois, d'une part, et M. Paul Janet, d'autre part. PRIX ESTRADE-DELCROS. (Commissaires : MM. J. Bertrand, Berthelot, Cornu, Moissan; Wolf, rapporteur. ) L'Académie a celte année, pour la première lois, à décerner le prix Estrade-Delcros. La Commission à l'unanimité propose de l'attribuer à M. 3Iui\ier-Chalmas, Professeur de Géologie à la Faculté de-> Sciences de l'Université de Paris. M. Munier-Chalnias s'est fait remarquer depuis longtemps par de nom- ( iii> ) breuses Notes sur la Paléontologie, toujours originales et intéressantes malgré leur concision. Nous n'en rappellerons que les principales. Il a rattaché à la famille des Algues toute une série de fossiles que l'on consi- dérait comme des Foraminifères; dans les Lamellibranches, il a trouvé une loi générale de l'évolution du ligament; dans les Polypiers éocènes, pour lesquels la symétrie rayonnée semble avoir définitivement remplacé la symétrie plus simple des temps paléozoïques, il a montré que le développe- ment des cloisons se fait également suivant un svslème bilatéral. Enfin, pour les Ammonites, les fossiles les plus importants de l'époque secondaire, on n'a pas appris sans un élonnement mêlé d'abord d'incrédulité qu'il avait pu observer le développement erabryogénique de la coquille, et mon- trer son analogie avec celui des Spirules actuelles. Dans ces études, où l'induction doit servir de guide à l'observation, la connaissance des formes vivantes est le point de départ nécessaire; mais quelquefois aussi, et c'est là le critérium le plus enviable d'une découverte paléontologique, elle ouvre la voie à un progrès de nos connaissances sur les êtres vivants. Cette heureuse fortune a récompensé les travaux de M. Munier-Chalmas sur les Foraminifères. Après avoir constaté la probabilité d'un dimorphisme dans les Nummu- lites, il a retrouvé dans les Miliolidées la même différence des loges initiales; il a pu alors, dans ce groupe, suix're avec M. Schlumberger toutes les phases du développement, prouver la réalité du dimorphisme et pressentir ainsi une loi générale, qu'on n'a plus eu qu'à vérifier pour les Foraminifères actuels. De même, dans un autre ordre d'idées, celui de la stratigraphie pure, M. Munier-Chalmas a suivi, dans les couches du bassin parisien, la genèse des cristaux produits par la dissolution du gypse, jusqu'à les trouver en quelque sorte à l'état naissant. Il a découvert ainsi des formes cristallines nouvelles de la silice, dont l'étude, faite avec M. Michel Lévy, a laissé en- trevoir aux deux auteurs, et plus récemment à M. Wallerant, des résultats intéressants pour la théorie de la polarisation rotatoire. Par la même voie, il a découvert des formes nouvelles de la fluorine, qui ont servi de base à un travail théorique important de M. Wallerant. Ces diverses découvertes indiquent, en même temps que de rares qua- lités d'observation, un esprit d'invention tout à fait original, que l'Acadé- mie devait tenir à récompenser. I 1:12 ) PRIX FONDE PAR M"« la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M"* la Marquise deLaplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection com- plète (les Ouvrages tie Laplace, qui devra être décerné chacjue année au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. Le Président remet les cinq Volumes de la Mécanique céleste, V Exposition du système du monde et le Traité des Probabilités à M. Mérigeault (Émi- lien\ entré, en qualité d'Élève-Ingénieur, à l'École nationale des Mines. PRIX FONDE PAR M. FELIX RIVOT. Conformément aux termes de la donation, leprix Félix Rivot est décerné à MM. Mérigeault (E-milien) et Defline (Louis-Joseph), entrés les deux premiers en qualité d'Elcves-Ingcnieurs à l'École nationale des Mines; et MM. Le Troquer (Yves) et Gêrin (He.\ry), entrés les deux premiers au même titre à l'École nationale des Ponts et Chaussées. ( ii43 ) PRO&RÂMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES AMÉES 1890, 1900 ET 1901. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Prix du Budget.) (Question proposée pour l'année igoo.) L'Académie met au concours, pour le grand prix des Sciences mathéma- tiques de i{)oo, la question suivante : Perfectionner, en quelque point important, la recherche du nombre des classes de formes quadratiques à coefficients entiers, de deux indéterminées. Les Mémoires manuscrits destinés au concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut avant le i*"^ octobre 1900; ils seront accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1899.) La question suivante, mise au concours pour l'année 1898, est renvoyée au concours de 1899 : Étudier les questions relatives à la détermination, aux propriétés et aux applications des systèmes de coordonnées curvilignes orthogonales n n variables. Indiquer en particulier, d'une manière aussi précise que possible, le degré de généralité de ces systèmes. C. R., 189S, 2' Semestre. (T. CXXVII, N- 25.) T.IO ( 1144 ) Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimes, devront être déposés au Secré- tariat (le l'Institut avant le i*'' octobre 1899; ils devront être accompa- gnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX BORDIN. (Question proposée pour l'année 1900.) Développer et perfectionnet la théorie des surfaces applicables sur le para- holoïde de révolution . PRIX FRANCOEUR. Ce prix annuel àe mille francs, sera décerné à l'auteur de découvertes ou de travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appli- quées. PRIX PONCELET. Ce prix annuel, d'une valeur de deux mille francs, est destiné à récom- penser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront pré- cédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses Confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragementspar les- quels elle excite l'émulation des savants. M""' Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'illustre Géomètre. Une donation spéciale de M"'* Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des OEuvres complètes du Général Poncelet. ( ii45 ) MECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATLKE A ACCROITRE l'eFFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce pris, s'il y a lieu, dans la prochaine séance publique annuelle. Les Mémoires, plans et devis, manuscrits ou imprimés, doivent être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i*'' juin de chaque année. PRIX MONTYON. Ce prix annuel d'une valeur de sept cents francs, est fondé en laveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instruments utiles aux; pro- grès de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. PRIX PLUMEY. Ce prix, de deux- mille cinq cents francs, est destiné à récompenser i< l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur ». Il sera décerné au travail le plus important qui lui sera sou- mis sur ces matières. PRIX FOURNEYRON. (Question proposée pour l'année 1899.) Une somme de cinq cents francs de rente sur l'État français a été léguée à l'Académie, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée, à dé- ( ii46 ) cerner tous les deux ans, le toudateur laissant à l'Académie le soin d'eu rédiger le programme. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour sujet du prix Four- neyron à décerner eu 1899, la question suivante : Perfectionner en quelque point la théorie des trompes. Confirmer les résultats obtenus par l'expérience. Les pièces de concours, maïuiscrilcs ou impriin( es, devront être dé- posées au Secrétariat de 1 Institut avant le i*^' juin 1^99. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. Ce |)rix, d'une valeur de cinq cent quarante francs, doit être attribué annuellement a la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'obser- vation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile aux progrés tle l'Astronomie. Il sera décerné dans la prochaine séance publique, coniormément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. PRIX DAMOISEAU. L'Académie met au concours, pour l'année 1900, la question suivante : Faire la théorie d'une des comètes périodiques dont plusieurs retours ont été observés. Le prix sera de quinze cents Jrancs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au 1^'' juin 1900. PRIX VALZ. Ce prix, d'une valeur de quatre cent soixante Jrancs, sera décerné /ou5 les ans à des travaux sur l'Astronomie. ( J'47 ) L'Académie décernera ce prix, s'il v a lieu, dans sa prochaine séance publique, à l'auteur de l'observation astronomique la plus intéressante qui aura été laite dans le courant de Tannée. PRIX JANSSEN. Ce prix biennal, qui consiste en une médaille d'or, destinée à récom- penser la découverte ou le travail taisant fau'e un progrès important à l'As- tronomie physique, sera décerné en 1900. M. Janssen, dont la carrière a été presque entièrement consacrée aux progrès de l'Astronomie physique, et considérant que cette science n'a pas à l'Académie de prix qui lui soit spécialement affecté, a voulu combler cette lacune. Un généreux anonyme a offert à l'Académie une somme de quinze cents francs, destinée à encourager les calculateurs de petites planètes, spéciale- ment de celles découvertes à l'observatoire de Nice, fia Section d'Astrono- mie est chargée de trouver le meilleur emploi de cette somme. PHYSIQUE. PRIX L. LA GAZE. M. Louis La Gaze a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : '( Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- " lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à l'Académie des Sciences, en priant ce corps savant » de vouloir bien distribuer de deux ans en deux ans, à dater de mon » décès, un prix de dix mille francs (loooo fr.) à l'auteur de l'Ouvrage ( ii48 ) » qui aura le plus contribué aux progrès de la Physiologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de renie por|)étuelle que j'ai laissée à V Aca- » demie des Sciences de Paris pour fonder un prix de Physiologie, que je » maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- » mie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, » libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux » autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour » le meilleur travail sur la Chimie. Ces deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués Ions les deux ans, à perpétuité, à dater de mon I) décès, et seront aussi de dix mille francs ciiacun. Les étrangers pourront » concourir. Ces sommes ne seront pas partageables et seront données en 1) totalité aux auteurs qui en auront elé jugés dignes. Je provoque ainsi, » par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- >j être ailleurs, une série contmue de recherches sur les Sciences naturelles, » qui sont la base la moins équivoque de tout sa\ oir humain ; et, en " même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- > penses par V Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour j) ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils » seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de » France. » 1/ Académie décernera, dans sa séance publique de l'année 1899, trois prix de dix mille francs clvdcmi aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès delà Physiologie, de la Physique et de la Chimie. (Voir pages ii5o et i iSg.) STATISTIQUE. PRIX MONTYON. L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son ( ii49 ) jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui. avant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. Le prix est de cinq cents francs. CHIMIE. PRIX JECKER. Ce prix annuel, d'une valeur de dix mille francs, est destiné à accélérer les progrès de la Chimie organique. L'Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Jecker aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX CAHOURS. M. Auguste Gahours a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Conformément aux vœux du testateur, les intérêts de cette somme se- ront distribués chaque année, à titre d'encouragement, à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Le prix est de trois mille francs. L'Académie des Sciences décernera le [)i'ix Cahours, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1899. ( [i5o ) PRIX L. I.A GAZE. X'oir p.nge i i/j^ MINERALOGIE ET GEOLOGIE. PRIX DELESSE. jyjme yve j)giçssg g f,,jt (Jq^ ^ l' Académie d'une somme de vingt mille francs, destinée par elle à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les deux ans, s'il y a lieu, à l'auteur, français ou étranger, d'un- travail concernant les Sciences géologiques, ou, à défaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Le prix Delesse, dont la valeur est île quatorze cents francs, sera décerné dans la séance publique de l'année 1899. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i'^'' juin de l'annre 1899. PRIX FONTANNES. Ce prix sera décerné, tous les trois ans, à l'auteur de la meilleure publica- tion paléontologique. L'Académie décernera le prix Fontannes en 1899. Le prix est de deux mille francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1*" juin 1899. ( llûl ) GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours pour l'année 1899 la question suivante : Etudier la biologie des Nématodes libres d'eau douce et humicoles et plus particulièrement les formes et conditions de leur reproduction. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i"juin 1899. PRIX BORDIN. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1899, la question suivante : Etudes des modifications des organes des sens chez les animaux cavernicoles. IjC prix est de ti-ois mille francs. Les Mémoires manuscrits destinés à ce concours seront reçus au Secré- tariat de l'Institut jusqu'au i*'' juin 1899; ils devront être accompa£fnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. C. R., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVIl, N" 2B.) 13 I { iiSa ) BOTANIQUE. PRIX DESMAZIERES. Ce prix annuel, d'une valeur de seize cents francs, sera décerné « à » l'auteur, /ra/ifa/f ou étranger, du meilleur ou du plus utile écrit, publié » dans le courant de l'année précédente, sur tout ou partie de la Crypto- » garnie ». Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazières dans sa prochaine séance publique. PRIX MONTAGNE. Par testament en date du ii octobre 1862, M. Jean-François-Camille Montagne, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences la tota- lité de ses biens, à charge par elle de distribuer chaque année un ou deux prix, au choix de la Section de Botanique. L'Académie décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1899, les prix Montagne, qui seront ou pourront ôlre, l'un de mille francs, l'autre de cinq cents francs, aux auteuis de tra\aux importants ayant pour objet l'anatomie, la physiologie, le développement ou la description des Crypto- games inférieures (Thallophytes et Muscinées). Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i^juin; les concurrents devront être Français ou naturalisés Français. PRIX DE LA FONS MELICOCQ. Ce prix sera décerné « tous les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique » sur le nord de la France , c'esl-;i-;lire sur les départements du Nord, du » Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne ». ( ii53 ) Ce prix, dont la valeur est de neuf cents francs, sera décerné, s'il y a lieu dans la séance annuelle de 1901, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Ce prix annuel, d'une valeur de deux cents francs, sera décerné « à ' l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Europe » (Algues fluviatiles ou marines. Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur » les mœurs ou l'anatomie (lune espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames celUilaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. (Voir ci-dessous.) ANATOMIE ET ZOOLOGIE. PRIX THORE. Voir ci-dessus. PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M"" LETELLIER. ■ Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir I de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je I) lègue à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoologie. > vingt mille francs, au nom de Marie-Jules-César Le Lorgne de Savigny, ' ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, pour l'intérêt de cette sonmie de vingt mille francs être employé à aider les » jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du » Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. ^> I-e prix est de neuf cent soixante-quinze franco ( II 54 ,) Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être envoyés au Secré- tariat de l'Institut avant le i"juin 1899. PRIX DA GAMA MACHADO. L'Académie décernera, tous les trois ans, le prix da Gama Machado aux meilleurs Mémoires qu'elle aura reçus sur les parties colorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Le prix est de douze cents francs. Il sera décerné, s'il y a lieu, en 1900. MEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des Ouvrages ou des découvertes qui se- ront jugés les plus utiles à Varl de guérir. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteLU-, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée ; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 1829, outre les prix annoncés ( ii55 ) ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX BARBIER. Ce prix annuel, d'une valeur de deux mille francs, est destiné à récom- penser « celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirur- » gicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique ayant rapport à » l'art de guérir » . L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1899. PRIX BRÉANT. M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fondation d'un prix à décerner » à celui qui aura trouvé » le moyen de guérir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes )) de ce terrible fléau ». Prévoyant que le prix àe cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que l'intérêt du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la Science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyen de guérir radicale- ment les dartres ou ce q^ui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médication qui guérisse le choiera asiatique dans l'immense majorité des cas » ; Ou : « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon qu'en amenant la suppression de ces causes onfasse cesser l'épidémie » ; Ou enfin : « Découvrir une prophylaxie certaine, et aussi évidente que l'est, » par exemple, celle de la vaccine pour la variole » . ( it56 ) 2° Pour obtenir le pnx annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans ratmosphèrc l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD. M. le D"^ Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille francs, trois pour cent. Ce prix annuel, d'une valeur de mille francs, sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-iirinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une année, le prix ne serait pas donné, il serait » ajouté au prix de l'année suivante. » PRIX SERRES. Ce prix triennal « sur l' Embryologie générale appliquée autant que possible » à la Physiologie et à la Médecine » sera décerné en 1 899 au meilleur Ouvrage qu elle aura reçu r.ur cette importante question. IjC prix est de sept mille cinq cents francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le •"juin 1899. PRIX CHAUSSIER. Ce prix sera décerné tous les quatre ans au meilleur l^ivre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine praticpie. L'Académie décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs, dans la séance annuelle de 1899, au meilleur Ouvrage paru dans les quatre an- nées qui auront précédé son jugememt. ( 1137 ) Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de ITiistitut avant le i^juin 1899. PRIX PARKIN. Ce prix triennal est destiné à récompenser des recherches sur les sujets suivants : « i" Sur les efFets curatifs du carbone sous ses diverses formes et ])lus » particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique, dans » le choléra, les différentes formes de fièvre et autres maladies; » 2° Sur les effets de l'action volcanique dans la production de maladies » épidémiques dans le monde animal et le monde végétal, et dans celle des » ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. » Le testateur stipule : « i" Que les recherches devront être écrites en français, en allemand » ou en italien ; )) 2° (Jue l'auteur du meilleur travail publiera ses recherches à ses pro- » près frai^ et en présentera un exemplaire à l'Académie daus les trois » mois qui suivront l'attribution du prix ; » "i" Chaque troisième et sixième année le prix sera décerné à un Ira- » vail relatif au premier desdits sujets, et chaque neuvième année à un » travail sur le dernier desdits sujets. » L'Académie ayant décerné pour la première fois ce prix dans sa séance publiciue de 1897, en continuera l'altribulion, pour se conformer au vœu du testateur, en l'année igoo. Le prix est de trois mille quatre cents francs . Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i*'juin 1900. PRIX BELLION, FONDÉ PAR M"« FOEHR. Ce prix annuel sera décerné aux savants « qui auront écrit des Ouvrages » ou fuit des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'ame- » lioration de l'espèce humaine. « ( .i58 ) Le prix est de quatorze cents francs . Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avani le !'■■' juin de chaque année. PRIX MÈGE. Le D'' Jean-Baptiste Mège a légué à l'Académie « dix mille francs à donner » en prix à V auteur qui aura continué et complété son essai sur les causes qui » ont retardé ou favorisé les progrés de la Médecine, depuis la plus haute anti- ) quité jusqu'à nos Jours. » L'Académie des Sciences pourra disj)oser en encouragement des inté- .. rets de cette somme jusqu'à ce qu'elle pense devoir décerner le prix. » L'Académie des Sciences décernera le prix Mège, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1899. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX DUSGATE. Ce prix sera décerné, s'il y a lieu, en 1900, à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de pré- venir les inhumations précipitées. PRIX LALLEMAND. Ce prix annuel, d'une valeur de dix-huit cents francs, est destiné à « ré- compenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots » . Les travaux destinés au concours devront être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*"^ juin de chaque année. PRIX DU BARON LARREY. Ce prix sera décerné annuellement à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Aca- ( ii59 ) demie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiène mili- taire. Le prix est de mille francs. Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"" juin de chaque année. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON. L'Académie décernera annuellement un prix de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra ré- pondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LA GAZE. Voir page iil^'j. PRIX POURAT. L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours, ponr l'année i8gg, la question suivante : Des caractères spécifiques de la contraction des différents muscles. Le prix est de quatorze cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin 1899. G. k., 189S, 2« Semestre. (T. CNXVII, N° 25.) l52 ( ii6o ) PRIX POU RAT. (Question proposée pour raniiée 1900.) La question mise au concours pour le prix Pourat, en igoo, est la sui- vante : Détermination des principales données anthropométriques. PRIX MARTIN-DAMOURETTE. Ce prix biennal, dont la valeur est de quatorze cents francs , sera décerné, s'il Y a lieu, dans la séance publique annuelle de 1900. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i" juin 1900. PRIX PHILIPEAUX. Ce prix annuel de Physiologie expérimentale, de la valeur de huit cent quatre-vingt-dix francs, sera décerné dans la prochaine séance publique. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. Par un leslament, en date du 3 novembre 1873, M. Claude Gay, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une renie perpé- tuelle de deux mille cinq cents Jrancs, pour un prix annuel de Géographie physique, conformément au programme donné par une Commission nom- mée à cet efFet. ( ii6i ) L'Académie rappelle qu'elle a mis au concours pour sujet du prix Gay, qu'elle doit décerner dans sa séance publique de l'année 1899, la question suivante : Elude des Mollusques nus de la Méditerranée ; les comparer à ceux des côtes océaniques françaises. Ce prix est de deux mille cinq cents francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i"juin 1899. La Commission du prix Gay propose, pour l'année 1900, la question suivante : Appliquer à une région de la France ou à une portion de la chaîne (dpine, l'analyse des circonstances géologiques qui ont déterminé les conditions actuelles du relief et de l hydrographie. PRIX GENERAUX. MEDAILLE ARAGO. L'Académie, dans sa séance du 14 novembre 1887. a décidé la fondation d'une médaille d'or à l'effigie d'Arago. Cette médaille sera décernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. PRIX MONTYON (ARTS INSALUBRES). il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il ( iiGa ) s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions qui dimi- nueraient les dangers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son lra^ail où cette découverte se trouve exprimée; dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. TjCs Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i*' juin de chaque année. PRTX CUVIER. Ce prix est décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus remarquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie. L'Académie annonce qu'elle décernera, s'il y a lieu, le prix Cuvier, dans sa séance publique annuelle de 1900, à l'Ouvrage qui remplira les condi- tions du concours, et qui aura paru depuis le i*' janvier 1891 jusqu'au I*' juin 1900. Le prix est de quinze cents francs. PRIX TREMONT. Ce prix, d'une valeur annuelle de onze cents francs^ est destiné « à aider dans ses travaux tout savant, ingénieur, artiste ou mécanicien, auquel une assistance sera nécessaire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France ». L'Académie, dans sa séance publique annuelle, accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'encouragement, à tout savant, ingé- nieur, artiste ou mécanicien rpii, se trouvant dans les conditions indiquées, aura présenté, dans le courant de l'année, une découverte ou un perfec- tionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. ( ii63 ) PRIX GEGNER. Ce prix annuel, d'une valeuf de quatre mille francs, est destiné « à sou- tenir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des progrès des Sciences positives ». PRIX DELALANDE-GUERINEAU. Ce prix biennal, d'une valeur de mille francs, sera décerné en igoo « au » voyageur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de » services à la France ou à la Science » . Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le i^juia 1900. PRIX JEAN REYNAUD. ]y[me Veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France ». a fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera suc- cessivement décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans » . « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une œuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du concours. )) Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun >' Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » L'Académie des Sciences décernera le prix Jean Reynaud dans sa séance publique de l'année 1901. ( ii64 ) PRIX VAILLANT. (Question proposée pour l'année 1900.) L'Académie a décidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous les deux ans. Elle rappelle qu'elle a mis au concours, pour l'année 1900, la question suivante : La détermination rigoureuse d'un ou de plusieurs poids atomiques, ou L'Étude des alliages. Le prix est de quatre mille francs. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i" juin de l'année 1900. PRIX JEROME PONTI. Ce prix biennal, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1900. Les Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jusqu'au i'"'' juin 1900. PRIX PETIT D'ORMOY. L'Académie a décidé que, sur les fonds produits par le legs Petit d'Or- moy, elle décernera tous les deux ans un prix de dix mille francs pour les Sciences mathématiques pures ou appliquées, et un prix de dix mille francs pour les Sciences naturelles. Les reliquats disponibles de la fondation pourront être emplovés par l'Académie eu prix ou récompenses, suivant les décisions qui seront prises à ce sujet. ( ii65 ) L'Académie décernera le prix Petit d'Ormoy, s'il y a lieu, dans sa séance publique annuelle de 1899. PRIX LECONTE. Ce prix, d'une valeur de cinquante mille francs, doit être donné, en un seul prix, tous les trois ans, sans préférence de nationalité : 1° Aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathématiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle. Sciences médicales; 2" Aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs à ceux obtenus jusque-là. L'Académie décernera le prix Leconte, s'il y a lieu, dans sa séance annuelle de 1901. PRIX TCHIHATCHEF. M. Pierre de Tchihatchef a légué à l'Académie des Sciences la somme de cent mille francs. Dans son testament, M. de Tchihatchef stipule ce qui suit : « Les intérêts de cette somme sont destinés à offrir annuellement aux » naturalistes àc, toute nationalité qui se seront le plus distingués dans l'ex- ') ploration du continent asiatique (ou îles limitrophes), notamment des » régions les moins connues et, en conséquence, à l'exclusion des con- » trées suivantes : Indes britanniques, Sibérie proprement dite, Asie Mi- » neure et Syrie, contrées déjà plus ou moins explorées. » Les explorations devront avoir pour objet une branche quelconque M des Sciences naturelles, physiques ou mathématiques. » Seront exclus les travaux ayant rapport aux autres sciences, telles w que : Archéologie, Histoire, Ethnographie, Philologie, etc. » Lorsque l'Académie ne croira pas être dans le cas d'accorder une ré- » compense ou un encouragement, soit partiellement, soit intégralement » le montant ou le restant des intérêts annuels de la susdite somme seront » ajoutés à ceux de l'année ou des années subséquentes jusqu'à l'époque » où l'Académie jugera convenable de disposer de ces intérêts, soit à titre ( ii66 ) » de récompense pour des travaux accomplis, soit pour en faciliter l'entre- » prise ou la continuation. » Il est bien entendu que les travaux récompensés ou encouragés » devront être le fruit d'observations faites sur les lieux mêmes et non des » œuvres de simple érudition. » L'Académie décernera le prix Tchihatchef, s'il y a lieu, dans la séance publique de l'année 189g. Le prix est de trois mille francs . Les Ouvrages devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin de l'année i8gg. PRIX GASTON PLANTÉ Ce prix biennal sera attribué, d'après le jugement de l'Académie, à l'auteur français d'une découverte, d'une invention ou d'un travail im- portant dans le domaine de l'électricité. L'Académie décernera, s'il y a lieu, le prix Gaston Planté dans sa séance annuelle de 1899. Le prix est de trois mille francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant (e i^juin '899. PRIX HOULLEVIGUE. M. Stanislas HouUevigue a légué à l'Institut cinq mille francs de rentes 3 pour 100, à l'effet de fonder un prix annuel qui portera son nom et sera décerné à tour de rôle par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux-Arts. L'Académie des Sciences décernera le prix HouUevigue dans la séance publique annuelle de 1899. ( "67 ) PRIX WILDE. M. Henry Wilde a fait donation à i'Académie des Sciences d'une somme de cent trente-sept mille cinq cents francs, qui devra être convertie en rente 3 pour loo sur l'État français. Les arrérages de ladite rente seront ronsa- ("rés à la fondation à perpétuité d'un pi'ix annuel de quatre mille francs, qui jiortera le nom de Prix Wilde. Ce prix sera décerné chaque année, à partir de 1898, par l'Académie des Sciences, sans distinction de nationalité, à la personne dont la découverte ou l'Ouvrage sur V Astronomie , la Physique, la Chimie, la Minéralogie, la Géologie ou la Mécanique expérimentale aura été jugé par l'Académie le plus digne de récompense, soit que cette découverte ou cet Ouvrage ait été fait dans l'année même, soit qu'ils remontent à une autre année anté- rieure ou postérieure à la donation. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le 1*"^ juin 1899. PRIX SAINTOUR. L'Académie décernera ce prix, de la valeur de trois mille francs, dans sa séance annuelle de 1899. PRIX KASTNER-BOURSAULT. Le prix, d'une valeur de deux mille francs, sera décerné, s'il v a lieu, en 1899, à l'auteur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les Arts, l'Industrie et le Commerce. C. R..i8()S ■,• 9emf"re. (T. CWVII. N»25.) i53 ( iiGS ) PRIX ESTRADE-DELCROS. M. Estrade-Dclcros, jKir son testament en date du 8 février 187G, a lés;ué toute sa fortune à l'Institut. Le montant de ce legs devra être par- tagé, par portions égales, entre les cinq classes de l'Institut, pour servir à décerner, tous les cinq ans, un prix sur le sujet que choisira chaque Académie. Ce prix, de la valeur de huit mille francs, sera décerné par T Académie des Sciences, pour la première fois, dans sa séance publique de tgoS. PRIX JEAN-JACQUES BERGER. Le jirix Jean-Jacques Berger, de la valeur do, douze mille franes, à décerner successivement par les cinq Académies à l'OEuvrc la plus méritante con- cernant la Ville de Paris, sera attribué, par l'Académie des Sciences, pour la première fois, en 1899. PRIX BARON JOEST. Ce prix, décerné successivement par les cinq Académies, sera attribué à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. Ce prix, de la valeur de deux mille francs, sera décerné par l'Académie des Sciences, pour la première fois, dans sa séance publique de 1899. PRIX FONDE PAR M"^ la Marquise DE LAPLACE. Ce prix, qui consiste dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, est décerné, chaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. ( 'i69) PRIX FONDE PAR M. FELIX RIVOT. Ce prix, qui est annuel et dont la valeur est de deux mille cinq cents francs, sera partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n*^^ I et 2 clans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. ( JI7" ) CONDITIONS COMMUNES A TOUS LES CONCOURS. Les concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvraees envoyés aux concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en iSC), l'Académie a décidé que la clôture des concours pour les prix qu'elle propose aurait lieu à la même époque de l'année, et le terme a été fixé au pre.miek jui.\. l^es concurrents doivent indiquer, |)ar une analyse succincte, la partie de leur travail où se trouve cxj)riméc la découverte sur laquelle ils appellent le jugement de l'Académie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de l'Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des ré- compenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. SÎEnTiiELOT, Secrétaire perpétuel, lit une Notice historique sur la vie et Ks travaux de M. Sîuowiv-Séquard, Membre de l'Institut. J. n. et M. B. ( "7' ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PROPOSÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 19 DÉCEMBRE 1898. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNÉE 1898. GÉOMKTftlIÎ. Ghand Piiix DES Sciences mathe.matiques. — Le prix est décerné à M. Emile Borel. Une mention lionorable est attribuée à iM . Maurice Servant i u(i i Prix Bordin. — La Commission a décide de renvoyer le prix Burdin, en maintenant la question proposée, à 1899 '"''' Prix Francœuiî. — Le prix est décerné a M. Vaschy m'ili Prix Poncelet. — Le prix est décerné à M. Iladamard 1066 mecanique. Prix kxtraordixaike de six mille francs. — Un prix de deux mille francs est décerné à M. Baude. Un prix de quinze cents francs à M. Charpy. Un prix de mille francs à M. Thiébaut. Un prix de mille francs à M. Jtavier. Un encourage- ment de cinq cents francs est attribué à M. Moissenet 106G Prix Montyon. — Le prix est décerné à M . de Mas 1076 Prix Plumey. — La Commission a décidé qu'il n'y avait pas lieu cette année de dé- cerner le prix 107S Prix Fouhneyron. — Un prix est décerné à M. Bourict. Un prix est partagé entre MM. Carvallo et Jacob. Une mention 1res iionijrable est attribuée a M. Sharp io7« ASTROJNOMIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. S.-C. Chandler, de Cambridge. Un encouragement est attribué à M. C/iofar- det 1079 Prix Damoiseau. — Le prix est décerné à M. George-Williams Hill loSo Prix Valz. — Le prix est décerné au R. P. Colin, de la Mission de Madagascar loSi Prix Janssen. — Le prix est décerné à Belopolsky io83 STATISTIQUE. Prix Montyon. — Le prix est décerné à ^\. Alfred des Cilleuls. Une mention très honorable est attribuée à M. le D' Mar- tial Ilublé. Une mention honorable à M. Paul Vincey io84 CHIMIE. Prix Jecker. — Le prix est partagé entre MM. G. Bertrand, Buisine et Daniel Berthelot 1091 Prix Wilde. — Le prix est décerné à M. le D' Charles A. Schott 1097 MINÉRALOGIE ET GÉOLOGIE. Prix Va'LLant. — Le prix est décerné à M. Cayeux 109S ( II72 ) BOTAJNIQUE. l'nix Des.mazièkes. — Le prix esl décerné à M. G. Battista de Toni "o' Puix IMoNTAGNK. — Un encouragement de mille francs esl attribué à M. le général Paris; un encouragement de cinq cents francs à M. le D' Ledoux-Lebaril noi Piux La I-'ons-Mélicocq- — La Commissiim a décidé qu'il n'y a^ait pas lieu de décer- ner le pri\ '"'■' ANATOMIE ET ZOOLOGIE. l'Ms Tuons. — Le prix est décerné au H. P.Pantel ""4 Prix Savigny. — Le prix est décerné à M. Coutiére 1107 MÉDECINE ET CHIUUKGIE. Prix Moniyon. — Un prix est décerné à MM. IVidal et Sicard; un prix à M. Bard. Un autre prix est partagé entre MM. Pon- cet et Bérard. Des mentions sont attri- buées à MM. Le Double^ Variât, Kirniis- son l'oS Pnix Baubier. — Le prix est décerné à M. le D' /. Comby mi Prix Bréant. — Le prix est décerné à M. Pliisalix 1 1 13 Prix GoD.iRD. — Le prix est partagé entre IMM. Mot: et Guiard 1 1 17 Prix Bellion. — Le prix est décerné à AL Castaing 1 1 ly Prix Misge. — Le prix est partagé entre MAL LabadieLagrave cl Félix Leguerj. h-^q Prix Lallemand.— Le prix est partagé entre AL\L Ediv. Philps Allis et A. Thomas.. 1121 Prix du baron Laruey. — Le prix est dé- cerné à MM. Begnault et de Baoult 1122 PHYSIOLOGIE. Prix .Montyon (Physiologie expérimentale). — Le prix est décerné à .M. Tissoi. Des mentions honorables sont attribuées à .M.^L Dassonvillc, Lesbre, à M"' Pompi- lian et à M. lieynaud 1 1 23 Prix Pourat. — Le prix est décerné à MM. Courtade et Guyon "^(i Prix Philipeaux (Physiologie expérimen- tale). — Le prix est décerné à M. Moussu. 1 127 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — Le prix est décerné à M. Sauva- 128 PRIX GÉNÉRAUX. l'Rix Montyon (Arts insalubres). — Le prix est partagé entre -MAL Caries cl Mazure. ii3i Prix Trémont. - Le prix est décerné à M.Frémont ii32 Prix Gegner. _ L,e prix est décerné à M"= Curie i>33 Prix Delalande-Guérineau. — Le prix est décerné ;'i AL Émilio Damour 1 1 3'( Prix Jéro.mi;-Ponïi. — Le prix est partage entre WM. Guichard et Lemoult ii3'| Prix Leconïe. — L'Académie a décidé de ne pas décerner le prix cette année 1 iS.") Prix Tchiiiatchef. — Le prix esl décerné à M . Chaffanjon 1 135 Prix IIoullevigue. — Le prix est décerné à M. Edouard Branly 1 130 Prix Cahours. — Le prix esl partagé entre AIM. Hébert, Metzner et Thomas. Un encouragement esl attribué à AI. Blanc, ni-} Prix Saintour. — Le prix est décerné à AL Félix Bernard 1 1 38 Prix Kastner-Boursault. — Le prix est partagé entre MAL André Blondcl et Paul Dubois, d'une part, et M. Paul Janct, d'autre part i43o Prix EsTRADE-nKLCRCS. — Le prix est dé- cerné à AL Munier-Chalmas 1 1 '1" Prix Laplace. — Le prix est décerné à AL MérigcauU 1 "V-" Prix Uivot. — Le prix est décerné à AL>L Mérigeaull, Defline, Le Troquer el Gé- rin 11 4-' ( 1173 ) PRIX PROPOSES pour les années 1899, 1900 et 1901, GÉOMÉTRIE. 1900. GnAND PRIX DES Sciences mathéma- tiques. — Perfectionner, en quelque point important, la recherche du nombre des classes de formes quadratiques à coeffi- cients entiers do deux indéterminées ii43 1899. Prix Bordix. — Étudier les questions relatives à la détermination. aux propriétés et aux applications des systèmes de coor- données curvilignes orthogonales à n va- riables; indiquer en particulier, d'une ma- nière aussi précise que possible, le degré de généralité de ces systèmes i ii^S 1900. Prix Bordin. — Développer et per- fectionner la théorie des surfaces appli- cables sur le paraboloïde de révolution. ii44 1899. Prix Francœur i44 1899. Prix Poncelet ii44 MÉCANIQUE. 1899. Prix extraordinaire de six mille FRANCS. — Destiné à récompenser tout pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales ii45 1899. Prix Montyon i ,45 1S99. Prix Plumey 1,45 1899. Prix Fourneyron. — Perfectionner en quelque point la théorie des trompes. Con- firmer les résultats obtenus par l'expé- rience ,145 astronomie. 1899. Prix Lalaxde 1 146 1900. Prix Damoiseau. — Faire la théorie d'une des comètes périodiques dont plu- sieurs retours ont été observés 1 î4G 1899. Prix Valz 1 146 l!)00. Prix Janssen. — Médaille d'or des- tinée à récompenser la découverte ou le Travail faisant faire un progrès important :\ l'Astronomie physique 1 14~ PHYSIQUE. 1899. Piax L. La Gaze 1 14- statistique. 1899. Prix Montyon 1148 CHIMIE. 1899. Prix Jecker u49 1899. Prix Cahours 1149 1899. Prix L. La Gaze ii5o MINÉHALOGIE ET GÉOLOiJTE. 1899. Prix Delesse 1 i5o 1899. Prix Fontannes 1 ijo 1899. Grand prix des Sciences physiques. — Étudier la biologie des Nématodes libres d'eau douce et humicoles et plus particu- lièrement les formes et conditions de leur reproduction iiSi 1S99. Prix Bordin. — Les modifications des organes des sens chez les animaux caver- nicoles II 5i BOTANIQUE. 1899. Prix Desmazières ii52 1899. Prix Montagne ii52 1899. Prix de la Fons Mélicocq iihi 1899. Prix Thore t i.j3 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. 1899. Prix Thore ii53 1899. Prix Savigny ii53 1900. Prix da Gama Machado ii54 MÉDECINE ET CHIRURGIE. 1899. Prix Montyox ii54 1899. Prix Barbier ii55 1SU9. Prix Brkant ii55 1899. Prix Godard ii.56 1899. Prix Serres ii56 1899. Prix Chaussier iijG 1900. Prix Parkin 11.Î7 1899. Prix Bellion 1 157 ( II74 ) 1899. Prix Mèoe u58 1900. Prix Dusg.vte iiSS 1899. Prix Lallemand ii58 1899. Prix du raron Larrey ii58 PHYSIOLOGIE. 1899. Prix Montyon ii.')() 1899. Prix L. La Gaze iiSi) 1899. Prix Pourat. — Des caraclères spéci- fiques de la contraction des dilTércnts niusrles 1 1 ■)(! 19U0. Prix Povrat. — Détermination îles principales doiinécs anthropométriqm's.. . ii6o 1900. Prix Martin-Da.mourette i i6o 1899. Prix Philipeaux i ido GÉOGRAPHIK PHYSIQUE. 1899. Prix Gay. — Ktude des Mollusques nus dans I^ Méditerranée; les comparer à ceux dos rotes océaniques françaises... iifio 1900. Prix Gay. — Appliquer à une région de la France ou à une portion de la chaîne alpine, l'analyse des circonstances géolo- giques qui ont déterminé les conditions actuelles du relief et de l'hydrographie... iifii PRIX GÉNl^.nATJX. .VIÉnAII.LE ARAOO I ilii 1899. Prix Moxtyon, Arts in.'sau'BBes.. . . mIu 1900. Prix Cuvier uii;. 1S99. Prix ïremoxt i i(i> 1899. Prix Gegner ii6.3 1900. Prix Delalanue-Gukrixeau i()3 1901. Prix Jean Reynaud i i6.î 1900. Prix Vaillant. — La délrriniiiatiun rigoureuse d'un ou de plusieurs poids ato- miques, ou l'étude des alliages i ifî'i 1900. Prix Jérôme Ponti i iii', 1899. Prix Petit d'Ormoy i iii', 19UI. Prix Leconte ii(i,î 1899. Prix Tohihatchef 1 1().5 1899. Prix Gaston Plante iifiO 1899. Prix Houllevigue iiGfi 1899. Prix H. A\ili)e 1 1^7 1899. Prix Saintour 1167 1901. Prix Kastner-Hoursaiilt 1167 1899. Prix Jean-Jacques Berger 1168 1901. Prix du Baron de Joest 1168 1899. Prix Laplace 1168 1899. Prix Hivot iirip Conditions communes à tous les concours ii-o Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie i i-o ( II75 ) TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1899, 1900 ET 1901. 1899 Grand prix des Sciences physiques. — Etu- dier la biologie desNématodes libres d'eau douce et humicoles et plus particulièrement les formes et conditions de leur reproduction. Prix Bordin. — Études des modifications des organes des sens chez les animaux cavernicoles. Prix Bordin. - Étudier les questions relatives à la délerniination, aux propriétés et aux appli- cations des systèmes de coordonnées curvilignes orthogonales à n variables. Indiquer, en particu- lier, d'une manière aussi précise que possible, le degré de généralité de ces systèmes. (Question de 1898 remise à 1899. ) Prix Francœur. — Découvertes ou travaux utiles au progrès des Sciences mathématiques pures et appliquées. Prix Poxcelet. — Décerné à l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile au progrès des Sciences ma- thématiques pures ou appliquées. Prix extraordinaire de six mille francs. — Progrés de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Montyon. — Mécanique. Prix Plumey. — Décerné à l'auteur du per- fectionnement des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué aux progrès de la navigation à vapeur. Prix Fourneyron. — Perfectionner en quelque point la théorie des trompes. Confirmer les ré- sultats obtenus par l'expérience. Prix Lalande. — Astronomie. Prix Valz. — Astronomie. Prix La Caze. — Décerné aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux pro- grès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. Prix Montyon. — Statistique. Prix Jecker. — Chimie organique. Prix H. Wilde. Prix Delesse. — Décerné à l'auteur, français ou étranger, d'un travail concernant les Sciences géologiques ou, à tléfaut, d'un travail concernant les Sciences minéralogiques. Prix Fontannes. — Ce pri.v sera décerné à l'auteur de la meilleure publication paléontolo- gique. Prix Desmazières. — Décerné à l'auteur de l'Ouvrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryptogamie. Prix Montagne. — Décerné aux auteurs de travaux importants ayant pour objet l'Anatomie, la Physiologie, le développement ou la descrip- tion des Cryptogames inférieures. Prix de la Fons Mélicocq. — Décerné au meil- leur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes, de la Somme, de l'Oise et de l'Aisne. Prix Thore. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- rope et aux recherches sur les moeurs ou l'ana- lomie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix Savigny, fondé par M"" Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Montyon. — Médecine et Chirurgie. Prix Barbier. — Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les Sciences chirurgi- cale, médicale, pharmaceutique, et dans la Bo- tanique ayant rapport à I art de guérir. Prix BRÉ.iNT. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Prix Serres. — Décerné au meilleur Ouvrage sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Chaussier. — Sur l'Embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et à la Médecine. Prix Bellion, fondé par M"° Foehr. — Dé- cerné à celui qui aura écrit des Ouvrages ou fait des découvertes surtout profitables à la santé de l'homme ou à l'amélioration de l'espèce hu- maine. Prix MiiOE. — Décerné à celui qui aura con- tinué et complété l'essai du D' Mège sur les causes qui ont retardé ou favorisé les progrès de la Médecine. C. B., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVIl, N» 25.) i54 ( II 76 ) Prix Laixemand. — Desliné à récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, clans la plus large acception des mots. Prix du baron Larhey. — Sera décerné à un médecin ou à un chirurgien des armées de terre ou de mer pour le meilleur Ouvrage présenté à l'Académie et traitant un sujet de Médecine, de Chirurgie ou d'Hygiénc mililaire. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix Pourat. — Innervation motrice de l'es- tomac. Prix Philipeaux. — Physiologie expérimen- tale. Prix Gay. — Etude des mollusques nus de la Méditerranée; les comparer à ceux des côtes océaniques françaises. Médaille Arago. — Cette médaille sera dé- cernée par l'Académie chaque fois qu'une décou- verte, un travail ou un service rendu à la Science lui paraîtront dignes de ce témoignage de haute estime. Prix Montyon. — .\rts insalubres. Prix Petit d'Ormoy. — Sciences mathéma- tiques pures ou appliquées et Sciences naturelles. Prix Tremont. —Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la P'rance. PrixGegner. — Destiné à soutenir un savant qui se sera distingué par des travaux sérieux pour- suivis en faveur du progrès des Sciences positives. Prix Gaston-Planté. — Destiné à l'auteur fran- çais d'une découverte, d'une invenlion ou d'un travail important dans le domaine de l'Élec- tricité. Prix Tchihatchef.— Destiné aux naturalistes de toute nationalité qui auront fait, sur le conti- nent asiatique (ou iles limitrophes), des explo- rations ayant pour objet une branche quelconque des Sciences naturelles, physiques ou mathéma- tiques. Prix Houllevigue. Prix Cahours. — Décerné, à titre d'encourage- ment, à des jeunes gens qui se seront déjà fait connaître par quelques travaux intéressants et plus particulièrement par des recherches sur la Chimie. Prix Saintour. Prix Jean-Jacques Berger. — Décerné succes- sivement par les cinq Académies à l'œuvre la plus méritante concernant la \'ille de Paris. Prix Laplace. — Décerné au premier élève sortant de l'Ecole Polytechnique. Prix Rivot. — Partagé entre les quatre élèves sortant chaque année de l'École Polytechnique avec les n°' 1 et 2 dans les corps des Mines et des Ponts et Chaussées. 1900 Grand prix des Sciences mathématiques. — Perfectionner, en quelque point important, la recherche du nombre des classes de formes qua- dratiques à coefficients entiers de deux indéter- minées. Prix Bordin. — Développer et perfectionner la théorie des surfaces applicables sur le parabo- loïde de révolution. Prix Damoiseau. — Faire la théorie d'une des comètes périodiques dont plusieurs retours ont été observés. Prix Vaillant. — La détermination rigoureuse d'un ou de plusieurs poids atomiques; ou : L'étude des alliages. Prix Gay. — Appliquer à une région de la France ou à une portion de la Chaîne alpine l'analyse des circonstances géologiques qui ont déterminé les conditions actuelles du relief et de l'hydrographie. Prix Janssen. Prix Da Gama Maohado. — Décerné aux meil- leurs Mémoires sur les parties colorées du sys- tème tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Prix Parkin. — Destiné à récompenser des re- cherches sur les sujets suivants : i" sur les effets curatifs du carbone sous ses diverses formes et plus particulièrement sous la forme gazeuse ou gaz acide carbonique dans le choléra, les diffé- rentes formes de fièvre et autres maladies; 3° sur les effets de l'action volcanique dans la produc- tion de maladies épidémiques dans le monde animal et le monde végétal et dans celle des ouragans et des perturbations atmosphériques anormales. Prix Dusgate. — Décerné à l'auteur du meil- leur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhuma- tions précipitées. Prix Cuvier. — Destiné à l'Ouvrage le plus remarquable soit sur le régne animal, soit sur la Géologie. ( "77 ) 1901 Prix Jean Reynauu. — Décerne à l'auteur du travail le plus méritant qui se sera produit pen- dant une période de cinq ans. Prix Leconie. — Décerné ; i" aux auteurs de découvertes nouvelles et capitales en Mathéma- tiques, Physique, Chimie, Histoire naturelle, Sciences médicales ; i" aux auteurs d'applications nouvelles de ces sciences, applications qui devront donner des résultats de beaucoup supérieurs A ceux obtenus jusque-là. Prix Kastner-Boursault. — Décerné à l'au- teur du meilleur travail sur les applications diverses de l'Électricité dans les Arts, l'Industrie et le Commerce. Prix Baron de Joest. — Décerné à celui qui, dans l'année, aura fait la découverte ou écrit l'Ouvrage le plus utile au bien public. On sopscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLA RS, Quai des Grands- A ugustins, n° 55. 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièremeni le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux roluraes in-4'. Deui •une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel " ' ' ' Le prix de Cabonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. i Chaix. } Jourdan. i RuiT. Courtin-Hecquet. ( Germain etGrassin. \ Lachése. ; Jérôme. T Jacquard. / Feret. uc ' Laurens. ' Muller (G.). Renaud. iDerrien. F. Robert. J. Robert. Uzel frères. Jouan. try Perrin. ( Henry. ( Marguerie. ^ Juliot. / Ribou-Collay. Lamarche. Ratel. ( Rey. I Lauverjat. ( Degez. j Drevet. ( Gralier et C". helle Foucber. I Bourdignon. re , „ . ( Donibre. Tliorez. Lorient. Lyon. Marseille Montpellier j Moulins Nancy. Nantes Nice. irg nt-Ferr. Nîmes . . Orléans . Poitiers. Bennes Boche/ort . Bouen. S'-Étienne Toulon . . . ■ Toulouse.. Tours. \ Quarré. Valenciennes. chez Messieurs : i Baumàl. ( M"* Texier. / Bernoux et Cumin \ Georg. , Côte. Sa\7. Vitte. Ruât. Calas. Coulet. Martial Place. Jacques. Grosjean-Maupin. Sidot frères. Loiseau. Veloppé. , Barma. Visconti et C" Thibaud. Luzeray. \ Blanchier. ( Marche. Plihon et Hervé. Girard (M"") ( Langlois. i Lestringant. Chevalier. ( Bastide. ( P.umèbe. ( Gimet. ( Privât. iBoisselier. Péricat. Suppligeon. ^ Giard. / Lemattre. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Berlin. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen I et G". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. , Asher et G". ' Dames. . Friedlander et fils. ( Mayer et Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. I Lamertin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebégue et C''. J Sotcheck et C". Bucharest ( Miiller (Carol). Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC» Christiania Cammermeyer. ConstantinopU. . Otto Keil. Copenhague Hbst et fils. Florence . Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Cherbuliez. chez Messieurs : Dulau. Londres Hachette et C". Genève . . ■ La Haye . Lausanne.. . Georg. ( Stapelraohr. . Belinfanle frères. , Benda. ' ■ / Payot. Barth. l Brockhaus. Leipzig Lorenlz. i Max Riibe. Twietmeyer. \Liège. J Desoer. I Gnusé. Null. Luxembourg. .. V. Biick. / Libr. Gutenberg. ,, J . . \ Romo y Fussel. Madrid ' ^ i Gonzales e hijos. ' F. Fé. ,,., 1 Bocoa frères. !^'""" iHœpli. Moscou Tastevin. ] I Prass. Naples Marghierl di Gius ' Pelleraau. I Dyrsen et Pfeiffer. New-York i Siechert. ' LemckeelBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G'' Palerme Clausen. .Porto Magalhaès et MoU4i. I Prague RIvnac. ^Rio-Janeiro Garnier. \ Bocca frères. \ Loescheret C'. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Waliin ^ Zinserling. ( Wolff. , Bocca frères. ) Brero. \ Clausen. I Rosenberg et Sellier I Varsovie Gebethner et Wolll Vérone Drucker. I ) Frick. ^Vienne I Gerold et C-. Zurich Meycr et Zeller. Rome . S'-Petersbourg . Turin . IBLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. - (3 Août i835 à 3. Décembre i85o. ) Volume in-4°; iSaS. Prix. " r- Tomes 32 à 61. - (." Janvier .85t à 3. Décembre .865.) Volume m-4°; .870, Prix 15 Tomes 62 à 91 ^ ( 1" Janvier .866 .à 3i Décembre mo.) Volume .a-4N .889. Pnx " •>•• ,PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES f ^^«,^-/^^ j;;^f ^^^J^: .'It^^^^^^^^^^ ..éprouvent.. , par M. Clacde Beb»*bd. Volume m-4% ^'"'^.^'' /V'^^^l^^''^^^^' ::-^,,^, dunerèponseâ la question de Prix proposée en .860 par l'Académie des Science. même Librairie les MèmoUes de l'Académie des Sciences, et le.- Mémoires présentés par divers Savant» à l'Académie des Sciences. W 25 TABLE DES AIITICLES. (Séance |)iil)liqiie annuelle du 16 décembre 1896.) Pages Allocution (le M. (;. W oi.f lo^H Prix dcccrn<-s - "il" Prix proposés 1 1/|^ Tableau des prix décernes 1171 Tableau des prix proposés 117-^ Tableau par aimée des prix proposés 1 175 PARIS. — IMPKIMKKIE G A UTH I K K-VI LLARS , Quai des Grands-Augustins, ââ. /^ Gérant : GÀiiTau>-Tii.uu. APR 10 1899 1898 SECOND SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR inin. IiBS SBCHÉTAIKES PEBPJÉTIJIII^S. TOaiE CXXVII. r 26 (26 Décembre 1898). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, y»ai des Graiid.s-Aiit;ustiiis, 55. 1898 ^ RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2.5 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il V a deux volumes par année. Articie 1". — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits (les Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si 'es Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acac sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lej ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Articles. — Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requ Membre qui fait la présentation est toujours no mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils 1 pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rt l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à t le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d. leurs; il n'v a d'exception que pour les Rappr les Instructions demandés par le Gomernemei Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à r Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présenUtion sera remise à la séance si APR 10 1899 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE EACADÉMTE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2« DECEMBRE 1898. PRÉSIDENCE DE M. WOLF. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION CENTRALE ADMINISTRATH E. I/Aciuléinip procèdo, par la \oie du scnilin, à la nomination d'iin Vicp-PrésiHent, pour l'année 1899, lequel doit être choisi parmi les Membres de l'une des Sections des Sciences mathématiques. An premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 56. M. Maurice Lévy obtient 55 suffrages, M. C Jordan 1 » M. Maurice Lkvv, ayant réuni la majorité absohie des sufirages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux de ses Membres qui devront faire partie de la Commission centrale adminis- trative pendant l'année 1899. MM. Darboux et Bob.^et réunissent la majorité des suffrages. c. K., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVU, N' 26 ; 1^5 ( "»o ) MÉMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Quelques particularités de l'élasticité du muscle expliquées par la comparaison du cas de la substance musculaire en action avec celui des matières inertes. Note de M. A. Chauveau. (( Dans le muscle, comme dans les tiges élastiques, les allongements sont proportionnels aux charges qui les provoquent. Par ce caractère, qui est essentiel, l'élasticité de la substance musculaire en contraction se montre absolument identique à l'élasticité de traction des métaux chez lesquels cette propriété existe à l'état le plus parfait. » Etant donnée la cause d'où découle la valeur du coefficient d'élasticité du muscle, cette identité ne laisse pas que de sembler un peu paradovaJe. Aussi ai-je été instinc- tivement entraîné à en multiplier les témoignages; d'où un nombre considérable d'expériences et une très grande accumulation de grapliiques. Je crois devoir en reproduire un, celui de la Jîg. i ('). Personne ne saurait, après l'avoir étudié, con- server le moindre doute sur la constance du rapport des allongements aux charges qui les provoquent : p est invariable tout aussi bien dans le cas du muscle contracté que dans celui d'une tige d'acier. » Le fait étant ainsi parfaitement établi, si l'on considère que l'adjonc- tion de la surcharge allongeante n'est, en somme, que l'accroissement de la charge primitivement soutenue, on est en droit de se demander pourquoi (') Dans celle Jîg. i, qui est \xn fac-simité rigoureux, sans aucun remaniement, on a laissé subsister diverses incorrections. Il ne pouvait manquer de s'en produire au cours d'une telle expérience, très longue, très laborieuse, ayant exigé, de la part du sujet et de ses assistants, une attention soutenue et des soins de tous les instants. Les allongements figurés ont été obtenus dans les conditions suivantes : A. Charge soutenue =: 2do Surcharge croissant et décroissant par 260 B. " = aSo " 5 00 C. ■:=■ 25o )i ^5o A'. , Exactement comme A. B'. Charge soutenue =: 5oo Surcharge croissant et décroissant par 5oo C. » =: 760 » 760 ( I'«I ) cet accroissement ne fait pas sentir son influence sur la valeur du coeffi- cient d'élasticité du masde pendant la phase même de rallongement. Or cela s'explique tout naturellement par la soudaineté de cet allongement. En durant quelque peu, comme, par exemple, dans le cas où il serait trop étendu, l'allongement subirait sûrement quelques perturbations. Elles sont Ki« ( Kéduction à j.) Il évitées grâce à la rapidité d'action de la surcharge. En etfet, le muscle ne peut modifier instantanément l'élasticité qui lui est communiquée par le soutien de la charge primitive. La surcharge commence par exercer son action cinématique en surmontant la résistance que lui oppose la force de tension inhérente à^cette élasticité toute créée. C'est quand la chute des charges réunies est arrêtée que la surcharge, devenue alors partie inlé- ( .nSo ) grante de la charge soutenue, peut contribuer à constituer la valeurde cette force de tension, cause de la résistance à l'allongement. A ce moment, en effet, le muscle a retrouvé instantanément son aptitude à adapter son coef- ficient d'élasticité à la valeur- de la charité soutenue. » Grâce à cette aptitude, les allongements partiels et successifs imprimés au muscle par l'addition répétée d'une même surcharge affectent néces- sairement des caractères particuliers, singulièrement différents de ceux qu'on observe dans les tiges métalliques. Si lu charge qui ullonge une de ces tigrs est JrucUoniice en un certutn nombre de paris e'ga'es, qu'un ajoute succes- sivement les unes aux autres, les allongements partiels sont égaux entre eux, et leur somme représente juste la valeur de l'allongement unique provoqué par la charge totale. C'est la conséquence de l'invariabilité du coefficient d'élas- ticité de la substance dont se compose la tige métallique. Totalisées ou non, les charges partielles allongeantes ne peuvent manquer d'y provocpier des allongements exactement proportionnels à la valeur de ces charges. Mais, dans le muscle, le coefficient d'élasticité s'accroît régulièrement après chaque allongement partiel, parce qu'il v a accroissement régulier de la charge soutenue. Le fractionnement d' une char ge allongeante implique donc la décroissance nécessaire des allongements partiels et i infériorité de (a somme de ces allongements partiels, par rapport à l'allongement unique qu aurait produit l'application en une seule fois de l' ensemble des surcharges partielles. Du reste, la loi de cette décroissance est des plus simples et des plus fixes. C'est celle de P la décroissance du rapport -• P et p étant connus, on peut prévoir la valeur relative de ces allongements partiels et en tracer la courbe à l avance. » Voilà ce qui découle des notions antérieures. Les faits fournis par la vériHcation expérimentale sont en parfait accord avec ces prévisions. » Expériences. — J'appellei'ai pailiciilièreiin'iil riilU'iilion sur celles iloiil les lésul- tats sonl consignés dans les graphiques de la _/ji,'. a. Quelques accrocs el de |)elites irrégularités se sonl produits au cours de ces expériences. Mais les graphiques pré- sentent le grand avantage de rassembler d'intéressants éléments de comparaison; d'où la préférence dont ces expériences ont été l'objet. » Les graphiques sont au nombre de quatre, qu'on peut grouper deux à deux, soit verticalement, soit horizontalement. Les séries verticales AB, A'B' permettent de con- stater encore une fois que le degré de raccourcissement du muscle étudié, partant sa longueur et sa section, n'exerce aucune iniluence sur la valeur des allongements. Les poids employés sonl les mêmes en A et B, les mêmes aussi en A' et B' ( voir les chiffres). Mais en B et B', ils agissent sur le muscle toujours également raccourci, tandis qu'en A el A' l'état de raccourcissement est variable. iVéaumoins, il y a identité entre le» allongements correspondant aux charges et surcharges identiques. ( ri.S3 ) )) Mais c'est la série horizontale AA' qui est surtout intéressante, parce <]ue c'est cette série qui contient la démonstration spécialement cherchée dans l'expérience. » En A, on a voulu étudier l'influence de l'addition successive de cinq surcharges partielles de 25oB'', la charge soutenue étant primitivement aSo»'' également, et deve- nant successivement ooos'', yàos"', 10006'", i-i~jo'i'\ par l'efTel du maintien des surcharges ajoutées. Le nouvel état de raccourcissement du muscle était coiibervé après chacun des allongements. Or ces allonuemenls dimijiuenl de valeur comme dans le cas B, et l-'i^'. '. ■( l!i_-il III lion .1 ?. l-'ii;. j. ( llocliii-tioii à :.) Soo 1.0c 1?C0 iSoo 2000 1500 îâoo :d i5 i 0.75 as suivant la même loi, celle du rapport de la surcharge à la charge — (voir les chiffres intercalés entre les deux séries horizontales de graphiques). Les. cinq groupes d'allon- gements se disposent donc, non sur une droite oblique, comme c'eût été le cas avec les allongements d'une tige d'acier, mais sur le trajet d'une courbe à concavité supérieure, dont les propriétés sont faciles à déterminer. La somme de ces allongements du muscle (ligne mn) est donc bien inférieure à l'allongement unique qu'aurait produit l'applica- tion simultanée des cinq surcharges, soit le poids de i25o6''. » Dans le graphique A', on s'est procuré artificiellement l'égalité des allongements successifs en faisant chaque fois les surcharges ajoutées égales aux charges soutenues . \lors, l'allongement lolal est devenu //('/('. C'est justement celui qui aurait elé pru- ( ii«4 ) duil par la surcharge i25o8', ajoutée d'un seul coup à la charge soutenue aSoS'. Ici, pour obtenir en cinq fois cet allongement m' n' , il a fallu la cumulation des effets des surcharges aSos"-, 5oo8', 75oe^ iGooe"-, 12506^ : soit en totalité SyScs' au lieu de I25oe^ C'est la conséquence nécessaire de l'accroissement successif du coefficient d'élasticité, (|ui devient successivement proportionnel aux diverses charges successivement soute- nues par le muscle. » Une autre expérience {fig. 3), faite avec d'autres poids, reproduit exactement les résultats consignés dans \a fig. i, A. » La courbe des allongements partiels dus au fractionnement de lu charge allongeante dans le cas du caoutchouc vulcanisé. — Il n'y a [)as a revenir sur le cas des liges el fils métalliques, dont il a été question ci-devant aux places les plus favorables à la comparaison avec le cas du muscle. Seul, le cas du caoutchouc reste à examiner. Cet examen est d'autant plus néces- saire que l'élasticité du caoutchouc est souvent rapprochée de celle ((u muscle. » Très grande, mais Miriiiijle MiivaiU la (|ualili'> de \n iiiiiliéie. TéhisUoilé du caiiiil- chouc vulcanisé est toujours loin d'être aussi parfaite que celle du niuicle en conlruc- tion statique. Je l'ai étudiée comme celle dernière, eu inscnivaiil sur un c\liiidre les allûugemenls et les raccourcissements dus à l'addition et à la soustraction des charges. Le même outillage m'a servi pour cela. J'y ai introduit toutefois une légère modification qui m'a permis l'inscription directe, avec leur grandeur réelle, de ces allongements el de ces raccourcissements. Les graphiques n'en sont pas moins exactement s\ niéliii|ues avec ceux du muscle, point important pour les comparaisons. » C'est sur des tubes et, beaucoup plus frécpiemmenl, sur des cordons pleins à sec- hoii carrée (|ue j'ai gènéraleiiicnl opèié, en me bornant aux allongemenls 1res modérés, ceux de la première phase, les seuls qu'il y ait intérêt à comparer aux alloiigeincnls provoqués dans les expériences faites sur les muscles. » Ce que l'on sait de l'élasticité du caoutchouc, diiis cette première phase, tait prévoir à l'avance que, au contraire de ce qui arrive avec les tiges métalliques, les graphiques des allongements [)rovoqnés par des applications de charges ne présenteront pas des car. ictères identiques ii ceux des graphiques musculaires. Les allongemenls du muscle el des liges métalliques croissent comme les charges qui les produisent. Ceux du caoutchouc croissent plus cite que ces charges. D'autre part, el par conséquence toute natu- relle, les allongements partiels résultant de l'application fractionnée, en parts égales, d'une charge quelconque ne peuvent être égaux entre eux. Ils doivent devenir de plus en plus grands, inversement à ce qui se passe avec le muscle, où ces allongements partiels deviennent de plus en plus petits. ( ti85 ) )) On conçoit, d« reste, qu'il n'en puisse être autrement. A la manifes- tation de ces caractères particuliers de l'allongement du caoutchouc, il y a des causes nettes et précises, dépendant des lois générales de l'allonge- ment elles-mêmes. » Dans tout corps élastique, qui s'étend sous l'influence d'une traction, la longueur augmente et la section diminue. Ces deux éléments de la tor- I PL mule l = t; — sont donc en variation au cours même de l'extension déter- C s minée par l'application d'une charge. L'effet de cette variation peut être nul, ou plus exactement d'une constatation flifficile, si les nouvelles dimen- sions du corps allongé diffèrent peu de ses dimensions primitives. Mais, dans le cas contraire, et il se produit facilement avec le caoutchouc dont l'extensibilité est prodigieuse, l'accroissement de L et la diminution àe s s'accentuent assez pour faire sentir leur influence. Alors, nécessairement, pendant la première phase de la mise en jeu de l'élasticité du caoutchouc, les allongements croissent plus vite que les charges. Je n'ai pas à m'occuper de ce qui arrive lorsque, l'extension étant poussée beaucoup plus loin, les caractères de l'allongement se modifient. » Dans le muscle en contraction, l'extensibilité, très grande aussi, a son champ d'action limité entre les points d'attache sur les rayons osseux. Néanmoins l'extension et la rétraction peuvent y déterminer également des changements notables de dimensions. Mais il se rencontre justement qu'en ce cas particulier les choses se passent comme si la valeur de L et de s n'intervenait pas dans la constitution de la valeur des allongements. L'accroissement de la longueur et la diminution de la section du muscle qui s'allonge, sous l'action de l'addition répétée d'une même charge, ne peuvent donc exercer la même influence que dans le caoutchouc. Une autre rencontre fait enfin que c'est une influence inverse qui manifeste son effet : l'addition répétée des charges augmente de plus en plus le coeffi- cient d'élasticité du muscle; d'où diminution de l'allongement à chaque addition de la même surcharge. » Vérifications expérimentales; des caractères particuliers de l'allongement du caoutchouc. — Ces caractères sont mis en évidence par les graphiques de Xa fig. 4- Les allongements partiels produits dans un tube de caoutchouc deC^j^o de longueur, sous l'influence de l'addition répétée de la même charge, 25oS'', se traduisent en A dans cette figure. Les allongements y sont, de toute évidence, en croissance et en décrois- sance indiscontinues. Aussi la courbe suivant laquelle ils se disposent s'éloigne-t-elle tout autant de la droite oblique des tiges métalliques que de la courbe du muscle. Tandis que, dans celui-ci, la courbe commence par les allongements les plus grands ( 1 1 m ) et finil par les plus petits, c'est précisément l'inverse qni existe dans la conrbe fournie par le tube de caoutchouc. >' En B, les charges partielles ont été successivement totalisées et appliquées d'un seul coup, et rien n'a été changé dans les résultats ; la croissance plus grande des l''ig. '\. ( H(*lllirliiii\ il 1.1 allongements par rapport à celle des charges se manifeste très bien dans la couibe foiniée par l'extrémité des graphiques de ces allongements. » En C et en D, ce sont des tubes d'autres longueurs (C, o'",6o; D, o"',2o) qui mil été mis en œuvre pour l'élude des allongements partiels, et les mêmes résultats se sont produits. Toujours on voit les allongements provoqués par les additions d'\ine même charge s'accroître a\ec le nombre de ces additions, en se disposant sur une courbe à concavité inférieure. » Dans lexpérience de la /ig. 5 ( '), sur roiddu» plein- » section caiiée, les allonge- ( ' ) Les allongements rh' \n Jig. 5 ont été obtenus dans les conditions suivantes : D, lanière de o'",/jo de longueur, tendue par les charges 25oP'' ( groupe 1 ), .5ooS' ( ii«7 ) iiienls partiels représentés par les graphiques A, B, C suivent exactement la même marche, sauf peut-être en C, où le peu d'importance des changements introduits par les charges dans les dimensions du cordon imprime aux allongements partiels les apparences de l'égalité. D'autre part, en D et surtout en E, il est facile de voir que l-'is- J- (Rédiiclion ii J.) les allongements totaux provoqués par l'application immédiate des charges totales croissent très sensiblement plus vite que celles-ci. i> Ainsi se constatent les caractères particuliers, théoriquement prévus pour les graphiques, de l'allongement du caoutchouc. Loin d'amoindrir la (groupe II), 75o6'' (groupe 111). Les surcharges qui provoquent l'allongement croissent par 25o6'' (I), Soos'' (II), 75oS"' (III). — E, mêmes conditions, mais la lanière a g'", 60 de longueur. — A, B, C, allongements de la lanière de o"',40 avec addition répétée des charges partielles 75o6'' (A), ôooS'' (B), 25o6' (C). C. K., i«98, 2' Semestre. (P. CXXVII, N' 26.) '^6 ( ii88 ) valeur des (lémonslralioiis d'où sont sorties les lois de l'allotigemenl du muscle, ils reuforcenl la valeur de ces démonstrations. Là, eu ellel, où manquent les conditions d'un pliénomène régi par une loi, si les laits ob- servés échappent à cette loi, c'est comme une garantie surérogatoire en laveur de la réalité de son existence. >) Dans le cas présent, celle i;ai;iiilie iiidiieilc sérail a\aiilai;euseiiieiil coniplélée si, par un arliiice f|uelconque, on |)(iiivail repioiliiire dans le caoutciioiic des conditions é(pil\alenles à celles (|ui donnenl aii\ f;raplii(|iies des alhjiisenients du muscle leur plnsioiioniie spéciale. Or, celle re|)i()duclii)n' e-,1 pat raileiiienl possible. Imi somme, a quoi licniieiil les parli^lllarilL•^ des allouf;emeuls musculaires ? I'",\clusivemeiil a I apli- l-'i;;. li. ( (iriiiiilcin n.iliucllr.) ■jjIlfVinrwMivu- lude que possède le muscle de modifier sa résistance à rallonf^enienl eu modiliant s(ui coeflicient d'élasticité. Par e\emple, les caractères spéciaux de l'allongement muscu- laire, dans le cas de surcharge constante avec cliarge régulièrement croissante (/«,;,'. a, H), ou encore dans celui de fractionnement de la charge étirante {./t^'. '«, A), ne recon- naissent pas d'autre cause. Mais cette lésistauce à l'allongement |)eul être inlluencée par d'autres conditions. Ainsi, elle est inversement |>ropoilionnelle à la longueur des lanières élastiipies et direclemeiil proi)oili()iinelle à leur section transversale. Voilà deux données (ju'oti peut parfaitemeul utili>er pour reproduire schémali(|uement ces graphiques li et A de la //'^'. 2. J'y ai complètement réussi. » l'oui- obtenir le schéma de H, j'ai coinmuniciué à l'appareil élasti(iue une rési-,- lance léguliéremeul croissante, en le coinposanl de i, ■'., i. '\, 5 lanières exactement pareilles el parallèles entre elles. L'addition ré|)élée d'iiiic même surcharge a donné les gra|)lii(pies ù de la y/,;'. 6. Ou a eu les graplii(|ues // de celle même /j^'. (j, eu lai- sant cioilie les charge> allongeantes evactement comme la résistance de l'appareil. I) Pour II' schéma de A, il suffit d'em|)loyei' une lanière uni<|ue; Mir laquelle on indique, par de-^ traits transversaux, sa réduction à i, J, {, j;. Après chaque allonge- ment, la lanière est successivement fixée en chacun de ces points en sorte que la résis- tance, étant inversement proportionnelle à la longueur, prend successivement les valeurs i, i, 3, .'i, 5. Les allongements déterminés par l'addition répétée de la même surcharge ressemblent exactement aux allongements musculaires de \Ajig. 2, A ou à ceux de Uxjig. 3. ( "«9 ) » En résumé. la cortijîaraison de l'élasticité du caoutchouc vulcanisé avec celle de la substance musculaire en état île travail physiologique, par les difïérenres mêmes que cette comparaison fait ressortir, apporte d'inté- ressants témoignages en faveur de l'exactitude des propositions qui expriment les caractères de l'élasticité musculaire. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Histologie de la peau. La graix.ir epidermique des oiseaux ; par M. L. R.wvier. (' î/épidermede la palte du poulet, enlevé au moven de l'eau bouillante et traité par l'éther. lournit inie graisse onctueuse bien différente de l;i cire é[>idermique de l'homme et des mammifères (' ). On dirait un mélange de cire et d'huile, cette substance étant en quantité prépondérante. >i Pourquoi la graisse epidermique des oiseaux diffère-l-elle de celle des mammifères? î^'étude liistologique de l'épiderme des oiseaux |iouvait seule donner une réponse satisfaisante à cette question. n Tous connaissent la disposition de la |)atte des oiseaux. Le tarse et la face dorsale des phalanges sont recouverts d'écaillés. I^es régions qui reposent sur le sol [jendant la marche sont garnies de coussinets à la sur- face desquels on aperçoit un granulé grossier, comme celui de la peau de chagrin. L épiderme qui recouvre les coussinets plantaires a une structure comparable à celle de l'épiderme des mammifères. » On v reconnaît une couche cornée superficielle, qui se colore en noir sous l'influence de l'acide osmique et une couche profonde molle dont les cellules possèdent une constilution fibrillau'e. Les fdjrilles épidermiques des oiseaux forment au sein des cellules un système très compliqué. Ces cellules n'élaborent pas d'éléidine. Du reste, ainsi que je l'ai montré il y a longtemps déjà, on n'observe d'éléidine ni chez les oiseaux, ni chez les reptiles. .Te passe sur les autres détails de structiuede l'épiderme plantaire des oiseaux. Qu'il nous suffise rie savoir que le stratum corneum y est coloré |)ar l'acide osmique aussi bien que chez les Mammifères et que, par consé- quent, il doit contenir de la cire epidermique. » Dans les régions écailleuses de la patte du poulet, je peux en dire autant du canard et du pigeon que j'ai également étudiés, l'ensemble épi- dermique est spécial. (') Voii- ma Note, Complet rendus, 5 décemlne i8l)8. ( "9" ^ » Voiri comment il faut s'v prendre pour observer les faits que je vais décrire : chez un poulet à pattes blanclies, on enlève par une section lan- gentielle une écaille et une petite épaisseur du derme sous-jacent. On les place dans a*"*" on S*^*" d'une solution d'acide osmique à i pour loo. Une heure après, on les transporte dans l'alcool. Le lendemain, on y fait des coupes minces perpendiculaires à la siu-face. Olles-ci sont examinées dans l'eau ou la glycérine à un grossissement de loo à 3oo diamètres. » Les cellules épidermiques de la première rangée, celles qui reposent sur le derme, sont cylindriques. TiCnr largeur est de 7 ;-'• à 10 ;7. et leur hau- teur de 23 [j. à 3o [j.. Llles sont chargées de gouttelettes huileuses, colorées en noir j)ar l'osmium, spliériques, toutes à peu près de la même grosseur. Leur diamètre est de 2 (;.. On dirait avoir sous les yeux les cellides épithé- liales des villosités de l'intestin grêle en pleine digestion de malières grasses. » La graisse qui remplit les cellules cylindriques de la première rangée de l'épiderme écailleux des oiseaux est liquide à la température ordinaire. Elle est oléagineuse, car on la voit s'écouler facilement des cellules lors- qu'elles ont été accidentellement entamées ou déchirées. L'alcool absolu et l'éther la dissolvent, si elle n'a pas été au préahible fixée et métallisée par l'acide osmique. M Les cellules granulograisseuses de la première rangée n'existent qiu^ dans les régions où il v a des écailles. Entre celles-ci, qu'elles se touchent ou s'imbriqueni, il se trouve de la peau dont l'épiderme a conservé sa souplesse. Dans ces régions, les cellules de la première rangée qui sont également cylindriques ne montrent pas an microscope de granulations arraisseuses. » Ce sont là des faits bien extraordinaires et encore inexplicables. Ils n'en sont pas moins intéressants, et ils suffisent à montrer comment il se fait que l'épiderme de la patte du poulet, pris en masse et traité par l'éllier, fournisse une graisse complexe semblable à un mélange de cire et d'huile. La cire provient du stratum corneiim, l'huile des cellules cylin- driques de la première rangée de l'épiderme des régions écailleuses. » .T'ai laissé de côté, avec l'intention d'y revenir, plusieurs détails de structure de l'épiderme des oiseaux, qui me paraissent fort intéressants, parce qu'ils peuvent servir à expliquer certains points encore obscurs de l'histologie et de l'histophysiologie. » ( 119' ) M. Laussedat fait hommage à l'Académie du Tome I de ses « Recherches sur les inslriimenJs, les méthodes et le dessin lopographiqiies ». CORHESPOIVDAIVCE. MM. Édoitaki) Brani.y, Carvai.i.o, M™* Curie, MM. lîoitKi,, Bi.om>ei., BoURLET, ChOFARDET, Lk DoiBI.E, LeSBRE, PoNCET, VaSCHV, SaUVAGEAU. I*. flANET, C. Gum:iiahi), Bei.opoi.sky, L. Cayeux, Thiébaut, Kirmissox, Daniel IJertiif.i.ot, I^Iasure, Piiisai.ix adressent des remercîments à rAcaflémic. pour les distinctions accordées à leurs travaux. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur une photographie de la nébuleuse de la Baleine, obtenue à l'ohsen'atoire de Toulouse. Note de MM. Baim.aud et BouRCET, présentée par M. Lœwy. « Nous avons l'honneur de soumettre à l'Académie quelques épreuves d'un cliché de la nébuleuse de la Baleine (M 77; N. G. C. 1068), obtenu le 7 novembre, avec quatre-vingt-six minutes de pose, au télescope Gautier (SS*^™ d'ouverture, 5'" de distance focale). » La comparaison de notre cliché avec les descriptions et les dessins antérieurs paraît intéressante : Donnée comme très brillante et ronde par J. Herschel, elle a été observée douze fois de 1848 à i858 par Lord Rosse, qui l'a signalée comme spirale à partir du centre et qui l'a dessinée. Plus tard, Lassell l'observe, la dessine également en spirale et note trois étoiles dans son noyau. Par contre, M. Isaac Roberts, dans la description qui accompagne la reproduction photographique qu'il en a donnée dans son bel Atlas, la décrit comme ayant deux anses et signale l'existence, dans sa masse, de sept ou huit condensations nodulaires. Notre photographie, au contraire, la montre très nettement en spirale : une spirale dans le novau lui-même; une autre, plus pâle, enveloppant la première. De plus, sur le cliché, nous comptons jusqu'à dix condensations nodulaires. Les épreuves, où l'agrandissement a notablement diminué la netteté, permettent d'en voir huit seulement. » A l'occasion de ce cliché, nous pensons qu'il n'est peut-être pas inu- tile d'expliquer, avec quelques détails, comment nous avons utilisé, pour ( ' i!<^ ) la photographie, le télescope Gautier. Cela pourra épargner, aux astro- nomes qui disposent d'un instrument analogue, les nombreux essais qu'il nous a fallu faire avant de pouvoir obtenir, à coup sûr, des clichés à longues poses où les images stellaires soient circulaires et bien piquées. » Il ressort de ces essais que, si l'on ne dispose pas d'une lunette-poin- teur de même longueur que le télescope pour suivre la plaque photogra- phique, il faut abandonner ce mode de contrôle de l'instrument. )i C'était noire cas : la seule Innelte d'ouverture suffisante que nous possédions était trop courte et la flexion de la partie supérieure du tube du télescope atteignait i', ce qui correspondait, sur la plaque, à des écarts de !""",'], quantité tout à fait intolé- rable. INoMS avons donc dû renoncer à ce procédé et nous avons adopté une autre so- lution. >i L'éloile-guide étant choisie, on enlève, à l'aide d'un outil spécial, la gélatine de la plaque sur une étendue circulaire de 5""" de diamètre, autour de l'endroit où l'étoile- guide doit faire son image. On peut alors suivre directement cette étoile, en pointant sur elle, derrière la plaque, à travers une ouverture pratiquée dans le dos du châssis, un microscope muni d'une croisée de fils. L'appareil permet de placer toujours la né- buleuse à photographier au centre du champ. )i Ce mode de contrôle a, il est vrai, l'inconvénient de supprimer une étoile de l'épreuve photographique, mais, comme on peut toujours choisir une étoile-guide tiès distincte de l'objet que l'on veut photographier, le dommage qui en résulte est faible. Ce dom- mage est négligeable vis-à-vis des avantages de la méthode qui permet de corriger, en bloc, tous les déplacements possibles de l'image, parmi lesquels on doit compter ceux dus aux. déplacements éveiUuels du miroir, qui doit être, comme on sait, entiè- rement libre dans son barillet. Cette solution nous semble aussi présenter l'avantage do modifier le moins possible le télescope; la pièce portant la boîte du châssis et le microscope s'installanl de la même manière qu'un micromètre et à la même place. » On peut même, sans démonter la pièce en (|uestion, substituer au microscope un oculaire, ce qui est fort précieux pour l'examen préalable de l'objet à piiologi'aphier. Enfin, comme le télescope lui-même sert de pointeur, on peut employer comme étoiles- guides des étoiles faibles, et leurs images sont aussi bonnes que possible, puisqu'elles sont dans la position utilisable, même pour des mesures, du champ de l'instrument. » M. Baillaud, en signant cette Note, tient à dire qu'il n'a été que le collaborateur de M. Bourget pour l'élufle de quelques-unes des difficidtés qu'ollrait le télescope et pour la recherche du dispositif à adopter. .M. Bourget, après avoir fait seul de très nombreux clichés d'essais, a entre- pris une étude photographique des amas d'étoiles et des nébuleuses. » ( i'93 ) ASTRONOMIE. — Observations et éléments de la nuuvelle conièle Chase, obte- nus par iVl. (i. Faykt, communiqués par M. l^uwy. »■*. — *. ^ombre A.W. A(J9. coinpar. +0.14,26 — 4.2(),.") S:8 +0. 17,47 -r-'\. 8,1 8:8 fusillons appui c/iles de la cuinèlt:. I)rflp>. 1898. Étoiles. < ir.tiMi('iir> Dec. 7.. (( 239.5 BD-i-25 8,8 1 3. . 6 2oo8BD+23 9-4 'rrriips AM'ensioii IlilICS filcVCM (ln>ite Lus. I,,rl. nécllljdlsnii 1,..-. lad. IS'JS. lie Fails. h m ^ apfiiii'crili-. h ui p,uall.i.\c. itl>itd renie. [)ar-alld\e. J»^c. 7... |3.28. U 10. 4o. 20 , 20 T,575„ + 24.56. 10,8 0,684 i3... 10. 2'2 .41 10.47.26,97 T,56G„ + 25.41. 12,1 0,667 l'iisilions (les étoiles de comparaison. llalcj. I8'J8. • 1808,0. jour. 1898,0. jour. .Vulonlés. Asc. droite Uéli([ue en faisant usasje d'une position approchée du i4 novembre, donnée |)ar le télégramme de découverte, et de deu\ observations des 20 novembre et 7 décembre. Comme le svstèine d'éléments ainsi obtenu laissait subsister un écart de 3' en longitude dans la représentation du lieu moveii, et comme, d'autie part, ces éléments présentaient une grande ressem- blance avec ceu\ de la comète périodique Coggia =1867!, on fut conduit à calculer de nouveaux éléments en, ne faisant, celle fois, aucune hypothèse sur l'excentricité. i> Ce second système a été obtenu à l'aide des deux obsei\ allons publiées plus haut et d une observation l'aile, le 20 ii(i\eiuliie, |iar ,M. I^odiliny ton ; on a leiiu compte (1« l'aberralion et de la |)ai'alla\c. 1) Voici les résultais auxtpiels on est ainsi parvenu : T .— 1898 sept. 20,7875 a = 95°. 58 . 45', 3 w= 4.56.48,8 t :=: 22.33 .29,8 e = 0,999388 logy = o,36o52 I / équinoxe moven de 1899,1 ( ''94 ) » Représenlalioii du lieu moyen dans le sens (obs. — cale.) : cf/.= — o",3, cos^dl=—o".b, d'où l'on a déduit j, =[9,965 838] /■ siii(i9i .25. 3 -h f), 7 =; [g ,974 822 ] r sin ( 109 . /J 'J . 20 H- c), 3 — [ç),7o33i2] /■ >in( 56.33. 14 + ('). » On voit (|ue l'hypothèse parabolique était bien suffisante et que l'écart de 3' en r|ueslion tenait évideninieiU à l'incerlitude de la position du 1 ,'1 novembre. 11 est inté- ressant, néanmoins, de reniai(|uer i|ue l'analoyie avec les éléments de la comète f-og- gia est encore assez grande; voici ces éléments, d'ajirè^ M. Hecker : 8 = 78' 56' to =1 o . 36 t nr 1 8 . 1 3 e = o , 8654 logi'iek, présentée par M. Appell. « M. Beiuloii iiyaiit foriniilé tiiic rérliiin;itioii de priorité (' ) au .Mijet du théorème énoncé à la fin de ma dernière Coniintinuatioii (- ), je demande la permission de présenter quelcjnes explications sin- le thécirème dinl il s'agit et sin- la manière dont, j'y ai été conduit. » T. Etant donné un système différentiel, résolu par rapport à certaines dérivées des fonctions inconnues qui s'y trouvent engagées : » i" Nous dirons (|u'nne dérivée de fonction inconnue est, par rapport à ce système, principale o» panimétrKjuc, suivant qti'elle coïncide ou non, soit avec quelqu'un des premiers membres, soit avec quelqu'une de leurs dérivées. Des intégrales (ordinaires) quelconques d'un pareil s\stème étant supposées développées par la série de Taylorà partir de valeurs ini- tiales quelconques des variables indépendantes, les portions de ces déve- loppements formées par l'ensemble des termes qui, aux facteurs numé- (') Voir les Comptes rendus du 12 décembre 1898. (-) \o\v \K.i Comptes rendus au >r novembre 1898. ( 'loS ) riqiies connus près, ont pour coefficients les valeurs initiales des intégrales dont il s'agit et de leurs dérivées paramétriques de tous ordres, se nomme- ront les déterminât ions initiales de ces intégrales. On peut d'ailleurs, comme je l'ai établi ( ' ), fixer par un calcul très simple l'économie des fonctions (ou constantes), en nombre fini, dont la connaissance équivaut à celle des déterminations initiales. » 2" Nous nommerons grade du système considéré l'ordre maximum de ses premiers membres : il va sans dire que le grade d'un système peut être soit égal, soit inférieur à son ordre. Quand on a affaire à un système de grade i, on peut, pour en disposer nettement les diverses équations, les écrire dans les cases d'un quadrillage rectangulaire dont les lignes corres- pondent aux variables indc]iendantes et les colonnes aux fonctions incon- nues, en mettant l'équation qui aurait, par exemple, -j pour premier membre, dans la case qui appartient à la fois à la colonne (//) et à la ligne {x). » Supposons actuellement que l'on ait affaire à un système différentiel orthonome (-). Si aux équations qui le composent on adjoint toutes celles qui s'en déduisent par de simples différeiitiations, le groupe illimité qui en résulte est successivement résoluble par rapport aux dérivées principales des inconnues; il arrive d'ailleurs fréquemment que dans plusieurs équa- tions du groupe figure, comme premier membre, une même dérivée prin- cipale, d'où résulte que la résolution successive pourra, en général, s'effec- tuer de diverses manières : en l'effectuant de toutes les manières possibles, on obtient pour cliacune des dérivées principales un certain nombre d'ex- pressions contenant les variables indépendantes, les inconnues et leurs dérivées paramétriques. Dans le cas où les expressions ainsi obtenues pour une même dérivée principale quelconque sont toutes identiques entre elles, nous dirons que le système orthonome est passif : les conditions de passivité, qui semblent ainsi être en nombre infiai, résultent d'ailleurs, à titre de conséquences nécessaires, d'un nombre essentiellement limité d'entre elles. )) Si, dans un système orthonome passif, on se donne arbitr.iirement les déterminations initiales (convergentes) d'un groupe d'intégrales hypo- (') Voir les Comptes rendus du 3i mai 1898. (^) J'ai rappelé la définition de ce mot dans les Comptes rendus du 21 no- vembre 1898. G. R., 1898, 2- Semestre. (T. C.XXVU, N° 26.) l57 (T.96) thétiques, les portions restanles des développements de ces dernières sont elles-mêmes convergentes, et les intégrales dont il s'agit existent effecti- vement. » Enfin, desimpies résolutions d'équations, combinées avec des différea- tiations, permettent, sauf constatation éventuelle d'incompatibilité, de ra- mener un système différentiel quelconque à la forme orlhonome passive. ') III. Après avoir rappelé, comme cela était nécessaire, une partie de mes résultais antérieurs, j'arrive à la proposition formulée dans ma Com- munication du 21 novembre 18.98. » A ce sujet, j'établis tout d'abord que si, dans un système orthonome passif, l'ensemble des éléments arbitraires, dont la connaissance équivaut à celle des déterminations initiales de ses inconnues, ne comprend, avec un nombre quelconque de conslantcs, qu'une seule fonction d'un nombre quelconque de variables, la recherche, dans le système proposé, d'in- tégrales ordinaires satisfaisant à des conditions initiales données, se ramène, par de simples différenliations , à une semblable recherche effectuée dans un système orlhonome passif de grade i, dans le Tableau duquel foutes les cases rides appartiennent à une même colonne. Je prouve en second lieu que cette dernière recherche se ramène à l'intégration de systèmes passifs d'équations différentielles totales du premier ordre. » Cela posé, et tout en constatant que le théorème formulé dans ma Note du 21 novembre 1898 est postérieur à celui qu'a énoncé M. Beudon dans les Comptes rendus du 3i janvier 1898, je tiens à faire observer que, dans une Note communiquée à l'Académie dès le 3o juillet 1894, j'ai examiné le cas, très voisin du cas général, d'un système passif d'ordre i, dans le Ta- bleau duquel toutes les cases vides appartiennent à une même colonne : la pro- position dont j'ai fait connaître l'énoncé il y a quelques semaines n'est ainsi que l'extension naturelle d'un résultat que j'avais obtenu il y a envi- ron quatre ans. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les èqualions différentielles du premier ordre. Note de M. Armand Gamen, présentée par M. Picard. « Soit P(y',y,cc)=^ o une équation différentielUe, où P est un poly- nôme de degrés donnés en j'etj, analytique en x. On peut se proposer de déterminer explicitement toutes les équations de cette forme, dont l'intégrale générale ne prend qu'un nombre donné n de râleurs autour des points critiques ( "97 ) mobiles. Ce problème a été résolu par M. Painlevé ( ' ) dans le cas où P est du premier degré en f . Nous nous proposons de résoudre cette question pour les équations du second degré en y' et de degré q {-) en y, (i) Ly'='— 2My'+N = o. » Par le mot explicitement, j'entends que les coefficients des polynômes L, M, N doivent être exprimés algébriquement à l'aide d'un certain nombre de constantes et àe fonctions arbitraires de ;r et de leurs déri^•ées. » On sait que, lorsque l'intégrale générale de (i) n'acquiert qu'un nombre finin de valeurs autour des points critiques mobiles, elle peut s'écrire (2) ooC^- 2!ÎC + Y = o, où a, p, Y sont des polynômes en y de degré n, si le genre cr de la relation entre les constantes intégrales est nul, et de degré 211, si ce genre est égal à I . Quant au cas de cj > r , on sait qu'il ne peut se présenter ici. » Traitons d'abord le cas de u ^ o. Posons iVP-LN=P-QR, p--aY = n^Q'R; R = o (de degré A) définit les intégrales singulières et Q = o (de degré y) le lieu des points de rebroussement des intégrales ; P et n sont de degrés i et m et les entiers positifs i, j, k, n, m, q vérifient les relations iq — 4 = 2/ +y + /■, 2n = 2W + 3y -H /•. » La relation (2) est, par hypothèse, irréductible en y et C, sauf pour certaines valeurs de C et, en particulier, pour les valeurs remarquables C^. telles que l'équation (2) en y admette pour C = C^, quel que soit x, des racines multiples y = ^(.T) dites solutions remarquables, dont les ordres de multiplicité a^ ,br e^ sont liés au degré q par la relation ('") (3) q = -in-^k — m^r- i) H-(/v— 1) + ... 4- (e,.— i)]- » Ces propriétés rappelées, choisissons arbitrairement un svstème d'entiers positifs i,j, k satisfaisant à la relation 29 — /j =r ii -\-j -h k (avec j -\- k^ 2, '3j + A- < 2«, k^q — 2/i), et soient p. II, O, R quatre |)olvnomes en y de degré n, m,j, k dont les coefficients sont des fonctions arbitraires (') Leçons de Stockholm, p. i5i. — Annales de la Faculté de Toulouse, i8g6. ( - ) Moyennant une transformation hotnographique efTectuée sur j, on peut toujours admettre que L, M, N sont de degrés q — [\, q — 2 et <7 en >•. C) P. Painlevé, Leçons de Stockholm, p. 167. ( "1)8 ) (le œ. La (liriéreiice p^ — I1"Q'R est un polynôme de degré 2.n, que je décompose en un produit de polynômes a et y de degré n, dont les coeffi- cients sont des fonctions algébriques des rn -h J + X • + n -t- 2 coefficients arbitraires l(x), de p, II, Q, R. Si j'exprime maintenant qu'il y a p solutions remarquables j = g,{-T) j = o/>(^) d'ordre a,, a.,, . . . , «^ (avec la condition a, — i H- Oa — i +. . . + ap_, ^= 2n -\- k — y), j'obtiens "xn-i-k — q conditions rt/^e'/yn^ifej dépendant de /> constantes C,, C^, ..., C^. Il reste alors m -\-j-\- k -h n -h 2 — (^n ^ k — q) =^ i -h l^ fonctions arbitraires. » Nous voyons donc que, pour chaque choix des entiers positifs i, j, k assujettis à la condition ii -hj + k ^ /| (^avec les restrictions indiquées), nous formons un nombre fini de systèmes de conditions algébriques entre les coeffi- cients de(-j'.). CliHcun de ces systèmes définit une équation (2) dépendant de i -h l\ fondions arbitraires cl d'un certain nombre de constantes arbitraires égal au nombre des solutions remarquables. Ce nombre atteint son maximum 2.n-\-k — q quand toutes les solutions remarquables sont d'ordre deux. » Dans ce dernier cas, qui peut être considéré comme le plus général, nous faisons la discussion complète des conditions algébriques correspondantes et nous montrons : 1° que les conditions précédentes sont compatibles et déterminées; 2" que l'équation (2) la plus générale est irréductible ; 3" que l'équation dilTcrentielle (i) correspondante, dont le degré est au plus égal à q, est exactement de degré q; l\° que le nombre des branches de l'intégrale qui est au plus égal à n, est bien égal (') ^ ti, et que, par suite, le genre de la relation entre les constantes intégrales est nul. » La question ainsi posée au début est donc résolue dans le cas de w ^ o, et le type le plus général des équations (1) répondant à la question dépend de ï 4- 4 fonctwns arbitraires et de 2>i -\- k — q constantes ( " ) arbitraires, k dé- signant le nombre des intégrales singulières distinctes. » Passons au cas de 13= i. On montre d'abord quey = o (donc A' est pair, soit k =^ 2r). L'intégrale générale est donnée par la quadrature de différen- tielle totale » La différentielle— —-> qui se déduit par une transformation d'ordre n v/R ^ ' (') Il y a toutefois deux cas d'exception : q =z ^, J =:o, A" =4 et ^ = 4,7=0, /r=2, pour lesquels, comme on sait, l'équation (1) a ses points critiques fixes. (^) Ce nombre peut être réduit à 2« -h k — ', et les termes en (/et en y^-. io~' vis-à-vis de 5, ce qui est bien permis dans la présente application. A (') Est-il bien certain que le rapport - qui figure dans la formule ne dépasse pas 1,001 à io°? On pourrait le supposer bien plus grand d'après les expériences de Re- gnault à 3o°,8, où -= ' ^ = 1 ,o4- S'il avait une telle valeur à 12°, 5, la correction 0 0,022 sur la vitesse du son atteindrait o"', 1 au lieu de o'",oo3. ( I203 ) défaut, on s'approcherait beaucoup du nombre 33i™,8 que j'ai adopté, et qui s'accorde d'une part avec les expériences de Rontgen sur y ('), et d'autre part avec celles de Regnault sur C et de M. Miculescu, par exemple, sur l'équivalent mécanique de la calorie. » 4. Ce nombre admis est la moyenne entre celui de M. WùUner cor- rigé et celui de M. Blaikley. L'erreur du premier ne doit pas dépasser j^, d'après les renseignements fournis par l'auteur. Pour qu'elle atleiguît 7^» il faudrait que les valeurs exactes de N et \, au lieu d'être plus ou moins voisines des moyennes expérimentales, eussent été toutes deux, en réalité, les plus petites videurs observées. « 5. A l'égard des expériences de M. Frot(^), je ferai seulement re- marquer qu'une erreur de ^hiô '^^ seconde sur le temps correspondrait, dans les conditions de ses expériences, à une erreur de o'^jDJ sur la vitesse du son. Il est regrettable que l'auteur n'ait pas opéré sur un espace plus considérable. » 6. Enfin n'est-il pas établi que l'équivalent mécanique de la calorie- est compris entre 4i8 et 419-10' C.G.S? En y joignant la vitesse du son d'après MM. Violle et Vautier, on trouve aisément que la chaleur spéci- fique de l'air doit être 0,24 15 environ, au lieu de 0,2375 trouvé par Regnault (0,239 après la correction que j'ai indiquée). Il ne semble pas que l'erreur des expériences de Regnault puisse être aussi considérable. » ÉLECTRICITÉ. — Influence de la pression sur la capacité initiale de polarisation . Note de M. A. Ciiassy, présentée par M. Lippmann. « MM. Cailletet et Collardeau ont montré qu'en comprimant un accu- mulateur à électrodes, en mousse de platine, on augmentait énormément sa capacité. Ce résultat est dû à l'absorption par la mousse des éléments de décomposition de l'eau. Ces éléments étant gazeux sont absorbés avec d'autant plus de facilité que la pression est plus grande. (') Je profite de l'occasion pour corriger une erreur que j'ai commise dans mes deux derjiières Notes {Comptes rendus, p. 609 et 860). La valeur SSig.io* attribuée à la constante R suppose que l'on compte la température à partir de — 273" et non — 27 3", 2. Il en résulte que les y calculés doivent être majorés de o, 001, et l'équivalent mécanique diminué de o ,8. lo^'C.G.S. Ou a en ce qui concerne l'air à 0° :y^^i,4oji, et l'on en déduit E = 4 18, 6. 10'. C.G.S. (-) Comptes rendus, 24 octobre 1898 (t. CXXNII, j) 61 1). G. R., iSg8, 2' Semestre. (T. CXXVII,~N° 26.) • j8 ( l'io', ) » J'ai essayé de déterminer si la capacité initiale de polarisation subirait la même influence, c'est-à-dire si la charge produite par une force électro- motrice très petite s'élèverait également avec la pression. J'exécutais ces expériences dans le but de savoir si les ions, qui se portent sur les élec- trodes avant toute électrolyse visible, peuvent être considérés comme étant des gaz libres, car s'il en est ainsi, comme ils sont en faible quantité, ils se dégagent évidemment à l'état dissous dans le liquide ou dans les électrodes ; or cette solubilité dépend de la pression : elle lui est sensiblement pro- portionnelle. » Je plaçnis le vase en verre contenant l'électrolyte et les électrodes à l'intérieur d'un cylindre épais en acier rempli d'huile. Je commençais à produire la pression à l'aide d'une presse hydraulique et pour terminer j'employais une vis poussant dans l'huile une petite tige d'acier ; je pouvais ainsi obtenir une pression de 2000 atmosphères. Comme électrodes j'employais des lames polies de dill'érents métaux, ainsi que de la mousse de jilaline. Comme éleclrolytes je prenais de l'eau acidulée en proportions variables ou des dissolutions salines. La méthode de mesure des capacités était celle "qui a été indiquée par M. Bouty. » Dans chaque cas, quelle que soit la nature du voltamètre, j'ai tou- jours trouvé que la capacité initiale de polarisation était sensiblement in- dépendante de la pression. Cela ne veut pas dire qu'elle était rigoureuse- ment constante; d'après un grand nombre d'expériences et en prenant celles qui étaient concordantes, cette capacité paraissait augmenter, pour une pression de 1000 atmosphères, de i à 3 pour 100 suivant les cas. Je n'indique ici ces nombres que pour donner une idée de l'ordre de gran- deur de l'influence de la pression. D'ailleurs, comme M. Bouty l'a mis en évidence, la capacité initiale des électrodes est soumise à des variations accidentelles qui sont dues à un grand nombre de causes et dont on ne peut tenir compte. Ces variations sont trop grandes pour que l'on puisse, dans mes expériences, mesurer exactement l'influence de la pression. » Cependant, on peut affirmer avec certitude que la pression influe bien plus faiblement sur la capacité initiale que sur la capacité d'un accu- mulateur à électrodes jouissant d'un pouvoir absorbant pour les gaz (je veux parler ici de la capacité d'un accumulateur telle qu'on la définit en pratique). Ainsi cette capacité, d'après MM. Cailletet et Collardeau, aug- mentait environ de 25 fois sa valeur eu pass lui de la |)ression de i atmo- sphère aux pressions de 200 à 3oo atmosphères. En répétant leurs expé- riences, j'ai même trouvé une influence encore plus gr;inde de la pression. J'ai également constaté que cette influence se produisiiit en employant ( I2o5 )• des lames polies au lieu de mousse dans racciimulateur; toutefois le cas est moins intéressant, car malgré la grande multiplication produite par la pression, la capacité est encore très petite au point de vue pratique. )) On peut donc bien conclure que le |)hénomène de polarisation ini- tiale ne correspond pas à une décomposition électrolytique en éléments gazeux. » J'ai également mesuré l'influence de la pression sur les capacités qui correspondent à des forces électromotrices élevées quoique insuffisantes pour décomposer l'eau en gaz libres. Ces forces éleclromolrices étaient appliquées un temps plus ou moins court, ou bien pendant très longtemps, de manière à communiquer la charge limite maximum correspondante. J'ai toujours trouvé, comme ci-dessus, que l'influence de la pression était sensiblement nulle. Et pourtant la charge produite peut être assez grande; ainsi dans le cas de la mousse de platine, pour une force électromolrice de I volt, le voltmètre avait emmagasiné i coulomb environ par gramme de platine. » Par conséquent, tant que la force élecLromotiice nécessaire pour pro- duire la décomposition visible n'est pas atteinte, on a bien une décompo- sition électrolytique, car le courant peut être très appréciable, mais jauî^is la décomposition simple n'a lieu; il se produit probablement les composés étudiés par M. Berthelot, ou des composés analogues. On pourrait donc définir la force électromolrice de décomposition ordinaire de l'eau par cette condition, qu'elle produise une charge variant nettement avec la pres- sion. Celte définition ne peut pourtant servir à trouver exactement la va- leur controversée de la force électromolrice minimum nécessaire pour dé- composer l'eau, car les expériences manquent de régularité, mais il est certain qu'une force électromolrice de i volt est au-dessous de cette limite. » Sokolow a cependant obtenu des bulles d'hydrogène avec une force électromotrice de i volt; cette expérience ne prouve pas que l'eau soil réellement décomposée sous celte tension en gaz libres. En effet, l'anode élaut très grande par rapport à la cathode, l'oxygène ne s'y dégage pas en liberté; il se forme certainement des composés oxygénés plus ou moins instables. » ( (206 ) ÉLECTRICITÉ. — Radioconducteurs à limailles d'or et de platine. Note de M. Edouard Iîraivlv. « l^a conslruction des lubes à limaille a élé l'objet de nombreux essais dans ces derniers temps; les substances les plus variées, les mélanges les pins complexes ont été éprouvés dans des conditions souvent peu compa- rables et il reste encore beaucoup d'incerlitude sur le choix qui convient le mieux. La Communication de M. Tommasina, insérée dans les Comptes rendus de la séance du 12 décembre dernier, ayant appelé l'attention sur les variations de conductibilité que j)ourraient offrir les limailles d'or et de platine exposées aux décharges de condensateurs, je pense que le moment est venu de faire connaître les résultats que j'ai obtenus l'an dernier avec ces métaux et que je réservais pour une publication ulté- rieure. » Dans un Travail présenté à la Société de Physique de Londres en janvier 1898, M. Lodge affirme que l'or et le platine ne peuvent être em- pb)yés à cause de leur grande conductibilité; après lui, la même assertion est reproduite en France dans différents articles. C'est de la même marnère que l'aluminium est présenté comme le plus mauvais métal à employer, que cette opinion est répétée sans contrôle, que M. Lodge accorde ses pré- férences à la limaille de fer, etc. » Si l'on n'y prend pas garde, un môme ni.'tal est susceptible de se comporter très inégalement avec divers expérimentateurs, toutefois un résultat négatif ne peut infirmer un résultat positif. Comme j'y ai insisté dès 1891, il convient, pour pouvoir établir quelque comparaison, de n'employer que des limailles tamisées. Il faut, en outre, considérer que le diamètre des grains, leur tassement doivent être en rapport avec la force électromotrice de la pile du circuit du radioconducteur, avec la conductibilité du métal; la section du tube ne sera pas la même dans tous les cas, et il sera prudent de varier les essais effectués avec un même métal. » En suivant la méthode que j'ai décrite dans une Note du 6 dé- cembre 1897, la limaille est comprise entre deux liges métalliques; l'une des tiges est fixe et l'autre est déplacée avec une vis. La limaille étant intercalée dans le circuit d'un élément de pile, ou la pousse très dou- ( I207 ) cernent clans son tube, jusqu'au moment où une légère conductibilité apparaît; on rétablit la résistance par un choc convenable et l'on se trouve dans de bonnes conditions pour faire agir efficacement la radiation électrique. » Souvent, l'emploi d'un tube à vis n'est pas indispensable; les deux tiges qui comprennent la limaille étant d'abord maintenues serrées, si l'on desserre l'une des tiges et si on la pousse très doucement à la main, on arrive très vite et trè simplement à établir le degré de contact qui dé- termine une légère conductibilité. En opérant ainsi avec le platine, l'or et les alliages d'or du commerce, j'ai trouvé que le platine se comporte bien, que les alliages d'or sont aussi avantageux que les substances les plus sen- sibles de mes expériences antérieures; l'or vierge me paraît encore plus sensible, aussi sensible que l'argent. » Voici un essai qui fixera les idées. C'est une application de l'emploi des enveloppes métalliques à fente verticale ( ' ). » Dans une cage métallique herraéliquemenl close esl enfermé un tube à limaille d'or avec son circuit, une sonnerie placée dans la dérivation d'un relais se fait entendre quand la limaille devient conductrice. La paroi antérieure de la cage est percée d'une fente verticale de 20"^™ de hauteur et i™™ de largeur. A une distance de 20™ est dis- posée une petite bobine de RuhmkorfT animée par une pile de 4 volts et donnant 25"™ d'étincelle. Chacune des bornes du (il induit de cette bobiné est reliée à un cylindre horizontal de laiton de 45'°"" de diamètre et iS"^" de longueur. Les deux cylindres ont le même a\e; ils sont terminés par deux boules en regard dont les surfaces sont dis- tantes d'environ i™™; l'étincelle de décharge des deux cylindres a donc cette longueur de I™'". Cette étincelle de 1"" dans l'air détermine la conductibilité du Lube à limaille d'or enfermé dans la cage, un léger choc rétablit la résistance; la régularité est com- plète. )) Un tube à limaille d'or constitue assurément un appareil délicat, mais sa sensibilité le rend recommandable. Les alliages d'or et de cuivre, depuis l'alliage des monnaies jusqu'à l'alliage le plus pauvre, peuvent être ma- niés avec moins de ménagements. » (') Séance du 4 juillet 1898, t. CXXVII, p. 46. ( I208 ) ÉLECTRICTTR. — Sur unp. solution du problème de la multicornmunication en lélégrap/iie par l'emploi des oscillations électriques. Noie de M. Albert Ti-RPAiN, présentée par M. Mascart. i. J'ai appliqué les résultais énoncés clans une précédente Communica- tion ( ' ), relativement à la comparaison des propriétés des champs hertziens concentrés par un fil unique et par deux fils, à la multicornmunication léléHranhique. Le problème peut s'énoncer ainsi : Etant donnes divers postes A, B, C, . . ., L, N. distribues le long d'un fil unique AN, trouver un dispositif qui permette la transmission télégraphique ou téléphonique simullaué- metit entre deux quelconques des postes réunis par le fil uni/ue. » Pour ces expériences, j'ai mis à profit la facile résonance d'un réso- nateur à coupure signalée précédemment ('^). « L'étude du champ hertzien concentré par un fil unique et par deux fils fournit un moyen d'actionner à distance et à volonté un résonateur. Il suffit |)ourcela, les deux fils i et 2 étant respectivement reliés aux |)laquesa et a' (fig. i) et le pontp reliant les extrémités /, n de la longueur addi- tionnelle de fil Imn = -, de transformer le champ interfèrent ainsi formé en champ ordinaire, ce qui s'obtient en supprimant le pont p. Un résona- teur placé à l'extrémité (6") des fils manifestera des étincelles au micro- mètre dès que le pont p sera supprime, pour redevenir muet lorsque le pont p sera rétabli. Si l'on relie les fils i et 2 respectivement aux plaques a et b, le contraire a lieu ; le champ est interfèrent quand le pont/7 est enlevé et devient ordinaire (le résonateur est alors influencé) quand le pont p est en place. » L'expérience montre qu'il n'est pas nécessaire de tendre depuis l'exci- tateur jusqu'au résonateur les deux fils i, 2 pour que le phénomène se produise. Il suffit que les fils soient distincts, au départ, jusqu'au delà de la longueur additionnelle Imn et, à l'arrivée, sur une longueur égale à la demi-longueur d'onde correspondant au résonateur employé. » On peut également faire servir le même fil unique à relier ainsi plu- (') Comptes rendus, 28 mars 1898. (M Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, p. 53; 4 avril 1895. ( I209 ) sieurs systèmes de plaques a, a' munies de fils dont l'un comprend une longueur additionnelle différente pour chaque système, à plusieurs réso- m Fig. ,. r 1 IP ç„. Fig. naleurs de longueurs différentes et correspondant aux longueurs addition- nelles choisies. La Jig. 2 inilique le dispositif pour deux résonateius diffé- rents, correspondant aux longueurs d'onde \ et V. Suivant que les ponts ), ),' qui commandent les longueurs additionnelles - et — sont ou tous deux ^ & 22 ( I2IO ) ouverts, ou tous deux fermés, ou l'un ouvert et l'autre fermé, les deux résonateurs sont, ou tous deux influencés, ou tous deux muets, ou l'un muet et l'autre influencé. On conçoit qu'on |)uisse ainsi actionner «f/w/a«ce et simullanémenl un ou plusieurs résonateurs faisant partie d'une série de ces appareils distribués le long du fil de ligne. Si ces résonateurs sont à coupure, on peut utiliser leur fonctionnement à l'entretien par une pile locale d'un appareil télégraphique quelconque ou d'un téléphone; il suffit que le pont qui commande le résonateur à influencer soit invariablement lié au dispositif transmetteur du télégraphe que l'on utilise. » Des essais ont été faits en mars-juin 1898 à l'aide d'une ligne aérienne de i^o™ disposée autour des bâtiments de la station centrale d'électricité de Bor2'A ) cillation n'est pas présentée comme certaine, et encore moins la rotation (le l'atome. » M. Goldstein ;ulmct que les rayons simples sont émis successivement. J'ai présenté déjà la même idée dans la Noie où j'ai annoncé la découverte de ces rayons {Comptes rendus, t. CXXIV, p. 946) : « Les rayons inégalc- » ment déviés oni-iis la même vitesse de |)ropagation? Sont-ils émis suc- » cessivement on simullanémeni? La difficnlté des observations dans le « A'ide ne permet pas une réponse immédiate ». Or, à ma connaissance, la question n'a pas encore été tranchée par l'expérience. » M. Goldstein suppose que les machines électriques à influence et les batteries de piles ont toujours, aux bornes, un potentiel constant. Or ré- cemment, M. Trowbridge a étudié directement, avec un miroir tournant, l'étincelle obtenue avec une batterie de aSoo accumulateurs et a trouvé que la décharge était toujours oscillante. {Philosophical Magazine, p. 700; '897-) » M. Goldstein, pour expliquer les déflexions variables, par des poten- tiels variables, s'appuie sur les résultats de MM. Rauffmann et Aschkinass, mais les cite incomplètement. Il rappelle que la déflexion est proportion- nelle au potentiel de la cathode repoussante; on doit ajouter qu'elle est inversement proportionnelle au potentiel de la cathode d'émission. ,4 priori donc, lorsque les deux cathodes sont reliées par un fd métallique, la de- flexion ne doit i)as dépendre du potentiel ('). Cependant plusieurs petites causes de désaccord, non encore signalées, peuvent exister entre les ca- thodes; mais suffisent-elles à tout expliquer (-)? » M. Goldstein critique l'emploi des termes rayons cathodiques simples, (') Ce résultai est d'ailleurs en accord avec la loi expérimentale énoncée par iM. Goldstein (p. 219 de son Livre). C'est pourquoi M. de Geiller qui, pour expliquer ses| curieuses expériences {Wiedeman's Annalen, t. LXl), a invoqué le premier les variations de potentiel aux cathodes, a présenté cette explication avec de grandes réserves. {■) Parmi ces causes, on peut citer : i" le temps mis par le rayon pour aller d'une cathode à l'autre; 2° une disproportion entre les capacités des cathodes complétées par les conducteurs attenants, d'une part, et les débits ou pouvoirs émissifs de ces cathodes^ d'autre part; 3" lorsque l'électrode repoussante n'est pas reliée à la cathode, les dilTérences entre les périodes d'oscillation propres aux diverses parties du système et déjà invoquées dans mes Notes précédentes. Il convient d'attribuer à ces causes les différences de nature périodique, ([uej'ai ( I2l5 ) spectre et dispersion cathodiques, comme impliquant des analogies non jus- tifiées avec la lumière ordinaire. Mais, dans son hypothèse, les rayons simples sont dus à des potentiels différents et donc ont des vitesses de pro- pagation différentes; de plus ils sont successifs. Or les rayons simples de la lumière ordinaire, qui ont traversé un corps transparent, même gazeux, sont justement dans le même cas. Les analogies sont nettes au con- traire ('). » PHYSIQUE. — Sur une nouvelle substance fortement radio-active, contenuedans la pechblende (=). Note de M. P. Curie, de M'"M*. Curie et de M. G. Bémont, présentée par M. Becquerel. « Deux d'entre nous ont montré que, par des procédés purement chi- miques, on pouvait extraire de la pechblende une substance fortement radio-active. Cette substance est voisine du bismuth par ses propriétés ana- lytiques. Nous avons émis l'opinion que la pechblende contenait peut-être un élément nouveau, pour lequel nous avons proposé le nom de polo- nium ('). » Les recherches que nous poursuivons actuellement sont en accord avec les premiers résultats obtenus; mais, au courant de ces recherches, nous avons rencontré une deuxième substance fortement radio-aclive et entièrement différente de la première par ses propriétés chimiques. En efft't, le polonium est précipité en solution acide par l'hydrogène sulfuré; ses sels sont solubles dans les acides, et l'eau les précipite de ces dissolu- tions; le polonium est complètement précipité par l'ammoniaque. » La nouvelle substance radio-active que nous venons de trouver a toutes les apparences chimiques du baryum presque pur : elle n'est préci- pitée ni par l'hydrogène sulfuré, ni par le sulfure d'ammonium, ni par signalées entre les déviations des rayons simples dues à la déflexion et les déviations dues au champ magnétique {Compte.'; rendus, t. CXXV, p. Syj) et, inversement, l'élude de ces différences peut permettre de remonter aux. causes. (') M. Goldstein exagère donc lorsqu'il appelle la dispersion des rayons cathodiques une soi-disant dispersion, comparable à la dispersion par un miroir tournant. (-) Ce Travail a été fait à l'École municipale de Physique et Chimie industrielles. (^) M. P. Curie et M""" P. Curie, Comptes rendus, l. CXXVII, p. 175. ( T2l6 ) l'ammoniaque; le siilfale esl insolul)le dans l'eau et dans les acides; le car- bonate est insoluble dans l'eau; le chlorure, très solnblc dans l'eau, est insoluble dans l'acide chlorhydrique concentré et dans l'alcool. Enfin celte substance donne le spectre du baryum, facile à reconnaître. » Nous croyons néanmoins que cette substance, quoique constituée en majeure partie par le baryum, contient en plus un clément nouveau qui lui communique la radio-activité et qui, d'ailleurs, est très voisin du barvum par ses propriétés chimiques. » Voici les raisons qui plaident en faveur de cette manière de voir : » 1° Le baryum et ses composés ne sont pas d'ordinaire radio-actifs; or, l'un de nous a montré que la radio-activité semblait être une propriété atomique, persistante dans tous les états chimiques et physiques de la matière ('). Dans cette manière de voir, la radio-activité de notre sub- stance n'étant pas due au baryum doit être attribuée à un autre élément. » 2° Les premières substances que nous avons obtenues avaient, à l'état de chlorure hydrate, une radio-activité 60 fois plus forte que celle de l'uranium métallique (l'intensité radio-aclive étant évaluée par la grandeur de la conductibilité de l'air dans notre appareil à plateaux). En dissolvant ces chlorures dans l'eau et en eu précipitant une partie par l'alcool, la partie précipitée est bien plus active que la partie restée dissoute. On peut, en se basant sur ce fait, opérer une série de fractionnements permettant d'ob- tenir des chlorures de plus en plus actifs. Nous avons obtenu ainsi des chlorures avant une activité 900 fois plus grande que celle de l'uranium. Nous avons été arrêtés par le manque de substance, et, d'après la marche des opérations, il est à prévoir que l'activité aurait encore beaucoup aug- menté, si nous avions pu continuer. Ces faits peuvent s'expliquer par la présence d'un élément radio-actif, dont le chlorure serait moins soluble dans l'eau alcoolisée que celui de barvum. » 3° M. Demarçay a bien voulu examiner le spectre de notre substance, avec une obligeance dont nous ne saurions trop le remercier. Les résul- tats de son examen sont exposés dans une Note spéciale à la suite de la nôtre. M. Demarçay a trouvé dans le spectre une raie qui ne semble due à aucun élément connu. Celte raie, à peine visible avec le chlorure ()o fois j)lus actif que l'uranium, est devenue notable avec le cbloriu'e enrichi par fractionnement jusqu'à l'activité de 900 fois l'uranium. L'intensité de cette (') M""' P. Curie, Comptes rendus, l. CXXVI, j). iioi. ( '217 ) raie augmente donc en même temps que la radio-activité, et c'est là, pea- sons-nous, une raison très sérieuse pour l'attribuer à la partie radio-active de notre substance. » Les diverses raisons que nous venons d'énumérer nous portent à croire que la nouvelle substance radio-active renferme un élément nou- veau, auquel nous proposons de donner le nom de radium. » Nous avons déterminé le poids atomique de notre baryum actif, en dosant le chlore dans le chlorure anhydre. Nous avons trouvé des nombres qui diffèrent fort peu de ceux obtenus parallèlement avec le chlorure de baryum inactif; cependant les nombres pour le baryum actif sont toujours un peu plus forts, mais la différence est de l'ordre de grandeur des erreurs d'expérience. » La nouvelle substance radio-active renferme certainement une très forte proportion de baryum; malgré cela, la radio-activité est considérable. La radio-activité du radium doit donc être énorme. » L'uranium, le thorium, le polonium, le radium et leurs composés rendent l'air conducteur de l'électricité et agissent photographiquement sur les plaques sensibles. A. ces deux points de vue, le polonium et le radium sont considérablement plus actifs que l'uranium et le thorium. Sur les plaques photographiques on obtient de bonnes impressions avec le radium et le polonium en une demi-minute de pose; il faut plusieurs heures pour obtenir le même résultat avec l'uranium et le thorium. » Les rayons émis par les composés du polonium et du radium rendent fluorescent le platinocyanure de baryum; leur action, à ce point de vue, est analogue à celle des rayons de Rontgen, mais considérablement plus faible. Pour faire l'expérience, on pose sur la stdjstance active une feuille très mince d'aluminium, sur laquelle est étalée une couche mince de plati- nocyanure de baryum ; dans l'obscurité, le platinocyanure apparaît faible- ment lumineux en face de la substance active. » On réalise ainsi une source de lumière, à vrai dire très faible, mais qui fonctionne sans source d'énergie. Il y a là une contradiction, tout au moins apparente, avec le principe de Carnot. » L'uranium et le thorium ne donnent aucune lumière dans ces condi- tions, leur action étant probablement trop faible ('_). » (') Qu'il nous soit permis de remercier ici M. Suess, Correspondant de l'Institut, Professeur à l'Université de\ienne. (îràce à sa bienveillante intervention, nous avons ( I2l8 ) PHYSIQUE. — Sur le spectre d'une substance raiio-active. Note de M. Eue. DcMAmjAY. « M. et M°' Curie m'ont prié d'examiner, au point de vue spectral, une substance contenant surtout du chlorure de baryum et dans laquelle ils admettent, pour des raisons développées ailleurs, la présence d'uu nouvel élément. Cette substance, dissoute dans de l'eau distillée faiblement acidulée d'il Cl et soumise à l'action de l'étincelle de ma bobine à gros fd, fournit un spectre brillant qui a été photographié. J'ai préparé ainsi deux clichés avec deux temps de pose, l'un double de l'autre. Ces deux clichés ont donné du reste, à l'intensité près des raies, identiquement le même résultat. Je les ai mesurés et j'ai pu voir t » 1° Le baryum représenté avec une grande intensité par ses raies fortes et faibles; » 2° Le plomb reconnaissable à ses principales raies assez faibles du reste ; » 3° Le platine dû aux électrodes et les raies principales du calcium dues au solvant ; » 4° Une raie notable plus forte que les raies faibles du baryum ayant pour }, : 38i4,8 (échelle Rowland). Cette raie ne me paraît pouvoir èlre attribuée à aucun élément connu : d'abord, parce que l'on ne relève sur les clichés en question aucune autre raie que celles déjà énumérées, sauf quelques faibles raies de l'air, ce qui exclut tous les autres corps simples qui n'ont, au plus, que d'assez faibles raies dans le voisi- nage de SSi/i ; en second lieu, et par surcroît, parce que le mode de purification employé pour la substance exclut précisément la présence de ceux qui pourraient la causer (Fe, Cr, Go, Ni, ...) et qui, en outre, ne se manifestent par aucune raie faible ou forte. Le baryum, non plus que le plomb, ne donnent d'ailleurs, comme je m'en suis assuré, point de raie qui coïncide avec celle-là. » Elle a été mesurée par rapport aux deux raies du platine 38i8,9 et 38oi,5 qui la comprennent. Elle est voisine et distincte d'une raie d'intensité modérée du bismuth. » Conclusion. — La présence de la raie 38 14,8 confirme l'existence, en petite quantité, d'un nouvel élément dans le chlorure de baryum de M. et M'°« Curie. » obtenu du gouvernement autrichien l'envoi, à litre gracieux, de ioo''e d'un résidu de traitement de pt;i-hl)!ende de Joachimsthal, ne contenant plus d'urane, mais contenant du polonium cl du radium. Cet envoi facilitera beaucoup nos recherches. ( 1219 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Recherches sur la séparation et le dosage des éléments halogènes dans leurs combinaisons avec l'argent. Noie de M. H. Bauiiigxy, présentée p.ir M. Troost. « Il importe parfois de pouvoir analyser avec, précision les mélanges de chlorure, de bromure et d'iodure d'ari^ent. Les incertitudes et les lon- gueurs des moveus utilisés jusqu'à ce jour (méthodes par réduction, par sulfuralion, par transformation, ou par différences de solubilité) sont trop connues pour que j'insiste. Aussi ai-je cherché, en vue d'une solution pratique, à mettre encore à profit l'emploi des oxydants, qui nous avait si bien réussi à M. P. Rivais et à moi dans le cas des sels alcalins. Mais le procédé utilisable avec les composés solubles n'est plus possible ici. En liqueur neutre, le permanganate n'a aucune action sur les dérivés halo- gènes de l'argent, et la présence de sels de cuivre, cela se conçoit de reste, ne saurait modifier les conditions. » J'ai donc tenté d'oxvder ces combinaisons en milieu acide, et tout d'abord en opérant avec le^ produit humide. » Le premier essai a élé fait à l'aide du permanganate en présence d'acide nitrique (D := 1 ,34, environ 38° Baume). Sous l'influence de cet oxydant, Tiodure se transforme en iodate et se dissout sans perte d'iode; le bromure s'attaque également à froid, ainsi que le prouve le dégagement de brome; pour le chlorure seul, il faut chauflferpour qu'il y ait action sensible, et c'est du chlore qui est mis en liberté. Toutefois, à la température ordinaire, l'oxydation du bromure est encore très lente et, en plus du brome qui se dégage, il se forme de petites quantités d'acide bromique qui reste dans le liquide. A chaud, l'inconvénient disparaît, parce qu'à 80° déjà l'acide bromique est détruit par l'acide nitrique fort et que tout le brome devient libre, en même temps que l'action est plus active. Mais la décomposition de l'acide permanganique, déjà ra- pide à froid, s'accélère tellement si l'on chauffe, qu'elle est souvent terminée avant que l'attaque des sels d'argent soit complète. » En remplaçant le permanganate par le bichromate de potassium, dont l'acide est relativement plus stable, le résultat n'a pas été meilleur, parce que, si la transformation de l'iodure en iodate se fait encore aisément, le bromure et surtoutle chlorure ne sont oxydés que fort lentement même à 100°. » J'ai donc été amené en dernier lieu à substituer à l'acide nitrique l'acide sulfurique, qui, avec le bichromate, donne de l'acide chromique libre et forme ainsi avec ce sel un mélange oxydant bien plus énergique que celui qu'on obtient avec l'acide azotique, qui ne fournit guère que des polychromates. C. R.. 1898. 2' SePîei'rt. (1. CXXVII, N' 26.) l6o ( I220 ) » Le mélange chromosulfurique agit déjà à la température ordinaire sur les trois sels; et si l'on cliaulTe, leur dissolution s'effectue rapidement. C'est ce qui se produit au bain-marie vers go^-gS", lorsqu'on traite os^ 3-o6'',4 de précipité par 25°° à 3o"^ d'acide sulfurique à 64''-65° B., contenant en dissolution 26'" de bichromate de potas- sium. Comme avec les mélanges oxydants précédents, le chlore et le brome sont mis en liberté, et entièrement, tandis que l'iodure se transforme intégralement en iodate, sans trace d'iode libre. En effet, si après la disparition du sel d'argent mis en essai, on ajoute de l'eau (3oo"= à 4oo''° par aS" à 3o" d'acide employé), on ne peut déceler dans le liquide ni chlore ni brome, sous quelque forme que ce soit, tandis que. dans le cas de l'iodure, il est aisé de constater qu'on y trouve la totalité de l'élémeut halogène, car si l'on réduit l'iodate (resté en dissolution grâce à la forte acidité et à l'élévation de température) par le gaz sulfureux et en portant finalement à l'ébullition avec un peu d'acide nitrique pour chasser l'excès du réducteur, on peut vérifier que, dans le liquide filtré de l'iodure régénéré, il ne reste pas trace d'argent : une preuve que tout le métal a été réemployé pour former de l'iodure et, par suite, que le poids d'iode en présence était resté rigoureusement le même. » Ces faits étalilis, la séparation* et le dosage de l'iode dans les sels halogènes d'argent semblaient donc réalisables à l'aide du bichromate et de l'acide sulfurique. C'est ce que l'expérience a vérifié sur des mélanges synthétiques. » Pour opérer, on filtre le précipité sur du coton de verre contenu dans un tube très mince, étiré en pointe à l'une de ses extrémités et servant ainsi d'entonnoir. On introduit ensuite le tout dans le ballon à réaction, où l'on brise le tube par agitation; en procédant ainsi, on évite toute perte de matière. On verse alors la solution chro- mosulfurique froide, on ferme et l'on opère le mélange à l'aide d'un mouvement gira- toire; puis on ajuste le condensateur à boules muni de lessive alcaline et l'on relie le ballon à la trompe qui fournira le courant d'air. Rn chauffant au bain d'eau à go^'-gS", si le sel n'a pas été desséché, l'opération est terminée en vingt-cinq à trente minutes, et tout le sel d'argent est dissous, le chlore et le brome ayant été amenés par la cir- culation d'air dans le liquide alcalin du condensateur. On doit éviter l'emploi d'une trop haute température, aussi bien à cause de la destruction de l'acide chromique par l'acide sulfurique, sans profit pour l'oxydation, que des vapeurs que donnerait ce der- nier. » J'inscris ici les résultats obtenus pour des mélanges d'iodure d'argent faits soit avec le chlorure, soit avec le bromure. Agi AgCl Agi!.- employés. 0, i3o7 o,o382 Br » 0,1357 0,2865 » 0, i357 » 0 , 2040 o,i357 » o,o'|o8 SO«H= ajouté. Cr •Q-K- outé. Durée d'opé- ration. Agi AgCl AgBr retrouvés. et 25 2 min 45 0, i3o4 0,p382 » 3o 2 45 0, i353 0,2862 » 3o 2 4o o,i35i » o,2o35 25 •?. 40 0, i354 » o,o4o4 ( 1221 ) « Pour doser l'iode, le résidu du ballon est dissous dans l'eau (3oo"^'= à 35o") : on filtre le liquide chaud des débris de verre qu'il contient et l'on réduit par un léger excès de gaz sulfureux en portant à l'ébullilion. L'iodure d'argent a souvent une teinte grise due à une petite quantité d'argent métallique pulvérulent, provenant de la réduction du sulfate d'argent qui s'est formé lors de la décomposition du chlorure et du bromure. On enlèi'e cet argent en faisant bouillir le tout pendant quelques minutes, après addi- tion d'acide azotique, jusqu'à ce que l'iodure ait repris sa teinte jaune. )i En terminant, je ferai remarquer que, si l'on abandonne à lui-même, c'est-à-dire au refroidissement, le liquide obtenu en ajoutant de l'eau à l'acide chromosulfuriqiie, il se dépose souvent une substance cristalline orangée; c'est un chromate d'argent résultant de l'action de l'acide chro- niique sur le sulfate en présence et qui se forme d'autant mieux qu'il y a plus de sulfate d'argent et plus d'acide chromique; d'oii une raison pour éviter l'emploi d'un trop grand excès de bichromate, parce que, quand le sel d'argent mis en analyse renferme de l'iodure, ce chromate est fréquem- ment mélangé d'iodate, également peu soluble à froid. Comme le chromate se redissout difficilement, même dans l'eau bouillante acidulée, le mieux, s'il se formait un dépôt de ce sel sur le filtre, est de le redissoudre, après lavage, dans l'ammoniaque, où le chromate comme l'iodate sont très so- lubles, puis d'ajouter à cette solution du gaz sulfureux, et de chaufler après avoir acidifié. S'il se forme de l'iodure d'argent, on le réunit à celui retiré des eaux-mères. » CHIMIE ORGANIQUE. — Aclion des oxydants sur quelques aminés grasses et aromatiques. Note de MM. Œchs.veu de Conixck et A. Combe ( ' ). « Nous avons d'abord essayé l'action de l'acide chromique et du bichromate de potassium, en solutions aqueuses concentrées, sur les chlorhydrates de méthylamine et d'éthylamine. L'action est extrêmement faible. Nous avons alors ajouté un peu d'acide sulfurique étendu aux solutions de bichromate, et un peu de potasse en lessive aux solutions d'acide chromique; à froid, il n'y a pas de réaction; mais, si l'on chaude progressivement, on constate qu'il y a légère décomposition et que les gaz dégagés renferment CO-, Cl, Az. » Nous avons alors essayé l'action du mélange chromique. Nous versions, sur le chlorhydrate d'aminé, une solution saturée de bichromate, puis l'acide sulfurique, tantôt pur, tantôt étendu de i ou 2 volumes d'eau. Les gaz étaient dégagés, à l'abri de l'air, sur la cuve à eau. (') Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier, décembre 1898. 1. Cl = .2,5 Az =3 7,5 11. Cl = 11, 5 l'f Az = 8,5 m. Cl= 9,5 C0^=3 Az =; y IV. Cl= 9,5 CO==4 Az = 6 V. Cl= 9 CO^=5,o Az = 5,5 ( 1222 ) » LiiiKiUsc (les ya/. il i-lc faile pac le procède ordinaire; les résulluU vuluiiiéLn(|ues sont rapportés à 20'^^''. » \'oici les nomlires Iioum-s pour le olildihvdrale de mélhylaiiiiiie : l'f n- ce ce 1. Cl ==9,5 C0-i=3 Az = 7 O -h air = 0,5 H. Cl = 9,5 C0»=3,D Az = 6,5 0-t-air=o,5 m. Cl = 9 CO^=3,5 Az = 7 0-hair=o,5 1) Un peut donc écrire ClF.A/.ll-.IICI-4-50 = Az + 311-0 + CO-+CI. B Le clilorlivdrale d'élhvlamine a donné des résultats semblables; la réaction s'ed'ectue en deux phases : tout d'abord, il se dégage du chlore et de l'azote; (^O- apparaît plus tard : O + air =0,5 O -I- air := o ,5 O -I- air = 0,5 » On :i ilonc C 11 ■ . A/. 1 1-' . 1 1 Cl -,- a U = Az -t- 2 C0°- + 4 11^0 -H Cl. » Nous avons ensuite '-'= Az 9'^<-,5 Mous avons vérilié (ju il ne se torniait ni protovyde, ni bioxyde d'azote. » a. Action du mélange cliroiniqtie si/r les aminés aromatiques. — Nous avons étudié cette réaction, au point de vue de la formation des composés gazeux, sans nous occuper des matières colorantes. » Clilorhydrate d'aniline. — Ce sel laisse dégager une grande quantité de CO' pur ; il en est de même de l'aniline pour couleurs. Voici une analyse, rapportée à ao""^ : CO' 19,6 O + air 0,4 » Les résultats sont les mêmes avec l'orlho- et la paratoluidine, la p-naphlylamine, la diplu'ny lamine, les trois phénylène-diamtnes (employées à l'état de chlorhydrates) et la rosaniline. . » L'acide sulfanilique est instantanément détruit par le mélange cliromique ; il se dégage des torrents d'acide carbonique : c'est une expérience de couis. » La benzyUunine, outrt' CO', fournil une quantité notable d'aldéhyde benzoïque. ( I-.23 ) « La ijifiéridi/ic est légèrement attaquée à chaud par le mélange chromique. Dans une expérience, il s'est dégagé 5"^" de gaz dont 3", 5 immédiatement absorbables par KHO. Cet alcaloïde présente donc une résistance bien supérieure à celle des aminés aroma- tiques, vis-à-vis du réactif oxydant le plus énergique peut-être que nous connaissions. » Co>CLusioNs. — Eli présence des oxydants très énergiques, les aminés grasses sont décomposées peu à peu, avec mise en liberté d'Az et de CO" ; il ne se forme pas de matières colorantes. » Dans les mêmes conditions, les aminés aromatiques fournissent des matières colorantes et sont décomposées rapidement avec production de CO'-. Quant à leur azote, il s'accumule dans la molécule des dérivés colo- rants qui prennent naissance. » THERMOCHIMIE. — Élude thermique de l'acide normal propylmalonique. Chaleur de formation du sel de potasse à l'élat solide. Note de M. G. Massol. « L'acide sur lequel j'ai opéré a été préparé synthétiquement, par l'ac- tion de l'iodure de propyle normal sur l'éther malonique sodé et purifié par cristallisation dans l'éther. Il est anhydre et fond à 98°, 5. » I. Chaleur de dissolution dans l'eau. — L'acide anhydre se dissout dans l'eau avec dégagement de chaleur {pm ^ i463'" dans 2''') : -+- 3'^''',i6. » II. Clialeur de neulralisalion par la potasse : C«H'»0*diss. -i-KOHdiss. = CH'O'K diss.. . . -mS'.V C«H'0*Kdiss. -t-KOHdiss. = C'=H»0''K2diss.. . -m3,86 ClI'oO'diss. + aKOHdiss.^CH^O^K^diss... -1-27,78 » Le sel neutre de potasse est extrêmement déliquescent et se déshy- drate avec la plus grande difficulté (de même que ses homologues : ma- lonate, méthylmalonate, éthylmalonate neutres de potasse). A i35°, il conserve encore 1"°°' d'eau. La dessiccation complète ne s'obtient qu'en chauffant plusieurs jours à iSo^-iôo" dans un courant d'hydrogène sec. » Le sel anhydre est très sokible dans l'eau et donne un dégagement de chaleur considérable : 4- 6*^"', 06 (^pm = 222^'' dans 8'"). » III. Chaleur de formation du sel neutre solide, à partir de l'acide solide et de la potasse solide : C«H"'0'soi.-i-2l\OIIsol. = C'*H'0'K*sol.-t-2lI-Osol.... -t- 46'^»', 34- ( 1224 ) » Ce nombre, + 46''"', 34, est très voisin de celui que j'ai trouvé pour la chaleur de formation de l'homologue supérieur, l'isoamylmalonate de potasse (-h ^iG^'KGc)) ('); mais il est inférieur à la chaleur de formation de l'éthylnialonate de potasse (+ 48^"', 25) (-). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produils d'oxydation de l'acide oxygluco- nique. Note de M. Lkox Boutroux, présentée par M. Duclaux. « Dans le procès-verbal du 11 novembre 1898 de la Société Chimique, M. G. Bertrand annonce qu'il a obtenu un acide réducteur dont le sel de chaux ressemble à l'oxygluconate de chaux que j'ai découvert comme pro- duit de l'oxydation de l'acide gluconique et du glucose par une bactérie en présence de la craie. Il ajoute que la formule de cet acide est probable- ment H OH 11 GH'OH.CO.C-C-C.COOH OH H OH » Je considère moi-même cette formule comme devant être celle de l'acide oxygluconique, et la publication de M. G. Bertrand m'oblige à faire connaître, sans plus attendre, mes preuves expérimentales. » Pour décider si cet acide a une fonction aldéhyde ou kétone, je l'ai oxydé par l'acide nitrique dans les conditions favorables à la production de l'acide saccharique. .\près avoir neutralisé la liqueur par le carbonate de potasse, j'ai ajouté de l'acide acétique jusqu'à ce qu'elle en eût forte- ment l'odeur, et j'ai obtenu, non du saccbarate acide de potasse, mais une très petite proportion de racémate acide, caractérisé par l'aspect microsco- pique des cristaux (plaques rhombiques éteintes, entre les niçois croisés, suivant les diagonales, formes de pierre à aiguiser). » J'ai recommencé un grantl nombre de fois, tantôt avec l'acide libre, tantôt avec l'oxygluconate de chaux, l'oxydation par l'acide nitrique. » Voici l'im des procédés qui m'ont donné les meilleurs résultats relati- vement à la séparation des produits : » 206'' d'ox3'gluconate de chaux sont mélangés dans un inaUas à ôo"^"^ d"acide nilrique, de densité 1,21, et maintenus dans un bain d'eau réglé à 60°. 11 s'établit un dégage- ( ') Comptes rendus, t. CXXVll, p. 526. (') Comptes rendus, t. CXH, p. 734. ( 1225 ) ment de gaz très régulier, qui dure environ sept jours. 11 reste une liqueur incolore et des cristaux d'oxalate de chaux. La liqueur est presque neutralisée, à l'ébullition, avec du carbonate de chaux el de l'eau de chaux, puis filtrée bouillante. Par refroidis- sement, elle dépose une petite quantité de sel, que l'on récolte par fractions successi- vement déposées. Les précipités sont repris par l'eau bouillante qui n'en dissout qu'une parlie et détermine ainsi une nouvelle séparation. La liqueur est additionnée de 2'°' d'alcool à 90°, ce qui donne encore un précipité el une liqueur; le précipité est repris par l'eau bouillante, qui ne dissout pas tout, et la liqueur, après avoir été évaporée jusqu'à concentration convenable, est soumise de nouveau au même traitement. » Ces opérations sont renouvelées jusqu'à ce qu'elles aboutissent, autant que possible, à la production de sels cristallisés ayant, au microscope, un aspect homogène. J'ai isolé les acides suivants : » a. De l'acide racémique, caractérisé par la forme cristalline de son sel de chaux, par le pouvoir rotatoire nul du sel de chaux dissous dans l'acide chlorhydrique, par la réaction de Fenton (Chem. Soc, 1894; Trans., p. 899), et par l'analyse du sel de chaux : Calcium Eau perdue Eau perdue pour 100. à i5o°. à ioo". I i5,42 » 25,60 II i5,35 25,38 » » Le racémate de chaux C'*H'0*Ca, 4H^0 contient : Calcium 15,89 Eau (perdue à 200°) 27,69 )) b. Un second acide, dont le .'^el de chaux, presque insoluble à froid, se dissout assez bien dans l'eau l)ouillante; la solution saturée à l'ébullition abandonne, du jour au lendemain, des cristaux prismatiques. En ajoutant du chlorure de calcium à la solution de sel de potasse, j'ai obtenu, au bout d'un jour, de beaux cristaux, longs d'environ 1°"" : ce sont de longs prismes, dont les deux extrémités sont généralement différentes, l'une pointue, l'autre aplatie. Dissous dans l'acide chlorhydrique, il ne précipite pas immédiatement par l'ammoniaque. » Le sel de potasse est inactif sur la lumière polarisée; il ne réduit pas. à l'ébullition, le nitrate d'argent ammoniacal. » L'analyse a montré l'existence de deux hydrates différents du sel de chaux : n Sel précipité de sa solution aqueuse par l'alcool : Calcium pour 100 14)4 Eau perdue à 100" 17 j 2 » Ce poids d'eau correspond à 47)7 P^"" atome de calcium, soit près de 3H-0. Si ( 1 226 ) Ton complète 3I1'0, on trouve, pour i4,4 ^'^ calcium, 19,4 d'eau. Ces nombres répondent à la formule du ])enlanelrioldiolale (trioxygliitarate) C'II''0"Ca, 3H-0. qui exige : Calcium pour 100 ï4>69 I^^" 'Oî^S » Sel cristallisé par refroidissement de sa solution bouillante : Calcium pour 100 '5,94 Eau perdue à i44°-i49"- • ■ '4,27 Il La formule du trioxyglutarate C^H^O'Ca, 2II-O exige Calcium '^,'J^ Eau '4i '7 M c. Un troisième acide, caiactérisé |)ar les propriétés suivantes : son sel de chaux est soluble dans l'eau; il réduit le nitrate d'argent à l'ébulli- tion, et perd cette propriété après qu'on l'a fait bouillir avec de la chaux ; les solutions aqueuses des sels neutres de chaux et de baryte donnent res- pectivement, par l'addition d'eau de chaux et d'eau de baryte, des préci- pités volumineux. » Une analyse du sel de baryte, obtenu j)ai' précipitation de sa solution aqueuse au moyen de l'alcool, a donné : Baryum pour 100 88,28 Eau perdue à i3o° 8,2.5 Ce poids d'eau correspond à 29,66 par atome de baryum, soit près de 2H^O. Si l'on complète aH^O, on trouve, pour 88,28 de bai-yum, 10, o4 d'eau. Ces nombres ré- pondent à la formule du glvoxjlate de baryte (C^H''0')^Ba, 2ll^O, qui exige Baryum pour 100 38,63 Eau 10, i4 » d. Enfin un quatrième acide, insoluble dansl'éther; son sel de chaux, peu soluble dans l'eau, se concrétionne en petites boules microscopiques amorphes. Le sel de baryte a été obtenu en fines aiguilles microscopiques facilement solubles dans l'eau froide. Cet acide est réducteur, lévogyre; ses sels de chaux et de baryte sont dextrogyres. » Le sel de chaux en boules a donné : Calcium pour 100 .. . 12, 65 Eau perdue à 100° ... . 8,68 B Ce poids d'eau correspond à 27,46 par atome de calcium, soit près de 2 11-0. Si l'on complète 2IVO, on trouve, pour 12, 65 de calcium, 11, 38 d'eau. Ces nombres répondent à la formule du butanedioloate (dioxybutyrale) (C'H'0*)-Ca, 2IPO, qui exige Calcium pour 100.. . . 12,78 Eau i',46 » Le sel de baryte a donné, séché à îoo", 87,80 et 87,86 pour 100 de baryum; le butanedioloate (C*H"0»)'Ba exige,86, 56. ( 1227 ) » L'ensemble des acides obtenus est donc COOH COOH CH' CHO HO.C.H H.C.OH H.C.OH COOH H.C.OH HO.C.H HO.C.H dérivé de HO.C.H COOH COOH CH^OH COOH COOH » Il justifie la formule présentée. Si l'oxydation a fourni l'acide racé- mique au lieu île l'un des deux acides tartriques actifs, on peut admettre que le long chaufTage à 60° en est cause. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Le pouvoir antivirulent du sérum de l'homme et des animaux immunisés contre l'infection vaccinale ou vario- lique. Note de MM. Béclère, Gh.4mbo\, Mëx.\rd et Jousset, présentée par M. Chauveau. « Sternberg(') avait annoncé, en 1892, qu'une goutte de vaccin mé- langée à quatre gouttes de sérum d'un veau vacciné depuis deux semaines, a perdu, au bout d'une heure de contact, la propriété de provoquer une éruption vaccinale. » Nous avons entrepris des recherches expérimentales dans cette voie et successivement étudié le sérum de génisse vaccinée, de cheval vacciné, d'homme vacciné, puis le .sérum des convalescents de variole, enfin le sérum des animaux inoculés avec le virus variolique. » Nos recherches, poursuivies pendant trois ans, nous ont amenés aux conclusions suivantes : » I. Le sérum de génisse vaccinée, recueilli quatorze jours après l'ino- culation, n'est pas doué seulement des propriétés immunisante, préven- tive et curative, déjà signalées (-). Il exerce, in vitro, sur le vaccin, une action qu'on peut qualifier lï antivirulente puisque le virus vaccinal, après avoir baigné dans ce sérum, cesse d'être inoculé avec succès et ne produit plus ou presque plus de réaction locale. (') Sterisberg, â maniial of Bacteriology, p. 262; New York, 1892. (') Béclère, Chambon et Méxard, Etudes sur l'immunité vaccinale et te pouvoir immunisant du sérum de génisse vaccinée {Annales de l'Institut Pasteur, numéro du 25 janvier 1896). C. R., 1898, 1' Semestre. (T. CXXVII, N» 26.) l6l ( 12^8 ) » II. Chez l'homme et chez le cheval, l'inoculation vaccinale donne au sérum des propriétés antivirulenles comme chez la génisse; il est vraisem- blable que le même résultat s'observe chez toutes les espèces animales sensibles à cette inoculation. » III. La vaccination lait apparaître le pouvoir antivirulent du sérum, quelle que soit la voie d'introduction du vaccin dans l'organisme, que l'inoculation soit sous-épidermique, sous-cutanée ou intra-veineuse et que l'infeclion vaccinale s'accompagne ou non d'une éruption cutanée. Dans la vaccine sans exanthème des génisses et des chevaux inoculés par la voie sanguine ou sous-cutauée, le sérum devient antivirulent comme chez les sujets inoculés sous l'épiderme et porteurs des vésicules caractéristiques. » IV. Le sérum des convalescents de variole exerce, sur le virus vac- cinal, une action antivirulente comme le sérum des vaccinés. » V. Le sérimi des animaux variolisés exerce de même, sur le vaccin, une action antivirulente, quelle que soit la voie d'introduction du virus variolique dans l'organisme et que l'infection variolique s'accompagne ou non d'une éruption cutanée, qu'il s'agisse du cheval inoculé parla voie san- guine sans exanthème consécutif ou du singe inoculé sous l'épiderme et j)orlcur de vésicules de variole. >i Vi. La substance antivirulente du sérum de l'homme et des animaux immunisés contre l'infection vaccinale ou variolique est d'une composition très stable : elle offre une grande résistance à l'action du temps, de la lumière, de la chaleur, des moisissures et même des agents de putréfac- tion ; elle traverse les fdlres de porcelaine, mais ne semble pas dialyser; elle est précipitée par l'alcool avec les matières albuminoïdes du sérum et semble s'attacher exclusivement à la globuline; de nature encore indéter- minée, elle j)résente de grandes analogies avec les diastases. » VIL Les propriétés anlivirulentes conférées au plasma sanguin par l'infeclion vaccinale ou variolique apparaissent, quelle que soit la voie d'introduction du virus dans l'organisme, après une période d'incubation variable chez les diverses espèces, mais de durée assez fixe pour chicune d'elles, n'oscillant au moins que dans d'assez étroites limites. Le sang met plusieurs jours à acquérir ses propriétés antivirulentes. Chez la génisse vac- cinée, il ne les possède pleinement que de neuf à treize jours, le plus sou- vent douze jours après l'inoculation. » VIIL Le moment où les propriétés antivirulentes du sérum deviennent très manifestes est précisément celui où le virus sous-épidermique et intra- dermique perd toute activité et où commence vraiment l'immunité. ( '229 ) M IX. La période d'immunité consécutive à l'infection vaccinale ou va- riolique, de durée très variable chez les diverses espèces, se compose de deux phases successives : une première phase oîi le sang conserve ses pro- priétés antivirulentes qui vont en décroissant; une seconde phase où le sang ne manifeste plus aucune trace de pouvoir antivirulent, tandis que la peau résiste encore à de nouvelles inoculations. I) X. Pendant la première phase de la période d'immunité, la substance antivirulente peut traverser le placenta et passer du sang maternel dans le sang (lu lœtus; -ce passage est la condition essentielle de l'immunité congé- nitale. Par contre, on ne trouve pas la substance antivirulenle dans l'urine; si elle franchit le filtre rénal, c'est à l'état de dilution assez étendue pour échapper à la recherche. » XI. Dans l'espèce humaine, où l'immunité persiste le plus longtemps, bien que de durée très variable suivant les individus, on peut reconnaître la présence de la substance antivirulenle dans le sérum plus de aS ans et même plus de 5o ans après l'infection vaccinale ou variolique. Chez cer- tains sujets, cette substance ne se montre dans le sérum que pendant quelques mois, quelque semaines, quelques jours seulement. Elle peut même n'y être décelée à aucun moment. On ne connaît encore ni ses lieu et mode de production, ni ses lieu et mode de destruction. » XII. La production de la substance antivirulente, au cours de l'in- fection vaccinale ou variolique, et son apparition dans le plasma sanguin constituent une réaction de défense de l'organisme intimement liée à l'arrêt du processus morbide et au développement de l'immunité. On ne saurait encore affirmer si cette substance agit directement sur les agents infectieux, comme virulicide, ou si elle agit comme un stimulant sur les cellules de l'organisme. » ZOOLOGIE. — Sur un exemplaire du Dasypeltis scabra Linné, Serpent oophage de l' Afrique centrale. Note de M. Léon Vaillant, présentée par M. A. Milne-Edwards. 0 Les collections herpétologiques du Muséum d'Histoire naturelle, par les soins du P. Guillemé des Pères blancs du Haut-Congo, viennent de s'en- richir d'un spécimen excessivement curieux, une Couleuvre rude (^Dasy- peltis jcaira Linné) surprise au moment où elle avalait un œuf de cane, chose d'autant plus surprenante que le Serpent, long d'environ 70''"', n'a pas le cou de la grosseur même du petit doigt, le diamètre transversal de ( I23o ) l'œuf atteignant, lui, 45'"'". C'est à Mpala, sur le lac Tanganyika, que la capture en a été faite, l'animal ayant été de suite plongé clans l'alcool. Son aspect est très bizarre : la |)artie antérieure, sur une longueur de G'"" à 7'''°, moulée sur l'œuf encore intact, étant dilatée en un sphéroïde relativement énorme, auquel fait brusquement suite le reste du corps long et délié. Mais l'examen de cette pièce suggère des considérations d'un ordre plus gênerai » Depuis le Mémoire présenté par Jourdaii en i834 à l'Académie, on sait que le Dasypeliis scalra offre une disposition anatomique toute spéciale dans la présence de sept ou huit prolongements osseux revêtus d'émail, comme de véritables dents, et situés à la partie inférieure des centrums à partir de la vingt-qualrième vertèbre. On a vu avec raison, dans cette véri- table scie dentaire, un ap|)areil destiné à entamer la coquille des œufs, dont ces Ophidiens font leur nourriture peut-être exclusive; aussi les au- teurs ont-ils insisté sur l'utilité biologique de cette disposition, comme empêchant toute (lerle de la matière nutritive, ce qui n'eût pas manqué d'avoir lieu « si l'œuf avait été brisé dès son introduction dans la bouche » d'oij les liquides se seraient écoulés au dehors ». Tout en reconnaissant la justesse de cette manière de voir, j'ai fait remarquer, à la suite des observa- tions de Déguez sur la déglutition des œufs par l'Hétérodon de Madagascar à la ménagerie des Reptiles (' ), que ce dernier n'avait aucune trace de cet appareil dentaire pharyngien et que l'enveloppe calcaire de l'œuf, dégluti in tolo, était chez lui simplement dissoute par les sucs digestifs. )) Aussi, en présence de l'observation actuelle est-on conduit à admettre que la jiarlicularité anatomique spéciale au Dasypcltis est nécessitée par le volume disproportionné de l'aliment qu'il peut engloutir. Si la |)artie an- térieure de l'œsophage est susceptible en effet d'une très grande dilatation par suite de sa structure, il n'en est pas de même des portions suivantes du tube digestif, lesquelles, isolées des parois du corps, ne pourraient sans danger subir une distension trop forte, surtout par le passage d'un corps dur, incompressible; il faqt donc que l'œuf soit brisé, il ne pourrait s'en- gager plus loin sans inconvénients graves pour le Serpent. Chez l'Hété- rodon, il n'en est pas de même|; sa taille est plus forte, son cou pouvant atteindre un diamètre d'environ 20"'", et il avalait des œufs au plus de la grosseur de ceux de merle ou de pigeon. (') Btill. Soc. philomatkique de Paris,']' série, t. VIII, p. 180, séance du i^Juillel 1884. ( '23i ) » Il y aurait aussi grand intérêt à connaître le mode suivant lequel la Couleuvre rude parvient à faire pénétrer dans son pharynx un semblable objet. Les serpents, par un mécanisme maintes fois décrit, marchent en réalité sur leur proie au moyen de leurs mâchoires, servant alternative- ment de point d'appui et d'organes de progression. Sur le corps d'un animal plus ou moins souple et mou, cette action est très efficace, mais quelle prise avoir sur une surface dure et lisse? L'Hétcrodon, déjà cité, force sa bouche sur l'œuf retenu dans les replis de son corps; ce pro- cédé ne se comprendrait pas pour le Dasypeltis, lorsqu'il s'agit d'un œuf de cane ou de poule ('). Des lames membraneuses assez développées, qu'on remarque de chaque côté de la bouche chez notre exemplaire, me font su|)poser qu'il y a là un appareil d'adhérence, qui aiderait au jeu des mâchoires pour permettre au serpent de glisser activement les différentes parties de sa bouche sur la coquille, jusqu'à pénétration complète de l'ali- ment dans l'œsophage. » ZOOLOGIE. — Chute de Crustacés ostracodes fossiles observée à Oullins, prés de Lyon, le i\ septembre 1898. Note de M. Lortet, présentée par M. A. Milne-Edwards. » Le 24 septembre dernier, à 5''3o'" du soir, le temps était splendide, l'air absolu- ment calme, le Soleil allait disparaître derrière les montagnes du Forez bornant l'horizon occidental. Le ciel prit subitement une teinte jaunâtre tout à fait anormale et semblable à celle qu'il montre certains jours d'hiver lorsque l'atmosphère renferme des cristaux de neige pulvérulente. » A ce moment, j'aperçois très distinctement une véritable grêle de petits corps très brillants, tombant autour de moi avec une vitesse excessive. Le choc produit par les corpuscules atteignant les feuilles mortes était parfaitement perceptible. 11 me fut facile de recueillir, sur des feuilles de papier, une certaine quantité de ces poussières que j'attribuais tout d'abord à des cendres volcaniques amenées du Vésuve, alors en pleine activité. Mais un examen microscopique attentif me montra que ces corpus- cules étaient tous dus à des valves entières, fossilisées, d'un Crustacé ostracode appar- tenant très certainement au genre Cypridinia de Milne-Edwards. » Quelques-unes des formes de ces petits Ostracodes se voient aujour- (') M"" Durham a bien eu l'occasion, à Londres, de voir le Dasypeltis scabra engloutir des œufs, mais des œufs de petit volume. Ces observations établissent toute- fois que cette espèce ne les fixe pas pour les faire pénétrer dans la bouche. ( i'i3:i ) d'hiii vivants en immenses quantités dans les mares et les canaux de la basse Egypte. Certaines espèces fossiles, non encore déterminées, se ren- contrent très abondamment dans les détritus des couches puissantes for- mées par les afflenninents crétacés dans les déserts des environs du Caire, dans l'oasis du Fayoum et probablement dans les autres parties du Sahara beaucoup plus rap|)rochées de nous. » Ce sont les valves creuses des Cypridlnia, longues de ~ de millimètre environ, qui, enlevées parles courants d'air ascendants, dus à la chaleur torride qui règne dans ces déserts à cette époque de l'année, et transpor- tées à de grandes hauteurs, auront franchi la Méditerranée pour être ensuite précipitées dans les environs de F-yon. L'extrême légèreté de ces valves et leur forme concave auront facilité ce transport à une dislance aussi considérable de leur lieu d'origine. La vitesse excessive avec laquelle ces corpuscules atteignaient le sol prouve qu'ils devaient tomber des couches supérieures de ratmos|)hère. » Je me permets de rappeler ici que déjà plusieurs fois des poussières, provenant probablement des mêmes régions, sont venues tomber dans la même localité. Notamment le 27 mars 1862, mon père put en recueillir une grande quantité, qu'il envoya au savant microgéologue Ehrenberg, à Berlin. Ce dernier put y trouver les espèces suivantes : Discoplœa almo- spherica, Discoplœa allantica, Galiinnella tœniala, Eunotia Sancti-Antonii. Assula umbonala et Awphidtscus truncatus, qu'il avait observées à l'état fos- sile et très abondamment dans les formations crétacées des déserts de la Thébaïde et du Fayoum (Ehrenberg, Akacl. von Berlin, 2\ juillet 18G2). T^e phénomène remarquable dont j'ai été le témoin parait donc se repro- duire assez fréquemment dans notre région, mais il doit passer le plus sou- vent inaperçu, à moins que l'atmosphère ne soit absolument calme dans le voisinage de la surface terrestre. » ZOOLOGIE. — Contribution à l' étude de la morphologie des Craspèdomonades . Note de M. J. Kunstler, présentée par M. A. Milne-Edwards. « Les Craspèdomonades forment un curieux petit groupe de Flagellés, dont la constitution caractéristique serait un fait unique dans le domaine des Protozoaires, qui n'aurait son analogue que dans la structure de cer- tains éléments des Spongiaires. » Ce sont là de petites monades munies d'une collerette contractile, déjà aperçue ( 1233 ) parles observateurs anciens, mais dont James Clark, le premier, en 1867, donna une bonne description. En i883, Géza Entz lui assigna une constitution spiralée. Sa des- cription vient d'êlre confirmée par une belle monographie de Raoul II. France Rezsô (1897). Pour ce dernier auteur, la collerette des Craspédomonades affecte la disposition d'un cornet membraneux spirale, à génératrice étirée par une de ses extrémités. La partie principale du cornet est implantée sur l'extrémité antérieure du corps, où elle simule un entonnoir, tandis que l'autre portion va aboutir, suivant un trajet spirale, à la région moyenne du corps. Biitsehli a combattu les descriptions de Géza Entz. Pour lui, la collerette possède la constitution d'un entonnoir, et, lors de l'acte de la préhension, elle serait le point de départ d'une vacuole nutritive errante qui apparaî- trait d'abord à sa base, puis se montrerait ultérieurement bien plus en arrière, du côté opposé, dans la région moyenne du corps. Il lait de la collerette une sorte de prolongement pseudopodique membraneux et fixé dans sa constitution. Schulze (i885) et, «près lui, Rezsô pensent, au contraire, qu'elle doit être considérée comme quelque chose d'homologue aux membranes ondulantes des Ciliés. Le principal argument que ce dernier auteur fait valoir à l'appui de son interprétation est puisé dans la présence, au bord libre de la collerette, de fins ornements en lobes, signalés par Ch. Robin, qui se prolongent un peu vers la région basale, sous forme de fines stries. De la lec- ture du Mémoire de Rezsô, aussi bien que de celle de la Bibliographie qu'il y a ajoutée, il ressort que cet auteur n'a pas eu connaissance de la totalité de la littéra- ture concernant les Flagellés et spécialement de certains travaux qui eussent pu jeter quelque lumière sur ses homologations morphologiques. » En 1889, dans un Mémoire sur des êtres voisins ('), j'ai établi qu'en général les dépressions, dites buccales, observées à la base des flagellums, n'étaient pas des ori- fices buccaux, mais qu'ils constituaient des sortes d'infundibulums spéciaux, au fond desquels s'insèrent ces filaments locomoteurs, et en connexion directe avec la vésicule contractile, d'une part, et avec l'appareil buccal, d'autre part. A la cupule (lagellifère fait suite une longue échancrure latérale du corps, bordée du côté gauche par une lèvre saillante et diapiiane. Les bords de cette cupule présentent les ornements lobés signalés par Ch. Robin sur la collerette. Mes recherches récentes sur le Trichomonas inlestinalis (') sont venues affermir mes premières conclusions, d'autant plus qu'elles ont eu pour unique point de départ ces mêmes vues morphologiques, auxquelles elles ont conféré ainsi une incontestable importance. Ces organismes présentent une cupule flageilifère finement lobée> dont la lèvre gauche se prolonge en une sorte de lame spirale jusqu'au bout inférieur de l'échancrure buccale, où se trouve l'entrée du tube œsophagien. » Les Craspédomonades semblent donc constituées d'après le même plan fondamental décelé par l'étude d'autres Flagellés. L'excavation antérieure, (') J. KuNSTLEit, Recherches sur la morphologie des Flagellés {Bull, scient, du Nord, 1889, 120 pages et 9 planches). (') J. Ku.NSTLER, Obsercations sur le Trichomonas intestinalis l.euck {Bull, scient, du Nord. 1898, 5o pages et 4 planches). ( 1234 ) au lieu de présenter les dimensions d'une simple cupule flagellifère, a pris les caractères d'un entonnoir d'un développement relatif bien plus consi- dérable et pouvant atteindre la longueur du corps lui-même. Au contraire, les autres Flagellés, si leur cupule antérieure est restée petite, ont acquis des parties de nouvelle formation qui leur communiquent leurs caractères propres. Ainsi, si la lame spirale des Craspédomonades se termine à une simple aire buccale, chez d'autres Flagellés on trouve là un tube œsopha- gien, ou même une véritable poche à constitution complexe. » PALÉONTOLOGIE. — Sur (a présence du pin sylvestre (P. silvestris Z.) dans les graviers quaternaires, aux environs de Troyes. Note de M. P. Fliche, présentée par M. Albert Gaudry. « Dans une Communication faite à l'Académie le 24 avril 1876, je signa- lais la présence de restes abondants de pin sylvestre à la base des tour- bières qu'on rencontre fréquemment dans la vallée de la Seine et celles de ses affluents médiats ou immédiats en Champagne. » Aujourd'hui je puis, grâce à de récentes découvertes d'échantillons de cette espèce, faites dans la ballastière de Clérey, établir que cet arbre forestier important a existé dans la même région, à une époque antérieure, dans le terrain quaternaire à Elephas primigenius. » La ballastière de Clérey est exploitée par la Compagnie de l'Est, sur la ligne de Troyes à Is-sur-Tille, à 14*"" de la première gare; elle se trouve, dans le terrain figuré sur la Carte géologique détaillée de la I-'rance, sons la lettre «, désignée dans la lé- gende sous le nom d^Allm'ions anciennes des vallées. Elle est constituée par des graviers calcaires, dans lesquels sont intercalées des lentilles de matériauN. fins, sables ou ar- giles. Les organes laissés par le pin sylvestre sont des bois, appartenant à des tiges volumineuses, dont quelques-unes sont presque entières, des racines, des rameaux, des écorces, enfin des cônes, en quantité parfois considérable; ces cônes se rencontrent exclusivement dans les matériaux fins; grâce à ce genre de dépôt, ils sont souvent d'une conservation parfaite. » Ce sont d'ailleurs les organes les plus intéressants, parce qu'ils fournissent une base de détermination certaine et parce qu'ils montrent, comme ceux des tourbières de la même région, une variabilité considérable portant sur leur taille, leur forme, la saillie plus ou moins grande de l'écusson chez les écailles. Ces cônes semblent, même en tenant compte de la contraction qu'ils ont subie, avoir été, en moyenne, d'un peu moindres dimensions que chez les sujets vivant aujourd'hui en France. » Le très bon étal de conservation des cônes montre qu'ils n'ont pas subi un long transport dans des eaux entraînant des débris de roches solides et que les arbres dont ( ii35 ) Is proviennent croissaient par suile à une faible distance de l'endroit oii ils ont été enfouis. » Ces restes de pin sylvestre n'ont pas été découverts, jusqu'à présent, dès l;i base des graviers ; on ne les trouve qu'à partir de leur région moyenne, mais déjà en abondance. Il est probable, d'après cela, que l'arbre est arrivé en Champagne seulement vers le milieu de l'époque à laquelle correspond le dépôt de gravier. Avec lui, on a rencontre assez fréquemment, dans la ballastière de Clerey, des dents iV Ëlephas primigenius. Le pin sylvestre et l'éléphant ont donc coexisté en Champagne. Mais alors que le second dis- paraissait à la fin des temps quaternaires, le premier persistait au début de la période actuelle et cessait de croître à l'état spontané seulement à la fin de la pierre polie et probablement même durant les premiers temps de l'emploi des métaux ('). » PALÉONTOLOGIE. ~ Sur la décoiHcrte de graplolithes dans les poudtn gués du grès vosgien des environs de Raon-l' Etape (Vosges). Note de M. Bleiciier, présentée par M. Albert Gaudry. « Le grès des Vosges, que la plupart des auteurs modernes rapportent à la base du Trias, dont il serait ainsi le membre le plus important au point de vue de l'épaisseur, est considéré à bon droit comme une formation détritique absolument privée de fossiles propres. » Tous les géologues français et allemands qui l'ont étudié, soit dans les Vosges et le Schwartzwald, soit dans l'Odenwald jusqu'à ses limites extrêmes méridionales et occidentales, sont d'accord sur ce point. » Pendant longtemps, on avait di\ se contenter à ce point de vue du galet de quartzite, appartenant au musée de Strasbourg, signalé par Daubrée et Schimper, où se trouve une impression de Spirifer, (pie M. le professeur Benecke (-) rapporte au Spirifer macroplenis du dévonicn inférieur. Il pro- venait du Jaegerthal, c'est-à-dire des Basses Vosges du versant oriental. ( ' ) Je tiens, en terminant cette Note, à adresser mes remercîments à MM. de la Boul- loye, inspecteur des forêts, Monquot, chef de section, et Brissard, ouvrier de la Com- pagnie de l'Est, qui ont mis la plus grande obligeance à recueillir des échantillons et à faciliter mes éludes. ('-) E.-W. Benecke, Ueber die Trias in Elsass-Lothringeii uiid Luxemburg Abliandlungen {Zur geologisc/ien Specialkarle, Bd I, lleft IV, p. 87-). C. n., 189S, r Semestre. (T. CXXVll, N" 26.) »>J^ ( iu3C. ) » Suivant Liétard ( ' ), la collection du docteur Mougeot (de Bruyères) contient quatre otlianlillons de hois fossile rencontrés, soit dans les galets du conglomérat, soitdans les alluvions du grès vosgien. D'après ce savant, ils doivent être rapportes aux cordaïtes (uraucarites) du terrain perniien. » En 1889, Liétard a recueilli en place, à Plombières, un galet quartzeux avec l'empreinte très nette d'une partie de valve dorsale d'un Spirifer, qui est insuffisante pour une détermination spécifique, mais qui ne semble pas pouvoir être raj)i)ortée au Sp. macroptcrus, comme l'échantillon de Strasbourg, déterminé par M. Benecke. » Un heureux hasard nous a permis d'ajouter à cette liste si courte de nouvelles pièces d'un certain intérêt au point de vue de la question de l'origine du grès des Vosges. Ce sont : deux cailloux du poudingue du grès vosgien avec fossiles provenant, le premier d'Ilérival (Vosges), apparte- nant à M. de Bary, de Guebwilier (Alsace); le second, en notre possession, découvert dans la forêt domaniale de Senones (Vosges) par M. l'inspec- teur des forêts Mïdier; un fragment de tronc silicilîc de Cordaïtes, trouvé par M. de Bary à la carrière de Bùhl, près de Guebwilier; une empreinte très fruste d'Equisetiim provenant des affleurements du sommet de la montagne du Faudé [canton de Lapoutroie (Alsace)]. » Les deux premières découvertes méritent une mention s|)éciale. f^e caillou roulé d'Hcrival est en quarlzitc jaunâtre à grain fin et présente sur une cassure, sans doute assez ancienne, des coquilles à test mince, en relief et en creux, dont aucune n'est complètement dégagée. Elles jiaraissent appartenir au genre Mytilus, autant qu'on peut en juger par leurs apparences, leur taille, leurs stries d'accroissement. L'échantillon de la forêt de Senones est un éclat d'un caillou de lydienne du poudingue, de forme triangulaire, sur la face à peu près plane duquel paraît en blanc argentin un fragment long de 2*^*", large de 4""" fiux dentelures, d'une tige de graptolithe du type Monograplus Gcin., avec douze denticulations bien conservées. Ce fossile, parfaitement déterminable, nous permet d'affirmer aujourd'hui que les éléments du grès vosgien du versant lorrain venaient d'un massif où le silurien à graptolithes était représenté. » Jusque dans ces dernières années on |)laçait ce massif au nord-est des Vosges, dans le Hundsriick, mais depuis les remarques faites, tant en (') I\'ole sur le Trias dans la région méridionale des Vosges {Bull. Soc. se. de Ptlancy, p. 43; 1889). ( '237 ) France (*) qu'en Allemagne (-) sur la décroissance du volume des cailloux du poudingue du sud au nord et sur son remplacement dans celte direction par des grès de plus en plus fins, c'est au sud ou au sud-est de la chaîne qu'on le recherche actuellement. » Les affleurements siluriens avec graptolithes se tiennent tous dans cette direction, à une grande distance des Vosges. On n'en signale pas, à notre connaissance, dans les Alpes suisses, quoique le Silurien figure sur les cartes de ce pays. Ils sont indiqués (^) de « Kitzbiihl en Tyrol jusqu'à )i l'extrémité méridionale du bassin de Vienne ». Si, comme nous l'admettons volontiers, c'est dans cette direction qu'il faut chercher l'emplacement du massif détruit pour l'édification du grès vosgien, ne peut-on pas se de- mander s'il ne se trouve pas précisément à la place des Alpes suisses se- condaires et tertiaires flanquant les restes démantelés des terrains anciens. Une immense destruction seule rend compte de ces masses énormes de sable et de cailloux qui non seulement s'étendent au delà des limites des Vosges, du Schwartzwald, de l'Odenwald vers le nord-est, mais plongent encore sous les terrains triasiques et secondaires, sur les versants de ces chaînes, en conservant, à 20'"" des premiers affleurements, une puissance de 317'" d'après le sondage fait, il y a quelques années, à Ménil-Flin en Meurthe-et-Moselle. « PALÉONTOLOGIE. — Apparition des Ours dés l'époque miocène. Note de M. Claude Gaillard, présentée par M. Albert Gaudrv. « Le gisement de la Grive-Saint-Alban, déjà si riche en Mammifères miocènes, vient de donner des restes d'un nouveau Carnassier. Le Muséum de Lyon a recueilli un maxillaire, une carnassière inférieure et quelques dents isolées d'un petit Ours paraissant rattacher les Ursidés actuels aux Canidés anciens. » Nos pièces fossiles apprennent que les Ours ont apparu plus tôt qu'on ne le savait. (') Braconnier. Description géologique et agronomique de Meurthe-et-Moselle, p. 102; i883. (^) Sandberger et Benecke, Uebcr die Trias in Elsass-Lolhnngen, Bd I, Mefl IV, p. 760; i885. (^) DE Lapparent, Traité de Géologie, p. 760; i885. ( 1238 ) )) Bien (jiie dans l'Ours miocène les carnassières soient un peu plus grandes et que la seconde tuberculeuse supérieure ait son talon moins développé que chez les Ours de notre époque ou ceux de l'époque plio- cène, nous proposons, d'après l'avis de M. le professeur Albert Gaudrv, de réunir ce Carnassier au genre Ursus et de le désigner par le nom d'Ursus primœ\'us. » La carnassière supérieure est plus lougue que large, tranchante, avec un petit denticule interne placé en face de la grande pointe antéro-externe. La première tuber- culeuse a quatre tubercules coniques, bas, deu\ externes et deux, internes. Le tuber- cule antéro-interne est à peine formé. La deuxième tuberculeuse est plus grande que la première; elle porte un talon concave peu allongé. La carnassière inférieure est tranchante dans sa partie antérieure; son talon est élargi en arrière avec deux petits tubercules en dehors et en dedans. » h'Ursiis priniœi-us diffère des divers Ours vixanls et fossiles par ses tuberculeuses supérieures moins allongées d'avant en arrière et par sa carnassière supérieure dont le denticule interne, au lieu d'être ramené à hauteur de la pointe externe postérieure, comme dans les autres espèces du genre Ursus, ou bien vers le milieu de la dent, ainsi que chez les Treinarctos, est situé en face de la pointe externe antérieure. » La carnassière inférieure est aussi assez différente; elle n'est tuberculeuse que dans sa moitié postérieure, en avant elle se rapproche de la carnassière des Canidés. » Comme la différence principale entre la mâchoire antérieure des Chiens et celle des Ours porte sur le volume relatif des tuberculeuses et de la carnassière, nous indiquons dans le Tableau suivant les variations de ces dents pour quelques-uns des principaux types vivants ou fossiles des deux familles. Di.iniétic antéro-posléricui- ile lu carnassien* (P'). mm Canis lupus L. (actuel) 24 Ceplialogale Geoffrovi Jourdan, Oligocène de Saint-Gérand i.5 Simocyoïi diapliorus Kaup, Miocène supé- rieur de Pikermi et d'Iîppelsheim 20 Amphicron major Blainv., Miocène moyen de Sansan 3i 28 22 Dinocyon f^ôriacliensis Toula, Miocène moyen de Gôriach 26 21 18 Hemicfon sansaniensis Lartet , Miocène moven de Sansan 26 20 i.5 première deuxième tuberculeuse tuberculeuse (M'). (M=). Dim i5 oiin 8 12 8 i5 8 ( 1^39 ) Diamètre antéro-postérieiir de la première deuxième carnassière tuberculeuse tuberculeuse (P'j. (.M'). (M=). Hvœnarctos sivalensis Lydekker, Pliocène . j ' „i„i ,]ii,] n,i„ inf. Collines Siwalik 3o 28 28 V/sus p/-imœviis, nov. sp., Miocène moyen de la Grive i3 )3 17 Ailiiropus mela/ioleiicusM.Ed-nards (aclaei). aS 22 82 Visas an'erriensis Croizet, Pliocène de Per- l'ier i5 20 28 Hclarctos nialavanits llorsf. (actuel) to i5 21 Ursiis arctos Lin. (actuel des Alpes) i5 22 33 y- Ce Tablean montre le développement des tiibercnleiises allant, chez les Canidés et les Ursidés, de pair avec la réduction de la carnassière : à de grandes tuberculeuses correspond une petite carnassière; le volume des tuberculeuses est inversement proportionnel à celui de la carnas- sière. » Notre Tableau met encore en lumière, outre la parenté des Amplii- cyonidés, le grand intervalle qui sépare Hyœnarclos sivalensis du Pliocène de l'Inde, à'Ursus an'ernensis des terrains pliocènes de Perrier, près d'Is- soire. C'est dans cet intervalle que vient se placer l'Ursidé miocène de la Grive-Saint-Alban. Ursus primœ^'us en bien plus rapproché des Ours que des Hyœnarctos typiques tels que Hyœn. sivalensis (') cl Hyœn.palœindicus (-), autant par les proportions cpie par la structure de sa dentition; à ce titre il nous paraît constituer la forme ancestrale la plus directe et la plus ancienne du genre Ursus. » GÉOLOGIE. — Sur un ensemble de plis extérieurs à Belledonne et refoulés vers cette chaîne. Note de M. P. Louv, présentée par M. Marcel Bertrand. « Les études tectoniques récentes ont achevé d'établir que, dans les zones externes des Alpes françaises, le déjettement vers l'extérieur, vers (•) Lydekker, Mem. geol. Siiri\ Ind., t. X, Vol. II, part 6, p. 224, PI- vfX/Xet ata:^; 1884. {-) Albert Gaudry, Essai de Paléontologie philosophique, p. igi, /ig. 196; 1896. ( I24o ) l'ouest, des accidents dissymétriques est le cas presque général. Les excep- tions sont rares et d'autant plus intéressantes à noter. Je crois pouvoir montrer qu'il faut ranger parmi elles une très grande partie de la région comprise, au sud de Grenoble, entre la chaîne cristalline de lielledonne et les crêtes urgoniennes du Vercors. » Que cette région possède des éléments tectoniques déjelés vers l'csl. ce n'est pas d'ailleurs une idée entièrement nouvelle. Elle peut être sug- gérée par l'examen de la feuille VizUle de la Carte géologique de France; Ch. Lory avait effectivement reconnu ce sens de la dissymétrie dans cer- tains accidents, les plis des montagnes liasiques de la Motte en particulier; toutefois, ses publications ne le mentionnent pas explicitement. Etudiant depuis 1895 la tectonique de cette partie de la feuille, j'ai déjà signalé le refoulement vers l'est du principal d'entre ses plis, l'anticlinal du Seneppe. » Passons en revue les bandes qui s'allongent, à peu près suivant le méridien, dans l'espace considéré : massif en partie cristallin de la Mure; chaîne des collines liasiques, combes de Dogger et d'Oxfordien, falaise de Jurassique supérieur, bordure du massif subalpin. » Le massif de la Mure, indépendamment de sa surélévation d'ensemble en dôme bosselé, est accidenté d'une série de plis étirés, environ nord-sud, tous déjetés vers l'est; le plus souvent ils produisent une rupture dans les couches très peu plastiques des calcaires de LafTrey et des dolomies triasiques et les refoulent sur les marnes aalé- n'ennes. Une coupe transversale du dôme, prise à mi-chemin de la Mure au Peychagnard, rencontre trois de ces anticlinaux : l'un est tout près du bord, avant les Merlins, sous la crête de Bramefarine; plus au sud, un autre descend les pentes vers Saint-Arcy. » Dès son apparition, en Trièves, la grande ride des collines liasiques présente la coupe d'un anticlinal déversé vers l'est; elle reste telle quand le massif de la Mure arrive à son contact, et, lorsque, au sud du Signal de Vaux, un second anticlinal vient dominer le premier, il est déjeté comme lui. Au contraire, le faisceau qui apparaît dans la même ride, entre les cirques de Notre-Dame et de Saint-Georges-de-Gommiers (et dont un des éléments se raccorde peut-être à l'anticlinal du Signal de V'aux), est dé- versé vers l'extérieur : c'est le faisceau bien connu des plis de Champ; vers la Ro- manche, ils sont devenus à peu près droits. » Les marno-calcaires jurassiques, qui occupent les vallées du Drac et de la Gresse, ainsi que les hauteurs entre elles, ne paraissent aflectés par aucun grand accident. Mais leur épaisseur, très forte déjà en réalité, est exagérée dans l'apparence par des ondulations : j'en ai notamment relevé une dans la gorge de l'Ebron, elle est déjetée vers l'est. » Dominant les combes oxfordiennes, la falaise de Malm calcaire court sur toute la longueur de la feuille Vizille avec des allures générales tranquilles; cependant, \crs le sud, elle montre des ondulations le long du torrent de Pellas et un petit pli-faille dans la crête du Platary : c'est encore vers l'intérieur qu'ils sont déjetés. ( I^'4> ) >) Dans plusieurs sections de la bordure immédiate du Vercors, un ressaut, déchi- rant l'avant-plateau valanginien, surélève un second gradin de Malra : ce sont les acci- dents de Chauplane, de la gorge de Gresse, de l'Écliaillon-de-Vif. La Description du Daiiphiné fi^vue ce dernier (feuille i8) comme une faille verticale ; mais, en réalité, on voit, au flanc nord de rÉchaillon, une faille inverse à lèvre supérieure fortement poussée vers l'est. Le second ressaut se termine en dôme vers Gresse : c'est une sorte de brachyanticlinal incomplet, faille et déjeté vers l'est. L'accident de Chauplane est, il est vrai, une faille franche sous ce hameau, mais non pas plus au nord. En somme, il y a là un alignement de trois plis-failles assez courts, dus à une poussée vers l'est dans laquelle la composante verticale a, par endroits, assez prédominé pour déterminer une faille franche. » La bienveillante communication d'observations encore inédites me permet d'ajouter que le déversement vers l'est existe aussi dans les parties extrêmes de cette bande : à la limite sud de la feuille Vizille, dans un anticlinal et un synclinal afTec- tanl rinfracrétacé d'Esparron (RL Paquier) ; au nord surtout où, du col de l'Arc jusqu'à quelques kilomèties de Grenoble, M. Kilian vient d'étudier plusieurs plis très intéressants. » Enfin, il faut remarquer que, d'après une des coupes de la Fauge données par Ch. Lor}' (feuille laS), le même sens du déjettement se retrouve jusque dans le massif du Vercors. » Ainsi, la tendance au déversement vers l'est est générale dans toute la largeur de la région étudiée depuis l'origine méridionale du (c Bord subalpin « jusque vers Nolre-Dame-de-Commiers ; plus au nord, le même sens de la dissy- métrie se maintient dans les accidents occidentaux {bordure du Vercors), mais ceux de la bordure des chaînes alpines se déjettent vers l'extérieur. » Groupons avec ces données celles que nous possédons sur la tecto- nique du Vercors et du Royans, grâce surtout aux études de Ch. Lory, puis de MM. Kilian, Paquier et Sayn : une structure en éventail, médiocrement accusée, il est vrai, nous apparaîtra dans la zone extérieure des Alpes au sud de Grenoble. Dans une coupe transversale par le Monestier-de-Cler- mont et Saint-Agnan, l'éventail comprendrait tout l'espace entre la Ma- teysine et la vallée du Rliône; dans une autre, par Saint-Georges-de-Com- miers et Pont-en-Royans, il serait formé par le seul massif subalpin du Vercors. « Il y a, dans la région considérée, coïncidence approximative entre les grands traits de l'orographie et ceux de la tectonique d'enseinble : le massif de la Mure, le chaînon liasique, la bordure du Vercors sont des éléments à la fois de l'un et de l'autre ordres. Au contraire, nous venons de con- stater Y indépendance partielle entre les limites de la zone tectonique dé- jetée vers l'est et ces mêmes traits. Il est curieux, en particulier, que la ( 1242 ) dissymétrie des plis change de sens dans un élément aussi continu que la longue ride liasique. » Celte indépendance serait peu explicable dans une structure édifiée en une seule fois. La présence de deux ordres d'accidents de détail dans le massif de la Mure s'y ajoutant, il me semble probable que, avant la poussée vers l'est accompagnant le ridement subalpin, celte région avait déjà, comme la zone alpine de Belledonne, subi un façonnement. L'ébauche tec- tonique alors rcidisce comprenait vraisemblablement un grand dôme bos- selé, à l'est, puis un long anticlinal et peut-être, à l'ouest, une série de brachyanticlinaux alignés nord-sud. » GÉOLOGIE. — Les plissements des terrains crétacés du bassin de l'Aquitaine. Note de M. Ph. Glangeaud, présentée par M. Michel Lévy. « Le bassin de l'Aquitaine et le bassin de Paris présentent beaucoup d'analogie au point de vue de leur constitution géologique. Ils com- prennent, en effet, les mêmes terrains (Trias, Jurassique, Crétacé et Ter- tiaire) disposés d'une façon à peu près identique, sous forme d'auréoles, autour des massifs anciens qui en forment le cadre. Les travaux dos géo- logues contemporains ont montré de quelle façon se comporte la série sédimentaire du bassin de Paris, au point de vue tectonique. Par contre aucune étude d'ensemble n'a été faite sur ce sujet, dans le bassin de l'Aqui- taine. Cette Note a pour objet de combler en partie celte lacune en ce qui regarde les terrains crétacés, qui constituent, dans le nord du bassin, une bande de 230'"" de long et de 5o'''° de large, tlont la direction est sensible- ment nord-ouest sud-est. D'une façon générale, ces terrains ont été plissés plus énergiquement que ceux du bassin de Paris (à l'exception du pays de Bray et du Boulonnais). Ce résultat paraît dû, en grande partie, au soulève- ment de la chaîne pyrénéenne. La Carte ci-joinle montre l'allure de ces plissements (' ). M Plusieurs géologues, Manès, Coquand, MM. Arnaud et Monret ont fourni des données intéressantes relativement aux dislocations du Crétacé de celle région, mais aucun pli n'avait été tracé jusqu'ici. (') Outre les plis Inléressanl le Crétacé, on a figuré sur la Carie les dislocations du bassin de IJrive et deux, plis du détroit poitevin. ( 1243 ) a J'ai signalé récemment, à l'ouest du massif central, un plissement intéressant tous les terrains primaires et secondaires du bassin et s'étendant sur plus de 1/(0'"", depuis le bord du massif central à Meyssac (Corrèze) jusqu'à Dignac (Cliarente). Ce pli qui est tantôt un anticlinal, tantôt un monoclinal se résout en faille sur plus de 100''™ et un dôme s'intercale sur son trajet. » La dénivellation produite par la faille est d'une façon générale d'autant plus grande que l'on se rapproche davantage du massif central. Cela est dû surtout à ce que les assises intéressées par la faille sont de plus en plus anciennes vers l'est et qu'au sud du bassin de Brive elles font partie d'uu pli perniien qui limitait la cuvette synclinale -La Rochelle . ^(Vwi Rochefo7>t 0«1l,§ Carte schématique >^ ' 'des plissements du Crétacé ^'- ^ V , ^^ 'hi Bassin de 1 Acniitainc '"^'•i''-4':?è Lc2"eiidc Cortiac \ /l'^^t'â Contount géoloffirpics ^^ ys '?*%%?^î|% *,.»*»»*..* An/iciinal . VNr»'''i9»"*'"*^^X«^^; Sfinclinat ^Cliàlfaiifr:if^\.\^ ^ V/'-£%*Ç:^î, Trncc hl/pollUli/fnf l\il>eftic '?\ 1>. \3t '/ \ Jt \ .l/ct/s.ritCC 'X^<, Berperac , . , *_ JUfcac o ^ constituée par ce bassin. La faille qui est résultée de la rupture de ce pli a rejoué à diverses époques et le pli et la faille tertiaires ne sont que la continuation du pli et de la faille permiennes. , » Les autres plissements que j"ai étudiés montrent des faits analogues. Ils sont grossièrement parallèles au premier dans une grande partie de leur étendue. » Le deuxième pli, que j'appellerai /s/^ de Périgueux, a été suivi sur près de 200""". Il présente tous les cas observés dans le premier : anticlinal, monoclinal, dôme et faille; mais ici la dénivellation produite parla faille est moins considérable puisqu'elle ne dépasse guère 200", alors qu'elle atteint 4oo" dans \c pli de Mareu il-Meyssac. Ce pli passe à Lanlier, au sud de Saint-Cj'prien (Dordogne), Campagne, La Cropte, Périgueux, Chancelade, Saint-.lust, La Tour-Blanche, Fontaine (Dordogne), La Va- lette, Moutliiers, Chàteauneuf, Jarnac, Cognac (Charente), Buni, Barré (Charente- Inférieure). Comme dans le premier pli, c'est dans la portion sud-est que la disloca- C. R., 1898, 2- Semestre. (T. CXXVU, N° 26.) l63 ( 12.14 ) lion a été le plus considérable. Elle s'est traduite par une faille qui, entre Berbignères et Monsec, l'ait buter le N irgulien et le Portlandien, fortement rebroussés, contre l'Angoumien et le Coniacien redressés sous un angle de 70". Dans le vallon du Porteib prés de Campagne, la dislocation a été si intense que lout le Crétacé et une partie du Virgulien plongent sous un angle de 60° à 80° et affleurent sur moins de 800™; ils sont en contact avec le Ligérien et l'Angoumien qui sont presque borizonlaux. L'accident va en s'alténuaul vers le nord en même temps que diminue l'inclinaison des couches. Le pli normal réapparaît au sud de Périgueux ; son axe est jalonné par l'Angoumien de Chancelade et le Provencien de Bussac. Entre Le Chéron et La Tour- Blanche, il se transforme en un dôme, extrêmement remarquable par sa régularité. Le noyau du dôme est constitué par le Portlandien, entouré d'auréoles frangées de Cénomanien, de Ligérien, d'Angoumien, de Coniacien et de Santonien qui ont un plongement de iS" à 20° vers le sud-ouest et le nord-est. De nouveau le pli se pour- suit vers le noi-d-est sous forme d'anticlinal, puis de monoclinal qui se rompt suivant sa clef de voûte sur plus de 40""" ('). » Un troisième pli, situé au sud des deux premiers, débute par un anticlinal un peu à l'est de Fumel. Il ramène au jour le Jurassique (jui est porté à l'altitude de 200"' et forme, sur la Carte, une sorte de golfe, au milieu du Crétacé. Le sommet du pli lors de sa formation atteignait une altitude d'environ 600"", c'est-à-dire une hauteur plus considérable que la majeure partie du massif central. L'érosion a enlevé en ce point, et j'aL constaté des faits analogues en maints endroits, une épaisseur de couches atteignant près de Sdo™. Cet anticlinal est beaucoup moins accentué vers le nord-ouest ; il passe un peu à l'est de Bergerac, entre Mussidac et Neuvic, près de Ribérac, et parait rejoindre le remarquable plissement qui s'étend depuis l'île d'Oléron jusqu'à Jonzac et fait surgir le Portlandien et le Cénomanien au milieu du Turonien et du Sénonien. Entre ces trois anticlinaux qui font ainsi affleurer jusqu'à trois fois les mêmes couches à des distances diflcrentes des bords du bassin de l'Aquitaine, se montrent des synclinaux dont la disposition est assez normale. » Ces divers plissements peuvent être mis en parallèle avec ceux qui ont été obser- vés dans le détroit du Poitou, entre la Bretagne et le Massif central, plis qui se tra- duisent parfois par de petits monts (collines de Montalembert, de Cliampagne-riii- laire) et par des failles. J'ai signalé, depuis plusieurs années, l'existence de l'une de ces;failles, d'âge antéoligocène, qui traverse une partie du détroit poitevin, passe près de Saint-Martin-Lars (Vienne) et continue à travers le Massif central, jusque vers Limoges, par une longue faille, étudiée par MM. de Launay et Le Verrier, d'âge vrai- semblablement permien, qui a été remplie par des émissions .siliceuses. » Dans le nord du bassin de l'Aquitaine, les plis de Villagrains (Gironde), Roque- fort, Sainl-Sever, Tarnos (Landes) semblent également se rattacher, comme âge et comme direction, à ceux du nord du bassin. » De l'étude tic ces plissements, on peut tirer les conclusions sui- vantes : » 1° Les plissements des terrains crétacés de l'Aquitaine se présentent (') Ce renseignement m'a été très gracieusement fourni par M. de Grossouvrc qui a suivi la faille depuis Châteauneuf jusqu'à Barré. ( 1245 ) sous forme d'anticlinaux, de monoclinaux, de dômes et de failles. Ces dernières ne sont qu'un cas particulier du pli. » 2° L'importance de la dislocation est d'autant plus considérable qu'elle affecte des terrains plus anciens. Les plis et les failles antéoligo- cènes paraissent bien continuer les plis ou les failles post-jurassiques et permiens. D'une façon générale, ils ont également la direction des plis hercyniens du sud de la Bretagne et des failles limites du massif central. Ainsi que cela a été observé dans d'autres régions, notamment par I\I. Mar- cel Bertrand dans le bassin de Paris, il y avait eu, dans le bassin de l'Aqui- taine, continuité du phénomène de plissement. » GÉOLOGIE. — Sur l'origine du minerai de fer hydroxydé du Néocomien moyen du Bray, par V altération superficielle du fer carbonate, et sur la con- tinuité en profondeur et l'importance du minerai carbonate. Note de M. IV. DE Mercey, présentée par M. Michel Lévy. « Le minerai de fer hydroxydé anciennement exploité dans le Bray, que Cornuel avait considéré comme correspondant au minerai oolilhique des environs de Vassy, supérieur à l'argile rose marbrée, se présente, au con- traire, à une place toujours inférieure à cette argile ou, lorsqu'elle dispa- raît avec les sables verts qui la recouvrent, dans la partie septentrionale du Bray, sous l'argile du Gault, ainsi que l'a bien établi M. de Lapparent, pour qui ce minerai n'a paru constituer qu'un accident local dans des grès ferrugineux trop pauvres pour être actuellement exploités. » Cependant une opinion plus favoral)le avait été formulée par Bineau, dès i835. A son tour. Graves s'était borné à mentionner l'opinion de Bi- neau, sans s'occuper de la possibilité d'exploiter à nouveau le minerai de fer. » Tel était l'état deda question lorsque, dans une première série de re- cherches entreprises en 1897, j'ai pu relever et explorer beaucoup d'amas de scories anciennes, le plus souvent cachées sous l'herbe, et reconnaître, au moyen d'un grand nombre de sondages superficiels, que le minerai de fer hydroxydé se présentait d'une extrémité à l'autre du Bray, à l'état de gisements disséminés mais nombreux. » Ayant ainsi constaté que le minerai néocomien n'était pas un acci- dent local et qu'il affleurait sur beaucoup de points, j'ai poursuivi sa re- cherche en profondeur au moyen de sondages opérés ainsi que les précé- dents pour le compte de la Société minière du Bray. ( 1246 ) » Tout d'abord, ces sondages présentaient tous cette particularité que le minerai hydroxydé ainsi que les sables ferrugineux, trèsreconnaissables dans le voisinage à leur coloration rongeàtre, semblaient subitement s'éva- nouir. Mais en coordonnant ces sondages avec les données superficielles immédiatement voisines, j'ai constaté qu'en réalité le minerai de surface se continuait régulièrement en profondeur, en présentant alors le fer à l'état de protoxyde et que le minerai de couleur grise, ainsi rencontré dans les sondages, était du fer carbonate argileux ou sphérosidérile, plus ou moins compact, ou concrélionné, ou oolithiquo. Ce minerai est d'autant ])lusdur et plus dense qu'il est plus riche en fer, en présentant une moyenne de 3o à 4o pour loo. Sa cassure, souvent remarquablement plane, avait attiré l'attention de M. de Lapparent dans les échantillons superficiels passés à l'état d'hématite. Le fer carbonate avait été indiqué par Graves à litre acci- dentel ainsi que par M. de Lapparent, qui l'avait mentionné comme con- stituant le noyau de rognons fossilifères de limonite. » En réalité, le minerai carbonate forme plusieurs bancs ou lils con- tinus, espacés dans un massif sableux et argileux, épais d'environ aS'", qui compose le Néocomicn moyen. Ces couches, loin de se présenter d'une façon confuse et irrégulière comme on l'avait pensé, se succèdent dans un ordre constant. » La glaise ou argile decouleur gris bleuâtre ou noirâtre, souvent épaisse d'environ 2"", qui se présente vers le milieu du massif et constitue la terre à poterie degrés, fournit un excellent repère et ne se confond nullement avec d'autres couches argileuses; ce qui permet de distinguer les divers niveaux de fer carbonate, dont les plus importants sont supérieurs à cette argile à poteries. » L'épaisseur totale de ces divers niveaux, souvent voisine de i'", peut devenir plus considérable par suite de leur allure lenticulaire. La densité du minerai atteint 3 à 4- » J'ai pu constater que les résultats de ces sondages d'exploration, entrepris tout d'abord sur les territoires de Saint-Aubin-en-Bray, d'Ons- en-Bray, de La Chapelie-aux-Pots, etc., concordaient avec ceux de plu- sieurs sondages artésiens effectués depuis peu dans le voisinage et qui ont pénétre dans les sables du Néocomien inférieur ou même dépassé ses argiles réfractaires, en atteignant le Porllandien supérieur. » La différence tranchée qui se manifeste ainsi entre le minerai carbo- nate profond et le minerai hydroxydé de surface résulte évidemment d'une altération superficielle, dont on peut rencontrer des exemples dans des ( 1^47 ) gîtes où le fer carbonate se trouve plus ou moins transformé en fer hydroxydé parépigénie. » L'attention a été appelée récemment sur ces phénomènes d'altération par M. de Launay. )) La zone qu'il a qualifiée de superficielle, en la limitant à sa base par le niveau hydrostatique de la contrée et où circulent les eaux alimentées d'oxygène par l'air, correspond à celle où le fer carbonate du Bray s'est altéré en passant à l'état de minerai hydroxydé en bancs et en lits, ou en imprégnation dans des couches sableuses, qui ont pris une teinte rougeàtre ferrugineuse et dans lesquelles l'oxyde de fer a été quelquefois remis en mouvement en incrustant ces sables ou en continuant encore à donner naissance à des eaux ferrugineuses telles que celles de Forges. )) Le minerai de cette zone (') anciennement exploité correspond au minerai de minières, tandis que le minerai carbonate, non altéré et resté intact au-dessous du niveau hydrostatique, forme le minerai de mines pro- prement dit,_ en constituant une de ces importantes réserves de minerai ferrugineux prévues par M. de Launay. » Le fer carbonate, ainsi déposé, n'est pas une forme intermédiaire dérivant du fer sulfuré; il s'est évidemment formé d'une façon directe dans des eaux chargées de fer et où se décomposaient des végétaux. La j)vrite de fer (marcassite) se présente isolément et, plus spécialement, dans le Néocomien inférieur. » Il est aussi intéressant de remarquer que, dans le Néocomien supé- rieur formé par l'argile rose marbrée avec sables, dont l'épaisseur atteint 34™ à Saint-Aubin, le fer se présente essentiellement à l'état de peroxyde anhydre paraissant avoir une origine chimique. » La disposition générale des couches du Néocomien moyen qui, sur tout le versant sud-ouest du Bray, plongent fortement sous les terrains de recouvrement, avec un pendage pouvant atteindre 5 pour 100 et même plus, rend nécessaire l'épuisement des eaux dans la plus grande partie du j)érimètre pour arriver à une exploitation dont les vestiges des anciennes minières permettent de prévoir l'importance. » Sans entrer dans l'examen paléontologique des divers niveaux du minerai carbonate, je me bornerai ici à signaler la rencontre, à Serqueux, immédiatement au-dessus de l'argile noire ii poteries, dans des nodules de carbonate de fer en voie d'altération, d'une lumachelle à Astarte numis- (') 11 n'est pas question ici du minerai de fer du Portlandien supérieur. ( 12 '.s ) malis d'Orb., espèce de calcaire à spafangucs de Bettancoiirt (llauto- Marne) (collection de M. Pellat), et deux Leda rapportées par IVI. Doiiviilé, qui a hicn voulu les examiner, à Leda scap/ia d'Orh. et Leda mariœ d'Orb., du Néocomien moyen. » M. DE Lapparent présente les observations suivantes, au sujet de la Communication de I\I. de Mercey : « Je désire appeler l'attention de l'Académie sur l'intérêt que pré- sentent les observations de M. de Mercey. Le fait qu'il signale se reprorluit en Lorraine, oij le prolongement en profondeur du minerai de fer ooli- thique a été d'abord méconnu, le minerai n'étant plus à l'état de peroxyde, mais à celui de carbonate. Et la même chose a lieu en Normandie, pour les minerais de la base de l'étage ordovicien. » MINÉRALOGIE. — Sur V existence, aux environs de Corinthe, de Iherzoliles identiques à celles des Pyrénées. Note de ]\L A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Les serpentines constituent en Grèce de nombreux et importants gisements. Aucune péridotite n'a été signalée dans cette région et M. Lepsius a même conclu de son étude des serpentines de l'Attique et du Péloponèse que ces roches proviennent toutes de la transformation de gahhros à olivine. Ce fait donne un intérêt spécial à la découverte que j'ai faite aux environs de Corinthe de Ihcrzolites, identiques à celles des Pvrénées. » Au cours d'une mission en Grèce (1896), j'ai été frappé, en allant de Corinthe à Mycène, par la ressemblance que présentent les monts Onéiens avec les paysages pyrénéens des régions Iherzolitiques. Des falaises de calcaire blanc (crétacé?) sont adossées à des roches profondément ravinées, indiquées comme serpentines sur la carte géologique de Philippson. » J'ai gravi les monts Onéiens par l'ouest; c'est sous le conglomérat néogène que se rencontre la Iherzolite au voisinage des calcaires blancs et dans les ravins qui, à l'ouest de ceux-ci, se dirigent vers le nord. Li Iher- zolite s'émiette à ses affleurements, elle n'est que peu ou pas serpenlinisés; par place, elle est recouverte par un conglomérat presque exclusivement formé par de la Iherzolite. Ce conglomérat est peut-être, au point de vue de l'âge, l'homologue des conglouiérals serpentineux, décrits par les géo- ( 1249 ) logues de l'expédition de Morée aux environs de Nauplie. Je n'ai pu voir son contact immédiat avec les calcaires marmoréens, contact qui s'effectue sous bois. » La Iherzolite présente l'aspect extérieur, la composition minéralo- gique (olivine, bronzite, diopside chromifère, picotile) et les particu- larités de structure de celle de Lherz (Ariège). L'olivine y est souvent plus abondante cependant, le diopside chromifère plus rare et la roche passe alors à la harzburgite; les groupements de bronzite et de diopside y sont fréquents, de même que les déformations de structure dues à des actions mécaniques. La serpentinisation, quand elle existe, conduit à une serpentine à structure maillée, renfermant parfois de la trémolite. » Le conglomérat Iherzolitique reproduit dans ses plus minutieux détails le conglomérat de l'élang de Lherz; on y trouve des types formés par de gros blocs arrondis de Iherzolite avec ou sans calcaire, alors que d'autres sont formés par un véritable sable d'éléments Iherzolitiques, cimentés par de la calcite. L'examen microscopique fait voir que, de même que dans les Pyrénées, les éléments détritiques de ces conglomérats sont d'ordinaire remarquablement frais, souvent à peine altérés, quelle que soit leur finesse. Quand on s'éloigne du contact immédiat de la Iherzolite, on voit la propor- tion de cette roche, dans le conglomérat, diminuer et celle des fragments calcaires augmenter au contraire. » Dans d'assez nombreux échantillons, j'ai observé, à l'état microsco- pique, de petits fragments d'une roche microlitique (^andésite augilique), identique à celle que l'on trouve en place à l'Acrocorinthe (' ). )- L'origine sédimentaire de ce conglomérat Iherzolitique est évidente ; j'attache une certaine importance à cette constatation qui fournit une démonstration de l'exactitude des conclusions auxquelles m'a conduit l'étude des conglomérats Iherzolitiques de l'étang de Lherz, décrits autre- fois comme des brèches éruptives alors qu'ils ne sont en réalité qu'un faciès particulier delà brèche jurassique supérieure, exclusivement calcaire quand elle repose sur des calcaires, Iherzolitique sur la Iherzolite ou formée (') Les géologues de l'expédition de Morée, et plus récemment M. Philippson, oui désigné comme serpentine la roche éruptive de rAcrocorinthe, alors qu'Amsled l'a indiquée comme d'origine volcanique. Tous les échantillons (|ue j'ai recueillis sur la roule conduisant aux ruines sont constitués par une andésite aiigiticjue cristallilique très altérée. ( I25o ) par des roches métamorphisées par la Iherzolite quand elle s'observe au contact de celles-ci. » Au voisinage de la Iherzolite des monts Onéiens, le conglomérat néogène renferme d'abondants blocs de Iherzolite qui, à l'inverse de ceux du conglomérat Ihci'zolitique, sont presque tous entièrement serpentinisés; ils sont accompagnés de très nombreux galets de gabbros, de composition variée : gabbros à grands cristaux de diallage avec ou sans olivine, gabbros à olivine sans pyroxèue {iroclolite), etc., présentant divers types de défor- mation mécanique, de saussuritisation et d'ouralitisation. » J'ai recueilli aussi des fragments d'andésite augitique semblable à celle de l'Acrocorinthe, des calcschistes à albite et des quartziles amphibo- liques à dipyre. Toutes ces roches doivent se trouver en place dans la partie méridionale et orientale des monts Onéiens que je n'ai pas eu le temps d'explorer. Il est probable que les gabbros y sont, comme dans les gise- ments similaires italiens, associés à la Iherzolite. Quant aux roches à albite et dipyre, leur origine est plus douteuse; elles peuvent provenir d'un lam- beau de schistes cristallins encore inconnu (ces roches n'ont pas encore été signalées dans cette partie du Péloponèse); mais, comme d'autre part le dipyre est, dans les Pyrénées, le minéral métamorphique caractéristique des contacts llierzolitiques, on peut se demander si les échantillons que j'ai examinés ne sont j)as plutôt des fragments de sédiments secondaires métamorphisés par la Iherzolite. » Quoi qu'il en soit de cette question particulière, on voit qu'il existe, dans le nord-est du Péloponèse, des Iherzolites remarquablement iden- tiques à celles des Pyrénées; elles constituent la roche originelle des ser- pentines du conglomérat néogène de la même région. L'étude microsco- pique des serpentines d'un grand nombre de gisements du Péloponèse et de l'Attique me conduit à étendre cette conclusion non à toutes celles-ci, mais au plus grand nombre d'entre elles. » MINÉRALOGIE. — Sur une loi nouvelle relative aux groupements des cristaux. Note de M. Fr. Wallerant, présentée par M. Fouqué. « Mallard a montré que très fréquemment les cristaux se groupent symétriquement autour des éléments de symétrie déficients du réseau, c'est- à-dire des éléments de symétrie du réseau faisant défaut dans le corps ( '2J> ) cristallisé; mais le groupement de certains minéraux échappe à cette loi ; tels ceuxtle la marcassite, de la fluorine, de la boléite, etc. » Considérant que les éléments de symétrie de la particule complexe ( molécule de Bravais) jouent dans la symétrie du corps cristallisé le même rôle que les éléments de symétrie du réseau, je me suis demandé si les cristaux ne pourraient se grouper symétriquement autour des éléments déficients de cette particule. » Ces groujjements pourraient être beaucoup plus compliqués que les premiers, puisque la particule complexe, contrairement au réseau, peut posséder un axe de symétrie d'ordre quelconque. » En outre, tandis que dans les grouj)emenls satisfaisant h la loi de Mallard, les réseaux des différents cristaux sont parallèles, les particules étant orientées symétriquement par rapport aux éléments de symétrie défi- cients, dans les nouveaux groupements, c'est l'inverse qui doit avoir lieu : les particules des différents cristaux seront parallèles, les réseaux étant orientés symétriquement par rapport aux éléments déficients. » La fluorine nous offre uu exemple très frappant de ces groupements, exemple très concluant par la concordance parfaite, malgré sa complexité, entre les résultats de l'observation et les vues théoriques précédentes. On observe, en effet, très fréquemment des groupements de cubes dans lesquels deux cristaux ont un axe ternaire commun, l'un d'eux ayant tourné relati- vement à l'autre d'un angle qui diffère très visiblement de 60°. Des mesures m'ont montré que les faces de ces cubes font entre elles des angles égaux à 36°, 60°, 72°, ou à leurs suppléments; un calcul très simple permet d'établir que deux cubes ainsi orientés ont un axe ternaire commun, l'un d'eux ayant tourné de 44*^30' relativement à l'autre. Or il est facile de voir que le groupement constitué par cinq cubes orientés deux à deux, comme je viens de l'indiquer, possède six axes quinaires, dix axes ter- naires, quinze axes binaires, un centre et quinze |)lans de symétrie, autre- ment dit il possède les éléments de symétrie de l'icosaèdre régulier. » Les axes ternaires et les axes binaires de cet icosaèdre peuvent en effet se répartir dans les cinq groupes suivants, où la lettre L représente les axes ternaires, la lettre A les axes binaires et la lettre n les plans de symétrie : jji, j>2, jjj, jjj, j A| , c, jn, , L,, L,,L,,L,,3A,,C,3n„ Ls) L,j, Jj,, lj.,, JA3, C, jII.,, Lio» La, Jj(3, Jjo, jA^, Li, jH.,, Lio» L5, Ijo, L,, JA5, C 3II5. C. R., 1898, i' Semestre. (T. CXXVII, N" 26.) ' 6 'l ( 1252 ) » Dans chacun de ces groupes les éléments occupent la même position relalix e quo les axes ternaires et les axes quaternaires d'un réseau cubique; comme on If. Aoit, deux (pielconques d'entre eux ont un ;ixe ternaire com- mun, l'un d'eux ayant tourné autour de cet axe d'un angle égal à 4 '("28'. Ils sont en outre symétriques les uns des autres relativement aux six axes quinaires. » On voit donc que, si les particules complexes de la fluorine isotrope possèdent les éléments de symétrie de l'icosaèdre, elles sont susceptibles, tout en restant parallèles, de se disposer suivant les mailles de cinq ré- seaux cubiques et de donner ainsi naissance à cinq cristaux symétriques par rapport à six axes quinaires, c'est-à-dire par rapport aux éléments défi- cients de cette particule. » La marcassite donne naissance à des groupements quinaires s'expli- quant très simplement par la nouvelle loi. Cette substance cristallise en prismes orthorhombiques dont l'angle est égal à 73°55', c'est-à-dire très sensiblement à -^> et l'on observe assez fréquemment des associations de cinq cristaux disposés symétriquement autour de l'arête verticale. Si la particule complexe possède un axe d'ordre 10 parallèle à cette arête, elle pourra, tout en conservant une orientation unique, se disposer suivant les mailles de cinq réseaux terbinaires et donner naissance à cinq cristaux orientés symétriquement par rapport à l'axe d'ordre 10, considéré comme axe quinaire. » ÉCONOMIE RURALE. — Nouvelles recherches sur un moyen de préserver le bois de Chêne de la vermoulure. Note de M. Emile îïeu, présentée par M. P. -P. Dehérain. « Il y a cinq ans, j'ai fait connaître un procédé destiné à garantir le bois de Chêne de la vermoulure à laquelle sont fréquemment exposés les objets fabriqués avec ce bois, quand il n'a jias été rigoureusement dépouillé de son aubier ('). J'avais constaté d'une part que le bois dépourvu d'ami- don n'est plus attaqué par les vrillettes, ces insectes qui produisent la vermoulure, et d'autre part qu'il est possible de faire disparaître l'amidon d'un tronc de Chêne, soit en l'écorçant complètement, soit en se bornant à le décortiquer annulairement au-dessous des branches les plus basses. (') Comptes rendus, t. CWII, p. 694. ( I253-) L'opération étant faite au printemps, l'amidon, dans le premier cas, a dis- paru, dès l'automne suivant, de la région écorcée ; dans le second cas, il faut plus de temps : la résorption n'est généralement complète que vers l'automne de l'année suivante. ^ » Le procédé était trouvé. Restait à le rendre d'une application aussi facile que possible. Et d'abord quel est, des deux modes d'écorcement dont je viens de parler, celui auquel on doit donner la préférence? L'écor- cement total présente plusieurs inconvénients. D'abord il n'est pas d'une application générale, car, dans certains cas, la résorption de l'amidon n'est pas complète. Quand la réserve amylacée est abondante, dans un Chêne vigoureux par exemple, il arrive que l'aubier se dessèche et meure avant de s'être entièrement débarrassé de son amidon. De plus, en privant le tronc de son écorce pendant toute une saison végétative, on perd l'accrois- sement d'une année, valeur qui, négligeable pour un arbre, ne l'est plus, dès qu'il s'agit de tous ceux d'un massif. Ce n'est pas tout. Si l'écorceraent sur pied d'un Chêne d'âge moyen peut se faire assez aisément, il n'en est plus de même pour un arbre de loo, i5o ou 200 ans. Il faut alors un assor- timent d'échelles d'un maniement fort incommode dans les massifs, el l'opération devient onéreuse. Enfin dans le cours de l'été suivant, la super- ficie du tronc se desséchant plus vite que l'intérieur, il en résulte des ger- çures parfois assez profondes qui le déprécient. Pour ces divers motifs le procédé de l'écorcement total doit être rejeté. » Reste celui de l'annélation pratiquée sur les premières branches. J'ai dit que, dans ce cas, la résorption de l'amidon est plus lente. C'est un inconvénient; mais, en revanche, cette résorption n'est pas sujette à des exceptions, comme dans l'écorcement total : l'aubier, ne se desséchant pas, continue à vivre et finit par se débarrasser un peu plus tôt ou un peu plus tard de toute sa substance amylacée. Bien que la couche ligneuse qui se forme la première année soit plus mince que les précédentes, elle n'est pas absolument nulle. Ij'accroissement en grosseur d'une année n'est donc pas entièrement perdu. L'aubier, maintenu jiar l'écorce, ne se gerce pas. Enfin l'annélation peut se faire aisément par un ouvrier ébrancheur, muni de crampons, surtout s'il a soin de la pratiquer non pas au-dessous, mais immédiatement an-dessus des premières branches sur lesquelles il s'a[)puie. Il ne reste plus qu'à suj)primer ensuite celles-ci, pour que toute commu- nication de la cime avec le tronc soit interceptée. )) Malgré ces avantages, l'obligation de laisser un intervalle de dix-huit mois entre l'époque de l'annélatioi) et celle de l'abatage de l'arbre serait ( 125', ) 1res gênante dans la pratique, du moins pour les exploitations quelque peu importantes. J'ai chcrclié alors s'il n'y avait j)as moyen d'obtenir une résorption complète de l'amidon au cours d'une seule saison végétative. J'avais remarqué qu'en pratiquant sur un chêne deux annélations à quelque distance l'une de l'autre (m"" par exemple) la résorjition était plus rapide dans la région interannulaire que dans la région située au- dessous de l'anneau inférieur et que dans les anneaux eux-mêmes. Je pra- licpiai alors, au commencement de mai, sur un certain nombre de sujets, deux annélations : l'une au pied de l'arbre, l'autre à l'extrémité du fût. Dès le mois de se|)tcmbre l'amidon avait complètement disparu de l'aubier. Il convient de procéder à cette opération au début du printemps, époque où, dans le Chêne, le minimum hivernal de la réserve amylacée n'a pas encore pris fin et où néanmoins l'écorce commence à se détacher assez facilement. On comprenil qu'il faille alors moins de temps pour obtenir la disparition de l'amidon. » Bien que, de la manière qui vient d'être indiquée, l'annélalion supé- rieure ne soit pas d'une exécution difficile, il serait préférable de pouvoir s'en passer en se bornant à l'annélatioii inférieure. J'ai recherché si la chose est possible. Il semble au premier abord qu'on aille, dans celte voie, à l'en- contre du but qu'on se propose d'atteindre, car, si l'annélationapour con- séquence de faire disparaître l'amidon de la région infra-annulaire, elle a, par contre, pour résultat, de l'accumuler dans la région supra-annulaire, du moins pendant un certain temps. ÎMais peu à peu cette réserve diminue jiar suite du dépérissement graduel des branches. Quand ce dépérissement est com|)let, l'aubier n'étant plus alimenté par la cime périt à son tour et le reste d'amidon qu'il renfermait disparaît. » Mais alors peut se présenter un grave inconvénient. Pour peu qu'on larde à exploiter l'arbre, l'aubier risque d'être envahi par des larves d'in- sectes ou de champignons. Si donc le procédé d'écorcement réduit à l'an- nélalion iuférietne est commode, le résultat en est scabreux. Il ne saurait convenir qu'aux petites exploitations où l'on est en mesure de surveiller attentivement les sujets en traitement et de les abaltre au moment favo- rable. » La résorption de l'amidon est toujours accompagnée d'un dépôt de tanin. Aussi l'annélalion a-l-elle pour efTet d'augmenter la teneur en celle substance des j)ortions du Ironc situées dans l'anneau et au-dessous de l'anneau. Mais l'auguienlalion est faible, parce que ces régions, ne recevant jilns d'amidon de la cime, sont réduites à celui qu'elles renfer- ( 1255 ) niaient au moment de l'opération. Il n'en est plus de même pour la région supra-annulaire dans laquelle l'amidon formé par les feuilles s'accumule pendant plusieurs mois. Aussi cette région devient-elle très riche en tanin, surtout après que tout l'amidon a été résorbé. Son aubier se colore d'une manière presque aussi intense que le duramen par le perchlorure de fer. Toutefois, comme ce tanin est localisé dans les cellules radiales et ligneuses et n'est pas fixé sur les fibres, on ne peut assimiler cet aubier qu'à un duramen en formation et non à du bois parfait dont il n'a ni les propriétés, ni la teinte, bien que, par places, celle-ci se soit foncée. » Parle procédé de la double annélation, on réalisera donc un double avantage : le tronc sera débarrassé de son amidon et rendu réfraclaireà la vermoulure, en même temps que les branches seront, dans une certaine mesure, enrichies en tanin. Or, ce sont principalement les branches de Chêne qui fournissent les extraits dont l'extension est de plus en plus grande dans l'industrie du tannage. » ^s" M. J.-L. Lefokt adresse une Noie sur l'éclipsé de Lune qui se produira le 27 décembre 1898. M. J. MiFFRE adresse une Note intitulée : « Injection d'air sous les navires, pour augmenter la vitesse ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M B. BULLETIN BIBLIOGRAPUIQUI;:. OtVnAGFS RKÇL'S DANS LA SÉANCE DU 26 DÉCEMBRE 1898. Les maladies microbiennes des animaux, par MM. Ed. Nocard et E. Le- ci.AiNciiE. Deuxième édition. Paris, Masson et C'*', 1898; i vol. in-8°. (Pré- senté par .M. Chauveau ; renvoyé au concours des prix Montyon, 1899. ') ( 1256 ) Traité des maladies du foie et du pancréas, par E. Lancereaux, Membre de l'Académie de Médecine. Paris, Octave Doin, 1899; i vol. in-S". (i'résenlé par M. Potain ; roiivové au concours des prix Montyon, 1899.) Guide pratique (lu chimiste métallurgiste et de l' essayeur, par L. C.vmpuedox. Chimiste métallurgiste. Paris, Baiulry et C'% 1898; i vol. in-S". (Présente par M. Ad. Carnot.) Recherches sur les inslriunents, les méthodes et le dessin topographiques, par le colonel A. Lalssedat, Membre de l'Institut, Directeur du Conservatoire national des Arts et Métiers. Tome I. Paris, Gauthier-Villars, 1898; i vol. in-8°. (Présenté par M. Laussedat.) Archives de l'Institut botanique de l'Université de Liège. Vol. I. Bruxelles, Hayez, 1897; i vol. in-S". (Hommage des Auteurs. ) Recherches anatomiques et physiologiques sur le Tradescantia virginica L., par A. Gravis, Professeur à l'Université de Liège. Bruxelles, Hayez, i8g8; I vol. iu-4". (Hommage de l'Auteur.) Kallculos sobre las kanerias de agua, por A.-E. Salazar. Santiago de Cbile, Hume, 1898; i vol. in-8°. Monographs 0/ the United States geological Survey. Vol. XXX. Washington, Government printing office, 1898; i vol. in-4°. Anales de la 0/icina meteorologica Argentina, por su Director Gxjalteuio G. Davis. Tome XII. Buenos Aires, E. Coni é Hijos, 1898; i vol. in-4". ERRATA. (Séance du 5 décembre 1898.) Note de M. A. Ditte, Sur les propriétés de l'aluminium : Page 920, ligne i'\, à la fin de l'équation (2), au lieu de -H 287, lisez -+- 28,7. Note de M. .4. Coilon, Absorption dans un champ magnétique : Page 953, ligne 20, au lieu de soit de préférence à l'aide d'un second nicol, lisez soit de préférence à l'aide d'une lunette. Page 954, ligne 6, au lieu de avec ces appareils et une lumière blanche intense, et ( 1257 ) une bonne extinction, lisez avec ces appareils et une lumière blanche intense, une bonne extinction. Même page, ligne 29, au lieu de la nature des vibrations absorbées à la nature des radiations émises, lisez la nature des vibrations absorbées à la nature des vibrations émises. (Séance du 19 décembre 1898.) Rapport de M. E. de Jonquières stir le Mémoire de IM. des Cilleuh : Page 1087, ligne 6, au lieu de normal, lisez moral. FIN DU TOME CENT VINGT-SEPTIEME. iT 26. TABLE DES ARTICLES . (Séance du 2(> (lécem])re 1898.) RENOUVELLEMEIVT Ai\IVUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION CENTRALE ADMINISTRATIVE. Pages. M. Malrice Lévy est élii \ icc-l'résiili'iil de l'Académie pour 18119 i i-g MM. Darboux el Iîornet sont nommés l'agcs. Mii-mliivs de lij Ciimiiiission centrale .t(Iiiiiiii^lfali\p |niur l'anni-e iSricj ii-i, MEMOIRES ET C0M3IUIVICAXI0IVS DES MEMBRES ET DES CORRESPOND.VXTS DE L'ACADEMIE. \(. A. CuAUVEAT. IJiicli|iies particularilés de l'élasticité dii muscle, expliquées par la comparaison du cas de la substance mus- culaire en action avec celui des matières inertes 11 Mu M. L. Raxviek. — Histologie de la peau. La graisse épidci'miijue des oiseaux 1 i^., M Laussedat l'ait hommage à l'Académie ilu Tome l de ses « Ueclierches sur les instruments, les méthodes et le dessin KipiiKrapIliqnes " 1191 CORRESPOND ANGE . MM. Kdouard BriAM.Y, Carvallo, Cu- rie (M"°), BOREL, lÎLO.NDEL, liOUREET, ClIO- FARDET, Le Double, Lksbre, Poncet, Vascuy, .Sauvageau, P. Janet, C. Gin- CHARD, BeLOPOLSKY, L. CaYEUX, T1IIEIÎAUT, Kirmisson, Daxiel Bertiielot, Masure. PmsALix adressent des remerciments à l'Académie pour les distinctions accordiies à leurs travaux MM. Baillal'd et Bouroet. - - Sur une pho- tographie de la nébuleuse de la Baleine, oblenue à l'observatoire de Toulouse .... M. G. F.iYET. — Observations et élémculs de la nouvelle comète Chase .M. RiQUIER. — Sur les .svstémes dillërentii-U dont l'intégration se ramène à celle d'équa- tions diUérenlielles totales .M. Armand Cahen. ^ Sur les équations différentielles du premier ordre M. .Vlf. CiLUBERG. — Sur les équations aux différentielles totales linéaires M. A. Leduc — Sur la \ilesse du sou dans l'air sec à 0° M. .\. Ciiassy. — Inlluence de la pression sur la capacité initiale de polarisation ... M. Edouard IjRANi-y. — Radio-conduetenis d'or et de platine -M. .Vlbert Tukpain. — Sur une solution du problème de la multicommunication eu télégraphie, par l'emploi des oscillations électriques M. 11. Deslandres. — Remarques sur les rayons cathodiques simples M. P. Curie, M™' P. Curie et M. G. Bémont. - Sur une nouvelle substance fortement radio-active, ■onti'nui' d:in> la pechblende. '.)■ I iii|.. M.,i I I <)(> ' '(III 1 MU M. Euii. 1.Ie.maU(;ay. — Sur le spectre d'une substance radio-active ' M. IL Baubiuxy. — Recherches sur la sépa- ration et le dosage des éléments halogènes dans leurs combinaisons avec l'argent.. MiM. (IKciis.N'ER DE CoNixcK et A. Combe. - Action des oxydants sur quelques aminés grasses et aromatiques M. G. .Mas.sol. Ktudr thermique île l'acide normal prop>lmalorii(|iie. Chaleur de for- maticm du sel de potasse à l'état solide... M. Léon Boutroux. Sur les produits d'oxydation de l'acide oxygluconique .... MAL Beclkre, (miambox, .Me.naiid et Jûussi.r. — Le pouvoir anlivirulent du sérum de l'homme et des animaux immunisés contre 'l'infection vaccinale ou varioiiqiie M. Lëo.x' Vaillant. — Sur un exemplaire du Dasypeltis scabro Linné, Serpent oophage de l'.\frique centrale M. LoRTET. - Chute de Crustacés ostracodcs fossiles observée à Oullins, près de Lyon, le rî^ septembre iS>()8 M. J. KuNsïLER. — Contribution à l'étude de la morphologie des Craspédomonades. .M. P. l'i.icuE. Sur la présence du pin sylvestre (■/•'. silveslris L.) dans les gra- viers quaternaires, aux environs de Troyes. M. Blei<:her. — Sur la découverte de grap- tolithcs dans les poudingues du grès vos- gien des environs de Raonl'Ktape (Vosges). M. Claude Gaill.vrd. — Apparition des Ours dés l'époque miocène M. P. LoHv. • Sur un ensemble de plis extérieurs ii BelleUIQUI> lînilATA yi'Xi. \^ Pi à celles des Pyrénées M. Fii. \\'At.i.i:nANT. — Sur nnc-loi nouvelle relative aux groupements des cristauv. . . M. Émilk Mkh. — Nouvelles vecUcrches sur un moyen de préserver le bois de cliène de la vermoulure M. J.-L. Lefoiît adresse une Note sur l'éclipsc de Lune qui se produira le ^^ décembre 1898. M. .1. MiFFlii; adresse une Note intitulée : " Injection il'air sous les navires, pour augmenter la vitesse ■ iges. ' 'V PARIS. — IMPKIMKKIE G A UT H I K K-V I L L A K S , Quai des Grands-Augustins, 3j. Le (feront ; (jauiuieh-Villars. mX 17 1898 TABLES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SECOrVD SEMESTRE 1898. TOME CXXVII MAY 17 189? COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES TABLES ALPHABÉTIQUES JUILLET — DÉCEMBRE 1898. TABLE DES MATIERES DU TOBIE CXXVIl. Pages. Académie. — Allocution de W. C. fFnIf, Président, d.ms la séance publique annuelle du 19 décembre 1898 1049 — M. /J/rtHWfc Z.fi'j- est éln Vice-Président de l'Académie pour 1899 1 179 Acétones. — Sur la pulégènacélone; par M. Ph. Barbier. " 870 — Combinaison, recherche el do.sage de l'acétone ordinaire avec- le sulfate mercurique; par M. G. Denigès 963 AcÉTïLÈNE. — Sur une nouvelle combi- naison de l'acétylène avec un oxy- chlorure cuivreux répondant à la for- mule C-^H2.Cu2C|2.Cu°-0; par M. H. Clifwaslcliin 68 — Sur la synthèse du phénol par l'acéty- lène ; par M. Bcrihclot 90S — Action de l'acétylène sur les métaux- ammoniums; par M. Hitiri Mnissnn . 911 Acoustique. — Sur la théorie des tuyaux à anche ; par M. A. Ai^nnn 2GS — Mesure de la vitesse du son ; par C. R., 1S98. (' Semestre. (T. r.\X\I[.) Pages. M. Frot 609 — Sur les sons des cordes; par M. ^4. Guillemin 611 — Sur la vitesse du son dans l'air; par M. /. T'iiUte 904 — Sur la vitesse du son dans l'air sec à 0°; par M. J. Leduc 1201 — Sur le rendement de la transmission du son au moyen d'un fil conducteur de l'électiicité; par M. Dussaud .... 960 — ;\1. Fr. Hesselgrcn adresse une « Étude sur la gamme musicale et ses inter- valles harmoniques » gSS Aérolithes. — M. L. Lcbert adresse une Note relative à un bolide observé au Havre le 4 juillet 1898 208 — Météore lumineux, observé à Bourg- d'Ault (Somme); par M. C. Jiozé . . . 342 Aébostatiox. — No\r Niii'igalion aérienne. Air at.mosphérioi'e. — L'acide carbonique atmosphérique; par MM. AH>crt Ld'y et H. Henricc 353 i6;7 ( 1260 Pages. — Noie préliminaire sur la présence de rhy(lro!;pne libre dans l'air aUiiosplié- rique; par M. Armunil Cniiticr 69^ ALniMiNE. — Sur un produit de dédou- blement de l'albumine; par JI. J.-M- Alhahary 121 Alcools. — Uoeherche et dosage de l'al- cool mélhylique dans l'alcool élhy- lique: parM. J. Trillnt -i-'i Aldéiiyoks. — Sur raldchydc glyoxaliuu- nopyrocatéeliine; par M. Cli. Mourni. 39.i — DosaiîC volumétriquedo l'aldéhyde éthy- liquo; par M. A'. Rocqiws.. 5'24 et 7O1 — M. \e Secrétaire pcrpclitrl s\ Sur la théorie des abaques à aligne- ments; par M. Ernest Diipnrcrj 2OJ M. H. finare adresse une Note intitulée ; « Intégration des fonctions irration- nelles'» 288 Sur la convergence des réduites do la fonction exponentielle; par M. H. l'aelé 4.'ti Sur le résultant de deux équations ; par M. P. Gnnlan J39 Sur les équations différentielles du se- cond ordre à points critiques fixes; par M. J'rtinlerp J4 1 Extension du n" llWdes " Oisiiuisitiones arithmotica:' n de Gauss; par M. rie Jnn(piic'rcs Sgfi Rapprochements entre les procédés de Lagrange et de Gauss pour la résolu- tion en nombres entiers des équations indéterminées du second degré; par M . t/e Jnnf/iiirrc's C94 Sur les i.ilégrales intermédiaires des é(|ualions du second ordre; par M. E. Coursât '>i>3 Sur les points singuliers situés sur le cercle de convergence et sur la som- mation des séries divergentes ; par M . Lcaii 607 Sur les séries divergentes et les fonc- tions définies par un développement de Taylor ; par .M . Le Rnr G5 { Une propriété d'une intégrale première des équations do la Dynamiijue à deux variables et à potentiel homogène; par AIM. \V. Ehert et /. Perchnt C^'i~ Sur lo cercle de convergence des séries; par M. Leait 7 ' ' Errata se rapportant à cette Commu- nication 79 i Sur les déveloi)pements des fonctions uniformes en séries de Taylor; par M. Emile Bnrel. 7 > ' Sur une équation indéterminée; i)ar iM. Cari Stormer '^'>- Sur les systèmes diiïérentiels dont l'in- tégration se ramène à celle d'équations diiférentielles totales: par .M. lii' gSS — Histologie de la peau. La matière grasse de la couche cornée de l'épiderme chez l'homme et les mammifères; par M. L. Ranvier 924 -- Histologie de la peau. La graisse épi- dermique des oiseaux ; par M. L. Ran- vier [ 189 — Sur le développement du muscle dila- tateur de la pupille chez le lapin; par i\L Grynfcllt 966 — M. J .-J. Andier adresse une Note in- titulée : n Les ostioles dans la nature organique et leur fonction biologique. 139 Voir aussi Zoologie. AxATO.MiE VÉGÉTALE. — Du nombre et de la symétrie des faisceaux libéroligneux du pétiole, dans la mesure de la gra- dation des espèces végétales; par M. Ad. Cluitin 3oi — Sur la structure anatomique de la tige de Betterave; par M. Georges Fron.. 307 — Sur le mode particulier de formation du pollen chez les Magnoliid; par M. L. Guignard 594 Voir aussi Botanique. AnoMATiQUE (SÉRIE). — Échaugs des ha- logènes entre eux dans la série aroma- tique ; par .M . /'. Ttioinns 184 AnsExic. — Détermination de l'arsenic dans l'antimoine et dans les métaux; par M. O. Ditcru 227 Art militaire. — M. le Secrétaire per- pétuel signale deux Brochures de ( iiCri ) Pages. M. le commandante. Z.i"gTo.f; « L'ar- mement el la technique des feux des infanteries modernes» et « Des effets de la mousquelerie selon le terrain et les formations » gSS AsTRONO.MiE. — Sur la théorie de la lu- nette zénithale ; par M. Hntt 291 — Sur la mesure des petits diamètres; par M. Maurice Haniy 85 1 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 982 — Sur la prédiction des occult^itions d'é- toiles par la Lune, et sur le calcul des longitudes terrestres au moyen des occultations; par M. G. Bi^tmr- daii 935 Voir aussi les articles spéciaux : Géodé- sie, Latitudes, Marées, Eclipses, Co- mètes, Lune, Planètes, Soleil, Nébu- leuses, Etoiles filantes. Pages. 1079 — Rapport de M. Callandreau, sur le concours du i)rix Lalande en 1898.. — Rafipoitde M. Radau, attribuant le prix Damoiseau de 1898 à M. Hill, pour ses travaux mathématiques et astrono- miques 1 080 — Rapport de M. Callandreau, attribuant le prix Valz de 1898 au V. Colin, pour ses travaux astronomiques et géodé- siques — Rapport de M. Janssen, attribuant le prix Janssen de 1898 à M. Belopolsky, pour ses travaux d'Astronomie phy- sique Azonyï K ( Acide ). — Sur la réaction entre l'hydrogène libre et l'acide azotique; par M. Bcrtliclot 27 — Sur la décomposition de l'acide azotique par la chaleur, à des températures peu élevées; par M. Berthelot 83 1081 io83 B Bactériologie. — De l'obtention des cul- tures du bacille de Koch les plus pro- pices à l'étude du phénomène de l'ag- glutination par le sérum sanguin des tuberculeux ; par MM. S. Arloing et P . Courmont — Sur la recherche et la valeur clinique de l'agglutination du bacille de Koch par le sérum sanguin de l'homme; par MM. S. Arloing ei P. Cuurnwrtt. — Action lie la bactérie du sorbose sur le sucre de bois; par M. Gabriel Ber- trand — Action de la bactérie du sorbose sur les sucres aldéhydiques; par M. Gabriel Bertrand — Errata se rapportant à cette Communi- cation — Action du B. coli eldu B. d'Eberthsur les nitrates ; par M. L. Grimbert. . . . — Rapport de M. G uignard sur un Mé- moire de M. Ledoujc-Lebanl: « Déve- loppement et structure du bacille tu- berculeux », adressé pour le concours du prix Montagne — M. Duclaux présente le second Volume de son « Traité de Microbiologie géné- rale » Voir aussi Infectieuses (Maladies) et Physiologie pathologique. Benzine et ses dérivés. — Chloruratioii de la benzine en présence du chlorure d'aluminium; par MM. A. Mouneyrat et Ch. Poiirel 1025 BoRAciTES. — Recherches sur les boracites "ivi iodées: par M. H. Allaire 555 Bore. — L'alomicilé du bore; par M. Ed- ward b'iaidiliind 798 —'Dosage volumétrique de l'acide borique; 4'2;j par M. Copaux 750 Botanique. — Amélioration de la Carotte sauvage, par sa greffe sur la Carotte lu.'i I cultivée; par M. Lucien Daniel l'i'i — Sur les diverses phases do développe- ! ment d'une nouvelle espèce de Sar- 728 cina ; par M. E. Roze 2.'! 3 — Sur une nouvelle Coccidie à microga- 842 mètes ciliés; par M. io"ii ^e^i^t-r.. . . ^l'6 — Étude géobotanique sur la flore des io3o hauts bassins de la Sallanche et du ' Trient; par M. Pnul Jaccnrd 887 Rapport de Jl. Bonwt, concluant à dé- cerner le prix Desmazières de 1898 à M. G.-B. de Toni. pour ses travaux 1102 sur les Champignons et les Algues. 1101 — Rapport de M. Guignard, sur le con- ; cours du prix Montagne de 1898. ... uoi 800 — Rapport de M. Burnei, sur le concours du prix Gay en 1898, prix décerné à j M. Camille Sauvageau 11 28 ( 1263 ) Pages. Voir aussi AmUomie -végétale, Chimie végétale, Patlinlogie végétale, Phy- siologie végétale. Botanique fossile. — Sur un Lepich- dendrun silicifié du Brésil ; par .M. R. ZeUter 2 1 5 — Fructifications des Macrostachya ; par M. B. Renault '. '28 ', -- Sur la présence du pin .sylvestre {P. silvestris h.) dans les graviers qua- ternaires, aux environs de Troyes; par M. P. Fliche 1234 Bromures. — Oe 1 action bromurante du bromure d'aluminium dans la série Pagos. acyclique; par M. A. Mouneyrat.. . . log — Action du brome sur le bromure de pro- pyle normal en présence du bromure d'aluminium anhydre 273 BULLETI.NS BIULIOGRAPIIIQI'ES, 82, l'ig, ■209, 25;, 288, 356, 388, 4o3, 45î, 490, 576, 645, 683, 746, 793, 841, 981, 1044, 1255. Bureau des longitudes. — M. Cornu, au nom du Bureau des Longitudes, pré- sente « l'Annuaire du Bureau des Lon- gitudes pour 1S99 » et la « Coimais- sance des Temps pour 1901 « 996 Calcium. — Préparation et propriétés de l'hydrure de calcium; par M. Henri Moissan 2g — Analyse de quelques échantillons indus- triels de carbure de calcium; par M. Henri Moisson 4^7 — Préparation et propriétés de l'azoturo de calcium; par M. Henri Moissan.. 497 — Propriétés du calcium; par M. Henri Moissan 584 — Sur l'amalgame de calcium; par M. /. Ferée 618 — Sur la couleur du carbure de calcium; par M. H. Moissan . 917 Camphres. — Sur la solubilité du cam- phre; par I\L\r. C. IstrnlL et A. Z,ii- liaria 557 Carbures. — Sur un carbure double de fer et de tungstène; par M. P. fVil- liitnis 4 • o — Analyse de quelques échantillons in- dustriels de carbure do calcium ; par M. H. Moissan 45; i — Sur la préparation et les propriétés des carbures doubles de fer et de chrome, et de fer et de tungstène; [)ar M. l'e- rey- Willianis 483 — Sur la couleur du carbure de calcium ; par M. Henri Moissan 917 Cétones. — Sur les dicétones du tétra- hydro-fl-oxazol dérivées des phényl- urélhanes de ([uelcpies oxy-acides; par M. E. Lanibltng 188 Chimie. — Sur la décomposition de l'eau par les sels de proloxyde de chrome, et sur l'emploi de ces sels pour l'ab- sorption de l'oxygène; par M. Bcr- thvlot 24 — Recherches sur les relations qui exis- tent entre les énergies lumineuses et les énergies chimiques; par M. Ber- thelot 143 — Sur quelques relations entre les éner- gies lumineuses et les énergies chi- miques, et sur les déplacements entre l'oxygène et les éléments halogènes; par M. Berchelot 795 — Sur les oxydes condensés des terres rares; par M. G. Wyrouboff et A. Verneidl 863 — Déplacement des métaux par l'hydro- gène; par M. Albert Colson 961 — M. T. Jijfereaii adresse une nouvelle Note relative à un mode de produc- tion artiticielle du carbone 4o3 — Rapport sur le concours du prix Jecker pour 1898, prix partagé entre .Mil. 6'. Bertrand, Buisine et Daniel Bcrtlie- lot 1091 — Rapport de M. Friedel sur le con- cours du prix Cahours pour 1898.. . . 1 137 Voir aussi les articles spéciaux : Air atmospliérique, Aluminiiini, Azotif/ue ( kùAe ), Bore, Bromures, Calcium, Carbures, Chrome, Cobalt, Lithium, Magnésium, Phosi/hales, Phosphures, Rhodium, Sélénium, Sndiiim, Sulfures, Tellure, Tungstène, yttnf/ues{Jetres), et Thermochiude. C111.UIE AGRICOLE. — Voir Éco/iomie ru- rale. Chimie analytique. — Analyse volume- ( 1264 ) Pages, trique en liqueur alcaline par un ré- ducteur ferreux; par M. André Job. 5g — Sur la liéterminaliun de l'arsenic dans l'anlimoino et dans les métaux; par M. O. Ducru li-j — Dosage du tannin; par M. ie'o A'j^no/!. iGg — Errata se rapportant à cette Commu- nication 456 — .M. Henri Crox donne lecture d'un Mé- moire « Sur l'analyse qualitative de divers corps, obtenue au moyen d'é- crans de verres colorés » 38 >. — Dosage volumétrique de l'acide bori- que ; par M. Copaux jSG — Recherches sur la séparation et le do- sage des éléments halogènes dans leurs combinaisons avec l'argent; par M. H. Baubigny laig — M. Ad. Cariiot lait hommage à l'Aca- démie d'une Brochure intitulée : « Sur de nouvelles méthodes d'analyse mi- nérale" ». Si? Voir aussi Phospliuriquc {Acide). Chimie animale. — Recherches sur le phosphore urinaire; par M. L. Jollj. nS — Sur la composition de l'teosolomine ; par M. A.-B. Grilliths 448 Chimie industrielle. — Absorption des liquides par les textiles; par M. Léo T'ignon y3 — Dosage du tannin; par M. Léo Fig/io/i. Slig — Errata se rapportant à cette Commu- nication 430 — Action de la potasse sur l'oxynilrocel- lulose ; par M. Léo f'ignon %j->. — Sur l'extraction industrielle de la Iho- rine; par WM. n'j-roiibojfet A. Ver- neuil 4 ' '^ — Sur la production d'un bleu de tung- stène, provenant de la réduction de tungstatesau feu do cuisson de la por- celaine ; par M. Albert Oranger io6 — Sur les colorations des émaux de grand feu de porcelaine; par MM. A. Le Chatelier et P. Cliapuy 433 — Sur le mode de formation de l'in- digo dans les procédés d'extraction in- dustrielle. Fonctions diastasiques des plantes indigofères; par M. L. Jlréati- dal 769 Voir aussi Ferres. Chimie organique. — Action des chloru- res de létrazodiphényl, tétrazodior- tholotyl, télrazodiorlhoanisyl sur les l'ages. cyanacétates de mélhyle et d'élhyle; par M. G. Favrel 116 — Sur les aloïnes ; par M. E. Léger iZi — Sur le phène tribromé i.j,5, triiodé ■2 . 4 . G ; par M . C. Ittrati 5 1 9 — Sur les acides pliényl- et phénylène- phosphorique; par M. P. Cenvre.tse.. 5j2 — Sur la décomposition, par le chlorure d'aluminium, d'un carbure saturé li- néaire; par M.M. C. Fritdel et A. Gorgrii jgo — Dérivés halogènes nouveaux du gayacol et du vératrol ; par M. Cou.\in 759 — Dérivés de la méthylhepténone natu- relle ; par M. Georges Léser 763 — .\ction de l'acide ryanhydrique surl'é- pichlorhydrine; par M. P. Lespieati. gGâ -- Action des oxydants sur quelques com- posés azotés; par M. OEschncrde Co- jiinck 1028 -- Action des oxydants sur quelques ami- nés grasses et aromatiques; par MM. OEsc/incr de Coriinrli et A. Combe 1 22 1 — Sur les produits d'oxydation de l'acide oxygluconique ; par M. Léon £011- troiix 1-224 — Élude thermique do l'acide normal pro- pylmalonique. Chaleur de formation du sel de potasse à l'état solide ; par M. G. Massol iïi3 Voir aussi les articles spéciaux : Acé- tones, Acétylène, Albumine, Alcools, Aldéhydes, Aintnoniums, Aromali- ijue {Série}, Bromures, Cnmp/ire, Cé- t'ines, Crésols, Et/ianes, Et/iers, P/ié- nylhydrazine. Phénols, Quinoléinf, Sucres. Chimie végétale. — Sur l'existence, dans l'orge germée, d'un ferment soluble agissant sur la pectine; par MM. Ein. Bourquelot eX H. Hérisser.. . 191 — Reeherche et présence d'un ferment soluble protéo-hydrolytique dans les Champignons; par M.M. Ein. Bour- quelot et H. Hérissey (JCG — Sur un nouveau principe cristallisé, re- tiré de la Grande Absinthe; par MM. Adriun et A. Trillnt 874 Voir aussi Clilorophylles, Huniiqucs{\id- tières), Tourbes, Indigo, Levures. Chirurgie. — L'amputation interscapulo- thoracique (amputation du membre supérieur dans la contiguïté du tronc) ( I26"i ) Pages, dans le traitement des tumeurs mali- gnes de l'extrémité supérieure de l'hu- mérus; par M. Pniil Berger 474 — M. ./. Hnrdé adresse une Note « Sur un appareil déterminant la position exacte d'un corps étranger dans une partie quelconque du corps » 169 Chlorophylles. — Présence des chloro- phylles dans un Nostoc cultivé à l'abri de la lumière; par JIM. A. Étard et Bnidlliac 119 — L'assimilation chlorophyllienne chez les plantes du littoral; par M. Ed. Griffon 4 io — Inlluence des anesthésiques sur la for- mation de la chlorophylle ; par MM. E.- C . Téndorescn et Henri Cnupin 884 — L'assimilation choro])hyllienne chez les Orchidées terrestres: par M. Ed. Griffon gyS Chrome. — Sur la décomposition de l'eau par les sels rie protoxyde de chrome, et sur l'emploi de ces sels pour l'ab- sorption de l'oxygène ; par M. Benhe- ht 24 — Sur les verres bleus à base de chrome: par M. André Dubuin 'ji Cl\'ématogr\phie. — Indications sur un projet d'appareil qui permettrait d'ob- tenir 5 — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Pomel, Correspondant pour la Section de Minéralogie 343 DÉCIMAL (Système). — La Société de Géo- graphie d' Alger appelle l'attention de l'Académie sur la question de la déci- malisation du tomps et des angles. . . 89 ( i2(;(') ) Pages. Éclipses. — .M. Joseph J'innt transmet à l'AcadémiR le résiim(^' des Cnniinuni- cations d'un grand nombre d'observa- teurs, sur l'énliiisi' de Lune du 3 juillet 1S98 ■.ô(i — M. /.-A. Lcjnri adresse une Note sur l'éclipsé de Lune qui se produira le 27 décembre 1898 r255 ficOLE POI.YTKCIINIQUK. — MM. Coniu et Sarriin .sont désignés à M. le Ministre de la Guerre, pour faire partie du Con- •seil de perfectionnement de lÈcole Polytechnique pendant l'année 1^98- '899 7i8 — M. le Ministre tic la Guerre informe l'Académie qu'il a désigné MM. Cnrnii et Sfirrait pour l'aire partie de ce Con- seil 848 ÉcoNo.MiiJ RURALE. — L'arbre à cidre dans la prairie à faucher. Applications sur 60"'; par M. J(l. Cliaiin 34 — Sur les grainrs de Phaseolus attaquées par le Collelntricltum Lindemti- tldamim Br. et ('..; par M. Ed. Gain. 200 — Étude sur l'acide phosphorique dis.sous par les eaux du sol ; par M. Tli. ScMœ- si/ig fils 230 et ">■/.- — Etrntii se rapportant à ces Communi- cations 3 i?. — Utilisation, par les plantes, de l'acide phosphorique (lis-;ous dans les eaux du sol ; par 1A. Th. Sridœsing 820 — Les prairies dans les étés chauds et secs; par M. Ad. Chniin \o'> — Sur l'épandage et l'enfouissement du fumier de ferme; p;ir AL P.-P. De- hérain 469 — Nouvelles recherches sur un moyen de l)ré.>erver le bois de chêne de la ver- moulure: par .M. Emile Mer i2Jî Voir aussi Humiqucs (Matière;), Fiti- cultiirc, lins, Àlimentdives {Ma- tières). Llectbicité. — Une enveloppe métal- lique ne se laisse pas traverser par les oscillaiions hertziennes; par M. Éd. Branly .J 3 — Sur le passage des ondes électromagné- tiques d'un fil primaire à un fil se- condaire qui lui est parallèle; par P-igos. M. C. Giitton 97 - Mécanisme de la décharge par les rayons X; par M. G. Sagnac ^6 - Télégraphie sans fil et collisions en mer; par W. Ed. Branly 171 • Résistance électrique au contact de deux disques d'un même métal ; par M. Edouard Branly 719 • Mesure de la vitesse des particules élec- Irisées dans la décharge par la lu- mière ultra-violette; par M. //. Buisson 224 •Sur les commulatrices ; par AL P. Jfinet 35l Modifications des pressions intérieures exercées dans des récipients clos et vidés, et soumis aux inQuences des courants électriques ; par M. G. Ségiiy 383 ■ Sur la variation des constantes diélec- triques avec la température ; par MM. H. Pellat et P. Sacerdote 5 (4 Télégraphie hertzienne sans fil, entre la tour Kiffel et le Panthéon; par M. Du- rrelet 7 1 3 Sur le compoundage des alternateurs a voltage constant; par M. Maurice Le- blanc 7 1 fi Surles machines d'induction employées comme génératrices ou réceptrices de courants alternatifs simples ou poly- phasés; par M. Mauiice Leblanc.. . . 81 3 !\L A. Bhndel présente des épreuves photogra[)hiques représentant les courbes figuratives de l'intensité et de la force électromolrice d'un cou- rant alternatif, dans diverses condi- tions 79* L'hysiérésimètie lilondel-Carpentier et son application à la mesure statique de l'hystérésis; par M. A. Blondel. . 9^7 Sur l'arc à courants alternatifs; par M. A. Bhnilil 1016 Étude comparative du champ hertzien dans l'air et dans l'eau; par M. Al- bert Turpain 9^5 Sur un curieux phénomène d'adhé- rence des limailles métalliques sous l'action du courant électrique; par M. Thomas Tominasina 101 4 ( '2% ) Pages. — Influence de la pression sur la capacité initiale de polarisation; par M. A. C/iassy 1 203 — Radio-conducteurs d'or et de platine; par M. Eiloiuird Branly 1206 — Rapport de M. /. Beiirand, concluant à décerner le prix Houllevigue, pour 1898, à M. Édiiuard Branly 1 1 36 — Rapport de M. H. Becquerel ?,ut le con- cours du prix Kaslner-Boursault (Ap- plications de l'électricité) pour 1898. iiSg — M. G. C/ère adresse un Mémoire relatif au rôle de l'électricité dans la nature. 034 Voir aussi Rayons cnlhnd'Kjues, Rayons X. É.«Aux. — Sur les colorations des émaux de grand feu de porcelaine ; par M. .4. Le Châtelier et P. Cliapuy 4-^3 Errata, i4o, iSg, 342, Sgo, 456, 578, 684, 794, 842, 894, 982, 1045, 1256 ÉTiiANES. — Sur l'éthane-dipyrocatéchine; par M. Ch. Moureu Cg — Sur l'hydrolyse de l'éthane-dipyroca- téchine; par M. Cli. Moureu 276 Voir aussi Urétliancs. Éthers. — Sur quelques éthers carbo- niques mixtes phényliques alcooliques ; Pages, par MM. P. Cazeneuve et Albert Morel Il I — Vitesse de saponification des éthers phosphoriques; par M. y. Cavalier.. ii4 — Contribution à l'étude des éthers bo- riques. Propriétés do l'éther triéthyl- borique; par M. H. Copauj: 719 Étoiles filantes. — Observations de quelques éloiles filantes apparues dans les nuits des 9, 10, r2, i3, 14, 16, 18 août; par M"» D. Klumpke 383 — Observations de l'essaim des Perséides, faites à Athènes; par M. D. Eginitls. 5o3 — Observation de l'essaim des Léonides; par M. Lœwy 747 — Sur l'observation des Léonides, faite en ballon pendant la nuit du i3 au 14 no- vembre 1898; par M. /. Janssen. . . . 799 — M. Chapel adresse une Note relative aux rencontres prochaines d'essaims cosmiques 745 — Observationsdes Léonides, faites le i4no- vembre 1898 à l'observatoire de Lyon ; par M. Cil. André 807 — Observations des essaims des Léonides et des Biélides; par M. D. Eginitis. . 1000 Fusion. — Températures de fusion de quelques corps à des pressions élevées; par M. E. Mnck 3Gi G Gaz. — Surlacompressibilitéde l'air, con- sidéré comme mélange gazeux; par M. E.-H. Anut^al 88 — Sur le rapport •( des deux chaleurs spé- cifiques ries gaz; sa variation avec la température; par M. A. Leduc GSg — L'équivalent mécanique de la calorie et les chaleurs spécifiques des gaz: par M. A. Leduc 860 — Sur le rapport des deux chaleurs spéci- fiques des gaz; par M. Louis Boliz- niann 1009 Géodésie. — M. le Secrétaire perpétuel, en déposant sur le Bureau le Tome LV des « Mémoires de la Section topogra- phique de l'Ètat-Major général de Russie », communique une Note do M. fenukulf, sur les résultats des tra- C. R., 1898, 2' Semestre. (T. CXXVII.) vaux géodésiques russes en Mand- chourie joa — ^].Hatt présente à l'Académie une feuille nouvellement gravée de la Carte hy- drographique des côtes de Corse 602 — Levés géodésiques, astronomiques et magnétiques à Madagascar ; par le P. Colin 708 GÉOLOGIE. — Résultats des récents son- dages pour la recherche de la houille dans le nord de la France ; par M. J. Gosselet 1 62 — Sur le déplacement vers l'est des cours d'eau qui rayonnent du Plateau de Lannemezan; par M. L.-A. Fabrc.. 2o3 — Les tufs de laGaubert (Dordogne); par M. Emile Rii'ière Joi — Nouvelles obser\ationsdans la grotte et 166 ( 1268 ) Pages 789 836 la rivière souterraine de Han-sur-Lesse (Belgique); par M. Martel 6/1 1 — Étude expérimentale de la sédimentation souterraine; par M. Stanislas Meu- nier 676 — Sur la tectonique des terrains secon- daires du sud de la Montagne-Noire; par M. Âené Nicilàs 678 — Sur divers faits nouveaux de la géologie des Alpes dauphinoises; par M. JV. Kilimi 738 — Sur un faciès particulier du sénonien de Tunisie; par M. Lénn Pervlmiuièrc. . — Sur la présence de couches à Physes et Limnées columnaires dans l'éocène in- férieur des Corbières septentrionales; par M. A. Bressan — Sur le parallélisme des calcaires urgo- niens avec les couches à Céphalopodes dans la région delphinorhodanienne; par M. Victor Pm/uier 839 — Sur la découverte de fossiles dans les assises qui constituent en Provence la formation dite étage de Vitrolles, et sur la limite des terrains crétacés et tertiaires dans le bassin d'Aix(Bouches- du-Rhône); par M. G. Vassear — Sur le rôle de la sédimentation souter- raine dans la constitution du sol d'une partie du département de l'Orne; par M. Stanislas Meunier 10 j i — Sur la découverte de.graptolithes dans les poudingues du grès vosgien des environs de Raon-l'Étape (Vosges); par M. Bleicher i235 — Sur un ensemble de plis extérieurs à Belledonne et refoulés vers cette chaîne ; par M. P. Lory — Les plissements des terrains crétacés du bassin de l'Aquitaine; par M. Ph. Glangeaiid 1 242 890 1239 Pages. — Sur l'origine du minerai de fer hy- droxydé du Néocomien moyen du Bray, par l'altération superficielle du fer carbonate, et sur la continuité en profondeur et l'importance du minerai carbonate; par M. TV. de Afercey.. . . 124 5 — Observations au sujet de cette Commu- nication; par M. de Lapparent 1248 Voir aussi Minéralogie, Pétrographie. Paléontologie, Hydrologie . GÉOMÉTRIE. — Sur les groupes continus de mouvements d'une variété quel- conque à trois dimensions; par M. G. Ricci 344 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 390 — Sur les groupes continus de mouve- ments d'une variété quelconque; par M. G. Ricci 36o — Sur les invariants différentiels d'un système de m -h i points par rapport aux transformations projeclives; par M. E.-O. Lovett 346 — Sur la représentation conforme des va- riétés à trois dimensions; par M. É. Cotton 349 — Sur une classe de transformations de contact ; par M. E.-O. Lovett 480 — Sur les intégrales doubles de seconde espèce dans la théorie des surfaces algébriques; par M. Emile Picard.. . 579 — Sur les systèmes orthogonaux; par M. Tzitzéica 856 — Sur les lignes composés de parties rec- tilignes; par M. D. Gravé ioo5 Voir aussi : Analyse ntatliéniaticjtie. Grisou. — Recherches sur les lampes élec- triques à incandescence, chargées d'un mélange de grisou et d'air au maxi- mum d'explosivité; par MM. H. Cou- riot et J. Meunier SSg H Histoire des Sciences. — Nouvelles re- cherches sur les miroirs de verre doublé de métal dans l'antiquité; par M. Bcrthelot 269 — Sur un alliage antique; par M. Bcr- thelot 535 — M. H. Poincaré présente à l'Académie le Tome Xll des « Œuvres complètes de Laplace : Mémoires extraits des Recueils de l'Académie des Sciences ». C02 — M. le Secrétaire perpétuel signale un Volume de M. A. Wassilicf, intitulé : « P.-L. Tchebychef et son œuvre scientifique » 5o2 Ik'.MiQUEs(M\TiÉHEs). — Sur la Constitution des matières humiques naturelles; par M. G. André 414 — Action de la chaux et du carbonate de ( «269 ) Pages, calcium sur certaines matières hu- miques naturelles; par M. G. André. 446 — Premières conclusions générales sur les charbons humiques; par M. C.-Eg. Bertrand 767 — Conclusions générales sur les charbons humiques et les charbons de purins; par M. C.-Eg. Bertrand 822 Hydrogène. — Note préliminaire sur la présence de l'hydrogène libre dans l'air almosphérique; par M. Jrtn. Gautier 698 Hydrologie. — Circulation des eaux dans le glacier du Rhône; par M. F.-A. Forel 5^2 — Sur quelques lacs des Pyrénées-Orien- tales, des Hautes-Pyrénées et des Pages. Basses- Pyrénées ; par MM. André Delebecque et Etienne Bittcr 740 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 894 Hygiène pubmqie. — M. /'/;. Timbaud adresse un Mémoire relatif à un « projet d'enlèvement et de destruction des ordures ménagères » 848 — M. C. Tollct adresse divers documents établissant les résultats des amélio- rations qu'il a apportées dans la con- struction des hôpitaux 988 — La Socie'té royale de Médecine publique de Belgique adresse à l'Académie deux Volumes intitulés : 0 Congrès national d'Hygiène etde Climatologie médicales de la Belgique et du Congo » 989 I Indigo. — Sur le mode de formation de l'indigo dans les procédés d'extraction industrielle. Fonctions diastasi(]ues des plantes indigofères; par M. L. Bréaudnt 769 Infectieuses (maladies). — Sur le méca- nisme de l'immunisation contre l'ac- tion globulicide du sérum d'anguille; par MiM. L. Camus et E. Gley 33o — Le pouvoir antivirulent du sérum de l'homme et des animaux immunisés contre l'infection vaccinale ou vario- lique ; par MM. Bérlère, Chnmbon. Ménard et Joussct 1227 — M. Ed. Knnrhcll adresse un Mémoire relatif à une « Méthode curalive de la lèpre et autres maladies infectieuses ». 5oi — Rapport de M. Lnnnelongue sur le con- cours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 108 -- Rapport de M. Bouehard sur le con- cours du prix Bréant, décerné à M. P/iisali.v 1 1 1 3 Voir aussi : Bactériologie, Rage, Tétanos, Venins. Iode. — Sur les positions du tellure et de l'iode dans les systèmes périodiques des éléments; par M. H. Wilde G16 r> Latitudes. — Sur la détermination de la latitude de l'Observatoire de Paris, par les méthodes de M. Lœwy: par MM. //. Renan. J. Percliot et W. Ébert 80 [ — Résultats numériques obtenus pour la latitude de l'Observatoire de Paris, par les observations au cercle méridien du jardin ; par MM. H. Renan, J. Perrlmt et H". Ébert 939 — Sur une méthode diUérentielle propre à déterminer les variations de la lati- tude et la constante de l'aberration ; par M. G. Bigourdan 848 Levures. — Action de l'oxygène sur la le- vure de bière; par M. /eara .£/?''■on^. 326 — Contribution à la biologie des levures de vin ; par M. J.-.-l. Cordier G28 — Sur la dissémination naturelle des le- vures de vin; par M. Lc'on Boulroux. io33 LiTHiu.M ET ses COMPOSÉS. — Sur Ics chlo- rures de lithium ammoniacaux; par M. /. Bon nef oi 3C7 — Sur les combinaisons du chlorure de lithium avec la méthylamine; par M . J. Bonnefoi > 1 G Voir aussi : Ammoniums. Longitudes. — Sur la prédiction des oc- cultations d'étoiles par la Lune et sur le calcul des longitudes terrestres au moyen des occultations; par M. G. Bigourdan gSS M Pagej. Maunésilm i:t ses composés. — Sur le sulfure de magnésium anliydre et cris- lallisé: par M. .-/. M> \o~,\ — Rapport de M. Snnau attribuant le prix de Mécanique (fondation Mon- tyon) à M. tte Mos, pour ses Re- cherches expérimentales sur le maté- riel de la batellerie 1076 Navigation AÉRIENNE. — W.J .-R. Lnuvct adresse une Note « Sur la possibilité de diriger les ballons « 166 — M. Vanncçon soumet au jugement de l'Académie une Note sur la direction des aérostats 21 5 — M. L. Roze adresse la description et le dessin d'un appareil qu'il nomme « aviateur mixte » 265 NÉBiXEUsES. — Sur les changements sur- venus dans la grande nébuleuse de la ceinture d'Andromède; par M. G. Rcyct 441 — Sur une photographie de la nébuleuse de la Baleine, obtenue à l'observa- toire de Toulouse; par MM. Baillnud et Bour^et 1 1 g 1 Nominations. — M. Ijcyden est élu Cor- respondant pour la Section de Méde- cine et de Chirurgie 38 — M. Mosso est élu Correspondant pour ( 1272 ) Pages, la Seclion île Médecine et de Cliirurgie. iG5 M. Depércl est élu Correspondant pour la Section de Minéraloaie Soi Pages. M. Marsh est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie 982 O OpTiQi'E. — Observations nouvelles sur le phénomène de Zeeman ; parMM. Henri Becquerel et H. Deslaiidres 18 — Sur une substance nouvelle radio-active contenue dans la pechblende; par M. P. Curie et .M""^ S. Curie i;5 — Sur l'absorption de la lumière produite par un corps placé dans un champ magnétique; parM. Auguste Riglii.. . 216 — Sur une nouvelle action subie par la lumière traversant certaines vapeurs métallii|ues dans un champ magné- tique; \iar ^\M. D. Mfiralusnel O.-M. Corbino 548 — Remarques sur la polarisation rotatoire magnétique et la dispersion anomale, à l'occasion d'une expérience nou- velle de MM. D. Macaluso et O.-M. Corbino; par M. Henri liecquercl . . . 647 -- Sur la dispersion anomale et le pou- voir rotatoire magnétique de certaines vapeurs incandescentes; par M. Henri Becquerel Hgg — Sur une nouvelle action subie par la lumière traversant certaines vapeurs métalliques dans un champ magné- tique; par MM. D. ManilusnclM.-O. Corbinn p j 1 Observations au sujet de la Communi- cation précédente ; par M. Henri Bcr- qw?-el g53 Absorption dans un champ magné- tique ; par M. A. Cntton 9")3 Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 2(56 Sur la transformation des variations lu- mineuses en reliefs mobiles; par M. Dussaud {17 Nouvel appareil pour mesurer la \nm'\- nosilé; par M. Onitnus 063 • M. J. Faix adresse une Note relative à la propagation des ondes sphériqiies lumineuses ■.>,o8 ■ M. Jug. Corel adresse une Note rela- tive à un appareil pouvant servir à l'étude de questions d'Optique phy- siologique • . . . 745 Voir aussi ■Sjjertro.Kriipir, Ulereoicopic, Vision . Paléontologie. — Sur VAr/iinolemur. genre du tertiaire de Parana, repré- sentant un type nouveau de la Classe des Mammifères; par M. Jmeg/iino. . SgS — Sur le gisement de Vertébrés aquila- niens des mines d'asphalte de Pyri- mont (Savoie); par M. ('h. Depérrt. 787 — Apparition des Ours dès l'époque mio- cène; par M. Claude Gaillard \i~i-] — Rapport de M. ^Volf concluant à dé- cerner le prix Eslrade-Delcros pour i8g8 à M. Munier-Clialnia.i,^o\\T ses travaux de Paléontologie 1 1 4o Voir aussi Botanique fossile. Pathologie végétale. — Sur le piélin ou maladie du pied chez le blé; par M. Louis Mangin 286 — La jaunisse, maladie bactérienne de la Betterave; par MM. Prdlieu.v et Dc- lacrnix 338 Pendule. — Sur l'entretien du mouvement pendulaire sans perturbation. Entre- tien du pendule géodésique; par M. G. Lippmann i 5 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 i" — Sur un mode d'entretien du pendule; par M. A. Guillet gi Pesvnteub. — Sur la détermination de la pesanteur au sommet du mont Blanc, à Chamonix et à Meudon : par M. Hansky g i'i PÉTiiOGBAPiilE. — Les filons granuliliques et pegmatiques des contacts graniti- ques de l'Ariège : leur importance théorique; par M. A. Lacroix 370 ( 1-- Papes. — Les roches à axinite (limurites') des contacts granitiques des Hautes-Pyré- nées ; par M . ^ . Lncroi.x CyS — Sur les pliosphates noirs des Pyrénées; par M. David Leviit 83 'i — Sur l'existence, aux environs de Corin- the, de llierzolilhes identiques à celles des Pyrénées; par M. J. Lacroix. . . 1248 Phényliiydrazine. — Quelques nouvelles combinaisons de la phénylhydrazine avec certains sels métalliques; par M. Pastiireaii 485 — Action de la pliénylliydrazine sur l'acide chloranilique; par M. J. Descomps. . 665 — Combinaisons de la phénylhydrazine avec les sels halogènes des métaux alcalino-terreux ; par M. /. Moitessier. 722 Phénols. — Action du brome en présence du bromure d'aluminium sur l'isobutyl- phénol para. Remarques sur la bro- muration des phénols; par M. F. Bo- drnux 1 86 — Sur la synthèse du phénol par l'acéty- lène ; par M. Berthelot 908 Phosphates. — Décomposition des phos- phates monobary tique et monocaloique par l'eau à 100°; par M. Georgex Fiard 178 — Sur les phosphates mixtes éthyliques- phényliques; par M. Jlb. Morel .... loaS Phosphorique (acide). — Analyse volu- métrique d'un mélange d'éthers phos- phoriques acides et d'acide phospho- rique; par M. J . Cavalier 60 — Sur le dosage de l'acide phosphorique; par M. Henri Lasne C2 — Sur le dosage de l'acide phosphorique; par M. Le'o oignon 191 — Étude sur l'acide phosphorique dissous dans les eaux du sol; par M. Th. Scldœsing fils . a36, 327 et 820 Phosphures. — Action du phosphure d'hydrogène pur sur le sulfate de cuivre; par M. £. Rubénovitc/i 270 Photographie. — Contenu d'un pli cacheté sur des « Photographies colorées ob- tenues directement » ; par M. L. Del- valvz 207 — L'instantané dans la Photographie sous- marine; par M. L. Bontan 73 1 yoir aussi Radiographie. Physiologie ani.male. — Sur les fonc- tions du pancréas chez les Squales; par M. Emile l'u/ig 77 Pa(jes. Note relative à la chaleur animale: par M. Emile Bouchard 214 Quelques points de la physiologie nor- male et pathologique du cœur, révélés par l'examen radioscopique ; par M. Ch. Bouchard 295 Mesures à prendre pour l'uniformisation des méthodes et le contrôle des instru- ments employés en Physiologie; par M. Marer 376 Modifications des organes dans la course de soixante-douze heures en bicyclette, étudiées par la phonendoscopie ; par MM. J. Blanchi et Félix Regnautt. . 387 Augmentation du poids du corps et transformation de la graisse en gly- COgène ; par M. Ch. Bouchard 464 Observations sur la transformation sup- posée de la graisse en glycogène ; par M. Berthelot 491 - Sur la transformation de la graisse par oxydation directe; par M. Hanriot.. . 56 1 • Sur l'impression tactile due au contact d'une succession de reliefs représen- tant un objet mobile dans ses diffé- rentes positions; par M. Dussaud. . . . 489 - Embryons sans noyau maternel ; par M. Yves Delage 528 - De l'air et de l'eau comme facteurs de l'alimentation chez divers Batraciens; par M. .V. Jourdain 53i - Recherches physiologiques sur la con- traction du sphincter ani; par MM. S. Jrloing et Éiloiiard Chantre 536 - Particularités relatives à l'innervation et aux propriétés physiologiques géné- rales des nerfs du sphincter nui : par MM. S. Arloing et Edouard Chantre . 65 1 - Effets de la section des nerfs du sphincter ani sur le rôle, les propriétés physio- logiques et andtomiques de ce muscle et sur l'organisme en général; par MM. .Ç. Arloing et Eilouard Chantre. 700 - L'absorption du mercure par les leuco- cytes; par M. Henri Stassano 680 - Production artificielle des perles chez les Haliotis ; par M. Louis Bnutan. . . 828 - Le foie, organe pigmenlaire chez les Invertébrés; par MM. A. Dastre et N. Floresco 982 - M. A.-L. Herrera adresse une Note u Sur les mouvements amibo'ides ob- tenus artificiellement par dégagement d'acide carbonique » 342 ( 1274 ) Pages. — M. H. Cliurleau adresse une Note rela- tive au poids maximum imposé à cliaque type animal, soit par la pesan- teur, soit par les diverses fonctions de nulrition 4^4 — Rapport de MM. Milne- Edwards et Bouchard sur le concours du prix Lallemand, prix partagé entre M. Eda: Phelps AUis et M. J. Thomas 1121 — Rapport de M. Marey sur le concours du pri>L Larrey, prix décernée MM. /. Regiiault et de Riiotdt 112^- — Rapport de M. Marcy sur le concours du prix Pourat, prix décerné à MM. D. Cniirtadc- et J.-F. Guyon i iîG — Rapport de M. Boia/iard sur le concours du prix Philipeaux, prix décerné à M. Moussu 1 127 Voir aussi Chimie animale. Physiologie expérimentale. —La culture des organismes inférieurs dans l'eau de mer diversement modifiée; par MM. P. DuJIocq et /'. Lejonne 72 j — Recherches sur les lésions des centres nerveux , produites par l'hyperthermie expérimentale; par M. G. Marinesco. 774 — Étude physique de l'élasticité acquise par le tissu musculaire en état de tra- vail physiologique: par M. A. Chaii- veau 9S3 — Queliiues particularités de l'élasticité du muscle, expliquées par la comparaison du cas de la substance musculaire en action avec celui des matières inertes; par M. A ■ Chaui'cau 1 1 So — Rapport de M. Chauveau sur le concours du prix Montyon (Physiologie expé- rimentale), prix décerné à M. /. Tissol 1 1 2'5 Physiologie pathologique. — Sur l'éli- mination des chlorures chez les rachi- liques; \>d.T }>\. OEchsner de Coniiick . 72 — L'hématozoaire du goitre; par M. E. Grasset 73 — La thermogénèse dans le télanos ; par MM. d'Arsoni'a/cl Charrin 2i3 — Méningo-encéphalo-myélite aiguë déter- minée chez le chien par le bacille de la septicémie du cobaye; par MM. C. Physalix et H. Claude 248 — Sur un nouveau Triclinphyion produi- sant l'herpès chez le cheval ; par M.M. Mairuchot et Dassonville 279 — Transmission des toxines du fœtus à la i Pages, mère ; par M. ^. Charrin 332 — Les caractères spécifiques du Champi- gnon du Muguet (Eiidomyces atbi- cans); par M. Paul Vuillemi/i 63o — Caractérisation du sucre de l'urine des diabétiques; par M. Le Gc/f. 817 — M. P. Ape'ru (imprimé par erreur Apérie ) adresse une Note « Sur une nouvelle méthode thérapeutique, fon- déesur l'emploi de la lumière solaire ». 454 Voir aussi Médecine, Bactériologie, In- fectieuses (Maladies), V^enin. Physiologie végétale. — Fonction phy- siologique du fer dans l'organisme de la plante; par M. Jules Stoklasa 28a — Expériences sur la production des ca- ractères alpins des plantes, par l'al- ternance des températures extrêmes; par AL Gaston Bonnier 3o7 — Influence de l'acide carbonique sur la forme et la structure des plantes; par M. Edm.-C. Téodoresco 335 — Sur la toxicité des sels de cuivre à l'égard des végétaux supérieurs; par RL Henri Coupin loo — Sur la toxicité des composés chiomés à l'égard des végétaux supérieurs; par M. Henri Coupin 977 — Influence de la lumière sur la forme et la structure des rameaux de la Vigne vierge et du Lierre terrestre; par M. Maige 420 — Influence de la pesanteur et de la lu- mière sur l'organisation dorsiventrale des rameaux dans les inflorescences; par M. H. Bicorne 4 ÎG — L'assimilation chlorophyllienne chez les plantes du littoral; par M. Ed. Griffon 449 — Sur la cause de la structure spiralée des racines de certaines Chénopodia- cées; par M. Georges Fron 563 — Sur les changements de composition qu'éprouvent les graines oléagineuses au cours do la germination; par M. L. Mafjuenne 625 — De l'iiifluence de la température sur la détermination du sexe; |)ar M. Ma- rin Molliard 660 — Caractères de la vie ralentie des bulbes et des tubercules; par M. Leclerc du Sablon O7 1 — Sur l'absorption des sels halogènes du potassium par les plantes; par M. E. ( '375 ) Pages. Demoussy 771 — Absorption des hydrates de carbone par les racines; par M. Jules Laurent.. . 786 — Sur une méthode décoloration dupro- toplasraa par les pigments bactériens; par M. L. Matruclmt 83o — Sur une méthode de coloration du pro- toplasma par les pigments des Cham- pignons ; par M. L. Mntriichot 881 — Sur la digestion de l'amidon dans les plantes; par M. Leclerc du Sablnn.. 968 — Absorption élective de quelques élé- ments minéraux par les plantes; par M. E. Demoussy g-o — L'assimilation chlorophyllienne chez les Orchidées terrestres et en particulier chez le Limodnrum nhovtlvum ; par M. Ed. Griffon 978 — L'assimilation de l'azote nitrique et de l'azote ammoniacal par les végétaux supérieurs; par M. Mazv 1041 — M. Aug. LelcU'ier adresse une Note in- titulée: « Action de l'électricité at- mosphérique sur la direction suivie par la racine jeune de la Fève vul- gaire 980 Voir aussi Cklorophylles. Physique du globe. — Résultats des as- censions des trois ballons-sondes lan- cés à Trappes, le 8 juin; par .M. L. Teisserenc de Bort 1 35 — Sur les ascensions exécutées le 8 juin i8gS, à l'occasion de la quatrième ex- périence internationale; par ^L^L Hcr- niiCe et Besançon 489 — Résultats d'un sondage de la haute at- mosphère (ascension du aS août 1898); par MM. G. Hernii/e el G. Besançon. 574 — Sur le tourbillon polaire; par M. J. Poinctiré 25 1 — Observation d'une aurore J)oréale; par M. H. Deslandres 407 — Observation d'une aurore boréale à G(3ltingen (Hanovre), le 9 septembre 1 89S ; par AL B. Viollc 45i — M. V. Desjardins adresse quekiuos in- dications sur une aurore boréale, ob- servée à Guingamp, le 9 septembre 1898 534 — M. Al.-B. Mai: Z'ohy// adresse une Noie relative aux lois des pressions baro- métriques 454 Pages. — Mouvements barométriques sur le mé- ridien de la Lune; par M. A. Poin- cnré 742 — Chute de Crustacés ostracodes l'ossiles observée à Oullins, près de Lyon, le 24 septembre 1898; par M. Lortci . . i23i — Sur une observation du rayon vert, au moment du lever du Soleil ; par M. //. de Maiibciige 453 — M. Gérard Laurent adresse une Note relative à une observation du rayon vert, au Havre 745 — Sur le rayon vert; par M. Libert 793 — A propos du rayon vert; par M. Piot- Bty 893 — M. /'". Larruque ;i(Jressc une Note rela- tive à des phénomènes radioscopiques, observés pendant une tempête gSS Voir aussi Marées, Météorologie, Ma- gnétisme terrestre. Pesanteur. Pl.\nètes. — Observations do la planète 1898, lJy(Witt, 1898, août 14), faites à l'Observatoire de Paris; par M. Jetin Mnscart ' SSg — Observations de la planète U(J Witt, faites à l'observatoire de Toulouse; par M. F. Rossard 382 — Observations de la planète Witt (1898, août 14 ), faites à l'observatoire d'Al- ger ; par M. /'". Sy Sgi — Observations de la planète 1J(J (Witt, 1898, août i4), faites à l'observatoire de Besançon; par M. Gruey 892 — Observations de la planète DQ Witt (i 3 août 1898), faites à l'observatoire de Bordeaux; par MM. Rayet, L. Picard et/'. Courty 478 -- Observations de la planète DQ = A^i: , faites à l'Observatoire de Paris; par M. G. Bigourdan 8o5 — Éléments de la planète UQ =^ 'iST, ; par M. G. Fayct 806 — Observations de la planète DQ (Witt), ■faites à l'observaioire de Toulouse; par M. F. Rossard 999 Prix décernés par l'Académie. — Table dos prix décernés 1171 Prix proposés par l'Académie. — Table des prix proposés 1178 — Table, par année, des prix (iroposcs . 1175 C. \\., 1898, V Semestre. (T. CXWIl.j 1G7 ( 1276 ) Pages. Qlinoléines. — Sur une quinoléine di- iodée ; par M. C. Istmii 520 — Sur des uréthanes aromatiques de la Pages. tétrahydroquinoluino; par MM. Cnze- neuve et Mureaii 868 R Radiographie. - Sur ics applications cli- niques de la Radiographie; par M. Garrignu . 206 — Appareil permettant de prendre des ra- diographies de la cage Ihoracique, soit en inspiration, soit en ex|)iration: résultats obtenu?: par M. Guilleminot. 340 — Sur une nuu voile substance fortement radio-active, contenue dans la pech- blende; par M. P. Curie, M"' P. Cu- rie et M. G. Béiiioni i2i5 — Sur le spectre d'une substance radio- active; par M. Eug. Demarcay 121 8 Rage. — Sur les lésions précoces des centres nerveux dans la rage ; par M. J^. Babes 776 Rayons cathodiques. — Sur les rayons cathodiques; par M. P. Fillanl . ... 173 — Sur la diffusion des rayons cathodiques ; par M. P. Vdlmd -iil — Errata se rapportant à cette Commu- nication 289 — Sur les rayons cathodiques simples; l)ar M. E. Gnldstrin 3i8 -• Hemarques sur les rayons cathodiques simples; par M. H. Deslnmhcs 1210 Rayons X ou Rayo.ns Rontgen. — Méca- nisme de la décharge électrique par les rayons X; par M. G. S/ignnc. ... 40 — Sur la durée de l'émission des rayons de Rontgen; par M. Henri Morize . . 546 RnoDiuM. — Action de la chaleur sur les azotites doubles alcalins des métaux du groupe du platine : composés du rhodium; par MM. ./. J"//y et fi. Leif/ie' 1 o3 SÉLÉNIUM ET SES COMPOSÉS. Sur le sé- léniate do cuivre et son emploi à la préparation de l'acide sélénique; par M. R. Melzner 5,i Sodium et ses composés. — Sur les oxydes de sodium ; par M. de Forcrand 3G4 — Étude thermique du sous-oxyde et du bioxyde do sodium; par M. de For- crand 5 1 4 — Action du sodamraonium sur l'arsenic; par M. C. Hugut j53 Soleil. — Résumé des observations so- laires, faites à l'observatoire royal du Collège romain, [lendant le premier se- mestre 1898 ; par M. P. Tacchiid ... 431 — Observations du Soleil, faites à l'obser- vatoire de Lyon (équalorial Brunncr de o",i6), pendant le premier tri- mestre de 1898; par M./. Guilliaime. 706 — Observations du Soleil, faites à l'obser- vatoire de Lyon (équalorial Brunner 739 de o^jiG), [lendant le second tri- mestre de l'année 1898; par M. J. Guillaume - .VI. Ch.-V. Zcjiger donne lecture d'une Note intitulée : « Imitation des phéno- mènes solaires par des décharges d'électricité dans un espace rempli de gaz et de poussières » SOLENNITÉS SCIKNTIl'lQUES. — Le Cumitt; formé à Malines pour élever une sta- tue à /'.-/. van Bencden invite l'Aca- démie à se faire représenter à l'inau- guration de cette statue - M. A. Mi/ne- Ednvirds invite les Mem- bres de l'Académie à assister à l'inau- guration des nouvelles galeries du Muséum 166 — Le Comité du Centenaire de la décou- verte de la pile par Volta invite l'Aca- démie à se faire représenter à la so- lennité qui aura lieu à Côme, en 1899. 166 9' ( 12 Pages. [ — Le Comité du monument Pasteur, à Lille, informe l'Académie qu'il a dé- cidé d'ajourner l'inauguration de la j statue et de l'Institut Pasleui' 654 Spectroscopie. — Observations sur quel- i ques spectres : aluminium, tellure, sé- lénium; p,ir M. A. de Gramoni 866 Statistiquk. — Rapport sur les Mémoires présentés au concours du prix de Sta- tistique (fondalion Mnnlvon) pour 189S .■ 1084 — Errata se rapportant au Rapport de M. de Jonquières. sur le Mémoire de M. des Cilleiils 1257 Stéréoscopiic. — Sur la superposition de deux couples siéréoscopiqnes; par MM. T. Marie et H. Ribniil 3-2i SrcREs. — Action de la bactérie du sor- bose sur le sucre de bois; par M. Ga- briel Bertrand 124 — Action de la bactérie du sorbose sur les sucres aldéhydiques; par M. Ga- 11 ) Pages. briel Bertrand 728 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 84'2 - Sur un nouveau sucre accompagnant la sorbite; par MM. Camillr Vinrmt et /. Meunier 760 - Dosage des sucres diabétiques par le polarimèlre, par le coefficient de ré- duction et par la ferincnlalion : par I M. Frédéric Landnlph 7 J5 I — Caractérisation du sucre de l'urine des I diabétiques ; par M. Le Golf. 817 Sulfures. —Sur le sulfure de magnésium anhydre et cristallisé; par M. A. Monrlot 180 ■ Sur ia composition des sulfures de strontium phosphorescents; par M. José Rûdrigucz Moureto 2519 et 872 - Sur la cristallisation des sulfures anhy- dres de calcium et de strontium ; par M. Mourlol .' 408 Tannin. — Dosage du tannin ; par M. Léo Vignon 369 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 456 Télégraphie. — Télégraphie hertzienne sans fil, entre la tour Eiffel et le Pan- théon; par M. Ducretet 718 — Sur une solution du problème de la multicommunication en télégraphie, par l'emploi des oscillations électri- ques; par M. Albert Turpain 1208 Tellure. - Sur le poids atomique du tellure, en relation avec les propor- tions multiples des poids atomiques des autres corps simples; par M. H. Wilde , 6i3 — Sur les positions du tellure et de l'iode, dans les systèmes périodiques des élé- ments ; par M. H. Wilde 616 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 684 TÉTANOS. ~ La thermogénèse dans le téta- nos; par MM. d'Arsonval et Charrin. 21 3 — M. P. Farreras adresse une Note <' Sur la valeur thérapeutique du traitement du tétanos selon le procédé de M. Was- serman j. 076 Theumochimie. -- Transformations iso- thermiques irréversibles d'un mélange. Développement de la relation condi- tionnelle de l'équilibre; par M. A. Ponsot 49 — Données thermiques relatives à l'acide iso-araylmalonique. Comparaison avec son isomère, l'acide subérique; par M. G. Massol 526 T11ERMODYNA.MIOUE. — M. Casalonga adresse deux nouvelles Notes relatives au principe et au cycle de Carnot. . . . 343 - L'équivalent mécanique de la calorie et les chaleurs spécifiques des gaz : par M. A. Leduc 860 Topographie. — M. Laussedat fait hom- mage à l'Académie du Tome I de ses « Recherches sur les instruments, les méthodes et le dessin topographi- ques 1) 1191 Tourbes. — Sur la constitution des tourbes; par M. B. Renault 825 Truffes. — Le Terfezia Leonis dans les Landes; par M. Ad. Chatiii 160 TlNGSTÈNK ET SES COMPOSÉS. — Action de l'hydrogène sur le paratungstate de potassium; par M. L.-A. Hallo- peau 57 — Sur la production d'un bleu de liing- ( 1278 Pages. stènc, provenant de la réduction de lungslales au feu de cuisson de la porcelaine; par M. Albert Graiiger.. loG Sur unsiliciurede tungstène; par M.^. J^ignitroiix SgS Sur un carbure double de fer et de tungstène; par M. P. Williams 410 Sur un nouvel ioduro de tungstène; par M. Ed. Dcfnrtiz 5 10 ) Pages. Sur le bioxyde de tungstène cristallisé et sur un tungstate tungslo-lithique: par M. L.-J. Hnllopcnu Oi». Action dos sulfates uiélalliques sur le paratungstate de potassium ; par M. L.- A. Halhpenii 620 Sur la production, par électiolyse, du tungstène cristallisé; par M. L.-A. Halloprait ^55 u URÉTnANES. — Sur les phênylurélhanes dos éthers et dcsnitriles de quelques oxyacides; par M. E. Lnmbling .... 64 Venins. — Les sucs de Champignons vac- cinent contre le venin de la vipère; par M. C. Phisdlix io36 Verres. — Sur les verres bleus à base de chrome ; par M. André Diiboin 52 Vins. — Rapport do M. Henri Moissnn sur le concours du prix Montyon (Arts insalubres) en 1S9S, concluant à partager ce prix entre M. Caries et M. Masure, pour leurs travaux sur les vins 1 1 3 1 Vision. — M. P. de Bazillac adresse une Note relative à la structure de l'œil et à la théorie do la vision 804 ViTicuLTCRE. — Sur l'adhérence des bouil- lies cupriques, utilisées pour com- battre les maladies cryptogaraiques de la Vigne; par MM. G.-M. Cuillnn — Sur des uréthanes aromatiques de la létrahydroquinoléinr: par MM. Cnzr- neui'c et Morenii 808 et G. Gouirand 254 et 4^3 — Recherches sur quelques moyens per- mettant d'augmenter l'adhérence des bouillies cupriques; par M. Joseph Perraiid 876 — Sur une nouvelle bouillie cupri(|ue, plus spécialement destinée à combattre le black rot; par M. Joseph Perraud. 978 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1045 Voir aussi Fins. Voyages scientifiques. — Rapport de M. GramlidiersuT le concours du prix Tchihatchef en 1898, prix décerné à M. Chaffanjon, pour les résultats de ses voyages dans l'Amérique du Sud et dans l'Asie 1 1 35 Yttriques (Terres). — Sur les terres yltriques provenant des sables mo- nazités; par M. G. Urbain 107 Z Zoologie. - Sur le développement et la structure de la larve de quelques Bryozoaires cbeilostomes ; par M. Z,o«j.v Calfet — Nouvelles observations biologiques sur la vie coloniale des Tuniciers fixés (Bo- trylles et Botrylloïdes); par M. An- toine Pizon 127 Réaction alcaline des chambres et ga- leries des nids de Fourmis. Durée de la vie des Fourmis décapitées; par M. Charles Janct 1 3o ( 1279 ) Pages. ■Sur l'origine (lu polypide des Bryozoaires ectoproctes marins; par M. Louis Cdlt'ct ig4 • Sur les Géphyriens des grands fonds de la mer, recueillis par le Tramilleiiret le Talisman; par M. Louis Roule ... 197 ■ L'embryon double des Diplosomidés et la tachygénèse; par MM. Edmond Perrier et Antoine Piznn 297 ■ Sur la viviparité d'une Annélide puly- chète {Dodecaceria concharum Œr- Sted, forme A) ; par WA. Félix Mcsnil et Maurice Caullery 48'"' -Sur le Blcpharupoda faariana, Crus- tacé anomoure de la famille des Hi])- pidés) ; par M. E.-L. Bouvier 566 ■ Sur la place des Phoronidiens dans la classification des animaux et sur leurs relations avec les Vertébrés; par M. Louis Roule 633 ■ Les stades post-larvaires des Aréni- Pages. coles; par M. Pierre Faurel 733 - Les yeux céphaliques chez les Lamelli- branches; par M. Paul Pelseneer. . . 735 - Sur les Chlamydomonadinées ; par M. P.-A. Dangearil 736 - De l'enfouissement chez les Uomaridés et les Thalassinidés; par M. Georges Botin 781 - Sur le développement des Troques; par M. A. Rol)ert 784 - Contribution à l'étude de la morpho- logie des Craspédomonades ; par M./. Kunstli'r 1 282 - Sur un exemplaire du Dasypeltis scobrn Linné, Serpent oophage de l'Afrique centrale ; par M. Léon Vaillant. . . . iii^ - Rapport de M. Milne-Edwards sur le concours du prix Saintour pour 1S98. prix décerné à M. Félix Bernard ... 1 138 Voir aussi A natomie animale, Physiolo- sie animale et Paléontologie. TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ADRIAN. — Sur un nouveau principe cris- tallisé, retiré de la Grande Absinilie. (En commun avec M. Trillat.) 874 AIGNAN (A.). — Sur la théorie des tuyaux à anche 2G8 ALBAHAUY (J.-M.). — Sur un produit de dédoublement de l'albumine 121 ALLAIRE (H ). — Recherches sur les bo- racites iouces 555 ALLIS (Edw. Philps). — Un prix Lalle- mand (Médecine et Chirurgie) lui est attribué 1 121 AMAGAT (E.-U.). — Sur la compressibi- lité de l'air, considéré comme mélange gazeux . 88 AMEGHINO. — Sur K Arhinoleinur, genre du tertiaire de Parana, représentant un type nouveau de la cins.-e des Mammifères BgS ANDEER (J.-J.) adresse une Note intitulée: « Les ostioles dans la nature organique et leur fonction biologique « iSg ANDRADE (J.). — Sur la stabilité 712 ANDRÉ (G.). — Sur la constitution des matières humiques naturelles 4i4 — Action de la chaux et du carbonate de calcium sur certaines matières humiques naturelle," 446 ANDRÉ (Cil). — Observations des Léo- nides, faites le 14 novembre 1898 à l'observatoire de Lyon 807 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 578 APPELL est adjoint à la Commission du prix Fourneyron 6u 1 -- Fait hommage à l'Académie d'un Ou- MM. Pages. vrage intitulé : < Éléments d'Analyse mathématique, à l'usage des ingé- nieurs et des physiciens » 748 — Rapport sur le concours du prix Four-' neyron (Mécanique ) 1078 .4PÉRU (P.) (imprimé par erreur APÉRIE) adresse une Note « Sur une nouvelle méthode thérapeutique, fondée sur l'emploi de la lumière solaire » 454 ARLOING (S.). — De l'obtention des cul- tures du bacille de Koch les plus propices à l'élude du phénomène de l'agglutination par le sérum sanguin des tuberculeux. (En commun avec M. Paul Courmiinl. 3i2 - Sur la recherche et la valeur clinique de l'agglutination du bacille de Koch par le sérum sanguin de l'homme. (En commun avec M. P. Courmont.). 423 — Recherches physiologiques sur la con- traction du sphincter uni. (En com- mun avec M. Edouard Chantre.) . . . . 536 ~ Particularités relatives à l'innervation et aux propriétés physiologiques gé- nérales des nerfs du sphincter ani. (En commun avec M. Edouard Chantre.) . 65 1 Eflèts de la section des nerfs du sphincter ani, sur le rôle, les pro- priétés physiologiques et anatomiques de ce muscle, et sur l'organisme en général . (En communavec M. Edouard Chantre.) 700 ARSONVAL(nj. — La thermogénèse dans le tétanos. (En commun avec M. Char- rin. ) 2 1 3 ( 1282 ) B MM. Pages- BABES (V.)- — Sur les lésions précoces des centres nerveux dans la rage. . . . 776 BAILLÂUD. — Sur une photographie de la nébuleuse de la Baleine, obtenue à l'observatoire de Toulouse 1191 BALLAND. — Sur la composition et la valeur alimentaire du millet aSg — Sur la composition et la valeur alimen- taire des haricots indigènes 53-2 — Composition et valeur alimentaire des fromages 879 BARBIER (Ph.). — Sur la pulégènacétone. 870 BARD. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 108 BAUBIGNY (H.V — Recherches sur la sé- paration et le dosage des éléments halogènes dans leurs combinaisons avec l'argent 1^19 BAUGÉ (G.). — Sur un nouvel hydrate d'oxyde salin de chrome 55 1 BAULE. — Un prix lui est attribué dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Mécani(iue ' 1066 BAZILLAC (P. de) adresse une Note rela- tive à la structure de l'œil et à la théorie de la vision 804 BÉCLÈRE. — Le pouvoir antivirulent du sérum de l'homme et des animaux im- munisés contre l'infection vaccinale ou variolique. (En commun avec MM. Clidmbnn. Mcnnrd e.l Jousset.). 12-27 BECQUEREL (Henui). - Observations nouvelles sur le phénomène de Zeeman . ( En commun avec M. H. Deslandres.). 1 8 — Remarques sur la polarisation rotatoire magnétique et la dispersion anomale, à l'occasion d'une expérience nouvelle de MM. D. Mticnlnso et O.-M. Cor- binn C i 7 — Sur la dispersion anom.ilu et le pouvoir rotatoire magnétique de certaines va- peurs incandescentes Sgg — Observations au sujet d'une Communi- cation de MM. D. Macalaso et O.M. Ccirbirio, sur « une nouvelle action subie par la lumière traversant cer- taines vapeurs mét;illi<|ues dans un champ magnétique u già - Rapport sur le concours du prix Kast- ner-Boursault 1 1 39 MM. Pages. BELOPOLSKY. - Le prix Janssen lui est décerné io83 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1 191 BÉMONT(G.i. — Sur une nouvelle sub- stance fortement radio-active, conte- nue d^ns la pechblende. (En commun avec M. P. Curie et M"" P. Curie. \. i2i5 BÉRARD. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 108 BERGER (Paul). — L'amputation inter- scapulo-thoracique (amputation du membre supérieur dans la contigu'ité du tronc) dans le traitement des tu- meurs malignes de l'extrémité supé- rieure de l'humérus /,7| BERGET (A."). - Ouverture d'un pli ca- cheté « Sur un moyen d'éviter les collisions des navires en temps de brume, par un appareil à ondes élec- triques servant d'avertisseur ». (En commun avec M. L. Déamibe.) i38 BERNARD (Félix). — Le prix Saintour lui est décerné 1 138 BERTHELOT (Daniel). - Une partie du prix Jerker lui est attribuée 1091 - Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie 1 191 BERTHELOT (M.).— Sur la décomposition de l'eau par les sels de protoxyde de chrome, et sur l'emploi de ces sels pour l'absorption de l'oxygène 24 — Sur la réaction entre l'hydrogène libre et l'acide azotique 27 — Sur la décomposition de l'acide azotique par la chaleur, à des températures peu élevées. 83 — Recherches sur les relations qui exis- tent entre les énergies lumineuses et les énergies chimiques i43 — Nouvelles recherches sur les miroirs de verre doublé de métal, dans l'anti- quité 269 — Observations sur la irunsformaiion sup- posée de la graisse en glycogène. ... 49' — Sur un alliage antique 535 — Sur quelques relations entre les éner- gies lumineuses et les énergies chi- miques, et sur les déplacements entre l'oxygène et les éléments halogènes. 795 ( 1283 9o8 iijj MM. Pajes. — Sur la synthèse du phénol par l'acé- tylène — Rapport sur le prix Delalande-Guéri- neau — Rapport sur le prix Jérôme Ponti 1 1 j4 — M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de .M. Ferdinand Colin, Corres- pondant pour la Section de Botanique. 5 — En déposant sur le bureau le Tome LV des « Mémoires de la Section topo- graphique de l'État-lIajor général de Russie », communique une Note de M. Venukoff, sur les résultats des travaux géodésiques russes en Mand- chourie ïoa — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. PiiieriKl Alvarez et de M. Aris- tide Dumoiit, 39. — « L'Annuaire des marées des côtes de France pour l'année 1899 », publié par MM. Hatt et Rnllet de l'Isle, 263. — Un Volume de M. A. TF«.ç.H&/ intitulé : « P.-L. Tchebychef et son œuvre scienti- fique », 5o2. — Une Thèse de M. De- lépine, intitulée « Aminés et amides dérivés des aldéhydes », 602. — Un Volume de M. Henri Jumelle et la première livraison d'un Ouvrage de MM. H. Hildebrnndsson ei Léon Tels- serenc de Bort, 804. — Deux Bro- chures de M. le commandant F. Le- gros : l'une « L'armement et la tech- nique des feux des infanteries mo- dernes » et « Des effets de la mousque terie selon le terrain et les formations > BERTRAND (C.-Eg.;. — Premières con clusions générales sur les charbons humiques 767 — Conclusions générales sur les charbons humiques et les charbons de purins. BERTRAND (Gabriel). — Action delà bactérie du sorbose ^ur le sucre de bois — Action de la bactérie du sorbose sur les sucres aldéhydiques 7^8 — Errata se rapportant;! cette Communi- cation 842 — Une partie du prix Jecker lui est attri- buée BERTRAND (Joseph). — Rapport sur le concours du prix Houllevigue — M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la mort de M. l'omel. Cor- 9J8 8-22 124 1091 Il i(. C. R., i8(jS, V Semestre. (T. CXXVU.1 M.M. respondant pour la Section de Minera logie — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une brochure de M. C/i. Lootens, 21 5. — Divers Ou- vrages de M. de Lapparent, de 5L II". de Fonviclle et de M. d'André BESANÇON. — Sur les ascensions exé- cutées le 8 juin 1898, à l'occasion do la quatrième expériencepnternationale. (En commun avec .AL Hemdle.) BEUDON (JiLES). — Sur les systèmes d'équations aux dérivées partielles ré- ductibles aux équations différentielles ordinaires BIANCHT (A.). — Modifications des or- ganes dans la course de soixante- douze heures en bicyclette, étudiées par la phonendosco|iie. (En commun avec M. l'élix Rcgnault., BIGOURDAN (G.j. — Observations de la nouvellecomcte Biooks(i898, oct.20), faites à l'Observatoire de Paris (équa- torial de la tour de l'Ouest) — Observations de la planète DQ = («? , faites à l'Observatoire de Paris (équa- torial de la tour de l'Ouest ) — Sur une méthode différentielle propre à déterminer les variations de la lati- tude et la constante de l'aberration. . — Sur la prédiction des occultations d'étoiles par la Lune, et sur le calcul des longitudes terrestres au moyen des occultations BLANC. — Un encouragement lui est attribué dans le concours du prix Cahours BLANCHARD (Emile). — Note relative à la chaleur animale BLEICIIER. — Sur la découverte de grap- tolithes dans les poudingues du grès vosgiendes environs de Raon-l'Étape ( Vosges) BLONDEL ( A.) présente des épreuves pho- tographiques représentant les courbes figuratives de l'intensité et de la force électromolriced'un courant alternatif, dans diverses conditions - L'hyslérésimétre Blondel-Carpentier et son application à la mesure statique de l'hystérésis — Sur l'arc à courants alternatifs — Un prix Kastner-Boursault lui estattri- i68 âges. 343 654 i39 387 6q3 80 5 848 935 214 -/•i'- 9'7 1016 MM. y bué •• — Adresse ses lemercinienlsà l'Académie. BODROUX (F.i. — Action du brome en présence du bromure d'aluminium sur l'isobulylphénol para. Ueraarques sur la bromuration des l'Iiénols BOHN (Georgi;s). — De l'enfouissement chez les Uomaridés et les Thalassi- nidi5s : BOLTZMÂNN (Louis i. — Sur le rapport des deux chaleurs spécifiques des gaz. BON.XEFUI (J.j. — Sur les chlorures de lithium ammoniacaux — Sur les combinaisons du chlorure de lithium avec la méthylamine BON'NilîK (G.vsTON L — Expériences sur la production des caractères alpins des plantes, par l'alternance des tem- pératures extrêmes BORDAS I L.\ — Anatomie et fonctions physiologiques des organes arbores- cents ou poumons aquatiques de quekpics Holothuries BOREL (Emile). — Surles développements des fonctions uniformes on séries de Taylor Sur la recherche des sinsularités d'une fond ion définie par un développement de Taylor — Le grand prix des Sciences mathéma- tiques lui est décerne — Adresse ses remercîmenls à l'Acadé- mie BORNET. — Rap[)ort sur le concours du prix Gay (Géographie physique) Rapport sur le concours du [uix Des- mazières ( Botnnique) - Est élu membre de la Commission cen- trale administrative pour l'année iSgg. BOUCHARD (Cil.;. — O'ielques points de la physiologie normale et patholo- gique du cœur, révélés par l'examnii radioscopique - Augmentation du poids du corps cl transformation de la graisse en gly- cogène Rapport sur le concours du prix Bréant (.Médecine et Chirurgie) Rapport sur le concours du prix Lalle- mand (.Médecine et Chirurgie) Rapport sur le concours du prix Phili- peaux (Physiologie expérimentale».. BOUILHAC. — Présence des chlorophylles dans un Nostoc cultivé ii l'abri de la ( 1284 ) MM. âges. 1139 1191 i8(i 7S1 lOUÇ) Pages. "9 367 :-ilG '"'7 308 loGi irgi 11-^8 •179 "J3 l'.)l GliG 8i3 'J^ 1 1-23 lumière. (En commun avec M. Eiard. ). BOUQUET DE LA GRYE. - Rapport sur un Mémoire de M. Thicbaui (Concours du prix extraordinaire de six mille francs, Mécanique) 1073 BOURGET. — Sur une photographie de la nébuleuse de la Baleine, obleime à l'observatoire de Toulouse 1 ly 1 BOURLET. —Un prix Fourneyron (Méca- nique) lui est décerné 107S BOURQUELOT (ÉM.). — Sur l'exislence, dans l'orge germée, d'un fermrnt so- luble agissant sur la pectine. (En commun avec M. H. Hérissey.) — Recherche et présence d'un ferment soluble protéo-hydrolylique dans les Champignons. (En commun avec 11. //. Hérisser.) BUUSSINESQ. - Relation qui existe, dans la bicyclette roulant sur le sol, entre le mouvement de progression et le mouvement d'inclinaison - Aiierçu sur la théorie de la bicyclette : équilibre du cavalier BÛUTAN (Loi'is). — L'instantané dans la Pholographie sous-marine 721 - Productiiiu artificielle des perles chez les HiiUotis 8-.'.8 BOUTROUX ( LÉON). —Sur la dissémina- tion naturelle des levures de vin. . . . io33 — Sur les produits d'oxydation de l'acide oxygluconique yri'\ BOUVIER (E.-L.). ^'è\\x\Q. Blcphuropoda faurinna, Crustacé anomoure de la famille des llippidés 5G0 BRANLY (EDOUARD). — Une enveloi)pe métallique ne se laisse pas traverser par les oscillations hertziennes 4'' Télégraphie sans lil et collisions en mer 171 Résistance électrique au contact de deux disques d'un mémo métal — Radio-conducteurs d'or et de platine.. — Le prix Houllevigue lui est décerné.. . — Adresse ses remercîmenls à l'Aca- démie BRÉAUD.\T (L.j. — Sur le mode de for- mation de l'indigo dans les procédés d'extraction indusirielle. Fonctions diastasiques des plantes in ligofères. . BUESSON (A.). — Sur la présence du couches à Physes et Limnées colum- naires dans l'éocène inférieur des Corbicros septentrionales 83G ■). 1 () I -zoG 1 1 3G Ilcjl ■/"■>'J ( MM. Pages. BUISINE. — Unprix Jeckerlui estatlribué. logi BUISSON [,W.). — Mesure de la vitesse des 1285 ) MM. Pages, particules éleclrisées dans la décharge par la lumicre ultra-violette 224 CAHRN (.4rmaxd). — Sur les équations différentielles du premier ordre. . . .1 i')!Î CALLANDREAU (0.). - Tables numé- riques pour faciliter le développe- ment, par interpolation, de la fonction perturbatrice C — Sur le calcul numérique des coefficients dans le développement de la fonction perturbatrice 211 — Rapport sur le concours du prix Ln- lande (Astronomie) io;i) — Rapport sur le concours du prix Valz ( Astronomie) loS 1 CALVET (Louis). — Sur le développe- ment et la structure de la larve de quelques Bryozoaires cheilostomes. . . 79 — Sur l'origine du polypide des Bryo- zoaires ectoproctes marins 194 CAMUS ( L.). — Sur le mécanisme do l'im- munisation contre l'action globulicide du sérum d'anguille. (En commun avec M. E. Glry. 1 3jo CARLES. — Un prix Montyon (Ails insa- lubres ) lui est attribué 1 1 3 1 — Adresse ses remercîmenls à l'Aca^ demie 1 igi C.\RNOT (Adolphe) fait hommage à l'Aca- démie d'une Brochure intitulée : 0 Sur de nouvelles méthodes d'analyse minérale » 8.ÎS CARVALLO. — Une partie du pris Four- neyron (Mécanique) lui est attribuée. (En commun avec M. Jncoh.) 1 078 — Adresse ses remorcîments à l'Aca- démie ., 1 191 CARVALLO (.1.) adresse une Note inti- tulée : « Du choix d'une méthode dans l'évaluation de la sei lion tranf- versale des muscles ». (En commun avec M. G. Weiss.) 9)8 CASALONGA adresse deux nouvelles Notes relatives au principe et au cycle de Carnot S^*? CASTALXG. — Le prix Bellion (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 1 19 CAULLERY (Maurice"). — Sur la vivipa- rité d'une Annélide polychète {Dnde- carerin corich/iriitn Œrste'l, forme A). I (En commun avec M. FcUx Mesnil.). CAVALIER (.1.). — Analyse volumélriquc I d'un mélange d'élhers phosphoriques acides et d'acide phosphorique I — Vitesse de saponification des éthers phosphoriques CAYEUX. - Le prix Vaillant (Minéra- logie et Géologie) lui est décerné. . . . — Adresse ses remercîmenls à l'Aca- démie CAZENEUVE (P.). - Sur quelques éthers carboniques mixtes phényliques al- cooliques. (En commun avec 51. .11- berl jSIorel. — Sur des uréthancs aromatiques de la télrahydroquinoléine. (En commun avec M. Morcau. ) — Sur la transformation du carbonate d'orthocréso! en un homologue de la phtaléine de l'orthocrésol CENTENAIRE (Le Comité du) de la dé- cou\erle de la pile par Voila invite l'Académie à se faire représenter à la solennité qui aura lieu Ix Côme, en 1899 CHAFFANJON. — Le prix Tchihalchef lui est décerné CH.-VMBON. — Le pouvoir antivirulent du sérum do l'iiommc et des animaux immunisés contre l'infection vaccinale ou variolique. (En commun avec M.M. Béclère, Mc'nard et Jniissct.) . . CHANDLER(S.-C.). - Le prix Lalande (Astronomie) lui est décerné CHANTRE (Edouard.. — Recherches physiologiques sur la contraction du spliincler arii. (En commun avec M. S. Arloing.y — Particularités relatives à l'innervation et aux propriétés physiologiques générales des nerfs du xpliincter ani. (En commun avec M. S. Ar- hing.) — Effets de la section des nerfs du spliinc ter nni sur le rôle, les propriétés physiologiques et anatomiques de ce muscle et sur l'organisme en général, (■fin commun avec M. Arloins.^ 48G fio 1098 "9' 8G8 iGG I-22- '"79 5 3G GJi ( 128G ) MM. f CHAPEL adresse une Note relative aux rencontres prochaines d'essaims cos- miques, du 12 au I i novembre et du 28 au 3o CHAl'UY (P.). — Sur les colorations des émaux do grand feu de porcelaine. (En commun avec M. Le Chatclier.). CHARPY. — Un prix de quinze cents francs lui est attribué, dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs (Mécanique) CHARRIN. — La Ihermogénèse dans le tétanos. (En commun avec M. d'Jr- sonvnl.) — Transmission des toxines du fœtus à la mère CH.ASSY (A.). — Inlluence do la pression sur la capacité initiale de polarisa- tion CHATIN (Adolphe). — L'arbre à cidre dans laprairic à fauclier. Applications sur 60 hectares — Le Terfezin Lconis dans les Landes.. — Du nombre et de la symétrie des fais- ceaux libéroligneux du pétiole, dans la mesure de la gradation des espèces végétales — Les prairies dans les étés chauds et secs CHAUVEAU (A.). —-Étude physique de l'élasticité acquise par le tissu mus- culaire en étal de travail physiolo- gique — (Quelques pailicularités de l'eiaslicilé du muscle, expliquées par la compa- raison du cas de la substance muscu- laire en action avec celui des matières inertes — Rapport sur le concours du prix ilun- tyon (Physiologie expérimentale) . . . CHAVASTELON (R.). - Sur une nouvelle combinaison do l'acétylène avec un oxychlorure cuivreux répondant à la formule CMP.Cu^Cl^Cu^O . ........ CHOFAUDET. — Un encouragement lui est accordé dans le concours du prix Lalande — Adresse sus reiuerciinents a l'Aca- démie CHUDEAU (R.) adresse une isole relative au poids maximum imposé à chaque type animal, soit par la |)esanteur, soil par les diverses fonctions de nu- trition apes. 433 loCG ai3 33.> 1203 J-l l()0 3oi 08> nSo ii>.3 1080 111)1 iMM. Pages. CLAUDE (H.). — Méningo-encéphalo- myélile aiguë déterminée chez le chien par le bacille de la septicémie du cobaye. (En commun avec M. C. Plii- s/ilix.) ^jS CLERE (G.) adresse un Mémoire relatif au rôle de l'électricité dans la nature. 034 COIIN (Ferdinand). — Sa mort est an- noncée à l'Académie 5 COLIN (Le P.). — Levés géodésiques, a.stronomiques et magnétiques à Ma- dagascar 708 — Le prix Valz lui est décerné 1081 CULSON (Albert). — Déplacement, des métaux par l'hydrogène gOi COMRE (A.). — Action des oxydants sur (]uelqu(_'s aminés grasses et aroma- tiques. (En commun avec M. OEchs- lier (le Cofiinc/i. ) 1 22 1 COMBY (J.). — Le prix Barbier (Méde- cine et Cliii'urgie) lui est décerné ... 1112 CONSIDERE. — Influence des armatures métalliques sur les propriétés des mortiers et bétons 992 COPAUX (H.). — Contribution à l'étude des éthers boriques. Propriétés de l'éther triéthylborique 719 — Dosage vulumétrique de l'acide bo- rique 750 GORBINO (O.-M.). - Sur une nouvelle action subie parla lumière traversant certaines vapeurs métalliques dans un champ magnétique. (En commun avec M. D. Macaldso.) 548, 96 1 CORDIER (J.-A.). — Contribution à la biologie des levures de vin C28 CORET (AuG.) adresse une Note relative à un petit appareil pouvant servir à l'étude de diverses questions d'Op- tique physiologique 7 1 5 CORNU (Alfred) est désigné à M. le Mi- nistre de la Guerre, pour faire partie du Conseil de perfectionnement de rlîcole Polytechnique pendant l'année i«98-i899 748 — Au nom du Bureau des Longitudes, présente « l'Annuaire du Bureau des Lorii^itudes pour 1899 » et la « Con- naissance des Temps [lour 1901 »... 996 — Rapport sur le concours du prix Tré- mont 11)2 COSSERAT (ELub.\E). — Sur la défor- mation infiniment petite d'un ellip- soïde élastique. (En commun avec ( 1287 ) MM. Pages. M. FrançnU Casserai.) 3 r 5 COSSERAT (François). — Sur la défor- mation infiniment petite d'un ellip- soïde élastique. (En commun avec M. Eugène Casserai.) 3i â COTTON (A.). — Absorption dans un champ magnétique 9)3 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1256 COTTON (Emile). — Sur la représenta- tion conforme des variétés à trois di- mensions 3 i9 COUPIN (Henri). — Sur la toxicité des sels de cuivre à l'égard des végétaux supérieurs 4oo — Influence dos aneslhésiques sur la for- mation de la chlorophylle. (En com- mun avec M. E.-C . Téadorcsca.) . . . 884 — Sur la toxicité des composés chromés h l'égard des végétaux supérieurs . . . 977 COURICT (H.). —" Recherches sur les lampes électriques à incandescence, chargées d'un mélange de grisou et d'air au maximum d'explosivité. (En commun avec M. /. Meunier.) :V3g COURMONT (Paul). — De l'obtention des cultures du bacille de Koch les plus propices à l'étude du phénomène de l'agglutination par le sérum sanguin des tuberculeux. (En commun avec M. S. Jrlaiiig.) 3 1 2 — Sur la recherche et la valeur clinique de l'agglutinalion du bacille de Koch par le sérum sanguin de l'homme. (En commun avec M. c>. Jrloing.) 4-'-5 COURTADE. — Un prix Poural ( Physio- logie) lui est décerné /!■;>.() 43o 4-3 1 107 MM. Pages. COURTY. — Observations de la comète Perrine-Cholardet, faites au grand équatorial de l'observatoire de Bor- deaux — Observations de la planète L)Q Witt (i3 août 1898), faites au grand équa- torial de l'observatoire de Cordeaux.. COUSIN. — Dérivés halogènes nouveaux du gayacol et du vératrol COUTIÈRË. — Le prix Savigny (Ana- tomie et Zoologie) lui est décerné.. . GROS (Henri) donne lecture d'un Mé- moire « Sur l'analyse qualitative de divers corps , obtenue au moyen d'écrans de verres colorés » CRULS (L.). — Observations des comètes, faites à l'observatoire de Rio de Ja- neiro (équatorial de o", 24) CURIE (P.). — Sur une substance nou- velle radio-aclive, contenue dans la pechblende. ( En commun avec M"" Curie.) — Sur une nouvelle substance fortement radio-aclive, contenue dans la pech- blende. (Eu commun avec M'"" Curie et M. G. Bémonl.) CURIE (M"" S.V — Sur une substance nouvelle radio-active, contenue dans la pechblende. (En commun avec M. Curie.) — Le prix Gegner lui est décerné — Adresse ses remercîmentsà l'Académie. — Sur une nouvelle substance fortement radio-active, contenue dans la pech- blende. (En commun avec MM. P. Curie et G. Beiimiit.) ^77 175 I2l5 17J 1 133 1191 1 2 1 5 D DAMOUR (É.MIL10). - Le prix Delalande- Guérineau lui est décerné 1 1 J i DANGEARD (P.-A.). — Sur lesChlamydo- monadinées 736 DANIEL (Lucien). — Amélioration de la Carotte sauvage, par sa greffe sur la Carotte cultivée i33 DARBOUX (Gaston). — Notice sur la vie et les travaux de Paul Scrret 37 — Rapport sur le concours du prix Pon- celet (Géométrie) 1066 — Rapport sur le concours du prix Fran- cœur (Géométrie) 1066 — Est élu membre de la Commission cen- trale administrative pour l'année 189g. 1 179 DASSONVILLE. — Sur un nouveau Tri- cliapliyton produisant l'herpès chez le cheval. (En commun avec M. Matru- citai.) 279 — Une mention honorable lui est ac- cordée dans le concours du prix Mon- tyon (Physiologie expérimentale) ... 11 23 DASTRE. — Le foie, organe pigmentaire, chez les Invertébrés. (En commun avec M. A^ Floresco.) 932 DÉCOMBE (L.). — Ouverture d un pli ( 1288 ) MM. P caclietô « Sur un moyen d'éviter les collisions des navires en temps de brunie, par un appareil à ondes élec- triques servant d'avertisseur ». (En commun avec M. J. Berget.) DEFACQZ (ËD.i. — Sur un nouvel iodure de tungstène DEFLINË. — Un prix Rivot (Prix géné- raux ) lui est décerné DEHÉRAIN (P.-P.)- — Sur l'épandage et l'enfouissement du fumier de ferme, DELACROIX. — l.a jaunisse, maladie bac- térienne de la Betterave. (En com- mun avec W. Prillicux.) DELAGE (YvESi — Embryons sans noyau maternel DELEBECQUE (Andhé). — Sur quelques lacs des Pyrénées-Orientales, des Hautes-Pyrénées et des Basses-Pyré- nées. (En commun avec M. Éiicnnc riitier.^ — Errata se rapportant à cette Commu- nication DELÉPINE (Marcel). — Sur les aminés et les amides dérivés des aldéhydes. DELVALEZ (L.). - Contenu d'un pli ca- cheté sur des « Photographies colo- rées obtenues directement r DEMARÇAY (Eue). — Sur le spectre d'une substance radio-active DEMOUSSY (E.). — Sur l'absorption des sels halogènes du potassium par les plantes , — Absorption élective de quelques élé- ments minéraux par les plantes DEN1GES(G.'). — Combinaison, recherche et dosage de l'acétone ordinaire avec le sulfate mercurique UEPÉRET (Cil.). - Sur le gisement de Vertébrés ^quitaniens des mines d'asplialte de Pyrimonl (Savoie).. — Est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de feu M. Pomcl — Adresse ses remertiraents à l'Acadé- mie UESCOMPS (A.;. ~ Action de la pliényl- hydrazine sur l'acide chloranilique.. . DESJARDINS (V.) adresse quelques indi- 919 "J' nges. I MM. Pages, cations sur une aurore boréale, ob- servée e'i Guingamp, le 9 sep- tembre 1898 ". 534 DES CILLEULS (Alfred). - Le prix Mon- i38 tyon (Statistique) lui est décerné. . . 1084 DESLANDRES (H.). — Observations nou- Jio velles sur le phénomène de Zeeman. (En commun avec M. Henri Brctitir- ii4>. ! rel.') 18 — Observation d'une aurore boréale. .. . 407 jGy ! ~- Remarques sur les rayons cathodiques simples rzio DETOM (G.-B.). — Le prix Desmazières 338 (Botanique) lui est décerné 1101 DITTE (A.). — Sur les propriétés de .T^.8 l'aluminium — ErroUi se rapportant à ce Mémoire. . . — Rapport sur le concours du prix Jecker (Chimie) DUBOIN (AxDRii). — Sur les verres bleus 740 à base de chrome Sa DUBOIS (Paul). - Un prix Kastner- 894 Boursault lui est attribué 1 1 Sy DUCLAUX présente le second Volume de ()22 son ositions 4S9 848 — Sur le rendement de la transmission du son au moyen d'un fil conducteur ()G'> de l'électricité 9G0 ( '289 ) MM. Pas;es. ÉBERT (W.). — Sur l'intégration du pro- blème restreint des trois corps avec la première puissance do la niasse troublante. (En commun avec M. /. l'eniiot. ) ~ Une propriété d'une intégrale première des équations de la dynamique à deux variables et à potentiel homogène. (En commun avec M. J. Pcn/iot.) - - Sur la détermination de la latitude de l'Observatoire de Paris, par les mé- thodes de M-. Lœwy. (Eu commun avec MM. /. Pcrclwt et H. Renan) . — Résultats numériques obtenus pour la Hl-1 05- MM. Pages latitude de l'Observatoire de Paris par les observations au cercle méridien du jardin. (En commun avec MM. J. J'e/c/iot et H. Reniiii > gSf) EFFRONT (.Jean;. — Action de l'oxygène sur la levure de bière 32(i EGINITIS (D.i. - Observations de l'es- saim des Perséidcs, faites à Alhènes. 5o'3 — Observations des essaims des Léonides et des Biélides looo ÉTARD (A.). — Présence des chloro- phylles dans un Nostoc cultivé à l'abri de la lumière. (En commun avec M. Bouilltac. ) 119 FABRE (L.-A.). — Sur le déplacement \ers l'est des cours d'eau qui rayonnent du Plateau de Lanne- mezan ■.>.o3 FARRERAS (P.) adresse une Note « Sur la valeur thérapeutique du traite- ment du tétanos selon le procédé de M. Wasserniann ■ j/t' FAUVEL (PiEKnE). — Les stades post- larvaires des Arénicoles 733 F^AVREL (G.). — Action des chlorures de tétrazodiphényl, tétrazodiorllioto- lyl, tétrazodiorth' anisyl sur les cya- nacétates de méthyle et d'éthylo. ... 1 iG FAYET (G.I. - Observations et éléments de la comète PerrineChofardet .i '9 - - Éléments de la planète DQ = (S)' . • • SoG - Observations et éléments de la nou- velle comète Chase 1 iijj FERÉE (J.i. — Sur l'amalgame do cal- cium 61S FLICHE (P.). — Sur la présence du pin sylvestre (P. sih'eslris L.) dans les graviers quaternaires, aux environs de Troyes i/'i FLORESCO (N.). — Le foie, organe pig- uienlaire, cluv. les Inveilébrés. (^En commun avec M. Dnstre.) 93i FOIX (A.) adresse une Note relative à lu propagation des ondes sphériques lumineuses 208 FORCRAND (de). — Sur les oxydes de sodium 364 - Étude thermique du sous-oxyde et du bio.vyde de sodium 5r4 FOREL (F.-A.j. - Circulation des eaux dans le glacier du Rhône S/i FRANKLAND (Edward). — L'atomicité du bore 798 FRÉMONT. - Le prix Trémont pour 1899 lui est décerné 1 ' j-'- FKIEDEL (C). — Sur la décomposition, par le chlorure d'aluminium, d'un carbure saturé linéaire. (En commun avec M. Gorgeic) 391 Rapport sur le concours du prixJecker (Chimie) 1091 - Rapport sur le concours du prix Cahours 'i37 FRON (Geobges). — Sur la structure anatomique de la tige de Betterave. . 397 — Sur la cause de la structure spiraléo des racines de certaines Chénopodia- cées 503 FROT. — Mesure de la vitesse du son... 609 ( '290 ) G MM. Pages. GA1LL.\RD (Cl\udei. — Apparition des Ours di-s l'époque miocène ni; GAIN (Éd.). — Sur les gr;iinesde Phasco- lus attaquées par le Collctotrichuiu Lindcnuilliidiuiiii Br. ctC aoo G.\RU1G0U. — Sur les applications cli- niques de la Radiographie aoG GAUDRY (.\lbert) présente à l'Académie une Note « Sur les Travaux scientifi- ques de Fictor Lemoine et particu- lièremenl sur ses découvertes à Cer- nay » et ajoute quelques mots à cette présentation iC5 GAUTlEll ( Armakd). — Note préliminaire sur la |>résence de l'hydrogène libre dans l'air atmosphérique dyS — Présente à l'Académie la deuxième édi- tion de son Ouvrage : « La Chimie de la cellule vivante » 73 GENVRESSE (P.j. — Sur les acides phé- nyl- et phénylène-pliosphori(]ues. . . . 'iTi GÉRARD (Lal'hent) adresse une Note re- lative à une observation du rnvon vert, au Havre -\'\ GÉRIN. — Un prix Rivot lui est décerné. 1 1 i > GLANGEAUD (Pu.). — Les plissements des terrains crétacés du bassin de l'Aquitaine \ >,\\ GLEY (E.) — Sur le mécanisme de l'im- munisation contre l'action globulicide du sérum d'anguille. (En commun avec M. /,. Cnmus. ) ;;3o GOLDSTELN (E.). — Sur les rayons ca- thodiques simples 3i8 GORDAN (P.). —Sur le résultant de deux équations 53() GORGEU (A. ). — Sur la décomposition, par le chlorure d'aluminium, d'un carbure saturé linéaire. (En commun avec M. C. Frierld.^ jfjo GOSSELET (J.j. - Résultais des récents sondages pour la recherche de la liouille dans le nord de la France.. . . iC).. GOUIRAND (G.,). — Sur l'adhérence des bouillies cupriques, utilisées pour combattre les maladies cryptogami- ques de la Vigne. (En commun avec M. G.-M. Guillon.) 23^ et 4/3 GOURS.\T (E. I. — Sur les intégrales in- termédiaires des équations du second MM. Pages, ordre 6o3 — Sur quelques types intégrables d'équa- tions aux dérivées partielles du se- cond ordre 854 GRAMONT(A. de). - Observations sur quelques spectres : aluminium, tel- lure, sélénium SOG GRANDIDIER (Alfred).- Rapport sur le prix Tchihatchef 1 13 j GRANGER (Albert). — Sur la production d'un bleu de tungstène provenant de la réduction de tungstatés au l'eu de cuisson de la porcelaine i6i HANSKY. — Sur la détermination de la pesanteur au sommet dvi mont Blanc, à Chamonix et à Meudon 942 H.4TT. — Sur la théorie de la lunette zé- nithale 291 — Présente à l'Académie une feuille nou- vellement gravée de la Carte hydro- graphique des cotes de Corse 602 HÉBERT. — Un prix lui est attribué dans le concours du prix Cahours. (En commun avec M. Thomas. 1 1 137 HENRIET (H.). — L'acide carbonique at- mosphérique. (En commun aveciL ^Z- C. R., 1898, 2- Semestre. ( T. CXXMI.) bert L6vy. ) 353 HÉRISSEY (H.). — Sur l'existence, dans l'orge germée, d'un ferment soluble agissant sur la pectine. (En commun avec M . Bourquelut.) 191 — Recherche et présence d'un ferment so- luble proléo-hydrolytique dans les Champignons. (En commun avec M. Bourquelot.) 6CG HERMITE (G.)- — Sur les ascensions exécutées le 8 juin 1898, à l'occasion de la quatrième expérience interna- tionale. (En commun avec M. Besan-- coll.) 139 — Résultats d'un sondage de la haute at- mosphère (ascension du 23 août 1898). (En commun avec M. Besan- çon.) 574 HERRERA ( A.-L. ) adresse une Note « Sur les mouvements amiboïdes obtenus artificiellement par dégagement d'a- cide carbonique » 342 HESSELGREN ( Fn. ) adresse une « Étude sur la gamme musicale et ses inter- valles harmoniques » 938 HILL (GEORGE-W1LLIA.MS). — Le prix Damoiseau lui est décerné 1080 HORDE (J.) adresse une Note « Sur un appareil déterminant la position exacte d'un corps étranger dans une partie 169 ( '-<)2 ) MM. l'aces. quelconque du corps ». iii'j IIOUPIED adresse une Nolo » Sur un appareil inflammalcur des mélanges tonnants, applicables aux moteurs à cylindres uniques ou multiples » . . . . 3-i >. HUBLÉ (. Martial). — Une mention très honorable, dans le concours du prix MM. Pajes. Montyoïi (Statistique), lui est attri- buée 1084 IIUGOT (C. ). — Action du sodammonium sur l'arsenic 553 HUMHERT (G.). — Sur la multiplication complexe des fonctions abéliennes.. S5y ISTRATI(C. ). — Sur le phène tribromé 1 .3.5, triiodé 2. 4. G Sig — Sur une quinoléiiie diiodée . . Sao Sur la solubilité du camphre. (En com mun avec M. Zaharia.) SSj JACCARD (PAbL). — Étude géobotanique sur la flore dos hauts bassins de la Sallancho et du Trient 887 JACOB. — Une partie du prix Fourneyron (Mécanique) lui est attribuée 1078 JANET (Chaules). — Réaction alcaline des chambres et galeries des nids de Fourmis. Durée de la vie des Fourmis décapitées 1 3o — Sur un organe non décrit, servant à la fermeture du réservoir du venin, et sur lo mode de fonctionnement de l'aiguillon chez les Fourmis 038 J.4NET (Paul). — Sur les commutatrices. 35 1 — Une partie du prix Kastner-Boursault lui est attribuée 1 1 3G — Adresse ses remercimcnts à l'Aca- démie 1191 JANSSEN (J.). - Sur l'observation des Léonides, faite en ballon pendant la nuit du i3 au 14 novembre 1898.... 7;)) -• Rapport sur le concours du prix Jans- sen (Astronomie) io83 JOB (André). — Analyse volumétrique en liqueur alcaline, par un réducteur ferreux 59 — Sur la formule d'oxydation des sels de cobalt on liqueur alcaline iod J0LLY( A.). — Action de la chaleur sur les azotites doubles alcalins des métaux du platine : Composés du rhodium. (En commun avec M. K. Leidic.)... io3 JOLLY (L.). — Recherches sur le phos- phore urinaire 118 J0N(3UIÈUES (DE). — Extension du n" 162 des « Disquisitiones arithmetica; » de Gauss 'l'fi — Rapprochements entre les procédés de Lagrango et de Gauss pour la résolu- lion en nombres enliers dos équations indéterminées du second degré C94 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon (Statistique) io85 — Errata se rapportant à ce Rapport. . . 1257 JOURDAIN (S.). — De lair et de l'eau comme facteurs de l'alimentation chez divers Batraciens J3i JOUSSET. — Le pouvoir aniivirulont du sérum de l'homme et des animaux immunisés contre l'infection vacci- nale ou variolique. (En commun avec MM. Béclrre, Chambiiii el Mcnard.). 1227 R KILIAN (W.). - Sur divers faits nou- veaux de la géologie des Alpes dau- phinoises 73s KIRMISSON. — Une mention lui est attri- buée dans le concours du prix.Mon- lyon (Médecine el Chirurgie) i (08 — Adressesesremercîmenis à l'Académie. 1191 KLUMPKE (M"M).). — Observations do ipielques étoiles niantes app;ir"es dans les nuits des 9, 10, 12, i3, 14, 16 et i8 août 33) KNUCHELL (Ed.) adresse un Mémoire re- MM. latif à une « Méthode curative de la lèpre et autres maladies infectieuses ». KRAUSE (Martin). — Sur les systèmes d'équations différentielles auxquels satisfont les fonctions quadruplement périodiques de seconde espèce ( 1293 ) Pages. 9' l*"*'- Pa(jcs. KUKSTLER (J.). — Observations sur la marche générale de l'histogénie et de l'oreanogénie 778 — Contribution à l'étude de la morpho- logie des Craspédomonades 1282 L LABADIE-LAGRAVE. — Le prix Mège (iMédecine et Chirurgie) lui est attri- bué. (En commun avec M. F. Lc^vcii). 1 1 >o LACOINE (E.). — Mesures proposées pour éviter les collisions de navires en temps de brouillard S97. LACROIX (A.). — Les filons granulitiques et pegmatiques des contacts grani- tiques de l'Ariège. Leur importance théorique 570 — Les roches à axinile (limurites) des j contacts granitiques des Hautes-Pyré- | nées G73 — Les modifications endomorphes du gab- bro du Pallet (Loire-Inférieure,) io38 — Sur l'existence, aux environs de Co- rinthe, de Iherzoliles identiques à celles des Pyrénées 12.I8 L.\:^IBLING (E.j. — Sur les phényluré- ihanes des éthers et des nitriles de quelques oxy-acides G4 — Sur les dicctones du tétrahydro-^-oxazol dérivées des phénylurélhanes et de quelques oxy-acides 1 88 LANDOLPH (FRÉDÉnic). — Dosage des sucres diabétiques par le polarimètre, par le coefficient de réduction et par la fermentation 765 LANNELOiNGUE. — Rapport sur le con- cours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 108 — Rapport sur le concours du prix Bar- bier (Médecine et Chirurgie) m». LAPPARENT (A. -A. de). - Rapport sur le concours du prix Vaillant (Minéralogie et Géologie) 109S — Observations au sujet d'une Communi- cation de M. f/e Mcrcey n Sur l'ori- gine du minerai de fer hydroxydé du Néocoraien moyen du Bray, par l'alté- ration superficielle du fer carbonate, et sur la continuité en profondeur et l'importance du minerai carbonate ». r.».'|8 LARROQUE (F.) adresse une Noie relative à des phénomènes radioscopiques , observés pendant une tempête 988 LASNE (Henri). — Sur le dosage de l'acide phosphorique 62 LAURENT (.IiLEs), - Absorption des hy- drates de carbone par les racines.. . . 78O L.4USSEDAT fait hommage à l'Académie du Tome Ide ses « Recherches sur les instruments, les méthodes et le dessin lopographiques » 1 191 LEAU. — Sur les points singuliers situés sur le cercle de convergence et sur la sommation des séries divergentes . . . G07 — Sur le cercle de convergence des séries. 711 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 79 1 LEBERT (L.). — Adresse une Note rela- tive à un bolide observé au Havre le 4 juillet 1898 9.08 LEBLANC (Maurice). — Sur le compoun- dage des alternateurs à voltage con- stant 71G — Sur les machines d'induction employées comme génératrices ou réceptrices de courants alternatifs simples ou poly- phasés 8 1 J LECHATELIER (A.). — Sur les colora- tions des émaux de grand feu de por- celaine. (En commun avec M./". Cha- P'O'-) 4^3 LECLERC DU SABLON. — Caractères de la vie ralentie des bulbes et des tuber- cules 67 1 LECORNU(L.). — Sur l'équilibre d'élasti- cité d'un bandage pneumatique 1G8 — Sur l'isochronisme pratique des régu- lateurs 1007 LEDOUX-LEBARD (D^). — Un encoura- gement dans le concours du prix Mon- tagne (Botanique) lui est attribué. . . i mi LE DOUBLE. — Une mention lui est attri- buée dans le concours du prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 1112 — Adresse des remercîments à r.\cadémie. iigi ( I MM. Pages. LEDUC (A.V — Sur le rapport f des deux chaleurs spécifiques des gaz; sa varia- tion avec la température G59 — L'équivalent mécanique de la calorie et les chaleurs spécifiques des gaz 8G0 — Sur la vitesse du son dans l'air sec à 0" 1201 LEFORT (J.-L.) adresse une Note sur l'éclipsé de Lune qui se produira le o.-j décembre 1868 i255 LÉGER (E.). — Sur les aloïnes 234 LÉGER (Louis). — Sur une nouvelle Goc- cidie à microgamètes ciliés 418 LE GOFF. — Caractérisation du sucre de l'urine des diabétiques 817 LEGUEU (Félix).— Le prixMège (Méde- cine et Chirurgie) lui est attribué. (Eu commun avec M. Lahadie-Ln^rnve.\. 1 120 LEIDIÉ (E.). — Action de la chaleur sur les azotites doubles alcalins des mé- taux du groupe du platine : Composé» du rhodium. (En commun avec 1\L A. Jolly.) io3 LEJONNE (P.). — La culture des orga- nismes inférieurs dans l'eau de mer diversement modifiée. (En comiinin avec M. P. Diijlocq.) 725 LÉMERAY demande l'ouverture d'un pli cacheté contenant une Note inti- tulée : « La fonction surexponentielle et l'hyperlogarithme donnés comme limites d'expressions naturelles di- rectes » et adresse une Note complé- mentaire 791 LEMOULT. — Une partie du prix Jérôme Ponti lui est attribuée 1 134 LE ROY. — Sur les séries divergentes et les fonctions définies par un dévelop- pement de Taylor 65 i — Sur les points singuliers d'une fonction définie par un développement de Tay- lor gjS LESBRE. — Une mention honorable lui est attribuée dans le concours du prix lMontyon( Physiologie expérimentale), i r>(i — Adresse des remerciments à l'Académie, iiyi LESER (Georges). — Dérivés de la mé- thylhepténone naturelle 763 LESPIEAU (R.). — Action de l'acide cyan- hydrique sur l'épichlorhydrine gfiâ 294 ) MM. Page». LETELLIER (Aug.) adresse une Note intitulée : « Action de l'électricité atmosphérique sur la direction suivie par la racine jeune de la Fève vul- gaire » 9S0 LE TROQUER. — Un prix Rivot lui est décerné 1 1 42 LEVAT (L.-.V.) adresse une Note " Sur les actions réciproques des aimants et des diélectriques » 575 LEVAT (David). — Sur les phosphates noirs des Pyrénées 834 LÉVY (Albert). — L'acide carbonique atmosphérique. (Eq commun avec M. H. Hc;irict.) 353 LÉVY (MAunicE). — Sur l'équilibre élas- tique d'un barrage on maçonnerie à section rectangulaire 10 — Errata se rapportant à celte Commu- nication i4o — Est élu Vice-Président de l'Académie pour 1899 "79 LEYDEN est élu Correspondant pour la Section de Médecine et de Chirurgie, en remplacement de M. f'irclwtv, élu Associé étranger 38 — Adressedesremercimentsàl'Académie. 16O LIBERT. - Sur le ravon vert 793 LIPPMANN (G.). —"Sur l'entretien du mouvement pendulaire sans pertur- bation. Entretien du pendule géodé- sique i5 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 1 4o LŒWY. — Observation de l'essaim des Léonides 747 LORTBT. — Chute de Crustacés ostra- codes fossiles observée à Oullins, près de Lyon, le 24 septembre 1898 i23i LORY (P.). — Sur un ensemble de plis extérieurs à Belledonne et refoulés vers cette chaîne laSg LOUVET (J.-R.) adresse une Note « Sur la possibilité de diriger les ballons ». 166 LOVETT (E.-O.). — Sur les invariants différentiels d'un système de m — i points par rapport aux transforma- tions projectives 346 — Sur une classe de transformations de contact 480 ( i^gS ) M MM. Pages. MACALUSO (D.). — Sur une nouvelle ac- tion subie par la lumière traversant certaines vapeurs métalliques dans un champ magnétique. ( En commun avec M. 0.-!\f. Corhi/io.) 548 et gSi MACK (E.)- — Températures de fusion de quelques corps à des pressions éle- vées 36 1 MAC DOWALL (Al.-B.) adresse une Note relative aux lois des pressions baro- métriques 451 MAIGE. — Influence de la lumière sur la forme et la structure des rameaux de la Vigne vierge et du Lierre terrestre, j »o MAILLET (Edmond). — Sur la détermina- tion du groupe des équations numé- riques ioo4 MANGIN (Louis). — Sur le piétin ou ma- ladie du pied chez le blé 28G MAQUENNE (L.). — Sur les changements de composition qu'éprouvent les graines oléagineuses au cours de la germination (j?A MARCEAU (Émilie.n) adresse une Note i' Sur les causes qui produisent les marées » 9.56 MAREY. — Mesures à prendre pour l'uni- formisation des méthodes et le con- trôle des instruments employés en Physiologie 375 — Rapport sur le concours du prix Larrey (Médecine et Chirurgie) 1 122 — Rapport sur le concours du prix Pourat (Physiologie ) 11 vX MARINESCO (G.). — Recherches sur les lésions des centres nerveux, produites par l'hyperthermie expérimentale . . . 774 MARSH est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplace- ment de feu M. James Hall gSa MARTEL. — Nouvelles observations dans la grotte et la rivière souterraine de Han-sur-Lesse (Belgique) 04 1 MAS (de). — Le prix Montyon (Méca- nique) lui est décerné 1076 MASCART, en présentant à l'Académie les « Annales du Bureau central météoro- logique pour 1896 )>, signale un Mé- moire de M. Brilloidn sur la formation des nuages 391 MM. Pages. — Rapport sur le concours du prix Henry Wilde 1097 — Rapport sur le concours du prix Gegner ii33 MASCART (Jean). — Observations de la planète 1898, DQ (Witt, 1898, août 14 ), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) ... 359 MASSOL (G.I. — Données thermiques re- latives A l'acide iso-amylmalonique. Comparaison avec son isomère, l'acide subérique 5)& — Étude thermique de l'acide normal propylmalonique. Chaleur de forma- lion du sel de potasse à l'état solide.. laaS .M.4SS0NI adresse un Mémoire intitulé : « Nouvelles considérations sur la pe- santeur et l'attraction universelle » . . 25G MATRUCHOT (L.). — Sur un nouveau Tri- chopliyton produisant l'herpès chez le cheval. (En commun avec M. Dasson- vitlc .) 279 — Sur une méthode de coloration du pro- loplasma par les pigments bactériens. 83o — Sur une méthode de coloration du pro- toplasma par les pigments des Cham- pignons 881 MÂUBÈUGE (H. de). — Sur une obser- vation du rayon vert, au moment du lever du Soleil 453 MAZÉ. — L'assimilation de l'azote nitrique et de l'azote ammoniacal par les végé- taux supérieurs 104 1 MAZURE. — Dne partie du prix Montyon (Arts insalubres) lui est décernée. . . 1 i3i — Adresse ses remerciments à Ykca.- démie m g 1 MÉNARD. — Le pouvoir antivirulent du sérum de l'homme et des animaux immunisés contre l'infection vacci- nale ou variolique. ( En commun avec MM. Bcclère, Chambon ei Joussei.). 1227 MER (Emile). — Nouvelles recherches sur un moyen de préserver le bois de chêne de la vermoulure 1252 MERCEY (N. DE). — Sur l'origine du mi- nerai de fer hydroxydé du Néocomien moyen du Bray, par l'altération su- perficielle du fer carbonate, et sur la continuité en profondeur et l'impor- tance du minerai carbonate 1245 ( '29(> ) MM. Pages. MÉRIGEAULT (Émilien).— Le prix Laplace lui est décerné 1 1 i-* — Un prix Rivot lui esl décerné ii.\i -MESNIL (FÉLIX). — Sur la viviparité d'une Annélide polyclièle {Dodemce- ria cmicharuin Qir.stcd , forme y-/.). (En romuiun avec M. Maurice Cfiullcn). 486 METZNER (R.). - Sur le séléniate'de cuivre et son emploi à la préparation de l'acide séléniquo 54 — Un pri.\ lui est attribué dans le con- cours du prix Cahours 1 1 37 iMEU.NIEK (.1.). — «echerches sur les lampes électriques à incandescence, chargées d'un mélange de grisou et d'air au maximum d'cxplosivité. (En commun avec M. //. Comint.) Vj;) — Sur un nouveau sucre accompagnant la sorbite. (En commun avec .M. Camille J'incent.) ;Go MEUNIER (Stanislas). — Étude expéri- mentale de la sédimentation souter- raine GjG — Sur le rôle delà sédimentation souter- raine dans la constitution du sol d'une partie du département de l'Orne. ... lo'ii MIFFRlî (J.) adresse une Note intitulée : « Injection d'air sous les navires pour augmenter la vitesse » i255 MILNE-EDWARDS (A.) invite les Membres de l'Académie à assister à l'inaugura- tion des nouvelles galeries du Muséum. lOO — Rapport sur le concours du prix Savi- gny (Anatomie et Zoologie) 1 107 — Rapport sur le concours du prix Sain- tour 1 1 j8 MINISTRE DE LA GUERRE ( M. le) informe l'Académie qu'il a désigné MM. Cnr/iu et Sarrau pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Poly- technique, pendant l'année scolaire 181)8-1899 8i8 MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE (M. le) invite l'Académie à se faire re- •présenter, le 9.9 juillet, à la distribu- tion des prix du Concours général.. . 1G6 MOISSAN (Hbnui). — Préparation el pro- priétés de l'hydrure de calcium -^9 — Analyse de quelques échantillons indus- triels do carbure de calcium 457 ~ Préparation et propriélés de l'azoture de calcium 497 — Propriétés du calcium 584 — Préparation du lilhium-amraonium, du MM. Pages, calcium-ammonium et des amidures de lithium el de calcium G85 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 794 — Observations à la suite de la Commu- nication précédente Cç)3 — Action de l'acétylène sur les métaux- ammoniums 911 — Sur la couleur du carbure de calcium. 917 — Rapport sur le concours du prix Jeckcr (Chimie) 1091 — Rapport sur le concours du prix Mon- tyon { Arts insalubres) i i3i MOISSENET. — Un encouragement lui est attribué dans le concours du prix extraordinaire de six mille francs ( .Mécanique) loGG MOITESSIER (J.). — Combinaisons de la phénylhydrazine avec les sels halo- gènes des métaux alcaliiio-lerrcux. . . ~>.i MOLLIARD (Mari.n). — De l'influence de la température sur la détermination du sexe OG9 MOREAU. — Sur des uréthnnes aroma- tiques de la tétrahydroquinoléine. (En commun avec M. Cazuncuvc.) 868 M0REL (Albbut). — Sur (pieliiues éthers carboniques mixtes pliényliques al- cooliques. (En commun avec M. Cazc- ricui'C.) 111 — Sur les phosphates mixtes élhyliques pliényliques io!3 MORIZE (Henri). — Sur la durée de l'émission des rayons de Riinlgen. ... 5 J(i MOSSO est élu Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de feu M. Tlmltizan . . iC) — Adresse ses remerciments à l'Académie. 'Gj MOTZ.— Une partie du prix Godard (Mé- decine et Chirurgie) lui est attribuée. 1117 M0UNEYRAT(A.). - De l'action bromu- rante du bromure d'aluminium dans la série acycliquo 109 — Action du brome sur le bromure de propyle normal en présence du bro- mure d'aluminium anhydre 273 — Chlorurationde la benzine en présence du chlorure d'aluminium. (En com- mun avec M. Cli. Pourct.) i025 MOURELO (José Roduiguez). — Sur la composition des sulfures de strontium phosphorescents 229 et 372 MOURLOT (A.). — Sur le sulfure de ma- gnésium anhydre et cristallisé 180 ( 1^97 ) MM. Pages. — Sur la cristallisation des sulfures an- hydres de calcium et de strontium.. . 4"8 MOUREU (Cii.). — Sur l'éthane-dipyro- catéchine Tig — Sur l'hydrolyse de l'éthane-dipyroca- téchine 27G MM. Pages. — Sur l'aldéhyde glyoxalmonopyrocaté- chine 32 5 MOUSSU. — Le prix Philipeaux (Physio- logie expérimentale) lui est décerné. 1127 MUNIÉR-CHALMAS. — Le prix Eslrade- Delcros lui est décerné 1 1 Jo N NICLES (René). — Sur la tectonique des terrains secondaires du sud de la Montagne-Noire 678 CECHSNER DE CONINCK. — Sur l'élimi- nation des chlorures chez les rachi- tiques — Action des oxydants sur quelques com- posés azotés I ' — Action des oxydants sur quelques aminés grasses et aromatiques. (En o •28 commun avec M. A. Combe.) 1221 ONILLON (R.) adresse une formule do résolution pour l'équation complète du quatrième degré Syi ONIMUS. — Nouvel appareil pour mesu- rer la luminosité G63 PADÉ (H.). — Sur la convergence des réduites de la fonction exponen- tielle 44 4 PAINLEVI'î: (Paul). —Sur les équations différentielles du second ordre à points critiques fixes 54i et. yjj PANTEL (LeR. P.). -Le prix Thore (Ana- tomie et Zoologie) lui est décerné. . . 1 io4 PAQUIER (Victor). — Sur le parallélisme des calcaires urgoniens avec les couches à Céphalo|iodes dans la ré- gion delphinorhodanionne 839 PARIS (Le général).— Un encouragement dans le concours du prix Montagne ( Botanique) lui est attribué i un PASTEUR. — Le Comité constitué à Lille informe l'Académie qu'il a dé- cidé d'ajourner l'inauguration de la statue et de l'Institut Pasteur 634 PASTUREAU. - Quelques nouvelles com- binaisons de la phénylliydrazine avec certains sels niélalliques i85 PELLAT (H.;. — De l'énergie d'un champ magnétique 607 — Sur la variation des constantes diélec- triques avec la température. (Eu commun avec M. Scwerilotc.) 5,i4 PELSENEER (Paul). — Les yeux cépha- liques chez les Lamellibranches 735 PERCIIOT(J.). — Sur l'intégration du problème restreint des trois corps avec la première puissance de la masse troublante. (En commun avec M. IF. Ebert.) Jo4 — • Une propriété d'une intégrale pre- mière des équations de la dyna- mique à deux variables et à po- tentiel homogène. (En commun avec M. ff'.Èbert.^ 637 — Sur la détermination de la latitude do l'Observatoire de Paris, par les mé- thodes de M. LcciK'j. (En commun avec M. W. Ebert et H. Renan.). . . Sor — Résultats numériques obtenus pour la latitude de l'Observatoire de Paris par les observations au cercle méridien du jardin. (En commun avec MM. H. liciHin et \V . libcrt.) gjg PEREY-WILLIAMS. — Sur la préparation et les propriétés des carbures doubles de fer et de chrome, et de fer et de tungstène i.j ! PERRAUD (Joseph). — Rccherclies sur quelques moyens permettant d'aug- menter l'adhérence des bouillies cu- priques 876 ( '^98 ) MM. Paces. — Sur une nouvelle bouillie cuprique plus spécialement destinée à com- ballre le black rot 978 — Errata se rapportant à celte Commu- nication 1045 PERRIEH ( Edmond). — L'embryon double des Diplosomidés et la tachygénèse. (En commun avec M. Antoine Pizon.). 297 — Rapport sur le concours du prix Thore ( Anatoniie et Zoologie > 1 104 PERVINQUIÉUE (Léon)1 — Sur un faciès particulier du sénonien de Tunisie.. 789 PllISALIX (C). — Méningo-encéphalo- myélite aiguë déterminée chez le chien par le bacille de la septicémie du cobaye. (En commun avec M. H. Claude. ] 248 — Les sucs de Champignons vaccinent contre le venin de vipères io3G — Le prixBréant (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 1 13 PICARD (EMILE). — Sur les intégrales doubles de seconde espèce dans la théorie des surfaces algébriques 579 — Rapport sur le concours du grand prix des Sciences mathématiques. ( En com- mun avec M. H. Poincaré.) 1061 PICARD(L.). — Observations de la comète Giacoliini et de la comète Coddington, faites au grand équatorial de l'observa- toire de Bordeaux 39 — Observations de la comète Perrine- Chofardet, faites au grand équatorial de l'observatoire do Bordeaux 430 — Observations de la planète DO Wilt (i3aoùt 1898), faites au grand équa- torial de l'observatoire de Bordeaux. (En commun avec MM. Rayct ut Court). 1 4^:5 PIOT-BEY. — A propos du rayon vert. . . 89) PIZON (Antoine). — Nouvelles observa- tions biologiques sur la vie coloniale MM. Pages. des Tuniciers fixés (Botrylles et Do- trylloïdes ) 127 — Contributions à l'étude du nucléole. . . 241 — L'embryon double des Diplosomidés et la tachygénèse. (En commun avec M. Edmond Perrier.) 297 POINCARÉ (A.). — Sur le tourbillon po- laire 2JI — Mouvements barométriques sur le mé- ridien de la Lune -^i POINCARÉ (H.) fait hommage à l'Acadé- mie du Tome 111 de son (Duvrage « Les méthodes nouvelles de la Mécanique céleste « 539 — Présente à l'Académie le Tome XII des Œuvres complètes de Laplace ; Mé- moires extraits des Recueils de l'Aca- démie des Sciences 602 — Rapport sur le concours du grand prix des Sciences mathématiques. ( En com- mun avec M. Emile Picard.) 1 uGi POMEL. — Sa mort est annoncée à l'Aca- démie 343 POMPILIAN (M"°). — Une mention hono- rable lui est attribuée dans le con- cours du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 1 126 PONCET. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné. (En com- mun avec M. Bérard.) r 1 10 — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie 1 lyi PONSOT ( .\. j. — Transformations isother- miques irréversibles d'un mélange. Développement de la relation condi- tionnelle de l'équilibre 49 POTAIN. — Rapport sur le concours du prix Bellion { Médecine et Chirurgie). 1119 PRILLIEUX.— La jaunisse, maladie bacté- rienne de la Betterave. (En commun avec M. Delacroix.) 338 R R.\DAU. — Rapport sur le concours du prix Damoiseau (Astronomie) 1080 RAMBAUD. — Observations de la comète Brooks (octobre i8g8), faites à l'ob- servatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o",3i8 d'ouverture 99- R.\NVIER (L.). — Histologie de la peau. La matière grasse de la couche cornée de l'épiderme chez l'homme et les mammifères 924 — Histologie de la peau. La graisse épi- dermique des oiseaux 1 1 89 RAOULT (DE). — Le prix Larrey (Mé- decine et Chirurgie) lui est attribué. (En commun avec M. 7. Regnaidt.).. 1122 RATEAU (Ai'G. ). — Indications sur un ( Ï299J MM. Pages, projet d'appareil qui permettrait d'obtenir « la vision stéréoscopique en Cinématographie j< iSg RAVIER (S.-L.). — Sur une théorie géo- métrique des compas de marine 443 — Un prix lui est attribué dans le con- cours du prix extraordinaire de six mille francs ( Mécanique i !o66 RAYET (G. 1. — Sur les cbangements sur- venus dans la grande nébuleuse de la ceinture d'Andromède 44i — Observations de la planète DQ Wilt (i3 août 1898), faites au grand équa- torial de Bordeaux. (En commun avec MM. L. Picarl et F. Coiirly.) 473 REGNAULT (Félix). — Modifications des organes dans la course de soixante- douze Iheures en .bicyclette) étudiées par la phonendoscopie. (En commun avec M. Blanchi. ) 387 REGNAULT (J.). — Le prix Larrey (Mé- decine et Chirurgie) lui est décerné. (En commun avec M. de Raoult.). . . 1 122 RENAN (H.). — Sur la détermination de la latitude de l'Observatoire de Paris, par les méthodes de M. Lœwy. (En commun avec MM. /. Peichot et W. Eberl. 1 810 — Résultats numériques obtenus pour la latitude de l'Observatoire de Paris par les observations au cercle méridien du jardin. (En commun avec MM. /. Per- chât et hV. Ébert. ) 939 RENAULT (BERN.\nDi. — Fructifications des Macrnslachya 284 — Sur la constitution des tourbes 825 REYNAUD. — Une mention honorable lui est attribuée dans le concours du prix Montyon ( Physiologie expérimen- tale 1 1126 RIBAUT (H. ). — Sur la superposition de deux couples stéréoscopiques. (En commun avec M. E. Marie.) 32i RICCI (G. ). — Sur les groupes continus de mouvements d'une variété quel- conque à trois dimensions 344 — Sur les groupes continus de mouve- ments d'une variété quelconque 36o — Errata se rapportant à cette Commu- nication 390 RICOME (11. . — Inlluence de la pesan- teur et de la lumière sur l'organisa- tion dorsi-ventrale des rameaux dans MM. Pages. les inflorescences 436 RIGHI (Auguste). — Sur l'absorption de la lumière produite par un corps placé dans un champ magnétique. . . . 216 RIQUIER. — Sur les systèmes dilTéren- tiels dont l'intégration se ramène à celles d'équations différentielles to- tales 809, I 194 RITTER (ÉTiEN.NEi. — Sur quelques lacs des Pyrénées-Orientales, des Hautes- Pyrénées et des Basses-Pyrénées. (En commun avec M. André Delebrcque.) 740 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 794 RIVIÈRE (EMILE). — Les tufs de la Gau- bert ^Dordogne 1 401 ROBERT (A.). — Sur le développement des Troques 784 ROCQUES(X.). — Dosage volumétrique de l'aldéhyde éthylique 624 et 764 ROSS.\RD(F.). — Observations de la pla- nète DQ Witt, faites à l'observatoire de Toulouse, à l'équatorial Brunnerde o"',25 d'ouverture 382 — Observations de la planète DQ Witt et des comètes Perrine-Chofardet et Chase, faites à l'observatoire de Tou- louse, à l'équatorial Brunnerde o°',23 d'ouverture 999 ROULE (Louis). — Sur les Géphyriens des grands fonds de la mer, recueillis par le Travailleur et le Talisman. . 197 — Sur la place des Phorinidiens dans la classification des animaux et sur leurs relations avec les Vertébrés 633 ROURE ( H. ) adresse une Note intitulée : « Intégration des fonctions irration- nelles. « 288 ROUVILLE (ÉTIENN-E nE). — Sur la ge- nèse des épithéliums. (En commun avec M. Armand Sabatier. 1 704 ROZE (C). —Météore lumineux, observé à Bourg-d'Ault ( Somme 1 342 ROZE (E. ). — Sur les diverses phases de développement d'une nouvelle espèce de Sarcina 243 ROZE (L. ) adresse la description et le des- sin d'un appareil qu'il nomme « avia- teur mixte » 265 RUBÉNOVITCH (E.;. - Action du phos- phure d'hydrogène pur sur le sulfate de cuivre 270 C. R., 1898, a' Semestre. (T. CXXVII.) 170 ( i3oo MM. Pages- SABATIER (Abmand). — Sur la genèse de.s épilliéliunis. (En commun avec M. É tienne de lioin'iUe. i 704 — Morphologie des ceintures et des mem- bres pairs et impairs dos S('*laciens. . 928 SACERDOTE(A ). — Sur la variation des con- stantes diélectriques avec la tempéra- ture. (Encommun avec M. //. /"e/Z^i^) 544 SAGNAC (G.)- — Mécanisme de la dé- charge par les rayons X 46 SARRAU est désigné à M. le Ministre de la Guerre pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Poly- technique pendant l'année 1898-1899. 748 — Rapportsurles travaux deM. G.Chnrpr. dans le concours du prix extraordi- naire de six mille francs. (Mécanique). 1068 — Rapport sur le concours du prix jlon- tyon (Mécanique) 1076 SAUVAGE.\U. — Le prix Gay (Géographie physique ) lui est décerné 1128 — Adresse ses remercîments à l'Acadé- mie "9' — Utilisation, par les plantes, de l'acide phosphorique dissous dans les eaux du sol 820 SCHLCESING fils (Th.). — Étude sur l'a- cide phosphori(]ue dissous par les eaux du .sol 236 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 341 — Étude sur l'acide phosphorique dissous par les eaux du sol 327 SCHOTT (D' CiiARi.ES A. i. — Le prix Wilde lui est décerné 1097 SÉGUY (G. ) — Modifications des pressions intérieures exercées dans des réci- pients clos et vidés, et soumis aux in- fluences des courants électriques.... 385 MM. Pages* SERVANT (MAURICE). — Une mention honorable lui est attribuée dans le concours du grand prix des Sciences mathématiques 1061 SEURAT (L.-G.). ~ Sur l'appareil respi- ratoire des larves des Hyménoptères entoraophages 636 SHARP. — Une mention très honorable lui est attribuée dans le concours du prix Fourneyron (Mécanique 1 1078 SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE D'ALGER (La) appelle l'attention deTAi-adémie sur la question de la décimalisation du temps et des angles Sg SOCIÉTÉ ROYALE DE MÉDECINE PU- BLIQUE DE BELGIQUE (La) adresse à l'Académie deux Volumes intitulés: « Congrès national d'Hygiène et de Climatologie médicales do la Belgique et du Congo "... 9^9 SOMZÉE (L.) appelle l'attention de l'Aca- démie sur une Brochure qu'il a publiée en 1887 sur " les collisions en mer et les moyens de les éviter » 208 STASSANO (Henri). — L'absorption du mercure par les leucocytes 680 STOKLASA (Jules). — Fonction physio- logique du fer dans l'organisme de la plante 282 STORMER (Carl). — Sur une équation indéterminée 752 SY (F.). — Observations de la planète Witt (1898, août 14), faites à l'obser- vatoire d'Alger, à Téquatorial coudé do o'n,3i8 391 — Observations de la comète Brooks (oc- tobre 1898), faites à l'observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o'",3 1 8 d'ouverture 997 TACCIilNI (P.j. - Résumé des observa- tions solaires faites à l'observatoire royal du Collège romain pendant le premier semestre 1898 43i TEISSERENC DE BORT(L.). — Résultats des ascensions des trois ballons-sondes lancés à Trappes, le 8 juin i35 THOMAS (V.). — Échange des halogènes entre eux dans la série aromatique . . 184 TÉODORESCO (Em.-C). — Innucnce de l'acide carbonique sur la forme et la structure des plantes 335 — Influence des anesthésiques sur la for- mation de la chlorophylle. (En com- ( i3oi ) MM. Panes, mun avec M. Henri Coupin ) 884 THIÉBAUT. — Un prix lui est attribué dans It) concours du prix extraordi- naire de «j; TOiï/e/rrt/îCi (Mécanique). 1066 — Adresse ses reraercîments à l'Acadc- mie iigi THO.MAS. — Un prix Cahours lui est attri- bué. (En commun avec M. Hébert. . 1 137 THOMAS (A.). — Un prix Lallemand (Mé- decine et Chirurgie) lui est attribué. . 1 121 TIFFEREAU (T.) adresse une nouvelle Note relative à un mode de production artificielle du carbone 4o3 TLMBAUD (Th.) adresse un Mémoire re- latif à un « projet d'enlèvement et de destruction des ordures ménagères ». 848 TISSOT. — Le prix Montyon (Physiologie expérimentale) lui est décerné 11 23 TOLLET (C.) adresse divers documents établissant les résultats des améliora- tions qu'il a apportées dans la con- struction des hôpitaux gSS TOMMASINA (Thomas). - Sur un cu- MM. Pages, rieux phénomène d'adhérence des limailles métalliques sous l'action du courant électrique 1014 TRILLAT (A.). — Recherche et dosage de l'alcool méthylique dans l'alcool élhy- lique 232 — Recherche et dosage de la gélatine dans les gommes et substances alimen- taires 72} — Sur un nouveau principe cristallisé, retiré de la Grande Absinthe. (En commun avec M. Adr'uin.) 874 TURPAIN (Albert). — Étude compara- tive du champ hertzien dans l'air et dans l'eau 955 — Sur une solution du problème de la multicommunication en télégraphie, par l'emploi des oscillations élec- triques i.io8 TZITZÉICA. ~ Sur un théorème de M. Casserai 1 67 — Sur les systèmes orthogonaux. 856 u URBAIN (G. Sur les terres yttriques provenant des sables monazités 107 VAILLANT (LÉON). — Sur un exemplaire du Dnsypckis scabra Linné, Serpent oophage de l'Afrique centrale 122c) VALLÉE-POUSSIN (Ch.-J. de l\). - Sur la réduction des intégrales multiples. gSo VAN BENEDEN. ~ Le Comité formé à Malinespour élever une statue à P- J. van Benedeii invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de cette statue 91 VANNEÇON soumet au jugement de l'Aca- démie une Note sur la direction des aérostats 2i5 VAN TIEGHEM signale les principaux travaux de M. Colin 5 VARIOT. - Une mention lui est attribuée dans le concours du prix Montyon ( Médecine et Chirurgie) 1 108 VASCHY. — Le prix Fratudnir (Géo- métrie) lui est décerné 1066 — Adresse des remercîments à l'Aca- démie t igr VASSEUR (G.). — Sur la découverte de fossiles dans les assises qui consti- tuent en Provence la formation dite étage de Vitrulles, et sur la limite des terrains crétacés et tertiaires dans le bassin d'Aix (Bouches-du-Rhône ). . . 890 VERNEUIL (A.). — Sur l'extraction in- dustrielle de la tliorine. (En commun avec M. G. JVirouboff.) 412 — Sur les oxydes condensés des terres rares. (En commun avec M. G. Wi~ roubnff.) 863 VLARD (Georges). — Décomposition des phosphates monobarytique et mono- calcique par l'eau à 100° 178 VIEILLE (Paul). — Vitesse de propaga- tion des discontinuités dans les mi- lieux en repos 4 ' VIGNON (LÉO). — Absorption des li- quides par les textiles 73 — Sur le dosage de l'acide phosphorique. 191 — Dosage du tannin 369 ( l3o2 ) MM. l'aiies. — Errata so rapportant à cette Commu- nication 456 - • Action de la potasse sur l'oxynitrocel- liilose 872 VIGOUROUX (E.K — Sur un siliciure de tungstène îgS VILLARD (P.). — Sur les rayons catho- diques 17-^ - Sur la diffusion des rayons catho- diques 223 - Errata se rapportant à cette Commu- nication 289 VINCENT (Camille,). — Sur un nouveau sucre accompagnant la sorbile. (En commun avec M. /. Mcurli(•r.^ 760 MM. Pages. VINCEY (D'^ Paul>. — Une mention ho- norable dans le concours du Prix Mon- tyon (Statistique) lui est attribuée. . 108 i VINGT (JosKPH) transmet à l'Académie le résumé des Communications d'un grand nombre d'observateurs, sur l'éclipsé de Lune du 3 juillet 1898. . . aSG VIOLLE (B.). — Observation d'une aurore boréale à Gottingcn (Hanovre), le 9 septembre 1 898 452 VIOLLE (J.). — Sur la vitesse du son dans l'air 904 VUILLEMIN (Paul). — Les caractères spécifiques du C.hampignon du Muguet {Enclomyccs olbicans 63(> w WALLERANT (Fr.;. — Sur une loi nou- velle relative aux groupements des cristnux i25o WEYIIER (Ch.). — Expérience reprodui- sant les propriétés des aimants au moyen de combinaisons tourbillon- naires, au sein de l'air ou de l'eau, . . Si 1 WIDAL. — Un prix Montyon (Médecine et Chirurgie) lui est décerné 1 108 WILDE (H.). — Sur le poids atomique du tellure, en relation avec les propor- tions multiples des poids atomiques des autres corps simples 61 3 — Sur les positions du tellure et de l'iode, dans les systèmes périodiques des éléments 616 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 684 WILLIAMS ( P.). — Sur un carbure double de fer et de tungstène j 10 WOLF. — M. le Président informe l'Aca- démie que, en raison de la fête de l'Assomption, la séance du lundi l'j août sera remise au mardi 16. . . . 291 — Allocution prononcée dans la séance publique annuelle du 19 décembre 1898 .' 1047 WOLF. — Rapport sur le concours du prix Estrade-Delcros 1 14<' WYROUBOFF. — Sur l'extraction indus- trielle de la thorine. (En commun avec M. A. Verneuil. 1 4 ''^ — Sur les oxydes condensés des terres rares. (En commun avec M. A. Ver- neuil 863 Y YUNG ( Emile i . — Sur les fonctions du pancréas chez les Squales 77 z ZAHARIA (A.). — Sur la solubilité du silicifié du Brésil v.,45 camphre. (En commun avec M. C. ; ZENGER (Ch.-V.) donne lecture d'une Istrnti.) 557 j Note intitulée : » Imitation des phé- ZAREiMBA (S.). — Sur un théorème de ! nomônes solaires par des décharges M. Poincaré ii'j j d'électricité dans un espace rempli de ZEILLER (R.). — Sur un Lepidodendron I gaz et de poussières > 44* OAUTHIER-VILLAHS, IMPRIMEUR-LIBRAIKE DES CO.MPJES RENDUS DES SEANCES DE L'aCAUEMIE DK» SCIEKCES- 36009 Paris. — Quai des Grands-Augustins, 55. \ .1 I jIII, iIiIIiiii I;I I llil ! I In IJ llil' 3 2044 093 254 225 Date Due ' ■ ^- VSHt ■ .:3isR«9^— ^ ^Sà^ Aue i^"^ Jfi^H - 1969 '% >R