#•** #^-^..^ mW": .4 -■•. ■», *^ •*-tf *.«*^ >.;*■■ V 7;^- ■'' % %. ••'*- ^ù^^ \'l ^/f <-. / HARVARD UNIVERSITY. LIBRARY MUSEUM OF COMPARATIVE ZOÔLOGY. ^1 GIFT OF ALEXANDER AGASSIZ. :-^rvuXL/vu l,^i,|C|5t) .M^l 3ù,|f]0-| / . / COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. / PARIS. - IMPRIMERIK GAUTHIEB-VILLABS, QUAI DES GRANnS-AllGUSTlNS, 55. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PUBLIÉS, CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIE PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME CENT TRENTIEME. JANVIER — JUIN 1000. l TARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1900 \J >-«i>i t..,- xii6\> ^'^1 1900 PRE3IIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR rani. liES SBC9ÉCAIKBS PB IPÉTUEIiS. TOME CXXX. N^ 1 (2 Janvier 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR- DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACA (Juai des Grands-AugusLins, 55. 1900 BRAIRE ;.MIE DES SCIENCES, RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont nentionnées dans les Comvtes rer\dus, qu'autant qu'uie rédaction écrite par leur auteur a été remise, séaice tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sœt pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaqu:; Membre. Les Rapports et Instructions demandé!; par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou comjnmiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au |)lus 4 pages par numéro. ' Un Correspondant de l'Académie neîpeut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne repjaduit pas les discussions verbales qui s'élèvent da^s le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris pari désirent qu'il en soii fait mei|ion, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notej sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie tvanl de les remettre au Bureau. L'impression de es Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont cei Membres de lire, dans les séances suivantes, des l|otes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acaïf sont imprimés dans les Comptes rendus, mais le; ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu' que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2.- — Impression des travaux des Savt étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perst qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui fait la présentation est loujours noi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E autant qu'ils le jugent convenable, comme ils L pour les articles ordinaires de la correspondanc< cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être reli l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à te j le titre seul du Mémoire est inséré dans le Cow/)/e m actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. 1-e tirage à part des articles est aux frais deslii leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappor les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativt un Rapport sur la situation des Comptes rendus a l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désiren|laire présenter leurs Kémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui f écède la séance, avant h\ Autrement la présentation sera remise à la séance suiv JAN î^ij 1900 ETAT DE L'ACADEMIE DES SCIENCES Al l"' JANVIER 1900. SCIENCES MATHEMATIQUES. Section I'". - Géométrie. Messieurs; Hermite (Charles) (g. o. * ). Jordan (Marie-EnnemoïKl-Camille) (o. «)• Darboux (Jean-Gaston) (c. «). PoiNCARÉ (Jules-Henri) (o. ft). Picard (Charles-Emile) *. Appell (Paul-Emile) (o. *). Section II. — Mécanique. LÉVY (Maurice) (o. *). BOUSSINESQ (Valentin-Joseph) «. Depkez (Marcel) (o. *). Sarrau (Jacques-Rose-Ferdinand-Émile) (c. *). LÉAUTÉ (Henry) (o. »). Sebert (Hippolyte) (c. ft). Section HI. — Astronomie. Faye (Hervé-Auguste-Étienne-Albaiis) (g. C. *). Janssen (Pierre-Jules-César) (c. *). Lœwy (Maurice) (c. *). WOLF (Charles-Joseph-Étienne) (o. *). Callandreau (Pierre-Jean-Octave) «. Radau ( Jean-Charles-Rodolphe ) . Section IV. — Géographie el Navigation. Bouquet de la Guye (Jean-Jacques-Anatolc) (c. *). Grandidier (Alfred) (o. »). BUSSY (Marie-Anne-Louis de) (g. O. «). Bassoï (Jean-Léon-Antonin) (O. «). Guyou (Emile) (o. *). HATT (Philippe-Eugène) (o. *). \ V ÉTAT DE l'^ADÉMIE DES SCIENCES. Sectiox V. — Physique générale. Messieurs : Cornu (Marie-Alfred) (o. «). Mascart (Éleuthère-Élie-Nicolas) (c. «). LiPPMANN (Gabriel) (o. «). Becquerel (Antoine-Henri) « . Potier (Alfred) (o. ■k). ViOLLE (Louis-Jiiles-Gabriel) (o. ;*). SCIENCES PHYSIQUES. Sectiox VI. — Chimie. Troost (Louis-Joseph) (o. *). Gautier (Émile-Justin-Armand) (o. *). MoiSSAN (Henri) (o. ft). Grimaux (Louis-Edouard) (o. *). DiTTE (Alfred) *. Lemoine (Georges) (o. *•). Section TII. — Minéralogie. FOUQUÉ (Ferdinand-André) (o. *). GAUDRY (Jean-Albert) (o. *). Hautefeuille (Paul-Gabriel) (o. «). Bertrand (Marcel-Alexandre) *. LÉVY (Auguste-Michel) (o. ft). Lapparent (Albert-Auguste de) *.• Sectiox VIII. — Botanique. Chatin (Gaspard- Adolphe) (o. *). Van Tieghem (Phdippe-Édouard-Léon) (o. ft). Bornet (Jean-Baptiste-Édouard) *. GuiGNARD (Jean-Louis-Léon) «. BONNIER (Gaston-Eugène-Marie) «. Prillieux (Édouard-Ernest) (o. *). ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. Section IX. — Économie rurale. Messieurs : SCHLŒSIXG (Jean-Jacques-Théophile) (c. ft). Chauveau (Jean-Baptiste-Auguste) (c. *). DehÉRAIN (Pierre-Paul) (o. *). DUCLAUX (Pierre-Emile') (c. *). MUNTZ (Cliarles-Camille) (o. «). Roux (Pierre-Paul-Émile) (c. *). Sectiox X. — Anatornie el Zoologie. Blanchard (Charles-Emile) (o. ^). Lacaze-Uuthiers (Félix-Joseph-Henri de) (c. *). Ed\yards (Alphonse MiLNE-) (o. «). Ranvier (J^ouis-Antoine) (o. *). Perrier (Jean-Octave-Edmond) (o. »). FiLHOL (Antonin-Pierre-Henri) (o. ft). iECïiox XI. — Médecine el Chirurgie. MAREY^(Élienne-Jules) (c. *). Bouchard (Charles-Jacques) (c. *). Guyon (Jean-Casimir-Félix) (o. «). Potain (Pierre-Carl-Édouard) (c. *). Arsonval (Arsène d') (o. *). Lannelongue (Odilon-Marc) (o. s). SECRETAIRES PERPETUELS. Bertrand (Joseph-Louis-Francois) (g. o. s), pour les Sciences mathématiques. Berthelot (Marcelin-Pierre-Eugène) (g. C. *), pour les Sciences physiques. ÉTAT DE l'/cADÉMIE DES SCIENCES. ACADÉMICIEIVS LIBRES. Messieurs Damour (Augustin-Alexis) (O. *). FREYCiNET (Charles-Louis DE Saulses de) (o. *). Haton DE LA GOUPILLIÈRE (Julien-Napoléon) (c. *). JONQUIÈRES (Vice-Amiral Jean-Philippe-Ernest DE Fauque DE) (g. o. *). Cailletet (Louis-Paul) (o. *). BiSCHOFFSHEiM (Raphaël-Louis) *. Brouardel (Paul-Camille-Hip[)olyte) (c. *). Laussedat (Aimé) (c. *). Carnot (Marie-Adolphe) (o. * ). ROUCHÉ (Eugène) (o. *). ASSOCIÉS ÉTRANGERS. Kelvin (Sir William Thomson, lord) à Glasgow (g. O. ^). Lister (Sir John), à Londres. NordenskiÔLD (Nils-Adolf-Érik, baron) (c. *), à Stockholm. NewCOMB (Simon) (o. «), à Washington. VIRCHOW (Rndolph-Ludvig-Carl) (c. *), à Berlin. N N N CORRESPONDANTS. Un décret du 24 juin .S99 a porté 1. non.bre des Correspondants, tant nationaux ,,uétransers, de cent à cent seize. Nota. - Le règlement du ,^ novembre- tSgç, donne à chaque Section le nombre de Correspondants suivant' SCIENCES MATHÉMATIQUES. Section ^^ — Géométrie (lo) Salmon (George), à Dublin. FUCHS (Immanuel-J^azarus), à Berlin. SCHWARTZ (Hermann-Amandiis), à Griinewald, près Berlin. Klein (Félix), à Gœtlingue. ETAT DE l'académie DES SCIENCES. g Messieurs : Cremona, à Rome. MÉRAY (Hugues-Charles-Roberl) Sî, à Dijon. N \ N N N Section II. — Mécanique (lo). Beltrami (Eugène), à Rome. Sire (Georges-Etienne) *, à Besançon. Considère (Armand-Gabriel), (o. «), à Quimper. Amsler (Jacob), à Schaffhoiise. Vallier (Fré(léric-Mane-Emmanuel),«S!, à I^orient. N N N N N Section III. — Astronomie (i6). Struve (Otto-Wilhelm) (G. O. *), à Carlsruhe. Lockyer (Joseph-Norman), à Londres. HUGGINS (William), à Londres. Stephan (Jean-Marie-Édoiiard), (o. *), à Marseille. Hall (Asaph) *, à Washington. SCHIAPARELLI (Jean-Virginus). à Milan. Langley (Samuel), à Washington. AUWERS (Arthur), à Berlin. RAYET (Georges- Antoine-Pons) (o. «), à Bordeaux. Perrotin (Henri-Joseph-Anastase) «, à Nice. Backlund (Oscar), à Poulkova. GiLL (David), an Cap de Bonne-Espérance. Van DE Sande Bakhuyzen (o. *), à Leyde. Christie (William-Henry), à Greenwich (Angleterre). N N C. R., igoo. I" Semestre. (T. CXXX, N° 1.1 2 lO ÉTAT DE L'iCADÉMIE DES SCIENCES. Section IV. — Géographie et Navigation (lo). Messieur! : David (Abbé Armand) *, missionnaire en Chine. TEFFÉ (le baron DE), à Rio-de-Janeiro. SerpaPinto (Alexandre-Albert daRocha de), s, à Lisbonne. Grimaldi (Albert-Honoré-Charles) (g. C. *), prince souverain de Monaco, à Monaco. TiLLO (Alexis de) (c. fe), à Saint-Pétersbourg. Nansen (Fridtjof), (c. *), à Bergen (Norvège). Helmert (Frédéric-Robert), à Potsdam. Colin (le R. P.), à Tananarive. Gallieni (le général), (g. o. *). N Section V. — Physique générale (lo). Stokes (George-Gabriel), à Cambridge. Crova (André-Prosper-Paul) ft, à Montpellier. Rayleigh (John-William, Baron) (o. *), à Essex. Amagat (Émile-Hilaire) ^, à Bourg. Raoult (François-Marie) (o. *), à Grenoble. ROWLAND (Henry-Augustin) (o. «), à Baltimore. BiCHAT (Ernest- Adolphe) *, à Nancy. Blondlot (René-Prosper) «, à Nancy. N ". . N SCIENCES PHYSIQUES. Section VI. — Chimie (lo). WILLIAMSON (Alexander-Williams), à Londres. Lecoq DE BOISBAUDRAN (Paul-Émile dit François) «;, à Cognac. Reboul (Pierre-Edmond) (o. ^), à Marseille. Baeyer (Adolf de), à Munich. Haller (Albin) *, à Nancy. ROSCOÉ (Sir Henry-Enfield) (o. ft), à Londres. ETAT DE L ACADEMIE DES SCIENCES. i| Messieurs : Cannizzaro (Stanislas) (o. *), à Rome. Ramsay (William) (o. *), à Londres. Mendeleeff (Dmitry-Iwanowitch), à Saint-l'étersbourg. N " Section VII. — Minéralogie (lo). GOSSELET (Jales-Auguste-Alexandre) *, à Lille. SUESS (Edouard), à Vienne. Geikie (Archibald), à Londres. RiCHTHOFEN (Ferdinand Freiherr VON), à Berlin. Tschermaak (Gustave), à Vienne. DepÉRET (Charles-Jean-Julien), à Lyon. ROSENBUSCH (Harry), à Heidelberg. N \ N N Se€tio\ VIII. — Bolanique (lo). HOOKER (Sir Jos. Dalton), à Kew, près Londres. Clos (Dominique) *, à Toulouse. SiRODOT (Simon) (o. «), à Rennes. Grand'Eury (François-Cyrille) », à Saint-Etienne. Agardh (Jacob-Georg), à Lund. MiLLARDET (Alexis) *, à Bordeaux. Masters (Maxwel-Tylden), à Londres. Treub (Melchior) *, à Buitenzorg, près Batavia (Java). N N Section IX. — Économie rurale (lo). Mares (Henri-Pierre-Louis) «, à Montpellier. Lawes (Sir John-Bennet), à Rothamsted, Saint-Albans station (Herfortshire). Gilbert (Joseph-Henry), à Rothamsted, Saint-Albans station (Herfortshire). Lechartier (Georges-Vital), à Rennes. ,2 ÉTAT DE l'académie DES SCIENCES. Messieurs : HouZEAU (Auguste) (0. «), à Rouen. Arloing (Saturnin) (o. *). à Lyon. PAGNOUL (Aimé), à Arras. Gayon (Léonard-Ulysse), à Bordeaux. N N Section X. — Analomie et Zoologie (lo). Agassiz (Alexandre) (o. «), à Cambridge (États-Unis). Fabre (Jean-Henri) *, à Sérignan (Vaucluse). Marion (Antoine-Fortuné) *, à MarseUle. Rowalewski (Alexandre), à Saint-Pétersbourg. Sabatier (Aruian 1) *, à Montpellier. Reïzius (Gustave), à Stockholm. Bergh (Ludwig-Rudolph-Sophus), à Copenhague. LANKESTER (Edwin-Ray), à Londres. Lortet (Louis) (o. ft), à Lyon. N Section XI. — Médecine el Chirurgie (lo). Ollier (Louis-Xavier-Édouard-Léopold) (c. #), à Lyon. LÉPINE (Jacques-Raphaël) {o.*), à Lyon. Herrgott (François-Joseph) (o. ft), à Nancy. Laveran (Louis-Charles-Alphonse) «, à Montpellier. Engelmann (Théodor-Wilhelni), à Berlin. Leyden (ErnstVON), à Berlin. MOSSO (Angelo"), à Turin. N N N COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU MARDI 2 JANVIER 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. M. Ph. VaxTieghem, Président sortant, fait connaître à l'Académie l'état où se trouve l'impression des Recueils qu'elle publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants pendant le cours de l'année 1899. État de l'impression des Recueils de l'Académie au x""" janvier 1 900. Volumes publiés. Comptes rendus des séances de l'Académie. — Le Tome CXXVI (i''' se- mestre 1898) et le Tome CXXVII (2* semestre 1898) ont paru avec leurs Tables. Les numéros de l'année 1899 ont été mis i-n distribution, chaque semaine, avec la régularité habituelle. ^ ( >4 ) Mémoires de r Académie. - Le Tome XLV a été mis en distribution au m^:7o7obre dernier. Ce Tome renferme les Eloges de ^^^^^_ ceau, de Lavo.sier, Poinsot et Cosson; un Mémoire de MM. de Lacaze Duthiers et Delage intitulé : « Études sur les Ascidies des cotes de Fran... Faune des Cynthiadées de Roscoff et des côtes de Bretagne », e un Mémoire intitulé : « Écnt posthume de Descartes : De sohJorum elemenUs, .. publié avec traduction et notes par M. de Jonquieres. Changements survenus parmi les Membres depuis, le i^"" janvier 1899. I Membres décédés. Section de Chimie : M. Fuiedel, décédé le 20 avril i 899. Section de Botanique: M. IVaudix, décédé le 19 mars 1899. Membres élus. Section de Chimie : M. Lemoine, élu le 4 décembre 1899. Section de Botanique : M. Prilliedx, élu le 8 mai 1899. Section d'Économie rurale : M. Roux, élu le 3o janvier 1899. Associés étrangers décédés. Sir Edward Frankland, décédé le 9 août 1899. M. Bunsen, décédé le i5 août 1899. Associés étrangers à remplacer. M. Weierstrass, décédé. M. Edward Frankland, décédé. M. Bunsen, décédé. Changements survenus parmi les Correspondants depuis le \^\janvier 1899. Correspondants décédés. Section de Géométrie: M. Lie (Sophcs), à Leipzig, décédé le 22 fé- vrier 1899. ( i5 ^ Section de Mécanique : M. Riggenbach, à Ollen (Suisse), décédé le 25 juillet 1899. Section de Physique : M. Wiedemann, ;i Leipzig, décédé le 24 mars 1899. Section de Minéralogie : M. Marsh, à Nevv-Haven (Connecticut), décédé le 18 mars 1899; M. Matheuox, à Marseille, décédé en décembre 1899. Section d\inatomie_ et Zoologie : M. Flower, à Londres, décédé le i"' juillet 1899. Section de Médecine et Chirurgie : Sir James Paget, à Londres, décédé en décembre 1899. Correspondants élus. Section de Géojnétrie : M. Méray, à Dijon, le 1 1 décembre 1899, en vertu du décret du 24 juin 1899. Section de Géographie et Navigation : M. Helmert, à Berlin, le 6 mars, en remplacement de Sir Richards, décédé; Le Père Colin, à Tananarive, le i3 mars, en remplacement de M. Manen, décédé; le général Galliexi, le 26 décembre, en vertu du décret du 24 juin 1899. Section de Chimie : M. Mendeleeff, à Saint-Pétersbourg, le 23 janvier, en remplacement de M. Kékulé, décédé. Section de Minéralogie : M. Bosenbiscii, à Heidelberg, le 11 décembre, en remplacement de M. Marsh, décédé. Section d'Anatomie et Zoologie : M. Lankester (E. Ray), à Londres, le 27 lévrier, en remplacement de M. Loven, décédé; M. Lortet (Louis), à Lyon, le 27 février, en remplacement de M. Steenstrup, décédé. Correspondants à remplacer. Section de Géométrie : M. Lie (Sopiius), à Leipzig, décédé. Section de Mécanique : M. Riggexbach, à Oiten (Suisse), décédé. Section d'Astronomie : M. Gould, à Cambridge (États-Unis), décédé; M. SouiLLART, à Lille, décédé. Section de Physique : M. Wiedemanx, à Leipzig, décédé. Section de Minéralogie : M. Matherox, à Marseille, décédé. Section de Botanique : M. le baron de Mueller, à Melbourne, décédé; M. Coux, à Breslau, décédé. Section d'Économie rurale : M. le marquis Mexabrea, à Rome, décédé; M. Demoxtzey, à Aix, décédé. Section d'Anatomie et Zoologie : M. Flower, à Londres, décédé. Section de Médecine et Chirurgie : Sir James Paget, à Londres, décédé. ( i6 ) Nota. — Le Règlement du i3 novembre 1899, — qui maintient le nombre de seize Correspondants à la Section d'Astronomie et attribue dix Correspondants à chacune des autres Sections, — laisse toute latitude aux différentes Sections pour la nomination des Correspondants aux nou- velles places créées par le Décret du 2+ juin 1899. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Maurice Lévt, en prenant place au fauteuil du Président, s'exprime comme il suit : « Mes chers Confrères, » Il semble qu'en cette année 1900, où vous serez visités par les som- mités de la Science étrangère, c'était à l'une des sommités de notre Aca- démie qu'il eût appartenu de la présider. » C'est un modeste ancien que vous avez choisi. » Donc, en me donnant, l'année dernière, vos unanimes suffrages, vous avez moins écouté la sévère raison que la très indulgente confraternité. » Il me tenait à cœur de vous le rappeler et de vous en remercier, mes chers Confrères, très simplement, très brièvement, mais bien sincèrement. » En cherchant comment je pourrais, de mon mieux, répondre au su- prême honneur que vous m'avez fait, j'ai pensé que ce serait ])eut-ètre en essayant de présider selon im grand principe de Mécanique appelé le principe de la moindre contrainte. » Je souhaiterais donc qu'au cours de cette année, personne ici, soit parmi les membres de l'Académie, soit parmi les savants qui ont accou- tumé de suivre nos travaux, n'eût à s'imposer une contrainte ou inie astreinte inutde. » Deux choses suffisent pour cela : la première, que nous commencions toujours nos séances à l'heure réglementaire; ce sera d'autant plus expé- dient cette année que le public comprendra souvent des étrangers envers lesquels, citoyens d'uneRépublique, nous devrons observer cette vertu des Rois : l'exactitude; la seconde, qu'au cours de nos séances, notre attention, '■ 17 ) qui est toujours très grande, veuille bien toujours se montrer aussi silen- cieuse qu'elle est grande. » Le plus grand mécanicien de ce siècle, Robert Mayer, le célèbre créa- teur de la Thermodynamique, a, dit-on, soutenu que le silence parfait ne s'obtiendrait pas, même d'une assemblée qui siégerait au Paradis. Mais sur la terre d'ignorance où nous vivons, le silence est facile à une assem- blée composée de savants, c'est-à-dire d'hommes qui savent mieux que les autres combien il leur reste à apprendre; combien, par conséquent, il leur est profitable d'écouter, de s'écouter mutuellement, » Mes chers Confrères, si je me place sous l'invocation de la Mécanique c'est par vieille habitude d'esprit. Mais c'est en votre constante bienveil- lance que j'es[)ère surtout. Voici dix-sept ans que je l'éprouve, avec une reconnaissance que je suis heureux de vous témoigner aujourd'hui. Je ne pensais pas alors que l'honneur d'être des vôtres pût jamais être dépassé pour moi. Il l'est pourtant et c'est encore de par vous. » J'espère aussi en l'appui des deux colonnes inébranlables de l'Aca- démie, nos deux illustres Secrétaires perpétuels; il ne me fera pas défaut. » J'ai grand besoin de compter sur leur concours comme sur le vôtre, mes chers Confrères, pour pouvoir, sans trop d'inquiétude, ra'asseoir à la place où vos bienveillants suffrages m'ont porté. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur l'anomalie du mouvement du périjove du satellite V de Jupiter. Note de M. O. Callaxdreau. « Les mesures sur le satellite V de Jupiter, obtenues avec la grande lu- nette de l'Observatoire Yerkes, que M. Barnard vient de publier dans le n" 472 àeV AstronomicalJournal, font connaître avec assez de précision le mouvement du périjove du satellite et permettent de caractériser l'écart qui paraît exister entre le mouvement observé et le résultat déduit de la théorie. » Je reproduis ici le Tableau naguère publié dans le Bulletin astrono- mique (t. XIV, 1897, p. 216) en vue de la comparaison de la théorie avec l'observation. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 1.) '^ ( '8 ) Rapport du mouvement du périjoix au moyen mouvement diurne. Aplatissement de Jupiter. re polaire. îV- 1 16" -h- 35" 0,00281 o,oo334 0,00391 36 0,00245 0,00299 o,oo358 37 0,00196 0,00253 0 , oo3 I 5 » M. Barnard trouve 2", 465 pour le mouvement du périjove; il en ré- sulte pour le rapport au mouvement diurne (722", 63i6) du satellite, le nombre o,oo34i; il donne pour les diamètres de Jupiter 36", 112 et 38", 522, d'où l'aplatissement j^. Il paraît donc que le mouvement observé du périjove est en excès d'environ | sur le mouvement calculé. » On peut se demander si le désaccord tient aux valeurs admises pour les diamètres. Sans entrer dans le détail, je me bornerai à observer que les diamètres obtenus avec l'héliomètre ou avec le micromètre à double image sont inférieurs de i" environ aux valeurs obtenues avec le micromètre fdaire, mais que les aplatissements sont, d'autre part, plus petits en moyenne; de sorte que l'écart persiste. » Il me parait surtout intéressant de rapprocher cette anomalie de celle bien connue pour le périhélie de Mercure où l'excès est de -^. Ou sait l'analogie qui existe entre le Soleil et Jupiter. Les deux anomalies qui ont lieu dans le même sens tendent à indiquer que la théorie est défectueuse en quelque point. » La comparaison de la théorie avec les observations montre que dans l'expression connue du potentiel I7 3 C- A / .. r --^:^(cos-e-3 il faudrait augmenter un peu la différence C - A, dans le cas du Soled et de Jupiter, relativement à ce que donnent les équations de Clairaut. » Cette augmentation, interprétée par M. Asaph Hall {Astr. Journal, t. XIV, p. 49) dans le sens d'une modification de l'exposant de la loi d'at- traction, pourrait peut être s'expliquer, sans toucher à la loi de Newton, en admettant que pour les corps tels que le Soleil et Jupiter, à la surface desquels l'observation a montré des fluides en mouvement relatif dans le voisinage de l'équateur, la résultante des forces au lieu d'être en chaque ( 19 ) ■ point rig;oiireusement normale à la surface limite tend, vers l'éqnaleiir, à rapprocher les molécules de ce plan ; la relation correspondant à l'hypo- thèse d'une surface libre se change en une inégalité, qui entraîne une va- leur plus forte de C — A. Mais la difficulté est de préciser ce premier aperçu. » ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur V acth'ité plastique des cellules animales. Note de M. L. Ranvier. u J'ai été témoin, ces jours-ci, d'un fait expérimental assez curieux. Ayant chauffé progressivement jusqu'à 36", dans une chambre humide, de la sérosité péritonéale du rat, contenant quelques bulles d'air, j'ai vu les cellules lymphatiques se diriger vers ces bulles et, arrivées à leur surface, s'y aplatir comme elles pourraient le faire sur un corps résistant. Ce phé- nomène se montre dans toute sa netteté entre 3o° et 36°. Lorsqu'il s'est produit, si on laisse refroidir la préparation au-dessous de 21", les cellules redeviennent globuleuses. Elles s'aplatissent de nouveau si l'on élève la température. Je désignerai cette propriété des cellules sous le nom à^acli- vité plastique. Il s'agit là, en effet, d'un changement de forme dans lequel la cellule joue un rôle actif. C'est un phénomène vital. J'ai signalé le premier, je crois, l'aplatissement des cellules lymphatiques à la surface des corps résistants, mais je n'aurais pas cru que cet aplatissement pût se produire sur une bulle d'air. Il semble en résulter que les cellules ont une sensibilité exquise et des réactions motrices très délicates. )) Je vais maintenant donner des renseignements techniques à ceux qui voudront répéter cette expérience. J'éclaire et en même temps je chauffe la préparation avec une lampe électrique à ampoule dépolie de 5o bougies. En rapprochant plus ou moins cette lampe de la platine du microscope, on fait varier la température qu'indique un thermomètre placé à côté de la préparation. On peut se servir d'un microscope ordinaire ; mais le micro- scope, dit chimique, où l'objectif est placé au-dessous de la platine, permet de régler plus facilement le chauffage. » Pour faire la préparation, on met un petit nombre de grains de fécule sur une lame de verre. Au milieu d'eux on dépose une gouttelette de séro- sité péritonéale recueillie an moyen d'une pipette chez un rat que l'on vient de sacrifier; puis on recouvre de la lamelle. Celle-ci est supportée par les plus gros grains de fécule. Il faut qu'entre la lame et la lamelle il ( 20 ) reste de l'air autour de la lymphe et que celle-ci en renferme quelques bulles. On borde à la paraffine. La sérosité péritonéale que l'on va exa- miner contient donc à côté des leucocytes des grains de fécule et des bulles d'air. M J'ai dit comment se comportent les leucocytes à la périphérie des bulles d'air. Ils s'aplatissent également sur les grains de fécule. C'était à jirévoir d'après les expériences déjà anciennes que j'ai rappelées un peu plus haut. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la culture des lupins blancs. Note de MM. P. -P. Dehérain et E. Demoussy. « Il y a déjà quelques années, des ensemencements de lupins blancs, jaunes ou bleus, exécutés sur le champ d'expériences de Grignon, dans la Limagne d'Auvergne, et encore dans l'Yonne, chez un de nos correspon- dants, n'ont donné que des résultats médiocres, ou même ont complètement avorté. » Pour déterminer les causes de ces échecs, et bien que cette espèce de légumineuseait été l'objet de recherches nombreuses et intéressantes dues à MM. Nobbe, Hiltner, Liebscher, Salfeld, Stoklasa et autres, en Alle- magne et en Autriche, et à MM. Bréal et Mazé en France, nous nous sommes engagés dans une série de recherches dont nous exposons aujourd'hui à l'Académie les premiers résultats. » Les lupins prospèrent habituellement sur des terres siliceuses, et ont la réputation d'être calcifuges. Pour savoir si c'était en effet la présence de la faible quantité de calcaire qu'elles renferment qui rendait les terres énumérées plus haut incapables de porter ces plantes, nous avons, au printemps de 1897, semé des lupins blancs, dont nous nous occupons spécialement aujourd'hui, dans des sols de sable siliceux, pourvus d'engrais minéraux et divisés en plusieurs lots : le premier a été laissé sans carbo- nate de chaux, et aux lots suivants on a ajouté respectivement, pour loo^'' de sable, oK'",5, i^"", S?"^ et lo^"' de carbonate de chaux. Dans l'espoir de faire naître sur les racines des nodosités à bactéries fixatrices d'azote, nous avons ajouté à tous nos sols artificiels de la délayure d'une terre prise dans une plate-bande de jardin qui, depuis plusieurs années, porte de la luzerne. » Cette inoculation ayant complètement échoué, nous avons fait venir d'Allemagne des flacons de nitragine; mais l'épandage du contenu de ces ( 21 ) flacons, dilué dans de l'eau tiède, n'a pas fait apparaître de nodosités sur les racines. » Nos lupins ont vécu misérablement, ce qui prouve bien que sans inter- vention étrangère cette plante est incapable de fixer l'azote atmosphérique. Il est bien à remarquer que les lupins du sable pur n'ont pas été sensible- ment meilleurs que ceux qui ont vécu dans le sable additionné de carbonate de chaux; les plantes avaient l'apparence chétive qu'elles présentent quand un aliment essentiel leur fait défaut; mais elles ont vécu, même en présence d'une quantité notable de calcaire; de telle sorte qu'il ne semble pas que ce soit à la présence de la chaux dans le sol, que soient dus les échecs constatés en grande culture à Grignon et ailleurs. » En 1898, nous avons semé des lupins blancs en pleine terre dans une plate-bande de notre jardin du Muséum, formée par une ancienne terre maraîchère légèrement calcaire, encore riche en matière organique quoi- qu'elle ne soit pas fumée régulièrement, et où végètent normalement des légumineuses variées, luzerne, trèfle, pois, haricots. Les lupins blancs n'ont que médiocrement réussi; les pieds malingres furent nombreux, mais quelques individus, au contraire, acquirent tout leur développement et mûrirent leurs graines. Deux d'entre eux, arrachés à la fin de juillet, pesaient, après dessiccation, 24°'', 9; c'est donc environ i?/'', 4 pour chacun d'eux; ils renfermaient 2,06 d'azote pour 100 de matière sèche, quantité notable, bien qu'inférieure aux 3, 23 d'azote dosés dans une très bonne plante que M. Berlhelot nous avait envoyée de la station de Chimie végé- tale de Meudon. )) Les lupins récoltés au Muséum présentaient de grosses nodosités jaunes, lisses, formant une couronne autour du collet; quelques autres nodosités plus petites étaient éparses sur les racines. » Les grosses nodosités, fréquentes également sur quelques pieds qui ont réussi à Grignon, diffèrent de celles qu'on trouve sur les lupins prove- nant de terres favorables à leur végétation. Dans ce cas, les tubercules sont petits, fixés sans pédoncules sur les racines, y formant comme des chapelets à grains très espacés. Cette forme se rencontre sur les plantes de Meudon; nous l'avons retrouvée sur des lupins blancs d'une terre sablon- neuse des environs de Kambouillet et d'une terre de Bretagne. 1) Un grand nombre de pots à sable reçurent au printemps de 1898 des engrais minéraux non azotés, et des graines germées et inoculées suivant la méthode de M. Bréal, c'est-à-dire dont les radicelles étaient piquées avec une aiguille préalablement trempée dans une nodosité de luzerne. ( 22 ) » Cette inoculation réussit dans une certaine mesure; on obtint quel- ques pieds pesant 7^'' après dessiccation, mais contenant seulement 0,94 d'azote pour 100 de matière sèche; un pied renferme donc ôS-^s-^ d'azote, et, comme une graine de lupin n'en contient que 22™^% l'intervention de l'azote atmosphérique est évidente. Nous retrouvons donc ici les faits constatés il y a dix ans par M. Bréal; les bactéries de la luzerne font naître des nodosités sur le lupin blanc et ces bactéries y travaillent au profit de la légumineuse, mais avec une médiocre activité puisque la plante présente une teneur en azote qui n'est que le tiers de celle qu'on trouve dans un lupin bien venant dans un sol qui lui convient. « Quelques-uns de nos pots de sable avaient reçu des graines non ino- culées; plusieurs plantes qui en étaient issues ne tardèrent pas à périr; mais d'autres survécurent, elles portaient sur leurs racines de grosses nodosités dont les germes avaient, sans doute, été apportés par le vent. Dans un de ces vases, les deux lupins blancs récoltés pesaient ensemble, après dessiccation, 8s',7; ils ne renfermaient que 0,74 d'azote pour 100 de matière sèche. On trouvait donc dans les deux plantes réunies 64"^'' d'azote, les deux graines en contenaient 44"^"; la fixation de l'azote par l'intermédiaire des bactéries des grosses nodosités est donc très faible et nullement en rapport avec les dimensions de ces nodosités. » L'apparition de tubercules sur des racines non inoculées soulevait la question de leur origine; l'absence de nodosités sur les lupins de 1897 semblait bien montrer que les germes des bactéries productrices de nodo- sités ne se trouvent pas sur les graines elles-mêmes. Pour s'en assurer plus complètement, on sema, au printemps de 1899, dans du sable préala- blement calciné, des graines qui avaient séjourné quelque temps dans du bichlorure de mercure au millième (pots i et 2), et d'autres qui, au con- traire, ne furent pas stérilisées (3 et 4). A la récolte, on trouva des nodo- sités sur les racines des deux séries de plantes. On est donc en droit de conclure que ce ne sont pas les graines qui apportent les germes de ces tubercules. » Trois des vases ensemencés en 1899 ne reçurent aucune inoculation; un autre, le n° 4, fut inoculé un peu tardivement au moyen d'une dé- layure de nodosités de vesce velue; les engrais minéraux furent les mêmes pour les quatre vases. » Le pot 11° 1 porte deux plantes; au moment de la récolte, à la fin de juin, elles sont chétives; elles ont perdu beaucoup de feuilles; elles ont fleuri et formé des gousses, mais paraissent épuisées; leurs racines, très ( 23 ) longues, descendent jusqu'au fond du pot et y serpentent. A la partie supérieure de ces racines apparaissent des nodosités énormes, jaunes, mamelonnées, de la dimension d'une forte framboise. Apres dessiccation, les deux plantes réunies pèsent seulement 5s%35; on y dose 1,24 d'azote pour 100; c'est donc seulement 66™^' d'azote dans les deux plantes; comme les deux graines dont elles sont issues en renfermaient 44™^'^» 'a fixation d'azote atmosphérique est très faible. » On observe des faits analogues pour le pot n" 2; mêmes nodosités, même teneur en azote. )> Les lupins du vase n° 3 proviennent de graines non stérilisées. Bien qu'ils portent d'énormes nodosités, tellement singulières qu'on en a pris une photographie que nous avons l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, on n'y dose que 0,84 d'azote pour 100 de matière sèche; les deux plantes, pesant ensemble 76', 6 après dessiccation, ne renferment que 64'"S'- d'azote. » A voir l'aspect de ces plantes souffreteuses, qui ont perdu toutes leurs feuilles inférieures, on a le sentiment que les bactéries qui ont con- struit les énormes tubercules de la racine se comportent surtout comme des parasites et ne donnent à la légumineuse hospitalière qu'une bien faible assistance. Peut-être est-ce précisément parce qu'elles travaillent très mal, pour la plante qui les porte, qu'elles réussissent à former des nodosités aussi volumineuses. » Les tubercules de ces trois pots sont donc très différents de ceux qui garnissaient les racines des plantes végétant dans la plate-bande voisine. » Sur le sable du pot n" 4, on a versé, ainsi qu'il a été dit, de la dé- layure de nodosités de vesce velue; les racines portent cependant, comme celles des plantes précédentes, de grosses nodosités, en forme de fram- boises; mais on aperçoit en outre, sur la racine principale, des excrois- sances demi-sphériques très rapprochées les unes des autres et disposées à la suite le long de la racine, suivant vme génératrice, si on la compare à un cylindre; il est curieux de constater que ces mêmes nodosités demi- sphériques se rencontrent encore sur une génératrice symétrique de la précédente. » La teneur en azote de ces lu|)ins est un peu plus forte que celle des plantes des pots 1, 2 et 3 ; en effet, bien qu'elle ne s'élève qu'à i,o3 pour 100 de la matière sèche, 78% 6 de lupins secs contiennent 78™»' d'azote, ce qui surpasse notablement les 44"sr contenus dans les deux graines dont ils sont issus, comme si les bactéries productrices des nodosités hémi- ( 24 ) sphériques avaient organisé plus d'azote aérien que celles qui habitent les grosses nodosités mamelonnées. >> Tous les tubercules ont été examinés au microscope; ils renfermaient des bactéries animées; mais dans le lupin bien venu à 3,23 pour loo d'azote on a observé la forme bifurquée caractéristique que l'on n'a pas retrouvée dans les liquides des autres nodosités. » En résumé, nous avons constaté, pendant ces trois années de cul- ture, que les lupins blancs n'acquièrent qu'un très médiocre développe- ment quand ils ne portent pas de nodosités sur les racines, mais que ces nodosités présentent des aspects très divers. )> Elles peuvent être petites, espacées comme les grains d'un chapelet, et se rencontrent sur les pieds vigoureux dont la teneur en azote peut atteindre 3 pour lOO de la matière sèche (lupin de Meudon). » Elles sont lisses, de médiocres dimensions, formant parfois des cou- ronnes au collet; nous avons trouvé dans les plantes qui les portent 2 pour lOO d'azote (Grignon, Muséum). « Elles proviennent d'inoculation et sont tantôt demi-sphériques, en- castrées sur les racines (vesce velue), tantôt détachées (luzerne); les plantes hospitalières contiennent i d'azote pour lOo de matière sèche. » Elles sont énormes, mamelonnées, en forme de framboises; les plantes auxquelles elles appartiennent ne renferment que o,6 à o,8 d'azote dans loo de matière sèche. » Telles sont les observations que nous avons réunies pendant ces trois dernières années, et nous sommes bien loin d'affirmer que ce soit là les seules formes que puissent affecter les nodosités qui apparaissent sur les racines des lupins blancs. » L'insuccès fréquent des cultures de cette légumineuse ne semble pas dû à la teneur en calcaire des sols sur lesquels elles ont été semées, car la terre de Meudon, où prospèrent les lupins blancs, n'en est pas privée. La réussite paraît devoir être attribuée à la présence dans le sol de bactéries favorables à la symbiose, qui organisent pour le lupin l'azote atmosphé- rique. Elles semblent, en outre, s'opposer à la formation, sur les racines, d'énormes nodosités, dues à d'autres bactéries qui, bien qu'encore utiles, vivent cependant sur la légumineuse plutôt en parasites qu'en associées. » ( 2.^) CORRESPOND AIVCE . M. le général Gallieni, nommé Correspondant pour la Section de Géo- graphie et Navigation, adresse ses remercîments à l'Académie. MM. CossERAT, QciNTON, Vayssière adressent des remercîments à l'Aca- démie pour les distinctions accordées à leurs travaux. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de Sir James Paget, Correspondant pour la Sec- tion de Médecine et Chirurgie, à Londres, décédé en décembre 1899. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Malheron, Correspondant pour la Section de Minéralogie, décédé à Marseille, en décembre 1899. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Opuscule de M. Mathey intitulé : « Étude sommaire des taillis sous futaie dans le bassin de la Saône ». (Présenté par M. Du- claux.) M. H. P01NCARÉ présente, au nom de M. V. Bjerknes, un Volume inti- tulé : « Vorlesungen ûber hydrodynamische Fernkrafte ». Dans ce Volume, le jeune savant norvégien expose avec un grand talent, et en y ajoutant des développements originaux, les idées théoriques de son père et les expériences par. lesquelles ont été mises en évidence les analogies entre les phénomènes électrostraliques et électrodynamiques, et les attractions apparentes subies par des corps solides plongés dans un liquide en mouvement. C. R., 1900, I" Semestre. (T. C.\XX, N" 1.) ( 2G ) ASTRONOMIE. — Sur l'éclipsé de Lune du i6 décembre 1899, à l'observatoire de Lyon. Noie de M. Ch. Axdrê, prcsenlée par M. Mascart. « Quoique celte éclipse ne dût point alleindre la totalité, la richesse sleilaire de la zone traversée par la Lune permetlait d'espérer que les oc- cultations d'un certain nombre d'étoiles de la Donner Durchmusterung pour- raient être déterminées dans de bonnes conditions avec nos instruments; dans ce cas, l'observation de ce phénomène présentait un réel intérêt, et j'en chargeai MM. Gonnessiat et Guillaume. » Voici les résultais de ces observations, faites à l'équalorial coudé deo°',32 avec un grossissement de aZjo (les heures sont données en temps moyen de Paris). Étoiles. Grandeurs. Immersions. Émersions. 0 BD -1- 22,991 8>7 1 12, ) m s . 3o . 49 , 3 h m s 13.47.43,5 993 8,2 38.38,9 Nuages. 996 6,8 39-'4,9 i> 999 8,9 44. 3 1,9 » 1000 8,7 i3 . 10.00,2 ), ioo4 8,3 16.17,2 14.26.34,4 ioo3 8,6 19.53, 1 3 1 . 1 8 , 9 1006 9,0 22.28,6 27.40,9 » Les immersions surloul ont été enregistrées dans les meilleures conditions. I) Quant aux phénomènes de coloration, ils ont été particulièrement marqués; la portion éclipsée du disque présentait, en général, une belle teinte cuivrée passant an gris bleuâtre vers le bord de l'ombre, pour se foncer de rouge sombre du côté opposé. » D'autre part, j'ajoute, pour l'utilisation des nombres ci-dessus, que les coordonnées que nous adoptons pour l'instrument d'observation sont : Longitude E de Paris 9"' 47'*, 53 Latitude 45<'4i'38",2 (27 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations du Soleil, faites à l'obsen'atoire de Lyon (^équalorial Brunner de o"", i6) pendant le troisième trimestre de 189g. Note de M. J. Guillaume, présentée par M. Mascart. (c L'explication des Tableaux suivants a été donnée, page 494 des Comptes rendus. Tableau I. — Taches. Dates Nombre Pass. Latitades moyennes Surfaces extrêmes d'ohser- aumér. -^ — -^ — — ^ moyennes (l'oljserv. vatiuna. central. S. N. réiluilci. Juillet 1899. — 0,33 3- 7 3-12 4-1 5 J5 ■.>.5-28 29-30 4,9 9,3 10,7 i5,3 23,9 27,8 -10 -10 14 - 2 - 12 12 260 32 5o 24 j- AoiU 1899. 29-30 2 3,5 1-5 5 6,5 26-28 2 27 , 2 -ii'',3 -I- 7°.o — 0,70. — 15 — [2 Dates Nombre Pass. Latitudes moyennes Surfaces extrêmes d'obser- au mér. ^n ^ — . moyennes d'obàerv rations, central. S. N. réduites. Aoiit 1899. — 0,70 (suite). 28 1 3i,6 H- 8 I 28-3 1 I 3i ,8 — () I 27 J- — i2°,o -H 5°, 5 Sep tembre 1899.— 0,^7 3o- ■>. 2 2,5 — 10 1 22-2J 2 21,9 — 9 2 19-21 3 23,3 — 4 5 26-3o 5 27,9 + 3 60 25-3o 6 29,' -i3 4i '7J- — 9">o -T- 3",o Juillet Aoijt Septembre Totaux . Distribution des taches en latitude. Nord. Surfaces Totaux moyennes niensuet>. réduites. 6 376 5 i3 5 IIO 16 499 Tableau III, — Distribution des facules en latitude. Sod. Nord. 90°. 40°. 30°. 20". 10°. 0°, Somme. Juillet Août Septembre.. Totaux. . . j 4 5 3 5 3 i3 10 ■23 9 3 19 0". 10°. 50°. 30°. 40°. 90°. .. 4 u I Totaux mensuels. 14 '7 1 1 ■ 42 Surfaces moyennes réduites. 12,1 11,2 5,7 29,0 ( 28 ) » Il y a eu 64 jours d'observations dans ce trimestre et il en résulte les faits suivants : » Taches. — Le nombre de groupes de taches notés est resté le même (i6), mais leur surface totale est moindre environ de moitié : 499 millionièmes au lieu de 1096. Leur répartition, entre les deux hémisphères, est restée la même, soit 10 groupes au sud de l'équateur et 6 au nord. » L'absence de taches à la surface du disque solaire a été notée dans 3.» des jours d'observation, dont 8 en juillet, 19 en août et 8 en sep- tembre. Le minimum d'août est remarquable, car le nombre des jours sans taches représente les deux tiers des jotirs d'observations de ce mois; ce fait ne s'était pas présenté depuis 1890, en août également. » Régions d'aclivité. — Le nombre des groupes de facules a augmenté de part et d'autre de l'équateur; on a, en effet, 23 groupes au sud au Heu de i5, et 19 au nord au lieu de 12, mais leur surface totale est sensible- ment la même : on a effectivement 29,0 millièmes pour 42 groupes au lieu de 3o,9 millièmes pour 27 groupes notés le précédent trimestre. Enfin on a remarqué la présence de petites facules dans les hautes latitudes entre + 70" et +76°. GÉOMÉTRIE. — Sur les systèmes orthogonaux. Note de M. Servaxt, présentée par M. Darboux. « Ribaucour a donné {Bulletin de la Société philomathique, 1869) une transformation des systèmes orthogonaux qui peut s'énoncer sous la forme suivante : » Soient S{x,y, z) un système triple orthogonal et Q. une solution du système de Laplace correspondant; S, (a?,, j, , i;, ) le système de même représentation sphérique que S, obtenu à l'aide de la solution Q. : le symé- trique du point {x,y, 2) par rapport au plan X.T. + yj', -4-Z::, = i2 (où Çl^ désigne la solution du système de Laplace relatif à S, qui permet de retrouver S) décrit un nouveau système triple transformé du précédent; de même le symétrique du point {x^, y^, s, ) par rapport au plan lLx + Yy + Zz = ^ décrit également un système orthogonal. Il est facile de trouver explicite- ment ces deux systèmes; on aura X — 2Î2 — (i) \y, = y -20^ (^, = ^; -+- y; + =^ ), X^^= X, — 20.- (2) 'y, = y|— 2Î2- / (r, —x-+Y-^z-'). \ "- " "' '" '^ ' » Désignons par S' et S', les systèmes inverses des systèmes S et S, par rapport à l'origine, et par i et 2, les systèmes ayant même représentation sphérique qui ont été donnés par M. Darboux {Théorie des surfaces, t. IV). » Si l'on rapproche les formules de M. Darboux des précédentes, on reconnaît facilement que le système (i) est le système 2, et le système (2) le système i; ainsi la transformation de Ribaucour appliquée à S donne le système ayant même représentation sphérique que l'inverse de S, ; elle en condense donc en quelque sorte trois autres. » Si l'on appliquait à 2, ou à i la transformation précédente, on retrou- verait S et S|, mais si on l'applique à S' et S',, on trouvera des systèmes nouveaux : ^■' ^ aa,— 4£2Q, ' ■^'' C7(T| — 4iJ"l ' o » Or ces deux systèmes Q et Q, ont même représentation sphérique, Q, est l'inverse de 1 et Q t'inverse de 1,. Si maintenant on applique de nouveau la transformation de Ribaucour ou l'inversion, on retombera forcément sur un des systèmes précédents. On peut donc former le Tableau suivant : ^ 3o ) Systèmes de surfaces se correspondant : Par représentation spliérique. Par inversion. Par transformation de Ribaucour. S S, S S' s s, S' i: S, s; s, s s; s. s Q, S' Q Q Q, s, Q s; Q. » Par conséquent, de tout couple de systèmes de surfaces ayant même représentation sphérique, on peut déduire trois autres couples jouissant de la même propriété, ainsi que quatre couples se correspondant par inversion et quatre par la transformation de Ribaucour. » On voit facilement que les formules (i) et (2) subsistent quand, au lieu de systèmes triples orthogonaux, on considère des surfaces ayant même représentation sphérique de leurs lignes de courbure; on obtient d'une façon analogue huit surfaces qui se correspondent deux à deux. Mais ici, la transformation de Ribaucour prend une signification géométrique simple : les deux surfaces transformées l'une de l'autre sont les deux nappes d'une enveloppe de sphère sur lesquelles les lignes de courbure se correspondent. On peut ainsi retrouver beaucoup de résultats connus relatifs aux enve- loppes de sphère, aux systèmes cycliques, etc. » Nous nous sommes placé jusqu'ici diins le cas de l'espace à trois di- mensions, mais rien ne serait changé dans le cas de l'espace à n dimen- sions; remarquons encore que toutes les formules subsistent quand les deux surfaces avant même représentation sphérique sont deux plans paral- lèles; on peut alors en déduire le théorème (bien évident du reste par d'autres méthodes) : Si l'on connaît deux systèmes plans orthogonaux ayant leurs tangentes parallèles aux points correspondants, on peut en déduire par une quadrature une surface rapportée à ses lignes de courbure, et celui-ci, qui se rattache à une proposition de M. Darboux : Si l'on connaît dans l'es- pace à n dimensions deux systèmes orthogonaux ayant même représentation sphérique, on peut en déduire, dans l'espace à (/i + 1) dimensions, une surface à lignes de courbure coordonnées. » On peut donner de nombreuses applications de cette transformation et des huit surfaces; d'autre part, il serait intéressant de rapprocher ces huit surfaces des douze surfaces de M. Darboux ; c'est ce que nous espérons développer prochainement. « ( 3i ) PHYSIQUE. — Sur la loi élémentaire de l' électromagnétisme. Note de M. Raveau, présentée par M. J. Violle. « Biot et Savart ont cru déterminer l'action d'un courant rectili^ne indéfini, c'est-à-dire d'un courant non fermé, sur une aiguille aimantée; ils avalent eu soin de donner au « fil conjonctif. .. assez de longueur pour » que ses extrémités, qu'il fallait recourber afin de les attacher aux pûles » de l'appareil vollaïque, n'eussent sur l'aiguille, à cause de leur éloigne- » ment, qu'une action si faible, qu'elle pût être impunément négligée (') ». La précaution est insuffisante; l'éloignement n'annule pas l'effet des termes qui, dans l'expression de l'action d'un élément, sont d'un degré égal ou supérieur à celui de l'inverse de la distance. » De pareils termes se présentent si, partant, comme on le fait quelque- fois, de l'action d'un pôle sur un élément de courant, on suppose la réac- tion inverse égale et opposée directement à l'action. La partie rectiligne du fil de Biot et Savart exerce alors sur un pôle une force et un couple, et le reste du circuit, quelle que soit sa position, exerce un couple égal et opposé au premier. » Inversement, si l'on admet avec Biot et Savart que l'action d'un élé- ment de courant sur un pôle soit une force passant par le pôle, la réaction du pôle n'est pas nécessairement une force rencontrant l'élément. Mais les couples supplémentaires (ou telle autre action que l'on pourra supposer) disparaissent quand on considère un courant fermé; c'est ce qui fait le succès de certaines démonstrations dépourvues de rigueur, dans lesquelles on admet arbitrairement que les actions mutuelles d'un pôle et tl'un élé- ment de courant sont respectivement une force passant par le pôle et une force égale et de sens opposé rencontrant l'élément. ') S'il est inutile, au point de vue du résultat final, de fixer absolument le point d'application des forces électromagnétiques, il ne résulte pas moins de l'indétermination de la question qu'on peut être conduit à des formes de langage très distinctes et à des façons très différentes d'envisager cer- tains phénomènes. Pour expliquer l'expérience de rotation électromagné- tique de Faraday, dans laquelle un des pôles d'un aimant vertical décrit (') Biot, Précis élémentaire de Physique, t. Il, 3" édit.; ap. Mémoires sur l'Electrodynamique, publiés par M. Joubert, j" partie, p. 86. (32 ) un petit cercle autour d'une portion de courant rectiligne également ver- ticale, on dira, si l'on se place dans les idées de Biot et Savart, que le mou- vement est déterminé presque exclusivement par l'action de ce courant vertical sur le pôle voisin; pour Ampère, au contraire, la force exercée par cette partie du circuit rencontre le fil vertical, autour duquel elle ne peut déterminer aucune rotation. )) Ces affirmations diverses ne se contredisent pas, parce qu'elles sont conditionnelles; c'est faute d'avoir fait cette remarque qu'un savant aussi distingué que M. E. Lécher (') a pu croire que l'explication rappelée plus haut de l'expérience de Faraday était fausse théoriquement et démentie par une autre expérience. En réalité, il montre, ce qui n'est pas sans intérêt, que. si l'on veut chercher la cause du mouvement dans l'accrois- sement du flux de force de l'aimant qui traverse le circuit du courant, on ne peut attribuer aucun rôle aux éléments dirigés suivant l'axe, qui sont toujours rencontrés par les mêmes lignes de force. Quant à l'expérience de M. Lécher, dans laquelle aucune rotation ne se produit, bien qu'un pôle d'aimant et un segment de fil vertical occupent les mêmes positions relatives que dans celle de Faraday, elle prouve simplement que le mouve- ment qui pourrait tendre à se produire par l'action du fil vertical sur le pôle est entravé par une action opposée, mais non qu'il n'y a aucune ten- dance de cette sorte. Dans ce dispositif, qui ne comporte pas de contacts variables, mais seulement deux points d'articulation, l'absence de rotation s'explique aisément de plusieurs façons; j'ai exposé ces explications dans un article que publiera prochainement V Eclairage électrique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur i oxydation manganique des acides citrique et malique. Note de M. G. Denigès. « L Lorsqu'on traite une solution froide d'acide citrique par du perman- ganate de potasse, le mélange brunit bien vite, en faisant effervescence, puis se décolore peu à peu. » Le gaz qui se dégage pendant toute la durée de la réaction est de l'anhydride carbonique provenant de l'attaque du point de moindre résis- (') Lécher, Ueber eiiien expevinientellen iind theoretischeii Trugschluss in der Elektricitàtslehre (Acad. de Vienne, t. CVIII, i3 juillet 1899, et Ann.de Wiede- mann, t. LXIX, p. 781, décembre 1899). ( 33 ) tance de l'acide citrique, le groupe médian : HO — C-CO.OH qui est transformé par oxydation en groupe cétonique CO avec départ simultané de gaz carbonique et d'eau. » La presque totalité de l'acide citrique passe ainsi à l'état d'acide acé- tone-dicarboniq«e. >) Pour identifier ce composé, j'ai utilisé la propriété qu'il possède et que j'ai fait connaître (') de donner avec le sulfate mercurique une com- binaison insoluble dans l'eau. » los'' d'acide citrique ont été dissous à chaud dans 20'''= d'eau ; la solution refroidie vers i5°aété versée dans une liqueur préparée en dissolvant 3s'' de Mn 0*K dans 100" d'eau chaude, refroidie ensuite à i5°. » Le mélange, entouré d'eau froide, change de teinte au bout de quelques instants, puis brunit en dégageant abondamment CO'-. Pour avoir un bon rendement, il faut éviter, dans cette réaction, que la température dépasse So" à 35°. » Après quelques heures de contact, le liquide, qui n'a conservé qu'une teinte jau- nâtre, est versé dans 100'^'= de sulfate mercurique au momentoù Ton vient derelirerdu feu ce réactif, préalablement porté à l'ébuliition. Il se forme un abondant précipité blanc (que j'appellerai produit A), lequel lavé et mis en suspension dans l'eau est décomposé par un courant de ShP. On filtre et l'on obtient un liquide qui, agité avec l'éther, cède à ce dissolvant un corps présentant tous les caractères de l'acide acétone-dicarbonique, notamment la décomposition à l'ébuliition, la coloration rouge violacé avec le chlorure ferrique et la réaction de Légal. I) De plus, la même substance A, desséchée, a donné à l'analyse des chiffres qui identi- fient sa composition avec celle du composé (que je désignerai par la lettre B) obtenu directement avec l'acide acétone-dicarbonique pur, préparé par le procédé de Pech- mann (déshydratation sulfurique), et le sulfate mercurique, ainsi qu'il résulte des nombres suivants : Produit A. Produit B. Hg pour 100 70,50 70,25 SO'H^ » 7,3o 6,97 G » 8,i8 8,12 H M o , 67 0,65 » Sa composition est donc la même que celle de la combinaison mercurique de l'acide acétone-dicarbonique. » Si cet acide acétone-dicarbouique ainsi produit n'est pas insolubilisé à l'état de sel de mercure peu de temps après sa formation, il perd du gaz carbonique et se trans- forme en acétone qu'il est facile de caractériser dans le mélange. (') Comptes rendus, i3 mars 1899, p. 680. Ç, R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 1.) 3 (34) » Mais, en oulre, si le mélange est abandonné à lui-même pendant quatre à cinq jours, et si l'on a opéré sur des quantités de produits décuples de celles qui ont été indiquées plus haut (c'est-à-dire gos"' de Mn 0''K et SooS'' d'acide citrique), on observe que les parois du vase sont tapissées de cristaux, prismatiques très nets, dont quelques-uns peuvent avoir o>^", 5 de longueur. » Ces cristaux sont lavés par décantation et desséchés sur une plaque poreuse. Après dessiccation, on constate qu'ils sont rarement homogènes; les uns, roses, prismatiques, volumineux, peuvent être séparés mécaniquement soit par triage à la pince, soit au tamis; les autres se présentent sous l'aspect de cristaux hexagonaux groupés, blancs et petits. L'analyse montre que les premiers sont constitués par de l'oxalate de man- ganèse prismatique, C-0*Mn -^- 3aq, et les seconds par de l'oxalate oclaédrique, C^O*Mn -1- 2aq; ceux-ci ayant pris naissance dans le liquide encore tiède, ceux-là, après refroidissement. )) II. En ce qui concerne l'acide malique, le premier fait qui attire l'attention lorsqu'on traite à chaud cet acide par une quantité suffisante de MnO'R est, outre la décoloration du réactif, le dégagement d'aldéhyde ordinaire, très reconnaissableà son odeur. Mais ce phénomène n'a rien de spécifique, puisqu'on l'obtient avec nombre de composés organiques. )) Par contre, si le permanganate est ajouté avec précaution et sans excès, on remarque que la décoloration se produit sans dégagement no- table de C()^ : dans ces conditions, le squelette carboné de l'acide ma- lique reste intact, seul son groupe CH.OH est attaqué et transformé en CO , de telle sorte qu'il se produit de l'acide oxalacétique : HO.CO -CH- — CO - CO.OH. )) On peut démontrer la présence de cet acide, en utilisant la propriété qu'il a de donner, rapidement à chaud, une combinaison mercurielle inso- luble, non avec le sulfate, mais avec l'acétate mercurique, réactif qui ne précipite pas l'acide malique pur. » La réaction est plus frappante et plus complète en ajoutant à une solution, même très étendue, d'acide malique, le dixième de son volume d'une liqueur renfermant, pour 100, Ss'" d'acétate mercurique et 1""= d'acide acétique pur. On filtre, s'il y a lieu, pour enlever le léger trouble que donnent habituellement les impuretés de l'acide malique commercial. On porte à l'ébullition et, aussitôt le feu enlevé, on ajoute goutte à goutte du MnO'K à 2 pour loo. Dès les premières gouttes, apparaît un précipité blanc, formé par la combinaison mercurielle d'acide oxalacétique. « On peut déceler ainsi jusqu'à oS'',o5 d'acide malique dans i"' de solution. » On voit que, pour l'acide malique comme pour l'acide citrique, l'oxydation man- ganique porte d'abord son effort sur le groupe alcoolique, en formant une cétone com- plexe. L'oxydation continuant, ou la désagrégation du produit primaire s'efFectuant, (35) il se forme, avec l'acide raalique, transitoirement de l'acide pyruvique, mais surtout de l'éthanal, » Ces faits peuvent avantageusement être utilisés en analyse, aussi bien pour la recherche spécifique de l'acide citrique dans les cas les plus com- plexes, ainsi que nous l'avons indiqué ('), que pour celle de l'acide ma- lique, comme nous le montrerons prochainement. » CHIMIE ORGANIQUE. — De l'acidimétrie. Note de MM. Henri Imbert et A. AsTRuc. (( Dans une Note précédente (-) il a été indiqué que la phénolphtaléine permet d'accuser une acidité faible, mais une basicité forte, et inverse- ment, l'héliantine A, une acidité forte et une basicité faible. » Nous avons eu l'idée d'appliquer ces réactifs aux dosages acidimé- triques, en joignant à ces essais ceux que l'on peut faire au bleu Poirrier, qui, indiquant la troisième basicité de l'acide phosphorique analogue à la fonction phénolique, permet de déceler une fonction acide plus faible encore que celle indiquée par la phtaléine, ainsi que l'a montré Joly. » Il n'est pas douteux que, en dehors des trois énergies acides diffé- rentes accusées par ces trois réactifs, on puisse arriver à en déceler d'autres au moyen de réactifs colorants variés, en se servant par exemple du travail tait par Glaser sur ces divers corps ('). » C'est là une idée qui, depuis longtemps, a été émise par M. Ber- thelot. Nous nous sommes bornés pour le moment aux trois corps cités, bien que nos essais aient déjà porté sur d'autres indicateurs. )) Le développement de notre travail nous a conduits à étudier d'abord l'acidimétrie des phénols. Nous adopterons par suite l'ordre suivant : » 1° Acidimétrie des phénols; » 2"* Acidimétrie des acides monobasiques à fonction simple (gras et aromatiques); » 3° Acidimétrie des acides monobasiques halogènes; » 4° Acidimétrie des acides monobasiques nitrés; 1) 5° Acidimétrie des acides monobasiques alcools ou phénols ; (') Annales de Chimie et de Physique, novembre 1899. (-) A. AsTRUc, Alcalimétrie des aminés (^Comptes rendus du 11 décembre 1^99). (^) Zeil. f. analyl. Cheniie; 1899, j3. 373, (36) » 6° Acidimétrie des acides monobasiques pluriphénoliques; » 7" Acidimétrie des acides monobasiques aminés. » Phénols. — Le phénol ordinaire est sensiblement neutre à l'héliantine et à la phtaléine, et monobasique au bleu Poirrier. Au contraire, l'acide picrique (trinitro- phénol) se conduit comme acide monobasique aux trois réactifs. Ces faits sont d'ac- cord avec les données thermochimiques. Les trois radicaux éieclronégatifs AzC, ainsi que l'a montré M. Berthelot, renforcent la fonction acide de l'oxhydrile OH. » Acides monobasiques à fonction simple. — Les acides formique, acétique, pro- pionique, butyrique, isobutjrique, valérianique, caproïque et benzoïque, tout en étant acides à l'héliantine, ne peuvent pas être dosés à ce réactif. Ils sont tous très nettement monobasiques à la phtaléine et au bleu. (L'acide cinnamique, au reste, se conduit de la même façon.) » Si l'on compare l'acidimétrie de l'acide benzoïque et de l'acide picrique, on constate que ce dernier, quoique ne contenant pas de carboxyle, se conduit en réalité comme un acide plus fort que l'acide benzoïque. Cependant les chaleurs de neutrali- sation de ces deux corps par la potasse, i3'^"',7 pourC''H^(AzO-)^OH et i3'^''',6 pour C'H'^COOH, sont sensiblement les mêmes. Mais les chaleurs de formation des sels à l'état solide, ag'^^'pour le picrate de potasse et 22'-"', 4 pour le benzoate, permettent de concevoir aisément l'action sur les réactifs colorés. » Acides halogènes. — Nous avons surtout étudié les acides ortho, meta et para- bromobenzoïques. » Ils sont tous monobasiques à la phtaléine et au bleu; mais le premier seul a une acidité marquée à l'héliantine, bien qu'il ne puisse être dosé très rigoureusement. L'atome de brome en position ortho augmente donc très nettement l'acidité de ce corps, tandis qu'en position meta et para, il semble avoir une influence moins consi- dérable. » Acides nitrés. — Les acides ortho, meta et paranitrobenzoïques examinés don- nent lieu aux mêmes observations que les précédents. Le groupe AzO-, en position ortho, augmente comme le Br l'acidité de l'acide benzoïque, au point qu'il faut presque une molécule de soude pour une molécule d'acide si Ton veut arriver à la neutralité à l'héliantine. » Acides alcools et phénols. — Ont été examinés les acides glycolique, lactique, oxybenzoïques ortho, meta et para. » Les deux corps de la série grasse, monobasiques à la phtaléine et au bleu, virent mal, quoique nettement acides au méthylorange. )) Les acides oxybenzoïques permettent des observations plus intéressantes. » Ainsi, l'acide ortho se laisse doser à l'héliantine comme acide sensiblement mo- nobasique, alors qu'il l'est nettement aux deux autres indicateurs. Les acides meta et para donnent, au contraire, de mauvais résultats à l'héliantine. Ici encore, la position de l'oxhydrile OH, radical électronégatif, en ortho, augmente l'acidité du corps. A la phtaléine, les trois acides sont monobasiques. Mais, tandis que l'acide ortho est encore monobasique au bleu, le meta exige plus d'une molécule d'alcali pour le virage, et le para, dans les mêmes conditions, sensiblement deux molécules. Si bien qu'ayant pesé ( 37 ) o8'',220 d'acide paraoxybenzoïque, nous avons trouvé os', 216 en supposant le corps bibasique. » Il faut toutefois tenir compte du fait signalé par Glaser que, si l'on ajoute du bleu Poirrier à un volume déterminé d'eau, il faut une quantité non négligeable d'alcali pour faire virer le réactif. Aussi nous avons eu soin de déterminer préalablement la proportion d'alcali nécessaire pour faire virer l'indicateur sur le même volume d'eau distillée. » Ainsi, le bleu CLB permet de déceler assez nellement la fonction pliénolique en position para. 1) Acides monobasiqiies polyphénoUqucs. — Ce sont les acides protocalécliique (C02H(„OH(3,OH(„)et vanillique (C0^H,,,0CI1,\,0H(,,, ) qui ont servi à nos essais. » L'héliantine ne donne pas de résultat intérespant. La phtaléine accuse seulement la monobasicité; mais, au bleu, il faut encore pour l'un et l'autre de ces acides sensi- blement 2 molécules d'alcali pour i molécule d'acide. Les quantités de substance sur lesquelles on a opéré étant de oS'',i42 pour l'acide protocatéchique et oS'',i 18 pour l'acide vaniilique, il a été retrouvé, en supposant les corps bibasiques, oe^iSS à 08', i38 du premier et oS"-,iiy du second. Et non seulement l'oxhydrile phénolique en position para montre son influence, mais encore il résulte de ces expériences qu'en position meta il n'intervient guère plus dans l'acide protocatéchique que lorsqu'il est étliérifié dans l'acide vaniilique. Le virage est toutefois un peu incertain pour ces corps. » Il est regrettable que nous n'ayons pas eu à noire disposition de l'acide isovanil- lique (C00H(,)0H(3)0CHj\,) qui eût été probablement monobasique au bleu, comme à la phtaléine. » Acides aminés. — Le glycocolle (acide aminoacétique) est sensiblement neutre à l'héliantine et à la phtaléine, tout en restant encore acide au bleu Poirrier. Mais le dosage acidimétrique à ce dernier corps n'est point possible. La présence du groupe- ment AzH- diminue donc l'énergie du carboxyle. » Les acides aminobenzoïques ortho et meta sont à peu près neutres à l'héliantine, tandis que l'acide benzoïque, bien qu'indosable dans ces conditions, est cependant sen- siblement acide, comme d'ailleurs l'acide paraminobenzoïque. » Ici encore, le radical Az H^ électropositif diminue l'acidité du carboxyle lorsqu'il est en position ortho et meta, et a une action à peu près nulle en position para. Les trois corps sont monobasiques à la phtaléine et au bleu. La fonction AzII- n'intervient pas, ce qui s'explique, puisque l'un de nous a indiqué que la présence d'un radical aro- matique dans la molécule ammoniacale donne naissance à un corps qui n'est plus basique à la phtaléine et ce fortiori au bleu Poirrier. » Tels sont les résultats fournis par cette étude, que nous poursuivons. » (■^8) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques aminés renfermant le noyau du camphre ('). Note de M. G. Blanc. u L'étude comparative des acides isolauronolique et p-campholénique, et principalement la considération de leurs produits d'oxydation, montre clairement qu'il existe entre eux la même relation qu'entre l'acide ben- zoïque et l'acide phénylacétique \/ V C C CH^ /\ C - CH' CH^ /\ C - cm CH» I 1' G — CO'- H CH= ! Il C - Ctr^ GO- H Acide isolauronolique. Acide p-caoïplioléniquc. » Or, si la constitution de l'acide isolauronolique est établie avec certi- tude, celle de l'acide [3-campholénique peut encore faire l'objet de quelques critiques, rares, il est vrai. Il est donc du plus liaut intérêt, afin de ré- soudre définitivement la question, de pouvoir passer simplement de l'un de ces acides à l'autre et inversement. )) Si la relation ci-dessus est vraie, il est aisé de voir que la réduction partielle du nitrileisolaurolonique doit fournir une base identique au [i-ami- nocampholène (-) GH^ GH' GH' GIP G GlI^ /\ G-GIP G Gir- /\ G — CIP CH- 1 llc-CAz GH^ 1 IIg — GH^A.zH Nitrile isolauronolique. fl-aminocatnpholène. » Malheureusement la réduction du nitrile isolaurolonique conduit di- rectement à la base saturée C''H"*CH-.jAzH^, et, au contraire, le p-amino- (') Faculté des Sciences de Paris, laboratoire de Chimie organique. (-) E.-E. Blaise et G. Blanc, Comptes rendus, t. GXXIX, p. io6, et Bull. Soc. chim., Z" série, t. XXI, p. ç)j3. (39) campholène n'a pu être encore réduit. L'identification que je me propo- sais de faire n'a donc pu être réalisée; j'espère y arriver par une autre méthode, qui fera l'objet d'iuie prochaine Communication. Ce travail a pour but l'étude du produit de réduction du nitrde isolaurolonique, la dihydroisolauronamine, que j'appelle ainsi en attendant que son identité avec le dihydroaminocampholène soit clairement démontrée. » Dihydroisolauronamine C'H'^CH'AzH^ — Celle base s'oblient quantilalive- ment par la réduclion du nilrile isolauronolique au moyen du sodium et de l'alcool bouillant. C'est un liquide mobile, incolore. Di5= 0,8619. Éb. à i85° (11 = 760"""). Elle donne des sels bien définis et attire l'acide carbonique de l'air ; elle donne la réac- tion des carbylamines et se combine avec énergie à l'iodure de mélliyle. » Sels. — Le chlorhydrate C'H' = CH'. AzH^ClH est en belles lames nacrées, solubles dans l'eau el l'alcool; il fond vers 265° en se décomposant. Le chloropla- linate (C'n'"'CH- AzH^ CIH)' PiCF est une poudre cristalline jaune, insoluble dans l'eau et l'alcool. Le chloraurate ClI'^CH-. AzH^. Cl H. Au Cl' est en belles aiguilles d'un jaune vif et fond vers 2o3''-2o5'' avec décomposition. L'eau bouillante le modifie aisé- ment, en donnant le chloraurate mof///?e' C"H'°CH-. AzH'-. AuCI^ poudre jaune cha- mois, insoluble dans l'eau. L'acide chlorhydrique étendu régénère le chloraurate normal. » IJ azotate C^H'^CH- Azïl- AzO'II est en petits feuillets nacrés, très solubles dans l'eau; fond vers 179° avec décomposition. L'a^oiûe C*H'^CII-AzH- AzO-H s'obtient en mélangeant à froid des solutions très concentrées d'azotite de potassium et de chlorhydrate d'aminé. Il se précipite des aiguilles blanches, qui constituent l'azotite cherché. Ce corps est très soluble dans l'eau ; sa solution aqueuse n'est pas décom- posée par l'ébullilion, à condition qu'elle soit bien neutre. Une trace d'acide provoque la décomposition immédiate, avec formation de produits dont l'élude est en cours. Le sulfate (C«Hi^CH2AzH-)°S0-lI- est en grandes écailles blanches, 1res solubles dans l'eau et l'alcool ; fond vers 249° avec décomposition. » Voxalate (C» H'!^ CH- AzH^)^ CO^ H)^ est en fines aiguilles, peu solubles dans l'eau ; fond avec décomposition vers 2/13°. Le picrate constitue de belles lames jaune d'or, fondant à 2i5° en se décomposant. Le dérivé benzoylé C*H'=CH=' AzHCOC^tL* forme de grands prismes striés, fondant à 5i°, très solubles dans tous les solvants organiques. » Vurée C0( .^„ ,Tr„^«TT.- constitue de fines aiguilles, peu solubles dans le ben- \AzH.CH^C*H'° zène froid el l'étlier de pétrole ; fond à 102°. L'oxamide (COAzHCH^.G'H'')^ cris- tallise dans un mélange d'alcool et d'éther de pélrole en belles tables transparentes; fond à i33°-i34°- )) Dérivés de substitution de la. dihydroisol.vuronamine. — La dihy- droisolauronamine, base primaire, réagit seulement avec l'iodure d'éthyle. On obtient ainsi les deux dérivés mono et diéthylés, que l'on sépare aisé- ment par l'action de l'acide azoteux. ( 4o ) » Èthyldihydroisolauronamine C'H'^CH^. AzH.G^H^ — Liquide incolore, mo- bile, Di5 = o,84i7, ébullilion à 205° (H = 760). Son dérivé nitrosé C*H'=CH'-Az — C^H^ AzO est un liquide huileux, d'odeur particulière, que l'acide chlorhydrique décompose aisé- ment en régénérant la base. Le chlorhydrate C'H'°C11-. AzHC'-H^'.ClH est en fines paillettes nacrées, assez solubles dans l'eau et l'alcool. 11 ne fond pas sans décomposi- tion. Le chloroplatinate est en belles aiguilles rouge orangé, assez solubles dans l'eau bouillante. « L'«^oi Diéthyldihydroisolauronamine G^H'^CII-. Az(C^IP)-. — Cette base bout à 235", son chlorhydrate forme de petits prismes très solubles dans l'eau, l'alcool, et fondant il i82''-i83°. Son chloroplatinate est gommeux. » Homodihydroisolauronan^ine C*H"^CH— CIP. — Celte base s'obtient par la Àz H- réduction de l'oxime de l'acélylisolaurolène ('). Elle bout à 190°; D, 5=0,9058. Son chlorhydrate, qui est très soluble dans l'eau et l'alcool, fond vers 280° avec décompo- sition. Le c/i/oro/>/a?('/irt Pour les pêches de profondeur, le cadre, maintenu vertical par un plomb fixé à l'extrémité d'une tige rigide, est simplement rattaché au bateau par deux cordes dont on file la longueur voulue. B Un câble de 100 mètres de longueur est tendu à la surface de l'eau perpendicu- lairement à la rive. Un second câble se détache à angle droit de l'extrérailé libre du précédent. Des flotteurs en liège sont fixés sur chacun d'eux et constituent des repères distants de 5 mètres. Les coups de filet sont donnés le long de ces câbles, de sorte que la pêche est faite dans une région déterminée, sur une longueur précise et suivant deux sens différents. » Les pêches horizontales dont nous donnons ici les résultats ont été effectuées par des fonds de 2j™ à 3o'", ainsi qu'il est facile de le constater sur la Carte de Delehecque. La longueur de la colonne d'eau filtrée est de So™; coname les côtés de l'armature en zinc mesurent respectivement o'°, jo tt o'",3o, le Plankton obtenu correspond à un volume d'eau égal à 1™'', 5oo. » Le Plankton est traité suivant la méthode récemment indiquée par Yung (' ) et qui comporte la fixation au formol à 2 pour 100 et la précipi- tation dans des tubes gradués. Nous formulons toutefois quelques réserves au sujet de la signification absolue des résultats. Nous n'avons pu obtenir, même après /|8 heures, im dépôt intégral. En examinant alors l'eau super- ficielle des tubes à précipité, nous y avons retrouvé en suspension une certaine quantité de formes inférieures (protozoaires, algues unicellu- laires). D'après nos expériences le volume de ce résidu serait égal au -^ du volume total de la pêche. )) Enfin, comme on a admis l'existence d'un coefficient de filtration, propre à chaque filet, nous nous sommes servi pour toutes nos pêches de la même poche de soie soigneusement lavée à chaque opération. ( ' ) E. Yung, Des variations quantitatives de Plankton pour le lac Léman {Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CXXIX, n° 18; 1899). (47 ) » Les pêches verticales de jour, effectuées le 12 novembre en des points différents et par des fonds supérieurs à [\0^, ont trouvé, pour une colonne d'eau de 20™, 5o de hauteur, une moyenne de o'^'^,52 de Planklon. Nous relevons pour la moitié des pêches des écarts de ?>o et 33 pour loo sur cette moyenne. Or ces chilfres sont bien supérieurs à ceux qu'indique Apstein pour les lacs du Holstein où des différences de 20 à 23 pour 100 sont très rares. Fig. 2. Température atmosphérique. Temp'^de l'eau à la surface. .Pèchsiongitudinale 33m. _Pàctie transversale à3m Pêdie longitudinale desurfaœ B - Pèche transversâledesurrsce » Les pèches horizoïiLales de jour, faites à des intervalles éloignés dans la même ré- gion et dans la même zone, accusaient des variations de même ordre que les précé- dentes. Mais si l'on poursuit méthodiquement les expériences pendant douze heures consécutives, de minuit à midi par exemple, on aboutit à des résultats encore plus nets, comme l'indique le diagramme ci-dessus. M Enfin la comparaison des pèches verticales et des pèclies horizontales du 12 no- vembre complète et confirme les données précédentes. Les résultats, pour des volumes d'eau égaux, peuvent être résumés ainsi : ce 1° Pêche horizontale de surface 0,12 2° Pèche horizontale à 3™ o, i4 3° Pèche verticale (jusqu'il 20™, 5o; . . 0,62 » Nos observations tendent donc à établir que la répartition du Planklon dans le lac Chauvet n'est rien moins qu'uniforme. Et s'il était permis de (48) généraliser les résultats fournis par une quarantaine de j: tuées jusqu'ici, nous conclurions que la majorité des espèces 'e les espèces qui par leur volume constituent la plus grande partie du Plankton (Entomostracés), s'accumulent pendant le jour sous la profondeur pour fuir une radiation trop intense (pèches du 12 novembre). Pendant la nuit, elles remonteraient au voisinage de la surface, tout au moins jusqu'à la zone de 3™ (pèches du 22 octobre). Ce sont précisément les résultats auxquels aboutit Yung. « Ces résultats viennent, il est vrai, à l'encontre de la théorie générale de l'uniformité du Plankton, si catégoriquement défendue par Apstein et acceptée par la plupart des naturalistes qui se sont occupés de recherches limnologiques; mais il nous semble difficile d'interpréter dans un autre sens les observations que nous venons de signaler. Pourquoi, d'ailleurs, les lacs offriraient-ils tous le même régime biologique, alors qu'ils diffèrent profon- dément entre eux par l'ensemble des caractères topographiques, physiques et chimiques? » ANATOMIE ANIMALE. — Sur la constitution du follicule ovarien des Reptiles ('). Note de M"" Marie Lovez, présentée par M. Ranvier. ('■ La granulosa du follicule ovarien chez les Reptiles est caractérisée par la présence de deux espèces de cellules : les unes, petites, ne sont autres que les cellules épilhéliales ordinaires; les autres, beaucoup plus grandes, sont absolument semblables à de jeunes ovules. » L'existence de ces deux sortes de cellules n'a été signalée que par un petit nombre d'observateurs, entre autres Gegenbaur, Waldeyer et Eiraer. Récemment, Mingazzini (■) a comparé les plus grandes, qu'il appelle cel- lules hypertrophiées, à des œufs très jeunes; mais il semble considérer leur formation comme accidentelle et précédant la dégénérescence de l'œuf, alors qu'elle est tout à fait normale et caractéristique du follicule de Graaf des Reptiles. » J'ai étudié sur des coupes les follicules du Lézard, de l'Orvet, de la Couleuvre, et partout j'ai rencontré la même disposition. (') Travail fait au laboratoire d'Embryogénie comparée du Collège de France, sous la direclion de M. Ilenneguj-. (-) Pic Mingazzini, Corpi lulei veri e falsi dei Retliti. (Travaux du laboratoire d'Anatoinie de l'Université royale de Rome, Vol. III, iSgS.) (49) » Les ovaires ont été fixés soit par la liqueur de Flemming, soit par l'un des nom- breux fixateurs au sublimé : liqueur de Gilson, liqueur de Zenker ; tous donnent de bons résultats, mais le liquide de Flemming est celui qui contracte le moins les élé- ments du noyau. Les colorations employées ont été les suivantes : pour les pièces fixées au sublimé, principalement Thémaloxyline et réosine,et pour les autres : la safranine avec la liqueur de Benda, ou la thionine et Féosine, ou encore le rouge Magenta avec le carmin d'indigo et l'acide picrique. » L'ovule très jeune est d'abord entouré d'une seule rangée de cellules épilhéliales. Ces cellules se multiplient; quelques-unes d'entre elles prennent un développement considérable et en même temps se différencient de façon à présenter tous les carac- tères déjeunes ovules: leur protoplasma est clair et abondant; leur noyau, sphérique, renferme un gros nucléole et un réseau dont les points nodaux sont formés par de petits pseudo-nucléoles qui se colorent, ainsi que le nucléole vrai, par les colorants chroma- tiques. » Ces pseudo-ovules forment bientôt une couche continue autour du protoplasma ovulaire, dont ils sont séparés par une mince membrane vitelline, tandis que les petites cellules, dont le nombre continue à s'accroître, les entourent à la partie externe du follicule et remplissent les intervalles laissés par les grandes cellules. » Puis, apparaissent prés de la membrane vitelline de nouvelles grosses cellules, qui résultent probablement de la division des premières, et qui repoussent ces der- nières vers la périphérie. Celles-ci prennent alors une forme en entonnoir, comme l'a bien vu Eimer ('), dont la pointe est dirigée vers la membrane vitelline avec la- quelle elles restent ainsi en rapport. Les nouvelles cellules à leur tour sont repoussées par d'autres plus nouvellement formées, de sorte que, au moment où le follicule est arrivé à son maximum de développement, une coupe normale à la surface de l'oeuf permet de constater la disposition suivante, en allant de la périphérie vers le centre : » 1° Un épithélium folliculaire, formé de cellules très aplaties; » 2° Une couche de petites cellules disposées en plusieurs rangées irrégulières; » 3° Une région très importante de grosses cellules à différents états de développe- ment, parmi lesquelles se voient encore quelques petites cellules; « 4° Les membranes vitellines, au nombre de trois, dont la moyenne, la plus déve- loppée, est la zona radiata. i> Parmi les grandes cellules folliculaires, les plus petites, qui sont aussi les plus jeunes, sont en contact avec la membrane vitelline. Elles sont plus ou moins sphé- riques ou polyédriques, et renferment un protoplasma condensé qui retient facilement les substances colorantes; leur noyau, sphérique, possède une membrane assez épaisse et contient un très gros nucléole excentrique et des filaments avec des granulations de chromatine ; le nucléole est homogène et se colore fortement par les colorants de la chromatine. )> Les cellules plus développées présentent cette forme allongée dont il a déjà été question, de façon à rester en rapport avec la membrane vitelline par un prolonge- (') Th. Eimer, Untersucluingen ûber die Eier der Reptilien {Arc/iiv fiir mikro- skopische Anatomie, Bd VIII; 1873). C. R., 1900, I-' Semestre, (i. CXXX, N° 1.) 7 ( 5o ) menl plus ou moins long. Les plus grandes, celles de la périphérie, sont générale- ment aplaties dans le sens de la surface de l'œuf, et coifTées par une calotte de petites cellules. Leur protoplasma est plus clair; leur noyau, également aplati, présente une membrane plus fine et contient un réseau délicat aux nœuds duquel la cliromatine s'est condensée en un grand nombre de pseudo-nucléoles. » Le gros nucléole est toujours coloré de la même manière que les granulations chromatiques, mais il peut renfermer une grande vacuole ou plusieurs petites, ou en- core, comme chez la Couleuvre, un véritable réseau analogue à celui du noyau, plus fortement coloré que le reste du nucléole. Le prolongement de ces grandes cellules, long et sinueux, circule entre les autres cellules du follicule et pénètre jusqu'au vi- tellus; on peut le suivre à travers la membrane vitelline, principalement sur les coupes colorées par le rouge Magenta, le carmin d'indigo et l'acide picrique. » Ces grosses cellules folliculaires paraissent avoir un rôle nutritif; elles diminuent de volume et disparaissent à mesure que l'œuf s'accroît. Elles semblent déverser leur contenu dans le vilellus par l'intermédiaire de leur prolongement. En effet, lorsqu'elles ont atteint leur maximum de développement, ce prolongement s'élargit en un véri- table canal à travers la membrane vitelline; puis on voit dans le vitellus, au niveau de ces ouvertures, des taches plus colorées que les parties voisines et qui sembleraient indiquer que la substance de la cellule a passé dans le vitellus. La membrane vitelline se refermerait ensuite. Ce sont les cellules les plus extérieures qui disparaissent les premières; elles sont remplacées par d'autres plus nouvellement formées, qui dispa- raissent à leur tour; mais leur nombre diminue peu à peu, et le follicule s'amincit à mesure que le vitellus atteint tout son développement. )) En résumé, on peut dire que le follicnle des Reptiles, au moins chez, les Lacerliens et les Ophidiens, est composé de deux sortes de cellules : de pelites cellules folliculaires ordinaires, et de grandes cellules sem- blables à déjeunes ovides que l'on peut considérer comme de véritables ovules abortifs, et dont la fonction est probablement de concourir à la formation du vitellus. Il est intéressant de rapprocher ce mode d'accrois- sement de l'œuf de celui signalé par Weismann pour l'œuf d'hiver des Daphnides et constaté depuis chez d'autres Invertébrés, mode dans lequel on voit un ovule se nourrir en absorbant d'autres ovules voisins ou les cel- lules folliculaires qui l'entourenl. A l'inverse de ce qui s'observe dans la dégénérescence physiologique des follicules, où les cellules de la granu- losa pénètrent dans l'ovule et exercent sur lui une action phagocytaire, pendant l'accroissement de l'ovule, c'est ce dernier qui joue le rôle de phagocyte par rapport aux celhdes foliicuiain\s. » ( 5i ) ECONOMIE RURALE. — Ëssais de congélation sur /es cidres. Noie de M. Descours-Desacres, présentée par M. d'Arsonvai. « I. On sait que la fabrication des cidres exige certaines additions d'eau, en l'absence desquelles on ne peut extraire du marc une suffisante quan- tité de jus; que celte eau jjeut être aussi dangereuse pour l'hygiène que nuisible à la iérnienlalion. On sait que cette fabrication donne pour pro- duits des moûts dont la densité, exceptionnellement de 12° Baume, varie de 6" à 9° Baume pour les cidres purs et de 4° à 6" pour les produits avec addition d'eau, ou boissons, titres insuffisants pour assurer toujours une fermentation normale et pour garantir une conservation des liquides de plus de quelques mois. » On sait que les additions d'eau dans cette fabrication augmentent de 35 à 5o pour 100 le volume du jus naturel, déjà trop aqueux, et que les difficultés de logement ajoutées au défaut de conservation des liquides sont les seules raisons d'être d'une production ultérieure d'eau-de-vie, produc- tion toujours onéreuse. A une boisson saine on substitue forcément de l'alcool, alors même que la récolte suivante ne doit pas assurer une con- sommation à bon marché des boissons de cidre. » II. Afin d'obvier à ces inconvénients, nous avons tenté de soustraire l'eau au cidre pur en la conservant comme sous-produit pour la fabrica- tion des boissons. » La congélation, dont les effets sur les cidres n'ont été qu'incomplète- ment étudiés, répond bien à ce desideratum. On parvient aisément, à l'aide des deux méthodes que nous allons indiquer, à dédoubler le cidre pur, sans altération des liquides. >i L'un des produits, le produit de tète, est une liqueur dont la densité alteint et ])eut dépasser celle des vins de liqueur les plus riches. L'autre, le produit de queue, est un liquide de titre très faible, pauvre en tanin, l)ouvant, chose imprévue, se conserver assez facilement, à l'abri des fer- nieulalions; c'est ce produit qui, dans la méthode nouvelle, remplace l'eau d'addition dans la fabrication des boissons. » IIL On peut utilement procéder aux opérations de la congélation quel que soit 1 âge du cidre, mais l'expérience démontre que c'est au mu- nie ut de la fabrication, c'est-à-dire j)arallèlement aux opérations du pres- soir, qu'elles sont le plus avantageusement conduites. » Deux méthodes se présentent avec des résultats sensiblement iden- tiques : la congélation en masse et la congélation fractionnée. ( 52 ) » Pour opérer à l'airle de la première méthode il suffit d'abaisser, aussi lentement, environ vin»l-quatre heures, et aussi uniformément que possible, la masse de cidre à congeler à la température de — 3" ou — 4° G. » A l'issue de cette opération le cidre se présente sous la forme d'un bloc glacé strié d'une multitude de canaux, capillaires qui contiennent un cidre très riche en sucre et en tanin. Au centre du bloc, le plus souvent, subsiste un nx)yau liquide de cidre également riche. » On obtient par soutirage de ce bloc aux températures de —2° puis — i° et enfin o" un cidre dont la densité, d'abord très élevée, diminue au fur et à mesure que le soutirage se poursuit. » Les diflérenles phases de l'opération donnent donc une série d'échantillons de cidres dont les densités décroissent graduellement du début de l'opération, moment où celte densité peut atteindre 19° Baume, à la fin de l'opération où elle tombe à 1° Baume. Cette échelle permet à l'opérateur de retirer de la série tels échantillons de densité moj'enne cherchée. » Pour opérer à l'aide de la deuxième méthode il suffit d'abaisser la température du cidre à congeler à — 6° ou — 7» et de provoquer pendant l'opération un certain mou- vement dans le liquide. La congélation se trouve alors fractionnée en une multitude de petits cristaux de titre peu élevé. Ces cristaux, retirés au fur et à mesure de leur for- mation et maintenus à la température de — 1° à — 2°, sont disposés sur un égoultoir en communication avec le récijîient qui contient le cidre à traiter; on remue leur masse pour faciliter l'égout. » L'opération est arrêtée lorsque le cidre traité a acquis la densité voulue, c'est le produit de tête. Les cristaux étant mis à égoutter à la température de — 1° puis deo", on recueille comme produit de leur fonte une série de cidres de densité de jdIus en plus basse jusqu'au produit extrême qui titre seulement de 1° à 2" Baume. » Des essais répétés nous ont démontré qu'il y avait intérêt, dans l'une comme dans l'autre méthode de congélation, à donner aux opérations l'un des deux types de séries suivants, qui répondent bien aux nécessités agri- coles : » Premier type. A. Produits de tête, dont la densité moyenne doit être de 4o à 5o pour 100 supérieure à la densité primitive. Soutirage à — 2° G. » B. Produits intermêdaires, destinés à être traités à nouveau et dont la densité moyenne doit être égale à la densité primitive. Soutirage à — 1° C. » C. Produits de queue, fournis parle surpluo de liquide et dont la densité ne doit pas dépasser 2° Baume environ, pour servir à la fabrication des boissons. Soutirage à 2" C. » Deuxième type. A. Produits de tête dont la densité moyenne doit être, comme dans le premier type, de 4o à 5o pour 100 supérieure à la densité primitive. Soutirage à » B. Produits de queue, destinés à être consommés seuls comme boissons dont la ensité peut varier de 4° à 6" Bau sons ordinaires de môme densité. densité peut varier de 4° à 6" Baume et dont la conservation est égaie à celle des bois- ( 53) » IV. Nos expériences pendant l'année 1899 ont porté sur quatre échan- tillons de cidres purs et sur un échantillon de poiré (*). Voici les résultats de Tensemble de ces expériences : Produits do tèle. intermédiaires. de queue de Tempe- Densité Volume Volume Volume Dates. Eclianlîllons. l'expérience, rature. du moût. Densité- pour loo. Dcii?ilé. pour luo. Densité. pour loo. { Pommes ) '' " '^ .3 octobre umm« _^ g^l^ ^^ ^ ^^__g jj ^ ^ ^g g ( I" saison ( ^ 1 3 octobre | Pommes j _^ j "°'^'^-! 33,33 y-B. 33,33 3,5B. 33,33 ( 2" saison ( ' ( 1087" i l Poires de ) 28 octobre dernière li —1 5°B. 6" B. ôo » » 4 B. 5o ( saison 1 .8 novembre (Pommes, _. j8"B. -^-B.jsjjj S «"«; 1 26 2,4B. l,, ,66 i 2° saison I ( lofao". 11 16" ( ( lofao" ) . ( Pommes ) , , ( 11° B. in" B.i ^ ( ii^B. / » „« n ,5 ,3 22 novembre , ( 24 —5 „ ', ' 5o ,, 16,66 2 B. 33,33 " ( 3° saison ) ( io83". 1102" ) ( ioS3" ) » V. Outre les avantages résultant d'une diminution dans la production de l'alcool comme aussi d'une fabrication plus hygiénique, d'une meil- leure fermentation, d'une économie considérable dans le logement, d'un plus grand équilibre dans la valeur annuelle des produits et d'une dimi- nution relative dans le prix des transports, la méthode de la congélation offre cet intérêt de donner lieu à un produit nouveau : \e produit de tête. » Ce produit de tête dont la densité doit varier, à l'état de moût, entre les points extrêmes de 10° à iS^B., est une liqueur riche en tanin, très sucrée ou très alcoolique suivant l'état auquel a été arrêtée la fermentation, de goût bien franc, rappelant par son bouquet les vins parfumés du midi de l'Europe. » Il peut paraître, à. ces différents points de vue, intéressant de vulga- riser une méthode appelée à passer utilement, semble-t-il, du domaine de la Science dans le domaine de la pratique. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Recherches sur les bières à double face. Note de M. Van Laer, présentée par M. Duclaux. « 1. Il arrive parfois que des bières, claires et même absolument bril- lantes lorsqu'on les regarde par transparence, paraissent troubles quand on les examine par réflexion; leur teinte, au lieu d'être franchement jaune ou (') On ne peut considérer comme complètes les expériences sur ce dernier liquide dont la dissociation paraît plus difficile. ( 54 ) brune, est ternie comme si ou les avait aildilionnées d'un fluide laiteux. Le flacon, examiné du haut, paraît contenir une liqueur opaque, couleur blanc sale avec une fluorescence jaune caractéristique. Cette maladie, très fréquente chez les faros et les lambics, plus rare et moins intense dans les bières ensemencées avec de la levure, porte, chez les praticiens bruxellois, le nom de double face ou uveeskinde, expression qui rappelle l'aspect si dif- férent que présentent ces bières suivant qu'on les examine par transpa- rence ou par réflexion. » 2. Cet accident de fabrication est en relation étroite avec la fermenta- tion visqueuse, dont les germes sont si fréquents dans les moûts de faro et de lambic que, si on laissait fermenter ces bières à une température trop élevée, il n'v aurait pas un seul fût dont le contenu ne deviendrait à la fois fdant et à double face. )) En règle générale, quand une bière produite par ensemencement de- AieiiL visqueuse, elle reste claire; à la longue la matière gommeuse dispa- raît et le liquide devenu franchement acide ne se présente que rarement avec la double face. » Les bières bruxelloises à fermentation sj)ontanée se comportent nor- malement de la même façon, mais il peut arriver que certaines d'entre elles, en redevenant fluides, conservent indéfiniment une double teinte. » .T. Je suis parvenu à isoler de lambics à double face un bacille, le Ba- cillus viscosus briixellensis . Ce bâtonnet, de i^,'] à ii^,8 de long sur o^^, 5 à ot^,8 de large, rend invariablement filant le moût 5 ) » 4. Le Bacillus viscosus hruxellensis se dévelopy:)e sur la plupart des milieux solides et liquides employés dniis les laboratoires de baclérioloçie. Toutes autres choses égales, les différents moûts n'accusent pas le même degré de viscosité maximum. Les moûts denses et surtout les moûls de lambics deviennent plus fdants que 'es nuires. Il en est de même des moûts fabriqués avec du malt simplement séché à l'air. » T). Les bières à double face et les mêmes bières sucrées ne présentent rien de bien saillant au point de vue de la quantité et fie la nature des acides qu'elles contiennent; mais il n'en est pas de même pour les teneurs relatives en extrait et en alcool. Les lambics malades renferment toujours moins d'alcool, et par suite plus d'extrait non décomposé, que les mêmes bières sucrées, parce que les ferments alcooliques ont été gênés dès le début par la présence du B. viscosus. Par suite de cette situation d'infério- rité des levures, leurs adversaires ont pu consommer les malérip.iix de choix du milieu de culture. Dans les cas de fdage tels qu'ils se présentent dans les bières produites par ensemencement, la viscosité ne se déclare que longtemps après la fermentation alcoolique, et l'activité des ferments visqueux ne s'exerce que sur des aliments médiocres, ceux que les levures ont laissés après la fermentation principale. » 6. L'éducation peut modifier dans des limites très larges les effets du B. viscosus hruxellensis. Lorsque le microbe vieillit dans un moût exposé au contact de l'air pur. il finit par perdre définitivement la propriété de rendre filant un nouveau moût. Il en est de même si, pendant la période de déve- loppement, la culture est continuellement aérée. En l'absence de l'air, dans les moûts liquides et surtout da.is les milieux gélatinisés recouverts d'une couche d'huile, le microbe se développe péniblement, mais il con- serve toute son acli\ité. Les semences les plus actives à ce jwint de vue sont celles qui proviennent de bouillon gélatinisé, complèlemimt soustrait du coniact de l'air par une couche d'huile. » Ija composition azotée du milieu de cidture joue aussi un rôle impor- tant dans l'allure de ce procès fermentatif. » De l'eau de levure dextrosée, dans laquelle le B. viscosus hruxellensis se dévelopjîe sans produire de filage, additionnée de peptone ou d'asparagine, devient régulièrement filante; de même si à du moût, redevenu fluide après avoir passé par une période de filage, on ajoute une solution d'urée ou d'asparagine, le liquide redevient visqueux. » On peut s'assurer que le B. viscosus hruxellensis modifie les matériaux azotés de son milieu, en dehors de l'action qu'il exerce sur les substances hydrocarbonées. ( 56) » La matière visqueuse doit être considérée comme un mélange de com- posés azotés et de substances gommeuses, les premiers formant surtout les capsules bactériennes, les secondes constituant la masse gélatiniforme qui réunit les capsules et qui disparaît ensuite, transformée en acides. » 7. Les Mycoderma cerevisiœ et certaines moisissures se comportent vis-à-vis d'un moût qui a filé comme le fait une addition de peptone, d'as- paragine ou d'urée. Les cultures redeviennent visqueuses et conservent longtemps leur viscosité. Dans ces associations, le mycoderme, par exemple, dégrade les substances azotées restées dans le milieu de culture et les pré- sente aux ferments visqueux sous une forme qu'ils utilisent aisément pour la production de leur capsule gélatineuse. M 8. Les B. viscosus bruxellensis détruisent aussi une certaine quantité des hydrates de carbone mis à leur disposition, et les transforment en acide lactique et acides gras (acides acétique et butyrique), soit qu'ils les con- somment directement, soit qu'ils les transforment au préalable en matières gommeuses. » Toutes autres choses égales, la dextrose disparaît d'abord, puis vien- nent la saccharose, la maltose et la lactose. La saccharose est consommée sans que l'on trouve, à aucun moment de la culture, du sucre interverti dans la liqueur. » PÉTROGRAPHIE. — Sur les plagiohpanles du cap Marsa {Algérie) ('). Note de MM. L. DuPARc et F. Pearce, présentée par M. Michel Lévy. « En continuant à étudier les roches éruptives des environs de Méner- ville sur le matériel rapporté par M. E. Rilter, nous avons trouvé au cap Marsa une série de types pétrographiques particulièrement intéressants. Nous décrirons pour le moment les liparites, réservant d'autres roches fort curieuses de la même localité, pour faire l'objet d'une Note ultérieure. n Le pointement éruptif du cap Marsa forme un rocher qui s'avance dans la mer, et qui à l'arrière est recouvert par un cordon de dunes. Il est formé par une brèche éruptive composée de blocs de dimensions variées, enfer- més dans une pâte liparitique. Ces blocs sont en grande majorité des lipa- rites, accompagnées cependant de roches fort différentes. » Les liparites du cap Marsa sont de couleur claire, grisâtre, verdâtre, violacée. Elles sont parfois caverneuses, la première consolidation peut y (') Genève, 1-aboraloire de Minéralogie de l'Université. (57 ) être rare, elle est toutefois toujours distincte et essentiellement quartzeuse; on distingue fréquemment des traînées visibles à l'œil nu. » Les /)Âe/20cm/aî/a; sont exclusivement représentés par la biotite, les plagioclases et le quartz. L'orthose manque absolument dans la première consolidation. Nous proposons en conséquence le nom de plagioliparite pour ces liparites particulières, caractérisées par l'absence de l'orthose et le développement des plagioclases. » La biotite toujours très polychroïque, ng = noir, np = brun très pâle, est rare, et généralement à un axe négatif. Les plagioclases zones pré- sentent les profils /?A'«-, plus rarement a'. Un nombre considérable de dé- terminations a montré une grande variété dans la composition des diffé- rentes zones. Les types qui prédominent sont des andésines comprises entre Ab^An^ et Ab' An' ; on trouve aussi des oligoclases basiques ou des labradors compris entre Ab' An' et Ab^An^. n Le quartz est abondant, toujours fortement corrodé par les actions magmatiques. » La pâte est variée, elle permet de distinguer plusieurs types, à savoir : w L Un type vitreux. — La pâte est un verre plus ou moins coloré, souvent légè- rement dévilrifié, avec quelques ponctuations opaques qui dessinent des traînées flui- dales. Ce type est souvent caverneux. 3 2. Un type glo.bulaire. — C'est le plus fréquent; il est formé par de grosses éponges de quartz (ou de feldspath), passant à des globules parfaitement sphériques. qui s'éteignent d'un seul coup. Ces éponges montrent souvent un accroissement concen- trique, puis, par une série de formes vaguement fibreuses, elles passent aux spliéro- lithes à croix, noire. 1) Les variétés de passage ne s'éteignent plus franchement, mais d'une façon incom- plète. » Les éponges ou globules sont disséminés dans une base vitreuse qui généralement est très réduite et peut même disparaître complètement. » 3. Un type pétrosiliceux . — Toute la pâte est formée par des petits sphérolithes fibro-radiés, alignés en traînées, réunis par une base généralement très réduite et tou- jours dévitrifiée. Ces sphérolithes sont bruns en lumière naturelle, ils donnent une croix noire assez nette, leurs fibres sont toujours positives en long. On rencontre dans ce t^'pe, comme dans le précédent, des fibres et des sphérolithes incolores et hyalins de calcédoine, négative en long. » 4. Un type perlitique à grands sphérolithes. — La pâte est formée par des sphé- rolithes de grande dimension, toujours fibreux, donnant une croix noire d'une netteté remarquable. Ils sont bruns par transparence, leurs fibres sont constamment positiver, en long. Ces sphérolithes se développent souvent autour d'un phénocristal comme centre; ils sont réunis par un verre incolore, à fissures perlitiques multiples, qui peui être très abondant ou au contraire disparaître presque entièrement. G. R., igoo, I" Semestre. (T. CXXX, N° 1.) 8 ( 58 ) » La composition chimique de ces différentes roches reste identique, et ne dépend nullement de la structure de la pâte. Seules les variétés per- litiques ou vitreuses ont, comme d'habitude, une perte au feu plus élevée. )) La potasse prédomine, en général, sur la soude; il en résulte que, vu l'absence d'orthose dans la première consolidation, il faut nécessairement que cet élément se retrouve en partie dans les fibres des sphérolithes ou dans les éponges dont il a été question. Le signe des fibres implique la nécessité d'un orthose déformé qui serait alors allongé selon h^ g' . Analyses. N° 4. N» 13. N° 40. Type Type Type pétrosiliceux. globulaire. perlitique. SiO^ 77,99 76,82 72,74 Al^O^ i2,5o 12,46 12,70 Fe^O^ j,2o 1,06 1,91 CaO 1,21 1,35 i)''^9 MgO 0,10 o,o5 o,i5 K^O 4,95 5,71 4,10 Na"-0 2,99 ^2,85 3,60 Perte au feu o,48 0,24 2,92 101,42 100,54 99i7i La séance est levée à 4 heures. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 2 janvier 1900. Étude sommaire des taillis sans futaie, dans le bassin de la Saône, par M. Mathey. Besançon, 1898; i fasc. in-8°. (Présenté par M. Duclaux; hommage de l'Auteur. ) Le son et la lumière et leurs rapports communs, par Azbel ; édition graphique coloriée. Paris, Hugues Robert et C'% s. d.; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) (%) Toxalbumine retirée de la chair d'anguille de rivière, par M. Élophe Bénech. Paris, imp. Gauthier-Villars, 1899; i fasc. 111-/4°. Société de Secours des Amis des Sciences. Compte rendu du trente-neuvième exercice: Séance publique annuelle tenue le 4 inai 1899. Paris, Gauthier-Vil- lars, 1899; I vol. in-8°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Berthelot, Mascart, Moissan. 7' série, janvier 1900, t. XIX. Paris, Masson et C'^, imp. Gauthier-Villars, 1900; I fasc. in-8°. Le Magasin pittoresque. Directeur : Ch. Fromentin. 68* année, i**" janvier 1900. Paris; i fasc. in-4°. Beitrâge zur Entwicklungsgeschichte der Reptilien. Biologie und Ent- wicklung der àusseren Kôrperform von « Crocodilus madagascariensis » Grand, von D'" A. Vœltzkow; mit 17 Tafeln und 18 Textfiguren (Wissenschafliche Ergebnisse der ReiseninMadagaskar und Ostafrika, in den Jahren 1889-95, von D'' A. Vœltzkow. Bd. II, Heft i. ) Herausgegeb. v. der Senckenbergis- chen Naturforschenden Gesellschaft, XXVI, 1. — Francfurt a. M., 189g ; 1 fasc. m-4°. (Présenté par M. Alfred Grandidier. ) Mikroscopische Physio graphie der massigen Gesteine, von H. Rosenbusch. Drittevermehrte u. verbesserte Auflage, mit6TafeininPhotographiedruck, Erste u. Zweite Hâlfte. Stuttgart, 1895-1890; 2 vol. in-8° (Hommage de l'Auteur. ) Elemente der Gesteinslehre, von H. Rosenbusch ; mit 96 Figuren und 2 Tafeln. Stuttgart, i8g8; i vol. in-8*'. (Hommage de l'Auteur. ) Radiant energy a working power, by R. W. O. Restel. Port-Adélaïde, 1898; I vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Vorlesungen ùber hydrodynamische Fernkràfte nachC. A. Bjerknes' Théorie, von V. Bjerknes, Professor an der Universitât Stockholm. Bd. [; mit 40 Figuren in Text. Leipzig, 1900 ; i vol. gr. in-8°. (Hommage de l'Auteur . ) (6o) ERRATA. (T. CXXIX, Séance du 'j6 décembre 1899.) Note de M. André Kling, Oxydation biochimique du propylglycol Page 1252, 1253 el i254, au lieu «?eacétal, lisez acélol. Page 1254, ligne 9, au lieu de i3°,3o, lisez 3°,3o. Note de M. ^. Poincaré, Mouvements barométriques provoqués sur le méridien du Soleil par sa marche en déclinaison : Page 1290, ligne 2, supprimez s au mot discutée. Même page, Note ('), ligne 3, dans la parenthèse, remplacez I par i. Même page, même Note, ligne 5, 1 omis sous 2 i. Page 1291, ligne 5, à partir du Isas, au lieu de côté P — 2™™ au-dessus, lisez côté p — 2™"", 5. Au-dessus .... Page 1291, Note (') et page 1292, Note (,'), à i5 juillet 1892, substituez 25 juil- let 1898. Page 1292, ligne 5 du bas, le sous-titre Ecarts au pôle devrait être en italiques. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires para,sseat"régli^^ ,,.«.,. râbles, lune par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auie„r. J u '°"^^' "^""^ ^o'»™»» 'M'- Deui ,t part du I" janvier. "'"'^*' ^ermment chaque volume. L'abonnement est annuel Le Frix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit ■ Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr. - Autres oavs • i„» r a ^^ '^' P''^^* • '«« frais de poste extraordinaires en sus. \ On souscrit, dans les Départements, igers. chez Messieurs : gen Ferran frères. 1 Chaix. tger I Jourdan. (Ruff. •niens Courtin-Hecquet. Germain etGrassin G.istmeau. lyonne Jérôme. sançon Jacquard. , Feret. rdeaux Laurens. ' Muller (G.). '■"■ges Renaud. / Derrien. F. Robert. Oblin. 1 Uzel frères. ■'• Jouan. imberv Perrin. rbourg !"«"'"y chez rMessieurs : Lorieni.... ( Baumal. ( M" Texier. Bernoux et Cumin Georg. On souscrit, à l'Étranger, I^YOn . Côte. st. I Savy. ' Vitte. Marseille Ruât. Montpellier ! ^^'^'■ ' Coulel Moulins. . t lils. Martial Place. / Jacques. 'mofit-Ferr, \ Marguerie. ( Juliot. \ fiouy. , Noiiny. Ratel. fRey. \ Lauverjat. ( Degez. •.oble ! '^'•«^«^t- \ Gratier et G" 'ochelle Foucher. Bourdignon. Dombre. I Thorez. ( Quarré. Nantei Nancy Grosjean-Maupin. [ Sidot frères. ( Guisl'liau. 1 Veloppé. Niee jBarma. ' A|.|.,v. Mmes Tbibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. ' ( Marche. Hennés Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). Rouen J Langlois. ( Lestringant, S'-Étienne Chevalier. Toulon ( Ponteil-Burles. { Runièbe. Bucharest. Poitiers.. Toulouse.. \ Gimet. ■ ■ ■ ( Privât. j Boisselier. Tours Péricat. ( Suppligeon. Valenciennes ( Lemaftre. chez Messieurs : Amsterdam j '''^'''ema Caarelsen "" \ et C. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et C". Berlin ' Dames. ■ ', Friediander et fils. ' Mayer et Muller. ■^«'"« Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. I Lamertin. Bruxelles MayolezetAudiarte. 1 ' Lebègue et C''. | l Sotcheck et C». ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell etC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otlo Keil. Copenhague Hôst et (ils. Florence Seeber. Gand Hoste. \Gènes Beuf. . Cherbuliez. ' Georg. ' Stapelmohr. Belinfante frères. I Benda. | f Payot. Barth. } \ Brockhaus. Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. Desoer. Londres . I\etv- york. . Genève . . La Haye. Lausanne Leipzig... chez Messieurs : I Dulau. Hachette et C'v ' Nutt. Luxembourg. . . V. Bijck. il'iiiiz et C". Romo y Kussel. Capdeville. F. Fé. lUilan ( Bocca frères. I Hœpli. Moscou.. 'r . Tastevm. IVaples j Marghieri di Gius. ( Pellerano. Dyrsen et Pfeiffer. Stechert. 'LemckeetBuechner Odessa Rousseau. O^fo'd Parker et G- Palerme Keber. ^•"■io- MagalhaèsetMoNiz ^'■«■ . M." Ch. André. ^ Sur l'cclipse de Lune du 16 décembre 1S99, à l'observatoire de Lyon. M. J. Guillaume. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon pendant le troisième trimestre de 1899. .' ■ M. Servant. — Sur les systèmes orthogo- naux Bulletin bibliographique Errata ^ M. Raveau. — Sur la loi élémentaire de l'électromagnétisme M. G. Denigè,3. — Sur l'oxydation manga- nique des acides citrique et malique MM. Henri Imbert et A. Astruc. — De l'acidimétrie M. G. Blanc. — Sur quelques aminés ren- fermant le noyau du camphre M. OEghsner de Coninck. — Sur l'allotro- pie de la benzophénone M. A.-B. Griffiths. — Le pigment vert à' Amanita muscaria MM. Em. Bourquelot et H. Hérissey. — Sur les ferments solubles produits, pendant la germination, par les graines à albumen corné M. Buuyant. — Sur les variations du Plan- kton au lac Chauvet .•■•;■■ M"» Marie Loyez. — Sur la constitution du follicule ovarien des Reptiles M. Descours-Desaores. — Essais de con- gélation sur les cidres M. Van Laer. — Recherches sur les bières à double face MM. L. DuPARC et F. Pearoe. — Sur les plagioliparites du cap Marsa (Algérie).. ,53 ■Vj PARIS.— [MPRUIEKIE G A UT H I E R- V l L L A K S , Quai des Grands-Augustins, 55. t^ Oerant ; liAUTHlER-VlLLAIl PREMIER SESJESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR fin. IiES SECRÉTAIRES PERPÉTVEIiS. TOME CXXX. N^ 2 (8 Janvier 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS' Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et 24 mai 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 156 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, . aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les R ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aut que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance] blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exl autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le: pour les articles ordinaires de la correspondance > cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rea l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tart jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à ten le titre seul du Mémoire est inséré dans le CoTTî/D/e re actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le* tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'v a d'exception que pour les Rapport les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a] l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du] sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent Saire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d< déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S^. Autrement la présentation sera remise à la séance suiv I FEB 3 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 8 JANVIER 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. CORRESPONDANCE. M. Reard, mm. CiiARBOxNiER et Gali-Aché, mm. Joa\in et Hocdas, M. Metzser adressent des remercîmenls à l'Académie pour les distinc- tions accordées à leurs travaux. M. le Ministre de l'Instruction publique et des Reaux-Arts transmet à l'Académie les renseignements adressés à M. le Ministre des Affaires étrangères par le Consul de France à Francfort-sur-Mein, au sujet d'un tremblement de terre ressenti le 20 décembre 1899. (i D'après les journaux de Majence et de Francfort, une secousse assez forte résul- tant d'un tremblenfient de terre a été ressentie hier, entre 8'' Se"" et g^ du matin, dans ces deux, villes ainsi que dans difTérenles localités de la province de liesse-Rhénane et principalement à Weisenau, Lauhenheim et Bodenheim. » A. Grossgerau, Bischofsheim, Kônigsstâtten et RuITelsheim, la secousse a duré environ deux secondes; sa violence a été telle que beaucouji d'habitants sont sortis C. K., igoo, I" Seniestr(. (T. CXXX, N" 2.' 9 ( (52 ) précipilammenl de leurs maisons. Plusieurs toitures et murailles ont été endom- magées. « La secousse ne s'est produite que vers 8'' 45™, dans le sens vertical, à Barnlieim, faubourg de Francfort, et n'a été remarquée que par quelques personnes qui ont cru à un affaissement de terrain, accompagné d'une sorte de crépitement. On n'a signalé aucun dégàl. » ASTRONOMIE. — Observations du diamètre et de V aplatissement de Jupiter. Note de M. G. Bigocrdaiv, communiquée par M. Lœwy. « Les observations du cinquième satellite de Jupiter donnent, pour le mouvement de son périjove, une valeur supérieure à la valeur théorique, de sorte que ce périjove présente une anomalie analogue à celle du périhélie de Mercure. » Comme la valeur théorique du mouvement de ce périjove dépend du diamètre et de l'aplatissement de Jupiter, nous donnons ci-après diverses observations qui fournissent ces éléments. » On sait que les mesures de diamètres sont sujettes à des erreurs systé- matiques dépendant du micromètre employé, de la puissance et de la per- fection de l'objectif, de l'éclairage du fond du champ, etc. » Nos observations ont été faites avec l'équatorial de la tour de l'Ouest, de o™,3o5 d'ouverture, et un micromètre à vis micrométrique; mais au lieu des fds d'araignée ordinaires, nous avons employé des pointes très fines, déjà utilisées dans d'autres observations, et dont l'usage est particu- lièrement avantageux dans les mesures de diamètres. On a toujours pro- cédé par doubles distances. )> Le fond du champ a toujours été éclairé par de la lumière artificielle, à peu près blanche, excepté dans les observations du 22 février 1894, où le champ était éclairé par la lumière du jour. L'oculaire employé donne un grossissement de 35o. )) Les lettres E, P désignent respectivement le diamètre équatorial et le diamètre polaire. Angle Doublediam. Corr. pour Diam. Aplatisse- Dates. horaire. Diaffl mesuré. lîcfract. la phase. conclu. Din. ment. 1893 Nov. 27... 27... h m . -1.36 . -i.3i P E 1.33", 68 1.39,38 0,02 0,01 0,03 46", 86 1 2", 86 r 17,38 27... 27... . —1.26 — 1.20 E P 1.39,44 i.32,4o 0,01 0,02 0,02 49.75 ( 46,22) 3,53 I 14,09 (63 ) Dates. Angle horaire. Diam Double diam mesuré. Rùfract. Corr. pour la phase. Diam. conclu. Diff. Aplatisse- ment. Dec. 27 27 i5 i5 33 h m — I . 12 ... -.. 4 . ... -1.36 ... -1.32 ... —3.55 P E P E E i'.32',64 1.39,26 1 .30,70 1.37,58 biûD». simple. 0,02 o,oi 0,02 0,01 o,o4 1) 0,02 » 0, 12 0,18 46,34 49,66 45,37 48,92 44, 3o 3,32 3,55 » I 14,96 1 13,78 )> 29 29 29 29 ... -3.21 ... -3.17 ... —0.39 ... —0.35 P E P E 1 .27.66 1 .32.67 1.26,33 1.32,58 o,o3 0,03 0,02 0,01 )) 0,23 )) 0,23 43,86 46,59 43,19 46,53 2,73 3,34 I 17,07 I 13,93 1894 Fév. 4 4 22 — 0.41 ... -0.36 H-0.33 P E P 1.17,68 1.21,67 1 . i3,55 0,02 0,01 0,02 » 0,39 38,86 41,24 36, 80 2,38 I 17,33 I 22. 24 24 -ho.36 ... -ho.44 -i-o.5o E P E i.i7>44 I . 12,80 1.16,68 0,01 0,02 0,02 o,36 » o,36 39-09 36,42 38,72 2,29 2,3o 17,07 1 16,84 Dec. 25 25 —0. 16 — 0. 12 P E I .3o,8o 1.36,67 0,02 0,01 » 0,00 45,42 48,35 2,93 I 16, 5o 1896 Fév. 3 3 3 3 ... -0.53 — 0.40 . . . — o.5i ... -0.34 P E P E 1 .26,36 1.31,93 1 .26,43 1 .32,55 0,02 0,01 0,02 0,01 » o,o3 » o,o3 43,20 46,01 43,24 ( 46,32 j 2,81 3,08 1 16,37 i5,o4 » Les diamètres conclus précédenls, ramenés à la distance moyenne 5,20, deviennent : Diamètre Dates. équatorial. polaire. 1893 Nov. 27 38", 66 36 , 44 27 38,69 35,94 27 38,62 36, o4 Dec. i5 39,07 86,23 23 » 36,02 29 38,48 36,23 29 38,44 35,68 1894 Fév. 4 38,32 36, 11 22 38, 5i 36,25 24 38,38 36, 10 35 38,68 36,34 1896 Fév. 3 38,23 35,89 3 38,48 35,92 38,55 36,09 (64 ^ )) Les valeurs conclues sont donc les suivantes : Diamètre énualorial 38,55 ) j . i j- . c ', . „, correspondant a la disl. moy. 5,20 » polaire 00,09 ) Aplatissement -r *^ 15,70 ASTRONOMIE. — Obsen>ation de l'éclipsé partielle de Lune du 16 décembre 1899, /aile à l'observatoire de Besançon, par M. P. Chofardet. Note communiquée par M. L.-J. Gruey et présentée par M. Lœwy. « Le ciel, couvert de cirrus, ne nous a pas permis l'observation de l'entrée de la Lune dans l'ombre. Ce n'est qu'à i2''39'" que les nuages se sont dispersés et que nous avons pu suivre la marche du phénomène. » A i2''/l2",i, l'arc formé sur la Lune, par le bord gris brun de l'ombre, s'étend de 38 Democrilus à 241 Lehmann; la portion éclipsée est gris cendré avec un fond rouge au N.-E. » A i3'>49"',o, moment approximatif du milieu de l'éclipsé, l'ombre, qui est gris bleu au S., gris rose dans la région équaloriale et rouge brique au N., couvre la presque totalité de la Lune; un mince filet blanc se dislingue encore à 184° d'angle de position. L'ensemble de ces plages colorées tourne lentement dans le sens des ai- guilles d'une montre et se modifie, en allant vers le gris, à mesure que l'ombre se retire. » A i4''38'",3, le bord de l'ombre est assez nettement défini par une ligne brune allant de 162 Seleucus à 379 Marinus; l'ombre est généralement cendrée, mais encore rouge au N.-O. Ces teintes se fondent un peu plus tard en une couleur uniformément grise. » La sortie de l'ombre s'efl'ectue par un angle de position égal à 3oi°2i' et à I5''29='3o^ )) Pendant cette éclipse, nous avons observé quelques occultations d'étoiles par la Lune. Ces étoiles avaient été choisies préalablement dans le Catalogue de \ Aslronomische Gesellschaft (Berlin B.). Étoiles occultées. Immersions. Émersions^ Temps moyen Temps moyen Étoiles. de Besançon. Étoiles. de Besançon, h m s h m s a 12.55.54,5 a 14.10.25,9 b i3.32.i3,i e 14.12.21,1 c i3.32.i4,8 f. 14.18.20,1 d i3.4o. 2,8 b 14. 38. 58, 7 d 14.39. 0,2 c 14.46. 34,6 L'émersion de l'étoile d est incertaine de ± (^. (65 ) Positions moyennes des cloiles occultées. Asc. droite Réduction Distance Réduction moyenne au polaire au Étoiles. Grandeur. Autorité. 1899,0. jour. 1899,0. jour. h m s s u , „ „ a 6,5 AG. Berlin B.. n" i883 5.35.57,54 +6,17 67.28.25,4 -i,5 b 8,3 Id. 1101894 5.36.55,56 +6,17 67.22.23,4 — i,4 c 8,4 Id. n" 1893 5.36.53,99 +6,16 67.35.15,8 — i,4 d 8,8 Id. n° 1896 5.37. 2,90 +6,17 67.20.53,0 — 1,3 e 8,1 Id. n" 1880 5.35.53,4o -(-6,17 67.29.58,7 — i,5 / 9,0 Id. 11° 18S7 5.36. 5,97 -1-6,17 67.27. 9,0 — 1,5 Toutes ces observations ont été faites, à l'équatorial coudé, avec un grossissement de 67 et sont données en temps moyen de Besançon. PHYSIQUE DU GLOBE. -- Sur la valeur absolue des éléments magnétiques au 1^^ janvier 1900. Note de M. Th. Mouiieaijx, présentée par M. Mascart. « Les observations magnétiques, dans les observatoires du Parc Saint- Maur, de Perpignan et de Nice, sont poursuivies régulièrement et sans lacunes. Les trois stations sont pourvues d'appareils identiques : un magné- tographe de M. Mascart, et des boussoles de Brunner pour la mesure absolue de la déclinaison, de l'inclinaison et de la composante horizontale. Les courbes de variations, dont les repères sont fréquemment vérifiés, sont dépouillées pour chaque heure du jour. » Les valeurs des cléments magnétiques au 1" janvier 1900 sont déduites de toutes les valeurs horaires relevées le 3i décembre 1899 et le i"^"" jan- vier 1900, rapportées à des mesures absolues faites au Parc Saint-Maur les 29, 3o décembre, 2 et 3 janvier, à Perpignan les 27 et 3o décembre, à Nice les 3o et 3i décembre. » Comme les années précédentes, les observations magnétiques de Per- pignan sont faites par M. Cœurdevache, sous la direction de M. le D'' Fines, et celles de Nice par M. Auvergnon. Valeurs absolues des éléments magnétiques au i"" janvier 1900. Parc Saint-Maur. Perpignan. Nice. Longitude E o" 9'23" o''32'45" 4'>57'48" Latitude N 48°48'34" 42''42' 8" 44°43' 17" Déclinaison occidentale i4°47',56 i3°4o',25 12° i',86 Inclinaison 6.4''55', 2 59°59', 5 ôCio', 4 ( 66 ) Pai'c Saint-Maur. Perpignan. Nice. Composante horizontale 0,19711 0,22421 0,22416 Composante verticale 0,42117 0,88821 0,89099 Composante nord 0,19058 0,21786 0,21924 Composante ouest O,o5o83 0,06299 0,04672 Force totale o,465oi o,4483i 0,45069 » La variation séculaire des différents éléments résulte de la compa- raison entre les valeurs actuelles et celles qui ont été données pour le i*"" janvier 1899 (' ). Variation séculaire des éléments magnétiques en 1899. Parc Saint-Maur. Perpignan. Nice. Déclinaison —3', 89 —4', 88 —4', 28 Inclinaison — 2', 3 ^i'>4 — 2', 5 Composante horizontale +0,00029 -1-0,00018 -|-o,ooo5i Composante verticale — 0,00010 — o,oooo5 -1-0,00024 Composante nord -f-o,ooo34 -1-0,00020 -|-o,ooo56 Composante ouest — o,oooi4 — 0,00026 — 0,00017 Force totale -i-o,oooo3 4-o,oooo5 -i-o,ooo46 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des erreurs . Note de M. Estienne, présentée par M. Appell. « Gauss a démontré que si l'on admet seulement que la loi des erreurs d'observation est telle que la somme des erreurs positives soit égale à la somme des erreurs négatives, on a sensiblement pour la probabilité P,'^ que la moyenne arithmétique de n observations soit affectée d'une erreur moindre que s q désignant l'écart moyen quadratique. » Il y a là une justification remarquable de la règle de la inoyenne arithmétique. Dans l'ignorance où l'on est de la loi particulière suivie par les écarts dans le cas considéré, cette règle fournit une valeur qui, sans être la meilleure, a une approximation parfaitement déterminée. (') Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 94; 1899. (67 } » Je me propose de démontrer que la valeur médiane des nombres ob- tenus, rangés par ordre de grandeur, jouit d'une propriété analogue quelle que soit la loi des erreurs, sans aucune restriction. » Sohp,(z) la probabilité de faire en une observation une erreur infé- rieure à £. On a/7, (o) = o, /7,(--oc) =/?,(-!- oo) = ^ et la fonction est con- stamment croissante de o à ± co. Pour le reste, la fonction p, ( s ) est quel- conque. » Soit p2n+\ (- ) la probabilité que la valeur médiane de in ~ i observa- tions (la considération d'un nombre d'observations impair rend la démon- stration plus brève) soit affectée d'un écart inférieur à t. » Il est remarquable que jOo., i s'exprime explicitement en fonction de p, . » Écrivons, en effet, la probabilité de l'événement composé : » 1° De l'obtention du nombre médian a„^, en 2n + i épreuves, qui a la probabilité (2/2 + ^)dp^; » 2° De l'obtention dans les an autres observations de n écarts infé- rieurs à a„+, et de n écarts supérieurs, événement qui, d'après le théorème de Bernoulli, a la probabilité » L'événement composé considéré a une probabilité proportionnelle au produit des précédentes, soit à » Si l'on considère que cet événement a pour cause la supposition que a„+, est affecté d'une erreur s, supposition qui a la probabilité dp.,,^^^ d'après notre notation, on trouve, en appliquant la règle de Bayes : '^Pîn+K — 1 ' 2 Ç {i-kp\Ydp, ou, en posant 2/3, = s, ' {i — z'^ydz 0 Telle est la relation explicite, rigoureusement exacte, entre p^„.^ et/?, . / ( 68 ) )> Quand n est grand [pour n > g, G ^/i; = ij, il est commode de rem- jDlacer cette relation rigoureuse par une autre très approchée en faisant intervenir la fonction 0 par une transformation bien connue. M On trouve i> Enfin, comme on a l'habitude de considérer les écarts, abstraction faite de leur signe, on trouve aisément qu'en désignant par P2„+i(0 la probabilité que la valeur médiane soit erronée de moins de e en valeur absolue et P,(j) la probabilité de faire une erreur inférieure à z dans une mesure isolée P,»^, = 0(P,V/^). » En faisant, par exemple, P, = ^ et /2 = 9, on voit que l'écart probable r, qui avait une chance sur deux d'être dépassé en une mesure isolée, n'a plus qu'une chance sur vingt de l'être par la valeur médiane de dix-neuf observations. « Comme P,(s) est une fonction qui croît constamment de oà i quand e croît de o à 3c, et que 0(;) croît très rapidement avec z, des différences notables dans la valeur de P, ont peu d'influence sur la valeur de Pa^^^i dès que P, \/n est grand, et l'on peut rem])lacer P, (e) par i, y = -, étant la tangente à l'origine de la courbe y =:; P, (;). On obtient ainsi ,(£)=0(^V/^). La formule de Gauss, rappelée plus haut, donne pour la probabilité Paw+iCO 'ï"^ 1^ moyenne arithmétique soit erronée de moins de s K,J.^)=^{}^sJ~n + l » La comparaison des deux valeurs est maintenant aisée : si cj < /c la moyenne arithmétique vaut mieux; si 7 > A la valeur médiane est préfé- rable. Or la quantité k est toujours plus grande que 2r, r désignant l'écart probable, car dans les erreurs d'observation la courbe y= P,(i) a une forme convexe vers les j positifs; le coefficient angulaire j de la tangente à l'origine est donc plus grand que le coefficient angulaire d'un point quelconque P de la courbe, en particulier que celui du point P qui a pour (^9) abscissel'écart probable r et pour ordonnée - par conséquent; donc -r > — ou ^- << 2r; si donc q^ir a fortiori q'^ k ai la valeur médiane doit être préférée. M Quand l'on possède un nombre suffisant d'observations, on peut en déduire des valeurs approchées de l'écart quadratique q et de l'écart pro- bable r; si le rapport 4 > 2 la valeur médiane vaut mieux. Ce rapport est 1,5 pour la loi classique qui donne à la moyenne arithmétique un maximum de probabilité. Mais on peut faire mieux que choisir la meilleure règle, en les combinant. On jirouverait aisément que, ceci est essentiel, si l'on ne connaît de la loi des erreurs que les quantités q et r ou leur rapport, la meilleure valeur s'obtient en prenant la moyenne de la valeur médiane afïecléed'un poids q et de la moyenne arithmétique affectée d'un poids ir. La démonstration m'entraînerait trop loin. » PHYSIQUE. — Sur la valeur de la pression interne dans les équations de Van der Waah et de Clausius. Note de M. Daxiel Berthelot, présentée parlM. H. Becquerel. « Dans une Communication antérieure j'ai fait connaître l'expression générale, applicable aussi bien aux liquides qu'aux gaz, qui relie le poids moléculaire des fluides à leur densité (^Comptes rendus, 2y février 1899), et j'ai calculé, en partant de la formule de V^in der Waais, les courbes d'en- semble qui donnent les écarts entre la densité réelle d'un fluide et celle qu'exigerait la loi d'Avogadro. M Ces courbes représentent bien l'allure générale des phénomènes, mais, par suite de l'insuffisance de l'équation de Van der Waals, elles laissent à désirer au point de vue quantitatif. J'ai été amené par là à com- parer à l'ensemble des résultats expérimentaux que nous possédons au- jourd'hui les diverses formules proposées pour l'équation caractéristique des fluides, et j'ai pu arriver à des résultats fort simples et fort satisfaisants numériquement pour l'ensemble de l'état liquide. » Comme dans mes recherches précédentes, je me suis laissé guider par la loi des états correspondants. La belle vérification géométrique de M. Amagat a montré que, en adoptant les variables réduites de Van der Waals, c'est-à-dire les rapports es := — , Pc C. R., 190a, 1" Semestre. (T. CXXX, N- 2.) JO "=t:. ( 70 ) =^, u = — tleju, T, (' à leurs valeurs critiques, celle loi se vérifie mieux qu'aucune des formules essayées jusqu'ici pour la foncliou caraclérislique /(/j, r, T) = o. Il a constaté notamment qu'au voisinage de la lempéralure critique, les isothermes de l'anhydride carbonique, de l'élhylène et de l'air atmosphérique se superposent fort bien. » Il en résulte que l'équation caractéristique ne doit pas contenir plus de trois constantes spéciales au corps étudié. » La marche que je suivrai est la suivante. Je me borne à considérer les équations à trois constantes; j'en déduis, par la méthode de M. Sarrau, les éléments du point critique et les équations réduites communes à tous les corps; je compare les isothermes réduits ainsi calculés à ceux que l'on déduit des expériences de M. Amagat. 1) Prenons comme point de dé])art l'équation de Van der Waals dans laquelle a: v- représente la pression interne due à l'attraction des molécules et b le covolume, la constante R étant celle qui figure dans l'équation /jc ;= RT des gaz jiarfaits. » Parmi les modifications qui ont été proposées, je laisserai de côté, pour commencer, celles, assez nombreuses, qui introduisent certains facteurs de température. Il est aisé de voir que ces facteurs peuvent toujours être supposés égaux à l'unité sur l'isotherme critique réduit. » Je me bornerai donc, pour simplifier le problème, à comparer les isothermes cri- tiques réduits fournis par les diverses équations à Visctlterme critique ejcpériniental de l'anhydride carbonique pris comme type. Il est clair que, si une équation ne peut pas représenter l'isotherme critique, elle ne pourra pas a fortiori représenter l'en- semble d'un réseau. » Dans la figure ci-jointe on a porté en ordonnées les valeurs des produits raj et en abscisses les valeurs de ra. >> L'isotherme critique de Vau der Waals est déduit de l'équation » Si Ion part Aw point critique où les isothermes jiassent tous, par définition, la figure montre que l' isotherme de }'an der M aals suit fidèlement l'isotltcrme expé- rimental pou/' des pressions supérieures à la pression critique (la concordance se maintient bien en dehors des limites du dessin jusqu'au delà de tt z^ 'î^); niais pour des pressions décroissant de la pression critique à la pression atmosphérique, il s'en écarte de plus en plus, en sorte (pie, pour les faibles pressions, le volume calculé est inférieur de 00 pour 100 au volume réel ('). La valeur de l'ordonnée initiale est (') Cf. Comptes rendus du i3 mai 1899; Journal de F'hysique. octobre 1899. ( ;• ) . égale on eflel à 3, Go sur l'isothernie expérimenlal, et à 2 ,67 sur l'Isollierme calculé ('). » Le problème qui se pose est le suivant : Peut-on, en modifiant l'équation de Van der Waals, conserver la concordance qui existe pour les fortes pressions, tout en amé- liorant la courbe pour les faibles pressions? » Clausius, guidé par des considérations d'ordre empirique, a remplacé le terme aie- de Van der Waals par «:((• + (]Y, q étant une nouvelle constante. Remarquons que l'on peut poser q ^ nb et que, pour que la loi des états correspondants s'applique, il faut que n soit le même pour tous les corps. J'ai figuré sur le dessin la courbe (') Je rappelle que j'ai indiqué ( Comptes rendus, février et mars 1899) que, pourvu que l'équation caractéristique ne contienne pas plus de trois constantes (en d'autres termes, obéisse à la loi des états correspondants), il existe au point critique un rapport constant, le même pour tous les corps, entre le volume réel d'un lluide et son vo- lume idéal, calculé en le supposant à l'état de gaz parfait. J'ai fait remarquer éga- lement que ce rapport est égal à 8:3 ou 2,67 d'après l'équation de Van der Waals, et à 3,60 d'après l'expérience. Dans le système de coordonnées adopté ici, la valeur de ce rapport est donnée par l'ordonnée initiale : le fait que l'isotherme réduit doit être le même pour tous les corps constitue donc une démonstration géométrique très simple du théorème énoncé. obtenue en faisant « = 3. L'équalion réduite devient Le point de dépari de risolherme calculé se rapproclie beaucoup de celui qui est donné par l'expérience. L'ordonnée initiale (qui est égale au coefficient du terme en 0) prend la valeur Sa; 9 ou 3,55, et les deux courbes s'accompagnent jusqu'au point critique. En revanche, la concordance cesse d'exister (') pour les pressions supérieures à la pression critique : car, à pression croissante (comme le montre la seconde parenthèse du premier membre), u tend vers la valeur limite {- et non, comme l'indiquent l'expérience et l'équation (i), vers J. » La modification apportée par Clausius à la formule de ] an der ]\ aals a pour effet de faire basculer l'isotherme autour du point critique. Elle ne rétablit la concordance ai'ec l'expérience pour les faibles et moyennes pressions (') rju'en la détruisant pour les fortes pressions. » Il est cependant possible d'éviter cet inconvénient : d'après ce qui précède, pour que l'équation réduite donne un résultat satisfaisant sur les deux portions de Tiso- ihenne critique, il faut conserver, dans la seconde parenthèse du premier membre, le fiirt tout en attribuant au coefficieni du ternie en 0 une valeur voisine de 3,0. o On y arrive en allant encore plus loin dans l'ordre d'idées indiqué par Clausius, et en reni|)laçant le terme a '. f' non pas par a:{v-\-nby, mais par a; (c'-î- lUb + mb-). Un a alors dans l'équation réduite un terme a :(j-+ 2),j + [J-) ; on détermine les coef- r ■ ^ 1 1 . • , ^ V dm d-m . . licieiUs 2, A, |j. par les conditions cf (ra, u, 0) := o, —j~=:o, —j-^z=o, au point cri- tique, ce qui donne finalement (3) L + \ , ,J\ ^) (. - i) = ^0. \ 3 ioSu'' + 96u — 3o/ \ 3/ 9 » Celle équation conduit à un isotherme critique qui .--uit assez bien l'isotherme expériincnial dans toute son étendue. Elle permet d'ailleurs de discuter les problèmes relatifs aux fluides en faisant intervenir pour chaque corps seulement trois constantes (les plus simples sont la pression critique, la temjiérature critique et le poids molécu- laire). C) Il C'^t clair que, si l'on prenait une autre valeur de n telle que n =r 2, la discor- dance serait moins grande pour les fortes pressions, mais aussi la concordance moins bonne pour les faibles pressions. C) Ce qui précède explique la faveur qu'a rencontrée l'équation de Clausius : eovi- sagée à un point de vue purement empirique, sa forme se prête mieux à la représen- tation des résultats obtenus pour les gaz sous des pressions inférieures à la pression critique que celle de Van der Waals. En revanche, cette dernière convient mieux pour les gaz très compiimés et les liquides. ( 73 ) » Celle ex|)ression de la pression inlcrne, comme celle de (liausius, est fondée sur des raisons empiriques. Il n'en est pas de même des modifica- tions proposées récemment pour l'expression du covolume dans la formule de Van der Waals. Des travaux considérables, inspirés par des vues purement théoriques, ont été publiés depuis deux ans sur ce point, par MM. Yan der Waals, Van Laar, .J;eger, Boltzmaun. J'examinerai dans une Note prochaine jusqu'à quel point ils s'accordent avec l'expérience. » PHYSIQUE. — Action du champ magnétùjue sur les rayons de Becquerel. Bayons déviés et rayons non déviés ('). Note de M. P. Curie, présentée par M. H. Becquerel. « L'hétérogénéité la plus importante dans le rayonnement des corps radioactifs est celle qui vient d'être révélée par l'action du champ magné- tique (-). » MM. Mayer et v. Schweidler ont constaté que les rayonnements d'un bromure de baryum radifère préparé par M. Giesel et d'un carbonate pré- paré par nous n'étaient pas modifiés dans la même proportion par le champ magnétique. « M. Giesel a obtenu la déviation des rayons du polonium dans un champ magnétique avec un échantillon qu'il avait récemment préparé; tandis que M. Becquerel n'a obtenu aucune déviation avec du polonium préparé ])ar nous depuis un mois. » J'ai étudié l'action du champ magnétique sur les rayons de Becquerel en employant une méthode qui permet de faire des mesures quantitatives. B Le corps radioactif A {/iff. i) euvoie des radiations suivant la direction AD entre les plateaux P et P'. Le plateau P estmainieuu au potentiel de 5oo volts, le plateau P' est relié à un électromètre et à un quartz piézoélectrique. On mesure à l'aide du quartz l'intensité du courant qui passe dans l'air sous l'iulluence des radiations. On peut à volonté établir le champ magnétique d'un électro-aimant normalement au plan de la figure dans toute la région EEEE. Si les raj'ons sont déviés même faiblement, ils ne pénètrent plus entre les plateaux, et le courant est supprimé. La région où passent les rayons est entourée par les niasses de plomb B, B', B" et par les armatures ( ' ) Ce travail a été fait à l'École municipale de Physique et de Chimie industrielles. (2) La déviation des rayons de Becquerel par le champ magnétique a été constatée d'une façon indépendante et à peu de temps d'intervalle par M. Giesel (Wted. Ann., t. G!), p. 834), par MM. Meyer et v. Schweidler {Acad. Vienne, 3 et g novembre 1899) et i)ar M. Becquerel {Co/njUes rc/iclas. 11 décembre 1899). ( 74 ; de l'électro-aimant ; quand les rivons sont déviés, ils sont absorbés par les masses de plomb B el iV . Fi;. I. A B" » Les résultat? obtenus dépendent essenliellement de la distance AD du corps radiant A à l'entrée du condensateur en D. Si la distance AD est assez grande (supérieure à o™,07), tous les rayons du radium qui arrivent nu condensateur sont déviés et supprimés par un champ de 2000 unilés. Si la distance AD est plus faible que o™,o65, une partie seuleaient des rayons est déviée par l'action du champ; cette partie est d'ailleurs déjà complètement déviée par un champ de aSoo unités, et la proportion de rayons supprimes n'augmente pas si l'on fait croître le champ de aSoo à 7000 unités. » La proportion des rayons non déviés est d'autant plus grande que la distance AD entre le corps radiant et le condensateur est plus petite. Pour des distances faibles, les rayons qui peuvent être déviés ne constituent plus qu'une très faible fraction du rayonnement total. >) Voici pour un échantillon de carbonate de baryum radifére les résul- tats obtenus : » Dans la première ligne figure la dislance AD en cenlimèties. En supposant égal à 100 le courant obtenu sans champ magnétique pour chaque distance, les nombres de la deuxième ligne indiquent le courant qui subsiste quand le champ agit. Ces nombres peuvent être considérés comme donnant le pourcentage de rayons non déviables. Distance ^,, 6,9 6,5 6,0 5,i Pour 100 rayons non déviée . . . o o 11 33 56 3,4 74 » Les rayons déviables sont les plus pénétrants. » Lorsque l'on tamise le faisceau au travers d'une lame absorbante (alu- minium ou papier noir), les rayons qui passent sont tous déviables par le (75) chamj), de telle sorte qu'à l'aide de l'écran et du champ magnétique, tout le rayonnement est supprimé dans le condensateur. Une lame d'aluminium de -p^ de millimètre d'épaisseur suffit pour supprimer tous les rayons non déviables, quand la substance est assez loin du condensateur; pour des distances plus petites (o™,o34 et o'",o5i), deux feuilles d'aluminium au —^ me sont nécessaires pour obtenir ce résultat. » J'ai fait des mesures semblables sur quatre substances radifères (chlo- rures ou carbonates), d'activité très différente; le rapport des activités des produits extrêmes était au moins de trois cents. Cependant, les résultais ont été très analogues. Il est fort remarquable que la dislance à laquelle s'étendent dans l'air les rayons non déviables se soit montrée à peu près la même pour ces quatre produits; elle est voisine de o'",o67. Cependant, pour le produit le moins actif (encore deux cents fois plus actif que l'ura- nium), cette distance était peut-être un peu plus faible, et la proportion de rayons pénétrants déviables à l'aimant était plus forte que pour les autres. » On peut remarquer que, pour tous les échantillons, les rayons péné- trants déviables à l'aimant ne sont qu'une faible partie du rayonnement total ; ils n'interviennent que pour une faible part dans les mesures où l'on utilise le rayonnement intégral pour produire la conductibilité de l'air. ); Les composés de polonium que j'ai étudiés n'émettent que des rayons non déviables, comme l'avait déjà trouvé M. Becquerel. Quand on fait varier la distance AD du polonium au condensateur, on n'observe d'abord aucun courant tant que la dislance est assez grande; quand on rapproche le polonium, on observe que pour une certaine distance, qui était deo'",o4 pour l'échantillon étudié, le rayonnement so fait très brusquement sentir avec une assez grande intensité; le couraiil augmente ensuite régulière- ment si l'on continueà rapprocher le polonium, mais le champ magnétique ne produit aucun effet. 11 semble que le rayonnement non déviable du po- lonium soit délimité dans l'espace et dépasse à peine dans l'air une sorte dégaine entourant la substance sur l'épaisseur de quelques centimètres. » Dans le rayonnement du radium, les rayons non déviables par le champ paraissent entièrement analogues aux rayons du polonium. Comme eux ils sont peu pénétrants, comme eux ds occupent dans l'air une région délimitée autour de la substance. » Le polonium de M. Giesel émet des i ayons deviables par le champ mcignétique. Il se peut cependant que ce produit ne soit pas essentielle- n;ent diiïèrenl du nôtre. Il est possible que le polonium récemment préparé ( 76) émette des rayons dcviables et que ces rayons soient les premiers à (lisj)a- raître quand l'activité du produit diminue. » PHYSIQUE. — Sur la pénétration des rayons de Becquerel non déviables par le champ magnétique {^). Note de M"* SKLODowsK.\-CrniE, présentée par M. n. Becquerel. <( Dans la Note qui précède, M. Curie a montré que le ravonnemenl du radium se composait de deux groupes bien distincts : les rayons déviables par le champ magnétique et les rayons non déviables par le champ ma- gnétique. » Considérés dans leur ensemble, les rayons non déviables sont beau- coup moins pénétrants que les rayons déviables. Une étude plus complète de la pénétration des deux espèces de rayons à travers diverses substances montre que leur nature est entièrement différente et confirme ainsi les résultats obtenus par l'examen de l'effet du champ magnétique. M Les rayons du radium, d'après les expériences faites jusqu'ici (^), se comporteraient, au point de vue de l'absorption, comme les rayons de Rontgen ; ils seraient d'autant plus pénétrants qu'ils auraient traversé une plus grande épaisseur de matière. On attribue cet effet à la présence simul- tanée de rayons doués d'un pouvoir pénétrant inégal. » Or tandis que, pour les rayons déviables, le coefficient d'absorption est, en effet, décroissant ou peut-être constant quand croît l'épaisseur de matière traversée, mes expériences ont montré qu'au contraire les rayons non déviables sont d'autant plus absorbables que l'épaisseur de matière qu'ils ont déjà traversée est plus grande. Cette loi d'absorption singulière est contraire à celle que l'on connaît pour les autres rayonnements; elle rappelle plutôt la manière de se comporter d'un projectile, qui perd une partie de sa force vive en traversant des obstacles. )) J'ai employé pour cette étude notre appareil de mesures de la con- ductibilité électrique avec le dispositif suivant : » Les deux plateaux d'un condensateur Pl^ et P'J" {Jlg. \) sont horizontaux et abrités dans une boîte métallique BBBB en relation avec la terre. Le corps actif A, (') Ce travail a été faitàrÉcoIe municipale de Physique et de Chimie industrielles. ('-) il. Becqierel, Comptes rendus, t. CXXIX, p. 912; 4 décembre 1899, et Meyer et SciiWEiDLER, Ac. de Vienne, - décembre 1899. ( 77 ) situé dans une boîte métallique épaisse CCCC faisant corps avec le: plateau P'P'- ag»' sur l'air du condensateur au travers d'une toile métallique T; les rayons qui traversent la toile sont seuls utilisés pour la production du courant, le champ électrique s'arrê- tanl à la toile. On peut faire varier la distance AT du corps actif à la toile. Le champ Fis. I. entre les plateaux est établi au moyen d'une pile; la mesure du courant se fait au moyen d'un électromèlre et d'un quartz piézoélectrique. » En plaçant en A sur le corps actif divers écrans et en modifiant la distance AT, on peut mesurer l'absorption des rayons qui font dans l'air des chemins plus ou moins grands. )) Le polonium se prête particulièrement à l'étude des rayons non dé- viables, puisque les échantillons que nous possédons, quoique très actifs, n'émettent pas du tout de rayons déviables. » Voici les résultats obtenus avec le polonium : )i Pour une certaine valeur de la distance AT (o'",o4 et au-dessus), au- cun courant ne passe : les rayons ne pénètrent pas dans le condensateur. Quand on diminue la distance AT, l'apparition des rayons dans le conden- sateur se fait d'une manière assez brusque, de telle sorte que, pour une petite diminution de la distance, on passe d'un courant très faible à un courant très notable; ensuite le courant s'accroît régulièrement quand on continue à rapprocher le corps radiant de la toile T. » Quand on recouvre la substance radiante d'une lame d'aluminiimi (alu- minum laminé de j^ de millimètre d'épaisseur), l'absorption produite par la lame est d'autant plus forte que la distance AT est plus grande. » Si l'on place sur la première lame d'aluminium une deuxième lame pareille, chaque lame absorbe une fraction du rayonnement qu'elle reçoit, C. R., 1900, I" Semestre. (T. C.X.XX, N° 2.) ' ï '.9 1,45 0,5 5 10 25 o 0 0.7 ( 78 ) et celte fraction est plus grande pour la deuxième lame que pour la pre- mière, de telle façon que c'est la deuxième lame qui semble plus absor- bante. » Dans le Tableau qui suit, j'ai fait figurer : dans la première ligne, les distances en centimètres entre le polonium et la toile T; dans la deuxième ligne, la proportion de raj'ons pour 100 transmise par une lame d'aluminium ; dans la troisième ligne, la pro- portion de rayons pour 100 transmise par deux lames du même aluminium. Distance AT 3,5 2,5 Pour 100 de rayons transmis par une lame , . o o Pour 100 de rayons transmis par deux lames, o o )) Dans ces expériences la xJistance des plateaux P et P' était de 3'='". On voit que l'interposition de la lame d'aluminium diminue l'intensité du rayon- nement en plus forte proportion dans les régions éloignées que dans les régions rapprochées. » Cet effet est encore plus marqué que ne l'indiquent les nombres qui précèdent. Ainsi, la pénétration de 25 pour 100, pour la distance o'^"',5, représente la moyenne de pénétration pour tous les rayons qui dépassent cette distance, ceux extrêmes ayant une pénétration très faible. Si l'on ne recueillait que les rayons compris entre o'^™, 5 et i*^™, par exemple, on aurait une pénétration plus grande encore. Et, en effet, si l'on rapproche le plateau P à une distance o'^™,5 de P', la fraction du rayonnement trans- mise par la lame d'aluminium (pour AT = o'='",5) est de 47 pour 100 et à travers deux lames elle est de 5 pour 100 du rayonnement primitif. » Les rayons non déviables du radium se comportent comme les rayons du polonium. On peut étudier les rayons non déviables seuls en renvoyant les rayons déviables de côté par l'emploi d'un champ magnétique. Voici les résultats d'une expérience de ce genre, toujours avec la même lame d'aluminium : Distances 6,0 5,i 3,4 Pour 100 de rayons transmis par Al. . . o 7 24 » Ce sont encore les rayons qui allaient le plus loin dans l'air qui sont les plus absorbés par l'aluminium. Il y a donc une grande analogie entre les rayons non déviables du radium et ceux du polonium; les rayons déviables, au contraire, seraient de nature différente. » Si l'on utilise l'ensemble des rayons éiîiis, le phénomène se trouve compliqué par la présence des rayons déviables et pénétrants, dont la loi ( 79) d'absorption est différente. Si l'on observe à grande distance, ces derniers rayons dominent et l'absorption est faible; si l'on observe à petite distance, les rayons non déviables dominent et l'absorption est d'autant pins faible qu'on se rapproche plus de la substance; pour une dislance intermédiaire, l'absorption passe par un maximum et la pénétration par un minimum. Distance .. 7,1 6,5 6,0 5,i 3,/| Pour 100 de rayons transmis par Al. . . gi 82 58 4i 48 » Devant des propriétés si particulières des rayons non déviables des corps radioactifs on pouvait se demander si ce sont bien là véritablement des rayons possédant la propagation recliligne. » M. Becquerel a bien voulu élucider cette question par une expérience directe, qu'il nous autorise à décrire ici. Le polonium émettant les rayons non déviables était placé dans une cavité linéaire très étroite, creusée dans une feuille de carton. On avait ainsi une source linéaire de rayons. Un fil de cuivre de i™"',5 de diamètre était placé parallèlement en face du fil à une distance de 4""", 9. Une plaque photographique était placée parallèle- ment à une distance de 8™™,G5 au delà. Après une pose de dix minutes, l'ombre géométrique du fil était reproduite d'une façon parfaite avec les dimensions prévues et une pénombre très étroite de chaque côté corres- pondant bien à la largeur de la source. La même expérience réussit éga- lement bien en plaçant contre le fil une double feuille d'aluminium battu que les rayons sont obligés de traverser. » Il s'agit donc bien des rayons capables de donner des ombres géomé- triques parfaites. L'expérience avec l'aluminium montre que ces rayons ne sont pas diffusés en traversant la lame et que cette lame n'émet pas, tout au moins en quantité importante, des rayons secondaires analogues aux rayons secondaires des rayons de Rôntgen. d OPTIQUE. — Sur la nature de la lumière blanche. Note de M. E. Carvallo, présentée par M. Lippmann. « L'idée le plus communément répandue sur la lumière blanche est celle-ci : tandis qu'une lumière monochromatique, telle que la lumière rouge du lithium ou la lumière verte du thallium, est à peu près une vibra- lion sinusoïdale simple de la forme sin/ii, la lumière blanche, émise par les solides ou liquides incandescents, serait une perturbation d'une forme ( 8o ) plus compliquée. On admettrait volontiers une vibration amortie, de la forme e~'''s[n ht. )) MM. Garbasso (') pensent même avoir établi ce résultat. Quelle qu'elle soit, la perturbation, développée en série ou intégrale de Fourier, donne une somme ou intégrale de termes purement sinusoïdaux. » Qu'on analyse la lumière par le prisme ou le réseau d'un spectroscope, chacun des termes sinusoïdaux donne une raie, image de la fente du spectroscope, un peu élargie par la diffraction. Telle est la théorie. On va même jusqu'à y comprendre les rayons X et leurs congénères, quoique aucune expérience n'ait manifesté chez eux aucun caractère de périodicité. On suppose l'amortissement énorme, ce qui rejetterait l'intensité de la décomposition de Fourier vers des longueurs d'onde trop faibles pour nos moyens d'observation. » Je veux soumettre ici ces idées à la critique et montrer qu'il y faut apporter bien des réserves. » Et d'abord la lumière blanche peut-elle être attribuée à une,vibration amortie? Je ne crois pas à cette conclusion. J'ai soumis l'idée de la vibra- tion amortie au contrôle des expériences de Mouton (-) et de M. Lan- gley (^) sur la distribution de l'intensité dans le spectre. Voici la méthode sur laquelle je me permets d'attirer l'attention des Physiciens, parce qu'elle peut leur être utile dans d'autres circonstances : » Soit la vibration amortie F(/) = e-'"s'mht (pour i > o; mais F(/) = o pour ^< o). » Développée en intégrale de Fourier, elle donne 2 kq 1 F(/) = ~ / , - '^ - cos ql — arc tang h'—k-' L'intensité de la vibration de période — est, d'après cette formule, Si l'on pose k-^=a.-h-, q- =^ (i -\- oi.'-)h^ir. (') Archives des Sciences de Genève, 4" période, t. IV, p. io5; 1897. (^) Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 290; 1879. (') Ann. de Cliim. el de P/iys., ô" série, l. XXV, p. 211. — Phil. Mag., ô" série, l. XXI, p. 369; 1886. ( 8i ) cette formule devient r ~ I (i H-a'^) ( Il —-'- \ -I- 4a= II » Sous celte forme, les propriétés de la fonction apparaissent : la fonc- tion y est nulle pour u^o et pour ii^y^; elle atteint son maximum — pour II ^ j . Enfin, l'intensité prend des valeurs égales pour deux va- leurs inverses de u, ou, ce qui revient au même, pour deux valeurs égales et de signes contraires de logw, ou encore pour deux valeurs égales et de signes contraires du logarithme de la longueur d'onde 1. Ainsi : » Un critérium précis et commode sera celui-ci : )) On construira une courbe ayant pour abscisses les valeurs de log>> et pour ordonnées les valeurs de l'intensité. On tracera le diamètre des cordes horizontales. Cette ligne devra coïncider avec la verticale du maxi- mum de l'intensité. Dans le cas seulement où la coïncidence se produit, il y a lieu de poursuivre l'identification. M Sur les courbes que j'ai construites avec les données de Mouton et de M. Langley, la fausseté de Thypolbèse esl manifeste. L'échec est sans conséquence, car il suffit, pour l'expliquer, d'imaginer dans la lumière blanche deux vibrations amorties différentes. » Mais voici cpii est plus grave : Rappelez-vous la théorie des réseaux. Pour avoir l'intensité d'une vibration simple, dans un azimut déterminé, on fait l'intégrale des mouvements envoyés, dans celte direction, par tous les éléments actifs du réseau. Le calcul se fait commodément en rempla- çant les sinus par des exponentielles imaginaires. On trouve pour intégrale une progression géométrique et le résultat final est celui-ci : dans tous les azimuts, on trouve la même vibration simple, identique à la vibration inci- dente, avec une intensité variable, présentant une série de maxima el minima. Seulement, toutes les intensités sont si faibles que, praliquement, elles sont nulles sauf en certains maxima très marqués et très brusques donnant les raies bien connues. Or, qu'y a-t-il de changé quand on rem- place la vibration simple sinht par la vibration amortie e~*'sinA I^a largeur de la fente est également variable sous l'action d'une vis de réglage dont le pas est de o"™,5; elle peut être réduite à o""»,! sans que les bords cessent d'être parallèles. » On peut ainsi, au moyen de manoeuvres très simples, dont les commandes sont placées extérieurement à l'appareil, faire varier le temps de pose de -^^^ à -j^ de seconde, — on peut même aller plus loin au besoin; — et la valeur exacte en est auto- matiquement indiquée, à chaque instant, sur un tableau circulaire que porte la paroi inférieure de la chambre. » Deux faits intéressants méritent surtout d'être signalés : les images paraissent tout à fait exemptes du halo par réflexion, et elles reproduisent de façon remarquablement juste les diverses valeurs des objets. » ( «'ï ) CHIMIE MINÉRALE. — Application de la loi des phases aux alliages cl aux roches. Note de M. H. Le Chatelier, présentée par M. Ad. Carnot. « La loi des phases de W. Gibbs a été un guide précieux dans l'étude des équilibres chimiques; sans elle il eût été impossible d'aborder les systèmes complexes qui ont fait, dans ces dernières années, l'objet des recherches des savants hollandais. » Cette loi peut encore donner des indications très utiles sur la consti- tution des corps solides complexes, tels les alliages métalliques, les roches de l'écorce terrestre. Cette constitution est rigoureusement régie par la loi des phases, dans tous les cas où l'état final envisagé est un état d'équi- libre, c'est-à-dire a été atteint par une succession de transformations ré- versibles. Le nombre des matières différentes juxtaposées dans la masse totale sera entièrement déterminé par le nombre des constituants diffé- rents qui entrent dans sa composition. » Rappelons l'énoncé de la loi des phases : » Soient : n le nombre des constituants indépendants; p le nombre des actions phvsiques; r le nombre des phases, c'est-à-dire des matières homogènes différentes (combinaison, dissolution) qui se trouvent en présence. » Le degré de liberté d'un semblable système, c'est-à-dire le nombre des variations indépendantes que l'on peut lui faire subir, est égal à n -hp — r. » Si l'on envisage le cas où une seule des actions physiques extérieures, la température, est variable, condition réalisée dans la fusion des corps sous la pression atmosphérique,^ est égal à i, et l'expression du degré de liberté devient n -\- i — r. » Suivant que cette expression a pour valeur o, i, 2, ... on dit que le système est invariant, monoi'ariant, divariant : cela veut dire qu'il est pos- sible, sans altérer l'état d'équilibre, de faire varier o, i, 2, . . . des condi- tions qui déterminent son état actuel. Ces conditions sont la température et la composition des différentes phases en présence. » En appliquant cette loi à un mélange de corps solides pris à la tempé- C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N» 2.) 12 ( sa ) rature ordinaire et obtenu par une succession de transformations réver- sibles, telles que solidification par refroidissement, cristallisation d'une dissolution, etc., on arrive à la conclusion suivante : » L'état stable d'un mélange solide (sels fondus, alliage métalUqite, roche, etc.^ correspond à un système monoçarianl, c'est-à-dire que le nombre des phases doit être égal au nombre des constituants indépendants qui entrent dans sa composition. )) Prenons comme exemple un alliage de fer et carbone; à ces deux con- stituants devront correspondre deux phases, soit les constituants eux- mêmes, soit quelques-unes de leurs combinaisons. Pour le montrer, suivons le mélange depuis son état fondu jusqu'à la température ordinaire. » i" Fonte liquide. — i phase; système divariant, température et composition du liquide indépendantes. » 2° Fonte liquide et graphite. — 2 phases; système monovariant. La composition du liquide est entièrement déterminée à chaque température. C'est une solution saturée. » 3° Fonte liquide, graphite, solution solide de carbone. — 3 phases; système invariant? La composition de la fonte, 3 pour 100 de carbone, celle de la solution solide, 1 ,5 pour 100 de carbone, et la température, ii5o" environ, restent invariables aussi longtemps que l'une des trois phases n'a pas disparu. En continuant à enlever de la chaleur la phase liquide disparaît. » 4° Graphite, solution solide de carbone. — 2 phases; système monovariant. La composition de la solution solide (austinite, martensite ou troostite) est entièrement déterminée par chaque température. C'est une solution saturée solide. » 5° Graphite, solution solide de carbone, fer pur. — 3 phases; système invariant. La composition de la dissolution solide, environ o,5 pour 100 de carbone, et la tempé- rature, voisine de 700°, restent invariables tant que l'une des 3 phases n'a pas disparu. En continuant à enlever de la chaleur la solution solide disparaît. » 6° Graphite qI fer pur. — 2 phases; système monovariant. La température peut varier sans modifier l'état du système qui se conserve jusqu'à la température ordinaire et y est absolument stable. » Le résultat sera toujours le même dans les corps obtenus par fusion ; on ne peut descendre au-dessous du point de dernière solidification qui correspond à un système invariant, que par la disparition de l'une des phases. Le système devient monovariant et il le reste jusqu'à la tempéra- ture ordinaire, si aucun des corps solides ne subit de transformations ulté- rieures pendant le refroidissement; sinon, il passe par un nouveau point invariant, comme le ter carburé, et arrive toujours finalement à un système monovariant. » Comme exemple de corps à trois constituants qui doit, après solidifi- ( «7 ) cation, renfermer trois phases juxtaposées, on peut citer le granité. Ses trois constituants élémentaires sont silice, alumine et potasse; ses trois phases sont quartz, feldspath et mica. » Si, clans une masse semblable, on trouve un nombre de phases supé- rieur à celui de ses constituants indépendants, on peut être certain que la série des opérations qui leur ont donné naissance n'est pas réversible et que l'état final obtenu n'est pas stable. » Cela se présente habituellement dans le cas de la fonte, qui est re- froidie assez rapidement; elle est constituée par la juxtaposition de trois corps : fer, graphite et cémentile (Fe'C). Cet état est instable; par recuit (fabrication de la fonte malléable), on fait disparaître la cémentite. » Les deux principales causes qui donnent naissance à ces systèmes instables sont d'abord les refroidissements trop rapides, comme dans le cas de la fonte, et, en second lieu, la consolidation successive des diffé- rents éléments cristallisés en couches concentriques qui amènent l'isole- ment complet de certaines parties. C'est ainsi que, dans les alliages de cuivre et cadmium, on observe souvent trois phases : le cuivre, le cad- mium et une combinaison de ces deux métaux. Le cuivre qui s'est déposé en premier ne subsiste que parce qu'il est enveloppé par la combinaison définie et ainsi isolé du cadmium avec lequel il aurait dû finalement se combiner. » Une particularité importante de ces alliages instables est de présenter une constitution et, par suite, des propriétés extrêmement variables avec les conditions de travail qui sont intervenues dans leur préparation. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les rJiodicyanures ('). Note de M. E. Leidié, présentée par M. Troost. c( En examinant une méthode anciennement proposée par Martius pour la séparation des métaux du platine, j'avais été frappé de ce fait que les résultais qu'il annonçait au sujet de l'iridium et du rhodium étaient en con- tradiction formelle avec ce que les analogies chimiques auraient permis de prévoir. » D'après Martius {Ann. der Chem. und Pharm., l. CXYII, p. 872), le cyanure double de rhodium et de potassium, et celui d'iridium et de potassium, préparés dans (') Travail effectué au laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. ( 88 ) des conditions identiques, suivant la méthode donnée par Claus, possédaient des pro- priétés diamétralement opposées ; le premier, Rli^Cy'',6KCy, se comportait comme un cyanure double décomposable par les acides étendus avec précipitation de sesqiii- cyanure Rh^Gy^; le second, au contraire, plus stalde en présence des acides étendus, aurait été un iridiocjanure de potassium Ir^Cy'^K'"' comparable aux ferricyanures et aux cobalticyanures. Il recommandait même d'utiliser cette réaction pour séparer le rhodium de l'iridium : les deux métaux étant sous forme de cyanures doubles alcalins, leur solution était acidulée par l'acide acétique, le rhodium se précipitait sous forme de sesquicyanure, l'iridium restait dans la dissolution; cette séparation était analogue à celle que l'on emploie quelquefois pour isoler le nickel du cobalt. » J'ai tenté de reproduire le cyanure de rhodium et de potassium d'abord par voie sèche, afin de contrôler le travail de Martius, puis par voie humide. » Le rhodium maintenu en fusion au rouge sombre avec du cyanure de potassium s'y dissout à peine à l'abri de l'air; au contact de l'air, suivant la durée de la réaction, on peut dissoudre de i5 à 25 pour loo du métal employé : le composé, que l'on sépare du cyanure de potassium en excès par des cristallisations, n'est pas du rliodicyanure de potassium. Les chlo- rures doubles alcalins, le chlorure anhydre, le sulfate, chauffés jusqu'à la température de fusion du cyanure de potassium avec un excès de ce sel, donnent plusieurs produits en même temps que le rhodicyanure ; le sesquioxyde est réduit avec formation de métal. Quant à la fusion du rhodium ou d'un de ses sels avec le ferrocyanure de potassium, c'est une réaction qui ne mèneà aucun résultat comparable d'une expérience à l'autre. » J'ai ensuite chauffé, avec une solution concentrée de cyanure de po- tassium pur, différents composés du rhodium. Ni le sesquioxyde, ni le sesquisulfure, qu'ils ait nt élé préparés par voie sèche ou par voie humide, ne s'y dissolvent. Le sesquichlorure anhydre (') préparé à 440"» le sulfate neutre, desséché à 44o°. s'y dissolvent avec facilité; les chlorures doubles solubles font facilement double décomposition avec lui. Ces modes de pré- paration obligent à séparer par des cristallisations, ce qui n'est pas toujours facile, les sels provenant de la double décomposition. Le procédé suivant, plus pénible, il est vrai, permet d'obtenir du premier coup le rhodicyanure seul : (') L'action du cyanure de potassium sur le sesquichlorure préparé en cliaufFanl le rhodium au rouge dans un courant de chlore, permet de montrer que l'excédent de métal qui entre dans sa composition est du métal provenant soit d'une attaque incom- plète, soit d'une décomposition. ( 89 ) » On dissout à saturation, dans une dissolution renfermant 25 à 3o pour loo d'hydrate de potasse, du sesquioxyde de rhodium hydraté qui vient d'être récemment précipité; on étend peu à peu la liqueur avec de l'eau jusqu'à ce qu'elle commence à laisser déposer du sesquioxyde, puis on la verse dans de l'acide cyanhydrique étendu (à 20 ou 25 pour 100 de HCv) employé en excès, de façon à dépasser la quantité nécessaire d'abord pour former Rh- Cy", 6KCy puis pour transformer l'excès de KOH en KCy. » On abandonne le mélange à lui-même dans un vase bouché, de façon à éviter l'accès de l'air; la réaction s'effectue d'elle-même, puis l'excès d'acide cyanhydrique se polymérise et devient insoluble. On fdtre et l'on fait cristalliser dans le vide, au- dessus d'un vase renfermant de l'acide sulfurique. On sépare quelques cristaux de cyanure de potassium qui se séparent les premiers; les eaux mères abandonnent en- suite le cyanure double. Les cristaux ainsi obtenus sont brun foncé ; à la suite de deux cristallisations ils se déposent à peine colorés. » Ce cyanure double cristallise en prismes monocliniques légèrement teintés en jaune; ils sont anhydres et extrêmement solubles dans l'eau. L'azote y a été dosé par une analyse élémentaire, le potassium par trans- formation en chlorure (calcinalion avec AzH^Cl dans un courant d'hvdro- gène), le rhodium par électrolyse (après destruction du sel chauffé avec SO"*!!-) : cette analyse conduit, pour les rapports entre ces trois éléments, aux nombres Rii :Cy' :K', soit Rh-Cy'-K°. Mais, pour démontrer cette constitution, il faut fitire intervenir d'autres considérations; celles-ci sont de deux ordres : » 1° Ce corps est décou)posé par la potasse concentrée, par l'acide clilor- hydrique concentré qui donne lieu à un brusque dégagement de gaz HCy sans formation de produits insolubles, p;ir l'oxyde mercurique (ébidlition en présence de l'eau) qui le transforme en K.OH,IigGy- et Rh-0'; enfin avec certains sels métalliques (fer et cuivre notamment) il donne des pré- cipités qui caractérisent un cyanure complexe; » 1° La loi de l'isomorphisme Tient apporter une nouvelle vérification. Les cristaux sont isomorphes des ferncyauure, cobalticyanure, mangani- cyanure île potassium, anciennement connus, et du chromicyanure de potassium récemment étudié à nouveau par Christensen. Bien plus, ils possèdent le même signe optique, les mêmes propriétés optiques, les mêmes angles cristallographiques que le ftrricyanure de potassium, et quelquefois les mêmes faces courbes que lui. )i Délermination crisLallographiqut. — Je dois la détermination cristal- lographique de ce sel à l'obligeance de i\L H. Dufet, maître de Confé- rences à l'Ecole Normale supérieure. » Cristaux monocliniques, formés des faces »i (i 10), /(' (100), rf^ (i 10) et i' — 122. (9o) Macle parallèle à /î* se répétant plusieurs fois. Ce sont les faces les plus habituelles et la macle caractéristique du ferricyanure de potassium auquel ils ressemblent abso- ment, à la couleur près. Les valeurs paramétriques sont : a : h : c :: i,2858 : i : 0,8109 ('), P = 9o°29'. » Le plan des axes optiques est parallèle à ^' ; la bissectrice aiguë, positive, paraît coïncider avec l'axe vertical, comme dans le manganicyanure, tandis que dans le fer- ricyanure et dans le cobalticyanure elle s'en écarte de 3° à [\°. J'ai trouvé, pour l'angle extérieur des axes optiques : aE 62.55 (lithium), 63.35 (sodium), 64.23 (thallium). 1) II n'y a pas de dispersion inclinée sensible. » CHIMIE. — Nouvelles réactions microchimiques du cuivre . Note de M. Pozzi-EscoT. (Extrait.) « On sait que, si l'on ajoute de l'iodure de potassium ou tout autre iodure alcalin soluble à un sel cuivrique, il se produit un précipité qui est un mélange d'iode et d'iodure cuivreux Cu'I-. . . . » Au lieu de chercher à obtenir Viodure cuivreux cristallisé, nous nous sommes adressé à l'iodure cuivrique CuP. Nous avons obtenu des com- binaisons ammoniacales très caractéristiques et très remarquables : )) En premier lieu, l'iodure CuP, 4AzH'', H'O, qui se présente sous forme de petits tétraèdres bleus et que nous avons obtenu en traitant une solution ammoniacale cuivrique par l'iodure d'ammonium ou l'iodure de sodium. )> En second lieu, un composé dissociable, dont il ne nous a pas été possible de déterminer la composition exacte, mais qui nous paraît être la combinaison (?) CuP, 4AzIP. Cette dernière combinaison donne une des plus belles réactions microchimiques que nous connaissions. Elle s'obtient (') Dans les sels isomorphes du même groupe, on a: Ferricyanure de potassium 1,287611:0,80115; pmgo. 6, Cobalticyanure de potassium 1,2860:1:0,80930; p:=go.i7, Manganicyanure de potassium 1,2891:1:0,80110; prrrgo. 7. ( 91 ) en opérant comme suit : La solution cuivrique est additionnée d'une quan- tité d'ammoniaque un peu supérieure à celle qui serait suffisante pour amener à chaud la dissolution du cuivre, on porte vers 4o° et l'on additionne d'iodure de sodium ou d'ammonium; dans ces conditions, la liqueur de- vient immédiatement jaune vert et dépose de très belles tables rhomboï- dales, d'un brun noir très foncé, entremêlées de cristaux prismatiques de même couleur et parfois de tables orthorhombiques orange. » La préparation, vue au microscope, ressemble, à s'y méprendre, à de l'iodoplatinate de potassium, mais la distinction est facile. De plus, la forme cristalline se modifie rapidement en même temps que la couleur. Dans l'espace de dix à quarante minutes, suivant les conditions de l'expé- rience, on ne trouve plus que des prismes plats, gros et courts, et des tables anorthiqiies, le tout ayant perdu la belle couleur primitive pour un jaune vert clair à reflets de cuivre métallique. ... " CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur la présence dans les végétaux du vanadium, du molybdène et du chrome. Note de M. Eug. Demarçay, présentée par M. Moissan. « L'intéressante Note de M. A. Gautier, sur la présence de l'arsenic en petites doses à l'état normal chez les animaux, et la présence possible de certains éléments réputés rares chez les mêmes animaux, m'a rappelé des recherches que j'avais faites, il y a quelque temps, sur la présence de ces éléments chez les végétaux. J'ai répété à nouveau ces expériences et mes anciens résultats ont été confirmés. Les voici en quelques mois : » On extrait par l'eau distillée bouillante des cendres de bois bien calcinées (pin sylvestre, épicéas, vigne, chêne, charme, peuplier). On fait passer dans la solution refroidie un courant prolongé d'acide suif hydrique. Sous celte influence, la coloration jaune (') de la solution devient rougeàtre. On abandonne deux ou trois jours à l'air la solution, puis on l'acidulé par l'acide chlorhydrique en faible excès. Il se produit un léger précipité brun. Ce précipité, recueilli sur un filtre et lavé à l'eau, est incinéré à basse température dans un creuset de porcelaine protégé par un creuset de platine; on le reprend par trois gouttes d'acide chlorhydrique et l'on examine au speclroscope la solution jaune obtenue. On reconnaît sans peine sur les photographies la présence : 1° du molybdène à ses trois fortes raies ultra-violettes voisines de K; 2" du chrome à ses trois fortes raies violettes et ses trois fortes raies ultra-violettes, outre plusieurs (') Traces de matières ulmiques non brûlées. ( 92 ) raies secondaires; 3° du vanadium par le fort groupe du bleu complet et les princi- pales raies du groupe violet. » On rencontre en outre les principales raies du silicium, et faiblement celles de l'aluminium, du manganèse, du zinc. Ces derniers éléments sont relativement abon- dants dans la partie insoluble dans l'eau des cendres, où l'on trouve aussi et très con- stamment du chrome, etc. >i J'3' ai rencontré aussi, mais leur origine tient peut-être aux poussières de labora- toire, des traces de barjuni et de plomb. » Il est à remarquer que tous ces éléments sont répandus dans toutes les terres ordinaires et en proportion assez sensible pour qu'une très gros- sière séparation aidée de l'analyse spectrale suffise à les mettre en écla- tante évidence; que, de plus, ils sont très diffusibles, difficiles à séparer totalement; qu'il n'y a donc aucunement lieu de s'étonner que les végétaux les absorbent avec leurs autres constituants minéraux, et que l'on doit s'at- tendre à les retrouver pour la même raison chez les animaux, où peut-être certains d'entre eux ont reçu quelque utilisation spéciale, comme cela a déjà lieu pour l'iode, le manganèse et l'arsenic. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Mécanisme des insuffisances de dévelop- pement des rejetons issus de mères malades ('). Note de MM. Charrin, GuiLLEMONAT et Levadmi, présentée par M. d'Arsonval. « Des recherches antérieures nous ont permis de montrer que des femmes atteintes, au cours de la grossesse, de tuberculose, de syphilis, de dothiénentérie, d'alcoolisme, etc., moins rarement que les mères normales engendrent des enfants à développement insuffisant, porteurs d'anomalies plus ou moins nombreuses, difformités, lenteur de la croissance, hypo- thermie, entérite, albuminurie, etc.; tantôt ces enfants survivent plus ou moins, constituant de mauvais terrains, tantôt ils succombent prompte- ment. » Actuellement, poursuivant ces études, nous sommes amenés à exa- miner le mécanisme qui préside à la genèse de ces désordres. M Nous repoussons la théorie infectieuse. En premier lieu, dans les débuts, on ne trouve pas toujours un microbe; quand une de ces mères (') Travail du laboratoire de Médecine expérimentale des Hautes Études, Collège de France. ( 9^ ) accouche à huit mois, parfois le poids du fœliis est en déficif , tandis qu'alors tout est stérile, y compris le plus souvent l'intestin. Plus tard, lorsque l'infection installée attire l'attention du médecin, il n'est pas inouï de voir les tissus profonds privés de germes; d'autre part, les parasites décelés sont fréquemment sans virulence, disparates, dépourvus de spéci- ficité ; en dehors du poumon ou du canal alimentaire, on décèle ces para- sites habituellement dans le foie; ils viennent de l'iléon. » Nous repoussons également la doctrine anatomo-pathologique, qui rattache ces accidents à une lésion fixe, préalable, de préférence, avec Ba- ginsky, à une atrophie delà muqueuse gastro-intestinale. C'est qu'en effet des différentes modifications structurales enregistrées (foie, intestin, né- vraxe, globules, etc.), aucune n'est invariable. M En revanche, nous observons une série de tares cellulaires générales, soit nulriLives, soit fonctionnelles, les unes révélées par de précédents travaux, les autres plus nouvelles. » Ces fils de malades, ordinairement, prennent moins de lait que les enfants de nos nourrices qui allaitent et ces fils de malades et leurs propres descendants, véritables témoins nourris des mêmes produits dans le même milieu. Rappelons, en outre, que, chez ces débiles, habituellement l'absorption est plus réduite (azote perdu par les fèces, en moyenne, oS'',og5 par kilogramme au lieu de o»'', 084), la désassimilation plus active, l'utilisation des matériaux moins parfaite ( -7—^ — '- oscillant de 0,83 à 0,67 et * \Az. t. ' ' / de 0,88 à 0,83 chez les normaux, dont -r — est plus faible ) ; de plus, leur sécrétion urinaire est moins abondante et cause quelques troubles. » I^'un autre côté, le kilogramme de matière vivante, chez ces rejetons d'intoxiquées, est desservi jiar S*^*^ et par G*^'*^ chez les autres; à égalité ihermique, les premiers se refroidissent plus vite, d'autant plus qu'ils ont perdu la graisse, corps mauvais conducteur. Or, comme ils brûlent moins bien un combustible moins abondant et que, sous peine de déchéance mortelle, les cellules doivent maintenir une température donnée, ces cel- lules sont fatalement exposées à l'hypothermie et au surmenage : c'est ce qu'on observe. Dune part, le thermomètre marque 36° à 35°, pendant que le rayonnement, dans la majorité des cas, ne dépasse pas 5^*' à 7^^', à l'heure, au lieu de 8*^*' ou 9^^*' ( ' ) ; d'autre part, comme à la suite du surme- (') Mesures prises par RI. Bonniot à Taide d'un appareil d'Arsonva!. G. R., Kjnn, !■' Semestre. (T. CXXX, N» 2.) ï3 (94 ) nage, Talcalinité du sang s'abaisse d'un quart et l'acidité des urines expri- mée en acide oxalique s'élève de 0,29 (chiffre des enfants bien portants) à o, 72 à i,3o; enfin on a également constaté une augmentation des com- posés ammoniacaux. » Si l'on examine, non plus l'ensemble, mais tel ou tel groupe de cellules constituant tel ou tel organe, on reconnaît que, par exemple, le corps thyroïde, les capsules sur- rénales sont lésés (sclérose, dégénérescence); le premier quelquefois provoque, par son extrait, un amaigrissement trop minime, les secondes élèvent trop faiblement la pression. >) A côté des tares nutritives, chimiques, sécrétoires, à côté des tares anatomiques, il existe donc des tares physiologiques qui, comme les autres, ont plusieurs origines. — Chez une mère malade, toutes les cellules peuvent être altérées, parmi elles les ovules, leurs granulations, c'est- à-dire les éléments formateurs de l'embryon. De plus, les poisons, alcool, toxines, vont au travers du placenta impressionner le fœtus qui se trouve dans la situation d'un animal recevant ces poisons par la circulation, la porte d'entrée la plus nuisible ('). » Ces tares cellulaires sont la source des anomalies enregistrées ; de plus, en créant l'hypothermie, le surmenage, l'auto-intoxication acide, elles font naître des lésions histologiques et préparent l'infection toujours facile dans ces conditions, tandis qu'une bactérie ou une toxine actives placées dans un intestin normal, pourvu de ses sécrétions protectrices, sont parfois insuf- fisantes; les défenses générales, les protections locales (atténuation parles sucs glandulaires, hépatique, pancréatique, ici en déficit) s'opposent à leur évolution. Enfin, nul n'ignore que refroidies, surmenées, auto-intoxiquées, les cellules ne tardent pas à s'altérer. )) En définitive, notre conception des tares cellulaires primitives permet (') Naturellement ces tares ne se réalisent pas toujours; un rejeton d'une mère malade peut être sain ou ne posséder que de rares anomalies groupées en nombre variable. — Ajoutons que ces enfants peuvent porter la peine des maladies pater- nelles; ajoutons encore que, chez le nouveau-né, on rencontre d'autres désordres, d'autres insuffisances de développement, en particulier, nul ne l'ignore, des troubles acquis relevant d'une mauvaise hygiène, d'une alimentation défectueuse. — Vn Mémoire développé donnera les indications bibliographiques omises ici faute de place ; rappelons seulement les noms de Parrot, Robin, Bendix, Baginsky, Heubner, Rubner Camerer, Marfan, de Rothschild, Michel, etc. (95 ) d'expliquer les désordres observés; en oulre, elle fait comprendre la part qui revient aux théories infectieuse ou anatomo-pathologique. » MINÉRALOGIE . — Sur les andésites et les basalliles albitisées du cap Marsa ( ' ). Note de MM. L. Duparc et F. Pearce, présentée par M. Fouqué. « Dans une Note précédente, nous avons décrit les liparites de la brèche éruptive du cap Marsa. Celles-ci sont accompagnées d'andésites variées, parmi lesquelles nous avons distingué plusieurs types qui sont : )) I. Les andésites à hyperstliène. — Ces roches, de couleur foncée, ont une pre- mière consolidanon abondante. Les phénocristaux comportent de la magnétite en grains irréguliers, de Vhypersthcnc rare en sections allongées, incolores, souvent criblées d'inclusions, de Vaugite en prismes courts, généralement terminés, parfois maclés avec l'hypersthène. L'augite est l'élément noir le plus répandu. B La biotite, toujours constante, est de consolidation antérieure à celle de l'hyper- sthène et de l'augite. La hornblende ferriferc se rencontre aussi, mais plus rarement. Elle présente les formes mh^g^\ sa biréfringence est très élevée, son polychroïsme donne n g =; rouge brun, np = brunâtre pâle. » Les plagioclases, très abondants par rapport à l'élément noir, ou d'autres fois rares mais alors volumineux, sont surchargés d'inclusions vitreuses, et toujours zones. Les types qui alternent, sont compris entre At^Aw' et Kb'kn''; les termes voisins de A6* A/t', ou plus basiques, sont en majorité. » La pâte est vitreuse, souvent caverneuse. Elle renferme des grains de magnétite, puis des microlithes filiformes et rares d'andésine basique. » 2. Andésites à hornblende. — La première consolidation bien développée et corrodée contient de la magnétite, de la biotite, de la hornblende, et du labrador. La biotite uniaxe ou biaxe est toujours très polychroïque dans lestons rouge brun foncé. La hornblende, en prismes très allongés, montrant souvent des zones d'accroissement, s'éteint à 20° de son allongement positif. Biréfringence et signe optique normaux; polychroïsme «o- = brun verdâtre foncé, nm i=:brun, /;/> = jaunâtre pâle. » Les plagioclases sont analogues à ceux des andésites à hypersthène; la bytownite a été rencontrée dans certaines sections. » Dans la plupart de ces andésites, on trouve des sections d'un minéral allongé com- plètement décomposé, remplacé alors par des amas de delessite verte et de calcite. » La pâte est vitreuse, incolore, ou brune. Elle est localement dévitrilîée et ponctuée de petits grains de magnétite qui y dessinent des traînées fluidales. Les* microlithes manquent ou sont rares; ils correspondent à del'andésine basique; on trouve fréquem- ment dans la pâte des amas de calcite qui semblent résulter du remplissage secon- daire de pores ou de cavités. (') Genève, laboratoire de Minéralogie de l'Université. ( 9^ ) )) :J. Andésites à augite. — Les phénocristaux y sont identiques à ceux des andé- sites à hornblende; il faut y ajouter seulement de l'augite rare, en grains légèrement brunâtres. » La />âfe est formée par des microlithes d'andésine et de labrador réunis par un verre incolore, réduit. » A côté des andésites, nous avons trouvé également desbasaltites dont les plagioclases sont albitisés. M Les phe'norriitau.r, peu développés et de petite taille, sont exclusive- ment feldspalhiques et représentés par du labrador ou du labrador- bytovvnite. M La pa^e est entièrement microlithique et intersertale, formée par des grains de magnétile, des microlithes courts et gros d'augile brune, puis des microlithes enchevêtrés de labrador. » Les microlithes, comme les phénocristaux, présentent des phénomènes d'albitisation curieux. Les sections feldspathiques sont en effet rarement homogènes; elles paraissent au conlraiie formées de deux individus qui se pénètrent en donnant une sorte d'association pegmatoïde. Les deux extinctions se font en sens inverse l'une de l'autre par rapport à la trace de la niacle del'albite, l'arête yo»^', ou la ligne d'éclairement commun. Sou- vent il reste un véritable squelette de labrador-bytownite, dont les vacuoles sont remplies par un feldspath acide de biréfringence différente. Sur les faces g' la pénétration de l'albite se fait parallèlement aux cassures h,; quand la transformation est complète, il ne reste plus qu'un cristal d'albite ou d'oligoclase-albite, renfermant à l'intérieur quelques plages plus biré- fringentes de labrador. » M. A.-L. Heruera adresse une Note « Sur l'imitation de plusieurs phé- nomènes protoplasmiques avec l'acide oléique, la peptone ou les alcalis. » A 3 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures. .VI. B. ( 97 ) I BUI.tETIN BIBl.IO(,RAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 janviir 1900. {Suite.) Études géographiques, 1''^ année, janvier 1900, fasc. 1. Un nouveau pro- cédé de reproduction appliqué à l'étude et à la représentation des faits géogra- phiques : Pholotypie stéréoscopique (avec 10 planches), par Jean Brtjnhes. Fribourg (Suisse), 1900; i fasc. in-S". (Présenté par M. de I-apparent.) Western Australia, its position and prospects, by Tran Chambers, witli an introduction by Sir Gérard Smith, governor of Western Australia. Perth, 1899 ; I vol. in- 12. Annuario do observatorio do Rio de Janerio, para o anno de 1899, decimo quinto anno. Rio de Janerio, L. Malafaia Junior, 1899; i vol. in-12. The American Epherneris and Nautical Almanac, for the year 1902. Wash- ington, 189g; I vol. gr. in-S". Bidrag til kânnedom aj Finlands natur ochfolk, utgifna af Finska Vetens- kaps-Societeien. Femtioiidesjunde H;iftet. Helsingfors, 1898; i vol. in-8°. Acta societatis scientiarum Fennicœ, tomus XXIV. Helsingfursiie, 1899; I vol. in-4". Annales de l'obse/vatoire national d' Athènes, publiées par Démétrius Egi- NiTis; tome I. Athènes, [898; i vol. in-/i°. Bulletin o/the U. S. A gricultural Expenment Station of Nehraska. Vol. XI, Art'I-V. Lincoln, Nebraska, U. S. A.; 5 fasc. in-S°. Le Préparateur, i'* année, 1899, u°'6. Latsch. (Suisse); i fasc. in-S". Censo gênerai de la Republica Mexicana, verificado el 20 de Octubre de 1 895 : Censo del Estado de Querétaro; Censo del Estado de Tlaxcala; Censo del Estado de Zacatecas. Mexico, 1899; 3 fasc. in-'i". Catalogue of duplicate books and pamphlets from the library of the Academy of ISatural Sciences of Philadelphia, offered for sale at the priées affixed. Philadelphia, Penna. ; i fasc. in-8°. (98 ) Ouvrages bkçus dans la séance du 8 janvier 1900. Mouvements directs et rétrogrades des planètes, par A. Despaux. l^imoges, V* H. Ducourtieux, 1899; i fasc. in-8'\ (Hommage de l'Auteur.) Le sang et son troisième élément anatomique, par A. Béchamp. Paris, Chamalet, 1899; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Revue scientifique, 4' série, t. XllI, n" 1, 6 janvier 1900. Paris, Bureau des Deux Revues; i fasc. in-4°. Revue générale de Chimie pure et appliquée. Directeur : George-F. Jaubert. Tome II, n° 1, 5 janvier 1900. Paris, i fasc. in-4''. Journal de Pharmacie et de Chimie. Rédacteur principal : M. Riche. 91* année, 6® série, t. XI, n° 1, i*'' janvier 1900. Paris, Octave Doin; i fasc. in-8°. Bulletin de l' Académie de Médecine, publié par MM. J. Bergeron et E. Vallin. 3* série, t. XLIII; 04" année, n" 1, séance du 2 janvier 1900. Paris, Masson etC''; i fasc. in-8°. Annales médico-psychologiques, journal destiné à recueillir tous les docu- ments relatifs à l'aliénation mentale. Rédacteur en chef : D'' Ant. Ritti. 8'' série, t. XI, 58* année, n" 1. Janvier-février 1900. Paris, Masson et C'*; I fasc. in-8". La Nature, revue des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'In- dustrie. Directeur : Henri de Parville. Paris, Masson et G'*; i fasc. in-4°. Société de Médecine légale de France. Bulletin. T. XV. Clermont (Oise), imp. Daix frères, 1899; j vol. in-8". Gazette des Hôpitaux civils et militaires. ']3^ année, n° 1 , 2 et 4 janvier 1 900. Paris; i fasc. in-4°. La Tribune médicale. Rédacteur en chef : J.-V. Laborde. 33* année, 2* série, n" 1, 3 janvier 1900; i fasc. in-8°. Le Progrés médical, 29*année, 3* série, t. XI, n° 1, G janvier 1900. Paris; I fasc. in-4°. Journal d'Agriculture pratique. Rédacteur en chef : L. Grandeau. 64* année, t. I, n" 1, janvier 1900. Paris; i fasc. in-8'\ Journal de l'éclairage au gaz. 48* année, n" 1, 5 janvier 1900. Paris; I fasc. in-4". ( f)9 ) Moniteur industriel. 27" année, n° l, G janvier 1900. Paris; 1 fasc. 111-4". Sylloge Al garum omnium hucusque cogiiitarum, digessit D' J.-B.\.r>T. De- ToNi. Vol. lY. Florideœ. Sectio II, familire I-IV. Fol. 23. Patavii, 1900; I vol. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Réjormes scientifiques. Rapport, par J. Bellver. Madrid, 1899; i fasc. in-i2. Dennorske Nordhavsexpedilion 1876-1878. XXV. Zoologi. Thalamophora, ved Hans Kiœr. XXVI. Zoologi. Bydroida, af Rristine Bonnevie. Christia- nia, 1899; 2 fasc. in-4'. Arclmes des Sciences biologiques, publiées par l'Institut impérial de Méde- cine expérimentale à Saint-Pétersbourg. T. VII, n° 4. Saint-Pétersbourg, 1899 (édition française); i fasc. in-4°. The geographical Journal. Vol. XV, n" 1, January 1900. London; i fasc. in-8°. Pharmaceutical Journal. Fourth séries, n° 1541, Jan. 6, 1900. London; I fasc. in-4°. Wiener klinische Wochenschrifl, Organ der k. k. Gesellschaft der Aerzle in Wien. XIII. Jahrgang, n° 1. VVien, 4 Janner 1900; i fasc. in-4". ERRATA. (T. CXXIX, Séance du 16 décembre 1899.) Présentation d'un travail de M. Erland Nordenskjold, par M. Albert Gaudry : Page 1217, ligne 18, au lieu de Marauchenia, Usez Macrauchenia. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. lepuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux roluraes in-i» D les, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annu" lart du i" janvier. Le prix de ^abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : M fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : « Ferran frères. 1 Chaix. <.r < Jourdan. ( Ruff. ens Courtin-Hecquet. i Germain elGrassio. ert ,, ( Gastineau. 3/ine Jérôme. nçon Jacquard. i Feret. ieaua: ; Laurens. ( Muller (G.). •ges Renaud. iDerrien. F. Robert. Oblin. Uzel frères. t Jouan. nbery Perrin. 1 Henry. ( Marguerie. i Juliot. ( Bouy. Nourry. bourg. mont-Ferr.. Lorient. Lyon. Marseille. . ■ Montpellier Moulins.. . Nancy . Nante-^ Nice. Nimes . . Orléans Poitiers.. 1 Ratel. (Rey. ) Lauverjat. I Deeèz. oble l^-"'^"- ( Gratier et C'" oehelle Foucher. Bourdignon. Dombre. Thorez. Quarré. Bennes . . . . Rochefort . Rouen S'-Étienne Toulon .... Toulouse. Tours.. Valenciennes. chez Messieurs : ( Baumal. / M"* Texier. Bernoux et Cumin Georg. Côte. Savy. Vitte. Ruât. Valat. Coulet et fils. Martial Place. Jacques. Grosjean-Maupio. Sidot frères. Guisl'hau. Veloppé. Barma. Appy. Thibaud! Luzeray. Blanchier. Marche. Plihon et Hervé. Girard (M""). Langlois. Lestringant. Chevalier. Ponteil-Burles. Rumébe. Gimet. Privât. Boisselier. Péricat. Suppligeon. Giard. Lemaître. .Amsterdam . Athènes Barcelone. . Berlin. . Berne . . . Bologne . Bruxelles.. Bucharest . . Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague .... Florence Gand Gênes Genève . . . La Haye. Lausanne. Leipzig... Liège. chez Messieurs : I Feikema Caarelsen i et Ci'. Beck. Verdaguer. Asher et C*. Dames. Friedlander et fils. Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zanichelli. Lamertin. Mayolezet Audiarte. Lebégue et C''. Sotcheck et C". ,\lcalay. Kilian. Deighton, BelletC". Cammermeyer. Otto Keil. Hôst et fils. Seeber. Hoste. Beuf. Cherbullez. Georg. Stapelmohr. Bel infante frères. Benda. Payot. Barlh. Brockhaus. Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. Desoer. Gnusè. Londres . chez Messieurs : !Dulau. Hachette et C'. Nutt. Luxembourg. .. V. Buck. iRiiiz et C*. Romo y Fussel. Capdcville. F. Fé. Milan... \ ^°'=<=a frères. ( Hœpli. Moscou Tastevin. Naples S Marghieri di Giu=. ( Pellerano. l Dyrsen et Pfeiffer. Netv-Vork Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C* Palerme Rebcr. forto Magalhaés elMonii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. Rome . S'-Petersbourg . ^ Zinserling. ^ Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier. Varsovie Gebelhner et Wollf Vérone Drucker. ( Frick. \ Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. Turin . Vienne . TiBLkâ .^NËRALES DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — ^3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume 10-4°; 1 853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iû-4^ 1889. Prix 15 fr. *' SDPPLËHEMT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ïoal: Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DEUsÈset A.-J.-J. Solieb.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les 01 tes, par M.Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènesdigeslifs, particulièrement dans la digestion des matières r»;s, par M. Clabdk Bebnard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 -, 15 fr. I ne II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benede». — Essai d'une réponse a la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Science! II le concours de i853, et puis remise pourcelui de i85fi, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- 1 ulaires, suivart l'ordre de leur superpositioE . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature li rapports qui existent entre l'étatactuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbonm. 10-4°, avec i-j planches; i86i.. . 15 fr. > 3 même Librairie les Hémalres dfl l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. K 2. TABLE DES A.RTTCLES. (Séance du 8 janvier 1900.) CORRESPOND AIVCE . M. Beard, !\IM. Charbonniek et Gali-Achi-. MiM. JoANiN et HouDAs, M. Metznkh adressent des remerciments à l'Académie pour les dislinclions accordées à leurs travaux M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie des renseignements au sujet d'un tremblement de lerre res- scnli dans la région de Krancfort-sur- Mi'in, le 20 décembre iSç)i) M. G. iîiGOURDAN. — Observalions du dia- mètre et de raplatissoment de Jupiter . . M. V. Chofaudet. — Observation dr l'éclipsé partielle de Lune du ili déceui- brc 1899, faite à l'observatoire de Besan- çon M. Tu. MoUREAU.-.. - Sur la valeur absolue des éléments magnétiques au i'"' jan- vier 1900. M. EsTiENNE. ~ Sur la théorie des erreurs. M. Daniel Berthelot. — Sur la valeur de la pression interne dans les équations de Van der Waals et de Clausius M. P. Curie. — Action du champ magné- tique sur les rayons de Becquerel. Rayons déviés et i-ayons non déviés M"" Sklodowska Curie. — Sur la pénctra- bulletin bibliographique Errata (i2 G6 Pages tlon des rayons de Becquerel non dévia- bles par le champ magnétique 76 M. E. Carvallo. — Sur la nature de la lumière blanche 71) M. GuiDO SioniSTE. — Appareil de photo- graphie instantanée à rendement maxi- mum Ss M. H. Le Chatelier. — Application de la loi des phases aux alliages et aux roches.. 85 M. E. Leidié. — Sur les rhodieyanures. . . . 87 M. Pozzi-EscoT. - Nouvelles réactions microchiniiques du cuivre 90 M. EuG. Demarçay. - Sur la présence, dans les végétaux, du vanadium, du mo- lybdène et du chrome 91 MM. CiiARRiN, Guillemonat et Levaditi. — Mécanisme des insuffisances de dévelop- pement des rejetons issus de mères malades 92 MM. L. DuTAUC et F. Pearce. — Sur les andésites et les basaltites albitlsées du cap Marsa 90 M. .'t.-L. Heureka adresse une Note « Sur l'imitation de plusieurs phénomènes pro- toplasmiques avec l'acide oléique, la peptone ou les alcalis •• 96 97 !)9 PARIS. — IMPRIMEIUE GAUTHIER-VILLAKS, Quai des Grands-Ausustins, 5i. t^ fieront ■• ''AUTMIER-VlLLAHi PRE3IIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK Ifira. IiKS SBCRÉTAIRES PBRPÉTVEIi§. TOME CXXX. N^3 (15 Janvier 1900), PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE UES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. yuai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDU; ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI iSyS. i i.es Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — ImvTessions des travaux de l^ Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, cjes Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogranimes des prix proposés par l'Ac sont imprimés dans les Comptes rendus, mais I ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séan blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Say. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages reqi Membre qui fait la présentation est toujours n( mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondant cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être r l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tî jeudi à i o heures du matin ; faute d'être remis à t le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à pari des articles est aux frais dt leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappo les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission adminislrativ un Rapport sur la situation des Comptes rendus i l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du!< sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Acadèinie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés (' déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance sui il ivi,.^- "900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE nu LUNDI 16 JANVIER 1900. PRÉSIDENCE DE M. AUinicE LÉVV. COHRESPOÎVDArVCE. M. le Ml.MSTRE DE l'IxSTRUCTIO.V PIBLKIL'E KT DES CeAUX-AiîTS invïlO l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire d'Embryogénie comparée, actuellement vacante au Collège de France. (Renvoi a la Section d'Analomie et Zoologie.) M. H. Parenty prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats ."i une place de Correspondant pour la Section de Mécanique. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. R. BouiLHAc, M. E. Perrix adressent des remerciments à l'Aca- démie pour les distinctions accordées à leurs travaux. G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 3.) l4 ( I02 ) M. le Secrétaiue perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le deuxième Volume de la « Faune des Vertébrés de la Suisse, comprenant la V Partie de l'Histoire naturelle des Oiseaux », par M. Victor Fatio, de Genève. (Présenté par M. A. Milne-Edwards.) ANALYSE MATHÉMATIQUE, — Sur la distribution des réduites anormales d'une fonction. Note de M. H. Padé, présentée par M. Appell. « I. J'ai fait connaître, dans une Note présentée à l'Académie en 1 8go, le théorème qui règle celte distribution et qui est fondamental dans la théorie de la formation des fractions continues holoïdes (') pour les fonctions qui peuvent avoir des réduites anormales. » Pour l'établir simplement, je prendrai pour point de départ la propo- sition suivante : Soient S, et S^ deux séries entières en x, ayant chacune un terme constant différent de zéro, et (u.,, \j..Ç) un couple de nombres entiers, positifs ou nuls. Si deux polynômes X, et X.,, dont les degrés sont au plus égaux respectivement à |x, et y-a, satisfont à la conditio?i (i) S,X,-+-S2Xo=(x-^+^+'), où le second membre représente un irfiniinent petit d'ordre au moins égal à [j.i + [7-2 -I- I , les quotients Y, , Yo de ces polynômes divisés par leur plus grand commun diviseur, constituent un couple de polynômes dont le quotient changé de signe, — r^» est la réduite qui correspond au point (u., , [j..,), pour la fonc- tion ^(x). » Soient alors v, et vj les degrés de Y, et Yo, et supposons que l'on ait S,Y, + S,Y2=Sa;^^^>+^^', S désignant une série entière avec un terme constant différent de zéro, et 1 étant un entier positif ou nul. » Si l'on désigne un entier, positif ou nul, au plus égal à >,, et que l'on (') Mémoire sur les déi-eloppemetits en f raclions continues de la fonction expo- nentielle {Annales scientifiques de l'École Normale supérieure. S" série, t. XVI; 1S99. Voir n°' 13 et 2i). ( io3 ) observe que V , 4- Vj -t- >^ -f- I = (v , -h /) -H Va + (>. — ?") + I = ^ 1 -+- (^2 + 0 + (^ ~ 0 "t~ ^ > on voit de suite que le couple de polynômes Y,, Y^ correspondra à tous les points (V, + Î,V2 ) .. ,s » Considérons maintenant l'un quelconque de ces points, par exemple le point (v, 4- i, Vj), et multiplions les deux membres de la relation S, Y, + Sa Yo = Sa;(^+')+''=+<^-'■)-^' , par xJ, j désignant un entier, positif ou nul, au plus égal 'a \ — i; on obtient qui montre que le couple de polynômes Y,, Y, correspond aux points (v, + j+y, v,4-y) [/ = o, 1, 2, ..., (T. — î)]. » Il est ainsi démontré que le couple Y, Yj de polynômes correspond à tous les points (v,-hl-hj, Va + Z) (v,+y, ^^^^i+j) J = 0, I, 2 1 1 _y=:0, I, 2, .. ., Çk — i), » Ces points sont ceux du carré dont les côtés ont pour équations » Les mêmes polynômes ne peuvent correspondre à aucun autre point. Si, en effet, ils correspondent au point ([7.,, a,), c'est que l'on a une relation telle que (i), X, et X^ désignant les produits, de degrés au plus égaux à fi,, [Aj, de Y, et Yo par un même polynôme Z. Le degré de Z est donc au moins égal à (^-. + f^2+ I - (v, + V2-f->.+ l) = ([7., - V,) + ([^-2 — V,,) - X. >i Supposons que l'un au moins des nombres jj., — v,, [^.o — v^ soit plus grand que 7^; soit, par exemple, [^.j — v^ — >. > o; alors le degré de Z est supérieur à [;., - v, et le produit ZY, ou X, est de degré supérieur à [j.,, ce ( lo', ) qui est contradictoire. Donc, on a nécessairement à la fois [J.,iv, + 1, [iiojrvo-)- A. » D'ailleurs, [j., et p.; sont évidemment au moins égaux à v, et v,, ce qui éiablit la proposition. » L'existence d'un théorème analogue pour le cas de plus de deux séries S semble des plus vraisemblables, encore que la démonstration de la pro- ])osition qui nous a servi île point de départ ne s'aperçoive pas alors aisé- ment. » II. La démonstration pourrait encore se faire au moyen du théorème suivant : S » Pour obtenir les réduites de la fonction ~{x), dont les points représenta- tifs sont sur la droite y — x --= a., a. désignant un entier quelconque, on consi- dère la série z'^ —-i-y et on la développe en fraction continue de la forme «o- Lomrne il est usuel pour les séries procédant suivant les puissances descendantes de ta variable. Les réduites successives de cette fraction, multipliées par z~'^, donnent, en remplaçant z par , la suite considérée de réduites. » A ce point de vue, l'existence d'une réduite correspondant à plusieurs ])oitiLs de la droite, est liée à l'existence d'un quotient incomplet de degré supérieur à l'unité; et ce degré donne exactement le nombre de points de la droite auxquels correspond la réduite. » Ce théorème, qui rattaclie la théorie des réduites correspondant à une S ioncùon unique ~ (^x) aux développements, en fractions continues de la iorme indiquée, d'un nombre illimité de fonctions différentes ::°'c^(^)> ouvre la A^oie à la généralisation des nombreuses propriétés connues des léduites des Iractions contiimes de cette nature. » ( lo'^ ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la réduction d'un problème algébrique. Note de M. J. Ptaszycki, présentée par M. Appell. « Dans les Comptes rendus dn 5 naars 1894, M. Goursat a montré que la solution d'une question intéressante dn calcul intégral (pour plus de détails t'Oj'r Appell et Goursat, Théorie des fonctions algébriques) se ramène au problème qui peut être énoncé comme il suit : ') Etant donnés sur une courbe algébrique F(a7, j') = o, de genre », 217 points (^') existe-t-il une fonction rationnelle '^(^x,y) et un nombre entier positif /n tels que 9 reste partout finie et différente de zéro, sauf aux points (a, b) qui soient des zéros d'ordre m et aux points (x, p) qui soient des pôles d'ordre m? C'est sur ce problème que je vais présenter quelques ré- flexions. » Rappelons-nous qu'en cherchant à résoudre le problème énoncé, on pourrait procéder par des essais en supposant successivement m^i , 2, Or, si l'on voulait appliquer ce procédé sans y apporter de perfectionne- ments convenables, on aurait à refaire toutes les opérations pour chaque nouvelle valeur de m et, en même temps, l'ordre de la fonction examinée augmenterait de plus en plus. Cet inconvénient, poiu- la plus simple sup- position concernant les points donnés, fut levé par Abel, au moyen des tractions continues, pour le cas de j' égal à la racine carrée d'un polynôme, et par Tchebychef pour celui de la racine cubique (OEui'res, t. I, Mé- moire 24). Dans la Note présente, je me propose d'indiquer sommairement comment on peut étendre ces résultats particuliers au cas général du problème. " Considérons d'abord la suite oîi du dx- dy dx- dy "ydxdy dx dxdy ax Où du dv dv du dx dy dx dy et où u, (' sont les variables de la transformation, x, y les fonctions fonda- mentales invariantes attachées au groupe considéré. J et N se déduisent de 1 et de M en permutant à la fois («, ^') et (a?, y). Les quatre fonctions I, J, M, N, considérées comme fonctions de u et v, sont rationnelles en (m, r) et invariantes par les substitutions du groupe; ce sont, par suite, ( loH ) des fonctions rationnelles D'après M. Vaschy, le champ de force est défini par le fait que le champ de vecteur de la forme J/ = 2— agit sur un certain corps A. Mais nous pouvons considérer un corps de grandeur différente de A, sur lequel l'action sera différente. Nous pourrons alors supposer que A est doué d'une certaine masse particulière [/., et que la force qui agit sur lui est de la forme F — R — 1^> R étant une constante de dimensions convenables. )) Nous allons démontrer la proposition suivante : 3 Dans un champ de force, deux masses de la nature de celles qui créent le champ sont soumises à une force réciproque, qu'elles soient scalaires ou vecto- rielles. » Ceci est une conséquence du principe de la conservation de l'énergie, n Soit un corps A explorateur du champ. Quand il se déplace sous l'ac- tion de la force qui agit sur lui, il peut produire du travail ou acquérir de la force vive. Supposons qu'à un instant il soit maintenu fixe par un res- sort. Produisons une perturbation du champ de vecteur, en changeant la distance de deux masses de M. Vaschy. Au moment où la perturbation arri- vera sur le corps A, celui-ci produira un travail sur son ressort, si la per- turbation a eu pour effet d'augmenter le champ. Le principe de la conser- vation de l'énergie exige que de l'énergie ait été dépensée pour la variation de distance des masses qui a produit la perturbation. Il faut donc que ces masses soient soumises à une action réciproque. » Ce que je viens de dire s'applique textuellement si, au lieu d'avoir un corps A soumis à une force mécanique dans le champ de vecteur, on a au même point une transformation d'énergie quelconque. » Nous voyons ainsi que si l'identité de nature entre la masse caracté- risque du corps explorateur et celle des masses de M. Vaschy n'est pas né- cessaire mathématiquement, elle est suffisante pour qu'il y ait un champ de force, s'il existe un corps A quelconque, ou un transport d'énergie quelconque. » Nous avons des exemples connus de celte action réciproque pour les courants électriques et les tourbillons, qui sont des masses vectorielles caractérisées par la transformation de l'énergie électrique ou mécanique en chaleur là oi!i elles existent. Si l'on veut réduire à une action élémen- taire celle des masses vectorielles, on trouvera soit la loi d'Ampère, soit une des lois équivalentes qui en diffèrent par une différentielle exacte. » Supposons maintenant un champ de vecteur quelconque, soumis à la ( '•! ) condition seulement qu'il puisse exister des corps convenables, dans les- quels le champ ne puisse se maintenir. On voit aisément que les masses de discontinuité ont alors une action mécanique réciproque. » En effet, soit 2 la surface limite d'un pareil corps, elle peut être con- sidérée comme engendrant le champ de vecteur par des masses scalaires de discontinuité. Appliquons à ces masses de tout point analogues aux masses électriques ou magnétiques le théorème / (IX + mY -+- nZ)d(ù = 4"M., ^ s s étant une surface qui enveloppe 1 en en étant infiniment voisine; X, Y, Z, les composantes du vecteur sur l'élément doi de S, M la masse totale ré- partie sur la surface 1. » Soit m la masse sur un élément de 1. Elle est fonction de la disconti- nuité X, Y, Z, en ce point. Amenons en présence de 1 le corps 1' dont la surface possède des masses m dont la somme est ^. Nous allons changer en chaque point de 1 la valeur de X, Y, Z,, donc la valeur de m. » Cependant, la valeur totale M n'aura pas changé, car la surface de 1' étant extérieure à celle de 1, la valeur / (IX.' -{- mY' ^ nZ') da = o, si X', Y', Z' sont les composantes dues à la discontinuité de 1'. Nous voyons donc que, comme première approximation, la simple superposition des deux champs 1 et 1' ne modifiera pas la masse totale M répartie sur 1, mais en modifiera la répartition. De même la présence de i modifiera la répartition sur 1', mais non la quantité de masse de discontinuité. Nous pouvons reprendre le raisonnement sur les nouvelles répartitions et nous arriverons par approximations successives au résultat final. C'est, en effet, la méthode de Murphy employée en Electricité. » Nous exprimerons donc physiquement l'ensemble de ces faits, en disant que les masses qui couvraient 1 ont été soumises, de la part de celles de 1', à des forces qui les ont déplacées à la surface de 1, sans changer leur valeur totale. » Dans ces conditions, les corps eux-mêmes devront exercer l'un sur l'autre une action mécanique, tout en subissant des phénomènes analogues à l'induction. » L'expérience vérifie ce nouveau point de vue pour les corps électrisés, les corps magnétisés, les corps flottant à la surface des liquides, les résonateurs acoustiques et les sphères puisantes de Bjerkues. On prévoit aussi par d'autres considérations une poussée due aux radiations, trop petite pour avoir été mesurée. ( 112 ) >i Supposons maintenant un champ de transport d'énergie, soit par ré- gime variable, soit par régime permanent, et doué d'une vitesse finie de propagation. Produisons une perturbation en faisant mouvoir une masse de Vaschy. L'énergie mécanique ainsi dépensée modifiera le champ et sera l'origine de celle qui sera recueillie sur un récepteur placé en un point éloigné. Le principe de la conservation exige que cette énergie ait existé constamment entre le moment de sa production et celui de sa réception. Il faut donc que la variation du champ de vecteur soit accompagnée d'un flux d'énergie, c'est-à-dire que le champ soit dû à de l'énergie localisée. » Conclusion. — Quand, dans un champ vecteur, il y aune transforma- lion d'énergie, soit en régime permanent, soit en régime variable, ou qu'il existe des corps de nature telle qu'ils ne laissent pas subsister le champ dans l'espace qu'ils occupent, les masses scalaires et vectorielles de M. Vaschy ont une action mécanique l'une sur l'autre et entre elles, de la même forme mathématique que les actions entre masses magnétiques et éléments de courant électrique. )) Quand un pareil cham[) est doué d'une vitesse de propagation finie pour une perturbation, sa production est due à de l'énergie localisée. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la distribution du potentiel dans un milieu hétérogène. Note de M. A. -A. Petrovskv, présentée par M. Lippmann. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un résumé de quelques ré- sultats de recherches mathématiques concernant les questions suivantes : » L Capacité d'un condensateur plan, sphérique ou cylindrique de deux surfaces métalliques, entre lesquelles se trouvent plusieurs couches de diélectriques différents. » IL Distribution du potentiel autour d'une sphère métallique disposée au centre d'une autre sphère n'isolant qu'impariaitement. » IIL Capacité de la sphère ci-mentionnée, mesurée par un des pro- cédés employés ordinairement (c'est-à-dire au moyen de courants alter- natifs). » Maxwell, dans son célèbre TraUé d Électricité et de Magnétisme, t. L a donné une formule qui exprime la capacité d'un condensateur plan con- tenant plusieurs couches diélectriques. En résolvant l'équation deLaplace ( >I^ ) sous la forme qui lui a été donnée par Maxwell, c'est-à-dire d_ dx (^S-|('^0)-J^(-^)- transformée en coordonnées sphériquesou cylindriques, j'ai obtenu, pour la capacité d'un condensateur, avec n couches diélectriques, les formules suivantes : » a. Condensateur plan : toutes les couches sont séparées par des sur- faces planes perpendiculaires à l'axe des Z : (■) c,= où s représente la surface d'une plaque; f/, et K, sont respectivement l'épaisseur et le pouvoir inducteur spécifique du diélectrique qui forme la couche numéro i. » b. Condensateur spliérique : toutes les couches sont des surfaces sphériques concentriques : (2) C,= ,— 2jK,. (;•,-, rj où r est le rayon de la sphère qui doit séparer la couche numéro i de la couche numéro j -+- i . » c. Condensateur cylindrique : toutes les couches sont séparées par des surfaces cylindriques coaxiales : (3) C,= ' 1=1 où / est la longueur du cylindre, p, est le rayon extérieur de la couche numéro i. » On peut déduire de la formule (2) une autre expression très intéres- sante pour la capacité d'une sphère de rayon r^, entourée d'une sphère diélectrique de rayon r^. » En désignant par C la capacité de la sphère indiquée (to), nous obte- ( n4 ) nons C par la formule suivante : (4) G R (,/•„ , 1) Le problème (2) nécessite la solution de la question suivante : )) Une sphère conductrice de rayon /■„ plongée dans une autre sphère de rayon j\ , formée par un isolateur imparfait, est liée par un fil métallique à une source de potentiel électrique. Celui-ci peut être une fonction quel- conque du temps | V l,=ro == F(/) et tout le système peut avoir au moment initial une distribution de potentiel [Vlt^o^^ ^{^)- On demande de trouver la distribution de potentiel à chaque moment et dans tous les points de l'espace. )) En désignant par K et k le pouvoir inducteur et la conductibilité spé- cifique, on trouve ^ -3- K/-- — - = — 4-0, /5N ] '- àr\ drj ^ ^ (V est le potentiel, p la densité de volume). » En intégrant les formules précédentes, on obtient finalement (6) i , , H- '-^^^ ac- c~~ I e'^F(t) Me- a représente le facteur —j^; c est l'expression (4) • » Cette formule donne le potentiel dans un point intérieur à la sphère r, . Pour un point extérieur à cette sphère, nous avons ( 7) I VU= ^ [^cF(0 + Ne-P'+ "^^^j^e -H P) {y — Z>) = RT, c'est-à-dire qu'à la pres- sion externe p, il faut ajouter la pression interne P due à l'attraction des molécules, et que, du volume apparent (^ du fluide, il faut retrancher un terme h appelé covolume, qui est égal au volume des molécules ou qui, tout au moins, en dépend immédiatement. » Cette forme proposée par Hirn pour des raisons en quelque sorte intuitives, représente bien l'ensemble des phénomènes. Toutefois, les théoriciens n'ont pu arriver à mettre en évidence le covolume comme l'expérience semble l'imposer. Van der Waals, Lorentz, Korteweg, Tait ne l'introduisent que comme approximation. » Les théories cinétiques (') aboutissent à des équations de forme a RT/ è f- b^ » Si — est petit, on peut négliger les puissances supérieures à la première et rem- placer 1 H — par I :( I — - j) ce qui donne l'équation de Van der Waals RT » D'après cela, l'équation (i) serait rigoureuse et l'équation (2) approximative. L'expérience conduit à une conclusion opposée. » Quand la pression est faible, c est grand, b:v est petit, l'approximation est légi- time et l'équation (i) ne doit pas donner de résultats très diflférents de celle de Van der Waals. Or j'ai montré, dans ma dernière Note, que c'est dans ce cas que cette dernière représente le plus mal les faits et que, les constantes étant déterminées par (') Voir, en particulier, Lorentz, Wied. Ann.. t. Xll ; 1881. ( ii6 ) les coordonnées du point critique, l'équation donne, sur l'isotherme critique au voi- sinage de la pression atmosphérique, des volumes inférieurs de 3o pour loo aux volumes observés. Selon MM. Boltzmann et Jœger ('), dont les calculs s'accordent 5 . p T sur ce point avec ceux de Clausius, a,=: -, ce qui conduit, en posant cr == — . 6 = =- , O Pc 1 c (',,,, . , , . •j= —, a 1 équation réduite 5.IQI 39/ o,73o3 o,3333\ ,5 Selon M. Van der Waals a, = ^ , ce qui conduit à 5,53o 36/ o,8433 o,3333\ Ces équations donnent pour l'ordonnée à l'origine sur l'isotherme critique (en por- tant en ordonnées les produits raj, en abcisses les pressions cr) la valeur 3, au lieu que l'équation de Van der Waals donne 2,667 ^^ l'expérience 3. 60. Les volumes gazeux calculés sont encore de 20 pour 100 inférieurs aux volumes observés. Si l'on prend les coefficients suivants, a., «3, ... on trouve des valeurs comprises entre 3 et 2,667. » Quand la pression est forte, b'v cesse d'être assez petit pour qu'on puisse négliger les puissances supérieures à la première (il prend même dans le cas des liquides des valeurs voisines de i). Il n'est plus permis de regarder les équations (i) et (2 ) comme équivalentes. Or, j'ai montré que c'est dans ce cas que l'équation (2) donne de bons résultats. Il est à prévoir que l'équation (1) en donnera de mauvais. » La figure ci-jointe (^) permet de s'en rendre compte. On a porté en abscisses les pressions réduites ra, en ordonnées les volumes réduits u. L'isotherme critique expé- rimental résulte des expériences de M. Amagat sur l'anhydride carbonique et l'éthy- lène. L'isotherme critique de Van der Waals ne présente avec lui que des différences de l'ordre de celles qu'on rencontre en essayant du superposer les isothermes réduits de deux corps différents, tels que l'élher et l'anhydride carbonique. Par contre, les isothermes critiques III et IV, calculés d'afirès les équations (3) et (4), et qui se con- fondent à l'échelle de la figure, donnent un résultat fort médiocre. Il en est de même de l'isotherme critique V qui résulte de l'équation dont M. Boltzmann a calculé les coefficients d'après la théorie cinétique pour amé- liorer la formule de Van der Waals {Voiles, liber Gastheorie. t. II, p. i53; i8g8). M M. Van der Waals a proposé récemment une solution intermédiaire : il admet (') Sitzb. der Akad. der Wiss. in Wien, t. CV, II, A., p. i5 et 696; iSgS. (-) Cette figure représente l'ensemble de l'état liquide, car, au-dessus de 6 — i, les corps sont gazeux, et au-dessous de 0 =o,5 la plupart deviennent solides. { '17 l'équation ( ; ) en regardant le covoluine comme l'onction du voliii l") '^à. /', tr 6„ étant la valeur du covolume qui répond à l'étal gazeux parfait. ') Selon M. Van der Waals, p, i^; 5-^; selon M. Boltzmann, p, — -■ Quant au terme 02 o p, à la suite des calculs extrêmement longs de M. Van Laar, M. Van der W^aals le fixe à 0,0908, M. Boltzmann à 0,0869 i^^kad. van Wel. te Amsterdam , I. I, p. 278, 898, /i68; 1899). Les coefficients de M. Van der Waals donnent (7) \ 1 .35i 0,3870 -^o,84i0. » Cette équation amène pour les deux portions de l'isotherme critique à des conclu- sions inadmissibles : à savoir qu'entre la pression atmosphérique et la pression cri- tique, le gaz serait, à la température critique, moins compressible que ne l'indique la loi de Mariotle ; et que les plus fortes pressions ne pourraient amener son volume au-dessous des six dixièmes environ du volume critique, tandis que l'expérience montre qu'on l'amène au voisinage du tiers de ce volume. » Comme la formule (6) représente un développement en série dont on n'a pris que les premiers termes, ces résultats prouvent seulement que l'introduction des deux premiers termes correctifs dans le covolume n'est pas avantageuse. Ce qui a été dit C. n., 1.300, I" Semestre. (T. CXXX, N" 3.) Jb ( n» ) plus haut rend d'ailleurs douteux qu'un calcul plus complet fondé sur la théorie ciné- tique puisse conduire à des résultats satisfaisants au point de vue expérimental. » Remarquons en passant qu'il est certaines formes de covolume variable qui mènent à des calculs plus simples et à des résultats moins paradoxaux. Si l'on pose l'équation caractéristique reste du troisième degré, l'ordonnée à l'origine est égale à 2,69 et l'isotherme critiqiie calculé (isotherme VllI delà figure) suit l'isotherme expérimental d'un peu plus près que ne fait celui de Van der Waals. » Si maintenant nous n'envisageons plus seulement l'isotherme critique, mais l'en- semble d'un réseau, nous remarquons qu'au delà du minimum de pv tous les iso- thermes prennent la forme quasi rectiligne que l'équation de Van der Waals repré- sente bien. On peut donc espérer arriver à représenter ainsi toute la région du plan extérieure à la parabole des ordonnées minima de M. Amagal (gaz à une température très supérieure à leur point critique, gaz fortement comprimés, liquides). » Je me bornerai ici à l'état liquide qui est le plus intéressant. L'équation même de Van der Waals donne de mauvais résultats. L'isotherme réduit 9 = o,5 (voir la figure) est bien au-dessus de l'isotherme expérimental correspondant qui est fourni par les expériences de M. Amagat sur le sulfure de carbone à 0°. Toutefois la forme générale des courbes étant la même, j'ai pensé qu'il suffirait pour les améliorer de regarder le covolume comme fonction de la température. MM. de Heen et Dwelshauser-Derv ont déjà fait une remarque analogue au moment où M. Amagat a publié le réseau de l'an- hydride carbonique {Bulletin de l'Académie de Bruxelles, 1894)- Soient b-^ le covo- lume à T, bc sa valeur à la température critique, l'examen des portions quasi rectilignes des isothermes de l'anhydride carbonique m'a conduit à poser /T (9) bt=ba i-l-o,3(^j, I ce qui mène à l'équation réduite (10) C^+l )(3u_o,7_o,3e)=8G, U" / qui, si la loi des états correspondants est exacte, doit convenir pour d'autres corps. La figure fait voir, en effet, que les isothermes 6 = 0,500 et 6 = 0,600 sont fort voisins des isothermes du sulfure de carbone à 0° et du chlorure d'éthyle à 0° qui leur ré- pondent. » On peut conclure de là que : V équation de Van der Waals, si l'on regarde le covolume comme fonction de la température, représente bien l' en- semble de l'état liquide et permet de traiter numériquement les problèmes qui s'y rapparient. J'en donnerai prochainement quelques exemples. » ( >T9 ) ACOUSTIQUE. - Sur le mécanisme de l'audilion des sons. Note de M. FiRMix Larroque, présentée par M. A. Cornu. « Je me suis proposé d'étudier les facultés de l'oreille au point de vue de la réceptivité du son musical. Faisant d'abord abstraction de tout système musical, j'ai porté indistinctement mon attention sur tous les termes de la série continue des périodes vibratoires perceptibles tels qu'on les obtient en faisant varier insensiblement la tension ou la longueur des cordes vibrantes ou la longueur des tuyaux. J'ai employé principalement des cordes excitées par l'archet et tendues par un poids variable consistant en un récipient métallique préalablement rempli d'eau et se vidant régu- lièrement par un étroit siphon de caoutchouc. » Afm de bien déterminer les parts respectives que prennent les oreilles, et spécialement les organes de Gorti considérés comme étant des vibra- teurs par contraclilité à tension variable, et le cerveau, dans l'audition des sons, je me suis livré à une étude de ce phénomène dans des conditions spéciales consistant à soumettre respectivement, au moyen de tubes acou- stiques de longueur appropriée, les deux oreilles à l'influence d'un seul et même son ou de deux sons différents provenant de sources distinctes. J'évitais soigneusement la transmission des sons par toute autre voie que celle des tubes, et, pour que la boîte crânienne ne prît aucune part au mouvement vibratoire, je n'employais que des sons de faible intensité. Enfin, pour obvier aux bruits de frottements ou de pulsations, j'interposais une épaisseur suffisante de matière grasse entre les évasements des tubes acoustiques et mes conques auditives. Cette étude a donné les résultats suivants : » 1° Pour un même son simple, que les phases des ondes soient ou ne soient pas concordantes, le centre de la perception accuse deux impres- sions transmises qui se juxtaposent. Il n'y a dans aucun cas interférence. » 2° Dans le cas de deux sons simples ou complexes (fondamental et harmoniques) le centre de la perception accuse deux impressions simples ou complexes transmises et juxtaposées, comme dans les conditions nor- males de l'audition. Il n'y a ni battements, ni sons résultants, etia faculté d'apprécier les intervalles des sons paraît être la même que dans les condi- tions normales de l'audition. )> D'où résulte que les deux oreilles sont acoustiquement distmctes, et ( ' 20 ; que l'appréciation des intervalles des sons relève d'organes situés sur les confins cérébro-auditifs, servant probablennent de connexions entre les organes de Corti et les corps mous qui semblent être les prolongements du système nerveux central, connexions coordonnées harmoniquement. » 3° Dans le cours de mes études, j'ai décîouvert, à ma grande surprise, que mon oreille droite présente une lacune de sensibilité, entre mi^ elfa^, que j'attribue à la rupture accidentelle de quelques fibres de Corti. Les variations du poids tenseur indiquent que ramjjlitude de celte lacune correspond à -j^ du demi-ton en question. Cette observation apporte une première confirmation à l'hypothèse d'après laquelle les organes de Corti sont des vibrateurs sériés, en même temps qu'elle ouvre une voie insoup- çonnée à la vérification microscopique. » 4° J'i' étudié par le même procédé la vibration nerveuse par excita- tion acoustique, et reconnu : que l'accoutumance élargit les limites de la rapidité vibratoire des neurones; que le nombre des vibrations nettement dissociées est maximum pour des notes musicalesper/ee* et très peu intenses en progression diatonique (capacité personnelle, 17 par seconde dans le médium), s'abaisse lorsque les notes sont graves, suraiguës ou liées, ou que leur progression n'est pas diatonique (nombres variables); et enfin que l'intensité du son peut, lorsqu'elle devient grande, faire tombera 1 et au-dessous le nombre vibratoire. » PHYSIQUE. - Les modifications permanentes des fils métalliques et la i^aria- lion de leur résistance électrique ( ' ). Note de M. H. Chevallieb, présentée par j"Vr. J. Violle. « Lorsqu'un fil métallique est soumis à des variations périodiques de température, sa résistance électrique varie d'une manière fort irrégulière. » Soit R la résistance d'un fil à la température T„; si on le chauffe à T, j)Our le ramener ensuite à T^, on constate, en général, que la résistance prend, à T„, une valeur R' différente de R. » Le phénomène se manifeste très nettement avec les métaux et les alliages non é'crouis; il est dû aux transformations allotropiques éprouvées par les fils qui se trempent on se recuisent, ces modifications étant affectées (l'hystérésis. (') Ce travail a été eli'ecuié au laboratoire de Physique expériinenlale de la Faculté (les Sciences de Bordeaux, dirigé par M. Gossart. ' I 2 f ) i> L'alliage platine-argent du commerce (a parlles d'argent et i partie de platine) se prête admirablement à ce genre de recherches : il est inoxydable et la trempe du fil recuit augmente sa résistance d'environ o,4 pour loo, quantité très mesurable. 1 Nous avons entrepris sur cet alliage une élude sj'stématique des variations de résistance et avons obtenu les résultats suivants : » I. Existence d'une limite. — Lorsqu'on fait osciller un grand nombre de fois la température du fil entre T, et T,, sa résistance R prend à T,, des valeurs successives, R', R", R" telles que R'-R", R"— R", ... diminue de plus en plus, sans jamais s'annuler. La valeur de la résistance se rapproche ainsi de plus en plus d'une limite qui n'est jamais atteinte. » On a effectué plusieurs séries de soixante-dix oscillations entre Tq = i.5° et T, =r iSo"; la résistance a pris à T^, après chaque série, les ^■aleurs suivantes : i",oi5o9, i",oi5oo, i"%oi493, i"',oi/i9o, i"\oi4'S8, i<", 01487. » On voit que la limite est pratiquement atteinte au bout d'un petit nombre d'oscil- lations de température. A partir de ce moment il faudrait effectuer un très grand nombre d'oscillations pour obtenir une nouvelle variation de R; ces variations extrê- mement petites sont appelées variations séculaires. « IL Limite ries limites. - La limite ainsi obtenue n'est pas unique. Il suffit d'effec- tuer une perturbation ( ' ) en portant le fil à une température T, supérieure à T,, pour que de nouvelles oscillations entre T,, et T, produisent une nouvelle limite différente de la première. » En répétant plusieurs fois la même opération on obtient une série de limites de plus en plus rapprochées l'une de l'autre et qui tendent vers une nouvelle limite que l'on peut appeler limite des limites pour les oscillations T,,, Ti et les perturbations T,. . Les chiffres suivants relatifs à To r:= i5°, T, =: i.'io", Tj ■= 290°, montrent l'existence de cette limite -des limites: i"", 00706, i'", 00809, J"|Oo85o, i''', 00876, 1'", 00887, 1^,00895, 1^,0090.5, i™, 00907, i", 00909. " Chaque perturbation a eu pour effet de tremper le fil et d'augmenter la résistance. ' III. Déplacement de la limite des limites. — La valeur de la limite des limites dépend de la température de perturbation T, : Pour Tj m 290° on a R/ =r 1^,00909, ' t; — aSo» .. R, r=i",oo9o3. » Si l'on cherche les limites des limites relatives aux températures de perturbation : 280°, 25o°, 282°, 3io°, 282°, 25o°, 280°, 250°, 282°, 3io°, et ainsi de suite, prises dan-; l'ordre où elles sont écrites, on trouve les chillres suivants : (O (.> o) fO (<) (i) w 1,00903, 1,00903, 1,00914, 1,00927, I. 00921, 1,00918, 1,00918, 1,00918, 1,00925, 1,00987, 1,00981, 1,00980, 1,00980, 1,00980, 1,00934, 1,00942, 1,00987, 1,0098.5, 1,0098.5, i,oog85, 1,00988, 1,00944. 1) Ces chiffres se rapprochent de plus en plu~ dune limite des limites qui serait inva- riable pour toute perturbation ne dépassant pas T,^ Sio". (') \'oir Marchis, Les modifications permanentes du verre (Thèse), p. 228. ( 12?- ) » Parvenu à cette limite des limites le fil est insensible à l'action des températures inférieures à 3io°. Ses variations par échauffement sont parfaitement réversibles et ne présentent plus d'hystérésis. » Tous ces résultats sont entièrement d'accord avec les conclusions développées par M. Duhem dans sa théorie des déformations permanentes des corps solides ('). lis sont analogues à ceux qui ont été obtenus expé- rimentalement par M. Marchispour la dilatation du verre et par M. Lenoble pour la traction des fds métallique?. » PHYSIQUE. Sur le phénomène de Hall et les courants thermomagnétiques. Note de M. G. Moreau, présentée par M. J. Vioilc. « En 1886, Nernst et Etlingshausen (-) ont découvert qu'une plaque métallique mince disposée dans un champ magnétique, normalement aux lignes de force et traversée par un courant de chaleur, est le siège d'un courant électrique transversal normal aux lignes de force et à la direction du flux calorifique. Ils ont désigné la force électromotrice ainsi produite par le nom Ae force électromotrice thermomagnélique . En appelant H l'inten- sité du champ extérieur à la plaque, a la largeur de la plaque et t-; la chute de température supposée positive, suivant une section de la plaque, Nernst a établi que pour les faibles champs on avait (,) e = RaH^. K. est un coefficient qui varie avec la nature de la plaque. » Si J est le flux calorifique qui traverse une section delà plaque, la for- mule (r) s'écrit facilement . . K HJ (2) e= ' OÙ CI est le coefficient de conductibilité de la plaque et e son épaisseur. Si l'on substitue au flux de chaleur un courant électrique d'intensité I, la ( ' ) Voir DuHEJi, Sur les déformations permanentes et l'hystérésis ; cinquième Mé- moire {Mémoires de l'Académie de Belgique, in-4'', t. LVI). (■-) Ettingshau.skn et Nernst, Wiedemann Annalen; 1886. ( 12'^ ; force électroniotrice de Hall produite est, pour les faibles champs, (3) E = c " T. ') De la comparaison des formules (2) et (3V il résulte que les deux forces électromotrices e et E suivent des lois analogues. » Plusieurs auteurs, dont Riecke (' ), ont cherché à expliquer les phéno- mènes thermomagnétiques. Leurs théories reposent sur des hypothèses plus ou moins nombreuses et quelquefois assez arbitraires. La présente Note a pour objet d'établir que ces phénomènes sont une conséquence immédiate de l'effet Hall. » Soient, en effet, deux, tranches voisines de la plaque mince traversée par le flux de chaleur. Elles sont distantes de \x et présentent une différence de température \t. En vertu de l'effet Thomson, il y a entre ces deux tranches une différence de po- tentiel AV et l'on a où a est la chaleur spécifique d'électricité de la plaque. Cette dernière équation peut s'écrire AV _ At àcc A a- 1) La force électromotrice — , rapportée à l'unité de longueur, donnera, sous l'ac- tion du champ magnétique, une force électromotrice transversale due à l'efi'et Hall. C'est cette force électromotrice qui constitue la force éleclromotrice thermomagné- tique qu'on peut évaluer. I) La formule (3) donne (4) E=-Ha\\, P OÙ W est la force électromotrice du courant primaire I par unité de longueur; p la AV . . résistance spécifique de la plaque. En y remplaçant W par — , il vient, pour l'effet thermomagnétique dû à l'effet Thomson, ca ^t e ^ — Ha p àx 1) En posant (o) K^--, (^ ' ) RiECW^, Éclairage électrigiic. t. XYIIL ( 12^, ) on H e = K H a , c'est-à-dire la formule (i), établie expérimentalement par Nernst. En vertu de la for- mule (5), le signe de K, c'est-à-dire le sens de la force électromotrice thermomagné- tique, sera défini par le signe du produit ci, c'est-à-dire par le sens de l'effet Hall et de l'efTet Thomson. ., 11 est difficile de vérifier exactement l'interprétation précédente avec les résultats de Nernst ('), car il faudrait connaître les valeurs de a et de p pour les différents corps étudiés, et l'on sait que p et surtout a peuvent varier notablement d'un échan- tillon à l'autre d'un même corps suivant l'état moléculaire. Cependant, en prenant les nombres des recueils à données numériques, on arrive à une confirmation assez satis- faisante, ainsi que l'indique le Tableau ci-dessous. » Dans la première et la dernière colonne j'ai réuni les nombres trouvés par Nernst à 20°, pour les coefficients C et K; le signe -h indiquant que l'effet correspondant a le sens de l'action électromagnétique du champ sur le courant primaire de l'effet Hall. Dans la deuxième colonne se trouvent les valeurs de rs déduites des observations de Tait, Knott, Battelli, en admettant la loi de Tait sur la proportionnalité de la chaleur spécifique d'électricité à la température absolue. Dans la troisième colonne, les valeurs de résistance p, déduites des observations d'^ Dewar, Righi, etc. Dans la quatrième, les valeurs de K calculées par la formule (5). ^io- "■<«■ P;,,. K calculé. Iv observé. Bismuth -10,1 —1875 126582 -1-0,149 +0,196 Antimoine -1-0,192 -l-207/i 4/J228 -1-0,0090 +0,0094 Nickel —0,024 ^1482 i38o2 H-o,oo26 -i-0,0073 Cobalt -r o,oo46 —4078 10675 —0,00175 .o,ooi54 Fer H- o,oii3 — i4i2 ior53 — o,ooi56 ^o,ooi56 ^cier -1-0,0175 —952 26600 —0,00062 —0,00060 Cuivre — o,ooo52 4- 275 1686 —o, 000084 —0,000073 Z'"c — o,ooo4i +697 6211 —o, 000046 —o, 000054 )> On voit que l'accord est assez satisfaisant, sauf pour le nickel et le cobalt. Pour ce dernier corps, le signe de l'effet déduit de la formule (5) n'est pas celui qui est observé. Pour le nickel, si l'accord des signes existe, l'écart entre les nombres est plus grand que pour les autres corps. De nouvelles recherches pour vérifier exacte- ment la formule (5) étaient donc nécessaires. Pour quelques corps, j'ai déterminé sur le même échantillon les quatre coefficients C, a, p, K. J'indiquerai dans une prochaine Communication les résultats de mes observations. » C) Nehkst, Annal. Wiedeniann, t. XXXI. ( I2-'ï ) PHYSIQUE. - Su?- la décharge des corps électrisés et Information de l'ozone (' ). Note de M. P. Villard, présentée par M. J. VioUe. « On admet généralement que le pouvoir d'égaliser les potentiels est une propriété constante des gaz de la flamme. Ce n'est pas toujours exact : si, par exemple, on dirige la flamme d'un petit bec Bunsen sur une toile métallique très serrée formant une cage de Faraday au sol, un conducteur chargé, placé dans cette cage à 4'^" de la toile, ne subit qu'une déperdi- tion insignifiante, même si la toile atteint le rouge; la décharge est d'au- tant plus lente que les mailles sont plus petites, et il est manifeste qu'elle serait nulle si aucune ligne de force n'atteignait la flamme (-). » Introduisons, au contraire, une flamme isolée dans un champ produit entre deux plateaux métalliques verticaux distants de 3o'^™ environ, reliés à des électroscopes, et portés l'un à un potentiel de 700 à 800 volts, l'autre au potentiel zéro; immédiatement le second se charge aux dépens du pre- mier. Cependant, si l'air est calme, les gaz de la flamme n'atteignent pas les plateaux par diffusion ordinaire. Il importe d'ailleurs peu que la flamme soit près de l'un des plateaux ou au milieu de l'intervalle qui les sépare : l'interposition d'un courant d'air n'empêche pas non plus la décharge de se produire. » Le phénomène précédent disparaît si l'on entoure la flamme par un cylindre de toile métallique qui laisse passer les gaz mais arrête les lignes de force. » Une flamme placée dans un champ électrique agit ainsi comme le fe- rait un faisceau de rayons X coupant les lignes de force; les gaz produits par la combustion sont actifs comme l'air rontgenisé. En l'absence de tout champ électrique la flamme est inactive et les gaz qu'elle donne, trans- portés dans un champ, ne produisent aucune décharge. n Pour analyser le phénomène il est préférable d'employer un corps solide incandes- cent (filament de lampe à incandescence, fil de jjlatine, chauflés par un courant, ou tube de platine contenant un fil de platine isolé parcouru par un courant). On peut ainsi opérer dans le vide. Quand la pression est réduite à-j^oujTôde millimètre, l'éga- (') Travail fait au Laboratoire de Chimie de l'Ecole Normale supérieure. (-) On ne pourrait cependant pas supprimer la force électromotrice propre de la flamme (4 daniells d'après M. Kollert; Wied. Ann., t. XXI, p. 244)- G. R., 1900, I" S;emestre. (T. CXXX, N" 3.) I7 ( 1=^' ) lisation des potentiels entre un conducteur chargé et le corps incandescent devient presque instantanée, même à la distance de 4o™ ; au vide de Crookes, la décharge se fait également à grande distance, mais le phénomène est plus simple : un conducteur ne se décharge que s'il est électrisé positivement; l'inverse a lieu pour le corps chaud. C'est la conséquence du fait, observé par Ilittorf, qu'une cathode incandescente n'op- pose qu'une résistance insignifiante au passage de l'électricité. » Les phénomènes de déviation magnétique, d'attraction et de répulsion électrosta- tiques, la charge (négative) d'un cylindre de Faraday placé à l'intérieur d'une anode, comme dans l'expérience de M. J. Perrin ('), permettent de s'assurer que la décharge des conducteurs par une source incandescente, dans le vide, est bien due à l'action de rayons cathodiques. J'ai pu ainsi caractériser nettement des rayons correspondant à une chute de potentiel de lo à 12 volts. " Si la raréfaction est poussée très loin, la décharge ne se produit plus, au moins si Ton ne dépasse pas quelques centaines de volts : c'est l'analogue de ce qui se passe dans un tube de Crookes. )i II est permis de supposer que dans l'air ordinaire les corps incandescents peuvent émettre des rayons cathodiques comparables à ceux de M. Lénard, mais de voltage très faible. La décharge des corps électrisés positivement ou négativement résulterait de la production de rayons analogues aux rayons X. On sait d'ailleurs que les rayons de Lénard provoquent la décharge de conducteurs placés à plus de So""" du lieu de formation des rayons cathodiques. Pour des raisons qui feront l'objet d'une autre Communication, il est tout à fait admissible que la formation des rayons cathodiques ne dépende pas de la pression. » Si l'on remarque que les rayons de Lénard ozonisent rapidement l'air, l'hypothèse précédente expliquera la formation d'ozone au contact des flammes, des corps incan- descents [Elster et Geitel (-)], des étincelles électriques, et aussi par l'oxydation du phosphore. M. Naccari (') et MM. Elster et Geitel (loc. cit.) ont en effet signalé la conductibilité acquise par l'air au contact du phosphore. Celui-ci se comporte comme une flamme (ou une source de rayons X) pourvu qu'il soit phosphorescent. » La décharge par la lumière ultra-violette se rattache également aux rayons catho- diques. Les expériences de M. Righi ('), par exemple, établissent que la convection photo-électrique se fait dans le vide comme celle de la matière radiante, qu'elle est amoindrie si les électrodes sont très rapprochées, facilitée par la présence d'un champ magnétique parallèle à la force. Ce sont là des caractères très nets de l'émission catho- dique. En appliquant la méthode de M. J. Perrin, j'ai observé la charge d'un cvlindre de Faraday au travers d'un trou fermé par une toile métallique fine, et placé à 20'^'" de la cathode éclairée. Le voisinage d'un aimant supprimait l'arrivée de ces charges (la vitesse de décharge de la cathode restant la même). ( ' ) Annales de Chimie et de Physique, 7* série, t. XI, p. 5o3 ; 1897. ( ' ) Wied. Ann., t. XXXIX, p. Sai; 1890. ^-1 Atti délia R. Ace. d. Scienzia di Torino. t. XXV; 1890. {"') Rendiconli délia R. Ace. dei Lincei. 3 août 1890. ( 1^7 ) » L'hypolhèse cathodique ramène à une cause unique un certain nombre tle phénomènes en apparence distincts : » 1° Les phénomènes de décharge par les flammes, les corps incandes- cenis et le phosphore; » 2" Les radiations particulières produites par les étincelles électriques (rayons de décharge de M. E. Wiedemannj, radiations qui d'après M. Hoff- mann (Wied. Ann., t. LX, p. 269; 1897) proviennent surtout de l'extré- mité cathodique de l'étincelle; " 3" La décharge par la lumière ultra-violette; » 4° La production d'un courant entre le bout positif du filament d'une lampe à incandescence en activité et une électrode soudée dans la lampe (effet Edison ); I' 5° La production de l'ozone par les flammes, par les corps incandes- cents, par l'arc électrique et les étincelles, par l'oxydation du phosphore à froid; » 6° La production de l'ozone par le radium, observée par M. Demarçay et par M. et M""^ Curie ( ' ). )i Les récentes expériences faites simultanément par M. Giesel (-), MM. Meyer et Schweidler ( ') et par M. Becquerel (' ) établissent en effet que les rayons émis par le radium sont au moins voisins des rayons catho- diques. » ÉLECTRICITÉ. — Une méthode de mesure de la vitesse des rayons Rôntgen. Note de M. Bernard Brunhes, présentée par M. Mascart. « Les méthodes classiques de la mesure de la vitesse de la lumière ne sauraient s'appliquer aux rayons X, qui ne se réfléchissent pas. J'ai songé à utiliser, pour cette mesure, la découverte, due à M. Swyngedauw, de l'action des rayons X sur les potentiels explosifs. La décharge d'une bobine d'induction illumine un tube de Crookes, dont les rayons viennent frapper deux excitateurs distincts, chacun en relation avec ime machine électro- statique et avec une capacité. On peut tourner chacune des machines, de (') Comptes rendus, t. GXXIX, p. 828; 1899. (2) Wied. Ann., t. LIX, p. 834; 1899. (^) Acad. de Vienne, 3 et 9 novembre 1899. (*) Comptes rendus, t. CXXIX, p. 996; 1899. (, 128 ) telle sorte qu'une étincelle soit sur le point d'éclater à l'excitateur, au mo- ment où il est frappé par les rayons Rôntgen; les rayons abaissant légè- rement le potentiel explosif statique déterminent l'étincelle. Si, en même temps, ils déterminent une étincelle à chacun des deux excitateurs, ces deux étincelles sont simultanées, mais d'une simidlanéité qui n'est absolue qu'autant que les deux micromètres sont à égale distance de l'anticathode; si l'un dgs deux excitateurs est éloigné du tube, il pourra s'écouler, entre les deux étincelles synchronisées par les rayons X, le temps que mettent ces rayons pour franchir la distance des deux excitateurs. Cette distance ne pouvant dépasser pratiquement i™, ce temps sera prodigieusement court. Les belles expériences de MM. Abraham et Lemoine, récemment communiquées à la Société française de Physique, sur le phénomène de Rerr, prouvent que des temps aussi courts peuvent être accessibles à l'ob- servation. » Il suffira de charger le condensateur de Kerr par la décharge secon- daire d'un système dont l'une des étincelles est l'étincelle de décharge pri- maire. L'autre étincelle servira de source de lumière. » Les deux pôles d'une machine de Toppler à 20 plateaux sont reliés d'une part aux deux bouteilles de Lejde, dont les deux armatures externes, reliées entre elles par une résistance liquide, communiquent aux deux lames du condensateur de Rerr; elles communiquent en même temps aux deux boules d'un micromètre secondaire S qui ne joue aucun rôle direct dans l'expérience : il sert seulement à décharger le condensateur de Rerr. » Si l'étincelle primaire P sert elle-même de source de lumière, on ob- tient le phénomène de Rerr très brillant. J'ai deux lames de zinc de 20'='" de longueur, de 4*^" de largeur, distantes de 4"" à 5"™, plongées dans du sulfure de carbone. Avant la cuve est un nicol polariseur; après la cuve, un analyseur biréfringent, suivi d'un nicol : c'est la méthode photornétrique, employée par MM. Abraham et Lemoine. Suivant les distances explosives (de l'ordre de 1*="" à 2*""), j'ai dû, pour obtenir l'égalité des images, donner au second nicol des rotations variant de 10° à 3o". » Je vérifie que, en éloignant le micromètre primaire de 70*^^" à 80'™, je diminue d'un peu plus de 5 la rotation. L'influence du temps perdu pour la propagation de la lumière est donc sensible. » Je fais éclater maintenant au micromètre, placé devant le collimateur qui précède le polariseur, l'étincelle d'une machine de Voss : les deux pôles sont reliés, en outre, aux armatures de deux petites bouteilles de Leyde montées en cascade. C'est cette étincelle E qui servira d'étincelle ( I2() ) éclairante. Le micromètre 1> est complètement indépendant, et porté sur un support en bois, sur lequel je montre le tube de Crookes. » Deux aides tournent les deux machines électriques, et les étincelles éclatent en P et en E. En général, il n'y a pas synchronisme. Il peut s'en produire si l'étincelle E se trouve provoqué^ par la lumière ultra-violette de P. On réalise le cas en faisant tourner beaucoup plus vite la machine de Toppler, de sorte qu'd y ait quatre ou cinq étincelles en P pour une en E. On arrive alors, par tâtonnements, à ce que presque toutes les étincelles en E soient synchrones d'une étincelle en P : on le reconnaît à l'apparition brillante d'une des deux images à l'analyseur. » On supprime absolument ce synchronisme en interposant un écran forme de plusieurs doubles de papier noir entre les deux étincelles. » Si, alors, on actionne le tube de Crookes par une bobine complète- ment indépendante des machines, et que les deux aides continuent à tourner les deux machines, de manière à leur faire donner à chacune une étincelle par trois ou quatre illuminations du tube de Crookes, on parvient à retrouver quelques étincelles E synchrones des étincelles P. L'expérience est très pénible. On a très peu d'étincelles synchrones; il arrive même que l'oreille indique synchronisme et que, néanmoins, la lumière ne repa- raisse pas. Mais quelquefois, ce qui ne s'est jamais produit en l'absence des rayons X, on a une réapparition brillante de l'image dans le nicol. Cette réapparition suffit à marquer un synchronisme établi à quelques trois cent millionièmes de seconde près, qui ne saurait donc être dû au hasard, et qui ne peut être attribué qu'aux rayons Rontgen. Dans les essais que j'ai faits jusqu'ici, cette réapparition de lumière a été assez rare pour rendre extrêmement malaisée la mesure de l'azimut d'égalité des images. - » Cela posé, on éloigne tout d'une pièce le support qui porte le micro- mètre P et le tube de Crookes : les fils souples qui servent aux liaisons électriques se trouvent simplement tendus. On peut éloigner le support à près de i"", sans que les rayons X cessent d'avoir une action sensible sur l'étincelle E. Les synchronismes sont seulement un peu plus ditficdes encore à obtenir que quand le tube de Crookes est tout près du micro- mètre E. » Il semble que, dans ces conditions, on réduise la différence de phase de K.err (mesurée par l'azimut qui rétablit l'égalité des images) à peu près dans le même rapport qu'on la réduit par l'éloignement de P, dans le cas où l'étincelle E est synchronisée par la lumière ultra-violette de l'étincelle P. » Si cette conclusion était confirmée par les essais que je poursuis, il en résulterait que les rayons X se propageraient avec une vitesse finie, et de l'ordre de la vitesse de la lumière. » OPTIQUE. - Sur la nature de la lumière blanche et des rayons X. Note de M. E. Carvallo, présentée par M. Lippmann. (c Dans une précédente Note, j'ai démontré que la lumière blanche, décomposable au réseau en spectres continus, n'est certainement pas due à une vibration amortie de la forme e-''^ sinht. Elle n'est pas non plus la somme de termes de même forme, en nombre limité et faible, tel que lo ou loo. Ma démonstration prouve, en outre, combien peut devenir fausse cette couception que les intensités, dans le spectre, représentent, en quelque mesure, les intensités de la décomposition d'une perturbation dé- terminée de l'éther en série ou intégrale de Fourier. » Dès lors, la question suivante se pose : Doit-on persister à regarder la lumière blanche comme produite par une perturbation de forme déter- minée? Ne doit-on pas plutôt la considérer comme produite par une infi- nité ou mieux un nombre extraordinairement grand de vibrations sensi- blement sinusoïdales et très diverses? Cela revient au même, dira-t-on : Si vous partez des composantes sinusoïdales, composez-les, vous aurez un mouvement quelconque; si vous partez du mouvement quelconque, dé- composez-le, vous aurez les composantes sinusoïdales. Malgré son appa- rente rigueur, je ne puis admettre ce raisonnement trop simpliste, à cause du nombre immense de discontinuités que présentent les fonctions envi- sagées dans un intervalle de temps insensible, chaque point incandescent étant, presque à tout instant, le siège d'une perturbation brusquement nais- sante. Il y a là comme un chaos oii semblent devoir échouer toutes les méthodes d'analyse, notamment ici les belles formules de Fourier. » Ainsi la question posée doit bien être posée. Quelle est la réponse? » L'effet des réseaux, toujours d'accord avec eux-mêmes et avec les prismes, pour donner à chaque couleur une intensité déterminée et cons- tante pour une lumière donnée, sans que les diverses radiations influent les unes sur les autres par les différences de phase cohérentes qu'impliquent les formules de Fourier, sans qu'il se produise notamment des raies mono- chromatiques blanches, comme dans le cas d'une vibration amortie étudié dans ma dernière Note, ces faits semblent déceler l'indépendance, l'indi- ( i3! ) vidualité propre de chaque radiation. Pour fixer les idées, considérons les deux composantes D, et Do du sodium. Si elles proviennent de la décom- position d'un mouvement unique et de forme invariable, elles doivent présenter à la naissance de chaque perturbation la même différence de phase. Dans ce cas, elles produiront des battements par leur interférence. Au contraire, si elles sont dues à deux vibrations qui naissent, d'une façon indépendante, du conflit d'éléments différents, aucun lien régidier n'exis- tera entre les phases des deux composantes. L'effet de ce désordre sera de fournir une intensité uniforme, dénuée de battements. » Certes l'expérience paraît difficile, les battements étant trop rapides pour la lenteur de notre œil; même avec l'aide d'un miroir tournant, elle paraît impossible pour les raies D, et D^. Mais pour des raies plus voisines, le problème n'est peut-être pas insurmontable. » Les idées que je viens d'examiner trouvent une application intéres- sante dans l'interprélalion des rayons X et des rayons qui jouissent des mêmes propriétés fondamentales : » Malgré l'échec de toutes les tentatives faites pour mettre en évidence la périodicité des rayons X, on persiste à vouloir qu'ils présentent un spectre de périodes trop courtes pour nos moyens d'observation. Par contre, il fut un temps oi!i l'on refusait de voir des ondulations dans les phénomènes lumineux où la périodicité appparaissait partout. Jusqu'à preuve du contraire, n'est-il pas raisonnable d'admettre que les rayons X diffèrent de la lumière en ce que la lumière est due à une perturbation périodique, et les rayons X à une perturbation non périodique? Qu'il y ait une infinité de rayons X différents rien de plus naturel, la forme de la perturbation pouvant changer les propriétés de détail du rayon. )) Un fait semble justifier cette hypothèse : Les rayons X se propagent partout et toujours en ligne droite : Pas de réfraction, pas de diffraction. Or, il est démontré (') que le front d'une perturbation quelconque de l'élher s'avance dans tous les milieux avec la vitesse de la lumière dans le vide et que la perturbation se déforme en se propageant. Il en est ainsi, même des perturbations périodiques; seulement, pour celles-ci, la pério- (') PoiNCARÉ, Sur la propagation de l'électricité {Comptes rendus, t. CXVII, p. 1027; 1893). — Emile Picard, Sur l'équation. . . de la propagation de l'électricité (Comptes rendus, t. GXVIII, p. 16; 189/4). — Boussi.nesq, Intégration de l'équation du son. . . {Comptes rendus, t. CXVIil, p. 162 et 228; 1894). — E. Carvallo, Inté- gration des équations de la lumière. . . {Comptes rendus, t. CXIX, p. ioo3; 1894). ( '32 ) flicifé se rétablit en chaque point au bout d'un certain temps après que le front de l'onde a frappé ce point. De là le ralentissement apparent de la vitesse de propagation, de là la réfraction. Ces phénomènes sont dus à la seule périodicité. Les rayons X ne les présentent pas plus qu'aucun autre phénomène de périodicité. Dès lors, leur nature, c'est-à-dire la forme de la perturbation, doit s'altérer à mesure que ces rayons pénètrent dans les corps. De là les rayons secondaires si variés étudiés notamment par M. Sagnac. CHIMIE GÉNÉRALE. — Lois numériques des équilibres chimiques ( ' ). INote de M. O. Boudouard, présentée par M. Troost. « Sainte-Claire Deville avait assimilé les transformations chimiques aux transformations physiques, en faisant tomber la seule barrière qui semblait isoler l'un de l'autre ces deux ordres de pliénomènes, en démontrant que la réversibilité dans les réactions chimiques, loin d'être l'exception, était la règle. Non seulement il avait démontré l'existence des faits, mais il avait cherché à mesurer le degré de décomposition, de dissociation, c'est-à-dire les rapports entre les termes du système en équilibre. Sans pouvoir arriver à une solution complète de cette question, il avait obtenu des conclusions approchées ; et, en s'adressant à d'autres phénomènes, certains de ses élèves, Debray, Isambert, MM. Troost, Hautefeuille, Ditte, Lemoine, sont parvenus à formuler et établir des lois partielles importantes, et à poursuivre dans leurs détails un grand nombre de réactions limitées, comme l'avaient déjà fait M. Berthelot et Péan de Saint-Gilles pour l'éthérification. » Au point de vue de la grandeur de la réaction, on remarque que, d'une façon générale, il doit exister une relation entre les différents fac- teurs de l'équilibre (température, force électromotrice, pression; état physique, nature chimique, condensation ou concentration). Cette rela- tion est telle que chacun des facteurs est fonction et fonction continue des autres; elle est exactement connue en ce qui concerne les changements corrélatifs de |iression et de température (formule de Clapeyron). Il existe de plus, à pression et température constantes, une certaine relation dans un mélange gazeux en équilibre entre les proportions des différents corps ( ') Travail fait au Collège de Fiance, laboratoire de M. H. Le Chatelier. ( i3;i ) en présence (^expériences d Isamberl sur le sulfhydrale d'ammoniaque^. » Appelant L la chaleur de réaction sous pression constante, T la tem- pérature absolue, P la pression totale du mélange, ce' . . . c^c\ ... les con- centrations de chacun des corps entrant en réaction, nn' . . . n,n\ ... les nombres des molécules de chacun des corps entrant en réaction, N la somme algébrique n -h n' . . . — n , — n\ ... on arrive à l'expression / rlT (-11 pli' L Tpr H- N LogjP -!- Lo°:e ,' ' " =r const. ('). » Une seule mesure des éléments figurant dans cette formule permettra de déterminer la valeur de la constante. » Cette formule, proposée par M. Le Chatelier, est d'ailleurs équiva- lente à celles données par Gibbs et Van't Hoff; elle donne la loi générale approchée de l'équilibre des systèmes gazeux à toute température. » En cherchant précédemment lu décomposition de l'oxyde de carbone et celle de l'acide carbonique en présence du charbon (-), j'ai fait remar- quer que, aux températures de G5o° et 800°, la limite de décomposition à laquelle on arrivait était la même. Il était intéressant de voir si les nombres trouvés expérimentalement vérifiaient la formule proposée. » L'équation de réaction est CO=-^-C:::r 2CO; désignons par n, n\ n, les nombres de molécules correspondant à CO*, C et CO ; c, d , c, les concentrations de CO", C et CO ; on a n ^ i, n' = o, /2| := 2 ; N = i. M En supposant L toujours constant et égal à —42'^*', et remarquant que P = r , il vient C) Le coefficient 5oo est égal à -r-^y A étant l'inverse de l'équivalent mécanique de la chaleur et R la constante des gaz calculée en prenant comme unités le mètre et le kilogramme. {•") Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 822, 8a/l, i522, i524. C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N" 3.) l8 ( i34 ) M Calculons cette constante aux différentes températures de 65o", 800" et 925°. A 65o". . . T^ 928, c:=o,6i, c,=ro,39 el constante —-- ai ,4 A 800"... T^rioyS, c^OjOj, c,=:o,93 et constante=; — 22,2 A 925"... Tr^iigS, c=o,o^, c, 1=0, 96 el constante =— 20,6 » La concordance des nombres trouvés est satisfaisante, et la connais- sance de cette constante ( — 21,4, moyenne des trois nombres) permettra de déterminer à une température donnée les proportions d'acide carbo- nique et d'oxyde de carbone pouvant exister simultanément dans un mé- lange gazeux résultant de l'action de l'acide carbonique sur le charbon. Le tableau suivant donne les résultats correspondant à des températures comprises entre 450" et io5o° : Températures. ('{CO-). c, (CO). 45o (calculé)...' 0,98 0,02 5oo " o>95 o,o5 55o i> 0,89 0,11 600 )) 0,77 0,28 ( 65o >■ 0,61 OjSg ( 65o (trouvé) 0,61 Oi 39 700 (calculé) 0,42 0,58 75o )) 0,24 0,76 800 II 0,10 0,90 800 (trouvé) 0,07 0,98 85o (calculé) 0,06 0,94 900 11 o,o35 0,965 925 I) o,o3 0,97 925 (trouvé) o,o4 0,96 960 (calculé) o,oi5 0,983 r 000 • o , 007 o , 998 io5o » o,oo4 01996 ÉLECTROCHIMIE. — Sur l'électrolyse du chlorure de potassium ('). Note de M. A. Brochet, présentée par M. Moissan. « Diverses théories ont été proposées par OEttel, WohKvill, Haber, etc., au sujet de la formation des hypochloriles et chlorates dans l'électroly-se (') École de Physique et Chimie industrielles. Laboratoire d'Électrochimie. ( i35 ) des chlorures alcalins et alcalino-terreux. Œltel admet (' ) que le chlorate prend naissance par deux processus différents : i° par formation primaire résultant de l'action du chlore de l'anode sur l'alcali se trouvant dans le voisinage, lequel est remplacé par celui obtenu à la cathode; 2° par for- mation secondaire, par suite de la transformation de l'hypochlorite en chlorate. Il est à remarquer que I^unge avait donné une théorie analogue au sujet de la fabrication du chlorate par voie chimique. » En cherchant à déterminer la quantité de chlorate formé respective- ment dans ces deux réactions, j'ai été conduit à faire toute une série de recherches sur lesquelles je reviendrai ultérieurement, et j'ai notamment suivi pas à pas, par le dosage, la formation de l'hypochlorite et du chlorate au début de l'opération. J'ai pu faire ainsi un certain nombre de remarques assez curieuses. » Une étude de ce genre avait été faite récemment par M. Fœrster (-) et je me suis aperçu seulement ces jours-ci de ce travail. Fœrster étudie le cas absolument général de l'électrolvse d'une solution de chlorure de sodium, aussi a-t-il une réduction considérable de l'hypochlorite formé, de sorte que l'oxydation réelle du chlorure représenteseulement 35 pour 100 de la théorie. Dans la série des recherches que je signale aujourd'hui j'avais supprimé cette réduction au moven de l'intéressant procédé indi- qué parMuller (^) et consistant à ajouter à la solution une faible dose de bichromate de potassium dont l'action est encore inconnue. Parmi ces recherches, je choisirai la suivante dont les résultats sont indiqués sous forme de courbes sur le diagramme ci-contre : » La solution renfermait, pour 100", 20?'' de chlorure de potassium, os'',i de bichro- mate et oS'",2 de potasse caustique, ce qui correspondait à une alcalinité de 00'', 16. L'élec- trolyseur, formé par un bocal de 200"="^, était refroidi par un courant d'eau. Un bou- chon de caoutchouc percé de deux trous fermait l'appareil ; par l'un de ces trous passait un tube permettant de faire les prises d'essai et de placer un thermomètre; par un tube placé dans l'autre on recueillait les gaz sur la cuve à eau, en même temps que ceux d'un voltamètre à gaz tonnant. » Les électrodes de platine iridié étaient de même surface: 44'^'', et l'intensité du courant était maintenue tout le temps à a ampères, ce qui donnait une densité de courant de o,o45 ampère par centimètre carré. La difTérence de potentiel aux bornes qui était de S""''", 4 au début s'est élevée rapidement à 3'"''%7, puis lentement à 3*"'*-*, 85. La température a varié de 16" à an". (') Zeitschrift fiir Elektrochemie, t. I, p. 854- {■') IbicL. t. VI, p. II. C) Zeitschrift f tir Elektrochemie, i.\ , ^. [\€>i^. ' ' ( >36) » La méthode d'OEtlel que j'employais pour étudier les rendements se trouvait notablement simplifiée par suite de l'absence de réduction. La partie du courant em- ployée à l'électrolyse de l'eau était indiquée d'après le volume d'oxj'gène de l'électro- lyseur (courbe I) et l'oxydation totale d'après la différence entre ce chiffre d'oxygène et celui du voltamètre (courbe II), ces valeurs étant naturellement ramenées à loo. De temps en temps je faisais deux prises du liquide dont l'une servait à doser le pou- voir oxydant total (sulfate ferreux et permanganate) (courbe IV) et l'autre servait à doser l'hypochlorite (méthode de Penot) (courbe 'V). Pour régulariser, ces chiffres sont ramenés à la quantité de chlore correspondante par litre. La différence entre ces valeurs donnait le chlorate formé (courbe VI). Ce dernier sel commence à se déposer lorsque la solution en renferme i iS'' par litre. Électrolyse d'une solution de chlorure de potassium à 20 pour ion. c^' / ^^'' y Um^jM» 7(UU » L'insjîection de ces courbes montre que, dès le début, le rendement, qui était de gS pour 100, se maintient, pendant une heure et demie, au-dessus de 90 pour 100, en même temps que la teneur de la solution en liypochlorile devient constante. Le chiffre de i36'',7 de chlore par litre indiqué par OEltel n'est pas absolu, je suis arrivé jusqu'à 238'', 5. La proportion de chlorate en solution croît très lentement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus formation d'hypochlorite. Elle devient alors proportionnelle au ren- dement. Quant à l'électrolj'se de l'eau, très faible au début, elle augmente peu à peu jusqu'à atteindre une valeur constante. » Si l'on opère dans les mêmes conditions sans addition d'alcali, le rendement est encore plus élevé, en même temps que l'hypochlorite en solution tend vers une valeur ( '37 ) plus grande. Si, au contraire, on ajoiile de l'alcali, le rendement décroît rapidement, ainsi que la quantité d'hypochlorite en solution. Celle-ci arrive même à être complè- tement nulle. ') On voit donc d'après cela combien est faux le préjugé qui veut que le chlorate ne soit obtenu qu'en solution chaude et très alcaline, étant donné que, en présence de chromate de potassium, il est vrai, à la température de 20°, en liqueur à peine alcaline ou même neutre, on peut obtenir du chlorate avec un rendement de plus de -o pour cent. Sans chromate, comme l'a indiqué Fœrster, on ne dépasse pas 35 pour 100, mais il ne faut pas oublier que dans ces conditions la moitié de la quantité d'électri- cité fournie à l'éiectrolyseur est employée à réduire l'hypochlorite. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau sulfure de molybdène cristallisé. Note de M. Marcel Guiciiard, présentée par M. Henri Moissan. n Les préparations que nous avons décrites pour obtenir le bisulfure de molybdène nous ont permis de reprendre l'étude de l'action de la chaleur sur ce composé, Les expériences ont porté soit sur le bisulfure cristallisé, soit sur le bisulfure amorphe. Les poids de matière employée ont varié de SoS'' à 6oS''. » Au four à vent, alimenté par du charbon de cornue, le bisulfure de molybdène amorphe, fortement chauffé dans un creuset de porcelaine entouré d'une double brasque de charbon, devient brillant et cristallin, mais ne présente pas trace de fusion; de plus, le creuset de porcelaine est fortement attaqué et le sulfure se trouve mélangé d'une assez grande quan- tité d'impuretés. » Pour effectuer aisément un grand nombre d'expériences à des tempé- ratures plus élevées que celle que donne le four à vent, nous avons em- ployé le four électrique de Moissan. » La plupart de nos essais ont été faits à l'aide d'un four à tube chauffé par un arc de 900 ampères et 5o volts, les temps de chauffe variant de deux il quatre minutes. >) Pour quelques essais, afin d'éviter le contact du charbon, le sulfure a été placé dans la cavité d'un petit four électrique et chaulTé de trente à quarante minutes par un arc de 45 ampères et de 5o volts. » Lorsque le bisulfure de molybdène a été chauffé jusqu'à fusion, il a perdu une partie de son soufre et l'on obtient des masses à cassures gris métallique, ne rayant ( i'3S ) pas le verre el se polissaiil facilement à la lime, formées par l'enchevêlremenl d'un grand nombre d'aiguilles cristallines; on trouve souvent à l'inlérieur des cavités ta- pissées d'aiguilles facilement détachables. )) La teneur en soufre de ces masses cristallines est très variable, comme l'indiquent les analyses suivantes {') : I. II. III. IV. Soufre pour loo 29,8 ^0,24 17)84 22,5 1) Ces variations tiennent à ce que le sous-sulfure formé est dissociable à une lem- pérature peu supérieure à la température à laquelle il prend naissance par dissocia- tion du bisulfure lui-même. Les masses fondues obtenues doivent être considérées comme formées par les aiguilles de sous-sulfure unies par du molybdène métallique. n Pour isoler le sous-sulfure, il suffit de traiter un culot bien cristallin par l'eau régale étendue et froide qui dissout le molybdène non combiné, les aiguilles devenues libres se détachent et on les lave et sèche à 1 10°. » Ces aiguilles, qui ont souvent plusieurs millimètres de long, sont gris d'acier, un peu plus dures que la molybdénite; leur densité à ij" est 5, 9. Elles sont constituées par un sesquisulfure de molybdène Mo-S', comme le démontrent les analyses effectuées sur des échantillons provenant de pré- parations différentes : Calculé pour I. II. III. Mo=S'. Molybdène pour 100 66,85 66,33 66,58 66,44 66,66 Soufre pour 100 82,68 » 82,92 » 33,33 » Le fluor attaque le sesquisulfure de molybdène légèrement chauffé avec incandes- cence. )) Le chlore le transforme avant le rouge en penlachlorure de molybdène el clilorure de soufre. 1) Le brome l'attaque également, mais à température plus élevée. L'iode ne donne aucune action au point de fusion du verre. » L'oxygène produit au-dessous du rouge une vive incandescence, la chaleur déga- gée suffît pour faire fondre l'acide molybdique formé. A l'air, le sesquisulfure, porté au ronge sur une lame de platine, se recouvre de.bioxyde brun violet qui se transforme ensuite en acide molybdique volatil ; finalement, il ne reste aucun résidu. Les oxydants énergiques, tels que le chlorate de potasse, l'azotate de potasse, le bioxyde de plomb, réagissent sur le sesquisulfure avec un vif dégagement de chaleur et production de lumière. » Le soufre en vapeur, entraîné par un courant d'acide carbonique sur le sesquisul- fure porté au rouge, le transforme en bisulfure gris bleu sans changement de forme (') Ces analyses ont été effectuées par la méthode générale que nous avons décrite dans notre précédente Note {Comptes rendus, t. CXXIX, p. 1289). ( i39 ) cristalline. L-ne expéi-ience quantitative nous a i L'eau agit seulement à l'étal de vapeur surchauffée; au rouge il va formation lente d'hydrogène sulfuré. » L'acide chlorhydrique gazeux ou dissous ne produit aucune attaque de ce sulfure. » L'acide sulfurique n'a de même aucune aclion. » L'acide azotique concentré produit une vive attaque à chaud avec formation d'acides moiybdique et sulfurique. » L'eau régale concentrée agit de même. L'eau régale étendue et l'acide azotique étendu n'ont pas d'action à froid. )> La potasse fondue l'attaque peu à peu. " L'hydrogène sec réduit lentement au rouge vif le sesquisulfure de molybdène avec formation d'hydrogène sulfuré et de métal qui conserve la forme du sulfure. A cette température, le sesquisulfure se réduit un peu plus lentement (|ue le bisulfure. » Si le sesquisulf'ui-e est maintenu quelque temps à la haute tempéra- ture de l'arc électrique, il se dissocie entièrement en donnantdu molyb- dène fondu. Au contact du charbon, ce métal forme un carbure défini Mo-C décrit par M. Moissan ('). De sorte que, si le bisulfure lui-même est maintenu assez longtemps à très haute température, il donne directement du molybdène carburé sans que l'action s'arrête au sesquisulfure. « En résumé, nous avons obtenu, par l'action d'une température très élevée sur le bisulfure de molybdène, un sesquisulfure cristallisé. Ce nou- veau sulfiu-e peut, dans la vapeur de soufre, au rouge, redonner le bisul- ftire. On sait que le bisulfure peut être obtenu, d'autre part, par l'action d'une température inférieure au rouge sur le trisulfure. Le bisulfure est donc le sulfure stable au voisinage du rouçe. » Le sesquisulture se dissocie lui-même à une température voisine de celle oii il se forme et donne du molybdène métallique. 11 n'y a donc pas de sulfure de molybdène stable à très haute température. M On voit donc que, si l'on part du trisulfure MoS', on peut obtenir par des dissociations successives à des températures de plus en plus éle- vées, d'abord le bisulfure MoS", |)uis le sesquisulfure iVIo-S', enfin le métal désulfuré. (') IL MoisSAJ^, Préparation et propriéti-s du molybdène pur fonda {Complus rendus, t. CW. p. i32o). ( «40 ) » Le sesquisulfure correspond au sesquioxyde qui est la combinaison la moins oxygénée du molybdène. » CHIMIE. — A propos de l'action du magnésium sur les solutions salines. Note de M. Henri Mouraour. « Dans une Note communiquée à l'Académie le 3i juillet 1899 (t. CXXIX, p. 291), M. Georges Lemoine examine l'action du magnésium sur ses solutions salines. Qu'il me soit permis à ce propos de faire les quelques remarques suivantes : » Ce n'est pas seulement avec les solutions de ses sels que le magné- sium donne une réaction plus vive qu'avec l'eau, mais avec les solutions de sels les plus divers et, spécialement, avec les sels ammoniacaux. J'ai fait à ce sujet quelques expériences dont voici le résumé : Action du magnésium en poudre et à froid sur les sels suivants : Carbonate d'ammonium Dégagement très fort de H Chlorure » » Oxalate » » Sulfure " » Fluorure > Rien ; pas de dégagement Carbonate de sodium Dégagement très fort de H Phosphate •• » très faible Acétate > » assez fort Borax Fort dégagement Sel de Seignette Faible dégagement Azotite de sodium Dégagement très lent Thiosulfate de sodium » très lent Ferrocyanure de potassium » très faible Chlorure de potassium » très faible BaCr- Très faible dégagement o"^- CaCP S' Cl' Faible dégagement Alun ordinaire ) r? . j . ' Port dégagement Alun de chrome \ » Il est évidemment difficile d'expliquer la décomposition plus facile de l'eau dans le cas de la présence de sels étrangers (qui n'entrent pas en réaction), car l'explication donnée par M. Georges Lemoine, si elle est ( î4> ) bonne dans le cas considéré (chlorure de magnésium), est inacceptable dans la plupart des cas cités plus haut. » Il est probable que les solutions salines (principalement les sels ammoniacaux) agissent en dissolvant la magnésie qui, se formant à la surface du magnésium, tend à arrêter la réaction. » A côté des réactions précédentes, on peut placer l'action du magné- sium sur les solutions des sels d'étain, de plomb, de cuivre, de mercure, de cobalt, etc., action qui donne, en même temps qu'un précipité du métal en solution, un fort dégagement d'hydrogène provenant évidemment de l'action secondaire du magnésium sur l'eau de la solution. Il est, dans ce cas, assez difficile donner une explication du phénomène, car il est peu probable que les sels de Pb ou de Sn favorisent la solubilité de la magnésie. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Automatisme des cellules nerveuses ( ' ). Note de M. Pompii.iax, présentée par M. Marey. « L'activité des cellules nerveuses est-elle automatique ou réflexe? Tel est le problème qui se trouve à la base de la Physiologie des éléments ner- veux. H II ne suffit pas d'observer des mouvements automatiques pour conclure à l'automatisme des éléments nerveux, car on peut se demander si l'auto- malisme est la propriété des éléments nerveux ou celle des éléments mus- culaires. C'est ainsi que le problème s'est trouvé posé pour les mouve- ments automatiques des organes viscéraux et particulièrement du cœur. Il n'a pas été résolu parce qu'il est difficile, sinon impossible, de procéder à la dissociation fonctionnelle des éléments nerveux et musculaires dans des organes où ils sont intimement mélangés. S'il existait des organes pouvant facilement être isolés des éléments nerveux, et présentant des mouvements automatiques analogues à ceux du cœur, le problème trouve- rait une solution. » En effet, si ces mouvements persistent tant que la parcelle de sub- stance nerveuse qui est en relation a^ec les organes moteurs est intacte et disparaissent dès que cette substance est détruite, on est autorisé à conclure que les mouvements étaient provoqués par l'activité automatique (') Travail du laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Paris. G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N- 3.) '9 ( I42 ) des éléments nerveux. De tels organes existent. Les pattes des Insectes nous offrent un exemple remarquable; elles présentent, après l'ablation du segment céphalique de l'Insecte, des mouvements automatiques rythmi- ques analogues à ceux du cœur, pendant un temps très prolongé (plus de vingt-quatre heures). Ces mouvements disparaissent quand on détruit les ganglions nerveux avec lesquels les pattes sont en relation. » Nous avons étudié les mouvements automatiques du Dytiscus Marginalis. Voici, brièvement, les résultats de nos observations: )' Quelque temps après l'ablation du segment céphalique, temps pouvant varier de quelques minutes à une heure, on voit apparaître des mouvements automatiques et rythmiques des pattes. Ces mouvements ne sont pas synchrones. Les mouvements des deux premières paires de pattes sont plus fréquents que ceux de la troisième paire. Pour une même paire de pattes, les mouvements de la patte d'un côté peuvent être plus fréquents que ceux de la patte de l'autre côté. Les divers segments d'une patte sont animés de mouvements de fréquences diverses. Les extrémités des pattes présentent des mouvements plus rapides (en moyenne 60 mouvements par minute) que ceux de la totalité du membre (8 à 82 par minute). L'intensité des mouvements est variable, de temps en temps, ils deviennent très forts; l'insecte décapité semble pris d'une sorte d'attaque convulsive qui dure quelques secondes (de dix à vingt secondes). Dans quelques-unes de nos observations ces convulsions avaient lieu toutes les sept minutes avec une certaine régularité. En été, les Dytisques présentent des mouvements plus fréquents et plus rapides qu'au printemps. » Si l'on divise un Dytisque en quatre fragments, la tête d'une part, d'autre part les trois segments thoraciques chacun avec la paire de pattes correspondantes, on voit que toutes les pattes présentent pendant des heures des mouvements automatiques. Les antennes et les pièces buccales du segment céphalique présentent aussi des mouve- ments rythmiques d'intensité et de fréquence variables; les mouvements des antennes sont très rapides (on ne peut pas les compter), ceux des pièces buccales le sont moins. » Nous avons recueilli de nombreux tracés des mouvements d'une patte de Dytisque en l'attachant à un levier inscripteur fait avec un fétu de paille. Nous en donnons quelques spécimens. » Tous les Dytisques ne se ressemblent pas. Il y en a qui présentent des mouvements rythmiques de la totalité des pattes avec une régularité remarquable, comme on peut le voir sur la fig. 1 qui représente les mouvements d'une patte de la première paire trente-cinq minutes après l'ablation du segment céphalique. D'autres Dytisques ne présentent pas de grands mouvements, mais seulement de petits mouvements des extrémités de leurs pattes, comme on peut le voir sur \n Jig. 2; ce tracé a été recueilli une heure trente-trois minutes après l'ablation du segment céphalique. » Enfin, il y a des Dytisques qui présentent des mouvements très grands et très forts d'une façon intermittente; après plusieurs minutes de repos, on observe de grands mouvements qui durent une minute environ. La Jig. 3 représente le tracé des mouvements d'une patte de la première paire deux heures trente minutes après l'abla- tion du segment céphalique; les deux lignes d'en bas représentent la période de repos; ( i43 ) la troisième, la période des mouvements ; la quatrième, la période de repos qui suit. Les Jîff. 4 et 5 représentent les mouvements d'une patte de la deuxième paire. Le tracé de iajî^'. 4 a ùté recueilli deii\ iieures vitij;l minutes après l'ablation du segmiiiil cé- piinliqiir : il montre comment aux grands mouvements rythmiques suit une grande ( i44 ) conlraclion tonique de loule la patte; pendant la durée de celle-ci, rextrémilé seule est animée de mouvements. Le tracé de la fig. 5 a été recueillie vingt-quatre heures après l'ablation du segment céphalique. » Les Insectes ne sont pas les seuls êtres qui présentent des mouve- ments automatiques des organes de la vie de relation. L'écrevisse, les vers et le triton présentent aussi de ces mouvements. » Les conditions nécessaires à l'apparition des mouvements automa- tiques nous semblent être les suivantes : i° des organes légers; 2° des centres nerveux suffisamment nourris. Ces conditions se trouvent réunies chez les Insectes, c'est pourquoi chez eux les mouvements automatiques s'observent avec une très grande netteté. De plus, les Insectes possèdent une très grande quantité de substance nerveuse par rapport au poids de leurs membres. )) De l'ensemble de nos recherches nous croyons pouvoir tirer les con- clusions suivantes, généralisées à l'activité des cellules nerveuses de tous les animaux : » ]" Les cellules nerveuses, du fait même qu'elles vivent et qu'elles se nourrissent, dégagent constamment de l'énergie nerveuse, sans qu'il soit nécessaire pour cela qu'une excitation du dehors vienne ébranler leur équilibre chimique. L' activité nerveuse est donc automatique. » 2° L'activité nerveuse automatique varie d'intensité d'un moment à l'autre. )) 3" Les centres nerveux supérieurs exercent normalement une in- fluence inhibitrice sur les centres inférieurs; l'activité de ces derniers centres se manifestent nettement après la destruction des premiers. » 4° Il nous semble que, en Pathologie, des faits comme les tremble- ments et les convulsions pourraient être expliqués, d'ime part, par une diminution du pouvoir inhibiteur exercé par les centres supérieurs céré- braux sur les centres inférieurs médullaires, d'autre part, par une augmen- tation de l'activité de ces derniers centres. » MINÉRALOGIE. — Sur une catégorie de groupements cristallins échappant aux investigations optiques. Note de M. Fred. Wallerant, présentée par M. Fouqué. « En général, dans im groupement cristallin, les différents cristaux se distinguent facilement, leurs ellipsoïdes d'élasticité optique ayant des I ( >/.5 ) orientations différentes. Il peut cependant en être autrement : si, en effet, les cristaux sont orientés symétriquement par rapport aux éléments de symétrie de cet ellipsoïde, ils auront tous la même orientation optique et l'examen en lumière polarisée sera impuissant à les distinguer. « Supposons que quatre cristaux d'une substance triclinique se groupent symétriquement par rapport au plan de symétrie de leur ellipsoïde d'élas- ticité optique, toutes les parties de ce groupement seront, au point de vue optique, orientées de la même façon ; si donc la forme cristalline ne présente pas d'angle rentrant, le groupement aura tous les caractères d'un cristal orthorhombique. » Ainsi, par exemple, la Cumengéite cristallise en octaèdre quadratique. Elle est légèrement biaxe, les plans de symétrie de l'ellipsoïde d'élasticité optique étant les plans/j. A' et A'. Or l'attaque tie cet octaèdre par l'acide azotique montre, de la façon la plus nette, qu'il est en réalité formé de huit pyramides ayant les faces pour bases, et que les quatre cristaux, comprenant cliacun deux pyramides, sont symétriques par rapport aux mêmes plans yo, A' et A' : le groupement doit donc paraître homogène au point de vue optique. » Un autre exemple intéressant est celui de la Chiastolithe. Cette sub- stance se distingue de l'Andalousite orthorhombique par l'accumulation de particules charbonneuses dans les plans de clivages et dans les plans A' et g' . Il était tout naturel de considérer ces plans comme des plans de macles, mais tous les auteurs qui se sont occupés de la question ont rejeté cette explication, en s'appuyant sur ce que les cristaux possédaient en tous les points la même orientation optique. Or cette raison est sans valeur puisque les plans A' et g' sont les plans de symétrie de l'ellipsoïde. Et, en effet, j'ai eu l'occasion de constater, à plusieurs reprises, dans l'Andalou- site du Brésil et dans la Chiastolithe que les quatre secteurs, séparés par les plans A' et g-', ne s'éteignaient pas simultanément : l'angle des direc- tions d'extinction, fort variable d'ailleurs, ne dépassant pas deux degrés. Cette variation dans l'orientation optique provient simplement- de ce que les cristaux, gênés par une cause quelconque dans leur développement, ont pris une orientation légèrement ditlerente de celle qu'ils devaient prendre normalement. » Il est facile de comprendre que les groupements particuliers, dont je viens de démontrer l'existence, doivent se produire assez fréquemment. En général, les éléments de symétrie de l'ellipsoïde d'élasticité optique coïncident, autant que cela est possible, avec les éléments de symétrie de ( i46 ) la particule complexe. Mais si ceux-ci font défaut, les premiers coïnci- deront fréquemment avec les éléments de symétrie limite, qui sont, comme je l'ai déjà démontré, les éléments de symétrie des groupements. » GÉOLOGIE. — Sur la déniidation du plateau central de Haye ou Forêt de Haye (^Meurthe-et-Moselle). Note de M. Blei«:iier , présentée par M. Albert Gaudry. Il Sons le nom i\e pays de Haye, on comprend en Géographie physique une partie de la bande calcaire oolithique couverte généralement de grandes forêts (côtes de Moselle) ('), qui borde la lisière orientale du bassin de Paris dans la région de Nancy et au sud comme au nord de cette ville ( = ). » Cette expression géographique forcément flottante reçoit sa vraie signification dans la partie de la bande, bien limitée sur deux de ses côtés par la Moselle, sur le troisième par une portion du cours de la Meurthe, que l'on connaît sous le nom de. plateau central de Haye ou encore de Forêt de Haye. Ce massif, cœur du pays de Haye, suivant l'expression de l'auteur du Plateau lorrain (''), est devenu, grâce à son voisinage de Nancy, l'objectif de nos études depuis une vingtaine d'années; les travaux nom- breux de carrières, de mines, de fortifications, d'amenée des eaux, effec- tués pendant cet intervalle de temps, à sa surface et dans son épaisseur, nous ont révélé, sur sa structure primitive, sur les modifications éprou- vées par sa surface et ses flancs, les faits intéressants et nouveaux qui se trouvent résumés dans cette Note. » Le plateau central de Haye, au point de vue géologique, se compose d'un soubassement marneux et ferrugineux appartenant au Toarcien, sur- monté d'un puissant massif de calcaire oolithique. » Suivant le prolongement général vers l'ouest des formations géolo- giques de la bordure orientale du bassin de Paris, l'étage bajocien, consti- tuant ce massif oolithique, est remplacé vers l'ouest par l'étage bathonien, plus marneux, qui occupe la partie déprimée du plateau dirigée vers la région de ïoul. (') Commandant Barbé, La Géographie militaire et les nouvelles méthodes {Re- vue du Génie militaire, juin 1899, p. 5o4). {') Au£R8ACH, Le Plateau lorrain, p. i65. (') Ibid., p. 167. ( '47 ) » Sur sa surface accidentée et coupée de profonds ravins qui pénètrent jusqu'au centre du massif, on constate par places : une couverture super- ficielle de terre rouge, des amas de débris calcaires plus ou moins menus, connus sous le nom de grouine, des traînées et des placages de cailloux vosgiens, souvent plus gros que le poing (P, de la Carte géologique an fôiôô' ï8^7' feuille de Commercy); sur ses flancs, des lambeaux allongés, a', d'alluvion des terrasses, d'origine vosgienne. » Une seule faille, pénétrant suivant une direction à peu près NNE jus- qu'à une certaine distance dans son épaisseur, se trouve indiquée sur cette Carte, mais elle ne se signale extérieurement par aucun accident topogra- phique. Par contre, les fissures y sont extrêmement nombreuses: Bra- connier ( ' ) admet qu'elles sont espacées au plus de 6" à lo™, sur les coteaux des environs de Nancv, et qu'elles pénètrent à travers les calcaires de l'oolithe inférieure jusqu'aux marnes sableuses du Toarcien. » La présence de puissants dépôts et remplissages de cailloux, plus rarement de sables d'origine vosgienne à des hauteurs de plus de iSo" au-dessus des thalv^'egs de la Meurthe et de la Moselle a, de tout temps, frappé les géologues; ils contiennent une faune pléistocène : Éléphant qui, en raison de l'écartement des lames dentaires de ses molaires, de l'épaisseur de leur émail et de leur mode d'usure, nous a paru plus voisin à' Elephas antiquus Falc. que A' El. primigenius BL, Villey-le-Sec ; Renne, Laxou: Ours des cavernes, Pierre-la-Treiche. Devait-on admettre qu'un phé- nomène géologique aussi important que le creusement et l'établissement définitif des vallées fluviales de Ja Moselle et de la Meurthe ne date que d'une époque postérieure à celle où vivaient ces animaux? Nous étions tentés de le croire, lorsque des découvertes, faites coup sur coup à la sur- face du plateau, nous firent entrevoir que le modèle de ces régions devait avoir une origine plus lointaine. » Successivement nous pûmes constater dans des remplissages de fissures ou à la surface du plateau, à Champ-le-Bceuf, des amas de marnes oolithiques avec une série complète des fossiles du bathonien moyen (découverte de M. GaifTe, opticien à Nancy) : des fossiles siliceux, des chailles oxfordiennes emballées au milieu de la marne, de gros nodules (miches) de roche grenue siliceuse avec empreintes en creux de radioles de Cidaris florigemma et de nombreux bivalves : dans les fondations du fort de Frouard, ces mêmes nodules avec des fossiles des chailles emballés dans la marne bleue. M. le capitaine du génie Bois vient enfin de nous communiquer la découverte de ces mêmes miches à fossiles rauraciens ou coralliens, avec des dimensions énormes : (•) Description géologique du département de Meurthe-et-Moselle, p. 70; i883. ( I4« ) o"',8o 1., o^iôo 1. , o™, L\0 1).; elles sont accompagnées rie blocs siliceux grenus anguleux ; eliesontété trouvées au-dessusde Chaligny, à près de lo'"" à vol d'oiseau des deux pre- miers gisements. L'abondance de ces témoins d'étages disparus, leui- répartition à la surface du plateau dans sa partie calcaire la plus élevée, la taille des nodules accom- pagnés de blocs anguleux, le bon état de conservation des fossiles, tout concorde à rejeter riivpolhèse du transport au loin de ces matériaux. 11 est à remarquer d'ailleurs que celui-ci n'aurait pu se faire que dans la direction de la pente générale, c'est-à-dire de l'est vers l'ouest, qui est celle qu'ont suivie les cailloux vosgiens, et non dans une direction opposée qui est celle des affleurements éloignés de ao''"' et de So'-"' du rau- racien. » On peut donc concevoir le plaleau central fie Haye surélevé de 200'" an minimum de toute l'épaisseur des étages bal/ionien, cal/oiien, oxfordien et rauracien en partie ('), calculée d'après les affleurements de ces terrains aux environs de Toul et communiquant directement par un plan fortement incliné avec les Vosges, alors bien plus élevées qu'aujourd'hui. » A la surface de ce plan incliné coulaient les fleuves aux noms incon- nus, qui ont charrié les éléments arrachés aux Vosges, et, peu à peu, aidés des mouvements dynamiques dont nous retrouvons les traces, de la nature meuble du sol, des circonstances atmosphériques, ont sillonné, creuse, démantelé enfin, à travers les âges tertiaires, peut-être même crétacés, la couverture du plateau. » A l'époque pléistocène sa surface démantelée a reçu et mis en réserve, dans les fissures béantes et agrandies par les eaux, les cailloux vosgiens, comme les roches et les fossiles jurassiques et quaternaires, et si l'on n'y trouve plus qu'une faible partie des déchets que suppose un pareil phéno- mène, on n'a pas lieu de s'en étonner, car ils ont été entraînés en majeure partie au loin, suivant la pente naturelle du terrain. » GÉOLOGIE. — iS«7- la présence du Priahonien (Eoce'ne supérieur) en Tunisie. Note de M. le commandant Fi.ick, présentée par M. de I.apparent. « Pendant mes levés de la Carte d'Etat-Major de Tunisie, j'ai pu étudier avec beaucoup de détails le Priabonien de la région de Kairouan. .1 II existe à la partie supérieure de l'Éocène des assises à Echino- lampas Perrieri que MM. Thomas, Aubert, Gauthier et Locard ont fait con- (') Rien ne prouve en effet qu'il ne faille pas, plus tard, ajouter à cette liste les étages jurassiques supérieurs. ( i49 ) naître dans des Mémoires très intéressants. M. Aubert, dans l'explication de sa Carte géologique de Tunisie, qui a rendu de si grands services à la Régence, place ces couches dansl'Eocène supérieur. Il cite comme fossiles caractéristiques : Euspatangus Meslei Thom. et Gauth. ; Schizaster Africnnus de Lor; Echinolampas Perrieri de Lor. Je ferai remarquer à ce sujet que Eusp. Meslei étant spécial à la Tunisie, et que d'un autre côté, d'après les récents travaux de MM. Fourtau et Gauthier sur les Échinides de l'Egypte, Sch. Africanus et Ech. Perrieri appartenant au Lutétien, M. Aubert aurait ainsi donné à rÉocène supérieur, comme on l'a fait quelquefois, une ex- tension plus considérable que ne le comporte la nomenclature de MM. Mu- nier-Chalmas et de Lapparent. Je considère que les assises dont il est question appartiennent au Priabonien. n J'ai constaté la présence des assises à Ech. Perrieri sur un certain nombre de points nouveaux : i° Dans la chaîne du Batène, a" au nord de l'Oued-Bogal, 3° dans la chaîne des Souatir. Mais c'est surtout dans le Batène que ces couches prennent un développement remarquable. » Le Priabonien constitue les couches supérieures du dôme allongé (nord sud) qui forme le massif du Batène-el-Guern. Ce dôme, qui a été arasé vers le nord, montre, sur ce point, deux bandes d'Eocène supérieur, entre lesquelles affleurent les calcaires de rÉocène inférieur et moven ; ces deux, bandes se réunissent vers le sud. Sur les flancs est et ouest du dôme, les assises priaboniennes forment une série de synclinaux et d'anticlinaux secondaires très importants. » En partant des collines ophitiques et triasiques qui forment les points les plus élevés de la chaîne du Batène, on traverse d'abord la série crétacée à partir de l'Aptien, puis les calcaires de l'Eocène inférieur, les assises de l'Eocène moyen avec Turritella obruta Loc, pour arriver dans le Priabonien. 1) Cet étage est constitué par une série de grès presque toujours redressés jusqu'à la verticale, qui alternent avec des argiles sableuses; par suite de l'érosion et de l'iné- gale résistance des roches, les grès forment des saillies parallèles de 4" à 5™ de hau- teur sur I™ à 3™ de large, séparées par de petites vallées d'une largeur de lo™ à 12"" environ. Dans les argiles sableuses, on constate souvent la présence d'hjdroxyde de fer et de petits cristaux isolés de gypse, qui ne sont pas contemporains des dépôts, mais proviennent de l'oxydation des pyrites. » Les nouvelles observations paléontologiques, que j'ai faites avec le concours de MM. Douvillé et Munier-Chalmas, m'ont donné les résultats suivants : Les Scutelles et les Clypéastres que j'ai découverts sont en très grand nombre; ils appartiennent à des espèces voisines de Scutella slriatula M. de Serres et Clypeaster Biarritzensis Cott., qui se retrouvent à Biarritz et en Italie dans les couches priaboniennes. Le Pecten nucalis Locard n'est que le Pecten Michclotti d'Archiac et correspond exactement à la forme de Biarritz, qni a les côtes non carénées, forme qui est également très com- mune dans les Alpes vénitiennes, à Salcedo et San-Gonini, au milieu d'assises qui C. K., igoo, I" Semestre. (T. CXW, N° 3.) 2() ( i5o ) sont placées par M. Munier-Chalmas {Elude sur le Vicenlin) à la limite de rÉocène et de rOligocène. » En Italie comme en Tunisie, le Pecten. Michelotli est accompagné de Nassa Caroni, qui remonte jusque dans l'Oligocène de Hongrie, d'après les travaux de MM. Hébert et Munier-Chalmas. » Un Pecten très abondant a les plus grands rapports avec les Pecten subtripar- titus et P. Gravesi d'Arch. » Je signalerai aussi la présence d'une variété éocène de la Cytherea incrassata, et de la Pholadomya Puschi qui se retrouvent avec les mêmes caractères à Salcedo et à San-Gonini. 11 faut encore ajouter à cette liste des Voluta, Cassis, Solarium, Ancilla, qui appartiennent à des espèces très voisines de celles du Priabonien des Alpes vénitiennes ; puis les espèces spéciales décrites par M. Locard : Turritella obruta, T. Bourguignati, Pecten Tunetanus, etc. » Sur la Carte géologique de M. Aubert, on voit très nettement que l'Eocène supérieur forme des bandes grossièrement parallèles, dont la di- rection générale est nord-est-sud-ouest. » Dans la région de Cherichira, j'ai suivi l'Eocène supérieur à partir du Fondouck d'El-Aonareb; une première zone, qui part à i''™ au nord de ce point, décrit un arc de cercle pour se diriger, en se recourbant fortement vers l'ouest et vers le massif de Cherichira et s'avance en déviant toujours vers l'ouest jusque dans la chaîne du Batène-el-Guern. A S""" au nord du Batène, on retrouve dans son prolongement un affleurement au nord de rOued-Bogal. Il s'infléchit de nouveau vers l'ouest pour former la chaîne des Souatir, où j'ai constaté sa présence, et former plus au nord une bande qui se dirige vers le dôme crétacé de Takrouna, qu'elle contourne. La bande est se prolonge vers Djeradou, s'incurve vers le Djebel-Zid pour se réunir à la deuxième bande qui se trouve plus à l'ouest. Ces deux bandes réunies gagnent l'extrémité de la presqu'île du cap Bon. » La deuxième bande dont je viens de parler, d'après les observations de M. Thomas et les miennes, se montre au pied du Djebel-bou-Mourra, pour se prolonger dans le massif du Zriba et de l'Halk-en-Neb et se réunir, comme nous l'avons dit, au massif du Zid, à la première bande. » M. A.-L. Herrera adresse une nouvelle Note « Sur l'imitation des mouvements vermiculaires avec l'oléate d'ammoniaque ». (Commissaires : MM. Marey, Chauveau.) ( '3 1 ) A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i5 janvier 1900. Nouvelles leçons sur la Théorie des fondions : Leçons sur les fonctions e«- /ic/e^, par Emile Borel. Paris, Gauthier-Villars, 1900; i vol. in-8°. (Pré- senté par M. Picard.) Pages choisies dessablants modernes extraites de leurs œuvres, par A. Rebière. Paris, Nony et C'^, 1900; i vol. iii-8°. (Présenté par M. Edmond Perrier.) Explorations dans le Royans et le Vercors (2* campagne), par M. O. Dé- COMBAZ. (Mémoires de la Société de Spéléologie, t. III, n° 22; décembre 1899.) Paris; i fasc. in-8°. bulletin de la Société astronomique de France et Revue mensuelle d'Astro- nomie, de Météorologie et de Physique du Globe. Janvier 1900. Paris; i fasc. in-8°. Journal du Ciel : Bulletin de la Société d' Astronomie, notions populaires d' Astronomie pratique, 'i^ série, 36* année, février 1900. Paris; 1 fasc. in-8''. La Science et le bon sens. Première année, n"' 4, 5, janvier-mars 1900. Condé-sur-Noireau (Calvados), imp. L'Enfant; 2 fasc. in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de la Société de Biologie; t. LII, n** i, janvier 1900. Paris, Masson et C'*; i fasc. in-8°. Journal d'Hygiène, fondé par le D"' Prosper de Pietra Santa. Comptes rendus de la Société française d' Hygiène, 26* année, aS* volume, n° 1215, jeudi 4 janvier 1900. Paris; i fasc. in- 4". Marseille médical. Directeur : Ch. Livon. '^7* année, n° 1. Marseille; I fasc. in-8°. Chronique industrielle et l'Industriel du Nord et des Ardennes. Rédacteur en chef: D. Casalonga. Paris; i fasc. in-4°. Faune des Vertébrés de la Suisse, par Victor Fatio. Volume II : Histoire ( i52 ) naturelle des Oiseaux. V Partie : Rapaces, Grimpeurs, Percheurs, Bailleurs et Passereaux. Genève et Bàle, Georg et C'% 1899; i vol. in-.S". (Présenté par M. Milne-Edwards; hommage de l'Auteur. ) No(a sopra un termometro elletrico registratore. Ing. ProtoMura. Milano, 1898; I fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Suit' impiego délia corrente ellettrica per accelerare la votazionne nelle Assemblée Legislaiii'e. Milsino, 1899; i fasc. in-i 2. (Hommage de l'Auteur.) Al-Battani sive Albatenii opus astronomicum. Ad fidem codicis escu- rialensis arabice editum, latine versum, adnotationibus instructum a Carolo-Alphonso Nallino. Parstertia, textum arabicum continens. Medio- lani, 1899; I vol. in-4°. (Presentato in dono dal Reale Osservatorio di Brera in Milano.) Nachtrag zu meiner Brochure « Die Entstehung und Bewegung der Welt- kôrper », v. W. Jafter. Hamburg, im Januar 1900; i fasc. in-12. Report of the superintendent ofthe United States Naval Obsermtory , for ihe fiscal y ear ending June'do, 1899. Washington, 1899; i fasc. in-S". Fennia : Bulletin de la Société de Géographie de Finlande. 14, 15, 17. Hel- singfors; 1897- 1899; 3 vol. in-8". Société de Géographie de Finlande. Atlas de Finlande. Helsingfors, 1899. I vol. in-f°. (l^e texte de cet Atlas forme le Tome XVH de Fennia.) Finlands Geologiska Undersôkning . Beskrifning till kartbladet n" 34, Mohla, al Hugo Berghell. Ruopio, O.-W. Backman, 1899; i fasc. in-8° et une Carte hors texte in-/4'* obi. Monographs of the United States Geological Survey. Vol, XXIX, XXXI, XXXV. Washington, 1898; 3 vol. in-4°. Atlas to accompany Monugraph XXXI on the Geology of the Aspen district Colorado, by Josiah-Edward Spurr. Washington, 1898; i fasc. in-f°. On souscrit à Paris, chez GAUTHŒR- VILLA RS. Quai des Grands-Augustins, n" 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires para.gseat^é^èrement ^^^ancke Ik f fables l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Aa'ieursiZI: \ k" ^^ ''''°"^'' '^"^ ^°'"""" '"--f- Dea, et part du ," janvier. ">* "^ '^'"''"••^' 'ermment chaque volume. L'abonnement J annuel ^ rrix de l'abimnemenl est fixé ainsi qiCH suii ■ Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Unton postale : 34 fr. - Autres oavs • l„c f .. ''^* P^5" • '«« f'-a's '^e poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Agen. chez Messieurs Ferran frères. !Chaix. Jourdan. Ruff. Amiens. Courtin-Hecquet. | L'yen Angers i Germain et Grassin ( G astineau. Bayonne Jérôme. Besançon : . . . Jacquard. I Feret. Bordeaux Laurens. ' Muller (G.). Bourges Renaud. / Derrien. Brest... F.Robert. ■■ Oblin. I Uzel frères. C««" Jouan. Ckambery Perrin. Cherbourg (Henry. ( Marguerie. I Juliot. Bouy. Noun-y. Hatel.' Rey. OtHtat ! Lauverjat. Degez. ^.renobte j Orevet. ( Gralier et C". •a Hochetle Foucher. e Havre j Bourdignon. 1 Dombre. Clermont-Ferr.. Oijoii. chez Messieurs : Lorient j Baumal. \ M°" Texier. j Bernouit et Cumin. i Georg. < Côte. ■ / Savy. I Vitle. 'Marseille Ruât. Montpellier } ^'"'^^ , ' Goulet et (ils. 'Moulins Martial Place. ! / Jacques. ■ J^ancy Grosjean-Maupin ' 1 Sidot frères. ( Guist'hau. I Veloppé. j Barma. ( Appy. J^imes Thibaud. Orléans Luzeray. Poitiers (Blanchier. ( Marche. bennes Plihon et Hervé. Rocheforl Girard ( M"" ). Rouen \ ^«"glois. ( Lestringant. S'-Étienne Chevalier. Toulon ( Ponteil-Burles. ( Rumèbe. On souscrit, à l'Étranger, Nantes Nice. Bruxelles. Bucharest. Me.. Thorez. Quarré. Toulouse.. \ Gimet. " ' \ Privât. i Boisselier. Tours ) Péricat. I Suppligeon. Valenciennes ! *^'^''''- ( Lemaltre. chez Messieurs : Amsterdam * Feikema Caarelsen "" ( et C". Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. / Asher et C". Berlin ' Dames. ' ■ , Friedlander et fils f Mayer et Muller. ^^'•"« Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. I Lamertin. . MayoleZetAudiarte. ( Lebégue et C'«. ( Sotcheck et C». ' Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, Bell etC». Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hdsl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. I Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. I Benda. ' Payot. Barth. \ Brockhaus. Leipzig Lorentz. i Ma.\ Rube. > Twietmeyer. \ Desoer. I Gnusé. Londres . chez Messieurs : I Dulau. j Hachette et C". 'Nutt. V. Buck. / Rniz et C*. Madrid ) Romo y Fussel. Luxembourg . i Capdeville. (l F. Fé. Milan j Bocca frères. f Hœpli. Moscou. . T„ . • lastevm. Naples j Marghieri di Gius. ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. ^^'^-york Stechert. 'LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Rebcr. Porto . MagalhaésetMonii. Lausanne.. Liège. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garnier. Rome j ^°'^<=^ ''"'ères. ( Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. S'-Petersbourg.. t Zins^ling- / Bocca frère». Turin P""""- 1 Clausen. f RosenbergetSellier. Varsovie Sebethuer et Wollf Vérone Drucker. Frick. Gerold el C". ZUrich Meyer et Zeller. Vienne . TABLES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE B'ACADÉMIE DES SCIENCES lomes 1" 31. - (3 Août i835 à 3, Décembre i»5o. ) Volume in Tomes 32 à 61.- (i" Janvier i85 4°; i853. Prix 15 fr. à 3i Décembre i865.) Volume in-4"; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.- (ï" Janvier 1866 à 3i Décembre 1880.) Volume iû-4"; ,889. Prix 15 fr. SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : mol: Mémoiresur (iiipl.-iipc r.r,;n»o j« i„ Di -.i.. ■ i Ss!pf/rHir.n:mT:tr^^^^ >"es, p„ M. CLi.DH BEBN.HB. Volume L-4" avec t^utlZ .11^.^^''''''''''^'' ''""'"" '''""''^^^^^ rome II : Mémoire sur les vers intestinaux oar M P I v r i? ■ j, 15 fr. I^r le concours de .853, et puisrem.se nourcelui dé .s'^fi "^T " '^'f ',<* "°« réponse à la question de Prix proposée en .85o par l'Académie des Sciences ■x-entaires, suivait l'ordre de leur s^perDosroI Dit / V '' " ^'"'''"'^^'o- ^^'^ distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- • I" rapports qui existent entre l'état actuel du Vr^n. T." ''"""°° '^' ''"' «PParition ou de leur disparition successive ou simultanée.- Rechercher la nature actuel du règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur Bbon«. ln-4», avec 27 planches; .«6.. 15 fr ^ la môme Ubra.rie les Mémoires d. l'Académie de. Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à l'Académie des Sciences. ^^^. K 3. TABLE DES ARTICLES. (Séance (U lo janvier 1900.) CORRESPO\l>AIVCE Pages. M le Ministre de l'IkstM-ictiox ruBUQUE invite l'Académie à lui présenter une liste de deux candidats pour la chaire d'Em- bryogénie comparée, ac tuellement vacante au Collège de France. M H P.4RENTY prie l'..\cad6mie de le com- prendre parmi les candidats à une place de Correspondant pour la Section de Mécanique ' ' ' M. R. BouiLiiAC, M. E. Perrin adressent des remercîments à l'Académie pour les dis- tinctions accordées à leurs travaux ■ M le Secrétaire pERrÉxuEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, le deuxième Volume de la « Faune des Vertèbres de la Suisse ». par M. lictor Fatio ' ' ' ' j ' I\[. H. Padé. — Sur la distribution des réduites anormales d'une fonction M. J. Ptaszycki. - Sur la réduction d un problème algébrique .' • • M A. Boulanger. — Détermination d inva- riants attachés au groupe G„« de M. Klein. M ANDRE Broca. - Champs de vecteur et champs de force. Action réciproçiue des masses scalaires et vectorielles. Energie localisée ;,"■■.■" M. A.-A. Petrovsky. — Sur la distribution du potentiel dans un milieu hétérogène.. M Daniel Bertheloï. - Sur le covolume dans l'équation caractéristique des fluides. M. FiRMiN Larroque. - Sur le mécanisme de l'audilion des sons Bulletin ribliographique io,S 10-^ 109 1 12 ii5 i'9 Pag( M. H. Chevallier. -- Les modifications permanentes des fils métalliques et la variation de leur résistance électrique. . . ■ M. E. Moreau. — Sur le phénomène de Hall et les courants thermomagnéliques.. M. P. ViLLARD. — Sur la décharge des corps électrisés et la formation de l'ozone. M. Bernard Brunhes. — Une méthode de mesure de la vitesse des rayons Rontgen . M. E. C.ARVALLO. ~ Sur la nature de la lumière blanche et des rayons X M. 0. BouDoUARD. - Lois numériques des équilibres chimiques ■ ■ M. A. Brochet. - Sur l'èlectrolyse du chlorure de potassium M. Marcel Guichard. - Sur un nouveau sulfure de molybdène cristallisé • • • M. Henri Mouhaour. - A propos de l'action du magnésium sur les solutions salines . . M. PoMPiLiAN. - Automatisme des cellules nerveuses , .' M. Fréd. Wallerant. - Sur une catégorie de groupements cristallins échappant aux investigations optiques. • ■■ M. Bleicher. - Sur la dénudation du plateau central de Haye ou foret de Haye (Meurthe-et-Moselle) •■•■• M. Flick. — Sur la présence du Priabo- \ nien (Éocène supérieur) en Tunisie...... I M. A.-L. Herrera adresse une nouvelle ^ote ^ « Sur l'imitation des mouvements ver- 1 miculaires avec l'oléale d'ammoniaque. » .34 ,40 14. <44 i46 34.S l-- * K 1 S . — IMPKIMËRIE GAUTrllEK-VlLLARS, Quai des Grands-Augustins, 55. mn 1/ 1900 1900 ^ ° ^IPREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR ITETI. liES SBCRÉrAIRRA PERPÉTlJEKiS. TOME CXXX. N^4 (22 Janvier 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET aZj MAI 1875. ■ »99mt^ — Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des irayaux de l^ Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. sff Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra] ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autar que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personiit qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Acj demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'unrc sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nomm( mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le toi pour les articles ordinaires de la correspondance oft cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard,! jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp: le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rend actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des at leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports f les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative 61 un Rapport sur la situation des Comptes rendus aprè l'impression de chaque volume. 'Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré sent Règlement. 1 Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs KéKoires par KM. les Secrétaires perpétuels sont priés de !( déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B*'. Autrement la présentation sera remise à la séance suivanti hh ^. 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 22 JANVIER 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Graxdidier, en annonçant à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Alexis de Tillo, Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, s'exprime dans les termes suivants : « Le Secrétaire de la Société impériale russe de Géographie, M. de Schokalskv, m'a chargé d'annoncer à l'Académie la mort du général de Tillo, savant géographe russe, Correspondant de notre Section de Géogra- phie et de Navigation depuis 1892, qui a été enlevé presque subitement, dans la force de l'âge, à la Science et à l'affection de ses amis, le 1 1 janvier dernier, après une seule semaine de maladie. » Le général de Tillo avait en Russie une grande situation, due autant à son esprit large et élevé et à sa science qu'au tact parfait qu'il apportait dans ses relations et à sa connaissance des hommes qui lui a permis de G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 4 ) 21 ( i54 ' s'entourer de collaborateurs émérites dont il a su unir et diriger utilement les efforts pour l'aider à mener à bonne fin ses grands travaux sur l'Hypso- métrie, le Magnétisme terrestre et la Climatologie de la Russie, sur la superficie de l'Empire russe et sur les sources des principaux fleuves de l'Europe (' ). On lui doit, en outre, de très nombreuses études deGéogra- pbie générale et locale; et, pendant plus de vingt ans, il a été l'un des membres les plus actifs et les plus dévoués de la Société impériale russe de Géographie. )) Sa mort est une grande perte pour les Sciences géographiques et aussi pour tous ceux qui, ayant eu l'occasion d'être en relation avec lui, ont pu apprécier son noble caractère ei sa profonde érudition, qui lui ont justement attiré l'estime et le respect de tous. « ASTRONOMIE. — Présentation des premières publications des Observatoires de Potsdam et de Paris, relatives à la Carte photographique du Ciel; par M. Lœwy. « L'Académie, qui a fait preuve d'une si vive sollicitude pour la grande entreprise de la Carte photographique du Ciel, apprendra sans doute avec satisfaction que cette œuvre internationale, émanant de l'initiative de savants français, est en heureuse voie d'exécution. » Cette vaste exploration de l'espace, à laquelle participent dix-huit ob- servatoires des deux hémisphères, a pour objet deux études d'une nature distincte : M i** De dresser une Carte à l'aide de clichés à longues poses; on se propose ainsi d'obtenir, de l'état actuel du Ciel, une représentation fidèle comprenant tous les astres jusqu'à la i4* grandeur, dont le nombre est évalué à trente millions; » 1° De faire une série de photographies à poses plus courtes, reprodui- sant les images stellaires jusqu'à la 1 1'' grandeur. Cette seconde recherche est destinée à la construction d'un Catalogue qui devra renfermer les coordonnées précises d'environ trois millions d'étoiles. » Ces deux recherches parallèles ont été poursuivies avec une très (') Ces deux derniers Travaux ne sont pas encore, mallieureusement, complètement terminés. ( i55 ) grande activité dans presque tous les observatoires participants, confor- mément aux conventions établies par les divers Congrès tenus, à Paris, depuis l'année 1887. » Les Observatoires de Potsdam et de Paris ont aujourd'hui l'honneur de soumettre à l'Académie les premiers résultats recueillis dans ces deux genres d'études et amenés à leur forme définitive. » M. Voçel, l'éminent Directeur de l'observatoire de Potsdam, vient, en effet, de me demander de faire hommage, en son nom, à l'Académie du premier Volume du Catalogue, contenant les coordonnées reclilignes de tous les astres jusqu'à la 1 1* grandeur, relatives à cinquante-sept clichés de la zone comprise entre 32" et Sg" de déclinaison boréale. » Immédiatement après le premier Congrès tenu à Paris en 1887, M. Vogel a sollicité avec succès, auprès de son gouvernement, les res- sources nécessaires à la bonne exécution du travail. Il est ainsi parvenu à faire construire sans retard un équatorial des dimensions recommandées par le Congrès et n'a rien négligé pour l'adapter du mieux possible à sa destination. Cet instrument a été confié à M. le D"" J. Scheiner, déjà connu par de belles recherches de photographie céleste; c'est aux labeurs persé- vérants de cet astronome distingué qu'on est déjà redevable de l'achève- ment d'une importante fraction du travail. » Le Volume débute par un préambule, exposant avec une clarté par- faite les conditions dans lesquelles ces études ont été exécutées et per- mettant d'apprécier leur degré de précision ; on constate ainsi aisément que les observations, aussi bien que les mesures, ont été entourées des plus hautes garanties d'exactitude. Aussi la précision atteinte est-elle nota- blement plus élevée que celle assignée par la Conférence de Paris. » Ce document, paru dans le courant de 1899, fournit les coordonnées rectilignes d'environ 20700 étoiles rapportées au centre des clichés respectifs, la grandeur estimée et les positions équatoriales approchées. » Qu'il nous soit permis de féliciter l'observatoire de Potsdam de la remarquable activité avec laquelle il a su mener à bonne fin, dans un temps relativement court, cette publication importante. » A la même époque, au début de l'année 1899, l'Observatoire de Paris publiait de son côté les 20 premières feuilles de la Carte du Ciel propre- ment dite. L'édition de ces feuilles a présenté des difficultés considérables qui ont paralysé pendant longtemps les efforts des Astronomes. Il s'agissait en effet d'obtenir les images des étoiles de 1 4* grandeur, que leur extrême faiblesse rendait difficiles à distinguer des grains et des impuretés de la ( '56 ) couche sensible. Il fallait donc tromer un procédé pour éliminer les très nombreuses fausses images, faciles à confondre avec les vraies. » Pour atteindre ce but, le Congrès de 1896 a enfin trouvé le remède en décidant, au lieu de faire une très longue pose unique, de baser les clichés de la Carte sur trois poses de trente minutes chacune. » La méthode utilisée consiste donc à produire une image triple de chaque étoile, à l'aide de deux légers déplacements systématiques des plaques effectués après la première exposition de trente minutes. De cette façon, on est maintenant assuré de n'avoir plus rien à redouter de cette source d'erreurs. )) Pour montrer toute la valeur et l'efficacité de cette belle exploration du Ciel, il convient de mentionner que, dans la surface si limitée des cli- chés de 16*^™ de côté, on trouve souvent les images de plusieurs milliers d'étoiles. C'est ainsi que dans le cliché n° -16, zone +24°, de l'Obser- vatoire de Paris, on a compté jusqu'à Gyoô étoiles distinctes. » Ce travail a été conduit dès le début par MM. Henry avec une infati- gable énergie et une sûreté de méthode qui a servi de modèle à un très grand nombre d'observatoires étrangers. » Les deux observatoires de Potsdam et de Paris peuvent donc reven- diquer en commun l'honneur d'avoir inauguré, dans ses deux formes différentes, la publication de la Carte photographique du Ciel. » rVOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Sophus Lie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4'. M. Zeuthen obtient l'unanimité des suffrages. M. Zeuthen est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. MaUieron. ( '57 ) Au premier loiir de scriiliu, le nombre des votants élant 3"], M. Peron obtient 35 suffrages, M. OEhlert 2 » M. Peron, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de diverses Commissions. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Commission chargée de présenter une question de prix Fourneyron pour l'année 1901. — MM. Sarrau, Léauté, Boussinesq, Maurice Lévy, Deprez. Commission chargée de juger le concours du « Grand pnv des Sciences mathématiques » pour l'année 1900. — MM. Jordan, Darboux, Poincaré, Picard, Hermite. Commission chargée de juger le concours du prix Borclin (^Sciences mathé- matiques^ pour 1900. — MM. Darboux, Poincaré, Picard, Appell, Jordan. Commission chargée de juger le concours du prix l' rancœur pour 1900. — MM. Poincaré, Darboux, Picard, Jordan, Appell. MÉRÎOIRES PRÉSENTÉS. M. Adolphe Schott adresse une Lettre relative à une Communicalion qu'il a transmise le 29 février 1898. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. Théophile Rozmargxowicz soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Essai d'une introduction à l'Économie sociale, étude philosophique et mathématique ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) ( i58 ) CORRESPONDANCE. La Kritish Astkonomical Association propose d'organiser une expédi- tion en Espagne et en Algérie pour l'observation de l'éclipsé totale de Soleil qui aura lieu le 28 mai 1900. Cette proposition est renvoyée à la Section d'Astronomie. HISTOIRE DES SCIENCES. — Note sur les OEiwres de Lavoisier; par M. DE ViNCESzi. (Extrait.) « En publiant les OEuvres de Lavoisier, Dumas ne paraît pas avoir eu connaissance d'une Lettre de Lavoisier, adressée le 6 janvier 1793 à Robert Kerr, traducteur anglais de son Traité élémentaire de Chimie. » Je demande la permission de mettre cette Lettre sous les veux de l'Académie : » Pai'is, le 6 janvier 1793 (l'an 2 de la République). » Monsieur, » Il est vrai que l'imprimeur qui s'était chargé de la publication de mes Elémens de Chimie vient d'en donner une seconde édition, mais c'est à mon insçu, et sans que j'y aye fait le plus léger changement. C'est donc jslutôt une contrefaçon qu'une seconde édition. » Je ne puis au surplus voir qu'avec bien de la reconnaissance l'intention où vous m'annoncez être d'entreprendre la traduction en anglais d'une seconde édition. Je vous prie de réserver cette bonne volonté pour un autre tems; car depuis que j'ai absolument renoncé à toutes les affaires publiques, et que j'ai résolu de donner aux. sciences tout mon tems, j'ai entrepris des Elémens de Chimie sur un plan beaucoup plus vaste. Je ne pense pas que la publication puisse en être faite avant deux ans, et je m'empresserai de vous en adresser un exemplaire, feuille par feuille, si vous désirez, dès que l'impression sera commencée; mais ce n'est que dans un an, au plus tôt, que je pourrai commencer les envois ('). » A M. Kerr, Edimbourg. » Signé : Lavoisier. 'o » Dans ces circonstances, l'Académie jugera sans doute qu'il y a lieu de charger un de ses membres, plus spécialement un de ceux auxquels la (') Eléments of Cheniistry hy Lavoisier, translated by R. Kerr, n'-^ édition, Edinburgli, 1802, vol. I, p. xiv. { iSg ) publication des Œuvres fut coiifiée, d'examiner de nouveau les pièces manuscrites écartées dont elle est dépositaire, avec l'espérance de voir imprimer les Éléments de Chimie sur le plan plus vaste conçu parLavoisier, et s'enrichir l'histoire de la Science chimique moderne. » Observations au sujet de la Note précédente ; par M. Berthelot. X Les Archives de l'Académie possèdent tout ce que Lavoisier a laissé, à notre connaissance, en manuscrits relatifs à son Traué de Chimie, soi- i^neusement rangés et collalionnés. Dumas particulièrement en a fait une étude attentive et approfondie; Debray et après lui notre Confrère M. Gri- maux ont exécuté depuis le même travail. Enfin j'ai moi-même passé une revision attentive des papiers de Lavoisier contenus dans les Archives de l'Académie. Or, quelles qu'aient été les intentions de Lavoisier, dans la dernière année de sa vie, année si profondément troublée, il résulte de l'examen des papiers que nous possédons qu'il n'existe aucune pièce de quelque intérêt, rédigée en vue d'une troisième édition plus développée que les précédentes : c'est là un projet qui ne paraît avoir eu aucune suite. Tout ce qui a quelque valeur dans ces manuscrits en a été extrait avec un soin pieux et imprimé par les savants qui se sont succédé depuis un demi-siècle dans la publication officielle de ses OEuvres. « GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces isothermiques. Note de M. C. Guichaiid, présentée par M. Darboux. « Considérons les sphères qui sont I et C ; une sphère I est une sphère- point dont le centre A décrit un réseau de lignes de courbures; soient a;,, x^, x^ les coordonnées de A dx'^ 4- dx', + dx\ = h- du- -i- /- dv-. X,, X.,, x.^ sont solutions de l'équation d'x I dh dx I àl ôx {^) diidi.' h dv du l du di' et si l'on choisit convenablement un facteur commun, on peut dire que les cinq coordonnées de la sjihère-point A sont solutions de l'équation (i). En ( '6o ) écrivant que cette sphère est C on aura ce qui montre que la surface A est isothermique; il est clair que la réci- proque est exacte. » L'équation (i) étant une équation à invariants égaux la sphère point A est C d'une infinité de manières. » Prenons un cercle O harmonique à la sphère A ; la sphère A étant I, ce cercle sera 2I. Inversement, prenons un cercle O, 2I; il y a deux sphères I qui lui sont harmoniques, ce sont les pôles du cercle. Ces sphères sont nécessairement C puisqu'elles sont harmoniques à un cercle O. Les deux pôles de ce cercle décrivent donc des surfaces isothermiques. Il en résulte que si une sphère est O, 2I, les deux points où elle touche son enveloppe sont des surfaces isothermiques. [Ces sphères ont été signalées par M. Darboux, Note Sur les surfaces isotherrniques (Comptes rendus, i*'' se- mestre 1899).] Parmi les cercles harmoniques à une sphère C il y en a ^c^ qui sont O; comme la sphère A est C d'une infinité de manières, il y aura 00' cercles O; on déduit donc d'une surface isothermique A ce" nouvelles surfaces A' isothermiques; A et A' sont les points où une sphère O, 2I touche son enveloppe. On a ainsi une transformation des surfaces isother- miques que j'ai signalée [Sur le problême de M. Bonnet {Comptes rendus, 2* semestre 1897)] et que je vais développer. » Soient M le centre d'une sphère O, 2 1 ; A et A' les points où cette sphère touche son enveloppe, le réseau M sera, en général, C, 2O ; soit m le réseau applicable sur M; prenons la sphère correspondi\nte de centre m, elle devra passer par un point fixe a puisque la sphère (M) est O; si l'on fait rouler {m) sur (M), la droite ma viendra coïncider avec MA ou MA' ; donc : » S?' l'on considère un réseau C, 2O, ily a, en général, deux réseaux paral- lèles tels que l'une des congruences de normales qui leur sont conjuguées passent par un point fixe a ; soient m l'unde ces réseaux, M le réseau applicable; si ion fait rouler m sur M, la droite ma vient occuper la position MA ; le point A et son symétrique A' par rapport au plan tangent en M décrii'ent des sur/aces iso- thermiques normales à MA et MA'. » L'application aux quadriques de révolution est immédiate. Tout ré- seau (m) d'une quadrique de révolution est 2O, les congruences de nor- males conjuguées sont les droites mf, m/' qui joignent le point m aux foyers; soient ç et ç' les symétriques de /et/' par rapport au plan tangent en m: si l'on déforme la quadrique, les points/, /', ©, ©'viennent en F, F', ( iGi ) . •I", ^' ; ces derniers points décrivent des surfaces isotlurniifjiies; les sur- faces F et $' ont la même normale; donc ces surfaces isolhermiques ont leur courbure moyenne constante : c'est le premier théorème énoncé dans ma Note dn 23 janvier 1899. )) Prenons un cercle O, 2T qui a pour pôles A, A'; ce cercle étant O est normal à une infinité de surfaces; soit N l'une d'elles. La sphère-point N est I, 2O et l'on obtient ainsi co' sphères I, 2O conjuguées au cercle O, 2I. Le réseau N est, en général, 2C, c'est-à-dire applicable sur un réseau de l'espace à quatre dimensions; pour que la sphère N soit 2O, il faut de plus que ce réseau de l'espace à quatre dimensions soit situé sur une sphère de rayon nul. Oa en déduit aisément la propriété caractéristique des sur- faces (N) : » // existe une surface (N') ayant même image sphérique de ses lignes de courbure que la surface (N) et telle que si R, e/ R, sont les rayons de courbure principaux de (ISf), R', et R!, les rayons correspondants de (N'), on ait RiRIh-R.R; = const., la constante n'étant pas nulle. » D'après la théorie générale, il y a co- cercles O, 2I conjugués à cette sphère (^N); ces cercles passent par le point N; leurs pôles A, A' décrivent des surfaces isothermiques: ces pôles A, A' sont situés sur les tangentes isotropes à la surface N. » En regardant les choses de plus près, on voit que cette double infinité se décompose en deux séries simplement infinies; sur la première tangente isotrope à la surface N il y a oo' points A qui décrivent des surfaces isother- miques, 00' points A' sur la seconde, et, pour former un couple AA', on peut associer un point quelconque de la première série à un point quel- conque de la seconde. Les points de chaque série se déterminent à l'aide d'une équation de Riccati. Il en résulte que, si l'on connaît un couple AA' appartenant à une surface (N), on peut déterminer tous les autres à l'aide de quadratures. » Si l'on connaît une surface (N) et un couple AA' de cette surface, on peut continuer la transformation des surfaces isothermiques en effectuant seule- ment des quadratures. » D'abord, il résulte de ce qui précède qu'on peut déterminer par des tpiadratures tous les couples appartenant à la surface (N); soit BB' l'un de ces couples ; B, B' sont les pôles d'un cercle O, 2 1 qui passe par N. Ce cercle est normal à une infinité de surfaces; l'une d'elles N étant connue, toutes C. R., igoo, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 4.) '22 ( i62 ) les autres se déterminent par des quadratures; soit N' l'une d'elles; on connaît alors un couple BB' appartenant à la surface N'; on pourra donc déterminer tous les autres, et ainsi de suite. )> Cette transformation des surfaces isothermiques me paraissant impor- tante, je me propose de la développer analytiquement dans ma prochaine Note. )) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le degré de généralilé d' un système diffé- rentiel quelconque. Note de M. Riquier, présentée par M. Darboux. « I. Considérons d'abord un système différentiel, résolu par rapport à certaines des fonctions inconnues ou de leurs dérivées, et dont les seconds membres soient, dans un même domaine, tous développables par la série deTaylor : nous dirons qu'une quantité quelconque, prise dans l'ensemble illimité que forment les inconnues u, t% ... et leurs dérivées de tous ordres, est, par rapport au système considéré, principale on paramétrique, suivant qu'elle coïncide ou non, soit avec quelqu'un des premiers membres, soit avec quelqu'une de leurs dérivées. Des intégrales quelconques d'un pareil système étant supposées développées par la série de Taylor à partir de valeurs initiales quelconques, ar^, y„ des variables indépendantes oc, y, . . . , les portions de ces développements formées par l'ensemble des termes qui, aux facteurs numériques connus près, ont pour coefficients les valeurs initiales des quantités paramétriques, se nommeront les déter- minations initiales, relatives à a;„, y„, . . . , des intégrales dont il s'agit. On peut d'ailleurs, comme je l'ai établi ('), fixer à l'aide des considérations les plus élémentaires l'économie des fonctions (ou constantes), en nombre fini, dont la connaissance équivaut à celle des déterminations initiales, » Aux équations qui composent le système considéré S, adjoignons maintenant toutes celles qui s'en déduisent par de simples différentiations : si le système illimité résultant de cette adjonction possède la propriété capitale d'être successivement résoluble par rapport aux quantités prin- cipales du système S, nous dirons que ce dernier, S, est explicite. En effec- tuant la résolution successive de toutes les manières possibles, on obtient pour chacune des quantités principales un certain nombre d'expressions contenant exclusivement les variables indépendantes et les quantités para- (') Voir les Comptes rendus du 3i mai 1898. ( '63 ) métriques : dans le cas où les expressions ainsi obtenues pour une même quantité principale quelconque sont toutes identiques entre elles, nous dirons que le système explicite donné est passif. Enfin, lorsqu'un système explicite passif est tel, que la convergence des déterminations initiales arbitrairement cboisies pour ses intégrales hypothétiques entraîne celle des portions restantes de leurs développements, les intégrales dont il s'agit existent effectivement, et le système est dit complètement intégrable. II. A chacune des variables indépendantes et des fonctions inconnues engagées dans un système explicite, attribuons actuellement une co/e en- tière (positive, nulle ou négative), sous la seule condition que les cotes des diverses variables indépendantes soient toutes égales à un même entier positif . Considérons ensuite une dérivée quelconque de l'une des fonctions incon- nues, et nommons cote de la dérivée en question l'entier obtenu en ajoutant à la cote de la fonction inconnue celles de toutes les variables de différen- tiation, distinctes ou non. Cela posé, nous dirons que le système explicite est isonome, si, moyennant un choix convenable des cotes attribuées aux variables et aux inconnues, chaque second membre ne contient effective- ment, outre les variables indépendantes, que des quantités (inconnues ou dérivées) dont la cote ne surpasse pas celle du premier membre corres- pondant. Par exemple, les systèmes que j'ai nommés orthonomes sont des systèmes explicites isonomes. » Il résulte de mes travaux antérieurs qu'un système différentiel quel- conque peut, de bien des manières (et cela sans changement de variables ni intégration) se ramener à la forme isonome passive. III. Nous nommerons genre d'une fonction arbitraire le nombre des variables dont elle dépend. » Un système explicite passif étant donné, et tous les coefficients restant arbitraires dans les déterminations initiales, relatives à x^, y\, ..., de ses intégrales hypothétiques, nous appellerons A le genre maximum des arbi- traires dont la donnée équivaut à celle tle ces déterminations initiales, et [j. le nombre des arbitraires qui, parmi elles, sont de genre 'X. » Cela posé: i° Si l'on réduit à une forme iso nome passive un système différentiel donné quelconque (non impossible), les nombres 1, a, ci-dessus définis, et qui ne dépendent évidemment pas des valeurs initiales choisies pour les variables x, y, . .., ne dépendent non plus, ni de la réduction effectuée sur le système, ni du changement des variables et des incojinues. i° Si, plus géné- ralement, on réduit le même système à une forme explicite passive, et qu'on désigne par L, M les valeurs constantes spécifiées dans la première partie de ; l'M ) V énoncé, on a nécessairemrnl, ou bien L — ), > o, ou bien L — X = o, M — [j. ^ o, ou bien enfin Iv — X = o, M — a = o. » D'après cela, et en tenant compte de ce fait que les systèmes complè- tement intégrables, ou tout au moins l'immense majorité d'entre eux, sont isonomes, on est conduit à définir le degré de généralité d'un système dif- férentiel quelconque à l'aide des nombres L, M, relatifs h. l'une quelconque de ses formes isonomes passives. « PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. - Sur la mesure de la capacité dans un milieu hétérogène. Note de M. A. -A. Petrovsky, présentée par M. Lippmann. « Toutes les méthodes nouvelles employées pour mesurer la capacité sont des méthodes dynamiques, employant les courants alternatifs. Il s'ensuit que dans l'équation C = ^, qui définit la capacité C, celle-ci doit être en général considérée comme une fonction du temps, au même titre queQ et V. C'est pour cette raison que les méthodes de compensation ne donnent pas toujours des équilibres bien définis. » Si nous prenons comme exemple la méthode indiquée par Borgmann et Petrovsky ('), c'est bien la condition pour laquelle le nœud revient au milieu du tube. Nous nous bornerons à l'étude du cas où le potentiel de la source est exprimé pnr la fonction suivante V = E„sn2 7:/î/. » Le calcul montre que, pour ce cas, la charge totale contenue dans le système est aussi une fonction d-u temps (8) Q = ^^"if-p— ^r^i^T.nt - .0). V 7T "^ ? où p a la valeur 2A- Krt et c est la grandeur iutliquée par la formule (4). Il s'ensuit que la charge totale a la même période que le potentiel, mais qu'elle diffère de celui-ci C) Complet rendus, t. CXXVîil, p. 4 20; 1899. ( '65 ) par sa phase w pour laquelle c r, I (9) langu ■" )i II est nécessaire, pour une compensation complète, que les ampli- tudes comme les phases des quantités Q soient égales, ce qui entraîne deux équations (10) » Dans les expériences faites avec J.-J. Borgmann, le système compen- sateur était formé par des colonnes de mercure. » Nous pouvons bien supposer que ces colonnes étaient des conduc- teurs parfaits. L'analyse des formules précédentes montre qu'une compen- sation complète ne peut être atteinte qu'aux cas où le système compensé est aussi ou conducteur ou un isolant. Dans tous les autres cas on sera obligé de satisfaire à la première des équations (10), c'est-à-dire El + l r, c p'- _^ I (•0 t + L r? ^ c^ en laissant à côté l'autre, qui, pour ce cas, se simplifie en prenant la forme - — h - r, c (On peut prouver que ce sera actuellement le cas où la compensation est aussi proche que possible de la compensation complète.) )> Cette compensation incomplète se manifestant en ce que le nœud devient très indistinctement déterminé, a été remarquée presque toujours pendant nos expériences, et surtout quand les burettes étaient remplies du liquide étudié. » C'est aussi une conséquence de la théorie précédente, parce que la f ( i66 ) grandeur (12) est d'autant plus proche de zéro que /•, est petit. Lorsque le nœud devenait trop indistinctement déterminé, nous pouvions obtenir une compensation plus parfaite en changeant le nombre d'oscillations de l'interrupteur. M Si l'on trace une courbe exprimant la relation entre la phase et le nombre d'oscillations, on peut voir que ce sont les nombres très grands, aussi bien que les nombres très petits qui favorisent la compensation, et qu'il y a toujours un tel nombre n d'oscillations où la phase co devient maximum; en général, il faut toujours s'éloigner de ce nombre nuisible. » liC calcul montre que la quantité -Ç qui entre dans l'équation (12) n'est rien autre que la valeur de la relation éXV if ''' (i3) ^^ =C, oili T est le quart de la période totale d'oscillation du potentiel de la source; cette valeur peut être signalée par analogie comme capacité appa- rente moyenne du système étudié. » En différentiant cette valeur par rapport à n, il est facile de voir que le changement du nombre d'oscillations doit influencer la grandeur delà capacité mesurée. » La capacité diminue de r, jusqu'à c lorsque n augmente, ce qui est en concordance parfaite avec les résultats obtenus par les derniers travaux sur cette question ('). « L'analyse montre encore qu'il y a toujours un nombre n tel que la dérivée -v- devient maximum, c'est-à-dire que dans les environs de ce on '- nombre un petit changement de n doit avoir une influence notable sur la grandeur de la capacité mesurée. Un tel point fut observé par nous quand (') Voir Hanauër, Wiedeinann Annalen, p. 6); 1898. ( ï67 ) PHYSIQUE. — Sur la liquéfaction ries mélanges gazeux ('). Note de M. F. Caubet. (( Dans la présente Note, les mots : point de rosée, point d'cbullition. point critique, ligne de rosée, ligne d'éhullition, ligne limite, ligne critique, condensation rétrograde, ont le sens employé par M. Duhem (-), » J'ai construit pour divers mélanges de CH'Cl et de CO- dix lignes limites, correspondant à des compositions variant de o,i à 0,9 en volumes de CH'Cl. Les résultats sont consignés dans la figure ci-dessous. 2(1" 30" 40" 50° 6û'° 70° SU' 100° 110° 120° U0° 140° 150 » Explication de la figure. — La première courbe à gauche est la courbe des tensions de vapeur saturée de CO- (Amagat), la dernière à droite celle de CH'Cl (Kuenen). >i Les courbes intermédiaires sont les lignes limites dont les numéros correspondent aux compositions suivantes : Numéros. 1 2 co=. CH-'CI. 0,896 0, io4 0,7981 0,2019 ( ' ) Travail fait au laboratoire de Physique théorique de la Faculté des Sciences de Bordeaux. (-) Traité élémentaire de Mécanique chimique, t. IV, p. i45. ( '^« ) Numéros. C0-. CH-iCl. 3 O16777 0,8223 4 0,5958 0,4042 5 o , 497 o , 5o3 6 0,0817 o,6i83 7 0,3486 o,65i4 8 o , 2978 o , 7022 9 o , 2002 o , 7998 10 0,1007 0,8993 » La courbe supérieure, enveloppe des lignes limites, et tangente à chacune d'elles en son point critique, est la ligne critique. La deuxième série de points ronds est constituée par les points d'abscisse maximum, la Iroisième par les points de rosée aux diverses températures critiques. )) La condensation rétrograde s'observe dans l'aire limitée par l'or- donnée critique, et, par l'arc de la ligne de rosée qui comprend les trois points ronds. » Elle se produit pour une composition quelconque. » La région d'observation la plus favorable est celle qui comprend les aires des lignes limites 3 et 4, on y dispose d'un intervalle de température d'environ 5° et d'un intervalle de pression de 22""°. » Pour une même composition la grandeur de la condensation rétro- grade est maximum, au voisinage immédiat de la température critique ; les lectures y manquent de précision, les brouillards et les ménisques estom- pés se produisent encore dans ces conditions. La netteté n'apparaît qu'à plus de 1° au-dessus de la température critique. La grandeur du phéno- mène diminue à mesure qu'on tend vers le point d'abscisse maximum. Exemple. — Ligne limite n° i. 80° Température critique. 81° Condensation rétrograde (mauvaises conditions). 82° Grande netteté, le rapport du volume maximum du liquide au volume total est o, I. 83°, 2 Grande netteté, le rapport du volume maximum du liquide au volume total est 0,0625. 84° Point d'abscisse maximum. » La composition influe sur la grandeur du phénomène. L'observation la plus favorable a été celle de la composition n" 3, à 72^,5; le rapport du volume maximum du liquide au voluinc total est 0,182. C'est donc dans le ( t69 ) voisinnge de celte composition que se présentent les limites les plus larges de température, de pression et de grandeur. » Pour l'ensemble des dix compositions étudiées, j'ai construit un re- seau de soixante-dix isothermes complètes. (Partie homogène vapeur, partie hétérogène liquide et vapeur, partie homogène liquide.) Ces lignes offrent l'allure générale représentée par M. Duliem ('). » M. Ruenen (-) a déjà publié des résultats relatifs à trois mélanges de CH'Cl et de Co". Le mélange n" G est extrêmement voisin de l'un d'eux. On peut juger ('e la concordance par le Tableau suivant : Mélange île M. Kurnon. Mélange ii" 0. Composition CH^CIro.Sg CO^: o,4i CH'Cl:o,6i83 CO"-: 0,3817 Température critique. . voisine do io3" 103°, 3 Point d'abscisse ma\. . ro3°,5 io5" tenip. voisine de io5'',8 106° pression 79°'"',^ 79''""' ÉLECTRICITÉ. — Sur un phénomène particulier à l'emploi des courants triphasés en Radiographie. Note de JM. Delézi\ier, présentée par M. [-.ippmann. « J'ai eu l'honneur de signaler à l'Académie, en décembre dernier, les résultats que m'a donnés le courant triphasé du secteur urbain de la ville de Limoges, avec un matériel de radiographie pour courants continus, obligeamment prêté pour ces recherches |)ar M. Radiguet. Le dispositif cjue j'emploie, dont les éléments sont une self et un interrupteur électrolj- tique précédemment décrits, présente l'avantage de ne pas modifier l'éclai- rement de l'ampoule si l'on vient à renverser les connexions de celle-ci avec la bobine. Appelons A et B les deux extrémités du fil induit de la bobine, relions A à la cathode, B à l'anode de l'ampoule. Nous ferons ainsi, comme terme de comparaison, une première radiographie (n° 1). » Nous relions maintenant, toutes choses égales d'ailleurs, l'extrémité A du fil induit à l'anode, l'extrémité B du même fil à la cathode de l'am- poule. Malgré cette interversion, l'ampoule s'éclaire de la même façon et (') Traité élémentaire de Mécanique chimique, t. IV. Ç') Archives néerlandaises des Sciences ejcactes et aaturetles, t. \XVI, p. 354- C R., igoo, I" Semestre. (T. CXXX, N° 4.) 2^ ( ^70 ) donne, avec le même temps de pose, une radiographie (n" 2) en tout com- parable à la première. )> En résume, par l'emploi du courant triphasé et de mon dispositif, les ampoules fonctionnent toujours dans le sens voulu et l'on peut reliern'im- ])orte que! pôle de la bobine à n'importe quel pôle de l'ampoule. En pré- sence du nombre croissant de villes où les distributions d'électricité se fout sous forme de courant triphasé, considéré jusqu'à présent comme im- propre à la radiographie, j'ai cru devoir signaler ce phénomène, qui sim- plifie l'emploi de la radiographie dans les hôpitaux, où le manque de technique cause, sur courant continu, des renversements de polarité désas- treux pour les ampoules. J'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie les recherches que j'ai entreprises sur ce phénomène par la stroboscopie, la spectroscopie et la méthode des miroirs tournants, dans le but d'éclaircir la théorie de ce résultat au premier abord paradoxal. » PHOTOGRAPHIE. — Transformation de l'image photographique d'un cliché en un élat lamellaire, et phénomènes de colorations qui en dérivent. Note de M. A. Trillat, présentée par M. Lippmann. « On sait que l'image photographique d'un cliché est formée d'un préci- pité amorphe disséminé dans l'intérieur de la pellicule qui constitue le support. T.es variations du grain en forment les intensités. Je me suis posé le problème suivant : est-il possible de transformer l'état amorplie de l'ar- gent qui constitue l'image, en état lamellaire? Si cette transformation est possible, le remplacement de l'état amorphe par l'état lamellaire donne-t-il lieu à des phénomènes de colorations interférentielles? » Pour résoudre ces questions, il fallait d'abord chercher un procédé permettant de dissoudre l'image, c'est-à-dire le précipité d'argent amorphe, dans la pellicule même, et, en dernier lieu, trouver un réactif capable de reprécipiter l'argent, non plus à l'état amorphe, mais à l'état de lames. )) Il m'a paru difficile d'obtenir la solubilisation de l'image dans un bain liquide : le dissolvant, dans de pareilles conditions, déforme l'image et enlève une partie du précipité argentique. Tel n'est pas le cas si l'on ex- pose la plaque photographique à des vapeurs qui, tout en solubilisant l'ar- gent, ne détériorent pas le support de l'image. Ce résultat est obtenu en exposant la plaque à l'action des vapeurs d'acide azotique. A cet effet, la plaque, préalablement soumise à un traitement de nettoyage, de polissage ( 17' > et de durcissement, est placée dans un récipient contenant de l'acide azo- tique du commerce. On voit l'image, après quelques instants d'exposition, s'atténuer peu à peu et disparaître presque totalement. Le cliché devient entièrement transparent, et le précipité argenlique reste dissous à un état qui paraît être colloïdal, à l'intérieur même du support ('). » Il s'agit maintenant de faire réapj)araîLre l'image en précipitant, à l'état de lames métalliques continues, l'argent solubilisé par la méthode précédente. Dans ce but, je me suis adressé à l'hydrogène sulfuré ou à un corps susceptible de le régénérer (-). Pour la même raison que celle que je viens d'exposer ci-dessus, il est préférable de se servir de vapeurs. La plaque étant placée dans un deuxième récipient, on y fait arriver un cou- rant d'hydrogène sulfuré humide. A peine le courant s'est-il produit que l'on voit l'image apparaître avec un aspect métallique argenté et uniforme. En continuant le traitement, le contour des objets ne tarde pas à se des- siner, puis, finalement, des colorations vives et d'aspect métallique viennent se localiser sur les diverses parties de l'image : ces colorations s'atténuent, deviennent diffuses si l'action est trop prolongée. » L'opération est arrêtée avant cette limite, la plaque est ensuite séchée. » Si l'on examine par réflexion un cliché ainsi traité soit face verre, soit face gélatine, on aperçoit une image polychrome vivemeal colorée; les couleurs sur les deux faces sont souvent complémentaires l'une de l'autre : il semble donc dans ce cas qu'il y ait dissymétrie dans la disposition des surfaces réfléchissantes. » Ces couleurs ne sont pas altérables, mais l'humidification a pour effet de le5 faire varier momentanément. » Par suite de l'indice de réfraction de la nature des lames formées, les colorations sont visibles sous un angle plus grand que dans le cas des colo- rations interférentielles obtenues par le procédé de M. Lippmann : la pellicule peut être détachée et transportée sur un support quelconque sans perdre ses propriétés. )) D'une manière générale, si l'on ne prend pas de précautions, on (') Si le cliché esl insiiffisamment poli el durci, il se produit un phénomène inverse : l'image ne s'alténue pas mais apparaît en positif (dans le cas d'un cliché négatif) et en relief. Dans ce cas, le traitement ultérieur donne plutôt des irisations et non des localisations de couleurs. (■-) Beaucoup d'autres réactifs sont susceptibles de précipiter de nouveau l'argent à l'état de lames : l'hydrogène sulfuré nous a donné les meilleurs résultats. ( '72 ) n'observe aucune relation entre la réalité et les nuances obtenues. On peut cependant provoquer la localisation de certaines colorations voulues. D'après mes observations, leur nature et leur intensité varient avec les épaisseurs des grains; elles semblent progresser du blanc au noir en passant par les nuances de l'arc-en-ciel, suivant une périodicité non encore déterminée. » Il sera donc possible que, dans le cas d'une image dont les parties su- perficielles présentent des différences notables dans les épaisseurs, l'on puisse, pour ainsi dire, provoquer la localisation de certaines couleurs correspondant plus ou moins à la réalité. A l'appui de ces faits, je présente à l'Académie des Sciences plusieurs clichés positifs d'un même sujet et dans lesquels des colorations vertes, rouges et blanches se sont localisées de préférence sur les parties correspondantes et qui, dans ce cas particulier, sont de la verdure, des toits et des murs. » Ces observations permettent donc d'acquérir la notion du rôle impor- tant que peut jouer, dans l'application du procédé, le degré d'orthochro- matisme des plaques. » En résumé, mes expériences démontrent : » 1° Que l'on peut obtenir la solubilisation de l'image photographique dans la pellicule par divers réactifs; » 2° Que cette image peut être reprécipitée à un état lamellaire suscep- tible de fournir des colorations variables suivant l'épaisseur de l'argent; » 3° Que s'il n'existe aucune relation entre la réalité et les colorations obtenues, on peut provoquer la localisation de certaines nuances. » L'ensemble de ces phénomènes inexpliqués jusqu'ici fait l'objet d'une étude actuelle. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur Ics borates métalliques. Note de M. L. Ouvkard, présentée par M. Troost. « L'acide borique normal Bo(OH)'' doit se combiner avec trois atomes d'un métal monovalent quelconque; cependant, on ne connaît que bien peu de composés justifiant la tribasicité de l'acide borique. » Parmi les borates minéraux tribasiques, il n'y a de bien défini que le borate de magnésie, Bo^O',3MgO, préparé par Ebelmen (') en dissolvant (') Ebelmen, A/ui. de Chimie et de l'hysique, 3° série, L XX.XIII, p. 5o. ( ^1^ ) de la magnésie clans un grand excès d'anhydride borique fondu, qu'il laissait ensuite se volatiliser, pai- l'action prolongée de la chaleur dans un four à porcelaine. Il obtint ainsi des cristaux radiés d'aspect nacré, d'un éclat assez vif, inattaquables par l'eau, mais solubles dans les acides, et dans lesquels le dosage du métal le conduisit à admettre la formule citée plus haut. » Le même procédé appliqué à d'autres métaux ne lui avait donné que des oxydes cristallisés, ou des combinaisons plus complexes, telles que 2Bo-0^3Cr='0^6MgO('). » Plus tard, Benedikt (^) en chauffant au creuset de platine un mélange d'une molécule de borate neutre de sodium et de deux molécules de soude, a obtenu par refroidissement une masse feuilletée, cristalline, à laquelle il a attribué la formule BoO^Na', mais qui, reprise par l'eau, ne donnaitque du métaborate BoO^Na. 1) Par la voie sèche, M. Ditte ( ') a obtenu un certain nombre de borates cristallisés, mais dans lesquels le rapport de l'oxygène de la base à l'oxy- gène de l'acide ne dépassait pas ^. » D'autre part, quand on traite des solutions de sels métalliques par l'acide borique ou les borates alcalins, on n'obtient, en général, que des précipités amorphes, retenant des quantités d'eau variables, et dont les formules vont de 4Bo-0%3MO à 6Bo-0',MO. » C'est surtout par les combinaisons organiques, principalement les éthers triméthylique et triéthylique obtenus d'abord par Ebelmen et Bou- quet (^), étudiés ensuite par Scbiffet Bechi et par M. Gassehn(^), que l'on a mis hors de doute la tribasicité de l'acide borique. » Nous avons cherché à obtenir des borates tribasiques, cristallisés, en procédant par voie sèche. » Quand on fait réagir l'anhydride borique ou les borates alcalins sur les chlorures métalliques fondus, on n'obtient guère que des composés chlorés, tels que les boracites, étudiées par MM. G. Rousseau et Allaire, ou le chloroborate de chaux décrit par IM. Le Chatelier ("), Bo-0%3CaO,CaCl^ (') Voir à ce sujet Le Cuatelier, Comptes rendus, t. CXIII, p. io34- (■') Bexeoikt, Berichte d. chem. GeselL, l. VII, 700. (^) Ditte, Comptes rendus, t. XXVII, p. 788 et 892. (') Ebelmen et Bouquet, Ann. de Chim. et de Phys., 3" série, t. XVII, p. 54. {') Gasseli.n, Ann. de Chim. et de Phys., 7= série, t. 111, p. 17. ('■) Le Chatelier, Comptes rendus, t. XCIX, p. 276. ( 174 ) » Nous nous sommes alors adressé aux fluorures, car il résulte de nom- breuses tentatives que nous avons faites, qu'il ne se forme jamais, à tem- pérature élevée, de composés fluorés analogues aux boracites, le fluor, en présence d'anhydride borique en excès, disparaissant à l'état de fluorure de bore. » L'action pure et simple de l'anhydride borique sur les fluorures ne donne pas de résultats bien satisfaisants, les fluorures métalliques étant pour la plupart insolubles et pas assez fusibles. Il y a avantage à opérer en présence d'un fondant permettant aux cristaux de se développer dans la masse. Nous avons eu alors recours aux fluorures doubles des métaux avec les alcalis, préparés au préalable, ou formés directement dans la réaction. n Un des premiers borates tribasiques que nous ayons cherché à obtenir est le borate de cadmium, que l'on prépare de la façon suivante : on met dans un creuset de platine un mélange équimoléculaire de fluorhydrate de fluorure de potassium et d'anhydride borique, auquel on ajoute une molé- cule d'oxyde de cadmium. On chauffe doucement pendant quelque temps, puis on amène le mélange à fusion; il se dégage du fluorure de bore. Quand le dégagement gazeux a cessé et que la masse est en fusion tran- quille, on laisse refroidir lentement. Le culot, repris par l'eau, se désa- grège en laissant des aiguilles de borate Iricadmique. » On peut remplacer l'oxyde de cadmium par le chlorure, mais en ayant soin de ne pas en mettre un excès. L'acide fluorhydrique du fluorhydrate chasse, en effet, l'acide chlorhydrique pour donner un fluorure double, ainsi que l'a montré M. C. Poulenc ('). Tant que la quantité de chlorure ne dépasse pas une molécule pour une de chacun des deux autres compo- sants, on n'obtient pas de boracite, dont il serait d'ailleuis facile de con- stater la présence, par son insolubilité dans l'acide chlorhydrique concentré et froid. )) Le borate tribasique de cadmium se présente sous forme de prismes de plusieurs millimètres de longueur, agissant vivement sur la lumière polarisée, et dont les extinctions se font à 9° de l'axe d'allongement. » Ces prismes sont inattaquables par l'eau, môme chaude, mais facile- ment solubles dans les acides étendus. » Leur analyse a été conduite de la façon suivante : le borate étant dissous dans l'acide chlorhydrique étendu, le cadmium a été jjrécipité par l'hydi'ogène sulfuré et dosé à l'état de sulfure, à la manière ordinaire. (') C. Poulenc, An/i. de Cliini. et de Pliys., ']" série, t. il, ]). i5. ( '7^ ) » La liqueur filtrée, traitée à froid par un courant d'hydrogène, jusqu'à disparition totale de l'excès de gaz sulfhydrique, a été saturée exactement par la soude diluée exempte de carbonate, puis additionnée d'un léger excès de chlorure de calcium et finalement évaporé à siccitc dans un creuset de platine. Le résidu, après avoir été fondu en présence d'une quantité convenable de chlorure de sodium, a été ensuite repris j)ar l'eau froide et l'acide borique isolé à l'état de borate de chaux, suivant les indi- cations de M. Ditte ('). » Nous avons encore exécuté ce dosage, après attaque au carbonate de potasse, par une méthode que nous décrirons d'ici peu. » Les deux procédés nous ont donné des résidtats tout à fait compa- rables, et qui conduisent à la formule Ro-O-, 3CdO (-). » Dans une prochaine Communication, nous indiquerons les résultats que nous ont fournis les métaux de la série magnésienne. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un nouveau prnccdé de dosage de l'aluminium. Note de M. Alfred Stock, présentée par M. Henri Moissan. « Quand on fait réagir un mélange d'iodure et d'iodate de potassium sur une solution d'un sel d'aluminium, il y a précipitation d'alumine hy- dratée, et la quantité correspondante d'iode est mise en liberté d'après la formule AP(SO*)' H- SKI + RIO^ H- 3H=0 = 2 \1(0H)^ -h 3îPS0" -; 6L C'est une réaction qui commence à froid assez rapidement au début, mais qui n'est. pas encore complète après plusieurs jours, surtout avec des solu- tions un peu étendues. Ainsi inie solution renfermant 2 pour 100 d'alun, traitée par ce réactif, contenait encore après cinq jours i pour 100 de l'aluminium non précipité. La vitesse de la réaction peut cependant être accélérée, si l'on a soin d'éliminer l'iode mis en liberté dans la réaction au moyen de l'hyposulfite de soutle, ou bien encore en effectuant la préci- pitation à chaud. En opérant au bain-marie, la réaction est complète en quelques minutes, et, en éliminant l'iode en même temps par l'hyposulfite, (') Ditte, Comptes rendus, t. LXXX, p. /Jgo- (2) Bo^O', calculé : 17,26; trouvé : 16,88 el 16,70. CdO, calculé : 82,75; trouvé : 82,91 et 82,53. ( 176 ) on peut l'utiliser avantageusement pour le dosage de l'aluminium. La pré- cipitation est en effet totale, même en solution très étendue. » Les méthodes généralement employées pour doser l'aluminium sont la précipitation par l'ammoniaque ou par l'hyposulfite de sodium. Dans le premier cas, on obtient un précipité très difficile à laver, et l'opération exige un temps très long; dans le second, il est vrai que l'alumine hydratée qui se produit est plus dense, se lave mieux, mais elle est toujours souillée d'une très grande quantité de soufre. Il n'en est plus de même avec le réactif que nous proposons, car non seulement, ainsi que nous l'avons dit plus haut, la précipitation est rapidement totale, mais encore le précipité se rassemble très bien et se lave avec la plus grande facdité. » Nous décrirons le mode' opératoire que nous avons adopté pour enTecluer ce dosage. La solution dans laquelle on veut doser l'aluminium ne doit être ni alcaline, ni trop acide. S'il y a un grand excès d'acide, on en neutralise la plus grande partie par la soude. On ajoute un excès du réactif, formé d'un mélange à parties égales d'une solution de 25 pour loo d'iodure et d'une solution saturée à froid de l'iodate, qui ren- ferme 637 pour loo de ce composé. Après cinq minutes, on décolore l'iode mis en liberté par une solution d'hyposulfite à 20 pour 100, et l'on ajoute un peu du mélange iodique pour être sûr d'en employer un excès. Après avoir ajouté un excès quelconque de l'hyposulfite (3o gouttes étaient toujours suffisantes) on chauffe au bain-marie pen- dant une demi-heure. On obtient un précipité floconneux qui se dépose facilement, que l'on jette sur un filtre en employant un entonnoir de Joulie, puis l'on traite comme dans la méthode de précipitation par l'ammoniaque. » Par exemple : 20'''^ d'une solution d'alun, dont le titre était déterminé par préci- pitation par l'ammoniaque, furent étendus de 100'=" d'eau, puis précipités par i4" du mélange iodique ei traités comme nous venons de le dire. La précipitation était faite dans un vase de verre ordinaire. On lavait avec de l'eau chaude jusqu'à disparition de la réaction iodique ; la filtration et le lavage exigeaient de vingt-cinq à trente minutes, la dessiccation du précipité à l'étuve à iro" durait deux heures. Les résultats obtenus sont les suivants : Employés AI-C Trouvés (dosée par l'ammoniaque) Al-C. Diflérence. ?r Kl- mt:r I 0,2078 0,2077 — I II " 0,2074 —4 ni Il 0,2073 — 5 IV o,2o33 0,2039 -t-6 V » o,2o36 -t-3 VI » o , 2039 -4-6 VII 0,0260 0,0264 -1-4 VIII » 0,0264 -4 » Les derniers dosages montrent nettement que la précipitation est complète, même ( '77 ) dans une solution très étendue. Le dosage n'est pas altéré par la présence de l'acide borique (les analyses VI et VII ont été faites avec des solutions renfermant oS'', 12 et 08'', 06 deB^O^), mais la méthode n'est pas applicable, lorsque la solution contient des acides tartrique ou oxalique. » En présence de l'acide pliosphorique, on obtient un précipité qui se rapproche sensiblement, après calcination, de la formule 2AI-O' P^O^. Si l'acide pliosphorique en solution est en excès par rapport à celte formule, le précipité en renferme une quantité supérieure qui s'élimine lentement dans les lavages pour ne laisser finalement que la quantité d'acide phospliorique correspondant au phosphate 2ÀI-O' P-0'', pro- duit final de la calcination. » Lorsque l'on précipite l'alumine par l'ammoniaque en présence de sulfate, on sait que le précipité d'alumine hydratée retient toujours de l'acide sulfurique (■). Un pré- cipité, obtenu par l'addition du mélange d'iodure et d'iodate à une solution d'alun contenant oS'',2078 d'alumine, se dissolvait complètement dans l'acide chlorhydrique chaud sans donner le moindre louche avec le chlorure de baryum. Cependant, si la quantité de sulfate est notable, il peut y avoir entraînement d'acide sulfurique. Ainsi, dans une expérience où nous avions ajouté à la même quantité de solution d'alun 18'' de sulfate de potassium, nous avons reconnu nettement dans le précipité la pré- sence de l'acide sulfurique. L'absence complète du soufre dans les précipités que nous avons obtenus montre que ce n'est pas l'hyposulfite ajouté pour détruire l'iode qui complète la précipitation de l'alumine. On peut d'ailleurs en supprimer l'emploi si l'on chaufTe pendant une heure et en employant, pour éviter le dépôt de l'iode, un réactif renfermant la quantité double d'iodure de potassium. On opère dans une cap- sule de porcelaine. Les résultats obtenus sont très satisfaisants, ainsi que 'e prouvent les chifîres suivants : Employés AFU'', Trouvés AI-0', Différence 0S'',2033 o8'',2o33 0 )) os--, 2034 H-i'"»'' » En l'absence d'hyposulfite, le précipité est même plus dense encore et plus facile à laver; il se dépose presque instantanément. Malgré cela, nous recommandons, pour l'analyse pratique, d'employer l'hyposulfite de sodium, pour être certain qu'on a un excès du mélange iodiqiie, et pour éviter les inconvénients de la fdtralion d'une solution chaude d'iode. » Il résulte donc de nos essais, que le réactif formé par un mélange d'io- dure et d'iodate de potassium se prête très bien à la précipitation de l'alu- (') Ce fait, que nous avons constaté dans tous nos essais, montre que l'on ne peut songer à utiliser les procédés alcalimétriques de dosage d'aluminium préconisés dans ces dernières années, notamment par MM. Rvoss {Zeitschr.f. anal. Chemie, 33, 1V3) et ViTALi {Boll. Chi/n. Farm., 1896, 383), lorsque les solutions renferment des sul- fates, à plus forte raison pour le dosage de l'alun. G. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 4.) 2^ ( i7« ) minium, et qu'il permet de réaliser avec rapidité et précision le dosage de ce métal, dosage jusqu'ici assez long et assez délicat. Nous avons observé, en outre, que ce même réactif donnait aussi d'excellents résultats pour la détermination quantitative du fer. Nous poursuivons nos essais dans le but de rechercher si d'autres métaux peuvent également être dosés par ce procédé. » ZOOLOGIE. — Sur la faune halophile de l'Auvergne. Note de MM. C. Bruyant et A. Eusébio, présentée par M. Edmond Perrier. « Le département du Puy-de-Dôme compte parmi les plus riches en eaux minérales : il possède, en effet, une centaine de sources autorisées, et ce chiffre serait certainement triple si l'on ftiisait mention des pointements encore inexploités. » Lorsque les eaux ont été libres de s'épancher à la surface du sol, elles l'ont recouverte, parfois sur une étendue considérable, d'un travertin caractéristique qui constitue un substratum particulier pour le développe- ment de la flore et de la faune. » C'est ainsi que Delarbre signalait déjà eu 1796 l'existence de plantes maritimes au bord de certaines sources d'Auvergne. Lecoq (i854), Gonod d'Artemare (i856), Lamotte (1877), le frère Héribaud surtout (1878) insistent sur cette association végétale des sources minérales et des marais salés (' ). » La florure halophile de l'Auvergne est actuellement établie ainsi qu'il suit (') : » Plantes exclusives : Spergularia marginata Bor., Spergulana satina Orest., Lotus lenuis Kit. var. crassifolius, Trifolium maritimum Huds., Apium graveolens L. , Taraxacum leptocephalum Rchb. , Glauxmarilima L. , Triglochin marilimuin L., Atriplex hastata L. var. salina Walv., Bêla marilima L., Planlago gramineaham. var. marilimaG. G.,Juncus Gerardi Lois. , Scirpus marilimus L., Glycena distans Wallr., Polypogon Monspeliense Desf. , Agroslis alba Schrad. var. maritima Lam., Hordeum maritunwn With. , (') M. II. du Bujsson a également signalé la Flore des marais salés du départe- ment de l'Allier {Ann. Soc.d'Hort. de l'Allier; i885). (^) liÉRiBAUD, Les Muscinées d'Aui'ergne. Ouvrage couronné par rAcadémie des Sciences, 1899. ( '79 ) Chara crinita Walr. var. brevispina Braun, Potlia Heimii Br., Amhlystegium compactiim C. Muell. » Plantes préférentes : Lepidium latifohum L., Lepidium ruderaleh., Melilotus parvijiora Desf., Bupleurum tenuissimwn L., Triglochin palustre L., Scirpiis maritimus h., Carex disticha Hiids., Trichoslomum tophaceiim Brid., Eucladium ver t ici liât um Br. » Les découvertes des botanistes nous ont engagés à rechercher si dans le domaine zoologique, il n'existerait point une localisation analogue. Nos études ont porté jusqu'ici sur les régions très caractéristiques de Saint-Nec- taire, de Sainte-Marffuerite et de Médagues. » Les sources de Saint-Nectaire sont disséminées au nombre de plus de quarante, sur les deux rives d'un ruisseau, le Courançon, qni coule dans une étroite et profonde vallée, à une altitude d'environ 780™. Tout en dif- férant considérablement de température, ces sources présentent une cer- taine uniformité de composition. Au pied du Plateau de Corent, bien connu des géologues, une boucle de l'Allier délimite une terrasse peu éle- vée : c'est là que sourdent de nombreux pointements connexes de ceux de Sainte-Marguerite, situés sur la rive opposée (altitude : 345"). Enfin les eaux de Médagues jaillissent sur la rive droite de l'Allier à quelque dis- tance du village de Zoze. Certaines d'entre elles, non encore captées, laissent déposer de nombreuses couches qui surélèvent de plus en plus leur niveau et donnent abri ;» une non)breiise population animale (alti- tude, Soo""). » Les analyses de Truchot assignent à ces différentes sources la compo- sition suivante ; Sainte-Marguerite. Médagues. Source Source du Saladis. Saint-Nectaire. des Graviers. Acide carbonique lilDre 1,009 0,910 o,5io Bicarbonate de sodium 2,461 2,954 1,374 » potassium 0,227 o,34o o,3io » calcium ci, 979 0,488 1,867 » magnésium. . o,777 0,275 0,924 » fer o,o4o 0,020 o,oi5 Sulfate de sodium 0,191 0,170 0,248 Chlorure de sodium 2,246 2,089 ' ,o48 1) lithium o,o4o 0,028 o,o3o Silice 0,112 o,i4o 0.072 Matières organiques traces traces traces _, , ( Noncomprisl'acidecarboniquelibre. 7,073 6,999 5,888 I Y compris l'acide carbonique libre . 8,082 7,909 6,398 ( i8o ) » A côté (les formes iibiquistes, qui se rencontreiiL sur les terr.tins salés comme ailleurs, nous avons recueilli les espèces caractéristiques suivantes, les unes terrestres, les autres aquatiques (') : Ainara erytlirocneinisTAxa. Bledi us spectabilis \\.v. Pogonus lialophilus Nie. Blediiis sp. Pliilydrus lialophilus Bed. Cyclonotum hispanicum Kust. » Cette faunule peut paraître assez pauvre : mais il faut remarquer que le champ de développement des espèces halopliiles est en réalité très res- treint. Il y a lieu, d'autre part, d'établir une distinction entre la faune et la population animale. Il ne s'agit point ici, siuf pour V Arnara erythrocnemis , de captures isolées. Le Pogonus hatophilus est extrêmement commun sur le plateau de Sainte-Marguerite, le Cyclonolum hispanicum abonde sous les détritus à demi incrustés, au bord des eaux de Médagues et de Saint- Nectaire ; enfin le Philydrus lialophilus n'est rare ni à Médagues, ni à Saint-Nectaire. Il semble donc que ces espèces trouvent auprès de nos eaux minérales des conditions d'existence tout aussi favorables qu'au bord de la mer (-). » Les espèces citées appartiennent à la série des espèces maritimes que Valery-Mayet considère comme inféodées à la constitution chimique du ter- rain : « on dirait qu'elles ont besoin de sel marin. D'autres, au contraire, » sembleraient ne rechercher dans les terrains salés que sa constitution physique ». (^Cicindela lilloralis. Séantes arenanus, etc.) Nos recherches ne sont pas encore assez nombreuses pour nous permettre de donner l'énumérationde ces formes préférentes. La question se pose d'ailleurs, de tiéterminer autant que possible l'influence de la constitution chimique du sol sur l'organisme et d'examiner si les espèces ubiquistes ne présentent pas de races halopliiles. Nous espérons que les études ultérieures four- niront quelques indications à cet égard et qu'elles grossiront aussi sen- siblement la liste des espèces typiques. » Quoi qu'd en soit, nous pouvons af.lrmer, dès maintenant, qu'il existe en regard de la florule halophile, une faunule halophile, bien délimitée et caractéristique de nos eaux minérales. Au point de vue général, il peut (') Ces espèces, donl la détermination a été conliùlée par un de nos collègues delà Société Entomologique de France, sont nouvelles pour la l'aune du centre (sauf Cyclo- notum hispanicum). {-) D'ailleurs quelques-unes d'entre elles sont déjà signalées comme se rencontrant dans les terrains salés éloignés de la mer. ( '8i ) paraîlre intéressnnt de rapprocher celle forma lion halophile, de la forma- tion obscuricole qui fait l'objet des travaux de Viré, et de la formation alpine que l'un de nous a étudiée eu Auvergne. » BOTANIQUE. — Sur les téguments séminaux de quelques espèces du genre Impatiens L. Noie de M. Camille Brunotte ('), présentée par M. L. Guignard. « Dans une Note à l'Institut (-), j'ai montré la différenciation si pro- noncée qui caractérise l'embryon de V Impatiens nolt-langere, chez lequel la racine primaire est totalement avortée et remplacée par des racines ad- ventives naissant de très bonne heure dans l'embryon. D'un travail publié par Hermann (^) il résulte que, chez /. Sultani, il ne se forme pas de ra- cines adventives dans l'embryon jeune. Ces deux faits prouvent évidem- ment que les graines de ces plantes sont différemment constituées chez des espèces voisines, et il m'a paru intéressant de rechercher si, dans les téguments qui enveloppent l'embryon, il existait, ou non, une similitude de structure. » De nondjreuses observations relatives à la structure et au développe- ment des téguments séminaux ont été faites, et les connaissances acquises sur cette question sont déjà très étendues (^). » Les graines étudiées dans celte Note appartiennent aux espèces sui- vantes : Impatiens Balsamina L., /. Roylei Walp., ou glanduligera Royie, /. scabrida D. C, ou tricornis Liudl. (également désignée sous les noms de /. cristata et /. calycina Wall.), /. parviflora D. C, /. noli-tangere L., 1. Sultani Hoock, I. longicornis Wall., ou leptoceras D. C, et enhn /. au- ricoma, nouvellement introduite des IlesComores. » Chez /. noli-tangere, la seule appartenant réellement à notre flore de France, le tégument interne, lors de la complète maturité de la graine, est à peu près résorbé, ainsi que l'albumen. L'assise protéique décrite chez I. parvijlora par M. Guignard existe aussi cliez l. noli-tangere. Les téguments mûrs sont constitués par plusieurs assises de cellules allongées au milieu desquelles se trouvent des patjuels énormes de raphides. L'assise externe des téguments est diflérenciée ; un certain nombre de ses (') Travail fait à l'École supérieure de Pharmacie de Nancy. (-) C. Brl'notte; Comptes rendus, 1896. (^) W. Hermann, (Jntersuchung der Gattung Impatiens. Freiburg-i.-B., 1886. (*) Voir travaux de Strandmarck, Lohde, Ghatin, Chalon, Fickel et IIômnel, Le MONNIER, KOCH, HaULEIN, GrESSNER, SchUMANN, NOBBli, GUMHER BecK, J. GODFRIN (1880), Brandza (1891), Guignard (iSgS). ( i8?. ) éléments sont transformés en petites papilles. Quelquefois, deux papilles seulement adossées forment une petite élevure à peine visible; d'autres fois, un certain nombre de ces cellules élevées forment une bande plus ou moins large constituant de petites saillies à la surface du tégument. Les cellules ainsi dilTérenciées sont des prismes à base polygonale, à parois épaissies et creusées par des ponctuations assez larges. Chez celte espèce, les papilles restent toujours de petites dimensions. » Les téguments de la graine de 17. parvijlora, déji'i décrits par M. Guignard, sont ceux qui se rapprochent le plus comme structure des téguments décrits ci-dessus. Trois ou quatre assises cellulaires se rencontrent ici aussi, et l'assise protéique, reste de l'albumen, est très visible. Les papilles de la surface externe ont la forme d'un cône plus ou moins régulier, à base presque circulaire; sa hauteur est variable. Les parois épaissies de ces cellules, très fortement ponctuées, paraissent percées d'ouver- tures régulières, d'égales dimensions et arrondies. Ces papilles, disposées en lignes, constituent, à la surface du tégument, non plus, comme précédemment, de petites saillies disposées sans ordre, mais des crêtes régulières longitudinales, très dévelop- pées surtout dans la région voisine du sommet radiculaire de l'embryon. » Chez 1. Balsamina, où M. Brandza a décrit : i" un épiderme externe avec cor- puscules spéciaux caractérisant l'espèce, i" un parenchyme à raphides, 3° une série d'assises complètement écrasées, 4° "n épiderme interne à cellules tabulaires entou- rant l'embrj'on, on trouve des formations épidermiques nettement différenciées et désignées sous le nom de « poils globuleux cellulaires » ou « corpuscules ». L'épi- derme externe est formé de cellules à parois sinueuses au milieu desquelles proéminent ces poils qui portent des bandes lignifiées à leur surface. Quant au parenchyme à raphides, il est constitué par de nombreuses rangées de cellules allongées radialement. L'assise de cellules écrasées correspond au tégument interne en partie résorbé et l'as- sise désignée sous le nom d'épiderme interne n'est autre que l'assise protéique, reste de l'albumen. Les parois de cette assise sont fortement épaissies sur les facfes externes et latérales. » Chez /. aitricoma . les téguments, plus résistants que ceux des espèces précé- dentes, sont cependant moins épais. Sous l'assise épidermique externe on ne trouve qu'une rangée de cellules, rarement deux. L'assise correspondant au tégument interne est ici totalement résorbée. Les raphides existent encore abondants et la couche cellu- laire protéique est assez épaisse. Les cellules extérieures de l'épidémie ont des bandes d'épaississement, mais, alors que chez les espèces précédentes ces bandes sont peu nombreuses, ici elles forment, au contraire, un réseau très compliqué; de plus, les proéminences épidermiques volumineuses ont la forme d'un cône allongé creux, la base est insérée au milieu de cellules réticulées à parois épaisses et disposées en ra^'onnant. Le poil est ainsi porté sur une petite proéminence, et, vu de face, il paraît entouré à la base par une étoile brunâtre formée par les membranes cellulaires colorées. » Chez /. Siiltani, les téguments présentent une différenciation encore bien plus grande. Deux assises cellulaires seulement visibles constituent à elles seules les tégu- ments de la graine mûre. Le tégument interne est très réduit; en revanche, l'assise qui constitue l'épiderme est très résistante. Toutes ses cellules réticulées ont les parois très épaisses. Par place, plusieurs cellules réticulées se réunissent pour former une masse saillante du milieu de laquelle s'élève un poil volumineux dont la base se ter- ( i83 ) mine en une pointe mince. Ce poil s'étale, dès sa sortie des cellules épidermiques qui l'entourent, en une sorte de coupe portant la portion libre du poil. Des bandes d'épaississement très nombreuses existent sur la membrane de cette cellule, dont le contenu est huileux dans le jeune âge. Hermann, en signalant la présence de ces poils chez /. SiiUa/ii, admettait que de pareilles formations ne se rencontraient nulle part ailleurs. On sait, dès maintenant, que ces poils existent chez d'autres espèces. )i Chez /. Royli ou glanduligera, les cellules épidermiques des téguments de la graine, d'après M. Brandza, sont cubiques et surmontées chacune d'une petite proémi- nence sphérique. Le simple examen d'un lambeau détaché des téguments de la graine, convenablement décoloré, permet de constater l'erreur commise par cet auteur. Vues de face, ces cellules présentent un contour nettement sinueux; elles ont un fort réseau d'épaississement. Une section transversale des téguments montre que ces cellules ont la forme d'un cône court dont la base, au lieu d'être circulaire, serait comme rongée sur les bords. Les parois sont munies d'épaississement en réseau et la proéminence du sommet est due aussi à un épaississement de la membrane. Sous la première assise extérieure décrite ci-dessus, se trouvent quatre à cinq rangées de cellules constituant le tégument interne. Ces cellules ovoïdes présentent parfois des ponctuations. Quant au tégument interne, il est ici réduit à une assise de cellules dont on ne perçoit plus les cavités, et l'assise protéique persiste jusqu'au moment de la germination de la graine. i> Chez les autres espèces étudiées dans cette Note, les téguments sont peu compli- qués comme structure. Les cellules extérieures, surtout chez 7. scabrida, sont presque toutes semblables, sauf dans la région radiculaire où elles deviennent un peu saillantes. Elles se réunissent en certains endroits pour former un petit mamelon sphérique simple, mais qui ne présente jamais de formations pileuses. Sous cette assise externe, le tégument comprend deux couches de cellules seulement; quant au tégument interne, il est à peine visible. Une couche de cellules cubiques représente ici encore l'albumen non complètement digéré. » Si, à ces observations, on compare les connaissances acquises anté- rieurement sur les téguments des graines, on reconnaît qu'il existe une grande variabilité de structure dans les téguments séminaux à la maturité, non seulement chez les graines de plantes appartenant à une même fa- mille, mais chez des plantes d'un mênrie genre et d'espèces 1res voisines. Il est vrai que cette variabilité, en ce qui concerne les espèces de Balsa- mines étudiées, porte surtout sur les régions externes, qui, seules, parais- sent subir des modifications dues à une adaptation spéciale. L'écrasement à la maturité de la graine, du tégument interne, paraît être un fait constant ainsi que la présence des raphides et du mucilage, si abondants d'ailleurs dans tous les tissus de l'appareil végétatif des Batsaminées. » Si l'on se rappelle les modifications piofondes que l'embryon lui- même subit dans diverses graines de Balsaminées, on est forcé de recon- naître tout l'intérêt qui s'attache à la fois à l'étude approfondie de ces ( i84 ) graines et à celle de l'embryon jeune el, de l'appareil végétatif auquel il donne naissance. Cette question a fait l'objet de recherches qui seront publiées prochainement. » GÉOLOGIE. — Sur la Géologie de la Chine méridionale. Note de M. Leclère, présentée par M. Michel-Lévy. « La mission que je viens d'accomplir au Tonkin et dans la Chine méri- dionale, du 5 décembre 1897 au i5 juillet 1899, m'a permis d'effectuer une exploration géologique complètement nouvelle, d'environ 6000'"", qui permettra de relier la géologie du Tonkin aux travaux classiques de M. de Richtofen et de M. Loczy. Mon voyage comble ainsi la lacune qui existait au point de vue de la description géologique entre l'Indo-Chine et l'Asie centrale. J'ai parcouru les régions les plus importantes du Yun-Nan, la bordure méridionale de Se-Tchouen, puis j'ai traversé le Kouei-Tcheou et le Rouang-Si. J'ai suivi eu premier lieu les bords du fleuve Rouge, entre Hai-Phong et Lao-Ray, en utilisant les travaux de construction des routes. Autour de Lao-Ray et ensuite autour de Mong-Tze, j'ai exploré la région qui doit être traversée par le futur chemin de fer du Yun-Nan. De Mong- Tze, je me suis rendu à Yun-Nan-Sen par A-Mi-Tcheou, Mi-Leu-Chien et Lou-Nan-Tcheou. Après avoir étudié les environs de Yun-Nan-Sen, je me suis rendu à Ta-Li-Fou par Tong-Tchouan, Houi-Li-Tcheou et lun-Pe-Ting. Mes observations dans cette région concordent complètement avec celles de M. Loczy. » Revenu de Ta-Li-Fou à Yun-Nan-Sen, je me suis rendu à Rouei-Yang par Chin-I-Fou et Tchen-Lin. Grâce au concours des autorités chinoises, ]'ai pu passer du Rouei-Tcheou au Rouang-Si. Je suis enfin revenu de Rouei-Lin à Hanoï par Liou-Tchou, Nan-Ning etLang-Son. Tout ce voyage s'est effectué entièrement par voie de terre jusqu'à Nan-Ning. J'ai élé accompagné par M. le vicomte de Vaulserre, à partir de Ta-Li-Fou, et par M. G. Monod, de Yun-Nan-Sen à Rouei-Yang. M. Monod s'est rendu ensuite à Tchong-Ring. » Sur la demande de M. le Ministre des Colonies, le Service de la Carte géologique de France a été chargé de la détermination des échantillons que j'ai rapportés. L'examen des roches cristallines a été fait par MM. Michel Lévy et Lacroix. Les éludes paléontologiques ont élé faites par MM. Dou- villé et Zeiller, avec le concours de M. Cayeux. Des analyses chimiques ont été faites sous la direction de M. A. Carnot. ( '«5 ) « Salifies déplacements locaux des parties supérieures des voussoirs, la contrée comprise entre le fleuve Bleu et leTonkin forme une région tabu- laire affaissée par gradins parallèles bien après l'époque liasique. Les gra- dins sont étages depuis l'altitude de loo'", qui est celle du Culm au centre (lu Kouang-Si, jusqu'à celle de Sooo™ que le même horizon occupe sur les bords du fleuve Bleu. Un immense massif de mélaphyres, interstratifié à la base du système carboniférien, forme le Horst, à partir duquel s'est effectué l'affaissement, et détermine le rebroussement du fleuve Bleu vers l'est. » Toutes les grandes lignes d'affaissement sont parallèles au système du Khin-Gan. Déjà reconnu dans la Chine septentrionale et centrale par MM. de Richthofen et Loczy, ce système se prolonge sur |)lus de 20° en longitude. L'arête du grand Khin-Gan notamment, franchie par le fleuve Bleu auprès d'I-Tchang, détermine un affaissement de looo"" entre le Rouei-Tcheou et le Rouang-Si, puis passe entre Nan-Ning et Lang-Son, et vient former la côte du ïonkin, où elle est interceptée par un autre fais- ceau de fractures miocènes, qui enserrent le cours du fleuve Rouge. » Toutes ces observations sont fondées sur un levé topographique détaillé fait par M. le vicomte de Vaulserre, qui m'a accompagné à ses frais pendant sept mois. » Il importe de signaler que le système du Rhin-Gan concorde complè- tement avec la direction de l'axe d'effondrement tracé a priori sur l'Asie Orientale, dans le Mémoire publié en 1898 par M. Michel-Lévy. » Le passage même du grand cercle des Andes est tracé, dans la boucle du fleuve Bleu, par des dykes de syénite à néphéline. » La série des formations sédimentaires comprend : » i" Le système archéen avec schistes, quartzites et phyllades, le tout souvent granitisé; » 2" Le système dévonien, peu développé; » 3" Une formation calcaire d'une immense étendue, contenant à sa base un horizon du Dévonien supérieur, puis des grès et schistes avec houille, et ensuite des horizons nettement carbonifériens, permiens et même triasiques ; » V' Un Trias proprement dit, composé d'argiles et de grès bariolés, s'difère et gypsifère, avec cargneules; » 5° L'étage rhétieu du Tonkin, surmonté par un calcaire dolomitique; » 6° Des bassins lacustres miocènes et quartenaires. » C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXX\, N° 4.) ■•i'> ( I«f' ) PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur quelques plantes fossiles de la Chine méridionale. Note de M. R. Zeilker, présentée par M. Michel- Lé vy. « M. Leclère, ingénieur en chef au Corps des Mines, ayant été chargé en 1898-1899 par le Ministère des Colonies d'une mission d'étude dans les provinces méridionales de la Chine, a recueilli sur quelques-uns des gîtes charbonneux de la région par lui explorée un certain nombre de plantes fossiles, dont l'examen m'a été confié parle Service de la Carte géolo- gique et m'a permis de fixer l'âge des dépôts d'oîi elles proviennent. » On sait par les travaux de MM. F. von Richthofen et L. von Loczy que la Chine renferme de nombreux gîtes de charbon, d'importance inégale, appartenantes uns au terrain houiller, les autres à la portion inférieure ou moyenne du terrain jurassique; mais on ne possédait à cet égard que des données fort incomplètes sur les provinces méridionales, en particulier sur le Yun-Nan, qui n'avait pour ainsi dire pas été exploré; aussi paraît-il intéressant de faire connaître les renseignements fournis par les échantil- lons qu'a rapportés M. Leclère. » La plupart des gîtes sut lesquels il a pu récolter des empreintes végé- tales appartiennent à la deuxième catégorie, c'est-à-dire à l'époque secon- daire. Je les passerai successivement en revue : » 1° Taï-Pin-Tchang, sur la limite du Yun-Nan et du Se-Tchouen, à l'est de Young-Peï-Ting. J'ai reconnu, dans la belle série d'empreintes recueillie en ce point par M. Leclère, d'abord les espèces suivantes de Fougères : Cladophlebis Bœsserd Presl (sp.); Ctenopteris n. sp., identique;) une espèce encore inédite du Tonkin, à très grandes pinnules, rappelant quelque peu le Nilssonia Blasii Brauns; Tœniopteris n. sp., à frondes simples, à nervures épaisses, analogue au Tœn. immersa Nathorst; Glosso- pteris indica Schimper, représenté par des frondes à nervation pauciaréolée tout à fait semblable à celle que j'ai observée sur certains échantillons de l'Inde, provenant du South Rewah; DictyophyUuni exile Brauns (sp.); Cla- thropteris platyphylla Gœpperl; et, parmi les Cycadinées, un Plerophyllum'd folioles assez larges, tronquées à leur sommet, affine d'une part au Pi. longifolium Brongniart du Reuper, d'autre part à certaines espèces des couches indiennes de Rajmahal; Anomozamiles inconstans Brauns (sp.); et enfin deux petits fragments de frondes qui, bien qu'assez incomplets, ( >«7 ) me semblent devoir être rapportés sans hésitation au Plitophyllum ncutifo- lium Morris, des Upper Goudwanas de l'Inde. » L'ensemble de ces formes, comprenant à la fois des espèces du Rhétien d'Europe, des espèces du Trias et des espèces du Lias de l'Inde, conduit à rapporter le gisement charbonneux de Taï-Pin-Tchang à l'étage rhétien, de même que ceux de Hon-Gay et de Ré-Bao au Tonkin, avec lesquels il présente une remarquable similitude de flore. » 1° Mi-Lo-Ch'ien, dans l'est du Yun-Nan, entre Rouang-Si-Tchéou et Tcheng-Riang. Les schistes recueillis dans cette localité ne m'ont offert que de menus débris végétaux, parmi lesquels j'ai pu cependant recon- naître des lambeaux de frondes d'un Tœniopteris, ainsi que d'un Dictyo- phyllum probablement identique au Dicl. exile. » 3" Riang-Ti-Ho, à la limite commune du Yun-Nan, du Roeï-Tchéou et du Rouang-Si. Les plaques de grès micacé rapportées de ce gisement par M. Leclère renferment une Pécoptéridée à nervation indistincte, mais ressemblant beaucoup comme contour au Cladophlebis Rœsserti, le Glosso- pteris indica, et des lambeaux de frondes très incomplets, mais qui, d'après les crénelures de leurs bords, comme d'après ce qu'on peut discerner de leur nervation, semblent devoir être rapportés au Clathiopieris platy- phylla. » /i" Tchong-Ring, dans la région orientale du Se-Tchouen, sur le Yang- tse-Riang. M. Monod, attaché à la mission, a rapporté de Tchong-Ring des schistes renfermant des empreintes de folioles détachées de Podoza- miles dis tans Presl (sp. ). » Ces quatre localités paraissent ainsi correspondre par leur flore aux gisements du Tonkin et pouvoir être classées, les unes et les autres, dans l'étage rhétien. Il n'est pas sans intérêt de constater dans ces gisements de la Chine méridionale, comme dans ceux du Tonkin, la présence du genre Glossopteris. » Le terrain houiller se montre, d'ailleurs, dans le sud de la Chine, car M. Leclère a recueilli des échantillons non douteux de Stigmaria Jicoides à Siao-Choui-Tsin, à l'extrémité sud du Se-Tchouen, à l'ouest de Toung- Tchouan. )) Il a récolté, en outre, non loin de cette dernière ville, à La-Rou, dans le Yun-Nan, des empreintes susceptibles d'être considérées comme des organes appendiculaires de Stigmaria, mais trop incomplètes et trop mal conservées pour qu'il soit possible de les déterminer avec certitude et d'affirmer, d'après cette seule indication, l'existence du terrain houiller sur ce point. ( I«'^ ) » Enfin, je mentionnerai, comme oiïrant encore des restes de végétaux fossiles, des Infs, vraisemblablement quaternaires, recueillis les uns à Tche- Nijan-Tchaï, près de Mon-Tse, dans le sud du Yun-Nan, et renfermant des feuilles de Ficus ; les autres à Lou-Meï-Ye, dans le Yun-Nan oriental, non loin de Rotiang-Si-Tchéou, renfermant de petites feuilles ovales qui, d'après les recherches que j'ai faites dans l'herbier du Muséum et pour lesquelles M. Franchet a bien aouKi me prêter le secours de sa parfaite connaissance de la flore chinoise, paraissent devoir appartenir à une Éricinée, peut-être à un Rhododendron ou à un Agapethes, sans qu'il ait été possible toutefois d'arriver à une détermination précise. » GÉOLOGIE. — Sur la structure de la portion méridionale de la zone du Briançonnais. Note de M. W. Kiman, présentée par RI. Marcel Bertrand. » Lorsque l'on quitte la zone du Piémont, occupée par les schistes lustrés avec leur cortège de roches vertes, aux assises uniformément in- clinées vers l'ouest et dont les plis sont, d'une façon constante, déjetés vers l'Italie, pour se diriger vers l'ouest, on traverse la partie des chaînes intra-alpines qu'entament les profondes vallées du Guil, du Cristillan, d'Escreins et de la Haute-Ubaye; cette région très accidentée présente les éléments tectoniques suivants : » A. Un faisceau de plis encore déversés vers l'Italie, mais dans lequel apparaissent les assises du Trias briançonnais (calcaires, quarzites, etc.) formant des anticlinaux, à pendagc ouest que séparent des synclinaux de schistes lustrés (Villargaudin, col Girardin, Tête de Miéjour, etc.). En profondeur, les coupures des vallées font affleurer de larges plis de quarlziles (Trias inférieur) également déjetés vers Test (le Yéger, la Blachère, etc.). Cette structure, très uniforme, se poursuit depuis le col Izoard, par Villargaudin, Souliers, le Sommet-Bucher, le col Fromage, Ceillac, la Haute-Ubaye, col Tronchet, lac du Paroird, Tète de Miéjour, col Mary, jusqu'en Italie où M. Franchi l'a récemment décrite près du Col de Maurin et de la Cliiapiera. 1) B. Un faisceau remarquable par la multiplicité de petits synclinaux serrés, aigus, droits ou faiblement inclinés qui comprennent du Jurassique supérieur, des schistes marbreux jura-crétacés (') et du flyscli. Ces plis se poursuivent avec une grande ré- (') Ces schistes marbreux passant fréijueniinenl par la base au calcaire rouge de Guillestre (Jurassique supérieur) et, par leur sommet, aux dépôts éocèiies, prennent un grand développement au voisinage de Larche ; M. Franchi a rencontré non loin de la frontière (près du col del Mule) des fossiles crétacés (Actéonelles) dans cette for- mation, et a démontré que les fossiles décrits par Meneghini, Neumayr et Michelotti comme provenant du col de Chaberton ont été en réalité recueillis aux environs de ( 1^0 ■ gularité de Fiirfaude el du Guil à la Varaila par l'aiguille de Ratier, la haute région entre le pic de Guillestre et le col de Biamou'^ie, la Saume, la Main de Dieu, Panes- trel et Font-Sanete, les aiguilles de Cliambeyron, puis s'inflécliissent vers le sud-est en Italie et longent la frontière (ouest de la Chiapiêra, Rocca Blancia) jusqu'au nord- est du col du Roburent. Ce faisceau représente \a partie axiale d'un grand é^-entail composé, suite incontestable de l'éventail du Briançonnais septentrional et de la Mau- rienne. » C. Dès le bord occidental du faisceau précédent, les plis se couchent franche- ment vers la France et c'est à cette nouvelle bande que se rattachent quelques-uns des grands plis couchés qui forment les « nappes » signalées plus au nord par MM. Ter- mier, Lugeon, Haug et l'auteur de ces lignes. Comme on peut le constater notamment à l'est du col de Moussière et dans le vallon de la Valette (pour la « nappe » de La Roche-Champulla), (3= écaille de Termier) cette disposition se continue vers Guil- lestre et les plis étirés et nettement déversés vers l'ouest se couchent et s'empilent d'une façon curieuse; plusieurs d'entre eux (flanc ouest de la crête de Catinat, roc de Saphie) ont notablement dépassé l'horizontale et sont reployés en véritables voûtes; leurs charnières plongent vers la vallée de la Durance par-dessus les plis plus exté- rieurs beaucoup plus réguliers dont les séparent des lames sy nclinales de flysch (Le Gros, est de Saint-Crépin ) également ployées en voûtes. » La structure de ce faisceau se simplifie vers le sud; les grands plis couchés (ou nappes) diminuent successivement d'importance; encore très nets au sud de Vars, ils disparaissent près du col de Serenne ; dans le massif de Saint-Ours les anticlinaux sont simplement déversés vers l'ouest et au nord-est de Larclie (Oronaye), c'est un anti- clinal droit à noyau permien qui semble représenter seul ce faisceau. » D. La zone du flysch dont les plis sont également déjetés vers l'ouest et dans laquelle les terrains secondaires n'apparaissent qu'en minces lames anticlinales étirées, laminées et fréquemment charriées avec le llysch qui les enveloppe (observations faites en commun avec M. Em. Haug). » Au sud de la Durance, en voit successivement plusieurs anticlinaux de la bande C s'ennoyer dans le flysch [sud du Plan de Phazv ( ' ), vallon de Serenne, etc.] et il y a tout lieu de croire que la zone dujlysch coinprend, vers Larche, une partie du faisceau précédent (C) dont les plis extérieurs s'y continuent, mais ne font plus, par suite de l'abaissement de leurs axes, apparaître qu'exceptionnellement leur noyau mésozoïque. » D'après ce qui précède, la zone du Briançonnais est solidaire de la zone du flysch comme elle l'est de la zone des schistes lustrés; elle offre très nettement, au sud de la Durance, une slnicture en éventail composé . Les branches occidentales de cet éventail, couchées et empilées en nappes au nord, c'est-à-dire dans le voisinage du Pelvoux, s'étalent et s'ennoient Bersezio dans des marbres appartenant à cet ensemble {Com. geol. d'Itaiia. t. 11, p. 45; .894). C) KlLlAN et Halg, Comptes rendus, 7 août 1899. ( '9" ) dans le flysch plus au sud, où elles occupent plus de place et prennent la forme de grands plis-failles inverses charriés vers l'ouest. » La partie axiale, avec ses synclinaux jura-crétacés multiples et serrés, se continue normalement jusque dans le bassin de la Maira et de la Stura (Italie). » Les branches orientales, plus régulièrement isoclinales, comprennent les schistes lustrés de la zone du Piémont. » Ces constatations suggèrent des comparaisons intéressantes. Les tra- vaux qui ont eu pour objet les principaux massifs cristallisés de nos Alpes ont montré que ces massifs centraux ne représentent souvent que les ra- cines décapées de plis multiples qui devaient atteindre vraisemblablement un développement considérable, se couchaient, s'empilaient et affectaient, ainsi que l'ont démontré les belles recherches de MM. M. Bertrand el Ritler, la série complète des assises sédimentaires. C'est ainsi que M. Ter- mier a fait voir dans une remarquable étude que le massif du Pelvoux comprend les racines d'une série de plis très aigus, que ce savant a en partie reconstitués (' ), qui formaient un important faisceau déversé vers l'ouest et que rien ne s'oppose à considérer comme la partie profonde d'ui: immense éventail dont les racines, uniformément déjetées vers l'ouest, pouvaient correspondre à des plis plus épanouis et divergents dans leui portion haute. » Il est facile de rétablir, d'après les coupes transversales de la zone du Bfiançonnais au sud de la Durance (-), en tenant compte de l'épaisseur probable des diverses assises et du fait que les couches superficielles affectent souvent, en raison de la plasticité plus grande de certaines assises, des formes de plissement différentes (soit plus compliquées, soit plus simples) de celles des couches profondes, la forme probable du noyau cristallin qui doit exister en profondeur au droit de cette zone. On obtient ainsi un ensemble qui, malgré sa symétrie plus grande, est fort analogue à celui que devaient présenter la plupart de nos massifs centraux et, en particulier, à ce que devait être le Pelvoux avant que l'érosion, après avoir fait disparaître la plus grande partie des dépôts qui recouvraient les schistes cristallins et le granité, eût profondément décapé et entamé ces derniers ('). » La zone du Bnançonnais peut donc être considérée comme l'axe d'un (') Bull. Soc. Géol. de France, 3" série, l, XXIV, p. 702, y7^. 10; 1896. (-) Ces profils, que j'ai relevés avec soin, seront procliainemei>l publiés. {') \'oiv\a Jiff (ire donnée par M. Termier {tor. rit., fig. 10). ( 191 ) massif central en éventail compose, encore pourvu de sa couverture sédi- mentaire; les accidents latéraux du Briançonnais, des environs de Gui! lestre et de la zone du flysch sont du même ordre que ceux que MM. Ber- trand et Rilter nous ont fait connaître sur le bord oriental du massif du mont Blanc et dans la partie voisine des Alpes calcaires de Savoie; ils représentent simplement un stade moins avancé de l'érosion à laquelle leur plus grande surrectiona prématurément exposé les éventails asymétriques du mont Blanc et du Pelvoux, ainsi que dans le massif du Gothard, la continuation vers le nord-est de cette mêm^ zone du Briançonnais. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un nouveau Rongeur miocène. Note de M. Cl. Gaillard, présentée par M. Albert Gaudry. « Un nouveau Rongeur vient d'être trouvé dans les inépuisables gise- ments miocènes de la Grive-Saint-Alban. Le musée de Lyon en possède un crâne, une voûte palatine et plusieurs mandibules présentant la série dentaire complète d'individus de différents âges. .1 Ces pièces sont d'un Muridé qui appartient, par l'ensemble de son crâne, à la sous-famille des Sigmodontinés ou Cricétinés; mais sa dentition est très particulière et ne permet de le rattacher à aucun des genres connus. Ses molaires offrent quelque ressemblance avec celles de Brachyuromys Betsileonensis 'Ç>iir\.\Qi\., de la faune actuelle de Madagascar; elles rappellent également un peu la dentition des divers genres de Rats-taupes: Spalax, Tachyorycles et Rhizomys, en particulier les espèces vivantes Tachyorycles annectens Thomas, de l'Afrique orientale, et Rhizomys iiestitus Milne- Edwards, du Thibet. » Nous proposons de nommer ce nouveau fossile Anomalomys Gaudrvi. I^es principaux caractères du crâne et de la mandibule sont les mêmes que chez les Cricétinés, notamment le trou sous-orbitaire et la tubérosité de la branche montante mandibulaire qui correspond à l'extrémité de l'alvéole occupé par l'incisive. Incisives avec le diamètre antéro-postérieur plus grand que le diamètre transverse. Molaires (^ j radiculées, hautes, pris- matiques, non tuberculeuses, à couronne concave dans le sens transversal. Le même nombre de lobes aux molaires des deux mâchoires. Ces lobes forment aussi dans toutes les molaires un nombre de sinus externes et de sinus internes, respectivement égal, contrairement à ce qu'on voit chez la ( '9^ ) plupart des Rongeurs où les molaires de la mandibule ont, par exemple, deux sinus en dehors et un en dedans, si les molaires de la mâchoire supé- rieure en ont un en dehors et deux en dedans. C'est cette disposition de l'émail, irrégulière par comparaison avec ce qui existe chez les autres Rongeurs, que nous avons voulu rappeler dans le nom de genre. « Toutes les molaires ont trois lobes : les deux premiers sont obliques; le troisième, perpendiculaire à l'axe de la rangée dentaire, est réuni en dedans au second lobe, il forme avec celui-ci un V ouvert en dehors. mm Lonp:iienr totale de la mandibule du condyle à l'incisive . . 20,0 i> 1) des molaires inférieures. 5,o » » des molaires supérieures 4)8 » A part les genres cités plus haut, et dont la dentition n'a que des rapports très éloignés avec celle d'Anomalomys Gaudryi, nous ne connais- sons pas de Rongeurs à côté desquels ce nouveau fossile puisse être placé. Il n'est donc pas possible de lui assigner, dès maintenant, un rang précis dans la nomenclature. Comme l'unité du monde organique ne permet pas de croire que ce Muridé ait vécu entièrement distinct de tous les autres, sans aucun lien de parenté, on est obligé d'admettre que ses voisins ou parents sont encore à découvrir. » Cette supposition est très vraisemblable; de très nombreux Vertébrés fossiles ont déjà été mis au jour; mais ce sont, pour la plupart, des êtres de grande ou moyenne taille; les petits animaux ont été beaucoup moins étudiés. » CHIMIE BIOLOGIQUE. — Sur une fi brine cristallisée ('). Note de M. L. Maillard, présentée par M. Arm. Gautier. i( Dans une précédente Communication (^), j'ai signalé l'existence, au sein du dépôt spontanément formé dans le sérum conservé aseptiquement pendant plusieurs années, de granulations cristallines, faiblement biréfrin- gentes, granulations albuminoides, et très proches parentes sinon iden- iiques à la fibrine du sanq. ( ' ) Travail du Laboratoire de Chimie biologique, l'acuité de Médecine de Nancy. ('-) Comptes rendus, 6 février 1899. Erratum : au tien c/e A. Maillard, /) i" Le dépôt contient une série de formations exclusivement albumi- noïdes qui représentent les phases d'une cristallogénèse. On trouve d'abord de petites granulations amorphes, assez régulièrement sphériques, de 5^^ à loi^ de diamètre; puis des grains de i5i^ à 20^, présentant un sys- tème destries radiées, mais pas la moindre biréfringence; ensuite des grains sphériques de i5i^ à 20^^ s'éclairant en blanc grisâtre entre les niçois croisés, bien visibles surtout par l'emploi d'un quartz à teinte sensible, mais ne s'éteignant dans aucune position pendant la rotation complète de la platine, ce qui est le caractère des agrégats cristallins. Enfin certaines de ces granulations, bien sphériques, de iS^* à 20^^, se montrent sur un champ de teinte sensible lilas, avec une coloration azurée pâle, et pré- sentent, pendant la rotation de la platine, quatre extinctions à angle droit. Mais l'absence de tout contour géométrique empêche de repérer la posi- tion des extinctions et de déterminer le système. J'ajoute que ces grains sont moins nombreux dans le sérum de deux ans que dans celui de quatre ans. Enfin je rappelle que certains tubes contiennent de la fibrine en flo- cons amorphes, déposée dès les premières semaines. » 2" Le dépôt qui n'a pas subi l'action de HCl renferme des amas sphé- riques d'aiguilles ou de lamelles fortement biréfringentes, aiguilles dont une observation attentive permet de constater les extinctions individuelles par rotation de la platine. Ces cristaux noircissent assez rapidement par l'acide osmique à i pour 100 et correspondent bien au palmitate de calcium extrait par M. Dzerzgowski. >) Les grains fibrineux contiennent en leur intérieur un système de très petites granulations, résistant à la digestion pepsique comme à la dissolu- tion dans NaF à 10 pour 100 ; ils correspondent à la nucléine trouvée par M. Dzerzgowski. » Ces nouvelles observations me permettent d'affirmer l'existence d'une fibrine à précipitation lente et régulière, atteignant, sinon les contours géométriques des grands cristaux, du moins la structure et les propriétés physiques qui caractérisent l'état cristallin. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De la muUiplication de levures, sans fermenta- tion, en présence d' une quantité limitée d'air. Note de M. A. Rose.\stiehi., présentée par M. Roux. « Pasteur a montré que les fonctions vitales des levures se manifestent dans les milieux sucrés de deux manières différentes, selon que l'air a librement accès, ou non. » Dans le premier cas elles se multiplient, dans le second elles provo- quent la fermentation. Or, en faisant l'analyse bactériologique du cidre, j'ai observé plusieur cas de multiplication de la levure, sans dégagement d'acide carbonique, dans des conditions d'aération restreinte, où le con- traire aurait dû se produire. )) C'est l'étude de ces cas qui constitue l'objet de la présente Note. )) 1. Les levures qui ont servi à ces expériences sont retirées du cidre en fermentation par deux séparations consécutives effectuées dans du moût de pommes stérile ('), épaissi, soit à la gélatine, soit à la gélose, et coulé en plaques. 1) Les colonies sont semées dans des moûts différents. Elles mettent très bien en fermentation le moût artificiel formé par une infusion acidulée de malt, additionnée de sucre interverti (128^'' sucre, 3^'', 5 acide tartrique au litre). » Après deux ou trois cultures dans ce moût, elles prennent toute leur activité, et sont en état de faire fermenter le jus de pommes; mais prises directement sur les plaques, elles sont impuissantes à remplir cette fonc- tion. Elles tombent inertes au fond du liquide. Aucun gaz ne se dégage, mais visiblement le dépôt augmente de volume. Au microscope, on voit que la levure est en plein travail de bourgeonnement, mais elle est de i ou de j plus petite que celle qui se forme dans le moût artificiel. Le jus de pommes qui a servi à faire ces expériences renferme : sucre réducteur, 66^'; sucre non réducteur, 32^''; acide exprimé en acide tartrique, 2S'', 55; azote, o,oGo-. acic'e phosphorique, 0,121. )) Quelle^ est la cause de cette vitalité déprimée? 1) Ce n'est pas l'oxydase, car du jus de pommes stérilisé à l'autoclave à iiS" présente le même caractère et M. Cazeneuve (-) a montré que l'oxydase (tout au moins celle du vin) perd son activité à 75°C. ( ' ) Le jus de pommes est chauffé à 5o'^, puis filtré à la bougie Cliamberland. (■-) Suciélc c/iiniiqi/e, l. X\ 111, p. 029. Paris. ( '9^ ) M Les expériences suivantes donnent à penser que c'est le tannin de la pomme. w "2. Quand on ajoute au liquide assez de gélatine pour précipiter tout ce qui e>l précipitable (dans le cas particulier 2S'', 32 de gélatine par liUv) la fermentation se déclare aussitôt. Le ferment présente alors, au mi- croscope, les grandes dimensions qu'il acquiert dans le moût artificiel. M Quand on emploie un excès de gélatine le précipité, d'abord formé, se redissout; le liquide ledevient limpide et se prend en gelée par le re- froidissement. Et alors, on voit se former dans son sein de belles colonies de levures, dont le plus grand nombre ne présente pas la moindre bulle de gaz. C'est la minorité des cellules qui a acquis assez de vitalité pour amener un peu de fermentation. « 3. Dans cette expérience, l'oxygène qui a pu être utilisé pour la mul- tiplication est celui qui est dissous dans le moût (d'après Pasteur, 5'"' par liLre de liquide) (' ). On est donc là en présence de la quantité limitée d'air, condition favorable à la fermentation. En répétant l'expérience dans le vide, faite plusieurs fois sur de l'bydrogène, il n'y a plus eu ni fermen- tation, ni multiplication (fait d'ailleurs démontre dans d'autres conditions par Pasteur et par M. Cochin). ); -i. L'influence favorable de la gélatine n'est pas due à l'azote qu'elle apporte dans le moût qui en est très pauvre. Les trois expériences sui- vantes sont faites sur des volumes égaux de moût renfermant 78^'', 7 de sucre et 2''''', 5 d'acide exprimé en acide tartriqne, le tout rapporté au litre. » Ces moûts sont stérilisés par la chaleur, et ensemencés avec 5o" d'un levain en pleine activité. Au bout d'un mois de fermentation, on dose le sucre restant. M I est le moût de pommes sans aucune addition. » II est le même d'où l'on a enlevé, par le sous-acétate de plomb, tout ce qiu est précipitable. L'excès de jjlomb est précipité par le carbonate de soude et, en dernier lieu, par du phosphate, car un peu de carbonate de ploudj reste en dissolution à cause de la présence du sucre. » 111 est le u" Il additionné de 2^', 23 de gélatine par litre. » La gélatine emplovée dans toutes ces expériences est très pure. Elle renferme 14.9 pour 100 d'azote. Les 93,8 pour 100 sont précipitables par 5 volumes d'alcool ajoutés à une solution à 16 pour 100. Dans le Tableau (') Pastkuh, Études sur la bière, p. 354- ( 'U7 ) suivant, on ne porte en compte que 6,2 pour 100 non précipités par l'alcool. 1. II. lii. Azole au litre, préexistant dans le inoùt 0,0.59 o.oSr) o,o3() Azote de la partie non piécipitable de la !;élatine. » » 0,020 Acide plio^pliorique préexistant Ph^O"' o, 169 » o, 100 Acide phosplioriqiie introduit avec le levain 0,021 0,021 0,021 Sucre fermenté 53,7 54,7 54 1 2 » Dans les trois cas, le poids du sucre fermenté est sensiblement le même, malgré les quantités différentes d'azote (et d'acide phosphorique) qui sont en présence. On en conclut que la gélatine n'apporte aucun ali- ment. Elle n'agit pas par sa substance sur la levure en pleine activité. Elle n'a d'eifet utile que sur le réveil des levures affaiblies par leur culture en milieu |,>auvre, en éliminant une substance astringente, sans doute de la nature des tannins. Ce qui corrobore cette interprétation, c'est que l'addi- tion de tannin à un moût artificiel entrave, à la manière du jus de pommes, la fermentation avec ces levures affaiblies. » 5. Pour donner une démonstration frappante de la multiplication des levures sans dégagement de gaz, on peut disposer l'expérience de la ma- nière suivante : >) Dans un tube à essai contenant un peu d'eau de gélose à 2 p. 100, chauffée jusqu'à liquéfaction, on fait couler lentement du jus de pommes stérile. Sa plus grande densité (io36 à i5"C.) lui fait gagner le fond. La solution de gélose surnage et, après refroidissement, forme sur le liquide un bouchon hermétique et transparent. Après refroidissement, on ensemence par piqûre avec une colonie, soit de levure apiculaire, soit de levure elliptique. « A l'endroit où la piqûre, après avoir traversé la gélose, vient toucher le jus de pommes, on voit peu à peu une colonie se former, qui grandit et envahit le liquide de haut en bas. L'expérience réussit mieux avec la levure apiculaire qu'avec la levure elliptique, qui forme quelquefois une bulle unique, dont le volume d'environ un tlixième de centimètre cube cesse d'augmenter. Je possède de ces tubes scellés à la lampe qui sont restés sans altération depuis trois ans. » 6. La reproduction des levures sans fermentation est donc mise hors de doute par ce qui précède. C'est le tannin ou une substance analogue, coagulable par la gélatine, qui paraît en être la cause. Mais quoi qu'il en soit, la conclusion certaine qui se dégage de ces faits, c'est que des deux ( >9H ) modes d'acLivité constatés p;ir Pasteur, c'est la laciilfé de la reproduction qui s'éteint en dernier, quand on affaiblit la vitalité d'une levure. >■ PHYSIOLOGIE. — Sur la nature de la propagation de l' influx nerveux. Note de M. G. Weiss, présentée par M. Marey. « Quand on fait varier la température d'un organe vivant, on voit géné- ralement la fonction de cet organe subir de grandes modifications, résultai d'un changement dans l'activité des phénomènes chimiques dont il est le siège. Par exemple, quand on provoque la contraction d'un muscle de grenouille, on constate, en élevant ou en abaissant sa température, que sa courbe de secousse se raccourcit ou s'allonge. Il en est de même de sa période latente, et la longueur de cette période latente peut nous donner une mesure approximative de la rapidité avec laquelle l'action chimique, liée à la contraction musculaire, peut se produire. J'ai pensé qu'il y avait là un moyen de nous renseigner sur les actions chimiques du nerf, en recherchant quelles pouvaient être les variations de la vitesse de propaga- tion de l'influx nerveux sous l'influence des changements de température. » Les divers auteurs qui se sont occupés de la vitesse de l'influx ner- veux ont généralement signalé un ralentissement considérable avec l'abais- sement de température. C'est ainsi que Helniholtz dit que cette vitesse peut tomber au dixième de sa valeur quand le nerf est refroidi. » Il en résulterait que la conduction nerveuse serait solidaire de phé- nomènes chimiques assez accentués, ce qui semble incompatible avec l'hy- pothèse de l'infatigabilité du nerf. » En examinant les seules méthodes de mesure qui soient à notre dispo- sition, on voit qu'elles portent en elles une cause d'erreur considérable. Elles consistent, en effet, toutes à mesurer la somme des périodes latentes du nerf et du muscle dans diverses conditions et à en déduire par diffé- rence la part qui revient au nerf. Or la période latente du muscle est très grande par rapport à celle du nerf, et une erreur relativement petite sur la mesure totale entraîne des écarts considérables sur le résultat final. Il est facile de montrer qu'une différence de température de i° du muscle double en apparence la période latente du nerf. OrHelmholtz refroidissait le nerf en plaçant à côté de lui un morceau de glace. Que devenait pen- dant ce temps la température du muscle? ') Pour éliminer autant que possible toute erreur, j'ai ojiéré avec deux appareils différents qui m'ont donné des résultats très concordants. ( '99 > - L'un de mes dispositifs était basé sur les procédés graphiques, l'autre était la méthode de Feuillet avec quelques perfectionnements. » Au cours de ces recherches j'aperçus successivement quelques causes d'irrégularité, je les corrigeai et au fur et à mesure mes résultats devinrent de plus en plus satisfaisants. » Dans mes dernières séries, que je considère comme très bonnes à cause de la concordance des expériences successives, j'ai obtenu, en passant de 20° à o", des variations de vitesse de l'influx nerveux de -f- 6 pour too à — 3 pour 100. » En comjiarant ces résultats à ceux que l'on obtient sur le muscle, où dans les mêmes limites de température les variations sont de + 3oo pour 100, on peut en conclure que la vitesse de l'influx nerveux est indé- pendante de la température et, par suite, n'est pas intimement liée à une action chimique comme l'est la contraction musculaire. » PHYSIOLOGIE. — Nouvelle mcthode pour mesurer la sensibilité thermique ( ' ) . Note de MM. Ed. Toulouse et 1\. Vasciiide, présentée par M. Marey. « Les thermo-esthésiomètrcs connus sont tous pesants (-) et par consé- quent éveillent des sensations de contact. Les malades examinés avec ces appareils déclarent qu'on les touche alors qu'ils ont perdu la sensibilité thermique. Or, il est indispensable que le sujet ne puisse pas confondre les sensations de température, ce qui arrive surtout lorsqu'elles sont peu intenses, avec les sensations de contact. La plupart sont en outre dan- gereux; ils peuvent brûler si, par inadvertance, on les chauffe trop. » Un bon thermo-esthésiomètre doit être impondérable, servir à la mesure de petites surfaces pour la détermination des points chauds et des points froids et être inoffensif. L'eau chaude employée sons forme de gouttes remplit toutes ces conditions. Lorsqu'on laisse tomber d'une hauteur moindre de i"", sur un point cutané, uue goutte d'eau distillée pesant moins de o"', 10 et chaufFée à une température voisine, préala- blement prise, de celle de la peau du sujet, ce dernier n'éprouve aucune (') Travail du laboratoire de M. Toulouse, à l'Asile de Villejuif. (^) Alrutz a exploré la sensibilité au moyen d'une lenlille faisant converger en un point de la peau les rayons du soleil; mais ce n'est pas là, à proprement parler, une méthode d'examu:i. ( 2(10 ) sensation de contacl. Par conséquent, si une goutte d'eau du même poids, mais plus chaude on plus froide, est sentie par le sujet, c'est qu'elle l'est bien réellement à cause de ses qualités thermiques seules. L'eau bouillante ne peut dépasser loo"; or, une goutte de oS'", lo prélevée dans une masse d'eau bouillante détermine une douleur vive mais ne provoque aucune lésion. » Notre thermo-esthésinmètre se compose essentiellement d'un flacon compte-gouttes rempli d'eau distillée et muni d'un thermomètre. Le compte- gouttes choisi a été celui donnant 5o gouttes pour i™ d'eau. Pour déter- miner le miniraa perceptible de la sensibilité à la chaleur, on élève pro- gressivement au bain-marie la température de l'eau distillée; et l'on note le degré où le sujet a une impression de chaleur. Pour la sensibilité au ' froid, on laisse refroidir le liquide, et l'on note le degré où le sujet a une sensation de froid. Il est possible de déterminer la perception douloureuse minima au froid et au chaud en continuant de chauffer ou de refroidir (par un mélange réfrigérant) l'eau distillée. » On peut étudier la sensibilité de surfaces plus grandes ou plus petites en employant des compte-gouttes donnant de 5 à i5o gouttes au centimètre cube. » Pour poursuivre des recherches, d'une utilité d'ailleurs contestable, sur la sensibilité thermique des grandes surfaces, nous conseillons d'em- ployer un vase clos dont l'air est échauffé progressivement et construit de telle façon qu'il puisse recevoir le segment du membre à explorer. » PHYSIOLOGIE. — Action du courant continu sur la respiration du muscle pendant sa survie. Note de M. Th. Guilloz ('), présentée par M. d'Arsonval. « Dans une Note sur le Traitement électrique de la goutte que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le i*"'' mai itS<)g, je montrais déjà, par certains faits, que le courant continu ét.iit un modificateur puissant de la nutrition dont il augmentait l'activité chez les ralentis : goutteux et obèses. Quel qu'ait été le soin apporté à l'observntion des malades que j'ai suivis, cette conclusion serait demeurée empirique et subordonnée à cette doctrine que la goutte est une maladie de nutrition, si je n'avais fait observer que les obèses, soumis à un régime alimentaire et dynamique constant, maigris- ( ') Travail du laboratoire d'ÉlecU'olhérapie de la Faculté de Médecine de ISaiicy. ( 20I ) saient, sons l'aclion prolongée d'un courant continu intense, sans aug- mentation de déchets azotés dans l'urine : ainsi l'amaigrissement se faisait aux dépens des graisses et hydrocarbonés, preuve que la nutrition était snractivée. » La question méritait d'être étudiée expérimentalement par l'analyse physiologique. Dans une première série de recherches et afin d'éliminer radicalement les causes d'erreurs si fréquentes dans ce genre d'expérimen- tation, j'ai tenu à étudier l'action du courant continu, non pas sur un organisme complexe, mais sur un tissu vivant isolé. » J'ai utilisé à cet effet la patte de grenouille écorchée. On sait que le muscle séparé du corps continue à respirer et les belles recherches de M. Tissot ont montré que le muscle a une survie très longue quand on le met à l'abri de la putréfaction : il absorbe de l'oxygène et élimine de l'acide carbonique et l'absorption d'O est corrélative de son activité vitale. Dans les recherches entreprises dans le but de déterminer l'action du courant continu sur la respiration du muscle, il était nécessaire d'instituer une technique expérimentale mettant cette seule action en évidence. En effet, les modifications du milieu gazeux limité, où, dans ces expériences, on fait respirer la patte soumise à l'influence du courant, pouvaient être dues : à un dégagement gazeux par électrolyse à la surface de séparation des tissus et de l'électrode; à des absorptions dO et de CO^ par les produits de l'électrolyse; à une action possible du courant sur le tissu lui-même et enfin seulement à la respiration du muscle soumis au courant continu. » Si, par exemple, la prise du courant passant par la patte se fait sur le Hg, on observe, relativement à ce qui se passe dans un tube contenant l'autre patte de la grenouille comme témoin, une bien plus grande absorption d'O et une absence complète de CO". Ce fait d'apparence paradoxale au point de vue du coefficient respiratoire est dû tout simplement d'une part à l'oxydation du Hg, d'autre part à l'absorption de CO' par les produits ba- siques apparaissant à la cathode. Montant en série avec la patte soumise au courant un tube fermé contenant une mèche de coton imbibée de sérum, on observe en effet dans les conditions précitées une absorption d'O mais à un degré moindre, il est vrai, que dans l'expérience précédente, puisqu'il n'y a pas respiration. » J'ai vérifié que si la prise du courant sur la patte se fait par une solu- tion isotonique de sérum artificiel, il n'y a jamais dégagement gazeux au contact du tissu même avec une intensité de courant de 60 milliampères, G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 4.) "■'7 i 202 ) .tIois que le courant employé dans mes expériences n'a jamais dépassé 2 milliampères. » J'ai reconnu aussi, expérimentalement, qu'il était très important de ne pas laisser une trop grande masse de sérum artificiel en présence de l'atmosphère limitée dans lat|uelle respirait la patte, à cause des échanges gazeux qui avaient lieu avec cette masse liquide et même avec l'air exté- rieur par son intermédiaire. ' Bref, j'ai dû m'arrêter au dispositif suivant : la patte est placée dans un tube en U renversé fermé par deux bouchons. Chaque bouchon est traversé par un tube t très étroit recourbé en demi-cercle. Chacun de ces tubes tel t' pénètre dans le tube en U jusqu'au niveau intérieur du bou- chon et s'évase à l'extérieur pour recevoir l'électrode. Les deux tiibes t et t' sont remjilis d'une solution de sérum artificiel qui vient baigner les extrémités de la patte reposant sur les bouchons fermant le tube en U ren- versé. ') J'ai établi que si l'on introduit dans le tube en U une mèche de coton imbibée de sérum ou une patte de grenouille tuée par l'action de la cha- leur (patte ayant séjourné un quart d heure dans le sérum à 70°), on n'observe plus dans l'atmosphère du tube de modifications appréciables à l'analvse, que le courant passe ou ne passe pas. L'analyse des gaz con- tenus dans le tube en U ne rendra dès lors compte que des échanges gazeux résultant réellement de la resj>iration du muscle. » Voici, pris ]>armi les nombreuses analyses que j'ai faites, quelques chiffres se rapportant à trois types d'expériences. Cenliniètrcs cubes d'air Durée Poids 00 menus de de la dans le l'cxpc- Temp. C0= 0 paUe. tube. rience. extér. exhalé. absorbé 8^30 Il 2,00 20,5 ce 0,55 ce 1 ,25 I. Italie soumise à un courant de gmiuiamp pendant deux heures. . . . L'autre patte servant de témoin res- pirant sans être soumise au cou- rant 7,5 7j75 '> » o,25 0,85 II. Patte soumise à un courant de 2™'"''""!' pendant deux heures et quart, le courant ajant été ren- versé au bout d'une heure 8 12, 4o 2.i5 21 o,4o i,o5 L'autre patte témoin sans courant. . 8 i3,2o » n o,3o o,64 ( 2o3 ; HI. Patte ayant subi un courant de ,miiliamp 5 pendant dix minutes, puis ayant respiré deux, heures cinquante minutes sans courant. . L'autre patte ayant respiré deux heures cinquante minutes sans courant puis ayant subi un cou- rant de i'>iiiiiamp^5 pendant dix mi- nutes Poids de la patte. Centimètres cubes d'air contenus dans le tube. Durée de l'e.vpé- rience. 8,00 i3, Temp. extér. i5 C0= 0 exhalé, absorbé. 5,ao o,2o 0,72 » Je n'insiste pas sur les détails expérimentaux, sur la difficulté du transvasement des gaz, sur les procédés analytiques et leur degré de précision. Je puis répondre en toute sécurité de ces analyses k ^ de centimètre cube près. » On voit qu'il n'est même pas nécessaire (III) que le courant passe pendant longtemps pour qu'il se produise dans le muscle l'augmentation d'absorption de O caractéristique de l'activité de ses échanges. La surac- tivité de la respiration survit donc au courant. « MÉTÉOROLOGIE. - Sur le halo solaire du 11 janvier 1900. Note de M. l'abbé Maze, présentée par M, A. Cornu. X Le 1 1 janvier dernier un halo solaire a été vu dans l'ouest de la France et même en Angleterre dans le Sussex et le Siirrey. » Des relations de ce phénomène, envoyées au Cosmos, la plus intéres- sante est celle de M. l'abbé Proton, curé-doyen de Mazières-en-Gàtine (Deux-Sèvres). » Cet observateur a mesuré au sextant la hauteur du Soleil et la dis- tance angulaire entre cet astre et les cercles de 22° et 46° de rayon; chacun de ces cercles était surmonté d'un arc tangent. Mais, ce qui rend son observation intéressante, il a également mesuré la distance au Soleil de deux arcs adossés, dont l'un paraît être un arc circumzénilhal et l'autre un fragment d'un troisième halo placé à 58° du Soleil : c'est peut-être !e premier exemple d'un tel fait. ( 204 ) „ Quoique peu familier avec le seKtant. M. Proton ne croit pas que ses mesures comportent une erreur allant jusqu'à 3o'. „ 11 a également constaté l'existence de deux parhél.es situes, comme d'ordmaire! à l'intersection du halo de 22" et du cercle parhel.que. Un fait tout à fait extraordinaire c'est que de chacun de ces parhehes par aU une bande verticale formant avec le fragment adjacent du cercle parhe- lique comme un T de dessmateur couché. Bravais ne cite qu une observa- tion de ce genre empruntée aux Philosophical TransacUons; ma.s a lo,s le parhélies seuls et les bandes verticales étaient visibles, les cercles de 2.0 et 46° manquaient complètement. « A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. Ou souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. uis 1836 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Toluraes ln-4'. Deux , l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : ao fr. — Départements : 30 fr. — Union postale : Zi fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sas. On souscrit, dans les Départements, On souscrit, à l'Étranger, I chez Messieurs : Ferran frères. iChaix. Jourdan. Ruff. Courtin-Hecquet. I Germain elGrassin. i Gastineau. e Jérôme. n Jacquard. . Feret. tx I Laurens. ( Muller (G.). î Renaud. i' Derrien. I F. Robert. i Oblin. . ' Uzel frères. Jouan. TV Perrin. j Henry. I Marguerie. ( Jultot. j Bouy. r Nourry. Ratel. 'Rey. ( Lauverjat. ( Degez. ) Drevet. ( Gralier et G". telle Foucher. J Bourdignon. ( Do.mbre. ) Thorez. ( Quarré. Lorient. Lyon. "-g tt-Ferr.. chez Messieurs : ^ Baumal. i M"' Texier. (Bernoux et Cumin Georg. , Cùte. Savy. Ville. Marseille Ruât. i Valat. «o"'P^""" i Coulet et r,I,. i Moulins Martial Place. { / Jacques. I Nancy j Grosjean-Maupin. j ( Sidot frères. ( Guist'hau. ( Veloppé. ( Barnia. ( Appy. Aimes Thibaud. Orléans Luzeray. Blanchier. Marche. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). I Langlois. ( Leslringanl. S'-Étienne Chevalier. ) Ponleil-Burles. ( Rumébe. ) Gimel. i Privât. ; Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. i Lemaitre. Amsterdam . chez Messieurs : ( Feikema Caarelsen ' et O: Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. Asher et G'*. Berlin. Nantes Nice. Poitiers.. Bouen. Toulon . Toulouse. Valenciennes . Bucharest . Dames. Friedlander el fils. f Mayer el Muller. Berne Schmid et Francke. Bologne Zanichelli'. I Lamertin. Bruxelles Mayolezet Audiarte. I Lebégue et C*. \ Sotcheck et C°. ! Alcalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BellelC". Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Ollo Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gênes Beuf. , Cherbuliez. Genève Georg. ( Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. L Benda. Lausanne , „ / Payot. Banh. l Brockhaus. Leipzig Lorentz. J Max Rube, , Twielmeyer. \ Desoer. \ Gnusé. .Milan . Naples . Liège. chez Messieurs ; 1 Dulau. ^'""''■" Hachelle el C-. 'Nuit. Luxembourg . . . V. Bùck. / Ruiz et C'v Madrid ) f^o""" y •'"ssel. 1 Capdeville. l F. Fé. j Bocca frères. \ Hœpli. Moscou Tastevin. Marghieri di Gius. Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffer. New-York Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G" Palerme Reber. Porto Magalhaès et Moniz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Borne j Bocca frères. ! Loescheret C'". Botterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. I Zinserling. ) WolfT. : Bocca frères. ) Brero. 1 Clausen. ' RosenbergelSellier. Varsovie Gebethner et Wolll Vérone Drucker. i Frick. Vienne „ , , . „ I Gerold et C*. Ziirich Meyer et Zeller. S'-Petersbourg. . Turin . BL£S GËMËRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1« 31. ~ (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; '870 Prix 15 fr. •ji Tomes 62 à 91. — ( 1" Janvier 1866 à 3i Décembre iSSo.j V olume in-4'; 1889. Prix 15 fr. fPLEHENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES : : Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DESsÈset A.-J.-J. Soliek.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvenlles par M.Han»en. — Mémoire sur le Pancréas el sur le rôle du suc pancréalique dans les phénoménesdigeslifs, particulièrement dans la digestion des matières par M. Clàcdb Bernard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. Il : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas Benedïn. — h.?.^ai d une réponse a la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences concours de i853, et puis remise pourcelui de iSôfi, savoir : « Étudier Ici lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée.— Rechercher la nature ppoTts qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs >, par M. le Professeur Bronn. In-^", avec 37 planches; 1861.. . 15 fi. lème Librairie les Mémoires da l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par dirers Saranu à l'Académie des Sdances. K 4. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 22 janvier 1900.) MEMOIRES ET COMMUIVICATIOrVS DES MEMBUES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Graniiidier annonce à l'Acadéniie la mon de M. Alexis de Tilto, Cones|iondant pour la Section de Géograpliie el Naviga- lion,et fait un court exposé de ses travaux. i53 Pages. M. Lœwy. — Présentation des premières publications des Observatoires de Pots- dam et de Paris, relatives à la Carte photographique du Ciel i5.'i NOMINATIONS. M. Zeuthen est élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Sopkus [Je . ij6 M. Pkron est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de i\l. Mathcron 107 Commission chargée de présenter une question de prix Fourncyron pour l'année igoi : MM. Sarrau, Léauté, Bousxincsq, Maurice Levy, Deprez 107 Commission chargée de juger le concours du « Grand prix des Sciences mathéma- tiques 11 pour l'année 1900 : MM. Jordan, Darboiw:, Poincarc, Picard, Hermite.. . ih-j Commission chargée de juger le concours du prix Bordin (Sciences mathématiques), pour 1900 : MM. Darboux, Poincaré, Picard, Appel l. Jordan j3-7 Commission chargée de juger le concours du prix Francœur pour 1900 : MM. Poin- caré, Darboux. Picard, Jordan, Ajipell. 157 MEMOIRES PRESENTES. M. Adolphe Schott adresse une Lettre rela- tive àsa Communication du 29 février 1S98. M. Théophile Rozharonowicz adresse un Mémoire ayant pour titre : n Essai d'une introduction à rÉconomie sociale, étude philosophique et mathématique « 157 CORRESPONDANCE . La British Astronomical Association pro- pose d'organiser une expédition en Espa- gne et en Algérie, pour l'observation de l'éclipsé totale de .Soleil qui aura lieu le 28 mai 1900 M. DE ViNCENZi. — Note sur les OEuvres de Lavoisier M. Berthelot. — Observations au sujet de la Note précédente JI. C. GuicHARD. — Sur les surfaces iso- thermiques M. I-iiQUiER. — Sur le degré de généralité d'un système différentiel quelconque MM. K.-K. Petrovsky. — Sur la mesure de la capacité dans un milieu hétérogène... M. F. Caubet. — .Sur la liquéfaction des mélanges gazeux M. Delezinier. — Sur un phénomène par- ticulier à l'emploi des courants triphasés en liadiographie M. A. TiULLAT. — Transformation de l'image photographique d'un cliché en un état lamellaire, et phénomènes de colorations qui en dérivent M.L.OuvKARD. — Sur les borates métalliques. M. Alfred Stock. — Sur un nouveau pro- cédé de dosage de l'aluminium INIM. C. Bruyant et A. Eusebio. — Sur la i58 i58 109 i59 162 164 167 169 170 172 175 faune halophile de l'Auvergne 178 M. Camille Brunotte. — Sur les téguments séminaux de quelques espèces dii genre Impatiens L 181 M. LEuLiiitE. — Sur la Géologie de la Chine méridionale i84 M. H. Zeiller. — Sur quelques plantes fossiles de la Chine méridionale 186 M. W. Kuian. — Sur la structure de la portion méridionale de la zone du Brian- çonnais 188 M. Cl. Gaillard. — Sur un nouveau Rongeur miocène 191 M. L. Maillard. — Sur une fibrine cristal- lisée 192 M. .\. KosiiNSTiEHL. — iJe la multiplication de levures, sans fermentation, en présence d'une quantité limitée d'air 195 M. G. Weiss. — Sur la nature de la propa- gation de l'inllux nerveux 198 MM. Ed. Toulouse et iN. \aschide. — Nou- velle méthode pour mesurer la sensibilité thermique 199 M. Th. GuiLLOZ. — Action du courant con- tinu sur la respiration du muscle pendant sa survie 200 M. l'abbé Maze. — Sur le halo solaire du I ! janvier 1900 yo3 PAKIS. — 1 MPIUMKRIE G A UT ril K R- V I L L A K S , c.)uai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .* (^ACTBiEa-ViLL&KS. JVMR 17 1900 4 0^^ 1900 PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR Mn. I^ES SECRÉTAIRES PERPÉTVEEiS. TOME CXXX. N°5 (29 Janvier 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. ' 1900 REGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. :1 Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l"^. — Impressions des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aca sont imprimés dans les Comptes rendus, mais Û ports relatifs aux prix décernés ne le sont qui que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séanJ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2, — Impression des travaux des Sap étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pei qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou dj sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire^ tenus de les réduire au nombre de pages rec Membre /]ui fait la présentation est toujours mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet] autant qu'ils le jugent convenable, comme ils] pour les articles ordinaires de la correspondani cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être : l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à] le titre seul du Mémoire est inséré dans le ComptS, actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte renm vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais dei leurs; il n'y a d'exception que pour les Rappoi les Instructions demandés par le Gouvernemert^ Article 5. ; Tous les six mois, la Commission adminislraliv' un Rapport sur la situation âes Comptes rendus s l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance sui \ ii .MAR17 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ri iMP SEANCE DU LUNDT 29 JANVIER 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président donne lecture de la Lettre suivante qui lui est adressée par M. J. Bertrand, Secrétaire perpétuel ; « Monsieur le Président, » Plusieurs de nos Confrères ont remarqué avec étonnenient, dans les exemplaires de l'éloge de Tisserand qui leur ont été distriliués, un changement inexplicable fait à une phrase de Pasteur que j'avais citée. Pasteur, parlant de Tisserand âgé de vingt ans, avait dit : « Tisserand est un petit Puiseux. « C'est ce qui a été lu en Séance publique. Sur la dernière épreuve, par suite d'une annotation mal comprise, le mot n petit » a été remplacé par le mot « grand ». La phrase n'a plus aucun sens. Je crois faire plaisir aux amis et aux admirateurs de Puiseux en signalant dans les Comptes rendus cette erreur, d'ailleurs facile à rectifier. » Veuillez agréer, etc. » J. Bertrand. ji C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 5.) " 28 ( 206 ) PHYSIQUE. Contribution à l' étude du rayonnement du radium. Noie de M. Hexri Becquerel. « La partie dii rayonnement du radium déviable par un champ magné- tique se prête à diverses expériences, parmi lesquelles je citerai les suivantes, relatives aux rayons qui traversent le papier noir : « 1° Déviation magnétique dans le vide. Dans le but de rechercher si l'air exerçait une influence importante sur la vitesse de propagation du rayonnement en question, j'ai disposé l'expérience de la déviation ma- gnétique dans le vide. Je n'ai pas observé de différence notable aA^ec ce que l'on obtient dans l'air. » L'expérience a été réalisée de la manière suivante : un tube de verre, fermé à une extrémité et en relation par l'autre, au moyen d'un tube de plomb, avec une trompe à mercure, était disposé horizontalement entre les pôles d'un électro-aimant, et normalement au champ. Dans ce tube, à côté d'un peu d'acide phosphorique pour dessécher l'air, était placée une petite plaque photographique, horizontale, enveloppée de papier noir; sur cette plaque était posée une petite cuve en plomb de o™™,94 d'épais- seur, contenant la matière active rassemblée dans un trou de i""" environ de diamètre percé dans une carte, maintenue en dessous par du papier noir et en dessus par une très mince feuille d'aluminium. Dans ces con- ditions, la matière peut rester plusieurs heures sur la plaque sans la voiler, et donne seulement une impression directement au-dessous de la source, à travers le plomb. )) On fait alors plus ou moins complètement le vide dans le tube, puis on fait passer dans l'électro-aimant un courant qu'on maintient aussi constant que possible. Les rayons ramenés sur la plaque photographique par le champ magnétique impressionnent celle-ci d'un côté de la source. Au bout d'une dizaine de minutes de pose, on interrompt le courant; on laisse rentrer l'air, puis on fait passer dans l'électro-aimant un cou- rant égal au premier, pendant le même temps, mais en sens inverse, de façon à rejeter l'impression de l'autre côté de la source; on peut ainsi comparer sur la même épreuve les etïets obtenus dans le vide et dans l'air à la pression atmosphérique. » On a opéré avec des pressions de 7""", de 2""", deo""",! de mercure, et dans le vide presque absolu. Dans tous les cas, les deux impressions qui, \ ( 207 ^ dans un champ uniforme, figurent des arcs d'ellipse ont paru presque identiques, et à très peu près symétriques départ et d'autre de l'impression directe de la source. Pour un champ dont l'intensité était environ 4o6o uni- tés C.G.S., la distance moyenne de l'impression au milieu de la source a été trouvée égale à 6™™, i r . » La source étant à 2™™, 1 7 environ au-dessus de la plaque, pour avoir la distance à la source de l'impression qui serait produite dans le plan même de la source, il faut faire une correction dont les éléments seront donnés plus loin, et qui porterait le nombre trouvé ci-dessus dans l'air à 7™", 3 pour un champ de /joGo : ce qui pour un champ de 4000 unités donnerait le nombre 7""™, /j f . Une autre série, faite il y a plusieurs semaines dans l'air, avait donné le nombre 7""", 43. La présence de l'air n'exerce donc pas sur la déviation magnétique une influence appréciable par celte expérience. » 1° Identité du rayonnement émis par les sels radifères diversement actifs. — Sur une même plaque photographique enveloppée de papier noir et placée horizontalement entre les pôles de l'électro-aimant, on a dis- posé côte à côte quelques grains de deux préparations différentes de sels de radium, en interposant entre ces deux sources un écran perpendicu- laire à la plaque; on excite alors l'électro-aimant, et, après un temps de pose variable avec les échantillons, on observe sur les deux moitiés de la plaque des impressions inégales comme intensité, mais égales comme dé- viation. L'expérience a été faite avec du carbonate radifère et deux chlo- rures d'activité différente, que m'ont obligeamment prêtés M. et M"^ Curie. Ces expériences montrent que les divers sels de radium émettent des rayons également déviables, c'est-à-dire de même nature, et ne différent que par leur intensité. 11 3° Trajectoires du rayonnement dans un champ magnétique uniforme. — Les rayons qui se propagent normalemeut à un chamj) magnétique uniforme décrivent une trajectoire fermée, qui les ramène au point d'émission. On peut constater ce fait par l'expérience suivante : On dis- pose, comme dans les expériences précédentes, une plaque photogra- phique enveloppée de papier noir, horizontalement dans le champ magné- tique, mais la gélatine étant en dessous; très près du bord de la plaque, bord amené au milieu du champ, on place sur la face supérieure une lame de plomb, puis la substance active, formant une source de petit dia- mètre ; on excite alors l'électro-aimant de manière que le rayonnement soit rejeté en dehors de la plaque, et l'on observe qu'il se produit sur ( 2o8 1 tout le bord au-dessous de la source une impression due aux rayons qui y sont ramenés. Si l'on dispose, dans l'espace, sur le trajet des rayons, divers écrans, leur ombre se reproduit sous la plaque, montrant que les rayons normaux au champ sont ramenés sons la source elle-même, et que les rayons obliques sont ramenés sur l'axe du champ passant par la source. » Enfin, si, à côté de la plaque horizontale, on dispose une plaque ver- ticale dont le plan se prolonge au-dessus et au-dessous de la première, on obtient une section de toutes les trajectoires des rayons qui la rencontrent et l'on reconnaît que ceux-ci sont ramenés sur l'axe qui passe par la source. » On rend compte de toutes les apparences en assimilant le rayonne- ment en question aux rayons cathodiques, et en considérant ce rayonne- ment comme soumis aux forces qui sollicitent des masses électriques néga- tives traversant le champ magnétique avec une grande vitesse. Dans ces conditions, les trajectoires des rayons normaux à un champ uniforme sont des cercles passant par la source, tangents à la direction originelle du rayonnement; ces cercles ont tous le même rayon R, dont la valeur est inversement proportionnelle à l'intensité du champ. Les rayons émis nor- malement à une plaque photographique parallèle au champ magnétique reviennent couper celle-ci normalement, et produisent une impression d'intensité maximum. Les rayons émis tangentiellement à la plaque re- viennent sur eux-mêmes tangentiellement à celle-ci et ne produisent aucune impression. » Pour une direction de propagation oblique, faisant avec l'axe du champ un angle a,, la trajectoire est une hélice qui s'enroule sur un cy- lindre de rayon R sina, ayant pour axe une parallèle à l'axe du champ, et tangent à l'élément de trajectoire au départ. L'hélice s'enroule dans le sens du mouvement des aiguilles d'une montre si la propagation a lieu dans le sens du champ, et en sens inverse si la propagation a lieu en sens contraire. )' Ces résultats, connus pour les rayons cathodiques, s'appliquent aux rayons déviables du radium. Le lieu des impressions maxima sur la plaque photographique horizontale correspond au lieu des intersections avec ce plan des rayons dont les directions originelles sont dans un plan vertical parallèle au champ. Ce lieu est un arc d'ellipse dont l'un des demi-axes est 2R pour la direction perpendiculaire au champ, et dont l'autre serait 7uR pour la direction de l'axe; mais les rayons n'atteignent pas ce point. Toutes les trajectoires de ces rayons ont la même longueur wR. » Le lieu des intersections avec un plan normal à l'axe du champ, des i 209 ) trajectoires des rayons obliques dont les éléments originels sont dans un plan passant par l'axe, est une courbe dont le point tie départ est sur l'axe passant par la source, et dont la tangente à l'origine fait avec l'intersection des deux plans uu angle égal à ^) i^ étant la distance du plan à la source, et R le rayon de la trajectoire circulaire définie ci-dessus. L'expérience vérifie cette valeur théorique. » Dans un champ magnétique égal à 4ooo unités C.G.S., on a obtenu pour R des valeurs voisines de 3"'", n. » 4° Dispersion dans le champ magnétique. — Il résulte de la forme des trajectoires que, dans l'expérience décrite au début de cette Note, si le rayonnement était homogène, les impressions devraient figurer des arcs d'ellipse intenses vers le bord extérieur el diffus vers le bord intérieur. Or, même avec une source radiante de très petit diamètre, les arcs d'el- lipse sont très diffus vers l'extérieur, et la diffusion augmente lors(|u'en diminuant le champ magnétique on augmente la valeur de 2R. Cette dif- fusion paraît devoir être attribuée à une dispersion, par le champ magné- tique, du faisceau des radiations dont mes expériences antérieures (') avaient déjà signalé l'hétérogénéité. » Si l'on dispose sur la plaque photographique enveloppée de papier noir, et placée parallèlement au champ, des écrans de diverses natures, tels qu'une lame d'aluminium de o""™,! d'épaisseur, une lame de cuivre de o""",o85, l'impression sous ces écrans se compose d'arcs elliptiques décalés les uns par rapport aux autres. Dans un champ de 2400 unités environ, et sans autre écran que le papier noir, l'arc elliptique a pour petit axe dans la région du maximum d'intensité environ 2R = 12°"", 2. Sous l'aluminium : uR = 16""", 5. Sous le cuivre, la valeur de 2R est environ double de celle qu'on obtient sans écran; ces nombres ne sont donnés ici qu'à titre d'indi- cation. » Les impressions figurent des sortes de spectres d'absorption montrant que les rayons les plus déviés par le champ nuignétique sont les plus facilement arrêtés dans ces conditions. Mais si, au lieu de placer l'écran d'aluminium sur la plaque photographique, on le place tout près de la source, bien que les rayons traversent successivement l'aluminium et le papier noir. Tare elliptique obtenu sur la plaque a la même position que s'il n'y avait pas d'aluminium. Il semble que l'aluminium, aune très petite (') ComjjCes rendus, t. CXXIX, p. 91 ( 2IO ) distance de la source, soit transparent pour certains rayons, et qu'il les arrête lorsque ceux-ci ont parcouru dans l'air un trajet de 2^^™. Je revien- drai prochainement sur ces phénomènes. » 5° Considérations sur la déviation électrostatique. — Les faits qui viennent d'être exposés montrent qu'une partie du rayonnement du radium est tout à fait assimilable à des rayons cathodiques, ou à des masses d'électricité négative transportées avec une grande vitesse. On n'a pu jusqu'ici reconnaître l'existence de ces charges électriques. Il se pourrait toutefois que l'on se trouvât en présence de masses matérielles excessivement faibles, transportant des charges également très faibles, trop faibles pour être facilement mises en évidence, mais telles que le rapport — de la masse à la charge fût d'un ordre de grandeur appréciable dans un champ magnétique. On sait que si r est la vitesse, H l'intensité du champ et p le rayon de courbure de la trajectoire, on doit avoir — ^' = Hp. Or, nous avons trouvé pour H = 4000, p = 0*^,37; on aurait donc approximativement — ç =^ i5oo. Il est à remarquer que ce nombre est du même ordre de grandeur que ceux qui ont été trouvés pour les rayons cathodiques par M. J.-J. Thomson ('), par M. W. Wien ( - ) et par M. Lenard (') qui donnent des valeurs de — t' variant de io3o à 1273, avec des valeurs de v comprises entre o, G7 .10'" et 0,81.10'". )) Ces masses en mouvement doivent subir, dans un champ électrique p ; p / d'intensité F, une déviation 6 = = ^ > / étant la longueur du — ('^ e chemin parcouru dans le champ. On sait qu'on n'a pu obtenir jusqu'ici aucune déviation électrostatique pour les rayons du radium. Peut-être ce fait tient-il à ce que les champs employés n'ont pas été assez intenses. On est réduit à faire sur ce point des hypothèses; si l'on admet comme vraisemblable que la vitesse c soit, comme pour les rayons cathodiques, de l'ordre de grandeur de la vitesse de la lumière, par exemple, comme dans les expériences de M. Lenard, le quart de cette vitesse, on voit que pour observer sur un trajet de i*^"" une déviation 6 de quelques degrés, soit (^ ; J.-J. 'I'homson, P/iit. Mag., 5" série, t. .\LI\', p. 298; 1897. (-) W. Wien, Verhandl. der phys. Gesellsch. zu Berlin, t. XVI, p. i65; 1897. {'') Lenard, Ann. der Physik und Cit.. t. L\I^ , p. 279; 1898. ( 211 ) 6^-0,20:= I i°,45 il faudrait réaliser au moins un champ électrique de 2.10'- unités ou une différence de potentiel de 20000 volts entre deux pla- teaux distants de i*^""; il faudrait donc, pour avoir une déviation électro- statique notable, employer des différences de potentiel égales ou supé- rieures à celles qui provoquent la décharge explosive entre les conducteurs dans l'air, ce qui ne peut être obtenu que dans le vide, et ne paraît pas avoir été fait jusqu'ici. On ne peut donc rien affirmer avant d'avoir réalisé l'expérience dans des champs électriques de l'ordre de grandeur de ceux qui ont été employés pour l'étude des rayons cathodiques. » PÉTROGRAPHIE. — Note sur les roches cristallines et ér-uptives de la Chine méridionale ; par MM. Miciiel-Lévy, A. Lacroix et Leclèke ( ' ). « Nous avons examiné les roches cristallines rapportées par M. Leclère de sa mission dans la Chine méridionale. Elles se répartissent ainsi qu'il suit : » Roches de profondeur. — Grâce aux grandes failles du faisceau du fleuve Rouge, on voit, depuis Hien-Bai jusqu'à Tali-Fou, au-dessous des formations paléozoïques, un soubassement de roches gneissiques et gra- nitiques. La plupart sont des schistes anciens micacés et feldspathisés, iden- tiques à plusieurs des types de Saint-Léon (Allier). Le type par super- position domine dans les horizons supérieurs (à 800™ dans la vallée du Sin-Chiem-Ho^. Le type par juxtaposition se rencontre au-dessous (àôSo™ dans la vallée ). L'horizon du fleuve Rouge (à i5o™ auprès de Lao-Kay ) renferme un granité éruptifk mica noir. » Dans la région stannifère de Ro-Tiou, les schistes granitisés, relevés au-dessus du bassin de Mong-tze et traversés par une pegmatite à tourma- line, renferment, à l'altitude de 1600", de la tourmaline et du sphène. » Dans les régions d'épanchements mélaphyriques des bords du fleuve Bleu, la roche de profondeur est une diorite à bylownite, passant à des amphibolites nettement schisteuses. Cette diorite renferme des filons d'une roche à deux temps, composée de micro granulite à amphibole, avec mica noir, oligoclase et pyrite. Il Entre le la-Long-Riang et le Rien-Chan, l'arête principale de la boucle (') MM. Michel-Lévy et Lacroix, pour les déterminations pétrographiques ; M. Le- clère pour les gisements et les relations tectoniques. ( 212 ^ du fleuve Bleu est formée par un massif de leptynile à quartz vei'miculé très abondant, renfermant à l'est de Hoiii-Li-Tcheou des dikes puissants de syenite nèphétiniqite composés d'ortliose, d'albite, de microperthite, de népliéline et d'œgyrine; accessoirement apparaissent une amphibole de la famille de l'arfvedsonite, une lépidomélane, du sphène, de la sodalite et de la cancrinite. En outre, un des échantillons nous a présenté un minéral probablement nouveau, associé à l'œgyrine, sensiblement rhombique, à biréfringence voisine de o,o3, avec deux clivages rectangulaires parallèles à l'allongement; la bissectrice positive coïncide avec cet allongement; les axes optiques font un petit angle; le minéral est incolore et assez réfrin- gent. Ces propriétés éliminent tous les minéraux, incolores en lame mince, des syénites néphéliniques déjà étudiées. » Le passage de la ligne de fracture du grand Khin-Gan, au nord-est de Nan-Ning-Fou, est marqué par l'apparition d'un granité à grands cristaux, chargé de biotite, au-dessus duquel on trouve encore des schistes grani- tise's. « Roches d'epanchement. — La partie centrale des roches basiques du fleuve Bleu se compose principalement d'un inèlaphyre lahradorique : grands cristaux de péridot transformé en bowlingite, d'augite, de labrador non zone, à éclat vitreux; microlites de labrador et d'augite à structure fluidale, disséminés dans un verre altéré, riche en cristallites de magnétite. » IjC prolongement du massif interstratifié à la base du Carboniférien, dans la partie septentrionale du Yun-Nan, se compose de porphyrites andé- sitiques moins basiques, à structure microlitique, parfois enchevêtrée, par- fois cristallitique, arborisée ou variolitique. Microlites d'oligoclase et d'au- gite, parfois d'andésine, dans un magma vitreux, souvent transformé en chlorite , avec sphène secondaire et produits ferrugineux. Les mêmes roches apparaissent encore près de Mei-Tchai, au passage de la rivière de Kou-Tchou, dans la zone de fracture du grand Khin-Gan. Elles s'y trouvent aussi à l'état de brèches. )) Au passage de la même zone à lang-Tze-Lan, entre Nan-Ning et Lang- Son, on rencontre aussi, sous le calcaire carboniférien, un porphyre à quartz globulaire, à grands cristaux d'albite, qui se retrouve au Tonkin, dans la même direction. » Un basalte lahradorique très frais, analogue aux mélaphyres du fleuve Bleu, forme la roche principale de notre nouvelle possession de Rouang- Tcheou-Ouan. » Toutes les formations sédimentaires jusqu'au Lias sont traversées par ( 2i3 ^ un porphyre pétrosiliceux rouge à grands cristaux de quartz bipyramidé très rongés, d'orlhose vitreux, passant parfois à la microperthite, et d'oligo- clase. Les quartz anciens sont cerclés de quartz plus récent, orienté comme eux. Magma à éponges de quartz, noyées dans une matière amorphe, chargée de produits ferrugineux. » Enfin, des filons de diabase traversent la diorite du fleuve Bleu et se sont épanchés au-dessus du système archéen depuis le fleuve Bleu jusqu'au ïonkiu • à 1200™ dans la vallée du Sin-Chiem-Hôy. » Le massif granitique au nord de Nan-Ning renferme des filons de tourmalinite quartzeuse. •■> GÉOLOGIE. Le bassin houiller du Gard et les phénomènes de charriage. Note de M. Marcel Bertrand. « Le bassin houiller dn Gard borde, au nord d'Alais, le terrain cristallin des Cévennes, d'abord, quand on descend du nord au sud, en ligne droite jusqu'au delà de Bessèges, puis, plus loin, en remontant dans une anse profonde qui forme le bassin de la Grand'Combe. Plus au sud, les affleure- ments, longtemps masqués par une couverture de terrains secondaires, reparaissent près d'Alais à Rochebelle. » Un grand accident, souvent et passionnément discuté, complique la structure du bassin de la Grand'Combe; les couches de ce bassin, Champ- clauson et Grand'Baume, en moyenne peu bouleversées, se relèvent brus- quement et se renversent en approchant du vallat de la Grand'Combe; leur branche renversée est en contact avec des couches toutes différentes, celles de la montagne Sainte-Barbe. Rien n'indique a priori si Grand'- Baume est supérieure à Sainte-Barbe, ou si le contraire a lieu; l'étude des empreintes végétales a démontré à M. Zeiller, puis à M. Grand'Eury, que les couches de Sainte-Barbe sont en réalité les plus anciennes, de même âge que celles de Bessèges. On admet donc généralement qu'une grande faille oblique a remonté le système de Sainte-Barbe et l'a juxtaposé au système plus récent. » Callon avait pourtant bien vu autrefois que Sainte-Barbe est non pas juxtaposé, mais superposé au système de Grand'Baume. J'ai pu vérifier et appuyer sur de nouvelles preuves l'ancienne opinion de Callon, et mon- trer même que la superposition a lieu en discordance. Puisque Sainte-Barbe est cependant plus ancien, il faut donc admettre que le système est venu G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 5.) 29 (. 2l4 ) à sa position actuelle par suite d'un transport; la faille oblique qui le sé- pare de Grand'Banme ne s'enfonce pas en profondenr, elle se relève en forme de cuvette; c'est une ancienne faille horizontale, une faille de char- riage, postérieurement plissée. » De l'autre côté de l'arête de micaschistes du Rouvergue, le système de Bessèges, contemporain de celui de Sainte-Barbe, s'enfonce sous des étages plus récents, l'étage stérile et l'étage de Gagnières, ce dernier à peu près contemporain de la base du système de la Grand'Combe. Mais de plus, en avançant plus à l'est, on trouve, au-dessus de ces dernières couches, toute une série nouvelle, celle des couches de Molières et des couches de Saint- Jean, montrant toujours le même pendage à l'est et semblant superposées aux assises précédentes. Une galerie à travers bancs, menée de Bessèges à Molières, a constaté une succession régulière et en apparence continue. Il n'y a donc aucun doute pour les exploitants que Molières et Saint-Jean ne représentent les termes les plus élevés de la série du Gard, supérieurs à Bessèges et à Gagnières. Mais l'élude de la flore contredit ce résultat; elle indique que Molières est du même âge que Bessèges. Il est donc pro- bable qu'il y a là encore un phénomène de même ordre que celui qui rap- proche Sainte-Barbe de Grand'Banme. El en effet, en suivant depuis la Grand'Combe la trace de la surface de charriage, j'ai pu la suivre jusqu'au point où, près du Martinet, elle disparaît sous les terrains secondaires, juste en face de la ligne de séparation des systèmes de Gagnières et de Mo- lières. C'est donc, selon toute probabilité, le même plan de charriage qui superpose d'une part Molières à Gagnières, et d'autre part Sainle-Barbe à Grand'Baume. L'étude de détail permet d'ailleurs de dégager plusieurs preuves, directes et indirectes, de l'existence de ce grand charriage, qui a certainement dépassé lo*^"". )) Il y a là une constatation nouvelle, et d'un grand intérêt : non seu- lement le phénomène de charriage du Gard permet de coordonner et d'expliquer simplement toutes les anomalies du bassin; mais son existence même a, au point de vue de l'histoire de la chaîne houillère, une importance considérable. Elle montre combien est erronée l'opinion, très répandue en France depuis la découverte de M. Douvillé ('), que la discordance du houiller supérieur et du houiller inférieur (Stéphanien et Westphalien) est le fait capital et culminant de l'histoire de la chaîne. Les grands charriages sont le fait, non seulement le plus considérable, mais encore le plus essen- ^ ' 1 Comptes rendaa, io mai i8'j4- ( 2l5 ) tiel et le plus caractéristique dans la formation d'une chaîne; tant qu'ils ne sont pas terminés, la chaîne est en voie de formation, et en voie de forma- tion continue. Les discordances qu'on y observe sont uniquement l'indice des régressions et des transgressions qui se sont produites sur son empla- cement : là où les eaux revenaient sur un terrain abandonné, elles le trouvaient plissé en proportion du temps qu'avait duré l'abandon. Et c'est Coupe brisée sud-ouest nord-est à travers le bassin Iwuiller du Gard, par Ricard. Sainte-Barbe, Trélys, Créai et Gagnières. Échelle : ,,.„', F, grande faille de charriage. /,, première faille d'entraînement dans le substratura (faille de la Chapelle-Sainl-Laurenl). f.,, seconde faille d'entraînement (faille de Robiac). C, couche de Champclauson. SB, couche Grand'-Baume. SR, couches du sondage Ricard. G, couches de Gagnières. St, étage stérile de Bessèges. Be, couches de Bessèges. Fe, couches de Feljas. ainsi que les transgressions du Silurien supérieur dans la chaîne calédo- nienne, du Stéphanien dans la chaîne hercynienne, et du Cénomanien dans la chaîne alpine, ont produit dans les trois chaînes de nombreux exemples de discordances. Je cite ensemble ces trois transgressions, parce que, dans la comparaison qu'on peut établir, terme par terme, détail par détail, dans l'histoire des trois chaînes, elles sont complètement homologues, et correspondent rigoureusement à la même phase. Elles ont créé des discordances partout où la transgression s'est fait sentir; mais dans les autres points, qui sont naturellement les plus nombreux, la concordance reste la règle : c'est ainsi que le Westphalien et le Stéphanien sont concor- dants dans le bassin de Saarbrùck, dans le centre de l'Angleterre, dans le bassin d'Edimbourg, en Sdésie, dans le bassin du Donetz, dans l'Oural, ( 2l6 ) dans les Alléghanys, tandis qu'on ne pourrait guère citer que les Asturies où les deux terrains coexistent en discordance. Bien plus, la transgression n'ayant pas commencé partout au même moment, on connaît plusieurs régions, comme la Bohême et la Saxe, où la série discordante débute par un peu de Westphalien supérieur. On ferait exactement les mêmes re- marques pour le Silurien supérieur et le Cénomanien. » Une fois le charriage constaté, les nombreux renseignements que donne l'exploitation souterraine permettent de l'étudier dans le Gard avec un grand détail. On constate ainsi que, lorsque la nappe charriée a ren- contré une saillie préexistante, elle l'a rabotée, en entraînant avec elle tout ce qiù lui faisait obstacle : c'est ainsi qu'en passant au-dessus de l'arête préexistante du Rouvergue, dont la crête avait limité au nord-ouest l'ex- tension des lagunes du Sléphanien inférieur, elle en a enlevé toute la couverture des terrains houillers, pour reposer directement siu' les mica- schistes. De plus, en dessous des couches ainsi balavées, il en est un certain nombre qu'elle a poussées devant elle, sans les détacher de leur racine; elle les a simplement retroussées, déterminant ainsi la formation d'un phéno- mène très spécial, de cuvettes renversées tronquées par une faille et non suivies d'un pli anticlinal correspondant. )) L'adhérence de la nappe charriée avec son substratum a encore produit d'autres effets : elle a déterminé dans ce substratum des plans de fracture parallèles au mouvement, c'est-à-dire à peu près horizontaux, et elle a détaché ainsi une ou plusieurs tranches, des lames de charriage, qu'elle a entraînées plus ou moins loin à sa suite. Ces failles horizontales ont été plissées postérieurement avec les couches, et en général, elles affleurent naturellement aux points où le plissement postérieur, en les redressant, leur a donné le plus de chances d'être rencontrées par la sur- face du sol, c'est-à-dire aux points où elles sont devenues presque verti- cales. Leur véritable signification a donc dû longtemps échapper, et c'est seulement après qu'on est prévenu de leur existence, qu'on peut la mettre eu évidence par le contour sinueux de leurs affleurements. » Enfin, l'étude de la nappe charriée elle-même fournit aussi des résul- tats intéressants : on y constate que, dans le mouvement, les couches ont une tendance à glisser les unes sur les autres, tantôt produisant des cassures nettes analogues à celles du substratum, tantôt se poussant, se pressant avec froissements et plis multiples, et tendant à se chevaucher les unes les autres : les coupes de la montagne Sainte-Barbe et celle de Rochebelle (pli ( 217 ^ du Cendras) sont particulièrement instructives à cet égard : on peut presque dire que le mode de plissement et l'allure des bancs permettent a priori de distinguer la nappe charriée du substratum. » Ces diverses constatations sont identiques à celles que j'ai faites en Basse Provence ; elles mettent bien en évidence le fait déjà signalé par moi, que les chaînes successives ne sont qu'une répétition, étroitement calquée, des mêmes phénomènes. Elles permettent déconsidérer comme générales les lois qui en ressortent pour le mécanisme du charriage : » Les masses mises en mouvement agissent avec une force irrésistible, et eu même temps avec un douceur extraordinaire, qui tient à la lenteur du mouvement (certainement moins d'un mètre en cinq ans), et qui leur permet de transporter, sans les écraser, ni les abîmer d'aucune manière, les couches les plus délicates et les plus fragiles, comme des couches de houille ['). » Elles agissent sans violence, mais elles écartent tout ce qui leur fait obstacle, et rabotent ainsi toutes les saillies préexistantes du substratum; sur les bords de la saillie rabotée, elles retroussent les couches en forme de cuvettes renversées et tronquées. » Elles transportent avec elles, soit en masse, soit sous forme de frag- ments, les parties rabotées, et les disséminent dans les dépressions préexis- tantes du substratum; quelquefois aussi elles entraînent plus ou moins loin des lames détachées par adhérence. Les failles horizontales ainsi détermi- nées ont été plissées postérieurement avec les couches. » Souvent le retroussement des couches du substratum est suivi d'un arrachement de la partie renversée de la cuvette; on a ainsi des portions plus ou moins étendues de nappes renversées, qu'on a appelées lambeaux de poussée, et qui jalonnent irrégulièrement la base de la nappe charriée. Ces nappes renversées ont été également plissées avec les couches; elles l'ont été qae\qae{o\s jusqu'au renversement, et les couches se trouvent ainsi localement remises en position normale. C'est le cas qui se présente pour la série classique des Martignes, auprès de Marseille. » La nappe charriée s'est eu général mue en masse, tout d'un bloc, si bien que ses couches ne présentent aucune trace de dérangement ni d'al- tération. Pourtant des glissements relatifs peuvent se produire suivant les (') Voir l'exemple du bassin l)0uilierdeSilésie(5j/^/. Soc. Géol., 3" série, t. XXVI, p. 647). ( 2i8 ) bancs, surtout au voisinage des assises marneuses, qui se trouvent ainsi supprimées par une lacune mécanique, que rien ne dislingue d'abord, si ce n'est l'irrégularité de ses intermittences, d'une lacune sédimentaire. Il peut aussi s'y produire des cassures nettes, avec déplacement relatif plus ou moins considérable dans le sens du mouvement, c'est-à-dire dans le sens horizontal. » Mais ces glissements relatifs sont surtout développés à la base de la série, qui s' écrase et s' étire dans toutes les proportions. Au-dessus d'un étage de base, qui s'étale sur la surface de charriage et joue en quelque sorte le rôle de liibréfiant( le Trias dans les Alpes et en Provence), la masse charriée, régu- lière dans ce qui en reste, débute par un terme quelconque, souvent très élevé daus la série. Les étages intermédiaires manquent complètement ou ne sont représentés que par quelques couches très amincies. L'étage de base, avec les lames de charriage et les lambeaux de poussée, a rempli les dépressions préexistantes du substratum, où il s'est souvent amassé avec une grande épaisseur. » Enfin, il arrive en certains points que la nappe charriée, par sa masse, fait elle-même obstacle à son propre mouvement : alors les couches se pressent, se froissent, s'entassent et se chevauchent, en produisant les plis les plus énergiques des régions de montagnes. » Telle est en résumé la description et la synthèse des diverses phases que j'ai pu observer dans le phénomène. Mais cet aperçu serait incomplet si l'on ne faisait entrer en ligne de compte quelques-uns des exemples observés dans les grandes Alpes. » La nappe charriée a une épaisseur énorme, de plusieurs milliers de mètres; c'est ce qui, avec la lenteur du mouvement, lui permet de s'avancer sans se disloquer. Mais, de plus, elle n'avance pas tout entière à l'air libre; la base au moins, en certains points, s'avance en pénétrant souterraine- ment dans les couches du substratum et en y faisant sa trouée. C'est ce qu'on voit avec évidence au mont JoUy, où une série de plis horizontaux superposés dessinent des dents à écliancrures très profondes, entre lesquelles se moulent les premières couches en longues sinuosités de plu- sieurs kilomètres, tandis que les couches supérieures suivent le même dessin en l'atténuant progressivement, et que les couches tertiaires du Flysch qui, sans doute, se déposaient encore pendant le mouvement, n'en sont plus qu'à peine affectées. C'est encore ce que montre le double pli de Glaris, qui n'est très probablement qu'un pli unique, qui, à l'est, avec ses ( 219 ) So*^'" He dévelojjpement horizontal, disparaît brusquement sous le Flysch, sous lequel il doit nécessairement se continuer, avec les mêmes pénétra- tions en forme de coins et avec le moula£;e progressivement atténué de leurs intervalles, que l'on observe au mont Jolly. » D'après les observations faites dans les différentes chaînes, on a déjà été conduit à attribuer aux charriages horizontaux des amplitudes attei- gnant 200''™ ; la théorie, comme je le montrerai, mène à augmenter encore sensiblement ce nombre. En tout cas, quelle que soit son amplitude, incontestablement très grande, le phénomène de charriage suffit à lui seid pour produire, avec tous ses détails, la structure plissée des montagnes; et une partie au moins de cette structure se forme souterrainement, sous des couches encore immergées, dont la forme superficielle en est à peine affectée. Une autre partie s'en produit peut-être à l'air libre; mais rien n'indique, dans l'analyse du phénomène, que cette production soit accom- pagnée d'une saillie importante du sol. L'examen direct de certaines chaînes montre même que le charriage s'est terminé, et avec lui la struc- ture essentielle de la chaîne, sans qu'il y au eu émersion. C'est le cas pour la Provence. Les phénomènes de charriage se suivent là avec toute leur am- plitude jusqu'à l'endroit où la chaîne de la Nerthe disparaît sous la mer ; ils devaient donc, par continuité, se poursuivre encore très loin vers l'ouest, jusque vers les Pyrénées, où d'ailleurs on les retrouve. Si le char- riage avait formé une chaîne saillante, elle aurait fait obstacle à la péné- tration des eaux marines dans la vallée du Rhône; or, non seulement ces eaux y pénètrent, sous forme de lagunes saumàtres, dès le début de l'oli- gocène, c'est-à-dire immédiatement après la fin des grands mouvements, mais à la base de la série oligocène discordante, M. Vasseur vient de trou- ver, avec les mêmes fossiles , des couches éocènes qui figurent aussi dans la série affectée par les charriages; la mer pénétrait donc a<,'ant la /in des grands mouvements, qui par conséquent à aucun moment n'ont dressé là de barrière, si basse qu'on veuille la supposer. L'émersion n'a eu lieu que postérieurement, isolant le bassin du Rhône, où les eaux oligocènes se sont alors progressivement dessalées. On constate une histoire semblable pour les massifs isolés qu'on considère comme les débris de la chaîne houillère; cette chaîne n'a jamais élevé d'autre jiartie saillante que ces prétendus débris, et elle les a élevés progressivement, après le charriage, et après la formation souterraine de la structure plissée. » On voit donc se dégager, sous une forme inattendue, l'histoire d'une ( 220 ) chaîne de montagne : c'est d'abord, comme on le sait depuis longtemps, sur l'emplacement de la future chaîne, la formation d'une grande cuvette géosynclinale, où s'entassent les matériaux avec lesquels la chaîne sera construite; l'observation montre encore que cette cuvette se forme dissy- métrique, et que son fond (en Europe du moins) va toujours en s'enfon- çant vers le sud. Il se forme alors sur un des bords T toujours le bord sud en Europe) un bourrelet, qui, se trouvant sans contrepoids, se met en mou- vement et descend recouvrir la cuvette, en en entraînant avec lui tonte la partie méridionale; la cuvette se double en quelque sorte par un phéno- mène de charriage, dont le mécanisme obéit à des lois constantes et très simples, et qui suffit, par les entraînements produits, par la pénétration de la base dans les couches en formation, par les glissements relatifs des couches qui se pressent et se chevauchent, à créer la structure plissée ca- ractéristique des régions montagneuses ( ' ). De plus, pendant tout ce temps; les tensions qui rident continuellement l'écorce terrestre suivant les lignes fixes d'un réseau orthogonal ( Comptes rendus, 22 février, 1892) détermment la formation progressive de |dis dans l'ensemble de la cuvette géosvnclinale et de la nappe charriée; mais toute cette structure com- plexe se produit sans qu'il y ait élévation |)ermanente, ni même souvent émersion de la chaîne future; c'est postérieurement seulement qu'une élévation d'ensemble crée la montagne au sens géographique, amène en saillie la zone plissée, et permet ainsi à l'érosion d'en mettre la structure en évidence. S'il se formait actuellement une ch;iîne de mon- tagne, c'est sous la mer qu'il faudrait en chercher l'emplacement, et le tra- vail, prodigieusement lent, pourrait se faire sans que rien le trahît à la surface des eaux. » J'espère pouvoir montrer prochainement que l'explication de celte série de phénomènes peut se faire rationnellement, conformément aux principes les plus simples, et que l'application à ces phénomènes des théo- rèmes généraux de la Mécanique permet de prévoir d'autres conséquences intéressantes. » (' ) La possibilité de la formation des plis comme conséquence du charriage a déjà été indiquée par Reyer {Theoretische Géologie), en partant d'un point de vue très dillérent. ( 22 1 ) CHIMIE PHYSIQUE. — Sur les volumes moléculaires de quelques dérivés du camphre. Note de MM. A. Hali.er et P.-Tn. Muller. « L'étude du volume moléculaire est le complément naturel de notre travail sur les propriétés optiques de certains composés du camphre ('). Il nous a suffi de soumettre au calcul les matériaux accumulés dans nos recherches optiques. » Jusqu'à présent, on s'est occupé principalement du volume molécu- laire des corps homogènes purs et des substances dissoutes dans l'eau. Il est probable cependant que des dissolvants organiques tels que le benzène ou le toluène n'allèrent pas profondément le volume moléculaire des corps dissous, si bien qu'il sera permis d'employer les coefficients déterminés par M. J. Traube (-) pour les corps homogènes. » Nous rappelons d'abord quelques définitions. Un corps homogène de M poids moléculaire M et de densité d a pour volume moléculaire -r- Si le corps est dissous, en désignant par S le poids du dissolvant qui tient en dissolution le poids (moléculaire) M de matière, par d la densité de la solution, par d' celle du dissolvant pur, à la même température, le volume moléculaire du corps dissous V est donné par l'expression M + S _ £ d d'' » Toutes nos densités ont été prises à la température constante de 20°; elles sont rapportées au vide et à l'eau à 4" (^4 ")• I^g dissolvant est le to- luène pur rf^" = o, 8662. » Nous avons trouvé pour le volume moléculaire du camphocarbonate de méthyle pur, qui est liquide, 194,08, tandis que pour la solution to- luénique \ normale, le vol. mol. = 192,04; différence, 2,04. De môme, le volume moléculaire du camphorate de méthyle liquide et pur est 2ii,5i, (') Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 1870; t. GXXIX, p. ioo5; 1899. Dans ce der- nier Mémoire, il s'est glissé quelques erreurs. Dans la colonne nom de la substance, il faut lire benzylcamphre C"H-^0, et pipéronylcamphre C"H'--0^ au lieu de ben- zjlidènecamphre G'''H-''0 et pipéronylidènecamplire C'*H'"0'. (*) Sammlunff Cheni. Vorlrâge, p. 278 et 276; 1899. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 5.) 3o ( 222 ) et dans la solution toltiénique ^ normale 209,91; différence, 1,60. Les résultats de nos calculs peuvent donc être considérés comme approchés, à environ deux unités près, par rap^iort aux nombres donnés par des corps homogènes. » Voici le Tableau qui résume nos expériences : Normalité Poids Volume approxi- du corps moléculaire Poids mativû daiisioufi' (ii*^ — -"«^ — -^- — .— «^^ — Nom mulécu- de la de de la IroUTe calculé HitTérenee de la substance. Formule. laire. liqueur. solution, solution. cm>. cm^. cm^. Benzylidène camphre C"H=»0"|= 2^0 i i3,47'8 o>8879 226,8 247,2 20,4 ( Moy. Id Id. 240 -} 6,7828 0,8771 226,5 » 20,7(20,5.5 Cuminal camphre C-''H=«0"|7 282 1 4,o253 0,8717 274,3 295,5 21,2 Orthoiiiélhylbenzylidènc c. ou salicylal camphre C'»H"0"0<|f 270 \ 7,5960 0,8807 ^44, 4 268,8 24,4 Métaméthylbenzylidène camphre. Id. » | 7,'J5i4 o,8So3 246,6 » 22,2 Paraméthyl benzylidène camphre ou anisal camphre Id. » A 7,6021 o,8So5 244,9 " 28,9 Moyenne ... 22,5 Benzyl camphre....: C'"H"0"|f 242 | i3,6o44 o,8863 282,8 255, i 22,3 ( Moy. Id Id. » V 6,8537 0,8764 232,0 255,1 23,1(22,7 Cuminyl camphre C=''H-*0"|= 284 | 6,5o58 0,8740 282,7 3o3,4 20,7 Éthylsaligényl camphre C'3H=60"0<|= 286 J 6,5882 0,8765 271,4 292,8 21,4 Mélaméthoxybenzyl camphre . .. C'"H='0"0<|if 272 j 6,2071 «,8770 25i,6 276,7 25, 1 (liq.) Paramélhoxybenzyl camphre ou anisyl camphre C" H=''0"0<|3= 272 j 7i774â 0,8795 253, o 276,7 23,7 Moyenne . . . 22,7 Camphre C'Ml'^O" i52 A 4,3497 0,8708 i56,6 180,4 28,8 Bornéol C'»H>HO' i54 i 4,4285 0,8700 160,2 i83,4 28,2 Camphocarbonate de méthyle . . C'=H'»02'0< 2io } 5,9677 0,8771 192,0 217,4 25,4 (Hq.) Moyenne ... 24, i Pipéronal camphre C'"Hî«0"0<|f 284 i 4,0420 0,8756 241,0 268,1 27,1 Pipéronyl camphre C» H--0"0||= 286 J S,ii4i 0,8846 245,4 276,0 80,6 Succinate neutre de bornéol (température 25°) C-'H^OîOf 890 { 11,0198 0,8790(25°) 870,9 4"4,i(25°) 33,2 Camphorate méthyle C'-H="0;Of 228 J 6,4788 0,8777 209,9 229,1 19,2 Id. pur Id. 228 100,0000 1,0779 211, 5i » 17,6 Cainphucarbonatedemélhylepur. C'-H"*0;'05 210 100,0000 1,0820 i94!o8 217,4 23,3 » La colonne des volumes moléculaires calculés a été obtenue à l'aide de la formule de M. J. Traube y = Ia-N — L-f-C. )) Les coefficients atomiques a sont : Pour G" et 0< Pour G' Pour C. Pour H. (carbo\yle). ( oxyhydrile). 9,9 3.1 5,5 2.3 ( 223 ) N est un coefficient qui dépend de la nature et du nombre des noyaux ou chaînes fermées. Nous n'avons pris en considération que le noyau hexa- méthylénique, laissant provisoirement de côté les autres noyaux de nos molécules. Ponr la chaîne hexaméthylénique N vaut 8,i. )) Lest un coefficient proportionnel au nombre de doubles liaisons |~; il est é£;al à 1,7 pour chaque double liaison. )> Ainsi, le décrément total pour le noyau benzénique est 8,1 -1-3x1, 7 = 8, iH-5, 1 = 1 3, 2 (benzyl-camphre et analogues). Le décrément total pour un noyau benzé- nique et une double liaison est 13,24-1,7 = 14.9 (benzylidènecamphre et analogues). » Enfin C désigne un covolume, le même pour toutes les molécules, et qui varie un peu avec la température (suivant M. J. Traube, proportion- nellement à la température absolue); à 2o'\ ona C = 30,3; à 25°, C = 26,7. Les coefficients a, N, L sont sensiblement indépendants de la température. On voit, d'après cela, qu'en admettant la règle de Traube et en supposant nos molécules non associées, la différence (calculé — trouvé) représente précisément la somme des décréments des noyaux dont nous n'avons pas tenu compte. » Les corps étudiés se classent en quatre groupes d'après le nombre de leurs noyaux : » 1° Un seul noyau : camphorate de méthjle; décrément 19,2. Le décrénienl du corps pur, non dissous, est 17,6. Nous nous réservons d'étudier d'autres corps du même type. » 2° Deux noyaux : dérivés proprement dits du camphre : camplire, bornéol, camphocarbonate de mélhyle, et, puisqu'il nous est possible de défalquer le noyau benzénique, nous classons dans la même catégorie les corps de la formule du benzyli- dènecamphre et du benzylcamphre. Le décrément est, en moyenne, de 28 (sur treize corps étudiés). Les extrêmes sont 20,6 et 25,4; les divergences sont peut-être dues en partie à des traces d'association, ou, en ce qui concerne le métaméthoxybenzyl- camphre (qu'on n'a pu obtenir qu'à l'état liquide), à un produit plus hydrogéné, au /CH.CH^C«H* — CH' , - composé C'1I"( I par exemple. » 3° Trois noyaux (en défalquant la chaîne benzénique) : pipéronal et pipéronyl- camphre. Aux deux noyaux du camphre vient s'ajouter ici le chaînon pipéronylique ( 224 ) » Le décrément lolal est maintenant en moyenne de 29; le chaînon pipéronylique augmente le décrément du camphre d'environ 6 unités. » 4° Quatre noyaux : succinate neutre de bornéol. Ce corps renferme deux fois les noyaux du camphre. Le décrément a encore augmenté, nous trouvons 33,2; mais cet exemple semble montrer que la loi d'addition des décréments nucléaires ne saurait être absolument générale; deux noyaux camphre nous donneraient, par addition, un décrément égal à l\6. » En résumé, il résulte de nos expériences (que nous nous proposons d'ailleurs de compléter), que le décrément de volume correspondant aux deux noyaux admis actuellement dans le camphre est d'environ 23'^'', du moins pour les solutions toluéniques qui sont à peu près quart normales. Ce nombre, que nous considérons encore comme provisoire, permettra néanmoins de fixer d'une manière suffisante le poids moléculaire des com- posés du camphre par la méthode des densités. Il permettra aussi de déce- ler l'existence et la production de nouvelles chaînes fermées dans les molécules dérivées du camphre. » GÉOGRAPHIE. — Matériaux d'étude topologique pour l'Algérie et la Tunisie; par M. Bassot. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le dixième Fascicule des Cahiers du Service géographique de l' Armée, qui vient d'être composé sous ma direction. » Les Cahiers du Service géographique constituent une publication inau- gurée en 1895 et réservée en principe aux officiers du Service, qui est des- tinée à faire connaître les études spéciales que certains d'entre eux ont pu faire sur les divers sujets intéressant les travaux de l'établissement. » Le dixième Fascicule constitue le premier terme d'une série intitulée : Matériaux d'étude topologique pour l'Algérie et la Tunisie. » Il contient, pour treize feuilles, des cartes régulières de ces deux pays : » 1° Des Croquis techniques donnant le tracé des affleurements des prin- cipaux bancs saillants de roches dures, le sens de leur pendage et sa valeur approximative, le tout mis en regard d'une réduction photographique des minutes mêmes des levés des feuilles correspondantes; » 2° Des Notices décrivant la structure et les principaux caractères topo- graphiques de la région, étudiée sur place d'après les cartes géologiques ( 225 ) existantes et aussi parfois avec le très obligeant concours de géologues qualifiés; » 3° Des ^'ues pittoresques communiquées par les officiers topo- graphes. » Le Service géographique de l'Armée n'a pas eu la prétention de faire ici œuvre géologique : c'eût été sortir de son rôle et de sa compétence. Depuis 1896, il est prescrit aux officiers des brigades topographiques de recueillir, au cours de leurs levés, les documents dont i\ s'agit, pour que leurs matériaux réunis fassent la base d'une figuration rationnelle des formes du terrain. Les planches du Fascicule 10 permettront d'apprécier si, ainsi comprise et s'inspirant des doctrines nouvelles, leur topographie est expressive et vraiment fidèle. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de six MemlDres, qui sera chargée de présenter une liste de candidats pour une place d'Associé étranger. Cette Commission doit com- prendre trois Membres choisis dans les Sections de Sciences mathéma- tiques, et trois dans les Sections de Sciences physiques. MM. Faye, Darbokx, Cornu, Berthelot, Van Tieghem, Marey réunis- sent la majorité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la formation d'une liste de deux candidats qui devront être présentés à M. le Ministre de l'Instruc- tion publique pour la chaire d'Embryogénie comparée, vacante au Collège de France. Au premier tour de scrutin, destiné à la désignation du premier can- didat, le nombre des votants étant 87, M. Henneguy obtient 87 suffrages Au second tour de scrutin, destiné à la désignation du second candidat, le nombre des votants étant 3i , M. Roule obtient 3i suffrages ( 226 ) En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre sera composée comme il suit : En première ligne M. Hexneguy En seconde ligne M. Rocle L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Géométrie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 34, M. Mittag-Leffler obtient. , 33 suffrages, M. Gordan i » M. Mittag-Leffler, ayant réussi la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géographie et Navigation. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 32, M. Bienaymé obtient 32 suffrages. M. Bienaymé, ayant réuni l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les concours de 1900. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Lalande {Astronomie). — MM. Lœwy, Callandreau, Paye, Janssen, Wolf. Prix Plumey. — MM. de Bussy, Sarrau, Maurice T^évy, Léauté, Guyou. Prix Montyon {Mécanique). — MM. Léauté, Maurice Lévy, Sarrau, Marcel Deprez, Sebert. Prix extraordinaire de six mille francs. — MM. Guyou, Bouquet de la Grye, de Bussy, Sarrau, de Jonquières. Prix Poncelet. — MM. Poincaré, Darboux, Sarrau, Picard, Jordan. ( 227 ) CORRESPONDANCE . M. le Président annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Marion, Correspondant pour la Section d'Anatomie et de Zoologie, Professeur à la Faculté des Sciences de Marseille et Direc- teur du Musée d'Histoire naturelle de cette vilie. M. A. Milxe-Edwards ajoute : « M. Marion avait su donner une forte impulsion aux recherches zoolo- giques et créer à Marseille une école très active et très vivante. Dans le laboratoire maritime d'Endoume, il étudiait les animaux du golfe et les questions relatives à lu Pisciculture. A la Faculté des Sciences, il réunissait de nombreux élèves, qu'il savait captiver et retenir. Il fit partie de toutes les campagnes du dragage du Travailleur et du Talisman et réunit ainsi de précieux matériaux qu'il n'eut pas le temps de faire connaître. » Sous le titre à' Annales du Muséum de Marseille, il avait fondé un su- perbe Recueil, dans lequel il insérait ses propres travaux et ceux de ses élèves. » Sa mort est un deuil pour la Science. » M. le Président annonce à l'Académie la mort de M. David-Edward Hugues, très connu par ses importants travaux sur la télégraphie, la télé- phonie et le magnétisme. M. Hugues a fait une partie de ses recherches en France, où son télé- graphe imprimant a été adopté par l' Administration. Sa balance d'induction est aussi un appareil très apprécié. M. Péron, nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse ses remerciments à l'Académie. ( 228 ) ASTRONOMIE. — Observation des Léonides en Russie en 1899. Note de M. S. de Glasenapp, présentée par M. Lœwy. « L'observation des Léonides en novembre 1899 a été organisée sur une grande échelle par l'observatoire de l'Université impériale de Saint- Pétersbourg. On a imprimé 1200 circulaires contenant le programme des observations et chaque circulaire fut accompagnée de deux Cartes de la constellation du Lion et de ses environs; c'est la copie de la Carte publiée par M. le Professeur E.-C. Pickering, Directeur de l'observatoire du Col- lège Harvard, à Cambridge (États-Unis de l'Amérique du Nord). Les circu- laires ont été dislribuées parmi les membres de la Société Astronomique de Russie et les journaux quotidiens de l'Empire, qui ont imprimé une re- production autotypique de la Carte. En outre, grâce à l'aimable obligeance du Directeur de l'observatoire physique central Nicolas, M. Rykatcheff, les mêmes circulaires ont été transmises aux observatoires et stations mé- téorologiques de l'Empire. » Je regrette beaucoup de faire remarquer que, pendant les jours d'ob- servations, le ciel en général n'était pas favorable; dans la plus grande partie de l'Empire il était couvert de nuages; néanmoins, de temps à autre, le ciel s'éclaircissait, et l'on a pu observer les Léonides en 34 stations. Voici le nombre total des Léonides qu'on a enregistré : le 1 1 novembre 21 Léonides » ) 2 » 3^ » » 3 3 » J 87 >' >> 1 4 » 394 » » 1 5 » 89 i> » i6 » 17 » » Le maximum de l'intensité du phénomène a eu lieu le 14 novembre à 14''. 3 temps moyen de Paris. » Toutes les observations originales ont été envoyées à M. E. Picke- ring, qui a annoncé qu'à l'observatoire du Collège Harvard on s'occupe de l'étude de cet essaim météorique. » ( ^29 ) ASTRONOMIE. — Sur le mouvement propre des étoiles voisines du Soleil. Note de M. Duponchel, présentée par M. Poincaré. « La valeur scientifique de la méthode employée par les astronomes pour se rendre compte du mouvement propre du Soleil m'ayant paru très contestable, j'ai été amené à penser qu'on arriverait à des résultats plus nets, plus concluants, en tout cas d'une manière plus simple, en substi- tuant à la considération du mouvement apparent des étoiles, représenté par les deux, composantes de sa vitesse, les signes seuls de ces compo- santes, qui, en conservant à chaque étoile son individualité distincte, font ressortir le caractère essentiel de son mouvement, sa direction représentée par ces signes des composantes, qui, suivant qu'ils sont positifs ou négatifs, indiquent que l'étoile paraît se mouvoir en sens de rotation direct ou rétrograde, pour les ascensions droites ; en branche ascendante ou descen- dante dans le sens du pôle Nord, pour la déclinaison. » J'ai, en conséquence, opéré le dépouillement des signes des mouve- ments de nombreuses séries d'étoiles, tant en M qu'en déclinaison, en les groupant par fuseaux horaires, et je suis toujours arrivé à des résultats, de prime abord analogues à ceux qui résulteraient d'une action du Soleil caractérisée : » En .R par la prédominance du signe + dans l'hémisphère gauche, du signe — dans l'hémisphère droit, des deux côtés du plan horaire VI à XV ni; » En déclinaison par la prédominance constante du signe — dans les vingt-quatre fuseaux sans exception; caractères qui sont bien ceux qu'un corps en marche paraît imprimer aux objets immobiles qui l'entourent. » S'ensuit-il qu'on doive nécessairement considérer ce double résultat comme exclusivement dû à l'action parallactique du Soleil? Ne provient-il pas, en tout ou en partie, du mouvement propre des étoiles elles-mêmes? Telle est la double question à laquelle j'ai à répondre. » Ce qu'on doit surtout considérer comme certain, avec le mode de no- tation que j'ai adopté, c'est que l'action parallactique exercée par le Soleil ne peut être mise en évidence, indiquée par un changement de signe, que si la composante en déplacement reel du Soleil est réellement supérieure à celle de la composante réelle de l'étoile dans le même sens. » Si nous pouvions prendre une série d'étoiles ayant toutes une vitesse supérieure à celle du Soleil dans leurs deux composantes, l'action du So- C. K., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 5.) •Jl ( 23o ) leil paraîtrait nulle, puisqu'elle ne pourrait changer aucun signe; elle serait au contraire prédominante sur tous les signes, si les deux compo- santes du Soleil étaient respectivement supérieures à celle de toutes les étoiles. » Si nous convenons de représenter par A (pour l'ascension droite) et par B (pour la déclinaison) le rapport^, en désignant par N le nombre to- tal des étoiles de la série envisagée et par n le nombre des étoiles dont le mouvement propre a un signe conforme à la loi énoncée plus haut, ces deux rapports A et B devront nécessairement varier, si nous les détermi- nons pour des séries différentes, suivant la vitesse plus ou moins grande des étoiles; mais ce qui est incontestable, c'est que le rapport entre les deux nombres A et B devrait rester sensiblement constant, si l'effet pro- duit était exclusivement dû à l'action uniforme du Soleil. » Or, il est facile de constater que cette constance n'existe pas. )) Si je prends, en effet, l'ensemble des 26/|0 étoiles du catalogue Bossert, je trouve pour celles qui ont un signe effectif : EnJ\ N = 3343 /i = 88o A = 0,876 En déclinaison — 2428 — 1200 B = 0,5 16 )) Si maintenant je différencie les étoiles en séries extrêmes comprenant, d'une part, celles qui ont la plus grande vitesse apparente dx~^ ± o^,025 en ascension droite, qui ont à la fois la plus grande vitesse réelle et sont le plus rapprochées de nous, je trouve : En -fl N = 5o4 « — 358 A = 0,718 En déclinaison — 47^ — 126 B^o,245 » » Si je prends, comme série extrême opposée, les étoiles pour lesquelles (/a. < ± 0,010, qui sont les plus éloignées et celles qui ont la moindre vitesse réelle probable, les rapports deviennent En A N = 8i4 « = i42 A = 0,174 En déclinaison — 772 556 6=0,720 » Ces résultats sont aussi discordants que possible; au lieu de marcher dans le même ordre, les nombres respectifs varient en sens inverse, A décroissant dans le rapport de 4* ' . B en augmentant dans celui de 1 :3. » De tels chiffres ne peuvent se concilier avec l'hypothèse de l'effet exclusif de l'action parallactique du Soleil, s'exerçant dans les deux cas. Cette hypothèse est plus particulièrement inadmissible pour celui des étoiles à grande vitesse, car, si l'on devait attribuer au Soleil l'effet parallactique si énergiquement caractérisé en M., il faudrait admettre que la composante au { 23, ) Soleil dans cette direction correspond à une vitesse du Soleil énorme, supérieure à celle des | des étoiles de la série, et l'effet produit devrait à plus forte raison se reproduire dans les étoiles de la deuxième série, à petite vitesse, qui devraient en très grande majorité présenter ce caractère qui ne s'y retrouve, au contraire, que dans la proportion infime de j~. » L'action parallactique du Soleil est donc complètement étrangère au cas des étoiles de la première série; nous ne pouvons la chercher que dans la deuxième, composée des étoiles à faible vitesse, inférieure à celle du Soleil, dont l'action ne serait représentée que par une proportion insi- gnifiante ou nulle en M; générale au contraire, presque complète dans le cas de la déclinaison, où l'action inversée du mouvement du Soleil serait représentée par un excédent moyen de 0,72. » En résumé, et comme résultant des faits ci-dessus, je crois pouvoir formuler comme certaines les conclusions ci-après : » 1° Le Soleil a bien effectivement un mouvement propre dans le plan de l'heure VI à XVIII où il se trouve au voisinage de son nœud ascendant vers l'heure XVIII; la composante de sa vitesse étant nulle ou très faible dans le sens de M, à son maximum dans le sens de la déclinaison. » 2° Mouvement général caractérisé surtout dans les étoiles lointaines, dont la vitesse, généralement inférieure à celle du Soleil, se trouve mas- quée par l'action parallactique de ce dernier dans le sens de la déclinai- son; avec des caractères distiiictifs peu marqués dans le sens de JR, bien que certains indices me portent à croire que ce mouvement serait de sens rétrograde. » 3" Enfin, conclusioa à la fois la plus rigoureuse et la plus importante : » Mouvement propre spécial à une certaine catégorie d'étoiles, dont notre Soleil fait partie, caractérisée par des vitesses en général supérieures à celles du Soleil, dont quelques-unes très grandes, présentant, dans le sens de M, une apparence de mouvement de sens opposé, des deux côtés de l'orbite du Soleil, analogue dès lors à celle qui pourrait résulter d'une action parallactique de cet astre, mais qui, en réalité, lui est entièrement étranger, mais peut aussi bien s'expliquer en admettant que l'orbite so- laire coupe les étoiles de son groupe en deux moitiés symétriques, dont les étoiles, bien qu'ayant, en fait, des mouvements de même nature et de même sens autour d'un axe ou centre commun, paraîtraient tourner en sens différent, les unes à droite, les autres à gauche, ainsi qu'elles le font pour un observateur qui, placé sur notre équateur terrestre, voit tourner les astres situés dans les deux hémisphères que sépare cet équateur. » ( a32 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations aux dérivées partielles. Note de M. H. Duport, présentée par M. Appell. « Je me propose d'exposer dans cette Note un résumé d'un Mémoire qui paraîtra prochainement dans le Journal de Mathématiques pures et appliquées. » Je considère le système suivant des deux équations de Pfaff : (i) laidxi^o, lbidXi:=o (j = i,2 6), où les quantités a, et è, sont des fonctions quelconques des quantités a:,. )) Ce système est particulièrement intéressant dans le cas où le nombre des variables arbitraires est de deux, car il constitue un système intermé- diaire entre les équations du premier et du second ordre, et il paraît bien choisi pour s'occuper de la recherche des cas où l'on peut en trouver les solutions à l'aide d'équations ditFérentielles ordinaires. » Je pose les équations suivantes : I O^a,, -^ [i.hi,) A, -h . . .-h {lOi^^ i).bi^) à^-\- xa^ + p*,-= o, (2) , -«,A, — a„A„ = o (« = I,2,...,6). l — P|A, — icAp, = 0 >i Le déterminant de ces huit équations, où A,. . . ., A,,, k, ^ sont les in- connues, est un déterminant symétrique gauche d'ordre pair qui est, par suite, carré parfait. En écrivant qu'il estnul. on a une équation du second degré pour déterminer le rapport -• » Quand cette équation a ses racines égales, on peut obtenir les solu- tions du système (i) à l'aide d'équations différentielles ordinaires. >) Si l'on remarque que le système (i) est susceptible d'être ramené à une équation du second ordre à une seule fonction inconnue, ce cas est celui où les deux systèmes de caractéristiques sont confondus, et fait espérer que la proposition pourra être vraie dans le cas d'une équation quelconque du second ordre. » Je considère maintenant le cas où l'équaiion en - a ses racines dis- tinctes. L'une quelconque d'entre elles fournit pour A A,, des ex- pressions de la forme A,= A, 4- wB,, où lù est une arbitraire. ( 233 ) » Je pose les équations /■i\ V A <^F V D <^F (3) 2A,^=o, :SB,^==o. « Quand ces équations ont deux solutions communes F, et F^, on sait que l'équation F. = /(F,), où /est une fonction arbitraire de son argument, est une intégrale inter- médiaire des équations (i). Mais il y a une proposition plus générale qui est la suivante : lorsque les équations (3) ont une solution commune, on peut exprimer toutes les solutions de ( i) au moyen de deux fonctions arbi- traires de la même variable. » Ce résultat paraîtra, je pense, intéressant si l'on considère qu'il ren- ferme, en particulier, l'équation de Laplacc dans le cas le plus général. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'existence des dérivées secondes du potentiel. Note de M. Henrik Petrini, présentée par M. E. Picard. « 1. Dérivée seconde. — Soit p une fonction finie et intégrable, et posons Y --= p — ) où f/x est l'élément de volume au point (E, r,, () et r la distance de cet élément au point (x, y, z). Pour étudier les dérivées secondes de V , nous pourrons nous borner à étendre l'intégrale à une sphère (de rayon a), ^2 Y . décrite autour du point (a-, y, z ) comme centre. La dérivée -y-^ est la limite (|)our h = o) de la quantité A/, définie par la formule _i^ VdM{x + h,Y,z) _ dy{x,y,z)-\ '' /i L dh dx y En introduisant les coordonnées polaires r, u, i/ par les formules ^ — a7 = 7'cos9, -/i — j = rsinOcosi}, "( — ^ = rsinO sinij>(cosO — a ), nous pourrons mettre la fonction A/, sous la forme suivante : A/, = W/, + \\ + r„, iim T,A = o ( 234 ) en posant yV/,---— d\ l (i — 'àu-)du p(r, ;/,i)— , t^dt ^0 ---> '' L(i 2tu^u'y , 2 U ,.1 ^ =limP^r --/ d est donc qu'existe la quantité Vi^, si seule- ment on suppose que les /onctions p et p^ soient finies et intégiables. » Remarque. — La quantité P^. jouit de la propriété que l'intégrale / ( Pa;-f- ^-p Wt est égale à zéro pour tout domaine d'intégration. » 2. Équation de Poisson modifiée. -- Si les quantités W^., W^, W- existent, elles jouissent de la propriété que leur somme est nulle, d'où résulte la formule AV = P., + P, -h P„ qui, pour le cas où p est continue, se réduit à l'équation de Poisson AV = — 4^?' Celte dernière formule peut être établie, si p est continue, sans qu'on suppose l'existence des dérivées secondes, seulement en défi- nissant le symbole A de la manière suivante : AV = lim (A,, + B,. ^- C,,,), lim ^ ^ o, '«IL OÙ B;,_ t C,^ ont un sens analogue à celui de A,, . ( 235 ) » 3. Cas spéciaux. - Nous citerons ici quelques cas spéciaux qui font conclure à l'existence des dérivées secondes : » I" Si lim / 3 — existe, toutes les trois dérivées secondes -j-v» -r-v ' /, = „.,'/, ' /■ ' à.i- Oy- 'Tz^ existent (' ); » 2" Si p est une fonction de iv et de i{; et si elle ne contient pas u, la dérivée -y^ existe; » 3° Si la dérivée J existe, etsi elle est inléffrable dans les environs du point (^x, y, z), la dérivée -r— 5 existe; >> 4" Si deux des dérivées secondes de V existent, la troisième existe aussi. » Remarques. — Des considérations précédentes, il suit que p peut être continue, sans que les dérivées secondes de V existent; par exemple, si Hlog ~ 12 \^ '■) En effet, nous Irouverons que --^_ - limA^ devient infinie au point ( X, y, s) comme ^^Tvlogiog t> quoique p soit continue en ce point. Dans ce cas, on a aussi AV — o, quoique -j-^ n existe pas. » BALISTIQUE. - Sur la toi de la résistance de l'air au mouvement des projectiles. Note de M. Paul Vieille, présentée par M. Sarrau. « Les expériences de Mach et de Boys ont montré qu'un projectile, se mouvant dans l'air à grande vitesse, détermine une perturbation brusque du milieu qui accompagne le projectile sous forme d'une ride ABCD for- mant une surface de révolution autour de son axe et dont la section méri- ( ' ) Ce cas comprend, comme cas particulier, celui de M. Hôlder. \"oir Otto Holdeh, Beitrâge zur Pocenlialtheorie, § 4- ; Slultgart, 1882. ( 23f^ ) dienne se compose de deux droites symétriques A.B, CD et d'une courbe de raccordement BEC. » La vitesse de propagation normale de celte onde est évidemment va- riable en chaque point et égale à Vcosa, en désignant par a l'angle de l'axe et de la normale à la section méridienne au point considéré. X L'expérience montre que la vitesse des rides rectilignes CD est égale à la vitesse normale du son, et c'est sur cette vérification qu'est fondé un mode élégant de mesure acoustique des vitesses des projectiles. Mais il est évident que, en E où cosoc = i, la vitesse de propagation est égale à la vi- tesse du projectile. Or, celte vitesse atteint avec les projectiles modernes des valeurs considérables, telles que Soo"", looo™ et 1200". » Un pareil phénomène ne peut être entretenu que par la formation d'une discontinuité dont la vitesse de propagation soit précisément égale à celle du projectile. )) Il semble que, pour les gros projectiles de rupture de la Marine dont la surface antérieure est sensiblement plane, la surface de l'onde BEC est assez surbaissée pour que le fonctionnement dans la région centrale, en face de la tète du projectile, soit assimilable à la propagation d'une onde plane, le rôle du projectile se réduisant à entretenir une discontinuité constante, malgré les déperditions latérales. )) J'ai cherché à comparer les valeurs des résistances de l'air obtenues expérimentalement pour ces grandes vitesses aux valeurs que la théorie assigne aux discontinuités assurant les mêmes vitesses de propagation. » Riemann et Hugoniot ont montré que la vitesse V de propagation par onde plane dans un milieu en repos d'une discontinuité caractérisée par une différence finie P, — P„ des pressions et c, — :;„ des dilatations est donnée par l'expression ( 237 ) où pd désigne la masse de l'unité de volume du milieu en repos et où » Cette vitesse (lé|ienfl de la loi p;irticnlière qui lie P et z. On doit évi- demment considéier la transformation comme a(liabati(|ue ; mais Hiigoniot a montré que la loi aciiabatique statique des gaz parfaits, qui reste applicable même dans le cas des mouvements quelconques de la masse gazeuse si les transformations sont continues, cesse d'être vérifiée dans l'hypothèse d'une discontinuité. » L'expression adiabatique statique P = P ^1 — ' 0 est remplacée par la relation _ 2(1 + Jq) — (m — ])(ji — jj « 2(1+ ôj + (;« + . )(.-,--„)■ » En substituant dans la valeur de V on obtient l'expression V \/k im + (m + i) P.-Po" qui permet de calculer les variations brusques de pression susceptibles de se propager avec la vitesse V dans le milieu de densité p„ à la pression P„. » Le Tableau suivant renferme pour diverses vitesses les valeurs de la résistance que l'air exerce par centimètre carré sur des projectiles à face antérieure sensiblement plane. Ces nombres résultent de la discussion des expériences balistiques les plus récentes (Gibert, i8c)5). Ils représentent la différence entre la surpression appliquée à la tête du projectile et la dépression appliquée au culot. Surpression théorique Résistance assurant la Vitesses en kilogrammes vitesse de propagation des projectiles par centimètre carré égale à cylindriques. observée. celle du projectile. Différence tu 400 1,2.5 1,58 0,00 6oo 3,26 3,78 0,52 8oo 6,23 6,85 0,62 lOOO 10, i5 10,81 0,66 1200 i5,oi i5,64 o,63 » Si l'on tient compte de la dépression à l'arrière du projectile qui est d'autant plus grande que la vitesse est plus forte, on est conduit à consi- C. H., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, iN" 5.) ^2 ( 238 ) dérer comme idenliques les pressions réellement appliquées à l'avant d'un projectile plan en mouvement, et les valeurs que la théorie assigne à la discontinuité susceptible de se propager avec la même vitesse. » Il importe de remarquer que cette coïncidence est liée à l'expression de la loi adiabatique dynamique et que la loi statique eût conduit à des valeurs notablement supérieures aux valeurs expérimentales. Ainsi, la vitesse de 1200™ exigerait une surpression de i^''^, 24, supérieure de 2'*^, 2 à la résistance observée. » Il est vraisemblable que la formule s'applique à des vitesses beaucoup plus considérables que la limite qui s'est trouvée fortuitement atteinte dans les vérifications expérimentales d'ordre balistique, et l'on peut lui demander quelques indications sur le fonctionnement de projectiles se mouvant avec des vitesses planétaires de quelques kilomètres à la seconde. » Le Tableau suivant donne les valeurs des pressions et des tempéra- tures correspondant à ces vitesses d'après la formule : Vitesse du projectile. Pressions. Températures. m I 200 i5!64 680" , 2000 43,8 1741 4ooo 175,6 7751 10000 .098 48490 1) Sans attribuer à ces nombres une valeur absolue, on peut penser que l'incandescence des bolides, les érosions de leur surface et les ruptures qui accompagnent leur passage dans notre atmosphère, même en tenant compte de la raréfaction du milieu traversé, sont explicables par les valeurs des pressions et des températures que fait prévoir la loi de propagation des discontinuités. » OPTIQUE. — Sur la décomposition d'un mouvemenl lumineux en éléments simples. Note de M. Ch. Fabrv, présentée par M. A. Cornu. « Un appareil dispersif (prisme, réseau, etc.) décompose tout mouve- ment lumineux en ses éléments sinusoïdaux. Cette loi, longtemps admise d'une manière plus ou moins implicite, peut être précisée de la manière suivante, comme l'a montré M. Gouy : » Soit (i) x=.¥{t) ( 239) la loi du mouvement considéré. La fonction F peut, sous des conditions de continuité très générales et toujours satisfaites dans le problème qui nous occupe, être représentée par une intégrale de Fourier : (2) F(^)=- f o{q)s\ni7:(qt - é par le premier trait commencera au temps t„ et durera jusqu'à /„-hiooo; celui du second durera depuis t„-\- i jusqu'à tg-i- looi, et ainsi de suite. Le mouvement qui constitue le spectre durera non pas 1000 unités de temps, mais environ lOoooo; il est limité non par la durée du mouvement incident, mais par le nombre de traits du réseau. » En outre, à chaque instant, pendant ces looooo unités de temps, il V a seulement 1000 traits du réseau qui concourent à la formation du spectre; quoique ces 1000 traits voyagent sur le réseau, le phénomène sera identique à celui que donnerait un réseau de 1000 traits éclairé pendant lOOooo vibrations par un mouvement sinusoïdal. Or, un pareil réseau donnera précisément une répartition de lumière identique à celle que représente l'équation (3). On voit que l'analyse directe de l'expérience conduit aux résultats suivants : )) 1° La répartition delà lumière dans le spectre est bien celle que donne la formule de Fourier; » 2° La durée de visibilité du spectre est limitée, non par la durée de la vibration incidente, mais par le nombre de traits du réseau. Si cet appa- reil était par/ail (condition nécessaire pour que le théorème de M. Gouy ( 24' ) s'applique en toute rigueur), il faiulrait qu'il eût une infinité de traits, et le spectre serait visible indéfiniment. En supposant une amplitude finie au mouvement incident, il en résulterait une quantité totale d'énergie rayonnée infiniment grande; cela n'est pas surprenant, si l'on remarque que l'onde incidente devrait être infiniment étendue. » Des considérations analogues seraient applicables à tous les autres appareils dispersifs déjà connus (prismes, appareils interférentiels), et sans doute aussi à tous ceux que l'on pourrait imaginer dans le même but. » OPTIQUE. — Sur la constitution de la lumière blanche. Note de M. Goct. « Dans deux Notes récentes ('), M. E. Cnrvallo a discuté la théorie de la lumière blanche, et exposé ses objections à l'hypothèse qui envisage cette lumière comme formée d'oscillations amorties. De la valeur de cette hypothèse, je n'ai rien à dire, mais la question soulevée a une portée plus générale. » On me permettra de rappeler que les physiciens s'accordaient depuis longtemps à regarder la lumière blanche comme formée par des séries ré- gulières de vibrations simples, lorsqu'en 1886 j'eusl'occasion, en discutant cette question avec quelques autres (^), de montrer que la régularité de la lumière blanche n'est ni nécessaire, ni probable, et que la nature des mouvements qui la forment reste indéterminée. Ces idées, malgré des adhésions de haute valeur ('), n'ont été admises qu'avec quelque hésita- tion; on doit l'attribuer en partie, semble-t-il, à ce que les auteurs qui qui s'en sont occupés depuis lors ont souvent laissé dans l'ombre le point essentiel de la théorie. » Le mouvement lumineux étant donné et exprimé au moven de la for- mule de Fourier par la superposition de mouvements simples, chacun d'eux se comporte, dans un appareil optique quelconque, comme s'il exis- tait seul. Par suite, la vitesse vibratoire eu un point quelconque est la ré- (') Comptes rendus, 8 et i5 janvier 1900. (-) Sur le mouvement lumineux {Journal de Physique, 18S6). (') Je citerai seulement les Mémoires de Lord Rayleigh {Philosophical Magazine, t. XXVII, p. 463; r889),el de M. A. Schuster {ibid., l. XXXVII, p. 009; 1894). Dans le premier de ces Mémoires se trouve exposée pour la première fois la théorie de la lumière blanche comme formée d'oscillations amorties. ( 242 ) sultante des vitesses vibratoires apportées en ce point par chacun des mouvements simples pris séparément; mais il en est autrement pour l'énergie. On ne peut donc pas traiter ces mouvements simples de diverses périodes comme de vrais rayons lumineux n'interférant pas entre eux, pas même dans le cas de l'analyse spectrale, car celle-ci n'est jamais assez par- faite pour séparer les mouvements simples de périodes très voisines. Pour le montrer, il suffit de rappeler qu'une lumière qui s'éteint continue à être indéfiniment représentée par des mouvements simples d'amplitude cons- tante, qui se compensent les uns et les autres pour donner l'obscurité. » On doit donc regarder, en général, ces mouvements simples comme im pur artifice de calcul. Maison peut calculer ainsi l'énergie cinétique moyenne, en un point quelconque, entre deux limites de temps données. Cette énergie moyenne, qui est proportionnelle à l'intensité linnineuse effective dans le cas d'une lumière constante, est exactement la somme des énergies que donnerait chaque mouvement simple pris séparément ( '). M Dans ce cas, et grâce à cette relation, les mouvements simples de diverses périodes prennent une sorte de personnalité physique; on peut les traiter comme de vrais rayons, indé|)endants les uns des autres et n'in- terférant pas, et calculer ainsi l'intensité lumineuse en un point quel- conque d'un appareil optique ("). C'est donc la base indispensable des applications des formules de Fourier aux divers problèmes relatifs à la nature et à l'émission du mouvement lumineux. » J'arrive à la question soulevée par M. E. Carvallo. On a quelquefois considéré la lumière blanche comme formée par des oscillations amorties, où le vitesse vibratoire serait proportionnelle à (i) e"*'sinA/, à partir d'une certaine valeur de t, début de l'oscillation. M. E. Carvallo établit par le calcul que, si le mouvement incident est proportionnel à l'ex- pression (i), il en est de même, à la phase près, pour le mouvement dif- fracté par un réseau dans ime direction quelconque. Ainsi, dans toutes les directions, le réseau enverrait une oscillation amortie semblable à celle (') GouY, loc. cit., n° 3. (') Ces mouvements simples ne dépendant pas de l'appareil optique considéré, il en résulte que les résultats fournis par l'analyse spectrale dépendent de la source lumi- neuse et non du spectroscope (^loc. cit., n" 4). C'est là une objection de M. E. Carvallo, à laquelle j'ai répondu longtemps d'avance. j ( ^43 ^ du mouvement incident. Si celui-ci était de la lumière blanche, on aurait donc encore de la lumière blanche dans toutes les directions, au lieu des rayons colorés que l'on constate en effet. » L'expérience serait donc capable de nous apprendre que la lumière blanche n'est pas formée de pareilles oscillations; or cela est en contradic- tion à la fois avec les idées générales exposées plus haut, et avec le théo- rème que je viens de rappeler. )> Plaçons en effet, dans le plan focal de la lunette d'observation du spectroscope, une fente F suivie d'un appareil interférentiel. Le théorème nous apprend que les franges produites auront exactement les mêmes po- sitions que si la lumière blanche était formée de mouvements simples; dès lors, la jiériode A'ibratoire existant sur la fente F, période qu'on peut me- surer d'après les dimensions des franges, sera celle qui est prévue par les lois ordinaires des réseaux. » Cette contradiction s'explique ainsi : l'intéressant calcul de M. E. Car- vallo s'applique à l'expression (i) prise dans toute son extension analy- tique, de — oo à + ce. Un pareil mouvement n'est pas assurément delà lumière constante, ni rien de physiquement possible, puisque, en remon- tant dans le passé, on y trouve des amplitudes de plus en plus grandes, et cela sans limite. » L'oscillation amortie que l'on considère quelquefois comme formant la lumière blanche prend, au contraire, naissance à im instant donné, avec une amplitude déterminée; comme elle est très fortement amortie, elle ne fournit qu'un très petit nombre n de vibrations avant de devenir négli- geable. Il est facile de voir qu'une oscillation de ce genre (considérée seule) se comporte tout autrement. M Supposons le train de ii ondes arrivant sur le réseau; en un point P du plan focal de la lunette d'observation, on a une vitesse vibratoire nulle jusqu'au moment où arrive le mouvement venu du premier élément du ré- seau, auquel viennent s'adjoindre bientôt les éléments suivants. A un ins- tant consécutif quelconque, le point P ne reçoit p;isdes mouvements venus de tous les éléments du réseau, mais seulement d'un petit nombre (de l'ordre de n) d'éléments contigus; c^lie portion efficace se transporte d'un bout à l'autre du réseau, sans changer de largeur. Le nombre des éléments du réseau étant très grand vis-à-vis de n, cette phase du phénomène en comprend presque la durée totale; après cela, il y a disparition prompte comme le début. » L'amplitude au point P, partant de zéro, croît rapidement, demeure ( 244 ) constante un certain temps, enfin s'annule rapidement. Quant à la période vibratoire au point P, on voit sans difficulté que, sauf au début et à la fin, elle est bien celle qu'on calcule par les lois ordinaires des réseaux. )> Tout cela est fort différent des résultats obtenus |)arM. E. Carvallo dans un cas purement fictif, et ne s'oppose plus à ce qu'on adopte 1 hypo- thèse des oscillations amorties, si on la juge acceptable d'autre part. » ÉLECTRICITÉ. — Lumière polarisée émise par un tube de Geissier soumis à l'action d'un champ magnétique (^* y Note de M. R. Dongieu, présentée par M. Lippmann. « I. Je me suis proposé de rechercher les modifications que subit la radiation rouge, émise par un tube de Geissier à hydrogène soumis à l'ac- tion d'un champ magnétique normal à la direction de son axe. » Je n'ai pas encore abordé l'étude spectroscopique; j'ai seulement vérifié, avec un spectroscope ordinaire, que le champ magnétique affaiblit l'inlensilé de cette radiation. J'ai constaté, avec le polariscope de Savart, qu'il existe une émission partiellement polarisée, grâce à l'artifice consis- tant à regarder le tube à tnivers une lentille convergente; l'œil, placé au foyer conjuijué du tube, voit apparaître les franges dans le plan de la len- tille. Les radiations verte et violette sont éteintes par l'interposition d'une lame de verre rouge entre l'œil et le polariscope. » II. La lumière émise dans les difiérentes directions d'un plan normal à l'axe du tube |)résenle des particularités dignes d'êlre signalées. On observe la plus grande proportion de lumière polarisée dans la direction A normale aux lignes de force et telle que l'observateur regardant le tube peut amener, par une rotation de 90° dans le sens des aiguilles d'une montre, le vecteur qui représente le champ magnétique en coïncidence avec le sens de la décharge dans le tube de Geissier (-). Les franges de Savart disparaissent dans la direction opposée B. Le phénomène est parti- culièrement saisissant si l'on dispose de commutateurs pour l'électro- aimant et pour la bobine; un changement de sens dans l'électro-aimant ou dans la décharge fait apparaître ou disparaître les franges. (') Travail fait au laboratoire de M. Bouty, à la Sorbonne. ('-) Le sens du champ magnétique va du pôle N au pôle S de réiectio-aimaiil; le sens de la décharge va de l'anode à la catliode ilu tube de Geissier. ( 2/,5 ) » Les franges présentent !a plus grande netteté lorsque la section prin- cipale de l'analyseur, à laquelle les franges sont parallèles, est elle-même parallèle à l'axe du tube ou au champ magnétique. » La proportion de lumière polarisée varie d'une manière continue avec l'angle a de la direction A et de la direction suivant laquelle on observe. Par le jeu convenable des commutateurs, on peut saisir, pour une même posi- tion du polariscope, le phénomène correspondant aux angles a et tc — a. Si l'angle a est différent de o" ou de 90°, une modification dans le sens du champ ou de la décharge, quoique établissant des différences dans la net- teté des franges, n'amène plus leur disparition. Si l'observation a lieu dans la direction du champ magnétique (ot = 90°) la quantité de lumière polarisée est indépendante du sens de la décharge et de la direction du champ. » Ou accroît la netteté des franges, en augmentant l'intensité du champ magnétique. Dans la direction A et dans la position la plus favorable du polariscope (franges parallèles ou perpendiculaires au champ), je n'ai constaté la disparition des franges que pour des champs inférieurs à G;>o unités C.G.S. » in. J'ai soumis à l'expérience des tubes de différentes natures. Quoique les radiations émises fussent mêlées j'ai observé, en interposant des verres de couleurs variées, l'apparition de franges avec le chlore, l'azote, l'acide carbonique, l'oxyde de carbone, l'argon. Le champ était de 4ooo unités C.G.S. ; les apparences étaient beaucoup moins franches qu'avec l'hydro- gène. Je signale, en particulier, l'argon dont le spectre d'émission subit de curieuses modifications sous l'influence du champ magnétique; le chlore, le fluorure de silicium et d'autres gaz présentent des phénomènes de même nature observés par Chautard en iSyi. » PHYSIQUE. — Période d' établissemenl de l'étincelle électrique. Sa durée totale ('). Note de MM. H. Abraham et J. Luimoine, présentée par M. J. Violle. « 1. Dans une précédente Communication ("), nous avons appliqué au phénomène de Rerr une nouvelle méthode de mesure des durées infinitésimales : On mesure les espaces parcourus par la lumière pendant ces mêmes durées. (') Travail fait au laboratoire de Phj-sique de l'Ecole Normale supérieure. (-) Comptes rendus, 24 juillet 1899. C. R.. 19' o, I" Semestre. (T. CXXX, N» 5.) 3^^ ( 246 ) Cette méthode nous a permis d'établir que le phénomène de Kerr obéit instantanément au champ électrique ou du moins qu'il ne présente pas un retard de un quatre-cent-millionième de seconde ('). )) L'objet de la présente Note est de montrer que l'on peut, de même, étudier la période d'établissement de l'étincelle électrique et évaluer sa durée totale. » 2. Rappelons d'abord le dispositif expérimental qui nous avait servi. » Un condensateur de Kerr, au sulfure de carbone, se décharge dans une étincelle qui sert de source lumineuse. Un système optique convenable fait parcourir à la lumière un chemin variable à volonté avant de la ramener au condensateur de Kerr. On pourra donc mesurer ainsi, à des époques successives, la diiTérence de phase moyenne due au phénomène de Kerr pendant la durée du passage du flux, lumineux dans le condensateur. Les chemins parcourus par la lumière dans ces expériences étant de l'ordre du mètre, les temps sont de l'ordre du ji^ de [j-s. » Examinons maintenant avec soin comment il convient d'interpréter la mesure photométrique qui nous donne la valeur de la biréfringence. » La cuve qui contient le condensateur est placée entre un nicol polariseurN, et un biréfringent B, dont les sections principales sont à /\5° du champ électrique. Quand la biréfringence se produit on obtient deux images; on les regarde à travers un nicol analyseur N, qui permet de les amener à l'égrlilé. Cette égalité s'obtient pour deux positions du nicol qui forment entre elles un angle 2 a. La valeur de a est fonction du retard 0 créé par le champ électrique. Un calcul élémentaire montre que les vi- brations émergentes provenant d'une vibration incidente d'amplitude « ont pour in- tensités 2(7-cos-a sin^ - et aa^sin-a cos^ -• 2 2 » Si l'on admet que l'œil intègre les énergies lumineuses qu'il reçoit, il faudra, pour les deux images, effectuer l'intégration entre l'époque T, où la lumière commence à entrer dans le condensateur, et l'époque T -(- 9, où le flux lumineux cesse de passer. La condition d'égalité des images est alors / a-sin- - dt sin-'arr — -, — ■ • J^T+ 0 ' a^dt f » 3. Ceci posé, nous observons d'abord que l'angle a est fini. On a trouvé, par exemple, 17°, 3 pour la valeur de 20, correspondant au retard minimum. » Dans le cas actuel, le premier membre de l'égalité précédente est très ( ') Nous représenterons le millionième de seconde par le symbole |x,ç. ( 24? ) voisin de ^. Au second membre, le dénominateur représente la quantité totale Q (le lumière que l'étincelle envoie au condensateur. Au numérateur, les éléments de l'intégrale s'annulent avec S, ils disparaissent donc dès que le phénomène de Kerr est éteint. En remplaçant, dans ceux qui subsistent, sin- - pai' l'unité, on obtiendra, pour le numérateur, comme valeur par excès, probablement plus de dix fois trop grande, la quantité q de lumière qui passe dans le condensateur pendant tout le temps où il est encore chargé. On peut donc écrire ^<§ ou Q CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur l'entraînement du chlorure d'argent par le chloroamidure mercureux. Noie de ]>L F. Leteur, présentée par ]\L Troost. « Pour mettre en évidence l'argent en présence du mercure au mini- mum, les différents traités d'analyse qualitative indiquent de reprendre par l'ammoniaque aqueuse le mélange des deux chlorures. Dans ces condi- tions, le chlorure mercureux se transformerait en chloroamidure mer- cureux AzHg-H-.Cl et le chlorure d'argent se dissout. Ce procédé très simple réussit quand ce dernier corps existe en quantité notable dans le mélange, mais il est parfois insuffisant dans le cas contraire, le composé mercureux complexe retenant toujours du chlorure d'argent. ( 249 ) » Il m'a paru intéressant de rechercher l'importance de cet entraîne- ment et j'ai, dans ce hut, effectué les essais suivants : n Des poids égauv de précipité contenant dans un rapport connu Je mélange des den\ chlorures ont subi successivement une, deux ou trois digestions avec de l'ammo- niaque aqueuse de densitéo,96. Chacune d'elles a duré dix minutes pendant lesquelles on agitait fréquemment. La quantité de chlorure d'argent résiduel était ensuite dé- terminée dans chaque essai après trois attaques à l'eau régale. » La quantité de chlorures employée dans chaque série d'opérations résultait de la précipitation d'un mélange de volumes déterminés de deux solutions exactement titrées, l'une d'azotate mercureux, l'autre d'azotate d'argent, susceptibles de fournir, la première oS'', 0478 de Hg-CP, la seconde oS'',o483 de AgCl par centimètre cube. » Dans chaque essai, le poids total des chlorures était voisin de 18'' et le volume d'ammoniaque employée à chaque lavage était de io"". » Les résultats obtenus sont consignés dans le Tableau suivant : AgCl résiduel après Poids total des clilurures. As CI illtioiiuit. lin lavage. deux lavages. trois lavages. 0,909 0,290 0,32 4 o,2l3 0,204 0,908 0, 198 0,187 0, l85 0, 180 0,957 0,096 0,093 0,089 0,093 0 , 9.56 0M8 0,044 0,044 o,o4o » A l'inspecliou de ces nombres on voit: i" qu'après trois digestions avec l'ammoniaque aqueuse il reste toujours une quantité notable de chlorure d'argent non dissous; :i" qu'à partir de la seconde série d'essais la presque totalité du chlorure reste dans le résidu final, chaque nouveau traitement n'en entraînant que des quantités insignifiantes. Celles-ci, d'ailleurs, ne sauraient que difficilement être mises en évidence dans la solution filtrée p;u' suite de la présence du sel ;immoni;ical provenant de la saturation par un acide. » Four in'assurer i|u'une solution ammoniacale plus faible n'avait pas un pouvoir dissolvant supérieur sur le chlorure d'argent, j'ai effectué de nouveau les essais con- signés dans la troisième colonne, en me servant cette fois d'ammoniaque de densité 0,96 étendue de son volume d'eau. J'ai obtenu ainsi 0,212 ; o, 188 ; 0,098 pour les trois premiers essais au lieu de o, 2o4; o, 180; 0,098 ; on voit que cette dilution n'a pas d'influence sensible sur le résultat. i> Le rapport du poids de chlorure d'argent résiduel après trois lavages au poids total (les clilortires, dai!s la première série d'essais, est de — ^v— = 0,218, c'est-à-dire 0,939 ( 25o ) d'environ |; il en résulle qu'une quantité d'argent en proportion moindre pourrait passer inaperçue ('). » Nous proposons donc le mode opératoire suivant : » Le résidu du traitement des deux chlorures par l'ammoniaque aqueuse sera mis à digérer à chaud avec de l'acide azotique concentré, additionné d'une quantité d'acide chlorhydrique suffisante pour transformer le chlo- rure de mercuroso-ammonium en chlorure mercurique. Dans le cas de la présence de l'argent, il restera un résidu blanc, ne noircissant pas par l'am- moniaque aqueuse et totalement soluble dans ce réactif. Si le résidu ne présentait pas ces caractères, on opérerait un nouveau traiteinent. » CHIMIE. — Action du cuivre sur l'acétylène : formation d'un hydrocar- bure très condensé, le. cupréne. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. « Dans une précédente Communication (^Comptes rendus, 8 mai 1899), nous avons indiqué qu'un mélange d'acétylène et d'hydrogène en excès, mis à froid en présence de nickel récenmient réduit, se combine immédia- tement, en donnant naissance surtout à des carbures forméniques gazeux, accompagnés de liquides condensables semblables au pétrole naturel. Le fer, le cobalt, le cuivre réduits permettent d'arriver à des réactions ana- logues, sur lesquelles nous aurons l'honneur de revenir prochainement. L'allure du phénomène dans Je cas du cuivre nous a conduits à penser que ce métal pourrait sans doute exercer une action spéciale sur l'acétylène seul. » De l'acétylène pur et sec, préparé par l'action de l'acide chlorhydrique sur l'acé- tjlure cuivreux, est dirigé sur du cuivre, réduit de son oxyde soit par l'oxygène, soit par l'oxyde de carbone. » Quand le métal a été obtenu au rouge sombre, à partir d'un oxyde de grillage, il ne se produit à froid aucune réaction appréciable. Mais, si l'on élève la température vers 180", !e cuivre brunit et la pression diminue très vite par suite d'une conden- (') On peut remarquer que o,2i3 est très voisin de o,233 qui correspondrait à la décomposition du corps Az( Hg^)"AgH.Cl signalé parChapman Jones {Ch. Soc. Ind., 12" série, p. 988) dans le résidu de l'action de l'ammoniaque aqueuse sur le composé Hg^ClS2AgCl. ( 25l ) sation rapide de racélylène. Dans certaines expériences, le courant de gaz, dont la vitesse dépassait 20"^" par minute, s'est trouvé ainsi interrompu pendant plus de vingt minutes; après quoi, le dégagement gazeux se rétablit très lent. Tout d'abord, il se dépose, dans les parties froides du tube, des liquides incolores formés surtout de car- bures éthyléniques : la structure du cuivre, d'après l'examen microscopique, n'est pas encore changée. » Mais au fur et à mesure que le courant gazeux se rétablit, toujours très ralenti par la réaction, le cuivre gonfle rapidement en prenant une teinte moins foncée, et bientôt il ne tarde pas à remplir le tube en obturant complètement le passage du gaz. Les carbures liquides condensés ont alors une coloration verdàtre et paraissent con- stitués par un mélange de carbures éthyléniques et aromatiques: ils donnent, avec l'acide sulfurique concenlré, une coloration rouge très intense et se solidifient peu à peu au contact de l'air et de la lumière comme le styrolène. Quant aux gaz peu abon- dants qui sortent du tube, ils contiennent, à côté d'une certaine proportion d'acétylène qui a échappé à la transformation, surtout des carbures éthyléniques. Voici l'analyse d'un de ces gaz (' ) : Acétylène 6,0 Éthylène 45 j 2 Propylène et butylène 16, 5 Éthane 12,1 Hydrogène 20 , 2 1 00 , o La même réaction peut être réalisée avec dti cuivre compact, en lames ou en fils. Il suffit de chauffer dans un courant d'acétylène vers 2oo''-25o'' un fil de cuivre bien décapé : il se recouvre rapidement d'une couche d'abord brune, puis jaune à mesure que son épaisseur s'accroît. C'est une expé- rience facile à montrer dans un cours. » Si l'on dispose dans un tube une traînée légère de la substance brune obtenue plus haut, et si on la chauffe vers i8o''-25o° dans un courant d'acétylène, le foisonne- ment se produit de nouveau, la matière gonfle et remplit de même tout le tube. » On peut recommencer l'expérience avec cette nouvelle substance : après trois ou quatre foisonnements successifs ainsi opérés dans l'acétylène vers 200°, on arrive à une matière qui ne se modifie plus quand on la chauffe dans ce gaz. » Le produit ainsi préparc est un solide jaune plus ou moins foncé, qui, au microscope, apparaît constitué par un assemblage de filaments très fins entortillés : il est léger et mou; il peut, par une légère compression, de- (') Les analyses ont été faites selon les méthodes indiquées par M. Berthelot. Il est extrêmement important de n'absorber l'acétylène que par de très petits volumes suc- cessifs du réactif cuivreux : car il peut absorber beaucoup de carbures éthyléniques. ( 252 ) venir cohérent à la manière de l'amadou, dont il a l'aspect. Il brûle avec une flamme courte et fuligineuse, en répandant une odeur aromatique et laissant un faible résidu noir d'oxyde cuivrique. » Ce corps est un carbure d'hydrogène dans la masse duquel se trouvent diffusées les petites quantités de cuivre qui ont contribué à sa formation, et dont la proportion limite est comprise entre i, 7 et 3 pour 100. Sa com- position est définie : car elle est toujours identique, et n'est pas modifiée par une nouvelle chauffe dans l'acétylène. « D'après plusieurs analyses, le rapport entre les poids du carbone et de l'hydrogène est voisin de i4, ce qui conduirait à la formule brute C H®. » A cause de son origine, nous proposons de donner le nom de cuprène à ce carbure, qui est un peu plus pauvre en hvdrogène que l'acétylène. Sa molécule est visiblement très condensée: car il ne possède aucune volati- lité appréciable. Soumis à l'action delà chaleur, il se décompose au-dessus de 400° en dégageant des produits pyrogénés complexes, et laissant un ré- sidu solide charbonneux. Nous avons vainement cherché un liquide ca- pable de le dissoudre en proportion notable, l/acide sulfurique ne se colore pas à son contact même assez prolongé. L'acide nitrique paraît l'attaquer lentement en donnant des produits nitrés. » Au début de la réaction de l'acétylène sur le cuivre, celui-ci brunit beaucoup, et dans les produits hydrocarbonés qui à ce moment s'y trouvent condensés, la richesse en carbone est pliis grande que dans le cuprène. Nous nous proposons de poursuivre dans ses détails l'étude des composés qui prennent ainsi naissance, et aussi des conditions précises de la réaction. )) Nous aurions différé la publication de ces résultats encore incomplets, si, dans une Note publiée en août 1899 {Berichte der deutsch. chem. GeselL, t. XXXII, p. aSSi) et dont nous n'avons eu connaissance que ces jours-ci {Bull. Soc. chini.. 20 janvier 1900), H. Alexander n'avait annoncé certains résultats analogues. Ce chi- niisle fait connaître que, par l'action de l'acétylène sur le cuivre réduit, il a obtenu un corps jaune, qu'il semble considérer comme un simple polymère de l'acétylène, les gaz non absorbés ne contenant, d'après lui, que de l'acétylène sans aucun mélange d'autres carbures d'hydrogène. Nous avons dit plus haut que cette assertion est inexacte : les gaz dégagés sont surtout élhyléniques, et il en résulte que le cuprène est nécessairement plus pauvre en hydrogène que l'acétylène. » Quant à notre priorité, elle ne saurait être contestée : l'un de nous a fait à la Société chimique de Paris, dans sa séance du 12 mai 1899, ""^ première Communica- tion sur le cuprène, dont il a présenté plusieurs échantillons ('). » ') Bull, de la Soc. cliiiniquc, t. X\I, p. .53o ; 1899. ( 25:3 ) CHIMIE. — Acidimétrie des acides polybasiques organiques. Note de M. A. Asïruc ('). c( La série d'expériences que je vais rapporter constitue la suite natu- relle des deux Communications que j'ai eu l'hoimeur de présenter à l'Aca- démie, soit seul (-), soit en collaboration avec M. Henri Imbert ('). » Les acides bibasiques et tribasiques à fonction simple, à chaîne nor- male ou à chaînes latérales, ou à fonction mixte (hydrocarbure éthylé- nique, hydrocarbure acétylénique) alcool ou halogénée, accusent tous à la phtaléine du phénol, au bleu Poirrier, à la teinture de tournesol, à l'acide rosolique, une acidité correspondant au nombre de carboxyles contenus dans la molécule. » A l'hélianthine A, l'acidité est généralement plus faible, mais la quan- tité de potasse nécessaire pour opérer en présence de ces acides le virage du réactif, qui est malheureusement toujours un peu incertain, permet quelques observations assez curieuses, et d'accord avec les données ther- mochimiques. 1) Acides bibasiques à fonction simple. — Les acides oxalique, malonique et siicci- iiique (trois tiomologues supérieurs) présentent une acidité de plus en plus faible de- puis le premier ternie jusqu'au dernier, et l'acide sébacique C'H'^(GOOH)^ est lui- même neutre. Il Ces résultats sont conformes à ceuv qui ont été indiqués par M. Massol ( ') : « Les 1) chaleurs de formation des sels de cette série diminuent à mesure que le poids molé- I) culaire augmente ». » D'autre part, l'acide malonique exige sensiblement, pour sa neutralisation à l'hé- lianthine, une molécule de base pour une molécule d'acide. L'acide isosuccinique (iso- mère de l'acide succinique) est dans le même cas, alors que pour l'acide succinique la quantité d'alcali indiquée par l'expérience est beaucoup plus faible. Or, « les chaleurs )i de formation des sels des acides méthylmalonique et méthylsuccinique sont supé- (') Travail effectué au laboratoire de recherches de l'École de Pharmacie de Mont- pellier, dirigé par M. Henri Imbert. (^) A. AsTRuc, Alcalimétrie des aminés {Comptes rendus, ii décembre 1899). {') Henri Imbekt et A. Astrvc, De l'acidimétrie (Comptes rendus, 2 janvier tgoo). ('•) G. Massol, Etude thermique des acides organiques et plus particulièrement des acides de la série oxalique, etc., p. 19. Thèse de Doctorat es Sciences. Paris, Gaulhier-Villars; 1898. C. R., 190a, I" Semestre. (T. CXXX, N» 5.) 3/} ( 254 ) rieures à celles des sels des acides isomères noiinaiix, et seiislblemeni égales à celles de l'acide normal qui renferme un atome de carbone en moins (') ». » Pour les acides phtaliques, on observe une décroissance de l'hélianthine analogue à celle qui a été signalée pour les acides oxybenzoïques : l'acidité diminue de l'acide ortho au meta et au para, résultat encore conforme aux données de M. Massol. i> Acides des hydrocarbures non saturés. — Les acides maléique, fumarique et acétylène-dicarbonique, qui contiennent le même nombre d'atomes de carbone que l'acide succinique, mais une molécule d'iijdrogène en moins pour les deux premiers et deux molécules |)Our le dernier, oITrent une acidité plus grande. En présence des acides maléique et fumarique, l'hélianlhine vire sensiblement à une molécule de potasse, et l'acide acétylène-dicarbonique en exige une plus forte proportion. Des réactions ana- logues sont présentées par les acides itaconique, mésaconique et citraconique. Leur acidité à l'hélianlhine, voisine de celle des acides monobasiques, est, par suite, supé- rieure à celle des acides bibasiques à même nombre d'atomes de carbone. » -Icides bibasiques à fonction alcool. — L'acide tartronique demande plus d une molécule de base et a donc une acidité plus forte que l'acide malonique. L'acide ma- lique se conduit comme acide monobasique; son acidité est supérieure à celle de l'acide succinique, mais inférieure toutefois à celle de l'acide tartronique. L'acide tar- trique aussi a une acidité notablement supérieure à celle des acides succinique et malique. Tous ces résultais sont encore d'accord avec ceux que la Thermochimie a fournis à M. Massol. « La chaleur de formation des sels des acides alcools est supé- » rieure, en effet, à celle des acides correspondants à fonction simple (^), et elle aug- » mente avec le nombre d'oxhydriles alcooliques. » » Si l'on se rappelle l'observation faite par M. Massol, que les chaleurs de forma- tion des sels de ces acides indiquent une augmentation de l'affinité pour les bases, alors que les chaleurs de neutralisation déterminées par MM. Galet Werner semblent con- duire à un résultat opposé, on doit en conclure que l'acidité à l'hélianthine est fonction de la chaleur de formation et non de la chaleur de neutialisation. » Les acides tricarballylique et citrique (tribasiques) odVent entre eu\ des relations du même ordre. » Antérieurement, j'ai indiqué, en collaboration avec M. Imbeit, que la présence de l'halogène en position orlho dans la molécide de l'acide benzoïque augmentait forte- ment l'acidité de ce dernier à l'hélianthine. Un phénomène semblable se produit avec l'acide tricliloroacétique, qui est nettement monobasique. » De même l'acide dibromosuccinique est bibasique à l'hélianthine comme à la phla- léine. L'acidité de l'acide succinique se trouve donc exaltée par ia présence des deu-i atomes d'halogène. w Je me propose d'indiquer sous peu, eu collaboralion avec M. Imbert, quelques observations sur l'acidimétrie de certains acides possédant plus de trois carboxyles dans leur molécule, et, en particulier, sur l'acide mellique. » (') G. Massol, loc. cit., p. 21. (-) G. Massol, loc. cit.. p. 33. ( 255 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide isopyromucique. Note de M. L.-J. Simov. » Il y a lonotemps que l'on a signalé dans les produits de distillation de l'acide mncique un acide particulier, Vacidc pyromucique. Houton lyibil- hirdière, qui l'a découvert en 1819 (^Annales de Chimie et de Physique, t. IX. 2* série, p. 365), accuse un rendement de 8*^'' à lo*^'' d'acide pur pour iSo^'' d'acide mucique, soit G pour 100, le rendement théorique d'après l'équation C''H"»0« = C'H^0' + C0-+3H=0 étant de 53 pour 100. Depuis lors, d'autres expérimentateurs ont préparé l'acide pvromucique par la même méthode, sans rendre l'opération plus avantageuse. Aussi le prépa"re-t-on habituellement par oxydation du fur- furol qui est son aldéhyde. . « En 1873, Limpricht, en répétant cette distillation, a isolé, comme yoro- duit accessoire, un acide qu'il considère comme isomère du précédent et qui s'en tlistingue par un certain nombre de caractères : » 1" Il est beaucoup plussoluble dans l'eau; )) 1° Il fond, dit-il, de 70" à 82°, alors que l'acide pyromucique fond à 133"- 134"; » 3° Au lieu de précipiter en jaune briui par le perchlornre de fer, il se colore en vert. » Son étude, limitée probablement par le manque de matière, est très succincte; c'est à peine s'il signale l'existence d'un sel de plomb, pour lequel il indique la formule (^C'H'O^)- Pb, H'O. C'est cependant le seul travail qui ait été publié sur cet acide, alors que l'acide pyromucique a fait l'objet de recherches très nombreuses. Il est même complètement disparu de la littérature, au point qu'il n'est plus mentionné dans la 3" édi- tion du Manuel de Chimie organique de Beilstein (le lexique de Richler ne mentionne que le travail de Limpricht). » Bien plus, V. Oliveri et Peratoner (Gazz. Chim., t. XIX, p. 633-63()), après avoir repris en plus grand l'expérience de Limpricht, ont nié L'exis- tence de l'acide isopyromucique et affirmé la formation exclusive de l'acide pyromucique. " En variant les conditions de l'expérience, j'ai réussi à préparer avan- tageusement l'acide de Limpricht et à réaliser sa formation exclusive sans production appréciable d'acide pyromucique. ( 256 ) >) La méthode est tout à fait semblable à celle qui permet d'obtenir l'acide pyruviqueà partir de l'acide tartrique et du bisulfate de potassium. » On cliautTe à feu nu el rapidement un mélange bien intime d'acide mucique (35o6'') et de bisulfate de potassium (55o6'') très finement tamisé, dans un ballon de 5"', à col court, en 7-elalion avec un réfrigérant descendant; la masse se boursoufle et il distille un liquide aqueux qui passe entre ioo° et i6o°. La température indiquée par le ther- momètre reste comprise entre i^o" et iSo" pendant une demi-heure environ, ce qui représente à peu près la moitié de la durée totale de l'opération. 1) Le poids du distillai s'élève à 175s'', environ la moitié du poids d'acide mucique employé. Cette solution aqueuse est alors distillée sous pression réduite; lorsque les deux cinquièmes du liquide ont distillé, on arrête l'opération et on laisse refroidir le ballon : il se produit une abondante cristallisation. On essore les cristaux etl'on distille l'eau-mère sous pression très réduite : l'eau passe d'abord, puis l'acide lui-même dis- tille dans le voisinage de 100° pour une pression de 2™ de mercure. On peut évaluer le rendement total à 10 pour 100 de l'acide mucique, c'est-à-dire à 20 pour 100 du rendement calculé d'après la formule indiquée plus haut. » Le produit peut être purifié, soit par cristallisation dans l'eau par refroidissement de la solution chaude ou par évaporation de la solution faite à froid, soit par dissolu- tion dans le chloroforme ou le benzène chauds, soit par distillation dans le vide. M L'acide ainsi obtenu paraît être l'acide isopyromucique pur, exempt d'acide pyromucique. » 11 est blanc lorsqu'il est pur, d'une odeur empyreumatique; il est très soluble dans l'eau froide, l'alcool et l'éther, soluble dans le chloroforme et le benzène chaud, peu soluble dans le sulfure de carbone. » 11 semble cristalliser dans l'eau avec de l'eau d'hydratation et fond alors vers 8o°-85<'. Obtenu dans le chloroforme et le benzène ou par distillation, il est anhydre et fond plus haut, vers go^-gS". » La cryoscopie dans l'acide acétique du produit hydraté a fourni pour son poids moléculaire le nombre i44 (calculé pour C°H*0', afPO : 1/48) ; pour le produit distillé la mesure a donné 116 (calculé: 112). » La solution aqueuse étendue, saturée par la soude en présence de phtaléine, a fourni le nombre ii3 (calculé: 112); le virage est satisfaisant, quoique la solution jaunisse légèrement par addition d'alcali. » L'acide isopyromucique donne, avec le prochlorure de fer, une coloration qui, en solution étendue, est vert bleuâtre intense; elle est très visible encore pour la dilu- tion -j-ôoj-j et disparaît par addition d'acide; le sel de sodium, obtenu par neutralisation exacte, la présente au même degré; la solution aqueuse du sel de plomb la fournit aussi. )) Cet acide est-il l'isomère de position de l'acide pyromucique, c'est- à-dire l'acide p-furfnrane-carbonique, correspondant à un isomère de fur furol? L'étude de cet acide, el en particulier la fixation de sa formule. ( 257 ) poursuivie par M. Chavanne, attaché au laboratoire des Hautes Études de l'Ecole Normale, permettra de fixer ce point important. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Genèse des composés terpéniques dans la lavande (*). Note de M. Eugèive Ghahabot, présentée par M. H. Moissan. « Dans ma précédente Communication à l'Académie des Sciences, j'ai établi que, au cours du développement des fruits du diras hergamia, le linaloi prend naissance avant son éther acétique pour se transformer ensuite, sous l'influence de l'acide libre, partie en éther, partie en limonène et dipentène. Je me suis proposé ensuite de suivre la série des transforma- tions qui se produisent pendant la végétation dans une autre huile essen- tielle renfermant du linaiol et son éther acétique. J'ai été conduit à for- muler des conclusions analogues en étudiant l'essence de lavande. » On sait que celle essence renferme principalement du linaloi gauclie, C'cH'^O, partie à l'état libre, partie à l'état combiné avec les acides acétique, butyrique, valé- rianique et avec des acides non saturés. Elle contient, en outre, un peu de géraniol, C"'H"0, el, sans doute, un certain nombre d'étliers de cet alcool, enfin des sesqui- terpènes, C'Mt", avec des traces de pinène, C'"H", et de cinéol, C'»H"0. Pour saisir les modifications que subit cette essence pendant le développement de la plante, j'ai étudié trois échantillons préparés à plus de j ooo™ d'altitude, dans les environs de Briançonnet ('-), et obtenus à deux semaines d'intervalle avec des plantes provenant d'un même champ. » L'essence (1) a été extraite de plantes portant à peine des boulons; l'essence (II) provient de plantes en fleurs; l'essence (111) a été préparée au moment où les fleurs commençaient à se dessécher. Il en résulte que l'essence (II) correspond, en quelque sorte, au terme du développement de la lavande. » Ces essences possédaient les caractères physiques suivants : Kssence extraite de plantes portant des fleurs en boutons. en fleurs. fanées. Densité à iS" 0,8849 o,8854 0,8821 Pouvoir rolaloire (/ = 100'""). .. . —6^82' — 6°/18' — 6°5o' (') Travail fait au Laboratoire de Chimie organique de la Sorbonne. (■) Je dois à l'obligeance de M. Silvy, distillateur âChâleauneuf (Alpes-Maritimes), les produits sur lesquels a porté mon étude et suis heureux de lui adresser ici tous mes remercîments. ( 25H ) » On voit que la densité augmenle pendant la végétation, puis diminue très sensi- blement lorsque la fleur se dessèche; le pouvoir lotatoire augmente constamment. )i Acides libres. — Pour des poids égaux de lavande, j'ai retiré des volumes égaux d'eau distillée et j'y ai dosé les acides libres. Eau correspondant à Potasse décinormale Acidité en acide l'efispnce neutralisant soo" d'eau . acétique par litre. (I) i;. i7 0,0241 (II) i5,-2 o,47iG (111) 12,82 o,38/,6 » Ainsi, comme dans le cas de l'essence de bergamote, l'acidàé diminue au fur et à mesure que la tige vieillit. » Les difTérences sont si notables qu'elles subsistent dans le même sens, soit que l'on exprime la proportion des acides par rapport au poids des plantes distillées, soit qu'on l'exprime par rapport à l'essence obtenue. » Ethers. — Le dosage des élhers a donné les résultats suivants : Essence extraite de plantes portant des boulons. portant des fieiirs. [)orlant des Heurs funi-es. I. II. Moyenne. I. II. Moyenne. I. II. Moyenne. 36,7%. 36,5o/„ 36,6"/,, 4o,4»/„ 4o,47« 4o,4''/o 39,9»/» 39,6% 39.7,-;»/„ » Ces analyses montrent qim l'essence s'enrichit en éther jusqu au moment du com.plet épanouissement de la fleur, la proportion d'éther diminuant ensuite. » Il n'est pas sans intérêt de noter les \ariations que subit, selon Tàge de In plante, le pouvoir rotaloire de l'essence lorsque Ion saponifie les étliers. Dans le Tableau suivant, je mets en regard le pouvoir rolatoire des trois essences après saponification, ainsi que l'élévation subie par cette constante physique. Essence extraite de plantes portant en boulons, on fleurs. des fleurs fanées. Pouvoir rotatoire après saponification. . . — 7°4'^' — 8''3r)' — 9°'°' Elévation du pouvoir rotatoire i°i3' i°47' 2''2o' » De sorte que le pouvoir rotaloire de la portion alcoolique surpasse celui de la portion éthérée : de 3°i9' dans le produit (I), de 4°25' dans le produit (II), de 5°52' dans le produit (III), c'est-à-dire d'antantplus que la plante est plus âgée. Je me bor- nerai, pour le moment, à signaler ce fait, me réservant d'y' revenir plus tard cà propos de l'étude comparative des portions alcooliques des trois essences. » Les différences entre les teneurs en alcool de ces essences sont moins sensibles que dans le cas de l'essence de bergamote, aussi ai-je essayé de rendre dans les dosages (11). (UI). '6,7 "/o i8,9 7o 48,4 »/o 5o,25V„ ( 259 ) les erreurs aussi constantes que possible. Pour cela j'ai effectué deux séries de déter- minations, en recommençant chaque fois l'acét^lation. J'indiquerai seulement ici les résultats moyens, la méthode de calcul sera exposée dans un autre recueil : Essences (!)■ Alcool lihre. 2i,o"/„ Alcool total 49,8"/, » Ces résullats moiitrenl que la proportion d'alcool libre et la proportion d'alcool total diminuent dans l'essence, jusqu'au moment où les /leurs sont complètement épanouies, en même temps que la proportion d'èther augmente; puis, lorsque la fleur se fane, l'essence s'enrichit en alcool alors que, au con- traire, sa teneur en éther diminue. » Ainsi, comme clans le cas de l'essence de bergamote, l'éthérification est accompagnée d'une diminution de la proportion totale d'alcool et de la proportion d'acide libre. Ces faits montrent bien qu'ici encore les éthers prennent naissance par l'action directe des acides sur les alcools. Dans ces conditions, pendant le développement de la plante, une partie du linalol s'élhérifie tandis qu'une autre partie de cet alcool terpénique se déshy- drate. C'est ainsi que l'on voit décroître non seulement la proportion d'al- cool libre, mais encore la proportion d'alcool total. Par contre, aussitôt que l'éthérification est terminée, ce qui a lieu lorsque les fleurs com- mencent à se faner, on constate que la proportion totale d'alcool augmente d'une façon relativement rapide. » l/éliminalion d'eau, qu'elle ait pour effet la formation d'éthers ou celle de terpènes, a pour siège les parties vertes de la plante. H est tout naturel d'admettre que, se produisant dans un milieu où s'exerce la chloro- vaporisation, elle soit une conséquence de ce phénomène. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur un nouveau procédé d' extraction du caoutchouc contenu dans les écorces de diverses plantes et notamment t/e^ Landolfia. Note de MM. A. Arxaiid et A. Verneuil, présentée par M. Roux. « Les applications industrielles du caoutchouc se multiplient de jour en jour, sans qu'il soit permis d'espérer que la production puisse indéfiniment s'accroître par l'exploitation îles seules ressources naturelles et spotitanées. Aussi les industriels ont-ils déjà songé à utiliser les cultures intensives de ( ^6o ) certaines plantes à caoutchouc et le rapide essor que prennent les cultures coloniales justifie pleinement leurs espérances ( ' ). Les Landolfia tiennent le premier rang parmi les espèces à préconiser pour la culture, non seule- ment en raison de leur rapide croissance, mais aussi parce que le caout- chouc qu'ils fournissent est de toute première qualité. » Ces lianes croissent spontanément dans presque toute l'Afrique et four- nissent déjà, par le procédé barbare de la saignée, ou incision, une grande quantité de caoutchouc, très apprécié dans le commerce. Le procédé de la saignée, le seul universellement employé, réussit cependant médiocrement avec les lianes Zanû?o//?a ou autres, car le latex de celles-ci, loin de s'écou- ler facilement et abondamment comme cela a lieu pour \^i,Eevea du Brésil ou les Castilloa de l'Amérique centrale, se coagule presque instantanément sur le lieu même de l'incision, laissant ainsi la majeure partie du caoutchouc dans les vaisseaux laticifères. » Depuis quelques années on a beaucoup cherché une solution donnant toute satisfaction, mais |3resque tous les procédés proposés reposent sur l'emploi des dissolvants appropriés, tels que le sulfure de carbone, la ben- zine, etc., agissant sur les écorces de Zanr/o^a desséchées et grossièrement pulvérisées. Mais les dissolvants doivent être employés en quantité énorme par rapport au caoutchouc et, de plus, par évaporation, ils donnent toujours un caoutchouc ayant perdu une partie de sa ténacité et de sa valeur com- merciale. Aussi quelle que soit la simplicité relative d'un tel procédé, n'en connaissons-nous pas d'ajjplication industrielle. » On a pensé aussi à détruire, ou tout au moins à désagréger la cellu- lose de l'écorce, soit par l'action des alcalis, soit par celle des acides, afin de mettre en liberté le caoutchouc. Le procédé, récemment préconisé par M. Deiss, utilise l'action destructive de l'acide sulfurique concentré. Mais, quoique ce procédé soit appliqué, paraît-il, pour traiter les écorces du Willugheia dans la presqu'île de Malacca, il est évidemment trop coûteux pour que son application se généralise. » Nous avons réussi à tourner la difficulté en traitant les écorces par un procédé purement mécanique sans aucune intervention chimique. » Les écorces fraîches ou sèches de Landolfia (^Lianes Toll du Sénégal ou Lianes Gohine du Soudan) mises obligeamment à notre disposition par (') On fait acluellemenl au Congo belge des plantations de Landoifui sur une grande échelle. ( 26. ) l'éminent horliculteur M. Godefroy-Lebeuf, qui fut l'un des premiers à jiréconiser le traitement direct des écorces, nous ont donné d'excellents résultats que nous résumons ici : )i Les écorces sèclies sont pulvérisées au pilon ou à la meule, ou par tout 'autre moyen agissant d'une manière analogue, puis tamisées de façon à séparer 4° à 5o pour ioo de poudre fine ne renfermant pas trace de caoutchouc. Le résidu, en partie aggloméré par plaques, est imbibé d'eau chaude, puis soumis à un long broj'age, qui détermine la formation d'une pâte épaisse el fiiable, laquelle est ensuite tamisée au sein de l'eau chaude.. » Un nouveau broyage du magma resté sur le tamis fait apparaître dans la masse des filaments vermiculaires blanchâtres de caoutchouc. Ceux-ci, par un battage suffi- samment prolongé, s'agglomèrent de plus en plus et finissent par former des masses spongieuses renfermant la totalité du caoutchouc. » Pour séparer le reste de l'écorce adhérente, on projette le tout dans l'eau bouil- lante : le caoutchouc, plus léger, venant surnager à la surface, est facilement recueilli. Par un battage prolongé, on le transforme en une plaque ou réseau, formé de caout- chouc presque pur. » La purification complète s'effectue par passage au\ cylindres-laminoirs à vitesses différentielles, comme cela se fait ordinairement pour la purification des caoutchoucs bruts. » Avec les Landolfia, les rendements sont très bons : l'écorce aérieniie fournit 8 à 9 pour loo de caoutchouc; l'écorce de racine, i4 à i5 pour loo et davantage; le tout venant, mélange de brindilles de diverses espèces, donne encore 6 à 8 pour loo. Les dissolvants ne donnent pas de rendements plus forts, et encore faut-il tenir compte dans ce cas des résines el matières grasses dissoutes ('). » Ce procédé mécanique d'extraction, d'une grande simplicité, est applicable par- tout, et de plus, par son mode d'obtention même. Je caoutchouc ainsi préparé a subi une véritable purification el se trouve exempt des corps gras et résineux qui le souil- lent ordinairement, même quand il a été recueilli par coagulation directe du latex. » En résumé, le broyage, en milieu humide, procédant par écrasement ou percussion, combiné avec l'emploi judicieux de l'eau chaude servant à la lévigation de la masse semi-pàteuse obtenue, conduit directement à l'extraction totale du caoutchouc contenu dans les écorces, et cela sans avoir recours à aucun réactif chimique. » Nous croyons que l'industrie, par l'intermédiaire des plantations coloniales, pourra tirer un parti très avantageux de ce nouveau mode d'extraction. » (') L'écorce A'Haucornia américaine, traitée par le même procédé, nous a donné plus de 5 pour loo d'excellent caoutchouc. C. R., igoo, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 5.) 35 ( 262 PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Défense de V organisme contre les propriétés mor- hififjues des sécrétions glandulaires ('). Note de MM. Charrix et Leva- niTi, présentée par M. Roux. « La plupart des sécrétions glandulaires, des .sucs digestifs, en particu- lier les produits du pancréas, engendrent, quand on les introduit dans les tissus, une série de lésions (-); le système nerveux plus spécialement, d'après nos recherches, subit cette influence morbifique (chromatolyse, hémorragies, gonflements variqueux des prolongements, etc.). » Or, ces principes pancréatiques sont quotidiennement déversés dans l'intestin, sans provoquer, à l'état normal, le moindre accident : il nous a dés lors jKiru intéressant d'examiner les movens dont dispose l'organisme pour se défendre contre un pareil voisinage, d'autant plus que cet orga- nisme est pourvu de divers modes de protection à l'égard des microbes ou toxines situés dans des conditions analogues et que certaines de ces sécré- tions glandulaires sont plus nuisibles que quelques-unes de ces toxines. » Dans une anse de l'iléon choisie près du duodénum et fermée, après évacuation du contenu, à chaque extrémité, on place 5'^'^ à 8" d'une solution aqueuse trypsique ('). On suture l'abdornen, puis, au bout de dix à vingt-quatre heures, soit avant, soit après la mort de l'animal qui souvent succombe promptement, on constate que cette anse renferme 3 ou 4 fois plus de liquide qu'au moment de l'injection. » Ce liquide contient sensiblement les quantités de diastase active déposée; cepen- dant mis sous la peau, à doses égales, il détermine une lésion locale un peu moins rapide qu'auparavant, différence qui, à la vérité, peut tenir à la dilution enregistrée. » Cette expérience tend donc à prouver que ce suc glandulaire, en de- hors d'une partie peut-être fixée par les aliments, demeure dans la lumière de la région supérieure de l'intestin, là où il doit remplir son rôle. » Dans une deuxième série de recherches, on répète cette expérience, mais après avoir plus ou moins complètement détruit, par traumatisme, la couche muqueuse. (') Travail du laboratoire de Médecine expérimentale des Hautes-Études, Collège de France. (-) Voir Pavlow, Arch. f. die gesam. Phys., Bd. XVI; Kuhne, Verh. des nalur. med. Vers., Heidelberg, t. II, p. 6; Hildebraxdt. Virc/i. Arch. ; LxKGERBk^s, Fes t. f. Virchow, i89i;Hlava, Cj-v.^'t. Moscou, 1896; Dkttmar, Léo, Lépixe et La>->ois, etc. (2) Nous avons utilisé des produits fabriqués par Merck, par Poulenc ou retirés du pancréas suivant la méthode de Kûhne; ces produits ont, du reste, donné les princi- pales réactions. — Pour engendrer, chez la souris, une lésion cutanée digestive, ame- nant la mort en huit ou douze heures, il fallait injecter o" , .b à i''"' de notre solution. (263 ) Dans ces conditions, malgré le sang qui parfois s'épanche ultérieurement à la ferme- ture, le volume retrouvé, après le même temps, est en général inférieur à celui qu'on observe au cours des premiers essais. D'un autre côté, si par la chaleur on altère cette couche interne laissée en place, on constate encore une plus faible augmentation : or, ces deux résultats mettent en évidence l'intervention de l'épithélium. » L'eau déversée par les canaux excréteurs des annexes n'entre pas ici en ligne de compte; tantôt, en effet, nous avons au préalable lié ces canaux, tantôt nous avons choisi une anse située au-dessous de leur embouchure. Il est donc, par suite, indiscutable qu'à ce niveau l'intestin sécrète une grande quantité d'eau d'une utilité manifeste dans une zone oîi s'opèrent une foule d'opérations chimiques ou de processus d'hydratation. )i Lorsqu'on emprisonne cette pancréatlne dans une anse supérieure privée de sa muqueuse, fréquemment on découvre dans les viscères, de préférence dans le foie, des altérations qui n'existent pas, du moins au même degré, si cette muqueuse est intacte. On est par conséquent en droit de penser que cette paroi s'oppose au passage de ce suc du pancréas, comme d'ailleurs l'établissent nos premières recherches, ou que, si une minime quantité s'échappe, elle perd ses propriétés morbifiques en traversant l'intestin, peut-être en arrivant dans le sang; le résultat des injections intraportales prouve, en tout cas, que le parenchyme hépatique est sans action importante. » Des expériences comparables faites au niveau de l'extrémité inférieure de cet intestin grêle conduisent à d'autres constatations. » Dans une anse placée près de la valvule de Bauhin et liée à chaque extrémité, on dépose, après évacuation du contenu, 5'^'= à 8"= de la solution aqueuse de trypsine, à 5 pour loo; au bout d'un nombre d'heures égal à celui de la première série d'essais, on reconnaît (jue le liquide introduit a plus ou moins diminué; il est parfois réduit à des résidus solides. Or, en injectant la partie conservée ou ces résidus repris par 5 à 8 parties d'eau, on s'aperçoit que l'activité de la sécrétion a sensiblement fléchi : plus la résorption est considérable, plus cette disparition d'activité est prononcée. » Il est intéressant de remarquer que dans le bas de l'iléon, à un niveau où les métamorphoses chimiques sont terminées, l'eau et la diastase trypsique deviennent relativement inutiles; aussi à ce niveau la muqueuse résorbe et cette résorption exige, pour être rapide, le moins de liquide possible. D'ailleurs, ce processus de soustraction, qui permet d'absorber les aliments transformés, est bien l'œuvre de cette muqueuse, puisque, si on l'altère, la diminution du contenu est plus restreinte ('). (') Les hémorragies tardives peuvent causer des erreurs. En se substituant au li- quide inclus, le sang ou les principes exsudés sont capables de faire croire à l'abaisse- ment de l'activité de la Irypsine; inversement, des thromboses, conséquences du traumatisme, en obstruant les voies d'absorption, sont aptes à conserver cette même activité. ( 264 ) » Quand celte couche iiilenie fait défaut ou est détériorée, en bas comme en liaul ou décèle assez ordinairement dans le foie des modifications qui le jilus souvent sont absentes lorsqu'elle esl intacte. Or, tout en admettant quune partie de cette pancréa- tino, bien qu'en général la démonstration tle ce fait soit difficile, s'élimine avec les fèces, on est conduit à reconnaître qu'une autre partie s'échappe par absorption réalisée vers la fin de l'iléon; mais, d'un autre coté, comme à l'état normal celte absorption n'est pas sui\ie de lésions bien manifestes, il faut supposer qu'en passant dans la circulation ce produit si éminemment morbifique subit des atténuations. » L'expérience prouve que ces atténuations ne se font d'une manière marquée ni dans le foie, ni au contact des ganglions mésentériques; elle établit également que dans la lumière du conduit alimentaire ces modifications, altribuables, au moins par- tiellement, d'après des recherches poursuivies iii vitro, à l'influence des parasites, sont, au bout d'une demi-journée, lentes et peu prononcés. 11 suffit, en liant les vais- seaux qui desservent l'anse fermée, d'obliger le liquide à séjourner pour pouvoir ap- précier la marche des changements enregistrés. Dès lors, sans cependant pouvoir donner une démonstration directe, on est amené, par exclusion, à penser que ces mo- difications des produits du pancréas se réalisent dans l'épaisseur de l'intestin. » Peut-être aussi (pliénomène qui sera jugé ultérieurement) convient-il d'admettre, dans une faible mesure, une intervention du sang? On constate, en elTet, que sou- vent du sérum normal réduit quelque peu l'action de dissolution de la Irypsine à l'égard des hématies ou de l'albumine; le chaulTage de ce sérum à 60° fait disparaître cette propriété inliibilrice. Toutefois, les proportions nécessaires, plus encore les lésions hépatiques décelées dans le cas d'ablation de la muqueuse, indiquent que celte protection sanguine, dès que la dose de diaslase s'élève, devient insuffisante. » En définitive, ces recherches montrent que l'organisme est protégé contre les attributs nuisibles de certaines sécrétions digestives, de préfé- rence pancréatiques, et que ces modes de protection, suivant qu'il s'agit de la partie intérieure ou supérieure de l'intestin grêle, offrent des analogies et des difléreiices. — En haut et en bas, ces moyens de défense résident sur- tout dans l'intervention de la muqueuse, des parasites intestinaux et peut- être du sang; mais, en haut, cette défense consiste, en outre, dans le maintien, à l'aide du mucus ou de la couche interne, de ces sécrétions glandulaires dans l'intérieur même du canal alimentaire, tandis qu'en bas il s'agit d'une atténuation des propriétés morbifiques de ces produits. » Il est aisé de concevoir des conditions (botulisme, entérites, etc.) capables, en altérant l'intestin, de faire fléchir la plus efficace de ces pro- tections, qui avant tout dépend de la muqueuse de cet intestin, membrane propre à assurer la rétention ou la modilication de ces sucs si nuisibles une fois hors du tube digestif; par suite, il devient nécessaire, quand en patholo- gie on parle des éléments toxiques d'origine intestinale, de placer ces sucs, en lit hors des acides, des composés aromatiques ou bactériens, etc., au nombre des jn'incipes aptes à provoquer des accidents d'aulc-intoxicatioa. « ( 265 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Sar la résorption intestinale des sucres. Noie tie M. El. Hédon, présentée par M. LanneloDgue ('). « Dans une précédente Note (^), nous avons montré qu'il y a un rapport entre l'activité diurétique des diltérentes espèces de sacres et leurs poids moléculaires. Les résultats obtenus dans cette voie m'ont engagé à recher- cher s'il existe des relations du même ordre pour la résorption intestinale de ces substances. D'après les lois de la résorption connues jusqu'ici, il élait à prévoir que, en enfermant dans des anses intestinales les solutions de divers sucres de même concentration, les résultats présenteraient des différences en rapport avec les valeurs de la tension osmotique. » J'ai étudié d'abord comparativement la résorption des divers sucres en solution à 2.5 pour loo, solution fortement hypertonique et attirant, par conséquent, l'eau du sang dans l'intestin, c'est-à-dire possédant une action purgative. J'avais ainsi une double comparaison à établir, l'une relative à l'intensité de la résorption, l'autre se rapportant à la force d'at- traction pour l'eau. J'ai opéré dans tous les cas de la même façon, chez le lapin, introduisant dans une anse d'intestin grêle de i" de longueur, tou- jours à la même distance du pylore, 20'^'^ de la solution, entre deux liga- tures. Les expériences avec le glycose montrèrent que, dans ces condi- tions, la quantité de liquide retrouvée dans l'intestin atteignait son maximum au bout de deux heures, et le rapport entre cette quantité (/') et la quantité introduite ( /) était alors de 4.5 en moyenne. Au bout de ce temps, le litre de la solution était tombé à 4 pour 100 environ, la quantité de sucre résorbée s'élevait à i^'',27 en moyenne, et le rapport entre cette quantité (s') et la quantité introduite (5) était, par conséquent, o,254- Le rapport /' ;/ (coefficient de transsudation, ou coefficient purgatif) se montrait, dans une certaine mesure, indépendant du volume de la solu- tion, c'est-à-dire que, pour une même concentration, la quantité de liquide attirée dans l'intestin était proportionnelle au volume introduit. Il n'eu était pas de même des quantités de sucre résorbées, qui croissaient moins vite que les quantités introduites, de telle sorte que le rapport s' [ s bais- sait avec l'augmentation de l'apport de sucre. (') Laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Montpellier. (-) Hédo.n el Arrous, Comptes rendus, i3 novembre 189g. ( 266 ) » Voici mainteniint les valeurs de ces rapports pour les différents sucres étudiés, à la même concentration de 20 pour 100. En ce qui concerne la transsiuhition de l'eau, c'est-à-dire l'action purgative, les quantités de liquide attirées dans l'intestin et, par conséquent, le rapport /' ; / ^lug- mentent gratluelleraent depuis le raffinose (coefficient 2,5) jusqu'à l'ara- binose (coefficient G), en passant par les bihexoses (coefficient 3,i5 pour maltose et lactose, 3,4 pour saccharose) et les hexoses (coeffi- cient 4.5 pour glycose et lévulose, 4.7 pour galactose); en d'autres termes, le pouvoir d'attraction pour l'eau, ou l'énergie de l'action purgative, croît en raison inverse du poids moléculaire de ces sucres, de même que leur pouvoir diurétique, ainsi que nous l'avons établi précédemment. » Mais avec l'arabinose s'arrêta celle progression ascendanle, car avec l'érythrile (([ui pourtant possède, en injection intraveineuse, un coefficient diurétique encore plus élevé que celui de l'arabinose), le coefficient de transsudation était seulement 4,5, comme pour le glycose. » Conformément à cela, le pourcentage de sucre retrouvé dans l'intestin varie d'après les sucres et va en augmentant de l'arabinose au raffinose, étant lionne d'ailleiu's, d'une part, que les solutions enfermées dans une anse intestinale tendent à se mettre en équilibre isotonique avec le sang, et d'autre part, que chaque espèce de sucre possède un coefficient isoto- nique propre qui croît avec le poids moléculaire (pour la valeur de ces coefficients, voir notre Note du i3 novembre). La teneur en sucre du liquide intestinal au bout de deux heures était, en effet, de 8,8 pour 100 avec le raffinose, de 6 à 7 pour 100 avec les bihexoses, 4 pour 100 environ avec les hexoses et 3 pour 100 avec l'arabinose. )) Pour ce qui est de l'intensité de la résorption, elle croit également en raison inverse du poids moléculaire. Elle fut trouvée plus faible avec le raffinose (/: 5 =; 0,102), plus élevée avec les bihexoses (j':^ = 0,102 pour le sucre de canne), plus forte encore avec les hexoses (/:.? = o, 204 pour le glycose) et au plus haut point avec l'arabinose (/ : 5 = 0,280). » Ces phénomènes étaient évidemment en rapport avec la tension osnic- tique, celle-ci présentant pour les diverses espèces de sucres à la même con- centration des valeurs d'autant plus élevées que le poids moléculaire est plus faible. Mais maintenant, pour faire abstraction de ce dernier facteur et rechercher quelles influences les autres propriétés des sucres (grandeur et slructiu-e de leurs molécules, par exemple) auraient sur l'intensité de la résorption, j'ai introduit dans l'anse intestinale différents sucres en solu- tions isotoniques entre elles. De plus, pour supprimer tout courant endos- ( =67 ) motiqiie, j'ai employé des solutions telles que leur concentration molécu- laire fût à peu près égale à celle du sérum sanguin. (Parmi les sucres à poids moléculaire élevé, j'ai choisi le raffinose, parce qu'il demeure inaltéré dans l'intestin.) Dans ces conditions, la résorption se montra la plus intense pour les deux hexoses étudiés, glycose et galactose, moindre pour l'arabi- nose, et comparativement beaucoup plus faible pour le raffiuosc, tant en valeur absolue qu'en valeur relative. En introduisant dans l'anse intesti- nale 5o'='' de la solution isotonique au sérum pour chaque sucre, le rapport s' :s s'élevait au bout de deux heures à o,^|3 avec le glycose, o,36 avec l'ara- binose et tombait à 0,08 avec le raffinose. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Les organes périphériques du sens de l'espace. Note de M. E. de Cyon, présentée par M. Marey. « Sous ce litre, j'ai eu l'honneur, le 3i décembre 1877, de présenter à l'Académie (') une Note dans laquelle fut affirmée pour la première fois l'existence d'un organe spécial, destiné à nous |)rocurer des sensations de direction et d'étendue. A l'aide de ces sensations se forme notre notion d'un espace extérieur à trois dimensions. » Sur cet espace idéal nous projetons toutes les sensations provenant des autres sens (vue, toucher, etc.) qui forment les espaces visuel ou tactile. En m'appuyant sur les résultats des recherches expérimentales (pour- suivies depuis 1873), sur les phénomènes découverts par Flourens, je suis parvenu à localiser l'organe du sens de l'espace dans les canaux semi- circulaires du labyrinthe. C'est à l'aide de ce sens que les animaux par- viennent à s'orienter dans les trois directions de l'espace. ;> Dans l'exposé détaillé de mes recherches (^) sur ces fonctions du la- byrinthe j'avais induit trois conséquences forcées de ma théorie : » i" Ee vertige visuel est le résultat d'un dé.saccord entre les sensations fournies par les canaux semi-circulaires et celles données par la vue, entre l'espace idéal et l'espace visuel : donc les sourds-muets privés des canaux semi-circulaires ne doivent pas connaître ce vertige. En effet, les (') Comptes rendus. 1877. (') Recherches expérimentales sur les foncltons des canau.r semi -circulaires cl sur leur rôle dans la formation de la notion de l'espace {Bibliothèque de V École des Hautes Études, t. XVIII, 1878). ( 2fi8 ) expériences faites sur les sourds-muels par James, Rreidl, Strehl et autres ont démontré depuis que la notion même du vertige est inconnue à une grande partie de ces malades. » 2° Les otocystes chez les invertébrés doivent jouer le même rôle dans l'orientation que les canaux semi-circulaires chez les vertébrés. Les expé- riences si variées d'Yves Delage sur les mollnsques et les crustacés ont permis de conclure « que l'otocyste est l'organe spécial destiné à assurer » une locomotion correcte et que la vue el le toucher destinés à des fonc- » tions différentes peuvent cependant suppléer les otocystes lorsque celles- » ci sont détruites ('). » )) 3" Si les trois paires de canaux semi-circulaires disposés dans les trois j)lans perpendiculaires de l'espace servent à former la notion d'un espace à trois dimensions, les animaux ne possédant que deux paires de canaux ne doivent connaître qu'un espace bidimensionnel et se diriger seulement dans deux directions de l'espace; ceux à une paire de canaux ne sauraient se diriger que dans une seule direction. » Dès 1878, i'ai ]Mi vérifier l'exactitude de cette dernière induction par des expériences sur la lamproie (Pelromyzon Jïiwiatilis); ces poh&ons ne possèdent que deux ])aires de canaux; ils ne se dirigent volontairement que dans deux directions de l'espace. Pour se déplacer à longue distance ils sont forcés de s'accrocher nu moyen de leur suçoir à la queue d'autres poissons ou aux navires. Tout récemment j'ai pu vérifier ce même fait par des expériences sur des animaux qui, dès leur naissance, ne possèdent, d'après les recherches de B. Rawitz (-) qu'une seule paire de canaux, les verticaux supérieurs. Ce sont les souris dansantes japonaises. Ces ])etits animaux, tout en possédant au plus haut degré Yaptilude à maintenir l'équi- libre el à coordonner tous leurs mouvements, ne se meuvent jamais qu'en zigzag, tantôt à droite, tantôt à gauche, décrivent constamment des cercles et exécutent pendant des heures entières une danse tournante (genre valse <à plusieurs figures el par couples) sans montrer jamais le moindre indice de vertige. On peut dire qu'en dehors de leur sommeil et de leurs repas elles dansent continuellement ('). Ces souris ne peuvent se diriger ni en ligne droite ni dans le sens vertical. Elles ne parviennent à escalader une (') Yves Delage, Sur une fonction nouvelle des otocystes co/nnie organes d'orien- tation locomotrice (Arc/i. de Zool. expérim., l. V, 1887.) (-) Archiv fiir Physiologie, von Eogelmaiin, 1899. (^) Recueil du cinquantenaire de la Société de Biologie, 1900. ( 209 ) pente inclinée que par hasard et uniquement dans l'obscurité complète. Le moindre rayon de lumière les fait dégringoler immédiatement. L'aveugle- ment subit provoque chez elles les mêmes troubles moteurs que l'extirpa- tion simultanée des trois paires de canaux semi-circulaires chez les autres animaux. » Ainsi les trois conséquences induites de ma théorie du sens de lespace ont été pleinement confirmées par les observations et expériences ulté- rieures. Grâce à l'ensemble de mes recherclies expérimenlales de ces der- nières années sur les canaux semi-circulaires je suis parvenu à formuler les bases de cette théorie dans les trois propositions suivantes : » 1° L'orientation dans les trois plans de l'espace, c'est-à-dire le choix d'une des trois directions de l'espace, dans lesquelles s'exécutent les mou- vements des vertébrés, est la fonction exclusive des canaux semi-circulaires; » 2° L;i détermination des forces d'innervation nécessaires aux centres nerveux, pour le maintien de l'équilibre et pour l'orientation dans l'espnce, s'accomplit en grande partie à l'aide du labyrinthe. Elle peut pourtant être suppléée jus(pi'à un certain point par les organes de la vue, du toucher, etc. Cette détermination s'accomplit grâce à une action inhibitrice continue exercée par les terminaisons nerveuses des ampoules et des otocystes sur les centres nerveux qui président à l'innervation des muscles volontaires. Ce caractère inhibitoire de l'action des canaux semi-circulaires fut déjà entrevu par Flourens qui la désignait comme une action qui modère, une force qui régit ('). Chevreul fut encore plus précis en désignant les canaux semi-circulaires comme des organes qui empêchent les phénomènes de Flourens de se manifester; » 3° Les sensations provoquées par l'excitation des canaux semi-circu- laires sont des sensations de direction et d'espace. Elles ne parviennent à notre perception consciente que si nous concentrons notre attention sur elles. Les qualités de ces sensations ainsi que les plans dans lesquels s'opère l'orientation dépendent de la position analomique des canaux semi-circulaires en état de fonctionner normalement. » Un exposé détaillé de mes récentes recherches sur le sens de l'espace est sur le point de paraître (^). » (') Journal des Savants, p. lo; i83i. (^) Ohrlabyrinth, Raumssinn und Orientirung {Arcfiiv von PJJiiger, Vol. LXXXI). C. R., igoo, I" Semestre. (T. CXXX, N° 5.) 36 ( 270 ) OPTIQUE. — La focimétn'e photo gramme (rique en microscopie. Note de M. V. Leuros, présentée par M. Marey. « Les constructeurs de microscopes et les micrographes ne sont qu'assez pauvrement pourvus de moyens de détermination des constantes optiques de leurs instruments; on sait, d'autre part, que l'appareil photoo^rammé- trique connu sous notre nom constitue un instrument très maniable pour la détermination pratique des constantes optiques des objectifs photogra- phiques. Il nous a semblé qu'il suffirait d'en réduire l'échelle pour le rendre applicable aux besoins de l'optique photographique. M Dans cette vue, nous avons fait appel à l'expérience du constructeur Stiassnie, chef actuel de la maison Vérick. Les premiers essais tentés avec son concours ont montré que, pour répondre à toutes les exigences ac- tuelles de la pratique, la construction d'un instrument spécial n'est même pas indispensable. La méthode est donc immédiatement à la portée de tout laboratoire scientifique qui dispose, en dehors du microscope, d'un cercle divisé horizontal donnant la minute. » Le microscope doit être inclinant et pourvu d'une vis micrométrique à tête divisée, ainsi que de la sous-platine à crémaillère et pignon du con- densateur Abbé. C'est cette sous-platine qui porte les systèmes optiques à essayer, à l'aide de bonnettes appropriées qui se substituent au condensa- teur. Ces bonnettes, de la forme générale des « diaphragmes à tube », sont les seules pièces nouvelles nécessaires. Le microscope est armé d'un objectif et d'un oculaire faibles, donnant ensemble un grossissement d'une centaine de Ibis. Sur la platine est disposé un micromètre, la graduation tournée en dessous vers la sous-platine. » Le microscope, ainsi préparé et incliné jusqu'à l'horizontale, est placé sur la plate-forme supérieure du cercle divisé, en face d'une fenêtre ayant des vues sur des objets éloignés, la sous-platine tournée vers l'extérieur, le miroir rejeté en dehors du champ, qui doit rester libre. » Le micromètre est d'abord mis au point dans le microscope ordinaire et les traits delà graduation sont orientés verticalement. A l'aide delà cré- maillère de la sous-platine, et en observant dans le microscope, on met à son tour au point, sur ce même micromètre, l'image des objets extérieurs produite par le système optique essayé, de telle façon que limage d'une verticale éloignée coïncide avec le trait central de la graduation. S'il s'agit ( 271 ) d'un objectif à immersion, il est dûment plongé dans son fluide d'immer- sion. Dans un réglage idéal, le point nodal d'avant du système optique essayé devrait, on ce moment, se trouver situé sur l'axe de rotation : on se basera approximativement sur cette considération dans le placement du microscope sur la plate-forme. V A l'aide du mouvement du cercle, l'image de la verticale choisie est alors amenée successivement en coïncidence avec deux traits de la gradua- tion, symétriques par rapport au trait central. Soient -il la longueur ainsi interceptée sur le micromètre; 2a l'angle qui y correspond sur le cercle; /la longueur focale cherchée. On a /=/"tanga, d'où f -— l l— / cota. •' ° •' langa » Comme, dans l'intérêt même de la sûreté de la lecture, on s'arrête aux divisions principales du micromètre, la valeur de / sera généralement exprimée par un nombre entier inférieur à dix; et, en employant une table des cotangentes naturelles, la multiplication s'effectuera à vue. » La longueur focale ainsi trouvée est rapportée au point nodal d'arrière. On déduira la position de ce |)oint nodal par rapport aux parties matérielles de la monture de l'objectif essayé, en transportant cet objectif sur le tube du microscope et en en déterminant la « distance frontale » à la manière ordinaire, à l'aide de la vis micrométrique. » Pour les oculaires du type Huygens, qui ne donnent d'image réelle extérieure que par une seule extrémité, c'est cette extrémité qui sera tournée vers le micromètre. » La méthode pliologrammétrique de focimétrie comporte les causes d'erreurs sui- vantes ; 1° écart entre le plan de l'image réelle fournie par le système optique et le plan du micromètre; 2° erreur résultant pour la mise au point de ce système de ce que le repère n'est pas à l'infini; 3° erreur provenant de ce que l'axe de rotation ne passe pas par le point nodal d'avant du système ; 4" erreur pouvant provenir d'un écart laté- ral de ce même système, par rapport au plan général de symétrie; 5° erreurs de gra- duation et de lecture : a, du micromètre; p, du cercle. » La première de ces erreurs peut être rendue négligeable à la discrétion de l'ob- servateur par l'application de la mise au point parallactique de M. Clarence E. Woodmann, application réalisable ici par un déplacement imperceptible de l'objectif du microscope d'observation sur un revolver. Les trois suivantes s'annulent également par le choix d'un repère suffisamment éloigné. » Il n'en est pas de même des erreurs a et p, qui dépendent immédiatement du degré de perfection matérielle de l'outillage usuel de la Science. En admettant l'ap- proximation du millième de millimètre et de la minute pour l'ensemble des doubles ( 272 ) lectures du niicromèlre el du cercle, les premiers essais porlaiU sur des objectifs de 3o""" à i'"™,6 de foyer avaient conduit de ce chef à l'évaluatioQ d'une erreur relative présumable de fj-j à j^ de la longuenr focale cherchée. Les dernières séries d'essais faites sur des objectifs de 3""™ à i"'" de foyer, en prenant pour chacun plusieurs valeurs diftérentes de / et de a, n'ont pas donné d'écarts supérieurs à un centième de milli- mètre. M Comme erreur relative, ces résultats sont moins satisfaisants que ceux que, sous des formules identiquement les mêmes, donne pour l'objectif photographique la focimétrie photogramméirique. Cela tient à ce qu'en Photographie les grandeurs linéaires b sont incomparablement plus consi- dérables, et les angles notablement plus étendus, alors que les erreurs absolues peuvent être maintenues entre les mêmes limites. Tels qu'ils sont, ces résultats semblent néanmoins plus avantageux que ceux des procédés plus détournés et plus discutables dont a dû jusqu'ici se contenter l'Optique microscopique. » MINÉRALOGIE. — Sur les trcinsformalions endumorphiques de l'andésite de Sanlorin sous l'iiifluence d'enclaves enallogênes calcaires. Note de M. A. La- croix, présentée par M. F. Fouqué. « Au cours d'une mission en Grèce, je nie suis attaché à recueillir dans les chîinips de laves, entourant le cratère du Georgios (notamment à Aphroessa), les documents nécessaires à la démonstration définitive de phé- nomènes d'endomorpliisme que j'ai brièvement indi |ués (' ), d y a quelques années, en décrivant les enclaves recueillies à Santorin par M. Fouqué, lors de l'éruption de 1866-186^. » Celles de ces enclaves se rapportant au sujet qui m'occupe ici appar- tiennent aux trois catégories suivantes : » 1" Cornéennes, essentiellement constituées par du pyrox.ène, de la woUastonile, du niélanite, de la humbokUilile (uniaxe et négative et dans d'autres cas monoréfiin- genle), de la calcite généralement transformée en anhydrite. Ces cornéennes présentent d'extrêmes variations de composition niinéralogique et de structure dans le même lit d'un même bloc. » 2" Géodes scoriacées, hérissées de cristaux de wollastonite, de inélanite et de iium- boldlilite. (') Mémoires des Saca/its étrangers, t. XXXI, 11° 7, el Les encta\es des roches vol- cainijnes, i8g3. ( 273 ) » 3" Nodules ovoïdes, généralement creux, à périphérie compacle et à remplissage géodique, formés par des crislaux d'anorthite, d'augile d'un vert noir, d'olivine el de sphéne; des nodules plus petits présentent la même composition; mais le pyroxène {fassaïle) y est plus abondant et vert. » Les principaux minéraux de ces divers types d'enclaves ont été autre- fois analysés par M. Fouqué et mesurés par Hessenberg. Les cornéennes et les géodes à wollastonile sont, sans aucun doute, le résultat de la trans- formation exomorplie de calcaires argileux et siliceux dont j'ai du reste trouvé des fragments imparf'ailement transformés. Je me propose de dé- montrer que les autres produits énumérés plus haut sont au contraire le résultat de la transformation endomorphe du magma volcanique par ab- sorption des mêmes calcaires et non point des ségrégations basiques de ce magma. » La parenté de ces diverses enclaves ne saute pas aux yeux au premier abord (j'ai cependant trouvé dans quelques nodules à anorthite de petites géodes tapissées de cristaux de wollastomte); l'étude microscopique d'un nombre suffisant d'échantdlons conduit au contraire à des résultats fort probants. » Sous une apparente analogie de caractères extérieurs, les nodules à anorthite présentent d'extraordinaires variations de composition minéra- logique quantitative et de structure. Les parties voisines de la zone libre des géodes sont généralement holocristallmes et grenues, très pyroxéniques. La structure est, soit celle d'un gabbro, soit plus souvent celle d'un mi- crogabbro, très riche en grains d'augite avec des phénocristaux d'anor- thite. La partie périphérique des nodules présente tous les types possibles des structures diaijasiques et microlitiques, depuis les tvpes presque holo- crislallins, jusqu'à d'autres exticmenieut riclies en verre et cristaijitiques; ces diverses structures peuvent s'observer sous forme de taches dans un même échanldlon. La proportion d'augite y est très variable; quant aux teldspaths, ils sont très basiques, mais souvent extrêmement zones, allant de l'anorthite au labradt)r. » Quand il existe de la wollastonile, elle est groupée radialement sur le bord de cavités ou implantée sur de petits nodules de cornéenne à wol- lastonite et pyroxène. » Les mêmes particularités de structure se retrouvent dans le support scoriacé des géodes à wollastonile, mais les types vitreux et crislallitiques y dominent. I^es éléments des cornéennes (wollastomte souvent fibreuse et chondritique, mélanite, humboldtilite) se mélangent avec les feldspaths ( 274 ) et l'augite (renfermant quelquefois des grains de perowskite), établissant ainsi le passage minéralogique entre les cornéennes et les nodules à anor- thite. » Enfin, des types pétrographiqiies analogues, tantôt riclies en wolla- stonite, tantôt au contraire très feldspathiqiies, s'observent sur quelques millimètres entre l'andésite normale et les cornéennes ou enfin dans des veinules de quelques centimètres d'épaisseur, injectées par l'andésite dans de grosses enclaves de cornéennes. » Les faits qui ^ iennent d'être résumés montrent qu'il existe tous les passages possibles entre l'andésite pauvre en chaux (essentiellement consti- tuée par des microlites d'oligoclase avec quelques phénocrislaux de labrador, d'hypersthène et d'augite) et des cornéennes résultant de la transformation de calcaires, passages s'effectuant par l'intermédiaire de roches très calciques, riches en pyroxène, en feldspaths tricliniques ba- siques ( labrador à anorthite) et contenant parfois de l'olivine, c'est-à-dire de roches de la famille du basalte. Il est facile de suivre pas à pas les diverses phases de la transformation de l'andésite, et aucun cas d'endo- morphisme ne peut être établi d'une façon plus saisissante que celui-ci. » J'ai lait remarquer déjà combien les phénomènes métamorpliiques des enclaves des roches volcaniques offrent d'intérêt au point de vue théo- rique; ils nous montrent dans bien des cas, mais en raccourci, des phéno- mènes de contact analogues à ceux des roches de profondeur et ]>ermeltent de saisir les stades successifs de leur évolution, souvent incomplète. A ce point de vue, on peut comparer les transformations des andésites qui viennent d'être étudiées avec certains phénomènes endomorphes du gra- nité. On retrouve dans l'inhomogénéité minéralogique et structurelle d'un nodule à anorthite de Santorin beaucoup de traits communs avec celle qui caractérise l'auréole endomorphe du massif de granité de Quériqut (Ariège) au contact des calcaires, qu'il a raétamorphisés. L'analogie se retrouve plus frappante encore quand on compare les nodules à anor- thite de Santorin, charriés dans l'andésite et séparés des enclaves de cornéennes qui m'ont servi à les interpréter, avec les enclaves basiques qui, dans l'Ariège, jalonnent les contacts granitiques et sont elles aussi, à mes yeux, des débris d'une zone endomorphisée. « i ( 275 ) MINÉRALOGIE. — Sur la non-existence du système hexagonal . Note de M. Frkd. Wali.erant, présentée par M. Fouqué. « Depuis longtemps l'attention des physiciens et fies crislallographes a été appelée sur ce fait que les corps cristallisés différaient peu par leurs propriétés physiques des corps isotropes, et Mallard en a donné une expression mathématique en montrant que les paramètres des cristaux différaient peu de ceux d'un corps appartenant au système cubique. Or la même relation entre les paramètres se vérifie pour les cristaux considérés comme hexagonaux ; ce qui est tout à fait inexplicable, comme je l'ai déjà fait remarquer ailleurs, puisqu'on ne peut comparer un réseau hexagonal à un réseau cubique. D'autre pari, la propriété que possède la calcite, par exemple, de se macler par actions mécaniques, ne peut s'expliquer qu'en lui attribuant un réseau ternaire, tandis qu'il faut attribuer un réseau presque hexagonal à l'arragonite : ce qui constituerait une dérogation à la loi générale de la conservation sinon complète, du moins très approchée du réseau, dans les différentes formes d'un corps polymorphe. M Pour ces différentes raisons, j'ai été amené à rechercher si les corps considérés comme hexagonaux ou presque hexagonaux avaient bien en réalité un axe hexaçonal réel ou limite. J'ai recherché les travaux concer- nant ces corps, j'en ai étudié moi-même un certain nombre et pour fous je suis arrivé à cette conclusion, qu'ils ne possédaient qu'un axe ternaire réel ou limite et que la parité apparente de cet axe résultait de groupements de cristaux. Ces derniers satisfont aux lois qui régissent les groupements autour (les axes ternaires et comme, en outre, les éléments de symétrie de l'ellipsoïde d'élasticité optique coïncident avec les éléments de svmélrie du groupement, il en résulte que ceux-ci paraissent homogènes au point de vue optique. « En effet, si la particule complexe possède un axe ternaire, deux cris- taux peuvent se grouper à 180° l'un de l'autre, et le groupement aura un axe sénaire et six plans de symétrie, les plans a^ et 6' (notation du système cubique); si la particule complexe possède un axe ternaire-limite et un plan de symétrie i', six cristaux pourront se grouper, qui se répartiront en trois sous-groupes : les deux cristaux de chacun de ceux-ci, ayant un même plan de symétrie 6' et étant symétriques l'un de l'autre par rapport au plan d^ perpendiculaire sur 6', simuleront un cristal orthorhombique, ( 276 ) dont l'angle sera de i 20° ou voisin de 120°. Enfin, si la particule complexe possède un axe ternaire-limite et si le plan b' n'est qu'un plan-limite, douze cristaux jioiirront se grouper, qui se répartiront en trois soiis" groupes : les quatre cristaux de cliacun de ceux-ci sont symétriques par rapport à tiu plan b^ et à un plan a- perpendiculaires l'un sur l'autre, et ils simuleront par suite un cristal orlhorhombique dont l'angle sera égal ou voisin de lao''. » Comme exemple du premier cas, je citerai la néphéline, dont les soi-disant cris- taux hexagonaux sont formés, comme l'a montré M. Baumhauer, de deux cristaux ternaires orientés à 180" l'un de l'autre. » Comme exemple du second cas, je citerai, parmi les cristaux que j'ai étudiés moi- même, le sulfate de potasse, qui est monocllnique ; ce qui explique pourf|uoi, fréquem- ment, l'extrémité d'un cristal allongé ne présente que la moitié des faces exigées par la symétrie orthorhombique; la cymophane, la clialcosine, qui n'ont que le plan /i' pour plan de symétrie et qui sont, en réalité, formées de nombreuses lamelles hémi- tropes, symétriques par rapport à ^o-', comme l'indiquent les stries des faces de la zone pg'. Dans les cristaux de péridot, les lamelles hémitropes sont accolées suivant la face />. M. Michel-Lévy (') a nettement démontré l'existence de ce groupement en montrant que certains cristaux de péridot se résolvaient en lamelles hémitropes paral- lèles à p, et dont les directions d'extinction font entre elles des angles variables ne dépassant pas 3" : gênés dans leur développement, les cristaux ont pris une orienta- tion voisine de l'orientation normale. » Comme exemple du troisième cas, je citerai l'arragonile. Il résulte des recherches de MM. Hankel et Beckenkamp que l'apparence orlhorhombique des cristaux de ce minéral provient du groupement de quatre cristaux symétriquement orientés par rap- port aux plans A' et g'. J'ai moi-même mis en évidence ces plans de macle dans les cristaux de strontianile, et ce résultat peut être étendu à tous les carbonates ortho- rhombiques, » De ces exemples et d'autres que l'on pourrait citer, il paraît bien ré- sulter que le système hexagonal n'existe pas dans la nature et que ce sys- tème n'a qu'une importance purement théorique. Dans tous les corps cris- tallisés, les particules coinplexes sont disposées suivant les mailles d'un rése.iu cubique ou d'un réseau pouvant se déduire de ce dernier par une légère déformation. » (') Michel-Lévy, Mission d'Andalousie, page 208. ( 277 ) GÉOLOGIE. — La géologie de V Australie occidentale. Note de M. Jules Garxier, présentée par M. de Lapparent. « L'Australie occidentale a fait l'objet d'un certain nombre de publica- tions de la part de géologues éminents, mais la région centrale de cette vaste colonie, inhabitée jusqu'à ces dernières années et d'une pénétration difficile, était restée plus obscure, au moins dans ses détails. Mon fils P. Garnier avait pu y passer quelques mois en 1897 et me signalait des faits très curieux dans l'habitat de l'or, qu'on exploitait déjà très en grand ; j'entrepris donc de m'y rendre avec lui en février 1898, et nous y pûmes constater les faits suivants : « 1° La contrée est surtout formée de granits au travers desquels se montrent de très longues bandes parallèles de roches dioritiques orientées nord-nord-ouest, sud-sud-est. » 2" Ces bandes ont souvent comme éléments, outre les cristaux d'am- phibole hornblende et de feldspath, de l'or en grain presque invisible, à raison de 2^' à 3^'' à la tonne de diorite. » 3° Les zones dioritiques présentent des concentrations métallifères, de même direction, de même pendage à peu près vertical, et principalement formées d'or natif, de fer oxydulé, de pyrites, de galène, de chromate de plomb et de tellurures noirs ou jaunes; les premiers étant à base de mer- cure, d'or et d'argent, et les seconds ne tenant que de l'or. » 4° Les zones métallifères se distinguent seulement, à l'œil, de la diorite proprement dite, par une apparence pseudo-schisteuse, qui semble due à un effet de liquation provenant de leur plus grande densité. » 5° Les granits, encaissant l'ensemble des diorites plus ou moins mé- tallifères, se fondent souvent au contact avec ces dernières roches, et sont parfois aurifères eux-mêmes. Cette considération et d'autres, trop longues à développer ici, nous feraient penser que tout cet ensemble de roches a une origine commune, et qu'elles ne diffèrent aujourd'hui que par suite d'une coordination subséquente des éléments, lesquels se sont groupés suivant des affinités chimiques. » 6° Les diorites de couleur très verte, et, par suite, à base de pro- toxyde de fer (on a parfois trouvé dans leur masse des nids de graphite), forment un ensemble probablement magnétipolaire, ce qui expliquerait la régularité de leur direction voisine du nord-sud. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 5.) 37 -'&'■ ( 27» ) » 7° 1^3 rlénudation habituelle a eu pour effet ici de former un immense plateau recouvert des éléments les plus résistants des roches disparues, lesquels s'étalent en une couche, parfois très épaisse, de sables et con- glomérats quartzeux; d'innombrables fragments de quartz, mêlés à des hydrates de fer en masses de toute grosseur et, enfin, d'or natif. M 8° L'or invisible à l'œil nu, dérivant des roches anciennes, a subi faci- lement l'action dissolvante des eaux très minéralisées qui circulent ici à la surface et au-dessous du sol, de sorte que l'ensemble de la couche allu- vionnaire superficielle est toujours plus ou moins riche en or précipité : c'est l'or d'alluvion. Souvent la solution aurifère et acide a pu pénétrer la roche ancienne, quand elle est pkis particulièrement chargée de minéraux alcalins; ceux-ci, détruits à la longue, sont remplacés par les dépôts d'or, de silice, et autres minéraux : ce sont des filons. Enfin, quand les mêmes eaux pénètrent, de la même façon, dans les zones métallifères et aurifères primitives dont nous avons parlé, elles les enrichissent en or d'une façon exceptionnelle. » 9° Les eaux minéralisées pénètrent à la longue dans les roches les plus compactes du granit ou de la diorite, particulièrement dans leurs par- ties pyriteuses ou feklspalhiques, formant de véritables /lions d'eau en mouvement, parfois parallèles, se réunissant, se séparant, changeant d'in- clinaison, etc. à la manière de la plupart des filons, mais se caractérisant toujours par la structure nettement schisteuse qu'ils donnent à la roche compacte primitive. Ce fait, très net ici, me donna la clé de la transforma- tion en schistes de roches dioritiques de la Nouvelle-Calédonie, qui m'avait tant intrigué autrefois. Depuis, j'ai encore observé le même fait pour des granits du Beaujolais. » M. LipPMANSf présente à l'Académie, au nom de M. Antoine Gros, trois épreuves photographiques en couleurs, exécutées d'après des tableaux. Le procédé employé est celui de Charles Gros. M. Antoine Gros affirme que la finesse et la justesse de ces épreuves sont dues à ce qu'elles ont été faites sans aucune retouche, et par l'application pure et simple de la méthode inventée par son frère. M. Spalikowski adresse une courte Note statistique, relative au déve- loppement de l'alcoolisme. ( 279 ) Cette Note sera renvoyée à la Section de Médecine. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 22 janvier 1900. Sur la coordination et la répartition des fractures et des effondrements de l'écorce terrestre en relation avec les èpanchenients volcaniques, par M. A. Michel-Lévy, Membre de l'Institut. Paris, au siège de la Société géologique de France, 1898; i fasc. in-8''. (Hommage de l'Auteur.) Les sucres et leurs principaux dérivés, par L. Maquenne. Paris, Georges Carré et C. Naud, 1900; i vol. in-8°. (Présenté par M. H. Moissan; hom- mage de l'Auteur. ) La Géographie, Bulletin de la Société de Géographie, publié par le baron HuLOT et M. Charles Rabot. Année 1900, n° 1, i5 janvier. Paris, Masson et C'", 1900; I fasc. in-8°. (Présenté par M. Milne-Edwards; hommage de la Société de Géographie.) Bulletin international du Bureau central météorologique de France. Direc- teur : E. Mascart. Janvier 1900. Feuilles petit in-4°. Revue de Physique et de Chimie et de leurs applications industrielles. Direc- teur scientifique: Ch. Laxjth. 4' Année, n" 1, janvier 1900. Paris, Octave Doin; i fasc. in-B". Revue hryologique : Bulletin bimestriel consacré à l'étude des Mousses et des Hépatiques. T. Husnot, à Cahan, par Athis (Orne), 1900; i fasc. in-8°. Recueil de Médecine vétérinaire, publié par le Corps enseignant de l'École d'Alfort. VHP série, t. VII, n" 1, janvier 1900. Paris, Asselinet Houzeau; I fasc. in-8°. Annales des maladies de l'oreille, du larynx, du nez et du pharynx, publiées par A. GouGUENHEiM et M. Lermoyez. T. XXXI, n° 1, janvier 1900. Paris, G. Masson; i fasc. in-8°. La France médicale. Rédacteur en chef : D"' Albert Prieur. 47" année (nouvelle série), n" 1, janvier 1900. Paris; i fasc. in-4°. Revue générale des Sciences pures et appliquées . Directeur: Louis Olivier. 1 1" année, n° 1, janvier 1900. Paris, Armand Colin etC''; i fasc. gr. in-8°. ( 28o ) Mémoires et Comptes rendus des trai'aur de la Société des Ingénieurs civils de France, 5* série, 53* année, n° 1. Bulletin de janvier 1900. Paris, hôtel de la Société; i fasc. in-8°. Bibliographie des Sciences et de l'Industrie : Répertoire industriel. 2* année, janvier 1900. Paris, V^* Ch. Dunod; i fasc. in-4''. Journal du Gaz et de l'Electricité. Directeur : P. Thiercelin. 20^ année. n° 1, janvier 1900. Paris; i fasc. in-4°. Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Ai.beh'tI", Prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours de M. Jules Richard. Fascicule XIII : Crustacés décapodes provenant des cam- pagnes de /'Hirondelle (supplément) et de la Princesse-Alice ( 1891-1897), par A. Milne-Edwards et E.-L. Bouvier, avec 4 planches. Fascicule XIV : Nudibranches et Marsenia provenant des campagnes de la Princesse-Alice (1891-1897), par RuDOLPH Bergh, avec 2 planches. Monaco, 1899; 2 fasc. in-4°. (Présentés par S. A. le Prince de Monaco et par M. Milne-Edwards; hommage de S. A. le Prince de Monaco.) Observatorio do Rio de Janeiro. Melhodo para determinar as horas das occul- taçôes de estrellas pela Lua, baseado sobre o conhecimento exacte do instante da conjuncçâo apparente dos dons astros, par L. Cruls, director. Rio de Ja- neiro, 1899; I fasc. in-4''. ERRATA. (Séance du 22 janvier 1900.) Note de M. W. Kilian, Sur la structure de la portion méridionale de la zone du Briançonnais : Page 188, ligne aS, au lieu de Véger, lisez Veyer. Page 189, ligne i, au lieu de Furfaude, lisez Furfande. Même page, ligne 3, au lieu de Font-Sanete, lisez Font-Sancte. Même page, ligne i3, au lieu de Champulla, lisez Champcella. Même page, ligne 28, au lieu de et au nord-est, lisez et, au nord-est. I N" 5. TABT.E DES ARTICLES. (Séance du 29 janvier 1900. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages M. le Président donne Icclure il'unc Lettre de M. J. Bertrand, Secrétaire perpétuel, relative à « l'éloge de Tissekand » pro- noncé à la Séance annuelle de l'Académie. M. Heniîi Becquerel. — Contribution à l'étude du rayonnement du radium MM. Michel-Levy, Lacroix et LEOLiiRE. — Note sur les roches cristallines et érup- 200 2o6 Pages. tives de la Chine méridionale tu M. Marcel Bertrand. — Le bassin houiller du Gard et les phénomènes de charriage. 1^^ AIM. A. IIaller et P. -Tu. Muller. — Sur les volumes moléculaires de quelques dérivés du camphie 121 M. Bassot. — Matériaux d'étude lopolo- gique pour l'Algérie et la Tunisie 2'>.\ N03IINATI0IVS. Commission charf;éc de présenter une liste de canflidats pour une place d'Associé étranger : MM. Faye, Darboux, Cornu^ Berthelot, Van Tieg/iem, Afarey Liste de candidats présentés par l'Académie pour la chaire d'Embryogénie comparée, vacante au Collège de France : 1° M. Hen- neguy, f" M. Boule M. Mittag-Leffler est élu Correspondant pour la Section de Géométrie H. Bikmayme est élu Correspondant pour la Section de Géographie cl Navigation .... Commission chargée de juger le concours du prix Lalande (Astronomie), pour 1900: MM. Lœny, Callandreau, Faye, Jans- sen. Wolf 226 226 a2fi Commission chargée de juger le concours du prix Plumey, pour igoo : MM. de Bussy, Sarrau, Maurice Levy, Léauté, Guyou 226 Commission chargée de juger le concours du prix Montyon ( iMécanique), pour 1900: MM. Léauté, Maurice Lévy, Sarrau, Marcel Deprez, Sebert 126 Commission chargée de juger le concours du prix extraordinaire de six mille francs pour 1900 : MM. Guyou, Bouquet de la Grye, de Bussy, Sarrau, de Jonquiùres. 226 Commission chargée de juger le concours du prix Poncelet, pour 1900 : MM. Poin- caré, Darboux, Sarrau, Picard, Jordan. 11H CORRESPOIXD ANGE . M. le Prë.sident annonce à l'Académie la mort de M. jMarion, Correspondant pour la Section d'Anatomie et de Zoologie 227 M. A. Milne-Edwards fait un court exposé des travaux scientifiques de M. Marion.. ii-j M. le Pré.sident annonce à l'Académie la mort de M. David-Edward Hugues 227 M. PÉRON, nommé Corri'spondant pour la Section de Minéralogie, adresse ses re- mercimcnts à l'Académie 227 M. S. DE Glasenai'P. — Obsçrvalion des Léonides en Russie, en 1S99 22S M. DuroxciiEL. — Sur le mouvement propre des étoiles voisines du Soleil 2211 M. II. DuroRT. — Sur les équations aux dérivées partielles 282 M. IIenrik Petrini. — Sur l'existence des dérivées secondes du potentiel 233 M. Paul Vieille. — Sur la loi de la résis- tancede l'air au mouvement des projectiles. 233 M. Cii. Faiîrv. — Sur la décomposition d'un mouvement lumini'ux en éléments .simples 23S M. GoUY. — Sur la constitution de la lumière blanche 241 M. R. D0NGIEU. — Lumière polarisée émise par un lobe de Geissler soumis à l'action d'un champ magnétique 24^ MM. II. AcRAHAM et J. Lemoine. — Période d'établissement de l'étincelle électrique. Sa durée totale 245 M. F. Leteuiî. — Sur l'entrainement'du chlorure d'argent par le chloroamidure mercureux a.'iS MM. Paul Sab.^tier et J.-B. Senderens. — Action du cuivre sur l'acétylène : forma- tion d'un hydrocarbure très condensé, le cuprèue 25o M. A. AsTRUc. — Acidimétrie des acides / polybasiques organiques 253 jl. L.-J. .Simon. — Sur l'acide isopyronui- ' cique 25r> M. EuaiiNE Charabot. — Genèse des com- posés terpéniques dans la lavande 267 MAI. A. Arnaud et A. Veuneuil. — Sur un nouveau procédé d'extraction du caout- W 5. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pa chouc contenu dans les ccoi'ces de diver- ses plantes et notamment des Lando/fia. MM. CnAïuiiîj et Levaditi. — Défense de l'organisme contre les propriétés niorbi- liques des sécrétions glandulaires. ...... M. E. Uedon. — Sur la résorption intesti- nale des sucres M. E. DE Cyon. — Les organes périphé- riques du sens de l'espace .M. V. Legkos. — La focimétrie pliotograni- métrique en microscopie M. -\. Lackoix. — Sur les transformations endomorphiques de l'andésite de Santorin, Bulletin bibliographique lÎRRATA ges. ■.59 262 370 Pages. sous l'inllucncc d'enclaves enallogènes calcaires M. FnicD. \allkrant. — Sur la non-exis- tence du système hexagonal M. Jules Gaunier. — La géologie de l'.Vus- Iralie occidentale M. LirPMAXN présente, au nom de M. An- toine Cros, tiois épreuves photogra- phiques en couleurs, exécutées d'après des tableaux M. Spalikowski adresse une courte Noie statistique, relative au développement de l'alcoolisme 278 P.78 279 280 PARIS.— IMMKIMËRIE GA.UTHI K K-Vl L L ARS , Quai des Grands-Augustins, 55. • Le Geran/ .'tJADTHiBR-ViLLAns. \ PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR MU. IiES SECRÉTAIRES PERPÉTITEEiS. TOME CXXX. N^6 (5 Février 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, 0"3' àes Grands-Augusiins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUE ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2^ JUIN 1862 ET 2^ MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — lm.piessions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acî sont imprimés dans les Comptes rendus, mais h ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séan blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per qui ne sont pas Membres ou Correspondants dt demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoirt- tenus de les réduire au nombre de pages req Membre qui fait la présentation est toujours n mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondan cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ; l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plusJ jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis 9 le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comp% actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rei vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpa, Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais • leurs; il n'v a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouverneme Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai un Rapport sur la situation des Comptes rendu l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution" sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prit déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant B"". Autrement la présentation sera remise à la séance MAH t> 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 FEVRIER 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Calcul de f orbite d'une comète dont le mouvement géocentrique est considérable. Note de MM. O. Callaindreau et G. Fayet. « Le relevé des particularités des orbites des nouvelles comètes, depuis 1892, montre que, pour le tiers à peu près de ces astres (9 sur 28), les dilférences secondes des coordonnées inscrites dans les éphémérides sont, au temps de la découverte, respectivement plus grandes que 10^ et 5'; de sorte que, contrairement à ce qui a lieu pour les petites planètes, que l'on suit sans difficulté pendant quelques jours, l'extrapolation appliquée aux comètes, en partant des positions obtenues dans deux jours consécutifs, peut conduire à des résultats éloignés de la vérité. » Or il arrive que les différences secondes, bien que notables, sont petites relativement aux différences premières. A cause de cela et de la grandeur G. R..1900, I" 'Semestre.. (T. CXXX, N°6.) .38 ( l\i-2 ) du mouvement géocentrique, le rapport ^ — -,,, où A et A" sont les distances géocentriqiies des deux dates consécutives, peut être supposé nul dans une première approximation. Il permet, en s'aidant d'une Table auxiliaire donnant les valeurs ^, où r^ = i — aAcos']^ + A", d'obtenir rapidement des valeurs approchées de A et de r ( ' ). » Le Tableau ci-dessous indique le résultat de calculs rapides pour les neuf comètes où l'extrapolation proportionnelle serait incertaine. Éphéméride. Calcul approché. .^ 1893 II A : 0,43 r: 0,68 A : o,44 r : 0,67 ».« 1896 1 0,45 0,85 0,52 0,86 »•« 1896 III 0,60 0,62 0,61 0,62 »■« 1897 III 0,80 1,54 0,78 i,5i >« 1898 V 0,59 1,52 0,56 i,5i »-« 1898 X 0,61 0,97 0,61 0,97 »•« 1 899 a o , 86 o , 95 0,55 o , 86 » Pour sept des comètes l'accord, particulièrement pour r, est très satis- faisant entre les résultats des calculs approchés et les nombres des éphé- mérides. » En poussant plus loin, pour les deux autres astres, la comparaison du calcul et des éphémérides, on obtient pour le logarithme de la distance périhélie q, et l'époque T du passage au périhélie : Ephéméride. Calcul approché. 1895 III 1. (/ : 7,92 T : cet. 20 1. (7 : i ,94 T : oc t. 28 1899 a 7,5i avril i3 1 ,66 avril 10 » Malgré les écarts des A, on a donc encore des indications utiles sur les éléments des orbites. » On sait quel intérêt les astronomes qui viennent de découvrir une comète attachent à publier presque en même temps les premiers rensei- gnements sur son orbite, malgré leur incertitude inévitable. Ce qui pré- cède montre que deux observations, en principe insuffisantes, peuvent (') M. Radau a naguère indique les avantages de la Table auxiliaire dont il s'agit {Bulletin astronomique, 1887, p. 409). ( 283 ) cependant, quand il s'agit d'astres avant un monvement géocentrique assez fort, guère inférieur à 2° par jour, conduire à des résultats utiles. » La méthode d'Olbers est alors réduite à la plus grande simplicité. » Soient, pour les époques t et l" des deux observations : r et /■" les rayons vecteurs de la comète ; A et A" les distances géocentriques; R et R" les rayons vecteurs de la Terre; y. la corde joignant les deux positions de la comète; t]/ et Y les angles à la Terre; 0' =r k{L" — /) {k constante de Gauss); la méthode consiste à combiner la relation d'EuIer-Lambert, dans le cas d'un petit intervalle de temps /■-+-/■" 20'- 24//- A avec la valeur du rapport — donnée par la relation d'Olbers. A" » L'hypothèse — = i réduit l'expression générale de y? au moyen de A + A" A" — A , , A + A" — \ — et — — a trois termes, a un truiome du second degré en =: A. D'autre part, posant^ -„ = tangw, d'où sin2io= ^,, on a, d'une manière générale. '--^=v/^ COSW, 2 \2 2(/-- -h /■"-) = (A + A" - Rcosi - R" cosioi', je n'ai pu trouver le moindre indice d'arsenic. Même résultat entièrement négatif pour un cerveau de fœtus à terme, mais frappé de débilité. Dans Soos'' de matière cérébrale d'une femme de qua- rante-quatre ans, alcoolique et cirrhotique, tuée par son mari d'un coup sur la tête, je n'ai pu trouver trace d'arsenic. Je n'en ai pas trouvé davantage dans le même poids de cerveau d'une femme de cinquante ans morte rapidement à l'hôpital d'une maladie de cœur. » Les conditions de la présence de traces d'arsenic dans le cerveau humain restent donc à éclaircir. Je n'ai pas eu encore l'occasion de faire cette recherche chez l'homme adulte mâle, bien portant ou malade. » Tels sont les tissus, organes et sécrétions où l'on trouve ce remar- quable métalloïde. Si nous les rangeons suivant l'ordre de leur richesse décroissante en arsenic, nous aurons le Tableau suivant que je ne donne que comme très approximatif, le nombre des expériences, en chaque cas, étant insullisant : Arsenic en milligrammes pour loos'' d'organes frais. Glande thyroïde o'"S'-, ^5 Glande mammaire o'^i', i3 Cerveau Quantité très variable ou nulle. Thymus Quantité très sensible, non dosée. Poils, cheveux, et cornes Peau , - . > 1 races décroissantes. Lait O s » J'insiste encore une fois sur ce point que, pour répéter utilement ces expériences, il est indispensable de suivre attentivement la méthode de recherche de l'arsenic que j'ai décrite autrefois aux Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t.JiYIII, p. 384, méthode perfectionnée, à propos du présent travail, comme je l'ai dit aux Comptes rendus, t. CXXIX, p. gi&. B. Organes non arsenicaux. » i. Foie, rein, rate, muscles, testicules et matière séminale. — J'ai déjà dit que ces cinq organes ne donnent pas trace d'arsenic, du moins quand on opère sur 100 à 200 grammes de substance fraîche. Le jjoids d'arsenic (si l'on admettait qu'il peut exister dans l'un ou l'autre de ces tissus, mais qu'on ne l'y décèle pas faute de quantité) serait certainement inférieur au deux-cenlième de milligramme, c'est- à-dire au vingt-millionième, au plus, du poids de la substance fraîche. On verra plus loin rinlérèt de celte remarque au point de vue médico-légal. ( 287 ) » Pour le testicule, j'ai opéré d'abord sur^o"'' de glande prise sur un homme tuber- culeux. Le résultat fut négatif. Les testicules d'un bouc, testicules pesant 160P', et ceux, d'un jeune cheval adulte, pesant 280 grammes, n'ont pas donné la moindre trace d'arsenic. » Je n'ai pas encore examiné le liquide séminal des mammifères ; mais 200 grammes de laitance fraîche de hareng ne m'ont pas fourni le plus faible indice de ce métalloïde. » /. Glande pituilaire ou hypophyse. — Les rapports physiologiques et cliniques que quelques auteurs ont cru voir entre les fonctions de la thyroïde et celles de l'hy- pophyse rendaient intéressante la recherche de l'arsenic dans cette glande close. J'ai constaté, chez le mouton, que loos'' d'hypophyse (répondant à i44 glandes à peu près entières) ne donnaient pas la plus petite quantité d'arsenic. » k. Pancréas. — 25o5'' de pancréas de bœuf dépouillé de son tissu conjonctif ne m'ont fourni qu'une trace douteuse d'arsenic. L'essai eût été certainement tout à fait négatif avec ioqS'' à i5oS'' de glande. An point de vue médico-légal, la trace en ques- tion, si tant est qu'elle fût perçue par l'expert, ne lui eût permis de faire aucune des réactions caractérisant l'arsenic, et il n'eût pu conclure affirmativement. « /. Muqueuses. — La présence de traces d'arsenic dans la peau rendait intéres- sante sa recherche dans les muqueuses. Négative ou positive, cette constatation avait aussi une grande importance au point de vue médico-légal, l'estomac et l'intestin étant souvent choisis par l'expert pour y chercher l'arsenic quand il soupçonne un empoi- sonnement. » J'ai pris d'abord la totalité de la muqueuse d'un estomac de porc soigneusement lavée et détachée de sa couche musculaire sous-jacente. Elle pesait igSs'". Elle n'a pas donné trace d'arsenic. » D'autre part, j'ai vidé sommairement de leur contenu, par lavage avec un peu d'eau froide, le petit et le gros intestin d'une femme morte accidentellement ('). Dans la moitié (pesant 56oS'') de ce polit et de ce gros intestin, j'ai cherché soigneusement l'arsenic. Il n^y en avait pas le plus faible indice. » Ces deux constatations sont très heureuses au point de vue toxicologique. L'absence constatée d'arsenic dans l'estomac, l'intestin, le foie, la rate, les muscles simplifie heureusement la technique des recherches médico-légales. » r)i. Tissu cellulaire. Lymphatiques. — Dans le cas qui précède, au petit intestin examiné adhérait, avec une partie du mésentère, un tissu cellulaire très graisseux et très riche en lymphatiques. Il représentait du quart au cinquième du poids de l'organe en expérience, soit environ 1 3o8''. La recherche de l'arsenic ayant été négative, il s'ensuit que les tissus cellulaire ou adipeux et les hmphatiques, au moins dans cette région, ne contiennent pas ce métalloïde. » n. Glandes sa/ivaires. — aSoS'' de glandes salivaires de bœuf traités par la méthode habituelle n'ont pas donné le plus léger anneau d'arsenic. » o. Capsules surrénales. — Le même poids de capsules surrénales de bœuf bien lavées extérieurement, ont été aussi trouvées entièrement exemptes de ce métalloïde. » p. Oiaires. Utérus. — 3oo grammes d'ovaires et 4oo grammes d'utérus de vache en état de vacuité, mais tuée en état de rut, ne m'ont pas donné le moindre indice d'arsenic. (') Femme alcoolique citée plus haut à propos des cheveux et du cerveau. K ( 288 ) » q. Moelle osseuse. — Il était important de rechercher l'arsenic dans la moelle osseuse des jeunes animaux, moelle riche, on le sait, en globules l^mphoïdes hémato- gènes, ainsi qu'en nucléines et lécithines. L'influence de cette moelle, même par simple ingestion, sur la reproduction des globules rouges et sur l'appétit, influence analogue à celle qu'exerce la médication cacodylique, m'avait fait penser que, peut-être, l'arsenic entrait dans la constitution de la moelle osseuse des jeunes sujets. » Sur ce point, mes prévisions n'ont pas été confirmées : aSo?^ de moelle. osseuse de veau, dont Ehrlich a démontré l'activité sur la régénération des globules rouges, n'ont pas donné trace d'arsenic. j"!^» r. Sang. — J'ai dit, dans une précédente Note, que je n'avais pu trouver d'arsenic dans 25o6'' de sang de porc défibriné. 3io grammes de sang humain provenant de sai- gnées et ventouses scarifiées pratiquées sur un apoplectique et sur un pneumonique n'ont pas donné le plus léger indice d'arsenic. » s. Urines. — Comme je l'ai déjà dit, le rein ne contient pas d'arsenic; mais il n'en résultait pas nécessairement que cet élément n'existât pas dans les urines. Dans 5 litres de celte excrétion fournie par des jeunes gens bien portants, j'ai constaté l'absence complète de ce métalloïde. L'arsenic normal, que nous avons vu s'éliminer surtout par les produits épidermiques de la peau, n'est donc pas excrété par les urines, quoi qu'on sache que, chez les personnes soumises au traitement arsenical intensif, ce métalloïde est en partie rejeté par cette voie. » t. Fèces. — L'arsenic s'élimine-t-il avec les mucosités ou avec les résidus digestifs intestinaux? 260 grammes de déjections fécales fournies en deux jours par un homme de vingt-sept ans se portant bien, mangeant la nourriture parisienne ordinaire, et n'ayant jamais ingéré d'arsenic, ont donné une trace infime de ce métalloïde. On a déjà dit que l'arsenic peut se rencontrer normalement dans quelques-uns de nos ali- ments, et nous allons v revenir. La trace, presque invisible, que j'ai rencontrée dans 260S'' de matière fécale me paraît avoir surtout cette origine. Elle pourrait provenir, il est vrai, des mucosités sécrétées par la surface de l'intestin; mais c'est là une hypo- thèse peu probable, car on a vu plus haut que la muqueuse intestinale, simplement rincée à l'eau pour la vider grossièrement de son contenu, ne donne pas le moindre indice d'arsenic. » Dans tous les cas, un adulte fournissant par jour iSoS'' à i^oE"' d'excréments hu- mides, et notre méthode permettant de signaler ^ de milligramme d'arsenic, on voit que la quantité observée dans le présent cas, pour 260 grammes de fèces, étant à l'extrême limite de la visibilité, ne représente pas même —^ de milligramme. Pour iSoS"' d'excréments, c'est-à-dire, par jour, on aurait moins de ^-J-j de milligramme. Cette quantité d'arsenic est tout à fait inappréciable à la vue, encore moins est-elle apte à être soumise à aucune réaction de contrôle. Les matières fécales retenues dans le tube digestif ne contiennent donc, au moins habituellement, qu'une dose absolument in- sensible et incaractérisable d'arsenic. w De ces diverses et nombreuses constatations poursuivies, non sans peine ('), sur à peu près tous les organes et excrétions de l'économie, il (') Je dois ici remercier de son zèle intelligent mon préparateur, iM. P. Bourcel, qui m'a beaucoup aidé dans ces longues recherches. ( 289 ) suit que c'est par la peau, les poils, cheveux, ongles et autres produits épidermiques que s'élimine en grande partie l'arsenic normal. Une trace, infime pour les vingt-quatre heures, s'échappe aussi avec les produits de la digestion intestinale. C. — Sources alimentaires de l'arsenic. » Comment absorbons-nous l'arsenic que nous éliminons sans cesse, par la peau, en faible quantité? » J'ai dit, dans mon précédent travail, que quelques aliments végétaux nous fournissent des traces d'arsenic : le navet, le chou, la pomme de terre et probablement quelques céréales poussées sur les terrains plus ou moins pyriteux. Stein en trouva, en effet, des indices dans des graminées venues sur des terres de cette nature. Des recherches méthodiques dans cette voie seraient intéressantes. » J'ai examiné, pour le présent travail, quelques aliments très usuels. » u. Pain. — Le pain que j'ai étudié est le pain Schweitzer, fait avec de la farine de blé tendre ayant crû dans le rayon d'approvisionnement de Paris ( terrains crétacés ). J'ai choisi ce pain, fort bon du reste, parce que sa farine, blutée à 72-78 pour 100, contient la majeure partie du gluten du grain, et parce que je connaissais le sol où avait crû le grain ; 5oo grammes de ce pain, à l'état frais, ne m'ont pas donné trace d'arsenic. » V. Viande, foie, reins, etc. — On a vu plus haut que ces aliments étaient exempts d'arsenic. » Il était encore indiqué de rechercher ce métalloïde dans les œufs, le poisson et, en général, dans les aliments riches en phosphore et nucléines. » a). OEufs. — Six blancs d'œuf de poule, pesant i4os'', n'ont pas donné d'anneau d'arsenic. Quatre jaunes d'œuf, pesant 67s'', n'en ont pas fourni davantage. » Trois œufs de poule privés de leur coquille, pesant ensemble i45°'') n'ont fourni qu'une trace très douteuse d'arsenic. Ce doute est corroboré par les deux observa- lions négatives ci-dessus, relatives au blanc et au jaune séparés, ainsi que par l'obser- vation suivante : i85s'' d'œufs de harengs frais {Clupea harangus) n'ont pas donné la plus faible proportion d'arsenic. » On a dit plus haut que l'arsenic était aussi absent de la laitance du même animal. » 5oo grammes de coquilles d'œufs de poule n'ont pas donné la moindre quantité d'arsenic. » y. Poisson. — Enfin, j'ai cherché ce métalloïde dans le poisson tout entier. Un maquereau frais {Scomber sconibrus) de 34o5'' fut ouvert, l'estomac et l'intestin vidés par lavage, puis le tout fut détruit par ma méthode. On ne trouva pas trace d'arsenic. » Aux aliments végétaux ci-dessus cités, contenant de minimes propor- C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 6.) ^9 L ( 290 ) lions de ce métalloïde (navets, choux, pommes de terre, etc.), il faut ajouter les quelques aliments d'origine animale où j'ai constaté l'arsenic : le lait, le thymus, la peau et le cerveau en quelques cas. )> Toutes ces constatations montrent que l'arsenic ne se substitue au phosphore, même chez les animaux et dans les tissus les plus riches en nucléines, que rarement et à doses très faibles. Cette substitution a lieu électivement et seulement dans quelques organes très spéciaux qui con- densent ce métalloïde : thyroïde, thymus, glande mammaire, peau, etc. Elle doit répondre à une fonction encore inconnue, mais fort importante, de ces organes, car la santé générale est incompatible avec la disparition complète de l'arsenic. D. — Point de vue médico-légal. » Au point de vue de la médecine légale, je tiens à remarquer que, sauf dans la thyroïde, la glande mammaire et le thymus, l'arsenic ne se trouve chez l'homme qu'à l'état de traces, souvent infimes, dans la peau, les poils, les os, le lait et quelquefois les excréments; mais, qu'il n'en a pas été trouvé le moindre indice (le cerveau mis à part) dans les autres organes et humeurs, en particulier dans ceux qui forment la masse principale du corps : muscles, foie, rate, reins, sang, urines, etc., soit que ce métalloïde ne s'y trouve réellement pas, soit que sa quantité puisse être inférieure à ^,^^J^^^,^ du poids de l'organe qu'on examine, limite de sensibilité de la méthode que j'emploie. Si donc l'expert (et c'est la règle qu'il suit très généralement) s'adresse séparément, dans ses recherches, à chacun des organes, ci-dessus indiqués et reconnus totalement dénués d'arsenic, et s'il y trouve des traces, surtout des traces caractérisables, de ce métalloïde, soit qu'il ait employé ma méthode, soit a fortiori toute autre méthode moins sensible, c'est que l'arsenic avait été absorbé, durant la vie, sous forme médicamenteuse ou criminelle. » Le seul cas qui paraîtrait, peut-être, pouvoir laisser quelques doutes, est celui des exhumations plus ou moins tardives, alors qu'on pourrait craindre que les fermentations putréfactives n'aient répandu dans toutes les parties du cadavre l'arsenic de la thyroïde, de la mamelle et de la peau. Mais, comme on l'a vu, chez un homme adulte l'arsenic des glandes thyroïdes s'élève environ à o™s% i^y, et il n'y en a ensuite que beaucoup moins dans la glande mammaire et la peau; quant aux produits épidermiques : ongles, cheveux, etc., ils ne subissent que très lentement la fermentation putré- factive. En admettant que, durant la putréfaction cadavérique, l'arsenic de ( 291 ) la thyroïde se répandît partout, en doublant encore sa quantité (soito'°s'',34) pour tenir compte des traces qui se trouvent dans la peau et les autres organes, en admettant même que les larves d'insectes qui détruisent le ca- davre et en emportent assez rapidement au loin les matériaux, ne fissent pas leur œuvre, répandus dans tout le cadavre grâce à la liquéfaction bacté- rienne, ces ~ de milligramme pour un corps humain pesant en moyenne 68 kilogrammes représentent le rapport de ,,J,l,,„, ou .,,J,,,,, (un deux- cent-millionième du poids du corps). Or, nous l'avons vu, la méthode la plus délicate permet d'apprécier à peine le .,000'ooou ("" vingt-millionième), c'est-à-dire une quantité dix fois plus grande. Cet arsenic ainsi dix fois plus dilué dans la bouillie cadavérique échapperait donc à toute recherche. » J'insiste sur cette déclaration, et sur les nombres suffisamment précis sur lesquels je m'appuie, désireux que je suis de ne pas fournir, par mes recherches sur l'arsenic normal chez les animaux et chez l'homme, desarmes qui pourraient être tournées contre la vérité ou inquiéter les consciences. » GÉOLOGIE. — Essai d'une théorie mécanique de la formation des mon- tagnes. Déplacement progressif de l'axe terrestre ('). Note de M. 3Iarcel Bertrand. » Un des faits les plus frappants dans la Géologie est l'extrême mobilité de l'écorce. Non seulement les masses plissées dans les montagnes, ou ondulées dans les pays de plaines, se sont partout comportées comme des matières plastiques, mais le fait même de la sédimentation exige, partout où elle se produit, une déformation continue. Nous ne connaissons guère que des sédiments d'eau [)eu |Jiofonde ; par conséquent, quand, clans une pé- riode, il s'est accumulé sur un point des milliers de mètres de dépôts, il faut que le fond de la mer se soit affaissé d'autant. Tous les exemples, grands (') On démontre, dans la Mécanique céleste, que le déplacement de l'axe de rotation de la Terre ne peut être que très petit; mais on le démontre en admettant que la Terre est un solide invariable et qu'il n'y a pas eu de déplacements systématiques de masses importantes à sa surface, ni à son intérieur. Lord Kelvin a, je crois, le premier montré, à la réunion de la British Association a Glasgow, en 18-4, que ces prémisses étaient contestables; si la Géologie avait pu fournir, à ce moment, à Lord Kelvin la donnée d'un déplacement systématique dans la formation des montagnes, je ne doute pas qu'il n'eût dès lors indiqué, comme conséquence, au moins la possibilité dun déplacement systématique de l'axe de rotation. ( 292 ) et petits, montrent la sensibilité de la déformation sous l'influence des moindres actions. Une seule explication est possible, c'est que l'écorce solide cède aux pressions qui la sollicitent et tend, sous leur action, à une forme d'équilibre, exactement comme le ferait un liquide. La seule diffé- rence est dans la durée des mouvements, presque instantanés dans le cas d'un liquide, excessivement lents dans le cas d'un solide. » Ce principe, universellement accepté par les géologues américains, sous le nom A'isostasie, rend compte immédiatement de la signification géolo- gique de la loi dégagée par M. Defforges pour les variations de la pesan- teur : la pesanteur est trop forte au-dessus des mers, trop faible au-dessus des continents; cela indique seulement que les bassins des mers continuent actuellement à s'affaisser, et les saillies continentales à s'accentuer. » Le principe d'isostasie était nécessaire à rappeler avant d'aborder l'analyse des phénomènes qui accompagnent la formation des montagnes. Il faut se souvenir aussi que les chaînes européennes, toujours créées sur le bord d'une dépression équivalente à la Méditerranée actuelle, se sont progressivement, depuis le début des temps géologiques, déplacées vers le sud, en se rapprochant de la région méditerranéenne. » Ceci posé, j'ai montré que les phases essentielles de la formation d'une montagne sont les suivantes (') : i° formation d'une grande cuvette géo- synclinale, où les sédiments s'accumulent en la remplissant au fur et à mesure de son approfondissement; 2° formation d'un bourrelet au sud de la cuvelte; 3° descente de ce bourrelet, sans cesse reformé et renouvelé, sur la cuvette qu'il recouvre d'une nappe de charriage ; 4" élévation en masse de l'édifice sous-marin ainsi construit en profondeur. » 1° La première phase, formation de la cuvette, suppose seulement qu'il existait sur cet emplacement une zone d'excès de pesanteur. La raison (') Il esl intéressant de constater, dans le dernier numéro des Comptes rendus som- maires de la Société géologique, que M. Munier-Chalmas et M. Lugeon, par leurs remarquables études de détail dans le bassin de Paris et dans les Bauges, viennent d'être amenés, d'une manière tout à fait indépendante, à dégager quelques-unes des phases dont j'affirme ici la généralité, M. Munier-Chalmas conclut, à la suite d'une analyse pénétrante des dépôts bartoniens, que « l'épaisseur des sédiments esl indépen- dante de la profondeur de la mer, mais est fonction de la rapidité de descente du bassin ». M. Lugeon montie que l'étude des montagnes des Bauges, formées en pro- fondeur, nous permet « de concevoir l'existence de phénomènes actuels de plissement sans qu'ils se trahissent à la surface du sol ». M. Lugeon cite aussi un aflaissement, dans la formation duquel « peut être en cause » le poids de la nappe de cliarriage. ( ^93 ) a priori, ne peut guère s'en chercher que dans une ascension des masses plus denses de l'intérieur ou dans une déformation de leurs surfaces de niveau. L'existence d'une chaîne récemment formée et en voie de soulè- vement, au nord de la cuvette, explique que de nombreuses matières solides y soient amenées en suspension ( ' ); l'excès de pesanteur explique qu'elles se déposent rapidement, et surtout qu'elles se déposent en cliaque point avec des épaisseurs proportionnelles à la vitesse d'affaissement. La cuvette se trouve toujours ainsi dans un état très voisin du remplissage complet. » 2° L'affaissement du fond de la cuvette n'est possible que si quelque chose fait de la place à l'intérieur. Il faut donc qu'en profondeur une masse d'un volume équivalent se déplace. Or, l'observation montre que la cuvette se forme dissymétrique, que son fond avance vers le sud. Il y a donc dans tous les mouvements une composante horizontale vers le sud, qui doit régler le sens du déplacement. Les masses déplacées grossissent et renflent les rayons voisins, et c'est ainsi que«e forme le bourrelet men- tionné. » 3" Ce bourrelet, sur le bord de la cuvette, qui continue à s'affaisser, se trouve sans contrepoids. La pesanteur seule suffirait à produire une pous- sée au vide; mais, en outre, par suite du refroidissement séculaire, il existe dans l'écorce des tensions, dont l'existence est d'ailleurs prouvée par le plissement progressif qui continue à accompagner tous les phéno- mènes et à s'y superposer. Ces tensions poussent le bourrelet sur la cu- vette; il se reforme sans cesse, probablement en se déplaçant vers le sud, et ainsi débutent les grands charriages, qui, sans cesse alimentés par le même mécanisme, poursuivent leur marche vers le nord avec une force irrésistible. J'ai expliqué comment ces charriages suffisent à produire tous les caractères essentiels de la structure des régions montagneuses. » Le poids des masses charriées produit un nouvel affaissement du fond de la cuvette, que doit encore compenser un déplacement en profondeur ; on ne voit plus de raison pour que ce nouveau déplacement se fasse uni- quement vers le sud. Mais s'il en était autrement, il se produirait un bour- (*) En réalité, tous les sédiments ne viennent pas de là. Une partie provient du démantèlement progressif des rides en formation qui s'élèvent au-dessus de l'eau. On peut, dans une première évaluation, négliger cet appoint. Il est à remarquer que les légères modifications qu'il pourrait introduire (diminution de la masse M) auraient précisément un signe contraire à celui du couple négligé plus loin (couj)le M1M2). ( 294 ) relet au nord de la cuvette, et, pour les mêmes raisons, ce bourrelet devrait déterminer un charriage vers le sud. Or, malgré plusieurs tentatives faites à diverses reprises pour invoquer ces charriages inverses, l'étude des chaînes me semble, comme à M. Suess, montrer avec certitude qu'ils n'existent pas; on ne les a invoqués que par une répugnance naturelle à attribuer une trop grande amplitude au charriage principal. J'admettrai donc que la totalité des déplacements internes se fait vers le sud. » 4° Dans les mouvements précédents, il y a eu substitution, sur la même verticale, d'un même volume de roches superficielles, moins denses, à des masses plus denses de l'intérieur ; il y a donc eu tendance progres- sive à corriger l'excès de pesanteur primitif. Mais, de plus, on verra que ces mouvements ont eu pour conséquence de déplacer les couches super- ficielles de l'écorce, par rapport au noyau interne. La zone considérée ne se trouve donc plus en face de la zone profonde qui motivait l'excès de pesanteur. Pour cette double raison, l'excès de pesanteur se change en un défaut de pesanteur; la zone considérée n'est plus assez chargée; elle se soulève donc, et l'on voit bien ainsi pourquoi l'élévation des montagnes est un fait postérieur aux charriages et aux plissements qu'ils entraînent. » Le mécanisme, en somme, se réduit à des mouvements très simples. Ces mouvements sont probablement uniformes, et, en tout cas, on peut le supposer comme première approximation. On peut donc représenter les vitesses par les espaces parcourus, et essayer de leur appliquer les théo- rèmes de la conservation du centre de gravité et de la conservation des aires. )) On pourrait dire, il est vrai, qu'on n'a pas le droit de considérer la formation de la montagne comme un phénomène isolé, sans tenir compte des autres phénomènes qui se [)assent en même temps à la surface du globe. S'il ne s'agit que de compensations de détail, cela est possible, mais s'il s'agit de compensations qui supposeraient dans d'autres régions des déplacements locaux équivalents, il est peu vraisemblable qu'un phéno- mène de cette importance ait échappé aux derniers essais de synthèse géo- logique. Sans doute il y a eu d'autres chaînes qui se sont formées simulta- nément : les montagnes Rocheuses en même temps que les Alpes, l'Oural dans la période carbonifère; mais ces chaînes diffèrent trop de direction et sont trop loin d'être aux antipodes de la chaîne méditerranéenne contem- poraine, pour qu'on puisse songer à une compensation. Il faut donc que les conditions d'équilibre soient remplies pour chaque chaîne séparément. » Conservation du centre de gravité. — Tous les mouvements indiqués ( 295 ) sont fies mouvements très lents, qu'on peut supposer uniformes, ce qui élimine l'hypothèse de forces déplaçant le centre de gravité. La somme des projections des quantités de mouvement sur un plan quelconque pas- sant par le centre doit donc être nulle. X- î JM, JfraLS-s& clèplax:ée.ewpr{yB7ideii'r,poiLr^iir(^place/à^t'afJaiïsem£Tit^^ C Bourre^et^^yùr'Trià cuiyj-tuLc^la/Cia>ette^,et(loTvrLcaiXyTiaij'j'anxui oji^c^^ 1 Mcuyeit^ coTruTucnje/ des xotijis TTi07tt tracer par points sur le globe une courbe qui représente le déplacement du pôle dans l'espace. La courbe est une sorte de sinusoïde qui s'enroule autour d'un axe à peu près normal aux chaînes méditerranéennes. » Tout s'enchaîne dans l'univers; le déplacement systématique de l'axe terrestre doit réagir, quoique très peu, sur les phénomènes astronomiques. J'en examinerai quelques conséquences quand j'aurai confirmé, par une autre méthode, la réalité et la grandeur de ce déplacement. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une maladie des raisins des vignes du Caucase. Note de MM. Prillieux et Delacroix ('). « On a signalé en 1896 dans les vignobles du Caucase, dans la région de Titlis, une maladie des raisins analogue au Black-rot. Elle a été étudiée par divers observateurs, qui l'ont considérée comme identique au mal désigné sous ce nom en Amérique et en France. Toutefois, cette opinion n'a pas été adoptée sans conteste par certains cultivateurs qui, connaissant bien le Black-rot de France, assuraient que la maladie du Caucase n'a pas la même allure que celle que l'on nomme ainsi en France, et que les dom- mages qu'elle cause autour de Tiflis sont notamment moindres que ceux que produit le Black-rot dans notre pays. » Des grains malades furent envoyés du Caucase, dans différents labo- ratoires de recherches d'Europe. » M. Woronine n'hésita pas à y reconnaître les pycnides du Guignardia BidweUii, le champignon qui cause le véritable Black-rot. Il mit en culture un certain nombre de ces grains : au bout de quelques semaines, il obtint des périthèces qu'il considéra comme ne différant en rien de ceux du Gui- gnardia Bidwellii qui ont été observés en Amérique et en France. » M. Viala admit aussi que les grains de raisin malade qui lui furent envoyés du Caucase en 1896 étaient bien attaqués par le Black-rot. » Les échantillons qui lurent adressés en avril 1897 à la Station de Pathologie végétale nous permirent de taire des observations dont les résultats furent tout différents. )) On sait que la forme des pycnides du Guignardia BidweUii a été dési- gnée sous le nom de Phoma uvicola. Ce Phoma bien connu est caractérisé (') Celte Communication avait été faite à l'Académie dans la séance du 29 janvier dernier. ( 299 ) par des spore* ovoïdes-globuleuses. Sur les grains reçus des vignobles du Caucase nous n'avons trouvé que des pycnides de deux formes de Phoma décrites par MM. Viala et Ravaz comme espèces distinctes sous les noms de Phoma Jlaccida et de Phoma reniformis , qui ont des spores fusiformes plus ou moins arquées et beaucoup plus longues que celles du Phoma uvicola. Comme nous avons fréquemment observé dans un même concep- tacle tous les intermédiaires entre les slylospores fusoïdes du Phoma Jlaccida et les stylospores arquées cylindroïdes, obtuses aux deux extré- mités, du Phoma reniformis figurées par M. Viala, nous avons, dès 1898, admis l'identilé de ces deux espèces, opinion qui tut plus tard adoptée par MM. de Jaczewski et Spechnew. » MM. Viala et Ravaz avaient considéré les Phoma Jlaccida et reniformis comme n'étant pas parasites et ne causant aucun dommage. » M. de Jaczewski, chargé par le Ministre d'Agriculture de Russie d'étudier sur place la maladie des vignes du Caucase, en 1897 ^^ 1898, observa sur les grains malades les pycnides du Phoma renijormis et du Phoma ftaccida, qu'à son passage à Paris il reconnut avec nous ne former qu'une seule espèce. Selon lui, les pycnides du Phoma uvicola se ren- contrent aussi au Caucase, mais beaucoup moins fréquemment que celles du Phoma reniformis, qui prédomine et a envahi toute la région. » Dans les échantillons de grains malades rapportés par M. de Jaczewski, nous n'avons pas pu trouver àe Phoma uvicola; seuls, des états jeunes du Phoma reniformis pouvaient être, à première vue, confondus avec lui. » M. de Jaczewski, ayant mis en culture de nombreux grains attaqués exclusivement par le Phoma reniformis, obtint des périthèces de cette forme pycnidienne; il assura, en confirmant l'opinion de M. Woronine, qu'ils sont absolument iilentiques aux |)crithèces du Black-rot. Il admit, eu conséquence, que le Phoma reniformis et le Phoma uvicola. sont deux formes dilférentes de fructification pycnidienne du Guignardia Bidvcellii; l'un et l'autre feraient bien réellement partie du cycle d'évolution du Black-rot : en France, c'est d'ordinaire la forme Phoma uvicola, au Cau- case la forme Phoma reniformis qui se développent sur les raisins ma- lades. » Le parasitisme du Phoma reniformis sur les grains de raisin a été expérimentalement établi par les expériences d'inoculation faites à Tiflis par M. Spechnew en 1897, en collaboration avec M. de Jaczewski. » Dans le récit très détaillé qn'a publié M. Spechnew sur l'infection de grains sains par les spores du Phoma reniformis, il convient de remarquer ( 3oo ^ que l'auleur dit avoir constaté, sur les grains infectés, des pycnides cou- tenant des spores identiques à celles tantôt du Phoma uvicola, tantôt du Phoma reniformis. Il assure même avoir plusieurs fois trouvé des spores de ces deux formes contenues dans une même pycnide, ce qui semble bien confirmer la pensée que nous avons émise que ce sont des formes jeunes des spores de Phoma reni/ormis qui ont été au Caucase considérées comme appartenant au Phoma uvicola. » Les taches des feuilles si fréquentes et si nombreuses sur les vignes attaquées par le Black- rot en France paraissent se montrer fort rarement sur les vignes du Caucase. M. de Jaczewski a bien assuré avoir infecté, à la fin d'avril, des feuilles de vigne avec des stylospores de Phoma reni- formis, mais M. Spechuew n'a pu constater ce fait. Nous avons examiné quelques taches fauves sur des feuilles de vigne rapportées du Caucase par M. de Jaczewski; une seule était fertile; elle portait les conceptacles largement ouverts du Peslalozzia uvicola. » Les périthèces que M. de Jaczewski a vus se produire au Caucase sur les grains envahis par le Phoma reniformis et qu'il identifie au Guignardia Bid- wellii se forment dans des conditions fort différentes de celles où l'on voit en France s'organiser les périthèces du Black-rot. M On sait que c'est seulement après l'hiver que les asques de Guignardia ^/3",77 — 1 3 , 77 -14,81 — 16,08 — 16,16 — 16,02 — 16,62 Etoiles. 9- lO. 1 1 . 12 . i3. •4. i5. i6. 17- ( 3o3 ) Ascension droite Catalogue et autorité. uioyenne. Il ui s i [Munich, 2553i. — Munich, 10647] • ■ • ■ 20. 35. 34, 72 Radcliffes 5624 20.48.54,81 i rCiucinati Zones 35i3. — Cincinali cal. ) „ ^ ^ "- 20. 5i .07,21 1660] j ^ i [Munich, 26554. — Munich, loggS] 20. 5o. 18, 6r i[Lal. 4o5d8. — A.W. i6532. ^ Cortloba ( ., 28759. — Mun, 26796] ) ^ '^ i[Wash. Zones 1.186,57. — Munich, 26821 ) -/ o 2 »f • , Q 20.04.28,13 — Munich, II 080 ) ■f [Wash. Zones. — Tacchini 975.— Gordoba ) _ „ Zones H. XX, 1618. — Cordoba 28712]. . P°' ' ''^ '°' { [Wash. Zones. — Munichj 1 1096] 20. 55. 16,67 ï[Wash. Zones. — Cordoba 28827] 20.56.35,54 Washington Zones 21. o.53,57 Réduction Distance Réduction au polaire au jour. moyenne. jour. + 4,43 107'. 3. 8,9 — 16,80 +4,62 m. 19. 56, 2 -18, 48 +4,64 I I I .56.38,5 -•8,79 +4,68 1 12.28.53,2 -18,66 +4,70 ti3. 5.46.2 - 19,01 +4,72 ii3.38.i4,5 -•9,07 -4,76 i4. 14. 0,0 — ij -4,77 114.42.19,9 —18, 83 -4, 80 115.16.19,6 — i9,3i -4,97 ii8.5i.i3,i —19,44 Positions apparentes de la comète 1899. IV {Tempe l 1 87 3. II • Temps moyen Ascension Distance Dates. de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1899. Bordeaux. apparente. parall. apparente. parall. Juillet 4. ti m S . . 1 1 . 47 . 8 , 1 2 h Di s 20.19.59,49 —1,267 00. 24.42 ,6 — 0,856 5.. 10.52. 19,83 20.21 . 12,55 —7,426 00.47.46,4 -0,849 9- ■ I 1 .37 .22,26 20.26.13,87 — T,252 ] 02. 3i .41 ,9 -0,866 i3.. .. 11.20.39,74 2o.3i. 7,00 -7,281 04.25.18,7 —0,872 .4.. 1 1 .32 . 19,60 20. 32.20,43 —7,222 04.55.19,5 —0,878 i5. . 11.37.57,63 20.33.33,01 -7,182 1 o5.25.58,4 —0,881 17. .. 10.23.19,44 20.35.54,50 -7,428 106.26.43,3 —0,871 18. . .. 10.24.41,44 20.37. 6,58 — ',419 06.58.28,1 —0,873 26.. 10. 17.46,21 20.46.39,97 — 7,390 11.21. 16,6 —0,891 27. 10.41 .48,02 20.47.52,46 -T,3o5 11.55. 1,3 —0,898 28.. 9.51 . 4,53 20.49. ij3o -7,45i 112.27. 3,1 — o,885 29.. 10.52. 16,66 2o.5o.i5,23 " 1,240 ii3. 1.22,5 — 0,905 3o.. .. 10. 58. 5o, 80 20. 5 1 .26,84 -7,193 113.34.23,3 —0,908 3i.. . . 11. 8 . 47 , 07 20.52 .38, i4 -7,117 14. 7- 6,3 —0,913 OUI I . . 10.10.43,42 20.53.46,81 — 1,372 14. 38. 5,6 •— 0 , 900 1 . . 10.49.30,02 20.53.48,77 — 1,217 14.38.55,1 —0,909 2. . . . lo. 9.12,87 20.54.-57,68 -7,370 ii5. 9.52,4 — 0,902 2. . 10.50.43,01 20.5.459,69 —7,196 ri5. 10.48,3 —0,913 9- 10.58. 19, 16 21. 3.21,99 — 1 ,o33 118.39.51 ,0 —0,925 La comète est toujours restée faible avec un nojau légèrement excentré. ( 3o4 ) VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Sur la deuxième campagne de la Princesse-Alice IP. Note de S. A. S. le Prince Albert 1" de Monaco. « Je suis retourné eu 1H99 aux régions arctiques pour y continuer mes recherches zoologiques et biologiques; mais j'ai voulu, en outre, com- mencer un travail hydrographique de précision qui s'impose au point de vue de la navigation, et dont les résultats serviront aux géologues de l'avenir pour connaître les mouvements ) Les recherches bactériologiques de M. Chauveau sur le contenu intes- tinal d'animaux variés, tels que Phoques. Renards, f/n'a, Tringa, Larus, Lagopus, Fulmarus, Stercorarius , Bissa, lui ont permis d'obtenir des cul- tures abondantes, contrairement aux résultats du D'' Leviu, de VAnlarclic, qui a trouvé chez la plupart des animaux arctiques le contenu des intes- tins absolument stérile. » Les expériences de ces deux savants ont été faites avec toutes les ga- ranties demandées, en employant l'étuve imaginée par le docteur Regnard, nommée électrotherrno^tat, et qui avait reçu une suspension particulière ])our le tangage et le roulis. » Le levé de la baie Red et des terres environnantes a été fait en trois se- maines, grâce au travail journalier incessant de i6 à i8 personnes conduites par M. Guissez, et à la coopération de MM. le capitaine Carr, Richard, Portier et Chauveau, exercés au maniement du théodolite. On a pu ainsi taire 2400 sondages et mesurer 4200 angles, une base de 2370™, la décli- naison magnétique, l'amplitude de la marée et les coordonnées géogra- phiques. Poiu- ces dernières, la longitude fut obtenue par 5 chronomètres et I compteur étudiés du 21 juin au 11 juillet, et donnant un maximum d'écart probable de ± 3"4. Afin de réduire au minimum les erreurs du pointé au théodolite siu' les embarcations, on a mesuré presque toujours directement l'altitude des points utiles; on les a aussi calculés : la vérifica- tion s'est montrée très concordante. Les repères n'ont pas donné des erreurs de plus de ~; il en a été tenu compte. » La latitude d'un cairn sur la pointe Bruce, déterminée par 4 obser- vations, a été trouvée de 79° 45' 22", 5, et la longitude de 9°5j' i2"E.(Paris) par i3 observations. » L'application de la photographie à la topographie a permis de lever le terrain avec autant de précision qu'avec le théodolite, comme la vérifica- lion en a été faite pour beaucoup de points. Il en est résulté une grande économie du temps dépensé sur place. « M. Bruce a surtout employé ce moyen dans des explorations à l'inté- rieur des terres, dans des ascensions qui ont atteint près de 1000™, per- mettant ainsi au travail hydrographique de M. Guissez de se relier à un C. K., 190Û, 1" Semestre. (T. CXXX, W- 6.) 4l ( 3o6 ) travail topographiqiie qui comprend un grand nombre de sommets jus- qu'à 20'*'" vers le sud. » Le mouillage de la baie Red, ainsi déterminé, constitue l'abri le plus sûr que je connaisse au Spitzberg. » Tout à la fin de la saison, j'ai fait mesurer au théodolite le front des glaciers des Renards et de l'Est, dans la baie de la Recherche, pour per- mettre une comparaison avec les positions que ce front occupait eu i838 et en 1892 et relevées à ces deux époques par la Recherche et par la Manche. Celui de l'Est a eu un recul moyen de 450™ de 1892 à 1899; celui des Renards montre un léger recul de sa moitié nord, pendant que la moitié sud a recidé d'environ 440"; toujours de 1892 à 1899. « NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les concours de 1900. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Damoiseau. — MM. Lœwy, Callandreau, Paye, Radau, Wolf. Prix Valz. — MM. Faye, Lœwy, Janssen, Wolf, Callandreau. Prix Janssen. — MM. Janssen, Lœwy, Faye, Callandreau, Wolf. Prix Montyon {Statistique). — MM. Haton de la Goupillière, Rrouardel, de Jonquières, Rouché, Laussedat, de Freycinet. Prix Jecker. — MM. Troost, Gautier, Moissan, Grimaux, Ditte, Lemoine. CORRESPONDANCE . M. Zeutheiv, élu Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse sesremercîments à l'Académie. M. A. BiEiVAYJiÉ, élu Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, adresse ses remercîments à l'Académie. ( 3o7 ) ASTRONOMIE. — Étude sur la variation de la latitude à r observatoire de Teramo {Italie). Note de iM. Jean Boccarui, présentée par M. O. Cal- landreaii. « Pendant un séjour à l'observatoire privé de Teramo (fondation Ce- ruUi), je me suis occupé de la détermination de la latitude par la méthode de Horrebow-Talcolt, avec une lunette zénithale de Trotighton et Simms. Les dimensions en sont restreintes : '^5°"" d'ouverture et 70'^'" de distance focale; mais la construction en est très soignée. La stabilité est remar- quable. Les constantes instrumentales ont été déterminées plusieurs fois par moi-même. Mes observations, du 28 juin 1899 au 23 novembre de la même année, ont porté sur vingt-trois coujdes d'étoiles, dont plusieurs ont été suivis pendant quatre mois, dans le but de constater une variation pos- sible delà latitude. Pour muUiplier le nombre des observations, j'ai observé chaque étoile d'un groupe plusieurs fois aux environs du méridien, en rapportant à celui-ci les distances zénithales observées. En moyenne, chaque étoile a été observée sept fois jjendant sa culmination. Ayant fait trois cent soixante et une observations complètes des différents groupes, les résultats que je donne ci-après reposent sur plus de cinq mille bissec- tions il'étoiles. Avant été amené à observer des étoiles de grandeurs diffé- rentes, j'ai apporté un soin extrême à i'iiluaiination du champ. M Les étoiles que j'ai employées appartiennent tontes au Catalogue fon- damental d'Auwers. En tenant compte des petites corrections qu'il a pro- posées dernièrement (^Astronomische Nachrichten; i8gS), j'ai déduit la lati- tude en formant la moyenne de toutes les observations des différents groupes, en les réunissant par mois. J'ai compté ainsi sur une compensa- tion des petites erreurs, qui pourraient rester encore dans les déclinaisons des étoiles. Erreiir Nombre Lalilude. probable. de déterniioalions. 1899. Juillet '12'.' 39. 25; 89 ±o",o5i 43 Août ^6,29 o,o48 82 10 / Septemljre 26,74 o,o34 Octolsre 26,84 0,022 59 Novembre 26,82 o,o46 58 » Afin d'éviter toute cause ci'erreur, j'ai combiné les groupes d'étoiles ( 3o8 ) pour lesquels la demi-différence des distances zénithales des deux compo- santes est presque égale et de sipne contraire, ce qui fait disparaître toute erreur pouvant rester dans la valeur d'une division du micromètre. De même, les corrections dépendant du niveau, étant bien souvent égales et de signes contraires, cette autre cause d'erreur disparait. Il ne reste que l'erreur d'observation, qui, pour une seule observation, est, en moyenne, ± o",3o. » Du Tiibleau précédent résulte évidemment une forte variation de la latitude, qui ne serait pas tout à fait proportionnelle au temps. Le maxi- mum parait avoir eu lieu à la fin d'octobre. Je regrette que les travaux d'agrandissement de l'observatoire, qui sont en cours, ne m'aient pas permis de continuer cette série d'observations. » Cette variation de la latitude se déduit aussi de chaque groupe d'étoiles, en comparant entre elles les valeurs qu'il m'a données pour la latitude dans les difiérents mois. Il paraît (/) sont des fonctions quelconques de la variable /. Envisageons (au point de vue des théories de Galois et de M. Jordan) comme ralion- nelles par définition: j" toutes les constantes; 2" les coefficients X. Nommons alors G le groupe de A„; G sera supposé transitif et A„ irréductible. » Prenons maintenant une équation de Riccati U, entre u et t, m'= ^' = lft)o(0 + "Dt>.(0 + "^1^0(0 qui admette, par hypothèse, pour intégrales, les n racines Xi{i= o, I, . . ., n — i) c. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 6.) 4^ ( 3i4 ) de /i„. I,e rapport anharmoniqiie de quatre x, sera constant; /i„ prendra le nom d'équalion anhannonique. » Dans ma Noie Sur les intégrales algébriques de V équation de Riccati (^Comptes rendus ciii i3 février 1899) j'ai déjà indiqué plusieurs propriétés des anharmoiiiques. Notamment le polynôme /(i>?) est équivalent (au sens de ce mol dans la théorie des formes) à un polynôme réduit U (r,) de même degré et à coefficients constants. Les invariants absolus cle/"(ir) sont con- stants. Il Dans la présente Communication, j'achève la construction effective de toutes les anharmoniques. » On n'envisagera pas comme distinctes les équations qui ne diffèrent que par le changement de x en jcA.{t) + B(0 xciTj^nTît^) AD - 13C 7^ o. A, B, C, D rationnels. L'anharmoniqiie A„ reste évidemment telle après la transformation. » Nommons S un groupe (groupe de MM. Jordan, Klein, Gordan ) d'ordre fini N, formé de N substitutions linéaires fractionnaires d\ ad — bc : » S apj>artient à l'un des cinq types bien connus : 1) 1. drciûdi'we {Kreistheilungsgruppe ùq'^. Klein); » II. Pyramidal (Doppelpyramidengruppe de M. l^lciii); " m. Tétraédrique, N — 12; » IV. Oclaédrique, N =^ 24; " V. Icosaédrique, N ~ 60. » Chique type possède un invariant absolu {^Zugehùnge Function de M. Klein) ^(2) =^ 'y(^) : ?(-•). t>ù 6 et (p sont des i)olynomes, dont l'un au moins a le degré N. 'J(r) est invariant absolu vis-à-vis de toute substitution ^deS, effectuée sur z; tout invariant absolu rationnel autre est ration- nellement exprimable en W. On trouvera dans les Mathemalische Annale n (t. XII, p. i68) la liste dressée par M. Klein des cinq W. )) Voici les deux propriétés essentielles des équations algébriques anhar- moniques irréductibles A„. )> Théorème I. — Le groupe G de h„ est isomorphe sans hémié Irie à l un des S. ( 3i:)) » Théorème II. — Toute h„ est de la forme F( j;, T) = o, où, le polynôme à deux arguments F est à coefficients numéiiques qui ne dépendent que de S. T est rationnel. La relation algébrique entre x et T(i) est du genre zéro. » Ainsi il n'intervient dans /i„ qu'i<«r? seule fonction T(z) de t. » Nommons : i** G„ le sous-groupe de G formé des substitutions qui laissent x^ fixe; 2" S, le sous-groupe correspondant de S. G^ et Sg sont con- stitués par les p puissances d'une substitution unique (A pour G,, ; R pour S,, ). N = np. » Toutes les anharmoniques s'obtiendront par le procédé qui va être exposé. )) Après avoir choisi le groupe S et, dans ce groupe, la substitution R, on posera l'équation W, de degré N, savoir T(0 = T(?), aux N racines Cy (_/' + o, i, . . ., N — i), où T(i) est quelconque. On prendra ensuite un des deux nombres yi, qui ne changent pas de valeur par l'effet de la substitution R. Le polynôme, de degré ?^ -- npen r,, 'f(n„)^-fi) - <];(r,„)cp(7i) sera la puissance p'"'"" exacte du polynôme réduit H (•/)), lequel se trouvera ainsi construit. Nommons H' et W les dérivées de H et de W, et n, (j^ o, 1 n — i) les «racines du polynôme réduit, toutes distinctes. Introduisons l'expression '^\-^' "■ ^^ W'(X)\_X-Y nH{X)\ « Si 'Ç est une racine de W et -n une racine de H = o, l'expression ^(î^, yi) est un imariant absolu vis-à-vis de toute substitution J^de S, effectuée simulta- nément surX^et T,. Les /?N expressions se réduisent à « distinctes, qui sont précisément égales aux n racines de A„. )) On pourra écrire .r, = ,f(^, ■/;,). C étant une racine quelconque de W; le choix de cette racine n'influe que sur le numérotage des j-, et des n,-. Les irrationnelles .r, sont mises sous une forme telle que la constance du rapport anharmonique formé avec quatre Xj devient évidente. » Éliminons C entre les deux équations iF(C)-=T et x = §ÇC„r,^), -o„ étant une racine quelconque du polynôme réduit. Le résultant, qui est en X du dcgré'^ — np, sera la puissance p'"'"" exacte du polynôme ¥(x, T), ( 3 [H ) envisagé au théorème II. h„ se trouvera construite. Le choix de •/)„ parmi les Y), n'a aucune influence sur le résultat. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les groupes des isomorphismes . Note de M. G. -A. Miller, présentée par M. Jordan. « Dans une Note antérieure ('), j'ai donné quelques résultats sur les groupes des isomorphismes cogrédients. La présente Note sera consacrée principalement aux groupes des isomorphismes (-). Si un groupe G d'ordre o- est abélien, on peut établir un isomorphisme holoédrique de G à lui-même en faisant chaque opération de G correspondre à sa puissance a (a étant un nombre quelconque premieràg). Delàsuitque le groupe d'isomorphismes de tout groupe abélien contenant des opérations dont l'ordre excède 2 doit contenir des opérations invariantes. Lorsque le groupe d'isomorphismes de G est abélien, G est circulaire. » Comme le groupe d'isomorphismes cogrédients d'un groupe non abé- lien ne peut être circulaire, il s'ensuit que son groupe d'isomorphismes ne saurait être circulaire. De ce fait et du paragraphe précédent, l'on déduit que la condition nécessaire et suffisante pour qu'un groupe circulaire d'ordre n soit le groupe d'isomorphismes d'un groupe, c'est que n soit de la forme p°'{p — 1), p étant un nombre impair premier. En particulier, il n'y a pas de groupe qui ait un groupe circulaire d'ordre impair pour son groupe d'isomorphismes. Lorsque l'ordre d'un groupe abélien est divisible par un nombre impair premier (/>), son groupe d'isomorphismes contient une opération d'ordre p — \. » Il n'y a que deux groupes dont le groupe d'isomorphismes soit un groupe symétrique d'ordre 6, et il n'y a que cinq groupes dont le groupe d'isomorphismes soit le groupe symétrique d'ordre 24. Lorsqu'un groupe possède le groupe symétrique d'ordre 6 pour son groupe d'isomorphismes cogrédients et qu'il n'est pas le produit direct de deux sous-groupes, son ordre est 3.2" et il renferme trois sous-groupes circulaires d'ordre 2" et seulement un seul sous-groupe d'ordre 3. Pour chaque valeur de a > o, il n'y a qu'un seul groupe de cette nature. Tout autre groupe qui a le groupe (') Comptes rendus, l. CXXVIII, p. 229 et 628. Voir aussi Fite, Bulletin of tlie American mathematical Society, t. VI, p. 11; 1899. (^) Voir aussi Burnside, Theory of groups of o Jinite order, p. 221; 1897. (3.7 ) symétrique d'ordre G pour son groupe d'isomorphismes cogrédients est le produit direct d'un groupe abélien et d'un des groupes donnés d'ordre 3.2*. » I.e théorème suivant s'est trouvé fort utile pour aboutir aux résultats énoncés ci-dessus : » Théorème. — Lorsque le groupe d'isomorphismes cogrédients (H,) d'un groupe H transforme une de ses opérations A, d'un ordre p'^ (p étant un nombre premier quelconque), en A*, et lorsque k n'est pas ^ r suivant le mo- dule p, alors au moins une opération d'ordre p'^ correspond à A dans l'isomor- phisme entre YL elY{^. Si h = i moàp^, mais non ^ i mod/j'f^' , au moins une opération d'ordre p'^'^^ ("'='{) correspond à A dans l' isomorphisme donné entre H et H,. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur les masses vectorielles de discontinuité. Note de M. André Broca, présentée par M. A. Cornu. « Dans les Comptes rendus du 1 1 décembre 1899, j'ai donné une démon- stration du théorème suivant : Même dans le cas où un champ de vecteur ne dérive pas d'un potentiel, la seule composante du vecteur qui puisse être discon- tinue sur une surface donnée est la composante normale à cette surface quand le champ est dû à une même cause. » Une objection m'ayant été faite au sujet de cette démonstration, je demande à l'Académie la permission d'ajouter aujourd'hui des détails cpie je n'ai pu donner alors, faute de place. M Le théorème de Stokes nous apprend que, à condition de se limiter à un volume infiniment petit, on peut considérer que tout champ de vecteur continu dérive d'un potentiel. Les raisonnements habituels montrent que, dans ce cas, les surfaces équipotentiellés doivent être normales au vecteur. Soit Y(^x, y, z, a) = o, où x est un paramètre convenable, l'équation des surfaces trajectoires normales du vecteur que nous supposons exister, nous aurons F'Jcc -+- Y'^dy H- Y\dz -+- Y'^dx = o. D'ailleurs, autour du point ocyz, nous aurons '^dx -\- Ydy 4- Zdz = dk, X, Y, Z étant les composantes de la force en ce point et dk étant la valeur du travail élémentaire autour du point xyz. dk s'annule en même temps que dx. Donc, on peut poser dk = — kdx, et nous avons alors les deux ( 3i8 ) équations vérifiées pour toutes valeurs de dx dy dz (0 ce qui exige (3) Y'^dx -h y^dy -+- Y'^dz -=- F^ûfa = o, yi.dx + ^dy -\- Zdz h- kdx = o, FL F'- A. » Donc, dans le cas où un champ ne dérive pas d'un potentiel, on peut déduire le vecteur de la fonction qui représente la famille de ses trajec- toires orthogonales par des dérivations partielles oîi l'on considère le para- mètre a. comme constant. D'ailleurs, si l'on veut connaître le travail effec- tué suivant une courbée, on voit que ce travail, d'après (i), (2) et (3), sera f Xdx H- Ydy + Zdz = - f (^F'^dx, F^ est fonction de x,y, z et a, mais a en tout point une valeur bien déter- minée. Je propose d'appeler la fonction — 'oF^ le potentiel élémentaire du champ. » Supposons maintenant que le champ de vecteur ait une surface de discontinuité, mais que ce soit de part d'autre un même champ dû à une même cause, c'est-à-dire d'abord que les deux familles de trajectoires nor- males du vecteur situées de part et d'autre de la surface de discontinuité coupent celle-ci suivant la même famille de courbes. Dans ce cas soient (1) F,(x.y,z,oi) = o, 1) F2(a;,x, 2,0.)= o, les équations de deux familles de surfaces. Nous allons exprimer que les plans tangents à (i) et (2) en un même point commun coupent le plan tangent à la surface de discontinuité suivant la même droite. Prenons ce dernier plan comme plan des xy et le point considéré comme origine. Pour les deux surfaces ot -- const, et les plans tangents sont : Y\,x + F'„,r + f;,z = o, f;,^" h F',,.j + f;,s = o. Ils coupent le plan des xy suivant les droites (3) a;F',^-i-yF',^ = o, x¥\^ + y'.,^- o, F' F' pour que ces droites soient confondues il faut que ~^ = ^ * ( 3,9 ) « Dans ces conditions, nous pouvons aussi exprimer que pour le point infiniment voisin de l'origine la droite d'intersection des plans tangents est parallèle à la première. Alors on a : F\^dcv -+- F',^ dy + ¥\,d:- -\- F\^ da. = o. F;,^ dx + F!„. dy -h F!,, dz -+- F!,» don = o. » Faisons dans cette équation dz = o, f",a: f-^-P + P'iydy + F',,, dot. = O, F!,^. rZr -;- V'.^ydy -i- F'.,^dc>. — o, qui n'est compatible avec les équations (3) que si / / \ '' ta: ^ \y fj5 \'i / F' ~ F' ~" F' ' » Nous avons donc, en appelant X,, Y,, Z,, Xj, Y., Z, les composantes de la force, et en tenant compte des équations (3), X, _ Y, _ (• de l'énergie superficielle molé- culaire s'écarte notablement de la valeur moyenne 2,12 dans un grand i. Pour les hydrocarbures à plusieiu-s noyaux benzéniques nombre de cas. (') Actuellement à l'impression et devant parailre prochainement dans les ^/'c/i^Ves des Sciences physiques et nalurelles, à Genève. (2) Ramsay et Shields, Zeit. Phys. Ch., t. XII, p. 433, (') Raimsay et AsTOx, Zeii. Phys. Ch., t. XV, p. 98. ( 329 ) condensés, les anilines substituées, le benzophénone, etc., ces valeurs conduiraient notamment à un poids moléculaire trop faible, sans que l'on puisse attribuer ces résultats anormaux à des erreurs d'expérience. Ainsi pour les hydrocarbures aromatiques, à un noyau benzénique, la moyenne de k est sensiblement 2,12: elle atteint 2j3o environ pour les hydrocar- bures à deux noyaux benzéniques, 2,35 à 2,5o pour les anilines. MM. Ramsay et Shields avaient déjà observé quelques cas analogues, mais ces exemples étaient jusqu'ici isolés (octane, quinoléinc, paral- déhyde). » Ces écarts se produisent aussi bien dans un groupe de corps homo- logues que d'un groupe à l'autre. Dans les séries homologues, la con- stante k augmente au fur et à mesure que l'on considère les termes plus élevés; c'est là un fait général; peut-être faudrait-il en tirer la conclu- sion que les premiers termes des séries étudiées jusqu'à présent sont poly- mérisés, à l'exception des hydrocarbures, qui donnent précisément des valeurs très constantes du coefficient de température (voir l'exemple du benzène et de ses dérivés). C'est ainsi que, dans la série des élhers gras, étudiés par M. Ramsay et M"" Aston, les premiers termes (formiate de méthyle et d'éthyle) donnent des valeurs de k voisines de 2 (2,02 — 2,04), tandis que, pour les termes plus élevés (isobutyrate de méthyle), cette valeur atteint 2,25. Les premiers termes de ce groupe d'éthers semblent donc faiblement polymérisés, ce qui concorde avec d'autres propriétés de ces corps. Il en est de même pour les anilines dont les atomes d'hydrogène liés à l'azote ne sont pas substitués, ou dont un seul est substitué; elles conduisent toutes à des valeurs de k plus faibles que les_autres. On serait donc fondé à considérer la méthylaniline, par exemple, comme un liquide partiellement polymérisé, bien que sa constante (1,99 — 2,08) ait une valeur normale dans les limites admises par MM. Ramsay et Shields pour les liquides non polymérisés. » Cette manière de voir sera confirmée par des considérations tirées du calcul de la température critique. » Nous concluons donc de ces recherches : » 1° Que le coefficient de température varie avec la température pour les liquides anormaux (c'est-à-dire ne conservant pas la même grandeur moléculaire dans l'intervalle de température étudié); » 2° Que ce coefficient est indépendant de la température pour les liquides normaux; » 3" Que, pour les liquides normaux, ce coefficient ne représente pas une C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 6.) 44 ( 33o ) constante unique pour tous les corps et varie dans des limites plus éten- dues qu'on ne l'avait observé jusqu'à présent. » Sur les deux premiers points, nos conclusions ne font que confirmer les résultais publiés par MM. Ramsay et Shields. » CHIMIE. — Sur le dosage volumètrique de l'hydrogène et les tensions chimiques. Note de M. Alb. Colson, présentée par M. H. Moissan. « J'ai montré que l'hydrogène est absorbé à froid par l'oxyde d'ar- gent ('). A loo", la réaction est rapide et constitue un bon moyen de sé- parer l'hydrogène soit d'un carbure saturé, soit même de l'oxygène libre. Voici les faits : » i" On jDrépare l'oxyde d'argent en précipitant l'azotate parla potasse, lapant avec soin sur du coton de verre et séchant dans le vide, puis à iio^-iao" : le produit pos- sède alors très sensiblement la composition de l'Indrate AgOH. » 2° On remplit d'hydrogène un tube barométrique muni à sa partie supérieure d'une tubulure horizontale contenant iS'à 2?'' d'oxyde d'argent. Dès que l'on chauffe à la vapeur d'eau la tubulure horizontale, on voit le mercure s'élever dans le tube ver- tical. Au bout de deux heures et demie à trois heures, l'ascension du mercure s'arrête; et si l'on observe la hauteur de la colonne mercurielle quand le tube a repris la tem- péralufe ambiante de 10°, on trouve qu'elle est égale à ySS™™, tandis que la hauteur barométrique est 767"'", 7. La difrérence9""",7 est très sensiblement égale à9™'n,2 qui correspond à la tension de la vapeur d'eau formée dans la réaction AgOH-t-H = Ag4-H-0. Donc l'hydrogène est totalement absorbé, même dans le voisinage du vide, par l'oxyde d'argent. » 3° On constate que l'oxyde d'argent est sans action sur l'éthane préparé par l'ac- tion du zinc-éthyle sur l'eau, et qu'il absorbe une faible portion (ï-j-q) du gaz résultant de la calcination de l'acétate de soude mélangé à la chaux sodée. Quand celte première absorption est terminée, l'oxyde d'argent n'agit plus sur le gaz restant qui est le mé- thane. » Donc ni l'éthane C-H*, ni le méthane GH* ne sont absorbés par AgOH. » 4° O" fait sur la cuve à eau des mélanges à volumes égaux d'hydrogène et de mé- thane, d'hydrogène et d'éthane, enfin d'hydrogène et d'oxygène. Puis on met respec- tivement So'"^ de chacun de ces trois mélanges en contact avec de l'oxyde d'argent chauffé à 100°. Au bout de trois heures, le volume restant, ramené aux conditions ini- (') Comptes rendus, novembre 1899. (33. ) liales de température et d'hygrométrie, est réduit de moitié dans les trois cas (25'^'= pour le méthane et l'oxygène, 24'^'=, 8 pour l'éthane). » Si l'on rajoute quelques centimètres cubes d'hydrogène à chacun des résidus, on constate que le volume reprend exactement sa valeur primitive après trois heures de contact avec l'oxyde d'argent chauffé à ioo°, et l'on vérifie sans peine l'absence d'oxy- gène dans les hydrocarbures résiduels. La diminution de volume est donc unique- ment due à l'absorption de l'hydrogène. » Ces expériences peuvent se réaliser dans un tube gradué dont l'extrémité supé- rieure, fermée par un robinet, est prolongée par un tube courbé dans lequel on intro- duit un tube en verre mince plein d'oxyde AgOH. On ferme le tube courbé à l'aide de mercure placé dans un creuset. On ouvre le robinet pour mettre en présence le gaz et l'oxyde d'argent, et l'on chauffe le creuset au hain-marie en laissant le tube gradué sur la cuve à eau qui a servi à son remplissage. Après refroidissement, on ferme le robinet et l'on jauge le gaz restant. » En résumé, l'oxyde d'argent a le pouvoir d'absorber l'hydrogène sans agir ni sur les carbures saturés, ni sur l'oxygène. M. Fouqué, dans ses belles études sur les gaz volcaniques, séparait les hydrocarbures de l'hy- drogène en agitant les gaz avec de l'alcool dissolvant des carbures; c'est une méthode inverse que nous venons d'exposer, et elle est indépendante des coefficients de solubilité. » Tensions chimiques. — Vers o", la vitesse d'absorption de l'hydrogène par l'oxyde d'argent, dans un espace donné, n'est pas en rapport avec la masse d'oxyde, c'est-à-dire avec la surface de contact du solide et du gaz. Cette vitesse est sensiblement constante quand le poids de l'oxyde passe de 2e''ào8', 75, par réduction (Voir le Tableau ci-dessous). La constance de la vitesse s'explique en admettant l'existence d'une véritable tension de l'oxyde d'argent (ou des ions OH) provoquée par l'affinité de l'hydrogène qui agit ensuite sur les particules en tension et non sur le solide. Dans cette hypothèse, l'affinité du gaz H pour le solide AgOH agit comme le ferait un abaissement énorme de la pression. » La tension chimique ne se manifeste pas uniquement par la constance de la vitesse de réaction ; elle apparaît encore dans ce fait singidier que l'argent réduit ne reste pas sur place; il est en partie transporté sur le verre auquel û adhère fortement et qu'il colore : ce phénomène rappelle le transport sur le verre du cuivre formé par l'action de l'hydrogène sur l'oxyde cuivrique chaud. C'est un nouvel exemple de la diffusion des solides dans les gaz que j'avais observée en 188t. Mais alors, pour montrer que la diffusion des solides se fait uniquement dans les gaz capables d'action chimique sur le solide, je faisais intervenir la chaleur; et l'on objectait que ( 332 ) le transport du solide était dû à une série de décompositions et recompo- sitions successives. Dans l'action de l'hydrogène sur l'oxyde d'argent, la température reste voisine de la glace fondante, c'est-à-dire basse et sensi- blement constante. Voici le Tableau d'une expérience : T désigne les tem- pératures ; L les longueurs, ramenées à la même pression, dont le mercure s'avance chaque vingt-quatre heures dans un tube à peu près horizontal ; ce tube plonge par l'extrémité ouverte dans ime cuve à mercure et con- tient à l'extrémité fermée 2S'' d'oxyde AgOH : ... , i°,5 à 3°,5 l°,2 .°,.5 i",5 2°, 5 30 0" à 2° 3° 30,5 3°, 5 j ^Qmiii i3,5 .41 I.JO i5o 170 160 160 k',0 142 >> Le poids initial 2^'' de l'oxyde se trouvait réduit finalement à o^"', 76, du i3 au 24 décembre 1899. » Les dernières portions sont beaucoup plus lentes à réduire. » L'action de l'hydrogène sur l'oxyde d'argent, à la température de l'eau bouillante, est, comme on l'a vu, beaucoup plus rapide. Elle donne lieu aussi à un transport d'argent sur le tube. » En résumé, l'oxyde d'argent se comporte comme s'il émettait des vapeurs dans l'hydrogène, à toute température, et comme si l'hydrogène agissait principalement sur ces vapeurs. Cette expérience indique le mé- canisme de la diffusion des solides dans les gaz. » CHIMIE. — Action de l'ammoniaque concentrée sur l'iodure de mercurdiam- monium. Note de M. Maurice François, présentée par M. H. Moissan. « L'iodure de diraercurammonium, nommé autrefois iodure de télramer- curammonium (en équivalents), se produit lorsqu'on chauffe de l'iodure mercurique avec un grand excès d'ammoniaque concentrée. L'équation admise pour représenter cette réaction est 2Hgr- + 4AzH' 4- H^O = 3AzH^I + Hg^AzIH^O. » L'iodure de dimercurammonium insoluble se dépose; il reste dans la liqueur de l'iodure d'ammonium dissous. » J'ai voulu étudier de plus près cette réaction qui est importante, car l'iodure de dimercurammonium est le type d'une classe nombreuse de corps mal étudiés; je veux rappeler les précipités obtenus par l'action de la liqueur de Nessler sur les sels d'alcaloïdes et d'aminés en présence de ( 333 ) la soude. Pour cette étude et les déterminations qui suivent, j'ai choisi la solution d'ammoniaque marquant 11° Baume (D = 0,923); c'est la con- centration des solutions commerciales d'usage courant. J'ai opéré à la température de +20°, parce que la production de l'iodure de dimercu- rammonium se fait, aux rendements près, de la même façon à froid qu'à chaud. » Un premier point à établir, c'est que la production de l'iodure de dimercurammonium est précédée de la formation de l'iodure de mercur- diammonium HgP,2AzH'. C'est cetiodure de mercurdiammonium qui est décomposé par la solution d'ammoniaque en donnant Hg-AzI et AzH^I. )) En effet, si l'on ajoute un faible volume d'ammoniaque concentrée à de l'iodure mercurique, il se transforme en quelques heures en un composé très blanc qui est l'iodure de mercurdiammonium. On obtiendra ce résultat en ajoutant à lo^"^ d'iodure mercurique, 20'''= d'ammoniaque (D = 0,923). Ce composé reste blanc indéfiniment dans un vase fermé: mais, si l'on ajoute alors looo'^'' de la même ammoniaque, on voit la matière blanche brunir rapidement : l'iodure de mercurdiammonium s'est transformé en iodurede dimercurammonium. C'est donc bienaux dépensde HgI-,2AzH' et non de HgP que se forme l'iodure de dimercurammonium. La formule qui exprime cette réaction, si l'on fait abstraction de l'état d'hydratation de l'iodure de dimercurammonium, doit donc s'écrire : 2(HgI-, 2 AzH') = Hg^Azl + 3AzH* I. » J'ai constaté que cette décomposition de l'iodure de mercurdiammo- nium par les solutions concentrées d'ammoniaque est limitée et réver- sible, et j'ai déterminé les chiffres qui correspondent à l'état d'équilibre. » Pour constater que cette décomposition est limitée, il suffit de préparer, dans un certain nombre de flacons, de l'iodure de mercurdiammonium sec par passage du gaz AztP sur 106'- de Hgl^, et de verser dans chacun, en une seule fois, des quantités va- riées d'ammoniaque : soit 2oo'=S 4oo<^% 6oo=S 8oo"^^ On constatera, après plusieurs jours de contact et d'agitation, que, à côté de l'iodure de dimercurammonium, il reste des cristaux incolores d'iodure de mercurdiammonium. La quantité de cet lodure resté inaltéré décroît du premier flacon au dernier. La réaction est donc limitée. » Il est tout aussi facile de constater que cette décomposition est réversible. Les solutions d'iodure d'ammonium dans l'ammoniaque, suffisamment riches en AzH[*I, mises en contact avec de l'iodure de dimercurammonium, l'attaquent. On voit se dé- poser abondamment des aiguilles incolores d'iodure de mercurdiammonium, réaction inverse de celle qui a été indiquée ci-dessus. » Entre ces deux actions inverses, il s'établit un état d'équilibre et l'on peut con- ( 334 ) slalei- que la composition du liquide, c'est-à-dire la teneur en mercure et en iode, est constante, après que l'équilibre est atteint, aussi bien dans la décomposition de HgP, 2 AzH^ que dans l'action inverse. » On a fait agir, à la température de 20°, des quantités variées d'ammoniaque (Dit: 928) Sur un poids fixe d'iodure de mercurdiammonium dans les flacons mêmes où cet iodure a été préparé par action du gaz AzFP sur Hgl'. Après un contact de di\. jours au moins et des agitations répétées, on dose par électrolyse le mercure et l'iode sur 200'^'= des liqueurs filtrées. Au moment de l'équilibre, la liqueur est saturée d'io- dure de mercurdiammonium qui se dépose par un refroidissement de quelques degrés. Admettant donc que tout le mercure dissous est à l'état d'iodure de mercurdiammo- nium, on trouve par calcul l'iode combiné au mercure et l'iode à l'état d'iodure d'am- monium libre. , Action de l'ammoniaque (Di;=o,923) xur loS'-j^o HgI-,2AzFP. T = 20°. I I AzH'I Ammoniaque Hg total à l'état libre employée. dans 1000'^°. dans 1000". de AzH»I. dans 1000" 200 I ,o3o 5° 280 3,210 37664 35o 1 ,64o 5,3oo 3,218 3,674 800 1 ,63o 5,235 3, 100 3,6i3 1 2 3 » L'action inverse a été pratiquée en faisant agir sur 20B'' d'iodure de dimercuram- monium 1000'='= d'ammoniaque (D=r 0,923) contenant iSs'', 2oS'' et 3oS'' d'iodure d'am- monium par litre. » Pour se placer dans des conditions identiques à celles de la décomposition, les flacons avaient été au préalable remplis de gaz AzIF. Après un mois de séjour dans une étuve à 20° et agitations fréquentes, on fait l'analyse des liquides filtrés. Action de l'ammoniaque (D = 0,928) contenant \^'i'' à 3o3"' AzH*I par litre sur Hg^AzI en excès. T = 20°. I I .\zH>I Hg total à l'état libre dans 1000". dans 1000". de AzH'I. dans 1000". SI' gr sr gr 1,600 5,275 3,24» 3,704 1,620 5,3o5 3,25o 3,710 » Pour compléter cette étude, j'ai déterminé de la même manière que ci-dessus la teneur en mercure et en iode au moment de l'équilibre, lorsqu'on fait varier la con- centration de l'ammoniaque. La quantité d'iodure de mercurdiammonium employée était de 2iS'', 5o; le volume d'ammoniaque, de 5oo'^'=. >) Ou constate que la quantité d'iodure de mercurdiammonium décomposée croît AzH' Hg I total AzH'I libre ar litre dans 1000". dans 1000". dans 1000". Kr er gr „ gr 48 o,Ô27 2,178 1,721 96 0,660 2,657 2,076 ,44 I ,o55 3,714 •2,711 192 1,625 5,25o 3,638 224 ,6 2,890 7,36. 4,2i4 255 3,480 8,983 5,210 285,6 9.770 19,293 7,865 ( 335 ) d'une façon rapide avec la concentration de l'ammoniaque, comme le montre le Ta- bleau suivant : AcCio/i de l'ammoniaque de concenlration croissante sur Hgl-,2AzH^e« excès. Composition du liquide au moment de l'équilibre. Densité. 0,980 0,960 0,940 0,923 0,911 0,900 0,889 » Ces chiffres fournissent une courl)e très régulière. Ce Tableau ne contient pas de déterminations pour les solutions d'ammoniaque contenant moins de 488'' de AztP par litre, parce que, comme je l'ai annoncé dans une Note antérieure, au-dessous de cette teneur des liquides en ammoniaque, Hgl-, 2AzH' n'est pas stable, mais bien 3HgP,4AzH3 (•). » Conclusions. — La forniation de l'iodure de dimercurammonium résulte de l'action des solutions concentrées d'ammoniaque sur l'iodure de mercurdiammonium HgP, 2AzH^ Cette action est limitée et réversible. Au moment de l'équilibre, un volume déterminé de liqueur ammoniacale contient une quantité d'iodure d'ammonium libre constante pour une tem- pérature donnée et pour une concentration donnée de l'ammoniaque. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les borates de la série magnésienne. Note de M. L. OuvRAHD, présentée par M. Troost. « Dans une Communication précédente, nous avons donné un procédé permettant d'obtenir un borate de cadmium venant s'ajouter au borate de magnésium décrit par Ebelmen, pour démontrer la tribasicité de l'acide borique. Nous allons indiquer les résultats que l'emploi de cette méthode nous a fournis avec les métaux de la série magnésienne. » L'oxyde de zinc se dissout aisément dans un mélange équimoiéculaire de fluorhydrate de fluorure de potassium et d'anhydride borique, amenés (') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 298. ( 336 ) à fusion, au préalable, dans un creuset de platine. Si la proportion d'oxyde de zinc est voisine d'une molécule, en conduisant le refroidissement avec ménagement, on voit se former à la surface du bain des aiguilles qui ne tardent pas à envahir toute la masse. » En reprenant le culot par l'eau froide, on obtient des prismes, quel- quefois très aplatis, agissant vivement sur la lumière polarisée, à extinctions longitudinales et qui semblent appartenir au système orthorhombique. » Ces prismes sont altérables par l'eau chaude qui leur enlève la plus grande partie de leur acide borique, en laissant un résidu amorphe conte- nant surtout de l'oxyde de zinc; ils sont très solubles dans les acides étendus. » Leur analyse montre que l'on a affaire au borate Bo^O', 3ZnO ('). » En faisant varier la proportion d'anhydride borique, nous avons obtenu d'autres borates sur lesquels nous reviendrons plus tard. » L'emploi de chlorure de zinc au lieu d'oxyde ne nous a jamais donné de borate exempt soit de composés chlorés, soit de zincite. B Le borate de manganèse Bo^O', 3MnO (^) se prépare facilement en faisant réagir une molécule de chloriire de manganèse sur le mélange équimoléculaire de fluorhy- drate de fluorure de polassium et d'anhydride borique, en s'attachant à éviter l'action de la vapeur d'eau. On obtient ainsi des aiguilles, plus ou moins colorées en brun, mais transparentes, agissant vivement sur la lumière polarisée, inattaquables par l'eau chaude, très solubles dans les acides. » Avec un léger excès de chlorure de manganèse, on constate presque aussitôt la formation de boracite chlorée, facile à distinguer par son aspect et par son insolubilité relative dans l'acide chlorhydrique concentré et froid. » On peut obtenir encore le même borate tribasique, en remplaçant le chlorure de manganèse par une quantité équivalente de carbonate ou de borate précipité, mais les aiguilles sont, en général, moins bien développées que quand on emploie le chlo- rure ('). ^ (') Bo^O', calculé : 22,35 ; trouvé : 22 ,88 et 22,76. ZnO, calculé : 77 ,65; trouvé : 77,16 et 77,28. C) Bo^O', calculé : 24,78; trouvé : 24,53 et 24,21 . MnO, calculé : 76,27 ; trouvé : 74,94 et 74,82. (') Dans les produits préparés, mais non décrits, par Ebelmen et laissés après sa mort à l'École des Mines, MM. Mallard et Le Chatelier ont signalé deux borates de manganèse, à l'un desquels ils ont donné la formule d'un borate tribasique en se fon- dant sur son isomorphisme avec le borate de magnésie et sur un dosage de manganèse effectué dans la masse cristalline, par M. Le Chatelier. Ces savants ont aussi reconnu un borate bibasique de manganèse, en prismes tricliniques, et les composés correspondants du cobalt; mais pour ces deux derniers. (337 ) » Le chlorure de nickel réagit sur le mélange de fluorhydrate de fluorure de po- tassium et d'anhydride borique, dans des proportions qui peuvent varier dans des limites assez larges, en donnant le borate Bo^O^ 3NiO ('), sans formation de bora- cite, ni d'autre composé. i> Ce sont des prismes courts, surmontés d'une pyramide, à extinctions longitudi- nales. Ils sont d'un vert clair, inattaquables par l'eau et solubles dans les acides. » On arrive au même produit en remplaçant le chlorure de nickel par le carbonate ou le borate amorphe. B Le chlorure de cobalt, emjjloyé dans les proportions équimoléculaires, ne donne plus le borate Iribasique, comme l'avaient fait les chlorures précédents. On obtient, dans ces conditions, des prismes d'un rouge violacé, de plusieurs millimètres de lon- gueur, généralement cannelés sur les faces, agissant énergiquement sur la lumière polarisée, et dont les extinctions se font à 26° environ de l'axe d'allongement. » Ces prismes répondent à la formule Bo-0', 2C0O (-). » Quand on diminue la proportion d'anliydride borique, en ayant soin de ne pas prolonger le temps de chaufle, on obtient le borate tribasique, Bo^O^, 3CoO (^), en cristaux aplatis, roses, en forme de rhombes, souvent accolés, dont les extinctions se font parallèlement aux diagonales du losange. » L'analyse de ces différents borates a été conduite de la façon sui- vante : » La matière étant attaquée par le carbonate de potasse au rouge, on séparait, par lavage, le carbonate insoluble, et l'on y dosait le métal par les procédés connus, par exemple à l'état d'oxyde salin pour le manganèse, et à l'état métallique pour le nickel et le cobalt. Pour le manganèse, on avait eu soin de faire bouillir la liqueur alcaline avec un peu d'alcool pour détruire la petite quantité de manganate qui avait pu se former par la fusion à l'air, en présence de carbonate de potasse. » La liqueur alcaline filtrée, acidulée par l'acide fluorhydrique exempt de silice, était évaporée à siccité dans un vase de platine et le résidu repris successivement par l'acétate de potasse et l'alcool; l'acide borique était pesé à l'état de fluoborate de potasse. » Ce procédé de dosage, qui peut paraître insuffisant pour la recherche de traces d'acide borique, convenait parfaitement dans le cas où nous nous étions placé. il n'en a pas été fait d'analyses, la masse cristalline n'étant pas assez homogène. {Annales des Mines, 8" série, t. XII, p. 442; iSSj, el Comptes rendus, t. CXIII, p. 1034.) (') Bo-0*, calculé : 23,78; trouvé : 23,85 et 22,97. NiO, dalculé : 76,27; trouvé : 76,21 et 76,77. (2) Bo^OS calculé : 81,82; trouve : 3i,i8 et 82, i4. CoO, calculé : 68,18; trouvé : 68,18 et 68,64. (3) Bo^OS calculé i 28,78; trouvé : 28,80 et 28, 4i. CoO, calculé : 76,27; trouvé : 76,01 et 76,08. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 6.) 4^ ( 338 ) » En résumé, nous venons de voir que si les méthodes de la voie humide n'ont pas permis, jusqu'à présent, de préparer des borates tribasiques dé- finis, par suite de la facile décomposition des borates par l'eau, il n'en est pas de même des procédés de la voie sèche, qui nous donnent des corps présentant, en général, par leur mode de formation, une stabilité plus grande vis-à-vis des agents de décomposition. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la valeur acidimélrique des acides maloniques substitués, comparée à celle des diacides normaux correspondants. Note de M. G. Massol. « Dans un travail précédent (') j'ai comparé les chaleurs de formation à l'état solide des sels de potasse des acides malonique, succinique, isosuc- cinique ou méthylmaloniqiie, glutarique et pyrotartrique ou méthylsucci- nique, et j'avais conclu de mes expériences : » 1° Que les chaleurs de formation des sels solides des acides non nor- maux sont supérieures à celles des acides normaux correspondants; » 2° Que les chaînes hydrocarbonées latérales ne paraissent pas avoir d'influence sur l'affinité chimique des groupements acides. » Mais ces résultats, basés sur la comparaison d'acides ne renfermant que le groupe méthyl substitué, avaient besoin d'être vérifiés avec des acides à poids moléculaire plus élevé et ayant une chaîne latérale plus complexe; c'est dans ce but que j'ai étudié plusieurs termes de la série des acides maloniques substitués, ainsi que plusieurs homologues normaux de l'acide oxalique. )) Les données thermiques relatives à ces divers acides ont été publiées dans une série de Notes (^"); je résume ici les résultats expérimentaux ob- tenus, pour présenter quelques conclusions plus générales. » Les quantités de chaleur dégagées Q, exprimées en grandes calories, correspondent à l'équation générale C"H-''--0' sol. 4 2ROHS0I. = C"H-''-'0'K-sol. -- 2H-O sol. -h Q et représentent, par conséquent, les quantités de chaleur dégagées par la combinaison de i molécule d'acide avec 2 molécules de potasse et élimi- (M Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. I, p. \!\h\ i8g3. ('^) Comptes rendus el Bulletin de la Société chimique; iSgS à 1899. ( 339 ) nation de 2 molécules d'eau, tous les corps étant pris ou ramenés à l'état solide. Acides normaux. Acides non noimaux. C^ Acide nialonique +48 57 Cal c H succiniqiie 46 4o Acide méthylmalonique. . . 4-4 9, 08 C' )> glutai'ique 44 23(') )i éthylmalonique .... 48,2.5 c« » adipique 45 45 .. /«-prop3'lmalonique. 46,34 C' 1> pimélique ) )) rt-butylmalonique . . 46,80 c» » subérique 44 76 )i j-amylraalonique . . . 46,49 c» » azélaïque ) c» n subérique 43 99 » Ces nombres, déterminés dans des conditions expérimentales iden- tiques, sont absolument compar^ibles et mesurent la valeur acidimé- Irique de ces acides; le Tableau ci-dessus permet d'énoncer les conclu- sions suivantes : » 1° Pour les acides normaux de la série oxalique, l'augmentation du poids moléculaire amène d'abord une diminution progressive de la valeur acidimétrique correspondant environ à 2^^', puis à i*^^' pour chaque CH- intercalé ; à partir du terme en C^ la quantité de chaleur dégagée di- minue peu et tend progressivement vers un minimum qui sera atteint au moment où les deux carboxyles seront suffisamment éloignés pour ne plus réagir l'un sur l'autre; ce minimum doit être égal à la valeur acidimétrique de deux molécules d'un monoacide gras [21,9(6) X 2 = 43,8 pour l'acide acétique], il est sensiblement atteint pour l'acide sébacique en C'°. » 2° Pour la série homologue des acides maloniques monosubstitués, le phénomène est identique; la quantité de chaleur dégagée décroît d'abord avec l'augmentation du poids moléculaire, puis reste sensiblement constante. Ici le minimum est notablement supérieur à la quantité de cha- leur dégagée par deux molécules d'acide acétique, il correspond sensible- ment à l'acide succinique. » 3° .Si l'on compare maintenant chaque acide monosubstitué avec son homologue normal renfermant le même nombre d'atomes de carbone et ayant, par conséquent, même poids moléculaire, on constate que l'acide non normal dégage constamment, plus de chaleur que l'acide normal. » 4° Ces résultats confirment les conclusions que j'avais indiquées dès (*) Le nombre trouvé pour l'acide glularique normal est probablement un peu faible, toutes les déterminations ont été efîectuées avec iSs' seulement de cetacide. ( 34o ) le début de ces recherches, à savoir, que la valeur acidimétrique des poly- acides à fonctions simples dépend beaucoup plus de leur structure molé- culaire et de l'écartement des carboxyles que de leur poids moléculaire. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur l'individualité de la séminase, ferment soluble sécrète par les graines de légumineuses à albumen corné pendant la germi- nation. Note de MM. Emile Bourquelot et H. Hérissey ('). « Nous avons montré, par nos dernières recherches, que les graines de Fenugrec et de Luzerne ("), ainsi que celles de Caroubier (^), sécrètent, en germant, des fermeuts solubles susceptibles d'hydrolyser les hydrates de carbone qui constituent, en grande partie, les albumens cornés de Ca- roubier et de Casse, et cela en donnant du mannose et du galactose. » Ces points établis, nous nous sommes demandé si ces graines, qui sont des graines de légumineuses à albumen corné, étaient seules à jouir de cette propriété et si l'on ne la retrouverait pas chez des graines à albumen amylacé, par exemple. » L'Orge étant un type de ces dernières, nous avons essayé sur i'albumon de Caroubier une macération d'Orge germé, ainsi que le produit commercial désigné sous le nom de diastase, produit qui, comme l'on sait, représente l'ensemble des ferments solubles élaborés par l'Orge durant la germination ou, du moins, de ceux qui sont précipitables par l'alcool. » L'albumen ayant été, dans les deux cas, fluidifié lentement et saccha- rifié partiellement, nous nous sommes trouvés ramenés à la question de savoir si la diastase proprement dite (ferment ou ensemble de ferments saccharifiant l'amidon) et le ferment sécrété par les graines de légumi- neuses à albumen corné (ferment ou ensemble de ferments saccharifiant les hydrates de carbone de l'albumen de la graine de Caroubier) sont iden- tiques. » Déjà nous avions traité l'albumen de Caroubier par la salive, qui est une solution de diastase, et nous n'avions constaté aucune action, ce qui était im argument en faveur de la non-identité. (') Ces recherches seront exposées en détail dans le Journal de Pharmacie et de Chimie. (-) Comptes rendus, séance du 2 janvier 1900. (') Comptes rendus, séance du 16 octobre 1899. (34i ) » Nous avons, par la suite, essayé sur le même albumen l'action des ferments de V Aspergitlus niger, parmi lesquels se trouve aussi de la dias- tase; et nous avons observé une certaine saccharification. Cet autre fait est plutôt en faveur de l'opinion contraire, bien qu'on puisse l'interpréter en admettant l'existence, à côté de la diastase, d'une petite quantité du fer- ment soluble agissant sur les hydrates de carbone des albumens cornés des légumineuses. ■» Pour essayer de résoudre définitivement cette question, nous avons étudié comparativement, sur l'empois d'amidon et sur l'empois d'albumen de Caroubier : d'une part, l'action des ferments solubles de l'Orge çermé et, d'autre part, celle des ferments des graines de Fenugrec et de Luzerne en germination. » I. Fenugrec et Orge germes. — Dans ces essais, on s'est servi, pour le Fenugrec, des ferments précipités par l'alcool, d'une macération aqueuse ; pour l'Orge germé, d'une diastase commerciale. » Dans une première série d'essais, on a fait agir, à 48°-5o°, un poids égal de cha- cun de ces produits sur une même quantité d'un empois de fécule de Pomme de terre à 6 pour loo. Au bout d'une heure et demie, l'action a été arrêtée en portant à l'ébul- lilion. » Avec la diastase, la liquéfaction était complète; le liquide filtrait facilement et n'était plus coloré par l'eau iodée; il contenait aS'jOS de matières réductrices, expri- mées en glucose, pour loo'^'^. Avec le produit tiré du Fenugrec, la liquéfaction était imparfaite; le liquide filtrait très lentement et était coloré en bleu par l'eau iodée; il renfermait iô'',6i de matières réductrices pour loo™. » Dans une autre série d'essais, on a fait agir, à SC-So", en milieu thymolé, les mêmes produits sur un empois d'albumen de Caroubier à 5 pour loo; l'opération n'a été arrêtée qu'au bout de huit jours. » Avec la diastase, la liquéfaction était incomplète; le liquide était encore mucila- gineux et renfermait o5'',7i de matières réductrices pour loo'"". Avec le produit du Fenugrec, la liquéfaction était terminée; le liquide filtrait facilement et renfermait is', 71 de matières réductrices pour 100°'^. » On voit ainsi que, tandis que la diastase employée agit rapidement sur l'amidon, et très lentement sur l'albumen de Caroubier, c'est le contraire qui a lieu pour le produit fermentaire retiré du Fenugrec, qui hydrolyse lentement l'amidon et rapidement l'albuinen. » Ces résultats sont encore plus nets, comme on va le voir pour la graine de Luzerne, lorsqu'on se sert d'une macération des graines germées et qu'on prolonge moins longtemps l'action. » II. Graine de Luzerne et Orge germes. — Dans ces essais, les ferments n'ont pas ( 342 ) été précipités préaiablenienl ; on s'est servi de macérations aqueuses fluorées et filtrées claires. La macération de Luzerne a été faite avec des graines arrivées à la quarante- huitième heure de germination, à 25''-3o'>, et dans l'obscurité. La macération d'Orge a été faite avec du malt non louraillé, desséché. Les pro-portions de graines de Luzerne et de malt, à ajouter à une quantité d'eau donnée, ont été calculées de façon à repré- senter le même poids de matières sèches. Les macérations ont duré le même temps. » Dans la première série d'essais, on a fait agir, à /i8''-5o°, un égal volume de cha- cune des macérations sur une même quantité d'empois de fécule. L'action a été arrêtée au bout de trente minutes. » Avec la macération de malt, la liquéfaction de l'empois était parfaite et le liquide n'était plus coloré par l'eau iodée; il s'était formé 2?% 38 de matières réductrices pour 100=". Avec la macération de Luzerne, la liquéfaction de l'empois était à peine commencée et le produit était coloré en bleu par l'eau iodée; il s'était formé os', 17 de matières réductrices pour 100'^'^ environ. )) Dans la seconde série d'essais, on a opéré de même sur l'empois d'albumen de Caroubier, à 3o°-35°; mais on n'a arrêté l'action qu'au bout de vingt-sept heures. » Avec la macération de malt, l'empois d'albumen n'avait encore que l'apparence d'un liquide mucilagineux et il s'était formé oS',/S3 de matières réductrices pour 100'-'^ seulement. Avec la macération de Luzerne, au contraire, l'empois était complètement liquéfié et il s'était déjà formé iG'',20 de matières réductrices pour loo"'. » III. Conclusions . — La meilleure interprétation de ces faits con.siste évidemment à admettre que les graines germées de Feniigrec et de Luzerne contiennent, outre une petite quantité de diastase, une proportion beau- coup plus grande d'un ferment particulier, agissant sur les hydrates de car- bone des albumens cornés des légumineuses. Ce dernier ferment' serait donc une espèce; coirime d'ailleurs il parait exister dans beaucoup de semences en germination et que, de plus, les hydrates de carbone qui four- nissent du mannose à l'hydrolyse ont été quelquefois désignés sous le nom de séminine, nous proposons d'appeler ce ier menl seminase. )) Ajoutons que la production, pendant la germination, d'une petite quantité de diastase proprement dite dans les graines de Fenugrec et de Luzerne, n'a rien qui doive étonner. En effet, les cotylédons de ces graines renferment de l'amidon dont la quantité s'accroît durant les premiers temps de la germination, mais qui disparaît à la fin de celle-ci ('). » (') 11. Nadelmank, Ueber die Schlcimendospernie (1er Legtiminosen {Jahrb. /. wissenchafll. Botanik, t. XXI, p. 609; 1890). ( 343 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Injîttence d' un parasite sur la plante, hoxpilalière. Note de M. C. Sauvageau, présentée par M. Guignard. « Toutes les espèces de la famille des Sphacélariacées possèdent la pro- priété, découverte par M. Reinke, de noircir par l'action de l'eau de Javel. Cette coloration, parfois d'un noir très intense et toujours éphémère, pa- raît due à une substance organique sécrétée par les cellules et qui im- prègne les parois. Jusqu'à présent, elle est caractéristique des plantes de cette famille, car on ne l'a mentionnée chez aucune autre Algue. » J'ai pensé à utiliser cette propriété pour rechercher si certains Spha- celaria endophytes n'exercent pas une action particulière sur l'Algue hos- pitalière. J'ai étudié trois espèces : le 5. Hystrix, parasite sur le Cystoseira ericoides, le 5. furcigera, parasite sur le Cystoseira discors et le S. amphi- carpa (sp. nov. Lebel mscr.), parasite sur VHalidrys siliquosa. Les exem- plaires que j'ai observés s'enfoncent nettement par leur base, mais peu profondément, entre les cellules superficielles de l'hôle, comme s'ils cherchaient un mode de fixation favorable plutôt qu'un substratum nourri- cier; la partie endopliyte, massive, n'envoie ni prolongements à l'intérieur des cellules contiguës, ni rhizoïdes entre les cellules plus éloignées; à l'extérieur, les touffes adultes débordent largement la partie profonde; aucun de ces exemplaires ne produit de galle ni de déformation. » En faisant agir l'eau de Javel sur des coupes passant par la portion endophyte, on constate que celle-ci se colore avec autant d'intensité que la partie épiphyte. En outre, bien que les cellules de la plante hospitalière situées au-dessous n'aient subi en apparence aucune modification, quel- ques-unes d'entre elles, en nombre variable, présentent la même réaction noire, mais celle-ci est limitée à la lamelle moyenne qui les sépare. Si un épaississement triangulaire ou quadrangulaire de cette lamelle existe au point d'union des cellules, il se colore complètement. Il ne suffit donc pas, comme on l'a dit, de l'examen superficiel d'une coupe traitée par l'eau de Javel pour apprécier la portion endophyte d'une Sphacélaire, car tout ce qui prend la teinte noire n'appartient pas au parasite. » Pour expliquer ce fait, on pourrait supposer qu'il n'y a pas d'action directe du parasite sur l'hôte, mais seulement excrétion par le premier de la substance sensible à l'eau de Javel. Toutefois, je n'ai jamais constaté que les épiphyles qui croissent fréquemment sur les Sphacélariacées pré- ( 344 ) sentent la coloration noire en leur point d'attache, comme cela pourrait avoir lieu s'il y avait excrétion. De plus, j'ai rencontré aussi le S. furcigera sur le Codium adhœrens, et, autant qu'il m'a été possible de m'en rendre compte, ses fdaments rampants, qui pénètrent entre les nombreux diver- ticuies de cette Algue verte spongieuse, ne leur communiquent pas la pro- priété de se colorer en noir. » Il semble donc bien que le tactisme des Sphacelana a agi sur les cel- lules des Fucacées hospitalières de manière à leur faire produire une substance qu'elles ne sécrètent pas habituellement. » Le Stieblonemopsis irritons de M. "Valiante et VEctocarpus Vnliantei que j'ai décrit, qui croissent aussi en parasites sur des Cystoseira et provoquent la formation de galles, agissent sans doute aussi sur les cellules entourant la portion endophyte, mais nous ne connaissons pas de réactif capable de déceler la substance irritante. Enfin, l'action exercée dans certains cas chez les plantes supérieures, par le greffon sur le porte-greffe, est peut- être un phénomène du même genre. Je me contenterai de rappeler à ce sujet l'expérience de M. Strasburger dans laquelle une Pomme de terre, sur laquelle était greffé un Daliira Stramoniiim, a produit de l'atropine dans ses tubercules. Je rappelle aussi le cas curieux du Néflier de Bronvaux si soigneusement décrit par M. Le Monnier. » PALÉONTOLOGIE. — Sur la première plante fossile envoyée de Madagascar. Note de M. Ed. Bureau, présentée par M. Albert Gaudry. « On savait depuis longtemps qu'il existe des traces de combustible minéral dans le nord de Madagascar. Comprenant toute l'importance d'une étude scientifique de ces gisements, nous ne cessions de demander, et aux voyageurs du Muséum, et aux personnes résidant dans l'île qui voulaient bien nous offrir leur concours, de rechercher des empreintes végétales au voisinage des couches de charbon, afin d'arriver à déterminer le niveau géologique de ces couches. » M. Joly, médecin de la Marine, vient de faire parvenir au Muséum un petit nombre d'échantillons de roche portant des empreintes déplantes suffisamment nettes. C'est un schiste tendre, très noir, tachant les doigts et le papier, qui a été recueilli sur la côte de la baie d'Amposindava, au sud-ouest du village Ampaninana. I^es fragments de schiste portent cinq à six empreintes d'une seule espèce de plante. ( 345 ) >' C'est un Ëquisetum, représenté probablement par des tiges et des rameaux, les premières ayant une largeur uniforme de 25°"° à 27°"° et les seconds iS""" seulement. Les entre-nœuds sont longs de 3o"°' sur les grosses tiges. Sur un rameau, je ne leur ai trouvé que iS""" de longueur. Quel que soit le diamètre des tiges ou rameaux, les caractères extérieurs sont les mêmes. » Le contour est cylindrique; mais l'entre-nœud, à sa partie supérieure, est par- couru, dans une longueur parfois assez grande, par des côtes. Ces côtes sont fort remarquables. Beaucoup d'espèces vivantes ne présentent sur les côtes ou carènes aucun sillon, et quelques-unes seulement ont sur ces côtes une légère dépression, qui a été appelée sillon carénai. Dans le fossile que nous décrivons, le sillon carénai prend une telle largeur qu'il occupe la côte presque tout entière, et que cette côte se trouve remplacée par une large surface presque plane, très légèrement en gouttière cepen- dant; car elle est bordée latéralement par deux lignes minces et saillantes. Ainsi, les bords de la côte sont plus élevés que le milieu, et ces lignes saillantes limitent le sillon de séparation des côtes : le sillon comniissural, qui est très étroit. » Au-dessus de l'articulation, se voit la gaine, embrassant étroitement la tige. Elle a de ig™"" à 21™" de haut et est surmontée de dents longues de 3'"°'-4™™ qui, d'une base large, triangulaire et épaisse, s'atténuent promptement en une pointe sétacée trois ou quatre fois aussi longue que cette base. Les deux lignes saillantes qui limitent chaque carène se continuent dans la gaine en se rapprochant graduellement l'une de l'autre et viennent aboutir, sans s'être réunies, dans la base dilatée de la dent. » Aucun des fossiles du terrain houiller qu'on a décrits sous le nom à' Ëquisetum, Equisetiles ou Eqaisetides, n'a, à ma connaissance, une orga- nisation semblable. UEquiselides giganteus Schinip. et V Ëquisetum Monyi Renault et Zeiller n'ont que des gaines très courtes; V Equisetides brevidens Schimp. a les dents simplement triangulaires et nullement acuminées; V Equisetides rugosus Schimp. s'éloigne de tous les autres par les stries transversales de sa gaine; ÏEquisetites lingulatus Germar n'est que la gaine d'une grosse tige à'Annularia; eufin, V Ëquisetum antiquum, de l'étage houiller inférieur, que j'ai décrit dans les Comptes rendus, n'a pas une taille supérieure à celle de nos Ëquisetum actuels. M On ne peut rapprocher non plus le fossile de Madagascar de VEquise- tites Vaujolyi ZeïW. du Permien de Coulandon (Allier), qui n'a sur la gaine que des côtes simples se terminant chacune par une dent. » Mais lorsqu'on arrive aux Ëquisetum du Trias, les analogies se mon- trent. Évidentes avec V Ëquisetum arenaceum Bronn, du Reuper, de 4'="' à 10"=™ de diamètre, qui a de cent dix à cent vingt dents à la gaine (tandis que l'espèce dont nous nous occupons en a de trente à trente-cinq), et dont les dents paraissent bien plus caduques que dans celle-ci, ces analogies deviennent peut-être plus frappantes avec l'^^aàem/n platyodon Sc\\im\). C. R . .90U, I" Semestre. (T. CXXX, N« 6.) 4° ( 346 ) (du même niveau), sur lequel on reconnaît encore plus nettement la même exagération en largeur du sillon carénai, et le même nombre de divisions de la gaine : une trentaine; mais, dans V Equisetum platyodon, le diamètre de la tige est d'environ 4*^™, les divisions de la gaine sont beau- coup plus larges, et, sur cette gaine, les fines lignes saillantes bordant la partie plane de la côte sont plus convergentes vers le haut, et se réunissent sous le sommet des dents, qui sont triangulaires. » Il va sans dire que j'ai comparé la plante fossile de Madagascar aux Equisetum des terrains jurassiques et autres plus récents. L'affinité est encore reconnaissable avec V Equisetum columnare Brongn . , quia jusqu'à 6'='" de diamètre et jusqu'à soixante dents à la gaine; mais au-dessus de ce niveau géologique les ressemblances s'effacent, bien qu'elles restent encore plus grandes qu'avec les Equisetum et Equisetites liouillers. » En somme, l'espèce à' Equisetum envoyée par M. Joly me paraît nou- velle, et je propose de lui donner le nom <\' Equisetum. Jolyi, nom qui a peut-être le tort de ressembler un peu à celui di Equisetum Vaujolyi, mais qui est suffisamment distinct. Bien que nouvelle, elle a des affinités nettement triasiques, et l'impressiou qui résulte de son examen vient à l'appui de l'opinion de M. Boule, qui regarde les schistes charbonneux du nord de Madagascar comme assimilables aux schistes à charbon de Karoo, dans l'Afrique australe. » GÉOLOGIE. — Sur les phénom,ênes de m.étamorphisme, de production de mi- nerai de fer, consécutifs à la dénudation du plateau de Haye {Meurthe-et- Moselle'). Note de M. Blkicher, présentée par M. Albert Gaudry. « Si l'on part du démantèlement des couches disparues à la surface du plateau central de Haye ('), on doit, en tenant compte de leur nature minéralogique déckiite de la composition connue des étages correspon- dants hathonien, oxfurdien, rauracien, dans la région de Toul, s'attendre à y trouver, avec des roches non altérées de ces horizons géologiques, des déchets portant la marque d'une altération profonde. » On rencontre en effet dans les fissures et dépressions les séries sui- vantes : argile à peu près chimiquement pure, mais toujours saturée (') Sur ladénudalion du plateau central de Haye {Comptes rendus, séance du i5 janvier 1900). ( 347 ) d'oxyde de fer et pénétrée de silice, occupant le fond des fissures, que nous considérons comme le déchet ultime de la décalcification des cal- caires. » Cette argile rouge, plus ou moins mélangée de sable fin vosgien et de débris menus de calcaires oolilhiques corrodés, forme des dépôts de 4™ à 6™ de puissance (Champ-le-Bœuf, près Nancv) et constitue, sous forme de revêtements plus ou moins colorés, la terre rouge, la terre jaune, sols des forêts, bien connus des géologues lorrains. » Ce sont là les premiers termes d'une série qui comprend des con- glomérats (carrière du Bàlin près Nancy), de la grouine, des amas de débris de plaquettes calcaires plus ou moins attaquées par les causes atmosphé- riques. La décalcification et la rubéfaction plus ou moins intenses, phéno- mènes si bien étudiés par M. E. van den Brooek (' ), rendent compte de ces apparences, et nous connaissons les voies de départ du calcaire qui a été mis en liberté par ces actions de lavage et de dissolution. )) Mais il y a des phénomènes plus intéressants de métamorphisme d'une part, et d'autre |)art de production de minerai de fer, conséquences de la dénudation, qui méritent d'attirer l'attention. Les nodules et débris anguleux de roches siliceuses rauraciennes ou coralliennes, à Cidaris Jlo- rigemma mentionnés précédemment, étaient à notre avis primitivement calcaires, mais se sont complètement silicifiés par décalcification, au cours du transport vertical de leur position première, à environ 200" au-dessus de la surface du plateau, à leur position actuelle. Ils se montrent formés de grains anguleux, hyalins, ébauches de cristaux de quartz, à section hexa- gonale. Il n'y a donc pas lieu de les interpréter comme grès, aucune roche de ce genre ne se trouvant dans le Rauracien, et leur richesse en silice s'explique par leur long séjour dans un milieu saturé de silice comme le devaient être les chailles oxfordiennes. » L'imprégnation siliceuse s'est souvent accompagnée d'imprégnation ferrugineuse, et l'on peut admettre que, sur la masse considérable de fer qui, sous la forme de nodules, de fossiles pyriteux ou hydroxydés, d'oolithes, se trouvait disséminée dans les aoo™ de couches délavées, une partie s'est concentrée dans les argiles plus ou moins pures du fond des fissures et des dépressions, pour se déposer sous la forme de fer fort, nodu- leux ou pisolithique. (') Mémoire sur les phénomènes d'altération des dépôts superficiels. Bruxelles, i88i. ( 348 ) » Ce genre de minerai abonde sur le plateau de Haye; mais il est trop disséminé pour avoir donné lieu à des exploitations régulières. Quelle que soit sa forme, la taille des pisolithes, des moules de fossiles {Rynchonella vanansT>eûi., p. ex.), le minerai de fer fort se montre toujours formé d'une sorte de squelette d'argile pure imprégnée de silice, auquel le fer se trouve seulement superposé ('). La mise en évidence de ce substratum argilo-siliceux, pris évidemment sur place, se fait à l'aide d'une attaque pro- longée par l'eau régale, additionnée ou non de chlorate de potasse, des échantillons entiers, jusqu'à décoloration complète. » Le milieu ferrugineux a dû être si riche, que dans certains nodules on trouve des grains de sable quartzeux vosgiens recouverts de couches con- centriques de minerai de fer silico-ferrugineux qui leur donnent une appa- rence d'oolithes. Les os et dents, assez abondants dans les fissures, en sont également pénétrés jusque dans les canalicules les plus fins des ostéo- plastes. » Cette action métamorphique a dû se continuer longtemps et n'est peut-être pas arrêtée aujourd'hui, car on trouve, dans les parties encais- santes les plus superficielles des fissures, des fragments anguleux de cal- caire ooUthique du bâlin (bajocien supérieur) imprégnés de fer dans toute leur épaisseur. Les coupes montrent le remplacement plus ou moins complet du calcaire de la coque des oolithes par le fer, le ciment, dans lequel elles sont plongées, restant indemne. » En résumé, la dénudation du plateau central de Haye s'est accompa- gnée et a été suivie de phénomènes de dissolution, de substitution, de métamorphisme des roches calcaires en particulier, de formations nou- velles de minerai de fer, dont les causes doivent être cherchées plutôt dans les circonstances géologiques qui ont accompagné ce phénomène que dans des émissions souterraines. » MINÉRALOGIE. — Sur un nouveau groupe d'enclaves homœogènes des roches volcaniques, les microtinites des andésites et des téphrites. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. F. Fouqué. « Les enclaves homœogènes des roches volcaniques doivent être divisées en deux catégories : l'une comprend celles qui possèdent sensiblement la (') Recherches sur la structure et le gisement du minerai de fer pisolithique de diverses provenances françaises et étrangères {Bull. Soc. se. Nancy, 1894). ( 349 ) même composition que la roche englobante, l'autre est constituée par les types pétrographiques plus basiques que celle-ci. Les premières (je les ap- pelle enclaves homœogènes complètes^ peuvent être considérées comme le résultat de la consolidation intratellurique du magma lui-même dont elles représentent les formes profondes et fdoniennes, alors que les autres se sont produites par segrégration. » Les enclaves complètes sont strictement caractéristiques d'un magma déterminé, tandis que les ségrégations de roches volcaniques différentes (andésites, basaltes, téphriles, leucotéphrites, néphélinites, etc.) con- vergent vers des types pétrographiques, tels que des nodules à hornblende, à augite, etc., dans lesquels la caractéristique individuelle de la roche vol- canique s'atténue ou même disparaît presqtie complètement. » Les plus remarquables et en même temps les plus spécialisées des enclaves complètes sont celles des roches volcaniques à feldspaths alcalins et pauvres en éléments ferrugineux. Essentiellement formées par de l'or- those ou de l'anorthose vitreuses (sanidine), elles constituent \es sanidi- nites à biotite des trachytes à biotite, à œgyrine des trachytes à œgyrine, à sodalite et néphéline des phonolites, etc. » Je me propose, dans cette Note, de décrire des types nouveaux qui jouent, dans le groupe des andésites et des téphrites, le même rôle que celui des sanidinites parmi les roches à feldspaths alcalins. Je les désigne sous le nom général de microtinites pour rappeler qu'elles sont essen- tiellement constituées par des plagioclases à faciès vitreux (microtine de M. Tschermak) ; leurs caractères extérieurs ne les différencient pas au premier abord des sanidinites. » Microtinites des andésites à hypersthène de Santorin ('). — D'une façon géné- rale, les enclaves de tous genres sont surtout abondantes dans les régions volcaniques, riches coproduits de projection; à ce point de vue, les parties anciennes de l'archipel de Santorin sont particulièrement favorables à la recherche que j'ai entreprise. J'ai trouvé des blocs de microtinite partout où existe le tuf ponceux de la grande explo- sion qui a donné à Théra son aspect actuel, mais elles abondent surtout dans quelques (') Ces microtinites ne doivent pas être confondues avec des blocs à plus gros élé- ments, constitués par des plagioclases, du quartz, de l'augite en partie ouralitisée, de l'épidote, du sphène et du rutile, qui ont été décrits par M. Fouqué et plus récemment par moi-même ; ce sont des débris de roches anciennes (gabbros), accompagnés de gra- nité porphyroïde. De même que dans toutes les régions à grandes explosions, on trouve donc à Santorin, associées, des enclaves homœogènes et enallogènes qui ont parfois une composition voisine, bien que leur origine soit tout à fait différente. ( 35o ) localités (Megalo-Vouno, Kokkino-Vouno, Merovigli, Phira, Messaria, Pyrgos, Me- galo-Chorio, etc.). Elles constituent des blocs de toute taille, atteignant parfois presque un mètre cube; elles sont saccharoïdes, blanches, parfois roses, généralement à éléments fins. Leurs cavités microlitiques sont souvent hérissées de cristaux nets de plagioclases, d'h^'persthène, de quartz, etc. » L'examen microscopique montre que ces microtinites sont essentiellement con- stituées par des plagioclases très zones (labrador-bylownite à Toligoclase, avec l'an- désine comme type moyen), automorphes, associés à des cristaux allongés d'hyper- sthène, d'augite, de hornblende, de mica; l'ordre de succession est variable, les éléments blancs enveloppent généralement les minéraux colorés, mais sont parfois moulés par eux (ophitisme ). » Dans les types les moins complexes, les vides microlitiques sont en partie remplis par de la tridvmite, mais dans beaucoup de cas les contours rectilignes des feldspaths sont bordés par de la micropegmatile dont le feldspath est de l'oligoclase (') et plus rarement de la sanidine. Parfois le quartz existe seul, jouant le même rôle que la tri- dymite. » Le quartz et la micropegmatile ne semblent pas s'être produits par le même mécanisme que les autres éléments; ils sont le résultat d'une action de fumerolle qui s'est exercée aux dépens d'un résidu vitreux, mais en tout cas antérieurement à l'ex- plosion qui a amené au jour les produits qui nous occupent. » La structure semi-cristalline que devaient avoir ces roches avant la production de ces éléments à^origine secondaire immédiate est, à mes veux, celle des nodules très feldspathiques (-) de la lave de 1866, qui sont constitués par des plagioclases (andésine et labrador), de l'hypersthène, de l'augite, dont les interstices sont remplis par du verre. Que l'on imagine celui-ci remplacé par du quartz et de la micropegmatile, on obtient alors mes microtinites les plus complexes. Dans de nombreux cas, d.e semblables transformations secondaires de matière vitreuse ont été observées sur le bord des lithophyses de roches volcaniques. » Microtinites à noséane des téphrites du Mont-Dore. — J'ai recueilli beaucoup d'enclaves homœogènes dans les roches du Mont-Dore, que M. Michel-Lévy a décrites sous le nom de téphrites andésitiques (andésites à haûyne); le type ségrégation y domine, mais il existe aussi, entre le roc Blanc et le lac Guéry, des microtinites blanches à grands éléments. L'examen microscopique y montre les minéraux auto- morphes suivants : apatile, magnétite, sphène, biotite, hornblende, augite verte, noséane (avec un peu de sodalite), plagioclases zones (variant comme les précédents (') Ce feldspath n'est pas maclé, mais, dans des cas nombreux, il est identique au feldspath automorphe conligu dont la détermination peut se faire facilement par les procédés optiques; j'ai déterminé plusieurs fois directement sur la pegmatite elle- même les extinctions S/t^ = 70° des sections normales à «p. (^) Les andésites à hornblende de la pointe d'Âcrotiri renferment en abondance des enclaves semi-cristallines de même structure, mais dans lesquelles l'augite et l'hyper- sthène sont remplacées par de la hornblende brune, ophi tique par rapport aux feld- spaths. J'ai trouvé le même type dans les dacites de l'île de Milo. ( 35i ) de labrador-bylovvnite à l'oligoclase, avec l'andésioe comme type moyen), englobés dans de très grandes plages d'orlhose vitreuse à axes très rapprochés. La structure de ces microlinites rappelle d'une façon frappante celle des monzoniles, dont elles difTè- rent, au point de vue minéralogique, par la présence de la noséane; il n'est pas éton- nant de voir apparaître dans ces microtinites l'orthose, puisque les analyses des téphrites de celte région y décèlent toujours une teneur élevée en potasse, qui se manifeste parfois par l'existence de grands cristaux d'orthose associés au labrador. » En résumé, on voit que les andésites et les téphrites acides renfer- ment des enclaves homœogènes tout à fait homologues des sanidinites des Irachytes et des phonolites. Comme celles-ci, elles contiennent l'élément caractéristique des roches volcaniques qui les ont amenées au jour et dont elles représentent l'une des formes holocristallines et grenues (hypersthène à Santonn, noséane au Mont-Dore). M A un point de vue plus général, les microtinites de Santorin mettent sur la voie d'un mode possible de formation du quartz dans les roches de profondeur. » MÉTÉOROLOGIE. — Phénomènes d'optique almosphèrique observés au Pic du Midi et à Bagnères. Note de M. Em. Marchand, présentée par M. Mascart. « Du 1 1 au 22 janvier dernier, on a aperçu, à Bagnères-de-Bigorre et au Pic du Midi, d'intéressants phénomènes d'optique atmosphérique ; le 1 1 , en particulier, on a observé, dessiné et, autant que possible, mesuré des halos, cercles parhéliques, parhélies, anthélie, paranthélies, cercles tan- gents, etc. » Je résume ici ces observations qui seront publiées, avec tous leurs détails, dans le Bulletin de la Société Bamond. )) Le II janvier, de iii^So™ environ à i3''4à'", le ciel était entièrement couvert (à Bagnères et au Pic du Midi) d'un cirro-stratus très léger, d'une structure très uni- forme; ce nuage paraissait formé de filaments orientés presque exactement du IVord au Sud; il se transportait assez rapidement de N^NE à S^SW; son étendue était immense, et il était à peine troué de quelques lacunes laissant voir le bleu du ciel. Il a donné naissance à une série de phénomènes lumineux que j'ai observés à Bagnères, de ii''45'" à iSi'^S'", tandis que l'un de mes collaborateurs, M. Ginet, les observait au sommet du Pic du Midi. » J'énumère ci-après les phénomènes simultanément visibles à Bagnères, ( 352 ) et, pour ne pas allonger inutilement cette Note, j'indique, pour chacun d'eux, la page du Traité d'Optique àei M. Mascart (Tome III), où l'on en trouve la description générale et la théorie. » i" Halo ordinaire de ai" ( Traité cité, p. 482 et suiv.). » 2° Courbe tangente ou sommet de ce halo, avec points d'inflexion et branches latérales retombant de chaque côté de celui-ci (p. ^96 et suiv.). » 3° Arc irisé prolongeant la partie supérieure de la courbe précédente, de manière à former deux, branches (convexes vers le Soleil) à peu près symétriques des deux arcs retombants de cette courbe par rapport à la tangente au sommet du halo. Cet arc me paraît se rattacher à ceux dont la théorie est donnée à la page 5i2; il n'était peut-être pas rigoureusement tangent au halo, car il y avait, au sommet de celui-ci, une zone assez large de lumière blanche ou jaunàtie, due probablement à la superpo- sition imparfaite de cet arc et de la courbe tangente à points d'inflexion. » 4° Halo extraordinaire de 46° de rayon; d'ailleurs très peu lumineux (p. 484). » 5° Arc circumzénithal tangent au sommet de ce halo, fortement irisé (du rouge au violet), très brillant, et s'étendant environ sur un tiers de la circonférence. Si l'on remarque que la hauteur du Soleil, à midi, le 11 janvier, était à Bagnères d'envi- ron 20°, on verra que ce cercle avait environ 19° de rayon et devait être, d'après la théorie, très sensiblement tangent au halo de 46° (p. 5o2 et suiv.). » 6° Cercle parhélique horizontal blanc qui, à midi, faisait complètement le tour de l'horizon sans aucune interruption (p. 486). » 7° Anthélie blanc, situé à l'opposé du Soleil, sur le cercle parhélique (p. 49°); assez brillant et sensiblement plus large que le cercle. » 8° Paranthélies blancs, situés sur le même cercle, de chaque côté et à 60° de l'anthélie (p. 492). » 9° Arcs obliques blancs, un peu diffus, partant du voisinage de l'anthélie, s'éten- dant de chaque côté de celui-ci, avec une intensité décroissante, sur une distance de 5o° à 60°, et faisant avec le cercle parhélique horizontal des angles voisins de 3o° (éva- luation assez grossière). Ces arcs ne sont pas ceux qu'on voit ordinairement et qui font des angles de 3o° avec la verticale (p. 5i7), mais ils semblent se rattacher, comme ceux-ci, à l'existence de lamelles de glace hexagonales, striées, et convenablement orientées. Us n'ont été d'ailleurs visibles que vers midi; à i?>^, ils avaient disparu. » 10° Parhélies irisés voisins du halo de 22° situés à 2° environ à l'extérieur de celui-ci, sur le cercle parhélique. Ils étaient très brillants, fortement irisés (rouge du côté du Soleil) et avaient l'aspect de deux fragments très courts (1° à 2°) d'un cercle irisé concentrique au halo, prolongés, à l'opposé du Soleil, par une queue blanche, de largeur et d'éclat décroissants, superposée au cercle parhélique horizontal. » 11° Enfin, autour du Soleil, depuis cet astre jusqu'à une distance de 6° à 8°, cou- ronne de lumière bleuâtre au centre, puis blanchâtre et jaunâtre vers les bords, et d'intensité décroissante, à laquelle le cercle parhélique horizontal venait se fondre de chaque côté. Je n'ai aperçu, au delà de la teinte jaunâtre, aucune autre couleur; si l'on considère cependant cette couronne comme un phénomène de diffraction (pro- duit par la forme et la distribution régulières des aiguilles de glace dans le cirro- ( 353 ) stratus décrit ci-dessus), on trouve, d'après la Table donnée à la page 526 du Traité cité, que le diamètre de ces aiguilles était d'environ 3K-. )) An Pic du Midi, M. Ginet a observé à peu près les mêmes phéno- mènes; cependant le dessin fait par lui à î3'' montre qu'à ce moment les parhélies irisés voisins du halo de 46° étaient visibles au Pic du Midi, en même temps que ceux de 11"; tandis que je n'ai pu les apercevoir à aucun moment de mes propres observations. » Dans la soirée du 11, le ciel avait repris, vers iS*", un aspect analogue à celui décrit précédemment. Le halo ordinaire de 22°, intense et sensiblement irisé, s'est montré autour de la Lune; mais je n'ai pu voir aucun des autres phénomènes ci-dessus énumérés. » Le 21, à g*", le ciel étant partiellement couvert de cirrus de formes très variées (filaments, fuseaux, bandes, arêtes de poisson, réseaux, etc., enchevêtrés), j'ai observé un halo de 22° assez brillant, mais d'une forme Irùs irrégulière dénotant des varia- tions de 2° à 3° dans la valeur du minimum de déviation, et, par conséquent, des va- riations d'environ 5° dans celle des angles dièdres (voisins de 60°) des aiguilles de glace à travers lesquelles se produisait le phénomène (p. 5io). » PHYSIQUE DU GLOBE. —Nouvelles observations sur le vent rehùt en ballon. Note de M. G. Her.mite. « Je me décide à communiquer à l'Académie les premiers résultats obtenus avec un appareil destiné à l'élude du vent relatif en ballon et que nous avons emporté, M. Farman et moi, dans l'ascension de longue durée du 16-17 septembre 189g, et dont j'ai eu l'honneur de donner un compte rendu sommaire dans la séance du 2 octobre 1899. » J'ai a[)pelé ce nouvel appareil indicateur de direction, en raison des ser- vices qu'il peut rendre à l'aéronaute égaré dans l'atmosphère, en lui per- mettant de connaître, même au milieu des nuages les plus épais, la direc- tion que suit son aérostat. « L'instrument se compose essentiellement, ainsi qu'on peut le voir sur la figure, d'une rose aimantée semblable à celle des compas de marine et mobile sur une pointe verticale fixée au centre d'une boîte circulaire vitrée. )) La suspension métallique à la Cardan est remplacée par deux forts fils de chanvre attachés aux extrémités diamétralement opposées du couvercle vitré de la boîte et réunis, à o",5o au-dessus du centre de la rose aimantée, en un filin unique que l'on suspend en un point fixe quelconque. C. K., T900, I" Semestre. (T. CXW, N° 6.) 4? ( 354 ) » Enfin, au point de réunion des deux fils de chanvre est attaché un pendule extrê- mement léger constitué par un fil de soie câblé terminé à sa partie inférieure par une fine pointe de cuivre qui vient presque toucher le couvercle vitré de la boite. » On conçoit que, l'appareil étant ainsi disposé, s'il n'est soumis à aucun déplace- ment d'air horizontal, la pointe de cuivre du pendule coïncidera avec l'axe de suspen- sion de la boussole, mais au moindre souffle d'air le pendule déviera et, en raison de la faiblesse extrême de son inertie, la pointe de cuivre se placera sur un des rhumbs de la boussole et indiquera instantanément ainsi toutes les variations d'azimut du vent. » Dans l'ascension du 16-17 septembre 1899. le pendule ne pesait que o8'',i. Sa sen- sibilité était telle que, dans mon laboratoire, un déplacement d'air inappréciable aux sens le faisait dévier d'une façon considérable. » L'appareil a été disposé au niveau du rebord supérieur de la nacelle, mais à a™ environ de distance horizontale, en utilisant l'aérostat lui-même comme point fixe de suspension. Par ce procédé, l'appareil a été non seu- lement mis à l'abri des secousses produites par les mouvements des aéro- nautes, mais en éloignant ainsi suffisamment la boussole des masses de fer perturbatrices, on a pu supprimer les moyens employés dans la marine à cet effet. » L'instrument fut mis en fonction dès le départ, mais à cause de la nuit et de la faible portée de notre lampe électrique, les observations ont été assez difficiles. Cepen- dant, je pus constater déjà que le pendule était en oscillations perpétuelles darix un ( 355 ) plan verlical sensiblement parallèle à la marche de l'aérostat, c'est-à-dire du nord- ouest au sud-est. » Mais, dès le matin, les observations purent être plus précises. Nous étions em- portés alors en plein sud au sein d'un mistral dont la vitesse allait toujours en crois- sant. Nous ne sentions point le vent relatif; mais, avec mon indicateur de direction, nous pûmes constater la continuité absolue de ce phénomène : le pendule oscillait du nord au sud avec quelques légères déviations brusques à droite et à gauche du plan moyen de balancement, plan qui coïncidait exactement avec la direction sui\ ie par le ballon. Pendant notre long séjour dans les nuages, avant d'apercevoir le moût Blanc, que nous utilisâmes comme repère, nous avons employé cet appareil pour reconnaître notre direction. » Ainsi, en se servant dti vent relatif, qui est une conséquence de la grande inertie de l'aérostat et de la constitution interne du vent, et dont la constance ne pouvait être révélée qu'à l'aide d'un appareil suffisamment sensible, il paraît possible d'établir pour les aéronautes une sorte de ligne de foi qui leur servira de guide en les avertissant d'une direction dange- reuse, et en leur permettant de refaire Ihistoire complète de leur trajec- toire. L'indicateur de direction est donc une sorte de compas aéronautique. Ces observations sur le vent relatif (en ballon) confirment pleinement les observations qui ont été laites à terre par divers savants, et notamment à la tour Eiffel, sur la constitution interne du vent. » PHYSIQUE. — Sur la production de rayons X secondaires par le corps humain et sur un point important de la technique radio graphique ( ' ). Note de M. Th. Guilloz, présentée par M. d'Arsonval. « On sait qu'il est assez difficile d'obtenir, avec un bon contraste, des radiographies de régions très épaisses. Ces clichés, même les meilleurs, apparaissent toujours au développement comme plus ou moins voilés. Ceci ne peut pas s'expliquer par l'absorption pure et simple des rayons. On a voulu que la cause du voile soit une diffusion des rayons X par l'air, mais cette dilfusion est infime et, dans les applications médico-chirurgicales de ces rayons, elle ne peut guère compter comme cause de voile. » Le voile tient à la diffusion des rayons par les supports, appareils de contention, murs de la pièce, tissus, corps du sujet radiographié el quelqae- (•) Travail du laboratoire d'Électrothérapie de la Faculté de Médecine de Nancy. ( .^56 ) fois aussi par le corps rie l'opérateur lui-même. L'interprétation de l'expé- rience suivante conduit, en effet, naturellement à cette conclusion. » J'ai disposé un tube Cbabaud au-dessus d'une grande plaque de plomb de i™ 1" Pour cela, j'introduis rextrémité du tube de caoutchouc de l'appareil dans la bouche pendant la production de A. Si je le place derrière les lèvres, le niveau oscille comme tout à l'heure, quand le tube était en dehors. » Mais si je le porte aussi profondément que possible, auprès de l'isthme, on est très surpris d'observer l'immobilité complète du niveau ; il en est de même pour toutes les voyelles en ce cas. » Cette immobilité curieuse n'indique pas nécessairement que la couche d'air intra- buccale profonde soit immobile, mais seulement qu'il n'existe pas en ce point de courant sortant; celui-ci n'est manifeste qu'auprès des lèvres. » 2° Pour savoir si cette couche d'air ist/imique n^étah pas animée de mouvements quelconques, j'ai pris le dispositif suivant : » Expérience. — Une petite rondelle de papier mince, rigide, de o'",oi de diamètre, est embrochée par une tige d'acier cylindrique et polie, sur laquelle elle glisse au moindre souffle; on la dispose à l'extrémité de la tige tenue à la main. La bouche est ouverte comme pour dire A; et la respiration retenue pour le lancer énerglquement. Alors on introduit vivement la rondelle au fond de la cavité, aussi près que possible de l'isthme de la gorge, et l'on crie A fort. » Dans cette situation, proche de l'isthme, on constate, avec un éclairage suffisant et un miroir, qu'au moment de l'émission la rondelle de papier, emportée par un violent courant rétrograde, se trouve jetée au fond du pharynx, hors de la tige, d'une façon instantanée, et d'autant plus sûrement que le son est dit plus intense. » Une sensation désagréable avertit du contact de la rondelle avec la gorge. . » Si l'on porte la rondelle dans les deux tiers antérieurs de la cavité buccale, le déplacement inverse se produit, la rondelle glisse au dehors, sur sa tige, pendant l'émission de A. » La lettre A ouvre la bouche et permet celte observation de visu; avec les autres voyelles, l'inspection est presque impossible, mais on peut admettre que la couche d'air proche de l'isthme est pour toutes agitée de même par des courants contraires, l'un sortant, qui se manifeste au niveau de la bouche, l'autre rentrant, sensible expé- rimentalement au niveau de la base de la langue et de l'isthme : tous deux très énergiques. » La colonne d'air iiitra-buccale n'est donc pas inerle, et la cavité buc- cale n'a pas le rôle de résonateur qu'on lui a attribué. C'est l'air lui-même qui par ses alternatives de condensations et de dilatations, nées de la lutte entre les courants, produit les sous-voyelles avec le son laryngé. » ACOUSTIQUE. — Sur le mécanisme de l'aiidilion des sons et. sur quelques phénomènes connexes. Note de M. Fhuiin Lauroque, présentée par M. A. Cornu. « Je me sers, pour inesurer comparativement les intensités des impres- sions produites par des sons isolés ou simultanés (on sait qu'il n'existe pas ( 36o ) de pi'océdé de mesure des intensités relatives de sons différents), d'un circuit téléphonique comprenant un transmetteur et un récepteur électro- magnétiques, ce dernier à noyau de fer pulvérulent contenu dans un tube de verre. On réduit ce récepteur au silence en faisant varier le poids de limaille. )) Rarement, dans les combinaisons harmoniques même compliquées, deux sons cessent simultanément d'être perçus : les intensités des impres- sions sonores concertantes sont très diverses. )> Le rapport d'extinction d'une impression sonore par une autre plus intense varie selon les combinaisons harmoniques et instrumentales. A distance des instruments, l'oreille cesse de pouvoir isoler les harmoniques constituants du timbre et les sons résultants lorsque le rapport des impres- sions sonores correspondant à ces sons et aux sons fondamentaux et géné- rateurs descend à ^. Ceci explique la tolérance de notre sens auditif pour des coïncidences en apparence cacophoniques. » Il était intéressant de savoir jusqu'à quel point les impressions puie- ment sonores ou musicales sont susceptibles d'influer sur la circulation cardiaque. J'ai constaté: t° que la vibration, productrice ou non produc- trice de son, donne dans les premiers temps plus d'ampleur à la pulsation artérielle; 2" qu'une sensation musicale imprévue peut précipiter momen- tanément le rvthme cardiaque; 3° que, sans le concours du drame ou de circonstances particulières de nature à provoquer une intense émotion, l'impression musicale ne provoque jamais de ralentissement du rythme cardiaque. » En résumé, les lois fondamentales de la musique, de la perception et de la sensation musicales, ne sont autres que celles de la synchronisation des oscillants. » M. F. Larroqce adresse une courte Note « Sur im granité pyrénéen ». En réduisant en poudre un granité provenant de Néouvielle, l'auteur déclare y avoir reconnu, soit par l'examen microscopique, soit par l'étude chimique, la présence d'octaèdres incolores de diamant, avec des paillettes de graphite. Cette Note sera soumise à l'examen de MM. Moissan et Michel-Lévy. M. VoiGT, de Gottingen, adresse une lettre dans laquelle il fait remarquer \ ( 36, ) que la relation indiquée par M. Moreaii, dans les Comptes rendus Au i5 jan- vier dernier, se trouve dans un Mémoire qu'il a publié dans les Nachrlchten d. K. Gesellschaft d. JViss. zu Gôltingen, en avril 1898, et qui contient une théorie plus générale du phénomène. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 22 janvier 1900. ( Suite.) Sulle figure complète determinate da un numéro qualunque di piinti o da un numéro qualunque di langenli di una conica e sulle loro corrélative nello spazio, Nota del prof. Stanislao Vecchi. Parma, 1899; 1 fasc. gr. in-8°. (Hom- mage de l'Auteur.) Saggio di un disegno polarimetrico, Nota del prof. Stanislao Vecchi. Parma, 1899; i fasc. gr. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Divisibilita pei numeri primi e non primi, per Giuseppe Martinelli ; Dis- pensa P. Napoli, 1899; 1 f;isc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Annuaire de V Observatoire royal de Belgique, 1900, 67' année. Bruxelles, Hayez, 1900; i vol. in-i8. Mémoires et Comptes rendus de la Société royale du Canada; 2* série, t. IV, séance de mai 1898. Ottawa, 1898 : i vol. in-8°. The journal of ihe Franklin Institule devoted to science and the mechanic arts. Vol. CXLIX, n° 1, Jan. 1900. Philadelphia; i fasc. in-8''. The astronomical Journal, founded by B.-A. Gould. N" 474, vol. XX, January 1900. Boston; i fasc. in-4°. Observatoire magnétique et météorologique de Zi-Ka-Wei {Chine), fondé et dirigé par les missionnaires de la Compagnie de Jésus. Bulletin mensuel. Année 1897, i" trimestre. Chang-Hai, 1899; i fasc. gr. in-4''. Publicationen des Aslrophysikalischen Observatoriums zu Potsdam, C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N" 6.) 4^ ( 362 ) herausgeg. v. Director H.-C. Y ogez. Photograpkische Himmelskarle. Bd. I. Potsdam, 1899; i vol. in-4''. Publicationen fur die internationale Erdmessung. Die astronomisch-geodd- tischen Arbeiten des k. und k. militàr-geographischen Institutes in Wien. XVI Band. Astronomische Arbeiten. Wien, 1899; i vol. in-4°. Onderzoekingen gedaan in het physiologisch laboratorium der Utrechtsche Hoogeschool. Uitgegeven door C.-A. Pekelharing en H. Zwaardemaker, vijfdereeks 1,2. Utrecht, 1899; i fasc. in-8°. Atti délia R. Accademia dei Lincei. Série quinta. Memorie délia Classe di Scienze Jisiche , matematische e naturali. Vol. I, II. Roma, 1895-1898; 2 vol. in-4°. Societa reale di Napoli. Atti délia reale Accademia délie Science Jisiche e matematiche ; série seconda, vol. IX. Napoli, 1899; i vol. in-4°. Biblioteca nazionale centrale di Firenze. Bolettino délie pubblicazioni ita- liane ricevute per diritlo di stampa. N°337, 1900, i5 gennaio.Firenze-Milan'o; I fasc. in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 29 janvier 1900. Cahiers du Service géographique de i Armée. N° 10 : Matériaux d'étude topologique pour l'Algérie et la Tunisie (première série). Paris, imprimerie du Service géographique de l'Armée, 1900; i vol. in-8°. (Présenté par M. le général Bassot.) Reçue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, publiée sous la direction de M. E. Olivier. la^année. 1899. Moulins, Etienne Auclaire, 1899; I vol. in-8". (Hommage de l'Auteur.) Mémoires et Comptes rendus de l'Académie de Cracovie. (Section de Mathé- matiques et de Physique.) Série II, t. XIII. Cracovie, Nakladem akademii umiejetnosci, 1898; i vol. in-4''. Transactions of the american Society of mechanical engineers. Vol. XX, 1899. New York city; published by the Society, 1899; 1 vol. in-S". Report of the Commissioner of éducation, for the year 1 897-1 898. Vol. I. Washington, Government printing office, 1899; i vol. in-8°. Outrages reçus dans la séance du 5 février 1900. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d' invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844j publiée par les ordres ( 363 ) de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie. Tome XCIII, i'^* et 2* par. tie. Paris, Imprimerie nationale, 1900; 2 vol. in-8°. Le pâturage en foret, par Alph. Mathey, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts. Besançon, PaulJacquin, 1900; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur). Archives des Sciences physiques et naturelles. Tome IX, n" 1, janvier 1900. Paris, Masson et C'*', 1900; i fasc. in-8°. Annales de l'Institut Pasteur, publiées par M. Duclaux. Tome XIV, n" I, janvier 1900; i fasc. in-8°. Annales agronomiques, publiées sous les auspices de M. le Ministre de l'Agriculture, par M. Dehérain. Tome XXVI, n° 1, janvier 1900. Paris, Masson et C'^, igoo; i fasc. in-8''. Nouvelles Annales de Mathématiques, par MM. C.-A. Laisant et X. Anto- MARi. Tome XIX, janvier 1900. Paris, Gauthier-Villars, 1900; i fasc. in-8°. L'Electrochimie, revue mensuelle des Sciences et de l'Industrie. Directeur : Adolphe Minet. Sixième année, n° 1, janvier 1900; i fasc. in-4°. L'Enseignement mathématique. Directeurs : MM. C.-A. Laisant et H. Fehr. 2* année, n° 1, janvier 1900. Paris, Carré et C. Naud; i fasc. in-8°. Société internationale des Electriciens : Annuairepour 1900. Paris, Gauthier- Villars, 1900; I fasc. in-4°. Journal de la Société contre l'abus du tabac. a4* année, n" 1, janvier 1900. Nevers, L. Gourdet; i fasc. in-8°. Bibliographie des Sciences et de l'Industrie. 2" année, u" 15, janvier igoo. Paris, V^ Ch. Dunod; i fasc. in-4°. Historia de la Dominacion espanola en el Uruguay, par Francisco Bauza. Tomes I, II, III. Montevideo, A. Barreiro y Raraos, 1890; 3 vol. in-8°. Proceedingsof the United States national Muséum. Vol. XXI. Washington, Government printing office, 1899; i vol. in-8°. Annuaire de l' Académie royale des Sciences, des Lettres el des Beaux-Arts de Belgique, igoo. Bruxelles, Hayez, 1900; i vol. in-8°. Revue des questions scientifiques. Tome XVII, janvier igoo. Louvain, J. Thirion, igoo; i vol. in-8°. Notice explicative de la Feuille XVI (2" éd.) au nj^j^rô • f'^'"^^ géologique de la Suisse, par E. Renevier et H. Ichardt. Berne, Schmidt et Francke, iSgg; i fasc. in-8°, avec une Carte. Berichte der deutschen chemischen Gesellschaft. N° 1, Januar igoo. Berlin, R. Friedlânder und Sohn, igoo; i vol. in-8°. Publications of the University of Pennsylvania : Contributions from the bota- nical laboratory. Vol. II, n° 1. Philadelphia, i8g8, Ginn and C"; i vol. in-8°. ( 364 ) Archives du Musée Teyler. Série II, vol. VI, 4^ partie. 1899. Leipzig, G.-E. Schuize, et Paris, Gauthier- Villars; i aoI. in-S". Aui délia reale Accademia dei Lincei. Vol. IX, fasc. I. Roma, 1900; i fasc. in-4°. Annuario délia R. Accademia dei Lincei, 1900. Roma; i vol. in-S". Index medicusnoi'us. N" 1, 1900. Wien, L. Boudé und Sohn; 1 fasc. in-8°. The Journal 0/ the American chemical Society. Vol. XXII, n° 1, jan- vier 1900. Easton, Pa., The chemical publishing Company; i fasc. in-8°. K 6. TABLE DES ARTICLES. (Séance du ô février 1900.) MEMOIRES ET COMMUIVIGATIOJVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. MM. 0. Callandreau et G. Fayet. — Calcul de l'orbite d'une comète dont le mouvement gcocenlriqueest considérable. 281 M. Armand Gautier. — Localisation, éli- mination et origines de l'arsenic chez les animaux ... 2S4 M. Marcel Bertrand. — Essai d'une théorie mécanique de la formation des montagnes. Déplacement progressif de l'axe terrestre 291 Pages. MM. Prillieux et Delacroix. - Sur une maladie des raisins des vignes du Caucase. 2c)S M. G. Rayet. — Observations de la comète 1899, IV (Tempel, 1873, II) faites, au grand équalorial de l'observatoire de Bordeaux, par MM. G. Hayet, Féraud et Esclangon ? S. A. S. le prince Albert 1" de Monaco. — Sur la deuxième campagne de la Princesse A lice // .lo.'i NOMINATIONS. Commission chargée de juger le concours du prix Damoiseau, pour 1900 : MM.iœtvy Callandreau, Faye, liadau. Wolf 3o6 Commission chargée de juger le concours du prix Valz. pour 1900 : MM. Faye, Lœwy, Janssen, Wolf, Callandreau SoG Commission chargée de juger le concours du prix Janssen, pour 1900 : MM. Janssen, Lœwy, Faye, Callandreau, Wolf 3o6 Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Statistique), pour 1900 : MM. //«ton de la Goupil li('re,Brouardel, p(e Jonquières, Bouché, Laussedat, de Freycinet 3o(> Commission chargée de juger le concouis du prix Jecker, pour 1900 ; JIM. Troost, Gautier, Moissan, Griniaux, Dicte, Lemoine 3o6 CORRESPONDANCE. M. Zeuthen, élu Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses remer- ciments à r.4cadémie 3n6 M. A. BiENAYME, élu Correspondant pour la Section de Géographie et Navigation, adresse ses remerciments à l'Académie... 3o6 M. Jean Boocardi. — Étude sur la variation de la latitude à l'observatoire de Teraiiio (Italie) 307 M. J. Clairin. — Sur une classe de trans- formations 009 M. Eugène Cosserat. — Sur la détermina- tion de toutes les surfaces algébriques à double génération circulaire 3ii M. Autonne. — Sur les équations' algé- briques anharmoniques ^ 3i3 M. G. -A. Miller. — Sur les groupes des isomorphismes 3i*' M. André Broca. — Sur les masses vecto- rielles de discontinuité 3i7 M. G. Sagnac. — Rayons X et décharges : généralisation de la notion de rayons cathodiques 32o M. H. Pellat. — Contribution à l'étude des stratifications 3^3 M. Thomas Tommasina. — Sur la cristalli- sation métallique par transport électrique de certains métaux dans l'eau distillée... 325 M. P. DuTOiT et L. Friderioh. — Sur la ten- sion superficielle de quelques liquides or- ganiques . . 3 >7 M. Alb. Colson. — Sur le dosage volumétrique de l'hydrogène et les tensions chimiques. 33o M. iMaurice François. — Action de l'ammo- niaque concentrée sur l'iodure de mer- curdiammonium 332 M. L. OuvRARD. — Sur les borates de la série magnésienne 335 M. G. Massol. — Sur la valeur acidimé- trique des acides maloniques substitués, comparée à celle des diacides normaux correspondants 33S MM. Emile Bourquelot et H. Hérissey. — Sur l'individualité de la se'minase, fer- ment soluble sécrété par les graines de légumineuses à albumen corné pendant la germination 3^0 M. C. Sauvageau. — Inlluencc d'un para- site sur la plante hospitalière 343 M. Ed. Bureau. — Sur la première plante fossile envoyée de Madagascar 34 '1 M. Bleiciieb. — Sur les phénomènes de métamorphisme, de [iroduclion de mine- N° 6. SVITE DE LA TABLE DES ARTrCLES. Pages, l'iii de ftT, runsécuLifs à la ilédULi.iliiiii du plaleiiu de Haye (Meurthe-ot-MoselIc). . . • 340 M. A. LAnnoix. — Sur un nouveau groupe d'euclaves liomogcncs des roches volca- niques, les microtinites des andésites et des téphi-iles 348 M. Em. jMarchand. — Phénomènes d'optique atmosphérique observés au Pic du Midi et à Bagnères 35i M. G. Heumite. — Nouvelles observations sur le vent relatif en ballon 353 M. Th. Guilloz. — Sur la production de rayons X secondaires par le corps liumain et sur un point important de la technique Bulletin bibliogkaphique Pages, radiographique 355 AI. E. Gellïï. — Des mouvements de l'air expiré pendant la formation des sons du langage 358 M. FiRMiN Larroque. — Sur le mécanisme de l'audition des sons et sur quelques phénomènes connexes SSg M. F. Larroque adresse une Note « Sur un granité pyrénéen > 36o M. VoiQT, adresse une réclamation de prio- rité, au sujet d'une Communication ré- cente de M. Moreau sur le phénomène de Hall et les courants thermomagné- liques 3oo 3Ci PARIS.— IMPKIVIKRIE G A.UTH I E R-VI LL A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. Le ptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus après l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de les déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5\ Autrement la présentation sera remise à la séance suivante. MAH y iSOO COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 12 FÉVRIER 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, en annonçant à l'Académie la mort de M. Emile Blan- chard, s'exprime comme il suit : « Mes chers Confrères, » J'ai la douloureuse mission de vous annoncer la mort du doyen de la Section d'Anatomie et de Zoologie, Emile Blanchard. » Depuis plusieurs semaines, vous ne le voyiez plus à cette place où il a bien rarement manqué depuis trente-huit années qu'il y a succédé à Geoffroy Saint-Hilaire. )) Son absence soudaine et persistante était trop significative pour ne pas être très inquiétante. Car ce n'est pas sa cécité, bien qu'elle fût devenue complète, qui eût pu le tenir éloigné de nos séances. Elles étaient, au con- C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 7.) 49 ( 366 ) Iraire, sa joie et sa consolation. Chaque hindi, pendant qu'il pouvait venir s'asseoir parmi nous, il lui semblait que quelque chose lui était rendu de la douce lumière d'autrefois. Venir à l'Académie était, pour lui, marcher à l'étoile. Il n'y venait pas comme Tobie vieux et aveugle, appuyé au bras grêle de l'enfant. Il y venait soutenu par le bras vigoureux et la solide amitié de notre vaillant confrère l'amiral de Jonquières, et, une fois assis, il retrouvait toute la fougue que lui donnait son amour passionné de la Science et de l'Académie. » Vous savez avec quelle facilité de parole et quelle juvénile ardeur il se mêlait à nos discussions. C'est qu'il a appartenu à cette pléiade formée par les jeunes d'un autre temps qui, aux côtés de Joseph Bertrand, ont, comme « les jeune France » , si vigoureusement bataillé contre leurs aînés, les classiques, contre ceux-là même qu'ils aimaient et admiraient le plus, pour faire triompher la candidature si disputée de Foucault. » Pour cet acte, tous et chacun ont droit à notre reconnaissance; car ils ont grandement honoré notre Compagnie en y faisant entrer cet enfant perdu de la Science qu'était Foucault, qui ne se piquait pas de classique et n'avait que du génie, un génie comparable à celui d'Huygens, tout au moins d'Huygens, inventeur de l'horloge. » Cette belle génération se décime singulièrement. La mort d'Emile Blanchard nous la fait aimer et regretter davantage encore. » Je lèverai la séance, en signe de deuil, immédiatement après le dé- pouillement de la Correspondance, et le vote pour l'élection d'un Corres- pondant annoncée pour ce jour. » THERMOCHIMIE. — Recherches sur la série urique; par M. Berthelot. « L'étude de la série urique a pris, dans ces dernières années, une figure nouvelle depuis les recherches de M. E. Fisher, qui a rattaché toute cette série à un noyau fondamental, la purine, et l'a reconstituée sur une base synthétique aussi riche qu'imprévue. Delà, la nécessité de reprendre l'exa- men thermochimique de tous ces composés et d'y étendre les résultats si intéressants obtenus précédemment par M. Matignon. Pour être exhaustive, cette recherche exigerait la préparation des trente ou quarante nouveaux composés découverts par M. Fisher. Sans entreprendre une recherche aussi étendue, il m'a paru cependant possible d'établir un certain nombre ( 367 ) (le relations essentielles, par l'élude de substances convenablement choisies. Tels sont : les nitriles glycollique et lactiqne, les dérivés de l'indol, et la xanthine, que nous avons examinés, M. Aiulré etmoi, l'année dernière (' ). Tels sont encore quatre composés bien définis : la 7-méth)'lpurine, les oxypurines 6 ( hypoxanlhine; et 8, et la 7-méthylhypoxanthine, composés que M. E. Fisher a eu l'extrême obligeance de faire préparer lui-même à mon intention. >) Ces divers composés permettent d'aborder deux ])roblèmes thermo- chimiques importants, à savoii' : les effets thermiques de l'addition de l'oxygène et ceux de la substitution mélhylée dans lu série urique. Don- nons d'abord les faits que j'ai observés : 7 Méthylpurine : C'Ii'^Az'— i3/|. Az 1 CH HC i C - Az ^ CH' II II Az - Il '^CH 1! ./^^^ - C -Az Analyse. Trouvé. Calculé. C 53,88 53,7 H 4,46 4,5 Az 4i,65 4i,8 99.99 11 Ce corps est d'une pureté remarquable, de même que tous ceux que m'a adressés M. Fisher. ') Trois combustions dans la bombe, faites sur des poids voisins de I gramme : 6122*^^"', 5; 6i33'^^',6; 6i22"',i. D'où Cal Chaleur de conihustion moléculaire : à volume constant 820,88 1) » à pression constante 8ao,6o Chaleur de formation par les éléments — '17 ,74 (') Aii/i. de Chim. et de Phys., ']" série, t. XVII, p. 4^3. ( 368 Hypoxanthine ou 6-oxypuRiNE : C^H'Az'O i36. HAz-CO I i HC C - AzH II II \cH Il II Z"^" Az — C — Az Analyse. Trouvé. Calculé. C 44,0 44,1 H 3,0 2,94 Az 4i,3 4', 3 » Combustions dans la bombe pour i gramme : 4282'^*', 5 ; 4299'^*', 6. Cal Chaleur de combustion moléculaire : à volume constant 583,57 „ » à pression constante 582,69 Chaleur de formation par les éléments -+■ 26,86 8-OxïPURINE = i36. Az = CH I I HC C-AzH II II \go Il II z^^- Az — G- AzH Analyse. Trouvé. Calculé. C 43,8 44,1 H 2,98 2,94 Az 4i,4 4i,3 >) Combustions dans la bombe pour i gramme : '4355'^''',6; 4345<=*',i; 4368'^^='',7. Cal Chaleur de combustion moléculaire : à volume constant 592,47 „ à pression constante 591 ,59 Chaleur de formation par les éléments + i7'9" » Les deux oxypurines isomères ont donc des chaleurs de formation ( 369 ) différant de -l- S'^^'.g; ce qui répond à la difFérence de leur constitution. Mais, pour approfondir et généraliser cette relation, il faudrait pouvoir comparer d'autres dérivés uriques (ou puriques), présentant la même différence. 7-Méthylhypoxanthine : C^H^Az^O = i5o. AzH -CO I I HC G - Az - CH' A.Z C — Az Analyse. ^CH C. H. Az. Trouvé. Calculé. 47,8 48,0 4,3 4,0 37,35 37,33 » Combustions dans la bombe pour i gramme : 3062'=''', 3; 5072*^*', 2. Cal Chaleur de combustion moléculaire : à volume constant 760,08 ,) à pression constante 759,49 Chaleur de formation par les éléments + i3 , 37 Oxydation. » Les chiffres précédents conduisent à quelques rapprochements inté- ressants : L'acide urique ou trioxypurine étant. G*H*Az*0^ La xanthine ou dioxypurine C^H*Az*0^ L'hypoxanthine ou monoxypurine C^H*Az'0 Et la purine C^H'Az» « Le changement de la xanthine en acide ui^que par addition d'un atome d'oxygène dégage H- 5i'^''',4- » Le changement de l'hypoxanthine (^G-oxypurine) en xanthine par addition d'un atome d'oxygène : + ôg'^^'.H. » D'après ce chiffre, nous pourrions calculer la chaleur de formation par les éléments de la purine elle-même, soit — 44'^"'- C'est une première ( 370 ) indication, sous toutes réserves d'ailleurs. On en donnera une autre éva- luation plus loin. » Dans tous les cas, il y aurait décroissance dans la chaleur dégagée par les atomes d'oxygène successivement combinés, ce qui est conforme à une relation fort générale dans l'étude des combinaisons formées en pro- portions multiples ( '). Pour l'indol, par exemple, le premier atome d'oxy- gène dégage -F^i^^'.ô (valeur voisine de +69^^*', 8 observée pour l'iiypo- xanthine; et le deuxième atome d'oxygène, -;-'55^^',i seulement. )i En ce qui touche la série urique, il convient de rappeler que les termes de cette série peuvent être, en général, regardés comme des diuréides, dérivés de deux molécules d'urée associées avec un acide oxy- géné dérivé de l'acide lactique ('actide, acide acrylique, et isomères). La purine elle-même répondrait à un nitrile diuréique de l'acide acrylique (ou dulactide), 2GH* Az-0 - C-H^O= - -iH-0. » Ceci posé, il serait intéressant de comparer, d'une part, les chaleurs dégagées par la fixation elle-même de l'oxygène sur l'acide lactique (ou acrylique) et, d'autre part, sur la purine. On voit que la comparaison mettra en évidence les différences résultant de l'inégalité bien connue et considérable des quantités de chaleur si différentes, qui répondent à la for- mation des amides, iraides et nitriles par déshydratation. Elle pourra dès lors jeter beaucoup de lumière sur la constitution amidée, imidée, ou nitrilée, des corps de la série purique. Méthylation. ■» Les résultats fournis par l'étude de la chaleur mise en jeu dans la méthylation des composés puriques et uriques sont très dignes d'intérêt. Soient d'abord l'hypoxanthine (6-oxypurine) et la 7-méthylhypoxanthine i^7-méthyl 6-oxypuriney ; la chaleur de formation de ce dernier composé, CH^Az^O, a été trouvée égale à -f-iS.Sy; celle de l'hypoxanthine, C^H^'Az^O, étant -f-26, 86. » D'où il résulte que la combinaison des éléments, C + H^, avec le dernier corps, ou, ce qui revient au même, la substitution de CH' à H, a absorbé — iS'^^'.S; au lieu de dégager, comme dans les corps homologues propre- ment dits, -;-5 à ô'^'*' environ. Par suite la différence des chaleurs de combus- (') Thermochimie ■ Données et lois numériques, l. I. ( 37i ^ tion entre riiypoxanlhine et son dérivé méthylé devient 739,5 - 582,7 = i76'^*',8; v.deur fort supérieure à la différence normale 167 entre homologues. » Ceci confirme la relation signalée par M. Matignon, il v a quelque-, années, pour le cas où le méthyle est lié directement à l'azote : ce qui est précisément le cas de la méthyloxypurine envisagée. L'écart serait moindre pour la 8-méthyloxvpurine, étant de —4,6 pour la substitution, et de 167,9 pour les chaleurs de combustion. Mais, dans ce cas, les corps comparés ne dérivent pas d'une même constitution chimique. )) La substitution méthylée portant sur l'hvdrogène lié à l'azote donne donc lieu à un accroissement d'énergie du système. Cette observation s'ap- plique également à deux et même à trois méthylations reposant sur des liaisons de cet ordre. » En effet, j'ai déjà fait observer ailleurs ( ' ) que la chaleur de formation de la xanthine, C^H^Az^O^, étant -i-96^^',5, celle de la diméthylxanthine (ihéobromine : 3,7), CH'Àz'O^, a été trouvée +90'^"', 10, et celle de la triméthylxanthine (caféine : i, 3, 7), C'H^Az^O^, à +80*^*', 7. » Il y a donc accroissement d'énergie continu dans ces méthylations successives, portant sur un noyau azoté fondamental dérivé de l'ammo- niaque. C'est là une remarque qui pourra servir à contrôler plus d'une formule de constitution et qui est susceptible déjouer quelque rôle dans les recherches relatives à la chaleur animale. » Je reviens maintenant à la chaleur de formation de la purine. Le chiffre — 13^^',5 a été observé pour la différence entre la méthyl- hypoxanthine et l'hypoxanthine; si l'on suppose ce chiffre applicable à la différence entre la méthylpurine (étudiée plus haut) et la purine, on peut calculer la chaleur de formation de la purine par les éléments, soit — 47.7 (méthylpurpurine) — i3,5 = - 34*^*', 2. L'étude des phénomènes d'oxydation a fourni, en vertu d'analogies du même ordre : — 44*^^'- L^ moyenne — Sg*^"' ne doit pas être fort éloignée de la réahté. » En tous cas, la formation par les éléments de la purine peut être re- gardée comme fortement endothermique. Une telle conclusion est con- forme à l'étude générale des nitriles, laquelle fournit, d'après mes recherches, des chaleurs de formation de nitriles très inférieures à la (') Annales de Chimie et de Physique, 7» série, t. XVII, p. 442- ( 372 ) somme des chaleurs de formation de l'acide et de la base générateurs, diminuées de la chaleur de formation de l'eau éliminée. Tel serait aussi le cas de la purine, en faisant le calcul d'après la formule de la p. 370, qui l'envisage comme un nitrile de la série lactique. « Ce calcul, comparé à la chaleur de formation — 39^'»', indique une différence considérable, une portion notable de la chaleur de formation de l'eau éliminée demeurant emmagasinée dans la purine. » C'est là une circonstance très générale dans la formation des nitriles, et très importante ; car il en résulte une réserve d'énergie qui communique au composé résultant cette aptitude à entrer en combinaison directe, cette plasticité et facilité de transformations multiples, qui caractérisent les composés endothermiques, tels que l'acétylène, l'acide cyanhydrique, le cyanamide, le cyanogène et la purine. Tous ces composés sont assimilables à de véritables radicaux par leur caractère de corps incomplets et la va- riété de leurs réactions. De là le double point de vue sous lequel on peut les envisager, suivant que l'on tient compte de leur formation analytique, c'est-à-dire par voie de certains dédoublements qui accumulent dans les résidus une énergie dérivée d'une façon exceptionnelle de celles des géné- rateurs; ou bien que l'on s'attache à leurs réactions synthétiques, en envi- sageant directement ces résidus, avec leurs réserves d'énergie propres, comme des radicaux ou noyaux fondamentaux. La Thermochimie apporte ici des notions essentielles à l'étude de la constitution des corps et des séries elles-mêmes. « PHYSIQUE. — Sur la dispersion du rayonnement du radium dans un champ magnétique. Note de M. Henri Becquerel. « J'ai montré récemment (') que la portion déviable du rayonnement du radium était dispersée par un champ magnétique; le faisceau dévié se compose de radiations dont les trajectoires ont des rayons de courbure différents, et dont l'absorption au travers de divers écrans est variable avec la nature et la position de ces écrans. J'ai pu améliorer les dispositions expérimentales primitives et obtenir quelques résultats nets qui pourront guider dans l'étude ultérieure de ces phénomènes. (') Comptes rendus, l. GXXX, p. 209; 29 janvier 1900. ( 373 ) » Il importait d'éliminer l'absorption due au papier noir qui envelop- |)ait les plaques photographiques dans la ])Uipart des expériences anté- rieures, mais il faut alors éviter l'action de la lumière émise par la phos- phorescence du sel de radium. La substance active était rassemblée dans un trou de i°"" percé dans une carte, et placée dans une petite cuve en l^lomb; celte cuve était posée sur la gélatine de la plaque photographique, horizontale, au milieu du champ magnétique. Dans ces conditions, la lu- mière de phosphorescence n'impressionnait pas la plaque, et les rayons déviables étaient seuls ramenés sur celle-ci par l'action du champ magné- tique. On pouvait alors placer sur la plaque même divers écrans absorbants. Les opérations s'effectuaient dans une chambre noire en s'éclairant avec de la lumière rouge. » Une autre modification importante a été de remplacer les armatures qui ne donnaient un champ uniforme que sur un petit espace, par des parallélépipèdes de fer dont la section était de lo""" de large sur i4'"" de hauteur séparés entre eux par une dislance de 3™, 3. Le champ uniforme occupe une étendue suffisante pour comprendre toutes les trajectoires des rayons qui impressionnent la plaque. En faisant passer dans l'électro-aimant un courant de 4 ampères, on obtenait un champ magnétique dont l'inten- sité a été déduite de la mesure de la rotation du plan de polarisation de la lumière dans une direction oblique. On a trouvé ainsi 1742 unités C.G.S. M 1° Veri/ication de /a direction dis trajectoires. — L'élude que j'ai faite antérieurement conduit à penser que les rayons qui sont les plus efficaces pour impressionner la plaque photographique sont ceux dont les trajec- toires coupent la plaque dans le voisinage de leur point de contact avec leur enveloppe; en particulier, quand la source est sur la plaque elle- même, ce seraient les rayons qui sont ramenés à peu près normalement sur la plaque, ou plus généralement ceux dont la normale à la trajectoire est dans le plan de la plaque. » On peut vérifier qu'il en est sensiblement ainsi en disposant sur la plaque divers objets dont on étudie les ombres. En particulier, si l'on dis- pose parallèlement à la plaque, à o""",3 au-dessus et obliquement au champ, une petite barre de verre de i"""", 5 de côté, on constate que l'ombre produite par les rayons déviés présente une pénombre due à la largeur de la source et que la largeur et la netteté de l'ombre sont d'autant plus grandes que la longueur de la trajectoire a été plus grande. » La netteté n'est pas changée si l'on couvre la source d'un demi- cylindre d'aluminium de o""",i d'épaisseur, parallèle au champ. Cette C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 7.) 5o ( 374 ) expérience montre bien la transparence de l'aluniinium dans ces condi- tions et semble exclure l'hypothèse de radiations secondaires émises par l'aluminium, en quantité assez notable pour se substituer efficacement à celles de la source; elle confirme les observations que j'avais faites depuis longtemps. :> 2° Variation de l'absorption avec la position des écrans. — Si sur la gélatine de la plaque photographique on place des bandes de diverses substances, de papier, de verre, de mica, d'aluminium, de cuivre, de plomb, on reconnaît, comme je l'ai déjà annoncé, que les impressions s'arrêtent à des distances inégales de la source, tandis que s'il n'y a pas d'écran l'impression se fait jusque dans le voisinage immédiat de la cuve contenant le radium. Il paraît vraisemblable d'admettre que les rayons les plus déviés sont inégalement absorbés par les divers écrans, mais l'on se trouve alors en présence d'un phénomène inattendu, que j'ai signalé antérieurement : si, au lieu de placer l'écran sur la plaque photogra- phique, on le place sur la petite cuve elle-même qui contient le radium, l'impression photographique sétend jusque près de la source, et il semble que cet écran se laisse alors traverser par les radiations qu'il arrête lors- qu'il est sur la plaque. Ce fait paraît général; je l'ai observé avec du papier noir et avec des lames d'aluminium, de cuivre et de plomb d'environ o™"",! d'épaisseur. Les radiations ont leur intensité plus ou moins diminuée par ces écrans, mais quand ils sont très près de la source, l'impression, plus ou moins affaiblie, s'étend jusqu'à la source elle-même, montrant qu'il arrive alors sur la plaque des radiations de toute nature, depuis celles qui sont très peu déviées jusqu'à celles qui viennent s'arrêter sur le bord même de la cuve contenant le radium. » Au lieu de placer les écrans sur la cuve elle-même, on peut couvrir celle-ci d'une petite gouttière cylindrique plus ou moins épaisse, les effets sont les mêmes. L'aluminium, sous o'"™,o2 d'épaisseur, laisse passer les radiations de toute nature; le plomb, sous o'"™,33, a tout arrêté. La trans- parence du plomb est cependant notable, lorsque celui-ci est en contact avec la radium, car, dans toutes les épreuves, la position de la source est marquée par une tache circulaire intense due aux rayons qui ont traversé le fond de la cuve, qui a environ o"'°,5 d'épaisseur; il faut toutefois ob- server que, dans ce cas, la partie non déviable du rayonnement traverse également le fond de la cuve et que l'effet de ce rayonnement s'ajoute à celui de la partie déviable par le champ magnétique. » Deux lames d'aluminium parallèles toutes deux à la plaque, l'une posée sur la gélatine, l'autre à 2°"° au-dessus, ont donné la même absorption ( ^75 ) qualitative. Si l'on dispose trois lames d'aluminium, d'égale épaisseur, l'une sur la plaque, l'autre inclinée à 45° et la troisième verticale, on constate que la limite des radiations absorbées se rapproche progres- sivement de la source. » Je n'ai encore aucune explication plausible de ces phénomènes. Ce- pendant le phénomène qu'on observe quand les écrans sont sur la plaque photographique paraît bien dû à une absorption élective de radiations sensiblement normales aux écrans, et il donne alors le spectre d'absorption de chaque écran, pour les radiations inégalement déviées dans le champ magnétique. » 3° Spectres d'absorption de diverses substances. — Le spectre d'émission du radium apparaît dans ces expériences comme étant continu. Pour carac- tériser chaque radiation, on peut donner le rayon de courbure p de sa tra- jectoire dans un champ uniforme déterminé, et comme, d'autre part, le produit Hp du rayon de courbure par l'intensité H de la composante du champ normale à la trajectoire est constant, je prendrai la valeur de ce produit pour caractériser chaque radiation. » Un écran placé sur la gélatine de la plaque limite l'impression à un arc elliptique un peu diffus, dont le petit axe donne le double du rayon de courbure minimum des trajectoires des radiations transmises. Dans un champ de 17/(2 unités C. G. S., ce petit axe était de 7""°, 5 environ pour le papier noir, de 11°"", 5 pour une lame d'aluminium de o"",! d'épaisseur, de i3°"° pour une lamelle de verre, etc. » On trouvera dans le Tableau suivant les valeurs du produit Hp pour les rayons qui limitent l'absorption de divers écrans. Ces nombres ne donnent que des valeurs grossièrement approchées de ces limites, en raison de la diffusion due à la largeur de la source, d'une part, et d'autre part, en raison de la limite indécise du phénomène d'absorption. Les écrans sont transparents pour des radiations dont les valeurs de Hp sont supérieures aux nombres du Tableau suivant : Limite inférieure du produit Hp pour les rayons transmis. Substances. Épaisseur. C.G.S. mm Papier o,o65 65o [ 0,010 35o Aluminium | o, 100 1000 f 0,200 i48o Mica 0,025 520 Verre 0,1 55 ii3o Platine • • • o,o3o i3io Cuivre o,o85 1740 Plomb o,i3o 2610 ( 376 ) » Ces limites approchées, dont je me propose de donner plus tard des valeurs plus exactes, suffisent pour caractériser d'une manière générale l'absorption de diverses substances. Ainsi, le papier ne laisse pas passer les radiations les plus déviables dont le rayon de courbure dans un champ de looo unités serait inférieur à 6°"", 5 environ; pour le verre, les rayons transmis auraient, dans le même champ, des rayons de courbure supé- rieurs à 11°"°. » Les nombres ci-dessus sont tout à fait du même ordre de grandeur que ceux qui ont été trouvés pour les rayons cathodiques. Les radiations les plus déviables, c'est-à-dire celles qui ont le rayon de courbure ou le produit Hp le plus petit, sont les plus absorbées. Si on leur applique la même théorie que pour les rayons cathodiques, les rayons les plus absor- bés seraient ceux pour lesquels le produit — V = Hp de la vitesse par le rapport de la masse à la charge aurait la moindre valeur. ') Ces phénomènes d'absorption inégale viennent confirmer les conclu- sions que j'avais déduites de l'étude de la phosphorescence excitée par le radium au travers de divers écrans ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la Synthèse de l'acide campholique au moyen de l'acide camphorique . Note de MM. A. Haller et G. Blanc. « Dans une précédente Communication (^) l'un de nous a montré que, en réduisant une solution alcoolique d'anhydride camphorique par de l'amal- game de sodium, on obtient une lactone C'^H^O", qui a été appelée cam- pholide. Ce composé présente, vis-à-vis de l'anhydride camphorique, les mêmes rapports que le phtalide vis-à-vis de l'anhydride phtalique. C8H«'/*^^\0 C«H>*/^"'\0 C«H'/S^\0 C»H'/™'\0 ^ " \co/^' ^ " \co /^' \co/^' "^ " \co z^- Anhydride Campholide. Anhydride Phtalide. camphorique. phtalique. )> Campholide et phtalide ont d'ailleurs aussi même fonction. » MM. A. Baeyer et V. Williger (^) ont récemment reproduit le cam- (') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 91-2; 4 déc. 1899. (2) A. Haller, Comptes rendus, t. GXXII, p. 298. (3) Berichle der deut. cltem. Gcs., l. XXXIII, p. 363o. ( ■'^77 ) pholide, en soumettant le camphre à l'action oxydante d'une solution de persulfale de potasse dans l'acide sulfurique. La publication de ce travail nous engage à communiquer des recherches commencées par l'un de nous, il y a quelque temps, pour effectuer le passage du campholide à l'acide campholique. » Dans ce but, nous avons transformé le campholide provenant de l'acide camphorique en acide bromocampholique, d'après le procédé de MM. Baeyer etWilliger, en saturant une solution de la lactone dans l'acide acétique cristallisable par de l'acide bromhydrique. Le dérivé brome se dépose peu à peu et, au bout de quarante-huit heures, le précipité n'aug- mente plus. On le recueille sur filtre, on le lave avec de l'eau glacée et on le sèche dans le vide. Ce corps se présente sous la forme de paillettes cris- tallines, blanches, fondant à 177" et est identique avec celui que les savants allemands ont obtenu avec le campholide préparé directement en partant du camphre. » 3s'' d'acide bromocampholique sont dissous dans un excès d'acide acétique ciistall'- sable et traités par los'' de zinc en poudre. Le tout a été chauffé au baia-marie, à une température de 5o° à 60°, pendant quelques heures. Après filtration, on a étendu d'eau avec précaution et la liqueur a été neutralisée presque exactement avec du bicarbo- nate de soude. L'acide campholique s'est séparé sous la forme d'huile qui n'a pas tardé à cristalliser. On a extrait le reste avec de l'éther. » Après plusieurs cristallisations dans l'alcool, l'acide se présente sous la forme d'aiguilles blanches, ressemblant en tous points à celles de l'acide campholique pré- paré par les anciens procédés. Elles en ont aussi toutes les propriétés. Ainsi elles fondent à io5"-io6'', point de fusion qui est indiqué par de Montgolfier pour l'acide pur. Leur pouvoir rotatoire a„r;i-t- o°29', pour j5;= o,4oi4, ('=:2o-'", /=:5o™°' et < = 18°, d'où [a]„= 4- 48"9' au lieu de 49°8' que donnent les auteurs. » L'analyse a donné les résultats suivants : Substance = 0, 1290; CO'- = o,332o; H'0 = o,ii83, d'où C. II. Trouv(5 Calculé pour 100. pour C'"H"0 70,18 70,58 10, 16 10,58 » Analyse du sel d'argent : qB"', 200 du sel ont donné 0,0779 d'argent. Calculé Trouve. pour C'"H"AgO^ 38,95 38,97 » Cette synthèse de l'acide campholique fixe d'une façon définitive les ( 378 ) relations qui existent, d'une part entre cet acide et le camphre, et d'autre part aussi entre ce même acide et l'acide camphorique ou son anhydride. Ces relations peuvent être exprimées par les schémas suivants : ,C0. .CH\ .CH' -> C'H'*< )0, -> C'H"/ )0, -> C«H»^( \C0/ \C0/ \COOH Camphre. Anhydride camphorique. Campholidc. Acide campholique. >> Or on sait, par des recherches antérieures de l'un de nous ( ' ), que le campholide, en tant que lactone, peut être aussi converti en acide cyano- /CH-.CAz campholique C*H'''(^ rnnn ' "''^''•'^ correspondant à l'acide bromocam- pholique. Or, cet acide cyané fournit par saponification de l'acide homo- camphorique, dont le sel de plomb donne par calcination du camphre droit. On a donc là un moyen de retourner de l'acide campholique au camphre, puisqu'il a été démontré que cet acide fournit par oxydation de l'acide camphorique. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Botanique, en remplacement de M. le baron de Millier. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 43, M. Schwendener obtient 43 suffrages. M. Schwendener, ayant réuni l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel annonce qu'il a reçu l'avis officiel d'un legs de 4ooo livres sterling, fait à l'Académie par M. le professeur Hughes. Le revenu doit en être affecté à un prix destiné à récompenser une dé- couverte originale dans les Sciences physiques, et particulièrement dans l'Electricité, le Magnétisme ou leurs applications. (') Haller, Comptes rendus, t. CXXII, p. 446. ( 379 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Variations rapides de la vitesse radiale de l'étoile S Orion. Noie de M. H. Deslandres, présentée par M. Janssen. « Dans une Note récente (Comptes rendus , t. CXXVIII.p. i SyS; juin 1899) j'ai exposé les premiers résultats obtenus avec la grande lunette double de Meudon sur la photographie des planètes, des amas d'étoiles et des nébu- leuses. J'expose aujourd'hui les premiers résultats sur l'étude spectrale des astres. » La grande lunette qui a été mise à ma disposition par le directeur de l'observatoire, M. Janssen, a été employée régulièrement à la photographie des astres pendant les trois premiers trimestres de 1898. Puis, de sep- tembre 1898 à mai 1899, elle a été livrée au constructeur pour l'addition d'organes nouveaux et d'accessoires divers. En particulier, j'ai fait fixer à l'arrière des supports spéciaux, destinésà recevoir les nombreux appareils (tels que spectroscopes, photomètres, etc.) nécessaires à l'étude physique des astres, et à assurer leur réglage facile, et le remplacement commode des uns par les autres. Eu même temps j'ai fait construire plusieurs spectro- scopes destinés, l'un aux étoiles faibles, l'autre au Soleil, un troisième à l'étude des vitesses radiales, ce dernier étant établi avec le soin tout parti- culier qu'exige cette recherche délicate. Cette première organisation assure donc l'étude spectrale de tous les astres. Mais le plan général adopté et la description des principaux appareils seront présentés dans une Note ultérieure. » Depuis le i5 octobre dernier, le spectroscope des vitesses radiales, fixé à la grande lunette photographique de o'",62, a été employé d'une manière continue à la photographie spectrale des étoiles. Cette étude est la continuation des recherches poursuivies de 1892 à 1896 à l'Observatoire de Paris avec le grand télescope de i°',2o, sur les vitesses de rotation des planètes et sur les vitesses radiales des étoiles. Mais, à Meudon, les condi- tions sont plus favorables. Car si, avec les deux instruments, les flexions de la monture sont à peu près les mêmes, l'instrument de Meudon l'emporte par la qualité de l'appareil optique et la constance relative de la tempéra- ture, due à la présence d'une coupole. » Le spectroscope de xMeudou, qui se prête à plusieurs combinaisons de prismes et lentilles susceptibles de fournir des dispersions différentes, a été \ ( 38o ) employé avec un collimateur et une chambre de o"',55, et deux prismes de fliut léger, la dispersion étant telle que le spectre a environ 40™" de X4800 à ASqSo. Avec une pose d'une heure, il donne les étoiles de la 5® grandeur (d'après la Photométrie de Harvard Observalory), alors que le spectroscope de Paris, dans le même temps, donnait au plus les étoiles de la grandeur 3,5. )) Ces conditions nouvelles permettent d'aborder les étoiles variables, qui sont en général plus faibles que la 3" grandeur, et dont les mouve- ments offrent un intérêt de premier ordre. » Depuis le i5 octobre, malgré la persistance du mauvais temps, j'ai obtenu soixante épreuves spectrales d'étoiles, avec le concours de M. Mil- lochau, aide-astronome à l'Observatoire. Parmi ces épreuves, je dois citer tout d'abord onze spectres successifs de l'étoile S Orion, qui ont montré des variations de vitesses radiales qui sont à la fois fortes et rapides. )> L'étoile S Orion a été notée par Herschel comme variable, mais de période irrégulière. MM. Vogel et Scheiner ont mesuré sa vitesse radiale à quatre époques différentes, mais sans trouver des différences supérieures à 7"^"" par seconde. )) Ce spectre de l'étoile a des particularités curieuses; les seules raies bien visibles appartiennent à l'hydrogène et à l'hélium; de plus, elles sont extrêmement larges et diffuses. On peut, à ce point de vue, les rapprocher des raies de l'étoile a Aigle, étudiée déjà à Paris, qui offre le même carac- tère, mais à un degré moindre. D'autre part, la largeur des raies dans S Orion est jjresque certainement variable et l'un des bords de la raie est parfois plus diffus que l'autre ('). » La nature nébuleuse des raies de § Orion rend leur pointé difficile, dans la comparaison avec les raies terrestres qui donne le déplacement et la vitesse radiale; il faut employer un faible grossissement et un réticule à gros fil. Cependant le déplacement rapide des raies stellaires est évident; il est même visible à l'œil nu, la raie passant en vingt-quatre heures d'un côté à l'antre de la raie de comparaison. » Le Tableau ci-contre présente les mesures de vitesses radiales qui sont faites avec un appareil provisoire, et ne sont pas présentées comme définitives. Mais l'emploi d'un appareil mieux approprié à ces mesures spé- ciales ne peut changer les conclusions de cette Note. (') Cette inégalité des bords a été signalée déjà par M. Vogel dans une autre étoile a Vierge, qui a un spectre semblable à celui de 5 Orion, et est aussi une étoile double speclroscoi)i(jue. ( 38i ) Tableau des mesures de vitesses radiales avec la raie X /(34 de l'hydrogène {^). Vitesses mesurées Dates. en kilomètres par seconde. km 8 décembre 1899 -t- qS 9 " — i5 12 » +70 i5 » — 38 18 » -H 81 9 janvier 1900 — 87 10 " +64 12 >i -1-80 1 3 » — 49 18 » + i4 25 « — 5o » Pour les raisons éniimérées plus haut, la précision de la mesure est faible, l'erreur possible pour certaines épreuves étant estimée à ± i5'^'", tellement la raie est parfois peu distincte et à bo^s peu nets. » En résumé, l'étoile S Orion présente des variations périodiques de vi- tesses radiales. Même, les mesures précédentes s'accordent assez bien avec une période égale à iJ°"'', 92; et la courbe des vitesses (ramenées à une même période), construite d'après ces premières données, présente les dissymétries qui annoncent une grande excentricité de l'orbite. >) Mais des épreuves plus nombreuses et surtout plus rapprochées (-) (') La raie /447 àe. l'iiélium se prête aussi aux mesures, quoique moins facilement qu'avec ^434 de l'iiydrogène. Or les vitesses mesurées avec ).447 sont parfois assez diflTérentes des précédentes en valeur absolue, le signe cependaut restant le même. Ces différences jointes à la netteté inégale des bords des raies conduisent à penser que le spectre est peut-être composite et formé de deux spectres juxtaposés. De plus, lorsque l'impression est forte, la raie X434 ofTre parfois dans sa partie noire deux raies brillantes fines, analogues à la raie double brillante renversée que j'ai reconnue au milieu des raies noires 11 et K du calcium dans le spectre des facules et de la lumière générale du Soleil. J'ai signalé aussi dans les raies de o( Aigle la même particularité, qui serait due à la nature composite du spectre, ou mieux la chromo- sphère de l'astre. {^) Comme les variations sont rapides, les épreuves doivent être rapprochées. Il conviendrait, pendant quatre belles nuits consécutives, de faire chaque nuit trois épreuves séparées chacune par quatre heures d'intervalle. Mais actuellement Orion se lève trop tôt; et, dans celle saison, il est rare d'avoir plusieurs belles nuits qui se suivent. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CX.W, N° 7.) 5l ( 382 ) seront nécessaires pour reconnaître la véritable valeur de la période et décider si les variations de vitesse correspondent à une seule période ou à plusieurs et à une simple ellipse, soumise ou non à une rotation sensible de la ligne des absides. » MÉTÉOROLOGIE. — Lois dynamiques des cyclones. Note de M. l'amiral FoURNIER. « Dans un fluide sans viscosité, ne subissant aucun frottement inté- rieur, qu'il soit compressible ou non, tant qu'il ne s'y manifeste aucun mouvement oscillatoire, c'est-à-dire que les molécules d'un même filet y parcourent des trajectoires parallèles et continues, la force vive de circu- lation de l'unité de volume d'air de masse [x, sur un inême niveau, est liée à la dépression correspondante V — p, comptée depuis la pression culmi- nante, P, où la vitesse Vêtait nulle, par la formule de Bernoulli Mais, dans un cyclone atmosphérique où l'entraînement giratoire ne peut se propager, tangentiellement aux isobares concentriques à l'axe de révo- lution du tourbillon, que par des entrechoquements moléculaires, les frottements intérieurs étant négligeables, l'élasticité de l'air est mise en jeu par ces impulsions moléculaires et une partie de la force vive de circula- tion se transforme en force vive oscillatoire entretenue transversalement aux fdets, puisque c'est dans cette direction que toutes les réactions anta- gonistes du météore s'équilibrent, en chaque point de ces filets. Les molé- cules aériennes suivent donc, dans les filets venteux d'un cyclone, des trajectoires sinueuses étant animées d'une vitesse oscillatoire transversale. La valeur moyenne, co,„, de cette vitesse composante, au point où la vitesse résultante des molécules est W, est donc liée à la vitesse de circulation con- tinue V qu'elles auraient si le mouvement oscillatoire transversal était nul, par la relation^ [y, W-= [^[-'■V-— ^ri-/."^,,! + ^co;),, de laquelle on déduit W = V. En d'autres termes, la vitesse des molécules aériennes sur leurs trajec- toires sinueuses et oscillantes est, en tout point, la même que si ces molé- cules, au lieu d'osciller dans leur filet commun, transversalement à sa direction, la suivaient parallèlement et sans discontinuité, comme dans un fluide incompressible, avec une vitesse V satisfaisant donc à la loi de Ber- noulh, |(aV^=(P-/*). ( 383 ) » Mais alors, la force vive moyenne '^ jaV^, de la circulation continue, le long du fdet considéré, se trouve réduite à l'expression ou, à cause de la formule (i), (3) ï(-V;, = (P-/>) -i[. 2 » 2. Pour déterminer ^p.w;„, remarquons que le jeu des oscillations moléculaires transversales, le long de la normale à un fdet quelconque d'un cyclone, s'y traduit par un ensemble de nœuds de compression, sur lesquels s'équilibrent simultanément, de l'une à l'autre, dans les deux sens, les réactions élastiques intermédiaires qui forment ainsi ces nœuds, jusqu'au dernier aboutissant évidemment au contour de l'isobare exté- rieur de la pression culminante, F, où s'éteignent toutes les perturbations du cyclone. Dans ces conditions, la tension répulsive entre les molécules contiguës s'élève, dans tous les nœuds, à une valeur commune égale à P. Cette tension oscille donc, au point où la pression barométrique est p, de /) à P, c'est-à-dire de p np -h (P — p) et de /> à/? — (P — p), de façon que sa valeur moyenne reste égale à sa valeur observée /?. La mesure de la force vive oscillatoire moyenne est donc ^ (P — p) = ^[J-oil^ et l'équation (2) de- vient (3) ^[-V;, = i(P-p), tandis que l'on aurait (4) ^l-V= = (P-/.), d'après la formuh^de BernouUi, si le fluide atmosphérique était incompres- sible, toutes choses égales d'ailleurs, la moitié du travail des dépressions se dépense donc, dans les cyclones, d'un fdet à l'autre, en réactions oscil- latoires transversales entretenues par les forces impulsives de l'entraîne- ment giratoire. » Ces équations (3) et (4) sont indépendantes de l'inclinaison, 0, des filets sur le rayon correspondant, r, du centre des dépressions. Il en est de même évidemment de ces équations dérivées par rapport à /■ : (6) :-!._: = -2 dr ' dr ( 'm ) Il faul joindre, en outre, à ces équations, celles qui expriment l'équilibre transversal de l'unité de volume d'air sur sa trajectoire continue : (n) -^ sinO ~- ^ — '" dans le premier système, (8) -f: sin9 = - — dans le deuxième système, en fonction du rayon de courbure p de la trajectoire. » En éliminant -f> entre (5) et (7) ec entre (6) et (8), et en remar- quant que la relation générale psin6 = r( i + -7- j est satisfaite sur toute courbe dont l'équation en coordonnées polaires es>lr=/('f), en fonction de l'angle au pôle ç et du rayon vecteur, on a » Or les relations, qui sont générales, étant indépendantes de 0, im- pliquent que l'on ait -7^ = o, quel que soit /•, c'est-à-dire 6 constant; d'où l'on conclut que les lilets venteux, dans les cyclones, sont des spirales logarithmiques. Ces équations se réduisent alors, après intégration, aux relations ilTVi. = (7; ^'' l'"'" conséquent, p-^ =-- (^- ou — y2 = (7) et, par conséquent, p _ , = (7 entre le rayon r, de l'isobare où commence l'entraînement giratoire de l'air et le rayon r de l'isobare intérieur où la vitesse de cet entraînement cesse d'être progressive avant de décroître brusquement jusqu'à o sur le contour du noyau central d'accalmie que l'on rencontre au cœur de tous les cyclones. » Les lois de. distribution concentrique des forces vives et des dépres- sions sont donc bien \>- y m ___ '\ _ ^'—p 1-^1 v;i, ~" r p — Pi dans les cyclones atmosphériques, ainsi d'ailleurs que j'ai pu le vérifier par des exemples probants au moyen des baisses barométriques recueillies ( 385 ) dans des types de ces tempêtes Jes plus dissemblables, et ces lois seraient celles bien différentes du second système, si l'air était un fluide incom- pressible, toutes choses égales d'ailleurs. p p r » La loi p_ = j donne lieu, par sa forme, à des applications fort utiles aux navigateurs et permettent, entre autres, d'établir des prévisions certaines sur la durée de l'ouragan. » GÉOMÉTRIE. — Sur les cercles tangents à quatre plans isotropes cl sur les sur- faces à double génération circulaire. Note de M. Eugène Cosserat, pré- sentée par M. Darboux. » Dans une précédente Communication, j'ai commencé à considérer les transformations (0 P^'i=^/, (« = 1,2,3,4), où leay; sont des formes quadratiques de quatre variables .T,,a-.,,Xj, x.,, et qui font correspondre; aux génératrices rectilignes d'une quadrique/=; o des coniques rencontrant toutes en deux points une conique C. » La discussion des cas qui se présentent lorsque la courbe d'intersec- tion de/ = o et de la quadrique Q qui correspond au plan de C présente des particularités, m'entraînerait ici trop loin; je me contenterai, pour terminer, de considérer un cas qui se rattache directement à différentes recherches déjà anciennes des géomètres, et que l'on rencontre lorsqu'on suppose que 1 intersection de/ = o et de O se compose de quatre droites distinctes. » Le système linéaire formé par les quadriques conjuguées à un tétraèdre fixe et dont l'étude a été commencée en i863 par Painvin, a fait ensuite l'objet de plusieurs travaux, parmi lesquels on doit citer ceux deMeister et de M. Segre; les résultats connus relatifs à ce système sont, en partie, résumés par M. Reye dans la 3" édition de son Liwe Die Géométrie derLage. Rappelons simplement les suivants : Supposons que dans les formules (i), les quatre quadriques /= o soient conjuguées à un même tétraèdre T; à une droite générale de l'espace (x) correspond dans l'espace (x') une conique tangente aux quatre faces du tétraèdre ï' dont les sommets sont les correspondants de ceux du tétraèdre T; inversement, à une conique générale C tangente aux quatre faces du tétraèdre T' correspondent dans ( 386 ) l'espace (x) huit droiles D,, D^, . . ., D, qui sont dites associées; ces huit droites appartiennent quatre par quatre aux deux systèmes de génératrices rectih'gnes de la quadrique Q qui correspond au plan de C. » Ceci étant rappelé, si l'on considère une droite générale de l'espace (x) rencontrant deux droites D, situées dans le même plan, à cette droite correspond une conique située sur un des cônes passant par C et dont les sommets sont ceux de T'. S la droite rencontre deux droites D, non situées dans un même plan, il lui correspond en général une conique non située sur un tel cône, tangente aux quatre faces du tétraèdre T' et rencontrant C en deux points. Aux génératrices rectilignes d'une quadrique /= o cou- pant Q suivant un quadrilatère gauche formé de quatre droites D,-, corres- pondent des coniques rencontrant G' en deux points. Toutefois, il y a à distinguer. On peut former trente-six quadrilatères gauches dont quatre côtés soient des droites D, ; pour douze de ces quadrilatères, qui sont asso- ciés deux à deux, les quadriques correspondantes ont pour transformées des cônes du second ordre ayant leurs sommets sur les arêtes du tétraèdre ï'; pour les vingt-quatre autres, associées huit à huit, les quadriques corres- pondantes ont pour transformées des surfaces du huitième ordre qui admettent C comme conique quadruple et une ligne double formée de quatre droites et d'une biquadrique. » On peut présenter les résultats précédents sous une autre forme où n'intervient plus la transformation (i); pour abréger le langage, suppo- sons, ce qui ne restreint pas la généralité, que C soit le cercle de l'infini et que les quatre faces du tétraèdre T' soient ainsi des plans isotropes. Nous avons alors la proposition suivante : » Considérons la congruence formée par les cercles, tangents à quatre plans, isotropes en laissant de côté ceux dont les foyers (*) ne sont pas simultanément sur deux arêtes opposées du tétraèdre T' déterminé par ces quatre plans. Cette congruence se partage en douze congruences par- tielles; étant considéré un cercle y' lui appartenant, les cercles de la con- gruence qui le rencontrent sont répartis sur douze surfaces; cinq de ces surfaces forment, par leur ensemble, six surfaces de Steiner passant par le cercle de l'infini; une sixième est une surface du huitième ordre admet- (') Nous donnons, d'après M. Darboux, au\ centres des sphères de rayon nid pas- sant par un cercle, le nom de foyers du cercle. La congruence considérée peut se partager en trois congruences suivant la distribution des foyers d'un cercle sur les trois couples d'arêtes opposées du tétraèdre T'. (387 ) tant une famille de cercles et une famille de coniques ; une septième et une huitième sont les cônes isotropes passant par le cercle y'; enfin les quatre dernières sont des surfaces du huitième ordre à double génération circu- laire : l'une des familles de cercles comprend le cercle y', les cercles de l'autre famille ont leurs foyers sur l'une des deux courbes d'arêtes du tétraèdre T' qui ne renferment pas les foyers dey', chacun de ces deux couples correspondant à deux des quatre surfaces. » Les derniers résultats énoncés conduisent à faire l'observation sui- vante qui présente de l'intérêt lorsqu'on se préoccupe de la distinction entre le réel et l'imaginaire. On sait que Laguerre a représenté un point imaginaire de l'espace par un cercle réel admettant le point pour un de ses foyers. Si l'on applique cette représentation aux points d'une droite imaginaire, de la seconde espèce de von Staudt, on en déduit des cercles réels en nombre doublement infini et qui font partie de la congruence des cercles tangents aux quatre plans isotropes passant par la droite ou par la droite imaginaire conjuguée. » La congruence des cercles tangents à quatre plans isotropes jouit encore de propriétés intéressantes sur lesquelles je n'insiste pas en ce moment; j'observe seulement qu'elle constitue un cas particulier de la congruence des cercles tangents à quatre développables isotropes. Cette dernière, à l'étude de laquelle on est conduit lorsqu'on fait correspondre, suivant Laguerre, des cercles réels aux points d'une courbe imaginaire, se présente aussi dans la généralisation des congruences de cercles que l'on déduit, par inversion, des congruences isotropes de droites de Ribau- cour; si l'Académie le permet, je consacrerai à cette congruence générale une prochaine Communication. » GÉOMÉTRIE. — Sur les équations harmoniques et les surfaces isothermiques. Note de M. A. Thybaut, présentée par M. Darboux. « On sait qu'une équation harmonique a une infinité de groupes de quatre solutions dont la somme des carrés est nulle; les solutions 6,, 6^, 63, 0^ de l'un de ces groupes sont A + B . .B-A „ AB-i .AB + i 9., = j -==> 63=—===-, «4 = J- ' 0VB^ ' ^UW ' v/A'B' sl^'V.' » Si l'on effectue sur les fonctions A et B une substitution homogra- phique quelconque, on obtient quatre nouvelles solutions de la même ( 388 ) équation harmonique, et la somme des carrés de ces quatre solutions est nulle; nous ne considérerons pas ce deuxième groupe comme distinct du premier. )) Soit to l'une des solutions 0, formons l'équation en f2 que l'on déduit de l'équation harmonique en 0 par la transformation Uii groupe de quatre solutions 0, distinct du groupe dont w fait partie, se transforme dans la nouvelle équation en un groupe de quatre solutions dont la somme des carrés est une constante; cette constante n'est nulle que dans le cas limite où co devient une solution harmonique. Aux trois solutions 0 du même groupe que w correspondent trois fonctions qui sont les coordonnées rectangulaires d'ime surface minima rapportée à ses lignes de longueur nulle. En transformant un peu ces résultats, on obtient la proposition suivante : » L'équation de Laplace à invariants égaur, que vérifient les coordonnées rectangulaires d'une surface minima quelconque rapportée à ses lignes de courbure, possède une infinité de groupes de quatre solutions dont la somme des canes est constante. » Chacun de ces groupes fait connaître les coordonnées pentasphériques d'une surface isothermique. Les surfaces isothermiques, que l'on peut déduire par ce procédé de toutes les équations harmoniques, constituent une classe dépendant de deux fonctions arbitraires, elles sont entièrement déterminées dans ma Thèse de Doctorat; nous les appellerons surfaces (I). » A chaque surface isolhermique (I) est associée une sphère (S) sur laquelle des sphères variables tangentes à (I) et à (S) décrivent un tracé géographique de la surface (I). Le rayon de chaque sphère variable est l'inverse de la cour- bure moyenne de la surface (!) au point de contact. )) On peut établir une liaison géométrique entre toutes les surfaces (I) que l'on déduit d'une même solution co : » La fonction co"- est proportionnelle au produit de la différence des cour- hures principales en un point quelconque d' une surface (I) correspondante par la puissance de ce point par rapport à la sphère (S) associée. » Considérons au contraire toutes les surfaces qui dérivent d'un même groupe de solutions©, leurs lignes de courbure ont pour image, sur chaque sphère (S) correspondante, le même réseau orthogonal et isotherme (ou le réseau inverse). ( 389 ) » A l'aide d'un déplacement et d'une honiothétie, on peut faire coïn- cider toutes les sphères (S) avec une sphère fixe (O), les surfaces (I) de- viennent toutes les surfaces dont la correspondance par sphères tangentes avec une sphère fixe fait correspondre les lignes de longueur nulle. Dans ma Communication du 23 mai 1899, j'ai donné quelques propriétés géo- métriques de ces surfaces, j'ai indiqué en particulier qu'elles étaient iso- thermiques. Si le rayon de la sphère (O) augmente ou diminue indéfini- ment, on trouve comme cas limites des surfaces (I) les surfaces minima dans le premier cas, leurs inverses dans le second cas. » On déduit des résultats précédents que la détermination des surfaces (^toutes isothermiques), dont les lignes de courbure ont pour image sur une sphère un réseau orthogonal et isotherme donné, se ramène à ta recherche des solutions 0 d'une équation harmonique ou à la recherche des solutions harmo- niques. Ce problème est compris dans une question plus générale traitée par M. Darboux (^Comptes rendus, 29 mai 1899). » Indiquons maintenant les résultats du calcul qui sont très simples. Supposons que le rayon de la sphère (O) ne soit ni infini ni nul et trans- formons par l'inversion cette sphère en un plan que nous prendrons comme plan des xy; les coordonnées {x, y, z) de la surface (C) lieu des centres des sphères variables renferment deux fonctions arbitraires A et B ; ce sont I -t- AB X ^a-^ b, y =: i(h — a), s = ^=^ = — «0. == /"(a, i). La surface (I) correspondante est l'enveloppe des sphères de centre (x, y, z) tangentes au plan des ry; les coordonnées tangentielles (a, p, l) de cette surface sont /(a, b) est l'inverse de la courbure moyenne de la surface (1). » Signalons la relation différentielle rfe; + r/0^ -H d^l -+- r/e; = \dadb qui fait connaître une surface (C) de coordonnées (9,, 60, 63) el appli- cable sur (C). Les sphères de rayon / qui ont leurs centres sur (C) passent par l'origine et enveloppent une surface (!) dont (G) est la déve- loppée moyenne. Nous allons indiquer quelques propriétés géométriques des quatre surfaces (C), (I), (C), (T). » Le réseau conjugué commun aux surfaces applicables (C) et (C) est c. R.. 19 o, I" Semestre. (T. CXX\, N" 7.) 32 ( 390 ) un réseau à invariants ponctuels égaux, il correspond aux lignes de cour- bure de (I) et (F)- )) Les asymptotiques de (C)ou (C) correspondent à un réseau con- jugué de (I) ou (r). Celte propriété caractérise les surfaces (I) parmi les surfaces isothermiques. » Les courbes a-^ const. et 6 :r^ const. sont les lignes de longueur nulle du plan des xy et de {I), ce sont les lignes de longueur nulle de la repré- sentation sphérique de (I); les courbes correspondantes sont planes sur les deux surfaces applicables (C) et (C). » Si les fonctions A et B sont algébriques, les quatre surfaces sont algé- briques. » Si les paramètres a et b sont imaginaires conjugués ainsi que les fonctions arbitraires A et B, les quatre surfaces sont réelles et les cour- bures totales en deux points correspondants des surfaces (C)et(I)ou (C) et (F) sont de signes contraires. » La surface (F) a une représentation sphérique isotherme et possède cette propriété caractéristique que toutes les surfaces inverses par rapport au point O ont aussi une représentation sphérique isotherme; j'ai déter- miné dans ma Thèse de Doctorat toutes les surfaces (F). La surface ( C') est la polaire réciproque de Finverse de la surface (F) correspondante. )) Quelques-uns de ces résultats peuvent être déduits de la proposition suivante, analogue à un théorème de M. Darboux sur les surfaces isother- miques : » Considérons une sur/ace et les sphères tangentes qui ont pour rayon ta demi-somme des rayons de courbure de la surface au point de contact; la con- dition nécessaire et suffisante pour que cette surface ait une représentation sphé- rique isotherme est que les lignes de courbure se correspondent sur les deux nappes de l'enveloppe des sphères. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations algébriques anharmoniques. Note de M. Autonne, présentée par M. C. Jordan ( ' ). « Dans un groupe S donné, on ne peut choisir arf/ièi^MW la substitution R. D'abord R ne doit pas être une puissance d'une autre substitution d'ordre plus élevé. Ensuite/» doit diviser ou n ~ i (cas de la première catégorie). (') Voir Comptes rendus du 5 février. ( %! ; ou n - 1 (cas de la deuxième catégorie). » Dans la deuxième catégorie, n est pair, n = im. )) Les racines se répartissent en m couples; chaque racine d'un couple est rationnelle par rapport à l'autre ; A„ n'est pas primitive. » Voici les résultats de la discussion : S appartient à l'un quelconque des cinq types de M. Jordan. Toutes les racines de h„ s'expriment rationnellement avec une quelconque d'entre elles. Toutes les racines s'expriment rationnellement en fonction de deux quel- conques d'entre elles, pourvu que ces dernières n'appartiennent pas, dans la deuxième catégorie, au même couple. » S ne peut être du type circulaire. » Si S est pyramidal, p = i. C dérive des deux substitutions 0(O, I, 2, ...,« — l) Pi £ =r (o) (i , 7< — I ) (2, « — •i') . . . pour n impair (première catégorie ), ou £ = ( o)(/« ) ( i,/? — I ) ( . . • ) . . . pour /* = 2/n (deuxième catégorie ). » A„ possède, même quand n n'est pas premier, les propriétés des équa- tions de Galois. L'exemple le plus simple de ces A„ est h-, construite dans ma Note du i3 février 189g. » S tétraédrique fournit deux anharmoniques : « = 4, /^ = 3 (//, à groupe alterné et à discriminant carré; première catégorie), n = 6, [) -- Q, (deuxième catégorie). » S octaédrique ne donne rien à la première catégorie et trois h„ à la deuxième catégorie : Il \-2., /> — 2; vi^ = 3; n . 6, p = 4- ( 392 ) » S icosaédrique ne fournit rien à la première catégorie et trois /;„ à la deuxième catégorie : /; = 3o, p = 2 ; « = 20, ^ = 3; n — 12, yO = 5. » Il est facile de restituer à leur place, dans la classification générale, les ht directement construites dans ma Note du i3 février 1899. A^ équi- anharmonique correspond kp~3, S létraédrique. h,, harmonique corres- pond soit à S circulaire, /? = I , N = n = 4, soit à S pyramidal, /; = 2, N = 8. La dernière A< correspond à /) = i et S pyramidal. » Jj'intégrale générale de l'équation U de Riccati est M = J-(?:, C), C = const. arbitraire, W('Q=^T(t). » Si, ce qui ne change pas le fond des choses, on prend pour variable, non pins t, mais Z,, l'équation U est ^'J^„W"4-^ii.4-(«.^'+-^y=o, dl, dt nti \ n il / w'-^_I(R, ^r'-\, ... sont les suivantes : » L'intégrale générale de U est "1 -l- c«-;. <' -+- Cv,' «,— «2 on a aussi )) Dans le cas qui nous occupe, les u et les c sont algébriques en T(/). L'intervention des groupes S ne saurait manquer. (393) » Dans une Communication ultérieure, j'approfondirai la dépendance mutuelle de U et de V. » CALCUL DES PROBABILITÉS. — Valeur plausible d' une grandeur variable. Note de M. Estienne, présentée par MM. Appell. « On a souvent besoin d'assigner une valeur unique, parfaitement déter- minée, à une quantité variable entre certaines limites, suivant une loi plus ou moins bien connue. On veut, par exemple, préciser en degrés thermo- métriques le régime climatérique d'une contrée, déterminer le niveau de la mer à prendre comme origine d'un nivellement, définir la portée d'un canon, fixer la distance d'une planète au Soleil, abstraction faite de l'ex- centricité de l'orbite, etc. » On a coutume de choisir, comme valeur déterminée de la variable, sa valeur probable, qu'on appelle habituellement valeur moyenne. Cette va- leur est certainement intéressante, mais nous croyons utile d'appeler l'at- tention sur une autre valeur qui paraît plus remarquable a priori : » Supposons qu'un homme de bon sens ait, en une occurrence quel- conque, à remplacer par l'un des nombres \i. ou k la variable j;, dont il ignore la valeur actuelle; il se décidera volontiers pour le nombre [j., s'il est certain que l'écart absolu x — rj. de ce nombre est probablement moindre que l'écart x — /•. En d'autres termes, il choisira le nombre qui est probablement le meilleur, car il n'est pas contestable qu'une valeur moins erronée qu'une autre est meilleure que cette autre. )) Or il existe un nombre ]j. préférable à un nombre quelconque k : c'est le nombre [j. auquel la variable a des chances égales d'être inférieure ou supérieure. En effet, si k est. jnir exemple, plus grand que [;., [j. est plus approché que k, non seulement quand x est plus petit que[j., éventualité qui a la probabilité |, mais encore quand x étant supérieur à jx est moindre que Y- H ~- ' éventualité qui a une certaine probabilité p. 1) Le nombre [j. a donc la probabilité | -t-/J d'être meilleur que k, c'est- à-dire est probablement meilleur que k. Nous proposons de donner à u. le nom de valeur plausible. » Quand on connaît la probabilité p{x) =/(x)dx qu'a la valeur x d'être comprise entre x et x -h dx, la valeur plausible est donnée par ( %4 ) réquation / f(x)dx=^ I f{x)dx, a elb étant les limites extrêmes de la variable. » On possède souvent une courbe expérimentale donnant les variations dex en fonction du temps, celles du niveau de la mer, par exemple, four- nies par un roarégiaphe enregistreur. Le niveau plausible s'obtient en cherchant la parallèle à l'axe des temps, telle que la somme des segments ■ intérieurs à la courbe soit égale à la somme des segments extérieurs. Cette détermination est pratiquement fort aisée. )i Si l'on possède seulement un certain nombre de valeurs de la variable, sans autres renseignements sur la loi de probabilité, la valeur médiane est une mesure approchée de la valeur plausible dont l'approximation est donnée par un théorème que nous avons démontré (Comptes rendus du 8 janvier 1900). n De même que les termes valeur probable et moyenne arithmétique sont pratiquement équivalents, les termes valeur plausible et valeur médiane peuvent être généralement employés l'un pour l'autre. On démontre facilement que la somme arithmétique des écarts par rapport à la valeur plausible est un minimum; cette propriété est analogue à celle dont jouit la valeur probable par rapport à laquelle la somme des carrés des écarts est un minimum. ). Sans procéder ici à une comparaison approfondie entre la valeur plausible et la valeur probable, il est intéressant de remarquer entre elles une différence essentielle, toute à l'avantage de la valeur plausible. » Quand on remplace la variable x par une autre variable y — f{x), si l'on désigne par P^ et P^ les valeurs plausibles de .r et de y, il est facile de voir que l'on a généralement pourvu que f{x) soit constamment croissante ou constamment décrois- sante, dans les limites considérées. La moyenne arithmétique ne jouit d'une propriété analogue que dans le cas très particulier où f{x) est une fonction linéaire. On admet couramment celte forme linéaire quand x dé- signe un écart d'observation commis par un opérateur habile ; on ne sau- rait agir ainsi dans le cas plus général envisagé ici, où rien n'autorise à supposer les écarts très petits. ( 395 ) » Un exemple simple mettra bien en évidence les conséquences de la remarque précédente : » La température plausible déduite d'une courbe thermométrique défi- nit un état thermique du lieu, indépendant de la nature du thermomètre employé, tandis que la température moyenne correspond à un étal ther- mique variable avec le corps thermométrique. Les différences, dans l'exemple choisi, sont pratiquement négligeables; l'importance philoso- phique de la remarque n'en est pas amoindrie. » Il suit de là que, quand on veut définir par un nombre une grandeur d'apparence variable, que les variations soient systématiques ou acciden- telles, qu'elles soient ou non admises comme telles « priori, il parait plus logique il'adopter la valeur plausible que la valeur moyenne. » Il est curieux de constater que les artilleurs, appliquant dans leurs spéculations théoriques les méthodes de Bravais, adoptent, comme portée d'un canon tirant sous un angle constant, la portée moyenne, tandis qu'en pratique, sur le champ de tir et au combat, ils adoptent la portée plausible. » CALCUL DES PROBABILITÉS. — A propos de deux problèmes de probabilités, l^ole de M. A-vdiiade, présentée par M. Appell. « Je demande à l'Académie la permission de revenir sur une Note rela- tive au calcul des probabilités, insérée aux Comptes rendus (2" semestre 1893), et intitulée : Note sur l'application répétée du théorème de Bernoulli. » A la fin de cette Note, et à titre d'exemple, j'ai résumé des calculs qui s'appliquent à un problème de probabilité dont j'ai donné l'énoncé d'une manière incomplète et par conséquent inexacte. » D'où la rectification suivante : » L'événement E auquel s'appliquent les calculs que je viens de rap- peler doit être défini ainsi : » On considère kn boules constituant k séries; les numéros respectifs i, 2, 3, 4, • • -, n sont inscrits sur les boules successives d'une même série. On jette ces A /i boules dans une urne et l'on demande la probabilité d'obtenir, en les tirant toutes, /. suites successives dont chacune comprend n numéros distincts, sans |)Ourtant qu'au cun des ces numéros puisse se trouver égal à son rang de tirage, à un multiple de /( [)rès. 1' Cette probabilité t:(«, k) est donnée par la formule 0) r.inJn^\ '+>: 7:^-3^- hl> (1.2.. .A-)" (t. 2. . ./iV' 1.2.3... nk ( 396 ) )) Voici, avec la même urne, composée des mêmes boules, la définition d'un événemenl P très différent du précédent. i> On demande la probabilité (Vobtenir, en tirant toutes les boules de l'urne précé- dente, un tirage dans lequel le rang de sortie d'aucun numéro ne soit égal à ce numéro, à un multiple de /( près. » Je me suis exclusivement occupé de l'événement E auquel s'applique la formule (i); et c'est par une erreur de rédaction empruntée à l'un de mes Mémoires que j'ai, dans la Note précitée, substitué l'une à l'autre les dé- finitions de E et de P. » La probabilité de l'événement P, beaucoup plus difficile à calculer, et celle d'un événement plus général viennent d'être évaluées par M. L.-L. Lindelof dans un remarquable Mémoire de la Revue Ofversigt af Finska Vetenskaps Societetens Fôrhandlingar, t. XLII; 1 899-1900. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode de Neumann et le problême de Dirichlet. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Picard. « Soit (S) une surface fermée ayant les propriétés suivantes : » 1" En tout point de (S) il existe un plan tangent déterminé; » 1° Autour de chaque point /?„ de (S) on peut décrire une sphère de rayon D, assez petit mais déterminé, tel qu'une parallèle à la normale n à (S) en/Jo ne puisse rencontrer (S), à l'intérieur de la sphère, qu'en un seul point; » 3° L'angle aigu S, que font les normales à (S) en deux points />o et^ de (S), satisfait à la condition 'b i Donc, /a série de Neumann (^) V=:i|;(-iy-'(W, .W,_,). W„=:0 nous donne la solution du problème intérieur de Dirichlet. » Supposons que /est seulement continue sur (S). En employant le théorème connu de M. Picard, on peut écrire /=P, + P,-i-...4-P^ + ..., P, étant des polynômes entiers en x, y, z. Soit U^ une fonction harmonique à l'intérieur de (S) se réduisant à P^sur(S). On a, comme précédemment, u.= ;-l(- ')'^'(wr-wr:,v /; = ! W"' étant des Jonctions, définies par les formules (5), si l'on pose P^ au lieu de/. » Par conséquent f-îl ^( 0*-'(W--w-,,):^i^(-i)^-'(w,,-u,.,,V » Donc la série (^6) présente une fonction harmonique à l' intérieur de (S), se réduisant àf sur (S), si f est seulement continue sur (S). » On peut démon Lier de la même, liuuiièi'e t{ue la série présente une fonction harmonique à l'extérieur de (S) se réduisant à /+ c, c étant une constante, à la surface (S). » TNous pouvons donc énoncer le théorème suivant : » La méthode de la moyenne arithmétique de Neumann résout le problème de Dirichlet pour toute surface (S) satisfaisant aux ccndnions i°, i°, 3" et 4', si la fonction donnée f est seulement continue sur (S). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les zéros des intégrales réelles des équations linéaires du troisième ordre. Noie de M. Davidoglou, présentée par M. Picard. « La méthode des ajjproximutions successives de M. Picard permet de trouver une limite supérieure pour la distance de deux zéros consécutifs ( 4oo ) d'une intégrale réelle de l'équation dans le cas où il y a lieu d'en chercher une; c'est d'ailleurs une des princi- pales difficultés de la question. » Considérons d'abord l'équation binôme où q (x) est une fonction continue de x, réelle, et telle qu'à partir dex — x^ on ait 9(a;)>«>o. Soit r, une intégrale de (i) continue ainsi que ses deux premières déri- vées : si elle est positive de a à b et si, de plus, sa dérivée en a est positive ou nulle, elle sera certainement donnée par les approximations successives. Elle sera donc l'unique intégrale répondant aux mêmes conthtions initiales et finale (ordonnée et tangente en a; = a, ordonnée en x = b). » Une première conséquence est la suivante : il n'existe pas, dans ab, en même temps que j,, d'intégrale non identiquement nulle, tangente a ox en a et passant en b ou en un point b, < b. » Une autre conséquence offre une certaine analogie avec le théorème de Sturm pour les équations du deuxième ordre : » Si dans ab l'équation _ + ^(x)j = o admet une intégrale tangente en a à ox et passant en b, et l'équation ~r-,+q,{x)z^O dx une intégrale telle que (-£A _ ^o, (z)„i.o; si de plus q,{x)Ç,q{x) dans tout l'intervalle ab, l'intégrale z s'annulera certainement entre a et b. » Au moyen de ce théorème, on trouve que la distance ab de deux zéros conséculifs est, à partir dea^o, inférieure ou égale à ^ (K étant une con- stante numérique); si l'intégrale est de plus tangente en a à ox j-=^ab^^. a en supposant q(x) ^ ^ pour x ^ .x„. ( 4oi ) » En me servant d'une transformation de Combescure qui ramène la forme générale à la forme binôme, j'ai trouvé que des considérations iden- tiques s'appliquent aux équations d^u , , du ou lim^(a:) = - a o, P>.'(^ + . '\ ' i (■>o). . .5 OPTIQUE. — Sur la constitution de la lumière blanche. Note de M. E. Carvallo, présentée par M. Lippmann. « 1. Dans la séance du 29 janvier, M. Gouy a communiqué à l'Aca- démie une réponse à mes deux Notes des 8 et i5 janvier sur ce sujet. Malgré ma haute estime pour le talent de M. Gouy et sa compétence toute spéciale dans la matière, malgré une lecture attentive de sa Note, je n'ar- rive pas à être de son avis. Ma deuxième Note, exposant les idées plus ou moins hypothétiques qui découlent naturellement de la première, je n'y reviens pas, pour m'attacher, avec M. Gouy, à ma première Note. )) 2. La vibration amortie, dit M. Gouy, n'est pas bien représentée par l'expression analytique e~*'sinA/, laquelle conduit à une absurdité quand on remonte indéfiniment dans le passé. On ne peut pas élre en désaccord sur ce point. En effet, je l'ai dit dans ma Note du 8 janvier (p. 80), l'élon- gation de la vibration amortie naissant à l'époque /(, est représentée par le système de formules E = o pour t<^t^, l — €-'•' sinht pour t^t„. De même, si la vibration est brusquement interrompue à l'époque t,, il faudra borner l'application de la formule e^''' sinht aux limites /„ et /,. » A ces deux époques t^ et /, répondent des périodes troublées, périodes d'établissement et de cessation du phénomène de diffraction. Les calculs ne s'appliquent pas à ces périodes; mais nous sommes d'accord pour dire qu'elles sont très courtes relativement à la durée t, — /„. A cette durée, di- minuée des périodes troublées, M. Gouy applique son calcul, et il a raison sur ce point spécial de durée; mais il ne montre pas que le mien est inap- plicable, et je ne vois pas comment il pourrait le démontrer, puisque c'est ( 402 ) le même calcul (') qu'il est obligé de faire pour les composantes sinu- soïdales de Fourier. » 3. D'autre part, M. Gouy ne répond pas explicitement à la critique exposée dans l'avaut-dernier alinéa de ma Note du 8 janvier. Sans donfe, il regarde comme une réponse ce théorème exposé par lui en 1886 ("), et qu'il rappelle : » Dans une lumière d'intensité constante, l'intensité moyenne du mouvement ré- sultant est la somme des intensités moyennes des composantes de Fourier. » Bien entendu, ce théorème de Physique est basé sur une formule d'Analyse. Certes, cette formule et son importance ne m'ont pas échappé; elle justifie ce fait que, dans un son complexe, l'oreille sait reconnaître les harmoniques du son fondamental; mais l'application qu'en fait M. Gouy me laisse des doutes. » Le théorème d'Analyse, incontestable, est celui-ci : » Un mouvement représenté par la fonction F (^) définie entre les limites o el T peut être décomposé en une série de Fourier dont les termes ont pour pé- riodes ï et ses sous-multiples. La force vive moyenne de F (/) dans le temjJsT est égale à la somme des forces vives moyennes des composantes de Fourier. » On pourrait appliquer une autre série de Fourier à un intervalle com- prenant le précédent (o, T). Le théorème resterait vrai, non plus pour l'intervalle (o, T), mais pour celui qui a donné naissance à la nouvelle série. En particulier, si l'on représente la fonction F(/) par l'intégrale de Fourier, le théorème n'est vrai que pour un temps infini. » Quel est donc l'iniervalle (o, T), dans lequel M. Gouy applique le théorème d'Analyse au cas de la lumière? C'est à coup sûr un intervalle assez grand pour que la force An've moyenne du mouvement lumineux atteigne la valeur constante de l'intensité de la lumière considérée. Or, la constance d'une lumière, M. Gouy sera certainement de mon avis, est due, non pas à une propriété spéciale d'une perturbation isolée, mais à une propriété moyeiuie d'un nombre extrêmement grand de coups de marteau. Dès lors, l'intervalle (o, T) envisagé par M. Goiiv embrasse un (' ) Le même calcul, à des imaginaires près. Le raison nement relatif à ces imaginaires et qui, dans ma Note du 8 janvier, remplace le calcul dans un but de concision, a donné lieu à de fausses interprétations qui m'ont été soumises. Le calcul lui-même paraîtra prochainement dans le Journal de Physique. {-) Gouy, Journal de P/iysii/ue, 2° série, t. V, p. o.j.j. ( 4o3 ) ensemble de perturbations très complexe. Chacune naît brusquement et s'éteint pour être remplacée par une autre, et cela en chaque point incan- descent. » Je ne crois pas légitime d'appliquer la formule de Fourier à un en- semble aussi confus et rempli de discontinuités de toutes sortes. » 4. Pour terminer, j'indiquerai une expérience qui pourrait trancher le ditîérend. Réduisons le spectroscope à un réseau concave, et agrandis- sons-le dans le rapport des longueurs d'onde acoustiques aux longueurs d'onde optiques. Enfin remplaçons la source lumineuse par un diapason. » Si le diapason est entretenu électriquement, il produira une vibration sinusoïdale. Au foyer du spectroscope, on devra trouver des points sonores analogues aux raies fournies par une liunière monochromatique. Cessons ensuite d'entretenir le diapason ; sa vibration est amortie et l'on conçoit que certains procédés permettent de varier et de régler l'amortissement. Trouvera-t-on un spectre sonore? Alors, il faudra se ranger à l'avis de M. Gouy. Observera-t-on, au contraire, partout le même son, avec une intensité variable suivant le point de la surface focale, le son s'éteignant d'ailleurs à mesiu'e que le diapason lui-même s'éteint? Alors c'est mon calcul qui sera vérifié par l'expérience. Malheureusement les dimensions du spectroscope acoustique dépassent les moyens dont je dispose; mais l'expérience semble réalisable. » OPTIQUE. — Sur quelques conséquences des formules du prisme. Note de M. A. de Gramont, présentée par M. A. Cornu. )> Au cours de recherches sur la dispersion dans les spectroscopes à un prisme ( ' ), j'ai représenté graphiquement les valeurs des déviations succes- sives D d'un rayon réfracté, lor-qu'on foit varier l'angle e du rayon inci- dent avec la normale à la face d'entrée du prisme, d'angle réfringent A. Les valeurs des incidences e ont été portées en ordonnées de o° à 90°, et celles des déviations D en abscisses à partir de o, c'est-à-dire de la direction du rayon incident. Ces déviations avaient été obtenues simultanément par le calcul avec les formules bien connues, dites du prisme, en fonction de l'in- dice n, et, d'autre part, au moyen de mesures directes effectuées sur un cercle goniomètre donnant facilement la minute. La position de la face (') \oir Comptes rendus. 26 juin 1899. ( 4o4 ) d'entrée du prisme, par rapport au collimateur fixe fournissant le rayon incident, avait été déterminée, pour l'incidence normale, par le procédé de la coïncidence des images d'un réticule transmises et réfléchies dans le collimateur ('). Les déplacements du prisme, à partir de cette position prise pour origine, étaient repérées sur le cercle par la lecture du vernier de l'alidade de la plate-forme porte-prisme. Dans les limites d'exactitude du dispositif expérimental, c'est-à-dire à une minute près, la concordance entre le calcul et les mesures est complète. Les courbes ainsi obtenues pour diverses radiations simples, et construites à l'échelle de i™"" pour 6' d'arc, ont été réduites ici dans cette figure au ^ environ. » On n'a représenté en E^mE' que la courbe de la raie rouge de l'hv- drogène C (1 ^= 656, 3; /î ^= i ,6447) ^^ celle de la plusréfrangible du dou- blet violet de l'aluminium Alj (7^ = 394,4; ^ = t,68'72) en E,.w,E;_. Voici quelques propriétés de ces courbes de déviation : » Droite des miniina. — i°Le point de cliaque courbe correspondant au minimum de déviation est situé sur une droite commune à toutes ces courbes. » 2° Cette droite des miniina fait, avec l'axe des abscisses-déviations, un angle (u) = 26° 33' 54") dont la tangente est égale à un demi; » 3° Elle rencontre cet ax.e des déviations en un point dont l'abscisse — A est égale à l'angle réfringent du prisme. I) Ces propriétés de Ir. droite des minima découlent directement de l'expression par- ticulière des formules du prisme dans le cas du minimum de déviation, où l'angle d'in- cidence e égale l'angle d'émergence e'. Soient e,„ cette valeur et D,„ celle de la dévia- tion minimum, nous aurons pour deux indices différents : , . \ 2e,„=A + D,„ \ y . (0 i „„ _ A , r^ . 'lo" 2 e„,, = A -V- D,„, ^' A -t- D„, A + D,„, 2 )) Considérons maintenant une incidence quelconque e; les formules du prisme sont symétriques en e et e' et pour une même déviation D ces valeurs peuvent s'échanger. C'est l'expression du fait expérimental du retour inverse des rayons. Par suite de cette réversibilité, l'ordonnée correspondant à une déviation D coupera la courbe en deux points E et E' tels que DE et DE' représenteront les valeurs réciproques de e et de e' . Nous avons dans le cas général y (e -i- e') I (2) e-t-e'=A-|-D ou ■2_('' -^ >" > — ' . D ( ' ) Ce procédé a été imaginé par M. Cornu pour l'observation par réflexion sous l'incidence normale des prismes (Annales de l'Ecole fVorinale supérieure, 2'= série, t. IX) et des réseaux [Étude sur les bandes tclluriques du spectre solaire (Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. VII, p. 48; ii^86)]. ( /|o5 ) mais la demi-somme de e et de e' est l'ordonnée du point milieu de la corde qui a pour abscisse D ; il en serait de même pour toute autre déviation Dj, donc : » Les points milieux de toutes les cordes parallèles aux ordonnées sont sur la droite des minima qui est, pour chaque courbe, le diamètre conjugué de la direction de l'axe des incidences. » L'équation (i) est le cas particulier de (2) où e = e'. L'ordonnée e^ détermine un point de tangence à la courbe sur le diamètre considéré. » Droites des émergences. — Si pour une même incidence e, nous envisageons si- multanément deux courbes, c'est-à-dire deux radiations d'indices difl'érents. nous aurons deux déviations D et D, dont les émergences respectives seront e' ete'j, el, les relations ^^M Ah-d,^., + .;, '*°" D,-D = e,-e' ou ^rzr^^^; la relation (3) nous montre que la droite qui joint les points de deux courbes corres- pondant aux émergences d'une incidence commune a pour tangente l'unité, et par suite est inclinée à 4^° sur les axes. Nous pourrons énoncer ce résultat en disant : » 1° Pour une même incidence, les points d'émergence E' et E', de deux radiations d'indices difTérents sont sur une même droite à 45°. » 1° Les différences des angles d'émergence sont égales aux différences des angles de déviation. Les unes pourront être indifféremment substituées aux autres pour la mesure de la dispersion. » En effet, la dispersion d'un spectre obtenu pour une incidence quelconque sera immédiatement représentée par la distance des points tels que E' et E', successivement déterminés, sur toutes lès courbes représentatives des radiations de ce spectre, par une droite à 45°- La position de celle-ci sera déterminée par le point d'émergence d'une seule radiation. » Droite des limites. — L'incidence rasante ou e,.^=^o° est un cas particulier de la relation (3), où les points d'incidence E,. el E,., , correspondent aux émergences limites E/ et E/|, au delà desquelles le rayon considéré ne sortira plus du prisme. On a ainsi des déviations telles que D/, maximum de déviation, donné à la fois par l'incidence rasante pour toutes les ladiations, et aussi, pour chacune d'entre elles séparément, par son incidence limite qui correspond à l'émergence rasante. Les points d'incidence ou émergence limite seront donc situés, pour toutes les courbes, sur une droite à 43", droite des limites, au delà de laquelle, avec le prisme considéré, aucune radiation n'aura plus de point d'émergence. » La droite des minima et !a droite des limites se coupent en G sur celle de l'inci- dence (ou émergence) rasante. En effet, dans les triangles semblables CE,.E/ et CE,., E/^, la droite des minima partageant les bases Ë,.E, et E,., E;, en parties égales, elle se trouve médiane de ces triangles et concourt, en un même point, avec la droite des limites et la droite de l'incidence rasante. On démontrerait de même que toute droite d'incidence telle que EE, rencontre la droite d'émergence correspondante E'E'j sur celle des minima. » L'ensemble des propriétés que nous venons de reconnaître à ces courbes est indépendant de l'angle A du prisme et de la nature de sa substance. » Si A = 60°. comme dans la figure, on démontrera aisément que le point C de lu C. K.. 1900, I" Sen.esire. (T. CXXX, N° 7.) -M ( 4o6 ) droite des niinima et de celle des limites a pour abscisse 120°, que la droite des limites coupe l'axe des abscisses-déviations au point L à 3o°, et que la droite des minima coupe l'axe des ordonnées-incidences au point B à 30°. )) Voici quelques données obtenues avec un prisme de densité 3,9; elles correspondent à la figure présentée ici. Déviation minimum. Raie C 5o°36'3o" Raie Al, 55°2' Incidence Déviation Incidence au minimum. maximum. limite. 55° 18' 6é°6' 39° 5' 57" 3o' 72° 3.5' 42° 34' e. 2 C a> en t- 90. 80 Incidence ou Émergence rayante. E r Er, c y\ A4 l / ■JC'^,^ / / ^ £ i 60 , • m 49T iSaSi 10952 40, 285 T 10997 10990 37 252 T 10 169 10253 ( 4i5 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse totale de la phorone de l'acide campho- rique ('). Note de M. L. Bodveault, présentée par M. Grimaux. (1 Obtenue pour la première fois par Laurent, étudiée par Gerhardt et Liès-Bodart, la phorone C'H'''0 a été plus récemment l'objet d'un im- portant travail de MM. W. Kœnigs et A. Eppens (Z). chem. Ges., t. XXV, p. 260 et 810). Le résultat de leurs recherches a conduit ces derniers à représenter la phorone par le schéma CO I I CH^ CH2 qui a été généralement adopté. Ils l'ont de plus caractérisé par un dérivé tribromé C'H"Br'0 ou CH^Br^O cristallisé et fondant à49°-52° et sur- tout par son oxime fusible à 121''. Ces deux savants ont donné à cette oxime la formule normale CH'* AzOH, mais depuis M. Kup (^Lieb. Ann., t. CCXC, p. 12 3) a fait voir que ce composé répondait à la formule C»H"AzOH + H=0. x On sait que les acétones contenant le groupement — CO — CH^ jouissent de la propriété de se condenser avec l'aldéhyde benzylique, même quand ce groupement fait partie d'une chaîne fermée; l'acétone or- dinaire peut aussi, quoique plus difficilement, se condenser avec ces mêmes acétones sous l'influence de l'éthylate de sodium (O. Wallach, D. chem. Ges., t. XXIX, p. 1601 et igSS). » J'ai décrit, dans un récent Mémoire {Bull., 3* série, t. XXI, p. 1019), la préparation d'une acétone cyclique, X a.-méthylcyclopentanone, que j'ai obtenue synthétiquement à l'aide de l'acide adipique ; cette cétone peut (') Inslilul cliiiiiique de Nancv. ( 4i6 ) être condensée avec l'acétone ordinaire, suivant l'un des deux schémas : GO CO (I) CtP-CH CH-'+CO^^JJ^^H^O + CH'-CH C = ^\CH3 Il II CH2 CH^ CH^ CH^ CO (II) =H^O + CH'-CH <^-C\cH3 I I CH= CH^ » Rappelons que, suivant Rœnigs et Eppens, le schéma (I) est celui de la phorone du camphre. » J'ai dissous So?"' d'a-mélhylcyclopentanone dans cinq fois son poids d'acélone pure et sèclie, et j'ai ajouté en une fois le produit obtenu par la dissolution de i os"' de sodium dans aSoe"" d'alcool absolu. Le tout a été abandonné pendant un mois dans un endroit frais, puis neutralisé avec de l'acide sulfurique étendu et, enfin, agité avec de l'éther. La solution éthérée est lavée à l'eau, puis débarrassée de son éther ; le résidu est distillé d'abord sous pression réduite, ensuite sous une pression de 10™". Après trois rectifications, on recueille un liquide à odeur de menthe, assez agréable, de couleur à peine ambrée, bouillant à 82°-83° sous lo™™ et possédant la composition de la phorone. Calculé Trouvé. pourC''H"0. G 78,45 78,26 H 10, 56 10, i4 <^» = o,9463, c^^'r^ 0,9805. » Ce liquide est constitué en effet par la phorone ; il se combine inté- gralement avec l'hydroxyiamine en donnant un produit cristallisé unique provenant de l'addition des deux molécules. » Cet hydrate d'oxime forme de belles et fines aiguilles incolores, très solubles dans l'eau bouillante, moins solubles dans l'eau froide; la solution présente à un haut degré le phénomène de la sursaturation. Cette oxime est aussi très soluble dans l'alcool, peu soluble dans l'éther sec, insoluble dans l'éther de pétrole. Ce composé est très volatil et se sublime très vite quand on tente de prendre son point de fusion ; il fond à 117° dans un petit tube et à laS" sur le mercure. Ce corps est bien identique à l'oxime de Kœnigs et Eppens, mais il possède en plus, comme l'a indiqué Kerps, une molécule d'eau. (4i7) Pour Trouvé. C'H"AzOH-i-H-0. C'H'»AzOH. G 63, o4 63, i6 70,59 H 10.25 9,94 9,80 Az 8,10 8,18 9,i5 » L'existence de cette molécule d'eau dans l'oxime constitue une parti- cularité importante ; elle me permet d'affirmer que l'acétone que j'ai obte- nue possède des doubles liaisons en a. par rapport à son carbonyle, par conséquent, c'est le schéma I qui doit représenter la condensation que j'ai effectuée. Le composé obtenu par moi possède donc la constitution donnée à la phorone par Rœnigs et Eppens; cette constitution est exacte, car il lui est identique. » Si la comparaison des deux oximes ne paraît pas suffisante à cause des légères différences dans le point de fusion, j'ai une nouvelle preuve à fournir. J'ai préparé avec ma phorone, en opérant dans les conditions indi- quées par Rœnigs et Eppens, un dérivé tribromé identique au leur. » J'ai constaté que la phorone synthétique fixe à froid une molécule de brome; une seconde molécule réagit ensuite en se substituant, puis la réaction s'arrête. Elle a donc lieu suivant l'équation G'H'*0 + 2Br-^ = HBr + C'H'^Br'O. » J'ai fait recristalllser le produit obtenu dans l'éther de pétrole en refroidissant la solution par un mélange de glace et de sel, ou mieux dans l'alcool méthylique. J'ai obtenu ainsi un corps d'un blanc pur en cristaux compacts et lourds, fondant à 48" (Kœnigs : 49°-52°); l'analyse m'a permis de fixer définitivement la formule laissée douteuse par mes prédécesseurs. Pour Trouvé. CH'^Br^O. C9H"Br'0. G 28,93 28,65 28,80 H 3,63 3,45 2,92 CHIMIQUE ORGANIQUE. — Sur la composition de l'essence de santal des Indes Orientales. Note de M. M. Guerbet, présentée par M. H. Moissan. « L'essence de santal des Indes Orientales, fournie par la distillation du bois du Santalum album (santalacées), a déjà donné lieu à de nombreuses recherches ('). (') Chapotealt, Bull, de la Soc. chim. de Paris, t. XXXVII, p. io3. — CnAPMANN ( 4>B ) « Tous les chimistes qui l'ont étudiée y signalent la présence d'une très forte proportion d'un alcool sesquiterpénique, le santalol. Comme nos connaissances sur ce groupe d'alcools sont encore extrêmement restreintes, j'ai pensé qu'il serait intéressant de reprendre l'étude du santalol à peine ébauchée jusqu'ici. Mais je me suis bien vite aperçu que les indications fournies sur la composition de l'essence de santal sont souveni contradic- toires et j'ai dû commencer par étudier cette composition. Ce sera l'objet de la présente Communication. » L'essence de santal que j'ai étudiée a été préparée en distillant avec de l'eau de la sciure de bois de santal de Bombay. Cette essence est limpide, à peine colorée en jaune, de consistance huileuse; sa densité à o" est égale à 0,9684 et son pouvoir rota- toire «D^ — 21°, 1. » Elle ne renferme ni acide, ni base libre, et contient une quantité d'éther telle, que iS'' de cette essence nécessite os', 007 de potasse KOH pour leur saponification. La proportion d'alcools qu'elle renferme, évaluée en santalol C'^H'^0 par la méthode de Parry ('), s'élève à 90,1 pour cent. » Pour isoler les différents corps qui la composent, on saponifie par la potasse alcoolique les éthers qu'elle renferme. Le produit de la saponification est lavé, des- séché, puis soumis à la distillation fractionnée sous pression réduite. On arrive ainsi à le séparer en deux groupes de fractions. » Les fractions du premier groupe renferment surtout des carbures; elles passent à la distillation entre 1 10° et 180° sous 38™°" de pression. Les fractions du second groupe sont principalement constituées par des alcools; elles distillent de 180° à 200° sous la même pression. Le groupe renfermant les carbures est fractionné de nouveau, puis rectifié sur le sodium. » On arrive ainsi à isoler deux carbures isomères C"H-^ bouillant, le premier à 252°-252'*,5, le second à 26i°-262", que je désignerai par les noms de santalène y. et santalène p. Ce dernier carbure avait déjà été isolé par MM. Soden et Miiller {loc. cit.) 1) Les fractions qui passent à la distillation avant le santalène-a, entre i3o° et 220°, ont une odeur très agréable et très puissante; mais elles sont si peu abondantes (0,20 à 0, 3o pour joo), que je n'ai pas pu en déterminer exactement la nature. » Les fractions distillant entre 180° et 200", sous 38""" de pression, renferment des alcools, que l'on sépare des composés qui s'y trouvent mélangés par la méthode indi- quée par M. Haller pour l'extraction des alcools terpéniques (-). On obtient ainsi un et BuRGESS, Proceedingsof the chem. Soc. t. XII, p. i4o. — Soden et M ïller, /•/;«/•- maceut. Zeit., t. XLIV, p. 268. — Schimmel, Geschàflsberichte, avril 1899. (') Parby, PharinaceiUical Journal, t. LV, p. 118. (^) Haller, Comptes rendus, t. CVIIl, p. i3o8, et t. CXXII, p. 865. ( 4i9 ) liquide huileux, incolore, de formule C'^H^eO, distillant de i83° à 197" sous 37™™ de pression, que je n'ai pas pu séparer en fractions ayant un point fixe d'ébullition. Ce^ fractions n'ont pas d'ailleurs le même pouvoir rotatoire : celui-ci varie entre a^ ^ — 9°, 4 et ao^ — 25°, 3. J'en conclus, avec MM. Soden et Millier (foc. cil.) que la partie alcoo- lique de l'essence de santal, désignée jusqu'ici sous le nom de santalol, est un mélange d'alcools de pouvoirs rotatoires différents. » Traitement de la solution alcaline provenant de la saponification de l'essence de santal. — Cette dissolution est additionnée d'un grand excès d'acide sulfurique et l'on sépare les acides insolubles qui viennent surnager. » Pour isoler les acides solubles, on distille à la vapeur la solution aqueuse et l'on constate qu'ils sont exclusivement formés des acides acétique ei formique, ce dernier en très faible proportion. » Les acides insolubles sont distillés à la vapeur, qui entraîne un composé solide, blanc, que l'on purifie par cristallisation dans l'alcool à 90°. Il fond alors à i57°; c'est un acide monobasique de formule C"'H"0-, que j'appellerai acide térésantalique. » Le résidu de la distillation à la vapeur est surtout constitué par un autre acide monobasique de formule C'°H-'0^ que je nommerai acide santalique . » En dehors des composés déjà signalés, l'essence de santal renferme encore un aldé- hyde, le santalal C'^H^'O, que j'ai isolé en préparant d'abord sa semicarbazone sui- vant le procédé indiqué par MM. Tiemann et Kruger ('). L'essence de santal m'a donné ainsi 3,5o pour 100 de santalal-semicarbazone C"H^'Az-0. Ce composé est dédoublé par l'acide chlorhjdrique concentré, déjà à la température ordinaire, mais mieux vers 5o°, en régénérant le santalal C'^H**0. » M. Chapoteaut (loc. cit.) a décrit avec la même formule un composé, qu'il re- garde comme un aldéhyde et qui constituerait, d'après lui, la plus grande partie de l'essence de santal. Ses propriétés sont cependant plutôt celles d'un alcool que celles d'un aldéhyde. » En résumé, j'ai pu isoler de l'essence de santal les composés définis suivants : » 1° Deux carbures sesquiterpéniques G" H-\ {&■> santalênes a. et [i, li- quides huileux incolores, d'odeur faible. » Le 5a«ia/e/ie a, bout à 252"-252", 5, sa densité à 0° est o,9i34- H est lévogyre a„= — i3°,98. Le sanlalène fl bout à 26i°-262'', sa densité ào° est 0,9139, son pouvoir rotatoire a„= — 28°, 55. » 2° Un mélange d'alcools sesquiterpéniquesC'^H-'O, de pouvoir rota- toire variant entre Cliez le lu]jiri, le rappoit présente un minimum \ei's le sixième joui-; il débute a ( b^ ) 1 ,54 au iroisiéme jour pour aUeindre le minimum de i ,3i; il croît ensuite régulière- ment, mais plus lentement ; il est i ,4 au bout de seize jours. » L'échantillon d'arachide qui m'a servi renferme 53,66 pour 100 d'huile, le maïs 4,82 pour 100, le lupin 12, 54 d'extrait soluble dans l'éther anhydre. Celui-ci renferme en outre une assez forte proportion de sucres solubles, 4i6i pour 100, évalués en dex- trose. Comme aliments ternaires, les plantules d'arachides consomment donc de l'huile presque exclusivement; les plantules de maïs, des huiles surtout au début, avec de l'amidon, et finalement de l'amidon exclusivement ; celles du lupin, des sucres solubles et de riiuile au début, les premiers en très grande proportion à cause de leur solubilité. » Si maintenant on remarque que les graines de haricot en voie de germination dé- gagent 88,6 d'acide carbonique pour 100 du poids de plantes élaborées en huit jours, que la proportion d'acide carbonique émise par le maïs en huit jours est 88,49 po""" 100 du poids des plantules, qu'elle est pour l'arachide de 95,66 pour 100 en dix jours, on voit que les jpertes en C()^ occasionnées par la germination sont à peu près du même ordre pour les différentes espèces de graines. » Ce n'est donc pas le travail d'assimilation (construction et entretien) qui établit les démarcations que nous avons constatées entre les trois types de graines examinées, c'est le travail de digestion. C'est donc ici que l'on doit chercher l'explication des résultats fournis par l'arachide, le maïs et le lupin. » On est conduit ainsi à se demander par quel mécanisme la digestion des huiles arrive à combler le déficit constaté chez les graines amylacées. Évidemment, c'est en empruntant au milieu ambiant un élément qui se fixe sur l'aliment de réseive. » On sait, depuis longtemps, que les graines oléagineuses absorbent beaucoup plus d'oxygène qu'elles ne perdent d'acide carbonique pendant la germination; c'est donc l'oxygène qui est pris en excès au milieu extérieur. M. Maquenne a montré que dans le ricin, l'acide ricinoléique se transforme en sucre par fixation d'oxygène (^Comptes rendus, t. CXXVII, p. 625). » La conclusion la plus naturelle de ce qui précède est que la transfor- nnation des acides gras en sucres, par voie d'oxydation, est indépendante de la nature de ces acides. Si l'on ne peut l'établir en faisant le bilan des matériaux de transformation, accumulés dans les cotylédons et la plantule à des époques déterminées de la germination, c'est que dans certaines graines oléagineuses, le sucre issu des huiles est employé immédiatement à la construction ou à l'entretien des cellules. A ce point de vue, la digestion des huiles dans l'arachide est comparable à celle de l'amidon dans le haricot ou le pois, où l'on ne rencontre jamais que de petites quantités de sucres. Le ricin, au contraire, se rapproche des graminées; les sucres s'accumulent dans l'endosperme et la plantule; l'analogie de constitution anatomique entraîne l'analogie des actions digestives considérées dans leurs résultats. ( 426 ) )) En résumé, les graines oléagineuses sont capables de transformer un groupement carbure CH^ en groupement alcoolique CHOH par fixation d'oxygène. » Celte transformation paraissant aussi générale que la dégradation de l'amidon par voie d'hydratation, on est conduit à se demander si elle n'est pas due à une diastase oxydante et, par suite, susceptible d'agir in vitro. On devine que la graine de choix pour des recherches de cette nature est le ricin ; c'est à lui que je me suis adressé. » Des graines germ^es sont broyées aussi finemenlque possible avec du sable blanc liivé à l'acide; la proportion de graines et de sable est telle que la pâte obtenue est friable et facilement pénétrable à Fair. On l'expose en couche mince dans un bain- niarie à 53°. Pour évaluer exactement la quantité de sucres formés dans ces conditions, on place également au bain-marie un récipient témoin, renfermant le même poids de mélange, chaulle préalablement pendant 5"" à lo"" à ioo°. » L'épuisement du sable à la fin de l'expérience montre que la nature des huiles soumises aux actions diastasiques est complètement transformée. Le témoin fournit une émulsion qui filtre péniblement, tandis que la pâte non chauflee donne une liqueur parfaitement limpide qui passe à travers le filtre avec la plus grande facilité. I. Portées au bain-marie à ioo°, cette dernière se trouble et présente l'aspect d'une émulsion; les particules en suspension s'agrègent rapidement et tombent au fond du verre en formant un dépôt blanc, membraneux, de contexture spongieuse; il est con- stitué par des résines; il semble d'autant plus abondant que l'action des dlastases a été moins prolongée. » Voici les quantités de sucres, évalués en dextrose, obtenus dans un premier essai eflectué avec des graines ayant germé pendant cinquante-quatre heures à 3o°. Sucres formés Durée de Sucres en pour loû du poids initial 1 II l'expérience, h 1 22 Température. 53' 53 dextrose. mgr 175,4 337 des graines. 1,27 2,65 Témoin . . 22 53 i3,7 » » Si l'on gêne l'accès de l'air en ajoutant de l'eau de façon à obtenir une pâte liante, on atténue l'activité de la diastase; au lieu d'obtenir 434°'6'- de sucres on n'en obtient que 322"8"', 4 pendant vingt-deux heures à 53°, quantités qui rapportées au poids sec des graines non germées soumises à l'expérience, sont respectivement égales à 3,3 et 2, 19 pour 100. » Un certain nombre d'autres expériences ont fourni les indications suivantes : la température de 60° est moins favorable à l'action diastasique que celle de 53°. L'acide sulfurique et la soude ajoutés en petites quantités diminuent faiblement l'activité diastasique. » Les quantités de diaslases renfermées dans les graines présentent ( 427 ) peu de variation entre le troisième et le sixième jour de la germination, » I^e chifTre maximum de sucre obtenu dans une transformation diasta- sique est 3,52 pour loo du poids de la graine, ce qui représente à peu près n pour lOo du poids de l'huile des semences normales, en admettant que le sucre provienne exclusivement des matières grasses. ■ » Il est probable que ce rendement pourra être augmenté par des dispo- sitifs susceptibles d'exposer la matière à une aération énergique et continue. » Il reste à examiner maintenant si cette diastase est spécifique, c'est- à-dire incapable de transformer les huiles fournies par d'autres espèces végétales que celle qui l'a sécrétée. » ZOOLOGIE. — Nouvelles recherches sur l'évolution des monstrillides. Note de M. A. Malaquin, transmise par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans deux Notes précédentes, publiées dans ces Comptes rendus ('), j'ai indiqué le résultat de mes dernières recherches sur l'évolution des monstrillides : copépodes qui vivent en parasites chez les annélides (^Sal- macyna, Filograna, Polydora) pendant la plus grande partie de leur existence et qui deviennent libres à l'âge adulte. L'ontogenèse de ces copépodes se résumerait ainsi : » La pénétration de l'embryon dans l'hôte a lieu à un stade voisin de blastula. Cette blastula gagne les vaisseaux de l'annélide et s'y transforme en un embryon dont les appendices, par leur nombre et leur situation, correspondent à ceux du nauplius. Mais ce nauplius parasite est dépourvu de tube digestif; sa première paire d'appen- dices, antennes antérieures, à l'état d'ébauche, sera normalement articulée, tandis que les antennes postérieures (et les mandibules lorsqu'elles existent) sont transformées en organes tentaculiformes adaptés à la nutrition du parasite. A part l'adaptation de ces derniers organes et l'absence du tube digestif, le reste de l'évolution se poursuit normalement. » » A la suite de ces Notes, Giesbrecht signala l'existence de nauplius libres, qu'il avait observés chez les femelles pélagiques des monstrillides du golfe de Naples, à une époque oii le parasitisme de ces copépodes était encore inconnu. De nouvelles recherches poursuivies pendant ces der- nières années, m'ont permis de constater dans l'évolution des monstril- lides, r existence d'une phase nauplienne initiale précédant le stade nauplien parasite qui est logé dans les vaisseaux de l'annélide. (') Comptes rendus, 28 décembre 1896, 11 janvier 1897. ( 4^8 ) » l,e naupliiis libre présente, ainsi que l'a décrit Giesbrecht, les trois paires d'appendices typiques, mais avec quelques modifications dont la plus importante est la transformation de la troisième paire en crochets allon£;és qui servent à celte larve à se fixer sur un hôte; le tube digestif est en outre absent. Il m'a été donné d'observer ce nauplius au moment même où il pénétrait dans une Salmacyna Dysleri (espèce infestée par Hœmocera Danae). )i Le nauplius de //. Danae élait fixé sur la membrane ihoracique du serpulien ; il y était accroché par ses mandibules transformées. Les organes internes étaient déjà, pour la plus grande partie, en histolyse. Deux bandes longitudinales de sphérules vertes indiquaient les restes du vitellus. L'œil nauplien très grand, en forme caractéristique d'X, existait encore, sans modification apparente. La moitié antérieure du corps était engagée dans l'épaisseur des téguments; la moitié postérieure faisait saillie au dehors. (Je nauplius était manifestement en train de pénétrer; cependant aucun organe spécial de pénétration n'existait, comme cela a lieu par exemple pour les larves kentrogones des sacculines. Les antennes antérieures triarticulées étaient engagées dans les tissus et y préseniaient des moin'ements actifs semblant destinés à faciliter l'entrée du corps du nauplius. La partie libre du corps présentait des mouvements d'oscillation qui étaient séparés par des périodes de repos. » Les embryons qui ont pénétré dans l'annélide sont constitués par une masse de cellules embryonnaires et indifférenciées; de plus, ils sont dé- pourvus de tout appendice. C'est ce stade que j'avais interprété comme une blastula, me fondant sur sa constitution et sur son développement ultérieur. En réalité ces embryons sont formés de cellules résultant de i'histolyse des organes naupliens; c'est une phaf.e pseudo-h/astulaire dont l'ontogenèse va tirer parti en subissant l'influence des conditions biolo- giques nouvelles. » Ces embrj'ons sont parfois en assez grand nombre dans les téguments de l'anné- lide; mais tous n'arrivent pas au vaisseau sanguin, condition nécessaire pour leur évolution ultérieure, tjn certain nombre d'entre eux restent dans les téguments qu'ils paraissent impuissants à franchir; ils se résolvent alors en amas de cellules extrêmement petites, au milieu desquelles l'on distingue parfois des éléments pigmentaires, restes de l'œil disparu et qui en trahissent l'origine nauplienne. Les autres embryons semblent au contraire gagner rapidement le système sanguin; on les y rencontre, en elTet, avec l'œil nauplien en X très net, au milieu des cellules indiflerenciées. Les cellules des jeunes embryons parasites se distinguent en deux groupes : les unes très petites occupent la région antérieure et la périphérie où elles forment une mince couche; les autres plus volumineuses occupent le centre de l'embryon dans ses parties moyenne et postérieure, et renferment les restes du vitellus de couleur verte. L'œil nauplien, ou ses éléments pigmentaires disjoints, occupe la masse antérieure des petites cellules. ( 1-odermiques et endodermiques (restes du vitellus) produit les organes génitaux, la musculature ; on sait que le tube digestif (mésenléron) ne se forme pas. Les premiers appendices qui se forment sont les deux ou trois paires les plus antérieures; une deuxième larve nauplienne, mais interne et parasite, dérive de l'embryon indifTérencié post-nauplien. J'ai indiqué la structure de ce deuxième nauplius dans mes premières Notes, et je l'ai rappelée brièvement plus haut. M En résumé, l'ontogenèse des nionslrillides présente la série des phéno- mènes suivants : » 1° Une évolution progressive de r œuf jusqu'à la larve nauplius, à peu près typique du copépode ; » 2" Une évolution régressive pro\oquée par la pénétration du nauplius dans le système sanguin d'une annélide, et qui ramène l'embryon à un élat pseudob lastula ire in différen cié ; » 3" Un parasitisme évolutif qui comprend deux phases : » a. Adaptation de l' embryon pseudohlaslulaire indifférencié et formation d'un deuxième stade nauplien, parasite interne. Après la régression ontogé- nique qui rainène l'embryon à un stade de cellules indifférenciées, le chemin ontogénique, déjà parcouru par l'œuf segmenté pour donner iia nauplius à peu près typique, est parcouru de nouveau. Aux dépens de celte masse cellulaire post-nauplienne, et sons l'influence des conditions biolo- giques ambiantes, l'ontogenèse reforme des tissus et des organes déjà for- més. Les appendices naupliens abandonnés apparaissent de nouveau, mais avec des modifications qui les adaptent aux conditions spéciales du dévelop- pement, et l'ontogenèse repasse par un stade nauplien qu'elle a atteint à son début; » h. L'évolution continue ensuite progressivement; V ontogenèse forme les tissus et organes de l'adulte comme dans un développement direct (système nerveux, yeux, musculature, appendices locomoteurs typiques, organes génitaux, etc.) à l'excejjtion des organes de la nutrition (tube digestif et appendices buccaux). Le monslrillide au terme de son développement abandonne l'hôte qu'il infeste, complètement adulte et à maturité sexuelle. C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N° 7.) 5^ ( 43o ) ]jd vie en haute mer ne dure que pour assurer la fécondation et la forma- tion de la première larve nauplienne. « MINÉRALOGU-:. — Sur une forme de silice anhydre optiquement négative. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Michel-Lévy. « L'étude optique a montré l'extrême complexité des produits siliceux concrélionnés, désignés sous le nom de calcédoine. M. Rosenbusch a donné comme caractéristique de la calcédoine le signe négatif de ses fdjres. M. Michel-Lévy a montré en outre que, si les fibres de calcédoine sont bien négatives, le minéral est en réalité biaxe et optiquement positif. Une même fibre présente des variations continues de biréfringence, oscillant entre un maximum un peu supérieur à la biréfringence maximum du quartz et un minimum, fourni par des parties presque complètement éteintes, correspondant aux points dans lesquels l'examen en lumière convergente permet de constater l'existence d'une bissectrice positive avec des axes assez rapprochés. M. Michel-Lévy a expliqué cette curieuse structure, sans analogue jusqu'à présent, par un enroidement, autour des fibres, de la bissectrice n„ qui reste toujours perpendiculaire à la direction de celles-ci. >) L'étude des produits siliceux, recueillis par M. Munier-Chalmas, dans le bassin de Paris a conduit en outre M. Michel-Lévy à décrire sous les noms de quartzine et de lutécite des fibres différemment orientées, mais à allongement positif; comme la calcédoine, elles sont biaxes et optiquement positives. Les relations de ces diverses substances avec le quartz doué du pouvoir rotatoire ont été mises en lumière par M. Michel-Lévy, et plus ré- cemment par M. Wallerant. » Cette Note a pour but d'appeler l'attention sur une forme de silice anhydre, distincte de toutes les précédentes et qui, elle, est réellement opti- quement négative. Elle se présente sous forme concrétionnée, en fibres fines et régulières, d'allongement négatif comme la calcédoine, mais pos- sédant, sur toute l'étendue d'une même fibre, une biréfringence uniforme d'environ o,oo45, c'est-à-dire deux fois plus faible que celle de tontes les variétés de silice dont il a été question plus haut. L'examen en lumière convergente de sections perpendiculaires aux fibres montre une croix noire se disloquant nettement, le signe optique est négatif. La faible biréfrin- gence du minéral et la nécessité où l'on se trouve, pour éviter les super- positions, de n'opérer que sur des lames très minces ne permettent pas de mesurer avec précision l'écartement des axes qui paraît f^uble. ( 43r ) » J'ai trouvé ce minéral dans des conditions de gisement fort diverses; dans des formations sédimentaires et notamment dans le Lntétien supérieur de Paris, dans des fdons métallifères (Château-landren, la Poype, etc.), dans les amygdales de roches ériiptives (Madagascar, etc.). » Dans tous ces gisements, le minéral est associé au quartz cristallisé ou bien à des zones fibreuses de calcédoine, de quartzine, de lutécite, avec lesquelles il alterne parfois d'une façon régulière; ces associations per- mettent de saisir immédiatement les différences optiques caractéristiques de tous ces minéraux et en particulier la faible biréfringence de celui qui est ici en question. « L'échantillon le pins pur que j'ai observé jusqu'à présent provient de fouilles faites à Paris dans le Lutétien supérieur, au voisinage du Val-de-Gràce; il constitue une masse jaune claire, translucide, mamelonnée, riche en inclusions microscopiques de rhomboèdres de calcite et de cristaux de quartz bipyramidés. Le minéral pulvérisé, puis débarrassé d'un peu de calcite par l'acide acétique a été rais en suspension dans des mélanges de xylol et de tétrabromure d'acétylène. Les parties les plus pures, qu'il m'a du reste été impossible de débarrasser compté te m ont de quelques inclusions quartzeu ses, a une densité de 2,507, '^ densité réelle est donc un peu inférieure à ce nombre. Le minéral, chauffé au rouge sombre jusqu'à poids constant, perd une quantité d'eau va- riable avec les échantillons (2,7a 4 pour 100 dans plusieurs expériences), sans que pour cela son action sur la lumière polarisée soit modifiée. Il est donc imprégné d'une quantité variable d'opale, de même que tous les autres produits cristallisés qui consti- tuent les calcédoines. » Attaqué par un mélange d'acides iluorhydrique et sulfurique, il disparaît en lais- sant un léger résidu (0,785 pour 100) en grande partie constitué par du sulfate de chaux, dû à de très petites inclusions de calcite qu'il n"est pas possible d'éviter dans la préparation de l'échantillon étudié. M En résumé, le minéral, qui fait l'objet de cette Note est constitué par de la silice anhydre, imprégnée d'un peu d'opale. Sa densité est voisine de 2,5; il est biaxe, à axes rapprochés, et optiquement négatif; ses fibres sont allongées suivant np, enfin sa biréfringence est d'environ o,oo45. Tous ces caractères physiques l'éloignent donc nettement de la quartzine, de la lutécite et de la calcédoine, qui. elles, doivent être considérées comme des formes élémentaires du réseau du quartz. Il joue, par rapport à ces dernières, le même rôle que la cristobalite par rapport à la Iridymite; il en diffère par sa densité, sa réfringence, sa biréfringence plus fortes; de plus^ il ne présente pas ce changement d'état réversible à i73''C. qui, comme l'a montré Mallard, est caractéristique de la cristobalite. Ce minéral ne peut ( .'i:^2 ^ pas davantage être confondu avec la liissalite de Mallard, dont les fd^res sont positives et la densité beaucoup plus faible. » H est donc incontestablement différent de tous les minéraux connus, et je propose de le désigner sous le nom de psevdo-calcédonite . » Afin d'éviter d'inextricables confusions dans les descriptions minéra- logiques, il me semble désirable de conserver désormais au mot de calcé- doine sa signification ancienne, pour désigner l'aspect macroscopique de toutes les variétés concrélionnées de silice anhydre, quelle que soit leur structure intime, et de réserver le nom de quartzine aux types fdjreux opti- quement positifs, en relation avec le quartz, en maintenant toutefois le nom de calcédonite pour les types d'allongement négatif à enroulement. » La pseudo-calcédonite, définie par les caractères donnés plus haut, constitue le type optiquement négatif de celte intéressante série. » PÉTROGRAPHIE. — Sur quelques rcc/ies granitoïdes du cap Marsa (' ). Note de MM. L. Duparc et F. Pkarce, présentée par M. Michel-Lévy. « Dans le conglomérat éruptif du cap Marsa, on rencontre quelques blocs déroches grenues qui, d'après les observations de M. E. Ritter, ne sont pas connues dans les environs. » Nous rapportons ces roches à des Granulites, des Tonalités (dans le sens de Diorite micacée quarlzifère), et des Microtonalites. )i La GllANULiTE est à grain fin, assez riche en élément noir. Elle renferme du Z//-co/(, de l'Apalite et de la Magnétile à l'état d'inclusions dans le mica noir. Puis, parmi les éléments accessoires, on trouve aussi quelques rares sections de Fluorine, ainsi que de la Tourmaline d'un vert bleuâtre, très polycliroïque, dont les sections fortement corro- dées montrent des accroissements concentriques. » Les minéraux principaux sont représentés par la Biotite brune, les Plagloclases zones, avec des termes allant de l'Oligoclase au Labrador A6'.\«', de VOrt/iose. puis du Quartz plutôt rare, isolé en plages granitiques ou e]i grains granulitiques parmi les minéraux précités. L'abondance des feldspaths calco-sodiques d'un type moyen relativement basique, et la présence simultanée des minéraux caractéristiques des granulites les plus acides, font à la roche en question une place spéciale dans la série des roches granitiques. » La Tonalité est une roche holocristalline, à structure hypidiomorphe grenue, qui renferme de la Blollte, de la Hornblende, des Plagloclases, de VOrthose et du Quartz. (') Genève, laboratoire de Minéralogie de l'Université. ( 43;i ) 0 La Biotile abondante est toujours iiniaxe, très polvchroïque clans les tons rouge brun pour ng et brun pâle pour np; elle renferme des Zircons auréolés, des prismes d'Apatite et des grains de Magnélite. » La Hornblende, plus rare et de consolidation postérieure, présente les profils //i = (iio) et ,,"'=: (ojo). L'extinction, la biréfringence, le signe optique, sont nor- maux et coïncident avec ceux de la Hornblende commune; le polychroïsme est faible et donne «^rrbrun verdàtre, /(/?= jaunâtre pâle. Les Plagioclases forment l'élé- 1 ment prédominant; ils sont toujours zones et présentent les profils /;/i'«^ , quelque- fois a'. » Les zones concentriques oscillent entre l'Oligoclase A6*A«' et le Labrador Ai'Aw*; le feldspath le plus fréquent est compris entre A/)'' A /i^ elAZ>'A«'.Le centre des cristaux est généralement basique, la bordure est presque toujours acide. » UOrthose est rare; il a cependant été nettement constaté par l'extinction de np sur ^', puis par des contacts avec le quartz qui ont donné A2- publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce et de l'Industrie. T. XCIV ( i'^ et 2* parties V Paris, Imp. nationale, 1899; 2 vol. in-8°. Procès-verbaux des séances de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux; année 1898-1899. Paris, Gaulhier-Villars ; Bordeaux, Feret et fds, 1899; I vol. in-8°. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. 5* série, t. III, 2*cahier; t. V, i*'' cahier. Paris, Gauthier-Villars; Bordeaux, Feret et fils, 1899; 2 vol. in-8°. Revue de Mécanique, publiée sous la direction de M. Haton de la Goupil- LiÈRE, Membre de l'Institut. T. VI, n° 1. Paris, V^^Ch. Dunod, 1900; i fasc. in-4'^. Revue générale de Botanique, dirigée par M. Gaston Boïsnier, Membre de 1 Institut. T. XII, n" 13.3, livraison du i5 janvier 1900. Paris, Paul Dupont, 1900; I fasc. in-8°. Journal de la Société nationale d'Horticulture de France. 4* série, t. I, janvier 1900. Paris, i fasc. in-S". Bulletin de la Société entomologique de France. 1900, n" 1. Paris, i fasc. n-S". Ligue nationale contre l'alcoolisme. Bulletin de la Société française de Tem- ( 439 ; pêrance. 3* série, t. VI, n° 1, année 1900. Paris, Asselin et Hoiizeau ; I fasc. in-8°. L'Hygiène et la Santé, guide périodique de la famille. 2* année, n''4, dé- cembre 1899 et janvier 1900. Paris; i fasc. in-4°. Société de secours aux blessés militaires des armées de terre et de mer. Bulle- tin mensuel. l\^ ?,é\-ie, \\° 17, -^6^ année, janvier 1900, Paris; i fasc. in-12. Bulletin de la Société d' encouragement pour V Industrie nationale, publié sous la direction de M. E. Collignon. 5' série, t. V, n" 1, 99* année, 3i jan- vier 1900. Paris; i fasc. in-4°. Neuere Fortschritte in der Erkenntniss der mathematischen Erdgestalt, von F.-R. Helmert. Leipzig, B.-G. Teubner, 1900; i fasc. in-8<*. Communication universelle à MM. les Savants de notre planète, par Paléo- logos C. Candargy. Athènes, 1899; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Studien im Gneissgebirge des Schwarzv(^aldes, von H. Rosenbusch. Heidel- berg. Cari. Winter, 1899; i fasc. in-8''. The gneiss of petroleum and asphaltum in Cali fornia, by A. S. Cooper. Sacramento, 1899; i fasc. in-8°* An account of the Crustacea oj Norway, n'ith short descriptions and J/gures of ail the species, by C.-O Sars. Vol. III, Cumacea, part I and II. Bergen, 1899 ;i fasc. in-8°. Il secolo incomincià col 1900 ; disquisizioni e considerazioni del geom. L. Calderoni. Omegna, 1900; i fasc. in-8". Nuovi teoremi di geometria in base a una tnplicequadratiiradelcircolo (par M. Cennaro di Somma, piince del Colle). Napoli, 1899; i vol. in-4°. Fifty-fourth annual report of the director of the Astronomical Observatory of Harvard Collège, for the year ending September 3o, 1899, by Edward-C. Pickering. Cambridge, Mass., 1899; i fasc. in-8°. Jahrbuch des nonvegischen jneteorologischen Instituts fur 1898; herausgeg. Y. D"" H. MoHN. Christiania, 1899; i fasc. in-4°. Mittheilungen der kais. kônigl. geographischen Gesellschaft in Wien, 189g. Rédacteur : Aug. Bohm Edler vonBohmersheim; XLII. Band. Wien, 1899; I vol. in-ti". N" 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 février 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages M. le Président annonce à rAcadémic la mort de M. Blanchard, Membre de la Section d'Anatomie et de Zoologie, et se fait l'interprète de>* regrets (le l'Académie.... M. Behthelot. — Recherches sur la série urique 365 ofiG Pages . M. Henri Becquerel. — Sur la dispersion du rayonnement * du radium dans un champ magnétique 'i-'p. MM. .\. Haller et G. Bl.\nc. — Sur la syn- lliése de l'acide campholique au moyen de l'acide caniphorique 37() NOMINATIONS. M. ScinvENDENER est élu Correspondant pour la Section de Botanique, en rempla- cement de M. le baron de Miïller :i-8 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel annonce qu'un legs de '|0oo livres sterling a été faif à l'.\cadémie par M. le professeur Hughes, pour la fondation d'un prix destiné à récompenser une découverte originale dans les Sciences physiques 37S M. H. Deslandres. — Variations rapides de la vitesse radiale de l'étoile Orion 379 M. l'Amiral Fouhnier. — Lois dynamiques t des cyclones 38a M. Eugène Cosserat. — Sur les cercles tangents à quatre plans isotropes et sur les surfaces à double génération circulaire. 385 M. A. Thybaut. — Sur les équations har- moniques et les surfaces isothermiques. .. 087 M. AuTONNE. — Sur les équations algé- briques anharmoniques 3çjo M. EsTiENNE. — \ alcur plausible d'une gran- deur variable SgS M. Andrade. — A propos de deux pro- blèmes de probabilités 3.95 M. \V. Stekloff. — Sur la méthode de Ncumann et le problème de Dirichlet — . 096 M. Davidoglou. — Sur les zéros des inté- grales réelles des équations linéaires de troisième ordre 39g M. E. Carvallo. — Sur la constitution de la lumière blanche A"' M. A. iiE Gramont. — Sur quelques consé- quences des formules du prisme Ao3 iMM. Cii. Fabry et A. Pebot. — Nouvelle source de lumière pour la spectroscopie de précision !^oS M. Albert Turpain. — Comparaison de diverses formes de l'interrupteur de \\ ehneit 4of) M. G. Moreau. — Sur les courants thermo- magnétiques !^\■l M. L. Bouveault. — Synthèse totale de la phorone de l'acide campborique 4'"' MM. Guerbet. — Sur la composition de l'essence de santal des Indes orientales .. (17 M. E. Abelous et E. Gérard. — Transfor- mation de la nitrobenzinc en phényla- niine ou aniline par un ferment réduc- teur et hydrogénant de l'organisme !\io Jl. Tu. ScHLŒSiNO fils. — Utilisation, par les plantes, de la potasse dissoute dans les eaux du sol !\ii M. Mazé. — Recherches sur la digestion des réserves dans les graines en voie de ger- mination et leur assimilation par les plan- tules !\i'^ M. A. Malaquin. — Nouvelles recherches sur l'évolution des monstrillides 4^7 AI. A. Lacroix. — Sur une forme de silice anhydre optiquement négative .'|3o MM. L. DuPARc et F. Pearce. — Sur quelques roches granitoïdes du cap Marsa. '|3j M. Stanislas Meunier. — Examen de la r 7. SVITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pases. météorite tombée le ii mars 1899 a Bier- bêlé, près de Borgo, en Fmiande M. G. Kleury. - Chaleurs sporifiqucs quelques substances organiques Bulletin bibliographique de Llk 437 Pages M A -L. HERUEtiA adresse une nouvelle Note sur ■' L'imitation de divers phéno- mènes protoplasmiquesavecToléate d'am- moniaque » 437 438 PARIS. IMPIUMËRIE GA.UTHIKR-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, Le Gérant .*GACTHiBa-VaLiRS. iViAîîiyiBOO I9QQ 11 'PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR Uitl. IiES SBCRÉTAIKES PBHPÉTIJEIiS. TOME CXXX. N°8 (19 Février 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. V '1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. I 8811 — Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de t'Académic se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article ^*^ — Impressions des travaux de ^Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou car un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Académi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Raj ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au tar que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pv blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn» qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac: demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ri' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so: tenus de les réduire au nombre de pages requis. I Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exlm autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le to pour les articles ordinaires de la correspondance of cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à temf le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ren actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par mui. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, ayants*'. Autrement la présentation sera remise à la séance sui"»*: ivlAR 17 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 19 FÉVRIER 1900. PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHIMIE. — Recherches sur iisomér'ie des dérivés sulfocyaniques, par M. Berthelot. « Les acides organiques qui dérivent de la double fonction acide et al- coolique sont susceptibles de fournir eux-mêmes deux séries de dérivés, dont certains isomères. Par exemple, les acides à 3 atomes d'oxygène, C"H-''0\ peuvent s'unir à d'autres composés, en perdant leur oxvgène à l'état d'eau par phases successives. Unis à l'ammoniaque en particulier, ils engendrent d'une part, en vertu de la fonction acide, un amide normal, avec élimination d'un atome d'oxygène, et un premier nitrile, avec élimi- nation de 2 atomes d'oxygène; le tout à la façon des acides à fonction simple C"H-^0°. Ce nitrile conserve, en partie du moins, la fonction alcoo- lique. C. R., iç)oo, I" Semestre. (T. CXXX, N» 8.) ^9 ( 442 ) )i D'autre part, en vertu de la fonction alcoolique, ces mêmes acides engendrent, d'abord un acide-alcali, avec perte d'un atome d'oxygène sous forme d'eau; puis l'anhydride interne (lactone) de cet acide avec perle d'un second atome d'oxygène : les corps résultants conservent, en partie du moins, la fonction acide. )) L'élimination du troisième atome d'oxygène ramène les deux séries de dérivés à un état identique, celui d'un dernier nitrile exempt d'oxygène. » Cette théorie trouve, en principe, son application la plus simple dans l'étude des dérivés de l'acide carbonique sulfuré, CM" S'. » En particulier, on admet qu'il doit exister deux types isomères, dé- rivés de l'union de l'acide sulfocarbonique et de l'ammoniaque, avec perle de deux atomes de soufre, sous la forme de aH'S, équivalente à 2H-O, CH^SM AzH^ - 2II-S .CHAzS; ce sont les acides cyauique et isocyanique sulfurés, dont on connaît les éthers, c'est-à-dire les dérivés des radicaux alcooliques R, CNRS ou Aze2eeC--S- R, éthers proprement dits d'un acide amidé, et CSNR ou S = C = Az-R. imides d'un acide élhéré. » Les derniers sont des isosulfocyanures. On les a appelés aussi du nom générique de jcrt/oc/ (essence de moutarde), parce que cette essence naturelle est constituée en grande partie par l'isosulfocyanure d'allyle. « Enfin, on a observé que les éthers sulfocyaniques normaux se trans- forment aisément, et même spontanément, en leurs isomères. » Il m'a paru de quelque intérêt de faire l'étude ihermochimique de cette isomérie remarquable. I. — SuLFOCYAMJBE DE MÉTIlVr.E : C-IPAzS = 73. » Fourni par Rahlbaum. Rectifié de nouveau à point fixe : i3o" (H = o'",77o). Liquide. Analyse. Trouvé. Calculé. C .32,3 32,8 H 4.33 4,1 S('} .'t3,87 43,83 (') Dosé après combuslion 6 à pression constante. +442''"', 6 Formation par les éléments. — 9''''',4 (état solide) )) Ainsi la transformation du sulfocyanure normal en isosulfocyanure dégage +10*-"', 5. Il faut en déduire la chaleur de solidification de l'iso, (') Dosé dans la bombe. ( 444 ) soit -1-2^^' environ, ce qui ramène la transformation vers -t-S^"' à 9^"'. Le si^ne de cette quantité concorde avec le sens de facilité de la transforma- tion chimique réciproque des isomères. III. — SuLFOCYANURK d'éthyle : C'H^AzS^S". » Le produit fourni sous ce nom par Rahlbaum était impur, par excep- tion, et mélangé avec un composé plus riche en soufre et plus pauvre en azote, dont il m'a été impossible de le séparer. Après plusieurs rectifica- tions à point fixe (i45°), le produit contenait 2 centièmes de soufre en plus, et 2 centièmes d'azote en moins ('). Il a été rectifié de nouveau à une basse pression (37°"") et à basse température (^6°), sans que .sa com- position ait été modifiée (^). Il renfermait sans doute quelque éther sulfo- carbonique, de point d'ébuUition identique, ou presque identique. » C'est pourquoi nous avons préparé nous-raème le sulfocyanure d'éthyle, en distillant un mélange de sulfovinate de potassium et de sulfo- cyanure (le potassium, à la plus basse température possible, par le procédé deCahours. On a décanté l'eau, séché le produit sur du chlorure de cal- cium foiulii, puis on l'a rectifié à point fixe, à i43°. Liquide Annlyse. Trouvé. Calculé. C 4 1 , 2 4 1 , 3- H 5,8 5,7 Az î6,9. 16,1 S . )36'^(^)( 36,8 ( 36,7 C) ) (') C 4i,o H 6,1 S 38,6 Az l1)2 On voil que le dosage tlu caiboiie et de l'hydi-onètie est insultîsanl pour olahlir la jurelé du composé. C) C 4i,2 H G,i S 38,5 (^) Par le carbonate de soude et l'oxygène. C) Dans la bombe. ( 445 ) Chaleur de combustion pour is'' 7037'=^', 6 70^8,6 Pour le poids moléculaire, à volume constant 4-612'^"', 5 „ à pression constante -h6i3'^-'',8 Formation par les éléments "i?!^-^ (Ii(|iiide) » Il y a un excès de -+- 2*^"', 7 par rapport au dérivé méthylé ; e^cès dont l'existence est conforme aux analogies. IV. — ISOSULFOCYANLRE d'ÉTHVLE r= 87. .. Distillé à point fixe : i^r^'î-iSa" (o»', 76,^). Analyse. Trouvé. Calculé. C 4i,2 41, 36 H .5,8 5,7 S('j ■.. .36,8 36,8 Chaleur de combustion pour i'' 6934'»', 5 69'.2,S Four le poids moléculaire, à volume constant -1-602' "', S » à pression constante. . . -i-6o4'"', i Fiirmalion par les éléments —7*^"', 6 (liquide) » La transformation du composé éthylique normal en iso dégage -1-9' '',6; ce qui concorde avec le résultat observé pour les éthers méthyliques. La relation tant chimique que thermochimique peut donc être regardée comme générale. V. — ISOSULFOCYANURE DE PHÉNYLE (Phénylsenfoel) : CH'SAzzr: l3."). » Rectifié à point fixe : 221°, 5 (therm. non corrigé). Analyse. Trouvé. Calculé. C 62,2 62,2 H 3,9 3,7 S(-) 23,65 23,7 C/ialeur de combustion pour is' 7539"', 3 7556'^'^', 8 Pour le poids moléculaire, à volume constant. .. . +1019'-''', o 11 à pression constante.. -t- 1020*^^', 3 Formation par les éléments — 46,5 (liquide) ( ' ) Dans la bombe. (-) Dans la bombe. ( 446 ) )) Entre le dérivé éthylé (C^) et le dérivé phénvlé (C), de même fonc- tion, la différence est — ^9'^'''. » Or, entre les alcools propylique et benzylique, la différence est 70,8 - 78,6 -. - 37,8, ce qui concorde suffisamment. » Quant au sulfocyanure de phényle normal, on sait qu'il se change de lui-même et rapidement en iso; ce qui n'a pas permis de l'étudier. VI. — IsosuLFOCVANURF. d'allvle : C'H^AzS ^^99. (Essence de moutarde.) » Rectifié à point fixe : iSi". Analyse. Trouvé. Calculé. C 48, S 1,8,5 H .5,25 5,o5 S (') 32,2 32,3 Chaleur de combustion pour iS'' 7376''^', 1 7395"', i Pour le poids moléculaire, à ■volume conslaïU. . . -i- 731'^"', 2 )) à pression constante. + 732*^"', 6 Formation par les éléments — 4i'"',8 (liquide) » Le sulfocyanure normal n'a pas été examiné, à cause de sa rapide transformation en isomèie. » J'ai cru devoir joindre à l'étude de l'isosulfocyanure d'allyle celle de son dérivé ammoniacal, ou urée aUylsulfiirèe . VII. — TuiosiNAMiNE : C'H^Âz^S =116. 11 Cristallisée. Ne perd pas de son poids dans le vide. Analyse. Trouvé. Calculé. (J 4 1,1 4i,o5 H 7,o5 7,0 S (-) 27,0 27,0 (') Bombe. (2) Bombe. ( 447 ) Chaleur' de cojnbustion pour is'' 6817"^'', 4 ôSog^^S Pour le poids moléculaire, à volume constant -l-79o''°',4 » à pression constante -l-78i*'"',8 Formation par les éléments — 6^'',48 i> D'où il suit que la réaction génératrice C'H\\zS liq. -f- AzH' liq. =^ C"H^\z^S solide, dégage + 18^^'', 7 — 4i.8-Hi6,6 6,5 (nombre dont il faudrait déduire la chaleur de formation F pour rendre les états comparables). » Ce dégagement de chaleur est fort voisin de celui qui répond à la transformation de l'acide cyanique dissous et de l'ammoniaque dissoute en urée dissoute, soit la forme de deux effets : neutralisation et change- ment isomérique : H- To,9 + 8,3 = +• 19. , 2. ( Thermochimie : Données numériques, t. II, p. i 72). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la détermination des intégrales de certaines équations aux dérivées partielles par leurs valeurs sur un contour fermé ; par M. Emile Picard. « J'ai repris l'année dernière {Comptes rendus, ig |uiu ïbggj mes an- ciennes recherches sur l'extension du problème de Dirichlet aux équations linéaires aux dérivées partielles du type elliptique. Prenant en particulier réqiuUion , , <)- u ()- u du I du ^ ^ ùx' dy- dx dy dans le cas où les coefficients a, b, c sont des fonctions analytiques de a? et j, j'ai indiqué comment on pouvait établir l'existence de l'unique solu- tion prenant sur un contour régulièrement analytique suffisamment petit une succession donnée de valeurs, en supposant que cette succession représentât une fonction continue ayant seulement un nombre limité de maxima et deminima. Je voudrais montrer aujourd'hui que cette dernière restriction peut être levée, et que le problème peut être résolu sous la seule condition que la succession donnée des valeurs soit continue. ( 448 ) » Sans nous servir même du résultat ([iie je viens de rappeler, il suffn'a de partir de la solution que j'ai indiquée autrefois du prohVeme (Joiinial de r École Polytechnique, 1890), en admettant que la fonction donnée sur le contour ait des dérivées première et seconde. Nous supposons d'ailleurs, ce qui ne restreint pas la généralité, que le contour soit une circonfé- rence C, et nous désignons la fonction donnée sur la circonférence par F(0). Je commence alors par montrer, ce qui est le point capital déjà indiqué {Comptes rendus, loc. cit.), que dans toute aire T intérieure à C, les valeurs absolues des dérivées premières et secondes de la fonction u satisfaisant à (i) et prenant sur C les valeurs F(0) sont moindres que ^"M \k étant un nombre fixe indépendant de F, et M représentant le maximum de |F(0) |]. On voit, en outre, facilement que pour tout point à l'intérieur de C, on a |«| <'XM, X étant aussi un nombre fixe. On suppose, bien entendu, dans tout cela que la circonférence C est suffisamment petite. » Ceci posé, prenons une fonction continue périodique quelconque A(0). On sait que l'on peut la développer en une série /(0)=/.(6)+y.(9)+-- -A(0) + .... les/, (ft) étant des suites limitées de Fourier, et cela de telle façon que \W)\<^n. les £ étant des constantes et la série e, + ...-)- 6„-)- .. ., étant convergente. » Formons maintenant l'intégrale Uh{x,y) prenant sur C la valeur /„(^): c'est un problème que nous savons résoudre. Il faut montrer que l'inté- grale de (i) prenant sur C la valeur/(0) est représentée par (2) w,(,r,y) + a„(a;,j)+ . . . -\- u„{x, y) -^ •• •• >• Or, avec les remarques laites |)lus haut, ceci ne présente plus de liif- ficultés. La série (2) prend d'abord sur C la valeury(6). D'autre part, dans toute aire r intérieure à C, les séries des dérivées premières et secondes telles, par exemple, que du, du, du,. — - -+- — = + . . . -I- — -f ■ . . . , dx dx dx d'ui d^u^ d^Un dx- dx^ ' ' ' dx"^ ' ' ■ ' ( 449 ) sont uniformément convergentes, ce qui suffit à établir que la fonction U = z/, -I- Mo ^- . . . -t- «„ + . . . satisfait â l'équation dilîérentielle dx^ dy' ox dy » La recherche de l'intégrale continue de l'équation (i) prenant des valeurs données sur un contour régulièrement analytique et suffisamment petit, est donc complètement effectuée sous la seule condition que la suc- cession des valeurs données soit continue. Les différentes hypothèses restric- tives faites sur ces valeurs disparaissent donc. Je rappelle que si l'on ne fait pas rhypothèse que les coefficients soient analytiques, et si l'on suppose seulement que a, b, c ont des dérivées premières continues, on est obligé d'admettre avec mes modes de démonstrations que la fonction donnée sur le contour a des dérivées des trois premiers ordres. » Le résultat général que nous venons d'obtenir trouve évidemment son application dans divers cas particulièrement intéressants. Ainsi dans une région du plan {x,y) où le coefficient c est négatif, une intégrale continue est complètement déterminée par ses valeurs sur un contour de dimensions quelconques régulièrement analytique; d'après ce qui précède, les valeurs sur le contour ne seront assujetties qu'à la seule condition de représenter une fonction continue. » GÉOLOGIE. — Déformation tétraédrique de la Terre et déplacement du pôle. Note de M. Marcel Bertrand. « Lowthian Green (') a le premier signalé, dans les traits de la géo- graphie actuelle, les éléments d'une symétrie tétraédrique. » Il }■ a, suivant trois fuseaux méridiens, trois Océans qui séparent (en admettant une continuation virtuelle de la mer Rouge vers le nord) trois masses continentales d'importance à peu près équivalente. Chacun des continents a sa pointe tournée vers le sud, où elle se perd dans une mer circumpolaire, entourant un continent antarc- tique; les pointes sont déviées vers l'est et, vers le milieu de chaque masse continen- tale, il y a une coupure, une grande dépression presque équatoriale : la Méditerranée (') Vestiges of tlie molten globe, London, 1878. C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N» 8.) 60 ( 45o ) enlre l'Europe el l'Afrique, les détroits de la Sonde entre l'Asie et l'Océanie, l'isthme de Panama, entre les deux. Amériques, C'est celle dépression qui, prolongée par la pensée à travers les Océans, forme au globe une ceinture continue et a reçu par exten- sion le nom de dépression méditerranéenne. « Lovvlliian Green a, je crois, le premier appliqué le principe d'isostasie, en ex- pliquant que le soulèvement des continents au nord et leur abaissement progressif au sud suffisait, par suite de la rotation de la Terre (les points arrivant à leur nouvelle position avec une vitesse ou trop grande ou trop faible), à produire la déviation vers l'est des pointes méridionales. Il a été plus loin el a suggéré que le mouvement inverse des parties nord el sud avait pu, par torsion, produire la dépression méditerranéenne. Pour lui, la Terre serait assimilable à un tétraèdre presque régulier, à faces et arêtes assez courbes pour s'écarter très peu de la sphère terrestre; le sommet du tétraèdre serait au pôle Sud el la base serait formée par un plan passant par les centres de gra- vité des trois masses continentales. » Lowthian Green a poussé très loin les conséquences de cette assimilation, jusqu'à en déduire, par le calcul de l'attraction du Soleil sur les saillies lélraédriques (compa- rables comme masse au bourrelet équatorial), l'angle de l'équateur avec l'écliptique. » Mais un tétraèdre fixe ne peut rendre compte de l'incessante variation des formes du globe, et la brillante conception de Lowthian Green est restée stérile pour la géologie, jusqu'au jour où M. Michel-Lévj eut l'idée, simple et féconde ('), d'appli- quer la même notion à l'étude des roches volcaniques. M. Michel-Lévy considéra l'en- semble des roches tertiaires et montra que la plupart d'entre elles se coordonnent suivant les arêtes d'un tétraèdre presque régulier. Ce tétraèdre n'est plus celui de Lowthian Green ; il n'a plus son sommet au pôle Sud, mais à un point qui en est distant d'une vingtaine de degrés. » Les roches volcaniques sont sorties par des lignes de fractures; M. Michel-Lévy substituait donc à la notion un peu arbitraire des formes géographiques, un phéno- mène précis et bien défini; il a pu en conclure, non plus que la Terre tend vers une figure télraédrique, mais qu'elle se fend suivant les arêtes d'un tétraèdre. De plus, en ne faisant plus passer au pôle l'axe de ce tétraèdre, il suggérait implicitement (-) l'idée de son déplacement probable dans les temps géologiques. )i M. Michel-Lévy, en appliquant son étude à l'ensemble des roches tertiaires, se donnait un certain jeu, et il en a naturellement profilé pour choisir, entre toutes les figures possibles, celle qui se rapprochait le plus d'un tétraèdre régulier. Il a fort heu- reusement ainsi remis en faveur l'idée de la déformation télraédrique, conforme au fond à ce que donnent les expériences de Fairbairn, sur l'écrasement des tubes à section circulaire. Cette première approximation était presque nécessaire pour que la notion de l'importance théorique du tétraèdre pût se dégager et se répandre. Une fois celte importance admise, au lieu de négliger, comme on en aurait été tenté, (') Sur la coordination et la répartition des fractures et des effondrements de l'écorce terrestre {Bull. Soc. Géol., 3" série, t. XXVI, p. io5). ('■') M. Michel-Lévy conclut à la fixité probable des arêtes méridiennes, el à une va- riabilité des arêtes de base autour de leur position moyenne. ( 451 ) le tétraèdre vrai et dissymétrique, on se dit que, s'il n'est plus régulier, il l'a été et qu'il ne l'est plus, parce qu'il a été déformé. » Il n'en est pas moins vrai que la conception du tétraèdre ne pouvait porter tous ses fruits, tant que l'idée de symétrie primait celle de variabi- lité, et tant que l'on ne s'attachait pas à ne considérer que le tétraèdre relatif à une époque bien déterminée. C'est ce que j'ai essayé de faire en ne m'occupant que des éruptions actuelles. J'ai pris simplement une carte des volcans actuels ou historiques, et je les ai joints par des lignes conti- nues. Là où les intervalles étaient trop grands, je me suis servi du principe que les éruptions ont lieu suivant les lignes de dépression, et j'ai trouvé ainsi que toutes les éruptions actuelles, sans exception, s'ordonnent suivant six lignes légèrement sinueuses que, pour simplifier le langage, j'appellerai des grands cercles déformés. Trois d'entre eux dessinent la zone méditerra- néenne et se coupent deux à deux aux points de rencontre des lignes méri- diennes. Les trois autres vont converger non loin des pôles. Pour que les six lignes comprennent réellement tous les points volcaniques, il faut admettre en outre que localement elles s'épaississent en quelque sorte ou plutôt se dédoublent pour embrasser des aires de dépression ou d'activité volcanique {fig. i). Le fait est notamment marqué pour quatre des som- mets ( ' ), comme si les pointes tétraédriques y étaient remplacées par quatre troncatures. » En réalité, si l'on remplace les trois cercles de la zone méditerra- néenne par les trois côtés d'un triangle moyen, on voit que les lignes de la figure dessinent deux tétraèdres opposés par la base, avec six de leurs arêtes médianes. » Entre ces deux tétraèdres, la répartition des évents volcaniques se fait à peu près également; il n'y aurait donc pas lieu, d'après la figure, d'at- tacher plus d'importance à l'un qu'à l'autre; mais la spécialisation des éruptions suivant les six grands cercles indique avec évidence que ce sont les lignes suivant lesquelles les matières lourdes et fondues de l'intérieur sont les plus rapprochées de la surface. Ce sont donc précisément les lignes dont j'ai parlé dans ma Note précédente et le long desquelles, par suite de l'augmentation de la pesanteur, se forment les géosynclinaux qui précèdent les chaînes de montagnes. Or, quand nous suivrons le déplace- (') Il en serait probablement de même, si l'on avait plus de docu-aients, pour le cinquième sommet, près du pôle Sud. ( 453 ) ment de la figure clans les temps géologiques, nous verrons que toutes les chaînes, à l'exception des Andes, se sont formées suivant les arêtes du tétraèdre nord; c'est donc celui qu'il importe de considérer; c'est celui dont les arêtes ont été marquées en traits pleins sur la figure. » Ce tétraèdre est très loin d'être régulier, plus même que ne l'est le tétraèdre sud ; mais tel qu'il est, et par cela seul qu'il est vrai, il devient un merveilleux instrument de recherches, qui conduit sans effort à des conséquences capitales. » Et d'abord, un des sommets est, auprès du détroit de Behring, sur le cercle polaire . Or, dans l'origine, par raison de symétrie, un axe du tétraèdre devait coïncider avec l'axe de rotation. De plus, du moment que l'axe des pôles est variable, qu'on ne peut plus le considérer comme ayant une po- sition fixe déterminée par une impulsion initiale, il a dû certainement au début coïncider avec l'axe de l'écliptique. A l'origine de l'histoire de la Terre, l'axe de l'écliptique, l'axe fies pôles et l'axe du tétraèdre ne fai- saient qu'une seule et même droite. L'axe des pôles ne coïncide plus avec l'axe, sensiblement invariable, du système solaire; il s'est donc déplacé. Le sommet du tétraèdre est sur le cercle polaire ; l'axe des pôles s'est donc déplacé par rapport à lui du même angle qu'il s'est déplacé par rapport à l'écliptique. » On peut se demander, il est vrai, si ce n'est pas là un simple hasard, ou un fait accidentel, spécial à l'époque actuelle. D'autres coïncidences, plus singulières encore, m'ont empêcher de m'arrêter à cette idée. J'ai montré autrefois que l'écorce terrestre se plisse suivant un système fixe de lignes orthogonales, figurant un réseau de méridiens et de parallèles; j'avais dès lors fait remarquer que le point de croisement des méridiens devait marquer la position originelle du pôle au début des temps géologiques. J'avais dit que le point de convergence était situé au-dessus de l'île Pa- trick ('); mais, en reprenant mes anciens tracés, j'ai vu qu'on pouvait seulement répondre de l'existence d'un faisceau très aminci, etiion d'un point géométrique de convergence. Or ce faisceau aminci, prolongé de quelques dégrés, va passer au sommet du tétraèdre. D'autre part, fjowthian Green a indiqué que la dépression méditerranéenne, avec son prolonge- ment par la région des détroits de la Sonde et de l'isthme de Panama, des- sine assez exactement un petit cercle dont l'angle avec l'équateur est égala l'angle de l'écliptique. Le pôle de ce petit cercle vient encore se placer au sommet du tétraèdre. (') Bull. Soc. GéoL, 3= série, l. XX, p. 164. ( 454 ) » Toutes ces coïncidences me semblent légitimer la conviction que le sommet du tétraèdre était le pôle primitif, et que l'axe qui lui correspond était l'axe primitif de rotation. Cet axe, par suite de la rotation actuelle, décrit journellement un cône, dont l'axe de l'écliplique est une des géné- ratrices. Si l'on suppose la rotation de la Terre arrêtée, à quelque mo- ment qu'on l'arrête et quelque mouvement propre qu'on prête à l'axe du tétraèdre par rapport à l'écliptique, l'axe des pôles doit prendre part soli- dairement à ce mouvement, pour que la distance angulaire du sommet et du pôle reste celle qui est donnée par l'observation. Tant que nous n'au- rons donc à parler que de mouvements relatifs à la Terre, nous pourrons raisonner comme si l'axe du tétraèdre restait fixe. En d'autres termes, l'axe du tétraèdre et, par conséquent, le tétraèdre ne participent pas au mouve- ment qui entraîne et fait varier de position l'axe des pôles. )) Il y a là une difficulté qui m'a longtemps arrêté. Comment concevoir un déplacement appréciable du pôle sans un déplacement d'ensemble des inégalités de la surface? Et comment ce déplacement n'entraîne-t-il pas le sommet du tétraèdre? Il faut se souvenir, pour expliquer la chose, que le tétraèdre de surface, comme je l'ai montré, se dessine sous l'influence des inégalités de pesanteur déterminées par l'existence d'un tétraèdre interne; c'est donc en quelque sorte un tétraèdre réfléchi. On peut se figurer l'écorce terrestre comme un miroir qui reflète, avec un certain retard, un état de choses existant à l'intérieur. Or si, dans un miroir mobile, l'image d'un point reste fixe, c'est que ce point ne participe pas au mouvement du miroir; l'intérieur de la Terre ne participe donc pas au mouvement de la surface, et ce mouvement se réduit à l'entraînement d'une mince couche superficielle. C'est le résultat que j'ai déjà indiqué et que j'ai traduit par la comparaison de la Terre avec une orange à écorce mobile. » Dans cette manière de voir, le tétraèdre ne représente que la forme des surfaces d'égale densité, déformées par le refroidissement. Pour com- prendre la portée de celte conclusion, il faut se reporter à la théorie du refroidissement. Cette théorie, au point où l'ont menée les travaux des physiciens anglais ('), nous montre (^fig. 2) un noyau central, composant la masse principale de la Terre (plus des :j^ du volume), dans lequel la tem- pérature n'a pas pratiquement varié; au-dessus vient une enveloppe de Goo*"" environ, où chaque couche se refroidit trop pour occuper la place que lui impose la condition de constante application sur le noyau, et est (') Distribution 0/ s train in the eartVs critsl, by Cli. Da vison, with a note, by G. -H. Darwin, Pliil. transactions of tlie Royal Society, vol. CLXXVIII (1887). ( 455 ) par conséquent comjjrimée verticalement, avec tenrlance à l'extension. Au- dessus se trouve une couche de nulle tension, puis une écorce mince qui ne se relroidit ]>as assez, qui par suite est soumise à des compressions tan- Coupe à l'échelle de la déformation télraédrique de la Terre, dans l'hypothèse d'un tétraèdre régulier. Échelle 11)0000000' L'épaisseur de l'écorce mobile (trait noir) est plus que décuplée. genlielles et doit se plisser. C'est le plissement de cette écorce que M. Fisher (') juge avec raison insuffisant pour expliquer les inégalités de (') Physicsof the earths crust, by the Rev. Osmond Fisher, 2" édit., Londres, 1889. V. ( 456 ) la surface; j'ai montré, en effet, que ces inégalités sont surtout dues à la répercussion des changements internes qui correspondent, dans la couche de 600''" soumise à des efforts d'extension, à des différences de volume trois cents fois plus considérables. Le plissement de l'écorce n'est qu'un phénomène qui se superpose à des changements d'un ordre beaucoup plus grand. » Les changements dont le tétraèdre superficiel nous reflète l'existence se passent donc dans la couche de Goo""", et nous pouvons dire quels sont ces changements : chaque couche sphérique est comprimée pour aller oc- cuper sans discontinuité sa nouvelle position, et, sous l'mfluence de ces compressions normales, elle se transforme en un tétraèdre à angles émous- sés. En se fondant sur la courbe donnée par M. Davison, on trouve que la forme létraédrique doit être surtout accusée à la profondeur de 100""°; puis elle va s'atténuant de part et d'autre, à la fois du côté du noyau et du côté de la couche de nulle tension {fig. 2). )) Il est clair maintenant que c'est suivant la couche de nulle tension, entre la zone qui se contracte et celle qui se distend, que doit avoir lieu le décollage, et que c'est sur cette surface, avec de nouvelles couches sans cesse entraînées par le frottemen,t que doit se produire le glissement de l'écorce mobile. M. Darwin évalue l'épaisseur de cette écorce à moins de ^km ^2 milles). Ce nombre s'accorde bien avec les données géologiques, pourvu que cette épaisseur soit prise, non au-dessous de la surface actuelle, mais au-dessous d'une sphère de comparaison passant par les pôles et ne tenant pas compte des inégalités de la surface, y compris le bourrelet équatorial (' ). Il convient aussi de rappeler que l'épaisseur de cette écorce croît proportionnellement au temps. La fig. 1 représente la déformation tétraédrique théorique; \cs Jîg. 3 et 4 rej)résentent approximativement, avec un peu d'exagération, deux coupes de la déformation actuelle. En combinant ces deux coupes avec la Carte, on voit que le tétraèdre s'est aplati, que deux de ses arêtes se sont rapprochées et que les prolongements des arêtes tendent à ouer un rôle équivalent à celui des arêtes elles-mêmes. » Revenons maintenant au tétraèdre de surface; il résulte, comme je l'ai expliqué, des différences de pesanteur déterminées par l'existence du (') En eflfel, le calcul de M. Darwin ne fait pas entrer en ligne décompte la tempé- rature de chaque couche, mais seulement sa dérivée -j- , qui n'est pas sensiblement modifiée par l'adjonction à une sphère théorique des inégalités de la surface, puisque théoriquement elle est actuellement constante jusqu'à une profondeur de 3o''". ( 457 ) tétraèdre interne. Les chaînes de montagnes se forment au-dessus des arêtes, et les chaînes méditerranéennes en particulier, au-dessus des arêtes de base. Ces chaînes méditerranéennes, au moment de leur formation, fai- saient donc en moyenne avec l'équateur terrestre un angle égal à celui de Coupe approximative, un peu exagérée, de la déformalion tétraédrique actuelle. Fig. 3. Fig. ti. Coupe suivant le méridien de Ceyian. '^^*D indien Coupe suivant l'équateur. l'écliptique ( ' ). Mais on peut préciser : on connaît plusieurs phases dans la formation d'une chaîne, et en particulier celles qui sont mises en évidence par les grandes transgressions. Li transgression du début de la chaîne (dévonien supérieur, permien supérieur, helvétien) nous fait connaître la ride formée au début au nord de la cuvette géosynclinale; la transgression (') Cette proposition et les suivantes concernent évidemment l'équateur ancien; mais, si étrange que cela puisse paraître, elles s'appliquent aussi à l'équateur actuel. Nous verrons, en effet, que le déplacement du pôle se décompose en deux mouvements, dont l'un est un déplacement d'ensemble, qui ne chauge pas la position du pôle (ni, par suite, de l'équateur) par rapport à la géographie terrestre, et dont l'autre est une rotation autour de l'axe du tétraèdre, qui ne déplace pas le petit cercle situé dans le plan de base. Les chaînes méditerranéennes, par l'angle de leurs lignes directrices avec l'équateur actuel, nous font donc connaître l'ouverture du cercle polaire au mo- ment des différentes phases de leur formation. G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N« 8.) '^l / ( 458 ) du milieu de la chaîne (silurien supérieur, sléphanien, cénomanien) nous fait connaître une nouvelle ride formée au centre de la chaîne. » Chacune de ces deux rides permet de déterminer la position du sommet du tétraèdre à l'époque correspondante. Mais, de plus, à chaque instant, le fond de la cuvette géosynclinale marque la ligne où s'accumule la plus grande épaisseur de sédiments. On peut donc énoncer ce théorème : » Si pour une couche quelconque, dans la région méditerranéenne, on déter- mine la zone de plus grande épaisseur (l'axe commun des courbes d'égale épaisseur), on trouvera une ligne voisine d'un petit cercle, dont l'angle avec V équateur est égal à l'angle de l'écliplique au moment du dépôt; le pôle du petit cercle est le sommet du tétraèdre. C'est j)our la même raison que le ])etit cercle méditerranéen est incliné de 23° sur l'équateur. » On conçoit ainsi que la géologie nous donne le moyen de déterminer à chaque instant la position de l'axe du tétraèdre. La courbe que je donne C/'o- 0 n'est qu'une première approximation; maisjesuis sûr d'un nombre suffisant de points pour affirmer que l'allure générale est bien exacte, ainsi que le déplacement moyen le long de la côte américaine du Pacifique. La forme de cette courbe correspond d'une manière remarquable à ce qu'avait fait prévoir la théorie des chaînes de montagnes; pour essayer d'en déduire le déplacement du pôle, il faut revenir sur l'étude géologique de la formation des chaînes simultanées et chercher leur influence sur le dé- placement du pôle d'inertie. » Quand une chaîne de montagnes se forme suivant une arête du tétra- èdre, d'autres chaînes se forment simultanément suivant d'autres arêtes. 'Vo: «^^^Ï-^ i .-^-^^ "•->n, lee m Scliéma des chaînes de montagnes tertiaires. Ainsi, dans la période tertiaire (fig. 5), on peut distinguer quatre chaînes, correspondant à autant d'arêtes d'un tétraèdre peu éloigné du tétraèdre ( 459 ) acLuel ; ce sont, d'une pari, une chaîne européenne (Alpes) et une chaîne américaine (montagnes Rocheuses); d'autre part deux chaînes asiatiques (Himalaya et chaînes d'îles du Japon). Ces quatre arêtes forment une courbe fermée qui entoure toute la Terre. Or on sait que dans les deux premières les charriages ont eu lieu vers l'intérieur du tétraèdre; par con- séquent, pour que les mouvements ne se compensent pas, et pour qu'il se produise l'entraînement dont témoigne la courbe décrite par le sommet T, il faut que le charriage des deux chaînes asiatiques ait lieu vers l'extérieur du tétraèdre. En d'autres termes, le déplacement de la matière en Asie a eu lieu vers le sud et vers l'est; c'est ce qu'a montré, en effet, M. Suess ('). » Il est clair, par raison de continuité, que la formation des chaînes ne peut pas sauter brusquement d'une arête à une autre. C'est donc toujours la même courbe, formée des quatre mêmes arêtes, qui, à de certains mo- ments, par le mécanisme indiqué, déforme l'écorce au passage et détermine sur le globe une nouvelle ceinture de montagnes. Dans les tétraèdres suc- cessifs, ce sont donc toujours les mêmes arêtes qui restent inactives; pour le tétraèdre des temps secondaires et tertiaires, ces arêtes inactives ont été : l'arête méridienne qui passe en Russie et aboutirait à la mer Morte, arête qu'on peut appeler Yarête nwscovite, et l'arête méditerranéenne qui tra- verse le Pacifique, entre le lac de Nicaragua et les îles de la Sonde. » J'ai essayé de reconstruire les tétraèdres des chaînes carbonifères et siluriennes, en choisissant l'époque de début des chaînes, c'est-à-dire l'é- poque dinantienne et l'époque cambrienne {fig- 6). On retrouve bien pour chacun d'eux les quatre chaînes, formant au globe une ceinture complète, pourvu qu'on suppose au fond du Pacifique, en face des Andes, l'existence d'une chaîne disparue. Les arêtes inactives pour la première sont l'arête des montagnes Rocheuses et l'arête méditerranéenne asiatique; pour la seconde (-), ce seraient l'arête du Japon et l'arête méditerranéenne atlan- tique. On voit donc que, d'une chaîne à l'autre, il y a rotation de 120° en- ( ' ) C'est là le seul point, avec l'impossibilité des soulèvements en masse, sur lequel je n'étais pas arrivé à me laisser convaincre par les arguments de M. Suess. C'est avec une grande satisfaction que j'ai vu ici la théorie lui donner raison. On me permettra à celte occasion de rendre hommage au maître incomparable qui a transformé la Géo- logie, qui a poussé la synthèse au point de rendre possible un essai de théorie, et qui partout a si bien compris et deviné les conséquences des faits observés, que la théorie, pour ne pas s'égarer, n'a qu'à suivre ses indications. (^) Le tétraèdre cambrien montre un point important. La chaîne Scandinave fait à ce moment partie de l'arête asiatique; on s'expliquerait ainsi comment M. Tôrnbohm a trouvé dans celte chaîne des charriages dirigés vers le sud-est. ( 46o : viron autour de l'axe des tétraèdres ('), et que'les arêtes méridiennes s'é- changent d'une chaîne à l'autre; c'est ce qui explique comment elles sem- blent occuper toujours à peu près la même position à la surface du globe. Il résulte de là que le tétraèdre tourne autour de son axe, d'un mouvement Fig. 6. Tétraèdres des débuis des périodes carbonifère et silurienne. qui n'entraîne pas l'écorce, et dont il faut tenir compte si l'on veut déter- miner la position du pôle, d'après la position à chaque époque du sommet du tétraèdre. Ce mouvement de rotation est très probablement, comme je i'expUquerai, le résultat de l'attraction différente du Soleil sur les saillies du tétraèdre interne et sur celles du tétraèdre de surface. Le mouvement apparent est dans le sens direct; le mouvement du tétraèdre est donc rétro- grade. » Pour arriver à construire les positions du pôle, il faut encore se rendre compte s'il a un mouvement propre par rapport à la Terre. Or, en re- (') En réalité, c'est seulement entre les deux tétraèdres carbonifère et triasique que l'angle est sensiblement de 120°; il est un peu plus grand entre les tétraèdres de la Jig. 6, et un peu moindre entre les tétraèdres triasique et actuel. Cela peut tenir à la déformation du tétraèdre, mais cela peut aussi suggérer l'idée que le mouvement de rotation, comme tous les autres, s'amortit avec le temps. ( 46i ) prenant la fig. 5, on peut se rendre compte, d'après les formules aux- quelles j'ai déjà renvoyé ('), du déplacement du pôle d'inertie provoqué par la formation des quatre chaînes simultanées. On voit que les actions se compensent très sensiblement deux à deux, malgré les légères différences de latitude des centres de gravité des masses déplacées, d'une part dans les deux chaînes méditerranéennes, de l'autre dans les deux chaînes méridiennes. Le déplacement résultant est donc très petit(-), se comptant pour la période correspondante plutôt par secondes que par minutes; il est, en tout cas, bien inférieur au degré actuel de précision des détermina- tions géologiques. » Pour obtenir maintenant la position du pôle à chaque moment des périodes géologiques, il convient de considérer successivement les deux déplacements relatifs du pôle par rapport au tétraèdre; le premier, dû aux charriages, est un déplacement relatif par rapport au sommet; le second, dû à l'attraction solaire, est un déplacement par rapport aux arêtes. Le premier permet, à l'aide de deux rotations de i8o°, l'une autour du polutT^, l'autre autour du milieu de l'axe T„P (voir la carte, /ig. i), de construire une courbe auxiliaire, que j'ai marquée sur la figure avec des croix séparées par des points. Il faudra ensuite déduire chaque point du point corrres- pondant P^, de cette courbe auxiliaire par une rotation convenable autour du pôle Tp. Il faut opérer de proche en proche; si, entre deux positions successives, il y a l'intervalle d'une chaîne de montagnes, la rotation devra être de 120°; si l'intervalle est moindre, la rotation devra être diminuée proportionnellement. On obtient ainsi une spirale (non tracée sur la carte) qui s'enroule autour du pôle actuel en s'en éloignant progressivement, et qui irait passer au point P^_ de la courbe auxiliaire. » La spirale donne la position du pôle à une époque quelconque ; autant que j'ai pu voir, ces déterminations s'accordent bien avec le peu qu'on sait sur la distribution des anciens climats. A chaque moment, la position cor- respondante du point T donne, par sa distance au pôle actuel, l'ouverture du cercle polaire. (') Tisserand, Mécanique céleste, t. II, p. 487- (-) M. Wallerant m'a fait remarquer que le moment des couples de rotation est facile à calculer, et égal à 2FR, F étant la force d'entraînement correspondant à un des quatre charriages (supposés égaux) et R le rayon de la Terre. L'axe de rotation, si le tétraèdre était régulier, serait dans le plan de l'arête moscovite, à 35° 16' au- dessous de la base méditerranéenne; cet axe serait donc (pour l'époque actuelle) à peu près dans le plan de l'équaleur. ( 462 )j » Revenons à l'examen de la courbe des points T; elle décrit autour de l'arête (bord du Pacifique) une série de demi-ellipses, dont chacune cor- respond à la formation d'une chaîne. Le demi-axe de chaque ellipse va en augmentant à mesure qu'on s'éloigne de l'époque actuelle. » Or, on trouve que les longueurs de ces axes sont égales aux nombres I, 3, 5 et 7; la longueur totale est donc, à une constante près, proportion- nelle au carré du temps, compté en nombre n de chaînes à partir de l'époque actuelle. Mais j'ai montré que la grandeur du déplacement pour chaque chaîne était déterminée par la quantité de mouvement correspondant au déplacement de la matière sédimenlaire qui doit former la chaîne; elle est donc inversement proportionnelle à l'épaisseur de l'écorce mobile, laquelle, d'un autre côté, comme je l'ai dit, est proportionnelle au temps ( ' ). On peut donc écrire (1 ) e = — ^ -=■- ml. » Les constantes peuvent se déterminer en faisant des hypothèses sur la première chaîne (position initiale du sommet au pôle Nord, et entraîne- ment d'une écorce d'épaisseur minima). Sans entrer dans le détail, et en ne tenant pas compte de la réserve faite dans la note, au bas de la page, je trouve en prenant pour unité de longueur le mètre, et pour unité de temps cent millions d'années : m = 38, K = 55oo, A = —,. On voit que la durée de formation d'une chaîne va toujours en augmentant, et qu'on peut déduire de là la durée relative à chaque chaîne. » La formule (i) peut se mettre sous une forme plus commode, en numérotant les chaînes à partir de l'origine des temps; soient alors N le numéro d'ordre d'une chaîne, T le temps de formation de la première chaîne, t le temps total écoulé jusqu'à l'achèvement de la chaîne consi- dérée; on aura t =: TN-. On voit ainsi que les durées des chaînes succes- sives sont proportionnelles aux nombres r, 3, 5, 7, 9, que la durée d'une chaîne d'ordre N est 2N — i , et que le rapport des durées de deux chaînes successives est ^, , c'est-à-dire qu'il tend vers l'unité, en lui restant toujours supérieur. » On peut même peut-être arriver à faire une hypothèse plausible sur la (') Ld formule approchée de Darwin {loc. cit., p. 256) ne s'applique qu'au cas où l'écorce mobile n'est pas très mince, et par conséquent où le temps n'est pas très petit. Il restera donc toujours par celte méthode une inconnue indéterminée; c'est, si l'on veut, le temps de formation de la première chaîne. (463 ) position initiale du point T, et sur le nombre des chaînes qui ont précédé la période précambrienne, à l'aide des considérations suivantes : la courbe des sommets du tétraèdre serpente autour d'une arête, en se rapprochant manifestement d'un point final, assez voisin de la position actuelle. Or, l'arête du tétraèdre était primitivement un grand cercle méridien; le point d'aboutissement devrait, semble-t-il, par raison de symétrie, coïncider avec le point de départ; l'arête du tétraèdre devrait donc encore passer au pôle actuel, qui devrait être voisin du point asymptote de la courbe. Il faut donc qu'une nouvelle action ait, en outre des mouvements déjà constatés, déplacé le tétraèdre dans l'espace. Cette action, Lowthian Green l'a indiquée, en calculant l'effet de l'attraction du Soleil sur les bourrelets tétraédriques; il a trouvé que le déplacement devait être précisément de 23" ('). Avec la nouvelle conception du tétraèdre, le problème resterait à peu près le même, si le tétraèdre de surface coïncidait comme position avec le tétraèdre interne. La coïncidence n'a lieu qu'avec un retard, ce qui explique le mouvement différentiel du noyau et de l'écorce, dont j'ai déjà parlé. » On se trouve donc ainsi amené à supposer que le sommet du tétiaèdre est parti du pôle Nord, et qu'il revient maintenant près de son point de départ, après avoir décrit une révolution complète. Mais, si l'on admet, comme il est naturel, la constance de la loi trouvée plus haut, on obtiendra les positions successives du sommet du tétraèdre au début de chaque chaîne, en portant sur la même arête la longueur 9 pour la chaîne précam- brienne ou huronienne, et les longueurs 11, i3, etc., pour les chaînes des temps anciens, qui ne sont représentés pour nous que par les gneiss. Il est assez curieux que les deux longueurs 11 et i3 mènent auprès du sommet austral; les longueurs i5, 17 et 19 ramèneraient à peu près au pôle boréal. Mais si l'on tient compte du refroidissement de la Terre, il n'est pas dérai- sonnable de supposer que la contraction du rayon a été des ^j ( -). Il fau- ('; Je sais, sans avoir pu encore retrouver l'indication exacte, que le calcul de Lowthian Green a été repris et déclaré correct par un astronome anglais. (-) M. de Lapparent a montré, par un raisonnement ingénieux, fondé sur la masse , .^ , . ■ ■ . , . , 23,5 spécifique des gneiss, que cette contraction ne pouvait pas être supérieure a Si la Contraction a été réellement voisine de ce nombre, il faudrait en conclure que la didéreniiation des densités avec la profondeur était encore plus accusée au moment de la solidification de la première écorce, M. Munier-Chalmas pense au contraire que nous ne savons rien sur la masse spécifique de cette première écorce, et pour avoir, à ( 464 ) drait donc ajouter une nouvelle chaîne, et le temps de formation des gneiss correspondrait à celle de six chaînes distinctes, c'est-à-dire à trente- six fois la durée de la première chaîne. )) On peut d'ailleurs indiquer le principe d'une autre méthode pour calculer, et même pour calculer de deux manières, l'âge de la Terre. Si l'on admet que le tétraèdre devait, à l'origine, être régulier, sa figure actuelle montre combien il s'est déformé. Des constructions plus sévère- ment discutées joermetiront de suivre sa déformation dans le cours des temps. Or cette déformation tient évidemment à l'augmentation de la vitesse de rotation, c'est-à-dire à la contraction de la Terre. L'augmen- tation de vitesse peut à chaque instant se décomposer en deux, l'une sui- vant l'axe de rotation primitif, l'autre suivant une droite perpendiculaire, située dans le plan d'une arête; la première composante aplatit le tétraèdre; la seconde rai)proche les deux autres arêtes. On pourra calculer cette double déformation en fonction de la vitesse, c'est-à-dire en fonction de la diminution du rayon ('), et celle-ci, par le calcul du refroidissement, donnera le temps écoulé pour chaque variation de vitesse. » Dans la théorie que j'ai donnée de la formation des montagnes, je n'ai tenu compte que des traits principaux et essentiels, mais je suis convaincu qu'on pourra aller plus loin dans le détail ; d'autres traits (ainsi les grandes transgressions) se reproduisent périodiquement avec une fidélité trop scrupuleuse pour ne pas avoir une explication commune et pour ne pas dépendre aussi de l'attraction tétraédrique. En résumé, le tétraèdre est le grand rouage, mis en jeu par le refroidissement, qui conduit et règle tous les mouvements de la surface; la transmission des mouvements se fait seulement par les inégalités de la pesanteur qui en sont la consé- quence. Tout le mécanisme est réglé avec une précision si admirable, qu'il suffit de ces petites différences pour tout mettre en marche et tout engrener. Dans la période, heureusement encore éloignée, où le trétraèdre sera arrivé à sa position d'équilibre, le rouage central sera arrêté, les mouve- ments s'amortiront peu à peu, les dénudations nivelleront tout, sans que rien renouvelle leur action; la vie géologique de la Terre sera terminée. » son avis, le temps nécessaire à l'évolution des êtres animés, il faudrait plutôt admettre que le sommet du tétraèdre a fait au moins une double révolution. (') Il faut encore, il est vrai, connaître la vitesse initiale. Mais, s'il n'y a pas eu d'impulsion de force extérieure, comme je n'hésite plus à l'admettre, la vitesse angu- laire initiale était nécessairement égale à la vitesse angulaire de rotation autour du Soleil. ( ^«'î ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur Id cul/ure des lapins bleus (hiipinu'^ angiistifolius). Note de MM. P. -P. Dehéraix et E. Demoussy. « Nos études sur le lupin bleu ont été poursuivies parallèlement à celles dont nous avons eu l'honneur d'entretenir récemment l'Académie et qui portaient sur le lupin blanc ('). » La culture des lupins bleus est encore plus incertaine que celle des lupins à fleurs blanches. Leur réussite est rare ailleurs que dans les terres siliceuses; ils ont la réputation d'être calcifuges, et il était d'autant plus intéressant de mettre ces plantes en expérience qu'elles ont été l'objet d'observations récentes dues surtout à M. Stoklasa, de Prague (^). » Les jiremières cultures de lupins bleus, disposées en iHgy dans du sable siliceux pur ou mélangé à des doses croissantes de calcaire terreux, ont complètement échoué, bien que ces sols artificiels eussent reçu de bonnes doses d'ene;rais minéraux. L'épandage successif de délayure d'une terre portant de la luzerne, ou de nitragine venue directement d'Allemagne, n'a pas fait apparaître de nodosités sur les racines, et il semble qu'on puisse déduire de cet échec que le lupin bleu est complètement incapable d'assi- miler directement et sans secours étranger l'azole atmosphérique. » En i8ç)8, les cultures furent disposées d'abord en pleine terre, dans une ancienne terre maraîchère où le calcaire ne fait pas défaut; la plupart des graines semées avortèrent; cependant en un point quatre ou cinq pieds crurent régulièrement, fleurirent et produisirent des gousses; à l'arrachage on ne trouva pas de nodosités sur les racines. On observa des faits ana- logues dans une plate-bande de sable; là encore la plupart des plantes disparurent, mais un petit lot se maintint, fleurit et porta des fruits, sans que les racines se couvrissent de nodosités. Il n'en apparut pas davantage chez des lupins" cultivés en |)Ots de sable additionné d'engrais minéraux et de matières humiques, bien que ces lupins eussent été inoculés des bac- téries de la luzerne par la méthode de M. Bréal. » On obtint cependant des plantes vigoureuses dans deux vases qui n'avaient reçu que des engrais minéraux sans matière humique, mais qui ( ' ) Ce Volume, p. 20. — Le détail des observations se trouve dans le cahier de février 1900 des Annales agronomiques, t. XXVI, p. 07. (') Annales agrononiiques, t. XXII, p. i8.j. C. R., 19(10, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 8. 62 ( 4^>o ) ne porlèrenl qu'un seul pied, la seconde graine semée dans chacun d'eux ayant avorté. Dans riin de ces vases on recueillit un pied pesant après dessiccation 3^'', 2, dans l'autre une plante très vigoureuse pesant sèche S^""; cette dernière renfermait g3"'^'' d'azote, c'est-à-dire dix fois plus qu'il n'y en a dans une graine (8"'S'',^). Ni l'un, ni l'autre de ces lupins ne pré- sentait de nodosités sur les racines. Les tubercules radicaux n'apparurent que sur une des plantes qui n'avaient pas été inoculées; elle ne se trouva pas au reste beaucoup plus forte que ses voisines qui n'en portaient pas. » Comment ces plantes vigoureuses, privées de nodosités sur les racines, avaient-elles pu emprunter de l'azote à l'atmosphère, c'était là ce qu'il importait desavoir. » A un premier examen, les pots de sable ne paraissaient pas porter de végétations cryptogamiques ; cependant, en grattant la surface, on décou- vrit à une faible profondeur des algues vertes nombreuses ('); or nous savons, par les travaux de MM. Schlœsing fils et Laurent, Beyerinck, Stoklasa, et par ceux récents de M. Bouilhac, que les algues, associées à certaines bactéries, fixent l'azote aérien. Si c'était là l'origine de l'azote de nos lupins, nous devions trouver à la partie su|)érieure du sable, là où appa- raissait la végétation cryptogamique, plus d'azote qu'à Li partie inférieure des vases où les algues n'existaient pas. En effet, dans loo^'' de sable sec pris à la partie supérieure d'un vase, on dosa 8o™«' d'azote, tandis qu'on n'en constatait que 4"^' dans le bas. » Il devenait donc probable que c'était le travail des bactéries détruisant la matière carbonée produite par les algues qui fixait l'azote atmosphérique, en formait une matière organique utilisée ensuite par les lupins, et cette conclusion pouvait être admise d'autant plus facilement qu'elle s'appuyait sur les découvertes de M. Berthelot dont nous constations tout simplement un cas particulier. ') Toutefois, il était intéressant de voir si pendant une nouvelle saison, cet apport, par lèvent, de bactéries et d'algues susceptibles d'association, se retrouverait. Il ne se reproduisit pas pendant toute une première série (') Ces algues sont mobiles et leur localisation à la partie supérieure du sable varie suivant l'éclairemenl; pendant les périodes de beau temps nous les trouvions à environ un demi-centimètre de profondeur, la surface du sable était alors parfaitement blanche; au contraire, lorsque le ciel était couvert plusieurs jours de suite, les algues réapparaissaient à la surface, pourvu que le sable fût assez humide pour permettre le cheminement. Ces végétaux recherchent donc la lumière, mais fuient un éclairage trop intense. ( 467 ) de cultures en l'Sgc); on ne récolla, dans du sable couvert cependant d'alejues variées, que des plantes chétives. » Le sable lui-même, en ne considérant que la partie supérieure, ne renfermait que de iS™'»''' à 20"''''' d'azote pour loo^''. Cependant, pendant une seconde série de cultures établies an cours de l'été, on obtint, sur un vase additionné d'engrais minéraux et d'humate de potasse, quatre plantes pesant, en moyenne, après dessiccation, 2S'',4, et renfermant 2,o3 d'azote pour 100 de matière sèche; c'est donc 48'"*^'^ d'azote par pied, ou six fois plus que n'en renferme une graine. Ces plantes ne portaient pas de nodo- sités aux racines. » M. Bornet, de l'Académie des Sciences, eut la bonté d'examiner les algues qui garnissaient le sable; il y reconiuit, à peu près en nombre égal, le Phormiiim automnale et V Ulothrix flaccida. » Les observations de 1898 se trouvèrent donc confirmées, et il faut admettre que les lupins bleus savent utiliser à leur profit l'azote engagé en combinaison par l'association des algues et des bactéries, manière de voir proposée déjà par M. Stoklasa, dans le Mémoire auquel nous avons fait allusion. L'utilisation de cette matière azotée organique semble se faire directement, car les nitrates n'ont jamais pu être décelés dans ces sables. » D'autre part, nous avons observé en 1899 des lupins qui portaient ce- pendant des nodosités sur leurs racines; un certain nombre étaient misé- rables, tandis que d'autres profitaient largement du travail des bactéries qu'elles renfermaient; mais nous n'avons pas pu reconnaître de différences bien marquées dans l'aspect de ces nodosités, dont les hôtes étaient tantôt des parasites et tantôt, au contraire, des associés. » Nous apprîmes, au cours de cette année 1899, que les lupins bleus prospéraient au jardin de la station de Chimie végétale de Meudon, et M. Berthelot voulut bien nous envoyer quelques pieds vigoureux, dont les racines portaient des nodosités, et il nous donna, en outre, un lot de la terre où ces plantes avaient cru. )) L'examen de cette terre nous dévoila un fait bien inattendu : elle pré- sentait une réaction nettement alcaline; en la soumettant à un lavage méthodique, de loos" de terre, on réussit à extraire iGo'''^"' de carbonate de potasse. Or, le lupin bleu est généralement considéré comme une plante de terrains acides et les bactéries productrices de nodosités sur ses racines comme n'habitant que des terres de celte nature. >) Il importait de reconnaître si cette idée était inexacte connue sem- blaient le montrer les plantes venant de Meudon. On disposa doue non ( 4t3H ) seuleuieiil des cullures dans cette Lerre de Meudou, mais, en outre dans des vases remplis de terre de bruyère à réaction nettement acide, dans celte même terre additionnée d'engrais minéraux, et enfin encore dans de la terre de bruyère rendue alcaline par une addition suffisante de carbo- nate de potasse. )> Les lupins semés un peu tardivement dans la terre de Meudon portè- rent des nodosités sur leurs racines, il en fut de même de ceux qui vécu- rent dans la terre de bruyère acide; elles étaient semblables à celles apparues spontanément sur quelques-unes des plantes semées dans le sable. Les lupins de la terre de bruyère n'ont acquis au reste qu'un médiocre développement, ils pesaient i^',475 par pied, à l'état sec; on y a dosé 2,35 d'azote pour loo de matière sèche. » En ajoutant des engrais minéraux à la terre de bruyère, on a recueilli des plantes plus fortes, pesant après dessiccation jS^,g^o par pied dans un des vases, et a**', 38o dans l'autre; les tubercules radicaux étaient nombreux. )> Enfin, en additionnant la terre de bruyère à la fois d'engrais miné- raux et d'une quantité de carbonate de potasse telle que la réaction alcaline fût très sensible, on a obtenu des plantes pesant sèches 28'',o6o dans un vase et 2K'",o66 dans l'autre; ces plantes, couvertes de nodosités sur leurs racines, renfermaient 2,8 d'azote pour 100 de matière sèche, ce qui cor- respond à 61 '"^"^ par pied. [1 en faut donc conclure que les bactéries des nodosités se fixent sur les lupins bleus aussi bien dans un sol alcalin que dans un sol acide. » En résumé, on peut déduire des nombreux essais de culture réalisés pendant ces trois dernières années : » i" Que les lupins bleus sont incapables d'utiliser l'azote atmosphé- rique par leurs propres forces et sans aucun secours étranger. » 2° Qu'ils peuvent acquérir un développement normal sans porter de nodosités sur leurs racines, mais que dans ce cas ils semblent profiter du travail exécuté par les bactéries vivant sur certaines algues; si cette asso- ciation efficace a été fréquente en 1898, elle l'a été beaucoup moins en 1899, et l'on a rencontré très souvent sur les pots de sable des algues qui n'ont paru donner aucun secours aux lupins qui y végétaient. » 3" Que les racines des lupins bleus portent parfois des nodosités renfermant des bactéries qui ne travaillent pas au |)rofit de la légumineuse et qui paraissent vivre dans ces nodosités bien j)lus en parasites qu'en associées. ( 469 ) » 4" Mais qu'eu outre les racines des lupins portent aussi des tuber- cules peuplés de bactéries qui travaillent pour la légumineuse; nous avons constaté l'efficacité de celles qui existent dans la terre de la station de Chimie végétale de Meudon qui présente une réaction nettement alcaline. » 5" Il semble que les germes de ces bactéries soient rares dans les terres arables, de là les échecs fréquents des cultures de lupins bleus; ils sont au contraire répandus dans les terres de bruyère, et les nodosités apparaissent sur les racines des lupins semés dans ces terres, qu'elles aient conservé leur réaction acide ou qu'art ificiellement elles aient été rendues alcalines. » Si l'échec habituel des cultures de lupins bleus sur les terres arables ordinaires est dû à l'absence de bactéries efficaces, on peut sans doute rendre ces terres aptes à cette culture en y introduisant ces bactéries; c'est lace que nous comptons essayer pendant la prochaine saison. » ASTRONOMIE. — Sur la nouvelle comète Giacobini. Note de M. Perrotin, transmise par M. Lœwy. « La comète que M. Giacobini a découverte à l'observatoire de Nice, avec l'équatorial coudé, a été plusieurs fois observée par M. Javelle, no- tamment les 3i janvier, 7 et i4 février. » Les positions de ces trois dates ont conduit l'auteur de la découverte aux éléments et à l'éphéméride ci-après : Eléments. T =n 1900 avril 28,6904 a= 4o°.i8'.M"i «=i46.3o.i4 > 1900,0 10 :^ aS.og.Si I log7 = 0,1 26794 » Représentation du lieu moyen : 0 - C, cosSAx = — 2",8, Aà^-+-i",3. Coordonnées liéliocentriques équatoriales. X := (0,096190) sin((' -i- 78.43.28) séc- 1 1', / = (o, 12.51 56) siii(i' ,- 167 .32. 3) bée- \ c, z = (T, 683407 ) sin(i' H- 69.28.29) séc^lc. ( 47» ) Ephéméri de. s mojen de Palis. a. ô. logA. ). Février . 28,5.. Il m s .. 3.7.40 0 1 II + 2. 19.33 o,3o4 Mars. 2,5.. .-. 3.5.38 + 2.55.54 o,3io )) 4,5. . .. 2.3.4a -l-3.3i .32 o,3i5 » 6,5 . . . . 2.1. .54 +4. 6.26 0,320 Mars. 8,5.. . . 2.0. i4 +4-40.36 0,325 » Le 3i janvier, la comète avait l'aspect d'une nébulosité irrégulière faiblement allongée dans le sens opposé au Soleil et mesurant, pour le moins, une minute et demie de diamètre. » Le noyau, de treizième grandeur, allongé comme la chevelure, sem- blait, par instants, coupé en deux par une ligne de même direction. )) Les éléments ci-dessus qui, à certains égards, présentent un air de famille avec ceux de la comète Swift de l'an dernier, montrent que l'astre nouveau sera visible dans nos lunettes plusieurs mois après son passage au périhélie ; à la fin de juillet, il sera encore observable dans de bonnes con- ditions. Si l'on songe que la comète a été vue trois mois avant son passage à la plus courte distance du Soleil, on doit espérer que l'orbite sera déter- minée par des mesures répondant à un arc héliocentrique d'une exception- nelle étendue (i4o° environ). » Remarque. — M. Kreutz, le distingué directeur du Cenlralstelle et des Astronomische Nachrichten, a bien voulu nous informer qu'il n'avait encore reçu aucune observation de la comète à la date du i3 courant. » La cause de cette anomalie fort rare doit être attribuée bien moins à la faiblesse de l'astre qu'au mauvais temps qui a été général dans nos contrées, ainsi qu'on peut s'en convaincre par les renseignements publiés dans le Bulletin météorologique international de Paris. )) La nouvelle comète a donc été suivie seulement dans notre observa- toire jusqu'à ce jour, et cette circonstance vient très à propos mettre en relief l'heureuse inspiration qui guida son fondateur, lorsque, il y a une vingtaine d'années, il décida d'ériger cet établissement scientifique sous le beau ciel de Nice. » Ce fait constitue à lui seul un double hommage auquel les astronomes, ceux du mont Gros particulièrement, ne peuvent que s'associer. » ( 47' ^ NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger, en remplacement de feu M. Weierstrass . Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4o, M. Stokes obtient 36 suffrages M. Agassiz » i » M. Hooker " i » Tl y a deux bulletins nuls. M. Stokes, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Minéralogie. Au premier tour de scrutin, le nombi'e des votants étant 3i, M. Zittel obtient 3o suffrages M. Lapworth .... i » M. Zittel, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est pro- clamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Botanique, en remplacement de fou M. Cohn. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 29, M. Pfeffer obtient 29 suffrages. M. Pfeffer, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. ( tM'>^ ) MEMOIRES PRÉSENTÉS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les machines à calculer. Mémoire de M. L. Torres, présenté par M. Appell. (Extrait par l'auteur). (Commissaires : MM. Marcel Deprez, Poincaré, Appell.) » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Mémoire sur les machines à calculer, quia déjà été l'objet d'une Communication de ma part ('). J'y expose la manière de construire une formule algébrique, en construisant séparément toutes les opérations indiquées dans la formule, chacune dans lin appareil différent, et en reliant mécaniquement tous ces appareils entre eux, dans la disposition que la formule même indique. Chaque opération, dans les calculs usuels, a pour objet, soit d'obtenir une valeur en fonction d'une autre (fonctions logarithimiques, exponentielles, circulaires, ellipti- ques, etc.), soit d'obtenir une valeur en fonction de deux autres, au moyen d'une des quatre opérations de l'Arithmétique. Dans chaque appareil élé- mentaire, chacune des quantités qui interviennent dans l'opération con- struite sera représentée par le déplacement d'un mobile, et le déplacement obtenu comme résultat de l'opération effectuée par un appareil se retrou- vera, représentant la quantité connue, ou une des quantités connues, dans l'appareil suivant. 11 est bien entendu que la priorité d'une opération par rapport à l'autre est purement logique, car, dans la machine, toutes les opérations s'exécuteront en même temps. » Il est démontré dans mon Mémoire qu'en suivant cette méthode, il est possible, en pure théorie, de construire un système quelconque de liaisons défini analytiquement . On arrivera, sans doute, généralement, à des solu- tions ii'réalisables, mais, cependant, il est des cas très importants, notam- ment la construction des équations algébriques, dans lesquels on peut obtenir des résultats pratiques intéressants. Pour le démontrer dans un exemple, j'indique à la fin de mon Travail la composition d'une machine que j'ai projetée pour construire l'équation : .s _ -'^ 1 ■'■"' -l- A.,,i'"» + A3X". -t- Aj.r". H- K~x": dont je donne ici la description sommaire. (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 9,45; juillet 1895. ( 473 ) » A chacune des variables x, a, A,, A^, . . ., Ag de cette équation corres- pond, dans la machine, un disque qui peut tourner autour de son centre; le déplacement du disque, c'est-à-dire l'angle dont il a tourné à partir d'une certaine position |)rise arbitrairement comme origine, est égal au logarithme de la variable représentée; mais on emploie des échelles loga- rithmiques, de façon à lire la valeur de la variable elle-même. » On peut faire marcher arbitrairement en même temps tous les disques x, A,, Ao, .-., A,, ou quelques-uns d'entre eux seulement, en maintenant les autres immobiles dans des positions déterminées; le disque a, entraîné par les liaisons mécaniques, marchera en même temps de façon que les valeurs simultanées de toutes les variables, lues sur les disques, satisfassent constamment l'équation (i). » A chaque système de valeurs particulières des exposants, corres- pondra évidemment un système différent de liaisons mécaniques, mais j'ai indiqué dans mon projet les moyens de construire très facilement un quelconque de ces systèmes; donc, en somme, avec la machine projetée, on pourra toujours construire réqualion (i), quelles que soient les valeurs particulières des exposants. » On pourra laisser aux variables représentées dans la machine la liberté de varier entre des limites aussi étendues qu'on voudra; au point de vue pratique elles peuvent vraiment augmenter ou diminuer sans limite aucune, mais elles doivent nécessairement être toujours positives, à cause de leur représentation logarithmique. » Pour supprimer quelques termes dans la formule construite il suffira de faire leurs coefficients suffisamment petits pour que ces termes de- viennent négligeables par rapport aux autres. Cette machine permettrait donc de construire plusieurs des formules qu'on trouve souvent dans les applications techniques. » En outre, la même machine donne le moven de calculer les racines réelles d'une équation algébrique n'ayant pas plus de cinq termes d'un signe et trois (') de signe contraire. Pour y arriver, on forme le second membre de l'équation (i) en mettant tous les termes d'un signe au numé- rateur et tous les termes de signe contraire au dénominateur; on construit l'équation ainsi obtenue; on représente les valeurs de tous les coefficients, au moyen des disques correspondants, qu'on fixe dans la position voulue; (') Il va sans dire que ces nombres s'appliquent seulement à la machine projetée; en général, il n'y a aucune limitation. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 8.) 'j-' ( 474 ) on fait marcher le disque oc et l'on observe le mouvement du disque a. Chaque fois qu'on lira sur ce dernier la valeur i , on lira sur le disque x une valeur racine. Pour obtenir les racines négatives, on formera la trans- formée en — I de l'équation donnée et l'on calculera les racines positives ainsi obtenues, )) Je tiens à la disposition de l'Académie le projet détaillé de ma ma- chine et plusieurs modèles que j'ai construits pour essayer quelques mé- canismes nouveaux. Ma machine ne contiendrait que des mécanismes courants ou des mécanismes déjà essayés par moi; il est donc à croire qu'on obtiendrait les résultats que je viens d'annoncer. » Parmi les modèles que je présente, il y en a un qui sert à calculer les racines réelles des équations trinômes. Il permet d'obtenir ces racines très rapidement et avec une assez grande exactitude pour pouvoir être utilement appliqué. » M. Moïse Lion adresse un Mémoire portant pour titre : « Recherches sur l'Électricité ». (Renvoi à la Section de Physique.) M. tf. MoEi-ANS adresse la description et les dessins d'un « ballon-para- chute M. (Renvoi à la Commission des aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie les ren- seignements suivants, adressés à M. le Ministre des Affaires étrangères par le Consul de France en Finlande, sur le méléure tombé le 12 mars dernier à BJLirbôle près Borgà : « Le météore, dont la route peut être suivie au-dessus de toute la Suède centrale et a été calculée par le professeur d'Astronomie à l'Université de Helsingfors, A. Donner, perça en tombant une couche de glace de o'",70 d'épaisseur, projetant tout autour du trou une grande quantité d'eau et de glace, et s'enfonça jusqu'à une profondeur de 6"' dans l'argile sous-jacenle baignée d'eau. Lors de l'extraction, qui en raison de la nature du terrain présenta quelques difficultés, on constata que le météore avait éclaté en plusieurs centaines de fragments, dont une partie se trouvait dans l'argile à quelques mètres au-dessus de la masse principale. Le plus grand fragment pesait SS"-? lors de ( 475 ) l'extraction, et le suivant 22''B; le poids total des fragments recueillis était, lors de l'extraction, alors qu'ils étaient encore un peu humides, d'environ S^o'^s. Une grande partie d'entre eux sont pourvus d'une croûte noire. » La météorite est une chondrite, dans la composition de laquelle prédominent l'enstatite et le péridot, avec quelques rares grains de sulfure de fer et d'autres mine- rais. Vue au microscope, elle montre une structure nettement agglomérée et contient aussi des veines de sulfure de fer. Les chondres, dont la grandeur varie entre o™™, 5 et 8"", sont composés principalement d'enstalite disposée en tiges grossières ou en fils très fins. » La description pétrologique de la météorite a été confiée au professeur W. Ramsay et sera insérée dans le Bulletin de la Commission géologique de Finlande. 1) On a l'intention d'exposer la météorite à l'Exposition universelle de 1900 à Paris. » M. le SEcnÉTAiRE PERPÉTUEL sijS^nale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, trois volumes de 1' « Annuaire du Muséum de Géologie et de Paléontologie de Bucarest », publié par les soins de M. G. Slép/ia- nesco, pour les années 189^1, iSgS et 189Ô. (Présenté par M. Albert Gaudry.) Les articles de cette publication sont imprimés à la fois en langue rou- maine et en français. GÉOMÉTRIE. — Déterminalion des surfaces ayanl un système de lignes de courbure égales. Note de M. R. Bricard, présentée par M. Darboux. « Dans ce qui suit, je dirai qu'une courbe est Q si ses tangentes appar- tiennent à un complexe linéaire. Une pareille courbe peut recevoir un dé- placement infiniment petit, tel qu'elle reste normale aux trajectoires de tous ses points, et ces trajectoires sont perpendiculaires aux plans oscula- teurs correspondants de la courbe. )) Si une courbe gauche C^ reçoit un déplacement continu et fini, tel qu'elle reste constamment normale à la trajectoire de ses points, l'axe du déplacement hélicoïdal élémentaire est à chaque instant l'axe du complexe linéaire attaché à la courbe : il est fixe par rapport à cette combe et, par conséquent, fixe dans l'espace. Le pas de ce déplacement hélicoïtlal est aussi constant. Autrement dit, la courbe engendre nécessairement un hé- licoïde. » Cela posé, soient (S) ime surface ayant un système de lignes de cour- bures égales et T l'une de ces courbes; (.S) peut être engendrée par le (476 ) déplacement continu de T. Les normales à (S) dont les pieds sont sur r, normales qui forment une surface développable, doivent appartenir à un complexe linéaire. Ainsi, une développée de r doit être Q. » Deux cas doivent être examinés : i° Une seule déçeîoppèe F' de Y est Q. Alors, dans le déplacement continu de T, cette courbe et F' doivent former un système de grandeur invariable, et il résulte immédiatement de ce qui précède que (S) est un hèlicoïde. Réciproquement, il est clair que les lignes de courbure d'un hèlicoïde quelconque sont égales. » Nous avons implicitement supposé que la courbe F' n'est pas plane. Dans le cas contraire, une modification facile au raisonnement précédent montre que (S) est une surface de Monge, engendrée par une courbe plane de grandeur invariable dont le plan roule sur une développable ( ' ). » 2° Toutes les développées de F sont C^. S'il en est ainsi, on peut donner à F, à partir d'une position initiale, une infinité de déplacements infiniment petits correspondant aux divers complexes linéaires attachés aux dévelop- pées de F. L'ensemble de ces déplacements constitue un déplacement à deux paramètres, et les complexes linéaires dont il s'agit forment un fais- ceau. Ce faisceau contient au moins un complexe singulier. Autrement dit, F doit avoir une développée plane, et cette courbe elle-même est plane : les diverses développées de F sont donc des hélices. Mais une hélice ne peut être Cl que si elle est tracée sur un cylindre de révolution. Il en résulte que F est une développante de cercle. i> Dans le déplacement continu de F sur (S), les axes de tous les dépla- cements hélicoïdaux élémentaires occupent, comme précédemment, une position invariable par rapport à cette courbe, et par conséquent fixe dans l'espace. Mais les pas de ces déplacements peuvent varier suivant une loi quelconque. On arrive ainsi à la définition suivante de la surface (S), dans le second cas : » Cette surface est engendrée par une développante de cercle qui se déplace dans l'espace, de manière que son cercle générateur décrive un cylindre de ré- volution, en même temps qu'elle tourne dans son plan d'après une loi continue quelconque. » Une telle surface est une surface-moulure particulière. Celte remarque permet de vérifier immédiatement sa propriété essentielle. » (Il peut arriver, dans le second cas, que les tangentes de toutes les (') Le raisonnement subsiste si r possède plusieurs développées C/, en nombre fini, ou formant une Infinité discontinue. ( 477 ) développées de V appartiennent au mên7e complexe linéaire. On voit alors aisément que F est une hélice tracée sur un cylindre de révolution, et qui doit être animée d'un déplacement la laissant en coïncidence avec elle- même. Cette dernière hypothèse ne donne donc pas de réponse à la ques- tion posée.) » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur une transformation des sur/aces iso- thermiques. Note de M. C. Guiciiard, présentée par M. Darboux. « Pour développer analytiquement la transformation des surfaces iso- thermiques, indiquée dans ma Note du 22 janvier, on est conduit à former deux espèces d'équations de Riccati : la première, sur laquelle je n'insiste pas, est celle qui permet de trouver les surfaces normales à un système de cercles de Ribaucour; la deuxième est celle qui permet de trouver, sur les tangentes isotropes de la surface désignée par (N), les points qui dé- crivent des surfaces isothermiques. Je vais former ces équations. » Soient N(ir,, ..., x^) un point de l'espace à n dimensions qui décrit un réseau, NS et NT les tangentes du réseau; ^,, ^2» •• •> ^n 'es paramètres directeurs de NS; vi,, y],, . . ., y]„ ceux de NT. Déterminons les facteurs de proportionnalité qui entrent dans les quantités ^ et -n de telle sorte que l'on ait (•) et, par suite dn r,^^mnl/„ d- ï) i- dm y Ou dr ~ dv ^* » On devra avoir (^) du =^^*' dXk 1 avec les conditions (4) dh , -T- = Im, dl , ^-- = fin. du mnn/,. » Par le point N, menons une droite L ayant pour paramètres directeurs Ik + '''1a ; les coordonnées y,, Y2, . . . J„ d'un point P de cette droite sont (5) y/,=^œ/,-\- o(l/,-hir,;,). (478 ) » Différentions celle formule, et supprimons, pour simplifier l'écriture, l'indice A. Ou aura Ou dti^ \ du '/ \ dtij dv dv ^ \r)u \ ' dt {^) I d-'y dl d? dr, .dp yfdh d'p ■ dm . dp / \ I àudv du dv av du \dv dudv ' dv dv ^ ^'^^ \ fdl ■ d'p dn d-. ( \du du dv ^ du du \ » En écrivant que le point P décrit un réseau, on voit d'abord que l'équation ponctuelle du réseau est ^Q\ à^'^i I àp dr, 1 dp Or, ^ ■^ du Ov p dv Ou p Ou dv )) Il faut ensuite égaler les coefficients de c, et r, dans les deux membres de (8). On trouve deux conditions qu'on peut écrire / \ I d-p 2 dp dp I 0? 1 Oh .Oni ( 9 ) \ 1—1 r- TT -h mnp = - ^ h — -. ?i~r- ^^^ ' dudv p du dv ' p Ov Ov ' dv ■i dp , -01 ■ On = l- -^l -hl-r~ -(- Pl-T-- p du du ' du » On vérifie facilement que si le réseau N est orthogonal, d en est de même du réseau P; comme l'équation du réseau P est à invariants égaux, P décrira une surface isothermique dans l'espace à n dimensions. » En posant p — .' '-i condition (9) devient / V i 0- r , dr Oh dm .,dr ■ dl On (10) r — j- -+- mn = — h- r-, i-^r- =^il-. — h ir^ — H i^r' ^ ^ r du Ov Ov dv dv du du du » Pour trouver les solutions communes à ces deux équations, on peut, dans le cas qui nous occupe, déterminer trois fonctions A, B, C de m et v, telles que chaque membre de (10) soit égal à C/---f-Br-t-A. ( -^19 ) ■» On en déduit or / iL.\ „ ail ou r- ; r (II) { ' „ ait , .dm 1 r I^ + T- A -t- j -r- \ t^c h h h d-r du dv (12) :5^ =" /■(CA-+B/-+A -;n/i). » Je différentie la première équation (11) par rapport à v, la seconde par rapport à u, et je remplace y-j y- par leurs valeurs; enfin j'écris que l'on a identiquement : (i3) -— 4- = ^— |- = - /•(Cr--+-Br-f- A — m^O- ^ ' ou ov uy ou ^ ' » En égalant les coefficients de r- , on trouve la seule condition >i Égalons les coefficients de r- et tenons compte de la valeur de C. On a r r\ ^ . dl dli (10) B = i -^ ;- • » Les équations obtenues en égalant les coefficients de r sont des iden- tités. Les termes indépendants de r donnent les deux relations : , .dm .. dn , A + <-— (A +-r- o ov ■ du (.6) » Si je pose ) / , m = o, du h l . . dn . . dm d du ■ dv -y — un ; ;= o, dv I. Il . . dm . . dn A -i- i —- . < A + -— dv i , du i j on aura (17) ^=^<"'' ^=^'"' , ,, , / 7 / I I / àm dn ( 48o ) » Les équations (17) montrent qu'an réseau N on peut faire corres- pondre un réseau parallèle N,, pour lequel les quantités / et h sont rem- placées par /, et A, ; l'équation (18) est l'équation de [jossibilité du pro- blème. La droite dont les paramètres directeurs sont t,. — zV,^. possède la même propriété que la droite L. » Supposons maintenant que N et N, soient des réseaux de lignes de courbure, désignons par a et h les quantités h et / de la représentation sphérique. On sait que 7 / dm on \ » Les rayons de courbure de N sont-> -j; ceux de N,, -^> j- La condi- tion (18) donne la relation indiquée dans ma précédente Note. » Les équations (i r) prennent la forme dr h „ . 1 , -T— ^ — T" + imr - /i , , ou 2 2 dr il „ . i j ~- ^ — I- — inr — - /, . av 2 a » Il suffit de changer i en — i, pour avoir celles que donnent les surfaces isothermiques sur la seconde tangente isotrope. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ks problèmes de Neumann et de Gaitss. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Picard. « Je crois qu'il n'est pas inutile d'indiquer quelques conséquences immé- diates des recherches de ma Note : Sur la méthode de Neumann et le pro- blème de Dirichlet {voir le numéro précédent des Comptes rendus). » 1. Soit U une fonction harmonique à l'intérieur ou à l'extérieur de (S), dont les dérivées normales -y-' ou -~ prennent les valeurs/sur (S), y étant une fonction donnée, continue sur (S). » Nous supposons que la surface (S) satisfait aux conditions i", 2", 3" et 4° de ma Note citée. M En employant les notations de cette Note, posons 'atzJ r 2TlJ I- OÙ a = ± I. ( 48i ) » Supposons que y satisfasse à la condition / fds = o. Formons ensuite le potentiel de la double couche <ï> = — / (^-1 ^- et', 4-...+ il'-\\ + ...) — ^ds, 2Tt J ^ ' - ' r- et posons U = r, 4-£'I>. » On peut démontrer rigoureusement que U, pour £ = -f-i, fournit la solution du problème intérieur, pour e == — i, la solution du problème extérieur de Neumann. Pour cela il faut, comme on sait, démontrer que la série converge absolument et uniformément sur (S) et que d*, _ ^}<^,. dn un quelle que soit la fonction/, continue sur (S). » Considérons les fonctions V*, définies dans ma Note citée [for- mules(i)],en y posant — — au lieu de /, et formons ensuite les fonctions p^. » Les égalités (i), (2) et (5) (Ko;r ma Note précédente) nous donnent (P) ^* = Va, ir^= / (pA_, + Pa_o) - ds, à l'intérieur de (S). 7 r <'a= — ^ / (pA-1 — ?h-^i)r^^^' à l'extérieur de (S), » En tenant compte de l'égalité (p), nous concluons que la série (a) converge absolument et uniformément sur (S) [en vertu de l'égalité (3) de ma Note précédente]. » La série converge absolument et uniformément sur (S), puisque ] p* | , à l'intérieur de (S). G. R., 1900, I" Semeslre. (T. CXXX, N° 8.) 6/{ à l'extérieur de (S), où l < =1 )) Par conséquent, dn — on ^ ( 4«2 ) w On peut démontrer de la même manière que dn dn C. Q. F. D. » Il est presque évident que la restriction i fds = o n'a rien d'essentiel dans le cas du problème extérieur de Neumann. » Nous pouvons donc énoncer le problème suivant : » La méthode de Neumann résout le problème hydrodynamique (problème de Neumann) pour toute su/face (S), satisfaisant aux conditions i°, 2°, 3" et 4° de ma Note précédente, si la fonction donnée f est seulement continue sur (S). » 2. Soit/>„ un point quelconque de (S). Considérons les valeurs de/ aux points/; de (S), dont la distance à p„ ne surpasse pas D (voir ma Note précédente, condition 2"). Désignons par c. le rayon vecteur, par p l'angle polaire de la projection de p sur le plan tangent à (S) eu /;„ et par fo la valeur de /en p^. Supposons que/ satisfasse à la condition de M. Lia- pounoft I ■-'0 ) par un quotient de fonctions thêta. Mais la transformation employée n'est pas généralement du premier ordie, c'est-à-dire que les périodes du second Tableau n'entraînent pas celles du premier; l'existence et la forme précise de fonctions F(«,^') admettant les périodes du premier Tableau ne découlent donc pas immédiatement du théorème qui vient d'être rappelé. )) M. Appell, qui a établi la proposition de MM. Poincaré et Picard dans le cas des fonctions de deux variables, a montré que les quantités g, h, h' , g' sont liées par une relation de la forme (i) Ag -+- B/i -+- B'A' + C^' + D(hh' -gg')-hE = o, où A, B, . . . , E sont des entiers qu'on peut toujours supposer sans diviseur commun. » Posons (2) U — lu-hij.i>; Y =■ y II -h y.' i' ; en désignant par !,...,(/ des constantes; soient (1,0), (o, i), (G, H), (H', G') un système de périodes primitives pour U et V; nous dirons que la transformation (2) est du premier ordre si elle fait correspondre à un système de valeurs (m, c), défmi aux périodes (i, o), (o, i), (g, h), (à', g') près, un et un seul système (U, y) défini aux périodes (i , o), (o, i), (G, H), (H', G') près, et réciproquement. » On reconnaît que si ^, A, A, ^' vérifient la relation (i), G, H, H', G' vérifient une relation de même forme, et que la valeur absolue tle la quan- tité que nous désignerons par S : ?) = AG + DE - BB' est un invariant pour toute transformation du premier ordre. On en déduit, en désignant par A la valeur absolue de S, que la relation (i) peut se ramener, par une transformation du premier ordre, au type H'=AH, en excluant le cas de S = o, où les fonctions à quatre paires de périodes se réduiraient aux fonctions elliptiques. » On établit alors que la fonction uniforme de U,y, aux périodes (1,0), ( 485 ) (o, i), (G, H), (AH, G') devient par la transformation U = \u',Y= v', une foaction/(«', (/), exprimable par un quotient de fonctions uniformes et entières, ©(«', ^''), vérifiant les relations c \ 0(u'-h H, p'-t- G') = e(u', ,/) e2'î'*-i"' ^P, k désignant un entier, x et p des constantes. Les ©(«', v') sont donc des fonctions thêta, d'ordre kA; mais ce ne sont pas les fonctions les plus générales de cet ordre, parce que e(u,v') reste inaltéré, quand on aug- mente u', non seulement de i, mais de y On forme sans difficulté ces fonctions thêta particulières, qui, pour y. et [i donnés, sont fonctions linéaires et homogènes de X'A d'entre elles : on obtient ainsi la solution complète du premier problème posé. En utilisant les conditions d'exis- tence des fonctions thêta, on reconnaît que les fonctions F(u,i'), aux périodes (i,o), (o, i), (g, h), {h', g), liées par la relation (2), n'existent que si la quantité (AC4-DE-BB')(A,/<-o,^;), où g^, g\, h,, h\ désignent les parties imaginaires de g, g' , h, h' , est néga- tive. » Trois fonctions F(m, v) sont liées par une relation algébrique qui donne une surface hyperelliptique S : cette surface possède deux inté- grarles de différentielles totales de première espèce (en général), mais elle diffère profondément des surfaces hyperelliptiques ordinaires. Une de ces dernières, en effet, correspond point par couple à une courbe C de genre deux, c'est-à-dire qu'à un couj)le de points sur C répond un seul point de la surface, et à un point de la surface un seul couple sur C : pour la sur- face S, une telle correspondance n'existe pas; à un couple sur C répond bien un seul point de S, mais à un point de S répondent A couples sur C. » II. Pour qu'il existe des fonctions ^(u, v), admettant les périodes (i , o), (O' 0' (»■' ^)' {^> g')' lorsque /r^ — g,g\ est positif, il est nécessaire et suf- fisant que g, h, g' vérifient une relation de la forme (3) Ag-hBh-i-Cg'+D(h-- gg')-+-E = o, ( 4«6 ) où A, .... E sont des entiers, et que la quantité B^— 4AC — 4DE soit positive. » Si la forme x- -\-Bxy -h {AC -h DE)j- peut représenter le nombre — I, pour des valeurs entières de a; et y, une transformation du premier ordre (singulière) ramènera le tableau des périodes à un tableau analogue (i,o);(o, i); (G, H); (H, G'); où H; - G, G', est négatif. Les fonctions à quatre paires de périodes correspondantes sont alors des fonctions abé- liennes dérivant normalement d'une courbe de genre deux; celle-ci est seulement une courbe particulière, dont les modules sont liés par une relation algébrique. » Si la forme ci-dessus ne peut représenter — i, aucune transformation du premier ordre ne ramènera le Tableau des périodes à un Tableau ana- logue où Hj — G, G', serait négatif; ce résultat ne s'obtiendra que par une transformation d'ordre supérieur à l'unité. Les fonctions à quatre paires de périodes correspondantes s'exprimeront alors par les fonctions thêta, avec les mêmes circonstances spéciales que dans le cas I, et donneront naissance à des surfaces hyperelliptiques S, ne correspondant jamais point par couple à une courbe de genre deux : à un couple sur la courbe ré- pondra un point de S, et à un point de S répondront N couples sur la courbe, N désignant le plus petit entier positif que puisse représenter la forme précédente, changée de signe. >> MÉCANIQUE. — Théorie des hélices propulsives. Note de M. Râteau, présentée par M. Haton de la Goupillière. « A la suite de M. Drzewiecki, on traite maintenant la théorie des hélices propulsives en décomposant la surface de chaque aile en éléments, de hauteur radiale dr, que l'on assimile à des plans minces en mouvement oblique dans le fluide ambiant. On parvient ainsi, suivant l'expression que l'on adopte pour la réaction normale au plan mobile, à des résultats plus ou moins d'accord avec l'expérience. M Mais cette manière d'envisager la question ne tient pas compte de la face arrière, ou dos des ailes, qui, pourtant, ce n'est pas douteux, joue un rôle très important, aussi important sans doute que celui de la face impul- sive. Cette théorie laisse aussi à peu près inexpliqués quelques faits essen- tiels bien connus, notamment les reculs négatifs, qui sont si fréquemment constatés, et l'avantage, bien démontré, d'une forte inclinaison des ailes vers l'arriére du bateau. (487 ) » Dans la théorie que je propose ici, j'abandonne complètement la con- sidération du plan mince. Je m'appuie, d'une part, sur la formule générale des turbo-machines, et, d'autre part, sur deux hypothèses fondamentales qui tiennent compte du dos des ailes autant que de la face impulsive. J'arrive ainsi à des résultats qui concordent avec ceux de M. Drzewiecki, mais plus généraux à certains égards. )) Avant de donner mes hypothèses, je crois faire remarquer que, con- trairement à ce que l'on pense généralement, l'eau possède, à travers l'hélice en fonctionnement normal, un mouvement centripète et non pas centrifuge. On le voit en composant entre elles la force centrifuge d'entraîne- ment mco-A el la force centrifuge composée 2mu>w^ (') qui, dans le cas des hélices, est double de la première et dirigée exactement en sens con- traire, c'est-à-dire, en réalité, centripète. Il faut bien, du reste, que l'eau ait un mouvement légèrement centripète pour que la section de la veine d'eau qui arrive à l'hélice avec la vitesse relative V„, sensiblement égale à la vitesse V du bateau, se réduise à la valeur qui correspond à la vitesse relative axiale, plus grande que ¥„, après le passage à travers l'hélice (^). M J/inclinaison des ailes vers l'arrière favorise ce mouvement centripète ; c'est là, à mon avis, sa raison d'être. » Considérons un élément d'aile de section cylindrique AB et de hauteur radiale infiniment petite dr. Cet élément se meut avec une vitesse trans- versale u = cor (représentée par OA) due à la rotation de l'hélice, et avec une vitesse axiale V (représentée par OC) due à l'entraînement par le bateau. D'un autre côté, l'eau est légèrement entraînée par la carène. Soit V — V„ = CCo sa vitesse absolue quand l'hélice l'atteint. La vitesse relative de l'eau par rapport à l'élément d'hélice est, à l'entrée sur cet élément, w„ AC„ {') En appelant «'ai la composante de la vitesse relative perpendiculairement à l'axe de rotation »\=^ u au point d'entrée. C) U faut naturellement chercher à faire que Je dos de l'aile soit tangent à celte vitesse relative afin d'éviter une poussée contraire à celle que Ion veut obtenir. ( 488 ) )) Le profil AIB de la face avant de l'élément est habituellement une droite. On appelle alors angle d'attaque l'angle BACo que fait w^ avec AIB. Mais cet angle n'est pas celui qu'il est le plus utile d'envisager, car il ne tient aucun compte du profil du dos des ailes. )) Les hypothèses que je fais sont les suivantes : » 1° U élément d'aile influence, de part et d'autre de cet élément, une lame d'eau dont l'épaisseur totale h est proportionnelle à la longueur l = AB de l'élément (' ). Si les lames d'eau influencées empiètent les unes sur les autres, ce qui arrive généralement dans la région centrale de V hélice au-dessous d'un certain rayon r^, tout le cylindre d'eau de rayon r^ doit être considéré comme influencé. » 2" Cette lame d'eau subit, dans son ensemble, pendant le passage de l'aile, une petite réduction de vitesse relative et un changement de direction tels que la intesse relative «■, , à la sortie de l'élément, est égale à (i — ê)H^o' ^ étant un coefficient (très petit puisqu'il est probablement inférieur à o,oi dans la plupart des cas) qui dépend de la forme et de la section de l'aile et de la rugosité des parois, mais est sensiblement indépendant de l'angle d'attaque, dans de certaines limites, et que celte vitesse »•, a pour direction, non pas celle de AB, comme on l'admet généralement, jnais une direction intermé- diaire entre les tangentes à la face et au dos de l'aile au point de sortie. L'ex- périence pourra faire connaître comment cette direction moyenne d'en- semble partage l'angle des deux tangentes; il est probable qu'elle est plus voisine de celle de la face que de la tangente au dos de l'aile. » Ce qui précède revient encore à dire que les pas importants à consi- dérer dans une hélice sont : à l'entrée, le pas du dos, et, à la sortie, une certaine moyenne entre le pas de la face et celui du dos. Si l'on base le calcul des reculs sur les pas ainsi déterminés, on trouve évidemment des reculs plus forts que ceux qui résultent du mode de calcul habituel, et les reculs négatifs n'existent plus. M L'angle que la vitesse relative de l'eau, à la sortie de l'hélice, fait avec la vitesse relative à l'entrée est donc toujours plus grand que l'angle d'at- taque. Je l'appellerai angle de déviation et le désignerai par S. Disons de suite, que, pour l'eau, sa meilleure valeur est vraisemblablement voisine de 8°. (') Et le rapport - := k esl probablement peu éloigné de l'unité. ( 489 ) » J'indiquerai, dans une deuxième Communication, les conséquences principales que l'on peut déduire de ces hypothèses. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la détermination de points de repère dans le spectre. Note de M. Maurice Hamy, présentée par M. Lœwy. « L'intéressante Communication de MM. Pérot et Fabry, parue dans le dernier numéro des Comptes rendus, m'engage à publier les résultats que j'ai déjà obtenus dans mes recherches sur la détermination de points de repère dans le spectre et sur les moyens que je compte employer pour les poursuivre ('). » M'inspirant d'idées analogues à celles qui conduisent MM. Pérot et Fabry à rejeter les raies complexes, dont il est impossible de définir nette- ment la longueur d'onde moyenne (-), j'ai été amené à n'employer, dans mon travail, que des raies simples ou des raies qui peuvent le devenir quand on en élimine une ou plusieurs composantes, au moyen de mon séparateur d'ondes. » Les moyens que j'emploie pour reconnaître la simplicité d'une radia- tion avec les appareils décrits antérieurement (') sont les suivants : » 1° Les raies complexes, dont les composantes n'empiètent pas l'une sur l'autre, fournissent, dans mes appareils, des franges qui se séparent en plusieurs systèmes, lorsque le rapport des intensités de ces composantes est supérieur à { environ ('). (*) Désigné par le Bureau des Longitudes et l'Observatoire de Paris, pour aller observer en Espagne l'éclipsé de Soleil du 28 mai 1900, j'ai dû, pour préparer l'expé- dition, interrompre ces recherches depuis le mois de juillet dernier. Elles ne pourront être reprises iju'à la fin de l'année courante. (^) Les raies brillantes que nous connaissons étant presque toutes composées d'un nombre plus ou moins grand de radiations simples sujettes à varier en sens opposé, en éclat et en largeur, avec les variations de pression et de température, la position moyenne du centre de ces raies est mal définie dans le spectre et il doit en être de même des raies d'absorption qui leur correspondent. L'atmosphère solaire subissant des perturbations considérables, il n'est donc pas dit que les positions des raies sombres du spectre n'en subissent pas le contrecoup. Des comparaisons précises avec des raies simples d'origine terrestre, poursuivies systématiquement pendant une période entière d'activité solaire, donneraient des indications instructives à cet égard. (^) Comptes rendus, i'"' semestre 1899. (*) Ce phénomène et celui qui a été étudié par MM. Pérot et Fabry dans le cas des G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 8.) 65 ( 490 ) » 2° Les raies multiples dont les composantes se superposent ne se dédoublent pas, mais ces raies fournissent des franges qui présentent des variations périodiques de netteté (phénomène de Fizeau), quand on fait croître graduellement la différence de marche (' ). » 3° On applique la méthode des excédents fractionnaires aux raies qui n'ont pas été éliminées par les moyens qui viennent d'être indiqués. Si ces raies sont réellement simples, les rapports de leurs longueurs d'ondes à celle d'une raie simple connue, comme la raie rouge du cadmium, doivent être constants, quelle que soit la différence de marche employée, dans les limites de précision des expériences. » De fait, cette constance est un critérium démontrant, d'une façon certaine, la simplicité d'une radiation. » J'ai repris l'étude des radiations, fournies par ma lampe à cadmium (*), faite autrefois avec un appareil provisoire dont les surfaces réfléchissantes ne pouvaient pas être écartées au delà de 7™™ ('). M Parmi les radiations, trois sont d'une simplicité complète. Ce sont : une raie dans le rouge, R, >^644 (radiation employée par M. Michelson dans la mesure du mètre en longueurs d'ondes lumineuses) qui interfère encore très visiblement avec une différence de marche de plus de 28'="; une raie dans le vert, V 3, 7.5 15 qui interfère pour des différences de marche inférieures à 24'^"; une raie, I, dans l'indigo \l\(iQ>, qui interfère pour des différences de marche inférieures à 22'='". » Parmi les autres radiations, il y a une raie double dans le rouge (■X633) dont la composante principale, R,, est facile à isoler avec mon sé- parateur et, dans le vert, une raie triple ().5o8), dont la composante la moins réfrangible, V, a été séparée avec le même appareil. )) Voici les rapports de longueurs d'onde de ces radiations à celle de la raie R {\^= 01^,643 847 2), déterminés par la méthode des excédents frac- franges de transmission des lames argentées (/l«n«Zes de Physique et de Chimie; 1899) suivent des lois différentes; mais je ne puis insister ici sur ce sujet. (') Cependant il résulte des recherches de M. Michelson que les franges, produites par certaines raies simples, peuvent disparaître, pour une certaine différence de mai'che, puis reparaître pour une différence de marche supérieure. Mais leur visibilité ne dépasse pas alors J^- ; elles sont donc très confuses. Dans ce cas, pour sortir d'em- barras, il convient de soumettre la radiation au contrôle indiqué dans le texte à l'a- linéa 3°. {-) Comptes rendus, i"'' semestre 1897. (^) Comptes rendus, !"■ semestre 1898. ( 491 ) tionnaires; la disposition des apjjareils n'a pas |)erniis de dépasser la diffé- rence de marche de io"°. Différence "Kn "Kk "^k ^ de marche. >,R| Xvj ^v ^I cm 4 1,01791267 i,249o583o i,265944<^4 1 128094919 6 1,01791294 i,249o583o i,2659!4483 1,38094906 8 1,01791296 i,249o5836 1,26594493 1,38094900 10 1,01791296 1,24906834 1,26594486 1,38094894 Moj'ennes. 1,01791288 i,249o5833 1,26694487 1,38094906 » Chacun de ces nombres repose sur vingt déterminations; ils ont une très faible erreur probable. Les moyennes sont vraisemblablement exactes à une unité près de l'avant-dernière décimale. » Les autres raies du cadmium sont plus ou moins complexes. Je citerai notamment la raie 1480 qui est quadruple et la raie double lLi68, à com- posantes égales, fournissant des franges qui se séparent complètement lorsque la différence de marche est de y''" et qui sont encore visibles lorsque la différence de marche atteint 21"". )) J'ai commencé l'étude des radiations du zinc, dont plusieurs sont uti- lisables; mais ces recherches ne sont pas encore assez avancées pour que je puisse donner des nombres définitifs. » L'objet que je poursuis, en déterminant des jalons dans le spectre, est d'obtenir, de distance en distance, des points bien connus auxquels on pourra comparer les positions des raies sombres voisines du spectre solaire, fournies par les Tables de Rowland. Ces comparaisons feront connaître les erreurs systématiques, pouvant exister dans ces Tables, qui constituent actuellement le fondement presque universellement adopté des recherches spectroscopiques modernes. » Si les points de repère sont en nombre insuffisant, dans certaines régions, leur nombre pourra être augmenté en faisant usage d'un spectre cannelé ('). Ce spectre s'obtient aisément avec mes appareils, en recevant dans le speclroscope, employé pour les comparaisons, la lumière émise par le filament d'une lampe à incandescence, après l'avoir fait réfléchir par les surfaces du séparateur d'ondes, disposées parallèlement à une fraction de millimètre. 11 suffit, dans ces conditions, de deux raies connues, dans le champ du spectroscope, pour repérer d'un coup toutes celles du spectre (') Macé de Lépinay, Journal de Physique, i885. ( 492) cannelé. On peut môme se borner à l'emploi d'une seule raie de compa- raison, à condition de mesurer l'écartement des surfaces réfléchissantes du séparateur, par la méthode des excédents fractionnaires. » OPTIQUE. — Détermination de nouveaux points de repère dans le spectre. Note de MM. A. Perot et Ch. Fabry, présentée par M. A. Cornu. K Un assez petit nombre de longueurs d'onde ont été jusqu'ici déter- minées en valeur absolue, c'est-à-dire rapportées avec précision à 1 unité fondamentale du système métrique. Nous nous sommes proposé de faire cette mesure pour un certain nombre de raies fines produites par le trem- bleur décrit dans une précédente Note. )) La méthode de mesure est, en principe, celle que nous avons antérieu- rement décrite ('). L'appareil interférentiel est simplement compose de deux lames de verre planes argentées, transparentes. Si on les amène au parallélisme et qu'on fasse traverser ce système par un faisceau de lumière monochromatique, on obtient, dans une lunette visant à l'infini, un système d'anneaux centré sur la normale aux surfaces argentées. Soit à comparer la longueurd'onde connue A d'une des radiations du cadmium avec la longueur d'onde )/ d'une certaine radiation, dont on a déjà une valeur approchée. L'appareil étant éclairé par l'ensemble des deux radiations, on amène dans le champ de la lunette une coïncidence ou une discordance des systèmes d'an- neaux donnés par les deux lumières. Supposons qu'il s'agisse d'une coïnci- dence, et soient net n' les numérosd'ordre des anneaux qui coïncident. On a (i) n-K=^n'\' {^); or n peut être déterminé par des observations convenables (cela revient à la mesure de l'épaisseur d'air comprise entre les deux argentures). Si l'on a déjà une valeur assez approchée de V, l'équation précédente déter- mine sans ambiguïté le nombre entier n' et ce nombre une fois connu, la même équation donne une valeur plus exacte de V . Répétant la même observation avec des franges d'ordre plus élevé (quadruple, par exemple) on aura une valeur encore plus approchée, et ainsi de suite. (') Annales de Chunie el de Physique, mars 1899. {-) Il y a lieu de faire une 1res petite correclion pour tenir compte des variations de phase par réflexion. ( Voir le Mémoire cité ci-dessus.) ( 4 Pour faire une mesure de longueur d'onde, nous nous servons de cet étalon et d'un système analogue dont on peut varier l'éjjaisseur, qui n'est autre que le spectroscope interférentiel que nous avons antérieurement décrit (-). En uliVi?>a.n\.\e^ franges de superposition en\y\m\ere\Adinche, on peut amener l'épaisseur comprise entre les lames du spectroscope à une valeur égale à e ou à un multiple ou sous-multiple dee; on peut donc avoir une série d'épaisseurs exactement connues, et voisines de 2""", 5, 3"""^, 5""", i"", 2*"", .... On cherchera dans le voisinage de cette épaisseur &^ 3pai connue une coïncidence des deux systèmes d'anneaux; le numéro n de l'anneau du cadmium est facile à déterminer en comptant, à |)artir de l'épaisseur connue, les anneaux du cadmium, ou plutôt les coïncidences vert rouge. On achève le calcul comme on l'a expliqué plus haut. » Il est nécessaire qu'il n'y ait aucune incertitude sur le nombre entier n' (') Cette pièce a été construite par M. Jobin; nous en avons parachevé le réglage en utilisant les phénomènes d'interférence. ('■') Annales de Chimie et de Physique, janvier 1899. ( 494 ) que donne l'équation (i); il faut par suite commencer par des épaisseurs d'autant plus faibles que la valeur de V adoptée comme point de départ est plus incertaine. Il nous a suffi le plus souvent de commencer par 2™™, 5, en prenant comme point de départ les déterminations très soignées de Kayser, Runge et Rowland. D'autre part le résultat final de la mesure sera d'autant plus précis que l'épaisseur dans la dernière observation sera plus grande. Or les observations peuvent être poussées d'autant plus loin que la raie à mesurer est plus fine; c'est donc seulement la largeur des raies qui limite la précision des mesures. L'observation d'une coïncidence fixe la position d'une frange, par rapport à celle du cadmium, à :^ de frange au moins. Si la dernière observation est faite sur une frange d'ordre n', l'erreur maximum sur la longueur d'onde sera, en valeur relative, aX' I -^7- = -5 — ;• Avec l'épaisseur i""", n' est voisin de Aoooo. « Les longueurs d'onde sont donc déterminées au millionième. )> Pour l'argent, le cuivre et le zinc, nous nous sommes servis de notre trembleiir à étincelles dans le vide. Pour le mercure, les radiations sont produites par un tube de Michelson ou par l'arc au mercure dans le vide. Les radiations du sodium {') et du lithium sont émises par la flamme d'un brûleur avec traces de sel (phosphate de soude, chlorure de lithium). » Le Tableau suivant donne les résultats obtenus; les longueurs d'onde sont expri- mées en [jiiji (iQ-' mètre), dans l'air à i5° et 76"^™ de pression. La colonne marquée f indique l'épaisseur à laquelle on s'est arrêté dans la mesure. Métal. Source. \. e. fl-ÎJ, UIIIJ Mercure arc au mercure dans le vide. 435,8343 5 Zinc trembleur dans le vide. 468,oi38 10 Zinc id. 472,2164 10 Zinc. id. 48i;0535 10 Cuivre id. 5io,5543 5 Cuivre id. 5i5,325i 10 Argent id. 520,908) 10 Cuivre id. 521,8202 10 Mercure ^ tube de Michelson. 546,07424 3i Argent trembleur dans le vide. 546,5489 10 Mercure tube de Michelson. 576,95984 3i Cuivre trembleur dans le vide. 578,2090 10 (') En employant un alliage de sodium et d'argent, nous avons pu produire les raies du sodium au moyen de notre trembleur à étincelles. Des renversemenls de raies nous ont empêchés de faire la mesure de la longueur d'onde. Nous reviendrons plus tard sur ces phénomènes. v-v- 578,2159 mm 10 579,06593 3i 588,9965 5 589,5932 5 636,2345 10 670,7846 2,5 ( 495 ) IMétal. Source. "k. Cuivre trembleur dans le vide. Mercure tube de Michelson. Sodium flamme. Sodium flamme. Zinc trembleur dans le vide. Lithium flamme. OPTIQUE. — Sur une méthode pour la mise au point d'une lunette photogra- phique. Note de M. Georges Meslin, présentée par M. A. Cornu. « M. Lippmann a indiqué récemment (') pour la mise au point d'un collimateur une méthode très simple, qui consiste à insérer un bilame qui dédouble l'image tant qu'on ne se trouve pas dans les conditions requises. Je me suis proposé de chercher si l'on ne pourrait pas employer un carac- tère analogue pour la mise au point d'une lunette ou d'une plaque photo- graphique, et substituer ainsi à l'appréciation d'une netteté plus ou moins grande, observée d'ailleurs à des instants différents, un phénomène de du- plication d'image qui cesserait lorsque le verre dépoli serait exactement dans le plan voulu. On peut y parvenir de la façon suivante : » Il suffit de viser, dans le plan dont on veut obtenir l'image, soit une fente fine vivement éclairée, soit le filament d'une lampe à incandescence, soit même une ligne brillante, puis d'interposer sur l'objectif de la lunette un écran formé par une lame opaque dont les côtés sont approximative- ment parallèles à la ligne visée; dans ces conditions, si le verre dépoli n'est pas au point conjugué, l'image de la fente se trouvera dédoublée en deux autres séparées par une bande noire, facile à expliquer et dont la largeur dépendra de l'écran interposé, de l'objectif et de l'écart par rapport à la mise au point correcte. » J'ai essayé cette méthode avec une lunette photographique et un col- limateur et j'ai constaté que l'incertitude sur le tirage était moindre lors- qu'on utilisait ce caractère du dédoublement que lorsqu'on se bornait à considérer la netteté ou l'élargissement des images. » Cette méthode s'applique aussi bien lorsque l'objet est à distance finie que lorsqu'il est à l'infini; mais, dans ce dernier cas, par exemple pour la (') Journal de Physique, p. 594; 1899. ( 496 ) photographie sidérale, on peut utiHser, au heu d'un écran opaque, un bi- lame qu'on mellra en avant de l'objectif, la pointe tournée vers celui-ci; il rejettera les faisceaux de part et d'autre et supprimera l'action de la partie centrale de la lentille. Au contraire, si l'objet était à distance finie on ob- tiendrait toujours une duplication par l'emploi d'un bilame et il est alors nécessaire de recourir à une bande opaque qu'on élargit au fur et à mesure qu'on approche de la position cherchée, en conservant cependant assez de largeur aux faisceaux pour éviter de rendre prédominants les phéno- mènes de diffraction. I) OPTIQUE. — Nouvelle interprétation des résultats de M. Michelson pour l'analyse des lumières simples par la méthode des anneaux de Newton. Note de M. E. Carvai.lo, présentée par M. A. Cornu. « 1. M. Michelson ( ' ), pour étudier la constitution d'une lumière qui paraît monochromatique avec un faible spectroscope, observa la visibilité des anneaux de Newton en fonction de la différence de marche des deux rayons interférents. De la courbe de visibilité obtenue, on conclut à la courbe de l'intensité en fonction de la longueur d'onde, c'est-à-dire à l'ana- lyse poursuivie de la lumière étudiée. Je me propose de montrer ici qu'on peut donner une autre interprétation des résultats de l'expérience. » 2. Calculons les anneaux de Newton que fournirait une vibration amortie F(f) = e~*' co?,ht (pour t^o; mais F(; ) -o pour / <^o). » Celle-ci interfère dans l'appareil avec une vibration identique, mais présentant avec la première un retard 6. L'élongation résultant de l'inter- férence est ce qui donne E - o pour / -:'^ - 6, l = e-*(f+«) cos/i(^t n- 9) pour — 0 < i < o ; jusque-là le phénomène d'interférence n'est pas encore établi. Il s'établit (') Séances de la Société française de Physique, année iSgS; p. i55. — Phif. Mag., 5' série, t. XXXIV, p. 280; 1892. ( 497 ) alors. Le calcul donne enfin un résultat de la forme ^ =; pe"'^'cos(/«/ -|-(p) pour ^ >■ G. C'est une vibration amortie, identique à la vibration incidente; seulement les constantes p et ç sont variables avec 0. Elles sont respectivement le module et l'argument de l'imaginaire Le facteur d'amplitude p doit fixer notre attention parce que son carré p" peut servir de mesure à l'intensité I (2) I = p--^ = H- 2 e-''° cos A9 + e--*^ . » Si l'on désigne par I, et I, un maximum de I et le minimum consé- cutif, la visibilité des anneaux sera représentée, d'après M. Michelson, par la formule » Le calcul se simplifie beaucoup quand on suppose j suffisamment petit devant l'unité (j = par exemple j- Dans ce cas, les valeurs de 0 qui annulent -jr sont, très sensiblement, au 1 0, = -^ pour les maxima I,, (A) ' (u. entier quelconque). / 6^ = — '— pour les mimma Jj, )) On en déduit, comme valeur très suffisamment approchée de la visi- bilité, 2e~" (5) V = où l'on a pris pour variable (6) M = ^^2.y.X. » Les valeurs de u sont proportionnelles à 9 d'après les formules (4) et (G). Prenons-les pour abscisses; pour ordonnées prenons les valeurs de V déduites de la formule (5). Nous obtenons ainsi une courbe de visi- C.R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 8.) ^O ( 498 ) bilité qui se rapproche beaucoup de celle qu'a oblenue M. Michelson avec la raie rouge du cadmium (\ = qI^, 64388). H est dès lors permis de sup- poser que cette lumière est due à une vibration amortie. » 3. Calculons l'amortissement de la vibration pour la raie rouge du cadmium, d'après les observations de M. Michelson. Celles-ci donnent la visibilité V en fonction de la différence de marche X. En particulier, V = lo pour X = aSo™", différence de marche qui correspond au numéro de frange ^j. = Sgoooo. Les données V et [j. suffisent pour calculer la con- stanle j caractéristique de l'amortissement au moyen des formules (5) A' et (6). Ces formules, résolues par rapport aux inconnues u et j> donnent, en effet, (7) u— ^ j-î ^, j = ^ ' '^ loge /( 2[iTt La première formule (7) donne m ^3; et cette valeur portée dans la seconde formule (7) donne pour l'amortissement k I h 800 000 Ainsi, la simplification que nous avons admise dans le calcul de la for- mule (3) est largement justifiée. » 4. En résumé, la raie rouge de la lumière du cadmium s'explique par une vibration amortie. Les lumières plus complexes pourraient sans doute être expliquées par la superposition de deux ou plusieurs vibrations amorties. Cette interprétation paraît particulièrement satisfaisante : comme pour les diapasons, le fait de la transmission de l'énergie de la source au milieu environnant comporte nécessairement un amortissement de la source. Quoi qu'il en soit, ce qui précède prouve au moins que l'inter- prétation de M. Michelson ne s'impose pas. C'est une hypothèse res- trictive qui a permis à M. Michelson de déterminer son problème : elle consiste à admetti-eque la lumière du cadmium, par exemple, est composée de \ibral\ons purement sinusoïdales et incapables d' interférer entre elles. L'hy- pothèse ne me paraît pas justifiée comme je l'ai expliqué dans ma dernière Note ( ' ). Il importait de faire ces réserves théoriques ; mais il importe aussi d'ajouter que la présente Note n'infirme pas les résultats pratiques du beau (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 4oi; 12 février 1900. ( 499 ) Mémoire de M. Michelson : les composantes d'une radiation multiple demeurent où les a placées l'auteur, et la courbe d'intensité donnée pour chacune d'elles est au moins un schéma qui représente, dans une certaine mesure, la constitution de ces composantes. » Ajoutons que, si la lumière blanciie était due à une vibration amorùe, les anneaux fournis par la lumière blanche seraient blancs et non pas colorés ( ' ). » PHYSIQUE. — Disparition instantanée de la polarisation rptatoire magné- tique. Note de MM. H. Abraham et J. Lemoine, présentée par M. J. Violle(-). « Dans une Communication antérieure, nous avons exposé une méthode générale de mesure des durées infinitésimales. Elle nous a permis déjà d'évaluer la durée de la disparition du phénomène de Rerr. Nous allons en montrer aujourd'hui l'application à l'étude de l'extinction de la polarisa- tion rotatoire magnétique. » Un tube de verre de lô"^™ de longueur, r" de diamètre extérieur et 3""" d'épais- seur est fermé à ses deux extrémités par des glaces normales à l'axe. Il est rempli de Po oP ■»! sulfure de carbone et enveloppé d'un solénoïde occupant toute la longueur du tube iv\W (') Cf. ibid. et aussi p. 79, 8 janvier et p. i3o, i5 janvier. (- ) Travail fait au laboratoire de physique de l'Ecole Normale supérieure. ( 5oo ) comprenant 2.5 spires enroulées sur sa surface extérieure et constituées par un fil de o""',^ de diamètre. Le condensateur C, en verre recouvert de papier d'étain, le solénoïde S et la résistance liquide R constituent un circuit rattaché aux pôles P d'un transformateur à haut voltage. Le déflagrateur E, en dérivation sur ces mêmes pôles, permet la décharge du condensateur C. Les étincelles de décharge, longues de 7""", sont fractionnées par soufflage. » Dans l'intervalle de deux étincelles successives, le courant de charge du condensateur C est trop faible pour produire une polarisation rotatoire appréciable. Pendant l'étincelle, au contraire, il se produit un courant de grande intensité qui communique au sulfure de carbone une polarisation rotatoire sensible. » Afin de pouvoir déceler, s'il existe, un retard de la polarisation rota- toire sur le passage du courant, il est nécessaire d'opérer avec une dé- charge rapidement amortie. Nous la réalisons en disposant de la capacité du circuit et, surtout, en le coupant par une résistance liquide convenable. » La source lumineuse est fournie par l'étincelle E. Le tube à sulfure de carbone est placé entre le nicol polariseur N, et l'analyseur constitué par le biréfringent B suivi du nicol N^. Les sections principales de N, et de B étant parallèles, le nicol No est orienté de manière à amener à l'égalité les deux images que fournit le biréfringent. Cette égalité s'obtient pour deux positions de l'analyseur faisant entre elles un angle 2a qui mesure le double de la rotation moyenne du plan de polarisation pendant le passage du flux lumineux. La grande dispersion du phénomène nous obligeait d'ail- leurs à opérer avec la lumière bleue, suffisamment monochromatique, que l'on obtient en intercalant sur le trajet des rayons lumineux une cuve remplie d'eau céleste. » Le principe de la mélhode est de mesurer celte rotation à des époques dif- férentes à partir de l'époque de l'étincelle. Il suffit pour cela défaire parcou- rir à la lumière de l'étincelle un chemin variable avant de la faire passer dans le tube à sulfure de carbone. » Nous citerons, dans nos expériences, deux cas extrêmes. Le premier ne donnait presque pas d'amortissement, le second avait été étudié dans le but de réaliser le meilleur amortissement de la décharge. » Première expérience. — La résistance liquide du circuit est supprimée. Le con- S densateur C, de capacité relativement grande, correspond à -, = 25. Le retard de l'étincelle est exprimé en mètres doul chacun correspond donc à j^ de ;w. ( 5oi ) Dislance parcourue D^ ouble rotation par la lumière. du ni col. Ul 0 0,20 6,1 2,90 3.9 34 4,3 » Le phénomène diminue de | en ~ de ils. Nous considérons cet amortissement comme insuffisant. )) Seconde expérience. — Une colonne d'une dissolution saturée de sulfate de cuivre ayant une résistance d'environ t ohm est intercalée en R dans le circuit. Le con- densateur C a une capacité plus faible I - — =; g j • On trouve : •istance parcourue Double rotation par la lumière. du nicol. G", 20 4°, 5 a"\6o n3 1) Au delà de 6'", le phénomène n'est plus mesurable ; il ne reste que la légère dépo- larisation produite par le tube à sidfure de carbone. » Dans cette dernière expérience, la polarisation rotatoire mesurée diminue de moitié en ^ de <^.s et elle est presque nulle après un temps double. M Or, comme nous l'avons signalé précédemment à propos du phéno- mène de Rerr, ce temps comprend à la fois la durée d'établissement de l'étincelle, la durée de la décharge et le retard possible de la polarisation rotatoire sur le courant. » Nous pouvons donc affirmer que : » La polarisation rotatoire magnétique n'a pas un cent-millionième de seconde de relard sur le courant. » Remarquons encore que cette limite est un peu moins bonne que celle trouvée pour le phénomène de Kerr. Mais le solénoïde S, que l'on est bien forcé d'accepter ici, augmente la durée de la décharge. Nous avons vérifié expérimentalement qu'en intercalant ce même solénoïde dans le circuit de décharge d'un condensateur de Rerr, on trouvait le même amortisse- ment pour les deux mesures électro-optiques. » Cette dernière coïncidence rend alors très vraisemblable que : La polarisation rotatoire magnétique et le phénomène de Kerr suivent sans aucun REïAHD les variations des champs qui les produisent. » ( 502 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur un procédé de préparation des arsénfures, des anfi- moniures alcalins et de quelques alliap^es des métaux alcalins ('). Note de M. P. Lebeau, présentée par M. Henri Moissan. « Les arséniures alcalins préparés par union directe du métal avec l'ar- senic renferment toujours un excès de métal ou d'arsenic en dissolution. Les produits fondus ainsi obtenus présentent une composition variable pour chaque expérience, alors même que l'on a mélangé les deux corps simples dans le rapport correspondant aux formules assignées à ces composés par Gay-Lussac et Thénard. Nous pensons que cette difficulté d'obtenir un arséniure défini est due au dégagement notable de chaleur produit par la combinaison, dégagement qui entraîne la volatilisation d'une ])artie no- table de l'arsenic ou du métal avant. que la réaction ne soit complète. L'hydrogène arsénié réagissant à chaud sur un métal alcalin ne donne pas de meilleurs résultats ; en effet la facile décomposition de ce gaz en hydrogène et arsenic sous l'action de la chaleur nous ramène au cas pré- cédent. » Nous avons tout d'abord essayé de préparer des arséniures définis en faisant agir l'hydrogène arsénié liquéfié sur les métaux alcalins. A cet effet, nous disposions dans un tube de verre fermé à une extrémité, d'un diamètre intérieur de 8™'", un poids déterminé de métal; ce tube, traversé par un courant d'hydrogène arsénié, était ensuite refroidi à — 80°, de façon à liquéfier une quantité de gaz suffisante, pour obtenir une transfor- mation complète du métal. Le tube était finalement scellé et abandonné h la température ordinaire. )> Le potassium, le sodium et le lithium ne se dissolvent point dans l'hydrogène arsénié liquéfié, ni à — 80° à la pression atmosphérique, ni à la température ordinaire en tube scellé; il ne se produit donc pas, dans ces conditions, de métaux arséniums comparables aux métaux ammo- niums. Les métaux alcalins sont cependant attaqués, ils se recouvrent d'une couche brune et augmentent de volume, mais la transformation est très lente. Après huit jours, les tubes ont été refroidis, puis ouverts; il s'est tout d'abord dégagé une quantité notable d'hydrogène, et nous avons laissé ensuite évaporer la couche incolore d'hydrogène arsénié. Le pro- duit brun foncé restant dans le tube est un arséniure amorphe impur, il (') Laboratoire des Hautes-Études de M. Moissan. ( 5o3 ) renferme toujours un excès d'arsenic et relient un peu d'hydrogène arsénié. » M. Hugot a réussi à préparer les corps AsNa', AsR^ et As' R- ( ' ) en faisant réagir l'arsenic sur le sodammonium et le potassammonium et en dissociant ensuite sous l'action du vide, à Soo", le composé ammoniacal formé dans cette action. Les produits ainsi préparés sont amorphes et renferment, d'après M. Hugot, un peu d'amidure alcalin. Nous avons substitué à l'arsenic l'hydrogène arsénié, mais les résultats obtenus n'ont pas été meilleurs. L'hydrogène arsénié, traversant bulle à bulle une disso- lution de l'un des métaux ammoniums dans un excès de gaz ammoniac liquéfié, produit rapidement une décoloration presque complète, on obtient un liquide limpide jaune pâle qui abandonne, au fur et à mesure de son évaporation, un composé d'un beau rouge identique aux composés décrits par M. Hugot et formé d'une combinaison d'arséniure alcalin et d'ammo- niaque. Par la décomposition sous l'action de la chaleur et du vide, on obtient un arséniure amorphe impur. » La préparation du calcium cristallisé de M. Moissan ('•') a montré que le sodium fondu pouvait dissoudre facilemennt ce métal et l'abandonner par refroidissement sous la forme cristalline. Nous avons recherché si ce pouvoir dissolvant du sodium existait également pour les corps composés, notamment pour les arséniures. Nos premiers essais nous ont convaincu que cette réaction pouvait fournir un moyen pratique de préparation des combinaisons des métaux alcalins avec l'arsenic, l'antimoine, le bismuth, l'étain et la plupart des métaux. L'élimination du métal alcalin qui sert de dissolvant n'était pas cependant toujours très facile; un très grand nombre de ces composés sont," en etïet, détruits par l'alcool absolu. Nous avons dû recourir à l'emploi du gaz ammoniac liquéfié, qui nous permettait d'enlever à froid, et d'une façon complète, l'excès de métal alcalin sous forme de métal ammonium. » Nous décrirons comme exemple la préparation de l'arséniure de so- dium de formule AsNa' : « Jj'arséniure est préparé en présence d'un excès de sodium qui doil servir de dis- solvant. On introduit dans un creuset de fer à couvercle vissé un mélange d'arsenic pur et de sodium dans les proportions suivantes : arsenic 76?, sodium i5oi'. (' ) C. Hugot, Action, du sodammonium sur l'arsenic {Comptes rendus, t. CXXVII, p. 553). Action du potassomonium sur l'arsenic {Comptes rendus, t. CXXIX, p. 6o3). (^) H. Moissan, Préparation du calcium cristallisé {Comptes rendus, t. CXXVl, p. 1753). ( 5o4 ) » On cliaufTe le creuset au rouge sombre dans un petit fourneau à charbon de bois, puis on laisse refroidir lentement. Après refroidissement complet, on dévisse le cou- vercle et l'on extrait, aussi rapidement que possible, le contenu du, creuset qui a la consistance du sodium. On le conserve ensuite dans des flacons bien secs, remplis d'azote. » Pour procéder à l'épuisement par le gaz ammoniac liquéfié, nous avons utilisé un appareil très simple ne différant du digestcur Dupré que par le rapport de ses dimensions. Le tube central à siphon du digesteur Dupré a une longueur double du manchon extérieur. Ce dernier est assez large pour recevoir une quantité suffisante d'un mélange réfrigérant d'acétone et d'anhydride carbonique et refroidir à — 80° la moitié du tube central. C'est dans cette partie que Ton introduit, à l'abri de l'air et de l'humidité, le mélange d'arséniure de sodium et de sodium préparé précédemment. La portion supérieure du cylindre central porte un bouchon de caoutchouc traversé par un tube de verre mis en communication avec un appareil à gaz ammoniac parfai- tement desséché. A la partie inférieure se trouve soudé le tube de verre formant siphon et qui dans ce cas n'atteint que | de la hauteur du tube. L'extrémité de ce siphon débouche dans un matras refroidi dans lequel on recueille la solution de sodammonium. » On commence par faire passer dans tout l'appareil le courant de gaz ammoniac et lorsque toute trace d'air est expulsée on refroidit le digesteur et le matras réci- pient. Le sodium se dissout et la belle solution bleue du métal ammonium s'écoule lentement. On arrête la liquéfaction dès que le liquide passe incolore. On inter- rompt alors la communication avec l'appareil producteur de gaz ammoniac et on laisse le tube renfermant l'arséniure reprendre la température ordinaire, puis on substitue au courant d'ammoniac un courant d'azote pur et sec. « Lorsque ce dernier gaz n'agit plus sur le tournesol rouge, on débouche l'appareil et l'on fait tomber le produit cristallin qui s'3' trouve dans un tube à essai que l'on scelle à la lampe. Nous avons dû employer l'azote pour éliminer les dernières traces de gaz ammoniac de préférence à l'hydrogène qui rendait le jnoduit p3'rophorique. » L'arséniure de sodium obtenu se présente en petits cristaux noirs, brillants, répondant à la formule AsNa''. » Nous avons préparé de la même façon SbNa^, BiNa^ et SnNa^. Ce procédé s'applique également à la préparation des composés correspon- dant du potassium et du lithium. Nous avons pu, en outre, isoler d'autres alliages cristallisés des métaux alcalins dont nous poursuivons l'étude. » En résumé, l'arsenic ou l'hydrogène arsénié gazeux ou liquéfié, réagissant sur les métaux alcalins, ne fournissent pas d'arséniures purs et cristallisés. )) L'hydrogène arsénié liquéfié ne dissout point les métaux alcalins, ni à — 80°, ni à la température ordinaire sous sa propre pression. Il ne se forme donc pas de métaux-arséniums comparables aux métaux ammo- niums. L'emploi d'un métal alcalin comme dissolvant de son arséniure et l'élimination de l'excès de métal au moyen de gaz ammoniac liquéfié con- ( 5o5 ) stituent un excellent procédé de préparation des arséniures cristallisés. Cette méthode est d'un usage assez général et permet d'obtenir commodé- ment des alliages définis et cristallisés des métaux alcalins. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'iodure d'azote ('). Note de M. C. Hugot, présentée par M. A. Ditte. « On a décrit sous le nom d'iodure d'azote des corps plus ou moins dé- finis, auxquels on a attribué des formules très variables, mais se rapportant presque toutes au type AzH'. Telles sont : AzF (Gay-Lussac, Stehlschmidt), AzHP (Bineau, Gladstone, Raschig, Szuhav, Seliwanoiï"), AzH-I (Millon, Marchand ). On a proposé aussi d'autres formules plus complexes telles que AzH^AzP (Bunsen) ou Az-FPI'' (Chattaway), ou encore AzH',4AzP (Bunsen) et Az^H^I'», SAzH^SAzI' (Guyard) et môme AzMPP et AzH'P qui ne répondent pas au type AzH\ » J'ai pensé qu'il y avait intérêt à examiner de nouveau cette question en opérant, comme dans mes recherches précédentes, c'est-à-dire à l'aide du gaz ammoniac liquéfié et en dosant tous les produits formés. C'est le résultat de ces expériences qui fait l'objet de cette Note. » Tout d'abord, lorsqu'on fait arriver du gaz ammoniac sec sur de l'iode sec, ce dernier semble fondre au contact du gaz ; il se produit un liquide noir visqueux avec un dégagement de chaleur très sensible. Si l'on continue à faire arriver du gaz ammoniac, le liquide noir devient moins visqueux et prend une teinte rouge. » Cette réaction a déjà été signalée par Colin (^), qui conclut à deux degrés d'ioduration, correspondant respectivement au liquide noir et au liquide rouge. Millon ('), reprenant cette expérience, porta son attention sur le liquide rouge et lui donna le nom d'ammoniure d'azote. Il constata qu'il n'était pas détonant et que, traité par l'eau, il laissait déposer une poudre noire qui avait les propriétés du corps appelé iodure d'azote. Il donna à ce liquide rouge la formule compliquée suivante : 3(PH-,Az='H'')-+-(PAz-,2Az2H«)-+-6l, (') Travail fait au Laboratoire de Chimie industrielle de la Faculté des Sciences de Bordeaux. (^) Colin, Ann. de Cliiin. et de Phys., t. XCI, p. 5 ; i8i4. (') Millon, Ann. de Chini. et de Phys, i" série, t. LXIX, p. 78; i838. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 8.) *-^7 ( 5o6 ) Colin constate un dégagement d'azote, Millon n'en fait pas mention. » J'ai observé qu'au début il n'y avait pas dégagement d'azote, mais qu'on constatait la production de ce gaz en poursuivant l'expérience pen- dant quelques heures. » J'ai opéré alors autrement : » Le tube contenanl l'iode, étant plongé dans un mélange réfrigérant, on y fait ar- river du gaz ammoniac sous pression. Ce gaz se liquéfie. Après en avoir condensé ainsi un volume assez notable, on constate que le liquide noir, d'abord formé, est devenu rouge. Puis cette coloration disparaît à son tour, laissant une liqueur à peine colorée en jaune ; au fond du tube se sont déposées de fines aiguilles d'un vert très foncé. » Si on laisse alors l'ammoniac s'évaporer, les changements inverses se produisent ; on voit réapparaître le liquide rouge, stable sans décomposition sous la pression atmo- sphérique, et les cristaux verts disparaissent. Pour les isoler et étudier leur nature, j'ai eu recours à l'appareil déjà décrit dans des Notes précédentes ( " ) qui permet de séparer les cristaux du liquide qui les baigne et de les laver à l'ammoniac liquéfié. » On peut ensuite séparer les deux parties de l'appareil où l'on trouve, d'une part les cristaux verts, et d'autre part les autres produits de la réaction. » 1° Analyse des cristaux verts. —La plupart des tentatives de décomposition di- recte ont abouti à une violente explosion; j'ai préféré laisser la matière se décomposer spontanément et lentement. Au-dessous de -H io°, ce corps paraît assez stable; on peut même le conserver plusieurs jours sans constater de décomposition ; mais il n'en est plus ainsi au-dessus de cette température. A 4- 18°, par exemple, en vingt-quatre heures, is"' de ce corps paraît à peu près complètement décomposé et l'on obtient de l'iode, de l'iodure d'ammonium, de l'ammoniac cl de l'azote. En faisant le vide, on recueille ces gaz et on les mesure; dans le résidu, on dose facilement l'iode libre et l'iodure d'ammonium. Les nombres trouvés correspondent très sensiblement à la for- mule AzP, 3AzIP avec un léger excès d'ammoniac d'environ un dixième. » 2° Examen du résidu. — La matière, séparée des cristaux verts, ramenée à la température ordinaire et placée dans le vide, perd de l'ammoniac et une très petite quantité d'azote; on même temps sa coloration devient plus intense, ce qui indique que la proportion d'iode libre augmente; le résidu est surtout formé d'iodure d'am- moiiium. » On peut tirer de là l'explication de tous les faits observés : quand on fait arriver de l'ammoniac sec sur de l'iode sec, il y a formation d'iodure d'ammonium ammoniacal (") et d'iodure d'azote ammoniacal : 16 AzH' + 61 = 3(AzHn,3 AzH^) H- AzP, 3 AzH^ (') Comptes rendus, t. GXXVII, p. 553. ( = ) Ce composé n'est autre chose que l'iodure AzH'l,3AzH^ décrit par M. Troosl (^Comptes rendus, t. XCIl, p. 71 5). ( 5o7 ) )) Pour un poids d'iode égal à iR'',G74. par exemple, on a trouvé une augmentation de poids de o*^', 1814. Calculée avec celte formule, l'aug- mentation devait être oS'^SgyS. Mais la réaction est incomplète si l'on ne met pas un grand excès d'am- moniac, car la liqueur rouge que l'on obtient en opérant sous la pression atmosphérique contient de l'iode libre, qui ne disparaît que lorsque l'on fait arriver de l'ammoniac sous pression; le liquide est alors jaune très pâle. » Le composé AzH''I,3AzH^ est donc, à la température à laquelle on opère, un liquide qui dissout facilement l'iode et l'iodurc d'azote. Mais la solubilité de ce dernier est moindre dans une solution d'iodure d'ammo- nium ammoniacal dans l'ammoniaque liquide, de sorte qu'on obtient une partie de ce corps en cristaux. Quand on décante, la majeure partie de l'iodure d'azote se trouve ainsi isolée; le liquide décanté est formé d'am- moniaque en excès, d'iodure d'ammonium ammoniacal, d'un peu d'iodure d'azote et de la trace d'iode libre restée en excès. Si l'on fait dégager l'am- moniac de cette dernière portion, la petite quantité d'AzF dissous se dé- compose en donnant de l'azote et de l'iode libre. Le liquide est, en effet, rouge foncé; l'azote recueilli, o^,oo5/i6, correspond à o^', i486 d'iode; or, on a trouvé pour l'iode libre un nombre très voisin, o^'', i 534; 'a petite différence représente la trace d'iode dont il est parlé plus haut. )) L'iodure d'azote ammoniacal Azl%3AzH^, maintenu à So" dans le vide, perd une molécule d'ammoniaque et laisse un beau corps cristallisé, présentantune couleur jaune laiton. Sa formule est AzI^aAzH^. Celui-ci, exposé à son tour à zéro, dans le vide, perd une autre molécule de gaz ammoniac et donne des aiguilles très fines, violettes, dont la formule est AzT. AzH'. » Cette dernière substance se décompose dans le vide sans explosion quand on la chaulTe lentement sans dépasser oo". Au-dessus de cette tem- pérature, il se produit une violente détonation. » Je n'ai pu enlever à ce corps sa dernière molécule d'ammoniaque sans le décomposer en même temps. Toutefois, j'ai observé qu'au début l'am- moniac est en proportion plus considérable que l'azote, et cela semble , indiquer que cette décomposition peut avoir lieu. » En résumé, j'ai obtenu les corps AzP, 3 AzH''; AzP, 2 AzH' et AzP,AzH', parfaitement cristallisés; on peut les considérer comme des combinai- sons ammoniacales de l'iodure d'azote, d'après la facilité avec laquelle ils perdent de l'ammoniac. Si l'on écrit les formules brutes de ces corps ( 5o8 ) Az'Un\ Az' H'I'' Gl Az-H'P, on voit que ce dernier seul (Bunsen, Chatla- way) figure dans la liste des connjosés, signalés au début de cette Note. » THERMOCHIMIE. — Mécomne, acide opianique, acide hémipinique{'). Note de M. Emile Leroy. « Méconine : O'>\V'>0''. — La mécoiiiiie pure a été brûlée dans la bombe caloii- mélrique. On a trouvé, pour la combustion de is', 5857"',3; SSSg-^^'jS; 5854"', 4; en inojenne 5857™', o; '^'o*', pour une molécule =194 '■ Cal Chaleur de combustion à volume constant 1 136,2 » à pression constante ii36,5 Chaleur de formation à partir des éléments +i5i ,6 » La méconine étant considérée comme un diméthoxyphtalide (CH30)''C«H»/^JJ'\0, il est intéressant de la comparer au phialide. La diflerence des chaleurs de combus- tion de ces deux corps est aSi*^"',! ou i25'^"',5 x 2, nombre tout à fait comparable aux. dilTérences qui existent entre l'anisol et la benzine 128'^''', 6, l'éther crésjlméthy- lique et le toluène 123"^^', 5, l'éther diméthylique de la résorcine et la benzine i23'^°',o X 2, etc. » Acide opianique : C'»1I'»0^ — C'est l'acide-aldéhjde provenant de l'oxydation de la méconine. » On a trouvé, pour la combustion de is', 52oo™',5; 5195'"', 4; 5i8o'^^',7; en moyenne 5192'"', 2; d'où, pour une molécule =: 210 : Chaleur de combustion à pression et volume constants. . 1090*-»', 4 Chaleur de formation par les éléments +I97'^''')7 )) On en déduit encore pour la formation à partir de la méconine C"'H'»0*-hO = C'<'H'<'O*+46'^='',i. » Ce nombre est sensiblement inférieur à la chaleur mojenne dégagée dans la réaction alcool H- O = aldéhj'de -+- H-O, réaction qui dégage, en elTet, 56*^=', 2 pour l'alcool éthylique, 53*^^', 6 pour l'alcool ben- zylique, 53<^"',o pour l'alcool furfurique, etc., c'est-à-dire un peu plus de oo''"'. Si, par analogie, on admet une pareille valeur pour la transformation de l'acide-alcool, dont la méconine est le lactone, en acide opianique, on voit que la déshydratation de cet (') Laboratoire du Collège de France. ( 5o9) acide-alcool pour former la méconine doit correspondre à un phénomène thermique faible. Cela doit être rapproché de la petitesse du phénomène thermique qui corres- pond à la formation du glycolide et du lactide. Ce sont là des propriétés générales des anhydrides internes ou lactones. » Chaleur de dissolution. — On a trouvé pour chaleur de dissolution de l'acide opianique dans l'eau (i mol. ^: loo''') à 12° — 6*^"', 81. )) Chaleur de neulralisation. — L'acide opianique solide a été dissous dans KOH (i mol. = 10'''), ce qui a dégagé 4-8*^"', 72 ; l'addition d'une seconde molécule de potasse a encore dégagé -)-o'-''',4- On déduit de là la chaleur de neutralisation de l'acide dis- sous par KOH dissous +15*^"', 53. » L'action de H Cl étendu sur une solution d'opianate de potassium a absorbé — i''^i,6o; inversement, l'acide opianique dissous est sans effet thermique sur une solu- tion de KCl; cela conduit à -HiS'^^'jôo pour la neutralisation de l'acide opianique, nombre très voisin de celui qui est fourni par les expériences directes. » L'acide opianique dissous déplace presque complètement l'acide acétique : l'action du premier acide sur une solution d'acétate de potassium a dégagé en effet -l-2<^^',o; le déplacement total aurait donné -t- 2t-^',2. » Opianate de polassiuin. — Le sel cristallisé dans l'eau renferme 2,5H^O. La dissolution du sel hydraté dans l'eau (i mol.i= 10''') vers 10° a absorbé — 4*^"', 88. La dissolution du sel déshydraté à froid dans le vide a dégagé +4''''',3o. On en déduit pour la chaleur d'hydratation du sel -+■ 9*^"', 18 à partir de l'eau liquide et -+■ S*-"', 28 à partir de l'eau solide, et pour la chaleur de formation du sel solide C"'H'»0'sol.+ KOHsol.=:C'°IPO=Ksol.-hH20sol.-i-i8C'",44. 1) Si, au lieu de déshydrater le sel à froid dans le vide, on le déshydrate à loo", on trouve pour sa chaleur de dissolution des nombres plus faibles et qui paraissent s'abaisser d'autant plus que l'action de la chaleur a été plus prolongée : dans une expérience, la chaleur de dissolution s'est abaissée à -H i'""', 20. Le sel déshydraté sous l'action de la chaleur éprouve donc des modifications spéciales; ces modifications ont pour effet d'augmenler la chaleur de formation du sel dans l'état solide et de la rendre voisine de celle de l'acétate de potassium. )) Opianates de méthyle. — On connaît deux élhers méthyliques isomères de l'acide opianique, auxquels on attribue les formules -ocm II ■ (CH3 0)^C''H^/^q')0 le premier fondant à 82°-84° s'obtient par l'action de l'iodure de méthyle sur l'opianate d'argent; le second fondant à io3°-]o4°, par l'ébullition d'une solution d'acide opia- nique dans l'alcool méthylique. Il m'a semblé qu'il y aurait quelque intérêt à étudier au point de vue thermique ce cas d'isomérie. » On a trouvé, pour le premier corps : chaleur de combustion pour W, 5624™', 2; ( Jio ) 563i"''',8; moyenne 562S'^^"',o; et pour le second 5626''"',?.; 5645™', 2; 563 r''. 9; moyenne 5634"', 4; d'où, pour une molécule := 224 : Premier Deuxième élher. éthcr. Cal Cal Chaleur de combustion à volume constant 1260,7 1262,1 )> pression constante 1261,0 1262,4 Chaleur de formation par les éléments +190,4 H- iSQ'*^ Les deux éthers ont donc sensiblement la même chaleur de formation. » Acide héinipinique C"'H"'0''. — C'est l'acide bibasique provenant de l'oxydation de l'acide opianique. » La combustion de l'acide déshydraté à froid dans le vide sec a dégagé, pour is', 4554™',6; 4524™',! ; 4526"^''', i: en moyenne 4-534''°',9; d'où, pour une molécule = 226 : Cnl Chaleur de combustion à volume constant >. 1024,9 )) pression constante 1024,6 Chaleur de formation par les éléments + 263,5 » Si nous comparons tout d'abord l'acide hémipinique à l'acide phta- lique, nous trouvons que la différence des chaleurs de combustion est 126^"', 5 X 2; ce qui s'accorde avec ce fait que l'acide hémipinique est un acide diméthoxyphtalique. » Nous voyons en outre que l'oxydation de l'acide opianique en acide hémipinique dégage + 65*^"', 8; c'est la valeur ordinaire qui correspond à la transformation d'un aldéhyde en acide. » Si l'on compare enfin l'acide hémipinique à la inéconine, on voit que Méconine + 0^r= acide hémipinique ^- 1 1 1'^"',9 réaction qu'on doit rapprocher de la suivante Phtalide -|-0^= acide phtalique -h 1 1 Si^"' , 8 CHIMIE CRISTALLOGRA.PHIQUE. — Dédoublement du benzylidè ne-camphre racémique. Isomorphisme des deux composants actifs ('). Note de M. J. MiNGUIV. « M. Haller a montré que les aldéhydes aromatiques réagissent sur le camphre sodé pour donner des combinaisons bien cristallisées (■). Nous (') Travail fait à l'Institut chimique de l'Université de Nancy. (^) Comptes rendus, t. CXIII, p. 22. ( 5ii ) nous occupons depuis quelque temps de l'étude cristallographique de ces différents composés et de la préparation d'un certain nombre de racé- miques, pour essayer sur eux des dédoublements et comparer leurs pro- priétés physiques et géométriques à celles de leurs composants. La Note que nous avons l'honneur de présenter à l'Académie contient le résultat de nos recherches sur le benzylidène-camphre C*H'''(^ 7" dans ses modifications droite, gauche et racémique. » Nous rappellerons d'abord que les cristaux droits et gauches appar- tiennent au système orthorhorabique, tandis que les racémiques sont du système monoclinique ('); que les moilifications actives ne possèdent pas de facettes hémiédriques, mais que, néanmoins, on peut les différentier nettement au moyen des figures de corrosion (-). Nous ajouterons aussi que la corrosion sur les faces/; du benzylidène-camphre racémique donne, comme on pouvait s'y attendre, des figures symétriques par rapport à la clinodiagonale. » Pour dédoubler le benzylidène camphre racémique, nous employons une méthode connue (cessation de la sursaturation avec un composant actif droit ou gauche). » L'emploi de l'alcool comme dissolvant n'a pas réussi; un cristal droit, introduit dans la dissolution sursaturée du racémique, s'est dissous entièrement; cette dissolution n'était pas saturée par rapport au droit. » En employant le toluène, nous avons parfaitement réussi à effectuer le dédoublement; le cristal droit introduit ne s'est pas dissous et au bout d'un certain temps, autour de lui, se sont déposés de nombreux cristaux. La dissolution, cette fois, était saturée par rapport au droit. » Voici exactement les conditions dans lesquelles nous nous sommes placés : 1° On a amorcé avec un cristal droit, à la température de +i4°, 24^'' de racémique, en sursaturation dans 20"^'' de toluène. 2° iSs"' de racémique ont été mis en sursaturalion dans 20" de toluène et l'on a amorcé à + 5". » Dans la première expérience, nous avons obtenu de très petits cristaux, dont ou reconnaît néanmoins la symétrie terbinaire (signe de dédoublement). Nous avons même effectué des mesures d'angles qui ne nous ont plus laissé de doute à ce sujet. De plus, nous avons tiré, en appliquant la méthode de corrosion, un certain nombre (') Comptes rendus, t. CXXII, p. i546. (°) Comptes rendus, t. CXXVIII, p. r333. ( 5l2 ) de ces petits cristaux droits et gauches ne possédant pas, comme nous l'avons déjà dit, de facettes hémiédriques. Pour cela, on les plonge pendant quelques secondes dans le toluène et, après les avoir essuyés, on les examine au microscope. Les uns nous mon- trent un empilement caractérisant le composé gauche. » Nous avons été ainsi en possession de o6"',o42 de cristaux droits et os^oS de cris- taux gauches. » Ces poids de substances actives ont été dissous séparément dans lo" de toluène. L'observation au polarimètre, avec un tube de o", lo, a donné les nombres suivants : Pour le droit a =: — o°l\ô' a^ :=-(- 178° Pour le gauche ■"i^^ — i°2.5' *id^ — 262° » Dans la deuxième expérience, nous avons obtenu des cristaux un peu plus gros que nous avons séparés absolument delà même façon. Nous avons isolé o§'', 1286 de cristaux droits et oS'',i297 de cristaux gauches. Nous avons dissous ces cristaux dans io"= de toluène, et, en observant au polarimètre avec un tube de o",io, nous avons trouvé : Pour le droit a ^-1- 3°5o' a,, =: -+- 3io° Pour le gauche .. a,i= — i°46' «id^ — i3o° » Si l'on se rappelle que le benzylidène-camphre actif a un pouvoir ro- tatoire égal à dr 43o°, on se demande pourquoi les cristaux de dédouble- ment ont des pouvoirs rotatoires inégaux entre eux et plus fitibles que 43o". » I^es figures de corrosion vont nous fournir l'explication de cette diffé- rence. Nous avons remarqué en eflet sur certains cristaux de dédouble- ment des plages droites et des plages gauches. Quand ce cas se présentait nous rejetions les cristaux, mais il eût fallu de plus regarder ceux que nous avions triés sur toutes leurs faces m corrodées et cela n'eût pas en- core été suffisant, car dans une couche inférieure ces différentes plages eussent pu coexister. )) Nous avons affaire ici à un phénomène d'isomorphisme, c'est-à-dire que non seulement les molécules cristallines du benzylidène-camphre droit et gauche ont leur position d'équilibre sur un réseau identique, mais qu'elles peuvent exister non racémisées en proportions variables dans un même cristal. » S'il en est ainsi, un cristal gauche, par exemple, devra faire cesser la sursaturation d'une dissolution de cristaux droits. C'est, en effet, ce qui arrive. » Nous avons mis Gs'' de benzylidène-camphre droit dans 20"'' d'alcool absolu, puis nous avons ajouté un cristal racémique qui est resté intact sans produire de cessation ( 5i3 ) de sursatiiration ; nous avons alors ajouté un cristal gauche qui a donné naissance à un dépôt cristallin. » Nous avons essayé la même opération au sein du toluène (iScde droit dans 20"^"); un cristal gauclie aussi bien qu'un cristal racémique se sont dissous. L'opération ne réussit donc que si le racémique qui peut prendre naissance est insoluble dans les conditions de l'expérience. » Le point de fusion des cristaux de dédoublement vient encore à l'ap- pui de cette manière d'envisager le phénomène. » La fusion de cristaux nets droits ou gauches commence à 78° (point de fusion du racémique) et finit à 82''-85°-9o°. Quelquefois on rencontre des cristaux qui fondent nettement à 96" (point de fusion du benzylidène- camphre actif). Ceci s'explique facilement si l'on suppose dans un même cristal un mélange de droit et de gauche non racémisé qui, suivant les proportions de l'un et de l'autre, donnent des points de fusion différents et nullement précis. D'ailleurs, des mélanges artificiels de benzylidène- camphre droit et gauche en proportions variables présentent les mêmes particularités dans la fusion. '> C'est le premier composé du camphre qui ait été dédoublé de cette façon. M. Pope (') dernièrement a bien réussi à dédoubler la camphor- oxime racémique, mais en employant une méthode qu'il a d'ailleurs géné- ralisée, consistant à combiner la camphoroxime avec un acide fort, l'acide camphosulfonique, et soumettant le produit formé à des cristallisations méthodiques. » D'après tout ce qui précède, il vient à l'idée qu'on pourrait considérer le pseudoracémisme et peut-être le racémisme vrai (-) comme étant d'ordre purement cristallographique, ne dépendant que de l'orientation réciproque des molécules cristallines optiqueinent inverses. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Méthode rapide de dosage de l'acide carbonique dans divers gaz. Note de MM. Léo Vig.\o.\ et Louis Meunier, présentée par M. Henri Moissan. « Si, dans un flacon contenant de l'acide carbonique mélangé à d'autres gaz neutres, on introduit peu à peu une solution titrée d'eau de chaux (') Chem. Soc, t. LXXV, p. 11 05-1109. (-) KippiNG et Pope, Chem. Soc, t. LXXI-LXXII, p. 989-1000; 1897. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXX\, N° 8.) 08 ( 5x4 ) rougie par la phénolphtaléine, l'eau de chaux ne conservera une coloralion rose persistante qu'après la saturation complète de l'acide carbonique. » L'opération est rendue plus rapide et plus complète en faisant inter- venir un peu d'alcool éthylique, qui facilite la formation du carbonate de calcium insoluble. La proportion d'acide carbonique est mesurée par la quantité d'eau de chaux employée pour obtenir la coloration rouge, dé- duction faite d'une certaine quantité absorbée pour la coloration de la phénolphtaléine. » Le croquis indique la forme de l'appareil de verre employé : » Les réactifs nécessaires sont : i" une solution alcoolique de 5^^ de phénolphtaléine dans loo'^'^ d'alcool éthylique à 93", parfaitement neutre et filtrée; 2° une solution saturée et titrée d'hydrate de chaux [renfermant ie%8 Ca (OH)= par litre à la température de i5"]; 3" de l'alcool à gS", neutre, ayant bouilli immédiatement avant d'effectuer le dosage. » Indiquons le mode opératoire pour deux applications. » Dosage W dans le gaz d'éclairage. — L'appareil, préalablement jaugé avec de l'eau, est rempli de gaz par déplacement; on laisse prendre au gaz la température et la pression extérieures en ouvrant et fermant rapidement le robinet R'. On note la température T et la pression H. » Dans le flacon A, avant qu'il soit rempli de gaz, on a introduit 4o" d'alcool à gS" contenant 10 gouttes de la solution de phénolphtaléine. Puis on fait alors tomber l'eau de chaux dans le flacon, goutte à goutte, au moyen de la burette, jusqu'à coloration rose persistante. Après chaque addition, la burette est fermée à l'aide du bouchon F, et l'on agite énergiquement; la colorationdisparaîtrapidement au début de l'expérience, (5i5) mais les dernières portions d'acide carbonique étant absorbées lentement, la durée de l'essai doit être prolongée pendant vingt à vingt-cinq minutes au moins. » Quelques points de détail doivent être considérés : a. Si le gaz contient de l'am- moniaque et de riiydrogèiie sulfuré, on lui fait traverser, avant de le recueillir, une solution acétique faible d'acétate de plomb; b. Pour introduire l'eau de chaux dans l'appareil il suffit de refroidir le flacon par un courant d'eau. » Finalement on lit le volume de l'eau de chaux employée, soit n"" (déduction faite de l'eau de chaux nécessaire pour la coloration type). V étant la capacité du flacon, le volume du gaz à o° et 0^,760 sera : H I V X -7- X 760 1 + 0,00867 T » D'autre part, le volume de CO^ à 0° et 0^,760 correspondant à «"^^ d'eau de chaux contenant par litre i6"-,8 Ca (OH)- est, en litres, 44 X 1,8 X n 19,8 X n „,, —r^ ôK — -^Tc — H- = o,ooo544«. 74x1000x1,965 36852,3 » i"^'^ d'eau de chaux correspond à o''",544 CO^ à 0° et o",76o. » 1 litre de gaz d'éclairage à 0° et o",76o contiendra 19,8 X n 36352,5 _ 19,8 X «(i + o,oo367T)76o litres LO : ^^jj - VHx 36352,5 760(1-1-0,003677) )> Dosage CO^ dans l'air confiné. — La rapidité de la méthode permet de suivre de quart d'heure en quart d'heure, par exemple, la variation des proportions de CO^ con- tenues dans une salle habitée, une salle chauffée, une salle de cours, etc. La prise de gaz s'effectue très simplement en vidant le flacon préalablement rempli d'eau dans la salle dont on veut étudier l'atmosphère, et au point choisi pour la prise d'échantillon. » On introduit ensuite, par la burette, 20=<^ d'alcool à 98° contenant 10 gouttes de la solution de phénolphlaléine, puis 20'=" d'alcool à 98°; la burette est rincée avec un peu d'eau, puis avec de l'eau de chaux avec laquelle on la remplit jusqu'au o. » La méthode, indépendamment de ces deux applications, se prête au dosage de CO- dans les gaz des hauts fourneaux, les gaz des foyers, les gaz de saturation des jus sucrés, à la condition que ces gaz ne contiennent pas de gaz acides autres que Tacide carbonique. » ( 5i6 ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage volumétrique de l'acide borique ('). Noie de M. Alfred Stock, présentée par ]VI. Henri Moissan. « Ayant à effectuer l'analyse d'un certain nombre de borures, nous avons employé pour le dosage de l'acide borique la méthode de M. Jones (^). Dans ce procédé, on neutralise dans la solution acide de l'acide borique les acides minéraux par un mélange d'iodure et d'iodate de potassium qui ne réagit pas sur l'acide borique même, de manière qu'on peut titrer celui-ci par la soude en ajoutant de petites quantités de mannite ('). » Les résultats que nous avons obtenus n'étaient pas satisfaisants. Après avoir recherché quelles étaient les causes d'erreur, nous avons été amenés à modifier le dosage de la façon suivante. » D'abord il est absolument nécessaire d'éviter minutieusement l'in- fluence de l'acide carbonique. M. Jones, qui en a aussi reconnu l'impor- tance, recommande d'employer une soude exempte de carbonate et de détruire l'acide carbonique libre de la solution qu'on veut titrer par un excès de chlorure de baryum. Nous avons trouvé que cette dernière pré- caution est insuffisante et inutile. Le changement de couleur n'est, en effet, jamais bien net et les valeurs trouvées pour l'acide borique dépassent toujours la quantité véritable de ce dernier d'au moins i pour loo. )) D'autre part, on évite complètement cette cause d'erreur quand on n'emploie que des réactifs dont on a chassé l'acide carbonique par ébulli- tion, et quand on fait bouillir, dans le même but, la solution acidulée de l'acide borique au réfrigérant à reflux pendant un quart d'heure. Il est bien évident que la soude employée était débarrassée d'avance du carbonate au moyen du chlorure de baryum. Dès lors, le changement de couleur se fait avec la plus grande netteté et les chiffres obtenus sont absolument exacts, même quand le volume du liquide est de beaucoup supérieur à 5o''', vo- (') Laboratoire des Hautes Études de M. Moissan. ('-) Amer. Jourii. of Science, t. VII, p. 147, et Zlschr.f. anorg. Chemie, t. XX, p. 216. (2) Plus récemment, M. Jones a publié un procédé iodométrique du dosage de l'acide borique {Amer. Journ. of Science, t. VIII, p. 127, eiZtschr.f. anorg. Che- mie, t. XXI, p. 169), mais qui ne peut être employé en présence de certains métaux, notamment dans le cas de l'aluminium qui nous intéressait particulièrement. (5i7 ) lume qu'on ne devrait pas dépasser, d'après M. Jones, pour avoir de bons résultats ('). » Ce départ complet de l'acide carbonique empêche en même temps la formation du précipité de carbonate de baryum qui est très gênant au moment du virage. » Pour la même raison, c'est-à-dire pour avoir un liquide bien limpide, nous jugeons inutile d'ajouter au mélange de l'iodure et de l'iodate de potassium de l'amidon, parce que l'excès d'hyposulfite de soude, que l'on emploie plus tard pour la décoloration de l'iode mis en liberté, n'est point nuisible. D'ailleurs, une seule goutte d'une solution d'hyposulfite à 20 pour 100 suffit toujours pour faire disparaître bien nettement la cou- leur jaune de l'iode. » En opérant comme il vient d'être indiqué, la sensibilité du procédé de M. Jones est absolument comparable à celle du titrage d'un acide mi- néral par la soude et la phénolphtaléine. » Nous avons également fait quelques observations sur l'influence de la présence de certains métaux dans la solution borique. Pendant que les métaux alcalins et les terres alcalines n'altèrent d'aucune façon le titraee en question, il n'en est plus de même pour les métaux qui sont précipités eux-mêmes par la soude. Malgré cela il ne faut pas toujours séparer ces métaux de la solution borique; ainsi que nous l'avons publié dans une Note précédente (Comptes rendus, t. CXXX, p. i jS), le mélange de l'iodure et de l'iodate de potassium précipite quantitativement les solutions de l'aluminium ou du fer par exemple, quand on opère à chaud. Donc, quand on se trouve en présence des sels d'aluminium ou de fer, on dé- colore, après avoir ajouté le mélange iodique, par un excès suffisant d'hy- posulfite, on chauffe au bain-marie pendant une demi-heure et l'on titre après refroidissement du liquide sans tenir compte des hydrates précipités. » La durée de l'opération devient un peu plus longue lorsque, à la fin du titrage, il faut attendre le dépôt du précipité pour l'examen de la cou- leur du liquide ; mais il n'est pas possible de filtrer l'alumine ou l'oxyde de fer parce qu'ils renferment souvent des quantités variables de borates, quand il y a un grand excès d'acide borique. Du reste, ces borates sont facilement décomposés par la soude, et le titrage est encore très précis. » (') Seulement la quantité de mannite nécessaire s'augmente en proportion du volume du liquide. ( 5. H ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Recherches sur la genèse des composés de la série du menthol dans les plantes ('). Note de M. Eugêxe Charabot, présentée par M. Moissan. « J'ai indiqué vécemxn&wX. {Comptes rendus , 6 novembre 1899, 29 jan- vier 1900 ; Bull. Soc. chim., 3^ série, t. XXI et XXIII) la série des transfor- mations que subit le linalol au fur et à mesure que la plante se développe et que l'huile essentielle chemine à travers ses divers organes. Je vais en- visager maintenant le cas d'un alcool secondaire, le menthol, C'"H-°0, que l'on rencontre dans l'essence de Mentha piperita a côté de la cétone correspondante, hmenthone, C'°H'*0. » Le travail que je me propose d'exposer a porté sur quatre essences originaires du midi delà France et extraites aux divers stades du développement de la plante (^). » Une première essence a été retirée de plantes portant des grappes florales, mais avant l'apparition des boutons (rendement 0,i5i5 ponr 100). Après la formation des boutons, on a distillé séparément, d'une part les tiges portant des feuilles, mais dé- barrassées des inflorescences ( rendement o, 1289 pour 100), d'autre part les inflores- cences seules (rendement 0,2829 pour 100). Enfin, le 7 août, au moment oii les plantes étaient complètement développées et fleuries, on a préparé un quatrième échantillon d'huile essentielle (rendement o, i960 pour 100). » Dans l'intervalle, l'inflorescence d'un grand nombre de plantes avait été modifiée par une piqûre d'insecte, ainsi que je l'ai indiqué il y a deux ans (Bull. Soc. chim., 3' série, t. XIX, p. 1 17 ). Pour écarter toute cause accidentelle de métamorphose des principes constitutifs de l'huile essentielle, les tiges modifiées ont été soigneusement écartées. » Je résume dans le Tableau ci-dessous les résultats de l'élude des quatre produits préparés dans les conditions que je viens d'indiquer. Essence extraite Essences extraites après Essence extraite avant la formation des boutons de plantes la formation ~—^~— — ~ ' - en des boutons. a feuilles. b inflorescences. fleurs. Densité à 18° 0,9025 0,9016 0,9081 0,9200 Pouvoir rotatoire à 18° (/= 100""") — 2^° 10' —26° — 20''i5' — 2°37 Éthers du menthol (calculés en acétate pour 100. Pour 100. Poor i™. Pour 100. de mentliyle) 3,7 10, 3 7,5 10,7 Menthol combiné 2,9 ^'' ^'9 °>'4 Menthol libre 44,3 42,3 29,9 32 , i Menthol total 47,2 5o,3 35,8 4o,5 Menthone 5,2 4,2 16,7 10,2 (') Travail fait au laboratoire de Chimie organique de la Sorbonne. (^) Ces produits m'ont été offerts par M. Jeancard, ingénieur des arts et manufac- tures, à qui je suis heureux d'adresser mes meilleurs remercîments. ( 5i9 ) )) Si, au second stade du développement, les plantes avaient été distillées sans sé- parer les inflorescences, l'huile essentielle, ainsi que l'indique le calcul, aurait ren- fermé 9,6 pour 100 d'étliers, c'est-à-dire 7,6 pour loo de menthol combiné, 89 pour 100 de menthol libre, 46,6 pour 100 de menthol total et 7,5 pour 100 de menthone. » En résumé, au début de la végétation de la mentiie, l'essence est riche en men- thol, mais une faible proportion de cet alcool se trouve à l'état combiné; la menthone n'}' existe encore qu'en petite quantité. Au fur et à mesure que les parties vertes se développent, la proportion d'alcool combiné augmente, comme je l'ai déjà indiqué pour d'autres alcools et comme j'aurai l'occasion de le faire remarquer plus tard dans différents cas encore. » Cet enrichissement de l'essence en éthers n'a lieu, en réalité, que dans les feuilles. Au contraire, lorsque l'huile essentielle, accomplissant son évolution, émigré vers les sommités fleuries, elle devient plus pauvre en éthers. Toutefois, le résultat se traduit finalement, dans l'ensemble de l'essence contenue dans le végétal, par une augmentation de la teneur totale en éthers, à cause du développement relativement considérable que prennent les parties vertes. » La proportion de menthone, très faible au début de la formation des grappes florales, augmente constamment pendant le développement de celles-ci, en même temps que diminue la richesse en menthol total. Ainsi, l'essence extraite de plantes systématiquement privées de leurs inflorescences ne renferme qu'une faible quantité de menthone, mais elle est très riche en menthol libre et en éthers. Au contraire, l'essence préparée au moyen des grappes florales, même jeunes, contient une propor- tion notable de menthone et des quantités relativement faibles de menthol libre et d'élhers. » En un mot, la formation des éthers du menthol a pour siège les parties vertes de la plante, tandis que la menthone prend plus spécialement naissance dans la fleur. Ce dernier point se trouve, d'ailleurs, corroboré par un fait que j'ai signalé en 1898, à savoir : si la menthe poivrée se trouve modifiée par une piqûre d'insecte de façon à subir une sorte de castration, on voit disparaître, en même temps que les fleurs, la majeure partie de la menthone. » On voit que le menthol, ayant pris naissance pendant la formation des parties vertes de la plante, s'éthérifie partiellement dans les feuilles, l'éthérification se mani- festant ici encore comme une conséquence du phénomène de chlorovaporisation. En- suite, lorsque les grappes florales se forment, une certaine quantité d'essence s'y accu- mule et le menthol, tant à l'état libre qu'à l'étal combiné, s'y convertit en menthone par oxydation. » Ces conclusions concordent parfaitement avec les récentes et fort intéressantes études de M. Curtel {Ann. des Sciences naturelles. S" série, t. VJ, p. 221 : Bot.) sur la Physiologie de la fleur. » ( 520 ) ZOOLOGIE. — Sur un Épicaride nouveau, le Crinoniscus equitans ('). Note de M. Ch. Pêrez, présentée par M. Edmond Perrier. « J'ai découvert en septembre dernier aux environs du Royan (embou- chure de la Gironde) un Épicaride nouveau, parasite de Balanus perforatus Bruguière, auquel je donne le nom de Crinoniscus equitans (n. g.; n. sp.) » La femelle adulte est un des types les plus curieux de ce groupe d'Isopodes parasites, déjà riche en formes étranges. Elle est uniquement constituée par un sac chitineux, hyalin et turgescent, en forme d'étoile à quatre branches, dont l'aspect rappelle un peu celui d'une fleur de lis hé- raldique, longue de 5""" à 7""°. Unique dans chaque Balane infestée, le jjarasite femelle occupe toujours par rapport à l'hôte une position fixe et parfaitement déterminée: il est cramponné à sa face dorsale comme une serre d'oiseau de proie {fig. i). Le plan de symétrie de la Balane et celui de Fig. I. l'étoile coïncident: ce plan représente le plan de symétrie de l'Isopode primitif, et, comme le montrent les vestiges perceptibles de l'organisation interne, l'orientation du parasite est exactement la même que celle de l'hôte : c'est la face ventrale de l'Isopode qui s'applique sur la face dorsale du Cirripède, et les extrémités antérieure et postérieure des deux Crustacés sont respectivement dirigées dans le même sens. » La face dorsale présente des constrictions plus ou moins accusées, ou tout au moins des lignes marquant les limites des segments primitifs. En général chez les fe- (') Travail du Lal>oraloire de Zoologie de l'Ecole Normale supérieure. ( 52 I ) melles adultes, on ne peut distinguer une segmentation que dans la région postérieure. Dans un exemplaire cependant {fig. 2, B) les lignes de séparation sont visibles jusque dans la région antérieure. Chez le vivant, on voit battre, sous les deux avant-derniers segments, un cœur réduit à une petite vésicule contractile à parois extrêmement minces et d'où ne part aucune artère {fig. 2, B, cœ). Fig. 2. /■ I » La face ventrale {fig. 2, A ) présente, vers son quart antérieur, la tète, légèrement saillante et réfléchie en avant; on n'y distingue plus aucun autre organe que deux amas pigmentaires, vestiges des yeux. La ligne médiane ventrale est occupée par un raplié sinueux, se terminant juste en arrière de la tête à un orifice en forme de crois- sant, et postérieurement, dans le deuxième segment qui suit les expansions latérales du corps, à-un second orifice ovale. Ces orifices servent respectivement à l'entrée et à la sortie du courant d'eau traversant la cavité incubatrice. Celle-ci remplit presque entièrement l'espace compris à l'intérieur des téguments {fig 2, c«') ; tout porte à croire qu'elle est formée par un reploiement ventral des bords des segments thoraciques, et que le raphé représente la salure ou mieux la ligne d'engrènement déhiscente de ces bords finement festonnés. » Dorsalement par rapport à la cavité incubatrice on trouve les vestiges de l'intestin moyen {fig. 2, B, i) et à l'extrémité postérieure ceux du proctodœum {fig. 2,/>). » Les œufs spliériques, chargés de vitellus, ont i^o \i. de diamètre. Le développe- ment, qui a lieu dans la cavité incubatrice, paraît être celui d'un Isopode typique, et conduit à une première larve libre, aveugle, qui ressemble beaucoup à celle de VHe- niionixcus halani Buchholz et du Podascon Chevreuxi Giard et Bonnier. Les antennes sont terminées par deux longues soies plumeuses. Les six péréiopodes sont construits sur le même type, le propodite étant dilaté en une main, dont le bord porte deux soies en éventail, sur lesquelles se ferme un dactylopodite en griffe. Les cinq pléopodes sont semblables entre eux, biramés. Je mentionnerai enfin la présence d'un tube anal, et le grand développement des uropodes, qui longs, avec leurs soies, de i8d ;j., le sont presque autant que tout le reste du corps. C. R.,1900, \" Semestre. (T. CXXX, N°S.) t»9 ( 522 ) » Le mâle présente la forme cryptoniscienne typique : petit Isopode long de 1 1 GO [j., large de 45o i>., libre, très agile, à yeux latéraux bien développés, à antenne de neuf articles. Les deux premiers péréiopodes sont trapus et ramenés sous le thorax; les cinq suivants sont des pattes ambulatoires dé- liées; les cinq pléopodes sont biramés. )) Une particularité qui mérite d'être signalée est que la lame basilaire de l'antennule présente en arrière un bord dépourvu de dents; les épau- lettes coxales en sont également dépourvues. » Chez un de ces mâles j'ai observé du côté antéro-interne de chaque testicule l'ébauche d'un organe que la comparaison avec les coupes d'He- mioniscus, que MM. Mesnil et Caullery ont eu l'amabilité de me communi- quer, indique nettement comme le début d'un ovaire. Je crois donc, sans avoir suivi comme ces auteurs la métamorphose complète, pouvoir conclure à l'hermaphrodisme protandrique. » J'ai observé dans la même \oca\iié\' Hemioniscushalaiii V>Mc\ïho\z para- site du Dalanus balanoïdes Linné et un Hemioniscus grégaire, parasite du Balanus improvisus Darwin qui paraît être une espèce nouvelle. » Un travail plus étendu sur ces Epicarides paraîtra très prochaine- ment. » BOTANIQUE. — Développement des azygospores (^'Entomophthora. Note de M. Paul Yuillemin, présentée par M. Guignard. « Chez plusieurs espèces d'Entomophthorées où l'œuf est inconnu, il est admis que certains organes conservateurs asexués en tiennent la place. Le nom di azygospores qu'on leur attribue fait songer à des organes sexuels supprimés, à un phénomène d'apogamie. Cette opinion n'est appuyée jus- qu'ici que sur des analogies superficielles de forme et de fonction. La structure et le développement des azygospores sont inconnus. » M. Cavara, dans ses importantes observations cytologiques sur les Entomophthorées (Nuoço Giornale botanico ilaliano, octobre 1899), nous fournit pourtant un renseignement important, mais dont la valeur restait incertaine, car la jeunesse des organes observés laissait des doutes sur leurs fonctions. « \^ Enlomophlhora Delpiniana, étudié par M. Cavara, est très voisin de \'E. glœospora. Comme l'espèce que j'ai décrite en 1887, il offre d'énormes noyaux, isolés dans les conidies. Dans certaines préparations, beaucoup ( 523 ) d'hyphes renflent leur extrémité en une volumineuse ampoule piriforme qui s'isole par une cloison. Le noyau, d'abord unique, se divise plusieurs fois. L'auteur a vu le nombre des noyaux s'élever à huit et suppose qu'il pourrait s'en former davantage; mais il n'a pas suivi le développement ultérieur; les ampoules les plus âgées avaient gardé une membrane mince. M. Cavara en conclut qu'il s'agit d'une formation d'azygospores frappées, soit de dégénérescence, soit d'un arrêt de développement. » Mes recherches personnelles sur i'E. giœospora me permettent de con- firmer l'interprétation proposée par M. Cavara. Les organes qu'il décrit sont effectivement des azygospores jeunes. Celles de VE. giœospora débutent de la même façon, puis continuent leur évolution d'une manière qui me paraît digne d'attention. « \J Enlomophthora giœospora abonde, pendant certains automnes, sur les Mycetophila fixés aux Cfiampignons les plus divers (^Tricholoma, Lacta- rius, Russuta, etc.). En i8g4, j'ai trouvé abondamment les azygospores de ce parasite dans des conditions qui permettent d'en suivre aisément le dé- veloppement. » Tandis que les filaments qui s'échappent des articulations du corps de l'insecte se couvrent de conidies, ceux qui s'engagent dans les pattes donnent des spores durables dans la gaine étroite et rigide formée par le tégument chitineux. Si l'on détache un article d'une patte d'un Mycetophila tué par V E ntomophthora, on a parfois la chance de trouver des spores tarichiales mûres entassées au sommet, et toute la série des formes plus jeunes échelonnée jusqu'à la racine du membre. A ce même point se déta- chent librement des filaments porteurs de conidies. L'influence du milieu sur la substi- tution des azygospores aux spores aériennes se révèle ainsi d'une façon frappante. » Les tubes engagés dans les pattes émettent de courtes ramifications qui se renflent aussitôt; ils se dilatent aussi sur leur trajet même. Exceptionnellement, deux renfle- ments se suivent de si près que les cavités de deux azygospores se confondent; l'une d'elles reste généralement petite, mais de même structure que l'autre. Les azygospores sont terminales, latérales ou intercalaires. Les restes non transformés des filaments disparaissent à la longue. » L'ampoule se dilate et atteint rapldemeiil sa taille définitive. Alors seulement, ou vers la fin de hi période d'expansion, le nojau se divise. Les bij)artitions répétées don- nent jusqu'à i6 noyaux. Ce nombre, que je n'ai pas vu dépasser, parait être le terme normal de la division. Certaines partitions peuvent manquer et le nombre maximum tombe à i5, i4, 12 et même moins. Jusque-là, la uiembrane est restée mince, semblable à celle des filaments végétatifs. » Le phénomène inverse s'accomplit par le rapprochement des noyaux et leur fusion deux à deux. Le nombre diminue progressivement suivant ce procédé à mesure que l'endospore s'épaissit. )i L'épaisseur de la membrane, qui était de oH-,5 environ dans une ampoule à i6 noyaux, atteint oH-,75 dans une ampoule à lo noyaux dont la plupart rapprochés par ( 524 ) paires; elle dépasse iV- dans une ampoule à 8 noyaux; elle a iM'jô dans une ampoule à 4 noyaux, 2H-,8 dans une autre à 3 noyaux. L'épaississement s'accélère avec les dernières fusions. L'épaisseur définitive de 4'^ à 51^,6 est réalisée quand il reste deux noyaux. Pendant toute la série des divisions et des fusions, les noyaux n'ont pas beaucoup varié de volume : les diamètres de S!'-, 5 à 5l^ s'observent à tous les stades. Pourtant les deux derniers noyaux sont plus volumineux que les autres et diflèrent sensiblement l'un de l'autre, bien qu'ils soient également nucléoles et également chromatiques. L'un s'aplatit contre la membrane en un fuseau long de gl^ à lal^, épais de 2V-,o à a!'', 8; l'autre, resté sphérique ou un peu elliptique, mesure 5H-,5 à 7!^. )) Ce stade paraît durer assez longtemps, si l'on en juge à la fréquence des azygo- spores à deux noyaux. A la maturité, on ne voit plus qu'un noyau. Les deux derniers se sont sans doute fusionnés à leur tour, car je les ai vus une fois étroitement accolés. I) En même temps la membrane, sans s'épaissir davantage, devient plus imper- méable et ne laisse plus pénétrer les réactifs colorants. Dans le stade à noyau unique, j'ai vu une seule fois cet organe coloré au vert de méthyle, mais il reste facilement reconnaissable à sa situation, à sa forme et à sa structure. M L'azygospore mûre est sphérique, incolore; rarement un mamelon saillant occupe le point d'insertion; l'épispore mince est bien distincte de l'endospore d'aspect carti- lagineux. Le protoplasme, refoulé à la périphérie, se compose d'îlots réguliers bombés vers l'intérieur, simulant une mosaïque ou une assise de cellules sans noyau. Le noyau fusiforme est couché dans ce cytoplasme. L'intérieur est rempli de grosses gouttes d'aspect huileux. » Dans un article de patte de Mycetophila contenant 56 azygospores, les 8 pre- mières avaient de 9 à 16 noyaux, les 4 suivantes 9, les 3 suivantes 5 et 4; la seizième et la dix-huitième avaient 2 et 3 noyaux bien colorés comme les précédentes. Toutes les autres étaient mûres. J'ai observé dans d'autres articles une succession analogue. » Cette évolution ne saurait être directement assimilée aux phénomènes sexuels; pourtant l'idée d'apogamie se concilie avec elle. L'apparition d'un élément multinucléé chez une espèce où, pendant le reste de l'exi- stence, les noyaux restent écartés dans des domaines propres, malgré l'ah- sence de cloisons régulières, pourra être interprétée dans le sens d'un indice atavique; si on lui attribue celte signification, elle est de nature à montrer que l'état multinucléé des Empusa est antérieur à l'état uninucléé de certains Entomophthora et des Basidiobolus, et quelesEntomophthorées sont plutôt un groupe dérivé des Phycomycètes qu'un type initial. « PHYSIOLOGIE. — Rapport entre la variation d'excitation des nerfs et la varia- tion de densité des courants excitateurs à différents potentiels. Note de M. Stéphane Leduc, présentée par M. d'Arsonval. « Les expériences décrites à la fin de cette Note établissent que, pour une même variation de densité du courant excitateur dans le nerf, la variation ( 525 ) correspondante de l'excitation (aiigmentiition ou diminution) est d'autant plus grande quelle s'effectue sous une tension plus élevée, d'autant moindre que le courant excitateur a une tension plus faible. » Cette constatation explique quelques-uns des phénomènes observés en excitant les nerfs de l'homme avec les courants électriques; elle révèle les relations de ces phénomènes entre eux; elle donne aux médecins des raisons scientifiques pour choisir le courant à employer suivant le but à atteindre. » Les courants électriques pénétrant dans les tissus suivant les mêmes lois subissent, pour les mêmes profondeurs, les mêmes diminutions de densité. Puisque l'expérience nous révèle que, pour une même diminution de la densité, l'excitation produite par les courants de tension élevée (courants induits) diminue beaucoup plus que celle exercée par les cou- rants de basse tension (courants voltaïques), nous n'avons plus besoin, pour expliquer l'inexcilabilité par les courants induits des nerfs profondé- ment situés, comme les nerfs optiques et acoustiques, de supposer que ces courants pénètrent moins profondément que les courants voltaïques, ce qui impliquerait l'hypothèse de la propagation de chacun de ces courants suivant des lois différentes. » Les excitations électriques, en pénétrant dans les tissus, s'affaiblissant d'autant moins que le courant excitateur a un plus faible potentiel, on devra pratiquer les excitations sous une tension d'autant moindre que l'on voudra agir plus profondément. » Puisque, en pénétrant dans les tissus, les excitations s'affaiblissent d'autant plus rapidement et s'éteignent d'autant plus vite qu'elles se font sous un plus haut potentiel, on localisera d'autant mieux les excitations que l'on excitera les nerfs sous des tensions plus élevées. » Les excitations électriques, en pénétrant dans les tissus, s'affaiblissant d'autant plus qu'elles s'effectuent à une tension plus forte, pour exercer à la même profondeur le même degré d'excitation il faut produire à la sur- face une excitation d'autant plus vive que le courant aura lui-même une tension plus élevée. Les nerfs profonds s'excitent donc avec une sensation d'autant plus faible que le courant excitatein- a lui-même une plus faible tension. » Expériences. — Nous choisissons deux courants de tensions différentes, excitant également le nerf; par deux méthodes différentes nous faisons varier, de la môme quantué, la densité du courant dans le nerf; nous apprécions par les contractions mus- culaires produites les variations d'excitation. ( 526 ) )) Nous avons fait un grand nombre d'e\périences par chacune des deux méthodes; les résultats ont été constants et tellement marqués qu'ils ne peuvent laisser place au doute dans leur interprétation. » Première méthode. — Nous prenons un courant voltaifque interrompu environ quatre-vingts fois par seconde, de façon à exciter les nerfs moteurs avec un potentiel aussi bas que possible. L'expérience est faite sur l'homme. Une grande électrode indif- férente est placée loin du nerf à exciter; une électrode active, circulaire, de 8="> de diamètre, est placée sur le nerf à exciter; le courant passe toutes les deux secondes et est réglé de façon à produire dans les muscles les contractions minima donnant le tracé A de \a Jig. i. Sans rien changer dans le circuit, l'électrode de 8"" est remplacée Fig- I. A' par une électrode de 4"" de diamètre; ce qui, malgré la diminution d'intensité résul- tant de la résistance plus grande, augmente notablement la densité du courant dans le nerf; les contractions musculaires sont alors plus fortes, ainsi que le montre le tracé A'. On prend ensuite un courant induit donné par une bobine à fil fin; on dispose l'expé- rience comme elle l'était pour le tracé A, c'est-à-dire avec une électrode active de S"^" de diamètre, et l'on règle le courant de façon à obtenir les contractions enregistrées par le tracé B {fig. 2). On remplace l'électrode de 8'^™ par une électrode de 4™ de dia- Tracé à lire de droite à gauche. mètre, de façon à faire subir à la densité du courant dans le nerf exactement la même augmentation qu'entre les expériences A et A', et la courbe B' est le tracé des contrac- tions musculaires alors obtenues. Le raccourcissement du muscle atteint son maximum, l'excitation est devenue très ^ive, à peine supportable. » La comparaison des tracés B' et A' montre bien que, pour une même variation de la densité dans le nerf, l'excitation subit une variation bien plus grande pour le courant à potentiel élevé que pour le courant à faible potentiel. » Seconde méthode. — Nous prenons un appareil d'induction dont l'interrupteur est animé par un courant indépendant. Une électrode active circulaire de o",o4 de diamètre est placée sur le nerf. Une résistance est placée dans le circuit inducteur; puis, employant la bobine à gros fil, on règle sa distance de façon à obtenir les con- tractions musculaires donnant le tracé C (fig. 3); sans modifier d'autre part l'expé- ( 527 ) rience, on supprime la résistance du circuit inducteur, on obtient alors les contractions plus amples enregistrées par la courbe C. La même expérience, faite avec la bobine à Fig. 3. fil fin, donne les contractions enregistrées par les tracés D et D' {fig- 4)- La compa- raison des courbes D' et C montre bien que la variation de l'excitation, correspon- dis- 4- dant à une même variation d'intensité et par suite de densité, est plus grande lorsque l'excitation se fait à un potentiel plus élevé. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Le quotient de la /aligne ^ ('). Note de M"*^ J. Jotetko, présentée par M. Marey. « Hoch et Kraepelin ont montré que le rapport des deux facteurs constituants de la courbe ergographique (hauteur totale des soulèvements exprimée en centimètres et nombre de soulèvements) était constant pour chaque individu; ces auteurs ont rattaché la hauteur totale de soulève- ments au travail des muscles, leur nombre au travail des centres moteurs cérébraux. H et examinons les » Appelons ce rapport quotient de la fatigue , variations qu'il subit sous l'influence de la fatigue même. On sait que les effets de la fatigue s'accumulent quand on exécute une nouvelle courbe avant que la fatigue résultant de la coiirbe précédente ne se soit complète- ment dissipée. Aux dépens de quel facleiu- se fait l'accumulation de la fatigue? (') Travail du laboratoire Ivasimir (Psychologie expérimentale) de l'Université de Bruxelles. ( 528 ) H Voici les résultats généraux de mes expériences faites sur neuf sujets : » 1° Le temps de repos (cinq ou dix niinuies) enlre les courbes étant insuffisant pour la restauration complète, le sujet fournit chaque fois un travail mécanique moindre; dans la deuxième courbe, il ne récupère que les deux tiers de sa force pri- mitive; dans la troisième courbe, il ne récupère que la moitié (moyenne). Cette diminution de travail mécanique se fait aux dépens des deux facteurs constituants de la courbe, mais en grande partie aux dépens de la hauteur. A chaque nom-elle courbe, la valeur du quotient de In fatigue i ^ ) diininue, ce qui signifie que la diminution de hauteur ne suit pas une marche parallèle à la diminution du nombre, mais que la diminution de hauteur est plus marquée. » 1° Dans certains cas, où le repos de dix minutes a été suffisant pour faire dispa- raître toute tiace de fatigue antérieure, quand il y avait par conséquent égalité du travail mécanique des deux courbes, il y avait en même temps égalité presque mathé- matique des deux facteurs de la fatigue. 11 3° Dans certains cas, où, après un repos de dix minutes, la deuxième courbe a présenté une valeur légèrement supérieure au point de vue du rendement par rapport à la première courbe (excitation et non fatigue), on a pu constater une légère aug- mentation de la valeur du deuxième facteur, ce qui revient à dire que le nombre de soulèvements s'était un peu accru. » 4° Nous sommes donc en présence de trois cas possibles qu'il s'agit maintenant d'interpréter : a. Si la restauration de la fatigue est complète, le quotient de la fatigue ne varie pas. b. S'il y a accumulation de la fatigue, le quotient diminue. c. S'il y a excitation, le quotient augmente. » J'ai eu recours aux mesures dynamométriques pour démontrer que le nombre de soulèvements est fonction du travail des centres psycho-moteurs, et cette démonstra- tion vient confirmer l'hypothèse de Hoch et Kraepelin. On peut admettre que la valeur de l'effort dynamométrique déployé par la main gauche, qui n'a pas travaillé à lergo- graphe, peut servir de mesure à l'état de repos, de fatigue ou d'excitation des centres moteurs cérébraux, état déterminé par l'accomplissement du travail ergographique avec l'autre main. » Chez sept sujets nous voyons, d'une part la force au dj-namomètre (main gauche) diminuer légèrement (perte de 20 pour 100 de la force) après une ou deux épreuves ergographiques accomplies avec la main droite, preuve de l'entrée en jeu d'un certain degré de fatigue des centres nerveux volontaires, et en même temps nous voyons éga- lement diminuer dans une faible mesure le nombre de soulèvements. Il y a parallélisme presque complet entre la décroissance de ces deux valeurs : pression dynamométrique de la main qui n'a pas travaillé et nombre de soulèvements à l'ergographe de l'autre main. » Chez deux sujets, le travail ergographique a été incapable de déterminer des effets de fatigue appréciable des centres nerveux; le dvnamomètre a accusé une excitation des centres nerveux et le nombre de soulèvements du deuxième tracé a été trouvé supérieur à celui du jiremier. ( 529 ) » 5° Dans les expériences où l'excitation des centres nerveux s'est manifestée par des effets dynamogènes ainsi que par un accroissement du nombre de soulèvements du deuxième tracé, la fatigue ergographique était exclusivement due à un épuisement d'ordre périphérique. Dans les autres expériences, le dynamomètre a accusé une dimi- nution de l'énergie motrice des centres nerveux, et il y a eu en même temps légère diminution du nombre de soulèvements du deuxième tracé. Mais cette diminution du nombre, attribuable à la fatigue des centres psycho-moteurs, n'entre que pour une très faible part dans les phénomènes de fatigue ergographique. Les centres psycho- moteurs ne sont pas infatigables, mais ils sont incomparablement plus résistants à la fatigue que les appareils terminaux. » 6° Au point de vue de la résistance à la fatigue, les sujets peuvent être classés en plusieurs catégories, en prenant comme mesure, soit le quotient de la fatigue dans les courbes successives, soit les évaluations dynamométriques fournies par la main qui est demeurée au repos. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Nouvelle méthode pour la mesure de l'acuité auditive pour l'intensité des sons ( ' ). Note de MM. Ed. Toulouse et IV. Vaschide, présentée par M. Marey. « Deux sortes d'inconvénients sont présentés par la plupart des acou- mètres connus (diapason et tiges vibrantes). Les uns tiennent à ce que la matière ou la forme des corps vibrants n'est pas nettement définie, ainsi que le prouve la difficulté de faire deux diapasons de sonorité semblable. Les autres tiennent à ce que la force vive (chocs, courants électriques) qui les actionne n'est pas exactement mesurable. » D'autres acoumètres consistent en des plaques vibrant par le choc de corps, dont la hauteur de chute mesure l'intensité du son. Le principe de ces appareils est bon, parce que les conditions plus simples de l'expérience peuvent être plus exactement définies. Aussi l'avons-nous adopté; mais nous avons remplacé par des gouttes d'eau distillées les sphères de liège, corps non défini, et les sphères métalliques qu'il est, en pratique, difficile de faire tomber à des intervalles courts et réguliers. » Notre méthode consiste donc à faire entendre, par un sujet placé à une distance fixe, des bruits d'intensités progressives, déterminés par la chute de gouttes d'eau distillée d'un poids constant et tombant de hauteurs croissantes sur un corps métallique défini. De la sorte, les conditions du (' ) Travail du laboratoire de M. Toulouse à l'asile de Villejuif. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 8) 7» ( 53o ) phénomène sont exactement déterminées; et les mesures, prises par des observateurs différents, seront comparables entre elles. » Notre acoumèlre se compose d'un flacon rempli d'eau distillée donnant, par un robinet convenablement réglé, des gouttes dont chacune pèse oS'',io; la hauteur de l'eau au-dessus du robinet, c'est-à-dire la pression, restant constante pendant la durée de l'expérience. Les gouttes tombent sur le centre d'un disque en aluminium d'un diamètre de o", lO et d'une épaisseur de o"",!. Nous avons choisi ce métal qui ne s'oxyde pas et est suffisamment vibrant. Pour que les gouttes en s'accumulant ne diminuent pas le bruit de la vibration, le disque est maintenue incliné à 30°. Cette plaque vibrante donne en moyenne, pour une goutte d'eau tombant d'une hauteur va- riant de o",io à i"", quarante vibrations simples par seconde, ainsi que nous avons pu le vérifier en les inscrivant directement sur un cylindre enregistreur. » Il faut opérer dans le silence. Le sujet a les yeux bandés et son oreille est éloignée de o™,20 du centre de la plaque vibrante. Le robinet étant et restant ouvert, on fait tomber les gouttes d'une hauteur de o", 01. A cette distance, elle n'éveille aucun bruit perceptible. On augmente peu à peu, en montant le réservoir mobile sur une crémaillère, augmentant ainsi la hauteur de la chute jusqu'à ce que le sujet accuse une sensation auditive, et l'on recommence dix fois pour avoir une moyenne donnant le minimum de la sensation. Avec une éponge rapprochée du robinet, on recueille sans bruit la goutte quand on veut faire la contre-épreuve et rechercher si le sujet croit ou dit entendre un bruit alors qu'il ne s'en produit pas. » PHYSIOLOGIE. — Sur les asymétries normales des organes binaires chez l'homme. Note de M. P. Godin, présentée par M. Marey. « On a quelquefois parlé des asymétries que peuvent présenter les or- ganes pairs chez l'homme normalement conformé; on n'a jamais, que je sache, appliqué à leur détermination une méthode rigoureuse. J'ai eu recours à celle qui m'a été enseignée en 1893-1894 par M. Manouvrier; je l'ai étendue aux deux côtés du corps sur 200 jeunes hommes; voici les dif- férences qu'elle a permis d'élablir entre le côté droit et le côté gauche : )) 1. Le membre supérieur droit est plus gros que le gauche, de o<^"',5. » 2. Pour les membres pelviens, c'est, au contraire, le gauche qui l'emporte sur le droit; la différence est de o='",5, et elle s'affirme au niveau du mollet. » 3. La suractivité fonctionnelle est donc croisée. La nutrition plus active qu'elle entraîne doit avoir autant d'influence sur l'allongement des membres qui en sont le siège que sur leur augmentation de volume. C'est, en efl"et, ce qui a lieu. ( 53. ) » Le membre supérieur droit moins la main (humérus et radius) est plus long que le gauche de i'"". I) Le membre inférieur gauche moins la hauteur du pied (fémur et tibia) est plus long que le droit de i"^". Ces différences de longueur se retrouvent pour une part proportionnelle dans les segments des membres. » k. Les gauchers observés constituent un contrôle de valeur ; chez un grand nombre, la supériorité de volume et de longueur reste croisée, mais en sens inverse. » 5. La plus grande longueur du membre inférieur gauche chez les droitiers relève tout le côté correspondant du tronc : l'épine iliaque gauche plus haute de i""" révèle l'inclinaison du bassin. Il en est de même de la ceinture thoracique, dont l'extrémité scapulaire gauche domine la droite de i"^™ en moyenne. » 6. Le mollet gauche, qui est le plus volumineux, est aussi plus bas que le droit de près de i"". » 7. Les oreilles offrent également une notable et presque constante asymétrie : en mesurant leur grand axe vertical, on trouve o'-'", 5 de plus en faveur de l'oreille eauche. » CHIMIE ANIMALE. — Sur la composition et la valeur alimentaire des mammi- fères, des oiseaux et des reptiles. Note de M. Balland. (Extrait.) « Les analyses de viandes de boucherie publiées par les divers atiteurs présentent des écarts qui s'expliquent par l'impossibilité où l'on se trouve d'avoir, non seulement pour des animaux d'âge et de race semblables, mais aussi pour le même animal, des morceaux représentant une composition moyenne. Pour les recherches dont cette Communication donne les ré- sultats on a opéré sur des morceaux présentant, autant que possible, les conditions habituelles des usages culinaires. » La chair des quatre quartiers des principaux mammifères concourant à l'alimen- tation [âne, cheval ('), mulet, bœuf, veau, chevreau, lapin, mouton et porc] a donné, les couches de graisse étant écartées, 70 à 78 pour 100 d'eau; o,5oà i,25 jDour 100 de matières minérales; i,4o à 1 1,3 pour 100 de graisse et 3 à 3,5 pour 100 d'azote (18,75 à 21,87 pour 100 de matières azotées à 16 pour 100 d'azote). » Le cœur, le foie, les poumons et les rognons contiennent les mêmes quantités d'eau et d'azote que les viandes maigres; la graisse reste au-dessous de 5 pour loo et les (') En i8g8, il a été livré à la consommation piirisienne 21290 chevaux, 22 mulets et 2o3 ânes. Le nombre des étaux dans le département de la Seine, où la première boucherie hippophagique n'a été ouverte qu'en 1866, était de 190 au i"'' janvier 1898 et de 195 au (''janvier 1899. Le poids total de la viande vendue en 1898 a été de 469889o''8, supérieur de 67 2oo''8 à celui de 1897. ( 532 ) - cendres oscillent entre i et 1,70 pour 100; il y a des traces de manganèse dans les poumons. » Dans le sang de bœuf, de veau, de mouton et de porc, il y a jusqu'à 83 pour 100 d'eau, moins de o,5 pour 100 de cendres, des traces de graisse et autant d'azote que dans les viandes des quatre quartiers, toujours moins hydratées que le sang. » Les viandes grillées ou rôties renferment, à l'état sec, à peu près les mêmes quan- tités d'azote, de graisse et de matières salines que les viandes crues, au même état; mais comme, après cuisson, la proportion d'eau tombe à 64 et même à 43 pour 100, suivant l'épaisseur des morceaux etle temps pendant lequel ils ont été exposés au feu, il en résulte que, à poids égal, les viandes grillées ou rôties sont plus riches en prin- cipes nutritifs que les viandes crues. » Les viandes bouillies ou en ragoût, mangées dans les casernes, perdent non seu- lement de leau pendant la cuisson, mais aussi des matières azotées solubles, de la graisse et surtout des matières minérales qui passent dans le bouillon des soupes ou dans les sauces des ragoûts; toutefois, à poids égal, elles sont encore plus nourris- santes que les viandes crues, toujours plus hydratées. C'est ce que montrent les ana- lyses suivantes, faites sur un même quartier de bœuf ayant servi à préparer la soupe grasse dans une caserne (') : Composition pour 100. Bœuf cru avant la mise à la marmite Bœuf bouilli au sortir de la marmite à l'étal normal . . à l'état sec à l'étal normal . . à l'état sec Matières Matières extractives et Eau. azotées. Graisse. Cendres. pertes. 74, 5o 21 ,67 1,37 1,07 1,39 0,00 84,98 5,36 4,20 5,46 56,90 35,38 2,09 0,90 4,83 0,00 81,86 4,84 2, 10 I r ,20 » La chair des oiseaux (canard, oie, poulet) contient les mêmes éléments nutritifs (') D'après les e\.périences de M. Goubaux [Des perles de poids qu'éprouvent, sous Vinjluence de la cuisson, les viandes qui servent d'ordinaire à l'alimentation de l'homme {Mémoires publiés par la Société nationale d' Agriculture, l. CXXX, p. 231-281 ; 1886)], la viande de bœuf désossée perdrait à la marmite 29,6 pour 100 au maximum et 11,6 au minimum. On voit, par nos analyses, que cette perte, variant suivant l'étal d'engraissement des animaux, porte presque entièrement sur l'eau : la viande bouillie, de même que la croûte du pain par rapport à la mie {Comptes rendus, t. CXV, p. 665), renferme donc plus d'éléments nutritifs que la viande crue. Les matières azotées (albumine, gélatine, créaline, etc.) ont été obtenues en multi- pliant le poids de l'azote total par le même coefficient 6,25, comme si leur teneur en azote était, pour toutes, de 16 pour 100. La différence entre le poids de la viande et le poids des éléments dosés (eau, cendres, graisse, matière azotée à 16 pour 100 d'azote) représente les perles et les matières non dosées (glycogène, sucre, etc.) que nous dési- gnons sous le nom de matières extractives. ( 533 ) que la chair des mammifères, mais en proportion un peu plus élevée, car la teneur en eau se rapproche de 70 pour 100. La diminution de l'eau, en dehors des faits invoqués plus haut pour les viandes de boucherie, semblerait aussi se rattacher au mode de nourriture : en eflfet, la chair de petites souris qui ne vivent que d'aliments peu hy- dratés nous a de même donné moins d'eau que la chair de bœuf. Dans les poulets rôtis, la proportion est assez voisine de Sa pour 100. » Les œufs de poule méritent une mention spéciale. Leblanc et le jaune, pris sépa- rément, ont une composition très différente : le premier contient 86 pour 100 d'eau avec 12 pour 100 d'albumine et o,5 de matières minérales; le second, 5i pour 100 d'eau avec i5 pour 100 de matière azotée, le double de graisse et i,5 de matières minérales. L'œuf, dans son ensemble, contient 76 pour 100 d'eau; il fournit donc à l'alimentation 25 pour 100 de substances nutritives. Deux, œufs, sans les coquilles, pesant en moyenne looS'', il en résulte que 20 œufs représentent assez exactement la valeur alimentaire de i''8 de viande. Une poule, en quelques jours, fournit ainsi son poids de substances alimentaires : c'est une véritable fabrique de produits comestibles et l'on ne saurait trop encourager l'élevage des races de poule les plus estimées comme pondeuses. En 1898, il a été déclaré à l'octroi de Paris 588299120 œufs représentant, à raison de 5o6'', 269i4956''8 de matières alimentaires, soit la quantité de viande, sans les os, fournie par 168200 bœufs de 4oo''s (') : les deux tiers des bœufs entrés à Paris en 1898. » La chair de grenouille présente exactement en eau et en matières nutritives la composition de la sole ou du brochet {Comptes rendus, t. CXXVI, p. 1729). » MPi;TÉOR0L0GIE. — Sur les oscillalions barométriques du l'i au iç) février igoo. Noie de M. Joseph Jaubert, présentée par M. Georges Lemoine. (( Depuis le i3 février, les oscillations barométriques observées à Paris sont remarquables à la fois par leur amplitude et leur succession ; nous donnons dans le Tableau suivant les mouvements enregistrés à la tour Saint-Jacques (ait. 60™, 75) depuis le j3. Dini h m mm h m 1900. Février i3. Baisse de 747,45 à g.iS à 785.99 vers 21 n 14. Ha'usse de 782,75 à 3. à 761,40 à 22 » i5. Baisse de 761,80 à 6. à 787,70 à 5.4olei6 >• 16. Hausse de 787,70 à 5.4o à 751, i5 à 22. 5 Il 16. Baisse de 75i,i5 à 22. 5 à 784,90 à 20.35 1ei7 » 18. Baisse de 745,74 à midi à 729,00 à 28.40 le i9(') (') On estime qu'un bœuf sur pied donne environ la moitié de son poids de viande de boucherie et que cette viande contient 20 pour 100 d'os. (^) Nous avons ajouté ce mouvement qui termine la série, au moment de l'impression de celle Note. Variations. Durée. mm 11,46 28,65 b r ri. 45 19. 0 28,60 28. 20 i3,45 16.25 16, 25 22. 3o 16,74 85. 20 ( 534 ) » Des mouvements d'une amplitude aussi considérable sont assez rare- ment constatés à Paris et ceux que nous connaissons se sont toujours mani- festés au cours d'une période de troubles atmosphériques très violents et souvent de lono;ue durée. Février 1900. 12 , 13 , !'*• Tour S» Jacques (Ah..60T75). » Pendant le relèvement de la pression, le i4, le vent a soufflé en tem- pête sur Paris ; durant toute la nuit, il s'est maintenu à une vitesse moyenne de i5"à iS" par seconde. A la tour Saint-Jacques, l'anémomètre installé à 58™ au-dessus du sol a accusé des maxima moyens de 23™, 4 ; à Montsouris, à 20"* au-dessus du sol, on a constaté un maximum de 33™ à minuit 45". Cette bourrasque, qui a duré environ vingt heures, avait été précédée d'un fort orage; les premiers éclairs aperçus dans la soirée du i3 étaient assez intenses pour éclairer à travers le brouillard qui régnait à ce moment. Sur Paris, il a tonné à 7^18™, 7''3o"", -j^'iH'^, 7'' 38™, et 7''44"'. » La dépression du 19 a été également accompagnée d'un orage. Sur l'ouest de Paris, il a tonné le matin du 19 à i^bS"^, 2'' 4™, 2''6-" et 2i'i4'". )) Les orages d'hiver ont été assez fréquents sur notre région en ces der- nières années; ainsi, on a entendu tonner en 1891, les i3 novembre et 7 décembre; en 1892, Ie4 décembre; en 1895, le 28 janvier; en 1896, le 29 février ; en 1 897, le 8 décembre ; en 1 898, les 2, 3, 7 et 22 février ; en 1 899, les 2 janvier et 3i décembre; en 1900, les i'"' janvier, t3 et 19 février. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. ( 535 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans l^ séance du 19 février 1900. Lrçons d'Optique géomélrique à l'usage des élèves de mathématiques spé- ciales, par E. Wallon. Paris, Gauthier- Villars, 1900; i vol. in-8". (Présenté par M. Cornu.) Association française de Chirurgie. Treizième Congrès de Chirurgie. Paris, 1899 : Procès- Verbaux, Mémoires et discussions. Paris, Félix Alcan, 1899; I vol. in-8°. (Présenté par M. le D' Guyon.) Dix feuilles de diverses Cartes nouvellement publiées par le Service géo- graphique de l'Armée. Balkans : Athènes. Asie : Nankin; Tcheng-te-Fou; Moukden; Vladivostok ; îles Riou-Kiou. Tunisie : La Chebba; Kerker; Moknine; Environs de Sfax. (Envoi de M. le Ministre de la Guerre.) Annuaire de l' observatoire municipal de Paris, dit « Obsen'atoire de Mont souris )i, pour l'année 1900. Paris, Gauthier-Villars, 1900; i vol. in-i8. Société d'encouragement pour l'Industrie nationale. Annuaire pour l' année 1900. Paris, typ. Chamerot et Renouard, 1900; i vol. in-i6. Archives de Médecine navale; t. LXXIII, n" 1. janvier 1900. Paris, Octave Doin; i fasc. in-8°. Fallacious objections to rotary engines ansvç'cred, by James Newlands Miller. Edinburgh; i fasc. in-8°. (With theauthor's compliments.) Institut solaire international : Le Soleil intérieur. Montevideo, République de l'Uruguay, 1900; i fasc. in-8°. Dietary studies of negroes in Eastern Virginia in 1 897 and 1 898, by H.-B. Frissell and Isabel Bevier. Washington, 1899; i fasc. in-8". ( 536 ) ERRATA. (Séance du 12 février 1900.) Note de M. A. de Gramont, Sur quelques conséquences des formules du prisme : Page 40^, formule (i), au lieu de t— .— i^ ? ^'■^'?- v /"n ' A 4- D = e -+- c' , . i A H- D Page 405, formule (3 ), an lieu de j ^ _j. o, = e, + e\ ' ''''^ j A + D, = f -e. N" 8. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 10 février 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Bertmelot. — lieclierclies sur risDiiiérie des dérivés suH'ocyaniques 44' .M. ÉiiiLE Picard. - Sur la détermiiialioa des intégrales de certaines équations aux dérivées partielles par leurs valeurs sur un contour fermé 447 M. M.iiii:EL Bertr.^nd. — Déformation Pages, tétraédrique de la Terre et déplacement du pôle '1411 MM. P. -P. Deiier.iin et E. Demoussy. — Sur la culture des lupins bleus (Lupinus angustifolius) 4'J"' M. Perrotin. — Sur la nouvelle comète (iiacobini 'i'''t NOMINATIONS. .M. Stokes est élu Associé étranger, en remplacement de feu M. Weierslrass . . . . .\l. ZiTTEL est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie i\l. Peeffer est élu Correspondant pour la S.'ction de Botanique, en remplacement (le feu M. Colin 4/' MEMOIRES PRESENTES. M. ToRRÉs. Sur les machines à calculer. M. Moïse Lion adresse un Mémoire portant pour titre : ' Recherches sur l'Klcrtri- 471 AL J. MoELANs adi-esse la descriplicm et les dessins d'un « ballon-parachute » '\-\ CORRESPONDANCE . M. le Ministre de l'Instruction I'Ublique transmet à r,\cadémie des renseignements sur le météore tombé le r> mars dernier à Bjurbiile prés de Borgii (Finlande)...,.. 'r/\ M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, trois Volumes de 1' « Annuaire du Muséum de Géologie et de Paléontologie lie liucaresl ■ , publié par .M. G. Stépha- nesco, pour i8ci4, iSçp et i8g6 'i^S M. Pi. BniCARii. — DéterminatioEi des sur- faces ayant un système de lignes de cour- bure égale 47J .M. C. GuiciiARD. — Sur une transfornialioM des surfaces isothermiques '(77 M. Stekloff. — Sur les problèmes de Neu- mann et de Gauss 4"^" M. G. HUMBERT. - Sur les fonctions à quatre paires de périodes 4''*-' M. R.ATEAU. — Théorie des hélices propul- sives 4''(J M. iMaurice Hamv. — Sur la délerminalioii de points de repère dans le spectre 4"So MM. A. Perot et Cii. Fabry. — Détermina- tion de nouveaux points de repère dans le spectre 49- M. Georues Meslin. — Sur une méthode pour la mise au point d'une lunette pho- tographique '|9J M. E. Carvallo. — Mouvelle interprétation des résultats de M. Michelson pour l'ana- lyse des lumières simples par la méthode des anneaux de Newton 49'' M^L H. Abraham et J. Lemoine. — Dispa- rition instantanée de la polarisation rota- loire magnétique lu") M. P. Lebeaii. - Sur un procédé de pré- paration des arséniures, des antimoniures alcalins et de quelques alliages des métaux alcalin? ôoa M. C. HuGOT. — Sur l'iodure d'azote 5o5 M. Emile Leroy. — .Méconine, acide opia- nique, acide hémipinique i"S M. J. MiNGUlN. - Dédoublement du benzyli- dènc camphre racérnique. Isomorphisme des deux composants actifs 5io .MM. Léo VioNON et Louis Meunier. — N° 8. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. I MiHhode rapide de dosage de l'acide car- bonique dans diver.s gaz 5i3 M. Alfhed Stook. — Sur le dosage volu- mélrique de l'acide l)oriqiio 5iC M. EusÈNE CiiAiîAEOT. — Keclierclics sur la genèse des composés de la série du men- thol dans les plantes 5i8 M. Ch. PÉiîEZ. — Sur un Epicaride nou- veau, le Crinoniscus equitans 530 M. P.iUL WuiLLEMiN. - Développement des azygospores A'Enlomophthora Ô22 M. Stetiune LEi)i:r. — Rapport entre la variation d'excitation des nerfs et la varia- tion de densité des courants excitateurs à Bulletin bibliographique Errata Pages. différents potentiels Sa 1 M"» J. JoTEYKo. — Le quotient de la fatigue - 5-^7 MM. Ed. Toulouse et N. Vaschide. — Nou- velle méthode pour la mesure de l'acuité auditive pour l'intensité des sons. . 029 M. P. GoDiN. - Sur les asymétries nor- males des c^rganes binaires chez l'homme. ô3o M. Balland. — Sur la composition et la valeur alimenlaire des mammifères, des oiseaux et des reptiles 53 1 \\. .losErn Jaueert. — Sur les escillations barométriques du i3 au. 19 février 1900.. 533 53V 53(i PARIS. — IMPKIMBKIK G A. UT H I E R-VI L L A. RS , Quai dos Grands-Ausustins, 5â. 1^ fieront .•'•AOrHlCB-VliLàKS. 1900 'premier semestre COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR M« I.ES 9E€RÉTAIRB8 PERPÉTVEI.S TOME CXXX. 1V° 9 (26 Février 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 2G numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Akticls 1". — Impressions des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadén sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rî ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'auta que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personr qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A» demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s( tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exti autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f( pour les articles ordinaires de la correspondance o cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à ter le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte rer actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu ' vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Cor):iptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des_ leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrativ un Rapport -sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du sent Règlement. \ Les Savants étrangers à l'Académie qu, désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les S-rétaires perpétuels sont p^^^^ déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la iv;^;^- COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE nu LUNDI 2(> FEVRIER 1900, PRÉSIDÉE PAR M. VAN TIEGHEM. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. OPTIQUE. — Sur la loi de rotation diurne du champ optique fourni par le sidêrostat et Vhèliostat. Note de M. A. Cornu. « Les appareils bien connus sous le nom à'héliostats et de sidérostats permettent d'envoyer dans une direction fixe, à l'aide d'un miroir mobile, le faisceau de lumière émané d'un astre entraîné par le mouvement diurne. ') Si l'on reçoit suivant l'axe principal d'une lunette le faisceau réfléchi par le miroir, l'image focale de l'astre restera immobile au centre du champ de vision, malgré le déplacement angulaire de la voûte céleste. Mais cette condition de fixité, réalisée géométriquement pour l'astre visé, n'est plus remplie pour les directions voisines : on constate aisément que le champ de vision tourne autour de son centre de manière à effectuer en vingt-quatre heures une révolution complète. La vitesse de rotation n'est. G. K., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 9. ) - 7^ ( 5.^8 ) pas uniforme, de sorte que le déplacement angulaire du champ varie avec le temps suivant une loi qu'il importe de déterminer. » Soit NESW le cercle d'horizon réel ou fictif (y?^. i), P le pôle céleste, Z le zénith, PZS le méridien du lieu, PD le cercle horaire de l'astre D et D' Fig. I. le point de l'horizon réel ou fictif vers lequel le faisceau réfléchi est con- stamment dirigé. » La position de l'astre D est définie à chaque instant par sa distance polaire S = PD et son angle horaire M = SPD compté positivement dans le sens du mouvement diurne, de l'est E vers l'ouest W. De même, le point D' est déterminé par sa distance polaire p = PD' et par l'angle w = SPD' que fait le plan PD' avec le méridien. Nous appellerons plan de référence ce plan SPD' qui est par extension le cercle horaire du point D'. » Si, au lieu de p et de w, on se donnait l'azimut a. = SD' et l'arc PS, supplément de la latitude L, on calculerait p et w à l'aide des deux rela- tions suivantes fournies par le triangle rectangle PSD' : cosp ^ cosa cosL, langio : tanga sinL Pour que le faisceau émané de l'astre D soit constamment réfléchi en D', il faut et il suffit, d'après les lois de la réflexion, que la trace M de la nor- male au miroir soit maintenue par le mécanisme au milieu de l'arc de grand cercle DD'. Connaissant à chaque instant la trace M de cette nor- male, on peut construire la trace de la direction suivant laquelle un rayon émané d'un point quelconque de la voûte céleste est réfléchi par le miroir: il suffit de joindre ce point au point M par un arc de grand cercle et de prolonger cet arc d'une longueur égale. Ainsi l'image P' du pôle P est sur l'arc PM prolongé jusqu'au point P' tel que MP'= MP. L'image sphérique réfléchie des divers points de la voûte céleste est donc à chaque instant symétrique de leur position directe par rapport au point M. ( 539) )> Il en résulte que l'orientation du champ de vision est entièrement dé- terminée par la connaissance de l'image réfléchie d'un point quelconque, en dehors de l'astre qui en occupe le centre. Le pôle P, par son immobi- lité sur la voûte céleste, est particulièrement désigné pour ce but et son image P' constitue le repère le plus simple et le plus commode. » On calcule aisément la distance et l'orientation de l'image P' du pôle, c'est-à-dire la longueur de l'arc D'P' et l'angle Y que fait cet arc avec le grand cercle PD'Po, trace du plan de référence. » Sidérostat. — La Jig. i représente la disposition du faisceau issu de l'astre D et renvoyé par un sidérostat dans une direction horizontale faisant avec le méridien sud un angle a compté positivement vers l'ouest; a est gé- néralement une petite fraction de l'angle droit. Voici les résultats (') : » 1° La distance D'P' de l'image du pôle à l'image de l'astre {centre du champ) est égale à la distance polaire de l'astre visé. D'où il résulte que l'image du pôle décrit autour du centre du champ un cercle ayant pour rayon la distance polaire de l'astre visé. » 2" Orientation de l'arc D'P'. — Soit Y l'angle que l'arc D'P' fait avec D'Pfl, prolongation de la trace du plan de référence DP. On démontre aisé- ment que l'angle cherché Y est le supplément des angles à la base du triangle PDD', dont le sommet est eu P : d'où COS - ( p H- 0 ) tang^Y = ] tang^(^-o>), COS - (p — 0) 2 ' expression qui donne l'orientation de l'arc DP' et, par suite, la loi de la rotation du champ de vision, car M varie proportionnellement au temps. n Si l'on prend pour origine du temps le moment où l'astre visé est dans le plan de référence, t = o pour M — to = o, et pour unité de temps le jour sidéral ou solaire (suivant l'astre considéré), on a jW — w = 2tcï et l'expression de Y prend la forme symétrique COS- (p 4- o) I T 1 tanff- Y = K tang; - 2tï/ avec R= • "2 ° 1 ' , ^s COS - (p — o) 2 ' On en conclut aisément : » a. La rotation du champ a la même période que le mouvement diurne. (') Voir le Mémoire in extenso dans le Bulletin astronomique (février 1900). ( 5^,0 ) » b. Elle est continue et toujours dans le même sens, direct ou inverse sui- vant le signe de R. » c. Le plan de référence est un plan de symétrie, car l'angle Y prend des valeurs égales et de signe contraire à des époques équidistantes de part et d'autre de l'origine du temps. » On aura une figuration directe de la rotation du champ en considérant l'arc D'P' comme le rayon vecteur mobile du cercle décrit par l'image P' du pôle et en traçant les positions successives de ce rayon vecteur à des époques équidistantes, subdivisions aliquotes du jour. La/?g'. i offre une représentation de ce genre sur le plan tangent à la sphère en'D' : les vingt- quatre positions successives de D'P' se projettent suivant des rayons recti- lignes; elles correspondent à la subdivision du jour en vingt-quatre heures. L'origine du temps / ^ o correspond à D'Po, trace du plan de référence et axe de symétrie. » 3° Expression de la vitesse angulaire. — La vitesse angulaire de rota- tion à l'époque t s'obtient en prenant la dérivée de l'expression de Y par rapport à /; toutes réductions faites, on obtient la formule ~di •ir. COS-u^ + k^sin-T:< Le dénominateur étant essentiellement positif, la vitesse a toujours le signe de R; elle varie périodiquement entre la valeur sttR, correspondant aux époques / =- o, i , 2, . . . , et la valeur -y- correspondant aux époques inter- médiaires /=-,-)-,..., en passant par la valeur 2 t., vitesse angulaire du mouvement diurne, aux époques données par la condition qui rend le dé- nominateur égal à R. Comme les positions de l'astre les plus favorables à l'observation (passage supérieur) sont voisines du plan de référence f = o, ( 54' ) la vitesse de rotation peut être considérée comme constante et égale à 2-R, car cette vitesse varie peu aux environs de ^ = o, puisqu'elle répond à un maximum ou à un minimum. La vitesse -j?- n'est jamais observable avec le sidérostat, qui ne permet pas d'observer les passages inférieurs. 1) 4° S^"^ ^/" mouvement de rotation du champ de vision. — On doit sup- poser l'observateur recevant le faisceau lumineux; par conséquent, il di- rige donc son regard vers le centre de la sphère suivant le rayon qui aboutit en D', d'où il résulte que le sens du mouvement de rotation sera celui qu'un observateur placé suivant la direction D' en dehors de la sphère at- tribuera au mouvement de l'arc DP'. » Lorsque la distance polaire de l'astre visé est moindre que le supplément de la distance polaire de la direction réfléchie, le sens apparent de la rotation du champ de vision du sidérostat est celui du mouvement des aiguilles d'une montre. Il est de sens contraire si la distance polaire de l'astre est moindre que ce supplément. » L'observation avec une lunette astronomique ne change pas le sens de la rotation : le renversement des images se borne à tourner de i8o° la direction origine D'Pp. » 5° Distance polaire critique : champ de vision immobile. — La transi- tion entre ces deux cas correspond à la condition K = o, c'est-à-dire cos -(p + S) = o, la valeur de Y demeure constamment nulle, quel que soit l'angle horaire de l'astre ; donc : » Le champ de vision du sidérostat reste rigoureusement immobile lorsque la distance polaire de l'astre visé est égale au supplément de la distance polaire de la direction réfléchie. » Ce cas d'immobilité absolue du champ correspond à une particularité géométrique qui rend le résultat évident : on démontre en effet aisément que, si p -H S = -, l'arc FM = -; la normale au miroir devient normale à la ligne des pôles : le miroir est donc parallèle à l'axe terrestre. En outre, l'arc PM bissecte l'angle DPD'; par suite, le miroir tourne d'un angle égal à la moitié de la variation de l'angle horaire. Ce sont les deux conditions caractéristiques du Cœlostat de M. Lippmann {Comptes rendus, t. CXX, p. ioi5).Le sidérostat peut donc remplacerle cœlostat pour une région du ciel située autour d'un astre de distance polaire S : il est bon de connaître cette propriété, car on peut, dans certaines conditions, l'utiliser sans grande complication expérimentale (Voir le Bulletin astronomique). ( 542 ) » 6° Sidérostat orienté dans le méridien. - C'est le mode d'installation le plus ordinaire du sidérostat : le faisceau réfléchi horizontalement est dirie;é exactement vers le sud. Il en résulte que to = o, p ~ tï — L, L étant la latitude. L'angle Y est l'angle que fait l'arc D'P' avec le méridien devenu le plan de référence et de symétrie. » A\>ec le sidérostat orienté dans le méridien, le champ de vision est immobile lorsque la distance de l'astre visé est égale à la latitude du lieu d'observation : la rotation du champ a lieu dans le sens des aiguilles d'une montre si cette distance polaire est moindre que la latitude; en sens inverse, si elle est plus grande. » Le coefficient R, qui définit la valeur pratiquement constante de la vitesse de rotation du champ en fonction de la rotation diurne, est tou- jours plus petit que l'unité. » Héliostat. — C'est l'appareil qui renvoie le faisceau réfléchi dans une direction voisine de l'horizon nord, rarement au delà du nord-est ou du nord-ouest. » La 7?^. 3 représente le faisceau issu de l'astre D et renvoyé dans la direction horizontale D" faisant, aveclemériden nord, un angle NPD" = oc' compté positivement vers l'est. Le pôle est en P, SPD est l'angle horaire et S la distance polaire de l'astre visé D. Nous désignerons par (o'= NPD" et p' = PD" l'angle horaire et la distance polaire de la direction réfléchie D", qu'on déduit comme précédemment de l'azimut a', et de la latitude L au moyen du triangle rectangle NPD". La normale M au miroir est au milieu de l'arc DD" et l'image P" du pôle sur l'arc PM prolongé de telle sorte que MP" = MP. » Comme avec le sidérostat, l'image du pôle réfléchie par l'héliostat dé- crit autour du centre du champ un cercle ayant pour rayon la distance polaire de l'astre visé. )) L'ane;le de rotation du champ Y' — PD"P" est donné par cos- (p' — o) tang - Y = ^ tang-(.H - co'). cos -(p'+ 0 ) 2 '^ Y' est compté positivement dans le sens des aiguilles d'une montre. L'ex- pression de Y' est de même forme que celle de Y : nous appellerons R' le rapport des deux cosinus. » On retrouve les trois conclusions (a), [h), (c) démontrées ci-dessus pour le sidérostat : avec l'héliostat, le coefficient R' est toujours plus grand que l'unité et conserve le signe positif dans les conditions oîi l'on utilise d'ordinaire l'héliostai. » Le champ de vision de l'héliostat, dans les conditions où il est utilisable, tourne avec une vitesse angulaire toujours plus grande que celle du mouvement diurne ; le sens de la rotation est celui des aiguilles d'une montre. » Cette conclusion met en évidence une nouvelle cause d'infériorité de l'héliostat sur le sidérostat : à l'inconvénient provenant de la réflexion sous de grandes incidences sur le miroir de l'héliostat, se joint celui d'une grande vitesse de rotation du champ de vision. Ces deux conditions sont défavorables pour les observations qui exigent, dans les images, une grande perfection en même temps qu'une complète stabilité : c'est ce qui fait pré- férer le sidérostat pour l'Astronomie de précision. » Mais cette rapidité de rotation du champ n'est pas toujours un incon- vénient; pour certaines observations astrophysiques, elle est au contraire avantageuse, en ce sens qu'elle dispense de l'emploi de dispositifs optiques complexes et délicats; en voici un exemple. » Imaginons qu'on projette, à l'aide d'un objectif convenable, l'image solaire réfléchie par un héliostat sur k fente d'un spectroscope à grande dispersion pour étudier le déplacement des raies, dû aux mouvements de la surface du Soleil. La condition la plus favorable se présente quand l'équateur solaire est normal à la fente; si l'on balance cette image de manière à amener successivement les bords opposés du disque tangentiel- lement à cette fente, on obtient le double du déplacement maximum pro- venant de la différence des vitesses radiales sur le pourtour de l'équateur (méthode du balancement des raies). » A moins de circonstances exceptionnelles, l'image du disque solaire ne se présentera pas dans cet azimut favorable et aura peu de chance de ( 544 ) l'atteindre si l'on emploie un sidcsistat, puisque, avec cet appareil, la vi- tesse de rotation du champ de vision est nulle ou très petite. » Pour amener l'équateur dans l'azimut demandé, on est obligé d'avoir recours à un appareil auxiliaire composé, par exemple, d'un prisme isoscèle à réflexion totale, mobile autour d'un axe parallèle à sa base. )) Avec l'héliostat, la rotation spontanée du champ de vision dispense de cet appareil auxiliaire; il suffit d'attendre l'effet de cette rotation et l'on voit l'équateur solaire se placer de lui-même perpendiculairement à la fente. A certaines époques de l'année, par certaines orientations de la fente et du faisceau réfléchi par l'héliostat, cette condition de perpendicularité se présente deux fois dans la même journée à quelques heures d'intervalle, l'image de l'équateur solaire tournant de i8o°. » Ce résultat, que j'ai découvert par expérience et observé plusieurs fois, m'a beaucoup surpris au premier abord ; je pensais qu'il fallait environ douze heures pour que l'image réfléchie du disque solaire pût tourner de i8o° autour de son centre. Aussi est-ce la recherche de l'explication de ce phénomène qui est l'origine du présent Travail. La discussion de ce pro- blème exigerait des développements assez longs. Je me borne à indiquer la possibilité de cette rotation rapide en renvoyant au Mémoire plus complet inséré au Bulletin Astronomique. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la composition en volumes de V acide Jluorhydrique . Note de M. Henri Moissan. c( Dans une première série d'expériences, nous avons essayé de faire réagir directement un volume déterminé de fluor sur un volume connu d'hydrogène. » Nous avons démontré précédemment que ces deux corps simples ga- zeux se combinent à l'obscurité sans qu'il soit besoin de l'intervention d'aucune énergie étrangère. D'autre part, en collaboration avec M. Ber- thelot, nous avons établi que la formation de l'acide fluorhydrique, en par- tant des éléments, se produisait avec un dégagement de 38^"', 6 ('). Ce chiffre montre avec quelle énergie la combinaison se produit; il fait com- prendre pourquoi nos premiers essais n'ont pu nous mener à une méthode exacte; la réaction était trop violente. ( ' ) Berthelot et Moissan, Chaleur de combinaison du Jluor avec l'hydrogène {Annales de Physique et de Chimie, 6° série, t. XXIII, p. S^o; 1891. ( 5/,5 ) » Nous avons employé alors une méthode détournée qui consiste à faire agir un volume connu de fluor sur l'eau, et à mesurer le volume de l'oxygène produit : H-0 r-F-::^2HF !-0. 1 Nous avons montré précédemment que l'oxygène qui se forme dans cette réaction était fortement ozonisé. » Voici comment l'expérience était disposée : » Le fluor était obtenu dans l'appareil à électrolyse en cuivre que nous avons décrit précédemment. Lorsque le dégagement gazeux avait déjà duré deux heures, de telle sorte que la préparation électrolytique était devenue bien régulière, on recueillait, dans des tubes gradues placés sur un cristallisoir rempli d'eau, le gaz qui se dégageait à chaque pôle. On décomposait ensuite l'ozone produit en chauffant l'éprouvette de verre de façon à le ramener à l'état d'oxygène, et l'on reconnaissait alors que les volumes des deux gaz étaient, à peu de chose près, dans le rapport de i à 2. Nous indiquerons les chiffres suivants fournis par quelques-unes de nos expériences. » Volume du gaz recueilli dans le même temps : Oxygène (p6le posilif ). Hydrogène ( pôle négatif), ce ce 2J,45 43, 5o 24,25 49,20 26,10 62,80 » La concordance entre les volumes d'hydrogène produits au pôle né- gatif et les volumes d'oxygène dégagés au pôle positif, par suite de la réaction secondaire du fluor sur l'eau, nous indique déjà que la compo- sition en volume de l'acide fluorhydrique, contenu dans l'électrolyseur de cuivre, correspondait bien à des volumes égaux d'hydrogène et de fluor. » Dans une deuxième série d'expériences, la question a été étudiée d'une façon plus complète. Pour cela, notre appareil à électrolyse était disposé de façon à permettre de recueillir sur l'eau l'hydrogène qui se pro- duisait au pôle négatif. Le fluor du pôle positif passait dans un petit bar- boteur en verre enduit intérieurement de paraffine, contenant de l'eau à la température du laboratoire. A la suite de ce barboteur, se trouvait un tube de verre horizontal dont une partie était chauffée avec un bec de gaz vers 5oo°, de façon à détruire l'ozone formé. Enfin, le gaz était recueilli dans C. R., 1900, I-' Semestre. (T. r.XXX, N° 9.) 7"^ ( 546 ) un tube gradué rempli d'eau. Le petit barboteur et le tube horizontal avaient été au préalable remplis d'azote pur. » Lorsque l'appareil était ainsi disposé, on faisait passer le courant dans l'électrolyseur en cuivre, et l'on recueillait au pôle négatif de l'hydrogène et au pôle positif un mélange d'azote et d'oxygène, ce dernier gaz prove- nant de la décomposition de l'eau par le fluor. A un moment donné, le courant électrique était arrêté et l'on balayait le tluor restant dans le barboteur au moyen d'un courant d'azote. » Le gaz recueilli au pôle positif était mesuré, puis analysé par le pyro- gallate de potassium. On déduisait de cette analyse le volume exact d'oxy- gène produit; voici les résultats de deux expériences : Volume de l'hydrogène. Volume de l'oxygène, ce ce 49,0 24,5 45,5 • 23,7 » D'après ces chiffres, le volume d'oxygène est la moitié du volume de l'hydrogène, exactement dans le premier cas et d'une façon très approchée dans le second. Par conséquent, l'acide fluorhydrique gazeux est formé de volumes égaux de fluor et d'hydrogène. » Nous avons songé alors à vérifier ce résultat en titrant l'acide fluor- hydrique qui s'était formé dans la décomposition de l'eau par le fluor; mais les chiffres trouvés ont toujours été un peu faibles, et nous avons pensé, pour utiliser ce procédé de vérification, à donner une autre forme à l'expérience. » Nous avons indiqué, dans une Note précédente ( ' ), que le fluor, dé- barrassé des vapeurs d'acide fluorhydrique qu'il peut contenir par un abaissement de température de — 180°, n'avait pas d'action sur le verre sec; de plus, ce fluor, placé sur la cuve à mercure, forme à la surface du métal une couche de fluorure, qui, si elle n'est pas brisée, limite l'action chimique de ce gaz. On peut donc, dans ces conditions, avoir un volume déterminé de fluor dans une éprouvette de verre, fermée par du mercure. Si l'on place ensuite, avec précaution, ce tube dans un petit cristallisoir rempli d'eau, le mercure tombe au fond du cristallisoir; il se produit de suite de l'acide fluorhydrique qui entre en solution dans l'eau, et il reste ( ' ) H. MoissAN, Action de V acide fluorhydrique et du fluor sur le verre ( Comptes rendus de l'Académie des Sciences, t. CXXIX, p, 799; 1899). ( 547 ) dans le tube de verre de l'oxygène ozonisé. On lit le volume de ce gaz; puis, dans une expérience comparative faite en même temps et dans les mêmes conditions, on titre l'ozone; enfin, on dose très exactement l'acide fluorhydrique qui est entré en solution dans l'eau. » La quantité d'acide fluorhydrique trouvée vérifie, dès lors, le volume d'oxygène recueilli dans nos expériences, pour lesquelles l'oxygène ren- fermait lo pour loo d'ozone. .» Les chiffres obtenus dans cette nouvelle série d'expériences sont résumés dans le Tableau suivant : Vol ume Volume de uor mesuré. Volume d'oxygène de l'acide fli lorhydrique n trouvé. théorique. trouvé. tliéoi riqu ce ce , ic ce ce 12,5 6,4o 6; ,25 24,49 25; ,00 i4,: 7>24 1: ,35 3o,02 29; ,4o 20,8 10,70 10 ,4o 39,60 4l ,60 » De l'ensemble de nos expériences, nous pouvons donc conclure que l'acide fluorhydrique est formé de volumes égaux de fluor et d'hydi-ogène. » Nous rappellerons maintenant que M. Mallet ('), professeur à l'Uni- versité de "Virginie, a déterminé la densité de l'acide fluorhydrique à -f- So", et qu'il a trouvé, par rapport à l'hydrogène, la valeur 39,32. » Quelques années plus tard, MM. Thorpe et Hambly (-) ont repris cette détermination et à + 32° ils regardent cette densité comme égale à 39,74. Ces chiffres correspondraient à H^F-. Mais jusqu'à la température de + 88°, I cette densité diminue et, d'après MM. Thorpe et Hambly, elle devient égale à 20, 58 pour cette température. » En résumé, la densité gazeuse de l'acide fluorhydrique varie très rapi- dement avec la température aux environs de son point d'ébullition. On sait qu'il en est de même pour l'acide acétique, le peroxyde d'azote et d'autres composés. » C'est donc à partir de 880,1 que l'acide fluorhydrique se comporte comme l'acide chlorhydrique, sous le rapport de la composition en volume. )) Il est facile de voir, en effet, qu'avec cette valeur, et en tenant compte de la densité du fluor ainsi que du rapport des volumes de l'hydrogène et (') Mallet, .S'(^/' le poids moléculaire de l'acide fluorhydrique {Amer. Cheni. Journ., t. III, p. 189; i88i). (-) Thorpe et Hambly, Densité \de vapeur de l'acide fluorhydrique (Chem. So- ciety, t. LUI, p. 760 et t. LV, p. i63; 1888 et 1889). " ( 548 ) du fluor que nous avons déterminés, le volume de l'acide fluorhydrique est égal à la somme des volumes de l'hydrogène et du fluor qu'il renferme. » En désignant par x le volume de l'acide fluorhydrique gazeux, par V les volumes égaux de l'hydrogène et du fluor qu'il contient on aura : ■^r ,. r ,7 rr -r X 20 , 58 X 0,o6q5 V X o.obgS + V X 1 , 266 ^ — — d'où l'on déduit 1,3355 a; = 2 V X — y^r^ i,43o3 ou très sensiblement x='i'V. >: En résumé, un volume de fluor s'unit à un volume égal d'hydrogène pour donner un volume double de gaz acide fluorhydrique. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Étude sur la sérothérapie du charbon symptomatique ; par M. S. Arloing. « I. En 1894, peu de temps après que Behring eut trouvé les pro- priétés antitoxiques et préventives du sérum dans la diphtérie et le tétanos, Duenschmann s'aperçut que le sérum des lapins immunisés contre le charbon symptomatique prémunit le cobaye, lorsqu'il est administré, isolé- ment, avant ou en même temps que le virus, ou bien encore mélangé à ce dernier. Il a vainement cherché la manifestation d'un pouvoir curatif (voy. Ann. de l'Institut Pasteur, p. 4o3 ; 189.4), » Depuis cette époque, j'ai entrepris moi-même des expériences sur ce sujet, d'une manière intermittente, avec le sérum d'un certain nombre d'animaux de l'espèce bovine doués d'une immunité naturelle contre le charbon. Leurs résultats ne m'ayant pas donné une satisfaction complète, je ne les ai pas publiés, espérant qu'un jour ou l'autre je rencontrerais un animal plus favorable. « Simultanément, Kitt, Knor, Voges et Casper se sont intéressés à la question et auraient obtenu des sérums plus ou moins actifs. )) Rilt, ayant repris ses recherches, a fait savoir, en novembre dernier (voy. Monatshefte fia- Thierheilkunde, t. XI; 1899), qu'il avait retiré du sérum préventif de la chèvre, du mouton, du cheval etdu bœuf immunisés artificiellement, et qu'il pensait avoir constaté aussi, dans le même sérum. ( 549 ) des qualités curatives. Mais les faits sur lesquels il se base pour affirmer l'existence de qualités curatives ne sont pas concluants, attendu que les animaux soumis au traitement sérothérapique avaient déjà reçu du sérum préventivement. » Comme je n'avais jamais cessé de m'intéresser à la sérothérapie du charbon symptomatique, au moment où parut le mémoire de Kitt, j'en- tretenais depuis plus de six mois une génisse qui m'avait paru dans d'ex- cellentes conditions pour fournir un sérum actif. En effet, cette bête avait résisté à des accidents locaux formidables, causés par de multiples et fortes injections de virus charbonneux dans les muscles; de plus, après sa guéri- son, elle avait reçu une série d'inoculations dans le sang et dans le tissu conjonctif. C'est avec son sérum, obtenu le 24 décembre 1 899, que j'ai fait, sur le mouton, les expériences ci-dessous analysées sommairement devant la Société des sciences vétérinaires de Lyon le 4 février. » Je m'étais proposé d'étudier les propriétés préventives, curatives et antitoxiques du sérum. Aujourd'hui, je parlerai des deux premières. » II. Propriétés préventives. — Elles existent manifestement dans le sérum sus-indiqué. Je les ai mises en évidence de plusieurs manières : i" en injectant le sérum dans le tissu conjonctif, isolément, avant ou en même temps que le virus charbonneux; 2" en injectant le sérum dans une veine et le virus charbonneux dans le tissu conjonctif; 3° en injectant, en même temps et au même point, le sérum mélangé au virus. » Ces trois sortes d'épreuves méritent d'être distinguées, car elles favo- risent inégalement la valeur préventive. M Ainsi, introduit isolément dans le tissu conjonctif, il faut environ lo*'*' de sérum pour préserver un mouton pesant 3o''s contre la dose mortelle de virus frais; injecté dans les veines, il donne le même résultat à une dose dix fois plus petite; mélangé préalablement au virus, il produit, eu appa- rence, les mêmes effets à une dose quarante fois moindre. » Pour bien constater la propriété préventive, il ne faut pas l'opposer à une dose de virus notablement supérieure à la dose mortelle. Lorsqu'il existe un défaut de proportion entre la dose de sérum et celle du virus, la protection de l'animal est imparfaite. L'expérimentation présente même, de ce chef, certaines difficultés qu'il faut apprendre à surmonter. » III. Propriétés curatives. — Vainement cherchées par Duenschmann, entrevues par Kilt, je les ai nettement observées, mais dans des conditions qui, pour le moment, laissent peu d'espoir de trouver en elles un précieux ( 55o ) auxiliaire de notre thérapeutique. Effectivement, le succès exige que le sérum intervienne rapidement après l'infection. » Far voie sous-cutanée, une dose largement préventive est impuis- sante à arrêter la marche d'une inoculation mortelle, si elle est injectée plus de trois heures après le virus; par voie sanguine, la même dose est curative neuf heures après l'infection et inefficace au bout de douze heures. Même lorsqu'il doit être efficace, le sérum ne supprime pas entière- ment les troubles locaux. On observe toujours une légère boiterie et une tuméfaction œdémateuse du membre ayant reçu l'inoculation virulente. Ces troubles s'améliorent en quelques jours. » Je n'entrerai pas dans les détails: cependant je tiens à dire que j'ai constaté encore ici la supériorité des injections intra-veineuses d'une façon remarquable. M J'ajouterai enfin que, en dehors des cas où les animaux frappés spon- tanément du charbon présentent une grande résistance naturelle à l'évo- lution du mal, les injections curatives ont les plus grandes chances d'ar- river tardivement. » IV. Dessiccation du sérum. — Les propriétés que je viens de décrire m'ont paru se conserver intactes dans le sérum desséché rapidement, en couche mince, à l'air libre et à la température de + 38°. » Détermination de l'acti^'ité du sérum. — J'ai cherché à me faire une idée de l'activité du sérum précité, en déterminant la quantité nécessaire pour neutraliser, par mélange in vitro, une dose mortelle de virus frais. Mais, préalablement, il m'a fallu créer un type de virus. Je l'obtiens en soumettant à la presse une pulpe faite avec So^^ de tumeur charbonneuse et 20^'' d'eau, de manière à en retirer So^'' de suc virulent. ~ de centimètre cube de ce suc, injecté dans les muscles, peut faire mourir un mouton en vingt-quatre à trente-six heures. Or, cette dose mortelle est très bien neutralisée par ^ de centimètre cube de sérum; elle ne l'est pas par j^. » Il est donc vraisemblable qu'il faudrait 20™ de sérum pour neutra- liser 10'^'= de virus. En conséquence, l'activité ou la valeur de ce sérum peut être représentée par {^ = j. » Prochainement, j'envisagerai le sérum particulièrement au point de vue de la création de l'immunité. » ( 55i ) OBSERVATOIRES. — Le nouvel observatoire de Tananarive. Note du R. P. Colin. « On sait que l'observatoire d'Ambohidempona, situé à i^^ à l'est de Tananarive, que j'avais construit en 1889, ^ ^té pillé et démoli pendant la guerre en 1893. Dès mon retour à Madagascar, je me suis occupé d'en édifier un nouveau, afin de pouvoir le plus tôt possible continuer mes tra- vaux astronomiques, géodésiques, météorologiques et magnétiques. )) Le plan ancien a reçu quelques modifications. J'ai remplacé l'octogone central qui autrefois supportait la grande coupole, par un péristyle dans lequel sont installés les baromètres, barographes, sismographe, anénio- scope et anémomètre enregistreur. » Le pavillon de l'Est, perpendiculaire à la façade et contenant les cercles méridiens, a été construit perpendiculairement à la tour, afin de mettre ces instruments à l'abri des fortes brises d'Est, qui rendent difficile l'obser- vation du nadir. La lunette méridienne Rigaud n" 2, avec laquelle j'ai déjà déterminé les positions géographiques de l'observatoire, celle de Brunner qui, en 1898, m'a servi sur la côte occidentale de Madagascar, sont déjà placées sur leurs piliers et orientées. Il a fallu envoyer en France, pour être réparés, l'objectif, l'oculaire et le micromètre du premier cercle méri- dien, très endommagés lors du pillage et de la destruction de l'observatoire par les Malgaches, en 189.5. » La pendule sidérale, qui, à cette même époque, fut transportée à 2"*™ de distance, sans qu'on eût pris soin de la démonter, ni d'enlever le mer- cure contenu dans l'éprouvette du balancier, se trouvait en bien mauvais état. J'ai du nettoyer à fond les pivots et les rouages, remplacer l'aiguille des secondes qui avait disparu, et refaire l'axe de la poulie du contrepoids que l'on avait brisé. » La coupole de 5°" de diamètre qui surmonte la tour du Sud a été construite par MM. Gillon, à Paris. M. le général Gallieni a eu l'extrême obligeance de faire transporter de Majunga à Tananarive les huit grandes caisses qui en contenaient les diverses parties. A défaut de mécanicien ajusteur, je l'ai remontée avec l'aide d'un maçon indigène. » La lunette équatoriale d'Eichens que m'avait confiée le regretté amiral Mouchez avait été très endommagée, en iSqS, par les pillards. ( 552 ) Entre autres choses, ils emportèrent la plaque de fonte qui surmonte le pied parallactique, les coussinets inférieurs adhérents à cette plaque, et dans lesquels tourne l'axe du cercle horaire, la console qui supporte le mouvement d'horlogerie, le levier de déclenchement de ce même mou- vement avec l'engrenage du cercle horaire, la vis régulatrice de l'axe, les crapaudines sur lesquelles repose le pied de l'instrument. D'après mes mo- dèles et sous ma direction, des ouvriers malgaches ont fondu ou fabriqué chacune des pièces que je viens d'énumérer. Malgré leur imperfection au point de vue artistique, elles assurent d'une manière satisfaisante le fonc- tionnement de la lunette équatoriale. » J'ai reconstruit l'abri météorologique d'après le même plan et au même endroit que le précédent. J'y ai installé le psychromètre d'August, l'évaporomètre Piche, les thermomètres maxima et minima, un thermo- graphe et un hygrographe Richard. » Il est regrettable que je n'aie pu renvoyer en France toutes les parties avariées des instruments astronomiques, magnétiques et météorologiques; mais, ayant reçu de la colonie la somme de loooo*^"^ à titre d'encourage- ment, et prévenu que je n'avais droit à aucune indemnité, j'en ai été réduit à réparer moi-même la plupart des instruments détériorés, et à ne con- struire momentanément que les deux tiers de l'édifice (' ). » CORRESPONDANCE . M. G. -G. Stokes, élu Associé étranger, adresse ses remercîments à l'Académie. M. Mittag-Leffler, M. vov Zittel, M. W. Pfeffer, élus Correspon- dants, adressent leurs remercîments à l'Académie. (') En même temps que ceUe Notice sur la disposition du nouvel observatoire, j'adresse à l'Académie : i° le cinquième Volume des Observations météorologiques faites en iSgS à Tananarive et dans sept stations secondaires réparties dans toute l'île (Tamatave, Arivonimanao, Fianarantsoa, Vohémar, Diego-Suarez, Nosy-Vé et Fort- Dauphin), volume de 297 pages; 2° un recueil de Mélodies malgaches, transcrites pour la plupart dans le cours de mes missions scientifiques. ( 553 ) M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Eug. Beltrami, Correspondant pour la Sec- tion de Mécanique, décédé à Rome le i8 février 1900. ASTRONOMIE. — Observations de la comète Giacohini (1900, janvier 3i), faites à i Observatoire de Paris {équatorial de la tour de l'Ouest de o^jSoj d'ouverture); par M. G. Bic.ourdan, communiquées par M. Lœwy. Etoile .-«- - *. Nombre Date. de — — — — ~ de 1900. comparaison. Grandeur. Am. ACD. comparaisons Février 24 . 377 BD :- 0° 9 m s -f-O. 24-0.5 -•'•49,6 2:2 24.. . 377 BD -H 0 9 -HO. 23, 23 — 1.42,3 4:4 24.. . 377 BD ;- 0 9 -1-0.22,80 — 1 .36,0 4:4 24.. 377 BD-+-0 9 ho. 22,66 -i.3o,6 4:4 Date. 1900. Février 24. Position de l'étoile de comparaison. Asc. droite mojenne 1900.0. Réduction au jour. Déclinaison moyenne 1900,0. Réduction au jour. Autorité. 2.12. 3,i'| 4-0,92 ;-i. 2.45,3 +0,4 i3- Weisse,, II"" Positions apparentes de la comète. Temps .\scension Date. moyen droite Log. fact. Déclinaison Log. fact, 1900. de Paris. apparente. parallaxe. appaj-ente. parallaxe. évrier 24. . h 01 «i • 7-22.47 Il m s 2. 12.28, 1 I T,485 -Ht. o.56,l 0,817 24... 7.34.42 2. 12.27,29 I ,502 -h I . I . 3,4 0,818 24... 7.41.27 2. 12.26,86 T,5i t -Hi. 1. 9,7 0,818 24... 747-56 2. 12.26,72 T,5i9 -+-I . I . i5, 1 0,818 >i Remarque. — Ces observations ont été faites par angle de position et dislance. » La comète, semblable à une nébuleuse de la classe II-III ou III, est arrondie, sans queue, plus brillante vers la région centrale, et présente un petit point ou noyau stellaire, accompagné d'autres plus faibles encore. Diamètre total : 5o" eiiviron. G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N« 9.) 73 ( 554 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Giacohini (1900, a^ faites à l'observatoire de Besançon (^èquatorial coude). Note de M. P. Chofaudet, communiquée par M. L.-J. Gruey et présentée par M. Lœwy. Comète. — Éloile. Dates. 1900. Étoiles. Février 16 a Il b 21 b Ascension droite. m ^ -t-I . 21 , 10 — 0 . 3 1 , 60 — 0.32 ,93 Distance polaire. -12, .23,0 - 5. .36,4 - 6. 0,1 Nombre de comparaisons. 9:6 9:6 12:6 Étoiles de compar. a b Ascension droite moyenne 1900,0. Positions des étoiles de comparaison. Réduction Distance polaire Réduction au moyenne au jour. 1900,0. jour. Autorités. 2.22.16,60 -M, 06 91.27.53,6 -1-0,4 Weisse, 823, IP. 2.16.49,17 +0,97 90. 3.39,5 — 0,1 Yarnall, io55 (69 Baleine). Positions apparentes de la comète. Temps moyen As cension Distance Dates. de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1900. Besançon. ap iparente. parallaxe. apparente. parallaxe. Février 16 . h m s .. 7.36.47 2.; m s !3.38,76 T,45o 91.40'. I7",0 o,8i9„ 21 . . . 7.3o. 10 2 . 1 ;6. 18,54 7,485 89.58. 3,0 o,8ii„ 21 . . . 7.56.45 2 . 1 16. 17 ,21 T,523 89.57.39,3 o,8il„ La comète est ronde avec un léger noyau central de i3° grandeur. Son diamètre apparent est d'environ i'. ASTRONOMIE. — Sur l'application de la Nomographie à la prédiction des occultations d'étoiles par la Lune. TNote de M. Maurice d'Ocagne, pré- sentée par M. O. Callandreau. « Dans un Mémoire publié récemment ('), M. L. Cruls ramène la pré- diction des occultations d'étoiles par la Lune au calcul suivant : » Si H représente l'angle horaire local de la Lune à l'instant de la con- (') Méthode pour déterminer les heures des occultations d'étoiles par la Lune. ( 555 ) jonction vraie, + l 11 l, = o. (Echelle située sur la droite joignant l'origine B au point de A« correspondant à w=; i.) 1{m) M = — "kliin, (K) r^X/jK, (A-) IJai-^liV — o. I (H), u^ l,l\, Abaque (IV) ( (K) r- "a/,K, • ( {-.) >, /j M + /a sin T . i' ^- >. /j ^3 T =r o. (Echelle curviligne.) )) On voit que, jîar le choix qui a été fait pour les modules : Les abaques (I) et (11) ont la même échelle (9'), (^l) et (111) » {k), » (II) et (111) « {m), (111) et (IV) .. (K.). M On pourra donc rapporter les quatres abaques aux mêmes axes Au et Bv. Toutefois, pour plus de netteté, il vaudra mieux ne le faire que pour les trois premiers, le quatrième ayant en commun avec eux l'axe Bv, mais avec un autre axe A« que nous désignerons par A, u, . » Les axes Au et Bc portant chacun deux échelles, celles-ci peuvent être marquées de part et d'autre de ces axes. D'ailleurs, suivant la re- marque faite dans le Traité de Nomographie (p. 2i5), les échelles (k), (m) et(R) n'intervenant que comme lignes de picots peuvent être réduites à leur support pourvu d'une graduation absolument quelconque destinée seu- lement au repérage des pivots. A cet effet, on pourra se servir respective- ment pour les pivots (»z) et (R) des graduations (^') et (ç). » Le mode d'emploi de l'abaque résultant peut s'énoncer ainsi : » Prendre le point (X) aligné sur les points (/?') et (9'), le point (m) [re- péré sur la graduation (/>')] aligné sur les points (9') et (H)„, le point (R) [repéré sur la graduation (tp')] aligné sur les points (X:) et (ni), enfin le point (t) aligné sur les points (R) et (H),. » Nous comptons revenir avec plus de détail sur ce sujet. » ( 557 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode de Neumann et le problème de Dirichlet. Note de M. A. Korn, présentée par M. Picard. « Dans une Note ( * ) sur la méthode de Neumann et le problème de Dirichlet, M. W. Stekloff est arrivé à une démonstration de la méthode de la moyenne arithmétique de M. Neumann, qui est à peu près la même que celle que j'ai publiée il y a un an dans mon Cours sur la théorie du potentiel (-). Ma démonstration, comme celle de M. Stekloff, a pour base le Mémoire ingé- nieux (^) de M. Poincaré, et nous avons éliminé tous les deux de la même manière la restriction de M. Poincaré, que l'existence d'une solution soit préalablement établie. Pour rendre la démonstration complète, il fallait encore éliminer une autre condition de M. Poincaré, l'existence d'une cer- taine transformation à l'aide de laquelle on puisse transformer la surface donnée en sphère. Comme l'existence de cette transformation ne peut être facilement démontrée pour toutes les surfaces, je me suis borné à un cas très général, dans lequel on peut l'établir sans difficulté, mais il résulte clairement de ma démonstration qu'elle reste toujours rigoureuse, pourvu que la transformation de M. Poincaré existe et que la fonction f donnée sur la surface soit continue avec ses deux premières dérivées ("). On peut remplacer la condition 4" de M. Stekloff par cette condition, car la condition 4° de M. Stekloff en est, comme il résulte déjà du Mémoire de M. Poincaré, une simple conséquence. » GÉOMÉTRIE. — Sur les équations cinématiques fondamentales des variétés dans l'espace à n dimensions . Note de M. IV. -J. Hatzidakis, présentée par M. G. Darboux. « 1. On peut substituer à la théorie analytique des surfaces, fondée par Gauss, une théorie tout à fait équivalente et purement cinématique, comme l'a fait M. Darboux {Surfaces, Livres I et V). (') Comptes rendus du 12 février. (-) Lelirbuch der Potenlialtheorie ; Berlin, 1899. (') Acla mathematica, t. XX. (') La continuité des deuxièmes dérivées peut être remplacée par des conditions un peu plus générales, sur lesquelles je ne veux pas insister davantage. ( 558 ) )) 2. Les équations fondamentales entre rotations et translations, dans celte théorie, ont été étendues, par M. Craig {American Journal of Mathe- matics, Vol. XX; 1898), aux variétés d'un espace à quatre dimensions. Dans un travail qui va paraître dans le même Rrcueil en juillet ou octobre, nous avons envisagé la question dans le cas général d'un espace à n dimen- sions. Nous nous bornons ici à donner les équations cinématiques fonda- mentales d'une variété à deux dimensions ou surface dans cet espace général. Pour une variété à k dimensions (i <^'"', avec toutes les combinaisons possibles des indices m, n, deux à deux {m = i, 2., . . ., k), (n = i, 2, .. ., k). » 3. Équations fondamentales des surfaces dans l'espace an dimensions. ).=i+I (î = 2, 3, . . ., n), ^ - ^ == 2 (/';>,/^2>-/'a),/>;x)+(//,3/'..-/'.3/^'„). — ^{PuP-i^^P'ziP-.z) T=.3 (i = 4, 5, . .., n), ^ - ^ = 2 {pllP^>--P^lP'^0-^^(p'r.P.-^-P^*P^Ù' n 2 (j = 5, 6 n). ^ (p\:iPii— PxiPW) ( 559 ) n * — 1 ^ _ ^^ = 2 (pl.-o.Pa- P^^,.).p'n)+ ^{p'..;.+^P.k- p,.,, ,/?;.), 1=1 )v=/+l T = l i— 1 — 2 (P'i'Pl<^~~P^iPl~i) T = / + 1 (i = ^- H- 2, ^- -)- 3, . . ., «), n — î ' ^^xPt.i- iPi,ii-2 Pi,n—\Px,n-«)^ dp„-2.,i àp'„^^,„ « — :î ^,, t)„ — 2^\Pi,nPi.n~1 Px.nPi.n-) T = l \Pi>-\,nPn-l,n—\ Pn—\,iiP,i-2.n-i)' àPn-Un _ àp'„^,,„ y . , _ p „■ ) df, (Ji( ^Krx.n/^T.n-i PT.nPx.n-lJ- T = l » Ces équations entre les rotations p et p' seules sont au nombre de n(n — I ) Ti • I • 1 ^ 11 y a, en outre, entre rotations et translations, les /i équations suivantes : (^ = I, 2, 3 n). « On a donc, en tout, équations cinèmatiques fondamentales. Pour n = 3, on retrouve les six équations de M. Darboux; pour n --- 4, les dix de M. Craig {loc. cit.). » 4. Pour que les déplacements définis par les p et les E soient ceux du polyèdre principal d'une variété à X- dimensions (i) Or, le théorème que j'ai établi (') donne précisément cette intensité moyenne, dans un intervalle de temps quelconque, mais très grand par rapport aux périodes vibratoires, et dès lors la question est définitivement résolue. Sans doute, on peut désirer savoir plus en détaille mécanisme des phénomènes, et traiter ces questions sans faire usage des formules de Fou- rier; cela n'est pas toujours possible, car les mouvements simples sont (') Comptes rendus, 13 février. (-) Voir ma Note des Comptes rendus, 29 janvier. (^) Sur le mouvement lumineux (Journal de Physique), 1886. (') Loc. cil. Ce théorème a été parfois cité et interprété d'une manière erronée. ( 56, ) le plus souvent les seuls dont les lois de propagation soient bien connues, mais ce calcul direct, quand il est possible, ne saurait donner des résultats différents. On trouvera quelques exemples intéressants de ces vérifications dans un Mémoire de M. A. Schuster ( ' ). « M. Carvallo ne conteste pas le théorème que je viens de rappeler, mais il échappe à ses conséquences en mettant en doute la légitimité de l'emploi des formules de Fourier, et s'exprime ainsi : » Je ne puis admettre ce raisonnement trop simpliste, à cause du nombre immense de discontinuités que présentent les fonctions envisagées dans un intervalle de temps insensible, chaque point incandescent étant, presque à chaque instant, le siège d'une perturbation brusquement naissante. Il y a là comme un chaos où semblent devoir échouer toutes les méthodes d'analyse, notamment ici les belles formules de Fourier [Comptes rendus, 1 5 janvier). » L'intervalle envisagé par M. Gouy embrasse un ensemble de perturbations très complexe. Chacune naît brusquement, et s'éteint pour être remplacée par une autre, et cela en chaque point incandescent. Je ne crois pas légitime d'appliquer la formule de Fourier à un ensemble aussi confus et rempli de discontinuités de toutes sortes (Comptes rendus, 12 février). » Nous sommes ici dans le domaine mathématique, oîi un peu plus de précision serait désirable. Le nombre des termes importe peu, s'il est fini; on applique tous les jours les théorèmes généraux de la Mécanique à des ensembles d'un nombre immense de molécules, et personne ne s'étonne plus de voir calculer la marche des ondes sonores qui s'entre-croisent en tous sens dans l'air. L'essentiel, ce n'est pas que la fonction considérée soit plus ou moins simple, c'est qu'elle soit de telle nature qu'on puisse légitimement lui appliquer le procédé de calcul dont on fait usage. M. Car- vallo ne croit pas qu'il soit légitime ici d'appliquer les formules de Fou- rier; c'est là le point à examiner. » Le mot de discontinuités qu'emploie l'auteur a sans doute dépassé sa pensée. On ne saurait admettre que la vitesse vibratoire soit discontinue, puisque l'accélération ne peut devenir infinie; quand on parle de vibra- tions naissant subitement, ou s'éteignant de même, on sait bien que cela n'est pas rigoureux au point de vue mathématique, et c'est justement de cela qu'il s'agit. » Du reste ces « discontinuités de toutes sortes » ne seraient pas un obstacle. D'après le Mémoire classique de Dirichlet (^), la vitesse vibra- (') Philosophical Magazine, t. XXXVII, p. 509. (-) Journal de Crelle, t. 4. C, R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N« 9.) 7^ ( 562 ) toire pourra être représentée par la série de Fourier dans un intervalle fini quelconque, pourvu que, dans cet intervalle, ses discontinuités, ainsi que ses maxima, soient en nombre fini. Je ne crois pas qu'on puisse mettre en doute que ces conditions soient en effet réalisées. » Il me semble que, sur cette question de la légitimité du développement de Fourier, l'opinion unanime a été jusqu'ici que les fonctions qui expriment les phénomènes naturels satisfont toujours aux conditions, du reste très larges, qui légitiment ce développement; quand Fourier et ses imitateurs représentaient ainsi leurs fonctions arbitraires, ils croyaient bien obtenir les solutions générales des problèmes qu'ils abordaient, et ne pensaient pas laisser de côté certains cas susceptibles de se trouver réalisés dans la nature. On ne saurait adopter l'opinion contraire sans rejeter une notable partie de la physique théorique, et assurément ce ne sera pas sans de bonnes raisons mathématiques, que M. Carvallo ne me semble pas appor- ter dans le débat. » Celui-ci me paraît arrivé à son terme ; pour répondre aux objections et aux doutes émis par un savant distingué, j'ai passé en revue les points essentiels de la théorie, et le reste se trouve exposé avec des développe- ments suffisants dans le travail cité plus haut, et dans les publications de divers auteurs. » PHYSIQUE. — Sur V interprétation de l'effet thermomagnétique dans la théorie de Voigt. Note de M. G. 3Ioreau, présentée par M. J. VioUe. « Je demande à l'Académie la permission de montrer que mon inter- prétation ( ' ) de l'effet thermomagnélique de Nernst diffère de celle de M. Voigt (■) et qu'elle paraît confirmée par l'expérience. » I. Je considère une chaîne formée par un métal M et du plomb, les soudures étant à des températures différentes. En un point {x, j, s) de M, si X, Y, Z sont les compo- santes de la force électromotrice thermo-électrique par unité de longueur, on a, d'après M. Voigt, dx dy dz ai 6 est une fonction de la température absolue T et caractérise le métal M. (0 X = B'^, Y=.B'Ç, Z = .'Ç ou e'^'^^ (') Comptes rendus, i5 janvier igoo. (') Comptes rendus, 5 février 1900. (563 ) » On déduit facilement des équations (i), pour la force électromotrice du couple, le courant allant du métal au plomb à travers la soudure chaude, EÎ + '" r^ [(e„)TH-,n- - (e,,)], - [(er„)T+,n - (ept,)i], d'où pour le pouvoir thermo-électrique de M, par rapport au plomb, (2) tp = ^ = ®JI — 0pb- » Par ailleurs, M. Voigt établit pour la chaleur spécifique uj du métal M (en me- sures mécaniques) Sx =^ — T ■ {i. » II. Supposons qu'une lame mince du métal M soit placée dans un champ magné- tique H, normalement aux lignes de force, le plan des XY coïncidant avec le plan de la lame qui sera traversée par un courant de chaleur allant dans la direction OY. Les équations (1) donnent X-o, Y = 0;,^, Zr^o. dy » M. Voigt suppose que la force éleclromotrice Y tourne sous l'action du champ comme la force électromotrice du courant primaire dans le phénomène de Hall. On obtient alors, suivant l'axe OX, une force électromotrice transversale X, qui, rap- portée à l'unité de longueur, est Y c , (T étant la chaleur spécifique d'électricité. P » Or %T' ( 564 ) donc (5) X,--.-'-T^hÇ. 9 àT dy 1) Les formules (4) et (5) sont assez différentes pour que l'expérience nous per- Dielte de conclure en faveur de l'une ou de l'autre. » Dans le Tableau suivant, j'ai comparé ces formules aux expériences de Nernst à 20°. Dans la cinquième colonne, j'ai reproduit les nombres de ma première Noie rappelée plus haut. Cjj (Nernst). Çj,. «;.,„ (For. 4). K=^(For. 5). K obs. (Nernst). P ■ P i H-8800 +0,33; 1 Bismuth.... — 10,1 < ou > -i-o,i49 -f-0,196 ( -+-6400 M-0,246 1 Antimoine., -i- 0,192 - 2240 40,0097 -+-0,0090 -^0,0094 Nickel — 0,024 -: 2280 -T-o,oo39 : 0,0026 -1-0,0073 Cobalt -f- o,oo46 -1-2200 —0,00094 - 0,00176 -i-o,ooi54 Fer 4- o,oii3 —1619 -4-0,0018 — o,ooi56 — o,ooi56 Acier -+- 0,0176 • — 1731 -i-o,ooii4 — 0,00062 —0,00060 Cuivre — o,ooo52 — 162 - 0,000047 — 0,000084 — 0,000073 Zinc — o,ooo4i —279 —0,000018 — o,oooo46 — o,oooo54 » Dans la seconde et les trois dernières colonnes, le signe -+■ indique que le phéno- mène a le sens de l'action du champ magnétique sur le courant primaire de Hall. Les valeurs du pouvoir thermo-électrique tp.2o ont été déduites des observations de Mathiessen et Tait. Pour le bismuth, M. Voigt a pris 64oo. Pour ce corps, la vérifica- tion me paraît illusoire, car tous les éléments qui interviennent varient avec le champ magnétique. » On peut ajouter au Tableau précédent celui qui résulte de mes propres re- cherches (') au zéro centigrade. Pour les trois corps étudiés, j'ai déterminé, sur le même écliantillon, les coefficients c, tp, d, p et K (ces mesures sont indispensables pour une vérification rigoureuse des formules) et j'ai montré que l'équation (5) était exactement suivie. c„. ç„. — -î !p„ ( For. 4 ). K„ observé. Fer doux +0,00837 — 1062 -ho,ooo636 — o, 000646 Acier doux -ho, 00662 — i35i -HO,ooo8i4 — 0,000596 Cobalt -t-o, 00399 -t-i3i8 — o,ooo5i2 — o,ooi46 » Il me semble résulter des nombres précédents que la formule (5) suit mieux les résultats expérimentaux que celle de M. Voigt : pour le fer et l'acier, celle-ci donne même un phénomène de sens opposé à celui qui est observé. Néanmoins, je me suis demandé si les écarts disparaîtraient (') Comptes rendus, i-i février 1900. ( 565 ) en admettant que 0pb n'est pas nul. En ajoutant à 9 dans l'équation (4) une constante égale à Sp^ , constante qu'on détermine de façon que la formule de M. Voigt suive exactement l'observation, on trouve des valeurs diffé- rentes en grandeur et en signe. Cette dernière hypothèse est donc inad- missible. Je crois alors pouvoir conclure que sous l'action du champ, seules les forces thermo-électriques relatives à l'effet Thomson, subissent l'effet Hall. Je tiens à ajouter que ma Note n'infirme en rien la théorie de M, Voigt en ce qui regarde les phénomènes thermo-électriques en dehors du champ. )) ÉLECTROCHIMIE. — Remarque relative à une Note récente à^'^. Th. Tomasina, sur la cristallisation métallique par transport électrique de certains métaux dans l'eau distillée; par M. D. Tommasi. « En publiant sa Note insérée aux Comptes rendus de la séance du 5 fé- vrier, M. Th. Tomasina paraît ignorer que, dans une Note présentée à l'Académie le 3 avril 1882, j'avais démontré que certains métaux peuvent fournir des dépôts cristallisés, s'ils sont employés comme anodes dans l'électrolyse de l'eau distillée. Qu'il me soit permis de rappeler ici, en quelques mots, les principaux faits que j'avais observés : » \° Dans un tube en U, rempli d'eau distillée, on plonge une anode en argent et une cathode en platine, reliées aux pôles d'une pile de six élé- ments de Bunsen. Après dix-huit heures, on retrouve toute la partie courbe du tube recouverte de cristaux constitués par un mélange d'oxyde d'argent et d'argent métallique. » 2° Si, dans l'expérience précédente, on remplace l'anode en argent par une anode en cuivre, on obtient un très beau dépôt de cuivre cristallisé, adhérent aux parois du tube. On observe également un dépôt de cuivre sur la lame de platine servant de cathode ( ' ). » PHYSICO-CHIMIE. — De l' association des molécules chez les corps liquides. Note de M. Daniel Berthelot, présentée par M. H. Becquerel. « D'après la loi des états correspondants, la fonction /(/?, v, t) = o rela- tive à un fluide est entièrement définie par trois constantes caractéristiques (') Voir pour plus de détails mon Traité d'Électrochimie, p. 49°. ( 566 ) de ce corps. Dès lors, si l'on connaît saxcmpérature critique T,., sa pression critique^,, et son poids moléculaire M, on peut calculer sa densité d k une température T et à une pression p, aussi bien à l'état liquide qu'à l'état gazeux. Réciproquement, si l'on connaît/»,., T^. et une densité quelconque d, liquide ou gazeuse, on peut en déduire M. » Le facteur par lequel il faut multiplier la densité actuelle d'un fluide pour obtenir sa densité théorique (celle qu'il aurait au même point s'il suivait les lois des gaz par- faits) est {>„, rrz K — , en posant iz ^ p ; p^, 6 = T : T,,, u =7 c ; i'^.. J'ai publié les courbes qui figurent la variation de la fonction (•„„ si l'on admet l'équation de Van der Waals. Elles ne donnent de bons résultats que dans la mesure où l'équation de Van der Waals suit les isothermes expérimentaux. Cette équation, il est vrai, représente médiocre- ment la région qui s'étend du point critique à l'état gazeux parfait. Mais comme l'ex- périence montre que la loi des états correspondants s'applique encore dans cette région, il suffit, pour relier la densité du gaz très raréfié (c'est-à-dire son poids moléculaire) à sa densité critique, de savoir qu'il existe au point critique un rapport constant, le même pour tous les corps, entre le volume réel d'un fluide et son volume théorique calculé en le supposant à l'état de gaz parfait. Ce rapport, d'après les expériences de M. Amagat sur l'anhydride carbonique, peut être pris égal à i '. 3,6. » On rattachera ensuite la densité du liquide à la densité critique par l'équation de Van der Waals, légèrement modifiée. J'ai fait voir, en elTet, qu'elle représente bien les isothermes liquides, au moins pour des pressions inférieures à 2opc, à condition de regarder le covolume comme fonction de la température. Je poserai donc 80 3 3 U CO 'j'^ 1) L'expérience montre que le facteur de température w, égal à i au point critique, prend la valeur o,85o ;i la température T= o,5Tc, et que dans l'intervalle il peut être représenté par la formule empirique W = eOji'SfO^l) hO, 300(9-1)'^ » Ceci posé, nous avons tous les éléments nécessaires pour déduire le poids moléculaire d'un corps de sa densité liquide. Soit M' le poids ainsi calculé, soit M le poids moléculaire qui résulte de la formule chimique, je poserai « = M' I M. Si le corps est normal, i sera voisin de i ; s'il est dissocié, on aura j t. » Considérons, par exemple, le sulfure de carbone. Ses constantes cri- tiques sont ta= 273° C, p^— 79*"", dc= o,li3\. On en déduit M'= 73,4, comme M = 76,1, « = 0,964. Pour le chlorure d'éthyle, on a 1^^= i82°C., p^=53''"", c?^:^--- 0,829. On en déduit M'=:G4,/|; or M =^64,5; donc 2=^0'999- ( 567) » La valeur de i pour CS" diffère de i d'un peu plus de 3 pour loo. Cet écart est explicable par l'incertitude sur les données critiques, et par le fait que la loi des états correspondants n'est pas absolument rigoureuse. Au point critique, les molécules du sulfure de carbone et du chlorure d'éthyle ont donc les mêmes grandeurs qu'à l'état gazeux. » Voici maintenant les valeurs de i que l'on déduit des densités d liquides observées par M. Amagat jusque sous de fortes pressions : Atmosphères. 1. 200. 400. 500. 600. SOO. 1000. 1200. Isotherme de 0° ( ci.... 1,298 i,3i3 « i,337 1,345 i,36o 1,378 i,386 (6^-o,5oo) I i 0,965 0,963 11 0,961 0,962 0,964 ,0,966 0,968 Isotherme de 290,95 ( d.... 1,248 » » i,3oi i.Sog 1,824 i,34o i,354 (Or= 0,555) l i 0,966 » » 0,961 0,961 0,962 0,965 0,968 Isotherme de 49°, i5 j d.... 1,219 " " " " i,3o4 i)3i9 i,334 (0=^0,590) ( i 0,968 M » » » 0,964 0,965 0,967 Isotherme de 0° | d.... 0,9210 0,9486 0,9626 n 0,9789 0,9980 1,0007 1,0177 (6 = 0,600) ( / 0,999 0,988 0,982 » 0,988 0,984 0,986 0,990 Isotherme de 44° \. d . . . . » » 0,9114 ' 0,9824 0,9496 0,9649 0,9790 (ô — 0,697) 1' » » 0'988 » 0,987 0,988 0,991 0,994 » Les valeurs de i se confondent à i pour 100 près avec celles qu'on a déduites de la densité critique. Les molécules de ces corps ne manifestent aucune tendance à s'associer à l'état liquide. » Examinons maintenant la série des alcools. Voici les valeurs de i dé- duites des constantes critiques de MM. Ramsay et S. Young: «^ (centigr.). p^. d^. M'. M. i. alm Alcool méthylique 240 78,6 0,2705 4o,24 82,08 i,256 Alcool éthylique 248 68,2 0,2750 5i,34 46, o5 1,1 15 Alcool propylique 268,7 00,2 0,2762 67,06 60,07 1,116 » Les valeurs de i sont nettement supérieures à l'unité. Les molécules des trois alcools, principalement de l'alcool méthylique, sont donc en partie associées au point critique. C'est ce qu'a déjà fait remarquer M. Yeung. » Voici maintenant les valeurs de i déduites des densités liquides obser- vées par M. Amagat. o sr O "3 ( 568 ) Alniosplières. 1. 100. 200. 400. 500. 700. 1000. 1300. Isotherme de o" \d.. . o,8i4o 0,8216 0,8287 0,8.417 0,8476 0,8.584 0,8780 0,8859 (Oi:=o,5322) j t. .. 1,284 1,282 1,281 1,282 1,283 1,286 1,292 1,298 Isolhermede3o°,o5 ( f/ . . . 0,7798 » » 0,8122 0,8187 o,83o6 0,8470 o,86i4 (6 = 0,5907) \ i 1,283 » :> 1,279 1,281 1,281 1,287 1,294 Isotherme de 0° ( t.'.... 0,8060 0,81 34 0,8202 0,8826 0,8882 0,8489 0,8626 0,8754 (0:r=o,529i) \i 1,107 '>io3 1,099 ' > «99 'jOgS 1,099 ' ; io5 i,iii Isotherme de Se", 65 ((/. . 0,7800 » » 0,8107 0,8172 0,8288 o,8438 0,8572 (e = o,5884) (i 1,119 " » i)'o5 i,io4 i,io5 1,107 •>"• °^ I Isolhermedeo" \ à . 0,8190 0,8259 0,8822 o,8484 o,8486 o,8585 0,8711 0,8829 1^1 (61:^0,5087) (;■ i,iii 1,100 1,100 1,096 1,096 1,096 1,097 1,117 3 »^J Isotherme de 89°, 75 i 7'^ ) mettre qu'il est toujours anhydre. Sa formule répond à Hg-AzI; il est excessivement stable, contrairement à ce qu'en dit Wevl. » La préparation au moyen de l'ammoniaque concentrée agissant sur l'iodure de mercurdiammonium ou sur l'iodure mercurique donne l'iodure pur et anhydre, si l'on emploie un volume suffisant d'ammoniaque; mais elle exige de grandes quantités d'ammoniaque, elle est donc peu avanta- geuse. Il est plus rapide et plus économique de s'adresser à l'action déjà connue des solutions concentrées de potasse ou de soude sur l'iodure de mercurdiammonium, action limitée et réversible comme la précédente. » lodure de dimercitrainnioniuin amorphe. — 3o8'' d'iodure mercurique sont délavés soigneusement dans un mortier de verre dans 3o" d'ammoniaque (D :;= 928). On fait passer la pâle molle dans un flacon à émeri et on lave le mortier avec 3o"^ d'am- moniaque. On abandonne dans le flacon pendant vingt-quatre heures. Au bout de ce temps, on transvase la masse blanche (iodure de mercurdiammonium) du flacon dans un mortier et l'on ajoute 90°'= de soude à 25s'' par 100"". On broie bien et l'on abandonne sous une cloche pendant cinq jours, en remuant de temps à autre la masse. On décante la soude claire sur un entonnoir garni d'un tampon de coton, on ajoute le précipité et l'on essore à la trompe. » La matière est reprise par go"^*^ de soude à a5 pour 100 dans le mortier, laissée comme précédemment cinq jours et essorée à la trompe. On la reprend une troisième fois par 90"^"^ de soude à 23 pour 100, on fait passer dans une capsule et chauffer deux heures au bain-marie bouillant. » Il ne reste plus qu'à laver à l'eau par décantation et à sécher à 5o". On obtient iSs"' d'iodure de dimercurammonium pur. L'analyse donne : Mercure pour 100 : 78,77; Iode pour 100 : 23,56; Azote pour 100 : 2,53. » On remarque que dans cette analyse, le mercure ayant été pesé à l'état de métal pur, son dosage ne peut comporter qu'une erreur par défaut. » Théorie pour Hg^AzI : r.lercure pour 100 : 73,9 ; Iode pour 100 : 23,5- ; Azote pour 100 : 2,60. .) Théorie pour Hg^AzIH^O : Mercure pour 100 : 71 ,55 ; Iode pour 100 : 22,7 1 ; Azote pour 100 : 2,5o. » lodure de diinc/cura/n/nonhim cristallise. — Jusqu'ici, ce corps n'avait été ob- tenu qu'amorphe; complètement insoluble, il ne peut être obtenu cristallisé par les moyens ordinaires. Cependant l'iodure de dimercurammonium est cristallisé toutes les fois que sa formation a été très lente. » D'autre part, si l'on prend les liquides en état d'équilibre résultant de l'action de l'ammoniaque concentrée sur un excès de HgP, 2 AzH' (1) et si on les additionne d'un volume suffisant d'ammoniaque, à la même concentration, la teneur en AzH*I libre, qui jjeimettait à l'iodure de mercurdiammonium d'exister en solution, est abaissée; ( .•■)73 ) l'équilibre est rompu; Hgl-, aAzH' dissous ne peut plus exister et se transforme en Hg' AzI. Or, au lieu de se déposer subitement, il se dépose lentement en cristaux très nets. On procède de la façon suivante : » On délaye au mortier los'd'iodure mercurique dans 5o"d'ammoniaque (0 = 0,928). Quand la masse est devenue blanche, on la fait passer dans un flacon à émeri conte- nant 700'^'^ de la même ammoniaque. On laisse huit jours en agitant une à deux fois par jour. Un volume de ce liquide filtré étant mélangé dans un flacon bien sec avec deux volumes d'ammoniaque pure de même densité, il se produit après vingt-quatre heures ou quarante-huit heures un dépôt de petits cristaux presque noirs, dépôt qui augmente pendant une dizaine de jours. On recueille ces cristaux sur un filtre et après dessiccation à l'air on les lave à l'éther. Le rendement est de 08', 800 pour les proportions indiquées ci-dessus (T -—- 10°). » L'analyse fournit les chiffres suivants : Mercure pour 100. . 73,64 Iode pour 100. . 28, 5i Azote pour 100. . 2,61 » L'iodure de dimercurammonium cristallisé est pourpre foncé en masse. Les cristaux observés au microscope sont brun rouge foncé par transparence ; leurs facettes sont d'une netteté remarquable. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de l'ammoniaque et de l'azote. Note de MM. A. V11.LIERS et E. Dumesnil, présenLée par M. H. Moissan. « On a souvent signalé l'inexactitude des dosages acidimétriques, lorsqu'on opère en présence des sels ammoniacaux; l'erreur que l'on peut commettre, faible lorsqu'on emploie certains indicateurs, tels que le tour- nesol, peut, dans d'autres cas, par exemple avec la plitaiéine du phénol, facilement atteindre 25 à 3o pour 100. Même lorsqu'on a recours aux indi- cateurs qui donnent les résultats les moins inexacts, les virages manquent de netteté et les méthodes acidimétriques perdent une grande partie de la précision qu'elles présentent en l'absence des sels ammoniacaux. M L'influence fâcheuse de ces derniers ne se fait pas seulement sentir sur les essais acidimétriques; elle est encore une cause constante d'erreur dans le dosage de l'ammoniaque par les procédés de Schlœsing, et dans celui de l'azote par le procédé de Will et Warrentrapp, modifié par Peligot, ou par le procédé de Rjeldahl. Suivant les indicateurs employés, les résul- tats sont plus ou moins inexacts; en outre, l'erreur, loin d'être constante, est d'autant plus grande que la neutralisation partielle par l'ammoniaque de l'acide sulfurique titré est plus avancée. » Il est cependant inutile d'insister sur l'intérêt que présente celte ( 574 ) question. Le dosage de l'ammoniaque et de l'azote est un de ceux que l'on a à effectuer le plus fréquemment; il en est de même de celui de l'azote, soit dans les recherches de laboratoire, soit dans les analyses agricoles et industrielles, dont dépendent souvent des intérêts considérables. Or, il est certain que, jusqu'ici, ces dosages n'ont pu être faits que d'une ma^ nière approximative. )) Pour le dosage de l'azote, dans les cas où il est applicable, le procédé par transformation en ammoniaque devrait donner des résultats plus précis que le procédé en volume de Dumas; il est, en réalité, souvent moins exact, et Peligot, s'il a rendu plus rapide le procédé de Will et Warrentrapp, en y remplaçant par un dosage volumétrique la pesée de l'ammoniaque à l'état de chloroplatinate, on a, en même temps, diminué l'exactitude, bien que le dosage de l'ammoniaque à l'état de chloroplati- nate, ne soit pas lui-même un des procédés par pesée les plus précis que l'on puisse employer. » Il est facile, par une modification très simple, de déterminer le poids de l'ammoniaque, ou de l'azote, avec une rigueur absolue. Il suffit de rem- placer le dosage volumétrique de l'ammoniaque par un dosage par pesée, à l'état de chlorhydrate d'ammoniaque. Bien que l'opération soit plus longue et qu'elle exige une évaporation et une dessiccation, elle est, en réalité, d'une pratique plus simple encore qu'un dosage volumétrique, puisque, la dessiccation terminée, on n'a plus à faire qu'une pesée unique, et la longueur du dosage est largement compensée par la parfaite exacti- tude des résultats. » Supposons d'abord qu'il s'agisse de doser l'ammoniaque libre ou à l'étal de sel : on la met en liberté, par distillation, en présence de la po- tasse ou de la soude, s'il n'y a pas de matières organiques azotées; si l'on se trouve en présence de ces dernières, on remplace l'alcali par la ma- gnésie, ou l'on opère à froid, sous une cloche, avec un lait de chaux ou une solution de potasse ou de soude. On se sert des mêmes appareils et l'on procède de même que dans la méthode de Schlœsing; mais, au lieu d'absorber l'ammoniaque avec de l'acide sulfurique titré, on remplace celui-ci par de l'acide chlorhydrique dilué. Ce dernier peut être à un titre quelconque; on peut en faire varier le volume et la concentration, suivant les quantités d'ammoniaque qui peuvent être prévues par la nature des mélanges à analyser; il suffit d'en employer un excès; si cet excès est considérable, il n'en résultera d'autre inconvénient que la production de vapeurs acides, à la fin de l'évaporation. ( 5,5 ) » On fait usage de l'appareil de Schlœsing, ou de Aubin et Alla; on introduit dans le ballon la liqueur additionnée de soude en excès et uue lame de zinc. Le tube effilé qui termine le serpentin plonge dans un petit ballon de 200"^° à aSo"^" renfermant 15""^ à 20'='' d'eau distillée, additionnée de 2""= ou S"^"^ d'acide chlorhydrique pur, quantité géné- ralement suffisante avec les proportions ordinaires d'un dosage. La quantité que l'on doit distiller varie avec le volume du liquide et l'on ne doit pas se contenter de recueillir les 5o premiers centimètres cubes, ainsi que l'indiquent quelques auteurs, car on s'ex- poserait à laisser dans le ballon distillatoire une partie de l'ammoniaque; il faut tou- jours, après avoir distillé au moins le tiers du liquide, vérifier qu'en détachant le tube effilé et en recueillant directement une ou deux gouttes à l'extrémité du serpentin, on n'obtient plus de coloration par le réactif de Nessler. » Le liquide contenant toute l'ammoniaque de la prise d'essai à l'état de chlorhydrate, en présence d'un excès d'acide chlorhydrique, ainsi que les eaux de lavage du petit ballon et du tube effilé, sont évaporés dans une capsule de porcelaine dont on chaulTe le fond avec un bec Bunsen, sans atteindre l'ébullition et en évitant de chaufier laté- ralement. Lorsqu'il ne reste plus que 20"= à 2:5'='^ de liquide, on l'introduit dans une fiole conique, à fond plat, d'environ 100"^'', en y ajoutant l'eau avec laquelle on a rincé soigneusement la capsule. L'emploi de fioles coniques, pour la dessiccation, empêche les pertes qui pourraient se produire dans une capsule, par suite de la propriété que présentent les sels ammoniacaux de grimper sur les parois. » On termine l'évaporation et la dessiccation dans une étuve à loS". Au bout de vingt heures, l'eau et l'acide chlorhydrique en excès sont complètement volatilisés, sans que le chlorhydrate d'ammoniaque ait subi aucune perte par volatilisation ou dis- sociation. On pèse la fiole, après refroidissement dans l'air sec. L'augmentation du poids, multipliée par 0,31776 ou par 0,26168, donne le poids de l'ammoniaque ou de l'azote correspondant (oe'',2352 et o8'',3545 de AzH*Cl pur et sec, soumis à la distilla- tion avec de la soude, nous ont ainsi donné o,2352 et o,3547; nous avons trouvé les mêmes poids, après avoir prolongé la dessiccation soixante-douze heures). » On doit vérifier, avec l'appareil distillatoire employé, qu'il ne se produit aucun entraînement mécanique de soude. Avec un appareil dont le tube de dégagement s'éle- vait verticalement de o™,3o au-dessus du ballon avant de se réunir au réfrigérant, nous avons eu des surcharges de oS'',oi2 et oS'',oi6 de chlorure de sodium. Cet incon- vénient n'est pas à craindre, si l'on se sert d'un ballon à col incliné communiquant avec un serpentin ascendant, comme celui des appareils Schlœsing ou Aubin et Alla. » En second lieu, on doit vérifier que la soude employée ne donne pas à la distilla- tion la plus petite quantité d'ammoniaque, comme le font beaucoup d'échantillons de soude et de potasse du commerce, vendues comme pures. S'il en était ainsi, on sou- mettrait les lessives alcalines, avant d'en faire usage, à une ébuUition prolongée, jus- qu'à ce que le produit de la distillation ne colore plus le réactif de Nessler. » En troisième lieu, on doit s'assurer que l'acide chlorhydrique employé est volati- lisable sans résidu. » S'il s'agit d'un dosage d'azole, par le procédé de Kjeldahl, on opérera de même, sur le sulfate d'ammoniaque produit par l'action de l'acide sul- furique sur les matières azotées. Si l'on emploie le procédé par la chaux ( 576 ) sodée, on recueillera directement l'ammoniaque, dans le tube de Will et Warrentrapp contenant de l'acide chlorhydrique dilué. » CHIMIE GÉNÉRALE. - Sur l'équilibre chimique d'un système dans lequel quatre corps gazeux sont en présence ('). Note de M. H. Pélabon, pré- sentée par M. Troost. « Considérons un système dans lequel des corps gazeux de poids molé- culaires respectivement égaux à A,, A„, ... et des corps solides et liquides de poids moléculaires a,, a.,, ... peuvent, en réagissant les uns sur les autres, donner naissance à d'autres corps, les uns gazeux : A',, A^, . . .; les autres solides ou liquides : a\, a',, N,, Ns. ...;«,,«.,...; N, , N'2, . . .; n'^, n',, . . . désignant, pour chaque corps, le nombre de molécules réagissantes, on aura N,A, -f-NoA,^-. . .-4-n,a, — n._a.,-+ . . . = IN', A', -f-. . .-!-7i', a', -- . . .. )) Si, à une température déterminée T, un semblable système est en équilibre chimique et si, dans cet élat particulier, les nombres?,, P,, .... P',, P'.,, . . . représentent les pressions partielles de chaque gaz dans le mélange, la Thermodynamique établit (-) que ces pressions partielles sont reliées entre elles et à la température par la relation pu, pu, » Dans cette relation, les quantités U,, Uo U',,U',. ... sont respec- tivement égales à N,(', N.c, .... N>'. N> V étant le volume occupé par le poids moléculaire des corps simples ou composés (exprimé avec la même unité de poids), ces corps étant consi- dérés à l'état gazeux dans les mêmes conditions de température et de pression. )) Dans la relation i^: ), le symbole log signifie logarithme népérien. » Nous nous sommes proposé de soumettre la relation (i) au contrôle (') Travail fait au laboratoire de Gliiniie générale de la Faculté des Sciences de Lille. (') P. DuHEM, Traité élémentaire de Mécanique chimique, t. II, p. 365. de l'expérience. C'est en étudiant l'action qu'exerce l'hydrogène sur le sé- léniure de mercure que nous avons pu réaliser un système dans lequel quatre corps gazeux se trouvent en présence. » Les deux corps considérés, chauffés en tube scellé, donnent, en effet, de l'hydro- gène sélénié et du mercure, et la réaction est limitée par la réaction inverse. Si l'on opère à des températures supérieures à 5oo°, on est certain d'avoir dans le tube de la vapeur de séléniure de mercure, vu que ce corps se sublime facilement à ces tempé- ratures. On a donc, dans ces conditions, dans le tube scellé quatre corps gazeux : Thy- drogène avec une pression partielle Pj, le séléniure de mercure avec une pression Pj, l'hydrogène sélénié à la pression P, et la vapeur de mercure à la pression P'j. Il La réaction (2) montre que l'on a ici (étant donné que le mercure estmonoalomique et l'hydrogène dialomique) ; par suite, l'égalité (i) peut s'écrire p^ pi loo — ! L _p/X'( HgSe-hH^ — H^Se-- H N,=N,=z n; — N' — 1 '^2 I ou, simplement, P,P, (3) pf^=/(T). » Si l'on a soin d'opérer avec un excès de séléniure de mercure, de façon que la pression Pj soit égale à chaque instant à la tension de vapeur salurée de ce corps, c'est-à-dire soit une fonction de la température seule, on a (4) pfF;==?(T). » Enfin, il est évident, d'après la relation (2), qu'à chaque instant la pression de l'hydrogène sélénié est identique à celle de la \apeur de mercure; les masses de mer- cure et d'acide sélénhydrique produites sont, en efl'et, équi\alenles et les poids molé- culaires Hg et H^Se occupent le même volume dans les mêmes conditions de tempé- rature et de pression. » La relation (4) devient alors A = ?(T). ' 1 » Pour vérifier expérimentalement celle relation nous avons maintenu pendant un temps suffisamment long, à des températures fixes, des tubes scellés renfermant du séléniure de mercure et de l'hydrogène, sous des pressions variant comme les nom- bres (, 2, 4- Quant l'équilibre est établi, les tubes sont retirés rapidement du four- neau et refroidis brusquement. » L'analyse du gaz permet de calculer, pour chaque valeur de la pression totale, le C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N- 9.) 7t) ( 57» ) P rapport -rj^^ et de voir si ce rapport a bien toujours la même valeur quand T ne ' i change pas. » Voici les résultats des expériences que nous avons faites à une température voi- sine de 540° : Pressions du gaz hydrogène „ , . . P, , . , ? , , Valeurs du rapport -=777, • introduit dans les tubes à 10°. P;- mm 198 0,0189 390 0,0177 758 0,0182 » Ces nombres sont assez voisins l'un de l'autre et l'on peut considérer la rela- tion (5) comme suffisamment vérifiée. » Remarque I. — L'influence qu'exerce la pression sur la réaction étu- diée est très sensible. Il suffit, pour s'en rendre compte, de citer les résul- tats suivants : Valeurs du rapport Pressions de l'hydrogène de la pression de l'hydrogène sélénié produit contenu dans les tubes scellés à 10». à la pression totale. mm 195 0,27 382 0,1975 768 0,l502 » Remarque II. - Si, dans les tubes scellés, on introduit un excès de mercure, la pression de la vapeur de ce corps est égale à la tension maxima de la vapeur de mercure : soit F(T) cette tension; on aura P^ =r F(T) et la relation (4) deviendra Ï57-F^ = ?(T). » En remplaçant cp(T) par l'une des valeurs données plus haut, F(T) par le nombre que donnent les Tables des tensions de vapeurs saturées pour la température de 540", on trouve P, jST- = 19!'' et pour le rapport p — -!-p7- le nonibie 0,0002, nombre environ trente fois plus faible que celui qu'on obtient en n'introduisant pas de mercure dans les tubes. » L'expérience est parfaitement d'accord avec ce résultat. Un tube renfermant du mercure en excès, du séléniure et de l'hydrogène sous la pression atmosphérique, nous a donné, après avoir été porté à 54o°, 9™, 6 ( 579 ' de gaz; après absorption par la potasse, la masse gazeuse a diminué d'une quantité insensible, inférieure à ^ de centimètre cube, ce qui donne une proportion d'hydrogène sélénié inférieure à o,oo5 pour loo de la masse gazeuse totale. )) L'étude de l'action de l'hydrogène sur le sulfure de mercure permet une vérification plus complète de la formule (4)- C'est une étude que nous poursuivons en ce moment. ■> CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les eaux contaminées des puits de la Guillotière et des Brotteaux à Lyon. Note de M. H. Causse, présentée par M. Armand Gautier. « Les recherches concernant la matière organique des eaux contaminées sont limitées à son dosage; à notre connaissance, aucun travail relatif à la nature de ces substances n'a été publié. Nous allons établir que l'eau des puits contaminés de Lyon renferme de la cji/i/2e, probablement sous forme de cystinate de fer. » liCS eaux que nous avons examinées proviennent des parties reculées des quartiers dits de la Guillotière et des Brotteaux, où l'on fait encore usage des puits ; elles ont été prélevées dans des maisons où se sont déclarées plusieurs cas de fièvre typhoïde, quelques-uns suivis de mort. » Propriétés générales de ces eaux. — L'odeur et la saveur sont peu pro- noncées; le degré hydrotimétrique est. compris entre 35° et [\o°, mais ce degré élevé paraît dû uniquement à la chaux et à la magnésie. Soumises à la distillation dans le vide, ces eaux abandonnant du soufre au moment où le carbonate calcique commence à se déposer, l'eau de condensation con- tient alors de l'hydrogène sulfuré et noircit les sels de plomb et d'argent. » Le tannin acétique ne produit aucun précipité, mais une coloration violette, très nette après quelque temps. Le sulfhydrate d'ammoniaque ne donne pas de précipité immédiatement; après quarante-huit heures il se dépose des flocons de sulfure de fer. Le ferrocyanure de potassium, le sul- focyanure du même métal ne donnent pas les réactions des sels de fer; on ne les observe qu'après oxydation. Le réactif Nessler accuse quelquefois la présence de l'ammoniaque, cependant la quantité est toujours faible et disparaît rapidement si l'eau est maintenue à 35°-4o°; la proportion des nitrates est supérieure à la normale. Les eaux qui contiennent du cystinate de fer donnent avec le chloromercurate de paradiazosulfonate de sodium. ( 58o ) réactif que nous décrirons ultérieurement, une coloration jaune orangé; l'intensité de la teinte est proportionnelle à la quantité de cystine ; la colo- ration est affaiblie par l'acide sulfureux. Ce fait est très important; nous montrerons plus tard que ce réactif paraît spécifique pour les eaux cysti- nées. Avec les eaux de source non contaminées, on obtient une coloration jaune, mais l'acide sulfureux la détruit entièrement, tandis que l'orangé, bien qu'affaibli, persiste néanmoins avec les eaux infectées. M Des recherches bactériologiques faites au laboratoire d'hygiène de Lyon il résulte que ces eaux ne contiennent pas le bacille de la fièvre typhoïde, mais une quantité anormale de bactéries liquéfiantes de la géla- tine; de mon côté j'ai observé que la bactérie la plus abondante était le bacterium termo. )) Extraction du eystinate de fer. — 25'"' d'eau ayant donné avec le chloromer- curate de paradiazosulfonale de sodium une forte coloration orangée sont filtrés sur une longue colonne de laine de verre, et additionnés de ^oC^"^ d'eau de baryte saturée contenant S?"' de chlorure de baryum ; il se forme presque immédiatement un précipité iloconneux; l'éclaircissement exige parfois quarante-huit heures. Le dépôt, abondant pendant la saison chaude, est jaune plus ou moins prononcé; lorsqu'il s'est réuni, on décante, on lave le précipité, on le verse dans un ballon, et l'on ajoute 3oo" d'une solu- tion de carbonate de potassium pur au-j-J-s; on chauffe au bain-marie bouillant, tandis qu'un courant d'hydrogène traverse la masse, on agite le précipité et l'on met toutes les parties en contact avec le carbonate alcalin ; après deux heures de traitement, on laisse reposer, on filtre la partie claire, et le résidu est soumis à un second traitement sem- blable avec loo" de solution carbonatée. On mélange les portions filtrées, et on laisse refroidir; on obtient ainsi une solution alcaline de eystinate de fer. Une partie a été Q employée à établir le rapport du carbone à l'azote -r-, une autre le rapport du fer au soufre -Ç-) la troisième a servi aux réactions que nous décrirons plus loin. » La méthode que je viens d'indiquer ne donne pas la totalité du eystinate de fer; une faible portion échappe à la précipitation barytique. Toutefois la fragilité de la molécule ne se prèle pas à des opérations compliquées; au cours des traitements le fer ou le soufre se séparent, très souvent les deux simultanément, comme nous avons eu l'occasion de le constater. C » Rapport du carbone à l'azote -t — — 100"'= de solution alcaline sont neutralisés exactement par l'acide sulfurique et évaporés, le résidu est desséché au-dessus de l'acide sulfurique. On obtient une masse jaune, hygroscopique, qu'on mélange avec de l'oxyde de cuivre et qu'on brûle dans le vide; le gaz recueilli est mesuré, et, après absorption de l'acide carbonique par la potasse, le volume du gaz restant est déterminé. Le tout ayant été ramené à 0° et sous 760""° de pression, nous avons trouvé : volume total, 32"-; volume après absorption par la potasse, o'^'=,5; soit 3i",5 pour l'acide car- ( 58 1 ) bonique et o'"', 5 pour l'azote. Si l'on transforme ces volumes en poids on aura pour le C 9 5 carbone C — 0,00175 et pour l'azote Az — 0,00075, ce qui donne un rapport -r— z~ ^~^. I\7. I Fe i> Rapport du soufre au fer, ou -^- — 20o"de solution carbonalée sont traités par l'eau de brome jusqu'à coloration jaune, on ajoute de l'acide chlorhydrique, on porte à l'ébuUition; après refroidissement la solution est divisée en deux parts égales; dans l'une le fer est dosé colorimétriquement à l'état de bleu de Prusse, et dans la seconde le soufre est déterminé sous forme de sulfate de baryte. Nous avons trouvé Fe=:o,oi8, o . Fe 1 , 7 3 = 0, on, soil -=- = — - • S 1 » Si l'on calcule les rapports qui existent entre les éléments constituant le cystinate de fer, C'H'AzO^SFe = 177, on obtient -r- -nr --^ et-=^i--^-^. Ces rapports se Az 1 5) I ^' confondent avec ceux déduits de l'analyse. L'ensemble des faits suivants complète la démonstration. » Examen microscopique. — On évapore à siccilé 25'" à Zo"" de liqueur alcaline; le résidu est repris par un peu d'eau, filtré et neutralisé par l'acide acétique; quelques gouttes du liquide déposées sur une lamelle abandonnent, au bout de quelques heures, des plaques en hexagones réguliers de cystine. J'ai, en outre, observé, avec quelques eaux, des cristaux bleus très probablement constitués par de l'indigoline; dans ces cas, les eaux soumises au réactif d'Obermayer et agitées avec du chloroforme cédaient à ce dissolvant une matière colorante bleue violacée, mais la coloration était faible. » Réactions particulières. — Les sels de plomb, d'argent et de mercure, au contact de la liqueur alcaline, donnent, à la chaleur du bain-marie, les deux premiers un sul- fure noir, le troisième du vermillon. A ces réactions il convient d'ajouter l'action de la cystine sur le chloromercurate de paradiazosulfonate de sodium ci-dessus annoncée, mais ce côté de mes recherches fera l'objet d'une Communication nouvelle. » Eli résumé, des eaux des puits de la Guillotière et des Brotteaux, ayant manifestement provoqué la fièvre typhoïde, j'ai isolé de la cystine unie au fer. Je n'ai trouvé dans les eaux ni albuminoïdes, ni nucléopro- téides; je montrerai plus tard que la proportion de cystine est variable et dépend des saisons dont elle subit les fluctuations. » CHIMIE ANIMALE. — Elimination du cacodylate de soude par les urines après absorption par voie stomacale. Note de MM. H. Imbert et E. Badel, présentée par M. Armand Gautier. « Les résultats que nous allons rapporter ont pour but de faire con- naître les essais préliminaires que nous avons effectués pour élucider la question de l'élimination du cacodylate de soude par les reins. ( 582 ) )i Nous nous sommes préoccupés d'abord de trouver qualitativement et quantitativement l'acide cacodylique dans une urine. » Pour cela, oS"',oo25 d'acide cacodylique pur, correspondant à oCjOciS d'arsenic, ont été dissous dans 200'='' d'urine. Le liquide a été traité ensuite par le procédé Armand Gautier. Evaporé jusqu'en consistance d'extrait, puis additionné d'un volume d'acide azotique pur et concentré égal à celui du résidu et de deux gouttes d'acide sulfurique, il a été chauflFé au bain de sable jusqu'à boursouflement; pour amener la destruction des matières organiques on l'a additionné alors d'acide sulfurique pur et l'on a détruit la presque totalité de la matière organique par des additions succes- sives d'acide azotique, enfin l'on a chaufTé jusqu'à émission d'abondantes vapeurs. Gomme l'acide cacodylique n'est pas décomposable par l'acide azotique, nous avons alors neutralisé par de la potasse et calciné le résidu sec avec du nitrate de potasse et de la potasse. En chaufTant enfin avec de l'acide sulfurique, tout l'acide azotique a été chassé; la masse redissoute dans une quantité suffisante d'eau a été alors intro- duite dans un appareil de Marsh en activité. Le poids de l'anneau darsenic trouvé a été de o§'',ooi2 à o?', ooi^- » Comme il résulte des derniers travaux de M. A. Gautier que l'urine normale ne contient pas d'arsenic, il s'ensuit que, par ce procédé, on peut doser l'acide cacodylique contenu dans une urine. » Après avoir acquis cette conviction, nous avons recherché l'arsenic dans ce liquide après ingestion de cacodylate de .soude. » L'un de nous a pris par voie stomacale os'', 20 de ce sel pur, correspondant à 08'', 09874 d'arsenic. » La quantité normale d'urine émise par la personne en expérience est de iSoo'^'^ à 1400'='' par jour. Les quantités à partir de l'ingestion ont été les suivantes, par vingt- quatre heures : ce Cf 1"'' jour i33i 5" jour 1000 1" » gSo 6" « i3io 3'' i> 940 7" » 1 460 4" " io5o » Le cacodylate de soude a donc eu pour effet de diminuer, dans des proportions notables, la quantité d'urine émise; elle est redevenue sensi- blement normale à partir du sixième jour. M. A. Gautier a déjà fait la remarque que, pris par la voie stomacale et non hypodermique, le cacody- late de soude contrarie la sécrétion rénale et fatigue les reins. » Nous avons déterminé les quantités d'arsenic éliminé par vingt-quatre heures, en employant le procédé de destruction des matières organiques indiqué précédemment. » En ce qui concerne l'arsenic des dernières émissions d'urine, qui n'e>t éliminé ( 583 ) qu'en très petite quantité, le poids en a été déterminé comparativement avec une série d'anneaux de o™5'',o5, o™s'',i, o"'8'', 2, o^si^jS, etc., contenus dans des tubes scellés. On a opéré, en général, sur 200"° d'urine. A la première émission du liquide, c'est-à-dire trois heures après l'absorption du sel, le volume a été de 176"^= et la quantité d'arsenic de 06"', 0024. » Le deuxième jour, on perçoit dans l'urine une odeur alliacée qui a disparu à partir du sixième jour. » Les quantités d'arsenic éliminé dans les huit premiers jours sont indiquées dans le Tableau suivant : i=''jour 0,0359 5» jour o,ooi5 2" » o,oo3o 6" » 0,0026 3" Il 0,001 5 7° » 0,0028 4° » 0,0021 8" » 0,0034 » La recherche de l'arsenic a été faite ensuite à des intervalles de plusieurs jours et l'on a trouvé : 12* jour 0,0043 21» jour 0,0012 iS" » o,ooi4 28'= » traces. » Il convient de retenir de ces expériences préliminaires que l'arsenic apparaît dès la première émission d'urine et que son élimination par les reins, après absorption, sous forme de cacodylate de soude, par la voie stomacale, s'est prolongée pendant près d'un mois. Il est probable que la majeure partie du sel s'élimine ainsi par les urines. Nous cherchons à confirmer par de nouvelles expériences ces constatations qui offrent un réel intérêt au point de vue thérapeutique et médico-légal. » CHIMIE. - Nouvelle réaction colorée de la tyrosine. Note de M. G. Denigès. « On connaît actuellement quatre réactions colorées de la tyrosine : les trois premières, classiques, dues à Piria, Hofmann et Scherer, sont très peu spécifiques et masquées par la présence d'un grand nombre de ma- tières organiques, notamment par celle des albuminoïdes, ce qui rend illusoire la recherche directe, par ces réactions, de la tyrosine dans les liquides des digestions naturelles ou artificielles. » La dernière, plus intéressante, a été trouvée par Bertrand, dans ses recherches sur les oxydases, et particulièrement étudiée et appliquée par Bourquelot et ses élèves; on peut l'utiliser avec profit pour l'étude de la ( 58^1 ) digestion pancréatique. Son inconvénient est de nécessiter la possession de tyrosinase, substance qu'il n'est pas toujours possible d'avoir facilement à sa disposition. » La réaction nouvelle que nous proposons est fondée sur la propriété que possède la tyrosiue et que nous avons découverte, de fournir avec l'éthanal (aldéhyde ordinaire), en milieu fortement sulfurique, un pro- duit de condensation, d'un beau rose carmin, présentant une large bande d'absorption couvrant le vert et la presque totalité du jaune du spectre. » L'aldéhyde ordinaire, qui bout vers i\°, étant peu maniable, nous l'employons diluée au tiers avec de l'alcool à 90° au moins, selon la formule : Aldéhyde ordinaire 5'='= Alcool à 90° 10" » Pour la recherche de la tyrosine on met, dans un tube à essais, 2" d'acide sulfu- rique pur et 3 à 5 gouttes de la solution alcoolique d'aldéhyde indiquée, versée avec une pipette ou un tube très effilés. Il faut avoir soin de n'ajouter la solution aldé- hydique que goutte à goutte, de deux ou trois secondes en deux ou trois secondes, en secouant vivement le liquide du tube après addition de chaque goutte, qui ne devra pas être versée sur les parois mais tomber directement sur l'acide. Si l'on n'observait pas ces diverses précautions, on risquerait de provoquer la formation d'une teinte jaune brunâtre qui gênerait l'examen de la réaction ultérieure. B Aussitôt le mélange effectué ('), on ajoute quelques parcelles de tyrosine ou une ou deux gouttes de solution de cette substance et l'on agite; presque aussitôt la masse prend une teinte groseille plus ou moins accentuée, suivant les doses, et proportion- nelle par son intensité, dans de certaines limites, à la quantité de tyrosine présente dans l'essai. » Ainsi, en dissolvant à chaud i^^' de tyrosine dans une goutte de lessive de soude et 5°'= d'eau, -^ de centimètre cube de cette liqueur, renfermant -^ de milligramme de tyrosine, a donné une belle teinte groseille avec le réactif aldéhydique. » La teinte est encore appréciable en employant j^ de milligramme de tyrosine; il est donc possible de déceler cette substance, même lorsqu'elle n'existe qu'à la dose de oe'',io par litre, à condition d'opérer avec —^ de centimètre cube de solution. » Par comparaison avec une solution tyrosinique titrée on peut, à l'aide de cette réaction, effectuer un dosage coloriniétrique rapide de la tyrosiue, non seulement en solution aqueuse, mais aussi dans les liquides de diges- tion pancréatique, les matières albuminoïdes et les peptones (exemptes de tyrosine) étant sans action sur le çéactif sulfo-aldéhydique. (' ) Ce mélange ne doit être effectué qu'au moment de l'emploi, car il s'altère rapi- dement. Dans sa préparation on peut, à la rigueur, remplacer l'aldéhyde par la paral- déhyde ou la métaldéhyde. ( 585 ) » Enfin on peiil l'uliliser encore pour étudier l'élimination de la tyro- sine urinaire, suivant un mode opératoire que nous déterminerons ulté- rieurement. I) Le réactif sulfo-aldéhydique est influencé par quelques produits phénoliques et leurs éthers : c'est un caractère qu'il possède d'ailleurs avec la tjTOsinase, mais à un moindre degré. Bourquelot a, en effet, établi qu'un grand nombre de phénols, leurs éthers et les corps amidés correspondants sont aussi oxydés sous l'influence de la t^ro- sinase, en fournissant des colorations variées dont certaines sont souvent difficiles à distinguer de celles que donne la tyrosine sous l'influence du même ferment. )) L'acide sulfurique formolé, préparé en ajoutant i"^"^ de formol du commerce à âC" d'acide sulfurique pur et qui constitue un réactif très stable est, au contraire du réactif à l'aldéhyde ordinaire, plus sensible pour les corps à fonction pliénolique simple que pour la tyrosine, et nous comptons l'utiliser pour la diagnose des phénols urinaires. » Quand à 2'^'^ ou 3'='' de ce réactif on ajoute un peu de tyrosine, il se développe len- tement à froid, instantanément vers Sc-ôo", une coloration feuille morte, prenant fina- lement un ton rougeàtre. Par addition au liquide du double de son volume d'acide acétique cristallisabie et ébullition, la teinte passe au vert. » CHIMIE PHYSIQUE. — Sur le pouvoir rotatoire de l'acide valérique actif (^*). Note de M. Ph.-A. Guve et de iV^'^E. Asto.v, présentée par M. Georges Lemoine. « {. Nous avons montré précédemment (-) que le pouvoir rotatoire de l'alcool amylique primaire, étudié à diverses températures, présente une anomalie caractéristique au passage de l'état liquide à l'état de vapeur, et que cette anomalie doit être attribuée au fait que l'alcool amylique est constitué par un mélange, en proportions variables avec la tem- pérature, de molécules simples (CH'-O) et de molécules complexes (C'H'^O)", douées chacune d'un pouvoir rotatoire différent, au même litre par exemple que les deux polymères, isotérébenthène et métatéré- benthène, signalés par M. Berthelot ('). En outre, nos observations indi- quent que les molécules ainyliques complexes doivent être regardées comme moins actives en valeur absolue que les molécules simples (^). (') Genève, laboratoire de Chimie physique de l'Université. (^) GuYF, et Aston, Comptes rendus, t. CXXV, p. 819. (') Berthelot, Comptes rendus, t. CXXV, p. 822. {') A l'appui de ces résultats, on peut encore invoquer le fait caractéristique que G. R., tgoo, I" Semestre. (T. CXXX, N" 9.) 77 ( 586 ) » 2. Il ne faudrait pas conclure de ce premier exemple que tous les corps actifs, polymérisés à l'état liquide, conduisent nécessairement à des anomalies de même nature. Une pareille généralisation serait trop hâtive, ainsi que le prouvent nos recherches relatives à l'acide valérique actif, dont les variations de pnuvoir rotatoire avec la température sont normales, bien que ce corps soit formé, comme l'alcool amylique, de molécules com- plexes et de molécules sinijiles, les dernières étant plus actives que les premières. Il nous parait donc utile de préciser ces particularités et d'en signaler la cause. Voici d'abord les rotations spécifiques de l'acide valérique à diverses températures; elles ne présentent aucune anomalie apparente. Premier échantillon : Deuxième échantillon : [a]D = -t- 11,27 (liq.) à 11" [a]„=:+ 9,07 (liq.) à 16" [a]u=-t-lo,8/i (liq.) à 59»,5 [aj^i^ + 7,54 (liq.) à 99" [a]u = + 9,0 (vap.)à 188° [a]„ = -(-7,3(vap.)(')à 188° » Et cependant l'acide valérique est, comme l'alcool amjlique, fortement polymé- risé à l'état liquide; de même aussi les molécules simples d'acide valérique (C^H'^O^) sont plus actives que les molécules complexes (C^H'"©^)", ainsi que cela résulte des mesures suivantes effectuées, d'une part, sur des solutions aqueuses diluées, dans lesquelles l'acide valérique doit être considéré comme totalement dissocié en molé- cules simples, et, d'autre part, sur des dissolutions dans le bromure d'éthjlène, dont les propriétés polymérisantes sont aujourd'hui bien connues. le pouvoir rotatoire des dérivés amyliques non poljiuérisés à l'état liquide (éthers, corps halogènes, hydrocarbures, etc.) en fonction de la température, suit l'allure décroissante normale généralement observée. On nous permettra de rappeler ici les mesures relatives à deux, dérivés amyliques dont les propriétés optiques ont été étu- diées jusqu'à l'état de vapeur : l'iodure d'amyle et le diamyle (Guye et do Ajiaral, Arch. Se. ph. et nat., 3" série, t. XXXIII, p. 409). D'après toutes les analogies connues, ces deux corps ne sont certainement pas polymérisés à l'état liquide. A l'in- verse de l'alcool amylique, leurs pouvoirs rolatoires décroissent d'une façon normale avec la température : Diamjlc. lodiire d'amyle. [a]D = -t-io,oi (liq.) à 19", 9 [x ]i, = -<- 4,98 (liq.) à 18 [a]D=-h 9,7 (vap.)ài73" [a]u =-t- 4,8i ( liq.) à 60, 5 {a]i)=;-i- 3,6 (vap.)à i56 (') Valeur déduite du pouvoir rotatoire de l'acide valérique à l'état liquide (tempé- rature ordinaire) et à l'état de vapeur (188"), trouvée expérimentalement égale à i3,5: 13,8 = 1 ,25 (GuYK et do .\makal, loc. cit.). ( -^«7 ) Solution aqueuse : » Détermination cryoscopique (concentration de 3 ,9 pour 100) : M (observé) ;= io3, M (calculé pour C^H'^O-) = 102. » Mesures polarimétriques : Acide liquide [a]p = -(- 12,02 à iS" 11 en solution aqueuse (3,9 pour 100). . [a]ii-=: + i4,6 à 18° » » (i , 2 pour 100)... [a]pi=-f- i4,4 à 18" Solution dans le bromure d'éthylène : >) Détermination crjoscopique : M ( théorique) := io3. (Concentration : 2 pour 100 environ), M (observé) =: i84. (Concentration : 5 pour 100 environ), M (observé) = 202. 11 Mesures polarimétriques : Acide liquide de pouvoir rotatoire [ï.]f, = -t- 1 1 ,27 à 18" Solution: le'', 27 dans 100" solution [a]B=:4- 7,8 » 2e'-, 10 » [a][|^-t- 9,65 » "°'',9i » [a][, = -|- 10, 12 )) 3. Ces divers points étant établis, il nous reste à montrer que la dif- férence caractéristique entre les propriétés optiques de l'aicool amylique et de l'acide valérique doit être attribuée au fait que les phénomènes de dépolymérisation observés pour ces deux corps ne présentent qu'une ana- logie partielle. » En effet, chez les alcools primaires de la série grasse, la chaleur pro- duit une dépolymérisation très accentuée des molécules liquides complexes, tandis que, chez les acides de la même série, cette action est peu appré- ciable, et parfois même nulle, dans des intervalles de température consi- dérables. Ce fait ressort nettement des valeurs des coefficients de polymé- risation à l'état liquide, déterminés pour ces deux groupes de composés par MM. Ramsay et Schields (Zeitschrift, t. XII, p. 468 et 470), dont nous transcrivons ici quelques mesures : Entre 16° et 46°. 46° et 78°. 78° et 132°. Alcools* *^'"'-^"(''°) ''9^ ''^^ ''^^ ■( C^H'>.OH(iso) 1,97 1,69 1,57 / C'H'.COOH 1,77 r,78 1,88 Acides C*H'.COOH(iso)..-... i ,45 1,82 1,73 ( C»H".COOH 1,36 1,37 r,70 » En second lieu, on constate qu'à l'état de vapeur les alcools ont une ( 588 ) densité à peu près normale, tandis que les densités de vapeur des acides gras, toujours trop fortes, révèlent la présence d'une proportion élevée de molécules complexes, même à^des températures notablement supé- rieures au point d'ébullition ; pour l'acide acétique, le mieux étudié du groupe, la densité de vapeur à 5o" correspond approximativement à la formule double (C^H'O-)- (Ramsay et Young); au point critique, ce corps contiendrait encore environ 70 pour 100 de molécules doubles (Guye). » En raison de ces lois de dépolymérisation, générales pour le groupe des alcools et pour celui des acides gras, la vapeur d'alcool amylique, formée presque exclusivement de molécules simples, sera nécessairement caractérisée par la rotation spécifique des molécules simples, soit numéri- quement plus grande que celle de l'alcool liquide, tandis que la vapeur d'acide valérique, contenant encore un grand nombre de molécules com- plexes, conduira à une rotation spécifique [«]„, dans laquelle la valeur propre aux molécules simples sera nécessairement masquée par celle des molécules complexes. » Bien loin de nous surprendre, la différence observée entre les pro- priétés optiques de ces deux corps doit donc être considérée comme la confirmation de ce que nous savions sur les variations de leur complexité moléculaire avec la température. » BOTANIQUE. — Sur la pliuaUtc de C espèce dans le groseillier à grappes cullii'é. Note de M. Edouard de Jaxczewski, présentée par M. Bornet. « Cultivé si communément dans nos jardins, le groseillier à grappes est presque toujours considéré comme descendant d'une seule espèce spon- tanée, habitant l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord, le Ribes rubrum L. » Il présente, en effet, lant.de ressemblance, dans ses organes de végé- tation et dans l'aspect, le goût et la couleur de ses fruits, qu'on ne saurait reprocher ni aux botanistes ni aux horticulteurs de n'y avoir pas regardé de plus près et de n'avoir pas essayé d'en donner une classification natu- relle. Cependant, il suffit d'examiner attentivement un certain nombre de variétés cultivées, surtout pendant la floraison, pour reconnaître tout l'arbitraire de cette opinion et conclure que leur origine est multiple, quelquefois hybride. Il y a donc lieu de remonter à leurs ancêtres spon- tanés et de les soumettre à une nouvelle analyse. » Le résultat d'une revision que nous avons entreprise sur le vivant, ( 589 ) autant que possible, était facile à prévoir. I>e Ribes riibrum des botanistes d'aujourd'hui se trouve être un mélange, pour le moins, de trois espèces du premier ordi-e, sans compter les affines également distinctes. Le R. petra- ceum Wulf a aussi participé à la population de nos jardins. Il est donc nécessaire d'indiquer ici les caractères essentiels des ancêtres de nos groseilliers cultivés, ou des espèces confondues avec eux jusqu'à présent, en commençant par établir quelle est l'espèce que Linné nomme Ribes rubrurn. » La diagnose étant superficielle et ne disant rien, la seule remarque de Linné habitat in Suecciœ borealibus peut décider la question. En effet, dans la Suède du Nord, il n'y a qu'une seule espèce spontanée du gro- seillier à grappes; il est donc juste de lui conserver le nom de R. rubrum. Nous la mettrons en tête de toutes les autres. » I. R. rubruni L. : Sépales brunâtres à la face supérieure (maculés de rouges)' Anthères distinctement introrses, à connectif assez étroit. Réceptacle floral creusé en coupe, dépourvu de disque. Paroi supérieure de l'ovaire convexe et faisant angle avec la base du style. Fruit muni d'un bec translucide (base fraîche du style qui est noir et sec dans le reste) caché sous le calyce marcescent. Patrie : Europe du Nord et de l'Est (Norvège, Suède, Finlande, Laponie, Danemark, Allemagne du Nord, Pologne, Lilhuanie, Russie jusqu'en Caucase et Oural, probablement aussi au delà). Variétés horticoles peu nombreuses, peut-être toujours hybrides. » Espèce affine : R. lithiianicum nob. Diffère de la précédente par les sépales d'un jaune verdàtre et par l'absence du bec transparent au sommet du fruit. Patrie : Lithuanie, Allemagne du Nord, Bornholm, où elle accompagne ordinairement le R. rubrum. Espèce insuffisamment étudiée, participant à la formation des variétés horticoles probablement au même degré que la précédente. » II. R. domesticum nob. : Sépales d'un jaune verdàtre. Anthères aplaties, à déhiscence presque latérale, en forme de papillon après l'anthèse. Connectif large. Réceptacle floral plat, garni d'un disque saillant, en forme d'anneau pentagonal arrondi. Fruit dépourvu de bec transparent; le disque y est reconnaissable, quoique ne formant qu'un pli sec. Patrie : Europe de l'Ouest et du Centre (Grande-Bretagne, France, Belgique, Basse-Autriche; certainement aussi : Suisse, Allemagne du Sud). Rare dans d'autres pays, il n'y est que naturalisé selon toute vraisemblance (Suède méridionale, Danemark). Variétés horticoles très nombreuses. » Espèce affine : R. macrocarpum nob. Diflere de la précédente par les sépales un peu maculés à l'extérieur et brusquement recourbés, le disque également maculé et le style plus profondément fendu. Plus caractéristiques sont cependant ses organes de végétation. Feuilles grandes, épaisses, à lobes obtus. Port irrégulier. Scions généra- lement normaux, mais les brindilles ne portent ordinairement de bourgeons qu'à leur base, parce que les autres (terminaux et axillaires) avortent. Patrie inconnue jusqu'à présent, probablement plus méridionale que celle du R. domesticum. Variétés horti- coles nombreuses, produibant les fruits les plus gros. ( 59° ^ 1) III. /?. /)/'o/jm7w;//« ïurcz. — Anthères à connectif assez étroit, ne prenant pas la forme de papillon après l'anthèse, donc semblables à ceux du R. rubruni L. Réceptacle plat, garni d'un disque saillant comme dans le /?. domesllcum. Espèce insuffisamment étudiée, incorporée à titre de variété au R. rubrum. Patrie: Nord de l'Amérique, Japon, Sibérie orientale. Variétés cultivées inconnues, probablement nulles. >) IV. R. pctrœum Wulf. — Dispersé sur un immense espace, cet arbrisseau alpin ou subalpin varie beaucoup dans les caractères extérieurs. Sépales ordinairement ciliés sur leurs bords, presque rouges à l'intérieur (macules larges et confluentes), du moins en Europe. Anthères distinctement introrses, à connectif étroit. Réceptacle profond, dépourvu de disque. Paroi supérieure de l'ovaire soulevée en cône, se continuant en style, sans aucune limite appréciable. Fruit muni d'un bec transparent, comme dans le R. rubrum. Feuilles portant à la face supérieure, souvent mais pas toujours, des poils gros et épais (' ). Patrie : Europe (depuis les Pj'rénées et la Grande-Bretagne jusqu'en Caucase), Asie (Arménie, Perse, Tourkestan, Sibérie, Hongrie, Amur, jusqu'au Japon et Kamtchatka), Afrique (cimes de l'Atlas). Variétés horticoles peu nombreuses, rare- ment cultivées aujourd'hui, 'ou hybrides. » Conclusions. — Les groseillier.s à grappes cultivés ne descendent pas d'une seule espèce botanique, mais, pour le moins, de trois, sans même compter les affines. Parmi leurs ancêtres spontanés, le vrai 7?. rubrum de Linné, confondu jusqu'à présent avec d'autres espèces bien différentes, a peu participé à la population de nos jardins. C'est le R. domeslicum de l'Europe occidentale qui a donné naissance à la plupart des variétés hor- ticoles ; sa culture paraît donc la plus ancienne et avoir été inaugurée dans l'un de ses pavs d'origine : la Grande-Bretagne ou plutôt la France. » PATHOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur le parasitisme du Phonia reniformis (-). Note de MM. L. Ravaz et A. Bonnet, présentée par M. Prillieux. « La maladie des raisins signalée, en i886, dans les vignobles du Cau- case et ilont MM. Prillieux et Delacroix ont entretenu récemment l'Aca- démie, a été attribuée tantôt au Phoma uvicola, cause du Black Rot, tantôt au Phoma reniformis V et R. Les grains malades portejit, eu effet, de nom- (') Ce caractère est partagé par le R. himalayensis Royle et le R. monpinense Franck, deux espèces dont les fleurs ont aussi une structure semblable à celles du R. petrœum. Elles le remplacent à l'Himalaya et au Thibet, et ne sont peut-être que ses espèces affines. La première a été le plus souvent confondue avec le 7?. rubrum L. et considérée comme simple variété (/?. rubrum, var. hiinalayense). (2) Laboratoire de Viticulture de l'Ecole nationale d'Agriculture de Montpellier. ! ( ■%! ) breuses pycnides de ce dernier Champignon. Mais, en même temps, et comme l'a déjà indiqué M. de Jaczewski, ils en portent fréquemment d'autres qui renferment des spores quelquefois brunes, le plus souvent incolores, de dimensions et de formes très variables. Les spores les plus courtes ont une grande ressemblance avec les spores du Phoma uvicola; elles s'en distinguent par leur membrane qui parait nettement plus épaisse, par leur contenu, et surtout par leur germination. Elles germent, en effet, rapidement dans l'eau ordinaire, en émettant un filament long et gros; les spores du Phoma uvicola germent plus lentement et donnent naissance à un filament grêle et court. )» Transportées, avant ou après germination, sur des feuilles de vigne de tout âge et sur des grains de raisins non seulement sains, mais encore attenant à la souche, ces spores courtes se développent fort bien à la sur- face des organes qui les portent; mais, dans aucune de nos nombreuses inoculations, elles n'ont pu produire la moindre altération; tandis que les spores du Phoma uvicola authentique, ensemencées parallèlement dans les mêmes conditions et sur les mêmes organes, ont toujours produit les alté- rations du Black Rot. » .Si donc les spores courtes du Phoma reiiiform.is peuvent être, à un examen superficiel, confondues avec les spores du Phoma uvicola, elles sont, comme l'ont établi nos expériences, incapables de produire les mêmes dégâts. » La forme normale du Phoma reniformis a été observée rarement en France. Toutefois, elle fut très abondante à l'automne de l'année 1897, dans les vignobles du Midi de la France; et non pas sur les raisins, mais seulement sur l'écorce morte des sarments aoutés, qui en était entièrement noircie. Et comme elle venait d'être signalée comme parasite des raisins en Russie, nous avons voulu rechercher quel danger elle pourrait constituer pour nos vignobles méridionaux. « Nos recherches ont duré de 1898 à février 1900; et, pendant plus d'une année, nous avons fait en serre, avec des spores de diverses provenances du Caucase et du Midi de la France, des centaines d'inoculations : 1° Sur des tiges herbacées; 3° Sur des feuilles de tout âge; 3" Sur des grains verts et sains[; 4° Sur des grains verts et déchirés; 5° Sur des grains presque mûrs; tous attenant à la souche et maintenus, sous cloche, dans une atmosphère humide. Nous nous sommes assurés chaque fois que les spores déposées à la surface de ces or- sanes avaient sermé. ( 592 ) )> Dans tous ces essais, le Phoma reniformis n'a pu se développer complètement que sur les grains meurtris ou fendus. Sur les autres organes sains : tiges, feuilles de tout âge, grains verts, grains mûrs, il n'a jamais produit aucune altération. » Ces résultats sont en apparence contraires à ceux que M. Spechnew a publiés dans le numéro de décembre du Zeitschrift fur Pjlanzenkrank- heiten. Mais ce savant a opéré sur des rameaux et des grains détachés de la souche et maintenus sous cloche dans une atmosphère humide. De telles conditions sont surtout favorables au développement des saprophytes; et peut-être conviendrait-il d'interpréter les résultats positifs de M. Spechnew dans le même sens que nos résultats négatifs. » Il résulte de nos expériences que le Phoma reniformis à spores nor- males ou courtes ne peut être la cause première de la maladie des raisins des vignes du Caucase. Il ne peut les envahir que lorsqu'ils sont déjà dé- tériorés par une cause quelconque, ou lorsqu'ils sont très miirs: et en fait, les grains que nous avons reçus de plusieurs endroits du Caucase étaient tous ou piqués par un insecte (^Cochylis?), ou déchirés, ou avaient dépassé la maturité. Même dans ces conditions, ce Champignon est loin d'envahir les organes altérés aussi vite que le Coniothyrium diplodiella, qui, cependant, n'est lui-même qu'un demi-parasite. Il n'est donc pas un danger pour nos vignobles, dans lesquels il n'a d'ailleurs fait aucun mal jusqu'ici, malgré son extrême abondance en 1897. Et, si nos renseignements sont exacts, il en sérail de même en Russie, où la maladie qu'on lui a attribuée a fait plus de bruit que de mal. » PALÉONTOLOGIE. — Examen des fossiles rapportés de Chine par la mission Leclére. Note de M. H. Douvillé, présentée par M. Michel-Lévy. « M. Leclère, ingénieur en chef des Mines, a été chargé, en 1898-1899, par le ministère des Colonies, d'une mission d'étude dans la Chine méri- dionale; il en a rapporté un certain nombre de fossiles dont l'examen m'a été confié par le Service de la Carte géologique; j'indiquerai brièvement le résultat de cet examen et les horizons qu'il m'a paru possible de dis- tinguer. » 1° Dévonien moyen. — Fossiles dégagés, trouvés à 10'^™ à l'est de Tien- Sen-Rouan, près Lou-Nan (Yun-Nan) : * » Atrypa explanata ; » Rhynchonella Huoti, de Vern. et Keys. (Russie, p. 81, PI. X, fig. 4, a, b), exemplaires deux lois plus grands que le type; (593) » Rynchonella pugnus, Sow. ; i> Spiri/er pacliyrhynckus. de Vern. et Keys. (Russie), exemplaire un peu plus grand que le type; » Spiri/er tentaculum, de Vern. et Keys. {Cyrtia striata de Buch, non S.striatus Martin), ce fossile présente des caractères analogues à ceux des Syringothyris; « Orthis; > Cyalhopliylluin, nov. sp. ; » Chœteles. » Cette faune présente une analogie frappante avec celle des couches à Syringucephalus Burtini de l'Oural. » 2" Dévonien supérieur. — Calcschistes entre I.-Leang-Chien et Lou- Nan (Yun-Nan). « Alrypa explanata, Rhynchonella Omaliusi Goss., Rh. lelieiisis Goss. >i 3° Carboniférien. — Calcschistes noirs tendres de Lan-Mou-Tchang (Kouei-Tcheou), avec » Orthotetes crenistria. » 4° Carboniférien supérieur. — Marbre noir à Polypiers de Rouei-Lin et Tchouang-Chan (Kouang-Si) : » Fusulina, Schwagerina princeps, Syringopora, Peronella. » Cette couche paraît être le prolongement de l'horizon du marbre noir de la Montagne de l'Eléphant près Hai-Phong où j'ai signalé précédemment {Bull. S. G. F., avril i886): » Spiri/er mosquensis, AUiyris, Pentremiles, Lophophylluin, Syri?igopora cf. geniculata. » Les calcaires noirs à Polypiers de la baie d'Along font aussi partie du même système. » Il faut également en rapprocher les calcaires à Productus et Schwage- rina (') de Luang-Prabang, signalés par M. Counillon. » 5° Permien. — Marbre grisâtre du Yunnan-Y, près Ta-Li-Fou. » Littorina {Eunema), Straparollus, Articulations à'Encrines, Pachypora cf. jabiensis Waagen, Stenopora {Geinitzella) cf. crassa in Waagen (calcaire à Pro- ductus de rinde). » Stenopora sp., Peronella, Eudea. — Cette faune est principalement composée de ^') D'après l'examen que j'ai pu en faire, c'est très probablement Schn\ princeps C. R., 1900, 1" Semestre. (T, CXXX, N- 9.) 7"^ ( 594 ) jielils Polypiers {Fai-osilidés ou Multiporidcs) et de Spongiaires rameux; les carac- tères internes sont médiocrement conservés et par suite les déterminations rigoureuses sont extrêmement difficiles. » La présence du genre Stenopora nous paraît à peu près certaine, ce qui nous conduit à rapprocher cette faune du Perinien de Russie et du calcaire à Produclus de l'Iode. » En particulier des formes très analogues ont été figurées par Waagen, de la localité de Jabi (Cale, à Produclus supérieur). » Toutefois de petits polypiers analogues ont été figurés par Locz\ ( /^3- vosites reliculalus, Stomalopura concentrica) comme venant du Dévonien de Pc-Suj-Kiang (Kan-Sou). » 6° Permieji. — Schistes de Ngan~Tchouang-Po (Kouei-Tcheou). )i Spiri/erina cristata, Productus inlernicf/iiis, Cho/ietella Vs'aag&n, Fenestella, Favosites. » Le Spiri/erina cristala présente de très grandes variations dans la grosseur et dans le nombre des perforations qui varient de 20 à plus de loo par millimètre carré; les Produclus appartiennent au groupe du Pr. intermedius du Permien de Djoulfa; ils sont malheureusement presque toujours incomplets ou déformés. Une troisième forme est voisine des Choneles et le moulage interne d'une valve dorsale présente les caractères du genre Chonelella Waagen. » Cette faune présente des analogies bien nettes avec le Permien de Djoulfa et avec les calcaires à Productus de l'Inde. Il faut en rapprocher également le Permien de Luang-Prabang, où M. Counillon (Comptes rendus , 2~ H ■-, 80 s. •"-j *^ ■-J \ 80 >. \ s \ 70 N y 60 \ ' -- .,.^ ""*- — -- -« (0 \ \ 20 1 \ \ i Jo \m 1 0 2 0 3 0 i 0 s u bO Effets de la zAmothérapie. fection tuberculeuse, la partie active de la viande consiste dans les parties sohibles dans l'eau (voir /?«•. 2). >) 3'^ Même lorsque les animaux infectés et non traités sont dans un état de détresse extrême, et que la mort est imminente, la viande crue est capable de les ramener à la vie. » L'expérience de la Jig. 3 le prouve. Six chiens ont été infectés de tuberculose. Lorsque trois d'entre eux furent morts, il en restait trois dans un état lamentable, au vingt-sixième jour. Nous donnâmes à deux d'entre eux de la viande crue, ils se réta- ( 6o8 ) blirent rapidement, el actuellement leur poids, par rapport au poids initial supposé égal 100, est de i2'2. Le sixième chien, non traité, est mort le 3i" jour. Fie. 3. Poj3- .i 120 c- -'" ..■■- 110 ^, ,- •* 100 _> - -i li; -,, " SO ■i. ,^ ,,-| N ^ — -■- '■ V s s 60 VS TgiTiœns (/VJ k \ _ 1 1 — ] — r— 1 — V 10 \ ^ 1 \ Jm irc 0 0 0 40 bO ta Effets de la viande crue, in extremis. » 4° On ne peut supposer qu'il s'agit d'un phénomène de suralimentation ou même d'alimentation. — C'est par un tout autre mécanisme que s'exerce l'aclion du plasma musculaire. En effet, la proportion d'azote contenu dans looo^' de ce plasma n'est que de 5^,3o, dont i '■''■, 32 en matières solubles dans l'alcool : il reste donc 49^"^ d'azote nutritif; soit, en chiffres ronds, 25^'' de matières albuminoïdes. )) Si donc il s'agissait de suralimentation, la viande cuite ou la viande lavée auraient un eff^et plus complet que le plasma. Or c'est le contraire qu'on observe. Il s'agit par conséquent d'une action immunisante analogue à celle des produits animaux injectés dans les veines. C'est de l'opothérapie muscu- laire. Nous proposons d'appeler zômothérapie (^ûfxoç, jus de viande) cette opothérapie spéciale, qui est l'ingestion alimentaire du plasma de la viande. » 5° Il est possible, comme semblent nous l'indiquer quelques faits dont nous ne pouvons encore donner le détail, d'une part, que cette zômo- thérapie s'applique à d'autres infections que l'infection tuberculeuse; ( 6o9 ) d'autre part, que, même administré prophylactiquement, le plasma muscu- laire, en se fixant sur les cellules de l'organisme, empêche le développe- ment de l'infection. « A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBLIORRAPBIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 19 février igoo. ( Suite.) Physiologîsche prœven genomen met Cinchona succirubra; i"* stuk : War wordthet alcaloid gevormd? doorD''J.-P. Lotsy. Batavia, 1899; i fasc. in-S". Onderzoek over bactérien hij de Jermentntie dertahak, door D'' J.-H. Vern- HOUT. Batavia, 1899; i fasc. in-H". Six opuscules relatifs à la Zoologie, par Carlos Berg. Buenos Aires, 1899; 6 fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Traité de Tactique pure, par Emilio Saltini. Bologne, s. d. ; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Anuarulù museului de geologia si de paleontologia, sub directiunea D-IuIGregoriu Stefanescu, pe anul 1894-96. Bucuresci, 1895-99; 3 vol. in-8°. (Présenté par M. Albert Gaudry.) Report of the sixty-ninth meeting of the Brilish Association forthe advan- cement of Science, held at Dover in September i899.London, 1900; i vol. in-8°. Thephysicalreview,ajournalofexperimentalandtheoreticalphysics.yo\. X, number 1, January 1900. Lancaster, Pa., andLondon; i fasc. in-8°. Videnskahelige Meddeleser fra den nalurhistoriske Forening i Kjobenhavn for aaret 1899. Udgivne afSelskabets Bestyrelse. Kjobenhavn, 1899; i vol. "in-S". Gôteborgs Kungl. Vetenskaps- och Vitterhets-Samhulles Handlingar. Ny tids- foljd, h. 2. Goteborg, 1899; ' ^'°'- "i-8°- C. R., icjoo, I" SrmKxtie. (T. CWX, N° 9.) 8o ( 6io ) lown geological siin>ey. Vol. IX. A nnual report , 1898, with arcompanyng papers. Des Moines. 1899; i vol. gr. in-S". Bulletin of the Muséum, of enmparatwe zoology at Harvard Collège. Vol. XXXLV; vol. XXXV, n^'S-G. Cambridge, Mass.,U. S. A., 1899; i vol. et 4 fasc. in-8". (With ihe compliments ofAlexander Agassiz.) Proceedings of the California Academy of Sciences. Third séries. Geology, vol. I, n°' 5-6; Zoo/0^7, vol. I, n°M 1-12; Botany, vol. l, n°'6-9. Occasional papers, vol. VI. San Francisco, 1899; i vol. et 7 fasc. in-S". The quarterly journal of the Geologicat Society. Vol. LVI, part I, n" 221. February r5''", 1900. London, Longmans, Green and C°; i vol. in-8°. Anales de la Sociedad cienliftca Argentina. Director : ingeniero Eduardo Aguirre; t. XLIX, entrega 1, enero igoo. Buenos Aires; i fasc. in-8°. Modem medicine. vol. IX, n° 1. Battle Creek, Mich., U. S. A., January 1900; I fasc. in-8°. Feilden's magazine, the world' s record of industrialprogress. Y o\. II, n° 7, February 1900. Jjondon; i fasc. in-8°. Ethnographie, Anthropologie pràhistorik von Africa, Asien, Australien und Polynésien : Katalogll^, vorrâthig bei Rarl-W. Hiersemann, Leipzig, 1 899 ; I fasc. iii-i 2. National Academy of design, Seventy-fifth annual exhibition, 1900 : Illus- trated catalogue. ^Q\\ York; i fasc. in-12. Ouvrages reçus dans la séance du 26 février rgoo. Institut de France. Académie des Sciences. Bulletin du Comité international permanent pour l'exécution photographique de la Carte du Ciel. T. III, fasc. 1. Paris, Gauthier- Villars, 1900; i fasc. in-4°. Mélodies malgaches, recueillies et harmonisées par le R. P. E. Colin, S. J., Correspondant de l'Inslitut. i*^* série. Tananarive, 1899; i fasc. in-4''. Observatoire de Madagascar. Observations météorologiques faites à Tanana- rive, par le R. P. E. Colin, S. J. Vol. V, 1898. Tananarive, 1900; i vol. in-8°. Travaux du laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de l' Université de Grenoble, 1899- 1900. T. V, fasc. 1. Grenoble, 1900; i fac. in-8°. La tuberculose est curable. Moyens de la reconnaître et de la guérir; instruc- tions pratiques à l'usage des familles, par le D'' Elisée Ribard, avec préface du D'' Maurice Letulle. Paris, Georges Carré et C. Naud, 1900; i vol. in-i6. (Présenté par M. Armand Gautier; hommage de l'Auteur.) ( 6.1 ) Première étude sur la fièvre aphteuse, son ètiologie, sa prophylaxie et son traitement, par Gaston Prévost. Besançon, 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Recherches des eaux souterraines et captage des sources, par Paul-F. Chalon . 2* édition. Paris, Ch. Béranger, 1900; i vol. in-i6. L' Amour dans r Univers, l'inversion dans la Création, par L.-C.-E. Vial; 6* addition, s. 1., 1900; i fasc. in-8°. Bulletin des séances de la Société nationale d' Agriculture de France. T. LX, année igoo, n'' l. Paris, Chamerot et Renouard; 1 fasc. in-S". Bulletin de la Société géologique de France. 3* série, t. XXVI, n° 7, 189g. Paris; i vol. in-8°. An Atlas of représentative stellar speclra, from a 4870 to a 33oo, by sir William Huggins and lady Huggins. London, William Wesley and Son, 1899; I vol. in-f°. (Presented by the authors.) Report of the meteorological Council, for the year ending 3i" of March 1899, to the président and Council of the Royal Society. l^onAon, 1899; i fasc. in-S". Sur les radiants composés, dits stationnaires, des élodes filantes, par Th. Brédikhine. (^Bulletin de l' Académie impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg, t. XII, n" 1, janvier 1900.) i fasc. in-4''. Royal meteorological Institute ofNetherlands. Comparison of the instruments for absolute magnetic measurements at différent observatories , by D'' Van RiJCKEVoRSEL. Amsterdam, H. -G. Bom, 1898; i fasc. in-4". Kônigl. niederldndisches meteorologisches Institut. Magnetische Beobach- tungen in der Schweiz, in der Jahren 1896 und 1897, ausgefïirt von D'' W. VanRuckevorsel undD'' W. VanBemmelen. Amsterdam, H. -G. Bom, 1899; I fasc. in-4°. The astrophysical journal, Vol. XI, n° 1, January 1900. Chicago; i fasc. in-S". Monlhly notices of the Royal astronomical Society. Vol. LX, n" 3, ja- nuari 1900. London, 1900; i fasc. in-8°. Memoir of the British astronomical Association. Vol. VIII, part II. Eighth report of the section for the observation of the Sun. London, 1900; i fasc. in-8°. Astronomical pape rs, prepared for the use of the American Ephemeris and Nautical Almanac, published by anthority of Congress. Vol. VII, part III : Tables of U ranus ; part IV^ : Tables of Neptun. Washington, 1899; 2 fasc. in-4°. ( ^^'2 ) Observations mélèorologiques suédoises, publiées par l'Académie royale des Sciences de Suède. Vol. XXXVI, 2* série; Vol. XXII, 1894. Stockholm, 1899; I fasc. in-4°. Officiai Copy. Diurnal range ofrain, al ihe seven observatories in connection with the Meleorological Office, 1871-1890, bv Robert-H. Scott. London, 1900; i fasc. in-8°. The Ophiuridœ, by C-F. Lutren and Th. Mortensen. (Memoirs of the Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège; vol. XXIII, n°2.) Cambridge, U. S. A., 1899; i vol. in-4°. Report of the Commissioner of éducation for the y car 1897-98; vol. II, con- taining parts II and III. Washington, 1899; 1 vol. in-S". ERRATA. (Séance du 19 février 1900.) Note de M. Marcel Bertrand, Déformation tétraédrique de la Terre et déplacement du pôle : Page 461 , ligne ^^ , au lieu de du pôle T^, lisez du pôle. Page 462, ligne '2g, au lieu de :^N — i, lisez (2N — i)T. Page 463, note (-) ligne 4, au lieu de plus, lisez peu. N° 9. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. débit comparé des deux reiii;^.. ., lioo j MM. .1. Hkricolrt et Chaules Kichet. - M. E. DouMER. — Action des courants de Du trailemenL de l'infection tuberculeuse haute fréquence et de haute tension sur I par le plasnna musculaire ou zomothé- la tuberculose pulmonaire chroriit(ue .... 'io2 t rapie (in'» Bulletin bibliographique lioy Errata li 12 PARIS.— IMPRIMERIE G AUTHIE R-VI LLARS , Quai des Grands-Augustios, 55. Le ^Veran/ .•*»AOTBiKH-ViLi.AK^ N" 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 26 février 1900.) aiEMOIRES ET COMMUNIGATIOIVS DES MKiMBItKS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. AJ. A. Cornu. — Sur la loi de rotation diurne du champ optique fourni par le sidéroslal cl l'holiostal .'l'î'j M. Henri Moissan. — Sur la composition en volumes de l'acide fluorliydiique â4?| Pages. M. S. AjiLoiNG. — Étude' sur la sérothérapie du chaibon sjmptomatique 54^ Le II. P. Colin. — Le nouvel observatoire de Tananarive î5i CORRESPOIXDANCE . M. G.-G. Stokes, élu Associé étranger, adresse ses remercîments à l'Académie... -JJi? M. Mittag-Leffler, M. voN Zittel, M. W. Pfeffer, élus Correspondants, adressent leurs remercîments à l'Académie 552 M. le Secrétaire perpétuel annonce la mort de M. Eug. Beltrami, Correspon- dant pour la. Section de Mécanique, ôii iM. G. IjIgourdan. — Observations de la comète Giacobini (igoo, janvier 3i), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest de n"',.3o5 d'ouver- ture) 153 M. P. Chofardet. — Observations de la comète Giacobini (1900 n) faites à l'obser- vatoire de Besançon (équatorial coudé).. j5'| M. Maurice d'Ocagne. — Sur l'application de la Nomographie à la prédiction des occultations d'étoiles par la Lune •')54 M. A. KoRN. — Sur la méthode de Neu- mann et le problème de Dirichlet jô^ M. N.-J. IIatzidakis. — Sur les équations cincuiatiques fondamentales des variétés dans l'espace à n dimensions .ïj- jM. Gouy. Sur le mouvement lumineux et les formules de Fourier Ollo M. G. Moreau. — Sur l'interprétation de l'elfet thermomagnétique dans la théorie deVoigt 562 M. D. T0MMASI — Remarque relative à une Note de M. Th. Tomasina, sur la cristallisation métallique par transport électrique de certains métaux dans l'eau distillée 565 M. Daniel Berthelot. - De l'association des molécules chez les corps liquides ... j6."i M. h. Etard. — De l'oxydation par voie de déshydrogénation au moyen des ferri- cyanures. Oxydation du camphre 569 iM. Maurice François. — Sur l'iodure de d mercurammonium anhydre, amorphe et c'istallisé 071 M\ . A. ViLLiERs et E. Daumesnil. — Sur Il dosage de l'ammoniaque et de l'azote., j-j'i M. H. Pelabon. - Sur l'équilibre chimique , dun système dans lequel quatre corps gizeux sont en présence 076 M. H. Causse. — Sur les eaux contaminées des puits de la Guillotière et des Brot- teiux, à Lyon 079 MM H. Imbert et E. Badel. — Elimi- nation du cacodylalc de soude par les uiines après absorption par voie stoma- ca e 58i M. (r. Denigès. — Nouvelle réaction colo- rée de la tyrosine 583 M.- Ph.-A. Guye et M'"' E. Aston. — Sur le pouvoir rotatoire de l'acide valérique actif 5S5 M. iIdouard de JaNczewski. — Sur' la plu- ralité de l'espèce dans le groseillier à grappes cultivé 5SS MM. L. R.4VAZ et A. Bonnet. — ^ Sur le parasitisme du Phoma reni/orinis 590 M. H. Do.uviLLÉ. — Examen des fossiles rapportés de Chine par la mission Leclére. btyi M. J. GiRAUD. " Sur l'oligocène de la ré- gion comprise entre Issoire et Brioude... 'igS M. BlEicher. — Sur la dénudation de l'en- semble du plateau lorrain et sur quel- ques-unes de ses conséquences 5yS MM. E. Bardieii el II. Khenkel. — Sur le 1900 i û IS PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR ITin. EiBS SBCRÉTAIRES PBRPÉTVEEiS. TOME CXXX. no (5 Mars 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDl ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 2.'i JUIN 1862 ET 2^ MAI 1876. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. • Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membire. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de. les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogranimes des prix proposes par l'A sont imprimés dans les Comptes rendus, mais! ports relatifs aux prix décernés ne le sont q que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séa blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Si ' étrangers à l'Académie. h Les Mémoires lus ou présentés par des pe qui ne sont pas Membres ou Correspondants d demie peuvent être l'objet d'une analyse ou sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoi tenus de les réduire au nombre de pages re( Membre qui fait la présentation est toujours r mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ih pour les articles ordinaires de la corresponda cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être] l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus] jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis le litre seul du Mémoire est inséré dans le Comf. actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte re\ vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapj les Instructions demandés par le Gouvernem» Article 5. Tous les six mois, la Commission administra un Rapport sur la situation des Comptes rendi l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont pri déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance ÎVÎAn 1-J:J\} COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI o MARS 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES GORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Emile Picard, en déposant sur le Bureau le Tome II de son Ouvrage « Sur la théorie des fonctions algébriques de deux variables », s'exprime comme il suit : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie le premier fascicule du Tome II du Traité Sur la Théorie des fonctions algébriques de deux variables indépendantes, que je publie avec la collaboration de M. Simart. Ce fasci- cule est principalement consacré à la Géométrie sur une surface algébrique; nous nous plaçons donc surtout ici, avec M. Nœther et les géomètres italiens qui l'ont suivi, au point de vue de l'Algèbre et de la Géométrie analytique, sans abandonner toutefois entièrement le point de vue trans- cendant qui tenait la place principale dans le Tome I, et auquel nous reviendrons dans le second fascicule. Nous y terminerons l'étude des inté- grales doubles de seconde espèce, nous nous occuperons de leurs périodes G. R., 1900, i" Semestre. (T. GXXX, N° 10.) °' ( 6i4 ) ainsi que des difficiles problèmes relatifs aux intégrales de différentielles totales de troisième espèce en étroite connexion avec les intégrales doubles de seconde espèce. L'étude de surfaces particulières, spécialement de celles qui se rattachent aux fonctions abéliennes, hyperfuchsiennes et hy- perabéliennes terminera le Volume. » GÉOLOGIE. — Sur la symétrie létraédrique du globe terrestre. Note de M. DE Lapparent. « Pendant que l'Académie est encore sous l'impression de la brillante synthèse par laquelle M. Marcel Bertrand a cherché à définir la loi des déformations de l'écorce terrestre, je désire appeler l'attention sur l'usage que mon savant confrère et ami a cru devoir faire de la conception tétraé- drique de Lowthian Green. » Ce n'est pas que M. Marcel Bertrand ait manqué au devoir de faire ressortir les mérites de l'hypothèse du savant anglais. Même, on pourrait dire qu'il s'est résolument abrité sous les plis du même drapeau, puisqu'il termine sa dernière Note pai^ cette déclaration (') : « En résumé, le » tétraèdre est le grand rouage, mis en jeu par le refroidissement, qui » conduit et règle tous les mouvements de la surface ». » Or, il m'apparaît que les( modifications introduites par notre savant confrère dans la conception primitive de Lowthian Green ont précisément pour effet de lui faire perdre les avantages par lesquels elle se recomman- dait à ceux qui veulent y trouver le principe rationnel du refroidissement terrestre. Pour cela, on me permettra de rappeler les grands traits de l'hy- pothèse, complétée, comme elle doit l'être, par l'ingénieuse remarque de M. Charles Lallemand, qui en fait une conséquence du principe de la moindre action, et par quelques considérations géographiques propres à en accentuer la portée. » Si une enveloppe sphérique homogène recouvre un noyau qui se con- tracte, il est naturel qu'elle se comporte, dans sa déformation, de manière à garder, le plus longtemps possible, sa superficie sans déchirure ni dupli- cature. Or, de même que la sphère est le solide régulier qui enferme un volume donné sous le minimum de surface, ainsi le tétraèdre est le solide régulier qui couvre ce volume sous le maximum de superficie. On conçoit (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 464. ( 6.5 ) donc qu'une enveloppe sphérique en voie de déformation prenne, sinon la forme du tétraèdre, du moins une figure coordonnée à la symétrie tétra- édrique: telle, par exemple, que l'hexatétraèdre des minéralogistes, souvent réalisé par le diamant, et offrant même, dans cette substance, des faces courbes qui le rendent très voisin d'une sphère. » Il n'y a d'ailleurs pas de raison pour que l'axe de la figure diffère de l'axe de rotation. On verra donc se produire dans un hémisphère, entre le tropique et le cercle polaire, trois protubérances également espacées, tandis que la quatrième ira sortir au pôle austral. I/océan qui entoure ces protubérances mettra en évidence les arêtes qui les réunissent, en donnant aux masses continentales une forme en pointe, aussi bien à l'est et à l'ouest que vers le sud, notion qui concorde en gros avec la disposition générale des terres et des mers; et le pôle nord étant marqué par une dépression (Nansen y a trouvé une mer profonde par places de 38oo"), le pôle sud sei'a marqué par une protubérance, qui serait cette terre antarctique où Ross a mesuré des montagnes de 4000"". » D'autre part, les protubérances boréales, en se dessinant, s'écartent de l'axe de rotation, tandis que les parties australes s'en rapprochent. Les unes gardent un excès, les autres un défaut dans la vitesse linéaire qui convient à leur situation nouvelle. De là une tendance à la torsion du tétraèdre, tendance qui, à l'époque où l'écorce était encore peu épaisse, a dû produire un déchirement, avec entraînement vers l'est de la partie australe. Ainsi s'explique la grande dépression méditerranéenne, qui partage en deux toutes les masses continentales, et si elle n'est pas parai-- lèle à l'équateur, c'est, nous dit encore Lowthian Green, parce que l'ac- tion du Soleil sur les protubérances tétraédriques a dii incliner l'axe terrestre d'un certain angle, tandis que le décollement tendait à se pro- duire dans le plan de l'écliptique. )) On sait d'ailleurs que, sur notre globe, un point donné de la surface des continents a dix-neuf chances sur vingt d'avoir ses antipodes en pleine mer. Or, le tétraèdre et les formes dérivées étant, par excellence, des figures à opposition diamétrale des saillies et des dépressions, aucune symétrie ne semble plus propre à exprimer ce trait dominant de la dis- tribution des terres et des mers. » En résumé, rhvpothèse tétraédrique groupe, de la façon la plus har- monieuse, les grands faits de la Géographie autour d'une idée remarqua- blement simple, qui semble s'imposer elle-même en vertu du principe de la moindre action. C 6i6 ) » Ce bénéfice s'étend-il à la conception de M. Marcel Bertrand? Tl importe de le remarquer, cette conception comporte non un tétraèdre unique, mais deux tétraèdres accouplés par leur hase : l'un boréal, l'autre austral, irréguliers tous deux et formant par leur ensemble une double pyramide trièdre. Du coup il devient impossible de déduire cette forme du refroidissement régulier d'une enveloppe sphérique, comme aussi l'oppo- sition nécessaire des deux sommets, ainsi que l'existence du plan de sy- métrie commun, se montrent en contradiction formelle avec le caractère antipodal des accidents de la surface terrestre. En même temps, le prin- ci|)e d'homogénéité se trouve choqué par la coexistence de deux sortes de sommets, les uns trièdres, les autres à quatre arêtes. Enfin, comme pour accentuer la contradiction, la jonction des deux moitiés du solide, loin d'accuser la grande dépression méditerranéenne, se fait par un triangle oîi se localisent trois sur cinq des protubérances de la double pyramide. » Ce n'est pas tout, et l'hypothèse des deux tétraèdres opposés soulève, à mon sens, une autre objection, en ce que leurs arêtes sont définies par des fractures volcaniques. Au premier abord, je le réconnais, quand on envisage le tétraèdre simple, javec ses pointes si aiguës et ses arêtes si saillantes, il doit sembler tout' naturel de considérer ces dernières comme les lieux du maximum de déformation, ce qui peut conduire à y placer de préférence le parcours des cassures volcaniques. » Mais il en est autrement si l'on se borne à envisager la symétrie tétraédrique des continents et des mers. Chaque sommet du tétraèdre devient ainsi le centre d'un continent, c'est-à-dire d'une aire soulevée en masse, tandis que les mers marquent les aires déprimées. Or, la logique et l'observation conduisent à penser que les compartiments soulevés sont limités, relativement aux autres, par des cassures, lesquelles, au lieu d'être dirigées suivant les arêtes du tétraèdre, doivent, au contraire, les couper obliquement. Tel est justement le cas de la grande dépression du Pacifique, si constante à travers tant de périodes géologiques, et toujours limitée par les deux grandes lignes de fractures, asiatique et américaine, qui encadrent obliquement, l'une et l'autre, les protubérances continen- tales de la Sibérie orientale et du Canada. » Encore si l'on pouvait dire que les positions assignées par M. Bertrand aux arêtes de sa pyramide trièdre soient réellement celles des fractures volcaniques contemporaines! Mais cette démonstration est loin de m'ap- paraîlre clairement. L'arête des Montagnes Rocheuses ne rencontre, entre le Mexique et l'Alaska, qu'un seul petit volcan actif, en Californie; celle f 6i7 ) (\n Pacifique, an delà des îles Galapagos, ne trouve, sur quatre-vingts degrés d'étendue, aucun volcan actif jusqu'aux îles Samoa. En revanche, ces deux arêtes évitent le groupe volcanique le plus important qu'il y ait au monde, celui des îles Sandwich, réduit à se contenter d'une place sur le prolongement virtuel de l'arête européenne du tétraèdre; de sorte que c'est à une arête inaclixe, selon la dèfmition même de M. Bertrand, que reviendrait la fonction de jalonner le plus actif des volcans de toute la îerre. En effet, M. Lowlhian Green a estimé à 3ooooo kilomètres cubes l'importance du seul cône de laves d'Hawaï, tel qu'il s'élève du fond du Pacifique, et les volumes réunis de tous les volcans actifs connus n'arrive- raient pas à ce chiffre. En tout cas, il semble inadmissible qu'une figure représentative du volcanisme boréal puisse reléguer un tel facteur au der- nier plan. Aussi ne saurais-je attacher une importance déterminante à des coïncidences qui, à mes yeux, justifient très imparfaitement la position donnée aux lignes directrices du système. )i En résumé, je ne vois rien qui s'op[)ose à ce qu'on demeure fidèle à la conception primitive de Lowthian Green. Au contraire, je signalerai, en faveur de cette solution, un argument qui me paraît de grande importance, en même temps qu'il plaide pour la permanence des éléments fondamen- taux du tétraèdre à travers les âges géologiques. )) Il y a longtemps que M. Suess a mis en lumière la frappante homo- logie de deux portions de la surface terrestre, situées sur le même parallèle, et ayant pour centres, l'une la baie d'fludson, l'autre le golfe de Finlande. Il les a nommées le bouclier canadien et le bouclier hallique, faisant ressortir que, dans l'une comme dans l'autre, un fond de schistes cristallins sup- porte des couches cambriennes sensiblement horizontales et nullement métamorphiques. Ainsi ces deux unités outjoui, dès les premiers âges, du privilège d'une stabilité complète, et jusqu'à nos jours elles ont échappé aux invasions marines. » Ees unités en question sont distantes de j2o" en longitude et se prêtent parfaitement à l'installation de deux des sommets du tétraèdre, puisqu'elles sont les plus ancieinies et les plus stables des protubérances continentales. Par raison de symétrie, le troisième sommet devrait se trouver dans la Sibérie orientale, aux environs d'Yakoutsk. Or justement, M. von Toll vient de faire paraître, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg, un travail où il nous apprend qu'autour d'Ya- koutsk, sur plusieurs degrés de longitude comme en latitude, le cambrien ( 6)8 ) fossilifère repose, en couches sensiblement horizontales, sur les schistes anciens. » Les voilà donc, les trois sommets du tétraèdre initial! Les voilà, à leur place d'origine, n'ayant cessé, depuis les premiers temps primaires, non seulement de garder leur situation continentale, mais de résister, avec ce qu'ils supportaient, à tous les efforts de plissement; double privi- lège qu'aucun autre point du globe n'a partagé avec eux. » Ce n'est pas d'ailleurs le seul exemple de permanence que nous offrent les éléments du tétraèdre. Il en est un autre que je tiens à mettre en lu- mière. Trop volontiers on représente les chaînes de montagnes euro- péennes comme engendrées par une suite de bourrelets, dont chacun venait accroître, dans la direction du sud, une première bande continen- tale, limitée dans l'origine aux régions boréales. » Pourtant, au milieu des temps tertiaires, à l'heure où se faisaient, dans les Alpes, les gigantesque charriages si bien mis en lumière par M. Marcel Bertrand, toute l'Allemagne du Nord a subi, dans ime direction parallèle à celle des Pyrénées, un grand effort de plissement. Contre la bande mé- diane européenne se sont dressés les bourrelets de la Forêt de Teutobourg et du Wiehengebirge, ce dernier si remarquablement franchi par le Weser dans la cluse dite Porta Westphalica. En même temps, dans le Hartz, la poussée orogénique charriait le carboniférien sur les couches secondaires renversées, tandis que sur la tranche de ces dernières la craie supérieure chevauchait, de l'autre côté, le long d'une faille inverse de la précédente. )) Les sondages, perçant la couverture de dépôts morainiques du Bran- debourg et de la Poméranie, opt montré que cette allure plissée s'étendait jusqu'à la Baltique, c'est-à-dire jusqu'au contact de l'inébranlable bouclier Scandinave. Ainsi, vers la fin des temps géologiques, l'effort orogénique se donnait carrière au contact même de l'ère initiale de stabilité, juste à la place que n'avaient pu dépasser les plissements siluriens ou carbonifé-r riens: constatation consolante pour ceux qui, comme moi, répugnent à de continuels déplacements de l'axe des pôles. » C'est pourquoi, si j'osais esquisser les grands traits de la déformation du sphéroïde terrestre, je dirais que je m'en tiens à la notion, si bien ex- primée par Elie de Beaumont dès i852, du rempli, c'est-à-dire de la for- mation simultanée d'un bourrelet et d'un pli concave, à la jonction entre les aires soulevées et les aires affaissées. Seulement, dans ces dernières, il y a les aires largement ouvertes, telles que le Pacifique, où la poussée ne ( 6i9 ) rencontre aucun obstacle et ne donne lieu que par exception aux renver- sements et aux charriages. Tout autre est la condition de l'aire méditerra- néenne, zone faible dessinée dés l'origine et constamment serrée entre les deux mâchoires d'un étau; la mâchoire septentrionale, individualisée dès le début, avec ses trois points d'appui : canadien, baltique et sibérien; la mâchoire méridionale, constituée un peu plus tard que la première, mais qui, depuis les temps carbonifériens, a constamment offert, dans le Brésil, l'Afrique, l'Inde et l'Australie, une bande aussi réfractaire au plissement qu'à l'invasion des mers. « Comprimée dans cet étau, la dépression méditerranéenne n'a cessé de voir se dresser sur son fond des bourrelets, détruits au fur et à mesure, et servant d'aliments à la sédimentation qui devait peu à peu en combler la plus grande partie. Dans le dernier de ces bourrelets, dans les Alpes, les dislocations ont revêtu le maximum de complication dont elles fussent susceptibles, à cause des obstacles intermédiaires, dont la résistance s'ajoutait à celle des deux mailles de Fétau. De là ces désordres de tectonique dont on chercherait vainement la représentation dans les Andes, et dont les Montagnes Rocheuses ne reproduisent un très lointain écho que là oij la poussée a rencontré d'ancienne date plusieurs obstacles parallèles. » Mais je m'arrête à ce tableau très général, car nous avons encore trop de choses à apprendre en Géologie pour qu'il nous soit possible, à mon sens, de réduire en formule mathématique le processus si compliqué de la déformation de l'écorce terrestre; et l'objet de ma Note est bien moins d'en esquisser la théorie que de mettre en garde contre les séduisantes apparences d'une doctrine ingénieuse et savante, mais dont la précision me semble tout au moins prématurée. » GÉOLOGIE. - Observations à propos delà Note de M. de Lapparent; par M. Marcel Bertrand. « Je ne veux ni ne peux ici suivre M. de Lapparent sur le terrain qu'il a choisi ; ce serait substituer à la discussion de faits et d'arguments bien définis celle de théories trop générales pour permettre de préciser les con- ditions d'entente ou de désaccord. Il y a seulement deux assertions que je veux relever : l'absence de charriages dans les Montagnes Rocheuses et la ( 620 ) prétendue permanence des formes géographiques. Pour la première, je renvoie aux Mémoires de MM. Mac Connel (') et Diller (^), et pour la seconde, aux cartes des anciennes mers que M. de Lapparent vient de publier. » Je me bornerai pour le reste à la discussion du tétraèdre de Lowthian Green. Il semble ici y avoir un léger malentendu : je n'ai ni modifié ni critiqué le tétraèdre de Lowthian Green ; j'ai dit qu'il avait été stérile pour la Géologie, ce qui est certain, et je ne m'en suis pas servi, ce qui était mon droit. Il n'en est pas moins vrai qu'il coordonne d'une manière remarquable les formes géographiques actuelles. Je suis là-dessus bien d'accord avec M. de Lapparent. » Mais il y a un autre tétraèdre, qui est défini autrement, et qui a une autre signification; c'est le tétraèdre des fractures volcaniques ou, si l'on veut, pour éviter les discussions de mots, le polyèdre dont les arêtes coordonnent les éruptions volcaniques d'une époque déterminée. C'est celui dont la notion, bien plus féconde, a été introduite par M. Michel- Lévy ; c'est celui que j'ai modifié, en supprimant la légère indétermination qui résultait de l'application à toutes les roches tertiaires. Je l'ai restreint aux volcans actuels et j'ai montré (ce qui est certainement, en dehors de toute théorie, un fait remarquable) que tous les volcans actuels se trouvent sur six lignes courbes, sur six grands cercles déformés, dont l'ensemble des- sine deux pyramides opposées par la base. On sait que ce ne sont pas les volcans qui forment les traits essentiels du relief terrestre; ainsi, dans le résultat aussi bien que dans le point de départ, tout est différent du tétraèdre de L. Green ; par conséquent, à moins de prétendre au mono- pole des tétraèdres, il n'y a rien dans cette remarque qui puisse alarmer les amis et admirateurs du savant anglais. » M. de Lapparent fait une autre critique : les éruptions ne sont pas disposées sur ces six lignes comme il le désirerait : les plus considérables ne sont pas sur les arêtes auxquelles j'ai attribué dans la formation des montagnes le rôle le plus actif. Mais je ne vois aucune raison pour qu'il en soit ainsi : une fois un réservoir de laves mis en communication avec la surface, nous ne savons absolument rien sur les causes qui le font se vider plus ou moins complètement, ou qui déterminent des éruptions plus ou (') GeoL. Survey of Canada, 1886. (-) Bull. ^eol. Soc. 0/ America, vol. III, p. 869. ( 621 ) moins fréquentes. Le seul fait évident, c'est que la communication a d'au- tant plus de chances de s'établir que les matières fondues sont plus rappro- chées de la surface; il y a donc actuellement, selon toute probabilité, six lignes suivant lesquelles ce rapprochement a lieu. Suivant ces six lignes, à cause de la plus grande densité des laves, il doit y avoir excès de pesanteur et, par conséquent, comme j'ai essayé de le montrer, il y a chance que sui- vant ces six lignes prennent naissance les phénomènes qui préludent à la formation des montagnes. En réalité, ils ne se produisent que suivant quatre des arêtes de la pyramide nord; cela prouve seulement qu'il y a dans le tétraèdre une dissymétrie dont on pourra peut-être un jour pré- ciser les raisons. » Du tétraèdre des éruptions, j'ai pu passer au tétraèdre interne, résul- tant de la déformation, dans la zone la plus refroidie, des sphères d'égale densité. Je tiens à faire remarquer que dans cette zone, d'après la théorie du refroidissement, les conditions correspondent |)récisément à celles des expé- riences d'où l'on a pu déduire la notion de la déformation tétraédrique d'une sphère. Ces expériences ont été faites sur des tuyaux cylindriques comprimés normalement; la section circulaire devient un triangle équila- téral; on en a conclu que pour une sphère l'écrasement donnerait un tétraèdre régulier. Or, dans les couches sphériques refroidies, le poids de l'écorce fournit partout la force normale, et chaque couche, sous cet effort, se distend pour prendre la forme tétraédrique. Quant à la forme tétraédrique de l'écorce superficielle, on ne peut la déduire que d'une raison d'ordre philosophique : le tétraèdre régulier est la surface de plus grande superficie pour un volume donné; ce doit donc être la forme vers laquelle tend l'écorce sphérique insuffisamment contractée par le refroidis- sement. Je ne discute pas la valeur de cette raison; on avouera pourtant qu'elle est moins précise que celle qui plaide en faveur du tétraèdre interne. « Si j'ai été amené à m'occuper uniquement du tétraèdre volcanique, c'est que celui-là traduit exactement et immédiatement à la surface la forme du tétraèdre interne, le seul vraiment important, car c'est lui qui régit tout par les modifications de la pesanteur. Mais je ne crains pas d'af- firmer que, plus tard, le tétraèdre de Lowthian Green aura sa place dans la théorie. Sans doute, à première vue, il y a quelque difficulté à l'y intro- duire sur des données précises, parce que sa dépendance est indirecte; il se produit avec inversion des saillies du tétraèdre interne, avecielarci, G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, M» 10.) B2 ( 622 ) et avec une modification notable résultant de la formation des montagnes, qui ne sont pas sans doute l'élément principal, mais qui ne sont pas un élément négligeable du relief terrestre. Je ne suis pas préparé à traiter immédiatement la question; pourtant il est facile de voir que le tétraèdre interne, tel que je l'ai décrit, a précisément la position et la marche qu'il faudrait lui supposer pour que le tétraèdre des reliefs soit à peu près placé comme l'est celui de L. Green. En effet, pour que le sommet en soit près du pôle sud, par suite de l'inversion des saillies, il faut que le tétraèdre interne ait le sien près du pôle nord ; pour que les longueurs des arêtes méridiennes soient à peu près celles d'un tétraèdre régulier, il faut que l'autre tétraèdre soit aplati, et le relard dont j'ai parlé, sans ramener peut-être le sommet austral jusqu'au pôle, le ramènerait certainement dans le continent antarctique. Le tétraèdre de L. Green est un corollaire de la déformation tétraédrique. )) J'espère que ces explications montreront à M. de Lapparent que ma théorie n'est pas en désaccord avec les idées anciennes qui lui tiennent à cœur; et je suis persuadé qu'il nous arrivera cette fois ce qui nous est arrivé tant de fois, c'est, après des discussions passagères, de nous trouver d'accord sur tous les points de fait et de doctrine. » CHIMIE MINÉRALE. — Préparation et propriétés d'un perjluorure de manganèse. Note de M. Henri Moissan. « L'étude des fluorures métalliques est encore bien incomplète. Malgré les recherches intéressantes entreprises sur ce sujet dans ces dernières années par M. Camille Poulenc ('), il reste encore beaucoup à faire sur ce point. La facilité avec laquelle nous préparons aujourd'hui le fluor dans un appareil de cuivre nous a permis de reprendre l'étude de quelques- uns de ces composés, et en particulier des perfluorures. Nous avons tenu, tout d'abord, à commencer ces recherches par l'étude des fluorures de manganèse, étude qui nous paraît présenter quelque intérêt au point de vue de la valence de ce métal. » Le fluor attaque, à la température ordinaire, le manganèse métal- (') Camille Poulenc, Contribution à l'élude des fluorures anhydres et cristallisés {Annales de Chimie et de Physique. "]" série, t. II, p. 5). ( 623 ) lique pur et la fonte de manganèse ('). Si le métal est en fragments un peu gros, il se produit à la surface une couche de fluorure qui ne tarde pas à limiter la réaction. Au contraire, s'il est finement pulvérisé, la com- binaison dégage, dès le début, assez de chaleur pour volatiliser le fluorure formé, et l'incandescence se propage dans toute la masse. » Mais cette réaction ne donne pas un fluorure de composition con- stante. La coloration du fluorure obtenu varie, du reste, du rose au violet foncé, et la teneur en manganèse change d'une expérience à l'autre. Il est vraisemblable que la température très élevée de la réaction produit une dissociation du fluorure qui se forme tout d'abord. En effet, dans quelques- unes de nos expériences, le dégagement de chaleur produit par la combi- naison du fluor a été assez grand pour fondre la nacelle de platine dans laquelle se faisait l'expérience. )) Dès que l'on place le fluorure ainsi préparé au contact de l'eau, cette dernière est partiellement décomposée avec formation d'un précipité noir et d'un liquide de couleur rouge foncé, ce qui indique nettement que nous nous trouvons en présence d'une combinaison fluorée du manganèse plus riche en fluor que le composé MnF^. » Pour préparer ce fluorure à l'état de pureté, nous avons fait agir le gaz fluor sur le fluorure manganeux. Ce dernier composé est attaqué à la température ordinaire, mais la réaction n'est jamais complète. » Le chlorure manganeux s'attaque avec plus de facilité. On constate un dégagement notable de chaleur, et du chlore est mis en liberté. Seu- lement dans les nombreuses ex|)ériences que nous avons faites à ce sujet, nous avons remarqué qu'il était difficile d'arriver à décomposer tout le chlo- rure; il est vraisemblable qu'il se produit d'abord un fluochlorure qui ne peut être détruit, dans une atmosphère de fluor, que dans des conditions de température qu'il faudrait étudier avec soin. « Cependant, en évitant une trop grande élévation de température, nous avons pu, dans quelques expériences, obtenir un composé qui ne renfermait plus que des traces de chlore et dont la composition correspon- dait alors à la formule Mn*F°. » Préparation du perfluorure de manganèse. — Au contraire, l'action du fluor sur l'iodure de manganèse MnP est beaucoup plus régulière et fournit un composé bien exempt d'iode. (') Nous avons employé, dans ces expériences, du manganèse pur et de la foute de manganèse préparés au four électrique. — H. MoissAN, Le four électrique, p. 217. ( 624 ) " Nous avons commencé, tout d'abord, par préparer une solution d'iodure de manganèse, en décomposant du carbonate manganeux pur et blanc par l'acide iodhydrique. Le liquide est ensuite évaporé dans un courant d'hydrogène. Enfin, le résidu, parfaitement desséché, est fondu dans un courant gazeux formé d'un mélange d'hvdrogène et d'acide iodhydrique de façon à éviter la dissociation de l'hydracide. L'iodure de manganèse se présente alors sous la forme d'une masse fondue à cassure cristalline de couleur rose. Il donne avec l'eau une solution rose absolu- ment limpide. » Pour obtenir le sesquifluorure de manganèse, on dispose cet iodure fondu, concassé au préalable à l'abri de l'humidité, dans une nacelle de platine. Cette dernière est placée dans un tube de même métal, dont les extrémités portent des ajutages à vis qui permettent de mettre ce tube en communication, d'une part, avec l'appareil à fluor, d'autre part, avec un flacon d'un litre rempli de gaz azote. Ce flacon communique avec l'atmo- sphère du laboratoire par un tube desséchant. Il sert de réservoir gazeux, destiné à éviter la rentrée de l'humidité et de l'oxygène de l'air. » Avant de réunir le tube de platine à l'électrolyseur qui doit fournir le fluor, l'appareil a été traversé par un courant d'azote pur et sec. » Dès que le gaz fluor arrive au contact de l'iodure de manganèse, il se produit un dégagement de chaleur notable, et il se forme du fluorure d'iode volatil. Il n'est donc pas nécessaire de chauffer pour déterminer la réaction, et l'on arrête le courant de fluor lorsque le tube a repris la tem- pérature du laboratoire. « L'excès de fluor qui se trouve dans le tube de platine est alors chassé par un nouveau courant d'azote et le produit, retiré des nacelles, est en- fermé, de suite, dans un tube scellé. » Propriétés. — Le fluorure, préparé ainsi que nous venons de l'indi- quer, possède une composition constante : il répond à la formule Mn-F". il a conservé la forme des cristaux d'iodure, et le dégagement de chaleur, produit dans la réaction n'a pas été assez grand pour en déterminer la fusion. Sa couleur est lie de vin, sa densité 3,64. » Chauffé rapidement dans un tube de platine, il se dédouble en fluo- rure manganeux et en fluor qui attaque en partie le platine. Chauffé dans un tube de verre, il réagit sur ce dernier avec violence, il se dégage du fluo- rure de silicium et il reste un mélange de fluorure et d'oxyfluorure de manganèse. » Dans un courant de gaz hydrogène, le sesquifluorure de manganèse ( 625 ) est réduit au-dessous du rouge, il se forme du fluorure manganeux et il se dégage de l'acide fluorhydrique. » Le chlore, le brome et l'iode sont sans action sur ce composé à la température ordinaire. A une température plus élevée, il se produit un équilibre complexe, avec formation d'un composé ternaire (de couleur rouge avec l'iode). Si ces expériences sont faites dans le verre, la silice intervient, change le sens de la réaction, et il se forme des quantités de fluorure de silicium variables avec la température. )) L'oxygène décompose le sesquifluorure de manganèse au rouge avec formation d'un l'ésidu noir cristallisé d'oxyde de manganèse. Le soufre réagit à sa température d'ébullition avec formation de fluorure de soufre et de fluorure manganeux ; ce dernier conserve la forme du sesquifluorure. )) Cette réaction est assez curieuse, car ce nouveau fluorure de manga- nèse agit ici comme le fluor libre en produisant un fluorure de soufre ga- zeux et un fluorure de manganèse. Si l'action du sesquifluorure de man- ganèse sur la vapeur de soufre se produit dans le verre, la réaction se complique, et l'on ne recueillera plus qu'un mélange d'acide sulfureux et de fluorure de silicium. » Lorsque l'on chauffe du sesquifluorure de manganèse dans un courant d'azote, ce dernier corps n'a pas d'action. La dissociation du fluorure se produit, une partie du fluor, mis en liberté, attaque facilement la nacelle de platine tandis que l'autre partie reste mélangée à l'azote et peut être carac- térisée avec facilité. » La vapeur de phosphore réagit à une température peu élevée sur le sesquifluorure de manganèse, la masse devient incandescente, et l'on recueille un mélange gazeux de trifluorure et de pentafluorure de phos- phore. » Avec l'arsenic, dans les mêmes conditions, on obtient le trifluorure d'arsenicliquide. Cette dernière réaction se produit sans grand dégagement de chaleur. » Le silicium et le bore amorphe réagissent énergiquement sur ce fluo- rure au rouge sombre avec production des fluorures de silicium et de bore. A la même température, le carbone amorphe, aussi pur que possible, réagit sans incandescence; il se dégage du fluorure de carbone gazeux. » Si l'on chauffe du sesquifluorure de manganèse dans une atmosphère d'acide chlorhydrique maintenue dans une cloche courbe, il se fait, tout d'abord, du chlore libre, de l'acide fluorhydrique et du chlorure de man- ( 62e trichlorure de phosphore en excès, chauffé en tube scellé, avec le sesquifluorure de manganèse, a donné un corps gazeux incolore, rapidement absorbable par l'eau, sans trace de chlore libre. Ce gaz est le fluochlorure de phosphore PF'CP. Le chlore, mis en liberté, a été retenu par l'excès de trichlorure partiellement transformé en pentachlorure. SMn^'F^ -I- 2PCl' = aPF'Cl- -+- 6MnF=+ Ci-. » Dans les mêmes conditions, le pentachlorure de phosphore a fourni ( 627 ) un dégagement abondant de pentafluorure gazeux : PF\ Il restait, dans le tube, de belles aiguilles rouges et un produit blanc. » Avec le tétrachlorure de carbone, il s'est formé un fluorure de man- ganèse blanc, et il s'est dégagé un mélange de chlore et de fluorure de carbone non absorbable par l'eau. )) Les composés organiques, tels que le benzène, l'essence de térében- thine, le chloroforme, l'alcool et l'éther sont sans action sur ce fluorure jusqu'à la température de 100°. » Analyse. — Un poids déterminé de pcrfluorure de manganèse a été placé dans une petite capsule de platine contenant une solution concentrée de carbonate de soude pour éviter toute perte de fluor. Le tout a été séché à l'étuve à 110°, et fondu ensuite au chalumeau. La masse a été reprise par l'eau additionnée d'un peu d'eau oxygénée afin d'avoir tout le manganèse sous forme insoluble. Après fdtration, le fluor est dosé dans la solution à l'état de fluorure de calcium. Le manganèse est mis en solution dans l'acide chlorhydrique ; il est ensuite précipité par le carbonate de soude, et fina- lement pesé à l'état d'oxyde salin. » Nous avons obtenu ainsi les chiffres suivants : 1. Fluor 48. 5o Manganèse 49 -50 » Conclusions. — En résumé, par l'action du fluor sur le manganèse, sur le chlorure et surtout sur l'iodure de manganèse, on peut préparer un perfluorure de manganèse anhydre répondant à la formule Mn^ F". Ce nou- veau composé est intéressant, car par l'ensemble de ses réactions on peut voir qu'il se dédouble avec facilité, et que l'excès de fluor qu'il contient par rapport au fluorure manganeux agit comme s'il était libre. Mn-'F'' = 2MnF--HF-. » Dès lors, on comprend que ce perfluorure possède une activité chi- mique très grande, mais déjà cependant un peu atténuée, par rapport aux propriétés du fluor. Il permettra sans doute d'obtenir de nouveaux compo- sés que l'on ne peut former par union directe, à cause du grand dégagement de chaleur qui se produit dans la réaction. » 2 3. 4 . Thé. orie. 49- 60 5o.o3 5o. 75 5o. 89 5o. . 10 49.65 49 .40 49- 10 ( 628 ) CHIMIE. - Four tubidaire à températures fixes, se réglant à volonté. Note de M. Armand Gactier. « A l'occasion de mes études sur la vitesse et la limitation des combinai- sons gazeuses à températures fixes ('), puis au cours d'une suite de recher- ches, que je vais publier, sur les gaz combustibles de l'air, j'ai été amené à construire un four permettant de maintenir constantes, à des degrés variant à volonté, les températures où l'on opère. » Cet appareil est destiné, je crois, à devenir un précieux instrument de laboratoire, puisqu'd permet de régler et d'étudier à des températures fixes, qu'on peut faire régulièrement varier, des réactions, dissociations, opérations de toute nature, qu'il était fort difficile de suivre, même par points isolés et discontinus aux températures d'ébullition de la paraphény- lène-diamine, du mercure, du soufre, du zinc, etc. Grâce à ce four, j'ai pu, durant des journées, maintenir presque constantes des températures qu'on peut faire varier à volonté de i5o° à iSoo" et au delà. » Ce four {fig. i) est tubulaire, mais il est facile, comme on verra, de le transformer en four à moufle. Il est en terre réfractaire et se compose de deux parties : l'une, qui en constitue le fond, est une gouttière d'argile d'une seule pièce, demi-cylindrique; l'autre est formée de briquettes mobiles, comme celles des grilles d'analyse ordinaires, briquettes pouvant se rabattre dans un sens perpendiculaire à l'axe du four dont elles forment les parois latérales et supérieure. La rigole en terre qui constitue le fond du four est maintenue extérieurement par une forte tôle qui en épouse la foriTie arrondie; elle est munie de quatre pieds arqués en fer forgé qui portent tout l'appareil. La garniture de tôle est terminée à cha- cune de ses extrémités par une plaque circulaire, perpendiculaire à l'axe du four qu'elle ferme à chaque bout. Ces plaques sont percées de deux ouvertures centrales pour laisser passer le tube à chauffer, et donnent extérieurement appui à deux tringles métalliques extérieures et paral- lèles à l'axe du four, sur lesquelles viennent butter, quand on veut ouvrir latéralement l'appareil, les briquettes mobiles qui en forment les parois. (1) Noir Bull. Soc. chim., t. XIII, p. i, et, en collaboration avec M. Hélier, Comptes rendus, t. CXXII, p. 566. (6^9 ) Deux bandes de fer relient par le haut les deux plaques circulaires fer- mant le four à ses deux extrémités; elles laissent entre elles, à la partie supérieure du foyer, une rigole ouverte, rigole sur laquelle vient se fixer la cheminée de tôle qui couronne l'appareil. Fi g. 1. /'///( ihV) Vue d'ensemble du fuur Par la déchirure, on voit le manchon métallique A qui sert de moufle, et le tube T qui le traverse. » La gouttière constituant le fond, ou base, du four est percée, suivant deux génératrices parallèles à l'axe, de 24 trous, 12 d'un côté, 12 de l'autre. Par ces trous pénètrent les extrémités de 24 brûleurs Bunsen, B, placés non pas tout à fait au-dessous mais un peu latéralement et dirigés^l'une façon légèrement convergente vers l'axe de l'appareil. Le four reçoit, placé dans le sens de sa longueur, un manchon mobile A en fer forgé, de i*^"" au moins d'épaisseur et de même longueur que la partie intérieure léchée par les flammes. Ce manchon repose par ses deux bouts sur deux petites pièces d'argile, posées chacune aux deux extrémités de la gouttière formant le fond du four ; elles soutiennent le manchon de fer à 1 5°"" environ G. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 10.) 83 ( 63o ) au-dessus de ce fond sans que, par aucun de ses points, cette pièce soit en contact avec les armatures métalliques. Après avoir été rabattues sur les deux barres de métal portant la cheminée, les briquettes forment, autour du manchon central A, un conduit tubulaire concentrique oîi s'en- gagent les flammes des brûleurs, qui s'échappent ensuite par la cheminée du haut. » C'est l'épais manchon de fer A ainsi chauffé qui constitue la partie utile du four; on y engage le tube, la nacelle ou tel autre vaisseau où doit se faire la réaction. S'il s'agit d'un tube de verre ou de porcelaine, il traverse le manchon de fer après s'être engagé, à l'entrée et à la sortie de l'appareil , dans deux anneaux mobiles en terre réfractaire continuant, pour ainsi dire, extérieurement le manchon de fer intérieur, et soutenus sur deux rigoles semi-circulaires de tôle rivées extérieurement à la garniture métal- lique du four. Le tube à chauffer passe donc concentriquement suivant l'axe du manchon de fer qu'il ne touche pas, pas plus qu'il ne touche aucune autre garniture métallique. Pour plus de précaution, on bouche, en avant et en arrière, aux deux bouts, avec un peu d'amiante tassée, l'espace annulaire existant entre le tube central à chauffer et le manchon (10 fer. » Si l'on se sert de l'appareil, non plus comme d'un four à tubes, mais comme d'un four à moufle, pour chauffer soit un petit ballon ovoïde, soit tout autre récipient fermé à l'une de ses extrémités, l'autre étant constitué par une partie tubulaire plus étroite destinée à recueillir ou envoyer des gaz, on engage ce récipient soit dans le moufle métallique remplaçant le manchon tubulaire, soit dans ce manchon même, après avoir eu le soin de fermer avec de l'amiante tassée le bout par où ne pénètre pas le récipient où se passera la réaction. » Pour chauffer le four, le gaz, après avoir traversé un bon régulateur de pression, est lancé par deux rampes répondant chacune à un fort ro- binet à gaz dans les brûleurs B qu'on ouvre plus ou moins, ou qu'on n'allume que de deux en deux si l'on n'a besoin que de températures peu élevées ('). Les flammes s'écrasent latéralement sur le manchon de fer A qu'elles contournent en bas et en haut (voir fig. 2), mais avant d'arriver à la cheminée, elles sont oblieées de lécher le haut de ce manchon, \n\\cji (') Pour les températures basses (iSo" à 3oo), j'introduis dans l'intérieur de chaque tube métallique du bec Bunsen un bout de tube de verre de même longueur, mais de diamètre plus petit, qui permet d'obtenir des flammes plus maigres. ( 63i ) à la forme des briquettes qui, par leur arête supérieure interne, viennent presque le toucher, comme le montre la /?§-. 2. Cette répartition uniforme Fis. 2- Coupe perpendiculaire à l'axe du four. — Elle montre le lube do porcelaine T cniboîlé dans le manchon de fer F et dans l'inlérieiir, la nacelle que l'on chauffe. Cette coupe indiqué aussi la disposition des (lammes autour du manchon central. des flammes tout autour du manchon, et la grande conductibilité de cette épaisse pièce de fer isolée de tout contact métallique, et servant pour ainsi dire de volant de chaleur, maintiennent une température très uniforme dans l'intérieur de cette sorte de moufle en métal, et a fortiori, dans Fig. 3. \ ue en perspective du four en marche, muni de son pyromètre Le ChiUelier P. le tube de porcelaine qui le traverse ou dans les récipients qui y sont plongés. » D'ailleurs, voici comme vérification quelques nombres que j'ai ob- servés, avec M. H. Hélier, au pyromètre Le Chafelier à une température ( 632 ) moyenne de 4^0" environ. Les déterminations étaient faites successive- ment de 2*^™ en 2*=™ dans toute la longueur du tube de porcelaine com- prise dans le manchon de fer : I 483° I 488° I 483° , 479° 1 477° I Sortie. 468° 486" 489° 480° 489° 466° Entrée. )) Ainsi, sauf aux deux bouts, à l'entrée et à la sortie, les différences ex- trêmes de température n'ont été que de ± 6°. » Ces mêmes différences, à peu près négligeables à ces températures élevées, s'observent quand on arrive au rouge et même au rouge vif. » Quand on veut entretenir longtemps ce four à une même température, il est nécessaire de faire passer le gaz qui arrive aux brûleurs non seule- ment dans le régulateur général du laboratoire, mais aussi dans un second régulateur de pression un peu sensible. Voici quelques données qui montrent combien peu varie, dans ces conditions, la température interne du manchon : Température Température Tempéi ature de 200° environ. du rouge sombre. du rouge. ieures. t\ Heures. t°. Heures. f. Il m h m h m 11.38 2o4 3.18.. . 674 5.00. . . . ■ 779 11.55 202 3.26.. . 672 5.i3.... . 782 12.12 202 3.47.. • 677 5.3i.... • 784 12.55 202 4 . 00 . . . 676 5.55.... . 783 1 . 12 202 4.25.. • 677 6.i5.... . 785 1 .42 202 2.20 197 2.55 197 » Les températures se maintiennent donc à peu près constantes dans ce four, du moins aux heures de travail, de 8'' du matin à 4'' ou 5^ du soir; elles montent lui peu quand la pression du gaz de la Ville augmente beau- coup; mais même dans ce cas, à 1000° ou 1200°, avec un peu de surveil- lance, ces variations ne dépassent pas 20° à 25°. » Quant à la dépense de gaz, je me suis assuré que pour entretenir à 1000° environ un four de 25'^'" de long on n'emploie pas i™<^ de gaz par heure. » Lorsque, au cours de mes recherches sur l'air, j'ai été conduit à chauffer, pendant des journées entières, et à des températures à peu près réglées, des tubes remplis ou non d'oxydes métalliques, avec une instal- ( 633 ) lation et dans des lieux qui, tels que les hautes montagnes ou la pleine mer, ne comportaient pas l'usage du gaz de houille, j'ai employé une variante de l'appareil que je viens de décrire. Les brûleurs Bunsen sont remplacés par une rampe de becs Primus au pétrole, becs qui donnent une chaleur très intense en brûlant complètement au bleu les hydrocar- bures. Les flammes frappent directement le tube métallique épais formant volant de chaleur, qui chauffe lui-même le tube de porcelaine qui le par- court intérieurement et où se passe la réaction. Ces flammes contournent ensuite le tube de .fer, grâce à une garniture de forte tôle formant au- dessus de lui une sorte de voûte revêtue intérieurement d'une épaisse toile d'amiante qui arrive par le haut à toucher presque le tube de fer. Les flammes s'échappent ensuite par la cheminée placée au-dessus. Avec ce petit appareil j'ai pu, à une altitude de a/joo"", dans les Pyrénées, entre- tenir nuit et jour mes tubes à oxyde de cuivre à une température presque fixe de 700° environ. )i Nous pensons que l'appareil que nous venons de décrire, à gaz ou à pétrole, peut rendre de réels services dans les laboratoires; l'emploi du gaz en rend toutefois le maniement plus régulier. » Il est peu de cas où la constance des températures de réactions soit indifférente ou négligeable. Il suffit, pour la maintenir dans notre foyer, d'un bon régulateur de pression, et, pour la connaître ou la régler, d'un pyromètre Le Chatelier porté par une baguette de porcelaine à deux rigoles latérales parallèles où passent les fils, baguette dont on pousse du dehors l'extrémité portant la soudure bimétallique jusques aux points dont on veut déterminer les températures. » ANATOMIE ANIMALE. — Morphologie de la ceinture pelvienne chez les Amphibiens ('). Note de M. Arm. Sabatier. « La morphologie delà ceinture pelvienne des Amphibiens mérite d'être étudiée, car elle n'est pas telle qu'on l'a crue jusqu'tà présent : elle révèle, entre le groupe des Urodèles et celui des Anoures, des différences de structure que l'on ne soupçonnait pas. » Entre les deux formes de bassins propres à ces deux groupes, les (') Travail fait à l'Institut de Zoologie de Montpellier, et à la Station zoologique de Cette, ( 634 ) termes de passage paraissent faire défaut, de sorte que le type modèle que l'on considère comme une forme larvaire fixée d'Anoure, possède un bassin très différent de celui des larves d'Anoures, ce qui tendrait à con- tredire une filiation directe de ces deux groupes. » Le bassin des Urodèles comprend deux éléments essentiels : i° une plaque massive ostéo-cartilagineuse, horizontalement située dans la paroi ventrale de l'abdomen, et présentant sur chacun des bords latéraux une échancrure qui forme une partie de l'acélabulum; 2" une tige ostéo-carti- lagineuse, oblique en haut et en arrière. Son extrémité inférieure est unie à la plaque ventrale pour compléter l'acétabulum. Son extrémité supé- rieure s'applique en dehors de l'extrémité distale d'une côte sacrée ne différant pas des autres côtes. » La plaque ventrale, que j'appelle hypozygal, est un ischio-pulvis. La tige supérieure est un hyperzygal, et représente l'iléon. La portion de la plaque ventrale antérieure à l'acétabulum constitue le pubis (prozygal) et la portion postérieure est l'ischion (métazygal). Des unifications spéciales dans certains cas (Salamandra) établissent la légitimité de cette division théorique de la plaque ventrale ou hypozygal. Au point de vue morpholo- ^ique, le bassin des Urodèles est exactement homodyname d'une plaque sternale suspendue à une côte sternale. » La plaque ischio-pubienne ou hypozygal présente d'ailleurs des mo- difications de formes, suivant les espèces. Bouclier massif allongé dans le sens antéro-postérieur, chez Proteus, Cryptobranchus, Menobranchus, Liredon, elle devient presque carrée chez Amphiuma. Enfin chez Sala- mandra, Trito, ses dimensions transversales l'emportent sur le diamètre antéro-postérieur. Ces dernières formes sont tout à fait comparables aux formes du bassin chez les Sélaciens, où la plaque ischio-pubienne a pris la forme d'un parallélogramme à grand diamètre transversal. En outre, chez les Sélaciens en général, un court iléon, ou hyperzygal cylindre- conique, rattache plus ou moins directement le bassin à la colonne ver- tébrale; de telle sorte qu'il y a des analogies frappantes entre le pelvis des Amphibiens urodèles et celui des Sélaciens. L'un et l'autre sont com- posés d'une plaque massive ( pro- et métazygal) et d'une tige supérieure (hyperzygal). » Tout autre est le bassin des Anoures, dont la morphologie me paraît avoir été méconnue. Il est essentiellement composé de deux tiges longitu- dinales parallèles, droites ou légèrement arquées, réunies en arrière sur le plan médian par l'accolement face à face de deux parties discoïdes à plan ( 635 ) vertical. Les tiges terminées en avant par une extrémité cartilagineuse s'attachent aux côtés d'une vertèbre sacrée. La partie discoïde porte, sur chacune de ses faces, la cavité acétabulaire. Chaque moitié du bassin com- prend deux ossifications distinctes, une antérieure comprenant la tige et la portion antérieure du disque portant la |)arlie antéro-supérieure de l'acé- tabu laire (c'est le prozygal); une postérieure formant le tiers postérieur du disque et une petite portion de l'acétabulaire (métazygal). Un angle ouvert en bas compris entre ces deux ossifications est occupé par un cartilage plus ou moins calcifié. » On a, jusqu'à présent, unanimement considéré la tige antérieure atta- chée au sacrum comme un iléon, le triangle inférieur cartilagineux comme un pubis et l'ossification postérieure comme un ischion. Cette dernière détermination me paraît seule justifiée. I^a Lige antérieure est un prozvgal et par conséquent un pubis, le cartilage est un reste non ossifié de la plaque ou tige ischio-pubienne. L'iléon ou hyperzygal fait tout à fait dé- faut. C'est ce qui peut être établi par une bonne comparaison du bassia d'Anoure avec celui des Ostéoganoides et surtout des Poissons téléostéens. » Le type le plus simple et le plus général du bassin chez ces Poissons consiste en deux tiges, plus ou moins parallèles, pourvues ou non de crêtes, situées longitudinalement dans la paroi ventrale de la cavité viscérale, et toujours séparées sur la ligne médiane par un intervalle ou fente plus ou moins large. Les extrémités postérieures qui sont parfois discoïdes (S«7wr«5 glanis, Esox, Gadus miiititus) sont unies l'une à l'autre par des saillies internes, parfois longues {^Lophius piscatorius, Phycis blennoides, Peristethus cataphractum) , le plus souvent courtes. Le bassin a donc la forme d'un fer à cheval plus ou moins ouvert en avant. L'acélabulum, remplacé ici par une surface articulaire saillante qui représente virtuellement le membre postérieur, semble occuper l'extrémité postérieure de chacun des deux os pelviens. Le bassin paraît formé uniquement d'un prozygal ou pubis. Mais, en réalité, il y a toujours, en arrière et en dedans de la saillie articulaire, une saillie parfois rudimentaire {Chryrophrys aurata, Salmo, Mugilcephatus , Trachuras trachurus , Serranus scriba), qui se développe beaucoup en arrière dans d'autres cas, et forme le métazygal (Cypriniis, Trigla, Zens, Gadus mer- langus). Ces deux saillies, unies par une symphyse, constituent les ischions. » On retrouve bien là les deux éléments pré- et post- acétabulaires de la lame ventrale des Urodèles, mais séparés l'un de l'autre sur la ligne mé- diane par une fente qui, dans certains cas, devient un vrai trou obturateur ( 636 ) ischio-pubien {Triglalyra, Peristetlius cotaphractum), comparable à celui de certains Reptiles. Mais la portion hyperzygale ou iléon fait défaut, et le bassin des Téléostéens et des Ganoïdes reste librement suspendu dans les parois ventrales. )) On voit que ce bassin et celui des Anoures offrent de grandes ressem- blances : dans les deux cas, deux tiges prozygales, unies en arrière par deux portions métazy gales, et absence d'hyperzygal ou iléon. » Ce qui a induit en erreur sur la valeur du prozygal ou pubis des Anoures et l'a fait prendre pour un iléon ou hyperzygal, c'est qu'il est le point d'attache du bassin à la colonne vertébrale. Mais il y a là une pétition de principe qui ne saurait résister à cette considération que, chez les Pois- sons osseux, le bassin se fixe bien souvent, non à la colonne vertébrale, qui en est trop éloignée par les grandes dimensions de la cavité viscérale, mais sur des points divers de la ceinture thoracique, au voisinage plus ou moins immédiat de laquelle il est venu parfois se placer (Poissons jugu- laires, subbrachiens). Or. c'est presque toujours le prozygal ou pubis qui sert de point d'attache (Lophius piscatorius, Mugilcephœlus, Uranoscopus scaber, Zeus, Peristhelus, Serranus, Trachums, Pleuronectes plalessa). « Chez les Anoures, comme chez les Poissons osseux en général, la fixation du bassin se fait par le prozygal ou pubis, qui vient adhérer à la face inférieure des côtes sacrées, afin de donner au membre postérieur la stabilité qu'exigent les dimensions et le rôle important qu'ont acquis les membres postérieurs. L'adhérence immédiate n'existe d'ailleurs pas primi- tivement sur les larves d'Anoures, et se présente chez l'adulte comme le résultat d'une adaptation nouvelle. » De ces constatations peuvent résulter quelques indications intéres- santes, relatives aux affinités des deux groupes d'Amphibiens actuels pourvus de membres. Les différences notées quant aux formes pelviennes semblent établir entre eux une distance assez marquée, et d'autant plus que le pelvis du têtard d'Anoure, formé sur le type de celui de l'adulte, ne rappelle en rien la forme massive et pourvue d'iléon du pelvis de l'Uro- dèle. D'ailleurs, non seulement le type pelvien, mais le type costal, le type thoracique et le type vertébral, diffèrent notablement de l'un et l'autre groupe. Il me paraît donc légitime de considérer les deux groupes comme pouvant provenir d'origines différentes, et comme ayant acquis, par l'adap- tation à un même milieu, des caractères extérieurs et généraux de ressem- blance. Il y aurait eu convergence et non filiation. Et, dans ce cas, il ( 637 ) paraît rationnel devoir l'ancêtre des Urodèles dans un tvpe relié aux Séla- ciens, et l'ancêlre des Anoures dans un type relié aux Ganoïdes ou aux Téléostéens. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les Dinosaariens des étages de Rognac et de Vitrolles du pied de la Montagne-Noire. Note de M. Charles Depéhkt. « Notre pays, si privilégié au point de vue des gisements de Mammifères tertiaires, est par contre extrêmement pauvre en débris des grands Reptiles terrestres de l'époque secondaire. Si l'on excepte le Dimodosaurus du Trias de Poligny et le Megalosaurus du Bathonien du Calvados, on ne peut guère citer en France de restes importants de Dinosauriens que ceux de l'étage de Rognac de Provence, décrits par Matheron sous les noms de Hypselosau- r us prisons et de Rhahdodon priscum. » Aussi me paraît-il intéressant de faire connaître l'existence, au pied de la Montagne-Noire, dans le petit chaînon de Sainl-Chinian, de nouveaux gisements de Dinosauriens, dont je dois la première indication à mon con- frère et ami, M. Jean Miquel, de Barroubio. Les ossements de Reptiles terrestres s'y rencontrent à deux niveaux différents : » 1° Un horizon inférieur, à la base de l'étage de Rognac, dans des grès grossiers, lie de vin, connus des géologues sous le nom de grès de Saint- Chinian, et qui correspondent trait pour trait aux grés à Reptiles de la partie moyenne de Rognac de Provence. Quoique les ossements de grande taille soient assez fréquents dans ces grès autour de la petite ville de Saint- Chinian, je n'ai pas pu, jusqu'à ce jour, extraire une pièce permettant une détermination générique. Je pense qu'il s'agit de grands Sauropodes, qu'il sera intéressant de pouvoir comparer avec V Hypselosaurus des grès à Rep- tiles du bassin d'Aix. 2° Un horizon supérieur à Dinosauriens, plus riche que le précédent, existe au sein d'une bande d'argiles rouges, qui surmontent les calcaires de Rognac à Lychnus et passent insensiblement à leur partie supérieure aux marnes et calcaires lacustres à Physa prisca de l'Éocène inférieur. Ces couches d'argiles rutilantes sont de tous points identiques aux argiles de Vi- trolles dans le bassin d'Aix, dont le rattachement à la série tertiaire ou, au contraire, au Crétacé supérieur sous-jacent, a donné lieu à de nombreuses controverses. La découverte de Dinosauriens dans ces couches permet de C. R., igoo, I" Semestre. (T. CXXX, N" 10.) 84 ( 638 ) les considérer définitivement comme Crétacées (Danien tout à fait supé- rieur). » J'ai déjà obtenu de cet horizon une belle série de pièces, qui se rap- portent à deux genres bien distincts de Dinosauriens : » Le premier est un Sauropode de très grande taille; son fémur, plein, aplati d'avant en arrière, mesure près d'un mètre de longueur. Je lui attri- bue, en outre, des vertèbres caudales, fortement procœbennes, qui rentrent tout à fait dans le type décrit sous le nom de Titanosaurus Lydekker. Ce genre, encore assez maj connu et peut-être très voisin de V OEpysaurus Ger- A^ais du grès vert du mont Ventoux, possède une grande extension géogra- phique : M. Lydekker l'a cité du Crétacé supérieur de l'Inde, de Patagonie, et en Europe du Wealdien cje l'île de WighL. J'ai eu l'occasion d'indiquer également sa présence dans le Crétacé supérieur de la côte ouest de Ma- dagascar; il est intéressant de le rencontrer maintenant en France. » Le deuxième type est un Théropode carnassier de la famille des Méga- losaundès. Je possè4e un fragnien|; de mandibule, avec une grande dent en place, et les alvéoles de plusieurs autres. La dent est de la forme habi- tuelle à cetfe fanii|le, c'est-à-dire en lame de sabre recourbé, avec des créneliires sur les deux arêtes tranchantes. La disposition de ces crénelures, qui occupent toute la longueur du bord antérieur de la couronne, me porte à penser que ce Reptile diffépait assez notablernent du Mégalosaure juras- sique, dont les dents ne sont crénelées en aAant que dans le tiers ou au plus la moitié supérieure. En Amérique, Marsh a fait connaître, du Crétacé supérieur du New-Jersey, sous le nom de Dryptosaurus [=^Lœlaps Cope) un Reptile voisin du Mégalosaure, mais dont le bord antérieur des dents est finement crénelé sur toute sa longueur. C'est donc à une espèce de ce genre de la Craie américaine qu'il faut rapporter le Reptile carnassier de la Montagne-Noire, en attendant que ses caractères spécifiques puissent être précisés. » En réunissant les données fournies par les découvertes de Matheron, en Provence, avec|es trouvailles récentes faites en Languedoc, nous con- naissons dès maintenant, dans les assises fluvio-terrestres du Crétacé le plus supérieur du midi de la France, quatre types différents de Dinosau- riens, » Deux sont des Samopodes (herbivores à os pleins) de la famille des Morosauridés, caractérisée par la disposition procœlienne de leurs vertèbres caudales : c'est d'une part VHypsetosaurus de Provence, reconnaissable à i (639) ses vertèbres caudales aplaties de haut |en bas; et d'autre part le Titano- saurus du Languedoc, dont les vertèbres caudales, très fortement procœ- liennes, sont comprimées dans le sens transverse. » Un troisième type, le Dryptosaurus de la Montagne-Noire, est un Thé- ropode de la famille des Mégalosauridés. )> Enfin, le quatrième, le Rhabdodon de Provence, est un Ornithopode (herbivores à os pneumatiques) voisin de Y Iguanodon. « J'ai l'espoir que l'exploration méthodique que je compte faire des gisements du Languedoc augmentera bientôt l'importance et l'intérêt de cette curieuse faune de grands Reptiles terrestres, qui a survécu dans le midi de la France jusqu'au seuil même des temps tertiaires. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Chimie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Si, M. Emile Fischer obtient 47 suffrages M. Henry » 4 « M. Crookes » • • i » M. Emile Fischer, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. MÉ3I0IRES PRÉSENTÉS. La Commission chargée de donner le sujet du concours pour le prix Four- neyron en 1901 désigne le sujet suivant : Étude théorique ou expérimentale sur les turbines à vapeur. M. le D"' A. GuÉPiN adresse une Note portant pour titre : « Atrophie et hypertrophie prostatiques ». (Renvoi à la Section de Médecine et Chirurgie.) ( 64o ) CORRESPOND ANCE . M. W.-R. Bkooks adresse des remercîments à l'Académie, pour le prix Lalande qui lui a été décerné. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un Volume de M. Kr. Birkeland, intitulé : « Recherches sur les taches du Soleil et leur origine ». (Présenté par M. H. Poincaré.) 2° Quatre nouveaux fascicules des « Stations de l'âge du Renne dans les vallées de la Vézère et de la Corrèze » ; documents publiés par MM. P. Girodel E. Massenat. (Présentés par M. Albert Gaudry.) M. Berthelot, en présentant à l'Académie des Recherches sur 1' « His- toire des Machines de guerre et des Arts mécaniques au moyen âge », qu'il vient de faire paraître dans les Annales de Chimie et de Physique, s'exprime comme il suit : « Je demande à l'Académie la permission d'appeler son attention sur le numéro de mars 1 900 des Annales de Chimie et de Physique. Il renferme une étude que j'ai faite sur le Livre d'un ingénieur militaire, écrit vers l'an i4oo par Conrad Ryeser von Eichstadt, sous le titre Bellifortis et conservé à la Bibliothèque de l'Université de Gottingue. Celte élude fait suite à celles que j'ai publiées sur l'histoire de cette branche des Sciences relatives aux Arts militaires et mécaniques, dans l'antiquité et au moyen âge. Le Bellifortis est un manuscrit à figures : 169 pages y sont consacrées à représenter les machines de guerre du moyen âge : machines d'escalade, d'attaque et de défense; machines de jet, chars armés de faux et modèles primitifs de Far- tiUerie à ses débuts, pontons et appareils de natation, machines d'épuise- ment, balistes et arbalètes, appareils d'éclairage, fourneaux, outils, armes et instruments divers, etc. J'ai reproduit 118 de ces pages en photogra- vure, en y joignant 5 autres analogues, d'après un Traité écrit en i335 par Guido da Vigevano, et qui est contenu dans un manuscrit de la Biblio- thèque nationale de Paris. » Le tout forme un ensemble de documents précieux pour l'histoire de la Science. » ( 64r ) M. le Général Sebert dépose sur le Bureau de l'Académie un Volume contenant les Comptes rendus du Congrès tenu au mois de septembre 1899, à Boulogne-sur-Mer , par l'Association française pour l'avancement des Sciences, sous la présidence de M. Brouardel. « Ce Congrès a dû un éclat particulier à la coïncidence de la tenue, à Douvres, à la même époque, de la session de l'Association britannique, ce qui a permis aux deux Associations de se réunir et de tenir des séances communes, tant en'France qu'en Angleterre. » La ville de Boulogne a édité, à l'occasion de cette réunion, un magni- fique Ouvrage consacré à la description de la région du Boulonnais. » Les Communications faites au Congrès ont été nombreuses et impor- tantes. On a remarqué surtout celles qui ont été consacrées aux découvertes nouvelles des Sciences physiques, aux progrès de la navigation et à l'in- dustrie nouvelle si intéressante de l'automobilisme, pour laquelle ont été organisés un concours et une exposition. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Giacobini (1900, a), faites à V observatoire d'Alger, à l'équatorial coudé de o™,3i8 d'ouverture, par MM. Rambaud et Sy, présentées par M. Lœwy. Comète. — Étoile. Nombre Dates. Ascension de 1900. Etoile;. droite. Déclinaison. compar. Observ. m s , , Février 21 a — o.3i,33 -1-5.23,7 12:12 S 21 a — 0.32,32 -!- 5.4*3,6 12:12 R 22 b — 1.42,62 — 9. 0,6 12:12 S 22 b — 1.43,17 — 8.46,0 12:12 R 23 b —2.59,10 +10.33,6 12:8 S 23 b — 3. 0,97 -Hii. 6,3 12: 8 R Positions des étoiles de comparaison. Asc. droite Réduction Déclinaison Réduction Dates. moyenne au moyenne au 1900. * 1900,0. jour. 1900,0. jour. Autorités. Fév. 21. a 2.16.49,16 +0,97 — 0°. 3.39,5 o',o Radcliflfe, n° 548. 22. b 2.16.40.55 +0,96 + 0.30.48, 2 -r 0,2 Weissci, n° 219. 23. b 2.16.40,55 -t-0,95 + 0.30.48,2 -H 0,2 Weisse,, n" 219. ( 642 ) Positions apparentes de la coniète. Temps Ascension Dates. moyen droite Log. fàct. Déclinaison Loè. fact 1900. d'Alger, b m s apparente, h m s parallaxe. apparente. parallaxe év. 31.. . 7. 4-21 2.16.18,80 T ,5i 1 4- 0. I .43,2 0,722 21. . . 7.26.55 2. 16.17,81 T, 552 -H 0. 2. 7,1 0,722 22.. . 7.12.59 2.14.58,89 7,537 + 0.21.47,8 0,720 22. . . 7.34.52 2.14. 58, 34 T,573 + 0.22. 2,4 6, '720 23... 7.11.43 . 2. 1 3. 42,40 r,544 -+- 0.41 .22,0 0,717 23... 7.53.59 2. i3.4o,53 1 ,665 -h 0.41.54,7 0,718 La comète est ronde, faible; son diamètre est de i' environ. PHYSIQUE DU GLOBE. — Nouvelles déternilhàtions de la fyesàûleur. Note de M. J. Collet, présentée par M. Loêwy. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques résultats pendu- laires que j'ai obtenus depuis que, grâce à l'appui de l'Académie et du Bureau des Longitudes, j'ai pu repi-endhe la suite un instant interrompue de mes expériences. » Ces résultats, qui relient ou complètent les mesures que j'ai antérieu- rement effectuées le long du parallèle moyen, du cap Ferret à Turin ('), sont relatifs aux trois stations de Grenoble, de Saint-Agrève et du Lau- taret. » Grenoble. — Une détermination de la pesanteur avait été faite à Grenoble en 1894 {Comptes rendus, t. CXIX, p. 634); elle avait décelé un déficit de pesanteur considé- rable. Une vérification paraissait désirable, d'autant que, depuis 1894, mon matériel d'observations avait reçu des perfectionnements, notamment par l'emploi d'une nouvelle lunette méridienne de Gautier. Une nouvelle expérience a donc été faite en juillet 1897. Elle a fourni un résultat qui, tout d'abord, a paru en désaccord avec celui de 1894. Mais la revision des calculs de 1894 a révélé une erreur dans les cor- rections pendulaires. Dans la réduction aux amplitudes infiniment petites, on avait omis de transformer en unités angulaires la lecture d'amplitudes faites sur l'échelle de l'instrument, et dont la division vaut 5' 33. » Cette erreur corrigée, les résultats de 1894 et de 1897 se sont trouvés concordants. (') Voir Comptes rendus, t. CXlX, p. 634; t. CXXll, p. i265; t. CXXIV, p. 1088. \ ^evifv .2^ Ob =5 S 5 <4 «î 'o '^. Oij cvi' =>i t^" ^ 1^ 'S 'î' S^ Ù? X^ ^ï Oi <^ cvj e^- ^J S 5^ ■a a I .^ ?. s ( 644 ) comme le montre le Tableau résumé que nous donnons plus loin et qui renferme les résultats corrigés de l'expérience de 1894. » Le déficit de la pesanteur, maintenant réduit à 0,00073, est encore considérable, vu la faible altitude de Grenoble; il nous montre, comme je l'ai déjà signalé ailleurs, que le déficit général relatif à un massif monta- gneux s'étend, dans une grande mesure, aux vallées que comprend ce massif. » Saint-Agrève. — Cette station, située à loSS"" d'altitude, sur la crête des Cévennes, au bord oriental du Plateau Central, dominant la vallée du Rhône ('), établit une liaison entre les opérations alpines et celles du centre. » En juillet 1898 j'y ai fait une première expérience que j'ai cru utile de répéter, l'année suivante, en août 1899. J'avais été frappé du faible déficit constaté, peu supé- rieur à celui que j'avais trouvé à Valence, résultat qui, s'il était bien exact, viendrait confirmer la remarque rappelée ci-dessus à propos de Grenoble. » L'expérience de 1899 est venue confirmer d'une manière rigoureuse le résultat de 1898. I.es deux valeurs obtenues pour g différent, en effet, de moins de lo^^, ce qui est bien digne d'attention. » Le Lautaret. — Cette dernière station est située, à 2o58" d'altitude, dans un col largement ouvert de l'est à l'ouest, qui n'est immédiatement dominé par aucun massif voisin considérable, ce qui en fait une bonne station pendulaire. Sa position à 16'"» au nord-nord-est de la Bérarde, où j'avais opéré en 1894, et dont elle est cependant séparée par des chaînes puissantes dont les crêtes s'élèvent à près de 4000"", donnera un intérêt particulier à la comparaison des résultats. )> L'expérience du Lautaret a présenté des difficultés inattendues et causé de grandes fatigues, en raison du mauvais temps qui a sévi. Deux fois commencée, en no- vembre 1898, en mai 1899, elle a dû être interrompue et remise à plus lard. Enfin, en juin 1899, elle a été tentée une troisième fois et conduite jusqu'au bout, malgré un orage qui a duré pendant une grande partie de la seconde nuit d'observation. » Le résultat obtenu accuse un déficit de pesanteur plus grand encore qu'à la Bérarde. 11 est vrai que je n'ai pu faire encore la correction de X attraction topo graphique, comme cela a été fait pour le Lautaret : mais cette correction sera ici très faible, peut-être négligeable, les montagnes qui entourent le Lautaret étant relativement moins élevées, et surtout beaucoup moins rapprochées que celles qui forment le cirque de la Bé- rarde. » Les résultats de mes dernières observations sont résumés dans le Ta- (») Voir Comptes rendus, t. CXXIV, p. \o^o,fig. 2. ( 645 ) bleau suivant, qui présente les mêmes dispositions que ceux déjà antérieu- rement publiés. Tableau résumé des observations. T- T'. Grenoble 1894 7' I 3474 1024 7114997 14,69 711 5017 9,8o585 Grenoble 1897 7' 1 3972 994 7 1 1 5450 22 26 711 4978 9,80595 Saini-Agrève. . 1898 71 1 4172 1067 711 5709 18 o5 7 1 1 556 1 9,80435 Sainl-Agrève.. 1899 71 I 4i49 1066 711 5734 17 62 711 5564 9,80434 Le Lautarel. . . i899 7' .4718 1097 7"fi349 9 59 711 6701 9,80121 Moyennes adoptées 1 Grenoble ) Saint-A grève. . . 711 4998 71 1 5563 9,80590 9,80434 Altitude. Latitude. 1 0 Densité. g-,,. g«-8v Grenoble m 211 0 , „ 45 n 12 2,6 9,8o632 9 80705 — 0,00070 Saint-Agrève. . io58 45 o36 2,7 9,80639 9 80689 — o,ooo5o Le Lautarel. . . 2o58 45 2 5 2,7 9,8o5 21 9 80688 —0,00167 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une théorie des systèmes d' équations aux différentielles totales de second ordre . Note de M. Ernst Pascal, présentée par M. Hermite. « Dans la séance du 7 mars 1898, M. A. Guldberg a communiqué quelques résultats sur le stijet des équations aux différentielles totales de second ordre à trois variables (voir encore les Mémoires de l' Académie de Christiania àe 1898). » Je me permets de communiquer à l'Académie quelques résultats plus généraux que j'ai obtenus, cet hiver, pendant mon cours d'Analyse à l'Université de Pavie. Supposons x,^^„^^^ x^ fonctions des variables x^, x^ *Vm> 6t uu systèmc de m équations aux différentielles totales de second ordre sous la forme (0 d-x ^2^M( dxf,dxk= o. d' ^« — 2 2 ^hkm dXh dxk = o C. R., 1900, i" Sememe. (T. CXXX, N" 10.) {^hki — ^AA/)' 85 ( 646 ) où les X sont des fonctions de toutes les variables œ; nous nous proposons d'intégrer, s'il est possible, ce système avec n équations ki] — I A'hj'i] = [Jkhi\. Lorsque les conditions (3) sont satisfaites, existent toujours m systèmes de m fonctions {* H ' • • ■ • f- 1 m » ['•/ni) ( 64- ) tels que la somme, des produits des [j.^, ... , [y.„„, pour les premiers membres des ( i) soit une différentielle seconde exacte. » Les ;x sont déterminées des équations rit / ?n (4) lesquelles forment, dans ce cas, un système de premier ordre complètement intégrahle. » En déterminant les [j. au moyen du système (4), on peut avoir l'inté- gration complète du système (i_). » Mais sur l'intégration du système (i;, on peut faire plusieurs autres considérations que je réserve pour un travail plus étendu qui sera prochai- nement publié. » PHYSIQUE. — Sur la char ge électrique des rayons déviables du radium {^\. Note de M. P. Curie et de M™* M. P. Curie, présenté par M. Becquerel. « I.es expériences de MM. Giesel, Meyer et v. Schweidler et Becquerel ont montré que les rayons du radium sont déviés dans un champ magné- tique comme les rayons cathodiques (-). Nous avons montré d'autre part que le rayonnement du radium comprend deux groupes de rayons bien distincts : les rayons déviés dans un champ magnétique et les rayons non déviés dans un champ magnétique (^). » Or les rayons cathodiques sont, comme l'a montré M. Perrin, chargés d'électricité négative ('•). De plus, ils peuvent, d'après les expériences de MM. Périn et Lenard, transporter leur charge à travers des enveloppes métalliques réunies à terre et à travers des lames isolantes (^). En tout point oîi les rayons cathodiques sont absorbés, se fait un dégagement ( ' ) Ce travail a été fait à l'École municipale de Physique et de Chimie industrielles. (') Giesel, Wied. Ann.. t. L\'IX, p. 83-'|. — N. Meyer et v. Schweidler, Phrsika- lische Zeilschrift, t. I, p. ii3. — Becquerel, Comptes rendus, t. CXXIX, p. 996. (') Comptes rendus, t. CXXX, p. ■jS et 76. (') Comptes rendus, t. CXXI, p. ii3o, et Annales de Chimie et de Physique, 7' série, t. XI, p. 433; 1897. Dans les expériences de M. Perrin, l'ordre de la charge était de lo-*^ coulombs pour une interruption de la bobine. (°) Lenard, Wied. Ann., t. LXIV, p. 279. ( 648 ) conlinu d'électricité négative. Nous avons constaté qu'il en est de même pour les rayons déviables du radium. Les rayons déviables du radium sont chargés d' éleclricité négative. » Étalons la substance radioactive sur l'un des plateaux d'un condensateur, ce plateau étant relié métalliquement à la terre; le second plateau est relié à un électro- mètre ; il reçoit et absorbe les rayons émis. Si les rayons sont chargés, on doit observer une arrivée continue d'électricité à l'électromètre. Cette expérience, réalisée dans l'air, ne nous a pas permis de déceler une charge des rayons, mais l'expérience ainsi faite n'est pas sensible. L'air entre les plateaux étant rendu conducteur par les rayons, l'électromètre n'est plus isolé et ne peut accuser que des charges assez fortes. » Pour que les rayons non déviables ne puissent apporter de trouble dans l'expé- rience, on peut les supprimer en recouvrant la source radiante d'un écran métallique mince; le résultat de l'expérience n'est pas modifié ('). » Nous avons sans plus de succès répété cette expérience dans l'air en faisant péné- trer les rayons dans l'intérieur d'un cylindre de Faraday en relation avec l'électro- mètre (-). » On pouvait déjà se rendre compte, d'après les expériences qui pré- cèdent, que la charge des rayons du produit radiant employé était considé- rablement plus faible que celle des rayons cathodiques. ■» Pour constater un faible dégagement d'électricité sur le conducteur qui absorbe les rayons, il faut le mettre à l'abri de l'air, soit en le plaçant dans un tube avec un vide très parfait, soit en l'entourant d'un bon dié- lectrique solide. C'est ce dernier dispositif que nous avons employé. » Un disque conducteur MM {fig. i) est relié par la tige métallique t à l'électro- mètre; disque et tige sont complètement entourés de matière isolante iii\ le tout est recouvert d'une enveloppe métallique EEE qui est en communication électrique avec la terre. Sur l'une des faces du disque, l'isolant/)/) et l'enveloppe métallique sont très minces. C'est celte face qui est exposée au rayonnement du sel de baryum radifère R placé à l'extérieur dans une auge en plomb (^). Les rayons émis par le radium tra- (') A vrai dire, dans ces expériences, on observe toujours une déviation à l'électro- mètre, mais il est facile de se rendre compte que ce déplacement est un effet de la force électromotrice de contact qui existe entre le plateau relié à l'électromètre et les conducteurs voisins; cette force électromotrice charge l'électromètre grâce à la conductibilité de l'air soumis au rayonnement du radium. (^) Le dispositif du cylindre de Faraday n'est pas nécessaire, mais il pourrait pré- senter quelques avantages dans le cas où il se produirait une forte diffusion des rayons par les parois frappées. On pourrait espérer ainsi recueillir et utiliser ces rayons dif- fusés, s'il y en a. (^) L'enveloppe isolante doit être parfaitement continue. Toute fissure remplie d'air ( 649 ) versent l'enveloppe métallique extérieure et la lame isolante pp el sont absorbés par le disque métallique MM. Celui-ci ei>t alors le siège d'un dégagement continu et constant d'électricité négative que l'on constate à J'électromètre et que l'on mesure à l'aide du quartz piézoélectrique. FiR. I. Terre Sjr; E ''■^^"JÛMrém » Le courant ainsi créé est très faible. Avec du chlorure de baryum radifère très actif formant une couche de 2'i,5 de surface et de o'^™,2 d'épaisseur, on obtient un courant de l'ordre de grandeur de lo-" ampères (les rayons utilisés ayant traversé, avant d'être absorbés par le disque MM, une épaisseur d'aluminium de o'"™,oi et une épaisseur d'ébonite de o^'^jS. » Nous avons employé successivement du plomb, du cuivre et du zinc pour le disque MM, de l'ébonite et de la paraffine pour lisolant; les résultats obtenus ont été les mêmes. » Le courant diminue quand on éloigne la souice radiante R, ou quand on emploie- un produit moins actif. Il Nous avons encore obtenu les mêmes résultats en remplaçant le disque MM par un cylindre de Faraday rempli d'air, mais enveloppé extérieurement par une matière isolante. L'ouverture du cylindre, fermée parla plaque isolante mince/)/', était en face de la source radiante. » Enfui, nous avons fait l'expérience inverse qui consiste à placer l'auge de plomb avec le radium an milieu de la matière isolante et en relation avec l'électromètre {fig. 2), le tout étant enveloppé par l'enceinte métal- lique reliée à la terre. Fis. 2. TcrTi KUvIroincIre, » Dans ces conditions, on observe à réiectrouièlre que le radium prend une charge positive et égale en grandeur à la charge négative de la première exjiérience. Les rayons allant du conducteur intérieur jusqu'à l'enveloppe métallique est une cause de courant dû aux forces électromotrices de contact utilisant la conductibilité de l'air par l'effet du radium. ( 65o ) du radium traversent en effet la plaque diélectrique mince pp et quittent le conduc- teur intérieur en emportant de l'électricité négative. » Les ravons non déviables du radium n'interviennent pas dans les expériences précédentes, puisqu'ils sont absorbés par une épaisseur extrê- mement mince de matière. La méthode qui vient d'être décrite ne convient pas non plus pour l'étude de la charge des rayons du polonium, ces rayons étant également très peu pénétrants. Nous n'avons observé aucun indice de charge avec du polonium qui émet seulement des rayons non déviables, mais, pour la raison qui précède, on ne peut tirer de cette expérience aucune conclusion. » Ainsi, dans le cas des rayons déviables du radium, comme dans le cns des rayons cathodiques, les rayons transportent de l'électricité. Or, jus- qu'ici, on n'a jamais reconnu l'existence de charges électriques non liées à la matière pondérable. On est donc amené à considérer comme vraisem- blable que le radium est le siège d'une émission constante de particules de matière électrisée négativement, capables de traverser sans se décharger des écrans conducteurs ou diélectriques. Si le rapport de la charge élec- trique à la masse était le même que dans l'électrolvse, le radium, dans l'expérience précédente, perdrait 3 équivalents en milligrammes en un million d'années. » Un échantillon de radium qui serait isolé électriquement d'une façon parfaite, se chargerait spontanément en peu de temps à un potentiel extra- ordinairement élevé. Dans l'hypothèse balistique, le potentiel augmente- rait jusqu'à la création d'un champ suffisamment intense pour empêcher l'éloignement des particules électrisées émises. » Nous avons répété avec les rayons de Rontgen les expériences dont il a été question dans cette Note. Les effets obtenus sont extrêmement faibles, nous pouvons seulement conclure de ces expériences que si ces rayons sont chargés, ils le sont donc encore bien moins que les rayons déviables du radium. » OPTIQUE. — Dissymétrie dans l'émission polarisée d'un tube de Geissler soumis à l'action d'un champ magnétique. Note de M. R. Dongier, présentée par M. Lippmann. « MM. Egoroff et Georgiewsky (" J ont découvert que, sous l'action d'un champ magnétique, les flammes susceptibles de donner des raies métal- (>) Comptes rendus, t. CXXIV, p. 748 et 1242; t. CXXV, p. 16; 1897. ( 65i ) liques spontanément renversables émettent, dans une direction normale aux lionnes de force, de la lumière partiellement polarisée. J'ai indiqué dans une précédente Note (') qu'il en est de même delà radiation rouge émise par un tube de Geissler à hydrogène, soumis à l'action d'un champ magné- tique normal à sou axe. Toutefois, et c'est en cela que consiste le Fait nou- veau, l'observation dans une direction normale à l'axe du tube, autre que la direction du champ magnétique, met en évidence de chaque côté du tube, pour un même sens de décharge, des proportions différentes de lumière polarisée. » I. Le rôle du sens de la décharge a pu être précisé en employant suc- cessivement une batterie d'accumulateurs et une bobine de Ruhmkorff. L'observation a été faite dans la direction normale aux lignes de force pour laquelle les différences sont le plus caractéristiques. }) L'œil placé au foyer conjugué du tube, par rapport à une lentille convergente, regarde dans le champ de cette lentille au travers du polariscope de Savart muni d'une lame de verre rouge. » La batterie d'accumulateurs, de force électromotrice voisine de 4ooo volts, fournil, avec une résistance convenable, un courant de l'ordre du millième d'ampère; le tube émet ainsi une lumière remarquable par son éclat et par sa fixité. On ne peut pas admettre qu'il y ait changement de sens dans la décharge. Les franges de Savart apparaissent avec une grande netteté lorsque le cliamp magnétique rejette le filet lumineux vers le côté du tube capillaire qui est opposé à celui où se trouve l'observa- teur; elles disparaissent si l'on change le sens du courant dans l'électro-aimant (-). » La bobine de RuhmkofF, munie d'un interrupteur Wehnelt ( type Caldwell-Si- mon), fournit des décharges dans les deux sens; aussi aperçoit-on, avec des diffé- rences dans la netteté, les franges de Savart pour les deux sens du courant dans l'élec- tro-aimant. 11 existe alors, dans le tube capillaire, deux filets lumineux déplacés par le champ magnétique et longeant les deux génératrices diamétralement opposées contenues dans le plan normal aux lignes de force magnétique; chacun d'eux possède une émission propre et l'œil perçoit la superposilion des deux effets. On purifie l'ap- parence du phénomène en mettant en série avec le tube observé un certain nombre de tubes de Geissler jusqu'à ne laisser passer la décharge que dans un seul sens; les franges n'apparaissent après cela que pour un seul sens du courant dans l'électro-ai- mant. 1) Le côté du tube où se produit l'émission polarisée est donc en rela- tion avec le sens de la décharge et la direction du champ magnétique. (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 244- C^) Dans ma précédente Note, il faut lire « dans le sens inverse des aiguilles d'une montre », au lieu de « dans le sens des aiguilles. . . ». ( 652 ) Suivant que le filet lumineux longe la génératrice du tube du côté opposé à l'observateur ou du même côté que l'observateur, on aperçoit ou non des franges dans le polariscope. » II. Il semblerait naturel d'attribuer aux changements introduits dans les conditions de la réfraction à travers les parois du tube, par le déplace- ment que subit le filet lumineux, les deux apparences observées dans le polariscope, pour les deux sens du courant dans l'électro-aimant. Mais il n'en est pas ainsi. » Le phénomène conserve, en etTel, les caractères qui viennent d'être signalés, même lorsque la distance du tube à la lentille est assez grande pour que le diamètre de celle-ci soit vu, de la portion du tube dont l'image couvre la pupille de l'œil, sous un angle moindre que i°; or, avec une lame de verre parallèle à l'axe du tube, inter- posée entre la lentille et le polariscope, on n'obtient une proportion de lumière pola- risée équivalente à celle produite par un champ magnétique de 4ooo unités C.G.S. que si on l'incline d'un angle voisin de /JS" par rapport au faisceau central. D'ailleurs, un tel champ fait disparaître les franges qui existaient sur la lame inclinée; le champ magnétique et la réfraction produisent des effets qui se contrarient. Comme dans le cas des flammes observées par MM. Egoroff et Georgiewskj, le champ magné- tique modifie l'émission d'un tube de Geissler en donnant la prépondérance aux vi- brations de Fresnel normales aux lignes de force. » On pourrait aussi être tenté d'admettre que les apparences déjà décrites résultent de la superposition du phénomène de MM. Egoroff et Georgiewsky et des effets produits par la réfraction. » S'il en était ainsi, la polarisation par réfraction contrebalancerait l'effet du champ magnétique lorsque la direction de celui-ci est telle qu'aucune frange n'est observée dans le jjolariscope. Les variations du champ magnétique modifient l'eflfet Egoroft' et Georgiewsky; elles ne changent pas sensiblement les effets de la réfraction ; on vérifie par l'expérience que la disparition des franges a lieu dans tous les cas. Si la compen- sation avait lieu pour une valeur du champ, elle ne saurait exister pour des valeurs moindres ou plus élevées. » Deux tubes de même forme et de même dimension contiennent, l'un de l'hydro- gène, l'autre de l'azote. Le même champ magnétique produit des franges très nettes avec le tube à hydrogène, presque inappréciables avec l'azote. Quoique l'effet de la réfraction soit le même dans les deux cas, la compensation a lieu en même temps dans les deux tubes lorsqu'on renverse le sens du courant dans l'électro-aimant, malgré les apparences d'abord différentes qui seraient dues au phénomène de MM. Egoroff et Georgiewsky. » La réfraction seule, ou bien la superposition des effets dus à la réfrac- tion et au phénomène de MM. Egoroff et Georgiewsky, ne suffisent donc pas à expliquer les particularités que j'ai décrites dans ma précédente Note. ( 653 ) On en est réduit à admettre que ces apparences rendent manifeste une propriété spécifique du filet lumineux lui-même, soumis à l'action d'un champ magnétique. L'étude de l'état vibratoire de la lumière émise dans les différentes directions normales à l'axe du tube confirme cette conclu- sion. Les résultats obtenus seront publiés plus tard. » SPECTROSCOPIE. — Sur la constitution des raies jaunes du sodium. Note de MM. Cii. Fabry et A. Perot, présentée par M. A. Cornu. « Le fréquent usage de la lumière jaune du sodium dans les expériences d'Optique donne un intérêt particulier à l'élude des radiations D, et D^. M On sait depuis longtemps que ces raies sont très facilement renver- sables; d'autre part, dans sa belle série de recherches sur la constitution des raies métalliques, M. Michelson a annoncé que chacune d'elles pouvait être double; toutefois, les résultats des expériences ont été extrêmement variés, selon les conditions de température et de pression. La lumière était émise par de la vapeur de sodium à faible pression, traversée par des décharges d'induction; on l'étudiait à l'interféromètre sans séparer préa- lablement les deux raies jaunes, ce qui devait compliquer singulièrement les apparences. )) Nous avons repris l'élude de cette question au moyen de notre spectroscope inter- férentiel, et nous sommes arrivés à cette conclusion que le dédoublement apparent de chacune des raies jaunes était dû simplement à un renversement. L'emploi d'un tube de Michelson à sodium donnant lieu à beaucoup de difficultés, nous nous sommes servis du trembleur à étincelles dans le vide que nous avons récemment décrit ( ' ). Les étincelles de rupture jaillissent contre une tige de fer recouverte d'argent (pôle — ) et un alliage de sodium et d'argent (pôle -h), obtenu en projetant du sodium dans de l'argent fondu. Le spectre de cette lumière contient les deux raies jaunes du sodium et quelques autres doublets, beaucoup plus faibles, du même métal. Les raies de l'argent sont presque invisibles, de sorte que pratiquement les deux raies D, et Dj sont seules à considérer. » Pour séparer l'une de l'autre les deux radiations jaunes et les étudier séparément,- l'emploi d'un système dispersif présenterait de très grandes difficultés; nous avons em- ployé une méthode indiquée par M. Mascart (-); le faisceau, rendu parallèle par une lentille, traverse normalement une lame de quartz parallèle à l'axe de 3o'"'" d'épaisseur, placée entre un polariseur et un analyseur dont les sections principales, parallèles ou (') Comptes rendus, 12 février 1900. (^) Annales scientifiques de l'École Normale supérieure, n" série, t. III, p. SgS; 1874. C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N° 10.) 86 ( 654 ) croisées font des angles de 43° avec les axes de la lame. L'une des radiations est éteinte, l'autre passe sans altérations autres que celles dues aux réflexions, de sorte que l'on perd relativement peu de lumière. Il suffit de trouver l'analyseur de 90° pour passer de D, à Dj. La lumière qui sort de ce système séparateur est reçue sur le speclroscope interférentiel. » Chacune des raies jaunes se présente sous la forme d'un doublet, c'est-à-dire de deux raies brillantes séparées par un intervalle obscur, mais l'étude attentive du phé- nomène montre que ce dédoublement est dû à un simple renversement. Il suffit d'aug- menter l'intensité du courant qui fournit l'étincelle pour voir les deux raies brillantes du doublet se séparer, ce qui correspond à un élargissement de la partie obscure, en même temps que chacune d'elles s'élargit. Ce fait est évidemment dû à un élargisse- ment de la radiation émise par la partie brillante et à un accroissement de l'absorp- tion par la vapeur de sodium, qui devient plus abondante à mesure que la tempéra- ture s'élève. Ces renversements ont été d'ailleurs observés depuis longtemps au mojen du spectroscope ordinaire, dans la lumière émise par les flammes contenant du sodium. Si l'on veut considérer les raies du Na comme doubles, il faut ajouter que la distance des deux composantes est infiniment variable avec les conditions de l'émission. » Ce fait nous donne l'exemple d'une raie à composantes de longueurs d'onde variables, nettement différente des raies multiples proprement dites, à composantes de longueurs d'onde fixes. La raie du sodium et les autres raies renversées appartiennent à la première catégorie; la raie du mer- cure 546, la raie du cuivre 578 et beaucoup d'autres appartiennent à la seconde. Les raies de cette seconde catégorie se prêtent parfaitement aux mesures de haute précision, à condition que l'on puisse séparer les diverses composantes et faire porter la mesure sur l'une d'elles. Cela est d'autant plus nécessaire que dans beaucoup de cas l'éclat relatif des diverses com- posantes est sujet à varier ('). Les raies de la première catégorie n'offrent, (') La raie verte du cadmium (5o8) paraît présenter des variations de ce genre : M. Michelson la trouve double; nos observations conduisent au même résultat et pré- cisent la position du satellite; la raie principale a un éclat très prédominant. Or, M. Hamy, en se servant de ses tubes sans électrodes, trouve cette raie triple. Celte difTérence de constitution tient sans doute aux conditions différentes d'illumination de la vapeur de cadmium (tube avec ou sans électrodes). Enfin, M. Hamy, en mesu- rant le rapport des longueurs d'onde des raies 5o8 et 643, trouve un résultat qui dif- fère de 1,9 X io~^ de celui de M. Michelson; une pareille erreur dans les mesures faites au Bureau international est inadmissible; nous avons utilisé un grand nombre de fois ces raies pour des mesures de longueur d'onde, et une erreur de cet ordre ne nous aurait pas échappé. Il est donc très probable qu'il y a une petite difterence sur les longueurs d'onde de l'une au moins des raies émises par les deux espèces de tubes. M. Hamy admet implicitement que la raie rouge a rigoureusement la même longueur d'onde dans les deux cas. Nous devons rappeler que toutes nos mesures de longueurs ( 655 ) au contraire, rien de stable et de nettement défini; leur aspect dépend non seulement de la source, mais de l'atmosphère environnante. » Dans le cas du sodium, par exemple, la vapeur possède un pouvoir absorbant énorme, même à basse température et pression très faible; on peut dans certains cas obtenir une absorption dissymétrique, notamment lorsque la vapeur absorbante est dans des conditions pln'siques difTérentes de la vapeur lumineuse, dans le cas, par exemple, où l'émission est produite par une flamme, et l'absorption par un ballon, vide d'air, contenant de la vapeur de sodium à ioo° ou i5o°. Les anneaux noirs d'absorption, très fins, sont placés dissymétriquement dans les anneaux brillants. » Dans le cas des flammes, convenablement employées, on peut éviter l'interposition des vapeurs froides, et par suite le renversement des raies; mais toutes les fois que la partie lumineuse est entourée d'une atmosphère à basse température, il se produit tou- jours un renversement, qui peut passer inaperçu si le spectroscope n'est pas assez puissant. » Les deux raies D, et Dj se comportent de façon analogue, mais la seconde raie est plus forte que la première, et son renversement plus accentué. » Ces faits expliquent les résultats obtenus par M. Michelson, si com- pliqués et si variables que ce savant a renoncé à en achever l'étude; il s'est trouvé en présence de deuv raies renversées (D, et D2 n'étant pas séparées), formant deux doublets inégaux comme intensité, comme largeur de raies, et comme écartement, ces trois grandeurs étant sujettes à varier dans des conditions difficiles à préciser. Dans notre spectroscope, les anneaux fournis par les raies D, et Dj, non séparées et renversées, donnent l'impression de quelque chose d'absolument instable, l'aspect du phénomène changeant à chaque instant. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur le spectre des aurores polaires. Extrait d'une lettre adressée d'Islande par M. Paulsen à M. Mascart.', « — Avec le spectrographe de M. Pellin, à lentilles et prismes de quartz, nous avons obtenu, par voie photographique, plusieurs lignes nouvelles, surtout dans la partie ultra-violette du spectre de l'aurore boréale. Nous possédons encore un autre spectrographe d'un pouvoir lumineux plus fort, mais dont les lentilles et le prisme sont de verre; on peut, avec cet appa- d'onde sont rapportées directement aux radiations émises par les tubes de M. Michel- son, et par suite à la définition officielle du mètre. ( ^56 ) reil, photographier des raies correspondant à une longueur d'onde à peu près égale à celle de la raie O dans le spectre solaire. )) Avec ces deux appareils nous avons, depuis la fin de décembre jus- qu'à ce jour (25 janvier 1900), pris des photographies de vingt-deux lignes, dont seize sont nouvelles. » Les longueurs d'onde, préalablement déterminées par comparaison avec des lignes spectrales de l'air et de quelques métaux, sont les sui- vantes, exprimées en millionièmes de millimètre : » Lignes fortes: SSy, 358, 391,5, 420. » Lignes faibles : 353, 371, 376, 38i, 393, 397, 4o2, 4o6, 4ï2, 4ï7> 422, 432, 436, 443, 449) 456, 463, 470. » Les lignes semblent appartenir à des spectres différents de l'aurore. Ainsi pour obtenir les quatre fortes lignes il suffit d'exposer le spectrographe à une lumière aurorale faible; il semble même que ces lignes apparaissent seulement par l'effet de cette clarté extraordinaire du ciel qui est propre aux nuits des pays arctiques, sans que l'œil puisse apercevoir quelque phé- nomène anormal proprement dit. Ainsi sur les plaques photographiques on voit le prolongement de ces lignes dans la partie du champ qui n'a été illuminée que par la lumière réfléchie dans le prisme à réflexion. Pour la production photographique des lignes faibles, au contraire, il est néces- saire de pointer le spectrographe sur les parties de l'aurore qui, par vue speclroscopique, donnent plusieurs lignes. » Nos recherches sont loin d'être finies; le mauvais temps nous a gênés beaucoup dans notre travail. Ainsi nous avons aperçu des traces d'un assez grand nombre de lignes (i5 à 20) très faibles dans la partie du spectre correspondant à des longueurs d'onde entre 33^ et 200 environ » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la préparation des phosphures de fer, de nickel, de cobalt et de chrome ('). Note de M. Georges AIaronneau, présentée par M. Henri Moissan. « Les recherches que nous avons poursuivies sur la réduction des phos- phates par le charbon à la température du four électrique nous ont dé- (') Laboratoire des hautes études de M. H. Moissan. ( 657 ) montré que l'on obtient, dans la plupart des cas, plutôt un métal phos- phore qu'un phosphure défini. La séparation du phosphure de l'excès de métal ou de carbone est toujours difficile. » L'étude que nous avons faite antérieurement ( ' ) de la réduction du phosphate de cuivre par le charbon a établi qu'il existe un phosphure de cuivre stable au four électrique, ou, pour être plus précis, stable à la tem- pérature d'ébuUilion du cuivre. Cette constatation nous a fait envisager la possibilité de préparer d'autres phosphures métalliques à l'aide du phos- phure de cuivre par une réaction analogue à celle qui a été utilisée par M. Lebeau (-) pour la préparation des sillciures métalliques. Nous avons donc fait agir sur le phosphure de cuivre fortement chauffé au four élec- trique le métal dont nous voulions obtenir le phosphure. Ce procédé nous a permis de préparer quelques phosphures définis, bien cristallisés. » Phosphure de fer Fe^P. — Nous avons fait un mélange de loo parties de phos- phure de cuivre du commerce (^) et lo parties de limaille de fer. Ce mélange a été chauffé au four électrique à creuset de M. Moissan pendant quatre minutes avec un courant de 900 ampères sous 45 volts. » Le culot retiré du creuset était bien fondu, très dur, à cassure cristalline. Après quelques essais, nous avons reconnu qu'il suffisait, pour isoler le phosphure de fer, de traiter le culot par l'acide azotique concentré et chaud, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus constater la présence du cuivre dans les liquides. Il reste une matière cristallisée qui est constituée par le phosphure Fe°P. » Les cristaux de ce phosphure ont l'aspect d'aiguilles très brillantes, de couleur gris blanchâtre. Leur densité est 6,67. » Ils sont insolubles dans tous les acides, sauf dans l'acide azotique additionné d'acide fluorhydrique. Leurs propriétés chimiques ne les distinguent pas du phos- phure de fer Fe'P déjà connu. » Phosphure de nickel Ni^P. — - Le mélange utilisé dans ce cas renfermait 100 parties de phosphure de cuivre et 10 parties de limaille de nickel. La durée de la chauffe est la même que dans le cas précédent. » La masse obtenue était bien fondue, très difficile à diviser, et sa cassure était parsemée de cristaux très brillants. Nous avons pu isoler ces derniers en dissolvant le cuivre phosphore en excès par l'acide azotique concentré et chaud. (') G. Mahonneau, Sur la préparation et les propriétés d'un sous-phosphure de cuivre cristallisé {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. gSô). (') P. Lebeau, Sur un nouveau procédé de préparation du siliciure de fer SiFe {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 988 ). (') Le phosphure de cuivre que nous avons utilisé pour ces recherches renfermait: cuivre, 89,95; phosphore, 9,95. ( 658 ) » Le phosphure de nickel ainsi préparé correspond à la formule Ni' P. Il est cris- tallisé en aiguilles très brillantes d'un gris clair. Densité à i5°=6,3. De même que le phosphure de fer il est inattaquable par les acides, sauf par le mélange d'acide azotique et d'acide (luorhydrique. » Phosphure de cobalt Ce- P. — Le phosphure de cuivre et la limaille de cobalt sont mélangés dans les mêmes proportions que dans le cas du nickel et du fer. La marche de l'expérience est identique, et l'on obtient un culot métallique à cassure cristalline. )> L'acide azotique dissout complètement la matière et nous avons dû employer, pour isoler les cristaux, de l'acide azotique dilué au \ dont nous avons prolongé l'ac- tion jusqu'à ce qu'il n'enlève plus de cuivre. « Ce phosphure de cobalt a pour formule Co-P. Il se présente en petites aiguilles en tout semblables à celles du phosphure de nickel. Densité à 15°= 6, 4- » L'acide azotique concentré dissout ce phosphure qui s'attaque en outre lentement par l'acide chlorhydrique et l'acide sulfurique. » Phosphure de chrome CrP. — Les proportions de chrome (') et de phosphure de cuivre utilisées sont les mêmes que précédemment. On a également chauffé pendant quatre minutes avec un courant de goo ampères sous 45 volts. » La masse métallique retirée du creuset est assez friable et à texture cristalline. L'acide azotique concentré nous a permis d'isoler un phosphure de chrome de for- mule CrP. Ce corps se présente en cristaux gris terne, insolubles dans les acides, sauf dans le mélange nitrique fluorhydrique. Leur densité à i5° est 5, 71. » En résumé, nous avons pu préparer par l'action du phosphure de cuivre fondu au four électrique, sur le fer, le nickel, le cobalt et le chrome, des phosphures de ces métaux répondant aux formules suivantes : Fe^P, Ni=P, Co^îp, CrP. » Ces composés avaient été obtenus antérieurement par d'autres pro- cédés, mais leurs conditions de formation et de stabilité étaient, à notre avis, insuffisamment établies. Nous devons les considérer comme les com- posés phosphores de ces métaux stables à la température d'ébuUition du cuivre. » (') Le chrome que nous avons employé a été préparé par le procédé indiqué par M. Moissan, Le four électrique, p. 206. ( 659 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'eugénol, le safrol et la propylpyrocatéchine. Note de M. Raymond Delan'ge, présentée par M. H. Moissan. « L'eugénol, comme l'a établi M. Ch. Moiireu par synthèse directe ( ' ) est un allylgaiacol, et sa formule de constitution est la suivante : CH-=CH-CH;-C.H.(°^H- W. .) Tl semble que par simple déméthylation il doive donner l'allylpyroca- téchine encore inconnue. Or, quand on le traite par l'acide bromhydrique à ioo°, il se forme bien du bromure de méthyle, mais en même temps la chaîne latérale est attaquée (^). » Aussi, pour simplifier, me suis-je proposé tout d'abord d'obtenir la propylpyrocatéchine, dont la chaîne latérale saturée est stable vis-à-vis des agents de démélliylation. » Je l'ai préparée par deux méthodes absolument distinctes : i° en par- tant de l'eugénol; 2° en partant du safrol. » I. Propylpyrocatéchine par l'eugénol. — On méthyle d'abord l'eugénol, ce qui donne l'allylvératrol CH^=CH-GH'— G^H'/^J:"' S^J 11) \UCH' (4) comme ce composé fixe difficilement l'hydrogène naissant, tandis que son isomère le propénylvératrol CH'-CH = CH-C«H3/2^|i' (^) ,1) \OCH= (4) se laisse hydrogéner facilement (^); on le transforme en propénylvératrol par la po- tasse alcoolique à l'ébullition. I) L'hydrogénation du propénylvératrol s'effectue par le sodium et l'alcool absolu bouillant; elle fournit le propylvératrol m \0CH3 (4) (') Comptes rendus, t. CXXI, p. 721. (') Ce. MouREU, Dict. de Wurtz, 1" Supplément, t. III, p. 669. (^) CiAMiciAN et SiLBER : Bericlite der deulschen chenu Gesell., t. XXIII, p. 1 162. ( 66o ) En enlevant ensuite les deux groupements méthyle à ce composé au moyen de l'acide iodhydrique, on obtient la propylpyrocatéchine. « Le nouveau corps passe à la distillation entre 175» et 180° (H = 3o"") et cristal- lise spontanément par le repos; purifié par cristallisation dans la ligroïne légère, il fond à 60". L'analyse élémentaire lui assigne la formule CH'^O*. )) IL Propylpyrocatéchine par le safrol. — Le safrol estrallylméthylènepyrocaté- chine, et sa formule de constitution est la suivante CH='=CH-CH^-C''H'^^^CH' (3.4)- » Par analogie avec ce qui arrive dans le cas de l'eugénol, l'isosafrol, composé pro- pénylique CH^- CH = CH - C«H'<^J^^CH^ (Il \ux s'hydrogène beaucoup plus facilement que le safrol. On effectue donc d'abord la trans- formation du safrol en isosafrol au moyen de la potasse alcoolique, puis on opère l'hy- drogénation de la chaîne latérale par le sodium et l'alcool absolu. » Ici la réaction se complique un peu; car, outre la propylméthylènepyrocatéchine CH' — CH2 - CH^ - C« H'/ ')CHS qui était le but de l'opération, il se fait un propylphénol : CH' — C'^H*— OH ('). » La propylméthylènepyrocatéchine obtenue, traitée par le perchlorure de phos- phore, donne un composé dichloré instable (I^q/CCI-V qui se décompose en pré- sence de l'eau à l'ébullition, et fournit ainsi un diphénol identique à celui qui pro- vient de l'eugénol. » La propylpyrocatéchine, blanche quand elle est récemment préparée, se colore peu à peu en rouge brun avec le temps. Son odeur est faible et agréable. Elle fond à 60°. » Elle est peu soluble dans l'eau, très soluble dans l'alcool, l'élher, le chloroforme, le sulfure de carbone, et la plupart des di,ssolvants orga- niques. » Sa solution aqueuse fournit avec le perchlorure de fer une coloration bleu verdàire, qui passe au rouge vineux par le carbonate de soude. » Le nitrate d'argent ammoniacal est réduit immédiatement et à froid par la propylpyrocatéchine. » (') CiAMicuN et SiLBER, Dericlite der deulsch. cheni. Gesell., t. XXlll, p. 1 162. ( (^6. ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la diazotation de la safraninc. Note de M. George-F. Jaubert. (( Il n'est pas établi à l'heure actuelle, d'une manière définitive, si la safranine donne seulement un dérivé monodiazoique . Quoi qu'il en soit, la diazotation de la safranine jiossède une réelle importance, car, si la safra- nine ne donnait qu'un dérivé monodiazoïque, la formule de cette matière colorante serait incontestablement celle d'un dérivé paraquinoïde. » Dans le but de résoudre ce problème, j'ai entrepris une série d'essais portant sur la diazotation de solutions de safranine : il en résulte que la safranine du commerce, diazotée dans les conditions usuelles de la diazota- tion, ne donne qu'un dérivé monodiazoïque et par cela même possède la formule paraquinoïde. Il est vrai que cette même safranine, dans des con- ditions de diazotation particulières et que je qualifierai de brutales, donne un dérivé bisdiazoïque; mais, dans ce dernier cas, ce n'est plus à delà sa- franine que l'on a affaire. Il est donc indispensable, avant d'entrer dans le détail de ces essais, de définir exactement ce que l'on entend sous le nom de safranine. » Est-ce la base de cette matière colorante, ou ses sels rouges, bleus ou verts? » D'après R. Nietzki (Chemie der organischen FarbstoJ/'e, i'^ édition, p. 2o3), la safranine donne trois séries de sels : » Les monacides sont rouges comme la base et U'ès stables, les diacides bleus et les triacides verts. Ces deux derniers sels sont décomposés par l'eau. Les sels verts (tri- acides) n'existent qu'en présence d'acide sulfurique concentré ou d'acide chlorhy- drique très concentré. » Il est donc bien évident, d'après cette définition, que, de ces trois sels, le premier et seulement celui-là, c'est-à-dire le sel rouge, se dissolvant dans l'eau en rouge sans décomposition, teignant le coton mordancé au tannin en rouge et qui est employé sur une grande échelle dans l'industrie de la teinture, ce sel dis-je est le seul auquel s'applique le nom de safra- nine. Donc, si l'on parle de la constitution de la safranine, c'est la con- stitution de ce sel que l'on envisage. )) Ce point établi, je vais démontrer que le sel rouge ( monoacide) et le sel bleu (diacide) possèdent la même constitution paraquinoïde, différant G. R , 1900, f Scincilre. (T. CXXX, N° 10.) ^7 ( 662 ) entre eux par une simple molécule d'acide, tandis que le sel vert (triacide) de la safranine répond à la structure orlhoquinoïde et n'est autre chose qu'une base azonium. » Partie expérimentale. — Le chlorhydrate de phénosafranine cristallisé du com- merce, produit avec lequel j'ai effectué ces essais, m'a donné à l'analyse les résultats suivants. " Calculé pour C'»H'=Az'Cl : Trouvé. C 66,97 Si l'on met à nu simultanément les deux uretères et si l'on recueille l'urine de chaque rein séparément, l'on voit, tantôt à droite et tantôt à gauche, s'écouler plus de liquide; cependant le sang qui passe par les deux glandes a ici la même compo- sition, etc. I » Goll, Herrmann, Grutzner ont rapporté des faits de ce genre de nature à justifier l'affirmation que nous trouvons par exemple dans Lan- dois(^), savoir : » Que la sécrétion des deux reins n'est jamais symétrique et qu'il y a alternance dans l'hyperémie et dans l'activité de ces deux organes; (') Travail du Laboratoire de Physiologie de la Faculté de Médecine de Toulouse. (-) LiDWiG, Lehrbuch der Physiologie, t. II, p. 4ii; i86i. (') Landois, Traité de Physiologie, traduction de Moqvin-Tandon, p. 5o4; 189.3, ( 672 ) i) Ou, (iansFredericq ('), que » Les périodes d'aclivité d'un rein coïncideraient avec le repos relatif de l'autre rein et vice versa. » On peut étudier celte question en comparant les tracés oncographiques des deux reins, ou bien en comparant l'écoulement urinaire des deux ure- tères. Nous n'avons pas, il est vrai, comparé le volume des deux reins, mais nous avons en revanche pris un grand nombre de tracés oncographiques d'un seul rein pendant une à deux heures environ. Jamais nous n'avons vu d'oscillations spontanées dans le volume de ce rein qui auraient pu faire croire à une alternance vaso-motrice. Les expériences de Cohnheim et Roy (^) tendant à montrer la possibilité d'une indépendance fonctionnelle des deux reins sont complètement muettes en ce qui concerne une véri- table alternance. » Nous nous sommes attachés tout particulièrement à comparer le débit des deux reins après avoir placé des canules dans les uretères. Nous avons opéré sur des chiens choralosés, et, pour éviter toute cause d'erreur dans l'observation, on enregistrait les gouttes d'urine qui s'écoulaient des con- duits uretéraux. )) Sur un grand nombre d'expériences faites à ce point de vue, nous avons pu retenir un seul cas qui aurait pu faire croire, non pas à une alter- nance vraie dans l'activité des deux reins, mais à un écoulement inégal d'urine d'un côté, le débit de l'autre rein restant sensiblement égal. Nous croyons pouvoir expliquer ce cas par l'existence, au niveau d'un uretère, d'un obstacle mécanique qui a eu pour résultat un écoulement irrégidier et par à-coups. Dans les expériences de Herrmann et de Grutzner où l'écou- lement de l'urine était plus considérable tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, il devait s'agir également d'obstacles mécaniques de cette nature, bien que ces auteurs, qui ont perfectionné la technique de la récolte de l'urine dans les uretères, aient pris toutes les précautions possibles pour éviter de tels accidents. Nous savons, en effet, par expérience, combien il est difficile d'obtenir un écoulement normal de l'urine après fistule uretérale. Nous avons vu trop souvent l'influence des coulures, torsion et brides sur l'écou- lement de l'urine pour ne pas nous mettre en garde contre une fausse inter- (') L. FiiEDERicQ et J.-P. \i;el, Éléments de Physiologie {2" éd.), p. 278; 1888. (3«éd.); 1899. (-) J. CoiiNUEiH luid Cil. -S. KoY, Vircltow's Arc/iiv. t. XCIl, j). 446; i883. ( <'73 ) prétation. Or, toutes les fois que l'écoulement urinaire s'effectuait norma- lement, nous obtenions un débit régulier, sans saccade et sans à-coups, et jamais nous n'avons vu l'ombre d'une alternance. Tout au plus, lorsque la sécrétion rénale devenait très active, au point de distendre les uretères, remarquait-on un rythme particulier qui se manifestait par la chute de trois à quatre gouttes à la fois. Quelques secondes après s'écoulait de nouveau, sous la même forme, une égale quantité d'urine, et ainsi de suite. » Pour l'instant, nous nous bornons à constater : » 1° Qu'en fait, l'écoulement d'une plus grande quantité d'urine tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, est d'observation rare et loin d'être constante; » 2° Que l'interprétation des faits consignés par Herrmann, Grut- zner, etc., doit être cherchée du côté des uretères; » 3° Qu'en ce qui concerne les phases de vaso-dilatation et de vaso- constriction qui donneraient corps à la théorie de l'alternance physiolo- gique des reins, nos observations faites sur un rein ne nous autorisent pas à en accepter la réalité; » 4° Nous concluons donc qu'il n'existe pas d'alternance physiologique des reins, ni au point de vue des phénomènes vaso-moteurs, ni au point de vue de l'écoulement urinaire. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Le glycogène hépatique pendant la grossesse. Note de MM. A. Ciiarrin et A. Guillemonat, présentée par M. d'Ar- sonval ('). « L'élaboration des hydrates de carbone, au cours de la grossesse, offre une série d'anomalies; on sait, en particulier, depuis longtemps, avec quelle fréquence on observe la glycosurie; nous avons même récemment montré quel est le mécanisme qui préside à la genèse de cet accident; nous avons prouvé qu'en dehors de l'action possible du foie on devait, tout au moins pour une part, incriminer l'insuffisance de consommation du glycose. » L'analyse de ces processus nous a amenés à examiner la teneur du foie en glycogène, substance dont l'importance, au point de vue du déve- loppement plus encore du fonctionnement des tissus, apparaît de jour en jour plus considérable. » Les dosages ont porté, en premier lieu, sur six séries comprenant huit cobayes ;') Travail du laboratoire de Médecine expérimentale des hautes études. ( (^74 ) pleines et sept non pleines, soumises les unes et les autres, dans le but d'atténuer les variations attribuables aux aliments, à un jeûne de vingt-quatre à quarante-huit heures. — Dans ces séries, cinq fois le glycogène, pour loo de foie, a été plus abondant chez les femelles gravides; trois fois nous avons constaté une proportion inverse. » Ces analyses ont, en outre, porté sur six autres séries formées de neuf cobayes grosses et six normales, recevant chaque jour les mêmes aliments et, de plus, i§'' à 3s'' de glycose en injections sous-cutanées. — Dans ces cas, on a sans cesse trouvé plus de glycogène chez les pleines, avec des écarts atteignant parfois plus du qua- druple des quantités décelées chez les saines. )) La glycosurie présente également d'intéressantes oscillations. — Dans quatre séries sur six on a, en effet, rencontré dans les urines plus de sucre, par litre, chez les femelles en gestation ; une fois, il y a eu égalité, et, dans une seule de ces séries, ce sucre prédominait chez les cobayes normales. » Les Tableaux annexés indiquent les détails des résultats. Glycogène des cobayes soumises au jeûne ('). Pleines. Non pleines. Rapport Séries. G. total. G. pourioo. G. total. G. pourioo. pour loo. îri" Kf {jr çr l 0,617 3,09 0,0345 0,17 18 (exception) 2 0,0455 0,25 0,100 o,38 0,65 0,0421 0,19 » » o,5o 3 0,0975 0,48 o,o5o 0,29 ijôS h 0,0075 o,o38 o,oi5 0,11 0,34 0,016 0,096 o,oi34 Oj07 1,37 5 0,0887 0,39 o,o8oa 0,38 1,02 6 o,o534 0,32 0,0245 0,16 2 » Dans la dernière colonne du Tableau, les chiffres supérieurs à 1 sont en faveur des pleines. » Pour le dosage on a, après dissolution du foie dans l'eau bouillante additionnée d'un peu de soude, précipité les albumines par l'acide trichloracétique ; plus tard on a lavé à l'alcool et à l'éther le précipité alcoolique. Glycogène des cobayes recevant du glycose en injections. Pleines. Non pleines. Rapport I» 111- — — ^ — -~ — ■ ~ du glycogène Séries. G. total. G, pour 100. G. total. G. pour 100. pour 100. 1 0,0109 o,o5 0,0066 o,o4 1,25 2 0,568 3,28 0,1045 0,72 4,55 .0,4167 1,46 » » 2,02 (') Le jeûne a agi dans le même sens chez tous les animaux; de plus sa durée a été trop courte pour détruire de grandes quantités de glycogène. ( fi7'5 ) Pleine^;. .Non pleines. Rapport -^ — ~ ■■ — - — ■^•^— — du glycogéne Séries. G. total. G. pour 109. G. total. G. pour 100. pour loo. gr gr gr gi- 3 o,o338 Ojjg 0,0828 0,16 1,18 0,1134 0,44 » » 2,76 k 1,6906 4)2''. 0,8234 1,02 4,18 5 0,084 0,61 0,0667 0,33 1,84 G 0,262 1,55 o,o85o 0,17 9,n 0,1019 o , 89 » » 2 , 29 » Nos recherches établissent donc que le glycogéne augmente pendant la grossesse; en second lieu, celte aiigmentalion suit jusqu'au terme une marche sensiblement croissante; en troisième lieu, si l'on fournit à l'orga- nisme des générateurs de ce glycogéne, en particulier du sucre, ces accrois- sements sont encore plus marqués, c'est-à-dire que les différences entre la teneur du foie des femelles pleines et celle de l'organe biliaire des non pleines s'accentuent rapidement; en quatrième lieu, les proportions de glycose éliminé par les urines sont plus considérables chez les cobayes gravides. » Il semble donc que l'organisme consomme le glycose avec une activité inférieure à ce qu'elle doit être; les tissus ne paraissent demander au pa- renchyme hépatique que de bien minimes quantités de glycogéne destiné à être utilisé à l'état de sucre; la nutrition se ralentit. Toutefois, il est pro- bable que cet organisme, à l'heure de la lactation, saura détruire ces sub- stances accumulées. » Il n'en résulte pas moins un certain degré d'hyperglycémie et, pour le foie, un fonctionnement quelque peu anormal. Or, en dehors de l'intérêt de telles considérations au point de vue de la Physiologie pathologique géné- rale, ces tares permettent de comprendre, en partie, comment l'économie du fait de la grossesse se trouve exposée à une série de maladies de diffé- rents ordres, les unes humorales, de nature chimique, les autres à réac- tions nerveuses, un bon nombre relevant de l'infection. » M. L.-A. Levât adresse une Note intitulée : « Loi de formation de la somme des carrés des nombres de i à lo" ». M. Cil. DuPRAT adresse une Note relative à des météores lumineux qui (G76 ) auraient été observés en plein jour, à Basse-Terre (Guadeloupe), le 16 dé- cembre 1899. A 4 heures et denoie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à ^ heures et demie. M. B. EBHATA (Séance du 26 février 1900.) Note de MM. . li '1 1 M. Ernst Pascal. ~ Sur une théorie des systèmes d'équations aux différentielles totales du second ordre 645 M. P. Curie et M™ P. Curie. — Sur la charge électrique des rayons déviables du radium 647 M. R. DûNGiER. — Dissymétrie dans l'émis- sion polarisée d'un tube de Geissler sou- mis à l'action d'un champ magnétique... 6ôo MM. Ch. Faery et A. Perot. — Sur la constitution des raies jaunes du sodium.. 653 M. Paulsen. — Sur le spectre des aurores polaires 655 M. Georges Maronneau. — Sur lu prépara- tion des phosphates de fer, de nickel, de cobalt et de chrome 656 M. Raymond Delanoë. — Sur l'eugénol, le safrol et la propylpyrocatéchine 659 M. George- F. Jaubert. — Sur la diazota- tion de la safranine 66i M. Thouvenin. — Des modifications appor- tées par une traction longitudinale dans N° 10. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. l'ayi- la lige des végétaux , M. Lucien Daniel. — Variation dans les caractères dos races de Haricots sous l'in- fluence du greffage M"" J. JoTEYKO. — Le travail des centres nerveux spinaux .,. . . MM. Ed. Toulouse et ^. Vaschuie. — Nouvelle méthode pour mesurer la sensi- bilité tactile de pression des surfaces cutanées et muqueuses MM. E. Bardier et H. Fiienkel. — V Errata 605 667 Pages. propos de l'alternance plijsiologique des reins fi- 1 MM. A. C11ARRIN et A. GuillKmonat. — Le glycogéne hépatique pendant la grossesse. *i-fi M. L.-A. Levât adresse une Note intitulée : « Loi de formation de la somme des carrés des nombres de i à 10" >. 1)75 M. Ch. Dui'RAT adresse une Note relative à des météores lumineux observés à Basse- Terre ( Guadelon|>p ) U-'y «;« PARIS. — IMPKIMKRie G AOT H I B R-VI L L A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. /.e fierani .* ^'«UTHIER-VlLLAItS 3,0a.') 1900 PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR lin. EiES SECKÉTA.13&ES PERPÉTVEEiS. TOME CXXX. N^ 11 (J2 Mars 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, Ii\i PRIMIUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augu8tin| 55 -'1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 26 JUIN 1862 ET a/j MAI iByS. Les Comptes rendus hebdomaaaires des séances de l'Académie se composent des exli;aits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. ^ 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l^ Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux" Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprernent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peui donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reprodut pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qii y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes soiimaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avan de les remettre au Bureau. L'impression de ces Jotes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Menbres de lire, dans les séances suivantes, des Note.' ou Mé- moires stu" l'objet de leur discussion. Les J^rogTammes des prix proposés par l'Acai \t Jja première de ces expéditions a été entreprise en 1897. Le i*^'' mai de cette année, deux brigades, composées chacune d'un ingénieur, de deux élèves de l'École des voies de communication en qualité d'assistants et d'un photographe, quittaient Saint-Pétersbourg pour se rendre dans la Trans- baïkalie. M. Thilé dirigeait la première, et son collègue, M. Icbtschourofif, la seconde. Il y avait avec eux un mécanicien chargé de l'entretien et de la réparation des instruments. « Après un trajet dont une grande partie (plus de 2000 verstes) sur des chemins abominables, les deux brigades atteignaient Oustj-Ononn et s'avançaient jusqu'à la frontière de Chine, le long du fleuve Argonne, en procédant aux opérations. » Du i\ juillet au 26 août, elles effectuaient une triangulation entre deux points distants de i3o verstes, mesuraient plusieurs bases et pre- naient 96 vues panoramiques comprenant chacune 8 épreuves. Dès le i5 août, les quatre élèves ingénieurs suffisamment initiés retournaient à Saint-Pétersbourg, et M. Ichtschouroff, avec l'un des photographes, rega- gnait la station de Oustj-Ononn pour y calculer, rapporter la triangulation et développer plus à l'aise 600 des négatifs qui n'avaient pas pu l'être sur le terrain à cause des déplacements fréquents. ■» Le 7 septembre, assisté seulement du mécanicien et muni de tentes de nomades, M. Thilé quittait le poste de Kloutschewskov pour entre- prendre l'étude d'une nouvelle ligne de t25 werstes de longueur allant jusqu'à la frontière de Chine (voir la Carte exposée à l'échelle de tttjïïô")» enfin, en revenant, il étudiait encore une variante de 38 werstes commen- çant non loin de la station Nagadan. » Ces derniers levers, comprenant la mesure de quatre bases, les trian- (687 ) giilalions et 83 panoramas pholographiques, furent effectués en quatre se- maines, dont il faut déduire une perte de six jours occasionnée par un in- cendie de la steppe qui obligea les opérateurs à prendre la fuite, et par une tempête de neige accompagnée d'un vent violent qui dura trois jours. » De retour à Irkoutsk (où se trouve l'administiation du chemin de fer transbadial), les deux ingénieurs construisirent, à l'échelle de y^^, une première minute du plan de la région levée à l'aide de 800 photographies, sur lequel furent tracés les cours d'eau, les vallées, etc., sur une étendue de 3ooo werstes carrées et des courbes de niveau approximatives de 5 toises en 5 toises russes (ro", 67) déduitesde points dont les altitudes étaient bien déterminées. Cette minute fut aussitôt employée par l'administration à la rédaction des avant-projets des travaux du chemin de fer. » L'expédition quittait Irkoutsk le 12 décembre et rentrait à Saint- Pétersbourg, où était exécutée la mise au net des levés, toujours à l'échelle de —^— ISOOO" » Le plan définitif était terminé et remis au Ministre des Voies de communication, prince Hilkoff, le 1*'' juin 1898. » Ainsi, en moins d'un an et dans une contrée particulièrement inhospi- talière, on était parvenu à lever, avec une approximation tout à fait suffi- sante pour le but à atteindre, une bande de terrain de 3ooo werstes carrées (i3o werstes de longueur sur une largeur moyenne de 23 werstes). )) M. Thilé ajoute qu'en tenant compte des traitements et des salaires du personnel et même du prix d'acquisition des instruments, la vverste carrée de ce levé n'a coûté que 10 roubles, tandis que celui de la werste carrée levée à la planchette revient à 3o roubles, et l'on ne saurait oublier qu'en employant la première méthode, les centaines de photographies qui ont servi à construire le plan sont autant de documents authentiques, pleins d'intérêt par eux-mêmes et qui en assurent l'exaclitude. » Dés le mois de juillet 1898, MM. Thilé et Ichtschouroff se rendaient dans la Transcausie pour y étudier le tracé des lignes de chemin de fer de Tiflis à Kars et à Erivan, et d'Erivan à Djoulf, dans une contrée très mon- tagneuse, et jusqu'à la frontière de Perse par le grand défilé de Bambak (Tiflis-Kars) et le petit défilé d'Alindja-Tschaï. Je mets sous les yeux de l'Académie quelques-unes des belles photographies prises par M. Thilé dans le défilé de Bambak. )) En ce moment même et depuis la fin de l'année dernière, les travaux photographiques sont poursuivis en Transcaucasie et sur la ligne projetée du chemin de fer électrique entre Noworossijsk et Touapsé, sur le bord de ( 688 ) la mer Noire; enfin, ils ont été entrepris dans différentes directions, de la frontière de Perse à Téhéran et de cette capitale au golfe Ptrsiqiie. « Je ne donne aucun détail sur les excellents procédés photographiques (dont les épreuves exposées font foi), ni sur les instruments employés par M. Thilé, qui n'a eu qu'à choisir |)armi les nombreux photothéodolites que l'on construit aujourd'hui partout en Europe et qui s'est arrêté définiti- ment aux derniers modèles proposés par l'ingénieur italien Paganini Pio, l'un des adeptes les plus anciens et les plus distingués de la méthode photographique. » Pour les grandes plaines à explorer entre Téhéran et le golfe Per- sique, qui se prêtent moins bien que les pays de montagnes à la méthode ordinaire, M. Thilé a construit un appareil panoramique très ingénieux composé de plusieurs chambres noires accolées qu'il compte, en mettant à profit les idées de nos compatriotes MM. Arthur Balut et Em. Wenz, enlever à des hauteurs convenables pour bien découvrir le terrain au moyen de cerfs-volants exécutés au parc aréostatique de Sainl-Pétersbourg. « Nous ne pouvons que souhaiter à celte tentative le même succès que celui déjà réalisé dans la Transbaïkalie et la Transcaucasie. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle réaction que présentent cer- taines aldéhydes aromatiques vis-à-vis du hornéol sodé. Note de M. A. Haller. « Dans nos Communications antérieures ('), nous avons montré qu'en faisant agir certaines aldéhydes aromatiques (benzoïque, anisique, méthyl- salicylique, métaméthoxybenzoïque, cuminique, pipéronvlique) sur le camphre sodé, préparé d'après la méthode de M. Baubignv, il se forme des combinaisons qu'on peut considérer comme résultant de l'addition d'une molécule d'aldéhyde aromatique à une molécule de camphre, avec élimi- nation d'une molécule d'eau .CH, C = CH.R Ç}W( 1 +R.CHO = C*H'': i + PPO. CO \C0 « L'allure générale de ces nouvelles combinaisons, et en particulier la (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 22; t. CXVIII, \i. 1270. ( r,89 ) propriété qu'elles possèdent de fournir par hydrogénation des alcoylcam- phres dont l'un, le benzylcamphre, est absolument identique avec le pro- duit qu'on obtient en traitant le camphre sodé par du chlorure de ben- zyle ('), semble mettre hors de donte leur constitution et, par suite, leur formule. Aussi leur formation aux dépens du bornéol sodé, sur lequel on fait l'éagir des aldéhydes aromatiques, présente-t-elle quelque intérêt au point de vue des réactions qui doivent se produire. » On sait, d'après les recherches de M. Claisen, que, lorsqu'on chauffe de l'aldéhyde benzoïque avec du méthylate de sodium, il se forme du ben- zoale de méthyle, de l'alcool benzylique et du benzoate de benzyle 2icC«H».CH0 4-jCH'0H = J(C«H^CO^CH'-î-C'•H^CH-OH)-l-(a7-y)C"H^CO=CH^C''H^ » Dans le but de nous rendre compte si l'aldéhyde benzoïque se comporte vis-à-vis du bornéol sodé comme à l'égard de l'alcool méthylique sodé, nous avons traité une solution de camphol sodé dans l'éther de pétrole par de l'aldéhyde benzoïque. Le mélange s'échauffe et quand la réaction est terminée, on neutralise avec de l'acide acétique glacial, on décante, on lave la liqueur éthérée avec une solution de carbonate de soude pour enlever l'acide benzoïque, et l'on distille. On élimine ainsi la majeure partie du bornéol et d'une huile qui l'accompagne, et il reste dans la cornue du benzylidènecamphre qu'il suffit de faire cristalliser. » Cet essai a été répété : i° sur un bornéol artificiel renfermant de petites quantités d'isobornéol; 2° sur nu isobornéol presque pur, de pouvoir rota- toire (solution alcoolique) [»]„= — 2G"ii; 3" sur un bornéol gauche pur ayant le pouvoir rotatoire normal — 87'* environ. Dans chaque essai on a obtenu, au sens du pouvoir rotatoire près, le même benzylidènecam[)hre, comme le montrent les constantes observées. Point Pouvoir rotatoire Bornéol employé. de fusion et du benzylidènecamphre. 1. Bornéol droit ordinaire. .. . 95-96 [a]D:^-f-428 (soliuion alcoolique) 2. Bornéol gauche pur 9-5-96 [a]n=: -4- 42^ 53 ( id. ) 3. Isobornéol gauche 95-96 [2]d^ + 437 23( id. ) » Ainsi, que l'on ait affaire à un bornéol normal stable (1 et 2), ou à un isobornéol (3), on obtient toujours la combinaison benzylidéuique corres- (') Ibid. t. CXII, p. (490. ( 690 ) pondant au camphre qui dérive du bornéol. Or, le bornéol droit ordinaire et l'isobornéol gauche donnent tous deux par oxydation du camphre droit, aussi le benzylidènecamphre obtenu avec ces deux bornéols est droit. Au bornéol gauche correspond un camphre gauche; il en résulte que le benzy- lidènecamphre auquel il donne naissance est nécessairement gauche. » La production de ces dérivés benzylidéniques est toujours accom- pagnée de la formation de produits huileux en plus ou moins grande quan- tité. Quoi qu'il en soit de ces produits, nous pouvons dès maintenant affirmer que les réactions qui se passent entre le bornéol sodé et l'aldéhyde benzoïque s'écartent de celles observées par M. Claisen. Nous n'essaierons donc pas de traduire le phénomène avant de connaître la nature des dérivés qui accompagnent le benzylidènecamphre. Nous pouvons cependant dès maintenant ajouter que, dans les conditions de milieu étudiées, l'aldéhyde benzoïque a pour effet de déterminer l'oxydation du bornéol sodé en camphre sodé, lequel subit alors la condensation avec l'aldéhyde dans le sens indiqué plus haut. Il est probable que l'hydrogène provenant de cette oxydation se porte sur une molécule d'aldéhyde benzoïque et la transforme en alcool benzylique. » Pour corroborer les phénomènes observés avec l'aldéhyde benzoïque, nous avons fait agir d'autres aldéhydes sur le bornéol sodé gauche de Ngai. » Ce dernier a été choisi à dessein, parce qu on peut 1 avou- très pur dans le commerce, et aussi parce que nous désirions préparer les dérivés gauches correspondant aux composés droits étudiés antérieurement. » Orlhométhoxybenzylidènecamphre ou méthyhalicylidènccamphre gauche. — On dissout 6o§'' de bornéol gauche pur dans de l'éllier de pétrole et l'on y ajoute 4,6 de sodium en fil. Quand tout le sodium est à peu près dissous, on ajoute 27s'' d'al- déhyde méthylsalicylique et Ton achève l'opération comme avec l'aldéhyde benzoïque. Le méthylsalicylidènecamphre purifié par cristallisation fond à 92''-94° et possède en solution alcoolique le pouvoir rotatoire [a]D=— 4 i4°,58'. Le dérivé droit correspon- dant a le jjouvoir rotatoire [a]|j=+ 43i",5o (en solution dans le toluène). » Paramélhoxybenzylidène ou aiiisylldènecamphie gauche. — Ce composé a été préparé comme son isomère ortho. Les cristaux fondent à 126° et possèdent le pouvoir rotatoire [a]i,= — 028", 17', tandis que le dérivé droit accuse un pouvoir rotatoire [a],, = + 467°, 07 ('). (') L'écart qui existe entre le pouvoir rotatoire des dérivées droit et gauche pro- vient uniquement de ce que ces mesures ont été faites à des concentrations différentes et dans des solvants diflérents. Nous reviendrons d'ailleurs sur ces mesures. ( %I ) » Pipéronylidènecamphre gauche. — Préparé comme ses congénères, ce dérivé se présente sous la forme de fines aiguilles fondant à i59°,5 et possédant le pouvoir rola- toire [ajn^ — 393'',8'. Le dérivé droit correspondant a montré le pouvoir rolatoire [«]d = -+-435°,4o('). » Nous nous proposons d'étendre cette réaction à d'autres alcools secondaires, et, en particulier, à des corps cycliques comme l'isopulégol, le thiiyol, l'alcool fenolique, etc. Nous sommes occupé à étudier égale- ment l'action des aldéhydes aromatiques sur la menthone, la pulégone, la carvone, la fénone, dans le but d'obtenir des combinaisons analogues à celles que nous venons de décrire, pour en déterminer les indices de réfraction et les pouvoirs rotaloires. » MEMOIRES PRESENTES. M. F. Masure adresse, par l'entremise de M. Miintz, un Mémoire inli- tulé : (( Recherches expérimentales sur les fermentations des moiits de raisin frais, en cuves fermées à l'accès de l'air, en cuves ouvertes à orifice étroit, et en cuves largement ouvertes à l'air ». (Renvoi à la Section d'Économie rurale. ) CORRESPOIVDAIVCE. M. ScHWENDEiVER, uommé Correspondant, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire peupétcel appelle l'attention de l'Académie sur un Volume que viennent de publier MM. //. Le Chatelier et 0. Boudouard , sous le titre : « Mesure des températures élevées ». M. le Secrétaire perpétuel signale une brochure intitulée : » Stas et les lois de poids » ; par M. L. Henry. (') Loc. cil. (692 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une application de la méthode des approxi- mations successives. Note (le M. A. Davidoolou, présentée par M. E. Pi- card. (( Considérons l'équation (i) -~^oponra o telle qu'on ait, dans ah, Z{x) = Qy,{x)-^z{x)>o; les deux intégrales Cy^{x) et z(^x) répondent aux mêmes conditions ini- tiales et finales, ce qui est inadmissible [ce résultat subsiste même si les points de contact de -(a?) sont intérieurs à ab\. On est ainsi conduit à chercher dans quels iîitervalles ab il existe une intégrale positive et telle que la méthode des approximations successives soit applicable. ( %3) >' Pour cela, on ( ommencera les approximalions successives avec la coiislanle r„ — i ; on aura ainsi les équations yii(^) étant déterminée par les conditions .>'«(>) =■.>'„( 6) = r. 7,'A«)=7«(^) = "- » Posons "o = j„ • " . = ji — y» ' ■ • • ) ■''« = ''.V — ,v«- , . On démontrera que » 1° o <^u,,(x) <^q I o(,f)i/ „_,//.!■ (y = quantité fixe); c'est-à-dire que les W et les V ne slépendent que de la soni \'v. m ~t- n ; "3 w; < w; < • ■ • < w„_, < 'i"^"^'^'^ ^^^"^= w le rapport ,^. " tend donc vers une limite c\ » /j" La série lui est convergente ou non uiiiiorménieut convergente suivant que c est <; ou > i . » 5° Pour c ^ i, on a une intégrale tangente à Ox en a et b el positive dans ab. » Plaçons-nous dans ce dernier cas : pour tout intervalle a^b, compris dansai, on aura c,<]i et, par suite, une intégrale doublement tangente à Ox est identiquement nulle dans cet intervalle. De même, [)our tout in- tervalle abn^b^'^ b), on aura C2^c = i, c'est-à-dire qu'il n'existe pas d'intégrale tangente à Ox en a et b„ et positive dans ab.^. Mais nous allons démontrer qu'il existe une suite infinie de points b.,, i,, . . ., 6„, . . ., telle c. K., 1900, 1" Semr.cfre. (T. CWX, N" 11.1 91 ( «94 ) que l'intégrale j„(ir) soit tangente à O.r en a et h,, et change {n — i) fois de signe dans ab^. « Désignons par j, (.r) l'intégrale tangente à Ox en a et b, et posons *^i=yi'(«)<"- )) Nous envisagerons l'intégrale j'xC^) telle que n(a)=j-;.(«) = 0' yx sera une fonction continue de >, qu'on pourra déterminer de proche en proche. La considération des intégrales y\{x) - yx{x) = zy(x) a'<\' ZF» "'" ^ dit-' ~ *^°"'^ "*" dx dx' ' dx dx"' et en prenant j ^ . , , Y — yx on voit immédiatement que et par suite \dx) x=.i. L dx Jx = A L dx J^. = i. » Les approximations successives convergeraient pour cette intégrale, ce qui est incompatible avec l'existence d'une intégrale tangente à Oa? en b elb' (on suppose ici l'existence de l'intervalle bb'). Nous trouvons donc une intégrale y.,(x) de ( i ) tangente à Ox en a et b.,{b.,'^b) et changeant une fois de signe dans ab.,. Soit w. = r™(«)< "c On démontre à l'aide du théorème de Rolle que, pour x'^b.,, y-.(x) ne s'annule plus. En faisant ( 695 ) parcourir kl les mêmes A'^aleurs, mais en sens contraire (à partir de oj^) et en portant notre attention sur la branche infinie (x'^h^), on démontre par le même procédé que pour une valeur del,l = o), (<».■, <^o>., v^' v^^ satisfont aux relations (A) où a est, à un facteur constant prés, égal à x — x^^^^f.,, si (ij.'.v') est l'un des deux premiers couples (3 ), ou à (x — x^^^.,+, )(x — x^^^,,,,), si (7/, v') est le troisième point (pi. + i , v + i); tandis ijue a est, soit une constante, soit un binôme du premier degré. » 3. Les formules de récurrence (4) sont tout à fait analogues à celles qui, relatives aux réduites normales d'une fonction, donnent naissance aux fractions continues holoïdes de cette fonction; elles conduisent donc aussi à des fractions continues, analogues aux fractions continues holoïdes, ayant les quantités a pour numérateurs partiels et les quantités a pour dénominateurs partiels. Chacune de ces fractions continues, qui sont en nombre illimité, donnera, par ses réduites, ime succession déterminée de fractions de Cauchy appartenant à la suite à double entrée de ces fractions, les réduites successives correspondant à un nombre de plus en plus grand de termes, pris en même nombre, dans les suites (2). » Il y aura trois types réguliers analogues à ceux obtenus dans la théorie des fractions continues holoïdes régulières d'une fonction, associés chacun à une disposition caractéristique des points du plan qui correspondent aux réduites. » La complication de la fraction de Cauchy rend actuellement difficile le calcul des coefficients qui entrent dans les éléments si simples oc et a des formules de récurrence dont je viens d'établir l'existence. Seule la fraction continue qui généralise celle d'Euler s'obtient aisément en prenant sous la forme de Newton le polynôme d'interpolation auquel se réduit, dans ce cas, la fraction de Cauchy. Si l'on désigne généralement par /(a;) une fonction qui, pour x = Xg, >r,, x^, ..., devienne égale à «„, «,, u.,, . . ., et par /(a^ii-x", ), fÇx^XfX^j, ... les fonctions interpolaires des différents ordres, on trouve que : ( 700 ) » Les polynômes successifs d'interpolation d' une fonction /(x), qui corres- pondent aux valeurs x„, x,, .v.,, ... de x, sont les réduites successives delà fraction continue fia:,) ^^^ f{x,Xi Xi) » En supposant que toutes les quantités v„, x^, x.,, . . . tendent vers zéro, on retrouve la fraction continue d'Euler /(o) /"(o) ^ . , /'(o) ^ ^•/'(») , /(o) 3./"(o) 3./'(o)-^ •■ appliquée à la série de Maclaurin pour la fonction /(a;). )) Par le même passage à la limite, se déduit d'ailleurs de ce qui pré- cède toute la théorie des fractions continues holoïdes pour une fonction à réduites normales. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la détermination de points de repère dans le spectre. Note de M. Macrice Hamv, présentée par M. Lœwy. « La lecture de la Note de MM. Perot et Fabry, parue dans le dernier nu- méro des Comptes rendus (page 654, note), est de nature à faire supposer que la longueur d'onde de la raie rouge du cadmium, émise par mes tubes à vide, (liiï'érerait de celle de la raie rouge du même métal, fournie par les tubes à électrodes intérieuies de M. Michelson. Or, il n'en est rien. J'ai fait des expériences absolument démonstratives à ce sujet, dans le cours de mes recherches, et M. P. Chappuis a bien voulu entreprendre des ( 7^'i ) comparaisons, au Bureau international des Poids et Mesures, qui ne laissent, non plus, aucun doute sur l'invariabilité de cette constante. Les nombres que j'ai publiés récemment, dans les Comptes rendus {*), sont donc rap- portés, eux aussi, à la « définition officielle du mètre ». » Au surplus, mes résultats, concernant la raie XdoS du cadmium, ne peuvent contredire, en quoi que ce soit, celui qui a été obtenu par M. Michelson. » M. Michelson a employé, dans ses recherches, des lubes à électrodes intérieures, émettant un doublet X5o8, composé d'une raie brillante et d'une raie faible. La lon- gueur d'onde qu'il a obtenue, pour cette radiation, est très sensiblement celle de la raie brillante. » La radiation X 5o8, émise par mes tubes, sans électrodes internes, est triple. Dans les conditions de mes expériences, cette radiation se compose d'une raie simple et d'un doublet égaux en intensité. Mes mesures se rapportent à la raie simple, la moins réfrangible des trois raies composant le groupe. Il n'y a rien de surprenant, étant donnée la différence de constitution de la radiation en question, fournie par le géné- rateur de M. Michelson et par le mien, que nos résultats ne concordent pas. Cela prouve que les raies simples observées par M. Michelson et par moi, dans le voisinage de X5o8, ne sont pas les mêmes; voilà tout. » De fait, c'est la différence de constitution de la radiation X.5o8, fournie par les deux genres de tubes, qui serait à expliquer, et c^ n'est d'ailleurs pas le seul point à éclaircir. M. P. Chappuis, qui a préparé tous les tubes employés, au Bureau interna- tional des Poids et Mesures, dans les déterminations de la mesure du mètre en lon- gueurs d'ondes lumineuses, a cherché depuis, à diverses reprises, à obtenir des tubes émettant une radiation verte identique à celle que M. Michelson a utilisée dans ses re- cherches. Il n'y est parvenu que récemment et sans avoir pu nettement reconnaître la cause de ses insuccès (-). » Je n'ai, quant à moi, jamais constaté aucune variation de ce genre, dans la constitution des raies émises par mes tubes à vide, même après un fonctionnement de plus de cinquante heures. Le vide parfait que l'on peut y réaliser, grâce à l'absence d'électrodes, est très certainement une des raisons de leur constance ( '). » )i. (') Comptes rendus, i°"' semestre 1900, p. 491 (^) Publié avec l'assentiment de M. P. Chappuis. (^) L'expérience montre d'ailleurs que l'air enfermé dans ces tubes sous faible pres- sion est absorbé, en quelques minutes, par le verre, sous l'influence de la température et de la décharge. G. K., lyoo, 1" Semestre. (T. CXXX, N» 11.) 92 ( 702 ) MÉCANIQUE. — Théorie des hélices propulsives. Note de M. Râteau, présentée par M. Haton de la Goupillière. « Voyons rapidement les conséquences principales des hypothèses que j'ai posées dans la Communication précédente ( '). » Pour simplifier, je négligerai, ainsi qu'on le fait toujours en pareille circonsl.ince, le déplacement centripète des filets d'eau à travers l'hélice et l'entraînement de l'eau par la carène. » Soient OC la direction de l'axe de l'hélice, et CO la vitesse V du ba- teau; OA, la vitesse n = o>r de l'élément dS d'hélice au rayon r; AC. la /' X / Vr- V ^ 7j V, / C l V i ^^ vitesse relative w^ de l'eau par rapport à l'élément d'hélice à l'entrée; AB, la coupe cylindrique développée de l'aile. » Quand la lame d'eau sort de l'hélice, elle prend la direction de la vi- tesse relative n\ = AD, telle que AD = (i — £)AC^, et que l'angle DAC est l'angle de déviation <). Alors, la vitesse de l'eau, d'abord nulle, est devenue, à la sortie de l'élément d'hélice, CD = c,, faisant l'angle y avec OC. Ce sont les composantes b = v, cosy et a = f , siny de cette vitesse absolue qui donnent, la première, l'impulsion élémentaire dT sur le bateau, et, la seconde, le moment résistant ds\vi\ la rotation, ou encore la puissance élé- mentaire absorbée c?E = «o do\L. » Si dm est la masse d'eau influencée dans une seconde par l'élément dS , on a ( I ) dF = b dm = <>, cosy dm. et ds,„ = lia dm ■dm. (') Voir Comptes rendus, p. '|86. ( 7o3 ) » I.a puissance utile fournie par l'élémenl d'hélice est \„ dF ; on a donc, pour expression du rendement élémentaire (2) pp= -^— =:. -coty = tangPcoty. » Pour un même angle p, le rendement est maximum lorsque y est mi- nimum. Or, le point D, quand S varie, décrit une courber, qui, d'après notre hypothèse, est sensiblement un arc de cercle de centre A. Le maxi- mum de pp a lieu quand CD est tangent à cet arc F, c'est-à-dire lorsque (3) cos(5,„=i — £, ou approximativement ^,„=:^ \j2i. « Cette valeur de ^ est indépendante de p. Si s. est constant, l'angle de déviation qui procure le rendement maximum est donc le même tout le long de l'aile, et nous trouvons ainsi la propriété indiquée par M. Drzewiecki pour les angles d'attaque. On voit de plus que l'on peut, sans que le ren- dement s'abaisse notablement, faire varier l'angle de déviation entre des limites très écartées autour de la valeur y 22, qui correspond au maximum, puisque le point C est très voisin de la courbe T. ') Posons y = [i H- 0, il vient approximativement tans 0 = — h i' ce qui montre que tangB est minimum et égal à y'2£ pour S = y/as. » Puis , , _ tatigp _ tangp[i — tangetang^) ^^^ °^ tangO+e) tange -H tangP Il Cette formule du rendement élémentaire est identique à celle de M. Drzewiecki; mais nous voyons ici la valeur du coefficient y. = tango en fonction de S et de j. « Si l'on suppose 6 constant, pp est une fonction de l'angle (i seulement, qui est maximum et égale à ( — ) pour tangp = '—-• L'angle p qui réalise le maximum est donc un peu plus petit que 45° et voisin de 4o°. Lorsque p s'écarte de cette valeur, le rendement s'abaisse lentement. » En remplaçant, ci-dessus, y par la valeur p ^- 6, on obtient approxi- mativement a = Vo cos6 sin8(i -f- tangG cotp), ' è = M cosOsinS(i — tango taug^j. ( 704 ) » Comme 0 et ^ s<}mI de pelits angles, cosfJsiiiîi diffère très peu de ^ et les parenthèses s'éloignent peu de l'unité. Si S est constant, a est donc peu variable et b est presque proportionnel à u. » Calculons la poussée totale donnée par les n ailes de l'hélice, en dis- tinguant la partie centrale, du rayon /„ au rayon r^, où tout le cylindre d'eau est attaqué, et la partie extérieure, du rayon r^ au rayon r, , où il n'y en a qu'une partie, conformément à notre première hypothèse. Désignons par n le poids spécifique de l'eau. » Dans la partie centrale, pour l'ensemble des ailes, dm = - V,, -j-r dr, et alors, si 55 et 6 sont constants. (;6) F,.= 2rc-cosfJsinSV„co / (/■--tangO- ■r dr. » Dans la partie extérieure, si kl représente l'épaisseur des lames in- fluencées, dm = n — -^ - /•/ dr ; sm p g et, si 0 et (5 sont constants, / \ n 7" u ■ ^^j'i r''cos3 — langO sinp , , (7) t^ = /lA-- cosO sinô V;, / ? -Idr. f -^r, sin ^ » De même, on a les formules qui donnent les puissances absorbées par les deux parties de l'hélice : (8) C(.t= 27U- cosôsinSV^to / ( i -f- tang'i:^r W-^rfr, (()j tp=n;{:-cosOsinôV;; / -^ — ■ -Idr. o Jf, sin p » Les formules (7) et (9) ne diffèrent pas de celles qu'a données M. Drzevviecki en groupant les termes yt — cosô sin S en un seul coefficient \ dont on voit ici la valeur. )) Je ne développerai pas ici davantage les conséquences pratiques de ma théorie. Je ferai seulement remarquer combien le coefficient de ralentisse- ment e de la vitesse relative fait tomber rapidement le rendement maximum, puisqu'il suffit que, par exemple, e atteigne i pour 100, pour que le rende- ( 7o5 ) meut s'abaisse à o,']r>. On s'explique ainsi l'inhérêt considérable qui s'at- tache à rendre les surfaces des ailes aussi lisses que possible. » THERMODYNAMIQUE. — Sur les moteurs à gaz à explosion. Note de M. L. Marchis, présentée par M. J. VioUe. « La théorie actuellement adoptée pour les moteurs à gaz à explosion contient, au point de vue thermodynamique, un certain nombre d'erreurs assez graves. Montrons en quoi consistent ces erreurs et comment on peut donner une théorie logique de ces moteurs. » Nous ne nous occuperons que des moteurs à quatre temps avec com- pression préalable, du type Otto. » La figure ci-dessous représente le diagramme théorique tel qu'il résulte de l'analyse des quatre temps du fonctionnement du moteur. i G F(Vt;Hl B Ligne atmosphérique D(V,t,H| » Pieinière course. — Déplacement du piston aH en VD; introduction du mélange exjdosif. L'aspiration se faisant sous une pression voisine de la pression atmosphé- rique, le travail utile produit sur le piston est nul. » Deuxième course. — Compression adiabatique du mélange explosif de D en G. » Troisième course. — Explosion à volume constant ; délente adiabatique des pro- duits de l'explosion de C en F. » Qualrièm,e course. — Expulsion des gaz brûlés. La pression décroît rapidement suivant FKLB. Le travail utile produit sur le piston est égal à l'aire négative DFKLD. ( 7o6 ) » On ne peut appliquer le principe de l'équivalence qu'aux phénomènes produits pendant les deuxième et troisième courses, parce que le système qui se transforme ne garde une masse constante que pendant ce temps. >i L'application du principe de l'équivalence aux transformations DG -+- GC + CF donne l'équation suivante : - Qe + M c' (T - G) — aire DGCFD = E (U^ - U„) dans laquelle Qe est la quantité de chaleur dégagée par l'explosion faite à volume constant et à la température 6; M, la masse du mélange explosif introduit; c' , la chaleur spécifique à volume constant du mélange des pro- duits de la combustion ; T — 9, l'élévation de température produite par l'explosion. )) Supposons que la réaction explosive soit adiabatique; on a alors (i) - aire DGCFD = E(Up -U^), (2) Qe = Mc'(T-0;). » Pour calculer (Up — U^) prenons le mélange explosif dans son état primitif en D; produisons l'explosion à la température /, puis supposons le mélange des produits de la combustion porté sous le volume V à la tem- pérature t', il revient au même état fiual que précédemment. Le principe de l'équivalence appliqué à cette transformation donne l'équation (3) _. Q^ + Mc'(/'-0=Up- IJ„. » D'où, en combinant les équations (i) et (3) (4) ^aireDGCFD = Q,-Mc'(f' — 0- » Le travail utile produit sur le piston pendant les quatre temps du fonctionnement du moteur a pour expression aire DGCFD — aire BLlvFDB. > Le rendement thermique est donc égal à _ aire DGCFD — aire BLKFDB ou, en tenant compte des relations (2) et (4) et de l'équation (5) O,-Qe=M(c'-c)(e-0. qui relie les chaleurs de combustion aux températures /! et 6 et ou c est la ( 707 ) chaleur spécifique à volume constant du mélange explosif, _ c'(T— ^') — c(6 — O _ aireBLKFDB P~ r'(T-e) ËQe Or le dernier terme est très petit et l'on peut prendre pour expression du rendement thermique d'un cycle Otto c'(T — <')— c(9 — 0 (6) P. e'(T — 6) En appliquant aux transformations DG, GC, CF les lois des gazparfHits, on sait exprimer les diverses quantités précédentes en fonction de la com- pression initiale j^- » Arrivons maintenant à la critique de la théorie exposée dans tous les traités sur les moteurs à gaz. » 1" On fait coïncider F et D. » Or en écrivant ainsi H' = H dans les équations qui permettent de cal- culer les coordonnées des sommets du cvcle en fonction de „ > on trouve ri la formule y (7) H ~ V< où y est le rapport des deux chaleurs spécifiques du mélange explosif avant la combustion et y' le rapport des deux chaleurs spécifiques des produits de la combustion. Or l' équation (j) conduit à des valeurs inadmissibles de la compression initiale. » 2° On écrit à la fois H' = H, y' = y (' ). " Ces hypothèses conduisent à ce résultat : L'explosion ne produit aucune augmentation dépression. » A la condition de ne pas écrire H' = H, on peut faire l'approxima- tion y'^ y. Cette approximation conduit, pour le rendement thermique, à l'expression p.= I t'- i^ 2 — * T — 0 Les auteurs écrivent l'—t p., = I ' T — 6 (') M. Brillouin avait déjà signalé l'impossibilité d'une telle hypothèse. (Voir Re\-ue générale des Sciences, p. 478; 3o juin 1898.) ( 7»8 ) » Celle dernière formule esl fausse; on s'appuie, en effet, pour la dé- montrer, sur les hypothèses inexactes suivantes : 1) Première hypothèse H'=H, Y' = y. » Deuxième hypothèse. — Assimilation d'un moteur à gaz à explosion à un moteur à air chaud ayant un foyer intérieur; or, il n'y a aucune relation de nature entre deux telles machines. )> Troisième hypothèse. — Les points F et D coïncidant, l'ensemble des transformations DG + GC + CD, constitue un cycle ferme pendant lequel le mélange gazeux introduit (assimilé à une masse d'air qui se transforme sans réaction) emprunte à un foyer une quantité de chaleur Q = Mc(T-f)) et cède à un réfrigérant une quantité de chaleur q = MC'(t'-t), C étant la chaleur spécifique sous pression constante des gaz qui évoluent dans le moteur. Le rendement thermique a dès lors pour valeur ^ ^ > d'où l'on déduit l'expression considérée. Or, le cycle en question n'est pas fermé et, d'autre part, le foyer et le réfrigérant considérés sont des fictions purement arbitraires. » ÉLECTRICITÉ. — Sur l'étude expérimentale de l'excitateur de Hertz ( ' ). Note de M. R. Swyngedauw, présentée par M. H. Poincaré. « Les intéressantes expériences de M. Brunhes sur la vitesse des rayons X (-) m'ont suggéré l'idée d'aborder cette mesure par une autre méthode, basée sur les expériences de M. Blondlot sur la propagation des ondes électriques. » Les difficultés que j'ai rencontrées dans cette voie m'ont amené à faire au préalable l'étude du mouvement électrique dans l'excitateur de Hertz. » D'après MM. Poincaré et Bjerkness, l'excitateur émet une vibration (') Inslilul de Physique de l'Université de Lille. (* ) Comptes rendus, l^nyier 1900. ( 709 ) pendulaire amortie, par laquelle les intervalles des zéros consécutifs de l'inlensilc sont égaux. » D'après des considérations exposées dans une Note antérieure (') j'ai été conduit à admettre que l'excitateur émet successivement une série d'oscillations complexes pour lesquelles les intervalles de deux zéros consé- cutifs seraient inégaux. » La plupart des expériences fondées sur la résonance semblent con- firmer la première hypothèse; cependant, MM. Drude et Lamotle ont décelé des vibrations de période multiple l'une de l'autre; ce qui semble plutôt en faveur de la seconde. » Sans mettre en doute le principe même de la théorie de la résonance de MM. Poincaré et Bjerkness, et malgré les intéressantes expériences de M. Décombe, sur lesquelles je reviendrai d'ailleurs, je crois que la question n'est pas tranchée. » Pour résoudre le problème aussi directement que possible, je ne pou- vais songer à l'emploi du miroir tournant poussé à la dernière perfection par M. Décombe. )) J'ai déterminé l'abaissement du potentiel explosif que provoque l'étincelle hertzienne I sur un autre excitateur E chargé à un potentiel toujours le même, à des instants variables de la durée de la décharge de l'excitateur de Hertz; ces instants étant repérés à l'aide de la pro- pagation du potentiel le long d'un fil, étudiée par M. Blondlot. » Voici la disposition d'une expérience. )> Un excitateur de Hertz à plaques carrées P, P', de 4o"" de côté, dont les centres sont à i"", lo de distance, est chargé par une machine de Holtz. En face des plaques P, P' du primaire on place les plaques S, S' de 12™ de diamètre du secondaire à une dislance de 2"'"' à S""™. La plaque S est réunie à S' par un fil de cuivre de 160'" de long environ et o"""8 de diamètre, médiocrement isolé. » En partant de S le fil forme d'abord un réseau /de trente-neuf brins de fil parallèles en série de 92''™ de long, à une distance de 2''™ l'un de l'autre ; l'extrémité de ce réseau /• est unie à une extrémité d'un réseau R de dix-huit fils de 7™ de long, dont l'autre extrémité est fixée à S'. » Les plaques en regard P' et S' sont réunies en outre par une corde mouillée, de sorte que, pendant la charge de l'excitateur, la plaque P est au potentiel du sol. » Si le primaire se décharge, la charge mise en liberté sur la plaque secondaire S se propage d'abord le long du réseau /', puis à travers R avant d'arriver sur S'. » Pour charger l'excitateur passif E à un potentiel toujours le même, à des instants (') Comptex rendus, i5 mars 1897. C. R., 1900, I" .S ,.,cs/,e. (T. CXXX, N° 11.) 93 ( 7IO ) variables du temps, nn emploie la mélliode des deux excitateurs dérivés que j'ai décrite ailleurs (' ). » Un pôle de l'excitateur E et un pôle d'un excitateur identi(jue N sont réunis au même poiut du fil du réseau r, par un fil de So*^'" environ; les autres pôles de E et N sont mainlenus au potentiel du sol par communication permanente avec le sol (con- duite de gaz) et avec l'armature interne d'un condensateur de grande capacité. Les deux excitateurs E et N sont formés de boules de laiton de i"^™, 5 de diamètre, fixées sur tige isolante, protégées soigneusement contre les radiations ultra-violettes et polies après chaque étincelle par du papier d'énieri fin (n" oo), conformément aux règles que j'ai indiquées précédemment (^). » Si l'on maintient N dans des conditions constantes et à l'abri den radiations élec- tro-actives, l'étincelle y éclate toujours au même potentiel inconnu, mais constant, à moins qu'elle n'éclate auparavant en E, chargé à chaque instant au même potentiel que N. » Si l'on compte les temps à partir du commencement de la décharge de l'excita- teur de Hertz, en appelant 0 le temps nécessaire pour amener le point S, origine du fil de propagation, au potentiel cf de décharge de N; si V désigne la vitesse de propaga- tion du potentiel, et si l'on peut négliger l'amortissement de l'onde, un point M du réseau /•, situé à une longueur / de S, sera chargé au potentiel (f à l'instant On • et, si l'on néglige la longueur de fil qui joint M à E, maintenue constante; si l'excita- teur E est à une distance (/ de l'étincelle excitatrice 1, si V représente la vitesse de la lumière, Vcjccitateur E sera chargé au potentiel y pendant qu'il est éclairé par de la Itimicro émise par l'étincelle I à l'instant 0 -t- t7 — tt-, • » Si donc on maintient d constant et si l'on fait varier /, ou inversement, on pourra observer l'allongement de la distance explosive E sous l'influence de la lumière émise par l'étincelle à des instants variables. » Je me bornerai à mentionner le résultai d'ime de mes expériences, répétée à trois reprises différentes. » L'excitateur N étant maintenu à une distance constante de o"™, 20 en- viron, la distance E passe par des maxima et des minima nettement accen- tués quand on fait varier la longueur du fil comprise entre S et M. )) Les minima qui correspondent aux zéros de l'intensité du courant dans l'excitateur ne sont pas équidistants. A partir du point origine, les intervalles des zéros consécutifs coinprennent 2, 2, 4, 6, 7, 8 brins de fil de o'"™,92 de lonç. )) La discussion complète et précise exige l'étude préalable de plusieurs (') Comptes rendus, 8 juillet iSgS, et Thèse, Paris, mai 1897. ('^) Thèse, p. 22, et Comptes rendus. 8 juillet iSgS. ( 7'i ) faits et notamment la comparaison de la vitesse de l'onde électrique ;i la vitesse des radiations électro-actives de l'excitateur de Hertz. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la capacilé des conducteurs symèlriqaes soumis à des tensions polyphasées. Note de M. Ch.-Eug. Guye, présentée par M. Lipp- mann. (c On appelle s,énévA\evaQnl capacité d' U7i conduclear (^{), la charge que prend ce conducteur quand son potentiel est égal à l'unité et que celui de tous les autres conducteurs en présence est nul. » La capacité, ainsi définie, a pour expression v, , = — !^; si les con- ducteurs sont immobiles, si le milieu qui les sépare possède un pouvoir inducteur spécifique constant, y,., conserve la même valeur quelle que soit la variation de <■ en fonction du temps; à la condition, naturellement, que cette variation soit assez lente pour que l'équilibre électrostatique puisse être considéré comme instantanément atteint. » Mais, au lieu de supposer tous les conducteurs en présence au poten- tiel zéro, on peut spécifier pour un ou plusieurs d'entre eux un état déter- miné; par exemple : un potentiel variable avec le temps suivant une cer- taine loi. )) Dans ce cas, le rapport de la charge au potentiel du conducteur (I ), soit y', = -^> n'a plus nécessairement une valeur constante. Tel est le cas, en général, de conducteurs soumis à des tensions polyphasées. » Toutefois, pour une catégorie de conducteurs que l'on pourrait ap- 0 peler conducteurs polyphasés symétriques (voir la figure), la valeur de y, de- meure constante. ( 7'2 ) » Considérons, en efl'et, un système de « conducleurs parallèles, repré- sentés en section (figure). Ces conducteurs sont disposés symétriquement et entourés complètement par une armure (O). » Les équations de l'équilibre électrostatique sont fn,t — Y„,«t'« + Y„,u4'o -+ • • • -f- T«,«- 1 ''«-« ' avec les conditions si l'armure est à la terre, et ^•^4-^'a-^. . .+ t'„— o, si les tensions sont polyphasées. )) Mais la symétrie de la figure simplifie considérablement les équations générales. )) En premier lieu l'égalité Yo.i ^^ Y». 2 = •••-— Yo." donne immédiatement m„ = o. )) La somme des charges qui recouvrent inlérieuremeiil l'armure est donc à chaque instant algébriquement nulle. » En second lieu, la charge qui recouvre l'un des conducteurs intérieurs a pour expression w,^ Y,.,c, + Y..^(^-^-i- ^'O +Y..3(^:. + '^«-O ^ • • • («impair), )) D'autre part, les tensions étant polyphasées de la forme t>, ^^ V sinoj/, Vo = V sin ( w / + ^^ 1 > v„= VsinltoZ (co/ - i!:), ( 71^ ) il en résulle i': -+- V,. — 2 cos V-i -''-^n-^ =^ 2 COS (i-V.. iN)"- %,==-"'• m, = m » On aura, eu définitive, , = l^y,., + 2cos(^^JY,.,-^ 2cos(^-;^jy,.3 ^..."|(^ (« impair), y,.. -H 2cos(^^jy,., -f- 2cos(^^jy,.3 +. . . - y„^ li^. ('<■ pair). » Soit, d'une façon générale, y, — — — - const. » Le rapport de la charge au potentiel du conducteur demeure donc con- stant, quel que suit l'instant considéré, et la notion de capacité d'un conduc- teur de ligne polyphasée prend alors une signification précise, permettant de calculer directement le courant de charge du conducteur. )) La même notion peut s'étendre à un système de n conducteurs symé- triques soumis à des tensions |)oly|>hasées et placé en présence d'un plan conducteur indéfini au potentiel zéro (sol), à la condition que la distance du système au plan soit suffisante pour que la relation To.t ^ Yo.2 ^■•■to.n soit pratiquement satisfaite. » PHYSICO-CHIMIE. — Sur le volume minimum desjluides. Note de M. Daxiel Bertuelot, présentée par M, H. Becquerel. « Lorsqu'on abaisse progressivement la température d'un fluide ou lorsqu'on augmente de plus en plus la pression exercée sur lui, son volume diminue mais paraît tendre vers une limite finie que l'on désigne sous le nom de covolume. ( 7i4 ) » D'après la théorie de Van der Waals, celle limite serait, dans un cas comme dajis l'autre, égale au tiers du volume critique. » Mais l'expérience indique dans les deux cas une valeur notablement plus basse. M. Mathias a fait remarquer que le volume d'un grand nombre de liquides est déjà réduit, un peu avant le point de solidification, au tiers du volume critique i\.. Comme la température de solidification Ty est généralement voisine de la moitié de la tempé- rature critique Tj,, il est clair qu'au zéro absolu le volume minimum serait inférieur à 0,333 ('c- On constate d'ailleurs que pour divers corps dont le point de fusion est inférieur à o,5 T^ (chlorures d'étain et de carbone, sulfure de carbone, etc.) le volume liquide près de la solidification est déjà plus petit que le tiers du volume critique. » Une conclusion analogue se dégage des observations faites sur les gaz ou les liquides fortement comprimés. La formule de Van der Waals représente assez bien leur compressibilité tant que la pression ne dépasse pas quinze fois la pression critique. Au delà elle indique une compressibilité trop faible ('). Les expériences d'Amagat nous donnent par exemple, pour la valeur du coefficient angulaire — , des iso- thermes en coordonnées réduites, entre 35oo et 3ooo atmosphères, les valeurs 0,290 pour l'air à 45°; 0,283 pour l'air à 0°; 0,280 pour l'éther à 5o°; 0,272 pour l'éther à 0°; 0,270 pour le sulfure de carbone à 0°. Toutes ces valeurs sont inférieures à la valeur limite o,333 indiquée par la théorie. » Le covolumeou volume minimum d'un lluide est donc inférieur au tiers du vo- lume critique. Gomme la connaissance exacte de ce covolume offre un grand intérêt pour les théories moléculaires, divers physiciens ont cherché à le calculer en extra- polant jusqu'à T:=r:oo les formules de compressibilité des liquides ou jusqu'à T = o les formules de dilatation. » Ces dernières sont celles qui donnent les résultats les moins incertains. Pourtant les formules usuelles de dilatation des liquides n'ofifrent qu'une valeur empirique, car elles ne tiennent pas compte de la pression. 11 ne serait permis d'agir ainsi que si l'on (') Plus exactement, comme on le voit sur les courbes que j'ai publiées, elle indique dans tous les cas une compressibilité un peu troj) forte de p = o k p z= 8 p^., et un peu trop faible à partir de là; mais le désaccord ne devient très sensible qu'au delà de /> = i5/)(,. ou lop^. Pour se rapprocher de l'expérience, il serait néces- saire de prendre un covolume variable avec le volume. On obtient de bons résultats en remplaçant dans l'équation réduite de Van der Waals (- -h 3 ; j-) ( j — - j z= - 0 le facteur u — ^ par u , qui est égal a j — ^ quand j = i, mais qui 2,733-1- - 3,7760 pour TT =rc» donne la valeur limite u = o, 2685 au lieu de j =: o,333. Mais si l'on veut que l'équation puisse encore représenter l'ensemble de l'état iluide, cette modification en entraîne nécessairement une autre, et oblige à remplacer le dénominateur du terme (3:0") par un trinôme du deuxième degré : la pression interne prend alors la forme a; (u^-l- 2),j -+- [x). (Cf. Coinplcs rendus, S janvier 1900.) ( 7'5) considérait la densité sous une pression égale à celle de la vapeur saturée (car cette pression même est fonction de la température). Il en résulte que ces formules sont toutes en défaut quand on approche du point critique. La légitimité de leur emploi pour une extrapolation étendue est donc fort douteuse. » Il n'existe dans cet ordre d'idées qu'une formule satisfaisante théoriquement. C'est celle du diamètre recliligne de MM. Caillelet et Malhias, d'après laquelle, si l'on porte en ordonnées les deux sortes de densités d'un corps (liquide et vapeur saturée) et en abscisses les températures, le lieu des milieux des ordonnées est une droite qui passe par le point critique. » Cette formule a tous les caractères d'une loi physique rigoureuse. Elle s'applique dans toute l'étendue de l'état liquide, depuis le voisinage de la solidification jusqu'à la densité critique dont elle fournit le seul mode de détermination exact. » Elle a été de mieux en mieux vérifiée à mesure que les expériences ont été faites avec plus de précision et sur un plus grand nombre de corps (voir notamment les beaux travaux, de M. S. Young). » Il semble donc permis de l'employer pour calculer par extrapolation le volume d'un liquide au zéro absolu. Soit t^,,, ce volume minimum, iv le volume critique; posons u„, z= c„,: iv-; au zéro absolu (et même bien avant), la densité de la vapeur saturée est négligeable auprès de celle du liquide, et la formule de MM. Cailletet et Mathias donne u,„:= i :2(i + a), a étant une constante spéciale à chaque corps et qui peut se déduire des expériences faites sur la dilatation des liquides ('). )) Voici pour divers corps les valeurs de la constante a, celles du volume minimum réduit u,„, les densités critiques d^ telles qu'on les déduit des densités des liquides et des vapeurs saturées, par la formule du diamètre, les densités minima d„^ des fluides (rapportées à l'eau à 4°). les volumes minima t'y (en centimètres cubes) occupés par une molécule-gramme de chaque fluide au zéro absolu : Az-. 0-. Cl=. Dr-. C0-. S0-. C-Il'. cet'. SnCt'. litlier. o,68i o.8o4 0 ,767 0 ,896 0 ,858 o53 1 ,060 0.918 0,994 0,960 ,. . . 0,2974 0,2780 0 ,2827 0 , 2635 0 , 2690 0 , 2434 0,2426 0 , 2606 o,25o6 o,255o 0,333 0,429 0 587 I 084 0 464 5 20 0,213 o,556 o,74i o,263i ;t • • • 1 , 120 1,543 2 076 4 112 I ,724 2, i36 0,816 2, l32 2,95- 1 ,032 a") ,0 20,8 34 X 38 9 25 .5 3o. 0 34,3 72,2 87,8 7', 7 CMl". C«H»F1. cnpci. C^H^Br. G«H-'I. Pentane. Isopentane. Hexane. Heptane. 0,936 o,9'6 0,956 0,964 0,957 0 ,926 0,892 0,966 I ,oi3 ,.. . 0,2.581 0,2608 0,2555 0,2545 o,256o 0 ,2696 0,2643 0,2543 0,2484 o,3o38 0,3543 0,3665 0,4860 o,5843 0 2324 0,2344 0,2343 0, 2344 7f • • 1,176 1,358 j ,434 1,910 2,282 0 896 0,887 0,921 0,944 . 66,3 > 70,6 78,5 82,2 89,2 80 5 3i,3 93,5 106, 1 C) Voir pour la discussion de ces expériences, dues à MM. Cailletet et Mathias, Amagat, 'Wroblewski, Knietsch, et surtout S. Young, les articles de M. Mathias (Journal de P/iysic/tie. t. I, p. 53, 1892 ; t. II, p. 5 et 224, 1893 ; t. VllI, p. 407, 1899). ( 7i6 ) » Ces nombres donnent lieu à diverses remarques d'ordre chimique sur lesquelles je n'insisterai pas, notamment sur la comparaison des volumes atomiques et des volumes moléculaires; mais, comme je le montrerai dans une prochaine Communication, le principal intérêt qu'ils présentent est le suivant : » Les écarts constatés jusqu'ici dans la loi des états correspondants disparaissent si l'on compte les volumes des fluides non pas à partir de zéro, mais à partir des covolumes tels qu'ils viennent d'être calculés, et si l'on adopte de même pour chaque corps un zéro spécial de la température. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'eau oxygénée sur la baryte. Note de M. de Forcrand. « On sait que l'eau oxygénée, en dissolution étendue, ajoutée à de la barvte dissoute, donne presque immédiatement un précipité formé d'écaillés nacrées que l'on regarde généralement comme du bioxyde de baryum hy- draté. J'ai repris l'étude méthodique de cette réaction, eu faisant varier les proportions d'eau oxygénée. » Bien que le précipité soit très peu soluble, on peut, eu augmentant la dilution, maintenir tous les corps dissous; cette Note résume les expé- riences faites dans ces conditions. » 1° y4c) I^es nombres précédents + 4>35 et -1-7,801 peuvent aussi être mis sous la forme suivante : H-0- dissous -1 dissous :z= — O — OH dissous -i- 3'^"', 900 1^3 ,, r^TI 1- BaO ,. Ba r^ r^^a ,. r 1 zr — O — OH dissous -\ dissous = — O — O — dissous ... 4- o*-»', 45o 2 222 1 35 Soit, comme moyenne, — ^ — -H 2^"', lyS C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 11.) 9^ ( 7>H ) On a déjà ainsi une idée de la valeur acide des fonctions du diacide Il-O*. » Aucun alcool ne donne des nombres aussi élevés; en sens inverse, les phénols sont tous plus acides. Or, l'eau oxvgénée est formée uniquement de deux hydroxyles ou oxhydryles OH. On peut donc prévoir dès à pré- sent que la valeur thermique vraie OH sol. H- Na sol. = H gaz + Na O sol. serait comprise entre celle de l'eau ou des alcools monoatomiques (+31^"' environ) et celle des phénols (-1-38^^' environ), c'est-à-dire voi- sine de 34^"', 5. )) C'est ce que je me propose de vérifier en étendant ces recherches à d'autres métaux, le sodium notamment, et en rapportant les nombres à l'état anhydre, ce qui est possible aujourd'hui même pour l'eau oxygénée. )) J'étudierai prochainement les phénomènes compliqués et assez sin- guliers qui se produisent lorsque, au lieu de maintenir les corps dissous, on provoque la formation d'un précipité dans l'action de l'eau oxygénée sur la baryte. » PHYSIQUE. — Réponse à M. D. Tommasi, à propos de sa remarque récemment insérée aux « Comptes rendus m; par M. Th. Tommasina. (Extrait.) « Je ne puis comprendre la revendication que M. D. ïommasi vient de faire à l'Académie dans la séance du 26 février, à propos de ma Note du 5. En effet, dans sa Note Sur i électrolyse de l'eau distillée, il ne parle pas de cristallisation métallique, et les mots recouverte de cristaux et un très beau dépôt de cuivre cristallisé n'y figurent pas. Du reste, cette question n'est pas traitée dans son Mémoire, dont le but était tout autre. » ÉLECTROCHIMIE . — Sur la formation électrolytique du chlorate de potassium (' ) . Note de M. André Brochet, présentée par M. Moissan. « Dans une Note précédente (^Comptes rendus, t. CXXX, p. i34), j'ai indiqué quelques résultats auxquels j'étais arrivé en électrolysant une solu- tion de chlorure de potassium en présence de chromate. Je voudrais (') Ecole de Physique cl de Chimie indusliielles, laboratoire d'Eleclrochimie. ( 7'9 > aujourd'hui les compléter par quelques remarques faites sur la formation du chlorate de potassium, au cours d'une première série de recherches poursuivies dans les conditions indiquées précédemment, en variant simplement la composition de l'électrolvte. » L'alcalinité a une action très nette; avec une solution contenant seule- ment I pour loo de potasse, on ne peut dépasser i° chlorométrique; au contraire, avec une solution neutre contenant un peu de bichromate (et de ce fait légèrement acidifiée), on peut arriver à 7", 3 chlororaé- triques. » D'une façon générale, les courbes de rendement, dans le cas d'une solution neutre (légèrement acide ou alcaline) ont une allure analogue (voir Comptes rendus, p. i36). » L'action d'un alcali empêchant d'arriver à un degré chlorométrique élevé, il en résultera dans ce cas que la courbe correspondant à l'hypo- chlorite tend à disparaître au fur et à mesure que l'on augmente la pro- portion d'alcali, en même temps que la courbe du chlorate se rapproche de plus en plus de celle du chlore total et finit par se confondre avec elle. » Si d'autre part on considère les courbes obtenues d'après les résultats de l'analyse des gaz, on remarque que la courbe correspondant à la quan- tité de courant absorbée par la décomposition de l'eau devient d'autant plus rapidement horizontale que l'alcalinité augmente, son point de départ s'éloignant de plus en plus du zéro. » De sorte que, lorsque l'alcalinité dépasse un peu plus de i pour 100, la courbe de l'hypochlorite n'existe plus, celle du chlorate se confond avec celle du chlore total et les courbes correspondant à l'oxydation totale et à l'électrolyse de l'eau sont des droites horizontales, dés le début de l'expé- rience. » Il est admis, d'après OEttel, que le chlorate peut se former soit par action primaire, soit par action secondaire. Je suis partisan, dans son ensemble, de la théorie d'OEttel et assez peu porté à admettre les autres théories d'après lesquelles la formation de l'hypochlorite ou de chlorate dépendrait de la différence de potentiel aux bornes ou autres considérations analogues. » D'après mes recherches, je puis compléter la théorie d'OEttel et les remarques de Fœrster sur l'électrolyse des chlorures alcalins par les con- clusions suivantes : » a. Solution froide de chlorure de potassium sensiblement neutre (légè- rement acide ou alcahne). — i° Le chlorate se forme toujours par réaction ( 7^o ) secondaire, le résullat de l'électrolyse étant uniquement de rhypochlorite. » 2° Cet hypochlorite se forme en utilisant la quantité totale ci éle.ctricilé fournie à l'appareil. » 3° L'hypochlorite est réduit en grande partie au fur et à mesure de sa formation, l'addition de chromate, comme l'a indiqué MùUer, évite dans cettains cas cette réduction. I) 4° Dès que l'hypochlorite atteint une certaine concentration, ce qui se produit d'autant plus vite lorsqu'il y a du chromate, il se transforme proportionnellement en chlorate. Pour une certaine teneur indiquée par le degré chlorométrique limite de la solution, à toute quantité d'hypochlo- rite obtenue correspond une quantité équivalente transformée en chlorate. » S° Celte oxydation de l'hypochlorite pour donner du chlorate se fait toujours avec un dégagement d'oxygène. » 6° L'idée qu'une certaine quantité d'électricité est employée à l'élec- trolyse de l'eau n'est pas exacte, toute celle qui est fournie à l'appareil donne de l'hvpochlorile et, de même que MûUer, en solution neutre, par addition de bichromate empêche la réduction de l'hypochlorite, de même, si par un artifice quelconque on pouvait provoquer la transformation de l'hypochlorite en chlorate sans perdre d'oxygène, on arriverait à faire des chlorates en utilisant la quantité totale d'électricité fournie à l'électro- lyseur. » Comment se fait cette transformation de l'hypochlorite en chlorate avec dégagement d'oxygène? )) C'est un point que je n'ai pas encore complètement éclairci. Fœrster et Jorre ont démontré que, sous l'influence d'un excès d'acide hypochloreux, l'hypochlorite donne du chlorate, mais celte action se fait assez lentement. Peut-être est-elle due à l'électrolyse de l'hypochlorite ou de l'acide hypo- chloreux. Peut-être est-ce une auto-oxydation spontanée. Je suis assez porté à croire que le phénomène est assez complexe et que plusieurs réac- tions se produisent simultanément. » Je crois devoir en oulre faire observer le fait suivant : lorsque l'on éleclrolyse une solution neutre de chlorure de potassium additionnée de bichromate, le liquide, orangé au début, passe au jaune. On pourrait croire qu'il est devenu alcalin. Il n'en est rien. En effet, si l'on abandonne la solution à elle-même, on constate que du jour au K^idemain le degré chlo- rométrique baisse énormément, et à la fin le liquide reprend peu à peu sa teinte primitive. » Au début, l'acide chromique du bichromate donne du chromate ( 72 1 ) neutre en mettant de l'acide hypochloreux en liberté. C'est cet acide hypochloreiix qui, une fois l'électrolyse terminée, provoqne la transfor- mation de l'hypochlorite en chlorate, ou plutôt, à mon avis, il s'oxyde lui-même en donnant de l'acide chlorique, lequel met en liberté une nou- velle quantité d'acide hypochloreux, et ainsi de suite tant qu'il y a de l'hypochlorite; finalement, lorsqu'il n'y en a plus, l'acide chlorique déplace alors l'acide chromique et le liquide reprend alors sa teinte orangée primi- tive. Au cours de cet essai, on peut constater le dégagement de bulles d'oxygène qui font flotter les cristaux de chlorate se déposant dans la solution. » b. Solution chaude de chlorure de potassium sensiblement neutre (légè- rement acide ou alcaline). — Dans ces conditions, le processus est iden- tique, avec cette différence que la transformation de l'hypochlorite en chlorate se faisant plus facilement, on ne peut arriver à un degré chloro- métrique aussi élevé; mais, également, on ne peut supprimer complète- ment l'hypochlorite; il en reste toujours dans la solution. » c. Solution alcaline de chlorure de potassium. — Comme dans le cas précédent la transformation se fait plus facilement. D'autre ]iart, d'après OEttel, il y a formation directe de chlorate de potassium; d'après Fœrster, le chlorate, dans ces conditions, est uniquement dû à une action primaire. Je ne puis ni infirmer, ni confirmer cette hypothèse; je suis cependant assez porté à croire que cette formation primaire n'a pas lieu et que le produit obtenu dans tous les cas est uniquement l'hypochlorite, même lorsqu'il ne peut être décelé dans la solution ; la raison est qu'il donnerait instantanément du chlorate. Je discuterai prochainement cette question. » Dans le cas d'une solution alcaline, l'idée d'électrolyse de l'eau revient naturellement, mais tout l'oxygène que l'on recueille n'en provient pas, une partie résultant de la destruction de l'hypochlorite. » CHIMIE ORGANIQUE. — Solubilité de la benzophcnone. Note de M. E. Dekkien ('). « J'ai étudié la solubilité de la benzophénone dans différents milieux. I,es travaux de Zincke et les travaux plus récents de M. OEchsner de Co- (') Travail fait au laboratoire de M. OEchsner Je Coninck, à l'Institut de Chimie lie la Faculté des Sciences de Montpellier. ( 7^2 ) ninck ayant établi que la benzophénone se transforme assez facilement en une modification allotropique, j'ai eu soin de déterminer les coefficients de solubilité, à la température ordinaire ou à des températures voisines. » Voici les résultats obtenus : 1. Eau distillée. — Insoluble à i5°,6. 2. Alcool à 97°. — i8'' de benzophénone se dissout dans 7'''',4 à 17°, 6. il 3. Mélanges alcool et eau : - ( Alcool à 07°. . . 85 p. ) , r, 1 /- • „ ■> I. K, ^^ ^ } 18'- de B. dans 26-=": t—+i-jo,Z; { Eau i5 P- ) ,, ( Alcool à 07°. . . 80 p. ) , r, , ,^ ^ f, II. K, ^^ ^ is'- de B. dans Z|.D'='': < = -4-i6",8; ( tau 20 p. ) „, ( Alcool à 07°. . . 75 p. ) , T> , III. „ -^^ ^„ ' is^de B. dans77™,2: / = -hi7; j Eau 26 p. ) " » 6. Alcool niélhylique ordinaire rectifié. — A -i-i5", 2, is' de B. se dissout dans i5'%6. 1) 7. Alcool méthylique pur. — iS"' de B. se dissout dans g'^i à -1-9°, 8 et dans '■/'' à + 1 5". » 8. Acétone du bisulfite. — is'' de B. se dissout dans 4'" à -h 16°. » 9. Éther ordinaire rectifié. — is'' de B. se dissout dans 5*^", 7 à H- 12", 7. )) 10. Éther acétique pur. — lê"' de B. se dissout dans 5'^'=, 2 à +9°, 6. » 11. Ligroïne légère. — \i' de B. se dissout dans i4™, 8 à m- i/i°>6. 1) 12. Sulfure de carbone. — i?"" de B. se dissout dans i",5 à h- 16°, i. » 13. Benzène pur. — iS'' de B. se dissout dans i<^"^,3 à +17°, 2. De cette solution, par évaporation lente dans une éprouvette, la benzophénone cristallise en belles arbo- rescences. B 14. Toluène. ■ — is'' de B. se dissout dans i'^'^,8 à + 17°, 2. )) 15. J\^ylène blanc du commerce. — is'' de B. se dissout dans 2<''', 6 à 17°, 6. >! 16. Nitrobenzine rectifiée. — is^de B. se dissout dans i'','] à -ri5°,8. >' 17. Chloroforme ordinaire. — iS'' de B. se dissout dans i'^'^, 8 à ^- 16°, 5. > 18. Bromoforme. — is'' de B. se dissout dans 3" à -i- 17°, 3. » 19. Acide chlorhydrique blanc ordinaire. — • La B. y est insoluble à -\- 16°, i. » 20. Acide bromhydrique fumant {d^z\,(i^H«- -0- -Na /OCOH" — oh( I XOCOH" CH = C1='+ 1 - = 2NaCl-+-C''H' C'«H«- 0- Na ( 7^7 ) » L'analyse, la cryoscopie, la saponification de ce corps font bien voir que c'est l'acétal du phénol CH»- CH(^oC'H' » La cryoscopie donne : M = 200. Théorie : M =^ 314. « La saponification par l'acide sulfurique dilué donne de l'aldéhyde et du phénol, L'acétal se décompose suivant : CH3 - CH<^Q^^ JJ^ + H' O = CH= ^ CHO ^- 2 C H' OH. » Caiaclérisation de l'aldéhyde. — Dans un petit ballon à distiller on a placé H' d'acétal, los-- d'acide sulfurique étendu de son volume d'eau, on a chaiilTé quelques minutes, en recueillant les vapeurs dans un tube à essai contenant de la fuchsine dé- colorée par SO-, la fuchsine se recolore. On perçoit très bien à l'odorat les vapeurs d'aldéhyde. » Caractérisalion du phénol. — On distille quelques gouttes; en même temps que de l'eau passent des gouttelettes de phénol très sensible à l'odeur. Par l'eau de brome on obtient un précipité volumineux qui, séché et sublimé, donne de belles aiguilles fondant à gS", ce qui correspond bien au tribromophénol (point de fusion : gS"). >i Propriétés de l'acétal. — C'est un liquide huileux, légèrement ambré, à odeur aromatique, insoluble dans l'eau, dans les alcalis, soluble dans l'alcool, le benzène et l'éther. Il cristallise dans le chlorure de méthyle en une masse cristalline qui fond à 4-10°. Il est entraînable par la vapeur d'eau, » Préparation de l'acétal du naphtol 01 CÏP~ CH^ . On l'a obtenu soit \ OC" H' en chaullant en lube clos à 120" une solution alcoolique contenant les quantités théo- riques de sodium, de naphtol a et de chlorure d'élhylidène, soit en chaulTant une so- lution aqueuse de 3 molécules de naphlol a, 3 molécules de potasse, 1 molécule de chlorure d'élhylidène avec assez d'alcool pour dissoudre ce dernier. On isole par les alcalis une matière pâteuse rouge foncé, par ébulljtion avec du noir animal de la so- lution alcoolique de cette substance jusqu'à décoloration complète et filtration, on obtient, par évaporalion dans le vide, de belles aiguilles incolores fondant à 117°. » L'analyse et la saponification démontrent que ce corps est l'acétal du naphtol a. » Saponification. — Ghaufié avec de l'acide sulfurique dilué l'acétal se décompose, d'une part en aldéhyde qu'on a caractérisé par le réactif de SchifT, d'autre part en naphtol a reconnaissable à son odeur, à son point de fusion, à sa coloration violet foncé par l'hypobromite. » Dans une prochaine Noie je me propose de décrire de nouveatix acé- lals obtenus avec M. J. Ettlinger. » ( 7^8 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Remarques sur les transformations de la matière organique pendant la germination (' ). Note de M. G. André. « J'ai décrit récemment {Comptes rendus, t. CKXIX, p. 1262, 1899) les variations que subissent les matières minérales dans les premiers temps de la germination du Haricot d'Espagne, en arrêtant cette étude au moment où la |)lante pèse à peu près autant que la graine initiale. Je désire aujour- d'hui présenter quelques observations sur les variations concomitantes de la matière organique. » Voici, sous forme de Tableau sommaire, quelques-uns seulement des résultats que j'ai obtenus, rapportés à 100 graines ou plantules sèches. ; Azote amidé soluble Hydrates Poids total, ' de .Vniidon delà j- compris carbone et matière celui solubles celluloses séchée Azote .\spa- de l'aspa- dans sacchari- Cellulose à iio". total. ragiiie. ragine. l'eau. fiables. insoluble gi' er (tr «r Bf Kl- «r .2 26 mai 'S99; 100 graines. 111,75 3,52 0,69 0,59 » » )) ■û 1. 2 juin 100 plantules . . . 109,81 3,55 ',•7 0,91 » » » 0 2. 5 )) 100 » ... 102 ,43 3,49 2,07 1,33 ), » » s .'2 3. 8 » 100 » ... 88,89 3,54 1,87 1,64 » » » "S 3 k. i3 )) 100 )) ... 97 '5o 3,82 1,23 1 ,3o )) » » 5. 20 }) 100 » ... 147,00 5,29 1 ,02 ) ,52 )> » ), 26 juin •899 100 graines. 116,95 3,61 I ,o3 o,85 7,63 62,07 8,20 1. 0 juin. ; 100 plantules.. . 98,50 3,47 0,99 1 ,22 4,85 53,84 6,86 •(D 2. 5 » 100 » ... 99.71 3,64 1,28 1,48 5,5i 52, 4o 8,81 « Ë 3. 8 » 100 » . . 84,34 3,4i 2,00 1,96 4,81 34,49 10,77 k. 1 1 )) 100 )) ... 77-89 3,47 1,54 1,68 5,87 20,18 10,02 '0 5. i5 » lOO » ... I o5 , 66 4,56 1,39 1,88 4,64 16, 4o 16, 5o H 6. •9 }) 100 )) ... i33,55 5,97 .,73 2,34 4,63 14,61 23,66 29 août 1899 100 graines. 109, 12 4,25 o,65 1,07 8,45 49,64 7,60 Q^ 1. 6 sept. ; 100 plantules. . . 96,06 4,06 1 ,26 .,43 2,98 44,17 8,25 2. 8 » 100 » ... 85,79 3,97 1,96 2,05 i,9> 28,78 9,46 1 ' 3. i3 » 100 » ... 78,69 3,90 2,87 2,18 2,23 17,86 10,70 'C k. 18 )> 100 » ... 96,00 4,39 2,47 2,19 2,69 16,77 .4,30 £0 3 5. 20 » 100 « ... 99,68 4,79 2,35 2,37 1,56 i5,46 j5,i3 cy 6. 25 •' 100 » ... 187,27 5,62 2, lO 2,62 8,5o 24,07 20,49 (') Laboratoire du Collège de France. ( 729 ) 1) Azote. — On sail que, tant que la planlule issue de la graine pèse moins que celle-ci, le poids de l'azote total ne subit que des variations in- signifiantes. Si Ton examine comment se comporte l'azote sous ses diffé- rentes formes, voici ce que l'on trouve. L'asparagine est, à tous moments de la germination normale que j'ai étudiée, peu abondante. L'cbullition d'un poids connu de matière sèche avec l'acide acétique (à 2 ou 3 pour 100) fournit, après filtration, un liquide contenant l'asparagine dédoublée en aspartyte d'ammonium qu'il suffit de faire bouillir avec d^- la potasse étendue pendant une demi-heure pour obtenir, à l'état d'ammoniaque, la moitié de l'azote de l'asparagine ('). Celle-ci peut donc être facilement dosée. Le liquideacide fientégalemeutendissolntion certains albuminoïdes (ju acides amidés sur lesquels la potasse étendue est sans action. La quan- tité d'azote protéique qui demeure à l'état insoluble dans ce traitement est exactement la même que celle que l'on obtient par l'emploi de la méthode de Slûtzer. En ce qui concerne l'asparagine, on remarquera que celle-ci présente son poids maximum à peu près au moment où la plantule a subi la plus grande perte de poids sec ; elle diminue ensuite assez régulièrement. A l'époque du maximum, l'azote de cette asparagine représente, au plus, 637 pour 100 de l'azote total. L'azote amidé soluble, rapporté à 100 uni- tés sèches, augmente depuis le début de la germination; mais si sa dimi- nution ultérieure est d'abord parallèle à celle de l'asjjaragine, il se relève bientôt, ce qui indique que c'est aux dépens de cet azote soluble, destiné à se déplacer, que va se former l'azote albuminoide insoluble du nouveau végétal. La régénération d'albuminoïdes insolubles se fait donc, comme M. N. Prianischnikow vient de le montrer (-), aussi bien aux dépens de l'asparagine que de l'azote des acides amidés, l'action de ceux-ci pouvant être prépondérante. )' Ce relèvement dans le poids de l'azote soluble coïncide également avec le moment où la plantule commence à absorber de l'acide phospho- rique, dont le taux était, jusque-là, à peu près invariable. » Hydrates de carbone solubles. — Ceux-ci ont été extraits par de l'alcool (') J'ai vérifié, sur de l'asparagine pure, qu'un semblable traitement produisait ([uantitalivement son dédoublement. J'ajouterai que la dessiccation à 110° dans un courant d'air d'une plante, même fortement étiolée, ne dégage que des traces d'am- moniaque, ainsi que je m'en suis assuré. (-) Die Ruckbildang dcr Eiweisssloffe aus dercn Zerfallsprodukten {Laad. Vers. Suit., LU, 347; 1899). ( 73o ) à 60 pour 100 tiède. On les a convertis pour le dosage en sucre réducteur par ébullilion avec de l'acide chlorhydrique dilué. Leur quantité est notable dans la graine elle-même; elle diminue au fur et à mesure des progrès de la germination. Leur préexistence dans la graine et leur diminution ulté- rieure montrent qu'ils ne semblent pas devoir provenir de la solubilisation de l'amidon et qu'ils sont brûlés directement, en partie du moins, par la respiration. » Amidon et celluloses saccharlfiables par les acides étendus à 100°. — Ces hydrates de carbone présentent la relation bien connue d'une dimi- nution progressive et considérable depuis le début de la germination jusqu'au moment où la plantule pèse plus que sa graine. On les a calculés en glucose. D'après le tableau des expériences, on voit qu'à l'instant où la plante, après avoir diminué constamment de poids sec, récupère peu à peu, parle jeu de la fonction chlorophyllienne et par une énergique absorption de substances fixes, une partie de la matière qu'elle a perdue, la perte d'amidon et de cellulose saccharifiable n'est pas encore maxima. u Cellulose. — La cellulose proprement dite, non saccharifiable par les acides étendus, et soluble dans le réactif Schweitzer, augmente au con- traire avec une grande régularité depuis le début de la germination. Elle subit un accroissement de poids considérable dès que la plante pèse plus que sa graine. Ce dernier accroissement est dû à la transformation de l'amidon de nouvelle formation, dont le poids éprouve parfois, à ce mo- ment, une forte augmentation. Peut-être même une partie de celui-ci s'or- ganise-t-elle si rapidement en cellulose, que sa présence n'est que transi- toire. A cette augmentation rapide de la cellulose, alors que la plantule se rapproche du poids de la graine initiale et va dépasser ce poids, corres- pond une absorption considérable de la silice et de la chaux. Il semble que l'on puisse constater encore une fois la relation remarquable qui lie l'union de la cellulose avec certains éléments minéraux. » Je présenterai tous les chiffres de mes expériences et développerai les données qui précèdent dans un Mémoire plus étendu, qui sera publié dans un autre Recueil, et je compte publier prochainement quelques obser- vations relatives aux variations de la matière minérale et de la matière organique pendant la végétation d'une graine à l'obscurité absolue. » ( 7-^1 ) CHIMIE VÉGÉTALE. — Les hydrates de carbone de réserve des graines de Luzerne et de Fenugrec. Note de MM. Em. Bourquelot et H. Hé- RISSEY. « S'il est facile de séparera la main l'albumen des graines de Caroubier et de Canéficier (' ), il n'en va pas de même avec les graines de Luzerne et de Fenugrec. Ces dernières graines sont trop petites et, de plus, leur al- bumen, différant en cela de l'albumen des premières, se transforme rapi- dement en mucilage dès qu'on les met à tremper dans l'eau. » Il fallait donc, pour étudier les hydrates de carbone contenus dans ces albumens, recourir à un procédé de dissolution permettant de les isoler. Ce procédé, nous l'avons emprunté à M. Miintz qui, dès 1882, l'a imaginé pour retirer des graines de Luzerne le principe qu'il a appelé ga- lactine (-). » La galactine constitue, en réalité, l'hydrate de carbone de réserve des graines de Luzerne. On sait, en effet, que M. Mùntz a établi que, traitée par l'acide sulfurique étendu, elle donne du galactose, — sucre qu'on ob- tenait ainsi j)our la première fois, avec un principe immédiat autre que le lactose, — et un second sucre qu'il n'a pu faire cristalliser. On verra plus loin que celui-ci est du mannose, sucre absolument inconnu à l'époque des intéressantes recherches que nous venons de rappeler. » Le procédé de M. Mûnlz se résume dans les opérations suivantes : faire macérer la graine pulvérisée dans une solution d'acétate neutre de plomb, décanter le liquide éclairci par le repos, l'additionner d'acide oxa- lique, de façon à précipiter l'excès de plomb, filtrer et précipiter l'hydrate de carbone par addition d'alcool. Voici, d'ailleurs, quelques détails sur la façon dont nous l'avons appliqué et sur les résultais qu'il nous a fournis : » I. Graine de Luzerne : Graines de Luzerne moulues 4oo Acétate de plomb cristallisé 4o Eau distillée 4ooo (') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 228, 189g, et Volume jubilaire de la Société de Biologie, p. 388; 1899. ('^) Sur la galactine {Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. XXVI, p. 121 1882). ( 7-^2 ) » On fait macérer la poudre de graine de Luzerne dans la solution d'acétate de plomb, pendant deux jours, en ayant soin d'agiter de temps en temps. On jette sur un linge grossier, et, quand le liquide visqueux s'est égoutté, on le porte à la cave où on le laisse au repos pendant deux ou trois jours. On décante, on filtre et, au liquide limpide obtenu, on ajoute, pour iooo«, 26'- d'acide oxalique préalablement dissous dans une petite quantité d'eau. On laisse de nouveau reposer pendant vingt-quatre heures, on filtre et l'on additionne le liquide filtré de i volume .} d'alcool à 90°. L'hydrate de carbone se précipite en flocons blancs, un peu filamenteux, qui se rassemblent au fo ul du vase. » On recueille le précipité sur un filtre, on le lave à l'alcool à 90°, puis on le délaie dans de l'alcool à gS" qu'on porte à l'ébullition. Finalement, après séparation de l'alcool, on l'exprime entre des feuilles de papier à filtrer et on le fait sécher dans le vide sulfurique. Il Le produit ainsi obtenu est presque pulvérulent, très léger et tout à fait blanc. Pour l'avoir complètement sec, il faut le maintenir à l'étuve à 100° pendant quelque temps. Lorsqu'on le met dans l'eau, il se gonfle d'abord, puis se dissout lentement en donnant une solution incolore, visqueuse, très légèrement opalescente. » Il est dextrogyre : son pouvoir rotatoire a,, a été trouvé égal à -4- 84°, 26 (M. Miintz indique -h 84°, 5 pour son produit). » Pour eflectuer l'hydrolyse, on a opéré avec le mélange suivant : Hydrate de carbone sec 2S'',4i6 Acide sulfurique 28'', 5o Eau q. s. pour faire loC'' » On a chauffé à l'autoclave à no° pendant deux heures. » L'analyse du liquide a accusé la formation de 28', 38 de sucres réducteurs (ex- primés en dextrose). Une portion du liquide a servi au dosage du mannose à l'état de mannose-hydrazone, et une autre au dosage du galactose par la méthode de Tollens (transformation en acide mucique). On a trouvé pour la totalité : ie%223 de mannose, dont une partie a été régénérée de son liydrazone et obtenue cristallisée, et is^ 1^8 de galactose. » On voit ainsi que cet hydrate de carbone est une mannogalactane, et qui nous a fourni à l'hydrolyse des poids sensiblement égaux de mannose et de galactose. » IL Graine de Fenugrec. — Les graines de Fenugrec, soumises au traitement que nous venons d'exposer, ont donné aussi un produit blanc, léger, mais bien moins facilement soluble dans l'eau que le produit analogue retiré des graines de Luzerne. 1) La solution, assez fortement opalescente, ne paraît pas parfaite, de sorte que si l'on cherche à filtrer, il passe un liquide qui n'a pas la même composition que ce qui reste sur le filtre. On a pu néanmoins constater qu'elle est dextrogyre. » 2S'', 5i de produit sec, hydrolyses à l'autoclave, ont donné en deux heures 26', 5o de sucres réducteurs qui renfermaient, d'après l'analyse, 18'', 249 de mannose et oS'',978 de galactose. » C'est donc encore une mannogalactane, un peu dilTérente toutefois de celle retirée des graines de Luzerne. ( 733 ) i> III. Action de la séminase (')• — Ces mannogalaclanes ont été soumises à l'ac- lion de la séminase à la température de 35° à 40° : celle-ci étant sous forme d'une solution préparée par macération dans de l'eau additionnée de fluorure de sodium, de graines de Luzerne germées. L'hydrolyse a commencé aussitôt, se manifestant par la disparition complète de la viscosité du liquide et par la formation de sucres réduc- teurs parmi lesquels le mannose a pu être caractérisé à l'aide de la phénylhydrazine. » En résumé : » 1° Les hydrates de carbone de réserve des graines de Luzerne et de Fenugrec sont, comme ceux des albumens des graines de Caroubier et de Canéficier, des mannogalactanes; 1) 1° Ces hydrates de carbone difièrent les nns des autres par leur com- position et par leurs propriétés; » 3" La séminase les hydrolyse, les uns et les autres, en donnant nais- sance à des sucres réducteurs assimilables. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Localisation de la myrosine et de la gomme chez les Moringa. Note de M. F. Jadix, présentée par M. Guignard. « IjC genre Moringa, rattaché par plusieurs auteurs à la famille des Cap- paridées, est considéré aujourd'hui comme formant à lui seul une famille spéciale placée toutefois près des Capparidées. » La présence de la myrosine, démontrée par M. Guignard chez celles-ci, nous a conduit à étudier les Moringa à ce point de vue, » Localisation de la myrosine. — i" Nous avons fait d'abord appel aux réactions microchimiques indiquées par M. Guignard pour y révéler l'existence et la localisation des cellules à ferment. Voici ce qu'on observe dans les divers organes du Moringa pterygosperma : » Dans la racine, les cellules à ferment sont très nombreuses; elles occupent le parenchyme cortical et le liber. Dans le parenchyme cortical, ce sont surtout les assises périphériques qui en contiennent. Le bois et la moelle n'en contiennent pas. » Dans la lige, le ferment se trouve également dans des cellules spéciales de l'écorce et du liber. Ici encore, les assises périphériques du parenchyme cortical, particulière- ment l'assise sous-épidermique, sont les plus riches. » Dans la feuille, les tissus du pétiole qui correspondent à ceux, de la lige possèdent (') Sur l'individualité de la séminase, ferment soluble sécrété par les graines de Lé- gumineuses à albumen corné, pendant la germinalion, voir Comptes rendus, t. CXXX, p. 340 ; igoo. C. K., i.joo, I" Semestre. (T. CXXX, N« 11.) 96 ( 734 ) quelques cellules à ferment. Le limbe en contient aussi, mais Tabondance des sub- stances piotéiques masque les réactions microchimiques. » Dans le pédoncule floral, la répartition des cellules à ferment est identique à celle que l'on observe dans la tige. « Dans la fleur, les pétales en contiennent; on peut aussi en trouver dans les cel- lules sous-épidermiques des filets staminaux. » L'étal des graines que nous avons eu à considérer ne nous a pas permis de consta- ter la présence et la répartition des cellules à ferment; mais la myrosine doit y exister aussi, car Bâillon (') écrit à propos de l'embryon du Moringa optera : « Il est acre, » surtout quand il est frais; il rubéfie alors la peau ». ). 2" Nous avons reçu d'Egypte, grâce à l'obligeance de M. Deflers, des échantillons frais de Moringa plerygosperma et nous avons pu nous assurer que le ferment localisé dans ces cellules spéciales était de la myrosine. M Pour cela, nous avons isolé les divers tissus où nous avions observé les cellules spéciales; nous les avons conlusés et nous les avons fait agir sur une solution de myronate de potassium à i pour 5oo. Le mélange a été placé dans une étuve à température constante maintenue à 45"- » Expérience n° 1. — oS'-, 5o d'écorce et de liber de tige ont été mis en présence de lo^": de la solution de myronate de potassium. L'odeur caractéristique d'essence de moutarde s'est développée presque immédiatement. M Expérience n° 2. — a?"' d'écorce prise sur une tige âgée mesurant 3'^'" de circon- férence ont été mis en présence de 20"^= de la solution de myronate de potassium. L'odeur caractéristique a été perçue au bout de cinq minutes. » Expérience n° 3. — i6'' de folioles a été mis en présence de lo'^'^ de la solution de myronate de potassium. L'odeur caractéristique s'est nettement révélée au bout de dix minutes. » Expérience n" k. — oS', 5o de fleurs ont été mises en présence de lo" de la solu- tion de myronate de potassium. L'odeur caractéristique a été franche au bout de dix minutes. » Expérience n" 5. — aS'' de bois de tige ont été mis en présence de 20"^= de la solu- tion de myronate. A aucun moment, durant deux heures d'étuve, il n'y a eu d'odeur d'isosulfocyanate d'allyle. M Nous pouvons donc conclure que les Moringa contiennent des cel- lules à ferment, et que ce ferment est de la myrosine. » Localisation de la gomme. — Les Moringa fournissent une gomme qu'on rapproche des gommes adragantes. )i Quand on fait une coupe transversale dans une tige de Moringa pro- (') Histoire des plan.l<^s, t. 111, p. 1-9. ( 73.'; ) venant des régions naturelles où croissent ces plantes ('), on observe, au centre de la moelle, une grande cavité simulant un canal sécréteur. » Si l'on suit le développement de cette lacune, on voit tout d'abord la membrane d'une cellule centrale de la moelle se gonfler jusqu'à reuiplir toute la cavité cellulaire et se transformer en gomme, tandis que les cel- lules voisines subissent un cloisonnement, formant ainsi des cellules de bordure de dimension moindre, dont les membranes se gonflent à leur tour et augmentent ainsi peu à peu la circonférence de la partie gommeuse delà moelle. Cette lacune centrale est ordinairement unique, — du moins dans les échantillons que nous avons observés, — mais il arrive quelque- fois qu'il y en a deux : dans ce cas, la seconde est née par dichotomie de la première. C'est également par dichotomie que naissent les lacunes se rendant dans les branches latérales et dans les pétioles. » Ces lacunes n'existent que dans la tige; quelquefois on en observe dans les pétioles; elles font défaut dans les pédoncules floraux et dans les racines. A part ces lacunes de la moelle, nous n'avons observé aucune autre cellule gommeuse, ni aucune autre lacune gommeuse dans les autres tissus des Moringa étudiés par nous. » ZOOLOGIE. — Sur l'origine et les enchaînements des Arthropodes de la classe des Onychophores (Peripatus et formes voisines). Note de M. E.-L. Bouvier, présentée par M. Edmond Perrier. « Au point de vue anatomique, les Onychophores forment une classe des plus homogènes dans l'embranchement des Arthropodes, mais autant leur organisation est uniforme, autant sont variés, au début, leurs carac- tères embryologiques. Rennel et Sclater ont montré que les œufs des Peri- patus (Onychophores américains) sonttrès petits (o'"™,o4), dépourvus de jaune et donnent naissance à des embryons qui se rattachent à l'utérus maternel par un cordon et un placenta ; Willey a trouvé, dans les Para- peripatus (îormes de la Nouvelle-Bretagne), des œufs également dépourvus (') Cette restriction est utile à faire, car M. le professeur Guignard a eu la bonté de nous communiquer des tiges d'un M. pterygosperma cultivé dans les serres de l'École de Pharmacie de Paris, et nous n'avons pas constaté les lacunes décrites ici. Au point de vue de la présence de la myrosine, cet exemplaire s'est montré aussi riche en ferment que ceux que nous avions précédemment étudiés. ( 736) de jaune, mais plus volumineux (o,i) et qui produisent des embryons dont l'organe nutritif essentiel est une énorme vésicule nuquale en relation avec la cavité entérique; d'après Balfour, Moseley et Sedgwick, les em- bryons de Peripalopsis (Onychophores de l'Afrique australe) se nourris- sent par leur surface aux dépens du liquide utérin et sont issus d'œufs assez grands (o,5), mais dépourvus de jaune; enfin, d'après L. Sheldon les embryons de Peripatoides (formes ^de Nouvelle-Zélande et d'Australie) sont plongés dans le vitellus d'un œuf volumineux dont le diamètre maximum atteint en movenne i^^jS de diamètre. » Étant donnés ces faits, on est en droit de se demander : i" quels sont les animaux qui ont donné naissance aux Onycho]>hores; 2° quelles sont les formes les plus primitives de ces derniers ; 3° comment on peut expliquer les différences embryogéniques si remarquables que présentent les divers genres du groupe. Nous allons tenter de résoudre ces trois sortes de questions. » 1° Les ancêtres des Onychophores. — Les études anatomiques et em- bryologiques démontrent surabondamment que les Onychophores tiennent à la fois des Annélides et des Arthropodes et qu'ils dérivent d'animaux aquatiques appartenant à la première de ces classes. Il y a unanimité sur ce point. » Mais on peut se demander quelle est la forme aquatique à laquelle se rattachent les Onychophores; c'est une question qui sera examinée plus loin. » 2° Les Onychophores primitifs. — Au sujet des Onychophores les plus primitifs, apparaissent les divergences. Pour Kennel, les Peripatopsis se rapprochent surtout de la forme ancestrale, car leurs œufs, dépourvus de jaune, |)i'oiluisent des embryons qui se nourrissent presque exclusivement de liquide utérin; de ces formes seraient dérivés, dans deux directions divergentes, d'une part les Peripatus avec leur placenta nutritif, de l'autre les Peripatoides avec leurs œufs gorgés de vitellus. Pour Sedgwick, pour Sheldon, et aussi pour Rorschelt et Heider, les Onychophores à œufs volu- mineux (^Peripatoides) se rapprocheraient surtout des ancêtres annélidiens, et, par perte du jaune, auraient donné naissance aux Peripatopsis et aux Peripatus. » Quoique diamétralement opposées, ces deux hypothèses sont aussi peu satisfaisantes l'une que l'autre; ce sont des conceptions purement théoriques qui s'effondrent dès qu'on essaie de les adapter aux faits. Incon- testablement, les Onychophores les plus primitifs se reconnaîtront au 1 i (73?) nombre considérable et éminemment variable de leurs segments, aux varia- tions de leurs soles locomotrices et de leurs papilles pédieuses, à la position de leurs orifices néphridiens anormaux (pattes IV et V) qui doivent être éloignés le moins possible de la base des pattes, c'est-à-dire de la position normale, au développement de l'organe ventral annexé au cerveau, à l'ab- sence de différenciation dans la glande génitale femelle, à la présence d'un entonnoir néphridien sur les oviductes, et h la position de l'orifice sexuel qui sera éloigné le plus possible de l'extrémité postérieure de l'animal. Or les Peripatoides et les Peripatopsis ne présentent aucun de ces caractèies, tandis que les Peripatus les présentent tous. Si j'ajoute que ces derniers sont munis de sacs branchiaux à la base des pattes, tandis que les deux autres formes n'en présentent jamais, on conviendra qu'il est difficile de ne pas considérer les Peripatus comme les représentants actuels les plus primitifs du groupe des Onychophores. Et comme les œufs des Peripatus sont minu- scules et dépourvus de jaune, il y a lieu de croire que les formes ancestrales du groupe appartenaient aux Annélides polychètes. » 3° Les enchaînements des Onychophores. — Très réduits et dépourvus de jaune, les œufs de ces formes ne purent être déposés dans le sol quand se produisit l'adaptation à la vie terrestre. Ils restèrent dans l'utérus ma- ternel, et leurs embryons s'y nourrirent vraisemblablement par tous les procédés'possibles : A, digestion des rares matières nutritives contenues dans l'œuf; B, absorption superficielle des liquides utérins; C, consommation directe des [)rincipes de la mère par une partie du syncytiuni embryon- naire transformée en placenta utérin. » C'est à ces trois modes de nutrition qu'ont encore actuellement re- cours les embryons de Peripatus; ils se fixent de très bonne heure aux parois utérines (stade à trente-deux cellules, d'après Kennel), mais dif- fèrent vraisemblablement des embryons ancestraux par le développement prédominant de la nutrition placentaire. n Dans d'autres formes, l'œuf accumule dans son intérieur ujie quantité considérable de matière nutritive et finit par suffire au développement de l'euibryon. Ainsi se produisirent les Peripatoides. Entre ces derniers et les Péripates primitifs ont dû s'intercaler des formes intermédiaires caracté- risées par un placenta réduit et un œuf assez volumineux. Peut-être cet état se présente-t-il encore dans le Peripatoides Blainvillei de l'Amérique du Sud. » Dans un dernier groupe, enfin, la nutrition embryonnaire aux dépens ( 738 ) du liquide utérin devint peu à peu prédominante; le placenta se détacha des parois utérines et, grâce à son pédoncule creux, devint une vésicule nuquale. En même temps, l'œuf augmentait progressivement de volume, et il arriva un stade où l'embryon put, sans vésicule, se développer aux dépens de l'œuf et (par la surface ectodermique) du liquide utérin. Le stade à grande vésicule et à petits œufs a été conservé par les Paraperi- patus, celui où les œufs sont relativement gros et où la vésicule n'existe plus par la majorité des Peripatopsis . Ces deux stades ont dû se relier l'un à l'autre par des états intermédiaires où l'œuf était assez grand et la vési- cule déjà très réduite. J'ai pu constater un état de cette sorte dans une espèce de l'Afrique australe, le Peripatopsis Sedwicgki, sur des exemplaires femelles du Musée britannique. » Issues du même tronc ancestral, ces trois branches divergentes se font encore remarquer par les caractères propres de leurs organes sexuels mâles. Sous ce rapport, les Paraperipatus et les Peripatopsis se rap- prochent surtout des types ancestraux : les premiers parce qu'ils n'ont pas de spermaloplîores (Willey), les seconds parce qu'ils sont dépourvus de réceptacles séminaux et parce que leurs petits spermatophores (Sedgwick) sont des organes d'injection hypodermique (Whitmann). Les Peripatus ont un réceptacle séminal comme les Paraperipatus, mais forment en outre d'énormes spermatophores (Gaffron); les Peripatoides, enfin, se distin- guent des Peripatus, non point par leur appareil mâle, mais par leurs or- ganes génitaux femelles qui sont dépourvus d'entonnoirs néphridiens (Sheldon). A ce point de vue encore, les Peripatoides s'éloignent beau- coup des formes ancestrales du groupe. » ANATOMIE ANIMALE. — Étude anatomique des organes générateurs mâles des Coléoptères à testicules composés et fascicules ('). Note de L. Bordas, pré- sentée par M. Edmond Perrier. « Les Coléoptères dont les testicules sont composés et fascicules , c'est-à- dire constitués par un grand nombre de tubes courts, tronconiques ou en (') Nous avons, dans une Communication précédente {Comptes rendus du 26 dé- cembre 1899), décrit l'appareil génital des Coléoptères à testicules composés et dis- posés en grappes. ( 739 ) forme de massue s'ouvrant à l'extrémité élargie des canaux déférents, appartiennent aux familles ou tribus suivantes : » Aphodunœ, Copriinœ, Geotrupinœ, Meloiiloïkinœ, Rutelinœ, Lucanidœ, Ce- toninœ, Chrysomelidœ (sauf quelques genres), Cerainbycidœ, etc. » Dans tous les genres de ce groupe, l'appareil générateur mâle est à peu près uniforme et comprend : i° deux testicules formés de lobules com- posés chacun d'un nombre plus ou moins considérable d'ampoules (utri- cules) spermatiques; 2" une paire de canaux déférents cylindriques et ren- flés sur leur trajet pour former les vésicules séminales; 3" deux glandes annexes ou accessoires (sauf chez les Cétoines), et 4° Lin conduit éjacnla- teur impair sur tout son trajet (excepté chez quelques Longicornes) et généralement dilaté à son origine. w Les TESTICULES sont partout pairs et comprennent un certain nombre de lobules testiculaires de grosseur et de forme très variables : les uns sont spliériques ou ovales, les autres aplatis ou discoïdaux, et d'autres enfin coniques. Leur nombre varie, pour chaque glande, de deux (plusieurs Chrysomélides, Carculionides, Judolia, Gérant- byx, Leptura, Strangalia, Bathocera, etc.) à douze ( Celonia, Laniia, etc.). Chaque lobule est entouré d'une membrane externe recouvrant une série A^ ampoules (ulri- cules) spermatiques lubuleuses, troncoiiiques ou en forme de massue. Parfois elles présentent l'aspect de disques lamelleux, senji-circulaires et disposés comme les feuillets d'un livre. » Quels que soient leur forme et leur nombre, tous les utricules spermatiques vont directement déboucher dans une sorte de réceptacle, plus ou moins large, situé dans la région centrale de chaque lobule, d'où part un canalicule déférent. » Les canalicules déférents sont courts, grêles, filiformes, parfois sinueux et s'ou- vrent, soit au sommet plus ou moins dilaté des canaux déférents proprement dits (^Lucanidœ, la plupart des Scarabeidœ et des Cerambycidœ), soit sur les côtés de l'extrémité antérieure de ces mêmes canaux {Cetonia, Lamia, etc.). » Les CANAUX DÉFÉRENTS sont Cylindriques, généralement sinueux et renflés au cours de leur trajet pour constituer les vésicules séminales. Ces dernières, peu apparentes chez les Aphodiens, les Chrysoméliens et quelques Longicornes, sont très nettes chez les Géotrupiens, les Cétoniens, etc. Chez certains Curculionides, elles sont courtes, larges et sacciformes (Erirkinus). » Les canaux déférents ne débouchent pas toujours dans la région postérieure des glandes annexes. Ils s'ouvrent parfois à l'extrémité antéro-latérale du conduit éjacu- lateur, tout près des orifices des glandes accessoires {Lucanidœ, Celoninœ, Aniso- plia, etc.) « Les GLANDES ANNEXES OU ACCESSOIRES (ectadénies) sont toujours au nombre de rfeMJC, sauf chez les Cetonia qui en possèdent six. Elles reçoivent généralement les canaux déférents vers leur quart postérieur {Aphoniidœ, Chrysomelidœ, etc.) ou bien tout à fait à leur extrémité terminale, presque à leur point de fusion avec le conduit éjacu- laleur; dans certains cas même, les quatre orifices sont nettement séparés. ( r^o ) » Ces glandes sont généralement simples, cylindriques et flexueuses, parfois courtes, atrophiées et vésiculeuses { Le pt urina'), rarement bifides {Cerambycinœ, Lamiince, etc.). » Quand les canaux déférents sont courts, peu sinueux, quand leur épilhélium est peu actif et les vésicules séminales peu différenciées, les glandes accessoires sont, chez quelques espèces, volumineuses, allongées et présentent, en général, une dilatation au-dessous du point d'embouchure du canal déférent {Aphodcus. Copris, etc.). Chez les Geotrupinœ, au contraire, les canaux déférents sont bien développés, glandulaires, et les vésicules séminales volumineuses; aussi ne rencontre-t-on pas de dilatation anormale des glandes annexes et les canaux déférents s'unissent à ces dernières à très peu de distance de l'origine du conduit éjaculateur. » Le coxDi'iT ÉJACULATEUR esl impair, cjiindrique, court, ou parfois plus ou moins allongé, peu sinueux et rarement pelotonné. 11 présente à son origine, chez presque toutes les espèces, un renflement vésiculeux, de forme et de volume très variables, et occupant des positions fort diflérentes suivant les espèces. Ce renflement est dû uni- quement à l'accroissement d'épaisseur des parois du canal et non à l'augmentation du diamètre de son lumen interne. Le conduit provient de la fusion de deux tubes origi- nellement doubles. On en a une preuve anatomique directe dans l'existence de deux canaux éjaculateurs qui sont encore, chez les Lamiinœ, séparés sur presque toute la longueur de leur trajet. ;) La structure histologique des différentes parties de l'appareil génital mâle des Coléoptères à testicules composes et fascicules, ainsi que la nature du contenu des glandes annexes, ne diffère que par des détails tout à fait secondaires de ce que nous avons dit à leur sujet dans la précédente Com- munication (26 décembre 1899). » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur quelques nouvelles Bactérmcées de la Houille. Note de M. B. Renault, présentée par M. Van Tieghem. « La houille de bois de Cordaites, à'Arthropilus, etc., provenant de dif- férents bassins houillers et réduite en plaques minces, a montré que de nombreuses Bactériacées occupaient les parois et l'intérieur des cellules et des vaisseaux; les éléments ligneux, généralement écrasés, sont transfor- més en une sorte de pulpe rouge brun foncé, qui a conservé, toutefois, des indices suffisants d'organisation, pour qu'on puisse déterminer la na- ture des éléments qui la constituent. » Nous avons déjà fait connaître plusieurs variétés de Microcoques et de Bacilles qui viennent se grouper autour des Micrococcus et Bacillus Carbo- Nous signalerons aujourd'hui quelques espèces nouvelles • ( 74' ) » i" Dans un bois (V Arthropitus de Saint-Etienne, à l'intérieur des vais- seaux houillifiés, on observe de nombreuses Bactériacées se présentant en articles, soit isolés, soit soudés par deux, ou bien encore souvent, réunis en chaînettes comprenant quatre à neuf individus. » La membrane des articles se dislingue assez difficilement à cause du peu de différence entre sa coloration et celle de la houille qui l'environne; le protoplasma modifié contenu dans chacun d'eux est, au contraire, de couleur foncée, ce qui permet, en mesurant la distance des masses proto- plasmiques de deux articles contigus, de trouver pour la membrane une épaisseur de 01^,25, pour leur longueur 2^^, 5 et pour leur largeur oi^,6. » Dans beaucoup d'articles libres ou soudés, le protoplasma s'est réuni en masses sphériques assez réfringentes (') mesurant 01^,6, qui peuvent être considérées comme des spores; il v eu a généralement deux par article; dès lors ceux-ci, quand ils sont isolés, ont l'apparence de Di- plocoques et, lorsqu'ils sont soudés, celle de Microcoques réunis en chaî- nettes; en réalité, ce sont des arthrospores dont beaucoup, d'ailleurs, se recontrent à l'état de liberté. » La nouvelle Bactériacée fossile se caractérise donc par des cellules courtes rappelant les Baclerium, arrondies aux deux extrémités, se repro- duisant généralement par la formation d'arthrospores, et ayant une ten- dance marquée à rester groupées en chaînettes. Nous la désignons, pour cette dernière raison, sous le nom de BaciUns colletas. » 1° D'antres échantillons (V Arthropitus, mais recueillis à Commentry, contiennent, dans la houille provenant des cellules et des vaisseaux, de nombreux Bacillus Carbo, longs de 2!^, 2, pouvant atteindre 4'^. 2 au moment de la bipartition ; ils se distinguent de l'espèce précédente par l'absence d'arthrospores et la rareté de leurs groupements en ciiaînettes. Associée au B. Carbo, on remarque une Bactériacée de petite taille longue à peine de ii^,8 et large de 01^,5; les deux extrémités sont coniques, la membrane est nette et de couleur foncée, l'intérieur est occupé par une matière homogène et transparente. On rencontre quelquefois cette Bactériacée formant, des chaînettes de trois articles; l'ensemble mesure 5^,6 de long, 0*^,5 de large, l'épaisseur de la membrane est de o'*,i5; les fleux articles extrêmes sont coniques. Ce ne sont pas les seules Bactériacées que l'on observe, mais leur description nous entraînerait trop loin. (') Leur réfringence apprécialjle, même au milieu de la liouille. éloigne l'idée que l'on se trouve en présence de Microcoques. C, R.. T900, 1" Semestre. (T. CXXX, N» 11.) 97 ( 742 ) » Nous appellerons toutefois l'attention sur une particularité intéres- sante qui se rencontre dans toutes les houilles renfermant des Bactériacées à contours nets et bien conservés; c'est la présence, au milieu d'elles, de vacuoles absolument transparentes, de tailles variées; les plus petites sont sphériques ou ellipsoïdales, les plus grandes sont irrégulières et souvent aplaties; ces vacuoles donnent l'impression de bulles gazeuses restées emprisonnées dans une matière visqueuse qui se serait desséchée; peut- être sont-elles dues au travail bactérien. » 3° La houille renferme non seulement les Bactériacées qui ont contribué à sa formation, mais encore les microorganisnies qui ont pénétré à l'intérieur des végétaux avant leur transformation en houille. Nous avons rencontré, en effet, dans les vaisseaux des mycéliums de Champi- gnons saprophytes semblables à ceux que l'on remarque souvent dans le bois des tourbières, des Bactériacées dont l'état précaire semble indiquer que, loin d'avoir été des agents de houillification, elles ont subi elles- mêmes des altérations assez profondes; nous n'en citerons qu'un exemple. » Quelques fragments de bois de Saint-Etienne montrent, dans les vaisseaux bouiliifiés, de nombreux fdaments très grêles, reclilignes ou arqués, quelquefois divisés en deux branches, la pluj)art incomplets ou brisés. » Sous un grossissement de 600 diamètres, on les voit formés d'articles disposés en chaînettes. La membrane, confondue avec la houille environ- nante, n'est pas distincte, mais l'intérieur, rempli dune matière noire qui en marque assez nettement l'étendue, permet d'effectuer les mesures suivantes : la longueur des articles est de i à ii^jS, leur largeur de o^^, 5 et l'épaisseur de l'enveloppe 0*^,2. » Le protoplasma ne paraît pas avoir, dans les échantillons examinés, donné naissance à des arlhrospores, comme dans l'espèce décrite en pre- mier lieu. » Lorsque les filaments se bifurquent, les branches sont inégales, souvent arquées; voici les mesures prises sur l'un d'eux : longueur du rameau principal 71^,2 comprenant quatre articles, les deux branches mesurent 61^,7 et 3i^,6 avec quatre et trois articles. A cet état, cette Bac- tériacée rappelle quelque peu le Slreptolhrix chromogenes de Gasperini segmenté; la mauvaise conservation de ces échantillons ne permet pas de faire des rajjprochements plus com[>lets et justifie l'opinion que nous avons émise plus haut, c'est-à-dire que ces chaînettes brisées représentent les restes de Bactériacées ayant pénétré dans les tissus avant leur houillifi- cation. 1) ( 743 ) GÉOLOGIE. — Sur les types régionaux de gîtes métallifères. Note de M. L. de Launay, présentée par M. Michel-Lévv. « Chaque région géographique présente un type particulier de gîtes métallifères, caractérisé, tant par la nature même des minerais que par l'allure de leurs dépôts. Un gîte de Suède ne ressemble pas à un gîte du Plateau Central, ni celui-ci à un gîte d'Algérie; et surtout l'ensemble de la richesse minière offre des conditions très différentes dans l'un ou l'autre de ces trois pays. Mais ce contraste, qui est très frappant quand on par- court l'Europe du nord au sud transversalement à ses grandes chaînes de plissement, disparaît, au contraire, presque complètement, si l'on se déplace de l'ouest à l'est en suivant l'une ou l'autre de ces chaînes de plis- sement. Le faciès, que nous avons d'abord considéré comme caractéristique d'une région géographique, l'est, en réalité, beaucoup plutôt d'une chaîne géologique, et l'expérience acquise dans une des parties de cette chaîne peut servir, jusqu'à un certain point, dans toutes les autres. Par exemple, la chaîne hercynienne constitue, d'un bout à l'autre, un ensemble très homogène, et la Meseta espagnole, le Plateau Central français, les Vosges, la Forèt-Noire et la Bohème ont une distribution de la richesse minière singulièrement analogue. » Ce fait intéressant, qui n'avait pas encore, je crois, été mis en lumière, peut avoir plusieurs causes. » Tout d'abord, l'idée vient aussitôt que le type régional des gisements métallifères doit correspondre au type non moins particularisé des diverses manifestations éruptives en un même point, à cet air de famille que des études récentes ont interprété par une différenciation progressive des mêmes magmas. Les analogies, que peuvent présenter, d'un bout à l'autre d'une même chaîne, les roches éruptives, aussi bien que les formes de dislocations, se retrouveraient alors dans les gisements en relation avec ces deux catégories de phénomènes. On peut même se demander si l'âge de la chaîne, avec lequel l'âge de la plupart des gisements qu'elle contient concorde approximativement, ne marque pas, dans l'évolution géologique de la croûte terrestre, une phase déterminée, ayant imprimé aux minerais comme aux roches un caractère propre et, en quelque sorte, un numéro d'ordre. Maisi tout en admettant fort bien ces explications, je crois qu'on peut leur ajouter une hypothèse générale, avant peut-être l'avantage de coordonner, en les expliquant, un très grand nombre de faits d'observation. ( 744 ) )) Cette hypothèse, c'est que le type régional des gîtes métallifères, type en rapport, comme je viens de le dire, avec l'âge de la chaîne de plisse- ment correspondante, résulte, avant tout, de la profondeur jusqu'à laquelle l'érosion a pu, depuis ce plissement plus ou moins ancien, décaper les |)arlies hautes du gîte; autrement dit, plus un gisement serait ancien, plus, les autres conditions restant les mêmes, nous en connaîtrions en moyenne les parties profondes, tandis que, dans les gîtes très récents, les parties qui nous sont accessibles sont encore celles qui, au moment de la cristal- lisation des minerais dans les fdons, touchaient à la superficie. » S'il en était ainsi, nous nous trouverions résoudre, simplement en considérant une série de gîtes de plus en plus anciens, une des questions les plus intéressantes de la Géologie appliquée, celle des variations originelles en profondeur des formations métallifères. » Dans les théories professées jusqu'ici, on a toujours attribué à ces variations un rôle considérable et qui paraît logique, en remarquant l'in- fluence qu'avaient dû exercer sur le dépôt des eaux la diminution de température et de pression, la volatilisation des gaz au voisinage de la sur- face, etc. J'ai essayé pourtant de montrer, dans une série de Communica- tions antérieures (') que la plupart des faits interprétés ainsi comme ré- sultant de modifications originelles dans les conditions de dépôt étaient, en réalité, en relation très nette, non avec la surface topographique du sol au moment de ce dépôt, mais avec la surface actuelle, très différente de la précédente, telle que l'a produite une longue érosion, et qu'il fallait les expliquer par des altérations superficielles et secondaires, par des remises en mouvement tout à fait récentes. Il n'en résulte pas que des mo- difications originelles n'aient pas dû se produire jadis, au moment où les eaux métallisantes circulaient dans les crevasses du sol et se minéralisaient à la rencontre des fumerolles dégagées par les roches en ignition. Mais ces phénomènes devaient présenter une amplitude supérieure à celles sur lesquelles peuvent porter la plupart de nos travaux de mines et une hypo- thèse telle que celle que je propose parait seule permettre de les étudier. » On peut ajouter, d'ailleurs, que dans les régions très anciennement érodées, l'abrasion, le nivellement du sol ont été généralement poussés si loin que le niveau hydrostatique actuel se confond presque avec la super- ficie, en sorte que la zone alternativement immergée par des eaux oxy- dantes ou desséchée, sur laquelle portent surto»U les altérations météo- riques, est très restreinte, tandis qu'elle sera, au contraire, considérable (') Comptes rendus, 22 et 29 mars, i4 juin 1897. ( 745 ) dans les chaînes récentes à profil encore très accidenté. Si donc on observe de tels phénomènes d'altération sur un gisement de ces chaînes anciennes, c'est, en général, dans des conditions très différentes, sur un compartiment de l'écorce qui a subi cette altération à une époque ancienne et qui, depuis ce moment, a été, par un enfoncement relatif, soustrait à l'ablation générale. » Je ne puis songer à entrer ici dans le détail des faits ('). Je vais seule- ment préciser encore par l'exemple de trois zones géographiques de plus en plus récentes et dont les deux dernières surtout sont à des stades incon- testablement très différents de leur érosion. « Si l'on pari du nord de l'Europe, en Scandinavie, on trouve presque uniquement des gisements d'un type bien particulier : d'énormes amas d'oxjdes de fer dans le ter- rain primitif; des masses et imprégnations de pyrites, pyrrhotines nickélifères et cuprifères, en relation plus ou nK)ins directe avec des roches basiques de profondeur; des gîtes de ségrégation; puis, au sud, quelques veines à minerais du groupe stanni- fère en relation avec des granulites (un peu de bismuth, de molybdène et des métaux rares, zirconium, niobium, etc.). Au contraire, extrêmement peu de filons proprement dits (Kongsberg, etc.) et ne présentant pas de grandes fractures prolongées; pas de métaux volatils comme le mercure (sauf des traces à Kongsberg) et pas d'altérations superficielles donnant des carbonates de zinc, fer ou plomb aux affleurements des gîtes sulfurés. Le Canada est, de l'autre côté de l'Atlantique, exactement l'homologue de la Scandinavie. 1) Dans le Plateau Central ou les autres tronçons de la chaîne hercynienne, le rôle des ségrégations pyriteuses au contact des roches basiques se restreint; on voit s'ac- centuer les gîtes du groupe stannifère en relation avec des roches très acides, qu'il est naturel de considérer comme ayant pu remonter plus haut dans un même plissement que les fonds de creuset basiques. Mais surtout ce qui prédomine, ce sont les grands décrochements, les longues fractures nettes, où ont cristallisé, en zones régulièrement concrétionnées, les trois sulfures presque inséparables de zinc, plomb et fer, avec du nickel, du cobalt et de l'argent. » Enfin, si nous passons en Algérie ou sur un autre rameau secondaire des Alpes, le long des chaînes tertiaires, ce qui attire l'attention, ce sont les nombreuses frac- tures éparpillées, irrégulières, telles qu'il peut s'en produire dans les terrains déchi- quetés, bouleversés, des saillies de plissement, fractures souvent sans continuité en profondeur, les filons-failles parallèles aux plis (dont on aurait de meilleures types en Amérique), ou les veines duectement reliées avec des roches d'épanchement. Les mi- nerais des magmas basiques profonds, tels que le nickel, le fer chromé ou oxydulé, les masses pyriteuses, ont disparu; on ne voit plus non plus de ces métaux qui sont une émanation directe des roches acides pendant leur rochage et qui ont exigé, par suite, une haute pression avec une température élevée, comme l'étain, le bismuth, etc.; ce qui domine, c'est le plomb, le zinc, le fer, le cuivre, le mercure, en un mot, les mé- (') Ils seront l'objet d'un article prochain dans la Revue générale des Sciences. ( 746 ) taux dont les sels ont pu rester en dissolution dans des eaux peu thermalisées et cir- culant à la façon de nos eaux iherrpales actuelles, où l'on en retrouve parfois de sem- blables. » En même temps, les actions secondaires atteignent une intensité toute particu- lière, comme on peut le constater pour les gîtes de zinc de l'Attique, de la Sardaigne ou du sud de l'Espagne presque entièrement transformés en calamine, pour les gîtes de plomb du Taurus cilicien transformés en cérusite, pour les gîtes de fer de tant de mines de Stjrie, des Alpes, des Pyrénées etc., où domine la sidérose. » La superposition de ces trois zones, en négligeant le métamorphisme, représenterait non pas précisément les variations d'un même gîte ou d'un même faisceau de gîtes en profondeur, — car il faudrait encore tenir compte du caractère propre aux magmas cristallins, dont ces gîtes métallifères paraissent une émanation assez directe, — mais les divers types de gisements que pourrait espérer remonter une coupe idéale, menée à travers une chaîne de plissement jusqu'à ses racines les plus profondes. On arriverait ainsi à la notion : formations de profondeur, formations voisines de la sur- face, formation d'épanchement pour les minerais, comme on y est déjà arrivé pour les roches. » PHYSIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Synthèse des voyelles. Note de M. AI.^rage, présentée par M. Marey. « Dans une Note présentée par M. Marey à l'Académie le i3 mars 1899, je disais que les voyelles sonores avaient une double origine : la vibra- tion de l'air, et le transport de l'air dans les cavités supra-laryngiennes. » Je vais démontrer qu'une seule de ces causes : la vibration de l'air, est indispensable et j'indiquerai la nature de cette vibration. — Si l'on sup- prime l'arrivée discontinue de l'air, c'est-à-dire la vibration, la voyelle so- nore n'existe plus, elle passe à l'état sourd ou chuchoté, et le tracé est complètement transformé; les groupements ont disparu et l'on ne retrouve plus que la note du résonnateur, c'est-à-dire des vibrations simples. » J'ai fait des expériences, soit avec des résonnateurs de Helmholtz, soit avec des moulages représentant l'intérieur de la cavité buccale lorsqu'elle prononce la voyelle; les résultats ont été les mêmes : un courant continu reproduitla voyelle chuchotée, mais pas la voyelle sonore. Donc la vibration de l'air est indispensable pour obtenir la voyelle sonore. Il n'en est pas de même pour les mouvements de l'air (les cyclones) qui se produisent dans les cavités supra-laryngiennes; on peut, en effet, les supprimer sans rien changer ni au tracé ni à la voyelle. ( 747 ) » La théorie de la formation des voyelles par les cyclones ne saurait donc être admise; il fallait chercher dans une autre voie la formation de la parole; puisque l'analyse n'avait pas donné de résultats satisfaisants, il fal- lait faire la synthèse. » Les tracés que j'avais obtenus soil par les flammes manométriques, soit par la méthode graphique, m'avaient indiqué ceci, simplement ( ' ) : A est formé d'un groupe de trois vibrations; É, EU, O, d'un groupe de deux; l, U, OU, de vibrations équidistantes; la somme des vibrations re- présente la vocable, c'est-à-dire la note du résonnateur buccal ; le nombre de groupements représente la note fondamentale sur laquelle la voyelle est émise. » Or, l'appareil vocal se compose de deux parties : le larynx et les résonna teiirs supra-laryngiens. » J'ai remplacé le larynx par une sirène mise en mouvement au moyen d'une courroie sans fin et d'une dynamo (iio volts, 0,7 ampères). Le pla- teau inférieur était percé d'une seule fente triangulaire, représentant l'es- pace inter-gloltique ; le plaleau supérieur était percé de fentes égales entre elles et dirigées suivant les rayons du disque mobile; ce plaleau était renfermé dans une petitecaissecylindrique, de hauteur négligeable, etl'air s'échappait par un tube perpendiculaire et placé au-dessus de la fente fixe. » Pour reproduire A, il suffit d'avoir trois fentes ouvertes, séparées par une fente fermée, de manière à obtenir un groupement de trois vibrations; le nombre total de vibrations représente la vocable, le nombre de groupes de trois représente la note fondamentale, le tracé l'indique très nettement; si l'on place au-dessus du tube un des moulages en plâtre correspondant à A, la voyelle est beaucoup plus parfaite, mais il faut que la note de ce résonnateur soit à l'unisson avec la vocable, c'est-à-dire avec la somme des vibrations du larynx ; s'il n'en est pas ainsi, la voyelle est encore perçue, mais elle est désagréable à l'oreille. Cela confirme l'opinion de T.,efort, qui disait qu'une voyelle fausse était une voyelle mal émise, c'est- à-dire pour laquelle la bouche n'avait pas la forme voulue. » Pour obtenir É, EU, O, il faut que les fentes du plateau mobile soient réunies par groupes de deux, séparés par une fente bouchée; pour passer de É à O, on doit modifier la fente Cme; cette fente esl très large pour O et très étroite pour É. Les tracés sont les mêmes qu'avec les voyelles na- turelles et les conditions sont les mêmes que pour A, c'est-à-dire que la (') Conférences à la Sorbonne, 1898. ( 748 ) note est repi-ésentée par le nombre de groupes et la vocable par le nombre total de vibrations. )) Pour olitenir I, U, OU, il faut que toutes les tentes soient ouvertes sans intervalle; mais, pour passer d'une voyelle à l'autre, il faut faire varier la vitesse du courant d'air, le diamètre des fentes et la tonalité; la j)résence des résonnateurs buccaux est indispensable pour I et U. » Cette synthèse complète de toutes les voyelles constatées, non seule- ment par l'oreille, mais par leurs tracés, permet donc d'établir la théorie suivante qui n'est nullement contraire aux dispositions anatomiques du larynx : « Pour former une voyelle, les cordes vocales inférieures vibrent dans un plan horizontal, de manière à empêcher par leur rapprochement la sortie de l'air. S'il y a trois rapprochements séparés par un intervalle, on a fatalement un A. n Le résonnateur buccal se met à l'unisson de la somme des vibrations et la voyelle est bien émise. Autrement dit, si A est émis sur la note n, il faut que le résonnateur donne le troisième harmonique de cette note, sinon la vovelle existe encore, mais elle est désagréable à l'oreille, c'est-à-dire mal émise. PourÉ, EU, (), il faut que les résonnateurs donnent le deuxième harmonique; pour passer d'une voyelle à l'autre, il suffit de changer la lar- geur de la fente gloLtique. » Pour I, U, OU, il faut que le résonnateur soit à l'unisson de la note laryngienne; pour passer d'une voyelle à l'autre, on doit changer la vitesse du courant d'air et l'espace inter-glottique : le résonnateur buccal pour OU étant sur une note basse, OU est meilleur sur les notes basses; pour la même raison, I est meilleur sur les notes aiguës. » Application. — On pourrait modifier, comme je viens de l'indiquer, les sirènes des navires, et l'on obtiendrait des signaux diiférents qui per- mettrait un alphabet international. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Nouveau slèréomètre permettant la détermination de trois coordonnées rectangulaires d'un point quelconque d'un objet radio- graphié sléréoscopiquement. Note de MM. T. Marie et H. Ribaut, pré- sentée par M. Bouchard. « Depuis longtemps nous avons montré (') dans quelles conditions il fallait se placer, eu Radiographie stéréoscopique, pour obtenir un objet (') Comptes rendus, 22 mars 1897. ( 749 ) virtuel absolument semblable à l'objet réel et n'exig^eant aucun effort pour être examiné dans toutes ses parties, tout en donnant un lelief maximum. L'appréciation des distances qui séparent les divers points de l'objet, déce- lables par la Radiographie, se fait ainsi avec exactitude. L'exactitude de cette appréciation est d'autant plus grande que les distances cherchées sont elles-mêmes plus faibles, car il est évident que l'erreur d'appréciation est bée directement à ces distances et lorsqu'elles dépassent quelques centi- mètres, ce qui se présente fréquemment dans l'étude du corps humain, l'évaluation peut devenir insuffisante pour les applications médicales. D'autre part, elle varie avec l'expérience de chaque observateur, et la cri- tique d'évaluations de distances basées sur une simple appréciation visuelle est toujours possible. » Ces considérations nous avaient amenés à rechercher la possibilité de mesurer en Stéréoscopie; question qui n'avait jamais été abordée avant nous. Nous avons donné successivement deux méthodes (') basées sur le même principe, la superposition de deux couples stéréoscopiques, dont l'un représente l'appareil de mesure. Nous avons rapidement abandonné la première, car l'appareil de mesure était un réseau métallique difficile à construire età utiliser pratiquement, mais la seconde, dans laquelle le couple de mesure était réduit à deux fils réels parallèles entre eux qu'on pouvait éloigner ou rapprocher l'un de l'autre, nous a donné toute satisfaction. L'appareil, que nous avons fait construire en partant de cette idée (et que nous avons appelé stéréométi-e , parce qu'il donne, en réalité, la valeur du rehef stéréoscopique), permet de déterminer, avec la plus grande facilité, la dislance en profondeur qui sépare deux points quelconques ou, en d'autres termes, les distances qui séparent les divers plans de front de l'objet. La connaissance de cette coordonnée verticale est évidemment très importante, mais, dans la plupart des cas, elle est insuffisante pour fixer exactement la position dans l'espace d'un point quelconque. Pour arriver à ce résultat, il faut déterminer deux autres coordonnées qu'il est avanta- geux dans la pratique de prendre rectangulaires. C'est ce qu'on peut obtenir facilement au moyen du stéréomètre en le modifiant. » Principe de la méthode. — On détermine la distance du point intéressant à trois plans rectangulaires, déposition connue dans l'objet i, un plan horizontal constitué par la surface sensible 2, deux plans verticaux, l'un parallèle à une ligne d'horizon, l'autre perpendiculaire. Nous savons déjà au moyen du stéréomètre déterminer la {') Comptes rendus, 8 août 1898 et 17 avril 1899. C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N" 11.) 98 ( 75o ) distance au plan horizontal. Il nous reste à voir maintenant comment on peut mesurer les distances aux points verticaux dont la position dans l'objet sera comme s'ils passent par un point de repère superficiel, ce qui est toujours possible. » Pour simplifier, on choisit le point de repère de manière qu'il soit dans un même plan de front que le point étudié. On est sûr qu'il existera un point de repère dans ce plan de front, si l'on dispose sur la surface de l'objet une ligne ininter- rompue obliquement par rapport à la surface sensible (ce sera, par exemple, un fil de plomb à ondulations irrégulières). Il s'agit maintenant de déterminer quel est le point de cette ligne qui est situé dans le plan de front contenant le point étudié de l'objet. Pour cela, les fils de l'appareil portent chacun un nœud dont on met l'image virtuelle en coïncidence avec celle du point considéré (ce qui permet de connaître la coordonnée verticale), puis on déplace le stéréomètre sans modifier l'écartement des fils, jusqu'à ce que le nœud virtuel rencontre la ligne des points de repère. Le point de rencontre est le point cherché. Par ce moyen, on peut en même temps déterminer les deux com- posantes rectangulaires de ce mouvement, on a ainsi les données nécessaires pour calculer les coordonnées cherchées. » Description. — L'appareil se compose du stéréomètre déjà décrit ( ' ), dont les fils portent un nœud de repère au milieu. Ce stéréomètre est maintenu dans un premier cadre dans lequel il ne peut se déplacer que suivant une directioEi perpendiculaire à une ligne d'horizon : ce dernier cadre lui-même ne peut se mouvoir dans un second cadre fixe par rapport aux épreuves que suivant une ligne d'horizon. Des règles graduées en millimètres permettent de connaître la valeur de ces déplacements. De la valeur de ces déplacements A et B et connaissant, en outre, la coordonnée verticale {h) et la distance du tube à rayons X à la plaque (/), on déduit les coordonnées horizon- tales par les relations suivantes : _ A(/-h) B(/-/0 a-— ^, *=— y-- » Les avantages de cet appareil sont les suivants : » 1° Son principe est très simple, puisqu'il est basé uniquement sur les déplacements de deux iîls parallèles; 1) 2° Sa construction et son fonctionnement sont aussi très simples. Les calculs, faciles -à. effectuer, sont basés sur des lectures de graduations linéaires; » 3" La précision dépasse de beaucoup les besoins des applications mé- dicales. M PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — InJluence\anodique sur la conductibilité nerveuse chez l'homme. Note de M. S. Leduc, présentée par M. d'Arsonval. n Influence sur la conductibilité pour les excitations électriques : Expé- rience. — On place sur le neri une cathode fixe, sur les points à étudier des (') Comptes rendus, 19 avril 1899 (/oc. t(7.). ( 75i ) électrodes qui, à l'aide de clés spéciales, peuvent successivement jouer le rôle d'anode: la surface de ces électrodes est réglée de façon que la rési.'- tance entre chacune d'elles et la cathode soit partout la même. Le muscle animé par le nerf en expérience est tendu par un poids de i^^, ses coi - tractions sont enregistrées. » Résultats. — ï° Lorsque l'anode est entre la cathode et les centres nerveux, et que le courant est descendant ou centrifuge, les contractions sont toujours beaucoup plus fortes que lorsque l'anode est entre la cathode et le muscle, les courants étant alors ascendants ou centripètes. Pour une même excitation cathodique, la variation des contractions, suivant les diffé- rentes positions de l'anode, est très grande, et peut s'étendre depuis la contraction maxima jusquà l'absence de toute contraction . » 1° L'influence de la position de l'anode s'observe avec les courants faradiques aussi bien qu'avec les courants voltaïques; elle est d'autant plus marquée que le courant a une tension plus élevée, et augmente avec l'intensité jusqu'à ce que l'anode excite elle-même le nerf moteur. » Le phénomène est analogue à celui que présente la grenouille lorsque l'on ferme sur son sciatique le circuit d'un fort courant voltaïque ascendant. » Lorsque l'anode modificatrice se confond avec la cathode excitatrice, l'effet constitue la diminution anélectrotonique de l'excitabilité. M La fig. I représente l'enregistrement des contractions produites par les courants induits (bobine à fil fin), les grandes amplitudes le raccour- 1>'1S. l^~ ^K lu. cissement du muscle lorsque l'anode est sur l'épigastre; l'abscisse montre, entre chaque groupe de contractions, l'interception complète de l'excita- tion cathodique lorsque l'anode est placée sur le nerf entre la cathode et le muscle. » Influence sur la conductibilité pour les impulsions volontaires. — La cathode est à l'épigastre, l'anode sur le nerf; un ressort oppose une résis- tance croissante au raccourcissement du muscle. Toute les deux secondes ( 7^2 ) le sujet exerce volontairement le maximum def'orce pour tendre le ressort. Sur le graphique {fig. 2) les petites amplitudes correspondent aux moments où agit l'anode, les grandes amplitudes aux périodes d'interruption du Fig. i. courant. L'influence de l'anode, ou du courant ascendant, pour augmenter la résistance au passage des impulsions volontaires est ainsi mise en évi- dence. La cathode ne produit pas le même effet. L'expérience a été faite sur des sujets ignorant le pôle que l'on faisait agir. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Contribution à l'étude des relations entre la constitution chimique et l'action physiologique des dérivés alkylés des alca- loïdes ( ' ). Note de M. W. Rosenstei\, jjrésentée par M. Brouardel. « Depuis les recherches de Brown et Fraser (^) et de Cahours, Jolyel et Pellissard ('), il est généralement admis que le radical alkylique (méthvie, éthyle, etc.) fixé à l'azote nucléaire d'un grand nombre d'alcaloïdes dérivés de la pyridine rend cet alcaloïde curarisant, quelle que soit son action physiologique primitive (^). Les observations ultérieures semblaient venir appuyer cette hypothéèe. )) Tous ces produits alkylés qui provoquent la paralysie étant des bases quaternaires, comme l'a déjà fait remarquer Bœhm (*), nous avons établi une série d'expériences pour éclairer ce point important de pharmacody- namie et répondre à la question suivante : 1) La fixation de un ou de plusieurs radicaux alkyliques à l'azote nucléaiue (') Travail fait au laboratoire de Pharmacologie de la Faculté de Médeciue de l'Université de Paris. (^) Tians. of the R. Soc. of Edinbourg. t. X.VV, p. i5i et 698. (^) Conii>tes rendus, t. LXVl, p. ii3i. — Pellissard, Thèse de Paris. (') NoTHNAGEL et RossBACH, Thérap., p. 780; 1889. — Hoppe-Seïler, Arch. fiir exp. Patli. und Ph., t. XXIV, p. 241. (■') Ihid.. t. XXXV, p. p.S.- ( 753 ) des alcaloïdes du groupe pyridique est-elle capable, à elle seule, de communiquer à ces alcaloïdes un pouvoir paralysant, ou faut-il que l'alcaloïde soit trans- formé en une base quaternaire pour que ce pouvoir paralysant se manifeste? » Nous relatons ici les résultats «les expériences comparatives au sujet de la cinchonine et de ses dérivés alkylés. » Cinchonine : C"H-"-Az^O. — Conformément aux expériences de Laborde ('), de Bochefonlaine (^) el de Langlois (^), nous avons constaté le pouvoir convulsivanl de cet alcaloïde. o5"',io de son chlorhydrate basique déterminent la mort d'un cobaye de Soos"' {''). » Le chloroinélhylate de cinchonine : C"H"Az-O.GH^Cl à la dose de os'',020 et dans les mêmes conditions donne lieu à des phénomènes paralytiques en tous points comparables à ceux signalés par Brown et Fraser, Cahours, Joljet et Pellissard, et par d'autres observateurs dans leurs études sur les bases quaternaires. » Le chlorhydrate de méthylcinchonine : C"H^'(CH') Az-0. IIGl, isomère du précédent, détermine des phénomènes absolument contraires caractérisés par des acci- dents tétaniques et épileptiformes. La dose mortelle est ob'",o5. » Avec le chloroniéthylate de méthylcinchonine : C"H-' (CH^) Az-O.CIPCl, les phénomènes sont semblables à ceux produits par le chlorométhylate de cinchonine. Dose mortelle : oô'',o20. » Le chlorhydrate de diméthylcinchonine : ll"H^''(CH')-Az^O.HCl, isomère du précédent, donne lieu aux mêmes phénomènes que le chlorhydrate de méthylcincho- nine. Dose mortelle : os'',o5. » Le chlorobenzylate de diméthylcinchonine : C"H^''(GH^)-Az-O.C' H' Cl, déter- mine les mêmes manifestations que le chlorométhylate de cinchonine et de méthyl- cinchonine. Dose mortelle : os'',020. » Le dichlorométhylale de cinchonine : C"H-^ Az^O.(CH'Cl)^ agit comme le précédent. Dose mortelle : os^oaQ. » Le chlorhydrate de cinchotoxine : C"H^^ Az^O.HCl, isomère du chlorhydrate de cinchonine, agit comme le chlorhydrate de niélliyl et de diméthylcinchonine. Même dose mortelle : o8'',o5. » Dans tous ces produits alkylés de la cinchonine, excepté le dichlorométhylale (dans lequel les deux azotes sont chlorométhylés), les résidus alcooliques sont fixés à l'azote du noyau II de la cinchonine (°). » Ces expériences montrent que ni le premier ni le second radical mé- (') Comptes rendus de la Soc. de BioL, p. 207 ; 1877. (-) Comptes rendus, t. XCVI, p. 5o3. (^) Trav. du labor. de Ch. Richet, t. III, p. 53. (') Pour toutes nos expériences, nous nous sommes servi d'une solution aqueuse à 2 pour 100 en injection intrapéritonéale; les doses sont ealculées approximativement pour un cobaye de SooS''. {') Freund et RosENSTEiN, Ann. d. Ch. Ph., '■211, p. 277-290. ( 754 ) thylique fixé à l'azote du noyau II de la cinchonine ne change le pouvoir convulsivant de ce dernier corps. » Bien que la méthylcinchonine soit deux fois plus active que la cincho- nine, cette augmentation de toxicité ne semble pas due uniquement à la fixation de CH' à l'azote nucléaire de la cinchonine. Elle semble plutôt inhérente au changement de disposition atomique subi par la cinchonine à la suite de la méthylation. La cinchotoxine, qui possède la même disposi- tion atomique fondamentale que la méthylcinchonine, présente la même toxicité que celle-ci. Il suffit de comparer les schémas constitutifs des noyaux II de ces corps (') pour comprendre que la méthylcinchonine dérive de la cinchotoxine par la substitution de CH' à l'atome d'hydrogène fixé à l'azote nucléaire et que par conséquent la méthylcinchonine est identique à la méthylcinchotoxine; donc c'est à la cinchotoxine et non pas à la cin- chonine qu'il faut comparer la méthylcinchonine afin d'apprécier des modifications pharmacodynamiques résultant de la fixation du groupe CH^ à l'azote nucléaire. » On voit que le remplacement de l'hydrogène par CH' n'a p«s changé la toxicité de la base dont dérive le produit méthylé. » Par conséquent, ni le premier, ni le second radical méthylique fixé à l'azote nucléaire du noyau II de la cinchotoxine ne modifie ni le pouvoir convulsivant, ni la toxicité de celle-ci. » Il en est tout à fait autrement avec les bases quaternaires. Aussitôt qu'une base tertiaire : la cinchonine, la méthyl et la diméthylcinchonine est transformée en base quaternaire, quel que soit le nombre de résidus alcooliques fixés à l'azote nucléaire, le pouvoir convulsivant disparaît com- plètement pour donner lieu à des phénomènes de paralysie. Ainsi le chlo- rométhylate de cinchonine et de méthylcinchonine, le chlorobenzylate de diméthylcinchonine et le dichloroniéthylate de cinchonine provoquent tous des manifestations de paralysie. » La dose mortelle pour tous ces produits quaternaires est sensiblement la même : o^'', 020; ils £OMt par conséquent 5 fois plus toxiques que la cin- chonine et 2 fois 4- plus actifs que la méthyl et la diméthylcinchonine. » Les expériences faites avec les dérivés correspondants de la quinine nous ont donné des résultats analoarues. 1) Uiodométhylate de quinine G-^H'-' Az-O'CH'I et Yiodomélhylate de inétliyl- (') Miller et Rhode, D. cli. Ges., l. XXVIII, p. io56. — Pictet, Consl. chim. des ulcal. vég., 1897. ( 755 ) quinine C"H"(CH^) Az-O^CH'I agissent comme les bases quaternaires analogues dérivant de la cinchonine. » Le chlorhydrate de méthylquinine O<'H"(CH')Az'0'.HCl est fortement convul- sivant. Ce pouvoir convulsivanl que la quinine ne possède pas peut être expliqué par la même transformation atomique qui a lieu dans la cinchonine, les noyaux II de la cinchonine et de la quinine étant identiques. Donc il serait faux d'attribuer au méthyle la transformation de la quinine en un poison convulsivant. » D'après Kenderick (') l'idométhylale de pyridine et de quinoléine auraient entre autres un pouvoir convulsivant. Conformément aux expériences de Sanlesson ('), nous avons pu constater que Viodométhylale de pyridine provoque de la paralysie et des tremblements. Les secousses convulsives ne sont que des manifestations ultimes de la mort. » Donc jusqu'à nouvel ordre on peut admettre que laparalysie produite par les bases quaternaires est due non pas à la fixation de un ou de plusieurs alhyles à l'atome de r azote nucléaire, mais à la disposition atomique particu- lière, propre aux bases quaternaires. Quant au changement dans l'action physiologique produit par la fixation de un ou de deux radicaux alkyliques à l'azote nucléaire, on ne peut à l'heure actuelle faire aucune généralisation. Dans la cinohotoxine l'introduction du premier et du second méthyle ne produit aucun changement appréciable. » M. Ei)M. Bénel adresse une Note relative à une « Modification à apporter à l'interrupteur de Foucault, et destinée à donner, dans les bobines de Ruhmkorl't', l'inversion du courant inducteur ». M. T.-L. Phipson adresse une Note « Sur la nature de l'argon ». A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. m. B. (') British nied. Joiun., 4 mai; 1878. (Suppl. Ç)l\.) (') Arch.fàr exp. Path. und Ph., t. XXXV, p. 16. ( 7^6 ) ERRATA. (Séance du 19 février 1900.) ¥1 Noie de M"* ./. Joteyko, Le quotient de la fatigue ^ : Page 528, ligne i5, au lieu de facteurs de la fatigue, lisez quotients de la fatigue. Même page, ligne 19, au lieu c?e deuxième facteur, lisez deuxième quotient. (Séance du 5 mars 1900.) Note de M. Arm. Sabalier, Morphologie de la ceinture pelvienne chez les Amphibiens : Page 634, ligne i, au lieu de modèle, lisez urodèle. Même page, ligne 16, au lieu de unifications, /(.ses ossifications. Même page, ligne 24, au lieu de Liredon, lisez Siredon. Page 635, ligne 2, au lieu de côtés, lisez côtes. Même page, lignes 5, 6 et 7, au lieu de acétabulaire, lisez acétabulum. Même page, ligne 3i, au lieu de Chiyrophrys, lisez Chrysophrys. Même page ligne 33, au lieu de Zens, lisez Zeus. Page 636, ligne i, au lieu de Triglalyra, Peristellius cotaphractuni, lisez Trigla lyra, Peristellius cataphi actum. Même page, ligne 17, au lieu de Mugilcephœlus, lisez Mugil cephalus. Même page, ligne iS, au lieu de Perislhetus, lisez Peristethus. S iT 11. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 12 mais 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire rEUPÉTUEL annonce à l'Académie que le Tome CXWIII des Comptes rendus (janvier-juillet 1899) est en distriliution au Secrétariat (>■]•] M. Maurice Levy. — Notice sur les travaux A' Eugène Bellrami 'J77 M. L. GuiGNARl). — Sur l'api-iarcil sexuel et Pages, la double fécondation chez les Tulipes... 681 M. Laussedat. — Sur les travaux de recon- naissance exécutés par les ingénieurs russes par la méthode photographique... 6t>6 M. A. IIaller. — Sur une nouvelle réaction que présentent certaines aldéhydes aroma- tiques vis-à-vis du bornéol sodé 6S.S MEMOIRES PRESENTES. M. F. Masure adresse, des u Recherches expérimentales sur les fermentations des moCits de raisin frais, en cuves fermées à l'accès de l'air, en cuves ouvertes à orifice étroit, et en cuves largement ouvertes à l'air >. 6gi CORRESPONDANCE. M. SoitWENDENER, nommé Correspondant, adresse ses remerciments à l'Aradéniie. . . figi M. le Secrétaire perretuel appelle l'atten- tion de l'Académie sur un Volume que viennenl de publier MM. II. Le Cliatelier et O. Boudouard, sous le titre : « Mesure des tcnipéraLures élevées )' 691 M. le Secrétaire perpétuel signale une brochure intitulée : « Stas et les lois de poids » ; par M. L. Henry 6gi ^^. A. Davidoglou. — Sur une application de la méthode des approximations succes- sives 693 M. J. Le Koux. — Sur l'intégration des équations linéaires à discriminant non nul 695 M. H. Pade. — Sur l'extension des pro- priétés des réduites d'une fonction aux fractions d'interpolation de Cauchy 697 M. Maurice Hamy. — Sur la détermination de points de repère dans le spectre 700 M. Râteau. — Théorie des hélices propul- sives , .,0:1 M. L. Marchis. — Sur les moteurs à gaz à explosion .' -o5 -AI. R. SwYNûEDAUW. — Sur l'étude expéri- mentale de l'excitateur de Herz 70S M. Cii.-EuG. GuYE. — Sur la capacité des' conducteurs symétriques soumis à des tensions polyphasées ^ii M. Daniel Rertiielot. — Sur le volume minimum des fluides 710 M. de Korceand. — Action de l'eau oxygé- née sur la baryte -iti M. Tii. Toh.masina. — Réponse à M. D. Tonimasi, à propos de sa remarque récom.ment insérée aux Comptes rendus. 718 M. André Brochet. — Sur la formation électrolylique du chlorate de potassium.. 71S M. E. Derrien. — Solubilité de la bcnzo- phénone -21 M. Emile Severin. — Acide diméthylamido- bcnzoylbenzo'iquc ro3 M. R. Fosse. — Sur les acétals de phénols. 725 M. G. André. — Remarques sur les trans- formations de la matière organique pendant la germination 70S M. Em. Bourquelot et IL Hekissey. — Les hydrates de carbone de réserve des graines de Luzerne et de Fenugrec 7J1 M. K. Jadin. — Localisation de la myrosine et de la gomme chez les Moringa 733 M. E.-L. Bouvier. — Sur l'origine et les enchaînements des Arthropodes de la classe des Onychophores I^Peripatus et formes voisines) 73.') M. L. Bordas. — Étude anatomique des organes générateurs mâles des Coléoptères i testicules composés et fascicules .'. -j'i'i Al. B. Renault. — Sur quelques nouvelles .X N° 11. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. Baclériacces de la Houille 74" M. L. DE Launay. — Sur les types régio- naux de gites mélalliféres ^4^ M. Marage. — Syntlièse des voyelles 74C MM. T. Marie el H. Rieaut. — Nouveau stéréomèlrc pcrniettanl la détcrniinalion de trois coordonnées rectangulaires d'un point quelconque d'un objet radiographié stéi'coscopiquement 748 M. S. Leduc. — Influence anodique sur la conductibilité nerveuse chez l'homme 760 Pages M. \\ . RosENSTEiN. — Conlribution à l'élude , des relations entre la constitution chi- mique et l'action physiologique des dérivés alkylés des alcaloïdes 76: M. Edm. Benei. adresse une Note relative à une . m .* (•ai;tnikh- Vi, 1.AI1S. APfiiitàim igAA PREMIER SEMESTRE ^û^,^ COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR OT«. tes SECRÉTAIRES PERPÉTVEK,S. TOME CXXX. 1VM2 (19 Mars 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustios, 55. ^1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN I«62 ET lk MAI iSyS- Les Comptes rendus hehdomaaaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travawo de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont. pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit tait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acad sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Abticle 2. — Impression des travaux des San étrangers à V Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire! tenus de les réduire au nombre de pages rtqn Membre qui fait la présentation est toujours no « mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet! 1 autant qu'ils le jugent convenable, comme ils h pour les articles ordinaires de la correspondais ol ci elle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être 1 l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus I jeudi à 10 heures du malin ; faute d'être remis à le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compl actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren vaut et mis à la fin du cahier. ptÊ ;h(fl Article 4. — Planches et tirage à Les Comptes rendus n'ont pas de plancha Le tirage à part des articles est aux trais - leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapï les Instructions demandés par le Gouvernem. Article 5. Tous les six mois, la Commission administra „n Rapport sur la situation des Comptes rené l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution sent Règlement. ,iurr^=:n^;i::tïïsu^;-;sn=:':^?r=r;.r.;::rr=rr.:^ APR • 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 19 MARS 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Forces liées à l'état d'élasticité parfaite que la contraction dynamique crée dans la substance musculaire. Travail physiolo- gique intime constitué par celte création; par M. A. Chauveau. « Pour l'intelligence des faits nouveaux à l'exposition desquels cette Note est consacrée, je dois y adapter, dans une très brève revue, les con- clusions de mes recherches antérieures sur la contraction musculaire non accompagnée de travail mécanique ('). » I. Elasticité musculaire dans le cas de contraction statique. — L'élasticité parfaite dont jouit un muscle en contraction statique, pour le soutien fixe d'une charge, se traduit par les caractères suivants : » i" La résistance à l'allongement, c'est-à-dire le coefficient d'élasticité du muscle, possède une valeur proportionnelle à la charge soutenue; (•) Compter rendus, t. CXXVII, 12 et 26 décembre 1898; Journal de Physiol. et de Pathol. gin,, p. 167 et i8i; 1899. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 12.) 99 ( 758 ) » 2" Sa rétractililé, c'est-à-dire la propriété qui permet à l'organe de se raccourcir spontanément, quand on supprime ou allège instantanément la charge soutenue, en d'autres termes, \a force élastique du muscle est éga- lement proportionnelle à cette charge; » 3° Le degré de raccourcissement du muscle contracté et l'épaississe- ment qui en résulte, c'est-à-dire la longueur et la section de l'organe, sont sans influence sur les manifestations de ces deux propriétés essentielles, résistance à l'allongement provoqué par l'addition de surcharges et rétrac- lilité mise en jeu par la soustraction totale ou partielle des charges sou- tenues; » 4° Ces faits s'expliquent très bien par la coexistence de deux forces de tension, dépendant de l'état d'élasticité parfaite que possède le muscle en contraction statique, forces étroitement liées l'une à l'autre, agissant dans le même sens et se confondant ainsi dans leurs effets : » a. L'une équilibre la résistance intérieure que le muscle, tendu par la charge, oppose au maintien de son raccourcissement. Cette force de tension se manifeste dans la résistance qu'on éprouve à faire disparaître le raccourcissement du muscle sous l'action d'une force extérieure. Elle a cette dernière pour mesure : c'est dire qu'elle est proportionnelle au pro- duit de la valeur du raccourcissement du muscle par celle de la charge qu'il soutient. » b. L'autre force équilibre la résistance extérieure, c'est-à-dire la charge soutenue, et a cette charge même pour mesure. Elle est mise en évi- dence par la rétraction que provoque la suppression ou l'allégement de cette charge. Donc elle se manifeste aussi nettement que possible comme la. force élastique même du muscle en contraction. » 5° La création de ces forces peut être considérée comme le but de la contraction du muscle, c'est-à-dire comme son travail pliysiolugique propre. Celui-ci est donc proportionnel au produit de ces forces par le temps pendant lequel elles agissent. » Soient F la somme de ces forces de tension; R, la constante attachée aux éléments qui en constituent la valeur proportionnelle ; p, la charge sou- tenue; /•, le degré de raccourcissement du muscle; /, la durée de la con- traction; co, le travail physiologique qu'elle représente; R', le coefficient spécial de ce dernier. Les forces et le travail intime qui les crée — ou qu'elles accomplissent, comme on voudra — peuvent être exprimés ainsi qu'il suit : F = Rpr + p, io = K't(Kpr+p) ou » II. Elasticité musculaire dans le cas de contraction dynamique. — Les propriétés du muscle en état de contraction dynamique ne sauraient différer de celles du muscle en contraction statique. Comme celui-ci, celui-là jouit d'une élasticité parfaite, source d'une rcsùlance à l'allonge- ment et d'une tendance à la rétraction, proportionnelles l'une et l'autre à la charge mise en mouvement uniforme par le muscle contracté. » Mais \es/urces de tension qui soutiennent cette charge soit à la montée, soit à la descente, ne peuvent plus s'exprimer de la même manière que dans le cas de contraction statique. Le raccourcissement, r, n'étant pas fixe, il faut le compter avec la valeur moyenne qu'il possède entre le début et la fin de la course du muscle. Il devient donc - — —• 2 » Par conséquent, en faisant abstraction des puissantes influences mo- dificatrices dont il va être question dans un instant, la somme des forces de tension dans le cas de contraction dynamique s'exprime par » Mais la valeur de ces Jorces de tension est modifiée par l'intervention de \a. force motrice qui imprime à la charge soutenue son mouvement uni- forme ascendant ou descendant. » Dans le cas de mouvement ascendant de la charge, la force motrice, créée par la contraction pour opérer le soulèvement de cette charge, ajoute nécessairement sa valeur à celle A&s forces de soutien. IjA force motrice, en effet, agit dans le même sens que ces dernières, c'est-à-dire contre l'action résistante de la pesanteur, donc proporlionuellement au travail moteur du muscle, ou au travail extérieur positif . » Dans le cas de mouvement descendant, au contraire, c'est une diminu- tion, d'égale valeur à l'augmentation ci-dessus, que les forces de soutien éprouvent du fait de l'intervention de la force motrice, constituée par la pesanteur. Pendant l'allongement volontaire du muscle, les forces de sou- tien s'y atténuent de manière à permettre l'action motrice de la pesanteur, c'est-à-dire proportionnellement à la valeur du travail résistant du muscle, ou au travail extérieur négatif. » III. Démonstration expérimentale de l'influence exercée par les FORCES motrices SUR LA VALEUR DES FORCES DE SOUTIEN, PENDANT LES TRAVAUX moteur ET RÉSISTANT DU MUSCLE. — Cette iuterventiou des forces motrices à action positive ou négative, dans l'accroissement ou l'af ( 76o ) faiblissement des forces de soutien créées par la contraction musculaire, se déduit logiquement de toutes mes démonstrations antérieures sur l'élas- licité des fléchisseurs de l'avant-bras en contraction statique. Mais il est facile d'ajouter au théorème géométrique dans lequel j'ai montré cette intervention, une démonstration expérimentale directe sur les mêmes muscles en contraction dynamique. » Expériences. — L'outillage employé pour provoquer l'extension et la rétraction des fléchisseurs de l'avant-bras, par l'addition et la soustraction de surcliarges, dans mes expériences sur la contraction statique, a été disposé de manière à permettre d'opérer pendant que les muscles se trouvent en voie de raccourcissement ou d'allon- gement, pour soulever ou abaisser une charge donnée. Pour obtenir ce résultat, il y avait à vaincre les difficultés attachées à la manœuvre des poids ajoutés ou enlevés à la charge en mouvement. On y est parvenu en dissociant complètement l'addition et la soustraction de ces poids. L'addition s'eflectue par le soulèvement Jjrusque d'un poids compensateur disposé en antagonisme comme dans la machine d'Alwood ; la sous- traction, par le soulèvement brusque d'un autre poids rattaché à la charge soutenue par un fil suspenseur long et souple. Les deux opérations se font à la main, sans l'in- termédiaire d'aucun mécanisme, avec une précision et une sûreté ne laissant rien à désirer. On les répète en imprimant à l'entraînement de la charge des vitesses variées et en inscrivant les résultats sur le cylindre enregistreur animé d'un mouvement ré- gulier toujours le même. C'est un poids de Sdos"' qui a été invariablement ajouté à une charge de Soos"' ou soustrait à une charge de i^i. » Les graphiques qui ont été obtenus sont très fidèlement résumés et simplifiés dans les schémas ci-joints : » Dans les schémas I, la charge passe brusquement du poids SooS"' au poids 1 ooos^ lis représentent l'influence exercée sur les etfets de V addition de la surcharge, c'est-à-dire sur la valeur du coefficient d'élasticité du muscle, par les vitesses i, 2, 3 d'entraînement de la charge, soit dans le cas du soulèvement (travail positif). A, soit dans le cas de l'abaissement (travail négatif), B : le cas de la contraction statique, x, servant de terme de comparaison. M Dans les schémas II, la charge passe brusquement du poids de loooS' au poids de Soo^^ On y trouve représentée l'influence exercée par l'inter- vention de la force motrice dans les mêmes conditions qne ci-dessus, sur les effets de la soustraction de la surcharge, c'est-à-dire sur les manifesta- tions de \a force élastique du muscle. » On voit très nettement, d'après l'abscisse o, o, point de départ des allongements et des rétractions, et par les lignes de pentes aa, a' a' , bb, b' b', que la résistance à l'allongement {coefficient d'élasticité) et l'aptitude à la ( 7«' ) rétraction {force élastique) qui traduisent, dans le muscle, l'existence et la valeur des forces de soutien s'accroissent ou s'affaiblissent proportion- nellement à la vitesse d'entraînement de la charge. ...■■" v ^^\ .^^^^ .., F ^^^ ^ V ' H ^^ 7 2 U^ l ' J ■ ' . . M . _. f^v, E s 'V -^^ -^ r ^"^i: i; -" ._S^ V F .^^.^ ■■-,. =^^. S_ i3 L r:..pj \ P- ^p V - — 4 1 '-' zt- ^ .- " H» ■ )) Or, la vitesse uniforme, - (quotient de la valeur du chemin parcouru et de celle du temps employé au parcours), imprimée à une masse/» par l'action d'une force motrice que règle incessamment la volonté, représente la valeur proportionnelle de cette force. » Donc l'accroissement et l'affaiblissement constatés dans les forces de soutien tiennent à ce que \s. force motrice s'y ajoute ou s'en retranche avec sa valeur propre. » Il résulte encore des graphiques que, quand le travail positif et le travail négatif ont la même valeur, les actions inverses exercées par les deux forces motrices qui sont la cause de ces travaux extérieurs ont aussi la même valeur. )) Donc ces forces opposées sont égales et l'influence qu'elles exercent peut s'exprimer par le même symbole, affecté du signe + ou du signe — . » IV. Expression des forces développées dans le muscle par l'état DE contraction DYNAMIQUE. — Désignous par cp la force motrice qui modifie la valeur des forces de tension dans le muscle en contraction dynamique; l'expression donnée ci-devant à la valeur des forces développées par le muscle en contraction statique devient : » Avec le travail positif, F' K/^— — +/H+cp; ( 7^2 ) » Avec le travail négatif , F" = (Kp » Et si, pour simplifier, nous réunissons sous un signe unique,/, tous les éléments constitutifs de la valeur d<î la force de tension, nous obte- nons : » Dans le cas de ti^avail positif , F"=A+9; dans le cas de travail négatif, F"-/-ç. » D'où F' — F" =21). F' + F" = if. » Mais, d'après ce qui vient d'être dit plus haut, la valeur detp, force mo- trice, est définie par la vitesse -> imprimée à la charge p, c'est-à-dire par la longueur du chemin que cette charge parcourt dans l'unité de temps. En d'autres termes, la force motrice possède une valeur inverse à celle du temps, t, employé à l'exécution du travail mécanique (T =^ pi) que cette force accomplit. On peut donc, pour exprimer cp, en désignant par \ le rapport de la force motrice au travail extérieur, écrire f2i ... .. _.T t >. — > ou rp = >, — . T , » Substituons >. — à «p dans les deux formules qui expriment la valeur proportionnelle des forces créées par l'état de contraction dynamique, on a alors F'=/4-xî, F"=/-Xf )) D'où, pour la différence des forces totales que le muscle fait inter- venir dans l'exécution des deux sortes de travaux extérieurs^ positif et négatif, F' — F"= 2X-. (763 ) » V. Expression du travail physiologique lié aux forces créées dans LE muscle par la CONTRACTION DYNAMIQUE. —De même que dans le cas de la contraction statique, le travail physiologique effectué dans la création des deux sortes de forces mises en jeu par la contraction dynamique est pro- portionnel à la durée t de leur fonctionnement, ce qui est exprimé dans les formules suivantes, où/continue à être employé pour représenter en bloc la valeur des forces de tension : Cas du travail positif , o>' = (K' ;/) + (t\ y) ou co' == (R'Z/) 4- 7.T. » Cas du travail négatif, " = (¥Jtf) - (tlj) ou co"= {K'l/)-n. » D'où 2:^T. » On voit que l'expression t, de la durée de l'activité, ou du travail physiologique, du muscle en contraction dynamique, ne persiste que dans le premier terme de l'équation de ce travail (w = K'//q= >,ï). Ce terme est celui qui représente la part de la création des forces de tension. L'autre, celui qui exprime l'augmentation ou la diminution du travail de soutien par l'intervention de la force motrice, e.st soustrait à cette influence de la durée de la contraction, parce que ce deuxième terme a pour base le tra- vail extérieur ou mécanique, dont la valeur absolue est indépendante du temps que le muscle met à accomplir ce travail. Il apparaît ainsi que la disjonction complète des deux ternies qui s'additionnent pour constituer la valeur de w, travail physiologique ou intérieur du muscle, s'impose, dans tous les cas de contraction dynamique, comme une nécessité. » Cette disjonction s'impose également dans l'analyse des lois de la dépense énergétique et de la thermogenèse produites par ce travail inté- rieur du muscle en contraction dynamique, ainsi que par les divers travaux connexes dont le travail essentiel s'accompagne et qui sont aussi d'actifs consommateurs d'énergie. Je ne pourrais faire tenir l'exposition de ces lois, dérivées de celles des focces liées à l'élasticité de l'état de contrac- tion, dans une Note des Comptes rendus. On trouvera cette exposition dans le prochain numéro du Journal de Physiologie. » ( 764 ) M. DE Lapparext fait hommage à l'Académie de la troisième et dernière Partie de la 4* édition de son « Traité de Géologie ». NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission qui sera chargée de préparer une liste de candidats à une place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de Sir Edward Frankland. Cette Commission doit comprendre trois Membres pris dans les Sections de Sciences mathématiques, trois Membres pris dans les Sections de Sciences physiques, et le Président actuel de l'Académie. MM. Cornu, Lœwy, Darbocx, Van Tieghem, A. Milne-Edwards, Ber- TiiELOT réunissent la majorité des suffrages. CORRESPONDANCE. M. E. Fischer, nommé Correspondant, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le premier Volume de l'Ouvrage de M. W. Obroutchef, « L'Asie cen- trale, la Chine septentrionale et le Nan-Shan »; Saint-Pétersbourg, 1900; 1° Une brochure du P. Juan Doyle, sous-directeur de l'observatoire de Manille, « Les typhons de l'Archipel des Philippines et des mers environ- nantes, en 1895 et 1896 » ; 3" Un Volume de M^" Clémence Royer, « La constitution du inonde. Dynamique des atomes ». ( 7ti5 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations aux dérivées partielles du second ordre linéaires et à coefficients constants. Note de M. J. Coulon, présentée par M. C. Jordan. « Nous nous proposons dans cette Note de signaler certaines solutions remarquables de l'équation et de les appliquer à la détermination d'une solution définie par ses valeurs et celles d'une certaine fonction de ses dérivées du premier ordre, sur une multiplicité ponctuelle à p -h q — i dimensions. Nous désignerons par U(a-, j) une fonction analytique de toutes les variables x et y, et nous ferons usage des notations suivantes : 1=1 /=i r)/"/TT — V — -^' — V iH '^ « Jddu-i On ^àfj On 1=1 ; = 1 » 1. Considérons les solutions de la forme (p(r, /); si l'on remplace dans d'"'U == o, on obtient l'équation à invariants égaux Elle se ramène à l'équation d'Euler et Poisson par la remarque suivante :. si!p(r, /) désigne une solution de A (/>, q), - j-, est solution de A (/j + 2, y), et - -^^- l'est de A(/3, (/ + 2). » Les fonctions de la forme /" 'A'~) ont une grande importance. Si l'on effectue le changement de variable '—=x, on a, pour déterminer q, c. R.. 1900, V Semestre. (T. CXXX, N' 12.) lOO (766) l'équation bien connue des fonctions hypergéométriques / \ « (P 2n-\-q — 4 \ , n n -}- (f — 2 x(i — x)f"+ ('- + ^-^^)9 -^ 1 9 = o- Nous utiliserons également des solutions de la forme '»[o(0+log.i(9]; il est une fonction hypergéométrique et ç s'en déduit à l'aide de quadra- tures. )) II. Pour appliquer ces résultats à la résolution de l'équation A/"? U = o, nous partirons de l'identité "ta + R + C U et o sont deux solutions de A^^U = o, (d une multiplicité ponctuelle a p -h q — I dimensions sur laquelle on se donne U et l'expression D,'J''U, R le cylindre r — 2 = o, C le cône i = o. L'intégration est étendue à la frontière d'un continuum limité par ces surfaces et dans la région où » Nous prendrons pour © une fonction définie par les conditions sui- vantes : » 1° L'intégrale étendue au cône C est identiquement nulle; )) 2" L'intégrale étendue au cylindre R se réduit, pour lims = o, à / ^(OU(a-o,7)rfo>y, f/co^ étant l'élément infinitésimal de la multiplicité w^ à laquelle se réduit le cylindre; H 3" y(/) est tel qu'en désignant par Vy le symbole et par V^ ce symbole répété i;. fois, on ait La résolution de cette dernière équation montre que g(t) pourra être ( 767 ) fie l'une des formes suivantes : q impair, f/{l) = Co^""^' ; et q pair, » Supposons trouvée une telle fonction tp et faisons tendre i vers o ; on obtiendra f g(t)lJ(x„y)do.,= r[UDr.K'-'0-?('-.ODrU]rf-; effectuons maintenant sur les deux membres l'opération V^^^', un théo- rème de Poisson généralisé donnera le formule finale A«U(^„,7„) = Vi^-' r[UDr?(r,0-?('''ODrU]rfa). "-'m » Dans la détermination de > 2; il faut, en outre, que la multiplicité w et les données initiales soient telles que les intégrales aient un sens. Nous nous proposons de revenir sur les cas d'exception. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les systèmes différentiels à points critiques fixes. Note de M. Paul Painlevé, présentée par M. Appell. « Dans des Notes antérieures, j'ai déterminé explicitement toutes les équations (,) y"=R(/,j,.r). dy _ A(x, 7, z) dz 6(0-, r,;) dx C (x, y, ^) «^J" ~ C(a;, /, 5) ( 768 ) à points critiques fixes (R désigne une fraction rationnelle en y', algébrique en y, analytique en x'). » La méthode que j'ai employée est applicable à \\n système différentiel quelconque (dont l'intégrale générale ne dépend que de constantes) : je voudrais en indiquer ici les grandes lignes et quelques applications. » La méthode, en fait, se décompose en deux méthodes distinctes : la première a pour objet de trouver des conditions nécessaires pour que les points critiques soient fixes; la seconde, de reconnaître si ces conditions sont ou non suffisantes. » Pour fixer les idées nous considérerons le système (S) où A, B, G sont trois polynômes en x,y, z. » I. Recherche des conditions nécessaires. — La méthode repose sur cette remarque bien intuitive : » Quand un système diflerenliel, qui dépend d'un paramètre a, a ses points cri- tiques fixes pour a quelconque (mais cifférent de zéro), il en est de même, a fortiori, pour a = o. Plus généralement, si l'on développe les fonctions inconnues y{x), z{x) suivant les puissances croissantes de z, les coefficients du développement ont leurs points critiques fixes. » Pour appliquer cette remarque à un système différentiel donné, on introduit, dans ce système, un paramètre a. tel que, pour a quelconque, le nouveau système ait ses points ciitiques fixes en même temps que le sys- tème donné, et que, pour a = o, il soit intégrable. Dans le développement des fonctions inconnues suivant les puissances de a, les coefficients sont alors définis par des quadratures, et en exprimant que ces coefficients ont leur points critiques fixes, on obtient explicitement des conditions néces- saires. On applique à nouveau le même procédé au système (S) simplifié par ces premières conditions, et ainsi de suite, jusqu'à ce que le procédé ne donne plus de conditions nouvelles. » Précisons sur le système (S) : Soit z = g{x^, y\) un zéro de C{x„Y„z). Posons z = g{x,y)-^'(,; il vient : r^'-f =^{x, y,'Q), X,''l;=(^{x,y,'C), P(^) et QCC) étant holomorphes et différents de zéro pour ^ = o. Si m < « -I- I, la transformation x ^x^ + a"-' X, j = y^-l- a"^'-'"Y, 'C = a.Z, montre que, pour oc = o, le système a des points critiques mobiles. On doit donc avoir n> TÉLÉGRAPHIE, — Sur la télégraphie rnultiplex : relai télémtcrophonique différentiel. Note de M. E. Mercadier, présentée par M. Cornu. 1 « J'ai déjà eu l'honneur de présenter à l'Académie les transmetteurs et récepteurs de mon système de télégraphie multiplex qui permet dans son état actuel de transmettre et dô recevoir simultanément dans un même circuit vingt-quatre télégrammes. (') J'ealends par là que >■, y' y" s'expriment rationnellement en Y, Z (éventuelle- ment en v^Y(Y — ï)[Y — é'('^')]| ^^ réciproquement; x figure analvtiquement. ( 771 ) » J'ai ajouté depuis, aux électro-diapasons transmetteurs et aux mono- téléphones récepteurs, un organechargé de recueillir au départ et à l'arrivée tous les signaux formés par des courants ondulatoires sinusoïdaux de périodes variant de ^ à ^ de seconde, par 12° égaux à un demi-ton, de- puis le sij jusqu'au /ait.,. » Cet organe (figuré ci-contre en coupe), appelé relai télémicropho- nique différentiel, se compose: i^d'un téléphone dont le diaphragme d a 10'='" de diamètre ; sur le noyau 11 de l'électro-aimant sont enroulés deux fils identiques : 2° d'un microphone composé d'une petite plaque de charbon/^ vissée au diaphragme, d'un contact C de charbon Hxé à une masse métal- lique m supportée par un ressort /• plat et mince fixé à la monture du téléphone dont il est isolé par une plaque d'ébonite o et dont la longueur peut varier : une vis V permet de rapprochei l'électro-aimant du diaphragme. » L'appareil repose sur deux planchettes et sur une table par l'intermé- diaire de tubes épais en caoutchouc T, T' d'une part, /', i% i' de l'autre de façon à le soustraire aux effets des trépidations extérieures : une vis V, permet de régler la pression du contact microphonique Ce. » L'un des fils de l'électro-aimant n est relié au circuit de ligne ; l'autre à une ligne artificielle afin d'éteindre les effets des transmissions sur les récepteurs du poste de départ, d'après un mode connu sous le nom de différentiel àans,\a télégraphie duplex par couvânl?, continus ; cette extinction ( 77^ ) est obtenue aussi complètement dans mon système multiplex pour les cou- rants ondulatoires à l'aide de dispositions spéciales très simples. » La masse m et le contact C ainsi que le ressort r d'une part, la plaque p et la membrane d de l'autre, sont insérés dans le circuit d'une pile et du fd primaire d'une bobine d'induction, dont le fil secondaire est relié aux douze appareils récepteurs accordés à l'unisson des douze trans- metteurs. » Supposons s signaux formés par des courants ondulatoires de périodes différentes transmis simultanément sur la ligne, où ils se superposent sans se confondre en vertu de la loi gmérale des petits mouvements : ces courants traversent à l'arrivée, sans se confondre, le fil de ligne de l'électro-aimant/i du relai : la membrane ûf vibre sous l'action simultanée de tous ces courants, et communique sans les altérer les ^ mouvements vibratoires qui en ré- sultent au contact microphoniqie Ce; ce contact les transmet au fil pri- maire de la bobine d'induction, ei celui-ci aux s monotéléphones récepteurs correspondants, dont chacun viare sous l'action seule des courants de même période que la sienne prosre, et non sous l'action des autres : les s signaux simultanément émis au départ se trouvent ainsi triés et individualises pour ainsi dire à l'arrivée, aprésavoir subi auparavant six transformations d'énergie qui n'en ont pas altéré la période. )) On peut remarquer qu'il y a dans ce système une vérification objective aussi complète que possible de k loi mécanique des petits mouvements. » L'emploi de ce relai télémic.^ophonique a permis de développer l'usage de la télégraphie multiplex : lesessais pratiques qui ont été déjà faits sur des circuits de ôoo""" à 800"^™ d« longueur, entre Paris et Toulouse, Paris et Bordeaux, Paris et Pau, ont permis de constater : » 1° Qu'un grand nombre d'employés peuvent transmettre des télé- grammes simultanément dans n'importe quel sens entre deux postes extrêmes : on a pu ainsi utiliser jusqu'à dix employés, et l'on pourrait aller jusqu'à vingt-quatre; « 2° Que l'on peut intercaler, soit en série, soit en dérivation, entre deux postes extrêmes, des postes intermédiaires travaillant simultanément entre eux et avec les premiers, sans qu'il en résulte la moindre gêne : c'est ainsi qu'on a pu intercaler dans le circuit Paris-Bordeaux les postes de Tours, Poitiers et Angoulème, et le poste de Bordeaux entre Paris et Pau; » 3° Que le système peut être employé sur tous les circuits où le télé- phone peut fonctionner, et que, outre l'avantage considérable de pouvoir répartir les transmissions dans des postes échelonnés le long d'un circuit, ( 773 ) il possède un rendement susceptible d'êtrt supérieur à celui de tous les systèmes de télégraphie connus. » PHYSIQUE. —Relations entre la conduclihiliu èlectroly tique el le jrotlement interne dans les solutions salines ('). Noe de M. P. Massouher, pré- sentée par M. J. Violle. « Depuis que M. G. Wiedemann ('-) a inliqué une relation entre la ré- sistance électrique et le frottement interne es solutions salines, un grand nombre de savants, tels que Grottrian ('),Grossmann (''), Bender ('), Stéplian ("), ont accumulé les mesures à;e sujet. MM Bouty, Fousse- reau et Poincaré (' ) ont recherché des relatons analogues dans le cas des éiectrolytes fondus. De tous ces travaux ili'ésulte que la résistance élec- trique et le frottement interne d'un électroke varient dans le même sens et que ces variations sont du même ordre e grandeur, mais la loi de pro- portionnalité est loin d'être vérifiée et les «verses autres lois qui ont été proposées ne se vérifient pas davantage. )> A vrai dire, si on laisse de côté le cas dd'aciJe sulfui-ique, qui ne doit être abordé qu'avec la plus grande circonsection à cause de la formation d'hydrates, on n'a expérimenté jusqu'icique sur des variations assez faibles obtenues, soit en faisant varier la cacentration, soit en faisant va- rier la température, soit en dissolvant les ;els métalliques dans des mé- langes d'eau et d'alcool éthylique. » J'ai pensé que le phénomène serait [lus facile à débrouiller si l'on pouvait obtenir des variations plus considéables, et j'ai étudié des solu- tions de sulfate de cuivre dans des mélai^es l'eau et de elvcérine. Les mesures électriques ont été faites d'abord pir laméthode éleclrométrique. (') Travail fait au Laboratoire de Physique clel'École normale. (-) WiEDEMANX, Annales de Poggendorf, t. XCIX, j. 2o5; i856. (^) Grottrian, Annales de Poggendorf, t. CL/II, ji i3o, i '|6, 267 ; 1876. Annales de Wiedemann, t. VIII, p. Sag, 554; 1879- (*) Grossiian'n, Annales de Wiedemann, t. X^I, pjiSSa; t. XVIII et XIX, 1880; {') Bender, Annales de Wiedemann, t. XXII,i884 t. XXXI, 1887; (") Stéphan, Annales de Wiedemann, t. XVII, 188;; C) FoussEREAu, Annales de Chimie et de Physique;^'' série, t. V. — Poixcaré et Bouty, Annales de Chimie et de Physique, €>" série, t XVII. — Poincaré, Annales de Chimie et de Physique, 6" série, t. XXI, p. cSg. C. K„ 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N» 12. 'Ol en utilisant un électromètre ( 774 ) rippmann et des boîtes de résistances dis- posées comme l'indique M. B^ity, puis an moyen des courants alternatifs par le procédé employé au lalloratoire de physico-chimie de M. Ostwald. Les mesures relatives au frol|ement interne ont été faites au moyen de tubes fins, par la méthode de |>oiseuille; la pression produisant l'écoule- ment était équilibrée par une^olonne d'eau dont la hauteur a varié de 75'^" à 8o<"" et les résultats onljété ramenés par le calcul à la pression re- présentée par i" d'eau. » Je citerai comme exemples deu séries d'expériences faites : l'une à o", l'autre à des températures très voisines de i". la molécule de sulfate de cuivre, soit 1 58s'', 89, occupait 4o'''. On a remplacé succetivement, dans la solution, { puis | d'eau par des volumes égaux de glycérine. Les vaiations de la résistance électrique et du frottement interne sont représentées parle Tal:;au suivant : Frottement Résistance. interne. Solution sans glycérine . . . . Solulion avec | de gl3'cérine Solution avec | de glycérine 100 i4o 205 100 i53 243 » Dans les expériences faites auoisinage de i5°, la molécule de sulfate de cuivre occupait i5'''. Les résultats sont incjjués ci-dessous : Solution sans glycérine . . . Solulion avec -^ de glycérine 24 12 j. 6 JL 3 » Ainsi la loi de proporlioinalit Késistance. 100 104 1 1 I 126 161 289 Frottement interne. 100 io5 l32 160 298 qui se vérifie à peu près à iS", se vérifie beau- coup moins bien à 0°. Ces écats n'oil rien de surprenant si l'on remarque que la con- ductibilité électrolytique déptnd noi seulement du frottement interne, mais aussi et peut-être surtout de l'état d'icnisati n du sel métallique qui varie avec la concentra- tion, la température et la natue du lissolvant. » Fort probablement, h qufôlion ne pourra être résolue que par une étude simultanée de la corductbihté, du frottement interne et de l'ionisa- tion, et il est digne de remirque^ue la proportionnalité entre la résistance électrique et le froltemeit interne se vérifie surtout bien dans le cas de solutions aqueuses étendies de chlorures, bromures et iodures de potas- ( 775) siiim et de sodium, solutions pour lesquelles l'ionisation est à peu près invariable, puisqu'elle est presque complète. » Les mélanges d'eau et de glycérine, permettant d'obtenir des varia- tions considérables des quantités à mesurer, pourront être utilisées avec avantage; mais, dans l'état actuel de nos connaissances, le principal effort doit porter sur les mesures d'ionisation, qui sont encore bien difficiles à effectuer et même bien incertaines quand on a affaire à un mélange de dissolvants. » PHYSIQUE. -- Sur un thermomètre en quart:, pour hautes températures. Note de M. A. Dlfour, présentée par M. J. Violle ('). « Depuis les travaux de l'habile physiciei anglais M. Boys, on sait tirer le quartz en fds. Il en résulte que le quartz Jevient pâteux avant de fondre, et j'ai pensé qu'on pourrait le travailler conme le verre ordinaire. Il fond, en effet, à la pointe du chalumeau oxhydrique et se ramollit dans la flamme. Je suis arrivé à faire des tubes en quartz et à rendre cette fabrica- tion possible en conservant au corps toute si pureté. » Les applications du quartz ainsi travaiLé peuvent se partager en deux groupes : celles où l'on utilise la propriété qu'il a d'être transparent et de ne fondre qu'à très haute température, et celles qui nécessitent une enve- loppe transparente de c.mposition définie et peu hygrométrique. » Le thermomètre en quartz est un, exemple dis premiers. Il est constitué par un réservoir de quartz fondu et une tige de même natière (j'espère arriver à faire des tiges suffisamment cylindriques). Il faut prendre conme liquide un corps que l'on puisse avoir facilement pur, qui fonde à température relatvement basse, qui ne donne pas de vapeurs sensibles au moins jusqu'au rouge, enfin qui se contracte en se solidifiant. L'étain répond parfaitement à ces conditions. J'ai construit un thermomètre en quartz à étain allant de 2/40° à 58o°. Comme le quartz ne se ramollit pas avant 1000° à 1200°, il est possible de faire un thermomètre allant jusqu'à 900° au moins. Pour graduer ce thermomètre j'ai utilisé les points fixes suivants : jbullilion du mercure et du soufre. Le niveau de l'étain dans la tige est bien fixe dans ces deux cas. Pour aller plus haut on pourrait prendre les jjoinls d'ébullition du cadnium et du zinc. » Je remplis le thermomètre par aspiration de l'étain fondu; j'y fais le vide aussi complètement que possible et je le ferme au chalumeau. On enlève les dernières bulles d'air en fondant l'étain et en donnant au thermomètre des chocs répétés. Si par hasard l'étain entraîne une trace d'oxyde, celle-ci se colle au réservoir et y reste; le ménisque (') Travail fait au laboratoire de Physique de l'École Normale supérieure. ( 77G ) dans la lige est toujours très brillant, l'apparence est la même que celle d'un thermo- mètre à mercure. 11 est nécessaire que le réservoir soit assez épais ; sinon, quand l'étain se solidifie, il tire sur le réservoir et provoque la rupture de celui-ci. » J'ai construit un thermomètre en quartz à mercure, mais ceci se rapporte au second groupe d'applications. On siit que les thermomètres en verre à mercure ont le défaut de présenter le phénomène du retrait du zéro qui est peut-être dû à la consti- tution chimique du verre. Il serait bossible qu'un thermomètre en quartz ne présentât pas ce retrait. » Quand on met une tige d( verre dans la flamme du chalumeau oxhy- drique, elle fond, puis semble bouillonner; ce bouillonnement s'arrête en- suite. Il y a là dégagement de gaz dû soit à une réaction qui devient com- plète à cette haute température, soit à la sortie des gaz dissous pendant la fusion; le quartz fond tranqui » Dans l'étude des tubes i sérieux qui semble dû aux gaz lement sans dégagement gazeux. spectroscopie, on rencontre un obstacle qui se dégagent du verre. J'espère que le quartz ne présentera pas le m|me inconvénient. Si l'on remarque que le quartz est un corps de composition définie, inoxydable, difficilement réductible, peu hygrométriqub et diélectrique, on voit qu'il y n heu de l'essayer pour les tubes à spettroscopie. J'essaye en ce moment de faire un tube à hydrogène avec l'jspoir qu'il donnera un spectre parfait, et, si ces expériences réussissentij'utiliserai ces tubes de quartz pour étudier le problème suivant : quelle lest la matière qui transporte l'électricité dans les tubes à vide? » PHYSIQUE. — Fluorescence d\ certains composés métalliques soumis aux rayons Rôntgen et Becquerel (' ). Note de M. Paul Bary, présentée par M. H. Becquerel. (c En étudiant les différent; sels qui devenaient lumineux sous l'in- fluence des rayons X et des nyons Becquerel, j'ai constaté que ceux qui jouissaient de cette propriété ajpartenaient aux métaux alcalins et alcalino- terreux suivants : lithium, socium, potassium, rubidium, césium, magné- sium, calcium, strontium et baryum. » L'examen aux rayons X Jes différents sels de ces métaux permet de de les classer de la manière suivante : (') Travail fait à l'École municipale de Physique el de Chimie industrielles. ( 777 ) Fluorescents. Non lluorescenls. Lithium Chlorure. Sulfate, phosphate. Sodium Chlorure, sulfate, di- Carbonate, sulfure. ihionate. Potassium Bromure, chlorure, Hydrate d'oxyde, azotate, iodure , carbonate, bisulfate, dithionate, sul- sulfate. focyanure, ferricyanure. Rubidium Sulfate. Bitartrate. Césium Chlorure. • » Magnésium.... Chlorure, bromure. Oxyde, carbonate, sulfate, pyrophosphate, piios- phate dimétallique, pl.T- tlnocyanure. Calcium Chlorure, fluorure, sul Sulfate. fure. Strontium Oxvde, chlorure. Nitrate, carbonate, phos- phate. Baryum Chlorure, iodure, sul- Carbonate, nitrate, ciilo- fure, sulfate, dithio- rate, sulfite, chromate, nate, formiate, pla- oxalate, ferrocyanure, tinocyanure. .) La classification ainsi faite entre es sels fluorescents et ceux non fluorescents est un peu arbitraire, puisrue pour certains corps la fluores- cence est tellement faible qu'il faut uie attention prolongée pour, clans l'obscurité, la distinguer. » De tous les composés des autres nétaux que j'ai examinés dans les mêmes conditions, aucun n'a donné de fhénomène de fluorescence, excep- tion faite pour les sels d'uranium phosphorescents à la lumière. » J'ai constaté également, en substituant au tube de Crookes, qui servait dans ces expériences, un godet métallique contenant une substance radio- active que M. et M'"'' Curie ont mise obligeamment ;i ma disposition, que tous les corps qui ont montré la fluorescence aux rayons X ont aussi donné le même phénomène avec les rayons Becquerel. » On peut conclure des résultats obtenus sur les nouvelles radiations, comparés à ceux signalés par M. Edmond Becquerel (') sur la lumière, que les mêmes familles de corps qui donnent des sels phosphorescents à la lumière donnent aussi les composés que rendent lumineux les rayons X et les rayons Becquerel; à ce point de vue, au moins, ces rayons se com- (') Eu. Becquerel, La Lumière, t. I, p. 211 et suivantes. C 778 ) portent donc comme des radiations lumineuses de courte longueur d'onde. » En ce qui concerne la luminescence permanente propre aux sels de baryum radifères préparés par M. et M™^ Curie, il est évident qu'elle pro- vient, du moins en partie, de l'action des rayons Becquerel siu' le sel de baryum. Mais étant donné que les propriétés chimiques du radium et du baryum sont très voisines, il paraît probable que les sels de radium purs seront fluorescents comme le soit les sels des autres métaux de celte famille. » CHIMIE. - Sur les peroxydes de haiyum hydrates. Note de M. de Forcrand. « On a signalé plusieurs hydrates de peroxydes de baryum, notamment BaO=H=0, BaO^IoH='0, BaO'H'O ou BaO'H-O^ » M. Berthelot a donné pour la chaleur de formation de ce dernier + i5^'',92 à partir de BaO dissoutî et d'un excès d'eau oxygénée étendue. Quant à l'hydrate BaO-,ioH-0, ci peut l'obtenir de deux manières : » 1° En lavant avec beaucoup c^'eau la combinaison BaO'H^O. Dans ce cas, sa formule est BaO"'"* + io,Ui-0, d'après les analyses publiées par M. Berthelot. 11 est probable qu'ilconlient encore un peu du trioxyde qui a servi à le préparer. » 2° En versant l'eau oxygénée ( Les analvses donnent alors : BaO'1 ])eu de protoxyde. » Opérant sans doute avec ce dernier produit, M. Berthelot a trouvé pour sa chaleur de dissolution dan; H^Cl- étendu -1-3^*', 82, d'oîi il conclut pour sa chaleur de formation +23^^', 88 (soit -1-27^^', 70 — 3,82) (' ). » J'ai repris l'étude de ces coinposés en ajoutant de l'eau oxygénée étendue à la baryte dissoute, mais bn faisant varier les proportions. » I. Action de 4H-0- (4'") sur Bap (12'''). — On obtient immédiatement l'état final suivant dans le calorimètre étendue dans un excès d'eau de baryte. loH'O, indiquant la présence d'un 0,55 BaO'''» précipité -H o, 4-5 BaO''"' dissous, I résultat connu d'après l'analyse du liquifle que l'on filtre aussitôt après la formation du précipité (-). 1 » Le dégagement de chaleur observé tst -+- I2C''',863. (') Voir le Mémoire de M. Berthelot : Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. XXI, p. 167 ; 1880. (') Comme contrôle, dans une expérience spéciale, en dehors du calorimètre, j'ai ( 779 } » 11 faut faire subir à celle donnée plusieurs corrections, soit à cause de la destruc- tion de quelques traces d'eau oxygénée pendant lexpérience, soit pour tenir compte de son action sur la portion de BaO restée dissoute, soit pour tenir compte de la préci- pitation d'une partie de la baryle à i'élat de protoxyde hydraté. Tout calcul fait, on trouve -t- 27*^"', 465 pour i molécule du précipité de BaO- hydraté pur et exempt de protoxyde. )> J'ai ajouté iramédialement H-CP (4'"), ce qui a dégagé -i-i5=''',oS ('). La liqueur finale est limpide et neutre. On corrige encore ce nombre de l'action de l'acide sur la partie dissoute et sur la baryte précipitée à l'état de protoxyde, et l'on trouve finale- ment H- o'^"',725 pour la réaction de H- CI- dissous sur i molécule de BaO^ précipité. » Ces deux nombres -1-27,46 et -1-0,72 sont bien diflTérents de ceux donnés par M. Berthelot -{-23,88 el -f- 8,82. Cet écart mt paraît dû à ce fait que, dans les condi- tions de ces expériences, on n'a jamais BaO-H-ioM'O, mais un mélange contenant un peu de BaO -{- loH^O ; or ce dernier a pour chaleur de formation — i4'^''', i el pour chaleur de dissolution dans H-CP -1-4 i ,8, de sîrte qu'il suffit qu'il y en ait des traces même très faibles pour fausser les résultats. » II. Action de II-O- (3'") sur BaO (ra"') — Système final ; 0,935 BaO''" précipité H- o o65 BaO'-' dissous. » Chaleur dégagée : -f- 23''^',334. » En faisant les mêmes corrections que précidemment, on trouve -t-26'-''',887 pour BaO- hydraté précipité. » L'action de II-Cl- dissous donne ensuite -i-i*^'', 25o; soit, toutes corrections faites, -1-0,470 pour la réaction de cet acide sur BaO hydraté précipité. » Les nombres -1-27,46 et -1- 26,88 d'une pirt; -1-0,72 et -1-0,47 de l'autre, sont assez concordants pour des expériences de cett; nature. )) III. Action de aH^O- (6'i>) sur BaO (12''). — Système final : 0,845 BaO '''^précipité -h 0,1 55 BaO'»'' dissous. » Chaleur dégagée : -i- 22'^"',o73. )> Ce qui correspond à -t- 26'^'"i, 969 pour BjO^ hydraté précipité. H*CP dissous donne ensuite -1-5^^', 819; soit, toutes corrections faites, -t-o,332 pour son action sur I molécule du BaO- hydraté précipité. )' De ces trois séries d'expériences, je preidrai la moyenne 4- 27'^"', 1 1 pour la chaleur de formation du précipité de bioxyde pur hydraté, el la moyenne -1- o'^'',5o pour la réaction de fPCl^ sur ce précipité (la somme donne H- 27,61, nombre très voisin de -i- 27 ,70). i> Ces essais montrent en outre que, dans aucun cas, le précipité n'a pour compo- recueilli et analysé le précipité. Sa composition était BaO'-" -H 9,5 H-0 après dessic- cation sous cloche sur des plaques poreuses. (') La somme 4- 12,863 -1- i5,o8 =r ^ 27,9/S, nombre très voisin de la chaleur de neutralisation connue -h 27,70. ( 7«o ) sition BaO-+ «H-0, même si la baryte est en excès, comme on l'indique généra- lement. Les meilleures proportions paraissent être exactement H'-O^ pour BaO (com- position du précipité BaO'-'* -(- «H'O). » IV. Action de SH^O- (9'^') sur BaO (la'i'). -^ Système final : 0,77 BaO-'" précipité -h 0,28 BaO'" dissous. . Chaleur : H- 20*^^', 487- > Ce nombre correspond à + 22'^"', gg pour i molécule de BaO-''". )i Si l'on admet (mais ce n'est pas ceitain) que celte molécule ne contient que BaO- et BaO% sa formule serait o,825Ba0-4-o,i75BaOS ). Or la formation de BaO- dégage li- 27, 1 1. La différence — 4) 12 correspondrait donc à la transformation de o,i75Ba()2 en 0,176 BaO', soit pour une molécule en- tière — 23*^"', 543. 1 « La réaction totale, à partir du /ift-O- et de BaO, pour former une molécule de BaO', donnerait + Z^'\^&- . » Mais, outre que ce raisonnement ne repose que sur une hypothèse probable, la fraction o, 176 est bien faible pour conclure avec sécurité. ). Quoi qu'il en soit, H- Cl^ ajouté injmédiatement donne -h 7'^''', 247, ce qui condui- rait à -H 24''^',5i4 pour une molécule (je BaO' hydraté précipité ( -t- 24,5i4 -H 8,567 donnent un total bien peu différent de H- 27,70). » Ce nombre -1-3,567 s'écarte beaucoup de celui (+15,92), que donne M. Ber- thelot pour la combinaison BaO',H-o|ou BaO%H202 isolée par Schœne. Mais ici, il est certain que les deux produits son! différents, car, dans un essai spécial, j'ai re- cueilli et analysé le précipité que j'optiens. J'ai trouvé BaO^'"+ 9,54 H^O. Le tri- oxyde n'est donc pas à l'état de mofiohydrate, comme il arrive dans les conditions toutes spéciales décrites par Schœne. 11 paraît avoir le même état d'hydratation que le bioxyde. Toujours est-il que, lorsqu'oi dépasse la dose de 2H='0^ pour BaO, le préci- pité contient une petite quantité d'uniperoxyde (ou d'une combinaison de bioxyde et d'eau oxygénée) qui est beaucoup moins stable que le bioxyde (+ 8,667 ^^ ^^^^ de -f- 27, II). » V. Action de lolPO- (80''') iM/'BaO (12"'). — Ici les mesures calorimétriques ne sont même plus possibles, car la température s'élève, rapidement d'abord, puis plus lentement ensuite, mais encore de plusieurs centièmes de degré par minute pendant dix à douze minutes et probablement ^avantage. Dans une expérience, j'ai recueilli le précipité à la huitième minute; après l'avoir desséché comme les précédents, je l'ai analysé; sa composition était : BaO'''*-t- 7,72 H-O. )> Lorsqu'on exagère l'excès d'eau oxygénée, on obtient donc des com- posés plus oxydés encore que le trioxyde, mais de plus en plus instables. Ils sont d'ailleurs toujours très hydratés, le nombre des molécules d'eau ayant à peine diminué même dans ce dernier cas. » ( 78i ) CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la séparation des terres rares. Note de M. R. Ci3avastelox. « Dans un récent et important Mémoire sur la séparation des terres rares, M. Urbain (')a montré avec quelle facilité on peut aujourd'hui, par différentes méthodes dont quelques-unes lui sont personnelles, retirer le thorium et le cérium d'un mélange contenant en outre du lanthane et du didyme (néodyme et praséodyme). » Pour cela, dans le mélange de sels de thorium, de cérium, de lan- thane et de didyme, on élimine le thorium d'abord, le cérium ensuite. Le lanthane et le didyme font l'objet d'un traitement ultérieur. C'est ainsi, par exemple, qu'a procédé M. Urbain par application de la méthode élé- gante de MM. Verneuil et Wyrouboff. » J'ai reconnu qu'on peut obtenir des résultats satisfaisants par une mé- thode inverse : maintenir en solution le thorium seul, ou le thorium et le cérium, en produisant avec les autres métaux rares des combinaisons inso- lubles dans les conditions de l'expérience. De là deux procédés : i° pré- cipitation simultanée du cérium, du lanthane et du didyme; 2" précipita- tion simultanée du lanthane et du didyme seulement. » Premier procédé. — Si dans un excès d'une solution salurée, chaude ou froide, de sulfite neutre de sodium on verse, en agitant, la solution saline, neutre, des diffé- rents métaux rares, le cérium, le lanthane et le didyme sont précipités à l'état de sul- fites insolubles dans un excès de sulfite alcalin. La presque totalité du thorium est en dissolution. L'oxyde de thorium qu'on en retire ne renferme qu'une très faible proportion des autres métaux rares; sa précipitation par l'eau oxygénée est dès lors très facile. » Le mélange des sulfites insolubJes recueillis par filtralion est transformé en un mé- lange de chlorures dissous par l'addition d'acide chlorhydrique. » Dans la solution des chlorures, l'eau oxygénée précipite le thorium entraîné et, dans la liqueur filtrée à nouveau, l'ammoniaque précipite les autres oxydes. » Ces oxydes lavés sont mis en contact avec un excès de bicarbonate alcalin et brassés, au sein de la liqueur, par un courant d'acide carbonique. » Le peroxyde de cérium seul se dissout et colore la liqueur en brun. Si le résidu insoluble est encore coloré, on décante la liqueur brune et Ton ajoute une nouvelle quantité de bicarbonate dissous. On répète l'opération jusqu'à ce que le précipité res- tant soit parfaitement blanc ou blanc rosé. (') Annales de Chimie et de Physique, 7= série; février 1900. C. R., 190U, i" Semestre. (T. CXXX, N° 13.) I02 ( 7^2 ) » Il se peut aussi, si la peroxydation de l'oxyde de cérium a été incomplète, que du carbonate céreux reste mélangé à ceux de lanthane et de didyme. On le vérifie par addition au précipité de quelques gouttes d'eau oxygénée; l'apparition d'une teinte brune, même légère, révèle sa présence. Dans ce cas, on ajoute encore un peu d'eau oxy- génée, on élimine l'excès par filtration, on lave le précipité à l'eau distillée, et on le reprend par du bicarbonate alcalin dissous. » Finalement, le mélange des carbonates doubles de lanthane et de sodium, de di- dyme et de sodium, cristallisés et purs de cérium, est isolé par filtration. » Une trace de cérium dans un sel de lanthane ou de didyme peut être ainsi mise en évidence et séparée des autres métaux. » Tout le cérium que renferme la liqueur brune est précipité en jaune clair par la potasse ou la soude, en orangé brun par l'eau oxygénée. » Le précipité floconneux brun, séparé par l'eau oxygénée en excès, est, peu après sa formation, lavé à l'eau distillée jusqu'à cessation de précipité de la liqueur filtrée, par le chlorure de baryum (carbonate alcalin) et par l'azotate d'argent (chlorure que renferme l'eau oxygénée). I! est soluble dans les acides avec dégagement abondant d'acide carbonique et fournit des li(^ueurs, jaunes à froid, incolores à chaud. Avec l'acide chlorhj'drique on, observe en outre un dégagement de chlore. Le composé est donc un carbonate cérique et n'a pas, à ma connaissance, été signalé jusqu'à ce jour. Son étude fera l'objet d'une prochaine Communication. » Second procédé. — Si au mélange des oxydes obtenus par l'addition, à la solu- tion saline des métaux rares, d'ammoniaque et d'eau oxygénée, on applique le traite- ment aux bicarbonates alcalins, l'oxyde de thorium et l'oxyde cérique se dissolvent seuls. l » On les reprécipite ensemble, pa: la potasse ou la soude; l'action ultérieure de l'acide sulfureux les transforme en uii mélange d'oxydes au minimum, de sulfites ou de bisulfites que l'on dissout dans l'kcide chlorhydrique. Dans la solution chlorhy- drique, on sépare le thorium par l'eai oxygénée. » On peut aussi, dans la liqueur brune du précédent traitement, ne contenant plus que le thorium et le cérium, dissoutlre du carbonate de soude en quantité telle que la solution de sulfite formée par l'actipn ultérieure de l'acide sulfureux soit assez con- centrée pour dissoudre tout le thorifim. Il faut seulement, tandis qu'agit l'acide sul- fureux, agiter constamment et éviter |a formation de bisulfite, car le sulfite de cérium est soluble à froid dans le bisulfite aldalin; celui du thorium, au contraire, commence déjà à se précipiter à froid. » PHYSICO-CHLMIE. — Réactions chimiques produites dans une solution ; tension de vapeur du dissolvant Q). Note de M. A. Po\sot, présentée par M. Lipp- mann. « Je considère un mélange homogène, liquide ou gazeux de plusieurs corps ; les uns, i, i, ..., entre lesquels une réaction chimique se produit, (') Travail fait au laboratoire des Recherches physiques de la Sorbonne. ( 783 )■ lin antre qui ne prend part à aucune réaction : ce dernier est le dissolvant. La pression exercée sur ce mélange sera maintenue invariable dans toutes ses transformations. J'adjoins à ce mélange im système annexe composé d'une quantité infinie de dissolvant à l'état de vapeur et en équilibre osmo- tique avec le mélange. Le tout sera maintenu à une température inva- riable. » L Je fais décrire le cycle suivant : » i" Une réaction chimique s'accomplit, et en même temps je change (s'il y a lieu) la pression du dissolvant extérieur pour maintenir l'équilibre osmotique; 2" j'ajoute réversiblement le dissolvant, jusqu'à une dilution infinie, la réaction chimique étant arrêtée; 3° par voie réversible et osmo- tique, je reforme les composants primitifs du mélange; 4° je ramène à l'état initial, en enlevant le dissolvant ajouté dans l'opération 2°. » La somme des travaux des forces extérieures dans ce cycle se réduit à celle des travaux de la force / comprimant la vapeur du dissolvant : elle doit être toujours positive. )) IL Soit une solution S eu équilibre chimique et osmotique à une dilution déterminée. Je considère une modification virtuelle dans laquelle disparaissent Aa équivalents des corps i et 2. Je fais décrire le cycle précé- dent par les solutions S' et S. J'agis de même avec une solution S", prove- nant de S par une modification virtuelle inverse de la précédente. " ^^ 'da '^'®^'' P^^ "u'ie pour toutes les dilutions de la solution S, le tra- vail dépensé par la force extérieure changera de signe d'un cycle au sui- vant : ce qui ne doit pas être; d'oîi -f^ = o. ' aa ') e étant la masse du dissolvant dans la solution,

celui de la solution, on a, quel que soit e, dans la solution S, ^ =0. Or, en général, d^ ~ -^ de + -r—da~<ù de - 1- X da, Oe àa ' àf dA, .da de )) Pour la solution S, -tÏ = o, d'oii !^ = o; comme la condition d'équi- aa ' de >■ libre est X -^ o, on voit qu'elle est satisfaite pour une variation quelconque de e. ( 784 ) » L'équilibre chimique est donc indépendant de la dilution, par suite, le même que si le dissolvant n'existait pas, et indéj^endant de la nature du dissolvant. •» Cette proposition a été regardée comme un principe expérimental établi d'après les expériences de M. Berthelot ('). » III. Conséquences : » 1° Une solution, non en équilibre chimique, subit la même transfor- mation, quelle que soit la dilution; » 2° Dans chaque transformation élémentaire, afin que le travail non compensé soit positif, la réaction chimique spontanée élève toujours la tension de vapeur du dissolvant. » Cette tension est donc maximum à l'équilibre : la masse du dissolvant a un potentiel thermodynamique maximum, celui de l'ensemble des corps dissous est minimum. » IV. Supposons que certains produits de la réaction sortent de la dis- solution, formant ainsi un système hétérogène; la réaction peut être divisée en étapes successives et élémentaires comprenant chacune une réaction élémentaire effectuée dans le système homogène, puis une séparation élé- mentaire de produits de la réaction. Celte séparation ne se produirait pas dans une quantité de dissolvant suffisamment grande; ce qui permet de démontrer que la tension de vapeur augmente encore dans la formation du système hétérogène et, par suite, dans ses transformations. » V. D'après la proposition dn §11, lorsqu'une réaction chimique entre plusieurs corps n'est pas limitée, il en est de même dans tous les dissol- vants sans action chimique sur les corps réagissants ou formés. Dans les systèmes homogènes, au début dp la réaction, il y a toujours élévation de la tension de vapeur du dissolvant; croît-elle jusqu'à la fin de la réaction? J'espère pouvoir répondre plus tard à celte question. M VI. Je suppose que le dissolvant prenne part à une réaction chi- mique : i" à une solution en équilibre chimique et osmotique j'ajoute ré- versiblement une certaine quantité de dissolvant; 2° je laisse accomplir la réaction chimique et je modifie la tension de vapeur pour rraintsnir l'équi- libre osmolique; 3° j'enlève une masse de dissolvant égale à celle ajoutée; 4° je laisse revenir à l'état initial. » Pour que la somme des travaux soit positive, il faut que la tension de vapeur diminue dans la deuxième partie du cycle, alors qu'une certaine (') DuuEM, Potentiel thermodynamique, p. i45. ( 785 ) quantité du dissolvant disparaît dans la réaction, tandis qu'elle croisse dans la quatrième partie quand la féaclion produit du dissolvant. M Si le système est hétérogène, le corps réagissant, considéré comme dis- solvant, ne doit exister qu'en solution ou en mélange gazeux. « VII. En résumé, lorsque des réactions spontanées et limitées, effectuées à température et à pression constantes entre des corps dissous ou mélangés, modifient un système homogène ou hétérogène : )) 1° Elles accroissent, jusqu'à une i^aleur maximum, la tension de vapeur du dissolvant, lorsqu'il ne prend part à aucune réaction ; » 2" Elles accroissent, jusqu'à une valeur maximum, la tension de vapeur d'un des corps réagissants, lorsque ce corps est produit dans la réaction, et inversement. )) Dans ces propositions, la tension de vapeur peut être remplacée parla tension osmotique ou le potentiel thermodynamique de l'unité de masse. » Ces propositions peuvent être utiles dans l'étude des phénomènes bio- logiques, et, grâce à la cryoscopie et à la tonométrie, elles peuvent être appliquées à l'étude des réactions chimiques : les dernières propositions, connues surtout comme faits expérimentaux, l'ont déjà été. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur la recherche, le dosage et les variations de la cystine dans les eaux contaminées. Note de M. H. Causse, présentée par M. Arm. Gautier. « Dans une Note antérieure ('), nous avons établi que les eaux des puits contaminés de Lyon contenaient de la cystine unie au fer. Parmi les réactifs qui nous ont permis de constater la présence de cette substance nous avons indiqué le chloromercurate de p-diazobenzènesulfonate de sodium, qui donne avec la cystine une coloration jaune orangé; comme l'intensité de la teinte est proportionnelle à la teneur en cystine, il nous a été possible de doser cette substance et de suivre ses variations dans les eaux. (') Comptes rendus, février 1900. Dans celle même Noie, il s'esl glissé une confusion G au sujeldes nombres se rapporlanl au rapport -— • Au lieu rfe volume lolal des gaz 32"^", 5; CO- 3i",5; Âz o",5, il com-ient de lire volume total 36«,5, CO- 3i«,5 el Az ^", ce qui donne C=ro,oi6q8, Az =r 0,00628, et pour -7-^, le rapport — — ~— soit de ^^^ ■ ' ' 3 ' ' ' ^ Az ' ' o.oobaS i ( 786 ) » PréparaUoii du réaclij. — On dissout Sos"- de /j-amidobenzènesulfonate de sodium dans environ i''' d'eau distillée, on décolore au noir et l'on filtre; d'autre part, on prépare deux solutions saturées à froid, l'une de bichlorure de mercure, l'autre de chlorure de sodium; dans la solution de /7-araidobenzènesulfonate de sodium on verse i"' de sublimé ; il se fait un précipité blanc, très ténu, composé d'aiguilles microsco- piques de cliloromercurate; on laisse reposer, on lave à l'eau distillée, et lorsque le précipité est réuni, on ajoute un demi-litre de solution de chlorure de sodium; le chloromercurate se dissout lentement : après deux jours de contact, on obtient une liqueur incolore, qui se conserve plusieurs mois, si l'on a eu soin d'éviter le contact des matières organiques. Sur la combinaison mercurielle ainsi préparée, il faut faire agir une solution diazotante; on la prépare en dissolvant 4°'' de nitrite de potassium dans i'"' d'eau ; enfin on doit aussi se procurer une solution saturée d'acide sulfureux exempte de composés nitrés. » Pour se servir du réactif, dans un flacon à l'émeri on mesure loo" d'eau à analyser, on ajoute successivement 5" de chloromercurate, 2" de nitrate de potassium et i5 gouttes d'acide chlorhydrique normal; on agile, on ferme le flacon que l'on place dans un lieu obscur. Il se forme progressivement et lentement une coloration jaune; si l'eau est cj'stinée, il se développe simultanément une coloration orangée ré- sultant de la combinaison de la cysline avec le chloromercurate, qui atteint son maximum d'intensité après six heuresde contact. On ajoute alors sô" de solution sul- fureuse, on abandonne le tout à lui-même durant deux heures. Suivant que l'eau est pure ou contaminée, trois cas peuvent se présenter : » Premier cas. — La coloration obtenue est jaune, elle s'étend à toute la masse, où elle n'est visible qu'à la surface sous forme de ménisque; sous l'influence de Tacide sulfureux la décoloration est complet^ le liquide est incolore par transparence. Dans ce cas, l'eau ne contient pas de cystine. Dans ce groupe rentrent les eaux de sources, et les eaux ammoniacales sulffiydriquèes que je désignerai sous le nom A'eaux cystinêes dégénérées. Je me propose de revenir prochainement sur ce sujet. » Deuxième cas. — La coloration jaune domine avec une pointe d'orangé visible particulièrement à la surface; l'acide sulfureux éteint le jaune, mais laisse le ménisque avec sa coloration orangée primitive.' Les caractères sont ceux des eaux légèrement cyslinées. Dans cette classe rentrent les eaux aériennes, telles que celles des Jleui'es, rivières, ruisseaux et étangs; toutefois, à la suite d'une forte pluie ou de crues, la proportion de cystine augmente ainsi que nous avons eu l'occasion de le constater pour le Rhône. ; » Troisième cas. — La coloration ^sl jaune orangé ou orangée; elle s'étend à tout le liquide, dont la teinte est plus ou moins foncée; le ménisque apparaît rouge groseille; l'action de l'acide sulfureux n'a d'autre résultat que de faire ressortir avec plus de netteté la coloration primitive. L'eau était contaminée, plus ou moins cystinée, en tout cas suspecte ou mauvaise. » Dosage de la cystine. — Cette détermination peut se faire par des do- sages de soufre ou de fer pratiqués sur la solution alcaline provenant .de l'épuisement du précipité barytique; mais on arrive à une estimation suf- (78? ) fisante par voie coloriniétrique, en comparant la teinte obtenue avec celle que donne une solution titrée de cysline. » On dissout oe'',o5 de cystine dans 100"^° d'eau acidulée par l'acide chlorhydrique; on ajoute 5'^'= de chloromercurate, 2" de nitrite de potassium et i5 gouttes d'acide chlorhydrique normal; il se forme une coloration jaune orangé; après six heures de contact, on introduit 25" de solution sulfureuse; au bout de deux heures, le jaune est ('■teint, et il reste un liquide orangé avec lequel on prépare une gamme colorimélrique de la même manière que pour le dosage des nitrates et nitrites à l'état de picrate d'ammoniaque. » Il suffit de chercher la correspondance entre la teinte obtenue avec l'eau et l'une de celles qui composent la gamme pour avoir la richesse en cystine. » Relations de la cystine avec la fièvre typhoïde. — Toutes les eatix pré- levées dans des maisons où des cas de fièvre typhoïde ont été nettement constatés, à la Guillotière, aux Brotteaux, ou dans l'intérieur de Lyon, ont donné une coloration orangée étendue à tout le liquide. L'intensité de la teinte, qui est en rapport avec la proportion de cystine, semble aussi en relation avec la gravité de la maladie. Dans une maison de l'avenue des Ponts, trois cas de fièvre typhoïde ont été suivis de mort; la coloration de l'eau de son puits a été la plus prononcée que j'aie obtenue; c'était aussi la plus riche en cystine que j'aie rencontrée, soit en moyenne o^'",o3 au litre pendant la saison chaude. » Variations de la cystine. — La proportion de cystine n'est pas fixe ; elle varie très nettement avec les saisons : cette variation peut être reconnue à plusieurs signes, tels que aspect et abondance du précipité barytique, proportion relative de fer et de soufre, intensité variable de la coloration donnée par le chloromercurate. C'est à ce dernier réactif, utilisé coinine nous l'avons indiqué, que nous avons donné la préférence. » Des essais fréquemment répétés oui montré que l'intensité de la coloration, et partant la richesse en cystine des eaux contaminées, était maximum en septembre et octobre; à partir d'octobre, elle diminue gra- duellement, passe par un minimum en février et mars, pour reprendre ensuite une marche ascendante et revenir au maximum à la fin de la saison chaude. !) Les mêmes remarques s'appliquent à l'eau du Rhône, telle que la distribue la Compagnie : en février dernier, époque à laquelle j'ai commencé mes recherches, la teinte était peu sensible; progressivement, elle est devenue plus accentuée et a atteint un maximum dans la première quin- zaine d'août; pendant la seconde moitié d'octobre, elle avait conservé son ( 788 ) taux en cystine, mais depuis ce taux s'est abaissé, suivant de près les mêmes variations que les eaux de puits. Comparée aux puits de la Guillotière et des Brotteaux, la richesse en cystine de l'eau du Rhône peut être évaluée au ~ environ; loutefois, lorsque le fleuve déborde, la teneur s'élève et devient égale, parfois même supérieure, durant la crue, à celle que contient le plus mauvais puits de la Guillotière; j'ajouterai que ces fluctuations cor- respondent à celles de la fièvre typhoïde, comme en témoignent les statistiques. » Non seulement la proportion de cystine est variable, mais cette sub- stance peut disparaître à peu près totalement dans certaines eaux, ne lais- sant, comme indice de son existence antérieure, que de l'ammoniaque, de l'hydrogène sulfuré et des composés organiques sur lesquels je reviendrai . » BOTANIQUE. — Sur certains phénomènes présentés par les noyaux sous l'ac- tion du froid. Note de ]MM. L. Matruciiot et M. Molliard, présentée par M. Gaston Bonnier ('). « En étudiant l'action du froid sur la cellule nous avons obtenu, chez divers végétaux, des modifications nucléaires qui nous paraissent présenter quelque intérêt. Nous décrirons, en particulier, les phénomènes observés sur le Narcisse de Constantinople {Narcissus Tazetla L.). Dans le noyau normal du parenchyme foliaire tie cette plante, la chromatine est disposée sur un réseau à mailles très étroites et à filaments très fins; ce réseau est réparti de façon à peu près uniforme dans tout l'intérieur du noyau. » L'action du froid a produit dans les différentes cellules observées des effets analogues, mais à un degré variable. » La déformation la moins accentuée se manifeste par l'existence d'un réseau à mailles plus larges et à filaments plus épais; la chromatine forme aux nœuds de ce réseau des amas plus abondants. Dans d'autres noyaux où le réseau plus condensé ne comprend qu'un nombre de mailles assez- faible (une cinquantaine par exemple), on observe en outre une orienta- tion très nette; le noyau devient alors généralement bipolaire, les deux pôles étant diamétralement opposés. Dans ces noyaux à structure bipolaire les filaments du réseau chromatique ont une tendance très accusée à se dis- poser parallèlement à la ligne des pôles. (') Travail fait au laboratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 7«9 ) » A lin degré plus marqué de déformation les fdaments sont rejetés à la périphérie du noyau et se disposent suivant des lignes méridiennes; ces fdaments principaux sont reliés entre eux par de rares et comtes ana- stomoses s'orienlant elles-mêmes, plus ou moins, dans la direction polaire. » En même temps que le réseau devient superficiel, il s'effectue une concentration de la chromatine vers les régions équatoriales; cette concen- tration se fait à la fois par l'apparition d'un renflement fusiforme dans la partie médiane de chacun des filaments méridiens et par une fusion laté- rale, deux à deux ou trois à trois, de ces parties renflées. Il se produit ainsi un nombre assez restreint (8 à 12 par exemple) de nodosités équatoriales d'où partent de gros trabécules transversaux les reliant entre elles, et de fines fibrilles méridiennes qui vont s'amincissant en se rapprochant des pôles; fortement chromatiques à leur base, ces fibrilles le sont de moins en moins vers leurs extrémités. )) A un degré plus accentué encore, cette condensation conduit à la for- mation d'un anneau équatorial continu et de largeur uniforme; la partie chromatique du noyau se trouve alors réduite à cet anneau mince, dont le contour très précis ne présente plus que de légères denticulations d'où partent les fibrilles méridiennes devenues entièrement achromatiques. » A ce dernier état le noyau ne présente pas trace de nucléole. En ce qui concerne ce dernier élément, nous avons observé, dans les divers cas, des déformations qui sont en relation intime avec celles du réseau et qui aboutissent à la disparition complète du nucléole. Spliériquedans le noyau normal, il présente dans les noyaux gelés des phénomènes d'étirement et il se dispose, comme les fibrilles chromatiques, parallèlement à la ligne des pôles; d'ailleurs l'insertion même des fibrilles à sa surface semble montrer que cet étirement est purement passif. Il subit, dans le cas de la formation d'un anneau chromatique équatorial, le sort d'une quelconque des nodosités du réseau et prend part au même titre qu'elles à la consti- tution de cet anneau. I) On pourrait s'expliquer les divers aspects que nous venons de décrire rapidement en imaginant que, par suite de l'action du froid, il se produit entre le noyau et le reste de la cellule des phénomènes de diffusion ame- nant, à l'intérieur du noyau, une distension du suc nucléaire. » Cette distension ne se produisant pas d'une manière égale dans toute la masse du noyau, mais se localisant, au contraire, en un certain nombre de points, déterminerait la formation de masses vésiculeuses déplaçant le réseau et le comprimant entre elles. » Qu'il s'établisse deux de ces vésicules suffisamment étendues pour remplir presque C. K. 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 12.) I OjJ ( 790 ) tout le noyau en s'accolant l'une à l'autre, le réseau chromatique se trouvera rejeté à la périphérie, les filaments du réseau distendus, et la chromatine tout naturellement lo- calisée dans un anneau équatorial tel que celui que nous avons fréquemment observé, et qui correspondrait, dans celte hypothèse, à la zone de moindre pression. » Qu'il se forme, dans un noyau allongé, trois de ces vésicules, l'une médiane et les deux autres latérales, la chromatine devra se disposer suivant deux anneaux paral- lèles. Nous avons précisément rencontré ce cas particulier. » Enfin, qu'une seule vésicule prenne naissance excentriquement, la chromatine se trouvera rejetée d'un seul côté et affectera la forme d'une calotte polaire : c'est là encore une disposition qui s'est présentée à nos yeux. » La formation de telles vésicules permettrait donc d'expliquer les aspects les plus caractérislicpies que nous ont présentés les noyaux étudiés. Cette hypothèse prend d autant plus de force que, dans plusieurs cas, nous avons pu reconnaître un véritable boursouflement du noyau. C'est ainsi qu'à plusieurs reprises nous avons rencontré des noyaux qui offraient deux vésicules très développées faisant hernie au dehors et laissant entre elles un sillon circulaire assez marqué, au fond duquel se trouvait l'anneau chromatique équatorial. D'autres fois, nous avons pu reconnaître de la même façon l'existence d'une ou de trois vésicules, et la chromatine était alors disposée comme nous l'avons indiqué plus haut. » Mais il y a plus. Chaque fois que nous avons pu observer d'une façon précise les relations de position réciproque du noyau et des vacuoles pro- toplasmiques, nous avons constaté que les modifications de structure amenées dans le noyau étaient en rapport direct avec le nombre, le volume et la position des vacuoles. » Dans les cellules jeunes, que remplit presque entièrement le proto- plasma, le noyau subissant l'action du froid garde à peu près sa structure normale; le réseau devient seulement plus lâche, et lorsque des vésicules sont apparentes, elles sont petites et nombreuses. » Lorsque les éléments du noyau prennent une orientation bipolaire, on constate que ce noyau, dans la région des pôles, n'est séparé du suc cellulaire que par une mince couche protoplasmique. De plus, la ligne des pôles est alors normale à la surface de contact du protoplasma et du suc cellulaire. » Enfin, et pour nous en tenir à un troisième exemple, chaque fois que le noyau présente une calotte chromatique, celle-ci est diamétralement opposée à la surface libre d'une grande vacuole protoplasmique. » En résumé, l'action du froid produit des déformations nucléaires qui ( 790 sont en relation évidente avec la position respective du noyau et du suc cellulaire, ainsi qu'avec l'épaisseur de la couche protoplasmique qui sépare ces deux éléments. Un des phénomènes les plus apparents est une orien- tation, généralement bipolaire, de la partie chromatique avec condensation plus ou moins complète de la chromatine dans la région équatoriale. » Sans vouloir établir d^homologie avec les figures de karyokinèse, il est intéressant de remarquer que cette orientation n'est pas sans rappeler celle qu'on observe lors de la division indirecte du noyau. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur la toxicité des composés alcalino-terreux à l'égard des végétaux supérieurs. Note de M. Henri Coupin ( ' ), présentée par M. Gaston Bonnier. « Le calcium, le strontium et le baryum forment parmi les métaux un groupe très naturel qui les a fait réunir sous le nom commun d'alca/ino- terreux. Mais, de ce que leurs composés analogues présentent de grandes affinités, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'ils doivent être également toxiques pour les êtres vivants. On en a une preuve manifeste dans leur manière de se comportera l'égard des animaux, pour lesquels on peut dire que les composés de baryum seuls sont toxiques alors que les composés du calcium et du strontium leur sont ou indifférents ou très légèrement nuisibles. » Je me suis proposé d'étudier leur manière de se comporter vis-à-vis des végétaux supérieurs, au point de vue de leur toxicité, en prenant comme matériaux d'étude des pieds d'une même plante à un même état de déve- loppement, dans le cas actuel des plantules de blé dont la gemmule avait de 3*^™ à 4*^™ de longueur. » On constate d'abord que le carbonate de calcium, le sulfate de calcium, le fluorure de calcium, le sulfate de baryum, l'oxalate de baryum et le carbonate de baryum ne sont pas toxiques, résultat presque évident a priori, étant donnée la très faible solubilité de ces corps, » Pour les autres composés, voici un Tableau qui résume les nombres obtenus par leurs équivalents toxiques, c'est-à-dire le poids du composé (') Travail du laboratoire de Botanique du la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( 792 ) qui, dissous dans loo^' d'eau distillée, est suffisant et nécessaire pour pro- duire la mort de la plantule. Bromure . Chlorure . I Calcium. Strontium. Baryum. >oids atom. = .',0. Poids atom. = 87,60. Poids atom. = i3 CaBr^ SrBr^ BaBr2 3 2 0,62 CaCP SrCl^ BaCP 1,85 1 ,5o 0,235 CaP SrP Bal» 0,3. 0,093 0,019 Ca(Az03f Sr(AzO')^ Ba(AzO^)-^ 4 3,5 o,i85 )) l Ba(C103)2 1 o,oo38 Ca(C2H50')' » Ba(C'H'02) 1 .25 )) 0, i56 CaH*(PO')^ )) » 2,5 » )) lodure. • Azotate Chlorate Acétate j Phosphate j » Entre autres remarques auxquelles conduit le Tableau ci-dessus, il convient d'appeler l'attention sur les suivantes (en laissant de côté les composés non toxiques par buite de leur faible solubilité) : )) i" Les composés du calcium sont inégalement toxiques : très faible- ment (') (bromure, phosphate, azotate); faiblement (acétate, chlorure); très toxique (iodure). ' » 2° Les composés du strontium sont ou très faiblement toxiques (azo- tate), ou faiblement (bromure, chlorure), ou très fortement (iodure). » 3° Les composés de baryum sont ou moyennement toxiques (bromure), ou fortement (azotate, acétate, chlorure), ou très fortement (iodure), ou éminemment (chlorate;. (') Dans mes recherches sur la toxicité des composés métalliques, j'ai été amené, pour faciliter le langage courant, à adopter une échelle de toxicité ainsi établie : Très faiblement toxique . . Faiblement » Moyennement » Très fortement » Fortement » Eminemment » Très fortement » équivalent toxique supérieur à 2 compris entre 2 et i » I et o,4o )i o,4o et 0,25 )• 0,25 et o. I inférieur à o, i entre o. i et 0,01 ( 793) » 4° Pour les trois métaux, la toxicité augmente du bromure au chlo- rure et à l'iodure. Ce dernier a, partout, une toxicité élevée qui détonne en quelque sorte sur celle des autres composés. » 5° Au point de vue de la toxicité, le strontium est plus voisin du calcium que du barvum, ce qui concorde avec les propriétés chimiques des trois mélaui. et leur manière de se comporter vis-à-vis des animaux. )) 6° Contrairement à ce qui a lieu pour les animaux, la plupart des composés du calcium et du strontium sont toxiques pour les plantes, quoique, en général, dans une faible mesure. Mais, comme chez les ani- maux, la toxicité des composés du baryum est très élevée. » 7° Le chlorate de baryum est éminemment toxique; ceci est à rappro- cher de ce fait que, contrairement à la plupart des autres sels de sodium et de potassium, dont la toxicité est généralement faible, le chlorate de sodium et le chlorate de potassium ont tous les deux une toxicité extrê- mement élevée. (H. Coupin.) » 8° Enfin, le résultat le plus intéressant à noter est que la toxicité des composés homologues du calcium, du strontium et du baryum augmente manifestement dans le même sens que le poids atomique du métal. » BOTANIQUE. — Sur la culture pure d'une algue verte; formation de chlo- rophylle à l'obscurité. Note de M. Radais ('), présentée par M. L. Gui- gnard. « L'isolement d'une Algue verte unicellulaire, le Chlorella vulgaris, et la culture de cet organisme à l'état de pureté, ont permis à Beyerinck ( -) de démontrer que, contrairement à ce que l'on observe généralement chez les végétaux à chlorophylle, cette espèce utilise pour son développement les milieux riches en albuminoïdes et en hydrates de carbone. Malgré ce mode de vie qui rappelle le saprophytisme des Champignons et des Bactéries, l'Algue forme son pigment assimilateur et décompose l'acide carbonique à la lumière. Il était permis dès lors de se demander si la suppression de toute radiation lumineuse, en obligeant la plante à vivre exclusivement en ( ') Travail du laboratoire de Botanique de l'École de Pharmacie. (-) M.-W. Beyerinck, Cultunersucke mit Zoochlorellen, Lichenengonidien und anderen niederen Algen. {Bot. Zeil., 1890, t. XLVIII, p. 726 et suiv.) ( 794 ) saprophyte, aurait ou non pour conséquence la disparition du pigment chlorophyllien. » J'ai réussi à isoler de nouveau le Chlorella oulgaris Beyerinck et j'ex- pose ici les résultats du développement comparé de cet organisme à la lumière et à l'obscurité. » Parmi les milieux nutritifs très nombreux, que peut utiliser l'algue en question, j'ai fait choix, pour ces expériences, de ceux qui se prêtent le mieux à un rapide et abondant développement : tels sont les tranches de pomme de terre, cuites à la vapeur, etl'extrait de malt (macération au Jj d'orge germé) solidifié par la gélose. On obtient aussi de belles cultures superficielles en imprégnant de ce liquide des blocs de plâtre ou des bougies de porcelaine et d'alumine. » Sur ces milieux, les cultures ont été conduites, à diverses températures comprises entre 12" et 38° (20° optimum), en séries parallèles à la lumière et à l'obscurité. Afin de réaliser sûrement cette dernière condition, les précautions suivantes ont été ob- servées : » Les cultures non éclairées comprenaient un nombre de vases suffisant pour qu'à chaque examen l'échantillon prélevé fût rais hors série après son exposition à la lu- mière. Pour les essais effectués à la température du laboratoire (i2°-i7°), j'ai utilisé un cabinet noir photographique muni d'un tambour d'entrée; pour les cultures à plus haute température (ao^-SS") les vases étaient placés dans une boîte métallique à fer- meture étanche vis-à-vis de toute radiation lumineuse. A chaque prélèvement, la boîte était transportée de l'étuve au cabinet noir et ouverte à l'obscurité absolue. » Dans ces conditions, la multiplication des cellules se fait avec la même rapidité à la lumière et à l'obscurité. Dans les deux cas aussi, le verdisse- ment se produit, précédé d'une phase d'étiolement où les cellules nou- velles, d'abord jaunes, se nuancent peu à peu de vert clair pour arriver au vert foncé. Cette phase de début est plus longue, à l'obscurité, surtout sur les milieux sucrés; au bout d'une dizaine de jours, à 25" la teinte est devenue uniforme pour les cultures obscures ou éclairées. » Le seul aspect extérieur de la masse des cellules vertes ne saurait suf- fire pour conclure à la formation de chlorophylle à l'obscurité. Les obser- vations spectroscopiques qui suivent donnent la preuve de cette formation. » La masse verte de cellules, enlevée de la surface du milieu nutritif et délayée dans l'eau, est filtrée rapidement à la trompe, lavée, essorée et séchée dans le vide à l'abri de la lumière. Par trituration de la matière sèche avec un dissolvant approprié (alcool, sulfure de carbone), on obtient une solution qui est examinée immédiatement au spectroscope, à divers degrés de dilution, et sous une épaisseur de iS'^'". » Le peu de substance mise en œuvre et la nécessité d'opérer rapidement avec des dissolvants neutres pour éviter l'altération du produit, n'ont permis de représenter le ( 795 ) titre des solutions que par le poids de matière sèche traitée comparé à celui du dissol- vant. » A. Solutions dans l'alcool à j\^. — On observe un spectre d'absorption compre- nant : Bande I X 691-645 Axe moyen X 667 Cette bande, très noire, est à peine dégradée sur les bords. Bande 11 X 628-604 Axe moyen ..... . X618 Bande III X 592-567 Axe moyen X 677 » Bande continue depuis X5ii jusqu'à l'extrémité la plus réfrangible du spectre. Cette bande, très noire, débute par une pénombre dégradée de X7 environ de largeur. » B. Solutions dans le sulfure de carbone à yL. _ Même spectre que celui des dissolutions dans l'alcool, mais avec un transport vers le rouge et un dédoublement de la bande I en une portion très foncée d'axe moyen X 679 et une bande plus claire con- tiguë ayant X 659 pour axe moj'en. )) Les bandes II et III, claires, à bords dégradés, ont pour axes respectifs X 625 et X 583. La large bande continue de la portion la plus réfrangible du spectre débute à X55o, avec un bord estompé de X 7 environ. » C. En diluant les solutions précédentes, on voit disparaître d'abord les bandes III et II; la bande I est encore visible pour une concentration de -î-jI^. » Ces observations ont été répétées au moyen des cultures obtenues parallèlement à la lumière et à l'obscurité. Dans tous les cas. le spectre du pigment produit s'est présenté le même; la répartition des bandes d'ab- sorption et le repérage de leurs axes en longueurs d'onde montrent d'ail- leurs nettement qu'il s'agit d'une chlorophylle. » Ce résultat confirme certaines observations antérieures en les préci- sant. Dans une culture impure d'une Cyanopliycée développée à l'obscurité, Bouillac (') a obtenu un verdissement de la plante dû à la formation de chlorophylle (-). L'auteur considère que l'apparition du pigment est liée à la présence du glucose et au maintien d'une température de So". » Chez le Chlorella vulgaris, la production de chlorophylle à l'obscurité ne nécessite pas la présence de tel aliment particulier et s'effectue dans les larges limites de température oii les cellules se multiplient. » Plus récemment, Artari(^) a vu de même verdir à l'obscurité des (') R. BoLiLLAC, Recherches sur la végétation de quelques algues d'eau douce. (Thèse de Doctorat de la Faculté des Sciences de Paris, 1898.) (^) Étard et Bouillac, Sur la présence de la chlorophylle dans un jyostoc cultivé à r abri de la lumière. {Comptes rendus, t. CXXIV; 1898.) (') A. Artari, Bull, de la Soc. imp. des Nat. de Moscou, 1899, "° !> P- ^9- ( 796 ) cultures pures de gonidies de lichen (^Chlorococcwn Xanthoricœ) et conclut à la présence de chlorophylle d'après le seul aspect des cultures. Bien qu'aucun examen spectroscopique ne vienne à l'appui de cette opinion, il est probable que le pigment obseivé par l'auteur n'est autre chose qu'une chlorophylle. » Dès lors, et en présence de ces résultats concordants, on doit se de- mander quel rôle joue le pigment ainsi produit et s'il est inactif à l'obscu- rité au point de vue de l'assimilation chlorophyllienne. C'est une question sur laquelle je me propose de revenir. » GÉOLOGIE. — Le volcan andésitique de Tifarouine {Algérie^ Note de M. L. Gentil, présentée par M. A. Michel-Lévy. « Je désignerai sous le nom àevolcan de Ti/arouïne une série d'éruptions andésitiques qui se sont succédé sans interruption, ou à des intervalles de temps relativement courts, — à l'époque du Miocène supérieur — en un point situé sur la côte occidentale de la province d'Oran, en Algérie. » Les produits volcaniques accumulés par ces éruptions s'étendent actuellement entre la Mersa Madar et le cap Figalo (dans la région appelée Ti/arouïne ^ar les indigènes) sur une surface présentant iS*^*" suivant sa plus grande longueur. Si l'on songe, d'autre part, que ce volcan miocène a été fortement démantelé et qu'il est en grande partie recouvert par des sédiments, on verra qu'il a dû constituer un massif assez imposant. » L'étude en a été esquissée par MM. J. Curie et Flamand, qui ont signalé des roches trachytiques, trachyto-porphyrtques, des trachyan- désites, des andésites à pyroxène et une augite-andésite à pyroxèue et hy- persthène. J'ai repris cette étude pour le Service de la Carte géologique de l'Algérie, et, après le relevé d'une carte détaillée au jôoôT' l'étude des nombreux échantillons que j'ai recueillis, j'ai établi une succession d'éruptions andésitiques qui m'a paru intéressante non seulement par la variété de ses types pétrographiques, mais encore par le mode de gisement de ces roches volcaniques. » Au point de vue pétrographique j'ai distingué trois types principaux de roches qui se sont épanchées dans l'ordre suivant, de bas en haut. » 1° Andésite à biotite. — Cette roche, de couleur gris clair, est caractérisée par de belles lamelles de mica noir. Ce minéral du premier temps de consolidation est accom- pagné d'augite, A'hypersthène et de rares cristaux à^apatite et de magnétite; enfin ( 797 ) de grands feldspaths calcosodiques parmi lesquels j'ai reconnu loule la série des pla- gioclases depuis Vandésinc ac/ofe jusqu'à la bylownite. Le deuxième temps est marqué par une pâte, en partie vitreuse, renfermant un très grand nombre de microlites feld- spathiques très fins, allongés suivant la zone />^'(oo i) (o i o) à extinctions faibles ou nulles, plus rarement aplatis sur i,'-'(o i o) et présentant alors les caractères de r(7«- désine-oligoc/ase, deVandésine eldeVandésine basique. Cette pâte renferme en outre de petits cristaux de inagiiétite. » 2° Andésite à hornblende. — Cette roche, de couleur claire comme la précédente, est caractérisée par de jolis cristaux allongés d'hornblende, avec polychroïsme vert brunâtre et angle d'extinction notable, ou bien poljchroïsme brun foncé et extinction très faible. Ce minéral est accompagné d'autres phénocristaux d\ipatite, d''augite et d^hyperslhène assez rares, enfin de nombreux feldspaths calcosodiques variant depuis Vandésine-oligoclase \\\i(\\\A\\ labrador basique. La pâte du deuxième temps plus ou moins vitreuse renferme de fins microlites feldspathiques {oligoclase et andésine) et des microlites plus rares de magnétite. 1) 3° Andésite à hypersthène. — Cette roche est de couleur foncée, à pâte noirâtre sur laquelle se détachent de grands cristaux de feldspaths. Elle montre au microscope : des phénocristaux à'' hypersthène. d'aiigiie, de magnétite, de rares cristaux d''apa- tite. enfin de grands feldspaths calcosodiques offrant tous les termes entre Vandésine ac(V/e et la bytownite basique. La pâte du deuxième temps renferme toujours du verre dans lequel sont noyés de fins microlites d'oligoclase et d'andésine et de nombreux microlites de magnétite. » A ces trois types se rattachent d'autres roches, accidentelles dans ces éruptions. C'est ainsi que j'ai trouvé : » a. Une andésite micacée à biotite qui forme des dykes et que je considère comme \e faciès lamprophyrique de l'andésite à biotite; elle se distingue de cette dernière par la présence de nombreux et fins microlites de biotite dans la pâte du deuxième temps. » b. Une andésite à augite qu'il m'a été impossible de délimiter sur le terrain à cause de sa distribution indifférente; elle se rattache aux andésites à hornblende et aux andésites à hypersthène. » c. Une andésite feldspathique dans laquelle les silicates ferromagnèsiens du pre- mier temps sont rares ou bien ont disparu; cette roche forme des filons. » d. Une andésite avec hypersthène et augite assez rares, dont la pâte holocris- talline présente une tendance très marquée à la structure microgrenue et qui se rap- proche beaucoup des micronorites. Cette robe forme le culot du volcan miocène. » Toutes ces roches présentent un caractère commun : c'est la présence de l'hypersthène, faiblement polychroïque, avec ses formes cristallines, ses macles, ses associations fréquentes à l'aiigite. Ces roches ont été, sur une grande surface, fortement altérées, silicifiées. 11 en est résulté de nouveaux c. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N" 12.) Io4 C798 ) types dans lesquels les phénocristaux el la pâte ont été partiellement ou même totalement épigénisés par du quartz, de la calcédoine, de l'opale, de la tridvmite, etc. Dans les roches siliceuses ainsi formées, la composition minéralogique et la structure primordiales sont souvent très difficiles à reconnaître: j'ai presque toujours pu les déterminer en m'aidant d'obser- vations minutieuses sur le terrain. » Au point de vue du mode de gisement, les andésites de Tifarouïne se présentent principalement sous la forme de coulées et de brèches de pro- jections. » Les coulées sont épaisses et montrent souvent de superbes brèches ignées {brèches de coulées). Elles sont assez rares et marquent, plus particulièrement, le dernier effort de l'éruption. » Les dykes el les filons sont accessoires et montrent quelquefois la forme bré- choïde des coulées au contact de leurs salbandes. » Les brèches de projections prédominent. Elles sont formées de blocs irréguliers, anguleux, de grosseur variable, depuis le volume d'une noix jusqu'à plusieurs mètres cubes (jusqu'à So™''). Ces blocs sont des bombes volcaniques constituées par la même roche que les coulées associées, mais avec une pâte plus vitreuse. Les blocs de roches étrangères ou enclaves sont excessivement rares. Ces bombes, entremêlées de cendres et de lapilli, constituent un tuf volcanique généralement très résistant. » Ces brèches sont surtout développées dans les déjections d'andésite à hyperslhène. Elles se montrent sur une surface importante avec une épaisseur de plus de 4oo™. Elles forment des lits superposés plongeant régulièrement autour d'un vaste cratère central. Elles sont intercalées de coulées et constituent un énorme cône de débris. » On ne peut se méprendre sur l'origine des brèches andésitiques de Tifarouïne : ce sont de véritables brèches de projections. » On est surtout frappé, dans ce volcan miocène, de l'abondance de ces brèches qui lui donnent une physionomie spéciale. » J'ai retrouvé les mêmes caractères dans d'autres gisements andési- tiques de l'Algérie et aussi au cap de Gâte, dans l'Espagne méridionale. J'ai été frappé de voir, dans le massif volcanique de cette région, décrit par M. Osann, de puissantes formations de brèches, identiques à celles de Tifarouïne, et dans lesquelles j'ai retrouvé les mêmes types pétrogra- phiques. Le volcan de Tifarouïne offre encore beaucoup d'intérêt au point de vue slratigrajjhique. Les relations avec les terrains encaissants sont assez curieuses; j'aïuai l'occasion d'en parler prochainement. » ( 799 ) PHYSIQUE BIOLOGIQUE. — Chaleur Spécifique du sang. l^oieAe M. H. T>ordip:r. présentée par M. d'Arsonval. « Peu fie recherches ont été faites sur la chaleur spécifique des tissus de l'organisme, bien que celte constante phvsicjue soit d'une grande impor- tance. » Pour le sang, en particulier, ou ne trouve guère (') que les nombres indiqués par Landois, dans son Traité de Physiologie, [et déterminés par Ropp; ces nombres sont : Sang artériel i ,o3i Sang veineux 0,892 Sang défibriné 0,927 » Mais si l'on remarque que l'eau a la plus grande chaleur spécifique connue et égale à i, il y a lieu d'être étonné de voir assigner au sang arté- riel une chaleur spécifique supérieure à i"^^', tandis que celle du sang vei- neux serait de 0,892 seulement! » Une si grande différence paraissant inexplicable, je me suis proposé de reprendre ces déterminations. J'ai utilisé la méthode du refroidisse- ment, après l'avoir expérimentée, dans les mêmes conditions, sur des liquides de chaleur spécifique bien établie (alcool, chloroforme, benzine). » Comme le sang et les tissus de l'organisme sont altérés par une tem- pérature trop élevée, on a pris l\S° comme température initiale et l'on a, chaque fois, mesuré le temps correspondant à un abaissement de 20°; l'enceinte de refroidissement, recouverte intérieurement de noir de fumée, était complètement et soigneusement entourée de glace fondante, de ma- nière à la maintenir toujours à la même température de o". » Les déterminations ont été faites sur le sang de plusieurs animaux : bœuf, veau, chien. On a mesuré, pour un même animal, la chaleur spéci- fique : 1° du sang artériel recueilli directement dans le petit vase de laiton; 2° de ce même sang défibriné; 3° du sérum provenant de la coa- gulation. (') L'auteur de cette Note ne paraît pas avoir connu les déterminations que j'ai faites en 1890 {Annalea de Chimie et de Physique, 6* série, t. XX, p. 178). La cha- leur spécifique du sang n'est pas d'ailleurs constante. Elle varie notablement avec les proportions relatives d'eau (laquelle accroît la chaleur spécifique) et de matières fixes (lesquelles la diminuent) proportions qui varient du sang artériel (plus aqueux) au sang veineux, suivant les animaux et les conditions physiologiques. M. B. ( 8oo ) » Quoique la chaleur spécifique du sang ne soit pas absolument con- stante et représentée par un chiffre mathématiquement invariable comme celle d'un liquide chimiquement pur, les nombres trouvés dans un grand nombre d'expériences oscillent, dans de faibles proportions, autour des moyennes suivantes : Sang artériel 0,901 Sang défibriné 0,920 Sérum 0,982 » En ce qui concerne l'influence de la nature du sang (artériel ou vei- neux), les expériences ont porté sur deux chiens; les résultats ont tou- jours été concordants : la chaleur spécifique du sang artériel a été trouvée supérieure à celle du sang veineux. )) La moyenne des nombres obtenus est : Sang artériel 0,906 Sang veineux 0,898 » Si l'on compare ces chiffres à ceux qui ont été indiqués par Landois, on constate un écart considérable pour ce qui concerne le sang artériel : le nombre i,o3i est donc erroné. Il n'en reste pas moins vrai que la chaleur spécifique du sang veineux est plus faible que celle du sang arté- riel : ce résultat peut s'expliquer j)ar la présence, dans le sang veineux, des produits de déchets de la respiration des tissus, et |)rincipalement de l'hémoglobine réduite, dont la chaleur spécifique est sans doute moindre que celle de l'oxy hémoglobine. » 11 n'est pas inutile de faire remarquer que la chaleur spécifique totale du corps de l'honnîie et des animaux, qu'on a l'habitude de considérer comme égale à i, est nécessairement plus faible que l'unité, puisque la chaleur spécifique du sang, la plus grande de celles des tissus de l'orga- nisme, est en moyenne égale à 0,9 seulement. La capacité calorifique du kilogramme d'animal est bien plutôt voisine de 0,7 ou de 0,8 que de i. » PHYSIOLOGIEEXPÉRIMENTALE. — Restauration des fonctions du cœur et du système nerveux central après l'anémie complète. Note de M. Frédéric lÎATTELLi, présentée par M. Marey. « J'ai fait, dans le laboratoire de Physiologie de l'Université de Genève, une série d'expériences pour rechercher après combien de temps on peut ( Soi ) encore réussir à ranimer le cœur et le système nerveux central, soumis à une anémie complète. » Les expériences ont été faites sur des chiens adultes. » L'anémie complète a été produite en arrêtant les battements du cœur, soit par l'électrisation directe de cet organe au moyen d'un courant induit, soit par la suffocation (occlusion de la trachée), soit par la chloro- formisation. >) Quelle que fùl la méthode employée pour arrêter le cœur, je me suis servi du pro- cédé suivant pour rappeler l'animal à la vie : )) Lorsque les battements du cœur ont complètement cessé, on ouvre le thorax sur le côté gauche, en pratiquant un volet de manière à pouvoir introduire la main. On ouvre le péricarde. On saisit le cœur à pleine main et l'on pratique la compression ryth- mique des ventricules, en même temps qu'on entretient la respiration artificielle au moyen d'un tube introduit dans le larynx. » Le cœur reste vide de sang, le centre vaso-moteur étant paralysé. Pour ramener le sang vers le cœur, on comprime rythmiquement l'abdomen. » Après quelques secondes de compressions rythmiques des ventricules, ceux-ci offrent des trémulations fibrillaires qui s'accentuent de plus en plus. Après un temps variable suivant les circonstances, les différentes fonctions du système nerveux central se rétablissent successivement : le centre respiratoire d'abord, le réflexe cornéen ensuite, et un peu plus tard, le réflexe patellaire. En outre, le centre vaso-moteur reprenant ses fonctions, le sang afflue en abondance vers le cœur. » Mais le cœur continue à ollVir des trémulations ventriculaires. Pour les faire cesser on applique sur les ventricules une décharge électrique, en suivant le procédé et les indications données par M. le professeur Prévost et par moi (Notes aux Comptes rendus, 26 décembre 1899, ^'- Journal de Physiologie, n" 1; 1900). » Sous l'effet de la décharge le cœur reprend son rythme; souvent il est un peu faible au début, il se vide avec difficulté. On pratique encore quelques compressions des ventricules toutes les cinq ou six secondes. » On suture alors la plaie du thorax et l'on suspend la respiration artificielle. L'animal respire spontanément, mais ne paraît pas avoir conscience de ce qui se passe autour de lui. La température rectale, qui s'était abaissée à 34° ou 33°, tend encore à baisser, et l'animal succombe bientôt si on ne le réchauffe pas. Dans ce but on le place sur une plaque de zinc chauffée à !\o° environ. Bientôt la température rectale monte. » Après une heure environ (à partir du moment où l'on a suturé le thorax), l'animal commence à reprendre la conscience et l'intelligence. Après deux heures, il crie, il soulève la tête si on l'appelle, il essaye de mordre si on le pince, il fait des efforts, il est très agité. » iMalheureusement, pendant la manœuvre des compressions rythmiques des ven- tricules, il m'a été impossible de ne pas blesser les plèvres, étant donnée la séparation imparfaite du médiastin chez le chien. Cette lésion des plèvres, unie au fait des cris violents et de la grande agitation du chien, sont peut-être la cause de la mort rapide ( 8o2 ) de l'animal. Les chiens sur lesquels j'ai opéré de la manière que je viens d'indiquer n'ont jamais vécu au delà de vingt-deux heures. » Les résultais que j'ai obtenus dans les différents procédés employés pour amener l'arrêt du cœur sont les suivants : » A. Arrêt du cœur par iélectrisalion directe de cet organe au moyen d'un courant induit. — Après le passage du courant, l'anirnal présente une période d'agi- tation, de cris, etc., qui est bien connue. Tout mouvement respiratoire cesse après une minute et demie environ. » Lorsqu'on attend que dix minutes se soient écoulées, à partir du moment où les battements des ventricules se sont arrêtés, on constate que les trémulations ventricu- laires ont presque complètement cessé. En prati(|uant, à ce moment, les compressions rythmiques des ventricules, on voit habituellement apparaître les premiers mouve- ments respiratoires spontanés après quatre ou cinq minutes. Le réflexe cornéen se ré- tablit après une dizaine de minutes, et un peu plus tard le réflexe patellaire. )) Lorsque quinze minutes se sont écoulées depuis l'apparition des trémulations ventriculaires, les mêmes phénomènes se produisent, mais la restauration des fonctions du système nerveux est plus longue à apparaître. » Si l'on attend vingt minutes, on peut réussir à faire rebattre le cœur, mais habi- tuellement les centres nerveux ne reprennent pas leurs fonctions. Après trente minutes d'anémie complète, le cœur aussi devient incapable de récupérer son rythme. » B. Arrêt du cœur par suffocation (occlusion de la trachée). — Par rocclusion de la trachée, le cœur du chien s'arrête, comme on sait, après sept ou huit minutes. Je commençais la compression rythmique des ventricules dix minutes après l'arrêt complet du cœur, savoir dix-sept ou dix-huit minutes après l'occlusion de la trachée. A parité de durée de l'arrêt complet du cœur, il faut habituellement un temps plus long, pour ranimer les fonctions du système nerveux central, que dans la mort par l'èlectrisation du cœur. » C. Arrêt du cœur par chloroformisation. — La compression rythmique des ven- tricules a été faite dix minutes après l'arrêt complet du cœur. Le rappel à la vie de l'animal a lieu aussi vite que dans la mort par électrisation directe des ventricules. » De ces différentes expériences nous pouvons déduire les conclusions suivantes : » 1. Le cœur paralysé par différents procédés a pu reprendre ses batte- ments après un arrêt complet de dix minutes (vingt minutes dans la mort par électrisation du tœur quand on appliqua siu' cet organe une décharge électrique), après avoir comprimé les ventricules d'une manière rythmique. » 2. Le système nerveux central a pu reprendre ses fonctions après un arrêt du cœur prolongé pendant dix minutes (quinze minutes dans la mort par électrisation du cœur). La conscience et l'intelligence de l'anima se sont rétablies. » 3. La survie des animaux n'a pas dépassé vingt-deux heures; ils ont ( 8o3 ) succombé à l'affaiblissement graduel, favorisé peut-être par la blessure des deux plèvres. » 4. I/idée généralement acceptée (Love, S. Mayer, Richet) que la fonction psychique ne peut être rétablie après que l'anémie l'a abolie, ne peut pas être admise. Comme Bro\vn-Séquar;l l'avait avancé, le tissu céré- bral peut supporter au contraire une anémie complète prolongée, et réac- quérir ensuite ses fonctions. » 5. J'ai j3u rappeler à la vie des chiens normaux adultes soumis à l'as- phyxie par sulTocation après dix-huit minutes; le maximum atteint jus- qu'ici par le procédé de la respiration artificielle était de huit minutes (Piot). » 6. J'ai pu rappeler à la vie des chiens normaux adultes dont le cœur avait complètement cessé de battre depuis dix minutes à la suite de la chloroformisalion. » 7. Il est possible que ce procédé puisse être appliqué d'une façon ef- ficace chez l'homme, en cas d'arrêt du cœur causé par la chloroformisalion, par la suffocation, par les accidents de l'industrie électrique, etc. w PHYSIOLOGIE. — Méthode pour l'examen et la mesure du goût ( ' ). Note de MM. Ed. Toulouse et N. Vascuide. » Il n'existe pas, à proprement parler, de méthode systématique pour la mesure du goût. Certains expérimentateurs ont employé des poudres gus- tatives; d'autres, des solutions déposées sur la langue avec le doigt, un pinceau, une éponge ou des tubes; d'autres enfin, des courants électriques. Mais les conditions de l'expérience n'ont pas été rigoureusement établies; Or, c'esl la seule chose qui importe pour que les recherches puissent être comparables, ainsi que nous l'avons montré pour les autres sens (-). » Nous avons adopté le chlorure de sodium pour les saveurs salées, la (') Travail du laboratoire de M. Toulouse à l'asile -de Villejuif. (^) Ed. Toulouse, Mesure de l'odorat par l'eau camphrée (Soc. de Biologie, i3 mai 1899). — Ed. Toulouse, et N. Vaschide, Nouvelle méthode pour mesurer la sensibilité thermique (Acad. des Sciences, 22 janvier 1900). — Ed. Toulouse et N. Vaschide, Nouvelle Méthode pour la mesure de l'acuité auditive pour l'intensité des sons {Acad. des Sciences, 19 lévrier igoo). — Ed. Toulouse et N. Vaschide, Nouvelle Méthode pour la mesure de la sensibilité tactile de pression des surfaces cutanées et muqueuses (Acad. des Sciences, 5 mars 1900). ( 8o4 ) saccharose pour les saveurs sucrées, le di-bromhydrate de quinine pour les saveurs amères, et l'acide citrique pour les saveurs acides. Ces corps, qui sont définis et familiers pour tous les sujets normaux, sont solubles dans l'eau distillée à i pour lo ('). » Chacun est dilué à i pour lo, à i pour loo, à i pour looo, etc.; ensuite chacune de ces solutions de série est divisée en 9 plus faibles et donne des solutions division- naires à I, 2, 3, ..., 9 pour 100, à I, 2, 3, ..., 9 pour 1000, etc. On emploie, au moyen de compte-gouttes convenables, des gouttes de ^\ de centimètre cube ('-), pré- sentant toutes le même volume, quelle que soit la concentration de la solution, et sen- siblement le même poids. D'ailleurs ce poids, lorsque la vitesse de chute tend à être nulle, est en générai insuffisant à éveiller une sensation de contact. En outre, si la solution est maintenue dans un bain-marie réglé à 38°, la goutte d'eau, dansles condi- tions normales, ne provoque pas de sensation thermique appréciable. Si donc elle est sentie, c'est uniquement à cause de ses qualités sapldes, puisque d'autre part ces corps ne donnent pas lieu à des sensations olfactives. » Nous commençons par des gouttes, qui, par leur dilution, provoquent des excita- tions i Mélange aqueux d'essence d'anis (i goutte pour So"^"). » Mélange aqueux d'essence de menthe (i goutte pour 3o'^<'). » Mélange aqueux d'essence d'ail (i goutte pour 3o™). 11 Solution aqueuse d'eau camphrée (i pour looo). 11 'Vinaigre. )) Solution aqueuse de sulfate de fer (i pour 200). >i Rhum. Il Huile. » On remarquera que ce sont là des produits usuels, mais non définis. Employés sous cette forme ( ' ), ils doivent être reconnus par des sujets normaux, car leur valeur gustative, variable selon la qualité des produits, est dans tous les cas fort au-dessus du minimum perceptible. D'autre part, on ne recherche pas quelle intensité minimum est nécessaire pour provo- quer la perception, mais seulement l'état du développement de la mémoire et du jugement liés à l'exercice du goût. » Nous employons, pour les essences, des mélanges aqueux, et non des solutions alcooliques, afin de ne pas être gênés parle goût de l'alcool ; dans ce cas, l'eau agit mécaniquement en divisant les particules des essences, dont l'excitation à l'état pur serait trop intense. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur quelques considérations relatives à la congélation de l'eau ('). Note de M. F. Bordas, présentée par M. Brouardel. « Lorsqu'on soumet de l'eau contenue dans un récipient cylindrique, par exemple, à une température de 10° à i5° au-dessous de zéro, l'obser- vation montre que la solidification du liquide se produit de la périphérie au centre du vase. » Les cristaux de glace ainsi formés s'enchevêtrent les uns dans les autres et se soudent entre eux, en vertu d'un phénomène bien connu. Dans (') Il faut agiter les essences avant de s'en servir. (^) Travail fait au Laboratoire municipal de Paris. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N« 12.: lOJ ( 8o6 ) ce travail de solidification, le liquide demeuré interposé entre les cristaux est refoulé vers la partie centrale du vase. » En répétant l'expérience ci-dessus avec une eau contenant des matières en suspension, comme des débris organiques, ime solution de carmin, des microorganismes, ou des corps en dissolution comme des sels de potasse, glucose, couleurs d'aniline, sulfate de strychnine, présure, etc., la cris- tallisation de l'eau s'effectuant de la périphérie au centre, on obtient dans cette dernière partie un liquide contenant tous les corps en suspension et tous les sels en dissolution. » D'autre part, comme ce noyau est devenu plus dense par l'effet de la concentration, il ne se solidifie guère que vers 12° ou i5° au-dessous de zéro; il en résulte que l'on peut, par simple décantation, obtenir soit la concentration des liquides qui peuvent s'altérer par les procédés actuelle- ment usités dans les laboratoires, ou au contraire recueillir la partie soli- difiée totalement exempte de matières étrangères. » Dans une procJiaine Note, j'indiquerai les résultats obtenus dans les applications de ces constatations aux recherches toxicologiques. » M. C Mermet adresse une Note relative à l'action de la lumière de l'acétylène sur les couleurs de certaines étoffes. M. De Yincenzi adresse une nouvelle Note « Sur les manuscrits de Lavoisier » . Les deux Notes sont renvoyées à la Section de Chimie. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. M. B. ( 8o7 BVLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 5 mars 1900. Ministère de l' Instruction publique. Annales du Bureau central météorolo- gique de France, publiées par M. E. Mascart, Directeur. Année 1897 : I. Mémoires; II. Observations ; III. Pluies en France. Paris, Gauthier-Villars, 1899- 1900; 3 fasc. in-4°. Théorie des fonctions algébriques de deu.x variables indépendantes, par MM. Emile Picard, Membre deTlnstitut, cLGeorges Simart. T. II. i"fasc. Paris, Gauthier-Villars, 1900; 1 fasc. in-8°. Nouveaux éléments de Géométrie, par M. Charles Méray. Paris ( F. Savy)^ Gauthier-Villars, 1874; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Conjuguées des environs de Toulouse, par M. Joseph Comère. (Extr. du Bull, de la Société botanique de France, t. XLVI : séance du i4 avril 1899.) Paris, Libr.-impr. réunies, s. d.; i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Association française pour l'avancement des Sciences : Compte rendu de la 1%' Session. Première Partie ; Documents officiels; procès-verbaux. Paris, G. Masson et C'*, igoo; i vol. in-8°. L'Institut de Bibliographie : histoire et développement, organisation et service. Paris, 1900; i fasc. in-S". Notre ami le Chat, par Paul Mégnin, préface de François Coppée, de l'Académie française. Paris, J. Rothschild, 1899; i vol. in-8''. (Hommage de l'Auteur.) Bulletin de la Société internationale des Électriciens. T. XVII, 11° 164, jan- vier 1900. Paris, Gauthier-Villars; i fasc. in-8°. Institut des Actuaires français. Bulletin trimestriel, y.^ année, n° 39, janvier igoo. Paris, L. Dulac; i fasc. in-8°. Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. 4* série, 34* année, i*'^et 2* trimestres 1898. Rouen, imp. Julien Lecerf, 1899 ; i vol. in-8°. Bulletin économique de l'Indo-Chine; 3* année, n" 19, i" janvier 1900. Saigon, imp. coloniale, 1900; i fasc. in-8°. Pétition adressée à M. le Président de la Chambre des Députés, le 1 8 dé- cembre 1899, par Alfred Basin. Aire, A. Lequien, s. d. ; i fasc. in-r8. Recherches sur les taches du Soleil et leur origine, par Rr. Birkeland. ( 8o8 ; Christiania, 1900; i vol. gr. iri-8°. (Présenté par M. Poincaré. Hommage de l'Auteur.) An account of the Cnistacea of Norway, with short descriptions and figures ofallthespecies, by G.-O. S\rs. Vol. III : Cumacea, part III et IV. Bergen, 1900; I fasc. gr. in-8°. Académie royale de Belgique. Bulletin de la classe des Sciences ; 1900, n° i. Bruxelles, Hayez; i fasc. in-8''. Annales de la Société scientifique de Bruxelles; '24'année, 1899- 1900, fasc. 1. Louvain ; i fasc. in-8°. Year-book of the Royal Society , 1900; n° 4. London, Harrison and Sons. 1900; I vol. in-S". ' Proceedings of the Royal physical Society, session 1898-99. Vol. XIV, part II. Edinburgh, M'Farlane and Erskine, 1900; i fasc. in-8°. Memoirs and proceedings of the Manchester litterary and philosophical Society, 1899-1900. Manchester; i fasc. in-S". Proceedings of the Academy nf naiural Sciences of Philadelphia, 1899, part II. April-September. Philadelphia, 1899; i fasc. in-8''. Journalof the Royal microscopical Society, ediledby A.-W. Bennett; rgoo, parti, february. London; i fasc. in-S". Geological Survey of Canada. Contributions to Canadian Palœontology : vol. IV, part I. OttaAva, 1899; ^ ^^^^- i'^-^"- Anales de la Sociedad espanola de Historia naiural. Série II, t. VIII. Madrid, 1899; i fasc. in-8°. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER- VILLaRS, Quai des Grands-Augustins, n" 55. mis 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Toluraes ln-4*. Deui , l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t du i" janvier. Le prix de P abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Départements : 30 fr. — Union postale . 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran (rères. iCbaix. Jourdan. Ruff. t, Courtin-Hecquet. j Germain etGrassin. i Gastineau. le Jérôme. m Jacquard. / Feret. ux j Laurens. ' Muller (G.). > Renaud. / Derrien. j F. Robei i. ■ j Oblin. ' Uzel frères. ...... Jouan. Lorient. chez Messieurs : I Baumal. I M°" Texier. Bernoux et Cumin. Georg. Lyon { Côte. J Savy. ' Vitte. Puât. On souscrit, à l'Étranger, Amsterdam . Marseille. . Montpellier Moulins.. . ' TY Perrin. ( Henry. wg U-Ferr. \ i Marguerie. i Juliot. ( Douy. Nourry. Ratel. 'Rey. i Lauverjat. ( Degez. ) Drevet. \ Gratier et C'V i tlle Foucher. g { BourdigDon. ( Dombre. ^ I Thorez. ' Quarré. I Valal. I Goulet et fils. Martial Place. I Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. I Sidot frères. ) Guisl'hau. f Veloppé. 1 Barma. \ Appy- Mimes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blanchier. i Marche. Bennes Plihon et Hervé. Girard (M""). \ Langlois. Nantes Nice. . . . Poitiers. Rochefort . Bouen S'-Étienne Toulon. . . ■ Lestringant. ^ Chevalier. ( Ponteil-Burles. ( Rumébe. ) Gimet. I Privât. , Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. ( Giard. ( Lemaitre. Toulouse.. Valenciennes. Athènes. . . Barcelone. . Berlin. Berne . . . Bologne. Bruxelles. Bucharest. Budapest Cambridge. . Christiania. . . Constantinople. Copenhague ... . Florence Gand Gènes Genève . . La Haye. Lausanne.. Leipzig. Liège. chez Messieurs : I Feikema Caarelsen * et C'v Beck. Verdaguer. I Asher et C'v I Dames. , Friedlander et fils. f Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zauichelli. I JLamertin. MayolezetAudiarte. ( Lebégue et C'". ( Sotcheck et C°. ' .\lcalay. Kilian. Deighton, BellelC". Cammermeyer. Otto Keil. Hôst et Gis. Seeber. Hoste. Beuf. . Cherbuliez. Georg. ( Stapelmohr. Belinfante frères. ( Benda. I Payot. Barth. \ Brockhaus. Lorentz. Max Riibe. Twietmeyer. ( Desoer. I Gnusé. Londres . chez Messieurs ; !Dulau. Hachette et C'v Nutl. Luxembourg.... V. BUck. / Ruiz et C'V Madrid ) ^°"^° ^ Fussel. Capdeville. Milan. . Moscou. \ F. Fé. ( Bocca frères. ' Hœpli. Tastevin. Bome . S'-Petersbourg. Turin. Vienne . Naples (Marghieri di Giu,. ( Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiffer. New- York Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C- Palerme. . Rebcr. Porto Magalhaès et Mouiz. Prague Rivnac. Bio-Janeiro Garnier. Bocca frères. Loescheret C'v Botterdam Kramers et fils. Stockholm. Samson et Wallin. I Zinserling. ( Wolff. Bocca frères. Brero. Clausen. RosenbergetSellier. Varsovie Gebelhner et Wollf Vérone Drucker. ( Frick. * Gerold et C'v Ziirich Meyer et Zeller. ILES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o. ) Volume in-4°; i853. Prix 16 fr. Tomes 32 à 61.— (I" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4°; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 a 3i Décembre 18S0.) Volume in-4''; 1889. Prix 15 fr. 'PLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ■ : Mémoire sur quelques points delà Physiologie des Algues, par MM. A. DerbÈs et A.-J.-J. Solier.— Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent 1er " par M.Hansen. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières "•ar M. CLitDK Bermard. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. " 1 ; Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedïn. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciencer ncours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- , suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature !» ports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs », par M. le Professeur Bron». In-4», avec 27 planches; 1861.. . 15 fi. ' ^me Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires préstontés par divers Sarants à l'Académie des Sciences. K 1% TABLE DES ARTICLES. (Séance d■ --Ci', NOMINATIONS. IMM. CoitNU, Lœwy, Darboun, Vax TiEaiiii.M. A. Milne-Edwards, Beriiielot sont nommés membres de la Commission chargée de préparer une liste de candidats à une place d'.Vssocié étranger, laissée vacante par le décès de Sir Edwards Frankland .' -jii'y CORRESPONDANCE. M. E. Fischer, nommé Correspondant, adresse ses remerciments à l'Académie. . . M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. W- Obroutchcf, du P. Juan Doyle et de IM"' Clémence Royer M. J. CoULON. — Sur les équations au.K dérivées partielles du second ordre li- néaires et à coefficients constants M. P.AUL Painleve. — Sur les systèmes différentiels à points critiques fixes M. E. Mercadibr. — Sur la télégraphie multiplex : relai téléniicrophonique dilTé- rcntiel i\l. P. Massoulier. — Relations entre la conductibilité électrolytique et le frotte- ment interne dans les solutions salines. M. A. DuEOUR. — Sur un thermomètre en quartz, pour hautes températures -M. Paul Bary. — Fluorescence de certains composés métalliques soumis aux rayons Rontgen et Becquerel M. DE F'orcrand. — Sur les peroxydes de baryum hydratés M. R. CiiAVASTELON. — Sur la séparation des terres rares , M. A. PoisoT. 7— Réactions chimiques pro- duites dans une solution; tension de vapeur du dissolvant Bulletin niBLintiiiApiiiguE I M. H. CAU.S.SE. - Sur la recherche, le dosage 704 et les variations de la cysline dans les eaux contaminées 780 MM. L. Matruciiot et M. Molliard. — Sur certains phénomènes présentés par les noyaux sous l'action du froid 78S ^(ii M. H^NRi CouPiN. —.Sur la toxicité des composés alcalino-terreux à l'égard des véaétaux supérieurs 791 765 M. Ridais. — Sur la culture pure d'une algîie verte; formation de chlorophylle à 7C7 l'oiscurilé 79.'! M. L. Gentil. — Le volcan andésitique de Tifarouïne ( Algérie ) 796 770 M. H. BoRDiER. — Chaleur spécifique du sang 791) M. Frédéric Battelli. — Restauration des 773 fonctions du cœur et du système nerveux central après l'ancmic complète 77^ MM. Ed. Toulouse et N. Vaschide. Méthode pour l'examen et la mesure du goût Soo 77'i M. F. Bordas. — Sur quelques considéra- tions relatives à la congélation de l'eau.. 778 M. C. Mermet adres.se une Note relative à l'action de la lumière de l'acétylène sur j'^i les couleurs de certaines èlolïes 8ofi M. DE VicENZi adresse une nouvelle Note sur les manuscrits de Lavoisicr So(i 7S2 807 IMPRIMERIE GAUTflIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, ââ. /.*• Gérant ." t»AuraiEi»-ViLi.ARS. PARIS. AHH 84 1900 1 q/^/^ PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR IHiVI. IiES SECHÉTAKRBS PERPËTUEUCiS. TOME CXXX. NM3 (26 Mars 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES. SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. yuai des Grands-Augustins, 55. 19G0 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉAh'CES DES 23 JUIN 1862 ET a/j MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre oiî oar unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus -" 32 pages par année. les Comptes rendus, on ne reproduit pas les .as verbales qui s'élèvent dans le sein de xicadémie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- | vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéij sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesRt ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autiiJ que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance 1- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant} étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des person ss^ qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'^i- demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'und sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sn\ tenus de les réduire au nombre de pages requis, e Membre qui fait la présentation est toujours non» :; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ext il ' autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le: il- pour les articles ordinaires de la correspondance > cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à ter s. le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re tu I actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu li- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. H Le tirage à part des articles est aux frais des(»i^j leurs; il n'y a d'exception que pour les RapporljaWJ les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative Jil un Rapport sur la situation des Comptes rendus ajfèsJ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du "é- sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent faire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés d U» déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6N Autrement la présentation sera remise à la séance suivit». APR 24 180Ô COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 MARS 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE; L'ACADÉMIE. PHYSIQUE . — Déviation du rayonnement du radium dans un champ électrique. Note de M. Henri Becquerel. « Les expériences que je poursuis depuis plusieurs mois sur le rayon- nement du radium ont montré que les propriétés de la partie de ce rayonnement déviable par un champ magnétique avaient la plus grande analogie avec celles des rayons cathodiques. Pour démontrer l'identité complète des deux sortes de radiations, il était nécessaire d'établir l'exis- tence, pour le rayonnement du radium, soit d'un transport de charges électriques négatives, soit d'une déviation dans un champ électrique, ces deux propriétés étant, du reste, corrélatives l'une de l'autre. » M. et M™* Curie ont montré tout récemment que le rayonnement du radium transporte des charges électriques négatives. Pendant que ces savants réalisaient cette expérience fondamentale qui a mis hors de doute G. R., igoo, I" Semestre. (T. CXXX, N» 13.) I06 ( 8io ) l'identité dont il vient d'être question, je cherchais, de mon côté, à me- surer la déviation électrostatique à laquelle mes mesnres préliminaires dans le champ magnétique avaient permis d'assigner une grandeur pro- bable ('). » Cette mesure est particulièrement intéressante parce qu'elle permet, par sa comparaison avec la déviation magnétique, de déterminer la vitesse de translation des charges électriques et le rapport des masses matérielles entraînées à la charge qu'elles transportent. )) Après plusieurs essais pour obtenir, dans le vide, des champs élec- trostatiques très grands, je suis revenu à une disposition que j'avais em- ployée il y a trois mois et qui, avec quelques perfectionnements, m'a permis de manifester le phénomène de la déviation électrique avec beau- coup de netteté, dans l'air, et à la pression atmosphérique. w La disposition consiste essentiellement à faire passer un faisceau très étroit de radiations entre deux petits plateaux électrisés, et à recevoir le faisceau sur une plaque photographique enveloppée de papier noir. Des fils métalliques fins, placés en avant de la plaque, donnaient, par la trace de leur ombre, des repères précis. On constate alors que le faisceau émané du radium est repoussé par le plateau électrisé négativement, ce qui est conforme à l'existence de charges négatives transportées au travers du champ. La diffusion du faisceau est augmentée par la dispersion qui se produit dans le champ électrique comme dans le champ magnétique, et pour la même cause, qui est l'hétérogénéité du rayonnement. » En renversant le sens du champ, les déplacements sont inverses, et l'on peut, en couvrant successivement chaque partie de la plaque par un écran opaque, obtenir sur la même épreuve les deux déviations de sens contraires. » Ces déviations sont difficiles à mesurer; j'ai obtenu des résultats plus nets en employant la disposition suivante : M Deux petits plateaux de cuivre, rectangulaires et de 3"°, 45 de hauteur, ont été disposés verticalement et fixés par de la paraffine de façon à laisser entre eux un intervalle d'air de i*^"" d'épaisseur. Dans cet intervalle, le champ électrique était mesuré sensiblement par la différence de potentiel des plateaux, évaluée en unités C. G. S. L'un des plateaux étant à la terre, l'autre était en relation avec une batterie de six grandes jarres dont la (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 210; 29 janvier 1900. ( 8r, ) capacité réduisait considérablement la vitesse de la variation du poten- tiel entre les deux plateaux, sous l'influence du radium. Un électro- mètre à cadran de Henley, en relation avec la batterie, avait été gradué par l'observation de diverses distances explosives, de façon à donner approximativement le potentiel de la batterie. Pendant l'expérience, ce potentiel était maintenu constant en rechargeant constamment la batterie avec une machine à influence, et en faisant en sorte que la déviation de l'électromètre se maintînt constante. Une disposition convenable permet- tait, au cours d'une expérience, de renverser le sens du champ électrique entre les plateaux en lui conservant la même intensité. )) La plaque photographique, enveloppée de papier noir, était fixée en dehors du champ, à i'''°,2 au-dessus de l'arête supérieure des plateaux; la matière radio-active était placée au-dessous du champ; dans une première série, la matière active était placée dans une petite cuve de plomb au- dessous d'une lame de plomb dans laquelle était pratiquée une fente de G''™,! 5 environ de large; dans une autre série, le sel de radium était rassemblé dans une rainure rectiligne de i""" de large, pratiquée dans un petit bloc de plomb ; le tout était orienté de manière que la partie moyenne du faisceau coïncidât à peu près avec un plan parallèle aux plateaux et à égale distance de ceux-ci. » Le faisceau large et diffus ainsi obtenu est dévié par le champ électro- statique; mais la déviation, qui correspond sur la plaque à un déplacement de quelques millimètres, est difficile à mesurer. On a alors disposé exac- tement au-dessus du milieu de la fente un écran plan très mince, en mica recouvert d'étain et bien isolé. Cet écran, qui dépassait les limites du champ et s'approchait près de la plaque photographique à laquelle il était normal, donnait sur celle-ci une ombre rectiligne très étroite, si le faisceau des radiations actives était exactement parallèle à son plan, ce qui est sensiblement réalisé lorsque les deux plateaux sont au même potentiel. Au contraire, si le faisceau est dévié dans un sens, une partie de ce faisceau sera arrêtée par l'écran, et celui-ci projettera sur la plaque une ombre dont la direction indiquera le sens de la déviation et dont la limite correspondra à la déviation des radiations les moins déviées par le champ électrique, et donnant encore une impression notable au travers du papier noir. Cette limite est diffuse en raison de la pénombre due à la largeur de la source, et surtout en raison de la dispersion du rayonnement par le champ élec- trique. Si l'on renverse le sens du champ, l'ombre est projetée en sens contraire. ( 8i2 ) » Dans celte expérience une disposition particulière permettait de cou- vrir, par un écran opaque, successivement, chacune des parties de la plaque photographique perpendiculairement à la déviation, de façon à obtenir sur la même épreuve les deux phénomènes inverses. On constate alors l'existence de deux bandes blanches décalées l'une par rapport à l'autre, montrant la dispersion dans deux sens opposés, à partir d'une origine commune. » On a obtenu diverses épreuves pour des champs électriques qui ont varié entre 1,02 X 10'^ et 1,29.10'- unités C. G. S. La déviation, rame- née à une intensité commune du champ électrique d'environ 1,02 x 10" unités C.G.S. (10200 volts entre les deux plateaux), peut être évaluée à o'^'",4 environ, » Lorsqu'on calcule quelle doit être la trajectoire d'une particule maté- rielle de masse m, chargée d'une quantité d'électricité e entrant avec une vitesse v dans un champ électrique uniforme d'intensité F, la direction de la vitesse initiale étant normale au champ, on reconnaît très simplement que cette trajectoire est une parabole dont l'axe est parallèle à l'axe du champ, dont le sommet est au pomt d entrée, et dont le paramètre est -^• Si le champ a une épaisseur / perpendiculairement aux lignes de force, la déviation linéaire parallèlement au champ, vers le plateau positif, si e est eF/- . 1 négatif, a pour valeur au sortir du champ x^ — ^-^- A partir du moment où la particule a quitté le champ, elle se meut suivant la tangente à la parabole, et comme cette tangente va couper la tangente au sommet, c'est- à-dire la direction de la vitesse initiale, au milieu du champ, on voit que l'angle de déviation 9 ou l'angle des tangentes est donné par la relation lanae ^ — -• Si l'on considère un écran normal à la direction de la vitesse ° m\'"- initiale, et situé à une distance h du champ, la particule mobile rencon- trera cet écran à une distance du point d'intersection de cet écran avec la direction primitive égale à .F/(i-H S = (^ H- a) lange = -^^ Dans l'expérience décrite ci-dessus, on avait approximativement S = o'='",/| pour F = 1,02x10'= avec / = 3'=-,45 et /i = i^'°,2. F/ ( 8i3 ) » Si l'on connaissait exactement le rayon de courbure p de la trajectoire dans un champ magnétique d'intensité H, d'une radiation identique, c'est- à-dire de la même masse m, chargée de la même quantité e, et animée de la même vitesse (^ normalement au champ, on sait qu'on aurait la relation m „ -. = Hp, et en combinant cette relation avec la précédente, on en déduirait, pour la vitesse »', la valeur . Depuis j'ai tenté, il y a deux ans, avec l'aide de M. Moissan que je remercie, de faire, par coulée, des tubes et autres appareils en quartz ou en fluorine fondus au four électrique, mais je n'ai pu réussir complètement. » 11 m'a paru, dans ces divers essais, que l'on peut travailler le quartz fondu comme le verre, c'est-à-dire à la canne et par soufflage, sauf à le ma- nier dans des creusets et avec des matériaux suffisamment réfractaires. » PHYSIOLOGIE. ■— Sur la transformation de la graisse en glycogène dans l'organisme, par MM. Ch. Bouchard et A. Desgrez. « L'un de nous a montré (') que des personnes ne recevant d'autres ingesta que les gaz atmosphériques et n'éliminant que les matières de la (') C'est H. Gaudin qui est parvenu le premier, en 1889, à étirer le quartz en fds fins (voir Comptes rendus, t. VIII, p. 678 et 711). {-) Je mentionne la fabrication et l'usage de ces appareils dans YExposé de titres pour ma candidature à rAcadémie des Sciences, p. G3 (Gauthier-Villars, éditeur à Paris, novembre 1888). (^) Cil. Bouchard, Comptes rendus, 3 octobre 1898. (8,7) perspiration cutanée et de l'exhalation pulmonaire, peuvent présenter des augmentations de poids atteignant lo^'', 2oS'' et même 40'''' dans l'espace d'une heure. Les augmentations réelles sont encore supérieures ; les per- sonnes en question éliminent, en effet, de la vapeur d'eau et de l'acide carbonique. Quelle est la matière empruntée à l'air et fixée dans le corps capable de produire un tel résultat? Ce ne peut être la vapeur d'eau : l'air qui pénètre dans les poumons à une température inférieure à celle du corps et non saturé de vapeur d'eau en ressort à la température du corps et à l'état de saturation. Comme il est évident que de telles augmentations ne sauraient s'expliquer davantage par fixation d'acide carbonique ou d'azote, elles ne peuvent être rapportées qu'à une fixation de l'oxygène par l'organisme. Ce gaz ne saurait produire des variations de poids impor- tantes ni par dissolution dans nos humeurs, ni par saturation de l'hémo- globine; il faut donc admettre qu'il s'agit de quelqu'une de ces oxydations incomplètes survenant au cours de la destruction de l'albumine, des hy- drates de carbone ou des graisses. Des expériences rapportées dans le tra- vail dont il est question ayant montré que ces variations positives du poids du corps qui s'observent si rarement, peuvent être provoquées presque à volonté chez la souris et chez le chien après une alimentation très copieuse par la graisse succédant à une période de jeûne prolongé, on était arrivé à ces conclusions que de telles variations positives du poids sont certaine- ment dues à une oxydation incomplète de la graisse et que l'effet de cette oxydation incomplète de la graisse est vraisemblablement sa transforma- tion en glycogène. Les expériences que nous allons rapporter ont eu pour but de juger la valeur de cette hypothèse. '> Les premières recherches que nous avons instituées en vue de vérifier la réalité de cette origine du glycogène aux dépens de la graisse, ont porté exclusivement sur le foie. Nous mettions des chiens en état d'inanition, pour épuiser la majeure partie de leur provision de glycogène. Nous leur donnions ensuite autant de graisse qu'ils voulaient bien en ingérer et, en même temps, 1*"' de phloridzine environ par kilogramme d'animal. L'addi- tion de ce glucoside avait pour but de déterminer l'élimination, par la voie rénale, du sucre provenant non des hydrates de carbone qui étaient épuisés par l'inanition, mais de l'albumine élaborée ou, éventuellement, de la graisse transformée. Comme l'azote total éliminé permet de calculer l'albumine élaborée et, par suite, le sucre qu'elle a fourni dans son dédou- blement, nous devions conclure à la transformation de la graisse en sucre G. R.^ 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 13.) '"7 ( 8»8 ) clans le cas où le sucre dosé dans l'urine ajouté à celui correspondant au glycogène trouvé dans le foie eût excédé celui fourni j)ar l'albumine dé- truite dans le même temps. Si, au contraire, le dédoublement de l'albu- mine suffit à fournir, d'une pari, le glycogène perdu par le rein sous forme de sucre, et, d'autre part, le glycogène restant dans le foie, au moment delà mort, on est autorisé à penser que le foie n'a pas transformé la graisse en glycogène. » Expérience I. — Chien pesant 8700?'' après quatre jours de jeûne. Ingère, les quatre jours suivants, 9008'' de graisse de porc; élimine, sous l'influence de la phlo- ridzine, 33s'',48 de sucre. L'azote total, dosé en même temps, est de iSs^Oy et corres- pond à la destruction de Ç)i"',(^3> d'albumine, c'est-à-dire à l'élaboration de Sis^ig de sucre. L'animal est sacrifié le cinquième jour. Son foie pèse 170?"' et contient ofjôa de glycogène (proc. Kulz). » Expérience II. — Chien pesant gooos'' après trois jours de jeûne. Ingère, les huit jours suivants, gio?'' de graisse de porc et igos'" de viande maigre débarrassée, par ébullition avec l'eau, de ses hydrates de carbone. Elimine, sous l'influence de la phlo- ridzine, 49°'', 34 de sucre. L'azote total des urines est de 278', 48, correspondant à la destruction de i845'',93 d'albumine, c'est-à-dire à la production de io3b'',55 de sucre. L'animal est sacrifié le neuvième jour. Son foie pèse iSSs'' et contient 3s'', 47 de gly- cogène (proc. Kiilz). » Il conviendrait, pour établir des comparaisons rigoureuses, d'ajouter, d'une part, au sucre fourni par l'albumine celui provenant de la phlo- ridzine, et, d'autre part, au sucre éliminé, celui correspondant au glyco- gène resté dans le foie. Comme chacun de nos animaux a ingéré 20^'' environ de phloridzine, il est évident que ces corrections ne pourraient qu'accen- tuer les différences présentées par nos expériences entre le sucre éliminé et celui provenant de l'albumine élaborée. La graisse ingérée n'a donc pas enrichi le foie en glycogène ('). On peut objecter que les chiens mis en expérience ne sont pas restés clans l'état de repos absolu et ont pu con- sommer une quantité de sucre indéterminée. Mais on sait que, chez les chiens nourris à la viande et non à la graisse et chez lesquels le travail musculaire n'est pas supprimé, l'urine, après action de la phloridzine, renferme 0,488 de sucre par gramme d'albumine détruite, ce qui, pour nos deux expériences, donnerait 44^"'. 62 et 78s'',r)5 de sucre, chiffres supé- rieurs à ceux que nous avons trouvés. Cela encore prouve que la graisse ne concourt pas à la formation du sucre dans le foie. (') MM. Kumagawa et R. Miura ont publié récemment des expériences analogues qui les ont conduits aux. mêmes résultats {.4rc/i. /. P/iysiol., p. 43i-454)- ( 8i9 ) » Les expériences plus générales que nous allons maintenant rapporter permettent, d'ailleurs, de lever d'une façon absolue l'objection posée plus haut et démontrent que si le foie met notre théorie en défaut en ne trans- formant pas la graisse en glycogène, il n'en est pas de même des résultats fournis par les muscles. » Ces nouvelles expériences ont été également faites sur le chien. Nous avons d'abord déterminé la quantité de glycogène contenue dans le foie et les muscles d'un chien soumis à une alimentation mixte, composée de pommes de terre et de viande. Nous avons ensuite institué deux séries d'expériences comparatives sur des chiens soumis à une inanition de deux, trois et quatre jours, ceux de la première série jouant le rôle de témoins, ceux de la seconde ingérant, sous forme de gras de lard séparé avec soin des parties maigres, une quantité de graisse variant entre 3oos'' et i loo^'. Tous ces animaux furent sacrifiés par hémorragie (artère fémorale) et les dosages de glycogène immédiatement pratiqués sur une portion d'organe ( ]o^ a So^'' de foie ou de muscle de la cuisse). » Dosages. — Dans le plus grand nombre des expériences, on a effectué les dosages de glycogène par la méthode de Fraenkel modifiée par Garnier. Pour six expériences, on a employé, comparativement, la méthode de Brûcke-Kùlz. Pour les deux dernières, enfin, on a eu recours au procédé récemment publié par le professeur Gautier. Relativement à la méthode de Fraenkel, nous croyons devoir compléter, au point de vue pratique, les indications si utiles données par Garnier (' ). Nous avons observé, en effet : 1° qu'il est indispensable de filtrer les liquides réunis, avant le traitement par l'alcool, sur un double filtre Berzélius-Suédois, c'est-à-dire de tissu très serré, pour éviter le passage de petits grains de silice provenant de la trituration des organes avec le sable quartzeux; i" qu'il faut employer un sable soigneusement lavé, pour éviter la présence d'un peu de sel de chaux qui se précipiterait, en présence de l'alcool concentré, et fausserait les résultats. Nous croyons, en outre, nécessaire de recourir au procédé de Brûcke-Kùlz ou à celui de Gautier pour les dosages de glycogène dans le muscle. Tandis que le foie, en efi'et, comme l'établit Garnier, n'aban- donne qu'une trace insignifiante de matière azotée à l'acide trichlora- cétique, le muscle, au contraire, donne, par ce procédé, un glycogène pouvant contenir une proportion d'azole (0,96 pour 100) qui est loin (') Journ. de Physlol. et de Palh. g en., ij mars 1S99. ( 820 ) d'être négligeable. C'est faute d'avoir connu ces causes d'erreur à temps que nous avons dû doser l'azote et les cendres d'un certain nombre de nos échantillons de glycogène et faire subir à nos premiers résultats les corrections nécessaires. » Expériences et résultais. — Nous présentons le détail de nos expériences sous forme de Tableaux, pour faciliter les comparaisons. 1. — Chiens coiisominanl une ali/nenlalion niLcie {pommes de terre et viande). Glycogène en grammes Numéro Poids des . — ^ — ^^ — ^ ~ expériences. du chien. du foie. 1 6, loo 295 2 7,3oo 3i5 )) La moyenne du glycogène, pour les chiens soumis à un régime mixte, est donc de &(!)^^', 3o par kilogramme de foie et de 4^' > 20 par kilogramme de muscles. 11. — Chiens soumis à l'inanition, ne recevant que de l'eau. Numéro Durée Poids des de expériences, l'inanition. du chien. du foi 1 2 7 ,200 192 'i 3 8,5oo îZo 3 I 4 , 56o 365 k 4 q,20o 210 par par kilogramme kilogramme de foie. de muscles. (,'■■ sr 71,20 3,70 61, 4o 4,70 du chien k ^' 7 200 8 5 00 i4 56o 9 200 9 , 250 9 25o 8 85o 1 1 100 12 600 o 4 9j 'î5o 195 6 4 9j'''5o 2o5 7 44 8.85o 220 8 5 i 1 1 , 100 23o y 5 12 ,600 38o » La moyenne du glycogène, pour les chiens soumis à l'inanition, est donc de 2S'",54 par kilogramme de foie, et de 2^', 2<) par kilogramme de muscles. G lyco gène par par kilogramme kil ogrammc de foie. de muscles. pi" 3, .4 pi- 1,43 4,4o 2,o5 3,i6 2, 16 2,3o 1 ,00 0,75. 2,36 2,08 2,35 )> 3,60 » 1,96 3,36 2,34 du chien. du foie. io,55o 3io I 3 , 3oo 3io 1 1 ,340 33o 8,4oo 190 8, 120 254 4,900 io5 1 I ,3oo » io,5oo 255 4, 120 )55 17,100 390 8,55o 245 9,4oo 2o5 ! 4.3o0 365 ( 82i ) 111. — Chiens soumis au régime de la graisse, à la suite de l'inanition. Glycogéne Poids pai- par kilogramme kilogramme de foie. de muscles. gr er 2 , 3o 4 , 90 1,28 2,55 2,17 «.98 4,10 4j56 I, i3 1 ,55 1,75 3,i4 4,i5 1,39 1,55 7î5o 0,78 0,85 0,20 3,58 0 , 36 I , 44 0,34 4>20 o,5i 2,38 )) » 2,85 4,62 ,100 355 1,64 2,4i » La moyenne du glycogène, pour les chiens soumis au régime exclusif de la graisse, à la suite de l'inanition, est de i^'',67 par kilogramme de foie et de 3^^, i3 par kilogramme de muscles (' ). » Conclusions. — Ainsi, si l'inanition fait tomber le glycogène d'un kilo- (') Nous maintenons la réalité de l'oxydation incomplète de la graisse quand elle passe à l'état de glycogène dans les muscles. Il est possible assurément que la graisse dédoublée fournisse du glycogène par transformation de la glycérine, ce qui suppo- serait que le glycogène formé soit inférieur au dixième de la graisse ingérée. Dans les dix-neuf expériences du Tableau III, la moyenne du glycogène musculaire, après aii- menlation parla graisse, a été de 3s'',i3 par kilogramme de muscle, ce qui donne i5'',o5 de glycogène musculaire par kilogramme corporel. Des expériences du Ta- bleau II, on déduit que la moyenne du glycogène musculaire dans l'inanition est 28'', 29 par kilogramme de muscle et de o8"',76 par kilogramme corporel. La graisse enrichit donc le kilogramme corporel de i ,o5 — 0,76 = 08', 29 de glycogène, dont la formation suppose l'élaboration de 2S'',9o de graisse si c'est par la glycérine que celle graisse a produit ce glycogène. Or ces chiens avaient ingéré par kilogramme des quantités in- comparablement plus grandes de graisse, 56s'' en moyenne. Mais, si la formation du glycogène musculaire par la glycérine est admissible, au point de vue chimique, elle n'expliquerait pas les augmentations du poids du corps qui supposent nécessairement l'oxydation incomplète. Numéro Durée des de Graisse expériences. l'iniinilion. ingérée. jours er en 11 1 . ... 3 950 36 2. ... 4 930 48 3. ... 4 540 3o ï. ... 4 5 00 36 3. ... 3 45o 36 6. ... 3 220 20 7 . . . . 2 480 48 8. ... 3 44o 48 9. ... 4 370 7 10. ... 3 r 100 72 M . . . . 3 395 48 12 ... . 41 480 48 13. ... 5i 760 96 14 . . s' 5 00 48 15. ... 5 5oo 24 ( 822 ) gramme de foie de 66^', 3o à 28', 54, l'alimentation copieuse par la graisse succédant à l'inanition abaisse encore le chiffre du glycogène à i^"", 67, comme si l'inanition continuait. La graisse n'augmente donc pas le glyco- gène du foie. » Mais si l'inanition fait tomber le glycogène d'un kilogramme de muscle de ZjS"", 20 à 2^', 29, l'alimentation copieuse par la graisse succé- dant à l'inanition relève le chiffre du glycogène musculaire à S^', i3. La graisse est donc une source du glycogène musculaire. )) Il n'est pas contestable que le foie fait du glycogène avec l'albumine et avec certains hydrates de carbone. Il ne paraît pas qu'il en fasse avec la graisse neutre. » Le glycogène hépatique livre au sang du sucre dont une partie peut se fixer dans les muscles à l'état de glycogène. » Le glycogène musculaire se transforme en acide lactique ou se brûle. Il ne se transforme pas en sucre dans l'économie et ne peut, par consé- quent, pas restituer de glycogène au foie. Mais le foie, par l'intermédiaire du sucre sanguin, peut fournir au muscle une partie de son glycogène. En effet, l'alimentation mixte qui enrichit le foie en glycogène rend le glyco- gène musculaire un peu plus abondant que ne le fait l'alimentation exclu- sive par la graisse, même si elle est très copieuse. » En résumé, tandis que le glycogène hépatique provient des hydrates de carbone alimentaires et de la destruction de l'albumine, le glycogène musculaire provient essentiellement de l'oxydation incomplète de la graisse et accessoirement du sucre sanguin. » Il reste à savoir quel est le procédé instrumental de l'oxydation incomplète de la graisse et de sa transformation en glycogène au profit du muscle. » NOaiINATlONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Physique, en remplacement de M. Wie- demann. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant !\i, M. Hittorf obtient f\i suffrages; M. Hittorf, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. ( 823 ) CORRESPONDANCE. M. Vebbeck adresse des remercîments ù l'Académie jjour la distinc- tion dont ses travaux ont été l'objet dans la Séance annuelle du i8 dé- cembre 1899. M. le Secrétaire perpétukl signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un Ouvrage ayant pour Litre : « Précis historique, descriptif et pboto- micrographique des végétaux propres à la fabrication de la cellulose et du papier » ; avec 5o Planches en photocollographie, par MM. Léon Ros- taing, Marcel Roslaing et Fleury Perde du Sert (présenté par M. Lemoine). M. le Ministre des Affaires étrangères transmet à l'Académie une Lettre relative aux perturbations géologiques de Java, qui lui a été adressée par le Consul de France à Batavia. (Extrait.) Batavia, le 8 février 1900. « Le tremblement de terre qui a eu lieu dans la nuit du 29 au 3o septembre 1899 ne semble pas s'être limité aux Moluques ; de fortes secousses se sont fait sentir à Java. Le centre de cette perturbation géologique paraît être la régence des Preangers, et, notamment Soekaboemi, ville importante située sur un des contreforts immédiats du volcan Gedeh. Les oscillations terrestres ont été ressenties jusqu'à Bandoeng, Garoet et même Batavia. Depuis plus d'un mois, les secousses sont journalières et ont entraîné des dégâts. On redoute une forte éruption du Gedeh. i> On constate en même temps à Java une sérieuse perturbation atmosphérique. La saison des pluies 1899-1900 est fort anodine et la quantité d'eau tombée sur les régions côtières est insignifiante comparativement au\ années précédentes. » GÉOMÉTRIE. — Sur les surfaces dont les lignes de courbure d'un système sont égales. INole de M. A. Demoulix, présentée par M. Darboux. « Dans une Note récente (^Comptes rendus, séance du 19 février igoo), M. Bricard s'est proposé de déterminer toutes les surfaces dont les lignes de courbure d'un système sont égales, et il a été conduit à la propriété suivante : Lorsque la courbe génératrice F est plane, ses différentes développées sont des courbes C;. Nous désignons, avec M. Bricard, d'une manière géné- rale, par la notation C^, toute courbe dont les tangentes appartiennent à un complexe linéaire. ( 824 ) M Nous démontrerons plus bas que, dès qu'une des développées dune courbe plane est une courbe C^, toutes les développées de cette courbe jouissent de la même propriété. Pour obtenir la courbe F la plus générale, il suffira donc de déterminer la courbe H, la plus générale, f[ui est à la fois une hélice et une courbe C^; la courbe T sera une trajectoire orthogonale des génératrices de la développable dont la courbe H est l'arête de re- broussement. Supposons, ce qui est permis, que les diamètres du com- plexe linéaire qui renferme les tangentes de H ne soient pas isotropes. Soient O^ l'axe central de ce complexe et Ox, Oy deux axes formant avec le premier un trièdre trirectangle. Toute courbe C dont les tan- gentes appartiennent au complexe satisfait à l'équation bien connue kdz — xdy — ydx. Si l'on prend sur Os un point S à une distance k de l'origine et que, par ce point, on mène des piirallèles aux binormales de la courbe C, le cône ainsi formé coupera le plan des xy suivant une courbe €„ égale à la projection de C sur le même plan. En particulier, pour la courbe H, ce cône sera de révolution et la courbe C„ sera une courbe du second ordre. Il résulte de là que la courbe H est tracée sur un cylindre du second ordre. Une quadrature donnera au moyen de l'équation ci-dessus la coordonnée z- de cette courbe. » On peut également déterminer la courbe T par la méthode suivante qui permettra, en outre, de définir le déplacement continu qu'il faut im- primer à cette courbe pour engendrer la surface cherchée. Prenons comme plan des xy le plan de la courbe T et soit A„ a. ^- Bo P -)- C(,y -I- P„ A '^- Q„ a ^- R„v = o l'équation du complexe linéaire qui renferme les tangentes d'une de ses développées. Une quelconque de ces tangentes fait avec le plan des xy un angle constant 0„ et a pour coordonnées (x^^ — dy, fjr=idx, y = — , 'i.r=i yh^^ds, i). — — x/i„ds, 'i=xdx-^ydy. Dans ces formules, oi^i l'on a posé hu —^ cot6„, X et r désignent les coordonnées du point où la tangente rencontre T, et s est l'arc de cette courbe. La courbe T est donc définie par l'équation C P O Aoc/v '.-Bffdx -H -p-ds 4- -j^yds— -j^xds r- R„(,r6?a- -^ydy) - o, c'est-à-dire par une équation de la forme ( I ) A r/j -f- B dx -\- C ds -f- Vyds -i- Qx ds '- R(xdx -y dy) ----- o. » Toutes les développées de F sont des courbes C/, et si les tangentes de (3) ( 8-25 ) l'une d'elles font avec le plan des œy un angle 6 tel que cotO = A, elles appartiennent au complexe (2) Aoc + B(i-i-Rv-4-/i(CY + P>.-Qy.) = o. » Si l'on définit la courbe T comme l'enveloppe de la droite X sinO — ycosÔ = 9(6), l'équation ( i ) deviendra Asin0 4- Bcos9 H- C -l- P( — (pcos6 + cp'sitiO) + Q (çp siiiÔ + ïp' cosO) -I- Rçp' := o. » L'équation (2) défmit un faisceau de complexes dont les complexes spéciaux ont pour équation Aa + B[i + llv = o, Cy + P\ — Q[a =: o. Les axes centraux de ces complexes sont : 1° une droite A parallèle à oz ; 2° une droite A' située dans le plan desxy. » Afin de simplifier l'équation (3) nous distinguerons deux cas : » Premier cas : R zt o. — Alors si A' n'est pas isotrope, par un choix convenable des axes, on peut annuler A, B, P et l'éqmtion (3) devient (p'(R 4- Q cos9) H- (pQ sinO + C = o. Si Q est nul, T est une développante de cercle; si Q = ±: R, r est algé- brique et du quatrième ordre ; si Q- est différent de R^, T est transcendante. Lorsque A' est isotrope, la réduction ci-dessus n'est plus possible. )) Deuxième cas ; R = o. — A est rejetée à l'infini. Si A^ +■ B^ n'est pas nul, on peut annuler B et C. Si, en outre, P- + Q- n'est pas nul, r est une tractrice ou une courbe parallèle à une Iractrice. Si P- -t- Q^ ^ o, l'équa- tion ( 3) devient A sinf) -h y -j- ix = o. Lorsque A^ + B^ = o, la réduction précédente n'est plus possible. » Une troisième méthode de détermination des courbes r repose sur la considération de leurs développées isotropes. La courbe F la plus générale est la section par un plan quelconque de la développable la plus générale dont l'arête de rebroussement est une courbe minima appartenant par ses tangentes à un complexe linéaire. Il y a deux courbes satisfaisant à cette double condition : une hélice minima tracée sur un cylindre de révolution et la cubique gauche minima. Cette dernière correspond au cas où les diamètres du complexe linéaire sont isotropes. » Le problème étudié par M. Bricard a déjà été traité par MM. Hazzi- dakis (^Journal de Crelle, t. 98) et Caronnet (Comptes rendus, séance du II décembre 1893). Pour obtenir toutes les solutions du problème, il G K., 1900, 1" Semestie. (T. CXXX, N» 13.) Io8 ( 826 ) faut ajouter aux solutions précédentes le cas où la courbe T serait un cercle. La surface correspondante est l'enveloppe d'une sphère dont le centre décrit une courbe arbitraire et dont le rayon égale yaM- s^ , s dé- signant l'arc de la courbe. Ce cas, signalé par M. Hazzidakis, correspond à une hypothèse non examinée par M. Bricard : celle où toutes les dé- veloppées de r se réduiraient à des points. » Je rappellerai enfin que M. Darboux (Leçons sur la théorie des sur/aces, IV* Partie) a expliqué les résultats obtenus par MM. Hazzidakis et Caron- net en les rattachant à la génération que nous lui devons de toutes les surfaces dont les lignes de courbure sont planes dans un système. Il résulte de cette méthode que les courbes T sont les sections planes de la dévelop- pable isotrope la plus générale qui ne cesse de coïncider avec elle-même lorsqu'on lui imprime un déplacement continu convenablement choisi. A la développable dont l'arête de rebroussement est une hélice tracée sur un cylindre de révolution, il convient d'ajouter celle dont l'arête de rebroussement est la cubique gauche minima dont il a été qustion plus haut. Le cas où cette développable serait une sphère de rayon nul conduit aux surfaces lieux de cercles obtenus par M. Hazzidakis. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Remarque relative à une Note de M. k. Rorn : (( Sur la méthode de Neumann et le problème de Dirichlet ». Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Emile Picard. « Je me permets de faire quelques observations relatives à la Note ré- cente de M. A. Korn : « Sur la méthode de Neumann, etc. » (Comptes rendus, 26 février 1900). » Il faut remarquer avant tout que les recherches de ma Note du 12 fé- vrier 1900 sont de simples conséquences de celles de ma Note : « Sur les problèmes fondamentaux de la Physique mathématique » que j'ai publiée il y a un an aux Comptes rendus (6 mars 1899). )) Je regrette de n'avoir pas cité dans ma Note récente (12 février 1900) l'Ouvrage de M. A. Korn : Die Potentialtheorie (paru, si je ne me trompe pas, en été 1899), parce qu'en effet la démonstration de l'inégalité fonda- mentale W,5 0,117 91 0,075 Point d'abscisse maximum 92°, 63 » Le groupe CO- — SO- se prête plus aisément à l'étude de la conden- sation rétrograde que le groupe CO^ — CH'Cl. )) Pour ce second groupe, comme pour le premier, j'ai construit plus de soixantes isothermes complètes. » PHYSICO-CHIMIE. — Réactions chimiques limitées dans les systèmes homogènes. Lois des modules. Note de M. A. Possot, présentée par M. Lippmann. « L Soit un mélange gazeux S de corps entre lesquels se produit une réaction chimique limitée; on peut supposer que d'autres corps ne prenant part à aucune réaction existent aussi dans le mélange. La pression et la ( 83o ) température étant maintenues invariables, le mélange reste homogène. » V étant le volume de ce mélange, F sa force élastique; dans une variation de pression, les masses des composants étant invariables, le potentiel thermodynamique que j'ai considéré (^Comptes rendus, 17 jan- vier 1898) varie de Yf/F, sa valeur est / VrfF. » D'après un raisonnement analogue à celui qui est donné dans ma der- nière Note, S,, étant le malange gazeux en équilibre, si l'on considère sa courbe de détente isothermique, elle doit être telle qu'en chaque point — = o, a étant le nombre d'équivalents d'un des corps réagissants; et : » L'équilibre est indépendant de la pression, de la présence de corps étran- gers et de la nature de ces derniers. » De plus. S, étant une modification spontanée de S,, pour chaque pression F, / N^dY'^ j Y^dF, et, par suite, V, > Vj. La supposition qu'on pourrait faire de la rencontre des courbes de détente conduirait à des conséquences inadmissibles; d'où : » L'équilibre étant établi sous pression constante, le volume est minimum. » On peut revenir au volume primitif par une diminution dépression. » A l'équilibre établi sous volume constant la pression est minimum. » Ces conclusions peuvent être démontrées d'une manière analogue dans le cas d'un mélange homogène liquide. » Dans les expériences de M. Berthelot sur l'éthérification avec l'acide acétique et l'alcool chauffés à 180" soit seuls, soit dilués dans l'acétone ou l'éther, l'équilibre s'est établi avec la même proportion d'acide éihérifié : la pression n'était sans doute pas la même dans les trois cas. » Si nous considérons deux corps i et 2, deux sels, par exemple, don- nant par échange des bases et des acides les sels 3 et 4; ces sels étant dis- sous dans l'eau et celle-ci n'exerçant aucune action chimique sur eux, l'équilibre conduit à un volume minimum de la solution; ceci a été vérifié par M. Nicol. » II. Lois des modules. — a. -. — étant le coefficient d'accroissement du volume d'une telle solution par l'addition, sans action chimique de dm, équivalents du corps i; m,, m„, m^, m,^ étant les nombres d'équivalents des corps en réaction, on a, à l'équilibre, dm, dm^ dm 3 àin^ ( «^' ) » A la limite extrême de dilution, chacun de ces coefficients a la même valeur que dans le cas où le sel est ajouté à l'eau pure : cette relation est donc applicable aux coefficients d'addition limites de chaque sel dans l'eau. » A et B étant les s}'mboles|des radicaux de i , » C et D » 2, » (AB) étant le coefficient d'addition du sel i, on a (AB) ^-(CD) = (AD) + (BC), de même (AB) + (CD') = (AD') + (BC), d'où (CD)-(CD') = (AD)=(AD'), ce qui signifie que la variation du coefficient d'addition par la substitution de D' à D est indépendante du radical auquel ils se combinent. » b. Au lieu de y- = o, j'aurais pu considérer ->— = o, D étant la densité de la solution (je dois supposer ici une quantité finie de dissolvant); j'au- rais conclu : » La variation du coefficient limite d'accroissement de la densité dans la substitution d'un radical à un autre est indépendante du radical auquel ils sont combinés. Chaque radical est donc caractérisé par un coefficient qui lui est propre. » La connaissance du coefficient d'un radical amènerait celle des coef- ficients de tous les radicaux. A défaut de cette connaissance, on a donné, pour chaque radical, la différence entre son coefficient et celui qui carac- térise soit le chlore, soit l'ammonium : c'est son module de densité ( Valson). » c. J'ai démontré, dans ma dernière Note, qu'à l'équilibre la tension de vapeur du dissolvant avait une valeur maximum et la pression osmo- tique une valeur minimum. EL ^M^ =^ ^ EL. dm, dni^ dm, dm,, u Je pourrais établir, comme précédemment, que chaque radical est caractérisé (pour une masse donnée du dissolvant) par un module de ten- sion de vapeur, de pression osmolique. D'après les relations qu'on connaît, il possède encore un module d' abaissement du point de congélation, d'élévation du point d'ébullition du dissolvant. )) Ici, les modules, expérimentaux ou hypothétiques, qu'on connaît ne sont pas, comme pour les densités, des dillérences de coefficients, mais ces coetlicients eux-mêmes. ( 832 ) » d. De ce que -^ est négatif, quelle que soit la pression, quand on se rapproche de l'équilibre, puis = o à l'équilibre, on en conclut que le coefficient de compressibiliténe change pas dans une modification élémen- taire de l'équilibre; on peut donc considérer des modules de compressibilité : l'expérience n'en a donné aucun jusqu'ici. » e. D'après les données précédentes sur la tension de vapeur, la den- sité, le coefficient de compressibilité, on conçoit que la hauteur d'ascen- sion d'une solution dans un tube capillaire de section invariable atteigne une valeur minimum lorsque l'équilibre chimique est atteint : de là l'exis- tence de modules de capillarité. n J. On sait que les lois des modules ont été trouvées expérimentale- ment avec les dissolutions salines : ces lois ont conduit à l'hypothèse de la dissociation des sels en leurs ions ou radicaux, dans leurs dissolutions aqueuses. Je les ai établies en admettant au contraire que les sels ne pré- sentent aucune dissociation, de telle sorte qu'il existe entre eux un équilibre indépendant de la dilution. J'ai choisi cet exemple, comme étant le mieux connu : les lois des modules sont plus générales. )) On peut dire que, quand une grandeur concernant un mélange homo- gène liquide ou gazeux passe par un maximum ou un minimum lorsque l'équilibre chimique s'établit, elle peut donner lieu à la considération de modules limites a|)partenant aux atomes ou aux groupes d'atomes qui se substituent l'un à l'autre : il suffit que la dérivée de cette grandeur par rapport au nombre d'équivalents d'un des constituants en réaction soit finie. » Il serait maintenant intéressant de chercher s'il y a une relation entre les modules divers d'un même radical, comment chacun de ces modules varie par la pression, la température et le changement de dissolvant. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le séléniure de zinc et son dimorphisme. Note de M. Fonzes-Diacon, présentée par M. Henri Moissan. « En faisant réagir des vapeurs de sélénium sur du zinc porté à haute température, M. Margottet a obtenu du séléniure de zinc amorphe, qui, fortement chauffé dans un courant d'hydrogène, a donné naissance à de longues aiguilles, jaunes par réflexion, rouges par transpai'ence, présentant des faces nettes dépourvues de stries et dérivant du système cubique. » La blende cristallisant, suivant les circonstances, dans le système hexagonal ou le système cubique, j'ai cherché à préparer du séléniure de ( 83::! ) zinc hexagonal, ce qui établirait, pour ce corps, un dimorphisme analogue à celui du sulfure de zinc. >) En faisant réagir sur du chlorure de zinc réduit en vapeurs un mélange d'azote et d'hydrogène sélénié, j'ai obtenu de beaux cristaux, jaunes par réflexion, verdâtres par transparence, en longues aiguilles rhomboédriques portant latéralement des prismes hexagonaux héminiorphes, ou rhombo- èdres isolés présentant des faces striées parallèlement et agissant fortement sur la lumière polarisée. » Ces cristaux répondent à la formule SeZn; ils appartiennent, comme la wûrtzite, au système hexao;onal. » J'ai essayé également de préparer du séléniure de zinc cristallisé à la haute température du four électrique en chauffant, dans un four à tube, un mélange d'une molécule de séléniate de zinc pour quatre de charbon; la paroi du tube s'est tapissée de séléniure de zinc amorphe présentant quelques croules cristallines peu nettes. » J'ai chauffé alors du séléniure de zinc précipité et desséché dans l'hy- drogène, dans un creuset de charbon placé au-dessus de l'arc électrique, à la température d'un arc de 80 volts et i4o ampères, pendant dix minutes. » Après l'opération, le creuset renferme une masse fondue, cristallisée à la surface, présentant des parties jaune d'or, d'autres d'un beau rouge; celte dernière coloration est due à un léger excès de sélénium provenant d'un commencement de dissociation et que l'on peut chasser en chauffant les cristaux pulvérisés dans un courant d'azote. » Les cristaux ne sont pas suffisamment nets pour qu'on puisse déter- miner le système cristallin auquel ils appartiennent; toutefois ils n'agissent pas sur la lumière polarisée : leur densité, 5,42 à i5°, est très voisine de celle des cristaux de M. Margottet (5,4o). » J'ai pu également obtenir du séléniure de zinc, cristallisé en longues aiguilles enchevêtrées, verdâtres, en réduisant du séléniate de zinc par l'hydrogène, dans un tube de porcelaine chauffé au rouge blanc. Il y a d'abord formation de sélénite de zinc; celui-ci se dissocie partiellement en donnant de l'anhydride sélénieux qui se condense dans les parties froides, et, si la température est suffisamment élevée, il se forme, à l'ex- trémité des nacelles, des houppes de longues aiguilles de séléniure de zinc; ces aiguilles, en partie fondues, paraissent être constituées par des rhom- boïdes allongés. » Le séléniure de zinc cristallisé se dissout dans l'acide chlorhydrique fumant avec dégagement de SeH-. L'acide chlorhydrique gazeux est à peu C. R., igoo, I ' Semeslie. (T. CXXX, N» 13.) I 0() ( 834 ) près sans action sur lui, même à haute température; le chlore en déplace le Se; il brûle dans l'oxygène en donnant un sélénite basique et de l'anhy- dride sélénieux qui se sublime. » En résumé : » 1° J'ai préparé du séléniure de zinc cristallisé par l'action de l'hydro- gène sélénié sur le chlorure de zinc, par la réduction du séléniale de zinc sous l'influence du charbon et de l'hydrogène, et par la fusion au four élec- trique du séléniure de zinc précipité; » 1° J'ai obtenu un séléniure de zinc hexagonal constituant la forme dimorphe du séléniure cubique préparé par M. Margottet. » Par une méthode semblable j'ai obtenu du séléniure de cadmium cris- tallisé dans le système hexagonal dont l'étude fera l'objet d'une prochaine Noie. » THERMOCHIMIE. - Sur ks peroxydes de baryum hydratés. Note rectificative de M. de Forcrand. <( Dans ma dernière Communication (séance du 19 mars 1900) sur les peroxydes de baryum hydratés, j'avais basé tous mes calculs sur une donnée manifestement inexacte par erreur de signe : BaO,9H''0-f-eau^-- H-i4C^',i, alors que cette réaction est endolhermique. Le résumé de mes expériences doit être remplacé par le suivant (' ) : >. I. Action de { H-0' ('i'") ^MrBaO (12'"). - État final obtenu dans le calorimètre : OjSSBaO''""^ précipité + o,45BaO'''"'* dissous, d'après l'analyse du liquide filtré aussitôt après. » Chaleur dégagée : +i3^*',264; soit, après correction, -f-aS*^"',! i3 pour la formation de BaO" hydraté précipité pur. » La différence avec H- 28*^*', 220 {'-) donnerait 4- 3^''',io7. J'ai trouvé directement + 3^"', 239 pour l'action de H^CP dissous sur ce précipité. (') Dans la Thermochimie de M. Berlbelol (t. Il, p. 248, ligne 8), il faut lire BaO, gH^O 4- eau — 14,1 et non pas -^\[\,i. {'^) Chaleur de neutralisalion de BaO dissoute parlI-Cl- dissous, déterminée dircc- leiuenl dans les mêmes conditions d'expérience et de dilution. ( 835 ) » II. Action de H=0= (3''') ^wrBaO (12'" ) : o,935BaO''"''' précipité + o,o65BaO^'' dissous. » Chaleur dégagée -f- 23^^',694 ; soit, après correction, +25^"', 497 pour BaO° hydraté précipité pur. L'action de H-Cl^ dissous devrait donner + 2,723. J'ai trouvé H- 2^"', 806. .) m. ^c/ibn Je 2H='0= (6'") 5MrBaO( 12"') : o, 845 BaO'-"-' précipité + o,i;)5BaO*'* dissous. » Chaleur dégagée +22^*', 899; soit, après correction, +25*^'', 822 pour BaO^ hydraté précipité pur. L'action de H-CP dissous devrait donner + 2*^"', 398. J'ai trouvé + 2*^"', 905. » De ces trois séries d'expériences, la seconde (H^O* exactement sur BaO) est celle qui m'inspire le plus de confiance, soit parce que c'est celle oîi le précipité a la composition la plus voisine de BaO% soit surtout parce qu'elle n'est accompagnée d'aucune perte d'oxygène actif, même au bout de dix minutes, alors que dans les autres la perte d'oxygène actif n'est pas négligeable {-- à y-) pendant la durée de l'expérience. Cette perte entraînerait de nouvelles corrections que je n'ai pas faites, attendu qu'elles seraient incertaines, le corps qui perd de l'oxygène pouvant être soit l'eau oxygénée libre, soit le précipité. Pour ces raisons, je crois qu'il faut adopter le nombre + 25*^"', 497 pour la formation du BaO'' hydraté précipité pur ('), et, par suite, + 2^"', 723 pour la dissolution de ce corps dans H^Cl' dissous. Ces nombres sont assez différents de ceux donnés par M. Berlhelot 4-23,88 et +3,82 en partant d'un hydrate contenant un peu de protoxyde. Comme ce dernier donne -f- 14,62 et -1- i3,6o, il suffit qu'il y en ait quelques centièmes dans le précipité pour donner des résul- tats inexacts, trop faibles de plusieurs calories. » Ces expériences montrent encore que l'addition de H-0^ diss. à BaO diss. ne donne jamais de bioxyde hydraté exempt de protoxyde. Comme il était naturel de le penser, mais contrairement à ce qu'on indique généralement, c'est lorsque BaO est en excès que la dose de protoxyde est la plus forte. Mais même lorsqu'on emploie 2H^0- pour BaO, un peu de protoxyde se précipite encore, tandis qu'une dose équivalente de trioxyde plus ou moins dissocié (BaO*'' dans mes expériences) se forme dans le ( ' ) D'ailleurs la moyenne des trois nombres donnerait -+■ aS'^', 477 et -1- a*^"', 743 qui se confondent avec -H 25,497 ^l + 2,728. ( 836 ) liquide, ce qui confirme ce que j'ai annoncé précédemment (') sur l'exi?- tencc et la stabilité de ce trioxyde dissous. » IV. Action de 3H^0- ([f) ^wrBaO (12'^") : 0,77 RaO-'" précipité + o,23 BaO'" dissous. )) Chaleur dégagée +22*^^',G22; soit h- 2.5^"', 844 pour une molécule de BaO-'". )) Ce nombre étant presque identique à la donnée précédente + 25,497, il semble tout d'abord qu'il démontre que la transformation de BaO- en BaO' s'effectue sans phénomène thermique appréciable. » Cependant la différence + 28, 220 — 25, 844 = + 2,376 devrait alors mesurer sensiblement l'action consécutive de H- Cl- dissous sur ce préci- pité. Or j'ai trouve +7^'^', 247, nombre qui, diminué de l'action de l'acide sur la partie dissoute, conduirait à -f^ 4*^'''.5o7 pour l'action de H'-Cl- sur une molécule de BaO*'". )) On voit que la somme + 25,844 + 4'5o7 est trop forte de 2^*' en- viron. Mais il y a lieu de faire remarquer que pendant cette série d'expé- riences la température ne se fixe pas absolument et que la perte d'oxygène actif atteint ^ au moins de l'oxygène actif total, soit ~ de celui d'une mo- lécule de H^O^, puisqu'il y en a trois en présence. En outre, la marche du thermomètre indique que cette perte se produit surtout pendant la première période, avant l'addition d'acide. Il y aurait donc une correction de 2^"' au moins (yj de 21,7, chaleur de décomposition de H-O^) à faire subir de préférence au premier nombre. Les deux résultats deviendraient alors à peu près -+- 23,8 et + l\,S, indiquant que la transformation de BaO- en BaO% à l'état solide précipité, se fait avec absorption de chaleur. >) On peut même l'évaluer approximativement, car la formule BaO^'" peut s'écrire 0,825 BaO- -+-0,175 BaO^ Ces 2^"' environ correspondraient donc à, 0,1 75 BaO'; soit pour BaO' à peu près 10*^"', et la chaleur de for- mation de ce trioxyde hydraté précipité deviendrait 25,5 -- 10, soit sen- siblement -t-i5,5, nombre qui concorde avec celui que M. Berthelot a donné pour l'hydrate de Schœne, BaO'H-0 H- 15,92 (-). (■) Comptes rendus, l. CXXX, p. 717. (-) Cependanl l'hydrate obtenu paraît plus hydraté que l'hydrate de Schœne, car, dans une expérience spéciale, j'ai recueilli le précipité, qui avait pour composi- tion BaO^'" + 9,54 H^O, tandis que le même essai, fait après une expérience I (action de |H-0^ sur BaO) a donné BaO'-" H-9,5oH-0. Il semble donc que l'état d'hydra- tation est le même. ( 837 ) » V. Action de lo H-0=(3o''') rar BaO (12'''). — Ici, il ne peut plus être question de détermination calorimétrique précise. La perte d'oxygène atteint i^^ de l'oxygène actif total, ce qui correspond à une demi-molécule de H-0-, c'est-à-dire à une correction de 1 1^"' environ. » La composition du précipité est également variable suivant que l'on attend plus ou moins pour le recueillir. J'ai trouvé BaO''", BaO^''*et BaO-''^ c'est-à-dire que la composition est voisine de celle d'un trioxyde contenant au début un peu de tétroxyde. I/état d'hydratation paraît avoir changé, mais très peu ; ainsi j'ai trouvé dans une expérience BaO''" + 7,72H-0. » Dans un essai fait au calorimètre, j'ai obtenu -\- 16*^'*', 54 pour la pré- cipitation et -H 1 1, 35 pour l'addition d'acide, en faisant porter la correc- tion incertaine de l'oxygène actif perdu sur la première période. Ce nombre -f- 16, 54 est encore voisin de la chaleur de formation 4- 15,92 de l'hydrate de Schœne, bien que le précipité soit plus hydrate. » On peut donc seulement conclure de ces dernières expériences qu'en dissolution étendue un grand excès d'eau oxygénée donne des hydrates à 8 ou ioH-0 des peroxydes BaO' et BaO*, en dégageant une quantité de chaleur d'environ -+- 16^*', voisine de la chaleur de formation de Ba 0',H-0- ou BaO%H^O. .. CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelle combinaison chloiurée de mercure et d'anti- pyrine. Note de MM. J. Ville et Ch. Astre, présentée par M. Armand Gautier. « Hirsch (') et C. Schuyten (') ont fait connaître la préparation et les propriétés de dérivés mercuriques halogènes de l'antipyrine, répondant à la formule générale C" H'-Az-O.HgR^. La combinaison iodée corres- pondante n'est pas connue; malgré de nombreux essais, Schuyten n'a pu préparer l'iodure double de mercure et d'antipyrine. » En essayant de réaliser ce composé iodé, nous avons été conduits à obtenir de nouveaux dérivés mercuriques halogènes de l'antipyrine, ré- pondant à la formule générale 2(C" H'-Az*0).HgR-.HR, formule dans (') Ber. pharni. Ges., t. VI, p. 280; 1896. (-) Bull, de l'Acad. royale de Belgique, 3= série, t. XXXIII, p. 821; 1897. ( 838 ) laquelle R représente le radical halogénique monovalent. Cette Note a pour objet l'étude de la combinaison chlorurée que nous avons obtenue par l'action du chlorure merciirique sur l'antipyrine en présence du chlo- rure de sodium et de l'acide chlorhydrique. Ce dernier est indispensable pour obtenir un produit cristallisé. » On dissout 27S'' de chlorure mercurique avec environ une fois el demie son poids de chlorure de sodium (4o°'') dans un demi-litre d'eau distillée, et l'on ajoute à la solution 5o'='^ d'acide chlorhydrique. Cette liqueur, versée en mince filet, et en agitant, dans une solution de SoS'' d'antipjrine dans un demi-litre d'eau, détermine la forma- lion d'un produit bien cristallisé en lamelles rhomboïdales ('). » Ce corps bien lavé, essoré et desséché dans le vide, ne possède pas d'eau de cristallisation. Il renferme les éléments d'une molécule d'acide chlorliydrique et d'une molécule de chlorure mercurique pour deux molécules d'antipyrine : » [Trouvé en centièmes : (I) Hg. 29,00; Cl. i5,25; (II) Hg. 29,42; Cl. i5,53. Théorie pour (C'H'^ Az^ 0)'-.HgCI% HCl : Hg. 29,26; Cl. i5,58.] » Ce corps fond à io5°-io6°. Chauffé au rouge, après addition d'acide sulfurique, il se décompose sans laisser aucun résidu sensible. A peu près insoluble dans l'élher et le benzène, faiblement soluble dans ralcool et dans l'eau, il se dissout plus facile- ment dans le chloroforme (loos"" de chloroforme dissolvent 28'', i4 de produit, tandis que loos'' d'eau n'en dissolvent que oS'',78). La réaction de la solution aqueuse est acide. » Ce chlorhydromercurate présente certaines réactions communes avec les sels mer- curiques (précipité noir avec l'hydrogène sulfuré; jaune avec la potasse et la soude; blanc avec l'ammoniaque; blanc devenant vert bleu à l'air avec le ferrocj-anure de potassium; déplacement du mercure par le cuivre). Mais il offre aussi des réactions qui le distinguent nettement des sels mercuriques ordinaires et qui le différencient également du chlorure de mercure et d'antipyrine préparé par Hirsch et par C. Scluiyten (chlorure que nous distinguerons par l'abréviation H. S.). » C'est ainsi que le carbonate et le bicarbonate sodique, qui donnent un précipité rouge brun avec les sels mercuriques et un louche blanc très net avec le chlorure H. S., ne produisent aucun louche ni aucun précipité avec la solution aqueuse du produit que nous avons obtenu. Avec l'iodure de potassium, le chlorure H. S., en solution aqueuse, donne un précipité jaune verdâtre qui devient blanc par agitation, pour se transformer après quelque temps en iodure rouge de mercure, alors que la solution aqueuse de notre composé donne, avec ce réactif, un précipité blanc très légèrement jaunâtre, sans trace aucune de dépôt rouge, et qu'il se dissout dans un excès de réactif avec formation d'un liquide de couleur jaunâtre. Le chlorure stanneux donne, avec notre produit, un précipité blanc légèrement grisâtre, devenant brun noirâtre par (') Ce corps se forme également quand on traite le chlorure mercurique par une solution à parties égales d'antipyrine et de chlorhydrate d'antipyrine; ou bien encore en traitant une solution aqueuse de chlorure double de Ilirsch par une solution de chlorhydrate d'antipyrine. ( 83() ) un léger excès de réaclif, tandis que le chlorure 11. S. donne, dans ces conditions, un précipité blanc qui ne devient pas gris par l'addition d'un excès de sel stanneux. Avec le chlorure d'or, notre composé fournit un précipité jaune laiteux lequel, chaufTé avec précaution, se dissout d'abord pour se réduire ensuite avec formation d'un miroir brillant d'or métallique. Le chlorure M. S. donne, avec ce réactif, un pré- cipité qui se réduit sans former de miroir et sans se dissoudre au préalable. » La présence du radical halogène est mise en évidence par le dégagement d'acide chlorhydrique que produit l'acide sulfurique concentré, et par le chlore formé au contact du bioxyde de manganèse et de l'acide sulfurique. » lînfin, noire produit donne, comme le chlorure II. S., les réactions de l'antipyrine (coloration bleu verdâtre par le nitrite de sodium en liqueur acétique; précipité orangé par le perchlorure de fer, soluble en rouge dans l'alcool. » On voit que, en dehors de sa composition et de ses propriétés phy- siques distinctes, le corps que nous venons d'étudier présente certains ca- ractères qui le différencient nettement de la combinaison raercurique halogénée de Hirsch et de C. Schuyten, dont la constitution est exprimée par la formule I I Âz - Hg - Cl. \ / I Cl » En se basant sur l'ensemble des faits précédemment décrits, notre composé peut être considéré soit comme une combinaison de ce chlo- rure H. S. et de chlorhydrate d'antipyrine, soit plus exactement comme le chlorhydrate d'un chlorure de mercure et d'antipyrine, de même consti- tution que les dérivés cadmiques halogènes de l'antipyrine signalés par Schuyten (') et répondant à la formule générale ,=-,ÇH3 IPC p=— ^ I lAz-Cd-Az! I \ / I 1 \ / \/ R' R' \/ Nous avons constaté, en effet, que ces dérivés cadmiques peuvent se combiner avec les acides pour donner des composés définis, cristallisés, que nous ferons connaître : le chlorhydrate du chlorure de cadmiimi et d'antipyrine, en particulier, se présente sous la forme de belles lames cris- tallines. Aussi le corps que nous avons obtenu peut-il être considéré comme le chlorhydrate d'un chlorure double de mercure et d'antipyrine dont la (') BulLetin de L'Académie royale de Belgique, 3" série, t. XXXII, p. 866; 1896. ( 84o ) constitution répond à la formule , , ,1 I 1 lAz-Hg— AzI J \ / I *= I \ / \ / Cl Cl \/ constitution qui rend compte des propriétés distinctes de ce corps et, en particulier, de ce fait que le mercure paraît s'y trouver autrement fixé que dans le chlorure double de Hirsch et de C. Schuyten. » Nous ferons connaître dans une prochaine Note d'autres dérivés mer- curiques analogues de l'antipyrine. m CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la constitution de l'acide isolauronique ('). Note de M. G. Blanc. « Dans un travail récent (-) j'ai confirmé mes anciennes affirmations, en montrant que, contrairement aux idées théoriques émises par M. VV.-H. Perkinjun. (^), la constitution de l'acide isolauronolique devait être repré- sentée par le schéma suivant : CH^ CH' C CtF,^ ^C-CH' CIP- — tlc — CO^H » En particulier, j'avais fait voir que l'acide isolauronique C*H'^0' (produit d'oxydation de l'acide isolauronolique) se rattachait à ce dernier par une réaction extrêmement curieuse (oxydation normale, puis fermeture de l'acide S cétonique ainsi obtenu en liqueur alcaline) : Cil' CH' CH' CH^ CIP CtP \/ C ç.|^3 C GHY ]C0 CH^/^c^ ~^ CH=/\co - CIP ~^ ç^^^l\ 1^^^ -GO-CO=H C CO^H. CH= -G — CO^II CH^ (') Faculté des Sciences de Paris. Laboratoire de Chimie organique. (2) Bull. Soc. Chim. (3), t. XXI, p. 829. (3) Cliem. Soc, t. LXXIII, p. 796. ( 84> ) 1) J'avais en partie démontré celte formule de constitution de l'acido isolauronique. Le présent travail a pour but de l'établir d'une manière dé- finitive. Quand on traite l'acide isolauronique par l'amalgame de sodium en solution alcaline, on obtient un acide C'''H''0^, l'acide déhydroisolau- ronique. Cet acide est un acide y cétonique et non pas un acide alcool p comme l'avait affirmé M. Perkin. )i Lorsqu'on oxyde cet acide déhydroisolauronique par l'hypobromite de soude en liqueur très étendue, il se produit un nouveau composé CH'^O", qui se présente en beaux prismes durs, peu solubles dans l'eau, fondant à i67°-i68° en perdant de l'acide carbonique. Le nouvel acide obtenu ainsi parla décomposition de l'acide C*H'''0* répond à la formule C'''H'''0'', il fond à 870° et il est identique avec l'acide aa diméthyladi[)ique CO'H . C — CH- . CH- . CH- . CO' H provenant de l'oxydation de la fi ionone. /\ CH^ CH» Grâce à l'obligeance de M. R. Schmidt, qui m'envoya un échantillon de ce dernier acide, j'ai pu aisément faire l'identification. » Dès lors, l'acide C°H'^0° et l'acide dihydroisolauronique lui-même seront représentés par les schémas : CH' CH' CH' CH' G C CH^/^CO'-II CH-,/\cO CH^ COMI CH CH'-^ CH CH CO^H CO^H » On déduit de là la constitution de l'acide isolauronique CH' CH' C CH-Z'^^CO CH^I ^CH C CO^H 1) Elle se trouve bien identique à celle que nous avions déduite de la formule représentant l'acide isolauronolique. » c. R., 190Û, I» Semestre. (T. CXXX, N" 13.) I 'O ( 842 ) CHIMIE ORGANIQUE. - Sur les combinaisons des matières colorantes basiques avec les matières colorantes acides. Note de M. A. Seyewetz. « On savait qu'un petit nombre de matières colorantes à caractère acide très marqué, les dérivés nitrés en particulier, étaient susceptibles de donner avec les colorants basiques des combinaisons peu solubles dans l'eau. » 3'ai remarqué que la précipitation des matières colorantes acides par les colorants basiques avec formation d'une combinaison saline était une réaction générale pourvu que, parmi les composés mis en présence, l'un d'eux ail un caractère franchement acide ou basique. » Ainsi une matière colorante à caractère basique fort, quels que soient les groupements qui lui confèrent cette basicité, formera des combinaisons peu solubles dans l'eau avec la plupart des colorants acides, même si ces derniers ont un caractère acide très faible. De même, un colorant ayant des propriétés acides très marquées donnera des combinaisons salines peu so- lubles dans l'eau avec la plupart des matières colorantes à fonction ba- sique, même si cette fonction est très atténuée. Celte propriété s'applique également au cas d'une matière colorante basique, comme la fuchsine, que l'on a transformée en couleur acide par sulfoconjugaison, et la fuchsine donne une combinaison peu soluble dans l'eau avec la sulfofuchsine. J'ai remarqué, d'autre part, que ces combinaisons peu solubles dans l'eau, qui se forment si facilement quand on fait réagir entre elles les matières colo- rantes à fonctions salifiables, ne prennent plus naissance si l'on remplace l'un des deux colorants mis en présence par un composé non colorant ayant un caractère de môme nature que celui de ce colorant, soit acide, soit basique, et cela même avec les acides et les bases les plus énergiques. » Si l'on fait réagir, par exemple, une solution aqueuse d'auramiue, matière colorante fortement basique, sur les divers acides gras ou aroma- tiques en solution aqueuse s'ils se dissolvent dans l'eau, ou à l'élat de sels alcalins s'ils sont insolubles dans l'eau, on n'obtiendra dans aucun cas une combinaison saline suffisamment peu soluble pour se précipiter. » J'ai observé le même phénomène en faisant réagir un colorant acide, tel que l'acide picrique ou mieux le picrate d'ammoniaque (' ), sur les (' j Le piciale d'ammoniaque doil être préféré à Tacide picrique, car celui-ci pré- cipite certaines matières colorantes acides dont l'acide co'orant est insoluble, comme ( «43 ) (lifféreiiles aminés grasses ou aromatiques, et pourtant le picrate d'ammo- niaque précipite les colorants basiques présentant un caractère basique même très faible. » Cette anomalie existant entre les bases ou les acides proprement dits avec les composés colorants doués de propriétés basiques ou acides m'a conduit à rechercher quelle était la cause de ce phénomène. Dans ce but, j'ai essayé de faire réagir, d'une part, sur l'auramine prise comme type des colorants basiques, des composés aromatiques renfermant les divers grou- pements autres que le carboxvle, susceptibles de leur conférer des propriétés acides, afin de voir si ces groupements introduits isolément dans un résidu aromatique communiquent à celui-ci la propriété de donner naissance à une combinaison insoluble ou peu soluble dans l'eau avec le colorant basique. » J'ai fait réagir d'autre part sur le picrate d'ammoniaque pris comme type des colorants acides, des composés aromatiques renfermant les divers groupements basiques autres que le groupement aminogène susceptibles de leur conférer des propriétés basiques, afin de voir si les composés ainsi obtenus donnent naissance avec le colorant acide à une combinaison iusoluble. » Il paraît résulter d'essais faits sur un très grand nombre de substances : » I ° Que les composés aromatiques renfermant un ou plusieurs groupements acides identiques tels que COOH, OH, SOMi, NO^, CO — CO ne donnent pas de précipité avec l'auramine. » 2° Que les composés aromatiques renfermant deux ou un plus grand nombre de groupements acides différents peuvent former des combinaisons peu solubles dans l'eau avec l'auramine. " Pourtant les composés renfermant un groupe carboxyle et un groupe hydroxyle nous ont paru faire exception, mais dès qu'un troisième groupe- ment quelconque autre que ceux-ci vient les renforcer, le composé ren- fermant ces trois groupements acides différents donne une combinaison peu soluble dans l'eau avec l'auramine. » En faisant réagir sur le picrate d'ammoniaque pris comme type des colorants à fonction acide des composés aromatiques non colorants ren- fermant les divers groupements basiques autres que le groupement amino- gène susceptibles de leur conférer un caractère basique, j'ai trouvé en opérant sur un grand nombre de substances que : 11 1" Non seulement les composés non colorants, i enfermant un ou plu- ies phtaléines, par simple mise en liberté de l'acide coloré, ce qui ne se produit plus avec le picrate d'ammoniaque. ( 844 ) 'sieurs groupe nienl s aminogènes substilucs dans une molécule grasse ou aroma- tique, mais aussi aucun de ceux renfermant les résidus basiques = ISH, N ;^, — N = N — ne donnent pas de précipité avec le picrate d'ammoniaque. » 2" La présence d'un seul groupement amidogène substitué dans le noyau aromatique renfermant le résidu — Az ^- Az — suffit pour conférer au composé la propriété de précipiter par le picrate d'ammoniaque. Nous ferons remar- quer que, clans ce cas, on a un composé amidoazoïque, c'est-à-dire une malière colorante. Si le groupement amidogène n'est pas substitué dans le résidu aromatique, le composé perd la propriété de précipiter par le picrate d'ammoniaque. Ainsi l'amidoazobenzène est dans le premier cas, le diazoamidobenzène dans le deuxième. )> 3" Les composés aromatiques non colorants renfermant seulement l'un des résidus suivants : • — Az — Az .0 AzH AzH / I I I ^Az / Az Az Az ne m'ont pas paru donner des précipités avec le picrate d' ammoniaque. » J'ai enfin expérimenté un grand nombre de composés à fonction mixte au point de vue de leur propriété de précipiter respectivement l'auramine et le picrate d'ammoniaque et je suis arrivé aux conclusions suivantes : » i** Lorsqu'on substitue dans les composés aromatiques ne renfermant pas de chromophores à la fois des groupes oxhydriles et aminogènes, les substances qui en résultent ne précipitent ni par le picrate d'ammoniaque ni par l'auramine, quel que soit le nombre de groupes oxhydriles ou ami- nogènes qui aient été substitués. » 2° Lorsque les composés non colorés renferment concurremment au groupe aminogène des groupes carboxyles, oxhydriles ou à la fois ces deux résidus, ils ne m'ont paru précipiter ni par l'auramine, ni par le picrate d'ammoniaque. » 3° La présence d'un seul groupe sulfonique dans un composé aroma- tique renfermant plusieurs groupes aminogènes confère à celui-ci la pro- priété commune aux matières colorantes acides de précipiter l'auramine. » On peut donc déduire de ce qui précède que le chromophore du colorant paraît inlervenir, dans la plupart des ras, dans la formation des combinaisons peu solubles dans l'eau qui prennent naissance par l'action des matières colorantes acides sur les colorants basiques. C'est donc là une propriété caractéristique pour les matières colorantes. » ( 845 ) BOTANIQUE. — St/T la lot de disjonction des hybrides. Note de M. Hugo DE VniEs, présentée par M. Gaston Bonnier. « D'après les principes que j'ai énoncés ailleurs (Inlracetlulare Pange- /lesis, i88g), les caractères spécifiques des organismes sont composés d'unités bien distinctes. On peut étudier expérimentalement ces unités soit dans des phénomènes de variabilité et de mutabilité, soit par la pro- duction des hybrides. Dans le dernier cas, on choisit de préférence les hybrides dont les parents ne se distinguent entre eux que par un seul carac- tère (les monohybrides), ou par un petit nombre de caractères bien délimités, et pour lesquels on ne considère qu'une ou deux de ces unités en laissant les autres dcdcôté. )i Ordinairement les hybrides sont décrits comme participant à la fois des caractères du père et de la mère. A mon avis, on doit admettre, pour comprendre ce fait, que les hybrides ont quelques-uns des caractères simples du père et d'autres caractères également simples de la mère. Mais quand le père et la mère ne se distinguent que sur un seul point, l'hybride ne saurait tenir le milieu entre eux; car le caractère simple doit être con- sidéré comme une unité non divisible. » D'autre part l'étude des caractères simples des hybrides peut fournir la preuve la plus directe du principe énoncé. L'hybride montre toujours le caractère d'un des deux parents, et cela dans toute sa force; jamais le caractère d'un parent, manquant à l'autre, ne se trouve réduit de moitié. » Le Tableau qui suivra donnera quelques exemples. Ordinairement c'est le caractère de l'espèce qui l'emporte sur celui de la variété, ou le carac- tère le plus ancien qui l'emporte sur le plus jeune. Mais j'ai observé diverses exceptions à ces règles. « Dans l'hybride le caractère simple différenciel d'un des parents est donc visible ou dominant, tandis que le caractère antagoniste est à l'état latent ou récessif [' ). » Ces caractères antagonistes restent ordinairement combinés pendant toute la vie végétative, l'un dominant, l'autre latent. Mais dans la période générative ils sont disjoints. Chaque grain de pollen et chaque oosphère ne reçoit que l'un des deux. (') Daus cet article je ne m'occupe que des vrais hybrides, en laissant de côté les faux hybrides de M. Millardet. .y ( 8.'|6 ) » Pour les monoli> brides, on a donc la thèse que leur pollen et leurs ovules ne sont plus hybrides, qu'ils ont le caractère pur de l'un des parents. Et la même proposition peut être soutenue pour les autres (di- et polyhy- bri(les), quand on ne considère chaque fois qu'un seul caractère simple. » De ce principe on peut déduire presque toutes les lois qui gouvernent la distribution des caractères dans les descendants des hybrides. J'en ai contrôlé une partie par l'expérience, mais je me bornerai ici à résumer les expériences qui établissent la principale de ces lois. )) Ayant cultivé quelques centaines d'individus provenant des graines de différents hybrides, auxquelles j'ai eu soin d'assurer une fécondation croi- sée pure, j'ai trouvé pour les produits la proportion suivante d'individus présentant le caractère récessif: ~ Proportion des Parent ayant le caractère Parent ayant le caractère hybrides à caractère dominaot. récessif. récessif. Agrostemnia Githago A. nicaeensis 34 pour loo Chelidonium majus C. laciniatum 26 » Coreopsis tinctoria C. bninea aS » Datura Tabula D. Slranwnium 28 » Hyoscyamus niger H. pallidus 26 » Lychnis diurna (rouge) L. vespertina (blanc). . . 27 » Lychnis vespertina (poilu ) L. glabra 28 » Œnothera Lamarckiana OE. brevistylis 22 » Solanum nigrum S. chlorocarpum it\ » TriJoUum pralense T. album 26 » Veroiiica longifolia V. alba 22 » » On voit que la proportion des hybrides à caractère récessif est toujours voisine de 25 pour 100. » La culture d'une génération ultérieure permet de faire une distinction parmi les 70 pour 100 d'individus présentant le caractère dominant. Je cite comme e.vemple un croisement du Pavot à tache basale noire sur les pétales avec celui à tache blanche. " Si l'on sème des graines hybrides de ces deux variétés, en appelant N les pieds à taches noires, et B les pieds à taches blanches, on obtient, comme pour les précé- denles : 75 pour 100 N et aS pour 100 B. » Mais une seconde culture des graines fournies par les pieds N, auto-fécondées et semées pour les graines provenant de chaque plante dans un carré isolé, donne, pour 25 des 75 pieds une descendance pure à pétales noirs, et pour les 5o autres un mélange de pieds à pétales noirs et de pieds à pétales blancs dans la proportion de 37,5 N pour 12,5 B. ( 847 ) » On a donc en somme, en réunissant les résultats des deux cultures successives 100 graines hybrides de N et de B 75 N 25 B 35 N 5o B » 25 N 37,5 N h 12,5 B » )) J'ai encore étudié deux autres générations successives de ces mêmes hybrides. Ils ont répété chaque fois le même phénomène de disjonction. » J'ai obtenu les mêmes résultats avec les hybrides de maïs à sucre et de maïs à amidon, dans lesquels les albumens sont visiblement hybrides en même temps que les embryons. » On petit condenser l'ensemble de ces résultats, en supposant que les deux qualités antagonistes, dominante et récessive, sont disposées par parties égales sur le pollen ainsi qne sur les ovules. » Si l'on appelle D les grains de pollen on les ovules ayant un caractère dominant et R ceux qui ont le caractère récessif, on peut se représenter le nombre et la nature des hybrides par la formule représentative suivante, dans laquelle les nombres D et R sont égaux : (D-hR)(D + R)-^D--i- 2DR + R=' » Cela revient à dire qu'il y aura aS pour 100 de D, 5o pour loo de DR et 20 pour 100 de R. Les individus D auront le caractère dominant pur, l'ayant hérilé du père et de la mère. De la même façon les individus R auront le caractère récessif pur, tandis que DR seront des hybrides. Ceux-ci porteront le caractère do- minant apparent et le caractère récessif latent. » On ne pourra distinguer les 20 pour 100 D des 5o pour 100 DR que par une seconde culture. » L'ensemble de ces expériences met donc en évidence la loi de dis- jonction des hybrides et vient confirmer les principes que j'ai énoncés sur les caractères spécifiques considérés comme des unités distinctes. » ( 848 ) BOTANIQUE. — A propos des résultats contradictoires de M. Raphaël Dubois et de M. Vines sur la prétendue digestion chez les Népenthès ( ' ). Note de M. E. Couvreur, présentée par M. Guignard. « On sait que les Népenthès ont été longtemps regardés comme des plantes carnivores. On admettait que le suc qui remplit les urnes de ces plantes jouit de propriétés digestives, parce que les petits insectes tombant dans ce liquide s'y dissolvaient partiellement. M. Raphaël Dubois (-), en recueillant le liquide aseptiquement dans l'urne, a montré que, dans ces conditions, aucune digestion ne se produit; il attribue à une intervention microbienne les pseudo-phénomènes digestifs de l'urne ouverte. La question du pouvoir protéolylique du liquide de l'urne des Népenthès était donc résolue par la négative. » Cependant, récemment, M. Vines (^) a attacjué les conclusions de M. R. Dubois. Il a en effet, dit-il, obtenu des phénomènes de digestion en ajoutant au liquide j^ d'acide cyauhydrique, addition qui empêche l'ac- lion des ferments figurés. » Deux choses auraient dû, semble-t-il, frapper M. Vines dans ses ré- sultats : i°il n'obtient des phénomènes digestifs qu'avec des albuminoïdes crus, en l'espèce, la fibrine; 9° les phénomènes digestifs ne sont pas arrêtés par une température de 70°C. à 8o°C. et il est même nécessaire de porter à l'ébullition pendant quelques instants pour détruire l'activité protéolytique. » Nous pouvons expliquer les résultats auxquels est arrivé M. Vines sans l'intervention d'un ferment protéolytique quelconque. )) Il a obtenu, dit-il, des digestions en milieux acides et alcalins, ce qui rapprocherait le ferment du Népenthès du ferment germinatif. » En milieu acide, chacun sait que la fibrine crue est attaquée et dis- soute en donnant naissance à un acide-albuminoide; c'est, sans doute, cette action qui a été prise par M. Vines pour une digestion véritable. (') Laboratoire de Plijsiologie générale et comparée de la Faculté des Sciences de Lyon. (*) Raphaël Dubois, Sur le prétendu pouvoir digestif du liquide de l'urne des Népenthès {Comptes rendus; 1890). (■') The digestive ferment of Népenthès {Ann. of Bot., t. X; 1896). The proteo- lytic enzyme of Nepentkcs {Ann. of Bot., l. XI-XII; 1897-1898). ( 849 ) Remarquons, en passant, que tant que la fibrine n'est pas cuite, auquel cas elle n'est plus attaquée, l'action est possible; ainsi s'explique la soi- disant digestion à haute température et son arrêt par l'ébullition un peu prolongée. )) Un alcali tel que la soude donnerait des résultats analogues par for- mation d'un alcali-albuminoïde. Mais M. Vines a opéré non avec de la soude, mais avec du carbonate de soude dans les proportions de i à 5 pour loo : et dans ce cas, dit-il, il a vu se former non seulement des pro- téoses, mais encore de véritables peptones. En effet, après avoir précipité par l'alcool, il reprend le précipité par l'eau et obtient, avec ce liquide, les réactions xanthoprotéique et du biuret; puis, après avoir précipité par le sulfate d'ammoniaque, ce qui supprime les deutéroprotéoses, il pro- voque encore la réaction xanthoprotéique; de plus, en mettant le premier liquide à dialyser, il obtient, avec le liquide extérieur, la réaction xantho- protéique. M Nous avons traité delà fibrine crue par Na^CO' seul et nous avons cherché dans le liquide obtenu les mêmes réactions que M. Vines; nous les avons toutes trouvées et cela sans grand étonnement. Il y a longtemps, en effet, que M. Dastre (') a démontré que les solutions de sels neutres étaient capables d'exercer sur les albuminoïdes une véritable action diges- tive. Là encore nous avons l'explication de la digestion (réelle cette fois) à haute température, puisqu'il n'y a pas de ferment, et de l'action destruc- tive de l'ébullition, qui cuit l'albuminoïde et le rend inattaquable. » Nous pouvons donc conclure que M. Vines a été induit en erreur et que c'est à tort qu'il a conclu à l'existence d'un ferment protéolytique dans le Népenthès, parce qu'il obtenait des protéoses et même des peptones, puisque sans l'adjonction d'aucun ferment nous avons obtenu des résultats identiques. )) Les conclusions de M. Raphaël Dubois doivent donc être maintenues; j'ajouterai qu'il est regrettable que M. Vines ne se soit pas placé dans les mêmes conditions expérimentales que M. R. Dubois. « (') Dastre, Digestion saline de la fibrine (Arc/>. de Physiologie ; 1894). G. R., 1900, 1" Semestre. (T. C\XX. N 13.) ' I ' ( 85o ) GÉOLOGIE. — Sur les plissements du bassin de Paris. Note de M. Munie Chalmas, présentée par M. Marcel Bertrand. « L'étude du bassin de Paris m'a conduit à plusieurs résultats qui me semblent présenter quelque intérêt au point de vue général des phéno- mènes de sédimentation et de plissements. » I. L'épaisseur des sédiments est en chaque point proportionnelle à la vitesse d'abaissement du bassin. On peut, en effet, démontrer que le bassin de Paris se trouvait sur sa plus grande étendue, à l'époque du Bar- tonien inférieur, dans les mêmes conditions balhymétriques; l'épaisseur des sédiments n'en est pas moins très variable pour les dépôts de cet âge, elle est donc indépendante de la profondeur de la mer; ainsi les sables bartoniens inférieurs atteignent, dans les environs de Crépy-en- Valois, l'épaisseur de 60", tandis qu'à l'ouest, près de Marines, leur puissance est réduite à 3". Pour le Bartonien supérieur, au contraire, les sables atteignent à Marines près de aS"", tandis qu'ils sont réduits à 1™ à Crépy-en-Valois. » Les données statigraphiques permettent de rétablir, avec la plus grande précision, l'état du fond de la mer aux différentes époques barto- niennes, et de démontrer que les dernières couches formées étaient toujours horizontales. Il faut donc qu'il se soit formé successivement, à deux places distinctes, deux cuvettes synclinales qui se remplissaient de sédiments au fureta mesure de leur affaissement. Une grande partie des fosses spar- naciennes avec accumulation d'argile, ainsi que les puissantes masses de gypse du centre de la zone lagunaire d'évaporation du bassin de Paris, sont dues à la même cause et conduisent au même résultat. » On peut d'ailleurs prouver : » 1° Que les deux cuvettes synclinales de Marines et de Créj)y-en-Valois n'étaient pas préexistantes à l'époque lutétienne; » 2" Qu'elles se sont produites après deux plissements successifs du Bray, dont elles sont indépendantes au point de vue de la direction, mais dont elles sont la conséquence indirecte par suite d'une répartition nou- velle et inégale des pressions, en profondeur, survenue après chacun des deux plissements; » 3° Que l'anticlinal apparent, qui est formé par les calcaires du Barto- nien moyen et qui séjjare les deux synclinaux, n'est pas dû à un mouve- ment propre ni à une surélévation du sol en ce point, mais seulement à l'inégal affaissement des parties voisines; ( 85. ) » 4° Que l'entoncement de ces synclinaux ne peut èlre allribué aux poids des sédiments, puisque, dans le premier cas, au début du Bartonien, il Y avait, dans les deux synclinaux, égalité dans l'épaisseur des sédiments et que, dans le second, il y a eu maximum de descente au point où les sédiments avaient leur minimum d'épaisseur. » Ainsi les inégalités de vitesse dans la descente du bassin tendent con- stamment à déformer et à plisser les couches en profondeur, et ces plissements profonds ne se traduisent jamais à la surface. )) II. La nature des sédiments peut, comme leur épaisseur, mais indi- rectement, être en rapport avec les mouvements du sol; c'est ainsi qu'à Romaiiiville, sur deux points très rapprochés, les marnes bleues à Cyrena convexa présentent des différences d'épaisseur relativement assez grandes; dans la partie où les marnes bleues atteignent leur maximum de puissance, on trouve des mollusques à tous les niveaux, tandis que dans la partie où Cette épaisseur est moindre, il n'en existe que dans une couche de la base; mais, par contre, on constate sur toute la hauteur des lits très nombreux de gypse. L'inégalité de descente avait donc déterminé une petite ride qui empêchait la libre communication de la lagune d'évaporation avec les eaux marines. On peut d'ailleurs démontrer, par la très grande régularité des petits lits fossihfères, par leur uniformité de caractères pétrographiques, d'épaisseur et de faune, ainsi que par les nombreux retraits de dessiccation que l'on rencontre dans certains bancs, que, conformément aux con- clusions précédentes, la profondeur, très faible, des eaux restait toujours rigoureusement la même. Il est facile de concevoir que, sous l'influence des grandes marées, la partie librement ouverte où vivaient les Cyrènes, les Psammobies, les Cérithes et les Sphéromes, se trouvait souvent mise à sec. Il pouvait donc se former par dessiccation, dans les marnes bleues, des fissures et des retraits dans lesquels se réfugiaient les nombreux mollusques lagunaires, grâce aux eaux qui pouvaient encore circuler dans le fond des crevasses, tandis que, dans la lagune d'évaporation, par suite de la barre, les marées se faisaient peu ou pas sentir et le niveau des eaux restait fixe. » C'est la réduction d'un phénomène qui se produit beaucoup plus en grand à toutes les époques, à la limite de la mer et des lagunes qui la bordent. » Pour expliquer les mouvements du sol sur la périphérie du bassin de Paris et les actions qui en découlent, je me suis insj)iré de la très ingé- nieuse idée de M. Marcel Bertrand sur la fonction cl le rôle du bourrelet périphérique auquel il attribue l'origine des charriages. » Vers la fin de l'époque sparnacienne, sous l'eiïort de poussées venant ( 852 ) (iii sud eL (le l'est, les couches crétacées et tertiaires qui formaient, dans ces deux directions, la bordure du bassin de Paris, ont été surélevées (par plissement); il en est résulté la formation d'une ride périphérique qui a rejeté la mer plus au nord et qui a constamment fait obstacle à son exten- sion vers le sud et vers le sud-est jusqu'à l'époque stampienne. Elle a servi de rivage vers le sud-est aux mers yprésienne, lutétienne, bartonienne et, vers le sud-est, elle a déterminé, à l'époque du Lutétien inférieur et moyen, la formation de lagunes dans lesquelles vivait déjà la faune saumàtre qui a été si longtemps considérée comme caractéristique du Lutétien supérieur. Parallèlement à cette ride se sont Ibrmées des ondu- lations ou rides secondaires qui ont joué dans la bathymétrie et dans la sédimentation un rôle des plus importants. Elles ont amené, à l'époque bartonienne, par exemple, la délimitation de zones grossièrement concen- triques correspondant : i" à la zone externe des lacs lagunaires; 2° à la zone médiane des lagunes marines ou saumàtres et des lagunes d'évapo- ration ; 3" à la zone interne occupée par la mer pro|)rement dite. A l'époque du Ludieu inférieur, la zone des lagunes d'évaporation avait pris une très grande extension par suite du rejet de la mer vers le nord; mais, dans la suite, l'ondulation qui faisait la limite entre les lacs lagunaires et les lagunes d'évaporation s'est constamment déplacée vers le nord comme une ondu- lation qui serait partie tie la ride périphérique en se dirigeant vers le centre du Pays de Bray; elle a ainsi amené l'extension des lacs lagunaires aux dépens des lagunes gypsifères. » Des ondulations analogues, à l'époque du Bartonien inférieur, moyeu etsupérieur, sont venues pourainsidire envelopper le dôme du pays deBray, qui en apparaît comme la continuation plus accentuée, et tout paraît se passer comme si la propagation superficielle de ces ondulations corres- pondait en profondeur à de véritables phénomènes de charriages. » Il est ainsi probable que les nombreuses fractures horizontales qui affectent la craie blanche et qui ont amené la formation de lames crayeuses, si bien représentées dans les falaises de la Manche, sont également dues aux poussées exercées par la ride périphérique sur des masses crayeuses homogènes et souvent dépourvues de stratifications bien différenciées. » Dans une prochaine Communication, j'étudierai les plis du Bray et leur analogie avec la formation des chaînes de montagnes, telles que les a définies M. Marcel Bertrand, et je montrerai, dans l'alternative des mouve- ments du sol et des transgressions marines, la récurrence de certaines phases qui me paraissent avoir une très grande généralité. » ( 85:i ) PALÉONTOLOGIE. — Caractéristiques d'un échantillon de Kérosène shale de Megalong Valley. Note de M. C-Eg. Bertrand. « L'échantillon dont je vais donner les caractéristiques m'a été adressé par M. Dun, du Geological Survey de la Nouvelle-Galles. Il a été recueilli à Megalong Valley, |)rès Ratomba. » Cet échantillon appartient au même type de Kérosène shale que le Blackheath et le Mount Victoria. Les thalles du Reinschia auslralis, posés à plat dans une gelée brune, y sont très affaissés et très isolés. Ces thalles stratifient la masse, le charbon vitreux qu'ils ont donné se détachant sur le fond teriic qui les entoure. Cette stratification est très visible sur les cassures et sur les tranches verticales. » Les algues ont joué un rôle important dans la formation de ce charbon. Leur gélose n'est plus toutefois la matière dominante de la roche. Le rôle prépondérant a été rempli par la gelée huniique fondamentale et par les substances bitumineuses qui s'y sont infdlrées. Le Megalong Valley s'éloigne donc des bogheads ou charbons géologiques pour se rapprocher des cannels; c'est un terme de transition entre ces deux sortes de charbons. » La gelée humique est foncée, colorée par le bitume, fortement chargée de bactérioïdes. La plupart de ces bacterioïdes sont sphériques bullaires, mesurant de 0^,"^ à oi\8. Quelques-uns sont pleins, très fortement colorés en brun noir ou en noir. Dans ce dernier cas il est à peu prés impossible de les distinguer d'un très petit cristal de pyrite. » La gelée humique est chargée de menus débris de parois végétales à divers degrés d'altération mais très peu sont fusinifiés. M L'infdtration bitumineuse du Megalong Valley a été plus abondante que celle du Blackheath. La transparence du fond où sont enfermées les algues en est accrue. Elle donne à ce fond une coloration rouge brun. Par places, à la faveur de fragments de bois et de feuilles fortement imbibés de bitume, l'intervention de celui-ci paraît s'élever beaucoup ; il forme même des lames de charbon brillant craquelé. J'ai trouvé jusqu'à 0,1 1 1 pour le coefficient de cette intervention bitumineuse. La niasse du Megalong Valley est donc relativement riche en charbon brillant. Il s'agit d'un bitume dilué, car il est peu foncé et il n'a pas altéré les thalles placés dans son voisinage. Il est individualisé en très petits îlots affaissés reliés par des filets ondulés formant un réseau à mailles allongées horizontalement. ( 854 ) » La gélose des ihalles de Meinschia, fossilisée dans sa gelée huinique en présence de bitume, est passée à l'état de corps jaunes. Les protoplastes qu'elle contenait sont à l'état de corps bruns teints par une action élective qui s'est exercée à travers la paroi gélosique. » La conservation des thalles est très belle, à peine inférieure à celle des thalles du Blackheath. La gélose des thalles adultes, et même celle des jeunes thalles, est creusée de gravures qui sont très probablement d'ori- gine bactérienne et contemporaines de la vie de la plante. Dans ces gra- vures sont localisés des micrococcoïdes pleins colorés en brun noir et des fils colorés continus de même diamètre. La taille des micrococcoïdes varie de qI^, i5 à o"^, 5. » L'intervention des thalles de Reinschia dans la masse du Megalong Valley est spécifiée par les nombres ci-après : Nombre des rangées rencontrées sur i™™ de hauteur 22 Nombre des thalles rencontrés sur 1™™ de longueur transverse. ... 4^ Nombre des thalles rencontrés sur i™"" de longueur radiale 17 Nombre des thalles contenus dans i™""" i683o Coefficient vertical 0)449 Ce coefficient peut s'abaisser à 0,248 » horizontal... 0,682 II peut s'abaisser à o, i4< » en volume... 0,870 11 s'abaisse à o, i4t » Le pourcentage des thalles est le suivant : Jeunes thalles, 82, savoir : 56 thalles moyens 6 jeunes 19 thalles plats 3 » 7 thalles cérébriformes. . . 2 » Thalles âgés, 18, savoir : 8,8 thalles moyens 7 adultes 1 âgé 0,8 vieu.v 6,5 thalles plats 5 » 1 » o,5 « 2,7 thalles cérébriformes. . 2 » o,5 » 0,2 u » Les plus nombreux sont les jeunes thalles. Les thalles plats inter- viennent largement. Beaucoup de thalles ont une teinte orangée. » Les thalles gommeux sont peu nombreux. Les thalles résinoïdes sont très rares. )) Il y a 320 spores par millimètre cube et 36oo grains de pollen. J'ai observé quelques amas de pollen, comme si le contenu d'un sac poUinique était resté rassemblé au même point. Les grains de pollen affaissés à plat 4 très jeunes 36 extrêmement jeunes 5 n » 2 » 3 ( 855 ) soiilia^npnt la stratification. Les spores sont à l'état de corps jaunes. Les grains de pollen sont colorés en brun clair. » J'ai rencontré quelques lames ctiticnlaires sous l'aspect de minces membranes jaunes. Les cristaux tardifs y sont peu nombreux. » Les différences observées entre le Megalong Valley et le Blackheath sont très faibles; elles sont à peu près celles que présentent deux mor- ceaux pris en deux points peu éloignés d'un même lit. Il diffère un peu plus du Mount Victoria. L'infdtration bitumineuse est moins forte chez ce dernier et sa charge en menus fragments de parois végétales fusinifiées est plus grande. )) Le Mégalong Valley diffère beaucoup du Mort's TJpper Tunnel. Dans ce dernier, la gélose des thalles dilue si fortement la gelée humique que tous les thalles semblent se toucher. Les thalles adultes y sont aussi plus nombreux. Les menus fragments de parois végétales fusinifiées y sont abondants. Le Mort's Upper Tunnel est un boghead, car son élément dominant est la gélose. Cette différence, qui arrive à modifier les carac- tères macroscopiques de la roche, correspond simplement à une abon- dance plus grande des algues par rapport à la gelée humique qui se préci- pitait en même temps. On la voit parfois se produire localement en certains points d'un même banc. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Dosage comparatif de C alcool dans le sang de la mère et du fœtus et dans le lait après ingestion d'alcool. Remarques sur le dosage de l'alcool dans le sang et dans le lait. Note de M. Maurice NicLoux ('), présentée par M. Armand Gautier. « En décembre 1H99 (^) j'ai publié quelques résultats concernant le passage de l'alcool ingéré de la mère au fœtus et de l'alcool dans le lait. J'ai complété par une suite d'expériences nombreuses ce travail prélimi- naire dont je présente aujourd'hui à l'Académie les résultats numériques, renvoyant pour tous les détails à un Mémoire complet sur le point de pa- raître ('). (') Travail des laboratoires de Physiologie générale du Muséum d'Histoire na- Uirelle et de la Clinique d'accoucliement Tarnier. (') Comptes rendus de fa Société de Biologie, 16 décembre 1899, p. 980 et 988. (^) h^ Obstétrique, mars 1900. PASSAGE DE L ALCOOL INGÉRÉ DE LA MÈRE AU FŒTUS. Temps 'absorplion (ippiiî^i la fin de Quantité l'iriKestion Quanlilé Ouanlilé «l'alcool Quanliiô Ouantiié dakool d'alcool jusqii au d'alcool d'alcool Numéros absolu iM saLTifice pour lOOc^ pour lOOeo pour loojff pour lOOgr des ingcrc de dp sang di- sans de foip xW expériences. par kgr. l'animal, de la mère. a. Animal. du fœtus. maternel. tiïsu fœtal. ce h m ce ce ce ce I (Cobaye). .. 5 0 . 5o o , 36 o,3i )) » II (Cobaye) . .1 I 0,47 0,35 )> » III (Chienne). .. 3 I .3o 0,87 0,37 0,26 0,26^'» IV (Cobaye).. 2 I 0,20 » 0, /O 0, 12 V (Cobave). I I 0, i3 » 0,081 0,086 VI (Cobaye). 1 • * 2 I I 5 0 , 045 » o,oi5 0,02 (') L'alcool était introduit par une sonde dans l'estomac, sous forme d'alcool à 10 pour 100. (^) Il s'agit, dans celte expérience, non du tissu fœtal, mais bien du foie fœtal. Temps séparant Quantité l'ingestion Numéros d'alcool de des absolu laccou- recherches. ingéré ''j chement. b. Femme. ce b Œ ï 27 I . t5 n 27 m 27 1.7 IV 27 0.40 V 27 I VI 27 1 . 10 ( ' ) Vlcool ingéré sous forme de pot Quantité d'alcool absolu pour lOOce de sang fœtal. 0,017 0,087 o , o53 o,o3i 0,021 0,014 ion de Todd. PASSAGE DE l'aLCOOL INCÉRÉ DANS LE LAIT. Numéros des expériences. I (Chienne) II ( Chienne) m(») ( Chienne) Quantité d'alcool absolu_( M ingrré par kilOKC. du poids de l'animal. IV (Brebis) Ten)ps_ compté depuis la nn do l'ingestion. a. Animal. h m !l .00 i.5o 7 .5o I) m 0.3o 1 .00 2 .00 3.00 6.00 il m o.3o 1 .3o 2.3o 3.3o 4.3o h m o.3o I .00 I .3o 2.3o 3.3o 4.3o 5.3o 6.3o 7.30 23. 00 Alcool absolu pour ioo«6 de lait. 0,25 0,24 0,11 ce 0,26 O, 16 0,39 o,3o 0,20 ce 0,24 0,33 0,39 0,37 0,34 ce o, 16 0,19 0,21 0,21 0,20 0,18 0,17 O, i5 o, i3 néant Alcool absolu pour looce de sang au même instant. non déterra, id. id. ce 0,37 0,46 0,45 0,45 o,3i ce o,38 0,48 0,54 0,54 0,54 non déterra. o'^<'2i 0,23 0,28 0,21 0,19 non déterra. id. o"i4 non déterra. (') Alcool introduit dans l'estomac au moyen d'une sonde, sous forme d'alcool à lo pour loo. ( = ) Cette chienne n'était pas en pleine lactation (expérience faite avant la mise bas). Temps compte Quantité à partir Numéros dalcool de ta fin des absolu de ■echerchcs. ingéré ( ')■ liogesiiun II m IV 27"^ b. Femme. h m 1 .00 après 2 . 00 » 4 . 00 » 7 . 00 » h m o.3o après 2 . 00 » 4 . 3o » 7 . 00 » h m O. i5 après o . 45 » 2 . 00 » 4.3o » h m o. i5 après o.3o » o . 45 " I .00 » I . 3o » 2 . 00 » h m O. i5 après o.3o » 0 . 45 » 1 . 00 » 1 . 3o » 2 . 00 » Alooul absolu pour loocc de lait. o,o4 0,024 0,006 néant ce 0,08 0,072 o,o34 indûsable ce o,o56 o,o83 o,o36 indosable ce 0,02 0,032 0,082 0,028 0,024 0,016 ce 0,017 0,027 o,o34 0,024 (') Alcool ingéré sous forme de potion de Todd. ( 857 ) > Il est un poinL sur lequel je désire surLoiiL insister. M L'alcool, après distillation du sang et du lait à 5o° dans le vide, au moyen de l'appareil de M. Gréhant, est dosé par mon procédé ('), lequel repose sur l'oxydation de l'alcool parle bichromate de potasse en présence d'acide sulfurique. » Or, un grand nombre de substances volatiles organiques (-) élanl susceptibles de réduire le bichromate dans ces conditions, il nous fallait démontrer que nos dosages n'étaient entachés d'aucune erreur, hormis celles inhérentes au procédé lui-même. » Théoriquement, l'alcool éthylique, à l'inverse du plus grand nombre des composés organiques, donne, par son oxydation par le bichromate et l'acide sullurique, acide acétique et eau sans acide carbonique; j'ai alors imaginé un dispositif expérimental me permettant d'effectuer la réac- tion d'oxydation en recueillant les gaz qui pouvaient se dégager. Dans ces conditions l'alcool éthylique, comme l'expérience le montre, donne en réalité un peu d'acide carbonique ; les liquides alcoolisés retirés par distil- (') Comptes rendus de la Société de Biologie, 55 juillet 1896, p. 84i. Voir aussi mes protestations, au sujet de modifications qu'auraient apportées à mon procédé MM. Bordas et de Raczkovvsky. {Société de Biologie, 26 décembre 1896, p. 1 126. Jour- nal de Pharmacie et de Chimie, 1" mai 1897.) (^) C'est pourquoi, dans un autre ordre d'idées, nous avons examiné les liquides distillés provenant du sang, du lait, des urines et des tissus à l'état normal. Nous sommes arrivés aux résultats suivants : Pioporlion. Lail de femme : Su])stances réductrices, alcool ou autres, comptées en alcool, néant, ou proportion inférieure à — ' — Lait de vache : Substances réductrices, alcool ou autres, comptées en alcool \ '. 0 0 0 0 0 Autre échantillon — ) 700 00 Sang fœtal : Substances réductrices, alcools ou autres, comptées en alcool 1 100000 Urine humaine (régime lacté); Substances réductrices, alcool ou autres, comptées en alcool — ' ' _ ' ^ 800000 Urine humaine (régime lacté) : Substances réductrices, alcool ou autres, comptées en alcool -— J — ' r o 6 0 0 0 1; Foie de bœuf (animal tué la veille) : Substances réductrices, alcool ou autres, comptées en alcool ' — ' ' . 1 50 000 On est loin des proportions considérables de cet alcool normal, signalées par A. lié- champ et J. Béchamp, dans le lait, le foie et les urines {Comptes rendus, t. LXX\', p. i83o; 1872. T. LXXVI, p. 836; 1878. T. LXXXIX, p. 578; 1879. Annales de Chimie et de Physique, 5= série, t. XIX, p. 4oo ; rSSo). C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N« 13.) 1 S 2 ( 858 ) laLion du sang et du lail (') en donnent des quantités très voisines, quoique un peu supérieures. » Mais, dans tous les cas, le calcul montre que l'alcool dosé existe réellement dans le liquide dans la j)roportion d'environ 98 pour 100, soit une erreur par défaut d'environ 2 pour 100. Or, ma méthode de dosage de très petites quantités d'alcool étant susceptible d'une erreur relative un peu supérieure, on peut négliger la précédente et finalement on est en droit de compter comme alcool et comme alcool seul, aux erreurs d'expé- rience près, le chiffre obtenu par le dosage direct de l'alcool dans les liquides distillés. Ceci justifie tous mes résultats!^"). 1) Conclusions. — L'alcool ingéré passe de la mère au fœtus. » L'alcool ingéré passe dans le lait. » Les teneurs en alcool du sang de la mère et du sang du fœtus sont sinon égales, du moins très voisines. » De même les teneurs en alcool du sang de la mère et de sou lait sont presque identiques. » La réalité du passage de l'alcool de la mère au fœtus démontre la pos- sibilité de l'intoxication du fœtus. Quelle ne doit pas être alors la toxicité de l'alcool pour un organisme et surtout pour un système nerveux en voie déformation ! Des observations anatomo-pathologiques viendront peut-être avant peu apporter les preuves morphologiques de cet alcoolisme particu- lier que, dès aujourd'hui, nous proposons de nommer : l'alcoolisme con- génital. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'absorption des iodares pa/' la peau humaine. Note de M. F. Gai.i.ard, présentée par M. Armand Gautier. « J'ai élabli expérimenlalement, l'année dernière, que la peau des animaux vivants, tels que le lapin, se laisse pénétrer par les iodures en dissolution dans l'eau ('). Depuis j'ai porté mes expériences sur la peau humaine vivante, recherchant comment elle se comportait dans les mêmes conditions. (') Ces liquides ne renferment pas d'aldéhyde. (^ ) Voir tous les détails de celle discussion dans mon Mémoire complet, toc. cit. (^) Voir la Note de M. F. Gallard: « Sur l'absorption de l'iode par la peau et sa localisation dans certains organes », présentée à la séance de l'Académie du i'^' mai 1899- ( 85u » Pour ré])ondre d'aA'aiice à loiiles les objections, je ii'ni voulu opérer que sur des régions cutanées indemnes de toute lésion épidermique, ne présentant aucun orifice niuqueux et pourvues sm- toute leur étendue de sécrétion sébacée. Je suis arrivé à ce résultat en employant le dispositif suivant : J'immergeais mes deux bras et mes deux avant-bras, légèrement fléchis l'un sur l'autre, les coudes appuyés sur le fond du récipient, dans une solution aqueuse d'iodure de sodium (') à 5 pour loo, de telle sorte que le bras et l'avanl-bras trempaient entièrement jusqu'au poignet. Le récipient conlenait environ 8''' de solution. Les bains furent pris quoti- diennement pendant vingt jours, à la températ(n-e de 36° et durant trente minutes chaque fois. Pendant ces vingt jours, les urines, dont le volume évolua sensiblement autour de 2000'"', furent examinées dix fois au point de vue de la présence de l'iode. » Voici le résultat de ces analyses : Urines émises Iode contenu dans dans les vingt-quatre heures n , qui suivirent chaque bain. !:' volume total des urines. ioqB' d'urine. £n milli^ranimes. En milii^rammes. Après le premier bain 0,066 o,oo3i » deuxième bain o,o5o 0,0020 " troisième bain 0,066 o,oo35 » cinquième bain o, 167 o,oo83 » septième bain 0,333 o,oi66 dixième bain 0,980 o,o445 " douzième bain 1,900 0,0905 » quinzième bain 1,282 0,0675 11 dix-septième b un. .. . 1,928 0,0918 » vingtième bain 3,863 o.igSi » Je voulus aussi constater la durée de l'élimination de l'iode ainsi absorbé et je fis, à partir des vingt-quatre heures qui suivirent le dernier bain, l'analyse des urines émises de douze en douze heures. Voici les résultats : Urines émises dans les Iode douze heures ,„,„ ^^^ qui se sont écoulées ; Volumes. total. pour loo d'urines. De 24'' à 36'' après le dernier t>ain 800" i^e', 282 o"'S'', 1603 f ') On sait que c'est sous celte forme que l'iode est le plus souvent contenu dans les eaux minérales. ( 86o ) Urines émises dans les Iode douze heures qui se sont écoulées : \'olutnes. tolal. pour loo d'urine;. De 36^ à 48'' après le dernier lîain 1200" i^s'jqSo o"6'-,o8i6 Dans les vingt-quatre heures qui se sont écoulées de 48'' à -2'' après le dernier bain. . . 2100" o™e'',333 o'"8'',oi.58 cinquième séance 0,066 o,oo3i » quinzième séance o, 166 0,0070 » vingtième séance 0,166 o,oo83 » Je cherchai également, dans ce cas, la durée de l'éliminalion, et en examinant en deux fois l'urine émise dans les vingt-quatre heures qui sui- virent la quinzième séance, je trouvai qiie l'urine des douze premières heures (iSoo*^^) contenait o""»'', i33 d'iode, soit o™s'',oo88 pour 100, et que l'urine des douze heures suivantes (700") contenait 0"°', o33 d'iode, soit o™s'",oo47 pour 100. Enfin, après la deuxième séance, je ne trouvai plus d'iode dans les urines qui furent émises dans la période de douze heures qui suivit les vingt-qualre premières heures. » Il faut donc admettre que si, dans ces conditions, de très faibles quan- tités d'iode sont ainsi absorbées par les voies aériennes, elles sont relati- ( Sii. ) venient minimes et qu'elles s'éliminent en totalilé clans les vingt-quatre heures, différemment de la véritable accumulation qui se produit dans le processus d'absorption cutanée. » Je me crois donc en droit de lirer de ces expériences les conclusions suivantes : » 1° La peau humaine se laisse pénétrer (comme la peau des animaux) par les iodures contenus en dissolution dans l'eau, et, si cette absorption est si imperceptible au début qu'elle peut jxisser inaperçue, elle prend, au lîout d'un certain temps, une allure progressive se traduisant par des élé- vations de plus en plus rapides du taux de l'iode urinaire. » 2° Les quantités d'iode ainsi introduites dans les tissus sont loin d'être négligeables, et la lenteur de l'élimination (qui permet d'en retrouver dans les urines soixante-douze heures a[)rès la fin d'une série d'immersions) tend à prouver qu'il s'y fait de véritables accumulations. » La voie respiratoire ne peut pas être invoquée ; elle ne permet l'entrée que de doses relativement très faibles d'iode, dont l'élimination paraît se faire en entier dans les vingt-quatre heures. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la comparaison des mouvements barométriques pro- voqués, à la latitude So" du méridien de Greemvich, par la marche en dé- clinaison du Soleil et de la Lune. Note de M. A. i'oixcAUÉ, présentée jiar M. Mascart. » Vers le 5o* parallèle, entre inouvements inversés au-dessous et au-dessus, on trouve des moyennes sensiblement nulles pour les écarts barométriques, soit en Lune ou Soleil boréal, soit en Lune ou Soleil aus- tral. Les oscillations systématiques qui se produisent en chaque demi- révolution n'ont été, dans mes dernières Communications ('), étudiées que sur les moyennes mensuelles pour le Soleil et sur les moyennes des cotes des midi des joiu\s tropiques pour la Lune. (') \'oir Comptes rendus, n"' 2, 14 et 26; lo juillet, 2 octobre et 26 décembre 1S99 ; Ecarts barométriques sur le méridien du Soleil aux jours successifs de la révolu- tion S) nodique ; Ecarts barométriques sur le méridien du Soleil aux j'ou/'s successifs de la révolution tropique de la Lune; Mouvements barométriques provoqués sur le méridien du Soleil pir sa marche en déclinaison. Errata au numéro suivaiil. ( 862 ) » Prenons, du i"'' décembre 1882 au 3o novembre i883, les cotes de chaque midi à cette latitude sur le méridien de Greenwich. Nous obtenons une courbe compliquée, résultante des actions combinées du Soleil et de la Lune. » Déduisons de ces cotes : )) La somme algébrique des écarts moyens du jour synodique et du jour tropique répondant à chaque date; » Les soufflures et affaissements de la courbe qu'on aperçoit aux apogées et périgées, les brèves irrégularités dues à l'insuffisance des éliminations et aux ressauts et approfondissements brusques à laisser exclusi^ement au compte de l'action propre des dépressions; ces dernières corrections, faites à l'estime, régularisent un peu le profil sans en changer sensiblement les allures. » Ce profil peut se définir comme suit : )i Moyenne de l'année : 7()r'"",o5. » Quatre groupes d'ondulations, s'éleiidanl chacun de pari el d'autre d'un solstice ou d'un équinoxe : » Novembre, décembre, janvier. — Moyenne: — i'"™, -5 au-dessous de celle de l'année; 6 oscillations entre r!z (7 à 9"""), vibrations accompagnant les déplacements du réseau des hautes et basses pressions. » Février, mars, avril. — Moyenne des trois mois : + i"", 17; du mois de l'équi- noxe : — 2™™, 35. Entre les deux grands maxima égaux de l'année, -1- 17™™, 5o, aux 26 fé- vrier el 7 avril, un minimum, — • lo'"™,^©, se présente deux ou trois jours avant l'équi- noxe. Le passage à l'équinoxe produit un brusque ressaut : en quatre à cinq jours, on va à -f- o™™,75 et retombe sur la courbe de montée régulière. Du maximum du 7 avril, on descend au premier grand minimum de l'année : — 14""", 20, le 27, soit une chute ininterrompue de 3)™"', 70 en vingt jours. » Mai, Juin, juillet. — Moyenne :o"'",07; 6 vibrations : ±(6 à S)""™. » Août, septembre, octobre. — Moyenne des trois mois : -t-o™™,5o; du mois de l'équinoxe : — 2'"'", 35, comme au printemps. Marche inverse de celle du printemps. Au 2 septembre, deuxième grand minimum égal à celui du 27 avril. De l'excavation suivante surgit encore un ressaut provoqué par le passage à l'équinoxe, etc. De ce côté, comme de l'autre, les excavations sont d'autant j)!us profondes qu'elles sont plus rapprochées de l'été. Mais ici les oscillations sont plus resserrées et les maxima moins élevés. )) Pour comparer avec ce que nous savons des effets de la révolution tropique de la Lune à do°, ajoutons au profil que nous venons de décrire, et sur une même longueur de l'abscisse à 761™™, o5, la courbe des moyennes des mois synodiques. De cette courbe se trouvent éliminés les effets de la ( 863 ) révolution synodique et à très peu près ceux des révolutions tropique et anonialistique, mais, en même temps, toutes autres oscillations comprises en chaque mois. Nous n'avons plus que G ondulations d'aspect régulier, lesquelles, saut' celle de février qui atteint un maximum de 7™°", 5o, restent comprises entre rt 2""° et ± 3'°™. I) Sous la première figure ainsi complétée, établissons-en une autre, dans laquelle la révolution lunaire Iropique occupera la longueur de l'année, le jour i sous l'ordonnée du i5 mars, LA sous le solstice d'hiver, LB sous le solstice d'été. Rapportons en leur lieu, de part et d'autre de la ligne des abscisses, les écarts moyens des vingt-sept jours tropiques. Nous avons une courbe un peu moins régulière où, sauf en des points excep- tionnels, lies maxima et des minima de 2""° à 4""" correspondent à très peu près à ceux delà courbe des moyennes mensuelles. Les exceptions portent surtout sur les jours 25, 26 et 27 (3 février-iS mars); or, dans les écarts du 60*, on trouve les hausses qui manquent au So*". Il y aurait un léger dé- placement des effets vers les deux printemps. Se rappeler que, dans les latitudes supérieures, les mouvements, plus simples, sont les mêmes de part et d'autre, mais à une distance atteignant une demi-saison. » Il est facile de faire, sur la figure inférieure, passer par les cotes des vingt-sept jours tropiques une courbe accidentée très peu différente de celle de la figure supérieure passant par les cotes des jours de l'année. Cela montre uniquement que les mouvements sont généralement de même sens aux époques correspondantes. Mais, d'un midi à l'auti'e, la révolution tropique de la Lune n'amène pas des variations aussi fortes que celles provoquées par la marche des saisons dans les treize ou quatorze jours correspondants. La durée n'est pas un élément négligeable dans des mou- vements aussi complexes que ceux du 5o^. Y a-t-il similitude ou simples analogies? Il faudrait un classement et une discussion méthodiques des ob- servations horaires, ou bihoraires, d'une année de caractère moyen, à Greenwich ou à P;iris par exemple. » M. SricpHANiDÈs adresse une Note « Sur le raffinage et le rochage de l'argent chez les Anciens ». M. Spamkowski adresse une Note intitulée : « Contribution à l'étude de la destruction des falaises ». ( 864 ) M. A. GouT adresse une Noie relative à quelques combinaisons de nombres. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. ERRA TA . (Séance du 19 mars 1900.) Note de M. Henri Coupin, Sur la toxicité des composés alcalino-terreux à l'égard des végétaux supérieurs : Page 792, en note, lisez Très faiblement toxique Faiblement " Moyennement » Très Fortement >' Très fortement " Éminemment » équivalent toxique supérieur a 2 compris entre 2 et i » 1 et 0,40 » 0,40 et 0,25 „ 0,25 et o, I entre 0,1 et 0,01 inférieur à 0,01 On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLaRS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. )6f! 1838 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement la Dimanche Ils forment à la fin h i- ^ . Jeg 'une par ordre alphabéticpie de matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Autmir» ^..r,.L , u ' ^""*»' '^«"^ volumes ln-4'. Deux ,,r(ui" janvier. " auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel ,„^ . lies 'une par ordre alphabétique «r(n i" janvier Le prix de Cuboiinemein est fixe ainsi q„tl suit : Paris : 20 fr. - Départements : 30 fr. - Dnion postale : 34 fr -- Autres navs • l«c f. ^ ^^ ^""^®* P^y • 'es frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, Oç souscrit, à l'Étranger, chez Messieurs : I Ferryn frères. iChaix. Jourdan. Ruff. ■i\i Courtin-Hecquel. I Germain etGrassin ' Gastineau. nn ..... Jérôme. ifo Jacquard. , Feret. '.m ] Laurens. ' Muller (G.). r« Renaud. j Derrien. ) F. Robert. j Oblin. ! Uzel frères. Jouan. '-' Perrin. u (Henry. \ Marguerie. ( Eouy. 1 Nourrv. Ratel." iRey. j Lauverjat. ' ( Degez. J i Ûrevef. ' ' \ Gratier et G''. ] ■•• Foucher. 1 Bourdignon. I Dombre. ) Thorez. | ( Quarré. chez Messieurs : j Baumal. ) M»' Texier. Bernoux et Cumin 1 Georg. ( Côte. i Savy. ' Vitte. Marseille Ruât. I Lorieni. Lyon. j Montpellier . Moulins . . .. \ Valat. ' Goulet et fils. . . Martial Place. / Jacques. Nancy Grosjean-Maupin. Sidot frères. ) Guist'hau. ; Veloppé. \ Barma. ■ ■ ( Appy. luîmes Thibaud. Orléans Luzeray. ( Blancbier. { Marche. tiennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard (M""). Rouen } Langlois. ^ ( Lestringant. S'-Élienne Chevalier. Toulon ' Ponteil-Burles. ( Rumèbe. Bucharest. Nan tes l\lice. Poitiers.. Toulouse. \ Gimet. ' Privât. 1 Boisselier. Tours Péricat. Suppligeon. Valenciennes \ ^''"^■ { Lemaître. j chez Messieurs : Amsterdam ' Feikema Caarelsen ■ " ■ ' et C'v Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. . Asher et C'". Berlin ' Dames. , Friedlander et ûls. ' Mayer et Muller. *«'■''« Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. 1 Lamertin. Bruxelles MayolezetAudiarte. ( Lebègue et C'V j Sotcheck et C°. ' Alcalaj". Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelleiC. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hôst et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. , Gherbuliez. , Georg. ' Stapelmohr. Belinfante frères ( Benda. ( Payot. Barth. Brockhaus. Leipzig ' Lorentz. i Max Rube. , Twietmeyer. ( Desoer. ' Gnusé. Londres Genève. . La Haye. Lausanne.. chez Messieurs : Dulau. Hachette et C'«. Nutt. Luxembourg. . . V. Buck. / Ruiz et C''. Madrid I Rome y Fussel. I Capdeville. ' F. Fé. Milan ( Bocca frères. \ Hœpli. '"°"='>'^ Tastevin. Naples j Marghieri di Glu». ! Pellerano. ( Dyrsen et Pfeiefer. Ne>^-rork Stechert. LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C' Palerme Reber. ^°''"' MagalhaésetMoniz. Prague Rivnac. fiio-Janeiro Garnier. Rome j ^'"^<=a frères. I Loescheret C*. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm.. Samson et Wallin S'-Petersbourg . Turin. Liège. \ Zinserling. / Wolff. IBocca frères. Brero. \ Clausen. I RosenbergetSellier. Varsovie Gebethner et Wolff Vérone Drucker. Vienne.. \^^'"'^- { Gerold et G'*. Zurich MeyeretZeller. GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES |_ Tomes 1er 31. _ ^3 ^^^^ ^335 ^ 3^ I'' Tomes 32 à 61.- (i" Janvier i85i Tomes 62 à 91.— (1' DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Décembre i85o. ) Volume in-4»; i853. Prix i5 fr, à 3i Décembre 186 5.) Volume in-4°; 1870 Prix... 15 fr' Janvier 1866 a 3j Décembre 18K0.) Volume in-4'; «889. Prix 15 fr" W «ENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : « lr« - Sr?'^ '^ la Physiologie des Algues, par MM. A. D.kbès et A.-J.-J. Sou.a. AN.EN Mémo re sur le Pancréas et sur le rôle du suc nancréalHiue H.n, \.. nh»n.„,.. *'^°«">'e sur le Calcul des Perturbations qu'éprouventles _ Cl«de Beb»«b. Volume in-4"7a";e"; IVllZllî-T^.^^^.^^"^^'^^^^^^^ ». .ivart l'ordre de leur superposition. - D scute lloue'st on H. ■ ''f ,''""°" ^'^^ «^^P^ "^g^"-" fo^-'es dans les différents terrains sédi- °> qui existent entre l'état actuel du régne organ'auee - , ?''" "" '' ''" disparition successive ou simultanée.- Rechercher la nature u règne organique et ses états antérieurs ., par M. le Professeur R»„«» !„./:. ,^». ,„ „i,„„k„.. .«. 45 f^ ibrairie les Mémoires de l'Académie des Sciences %:: par M. le Professeur Bronm. In-4», avec 27 planches; 1861 et les Mémoires présentés par divers Sarant» à l'Académie des Sciences. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2<î mars 1900.) MEMOIRES ET COMMUÎVICATIO.\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. HiiXRi Becqueee]..— Déviation du rayon- nement du radium dans un cliamp élec- trique M. Armami ('.AiTiKii. - Sur les appareils S09 Pages. en quartz fondu 8i6 MM. Cn. BoruiiAULi et A. Desgrez. — Sur la transformation de la graisse en glyco- gcnc dans l'organisme Si'i NOMINATIONS. M. HiTTORF est élu Correspondant pour la Section de Physique, en remplacemeni de M. ]\'iedemaiitt 822 CORRESPONDANCE. M. Verbeck adresse des remereiments à l'Académie pour la distinction dont ses travaux ont été l'objet dans la Séance annuelle du 18 décembre 189(1 828 M. le Secuetaire peri-etuel sij;nale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Ouvrage ayant pour titre : « Précis historique, descriptif et photomicrogra- phique des véi:étau\ propres à la fabrica- tion de la cellulose et du papier >■, par MM. Léon liostaing, lUarcel liostaing et Fleiiry Perde du Sert. 828 M. le JliNisïKE DES Affaihe.s étrangères transmet à l'Académie une Lettre relative aux perturbations gi'ologiques de Java, qui lui a été adressée le 8 février par le Consul de France à lîatavia 828 M. A. Demouein. — Sur les surfaces dont les lignes de courbure d'un système sont égales 823 M. \V. SiEKLOFr. — ' Hemarque relative à une Note de M. A. Korn : « Sur la mé- thode de Neumann et le problème de Dirichlel » 826 M. F. C.iUBET. — Sur la liquéfaction des mélanges gazeux anhydride carbonique el anhydride sullurcux 828 M. A. PoxsoT. - Uéactions chimiques limitées dans les systèmes homogènes. Lois des modules 8ai) M. FiiONZES-DiACON. — Sur le séléniure de zinc et son dimorpliisnie 802 i\l. DE Forcraxd. — Sur les peroxydes de baryum hydratés 83'| MM. J. ViLi.E et Cii. Astre. — Nouvel!.; combinaison cblorin-éc de oicrrnrç e( d'antipyrine ,s ;^ Krr\ta M. G. Blanc. — Sur la constitution de l'acide isolauronolique 84o M. A. Seyeavetz. — Sur les combinaisons des matières colorantes basiques avec les' matières colorantes acides 842 .M. Huoo DE Vkies. — Sur la loi de disjonc- lion des hybrides 845 M. E. CouvREtR. — A propos des résultats contradictoires de M. Baphaël Dubois et de iM. Villes sur la prétendue digestion chez les Népenthès 848 M. Munier-Chalmas. — Sur les plissements du bassin de Paris S5o I\L G. -Eu. Bertrand. — Caractéristiques d'un échantillon de Kérosène shale de .Megalong Valley S.53 Mj MaIiRice NicLorx. — Dosage comparatif de l'alcool dans le sang de la mère et du fœlus et dans le lait après ingestion d'alcool. Remarques sur le dosage de ■ l'alcool dans le sang et dans le lait ..... 855 M. F. Gallard. — Sur l'absorption des iodures par la peau humaine 85^ M. A. PoiNCARÊ. — Sur la comparaison des mfiuvemcnts barométriques provoqués, à la latitude 5o° du méridien de Greenvvich, par la marche en déclinaison du Soleil et de la Lune SGi M . STEniANiDÈs adresse une Note « Sur le raffinage et le rochage de l'argent chez les Anciens» 863 M. Sfalikowski adresse une Note intitulée : (' Contribution à l'étude de la destruction des falaises » 863 M. A. GouT adresse une Note l'clativc à qnrlipirs conihinîiisnns fin nombres , .... Sf^i '^<>^ 71 PARIS. — l M P R l M IC R t E G V U l' iU :•: lî -V I L 1. A K s, , Quai des Grands-.^u^ustias, 55. /... r.tfran/ .' ÙAUTHlEli-ViLLàRS. APR 24 1900 1900 PRECHER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEFînOMADAIHËS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK mm. IiES SECRET AiaBS PERPÉTUEIiS. TOME CXXX. N^ 14 (2 Avril, 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES;, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1900 / r / RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDl ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 1^ MAI 1875. X Les ComjtUs rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de C Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. ^ ?s extraits des Mémoires lus ou communiqués par les C\^ 'orrespondanls de l'Académie comprennent au plus 4 fj ^gggg pgj. numéro. ^" ^\ Srrespondant de l'Académie ne peut donner plus de 5\ , pages par année. Dans le; ^ Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part dét '^.j^ent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, ^M^.çéance tenante, des Noies sommaires, dont ils donne; l;,?,,^^ lecture à l'Académie avant de les remettre au BuijuT^eau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en riei—^ ^^^ jj^^j^g qu'ont ces Membres de lire, dans les séi. ^^^^^ suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet d ; «e. I Les Programmes des prix proposés par 1 sont imprimés dans les Comptes rendus, m; ports relatifs aux prix décernés ne le soni que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés ^ ; blique ne font pas partie des Comptes reriàé Abticle 2. — Impression des travaux de. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par qui ne sont pas Membres ou Correspond^ demie peuvent être l'objet d'une analysé sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mée tenus de les réduire au nombre de pages Membre qui fait la présentation est toujoi mais les Secrétaires ont le droit de réduir- autant qu'ils le jugent convenable, comn pour les articles ordinaires de la correspo cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être re le titre seul du Mémoire est inséré dans le ( actuel, et l'extrait est renvoyé au Comp vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à Les Comptes rendus n'ont pas de plane Le tirage à part des articles est aux teurs; il n'y a d'exception que pour les les Instructions demandés par le Gouvei Article 5. Tous les six mois, la Commission admi un Rapport sur la situation des Comptes l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exéc sent Règlement. Les Savants étrangers déposer au Secrétariat a 'e leur discussion.^ à l'Académie qn. dési.ent faire présenter leurs Mémoires par MM. ^^f "f^^rra^'S^ u plus tard le Saïuedi qui précède la séance, avant 6^ Autrement la présentation sera remise APR 24 1906 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 2 AVRIL 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE MINÉRALE. — Sur un nouveau corps gazeux : le perjluorure de soufre SF''. Note de MM. H. AIoissakt et P. Lebeau. « Action du fluor sur le soufre. — La curieuse propriété que possède le fluor bien exempt d'acide fluorhydrique, de ne pas attaquer le verre ('), nous a permis d'aborder l'étude des composés du fluor et du soufre. On ne possède, sur ce sujet, que des renseignements très vagues, » Dans nos premiers essais, nous avons rempli un tube de verre de ajaz fluor par déplacement et, après l'avoir fermé avec une lamelle de micro- scope, nous l'avons retourné sur la cuve à mercure. Si l'on n'agite pas cette petite éprouvette de verre, il se produit, à la surface du mercure, une (') H. MoissAN, Action de l'acide fluorhydrique et du fluor sur le verre {Annales de Chimie et de Physique, 7" série, t. XIX, p. 5i6; 1900). C.R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N« 14.) I l3 ( 866 ) couche de fluorure qui limite la réaction. Nous avons ensuite fait passer dans cette atmosphère defluor un fragment de soufre supporté par une tige de platine. Dès que le soufre se trouve au contact du fluor, il prend feu, s'entoure d'une flamme livide, et le mercure s'élève dans l'éprouvette. Si l'expérience est faite avec soin et si le fluor ne renferme pas de l'oxygène provenant de Tair atmosphérique, on constate que le gaz qui reste, après la combustion du soufre, est inabsorbable par l'eau et partiellement absor- bable par une solution de potasse. Enfin, le gaz restant après le traitement par les liqueurs alcalines possède une très grande stabilité et n'est absor- bable que par la vapeur de sodium maintenue à son point d'ébullition. » Cette expérience préliminaire nous démontre que nous avons obtenu au moins deux composés : » 1° Un corps gazeux sur lequel l'eau est sans action et qui est absorbé par une solution de potasse; » 2" Un corps gazeux, non absorbable par l'eau et les liqueurs alca- lines, et décomposable par la vapeur de sodium. » Cette expérience a été répétée un grand nombre de fois, en variant les proportions relatives de fluor et de soufre, afin de reconnaître si la pro- duction de ces deux nouveaux corps gazeux était toujours simultanée. Il est résulté de tous ces essais que ces deux fluorures de soufre se produisent toujours ensemble, quelles que soient les proportions de fluor et de soufre mises en présence. Mais, en employant un excès de fluor, le gaz inabsor- bable est celui qui se forme en plus grande quantité. Sa proportion peut atteindre 80 à 90 pour 100. Du reste, il est facile de l'obtenir à l'état de pureté, en traitant le mélange des deux fluorures par une solution de potasse. Nous l'avons donc étudié tout d'abord. » Puisque ce nouveau corps gazeux se produit surtout au contact d'un excès de fluor, il était logique de supposer que l'on se trouvait en présence d'un composé perfluoré du soufre. Ainsi que nous le verrons plus tard, les résultats analytiques vérifient cette hypothèse. )) Préparation du fluorure de soufre. — Pour obtenir une quantité no- table du mélange gazeux, riche en perfluorure de soufre, nous avons em- ployé le dispositif suivant : une petite nacelle de cuivre, contenants*^"' à 6«'' de soufre, est placée dans un tube de cuivre horizontal dont les extrémités sont terminées par des fermetures à vis. Ce tube est en relation, d'un côté avec l'appareil producteur du fluor, et de l'autre avec un serpentin de cuivre identique à celui que l'on utilise pour condenser les vapeurs d'acide ( 867 ) fluorhydrique dans la préparation du fluor ( '). L'autre extrémité du ser- pentin se rend dans un flacon de verre dans lequel circule d'une façon constante un courant très lent d'azote pur et sec. Grâce à un robinet à trois voies, ce flacon peut être mis en communication soit avec l'atmo- sphère, soit avec l'appareil producteur d'azote. » Avant de relier au moyen d'écrous et de rondelles de plomb toute cette partie de l'appareil au tube abducteur qui amène le fluor, on laisse passer, pendant plusieurs heures, le courant d'azote pur et sec. L'extré- mité du tube de cuivre est alors vissée sur l'appareil à fluor; on établit la communication avec l'atmosphère, et l'on entoure le serpentin de cuivre d'un mélange réfrigérant formé d'anhydride carbonique en suspension dans l'acétone. » Dans ces conditions, le petit serpentin de cuivre est amené en quelques instants à une température de — 80°. » Nous avions constaté, par des expériences préalables, que le mélange de fluorures de soufre gazeux qui va se produire dans notre expérience était complètement liquéfié à cette basse température. » On fait ensuite arriver le courant de fluor que l'on maintient pendant deux heures environ, f.a réaction est le plus souvent terminée. Le soufre a presque totalement disparu de la nacelle, sans que cette dernière aussi bien que le tube de cuivre aient été attaqués. Dans ces conditions, le soufre s'est combiné à la presque totalité du fluor. On arrête dès lors le courant de ce dernier gaz et l'on sépare rapidement le petit serpentin de cuivre du reste de l'appareil. L'une de ses extrémités est fermée par un bouchon métallique à vis, et l'on adapte à l'autre extrémité un tube de dégagement de cuivre recourbé à angle droit, et dont la branche verticale mesure environ 80'='°. L'extrémité inférieure de ce tube abducteur est en fer et plonge dans une petite cuve à mercure. •» On laisse alors le serpentin se réchauffer lentement. Le mélaiî^%e fluorures qui a été liquéfié, puis solidifié, reprend l'état gazeux, et l'on recueille le gaz qui se dégage dans des flacons de verre bien secs, en frac- tionnant le produit. Les premières portions qui se dégagent renferment toujours un peu d'azote. » On obtient ainsi le plus souvent environ i''' de fluorures gazeux. Ce mélange est mis en présence d'une solution concentrée de potasse pen- (') H. MoissAN, Nouvelles recherches sur le fluor. {Annales de Chimie et de Phy- sique, 6= série, t. XXIV, p. 224; 189' •) ( 8G8 ) (lant plusieurs heures. Le gaz restant est desséché par la potasse fondue. Pour purifier complètement ce composé gazeux et séparer les dernières traces d'azote, on le refroidit de nouveau vers — 80" pour le solidifier. Puis on fractionne le dégagement qui se produit lorsque le corps solide reprend l'état gazeux, et l'on élimine les premières parties qui contiennent une petite quantité d'azote. » Propriétés du perjluorure de soufre. — Le perfluorure de soufre, qui répond à la formule SF", est un gaz incolore, inodore, sans saveur, incom- bustible et incomburant. Il se solidifie vers — 55° en une masse blanche, cristalline, qui se liquéfie et entre en ébuUition à une température peu éloignée de son point de solidification. Ce gaz est très peu soluble dans l'eau, il est un peu soluble dans l'alcool bouilli et privé d'eau. » Bien qu'il soit très riche en fluor, il est assez curieux de remarquer que ce gaz est un corps le plus souvent inerte et que la plupart de ses pro- priétés sont comparables à celles de l'azote, et non pas à celles du chlorure de soufre. » Une solution aqueuse concentrée de potasse ne réagit pas sur ce gaz après un contact de plusieurs semaines. De même, une solution alcoolique dépotasse n'a pas d'action. Il n'est pas décomposé par la potasse et le chromate de plomb en fusion; il n'est pas attaqué par l'oxyde de cuivre au rouge sombre. » Chauffé dans une cloche courbe en verre de Bohême à la température de ramollissement de ce dernier, le perfluorure de soufre ne subit aucune variation de volume ; le verre n'est pas attaqué et le gaz restant conserve la même inertie. )) Action de l'étincelle d'induction. — Pour étudier l'action d'une tem- pérature plus élevée sur ce fluorure de soufre, nous l'avons soumis à l'action de l'étincelle d'induction en prenant le dispositif indiqué par M. Berthelot ( ' ). Nous utilisons pour cette expérience une bobine de Ruhmkorff capable de donner dans l'air une étincelle de 8*^™ à lo"^™. Dans ces conditions, et sous l'action d'une étincelle très chaude, le fluorure de soufre est partiellement décomposé. Le verre de l'éprouvette est légère- ment dépoli et la surface du mercure est attaquée. L'étincelle fournit un spectre brillant donnant des raies très fortes dans le rouge, dans le vert et dans le bleu. Nous avions, au début, un volume de 17^*^. Après une expé- rience qui a duré vingt minutes, le volume était de 20''=, 3. Le gaz renfer- (') Berthelot, Essai de Mécanique chimi<]ue, t. I. ( 869 ) nuiit, pour loo, 23, 3o de gaz absorbable par l'eau, avec dépôt de silice, 44.36 de gaz absorbable par la potasse et 33,33 de gaz non décomposé. » La décomposition étant incomplète, nous avons repris cette expé- rience en prolongeant l'action de l'étincelle pendant deux heures trente- cinq minutes. La décomposition n'était jias encore totale, il restait ii,64 pour loo de gaz inaltéré. » Action de l'hydrogène. — Le perfluorure de soufre, mélangé d'hydro- gène et chauffé dans une cloche courbe, ne subit aucune variation de volume. Le verre n'est pas dépoli, et les propriétés du gaz ne varient pas. » Si l'on répète cette expérience en soumettant ce mélange gazeux à l'étincelle d'induction, il se produit une diminution de volume qui est accompagnée de la formation d'un corps solide de couleur jaune sale qui se dépose sur le mercure et sur les parois de l'éprouvetle. » Lorsque le vohniie ne varie plus, l'expérience a été arrêtée, et l'on a analysé le gaz restant. Ce dernier présentait tous les caractères de l'hydro- gène et sa pureté a été établie par une analyse eudiométrique. » Le corps solide de couleur jaune repris par l'eau s'est décomposé, a fourni un dépôt laiteux de soufre, et un liquide très acide possédant les caractères analytiques de l'acide hydrofluosilicique. » Dans cette action du fluorure de soufre sur l'hydrogène sous l'action de l'étincelle d'induction, il se fait tout d'abord de l'acide fluorhydrique et de l'hydrogène sulfuré. Ces corps en présence du verre fournissent une série d'équilibres variables avec la température, qui conduisent à une décomposition totale en soufre, acide hydrofluosilicique et silice, décom- position produite avec une diminution constante de quatre volumes. » Action des halogènes. — Le fluor ne réagit pas sur le perfluorure de soufre, ce qui est logique d'après les conditions de formation de ce dernier gaz et ce qui nous démontre que nous nous trouvons bien en présence d'un corps saturé de fluor. » A la température du rouge sombre, le chlore et la vapeur d'iode sont sans action sur le perfluorure de soufre. » Action de l'oxygène. — L'oxygène ne réagit sur le perfluorure de soufre qu'à la température d'une forte étincelle d'induction. Dès que l'étincelle éclate dans le mélange gazeux, il se produit des flocons laineux de couleur brune. La surface du mercure est attaquée, et le volume diminue. 3*^*^,1 de gaz additionnés de 20*^*^,9 d'oxygène ont été soumis à l'action de l'étincelle pendant quarante-trois minutes. Le volume gazeux restant devient égal à l 'j'^'^, 5 et il est entièrement absorbable par une solution de pyrogallate de ( 870 ) polassium. En prenant le volume du perfluorure comme unité, les volumes (^azeux ayant réagi et la contraction sont représentés par les nombres sui- vants : Pernuorure. Oxygène. Contraction, jvoi I'"^09 2^0', 09 » Le corps solide est un mélange des produits de décomposition du per- fluorure de soufre. )) Si nous répétons cette expérience avec une étincelle d'induction moins chaude, la réaction est différente, et il se produit un ox) fluorure de soufre «azeux se détruisant en présence de l'eau moins rapidement que le fluorure de thionyle. » Action du soufre. — k sa température de fusion, le soufre est sans action sur ce nouveau corps gazeux. Mais sa vapeur, surchauffée dans une cloche de verre, l'altaque et le volume gazeux augmente notablement. L'analyse des produits gazeux obtenus dans cette expérience, pendant des temps variables, nous a permis d'établir que le perfluorure se transfor- mait tout d'abord en composés moins fluorés, qui, à cette température, atta- quaient assez rapidement le verre, en donnant du silicium et de l'acide sulfureux. » Si la durée de l'expérience est suffisante, la décomposition peut être totale; cette réaction est précieuse, car elle nous a permis d'établir la com- position, en volumes, du perfluorure de soufre. » Sélénium. — La vapeur de sélénium décompose le fluorure de soufre, mais la réaction n'est pas aussi nette que la précédente. Il se produit, en effet, du fluorure de silicium et un mélange d'anhydrides sélénieux et sulfu- reux. On peut cependant en déduire encore la quantité de fluorure de sili- cium produit par un volume déterminé de perfluorure de soufre. » Phosphore et arsenic. — Le phosphore et l'arsenic distillent sans alté- ration dans le gaz perfluorure de soufre. » Bore, silicium, carbone. — Ces métalloïdes, chauffés au rouge sombre, dans une atmosphère de perfluorure de soufre, ne réagissent pas sur ce corps. » Action des métaux. — Le sodium fond sans altération dans le gaz per- fluorure de soufre, et sa surface brillante reste inatlaquée. Cependant lorsque l'on élève sa température jusqu'à son point d'ébuUilion, la surface du métal se recouvre d'une couche grisâtre. Enfin, lorsque la vapeur se produit en abondance, la combinaison se déclare avec une incandescence très vive et le gaz est rapidement absorbé. ( «71 ) )) Dans les mêmes conditions, le calcium réagit vers le rouge sombre, mais la réaction est bientôt limitée par la formation d'un composé solide à la surface du métal. » Le magnésium fournit une décomposition lente au rouge et le mêlai se recouvre d'un enduit blanc. Enfin, le cuivre et l'argent ne sont pas attaqués à la température de fusion du verre par le perfluorure de soufre. » Action de quelques composés gazeux. — A la température de ramollis- sement du verre de Bohême, le gaz acide chlorhydrique est sans action sur le perfluorure de soufre. Au contraire, le gaz hydrogène sulfuré, dans les mêmes conditions, réagit avec beaucoup plus de facilité. » Nous avons chauffé, dans ime cloche courbe de verre de Bohême, 3", 7 de fluorure de soufre et i4'^'^, ^ d'hydrogène sulfuré. Sous l'action de la chaleur, le volume gazeux diminue assez rapidement. Il se dépose du soufre et il se produit des fumées blanches qui se condensent en goutte- lettes incolores. Après l'expérience, il reste 4'^'^» 7 de gaz hydrogène sulfuré pur, renfermant une trace de fluorure de silicium. Le volume d'hydrogène sulfuré absorbé est sensiblement le triple du volume gazeux du perfluo- rure de soufre. La réaction peut donc être exprimée par l'équation sui- vante : SF« + 3H=S = 6HF + 4S. » L'acide fluorhydrique, produit dans ces conditions, attaque aussitôt le verre pour donner du fluorure de silicium et de l'eau, puis finalement de l'acide hydrofluosilicique I2HF 4- 3SiO^ = 3SiF* + GH^O, 3SiF''+3H''0 = 2SiF''H= + SiO^H^ » Le gaz ammoniac à froid ou au rouge sombre ne se combine pas au perfluorure de soufre. » Dans une prochaine Communication, nous indiquerons comment nous avons pu établir la composition de ce nouveau fluorure de soufre gazeux. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les Calamariées debout et enracinées du terrain houiller. Note de M. Grand'Eury. « Naguère on admettait que les tiges dressées normalement à travers les couches du terrain houiller ont poussé à la place où on les trouve. Au- ( 872 ) jourd'hui on en doute, et l'on voit se produire des théories sur la forma- tion des couches de houille et des bassins houillers, qui seraient entachées d'erreur si les paléontologistes (') ne se trompaient pas en regardant ces tiges comme s'étant développées sur place. » Pour tirer au clair cette importante question, j'ai repris depuis cinq à six ans l'examen détaillé des troncs d'arbres enracinés que l'on découvre en grand nombre aux environs de Saint-Etienne, et je me suis donné la peine d'en dégager toutes les parties. » La présente Note, faisant suite à ma Communication sur le Calamités Suckowi Br. ("), a pour objet le Cal. cannœ/ormis Sch\ . , les Arthropitus et les Calamodendron . » Dans l'état de la question, il serait inutile de signaler des portions de tiges et de rhizomes munies de racines, même plus complètes que celles décrites par D. Stur etE. Weiss, dans deux monographies de Calamariées, comme ayant vécu dans la roche qui les contient. Il faut maintenant fournir des preuves nouvelles qui ne puissent être révoquées en doute. C'est ce que je vais faire en résumant les observations que j'ai recueillies sur les tiges et racines formant tout le système de végétation souterraine des Calamités et Calamodendrons. » Dans les carrières du Treuil se dressent verticalement, à travers des bancs horizontaux de grès, de nombreuses tiges de Cal. cannœ/ormis Schl. &l pachyderma Br., de toutes dimensions, à étuis charbonneux minces de quelques millimètres ou épais de quelques centimètres, représentant des Anlhropitus à différents degrés de développement. Alex. Brongniart, en 1821, ne les avait vues et dessinées qu'en partie. En cherchant à les dégager, on les voit toutes s'effder en bas et se recourber, et, en les pour- suivant dans la roche, naître les unes des autres ou de rhizomes traçants. Tout est à sa place, rien ne manque : les rhizomes et les stolons sont enra- cinés, les racines sont plongeantes; la partie conique des tiges est toujours tournée en bas, et lorsqu'elles s'élèvent suffisamment haut, l'écorce qui les enveloppe porte, à la partie supérieure seulement, des cicatrices de Feuilles et de rameaux tombés. Les tiges groupées en colonie de la même ( ' ) J'ai reçu, à Saint-Étienne, MM. Ad. Brongniart, Schimper, Stur, de Saporta, etc., qui se sont déclarés convaincus, d'accord avec MM. Gôppert, Dawson, Giimbel, Pn- tonié, etc., que les arbres perpendiculaires aux couches ont vécu, lorsqu'ils sont en- racinés, à l'endroit où ils gisent. (■-) Comptes rendus, i[\ juin 1897. ( «73 ^ plante sont de force et de grandenr très différentes : rompues en liant, les plus vivaces, renforcées par nne couche de bois secondaire, s'élèvent jusqu'à 4™. 5™ et 6™ de hauteur, et parmi les plus faibles et les plus fra- giles, issues cependant des mêmes rhizomes, se font remarquer quelques jets fusiformes de Cal. canmvformis avortés, sans feuilles ni autres appen- dices ('). » Mais, à la Béraudière, dans le schi^ e fin, on les trouve conservées en entier, épaisses et charbonneuses à ''.a sortie des tiges, ramifiées latéra- lement d'une manière diffuse, les extrémités pourvues de radicelles sub- perpendiculaires. Elles traversent d'ailleurs obliquement les feuillets de schiste et même les empreintes végétales minces qui y sont couchées à plat. Elles sont an reste vides et affaissées comme les racines ayant poussé dans la vase des marais. Toutes sont représentées par une cuticule épider- mique très mince caractéristique, les plus fortes renfermant un axe ligneux flottant; les tissus intermédiaires disparus étaient lacuneux comme ceux des racines aquatiques. » Il n'v a donc pas de doute que ces Calamités ne soient à l'endroit na- tal, comme le prouvent en outre surabondamment les racines adventives ramifiées dont les liges les plus ligneuses sont symétriquement entourées, et par lesquelles elles se sont rendues indépentlantes des rhizomes et sto- lons restés minces, en partie détruits. » Dans beaucoup d'endroits, les interstices des racines adventives sont occupés par une esj)èce de terreau noir, et les roches d'alentour sont des grès en bancs irréguliers dont le dépôt a visiblement été influencé par les cônes formés par ces racines tombantes étalées à la base. Les tiges CC Ar- thropilas entourons de racines adventives étalées en bas montrent ainsi avoir poussé librement dans les eaux courantes. Ces tiges, en effet, pen- chent souvent dès la base, elles sont parfois pliées et couchées, ou rom- pues, déplacées et transportées avec leurs racines. » Dans ce dernier cas, des forêts de Calamités il n'est resté que la base des tiges avec leurs racines, et même parfois que les racines souterraines, ce qui explique le mode de gisement suivant constaté à Montrambert. » Là, on découvre des Cal. cannœfornm dont les rhizomes et stolons rampants sont fixés au sol inférieur par des racines souterraines, et dont les liges et leurs racines adventives sont renversées sur les rhizomes et (') Ce sont ces jets qui m'ont autrefois fait admettre à tort que les Calamités élaiant privées de feuilles. G. U., 1900, I" Semestre. (T. CXXX. N» 14.) I l'J ( 874 ) enfouies presque sur |)lace avec leurs rameaux d'Astcrophyllites et leurs épis de reproduction. )) D'oii il suit que, comme la plupart des Equisetum, de même les Cala- mites, leurs ancêtres, vivaient, baignés dans l'eau, attachés au sol de fond tantôt par un système souterrain assez développé, tantôt par des racines seulement. » Toutes les Calamariées étaient adaptées au même milieu, car on ren- contre debout, avec les autres tiges enracinées, d'énormes Cal. major W. à mince paroi, des Calamodendron crucialuin St. au bois dense et au long fût entouré de racines adventives descendant de très haut, etc. » Seul, V Aslerophyllites bifurcalus Gr., avec ses feuilles très coriaces, paraissait devoir appartenir à une plante de terre sèche, lorsque récem- ment, à Montmartre, on en trouva les racines, rhizomes, tiges, feuilles et chatons, les rhizomes formant une couche charbonneuse de laquelle des- cendent des racines rameuses, et s'élèvent de nombreuses tiges calami- toïdes grêles, simples, garnies de feuilles, que les eaux courantes ont cour- bées, couchées et recouvertes de limon, le tout offrant un nouvel exemple de végétation autochtone enfouie sur place. » RAPPORTS. MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport SUT un Mémoire de M. Torres, intitulé : « Machines à calculer », présenté à l'Académie dans la séance du 19 fé- vrier 1900. ("Commissaires : MM. Marcel Deprez, Poincaré; Appell, rapporteur.) « Le Mémoire que M. Torres présente à l'Académie est divisé en deux parties. Dans la première, l'auteur expose des vues théoriques générales sur la possibilité de construire des machines représentant des relations données quelconques, entre des variables réelles ou complexes. Dans la deuxième, il indique les procédés pratiques de construction qui donnent, sous la forme la plus commode, l'apjiroximation relative la plus grande possible; puis il étudie, dans le détail, quelques machines propres à repré- senter et à résoudre des équations algébriques. Le Mémoire de M. Torres est le résumé de recherches poursuivies depuis plusieurs années, dont les idées fondamentales ont été communiquées à l'Académie dans une Note présentée par M. Marcel Deprez à la séance du 2g juillet iSgS. ( ^7^ ^ )) Dans la Mécanique analytique, Lagrange a considéré des systèmes matériels dont les liaisons s'expriment par des relations entre les coor- données ou paramètres servant à définir la position du système. On peut, et c'est ce que fait M. Torres, se placer au point de vue inverse. Etant données des relations algébriques ou transcendantes entre des paramètres, l'auteur montre qu'il est possible, d'une infinité de manières, de construire un système matériel réalisant les liaisons lionnées : ce système, dans la construction duquel entrent uniquement des corps rigides de formes appropriées agissant par contact sans intervention du frottement, est alors une machine permettant de calculer les valeurs des paramètres regardés comme dépendants en fonction de ceux qui sont arbitraires. M. Torres montre, en particulier, qu'on peut toujours supposer que chaque variable est représentée par un point décrivant une courbe fixe : cette courbe pourra être graduée de façon à donner la valeur même de la variable cor- respondant à chaque position de point ou une fonction de cette valeur, le logarithme, par exemple. )> Dans cet ordre d'idées, on peut évidemment supposer certaines va- riables complexes, car une relation entre quantités complexes équivaut à deux relations entre quantités réelles. En particulier, pour construire les relations algébriques, l'auteur établit d'abord des appareils réalisant les quatre opérations élémentaires sur des quantités complexes : la combinai- son de ces appareils permet d'obtenir toutes les relations algébriques. C'est ainsi que iVI. Torres a construit un petit appareil très élégant donnant les racines d'un trinôme du second degré à coefficients complexes : il serait à souhaiter que cet appareil fût construit de manière à permettre aux variables qui y sont représentées de varier entre des limites assez étendues pour qu'on pût suivre aisément la permutation des racines. » Au point de vue pratique, M. Torres montre qu'il faut enqiloyer des mécanismes sans fin, tels que des disques tournants, pour que la variation des variables soit illimitée dans les deux sens. En outre, pour évaluer les variables avec la même approximation relative, il convient d'employer une graduation logarithmique : le nombre de tours du disque donne la carac- téristique du logarithme; on lit sur le disque même les chiffres significatifs du nombre. » L'auteur s'attache particulièrement à la construction des opérations algébriques; il se propose, étant donnés des coefficients a, b,c, ... une variable jc et des exposants n, p, . . . de construire \og(aœ" -+- bx'' -t- ex'' +...). ( 87G ) » Tout d'abord, à l'aide d'un équipage à roues dentées, caractéristique de l'exposant /î, on lie deux roues de telle façon que, le déplacement an- gulaire do l'une élant logo-, celui de l'autre soit n fois plus grand, c'est- à-dire logx"; par addition, on construit logaj:". Il s'agit alors, connaissant de cette manière les logarithmes des monômes ax", hx'', ... de construire le logarithme de leur somme. Pour cela. M. Torres copie, dans la'construc- tion mécanique, le calcul des logarithmes additifs de Gauss. en réalisant une fusée sans fin d'une grande ingéniosité exprimant la liaison J= log(io''-)- i)- » C'est sur ces principes qu'est fondée une machine que M. Torres a présentée à l'Académie pour la résolution des équations trinômes; sou Mémoire contient les indications nécessaires à la construction d'une nou- velle machine permettant de résoudre des équations à huit termes. Peut- être conviendrait-il, pour les personnes qui n'ont pas vu les machines déjà construites, que l'auteur développe davantage quelques indications de détail. M En résumé, M. Torres a donné une solution théorique, générale et complète, du problème de la construction des relations algébriques et Ininscendantes par des machines; il a, de plus, construit effectivement des machines, d'un maniement commode, pour la résolution de certains types d'équations algébriques qui se présentent fréquemment dans les appli- cations. » La Commission demande à l'Académie d'ordonner l'insertion du Mémoire de M. Torres au Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions du Rapport sont mises aux voix et adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Physique, en remplacement de M. Stokes, élu Associé étranger. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 4o, M. Van dcr Waals obtient 4o suffrages; M. Yan der Waals, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. ! ( 877 ) CORRESPONDANCE . M. HiTTORF, nommé Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Le Bulletin météorologique du dé|)artement de l'Hérault publié par M. Crova (présenté par M. Mascart). MÉCANIQUE CÉLESTE. — Remarque sur le critérium de Tisserand. Note de M. Gruey. « Tisserand a fait connaître, dans le Bulletin astronomique (t. VI, p. 289) et reproduit dans son beau Traité de Mécanique céleste (t. IV, p. 2o3), un critérium précieux pour décider si deux orbites différentes, données par l'observation, peuvent ou non appartenir à une même comète P, passant de l'une à l'autre, grâce à l'attraction d'une grosse planète P'. » Soient : a' le demi-grand axe; e' l'excentricité de l'orbite de P'; p„ le rayon de sa sphère A d'attraction; ;„ et l^ les époques initiale et finale du passage de P à travers A; l une époque quelconque comprise entre /„ et /,; a,p, i le demi-grand axe, le paramètre et l'inclinaison de l'orbite hélio- centrique de P sur celle de P', à l'époque t, si à cette époque l'action de P' cessait brusquement. » Le critérium de Tisserand est une relation simple et élégante entre a„, />„, /„ et «,,/>,, î, valeurs de a, p, i aux époques /„ et t^, relation que son illustre auteur tire, comme un corollaire presque évident mais non encore signalé, de l'intégrale de Jacobi, en y négligeant de très petites quantités de l'ordre de -,■ Cette approximation revient à négliger les per- turbations de la comète par le Soleil S, pendant la durée (/, — ^o) ^^ son mouvement planéto-centrique. » Dans ces conditions, la comète obéit simplement, de t^ à /,, aux lois de Kepler qui suffisent pour établir le critérium de Tisserand. ( «7H ) » A l'époque t, désignons par V la vitesse planèto-centrique de P, par (' sa vitesse hélio-centrique, par v' celle de P', par a l'angle de f avec <•'. » Comme V est là résultante de — c' et v, on a V" = v"^ H- v'- — 2W' cosx. » En négligeant e' et — , on peut immédiatement écrire (' - = —, j V- =^ II- -, a \ a a prendre pour i l'angle O du triangle rectilalère OBB' et écrire encore, en vertu de ce triangle, cosa -.- sin/;.cos/; O, B, B' étant les points où la sphère céleste de centre P' est percée jiar les directions de SP', v et v , issues de P'. » D'ailleurs le théorème des aires donne k \fp "- va' siu i; d'où c cosa ^ - \jp cosi. n On a donc, pour V', la forme f,-' 0 v'=*'b--sJ^»'-'-;«-^''"^""' a s'a les valeurs ¥„ et V, de V aux époques ^^ et /, répondent aux valeurs «o et a^ de a. Comme ¥„ -- V,, la relation (i) conduit immédiatement au crité- rium de Tisserand, «0 "^ a' s/âf ~ «1 a' V a' » On ne peut guère espérer de démonstration plus simple, mais on ne peut pas pousser l'approximation plus loin, en partant des lois de Répler. Tisserand a préféré, sans doute, rattacher son critérium à l'intégrale de Jacobi, qui permet d'en trouver d'autres, moins simples, mais plus exacts, comme M. Callandreau l'a montré dans l'un de ses importants Mémoires. » Si p est la distance PP' à l'époque t et m' la masse de P' on sait que, sui- vant les lois de Répler, {■>■) \^-\l = im'k\. Pu I I ' 879 ) mais ( i) donne (3) V- - V;; .-= k- (|^ - ^) + -J~. [sip, cos;„ - s/pcosj) , l'où, par comparaison de (2) et (3), la formule 3 m — I 7= VP COSi ^ — — H T^rr v/n,, cosj,, H =^ const. « «Va' P '''' «V«' P» applicable au passage de P dans la sphère d'attraction de P', c'est-à-dire à toute époque / comprise entre /„ et /,. Pour / - /„ elle se réduit à une identité évidente, et pour t -~ l^ au critérium de Tisserand, puisque alors P ~ Pi =^ ?o- » ANALYSE MATHÉMATIQUE. -- Sur les équations différenlielles du troisième ordre à points critiques fixes. Note de M. Paul Painlevê, présentée par M. Appel!. « Je me propose, dans cette Note, d'indiquer quelques théorèmes précis sur les équations du troisième ordre à points critiques fixes. Je me limiterai aux équations de la forme où R est rationnel en y", y' , algébrique en y, analytique en x. » La méthode que j'ai indiquée (Comptes rendus, 19 mars 1900) coniiuil aux résultats suivants : Si l' équation (i) a ses points critiques fixes : » I. R est un polynôme du second degré (au plus) en y; soit ( 1 ) f" = A (y, y, x)y"-^ H- B(/, y, x)y" + C(/, y, x) s R. » II. L'équation y"'=k(y',y„œ,)y'-- a son intégrale uniforme (x^, j'„ étant des constantes quelconques); autre- ment dit, A coïncide avec une des douze expressions suivantes : —, ) -- , (n entier t- ou —, mais zf^± i), ■ y + « y -\- a ^ 7^ / ' I I \ r j 1 II 21 I O y' + rt y+l^J y -h a 2(y+(j) 2(v'+«) 3{y+lj] ( 88o ) I 5 5 3 / I I \ 1 / I I I •4- 3(/-)-«) G{y-+-6)' 4V7'+« 7'+/V' 3 V/+« /+/> 7'^- ((7, b, c fonctions de y, x). » III. B et C, considérées comme fondions de y' , n ont d'autres pôles que V c ceux de A, ces pôles sont simples, et, pour y' = oo, les expressions — > -^ 5o«/ finies. » IV. Soit maintenant V - - a un des pôles de A; écrivons l'équa- tion (i) sous la forme ^ = ^-«' ^■~~--^^Ky^^)--"^rU{y,x)z' + ¥.{y,x)-^z{...); la quantité G, d'après les conditions précédentes, est égale à o, à i on à ( I 1 • SiG^\ ,Y>. est identiquement n ni. Si G ^^ o ou ( i ) , H et K sont identiquement nuls; de plus, si n est négatif (n =■- — i), a (y, x) est une simple /onction de x. » Quand on tient compte de ces conditions, les douze Ivpes d'équa- tions (i) qui correspondent aux douze expressions («A) dépendent au plus de neuf fonctions inconnues dey, x (algébriques en y, analytiques en x). » Mais les conditions nécessaires que fournit la méthode sont loin d'être épuisées. Parmi les conditions nouvelles, citons seulement celle-ci : » Mettons l'équation (i) sous la forme les £ s'annulant avec -> et convenons de dire que l'équation ( 2 ) y"=-~r O'- +7"/ (i (y, *■« ) + v" y (y, ^o ) est la simplifiée de l'équation (i ) .r„ désigne une constante quelconque. a est égal à ( s )^ n ~ entier 7^ — 1 ou « = ce . » Pour que l'équation ( 1 ) ait ses points critiques fixes, il faut que sa simpli- fiée (2) ait son intégrale uniforme. » L'équation (2) se ramène par une quadrature à une équation linéaire. ( 88i ) Prenons, en effet, x comme fonction, v comme variable; on aura da: — n d^ u , / - dit n , , -r- = w, -r^ — vKy) -~i ■ Y ( y ) M = o. dy n + I dy- > \"' / dy « + i ' -^ ^ » En particulier, pour n=^ — 2, P^eeo, les équations (2) (à intégrale uniforme) définissent les Jonctions automorphes ( fiichsiennes et kleinèenncs) . » Pour déterminer toutes les équations (i) à points critiques fixes, un problème préliminaire s'impose donc : )) Déterminer toutes les équations C^) y"=yH7) + /yP(r)+/'r(/) dont l'intégrale générale est uniforme. )) Bien que je n'aie pas achevé de traiter ce problème dans tous ses détails, il n'est pas douteux que ces équations (3) ne se laissent ramener à celles de la classe particulière a = ^, p = o. Autrement dit, l'iatégrale générale d'une équation (3), quand elle est uniforme, est réductible aux fonctions automorphes et à leurs dégénérescences. » Je signalerai encore les propositions suivantes : Soit y = (I)(,c) une intégrale quelconque de l'équation (i) (à points critiques fixes), et y = (p(a7) une intégrale (uniforme) de l'équation (2) : 1) 1° Si o(r^ possède des singularités transcendantes à distance finie. (^); « 2" y est, d'après (i), algébrique en y et s'exprime (birationnelle- ment) à l'aide de y et d'une irrationnelle Y définie par une relation H(j, Y, a;) = o (algébrique en y. Y, analytique en x). La fonction Y (x), définie par l'égalité }î(cji, Y,xf) ^^ o est uniforme comme '^(x). Si donc (f{x) est méromorphe ou possède des points essentiels isolés, le genre de la relation H ( y. Y, x^ ) ^^ o est o ou i . 1) L'étude des lonctions automorphes suffit à montrer qu'à l'inverse de ce qui se passe pour le second ordre (Comptes rendus, 1899), les équa- tions (i) à points critiques fixes ne sont pas réductibles à un nombre fini de types dépendant d'un nombre fini de constantes. Toutefois, une fois choisie la simplifiée (2) d'une équation (i), il me paraît vraisemblable que toutes les équations ( i) correspondantes (h points critiques fixes) sont susceptibles d'une telle réduction. De plus, si l'intégrale de (1) présente G. K., Kjùo, 1" Semestre. (T. CXW, N» 14.) Il5 ( 882 ) des points singuliers essentiels mobiles non isolés, elle se déduit, par qua- dratures, des fonctions automorphes. Mais je n'ai pas encore établi ces derniers résultats en toute rigueur, tous les théorèmes qui précèdent ont leurs analogues dans l'étude des équations différentielles algébriques (d'ordre quelconque) à points critiques fixes. . ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une inversion d'intégrale double. Note de M. J. Le Roux, présentée par M. Darboux. i7, j) le triangle AOB formé par les axes Ox, Oy et par la droite variable AB dont l'équation par rapport à ces axes est L'intégrale double X Y 1- - = I = O. U l' j j f(x, y)dxdy étendue à l'aire de ce triangle est une fonction F(i/, v) des coordonnées de la droite. » Inversement, étant donnée une fonction F(«, v ) holomorphe dans le voisinage de l'origine et s'annulant pour w ^= o et pour s> =^ o, proposons- nous de trouver une ioacWon f(x, y) telle que nous ayons (') F (a, V) =ff/{^> y)dxdy. » Soit (2) F(m, (^) = iA,„,„M"'-'p"-<-'. » Posons (3) /(^,j) = 2B„,,„^'"7''. » On a, d'après une formule de Lejeune-Dirichlet (^Journal de Liouvilie, ( 883 ) t. IV) appliquée aux différents termes de l'intégrale (4) ff/(.-.y) d.r dy =2 (T^ri^i^B..^,. m-+-i tJt-^\ » Les coefficients B seront donc donnés en fonction des A par la for- mule p, (ttî -I- « -t- 2)! . » Si nous observons maintenant que le coefficient (/W + /t + 2)! est celui de ar"'j'" dans le développement de la fonction f— — 73 nous pourrons en déduire la représentation de la fonction inconnue /^(a;, y) par un résidu. On voit, en effet, immédiatement que ./(■!?, /) est le coefficient de — dans le développement de la fonction 1 . 2 . F ( ;/ , (0 (-S-f)'--' ce qui conduit à poser (5) f{x,y) -'■'■ ^' ^ F(u,.)dudç U i' » On suppose dans cette formule les intégrales relatives à 11 et a ç effectuées dans le sens positif suivant des contours qui devront satisfaire aux conditions suivantes pour que nos raisonnements soient applicables : )) i" La fonction F(;/, c) sera holomorphe à l'intérieur de la surface dé- finie par l'ensemble de ces deux contours dans l'espace à quatre dimen- sions des deux variables complexes; » 2" La fonction ; devra être sur ces contours développables su ivant les puissances de — et de ■-■> ce qui exige que l'on ait mod u ' (' I ; log(ç, - a) a une limite. » J'ai pu démontrer directement ce résultat, en me servant des pro- priétés du résultant de deux équations algébriques. J'en ai déduit une démonstration élémentaire du théorème d'Abel relatif à l'intégrale de troisième espèce. ( 886 ) » Une remarque analogue est applicable à l'intégrale de deuxième espèce, qui n'a d'autre singularité que le point A fa, è) et qui devient infinie en ce point comme La somme des valeurs de cette intégrale "C prises le long des chemins parcourus sur F = o par les mn points de ren- contre avec /= o est, a une constante près, égale a 1 expression ^ — ry» qui ne change pas si l'on remplace F = o par une autre courbe F, = o qui lui soit tangente au point A. Si, en particulier, F, = o est la tangente en A à la courbe F = o, on peut prendre comme intégrale i^, correspondante , et l'on a la relation a- — a i ^ mn i—n C étant une constante, à des multiples des périodes près. C'est une nou- velle forme du théorème d'Abel relatif à l'intégrale de seconde espèce. » Quand /"= o varie, la différence V (^ — '^d est une fonction algébrico- logarithmique des coefficients de l'équation de la courbe, qui ne peut admettre comme singularité que le point A. Mais, étant constante, elle est régulière en ce point A, et, par suite, ./= o tendant à passer par A, la somme des parties principales des termes qui la composent a une limite. Les sommations s'étendant aux seuls points d'intersection de /= o avec F =^ o et F, ^ o, qui se rapprochent indéfiniment du point A, l'expression y _' y .^'- - ^ Xi - - a ^ \i — a a une limite. )) Ce dernier résultat peut se démontrer directement par une méthode algébrique, et l'on peut en déduire ainsi une démonstration élémentaire du théorème d'Abel relatif à l'intégrale de seconde espèce. » Les formes (i) et (2) du théorème d'Abel sont plus propres que les formes habituelles aux applications géométriques. Une raison en est que les seconds membres des relations (i) et (2) ont une signification à la fois projective et dualistique : dans le second membre de la relation (1), une quantité de la forme ? ^, peut s'exprimer au moyen d'un rapport anhar- monique, et la valeur du second membre de la relation (2) ne dépend que de la position du pôle harmonique du point A par rapport au système des points de rencontre de la courbe variable avec la tangente en A. Une ( 887 ) seconde raison est qu'elles laissent apparaître le rôle de chacun des points de rencontre de la courbe y ^ o avec la droite AA' ou avec la tani^ente en A. Or, le théorème d'Abel prend une forme illusoire quand la forme F ^ o varie en passant par un point singulier A ou A'. Mais, s'il est mis sous la forme (i) ou sous la forme (2), on pourra en déduire une relation non illusoire avant lieu quand les courbes /= o varient en passant par le point singulier, moyennant certaines conditions de contact entre elles. » Les considérations qui précèdent s'étendent à des cas plus £;éiiéraux. 1) Si l'on considère une intégrale abélienne relative à la courbe F = o, n'ayant comme singularités que des points en lesquels la partie principale est de A la forme ;- B log(j; — a), les coefficients A et B étant indépendants de la courbe F = o assujettie seulement à passer par les points singuliers et à avoir des tangentes déterminées en ceux de ces points où, le coefficient A n'est pas nul, la somme des valeurs prises par r intégrale le long des chemins parcourus par les points de rencontre deF ^= o avec une courbe variable f ^^ o est indépen- dante de la courbe F = o, à une constante prés. » Parmi les intégrales assujetties aux conditions précédentes, je citerai logR, où R représente le rapport anharmonique de quatre rayons dont l'un va d'un point fixe à un point variable de la courbe; l'intégrale > où a est une constante et m le coefficient angulaire du rayon qui va d'un point fixe à un point de la courbe, l'arc d'une courbe de direction, l'aire balayée par le rayon vecteur qui va d'un point fixe à un point variable de la courbe. On peut ainsi établir divers théorèmes dus à Liouville et à Laguerre. Il suffit ensuite d'y introduire les propriétés involutives des faisceaux liné- aires ponctuels et tangentiels pour obtenir divers théorèmes de M. Humbert. On peut remplacer les courbes d'un faisceau linéaire par des courbes dont l'équation dépend entièrement d'un paramètre. « Dans l'application aux aires, à la place du théorème de M. Humbert, j'obtiens les théorèmes suivants : )) Etant données deux courbes osculatrices en tous leurs points à l'infini, rencontrées par une courbe variable, la différence entre les sommes des aires balayées par les rayons qui vont de l'origine aux points de rencontre avec l'une et avec l'autre est constante, à des multiples des périodes près. » Etant donnée une courbe dont toutes les asymptotes sont d'inflexion, si on la coupe par une courbe variable dont l'équation dépend rationnellement et entièrement d'un paramètre, la somme des aires balayées par les rayons qui vont de l'origine aux points d'intersection est constante, si, toutes les fois que la ( 888 ) courhe variable a une direction asymptotique commune avec la courbe donnée, elle a aussi l' asymptote commune avec elle. » Les mêmes considérations générales s'appliquent aux courbes gauches rencontrées par des surfaces algébriques variables. » MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur une machine à résoudre les équations. Note de M. Georges Mkslix, présentée par M. Appell. )' L'appareil dont je donne ici la description et que j'ai réalisé permet de résoudre les équations numériques de la forme px" H- p' x"' + . . .-\-p"x"" = A. » Il est constitué par un fléau de balance (7%. i) sous lequel sont fixés par des tiges rigides une série de solides de révolution dont les axes sont verticaux, qui présentent une pointe à la partie inférieure et dont la/orme et les dimensions sont telles que le volume compris entre cette extrémité infé- Fig. .. rieure et un plan horizontal soit proportionnel à la puissance /i"'""^ ou 7?'"^'"'^ de la distance du sommet au plan. Ces corps que nous appellerons, pour abré- ger, solides d'ordre n ou n' , et qu'on façonne une fois pour toutes, sont fixés sous le fléau à des distances respectivement proportionnelles à p, p' , p"., à droite ou à gauche, suivant le signe du coefficient correspondant, et de manière que leur sommet soit dans un même plan horizontal, lorsque le fléau est lui-même horizontal. » On équilibre la balance, puis l'on ajoute sur l'un des fléaux, à la dislance prise pour unité, un poids égal à A, d'un côté ou de l'autre suivant ( 889 ) le signe de ce terme; l'équilibre est rompu, mais si l'on a disposé au- dessous du fléau un ou plusieurs vases communicpiants contenant de l'eau dont ou puisse élever le niveau, chacun des corps graduellement immergé reçoit une poussée croissante ([u'il transmet au fléau et qui finit par lo rendre horizontal, l'appareil restant constamment en prise pendant cette ojiération. » Si l'on désigne par x la hauteur immergée à ce moment, les forces exercées sur les corps sont représentées par a;", x", x""; elles agissent à des distances p, p' , p"; on a, d'autre part, une force A c}ui agit à la distance i. En écrivant que la somme des moments des forces est alors nulle, on voit cjue la longueur x satisfait à la condition px" -+- p'x"' -[-...+- p"x"" = A ; cette hauteur mesurée sera donc solution de l'équation. » Si, au lieu d'eau, on employait du mercure, la poussée serait i3,6 fois plus grande; l'efTet serait le même que, si le liquide étant de l'eau, le solide était placé à une distance i3,6 fois plus grande; on pourra donc recourir à ce liquide si les coeffi- cients ou certains d'entre eux étaient trop grands; on réduirait les distances dans le rapport de 1 3, 6 à i en faisant plonger les solides correspondants dans du mercure, les éprouvettes contenant les liquides seraient placées sur une table mobile, les sur- faces libres étant à la même hauteur, puis on élèverait le niveau de la table ou l'on descendrait le fléau comme dans la balance hydrostatique. » Forme des différents solides employés. — l. Solide d'ordre i. — Il répond à la condition V = Au- ; il est constitué par une lige cylindrique dont les dimensions dépendent des unités employées; en évaluant les poids en décigrammes et les lon- gueurs en centimètres, on trouve, pour le rayon de ce cylindre, o, i8. » 2. Solide d'ordre 2. — II satisfait à l'équation \^=kx^, k étant déterminé par la condition que le volume d'eau déplacé par la partie comprise entre x ~-- o et j; :r^i ait une masse de oS"", i, c'est-à-dire soit de J^ de centimètre cube ; d'une part, le volume d'une tranche est r^y'^dx; on a, d'autre part, 2kxdx pour l'expression de la difteren- lielle du volume; il en résulte T. y- dx ^^ 1 kx dx ou >- =: — x; c'est l'équation d'une parabole à axe vertical; la constante k se détermine par l'équation /t: y-^.r =z o, I ou / Tv^-^ X dx ^=o ,\\ d'où A' =: . J„ ^ .o n 3. Solide d'ordre 3. — On a V = kx\ C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 14.) I16 ( 890 ) d'où _ Tiy'^dx ^z'ikx^dx et j z= i / — x; la courbe méridienne est une droite et ce solide est un cône de révolution; ce cône, facile à construire, ainsi que le cylindre, seront d'ailleurs suffisants pour résoudre l'équation du troisième degré réduite à la forme x'^ -^ px -)- 9 = o. » On trouve encore k -^ — et l'on a, pour les éléments du cône : hauteur, o"", 10; 10 ^ diamètre de base, 0^,0622. » k. Solide d'ordre n. — On trouve, pour l'équation de la méridienne, Y' ^= — x"~' avec A' =: — ; •^ Tt 10' » Ainsi, pour l'équation du quatrième degré, on aura recours, en dehors des volumes précédents, au solide de révolution dont la méridienne est la parabole semi-cubique Y-— ^^xK » Ces solides peuvent être fabriqués en aluminium de manière à être légers et à pouvoir être travaillés au tour jusqu'à coïncidence parfaite avec le profil qu'on aura préalablement découpé; ce qui facilite leur exécution, c'est qu'il y a lieu de se préoc- cuper seulement du volume extérieur et nullement du poids ou de la matière interne; l'appareil permet d'ailleurs de vérifier l'exactitude de ces solides. Pour le cas où deux de ces corps devraient être placés sur le même fléau à la même distance, il est facile d'imaginer un raccord transversal convenable. Enfin, si l'adjonction de ces solides diminuait par trop la sensibilité en abaissant le centre de gravité, on obvierait à cet inconvénient en ajoutant deux masses supplémentaires au-dessus du tléau, à droite et à gauche de l'axe de suspension. ') J'ai réalisé ce dispositit avec une pelile balance sensible dont les bras de fléau n'avaient que 12'^"'; la Jig. i montre celte balance avec les solides qui y sont fixés dans la position convenable pour résoudre l'équation 5œ^ — 4^' — 7-^ = A. » Si l'on fait A = 4^0, cette équation a une solution comprise entre 4, 9 et 5, que l'on trouve très exactement en ajoutant oS'^,4^o à la distance de 1'^'", ou 4^"^ sur le petit plateau suspendu au bout du fléau, à 12*"" de l'axe. J'ai construit les solides sur une hauteur de 10'''" seulement, de manière à chercher les racines comprises entre entre o et 10; pour les racines plus grandes, on transformera l'équation de manière à réduire ces racines dans un rapport convenable, et si la longueur des bras du fléau devenait une ( 891 ! difficulté, on pourrait y obvier par l'emploi d'un liquide plus dense; pour les racines négatives, on fera aussi la transformation correspondante. » Après avoir trouvé une solution, on pourra continuer à élever le ni- veau du liquide, Féquilibre sera d'abord détruit, mais en continuant jus- qu'à ce qu'il soit de nouveau réalisé, on trouvera les racines successives; en passant par une racine simple, l'inclinaison du fléau changera de sens de part et d'autre de cette valeur; en passant par une racine double, il s'inclinera du même coté, de part et d'autre de la racine. On pourra même rétablir à chaque instant l'équilibre à l'aide de poids marqués, et étudier ainsi expérimentalement les variations de la fonction. )) La solution peut être lue sur la tige cylindrique ou sur une échelle fixée verticalement; il peut y avoir, par suite des phénomènes de capilla- rité, une petite incertitude pour la lecture du numéro de l'échelle divi sée ('). On évite celte incertitude en mettant dans l'un des vases un flot- teur, par exemple un aréomètre sur la tige duquel on mettra une graduation en millimètres; en visant cette graduation avec une lunette, on mesure la dénivellation avec une grande précision ; j'ai constaté que, en répétant plusieurs fois l'expérience, le flotteur revenait au même point, à un dixième de millimètre près; ce qui permet de penser que, en construisant avec soin les solides employés, on pourrait, pour une telle équation, trouver, avec une approximation de un centième, les racines comprises entre o et 10. > OPTIQUE . — Sur la propriété de certains corps de perdre leur phosphorescence par la chaleur et de la reprendre par le refroidissement. Note de M. Gus- tave LE Bon, présentée par M. Poincaré. « J'ai reçu de la fabrique de List (Hanovre) plusieurs échantillons de matières radio-actives ayant pour base le bromure de baryum et les ai étudiées au point de vue de la phosphorescence. « Ces matières, du poids total de ôs"-, étaient enfermées dans quatre tubes de verre scellés à la lampe. Elles agissaient à travers leur enveloppe sur un électroscope à o"',70 de distance. Posées sur le plateau même de l'instrument chargé à son maximum, elles le déchargeaient en six secondes. (') Je revieudrai ultérieurement sur les effets capillaires exercés tout autour des solides immergés. ( 892) » Trois échantillons sur quatre possèdent une phosphorescence intense sans avoir été exposés à la lumière. Le quatrième ne présente aucune phosphorescence visible, mais il possède une phosphorescence invisilile qu'on rend visible dans l'obscurité, en mettant son contenu sur une plaque métallique chaufTée à 200°. Portée à la même température, la matière douée de phosphorescence visible s'éteint en quelques se- condes, mais redevient phosphorescente dès qu'on la refroidit. En la portant de nou- veau sur la plaque chauffée, elle s'éteint, puis brille encore par refroidissement, et cette série d'opérations peut être répétée indéfiniment. La matière douée de phospho- rescence invisible et qui devient brillante vers 200°, s'éteint également très vile sous l'influence de cette température, mais ne brille pas de nouveau par le refroidissement. Elle ne commence à reprendre la propriété de devenir phosphorescente par la chaleur qu'après quelques heures de séjour dans l'obscurité. Elle ne la reprend complètement qu'au bout de deux ou trois jours. » Ce phénomène nouveau de corps dont la phosphorescence s'éteint par la chaleur et se régénère par le refroidissement semble indiquer une série de réactions chimiques se formant et se détruisant sous l'influence de variations de température. L'intervention de réactions chimiques paraît également démontrée par le fait que toutes ces substances perdent leur phosphorescence par l'humidité et la reprennent par calcinalion. Si on les mélange avec un excès d'eau, on réduit leur action sur l'électroscope de plus de moitié. Cette même réduction s'observe d'ailleurs avec tous les corps radio-actifs. » Pour appuyer cette hypothèse de l'influence des actions chimiques, j'ai recherché si d'autres corps ne pourraient pas également perdre et acquérir indéfiniment dans l'obscurité de la phosphorescence par variations de température et en même temps rendre les gaz conducteurs de l'électri- cité comme les corps dits radio-actifs. » Parmi les corps possédant cette propriété, je citerai surtout le sulfate de quinine. Plaçons iS'' de cette substance, étalée en couche mince, sur une feuille de papier que nous mettrons ensuite dans l'obscurité absolue sur une lame de métal chauffée à 200°. La matière devient bientôt phosphorescente, puis s'éteint complètement en quelques minutes. Retirons la feuille de papier et posons-la sur un corps froid, le sulfate de quinine acquiert aussitôt une très vive phosphorescence qui dure pendant plus d'un quart d'heure et s'accroît notablement quand on projette l'haleine à sa surface. Quand la phosphorescence est éteinte, il n'y a qu'à reporter le sulfate de quinine sur la plaque chauffée pour le voir briller de nouveau, puis s'éteindre, et de nouveau encore briller par refroidissement. Comme pour le barjum radifère, cette série d'opérations, extinc- tion de la pliosphorescence par la chaleur, reviviscence par le refroidissement, peuvent être répétées indéfiniment. Si immédiatement après que le sulfate de quinine a été cliaufié, nous le portons sur le plateau d'un électroscojie, ou même à distance de ce plateau, on constate qu'il décharge l'instrument fort rapidement (i 4° environ en une (893) minute) ('). Il perd sa propriété désélectrifiante au bout de deux ou trois minutes, et c'est là ce qui le dislingue des autres corps radio-actifs qui ne la perdent que partiel- lement quand ils sont humectés. » Nous nous trouvons donc ici en présence d'un corps dont les pro- priétés sont celles des composés de baryum radifère; mais alors que, dans ces composés, nous ne connaissons pas la réaction chimique qui donne peut-être naissance à la posphorescence par de faibles variations de tempé- rature, la réaction chimique qui produit la phosphorescence du sulfate de quinine par échauffement et refroidissement est facile à déterminer. Au- dessus de ioo°, ce corps se déshydrate. En se refroidissant, il s'hydrate immédiatement de laouveau. La phosphorescence accompagne l'hydrata- tion et la déshydratation. » Cet exemple d'une réaction chimique produisant à la fois de la phosphorescence et rendant l'air conducteur de l'électricité est loin d'être isolé. Des oxydations, même rapides, paraissent être sans action sur la conductibilité des gaz, comme on le démontre aisément en plaçant du sodium humecté d'eau sur l'électroscope, mais d'autres réac- tions rendent l'air conducteur d'une façon énergique. Si l'on place un fragment de phosphore blanc bien sec sur le plateau d'un électroscope, on n'observe aucune action, mais si, après avoir un peu raclé la surface de ce corps, on le recouvre d'une feuille de papier buvard humide, la décharge de l'électroscope est extrêmement rapide (/jo" en une minute). L'action est encore manifeste en plaçant le phosphore à 3o''™ du plateau, et un électroscope, mis dans le voisinage du premier, se charge pendant que l'autre se décharge, ce qui montre bien que l'air a été rendu conducteur entre les deux. )) En dehors des radiations de phosphorescence visible ou invisible qui sont de même nature que la lumière ordinaire, les corps radio-actifs émettent, comme on le sait, d'autres radiations faciles a séparer des pré- cédentes par le papier noir et dont la nature est encore indéterminée. » Pour rechercher si ces dernières se polarisent, j'ai fait les mêmes expériences que celles sur lesquelles je m'étais basé pour appuyer les doutes que j'ai formulés il y a près de trois ans sur la polarisation des rayons uraniques. Au procédé classique des tourmalines à axes croisés et parallèles, j'ai ajouté l'emploi d'une lame métallique dans laquelle on a découpé des raies très fines en croix, recouvertes d'une lame de spath d'Islande. Si l'on interpose ce système entre la lumière ordinaire et une plaque photo- graphique on obtient, par suite de la double réfraction, un dédoublement des lignes qui indique la polarisation des rayons éniergenls. Rien de pareil ne s'observe avec les matières radifères quand on a éliminé l'action des rayons phospliorescents par l'inter- position d'une feuille de papier noir. >i L'absence totale de polarisation et la diQ'érence très grande de propriétés des di- (') L'action s'exerce également à travers de minces écrans métalliques. Ce point sera développé dans un travail qui va paraître dans la Revue scientifique. ( «94 ) vers corps radifères, notamment au point de vue de Tabsorption par les métaux, semblent bien indiquer que l'action qu'ils produisent est due à une émanation et nullement à une radiation. Le seul argument en faveur d'un rayonnement serait la propagation en ligne droite révélée par les images photographiques des objets rectilignes placés à quelque distance des corps radio-actifs, mais cet argument perd toute sa valeur si l'on considère qu'il suffit, pour que l'émission se conduise en apparence comme un rayon- nement, que les particules émises parles corps radio-actifs soient animées d'une grande vitesse. » Il est nettement démontré, en tout cas, par ce qui précède, que des réac- tions chimiques bien déterminées peuvent produire un des phénomènes les plus fondamentaux de la radio-activité; c'est-à-dire rendre l'air conducteur de l'électricité. J'ai démontré également, dans mes recherches antérieures, que ce phénomène pouvait être produit avec la plupart des corps par la lumière. La seule différence qu'on puisse établir nettement entre les corps est que les uns n'agissent que sous l'influence de la lumière visible, alors que d'autres peuvent manifester leur propriété dans l'obscurité, mais ce n'est là peut-être qu'une question de sensibilité des substances pour les diverses radiations lumineuses, puisqu'une enceinte obscure émet des ra- diations ne différant de la lumière visible que par leurs plus grandes lon- gueurs d'onde (' ). Pour quelques-uns des corps qui manifestent une action à la lumière ordinaire, tels que le magnésium récemment nettoyé, le cuivre récemment amalgamé, etc., la propriété de rendre l'air conducteur de l'électricité est, comme je l'ai fait voir au début de mes recherches sur la lumière noire, aussi intense que pour les substances radifères les plus actives. Pour d'autres corps l'action est fort lente, mais le phénomène n'en est pas moins général. » ÉLECTRICITÉ. — Vitesse de propagation des ondes électromagnétiques dans le bitume et le long de fils noyés dans le bitume (-). Note de M. C. Gutto.v, présentée par M. Poincaré. « Je me suis proposé de rechercher si, lorsque des ondes électromagné- tiques se propagent dans un milieu dont la constante diélectrique est ditférente de l'unité, leur vitesse est la même quand elles se propagent (') Je montrerai dans une prochaine Note que des radiations obscures de grande longueur d'onde ajoutées aux radiations obscures émises par un corps doué de phos- phorescence invisible peuvent se transformer aisément en lumière visible. (-) Travail fait au laboratoire de Physique de la Faculté des Sciences de Mancy. ( 895) librement dans ce milieu et quand elles sont guidées par des fils. J'ai em- ployé une méthode analogue à celle qui m'a servi à constater l'égalité des vitesses dans l'air (' ). i> Un oscillateur est formé de deux, fragments de fils de laiton en prolongement l'un de l'autre et entre lesquels une étincelle jaillit dans l'huile de vaseline. Il est chargé par deux étincelles d'accès qui éclatent dans l'air entre ses extrémités et deux fils reliés aux pôles d'une bobine d'induction. L'oscillateur est fixé verticalement sur la ligne focale d'un miroir parabolique A en zinc, ayant 40*="' d'ouverture, 4'"'°') 8 de distance focale et i3'=°',5 de hauteur. Un second miroir B placé à iio'=" du premier reçoit les ondes et les concentre sur deux tiges de cuivre de 3'=°', 7 de longueur disposées suivant la ligne focale. Les extrémités en regard de ces tiges sont réunies à deux fils de trans- mission en cuivre de o°'",i de diamètre, distants de i'^"',2. Cette ligne {a, b) traverse le miroir B, se replie deux fois à angle droit et amène les ondes jusqu'à un pont P. Un second système d'ondes, pris à l'oscillateur par deux tiges de cuivre placées entre ce dernier et le sommet du miroir A, se propage le long de fils de cuivre (c, rf) jusqu'au même pont P. Les deux lignes ont une longueur totale de ii"',io. » Le pont P peut être déplacé le long des fils. Il est fixé devant une boîte en zinc percée d'une fente parallèle au pont. Cette boîte contient un cohéreur, constitué par un tube de verre rempli de vis en fer (-). Les ondes n'agissent pas directement sur le cohéreur, mais sur une petite lame de cuivre, qui est placée immédiatement derrière la fente percée dans la paroi de la boîte et communique avec une des électrodes du cohé- reur. Le cohéreur est relié à une pile et à un galvanomètre enfermés dans une seconde boîte; un tube de plomb qui réunit les deux boîtes contient les fils qui font commu- niquer le cohéreur avec la pile et le galvanomètre. » Les deux fils de la ligne (A, c, d, P) sont croisés en (/) ; il en résulte que, quand le pont est dans une position telle que les deux systèmes d'ondes mettent le même (') Comptes rendus, t. CXXVIII, p. i5o8; 1899. (') Drude, Wied. Ann., t. LXV, p. 48i; 1898, ( 896 ) temps pour arriver de l'oscillaleur jusqu'à lui, ces deux systèmes d'ondes interfèrent et leurs actions sur le cohéreur se détruisent. » On produit une étincelle à l'oscillateur en manœuvrant à la main l'interrupteur à mercure de la bobine. Les ondes qui prennent naissance diminuent la résistance du cohéreur et le galvanomètre dévie. En déplaçant le pont le long des fils, on trouve une position pour laquelle la déviation du galvanomètre est minimum; celte position cor- respond à l'arrivée simultanée des deux systèmes d'ondes. « Jusqu'ici la propagation s'est faite clans l'air; j'intercale maintenant entre les deux miroirs un bloc de bitume C de loo*^"" de long, oo-^'" de large et 20'^'" de haut, et en même temps, sur la ligne suivie par le second sys- tème d'ondes, je remplace loo*^"" de fils dans l'air par une égale longueur de fils noyés datis un bloc de bitume D de ioo<=°' de long, S""^ de large et 5"™ de haut. Je cherche la nouvelle position que doit occuper le pont pour que les ondes y arrivent encore au même instant. On la trouve la même, à moins de i*^" près, que dans la première expérience. J'ai employé succes- sivement, dans ces expériences, deux oscillateurs donnant des ondes de 14*"" et de 30*=™ de longueur. )) Pour avoir une idée de la précision avec laquelle l'expérience précé- dente vérifie l'égalité des vitesses, j'ai comparé séparément la vitesse de propagation dans l'air à la vitesse dans le bitume et à la vitesse le long de fils noyés dans le bitume. J'ai cherché, à cet effet, les positions du pont qui correspondent à l'arrivée simultanée des deux systèmes d'ondes, d'abord lorsque tous deux se propagent dans l'air, puis lorsque l'un tra- verse seulement i" de bitume. » La distance entre les deux positions du pont est la moitié du retard qu'éprouve l'un des systèmes d'ondes quand, au lieu de traverser de l'air, il traverse une longueur égale de bitume; un déplacement du pont allonge, en effet, l'une des lignes, tandis qu'il raccourcit l'autre de la môme quan- tité. De ce retard on peut déduire, comme on le fait en Optique, l'indice de réfraction du bitume. J'ai trouvé pour cet indice 1,870 lorsque le bitume est traversé librement par les ondes, et i,885 lorsque les ondes se pro- pagent le long de fils noyés dans le bitume. La différence entre ces deux nombres correspond à une différence de vitesses inférieure à -^ de la va- leur de cette vitesse. Cet écart est assez petit pour pouvoir être attribué, en partie aux erreurs d'expérience, en partie à ce qu'il est impossible d'obtenir l'homogénéité et l'identité parfaite des deux blocs de bi- tume. » Des e xpériences précédentes, on peut donc conclure que, dans le ( 897 ) bitume, les ondes électromagnétiques se propagent avec la même intesse, (pi elles soient ou non guidées par des fils. n Des considérations d'homogénéité permettent de prévoir ce résultat, dans le cas où le milieu diélectrique, comme le bitume, n'est pas conduc- teur et ne présente pas d'absorption sensible pour les radiations élec- triques ; où, de plus, les oscillations sont assez rapides pour que la conduc- tibilité des fils métalliques n'intervienne pas. Les propriétés électriques et magnétiques du milieu diélectrique sont alors complètement déterminées par sa perméabilité électrique s et sa perméabilité magnétique [j.. Le rap- port de la vitesse de propagation sans fds V,, à la vitesse de propagation le long des fils Vo ne pourra dépendre que de s et de \j.. ^ =/(£. l/-)- Dans le système électromagnétique, ) Les recherches publiées récemment par M. Dongier aux Comptes rendus, p. 244 et 65o, nous engagent à présenter à l'Académie les résultats de nos expériences de 1897 ainsi que de celles que nous avons exécuLées dernièrement, nous proposant d'éclaircir les particularités des phéno- mènes remarquées depuis longtemps, mais non publiées jusqu'ici. » Les expériences de 1897 ont offert les résultats suivants : » L Dans les tubes de Geissler, hydrogène, hélium, iode placés vertica- lement dans un plan équatorial entre les pôles d'électro-aimant, la polari- sation partielle des rayons émis équatorialement ne fut observée que quand le filet lumineux était rejeté par le champ magnétique vers le côté du tube opposé à l'observateur, c'est-à-dire au cas oii il existait une correspon- dance convenable entre la direction du champ et celle de la décharge. » IL Nous avons observé aussi la polarisation partielle dans la direction axiale (-), mais tout à fait indépendamment de la direction du champ et de la décharge. » III. Nous n'avons observé aucune polarisation des rayons émis équa- torialement par le tube de Geissler (à l'hydrogène), quand il fut disposé dans la direction du champ magnétique. » IV. La compensation, avec une lame de verre, de la polarisation de la lumière émise dans la direction équatoriale, nous a démontré que la pola- (') Hasselberg, Journal de Physique, mars 1900. ('-) Nous n'avions jamais remarqué ce phénomène ni dans les flammes de Bunsen, ni dans les étincelles d'induction. ( 90I ) risation était du genre de celle que nous pourrions avoir à l'aide de la re- flexion par la surface intérieure du tube la plus éloignée de l'observateur. » Les résultats de nos dernières expériences peuvent être résumés de la manière suivante : » V. Le plan de polarisation des rayons pris dans le sens équatorial est horizontal (comme par réflexion), tandis que le plan de polarisation dans la direction axiale du champ rhagnétique est vertical (comme par réfraction). » VL La polarisation partielle n'existe ni dans la direction équatoriale, du côté où le fdet lumineux touche la surface intérieure du tube (les rayons traversent le tube sous un angle assez petit ou normalement), ni dans une direction définie et voisine de l'axe du champ (évidemment par suite de combinaisons des rayons polarisés dans des plans perpendiculaires). » VU. L'influence du champ magnétique sur la lumière émise par les tubes étudiés est secondau-e, à notre avis, c'est-à-dire que celte influence se manifeste seulement dans le déplacement du fdet lumineux, dans la va- riation de la résistance électrique et de l'intensité des radiations. M VIIL Les expériences, sans l'électro-aimant, avec les décharges élec- triques dans l'air atmosphérique entre les électrodes disposées à l'inté- rieur d'un tube vertical (a'^^-S""" de diamètre intérieur) et qu'on pouvait déplacer facilement dans les dilïérentes parties de la même section hori- zontale, nous ont offert les phénomènes auxquels on pouvait s'attendre d'avance. En effet, en examinant successivement de tous les côtés la lu- mière de la décharge électrique à l'aide du polariscope de Savart, quand cette décharge glissait le long de la surface intérieure du tube, nous ob- servions toujours les mêmes phénomènes et leur dissymétrie, sur lesquels insiste M. Dongier dans ses dernières recherches sur la lumière polarisée émise par le tube de Geissler soumis au champ magnétique. » IX. Une simple expérience avec une petite flamme du gaz mise dans l'intérieur du tube en verre vertical (son diamètre intérieur était 35™"", l'épaisseur des parois de 8™") nous a permis de reproduire les phénomènes décrits, en nous démontrant leur dépendance de la forme, des dimensions du tube et de la position de la source lumineuse à l'intérieur du tube et en expliquant, d'une manière assez concluante, les particularités optiques dans les tubes de Geissler en marche soumis à l'action du chimp magné- tique. » ( 902 ) ÉLECTRICITÉ. - Sur l'emploi de nouveaux radio-conducteurs pour la Télégraphie sans fil. Note de M. C. Tissot, présentée par M. Lippmann. c( Dans les expériences que nous avons poursuivies à Brest l'an dernier, nous avons pu obtenir des communicaiions très nettes par télégraphie sans fil entre Ouessant et la côte (22'^"'), en faisant usage des tubes à limaille de M. Branlv et d'appareils réalisés avec le concours de M. Du- cretet. Nous avons pu donner à ces tubes la sensibilité voulue par l'emploi de limailles de nickel oxydé ou d'acier (acier chromé ou acier au tung- stène); malheureusement, cette sensibilité était peu durable, et parfois même variable dans le cours d'une même expérience. » En outre, le réglage des tubes ne laissait pas que d'être assez délicat. » Nous avons réussi à modifier ces radio-conducteurs de manière à accroître notablement leur sensibilité moyenne tout en augmentant énor- mément leur durée, et à obtenir une sécurité complète de réception des signaux. » La modification, très simple, consiste en principe à placer le radio- conducteur dans un champ magnétique dont les lignes de force sont parallèles à l'axe du tube. Le tube doit contenir de la limaille magnétique, acier de différentes variétés, nickel, cobalt. Les électrodes peuvent être constituées soit par un métal magnétique, soit par un métal non magné- tique (argent ou platine par exemple). Les résultats généraux restent sensiblement les mêmes, quels que soient les procédés employés pour créer le champ et orienter les grains de limaille. » On peut, par exemple, soit se servir d'électrodes d'acier légèrement aimanté à l'avance, soit employer des électrodes de fer doux placées dans des bobines, soit employer un aimant permanent, un petit fer à cheval, pour créer le champ voulu. » Un procédé commode pour l'observation consiste à se servir d'élec- trodes non magnétiques, et à placer le tube tout entier entre les pièces polaires d'un électro de Ruhmkorff faiblement excité. ■» On constate d'abord qu'il est possible d'écarter énormément les élec- trodes du tube sans cesser d'obtenir un radio-conducteur sensible. La distance des électrodes du tube ordinaire varie de o"™,5 à 1'"'" environ. 1) Avec un champ magnétique assez faible, on peut écarter les élec- trodes à G'""" ou S'"-" l'une de l'autre. ( 9o3 ) » Un pareil lube, à éleclrodes scellées, ne s'impressionnait en l'absence du champ qu'à une distance de o'",i5 d'une sonnerie qui, excitée par un élément Leclanché, donnait une étincelle d'extra-courant. Avec un champ convenable, le même tube devenait sensible à 3"',5o dans les mêmes con- ditions. » Le retour par choc demeure aisé lorsque le champ n'est pas trop intense. Il reste d'ailleurs, toutes choses égales, d'autant plus facile à ob- tenir que le courant qui parcourt le tube est plus faible. » En se servant de tubes à électrodes magnétiques, fer doux ou nickel, il est commode, pour l'application à la télégraphie, de créer le champ en disposant au-dessus du tube un petit aimant en fer à cheval. En éloignant ou rapprochant cet aimant, on fait varier le champ à volonté et on obtient la sensibilité voulue. On obtient ainsi aisément des tubes sensibles à 5™ et 6™ de la sonnerie type (' ). Ces tubes, dont le retour à la résistance primi- tive est net, se conservent fort longtemps sans altération, surtout si l'on a pris soin d'en chasser complètement l'humidité. » De pareils tubes nous ont permis de recevoir des signaux du Masséna, bâtiment de l'escadre du Nord, à une distance de i8 milles (^33'^™) avec des antennes de So"" seulement. » Nous avons pris des radiographies de ces tubes qui montrent nette- ment quelle est la disposition de la limaille capable d'assurer à la fois la sensibilité et la stabilité du radio-conducteur. » L'action du champ paraît d'ailleurs purement mécanique et se com- prend aisément sans faire appel à aucun phénomène nouveau. Elle est inté- ressante au point de vue de l'application à la télégraphie sans fd, à cause de la facilité de réglage qu'elle permet d'obtenir, même avec des tubes à électrodes scellées dont on peut amener aisément la sensibilité au point voulu. » En supprimant le champ, le tube est ramené à sa résistance primitive par un choc extrêmement léger (des trépidations imprimées à l'appareil suffisent même), de sorte qu'en produisant le champ auxiliaire à l'aide d'un électro commandé par un relais, on arrive à obtenir un récepteur très sensible où le frappeur peut être supprimé. « (') Pour obtenir les communications d'Ouessant au littoral, nous avons fait usage de tubes sensibles à 2™ de la sonnerie type. I ( 778 2,204 2,635 3,172 Azotate dissous 2,228 2,172 2,057 r,83o 1,676 i,5i5 i,423 (,355 Deuxième série. — Température : 25°, 2. Teneur en chlorure .. . o 0,26 0,66 i,35 2,08 2,78 3,o4 Azotate dissous 3,217 3,oS6 2,853 2,5io 2,218 2,oi5 i,946 » La solubilité de l'azotate diminue donc à mesure que la proportion de chlorure augmente. Je représente cette solubilité par une courbe, tracée en portant en abscisses le nombre de molécules de chlorure, et en ordon- nées le nombre de molécules d'azotate. On a ainsi la courbe AB relative à la température de 2.5°, 2 (je n'ai pas tracé les courbes de 14°, 5). Cette courbe AB représente la série des équilibres possibles entre les trois phases suivantes : azotate solide, solution et vapeur. » Si l'on prend à l'avance des solutions de chlorure plus concentrées, jusqu'à la solution saturée, par addition d'azotate solide, il se déposera du chlorure à l'état solide, tandis que de l'azotate se dissoudra, et l'on ob- tiendra un certain point B, qui limite la courbe, et qui représente la com- position d'une solution en équilibre à la fois avec les deux sels solides et la vapeur. » 2° Étudions la solubilité du chlorure solide en excès dans des solutions de concentrations croissantes d'azotate. On obtient les résultats suivants : ( Teneur en azotate. . . o 0,204 o,3i8 o,6i5 0,818 0,910 1,176 1,220 ^ '^'''•^- ( Chlorure dissous.... 3,865 3, 810 3,782 3,710 3,667 3,629 3,697 3,582 i Teneur en azotate .. . o 0,1 36 o,3i8 0,902 1,212 i j 397 i,8o5 '" l Chlorure dissous ... . q,iS 4>'i 4)07 3,93 3,85 3, 81 3,70 » On obtient ainsi sur le diagramme la courbe CB, qui part du point C, représentant la solubilité du chlorure dans l'eau pure, et s'élève jusqu'au point B. Mais, quelque concentrée que soit la solution de nitrate employée, on ne pourra dépasser le point B. La courbe CB correspond aux équi- libres entre les trois phases : chlorure solide, solution et vapeur. » Le point B correspond à l'équilibre de quatre phases : chlorure so- lide, azotate solide, solution et vapeur, le nombre de composants indépen- dants étant de trois. La température étant fixée, d'après la règle des phases, la variance du système est nulle, et l'on ne peut changer la composition de ( 9IO ) l'une des phases en équilibre sans faire disparaître au moins l'une des quatre phases. Si l'on ajoute alors une quantité quelconque de l'un des deux sels, il ne se dissoudra pas, et le point représentatif restera fixe en B ; il correspond à i™°',8o5 d'azotate et 3™°', 70 de chlorure par litre de solution ('). )) II. Azotate et bromure de potassium . — i" Solubilité de l'azotate solide en excès dans des solutions de bromure. A i4°,5 A 25°, 2 Teneur en bromure. . . o Azotate dissous 2 , 228 Teneur en bromure. . . o Azotate dissous 3,217 0,356 0,784 1,092 •.577 2,542 3,536 2,026 1,835 1,730 1 , 589 1,406 i,3o8 0.38 0,93 1,37 2,08 2,87 3,55 3,026 2,689 2,492 2,216 1,958 1,807 M Traçons la courbe correspondant à 25°, 2 sur le même diagramme, les abscisses étant cette fois les nombres de molécules de bromure. On a ainsi la courbe AB', qui coïncide avec la courbe AB précédente. J'ai marqué les points de la première par des croix et ceux de la seconde par des ronds. » M. Nernst avait déjà indiqué que, lorsque deux sels sont également dissociés, des quantités équivalentes de ces deux sels abaissent la solubilité d'un troisième sel de la même quantité. Mais les vérifications n'ont porté que sur des sels peu solubles. Or ici pour des sels très solubles on constate que des quantités équivalentes de chlorureet de bromure abaissent la solu- bilité de l'azotate de la même quantité. Deux solutions équivalentes de chlorure et de bromure sont donc également dissociées, même pour de fortes concentrations. (') Ce point B avait été déterminé par M. Étard pour le mélange considéré. ( 9'» ) 2° Solubilité du bromure solide dans des solutions d'azotate. . . ^ l Teneur en azotate o 0,862 0,706 i,235 I Bromure dissous 4i332 4,156 4,098 8,989 jY 250 2 ( Teneur en azotate o 0,181 0,527 0,721 1,09 1,170 i,5o4 I Bromure dissous 4,761 4,72 4,61 4,54 4,47.5 4,44 4,875 » La solubilité des mélanges d'azotate et de bromure donne encore deux courbes AB' et C'B' se coupant au point anguleux B', correspondant à l'équilibre entre les deux sels solides, la solution et la vapeur. » Dans une prochaine Communication, j'étudierai le cas des mélanges de chlorure et de bromure de potassium. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de F hydrogène sur le sulfure d'antimoine. Note de M. H. Pélabon, présentée par M. Troost. « Aux températures supérieures à 36o", l'hydrogène agit sur le sulfure d'antimoine cristallisé, ou stibine, pour donner de l'hydrogène sulfuré et de l'antimoine. Dans les mêmes conditions de température, l'hydrogène sulfuré attaque l'antimoine pour former du trisulfure Sb-S^ Si l'on opère dans des tubes scellés, les deux réactions inverses amènent le système des quatre corps dans un état d'équilibre chimique que nous nous sommes proposé d'étudier. » Dans l'étude de la première réaction, deux cas sont à considérer : » 1° La température de l'expérience est inférieure au point de fusion du sulfure. — L'antimoine déplacé par l'hydrogène se dépose à l'état solide sur le sulfure et l'on a un système formé de deux solides en présence d'un mélange gazeux homogène. Les lois de la dissociation d'un semblable sys- tème sont connues; on sait que la composition limite du mélange gazeux qui s'y trouve ne dépend pas des masses des corps solides. Dans le cas par- ticulier qui nous occupe, le volume du composé gazeux étant identique au volume d'hydrogène qu'il renferme, cette même composition limite doit en outre être indépendante de la pression totale du mélange gazeux. » Pour vérifier ces deux conclusions par l'expérience, nous avons main- tenu à une température fixe, pendant un temps suffisamment long, des tubes scellés contenant de l'hydrogène et des masses variables de sulfure d'antimoine pur. Les tubes sont ensuite refroidis brusquement et le gaz qu'ils contiennent est analysé. ( 9'^ ) » A 44o°, nous avons obtenu les résultats suivants, où p représente la valeur du rapport de la pression partielle de l'hydrogène sulfuré à la pression totale du mélange; ce rapport étant exprimé en centièmes : Pression Poids de Sb'S^. initiale de l'H. Volume de p. ^-]< mm o,i 759 43, o5 0,2 761 43,2 0,5 763 42,98 0,1 .. . 387 43,6 0,1 198 43,3 » Ces nombres diffèrent assez peu les uns des autres pour qu'on puisse considérer les conclusions énoncées précédemment comme vérifiées d'une manière satisfaisante par l'expérience. » La valeur limite de p est encore la même, pour la température consi- dérée, si, en même temps que du sulfure d'antimoine, on introduit dans les tubes scellés des masses variables d'antimoine pur. Ce résultat découle des expériences suivantes, dans lesquelles la pression du gaz hydrogène a toujours été voisine de 760""° de mercure. Poids de Sb. Poids de Sb=S'. Valeur de p. 0,5 .. . 0,1 43,56 0,1 . - . 0,1 43.32 0,1.... 0,5 43 , 1 o 0,01 0,1 43,28 » Remarquons qu'à 44o°, quel que soit le poids de sulfure, il faut environ trente heures pour que p n'augmeute plus. » A 36o° les deux réactions inverses se produisent encore, mais avec une grande lenteur. » 2° La température de l'expérience est supérieure au point de fusion du sulfure. — Dans ce cas le sulfure d'antimoine liquide dissout l'antimoine mis en liberté dans la réaction, de sorte que l'on a en présence deux mélanges homogènes, l'un gazeux, l'autie liquide. Les lois de la dissocia- tion de ce système hétérogène composé de deux systèmes séparément homogènes ne sont plus les mêmes que celles qui régissent le cas précé- demment étudié. La composition limite du mélange gazeux doit, dans ce cas, dépendre de la concentration de lu solution d'antimoine dans le sulfure, et, par suite, si l'on part de sulfure pur, de la masse de ce corps; c'est ce que l'expérience vérifie. A 610'' environ avec des masses de sul- ( 9i3 ) fure respectivement égales à i»"", o'^'', 5. oR%2, o^'', i, nous avons obtenu pour valeurs de p les nombres 72,36; 66,43; SH.pi; 56, 3i. » La proportion limite d'hydrogène sulfuré est, d'après cela, d'autant plus forte que la concentration de la solution d'antimoine est plus faible. » Un cas particulier intéressant est celui d'un système qui renferme, en même temps que du sulfure, un excès d'antimoine. On a constamment, dans c£i cas, en présence du mélange gazeux, une solution saturée d'anti- moine; la valeur limite de p ne dépend plus alors que de la température. Pour une môme valeur de \.\ température, elle est indépendante des masses de sulfure et d'antimoine, pourvu que ce dernier corps ne soit pas complè- tement dissous. » Voici, du reste, quelques résultats à l'appui de cette conséquence : T = 625" Poids Poids de Sb. de .Sb-S-\ Valeur de p gi" sr 0,1 0,1 57,0a 0,1 (), 5 56,91 i 0,5 0,1 56,92 [ o,o5 0,5 56.85 » A 5io'\ on trouve, dans les mêmes conditions, pour valeur limite de p le nombre 48,6; à 555° le nombre 5 1,8 et à 610°, 56,oi. » Action de V hydrogène sur r antimoine . — En maintenant à une tem- pérature déterminée des tubes scellés renfermant de l'hvdrogène sulfuré et de l'antimoine, on constate que la masse du gaz sulfhydrique diminue, puis demeure constante au bout d'un certain temps, d'autant plus lont; que la température est plus basse. Si, dans les conditions de l'expérience, l'antimoine n'est pas fondu, la valeur limite du rapport p est la même que si l'on avait maintenu à la même température du sulfure et de l'hydrogène. Si, au contraire, le corps est fondu, la valeur limite de p est toujours un peu inférieure à celle que donne la réaction tle ces deux corps, même en pré- sence d'antimoine en excès. » L'action de l'hydrogène sur le sulfure d'antimoine donne, pour p à 62 5", p = 56,9''.. » La réaction inverse à la même température donne p = 52,8. C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N' 14.) ' l[) ( 9'4 ) » Dans ce dernier cas, il v a peut-être dissolution du sulfure mis en liberté dans l'antimoine liquide. « En résumé, si les quatre corps existent dans le système étudié, la com- position limite du mélange gazeux ne dépend que de la température. La valeur de p croît avec la tem|)érature, et ceci est en parfait accord avec la loi du déplacement de l'équilibre par la température, si l'on admet que dans les conditions des expériences la réaction suivante Sb-S' + 3H- = 3H = S+ 2Sb est, comme à i5", accompagnée d'une absorption de chaleur. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un arséninre de mckel ('). Note de MM. Albert Gka\ger et Gaston Didier, présentée par M. Troost. « L'un de nous, dans de précédentes Communications (-), a indiqué, comme moyens de préparation de quelques phosphures métalliques, de chauffer, soit le mêlai dans la vapeur de trichlorure de phosphore, soit le chlorure métalh'rjue dans la vapeur de phosphore. Nous avons pensé que la généralisation de ces méthodes, étendues à la famille des éléments tri- valenls, nous permettrait d'isoler quelques arséniures, antimoniures et bismulhures. Nous présentons aujourd'hui à l'Académie les résultats ob- tenus en traitant le nickel par le chlorure d'arsenic. » Du nickel, préparé par la réduction de l'oxalate de nickel par l'hydro- gène, a été chauffé dans un courant de vapeur de trichlorure d'arsenic, entraînée par du gaz carbonique. Nous avons élevé progressivement la température jusqu'à ce que l'attaque ait lieu; une fois la réaction com- mencée, ce qui se produit au voisinage de 600°, nous avons maintenu la température aussi constante qu'il nous a été possible avec une grille à gaz et nous avons évité soigneusement d'atteindre le ramollissement du verre. Dans ces conditions le métal s'est transformé progressivement en arséniure. Le chlorure qui se forme, recouvrant le nickel d'une couche qui protège la masse de l'action du réactif, il faut alors laver le tout, quand le chlorure recouvre toute la surface, sécher le résidu et continuer le traitement jusqu'à cessation de la réaction. En insistant sur l'actiou du chlorure d'arsenic la (') Travail fait au laljdiatoire des Heclierclies de la Faculté des Sciences de Pari s. (-) A. GuAxiiiiu, Coniples rendu:!, t. CXX, p. 9^3, cl t. CXXll, p. (jStK ( 9i5) teneur en arsenic s'élève jusqu'à 46,01 pour 100; l'analyse montre qu'à ce moment le composé répond à la formule Ni^ As-, intermédiaire entre celles des deux sous-arséniures Ni- As décrits par Gehien et Berthier et de l'arsé- niure naturel, la nickéline, Ni As. Wôhler a signalé unarséniure cristallisé Ni' As-, dans les résidus de la préparation du smalt; le corps qu'il a décrit n'était pas pur et contenait du ter, du cobalt et du soufre en quantités appréciables. » Le corps que nous avons obtenu rappelle, par son éclat et sa couleur, le corps indiqué par VN'ohlei-; examiné au microscope, il a l'éclat métal- lique et se présente sous formes de grains rougeàtres au milieu desquels on aperçoit des facettes et des pointements cristallins. L'arséniure de nickel a une composition différente du phosphure de nickel obtenu dans les mêmes conditions. Le nickel, traité par le chloriu-e de phosphore, donne un sous-phosphure Ni' P. Néanmoins les propriétés de cet arséniure peuvent être rapprochées de celles du phosphure Ni'P; comme lui, il est décomposable par la chaleur, se dissout dans l'acide azotique et l'eau ré- gale et est attaqué facilement par le chlore et les alcalis fondus. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le biphosphure de tungstène. Note de M. Ed. Dkfac«>z, présentée par M. H. Moissan ('). H Un des premiers Mémoires où il soit fait mention des essais effectués en vue d'obtenir une combinaison du phosphore et du tungstène est celui de Pelletier ('-), mais c'est à Wright (') que nous devons la connaissance des deux premiers phosphures : ce sont les seuls connus jusqu ici; ils cor- respondent aux formules Tu'P' et Tu-P. Le premier de ces composés est amorphe et se prépare en faisant passer du phosphore en vapeur sur le métal; le deuxième est cristallisé et s'obtient en réduisant un mélange d'acide phosphorique et d'acide tungstique par le charbon, à la tempéra- ture aussi élevée que possible d'un four à vent. « L'hexachlorure de tungstène nous ayant déjà donné, par double dé- composition avec des hydracides gazeux, un certain nombre de composés (') Travail l'ail au laboratoire des Hautes Eludes de W. Moissan, à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie. (-) Pelletiek, Annales de Chimie et de Pliysi'iue, i"' série, t. Xlll, |). iS;. (*) Wkight, Anncilen der Cliem. und Phnim.. t. lAXlX, p. 2^1. ( 9'^ ) définis, amorphes ou cristallisés, nous avons pensé étendre cette réaction à l'hydrogène phosphore gazeux : nous avons ainsi obtenu nn nouveau |>liosphure de tungsiène; il a pour formule Tu P-. » Préparation. — Dans un tube de verre élire de manière à former ampoule, on place une nacelle de j)orceiaine conlenaiil l'iiexachlorure de tungstène pur. L'une des extrémités est mise en communication avec un apj)areil à phospliure d'hydrogène gazeux sec, l'autre par rinterniédiaire de séclieurs avec des flacons à chlorure cui- vreux chlorhvdri(|iie. < )n chasse l'aii' de rapjiareil par un courant d'Iivdrogène jjIios- phoré. On chauire d'aliord vers 2O0°-25o", |iuis on élève lentement la température sans qu'elle atteigne le rouge sombre; on arrête l'opéraiion quand les gaz pris à la sortie des sécheurs ne rougissent p'us le papier de tournesol; du phosphore se con- dense dans l'ampoide en dehors de la grille; on laisse alors refroidir le tube dans un courant d'hydrogène phosphore que l'on chasse ensuite par de l'hvdrogéne sec. » Le produit obtenu contient une petite quantité de phosphore libre, on l'en débar- rasse en le lavant au sulfure de crabone et en le cliaullant linalenient à ."Jo" dans le vide. )i Propriétés. — C'est une substance noireà asjiect cristallin d'une densité de 5,8: elle est insoluble dans l'eau, le sulfure de carbone, l'alcool, Téther, le clihuoforuie, l'essence de térébenthine, la benzine, etc., n'est pas fusible sans décomposition, ne s'oxvde pas à froid au contact de l'air. » Au contact du fluor il s'3" combine, au-dessous de 100", avec incandescence en formant un fluorure de tungstène et du fluorure de |jhosphore. Pour que le chlore réagisse il faut presque atteindre le rouge sombie; sans Incandescence il donne alors, outre le chlorure de phosphore, l'hexachlorure de tungstène. Si l'on fait réagir le chlore liquide en tube scellé, vers 60° on obtient un chlorophosphure. » Le brome n'a d'action qu'au rouge. Le biphosphure de tungsiène ne commence à être réduit par l'hydrogène qu'à 025°; mais il ne l'est pas complètement même vers 900°; à cette température il n'éprouve aucune perte de poids, même après six heures de chauffe, et tient encore i3,5 pour 100 de phosphore. » Chauffé au contact de l'air avant le rouge sombre, il brûle comme de l'amadou; dans un courant d'oxygène, vers la même températuie, sa combustion s'effectue avec une lumière telle qu'on peut à peine en supporter l'éclat; il se forme de l'anhvdride phosphorique et lungslique. )) Le soufre et l'azote déplacent le phosphore, le premier vers son point de fusion, le deuxième au rouge, pour donner du bisulfure et de l'azolure. » Les métaux et les combinaisons métalliques fournissent quelques réactions inté- ressantes : le cuivre décompose entièrement le biphosphure à 1200°, on obtient du phospliure de cuivie cl du tungstène métallique que l'on peut mettre facilement en évidence en traitant la masse métallique fondue que l'on a obtenue par l'acide azotique dilué; le résidu giis brillant est du métal; le fer à la même température a donné éga- lement une masse parfaitement fondue, mais cassante, à texture cristalline; un traite- ment à l'acide chlorhydrique étendu en isole une poudre noire amorphe qui est un phospliure double de fer et de tungstène; il s'est encore formé du fer phosphore; le zinc agit comme le cuivie, mais si l'on chaulfe vers 1000", le phosphore formé s'est ( 917 ) volatilisé et il ne reste plus clans le cieuset que du tungstène métallique; la réaction produite pai- raluniiiiium est assez complexe : outre un corps blanc, qui pique la masse métallique mal tondue, et décomposahle par l'eau, il s'est formé une grande quantité de silicium cristallisé provenant de la réduction des parois du creuset. « Le plomb, vers 900°, ne décompose que partiellement 4e biphosphure; enfin le phospluire de cuivre donne, vers 1 aoo° ou 1400", un culot métallique parfaitement fondu qui, traité par l'acide azotique dilué, laisse un résidu cristallisé qui est un autre phosphure de tungstène. » Les hj'dracides fluorliydrique et chlorhydrique n'attaquent le biphospluire ni à froid, ni à chaud; il n'en est pas de même de leur mélange avec l'acide azotique; l'eau régale lluorlivdrique le dissout complètement à froid, l'eau régale cldorlivdri(|ue ne le fait qu'à chaud; l'hvdrogène sulfuré gazeux réagit, vers 5oo°, pour donner le bisulfure. 11 Les acides sulfurique et azotique sont réduits à chaud avec dégagement de gaz sulfureux et précipitation d'oxjde bleu pour le premier, formation de vapeurs ni- Ireuses et d'acide tungstique précipité pour le deuxième. » La soude et la potasse ne tiansforment le biphosphure de tungstène en phosphate et tungslate alcalins que si elles sont fondues; les mélanges oxydants, azotate et car- bonate de |)0tassium et de sodium, réagissent vivement; le bisulfate de potassium le dissout lenlenienl. « Analyse. — La méthode que nous avons employée après la transformation préalable du phospliuie de tungstène en phosphate et tungstate repose : » 1° Sur la précipitation du phosphate en liqueur ammoniacale à l'état de phosphate ammoniaco-magnésien, par un mélange magnésien ne contenant que des chlorures; » 2° Sur la transformation du tungstate d'ammoniaque en tungstate de sodium après élimination des sels ainnioniacanx et magnésiens; » 3° Sur la ])récipitation du tungstate alcalin par l'azotate mercuieux (méthode de Berzélius) ( ' ). !• Nous avons trouvé les nombres suivants : Ciilculé I. II. III. IV. puiuTuH-. Tu » » 74,92 75,17 74'8o P 25,38 24.90 34,95 24,81 25,20 » En ré.sumé, l'actioa de l'hydrogène phosphore gazeux sec sur l'hexa- chk)rure de tungstène vers 45o° nous a permis de préparer un nouveau composé défini le biphosphure TuP-; nous avons étudié ses propriétés, dont quekjue.s-unes nous permettront de préparer de nouveaux compo- sés : un clilorophosphtire, un phospliure double et un autre phosphure. » (') Les détails de cette méthode seront publiés ultérieui'enient. ( 9i« ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouvel alcool terpénique cl sur ses dérivés ('). Note de M. P. Genvresse. « Si l'on fait agir sur le pinène, ou essence de térébenthine, des vapeurs nitreiises ou du peroxyde d'azote, on obtient un nouvel ylcool terpénique, le pinènol, et en même temps, en petite quantité, une oxime, la pinénone- oxime. » Pi/icnol C'W^O. — Pour préparer le pinénol. on dirige les vapeurs nitreuses obtenues par l'acide nitrique et l'amidon, ou le ])ero\yde d'azote préparé à la manière ordinaire avec le nitrate de plomb dans du pinène refroidi par un mélange de glace et de sel. » On entraîne par la vapeur d'eau le produit de la réaction; de l'essence de léré- benlliine non attaquée passe d'abord et ensuite le pinénol mélangé d'une petite quan- tité d'un pioduit azoté. On distille le pinénol brut d'abord sous la pression ordinaire pour décomposer le produit azoté et ensuite sous pression réduite. » L'analyse du corps ainsi obtenu et son poids moléculaire conduisent à la for- mule C'"H"^0; sa réfiaction moléculaire est de 44i563, en la calculant d'après les nombres donnés par M. Brûhl, et en admettant l'existence d'une double liaison dans la molécule, on tiouveiait 44; 85. » Le pinénol est un liquide légèrement jaune, d'une odeur spéciale agréable; il bout à 225° sous la pression de 740""" et à i43° sous une pression de 38'""'; sa densité à 0° est 0,9902 et son indice de réfraction i,497- "^ ^^"^ insoluble dans l'eau, soluble en toutes proportions dans l'alcool et dans l'élher; il dévie à gauche le plan de polari- sation; sa déviation pour la raie D en solution chloroformique est — 14°,66. » Il se décompose partiellement i)ar la distillation surtout à la pression ordinaire; il fixe par addition une molécule de brome, ce (|ui démontre expérimentalement l'exi- stence de la double liaison dont nous venons de parler. » En présence de l'anhydride phosphorique, il se comporte à la façon des alcools en perdant de l'eau et en donnant du cymène i C'»Hi«0-+-I"0==2P0'H -hCfH". » Traité soit par un mélange d'acide acétique crislallisable et d'acide sulfurique ou bien par le sodium et ensuite par l'anhydride acétique, il donne l'éther acétique C'°H'50- CH^ qui bout à iSo" sous une pression de 4o""" et qui a l'odeui- d'essence de lavande. Ce coips est donc un alcool. » Déplus, en présence de l'acide cliromique et de l'acide sulfuricjue il se transforme en célone, ce qui le caractérise comme alcool secondaire. (') Laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Besançon. ( 9'9 ) Il Pinénone C.'"H'*0. — La pinénone s'oblieiit en trailaiit le pint'iiol par l'aciile clironiiqiie el l'acide siilfurique ou par le mélange chromiqiie à la température ordi- naire. Son analjse et son poids moléculaire conduisent à la formule C'"H"0. Sa ré- fiaction moléculaire est 445 33 et sa réfraction moléculaire théorique, en admettant l'existence d'une double liaison, de 43,84- » La pinénone est un liquide jaune, d'odeur agréable, sa densité à o" est 0,9968 et son indice de réfraction i,5ooî!; il dévie à gauche comme l'alcool correspondant la lumière polarisée; sa déviation pour la raie D en solution chloroforuii([iie est de — 21°, 12; elle bout à iSa" sous une pression de 43""". 1) Cette célone est soluble en toutes proportions dans l'alcool, l'éther, le chloro- forme; elle est insoluble dans l'eau, comme l'alcool dont elle dérive. » Elle fixe par addition une molécule de brome, ce qui conlirme expérimentalement l'existence de la double liaison dont nous parlions tout à l'heure : C" H'' ^ Az — Az H - CO — C« H^ » La semicarbazone, préparée à la manière halilluelle par le chlorhydrate de semi- carbazide et l'acétate de sodium, fond à 82". » La cétone traitée par le chlorhydrate d'hydroxylamine donne un très beau corps cristallisé, la pinènonoxime. » /'/«wo/ioxwfe C"'H'*=: AzOII. — La pinènonoxime se prépare en chaudant pen- dant quatre heures une partie de pinénone, une de chlorhydrate d'hydroxylamine, une: à une partie et demie de soude caustique et dix parties d'alcool. L'alcool distillé, la pinènonoxime cristallise. » Comme ce corps se forme en petite quantité quand on traite le pinène par les va- peurs nitreuses, nous avons répété plusieurs fols la même opération en rimplacant la pinénone par le pinènol el nous sommes toujours arrivés au même résultat négatif; la pinènonoxime qui se forme dans les conditions précédentes provient donc de la piné- none et cela nous montre en jdus que celte dernière n'existait pas toute formée dans le pinènol, du moins en quantité appréciable. » La pinènonoxime cristallise dans le système orthorhombique ; elle est très soluble dans l'éther, moins dans l'alcool, surtout dans l'alcool froid; elle fond à 89°, dévie à gauche le plan de polarisation ; sa déviation pour la raie D est «d = — 22", 3. » Elle distille en se décomposant partiellement à 170" sous une pression de 4o""". » Elle fixe par addition une molécule de brome pour donner le composé bibrômé C"*ll"Br^AzOH, soluble dans l'alcool, l'éther, le chloroforme, etc., et fondant à 152°. » Elle se combine molécule à molécule avec l'isocyanate de phènjde; le corps ains ol)tenu est cristallisé en fines aiguilles et fond à 135°; il est peu soluble dans l'éther, plus soluble dans l'alcool. Sa formule est C'oH'* AzO — CO — AzH — C H^. )> Enfin, traitée en solution dans l'éther par le chlorure de benzoïle, elle se trans- forme en un très beau corps cristallisé, fondant à io5°, peu soluble dans l'éther, davan- tage dans l'alcoijl bouillant el répondant à la formule C" H' ' AzO — CO - C' H'. Nous nous sommes assurés que ce composé ne contenait pas de chlore. En opérant dans les mêmes conditions, on obtient une combinaison analogue avec le chlorure de butyrile, fondant à 7')" ( 9'-^o ) » En résumé, le pinène sous l'influence des vapeurs nitreuses, ou du peroxyde d'azote, donne un alcool secondaire, le pinénol caractérisé par son éliier acétique, sa cétone et l'oxime de cette dernière. » Je parlerai de sa formule possible de constitution dans un autre Recueil, et de beaucoup d'autres faits qui n'ont pu trouver place ici. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de Visocyanate de jihcnyle et de V isothiocya- nate dephényle sur les acides hibasiques ( ' ). Note de M. Elophe Bênech. « On sait qu'en faisant réagir de l'isocyanate de pbényle sur les acides succinique, glutarique et camphorique, M. Haller a obtenu d'abord les anhydrides de ces acides, puis la phéiiylsuccinimide d'une part et les dia- nilides glutarique et camphorique d'autre part; ces dérivés chauffés à une température plus élevée ont donné les imides correspondants. Le proces- sus de la réaction a été établi par M. Haller de la façon suivante : ^\CO.OH +^^ " ^^^^ = ^^ .Azll.G'^H^ +KcO/° dans le cas où il s'agit de l'acide succinique. » Avec l'acide glutarique, on a la dianilide : CH^CO CH'-— CO.AzII.C^H" cn^ \o -H co^ V ";:,!,. = CtF + CO^ I / \A7. II.(j''ll- I CH- GO ' CH- - GO . Az H . G'' 11' et la dianilide glutarique chauffée à une température plus élevée donne la phénylglutarimide. L'acide camphorique se comporte comme l'acide glu- tarique. C'est cette réaction que nous avons cherché à généraliser pour en déduire un procédé général de préparation des dianilides correspondant aux acides hibasiques. i> Acide maloniqiie. — La réaction marche très régulièrement, quand on cliaufTe I partie d'acide malonique avec 2 parties d'isocyanale de phéiiyle. La température s'élève même Iirusquement à partir de 90° et monte jusqu'à 570". Après refroidisse- ment, on a une masse jaune clair qu'on fait crislnlliser à [dusieurs reprises dans l'alcool bouillant. Finalement, on obtient de belles aiguilles blanches insolubles dans l'eau, (') Travail fait au laboratoire de M. le professeur Haller, à la Sorbonne. ( 921 ) très peu solubles dans l'étlier, solubles dans l'acide acétique crislallisable. Elles fon- dent à 224°, ce sont les caractères de la diphénylmalonamide ou dianilide malonique. » Nous avons ensuite appliqué la réaction à un diacide contenant un nombre de C beaucoup plus élevé. >i Acide sébacique. — On chauffe 2 parties d'isocyanate de phényle avec i partie d'acide sébacique. La réaction marche régulièrement et est bien moins vive qu'avec l'acide malonique. Elle est terminée, quand la température atteint i3o°. On reprend la masse par l'alcool bouillant et l'on fait une série de cristallisations. Pour avoir un corps bien pur, on le dissont dans le chloroforme bouillant et l'on fait une dernière cristallisation dans l'alcool. » On obtient ainsi de petites écailles rhombiques incolores qui tendent à se grouper en houppes. Elles sont insolubles dans l'eau et l'èther P. F.; 198°; c'est la dianiline sébacique. » La réaction de M. Haller est donc générale. Nous l'avons appliquée à la préparation de la dianilide azélaïque qui, croyons-nous, n'avait jamais été obtenue jusqu'à ce jour. » Acide azélaïque. — L'acide azélaïque employé avait été obtenu par le procédé de M. Maquenne et son point de fusion était 107°. On chauffe dans un ballon 8s'' d'iso- cyanate de phényle et 6s'', 5o d'acide azéla'i'que bien sec. » La réaction commence au-dessous de 80°; elle est surtout active de i3o° ii i4o°» puis le dégagement gazeux diminue et toute la masse devient liquide à 160°. La réac- tion est terminée. Après refroidissement, on épuise à l'alcool bouillant, et après plu- sieurs cristallisations successives on obtient un corps parfaitement blanc qui se présente sous forme de mamelons. Pour l'obtenir bien cristallisé, on le reprend par l'alcool méthylique bouillant et il se dépose par refroidissement en belles aiguilles prismatiques qui fondent à i85°. Ce corps est très peu soluble dans l'eau, dans la benzine et l'éther. Il est soluble dans l'acide azotique concentré, d'où il est précipité par addition d'eau. Voici les résultats de l'analyse : 0,2645 de substance ont donne... 0,7211 de CO^ et 0,1899 de H-0 0,1963 » » » ... i4'"'d'azotemesurésài8''(H(= 762'»"', < — 15'',5). Trouvé par l'analyse. C 74,32 H 7,97 Az 8,28 14"" d'azote mesurés à 18» (H( = : 762'""', l Calculé. C H Az 74,55 7,69 8,28 » Le corps obtenu est donc bien la dianilide azélaïque, et le rendement est assez bon. » Nous avons essayé de même de faire réagir l'isothiocyanate de phé- nyle sur les acides bibasiques pour comparer son action à celle de l'isocya- nate de phényle. Par analogie avec le cas précédent, tout doit se passer c. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 14.) 120 ( 922 ) comme si l'on avait les deux réactions successives ^^\AzH - C«H= ^ ^^ XO ^ "" •^N.COAzH - QH^ ^ ^^^' et l'on doit retrouver dans chaque cas i'imide ou la diamide que donnait l'isocyanate de phényle, mais avec un dégagement de COS au lieu de CO^ » Avec Vacide maloniquc la réaction n'est pas du tout conforme à ces prévisions. En effet, elle se fait à une température plus élevée qu'avec l'isocyanate; elle est bien moins vive, et lorsque, après épuisement de la masse par l'alcool, on a fait plusieurs cristallisations successives, on obtient deux corps dont l'un, cristallisé en aiguilles, est de la diphénylurée qui fond à 235°, et dont l'autre est cristallisé en tablettes rhombiques et a pour point de fusion 112°. Les propriétés de ce dernier corps et l'analyse que nous en avons faite nous ont montré que c'était de l'acétanilide. La réac- tion est la même quand on chauffe trois heures, en tube scellé à 160°, 2 parties d'iso- cyanate de phényle et i partie d'acide malonique. » Avec Vacide éthylmalonique, on a un résultat semblable, c'est-à-dire qu'au lieu de trouver la dianilide éthylmalonique, nous avons obtenu un corps bien cristallisé qui, d'après l'analyse, était de la butyranilide. Son point de fusion était 97''-98°, Gerhardt indique 90°. Par contre, avec les autres diacides, l'isothiocyanate de phényle se comporte comme l'indiquent les équations ci-dessus. » Acide succinique. — On introduit dans un ballon i4»''d'isolhiocyanate de phénj'le et 68"' d'acide succinique, et l'on chauffe au bain d'huile. Le gaz qui se dégage est re- cueilli sur la cuve à mercure. La réaction est très régulière; elle atteint le maximum d'intensité vers i4o°-i5o°, et elle est terminée à 180". Le gaz produit est facile à ca- ractériser. Il brûle avec une belle flamme bleue. Il est assez soluble dans l'eau, la dis- solution a une odeur douce toute particulière, et elle laisse au bout de quelque temps un abondant dépôt de soufre. Si l'on agite ce gaz avec l'eau de baryte, celle-ci se trouble immédiatement; il est très rapidement absorbé par une solution alcoolique de potasse. Ce sont les caractères de l'oxysulfure de carbone. Quant à la masse solide jaune clair restée dans le ballon, on la reprend par l'alcool bouillant, et l'on fait une série de cristallisations; on obtient facilement un corps cristallisé en belles aiguilles longues enchevêtrées qui se sublime sans décomposition. Ce corps est insoluble dans l'eau froide, soluble dans l'eau bouillante et dans l'éther. Il fond à i55°, c'est la phé- nylsuccinimide. » L'isothiocyanate de phényle et l'isocyanate de phényle avant donné des résultats différents avec l'acide malonique, et des résultats identiques avec l'acide succinique, il était intéressant de voir ce que ces deux réactifs donneraient avec un diacide ayant une teneur en C plus grande. On a déjà vu que l'isocyanate de phényle, en présence de l'acide sébacique, donne la dianilide correspondante. ( 9^^3 ) » Àcitlc sébacu/ue. — On introduit dans un ballon 8s'' d'isotliiocyanale de phényle et 6s'' d'acide sébacique, et l'on opère comme précédemment. Le mélange devient liquide vers iio° et le dégagement de COS commence vers i3o°; il devient abondant vers i6o°. La réaction est terminée quand la température atteint 190°; après refroidis- sement on épuise la masse à l'alcool, et l'on fait une série de cristallisations; on obtient finalement un corps cristallisé en écailles rhombiques insolubles dans l'eau et dans l'étiier P. F.; 198°. >i Ces propriétés et l'analyse que nous avons faite nous ont montré que nous avions bien la dianilide sébacique. » En résumé : la réaction de M. Haller est générale : elle nous a permis de préparer la dianilide azélaïque. » De plus, l'isothiocyanate de phényle se comporte comme l'isocya- nale vis-à-vis des diacides de la série grasse, sauf vis-à-vis des acides ma- loniques. M Nous nous proposons d'étudier l'action des autres isocyanates. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Influence d'une végétation active sur la formation de la ihuyone et du thuyol ( ' ). Note de M. Eugène Charabot. ic II résulte de mes récentes Communications à l'Académie des Sciences (séances des 6 novembre 1899, 29 janvier et 19 février 1900) (-) que les métamorphoses des composés terpéniques s'effectuent, dans la plante, en deux phases bien distinctes correspondant aux deux phases principales de la végétation : » La première est celle de l'élaboration des alcools terpéniques et de leur transformation, par élimination des éléments de l'eau, soit en éthers composés, soit à la fois, lorsqu'il s'agit d'alcools se déshydratant facilement, en éthers et en terpènes. Ces transformations, comme je l'ai montré pré- cédemment, ont pour siège les organes pourvus de chlorophylle et cor- respondent à la période de développement des parties vertes, période d'assimilation active. M La deuxième phase coïncide avec la période de la vie de la plante pendant laquelle l'énergie respiratoire l'emporte sur le phénomène d'assi- milation. La quantité d'oxygène fixée par les tissus est alors très sensible (') Faculté des Sciences de Paris, laboratoire de M. Haller. (2) Voir aussi Bull. Soc. Chim., 3= série, t. XXI et XXllL ( 92/i ) et, par oxydation, les alcools primaires se Iransforraenl en aldéhydes, les alcools secondaires en célones correspondantes. » J'ai pensé que, si cette manière de voir est exacte et si ces conclu- sions sont générales, à une période active du développement des parties vertes doit correspondre, dans les végétaux qui élaborent encore une pro- portion notable d'huile essentielle au cours de ce phénomène, une nou- velle formation d'alcools et d'éthers et un ralentissenient dans la transfor- mation de ces corps en cétones. )) C'est bien ce que m'a montré l'étude de deux essences à'Artemisia absynthium : l'une préparée le 8 juin 1899, après une longue période pen- dant laquelle les plantes ne s'étaient développées que très lentement (ren- dement : 0,1429 pour 100); l'autre préparée le 12 juillet, alors que la végé- tation avait atteint son maximum d'activité (le rendement avait augmenté et atteint la valeur o, 245o pour 100) ( ' ). » L'essence à^Arteinisia absyiithiuni lenfeime notamment une cétone, la Ihuyone ( lanacétone) CH' I CH HC/ tPC CO CIP c I CH /\ et l'alcool correspondant, le tliiiyol (alcool tanacétylique I CH \\C{ ^CHOH H'CIA 'CH^ C I CH /\ CH» CH» partie à l'état libre, partie à l'état d'éthers. C) Les substances étudiées m'avaient été oflertes par M. Pillet, à qui je suis heu- reux d'adresser tous mes remercimenls. ( 9--i5 ) » J'indique, dans le Tableau ci-dessous, les proportions de ces divers principes con- tenues dans les deux produits que j'ai étudiés : Essence extraite le S juin. le 12 juillet. Densité à 24' 0,9807 0,9253 Etlier (calculé en acélate) 9,7 pour 100 i3,i pour 100 Thuyol combiné 7,6 • 10, 3 " Thuj'ol libre 9)0 « 9,2 « Thuyol total 16,6 » I9i5i » Thuyone 43, i » 35, o » » Ces résultats ont été contrôlés par une autre étude au cours de laquelle j'ai dosé les divers principes constitutifs dans les fractions successives des deux, huiles essen- tielles ('). Ils montrent que, pendant la période de végétation actit'e, l'huile essen- tielle s'enrichit, d' une façon sensible, en éthers du thuyol; en outre, le thuyol qui prend naissance se transforme bien en thuyone, mais cette transformation n'est que partielle (le calcul montre que la proportion de thuyone, exprimée par rapport au poids de la plante, va en croissant). )> Conclusions . — Je vais prouver que les résultats de celte étude con- cordent parfaitement avec les conclusions formidées dans ma précédente Note au sujet de la formation de la menthone et des éthers du menthol. » Pendant la période considérée, période de végétation active, on a vu, non seulement le poids de la plante augmenter considérablement, mais en- core la proportion relative d'huile essentielle atteindre une valeur presque double de sa valeur au preinier stade. Une quantité notable de thuyol a pris naissance. La vive lumière, en même temps qu'elle a diminué nota- blement l'activité respiratoire, a augmenté l'énergie de la fonction assimi- latoire. » Les deux effets ont alors concordé pour qiu la résultante des deux fonctions fût en faveur de l'assimilation, et la quantité d'oxygène fixée par la plante est devenue insuffisante pour convertir en thuyone une propor- tion de thuyol aussi importante que durant la période de végétation lente. On constate alors, ce qui était à prévoir, que le thuyol n'a pas cessé de se transformer en thuyone, puisque la proportion totale de cette cétone expri- mée par rapport au poids de la plante augmente encore, mais que celte transformation s'est ralentie considérablement, puisque la proportion de thuyone, exprimée par rapport à l'essence, diminue pendant la période (') Les détails des opérations seront publiés prochainement au Bulletin de la So- ciété chimique. (926 ) considérée. Au contraire, la proportion relative de thuyol augmente, comme d'ailleurs celle des élliers. « En résumé, pendant la période de végétation active, de l'alcool ter- pénique se forme à nouveau, mais l'assimilation l'emportant sur la res- piration, la formation de cet alcool et de ses éthers l'emporte sur leur transformation en cétone. » ZOOLOGIE. — Considérations sur les différences qui existent entre la faune des Opistobranches des côtes océaniques de la France et celle de nos côtes médi- terranéennes. Note de M. A. Vayssière, présentée par M. H. Filhol. « Une étude comparée entre les diverses espèces d'Opistobranches que l'on observe le long des côtes françaises de l'Océan et de la Manche et celles qui habitent nos côtes méditerranéennes nous permet de donner quelques indications sur les différences qui existent entre ces deux faunes malacologiques. » Tandis que les Opistobranches de nos côtes océaniques (océan Atlan- tique et Manche) sont, pour la plupart, des espèces septentrionales que l'on retrouve en abondance plus au nord (côtes de l'Angleterre, de la Norvège, de la Suède et du Danemark), les types méditerranéens sont, au contraire, des espèces méridionales qui, bien souvent représentées par de rares individus le long de nos côtes, deviennent plus fréquentes et même abondantes dans le golfe de Naples, sur les côtes de la Sicile et de l'Algérie. » Non seulement ce sont les espèces qui se trouvent ainsi localisées, mais même des genres, à tel point que certains d'entre eux ne possèdent pas de représentants dans une de ces régions. Aussi, pour mieux préciser cette différence de nos faunes malacologiques françaises, nous allons indiquer ceux de ces genres que l'on trouve d'un côté et non de l'autre. )) Dans la Méditerranée, parmi les Opistobranches Tectibranches, nous avons des BuUa, Notarchus, Umbrella, Tylodina, Pleurobranchœa, Pleuro- hranchus vrais, Susania, etc., qui ne sont pas représentés le long de nos côtes océaniques; mais sur ces dernières ce sont les Amphisphyra, les Acera et les Philine qui, peu abondantes dans la Méditerranée, prédo- minent ici. M Parmi les Nudibranches les genres Discodoris, Platydoris, Flabellina, Fiona, Giaucus, Tethys, Melibe, Bornella, Phylliroéel Pleurophyllidia que nous ( 927 ) rencontrons dans la Méditerranée plus ou moins fréquemment sont rem- placés sur nos côtes océaniques par les Lamellidoris, Archidoris, Cadlina, jEgirus, Thecacera, Acanlhodon's, Adalaria, Cratena, Tergipes, Lomanotus, Galvina et Dendronotus. » Nous trouvons bien quelques espèces communes aux deux régions, mais rares d'un côté elles sont fréquentes de l'autre. » Il existe toutefois le long de nos côtes océaniques un point oîi certaines espèces septentrionales et méridionales paraissent vivre ensemble, c'est le golfe de Gascogne. En effet la faune malacologique de ce golfe offre un mélange de ces différentes espèces, ce qui permet de considérer ce point comme formant la ligne de séparation entre les deux faunes. Au-dessous de ce golfe, le long des côtes de l'Espagne et du Portugal, la faune malacolo- gique côtière change d'aspect et montre une tendance à devenir tropicalf, se rapprochant ainsi de notre faune méditerranéenne; tandis qu'au-dessus de ce même point le faciès septentrional de cette faune va en s'accentuant à mesure que l'on se rapproche des côtes de la Manche. )) Il n'y a guère que les espèces abyssales que l'on retrouve des deux côtés, ces espèces ne pouvant être influencées par la petite différence de latitude, car elles ne subissent pas les variations de température comme les espèces côtières. » ZOOLOGIE. — Sur les affinités zoologiques des Phoronidiens et des Némertincs. Note de M. Louis Roule, présentée par M. H. Filhol. « J'ai signalé, dans ma précédente Note {Comptes rendus, 1898), les ressemblances qui me paraissent exister entre les premières phases embryonnaires des Phoronidiens et celles des Chordés (Vertébrés, Tuni- ciers). Je ne veux point exprimer qu'il serait équitable, dans une classifi- cation naturelle, de séparer ceux-là des autres Trochozoaires monomé- riques (Bryozoaires, Brachiopodes, Siponculiens), pour les rapprocher de ceux-ci. Les affinités plus grandes des Phoronidiens avec les représentants de ces trois derniers groupes, et notamment avec les Bryozoaires Ptéro- branches, empêcheraient d'agir ainsi. J'ai seulement tâché de démontrer que l'évolution embryonnaire des Phoronidiens offre par certains côtés, d'une manière plus nette et plus précise que celui des êtres rangés dans les trois classes voisines, des concordances indiscutables avec les états ini- tiaux du développement des Vertébrés. ( 9^« ) » Plusieurs auteurs ont émis l'opinion que les Némertines se rapprochent aussi des Vertébrés. Ils cherchent les concordances dans la structure achevée, et complète, des premières. A mon avis, cette assertion, prise de cette manière, est inexacte. Les organes que l'on veut rendre homologues ne sont vraiment pas comparables, car leurs origines embryonnaires sont différentes. Mais il me paraît intéressant d'indiquer les ressemblances éta- blies, dans les phases initiales de leur développement, entre les Phoroni- diens et les Némertines. » L'ovule des Phoronidiens, après sa fécondation et sa segmentation, se convertit en une blastule, puis en unegastrule. L'endoderme primitif (pro- tendoderme) de cette dernière produit, à son tour, les éléments du méso- derme. Ceux-ci naissent séparément. Chacun se détache de la cellule en- dodermique qui l'engendre. Il parvient dans la cavité blastocœlienne et s'y mélange à ses similaires. Il n'est parmi eux aucune initiale réelle. Tous sont semblables; ils émettent des expansions amœboïdes. Tous ont la pro- priété de se subdiviser et de donner naissance à d'autres éléments. Le feuillet moyen augmente ainsi sa masse, soit par emprunt à l'endoderme, et c'est là le procédé primitif, soit par la segmentation de ses propres cel- lules. Il se dispose en un mésenchyme, intercalé à l'endoderme et à l'ecto- derme. Les éléments issus de la subdivision intrinsèque ne se séparent point les uns des autres; ils restent unis par leurs prolongements, souvent fort longs. C'est là un mésenchyme primaire, dont les cellules compo- santes subissent deux sortes d'évolutions ultérieures. Les unes deviennent contractiles ; elles constituent hâtivement un réseau musculaire assez lâche, qui servira à la larve pour mouvoir les diverses parties de son corps. Les autres n'offrent aucune modincalion apparente, pendant toute la durée de l'existence larvaire; beaucoup s'assemblent pour constituer une somato- pleure et une splanchopleure; leur emploi futur est d'engendrer le méso- derme de l'adulte, car le feutrage contractile se détruit au moment de la métamorphose. » Les phénomènes essentiels du développement des Annélides et des groupes voisins conduisent aussi à la même fin, c'est-à-dire à la formation d'un mésenchyme primaire. Seulement, d'habitude, les premières cellules mésodermiques sont vraiment des initiales, c'est-à-dire des cellules volu- mineuses et peu nombreuses, destinées à engendrer la plupart des éléments du feuillet moyen. Cette modification est ici d'importance secondaire. » Les Némertines, surtout dans la formation de leur pilidium, présen- tent des particularités comparables à celles des Phoronidiens. Les vraies ( 9^9 ) initiales mésodermiques leur font défaut. Les cellules du mésoderme s'anastomosent souvent par leurs prolongements. Plusieurs d'entre elles composent un feutrage contractile. L'identité est complète, en ce qui con- cerne l'orie^ine et la disposition de rébiuiche du feuillet moyen. Elle se borne à ces faits, du reste, et ne va pas plus loin. INLnlgré une certaine ressemblance, dans la métamorphose, entre le pilùHum des Némertines et Y actinotroque des Phoronidiens, l'un n'est pas l'homologue de l'autre. Selon toutes probabilités, la paroi du pilidium équivaut à une membrane amniotique surajoutée au corps de l'embryon, et produite d'une manière si hâtive qu'une partie de l'organisme définitif provient d'elle. Uactino- troqiie est toute différente; elle correspond au corps même de l'embryon, et non pas à une partie de supplément. » De telles relations, dans les premiers phénomènes du développement, entre les Némertines et les Phoronidiens, animaux montrant mieux que la plupart des autres vers les données essentielles et les moins modifiées des premières phases de l'évolution embryonnaire, conduisent à accepter un certain nombre de conclusions. » La jeune larve des Phoronidiens, alors qu'elle n'a pas encore revêtu l'allure et la conformation caractéristiques de V actinotroque, ressemble de tous points à une jeune trochophore'A' kunèW^Q. Ce qui s'applique à l'une s'applique aussi à l'autre. Or, la première offre une similitude évidente avec la jeune larve des Némertines. Les feuillets prennent naissance de la même manière; ils forment leurs ébauches de la même façon. Après avoir franchi la phase gastrulaire, et avant d'acquérir leurs structures particu- lières, ces deux larves passent par un état commun, dont l'une des princi- pales caractéristiques est fournie par la disposition de l'ébauche mésoder- mique, établie en un mésenchyme primaire. J'ai donné à cet état le nom de larve Vemiula. La Vermule est, dans le développement de ces êtres, une étape préliminaire, postérieure à la gastrule, d'où se dégagent ensuite les formes larvaires spéciales. C'est par elle que les relations entre les Némertines et les Trochozoaires nous deviennent sensibles, et non par autre chose. Les quelques concordances entre les organismes adultes découlent de sa propre organisation, dont plusieurs particularités se con- servent et se perfectionnent sans trop se transformer. » D'autre part, les larves des Phoronidiens et, par extension, celles des Annélides ont une affinité certaine avec les embryons des Chordés (voir ma Note susvisée : Comptes rendus, 1898). Par conséquent et grâce à elles, C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N" 14.) 121 { 9^0 ) les larves des Némertines ont aussi des relations avec ces derniers, moins immédiates et plus lointaines. » Les concordances entre les Némertines, les Trochozoaires, lesChordés ne s'établissent que par des embryons à l'état d'ébauches et n'ayant pas encore acquis d'organisation particularisée. Elles se montrent au début du dévoloppement, dès l'achèvement de la phase gastrulaire, et s'effacent ensuite. Chacun possède son mode spécial d'évolution et des différences considérables se manifestent plus tard. Il ne faut donc point considérer les Némertines, les Phoronidiens et les Annélides comme formant la série ascendante qui conduit aux Vertébrés. Cette sériation n'existe pas. I^es liaisons entre ces groupes sont données par leurs larves fort jeunes, c'est-à- dire par des êtres qui n'ont aucun des caractères réels des Némertines, ni des Phoronidiens, ni des Vers annelés. Ces larves, grâce à leur ressem- blance, constituent une sorte de fonds commun d'oîi se dégagent, à divers degrés et de manières différentes, les qualités de structure de ces caté- gories d'animaux. » ZOOLOGIE. — Sur le développement embryonnaire des Cestodes. Note de M. G. Saint-Re-wy, présentée par M. Edmond Perrier. « Nos connaissances sur le développement embryonnaire des Cestodes sont dues principalement à Moniez, Ed. van Beneden et Schauinsland. Ce sont surtout des Bothriocéphales et des Ténias supérieurs à larve cysti- cerque, qui ont été étudiés à ce point de vue. Pour suivre le développe- ment de l'œuf d'un Ténia à cysticercoïde, j'ai choisi le genre Anoplocephala qui appartient très vraiseml)lablement à ce type; des formes voisines de la même sous-famiUe ont été étudiées par Moniez [^Moniezia (Taenia) expansa, et quelques autres espèces]. J'ai eu à ma disposition deux espèces para- sites du Cheval, An. plicala Zeder et An. mamillana Mehlis : les phéno- mènes présentent peu de différences. » L'œuf non développé, contenu dans l'utérus des jeunes anneaux, est sphérique, très détoimable par la pression; il comprend une coque très mince, une masse volumineuse de vitellus nutritif à peu près homogène, très plastique, remplissant presque complètement la coque, et une cellule- œuf en forme de calotte peu épaisse, sans membrane, pourvue d'un noyau arrondi et aplati, avec un gros nucléole; une faible quantité de liquide remplit l'espace vide. ( 9^' ) » On rencontre des œufs dont la cellule-germe est accompagnée d'un ou deux corpuscules chromatiques; ces corps se retrouvent dans tous les œufs en développement, où ils flottent en des points quelconques, et ne disparaissent que très tard : ils ont tous les caractères des globules polaires qu'on n'avait pas vus jusqu'ici d'une façon certaine. Je n'ai observé aucune image pouvant se rapporter à la fécondation. La cellule-germe commence ensuite à se segmenter. On constate que quelques-unes des premières cel- lules grossissent beaucoup, paraissant se nourrir aux dépens du vitellusqui diminue ; deux cellules pénètrent dans la profondeur du vitellus qui se divise alors en deux masses secondaires et se fragmente en sphérules; ces sphé- rules fondent peu à peu, laissant vide le réseau protoplasmiquede la cellule qui a fonctionné à la manière d'un phagocvte; les noyaux de ces cellules vacuolaires sont caractérisés par leur grande taille et leur gros nucléole. Ces deux cellules finissent par entourer les autres éléments de l'œuf et constituent une enveloppe externe rappelant exactement par sa structure celle des Bothriocéphales, à laquelle elle correspond, ainsi qu'à la « couche albuminogène » de T. serrata (van Beneden). Pendant ce temps, deux autres catégories d'éléments se différencient : trois grandes cellules à noyaux clairs forment une enveloppe interne, en dedans de laquelle s'or- ganise en embryon un groupe de nombreux petits éléments sans limites visibles, à noyaux petits et riches en chromatine. Ces faits essentiels cor- respondent donc exactement à ce qui a été décrit chez les Bothriocéphales et chez T. serrata. Il n'y a pas une troisième enveloppe comme l'indique Moniez pour des formes voisines. L'enveloppe externe s'accroît beaucoup et épaissit ensuite la coque de l'œuf, puis finalement son protoplasma dé- génère en une masse granuleuse pouvant renfermer des gouttelettes de graisse. L'enveloppe interne, dont les cellules sont fusionnées, se trans- forme en une coque spéciale {appareil pi?-iforrne) : d'abord ovoïde et épaisse, elle devient cordiforme, très mince en arrière; son protoplasme se transforme en une substance hyaline, homogène, et les noyaux dégé- nèrent; elle émet deux prolongements et finit par prendre la forme d'une sphère creuse surmontée de deux tubérosités qui se terminent par un che- velu de filaments ramifiés dont le rôle est probablement d'arrêter l'appa- reil dans le tube digestif d'un premier hôte; la paroi postérieure est très mince et c'est par ce point que l'embryon est expulsé lorsqu'on exerce une forte pression. L'embryon, d'abord ovoïde, acquiert ses crochets de bonne heure; il devient ensuite sphérique et susceptible de se mouvoir dans la cavité de la coque qu'il ne remplit pas. Cet embryon est très petit; il ne ( 9^2 ) présente aucune différenciation visible en deux sortes d'éléments, comme cela a été vu dans d'autres genres. » GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sondage et analyse des boues du lac Gâlcescu (Karpates méridionales). Note de MM. de Martonne et Munteanu MuRGoci, présentée par M. de Lapparent. « L'un de nous a récemment exposé (Comptes rendus, séance du 27 no- vembre 1899) comment il avait été amené, pour fixer les traces de la pé- riode glaciaire dans le massif du Paringu, à lever au 7^ les cirques de Gâuri et de Glâcescu et au ^^ les cirques voisins. Ce levé a montré que le massif du Paringu était extrêmement riche en petits lacs de montagne, qui jusqu'ici n'avaient été figurés sur aucune Carte, )) Le i)lus étendu des lacs situés en territoire roumain se trouve dans un cirque latéral de Gâlcescu, à une hauteur de 1921™. C'est un lac glaciaire des plus typiques, comparable à ceux des Pyrénées, de la Taira ou de la Forêt-Noire, quoique sa superficie et sa profondeur soient bien inférieures à celles de ces nappes d'eau. Sa forme est celle d'un rectangle allongé du sud-sud-ouest au nord-nord-est. Il est entièrement creusé dans le granit gneissique, qui forme la crête du Paringu de Urda à Màndra. La même roche se retrouve tout autour, présentant en général un faciès de plus en plus gneissique en allant vers le nord, les blancs plongeant vers le nord- nord-ouest sous un angle variable mais toujours assez petit. La rive sud est dominée par des escarpements de 200"" de haut, d'où descendent des éboulis qui ont en grande partie comblé la partie méridionale du lac. Dans l'angle sud-est débouche en outre un ruisseau qui vient du palier supé- rieur du cirque, où se 1 rouvent plusieurs lacs, et qui bâtit un cône de déjec- tion assez large; dans l'angle sud-ouest, un cône d'éboulis formé de maté- riaux plus grossiers travaille d'une façon plus active au comblement. Les rives est et ouest s'élèvent rapidement jusqu'à deux terrasses situées à 20"' au-dessus du niveau du lac et portant elles-mêmes plusieurs petites nappes d'eau. La rive nord est plate et marécageuse, avec de très belles roches moutonnées au milieu desquelles serpente l'émissaire du lac qui, tombant en cascade, va rejoindre le ruisseau principal de Gâlcescu un peu au-dessus de la Stîna. » La Carte du lac Gâlcescu a été levée en commun; de nombreux son- dages ont permis de tracer les isobathes de i'" en 1"' (avec courbes ( 933 ) auxiliaires de o™,5o sur les bords plais). Voici les résultais calculés plani- mélriquement sur la miuiite au j^, : Surface totale 2qiq6 moins de 1 "^ 3^40 K^ t* l ^ i.\\j^^ i 1 puui' 100 m m "/ UJV Profond enr de plus de I . . 25456 86,1 de 1 à 2 6445 » » 2 .. igoii 68,6 . de 2 à 3 9.884 » 3 16127 55,2 de 3 à 4 2420 » 4 .. 13707 46,9 de 4 à 5 2o85 » 5 1 1622 39,8 de 5 à 6 i5i5 » 6 10107 34,6 de 6 à 7 1940 » 7 8167 27.9 de 7 à 8 .984 « 8 .. 6i83 20,8 de 8 à 9 1768 )> 9 54i5 18,5 de 9 àio 1290 )) 1) 10 125 0,8 Volume i57658™s4. Profondeur moyenne. 5-,4o. » On remarquera la grande extension des profondeurs inférieures à 2"^ résultat du comblement de la partie sud du lac par les éboulis descendant des escarpements voisins et le cône de déjection du torrent affluent; et aussi le développement des profondeurs de 9™ à 10™, indice d'un fond plat. Ces résultats seraient aussi bien laiis en lumière par la courbe batliy- graphique qui sert à calculer graphiquement la profondeur moyenne. Celle-ci est légèrement supérieure à la moitié de la profondeur maximum, résultat également intéressant. L'allure des courbes montre que le lac a bien la forme de bassin fermé à fond plat, caractéristique des cuvettes glaciaires. Dans la région sud-ouest, la faible profondeur a permis, en serrant les coups de sonde, de délimiter des roches moutonnées très nettes qui accidentent le fond du lac et viennent affleurer à moins de o", 5o de la surface. Il y en a trois, allongées du sud-sud-ouest au nord-nord-est, c'est-à-dire dans l'axe de la plus grande longueur du lac et présentant leur abrupt au nord et à l'est. » Le comblement du lac est assez rapide, surtout dans la partie méri- dionale. Là, sur un espace de plus de 12000™'', le fond est lormé de gros blocs de granité gneissique. Ces blocs se retrouvent tout le long de la rive ouest et est. Une bande de sable fin, dont la largeur varie, suit toutes les rives, occupant une surface de 4000™'' à dooo""''. Tout le reste du lac est tapissé d'une couche de boue qui revêt même les roches moutonnées et dont l'épaisseur croît avec la profondeur, atteignant o™,5opar une profon- deur de 2"" à 3"" et probablement i*" à i™, 5o dans les grandes profondeurs. » Le sable analysé mécaniquement donne : 1, cailloux de plus de 2""", ( 9^à ) 3o pour loo; II, entre 2""' et i""°, 5o pour 100; III, sable fin de moins de i""™, i4 pour 100; IV, résidu, 6 pour 100. Ce résidu, passé par un ap- pareil de Nolbet, se divise en : IV", sable très fin, 2 pour 100; IV*, lehm. 4 pour 100. » I est formé de fragments de granité gneissique. Mais on trouve aussi des morceaux de schistes sériciteux et graphiteux, d'amphibolites et de roches vertes. Ces éléments viennent des bandes d'amphibolites feldspa- thiques qui se trouvent dans la partie supérieure de Galcescu et des lam- beaux de la couverture des roches vertes avec schistes sériciteux et gra- phiteux qu'on retrouve bien conservée dans le cirque de Gauri. Ces roches n'affleurant pas dans le bassin de l'affluent du lac, leurs débris doivent avoir été apportés par un autre agent que ce torrent. II est formé des mi- néraux désagrégés des roches précédentes. III présente les minéraux ab- solument isolés séparables au moyen de liqueurs titrées. On y retrouve les éléments du granité gneissique de Galcescu : quelques-uns plus ou moins altérés comme la biotite, uniformément transformée en mica blanc sans perdre ses inclusions de sagénile, d'autres mieux conservés, sphène, zircon etapatite, restes de rutile, tourmaline et grenat. On trouve aussi des am- phiboles, épidotes, etc. IV peut s'étudier directement au microscope et renferme les mêmes éléments. IV* est un résidu argileux avec oxyde de fer hvdraté et débris minéraux très ténus. IV correspond dans l'ensemble au limon couvrant le fond du lac. » Le limon contient encore une certaine quantité de sable, des restes de plante plus ou moins décomposés, des débris de crustacés aquatiques (Daphnia, Cyclops), ainsi que de nombreuses carapaces de Diatomées. Il est brun, poreux; séché, il est plus léger que l'eau; réduit en poudre et soumis à la lévigation, il se sépare en deux parties, l'une plus légère (restes végétaux), l'autre plus lourde (partie minérale). Les échantillons prélevés sur la rive ouest, la moins soumise à l'alluvionnement rapide et grossier, ont donné, après séparation des matières organiques : » SiOS 60,27 pour 100; TiO- et ZrO=, 1,20 pour 100; Al=0•^ ir,i2 pour 100; Fe-0', 3,65 pour 100; FeO, o,65 pour 100; CaO, i,5i pour 100; MgO, i,o5 pour 100; K^O, 1,90 pour 100; Na^O, 2,55 pour 100; H=0, i5,9i pour 100, » En éliminant H-0, on trouve SiO-, 71,84 pour 100; TiO- et Z^0■^ 1,42 pour 100; Al-0% i3,25 pour 100; Fe^OS 4,35 pour 100; FeO, 0,78 pour 100; CaO, 1,80 pour 100; MgO, 1,25 pour 100; K^O, 2,97 pour 100; Na-0, 3,o4 pour 100. » Cette composition chimique correspond à celle du granité de Gal- cescu, dont cette boue est un produit d'altération. La proportion des ma- tières insolubles est la même que dans les lacs de montagne nourris par des torrents venant de régions granitiques. Dans Tensemble, il est intéres- sant de constater la parenté de cette boue avec certaines argiles glaciaires ( 935) M Quelles que soient les faibles dimensions du lac Gâlcescu et l'insuffi- sance de ces résultats, il a paru bon de les faire connaître, ce lac étant le premier lac de haute montagne dans les Karpates méridionales qui ait été sondé et soumis à de pareilles recherches. » GÉOLOGIE. — Sur les plissements du pays de Bray. Note de M. 3Iunier-Chalmas, présentée par M. Marcel Bertrand. « 1. L'anticlinal du pays de Bray et les plis du bassin de Paris dirigés parallèlement du nord-ouest au sud-est présentent beaucoup de traits communs avec une chaîne de montagnes. C'est l'ébauche d'une véritable chaîne tertiaire (gallo-britannique) qui s'est développée dans le Vorland de M. Suess et qui remonte vers le nord jusqu'aux régions baltiques. » J'ai pensé qu'il était intéressant d'étudier les différents mouvements qui ont affecté ces plis dans le temps. » S'il y a eu pendant la période secondaire de nombreux mouvements, ils sont encore mal connus ; je ne parlerai que du dernier plissement cré- tacé dont l'existence est des plus évidentes. » Après le dépôt de la craie blanche de Meudon, une surélévation gé- nérale du bassin de Paris, partant du sud, a refoulé la mer vers le nord, mais à l'époque montienne, une descente générale de l'aire synclinale franco-belge a ramené la mer dans le bassin de Paris. » Cette mer, d'abord assez profonde, a diminué progressivement de profondeur et de salure en se transformant d'abord en lagune saumàtre, puis en lac lagunaire. Cette modification est l'indice d'une surélévation progressive du bassin et l'annonce d'une ride qui affectera le Bray; en effet, la surélévation se continue jusqu'à Témersion complète de l'aire synclinale; il se forme alors un dôme allongé, placé sur i'axe actuel du Bray. » Ce sont là des modifications d'ordre général qui se répéteront toutes les fois qu'il se produira \\n plissement important dans le Bray. M Après la formation du dernier pli crélacé, une nouvelle descente générale de l'aire synclinale détermine la très grande et très importante transgression de la mer thanétienne et l'arrivée de courants froids pro- venant du Nord, courants qui amènent et qui dispersent avec une très grande rapidité \a première faune boréale tertiaire dans toute l'étendue de l'aire anglo-franco-belge. ( 93^ ) )) Il y a donc contraste absolu entre la tpm|3érature He l'air et celle des eaux marines, car la flore et la faune terrestres annoncent un climat presque tropical. » Sous l'influence des courants de transgression, la mer thanétienne arase ce qui restait des parties saillantes du dôme et dépose au sud-est de Beauvais, de chaque côté de l'axe du Bray, en discordance de stratification sur les assises redressées du Sénonien et du Turonien, les sables de Bra- cheux à Cyprina scutellaria. )) Des mouvements semblables, également suivis de transgression marine et de changement de faune, se sont produits à la fin du Sparnacien moyen, de l'Yprésien, du Lutétien supérieur, du Bartonien moyen et du Barto- nien supérieur. A chacune de ces époques, il s'est formé, sur l'axe du Bray et sous la mer, une série successive de petits dômes séparés par des intervalles de temps où la descente générale du bassin, redevenant régulière, rétablissait, après l'arasement des parties surélevées, la cour- bure normale de l'aire synclinale. Ces dômes successifs se trouvent tou- jours situés sur une ligne qui deviendra plus tard l'axe du Bray; ils semblent pourtant s'être déplacés progressivement vers l'ouest, sous l'in- fluence de poussées venant de l'est que l'on peut rapprocher de la propaga- tion des ondes périphériques. A chaque période de plissement, les mêmes phases se reproduisent; il y a d'abord des mouvements précurseurs qui amènent une diminution progressive dans la profondeur et dans la salure des eaux; puis, après la formation du dôme, il y a descente générale du bassin, la mer revient en transgression avec un maximum de profon- deur et avec retour de faunes franchement marines. Des courants rapides amènent des espèces nouvelles pour le bassin de Paris, arasent les dômes, en transportant vers l'est, dans le centre du bassin, des galets calcaires et siliceux à plus de loo'"" de leur point de départ. » Il est difficile de ne pas croire qu'un retour si régulier des mêmes phénomènes ne soit pas dû à la récurrence de causes semblables, et l'on peut se demander s'il n'y aurait pas lieu de rechercher des phases analogues dans la formation des grandes chaînes. Il est cependant possible que, lorsque le mouvement de plissement prend plus d'importance, l'affaisse- ment et la transgression qui le suivent soient insuffisants à le compenser et ne se trouvent pas mis en évidence. Ainsi, dans le bassin de Paris, si les mers avaient eu une profondeur d'une dizaine de mètres en plus, aucun des mouvements précédemment décrits ne pourrait être constaté. Car dans ces conditions, une diminution de 4™ à lo"" de profondeur n'aurait ( 9^7 ) jamais amené la formation de lagunes m l'émersioa de l'aire synclinale. » Dans le bassin de Paris tout s'est passé comme si l'aire synclinale était sollicitée par deux forces, quelles que soient du reste leurs composantes et leur origine, indépendantes et agissant dans deux sens opposés. La pre- mière, de grandeur constante, amènera la descente générale du bassin; la seconde, qui détermine à d'autres moments la surélévation générale et la formation de plis locaux, passe par des phases d'inégale intensité : d'abord égale à la première, elle lui devient supérieure, pour redevenir de nouveau égale et enfin inférieure. Il en résulte de véritables cycles où de^ états de repos passagers sont suivis alternativement de périodes de surélé- vation avec formation de dômes et de périodes d'affaissement. » M. Suess a déjà fait remarquer, d'après les remarquables travaux de MM. Hébert et deLapparent, que les sommets des anticlinaux: ainsi formés sont tournés vers le nord, comme ceux des plis anciens. Cette remarque a une très grande importance, car si l'on admet avec M. Marcel Bertrand que les mouvements sont continus et se propagent toujours dans le même sens, au moins pendant des époques déterminées, il arrivera un moment où, sous les efforts des poussées du sud, les anticlinaux seront complète- ment déversés vers le nord, comme les plis anciens, er (ies fractures consé- cutives détermineront la formation de lames de charriage qui se dirigeront vers l'aire synclinale du nord en voie de formation. » D'un autre côté, il faudra aux poussées venant de l'esc un effort des plus faibles, pour faire glisser dans la Manche les lames horizontales de craie qui constituent les falaises. A ce sujet je ferai remarquer que les masses crayeuses sont également divisées par des tailles verticales ou obliques en compartiments qui ont subi des rejets horizontaux très peu accentués, mais suffisants pour strier leurs parois et indiquer la direction générale de leur déplacement vers l'ouest sous l'influence des poussées de l'est. M. Michel-Lévy avait déjà fait remarquer que ces rejets horizontaux, décrochements, très accusés en profondeur, dans les chaînes anciennes, diminuaient d'intensité à mesure que l'on s'élevait dans la série secon- daire. » II. Les transgressions marines sont toujours accompagnées de cou- rants rapides qui tendent à établir l'équilibre entre les eaux de l'aire synclinale et celles de l'Océan. Ces courants de transgression amènent dans les eaux marines une uniformité de température et de salure assez grande pour que les faunes, à une époque donnée, présentent sensiblement les mêmes caractères dans toute l'étendue de la zone maruie de l'au-e syn- (.:. i; 1.,"'- ■•' ';é.'*i.,ii/t. (T. cxxx, n-14 ) '-- ( 938 ) cliiiale ; ils déterminent ainsi l'arrivée et la dispersion très rapide d'espèces nouvelles qui |)roviennent des océans. » Il est à peu près certain que ce sont des phénomènes semblables qui déterminent dans les mers continentales l'arrivée à un même moment d'espèces nouvelles, qui caractérisent les différents horizons paléontolo- giques et servent ainsi à établir sur toute la terre une chronologie uni- forme. » PHYSIOLOGIE. — Contribution à l'élude des sérums antileucocytaires. Leur action sur la coagulation du sang. Note de M. C. DelezexiNe. « Les belles recherches de Bordet sur la production par les organismes, soumis aux injections de sang étranger, d'anticorps pour le globule rouge ont ouvert une voie des plus fécondes à l'activité des chercheurs : des tra- vâlix récents ont montré, en effet, qu'il était possible, comme l'avait fait prévoir MetchnikofF, d'obtenir par le même procédé « des sérutns contre » toutes sortes d'éléments cellulaires ». On sait que Metchnikoff lui-même a observé, en particulier, que les animaux injectés de leucocytes étrangers, sous la forme d'émulsions de ganglions lymphatiques ou de rate, four- nissent un sérum doué de propriétés globulicides spécifiques vis-à-vis de ces éléments. » Je poursuis, de mon côté, depuis quelques mois des recherches sur les anticorps du globule rouge et des leucocytes dans le but d'étudier leur action physiologique et tout spécialement les efFets qu'ils exercent sur la coagulation du sang. Ce sont les résultats généraux d'expériences entre- prises dans cette direction, avec les anticorps du leucocyte, que je me pro- pose de résumer dans cette première Note. » J'ai montré antérieurement que tous les agents anticoagulants du groupe de'la peptone sont destructeurs des globules blancs, que la leuco- lyse in vivo est leprimum moyens de l'incoagulabilité et que l'action du foie dans le processus qui se développe sous l'influence de ces agents est subor- donnée à la destruction leucocytaire qu'ils provoquent. » L'interprétation de ces faits a soulevé quelques objections auxquelles j'ai déjà partiellement répondu. J'ai pensé que les données nouvelles, fela^ tives à la production des sérurtis anticellulaires, me mettaient en possession d'une méthode capable de vérifier et d'étendre davantage mes recherches antérieures : Etablir qu un sérum étranger, primitivement inactif sur lacoagu- (939 ) lation, acquiert, en même temps que se développe son pouvoir dissolvant pour les leucocytes, des propriétés anticoagulantes énergiques ; montrer que celles-ci sont étroitement liées à l'action leucocytique du sérum et ne se manijestent qu'en vertu d' un processus réactionnel de l'organisme identique à celui que nous avons précédemment fixé, ne serait-ce pas Journir, en effet, une intéres- sante contre-épreuve de nos premières expériences? » La seule difficulté pour résoudre le problème que nous nous posions était d'obtenir des sérums dont l'action lysinante sur les globules blancs d'une espèce déterminée fût assez énergique pour provoquer à très faible dose la dissolution de ces éléments. » J'ai choisi le chien comme animal d'épreuve, afin de pouvoir comparer exactement les résultats obtenus avec ceux que m'avait fournis, chez cet animal, l'élude des agents anticoagulants du groupe de la peptone. Je me suis donc efforcé de préparer des sérums actifs vis-à-vis des leucocytes du chien. » Dans ce but, j'ai lout d'abord, à l'exemple de Metchnikoff, pratiqué à des lapins une série d'injections sous-cutanées d'une émulsion de ganglions lymphatiques ou de rate de chien. » J'ai le plus souvent opéré dans la suite en injectant au lapin des globules blancs prélevés, après centrifugation du sang de chien, au niveau de la couche supérieure du dépôt globulaire. Bien que cette couche soit très riche en leucocytes, on injecte for- cément avec eux une certaine quantité de globules rouges et le sérum de l'animal acquiert de ce fait des propriétés hémolytiques en même temps qu'un pouvoir dissol- vant pour les leucocytes. Mais son action globulicide vis-à-vis des hématies est d'ordi- naire relativement faible et ne se manifeste, en tout cas, en aucune façon aux doses qui atteignent déjà intensivement les globules blancs. » Il n'est même pas nécessaire d'injecter la couche supérieure du dépôt globulaire centrifugé pour obtenir un sérum actif vis-à-vis des globules blancs. L'injection de sang défibriné total donne les mêmes résultats : des lapins, une chèvre et un canard, traités par du sang défibriné total, ont fourni en particulier des sérums fortement leucolyiiques et dont l'activité se manifestait avec la plus grande netteté à des doses qui respectaient encore les hématies. » J'ai observé enfin, et ce fait n'est assurément pas sans intérêt, que des lapins injectés à plusieurs reprises de sérum de chien, débarrassé de tout élément figuré, peuvent produire eux aussi des sérums globulicides pour les leucocytes du chien. » Pour se rendre compte de l'action leucolylique énergique des divers sérums ainsi obtenus, il suffit de les faire agir sur des globules blancs retirés des exsudats ou delà lymphe du chien. L'examen microscopique montre que la destruction s'opère avec une très grande rapidité : les leucocytes, presque instantanément immobilisés, s'agglutinent et se transforment en vésicules transparentes qui ne tardent pas elles-mêmes à dispa- raître. Le phénomène peut se produire en quelques minutes si l'on opère à une tempé- rature voisine de 37°. ( 9^o ) » Je me suis assuré d'autre part que les sérums neufs n'exercent les mêmes effets qu'à des doses incomparablement plus fortes et au bout dun temps beaucoup plus long. » Etudions maintenant les effets du sérum antileucocytaire sur la coa- gulation du sang chez le chien. » Ajoutés, in vitro, au sang de cet animal, les sérums actifs favorisent la prise en caillot et diminuent le temps de coagulation. » Introduits dans le torrent circulatoire, à dose appropriée, ils entravent au contraire ce phénomène et le sang extrait des vaisseaux, qtielques mi- nutes après rinjection, conserve sa fluidité pendant un temps plus ou moins long. On observe en même temps une hypoleucocytose marquée, une excitation très vive de l'animal suivie d'une narcose profonde, une chute considérable de la pression sanguine. C'est, on le voit, le tableau complet de l'intoxication peptonique. » L'activité des sérums étudiés a varié naturellement avec les espèces animales ou même les individus de même espèce qui les ont fournis, avec le nombre des injections reçues, la quantité et la provenance des leucocytes introduits à chaque injection. » Une série de lapins ayant reçu dans le péritoine trois ou quatre injections de leucocytes de chien, prélevés au niveau de la couche supérieure du dépôt globulaire centrifugé, ont fourni des sérums qui, aux doses respectives de o^jA, 0^,6, i"^ et 2''^ au plus par kilogramme, suspendaient la coagulation du sang, comme le fait une dose active de peptone, c'est-à-dire pour plus de vingt-quatre heures. » Une chèvre, injeclée depuis deux mois de sang défibriné total, possède actuelle- ment un sérum actif à la dose de 2'='^, 5 par kilogramme. » Un canard ayant reçu également quelques injections de sang défibriné total a donné, à plusieurs reprises, du sérum qui rendait le sang tout à fait incoagulable à des doses variant entre i« et 2« par kilogramme. » Enfin, quelques lapins injectés de sérum de chien, privé de tout élément figuré, ont fourni des sérums 1res actifs lorsqu'ils étaient employés aux doses de o'■^8 et i",2 par kilogramme. » J'ajouterai que tous ces sérums étaient extraordinairement toxiques. La plupart des chiens succombaient à des doses à peine supérieures à \" par kilogramme; quel- ques-uns n'ont pu résister à des injections de C"-, 4 et C^SÔ par kilogramme. » Je crois inutile de rappeler que les sérums neufs correspondants sont dépourvus, aux mêmes doses, de toute action et qu'il faut en injecter des quantités relativement considérables pour observer une modification appréciable de la coagulation. » Il nous reste maintenant à déterminer en vertu de quel processus les sérums anti- leucocytaires sont capables d'entraver la coagulation lorsqu'ils sont injectés dans les vaisseaux. La différence de leur action sur le sang in vitro et in rvVo tient-elle, comme pour les agents du groupe de la peptone, à l'intervention du foie? C'est ce que je me propose d'examiner dans une prochaine Note. » ( 94' ) PHYSIOLOGIE. — Sur la fixation des bases alcalines dans le squelette minéral du fœtus pendant les cinq derniers mois de la grossesse. Note de M. L. HcGouxENQ, présentée par M. Bouchard. « Les recherches que je poursuis sur la statique minérale du fœtus humain (') m'ont conduit à déterminer les proportions respectives des bases alcalines, potasse et soude, dans l'organisme fœtal. >> C'est là une question mal connue, encore controversée (^) et qui semble comporter des solutions variables avec les diverses espèces ani- males tout au moins. » Les résultats ci-dessous sont de nature à éclairer le problème en ce qui concerne l'espèce humaine, au cours des derniers mois de la vie intra- utérine. Ces résultats ont été obtenus par l'analyse des cendres provenant de l'incinération complète de sept embrvons d'âges divers, de quatre à neuf mois. Les chiffres de soude et de potasse sont rapportés à l'ensemble de l'organisme. Poids Numéros. Age du fœtus. Sexe. du fœtus. des cendres. K-O. Na-O. kff cr gr pr 1 4 niois à 4 ni. V F. 0,022 1 4, 0024 1,27 •171 2 4™-ià5mois F. 0,670 18,71.54 0,18 2,09 3 5 mois à 5 m. I F. 0,800 18,3572 i,5i 2,3i 4- 6 mois F. i,i65 80,7705 2,21 3,26 5 6 mois F. 1,285 32,9786 2,77 3,60 6 à terme M. 2,720 96,7556 5>98 7,83 7 à terme M. 3,3oo io6,i6o3 7>98 6,3o » Le poids de la potasse et de la soude augmente naturellement à mesure que l'embryon s'accroît; mais cette augmentation ne se fait pas parallèlement pour les deux bases. C'est ainsi qu'en traduisant les données précédentes en poids moléculaires, on obtient ; Numéros. Age du fœtus. Pour une molécule de potasse K-O. 1 4 mois à 4 m. I 2 molécules de soude Na^ O 2 4 w. 4 à 5 mois 17 » . (') Comptes rendus, 24 avril et 5 juin 1899. (-) Von Bezold, Zeitschrift fiir Wissenscha/tliche Zoologie, t. IX, p. 246; i858. - GiACOSA, Arch. ilal. de Biologie, t. XXII, fasc. Il, p. 262 et suiv. ( 942 ) Numéros. Age du fœtus. Pour iin(> molécule de potasse K-0. 3 5 mois à 5 m. i 2,3 » 4 6 jnois 2,2 » 5 6 mois 2 » 6 à terme 2 » 7 à terme 1,2 » )) Même en fip fais^^îit pas éXn\ du oumpro 2 qiii présente une anomalie très marquée, explicable par l'état de dcdiéance du sujet, on voit que la soude prédomine constamment et d'une façon notable dans tous les cas sauf pour un fœtus à terme (n" 7) vigoureux, inort accidentellement pen- dant le travail. » On peut rattacher cette prédominance de la soude à l'abondance du tissu cartilagineux, très riche en sel marin. Il n'est pas sans intérêt de rappeler aussi que, chez les fornies animales les plus anciennes qui ont apparu dans la mer, l'organisme contient beaucoup de sodium. » La proportion de potasse est d'autant plus grande que le développe- ment de l'embryon est plus avancé. Celte base constitue un élément pré- dominant des globules rouges et des muscles striés; il n'est donc pas surprenant que la teneur en potasse soit en rapport avec le degré de dé- veloppement et aussi, en quelque mesure, avec la vigueur du sujet. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les propriétés physiologiques des nitrUes {^). Note de M. Edmond Fiqcet, présentée par M. Arm. Gautier. « On sait que, lorsqu'on substitue dans une molécule organique un groupenjent carboxylé à un atome d'hydrogène, on obtient un acide cor- respondant. Si le composé primitif était toxique, cette toxicité se trouve considérablement diminuée : c'est ce qui paraît résulter de quelques remarques de Schmiedeberg, Nencky, Boutmy, Binet, qui ont comparé la toxicité de certains carbures et phénols à leurs dérivés carboxylés corres- pondants, en particulier le phénol et l'acide salicylique, le pyrogallol et l'acide gallique, l'aniline et l'acide o-amidoacétique, la naphtaline et l'acide naphtalino-carbonique. Toutefois quelques contradictions à cette règle n'ont pas permis d'en établir la généralité. » D'autre part M. Arm. Gautier a montré que les hydratations et oxy- dations qui s'effectuent dans l'organisme vivant donnent naissance à des ( ' ) Travail du Igtjoratoire de IN), le professeur Armand Gautier. ( 943 ) bases, les leucomaïnes, qui sont d'autant plus toxiques qu'elles sont plus pauvres en oxygène, se rapprochant alors des plomaïnes. » J'ai cheiché à étendre ces conceptions et je me suis adressé, dans ce but, à la série des nitriles pour des raisons que j'indique un peu plus loin. u La plupart des corps sur lesquels je devais opérer n'étaient pas connus, j'ai dû les préparer par une méthode qui m'est personnelle; je les ai obtenus dans l'action de l'aldéhyde benzjlique et des aldéhydes oxybenzyliques sur le cyanacétate de sodium ou l'acide cyanacétique. L'acélonitrile a été préparé par distillation de l'acide cyan- acétique maintenu à 170" et les autres nitriles par la décomposition, à température plus ou moins élevée, des acides cyanés correspondants. J'ai déjà fait connaître un certain nombre de ces composés, je décrirai les autres ainsi que le détail des expériences phy- siologiques dans un Mémoire plus étendu. » Je n'indiquerai dans la présente Note que les résultats que j'ai obtenus avec l'acé- lonitrile, le nitrile ciunamique et les dérivés carboxylés correspondants. Acétonitrile. Cobayes mâles. — Injection inlrapéritonéale d'acétonitrile en solution aqueuse à -1. Poids Quantité injectée de l'animal. parkilogr. Survie sans état sérieux. id. id. Mort le lendemain sans cause apparente. Survie après état sérieux après l'injection. id. id. id. Mort après 3 heures. Mort après a'^So'". Lapins mâles. — Injection intraveineuse d'acéto- nitrile en solution à | (veine marginale de l'oreille). 690 600 685 610 590 0,2 0,5 0,5 0,5 1,0 550 1,0 590 1,0 520 1,25 65o i,5o 610 1,70 2060 2090 3220 2120 3220 2000 2000 1 Survie, état sérieux immé- diatement après l'injec- tion. I id. I id. I id. 1 , 25 Mort dans la nuit. I , 5o Mort après 6 minutes. i,5o Mort après 5 minutes. de l'animal. Acide cyanacétique {sel de sodium). Cobayes mâles. — Injection inlrapéritonéale en solution aqueuse à y. Poids Quantité injectée par kilogr. Pas de troubles manifestes. Irrégularités de la respira- tion. Parésie du train de derrière. MOrt le lendemain (la solu- tion était vieille). Mort après i''20°'. Mort après 3o minutes. 575 645 575 590 6o5 1 , 5o 2,30 3 3,5o Lapins mâles. — Injection intraveineuse en solution aqueuse à \. 2600 2 Mort par syncope au milieu de l'injeclibn. 2i5o 2 5o Survie saris élâl grave. 2170 2 5o id. 2320 3 Mort après 7 minutes. 2000 3 Mort après 5 minutes. 2170 3 4 Mortaprès plusieurs heures. ( 944 ) Nitrile cinnamique. Cobayes mâles. — Injection intrapéritonéale en solution alcoolisée à -—• Poids Quantité injectée de l'animal. parkilogr. "'■ e'' ... 776 0,028 Survie, mais après état très grave. 645 0,0193 Mort après 2 heures. Lapins mâles. — Injection intraveineuse (veine marginale de l'oreille). 2670 2i3o i84o o,oi3 Survie après état grave im- médiatement après l'in- jection. 0,028 Mort en 2 minutes. 0,0407 Mort en i minute. Acide a-cyaiiocinnamique {sel de sodium). Cobayes mâles. — Injection intrapéritonéale en solution aqueuse à \. Poids Quantité injectée de l'animal. parkilogr. gr sr 600 I Mort après i.5 minutes. 675 G, 00 Mort après 35 minutes. 65o o,4o Mort après 20 minutes. 660 o,3o Mort après 38 minutes. .56o 0,25 Mort après 44 minutes. 6o5 0,25 Mort le lendemain. 64o 0,20 Survie après état grave. Lapins mâles. — Injection intraveineuse, veine marginale de l'oreille (solution à i). 23oo 0,087 Survie sans état sérieux. 23oo 0,i3 id. 2000 o,3o Mort après 8 minutes. 2450 0,20 Mort après 5o minutes. » Il résulte de ces expériences : » i" Que l'acétonitrile est beaucoup moins toxique qu'on ne l'admet généralement, puisqu'il est nécessaire d'injecler un centimètre cube et demi par kilogramme d'animal pour amener rapidement la mort. Cepen- dant, d'une façon générale, les nitriles supérieurs sont très toxiques, ils agissent sur l'organisme à la manière de certaines ptomaïnes. Ils pro- duisent la dilatation pupillaiie suivie de rétrécissement au moment de la mort, la perte de la sensibilité, la contraction musculaire, des phénomènes de paralysie très accentués commençant par le train de derrière, le ralen- tissement et l'irrégularité des mouvements respiratoires, les convul- sions, etc. » Ces caractères rapprochent l'intoxication par les nitriles de celle par l'urine. J'ai observé, par de nombreuses expériences, que ces propriétés communes à tous les nitriles présentaient la plus grande analogie avec celles que j'ai observées en injectant dans les veines, à des lapins, de l'urine humaine de diabétiques et en particulier l'urine de certains névrosés. Ces expériences tendraient donc à faire admettre l'existence de corps à fonction nitrile dans certaines urines toxiques. » 2° L'influence du groupe CO.OH (saturé par le sodium) diminue con- sidérablement le pouvoir toxique des nitriles, sans toutefois leur faire (945) perdre entièrement les propriétés inhérentes à la fonction (lAz. Nous retrouvons, en effet, dans l'administration de ces dérivés, des propriétés rappelant celles du groupe cyaniqiie. » En généralisant ces remarques, on arrive à prévoir qu'un grand nombre de composés chimiques pourront être utilisés en modifiant, dans le sens que j'indique, des médicaments dont l'action toxique peut nous paraître dangereuse avant cette substitution. » Le groupe CO-H n'est pas le seul qui apporte des modifications sem- blables dans les molécules chimiques, le groupe SO'' H paraît se comporter d'une façon analogue. » Ces faits, je l'espère, seront généralisés. En présence d'un corps trop toxique pour être utilisé, nous pourrons recourir à des procédés chimitpies analogues aux précédents pour préparer des dérivés constituant des médi- caments efficaces et bien tolérés par l'organisme (' ). « PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Variations de T iode du corps thyroïde des nouveau-nés sous diverses influences pathologiques. Note de MM. Charri.v et lîouRCET, présentée par M. Arm. Gautier. i( Depuis quelques années le rôle ilu corps thyroïde en pathologie, et plus encore en physiologie pathologique, va sans cesse grandissant, et les importantes découvertes que vient de réaliser le professeur Armand Gautier sont de nature à étendre encore la portée des fonctions de cet organe. Aussi est-il légitime, et même nécessaire, quand on se trouve en présence de désordres morbides, et surtout de tares pouvant influencer le déve- loppement de l'économie, d'examiner l'état de la thyroïde. M Déjà nous savons (-) que, chez les nouveau-nés issus de mères ma- lades, et cachectisés eux-mêmes par divers processus, assez souvent ce viscère offre des modifications de structure; d'autre part, si normalement l'extrait thyroïdien injecté sous la peau provoque, en générai, un amai- grissement marqué, il n'est pas exceptionnel, dans certaines conditions pathologiques, de reconnaître que ces injections entraînent des variations de poids nulles ou peu prononcées. » Il était dès lors indiqué de s'enquérir des cliangements qui, dans ces mêmes conditions, peuvent intéresser la constitution chimique de ce (' ) M. Gautier a montré en i86g {Ann. de Pliys. et Chirn.) que l'acélonilrile rendu chimiquement pur par le traitement à l'acide azotique était peu toxique. (-) Voir r.iuiiKl.N, Soc. biol., 1899. C. R., igoo, I" Semestre. (T. CXXX, N» 14.) 1 ^-^ ( 9'|fi ) lissii ; il nnraissnit en particulier intérossnnl, en raison de la pari réservée à l'iode ( ' ), d'examiner si cette substance, et par conséquent les nncléines spécifiques qu'elle concourt à former, subissent des variations. C'est ce que nous avons pu tenter dans le laboratoire de M. Arm. Gautier, grâce aux facilités qu'il nous a fournies : nous nous faisons un devoir de l'eu remercier. )) Nos recherches ont porté sur des corps thyroïdes de nouveau-nés depuis l'âge d'un jour jusqu'à trois mois; la plupart avaient quatre à six semaines. — Nous avons divisé, suivant le caractère positif ou négatif des résultats, nos analyses en deux catégories; chacune d'elles nous a permis de constituer un Tableau comportant les principales indications relatives à l'histoire des mères et des enfants, aux poids des glandes et à leur teneur en iode. » Il est aisé de constater, en examinant nos expériences, que l'absence tle ce produit ne s'obser^'e que dans les cas où ces mères et ces enfants offrent des antécédents pathologiques. N"' el noms des malades. Elat de \,i more. 1. Fliil Santé 2. Bar » 3. Dez .... )) k. Maz 5. Hau . . . . Ilénioiragie pendant le travail ; a survécu 6. Cerc Sypliilis(-) 7. Korins... Svpliilis(-) 8. Sauv . . . . Santé 9. Fon » Tableai: 1. Causes de la mort de l'enfaiil. Circulaire du cordon ; mort en naissant id. Compression du cordon ; a vécu deux heures Né à 6 mois; mort sept iieures après sa nais- sance Mort en naissant Syphilis; a vécu trois semaines Svpliilis; a vécu sept semaines Circulaire du cordon Hémorragie; mort en en naissant l'oie s du corps t lyroïde Iode pour looK'de glande sèche. luimide. sec. Indéterm. 0 , 1 60 0 , 0039 2,228 0,44^- 0.0020 2,5oi 0,486 0 , ooo4 o,386 0,081 o.oo54 3,3ri 0,724 0 , 00 1 3 0,911 0,200 0 , 0066 0,954 0,13; 0 , 0 I 3o 3,466 0,677 0 , 00 I I 1,9'*^ o.4o4 O,0052 (') M. le professeur .\rm. Gautier a montré que, d'une façon générale, l'arsenic et riode s'accompagnent, el il s'était déjà réservé, avant notre travail, l'examen des va- riations normales ou pallioiogiques de l'arsenic dans la tlivroïde et la peau. (*) Ces deux malades suivaient un traitement iodé. ( 947 ) Poids du corps thyroïde Iode N°" et noms Causes ~^ — "- pour 1008' de des malades. État de la mère. de la mort do l'enfant. Iiuniide. sec. glande sèche. 10. Del Santé Hémorragie; mort en çr naissant 2,8i() 0,627 o,ooi3 11. Ast Pleurésie guérie Entérite o,653 o,i53 o,oo46 12 » Asphyxie penclantle tra- vail; mort en naissant '>477 0,287 0,0028 13. Ve Tuberculose fibreuse Gastro-entérile --j^"]^ 0,706 0,0062 14. Brug . . . . Laryngite chronique peut-être bacillaire Broncho-pneumonie 0,897 0,200 0,0017 Tableau II. Maladie Corps thyroïde Iode i\°' et noms — -~^ — ^- — -^ n — — pouriooB'de de la nicrc. de la mcrc. de l'enfant. frais. sec. glande sèche. t. » » Indéterm. 2,778 Nul 2. Riv Alcoolisme Entérite Indéterm. o,i38 Nul 3. Sird Paludisme Entérite o,5o8 0,119 Nul 4. Lœwen... Tuberculose Broncho-pneumonie 0,623 0,162 Nul 3. Sant.. . . Lithiase biliaire Ictère o,îi6 o,i23 Nul (5. Cacli. . . . Tuberculose Gastro-entérite o,84o 0,201 Nul 7. Pla Tuberculose Ictère 0,881 0,166 Nul 8. Lebloii... Placenta prœvia Né au 5" mois 0,198 0,028 Nul 9. Mar \ Tuberc, 2 jumeaux. Broncho-pneumonie 0,701 0,1^2. Nul 10. Mai- ( 8= mois Broncho-pneumonie 1,120 0,208 Nul 11. La\ Anémie Insuffisance iiépatique o,454 0,097 î^"' 12. Ad Fièvre typho'ide Maladie bronzée o,520 0,137 Nul 13. Her Pneumonie Entérite i,433 o,3o8 Nul 14. Chari.... u Méningite siippurée 1,267 o,2G3 Nul 15. Rie Tuberculose Gastro-entérite. Ictère 0,802 0,173 Nui 16. Char... » Rétention d'urine ; mal- formation 0,852 o,58o Nul 17. Ito Chloro-anémie Congestion pulmonaire ' ;747 o,3i6 Nul 18. Per Tuberculose ulcéreuse Entérite. Athrepsie o,263 o.o56 Nul 1) L'examen de ces deux tableaux nous dispense de longs commentaires. » Il est certain que la teneur du corps thyroïde en iode varie assez fré- quemment, au point que cf proiliiil peut même faire complètement défaul. Or, parmi les causes multiples propres à modifier les proportions de celle sidislauce ( '), les maladies de la mère et de l'enfant semblent tenir une (') Voir, à propos des variations de l'alimentation, de l'âge, de l'espèce, des indi- vidus, etc., les travaux de Baumann, d'Oswald, de Blum, etc. (Zeit. f.phys. Chem., 1899, et Bd. \\l et Wlll). ( 948 ) place des plus importantes. Quand le rejeton est fils d'une alcoolique, d'une typhique, d'une paludéenne, d'une pneumonique, d'une tuber- culeuse, etc., d'une femme en pleine infection ou intoxication vers la fin de la grossesse; quand lui-même a été cachectisé par différents pro- cessus (gastro-entérite, broncho-pneumonie, etc.), généralement on constate l'absence d'iode dans sa thyroïde ('). Inversement, lorsqu'il n'existe aucune lare maternelle, lorsque le nouveau-né, d'ailleurs bien constitué, a succombé en quelques instants, pendant l'accouchement, à un accident du travail (hémorragie, asphyxie, etc.), on rencontre ordinaire- ment, dans la thyroïde, des quantités dosables de ce principe spécifique. )i On comprend, du reste, relativement à cette présence ou à cette absence de l'iode, qu'il soit délicat de fixer d'ores et déjà des proportions bien définies que des recherches plus longtemps poursuivies pourraient modifier. Ces variations sont d'autant plus probables qu'd n'est pas tou- jours facile de savoir d'une façon exacte, chez le nourrisson, oîi commence la maladie et prend fin l'état physiologique. )) Quoi qu'il en soit, ces influences pathologiques paraissent incon- testables, elles tendent à faire disparaître complètement l'iode; d'un autre côté, comme la thyroïde exerce, en partie grâce à cet élément, une action manifeste sur le développement de l'organisme, de telles variations ont une importance facile à saisir, surtout chez des sujets dont l'évolution laisse déjà à désirer. » l'eut-on aller plus loin et se demander (l'influence de l'alimention réduite ici au régime lacté étant éliminée) les motifs de ces fluctuations dans la teneur en iode, même chez les sujets sains en apparence? » La ré|ionse est difficile. Peut-être faut-il invoquer l'infériorité des cellules du rejeton, soit une infériorité native tenant à ce que ces cellules issues de la prolifération d'éléments maternels tarés ne sauraient fonc- tionner intégralement, soit une insuffisance dépendant des propriétés toxiques de certains poisons pathologiques qui, circulant dans l'organisme malade de la mère, sont allés, en traversant le placenta, influencer les tissus du fœtus en voie de formation. » (') l'armi les rejetons tarés dont le corps thyroïde contenait de l'iode, figurent ci- dessus deux S3 pliilili(|Lies, mais leurs mères prenaient de l'iodure de jjotassium. ■f ( 949 ) PATHOLOGIE. — Reproduction expéi'imentalc de la carie dentaire. Note (le M. J. Ciioquet, présentée par M. Duclaux. (( L'origine microbienne de la carie dentaire a été mise hors de doute par les travaux de Vergne, Galippe et Vignal, Miller, Underwood et Mills, Goadbv, mais sa reproduction expérimentale n'avait pas encore été ob- tenue. C'est dans le but de combler cette lacune que j'ai entrepris les expériences suivantes : de trois dents obturées depuis un temps variant de quatre à sept ans et dont l'obturation était restée intacte, j'ai réussi à isoler cinq espèces microbiennes que j'ai cultivées à l'état de pureté. I^e n" 1, qui a été étudié tout spécialement au point de vue de la reproduction expéri- mentale de la carie dentaire, fera l'objet de cette Note. Les caractères des autres espèces seront décrits ultérieurement. » C'est un court liacille mobile, présentant comme des formes ramifiées sur bouillon, se décolorant par la méthode de Gram et ne liquéfiant pas la gélatine. Il crott très bien sur bouillon peptonisé soit à la température ordinaire, soit à 87°, mais il ne pousse que difficilement sur les milieux solides usuels et pas du tout sur gélose, pomme de terre et sérum; sur gélatine peptone il ne donne des colonies que le cinquième ou sixième jour : celles-ci sont ovales, opaques et blanchâtres. En piqûre, trace granuleuse s'entouianl d'une zone nébuleuse au bout de huit à dix jours. )> La culture est singulièrement favorisée par addition à la gélatine de 1 pour 100 de glvcérophosphate de chaux. » C'est un anaérobie facultatif avec tendance à se développer plus rapidement dans le vide. Il fait fermenter la glvcérine, la mannile, le glucose, le galactose, le saccha- rose, le lactose, le maltose, la dextrine et l'inuline. II est sans action sur la dulcite, l'érythrite, l'arabinose et les nitrates. Il ne peptonifiepas l'albumine, ne coagule pas le lait, ne liquéfie pas l'empois d'amidon et ne donne pas d'indol avec la peptone. » C'est avec une culture piu'e sur gélatine que je tentai de reproduire la carie expérimentale sur un animal vivant. Dans ce but, je pratiquai dans la portion labiale d'une incisive de mouton une cavité de 3""" à 4™"" fie large et d'environ 2"" de profondeur, sans atteindre la chambre pulpaire. Une petite cupule de platine, préalablement flambée, chargée de culture, fut introduite dans la cavité de manière à mettre cette dernière eu contact avec la dentine. Le tout fut recouvert d'une obturation au ciment protégée contre l'action de la salive par une goutte de cire. M Neuf mois après, l'animal fut sacrifié et l'obturation enlevée. Le fond de la cavité présentait une teinte jaunâtre due à la dentine ramollie par (95o) l'action du microbe inoculé. D'aillenrs, nn ensemencement de la partie cariée me donna une culture pure du bacille n° l qui avait servi à rex|)é- rience. La démonstration était faite. J'ajoute en terminant que j'ai trouvé le même organisme dans les trois cas que j'ai étudiés. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un nomrau microbe pathogène, la Bactéridie myophage du /cr/j?/( (Bacillus myophagus cuniculi). Note de M. C. PiiisAux, présentée par M. A. Chauveau. « Le microbe qui fait l'objet de cette Note est l'agent d'une maladie spontanée chez le la|)in, mais cette maladie est rare et peut facilement passer inaperçue, car les lésions sont d'abord localisées dans le système musculaire. Comme son nom l'indique, le microbe prolifère dans les muscles dont il se nourrit et qu'il désagrège; si les lésions sont peu accen- tuées et disséminées, elles ne sont perceptibles ni à l'œil ni au toucher et les symptômes de paralysie on de contracture qu'elles déterminent font plutôt penser à une maladie du svstème nerveux. » Quelquefois cependant, les altérations musculaires se manifestent au dehors par une tuméfaction limitée ou par quelque phénomène résultant du siège des muscles atteints. C'est ainsi que l'exophtalmie révèle l'en- vahissement des muscles de l'œil, et c'est ce système qui m'a fait découvrir les muscles malades et le microbe pathogène chez le lapin dont je vais relater l'observation. » Observation. — Un lapin mâle pesant ai'SjoSo a reçu, du 3i octobre au 27 dé- cembre 1898, dans la veine de roreille, quatre inoculalions, de 12'^'^ à i5" chacune, d'une culture chaulTéo du microbe de la septicémie des cobayes que j'ai décrite anté- rieurement. Sans insister sur les détails de cette expérience, je dirai que, le 6 jan- vier 1899, ce lapin paraissait bien portant ; son poids était de 2'^K, 1 10. Le la janvier, cet animal est dans un état inquiétant; son poids est tombé à 1''?, 85o; il v a exoph- talmie de l'œil gauche; les paupières sont collées par l'exsudat des conjonctives en- llammées. Les jours suivants, l'état s'aggrave, l'animal maigrit de plus en plus; on le trouve mort le i5 janvier au matin. A l'autopsie, on ne trouve rien d'anormal dans les viscères. Après avoir énucléé lœil gauche pour chercher dans la cavité orbitaire la cause de l'exophtalmie, on trouve les muscles ramollis, formant une masse jaunâtre, caséeuse. On coupe l'arcade zygomatiqne et l'on constate que l'extrémité maxillaire du muscle temporal et le masséter sont jaunes, ramollis, nécrosés. Il en est de même des plérygoïdiens, des muscles prolbmls du cou et des muscles phaivngiens. Çâ et là on trouve des foyers de ramollissement caséeux et, en certains points, les os du crâne sont dénudés. Au microscope, à un faible grossissement, on voit des libres musculaires ( !)'ii ) isolées dégénérées, au milieu de leucocvles et de glolmles de graisse. La coloration au \ iidel de gentiane met en évidence des bacilles et des filaments ténus f|u'on ne retrouve )ias dans le sang. Les cultures du sani; resleni stériles. 1-es muscles malades, ense- mencés dans le bouillon, doniienl une culture d'un microbe identique à celui que l'on trouve dans les muscles. ') Bactériol()i>ie. Aspect des cultures. - - \a ])r()lifcration du microbe diiiis le bouillon de bœuf j^eptonisé se fait lenleinenl; ce n'est qu'après Aingt- qiiatre heures, plus souvent même après quarante-huit heures, qu'elle devient apparente sous forme de petites touHes filamenteuses qui partent du fragment du muscle ensemencé, puis des flocons cotonneux nagent dans le liquide d'aliord clair et ensuite légèrement trouble. Peu à peu, le bouillon s'éclaiicit et les microbes se déposent au fond. Les cultures pré- sentent encore deux caractères particuliers qui les font facilement recon- naître. Dès le début, des Ijulles gazeuses sortant du morceau de muscle s'accumulent à la stu^face du liquide et forment en se réunissant des taches blanches spumeuses; une fois que le microbe a uetlement proliféré, il se développe une odein- forte, caractéristique, rappelant celle de fromage. » Caractères morpliologiques et biologiques du microbe. — Dans une pré- paration fraîche et non colorée, le microbe apparaît comme tin bacille inimo!)ile, réfringent, homogène, non atticiilé, de longueur variable. On trouve des bacilles courts, droits, rigides, à côté de filaments très longs occupant tout le champ dti microscope et s'enchevétrant dans tous les sens. Il se colore par les solutions livdro-alcooliques de couleurs d'aniline. ( 9^2 ) mais il ne prend pas le Grani et se décolore par la méthode de ZiehI. Après coloration, on distingue neltement les espaces clairs qui fragmentent le bacille ou le filament en articles plus ou moins longs. Le microbe est entouré d'une gaine claire, bien visible après coloration à la fuchsine. Dans les cultures âgées, les formes courtes, fragmentées dominent, le protoplasma devient granideux et se creuse fie petites vacuoles; il y a un grand nombre de granulations libres colorables et peu réfringentes. » La photographie ci-dessus, que je dois à l'obligeance de M. Choquet, représente, au grossissement de i65o, l'aspect du microbe dans une pré- paration à la fuchsine. Ce microbe se cultive difficilement dans les milieux usuels, et il est rare qu'il prolifère quand on le réensemence en deuxième génération. J'ai essayé sans succès divers milieux : bouillons peptonisés, glycérines, glycosés ; lait, agar simple et glycérine, pomme de terre. Le procédé qui m'a donné les meilleurs résultats est le suivant : dans du bouillon de bœuf peptonisé, on introduit aseptiquement un morceau de muscle frais de cobaye ; et l'on ensemence ensuite avec la culture originelle ; dans ces conditions, le bacille prolifère et conserve sa virulence : j'ai pu ainsi le propager pendant trois générations successives. Ce microbe ne pousse pas dans le vide. Laissé en contact avec l'air, il perd assez vite sa virulence; il la conserve un peu plus longtemps en pipettes fermées; au bout de quatre mois, il tue encore le lapin en produisant les lésions mus- culaires caractéristiques que nous allons décrire. » Inoculation. ~ Si l'on inocule dans la veine de l'oreille d'un lapin i"" d'une culture récente de bactéridie myopbage on provoque, à coup sûr, une maladie qui évolue en trois à quatre jours et se termine i)ar la mort. En deux heures, la température s'élève de i" à i'',5 ; la fièvre per- siste avec quelques oscillations jusqu'au dernier jour de la maladie, puis ellediminue rapidement; la température rectale peut descendre jusqu'à 27". Cet abaissement coïncide, en général, avec des troubles de paralysie plus ou moins étendue : l'animal, immobile, est affaissé sur le ventre, les pattes antérieures écartées; la tète repose sur le sol; souvent il va du torticolis, de l'opistholonos,- du nystagmus; à la palpation, on perçoit du gonflement et de la crépitation en ddïérents points du corps. Dans deux expériences j'ai observé le gonflement du masséter et un peu d'exophtal- mie. La diarrhée est fréquente et survient dès le début. En même temps que la température baisse, la respiration devient moins fréquente et le cœur se ralentit; l'animal meurt dans l'algidité. » A l'autopsie, les lésions sont localisées dans les muscles. Elles sont ( 953 ) plus ou moins accentuées et plus ou moins étendues. Au premier degré, ce sont de petits tuberc^i^g blanchâtres entourés d'une zone congestive; le plus souvent, ce sont de larges taches pâles de couleur mastic, au niveau desquelles le tissu musculaire est profondément mortifié. Ces foyers de nécrose peuvent exister dans toutes les régions; on en trouve dans le muscle cardiaque; ils ne manquent presque jamais dans les muscles de la gouttière vertébrale. Quand la survie est assez longue, la mortification peut gagner les os; dans un cas, je l'ai vue envahir le cervelet. L'ensemen- cement du muscle nécrosé donne quelquefois, à côté de la bactéridie myophage, des espèces différentes, tant aérobies qu'anaérobies, mais ces microbes ne sont pas les agents de la maladie; ce n'est que secondaire- ment qu'ils ont envahi les muscles malades, surtout quand ceux-ci se trouvent au voisinage de la bouche ou du pharynx. » RécepUvité. — Le chien paraît assez résistant. 4*^' de culture récente, inoculés dans la vessie d'un chien de 6''°, 700, n'ont pas déterminé de symp- tômes graves. Le pigeon succombe à l'inoculation intra-musculaire avec des lésions de nécrose très étendues. Il en est de même du cobaye. » En résumé, il existe chez le lapin une maladie caractérisée par une mortification plus ou moins étendue du tissu musculaire. Elle est produite par la prolifération d'un bacille filamenteux, aérobie, dont l'inoculation reproduit les lésions musculaires. Il diffère du bacille de la nécrose de Bang et du streptothrix cunicidi de Schmorl. Aussi, à cause de sa localisa- tion primitive dans le tissu musculaire, qui est son milieu de culture par excellence, je lui ai donné le nom de bactéridie myophage et je propose de désigner la maladie qu'il provoque sous le nom de myosite nécrosante . » TÉRATOLOGIE. — Des différenciations hélérotopiques. Processus téralologiques. Note de M. Etien.\e Rabaud. « L'arrêt de développement est actuellement considéré comme le prin- cipal, presque l'unique processus tératologique. Cette conception paraît être excessive dans son extrême simjîlicité; elle repose sur une interpré- tation inexacte de faits incomplètement analysés. » Outre que dans le nombre des arrêts de développement il est aisé de reconnaître plusieurs phénomènes dissemblables, il existe encore d'autres processus qui président à la formation de certains types monstrueux, pro- cessus qui n'ont pas été signalés. C. K., lyoo, 1" Semestre. (T. CXXX, N" 14.) 1 '.^4 ( 954 ) » Il on est lin en ]:)articnlipr qui joue nn rôle important dans la produc- tion des anomalies : c'est la différenciation hètérotopique. Sons ce titre, j'entends en réalité deux processus secondaires, de même ordi'e, mais dif- férents par leurs résultats. Tous deux ont pour origine la possibilité que possèdent les organes de naître en tout ou partie sur le blastoderme en un lieu difîéreut de celui qui lui est ordinairement assigné, soit avec ses con- tours habituels (^différenciation hètérotopique figurée), soit en nappe (fi^J^e- renciation hètérotopique diffuse ). » Dans les cas les plus simples, il v a déviation d'une ébauche embryon- naire longue. Ainsi la différenciation du système nerveux des Plagiencé- phales ne se fait pas suivant une droite mais bien suivant une ligne courbe : toute la portion du tube neural qui correspond aux futures vésicules encé- phaliques se dispose presque perpendiculairement à la portion médullaire. C'est une différenciation courbe et non pas une inflexion d'origine méca- nique ('). » Dans d'autres cas, il arrive qu'un tissu embryonnaire, tout en conser- vant sa situation et sa direction normales, dépasse à droite et à gauche ses limites habituelles. Chez les Cvclocéphaliens, par exemple, toute la portion encéphalique du système nerveux, au lieu de se constituer aux dépens d'un espace très limité de l'ectoderme dorsal, résulte de la transformation totale de cetectoderme dorsal; il se produit une large nappe nerveuse qui ne marque aucune tendance à s'invaginer (-). » La même disposition se retrouve dans le spina-hifida . Tourneux et Martin, qui l'ont figurée, en font, contre toute évidence, un arrêt de dévelop- pement (^^). En réalité, l'évolution médullaire n'est point arrêtée ni retardée, elle s'est étendue et déplacée, elle forme ce que ces auteurs ont appelé la nappe médullaire. J'ai eu l'occasion de vérifier ces faits sur l'embryon de poulet ; je me réserve d'y revenir. » On rencontre probablement aussi ce processus, mais plus limité, dans l'exencéphalie, si l'on peut en juger par la relation d'examens histolo- giques pratiqués chez le nouveau-né ("). Enfin, lorsque les Amidiens pos- (') Etienne R\baud, Essai de Tératologie. Embryologie des poulets omphalocé- phales {Journal de l' Analomie et de la Pltvsiologie, 1898, p. 558 ). (-) Etienne Rabaud, Premier dé<,'eloppement de l'encéphale et de l'œil des Cy- clopes (Société de Biologie. i3 janvier 1900). (') ToLRNEL'x et Martin, Contribution à l'histoire du spina-bifida (Journal de l'Anatomie et de la Physiologie, 1881). (') Paul Berger, Considérations sur l'origine, le mode de déi>eloppem.ent et le traitement de certaines encèphalocèles (Revue de Chirurgie, avril 1890). (955 ) sèdent un rudiment de système nerveux, celui-ci occupe l'aire embryon- naire tout entière; ici la diffusion est poussée à l'extrême ('). » Cq^ différenciations hélérotopiques, figurées ou diffuses, montrent que le lieu d'origine d'une ébauche embryonnaire peut se déplacer et se dé- place sur le feuillet qui lui donne naissance; que, de plus, tous les éléments cellulaires d'un feuillet peuvent prendre part à une même différenciation (ainsi que cela arrive d'une façon constante chez les êtres les plus infé- rieurs). Dès lors, il est permis de se demander si un feuillet blastodermique ne pourrait produire deux ou plusieurs ébauches de même nature au lieu d'une seule. C'est ce que Lebert (-) pensait, lorsqu'il attribuait à un phé- nomène A^hétérotopie plastique l'origine des kystes dermoïdes; Magitot ( '), de son côté, accepte cette manière de voir. » Les faits embryologiques sont d'accord avec cette vue inductive. Cer- taines formations doubles n'ont sans doute pas d'autre origine qu'une diffé- renciation hélérotopique figurée, supplémentaire. Pour ma part, j'ai déjà signalé sans insister un cas de bifurcation caudale de la corde dorsale (^) pour lequel on ne pouvait invoquer la soudure de deux embryons. De plus, j'ai récemment observé deux cas de moelle épinière bifide (') chez des embryons de poulet, qui ont la même origine. » Au reste, toutes ces observations cadrent le mieux du monde avec les recherches expérimentales d'ovotomie. » Les différenciations hétérotopiques sont évidemment limitées par la spécificité des feuillets du blastoderme. Même dans ces limites, le domaine du processus est encore fort large; bien des faits d'organes doubles, d'or- ganes déplacés, d'organes coalescents lui sont probablement imputables. " (') Etienne Rabaud, Blastodermes de poule sans embryon {Amidiens) {Bibliogra' phie anatomique, 1899). (^) Lebert, Des kystes dermoïdes et de l'hétérolopie plastique en général {Mé- moires de la Société de Biologie, i852). (^) Magitot, Études tératologiques. De la polygnathie chez l'Homme {Annales de Gynéco logie, 1 89.5 ) . (') Etienne Rabaud, Embryologie des Poulets omphalocéphales {op. cil.), (■') Observations inédites. ( 956) MÉDECINE. — Action théraptulique des phosphoglycérates acides. Note de M. G. lÎARDET, présentée par M. Arm. Gantier. « En 1894 et en iSgS, M. Albert Robin faisait diverses communications à l'Académie de Médecine sur l'action pharmacodynamique des prépara- tions d'acide phosphoglycérique : on ne connaissait à cette époque que les sels neutres à base de calcium, de sodium, de potassium, de magnésium et de fer. Depuis, MM. Adrian et Trillat (Comptes rendus, p. 1 21 5; avril 1898) ont fait connaître un mode de préparation qui permet d'obtenir les glycéro- phosphates acides. » J'ai étudié l'action de ces nouvelles préparations sur l'économie, au moyen des sels de calcium et de sodium possédant une valence encore libre et j'ai pu constater les effets suivants : 1) A. Doses faibles. — 1° En raison de la réaction acide très nette de leurs solutions, les phosphoglycérates acides ne peuvent être employés en injections hypodermiques sous peine de provoquer une irritation qui les rend à ce point de vue inférieurs aux sels neutres. » 2° A la dose de Ss'' ou 4°"', administrés par voie gastrique, l'action dynaraophore déjà observée avec les sels neutres s'observe également, mais elle est certainement plus rapide et plus intense. » 3° L'excrétion phosphatique urinaire n'est pas sensiblement augmentée par l'in- gestion des phosphoglycérates acides, même quand on atteint des doses élevées. )) 4" Le coefficient azoturique est considérablement élevé par l'emploi des phospho- glycérates acides administrés à faible dose (ie''à 3^'"); il n'augmente plus ensuite si l'on élève les doses. » Ce coefficient azoturique (azote de l'urée : azote total) si la normale est placée entre 80 à 85 pour loo, monte à 85 ou 90 pour 100 et peut dépasser ce chiffre. )i 5° En même temps que se produit cet effet, on constate que le litre acidimétrique de l'urine augmente sensiblement. » Si l'on accepte comme normal le nombre 4,5 j)our le rapport du litre acidité en SO*H'- du litre, rapporté à l'excès de densité de l'urine sur l'eau, ainsi que l'a proposé Joulie, on troux e que chez des malades ordinairement en état d'hypoacidité urinaire (o à i par exemple), le titre remonte à 2 ou 3 et même à 3,5 si les doses de phosphoglycérale acide de calcium ou de sodium sont portées à 6?'' ou 70''. » Ce titre ne peut pas être dépassé, même si l'on élève les doses, et pour arriver à la normale 4,5 environ il faudrait ajouter une quantité variable d'acide phosphorique dilué. » Les phosphoglycérates neutres élèvent très légèrement le titre de l'acidité uri- naire, mais ils sont à ce point de vue incomparablement inférieurs aux sels acides. » 1>. Dosas élci'ées. — Si, au lieu de 2='' à 6»'', on pousse les doses de phosphogly- i ( 9^7 ) cérale acide de sodium à i58'' et 258'' par jour, on constate que ces doses élevées sont fort bien supportées et l'on note les efiels suivants : » 1° A haute dose le phosphoglycérate acide de sodium exerce une action la\ative et purgative très douce qui pourrait rendre de sérieux services en thérapeutique. » 2° Far son mécanisme, cette action ressemble à celle du phosphate tribasique de sodium, mais elle s'en distingue par une action cholagogue très intense qui manifes- tement influence de manière favorable la digestion des dyspeptiques hyperchlorhy- driques dont le foie est insuffisant. » 3" Outre ces phénomènes particuliers, on observe en même temps tous les phéno- mènes constatés dans l'emploi des petites doses, mais sans que l'intensité des efTets soit le moins du monde influencée par l'élévation de la dose. » Conclusion. — On peut conclure que les phosphoglycérates acides reproduisent avec plus d'intensité les effets des phosphoglycérates neutres, et qu'au point de vue des réactions urinaires ils agissent dans le même sens mais à un degré moindre que l'acide phosphorique, suivant la Com- munication de Joulie (Co/n/j^e^ re«(/H^, mars 1897). » Le détail de ces recherches sera publié ultérieurement. » M. Charles Faga adresse un Mémoire avec croquis, relatif à im mode de navigation intérieure par petites chutes. A 4 heures et deipie, l'Académie se forme en Comité secret. Ija séance est levée à 4 heures trois quarts. M. B. BULLETIN BIBI.I0(;KAPIIIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 12 mars 1900. Atlas photographique de la Lune, publié par l'Observatoire de Paris, exécuté par M. M. Lcew^', Directeur de l'Observatoire, et M. P. Puiseux; 4* fa se. comprenant : 1° Études sur la topographie et la constitution de Técorce lunaire (suite); 2° Planche d : Image obtenue au foyer du grand équatorial coudé; 3" Planches XVIII à XX.III : Héliogravures d' après les agrandissements (958) sur verre de trois clichés des années i8g4, 1896 et 1897. Paris, Imprimerie nationale, 1899; texte, i fasc. in-4''; planches, i fasc. in-plano. Sur la coordination et la répartition des fractures et des effondrements de l'écorce terrestre en relation avec les èpanchements volcaniques, par M. A. Michel-Lévy, Membre de l'Institut. Paris, 1898; 1 fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Leçons de Physique générale, par James Chappuis et Alphonse Berget; 2* édition entièrement refondue. T. Il : Électricité et Magnétisme. Paris, Gauthier-Villars, 1900; r vol. in-8°. (Présenté par M. Lippmann.) Mesures des températures élevées , parM. H. Le Chatelier etO. Boudouard. Paris, G. Carré et C. Naud, 1900; i vol. in-S". Les stations de l'âge du Renne dans les vallées de la Vézére et de laCorréze, documents publiés par le D"' Paul Giuod et Elie Massénat; fasc. 7-10. Paris, J.-B. Baillièreet fils, 1899; i fasc. in-4°. (Présenté par M. A. Gaudry. Hommage des Auteurs. ) Les explosifs, les poudres, les projectiles d'exercice : leur action vulnérante, par H. Nimier et Ed. Laval. Paris, Félix Alcan, 1899; i vol. in-12. (Présenté par M. Lannelongue.) Les projectiles des armes de guerre, leur action vulnérante, par H. Nimier et Ed. Laval. Paris, F. Alcan, 1899; ^ ^o'- in-12. (Présenté par M. Lanne- longue.) Les armes blanches, leur action et leurs effets vulnérants, par H. Nimier et Ed. Laval. Paris, F. Alcan, 1900: i vol. in-12. (Présenté par M. Lanne- longue.) Sujets de prix proposés par l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, pour les années 1900-1902. Toulouse, i feuillet in-12. Annales d' Hydrologie et de Climatologie médicale ; t. V, n" 1, janvier 1900. Paris, G. Carré et C. Naud ; 1 fasc. in-S". Ministère de la Marine. Revue maritime; t. CXLIV, 460* livraison, janvier 1900. Paris, R. Chapelot et C'*; i fasc. in-8°. Bulletin de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse; t. II, 1898-99, n°^ 1-4. Toulouse, 1899; 4 fasc. in-8". Bulletin officiel de la propriété industrielle et commerciale; n°' 832-839, janvier-février 1900. Paris, Camille Rousset; 8 fasc. in-4". Une page de l'histoire de la Chimie générale en Belgique : Slas et les lois des poids, par Louis Henry. Bruxelles, 1899; i fasc. in-8''. Mede zur Feier der Jahrhunderlwende in der Halle der kônigl. lechnischea ( 9^9 ) Hochschule zn Berlin am 9. Januar rgoo, gehalten von dem zeitigen Rektor A. RiEDLER. s. 1.; I fasc. in-S". Ueberdie geschichtUcheund zukûnftige Bedeutung der Technik. Rede gehal- ten von A. Rietler. s. 1., 1900; i fasc. in-S". Die décimale Z et l- iind Kreistheilung, ein Cidturfortschritt, von P. Crueger. Berlin, Rudolf Miickenberger; i ojjuscule petit in-^"- Bogengànge und Raumsinn, von E. v. Cyon. s. 1., 1897; i fasc. in-8°. Ohrlabyrinth. Baumsinnund Orientirung, von E. von Cyon. Bonn, 1900; I fiisc. in-8". Le sens de V espace chez les souris dansantes japonaises, par E. de Cyon. Paris, L. Maretlieux, s. d.; i fasc. in-8°. El agua de Penuelas como fuerza motriz y su esterilizacion par el ozono, por Luis-E. MouRGUEs. Valparaiso, imp. del Universo, s. d. ; i fasc. in-B", Catalogue ofthe first four thousand sainples in the soil collection ofthc divi- sion ofsoils, bv MiLTON Whitney; Washington, 1899; t fasc. in-8°. Proceedings of the Boston society of natural history; vol. XXIX, d"' 1-8. Boston, 1899; 8 fasc. in-8°. Anales de la oficino meteorologica argentina. por su Director Gu.vlterio G. Da-vis ; t. XII. Buenos-Aires, 1898; i vol. in-4". La Naturaleza, pnbl. baja la direccion del S"' D"" Manuel M. Villada.; seg*'*serie,t. III, cuadernos numéros 1-4. Mexico, 1898-99; 2 fasc. pet. in-f°. Science ofman and australasian anthropological journal, edited l^yD^'A. Carroll;vo1. II, n° 12, january 1900. Sidney; i fasc. in-4°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; t, LXX, janvier 1900. Mulhouse-Paris; \ fasc. in-S". Casopis pro pestovani inathematiky a fysiky ; rocnik XXIX, cislo 1-3. V Praze, 1899-1900; 3 fasc, in-8°. Uvod do nauky o determinantech, sepsal F.-J. Studnicka. VPraze, 1899; I vol. in-8°. Hydrodynamika, sepsal Fr. Rolacek. VPraze, 1899; i vol. in-8°. Observations faites à l'observatoire météorologique de l' Université impériale de Moscou, décembre 1898-août 1899. s. 1.; 8 fasc. in-8°. Archives des Sciences biologiques, publiées par l'Institut impérial de Médecine expérimentale à Saint-Péterbourg ; l. VII, n° 5. Saint-Péters- bourg, 1899; I fasc. \w-[\°. ( 96o ) Ouvrages reçus dans la séance du 19 mars 1900. Traité de Géologie, par A. de Lapparent, Membre de l'Institut; 4* édition refondue et considérablement augmentée. Fascicule III : Géologie propre- ment dite, page 1241 à fin. Paris, Masson et C'^, 1900; i vol. in-8°. (Hom- mage de l'Auteur. ) Système de télégraphie multiple réversible oumultiplex, par M. E. Mercadier. Paris, V* Ch. Dunod, 1899; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) La constitution du monde. Dynamique des atomes, nouveaux principes de Philosophie naturelle, par M""' Cléme>-ce Royer. Paris, Schleicher frères, 1900; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Les crises et la reprise des affaires : possibilité de les prévoir par la corrélation entre l'encaisse et le portejcuillle des banques. Paris, imp. Dufrénov, 1900; I feuille in-f°. Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboxjx et Jules Tannery. 2* série, t. XXIV, janvier 1900. Paris, Gauthier-Villars; I fasc. in-S". Société des Ingénieurs civils de France. Annuaire de 1900, 53* année. Paris; 1900; I vol. in-8°. Bulletin de la Société d' Agriculture, Industrie et Arts du département de la Lozère; t. LU, janvier 1900. Mende, imp. A. Privât; i fasc. in-8". Comptes rendus mensuels des réunions de la Société de l'Industrie minérale, janvier-février 1900. Saint-Etienne, J. Thomas et C"^; i fasc. in-8". Gouvernement général de V Indo-Chine. Direction de V Agriculture et du Commerce. Bulletin économique de V Indo-Chine ; 3* année, i" janvier 1900. Saigon, i fasc. in-8°. Le opère di Galileo Galilei. Edizione nazionale, sotto gli auspicii sua Maesta il Re d'Italia ; vol. IX. Firenze, tip. ili G. Barbera, 1899; i vol. petit in-4°. (Envoi de M. le Ministre de l'Instruction j)ublique d'Italie.) Beale Accademia dei Lincei. Osservazioni astronomiche e fisiche sulla topo- graphia e costituzione del pianeta Marte, faite nella Specola reale di Brera in Milano coll' equatoriale di Merz-Bepsold ( 1 8 pollici^ durante l'opposizione del 1888; Memoria sesta del socio G.-V. Schiaparelli. Roma, coi tipi del Salviucci, 1899; i fasc. in-4°. (Hommage de l'Auteur.) Asie centrale, Chine septentrionale et Nan-Shan, par V.-A. Obroutchef. Saint-Pétersbourg, 1900; i vol. in-4°. (Hommage de l'Auteur.) o. K 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 avril 1900.) illEMOlKËS ET COMMUIVIGA TIO.\S DES MEMBKES ET DES CORKIiSPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. 11. MoissAN el 1'. Leiîe.iu. — Sur' un nouveau corps gazeux : le periluorure de soufre SF'' SGÔ Pages. M. Guand'Eury. — Sur les Calaniariées debout et enracinées du teri-ain houîller, N71 RAPPORTS. M. .Vppell. — Kapporl sur uu .Méiiioiro de M. Torres. intitulé : .. Machines à ral- culci' », présenté à IWcadémie dans la séance du ig février 1900 ti~'i NOMINATIONS. M. V.VN DElî Waals est élu Correspondant pour la Section de Physique, en reinpla- cenient de M. Sto/,es, élu Associé étranger. 8711 CORRESPONDANCE. .M. HiTTOur, nommé Correspondant pour la Section de 'Physique, adresse ses remercl- ments à l'Académie >i-', M. le Secrétaire terpetuicl signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, le Bulletin météorologitiue du départe- ment de l'Hérault, publié par M. ('rova. >^-~ M. Gruey. - Remarque sur le critérium de Tisserand .S77 M. Paul Painlevi;. - Sur les équations dillercntieUes du ti-oisième ordre à points critiques iixcs ^7(1 M. J. Le Roux. — Sur une inversion d'mté- grale double SSj M. Michel. Sur les applications géomé- triques du théorème d'Abel 8S,i M. Georges Meslin. — Sur une machine à lésoudre les équations S8S M. Gustave Le Bon. — Sur la propriété de certains corps de perdre leur phosphores- cence par la chaleur et de la reprendre par le refroidissement Sgi M. C. GuTTON. — Vitesse de propagation des ondes électromagnétiques dans le bitume et le long des fils noyés dans le bitume (jy'i M. W. Schaffers. — Sur la production des fantômes électrostatiques dans les plaques sensibles 8117 M. G. -A. He.ms.^lech. — Sur l'inQuence du fer sur la décharge d'un condensateur à travers une bobine de self-induction Sy8 -MM. N. Egoroff et N. Georûiewsky. — Sur les particularités optiques des tubes de Geissier sous l'inlluence d'un champ ma- gnétique yoo M. C. TissoT. — Sur l'emploi de nouveaux radio-conducteurs pour la Télégraphie sans ûl t)02 M. TuoMAS T0.MMASINA. - Sur l'auto-déco- hération du charbon, et sur l'application de cette découverte aux appareils télé- phoniques pour recevoir les signaux de la Télégraphie sans fils (|o4 M. A. Deeierne. — Sur un nouvel élément radio-actif : l'actinium yotl M. Charles Touren. — Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion commun... 908 M. H. PÉLABON. — .\ction de l'hydrogène sur le sulfure d'antimoine yi i MM. .\lbert Granger et Gaston Didier. — Sur un arséniure de nickel t)!^ M. Ed. Defacqz. — Sur le biphosphure de tungstène c|i5 M. P. Genvresse. — Sur un nouvel alcool terpénique et sur ses dérivés 918 .M. Élophe Benech. — .Vction de l'isocyanate de phényle et de l'isothiocyanate de phé- nyle sur les acides bibasiques 920 M. Eugène Charabot. — Iniluence d'une végétation active sur la formation de la thuyone et du thuyol 930 M. A. Vay.ssière. — Considérations sur les diflérences qui existent entre la faune des (Jpistobranches des eûtes océaniques de la France et celle de nos cotes méditerra- uéi-nnes .* • yj(j M. Louis Roule. — Sur les affinités zoolo- giques des Phoronidiens et des Némertines. 917 M. G. DE Saint-Remy. — Sur le développe- ment embryonnaire des Cestodes 980 M.M. iiE .MiHTONNE et Munteanu Murgoci. N" 14. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. — Sondages et analyse des boues du lac Gâlccscu (Karpates méridionales) \)ii M. Munier-Chalmas. — Sur Ifs plissements du pays (le Bray ;i'i') M. C. Delezenne. — Contribution à l'étude des sérums anlileucocytaires. Leur action sur la coagulalinn du saui; 938 M. L. HuGOUNENQ. — Sur la lixaLion des bases alcalines dans le squelette minéral du fœtus pendant les cinq derniers mois de la grossesse 94i M. Edmond Fiquet. - Sur les propriétés physiologiques des nitriles 942 MM. Charrin et Bourcet. — Variations de Bulletin BiBi.ioGRAPiiiorE Pages. l'iode du corps thyroïde des nouveau-nés sous des influences pathologiques g.'iS M. J. Ch 8 Il ,6 .4,7 22,0 33,4 42,7 22,4 33,8 43,1 ( !)87 ) " La formule SF*' exigerait ihéoriquement F : 78,08 et S : 21 ,91. " De ])lus, cette décomposition du fluorure de soufre, par la chaleur, eu présence de la vapeur de soufre et du verre conduisant à un équilibre final, dans lequel il n'existe plus que du fluorure de silicium et de l'acide sulfureux, 2SF« +3SiO-+S = 3SiF' +3S0- 4 vol. 6 vol. 6 vol. il est facile de reconnaître si la contraction répond bien à la formule ci- dessus. » En effet, d'après cette équation, 4 volumes de fluorure de soufre doivent donner après l'expérience 12 voiumes de gaz. » Dans trois analvses faites sur la cuve à mercure, nous avons trouvé les chiffres suivants : Volume primitif 7 , » après action du soufre. . . Augmentation de volume calculée. ce qui vérifie bien l'équation précédente. » Dosage du Jluor en volume. — 2° Par 'e sélénium. » Nous avons Vu précédemment que le sélénium en vapeur agissait ainsi que le soufre sur le perfluorure. Il se priduit en présence du verre, du fluorure de sélénium, un fluorure de soufre, moins riche en fluor, de l'anhydride sélénieux et de l'anhydride sulfureux. Ces derniers composés prennent naissance en même temps, ce qui ne permet pas le dosage du soufre. Mais les fluorures de sélénium et de soufre attaquent tous les deux leverreau rouge; nous avons pu, d'après le volume de fluorure de silicium produit, déterminer le volume du fluor de notre perfluorure de soufre. » Cette action du sélénium se produit lentement, sans incandescence, et, comme celle du soufre, elle n'est complète qu'après une chauffe très prolongée. Nous avons obtenu ainsi, [X)ur le fluor, la proportion de 78,88 pour 100. » Analyse donnant le rapport du soufre au Jluor. — La méthode analy- tique qui consiste à décomposer le fluorure de soufre par la vapeur de sodium est très délicate, parce que le sodium se recouvre avec la plus grande facilité d'une petite couche d'hydrate, par un contact très court avec l'air atmosphérique. Si l'on chauffe alors ce sodium en partie oxydé en présence du perfluorure de soufre, en même temps que ce dernier est ( 98B ) partiellement décomposé, il se produit une petite quantité d'hydrogène. Il devient donc impossible de tenir compte du volume final, car la séparation du perfluorure de soufre et de l'hydrogène n'a pu être faite d'une manière exacte. Par addition d'oxygène IJans l'eudioniètre, puis par détonation, une certaine partie du perfliiorure est décomposée grâce à la grande quan- tité de chaleur produite par la réaction. » Dans ces conditions, le dosage du fluor et du soufre en poids permet encore cependant d'établir le rapjort de ces deux corps simples, et il nous a donné les chiffres suivants : 1. Fluor 78,60 Soufre 21 ,4o 77.70 22, 3o Théorie. 78,08 21,91 qui, comme les analyses précécentes, correspondent à la formule SF°. » Conclusions. — En résumé, par l'action d'un excès de fluor sur le soufre, on obtient un nouveau orps gazeux, le perfluorure de soufre de formule : SF". Ce gaz est un les plus lourds que nous connaissions, puisque sa densité est égale à 5 , o5. )) Sa composition établit d'une façon très nette l'hexatomicité du soufre. Comme composé fluoré, il correpond à l'anhydride sulfurique SO'. Mais l'inertie de ses propriétés rend >on étude très intéressante. Il est assez curieux de remarquer que deux (orps aussi actifs que le fluor et le soufre fournissent en se saturant comp élément un gaz inattaquable par la po- tasse fondue ou par le sodium à sbn point de fusion. » Ce nouveau fluorure de sou re est totalement différent des chlorures de soufre que nous connaissons il démontre, une fois de plus, qu'en chi- mie il est bon de se défier des aralogies et que le fluor, tout en apparte- nant à la famille des halogènes, jossède un caractère bien spécial qui lui permet parfois de fournirdes conbinaisons inattendues. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE du terrain houille, Sur tes Fougères fossiles enracinées . Note de M. Grand'Eury. « Les racines de Fougères se nt communes dans les forêts fossiles des bassins houillers du Plateau central, et l'on peut s'étonner qu'elles aient échappé à l'attention des observateurs qui ne les ont pas reconnues. » A Saint-Etienne, les plus liépandues sont les Psaromus, Cotta, aux- i .A ( 9«9 ^ quels les intermédiaires et la communaiilé de gisement rattachent les Pécoptéridées. » Fougères arborescentes. — Le port général en a été décrit sous le nom dePsaronius in loco natali, Gr. Ces tiges debout sont entourées et presque entièrement formées à la base de racines innombrables, égales, rubanées, à structure lacuneuse, se rapportant en grande partie aux racines aqua- tiques de Ps. giganteus. Corda. » Dans l'état le plus simple, les racines sont étalées à la base, formant un cône par lequel la lige repose en quelque façon sur la roche dans laquelle une partie de ses racines ont péné ré en divergeant. Au-dessus du cône des racines, on voit celles-ci descendre de très haut le long de la tige, et en dessous, lorsqu'on peut suivre celte tige au milieu des racines, on la voit s'amincir, puis se recourber et s'enfoncîr obliquement dans le sol infé- rieur, rappelant la tige couchée des Fougères en arbres dans le premier stade de développement. Il n'y a pas de doule que les racines n'aient poussé libres dans l'eau, car les plus extérieures sont enchevêtrées, elles sont souvent déjelées par côté, et les liges avec leurs racines penchent parfois, et sont même renversées dès la base du même côté. Les Psaronius se sont ainsi développés, le pied dans l'eau, hors di sol de fond auquel ils tenaient par quelques racines et un faux rhizome. » Or, leurs racines sont assez souvent étalées à plusieurs niveaux, for- mant autant de cônes superposés. Dans c( cas, de chacun des cônes se détachent en dessous quelques racines qui, .''enfonçant dans la roche sous- jacente, fixent la tige aux bancs de rocher eu' elle traverse normalement. Par tous ces liens, la croissance des Psaronùs en place se montre contem- poraine du dépôt des roches. Adaptés comme les Arthropitus aux eaux cou- rantes, ils s'accommodaient pendant la vie de la surélévation du sol en produisant de nouvelles racines libres api-ès le recouvrement des an- ciennes. » Lorsque les tiges s'élèvent assez haut, on les voit, se dépouillant peu à peu de leurs racines, passer insensiblemert aux Ptychopteris; quelques- unes sont ornées à la partie supérieure de cicatrices de Cauloptens, ou de Protopteris, et cela parfois si près de la base, que celle-ci devait croître dans des eaux peu profondes, comme l'indique dailleurs la forme lenticulaire des grès et schistes mélangés entre les tiges dressées de Fougères arbores- centes fossiles. )) Les Psaronius enracinés sont variés : il y en a de très petits à côté de tiges de 4"" à 5" de hauteur avec des racines étalées à la base sur un cercle ( 99° de 2"',5o de diamèlre. ïantùL les racines cheminenl ligneuses entre l'écorce et le bois jusqu'à la base des liges, tantôt les tiges sont enveloppées de racines sur toute la hauteur. Celles-ci réduites à l'épidenne, sont, ou grêles de o",oo5, ou épaisses de o'",02 à o™,o3. Elles paraissent généralement simples. Rarement on les voiti nettement croisées par des racines secon- daires bien marquées. ' » Touffes de Fougères herbacées. — Dans les sols de végétation fossile, on trouve non moins fréquemment des groupes ou faisceaux de racines sans tiges, symétriquement disposée^ autour d'un axe normal à la stratification, plus ou moins inclinées, convergeant en haut, inégales, ramifiées et com- plètes jusqu'aux radicelles, qu ont incontestablement poussé sur place, car ces racines étant souvent fort longues traversent quelquefois des bancs de grès et de schiste alternantsj » Elles sont d'ordinaire arasées en haut, et, vides et réduites à leur épi- derme, elles sont remplies de Inion. Elles se rejoignent rarement en haut sur le sol de végétation, et dais ce cas il m'a bien semblé, sans que je puisse toutefois l'affirmer, qu'e les étaient entremêlées de gros pétioles de Fougères renversés sur place. » S'il en était réellement aitisi, aux faisceaux de racines dont il s'agit auraient correspondu autant le bouquets isolés de Fougères herbacées subaquatiques, dont la destruction et l'enlèvement par les eaux ne nous auraient laissé que les racines souterraines. » Aulacopteris enracinés. — JiC groupe des Névroptéridées comprend des Fougères non fructifères que, i raison de la structure de leurs stipes, des paléobotanistes placent près nés Cycadées. Ce sont plutôt, je crois, de grandes Fougères sociales dont la propagation paraît avoir été assurée par des espèces de tiges rampante, rappelant les .4a/aco/7;em, à allure indécise, accrochées au sol par des racines en place. Aux mêmes endroits on trouve des systèmes de fortes racines inclinées striées très complexes, que j'ai cru surprendre sortant de bdbes caulinaires à' Aulacopteris . Mais ces rhi- zomes et ces racines me sont »ncore peu connues. » Ce qu'il y a de certain, cjest que, avec les Aulacopteris transportés et couchés à plat dans les schistes, sont d'ordinaire mélangées confusément de très nombreuses fibrilles radicellaires; celles-ci tirant leur origine de fines pousses latérales des stifes, divisées à l'infini ('). Étant emmêlées, ces (') L'Bydatica prostrata d'An radicelles filiformes. s est vraisemblablement un Aulacoptoris pouvwi de ( 991 ) racines chevelues se sont sans doute développées librement, avec les stipes, dans un milieu aquatique ou tout au moins très humide. » Rhizomopteris, Sch. — Les Fougères vivantes étant des plantes rhizo- mateuses, il semble que l'on devrait trouver beaucoup de rhizomes de Fou- gères dans le terrain houiller. Il n'en est rien, ou plutôt on ne rencontre que des vestiges indéterminables de rhizomes en rapport avec des racines analogues à celles des Fougères, assez fortes, inégales, peu ramifiées, com- plètes jusqu'aux radicelles, vides et réduites à un épiderme mi-aplati et chiffonné. Ces racines, perpendiculaires au sol et rangées en ligne comme celles des Stigmaria, révèlent l'existence le rhizomes détruits, qui ont dû ramper au fond de l'eau comme ceux des Mymphea, car s'ils eussent couru dans la vase comme les Stigmaria, on les retrouverait certainement aussi dans les anciens sols de végétation. » Cette circonstance de rhizomes rampants découverts était très défa- vorable à leur conservation, et il est à craindre que la découverte de ceux des Fougères ne se fasse attendre encore longtemps. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De F immunité contre le charbon sympto- matique après l'injection du sérum préventif et du virus naturel isolés ou mélangés; par M. S. Arloixg. « Dans une précédente Communication (^Comptes rendus du 2G fé- vrier 1900), j'ai montré que le sérum sanguin d'un bovidé fortement immunisé contre le charbon symptomatique était capable de conférer une immunité passive aux moutons qui le reçoi\ent par la voie sous-cutanée ou la voie sanguine, permettant à ces derniers de tolérer une dose mortelle de virus frais. Je disais dans la même Note qut ce sérum mélangé in vitro au virus frais semblait le neutraliser, attendu qu'une dose de virus cinq fois plus forte que la dose mortelle peut être supportée sans le moindre incon- vénient par le mouton pourvu qu'elle ait été associée préalablement à une quantité de sérum double de son volume. » II. L'état résistant créé par l'injection du sérum est éphémère. Ritt en a limité la durée à huit jours. Dans mes expériences, il a disparu plus tôt : présent au quatrième jour après l'injection, il avait entièrement dis- paru au huitième jour. Mais cette séro-immunité éphémère est transformée en une immunité active beaucoup plus durable lorsque les moutons impré- gnés de sérum ont supporté, en outre, une dose mortelle de virus frais. ( 992 ) » Ainsi, en injectant d'abord à des moutons 8'"' à lo" de sérum sons le derme ou 1'^'= dans la jugulaire; puis, quatre ou cinq jours plus tard, ^ de centimètre cube de virus frais type dans les muscles, on donne aux sujets nne immunité active très solide. » Effectivement, qu'on laissq écouler douze à quinze jours, temps plus que suffisant pour amener la disparition complète de la séro-immunité, et qu'on inocule une nouvelle dote de virus (rais dans la masse musculaire d'une autre cuisse, tous les molitons survivront à cette seconde épreuve, tandis qu'un mouton témoin recevant la même quantité de virus frais sera emporté en trente heures environ. » .T'ajouterai cependant que es moutons vaccinés peuvent boiter, pré- senter un œdème léger de la région libio-tarsienne et parfois même un abcès qui évolue lentement et souvre spontanément; mais ces animaux ne perdent jamais la gaieté et l'appétit. » III. Peut-on créer égalenjent l'immunité active par l'injection d'un mélange de sérum et de virus adif, injection admirablement supportée par les animaux? Il était impossible de préjuger cette question, tranchée déjà tantôt dans un sens, tantôt dans m autre, pour d'autres maladies virulentes. Résolue affirmativement par ]-eciainche, pour le rouget du porc, par Lœffler, pour la fièvre aphteusd, elle a été, au contraire, résolue négative- ment par Babès, pour la rage; bar Nocardet Roux, pour la péripneumonie contagieuse des bovidés. » En ce qui regarde le cha'bon symptomatique, la solution se place entre les deux précédentes. » J'ai institué deux expérietJces comprenant chacune cinq sujets soumis au sérum-virus et deux témoijis- Dans chaque expérience, les cinq pre- miers sujets ont reçu du sérum-virus dans la profondeur des muscles d'une cuisse. Toutefois, on a fait vjrier pour chaque animal la proportion de sérum, alors que la dose de viMs actif est restée la même pour tous. Ainsi, le n° 1 a reçu o",i de virus mjilangé à 2™ de sérum; le n" 2, o^'',! de virus mélangé à 1'='= de sérum; le nt 3, o'%i de virus associé à o"%5 de sérum; le n° 4, o",i de virus mélangé à o'^%35 de sérum; le n° 5, o*^% i de virus mélangé à o<'%25 de sérum iWiunisant. Douze jours plus tard, sur ces moutons et sur deux témoiis, on injecta o™,i de virus actif dans les masses musculaires de l'autre cuisse. Les témoins succombèrent très rapi- dement, cela va sans dire. Qufint aux dix sujets imprégnés préalablement de sérum-virus, neuf périrentidu charbon, un seul survécut. » Mais- je m'empresserai de faire observer que les victimes de cette ( 99^ ) catégorie résistèrent davantage que les témoins. Ainsi, tandis que ceux-ci moururent en l'espace de trente à quarante heures, ceux-là survécurent trois, quatre, cinq jours à l'inoculation dépreuve. » Il m'avait semblé, dans une expérience, que la survie, chez les mou- tons soumis au sériifu-virus, était en raison inverse de la dose de sérum introduite dans le mélange. Cette particularité ne s'est pas maintenue ultérieurement, le seul sujet qui ait échappé à la mort avait reçu la dose maxima de sérum, de sorte qu'il doit probablement son salut à un état résistant naturel. » J'ajouterai que les conditions les plus favorables à la production de l'immunité active par le sérum-virus se rencontraient dans mes expé- riences, car l'inoculatioii a toujours été faite immédiatement ou très peu de temps après le mélange des deux produits. Cependant, on le voit, le sérum-virus s'est borné à augmenter très faiblement la résistance de mes animaux. » IV. L'insuffisance du sérum-virus a produire l'immunité contre le charbon symptomatique est de nature à éveiller particulièrement l'atten- tion. Pourquoi cette espèce d'anomalie? Les microbes inoculés seraient- ils tués par le sérum ou seraient-ils détruits par une phagocytose active provoquée par le sérum immunisant? Ils ne sont pas tués, car si l'on ino- cule au cobaye des bacilles qui ont subi longtemps le contact du sérum et ont été débarrassés de celui-ci par plusieurs lavages à l'eau salée, le cobaye succombe au charbon. Et maintenant, tout en admettant l'existence de la phagocytose, il est permis de se demander si elle serait capable d'empê- cher le développement de l'immunité. Effectivement, à la suite de l'immu- nité créée par l'inoculation de très peti es doses de virus naturel, sans apparition d'accident local concomitant, on conçoit que l'exercice de la phagocytose n'est pas inconciliable avec la vaccination. » Je serai plus disposé à appeler à mon aide un fait signalé dernière- ment par Leclainche et Vallée. Ces expérimentateurs ont observé que le bacille du charbon symptomatique est inollensif s'il est inoculé après avoir été débarrassé des toxines qui l'accouipai^nent. Or, étant donnée la pro- priété antitoxique du sérum immunisant, on peut se demander si la neutra- lisation des toxines par le sérum dans un mélange de sérum et de virus frais n'équivaudrait pas à la suppression des toxines. Si la réponse était affirmative, on concevrait que les inoculations de sérum-virus ne produi- sissent pas d'immunité. '> Mais je me suis fiiit à moi-même plusieurs objections qui m'empêchent G. K., ujou, I" Semestre. (T- CXXX, N' 15.) I2C) ( 994 ) d'accepter d'emblée cette interprétation. En effet, l'action du sérum-virus n'est jamais nulle; elle augmente toujours plus ou moins la résistance naturelle du mouton et même notablement celle du bœuf; de plus, ce résultat est indépendant du titreJdu mélange; enfin, dans mes expériences où j'ai fait usage de virus naturel et non de cultures, les microbes débar- rassés des toxines n'ont pas perdu toute leur virulence. L'explication ra- tionnelle de l'anomalie qui se dresse devant nous reste donc à trouver. » V. Pour le moment, je tii'erai les conclusions suivantes des faits exposés dans cette Note : | » Il est facile de procurer au mouton , sans danger, une immunité active solide par l'injection isolée et successive de doses convenables de sérum et de virus actif. Mais on ne peut compter sur un résultat analogue par l'injection de sérum-virus, même en faisant varier dans ce mélange les quantités de sérum et de virus. NOaflNATIOIVS. L'Académie procède, par la /oie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section ce Physique, conformément au décret du 24jum 1899. Au premier tour de scrutin, Icjf nombre des votants étant 38, M. Michelson obtient. M. Righi )) M. Thalen » M. Michelson, ayant réuni Correspondant pour la Section 35 suffrages a majorité absolue des suffrages, est élu e Physique. MEMOIRES PRESENTES. M. E. Deburaux soumet au tulé : « Compte rendu d'expéridnces (Renvoi à la Co M. Antoine Gros soumet au (Renvoi à la gravitation » jugement de l'Académie un Mémoire inti- aérostatiques ». mmission des aérostats. ) ugement de l'Académie « une théorie de la Section 20 I 22,7 -1-22 I 19-21 3 25, 0 -F 3 42 26-29 4 2(3,0 — 10 6 23-29 / 28,7 — 10 53 27-29 3 3r,6 — 10 18 18 j. — 10°, 0 -l-io",3 Novembre 1899- — 0,46 14 , '■2,9 -4- 8 3 i3-i8 3 16,2 -f- 8 28 11-18 7 17,5 — 6 59 i3j. — 6°,o Tableau II. Sud. 30". 20". Dates extrêmes il'observ. .Nuinhre d'obser- vations. Pass. au mer. conlral. Laliltides Diayennes Surfaces moyennes rédulle«i. S. N. Décembre 1899- — 0,19 3- 4 2 3,2 — 13 4 6 1 3,9 — 3 2 4- 9 5 9,2 — 12 43 12 I 12,7 -+- 5 9, ii->o 5 17,1 -H 7 65 i3 r ■ 8,7 — I I 98 19 1 19,4 — 12 3 19-20 2 20,4 — 12 2 29-30 2 28,1 — 10 24 16 j. io°,4 e'.o Octobre . . . Novembre. . Décembre.. Totaux . . Son] ne. i 8".o Distribution des taches en latitude Nord. Somme. 0". 10°. 20". 30", 4211 3 8 Totaux 40". 00". mensuels, » 7 » 3 ) )) 9 » 19 Tableau III. — Distribution des facules en latitude. 10". 0". Soniiip Octobre . . . Novembre. Décembre . Totaux. . 5 I 4 ■>. a 12 2 2 1 6 6 5 K 8 12 9 2< 26 . 30" 40" . 90". Tulau\ mensuel » I - 20 » I 3 10 )) )) 4 25 ~- — — » ■2 14 55 Surfaces moyennes réduites. 234 90 243 567 Surfaces moyennes réduite*. 6,1 5,0 12,9 24,0 » Le deuxième Tableau dpnne les nombres mensuels de groupes de taches contenus dans des zones consécutives de io° de largeur et les sur- faces mensuelles des taches (en millionièmes de l'hémisphère). ( 997 ) » Le troisième, enfin, renferme des données analogues pour les régions d'activité du Soleil, c'est-à-dire pour les groupes de facules contenant ou non des taches; dans ce dernier Tableau, les surfaces mensuelles des fa- cules, toujours réduites au centre du disque, sont exprimées en millièmes de l'hémisphère. » Les principaux faits qui en résultent sont les suivants : » Il y a eu dans ce trimestre 47 jours d'observation. » Taches. — On a noté 19 groupes de taches avec une surface totale de 567 millionièmes, nombres très peu supérieurs à ceux du trimestre précé- dent, où l'on a eu 16 groupes et 499 millionièmes; la répartition de cette augmentation entre les deux hémisphères est de i groupe au sud et 1 au nord. » D'autre part, le nombre des jours sans taches est de 16(7 en octobre, 6 en novembre, 3 en décembre), inférieur de plus de moitié à celui noté précédemment, qui était de 'if). >) Régions d'activité. — Malgré une augmentation notable du nombre des groupes de facules (i3), la surfacî totale de ces phénomènes est moindre; on a, effectivement, 55 groupes avec 24,0 millièmes, au lieu de 42 groupes et 29,0 millièmes notés dans le troisième trimestre. » Comme les taches, les facules ont augmenté au nord de l'équateur; néanmoins la fréquence des phénomènes est plus forte dans l'hémisphère austral que dans l'autre. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certaines équations de Mon ge- Ampère. Note de M. J. Clairin, présentée par M. Darboux. « Je me suis proposé d'indiquer un exemple de transformations de Bàcklund établissant une correspondance uniforme entre les intégrales des équations transformées, et démontrer que ces transformations permettent de réduire certaines équations intégrables par la méthode de M. Darboux à des équations intégrables par la méthode de Monge. » L'équation de Monge-Ampère {e) t -\-ms + M = o dérive de la trans- formation x'=r^{x,y,z,p,q), y' = y, dm drs \ - = ^(.r, y, z, p, q). // = ^2 ^? = ^Ç^, y, z, p, 7), dp âq ( 998 ) si 9 et w sont deux intégrales de l'équation (-) g^^|_(M^,„)|^,|=„, 1 étant une fonction arbitraire de x, y, z, p, q. » Comme je l'ai montré dernièrement ('), z'Çx', y') satisfera à une équation aux dérivées partielles du second ordre (e) si à un élément (x',y, z-',p', q') correspondent oo cléments unis {x,y, z,p, q). Il suffit pour cela que <^ satisfasse à l'équation (a), c'est-à-dire que o et vs soient deux intégrales du système complet où ^, 1, H, vérifient les équations y dm dm mç = \- p . /dm Y dm dz ■ dp m àx ' ' d di d\ dp dq J àx ' dz dp ' d.r d^^PTz-(^^'^"'^df^^^di Il est facile de trouver la forme système (I) peut s'écrire (F) x==g(oc',f,z',p',z), Y {e') 5'+ q' G{x',y',z', p'. ^'")^+^i^="' mR) àf dp suivantes H o, . , dm àU dM M -^ h m -; ^ , dp dp dq dp . H* _ (5 + „h)(h -!)-*=„. de l'équation (e) en remarquant que le j, p = dg dz q = k{x',Y',z',p',z), g et k étant des fonctions conveniblement choisies : (e) ne contient pas / et est linéaire en s' et q' . » Inversement, étant donnée line équation r') H- K(x' , y' , z' , p' , r') = o, il lui correspond une équation (^). Les fonctions ^ et /: qui définissent la (') Comptes rendus, 5 février 190Q.' ( 999 ) transformation (!') sont déterminées par les deux équations ^'^d^'^^y ^^y>^'^P'~ dg dx' ^y% àg dx' dg dp' àg dp' » L'un des systèmes de caractéristiques de l'équation (e) admet toujours l'invariant du premier ordre j = const. ; si le même système admet en outre un invariant du second ordre, l'équation (e) possède une intégrale inter- médiaire du second ordre d'une fonction arbitraire, à laquelle correspond pour (e') une intégrale intermédiaire du premier ordre dépendant égale- ment d'une fonction arbitraire. Dans ce css (e') sera donc linéaire en r', s', et inlégrable par la méthode de Monge. « Il est aisé de déduire de là un procédé qui permet d'obtenir, à une transformation de contact près, toutes les équations de Monge-Ampère admettant pour l'un de leurs systèmes de caractéristiques un invariant du premier ordre et un invariant du second ordre : si yi désigne une fonction quelconque de x,y, z, z' , la transformatioii de Bàcklund / I I dr, à'i , d<\ = =/^. ^°+^dJ'+^ + "55=«' conduit j)our z à une équation intégrable par la méthode de Monge, et pour z' à une équation jouissant de la propriété énoncée. » ANALYSE MATHÉMATIQUE . — Sur la représuUalion générale des fonctions analytiques quelconques. Note de M. Desaints, présentée par M. Poincaré. « ... La voie que j'ai suivie tout d'abord découlait d'une généralisation de la méthode de Laguerre (cours de M. Hermite), dont j'ai fait une appli- cation aux débuts de mes recherches sur les fonctions non uniformes dans une proposition incidente d'une Note aux Comptes rendus (ii mars iSgS) et dans ma Thèse; cette méthode a été depuis reprise par M. Leroy {Comptes rendus, 1898). J'ai dû ensuite abandonner cette voie, faute de généralité, facile à prévoir, dans les résultais qu'elle permet. ( lOOO ) )i ... Voici une nouvelle méthode et de nouveaux théorèmes suscep- tibles d'expliquer et de généraliser les résultats obtenus par Laguerre, par MM. Lerovet Borel, dans la représentation analytique des fonctions et dans la sommation des séries divergentes ; » Considérons une série w(:;) = 2,j(s), » Écrivons d'une certaine manière o>„(z) = P„Q«- • -S,,. » Posons OÙ 's)[l\u, z). . .(f\'^'(w, z) sont des fonctions qui possèdent un pôle simple unique, indépendant de z, situé, quel que soit n, à l'intérieur de C, . . ., L où <ï>, (m). . .<î>/i(*v) sont respectivement holomorphes. Dans ces conditions la série o>(s) s'écrit 2 ^nQ'r ■ ■S„=fdufd^. . . f,1'.,. . .c^,0(u, i',....w, z) dw, où 6(u, V, . . .,w, z) représente lu série » Nous désignerons par (<î>. G» l'opération qui transforme la sérielaj„(5) en l'intégrale multiple de la fol-mule (i). Après m opérations semblables, on arrivera à l'intégrale multiple définie, résumée par le symbole (tl>,„6,„). La fonction 6,„, que nous dési;nerons simplement par 0, donne lieu au théorème suivant : » Siles séries 0,,,' ...(«, ^, ■ ■ •. '^'.J. ^)admellenl une représentation, valable pour toutes les valeurs de z, dam les divers cas : i° quand u varie sur C, (por- tion de C), V sur D, {portion de D), . . .; 2" quand u varie sur C^ (portion deC),v sur Dj (portion de D); 'n/in quand u prend ses portions sur C,, v sur D,', . . ., où i, i', . . . sont des nonbres entiers finis, les ensembles (C ^C... . .C,), (D1D2. . .D,'. . .), ..., recouvran\ respectivement les contours C, D, ..., on aura de la Jonction donnéeY (z) une représentation valable pour toutes valeurs de z, par la formule F(=)=ïi;/"X*.- l^^ $., ■'^k^h.i\...(u,v,...,w,y,z)dY. » Comme première application, supposons que l'on ait ( lOOI ) c'est-à-dire que la fonction soit donnée pnr une série de Tavlor à l'intérieur de son cercle de convergence; désignons pnr r une quantité égale au rayon de convergence de la série ou tout au moins aussi rapprochée que l'on veut de ce rayon, de telle sorte que la série de terme général A„r" soit conver- gente. » Nous écrirons alors » Posons dans ce cas » On peut écrire, d'après ces identités, A„/-" sin — (u — oo) — {" — a,,) (0 où fl„ et (0 désignent des constantes réelles positives et C un contour en- tourant l'axe des quantités réelles et positives. » La fonction (i(u, z) s'écrit respectivement dans le demi-plan supérieur et dans le demi-plan inférieur flOi y )i Le théorème de Schwartz fait voir que ces deux expressions sont pro- longeables analytiquement au delà de leurs coupures. On en déduit cette proposition : » Une fonction analytique F (s) est représentée, pour toutes valeurs de z, par l'intégrale » La méthode employée s'étend aux fonctions de plusieurs variables. » Soit une fonction Y(^z, z' , . , .) des variables indépendantes z, z', ... donner par la série lA(n,p,...)(z-z,)":(z'-z:r..., C. R.. 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 15.) l3o ( I002 ) valable à l'intérieur de cercles de rayons R, R', ... sur les plans des variables respectives z, z' . » La fonction Y (z, z', . . .) est donnée pour toutes valeurs des variables par l'intégrale multiple Y(z z' .) = /*'••• /*' ^^(^' ^'' • • ■ ' .>'!' 72' yk) dfi, dy^, ...,dy n[(^y-K^^)--L^'--l oii B;i est un polynôme suivant les k variables z, z' , ... de degré k, le pro- duit I I étant relatif à ces diverses variables. » Ces résultats s'étendent aux fonctions analytiques non uniformes d'une variable. » Soit F(:;) une de ces fonctions; sur le /C''^""' des feuillets qui lui corres- pondent, on a j ohfk{z, y) est une fonction uniforme de :;. De plus, en remontant à l'ori- gine de //,(z,y) on peut voir que c'est la h^"^^ forme suivant la variable réelle y, d'une fonction non uniforme de j, que nous désignerons simple- ment par/(s, j). Ainsi Y{z):=ff{z,y)dy, o\if(^z,y) sépare successivement les opérations dont l'ensemble donne la représentation analytique uniforme de F(:;). J'ai appelé pour cette raison, une telle Jonction de variable réelk, clef d'uniformisation. » Ces résultats sont développas dans un Mémoire qui doit paraître pro- chainement. » PHYSIQUE. — Nouveaux modes d'entretien des diapasons. Note de MM. A. et V. Goillet, présentée par M. Lippniann. « L'entretien du mouvement des corps oscillants peut être réalisé de plusieurs manières. Au cours deson étude optique des mouvements vibra- toires, Lissajous a établi le premier diapason entretenu électriquement (' ). (*) Comptes rendus, iSSj. ( ioo3 ) Plus tard, dans la construction d'un phonoptomètre ('), il a supprimé l'interrupteur auxiliaire dont il avait d'abord fait usage : un fil métallique fixé à l'une des branches d'un diapason, vibrant dans un plan vertical, ouvre et ferme périodiquement le circuit d'un électro-aimant par l'inter- médiaire du mercure que contient un godet placé au-dessous de lui. )) Enfin M. Mercadier a rendu possible l'entretien de la vibration d'un diapason dans un plan quelconque, en substituant au mercure un contact sec constitué par un plan conducteur contre lequel vient périodiquement buter le fil contact. » Sur le conseil de M. Lippmann, nous avons cherché d'autres méca- nismes d'entretien. » Le procédé d'entretien appliqué par A. Guillet (^) au pendule de M. Lippmann (') s'adapte parfaitement au diapason. Un fil de soiey relie l'une des branches A du diapason à un élément de ressort platiné r réglé de façon à toucher le fil de platine/?, qui termine la vis f lorsque le pen- dule est au repos et le fil rectiligne. » L'électro d'entretien e est en série avec le fil fin/' d'une petite bobine dont le gros fil /" reçoit le courant d'une pile. Enfin on communique au diapason une aimantation préalable très légère, mais bien distribuée, au moyen d'une bobine creuse auxiliaire portant quelques spires. Il faut, dans une explication complète d'un dispositif quelconque, tenir compte du rôle de l'aimantation permanente inévitable des branches d'acier. » Si les connexions sont bien établies, les charges induites à l'ouverture et à la fermeture du circuit primaire impriment aux deux branches des impulsions favorables au moment où elles passent par leurs positions d'équilibre. Ces conditions sont celles de l'entretien théorique. La dissy- métrie d'action des deux extracourants, qui peuvent seuls jouer un rôle actif dans le dispositif classique de M. Mercadier, se trouve ainsi sup- primée ( '). Il en est de même des inconvénients qui résultent d'un contact mal défini. » Avant remarqué que le contact de 1 électrodiapason paraissait fonc- tionner dans certain cas à la façon d'un contact microphonique, nous (') Société de Physique, 1874. (-) Comptes rendus, 1898. C) Id., 1896. (*) Voir G. Lippmann, Séances de la Société de Physique; i885. ( i<>o4 ) avons été conduits à essayer la solution suivante, qui a donné d'excellents résultats : » Les vibrations du diapason sont transmises au microphone directe- ment ou parle milieu interposé. » La pression des charbons sur leurs supports doit être très faible à la mise en marche ; on l'augmente ensuite progressivement au moyen d'une régulation magnétique : les crachements disparaissent et le microphone rend bientôt un son musical à l'unisson de celui du diapason; l'amplitude du mouvement des branches du diapason atteint alors sa valeur maximum : avec 4 volts on obtient facilement une amplitude d'environ i'^^™. Au lieu d'utiliser directement le courant microphonique, on peut le faire servir de courant inducteur et recevoir l'induit dans la bobine d'entretien. » Si l'on a besoin d'entretenir un diapason quelconque monté sur sa caisse de résonance, le microphone doit être placé à une petite distance en avant de l'ouverture de la caisse. » ! PHYSIQUE. — Étude expérimentale du mouvement des liquides propageant de la chaleur par conveclion. Régime permanent : tourbillons cellulaires ('). Note de M. Henri Bénard, présentée par M. Mascart. « Aucune étude expérimental^ systématique du mouvement des liquides transportant de la chaleur de bas en haut, en régime permanent, n'a été faite jusqu'à présent. L'objet de cette Note est de faire connaître les prin- cipaux résultats de recherches entreprises à ce sujet par les méthodes les plus précises de l'Optique. Le détail des mesures de dimensions, de vitesses, de températures et de flux de chaleur fera l'objet d'une publica- tion plus étendue. » Les conditions choisies sont uniformes dans le plan horizontal indé- fini : le iond est lornié par la paroi [)lane d'un mur métallique épais, à tra- vers lequel passe un flux de chaleur vertical uniforme; la surface supérieure du liquide est libre et rayonne dans l'atmosphère ambiante. Les couches liquides employées sont de l'ordre du millimètre. M Les mouvements observés dans ces conditions ne sont pas toujours stables : quand la viscosité du liquide est très faible et le flux de chaleur considérable, l'instabilité des mouvements tourbillonnaires qui prennent (') Travail fait au laboratoire de Physique du Collège de France. ( ioo5 ) naissance rend les observations difficiles; une description qualitative très incomplète, d'après des documents donnés par la photographie instan- tanée, a seule été possible. Je n'indique ici que les phénomènes observés quand un régime permanent stable est réalisable. » Dans ce cas, la distribution des mouvements s'effectue suivant le type cellulaire parfaitement régulier: la masse entière se subdivise en cellules pris- matiques polygonales régulières, dont le type le plus parfait est l'assem- blage de prismes droits à bases d'hexagones réguliers. Les axes de ces cellules et les parois planes verticales qui les limitent sont des lieux de tourbillon nul (ou sans rotation instantanée). La masse liquide contenue dans chaque cellule est un individu hydrodynamique comme les anneaux tourbillonnaires maintes fois étudiés. Les fdets liquides sont des courbes fermées contenues dans les différents plans verticaux passant par l'axe (rigoureusement planes au moins dans les six plans de symétrie). La dis- tribution de ces fdets et le sens de la circulation sont indiqués par la figure : ascension du liquide chaud par les parties axiales, refroidissement dans les parties des trajectoires voisines de la surface libre, et descente par les régions périphériques. La courbe, lieu des points de vitesse nulle, autour de laquelle tournent tous les filels, est un polygone à contours arrondis, qui épouse la forme latérale de la cellule, en approchant très près de la paroi sans rotation. Sur chaque fdet, le mouvement, rigoureusement permanent, a une période propre qui varie suivant la longueur de la trajec- toire, mais dans une faible proportion, sauf naturellement pour les filets tout à fait extérieurs, à forme limite rectangulaire, sur lesquels le frottement contre la paroi solide du fond ralentit les mouvements dans la portion in- férieure du trajet. La mesure des périodes, l'étude de leur distribution et de leurs variations avec les conditions thermiques ont été faites avec ri- gueur ('). (') La permanence est telle que j'ai suivi, pendant une heure; en projection hori- ( ioo6 ) » La première loi expérimentale, immédiate, est qu'il existe pour les cel- lules une dimension unique stable parfaitement définie dans des condi- tions données d'épaisseur, de température et de flux thermique pour un liquide donné, ou bien encore qu'il v a une distance stable unique entre deux centres d'ascension voisins : cette condition détermine le réseau hexagonal régulier et les alignements surprenants créés par accommodation progressive des cellules voisines ( ' ). )) La loi approchée de l'influence de l'épaisseur sur les dimensions transversales est la proportionnalité. Cette loi n'est exacte qu'au ^ à peu près. Les mesures rigoureuses montrent une influence plus complexe dont j'indiquerai la discussion ailleurs (^). )) Une autre loi importante a résulté des mesures thermiques très pré- cises que j'ai installées : la dimension stable, très notablement variable avec la température moyenne du liquide, ne dépend pas sensiblement, au moins dans les limites de variatibn que j'ai pu réaliser, du flux de chaleur que transporte le liquide; les vitesses seules s'accélèrent quand le flux augmente. » Dans une prochaine Note, j'indiquerai les méthodes d'observation employées, surtout optiques, qui m'ont permis d'étudier et de mesurer zontale, le mouvement de deux grains de lycopode incorporés par hasard dans le même méridien de la même cellule. La pérjode moyenne était i^, i et la longueur de la tra- jectoire o^^jS environ. Ils sont restés projetés sur la même droite pendant 4ooo pé- riodes. Gomme ils n'étaient pas suf le même filet, l'inégalité légère des périodes amenait des coïncidences régulières Comparables à celles de deux pendules. (') A défaut des photographies, tjui seront reproduites plus tard, je tiens à pré- ciser par des chiffres la régularité de ces alignements : certains de mes clichés de mesure contiennent uniquement desjhexagones réguliers; il y en a, par exemple, 36o dans le champ de g'^'i environ. Leurs surfaces sont certainement égales à j^ près. D'une extrémité à l'autre du champ, les trois directions des côtés sont restées paral- lèles à 2° ou 3° près. C'est l'image niême des mailles d'un réseau cristallin hexagonal. On voit la précision des mesures deilimensions sur de tels clichés. (") M. A. Guébhard {Séances de la Soc. de Phys., juin et juillet 1897) ^ signalé des mouvements de la nature de ceux-ci dans les bains développateurs abandonnés dans une cuvette. Il a vu la nature tourbillonnaire du phénomène et indiqué plus tard son origine thermique. Il a même trouvé la loi approchée de proportionna- lité à l'épaisseur. Je suis heureux d'avoir à rappeler cette priorité. C'est d'ailleurs tout l'historique des tourbillons cellulaires à liquide unique, avec une observation isolée de E.-H. Weber (Pogg. Ann., i855) qui, lui, n'a pas du tout vu la nature et la généralité du phénomène. ( I007 ) tous les éléments de ce curieux mouvement permanent, premier exemple d'un phénomène physique où des conditions uniformes dans le plan créent la structure cellulaire parfaite. » PHYSIQUE. — Sur la durée d'émission des rayons Rôntgen (' ). Note de M. Bernard Bruxhes, présentée par M. Mascart. « Au cours de mes expériences sur la vitesse des rayons Rontgen ("), j'ai reconnu que l'émission des rayons X provoquée par une rupture du courant primaire dans la bobine d'induction n'est pas instantanée comme une étincelle de décharge. » I. On peut le démontrer par une expérience très simple, analogue aux expériences classiques de Wheatstone et d'Arago. . )) Un disque circulaire de tôle de 55""" de diamètre et de i""" d'épais- seur est percé, suivant ses rayons, de séries de trous circulaires juxta- posés, ayant chacun 5°"" de diamètre. Si l'on dispose en arrière un tube de Crookes, et en avant un grand écran fluorescent, on voit les trous apparaître en clair dans l'ombre projetée par le disque sur l'écran. Vient-on à communiquer au disque une rotation rapide, le tube et l'écran restant fixes, les images des trous se déplacent : elles sautillent d'un point à l'autre de l'écran; mais elles restent assez nettes pour qu'on puisse constater avec certitude que leur forme s'allonge dans le sens perpendi- culaire au rayon du disque. Et les images reprennent la forme circulaire quand le moteur qui entraîne le disque vient à s'arrêter. » Si l'on remplace l'écran au platinocyanure par une feuille de carton blanc et le tube de Crookes par un micromètre à étincelles, on voit au contraire les projections des trous sur l'écran garder exactement la forme circulaire durant la rotation du disque. C'est l'expérience de Wheatstone, à peine modifiée. » L'expérience précédente fournit une évaluation approchée du temps que dure l'émission des rayons X. » Les trous d'une série sont répartis, presque tingents les uns aux autres, sur une droite de 9'=™ de longueur, commençant à lô""" du centre et finissant à 25"'". Cette droite est dirigée suivant un rayon du disque. On a une soixantaine de séries de trous disposées suivant autant de rayons du disque. (*) Laboratoire de Physique de l'Université de Dijon. (^) Comptes rendus, i5 janvier 1900 (ce volume, p. 127) ( ioo8 ) » Le disque est monté sur un moteur triphasé qui tourne à vide à 1200 tours par minute. » Avec un tube Cliabaud-Villard placé à 40"'" derrière le disque tournant, et un écran au plalinocyanure placé à 3'=" ou 4"" en avant, les trous apparaissaient, durant la rotation, transformés en des ellipses dont le grand axe était un peu inférieur au double du petit axe. Les trous les plus voisins delà circonférence du disque paraissent les plus allongés. » Si l'on admet un allongement dans le sens du mouvement égal à la moitié du diamètre normal du trou, soit 2""°, 5, cela fait un étalement angulaire égal à environ *? 5 I ^^ = La vitesse angulaire du moteur étant 2t: x 20 = i25, la durée d'émission 230 100 ' est égale, en secondes, a x 100 125 i25oo » Un tube allemand, gros modèle, m'a donné un allongement des trous un peu plus sensible, par suite une durée d'émission un peu plus longue. Cette durée est liée, selon moi, à la distance de la cathode à l'anticathode. Elle ne paraît pas varier, suivant qu'un même tube est plus ou moins poussé. » II. Cette durée d'émission, de l'ordre du dix-millième de seconde, énorme par conséquent par rapport à la durée d'une étincelle, est ce qui rend si difficile la mesure de la durée de propagation d'un flux de rayons X. » Elle explique, en particulier, une expérience curieuse qui m'avait assez longtemps arrêté. , » On a un excitateur primaire P, et, plus loin, à 60'^™ environ, un excitateur secon- daire S. Le premier est relié aux pôles d'une machine statique et aux armatures inté- rieures de deux bouteilles de Leyde; le second, aux armatures extérieures de ces bouteilles, qui communiquent, en outre, l'une avec l'autre, par une résistance liquide. Si les fils de communication qui vont d'un excitateur à l'autre (fils interrompus, bien entendu, par les bouteilles) sont à peu près rectilignes, on met facilement en évidence l'influence de la lumière ultra-violette émise par l'étincelle primaire sur l'excitateur secondaire. On peut régler la distance des boules de celui-ci de telle sorte qu'il n'éclate y amaw d'étincelle secondaire quand un écran de carton lui cache l'étincelle primaire, et qu'il en éclate toujours qw^nà l'écran est supprimé ('). » Ce réglage fait, et l'écran de carton remis en place, si l'on met devant l'exci- tateur primaire un tube de Crookes actionné par une bobine d'induction, et qu'on (') L'expérience ne réussit plus si les fils de communication font de longs détours, ou s'ils sont enroulés en solénoïdes à spires trop rapprochées, parce qu'alors l'impul- sion électrique n'arrive plus en S qu'après que S a cessé d'être éclairé. C'est sur un principe analogue que M. Swjngedauw a fondé une ingénieuse méthode d'étude de l'excitateur de Hertz {Comptes rendus, t. XXX, p. 708; 12 mars 1900). ( I009 ) tourne d'autre part la niacliine statique, on voit de nouveau des élinrelles éclater en S en même temps qu'en P. Certaines étincelles statiques en P éclatent seules, sans être accompagnées d'étincelles dynamiques en S : ce sont celles ([ui no sont pas provoquées par l'action des rayons X. Mais quand on entend l'étincelle éclater en P au moment où s'illumine le tube de Crookes, on est sûr qu'il éclate alors une étincelle en S. » On supprime absolument toute étincelle en S, si l'on met à l'abri des rayons X, par un écran mélallique épais, l'excitateur secondaire. On obtient le même résultat si l'on met à l'abri des rayons A' l'excitateur piiniaire sans mettre à l'abri l'e.rci- tateiir secondaire. I) Cette expérience, très simple, pourrait servir à démontrer aisément l'action des rayons X sur les potentiels explosifs dynamiques. Elle réussit d'ailleurs en remplaçant le tube de Crookes par un micromètre à étincelles où l'on fait éclater des décharges assez fortes pour déterminer des étincelles en V et agir en même temps à la distance de S. » Mais ce qui était inattendu , c'est que l'expérience faite avec le tube de Crookes réussit tout aussi bien quand on le transporte du côté opposé de l'appareil, de façon que les rayons ^¥ éclairent d'abord, le micromètre secondaire et ne ren- contrent le micromètre primaire que plus lain. J'ai vérifié qu'au contraire l'ex- périence ne réussit pas, dans ces conditions, avec une étincelle, source de lumière ultra-violette. » L'explication de cette différence est dans la différence de durée d'une étincelle et d'une émission de rayons X. » C'est à la suite de cette expérience que j'ai renoncé à étudier la durée de propagation des rayons X en ayant recours à l'action des rayons X sur les potentiels explosifs dynamiques, bien que cette action ait l'avantage d'êlre incomparablement plus nette que sur les potentiels explosifs sta- tiques. » III. Si chaque émission de rayons Rontgen donne lieu ainsi à un train d'ondes de quelques dizaines de kilomètres de long, une importante ques- tion se pose : la tète et la queue du train marchent-elles de la même vi- tesse? La longueur du train ne s'allonge-t-elle pas en route? » L'expérience m'a fourni déjà une première réponse : » Si l'on reprend, en effet, l'expérience du disque de tôle percé de trous circulaires, on observe que les images des Irons sur l'écran conservenl. durant la rolalion, exactement la même forme, quelle que soit la distance du tube de Crookes au disque tournant. Cette distance a varié exactement de 35"" à 70'''". » La traversée d'une épaisseur d'air de 35*^" ne paraît donc pas avoir modifié la longueur du train d'ondes qui vient frapper le disque. C'est là G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N-IB. ) l3l ( lOJO ) lin résultat que n'aurait pas donné un flux de ravons cathodiques ('), et qui revêt une importance particulière dans les idées de M. Sagnac sur la nature de la lumière et des rayons X (-). » Il a, au point de vue de mes propres expériences, un intérêt plus im- médiat. Si un train d'ondes de Rontgen n'éprouve, en se propageant, que des déformations du même or Ire que celles qu'éprouve un train d'ondes sonores ("), on peut espérer une mesure exacte du temps écoulé entre les arrivées du /ront de fonde sur deux obstacles successifs. Et, dans ma pensée, c'est bien l'arrivée du front de l'onde sur un micromètre qui dé- termine l'étincelle, dans les cas, trop rarement réalisés, où les rayons X établissent entre deux étincelles statiques indépendantes ce synchronisme presque parfait que révèle l'apparition du phénomène de Rerr. « 1 PHYSIQUE. — Sur la réflexion et la lèfraction des rayons cathodiques et des rayons déviables du radium (^). Note de M. P. Vh.lard. « Les expériences de Hertz et celles de M. Lénard ont montré que les rayons cathodiques peuvent traverser des lames minces, métalliques ou non, cette transmission étant accompagnée d'une diffusion considérable. Le fait que la vitesse des rayons transmis est à peu près identique à celle des rayons incidents paraît difficilement conciliable avec l'hypothèse bali- stique, généralement admise, et l'on est conduit à admettre avec M. J.-J. Thomson qu'il s'agit en réalité d'une émission secondaire. Les résultats suivants conduisent à la même conclusion : » Pseudo-réflexion uniradiale. — Quand un faisceau cathodique rencontre une lame métallique isolée, non seulement il v a diffusion des ravons en tous sens, mais, en même temps, la région frappéepar les rayons incidents émet un faisceau assez bien défini dont la direction est normale à la lame. L'expérience est très nette en recevant, sur une lame à 45°, un faisceau primaire cylindrique très étroit produit par une cathode concave. On rend visible le faisceau secondaire en faisant le vide sur l'oxvsène dans un tube en verre peu fluorescent. (') (^. Majqrana, Journal de Physique, 3"= série, t. VII, p. aaS; 1898. (2) Sagnac, Journal de Physique, 3« série, t. IX, p. 188; 1900. (^) ViOLLE et VAUTiiwin, Journal de Physique, 1" série, t. X, p. 476; 1891. (*) Travail fait au laboratoire de Cliimie de l'École Normale supérieure. ( lOII ) ' » Ces nouveaux rayons sont déviables par un champ électrique ou ma- gnétique comme les rayons ordinaires, écliaulTent les obstacles qu'ils rencontrent, excitent la fluorescence du verre et rendent luminescent le gaz traversé. » Il est naturel d'admettre que la régicm anticatho.lique frappée par le faisceau incident, recevant à la fois la matière cathodique et des charges négatives instantanées, devient le siège d'une émission secondaire néces- sairement normale à la surface d'émission ('). )) Réfraction. — Si la lame anticathodique est très mince (lame de ma- gnésium ou d'aluminium de o'°™,o2 d'épaisseur), il y a un fiùsceau trans- mis : celui-ci est diffus, mais, avec des rayons incidents concentrés et aussi intenses que le permet la fragilité de la lame, on obtient un faisceau trans- mis assez défini pour pouvoir reconnaître que la direction de son axe est toujours normale à la lame mince. Il y a donc réfraction apparente (dans le sens étymologique du mot réfiaclion) et, de même que précédemment, le phénomène doit être considéré comme une émission nouvelle, donnant naissance à des rayons semblables aux rayons directs. » Réfraction des rayons du radium. — Les rayons déviables du radium se comportent comme les rayons cathodiques des tubes de Crookes; l'ex- périence a été faite de la manière suivante : » Une petite quantité de chlorure de baryum radifère, enfermée dans une ampoule en verre mince, a été placée dans un tube de plomb dont l'une des extrémités, libre- ment ouverte, laissait sortir un cône de rayons de 20° environ. A 2™°" où S""" en avant de cette ouverture était fixée une petite lame d'aluminium de o™™,3 d'épaisseur inclinée à 45" sur l'axe du tube, et disposée de manière à intercepter la moitié du faisceau. Le tout était posé sur une plaque photographique enveloppée d'une double feuille de papier noir, qui recevait ainsi sous une incidence presque rasante le faisceau émergent. L'impression produite sur la plaque a montré que le demi-faisceau qui avait rencontré l'aluminium, au lieu de continuer sa route en ligne droite et de rester symétrique du demi-faisceau non intercepté, suivait une direction ffanche- ment normale à la lame. Cette réfraction est accompagnée d'une forte diffusion. » A part l'épaisseur plus grande du métal traversé, le phénomène est le même que dans les tubes de Crookes. » Remarque sur le rayonnefnent du radium. — En répélant l'expérience précédente dans des conditions diverses, j'ai presque toujours observé qu'au faisceau réfracté se superpose un faisceau à propagation rectiligne, (') On observe en effet un espace obscur secondaire caractérisé par le changement brusque que subit la teinte du faisceau rélléchi à 2™' ou 3"" de la lame. ( loi 2 ) ce qui renclail parfois dilficile l'interprétalion des clichés. J'ai pensé que cet effet était dû à la présence de rayons non déviables moins absorbables que ceux qui ont été décrits par M. Curie ('). ]/analyse magnétique du rayonnement étudié a montré que cette supposition est fondée. » Les rayons émis par un petit tube de verre Teinpli de matière active passaient par une ouverture rectangulaire de 6"" de largeur, pratiquée dans une barre de plomb, et traversaient un champ magnétique. Une plaque photographique i3 X 18, disposée sous une incidence presque rasante, enregistrait les trajectoires : dans ces conditions, on observe que les rayons admis dans le champ se divisent en deux groupes distincts, entièrement séparés après un trajet de quelques centimètres. » L'un de ces groupes est dévié dans le sens prévu; l'autre, formé par les rayons non déviables, se propage rectilignement dans toute la longueur de la plaque. Ce faisceau non dévié est assez pénétrant pour impressionner, à 25'™ de distance, une plaque sen- sible protégée par plusieurs feuilles de papier noir et une lame d'aluminium; on |)eut même lui faire traverser une lame de plomb de o™™,2 d'épaisseur. » Les résultats complexes que j'avais observés s'expliquent donc sans difficulté : le faisceau qui, dans mes expériences, traversait sans se réfracter la lame d'aluminium inclinée, correspond aux rayons non déviables : l'expérience a en effet montré qu'il est insensible au champ magnétique. Les rayons déviables, au contraire, se comportent comme les rayons catho- diques et émergent normalement à la lame traversée (■). » Je me jiropose de reprendre ces expériences avec des rayons déviables purs. » Les faits précédents conduisent à admettre que la partie non déviable de l'émission du radium contient des radiations très pénétrantes, capables de traverser des lames métalliques, radiations que la méthode photogra- phique permet de déceler. » (') Comptes rendus, t. CXXX, p. /S; 8jan\ier igoo. (^) Le fait suivant montre combien grande est la différence entre les modes de propagation des deux rayonnements au travers des solides : dans l'expérience décrite plus haut, la trajectoire du faisceau dévié sur la plaque photographique présente des marbrures et des discontinuités qui correspondent aux ondulations du papier noir qui enveloppe la plaque; la trajectoire du faisceau non dévié est au contraire duue parfaite régularité. ( lOili ) ÉLECTRICITÉ. — Éleclrisatiuii négative des rayons secondaires produits au moyen des rayons Rôntgen. Note de MM. P. Curie et G. Sagnac, pré- sentée par M. H. Becquerel. « Nous avons recherché si les rayons Rontgen et si les rayons secon- daires moins pénétrants qu'ils excitent en frappant les divers corps trans- portent avec eux des charges électriques. Nous avons trouvé ces charges inappréciables dans le cas des rayons Rontgen. Au contraire, les rayons se- condaires issus de la transformation des rayons Rontgen (') transportent avec eux des charges électriques négatives à la manière des rayons catho- diques, comme le font les rayons du radium (-). 11 1. Pour étudier les rayons Rôntgen, nous employons une enceinte de I<"araday eu plomb épais de forme cubique, ayant 23"^" de côté, reliée à un électromètre à qua- drants. Un large faisceau de rayons X y pénètre par une ouverture circulaire de lo"™ de diamètre, placée à 7"'" seulement de la lame focus du tube à rayons Rôntgen. L'en- ceinte de plomb, y compris son ouverture, était complètement enveloppée par une couche continue d'un diélectrique solide (paraffine ou ébonite) recouverte elle-même d'aluminium mince en communication électrique avec la terre. L'eiwelopije continue de diélectrique solide est nécessaire pour mainlenir Visolenicnt parfait du cylindre, qui, sans cette précaution, ne demeurerait pas isolé dans l'air ambiant rendu conduc- teur de l'électricité par l'action des rayons Rontgen. » Les résultats ont été négatifs. Nous pouvons seulement conclure que, si les rayons Rontgen transportent de l'électricité, les courants qu'ils Ijouvaienl produire dans nos expériences étaient infériein-s à 10^'- ampère. » II. Pour étudier les rayons secondaires des métaux, il fallait éviter que ces rayons, souvent très peu pénétrants, ne fussent absorbés au voisinage innnédiat du métal qui les émet. Nous avons été amenés à placer les mé- taux dans l'air raréfié et à opérer à des pressions de plus en plus faibles, jusqu'au vide de Crookes (o'"'",ooi de mercure), afin de rendre à l'air ses propriétés isolantes, malgré l'action des rayons Rôntgen et des rayons secondaires qui le traversent : » Une feuille métallique mince M (y^^». 1), reliée à l'électromètre et au quartz piézo- (' ) G. Sagnac, Transformation des rayons A' par les métaux {Comptes rendus du 26 juillet et du 6 décembre 189- ; loc. cit., 1898, 1899 et 1900). ("-) P. Curie et'M"'"> 1-*. Curie, Sur la charge électrique des rayons déviables du radium {Comptes rendus du 5 mars 1900, p. 647 de ce volume). ( H.l4 ) électrique, est maintenue isolée au milieu et à 3™'" seulement des paiois d'une Ijoîte métallique plate ABCD, qu'on peut metti-e en relation avec la terre. La face inférieure CD de cette boîte est formée, comme la face supérieure AB, d'une plaque épaisse d'un autre métal N, mais percéede fenêtres /que recouvre une mince feuille du métal N. A 6=" au-dessous de la face AB, se trouve la lame focus /, source des rayons Rontgen. Le système producteur de ces rayons (tube focus R, bobine RuhmkoriT et interrupteur électrolytique deWehnelt) est enfermé dans une grande caisse de plomb épais dont la paroi PP est mise à la terre. Les rayons Roiitgeh sortent de la caisse PP par une ouverture circulaire de lo''"' de diamètre recouverte seulement d'une mince feuille d'aluminium aa. On peut faire le vide de Crookes dans la boîte étanche ABCD, reliée à la trompe à mercure. » Quand on opère à la pression atmosphérique, la conductibilité de l'air sous l'influence des rayons est considérable. Lorsque le métal IVI de la feuille intérieure est différent du métal N' desfenêLresy et des faces internes à l'slecipométre et au quartz de la boîte ABCD, le système (iVI|N) fonctionne comme une pile dont la force électromolrice fait dévier rélectromètre. On peut, par la méthode d'opposition du quartz piézoélectrique de M. P. Curie, mesurer le courant électrique nécessaire pour maintenir l'électromètre au potentiel zéro; ou bien on peut, sans agir sur le quartz, ramener l'électromètre à demeurer au zéro en intercalant en E, entre la boite ABCD et la terre, une force élec- tromotrice convenable e„ prise en dérivation sur le circuit d'un daniell. » Dans ces conditions, si l'on fait le vide dans l'appareil, l'équilibre de l'électromètre se maiulient d'abord avec la même force électromolrice f„ de compensation, tant que la pression ne s'est pas abaissée jusqu'à l'ordre de grandeur du millimètre (seidcment, le courant qui prend naissance en l'absenco de Cg devient de plus en plus faible). Pour des pressions infé- rieures, la force électromotrice de compensation est modifiée. Elle dépasse bientôt celle d'un daniell, augmenteconstamment et semble croître au aelà ( loi 5 ) (le toute limite à mesure qu'on se rapproche du vide de Crookes. Si l'on rétablit en E la force électromotrice primitive e„ qui compensait le phéno- mène à la pression atmosphérique, on peut, à l'aide du quarlz, mesurer le courant nécessaire pour maintenir l'électromètre au zéro. Ce courant, qui apparaît aux pressions de l'oi-dre du millimètre, augmente d'abord légère- ment avec la raréfaction de l'atmosphère, puis devient sensiblement con- stant pour le vide de Crookes. » Si, par exemple, le mélal intérieur M est du platine, et si le métal N des parois internes de la boîte ABCD est de Valuminium, il faut maintenir l'aluminium à un potentiel négatif (inférieur en valeur absolue à i daniell) pour obtenir la compensa- lion à la pression atmosphérique. 1) Daus le vide de Crookes, cette force électromotrice n'est plus suffisante, et il fau- drait porter l'aluminium à un potentiel négatif supérieur en valeur absolue à 20 volts si l'on voulait obtenir la compensation. Si l'on maintient la force électromotrice e„ qui compensait le phénomène à la pression atmosphérique, on constate que, dans le vide de Crookes, sous l'action des rayons Rôntgen, le platine se charge positivement. Le courant de charge, mesuré à l'aide du quarlz, est de l'ordre de grandeur de 10"'" ampère quand on utilise, à travers les fenêtres/recouvertes d'aluminium mince, une surface d'environ 3o""'J placée à 6"^" de la source / des rayons Rôntgen. » Nous avons obtenu des résultats peu difterents en employant une autre disposi- tion {fig. 2) qui permet d'obienir plus aisément le vide de Crookes : la feuille M est Fig. 2. à la trompa a l'eîectrûmètr'a alors enroulée en cylindre, et la boîte plate est remplacée par un second cylindre mé- tallique ABCD de même axe que MM. On fait alors le vide dans le récipient V de verre léger et mince, après y avoir introduit le système MMABCD, puis fermé le réci- pient avec le couvercle de verre V. » Ces faits pourraient, à la rigueur, s'ex|)liquer par une variation con- ( TOl6 ) tinue de la force électromotrice de contact qui croîtrait dans d'énormes proportions avec le degré de vide. Cette manière de voir est peu vraisem- blable. On explique, au contraire, nettement les phénomènes en admet- tant que les rayons secondaires émis par les métaux en expérience empor- tent avec eux de l'électricité négative et libèrent, dans le métal, la quan- tité complémentaire d'électricité positive. Le platine tiansformant les rayons Rontgen considérablement plus que l'aluminium, son émission d'électricité négative est de beaucoup plus considérable que l'émission opposée de l'aluminium, et le platine se charge iwsitivement. M On peut renverser le phénomène en mettant l'aluminium en M à l'intérieur et le platine miuce autour de M en ABCD/ (fig- i) ou ABCD {fig. a"). On constate alors que l'aluminium intérieur M, soumis à l'émis- sion secondaire du platine, recueille de l'électricité négative. » Nous avons fait varier la nature des métaux et constaté en particulier que le plomb et le platine sont parmi les métaux qui émettent le plus de charges négatives sous l'action des rayonsX. Viennent ensuite l'étain et le zinc. Quant à l'aluminium, l'expérience déjà faite avec l'enceinte de Fara- day tapissée extérieurement d'aluminium semble montrer que les rayons secondaires assez pénétrants de ce corps sont, comme les rayons Rontgen générateurs, dont ils diffèrent peu, sensiblement dépourvus de charge électrique. Ces résultats concordent ainsi avec ce que l'on sait sur la trans- formation des rayons Rontgen par les différents corps ( ' ). » (') G. Sagn'ac, Sur la transformalion des rayons A' par les différents corps (Comptes rendus, loc. cit., 1897, 1898, 1899) et VEclairage électrique, t. XIX, p. 201-208; i3 mai 1899. M. E. Dorn a annoncé que les ra\ons secondaires des métaux loiiids sont déviés par le champ magnétique, el dans le même sens que les rayons cathodiques (Abhand. d. Naturf. Gesell. zu Halle. Bd. XXll, p. ^o-^a ; 1900). L'un de nous avait antérieurement émis Fopinion que les rayons secondaires tri's absorhables des métau.T lourds peuvent renfermer des rayons analogues à ceux de Lenard et déviables comme eu.v par l'aimant [G. Sagnac, Recherches sur les Iran.^- formations des rayons Riintgen, Chap. I, 3= paragrapiie : Hayons secondaires, rayons Y et rayons de Lenard {l'Éclairage électrique du 12 mars 1898)]. / fe^ ( '"I7 ) THERMOCHIMIE. — Chaleur de formation du bioxyde de strontium hydraté et anhydre. Note de M. de Forcrand. « La strontiaue dissoute se comporte, en présence de l'eau oxygénée, à peu près comme la baryte. Toutefois les précipités d'oxydes hydratés qui se forment par le mélange des liqueurs sont si complètement insolubles qu'il devient impossible de mesurer les chaleurs de neutralisation en main- tenant tous les corps dissous. » 1. Formation des précipités d'oxydes hydratés. — 1° Actiou de tU'O (4''') sur SrO (24"'). » L'état final obtenu presque iminédialement {2'= minute) est le suivant : 0,548 SrO''"- précipité + o,452 SrO dissous d'après l'analyse du liquide filtré. » Ce liquide ne contient aucune trace d'oxygène actif, ce qui indique l'insolubilité absolue du bioxyde liydraté dans l'eau, du moins dans l'eau à moitié saturée de stron- tiaue. » Dégagement de chaleur observé +i4'"',i93, nombre qui, corrigé de la chaleur de formation du protoxyde hydraté contenu dans SrO''"^ et rapporté à une molécule de SrO^ hydraté pur, devient + 26*^'°', 921. » On en conclut, pour l'action de IPCi' dissous sur ce précipité : -f- 28«''",32o (') — 26'^=',92i soit +i'"'",4oo. Il Dans une expérience, j'ai recueilli le précipité; desséché sur des plaques poreuses pendant plusieurs heures à l'abri de l'air, il avait pour composition SrO''" 4- 9,23H'^0. >i 1° Action de H^O' (2"') sur SrO (24'*'). Il État final : o,98SrO'''' précipité -1- 0,02 SrO''' dissous. » Chaleur dégagée : -1- 26c»',ooi ; soit, après correction, + 26'^^', 576 pour i molé- cule de SrO^ hydraté précipité pur. 11 L'action de l'acide chlorhydrique étendu (IPCP) devrait donc donner ensuite H- 28'^"', 820 — 26''"', 576, soit + i'''''',744. "l'ai trouvé le nombre très voisin -+- i^^*', 862. » Le précipité, recueilli dans une expérience spéciale et desséché comme le précé- (') Chaleur de neutralisation de SrO (24"') par H-CP (4'") déterminée dans les mêmes conditions. Les dissolutions de SrO (24''') sont très sensibles à l'action de l'eau; l'addition d'un volume égal d'eau dégage H- o'^''',653. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 15.) '3?. ( ioi8 ) dent, avait pour composition SrO'''" -(- 8,65 H-0. Lorsqu'on emploie de l'eau oxy- génée beaucoup plus étendue (H-0= = 21''') le résultat est un peu difierent : 0,945 SrO''"' précipité + o,o55 SrO^'"; il y a donc décomposition un peu plus complète du bioxyde précipité. La chaleur dégagée est très voisine: -H 25i'»',63g, ce qui donne, après correction, -(-27C^', 107 pour SrO= hydraté. » 3° Action de 2H-O- (4'^') sur SrO (24>''). » Etat final : 0,947 SrO'>'" précipité -H o,o53SrO-' dissous. » Chaleur dégagée + 25C''',985; soit, après correction, + 26'^''', 860. » Ce qui donnerait ensuite, pour l'action du H-Cl- (4'"), -(- i'-"', 46o. » Le précipité, recueilli et desséché comme les précédents, avait pour formule SrO'.'"-l-8,73H20. )) De ces diverses séries d'expériences, c'est celle qui donne + 26^"', 076 (exactement H^O" pour SrO) qui me paraît la plus digne de confiance, soit parce que c'est celle où la composition du précipité est la plus voisine de SrO-, soit parce que la perte d'oxygène actif pendant la durée de l'expé- rience (~) y est négligeable, tandis que dans les autres elle atteint ^ à ^^ de l'oxygène actif tolal. » J'adopterai donc, pour la formation de SrO" hydraté précipité pur, + 26^^', 576 à partir de H-O" dissous et de SrO dissous, et par suite, pour sa chaleur de dissolution dans IPCl-, -+■ i*^"', 744. Ce nombre + 2G'^='',57G est supérieur de 1^^' environ à celui que donne la baryte dans les mêmes conditions -4- 25^^', 497 (')• » Comme pour la baryte, on voit encore qu'il se précipite toujours un peu de SrO hydraté en même temps que SrO', que la dose du protoxyde mélangé est la plus grande lorsque SrO est en excès, et que c'est le mélange équimoléculaire qui fournit la composition la plus voisine de SrO^ » II. Préparation et chaleur de formalion de SrO- anhydre. — Au lieu de dessécher les précipités obtenus précédemment à iSo", comme on l'indique générale- ment, ce qui peut leur faire perdre un peu d'oxygène, j'ai placé l'un d'eux (le dernier) sous une cloche dans le vide sec. Au bout de quatre jours, sa composition était devenue SrO''»«-)- i ,8 H^O et après dix jours SrO''"- -H o, 19 H'-O. » Ce corps perd donc des traces d'oxygène, même à froid, et retiejit une petite quantité d'eau, mais il est facile de tenir compte de la faible proportion d'oxyde hy- draté qui existe encore. (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 835. ^ ( I019 ) )> Le prodiiil ainsi obtenu a été dissous dans H-Cl^(i6'''), ce qui a donné -t- 22'^»', 225 pour la dissolution dans l'acide de SrO- pur. On déduit de ce nombre : Cal SrO S0I. + 0 gaz = SrO-sol + 10,870 Sr sol. + O^ gaz = SrO^ sol -t- 142 , 076 (' ) SrO-sol. + gir^Oliq. ('') = SrO-,9r|20sol... H- 20,48i SrO^sol.+ gll-Osol. =:SrOS9HMJsol + 7,611 soit pour 1 IPOiiq.+ 2,275 et pour I H^Osol.. + o,845 » Dans les mêmes conditions, le bioxyde de barjum donne : Cal BaO S0I. + O gaz = BaO- sol -4- 12,10 Ba02sol.+ loH^Oliq. = BaO'-, loir^Osoi. .. -+- 18,20 ou pour l'état solide de loJPO -h 3,90 soit pour I H^Oliq. + 1 ,82 et pour iH^O sol... -+- 0,89 » Ces comparaisons montrent que la chaleur de suroxydation de SrO anhydre est inférieure de plus de i^*' à celle de BaO, ce qui explique pourquoi le bioxyde anhydre de strontium est moins stable et moins facile à obtenir exempt de protoxyde; sa tension de dissociation est pins grande. » Ils montrent encore que c'est l'inverse à l'état hydraté précipité; le bioxyde de strontium a donc pour l'eau (environ gH-'O) une affinité plus grande que le bioxyde de baryum de plus de 2^^'. Il en résulte que l'eau oxygénée agit siu' la strontiane dissoute en dégageant presque autant de chaleur qu'un acide fort, en donnant nn précipité SrO", 9H^0 qui est son sel neutre hydraté. » CHIMIE MINÉRAXE. — Sur an nouveau mode de fractionnement de quelques terres rares. Note de M. Eue. Demauçay, présentée par M. H. Moissan. « J'ai annoncé, il y a quelques années {Comptes rendus, t. CXXII, p. 728; 1896), que le samarium de poids atomique égal à i5o contenait un (') En adoptant le nombre (probablement trop faible) de Thorasen pour Sr-I- O. . . 4- i3i ,2. (■-) J'admets pour l'étal d'hydratation de SrO^ précipité gll-O, mes analyses ayant fourni successivement 9,28, 8,65 et 8,78 tI-0; mais il est difficile de préciser davan- tage et d'affirmer que ce n'est pas 8 ou même lolPO, pour les raisons indiquées par M. Berthelot à propos de l'hydrate de bioxyde de baryum {Annales de Chim. et de P/iys., 5" série, t. XXI, p. iSg). ( I020 ) autre élément (caractérisé par un certain nombre de raies violettes et ultra-violettes)qiie j'aidésigné provisoirement pour plus de simplicité par 2. Depuis cette époque, j'ai été occupé surtout de son isolement. Cette sépa- ration s'est montrée exlraordinairement difficile par tous les procédés connus, même par celui de cristallisation des nitrates dans l'acide nitrique concentré, qui m'avait permis de différencier assez facilement ses raies principales de celles du gadolinium et du samariiim. » J'ai pourtant reconnu ainsi que 1 ne se trouvait qu'en proportion assez faible dans mon mélange et j'ai dû beaucoup augmenter la quantité de matière sur laquelle j'opérais. Mais, même dans ces conditions favo- rables, il a fallu, après deux ans de fractionnements incessants (plus de huit cents séries de cristallisations), reconnaître que la méthode que j'em- ployais, faute d'une meilleure, ne pourrait me faire atteindre le but qu'après de bien longs mois encore. J'ai eu heureusement, l'automne der- nier, la bonne fortune de trouver enfin un procédé de fractionnement qui m'a permis non seulement d'atteindre le but que je poursuivais, mais s'est même montré d'une rapidité inespérée pour d'autres séparations et d'une grande commodité. Il consiste à faire cristalliser dans l'acide nitrique les azotates doubles magnésiens des terres rares. » Ces azotates magnésiens, qui n'avaient été signalés que dans le cas du lanthane et du cériura (Holzmank, Journ. fur pract. Chem., t. LXXV, p. 35o), existent encore pour le reste de la série des terres rares, apparem- ment jusqu'au bolmium, mais non pour l'yttrium. Ils répondent à la for- mule générale M-(AzO')«,3Mg(AzO')=,24H=0. » Le sel le moins soluble dans l'acide nitrique est celui de lanthane : la solubilité et l'instabilité des sels croissent à mesure que s'élève le poids moléculaire de la terre rare. Ainsi, tandis que, vers i6°, loo" d'acide nitrique ( Le séléniure amorphe, obtenu en jjrécipitant une solution d'un sel de manganèse, est jaune orangé, mais il est mélangé à du séléniure cristallin noir, ce qui lui donne un aspect gris rougeàtre. » Par voie sèc/ie. — En faisant arriver un mélange d'azote et d'hydrogène sélénié sur du chlorure de manganèse desséché, chauffé au rouge sombre, j'ai obtenu une masse noire, à surface boursouflée et brillante, tapissée intérieurement de fines ai- guilles prismatiques grises (gris jaune par transparence) mais dont les faibles dimen- sions ne permettent pas de déterminer la forme cristalline. Ces cristaux répondent également à la formule MnSe. i> Un mélange d'une molécule de séiéniale de manganèse pour quatre de charbon de sucre, chaulle au four électrique à la température d'un arc de 80 volts et i^o am- pères, pendant dix minutes, se transforme intégralement en un culot métallique à cas- sure très cristalline, grise, de SeMn. » Ce séléniure de manganèse résiste bien à l'action prolongée de cette haute tem- pérature. » Du séléniure de manganèse, obtenu par précipitation et desséché dans l'hydro- gène, chauffé au four électrique dans un creuset en traversant le couvercle, donne également un culot à aspect métallique à surface cristallisée et se clivant avec la plus grande facilité dans trois directions rectangulaires en donnant des lamelles carrées, grises par transparence, et n'agissant nullement sur la lumière polarisée. Ce séléniure répond à la formule MnSe et est isomorphe avec le sulfure de manganèse obtenu dans les mêmes conditions par M. Mourlot. » Propriétés. — Le séléniure de manganèse cristallisé, préparé au four électrique, a une densité de 5, 39 à + i5". (') Fabre, Thèse de Doctorat, 1886. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N- 15.) l33 ( I026 ) » Il est facilement attaqué par les acides dilués; l'acide chlorhydrique gazeux en déplace Se H". » Réduit en poudre et traité par de l'eau oxygénée légèrement chlorhy- drique, il se transforme en séléniate. » Il brûle dans le chlore en donnant MnCP et CP Se. » Au rouge sombre, l'oxygène le grille complètement, il reste dans la nacelle de l'oxyde salin de manganèse. » A l'ébuUition, l'eau l'altère légèrement. » Oxyséléniure de manganèse. — Le séléniate de manganèse porté au rouge blanc dans un tube de porcelaine est réduit par un courant d'hydrogène. Dans cette réac- tion, il se dégage de l'anhydride sélénleux qui se sublime dans les parties froides du tube; il reste dans les nacelles une masse friable verdàlre mélangée à du séléniure noir. » Celte poudre verte, traitée par l'acide chlorhydrique, laisse dégager de l'hydrogène sèlénié; elle brûle dans l'oxygène en donnant de l'anhy- dride sélénieux et de l'oxyde salin de manganèse. C'est un oxyséléniure de manganèse analogue à l'oxysulfure de manganèse vert qui se forme dans les mêmes conditions. » En résumé : » 1° J'ai obtenu un séléniure de manganèse cubique MnSe par l'action de SeH- sur une solution faiblement chlorhydrique d'acétate de manga- nèse, par la réduction au four électrique du séléniate de manganèse par le charbon et par la fusion à haute température du séléniure de manganèse précipité ; » 2" J'ai obtenu un séléniure de manganèse prismatique, MnSe, par l'action de l'hydrogène sélénié sur le chlorure de manganèse porté au rouge ; « 3° En réduisant du séléniate de manganèse par l'hydrogène à haute température, j'ai pu préparer un oxyséléniure vert de manganèse. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l' action réductrice du carbure de calcium ( ' ). Note de M. Geelmuyden, présentée par M. H. Moissan. « Dans ses premières recherches sur le carbure de calcium, M. Moissan a appelé l'attention sur les propriétés réductrices de ce composé et s'.r les réactions qu'il fournit en présence des oxydes. (') Laboratoire des hautes études de M. Moissan. m ( I027 ) » Nous avons examiné l'action au four électrique du carbure de calcium sur quelques autres composés, et nous donnerons dans celte Note les résultats que nous avons obtenus concernant l'action du carbure de calcium sur l'anhydride borique et siu- quelques sulfures métalliques naturels et artificiels. » Le carbure de calcium employé était du carbure industriel qui, à l'analyse, nous a donné les chiffres suivant^ : Ca 55 , 83 Al o,85 Fe 0,59 Si 0,21 C calculé 34,42 Insoluble dans H Cl 6,99 M Action du carbure de calcium sur l'anhydride borique. — Nous avons pensé que, dans la réduction de l'anhydride borique par le carbure de calcium, il était possible de reproduire l'un des deux corps déjà connus : le borure de carbone ou le borure de calcium. » Dans ce but, nous avons pulvérisé et mélangé l'anhydride borique fondu avec du carbure de calcium dans la proportion suivante : 526'' d'anhydride et loos'" de carbure. Ce mélange a été chauffé pendant cinq minutes dans le four électrique à creuset avec un courant de 900 ampères sous 45 volts. » Après refroidissement la partie supérieure du produit était constituée par une couche fondue, nettement cristallisée et facilement séparable de la partie inférieure. » Les cristaux étaient attaquables par l'acide azotique. Ils n'étaient donc pas consti- tués par du borure de carbone. » Après avoir lavé les cristaux plusieurs fois par l'acide chlorhydrique bouillant pour enlever complètement l'acide borique en excès, nous avons fait une analyse qualitative, qui nous a montré que les cristaux ne renfer- tnaient que du calcium et du bore. Les propriétés physiques du produit étaient les mêmes que celles du borure de calcium, préparé précédem- ment par (') MM. Moissan et Williams. » Nous avons en outre trouvé par l'analyse des proportions de bore et de calcium, correspondant bien à ce composé. » Le dosage fut effectué de la manière suivante : » Environ 08'', i des cristaux fut dissous dans une partie d'acide nitrique concentré u laboratoire et deux parties d'eau, dans un tube à essai qui était fermé par un bou- d (') Comptes rendus, t. CXXV, p. 629; 1897. ( I028 ) clion de verre, faisant corps avec un tube en verre courbé. Ce dernier plongeait dans un petit barboteur contenant une solution de soude. Le tube à essai était placé dans l'eau, afin d'éviter toute élévation de température. » Après avoir filtré au creuset de Goocli une petite quantité de graphite et d'un corps brunâtre, insoluble dans l'acide azotique, nous avons titré le bore à l'état d'acide borique par la méthode de M. Jones ('), modifiée par M. Alfred Stock ('). » Le dosage du calcium fut elTectué en dissolvant la matière dans l'acide nitrique el précipitant à l'état d'oxalate en solution acétique, afin d'éviter une précipitation de borate de calcium. » Les chiffres trouvés par l'analyse sont les suivants : Ca B.. Théorie I. II. pour B'Ca 37,57 38, o5 37.74 61,89 61,29 99.34 62,23 99.47 100,00 » Action du carbure de calcium SUT quelques suif lires mélalliques . — L'ac- tion du carbure de calcium agissant comme réducteur sur quelques sul- fures artificiels et naturels nous a semblé particulièrement intéressante. » Parmi les sulfures naturels nous avons choisi ceux qui habituellement renferment de nombreuses impuretés et sont peu propres au traitement métallurgique direct : par exemple la pyrite de fer, la panabase, etc. » Pyrite de fer. — Un mélange de i4oS' de pyrite de fer et de loo?'' de carbure de calcium fut chauffé pendant quinze minutes dans le four de M. Moissan avec un cou- rant de 900 ampères sous 45 volts. » Au fond du creuset se trouvait un culot métallique assez volumineux. » La partie supérieure était formée d'une masse bien cristallisée, contenant de petits globules mélalliques. » L'analyse qualitative du culot et des globules a montré qu'ils ne renfermaient que du fer saturé de graphite cristallisé. Il y a donc eu réduction complète. » Un dosage de ces cristauv a prouvé qu'ils étaient constitués par du sulfure de calcium impur. Les chiffres obtenus, après avoir soustrait les impuretés, sont les sui- vants : I. II. Théorie pour CaS. Ca 55,68 55,28 55,56 S 45,44 43,44 44,44 » La réaction a donc été la suivante : FeS'-H- 2CaC'^= Fe H- 2CaS -+- 4C. (') Amer. .Joiirii. of Science, t. VII, p. i47; Zeitschr. f. anorg. Che.uie, t. XX, p. 216. (■'-) Comptes rendus, 1900. ( '029 ) » Panabase. — Un mélange de 36o3'" de carbure de calcium et i8o6''de panabase fut cliauD'é pendant douze minutes avec un courant de 900 ampères sous 45 volts. » Au fond du creuset se trouvait un culot métallique, renfermant seulement du cuivre et du fer, impuretés que nous avons décelées dans le minerai. 11 n'j avait pas trace d'antimoine, qui s'était donc complètement volatilisé. Les autres impuretés re- connues dans le minerai : l'arsenic, le plomb et la silice, ne se retrouvaient pas dans le culot. Le soufre s'était combiné, comme dans le cas précédent, avec le calcium du carbure. » Nous avons également examiné l'action dti carbure de calcium sur la galène et la stibine, et nous avons trouvé que ces deux composés sont tous deux réduits en abandonnant leur soufre au calcium, mais que les métaux mis en liberté sont en même temps complètement volatilisés. » Nous avons aussi recherché si le carbure de calcium pouvait réduire les sulfures irréductibles par le charbon, tels que le sulfure de magnésium et le sidfure d'aluminium. » Sulfure de magnésium. — Le sulfure de magnésium, préparé par l'action d'hy- drogène sulfuré sur le sulfate de magnésium anlijdre, a été mélangé avec du carbure de calcium dans la proportion suivante: 56s'' de sulfure et 64»'' de carbure. Ce mélange fut chauffé pendant cinq minutes dans un tube de charbon avec un courant de 85o am- pères sous 43 volts. » Pendant la chaufife, nous avons observé des flammes éclairantes provenant d'une volatilisation du magnésium. II reste dans le tujje du sulfure de calcium, mais il n'^' a plus de magnésium. 11 y a donc eu réduction du sulfure de magnésium, mais le métal a été volatilisé. » Sulfure d'alutninium. — Nous avons fait un mélange de 6s'' de sulfure d'alumi- nium, préparé par l'action de l'hydrogène sulfuré sur de l'aluminium porté au rouge, et 08'' de carl)ure de calcium. » Ce mélange fut chaufTé dans une nacelle de charbon au four électrique à tube. Nous avons chaufTé pendant cinq minutes avec un courant de 900 ampères sous 45 volts. » 11 reste dans la nacelle une masse fondue, entraînant de petits globules qui sont du sulfure d'aluminium non attaqué. » Le sulfure d'aluminium est donc aussi irréductible par le carbure de calcium que par le charbon. « ( io3o ) CHIMIE MINÉRALE. - Sur Un nouveau mode de production de sulfates doubles de chrome {') . Note de M. C. Pagel, présentée par M. H. Moissan. « En chauffant SO"!!^ avec du bichromate de potasse, jusqu'à produc- tion de vapeurs blanches, M. Wernicke (-) obtient un résidu rougeâtre qui paraît être un mélange de plusieurs sels. Repris par HCl h chaud, il constate la formation d'un composé qui se rapproche de la formule ^ o^, .4SO'. Ce sel, chauffé dans un creuset de platine avec du bisulfate Cr^O / de potasse, donne un composé vert pâle en aiguilles, qui répond à la for- mule (SO'')^CrS 3 SO» H'. » En opérant d'une façon identique avec les sels de soude correspon- dants, il arrive à obtenir (SO')'CrS 3S0*Na-. » Ce produit cristallisé se présente sous forme de fines aiguilles. » Plus tard, M. Kiobb (') en s'occupant de l'action du sulfate d'ammo- niaque, par voie ignée, sur les sels de chrome, trouve qu'il se produit, tantôt (SO'')''Cr% 3S0Uz=H% tantôt (SO')'Cr-, 3S0'R=' si l'on opère en présence de sels potassiques. » Dans le cours de nos recherches sur la destruction des composés organiques par le mélange chlorochromique (^), nous avons obtenu inci- demment des sels analogues. Après disparition de la matière organique, il reste dans la cornue un résidu rouge à chaud et vert à froid. Cette masse très dense et dure, traitée par l'eau chaude, finit par se désagréger et se présente alors sous forme cristalline. Ces cristaux microscopiques con- stitués par des tables hexagonales sont mélangés à d'autres présentant la forme prismatique. Dans la pensée que celte différence de cristallisation pourrait résulter de l'emploi des deux sels à bases alcalines variables, nous avons opéré avec des mélanges de sels de potassium et de sodium. » Dans une première série d'expériences, nous traitons par l'acide sul- (') Travail fait au laboratoire de Toxicologie de l'École supérieure de Pharmacie de Nancy. (2) Poggendorff's Annal., Bd CLIX, p. Syg. (^) Comptes rendus, 1" semestre iSgS. - (*) Bulletin d' fiygiène publiijue et de Médecine légale ; ]\x\\\el 1898. ( io3i ; furique du bichroiuale de potasse et du chlorure de potassium et n'obte- nons que des cristaux hexagonaux. Dans une deuxième, en partant du bichromate de soude et du chlorure de sodium pur, c'est un sel prisma- tique qui se forme. Mais, pour qu'il prenne naissance, il importe de faire intervenir une matière organique. » Examinés au microscope polarisant, ces cristaux montrent une orien- tation le long des arêtes du prisme. Ils appartiennent, très probablement, au système hexagonal, car leur aspect rappelle absolument les cristaux de dioptase formés par la combinaison du rhomboèdre et du prisme hexa- gonal de deuxième espèce. » Ces cristaux sont insolubles dans l'eau et les acides; il ne sont atta- qués par la lessive de soude qu'en tube scellé. Chauffés sur une lame de platine, ils deviennent rouge violacé et, par refroidissement, reprennent leur couleur verte normale. » Ils donnent à l'analyse : Cr^O^ 18,5 SO^ 08,62 SO'Na^ 52,24 chiffres qui correspondent exactement à la formule (SO*)'Cr-, 3S0'Na-, qui exige Cr^O^ 18,66 SO» 58,67 SO'Na-' 52,02 » C'est l'analogue de celui que M. Étard a préparé sous le nom de kali- sulfate de chrome (SO^)^Cr-, 3S0^K- par fusion du chlorure violet ('), composé qui, d'après Recoura, peut être considéré comme du chromotri- sulfate de potasse (-). )) En opérant comme le fait M. Rlobb, mais en nous servant de bisul- fate de soude, c'est-à-dire en fondant dans un creuset un mélange de loos'' bisulfate de soude, So^'' sulfate d'ammoniaque, et ao*'"' stdfate de chrome, nous obtenons un sel cristallisé en fines aiguilles verdâtres, moins vertes que le sel prismatique. Ces aiguilles sont nettes et visibles à l'œil nu; elles ont les mêmes propriétés optiques que nos cristaux verts nette- ment définis. Malgré leur différence de forme, leur composition chimique (') Comptes rendus, t. LXXXIV, p. 1089; 1877. C^) Ibid., i"' semesire 1898. ( Io32 ) est cependant identique. Si avant de soumettre à la chaleur le mélange ci- dessus, nous l'imbibons de SO*H° de façon à faire une pâte molle, et que nous chauffions jusqu'à production d'abondantes Aapeurs blanches, la masse se boursoufle et entre en fusion tranquille. A ce moment, nous retirons le creuset du feu et obtenons par refroidissement le même sel que celui qui reste comme résidu par notre procédé de destruction. » C'est sans doute le sel en aiguilles mentionné plus haut, qu'avait obteim Wernicke, mais sans pouvoir indiquer le système cristallisé auquel il appartient. )) Ainsi donc, tout en partant d'un point de vue entièrement différent, nous arrivons au même résultat que cet auteur, en ce qui concerne la composition chimique des sels; mais, de plus, nous montrons que les sul- fates doubles de chrome et de potassium, de chrome et de sodium rentrent dans le système hexagonal. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Dosage èlectroly tique du plomh dans le sulfate et le chromale. Application à l'analyse des venes plombeux et des chromâtes de plomb (' ). Note de M. C. 3Iarie, présentée par M. H. Moissan. « Les deux principales méthodes de séparation du plomb, fondées sur sa précipitation, soit par l'hydrogène sulfuré, soit par l'acide sulfurique en présence d'alcool, l'amènent à une forme, sulfure ou sulfate, qui ne se prête pas au dosage éleclrolytiqne, à cause de son insolubilité dans l'acide azotique étendu. L'acide azotique transformant facilement le sulfure en sulfate, je ne considérerai que ce dernier sel. )) Pour effectuer la dissolution du sulfate dans l'acide azotique, je me suis arrêté après quelques essais à l'emploi de l'azotate d'ammoniaque, réactif qui n'introduit aucune substance fixe et peut être facilement éliminé dans les opérations analytiques ultérieures. Cette dissolution se fait de la manière suivante. )) Le sulfate de plomb est placé dans le verre de Bohême où se fera l'électrolyse, puis attaqué par l'acide azotique auquel peu à peu on ajoute des cristaux d'azotate d'ammoniaque. Quand le sulfate est complètement disparu, on étend avec de l'eau chaude, puis on éleclroljse dans les conditions ordinaires (^) en maintenant la tenipé- (') Faculté des Sciences. Enseignement pratique de la Chimie appliquée. (^) RiBAN, Traité d' Analyse cliiinique quanlitalù'e paiélectrolyse, p. i53. ( io3] ) rature à ôo^-jo". Les quantités de réactif nécessaires sont les suivantes : pour os', 3 de sulfate il faut environ 5e'' d'azotate d'ammoniaque; quant à l'acide azotique, sa quan- tité est déterminée par cette condition qu'après dilution le liquide doit contenir en- viron lo pour loo d'acide libre. En trois heures, avec une électrode en plaline dépoli d'une surface de 90'^""! et un courant de o"™?, 3 on dépose facilement oS'',4 de bioxyde de plomb. » Cette méthode permet d'appliquer l'électrolyse à l'analyse des verres à base de plomb. Pour cela, il suffit d'attaquer le verre finement pulvérisé par l'acide fluorhydrique additionné de la quantité d'acide sulfurique nécessaire pour transformer les bases en sulfates. Un excès d'acide sulfu- rique un peu considérable nuit, en effet, à la dissolution du sidfate de plomb, dissolution qui se fait comme il est dit plus haut. Après l'électro- lyse, on peut procéder immédiatement au dosage des métaux alcalins si le produit analysé est un véritable cristal, c'est-k-dire ne contient aucun métal du groupe dti fer ou du groupe des alcalino-terreux. » Dosage du plomb dans les chromâtes. — Le chromate de plomb se dissout dans l'acide azotique et l'azotate d'ammoniaque encore plus facilement que le sulfate. Pour os%o5 de chromate, 1^^ d'azotate suffisent; quant à l'acide azotique, il suffit que la liqueur fiuale en contienne 10 pour 100. L'électrolyse s'effectue exactement comme dans le cas du sulfate; l'acide chromique est complètement ramené pendant l'opération à l'état de sel de sesquioxyde précipitable directement par l'ammoniaque. » Par la simplicité des opérations analytiques et l'exactitude des résul- tats qu'elle fournit la méthode décrite dans cette Note facilitera l'analyse de produits industriels importants, les silicates et les chromâtes à base de plomb. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide xy.f^-triméthyl-^^-oxyadipique (^). Note de M. E.-E. Blaise, présentée par M. H. Moissan. « La synthèse des acides adipiques alcoylés présente aujourd'hui un cer- tain intérêt, en raison de la propriété que possèdent leurs éthers de se condenser, sous l'influence du sodium, pour fournir les éthers alcoylcyclo- pentanonecarboniques. Ceux-ci semblent constituer, d'autre part, le pre- (') Faculté des Sciences de Lille. C. R., 19C0, I" Semestre. (T, CXXX, N» 15.) I 34 ( io34 ) mier terme de la synthèse des dérivés du camphre, et ce travail a été entrepris dans le but d'obtenir des dérivés possédant les formules de constitution que leur attribue M. Bredt. » L'éther méthylique de l'acide lactonique qui correspond à l'acide aa,3- triméthyl-p-oxyadipique a été obtenu en condensant lelévulate de méihyle et le bromo-isobutyrate de méthyle, en présence du zinc. CH'-CO-CH'i-CH^-CO^CH'^ /O — Zn Br = CH'- G ~ G(GH')^- CO^GIP. CH^-GH-^— CO^GIP ^"'\GBr CO^CH'+Zn » Le dérivé bromozincique ainsi formé est ensuite décomposé par l'acide sulfurique étendu. /O — ZnBr aGH^— G - G(CH5)-— GO'CH' (iH^-GH*— GO'-GH' 4-aH20=:Zn0 4-ZnBr2+2GH»0 aCH»- G — C(GtP)-- GO^CH' I \ I ^\ I \ I GH^— GH^— GO » Cette condensation fournit un rendement qui ne dépasse pas i5 à ïj pour loo; de plus, il est fort difficile de débarrasser complètement le produit obtenu du zinc qu'il renferme. En même temps se forment d'ailleurs d'autres composés, non distillables sans décomposition, même dans le vide. » L'éther lactonique constitue un liquide huileux, plus dense que l'eau, bouillant à i62°-i65'^ sous 19™™; D,^ — i,i334. Il possède bien la formule lactonique et ne renferme pas d'oxhydryle libre, car il ne réagit pas sur le chlorure d'acétyle. La saponification par les alcalis le décompose complè- tement en acides lévulique et isobutyrique. Pour obtenir l'acide lactonique correspondant, la saponification doit être effectuée au m:;yen de l'acide chlorhydrique étendu. Même dans ces conditions, d'ailleurs, on ne peut pas éviter une autre décomposition, partielle, due à l'instabilité de l'acide; ( io35 ) celui-ci perd une molécule d'anhydride carbonique et se transforme en lactone. » L'acide lactonique : av - C - C (CH' ) • - CO'H \ \o. \ \ CH= - CH^ - CO cristallise en beaux prismes fusibles à io8°-io9°. Il est peu soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther, mais plus soluble dans le chloroforme; l'alcool méthylique convient particulièrement bien pour le faire recristalliser. Cet acide présente une résistance remarquable à l'éthérification; lorsqu'on sature sa solution alcoolique d'acide chlorhydrique ou qu'on la fait bouil- lir, après addition d'acide sulfurique, on n'obtient que des traces d'un éther qui ne correspond d'ailleurs pas à l'acide lui-même, mais à un acide non saturé qui résulte de sa décomposition. On ne peut obtenir l'éther de l'acide lactonique qu'en transformant celui-ci en sel de sodium qu'on chauffe avec de l'iodure d'éthyle, en solution alcoolique; on opère en tube scellé et au bain-marie. L'éther éthylique qui se forme dans ces conditions constitue un liquide peu odorant, bouillant à 287°-289° sous la pression atmosphérique, sans altération sensible. » L'acide lactonique fournit un sel de plomb très peu soluble dans l'eau froide d'où il cristallise en belles aiguilles. » Cet acide est très peu stable; chauffé seul, il commence à se décom- poser vers 175°. Cette décomposition consiste en un dégagement d'anhy- dride carbonique et l'on obtient simultanément un acide non saturé et une lactone isomèie avec celui-ci CH' — C-C(CH^)=-G02H \ \ O CO^ \ CH^_C-CH(CH')^ CIl-CH^-GO'H CH=-CH-— GO CH^_C— CH(GIP) = GO-^ + \ \ O \ \ GH^ — GH2 — CO ( io36 ) » La lacloiie constitue un liquide insoluble dans l'eau, mais soluble dans les liqueurs alcalines, à l'ébullition. Elle possède une odeur légère- ment camphrée et bout à 234''-236°. » L'acide non saturé est également liquide ; il bout à 235''-237". Cet acide fournit aisément un éther étliylique qui bout à 2o3°-2o4° et possède une odeur agréable rappelant celle de l'acétate d'amyle. L'acide non saturé fixe énergiquement le brome; en solution sulfocarbonique, on obtient un dibromure cristallisant dans le benzène en petites lamelles brillantes qui fondent à i4i°-i42" avec décomposition. L'acide bromhydrique en solution aqueuse saturée fournit de même un bromhydrate cristallisé. L'acide brom- hydrique, à l'ébullition, transforme l'acide non saturé en la lactone isomère. » La réduction de l'acide lactonique par l'acide iodhydrique bouillant à 127° et le phosphore ne fournit pas de résultat; l'acide lactonique se décompose en effet dans ces conditions et perd une molécule d'anhydride carbonique. » La faible acidité de l'acide triméthyladipolactonique montre combien la forme de la chaîne carbonée et le poids de la molécule influent sur l'énergie du carboxyle; la non-éthérification d'un composé par l'alcool en présence des acides minéraux ne saurait être considérée comme démon- trant l'absence de carboxyle dans ce composé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Réaction du chlorure d'amyle sur le carbure de calcium . Note de M. P. Lefebvre, présentée par M. Troost. « Dans des recherches actuellement en cours j'ai été conduit à faire passer de la vapeur de chlorure d'amyle sur du carbure de calcium chauffé au rouge naissant. Mes recherches ont élé de deux sortes. Dans les unes, j'ai surtout cherché à recueillir les produits liquides de la réaction; dans les autres, j'ai fait des mesures relatives à la nature des phénomènes qui se passent. » Les produits liquides obtenus soumis à la distillation fractionnée se sont nettement séparés en produits non chlorés bouillant au-dessous de 4?" et produits chlorés bouillant au-dessus de 7.5°. » Pour les premiers, la densité de vapeur a.SS et la densité du liquide 0,676 à 0° sont voisines de celles des amylénes. J'en ai tiré presque exclu- sivement deux fractions bouillant sensiblement à points fixes 3i°-32" et ( io37 ) 35"-37° et que j'ai analysées. Fractions Calculé pour Si'-32'. 35°-37°. C^H'». Carbone 85,5 85,9 ^5,7 Hydrogène i4>3 i4>3 '4,3 » On a donc là un mélange de deux amylènes dans les proportions de I ou 2 à peu près. ). La fraction 3i°-32<' a pour densité de vapeur 2,48; la densité du liquide à 0° est 0,673. » La fraction 37"-39° a pour densité de vapeur 2,59; la densité du liquide à 0° est 0,67g. » Ces constantes semblent nettement indiquer le mélhyla-butène, (a-méthyléthyléthylène) et le méthyU-bulène^ (trimélhyléthylène). » Les produits chlorés ont pour densité, à o", à l'état liquide o,883 ; la densité de vapeur est 3,65; constantes voisines de celles des chlorures d'amyle. Je me suis assuré qu'ils ne renfermaient pas de benzine. Leur séparation est difficile. » J'ai analysé les parties principales 84''-89'' et 89°-94''. » Les produits chlorés sont un mélange de chlorures d'amyle : » La fraction 84°-89° de densité à o" égale à 0,880 est du chlorure d'amyle tertiaire. La fraction Sg^-g'^" de densité 0,884 doit être le chlo- rure d'amyle secondaire, qui correspond à l'isopropylène. Les fractions supérieures ne diffèrent pas du chlorure d'amyle employé. » Pour préciser ce qui a dû se passer, j'ai eu recours à une expérience quantitative. J'ai opéré dans un tube à analyse organique, le chlorure d'amyle et le carbure de calcium étant placés dans le tube même; les liquides étaient condensés par un mélange réfrigérant, les gaz dégagés sur la cuve à mercure. » 56^53 de chlorure d'amyle en vapeur ont passé sur 3o^'' de carbure de calcium (pulvérisé et calciné) à la température du rouge naissant. Le poids du solide a augmenté de i"»'', 075; il a été recueilli 3s'',95 de liquide et 44^*^*^ de gaz (ramenés à 0° et 76*^"). » Le résidu, d'apparence un peu charbonneuse, traité par l'eau a donné 390'"' de gaz de moins que 3oS' de carbure pulvérisé en même temps. Un dosage comparatif de chlore a donné S^'', loi de chlorure d'argent pour le chlore entré en réaction, ce qui correspond à la décomposition de 3^', 79 de chlorure d'amyle. ( io38 ) » Le liquide obtenu a une force élastique maxima de 9"™ à la tempéra- ture du mélangé réfrigérant. » L'analyse des gaz obtenus, faite au moyen des absorbants ordinaires, donne : Centimètres Pour loo cubes. Pour loo. (Az déduit). Acétylène 120,8 20, 5 27,0 Éthylène 48,5 8,2 10,8 Autres carbures éthyléniques. 81,7 i3,8 18, 3 Hydrogène igS 33, o 43,9 Azote (introduit) i44 ''•'l '4 » 446-f-i44 99'9 '00, o » Je me suis assuré de l'absence de carbures acétyléniques par différents moyens; en particulier, l'action successive du chlorure cuivreux ammo- niacal et de l'acide sulfurique concentré donne les mêmes résultats, quel que soit l'ordre des opérations. Il n'y a que des traces (?) de carbures saturés. Les gaz recueillis doivent contenir une petite quantité de chlorure d'amyle; les vapeurs de ce corps tendent à rendre un peu trop forte l'absorption par l'acide sulfurique surtout; d'ailleurs, il y en a très peu. » La formation simultanée de chlorure de calcium, amylène et acétylène, semble le phénomène fondamental. Elle s'interprète naturellement par la réaction ( ' ) C^Ca -+- 2G*H" Cl = C-H= + ^C^H'" -h CaCP. M D'après le dosage du chlore dans le résidu solide, il y a eu destruction de 3s'", 79 de chlorure d'amyle; il s'ensuivrait corrélativement la formation de 3g']'^'^ d'acétylène, de 2S'',49 d'amylène et une augmentation de poids de o^'',83 du sel de calcium. » Le premier résultat est d'accord avec la différence des productions d'acétylène trouvées pour le carbure résidu et le carbure neuf (Sgo*^'). » Le deuxième résultat peut s'interpréter en supposant que les carbures éthyléniques sont uniquement des amylènes. » Si l'on remarque qu'on ne retrouve que i2i™ d'acétylène au lieu de Sg^*^*^ et qu'il s'est formé de l'hydrogène et de l'éthylène, on conclura qu'une partie de l'acétylène s'est transformée en charbon et hydrogène; une autre partie a dvi s'unir à de l'hydrogène pour donner l'éthylène. Les 276" (') Le chlorure d'amyle étant sans doute partiellement dissocié. ( io39 ) manquant auraient alors été transformés en 19,^" d'hydrogène, 4o", 5 d'élhvlène et o^'', 252 de charbon. » La formation de o^, aSa de charbon et l'augmentation de poids due à la transformation du carbure de calcium en chlorure (0^'', 83) donnent en tout iS'',o82 au lieu de i^^'^o^S observé; l'accord est satisfaisant. » Mais il manque ^''^ d'éthylène, et celte proportion semble trop forte pour être mise sur le compte des erreurs d'expérience. Je crois qu'on doit l'expliquer par un commencement de décomposition de l'amylène en éthy- lène et propylène, décomposition très nette à une température supé- rieure (') (rouge sombre). Dans cette décomposition, en effet, l'amylène en vapeur est remplacé par un égal volume de propylène; l'absorption par l'acide sulfurique n'est pas changée. Tous les résultats précédents sub- sisteront, mais on aura plus d'éthylène. L'explication des phénomènes est complète en supposant l'existence dans le gaz recueilli de 8*='= de propylène (soit 1,3 pour 100), et 12, 5 pour 100 de vapeur d'amylène. » Cette supposition trouve une vérification dans ce fait que la force élastique maxima du liquide recueilli ne dépasse pas 9*^"" dans le mélange réfrigérant, ce qui correspond, à 0°, à 12, 5 pour 100 presque exactement. D'un autre côté, dans une expérience faite à température plus élevée, j'ai pu constater la formation de 7 pour 100 de propylène. Enfin, en faisant agir sur le brome des quantités notables de gaz résultant de l'action du chlorure d'amyle sur le carbure de calcium, j'ai pu séparer par distillation fractionnée une petite quantité de liquide bouillant à i35°, comme le mé- lange de bromures d'éthylène et de propylène. » PHYSIOLOGIE. — Les ganglions nerveux des racines postérieures appar- tiennent au système du grand sympathique. Note de M. Nicolas- Alberto Barbieri. « chez les mammifères (chats, chiens, lapins, cobayes) les cellules des ganglions spinaux, décrites comme unipolaires ou bipolaires, selon la mé- thode choisie et les chances de l'observateur, ne contractent aucune rela- tion avec les tubes nerveux des racines postérieures. » La manière dont ces cellules sont groupées empêche de les considérer comme multipolaires. Ces cellules peuvent être altérées ou dissoutes (') Cf. WuRTZ, Ann. de Chimie et de Physique, Z" série, t. II, p. 89. (substances chimiques) sans que la forme, le contour, la continuité même des tubes nerveux des racines postérieures soient altérés. » Chaque ganglion spinal contient de deux cents à cinq cents cellules, tandis que le nombre des tubes nerveux des racines postérieures, qui traversent le même ganglion, est de mille à trois mille. Ce nombre est, en général, le double de celui des tubes nerveux qu'on rencontre dans les racines antérieures correspondantes (de 5oo à i5oo). Tous les nerfs d'origine spinale ont un plus grand nombre de tubes nerveux formés par les racines postérieures que de tubes nerveux formés par les racines anté- rieures. )) On est surpris, lorsqu'on compte les tubes nerveux des racines posté- rieures, de trouver à plusieurs reprises, à côté de ces tubes, d'autres tubes d'un diamètre plus petit, enveloppés d'une gaine conjonctive plus mince dont le contenu est moins granuleux, plus transparent, presque limpide. Si alors on détache avec soin d'un segment de la moelle épinière les racines antérieures et postérieures, avec les ganglions et les rameaux communicants du sympathique, on peut s'assurer que les deux cents ou cinq cents petits tubes du sympathique (rameaux communicants) se di- visent en deux branches presqu'au bord inférieur du ganglion spinal. Ces branches pénètrent dans le ganglion. Les petits tubes du sympathique, après avoir contracté une relation intime avec les cellules ganglionnaires, se réunissent entre eux d'une manière qui n'est ni constante ni précise, s'intercalent, de temps à autre, entre les tubes nerveux des racines posté- rieures, et aboutissent à la cellule nerveuse par le sillon collatéral posté- rieur. On trouve ces mêmes petits tubes du sympathique parmi les racines d'émergence de tel ou tel autre nerf crânien, comme on pourra le voir dans un exposé détaillé de la méthode. )) L'origine médullaire et encéphalique du sympathique se trouve ainsi établie. Les cellules des ganglions spinaux sont les cellules du sympathique (rameaux communicants). )> La somme des lubes nerveux de toutes les racines des nerfs spinaux est, par exemple, chez le lapin d'environ soixante-dix mille. Ce nombre est trop petit pour être mis en rapport avec les différents tissus de l'animal; il est, au contraire, trop grand pour être mis en rapport avec la surface de section du collet du bulbe. )) Les racines postérieures naissent du sillon collatéral postérieur par de petites barbes. Chaque barbe contient un certain nombre de tubes ner- veux; plusieurs barbes forment une racine; plusieurs racines, à leur tour, forment mi faisceau nerveux ou nerf radiculaire. On trouve sur le bord supérieur de chaque ganglion spinal deux ou trois nerfs radiculaires qui sont séparés entre eux par la dure-n^ère spinale. Les racines postérieures pénètrent dans le ganglion à l'état de nerf, c'est-à-Hire largement pourvues de tissu conjonctif, » Les racines antérieures (qui naissent du sillon collatéral ventral) ont une origine analogue : elles se réunissent en dehors et au-dessous du gan- glion avec les nerfs radiculaires postérieurs pour former le nerf mixte péri- phérique ou protonerf. )) Le nerf mixte périphérique (protonerf) de chaque paire de nerfs spinaux, après avoir donné naissance au petit rameau méningé, se divise en deux branches, l'une antérieure, en général volumineuse, l'autre pos- térieure, grêle. » Il semble que les racines antérieures dans un point plus ou moins éloigné du bord inférieur de chaque ganglion spinal se bifurquent en deux faisceaux inégaux, grand et petit. Le grand faisceau passe à travers un écartement des nerfs radiculaires postérieurs, s'accole à un petit faisceau donné par les racines postérieures et forme la branche grêle ou posté- rieure du nerf mixte périphérique (protonerf). Le petit faisceau, uni à tout le reste des tubes nerveux des racines postérieures, constitue la branche volumineuse ou antérieure du nerf mixte périphérique (protonerf). » M. A. Seyewetz ^adresse une Note « Sur la composition des précipités obtenus par réaction des colorants basiques sur les matières colorantes acides et la sensibilité de ces réactions ». M. F. BoiîFFE adresse les résultats de ses recherches sur le psoriasis. MM. DucRETET et PopoFF adressent, à propos d'une Note de M. Thomas Tommasina du 2 avril, une réclamation de priorité relative à l'application directe du téléphone à la réception des signaux de la télégraphie sans fd. Ils ajoutent que le procédé présenté par M. Tommasina est décrit dans un brevet qu'ils ont pris en France le 22 janvier dernier. La séance est levée à 4 heures. M. B. C R.. 1900, I" Semestre. (T. CXX\, K° 15.) i3; I042 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du ig mars 1900. ( Suite.) Centralbureau der internationalen Erdmessung. Bericht iiher den Sland der ErfoTSchung der Breitenvariation am Schlusse des Jahrers 1899, von Th. Albrecht. Berlin, jgoo. Die chemische Industrie und die ihr venvandlen Gebiete am Ende des 19. Jahrhunderts. (Sejjarat-Abdruck ans der Chemiker-Zeilung ). Cothen (^Anhalt), 1900; i fasc. in-8°. (Hommage du D''G. Rrause. ) Observalorio de Manila, dirigido por los Padres de la Compania de Jésus. Tifones del Archipielago Filipino y mares circunvecinos iSgS y 1896, estudio de los m.ismos, por el P. Juan Ddyle, S. J. Manila, 1899; i fasc. gr. in-8°. (Envoi de M. le Minisire de l'Instruction publique.) Boletin del instituto geotogico de Mexico. El Real del Monte, por Ezequiel Ordonez y Manuel Rangel. Mexico, 1899; 1 fasc. in-4". Ministerio de Fomento. Direccion gênerai de estadistica a cargo del D"' Antonio Penafiel : Censo de los eslados de Campeche, Colima, Chiapas, Gerrero, Morelos y territoris de Tepic y Baja California, verificado el 20 de octubre de 1895. Mexico, 1899; 7 fasc. gr. in-8°. Bulletin de l' Académie royale de Médecine de Belgique; !¥■= série, t. XIV. n" 1, année 1900. Bruxelles; i fasc. in-8°. Bulletin international de l' Académie des Sciences de Cracovie. Comptes rendus des séances de l'année 1900. Janvier. Cracovie; i fasc. iti-8°. Actas de la Sociedad espanola de Historia natural; enero y febrero de 1900. Madrid; 1 fasc. in-8". Societa reale di Napoli. Atti délia reale Accademia di Archeologia, letterc e bellearti; Yo\. XX, 1898-99. Napoli, 1899; 1 vol. in-4°. Transactions of the american mathemaiical Society. Vol. 1, numb. 1. January 1900. Lancaster, Pa., and New York; i fasc. in-4°. Officiai copy. Summary of the observations made at the stations included in the daily and weekly weather reports for the calendar month. January 1900. Issued by the Meteorological Office, London; i feuille double, in-4°. Memoirsofthe geologicalSurvey of India. Palaeontologiaindica ; ser. XV : ( io43 ) Himatayanfossils, vol. I, part. 2; vol. II, title page, contents and appendix; new séries : Vol. I, 1,2. Calcutta, i 899; 4 fasc. in-4". OUVRAGBS REÇUS DANS LA SÉANCE DU 26 MARS IQOO. Les éclipses du vingtième siècle visibles à Paris, par M. Camille Flammarion. Paris, s. d. ; i fasc. in-S". Précis historique, descriptif, analytique et photomicro graphique des végétaux propres à la fabrication de la cellulose et du papier, avec 5o planches en photo- collographie, par MM. Léon Rostaing, Marcel Rostaing etFLEURY Percie DU Sert. Paris, H. Everling ; i vol. gr. in-S". (Présenté par M. G. Lemoine. Hommage de l'Auteur.) Bulletin mensuel du Bureau central météorologique de France, publié par M. E. Mascart; année 1900, n° 1, janvier. Paris, Gauthier-Villars; i fasc. in-4''. Mémoires de la Société nationale d Agriculture, Sciences et Arts d' Angers ; 5* série, t. Il, année 1899. Angers, 1900; i vol. in-8°. Accademia reale délie Scienze di Torino (anno 1899-1900). Eugenio Beltrami : Commemorazione letta il 25 febbrario igoo alla classe di Scienze fisiche, matematiche e naturali, dal socio Enrico d'OviDio. Torino, Carlo Clausen, 1900; i fasc. in-8°. Discours prononcé au vingt-cinquième anniversaire de la Société géologique de Belgique sur les progrès réalisés en Géologie de 1874 à 1898, par M. Lohest. Liège, 1899; I fasc. in-4°. Stratigraphie du massif cambrien deStavelot, par M. Lohest et H. Foriiî. Liège, imp. H. Vaillant-Carmanne, 1899-1900; i fasc. in-4°. Les coquilles du limon, par G. Dewalque, J. Cornet, C. Malaise, M. Lohest et H. Forir. Liège, 1899; i fasc. in-8°. Publications àe M. Max. Lohest. Liège, H. Poncelet, 1900; x fasc. in-8". Publications de M. Henri Forir. Liège, H. Poncelet, 1900; i fasc. in-8". Plantes de la Macédoine appartenant au vilayet de Monastir, recueillies par Michel Dimonié, étudiées, déterminées et classées par le D'' D. Grecescu. Bucarest, 1899; i fasc. in-8°. Laboraloriul de Botanicà medicala din Bucuresci. Plantele indigène dut Româniea alèse in 1898-1899. Bucuresci, 1899-1900; 2 fasc. in-8''. The bowsher tellurian for common schools, high schools, institutes and uni- wra//'e5. Champaign, Illinois, s.d.; i opuscule in-i6. io44 ) Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences. Vol, XXXV, n'' 12, Janiiary 1900; i f;isc. in-8". Memoirs of the geologicalSnrvey oj India. Vol. XXVIII, part I. Calcutta, 1898; I fasc, \n-%°. ERRATA. (Séance du 2 avril 1900.) Note de M. C. Phisalix, Sur un nouveau microbe pathogène, etc. • Page gSo, ligne 19, au lieu de et c'est ce système, lisez et c'est ce symptôme. Page 953, ligne i5, an lieu de dans la vessie d'un cliien, lisez dans la veine d'un chien. K 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 0 avril 1900. DISCOURS. M JuLKS Lemaitre. - Discours prononcé, aux funérailles de M. Joseph Bertrand, au nom de l'Académie française M. Maurice Levy. - Discours prononce, aux funérailles de M. Joseph Bertrand, au nom de l'Académie des Sciences M Berthelot. - Discours prononce aux funérailles de M . Joseph Bertrand, comme Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences .' M Gaston Darboux. — Discours prononce, aux funérailles de M. Joseph Bertrand. au nom delà Société de secours des Amis New-York au sujet des travaux poursuivis par M. Baoul Pictet pour la production économique de l'oxygène liquide ou M.^J. Guillaume.- Observations du Soleil faites à l'observatoire de Lyon ( équatorial Brunner de 0», 16) pendant le quatrième trimestre de .S99, et résumé annuel pour 1809 ■,■■■■..'" M. J. Clauun. - Sur certaines équations de Monge-.\mpére ; ; M. Desaints. - Sur la représentation ge- 9'l> '19' 99" N" ir.. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pag nérale des fonctions analytiques quel- conques MM. A. et V. GuiLLET. — Nouveaux modes d'enli-etien des diapasons M. Henui Benard. — Étude expérimentale du mouvement des liquides propageant de la chaleur par convection. Régime pernjanent : tourbillons cellulaires M. Bernard Brunhes. — Sur la durée d'émission des rayojis Rôntgen M. P. Villard. — Sur la rértexion et la réfraction des rayons cathodiques et des rayons déviables dn radium MM. P. Curie et G. Sagnac. - Électrisa- tion négative des rayons secondaires pro- duits au moyen des rayons Rontgen M. DE Forcrand. Chaleur déformation du bioxyde de strontium hydraté et anhydre M. Euu. Demarçay. — Sur un nouveau mode de fractionnement de quelques terres rares M. Maurice François. - Formations de I lodure de monomercurammonium par action ménagée de l'ammoniaque con- centrée sur l'iodure de mercurdiam- monium M. F0NZE.S-R1ACON. — Sur un séléniure de manganèse cristallisé et un oxyscicniure. Bulletin bibliographique Ebrata . , 990 ïfi - tri I02t» i..3-> ..33 ln3() 1.0 ] t, M /• Pages. 'M- GEELJiL-VDiix. - Sur l'action réductrice du carbure do calcium M. C. Pagel. - Sur un nouveau mode de production de sulfates doubles de chrome M. C. Marie. - Dosage électrolvtique du plomb dajis le sulfate et le chrouiatc Application à l'analyse des verres plom- beux et des chromâtes de plomb. M. E.-E. Blalse. -- Sur l'acide gi^b méthyl-p-oxyadipique MF. Leeervue. - Réaction du chloruré damyle sur le carbure de calcium. M. Nicolas-Alberto Bareieri. — Les gan- glions ncr\éux des racines postérieures appartiennentau systcmedu grand svmpa- thique ^ M. A. Seyewetz adresse une Note « Sur la composition des précipités obtenus par reaction des colorants basiques sur les matières colorantes acides et la sensibi- lité de ces réactions « , M. F. Bouffe adresse les résultats de ses recherches sur le psoriasis MM. DucRETEï et PopoFF adressent,' a propos d'une Note de M. Thomas Tonunasina du 2 avril, une réclamation de priorité relative à l'application directe du téléphone i la réception des signaux de la télégraphie sans (il lo'll . .0.^1 1042 1044 PARIS. -(MPRfMERIE GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant • t»ADrHlER-VaL*ns. / MAY sa 1800 1900 PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR IVIitl. IiBS SBCnÉrAKRES PEBPÉTUEIiS. TOME CXXX. 1V° 16 (17 Avril 1900). v». PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55, 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ^ ADOPTÉ DANS. LES SÉANCES DES 2^ JUIN 1862 ET lk MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes. séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membi'es et de l'analyse des Mémoires ou Ilotes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque oîahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les ] rogranimes des prix proposés par l'Acad sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'?j que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séano bliqiie ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sava étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requ Membre qui fait la présentation est toujours ne mais les Secrétaires ont le droit de réduire cel autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondan. cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être i l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus 1 jeudi à 10 heures du malin; faute d'être remi. le litre seul du Mémoire estinséré dans le Compu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à pari. Les Comptes rendus n'ont pas de planclies. Le tirage à part des articles est aux frais ' leurs; il n'y a d'exception que pour les Rap) les Instructions demandés par le Gouverneœf /ARTICLE 5. Tous les SIX mois, la Commission admmistn;. on 1. Olli D1 ;i su SX' tSi .n Rapport sur la situation des Comptes ren^i l'impression de chaque volume. Les 8ecrélai.es sont chargés de l'exécution sent Règlement. I ipT de iivti MAy 23 1900 COMPTES RENDUS DES SÉÂ^NCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES - fl a a -gj SEANCE DU MARDI 17 AVRCL 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. TlîERMOCUlMlE. — Sur la chaleur de combustion de quelques liquides très volatils; par MM. Berthelot et Delépine. « La combustion des corps combustibles, et spécialement celle des com- posés organiques, s'effectue avec facilité et précision dans la bombe calori- métrique, au moyen de l'oxygène comprimé à 25 atmosphères. Toutefois la combustion des corps très volatils exige des précautions particulières, si l'on veut en éviter soit la vaporisation partielle dans la bombe, soit l'oxy- dation commençante, circonstances qui tendent à fausser les mesures calorimétriques. » Dans le Traité pratique deCalorimélrie chimique de l'un de nous, il est décrit (p. i6o) un artifice destiné à éviter ces difficultés, et fondé sur l'emploi d'une sorte d'ampoule à parois mixtes, le fond en platine, la C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 16.) ï36 ( i<>4G ) partie supérieure constituée par une pellicule de coUodion. Cet artifice n'est pas toujours suffisant, en raison de l'action dissolvante exercée par un certain nombre de vapeurs sur le coUodion. De là la nécessité de recourir à d'autres procédés. L'emploi d'une ampoule de verre scellée à la lampe était tout indiqué. Mais la difficulté consiste à rompre cette ampoule au moment même où l'on effectue l'inflammation. » Dès l'origine, l'un de nous avait eu recours à cet effet à l'incandes- cence électrique d'un fil métallique entourant l'ampoule. Ce tour de main réussit en effet souvent; mais il comporte de nombreux ratés qui en rendent la mise en œuvre pénible, surtout si l'on veut donner à l'incandescence une durée assez courte pour que la source de chaleur étrangère ainsi intro- duite dans la bombe produise des effets négligeables. » Nous avons repris la question dans ces derniers temps sous une autre forme plus pratique et plus exacte, qui consiste à faire éclater l'ampoule par l'application d'une petite quantité de combustible, très exactement pesée et dont la valeur calorimétrique soit exactement connue. A cet effet une ampoule de verre, qui ne doit pas être trop mince, est pesée, puis remplie aussi exactement que possible (sauf sa pointe) avec le liquide volatil; on la scelle à la lampe et l'on détermine le poids du liquide inté- rieur, dont la quantité sera voisine de i^'' pour la plupart des corps mis en expérience. On met l'ampoule en place dans la bombe et l'on dépose à côté une petite quantité (os^oS à os^'',o4) de camphre, exactement pesée, avec une mèche de coton-poudre (o^'',o'2 environ), en contact elle-même avec un fil de platine. On ferme la bombe, on comprime l'oxygène; on place l'appareil dans le calorimètre et l'on étudie la marche du thermo- mètre. Cela fait on porte le fil de platine à l'incandescence, à l'aide d'un courant électrique. On entend aussitôt l'explosion de l'ampoule et la combustion se produit au même moment, comme à l'ordinaire. Il est bon de s'assurer, par un essai préalable fait à blanc, que l'ampoule scellée né sera pas écrasée par une pression de 20 atmosphères. » Ce procédé peut être appliqué pour les liquides les plus volatils, ainsi que pour les gaz liquéfiés, qu'il est facile d'enfermer dans des ampoules convenablement refroidies. Nous allons donner quelques chiffres obtenus par cette voie, avec des corps que diverses observations nous avaient en- gagés à soumettre à un nouvel examen. . k ( io47 ) I. Aldéhyde èthyliqde : OH' 0 = 44, liquide. — Très pur. 0 Trois déterminations, soit pour i^'': 6340'"', 3; 6327"^*', i; 6346""', o. Cal Chaleur de combustion moléculaire à volume constant 278,86 )i à pression constante. . . 279,16 Formation par les éléments (") + 47'^"'>45 liquide + 41,45 gaz. » -h 5 i'^-'',o dissous » Ces chiffres s'écartent notablement des valeurs + 37^"', i et -h Si'^"', précédemment données, d'après des expériences exécutées sur la détona- tion d'un mélange d'oxygène et d'aldéhyde gazeux. M L'écart est attribiiable à une cause d'erreur inaperçue, l'oxydation lente que ce dernier mélange éprouve, pendant l'intervalle qui sépare le remplissage de la bombe de la combustion. Cette dernière change tout en acide carbonique et en eau; mais la portion d'aldéhvde partiellement oxydée au préalable a dégagé une quantité de chaleur notable et qui a été perdue pour les mesures. » On tire de là : 1° CH^gaz-t-Ogaz^G-H^Ogaz -H 56c-'i C-H'O gaz + O gaz t= C'-H*0- gaz (condensation normale) -t- ôS*^"', 8 Valeurs croissantes avec le caractère acide. 2° OH'O diss. -h O gaz = G^H'O- dissous + 66=»i,5 Valeur voisine de la précédente pourdes états correspondants. I G'^H'Oliq. -t-0gaz = G2H'0-liquide + ôgC-'.S 3" I Valeur comparable à ( G°H'»01iq. -+-Ogaz=G»H'»OMiquide 4- 68*:»', 2 Valeurs voisines pour les homologues sous le même état physique. » De même : C^H^Oliq. +Ogaz = G'H"=OMiquide + 65c=',5 iG^H^Oliq. -t-0 gaz — G- H' 02 cristallisé -+- 72^^1,25 Valeur comparable à C'H^O liq. -t- O gaz = G^H^O'- cristallisé -H ôSc^'.S (') G, diamant; H, gaz; O, gaz. ( io48 ) II. Méthylal : CH=/^^]]'=76. » Purifié avec soin et exempt d'éther méthylformiqiie, corps qu'il est sujet à renfermer. » 3 déterminations. Chaleur de combustion moléculaù'e à volume constant.. . » à pression constante. Formation par les éléments, +96,4 liq- 46iC"i,9 462C»', 5 III. FORMIATE DE MÉTHTLE : CHO^ . CH^ = 6o liq. » 3 combustions. Clialeur de combustion à volume constant et à pression constante. Formation par les éléments, -1-93,4 liq^; 4- 86, 5 gaz, » -1-94,5 dissous. -aSSi^^'.a IV. FoRMiATE d'éthyle: OH3 0^CH'=:741iq. » 2 combustions. Chaleur de combustion à volume constant Sgi*^*', 4 « à pression constante igi'^"^,'] Chaleur de formation par les éléments. -+- 98,2 liquide ; -1-90,8 gaz. » -1-100,3 dissous. V. Aldéhyde propylique : C'H'^0 := 58; liquide. » Ce corps est difficile à purifier complètement. » Un produit aussi pur que possible a fourni : Chaleur de combustion moléculaire à volume constant. . . 433*^^', 8 » à pression constante. . 434,35 Chaleur de formation -+- 55^"', 55 » Ce chiffre surpasse de 8^^"', i la chaleur de formation de son homologue inférieur, l'aldéhyde éthylique. » On a encore C'H^Oliq. -hO = C5H«OMiq. dégage -h 66,9 n %\ ■* I 1i\ ( io49 ) VI. Aldéhyde isopropylique (Acétone) : CH^O :=58 ; liquide. » 3 combustions : Chaleur de combustion à volume constant 426,3 » à pression constante 426,9 Chaleur de formation -H GS*-"' liquide ; + 55 , 5 gaz » -^ 65 , 5 dissous. » Ce chiffre surpasse de 7^"', 5 celui de l'aldéhyde propylique normal, corps isomérique. M Le troisième isomère, l'alcool allylique, répond, d'après M. Lougui- nine, à +47^"'» 2 liquide. La chaleur de formation va croissant de l'alcool à l'aldéhyde isomère. » Celte relation est d'ailleurs inverse de celle des points d'ébullition : alcool allylique, Çyi°,^; acétone, 5G'; aldéhyde propylique, 49°- On voit qu'on ne saurait conclure en général des points d'ébullition aux chaleurs de formation. » Si l'on compare la tormation des alcools par les aldéhydes corres- pondants, on a des nombres voisins : Cal Alcool élhylique .. . C2H»0 liq. + H^ := C^H«0 liq -(-22,4 Alcool propylique. . . CH^Oliq. -+- H- ^ C-'H*01iq. (normal).. . +28,0 Alcool isopropylique. C^ H'^Oliq. + H* = C^H'Oliq. (iso) +-17,6 Alcool benzylique. . . CH^Oliq. H- 11^= CH^'Oliq +i5,4 Alcool campliolique.. C'^H'^Osolide + IP = C'^H'^Osol -m6,7 PHYSIQUE. — Exploseur rotatif et dispositifs dii'ers pour la production de puissants courants à haute fréquence. Note de M. d'Arsonval. « La production d'effets électriques puissants pour la décoration de la façade du Palais de l'Électricité à l'Exposition de 1900 m'a amené à réaliser les différents dispositifs que je vais décrire brièvement à l'Académie. » Il s'agissait d'avoir des étincelles très lumineuses, très bruyantes, mais courtes d'une part, et, d'autre part, des étincelles remplissant les mêmes conditions que ci-dessus, mais beaucoup plus longues. » J'ai utilisé pour atteindre le résultat la décharge de puissants conden- sateurs chargés par des transformateurs à haut potentiel animés par des ( io5o ) alternateurs, comme je l'avais fait antérieurement pour d'autres re- cherches (' ) . » Je décrirai successivement les diverses parties de l'appareil : transfor- mateur, condensateur, exploseur, bobine de transformation. » T. Transformateur. — Il est du type Labour à circuit magnétique fermé. Il peut absorber jusqu'à 3o kilowatts, actionné par un courant alternatif à l\i périodes et à iio ou à 55 volts à volonté, suivant le cou- plage des circuits à gros fil. Les circuits à haut potentiel peuvent être couplés de façon à aller industriellement jusqu'à 90000 volts et au delà pour des expériences de courte durée. » Pour avoir un bon isolement des circuits, j'avais demandé au construc- teur de plonger le transformateur dans une caisse en fonte munie d'un couvercle hermétique, de façon à pouvoir faire le vide dans l'appareil. Cela fait, et l'air ainsi que l'humidité ayant été expulsés, je comptais noyer l'appareil dans l'huile épaisse de vaseline pour avoir un isolement parfait. L'expérience a prouvé que cette précaution était inutile et que la paraffine solide suffisait. » II. Condensateur. — Le condensateur a été plus difficile à réaliser. Le verre, même sous une épaisseur de 5""", était rapidement percé et parfois pulvérisé au moment de la production des courants à haute fré- quence. » L'ébonite, le celluloïd, le papier du Japon paraffiné ou arcansoné, n'ont pas mieux résisté. J'ai obtenu toute satisfaction, au contraire, avec des plaques de micanite que m'a obligeamment préparées M. Avtsine. » Le condensateur se compose donc actuellement de plaques de mica- nite ayant 2™™ d'épaisseur, 365™™ de longueur et 285°"" de largeur. » Ces plaques sont obtenues en collant à chaud, avec de la gomme laque et sous une forte pression, des lames très minces de mica. On obtient de la sorte un diélectrique extrêmement solide qui sonne comme une plaque de métal, ainsi que vous pouvez l'entendre. » Les armatures sont constituées par des plaques rectangulaires de fer- blanc très mince, découpées de façon à laisser déborder d'environ 5"" de chaque côté la plaque de mica; elles présentent de plus, d'un seul côté, un prolongement qui leur permet de déborder la plaque de mica de 7'=" à 8'^'". (') Yoirn'ARSONVAL, Société internationale des Électriciens, séance du 7 avril 1897. ( io5i ) )) J'ai tlû renoncer à l'étain et à tonte feuille collée par nn moyen quel- conque sur le mica. » Pour former un condensateur on superpose alternativement une plaque de mica et une feuille de fer-blanc dont on tourne lu queue tantôt à droite tantôt à gauche de la plaque isolante. » Je monte habituellement ensemble vingt plaques de mica. I^a surface des armatures est ainsi d'environ i"' et la capacité du système sensible- ment de un centième de microfarad. » Les armatures de gauche sont réunies par une simple presse à pile, on fait de même pour celles de droite, puis on serre fortement le tout avec des sangles en toile à boucles. » Je plonge alors verticalement l'ensemble dans une cuve carrée en verre de dimensions appropriées (le n*" 7 de Saint-Gobain) que je remplis de pétrole lampant ordmaire. La cuve en verre n° 7 reçoit deux condensateurs semblables qui pourront à volonté être reliés en cascade ou en surface suivant les circonstances. Le pétrole lampant constitue un excellent isolant qui est assez fluide pour permettre à l'air interposé entre les feuilles de se dégager facilement. » Le condensateur ainsi constitué se comporte admirablement; il n'y a pas d'échauffement parce qu'il n'y a aucune substance électrolysable, et la gomme laque est tout à fait insoluble dans le pétrole. Les pertes sont nulles par décharges ou effluves latérales qui ne peuvent se produire dans le pé- trole qui recouvre complètement le condensateur. » in. Exploseur. — On fait éclater l'étincelle de décharge du condensa- teur entre deux boules. » En général, il se forme un arc continu que l'on souffle soit par un champ magnétique, soit par un jet d'air. Un troisième moyen d'empêcher l'arc consiste soit à couper le circuit à 61 fin par un deuxième condensateur de capacité plus grande, soit à intercaler une forte bobine de self sur le circuit à basse tension du transformateur ainsi que je l'ai signalé antérieu- rement ('). » Le soufflage par l'air est, pour les courants puissants, le plus avanta- geux parce qu'il refroidit en même temps les boules de l'exploseur et empêche leur détérioration i apide par l'étincelle. Il a l'inconvénient de nécessiter des appareils spéciaux et une assez grande dépense d'énergie. C'est pour parer à cette difficulté que j'ai imaginé l'exploseur rotatif. (') Voir d'Arsonval, loco citato el Comptes rendus, 6 juillet 1896. ( io52 ) » Cet appareil se compose de deux tiges métalliques terminées par des sphères, mobiles dans des bagues, à la façon d'une rotule, de manière à pouvoir utiliser tour à tour tous les points de la sphère pour faire jaillir l'étincelle. » Ces tiges sont fixées chacune sur un palier métallique qui leur est perpendiculaire. Elles sont en regard de façon que les deux paliers se trouvent dans le prolongement l'un de l'autre. Les deux axes sont rendus solidaires par une traverse en ébonite. Un des paliers est relié à l'axe d'une petite dynamo par un manchon d'ébonite. » En faisant tourner la dynamo l'ensemble des deux boules peut donc prendre un mouvement de rotation rapide. Les deux boules de l'explo- seur décrivent ainsi dans l'air une circonférence dont le diamètre varie d'un appareil à l'autre de So'^™ à 2™ et plus. » Ce dispositif produit un soufflage énergique entre les deux boules par leur simple déplacement dans l'air et avec une dépense insignifiante d'énergie (2 ou 3 kilogrammètres). » Lorsque l'exploseur est en mouvement et qu'on fait jaillir l'étincelle, on assiste à un phénomène lumineux très intéressant. » Comme la décharge est intermittente et qu'elle se produit entre deux sphères qui se déplacent rapidement, on sépare les décharges qui apparais- sent sous forme d'un chapelet circulaire extrêmement lumineux et bruyant. » On a les effets obtenus avec un miroir tournant, mais infiniment plus lumineux. Le bruit devient assourdissant et comparable à de violentes décharges de mousqueterie. On peut compter facilement le nombre des décharges principales et voir ainsi que le nombre des décharges données par le' condensateur, durant une période, est proportionnel à l'intensité du courant qui traverse le transformateur, ainsi que je l'avais signalé anté- rieurement dans ma Communication du 7 avril 1897, à la Société des Electriciens, en employant le miroir tournant, mû par un moteur syn- chrone, pour analyser l'étincelle de décharge. )> Cette espèce de roue lumineuse parait fixe dans l'espace ou se mou- voir tantôt à gauche, tantôt à droite, avec une vitesse qui dépend de la vitesse angulaire qu'on donne au système. On obtient de la sorte de très jolis effets qui réalisent les conditions voulues, car ils sont à la fois très lumineux et très bruyants. » J'ai montré cet exploseur rotatif dans les conférences que j'ai faites sur les courants de haute fréquence : en février, à la Sorbonne, et en mars à la Société industrielle de Mulhouse. ( io53 ) » Cette étincelle peut atteindre i8"" à 20'="' de longueur, en chargeant le condensateur à 5oooo volts environ. » On peut lui donner une longueur apparente beaucoup plus grande par la rotation, en disposant l'étincelle dans le plan du cercle décrit par l'ex- ploseur. En réglant la vitessse de façon que les boules se déplacent entre deux décharges, juste de la longueur qui les sépare, on a un trait de feu continu. Comme on peut obtenir facilement 600 décharges par seconde, il est facile de comprendre qu'on peut voir, pendant -^ de seconde, 60 étin- celles juxtaposées qui donneront l'impression d'une étincelle unique de 12™ de longueur. )) IV. Bobine de transformation. — Pour obtenir ces longues étincelles, j'ai préféré ne pas avoir recours à cet artifice, et les obtenir réellement par un moyen plus honnête. » J'ai utilisé pour cela un dispositif tout à fait analogue à celui décrit par Elihu Thomson. » La bobine de transformation se compose de deux circuits concen- triques noyés dans une cuve à huile. Le circuit inducteur, traversé par la décharge du condensateur soufflée au moyen de l'exploseur rotatif, se com- pose d'un tube de cuivre de iS""" de diamètre extérieur et de 1""" d'épais- seur. Il est roulé en serpentin présentant 12 spires. Il a 80*'"' de longueur sur So*"" de diamètre intérieur. » Le circuit induit, concentrique et intérieur au circuit inducteur, se compose d'un cylindre d'ébonite de o'",8o de longueur sur o™,38 de dia- mètre. A sa surface extérieure, on a creusé au moyen du tour une hélice dont le pas a 2'"'°. Dans cette rainure, on a enroulé un fd de cuivre nu de j^ de millimètre faisant 4oo tours. » Le tout est plongé dans une grande cuve horizontale en madriers de sapin remplie d'huile de vaseline. » Les extrémités du fd fin sortent à chaque extrémité de la cuve, à i™ de distance l'un de l'autre à travers et au centre de deux gros tubes de verre verticaux de 1™ de longueur et de o'",o6 de diamètre qui sont également remplis d'huile. » Une bobine analogue, mais n'ayant que o"',20 de diamètre sur o'",4o de longueur, donne des étincelles qui atteignent o"',8o de longueur qui sont extrêmement brillantes et bruyantes avec l'aspect spécial à l'étincelle de haute fréquence : un volumineux faisceau de traits de feu très fins. » On peut donner à cette étincelle une longueur cinq ou six fois plus grande en la faisant éclater sur des plaques de marbre recouvertes de C. R., lyuo, i" Semestre. (1. CXXX, N" 16.) 1-^7 ( io54 ) limailles métalliques (zinc de préférence). On a alors l'illusion de nom- breux traits de foudre, très brillants, qui se ramifient dans tous les sens à la surface de la plaque. » Je reviendrai ultérieurement sur les divers effets que l'on peut obtenir avec des décharges disruptives de cette puissance. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les Stigmaria. Note de M. Grand'Eury. « Les plantes fossiles les plus caractéristiques du terrain honiller, et en même temps les plus répandues, sont sans contredit les Stigmaria, Br. Il y en a partout, dans toutes les roches : grès, schiste el houille même, du moins dans le terrain houiller productif, car dans les étages schisteux stériles de formation en eaux profondes du Gard, de Langeac, etc., leur absence est complète. » On sait que, dans le terrain houiller moyen, ces tiges traçantes abon- dent au mur de toutes les couches de houille. A Waldenburg, au dire de Goppert, le charbon en renferme tellement que cet auteur lui a donné le nom de Stigmarienkohle. A Sarrebruck, d'après Goldenberg, les Stigmaria sont fréquents dans la houille. J'en ai vu en plus ou moins grand nombre dans les charbons de Rizell (Oural central), d'Oberhausen (Westphalie), de Rive-de-Gier, dans l'anthracite de La Mure, etc. » Cependant de ce fossile, on connaît peu le mode de végétation, on ignore la station réelle, on discute l'attribution. MM. Dawson, Potonié, admettant que les Stigmaria sont les racines d es 5/^?7/a/7a, tirent de l'abon- dance des premiers au mur des couches et de la présence des Lépidophytes dans la houille, la conclusion que celle-ci s'est formée sur place par voie de tourbage. Lindley, Goldenberg ont soutenu que les Stigmaria sont des plantes indépendantes des Si^illaria, autrement dit autonomes. Je me rallie à cette dernière manière de voir, parce que, jusqu'à preuve du contraire, il m'est impossible de croire que ces plantes fossiles aient pu, suivant les cas, se développer, tantôt pour ainsi dire tout en rhizomes, tantôt presque tout en tiges. » Ayant eu l'occasion d'observer les Stigmaria à une multitude d'endroits, et, comparativement, les racines (Stigmariopsis, Gr.) de plus de cent troncs debout de Sigillaires, j'ai constamment reconnu entre ces deux sortes de racines les caractères opposés suivants : les Stigmaria sont des rhizomes horizontaux cylindriques 1res longs, ramifiés par dichotomie dans i\ ( io55 ) un même plan, aplatis, à cicatrices équidistantes sur une surface unie, tandis que les Sligmariopsis sont plongeants, courts tronconiques, ramifiés irrégulièrement dans plusieurs plans, remplis de limon, à cicatrices très inégalement espacées sur une surface ridée. Je n'ai pas encore vu de Sligmariopsis revêtir, en s'allongeant plus que de coutume, la forme nor- male des Sligmaria. Ceux-ci, d'un autre côté, lorsqu'on les peut suivre sur une assez grande longueur, n'aboutissent pas, en remontant vers leur point de départ, à des tiges de Sigillaires, mais à des espèces de disques mal conservés. A Matallana près de Léon, je les ai vus, sur de grands espaces, rayonner au nombre de trois à cinq de plusieurs bulbes aplatis, fermés de toute part, assez différents des dômes de Lindley, dômes qui, lorsque les racines sont décroissantes et peu étendues tout autour, pourraient bien n'être que des bases de tiges en voie d'accroissement. Quoi qu'il en soit, à Dombrowa (Pologne), à Teberga (Asturies), notamment, il y a énormé- ment deStigmaria sans tiges debout, et, inversement, à Saint-Etienne on trouve des argiles schisteuses remplies de Sligmariopsis ou racines de Sigil- laires sans Stigmaria. Il n'y a d'ailleurs que des Sligmaria dans l'intérieur de la houille, sans Sligmariopsis. » En raison de toutes ces différences, je puis envisager à part, dans la présente Note, les \éniàh\Qs Sligmaria (\m, bien que cohabitant quelquefois avec les racines de Sigillaires, paraissent cependant bien avoir vécu généra- lement dans des eaux plus profondes, ou dont la protondeur n'était pas en tout cas limitée à la hauteur à laquelle les Liges fossiles enracinées pouvaient s'élever dans les eaux des marais houillers pour atteindre l'atmosphère. » Or, d'après les recherches anatomiques de M. Renault, les Sligmaria sont des plantes aquatiques. C'était, je [)ense, des coureurs de marais ou de lacs marécageux, rampant au fond des eaux, et pénétrant par leurs extrémités dans le sous-sol que ces rhizomes ont tracé dans tous les sens. Du moment que les Stigmaria ne sont pas en rapport avec des tiges, ils n'ont pu physiologiquement végéter tout entier plongés dans la vase. Et de fait, lorsque ces tiges s'étendent couchées sur un ancien sol de végétation, fixées au-dessous, à ce sol, par des racines, elles portent au-dessus des appendices foliaires flexueux étalés latéralement, qui ont visiblement flotté dans l'eau. Si ceux-ci sont restés inconnusjusqu'à présent, c'est parce que, des Sligmaria rampants, il ne nous est parvenu le plus souvent que les racines implantées dans le sol. J'ai en même temps vérifié que, vers leur extrémité libre, ces rhizomes s'enfoncent peu à peu dans la roche qui nous les a alors préservés de la destruction. ( io56 ) » Toujours est-il que, sur tonte leur longueur, les Stigmaria sont atta- chés au sol par des racines. Ce n'étaient donc pas des plantes nageantes ou flottantes, comme je l'ai cru autrefois, et comme le soutient M. O. Rùntz. Sur leur cours recliligne, ils n'offrent pas, en effet, les sinuosités, défor- mations et replis dont ils seraient inévitablement affectés quelque part s'ils étaient tombés au fond de l'eau, indépendamment que leurs racines, si elles ne s'étaient pas détachées, seraient emmêlées. On ne trouve, au reste, pour ainsi dire jamais de fragments de Stigmaria isolés parmi les tiges et les feuilles entraînées et déposées par les eaux dans les schistes, et cela ne se comprend que de rhizomes contenus dans le limon ou cramponnés à sa surface par des racines. » Comme organes traçants et souterrains, les Stigmaria sont effective- ment en possession de tous leurs appendices régulièrement disposés, quoique fort longs (o",5o à 2™), peu consistants et comme articulés. Ces appendices ont pour caractère propre et distinctif d'être ramifiés par dicho- tomie comme les racines de Sélaginées. Ce mode de division, figuré pour la première fois par Artis en i8a8, et que Goldenberg, le croyant destiné à la reproduction, a tenu pour rare, est, au contraire, très fréquent et répété. Dans les roches fines, j'ai vu les racines de Stigmaria se bifurquer, sous un angle variable de So*" à i5o°, plusieurs fois de suite, jusqu'à ce que les branches, diminuant chaque fois d'épaisseur, ne soient plus perceptibles à l'œil nu. Par suite de cette division réitérée dans des plans différents, ces organes passant les uns entre les autres, forment un plexus inextricable de racines et de radicelles entrelacées, mettant hors de contestation la crois- sance sur place des Stigmaria, ce dont les naturalistes n'ont d'ailleurs jamais douté; mais on ne saurait trop le démontrer par de nouvelles con- sidérations. » Or, dans les roches homogènes, les racines, sous l'action du géotro- pisme, se sont souvent beaucoup plus allongées au-dessous que par côté et surtout qu'au-dessus des rhizomes. Cependant, dans certains schistes de La Mure, les racines latérales sont au contraire les plus longues, les racines supérieures et inférieures se sont recourbées pour prendre la direction des lames du schiste; mais cela est dû à ce que cette roche a opposé à la péné- tration des racines plus de résistance dans le sens transversal que dans le sens longitudinal, et, dans les deux cas, l'inégalité de longueur des appendices des Stigmaria est une nouvelle preuve qu'ils ont poussé sur place. )) Dans la houille stratifiée de Rive-de-Gier, les 5ii^/«ana se présentent à ( 'o57 ) peu près comme dans les schistes de La Mure, avecleurs racines ramenées par côté dans le plan des rhizomes; ceux-ci rampent aussi sur les nerfs phis ou moins charbonneux qu'ils encombrent de leurs racines; on en trouve ])Ourvus de toutes leurs racines dans les veines de charbon terne, et, dans les trois positions, les Stif^maria en place ont manifestement con- tribué, quoique dans une très faible mesure, à la formation des couches de houille. » CORRESPOIVDANCE. La Société phtsico-ciiimique russe adresse, de Saint-Pétersbourg, l'expression de ses sentiments de profonde condoléance à l'occasion de la mort de M. Joseph Bertrand, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences. ASTRONOMIE. — Influence des pertiubations périodiques du demi-grand axe sur la valeur du moyen mouvement déduite des observations d'une planète. Correction correspondante de la valeur primitivement adoptée du demi- grand axe. Note de M. A. Gaillot, présentée par M. Lœwy. « Pour toute planète, supposée soumise à la seule action du Soleil, le demi-grand axe a est lié au moyen mouvement n et à la masse m par la relation a'/ï- = y(i -t- m). » Cette relation subsiste encore dans le cas du mouvement troublé, et si l'on désigne par Sa et tn l'ensemble des perturbations de a et de n, dues à l'action d'une planète tn' , on a de même (a + lay{n -\- In)- = f{i -\- m) = a^n-. n On en conclut n + S/i ^ «-«(a + Sa) ^:=n(i a » Développant ( i + — j et simplifiant, on déduit de l'équation pré- cédente > 3o« i5/oa hn — n \- -^n\ — 2 a 8 V rt ( io58 ) » Lorsqu'on considère seulement les perturbations qui sont du premier ou du second ordre par rapport aux masses, Sa ne comprend comme on le sait que des termes périodiques; il en est donc de même pour la première partie de 8/i. » Examinons ce que donne la deuxième : )) Représentons par / et /' les longitudes moyennes des planètes m et m' , par a la partie séculaire des arguments des perturbations. Posons cAa i'i'+il, S = — Asina, C A COSK, et désignons par S' et C les sommes de tous les coefficients S et C corres- pondant à une même valeur de l'argument A,. » Nous aurons successivement pour l'expression de Sa 5)a = i A cos(^l, + x) = i(Ssin.l,-|- Ccos^t) — i(S'sin,.l, +- C'cosx), d'où nous déduirons (Sa)- = 4- :',i(S'^ 4- C'=) 4- ! i(C'^ - S'-) COS2 JU 4-i(s;c;4-s;c^)sin(j„,4-.s) + ^(s;,c'^- 4-2(c;c; + s;s;)cos(x,4-^,) + 2(c;c;- •SpS'^)cos(A./,— A,^), les indices /? et q se rapportant à deux termes quelconques du développe- ment de Sa. » Dans l'équation précédente, la première partie du second membre, -2(S'- 4- C'-), représente une constante, tandis que les autres se composent exclusivement de termes périodiques, puisque, d'après ce qui précède, Xp est toujours différent de ^^. Il résulte de là qu'à l'ensemble des pertur- bations du grand axe, correspond un accroissement du moyen mouvement ayant pour expression , C'2 » La valeur du moyen mouvement obtenue par la discussion des obser- vations étant représentée par n, et celle qui correspondrait au mouvement elliptique non troublé par «„, ou a «„ ^n et » En outre, le demi-grand axe a, qu'on avait primitivement conclu de«, doit, pour être ramené à sa véritable valeur, celle qui correspond à «„, ( io59 ) recevoir une correction Afl déduite de la valeur précédente de A/?, et qui aura pour expression ^«=-3-^(-^")+=8'^5; a' » Les corrections An et Aa sont insensibles pour Mercure, Vénus, la Terre, Mars et Jupiter. Pour les autres planètes on a Saturne Anr=H-o,528 Ar/ ^ +15,7 =r +0,000076 Uranus +0,269 +4'')9 +0,00022 Neptune +0 , 1 88 +98 , 9 +0 , 00048 » Dans le calcul des positions théoriques des planètes, il n'y a pas à tenir compe de A/z, puisque cette correction est comprise implicitement dans la valeur totale n du moyen mouvement qu'on a déduite de l'obser- vation. Mais la correction Aa affecte non seulement les valeurs calculées du rayon vecteur de la planète et de sa distance à la Terre, mais encore celle de sa longitude géocentrique. La correction relative à cette dernière coordonnée est toujours très faible, atteignant au maximum ±0", 17 pour Saturne, ±o",i2 pour Uranus, rho",ii pour Neptune. » Nous avons dit que la valeur de :!^i(S'- + C'^) était une constante. Au point de vue de la théorie pure, cela ne serait pas rigoureusement exact. En effet, la plupart des coefficients S' et C sont des fonctions des excentricités et des longitudes des périhélies, ou des inclinaisons et des longitudes des nœuds, et éprouvent, par conséquent, des variations corres- pondant à celles de ces éléments. Mais ces coefficients variables, quelque nombreux qu'ils soient, ne fournissent qu'une partie relativement très faible de la somme des carrés. La partie principale et absolument pré- pondérante provient, dans tous les cas, d'un terme considérable, Acos(Z' — /), dont le coefficient, indépendant des excentricités et des in- clinaisons, est rigoureusement constant. Ce terme résulte de deux autres de même forme et de signes contraires : le premier et le plus faible correspondant à l'action directe de m' sur m, le deuxième et de beaucoup le plus considérable ayant pour origine l'attraction exercée par m' sur le Soleil. » En fait les variations de i(S'-+- C'-) et, par suite, celles de An sont extrêmement faibles, et peuvent être considérées comme nulles. Ce sont d'ailleurs de simples oscillations dont la durée individuelle est variable, mais comprend toujours plusieurs centaines de siècles, et dont l'amplitude ( io6o ) est tellement minime que leur influence totale sur la valeur de In peut à peine atteindre un millième de seconde. )> Il peut être utile de faire remarquer que Aa ne représente pas une perturbation du demi-grand axe, mais simplement une correction à apporter au résultat d'une première détermination de sa valeur a, déter- mination qui n'avait pu être rigoureusement faite de prime abord, parce que la valeur exacte de n„ n'était pas connue, ou plutôt parce qu'on n'avait pas cru utile de la calculer avec toute la précision réellement né- cessaire. » ASTRONOMIE. — Sur une formule simplifiée pour le calcul des réfractions astronomiques. Note de M. L. Cruls, présentée par M. Lœwy. « Il peut être utile de disposer d'une formule donnant directement la valeur de la réfraction en fonction de la distance zénithale z, de la pression barométrique B et de la température centigrade t. n La formule (i) R = (6o"tangs — i"tang-^) (o,ooi 38B — 0,00001 - dont le premier terme entre parenthèses représente la réfraction moyenne, et le deuxième tient compte des éléments météorologiques, fournit des réfractions suffisamment concordantes avec celles obtenues par la formule de Laplace, jusqu'aux environs de 70" de distance zénithale, outre que, sous sa forme simplifiée, il est assez aisé de la garder de mémoire. » Nous donnons ci-dessous, pour des distances zénithales de 10" en 10°, les valeurs de la réfraction moyenne, calculées par la formule de Laplace, ainsi que celles que représente le premier terme de la formule (i) : Réfraction Distance par la formule 7-énithale -^ — — ^ - z. de Laplace. simplifiée. Différence. 10 10,3 10,5 — 0,2 20 21,2 21,7 —0,5 3o 33,7 34,3 -0,6 4o 48,9 49-6 — o>7 5o 69,4 70.1 — o>7 60 i'4o,7 i'4o,9 —0,2 70 2'38,9 2'37,3 -!-i,6 ( io6t ) )) Voici deux exemples complets, pour lesquels nous avons choisi des valeurs extrêmes pour B et / : Valeurs de la réfraction Distance zénithale. sr. Pression barométrique. B. Température centigrade. t. tabulaire (Conn. des Temps) . par la formule simplifiée. Différence. 65".. 68°.. 630""™ +4o° — 20° 92", 7 i48",6 92'. I i47",5 +o",6 + i",i ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries de fractions rationnelles . Note de M. Emile Borel, présentée par M. Picard. c( On sait que les séries de fractions rationnelles sont aptes à représenter, dans tout son domaine d'existence, une fonction analytique uniforme pourvue de singularités absolument quelconques. Leur importance dans la théorie générale des fonctions paraît, de ce fait, devoir être considérable ; mais elle est singulièrement diminuée par la proposition suivante, due, sous sa forme la plus générale, à M. Painlevé : Etant donné un nombre quel- conque de domaines, sans partie commune, dans chacun desquels est définie une fonction analytique uniforme, on peut former une série de fractions ra- tionnelles représentant chaque fonction dans le domaine correspondant. D'ailleurs, bien entendu, le domaine naturel d'existence de chaque fonc- tion peut s'étendre au delà du domaine dans lequel elle est représentée par la série formée ; mais il n'y a plus aucun rapport entre la fonction et la série. )) L'une des conséquences de la proposition précédente, c'est que, si l'on convient d'appeler /3o/e5 d'une série de fractions rationnelles les pôles des divers termes de la série, il n'y a aucune relation nécessaire entre les pôles de la série et les points singuliers de la fonction qu'elle représente. Ce mode de représentation des fonctions apparaît donc comme très défec- tueux, précisément à cause de sa trop grande généralité. )) Dans le cas où l'ensemble des points singuliers est dénombrable, M. Mittag-Leffler a montré que l'on peut trouver une série dans laquelle ces singularités sont mises en évidence; ce mode de représentation, dans lequel il ne subsiste que très peu d'arbitraire lorsque la fonction est don- née, est évidemment très propre à mettre en évidence ses propriétés essen- tielles. » Lorsque l'ensemble S des points singuliers de la fonction n'est pas C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 16.) l38 ( 1062 ) dénombrable, on ne peut évidemment songer à mettre en évidence tous ces points dans une série; mais on peut se demander si, parmi les ensembles dénombrables E tels que, E' désignant l'ensemble dérivé de E, E -v- E' coïn- cide avec S, il n'en est pas un qui se distingue des autres par des propriétés spéciales et qui constitue l'ensemble des vrais points singuliers de la fonc- tion. Qu'il en soit ainsi dans certains cas, c'est ce qui résulte des recherches que j'ai entreprises, depuis plusieurs années déjà, sur certaines séries de fractions rationnelles, et dont j'ai exposé les principaux résultats dans ma Thèse et dans mes Leçons sur la théorie des fonctions. Je voudrais indi- quer ici quelques résultats nouveaux que j'ai obtenus dans le même ordre d'idées et qui me paraissent, indépendamment de leur intérêt théorique, être susceptibles d'assez nombreuses applications. » Considérons d'abord une série de fractions rationnelles simples : (0 //-•x — V ^" /C-)-2i.--a„ et supposons que la série (2) 2|v'â;i soit convergente; nous ne faisons aucune autre hypothèse; la distribution des pôles a„ peut être absolument quelconque. )) Désignons par a un point quelconque du plan et par A un nombre ainsi défini; si a coïncide avec l'un des pôles a„, on prendra A = „; si a ne coïncide avec aucun de ces pôles, on prendra A = 0. Nous dirons que A est le résidu def(z) pour s = a. Cette dénomination peut être justifiée par l'étude de l'intégrale de/(:;) le long de certains contours, comme je l'ai montré dans les travaux cités il y a un instant; mais voici une proposition nouvelle. » Soit C un chemin quelconque aboutissant au point a et sur lequel la série /(z) est convergente, sauf peut-être pour z = a; si le produit (s — a)fÇz') tend vers une limite lorsque z tend vers a, cette limite est égale à A. De plus, il existe effectivement des chemins C tels que le produit (s — a)/(^z^ ait pour limite A lorsque z tend vers a en suivant ces chemins. » Les chemins C dont on vient de parler peuvent être obtenus d'une infinité de manières. Par exemple, s'étant donné à l'avance deux axes ox. oy, on peut prendre pour C une ligne polygonale dont les côtés sont alter- nativement parallèles à ces deux axes; ces côtés sont généralement en nombre infini, bien que la longueur de C soit finie. ( io63 ) A » Il n'est pas inutile de faire observer que la série f{z) ~ ^ _ peut être divergente pour z ^ a. » Considérons maintenant une série de fractions rationnelles (■■^) ^(^)-i;feT soit m^ le degré de R„(:); les zéros de R„(s), distincts ou non, sont dits {&■?, pôles de /(s) ; nous supposerons que chaque pôle figure seulement dans un nombre limité de termes (ce nombre, limité pour chaque pôle, peut ne pas avoir de limite supérieure finie lorsque l'on considère les pôles dans leur ensemble); nous supposerons, de plus, que, dans R„(z), le coefficient de la plus haute puissance de z est égal à l'unité, et que les nombres in,^ ont une limite supérieure m. On peut alors étendre aux séries (3), non seule- ment le résultat que nous venons d'énoncer, mais la plupart des résultats que j'ai obtenus antérieurement sur les séries (i) ; il y a lieu seulement de remplacer la condition que la série (2) est convergente par des conditions analogues : c'est-à-dire par des conditions où ne figurent que les coejjicients des numérateurs V n{z) ; ces conditions dépendent d'ailleurs du nombre m. Mais elles ne dépendent en rien de la distribution des pôles : cette distribution peut être absolument quelconque. 1) On remarquera que la série (3) peut fort bien vérifier ces conditions dont nous venons de parler, alors que la série (i) obtenue par la décom- position en éléments simples, ne les vérifierait pas; car les résidus dépendent de la position respective des pôles qui figurent dans un même dénominateur; les généralisations que nous venons d'indiquer ne peuvent donc pas se ramener aux théorèmes antérieurs, par la décomposition en élé- ments simples. » On peut obtenir des généralisations plus étendues en ne faisant plus de restriction sur les degrés des R„(=)> ni sur la possibilité pour un même pôle de figurer dans une infinité de dénominateurs; mais les conditions de convergence qu'il faut imposer aux coefficients des numérateurs ne peuvent plus alors être énoncées indépendamment des dénominateurs; ce qui est une grande complication pour les applications. » Ces divers résultats sont en relation avec une généralisation de la notion de fonction analytique, à l'aide de prolongements traversant des lignes ou des aires dont tous les points sont singuliers, au sens de Weier- strass. Mais c'est là cependant un sujet distinct de celui de cette Note; les ( io64 ) résultats nouveaux que j'y ai obtenus seront, si l'Académie le permet, l'objet d'une prochaine Communication. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les caractéristiques des équations aux dérivées partie/les et le principe d'Huygens. Note de M. J. Coklon, pré- sentée par M. Jordan. « Dans l'un de ses derniers Mémoires, Hugoniot (' ) précise la notion de propagation simultanée de deux mouvements dans un tluide indéfini. Sup- posons qu'il s'agisse d'un mouvement défini par un système d'équations aux dérivées partielles du second ordre et interprétons, dans la représen- tation géométrique, le temps comme une variable. Soit S{x,y,z,t) une surface séparant le corps en deux régions variables avec t, telles que dans chacune d'elles les fonctions qui définissent le mouvement prennent sur S les mêmes valeurs ainsi que leurs dérivées du premier ordre, mais soient fournies par des développements analytiques distincts. Hugoniot admet que de semblables mouvements peuvent se propager dans un milieu mdé- fini et il donne le nom de surface d'onde à la surface de séparation. » Si l'on rapproche cette définition de la notion de caractéristiques dans les équations aux dérivées partielles, il en résulte que la surface d'onde est forcément une surface caractéristique. La possibilité de la pro- pagation de deux mouvements revient à la démonstration de l'existence de solutions prenant les mêmes valeurs sur une surface caractéristique, ainsi que leurs dérivées du premier ordre. » L'application de cette remarque est fort simple dans le cas des équa- tions aux dérivées partielles à coefficients constants. » Elle permet de définir les surfaces d'onde comme les enveloppes de cônes dont les équations sont faciles à obtenir. La forme de ces surfaces rend intuitives les propriétés de la propagation du mouvement. » Considérons, par exemple, l'équation (') Hugoniot, Mémoire sur la propagation du mouvement dans un fluide indé- li (Journal de Mathématiques pures et appliquées, 4' série, t. III, p. 4/7' ^^ ^- ^^> fini (/< p. i53) ( io65 ) qui contient, comme cas particulier, l'équation du son. Les surfaces ca- ractéristiques sont définies par l'équation on les obtiendra toutes en prenant les enveloppes du cône lorsque les coordonnées du sommet (x'' , t„) sont liées par n — i relations au plus. » Supposons ce sommet assujetti à décrire une ligne et considérons la section de la surface d'onde correspondante par le plan i = /,. Elle sera définie comme l'enveloppe de la surface les paramètres (x"-, t^) étant astreints aux mêmes conditions. » C'est précisément ce procédé qui permet de trouver la surface d'onde d'après Huygens. Le principe énoncé par ce physicien peut donc être regardé comme une interprétation géométrique du mode très simple de génération des surfaces caractéristiques. )> Dans le cas des équations de l'élasticité, les surfaces d'onde s'obtien- dront en prenant l'enveloppe du réciproque d'un cône, en général du 6* degré. » PHYSIQUE. — Moui'ements tourbilloanaires à structure cellulaire. Étude optique de la surjace libre. Note de M. Henri Bënard, présentée par M. Mascart. « Pour établir les lois indiquées dans une précédente Note sur le mou- vement permanent d'un liquide transportant de la chaleur de bas en haut , j'ai employé différentes méthodes : les unes reposent sur les propriétés des particules solides en suspension, déposées ou flottantes; les autres sont purement optiques. » L Particules solides. — i° Des poussières impalpables, en suspension dans la masse liquide et entraînées sur les filets, sont réparties très inéga- lement dans les différentes régions de la cellule : les trajectoires extérieures. ( io66 ) à forme limite rectangulaire, n'en contiennent pas du tout; au contraire, les filets très courts, à vitesses linéaires faibles, qui entourent la courbe lieu des points de vitesse nulle, sont les plus chargés. Vues par transmis- sion, les cellules offrent une partie centrale transparente, se raccordant par un dégradé très lent aux parties les plus opaques, et un contour égale- ment clair, mais très délié, se raccordant très brusquement aux parties les plus sombres; ce contraste tient à la forme abrupte des filets («oi> la figure de ma dernière Note). L'observation par transparence dessine donc le contour des cellules par un cloisonné polygonal clair et extrêmement délié. » 2° Si les corpuscules en suspension sont de forme lamellaire, et de plus réfléchissent vivement la lumière (poudre d'aluminium, graphite très fin), ils orientent leur grande surface tangentiellement au filet qui les transporte, et le résultat est, grâce à la transparence des couches exté- rieures, le même que si les filets non périphériques formaient une surface brillante continue : leurs parties horizontales réfléchissent très vivement la lumière incidente, leurs parties inclinées la réfléchissent de moins en moins quand l'inclinaison croît. On obtient un relief saisissant des formes des filets, avec leurs plus petits détails (différenciation des divers azimuts de la cellule, etc.). » 3" Des poussières quelconques incorporées au liquide finissent, si elles ne sont pas extrêmement fines, par se déposer. Elles se réunissent uniquement aux centres des cellules, où les amènent les courants centri- pètes qui balaient la paroi du fond : chaque cellule s'enregistre ainsi par un petit dépôt central. Si le réseau hexagonal est bien régulier, on obtient trois directions de rangées à 60° l'une de l'autre, avec des points ronds parfaitement équidistants sur chaque rangée. L'ensemble a la netteté d'une épure. » 4° Une particule insubmersible projetée à la surface libre suit d'abord la direction centrifuge du filet superficiel sur lequel elle est tombée, puis arrive, en un temps très court (o%i par exemple), sur le côté du polygone limitant la cellule. En ce point, les deux filets superficiels, situés de part et d'autre, convergent en formant un angle obtus : la résultante des deux vitesses entraîne le corpuscule solide vers le sommet ternaire le plus proche, seule position d'équilibre stable d'une particule solide flottante. Ce chemin brisé est décrit avec deux vitesses très différentes ; si l'on prend une photographie instantanée de la surface libre environ o%2 après avoir projeté un nuage pulvérulent (lycopode), le réseau de polygones sera fi- ( 1067 ) guré avec une extrême finesse par les grains juxtaposés. Mais si l'on attend un peu plus longtemps, i' par exemple, tous les grains sont déjà rassem- blés aux sommets ternaires, où ils demeurent : la photographie ne donne plus que l'enregistrement de ces sommets. )) II. Méthodes optiques. Etude de la surface libre . — La surface libre n'est pas plane, mais présente, par rapport au niveau moyen, des dépressions et des surélévations d'ailleurs très faibles (de l'ordre de i'^ pour une épais- seur de i™", avec le flux maximum) ; les courbures sont de plus en plus prononcées quand le flux de chaleur croît. » J'ai étudié cette surface par un grand nombre de méthodes optiques et enregistré les résultats par la Photographie : » 1° Relief en éclaii-age cylindrique (procédé analogue à celui de Foucault); » a" Foyers et lignes focales de la surface (lumière incidente parallèle) ; mesure des rayons de courbure remarquables; n 3" Franges d'interférence â grande difiTérence de marche entre la surface libre et une lame plane de verre placée au-dessus. J'ai pu les photographier en posant o%2 en- viron aved'arc au mercure dans le vide du tube de MM. Pérot et Fabry ()i = ol^, 4358). .. 4° Franges formées entre les deux faces de la lame liquide elle-même, le fond de la cuve constitué par un miroir d'acier optiquement plan. Les franges enregistrent alors la distribution des différences de marche (« — \)e, due à la fois aux variations de e, connues par les méthodes précédentes, et aux variations d'indice moyen sur chaque verticale résultant de la distribution permanente des isothermes. Je n'ai pu encore photographier ces franges, nécessairement très mobiles, malgré toutes les précautions, mais la simple observation directe permet d'en tirer quelques renseigne- ments. ( io68 ) H La figure ci-dessus donne une idée exacte des formes des courbes de niveau de la surface libre dans le cas hexagonal parfait. » Le centre de la cellule est un ombilic concave; chaque sommet ternaire, un sommei lopographique; le contour polygonal, une ligne de faite; la ligne joignant deux ombilics, un thalweg; le milieu de la ligne joignant deux sommets voisins, un col. Le long de la ligne de faîte, la courbure convexe normale à sa direction est très prononcée par rapport aux autres courbures (le rayon peut descendre à quelques centimètres) : c'est, relativement, une véritable crête dont les deux versants, formant miroirs de Fresnel par réflexion, biprisme par transmission (doublé par réflexion sur le miroir d'acier), donnent de belles franges de diffraction parallèles à la crête. » Ce sont les lignes focales des lentilles convexes cylindriques formées par les lignes de faîte (lentilles doublées par le miroir) qui m'ont permis de définir optiquement les contours des cellules avec le plus de netteté, par un trait lumineux d'une extrême finesse. C'est le procédé que j'ai em- ployé dans toutes les mesures de dimensions. » ÉLECTRICITÉ. — Accroissements de résistance des radioconducteurs. Note de M. Edouard Branly. « J'ai signalé en 1891 (') les accroissements de résistance offerts par certains radioconducteurs sous les influences électriques qui déterminent, en général, des diminutions de résistance. L'effet d'accroissement de ré- sistance, beaucoup plus rarement observé jusqu'ici que l'effet inverse de diminution, a été reproduit par plusieurs physiciens, avec les substances que j'avais fait connaître. Quelques-unes des explications qu'ils ont pro- posées présentant ces phénomènes comme des phénomènes secondaires, occasionnés par des ruptures ou par des modifications chimiques, j'ai repris mes anciennes expériences. Sans contester qu'il puisse y avoir des ruptures dans certains cas bien déterminés, mes nouveaux essais m'ont affermi dans l'opinion que l'accroissement de résistance dépend, comme la diminution, d'un état physique des couches isolantes interposées. » Il y a lieu, d'après cela, d'étudier à part les deux effets en leur attri- buant une égale importance, au même titre qu'on étudie séparément les phénomènes magnétiques et les phénomènes diamagnétiques avec les- (') Bulletin de la Société internationale des Électriciens, mai 1891. - Bulletin des séances de la Société de Physique, avril 1891. — La Lumière électrique, mai et juin 1891. ( "^69 ) quels les diminutions et les accroissements de résistance ne sont pas sans analogie. » Voici le mode d'expérimentation auquel je me suis arrêté dans mes derniers essais. Le radioconJucleur est disposé avec un galvanomètre dans un circuit dérivé du circuit principal d'un élément Daniell, de telle façon que la force électromotrice qui presse sur le radioconducleur ne soit que de o'°'',ooi au lieu de i'°'',5 environ, comme cela a lieu quand ou dispose le radioconducleur dans le circuit direct d'un élément Leclanché, comme on le fait le plus souvent. Quand le radioconducteur a été exposé à une action électrique et que le changement de déviation du galvanomètre a indiqué une variation de conductibilité, on lui substitue dans son circuit dérivé une résistance convenable pour atteindre la même déviation. Par cette substitution, on évite les extracourants à force électromotrice variable de la méthode du pont de Wheatstone. » Pour bien mettre en évidence la continuité de la variation de conductibilité, il a été commode d'opérer cette variation soit pai' l'étincelle à distance qui donne lieu à des forces électromotrices d'induction considérables, soit par des courants directs de piles ayant des forces électromotrices croissantes. Dans ce dernier cas, le radiocon- ducleur était introduit pendant un temps très court ou pendant trente secondes dans le circuit d'une pile d'un nombre connu d'éléments et, pour qu'il n'intervint que la poussée delà force électromotrice, sans courant appréciable, le circuit de la pile et du radioconducteur était complété par une colonne liquide (eau distillée et sulfate de zinc entre des électrodes de zinc) de 3 millions d'ohms de résistance. » L'effet de l'étincelle ou de la pile ayant été obtenu, le radioconducteur était rétabli dans son circuit dérivé et sa nouvelle résistance était mesurée par substitution. » Afin d'établir un parallèle entre les substances à résistances décrois- santes et les substances à résistances croissantes sous les mêmes influences électriques, je donne ici le détail d'expériences faites successivement avec les deux groupes. » l. Substances à résistances décroissantes. — 1° Tube à limaille d'or pur entre deux tiges d'or pur ( limaille tamisée suivant mes anciennes indications, 200 au tamis). La limaille est enfermée dans un tube bien calibré de i""'',3 de diamètre; à l'aide d'une vis micromélrique, le serrage est poussé jusqu'au point où une conductibilité nette apparaît. La résistance initiale a une valeur dont on est maître par le serrage. Résistance avant toute action électrique 4oo ohms. On fait passer pendant trente secondes (') le courant d'une pile ;i travers le radio- conducteur et la colonne liquide de 3 000 000 d'ohms. Avec une pile de . . . 8 volts résistance. . . r6o ohms « ... 16 ■> »... 8i 1) » . . . 80 !i » . . . Sg » " ... 160 H .' ... 25 » (') En établissant la communication avec la pile pendant un temps très court, on C. R.. 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 16.) ! iç) / ( i^>7" ) On fail ensuite agir à dislance l'élincelle d'une petite uiacliine de Wioishurst. En rapprochant graduellement l'étincelle, la résistance finit par tomber à 6°'""% 5. » L'emploi successif des forces éleclromotrices de piles et des forces électromo- trices induites par l'étincelle donne dans une certaine mesure une idée de l'ordre de grandeur de la force électromotrice de ces dernières. » En touchant enfin le tube à limaille avec un des deux pôles de la machine, la résistance augmente et elle devient graduellement supérieure à loooo ohms (limite de la mesure permise par la sensibilité du galvanomètre). » 2° Tube à limaille d'or précipité (préparé par M. Dervin) entre deu\ électrodes d'or pur. Résistance initiale.... 1210 ohms 8 volts 1 180 )) 16 )> io3o » 4o )> I .'io )i 1 60 » 4o » » Étincelles de Wimshurst à distances décroissantes : 25, puis i5, puis i i ohms. En louchant avec un pôle de la machine, la résistance augmente et devient graduelle- ment supérieure à loooo ohms. » La conductibilité reparaît en faisant passer un instant le courant d'une pile de 4o volts. » Les expériences du premier groupe peuvent être multipliées; j'ai choisi celles qui se rapportent à la limaille d'or pur entre deux électrodes d'or, pour répondre de nouveau à l'opinion que l'or entre deux électrodes d'or ne se comporte pas comme les autres métaux et que l'air interposé entre les grains métalliques a besoin d'être renforcé par une couche d'oxyde. » IL Substances à résistances croissantes. — i" Tube à vis renfermant du peroxyde de plomb. Gomme pour les autres poudres métalliques, la résistance du peroxvde de plomb augmente par le choc avant toute action électrique. » On rapproche les deux électrodes pour diminuer la résistance. Résistance initiale (') 220 ohms Avec la pile de 160 volts 3oo » » 020 !■ .... 480 » » 480 )) 1600 )) » 2° Même tube renfermant du peroxyde de plomb soumis à un serrage initial différent. obtient un effet un peu inférieur à celui qu'on détermine par un effet prolongé. C'est un lait que j'ai indiqué autrefois. (') La résistance augmente très lentement au début, on attend ([u'elle soit de\enue fixe. ( ">7ï ) Rcsistancc inilialc. . 63o oluii^ Pile de 8 volts 65o » » i6 » 685 i> )> 4o " 760 11 » 80 » 85o » » 1 20 )) 1 090 » » 160 >j 2070 » » En faisant éclater une étincelle de la machine statique à une distance décrois- sante, on arrive à 6000 ohms. En touchant le tube avec un pôle de la machine, on dépasse loooo ohms. ') Te rappelle les expériences que j'ai faites en 1891 avec des verres pla- tinés, elles accusent des alternatives de conductibilité et de résistance incompatibles avec l'hypothèse d'une rupture de la couche métallique. » Comme l'emploi du verre platiné est irrégulier, des échantillons difTé- rents offrant des résultats différents, j'indique en terminant un procédé conduisant à la préparation aisée de couches métalliques à résistances constamment croissantes. » On sait qu'une feuille d'or battu extrêmement mince, collée sur verre avec de la gomme arabique, n'a qu'une très faible résistance; cette résistance diminue légèrement, comme je l'ai montré en-iSgi (Comptes rendus, 12 janvier i8gi et 3 février 1896) par l'action des oscillations électriques à distance. Si l'on frotte la feuille d'or avec le doigt bien sec, de façon à lui faire acquérir une résistance de 5o ohms à 60 ohms par cen- timètre de longueur, ce qui est facile, on obtient une couche dont la résistance ne diminue plus, mais augmente notablement par l'action de l'étincelle à distance. » ÉLECTRICITÉ. — L'inductance et les oscillations électrostatiques. Note de M. P. de Heex. « Le seul phénomène d'action à distance exercé par des charges électro- statiques, et reconnu jusqu'à présent, a été désigné sous le nom A'in- Jluence. On jieut montrer qu'un phénomène à'inductance comparable à celui de l'électro-dynamique, se superpose, dans certains cas, au premier. » Si l'on approche un condiiclenr charité d' un autre conducteur, ou encore si ion charge ou si ion accroît le potentiel du premier conducteur , le deuxième conducteur se charge d'électricité de même nom . » Le contraire a lieu si ion exécute les opérations inverses. » Un conducteur mis en mouvement dans le voisinasse d un deaiiéme ( '<>72 ) conducteur tend à se déplacer en sens inverse du mouvement qu'on lui com- munique. » Cette loi peut se mettre en évidence par des expériences multiples, nous nous bornerons à en citer une. » Considérons un électroscope à feuilles d'or dont le conducteur est à la terre et plaçons dans ces conditions, à une distance déterminée et relative- ment faible, le conducteur /J05j/2/d'nne bouteille de Leyde. L'électroscope étant mis en fonclion, le phénomène de l'influence se manifeste et les feuilles d'or s'écartent d'une quantité relativement faible. L'influence s'est nianife-lée isolément. » Si, en second lieu, l'électroscope étant déchargé et la bouteille de Leyde élant à une grande distance, nous venons à i-approcher celle-ci jus- qu'à la distance qui correspondait à la première expérience, le phéno- mène de \ inductance s'est produit, les feuilles d'or divergent d'une quan- tité incomparablement plus grande que dans la première expérience, et l'électroscope est chargé positivement, ainsi qu'on peut s'en assurer en le mettant en contact avec un électroscope indiquant le signe de l'électricité. » En troisième lieu, exécutons la première expérience, puis écartons la bouteille lentement. Il arrivera un moment où {'influence cessera d'être sensible, el les feuilles d'or entreront en contact. Mais si l'on poursuit le mouvement d'éloignement, l'électroscope s'éleclrise négativement par inductance, et les feuilles d'or s'écartent de nouveau. » Il résulte de ceci que, si nous délerminons une oscillation de poten- tiel, cette oscillation se transmettra à distance, très vraisemblablement par inductance et non par influence, et si l'on vient à mettre un des pôles d'une forte bobine activée par un interrupteur Whenelt en communication avec un fil de cuivre tendu ou avec un carré de grosse toile métallique, les oscillations électro-magnétiques développées sont capables d'illuminer un tube à vide enfermé dans un étui en carton épais. Un radio-conducteur très sensible permet de reconnaître l'absence de l'oscillation électro- magnétique. » PHYSIQUE. ~ Remarques à propos d'une Note récente de M. G. Le Bon ('). Note de M. P. Curie, présentée par M. Potier. « M. Le Bon a remarqué que le bromure de baryum radifère lumineux, préparé à l'usine de List (Hanovre) sur les indications de M. Giesol, a la (') Comptes rendus, ■>. avril 1900. ( io7^ ) propriété de perdre sa liiminosilc quand on le chaulfe et de la reprendre par refroidissement. Celle propriété a déjà été signalée par M. Giesel lui- même ('). » Ont été de même l'objet de publications antérieures de M. Becquerel, de M. Giesel, de M"^ Curie et de moi : » Ija propriété des sels de baryum lumineux de perdre en partie leur luminosité à l'humidité (-), les propriétés du phosphore humide ('), l'émission possible de matière par les corps radioactifs (^), l'absence de polarisation des rayons du radium ('). « M. Le Bon parle, dans sa Note, de la lumière noire; les rayons qu'il dé- signe ainsi et qu'il a utilisés dans certaines expériences (*) sont des rayons calorifiques infra-rouges. Graham Bell a montré en 1880 que l'ébonite est transparente pour ces rayons ('). » CHIMIE. — Nouvelle réaction microchimique du palladium C*). Note de MM. M.-E. Pozzi-EscoT elH.-C. Couquet. (Extrait.) « Si l'on additionne, en suivant les indications que nous avons données au sujet de la technique niicrochimique, une solution de chlorure de pal- ladium, d'azotite de potassium, puis, immédiatement ensuite, d'un excès d'un alcali caustique, potasse, soude ou ammoniaque, il se forme de très beaux cristaux l'homboïdaux, apparleuant au système orthorhombique, très volumineux, plus ou moins teintés de jaune et extrêmement abondants, qui constituent un azotite double de palladium et de potassium. » Il faut éviter toute élévation de température, qui amène une démoli- tion complète de la molécule du composé; il faut une évaporation lente de la préparation. M La sensibilité de cette réaction permet de reconnaître, sans le moindre doute, les sels de palladium; elle rendra de précieux services. » (') Wied. Ann., t. LXIX, p. 91. (^) Giesel, Wied. Ann., t. LXIX, p. 91. (^) Curie, Revue gén. des Sciences, 3i janvier 1899. (*) Curie, Comptes rendus, 5 mars 1900 et 8 janvier 1900. {') H. Becquerel, Comptes rendus, 27 mars 1899. C") Revue scientifique, ii février 1899. (■) Ann. de Chim. et Phys., 5" série, t. \XI, p. 894 et t. XMII, p. 43o. (*) Travail fait au laboratoire de recherches de AI. Pozzi-Escot, à Bergerac. ( '"74 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches expèrimenlales sur les phéno- mènes physiologiques accompagnant la chlorose chez la Vigne. Noie de M. Georues Curtel, présentée par M. Gaston Bonnier. « Je me suis proposé de rechercher sur la Vigne les troubles physiolo- giques apportés par la chlorose aux fonctions ordinaires de l'organe le plus atteint par elle, la feuille. J'espérais trouver dans ces manifestations morbides quelque indication de nature à faciliter la découverte d'un trai- tement réellement sûr, jusqu'à présent encore inconnu. Voici les premiers résultats de ces expériences. Les pieds soumis à l'observation étaient des Gamays noirs d'Arcenant sur Riparia gloire de Montpellier et des Chas- selas de Fontainebleau sur Aramon Rupestris Ganzin i. » 1° Respiration. — Dès les premières atteintes du mal, l'activité respi- ratoire de la feuille diminue et cette diminution A'a croissant. En même temps, indice certain du trouble profond apjjorté dans la vie de l'organe, QQ-2 le rapport —^r- des gaz échangés diminue considérablement. » Exemple. — J'introduis clans deux éprouvettes de 145""» reposant sur le mercure et placées à l'obscurité, une feuille chlorotique de i27'=i,02 de surface, une feuille saine de i52''i,32 de surface. Je fais avant et après l'expérience l'analyse des gaz des deux éprouvettes. Durée de l'expérience : 9''35'"-3'', Tr= i8°. rcuille saine. Air initial. C0-. 2, ■.>,.■) \ C0°. oo,oo O... 18,25-^-0.89 O... 20,80 Az. . 79,. )0 ; Az. . 79,20 » 2° Assimilation. — Je me suis contenté de vérifier que les chromo- leucites jaunes étaient impropres à l'assimilation, ainsi que je l'avais précédemment observé chez la fleur par les mêmes moyens ('). Ceci démontré, il devient évident qu'avec la disparition de la chlorophylle, l'assimilation cesse. » 3° Transpiration. — Je détermine les quantités d'eau transpirées en Feuille cliloroliqiie. C,Vi'- 1 , 2;*) \ „ ' CO^ 0. . . 19,00 Q ^-0 Az . . 79.7» ) (') Ann. Se. nat., 1899. J'emploie, comme réactif de l'oxygène, le carmin d'in- digo décoloré par l'hydrosulfite de soude additionné de chaux et j'opère sur des frag- ments de feuille ou de fleur, découpés à l'emporte-pièce. Les moindres traces de chlo- rophylle déterminent le bleuissement de la solution à la lumière. ( '"75 ) même temps à l'obscurité et à la lumière diffuse, soit par des feuilles, soit par des rameaux feuilles, dont le pédoncule ou le pied détachés de la plante plongent dans l'eau. Je détermine ensuite la surface des feuilles ainsi exposées ( ' ) et je calcule la perte d'eau par centimètre carré. io''45"'-8''3o'" Perte totale Perte d'eau. par cq Obscurité. Ftiuille saine . cil S — 226,62 0,825 0,439 3,6 Feuille cliloroli que. ... S =: 200, a6 2,2 Lumu'ii gi- 1 2°'-8'' 3o'" j Feuille saine S:=i64,3o 1,01 3 6,1 T=i2i''(moy.) I Feuille chlorotique. .. . 57—159,00 0,619 3,2 » La fonction de transpiration est donc considérablement diminuée chez la feuille chlorotique et cela dès les premières atteintes du mal. Parmi les causes nombreuses |jouvant déterminer cette diminution de la transpi- ration dans la feuille de Vigne, j'en ai déterminé une, celle-là précisément que l'on signale comme étant la cause la plus commune de la chlorose : c'est l'excès de calcaire, surtout de calcaire très divisé offrant une large surface d'attaque aux poils absorbants. » Expérience. — Des Gamays Arcenanl sur Riparia Gloire ont été élevés dans des vases en verre. Par un dispositif spécial je substitue au moment de l'expérience, au milieu où vivent les racines, pour l'un («) une bouillie très épaisse de blanc de Troyes, finement pulvérisé; pour l'autre {b) de l'eau de Seltz. Je détermine au bout d'un même temps les quantités d'eau transpirées par ces deux, pieds, choisis aussi comparables que possible, comme bois, surface foliaire. Ils ont tous deux six feuilles sur un unique rameau. J'observe pour le pied a une perte d'eau de 5s'', 80 par looo'^i de surface, alors que le pied b accuse une perte de 76'", o5. La différence va s'accentuant le lende- main. Dans les conditions ordinaires les diflerences entre les deux pieds sont de quelques décigrammes. » L'explication probable du phénomène est celle-ci. Le carbonate, facilement attaqué par les poils radicaux, est absorbé en abondance. 11 neutralise les acides végétaux, précipite leurs sels. Or on sait que ce sont surtout les acides et les sels acides végétaux qui interviennent le plus activement pour assurer le mouvement de l'eau de cellule à (') Pour calculer cette surface, on découpe et pèse la silhouette de chaque feuille tracée sur du papier; ou mieux, on y découpe à l'emporte-pièce n sections, de surface connue s, de poids total p. Soient S, P les surface et poids de la feuille; on a -p; = — , d'où l'on tire S. ( ï"76 ) cellule. Il est cependant curieux d'observer que si le départ d'eau par la feuille est considérablement diminué, l'arrivée d'eau dans celle-ci n'est pas diminuée dans les mêmes proportions, bref qu'elle reçoit plus qu'elle n'élimine. J'ai en effet constaté que le rapport du poids d'eau contenu dans la feuille au poids de la feuille lui-même était d'ordinaire plus élevé chez la feuille chlorotique, qui apparaît ainsi comme gorgée H-O d'eau. Valeurs du rapport -p- — chez des feuilles saines 0,72; 0.70; 0,67 et chez des feuilles chloroliques examinées comparativement deux à deux et choisies d'égales dimensions autant que possible: 0,77; 0,78; 0,76. » Conclusions. — La chlorose se manifeste Hans la feuille malade : \" par un affaiblissement notable de ractivité respiraloire et la diminution du rap- pofl —^ des gaz échangés; 2° par la diminution puis la cessation de la fonc- tion assimilatoire : les chromoleuciles étant impuissants à l'assurer; 3" par un très grand affaiblissement de la fonction transpiratoire. L'altération de cette fonction qui pour la plante remplace les organes propulseurs des liquides organiques entraîne des troubles profonds de la nutrition, en particulier la disparition de la chlorophvlle qui ne trouvant plus les matériaux néces- saire à sa régénération dans une sève insuffisante disparaît au fur et à mesure de sa destruction sous l'aclion de la lumière. Parmi les causes pouvant agir sur l'activité de cette fonction, nous aAons trouvé l'excès de calcaire du sol. Il en est beaucoup d'autres : excès d'eau, conditions clima- tériques défavorables, etc., et qui toutes d'ailleurs sont susceptibles d'en- traîner la chlorose, si bien que ces deux phénomènes : apparition de la chlorose, altération de la fonction transpiratoire, nous apparaissent indissolublement liés, et que logiquement on peut admettre q'.ie toute cause capable de mo- difier l'un d'eux devra nécessairement avoir son influence sur l'autre. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur une Sclaginellée du terrain houiller de Blanzy. Note de M. R. Zeiller, présentée par M. Gaston Bonnier. (c On a signalé à diverses reprises dans les formations paléozoïques, principalement dans le terrain houiller, des empreintes de Lycopodinées herbacées, constituées par des rameaux divisés par dichotomie, les uns garnis de feuilles serrées toutes conformes, et offrant ainsi l'aspect de ceux de nos Lycopodes actuels, les autres à feuilles tétrastiques dimorphes, présentant tous les caractères extérieurs de ceux des Sélaginelles; mais ( '"77 ) bien que plusieurs d'entre eux aient été trouvés munis d'épis terminaux de fructification, il a été impossible jusqu'ici de savoir si l'on avait alTaire à des Lycopodinées isosporées ou à des Lycopodinées liétérosporées, et l'on s'est borné à les classer les uns et les autres sous le nom générique col- lectif de Zj"?o/Joc?«Ve^. La même incertitude a empêché M. C.-Eg. Bertrand de rapporter au genre Selaginella, bien qu'ils en offrissent tous les carac- tères anatomiques, de petits ramules à feuilles tétrastiques, à structure conservée, provenant du terrain houiller d'Angleterre, auxquels il a donné le nom de Miadesmia ( ' ). » Dans ces conditions, il me paraît intéressant de taire connaître les observations que j'ai pu faire sur le contenu des sporanges d'un Lycopo- dites du Stéphanien de Montceau~les-Mines, visiblement allié au Lyc. ma- crophyUus Goldenberg du Westphalien de Sarrebrûck, mais à feuilles plus grandes et plus serrées, que je dois à l'obligeance de M. Suisse, ingénieur en chef des mines de Blanzy, et que je désignerai sous le nom de Lycopo- diles Siassei. 11 II se présente sous la forme de rameaux plusieurs fois bifurques, à branches (jnelque peu inégales, à axe de i""" à 2™™ d'épaisseur, garni de feuilles tétrastiques dimorphes, celles des deux séries postérieures étalées-dressées, contiguës, longues de /("'" à 6™'" sur 2""" à 3""" de largeur, uninerviées, à contour ovale-lancéolé, à sommet aigu ou obtusément aigu, à bords finement denticulés; celles des deux séries antérieures d'ordinaire à peine visibles, étroitement dressées, appliquées sur l'axe du rameau, longues d'environ i""",5 sur o'°™,5 à o'""',75 de largeur, ovales-lancéolées, à sommet très aigu. Quelques-uns de ces rameaux se terminent par des épis de 8""° à 10""" de largeur, mesurant jusqu'à o™, i5 de longueur et même davantage, composés de bractées polystiques toutes semblables, disposées à ce qu'il semble suivant huit séries longitudinales, d'abord étalées normalement à l'axe et portant sur leur face ventrale un sporange ovoïde de i™",5 à a™" de longueur sur i""™ à i™",5 de largeur, puis relevées en un limbe triangulaire à sommet aigu, à bords latéraux finement den- ticulés comme les feuilles elles-mêmes. » Ces sporanges étant transformés en une lame charbonneuse assez épaisse, susceptible d'être détachée de la roche sans se briser, j'ai pensé qu'il ne serait pas impossible d'en étudier le contenu en les traitant succes- sivement par les réactifs oxydants et par l'ammoniaque. J'ai réussi, en effet, à obtenir ainsi des masses de spores encore enfermées dans une mince pel- (') C.-E(j. Bertrand, Sur une nouvelle Centradesmide de l'époque houillère {Association française pour l'avancement des Sciences, 28= Session, Caen, II, p. 588-593). C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N° 16. j l4o ( lo?'"^ ) Jicule formée de cellules allongées, et j'ai pu mettre ces spores en liberté, soit en les dégageant ;i l'aide d'une aiguille, soit en les roulant sous la lamelle. Sur la plus grande étendue des épis, les sporanges sont tous des microsporanges renfermant un nombre extrêmement considérable de mi- crospores à corps sphérique triradié de 4o i' 5o p. de diamètre, hérissé de fines aspérités et muni de trois crêtes divergeant à 120° ainsi que d'une collerette ou crête équatoriale de i5 à 20 [;. de largeur. A la partie infé- rieure, sur une hauteur variable, parfois très restreinte, il n'y a plus que des macrosporanges renfermant des macrospores à corps triradié de o"'",5 de diamètre, relevé de fines rides anastomosées en réseau et pourvu de trois crêtes divergentes et d'ime crête équatoriale de 65 ja de largeur. On a donc affaire à une Lvcopodinée hétérosporée, qu'on serait tenté de rap- porter formellement au genre Selaginella, dont on retrouve ici tous les caractères, abstraction faite des dimensions beaucoup plus grandes des épis : la différence qui existe entre le nombre des séries de feuilles et celui des séries de bractées ne me semblerait pas, en effet, de nature à faire obstacle à cette attribution, puisqu'elle se retrouve en sens inverse dans le genre vivant, où certaines espèces à feuilles polystiques ont des épis à bractées tétrastiques; mais, tandis que chez nos Sélaginelles vivantes les macrosporanges ne renferment que quatre macrospores, le tissu sporogène avortant et se résorbant, à l'exceplion d'une seule cellule mère, ici chaque macrosporange contient un nombre notable de macrospores que j'ai trouvé tantôt de 16, tantôt de il\, et plus rarement de 20. )> Sans vouloir prétendre qu'il en soit nécessairement de même chez les autres formes analogues de l'époque houillère, il est vraisemblable, étant dt)nnée leur ressemblance mutuelle, qu'elles différaient moins les unes des autres que des Sélaginelles actuelles, et l'on est conduit à penser que celles-ci en sont dérivées par voie de modification plus ou moins graduelle, consistant dans la réduction des épis de fructification et principalement dans la stérilisation progressive du tissu sporogène des macrosporanges. » GÉOLOGIE. — Suhdivisiuns du Sénonien i^s. l.) du Portugal. Note de M. Paul Cuoffat, présentée par M. Albert Gaudry. « En 1897, j'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie que la contrée située entre le Mondégo et le Vouga présente du Sénonien marin et un massif puissant contenant des Vertébrés, des Végétaux terrestres et des Mollusques d'estuaires analogues à ceux du Garumnien de la Provence. ( '"79 ^ .1 De nouvelles études me permettent de donner quelques détails sur la subdivision de ce massif, quoiqu'il y ait encore de nombreux points obscurs, ce qui est dû au recouvrement superficiel et à l'absence de liaison entre les gisements. » Nous distinguerons une suite d'affleurements à peu près contigus, dont la base repose sur le Turonien, et des ouUiers qui sont complètement séparés; nous commencerons par l'examen des premiers. » Les calcaires turoniens de Mamaroza, à faune marine, passent à un grès calcarifère, micacé, sans fossiles, que je considère comme formant la partie supérieure de l'étage. Au-dessus commence le complexe fluvio-marin, plongeant assez régulièrement vers TOuest, sous un angle de 4° à 5°. 11 I. Grèf! du Ceadoiiro. — Massif d'environ 140™ de puissance, formé par des sables en général grossiers, et des grès mal cimentés, n'ayant fourni que des mol- lusques saumâtres et des végétaux mal conservés, tandis qu'à sa partie supérieure un banc de i" d'épaisseur contient une faune franchement marine, dans laquelle se trouve YHemitissotia, genre incontestablement sénonien, tandis que Odontapsis du Bronni, Anomœdus subclavatus et le genre Sargits sont connus du Maestrichtien, Danien et du Tertiaire. Le reste de la faune, Gastropodes et Lamellibranches, pré- sente le faciès du Gault portugais. Nous y remarquerons : Glauconia Renauxiana et Kefersteini. Natica hulbiformis, Cardium hillaniim et Cycloliles xcutelluni. » IL Assises flui-io-marines. — a. Marnes avec nombreux Cypris. 11 b. Marnes sèches, rouges et verdàtres, avec des roches ressemblant à la bauxite, et du gypse et de la barytite disséminés dans les marno-calcaires. Faune saumâtre : Clastes lusitaniens [ganre éocène), Melania. Cyrena, Anoinia, etc. Un grand 5a- limur,, seule espèce terrestre, ne se trouve que dans une localité. Pyrgulifera arinata (variété sans nœuds saillants) et des corps cylindriques d'origine problématique, sont connus des calcaires de Rognac. Puissance calculée : 3oo™. » c. Grès calcaréo-argileux, très fossilifères, présentant un mélange d'espèces marines et d'espèces saumâtres. Formes les plus abondantes : Melania. Pyrgulifera, Hydrobia, Cyrena, Anontia Coquandi Zitt., Ostrea vesicularis Lam., O. acuti- rostris Nils, etc. » d. La série qui précède est ininterrompue, mais les strates qui la surmontent sont recouvertes vers l'Ouest par les sables pliocènes, tandis qu'au Nord la vallée de Vagos montre des couches paraissant lui faire suite. Elles contiennent la plupart des espèces saumâtres des couches précédentes, mélangées à un plus grand nombre d'es- pèces marines : Glauconia, Pholas, Glycimeris et surtout Mytilus. » e. Encore plus au Nord, les espèces marines deviennent fort rares, tandis que les lits à végétaux et les débris de Vertébrés augmentent en nombre. Ces derniers sont représentés par les genres crétaciques Teleosteus et Osmeroides et les genres éocènes Sargus et Clastes. La flore présente un mélange de types crétaciques et de formes à affinités tertiaires. » IIL Graviers d'Esgueira. — Massif de sables et de graviers d'une cinquantaine ( io8o ) de mètres d'épaisseur, à aspect pliocène, ne présentant de fossiles qu'à la base. Ce sont des lits à végétaux nombreux, mais peu variés, parmi lesquels dominent des coni- fères et des fougères du crétacique inférieur, tandis que des dicotjlées nous ramènent aux flores du crétacique supérieur. » OuTLiERS. — Grès à Hoplites Vari var. Marroti. — • Les marécages qui limitent les dunes isolent deux petits affleurements d'un grès fin, contenant une faune très riche en Gastropodes et en Lamellibranches (Inoceramus Crispi) et en outre un Baculites, deux Ammonites indéterminables, et de nombreux Hoplites Marroti. » Sables et marnes à végétaux et à Vertébrés. — A un kilomètre à l'Est du gise- ment précédent se trouvent des sables contenant des alternances irrégulières de lits d'argile à végétaux, mélange de types du crétacique supérieur et de formes à affinités tertiaires. » Des gisements à flore identique sont situés plus au Sud; l'un d'entre eux contient en plus de nombreux restes de Vertébrés ayant aussi le même mélange d'affinités. )i Si le plongement vers l'Ouest, observé dans la série conliguë au Turonien, existe aussi sous les sables pliocènes qui la séparent des gisements à végétaux, ceux-ci seraient supérieurs à toute cette série, mais il est probable que les grès à Hoplites Marroti partageraient le même sort, et, comme cette espèce est caractéristique du Campanien inférieur, il en résulterait que les marnes à Pyrgulifera armata seraient antérieures au Campanien, tandis qu'elles paraissent parallèles aux calcaires de Rognac. » Il est donc plus probable que les sables pliocènes cachent un relèvement des couches, et, dans ce cas, les grès à Hoplites Marroti et les couches à végétaux cor- respondraient à une hauteur quelconque des grès du Ceadouro. » Gisements sur le Paléozoïque. — A l'est de Coimbra se trouvent des affleu- rements {grès du Bussaco) à flore identique à celle des outliers de Mira. Ils pénètrent dans le massif paléozoïque jusqu'à 4o'"" de son bord occidental. L'analogie pétrogra- phique fait supposer que des grès de même âge se trouvent vers la frontière etàSala- manque. » Conclusions . — Au nord de Mondégo, le Turonien est surmonté par un complexe de grès représentant le Sénoniens. 1., c'est-à-dire comprenant le Danien. Malgré tous les points douteux qui existent encore, on peut affirmer les faits suivants : » Abstraction faite du gisement le plus occidental formé par un grès fran- chement marin, correspondant au Campanien, ce complexe présente, de la base au sommet, une faune saumàtre mélangée, dans quelques niveaux, à des espèces marines et à des lits à végétaux flollés. Au toit du tiers supé- rieur se trouve un banc à faune marine contenant des Ammonites séno- niennes. » Les Vertébrés, étudiés par le D"" Sauvage, appartiennent à des types du Crétacique inférieur, du Maestrichtien, du Danien et du Tertiaire, carac- tère qui se trouve aussi bien en dessous qu'en dessus du banc à Pseudo- tissotia. { io8i ) M Les Végétaux encore inédits, qiioiqn'ils soient en partie étudiés p:ir M. de Saporta et M. W. de Lima, présentent le même mélange que les Vertébrés, tandis que les mollusques peuvent tous être rapportés au Cré- tacique. » La fixation de l'âge des grès de Bnssaco, profondément disloqués avec le Paléozoïque, l'ait voir que la cordillière Lusitano-Castillane est posté- rieure à cette époque, par conséquent, que la meseta ibérique n'est pas restée indemne dès la fin des temps paléozoiques. » M. L.-K. BoHM adresse, de New York, une Note relative au procédé électrique pour la production du carbure de calcium. La séance est levée à 4 heures. >L B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 avril 1900. Halos solaires observés le 1 mai 188G et le \i janvier 1900, par M. Creux. Angers, Germain et G. Grassin, 1900; i fasc. in-8". La scrofule et les infections adénuidiennes, par le D' Paul Gallois. Paris, iqoo; I vol. in-i6. (Présenté par M. Lannelongue pour le concours du prix de Médecine et Chirurgie, fondation Montyon.) Observation d'un cas rare de kyste dermoide du médiastin, pneumectomie partielle, guérison, par le D"^ René Belin. Clermont (Oise), imp. Daix frères, 1900; I fasc. in-S". Mémoire descriptif. Barrage hydraulique flexible, par M. Charles Faga. Paris, s. d.; i opuscule in-8°. Bulletin météorologique du département de l'Hérault, pub. par M. Crova, année 1899. Montpellier, 1900; i vol. pet. in-4°. (Présenté par M. Mascart.) Bulletin de la Société zoologique de France; t. XXIV. Paris, 1899; i vol. in-8°. Annales d'Hygiène et de Médecine coloniales, recueil publié par ordre du Ministre des Colonies; t. IH, n° 1, janvier, février, mars 1900. Paris, Imp. Nationale; i fasc. in-8°. ( Io82 ) Déterminations magnétiques faites en Russie, dans k gouvernement de Koursk , sous les auspices de la Société impériale russe de Géographie, en 1896, par M. Th. Moureaxjx. Saint-Pétersbourg, 1898; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Ray Society. A monograph of tlie british Annelids. Part II. Polychœta, by William Carmichael Me Intosh. London, 1900; i vol. in-f". Memoirs of the Muséum of comparative Zoôlogy at Harvard Collège, vol. XXIV. rAeFw^e.ç, by S. Garman; text and plates. Cambridge, U. S.A., 1899; 2 vol. in-4''. Mensaje del senor présidente de la Repuhlica de el Salvador leido ... el dia 20 de febrero de 1900. San Salvador; i fasc. in-8° Informe presentado al senor Ministro de Instruccion publica de la Republica, por elBirector dellnstituto nacional central, 1899. San Salvador; i fasc. in-8°. Annual Report of the Smithsonian Institution, 1897. U. S. National Muséum. I. Washington, 1899; i vol. iii-8°. The Institution of mechanical Engineers. List ofmembers, february 1900, articles andby-laws. \^onàon\ i vol. in-8'\ The Nautical Almanac and astronomical ephemeris for the year 1903. Edinburg; i vol. in-8". (Presenledby Authority of the Lords Commissioners of the Admiralty.) Monthly notices of the Royal Astronomical Society. Vol. LX. N"' 4, 5. January, february 1900. London; 2 fasc. in-8°. Meteorological observations at stations of the second order 1896; Officiai n° 139. Edinburg, 1899; i vol. in-4''- Hourly means, 1896. Officiai n° 141. London, 1899; i vol. in-4". Decaden-Monatsberichte des Icônigl. sdchs. meteorologischen Institutes, 1 898. Jahrgang, I. Chemnitz (Sachsen); 1 fasc. in-4". Jahrbuch des Kônigl. sàchsischen meteorologischen Institutes, 1897. Jahr- gang XV; III Abtheilung. Chemnitz, 1899; i fasc. in-4°. Rulletin de r Académie royale des Sciences et des Lettres de Danemark^ Copenhague, 1900. N" 1. Robenhavn; i fasc. in-8°. Ôfversigt af konigl. Vetenskaps-Akademiens fôrhandlingar; Arg. 57, n° 1, 1900. Stockholm; i fasc. in-8". Ouvrages reçus dans la séance du 9 avril 1900. Énumération des groupes d' opérations d'ordre donné, par Raymond Le Vavasseur, Paris-Toulouse, s. d; i fasc. petit in-4". ( io83 ) Institut solaire international. Eclipse du Soleil intérieur. Montevideo, répu- blique orientale de l'Uruguay, 1900; I fasc. in-S". Dix-huit opuscules sur la botanique, par H. Rlebhan. (Hommage de l'Auteur.) Total éclipse of the Sun, 28 mai 1900, by H.-D. Tood and S.-J. Brown. Supplément to the American Ephemeris 1900. Washington, 1900; i fasc. in-8°. Le grand Epitome, the fundamenlal principW and its immédiate facls rela- tin g nian to the world, by C.-A. Bowsher. Champaing, 111, 1900; i fasc. in-i8. Volta e la pila, discorso letto in Conio il 18 settembre 1899 dal professer AuGUSTO RiGHi, inaugurandosi il primo congresso nazionale di elettricisli. Milano, 1900; i fasc. in-S". Sul fenomeno di Zeeman nel caso générale d'un raggio luminoso comunque inclinato sulla direzione délia forza magnelica, Memoria del prof. Augusto RiGHi. Bologna, 1900; i fasc. in-4°. Verôffentlichung der Kôfiigl.-preussischen geodâlischen Institutes ; neiie Folge, n" 1. Die Polhôhe von Potsdam; II Heft. Berlin, 1900; i fasc. in-4". (Hommage de M. le prof. D'' Helmert.) Acta niathematica, journal rédigé par G. Mittag-Leffler, 23 : 1 et 2. Stockholm, Paris, Berlin, 1899; i fasc. iii-4°. (Offert au nom de l'Auteur par M. Hermite.) Memorie délia Societa degli Spettroscopisti ilaliani, i-accolte e pubblicate per cura dei prof. P. Tacchini ed A. Ricco. Catania, 1900; r fasc. in-4". Rendiconto deïï Accademia délie scienze fisiche e malematische. Série 3'', vol. VI, anno XXXIX, fasc. 1 e 2. Napoli, 1900; i fasc. in-8°. Bulletin of the United States Jîsh commission; Vol. XVIII, for 1898. Was- hington, 1899; I vol. gr. in-8°, The Canadian patent ojjfice record and register of copyrights and trade marks ; vol. XXVIII, n" 1. Ottawa, 1900; i fasc. gr. in-S". U. S. A., Department of Agriculture. Monthly weather review ; vol. XXVII, n'" 1-5,8, 9. Washington, 1899; 7 fasc. in-4". Science 0/ man ; journal of the Royal anlhropological Society of Australasia. New séries. Vol. III, n" 1. Sydney, 1900; i fasc. in-4°. ( io84 ) ERRATA. (Séance du 2 avril 1900.) Note de M. Gruey, Remarques sur le critérium de Tisserand Page 878, ligne 5, au lieu de —, usez — • On souscrit à Paris, '-'.ez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins. n" 55. g 1835 les COMPTES R£ S hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Toluraes ln-4*. Deui joe par ordre alphabétiqt a matières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel t. i* janvier. l^ prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit : Paris : 20 fr. — Dopartements : 30 fr. — Dnion postale ; 34 fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferraii irères. iChaix. Jourdan. Ruff. Courlin-Hecquel. ( Germain étGrassin. I Gaitineau. Jérôme. Jacquard. Feret. j Laurens. ' Muller (G.). Renaud. iDerrien. F. Robert. Obliu. Uzel frères. Jouau. Perrin. ) Henry. / Marguerie. ) Juliot. (Rouj. , -\uuirv. Ratel. ' Rey. i Lauverjat. 1 Degez. ( Drevet. ( Gratier et C'V Ue Foucher. ( Bourdignon. '.' ( Dombre. ) Thorez. I Quarré. Lorient. l Georg. Lyon i. Côte. fSavy. Vitte. Marseille Ruât. , Valat. chez Messieurs : ) Baumal. ( M"* Texier. Bernoux et Cumin. On souscrit, à l'Étranger, Montpellier . I Moulins . . .. • -Ferr.. I Coulet 01 liU. Martial Place. / Jacques. Nancy ' Grpsjean-Maupin. 1 Sidot frères. I Guist'hau. I Veloppé. I Barma. ( Appy. Mmes Thibaud. Orléans Luzeray. 4 Blanchier. Poitiers I -, , ( Marelle. Bennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" )• ( Langlois. Rouen , , . . ' Lestringant. S'-Étienne Chevalier. \ Poateil-Burles. Nantes Ntce. Toulon. Toulouse.. ( Rumèbe. ( Gimet. / Privât. Boisselier. Tours j Péricat. ' Suppligeon. \ Giard. ' Lemaître. Valenciennes.. Amsterdam . Berlin. Bucharest. chez Messieurs : j Feikema Caarelsen / et C-. Athènes Beck. Barcelone Verdaguer. I Asher et C'". ' Dames. . Friediander et fils. ' Mayer et Millier. Berne . Schmid et Francke. Bologne Zanichelli. , Laniertin. Bruxelles ! MayolezetAudiarte. ( Lebègue et C'*. ( Sotcheck et C°. ! .\Icalay. Budapest Kilian. Cambridge Deighton, BelletC°. Christiania Cammermeyer. Constantinople. . Otto Keil. Copenhague Hosl et fils. Florence Seeber. Gand Hoste. Gènes Beuf. . Cherbuliez. Genève Georg. ' Stapelmohr. La Haye Belinfante frères. ( Benda. I Fayot. Barth. i Brockhaus. Leipzig Lorentz. I Max Rube. ' Twietmeyer. y Desoer. ^'«■^« IGnusé. chez Messieurs : . Dulau. Londres Hachette et C". 'Nutt. Luxembourg. ... V. Biick. / Huiz et C". Madrid I Romo y Fussel. I Capdeville. F. Fé. Milan j"^""» f««'- ( Hœpli. Moscou Tastevin. Nazies jMarghieri di G, us. \ Pellerano. . Dyrsen et Pfeififer. Ketv-rork Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et C" Palerme Kcber. Porto Magalhaés et Moniz. Prague Rivnac. RiO'Janeiro Garnier. „ i Bocca frères. Rome , I Loescheret C'. Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. S'-Petersbourg . f Zinserling. ( Wolff. Lausanne. Turin . Vienne . Bocca frères. Brero. Clausen. Rosenberg et Sel lier. Varsovie Gebethner et Wolff Vérone Drucker. , Frick. / Gerold et C". Zurich Meyer et Zeller. f ILES GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volume 10-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (I" Janvier iSâi à 3i Décembre i865.) Volume in-4'; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— (i" Janvier 1866 a 3i Léceuibre 1880.) Volume io-i" , 1889. Prix 15 fr. IPLÉMENT AUX COMPTES RENDDS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : <: Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Dbsbès et .\.-J.-J. Solies. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu eprouveniles 'par M.HANtEN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières ' ar M. Cligdi Bebkikd. Volume in-4°, avec 32 planches; i856 15 fr. >< I : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences 6 incours de i853, et puis remise pourcelui de i856, savoir : « Étudier les lois delà distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ti es, suivart l'ordre de leur superposition . — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature "oorts qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses étals antérieurs », par M. le Professeur Bronn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fr. ^me Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciecces. et les Hémoires préseotés par divers Savant» à l'Académie des Sciences. K 16. TABLE DES ARTICLES. (Séance d., 17 avril 19( MEMOIRES ET GOMMUIVICATIONS DES MEMBI5ES ET DES CORRESPONDANTS DE L' ACADÉMIE. Pages. MM. Bertiielot et Delepine. - Sur la chaleur de conibustiun de quelques liquides très volatils lo^S M. dWusonval. — Exploseur uotatif et Pages, dispositifs divers pour la production de puissants courants à haute fréquence.... io4i| M. GBANn'lMRY. — Sur les Stigmaiia. . . ioJ4 CORRESPOND AIVCE . La Société physico-chimique russe adresse l'expression de ses sentiments de pro- fonde condoléance à l'occasion de la mort de M. Joseph Bertrand .M. A. Caillot. — Influence des pertui'ba- tions périodiques du demi-grand axe sur la valeur du moyen mouvement déduite des observations d'une planète. Correc- tion correspondante de la valeur primiti- vement adoptée du denii-srand axe M. L. CiiULs. — Sur une formule simplifiée pour le calcul des réfractions astrono- miques M. Emile Horel. — Sur les séries de frac- tions rationnelles M. J. CouLoN. " Sur les caractéristiques des équations aux dérivées partielles et le principe d'Hujgens M. riENRi Benard. — Mouvements tourbil- lonnaires à structure cellulaire. Ktude optique de la surface libre Bulletin bibliographique Errata loOo 1061 luG.T M. Édouarii Buanlv. — Accroissements de résistance des radioconducteurs M. P. DE Heen. — L'inductance et les oscil- lations électrostatiques M. P. Curie. — Uemarques à propos d'une Note récente de !\1. G. Le Bon MM. M.-E. Pozzi-EscoT «t H.-C. Couqi'et. — Nouvelle réaction microchimique du palladium M. Georges Curtel. — Recherches expéri- mentales sur les phénomènes physiolo- giques accompagnant la chlorose chez la Vigne M. U. Zeiller. — Sur une Sélaginellée du terrain houiller de Blanzy M. Paul Choffat. — Subdivisions du Séno- nien (s. I.) du Portugal. . . : M. L.-K. BiiiiM adresse une Note relative au procédé électrique pour la production du carbure de calcium io6iS 1073 .074 1076 1078 loSi 1084 PARIS. — IMPRIMERIE G.\. UT H ( E K - V t L L A R S , Quai des Grands-Augustins, 5ii 1^ (tarant .*(>AUTHIBR-VtLL&RS. MAY 23 1900 ^.^^ 1900 PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nm. EiES SECRÉTAIRES PBRPÉTIJEbS. TOME CXXX N^ 17 (23 Avril ^900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACAD yuai des Grands-Aiigustins, 55. i900 MIE DES SCIENCES, RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUE ADOPTÉ DANS' LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1876, Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie, Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". Impressions des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou oar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comotes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou comnuniqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne jeut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne repr)duit pas les discussions verbales qui s'élèvent daru le sein de l'Académie; cependant, si les Membre: qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait meniion, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notei sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie ivant de les remettre au Bureau. L'impression de es Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont cesMembres de lire, dans les séances suivantes, des Totes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aciki sont imprimés dans les Comptes rendus, mais Lp ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en seau blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des. étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des qui ne sont pas Membres ou Correspondants! demie peuvent être l'objet d'une analyse ou sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémol tenus de les réduire au nombre de pages Membre qui fait la présentation est toujourî mais les Secrétaires ont le droit de réduire* autant qu'ils le jugent convenable, comme i pour les articles ordinaires de la correspondUH cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtréi l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au pluKi jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remipt le titre seul du Mémoire est inséré dans le Corl^h actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte roi< vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais • teurs; il n'y a d'exception que pour les RappI les Instructions demandés par le Gouverneine Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai un Rapport sur la situation des Comptes rendu l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution < sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Acadéinie qui désiren iaire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont prié déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui recède la séance, avant 5^ Autrement la présentation sera remise à la séance MAY 23 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 25 AVRLL 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président, en annonçant à l'Académie la mort de M. Alphonse Milne-Edwards, s'exprime comme il suit : « Mes chers Confrères, » Je me lève bien souvent, hélas! pour vous annoncer des deuils. » Emile Blanchard n'est pas encore remplacé, la place de Joseph Ber- trand est encore toute imprégnée de sa grande personnalité, et voici que la mort prématurée d'Alphonse Milne-Edwards nous fait deux nouveaux vides : l'un dans la section de Zoologie, celle-là même où manque Blan- chard ; l'autre, au bureau de l'Académie où manque Joseph Bertrand. » Joseph Bertrand et Milne-Edwards, deux noms particulièrement chers à l'Académie! Le premier, du moins, se trouve toujours représenté parmi nous. Mais le second, que nous étions habitués à honorer depuis deux gé- C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N» 17.) l4l ( io86 ) nérations, qui, par une alliance de famille, nous faisait même penser à un autre nom, grand entre tous, celui de J.-B. Dumas, cessera bientôt de figurer sur nos Annuaires. » Mais il ne cessera pas de demeurer dans nos cœurs et dans la Science où il aura laissé une double et durable empreinte. » Alphonse Milne-Edwards l'a reçu glorieux. Mais, dès sa jeunesse, il a montré que, comme les voliers qu'il aimait déjà à observer, il avait ses propres ailes. )) Rapidement il a conquis les grades universitaires : le Doctorat en Médecine en 1860, à l'âge de vingt-cinq ans, le Doctorat es Sciences en 1861, l'agrégation de l'École supérieure de Pharmacie en 1864. » L'année suivante il fut nommé Professeur de Zoologie à cette Ecole. » Ses nombreux travaux portent sur la Zoologie générale, i'Anatomie des Mammifères, la Paléontologie. » Il s'est même essayé dans la Physiologie médicale. » L'une de ses OEuvres essentielles consiste dans la découverte et la classification d'un très grand nombre d'oiseaux fossiles. L'un de nos anciens confrères les plus illustres le regardait comme un créateur de la Paléontologie ornithologique. » En 1868, sur la proposition d'Élie de Beaumont, la Commission du prix Bordin donnait comme sujet de ce prix ['Étude comparative des Faunes et des Flores des diverses parties du globe situées au sud du 25" parallèle austral. » Grande et difficile question qui intéresse à la fois la Zoologie générale et la Géologie. Alphonse Milne-Edwards l'élargit encore, au moins en ce qui concerne les Faunes, en étudiant la distribution des animaux à la sur- face du globe. Son Mémoire magistral, qui forme un Volume avec de nombreuses planches, fut couronné en 1873. » En 1876, il fut nommé Professeur de Zoologie au Muséum. » En i 879, il reçut la suprême consécration de ses efforts et de ses tra- vaux. Il fut élu Membre de l'Académie dans la Section d'Anatomie et de Zoologie. » Ces succès ne firent qu'accroître son ardeur pour la Science. Ce vaste problème de la distribution géographique des animaux le préoccupait toujours. La grande difficulté qu'il présente vient de ce qu'on ne peut observer directement les Faunes que sur les continents, c'est-à-dire sur un cinquième environ de la surface du globe, à supposer même que la terre ferme pût être partout atteinte. C'est donc un livre dont quatre pages sur cinq se trouvent déchirées d'une façon plus ou moins irrégulière. Pour ( io87 ) retrouver les pages perdues, il faudrait pouvoir observer sous les mers. » Jusqu'à quelle profondeur sous-aquatique la vie est-elle possible? Et là où la vie contemporaine est impossible, qu'a été la vie d'autrefois quand les océans occupaient d'autres positions? » Un heureux hasard permit à Alphonse Milne-Edwards d'avoir une donnée importante sur la première de ces deux questions capitales. M Un câble électrique immergé depuis deux ans entre Cagliari et Bône dut être relevé pour être réparé. Des fragments de ce câble, péchés à des profondeurs allant jusqu'à 2800™, furent remis à notre Confrère. Il y trouva adhérents des restes de divers Mollusques et Zoophytes. » Ces animaux avaient donc vécu à ces profondeurs. Ils avaient bâti leurs nids sur l'armature du câble, fait précieux, de nature à encourager celui qui l'avait découvert, dans ses desseins de sonder systématiquement le fond des mers par la drague pour y cueillir les débris d'êtres soit vi- vants, soit fossiles, argument puissant aussi à faire valoir pour obtenir de l'État les moyens de réaliser cette œuvre. C'est donc de là que sont sorties les expéditions scientifiques faites, de 1880 à i885, successivement sur le Talisman et le Travailleur, expéditions qui ont donné une célébrité à ces deux petits avisos et ont fait connaître le nom de notre Confrère dans le grand public. » On sait quelle riche moisson y a trouvée la Science, sur les condi- tions de la vie à des profondeurs d'eau allant jusqu'à 5ooo™, c'est-à-dire sous des pressions allant jusqu'à 5oo atmosphères et en dehors de toute lumière appréciable. » La Société de Géographie a voulu récompenser le savant explorateur en lui décernant, en 1 884, sa grande médaille d'or. » En i885, notre Confrère fut élu membre de l'Académie de Médecine. » Depuis 1892, il est directeur du Muséum d'Histoire naturelle. Dans cette nouvelle fonction, il a montré un esprit d'ordre et des qualités admi- nistratives remarquables. Il y a déployé une activité extraordinaire. Sous son habile gestion, les collections du Muséum et le nombre des animaux du Jardin des Plantes se sont considérablement accrus. Mais il y a usé ses forces. Il est mort à la peine dans tout l'éclat de son talent, toute la limpi- dité de l'esprit. )> Tous ici, nous avons pu apprécier sa science, sa parole simple, facile et toujours bien appropriée. Il était clair dans ses Communications, cour- tois dans la discussion, aimable dans les relations particulières. ') L'Académie, à l'unanimité, l'a élu Vice-Président cette année. ( io88 ) » Ses qualités administratives ont pu être aussi utilisées au Bureau et au Comité administratif. Elles l'eussent été davantage si, dans ces derniers temps, il n'avait été retenu par l'état de sa santé. Elles eussent été pré- cieuses si, comme tout permettait de l'espérer, il eût vécu assez pour pré- sider l'Académie l'année prochaine. » Nos regrets unanimes suivront le savant éminent, l'excellent Con- frère et le Vice-Président de l'Académie. » Je lèverai la séance en marque de deuil, immédiatement après le dé- pouillement de la Correspondance. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équalions linéaires aux dérivées partielles du second ordre et sur la généralisation du problême de Dirichlet. Note de M. Emile Picard. « 1. Je suis revenu récemment (^Comptes rendus, 19 juin 1899 et 19 fé- vrier 1900) sur mes anciennes recherches relatives à l'intégration des équations linéaires du type elliptique au moyen des valeurs données de l'intégrale sur un contour. Dans la seconde de ces Notes, j'ai étudié spé- cialement le cas où les coefficients a, h, c de l'équation sont des fonctions analytiques de x et y, et j'ai indiqué comment on pou- vait obtenir l'intégrale unique de cette équation, supposée continue à l'intérieur d'un contour C régulièrement analytique suffisamment petit et prenant des valeurs données sur C, sous la seule condition que cette suc- cession de valeurs forme une fonction continue. Dans mes recherches anté- rieures (^Journal de l'École Polytechnique, 1890), je supposais que cette fonction continue avait des dérivées des deux premiers ordres. Comme la solution du problème correspondant à cette hypothèse particulière est essentielle pour l'étude du cas général, je ne crois pas inutile de le re- prendre avec plus de détails que je ne l'ai fait en 1 890, ce qui me permettra en outre de démontrer quelques remarques que j'avais seulement énoncées. 2. Nous nous plaçons dans le voisinage de l'origine a; = o, j' = o, et nous considérons un cercle de rayon R suffisamment petit. Désignons par e un nombre fixe inférieur à l'unité. Puisque a, b, c sont des fonctions ana- ( io89 ) lytiques, on peut mettre «, b, c sous la forme trigométrique 2(PvCOSve + Q,sinv0) v=o (en posant x = rcosQ, y = rsinO), où P^ et Q^ sont de la forme //•y/ /•'- r^'" l R / V "•' "*" /^' .'' R2 +•■•-'- Pm.^ ^^^, avec les inégalités ~ïm -2v H étant un nombre fixe, indépendant de m, v et R. » Ceci posé, considérons l'équation .,x d'\ , ô-'-N du ,dit (I) j— 5" H — r-r = «-; — ^"-^ — \- eu, ^ ôx^ ôy' d.r dy ' u étant une fonction de a? et j susceptible d'être mise sous la forme trigo- nométrique V = «o u~^^ («^ cosvO 4- b^ sinv6), v = o où a^ et b^ sont de la forme //•y/ ,-2 » Faisons de plus l'hypothèse que k«;,v|< ^/«,V p^2,„ K étant un nombre fixe. » Cherchons alors l'intégrale V de l'équation (i), continue dans le cercle de rayon R, et s'annulant sur la circonférence C. En posant V = i(A^cosvO -h B,sinv6), on trouve, pour k^ et B., des expressions de la forme /•v / j.i ^.2 m N ^ ( Po,v + Pi,v^ +• • •+ Pm.vgiTH' +• • • )' et l'on a , , Kr,R ( 1090 ) Yi étant un nombre fixe, indépendant de m, v, R. La série qui représente U converge bien sur la circonférence C et y a la valeur zéro. y 3. Ces préliminaires posés, nous pouvons maintenant effectuer l'in- tégration de l'équation (E) en procédant par approximations successives, comme je le fais d'habitude dans ces questions. On considère les équa- tions Au, = o, dui , du, ( . d- Il d'il Am, = a -j. Y- 0^ -\- cit., Am = -r— • -!- -T-T ax ay \ ox' ov- A«„ = a " + b " ' 4- cu„ dx dy On intègre la première équation, avec la condition que u^ prenne sur la circonférence C de rayon R une succession continue de valeurs formant une fonction /"(O) de l'argument 9, ayant des dérivées continues des deux premiers ordres, et les autres u s'annulant sur C. Alors M, = 2flv cosvO -f- b,, sinv9, où a, = (^)''m„ K = (0'n„ Mv et N^ étant les coefficients classiques de Fourier relatifs à la fonc- tion f{^); on a donc, d'après les hvpothèses faites sur /(O), M.< , ^ ,,> N,< — !^ (R étant fixe). » Par suite, avec nos notations de plus haut, nous pouvons écrire tous les a. étant nuls sauf le premier, et l'on a par conséquent (" + >r » Si l'on intègre alors la seconde équation avec la condition que «, soit nul sur le bord, en posant comme plus haut Mo = 2(A,cosvO 4- B^sinvO). f ( 109' ) où Av et Bv sont de la forme ^v / ,-2 /•■im \ Dv l Po,v ~t" P t ,v "gâ + • • • ' rm.v ^2^ "T- • • • ) > on aura les inégalités , _KriR_ » En passant de u., à «3, on aura de même des coefficients ayant pour limites supérieures de leurs valeurs absolues et pour u„ K(r,R )«-',,„ » La convergence de la série U = «, + u^ + ...+ ?/„ -t- ... , est alors manifeste si R est assez petit pour que yi R •< i : la fonction U donne la solution du problème. » De là résulte aussi que l'intégrale U est une fonction analytique de x et y. Tout ceci n'est que, en précisant davantage et en entrant dans le détail de la formation des termes, la démonstration que j'ai donnée autre- fois (^Journal de l'Ecole Polytechnique, 1890) de ce théorème : » Toute intégrale de l'équation E, bien déterminée et continue dans une certaine région ainsi que ses dérivées des deux premiers ordres, est une fonction analytique. » 4. J'ai énoncé(Notes citées) que, dans toute aire m/eWeM/'e au cercle C, les valeurs absolues des dérivées premières et secondes de U sont limitées en fonction de la valeur absolue maxima de /(â). » Pour démontrer ce résultat, revenons à l'équation (i) du n°2, en sup- posant que les coefficients a du développement de u satisfassent seulement aux inégalités |a„,,| «2 * • • • * Ujf , ... vérifiant r équation (I), et telles que l'on ait u„\9 HT. FoRMÈxE TRiiODÉ (Iodoforme) : CIIP = 384; cristallisé. >i Analysé (^). — 3 combustions sur des poids compris entre 4*'^^-9 (2) C 4,55 4,49 H 0,81 0,74 1 94,57 94,77 Calculé. (^) G 3,12 3,o5 H o,36 0,25 I 96,46 96,70 99.94 100 i3 4 55 0 81 94,57 99 93 3 ,12 0 ,36 96 ,46 Calculé. (1) C 8,68 8,41 H 2 , 26 2,11 1 89,19 89,48 Calculé. ( 'O'j^ ) el4«'-,8i5 (-): 4' !'-■''.«('). 4io^-"', 7, 409'^''', 3 pour i»' Cal Pour le poids molécitlairc à volume constant 161 ,8 » à pression constante 161 .g Formation par les éléments — 33 , i » On a dès lors le Tableau suivant des chaleurs de formation : DifTérence Etat brute. gazeux. CH' yaz -t- 18,9 " ' p. 3 CHniiq + 1,3 gaz. -4,2 I -'"''' -25,1 CH^I-liq - i4,9 „ ( ~ '^'" CHP solide.... — 33,1 >, I — 18,2 » D'après ces chiffres, la substitution iodée (I solide substitué à H gaz ; tous les corps dans leur état actuel) ab.sorbe de la chaleur, en quantité à peu près proportionnelle au nombre d'atomes substitués; le chifïre étant un peu plus fort pour le composé triiodé. )) Dans l'état gazeux, le calcul ne peut être fait que pour CH'I, CH* + r- gaz. := CH^ I gaz. 4- III, absorbe — «7,4 1\ . Ethaxi; iodé ( Ether éthyliodhvdrique) : C^H''I= id6; liq. » Rectifié à 71°. » Analysé (-). — -i combustions, 2274'"', 2, 228i'''',i pour 1*^''. Pour le poids moléculaire à volume constant 355"^"', 4 " à pression constante, 356*""', o Formation par les éléments -i-5,i2 liq. — 24 gaz. DiflTérence avec l'iodure de méhyle : -1-3,8. Substitution 1 solide à H gaz : C2H«(-t- 23"', 3) — 18^»', 2 (') I libre, dans 5™ d'eau intérieure 0,0097 1 total 11 0,0100 c'est-à-dire absence de Hl. Calculé. {^) C i5,6i i5,38 H 3,27 3,20 I 80,49 8', 62 99.87 ( I097 ) V. Éther propyliodhydrique normal : C'H'I = i7o; liquide. .. Rectifié à io3° (H = o™, 7/,3). Analysé ( ' ). » 3 combustions. Poids : i^''',467 à i"",958; 3oo8'^^^',7; 3oi6'=''',5; 3oi5'^*',2 pour xS"". Pour le poids moléculaire à volume constant 5 12*^*', 3 » à pression constante 5i4'^*',3 Formation par les élcmenls -Hio'-" ,2 Différence avec l'iodure d'éthyle + 5*^°', • « Substitution de I solide à H gaz : C H* étant -i-3o,5, on a : —20, 3, nombre de l'ordre de grandeur des chiffres observés avec les homologues. VI. loDURE d'isopropyle : ohm m 70; liquide. » Rectifié. Analysé (-). 0 3 combustions : 2986'^='', 7; 2986'^='', 8; 2980"', 9 pour i^"'. Pour le poids moléculaire à volume constant Soy*-'', 4 I) à pression constante Sog'^''', i Formation par les éléments + iS*-^', o » Excès de +4,8 sur son isomère; du même ordre de grandeur que pour l'alcool et l'aldéhyde isopropylique, comparés aux isomères de la série normale. » Voici maintenant des corps appartenant à d'autres fonctions ou constitutions. Calculé. (') c. H. !.. {') C. H. I. . 21 ,26 21,17 4,i5 4,11 74,44 74,71 99.82 Calculé 21 ,3l 21,17 4,19 4,11 74,79 74,72 100,29 ( )098 ) VII. loDURE d'allylb : C*H'I=:i68; liquide. » Rectifié. Analysé ('). 3 combustions, 2833'"', 7; 2839'^"', 3; 2842'"', 3 pour i^ Pour le poids moléculaire à volume constant. . » à pression constante. Formation par les éléments Admettant C«HS gaz. Cal 476,85 478,33 — 22,9 Cal 9>4 on a Substitution .• I à H. i3,5 La différence de la chaleur de formation de l'iodure d'allyle avec l'iodure de propyle est — 33, i ; c'est la même différence qu'entre les alcools cor- respondants : — 33,1. VIII. Benzine iodée : C^H^I = 2o4; liquide. )) Rectifiée. Analysée (-). 3 co/7i6«5Zio/î5, 3772*^"', 9; 3776"^"', 9; 3773*^"', 4 pour \'^''. Cal 770,0 770,7 ... — 32,3 ... - 4,1 — 28,2 Pour le poids moléculaire à volume constant. . » à pression constante. Formation par les éléments G" H^ répond à Donc la substitution làH (') (=) C 21 ,65 H 2,98 1 75>24 99-89 C 35, o3 H 2,56 1 62,00 Calculé. 21 ,43 2>98 75,49 Calculé. 35,29 2,45 62, 26 99,59 ( I099 ) IX. Acide lODOBENZoïQUE (ortho) : C'H'IO^^ 248; cristallisé. 1) Analysé ('). 3 combustions : 3i i2'^'''',3; 3ioo"',3; 3o95*^''',o, pour i^''. Cal Pour le poids moléculaire à volume constant 769,4 » à pression constante 769,6 Formation par les éléments -t- 63 , i C" H' O cristallisé étant '. . -f- 94,2 La substitution làH — 3i,i X. Acide iodosalicylique (oxybenzoique ortiio) : CH^IO'^ 264; cristallisé. » Purifié par reprécipitation. Analysé (-). 3 combustions : 2684''^', o; 2673'=^', 2; 2671'^''', 8, pour IK^ Cal Pour le poids moléculaire à volume constant -1-706,5 n à pression constante -1-706,4 Form.ation par les éléments 4-126,8 C H* 0' étant ( nouvelle détermination ) -i- 1 38 , 8 La substitution làH — 13, 5 Cette dernière valeur semble un peu faible. XL Acide diiodosalicylique : C H' I- O' = 890 ; cristallisé. » Purifié par reprécipitation. Analysé (^). 3 combustions : 1796"=*', 4; 1799'^''', î; 1790''''', 2, pour i^"'. Cal Pour le poids moléculaire à volume constant 700, 2 11 à pression constante 699,9 Formation par les éléments -I- 98,3 Substitution I à H dans l'acide précédent — 28,0 (') ' Trouvé. Calculé. C 34,0 33,87 H 2 , 08 2 , o5 I 5o,9 5i,2o ( ■' ) Trouvé. Calculé. C 3i,6o 3i,8i H 1,97 1,89 I 48, o3 48,11 C) Trouvé. Calculé. C 21 ,3i 21 ,54 H 1,17 (,02 ( 64,87 65, i3 ( IIOO ) » La première substitution donne une valeur beaucoup plus faible, soit en raison de quelque impureté, soit qu'il y ait d'abord un chan- gement d'état ou de constitution ; tandis que la seconde substitution (— 28,0) concorde avec la benzine iodée (— 28,2) et l'acide benzoïque iodé ( — 3i,i). » Quoi qu'il en soit, tous ces nombres négatifs expliquent pourquoi l'iode ne se substitue pas directement à l'hydrogène dans les composés organiques, à la façon du chlore. On n'obtient les composés iodosubsti- tués qu'en faisant intervenir une énergie supplémentaire, empruntée soit à une double décomposition, soit à une oxydation simultanée, effectuée par exemple avec l'acide iodique; soit à une polymérisation d'une portion des corps mis en réaction. » Voici maintenant des composés très riches en iode : XII. loDURE d'éthylène : C^H''F= 282; cristallisé. » Ce corps n'est pas l'homologue véritable du prétendu iodure de mé- thylène, lequel correspond en réalité à un iodure d'éthylidène. Analysé ('). 3 combustions sur des poids compris entre 8^.791 et 5k'',ii3 : 1143'=''', 7, ii5r^'2, ii56'=''',2 pour i^. Cal Pour le poids moléculaire à volume constant 324,3 » à pression constante 324,9 Formation par les élém.ents -t- 1,7 C^H' gazeux + r- solide =:C=H»P solide -+- 16, 3 » Comparons cette valeur avec les suivantes, établies pour des états cor- respondants de l'élément halogène et de son composé, afin de rendre les résultats aussi comparables que possible, en compensant le changement d'état de part et d'autre. C^H'-f-Cl^ gazeux z^C^H^Cl^ gazeux -)-49'^'',o C^H* M- Br- liquide =:C»H'BrMiquide +29^=', 3 » La chaleur de formation va en diminuant du composé chloré au com- posé brome, puis au composé iodé, suivant une progression très générale (') C. H. I.. Cal 8,45 Cal 8,54 1,45 1,42 90,3 9o>4 100,2 { iioi ) dans les composés des éléments halogènes avec l'hydrogène et les métaux. Mais les diflcrences respectives -- et —-'--, pour un atome d'halogène, sont moindres qu'entre les combinaisons de ces mêmes éléments avec l'hydrogène et certains métaux : d'oîi résulte la possibilité de doubles dé- compositions avec substitutions inverses, comme je l'ai développé ailleurs. XIII. Ethtlène PERIODE (Dmodoforme) r-z 532 ; cristallisé. » Analysé ('). — 3 combustions; sur les poids 6^", 'i42 à 'è^',i'j'i : /loa'"', i ; /jgS'^^'jO; 49"''^'» 2 pour i^'. Cal Pour le poids moléculaire à pression constante et volume constant 261,6 Formation par les éléments — 78 ,0 » Or on a pour C^H* _ ,4,6 » La différence, c'est-à-dire —58,4 = — i4»6x4 répond à la substi- tution de P solide à H' gazeux. Elle est du même ordre de grandeur que pour le formène et l'éthane. XIV. Pyrrol iodé (Iodol) : C'HPAz=57i; solide. » J'ai examiné un composé désigné sous ce nom parla maison Schu- chardt : son analyse répondait à la formule. » C'est un corps explosif par échauffement. » 3 combustions : sur des poids compris entre i^'',']So et S^'', 698. Elles ont fourni 886'-'', 2; 877^"', 9; 880^^', 2 pour is--, soit: Cal Pour ]e poids moléculaire à volume constant 5o3,3 » à pression constante 5o3, i Formation par les éléments — 9'j4 Le pyrrol G'' H^Az répondant à — i8^*', la substitution V à H', répond à — 73,4 = — 18,45 X 4 : valeur voisine de celle qui répond en général à cet ordre de substitutions. » Trouvé. Calculé. (') C 4,59 4,52 H 0,07 0,00 ï 94,8 95,48 99.46 c. R.. 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N« 17.) l43 ( I I02 ) BALISTIQUE. — Sur le tracé des rayures dans les bouches à feu. Note de M. Yallier. « Les formules que j'ai communiqués à l'Académie dans les séances des 29 mai et 3i juillet dernier, relativement à la loi des pressions ou, pour mieux dire, des accélérations du mouvement du projectile dans les bouches à feu, tout en n'étant qu'approchées, se prêtent cependant à bien des applications. » C'est ainsi que, dans une première Note communiquée le 6 novembre 1899, j'ai pu montrer comment on pouvait en déduire un tracé rationnel des freins hydrauliques. M Aujourd'hui, la même méthode me semble se prêter à la détermina- tion la plus avantageuse de la génératrice des rayures d'une bouche à feu. » On sait qu'après avoir été tracées à pas constant, au début des canons rayés, ces rayures furent ensuite établies suivant une directrice parabo- lique, dans le but d'atténuer les efforts au moment des fortes pressions, et ce mode de génération fut conservé sans conteste jusque dans ces der- niers temps. » Cependant, des expériences comparatives conduisirent, en i8g3, sir Andrew Noble à formuler que cette solution n'était pas satisfaisante ; que, si elle réduisait les eiforts à l'origine du mouvement, elle ftiisait par contre supporter au canon, dans le voisinage de la bouche, des fatigues trop considérables et qu'enfin, pour une même énergie de rotation communi- quée au mobile, elle absorbait plus de puissance que le dispositif à pas uniforme. » Il est juste de dire également que, dès 1862, M. Terquem avait émis l'idée que le tracé le plus avantageux serait celui à accélération rotative constante; mais il s'est appuyé depuis, pour déterminer la directrice, sur une loi hypothétique admettant, d'une part, la combustion instantanée de la charge et, d'autre part, un exposant de détente égal à 2. Les règles déduites de cette double hypothèse se trouvent naturellement en défaut, surtout avec les poudres très lentes dont il est fait le plus souvent usage aujourd'hui. » Dans son Mémoire « Sur l'action de la ))oudre sans fumée dans l'àme des canons », M. Zaboudski a repris à nouveau l'idée de la régularisation des efforts, et, l'appliquant à une série de pressions réalisées expérimen- ( i.o3 ) talement, a monlré qu'il était préférable, lorsque l'on employait une para- bole directrice, de la déterminer par la condition que les accélérations rotatives fussent égales à l'instant du maximum de pression et à celui de la sortie du projectile. Il a montré que l'on substituerait ainsi à la série d'ef- forts observés de 5S89 6S49 7>,o9 7S55 7', 77 8',2G S\-, SSSg SSgô celle beaucoup plus homogène de 7', 22 7', 56 7-, 65 7',,48 7S36 -',,9 7', 17 7% 19 7',23 » Cette solution ne peut en général s'appliquer, puisqu'on ne con- naît pas les éléments de ce point de pression maximum. Mais précisé- ment les formules que j'ai communiquées permettent de les évaluer avec une approximation suffisante, et de réaliser ainsi la solution indiquée par M. Zaboudski. » En conservant en effet les notations déjà employées et désignant en outre par : r, l'angle d'inclinaison de la rayure sur l'axe de l'àme, r le rayon du projectile, mjxr- son moment d'inertie axial, y =/(«) l'équation de la directrice développée, on démontre aisément que la résistance à la rotation R a pour expression en chaque point, l'angle r, étant toujours très petit, ( I ) R = ojPiy. tangY) -+- m\j.ii'-y" . 'I Dans une parabole directrice, on a j' = tang-/i = 2K(è + M), y" ^. 2R, ce qui donne pour la résistance (2) R — toPjy. tangy] -f- 2R//2;y.«'^, M. Zaboudski écrit donc o>Ptang7-,„-i- 2K/}iu;= coP' tangT 4- 2K/nU'^ avec ,, faiiirV — tan£ 2IV = '-r, '- ( iio4 ) d'où il lire la valeur de tangr,„ sous la forme M Mais en général les valeurs de P', Uo, "ô sont inconnues, tandis qu'en introduisant nos formules dans cette expression, on la ramène à la forme tangio- c<[,- + «)] = iKmiJ.\u'- -h {b -+- u)u"]; on peut étudier la variation de cette résistance et rechercher dans quel cas elle présente un maximum ou un minimum. A cet effet, prenant la dérivée de Pi par rapport à /, ce qui donne, en enlevant les facteurs constants (4) B.' — 2Rw[x[3«'h"+ (i ^-M)«"'J et remplaçant u, u' , u", u'" par leurs valeurs en fonction de z et des con- stantes du problème, comme il est indiqué dans la Communication du 29 mai iSijq, on écrira (5) 3ze-^(i — I -f- =6-^ +e-'(i -=)[A4-= - 2 + (2 + 2)e;-=j=R', ou A = o,io^b : lia. ( iio5 ) » On peut, dans cette expression, enlever le facteur e~' sans changer l'allure de R' et ramener ainsi à l'étude de la fonction R\ = 3z .^(i- z)(z - 2) + (i - z.)A-^ e-^[(z-2)(i - z.)~ 3z(i + z)] =.65-s^ — 2H- A(i - =) +e-'(2 -4s -/l3'). » Dans le cas où i — o, ce qui entraîne A = o, c'est-à-dire lorsque le sommet de la parabole est à l'origine, le polynôme R', est constamment positif jusqu'à ce que z — 5,54- Cette valeur est supérieure aux valeurs de z obtenues dans la pratique. Donc, dans la rayure parabolique du deuxième degré, la pression sur la paroi va constamment en croissant dans l'âme, si le sommet est à l'origine. » Dans le cas où le sommet n'est pas à l'origine, le terme b et par suite A n'est pas nul. En faisant dans B\ z = oelz = i, on voit qu'il y a une racine entre o et i, c'est-à-dire tout au début du mouvement, si l'on a A > 2 ou ô > 20w„. A partir de cette racine, la résistance décroîtra jusqu'à un certain minimum, pour croître ensuite jusque vers l'unité pours = + X). Ce minimum se produit entre = = 3 et s = 4, c'est-à-dire avec des poudres lentes. » Si l'on construit la courbe de la résistance dans le cas où 6 = o, avec son maximum pour z = 5,54, on a, eu portant les ordonnées au-dessous de l'axe des z, le tracé figuré de l'effort principal. En construisant au- dessus la courbe des pressions, à une échelle convenable et proportion- nelle à la valeur de b, l'ordonnée totale comprise entre les deux courbes mesurera la résultante. Si b est très petit, cette ordonnée ira toujours en croissant, au moins jusqu'en :; = 5,54; pas de maximum. Si b est très grand, on voit l'ordonnée totale croître d'abord, puis passer par un mini- mum, pour remonter à un maximum et tendre enfin vers l'unité. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les Ironcs debout, les souches et racines de Sigillaires. Note de M. Grand'Eury. « On a signalé dans le terrain houiller, un peu partout, des troncs de Sigillaires placés normalement aux couches, ronds, non aplatis. Ils sont particulièrement nombreux au nord de l'Angleterre, en Haute-Silésie à Zalense, en Belgique au Bois d'Avroy, à Sarrebruck, au Canada, etc. Ils sont également communs dans le centre de la France, se rapportant en partie, à Saint-Étienne, au Sigillaria spinulosa Ger. ; à Bessèges, au Sig. poUeriana Br. ( iio6 ) M Dans l'étage Westplialien où les Lépidodendrons abondent avec les Sigillaires, quelques-uns de ces troncs trouvés debout se rattachent très probablement aux premières tiges. Mais, comme ils ont été aperçus la plu- part du temps dans la mine, leur examen n'a pu êlre que superficiel, et l'on n'est pas encore parvenu à distinguer nettement, d'une manière in- contestable, la base des tiges, la souche et les racines de Lépidodendron de celles de Sagillaire. ASaint-Étienne, où les Lépidodendrons sont rares, je n'en ai pas encore découvert les racines en rapport avec les tiges; je soupçonne seulement, à ce sujet, que le fossile décrit dans la flore car- bonifère du Gard sous le nom A' Acanthophyllites représente la souche de quelque type de Lépidodendrée. Par contre, les troncs enracinés de Sigil- laires sont fréquents et faciles à observer dans les carrières à ciel ouvert des environs de Saint-Étienne; j'en ai fait une étude attentive, que je ré- sume comme suit. » Syringodendron, st. — La base des tiges de Sigillaire est tronconique, d'un diamètre variant de o™, 5o à i™, 5o, représentée par une mince écorce de houille entourant un noyau pierreux. Ce noyau ou moule interne est marqué, à la surface, de glandes simples ou géminées, caractéristiques des Syringodendron. Leur enveloppe charbonneuse intacte, formant un cercle complet, dénote déjà des tiges en place; car, réduites à une écorce fragile, elles n'auraient pas subi le moindre transport sans se déformer et se dé- chirer. » En bas, les Syringodendron s'évasent et se prolongent par de grosses racines sligmarioïdes (Stigmariopsis), plusieurs fois ramifiées, courtes, ne s'étendant pas à plus de i" des tiges, garnies à l'extrémité d'appendices radicellaires obliques entiers. » Du dessous des grosses racines étalées se détachent ordinairement d'autres assez fortes racines plongeantes, perpendiculaires aux premières, terminées couune elles par un pinceau de radicelles; ces racines et radi- celles ont visiblement repoussé et troué la roche sous-jacente, y compris les empreintes végétales contenues. » D'après tout cela, il n'y a pas de doute que les souches et les racines de Syringodendron debout ne se soient développées dans le terrain qui nous les a conservées dans toute leur intégralité et dans leur position rela- tive de croissance. » Le doute n'est permis qu'à l'égard de certains troncs verticaux reposant, comme par une section transversale, sur des couches de charbon ou d'argile, troncs que, pour cela, le R. l\ Scliraitt considère comme avant ( iio? ) été transportés par les eaux et déposés par elles dans cette position. La partie supérieure en est toujours tronquée; toujours, également, la partie inférieure s'épanouit, se continuant par des racines expalmées, rampant sur lesdites roches comme si elles eussent répugné, par crainte d'asphyxie, à y pénétrer. Et, sans nier l'existence de tiges charriées et échouées debout, je ne crois pas que le fait s'applique même à ces Syringodendrons qui, par la conformation de leur base, ont pu s'étendre à plat sur ces roches parti- culières. » Les Syringodendrons debout ne sont d'ailleurs pas isolés, distribués au hasard de la sédimentation : quand on en rencontre un, on peut s'at- tendre à en trouver d'autres dans le voisinage; ils sont groupés, formant des colonies clairsemées, et, si je ne les avais pas découverts naissant de rhizomes épuisés et par cela même presque effacés, cela, joint au dévelop- pement imparfait de quelques-uns restés à l'état de tiges coniques ou même d'énormes tubercules, m'aurait conduit à prévoir que les Sigillaires se sont répandues et multipliées à la manière des plantes traçantes. A l'appui de cette thèse et du développement sur place, faut-il encore citer ce fait que, entre les Syringodendrons de la même colonie, on trouve parfois les tiges, feuilles, épis et macrospores des Sigillaires correspondantes, qui sont tombés et se sont stratifiés au pied de ces arbres pendant leur existence? » A la base et autour des Syringodendrons, la roche ne change pas, ils n'en ont pas altéré le dépôt comme les Psaronius ; ils ne penchent pas, ne sont pas déformés, et il est plus que probable que, très limités en hau- teur, ils ont poussé tels qu'ils sont enchâssés dans le terrain, avec leurs souche et racines ('). Sans cela, les troncs à racines expalmées, sur le charbon ou l'argile, n'auraient pas tenu en place. » A voir, dans les forêts fossiles, les Syringodendrons se dresser parmi les autres tiges enracinées, on juge qu'ils ont vécu dans les mêmes conditions, sur sol inondé ou dans les marais. Il m'est impossible de croire, comme M. Dawson, qu'ils aient pris pied sur un terrain non submergé. A quelle profondeur d'eau prenaient-ils racines? Ou ne peut répondre à cette ques- tion que quand les Syringodendrons portent, en haut, des cicatrices ou, mieux encore, des feuilles rigides aériennes de Sigillaires. Ces signes et organes se sont montrés à la fois à la Grand'Combe à i™ et i"", 5o au-dessus des racines de tiges qui ont, par conséquent, poussé dans des eaux très (') Aucun appendice ne se remarquant en dehors de la lige, en face des glandes de son moule interne, celles-ci tiennent lieu et place de feuilles avortées. ( iio8 ) peu profondes. Mais ce cas est exceptionnel, les Syringodendrons con- servent leurs caractères de bas en haut; il y en a de 3" à 4™» quelques-uns couchés mesurent 7™ à 8", provenant de tiges de Sigillaires qui ont eu à traverser une épaisseur de terre et d'eau au moins aussi grande pour atteindre l'air et y produire leurs feuilles. » Souches et racines de Sigillaires, sans tiges. — Un autre mode de gisement de ces plantes enracinées se présente souvent à Saint-Etienne, sous la forme plus incom- plète de souches et racines de tout point identiques à celles des Syringodendrons, mais non ^surmontées de tiges. C'est principalement sur les argiles schisteuses, de dépôt tranquille, que se trouvent ces souches sans tiges; elles sont alors serrées les unes près des autres, intactes, et en place au même titre que les Stigmaria. » Dans ce cas, la nature de la roche de fond, l'exiguïté des souches disproportionnées aux hautes tiges qu'elles ont soutenues, la rupture constante de celles-ci à la base, tout nous représente ces Sigillaires comme ayant poussé leurs tiges entièrement hors du sol de végétation, dans les eaux mortes des marais houillers, en tout cas à l'abri de toute cause violente qui les aurait renversées et en aurait arraché quelques racines. » Nous avons vu plus haut que les Sigillaires pouvaient aussi prospérer dans les eaux courantes^ sur les aires de dépôts exposées aux atterrissements. » 11 en est de même des autres tiges enracinées du terrain houiller : souples, vigou- reuses et envahissantes, elles paraissent s'être pliées à toutes les circonstances compa- tibles avec leur station subaqualique de plantes palustres. » MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Réponse à une réclamation de priorité de M. Curie. Note de M. Gustave Le Ron. (Extrait.) (Renvoi à la Section de Physique.) (( M. Curie formule une réclamation de priorité relative à la non-pola- risation des radiations des corps radio-actifs. Près de trois ans auparavant (Revue sciendfique, mai 1897), j'avais contesté cette polarisation, à une époque où elle était universellement admise. » Le but de ma dernière Note était de montrer que les phénomènes dits i- ;/) sin(// -+- »') cosi, ou en développant, négligeant le second ordre et tenant compte de (1). (2). (3), (4), cosa — cos/'Cos6'+ sinisinè'cosj--S(cos6sin6'cosM'H- cos/>'sinZ'CosM); rigoureusement i cosa -- cosScosicosi' ^ ^ \ -H/isin6sin// — sinS(cosèsinè'cosM'-H cosè'sinZ»cosM), où h := cosS cosi + sinM sinM' siu-S. » La vitesse planéto-centrique V de la comète est donnée, comme résultante de c et — v' , par la formule ((j) V- = t^- -h v'- — ivv' cosa. ( "•! ) » En vertu des lois de Kepler, avec la notation usuelle K (7) ç'- — KM ^ — - j, i? cosh = -^ (' sin^, vrsmb — R V/j, — • V cosh = — (/= :=-. K' (-, ^ -,]- ç cosh = ~e' sinC, <">' sine' -^-- K y//'', les formules extrêmes de chaque ligne sont rigoureuses; les deuxièmes donnent ^^cosè, t'' ces//, en négligeant e-, r»'*, qui sont du deuxième ordre. » En substituant dans (6) d'abord l'expression (5), ensuite les expres- sions (y), en négligeant le troisième ordre relatif à e, e', S, et en posant $ — "^(1-^, -=-sm(,smC. " ' '■' \Ji)p' + 2S [y ~ pCosM'sinC-t- U-, ^' cosMsin^' ] > où 7 = cos«-f-iS-(2sinMsinM'— cosD = cosi+ ^S'cos(M'— M), on obtient on aura donc (8) V;-V:^K^(^.-çe„)+2K=(^-^) + .K^(^-^ » 2. Désignons par R la fonction perturbatrice provenant de l'action du Soleil sur le mouvement planéto-centrique de la comète; par a?', y', z' , et X, Y, Z les coordonnées rectil ignés héliocentriques de P' et planéto- centrique de P; par p la distance P'P et 0 l'angle de p avec r' ; nous avons par définition et par le théorème des forces vives » Pendant la durée (/, - l„), on peut considérer x' , y', z' comme con- stants, sous le signe / ; alors le trinôme sous ce signe devient -^ et la for- ( 1II2 ) mule (9) pour t ^= t^, donne puisque p, = p„ = A. On a d'ailleurs p, cos6, — po cosOo = 'X cosw, \ désignant la corde de la sphère d'activité qui va du point d'entrée Mo au point de sortie M,, et w l'angle de la direction M,, M, avec celle SP' de r . M On voit facilement que (V; — V^) est du second ordre; par suite, Jr'' ' , en négligeant le déplacement de P', n'est que '° du troisième. » 3. La comparaison des deux expressions (8) et (10) de (V^ — VJ) donne, après suppression du terme commun 2K.-(^; — j (11) $, — $0= ^cosio— ^(cos^, — cosQ, ou le critérium de Tisserand complété par deux termes du premier ordre en e' , — et quatre du second ordre en 0-, ee' , e%, e'S. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles d'ordre quel- conque à points critiques fixes. Noie de M. Paix Painlevê, présentée par M. E. Picard. « Considérons une équation différentielle d'ordre y, algébrique en r^, n-,, ,r? 2 et jKy_3, analytique en j,_<, • • • , r,. r, ^ [j , J^ désignant les dérivées i", . . . , q'^^"^" de y{x)\, soit l'équation (1) r;" + A, ( x,^, , . . . , V, , y, x)y"^-' + . . . 4- A„,(y,_,, . . .,y,,y,x) = 0, où les Aj sont des fractions rationnelles en r^_, , algébriques en r,_3 et j'^_3. Les propositions que j'ai indiquées {Comptas rendus, 2 avril 1900) pour les équations q --- 3, m = i, ont leurs analogues pour les équations (i) quel- conques. J'énoncerai ici les plus simples. » Théorème. — Quand l'equation (i) a ses points critiques fixes : » I. La fonction algébrique/^ de j'^-i définie par (i), n'admet pas de pôles à dis- tance finie, et si 7^-1 = ^'C 7^-2 , . . ., .i,x) est un de ses points critiques, l'équation ( I"^ ) différentielle r,_, r= °-, [d'ordre ((/ — i)],est une équation intégrale (singulière) de (i). De plus, quand j'j_, tend vers l'infini, les m valeurs du rapport —.f— tendent vers des limites finies ('), soit B( >',_,, . . . , y^, y, x), et chaque équation différentielle yq^=^ yJi-i^ifq-ï, y^i^-iy ■ ■ ■ , y\, yoi ^d) <^ ^on intégrale uniforme; ce qui exige notamment que l'équation du second ordre «"=et'-B(w) (obtenue en posant y^_2=: u) ait son intégrale uniforme (-). » II. Il suit de là qu'o« sait déterminer explicitement toutes les formes possibles des expressions B(y^_2). Ces expressions n'ont que des pôles simples, et les valeurs de y,i (regardées comme fonctions de Yq-i) n'admettent que des pôles simples, qui coïncident avec ceux des B. » En outre, si l'on remplace, dans (i), y,, par Vjj )'^_i par " ^.^ > /?— 2 par "■~i~^> A * A" A le premier membre de (i) admet X =: o comme pôle d'ordre 3m exactement; autre- ment dit, l'équation (i) peut s'écrire (2) ^[j;;' + C(7,_., ...,j„j,.r) + x(...)] = o. » III. Il est loisible d'écrire l'équation (i) sous la forme P (y^, _yy_i, j)'^-,) = o, où P est un polynôme en y^, JK7-1 et /ï-^» analytique en x, y, . . . , yq-z. Il résulte de (1) et de (II) que le degré de P en y^ limite son degré en yq-\ et yq--i- » IV. Si l'équation (i) est mise sous forme irréductible en yq, yq-i, ses coeffi- cients sont des fonctions algébriques de Vq-i qui s'expriment rationnellement à l'aide de yq—i et d'une irrationnelle en yq-i- Celte irrationnelle est de genre zéro ou un {x, y, . . . , yq-3 figurent analj'tiquement). » V. Appelons enfin simplifiée de l'équation (i) l'équation (3) j;;' + C(y^_,, r,_,, j,_3,y»_j, . . . ,y%y„, x„) = o, déduite de (2) en faisant X = o et en donnant à i'y-4, . . ., y, x des valeurs numé- riques. Cette équation a son intégrale générale uniforme, ce qui exige notamment que l'équation du troisième ordre obtenue en posant rj_3 m ;, à savoir l'équation (4) z'- + C{z",z',z)^o, ail son intégrale uniforme. Cette équation (4), ne changeant pas quand on change x en ax H- b, équivaut à un système : dl et les conditions (I) montrent que l'équation en u {z) a ses points critiques fixes. (') Les Ai sont, par suite, des polynômes en yq-i de degré 2i au plus. (") Le théorème I suppose seulement que y^ est algébrique en yq--2, et les théo- rèmes II, III, IV, V subsistent si y^ est algébrique seulement en y'q-i et yq—ï, à cela près que, dans le système (5), R, a, p, ^ ne sont plus nécessairement algébriques en z. ( '"4 ) L'équalion (4) se laisse donc remplacer par un système : R désignant une fonction algébrique de z, rationnelle en c (ou en v et y/4 c' — g^c — ff^ dans le second cas); a, p, y sont algébriques en s, et ff^, g^ sont les constantes numé- I iques. » Un problème préliminaire s'impose donc : « Délenniner loiis les systèmes (5) tels que les fonctions z{x) définies par le système soient uniformes. » Ces systèmes (5) définissent notamment les fonctions automorphes. » Cas où Yg est rationnel en jy_, et Y,,—j. — L'équation (i) peut alors s'écrire (G) r, = Mj^_, + Nr,_, + P; M coïncide nécessairement avec une des expressions I n 1 I /' I I jy_2+fl' yy_2+«' 2\y,/_2+<7 J7-2- (/? entier + ou <^'2 — q, a et h fonctions de j'y.^,, . . . , y, x). expressions auxquelles il faut joindre II ?, I ^11 3 I -- ^ 1- ô r pour 0^7, h 7- r pour (7 5 0, ,1 5 I 2 pour y =: 4. J'ai traité antérieurement les cas de ne dépendant ni de r^ ,, ni de r^ .. et e. £,, Sj tendant vers zéro avec -^ ; Hseei — ' - n entier -+- ou , ou H e^ 1 . Par définition, la 1,-2' L^ " _ J simplifiée de l'équation (6) est l'équation (7) z"'=^h(z)+z"z'k(z) + ,'U(z\ di-^y dxi-^ ' ( ii'5 ) où h, Ix, l sont les fonctions algébriques de z obtenues en remplaçant (dans H, K, L) 7y_:, par z et y^.^ y, x par des valeurs numériques. La première équation (7) équivaut au système '^^ 7^=^" ' rf^--^(^^)rf^-;r^'(-'^"---«' [«entier-^, -ou- » Dans l'étude des équations (6) à points critiques fixes, un problème préliminaire s'impose donc : Déterminer tuas les systèmes (8) te/s que les fonctions z(^x) définies par {^) soient uniformes. Pour qu'une équation (8) puisse être la simplifiée d'une équation (6) (à points critiques fixes), il faut de plus que s (a;) soit la dérivée Çq — 3)* d' une fonction uniforme. » Enfin, les coefficients de (6) (qui sont algébriques en y^^j) se laissent exprimer birationnellement à l'aide de y^_^ et d'une irrationnelle Z( v'^_3) \x, y, ..., j^^, figurant analytiquementj. Si l'équation (6) a ses points critiques fixes, le genre de l'irrationnelle Z est au plus égal à i, ou bien les singularités des fonctions un formes s(.c) définies par (S ) forment un ensemble parfait. » Les fonctions automorplies (fuchsiennes et bleinéennes) forment la classe principale de transcendantes uniformes définies par un système (8). Il est bien intéressant de voir ces transcendantes remarquables jouer, dès le début, un rôle fondamental dans la détermination de toutes les équa- tions (6) à points critiques fixes. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la généralisation du prolongement analytique. Note de M. Emile Borel, présentée par M. E. Picard. « Considérons une fonction F(a7) de la variable réelle a-, possédant des dérivées de tous les ordres dans un intervalle AB (qui peut s'étendre jusqu'à l'infini). Désignant par a un point quelconque de cet intervalle, nous poserons G„(^, a) = g-„(^, a) = F(a), G„(^, a) = g^^ç, a) — g„^,(l, a) n > o. Nous dirons que la fonction F(.r) est une fonction (M) dans l'intervalle AB \ (i.i6) si, quels que soient x et a dans cet intervalle et quel que soit l'entier po- sitif on nul h, on a 11=0 et si, de plus, chacune des séries que l'on obtient dans !e second membre, en donnant à A et à « des valeurs fixes, est absolument et uniformément convergente, pour toute valeur de x comprise dans un intervalle déter- miné quelconque intérieur à AB. » Cette définition s'étend d'elle-même à une fonction de la variable complexe z ('non nécessairement monogène) définie sur un segment recti- ligne AB situé d'une manière quelconque dans le plan. )) Qu'il existe des fonctions (M), c'est ce qui résulte immédiatement d'un théorème de M. Mittag-Leffler qui, avec nos définitions, peut s'énon- cer ainsi : M Étant donnée une fonction analytique f(z) et un segment rectiligne AB dont aucun point (sauf peut-être les extrémités), n'est singulier pour f(z), les valeurs de f(z) sur AB définissent une fonction (M). » Le théorème que nous venons de rappeler a, d'ailleurs, été obtenu par M. Mittag-Leffler comme conséquence de la théorie du prolongement analytique et, par suite, au point de vue de la théorie générale des fonc- tions, ne renferme rien de plus que cette théorie. » A l'aide des principes que j'ai indiqués dans mon Mémoire sur les séries divergentes (' ), couronné par l'Académie en 1898, et que j'ai dé- veloppés dans l'Addition à ce Mémoire (^), on peut obtenir un résultat sur lequel je me permets d'attirer l'attention : il existe des fonctions F (x) qui sont des fonctions (M) dans un intervalle AB, sans être analytiques dans cet intervalle. » Pour donner un exemple d'une telle fonction, posons, m étant entier, le nombre des exposants superposés étant m, et ^ ■ ^ Jaid ^ti . I- p+qi -. 1 /..= -« 7 = - v'â- ( ' ) Annales de l'Ecole /Vormale, p. 63; iSgg. C) Ibid. ( 'IT- ) " Il est aisé de démontrer que la fonction 'P(x), qui nVst analytique pour aucune valeur de x, est une fonction (M) sur tout l'axe réel. ') On peut, dès lors, construire une théorie qui comprend comme cas particulier la théorie de Weierstrass et qui est certainement plus générale, puisqu'on connaît effectivement des cas nouveaux dans lesquels elle s'ap- plique. Je vais tâcher d'en esquisser les traits essentiels, la brièveté de cette Note m'obligeant à omettre bien des détails. » Il résulte de la définition même qu'une foncîtion (M ) ne peut être nulle en un point, ainsi que ses dérivées, sans être nulle dans tout l'inter- valle AB; une fonction (M) est donc complètement déterminée par la connaissance de sa valeur et de celles de ses dérivées, en un point a. Cet ensemble de valeurs constitue ce que l'on peut appeler un élément de fonction (M). Réciproquement, étant donnée une suite de nombres, la question de savoir s'ils déterminent effectivement une fonction (M) sur une droite donnée se ramène à l'étude de certaines séries. Au point de vue des applications, il serait désirable de simplifier la solution de cette question; mais les longueurs pratiques de la solution qui se présente immédiatement n'ont pas d'importance théorique, pas plus que la valeur de la théorie de Weierstrass n'est liée à la connaissance d'un critère plus ou moins simple de la convergence des séries de puissances. )) Cela posé, donnons-nous un pointa et une suite de nombres F(a), F'(a), F"(a) Si nous considérons toutes les droites passant par le point a, il peut arriver que la suite donnée définisse une fonction (M) sur certaines de ces droites; nous dirons alors que cette suite constitue un élé- ment de fonction (M), fonction qui se trouve ainsi définie sur certaines droites issues du point a. Sur l'une de ces droites, prenons un point quel- conque b\ on pourra rechercher si les valeurs F(è), F'(6), . .. définissent une fonction (M) sur des droites issues de b et autres que ab; on définira ainsi la fonction (M) en des points de plus en plus nombreux. » La fonction (M) ainsi définie sera dite uniforme dans une région du plan, si, en l'un quelconque c des points où elle est définie, la suite des nombres F(c), F'(c), F"(c), . . . est la même sur n'importe quel chemin. Il existe effectivement des fonctions (M) uniformes ; telle est la fonction ^(^x) définie plus haut; il y aurait lieu de les étudier tout d'abord, car, dans le cas de non-uniformité, il peut se présenter des complications bien plus grandes que pour les fonctions analytiques. -> Etant donnés une fonction (M) uniforme dans un domaine D et un tlomaine D' d'un seul tenant intérieur à D, si cette fonction (M) prend, ainsi c. B., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N" 17.) 1^5 ( I>I« ) que toutes ses dérivées, en un point de D', les mêmes valeurs qu'une fonc- tion analytique régulière dans tout D', ces deux fonctions coïncident dans tout D'. Il ne saurait donc y avoir de contradiction entre la théorie que nous venons d'exposer et celle de Weierstrass; tout au plus pourrait-il se ])résenter, dans le cas des fonctions non uniformes, des contradictions apparentes dues à la nécessité de préciser la définition de l'uniformité, nécessité que j'ai signalée dans ma Note du 12 février i8ç)4 et sur laquelle je suis revenu dans ma thèse. » THERMODYNAMIQUE. — Le cycle théorique des moteurs à gaz à explosion. Note de M. A. Witz, présentée par M. Maurice Lévy. « Dans une Note présentée à l'Académie le 12 mars, M. Marchis a for- mulé de graves critiques relativement aux théories généralement admises des moteurs à gaz; elles reposent sur une méprise que je crois nécessaire de relever. » Un cycle théorique doit répondre, autant qu'il est possible, à la réa- lité des faits; mais il est nécessaire, d'autre part, qu'il puisse servir de type et qu'il permette d'apprécier les imperfections des séries d'opérations réel- lement effectuées dans le cylindre des moteurs. Tel est le caractère des cycles que j'ai décrits dans mes Études sur les moteurs à gaz de i883 et dans le Jra«if publié dans la suite. » Voyons, par exemple, le cycle des moteurs à explosion. J'ai supposé expressément que la course de compression était moindre que la course de détente. Cette condition est réalisable alors même que le cycle serait effectué dans un seul cylindre, soit que les courses soient effectivement inégales, ainsi que cela a lieu dans le moteur Atkiiison, soit qu'un artifice basé sur un jeu de soupapes conduise au même résultat, ainsi que cela a lieu dans certains moteurs Niel, Charon, Lelourbe, Heynen, etc. Un tel cycle n'est donc pas une imagination sans réalité; les diagrammes relevés sur les moteurs Atkinson reproduisent, en effet, identiquement notre tracé théorique. Ce cycle constitue d'ailleurs un type parfait, attendu qu'il permet la détente complète des gaz, qu'on doit rechercher pour obtenir le rendement maximum. 11 ne repose nullement sur l'hypothèse absurde de l'égalisation des pressions, que M. Marchis appelle H et H' , qui supposerait une rencontre de deux adiabatiques. Son rendement est indiscutablement c(T — 6) — C(f— <') _ t — t' ( II19 ) » Dans la plupart des moteurs dits à quatre temps, suivant le cycle de Beau de Rochas ou d'Otto, les courses sont égales, et il en résulte que l'échappement des gaz commence à cette pression H' plus grande que H, et à une température plus élevée que celle qui est représentée par t' dans notre formule. Mais c'est une imperfection du cycle réel, car on perd le travail correspondant à l'aire supprimée par l'écourtement du diagramme, Cette imperfection est subie dans la pratique, mais elle ne saurait être prise comme type. » La théorie généralement adoptée ne mérite donc pas les critiques dont elle a été l'objet, et, en attendant qu'on trouve mieux, elle pourra encore trouver place dans les nouvelles éditions des Traités. Elle n'a, d'ail- leurs, pas été inféconde cette théorie qui a fait rechercher les fortes com- pressions et les longues détentes, auxquelles sont dues les réductions de consommation réalisées dans le cours des dernières années. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la constante diélectrique et la dispersion de la glace pour les radiations électromagnétiques ('). Note de M. C. Gutton, pré- sentée par M. Poincaré. M J'ai mesuré l'indice de réfraction de la glace poin- les radiations élec- tromagnétiques, en me servant de la disposition qui m'a servi à étudier la |)ropagation des ondes électriques dans le bitume {Comptes rendus, 1 avril 1900). Entre les deux miroirs paraboliques, j'ai placé deux blocs de glace de 80"" environ de coté et de 12"", 5 d'épaisseur, accolés l'un contre l'autre, de sorte que l'épaisseur totale était aS*^". Les expériences ont été faites pendant l'hiver, dans une salle où la température était infé- rieure à o" de quelques degrés. La glace était alors sèche et n'absorbait pas sensiblement les ondes électriques; elle provenait d'eau de rivière, était parfaitement limpide et exempte de bulles d'air. J'ai mesuré le retard éprouvé par des ondes de i4"" de longueur, lorsqu'on leur faisait traverser aS""" de glace au lieu de 25'=™ d'air, et j'ai trouvé ce retard égal à icf^. On en déduit pour l'indice de réfraction « = i -f- ^ ^ t , 76 et pour la constante diélectrique «- = 3, t. » J'ai vérifié, comme je l'ai fait pour le bitume, que la vitesse^de propa- ') Travail fait au Laboraloiie de Pliysiqiie de la Faculté des Sciences de Nancy. ( I I20 > gation des ondes dans la glace est la même, que ces ondes soient ou non guidées par des fils. » M. Blondlot ('), par une méthode différente et en employant des ondes beaucoup plus longues, a trouvé a, en nombre rond, pour la con- stante diélectrique de la glace. Je me suis demandé si la différence entre ce nombre et celui que j'ai trouvé ne pouvait pas provenir de ce que la glace présentait, pour les radiations électromagnétiques, une dispersion normale analogue à celle que M. Drude ( - ) a découverte dans divers liquides organiques qui n'absorbent pas sensiblement les ondes électriques. » Pour résoudre cette question, j'ai mesuré l'indice de réfraction de la glace pour des ondes de différentes longueurs. J'ai un peu modifié le dispo- sitif expérimental afin de me servir seulement de la propagation le long des fils, ce qui permet de taire traverser aux ondes de plus grandes longueurs déglace. L'appareil est alors analogue àcelui de MM. Arons et Rubens ( '). » Les ondes se propagent le long de deux fils parallèles tendus l'un au-dessus de l'autre à une distance de i'^"',2. Cette ligne forme un grand rectangle de iS'^jôo de périmètre. Au milieu de l'un des grands côtés de ce rectangle, les points en regard sur chacun des fils sont reliés à un oscillateur. Le long du côté opposé et entre les deux fils, on peut déplacer un pont coupé en son milieu par un micromètre à étin- celles. L'oscillateur envole alors deux systèmes d'ondes qui parcourent chacun l'une des moitiés du rectangle. Les deux fils de la ligne sont croisés en un point du trajet de l'un des systèmes d'ondes; il en résulte que, si le pont se trouve dans une position telle que les deux systèmes d'ondes l'atteignent au même instant, ils s'annulent mu- tuellement et il n'y a pas d'étincelles au micromètre. Sur l'un des petits côtés du rec- tangle, les fils traversent deux cuves en bois paraffiné ayant chacune loo""" de long, 5<'°> de large et 5™ de haut, placées l'une à la suite de l'autre. Les deux cuves étant vides, je détermine la position du pont pour laquelle il ny a plus d'étincelles au mi- cromètre. Je remplis les deux cuves d'eau bouillie et laisse geler cette eau, puis je cherche la nouvelle position du pont pour laquelle les deux systèmes d'ondes y ar- rivent en même temps. Comme un déplacement du pont allonge le trajet de l'un des systèmes d'ondes et raccourcit celui de l'autre d'nne quantité égale, la distance entre les deux positions du pont est la moitié du relard éprouvé par les ondes en traversant aGO""" de glace. De ce lelard on déduit l'indice de réfraction. Les ondes étaient pro- duites par des oscillations de M. Blondlot. Pour des longueurs d'ondes variant de 25™ à 750"'", l'indice de réfraction a varié de 1,78 à i ,60. » Pour opérer sur de plus grandes longueurs d'ondes, j'ai dû aban- (') R. Blondlot, Comptes i-endus, t. CXIX, p. Sg;), 189/i. (^) Drude, Zeitscli. fur pliys. Chemie, t. XXIII, p. 821; 1897. (') Arons et Rubens, Wied. Ann., t. XLII, p. 58i ; 1891. ( II2I ) donner la méthode précédente car la longueur des fils et la longueur de glace traversée étant trop faibles, le retard mesuré dépendait de la dis- tance entre les cuves contenant la glace et l'excitateur. J'ai alors fait des expériences par la méthode de M. Blondlot ('), qui consiste à mesurer la longueur d'onde d'un même résonateur d'abord lorsqu'il est dans l'air, puis lorsque le condensateur est [)longé dans la glace. » J"ai employé successivement deux résonateurs. Le condensateur de l'un était formé de deux plaques de laiton étamé de G"" sur 7"", distantes de o'"'",[ environ ; la self-induction était fournie par un rectangle en fil de cuivre de lo"^™ sur i i'™. Les lon- gueurs d'ondes, lorsque le condensateur était dans l'air et dans la glace, étaient 876'"'" et i354"" et, par suite, l'indice de réfraction de la glace „ _ r= 1, 54. Le second réso- 070 nateur était formé d'un condensateur dont les armatures rectangulaires en laiton doré, distantes d'environ o'™,i, avaient iC" sur 12'^'", et d'un rectangle en fils de cuivre de lo"'" sur 20'^'". I-.es longueurs d'ondes étaient iSgo"^™ et 20S8"", l'indice de réfraction ^ — =- 1 , 5o. Ce dernier nombre se rapproche de celui qu'obtenait M. Blondlot avec 1 390 de grandes longueurs d'ondes et qui était i,/ii- » Les résultats des diftérentes séries d'expériences sont réunies dans le Tableau suivant : Longueurs d' onde Indice Ce instante en centimèlrcs. de réfraction. (llél eclrique. i4 W — I ,76 = 3,.o 25 1,73 2,99 48 1,72 2,95 1 10 1,70 2,89 280 1 ,65 2,72 750 1 ,60 2,56 i354 1,54 2,37 2088 1 ,5o 2, 25 » En résumé, l'indice de réfraction de la glace diminue lorsque la longueur d'onde augmente, autrement dit, la glace présente la dispersion normale pour les ondes éleclromaqnétiques . » Le caractère normal de la dispersion de la glace est sans doute lié à sa grande transparence (-). » (' ) Loc. cil. (^) Drude, Physik des Aelhers. p. 53 1; 1894. ( II22 ) PHYSIQUE. — Sur deux applications de la chambre claire de Govi. Note de M. A. Lafay, présentée par M. A. Cornu. « Un des problèmes pratiques que l'on rencontre le plus fréquemment en Optique consiste à donner une direction commune à deux faisceaux lumineux qui se croisent sous un angle quelconque. » Parmi les artifices employés pour atteindre ce but, un des plus élé- gants est celui de la chambre claire de Govi ( ' ). o Après avoir déposé sur la face BC d'un prisme {fig. i) une couche métallique infiniment mince (or, argent ou platinage), ce physicien collait contre BC la face d'un Fis. .. s I A C ,'CoLiedc9au / B' 1' S' B second prisme semblable au premier et obtenait un système capable de superposer suivant SM. par exemple, la lumière provenant de deux rayons diflerents SI et S'I'. » Les défauts optiques du miroir ainsi constitué sont atténués par la réfringence du milieu qui lui sert de support et le préserve du contact des agents extérieurs. De plus, la possibilité de faire varier dans de larges limites la transparence et le pouvoir réflecteur de la pellicule métallique donnent une grande élasticité à ce procédé, qui peut être appliqué avanta- geusement à la plupart des appareils autocollimateurs et, en particulier, à la lunette autocoUimatrice à longue portée récemment construite par M. Dévé( = ). » Dans ce dernier instrument, la surface réfléchissante est, comme on le sait, con- (') G. Govi, Sur V applicaùon de la dorure sur verre à la construction des chambres claires (Comptes rendus, t. LXXIX, p. 3y3). (■-) Cn. Dévé, Sur des lunettes autocollimatrices à longue portée, etc. {Comptes rendus, t. CXX\ I, p. Ç>M\). ( TI23 ) stituée par une couche d'air emprisonnée entre les faces de deux prismes ; cependant, malgré l'emploi de cette ingénieuse combinaison, qui nécessite, d'ailleurs, un réglage fort délicat, il n'est pas possible de réduire l'épaisseur de la lame réfléchissante autant qu'il serait désirable, à cause de la production du phénomène des anneaux colorés. » En dehors de l'application que je viens d'indiquer, le prisme de Govi peut être utilisé pour des expériences d'une extrême délicatesse; j'ai pu, en effet, l'employer pour réaliser les dispositifs réfractométriques dont Fig. 2. Fig. 3. -M lll yf &-^ Soupcç les figures schématiques 2 et 3 font suffisamment comprendre la dispo- sition ( ' ). I) ÉLECTRICITÉ. — Sur la sensibilité ma rima des cohérenrs employés pratique- ment dans la Télégraphie sans /ils. Note de MM. A. Blondel et G. Dobké- viïCH, présentée par M. A. Cornu. « Dans une intéressante Note présentée à l'avant-dernière séance ("). M. le lieutenant Tissot a signalé un élégant dispositif pour augmenter la sensibilité des cohéreurs peu sensibles à limailles magnétiques (fer ou nickel oxydé), en les soumettant à l'action d'un champ magnétique ré- glable, dirigé suivant son axe. » Bien que le phénomène ait une apparence magnétique, nous expli- quons par une simple cause mécanique l'augmentation au contacl entre les limailles et entre les limailles et les électrodes que produit leur atlrnc- tion mutuelle. Nous obtenons en effet le même résultat, sans aimanl, avec n'importe quelles limailles sensibles (alliages d'argent par exemple) (') Je dois la réussite de ces expériences à M. Cornu, qui, à cette occasion, a eu l'obligeance de m'initier aux manipulations délicates qu'exige l'obtention des franges d'interférence. C) C. Tissot, Sur l'emploi de nouveaux radiocoiiducleurs pour la Télégraphie sans fils {Comptes rendus, t. CXXX, p, 902). ( 11=4 ) placées dans le cohéreur régénérable décrit antérieurement par l'un de nous('), en augmentant la hauteur de la limaille contenue dans l'inter- valle des électrodes, ce qui a pour effet d'augmenter la pression entre li- mailles et entre limailles et électrodes. C'est même d'après ce principe que nous réglons à volonté la sensibilité de notre cohéreur, en y introduisant plus ou moins de limailles contenues dans le réservoir coudé, sans laisser pénétrer l'air extérieur humide. » Pour accroître encore ces sensibilités et les régler à volonté, nous avons recours simplement à l'abaissement de la tension critique de cohé- rence du tube ('). » En effet, les conditions que doit remplir un cohéreur sont les sui- vantes : » 1° Pour qu'un tube puisse enregistrer convenablement des signaux, il faut que la force électromotrice de la pile sur laquelle il travaille reste franchement au-dessous de cette valeur critique; » 2° Pour qu'il soit sensible, il faut que la force électromotrice produite par les ondes dépasse cette valeur ; » 3" Pour qu'il ne se détériore pas, il faut que le courant établi au mo- ment de la cohérence reste au-dessous d'un certain maximum (i milliam- père en général) ; » 4° Pour qu'il décohère nettement et n'épuise pas la pile, il faut que le courant qui traverse le tube après un choc soit une très faible fraction du courant précédent; autrement dit, il faut qu'une faible force électromo- trice appliquée produise une grande variation relative de résistance. » Si l'on appelle E la force électromotrice maxima produite^ par l'antenne, E' celle de la pile, £„ la tension critique, R la résistance du relais et du circuit, tube non compris, r et r' les résistances du tube décohéré puis cohéré, I le courant maximum admis, n un nombre de l'ordre de lo, les conditions précédentes se traduisent par les inégalités (') A. Blondel, Sur les cohéreurs. (Noie présentée au Congrès de Nantes de l'Asso- ciation française en 1898.) M. Branly a indiqué, vers la même époque et indépendam- ment de nous, des combinaisons également sensibles, fondées sur l'emploi de limailles d'or ou d'alliages d'or. (-) Par ces mots, nous désignons la force électromolrice qui, appliquée continuelle- ment, empêche le tube de se décoliérer nettement par le choc. Cette valeur, empirique plus que parfaitement définie physiquement, dépend, pour chaque cohéreur, de la nature des métaux des électrodes et des limailles et de leur degré d'oxydation. caractéristiques R -h / que l'on peut toujours théoriquement satisfaire en faisant E', E^,, R el assez petits. » On accroît donc la sensibilité avec une antenne donnée, en abaissant le plus possible la valeur critique par l'emploi d'électrodes ou de limailles peu oxydables, sous de faibles pressions, et en mettant en circuit avec le tube une pile de faible force électromolrice et un relais de faible résistance intérieure. On peut alors supprimer la résistance supplémentaire ajouté'.^ en série avec le relais pour réduire le courant et amener ainsi à un maximum la variation relative de résistance produite par la cohérence ou la décohérence du tube. On n'est limité dans l'abaissement de E et de E' que par la nécessité de conserver une valeur assez faible à — lout en faisant E„ très petit; c'est à ce point de vue que les limailles de métaux inoxydables employés entre électrodes inoxydables ne conviennent pas pour la construction pratique des cohéreurs, parce que leur' résistance varie trop lentement avec la force électromotrice appliquée ' , » Nous obtenons de cette façon avec une pile O. Keenan de o,5 volt, travaillant sur un cohéreur de o, 8 à i , o volt de tension critique et]un relais à cadre mobile de loo à 200 ohms, une sensibilité et une régularité très supérieures à celles que donnent les éléments Leclanché de 1 , 5 environ, employés d'ordinaire sur des tubes d'au moins 2 volts de tension critique et des circuits de plus de 1000 ohms. Le dispositif est encore plus parfait si l'on emploie, au lieu de pile, un potentiomètre placé sur un élément d'accumulateur; on peut alors abaisser autant qu'on le veut la tension cri- tique par le réglage du cohéreur et régler la force électromotrice du cir- cuit en conséquence au moment même d'opérer. » Ce dispositif, déjà décrit il y a dix-huit mois dans un pli cacheté dc- (') Les chitTres cités par M. Branly dans une" récente Note {Comptes rendus. 17 avril) au sujet des tulles à or pur justifient cette manière de v^iir et montrent une fois de plus la nécessité d'une légère oxydabilité superficielle des limailles ou des électrodes pour la bonne marche d'un cohéreur pratlifue. C. U., Kjoo, I" Semestre. (T. CXXX, K« 17.) l4^ ( TI26 ) posé par l'un de nous ('), résout complètement, croyons-nous, le pro- blème du réglage et de la sensibilité maxima des cohéreurs, surtout si on le combine avec le transformateur de Marconi qui élève la force électro- motrice produite sur le tube par l'antenne. » PHYSIQUE. — Sur les rayons du radium. Lettre de M. E. Dorn à M. H. Becquerel. <■ Halle, i5 avril 1900. » J'ai llionneur de vous informer que j'ai constalé, dès le mois de février, la dévia- lion des rayons émis par le bromure de baryum radio-actif dans le champ électrique, et que j'ai publié une Note sur ce sujet dans les Abhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft zu Halle, à la date du 1 1 mars. » Vous avez devancé mon intention de faire des mesures quantitatives; je ne veux donc pas insister sur le détail de mon expérience. » Mais permettez-moi de signaler encore une autre analogie des rayons que vous avez découverts et des rayons cathodiques. » M. Leuard avait trouvé {Wiedemann's Annalen, t. LXV, p. Sog; 1898) que l'action des rajons cathodiques sur un écran fluorescent est afTaiblie ou renforcée par la création d'un champ électrique, selon que les lignes de force ont la direction des rayons ou la direction opposée. J'ai réussi à constater le même phénomène pour les rayons du bromure de baryum. » THERMOCHIMIE. — Sur un thermocalorimètre à déversement. Note de M. G. Massol, présentée par M. H. Moissan. (( Au cours de recherches sur les chaleurs spécifiques des corps sur- fondus, j'ai été amené à abandonner les diverses méthodes calorimétriques ordinairement employées et à adopter le thermocalorimètre de Regnault. En effet, cet instrument convient tout particulièrement pour ce genre de recherches; plongé dans une enceinte à température constante, il s'y refroidit lentement et dans la pUis complète immobilité, conditions essen- tiellement favorables pour maintenir les liquides à l'état de surfusion. » Mais le thermocalorimètre de Regnault ne peut servir que pour des intervalles de température très limités. Rempli d'alcool, il ne peut guère être chauffé au delà de 4o"-5o°, et le refroidissement doit s'effectuer dans une enceinte à o". Ayant voulu étendre mes recherches à des corps dont le (') Pli u° COil, déposé le 16 août 1898 par A. Blondel. ( II27 ) point de fusion est beaucoup plus élevé, j'ai dû apporter quelques modi- fications à cet instrument. » Tout d'abord j'ai remplacé l'alcool par un liquide bouillant à une tem- pérature très élevée; j'ai choisi l'acide sulfurique de préférence au mer- cure, à cause de sa transparence; dans les expériences de surfusion, il permet, au début, de suivre la fusion du corps et de s'assurer qu'elle est complète; en outre, sa tension de vapeur étant très faible, il permet d'opérer jusque vers 25o"-3oo". » Le refroidissement doit s'effectuer dans une enceinte à température constante; j'ai employé une étuve de M. Schribeaux avec régulateur de Roux, chauffée à So^-SS"; ou bien une étuve à eau modèle d'Arsonval, légè- rement modifiée et permettant d'atteindre toutes les températures inter- médiaires jusqu'à loo"; enfui une étuve de Wièsnegg en fonte avec régu- lateur à mercure pour les températures comprises entre loo" et 200°. Je me suis surtout bien trouvé de l'étuve à double enceinte de llegnault dans la partie centrale de laquelle j'ai fait adapter une troisième enceinte complètement fermée afin de mettre le thermocalorimètre à l'abri des vapeurs du liquide eu ébullition, et noircie intérieurement au noir de fumée. )) Un thermocalorimètre du modèle Regnault, renfermant une quantité finie de liquide, ne peut servir que pour un intervalle déterminé de tem- pérature et toujours pour la même température; je me trouvais donc obligé d'employer un assez grand nombre d'instruments construits pour une série de températures différentes; afin d'éviter cet inconvénient, j'ai adopté le système à déversement du thermomètre à maxima de Walferdin. A cet effet l'extrémité supérieure de la tige du thermocalorimètre se termine par une pointe effilée et déverse le liquide dans une grande chambre conique. I) En chauffant l'instrument à une température quelconque T, l'excès d'acide sulfurique s'échappe par l'extrémité de la tige dans le réservoir, et l'on peut effectuer une série d'expériences avec la même quantité de li- quide et à une température légèrement inférieure à T. Veut-on opérer à une température supérieure à T, il suffit de chauffer de nouveau le thermo- calorimètre dans une enceinte à température plus élevée, afin de faire dé- verser un peu plus de liquide; si au contraire on veut opérer à une tem- pérature plus basse, on chauffe l'instrument de manière à remplir complè- tement la colonne thermométrique, puis on le renverse rapidement et on laisse refroidir; le liquide du réservoir pénètre peu à peu dans la tige peu- ( II28 ) (lanl le refroidissement, el l'on peut effectuer ries déterminations à une température aussi basse qu'on peut le désirer. » Lorsque le thermocalorimètre subit de grandes variations de tempé- rature, la conlracLion du liquide est telle que l'acide contenu dans la tige pénètre entièrement dans le réservoir ihermométrique inférieur et qu'une bulle d'air vient ensuite se loger dans l'espace annulaire. Pour éviter cet inconvénient, j'ai fait souffler une série d'ampoules à la partie inférieure de la tige au-dessous de la graduation, de telle sorte que l'instrument peut suijporter sans le moindre inconvénient des variations de température de plus de loo". De même j'ai fait souffler une petite ampoule à la partie su- périeure de la tige thermométrique. au-dessus de la graduation, de manière à éviter le déversement accidentel d'une petite quantité de liquide pendant une série d'expériences, et faciliter ainsi les recherches à haute tempé- rature. » Pour terminer la description de rinstrunieiit j'ajouterai que le réservoir calorimé- trique est cylindrique et bouché à l'émeri, et que la tige est divisée en parties d'égale capacité. Très habilement construit par M. Raoul Neveu, cet instrument pourra rendre des services pour l'étude des liquides surfondus; il permettra également de déterminer les chaleurs spécifiques des solides et des liquides à des températures très variables; il me permet enfin de faire déterminer en ce moment dans mon laboratoire les chaleuis spécifiques des dissolutions salines très concentrées à des températures voisines soit de leurs points d'ébullition, soit de leurs points de solidification. » CHIMIE ANALYTIQUE. -- Nowel indicateur pour l' acidimétrie. Son application au dosage de l'acide borique. Note de M. Jci>es Wolff, présentée par M. H. Moissan. <( La détermination de l'acide borique dans les borates a présenté long- temps de sérieuses difficultés, parce qu'il n'existait pas de procédé permet- tant, en présence d'acide borique libre, de neutrahser l'excès d'acide mi- néral ayant servi à mettre l'acide borique en liberté. M. Jones a résolu heureusement le problème en neutralisant l'acide suifurique par un mélange d'iodure et d'iodate, qui n'a pas d'action sur l'acide borique ('). Plus récemment, M. Alfred Stock (-) a repris l'étude de cette réaction et il a été conduit à lui faire subir quelques modifications. (•) Amer. Joiirn. of Science, t. VII, p. i47) el t. VIII, p. 127. (-) Comptes rendus, t. CXXX, p. 5 16; 1900. ( 1 129 ) » Nous avons abordé le problème d'une autre manière et le procédé que nous employons a l'avantage d'être simple et rapide. Nous avons rem- placé les indicateurs proposés jusqu'à présent par le salicylate ferrique en dissolution dans le salicvlate de soude. > Une solution quelconque d'acide borique, additionnée d'un volume connu d'acide sulfurique titré, colorée par notre indicateur, vire très nette- ment au moment précis de la saturation de l'acide sulfurique parla soude, en passant du violet au ton orangé de la garance, teinte qui persiste en présence d'un excès d'alcali. Lorsque l'acide sulfurique est en grand excès, l'addition de l'indicateur ne produit d'abord pas de coloration; celle-ci ne se développe qu'au fur et à mesure de la saturation de l'acide par la soude. Donnons à titre d'exemple l'expérience suivante : » On dissout 7s"', 887 de borax cristallisé (Na^D'O" -r- roIrPO) dans l'eau distillée; on étend à 200; on prélève 20'='" qu'on additionne d'un excès d'acide sulfurique à ^; puis, en présence de l'indicateur, on neutralise SO'H^ parla soude normale. La liqueur incolore au début passe au violet clair, puis la nuance s'accentue et enfin le virage caractéristique se produit; à ce moment on procède comme d'habitude, en ajoutant de la glycérine et quelques gouttes de phtaléine du phénol, puis on titre l'acide bo- rique à l'aide de la soude normale. Le virage de la phtaléine est très net, car la pré- sence de l'indicateur primitif n'entrave en rien la marche de l'opération. » Employé 7'^'^, ,8 de soude normale qui correspondent (le coefficient de l'acide bo- rique étant de 0,062) à 7,8 x 0,062 r= o,4836. Trouvé: 4,836; Calculé: 4)795. » L'erreur n'est donc pas de | pour 100. )) Pour compliquer un peu l'expérience nous dissolvons dans 100"^" de la même liqueur ji' à Ss' de sulfate d'ammoniaque et nous étendons à 200". Nous prélevons 5o"' et après avoir ajouté un excès de soude, nous chauffons à l'ébullition jusqu'à complet dégagement de l'ammoniaque, puis nous rendons de nouveau la liqueur acide par un excès d'acide sulfurique. » Nous chauffons vingt minutes au bain-marie vers 80° pour chasser l'acide carbo- nique et nous continuons l'opération comme plus haut. Employé : 9"=", 7 de soude normale, 9,7 X 0 , 062 r= 0 , 60 1 4 Bo O' H' pour 5o"^% Trouvé : 4; 808; Calculé : 4>795. » Plusieurs essais faits dans les mêmes conditions ont fourni des résultats iden- tiques. » Nous venons d'envisager le cas le plus général de l'analyse d'un borate. Si le pro- duit ne contenait comme impuretés que du sulfate d'ammoniaque et des matières élimi- nables par filtration, l'analyse du borax se réduirait à un simple titrage alcalimétrique. ( II, 3o ) d'une exécution facile et, rapide. Nous avons fait quelques essais en nous plaçant à ce point de vue et nos résultats ont été satisfaisants. » Nous versons dans une dissolution de borax un excès d'acide sulfurique normal dont nous mesurons exactement le volume et nous titrons en présence de l'indicateur l'acide qui ne s'est pas combiné à la soude du borax. Nous aurons par différence la soude combinée à l'acide borique. » Exemple. — Employé iiô',o']'i de borax dans 200"" eau; prélevé 5o"; ajouté 24,9SO'H^ normal, puis titré en présence de l'indicateur. Or Employé : 10", 4 de soude ^ 24,9 — io,4 = i4j5r= o,58oNa Na^B'O' 1- ioH-0 correspondent à. . . 380 OH. 2NaOH 80 0, 580 Trouvé : 11,076; Pesé : 11, 073. » Sur la même prise d'essai nous avons fait un dosage direct d'acide borique, en présence de glycérine et de phtaléine. Trouvé : 7,26; Calculé : 7,19. » Nous trouvons des résultats un peu trop élevés pour l'acide borique parce que notre soude était légèrement carbonatée. » On appliquera avec avantage cette méthode lorsque l'on voudra faira l'analyse rapide d'un mélange de borax et d'acide borique. » Exemple. — Mélange contenant : borax 12,590; acide borique 3,782. Borax trouvé : 12,606. )) Acide borique total trouvé : i2,oi5; calculé : 11,904. Acide borique libre par différence, trouvé : 3,832. » Le réactif est très sensible à la plupart des acides minéraux et aux bases alcalines et peut très bien servii- aux essais acidimétriques ordinaires. La présence du sulfate d'ammoniaque dans les liqueurs ne nuit pas à la netteté du virage, contrairement à ce qui se produit avec la phtaléine du phénol. » Dans un titrage acidiniétrique ordinaire on ne s'arrêtera qu'à la teinte jaune clair, qui indique exactement le commencement de l'alcalinité. » Préparalion du réactif. — Faire dissoudre 5s'' à ô?'' de salicylale de soude en poudre dans 25'^'= d'eau distillée; ajouter goutte à goutte du perchlorure de fer étendu (solution de Fe'-CI* de densité 12 ,80 étendue au vingtième) jusqu'à persistance d'un léger trouble, filtrer, étendre à 200'" avec de l'eau distillée. Diviser la liqueur en deux portions égales que l'on rendra sensibles séparément. Afin de mieux saisir le virage des teintes on verse le liquide dans des vases cylindriques à grand diamètre : on aura ainsi sous une faible épaisseur de liquide beaucoup de transparence; on place les deux vases sur du papier blanc et l'on opère à la lumière du jour. On procède ensuite au virage des teintes et l'on fera en sorte que l'une des portions corresponde au virage ( "3i ) par la soude (orange foncé) et l'autre au virage par Tacide (au rouge). On verra mieux le virage en se servant au début de solutions de soude et d'acide sulfurique au ,'j,^ puis on prendra des solutions normales et demi-normales. L'œil s'y habitue rapide- ment. On mélange alors les deux liqueurs et l'on y fait dissoudre ioS''de salicylate de soude en poudre. On a ainsi un indicateur concenlré et sensible dont on prendra de 0"^°, 5 à 1"^" pour les essais. » On préparera plus rapidemenl l'indicateur en faisant dissoudre 2S' d'acide salicy- lique en poudre dans lo" de soude au dixième; on complétera à ioo"^= avec de l'eau distillée et l'on ajoutera 5^= de la solution de perchlorure étendue au vingtième. On rendra sensible et l'on ajoutera 4^' à 5b'' de salicylate de soude. » En résumé, l'indicateur paraît répondre par son mode de formation au salicylate double de sodium et de fer, qu'il ne nous a pas été possible d'obtenir jusqu'à présent à l'état cristallisé, mais dont nous poursuivons actuellement l'étude. » Nous ajouterons que cet indicateur est très sensible en présence des bases alcalines, ainsi que des acides sulfurique, nitrique, bromhydrique, iodliydrique et chlorhydrique. En présence des acides phosphorique et fluorliydrique la coloration violette ne se produit pas. >i La coloration intense que donne le perchlorure de fer avec l'acide salicylique se produit (les teintes se modifiant) avec ses homologues et les acides-phénols qui contiennent un groupe OH voisin du groupe COOH. Nous examinons actuellement l'action exercée par divers acides sur ces produits colorés. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les séléniures et chlorosélénmres de plomb. Note de M. Fonzes-Diacon, présentée par M. H. Moissan. (■ Le séléniure de plomb, préparé par combinaison directe des éléments sous l'influence de la chaleur, est amorphe; il a été obtenu cristallisé par M. Margottet (' ) en chauffant fortement ce dernier dans un courant d'hy- drogène. La forme dominante des cristaux est le cube; ils se présentent parfois en longs prismes rectangulaires. » J'ai pu préparer du séléniure de plomb cristallisé, SePb, par d'autres méthodes : 1) 1° En réduisant par l'hydrogène du séléniate de plomb dans un tube de porcelaine porté au rouge blanc, on obtient du séléniure de plomb cristallisé; la réduction est presque totale, il se forme de petites quantités d'anhydride sélénieux. Les cristaux se (') Margoitet, Thèse de Doclorat de la l*"aculté des Sciences de Paris, 1879. ( ii32 ) présentent sous la forme de cubes non modifiés groupés parfois en trémies; ils sont gris bleu, très brillants et d'assez grandes dimensions, mais il se forme également de belles aiguilles pouvant atteindre une longueur de 2"" qui, au microscope, se montrent constituées par un empilement de lamelles rectangulaires dont les dimensions vont en diminuant; elles sont parfois groupées vers l'extrémité en deux séries parallèles enchevêtrées; à leur base se trouvent de longs prismes rectangulaires à faces très nettes. » 2° La réduction du séléniate de plomb peut encore être obtenue par le charbon, en chauffant pendant dix minutes un mélange intime de ces deux corps dans le tube d'un four électrique à la température d'un arc de 80'°"* et i4o^"". Dans cette réaction, il se dégage de grandes quantités de vapeurs, la majeure partie du séléniate étant vola- tilisée, et il reste dans le tube une poudre cristalline d'un gris bleu constituée par du séléniure de plomb mélangé à un excès de charbon. » 3° L'hydrogène sélénié réagit sur le chlorure de plomb réduit en vapeurs dans un tube de porcelaine, en donnant de très beaux cristaux cubiques, très brillants, de séléniure de plomb; dans celte réaction les longues aiguilles ne se forment pas. » Enfin, eu chautl'ant du séléniure de plomb précipité dans un creuset de charbon, pénétrant dans le couvercle d'un four Moissan, à la température d'un arc électrique de 80 volts et i^o ampères pendant dix minutes, il se forme dans la partie la moins chaude un anneau de séléniure de plomb cristallisé. » Ces diverses réactions donnent naissance au séléniure de plomb PbSe ; j'ai essayé de préparer un sous-séléniiire de plomb analogue au sous-sul- fure Pb-S, obtenu par Berthier (, ' ) et dont l'existence a été mise en doute par M. Mourlot (-). » A cet elFet, j'ai calciné dans un creuset brasqué, à la chaleur d'un bon feu de coke, du séléniate de plomb pendantplusieurs heures. De l'anhydride sélénieux se dégage en abondance, la paroi de la brasque est tapissée de petits cristaux de séléniure de plomb ; dans le fond du creuset se trouve un culot gris, malléable, qui à l'analyse renferme ^7^ de plomb et ,'„",, de sélé- nium. Mais ce n'est pas là un sous-séléniure, car si l'on déchire la masse, on y découvre des géodes renfermant de beaux cubes de séléniure de plomb. » Propriétés. — Le séléniure de plomb cristallisé a une densité de 8, 10 à i5°; il s'écrase facilement. » L'acide chlorhydrique gazeux l'attaque avant le rouge et en déplace SeH''. L'acide chlorhydrique bien fumant ne l'attaque qu'après une longue ébullition. » L'acide azotique le dissout facilement; l'acide sulfurique l'attaque avec formation de SO''Pb et dégagement de SO^, il prend une belle coloration verte par dissolution du sélénium. (') Berthier, Ann. de Chim. et de Phys., t. XXll, p. 240. (^) MouRLor, Thèse de Doctorat de la Faculté des Sciences de Paris, 1899. ( it33 ^ » Grillé dans un courant doxygène, le séléniure de plomb se décompose en anhy- dride sélénieux qui se sublime, et il reste de l'oxyde de plomb qui se dissout dans la silice de la nacelle. )> Le chlore en déplace facilement le sélénium ; il en est de même du trichloriire de pliosphore, qui ne l'attaque qu'au rouge eu donnant du chlorure de plomb. B La vapeur d'eau, au rouge, le décompose partiellement en hydrogène sélénié qui précipite en noir une solution de nitrate de plomb, et en oxyde de plomb qui, réagis- sant sur le séléniure non décomposé, donne de petits globules de plomb. Mais la ma- jeure partie du séléniure se volatilise et cristallise dans la partie froide du tube en feuilles de fougère et en petits cubes. » Chloroséléml're de plomb. — Dans une solution d'acétate de plomb à -j^ on fait passer un courant d'azote entraînant des vapeurs d'acide chlorhvdrique jusqu'à ce qu'apparaissent les cristaux de PbCl^; on fait alors arriver un courant très dilué d'hydrogène sélénié, il se forme lentement un beau précipité d'un rouge lie de vin : c'est un chloroséléniure de plomb que l'on peut recueillir sur une plaque de porcelaine et dessécher à basse température. )> On obtient également un chloroséléniure de plomb rouge pourpre en traitant du séléniure de plomb précipité et légèrement chaulTé, par des vapeurs de trichlorure de phosphore; ce séléniure de plomb cristallisé, obtenu à haute température, n'est attaqué qu'au rouge et ne peut donner de chloroséléniure. » Propriétés. -- Le chloroséléniure rouge se transforme en séléniure noir sous l'influence de la chaleur ou de l'eau bouillante. I) L'hyposulfite de soude, la potasse en solutions concentrées lui enlèvent à froid le chlorure de plomb, il se dépose du séléniure noir; un courant d'hydrogène sélénié letransfor me également en séléniure. » En résumé : j'ai [)réparé du séléniure de plomb cristallisé par la ré- duction du séléniate sous l'influence de l'hydrogène ou du charbon, par l'action de l'hydrogène sélénié sur les vapeurs du chlorure de plomb et enfin par fusion directe, au four électrique, du séléniure de plomb préci- pité ; je n'ai pu obtenir de sous-séléniure. » J'ai préparé, par la voie humide et par voie sèche, im cldoroséléniure de plomb. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les séléiiiua/Uiinoiiiles alcalins ('j. Noie île M. PouGEï, présentée par M. A. Ditte. « Les combinaisons du séléniure d'anlitnoine avec les séléniures alca- lins sont peu connues; deux composés seulement ont été décrits : SbSe*Na' + 9H-0, SbS-^SeNa'-^ 9H^O(-); (') Laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Rennes. (^) HoFACKER, Ann. der Ch. und Pharni., t. CVII, p. 6. G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 17.) '47 ( m3Z, ) tous deux sont isomorphes du sultoantiinoniale de sodium SbS^Na^-r-gH-O. bien connu sous le nom de sel de Schlippe. Ce sont des sélénioantimo- niales. )) J'ai pu préparer quelques sélénioantimonUes par un procédé iden- tique à celui qui m'a servi pour la préparation des sulfoantimonites alca- lins : par l'action du séléniure d'antimoine sur les séléniures alcalins dissous. » Le séléniure d'antimoine (Sb-Se)' était obtenu par l'union directe des deux éléments, les séléniures alcaUns par l'action de l'hydrogène sé- lénié sur des solutions alcalines. » I. Les solutions de séléniure de potassium (K'Se) saturées à chaud de séléniure d'antimoine sont jaunes, elles ont une composition très voisine de Sb"-Se'-i-2K2Se; par refroidissement elles laissent déposer un précipité gélatineux, et brun, de formule Sb'Se'K^s- 3H--0 = 2Sb=Se^ -h K^Se + 3 H^'O, et la composition du liquide correspond à celle du composé Sb''Se='-t-3K2Se. » On obtient d'ailleurs facilement ce dernier en dissolvant une proportion conve- nable de séléniure d'antimoine dans le séléniure de potassium : il se dépose sous forme de petits cristaux jaune orangé [lorsqu'on concentre à chaud la dissolution. Ces cris- taux sont anhydres, leur formule SbSe^K.^ est analogue à celle du sulfoantimonite normal SbS^K^ I) II. Le séléniure de sodium saturé à chaud de séléniure d'antimoine fournit une solution jaune, donnant par refroidissement, comme la solution potassique, un précipité brun. » Les solutions dont la composition est représentée par Sb^ Se'-)- 3 Na^ Se fournissent par concentration à l'abri de l'air des cristaux de formule SbSe'Na^H-gH^O, analogues au sulfoantimonite SbS^Na^-i- 9H-O. Mais quelles que soient les précau- tions prises, on ne peut complètement éviter l'accès de l'air qui transforme (très rapi- dement à chaud) le sélénioantimonite en sélénioaniimoniate SbSe'Xa'-H 9H" O iso- morphe du sel de Schlippe SbS*Na' -i- qH'O. La séparation des deux composés a pu être réalisée par levaporalion dans le vide de la solution fortement concentrée daii? ( ii35 ) nne atmosphère d'hydroïiène : le sélénioanlimoniale moins soluble cristallise le premier. » Les propriétés des sélénioantimonites alcalins solides ou dissous sont voisines de celles des composés sulfurés correspondants. » Les acides étendus en précipitent du séléniure d'antimoine, c'est un précipité brun marron complètement insoluble dans l'acide chlorliydrique concentré. » Les solutions s'allèrent facilement à l'air, elles rougissent d'abord en se transfor- mant en sélénioantimoniates; lorsque l'oxydation devient plus avancée il se dépose du sélénium. » in. L'action combinée du sélénium et de l'antimoine sur les sulfures alcalin.; permet de préparer des composés mixtes contenant du soufre et du sélénium. )) Le sulfure de potassium dissout facilement le sélénium en donnant une liqueur rouge; par l'addition d'antimoine elle se décolore sensiblement à chaud et passe au jaune. En partant d'un mélange représenté par 2 Sb -h 3 Se + 3 K' S, j'ai obtenu par concentration de petits cristaux jaunes très altérables auxquels l'analyse assigne la formule Sb'S»Se«K"'+4H20=:Sb=S'K'^-2SbSe'K' + 4H20. )) Ce même composé a été aussi obtenu par un procédé différent : on dissolvait du séléniure d'antimoine dans du sulfure de potassium, les proportions initiales des deux composants étant les mêmes que dans le mélange précédent : Sb-Se'-(- 3K^S. » Avec le sulfure de sodium et en prenant comme point de départ le mélange sSb -'- 3Se ^- 3Na-S la concentration de la liqueur donne d'abord des cristaux tétraé- driques jaunes isomorphes du sulfoantimoniate de sodium et de formule semblable : Sbs'se'Na'-f-gH^O, puis des aiguilles cristallines jaunes du composé SbS^Se*Na'--9H'0 dont la formule doit être rapprochée de celle du sulfo et du sélénioantimonite de sodi- 'n : SbS'jN'a'^gH^O SbSe^Na^-- gH^O. )) En résumé, les analogies si nombreuses du soufre et du sélénium se retrouvent dans les sulfo et les sélénioantimonites. De plus, on peut obtenir des composés mixtes ne différant des sulfoantimonites ou des sulfoantimoniates que parla substitution partielle du sélénium au soufre. » ( Tl36 ) CHIMIE. — Recherches microchimiques sur l'yttriiim, rerbiam et le didyme ('V Note de MM. 31. -E. I*ozzi-Escot et H.-C. Couquet. (Extrait.) « Nous croyons avoir facilité la recherche et la caractérisation de l'yl- triiim, de l'erbium et du didyme, par les réactions suivantes : » 1° Les sels d'yttrium donnent, avec le chromate d'ammonium, un chromate d'yttrium qui cristallise en quelques minutes, sous forme de très volumineux cristaux hexagonaux allongés, légèrement teintés de violet; » 2° Les sels d'yttrium donnent, avec une solution d'acide chromique dans l'acide sulfurique concentré (réactif de Couquet), de petits cristaux bacillaires, qui se transforment à la longue en très volumineux cristaux ; » 3° Les sels d'erbium donnent, avec le chromate d'ammonium, un chromate ne cristallisant jias ou ne cristallisant que très difficilement; » 4° I-'*^s sels d'erbium donnent, avec le réactif de Couquet, de grands cristaux très mal définis; » 5° Les sels de didyme donnent, avec le chromate d'ammonium, un chromate de didyme en volumineux cristaux prismatiques maclés, orange ; » 6" Les sels de didyme donnent, avec le réactif de Couquet, un préci- pité amorphe, cristallisant à la longue en prismes, souvent maclés en étoiles; » 7" Les chlorures d'yttrium, erbium, didyme, donnent, avec le chlo- rure de palladium, des chlorures doubles caractéristiques. » Si l'on joint ces réactions à celles que nous avons déjà indiquées, on pourra réaliser la séparation microchimique de l'yttrium, de l'erbium et du didyme. » PATHOLOGIE. — Mécanisme de la sénilité et de la mort des cellules nerveuses. Note de M. G. Marinesco, présentée par M. Bouchard. « La mort est une fatalité à laquelle sont soumis tous les êtres vivants, lesquels l'elournent par là au monde minéral. C'est une loi qui s'applique aussi bien aux êtres organisés qu'à chacun de leurs éléments constitutifs. » C'est une loi élémentaire. Je me propose, dans cette Note, de recher- (') Travail i'ail au Laboialoire de M. Pozzi-Escol, à Bergerac. ( "37 ) cher le mécanisme des phénomènes qui constituent la sénescence de la cellule nerveuse, comme étant l'élément le plus important de l'organisme et de l'intégrité duquel dépend l'accomplissement des actes de la vie. Pour Metschnikov, l'atrophie sénile est le résultat de phénomènes cellulaires intimes, d'une lutte des cléments des tissus, lutte de laquelle le tissu con- jonclif sort victorieux, et dont le> macrophages amènent la desti'uction des éléments nobles, incapables de se défeudie. Le moyen d'arrêter cette dégénérescence sénile serait la destruction des macropliages par un sérum approprié. » L'opinion si suggestive du savant russe m'a décidé à reprendre l'étude antérieure que j'ai faite sur l'iuvolution et la mort de la cellule nerveuse. J'ai examiné à ce propos les cellules nerveuses de la moelle et du cerveau d'individus âgés de 60 à iio ans; je me suis convaincu que les modifications qui consliluent la sénescence de la cellule nerveuse ne consistent pas seulement daris la diminution plus ou moins accentuée du corps cellulaire, mais il se passe encore à son intérieur des changements plus intéressants, dont quelques-uns sont tangibles au microscope. On sait c[u'à l'état normal, la cellide nerveuse soinatochrome contient à son inté- rieur des éléments géométriques fortement colorés par certaines matières colorantes. Chez le vieillard, surtout lorsque l'individu est mort à un âge très avancé, ces éléments sont réduits i!e volume et de nombre, parfois ils sont transformés en granulations plus ou moins volumineuses; cette der- nière altération, à laquelle j'ai donné le nom de chrumatolyse sénile, a son siège principal autour du nojau ou bien elle intéresse toutes les couches de la substance chromatique. En outre, le cytoplasma plus ou moins teinté en bleu contient une quantité plus on moins grande de substance pigmen- taire, laquelle n'est autre chose qu'un produit de désorganisation, d'invo- lution de la cellule elle-même. » A mesure que l'individu avance en âge, cette substance augmente et réduit ainsi la capacité nutritive et respiratoire de la cellule nerveuse. Le nombre des prolongements de la cellule est moins considérable qu'à l'état normal et leurs ramifications ont disparu. Enfin, le volume de la cellule présente une diminution variable et peu accentuée, diminution qui aboutit |)our certaines cellules à une véritable atrophie, et c'est alors qu'elles su- bissent la dégénérescence dite p/^/?2e/«/rtj/e. Sur un grand nombre de pré- parations provenant de l'écorce cérébrale ou de la moelle d'individus âgés, je n'ai jamais trouvé de macrophages détruisant la cellule nerveuse ; l'atro- phie sénile n'est donc pas la fonction de l'nivasion de la cellule nerveuse ( it38 ) par des phagocytes. Il n'en est pas de même dans certains états patholo- giques; en effet, j'ai soutenu, depuis 1896 déjà, que lorsque la cellule ner- veuse vient d'être atteinte plus ou moins subitement dans sa vitalité, elle est dévorée par les cellules névrosjliques, auxquelles j'ai donné le nom, dans ces conditions, de neuronophages. » Ce ne sont pas les leucocytes qui jouent le rôle de macrophages dans le système nerveux central, mais bien les cellules névrogliques. Ces cel- lules qui, à l'état normal, sont peu nombreuses au voisinage de la cellule, et n'ont qu'un protoplasma peu développé, se multiplient d'une manière énergique et pénètrent dans la cellule nerveuse lorsque celle-ci ne peut plus se défendre. Cette opinion, niée par quelques auteurs, a été tout récemment soutenue par Nisol, lequel ne reconnaît pas aux leucocytes le rôle joué par les phagocytes. Toutefois, je dois faire remarquer que la névroglie, fibrilles et cellules, est plus développée chez le vieillard que chez l'adulte. A ce point de vue, il faut remarquer l'antagonisme qui existe entre l'évolution de ces deux espèces de tissus nerveux et névrogliques. » Chez l'embrvon, ils se développent d'une façon parallèle, les cellules nerveuses comme les cellules névrogliques augmentent de nombre et de volume d'une façon progressive; mais, à mesure que la cellule nerveuse prend possession de ses fonctions, on dirait qu'elle exerce une action d'arrêt sur la nutrition des cellules névrogliques. En effet, j'ai vu que chez les animaux nouveau-nés, les cellules névrogliques ont un volume plus considérable que chez l'adulte et que, dans la suite, elles diminuent petit à petit et se réduisent à des noyaux entourés d'une couche mince de pro- toplasma. Je me suis expliqué cet antagonisme entre la cellule nerveuse et la cellule névroglique par la suppression d'une substance produite par la cellule nerveuse, qui aurait pour but d'empêcher le développement excessif de la cellule névroglique et de conserver l'équilibre nutritif dans le système nerveux central. Beaucoup de processus pathologiques sont de nature à confirmer cette opinion. » On peut dire, d'une façon générale, que toutes les fois que la substance achromatique de la cellule nerveuse est frappée dans sa vitalité, les cellules névrogliques voisines sortent de leur sommeil, se multiplient et attaquent la cellule nerveuse; c'est ce qui arrive après la ligature de l'aorte abdo- minale, dans la myélite aiguë, etc. » La sénescence et la mort de la cellule nerveuse sont inséparables de sa vie et de sa fonction. Comme l'organisme dont elle fait partie, la cellule nerveuse apparaît, s'accroît, décline et meurt. La raison de celte séné- ( ii39) scence ne doit pas èlre cherchée dans une lutte intime entre les éléments des centres nerveux, mais bien dans un défaut de synthèse chimique de la cellule elle-même. L'édifice normal de la cellule nerveuse se maintient par l'équilibre entre les manifestations de la synthèse chimique, et partant de la synthèse plastique, et celles de la destruction fonctionnelle. Lorsque cet équilibre est rompu, lorsqu'aux phénomènes de désintégration chimique ne succèdent plus ceux de réintégration, il se produit la désorganisation morphologique de la cellule, qui se traduit en dehors par la réduction du volume et du nombre des éléments chromatiques, par la chromatolyse sénile, par la formation de substance dite pigmentaire. Pour empêcher ces manifestations de la sénescence, il faudrait stimuler la synthèse chimique de la cellule nerveuse par une substance dynamogénique. Parmi les ma- tières capables de remplir cette condition, le sérum des animaux jeunes, le suc emprunté à des organes très jeunes, ainsi du reste que l'a proposé Metschnikov, pourraient stimuler l'énergie affaiblie des éléments nobles et retarder dans une certaine mesure les manifestations de la vieillesse. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Héléroplastie {' ). Note de M. Nicolas-Alberto Barbieri, présentée par M. Bouchard. « Les tissus d'un mammifère peuvent être remplacés par d'autres tissus empruntés à un mammifère de la même espèce ou d'espèce différente : Hétéroplastie. » L'héléroplastie est partielle ou totale, selon que l'on remplace une partie ou la totalité de quelque tissu par une partie ou la totalité d'un autre tissu. La structure du tissu emprunté doit être égale à la structure du tissu porteur. « L'hétéroplastie est mixte, quand on remplace une partie d'un tissu par une partie d'un autre tissu de structure dissemblable, mais dont on suppose la fonction à peu près analogue à la fonction du tissu porteur. » L'hétéroplastie, à l'état actuel, n'a aucun but thérapeutique; mais c'est la méthode pour une étude d'histophysiologie. « Chez les mammifères, tous les tissus qui peuvent régénérer peuvent » subir l'hétéroplastie ». (') Exposé des réàullals obleiius après quatorze mois d'expériences. On fera ullé- rieurenienl connaître rhéléroplaslie de= autres tissus. i ( ii4o ) » Hétéroplastie vasculaire. — On coupe l'une des carotides d'un chien et, après avoir pris toutes les précautions nécessaires (double ligature, etc.), on intercale entre les bouts séparés (5="' à 7"^™) un segment de carotide emprunté à un autre chien de même taille. On suture entre eux les bords des parois artérielles et l'on voit la circu- lation se rétablir. Le segment artériel emprunté suit les mouvements rythmiques de la carotide, et une très légère transsudalion se produit autour de l'adventice de ce seg- ment. Cependant, deux ou trois heures après l'opération, la coagulation se manifeste. Cette coagulation, qui est limitée au segment artériel emprunté, traverse des phases diverses selon les cas. Il est possible que si, un jour, on pouvait empêcher cette coa- gulation de se produire, on arriverait à rétablir la circulation. En effet, on trouve toujours une soudure complète entre les bords des parois de l'artère (carotide) et les bords des parois du segment artériel emprunté. » Hétéroplastie nerveuse. — Les fibres musculaires, l'uretère, un vaisseau sanguin, un gaugliou du sympathique, le sympathique ou bien encore un autre tissu quel- conque intercalés entre les bouts d'un nerf divisé (3'='" à 4""")) ne peuvent jamais réta- blir la fonction. » Au contraire, si, après avoir divisé un nerf en deux parties, on réunit les deu\ bouts séparés (3"™ à 4"") à l'aide d'un segment de nerf quelconque ou à l'aide d'un ganglion spinal, on réussit, dans la plupart des cas, à rétablir la fonction. Les cellules du ganglion spinal intercalé disparaissent, et seuls les tubes nerveux de ce ganglion se soudent aux tubes nerveux du nerf porteur. La fonction se rétablit même si, entre les bouts d'un nerf coupé, on intercale un segment des racines postérieures des nerfs lombaires ou sacrés. u Le segment nerveux intercalé doit toujours avoir le même diamètre que le nerf porteur et peut être emprunté à un mammifère de même espèce ou à un mammifère d'espèce dillérente. )i Si, dans leur parcours, deux nerfs sont rapprochés l'un de l'autre, on peut les réunir en croix, après les avoir coupés ; c'esl-à-dire qu'on suture, à l'aide d'un segment de nerf emprunté, le l)out central du nerf externe avec le bout périphérique du nerf interne; et, avec un autre segment de nerf emprunté, le bout central du nerf interne avec le bout périphérique du nerf externe. Il est très rare que la fonction se rétablisse. )) Hétéroplastie musculaire. — On coupe au-dessus du faisceau neuro-vasculaire le biceps d'un tout jeune lapin et l'on intercale entre les parties séparées (3'="') un seg- ment de biceps emprunté à un autre jeune lapin de même taille. On constate que plusieurs fibres musculaires se soudent entre elles et que la fonction se rétablit. » I.e sympathique ne subit pas l'hétéroplastie, ou du moins les opéi'ii- tions pratiquées n'ont pas réussi. Les ganglions lymphatiques semblent pouvoir subir l'hétéroplastie. M L'hétéroplastie des capsules surrénales et du corps thyroïde n'a donné que des résultats partiels. » Le cerveau et la moelle épinière ne supportent aucune hétéroplasi if . » On n'a obtenti aucun résultat en pratiquant l'hétéroplastie sur les glandes, telles que le foie, les glandes salivaires et les lesticules. Le segment ( ii4i ) d'un testicule de lapin placé entre les deux parties séparées du testicule d'un autre lapin se soude exactement, sans se résorber, aux deux parties du testicule porteur. La fonction ne se rétablit jamais. > Un essai d'hétéroplastie totale (glandes salivaires, corps thyroïde) est presque inutile. En effet, un de ces tissus (glandes salivaires, corps thy- roïde ), transplanté en totalité à la place d'un autre tissu préalablement enlevé, se détruit et se résorbe. )) L'étude de l'hétéroplastie mixte est négative. » Le sympathique intercalé entre les bouts d'un nerf coupé ne rétablit jamais la fonction. Des fragments de pancréas (lapin ) intercalés entre les deux parties d'une glande salivaire divisée (lapin), ou bien des fragments de capsules surrénales (chienj, intercalés entre les deux parties du corps thyroïde divisé (chien), se détruisent, se résorbent si d'autres accidents ne se produisent pas. I) La vitalité du segment intercalé est incontestable, toutes les fois qu'après avoir pratiqué des opérations d'hétéroplastie on voit la fonction se rétablir, car le segment intercalé fait alors partie intégrale de la struc- ture et de la fonction du tissu porteur. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 17 avril 1900. Eléments de Paléobotanique, par R. Zeiller. Paris, Georges Carré et C. Naud, 1900; I vol. in-8°. (Présenté par M. G. Bonnier; hommage de l'Auteur.) Spokd, langue systématique pour les usages internationaux, par le D'' Ad. Nicolas. Angers, Lachèse et C'*, igoo; i fasc. in-S". (Présenté pour le concours du prix Volney. ) Essais sur l'organisation rationnelle de la comptabilité à parties doubles, par P. MouTiER. Rouen, 1900; i fasc. in-8". c. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 17.) l48 ( 11/(2 ) Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléam ; t. XXXVn. Orléans, imp. G. Michau et C*«, 1900; i vol. in-8°. Socielc Flonmontane d'Annecy. Revue savoisienne. 4i* année, 1" trimestre iqoo. Annecy, imp. Abrv, 1900; i fasc. in-8°. Le pigeon-courrier à travers les âges, par Ch. Sibillot; t. III, cli. IX. Charieroi, L. Lahaye, 1899; i fasc. in-8°. Results of observations of the fixed stars, made wil/i the Madras meridian circle, under ihe direction of ihe la te Norman Robert Fogson, by C. Michiel Smith; vol. IX. General catalogue. Madras, 1899; i vol. in-4''. Psychic processes and muscular exercise, by professor Angelo Mosso. Worcester, Mass., 1899; i fasc. in-8°. Laboratorio quimico central. Republica de Guatemala, America central. Observaciones meteorologicas correspondientes al ano de 1899. Guatemala, 1900; I fasc. in-8°. Zur Kenntniss der peptischen Spaltun gsprodukte des Fibrins ; I. Theil, von D"" E. PiCK. Slrassburg, R. J. Triibner, 1899; i fasc. in-8°. Rechenschafts-Dericht iiber die Thâligkeii der Gesellschaft zur Fôrderung deutscher Wissenschafl Kunst und Literatur in Buhmen, im Jahre 1899. Prag, 1900; I fasc. in-8°. Berichl liber die Ergebnisse der Beobachtungen an den Regenslationen der kaiserlichen tivldndischen gemeinmitzigen und ôkonomischen Sozietdt fur das Jahr iSgS. Jurjevv, 1899; i fasc. in-4°. Rad jugoslavenske akademije znanosli i umjelnosti ; knj. 141. U Zagrebu, 1899; I fasc. in-8°. Abhandlungen des deutschen naturwissenschaftlichmedicinischen Vereines fur Bôhmen « Lotos »; Bd II, Hefle 1, 2. Prag, 1900; 2 fasc. in-Zi". Meteorological service, Dominion of Canada. Monthly Weather Rcivievc; vol. XXIV, n" 1. Toronto, 1900; i fasc. in-8°. Annales du Musée du Congo; t. I : Zoologie, fasc. 5; t. I : Botanique. fasc. 5. Bruxelles, imp. Charles Van de Weghe, 1899; 2 fasc. in-f". Ouvrages reçus dans la séance dc 28 avril 1900. Bureau central météorologique de France. Rapport du Comité météorologique international. Réunion de Saint-Pétersbourg, 1899. Paris, Gauthier-Vil lars, 1900; I fasc. in-8°. (Présenté par M. Mascart.) Un cas de syphilis post-conceptionneUe . Eruption secondaire psoriasif orme. ( ii43 ) chancre du doigt, par M. le D' Henri Malherbe. Clermont Oise \ 1900; I fasc. in-8°. Tondantes à petites spores ; Microsporum Audouïni"), généralisation à la peau glabre, par le D'' H. Malherbe. Nantes, 1900; i tasc. in-8'\ Nouvelles recherches sur le Trichophyton minimum, par Le Clavé et le D''H. Malherbe. Paris, 1899; i fasc. in-8". Bulletin des Sciences mathématiques, rédigé par MM. Gaston Darboux et Jules Tannery; 2* série, t. XXIV, janvier 1900. Paris, Gauthier-Villars; I fasc. in-8". Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon; 7* série, t. VI, 1898. Lyon-Paris, 1899; i vol. in-»". Annales de la Société Linnéenne de Lyon; année 1899, t. XLVI. Lyon- Paris, 1900; I vol. in-8''. Mémoires de la Société académique d' Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube; t. XXXVI, 3* série, année 1899. Troyes; i vol. in-8". United States. Geological Siirvey, Charles D. Walcott, director; nine- teenth annualReport, 1897-98, part II; twentiethannual Report, 1898-99, part VI and part VI continued. Washington, 1899; 3 vol. in-4°. Annales de l'observatoire national d' Athènes, publiées par Démétrius Egi- NiTis; t. II. Athènes, 1900; i vol. in-4°. Annales de la Société géologique de Belgique, t. XXVII, i'" livraisoi:, janvier 1900. Liège, 1899-1900; i fasc. in-8°. ^ On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, Quai des Grands-Augustins, n° 55. luis 1836 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Ils forment, à la fin de l'année, deux Tolumes ln-4°. Deux l'une par ordre alphabétique de naatières, l'autre par ordre alphabétique de noms d'Auteurs, terminent chaque Tolume. L'abonnement est annual t du i" janvier. , „ , \. . . , Le prix de rabonnemenl est fixe ainsi gu il suit : Paris : JO fr. — Départements : 30 fr. — Dnion postale : 3i fr. — Autres pays : les frais de poste extraordinaires en sus. On souscrit, dans les Départements, chez Messieurs : Ferran frères. iChaix. Jourdao. Ruff. u Conrtin-Hecquel. 1 Germain etGrassin. * i Gastineau. me Jérôme. :on Jacquard. ; Feret. aux j Laurens. ( Muller (G.). es Renaud. ( Derrien. \ F. Robert. Oblin. I Uzel frèreë. Jouan. berv Perrin. 1 Henry. * I Marguerie. ( Juliot. i Bouy. iiSourry, Ratel. Rey. ( Lauverjat. I Degez. i Drevet. j Gralier et C'V i •helle Foucher. «,rg jBourdignon. I Dombre. 1 Thorez. I Quarré. ont-Ferr. . Lorient. Lyon. il te. chez Messieurs : I Baumal. / M"' Texier. ,' Bernoux et Cuniiit. I Georg. < Côte. ) Sav7. 1 Vitte. Marseille Ruât. , \'alat. Montpellier , coulet el fils. Moulins Martial Place. / Jacques. Nancy ! Grosjean-Maupin. ( Sidol frères. ( Guist'hau. ( Veloppé. i Barma. I Aiip.v. Kimes Thibaud. Orléans Luzeray. 1 Blanchier. ^'"■"■«'■* i Marche. Rennes Plihon et Hervé. Rochefort Girard ( M"" ). ( Langlois. \ Lestringant. S'-É tienne Chevalier. ( Ponteil-Burles. ( Rumébe. ( Giniet. i Privât. , Boisselier. Tours j Péricat. I Suppligeon. \ Giard. ( Lemaitre. Nantes Nice. . . Rouen. S'-Étie Toulon . . . Toulouse- Tours... ■ Valenciennes . Amsterdam . A thènes Barcelone. . Berlin. Berne Bologne . . Bruxelles. Bucharest . On souscrit, à l'Étranger, Budapest Cambridge Christiania Constantinople. Copenhague.. . Florence Gand Gênes ...... . . Genève.. La Haye. Lausanne.. Leipzig.. Liège chez Messieurs : Feikenia Caarelsen et C". Beck. Verdaguer. I Asher et C'v 1 Dames. I Friediander et fils. f Mayer et Muller. Schmid et Francke. Zanichelli. ILamertin. MayolezetAudiarte. Lebègue et C''. \ Sotcheck et C". ) Alcalay. Kilian. Deighton, BelletC". Cammermeyer. Otto Keil. Hôst et fils. Seeher. Hoste. Beuf. . Cherbuliez. Georg. ' Stapelmohr. Belinfante frères. ) Benda. I Payot. Barth. \ Brockhaus. Lorentz. Max Rube. Twietmeyer. Desoer. chez Messieurs : iDulau. Hachette et O: Nutt. Luxembourg . Madrid . Milan . ' Gnusé. V. Buck. iRuiz et O'. Rome y Fussel. Capdeville. F. Fé. IBocca frères. Hœpli. Moscou Tastevin. Naples j Marghieri di Gius. ( Pellerano. i Dyrsen et Pfeiffer. N CM- York Stechert. ' LemckeetBuechner Odessa Rousseau. Oxford Parker et G" Palerme Reber. Porto Magalhaès el Mouii. Prague Rivnac. Rio-Janeiro Garni er. Rome j Bocca frères. ( Loescheret C". Rotterdam Kramers et fils. Stockholm Samson et Wallin. I Zinserling. ) WolfT. i Bocca frères. Brero. Ciausen. RosenhergetSellier. Varsovie Gebethner et WoUf Vérone Drucker. ( Frick. Vienne . S'-Petersbourg . . Turin. Gerold et C". Ziirich Meyer et Zeller. ABLSS GÉNÉRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" 31. — (3 Août i835 à Si Décembre i85o. ) Volume in-4''; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i a 3i Décembre i865.) Volume in^"; 1870 Prix 15 fr. Tomes 62 à 91.— ( 1" Janvier 1866 a 3i Décembre 1880.) Volume'in-a"; 1889. Prix 15 fr. JPPLEMENT ADX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : 0 il; Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Dëbbès et A.-J.-J. SoLitR.— Mémoire surie Calcul des Perturbations qu'éprouvenlles "' 8j par M.HiHiBN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les ohénoménes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières 'S , par M. Claodk Bernard. Volume in-4°, avec Ss planches ; i856 15 fr. o: I II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Vas BEwtDEN. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences r concours de i853, et puis remise pour celui de i85fi, savoir : « Etudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- e aires, suivart l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature !> ipports qui existent entre l'état actuel du règne organique ei ses états antérieurs », par M. le Professeur Bbonn. In-4'', avec 27 planches; 1861.. . 15 fx. ■ même Libraint. les Hémoireg de l'&cadémie des Science», et les Kéraolres présentés par ctivers Savania a l'Acadânue dei Sciences. N" 17. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 avril 1900.) MEMOIRES ET COMMUrVICATIO.\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Président annoncr à l'Académie la mort de i\l. Alphonse Milnc-Eda>ards el fait un court exposé de ses travaux io8j M. Emile PiCAno. - Sur les équations li- néaires aux dérivées partielles du second ordre et sur la généralisation du problème de Diricldet ioS8 Pages. M. Berthelot. — Sur les chaleurs de com- bustion et de formation des composés iodés i"i)'| M. Vallier. — Sur le tracé des rayures dans les bouches à feu i nu M. Grand'Kury. — Sur les troncs debout, les souches et racines de Sigillaires iio'i MEMOIRES PRESEi\TES. M. Gustave Le Bon. - Réponse à une réclamation de priorité de M. Curie 1108 M. Th. Tômmasixa adresse une Note « à propos de la réclamation récente de MM. Ducretet et Popof, et sur un nou- veau type de cohéreursanto-décoliéreurs ><■ 1 i"t) .M. L.-M. BuLLiER adresse une réclamation de priorité relative à une Note récente de M. Geelmuyden sur l'action réductrice du carbure de calcium sur quelques sul- fures métalliques naturels ou artificiels. . M. .\. Graby adresse une Note sur une « Nouvelle méthode de photographie des couleurs >• CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet à l'Académie un Article du Journal de Sçiint- Pelcrsbourg, sur les conclusions formulées par la Société astronomique russe, concernantla question de l'unification des calendriers julien et grégorien M. Gruey. — Sur les termes complémen- taires du critérium de Tisserand \l. Paul Paixlevé. — Sur les équations diirérentielli'S d'ordre quelconque à points critiques fixes M. Emile Borel. - Sur la généralisation du prolongement analytique M. K. WiTZ. — Le cycle théorique des moteurs à gaz à explosion M. G. Gutton. — Sur la constante diélec- trique et la dispeision de la glace pour les radiations électromagnétiques M. .\. Lafay. — Sur deux applications de la chambre claire de Govi HlILLlîTIN BIBLI0GR.\PI1IQUE ; MM. \. Bloxdel et G. Dobkévitch. — Sur la sensibilité maxima des cohéreurs employés pratiquement dans la Télégra- phie sans fils M. E. DoRN. — Sur les rayons du radium.. M. G- Massol. — Sur un thermocalori- 109 métré à déversement i M. Jules NA'olff. — Nouvel indicateur pour 109 ' l'acidimétrie. Son application au dosage de l'acide borique M. Fonzes-Diacon. — Sur les séléniurcs et ]!' chloroséiéniures de plomb M. Poucet. — Sur les sélénio-antimonites 1 II alcalins MM. M.-E. Pozzi-EscoT et H.-C. Couquet. iiS — Kecherclies uiicrochimiques sur l'yt- triuni, l'erliium et le didymer M. G. Marinesco. — Mécanisme de la séni- Mi| lilé et de la mort des cellules nerveuses . M. N.-.\. Barrieri. - Ilétéroplastie 1 1 ■.!.■» 1 I .1; I I I |l PAKIS. — IMPKIMKRIE G A UT H [ E R-Vt L L A R S , Quai des Grands-Augustins, 55. /.e fierani * (.AUTHIBR-VlLLARS. V • ; PREMIER SE3IESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR Iflitl. liES SBCnÉTAIRBS PERPÉTUELS. ( TOME CXXX. N^ 18 (30 Avril 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. yuai des Grands-Augastios, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS ADOPTÉF DANS. LES SÉANCES DES ^3 JUIN 1862 ET 24 MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à 1 Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". - Impressions des travaux de r Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par unAssociéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sem de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soii lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion Les l^rogrammes des prix proposés par l'Acacia sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ij ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'au que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séano» blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Save i étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers 1 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de c demie peuvent être l'objet d'une analyse oud' sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire! 01 tenus de les réduire au nombre de pages requ I Membre qui fait la présentation est toujours n( n( mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet "I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils pour les articles ordinaires de la correspondan )l cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être . us l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus l i, jeudi à 1 o heures du malin ; taute d'être remis a » le uireseulduMémoireestinsérédansleCo/n/»/ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage àpart. 1 es Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux Irais » leurs; il n'^ a d'exception que pour les Rapn les Instructions demandés par le Gouverner U \rticlk 5. Tous les six mois, la Commission adminislnv ./^apport sur la situation des Co.,...-''« l'impression de chaque. volume li Secrétaires sont chargés de 1 execulioi sent Règlement J MAY 23 lyûU COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 30 AVRLL 1900, PRESIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COftIMUlVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur les planètes télescopiques. Note de M. C. de Freycinet (' ). « L'hypothèse de La|3lace, telle qu'elle est formulée dans la Note VII de Y Exposition du système du monde (6* édition, i835), n'a pas cessé d'oc- cuper le monde savant. Je n'ai pas l'intention de l'examiner ici dans son ensemble. Je n'en retiendrai qu'un trait essentiel, celui qui touche à la for- mation des planètes. Selon le grand géomètre, la nébuleuse solaire, en se contractant, a abandonné dans la zone équatoriale une succession d'an- neaux, relativement minces et étroits, qui ont continué à circuler autour du Soleil. Chacun de ces anneaux tournait tout d'une pièce, par suite du (') L'Académie décide que cette Communication, bien que dépassant les limites réglementaires, sera insérée en entier. C. R,, rgoo, i" Semestre. (T. CXXX, N' 18.) '49 ( "46) frottement réciproque des molécules qui avait égalisé leur vitesse angulaire, très faible d'ailleurs. D'un anneau à l'autre, la vitesse variait, en conformité de la loi des aires. Enfin chacun de ces anneaux, en équilibre fort instable, s'étant rompu sous l'influence de causes quelconques, les débris se sont agglomérés soit en plusieurs masses distinctes, soit en une seule, assez puissante pour attirera elle toutes les autres. « Ce dernier cas, dit Laplace, » a été le plus commun : cependant le système solaire nous offre le premier » cas dans les quatre petites planètes qui se meuvent entre Jupiter et Mars, » à moins qu'on ne suppose, avec M. Olbers, qu'elles formaient primi- » tivement une seule planète qu'une forte explosion a divisée en plusieurs » parties animées de vitesses différentes. » » Aujourd'hui l'hypothèse d'une explosion est abandonnée et les pla- nètes télescopiques se comptent par centaines. Je me suis demandé si, précisément à raison de leur nombre, elles ne fourniraient pas un moyen, qui avait manqué à Laplace, de vérifier la justesse de son point de vue. En effet, ce groupe astronomique s'offre dans des conditions particulièrement favorables. Les perturbations, pour certains éléments similaires, doivent se compenser à très peu près, lorsqu'on base l'étude sur un aussi vaste en- semble d'orbites planétaires; la moyenne des valeurs des grands axes, par exemple, ou des excentricités ne doit pas différer sensiblement d'une époque à une autre. En s'en tenant donc à des moyennes obtenues à l'aide de grands nombres, on a chance de mettre en évidence des lois qui ne s'a- perçoivent pas chez des astres isolés. » J'ai choisi les 4^8 premières planètes cataloguées à V Annuaire du Bureau des Longitudes de 189g. Je me suis arrêté à ce chiffre, parce que les planètes suivantes n'étaient pas entièrement déterminées. L'Annuaire de 1900 en a ajouté i5; mais je n'ai pas voulu recommencer les calculs, qui sont longs et minutieux : j'attendrai pour les reprendre que le nombre des nouvelles déterminations soit plus considérable. J'ai dû, dès l'abord, faire subir aux inclinaisons une double correction : 1° substituer le plan de l'équateur solaire à celui de l'écliptique; 2° les ramener toutes à la même date : j'ai adopté l'équinoxe et l'écliptique moyens de 1 900. Les incli- naisons ainsi rectifiées sont comprises entre o" et 3o", sauf celle de Pallas, qui atteint 36"i4'- La moyenne générale est de io°28'. L'anneau s'accuse déjà, avec la faible largeur relative signalée par Laplace. Quant à son épaisseur, on se rappellera que les planètes sont échelonnées dans un espace qui s'étend depuis deux fois environ le rayon de l'orbite terrestre jusqu'à quatre fois et un quart ce même rayon. A la vérité, plus des ( i'47 ) 92 centièmes, 396 sur 428, sont entre les distances 2,2 et 3,2, et la presque totalité est entre les distances 2 et 3,5. L'épaisseur n'en reste pas moins très grande; trop grande même, semble-t-il, pour un seul anneau : aussi ai-je été conduit à admettre plusieurs anneaux distincts, hypothèse qui. on le verra plus loin, acquiert un haut degré de probabilité. Les pre- mières impressions se confirment à l'aspect de la distribution des asté- roïdes; ils ne sont point répandus d'une manière uniforme, ni semés au hasard : ils forment comme des lits superposés, contrastant avec des bandes très pauvres. Ainsi, entre les distances 2,7 et 2,8, sur une épais- seur égale au dixième du rayon de l'orbite terrestre, on compte 83 as- téroïdes, tandis que sur une épaisseur égale, entre les distances 2,45 et 2,55, on n'en rencontre que 12. De même, entre les distances 3, i et 3,2, il existe 5^ planètes, et 9 seulement sur une épaisseur double, entre les distances 3,2 et 3,4- Je ne multiplierai pas les exemples. Quelques astro- nomes ont essayé d'expliquer ces alternances par l'influence de Jupiter; mais outre que la relation n'est pas encore prouvée, elle ne rendrait compte ni de la génération même des astéroïdes, ni de certaines particularités que j'examinerai tout à l'heure. )) Enfin je citerai le fait suivant : » La distance moyenne au Soleil des 428 astéroïdes est de 2, 766. Si on les répartit en trois groupes, d'après leur inclinaison croissantde 10° en 10" (Pallas étant à l'écart), on constate que la distance moyenne, dans chacun de ces groupes, s'écarte fort peu de la moyenne générale. » Le premier groupe, de 0° à 10°, comprend 237 planètes et a pour distance moyenne 2, 757 ; ^) Le deuxième groupe, de 10° à 20°, comprend 162 planètes et a pour distance moyenne 2,771 ; » Le troisième groupe, de 20" à 3o°, comprend 28 planètes et a pour distance moyenne 2, 8i3. » La moyenne générale étant représentée par i, les moyennes partielles sont représentées par 0,997, 1-002 et 1,017. ^i les astres s'étaient formés indépendamment les uns des autres, on n'apercevrait pas la raison d'une semblable régularité. » Je passe à d'autres considérations et, en vue de faciliter l'application du calcul, je réduirai l'hypothèse de Laplace à ses termes les plus simples. Je supposerai qu'il y a eu, à l'origine, solidarité entre les corpuscules ou embryons d'astéroïdes engagés dans un même anneau; ceux-ci, pen- ( ii48 > dant la rotation, gardaient leurs positions relatives, comme s'ils avaient fait partie d'un solide géométrique. La vitesse angulaire, très faible en tout cas, était telle que sur la face extérieure de l'anneau les molécules, ainsi que l'explique Laplace, satisfaisaient à la relation d'équilibre entre la force centrifuge et l'attraction solaire : V- = 4' V étant la vitesse linéaire ou tangentielle, R la distance au Soleil, et / l'attraction à l'unité de distance. Les molécules situées à l'intérieur de l'anneau possédaient nécessairement des vitesses linéaires moindres, puisqu'elles avaient la même vitesse angu- laire et qu'elles étaient plus voisines du Soleil. Après cette première phase, les phénomènes complexes qui ont marqué la dislocation de l'anneau et l'agrégation de sa matière en masses distinctes seront résumés ici en un seul : j'admettrai que dans le même instant le soi-disant solide géomé- trique s'est brisé de toutes parts et que chaque astéroïde, à un état de formation plus ou moins avancé, a cédé librement à l'attraction solaire. Il a dès lors décrit une courbe elliptique dont l'aphélie coïncide avec le point précis où il se trouvait quand la rupture s'est produite. Les cor- puscules voisins de la surface extérieure ont pu continuer à parcourir des cercles ou des orbites presque circulaires, s'ils ont été peu dérangés de la position d'équilibre. » Envisageonsun astéroïde quelconque à l'intérieur de l'anneau. SoientR sa distance au Soleil au moment de la rupture, \ sa latitude, qui mesure l'inclinaison de l'orbite sur l'équateur solaire; soit R, la distance au Soleil, prise dans le plan équatorial, de la face extérieure de l'anneau ('). L'excentricité e de l'ellipse est donnée par la formule générale = \^ dans laquelle ^ et c désignent des constantes qui dépendent de l'attraction et de la vitesse tangentielle à l'origine de la courbe. Cette vitesse, alors que l'anneau forme un système géométrique, peut s'exprimer au moyen de R, R(, et \, en sorte que la quantité sous le radical devient ,__COS = ^(^2-j^COS-X (') Je précise le plan équatorial, parce que, hors de ce plan, la distance qui cor respond à l'équilibre n'est pas tout à fait la même. ( "49 ) qui se ramène aisément à ( i — ^^3 cos^'T.j ■ Par suite, on a (i) ez=i__.cos=X ou bien p = i — f i — ^ j cos^X; en désignant par e la profondeur à laquelle se trouvait l'astéroïde dans l'anneau, à l'instant de la rupture. » Cette excentricité, pour une même latitude, augmente avec la pro- fondeur. Si l'on appelle E l'épaisseur de l'anneau, l'excentricité maxima sera i — ( i — p- ) cos-X, et la moitié de cette quantité représentera ap- proximativement l'excentricité moyenne des astéroïdes sous la même lati- tude, ce qui permet d'écrire (2) 2e = i — (i — ^j co&^l, e étant cette excentricité moyenne. » Si nous imaginons que X désigne, non plus une latitude particulière, mais la latitude ou l'inclinaison moyenne de tous les astéroïdes de l'anneau, cette même équation exprimera leur excentricité moyenne. » Subdivisons l'anneau en trois groupes, comme nous divisions tout à l'heure la formation entière. Soient T.,, 1.^ 01X3, e,, e., et e, les inclinaisons et les excentricités moyennes de ces trois groupes; l'épaisseur étant sensi- blement constante dans l'étendue de l'anneau, on aura les trois relations : (2.,=.-(i-|ycos^x., .e,=i-(i-j^ycosn„ ■ ^^ / EV ..^ ^ I 263 = 1 —(l — j^l COS^a, » Puisque nous raisonnons sur des moyennes, j'admettrai que l'anneau considéré représente l'état moyen des choses dans les divers anneaux, en sorte que les inclinaisons et les excentricités moyennes qui figurent dans ces relations sont précisément celles des groupes tracés dans la formation tout entière. » Recherchons maintenant les inclinaisons et les excentricités réelles de ces mêmes groupes, telles qu'elles résultent des chiffres de l'Annuaire : » 1° Les 287 planètes du groupe compris entre 0° et 10° ont une incli- naison moyenne de 7" 1 1' et une excentricité moyenne de o,i332 ; )> 2° Les 162 planètes du groupe de 10° à 20° ont une inclinaison moyenne de i4°2' et une excentricité moyenne de 0,1574 ; ( Ti5o ) » 3° Les 28 planètes du groupe de ao" à So" ont une inclinaison moyenne de 23° 58' et une excentricité moyenne de 0,2042. » L'excentricité moyenne croît nettement avec l'inclinaison, ce qui est d'accord avec les relations (3). Mais la progression réelle, qui atteint 32 pour 100 du premier au troisième groupe, est-elle conforme à la pro- gression théorique? C'est ce que je vais examiner. •p » La fraction -5- est inconnue. Mais nous pouvons l'éliminer, et il vient , , 1 — 2e, r — 2.6., I — 2^3 (4) cos^Ti, cos-lo cos->. » Ce sont, à proprement parler, les équations de condition auxquelles les nombres réels doivent satisfaire. » En d'autres termes, la valeur d'un de ces rapports étant donnée, on peut, à l'aide des formules, trouver la valeur des excentricités correspon- dant aux autres inclinaisons. Ainsi, en déterminant, par exemple, le pre- mier rapport au moyen de l'Annuaire, c'est-à-dire en faisant e, = 0,1 332 et >., = 7" 1 1', on déduira e, et e^, et ces chiffres devront, si la théorie est exacte, différer très peu de ceux qu'a procurés l'observation directe. En effet, si l'on opère les calculs, on obtient : Excentricités Inclinaisons. x,= i4° 2' X3=23<'58 théoriques. réelles. ^2 = 0, l5 0,107/1 63=0,19 0,2042 » Les résultats analytiques concordent d'une manière surprenante avec ceux qui ont été tirés de l'Annuaire; ils semblent fournir une preuve sérieuse à l'appui d'une des propositions fondamentales émises par Laplace dans son hypothèse cosmogonique. » L'exactitude des relations (3) se trouvant ainsi confirmée, il e.st facile , E . d'évaluer k-; il suffit, dans l'une quelconque d'entre elles, de remplacer l'inclinaison et l'excentricité parleurs grandeurs réelles. On aboutit à trois chiffres voisins : 0,94, 0,1 et 0,11 ; j'accepterai le chiffre intermédiaire 0,1 comme le plus probable. C'est, du reste, celui qu'on déduirait de l'équa- tion (2), en étendant celle-ci à la formation entière, c'est-à-dire en v rem- plaçant 1 et e par l'inclinaison et l'excentricité moyennes des 428 asté- roïdes, lesquelles sont io°29' et o,i47- » La longueur R^, distance moyenne de la face extérieure des anneaux ( IIS> ) au Soleil, n'est pas connue. En aucun cas elle ne saurait s'écarter beaucoup de 2,766 et par suite E ne s'écarte pas de 0,2766. Si l'on suppose que le centre de la formation est occupé par un anneau différant peu de la moyenne, alors Ro est égal à 2,766 -+- {E, et le dixième de cette quantité est égal à E : autrement dit, E est égal à 0,29. Ce n'est évidemment là qu'une approximation, mais je ne la crois pas très erronée et nous en aurons bientôt une confirmation. » En négligeant 7 planètes tout à fait excentriques, les 421 autres sont situées entre les distances 2 (') et 3,5. Dans cette étendue, il y aurait place pour cinq anneaux, d'une épaisseur inégale sans doute, mais dont la moyenne serait 0,29 environ. Leur richesse en astéroïdes serait d'ail- leurs très variable. L'anneau médian, même s'il ne dépasse pas l'épaisseur moyenne, comprendrait 160 planètes, c'est-à-dire beaucoup plus que le tiers du total. » La pluralité des anneaux, à laquelle nous sommes conduit, paraît beaucoup plus vraisemblable, a raison de la grande étendue de la formation, que l'hypothèse d'un anneau unique. Elle concorde parfaitement avec l'existence constatée d'excentricités nulles ou très faibles à des distances fort inégales du Soleil, ainsi qu'avec les excentricités très diverses qu'on observe à une même latitude. Ces faits, en apparence irréguliers, sont la conséquence naturelle de la loi en vertu de laquelle, dans chaque anneau, l'excentricité croît de la face extérieure à la face intérieure. Et, puisque je parle de loi, je tiens à répéter que toutes les relations dont je m'occupe ici ne sont que l'expression de moyennes. Elles ne se vérifient pas néces- sairement sur un astre isolé ou même sur un nombre d'astres restreint. Trop de circonstances ont pu, dans des cas particuliers, contrarier ou mas- quer les effets de la tendance générale. Nous ignorons en quel état se trou- vaient les astéroïdes au moment où l'anneau s'est rompu. Que s'est-il passé ensuite? Quelle influence a exercée le milieu ambiant, dont la densité n'était pas encore négligeable? Quelles sont au juste les variations subies par les orbites depuis leur origine? Avec tant de causes d'incertitude, ce qui peut étonner, c'est qu'on arrive à des résultats aussi voisins de la réalité, même en se bornant à des moyennes. » Reprenons la formule 2e = 1 — (i — -^j cos-)., qui exprime l'excen- (') L'Annuaire de 1900 signale une planète, la 434% à la distance 1,946. Mais cela ne change rien à mon exposé. ( Il52 ) tricité moyenne des astéroïdes d'un anneau, dont la latitude ou l'inclinaison moyenne est X. Pour un autre anneau, dont l'épaisseur et l'inclinaison moyennes seraient les mêmes, l'excentricité varierait en sens inverse deRo, c'est-à-dire augmenterait ou diminuerait selon que l'anneau serait plus rapproché ou plus éloigné du Soleil. Comme il n'est pas probable que l'épaisseur des anneaux, en deçà de la distance moyenne 2,766, soit très différente de l'épaisseur des anneaux au delà, il s'ensuit, si la théorie est exacte, qu'en prenant tous les astéroïdes en dedans d'une sphère de ravon L = 2,766 et les comparant aux astéroïdes en dehors, on doit trouver pour les premiers une excentricité moyenne supérieure à celle des seconds. C'est en effet ce que j'ai constaté d'après les chiffres de V Annuaire . L'excen- tricité moyenne des 229 planètes intérieures à la sphère L est de 0,159, tandis que l'excentricité moyenne des 199 planètes extérieures n'est que de o,i33. L'écart est de 20 pour 100. L'inclinaison ne joue ici aucun rôle, car sa valeur moyenne est pareille dans les deux régions : io°24' à l'intérieur et 10° 33' à l'extérieur. Il reste à voir si l'écart réel est à peu près conforme à celui qu'indique la théorie. » Imaginons deux anneaux, de même épaisseur et de même latitude moyenne, et situés à la même distance S de la sphère L, l'un en deçà l'autre au delà, la distance étant comptée à partir du milieu de l'épais- seur de l'anneau. Soient é et e" les excentricités moyennes correspondantes ; on a 2e'=i-(i-^— ^-3^1^— ,)Wx, et 2e"=i-(^i-j-^-A__ycos='X. tE » En fait, nous ignorons comment les anneaux sont répartis et quelle est leur épaisseur individuelle. Mais nous ne nous éloignerons sans doute pas beaucoup de la vérité si, pour obtenir l'excentricité moyenne de toute la portion soit intérieure soit extérieure à la sphère L, nous remplaçons S par la distance moyenne de ladite portion à la sphère. D' et D" désignant ces deux distances, les excentricités seront données par les relations : (5) jet » J'ai négligé la très légère différence de l'inclinaison. » Les valeurs de D' et D", déterminées au moyen de V Annuaire, sont les ( ii53 ) mêmes : o, 236 et o, 234. nouvelle marque de l'unité et de la régularité de la formation. Toutes les quantités du second membre, saufE, sont fournies par l'observation, et quant à E, le calcul précédent lui a assigné la valeur approximative 0,2g. M Les substitutions opérées, on est à même de faire les rapprochements suivants : Excentricités théoriques. réelles. e' OjiSg 0,109 e" 0,1 38 o,i33 Ils confirment entièrement les prévisions. » Réciproquement, on peut, dans les équations (5), considérer l'épais- seur E comme inconnue et se servir, pour la calculer, des valeurs de l'ex- centricilé fournies par l'observation. On obtient deux chiffres très voisins, 0,29 et 0,278, dont le premier se confond avec celui que nous possédons déjà. Cette seconde manière de déterminer E est entièrement distincte de la précédente. Elle fait usage des distances au Soleil, tandis que la première utilise les inclinaisons. Or les unes et les autres sont empruntées à l'observation directe et ne doivent rien à la théorie. C'est donc une concordance de plus à enregistrer. )) En résumé : )) Conformément aux idées de Laplace, les planètes télescopiques pa- raissent s'être formées successivement dans plusieurs couches sphériques concentriques au Soleil. Dans chacun de ces anneaux, la matière cosmique a été animée à l'origine d'un mouvement de rotation commun, variable d'un anneau à l'autre, et a donné naissance, après la rupture, à plusieurs masses distinctes. » Des considérations théoriques basées sur ces prémisses nous ont, en effet, conduit aux conclusions analytiques suivantes, qui sont en accord avec les faits observés : « 1" Si l'on divise les planètes en trois groupes, d'après leur inclinaison croissant de 10" en 10°, la distance moyenne au Soleil des planètes de ces divers groupes est sensiblement constante; » 2° L'excentricité moyenne des orbites augmente d'un groupe à l'autre avec l'inclinaison; l'écart entre les deux' groupes extrêmes n'est pas infé- rieur à 62 pour 100; C. R., lyoo, I" Stme&i-re. (T CXXX, iS» 18.) 1 ^O ( .i54 ) » 3° Si l'on forme deux zones à l'aide d'une sphère d'un rayon égala la moyenne distance de toutes les planètes au Soleil, l'excentricité moyenne des planètes de la première zone, ou planètes intérieures, surpasse de 20 pour 100 l'excentricité moyenne des planètes extérieures. » J'ai cru pouvoir fixer le nombre des anneaux à cinq (pour la région occupée par 421 astéroïdes) et leur épaisseur moyenne aux ^^ du rayon de l'orbite terrestre. » PHYSIQUE. — Sur la transparence de r aluminium pour le rayonnement du radium. Note de M. Henri Becqcerel. « Dans une des dernières séances de l'Académie ('), j'ai indiqué quelques expériences montrant que la transmission du rayonnement du radium au travers d'un écran élait accompagnée de plusieurs phénomènes distincts : une absorption élective, une diffusion parfois considérable, une émission de rayons secondaires comprenant des rayons déviables par un champ magnétique et des rayons qui ne le sont pas, et enfin une transmis- sion directe d'une partie du rayonnement issu de la source. Cette partie transmise paraît identique avec la partie correspondante du rayonnement incident et subit la même déviation magnétique. Ces faits me paraissaient démontrés, tant par les expériences de la Note précitée que par tout un ensemble de mes expériences antérieures, et j'aurais jugé inutile de revenir sur celte démonstration si, dans la même séance, M. Villard n'avait pas publié une Note dans laquelle il avait cru pouvoir déduire, de deux séries d'expériences, des conclusions en désaccord avec celles qui viennent d'être énoncées. Je me suis proposé alors de vérifier sous une autre forme l'exac- titude de mes premières observations. )) J'ai projeté au travers d'un écran d'aluminium, sur une plaque photo- graphique enveloppée de papier noir, l'ombre d'une tige de cuivre inter- ceptant le rayonnement d'une cuve linéaire contenant du radium, et j'ai constaté, comme on devait s'y attendre d'après mes expériences anté- rieures, que cette ombre était déviée lorsque l'on réalisait l'expérience dans un champ magnétique. >) L'expérience élait disposée de la manière suivante : entre les larges surfaces polaires d'un électro-aimant, distantes de o"", 16, on avait placé la (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 979; 9 avril 1900. ( ii55 ) source radiante formée de chlorure de baryum radio-actif rassemblé dans une rainure de i°"" de large environ, pratiquée dans Un bloc de plomb et orientée parallèlement aux lignes de force. Au-dessus, et parallèlement à la rainure, était disposée une tige de cuivre cylindrique, de 4""" de dia- mètre, dont l'axe était à 1 1™™,5 de la source, puis, à une égale distance au-dessus, on plaçait horizontalement une plaque photographique enve- loppée de papier noir. » Dans ces conditions, quand l'électro-aimant n'est pas excité, on obtient sur la plaque photographique une ombre dont les dimensions, ombre et pénombre, coïncident avec celles qu'on obtient par la construc- tion géométrique de trajectoires rectilignes, en tenant compte de la largeur de la source. » Si l'on vient alors à exciter l'électro-aimant, de façon que le champ reste faible, les trajectoires de rayonnement, dans un plan perpendicu- laire au champ, sont des cercles de grand rayon, et l'ombre est déplacée en conservant à peu près la même largeur, limitée du côté le plus dévié par l'impression due aux rayons les moins déviables et, de l'autre, par le spectre des rayons les plus déviables non arrêtés par le papier noir. » En renversant le sens du courant la déviation change de sens, et, par une disposition décrite dans mes Notes antérieures, en cachant successive- ment chaque moitié de la plaque par un écran opaque, on peut obtenir sur la même épreuve les deux déviations inverses. On a ainsi deux bandes blanches décalées l'une par rapport à l'autre de 6™™ à 7""". » Si l'on vient maintenant à placer au contact de la tige horizontale, soit au-dessus, soit au-dessous, une lame d'aluminium de o™™, t d'épaisseur, inclinée à 45", l'ombre s'observe encore sur la plaque photographique, mais elle est affaiblie par une impression diffuse due à des rayons secon- daires ou diffusés; l'ombre a la même largeur que s'il n'y avait pas d'écran d'aluminium, ce qui est conforme aux expériences décrites dans ma der- nière Note. » Si l'on excite alors l'électro-aimant, l'ombre est déviée, et le décalage correspondant à l'interversion du courant est un peu moindre que lorsqu'il n'y a pas d'écran d'aluminium. Cette différence est due à ce que le rayon de courbure des trajectoires du rayonnement qui donne l'impression pho- tographique maximum au travers du papier noir, est plus petit que celui des rayons moins déviables qui, au travers de l'aluminium, donnent le maximum d'impression photographique, comme je l'ai démontré antérieu- rement. ( I r .% ~) » Les dimensions des ombres et leur déplacement ne permettent pas de mettre en doute que ces ombres ne soient produites par un ravonnement issu de la source, traversant l'écran, et dévié par le champ magnétique avant et après le passage au travers de l'écran. » L'écran en contact avec la tige opaque peut être placé soit au-dessus, soit au-dessous, sans que le résultat de l'expérience en soit modifié. » Lorsque l'écran ne s'étend pas jusqu'au contact de la plaque photo- graphique, le bord rectiligne de cet écran donne une ombre déviée égale- ment clans le champ. Cette ombre, donnée par le bord des écrans, est un phénomène que j'ai observé il y a quatre ans, dès mes premières recherches, et sur lequel je reviendrai plus loin. » Si l'on couvre la cuve contenant la matière radio-active avec une lamelle de verre de o™"',i d'épaisseur, les déviations observées soit sans écran d'aluminium, soit au travers de l'écran incliné, sont les mêmes que dans les expériences qui viennent d'être décrites. » Ces faits, de même que ceux que j'ai décrits antérieurement, sont contraires aux conclusions des expériences de M. Villard, conclusions qu'il formule ainsi (') : « Le faisceau qui, dans mes expériences, traversait » sans se réfracter la lame d'aluminium inclinée, correspond aux rayons » non déviables.... Les ravons déviables, au contraire, se comportent » comme les rayons cathodiques et émergent normalement à la lame tra- )) versée » . )) L'expérience sur laquelle M. Villard fonde cette dernière assertion ne me paraît pas concluante. Lorsqu'on intercepte par un écran une partie d'un faisceau issu d'une source radio-active, le bord de cet écran projette une ombre; c'est, comme je l'ai rappelé plus haut, une des plus anciennes observations que j'aie eu l'occasion de faire (^). Dans l'expérience faite par M. Villard, les deux parties du rayonnement, le fai.sceau direct et le faisceau transmis au travers de l'aluminium, sont séparées par cette ombre, qui peut donner l'apparence d'une déviation du faisceau, sans que cette déviation existe réellement. J'ai souvent observé ce phénomène. » L'expérience que M. Villard a réalisée dans un champ magnétique est également en contradiction avec mes observations. Lorsqu'on place dans un champ magnétique du chlorure de baryum très actif, préparé par M. et M"* Curie, formant une source linéaire, au-dessous d'une fente, et (') Comptes rendus, t. CXXX, p. 1012. C-) Ibid., t. CXXII, p. 564, et I.. CXXVlll, p. 77/I. ( it57 ) qu'on reçoit le rayonnement sur une plaque photographique inclinée, non enveloppée, ou observe les effets suivants : Si pour éviter l'action de la lumière émise par la substance on couvre la source d'une mince lame d'aluminium, de o^^.oi d'épaisseur par exemple, l'impression se compose de trois parties : un faisceau rectiligne non dévié, un faisceau dévié, et une impression diffuse moins intense non déviée, symétrique de part et d'autre du faisceau non dévié. Une mince lame de plomb de o™", id d'épaisseur substituée à l'aluminium arrête le faisceau rectiligne; elle ne transmet que des rayons déviables et un rayonnement diffus non dévié très intense. Lorsqu'on enveloppe de papier noir la plaque photographique, la partie non déviée du rayonnement qui donnait une forte impression rectiligne est arrêtée, et il ne reste plus que la partie déviée et la partie diffuse non déviée. Le faisceau rectiligne non dévié correspond donc bien aux rayons non déviables et peu pénétrants qui ont été observés par M. et M™" Curie dans le rayonnement du radium. Les effets obtenus sont les mêmes lorsque la fente est pratiquée soit dans du plomb, soit dans du verre. » Si le chlorure de radium qui a servi à ces expériences émettait avec une intensité comparable à celle du rayonnement étudié des rayons non déviables très pénétrants, l'existence de ces rayons n'aurait pu échapper aux expériences de M. et M™* Curie ou aux miennes, et, si les obser- vations de M. Viliard sont exactes, il faudrait chercher la cause du désac- cord, soit dans la nature du produit actif qu'il a employé, soit dans l'existence de rayons moins intenses et très pénétrants, comme ceux de l'uranium, dont l'effet n'apparaîtrait qu'après une longue pose. » Au cours de ces expériences j'ai eu l'occasion de constater l'altération profonde du verre et de divers métaux, observée déjà par M. et M"* Curie, et j'ai vériâé de nouveau que ces matières, altérées, et auxquelles le rayon- nement a communiqué le pouvoir temporaire de rendre l'air conducteur, ainsi que l'ont découvert M. et M""^ Curie, n'impressionnent pas une plaipie photogra[>hique sur laquelle elles sont posées pendant plus de douze heures; j'avais du reste déjà fait cette observation il y a plusieurs mois ('). » (') Comptes rendus, t. CXXIX, p. 917. ( ii58 ) CHIMIE MINÉRALE. — Étude du fluorure manganeux. Note de MM. Hexri Moissaiv et Venturi. « L'étude du fluorure manganeux est très incomplète; nous avons été amenés à la reprendre à propos d'un travail d'ensemble poursuivi par l'un de nous sur les composés fluorés du manganèse. » Brùnner avait indiqué anciennement que l'on pouvait préparer le fluorure manganeux en dissolvant le carbonate de manganèse dans l'acide fluorhydrique étendu ('). Beaucoup plus tard, en i863, Roder (-) dé- crivit, comme autre procédé de préparation, la fusion d'un mélange de chlorure de manganèse et de fluorure de sodium, puis l'épuisement de la masse par l'eau. Aucun de ces auteurs n'avait poursuivi l'étude métho- dique de ce fluorure manganeux. » Préparation du fluorure manganeux: i° Par l'action d'une solution d' acide fluorhydrique sur le manganèse métallique. — Le manganèse se dis- sout avec une grande facilité à froid, dans l'acide fluorhydrique étendu, en donnant un liquide à peine rosé, sous une grande épaisseur. Cette solu- tion, abandonnée à la température ordinaire, laisse déposer, par évapo- ration lente, des cristaux de fluorure de manganèse hydraté. Si l'on porte cette même solution à l'ébullition, elle se trouble rapidement et la majeure partie du manganèse se précipite sous forme de fluorure anhydre. » La préparation se fait de la façon suivante : On place dans une cap- sule d'argent de l'acide fluorhydrique étendu et l'on refroidit extérieure- ment celte capsule par un rapide courant d'eau. On introduit ensuite, et par petites quantités, des fragments de fonte de manganèse préparée au four électrique. L'attaque du métal se produit très rapidement, et si le liquide ne s'échauffe pas, tout le fluorure reste en solution. Lorsque la dissolution du métal est complète, on filtre pour séparer le graphite que contenait la fonte de manganèse. La solution limpide est portée à l'ébulli- tion pendant cinq minutes, et il se produit de suite un précipité d'une poudre blanche cristalline de MnF". On enlève le liquide surnageant, on lave par décantation à l'eau froide, et, après filtration, le fluorure est chauffé à l'étuve à + i20°. (') Brûnner, Poggendorffs Aiinalen, t. CI, p. 264: année iSSy. (■^) Roder, Thèse de Gôttiiigen, année iS63. ( 1139 ) » 1° Action de l'acide fluorhydrique gazewr sur le manganèse. — Le gaz acide fluorhydrique attaque la fonte de manganèse avec incandes- cence au-dessous du rouge. La réaction est assez vive pour que la nacelle de platine dans laquelle se trouve le métal soit parfois fondue en partie. )) Le fluorure, tel qu'on le recueille dans cette préparation, est fondu et possède une couleur rose très claire. Un produit de même aspect est obtenu lorsque l'on chauffe, au rouge, le fluorure cristallin dans un cou- rant de gaz acide fluorhydrique. » 3° Décomposition du Jluosilicate manganeux . — Le fluosilicate manga- neux hydraté et cristallisé, préparé par l'action de l'acide fluosilicique sur le carbonate de manganèse, peut être desséché sans décomposition sen- sible. Calciné à la température de iooo°dansun courant d'acide fluorhy- drique, il donne du fluorure manganeux très pur. Toutes ces expériences sont faites dans des appareils en platine. » 4° Action de V acide fluorhydrique aqueux sur le carbonate de manga- nèse. — Si l'on dissout le manganèse pur dans l'acide fluorhydrique étendu, on peut obtenir une solution limpide en évitant toute élévation de tem- pérature. Il se produit alors une solution de fluorure hydraté. Si le liquide s'échauffe, ou si l'on se trouve en présence d'acide concentré, il se pré- cipite de suite une certaine quantité de fluorure anhydre. Il ne faut pas oublier, ce qui avait échappé à Brûnner, que le fluorure manganeux dé- compose l'eau à l'ébullition dans le platine en donnant un oxyfluorure. » 5° Préparation du fluorure manganeux cristallisé. — Pour préparer le fluorure manganeux cristallisé, on utilise la propriété qu'il possède de se dissoudre dans le chlorure de manganèse anhydre et fondu. » On place dans un creuset de platine un mélange de chlorure de man- ganèse et de fluorure amorphe dans les proportions suivantes : Mn Cl- (fondu), 22oS''; MnF" (bien sec), iGo*"'. » Le creuset de platine est disposé dans un creuset de porcelaine que l'on brasque avec du charbon dans un creuset de terre. Cet appareil est chauffé modérément au rouge pour amener la fusion du mélange, puis on laisse refroidir lentement. On lave ensuite à l'eau froide, puis à l'acide acétique étendu et à nouveau à l'eau froide. » Analyse du fluorure manganeux. — Les échantillons obtenus par ces différents procédés de préparation ont été analysés; ils répondent tous à la formule du fluorure anhydre MnF". 1. 2. 3. 4. 5. Théorie. Manganèse.... 60,89 29,71 09,91 59,78 59,84 59,14 Fluor » » „ 4o,io 39,80 4o,86 ( ii6o ) M Propriétés. — Le fluorure manganeux anhydre cristallise en beaux prismes teintés de rose pouvant atteindre i*^™ de longueur. Sa densité est de 3,98; son point de fusion est de 856°. Ce fluorure est à peu près inso- luble dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther. Ainsi que nous l'avons in- diqué plus haut, il est soluble dans le chlorure manganeux en fusion. » Le fluorure manganeux est réductible par l'hydrogène. Si l'on chauffe ce fluorure anhydre à la température de 5oo° dans un courant d'hydro- gène, il se dégage de l'acide fluorhydrique, mais la réduction est très lente. Après une expérience de trois heures, elle était à peine commencée. Nous avons alors placé le fluorure anhydre dans une nacelle de charbon dis- posée dans un tube de porcelaine traversé par un courant d'hydrogène pur. Cet appareil pouvait être porté à une température voisine de 1000°. Dans ces conditions, la réduction est complète et l'on obtient une poudre légèrement carburée qui est formée de manganèse métallique ( ' ). » Le fluor réagit lentement à froid sur le fluorure manganeux. Pour peu que l'on élève la température, l'absorption du fluor devient rapide et il se produit alors le sesquifluorure de manganèse cristallisé Mn-F", qui a été décrit précédemment par l'un de nous (-). » Le chlore ne réagit point à froid sur le fluorure manganeux, mais vers le rouge sombre, le produit noircit, et, en opérant dans un tube de verre, on recueille du gaz fluorure de silicium. En répétant cette expérience vers 1200° dans un tube de porcelaine traversé par un courant de chlore, l'at- taque est plus profonde, et il reste un produit ayant l'apparence du chlo- rure de manganèse fondu. Cette réaction se fait dans des nacelles de gra- phite pur, chauffées préalablement dans le chlore à la même température. Cependant dans cette nouvelle expérience, quia été répétée plusieurs fois, nous ne sommes pas arrivés à chasser complètement tout le fluor. Il se fait ici un équilibre variable avec la température et la vitesse du courant de chlore gazeux. » Le résidu, repris par l'eau ou épuisé par l'alcool à 90° au réfrigérant ascendant, nous a permis d'enlever le chlorure de manganèse et d'isoler des cristaux de fluorure non attaqués. Nous n'avons pu démontrer, dans cette expérience, l'existence d'un fluochlorure de manganèse défini. » L'oxygène sec ne commence à réagir sur le fluorure manganeux qu'à la température de 400°, mais l'attaque n'est que superficielle. En mainte- (') Le carbone provient de la nacelle de graphite. (-) H. MoissAN, Préparation et propriétés d'un perjluorure de manganèse {Comptes rendus, l. CXXX, p. 622). ( ii6i ) liant pendant plusieurs heures une petite quantité de fluorure dans l'oxy- gène sec, à la température de 1000°, la transformation est complète, et l'on prépare ainsi l'oxyde Mn'O* cristallisé. Cet oxyde ne renferme plus de fluor; il contient Mn pour 100 : 72,7 — 73,1. La théorie pour Mn'O* exi- gerait 72,8. » Dans la vapeur de soufre vers 1000°, le fluorure est rapidement transformé en sulfure vert de manganèse. » Le carbone n'a pas d'action sur le fluorure de manganèse vers 1200°; au contraire, le silicium décompose ce fluorure vers 1000° en donnant un siliciure très bien cristallisé. » Dans les mêmes conditions, le bore produit un dégagement de fluorure de bore et fournit un borure de manganèse cristallisé attaquable par l'acide chlorhydrique étendu. » L'action de l'eau nous a semblé intéressante. Une ébuliition prolongée altère le fluorure manganeux et fournit un oxyfluorure et de l'acide fluor- hydrique. La solution devient plus acide par une ébuliition prolongée, et les teneurs en manganèse et en fluor de la poudre recueillie vont en dimi- nuant. Il se produit un mélange insoluble de fluorure anhydre et d'oxy- fluorure. » L'action de la vapeur d'eau produit une décomposition totale. » L'expérience a été faite de la façon suivante : Le fluorure a été placé dans une nacelle de graphite que l'on a disposée dans un tube de même substance. Ce dernier était revêtu extérieurement d'un enduit de feldspath et de kaolin et placé lui-même dans un tube de porcelaine. L'appareil, traversé par un courant de vapeur d'eau, était maintenu à la température de 1200° à i3oo°, dans un four à réverbère. Dans ces conditions, le fluo- rure a été complètement décomposé. Après l'expérience, il reste dans la nacelle un produit cristallisé de couleur vert émeraude et qui présente la composition du protoxyde de manganèse. Il renferme Mn pour 100 : 77,32. Théorie, Mn pour 100 : 'jj,52. )> A la même température, le fluorure manganeux, chauffé dans un courant d'hydrogène sulfuré, est transformé en sulfure vert cristallisé: Mn pour 100 : 63, 5o — 63, 4o. Théoiie, Mn pour 100 : 63,28. » Le fluorure de manganèse est peu soluble dans l'ammoniac liquéfié. Cependant, il y a fixation sur la molécule de fluorure d'une certaine quan- tité d'ammoniac. Nous avons obtenu dans plusieurs expériences une poudre cristalline dont la composition répond sensiblement à la formule suivante: 3MnF-, 2AzH'. G. R.,i9oo, i" Semestre. (T. CXXX, W18.) 13 1 ( ll62 ) » Ce corps est dissociable lentement à la température ordinaire avec départ de gaz ammoniac ; il laisse un résidu de fluorure manganeux. » En présence du gaz ammoniac, vers 1200°, le fluorure manganeux est réduit partiellement avec formation d'un mélange de couleur brune déga- geant de l'ammoniaque par la potasse en fusion. )) Les métaux alcalins, potassium et sodium, réduisent le fluorure de manganèse sans incandescence, au-dessus du rouge, et ils fournissent un métal pulvérulent, impur et de couleur grise. C'est la réaction de Brùnner. » L'aluminium et le magnésium réduisent de même sans incandescence le fluorure manganeux en donnant aussi un métal pulvérulent. » Ce fluorure est rapidement soluble à froid ou à chaud dans les acides chlorhydrique et azotique concentrés. L'acide chlorhydrique étendu et l'acide acétique le dissolvent lentement. L'acide fluorhydrique concentré ne le dissout pas sensiblement, et l'acide sulfurique le décompose avec dégagement d'acide fluorhydrique. » Les lessives de potasse et de soude ainsi que la solution ammoniacale le transforment lentement à l'ébullition en oxyde de manganèse et fluo- rure alcalin. » Les carbonates alcalins fondus l'attaquent rapidement avec produc- tion d'oxyde de manganèse insoluble et de fluorure alcalin. » La potasse fondue, l'azotate et le chlorate de potassium en fusion l'attaquent de même, au rouge sombre, avec production de fluorure et de manganate. )> Enfin, l'eau de chlore et l'eau de brome le décom})osent lentement à la température ordinaire avec formation d'acide fluorhydrique et de bioxyde de manganèse. » Conclusions. — Le fluorure manganeux MnP- peut se produire avec facilité à l'état de sable cristallin dans l'attaque du manganèse par l'acide fluorhydrique. On peut le préparer en beaux cristaux en utilisant la pro- priété qu'il possède d'être soluble dans le chlorure de manganèse fondu. Ce fluorure est insoluble dans l'eau, l'alcool et l'éther, par conséquent très différent du chlorure. C'est un composé facilement réductible par les métalloïdes et les métaux, donnant le plus souvent dans ces décomposi- tions des produits cristallisés; il peut fixer du fluor avec facilité et repro- duire alors le sesquilluorure cristallisé MnF\ » ( ii63 ) CHIMIE AGRICOLE. ^ Cartes agronomiques du canton de Redon. De la com- position des terres au point de ime de la chaux, de la magnésie, de la potasse et de l'azote. Note de M. G. Lechartier. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les Cartes agronomiques des sept communes du canton de Redon ('), en même temps que la notice qui les accompagne et qui contient un exposé de la situation agricole dans cette partie du département d'Ille-et-Vilaine limitrophe du Morbihan. Ce travail a été effectué par la Station agronomique de Rennes avec le con- cours de M. du Halgouët, député d'Ille-et- Vilaine, et des membres du Comice agricole du canton. Il est résumé dans une Carte spéciale qui com- prend le canton tout entier, dont le territoire s'étend sur une superficie de 16437 hectares. » Toutes les terres n'appartiennent pas à la même formation géologique. On y rencontre dans la commune de Bains l'extrémité d'un massif grani- tique qui se continue dans le Morbihan. Au nord, au sud et à l'est, il est entouré par les assises du précambrien, qui s'étendent sur les communes de Sainte-Marie et de La Chapelle-Saint-Melaine, et qui sont désignées sur la Carte géologique de France sous le nom de schistes et arkoses de Bains. » Le reste du canton appartient au silurien moyen, ou ordovicien, et au silurien supérieur ou gothlandien. C'est ainsi que les grès armoricains couvrent une partie des communes de Langon et de Renac ; les schistes ardoisiers d'Angers forment trois bandes parallèles qui s'étendent sur une portion des précédentes communes, en même temps que celles de Redon et de Brain. Les assises du gothlandien, qui sont indiquées sur la Carte géologique de France sous le nom de schistes et grés de Poligné, se re- trouvent également dans les sept communes. Enfin le canton est bordé sur tout son pourtour, sauf au nord, par les vallées de la Vilaine et de l'Oust, recouvertes de terres d'alluvions. » On peut évaluer approximativement de la manière suivante les sur- faces appartenant à chacun de ces terrains : (') Les Cartes des communes sont à l'échelle de yô^-jjô) celle du canton à l'échelle de î "^ 20000' ( ii64 ) Granit 660 Précambrien, scliistes et arivoses de Bains 8986 „., . ( Grès armoricain 1806 Silurien moyen j c u- . j'* •> / •^ ( schistes d Angers 822^ Silurien supérieur : schistes et grès de Polignt': 42 i4 AUuvions anciennes et modernes aSoo )) Laissant de côté les limites des communes, nous avons considéré à part les résultats analytiques qui se rapportent à chaque terrain. Il était d'autant plus utile d'effectuer ce travail que les mêmes formations géolo- giques se retrouvent dans d'autres parties du département d'Ille-et-Vilaine et dans d'autres départements limitrophes, la Loire-Inférieure et le Mor- bihan. » Les échantillons de terre ont été prélevés avec la participation des membres du Comice, qui nous ont fourni des renseignements précis sur la valeur des terres, le mode de culture et la nature des engrais employés. » Les analyses ont été effectuées à l'aide de procédés recommandés par le comité des stations agronomiques. )) Dans cette première Note nous nous occuperons de ces terres au point de vue de la chaux, de la magnésie, de la potasse et de l'azote, nous ré- servant de traiter à part la question de l'acide phosphorique. » Pour la chaux et la magnésie, on a trouvé, pour looo''*-' de terre sèche, dans ces divers terrains : Chaux. :\!agncsie. Minima. Moyenne. .Maxima. MIninia. Moyenne. Maxima. Granit 0,28 o,65 i,35 0,16 o,84 i,5o Précambrien traces 0,71 2,70 o,52 1,00 8,26 Grès armoricain .. . 0,02 1,08 3, 10 0,17 0,98 3,65 Schistes d'Angers. . traces o,58 2,08 0,19 i,35 3,97 Schistes et grès de Poligné traces 0,86 1,74 0,17 0,90 3, 09 AUuvions traces o,83 i)4i o,53 1,60 3,i4 M Le même défaut existe dans toutes les terres appartenant à ces di- verses formations géologiques. Elles se signalent par une très grande pau- vreté en chaux : le maximum dépasse à peine 7^, et nous avons rencontré dans les communes de Redon et de la Chapelle-Saint-Melaine des terres pour lesquelles le poids de chaux, séparé par les acides dans les conditions ordinaires de l'analyse, est trop faible pour pouvoir être apprécié par la balance. ( ii65 ) » Ce dernier fait se constate pour des terres depuis longtemps en cul- ture. Les sols de landes ne sont pas entièrement dépourvus de chaux : avant tout défrichement et tout apport d'engrais et d'amendements, on les voit contenir de o,i8 à o, 99 pour 1000 decliaux. Dans les terres anciennes réputées bonnes qui reçoivent des chaulages plus ou moins réguliers, la teneur s'élève à 2,70 pour 1000. Nous constaterons aussi que des champs produisant 20 à 3o hectolitres de froment à l'hectare ne renferment que 0,26 à 0,28 pour 1000 de chaux sur le précambrien et 0,67 à 0,80 sur les schistes d'Angers. » Les amendements calcaires sont nécessaires dans toutes ces terres et sont employés régulièrement par les bons agriculteurs. En général, on chaule la sole réservée aux choux fonrragers; cette culture rend de très grands services dans cette partie de la Brelagne pour l'alimentation du bétail dans toutes les fermes, où la betterave n'occupe qu'une place trop restreinte. On a reconnu qu'il est mauvais d'y appliquer la chaux aux terres qui sont ensemencées en froment, |)arce qu'elle contribue au déve- loppement exagéré de la végétation herbacée et nuit à la production du grain. Il en résulte que le chaulage est peu répandu dans les terres qui sont encore soumises à l'assolement triennal : sarrasin, blé, avoine. D'autre part, le canton ne possède pas de carrières de calcaire; la ligne de chemin de fer de Rennes à Redon le côtoie sans le pénétrer. La chaux est apportée par bateaux; pour la transporter jusqu'au centre et au nord du canton, les frais de transport constituent une charge que tous les petits cultivateurs ne peuvent pas supporter, et leur nombre est considé- rable dans le canton de Redon. Pour ces divers motifs les chaulâmes ne sont pas suffisamment généralisés. » La magnésie entre dans la composition de la couche arable pour une proportion supérieure à celle de la chaux. » Tous ces terrains présentent peu de différences entre eux au point de vue de ces deux principes. » Cependant, on peut remarquer que les schistes d'Angers se signalent par une teneur plus élevée en magnésie en même temps que par une plus grande pauvreté en chaux; c'est l'inverse pour le grès armoricain. » Les terres appartenant à ces diverses formations géologiques sont riches en potasse, et l'ensemble des champs où la teneur est inférieure à 2 millièmes n'occupent que les 6 à 7 centièmes de la surface totale du canton. Aussi les engrais potassiques n'y sont jamais employés. Dans toutes les fermes, on a recours au fumier, souvent même à l'exclusion de tout ( ii66 ) engrais industriel. Le canton possède, dans les vallées de la Vilaine et de rOust, de vastes prairies submergées pendant une partie de l'année et produisant un foin plus ou moins grossier qui est bien accepté des bêtes bovines. Le canton nourrit ainsi un nombreux bétail qui produit des quan- tités relativement considérables de fumier toujours riche en potasse. » Les quantités de potasse pour looo'^s de terre sont les suivantes pour les divers terrains : Moyennes Minima. suivant les communes. Maxima. Granit 2,64 3,44 4) 20 Précambrien o,44 2 ,48 à 5, 1 5 7>o5 Grès armoricain 0,79 2,68 à 3,53 4 )49 Scliistes d'Angers 0;99 2,34 à 4; 19 4)98 Scliisles et grès de Polignt- 1,07 2,32 à 6,77 8,85 M Au point de vue de l'azote, les terres du canton de Redon possèdent une richesse moyenne supérieure à -j-^ et variant de 1,09 à i,35. L'éten- due des champs qui en contiennent moins de y^ ne dépasse pas les ^ de la surface totale. » La culture des céréales est relativement très développée dans le can- ton ; mais l'absence d'une quantité de chaux suffisante pour neutraliser l'acidité du sol ralentit la transformation des matières organiques intro- duites dans le sol avec le fumier et entrave les trop fortes déperditions d'azote. )) La terre cultivée ne s'appauvrit pas en matières organiques. Dans les terres de la commune de Renac, on a dosé les matières humiques à l'aide du procédé Raulin. On a constaté que dans les vieilles terres la proportion d'humus n'est pas inférieure à celle que l'on rencontre dans les sols de landes et dans les défrichements récents; on peut le constater à l'aide des nombres suivants, qui se rapportent à 1000 parties en poids : Minima. Moyennes. Maxima. Terres de landes OU bois i4,2 23,7 29,3 Défrichements de 3 à 20 ans 25,6 39,0 48, o Prairies 33,7 4i,8 53,3 Vieilles terres 2 1 , 3 34 , 2 45 , 7 Terres réputées bonnes 23,5 32,7 39,8 ( ii67 ) PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les tiges debout, les souches et racines de Cordaites. Note de M. GRANo'EuRy. « Je crois avoir montré, dans mes Communications précédentes, que les Cryptogames vasculaires du terrain houiller, par les diverses circonstances qui accompagnent le gisement de leurs tiges enracinées, d'accord avec l'ampleur de pousse des racines et leurs tissus lacuneux, se plaisaient à vivre dans les eaux mortes ou courantes des bassins de dépôt. Nous allons voir qu'il en était de même des Cordaites, et que ces arbres ligneux autrefois considérés par cela même comme les témoins d'une végétation de terre ferme, ne se sont peut-être, comme les Cyprès chauves dans le Dismal- Swamp, nulle part mieux développés que lorsque leur pied restait constam- ment submergé dans les bas niveaux des marais houillers. » Dans l'étage stéphanien oîi abondent les Cordaites, et des graines aussi nombreuses que variées, il se rencontre aussi beaucoup de tiges debout et souches ligneuses enracinées que leur structure rattache en majorité à ces plantes. » Généralement converties en houille, ces tiges et souches sont repré- sentées par une masse importante de charbon affectant la forme de rondins plus ou moius aplatis et déformés. Les petites racines se distinguent faci- lement de toutes les autres par la nature tubéreuse de leur surface. » Ces bases de tiges étant très variées, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de démêler les types génériques des modifications dues à l'in- fluence du milieu. )) Trois dispositions se font toutefois remarquer : i° celle où les racines principales sont étalées au même niveau ; 2° celle oîi, très nombreuses, elles sont superposées; 3° celle où elles sont étagées. » i" Dans le cas le plus simple, les tiges enracinées de Cordaites se partagent ou se résolvent en bas en un nombre très variable de grosses racines principales de i"" à 2™, 5o de longueur; ces racines, d'abord étalées, s'enfoncent à l'extrémité; elles se subdivisent en plan, et, en coupe, on les voit se fixer au sol par des racines sensiblement plus petites plongeantes ramifiées. » Dans les grès où les menus débris de plantes ont été détruits, les racines de dernier ordre de Cordaites, tout au moins leurs extrémités et les radicelles, font constamment défaut. z ( 1168 ) )) Mais clans les schistes à pâte fine favorable à leur conservation, les plus petites racines sont intactes. Le système souterrain des Cordaïtes mis entièrement à nu, on voit les extrémités des racines principales et les racines secondaires plongeantes produire des racines de troisième ordre moins inclinées, qui se divisent â leur tour en s'étalant de plus en plus, pour se terminer finalement par des racines très grêles, munies de chaque côté de radicelles latérales horizontales très rapprochées. Les dernières ramifications très nombreuses étant complètes et régulièrement arrangées, repoussent toute idée de charriage. Au surplus, ces racines ligneuses ont, en poussant dans la roche, perforé nettement les feuilles et écorces couchées qu'elles ont rencontrées sur leur passage; les schistes avec empreintes végétales en sont en quelque façon cousus, si bien qu'il ne saurait subsister aucun doute que les arbres auxquels elles appartiennent n'aient vécu à la place où l'on en retrouve aujourd'hui les souches. » Il est très probable que la base de ces arbres s'est développée dans l'eau au fond de laquelle s'étalait à découvert l'origine des racines prin- cipales, car, outre l'absence de racines ascendantes, les tiges penchent souvent du même côté dès la base, quelques-unes sont renversées, les racines arrachées; elles manquent souvent et même de la souche il n'est parfois resté que les extrémités des racines principales et les racines secondaires. Évidemment, dans ces deux derniers cas, la tige seule ou avec elle la partie non enterrée des racines principales ont été arrachées et emportées par les eaux. Le fait est que l'on retrouve échouées dans les grès quelques- unes de ces tiges avec racines ainsi mutilées et incomplètes. M Sur les argiles, dans lesquelles les racines de Cordaïtes ont, comme celles du Sapin, évité autant que possible de pénétrer, elles sont étalées et ramifiées principalement par côté. Cette disposition particulière de ra- cines ligneuses expalmées est encore plus marquée lorsque la souche repose directement sur la houille; dans ce cas, comme aucune racine ne pénètre dans le charbon, on pourrait être tenté d'admettre que ladite souche n'est pas à l'endroit natal, si l'analogie n'invitait à faire rentrer ce cas dans le précédent. » 2° Il existe des tiges ligneuses dressées dont, au contraire, les racines sont très inclinées, naissant de l'axe à différentes hauteurs. Mais ce qui distingue surtout les souches ligneuses de la seconde catégorie, c'est le nombre considérable de leurs racines superposées autour de la base de la tige; elles sont étalées, longues, quoique faibles, très ramifiées; les radi- celles en sont déliées. ( II69 ) B Dans les schistes argileux, il n'est pas difficile de constater que, seules, les racines inférieures ont poussé dans la roche, les racines supérieures, diversement déplacées les unes par rap()ort aux autres, paraissent avoir flotté librement au fond de l'eau. Sous ce rapport, les Cordaïtes auraient- elles donc végété dans les marais houillcrs à la manière des Cyprès chauves de la Louisiane, dont presque toutes les racines poussent hors du sol dans les eaux tranquilles du Dismal-Swamp? » Dans certains cas analogues de racines superposées, il semble que les supérieures ont poussé après l'envasement des inférieures pour les rem- placer ; leur développement serait alors inséparable et contemporain du dépôt des schistes. I) Si les Cordaïles ont réellement vécu sur les aires de dépôt, comme tant d'autres plantes houillères, on en doit trouver parfois les branches, feuilles et graines stratifiées au pied de ces arbres enracinés. Et effective- ment cette cohabitation n'est pas rare. Le meilleur exemple que j'en puisse citer est celui d'une forêt fossile de Poacordaïtes représentée par une quan- tité considérable de ces feuilles rubanées et de branches et rameaux feuillus gisant dans le plus étroit rapport de dépendance avec de nombreuses petites tiges ligneuses debout, enracinées, assez différentes de celles des Cordaïtes. » Elles s'en distinguent par un grand nombre de petites racines plus courtes, inclinées, superposées, rapprochées, très ramifiées et terminées par des radicelles très diffuses. » 3° Le troisième groupe de tiges ligneuses enracinées est caractérisé par des racines ligneuses étagées formant de faux verticilles distants de o'",3o à i"" autour de ces tiges. Les racines sont horizontales, assez longues et peu ramifiées. Le tout parait avoir poussé dans le sol. Les rayons médullaires du bois sont d'ailleurs moins simples que ceux du Dadoxylon, et les souches dont il s'agit ne sauraient être une modification de celles des Cordaïtes. » D'autres genres de racines ligneuses se révèlent dans les forêts fos- siles : d y en a à tiges pivotantes; de petites liges sont, au contraire, élevées sur racines très inclinées, etc. ; et l'on peut dire que la diversité des arbres ligneux enracinés ne le cède pas à celle des feuilles de Gymnospermes et même des graines fossiles les plus communes et répandues du terrain houiller supérieur de Saint-Etienne. » C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 18.) '^^ c 117» ) M. MoissAN fait hommage, à l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de pu- blier sous le titre : « Le fluor et ses composés ». NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger, en remplacement de Sir Edward Frankland. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 49. M. Suess obtient 2g suffrages M. Hooker « 18 « M. Agassiz ) i » M. Schiaparelli » i » M. Suess, ayant [réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. DE Camas soumet au jugement de l'Académie un « Essai de théorie dynamique ondulatoire ». (Renvoyé à l'examen d'une Commission formée de MM. Boussinesq, Sarrau, Poincaré, de Lapparent.) CORRESPONDANCE. M- le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une Histoire en quatre Volumes de l'Académie royale des Sciences de Berlin, par M. Adolf Harnack; 1° Un Ouvrage ayant pour titre : « Cinquantenaire de la Société de Biologie », Volume jubilaire publié par la Société. (Présenté par M. Bou- chard.) ( "71 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur une relation entre la théorie des groupes continus et les équations différentielles à points critiques fixes. Note de M. Paul Painlevé, présentée par M. Appell. « Je voudrais indiquer dans cette Note un théorème relatif aux groupes continus finis, théorème qui établit une relation intéressante entre la théorie de ces groupes et les équations différentielles à points critiques fixes. » Soient (j, , y.^, .... j„+, ) les coordonnées d'un point de l'espace à (n -+- 1) dimensions, et soit (S) S(y,,...,y„^,,x) ^o vme surface algébrique de cet espace, dépendant ou non du paramètre x. Soit, d'autre part, (G) yi=Ri(Y,, ...,Y„^,,x,a,b, ...,l) [i = 1,2, ... (n -h i)] un groupe continu fini de transformations birationnelles de S, groupe qui dépend analytiquement de x { ' ). Le théorème que j'ai en vue s'énonce ainsi : » Les coefficients des fractions rationnelles R^ en Yj, ..., Y„^_, sont des fonctions de x dont toutes les singularités ( non polaires) sont fixes (indépen- dantes des paramètres a,h, . . .,1 du groupe G). » En particulier, la surface S peut se réduire au plan r,,^., = o, et le groupe G est alors un groupe de transformations de Cremona de l'espace à n dimensions. » Plus généralement, considérons un groupe continu fini de transfor- mations algébriques dans l'espace à n dimensions, soit (G') j,.= p.(Y ,Y,„a-,a,b, ...,l), (i = i, 2, ..., n) groupe qui dépend analytiquement de x. Les fonctions p,, regardées comme fondions de x, n'ont comme points singuliers non algébriques que des points fixes, et elles n'acquièrent, autour de leurs points critiques mobiles, quun nombre fini de valeurs. « Considérons maintenant un système quelconque de n équations diffé- (') J'entends par là que, pour chaque valeur de x, les équations G définissent un groupe de paramètres a, b, ..., l. ( II72 ) rentielles du premier ordre : (') ^5 =/(7.' •••'J'«.^). («"-=1,2 «). et supposons que ce système admette le groupe de transformations (G i : si ce groupe est transitif, le système (\') a ses points critiques fixes. » Si G esl intransitif et transforme un point donné en une multiplicité à (« — q) dimensions, le système (i) peut être remplacé par un système différentiel d'ordre (n — q) à points critiques fixes, dont les coefficients dépendent d'une équation différenlielle d'ordre q. )) Un théorème analogue s'applique si le système (i) admet le gronpe(G'). Lorsque le groupe (G') est transitif, le système (i) seramêne algébriquement à un système de même ordre à points critiques fixes. » M. Picard a déjà considéré le cas où le système (i) admet un groupe transitif (G) de transformations de Cremona indépendantes de x. Le théo- rème énoncé sur le système (i) est alors intuitif, mais [si (i) est algébrique] l'intégrale générale de (i) renferme ses coDslanles algébriquement, et se ramène par suite algébriquement aux transcendantes définies par les équa- tions linéaires ou aux fonctions abéliennes dont les arguments sont rem- placés par des quadratures en ce. En est-il encore ainsi quand les transfor- mations (G) renferment a;? On serait tenté de le croire : il n'en est rien. » La chose est vraie toutefois pour le premier ordre : si une équation F (y', y, œ) = o, algébrique en y', y, admet un groupe (G) ou (G'), son intégrale y{x) ne prend qu'un nombre fini de valeurs autour des points critiques mobiles et, par suite, dépend algébriquement de la constante. Inversement d'ailleurs, si l'intégrale de l'équation F = o n'acquiert qu'un nombre fini de branches autour des points critiques mobiles, l'équation ou bien s'intègre algébriquement ou bien admet un groupe (G'). » Ces deux propositions cessent, l'une et l'autre, d'être exactes dès que l'ordre différentiel dépasse l'unité. Il existe, notamment, des équations diffé- rentielles du second ordre, algébriques par rapport à tous leurs éléments, qui admettent un groupe transitif ((^i) et dont l'intégrale est une fonction transcendante des deux constantes (de quelque manière qu'on les choisisse^. Considérons, par exemple, l'équation connue du second ordre que vérifie la fonction y = sn(G,o)| -i- Citu^); x =■- h' est le module de la fonction sn, et tO|(.r), Wo(a;) sont les demi-périodes de sn ; C, et C^ désignent deux constantes arbitraires. La fonction r(a'^ ainsi définie a ses points critiques fixes, et j'ai montré qu'elle renferme /e5c?e«a; constantes sous forme essen- ( "73 ) tiellement transcendante : d'autre part, l'équation difïérentielle simple que vérifie y (a) admet le groupe transitif _ Ycn.^dn^.((?(o, + 6ais) + y/Çi — Y^)(i — a; Y" )sn^(fla)| + bi^,) y I — xsnl.{al^)^-\- bM,)\''' groupe de transformations biralionnelles de la courbe (du plan des y, z) : » I.e ihéoi èm.j énoncé dans cette Note permet donc de former des sys- tèmes ( I ) à points critiques fixes dont l'intégrale est une Jonction essentiellement transcendante de toutes les constantes. Comme types de tels systèmes (d'ordre quelconque\ je citerai /e^ équations différentielles algébriques {faciles à for- mer) que vérifient les fonctions abéliennes (ou dégénérescences) regardées comme fonctions d'un quelconque de leurs modules. » Tout système (i) qui admet un groupe transitif (G) ou (G') peut d'ailleurs s'intégrer à l'aide d'une équation différentielle linéaire : j'entends que la recherche de ses intégrales premières se ramène {d' une façon plus ou moins compliquée ) à l'intégration d'une équation linéaire ordinaire. Il en est encore ainsi si, au lieu d'un groupe G', on considère un groupe (G") J,-=?,,...,/), (Y=r,2,...,n), .x=<^(X,a,b, ...J), (p(X) étant quelconque : mais (lors même que les p, sont rationnels en Y,, . . ., Y„) le système (i) n'a plus alors en général ses points critiques fixes. L'exemple des équations dont l'intégrale générale est de la forme y = y ( ; I suffit à le montrer. » On peut observer toutefois que, si y est le nombre des constantes dis- tinctes qui figure dans la transformation x = 9(X), j est au plus égal à 3. L'intégration de (i) se ramène algébriquement à l'intégration d'un système d'ordre (n —j) à points critiques fixes, dont les coefficients dépendent d'une équation différentielle d'ordre /'. )> Je terminerai par une dernière remarque : si les transformations de (G) sont non pas birationnelles, mais biunif ormes, les coefficients de ces transformations sont des fonctions de x à points critiques fixes, mais qui peu- vent admettre des singularités essentielles mobiles. Quand un système (i ) admet un groupe transitif (G) de transformations biunif ormes, c'est donc un système à points critiques fixes. » ( II74 ) MÉCANIQUE. — Sur la fonction S inlroduite par M. Appell dans les équa- tions de la Dynamique. Note de M. A. de Saist-Germaiv, présentée par M. Appell. , w les composantes de l'accéléra- tion du point G; p' , q' , r celles de l'accélération angulaire : le lieu du point A est défini par l'équation suivante, où n'entrent ni masse, ni mo- ments d'inertie, [^■x + r'y - q':. - i'j + (^w-j -hp'z - r'x - 0' qj;^py- = ('-- 2; 4 c'est un ellipsoïde homothétique aux ellipsoïdes sur lesquels l'accélération a une grandeur donnée; le centre de gravité et celui des accélérations sont aux extrémités d'un de ses diamètres. Quand p' et q' sont nuls, le lieu de- vient un cylindre de révolution. » (') Comparez avec Hertz, Œuvres complètes, t. III, p. 84-85. ( ,.75 ) OPTIQUE. — Microscope solaire simplifié et perfectionné. ~^olG de M. A. Deschamps, présentée par M. Marev. « La simplification, dans ce nouveau microscope solaire, porte, tout d'abord, sur la manœuvre du miroir tournant. Le miroir est mû, sans pignons ni engrenages, à l'aide d'une manette et d'un fil métallique. La manette produit le mouvement de gauche à droite ou réciproquement; le fil métallique, attaché au sommet du miroir, le relève ou l'abaisse, et, traversant un disque de caoutchouc enfermé dans un petit cylindre de cuivre, est mis en mouvement ou arrêté avec une extrême précision. A l'aide de ce système l'opérateur le plus novice est, après quelques minutes d'exercice, absolument maître de la direction du rayon solaire, qu'il main- tient aisément et porte instantanément à volonté sur un point quelconque de l'écran. » L'objectif est, d'autre part, mis au point avec précision sans le secours de vis micrométrique, le diaphragme est fixé à l'objectif et ne forme pas une pièce séparée. Enfin toutes les pièces mobiles sont supportées sur une seule règle où elles glissent, ou sont immobilisées à l'aide de vis de pres- sion. Toutes conditions qui rendent éminemment simple et facile la ma- nœuvre de l'appareil. » Le perfectionnement a surtout pour effet l'élimination de la chaleur nuisible. Cette élimination s'effectue sans cuve à eau ou à solution d'alun, par une simple disposition de lentilles. » Tout d'abord le condensateur est choisi de diamètre suffisant pour qu'il donne suffisamment de lumière, tout en n'emmagasinant pas un excès nuisible de calorique. » Le focus est remplacé par un système de deux lentilles non achroma- tiques de distance focale égale et séparées l'une de l'autre par cette même distance. Ce système est placé par rapport au condensateur en un point tel que, premièrement, il se forme, non un foyer précis où se concentrent les rayons, mais un long foyer sur le trajet duquel ne se trouve aucun point où converse dans sa totalité le ravon lumineux. H se produit, en second lieu (et c'est là la cause principale d'élimination), un effet de dispersion et de recomposition partielle; l'ensemble des len- tilles faisant office de prisme, et comme les rayons de l'infra-rouge, rayons chauds, sont les moins réfrangibles, ils se maintiennent à la périphérie et (' II76 ) sont rejetés en dehors de la ligne où se trouve l'objet. On place celui-ci au delà du cône violet, en un espace où se recomposent des lumières blanches légèrement teintées de bleu, de vert, de couleur dorée, teintes qui n'en diminuent ni l'intensité ni l'éclat. » Un animalcule vivant peut être examiné, étudié à loisir sans perdre la vie ni même souffrir sensiblement. Le grossissement dépasse quinze cents diamètres sans que la netteté soit diminuée, tant sont parfaitement achro- matiques les lentilles des objectifs. Les résultais obtenus à l'aide de cet instrument ne sont inférieurs en rien, au point de vue de la perfection des images, à ce que donnent les meilleurs appareils employés jusqu'à ce jour. » OPTIQUE. Télémicroscope. Note de M. A. Deschamps, présentée par M. Marey. (( Le télémicroscope (microscope à longue portée) est ainsi dénommé parce que, tandis que les loupes grossissent à peine trois ou quatre fois à i*^" de dislance, que pour obtenir un grossissement supérieur il faut diminuer encore cette distance déjà bien peu considérable, il donne, à aS*", une amplification supérieure à douze diamètres. D'où la facilité d'observer les insectes sans les effrayer, les violenter, les forcer à sortir de leurs habitudes, de saisir en un mot leur vie, leurs mœurs sur le fait. Précieux avantage pour les études entomologiques. Le même instrument permet- tant, grâce à son large champ et à la propriété que lui donne son objectif de voir avec clarté plusieurs plans à la fois, d'embrasser d'un regard une plante entière sans qu'aucun détail échappe à l'observateur, sera non moins utile au botaniste. La variété, la magnificence ou la grâce des spec- tacles qu'il permet de contempler en fout, de plus, une source de jouis- sances aussi délicieuses qu'élevées. » Outre son pouvoir amplifiant à distance et la faculté d'embrasser d'un même regard plusieurs plans, cet instrument produit encore un effet extra- ordinaire de relief. Cet effet est comparable à celui du stéréoscope. Enfin il est, comme longue-vue, supérieur aux meilleures jumelles. D'une part, en effet, son pouvoir amplifiant est plus grand; la longueur des tirages, lorsqu'on regarde au loin, est peu considérable, mais ce qui le met hors de pair, c'est l'admirable netteté des images dans leurs plus minimes détails. » Le télémicroscope n'est, au fond, qu'une longue-vue d'un genre spé- cial. Son objectif est composé de deux lentilles achromatiques séparées J ( "77 ) par une distance moindre que la distance focale principale de la plus con- vergente, et qui, dès lors, agissent comme une seule. L'achromatisme est augmenté par cette disposition; delà vient la pureté des images. L'objectif est celui de Dollond, à quatre verres plans convexes. Le verre d'œil a été choisi aussi convergent que possible afin d'augmenter le grossissement et l'étendue du champ sans nuire à la netteté. > PHYSIQUE. — Sur une expérience de M. Jaumann. Note de M. P. Vii.l^rd ( ' ), présentée par M. J. Violle. « Dans une Note parue en i8g6 {''), M. Jaumann fait connaître des phé- nomènes assez surprenants qu'il a observés dans un tube à rayons catho- diques plongé dans l'huile; ce tube était muni d'une cathode intérieure et d'une anode extérieure; le vide était tel qu'une différence de potentiel de 9000 volts seulement, fournie par une machine statique, suffisait à le faire fonctionner. Datis ces conditions l'approche rapide d'un bâton de \Qvre électrisé repoussait le faisceau et la plage fluorescente correspondante, puis au bout d'un temps variant de o%2 à une seconde, le faisceau reprenait sa position initiale. Ce retour à la direction primitive a été attribué par l'au- teur à une propriété particulière suivant laquelle les rayons, qui d'après lui, suivent les lignes de force, chargeraient le tube de telle sorte que celles-ci tendent à rester rectilignes (Seibstreckung). M Ces résultats étant en désaccord avec l'hvpothèse aujourd'hui admise, j'ai cru devoir répéter ces expériences. Il m'a été impossible d'obtenir la déviation des rayons dans le sens opposé à celui que prévoit la théorie. Le corps électrisé approché rapidement de l'ampoule était soit l'une des deux pièces d'un électrophore, soit, pour plus de certitude, un plateau métal- lique relié à l'un des pôles de la machine. Dans ces conditions j'ai toujours observé la répulsion par une charge négative, l'attraction par une charge positive. » Je suis, toutefois, d'accord avec M. Jaumann sur le fait que la dé- viation est passagère; mais la cause du phénomène me paraît devoir être cherchée ailleurs que dans l'intérieur de l'ampoule; comme le fait remar- quer l'auteur lui-même, celte ampoule était entourée d'huile ordinaire, bien (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. {"-) Comptes rendus, t. CXXII, p. 988; 1896. C. K , lyoo, 1" Semestre (T. C.\XX, N° 18.) l53 ( "78 ) peu isolante. Si l'on se reporte au travail de M. Bouty ( ' ) sur la conductivité des gaz raréfiés, on voit que les diélectriques, tels que l'huile, constituent, pour des charges statiques, des écrans aussi parfaits que le mercure. L'ex- périence de M. Jaumann s'interprète dès lors d'une manière très simple : si l'on approche rapidement un corps électrisé, l'huile qui entoure l'am- poule étant un très mauvais conducteur, la distribution électrique ne s'y fait pas assez vite pour annuler le champ variable produit, et le faisceau cathodique est dévié. Mais aussitôt que le corps agissant est en repos, l'équilibre s'établit et, l'huile faisant écran, le faisceau revient à sa direction primitive. » A titre de vérification, j'ai remplacé l'ampoule par un vase de verre paraffiné intérieurement et renfermant un conducteur relié à un électro- scope par un fil protégé. Si l'on approche ra|)idement un corps électrisé, le conducteur est influencé au travers de l'huile et les feuilles d'or di- vergent. Dès que le corps influençant est immobile, les feuilles se rap- prochent, et reviennent au zéro précisément dans le temps indiqué par M. Jatimann pour la manifestation delà Selbstreckung; de nouveau, elles divergent passagèrement quand on éloigne le corps électrisé. Le phéno- mène en question est donc bien dû à la présence de l'huile et non à une propriété particulière des rayons cathodiques. » PHYSIQUE. — Sur le rayonnement du radium. Note de M. P. Villard (^ ), présentée par M. J, Violle. « M. et M""^ Curie ayant eu l'obligeance de mettre à ma disposition un échantillon de radium beaucoup plus actif que celui dont je disposais, j'ai entrepris avec cette matière une série d'expériences relatives au passage des rayons déviables au travers des obstacles. Ainsi que je l'ai indiqué pré- cédemment, la principale difficulté de celte étude résulte de ce que des rayons non déviables à l'aimant sont transmis en même temps que les autres; j'ai donc étudié, en premier lieu, la puissance de pénétration des deux rayonnements. » Les rayons émanés de la source traversent une fente large pratiquée (M Comptes rendus, t. CXXIX, p. i53: 1S99. — fournal de Physique, 3"^ série, ]). i3 ; 1900. ('-) Travail lail an Laljoiulnirc Je Cliiiiiic de l'Ecole Xoniiale supérieure. ( " 79 ) dans une barre de plomb et arrivent suivant une incidence presque rasante sur deux plaques photographiques superposées, enveloppées d'un double papier noir épais, et placées dans un champ magnétique. La première plaque enregistre ainsi les trajectoires des ravons (]iii ont traversé le tube de verre contenant le radium, et le papier noir : la plaque sous-jacente ne reçoit que les ravons qui ont traversé la première, sous une obliquité qui va en croissant d'un bout <à l'autre de la plaque. « Dans ces conditions, le cliché su|)cricur donne la trace de deux fais- ceaux distincts: l'un dévié et étalé; l'autre, plus faible, absolument rec- tiliffne et net sur ses deux bords. » Sur le cliché inférieur, un seul des faisceaux est visible : c'est le fais- ceau non déviable. L'impression produite par lui est aussi intense que sur la première plaque et aussi nette: elle est même plus visible parce que l'épreuve est moins voilée. Or, l'épaisseur de verre traversée à l'extrémité la plus éloignée de la source est supérieure à i*"". )) En exagérant la durée de pose, on arrive à obtenir une très faible trace du faisceau déviable. M Si l'on pose une bande de plomb, de o""", 3, aplat sur la plaque supé- rieure, la trajectoire du faisceau déviable est supprimée dans toute la lar- geur de la bande, les ravons non déviables étant seulement affaiblis. On distingue ainsi les deux trajectoires dans la région oi^i elles se superposent en partie. » Ainsi les ravons X émis par le radium ont une puissance de pénétra- tion beaucoup plus considérable que les rayons déviables : c'est l'analogue de ce qui a lieu avec les tubes de Crookes. Une épaisseur de verre de i*'"'. ou même un peu inférieure, arrête pratiquement les rayons déviables et affaiblit fort peu les autres-. On comprend dès lors que, si le rayonnement total traverse des écrans successifs, les premiers produiront une absorp- tion d'autant plus apparente qu'au point de vue |)hotographique les rayons cathodiques paraissent être les plus actifs; mais à partir du moment où ceux-ci auront disparu, l'absorption par les écrans suivants affaiblira fort peu le reste du rnvonnement. » ÉLECTRICITÉ. — Luminescence des gaz raréfies autour d'un fil métallique communiquant à l'un des pôles d'une bobine de Buhmkorff. INote de M. .1. lîoRGMAX, présentée par M. Lippmann. H Un fil métallique non couvert d'une couche isolante s'entoure, comme on le sait, d'une auréole lumineuse, quand il fait partie du circuit d'un ( ii8o ) Riihmkorlï cl que ce circuit contient un excitateur à étincelle ou un tube de Crookes. Outre cette auréole on remarque encore de petites étoiles lumineuses, assez vives, |3lacées à des dislances presque égales tout le long du fd. Pour étudier de plus près ces phénomènes lumineux j'ai entrepris, avec l'assistance de M. Petrowsky, quelques expériences sur des fds métal- liques tendus suivant l'axe de longs tubes en verre, à différents degrés de raréfaction des gaz contenus dans ces tubes. » Je me suis servi d'un cerlaln nonilire de liibes, longs de 5o"" à 120''"', ayant un diamètre de 3"" à 6''"'. Suivant Taxe de rliaque tube était soudé un lil en platine, d'un diamètre de o""" , 1 . Les bouts du fil traversaient le verre et étaient entourés de petits tubes, contenant du mercure. J'employais encoie un tube long de 100"" d'un dia- mètre de 4''™, suivant l'axe du(|uel était soudé un tube en verre de petit diamètre à parois minces; ce tube pouvait être rempli de mercure ou d'eau acidulée. L'un des deux bouts du fil ou de la colonne liquide leslait isolé, l'autre communiquait à l'aide d'un 11! métallique très fin à un pôle d'un Ruhmkorli', dont l'autre pôle était mis à la terre. Le caractère des phénomènes restait le même dans tous les tubes. Ces phéno- mènes étaient les suivants : » 1" Quand ou actionnai L le Rulinikorfl' on voyait immédiatement se former une auréole lumineuse tout le long du fil. A mesure qu'on raréfiait l'air dans le tube la lueur de l'auréole devenait moins vive, mais les points lumineux devenaient de plus en plus nets. A une certaine raréfaction, on voyait se former autour de chaque point une assez mince couche de gaz faiblement lumineuse, normale au fil et occupant une partie de la section du tube. Ouand on diminue encore la pression du gaz ces couches transversales de gaz lumineux croissent en dimensions; leur nombre, ainsi que le nombre des étoiles pasées dans leurs centres, augmente. Enfin ils se confondent dans une masse lumineuse qui occupe tout l'intérieur du tube, mais qui présente encore une structure stratifiée. Les points lumineux, ainsi que les couches transversales de gaz lumineux, paraissent également dans les deux cas quand le fil communique au pôle positif ou quand il communique au pôle négatif. » Les pliénomènes deviennent beaucoup plus intéressants quand aux pôles du I\uhnikorir est braÊiclié un circuit parallèle contenant un excitateur à étincelle dont les boules sont à une petite distance l'une de l'autre. Eu changeant Ja longueur des étincelles, je pouvais modifier à volonté le maximum du potentiel au pôle. De plus pour pouvoir changer le potentiel au l)out du fil j'intercalais entre ce fil et le pôle un condensateui- ;i |jlateau\ parallèles et à distance variable. » a° Quand la longueiir des étincelles ne dépasse pas 3""", et quand le bout du fil com- munique au pùle itéf^alif du Uuhmkorir, le (il est entouré d'une auréole lumineuse continue, qui à mesure que la raréfaction de\ient plus grande croît en largeur, prend une teinte pourprée et se détache du fil. A des raréfactions modérées le fil a l'air d'un gros fil lumineux, entouré d'une faible lueur nébuleuse (fig- i). » 3" Eu maintenant la même longueur des étincelles, mais en communiquant le bout du fil au pôle positif, on remarque, même aux plus faibles raréfactions, outrâtes points lumineux encore une Kieur violette du gaz, entourant le fil. Cette lueur prend la forme tle secteurs étroits et minces normaux au fil et posés tout le long du fil à des ( iiHi ) distances presque égales. A mesure que la raréfaction devient plus grande les secteurs croissent en dimensions et se transforment enfin en disques parfaitement réguliers. Le diamètre de ces disques croît avec la longueur des étincelles dans l'excitateur et avec la diminution de la distance entre les plateaux du condensateur. On peut aisément faire occuper par ces disques toute la largeur du tube. Quand le travail de l'interrup- teur du Hulimkorfl" est bien régulier ces disques sont absolument imnioljiles. Im2. I » 4" I^e nombre de secteurs lumineux et puis de tlisques, contenus sur un décimètre du lîl, diminue avec la pression, avec le potentiel au bo\ildu fil et avec l'accroissement du diamètre du tube. » 5° A mesure que la pression du gaz dans le tube atteint 4""" à 5""", le nombre de disques diminue notablemenl. On observe alors comme une lutte pour l'existence entre ces disques : les uns entre eux se développent vivement, les autres commencent à s'a- giter, leur éclat tantôt diminue, tantôt croît et enfin ils disparaissent. A la place de chaque disque disparu paraît entre les deux disques voisins une lueur nébuleuse ayant la forme d'un ellipsoïde de révolution dont l'axe coïncide avec le fil. (La Jîg. i pré- sente la reproduction d'une photographie, exposition de 3 minutes.) Fis 11 6° A de petites piessious les disques changent d'aspect et prennent la forme de lentilles biconcaves, violettes, régulièrement disposées et munies de moyeux d'une lueur assez vive. A mesure qu'on augmente la raréfaction l'épaisseur des lentilles, ainsi que la longueur de leurs moyeux, croît et enfin toutes les lentilles s'unissent parleurs bords et forment un brouillard lumineux, au sein duquel on remarque des espaces plus sombres d'une forme ellipsoïdale. Ces espaces disparaissent à des raréfactions très avancées. 1) 7° Quand on a atteint le degré de raréfaction correspondant à l'union des bords des lentilles, l'adjonction du pôle négalij au fil donne naissance à un phénomène ( I uSa ■) nouveau. Dans ce cas, on remarque sur la surface intérieure du tube des anneau:c jjliosplioiescents d'une couleur vert jaunâtre. Ces anneaux sont d'abord assez uiinces. Us sont disposés d'une manière régulière le long du tube et semblent se déplacer le long du lube et tourner autour de l'axe. Au centre de chaque anneau paraît un point lumineux posé sur le fil. La distance entre deux anneaux voisins reste presque con- stante tout le long du tube. A mesure que la raréfaction augmente l'épaisseur des an- neaux phosphorescents croît et leur nombre diminue. » 8° Si Ton approche du tube un aimant en fer à cheval de manière que son champ magnétique soit normal à l'axe du tube, on voit se former un anneau phosphorescent incliné sur l'axe du tube. Cet effet de l'aimant correspond à son influence sur la direc- tion des rayons cathodiques, émanés radialement du fil. » 9° A la même pression du gaz, mais quand le fil communique au pôle positif, l'ai- mant, approché du tube de manière que son axe soit parallèle à l'axe du lube, pro- voque l'apparition sur le côté opposé de la surface intérieure du tube de deux minces bandes d'une couleur vert jaunâtre, ayant la forme d'ailes déployées d'un oiseau. )> 10° A de moindres raréfactions l'aimant ne donne aucun effet. » II" A des étincelles plus grandes que 3™" tous les phénomènes ont le même ca- ractère que sans micromètre à étincelle. » 12° A des raréfactions très avancées et à de très petites longueurs des étincelles tout l'intérieur du tube reste sombre, mais on remarque sur le (il comme des perles faiblement lumineuses, régulièrement disposées le long du tube. Le phénomène rap- pelle les nœuds et ventres qui se forment sur un fil vibrant. » Je procède maintenant à l'examen de l'influence qu'ont sur ces phéno- mènes le nombre des interruptions du Ruhmkorff et les dimensions des tubes. » .ÉLECTRICITÉ. — Sur V hystérésis et la viscosité des diélectriques. Note de M. F. Iîe.iulard, présentée par M. Lippmann. « I. Un certain nombre de physiciens ont observé, dans ces dernières années, qu'un diélectrique placé dans un champ électrostatique alternatif s'échauffe et que la dissipation d'énergie ainsi produite est proportionnelle à une certaine puissance s de la force électromotrice ( efficace ou maxi- mum ) ; mais, tandis que pour M. Steinmetz ( ' ), e est constant et égal à i, il semble résulterai] contraire des recherches de M. Arno (") que e, égal à 1,65 (pour un champ de i.yS unité électrostatique), est variable avec (' ) Etectrolecknisclie Zeitschrifl, avril 1892 (El. Engineer~Se\\ York, mars 1892.'! ( '^j liciidic. /?. Ace. àei Lincei, 16 octobre 1892. .'^o avril iScjo, TGjiunicr iS,).",. ( ii83 ) la grandeur du champ et augmente avec lui, et que, dans tous les cas, il y a lieu d'admettre l'existence d'une hystérésis diélectrique. » En soumettant un condensateur aux variations cycliques de décharges oscillantes, M. Janet (' ) a également constaté qu'il potentiel croissant les charges sont plus faibles qu'à potentiel décroissant; le retard des charges sur les différences de potentiel pouvant provenir, soit de Vhystérésis, soit de la viscosité. On sait, du reste que l'hystérésis est indépendante de la vitesse de variation du cycle et que la viscosité en dépend, au contraire, essentiellement, car elle s'oppose d'autant moins à l'établissement de la valeur définitive correspondante à la grandeur et au sens de l'action exercée que les variations de celle-ci sont plus lentes. On peut aussi invo- quer la théorie des conductions intérieures de Hess ('); dans cet ordre d'idées, comme dans le cas de la viscosité, l'énergie dégradée augmente avec la fréquence du courant alternatif et devient nulle pour des varia- tions cycliques lentes; cela résulte des recherches d'Eister (^) qui a con- staté, en outre, que l'énergie est proportionnelle au carré de la force électromotrice. MM. A. Porter et Morris (') ont également conclu à l'ab- sence d'hystérésis (pour la paraffine) en opérant avec un cycle lentement parcouru (cinq minutes). )) Je suis arrivé à la même conclusion dans les recherches dont j'expose il l'Académie les principaux résultats. » II. Un condensateur à diélectrine a une armature maintenue con- stamment au potentiel zéro, tandis que l'autre est en relation avec un contact mobile, susceptible de glisser d' une façon continue le long d'une colonne liquide (solution de SO*Cii) contenue dans une gouttière creusée dans un bloc d'ébonite; le milieu de la colonne est au sol et les extré- mités A et B sont portées à des potentiels égaux et de signes contraires -i-V et —V; soit a la position du contact mobile qui correspond à un potentiel -\-i> peu différent de^V; on peut charger le condensateur sous une diffé- rence de potentiel -hi> par un déplacement uniforme : i° de durée t du contact mobile le long du trajet Oa; 2" ou de durée '6t le long du trajet OaAfl; 3° ou de durée 9/, le long-du trajet OaAaOBOa. » On décharge chaque fois le condensateur dans un balistinue et l'on {') Comptes rendus, 26 décembre 1892, t. CXVI, p. 873. ('-) Lumière électrique, 26 novembre et 10 ckcembre 1892, l. XLVI. (") Electrotecknische Zeitschrift, i5 juin 1890. ('') Proc. Roy. Soc t. L\ll, p. 469, i8y">; 7V'c lilectriciait, 11 avril iSy.J ( ir84 ) note les déviations différentes (5, S', S"; entre chaque opération on met le condensateur encourt circuit, pendant un temps suffisamment prolongé. » Le Tableau suivant est relatif aux voltages successifs : (+4. -1-8, + 4, o; —4, —8, —4. o; -f-4, -1-8) volts. T ^^ 4' T = lo- T r- 5o' T = 100' T = 6oo» 0. ô. 5. 0. ô. +4^ -4-5-1-5 -1-6 -1-6 -1-6 -1-8^ -1-8 -f-io,5 -1-11,5 -1-12 -I-I2 +4^ +6 +7 +7 +y H-7 o -r-2 -f- 2 -I- I +1 -f- I -4v _3 _5 —5,5 —5 —8 — 8v —8 — lo - lo —II —12 — ',^ -6 - 6 - 7 - 6 — 8 o — I — I — I — I — o,5 -1-4^' -»-4 H-5 4-5 -1-5 h 6 4-8^' -1-8 4-10,5 4-11,5 4-11,5 4-12 T = lot représente la durée du cycle: les déviations du galvanomètre sont indiquées verticalement ; la mesure des aires des cycles ((5 en ordon- nées, V en abscisses) permet, après un tarage du galvanomètre, de calculer l'énergie W absorbée par cvcle. On a opéré avec les trois cycles de voilage suivants : I. (—8, -4, o, 4-4, -4- «) volts II. (— i8, -^ lo. o, 4- lo, 4- i8) volts III. ( — 27, — i5, o, -I- i5, -t- 27) volts et obtenu les valeurs ci-dessous pour W : I. II. m. Vmax = — 8. \'iiia\ - T- iS. Vmax~4-57- T =^ ^^ I ,408. 10-' joules 7 ,04. 10"' joules " T= 10' i,5o6 » 5, .53 )) 10, 69. 10-' joules T— 5o^.'. 0,968 « 4,78 >< 9,306 » T=ioo' 0,880 X 4,09 " 7. 37 )) T^=i5o'' 0,870 » 3,*45 )i 5, 61 » T rrr: 3oO* » » « » 4 > 93 » T =:; 600* 0 , 44o >> » » » " » On constate que, pour des durées de plus en plus grandes, W tend verso ; pour T = i5 minutes, l'aire du cycle est nulle. )) On peut essaver, pour représenter les résultais, une formule de la T — i5o» s = ,03 a = 0,0873 wfr" = 3,oi5 >' oh -wi'. T = ioo* E '-'- -74 a -n 0,0387 w" r:3, 63 >> oh ^ w^l T -- 5o* E '^H 1 ,86 rt :=: 0 , 0 1 97 \v" ^^ 1 , 'i"* w" >> ob- - w!' rî8^ ) forme » On calcule a et j pour deux valeurs W, et Wm relatives à une vitesse de variation du cycle, et l'on calcule ensuite W„ que l'on compare avec W,, observé. Voici les résultats de celle comparaison ; WÎ.!,|,.rr:-(-0,43 = -+- o , 47 - -I- o , 5 1 M Jl est visible que la relation (i) ne s'applii|ue pas, l'écart pouvant atteindre 12 pour 100 environ. Il faut donc conclure que les diélectriques ne présentent pas le phénomène de l'hystérésis, mais sont seulement doués de viscosité. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le samarium. Note de M. Eue. Demarçay, présentée par M. Henri Moissan. « Le samarinm, préparé par la méthode des nitrates doubles magfnésiens que j'ai antérieurement décrite (^Comptes rendus, t. CXXX, p. 1019; 1900), peut s'obtenir dans un état de pureté comparable à celui des corps usuels les mieux définis. Les propriétés de ses composés, qu'ils proviennent des premières ou des dernières portions du fractionnement, sont absolument identiques, tant sous le rapport des spectres d'absorption que des spectres de lignes qui, comparés raie à raie par leurs phologra[)hies, n'ont présenté absolument aucune variation. » Dans celte séparation les portions intermédiaires entre le néodyme et le samarium ont élé réduites à moins d'une vingtaine de grammes du sel double, alors que les parties séparées pesaient plusieurs kilogrammes. lies oxydes contenus dans ces parties intermédiaires ne donnaient que les spectres superposés du samarium et du néodyme. Il ne paraît donc pas exister, en quantité bien sensible du moins, d'élément intermédiaire entre les deux précédents. D'autre part, les propriétés très constantes du sama- rium me paraissentétablir ( vu les très nombreux fractionnements auxquels il a été soumis) que c'est bien un corps simple comparable aux autres élé- ments les mieux définis et non un mélange. » L'oxyde de samarium se présente sous l'aspect d'une poudre presque C. K. 1900, I-' Semestre. (T. CXXX. ^• 18.) l 5-t ( iiS(^ ) blanche à reflets un peu jaunes surtout dans la masse, et montre au spertro- scope, clans le spectre de la lumière réfléchie, les bandes principales du bleu des sels de samarium. Cette couleur jaunâtre ne change pas par ré- duction dans un courant de gaz. Elle n'est pas due à des traces de terbine, qui est tout à fait absente. Les sels de samarium, d'un jaune orangé en solution un peu concentrée, m'ont donné, sous l'épaissenr de iS"" envi- ron en solution azotique très acide à 20 pour 100 d'oxvde, les bandes sui- vantes, qui coïncident d'ailleurs sensiblement aA'ec celles qu'a déjà données M. Lecoq de Boisbaudran : 'a du milieu. Oliservatlons. 559 Faible, étroite. 529 Très faible, étroite. 498. . Assez faible, presque étroite. 4^6 Forte, large, diffuse. 463 Très forte, assez large. /|53 Très faible, étroite. 443 Assez notable, très large et diffuse. 4i- Très forte, assez large. 407 Faible, assez étroite, rejoignant la suivante. 4o2 Très forle, assez large. 390 Faible, très large et diffuse. 3^5 Forte, assez large. 36a. Forte, large. » Je n'ai vu aucune autre bande même sous une épaisseur presque décuple. » 1.1e spectre de lignes présente un très grand nombre de raies dont très peu sont bien caractéristiques. Je n'ai pas encore terminé le calcul de ce spectre. ■* » Le spectre de renversement du samarium présente un assez grand intérêt. On sait que les spectres de renversement découverts par M. J^ecoq de Boisbaudran ne sont, en somme, que des spectres de fluorescence des solutions sous l'influence de l'étincelle négative, et qu'à ce titre ils ofTrent une très grande analogie avec les spectres de fluorescence dans le vide découverts par M. Crookes. Cet illustre savant a établi que, pour les mé- langes contenant de la samarine, le spectre de la fluorescence électrique était composé de trois bandes principales, plus une quatrième, dite raie anomale, dont les variations inexpliquées lui ont fait soupçonner, à un moment, un nouvel éléntent, .sans qu'il ail jamais, que je sache, conclu bien positivement en aucun sens. ( ■•87 ) » De même le spectre de renversement du samarium a donné à M. de Boisbaiidran trois bandes principales, plus une quatrième variable suivant diverses circonstances et qui lui a inspiré les mêmes réflexions que la raie anomale à M. Crookes. Une cinquième plus faible, assez variable, se voit encore. Ces bandes ont pour >. approximatif de leur milieu : 643,5, 6i4.4 (variable étendue jusque vers 623,3), 602,8 et 595,7 (deux maxima), 56o,6, 535,4 p'i's faible que les précédentes et variable aussi. » Mon samarium ne m'a donné au renversement, tant en solution chlor- hydrique qu'azotique, que les trois bandes suivantes, plus intenses dans la solution cblorhydrique : 644. large; 600, milieu de la principale bande qui s'étend en se dégradant de 610 environ à 593 à peu près, où elle se termine plus vite et qui présente deux maxima lumineux vers 6o4 et 5c)5, ce dernier plus fort, et enfin 564 environ, milieu de la troisième bande qui, comme la première, est large et mal définie dans les conditions au moins où j'étais placé. >) La raie correspondant à 6i4 ,4 (Lecoq ) est absolument absente avec les sels de samarium pur. On la voit dans d'autres produits sur lesquels j'aurai l'occasion de revenir. » Je n'ai pu encore m'occuper d'examiner les spectres de fluorescence dans le vide, mais leur analogie avec les précédents permet de supposer que la raie anomale aura de même disparu du spectre des combinaisons pures du samarium. » J'ai fait quelques essais sur le poids atomique du samarium : par la synthèse du sulfate au moyen de la samarine et de l'acide sulfurique, j'ai obtenu des nombres compris entre \liS et 147.2 (O = 16). Mais je suis peu satisfait de cette méthode, qui me parait présenter de graves inconvénients. J'ai fait quelques essais qui me semblent encourageants dans une autre voie. Toutefois je pense que ce poids atomique doit être plus voisin de 148 que de i5o, poids donné par M. Cléve, car le samarium de ce savant contenait des quantités très notables de H et même de gadolinium qui, abstraction faite des causes d'erreur dues à la méthode (réduites sans doute au minimum entre les mains d'un aussi habile expérimentateur) devaient hausser le poids atomique du samarium. » L'azotate de samarium et de magnésium Sm(AzO^')^3Mg(AzO^')'.24H-0, sel jaune pâle, cristallisant en gros rhomboèdres, fond entre 94", 5 et 93", 5. L'azotate simple, Sm(AzO')'6H'0, sel en gros cristaux jaune orangé, fond ( ii88 ^ à 78°-79°. Ce point de fusion esl difficile à déterminer. Le sel est très hygroscopiqne. La température indiquée ici est celle de la disparition des dernières particules cristallines dans une masse fondue de quelques zrammes. CHIMIE MINÉRALE. — Sur les , combinaisons des iodures métalliques avec l'anhydride sulfureux. Note de M. E. Péchard (' ), présentée par M. Troost. « Si l'on fait arriver du gaz sulfureux dans une dissolution d'iodure de potassium, la liqueur prend une teinte jaune pouvant aller jusqu'à l'orangé si la dissolution est concentrée. Cette coloration n'est pas due, comme on pourrait le croire tout d'abord, à la présence de l'iode dissous dans l'iodure de potassium. L'empois d'amidon, la benzine, l'éther ne décèlent pas en effet la moindre trace d'iode libre dans la dissolution. » L!iodure de potassium solide et soigneusement desséché absorbe éga- lement de grandes quantités de gaz sulfureux sec et prend une teinte orangée .sans mise en liberté d'iode. » Le sel solide et la dissolution qui ont ainsi absorbé du gaz sulfureux perdent ce dernier sous l'action de la chaleur. » On se trouve donc en présence d'une combinaison dissociable de l'iodure de potassium et du gaz sulfureux, combinaison pouvant s'effectuer avec les corps secs ou en présence de l'eau. « J'ai commencé l'étude de ce composé en déterminant ses tensions de dissociation à différentes températures. Pour cela, j'ai fait absorber du gaz sulfureux sec par de l'iodure de potassium bien desséché et placé dans un tube de verre horizontal refroidi à o°. Ce tube communiquait au moyen d'un robinet à trois voies avec un manomètre à mercure et une trompe à mercure. 1) A o", l'absorption du gaz se fait très rapidement et l'on voit l'iodure de potassium jaunir par tranches successives dans le tube de verre. L'ab- sorption terminée, le tube est séparé à la lampe de l'appareil producteur (lu gaz. » On observe immédiatement qu'à o" il s'établit une tension de disso- ciation qui se reproduit rapidement quand on enlève du gaz à l'aide de la (' ) Tiavail fait au laboraloirti de Cliiiiiie de l'École Normale supérieure. trompe; une demi-heure suffit pour que l'équilibre s'établisse. Les nombres suivants représentent les tensions évaluées en centimètres de mercure : o 0 60 10 93 20 1^6 3o 238 » Si l'on passe de So" à 0°, la tension décroît rapidement pour se fixer à 60*^'°. Celte étude des tensions de dissociation montre nettement que le gaz sulfureux se combine à l'iodure de pot;issium et permet de faire l'ana- lyse de cette combinaison en opérant de la façon suivante : 11 De l'iodure de potassium bien sec et pulvérisé est placé dans un tube de verre portant sur le côté un tube abducteur et maintenu à — 20°. Par l'orifice du tube on fait arriver un courant de gaz sulfureux sec qui se liquéfie rapidement à cette tempé- rature. En ayant soin d'agiter de temps en temps le tube, le sel se dissout bientôt dans le gaz liquéfié qui prend une couleur rouge foncé. Le tube est alors fermé à la lampe et maintenu à 0° et le tube abducteur plongé dans une cuve à mercure. La ten- sion de vapeur de l'anhydride sulfureux étant à 0° de 1 16''"', 5, le gaz en excès s'écliappe sans que la combinaison, qui à cette température a une tension de 60"^'", puisse se dé- truire. Quand le gaz a cessé de se dégager, on ferme à la lampe le tube abducteur, et l'on a un espace clos renfermant la combinaison dont on veut faire l'analvse. » Il suffit alors de peser ce tube plein, puis ouvert et porté à 100° pour avoir le poids du gaz sulfureux. Une dernière pesée du tube vide donne le poids de l'iodure de potassium. » Dans deux expériences, on a trouvé les nombres suivants : Trouvé. I. SO'^ 0,6828 Kl 1 ,627 » Ces nombres conduisent à la formule SO^Kl. Calculé . — —^ _-- ^ II. pour 100. I. II. 0,5423 27,8 28 28,2 1,38 72,2 72 71,8 100,0 100 100,0 » D'autres iodures solubles donnent naissance à des combinaisons ana- logues ainsi que je l'ai constaté pour les sels de sodium, d'ammonium, de baryum et de calcium. » L'iodure d'argent absorbe également le gaz sulfureux et prend une teinte brique; dans ce cas, les tensions s'établissent avec une grande lenteur. » L'acide iodhydrique se combine également au gaz sulfureux en don- ( i'9o ) nant une dissolution jaune orangé exemple d'iode libre. Ces combinaisons sont particulières aux iodures, car les chlorures et les bromures ne pré- sentent rien d'analogue. » Cette étude montre donc l'existence de combinaisons dissociables des iodures métalliques ainsi que de l'acide iodhydrique avec l'anhydride sulfu- reux. Quels sont les iodures qui présentent ce caractère, comment se com- portent ces combinaisons en présence de l'eau? La solution de ces questions fera l'objet d'une prochaine Communication. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur les gaz émis par les sources du Mont-Dore. Note de MM. F. Parmentier et A. Hurion, présentée par M. ïroost. « La plupart des sources minérales exploitées dans la région du Centre émettent des gaz très riches en acide carbonique. Certaines sources, comme la source Eugénie de Royat, rejettent de l'acide carbonique pur entière- ment absorbable par la potasse, à la condition de recueillir ce gaz à la source même. » Au Mont-Dore il n'en est pas ainsi. Quand après avoir recueilli les gaz qui s'échappent de ces sources on essaie de les absorber par la potasse il reste un résidu faible, il est vrai, mais très sensible. » loo™ laissent un résidu de o'='^,5 dont les propriétés négatives sont celles de l'azote ou de ses congénères. M Nous avons recueilli ce dernier gaz de la façon suivante : » Dans de grands flacons préalablement remplis avec les gaz des sources nous avons introduit de la potasse caustique, puis de l'eau des sources, de façon à n'avoir aucune trace de gaz autre que ceux des sources. Nous avons purgé ces flacons avec le gaz des sources et nous n'avons recueilli le résidu qu'après en avoir laissé perdre des quantités assez grandes. Le gaz ainsi recueilli ne renferme pas de traces d'oxygène. Nous l'avons transporté dans notre laboratoire dans les flacons qui avaient servi à le recueillir et qui avaient été bouchés sous l'eau minérale, au moyen d'une cuve à eau contenant de l'eau minérale. Ces flacons ont été ouverts sur la cuve à mercure et la rentrée du mercure nous a montré qu'il n'était pas rentré d'air. Après dessiccation au moyen de potasse nous avons examiné ce gaz dans des tubes de Plucker à électrodes de magnésium. Nous avons ob- servé d'abord le spectre de l'azote, puis le spectre bleu de l'argon et enfin le spectre rouge de ce gaz. (" I IÇ)' ) )) Le même gaz, rliauffé clans des cloches courbes avec du magnésiiim, nous a laissé un résidu de 2 pour lôo. Ce résidu, introduit dans des tubes de Piiicker, nous a immédiatement donné les mies caractéristiques de l'argon, d'abord le spectre bleu, puis le spectre ronge. Nous n'avons pu trouver ni les raies du crypton, ni celles du néon ou de l'hélium. Nous avons déterminé les raies caractéristiques de l'argon avec un spectroscope gradué en longueurs d'onde et avec un réseau. » La composition des gaz émis par les sources du Mont-Doreestdonc la suivante : Acide carbonique 99)50 Azote 0,49 Argon 0,01 Total 1 00 » Quand on fait barboter ce gaz dans de l'eau distillée pendant un temps assez long, on constate que cette eau, évaporée dans le vide en présence d'acide sulfurique, laisse un faible résidu salin, en majeure partie formé de silice, de bromures et de chlorures, d CHIMIE ORGANIQUE. - Bromuration par le bromure d'aluminium. Note de M. Ch. Pocret('). « En faisant réagir le bromure d'aluminiiiui sur les dérivés chlorés ce!', C-Cl', C'Cl". Gusiavson (- ) a obtenu les dérivés bromes correspon- dants CBr', C^Br', C-Br". L'opération se faisait soit dans un ballon soit en tubes scellés ; dans ce dernier cas, le rendemenl^ a atteint 90 et même 92 pour 100. » Par l'action de l'aluminium en poudre sur ces mêmes chlorures en présence de brome, l'auteur a, dans tous les cas, obtenu C-Br'^^ avec des résines. , » Il y avait tout lieu de se demander si cette méthode n'était pas suscep- tible de généralisation, tel est le but des recherches que je poursuis. » Préparation du hroninforme. — On verse par une ampoule à brome le chloro- forme sur le bromure d'aluminium pulvérisé placé dans un ballon surmonté d'un I '} Travail fait au laboratoire de M. le professeur Haller. 0 GusTAvsoN, Riill. Soc. rhim.. t. XXXIV, p. 'iii. et t. XXXM, p. :>:a>,. ( 1 192 ) réfrigérant ascendant. La double décomposition s'opère, mais il faut chaufiTer pendant quelque temps vers la fin de l'opération. E^n opérant en tubes scellés à 100° le ren- dement atteint jS pour 100. Ciiose remarquable, je n'ai jamais obtenu les dérivés clilorobromés intermédiaires. » Préparation du bromure de méthylène. — On opère d'une façon identique et l'on obtient ainsi un liquide bouillant à gS^-gg" auquel l'analyse et le poids moléculaire attribuent la formule CH-Br-. » Préparation du bromure de méthyle. — Dans un tube de verre légèrement in- cliné, en communication avec un réfrigérant pénétrant lui-même dans un ballon muni d'un tube latéral et plongeant dans la glace, j'ai introduit le bromure d'aluminium, puis j'ai fait passer le courant de CH'CI. Bientôt le CH^Br coula, tenant en dissolution du AlBr'. L'opération terminée, j'ai mis, par la soudure latérale, le ballon en commu- nication avec un ballon semblable et énergiqiiement refroidi, puis j'ai fait arriver de l'eau dans le pretniei-; le CH'Br a distillé pur dans le second. » Préparation du bromure d'clhyle. — Dans un malras de Wurtz, j'ai introduit deux ampoules à chlorure d'éthjle et du bromure d'aluminium pulvérisé en quantité théorique. Le matras scellé, j'ai cassé les ampoules par agitation, la réaction est vive, Le liquide lavé donne un corps bouillant à 38"-39''; c'est du C'H^Br, l'analyse et le poids moléculaire le confirment. » Préparation du bromure d'éthylène. — Ici j'ai fait tomber le bromure pulvé- risé par très petites portions, dans le chlorure d'éthylène contenu dans un ballon sur- monté d'un réfrigérant ascendant. Il ne faut pas laisser la température s'élever surtout vers la fin de l'opération, car on tombe alors sur la réaction de M. iVIouneyrat ( '). Après le traitement indiqué, j'ai obtenu un corps bouillant à iSo^-iSi", l'analyse et le poids moléculaires vérifient que l'on a bien le GMH'Br^. » Préparation du bromure d'éthylidène. — J'ai opéré d'une façon, absolument identique à la précédente, le corps bout à 11 3". » Préparation du bromure d'acétylène. — Je suis parti du chlorure d'acétylène obtenu sans danger par la méthode de M. Mouneyrat, et j'ai suivi le même mode opératoire en laissant la température s'élever un peu plus: il bout vers W)" sous 18""". » Préparation du penlabrométiiane. — J'ai encore opéré de même, mais j'ai été ici obligé de répéter plusieurs fois l'opération. Tl fond à 5i"-.jt". » CHlMIK ORGANIQUE. — Action des ëtliers monochtoracétiques sur l'acétylacétone sodée (-'). Note de M. F. March. « M. Bischol'f ( '), se basant sur la propriété que possèdent les corps ayant un groupement CH^ compris entre deux CO, de réngir avec les com- (') Bull. Soc. c/iim.. t. Xl\. p. ■:>.'>H. (-) Travail fait au laboratoire de M. Hallei-, à la Sorbonne. (■') BisciiOFF, D. cficiii. C'est un liquide huileux, incolore, insoluble dans l'eau et les alcalis, soluble dans l'alcool, l'éther, le benzène, à odeur aromatique. 11 se solidifie sous l'influence du chlo- rure de méthyle en une masse blanche fondant de -(-i5° à 4-17°. » Action du chlorure d' éthylidène sur la rèsorcine : « Dans l'espoir d'obtenir l'acétal de la rèsorcine de formule CH' — CH^ _ ^C*H*, nous avons traité en tube clos, à 120°, i molécule de rèsorcine, 2 molécules de potasse, I molécule de chlorure d'éthylidène. Le produit de la réaction est une poudre jaune serin insoluble dans l'eau, soluble dans les alcalis. Ce corps est identique à celui ob-^ tenu par M. Causse par l'action de l'aldéhyde éthylique sur la rèsorcine eu présence d'une faible quantité d'acide. En effet, il se décompose sans fondre à 3oo° comme le corps de M. Causse, l'acétate obtenu par l'action de l'anhydride acétique présente le point de fusion 285° au lieu de 282, de plus l'analyse nous a donné la même teneur en carbone. ( ii9(^ ) » M. Causse représente ce corps par la formule suivante \OG''H''-OH" » L'acide sulfurique dilué n'a pas saponifié ce corps en aldéhyde et en résorcine, ni à la température d'ébullition ni en tube clos à i3o°. On obtient une matière rouge foncé qui a d'ailleurs été signalée par M. Gausse. Il est possible que sous l'influence de l'acide le (CH)'" se fixe au noyau. En chauffant ce corps en lube clos avec une lessive alcaline, M. Causse a obtenu de la résorcine. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la présence de la tyrosine dans les eaux des puits contaminés. Note de M. H. Causse, présentée par M. Arm. Gautier. « Nous avons montré (') que les eaux des puits contaminés de la Guil- lotière et des Brotteaux, à Lyon, contenaient de la cystine et donnaient avec le chloromercurate de paradiazobenzène-sulfonate de sodium une colo- ration jaune orangé. Eu examinant avec le même réactif les eaux des puits de la partie de Lyon comprise entre la Saône et le Rhône, aussi bien que celles de la colline de Saint-Just, nous avons constaté que l'on obtenait une coloration jaune parfois accompagnée d'une légère teinte orangée. Ces eaux, qui contiennent peu ou point de cystine, présentent des phénomènes singuliers que nous avons observés au commencement de février. En quelques jours l'une d'elles, prélevée à la pompe de la rue de Savoie, est devenue impropre à la boisson. » Propriétés générales. — L'eau est trouble, de couleur noirâtre, d'odeur hépa- tique prononcée; par le repos, elle abandonne un précipité noir floconneux; elle con- tient de l'ammoniaque, des traces d'acide sulfurique, des traces également de nilrites et nitrates, de l'acide acétique. L'essai au chloromercurate fournit une teinte jaune, sans mélange d'orangé, ce qui exclut la présence de la cystine que nous n'avons pu mettre en évidence par la méthode indiquée. Si l'on rapproche tous ces faits et si l'on remarque que groupés ils répondent aux éléments mêmes de la cystine, on peut considérer l'hydrogène sulfuré, l'ammoniaque et l'acide acétique, comme les produits de dédoublement de ce composé. Cette destruction s'observe surtout en hiver, lorsque la température des puits est suffisamment abaissée. L'eau versée dans un vase à fond plat, sous une épaisseur de quelques centimètres, et exposée à l'air à la température de 3o°, perd l'odeur hépatique et le précipité noir disparaît; en moins de quarante- (') Comptes rendus, février, mars 1900. 1^ II97 ) huit heures, elle est devenue inodore et limpide: la proportion d'acide sulfurique a augmenté, aussi bien que celle des nitrates et des nitrites, tandis que l'ammoniaque a disparu progressivement. » Malgré ces métamorphoses, le réactif au chloromercurate n'accuse à aucun mo- ment la présence de la cystine ; on obtient une teinte jaune d'autant plus intense que l'eau est plus claire, c'est-à-dire que la fermentation est plus complète. » Conservée dans un flacon fermé, la surface de l'eau se recouvre d'un voile qui tombe au bout de quelques jours, l'odeur hépatique persiste et le sulfure de fer ne se dissout pas; mais si le flacon est ouvert et à une température de 3o°, les phénomènes d'oxydation signalés plus haut se reproduisent. La destruction de la cystine est donc suivie, la température aidant, d'une fermentation oxydante, et c'est à la suite de cette seconde fermentation que l'on trouve la tyrosine dans les eaux. » Extraction de la tyrosine. — Nous avons employé deux procédés: l'un fondé sur l'insolubilité de la combinaison mercurielle, il fournit la tyrosine sous forme de tyro- sinate double de mercure et de calcium ; le second, sur l'insolubilité du tyrosinate de baryum. Tous les sels de mercure ne conviennent pas pour la précipitation. Un mé- lange d'azotate et d'azotite de mercure, tel qu'il existe dans le réactif de Millon, donne de bons résultats, à condition qu'il soit neutre, ce que l'on réalise delà manière suivante : à loo'^'^ de ce réactif on ajoute 4oo™ d'une solution saturée de nitrate de potasse; dans ce mélange chaud on introduit de loxyde mercurique jusqu'à refus, et l'on obtient une liqueur qui ne contient plus d'acide nitrique libre. Le réactif étant préparé, à 25"' d'eau on ajoute nSo'"'^ de ce réactif; il donne un précipité jaune abon- dant; lorsqu'il est réuni, on décante l'eau, on lave le dépôt et on le traite ensuite par loo" d'acide acétique au | à la chaleur du bain-marie bouillant. On laisse reposer, on décante le liquide encore chaud, et le résidu est soumis à un second traitement semblable. Il reste une substance cristalline, de couleur grenat, représentant la com- binaison double de mercure et de calcium; elle est lavée et séchée. A l'analyse, elle a donné les nombres suivants calculés pour loo : C : 35,8; Az : 4,9; GaO : 10; le calcul pour la formule C'^H" Az^O'CaHg conduit aux pourcentages suivants, très voisins des précédents : G : 36, i; Az : 4>G8; GaO : 9,8 pour 100. » Procédé barytique. — Le précipité blanc qui prend naissance lorsqu'on tiaite l'eau par un excès d'eau de baryte, est, après dépôt complet, séparé, lavé à l'eau dis- tillée et épuisé à chaud par l'acide acétique étendu; on obtient un résidu cristallin, formé par le tyrosinate de baryum, mélangé de sulfate du même métal. L'analyse de ce composé a été faite en déterminant le rapport du carbone à l'azote. » Les dosages du carbone et de l'azote, pratiqués sur 18'' de matière, ont donné G =: o,o468 et Az =r 0,006, le rapport -r— = — -pr soit ^^: le même rapport cal- ' " Az o,oob I ' '^ n n culé pour la tyrosine C^H"AzO^ donne -^-^ • » Réactions. — Le sel de mercure, distillé sur la chaux sodée, donne de la benzine. / ( ..pH ) Le sel de baryum, traité par l'acide sulfurique, en présence de l'alcool, cède à ce der- nier de la tyrosine; en même temps, il prend une teinte rouge, observée récemment par M. Denigès, teinte qui résiste à la décoloration par le charbon même à chaud; l'évaporation de l'alcool abandonne la tyrosine avec ses formes cristallines caracté- ristiques. La réaction de Piria s'effectue facilement avec le produit extrait par l'alcool. » L'ensemble des faits qui viennent d'être énumérés montre que les eaux contaminées, colorées en jaune par le chloromercurate de para- diazobenzène-sulfonate de sodium, renferment de la tyrosine. La circon- stance que l'intensité de la coloration augmente avec la disparition de l'ammoniaque et l'éclaircissement de l'eau prouve que cette tyrosine n'y préexistait pas. Elle apparaît, en effet, à la suite d'une oxydation énergique qui porte simultanément ses effets sur les éléments minéraux et organiques de l'eau. La matière organique est une substance albuminoïde que nous avons isolée à l'aide d'un réactif spécial; on la trouve particu- lièrement dans les eaux tyrosinées, alors qu'elles sont encore troubles; à mesure que le dépôt noir se dissout, elle devient de plus en plus diffi- cile à mettre en évidence, et peut faire défaut dans les eaux qui donnent, même légèrement, la réaction de la cystine. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Etude de quelques transformations qui se produisent chez les plantes étiolées à l'obscurité {*). Note de M. G. André. « La plante qui germe et se développe à l'obscurité absolue présente, dans la façon dont elle essaie d'utiliser soit les matériaux organiques de sa graine, soit les matières salines qu'elle peut prendre au substratum sur lequel elle vit, des particularités intéressantes mises en évidence par de nombreux expérimentateurs, notamment par M. Godlewski et par M. Pal- ladin. Les phénomènes de transpiration qui, normalement, règlent l'ascen- sion de l'eau et celle des sels que celle-ci lient en dissolution étant alors singulièrement modifiés, il m'a paru intéressant de suivre la façon dont les éléments salins se comportent vis-à-vis des différentes transformations que l'on constate chez le végétal étiolé. » J'ai comparé, à cet effet, l'analyse initiale de la graine : i° avec celle d'une plante développée à l'obscurité absolue pendant un certain temps, et 2° avec celle d'une plante végétant normalement à la lumière pendant le (') Travail fait au laboratoire de Cliimie organique du Collège de France. ( "99 ) même temps. Des graines, aussi semblables que possible, ont été semées clans deux vases contenant une bonne terre de jardin dont l'un demeure à l'obscurité, l'autre étant exposé à la lumière. Dans le Tableau ci-dessous je transcris d'une façon sommaire deux essais exécutés avec le maïs et le lupin. Maïs (25 mai-3 juillet 1899). Lupin (28 juillet-5 septembre). Plantes Plantes ~ Plantes Plantes à la à à la - à Graines. lumière. l'obscurité. Graines. lumière. l'obscurité 38,53 59!33 22^83 81' 36,32 73^64 20,90 17, i5 24,18 9-47 17.78 32,85 8,4. 0,59 0,76 o,65 2,10 2,23 '.93 0,20 0,35 o,4i 1 ,5i 0 6,17 1,29 2,11 » 2,71 ','9 7,20 •>92 O,03 1,28 0,74 0, 12 0,95 0,14 o,58 1 ,00 0,56 o,46 3,i5 o,4o Poids sec de 100 unités . Carbone total Azote total Asparagine Azole amidé soluble (y compris celui del'asparagine) 0,08 o,3o o,35 Hydrates de carbone solubles dans i'eau(') 0,63 3,85 i,i3 Hydrates de carbone saccharifiables (•) 3i,86 18,73 6,29 Cellulose (1) i,i5 i4,66 4,o5 Cendres totales 0,67 9iio 3,17 SiO^ 0,0077 2,89 0,24 CaO o,oo34 0,92 0,33 PO*H' 0,47 1,02 0,44 K*0 0,11 2,58 0,72 » I. On voit, dans les deux essais ci-dessus, qne le carbone total des plantes étiolées ne représente que la moitié environ de celui qui était con- tenu dans la graine. Vazole total n'a pas changé. Cependant, il est plus faible chez le lupin étiolé que celui de la graine initiale, ce qui doit être mis, dans ce dernier cas, sur le compte d'un commencement de putréfac- tion souvent difficile à éviter. Les deux plantes étiolées contiennent des quantités très différentes d'asparagine, bien que la durée de l'expérience ait été sensiblement la même. Alors que le lupin étiolé en renferme 29,52 pour 100 de la matière sèche, soit 6^% 17 dans 100 pieds secs étiolés, le maïs n'en renferme que 1,81 pour 100, soit o^,4i dans 100 pieds secs étiolés. Il semble donc que le mais a utilisé au fur et à mesure l'aspara- gine à la régénération de nouveaux albuminoides. L'azote amidé soluble (y compris celui de l'asparagine) est beaucoup moins abondant dans le maïs étiolé, où il représente seulement un peu plus de la moitié de 1 ,73 (') Calculés à partir de la matière sèche privée de ses substances grasses. ( I200 > l'azote total, que dans le lupin, où il représente environ les ^ de cet azote. Cette façon différente dont se comporte l'azote peut se comprendre si l'on examine ce qui se passe du côté des hydrates de carbone i° solubles dans l'eau, et 2° saccbarifiables par les acides étendus. Leur provision est con- sidérable dans le maïs étiolé, elle s'élève à 4» 99 pour 100 de la matière sèche dans le premier cas et à 27,56 dans le second, chiffres voisins de ceux qu'elle atteint dans la plante venue normalement à la lumière, alors que, dans le lupin, ainsi que je l'ai reconnu par de nombreux essais, les hydrates de carbone de la plante étiolée sont en beaucoup plus faible quantité, le quart seulement environ dans l'exemple ci-dessus. La régéné- ration des albuminoïdes au moyen de l'asparagine et de ses hydrates de carbone doit donc être plus facile chez la première plante que chez la seconde. Le maïs étiolé transforme également en cellulose une partie de ses hydrates de carbone solubles; en effet, chez celte plante la cellulose représente seulement 2,99 pour 100 delà matière sèche de la graine et 17,72 pour 100 de la plante étiolée. En tenant compte des poids absolus de 100 graines et de 100 plantes étiolées, le Tableau précédent montre mieux encore cette genèse de la cellulose. Chez le lupin, au contraire, j'ai trouvé soit un état stationnaire, soit même une diminution sur la cellulose initiale de la graine. » IL L'examen de la composition des cendres suggère les remarques suivantes : le mais et le lupin étiolés ne se comportant pas tout à fait de même. La proportion centésimale des cendres totales de la plante insolée est un peu plus considérable que celle de la plante étiolée (i5,35 contre 18,90 pour le maïs et 9,78 contre 9,20 pour le lupin). Si l'on examine maintenant la nature des cendres, voici ce que l'on trouve. La silice est trente fois plus abondante dans la plante étiolée que dans la graine de mais et quinze fois plus abondante dans la plante étiolée que dans la graine de lupin. La chaux, au contraire, cent fois plus abondante dans la plante étiolée de maïs que dans la graine initiale, n'a pas varié chez le lupin. Faut-il voir ici une relation entre cette abondance relative de la chaux chez le mais et la transformation des hydrates de carbone solubles ou sac- cbarifiables en cellulose insoluble dont le poids, dans cent unités sèches, est presque quatre fois plus fort que dans la graine, alors que, chez le lupin, cette formation de cellulose n'a pas eu lieu? La proportion centésimale de l'acide phosphorique est plus forte chez la plante étiolée que chez la plante insolée ; mais, si l'on rapporte les chiffres à cent plantes sèches, on trouve que le poids de cet acide est le même dans la graine que dans la plante ( I20I ) étiolée. J'ai montré récemment (^Comptes rendus, t. CXXIX, p. 12G2) que, pendant la germination normale, l'absorption de cet élément paraissait être en rapport avec celle de l'azote : or, celui-ci n'a pas varié. » La teneur en potasse est la même dans le lupin éliolé que dans la graine initiale, ce que j'ai du reste vérifié dans de nombreux essais : il doit en être ainsi puisque l'absorption de la potasse est en relation avec la genèse de l'amidon. Cependant le maïs étiolé renferme une quantité de potasse notablement plus forte que celle contenue dans la graine; nous venons d'observer le même fait relativement à la chaux. » Ainsi donc, le maïs et le lupin ne se comportent pas, pendant l'étio- lement, de la même manière. L'inspection du Tableau précédent, dans lequel sont inscrits parallèlement les résultats obtenus avec les plantes étiolées et les plantes insolées, montre avec netteté sur quels éléments portent les variations tant de la matière minérale que de la matière orga- nique. » ZOOLOGIE. — Blastotomie spontanée et lan es jumelles chez Petromyzon Planeri. Note de M. E. Bataillon, présentée par ]M. de Lacaze- Duthiers. « Les faits que je vais consigner sont particulièrement intéressants en ce que l'évolution des ébauches a pu être suivie depuis la première segmen- tation jusqu'à l'éclosion. )> D'une femelle de Petromyzon ayant déjà pondu, on tire une centaine d'oeufs non éliminés et on les féconde artificiellement. Ils ne différent en rien des œufs ordinaires et paraissent en parfait état. » La division est régulière pour tous. Mais, dès le stade à 4 éléments, on remarque que, pour beaucoup, le premier sillon s'est accentué au point de partager l'ébauche en deux moitiés d'une façon plus ou moins complète. Dans les conditions normales, les deux premiers sillons, bien accusés, s'ef- facent progressivement à l'apparition du troisième horizontal; avec les divi- sions qui suivent, l'ensemble se régularise et la morula sphérique apparaît légèrement sculptée à sa surface. Une soixantaine de nos œufs se comportent ainsi; mais, pour les quarante autres, le premier sillon, loin de s'atténuer, forme une ligne de démarcation de plus en plus parfaite. L'œuf primitif aboutit donc à deux ébauches morulaires, puis blastulaires, absolument séparées. Sur ces deux blastules apparaissent, à la même extrémité et à la face inférieure, deux blastopores normaux; et, en rapport avec chacun C R. 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 18.) ' ^*J ( I202 ) d'eux, évoluent en avant les deux soulèvements épiblastiques limitant la gouttière médullaire. Les deux gastrules typiques conduisent donc à deux embryons également typiques. » Mais le volume total des deux larves naines ne dépassera guère celui d'une larve ordinaire. Il arrive même que l'une soit sensiblement plus petite que l'autre (car la première segmentation est souvent inégale). On constate alors un retard marqué dans les différenciations successives. Ce retard, qui peut atteindre deux jours pour l'apparition du sillon médullaire, paraît Jonction de la taille. Il s'accuse dans l'évolution ultérieure. » On comprendra sans peine que ces matériaux curieux, dans la pro- portion de 4o pour loo, aient pu être isolés dès le début et soigneusement observés. » Du reste, les autres œufs qui paraissaient normaux au début de l'évo- lution sont morts au stade morulaire; et, sur les soixante, malgré les pré- cautions prises, un seul est arrivé au développement complet. » Les formations doubles ont résisté beaucoup mieux : la plupart ont montré de la façon la plus nette les deux hlastopores . Mais quelques-unes seulement ont franchi le stade des bourrelets médullaires pour atteindre l'éclosion; ou bien, l'une des gastrules tombant en destruction, l'autre a continué d'évoluer. Ce développement spontané de deux larves complètes aux dépens d'un œuf unique méritait d'être signalé, car il s'agit d'une blaslo- tomie originelle dans laquelle on ne peut incriminer le mode opératoire. » Mais les faits peuvent être compris de diverses façons. On invoquera la fusion de deux œufs, la polyspermie, etc. Le seul emploi du terme blastotomie implique une interprétation plus simple : des œufs qui, dans des conditions physiologiques spéciales, isolent leurs deux premiers blasto- mères, chacun fournissant son embryon comme dans les expériences de Schultze ( ') sur la Grenouille, ou mieux encore dans celles de J. Loeb (^) sur les œufs d'Oursins. » Dans tous les cas, on touche au problème des formations gémellaires et des monstres doubles. J'espère l'aborder prochainement avec un com- plément de résultats expérimentaux. « (') O. ScHUMZE, Die kilnstliche Erzeugung von Doppelbildiingen bei Frosch- lan'en mit Jlilfe abnormer Grai'itationsivirkung {Archiv fïtr Enlw. Mechaiiik der Org., p. aôg-SoS; i8g4). ("-) J. Loeb, Beitràge zur Entwickeliings-Mechanik der ans einem Ei enlste- heiulen Doppelbildungen { Irc/iivf. Entw. Mech., p. 453; iSgS). ( I203 ) BOTANIQUE. Modifications de structure observées dans les cellules subissant la fermentation propre. Note de MM. L. Matrcchot et 31. Molliard, présentée par M. Gaston Bonnier ('). « On a donné le nom àe fermentation propre à la fermentation alcoolique qui se produit, en dehors de l'intervention de tout organisme étranger, dans les tissus sucrés des êtres vivants, placés à l'abri de l'oxygène. Nous avons reconnu que les cellules qui vivent dans ces conditions subissent des modifications de structure, qui peuvent même, dans une certaine me- sure, permettre de caractériser morphologiquement le phénomène physio- logique de la fermentation propre. )) Dans des recherches de ce genre, il est avant tout indispensable de se mettre à l'abri de diverses causes d'erreur et surtout de l'intervention pos- sible de microrganismes, tels que levures ou bactéries; ces éléments étran- gers pourraient, en effet, agir sur la structure des cellules étudiées, qu'ils fussent d'ailleurs capables ou non de produire eux-mêmes la fermentation alcoolique (-). M Nous avons opéré sur plusieurs végétaux appartenant à des groupes très différents. Nous n'étudierons ici en détail que le cas du fruit du Po- tiron (Cuciirbita maxima). n A l'aide d'une lechnique particulière dans le détail de laquelle nous n'entrerons pas ici, un morceau de potiron est découpé et introduit aseptiquement dans le réci- pient, préalablement stérilisé, où il doit subir la fermentation propre. A ce récipient est adapté un appareil qui reçoit le gaz dégagé; le dispositif employé est tel que l'at- mosphère entourant le tissu qui subit la fermentation propre reste toujours à une pression voisine de la pression atmosphérique. » Pour juger de l'état aseptique du morceau de potiron sans recourir à des reports (') Travail fait au Lal)oratoire de Botanique de la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. (-) Chemin faisant, et' grâce au dispositif employé, nous avons, en outre, mis en évidence d'une façon indiscutable le phénomène de la fermentation propre; cette dé- monstration n'était peut-être pas entièrement superflue, car jusqu'à présent, ainsi que le fait très justement observer M. Duclaux ( Traité de Microbiologie, t. HT, p. 46), s'il a été fait de nombreuses ex.périences à ce sujet, aucune d'elles, prise isolément, n'est absolument démonstrative, et c'est seulement de leur ensemble qu'on a pu con- clure à l'existence du phénomène. ( I20/i ) ullérieur^ ([ui |)Ouiraieiil être des causes d'erreur, l'échantillon est mis dès le débul et reste pendant tout le cours de l'expérience en contact avec im bouillon de culture destiné à déceler la présence des organismes inférieurs. Les microrganismes à rechercher pourraient avoir été introduits par le mode opératoire ou bien se trouver naturellement dans le tissu soumis à l'expérience. Nous avons pensé mettre en évi- dence les uns ou les autres en nous servant d'un bouillon peptonisé ordinaire addi- tionné d'une décoction de potiron; nous avons d'ailleurs rendu ce milieu de culture soit légèrement alcalin, soit neutre ou légèrement acide, et nous avons opéré à des températures dilTérentes comprises entre i5° et 33°. Si des morceaux de potiron placés dans ces diverses conditions ne donnent lieu à aucun développement de mi- crorganismes, il nous paraît difficile de ne pas admettre qu'ils soient absolument purs de tout élément étranger. » En opérant ainsi, nous avons réussi à maintenir à l'état de pureté absolue pendant plusieurs mois les échantillons étudiés, et nous avons reconnu que les cellules subissant la fermentation propre présentent les modifications morphologiques suivantes, portant sur les différents éléments du contenu cellulaire. » Noyau. — Les cellides du fruit de potiron, avant la mise en expé- rience, renferment un noyau à contoiu' non régulier et sans réseau apparent; au milieu d'une multitude de fins granules de chroniafine, on distingue un nombre beaucoup moins grand de granules de même nature, mais plus gros, dont quelques-uns atteignent même la taille de nucléoles. » Dans les cellules qui fermentent, le noyau prend un contour régulier, devient sphérique, augmente de diamètre; le réseau chromatique apparaît nettement, ses mailles s'agrandissent et il se porte à la périphérie; la chromatine se condense aux nœuds de ce réseau et diminue peu à peu; finalement le noyau a l'aspect d'une grosse vésicule claire de moins en moins colorable. Pendant ces transforinations les nucléoles se portent également à la périphérie du noyau et subissent la même régression que les masses de chromatine. » Chromoleucites. — Les chromoleucites à l'état normal ont une struc- ture réticulée particulièrement nette qu'on peut mettre en évidence par l'emploi de certains colorants; le pigment est localisé dans les parties les plus épaisses de ce réseau. )) L'action de la fermentation propre de la cellule se manifeste sur les chromoleucites par une condensation du réseau en masses plus ou moins volumineuses et généralement périphériques. » Protoplasma. — Le protoplasma des cellules qui fermentent devient vacuolairc; il présente en outre un phénomène très caractérisé, consistant ( I2of> ) dans l'apparition de nombreuses gouttelettes d'huile essentielle. Le dia- mètre de ces globules d'huile, assez constant pour un stade déterminé de la fermentation propre de la cellule, augmente avec la durée du phéno- mène. Ces gouttelettes réduisent l'acide osmique, sont colorables par la teinture d'alkanna et sont solubles dans l'alcool et dans l'acide acétique. » Ces modifications, et principalement la formation des gouttelettes huileuses dans le protoplasma, semblent avoir une grande généralité : nous les avons observées dans des matériaux très divers. Grâce aux résultats nombreux et concordants de nos expériences, nous pouvons donc dès maintenant donner un critérium morphologique de la fermentation propre : » Toute cellule en étal de fermentation propre présente : » \° Un noyau très clair; » 2° De la chromatine en faible quantité et disposée à lapériphérie du noyau; » 3° Un protoplasma très vacuolisé ; » 4" De nombreuses gouttelettes d' huile essentielle formées à l'intérieur de ce protoplasma. » En tenant compte des faits qu'a signalés M. Wager (^ ' ) sur les levures, on pourrait peut-être étendre ce critérium à toute cellule produisant, soit à l'aide de ses propres réserves, soit aux dépens d'un liquide sucré, la fer- mentation alcoolique. » GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. - Les zones et les provinces botaniques de l'Afrique occidentale française ('). Note de M. A. Chevalier, présentée par JM. Van Tieghem. « Par les épaisses forêts de la Casamance, de la Bagoé et de la Volta, la flore du Sénégal se rattache à la zone des forêts de la région équatorialede i'j Wagek, Tlie nucleiis of the Yeast-PLanl {Aiui. of Bol., vol. XII; déc. 1898). (-) Ce travail est le résultat d'observations faites au cours d'une mission scienti- fique confiée à l'auteur par M. le général de ïrentinian, alors gouverneur du Soudan français (1898-1899), et d'une autre mission d'exploration botanique au Sénégal (i899-'9oo) confiée à l'auteur par M. Chaudié, gouverneur général de l'Afrique occi- dentale française. Pendant ces deux, missions, l'auteur a parcouru la brousse sur un itinéraire d'environ 8000''"' et visité successivement le Haut-Sénégal, le moyen et le haut Niger, les anciens États de Samory et de Thiéba, le Sindou, le territoire de la \olta, la boucle du Niger, le territoire de Tombouclou, une partie du Sahel; enfin, au ( 12o6 ) l'Afrique; par les plaines sablonneuses et les dunes arides du nord, elle se lie à la flore désertique du Sahara. Entre ces deux extrêmes, la végétation présente une variété infinie d'aspects. » En allant du nord au sud, on observe successivement : » 1° La zone sahéhenne, caractérisée par quelques espèces sahariennes et des espèces ligneuses peu nombreuses, de taille souvent réduite et ne formant que des taillis très peu épais. Le sol est presque partout sablon- neux et nu. » 2° La zone soudanienne, la plus vaste de toutes, constituée en grande partie par des plateaux de latérite presque nus en saison sèche et qui devien- nent en hivernage (de juin à novembre) d'épaisses prairies ou des savanes formées de hautes graminées et de nombreuses légumineuses. Les arbres sont d'espèces très variées et souvent de belle taille. Ils ne forment jamais de forêts impénétrables ou même épaisses. Ils sont rarement enlacés par des lianes. » 3° La zone guinéenne, constituée à proximité de la côte par des ter- rains bas et marécageux, souvent coupés de larges estuaires saumàtres bordés de palétuviers. Dans l'intérieur, le pays est souvent montagneux et couvert de rivières ou de ruisseaux à courant assez rapide. Les régions basses et les vallées sont généralement constituées par de hautes forêts compactes ou même impénétrables lorsque les arbres sont enlacés de lianes. Il y existe également de grandes clairières, couvertes de hautes graminées, de rizières, de champs de mil. Les régions montagneuses et les plateaux de latérite sont couverts de taillis clairs et de savanes, comme dans la zone soudanienne. Les cours d'eau sont souvent bordés d'un épais fouillis de végétaux, parmi lesquels dominent les Bambous, les E/eis, les Raphia. » Les zones géographiques précédentes peuvent à leur tour se diviser en provinces botaniques, dont nous examinerons successivement la consti- tution. I. — Zone sahélienne. » 1° Province de Tombouctou et du Sahel. » La végétation ligneuse est épineuse et rabougrie; les plantes herbacées ont des fruits ou des graines souvent accrochants. Elles ont de puissantes racines enfoncées Sénégal, une partie du Cayor, du Baol, la curieuse région littorale des Niayes; puis une partie de la Casamance, notamment les territoires de la rive droite ( Yacine, Fogny, Itoii) et sur la rive gauche le pays des Floups. ( I207 ) profondément dans le sable et leurs tiges sont appliquées sur le sol. Le sable est par- fois nu sur de grands espaces (dunes sahariennes). » Les espèces les plus caractéristiques sont [ilusieurs espèces d\4cacia, Poivrea aculeala, Cassia senna, Callotropis procera, Balsamodendron africamtni, SaU'a- dora persica, le palmier doum {Hyphene thebaïca) très commun. Dans les endroits humides, la culture du blé, de l'orge et du dattier réussirait bien. » 2" Province du Macina, tlu Raarta et du Fouta sénégalais. » Arbres épineux encore dominants, notamment de grands Acacia tels que A. Adansoni, Balanites œgypliaca. Brousse clairsemée, couverte en hivernage de nom- breuses graminées et légumineuses herbacées. » C'est la province qui convient le mieux à l'établissement de pâturages. IL — Zone soudanienne. » 3° Province du Minianka, de Ségou et Bammako, delà Haute-Gambie. » Brousse clairsemée, formée en grande partie comme arbres de deuxième grandeur par les Bassia Parkii et Parkia biglobosa. Le long des marigots, grands Ficus, Bam- bous, Raphia vinifera communs. « C'est le pays des belles cultures indigènes : sorghos, panics, coton- nier.';, indigotiers. I) 4° Province du sud du Cayor et du Baol. » Brousse claire, à arbres de la même essence venant rarement en colonies. Les plus remarquables sont le baobab {Adansonia digitala), le kailcédrat {Kaya sene- galensis), le kada {Acacia albida), le néou {Parinarium senegalense), par places le palmier rônier {Borassiis Jlabelliformis). » La culture de l'arachide est la plus importante de cette région. » 5° Province littorale, comprise entre le fleuve Sénégal et la Gambie. » Sur les dunes croissent : Chrysobalanits icaco, des graminées et cypéracées mari- times ; dans les marais : Phœnix senegalensis, Tamarix senegalensis, des Salicornia, des Suœda, des Ipomœa, Philoxerus ver/nicularis. » Au sud du Cayor commence derrière les dunes la curieuse région des Niayes, formée de séries de petites cuvettes d'eau douce et de vallons d'une végétation à affi- nités méridionales. On y trouve des colonies à^Eleis guineensis ombrageant parfois des fougères, puis Zanlhoxytum senegalense, Uvaria œthiopica. La liane à caout- chouc {Landolphia lleudeloli) est assez commune. » Cette province convient à la culture des cocotiers et les Niayes à celle des caféiers. I k ( 12o8 ) m. Zone r.uiNÉnN.NE. 1) 6° ProA'ince du Pays Bobo, du nord du Rénédougou et du Ouassoulou. » Bassia Parkii el Pcirlda biglnbosa encore abondants. Au premier vient s'ajouler Lophira alata, qui en a le port et le feuillage. La liane à caoutchouc devient de plus en plus commune, mais est localisée sur les plateaux de latérite. Marigots bordés d'une épaisse végétation : palmiers, Ficus, Urostigma. lianes diverses. » 7° Province du pays Mboing et du Sindou : » Région montagneuse, très boisée dans les vallées, à brousse claire sur les hau- teurs. La liane à caoutchouc est commune sur tous les terrains. Le long des marigots on trouve : Eleis guincensis, Carapa giiineensis, Pandaniis candelabrutn, la liane à indigo ou Karaba {Loncliocarpus cyanescens). La saison des pluies commence ordi- nairement vers le milieu d'avril et se termine vers le milieu de novembre. » On peut cultiver en terrains appropriés presque toutes les plantes industrielles des pays tropicaux. » 8° Province de la Casamance : >) Sa flore est déjà celle des pays des Rivières du Sud. Le fleuve et ses bras sau- màtres assez loin dans les terres sont bordés par des Rhizophora, des Avicennia, des Corwcarpits formant un rideau de rivage épais. Derrière s'étendent tantôt des clai- rières marécageuses, souvent transformées en rizières, tantôt de hautes forêts dont les principales essences sont Parinarium excelsum, TrecuUa af ricana, Telrapleiira Thonningii, Pentacletlua macrophylla. de nombreux Eleis giiineeiisis, un Raphia souvent associé au Cala/nus secundifloriis. \! Eriodendron anfractiiosuni est spontané et son tronc atteint parfois jusqu'à 3o°' de tour. Au-dessous de la tète des aibres s'enroulent de droite à gauche des lianes appartenant surtout aux combrétacées et aux apocynacées, lianes qui vont souvent épanouir leurs fleurs et leurs feuilles à plus de 20"" de hauteur. » C'est la province la plus propre aux cultures tropicales. » MINÉRALOGIE. — Sur les granités et syéniles qiiartziféres à œgyrine, arfved- sonite el œniginallie de Madagascar. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Michel-Lévy. « Les granités et syénites quartzifèresà pyroxène et amphibole sodiques (a'gyrine, arfvedsonite . ricbeckite) étaient à peu près inconnus, il v a quel- ques années. Plusieurs gisements de ces roches ont été récemment trouvés ( 1209 ) clans diverses régions, où elles se présentent avec des particularités carac- téristiques. Elles n'en constituent pas moins encore des raretés pétrogra- phiques d'un grand intérêt théorique. La découverte de roches de ce genre dans trois régions dislinctes de Madagascar est donc un fait digne d'être noté. Je les ai observées parmi des collections envoyées au Muséum par divers voyageurs; elles proviennent : i" de l'Ambongo, non loin de la côte occidentale de l'île et à environ 200''^'" au sud-sud-est de Majunga; 3" des collines dominant la baie de Passandava, sur la côte nord-ouest, au sud de Nossi-Bé; 3° du bassin du Mangoro, sur le flanc oriental du massif d'Ankaratra. i> Ambongo. — Ces roches m'ont été remises par M. E. Gautier; elles ont été recueillies à rAmbohitsosy et proviennent d'un massif éruplif en contact avec les schistes métamorphiques du bassin du Sanibao ('). Le type dominant est un granité très quartzeux, riche en orthose et anorthose, associés en microperlhite avec de l'albite; de grands cristaux d'œgjrine sont antérieurs ou contemporains du quartz qui moule les feldspaths. Ils présentent dans un même cristal de remarquables variations de couleur, allant du jaune pâle au vert d'herbe foncé, sans que les extinctions soient notablement distinctes dans les zones diversement colorées. Il existe une amphibole d'un vert bleuâtre en partie transformée en petites baguettes d'aegyrine. » Beaucoup moins quartzifère est une roche à structure miarolitique dont les feldspaths, de même nature que dans les roches précédentes, sont tous automorphes. Ils sont moulés par de grands cristaux d'œgyrine vert foncé, d'arfvedsonite et enfin à'cenigmalite d'un brun sombre, très pléochroïque, possédant les mêmes propriétés que le minéral du Groenland. Une quantité variable de quartz achève localement le remplissage des vides miaroliliques. » La syénite quartzifère de l'Ambohitsosy est la première roche dans laquelle, à ma connaissance, l'œnigmatite ait été trouvée comme élément essentiel. » Baie de Passandava. — Je dois les échantillons de cette région à M. Villiaume; le type syénite y domine, les roches très quartzifères à faciès granitique paraissent constituer l'exception. La structure de ces roches est tantôt franchement grenue (sur- tout dans les syénites pauvres en quartz) ou miarolitique, avec aulomorphisnie constant des feldspaths qui, là encore, sont constitués par des microperthiles d'orthose, d'anorthose et d'albite. L'segyrine est associée dune façon presque constante à des amphiboles bleues du groupe de l'arfvedsonite ; quand ces deux minéraux se présen- tent en grands cristaux atteignant parfois quelques centimètres, ils englobent pœcili- (') Voir la carte géologique publiée par "SI. E. Gautier dans son Atlas de l'Am- bongo. Les autres roches éruptives de l'Ambongo sont sans intérêt pélrographique (granités, granulites normales, basaltes, labradorites, andésites, etc). Il y a lieu tou- tefois de faire une exception pour le massif de gabbro de Fonjay, qui présente un type remarquable de Iroclolite, roche blanche à aspect de calcaire maiinoréen, qui est essentiellement constituée par de l'anorthile avec un peu d'oli\ ine. G. U., 1900, i" Semestre. (T. C.WX, N» 13.) 137 t 12IO 1 liquenieiU un très grand nombre de cristaux nets de feldspath ; cette structure est déjà visible à l'œil nu. Ces roches contiennent du zircon, un peu de sphène, d'apatite, Aq pyrochlorc en octaèdres régidiers jaune d'or. Elles sont accompagnées d'autres roches sodiques dont quelques-unes renferment de la néphéline : ces dernières feront l'objet d'une Communication ultérieure. » Bassin du Mangoro. — La roche de cette région que j'ai étudiée ne porte pas d'indication plus précise de gisement; elle a été recueillie par M. Catat et m'a été communiquée par M. Stan, Meunier. » C'est une roche miarolitique, pauvre en quartz, riche en albite. L'amphibole qui accompagne l'ajgyrine est d'un brun verdâlre et appartient par ses extinctions au groupe de la barkervicite. Les bords de ses cristaux deviennent d'un brun plus foncé, puis sur la bordure extérieure passent au bleu sombre avec pléochroïsme intense; la zone bleue s'éteint sous des angles très petits et en sens inverse du cristal central; elle est constituée par une amphibole du groupe de la riebeckite; celte transformation d'une amphibole sodique à allongement positif en une amphibole négative rappelle celle qui a été observée par M. W. Cross dans une syénite des Rosita Hills (Colorado)- 1) En résumé, on voit que dans trois régions de Madagascar, très éloi- gnées les unes des autres, se rencontrent des syénites à feldspaths exclu- sivement alcalins, caractérisées par l'existence de l'iegyrine associée à une ou à plusieurs amphiboles sodiques ; le quartz est constant, souvent même assez abondant pour que la roche doive être considérée comme un véri- table granité, comparable au natrongranile de la région de Rristiania. Ces syénites ont généralement la structure de la nordmarkite de M. Brogger; elles en diffèrent essentiellement par l'absence de mica, l'existence de l'iegyrine comme seul pyroxène. M Dans les gisements de la baie de Passandava, ces granités et syénites alcalines sont accompagnés de roches à néphéline comme en Norvège; le nombre des échantillons recueillis dans les deux autres régions est si faible qu'il n'est pas possible de tirer de conclusion de l'absence de roches simi- laires dans les collections étudiées. » En terminant je signalerai un nouveau gisement de granité à riebeckite : j'ai observé cette roche dans une ancienne collection rapportée de l'Yémen par Botta ('); elle a été recueillie par ce voyageur dans les ravins du mont Saber. » L'orthose de ces roches est faculée d'albite; la riebeckite est accom- pagnée d'un peu d';egyrine, de biotite, de fluorine, de zircon et de pyro- chlore. » La présence d'un granité à riebeckite dans l'Yémen présente un intérêt (') Bulletin de la Société de Géographie de Paris, t. XII, p. 869; 1839. ( Ï2II ) exceptionnel par suite de l'existence de celte même roche à l'île de Socotra. J'ai en outre signalé récemment des rhyolites à riebeckite et îegyrine dans le pays des Somalis; des trachytes renfermant les mêmes minéraux sont connus en Abyssinie; il semble donc que l'extrémité orientale de l'Arabie et la région voisine du continent africain constituent une province pétro- graphique 7-iche en roches alcalines sur lesquelles il y a lieu d'appeler l'attention des pétrograplies et des géologues voyageurs. » GÉOLOGIE. — Sur le Golhlandien de la presqu'île de Crozon {Finistère). Note de M. F. Kerforse, présentée par M. de Lapparent. « Le eothlandien du massif armoricain a été divisé de la façon sui- vante : » 1. Phtanites de l'Anjou à Rastrites et Mon. lohiferns M'Cov. )> 2. Ampélites à Mori. priodon Br., parmi lesquelles celles de Poligné <à Diplograptus sont inférieures. )) 3. Calcaires ampéliteux et schistes à nodules ; ce niveau ne pouvant se distinguer du précédent que parce qu'il lui est stratigraphiquement supé- rieur. Cette zone appartiendrait encore à l'étage de Wenlock et rien en Bretagne ne représenterait jusqu'ici l'étage de Lindlow ( ' ). » Wos études dans la presqu'île de Crozon nous ont permis de compléter ces résultats et de reconnaître que le gothlandien est beaucoup mieux re- présenté en Bretagne qu'on ne le pensait. '' » Le niveau des schistes à Rastrites. représenté dans le massif armoricain: i°par les phtanites de l'Anjou à Rastrites peregriniis Barr. ; Mo/i. lobiferus M'Coy, etc., et 2° par les ampélites de Poligné à » Cephalograptus folittm His.; Diplograptus palmeus Barr.; Monograptus con- colatiis var. spiralis Gein.; Monograptus densus Pern. {M. priodon auctoriim); Monograptus exiguus Nicli.; Monograptus continens Tôrnq.; paraît ne pas exister dans le Finistère ; il en est de même du niveau de Fenguerolles et d'Andouillé à yit/o«o- graptus Jaekeli Perner et Retiolites Geinitzi Barr. qui lui est supérieur. Le premier niveau fossilifère de la presqu'île de Crozon, représenté par des ampélites, succédant à quelques mètres ( lo" au plus) de grès azoïque, contient : » Cyrtograptus sp.: Monograptus priodon Br.; Monograptus riccarlonen.iis Lapw.; Monograptus vomerinus Nich.; Monograptus dubius Suess. » Au-dessus viennent des schistes ampéliteux dans lesquels nous avons trouvé : » Monograptus colonus Barr.; Monograptus Nilssoni Barr.; Hjolilhes siniplex (') Ch. Barrois, Ann. Soc. géol. Nord, t. XX, p. 187; 1892. ( 1212 ) Ban-.; Caidiola interrupta Sow. ; Cardiola migrans Barr.; Aptychopsis priinus Bari'.; etc. » Celte dernière zone appartient au Ludlow ainsi que les couches qui lui succèdent; ce sont des schistes avec petits bancs de quartzite et nodules silico-argileux, souvent pvriteiix, contenant : » Monograptus Salweyi Lapw. ; Entomis migrans Barr.; Bolbozoe anomala Barr.; Bolbozoe bohcinica Barr.; Cardiola migrans Barr.; Cardiola gibbosa Barr.; Rhynchonella minerva Barr.; etc. )) Puis viennent des schistes avec nodules calcaires, noirs, volumineux, contenant avec de nombreux Orlhoceras : » Monograptus clavulus Pern.; Monograptus ultimus Pern.; Cardiola inter- rupta Sow. ; Cardiola bohemica Barr. ; Cardiola extrenia Barr. ; Cardiola mi- grans Barr. ; Cardiola gibbosa Barr. ; Cardiola cf. virguln Barr. ; et de nombreux Lamellibranches de e- de Bohême. » Viennent ensuite des schistes avec bancs de quartzite, contenant des nodules plats, siliceux, souvent calcarifères, et quelquefois même des petits bancs lenticulaires noduliformes d'un calcaire bleuâtre. Nous y avons trouvé : » Bolbozoe bohemica Barr.; Modiolopsis scnilis? Barr.; Posidonomya eugyra Barr. ; Goniophora reductans Barr. ; Orthoceras cf. originale Barr. ; Lingula cf. Lewisi Sow. » Ces schistes et quartzites supérieurs passent insensiblement aux schistes et quartzites de Plougastel (dévonien). » Nous reconnaissons donc dans le ffothlandien du massif armoricain la présence de sepL zones graplolitiques distinctes et d'une zone supérieure. Les deux premières appartiennent au niveau des schistes à Raslntes; les deux suivantes au niveau Ae.?> schistes à Cyrtograptiis {Wenlock), les autres au niveau de Liidlow. Nous pensons qu'il sera possible par la suite de pré- ciser encore ces niveaux et de reconnaître de nouvelles subdivisions. » PHYSIOLOGIE. — Influence de la température sur la fatigue des nerfs moteurs de la grenouille. Note de M. J. Carvallo ( ' ), présentée par M. A. Chauveau. « Si, comme on l'admet généralement, les nerfs sont, en réalité, infa- tigables, si ces appareils ne dépensent rien ou presque rien sous l'in- fluence de l'excitation et s'ils peuvent mettre en activité les organes qu'Us innervent sans devenir le siège de phénomènes chimiques importants, (') Travail du Laboratoire des travaux pratiques de Physique biologique de la Faculté de Médecine de Paris. ( i2i:3 ) nous ne voyons pas de raisons pour que les variations de la température extérieure modifient la marche de l'influx nerveux, pourvu que ces varia- lions restent dans les limites compatibles avec l'intégrité anatomique des tissus. » On verra par nos expériences que, contrairement à cette hypothèse, la température a une influence considérable sur l'activité des nerfs mo- teurs. » Lorsqu'on compare la durée totale de la fatigue de l'appareil nervo- musculaire terminal, obtenue par l'excitation directe du nerf, le muscle restant toujours à la même température et le nerf passant de o° à 20° par exemple, on s'aperçoit tout de suite que plus la température du nerf est élevée, plus la courbe de fatigue se prolonge. En effet, si l'on prend le train postérieur d'une grenouille et si l'on prépare de la même façon la patte droite et la patte gauche afin d'obtenir la courbe de fatigue du muscle gastrocnémien par l'excitation du nerf sciatique, on constate, en mettant le nerf d'une des pattes à 20°, l'autre à o", les deux muscles se trouvant dans les deux cas à la même température, que la durée totale de la période de fatigue est beaucoup plus longue dans le premier cas que dans le second. Nous avons cherché dans ces expériences à mettre les deux nerfs dans des conditions de travail à peu près identiques et à éliminer toute cause d'erreur. Pour cela nous avons pris une excitation voisine de celle qui provoque la secousse minima à la fermeture. De cette façon nous avions des excitations à la rupture, largement suffisantes à donner la secousse maxima du muscle. La fréquence avec laquelle se succédaient les excitations était plutôt lente, une toutes les cinq secondes. D'autre part, les deux muscles se trouvaient chargés par le même poids. Finalement, le nerf et le muscle étaient chacun enfermé dans une gouttière métallique dont on maintenait la température constante à l'aide d'un courant d'eau ou bien en l'entourant complètement de glace. Ces deux gouttières étaient séparées par une cloison verticale, mauvaise conductrice de la chaleur, placée au niveau de l'articulation du genou. Un thermomètre mis à côté du muscle et un autre à côté du nerf nous renseignaient sur les variations de température de ces deux organes pendant toute la durée de l'expé- rience. C'est ainsi que nous avons observé que les nerfs liont la tempéra- ture est élevée se montrent invariablement beaucoup plus actifs que les nerfs dont la température est basse. Toutefois, malgré la constance de ces résultats, on peut attribuer ces différences aux écarts d'excitabilité existant ( i2i4 ) entre une patte et l'autre. Pour trancher rléfinitivement la question nous avons fait l'expérience suivante : )) Le nerf sciatique d'une patte de grenouille, séparée du corps, est placé à la température de 20°. Lorsque les thermomètres incHquent la température voulue on commence les excitations du nerf. Au bout d'un temps relativement court on voit les secousses devenir très irrégulières, puis disparaître finalement. Si à ce moment on verse quelques gouttes d'eau chaude sur la glace, le nerf reprend immédiatement son excitabilité et ceci d'une manière d'autant plus nette que sa température se rapproche davantage de 20°. En attendant la température du muscle n'a pas varié de cinq dixièmes de degré et dans la plupart des cas la reprise du nerf est telle qu'il peut donner une nouvelle courbe de fatigue aussi haute et aussi longue que la première. Ainsi donc, comme nous le pensions, l'activité des nerfs croit avec la température, puisqu'un nerf fatigué à 0° peut re- prehdre son excitabilité aussitôt qu'on le chauffe. H Ce premier point étant acquis, nous nous sommes attaché à déter- miner l'optimum thermique de l'activité nerveuse. Après bien des tâtonne- ments, nous sommes arrivé à réunir dans une seule expérience les diverses phases par lesquelles passe l'activité nerveuse en fonction de la tem- pérature de o" à 3o°. Le nerf sciatique transporté rapidement, après fatigue de 0° à 5°, de 5° à 10°, de 10° à 20°, de 20° à 25°, de 23° à 3o°, le muscle restant toujours dans la glace, présente des accroissements succes- cessifs d'excitabilité jusqu'à la température de 20", accroissements qui cessent complètement au delà de cette limite. )) Finalement voici un phénomène très curieux qui prouve incontesta- blement que non seulement les nerfs se fatiguent aux basses tempéra- tures, mais qu'ils peuvent se réparer par suite de réchauffement : c'est le fait qu'un nerf fatigué à o", chauffé à 20°, puis revenu de nouveau à o" donne à cette température une nouvelle courbe de fatigue. » PHYSIOLOGIE COMPAKÉE. - Sur les fonctions de la tige cristalline ries Acéphales. Note de M. Henri Cocpix, présentée par M. Edmond Perrier. « Peu d'organes ont été, autant que la tige cristalline des Acéphales, l'objet d'hypothèses différentes. Cette tigelle anhyste a été considérée, en ( 121 5 ) effet, suivant les auteurs, tantôt comme un appareil copulateur, tantôt comme un organe de soutien pour la masse viscérale, un manubrium destiné à agiter les matières nutritives contenues dans l'estomac, une substance de réserve, un suc digestif, etc. » Toutes ces hypothèses étaient absolument gratuites et, pour résoudre la question, des expériences étaient nécessaires. Je les ai entreprises en prenant comme type la tige cristalline du Cardium edule. » Tout d'abord, il y a lieu évidemment de ne s'arrêter que sur les deux hypothèses qui font de la tige cristalline, tantôt une matière de réserve, tantôt un suc digestif. » Des recherches chimiques montrent que la tige ne contient pas de sucres, ni de matières grasses, et seulement des traces de matières albumi- noïdes. Ce n'est donc pas une matière de réserve. Des pesées montrent d'ailleurs qu'une tige de Cardium ne pèse, en moyenne, queo^'',o3i et qu'elle contient 87 pour 100 d'eau. Le poids de la matière sèche n'est que de oe'',oo4, quantité évidemment insignifiante, en tant que substance de ré- serve, pour un animal aussi volumineux que le Cardium. » La tige cristalline est-elle donc un suc digestif? Les expériences sui- vantes, prises entre beaucoup d'autres et faciles à répéter, vont le montrer surabondamment. » a. Des ligelles cristallines sont isolées, puis lavées sous un filet d'eau. On les met ensuite dans de l'eau douce ou dans de l'eau de mer où elles se dissolvent lentement. Au bout de f|uatre heures environ, la dissolution est achevée; on verse le liquide dans un ballon contenant de l'empois d'amidon. Quelques heures après, au moyen de la liqueur de Fehling, on constate déjà la présence du glucose. La proportion de celui-ci ne fait ensuite qu'augmenter. Cette expérience montre que : 1° les tigelles sont so- lubles dans l'eau et que, pour expliquer la corrosion de l'extrémité plongée dans l'estomac, il est inutile d'invoquer l'action du suc gastrique : l'eau de mer contenue dans l'estomac suffit à l'expliquer; 2° les tigelles contiennent en grande abondance de l'aniylase (') qui transforme l'amidon en glucose. » b. Des tigelles sont lavées comme précédemment, dissoutes et mises dans une solution de saccharose. Au bout de vingt-quatre heures on constate, dans le liquide, la présence du glucose. Les tiges contiennent donc de la sucrase, susceptible d'inter- vertir le saccharose. Cette sucrase est d'ailleurs en quantité beaucoup moins considé- rable que l'amylase. (') L'aniylase parait surtout abondante dans les couches externes de la tige crislalline. ( T2l6 ) » c. Des expériences faites avec des cubes de blanc d'œuf ne m'ont pas permis de déceler la présence de la pepsine ni de la trypsine. » Om peut donc conclure, de ces expériences, que la tige cristalline des Acéphales est un suc digestif, une sorte de comprimé de diastases, contenant beaucoup d'amylase et un peu de sucrase, le tout noyé dans une matière mu- queuse, laquelle a sans doute pour but d'empêcher la trop rapide dilution de la tige dans l'eau de mer contenue dans l'estomac, et peut-être aussi d'agglutiner les matières solides qui flottent dans celui-ci ('). » PHYSIOLOGIE. — Topographie de la sensibilité gustative de la bouche. Note de MM. Ed. Toulouse et N. Vaschide, présentée par M. Marey. « Nous avons étudié avec notre méthode ( ■) la topographie de la sen- sibilité gustative de la bouche sur vingt-quatre hommes (infirmiers) et sur trente et une femmes (infirmières) âgés en moyenne de 23 ans à 3o ans. Les expériences sur l'isthme du gosier n'ont pu, en raison de leur diffi- culté, être poursuivies que sur quatre hommes et sept femmes. Nous résu- mons le résultat de nos observations dans le Tableau suivant. Voici nos conclusions : » 1° Toutes les parties de la muqueuse buccale peuvent avoir des sen- sations gustatives. Toutefois les lèvres, les gencives, les joues, les dents, le plancher de la bouche, la voûte du palais ne perçoivent que les sensations acides. Comme ces parties ne sont pas innervées par des nerfs sensoriels, on peut se demander si la sensation d'acide est une véritable saveur ou bien une modalité de la sensibilité tactile. Les saveurs salées, sucrées et amères sont perçues par les autres parties de la muqueuse buccale et no- tamment par la langue et l'isthme du gosier, qui constituent à eux deux l'organe du goût. » Le bord et la face supérieure de la langue sont plus sensibles que la face inférieure et le frein. Il est à remarquer que, sur la face postérieure (') Les faits sur lesquels je viens d'appeler l'attention, quoique de nature ph^-siolo- gique, ont aussi un intérêt morphologique; ils montrent que la tige cristalline n'est pas une radula transformée, comme on l'a dit quelquefois, mais le produit de sécré- tion d'une simple glande salivaire. (-) Comptes rendus, g mars lyoo. ( '217 ) de la langue, la ligne médiane sent moins que les parties latérales. Le voile du palais est moins sensible que la langue. Il est intéressant de noter que les amygdales sont sensibles aux quatre saveurs. Topographie de la sensibilité gustative de la bouche. (L'acuité de la perception est représentée par le titre des solutions. ) Saveurs. Régions explorées de la cavité buccale. Lèvres sup. et inf. i Partie externe. (Face muq.). j Partie interne. Muqu. gingivale ( Partie externe. (Arc. sup. et inf.) j Partie interne. Muqueuse des joues / 1 Tiers antér. . . . Tiers moj'en. . . Tiers poster. . . Tiers antér. . . . Tiers moyen . . Tiers poster. . . Tiers antér. . . . Tiers moyen . . Tiers poster. . . Salées. Chlorure de sodium. S a Bord. Ligne médiane. Face supérieure. Face inférieure \ Frein Plancher de la bouche Voûte du palais / Face antérieure Face postérieure (Face antér.) Face antér. . Face poster. o Luette. Piliers antérieurs. Piliers postérieurs. Amygdales . Epiglotte Face antér. . . Face poster. . (Face antér.). 1 pour 100 2 pour 100 3 pour 100 3 pour 100 I pour 10 I pour 10 9 pour looo I pour 10 I pour 10 Chl. de sod. pur Chl. de sod. pur » » I pour lo I pour 10 Chl. de sod. pur I pour lo Chl. de sod. pur Chl. de sod. pur Chl. de sod. pur Chl. de sod. pur Sucrées. Saccharose. Amères. Dibromhydrate de quinine. I pour 1000 I pour 100 I pour 100 I pour lOoo I pour lo I pour 10 I pour 1000 I pour loo 1 pour 100 I pour 10 Sacc. pure n » I pour 100 I pour 100 I pour 10 I pour 1000 I pour 100 I pour 10 I pour 10 I pour 10 000 I pour 1000 I pour 10 000 I pour looo I pour looo 1 pour 1000 I pour loooo I pour loooo I pour 100 000 I pour looo Dibr.de quin. pur I pour loooo I pour loooo I pour 1000 I pour looo I pour loo I pour 100 I pour lo I pour 10 Dibr.de quin. pur Sacc. pure i pour loo Acides. Acide acétique. » Ac. acét. pur Ac. acét. pur Ac. acét. pur Ac. acét. pur I pour loooo I pour 1000 I pour looo I pour 1000 1 pour 100 I pour loo 1 pour 1000 I pour 1000 I pour loo I pour 100 I pour loo I pour 10 Ac. acét. pur I pour 100 I pour 1000 I pour 1000 I pour 100 I pour 100 I pour lo Ac. acét. pur 1 pour 100 I pour 10 » 2° Si, contrairement à l'opinion d'un grand nombre d'auteurs, la langue et chacune de ses papilles et aussi l'isthme du gosier nous ont paru C. R., 1900, i" Semestre. (T. GXXX, N" 18 ) l58 ( I2l8 ) percevoir toutes les saveurs, ii n'en est pas moins vrai que ces territoires anatomiqiies sentent mieux certaines saveurs que d'autres. C'est ainsi que le tiers antérieur de la langue sent mieux le salé, le sucré et l'acide et que la base sent mieux l'amer; de même, dans l'isthme du gosier, c'est le voile lui-même qui sent le mieux le salé et l'amer. » 3" Il résulte de ces expériences que la partie antérieure de la langue, qui est innervée par le lingual, et la partie postérieure ainsi que l'isthme du gosier, qui sont innervés par le glosso-pharyngien, ont à des degrés divers les mêmes fonctions. Ce fait physiologique rend vraisem- blable l'opinion de Cari, Urbantschilsch et MathiasDuval, d'après laquelle un nerf unique, le glosso-pharyngien, présiderait à ces fonctions sem- blables, en innervant, par des filets directs, la base de la langue et l'isthme du gosier et, par des fils indirects passant par la corde du tympan et le lin- gual, la pointe de la langue. » M. J. Massau adresse le i" fascicule d'un « Mémoire sur l'intégration graphique des équations aux dérivées partielles : Intégration fausse; inté- gration par les caractéristiques; mouvement varié des eaux courantes; mascaret ». M. Maurice Lévt présente, au sujet de ce Mémoire, les observations suivantes : » Dans une Note de M. Coulon, insérée au dernier numéro des Comptes rendus, et intitulée : « Sur les caractéristiques des équations aux dérivées partielles et le principe d'Huygens », l'auteur observe que la propagation d'une discontinuité, dans un mouvement régi par un système d'équations aux dérivées partielles, ne peut se faire que suivant les surfaces caractéris- tiques. » Cette observation se trouve précisément développée, avec d'intéres- santes applications au mouvement des eaux courantes et au mascaret, dans le Mémoire de M. Massau, Mémoire paru en autographie en 1899 ('). » M. Pierre Landes adresse un projet « d'un bateau qui remonte les fleuves par la résistance du courant ». (') Gand, imprimerie Meyer Van Loo, 1899. — Paris, librairie Hermann. ( 1^19 ; M. E. DucRETET adresse une Note relative à la méthode et aux procédés radiotéléphoniques de M. Popoff. A 4 heures un quart l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 3o avril igoo. Le fluor et ses composés, par M. Henri Moissan, de l'Institut. Paris, G. Steinheil, igoo; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Cartes agronomiques et situation agricole du canton de Redon, par M. Lechartier, avec le concours de M. du Halgouet. Rennes, 1900. Texte, I fasc. in-8° et huit Cartes hors texte. Cinquantenaire de la Société de Biologie. Volume jubilaire publié par la Société. Paris, Masson et C'*', 1899; i fasc. gr. in-8°. (Présenté par M. Bouchard.) Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844. publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerceet de l'Industrie; t. XCV, V", 1" et 3« Par- ties. Paris, Imprimerie nationale, 1900; 3 vol. in-8°. Récréation arithmétique sur les mouvements des aiguilles d'une montre, par Prosper de Lafitte. Agen, 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) La transmutation des métaux..., par Théodore Tiffereau. Paris, chez l'Auteur, 1900; i fasc, in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Bulletin de la Société mathématique de France; t. XXVIII, fasc. 1. Paris, 1900; I fasc. in-8". Mémoires de la Société zoologique de France; année 1899, t. XII. Paris, 1899; I vol. in-8°. Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire- Inférieure; vol. X de la 7* série, 1899. Nantes; i vol. in-S". Bullelin de la Société industrielle de Rouen; 28* année, n° 1, janvier- février 1900. Rouen; i fasc. in-8''. I ( I220 ) Compagnie des Chemins de fer du Midi. Assemblée générale des actionnaires du 3 avril igoo, présidence de M. Léon Aucoc. Rapport du Conseil d' Admi- nistration. Paris, 1900; I fasc. petit in-4". Geschichte der Kôniglich preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, im Auftrage der Akademie bearbeitet von Adolf Harnack. Berlin, 1900; 4 vol. petit in-4°. Flora Batava. Aflev. 325-328. Haarlem, 1899; 4 fasc. in-4°. Mémoire sur l'intégration graphique des équations aux dérivées partielles, par J. Massau. Gand, F. Meyer Van Loo, 1899; i fasc. in-4". On the mechanical principles oj flight, by the Rt. bon. Lord Rayleigh. (Manchester Memoirs, vol. 44, Part. IL 1899; n° 5.) i fasc. in-8'^. ERRATA. (Séance du 23 avril 1900.) Note de M. Gruey, Sur les termes complémentaires du critérium de Tisserand: Page 1 1 12, au dernier terme de l'équation (11), au lieu de lisez 2 — (cos^', — cosÇ'd), 2 6' — -(cosÇ'i — cosÇp). F Note de MM. A. Blondel et G. Dobkévitch, Sur la sensibilité maxima des cohéreurs employés pratiquement dans la Télégraphie sans fds : Page 1123, ligne 18 et suiv., rétablir la phrase comme suit : » Bien que le phénomène ait une apparence magnétique, nous /'expliquons par une simple cause mécanique, l'augmentation de la pression au contact entre les limailles, etc. À N" 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 50 avril 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBllRS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. C. DE Freycinet. Sur les planètes télescùpiques 1 14'' M. Henri Becquerel. - Sur la transpa- rence de l'aluminium pour le rayonnement du radium 1 154 MM. Henri Moissan et Venturi. — Étude du lluorure manganeux i i5i;i M. G. Leciiahtiek. — Cartes agronomique^ Pages, du canton de Kedon. De la composition des terres au point de vue de la chaux, de la magnésie, de la. potasse et de l'azote.. ii6.i M. Grand'Euhy. — Sur les tiges debout, les souches et racines de Cordaïtes ■! 167 M. Moissan fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : " Le fluor et ses composés < 1170 NOMINATIONS. M. SuESS est élu Associé étranger, en reniphicement de Sir Edward Frankland ■ MEMOIRES PRESENTES. M. DE Camas soumet au jugement de l'Académie un i Essai de théorie dynamique ondulatoire ». 1170 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, divers Cluvrages de M. Adolf Harnack et de la Société de Biologie... 1170 M. Paul Painlevé. — Sur une relation entre la théorie des groupes et les équa- tions différentielles à points critiques fixes 1171 M. K. de Saint-Gerhain. — Sur la fonc- tion S introduite par M. Appell dans les équations de la Dynamique 1174 M. A. Deschamps. - Microscope solaire simplifié et perfectionné 1 176 M. \. Deschamps. — Télémicroscope 1176 M. P. VlLLARD. — Sur une expérience de M. Jaumann 1177 M. P. ViLLARD. — Sur le rayonnement du radium 117'^ M. Borg-Man. — Luminescence des gaz raré- fiés autour d'un fil métallique communi- quant à l'un des pôles d'une bobine de KuhmkorlT i i7'i M. F. Beaulard. — Sur l'hystérésis et la viscosité des diélectriques 118' M. Eue. Demarçay. — Sur le samariuiu.. 1 1' ■ M. E. Péciiard. — Sur les combinaisons des iodures métalliques avec l'anhydride sul- fureux ' : iHS MM. F. Parmentier et A. HuRiON. — Sur les gaz émis par les sources du mont Dore II 90 M. Ch. Pouret. — Bromuration par le bro- mure d'aluminium 1191 M. F. March. — Action des éthers mono- chloracétiques sur l'acétylacétone sodée. iiç|.' MM. R. Fosse et Y. Ettlinger. — Action du chlorure d'éthylidéne sur les phénols. iii|'i M. H. Causse. — Sur la présence de la tyrosine dans les eaux des puits conta- minés i iri'i M. G. André. — Étude de quelques trans- formations qui se produisent chez les plantes étiolées à l'obscurité i i(|K M. E. Bataillon. — Blastotoinie sponta- née et larves jumelles chez Petromyzon Planeri 1 '"i MM. L. M.VTRUCHOT et M. Molliard. — Modifications de structure observées dans les cellules subissant la fermentation propre I J" ' N° 18. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. M. A. Chevalier. — Les zones et les pro- vinces bolaniqucs de l'Afrique occiden- tale française M. A. Lacroix. — Sur les granités et syé- nites quartzifèrcs à œgyrine, arfvcdsonite et aînigmalite de IMadagascar M. F. Kerporne. — Sur le gothlandien de la presqu'île de Crozon ( Finistère ) M. J. Carvallo. — Influence de la tempé- rature sur la fatigue de's nerfs moteurs de la grenouille M. Henri Counx. — Sur les fonctions de la tisc cristalline des Acéphales MM. Ed. Toulouse et N. V/vschide. — Bulletin bibliographique Errat.Al Pages. I Pages. Topographie de la sensibilité gustative de la bouche 121G i2ii5 M. J. Massau adresse le i" fascicule d'un « Mémoire sur l'intégration graphique des équations aux dérivées partielles ».. 121S 1208 M. Maurice Lévy. — Observations au sujet du Mémoire précédent 1218 131 1 M. Pierre Landes adresse un projet « d'un bateau qui remonte les fleuves par la résistance du courant » 121S 12 13 M. E. DucRETET adresse une Note relative à la méthode et aux procédés radiotélé- \i\\ phoniques dr M . Popojf 1219 1219 1220 PARIS. — IMPRIMERIE G AUT H I E R-VI LLA RS , Quai des Grands-Augustins, 36. Le Gérant .' tiAOrHisa-ViLLiRs. JUN 4 lÔOO -1 îx.a,'^ 1900 PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR ITIiTE. EiES SECKÉXAIRBS PBRPETVEIiS. TOME CXXX. NM9 (7 Mai 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Quai des Grands-Augustins, 55. ''' 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DAN£< LES SÉA^CES DES 23 JUIN 1862 ET 2/4 MAI iSyS. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 4H pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l^ Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, sux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- \ernemenl sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les } rogranimes des prix proposés par l'Acadà sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesB ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aul que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savon étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persor qui ne sont pas Membres ou Correspondants del'i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'pn sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ei autant qu'ils le jugent convenable, comme iisfc pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei I l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar. jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tei'l le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compteri actuel, et IVxtrail est renvoyé au Compte rendu l vant et mis à la fin du cahier. Article 4. ■ — Planches et tirage à part. Les Coniptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à pari des articles est aux frais de leurs; il n'v a d'exception que pour les Rappo;l les Instructions demandés par le Gouvernemenf Article 5. Tous les six mois, la Commission adminislrati\j un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrélaires sont chargés de l'exécution àv sent Règlement. Les Savants étraugers à l'Acadimie qui désiient laire piéseiiter leurs Ménioiies par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés ' déposer au Secrétariat au plus tard le Saicedi qui précède la séance, a%aDt5". Autreirent la présentation sera remise à la séance su JUN 4 1900 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 7 MAI 1900, PREsroENCE DE M. Maurice LÉVY. aiEMOlRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie la perte regrettable qu'elle vient (le faire dans la personne de M. E. Grimaux, Membre de la Section de Chimie, décédé le 5 mai 1900. CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation des clhers '^j-alcoyloxy-a.-cyanocroto- ^C Az niques CH' — COR = C(^ rri-^nvn^ isomères des éthers acétoalcoylcya- y'CAz nacétiques CH^'CO — C; ^ — CO^:=H^ Note de M. A. Haller. \n. "■ Dans un ensemble de recherches faites seul ou en collaboration avec M. Held, j'ai montré que l'introduction de radicaux acides dans les éthers cyanacétiques avait pour effet de donner naissance à une nouvelle série de G. R., 1900, I" Semestie. (T. CXXX, N° 19.) I Sq ( 1222 ) corps à fonclion acide particulière, qui rentrent dans la classe de com- posés auxquels j'ai donné le nom çY acides mèlhiniques ( '). Certains modes de formation de ces corps (action des chlorures acides sur les éthers cya- nacétiques sodés) et un ensemble de propriétés m'ont conduit à leur attribuer la formule de constitution /'CAz CH'COCHCO==C=H% l'acidité de la molécule étant déterminée par l'accumulation des radicaux négatifs CO, CAz et CO"C^H' dans le méthane. /CAz » Le complexe — CO — CH — de ces molécules étant identique avec ,...,, , /CHCAz celui qui existe dans le camphre cyané C'H'V i , avec lequel j'ai /C- CAz préparé jadis les éthers énoliques ('- \ C'H'V ii , et en colla- ' ' ^ \C0R boration avec M. Minguin ('), deux dérivés méthylés isomères, l'un ayant ^ /CH' /C\ la forme énolique et l'autre la constitution C'H'V^ i CAz^ j) devenait \CO intéressant de rechercher comment se comporteraient les éthers acétocya- nacéliques vis-à-vis des iodures alcooliques. » Bien qu'un essai ait déjà été fait sans succès par M. Held (*), nous avons d'abord chauffé en tubes scellés de l'acétylcyanacétate d'éthyle avec de l'alcool sodé et des iodures alcooliques. Par analogie avec ce qui se passe avec le camphre cyané, nous nous attendions à avoir soit l'une ou l'autre des formes représentées par les équations I et II, soit les deux à la fois : /CAz /CAz I. CH'COCNaCO»C='H' -f RI . CH'COCR - CO^C^H' ^ Nal, II. CH'CONa := C(^^^'^,jj, -;- RI = CH'COR = ^Q^q.ç.^. Nal. (') Comptes rendus, t. CXX, p. iigS. (■•') Ibid.. t. CXV, p. 97. (') Ibid., t. ex VIII. (*) Thèse de Doctorat es Sciences, Paris, p. 9 et t3; i? ( 1-223 ) » La réaction est en réalité plus complexe, et dans certaines conditions qu'il nous faut encore bien déterminer, elle semble s'effectuer suivant l'équation CH'COCH çQ2(-2^i5 C^H'ONa f- RI /CAz = CH'COOC=HM- CHR — CO^C^'H^ + Nal. » Nous nous proposons de revenir sur cette réaction dans une autre Communication, plus tard. » Nous devons ajouter que M. Held ( ' ) est parvenu à préparer les corps CAz de la forme CH^.CO.C; ^ ~ CO^C^H% en faisant asir du chlorure de \R ^ cyanogène sur les éthers alcoylacétoacétiques sodés CH'.CO.Cr^^ -CO-C=H^ \Na » Action des iodures alcooliques sur l'éther acétylcyanacétique argentique. — Pour arriver au résultat cherché, nous avons préparé le sel d'argent par double décomposition entre le dérivé sodé et l'azotate d'argent. Après l'avoir desséché dans l'obscurité et pulvérisé, nous l'avons mélangé avec un peu plus de la quantité théorique d'iodure d'éthyle et chauffé le tout au bain-marie, soit en tubes scellés, soit dans un ballon muni d'un appareil à reflux. Quand la partie solide eut pris la teinte uniformément jaune de l'iodure d'argent, on chassa l'excès d'iodure par distillation, et l'on épuisa le résidu au moyen de l'éther. Soumise à l'évaporation, la liqueur éthérée a abandonné des cristaux souillés d'une huile à odeur désagréable de car- bylamine; on les a essorés et purifiés par une série de cristallisations dans l'éther. On obtint finalement des aiguilles blanches dont la composition répond à la formule Ct^'AzO'. Ce corps fond à 76°. Il est soluble dans l'alcool, le benzène, très soluble dans le chloroforme, insoluble dans l'eau et la potasse aqueuse. Cette insolubilité dans les alcalis montre bien que la fonction acide méthinique a disparu. Si on le traite par une solution alcoolique de potasse, il se dissout et au bout d'un instant le tout se prend en masse avec dégagement de chaleur. Le produit se dissout ensuite inté- ( ' ) Loc. cit. ( Ï224 ) gralemeiit dans l'eau et la solution, acidulée par de l'acide sulfurique étendu, se trouble et donne un corjDS huileux qu'on enlève à l'éther. Par évaporation, on obtient une huile qui, amorcée avec un cristal d'éther acélylcyanacétique, se prend en une masse de cristaux fondant, après puri- fication, à 28", point de fusion de l'éther acétylcyanacétique. Lorsqu'on soumet le corps CH^'AzO^ à l'action de l'acide chlorhydrique, il se dé- compose en chlorure d'éthyle qu'on a recueilli et caractérisé, et en éther acétylcyanacétique fondant à 26°-27'' et soluble dans les alcalis. Toutes ces réactions, qu'on peut traduire par les équations XO^C.H.^'^™ = ™'.COK.C<^^J^,^. CH^COC='H'>r---C( ";"" ,„, kKHO = CH'.COK -^ C( """,,„, 4-C='H='0îI, OT.COC^H^ ^ ^(co'c^H^ '" "^' =" CH'.COH = (^\l^.ç^,^, - C^H^CI, font de ce corps un éther '^-éthoxy-a.-cyanocrotonique, isomère de l'éther CH'.COC'x r2Ti5 ~" CO-C-H% lequel, traité par la potasse, se scinde en acétate de potasse, alcool, ammoniaque et butyrate de potasse, comme l'a montré M. Held. Une autre particularité de notre éther, c'est la façon dont il se comporte vis-à-vis de l'ammoniaque. Quand on l'agite avec une solution aqueuse d'ammoniaque, les cristaux changent peu à peu d'aspect, deviennent granuleux, en même temps que la masse s'échauffe. Purifiés par cristallisation dans l'alcool, le nouveau corps se présente sous la forme de petits cristaux prismatiques fondant à 188". Il est identique avec celui obtenu, dans la proportion de i à i,5 pour 100, par M. Held (^loc. cit.) eu faisant agir l'ammoniaque sur l'éther acétylcyanacétique. » Ce corps constitue un éther ^-amido-v.-cyanocrotoniqiie. » Nous avons obtenu des homologues du corps CH'^û'Az en substi- tuant dans la préparation, à l'iodure d'éthyle, les iodures de méthyle, de propyle, d'isobutyle et du chlorure de benzyle. )) Le méthoxycyanocrotonate de méthyle CH'.COCH' = Cv ppj2p2TT5 constitue de fines aiguilles fondant à i34°, solubles dans la plupart des solvants organiques et insolubles dans l'eau. CAz » Le propyloxycyanocrotonate d'éthyle CH^COC^H' — C( ppwopaiis ^^ présente sous la forme d'aiguilles fondant à 85°-86°. ( 1225 ) /CAz MisohutyloxYcyanocrotonale d'èthyle CH'. COC'H" ^ - CC fond à 94°. /CAz « Le benzyloxycyanocrotonate d'èthyle ClP.COC'îi" = C^ ^ fond à T i3°. » En résumé, le dérivé argenlique de l'éther acétylcyanacétique, soumis à l'action des iodures alcooliques, donne naissance à des élliers oxydts particuliers dont les propriétés répondent nettement à celles de corps à fonction éther énolique, et non à celles de molécules à fonction méthi- niqiie, cétonique, comme la genèse des éthers acétocyanacétiques dont ils dérivent pouvait le faire supposer. La présence, dans ces derniers, des deux radicaux négatifs CAz,CO^C-H' a donc pour effet de favoriser la tautomérie de la molécule et de changer le groupement cétonique en grou- pement énolique, dans les conditions oîi nous avons opéré. Ce fait est en concordance parfaite avec ce que nous avons observé avec le camphre cyané et avec les considérations émises par M. Claisen sur la tautomérie de certaines molécules. » Les résultats que nous venons d'exposer nous amènent naturellement à nous demander si l'éther acétocyanacétique et ses analogues existent ^ CAz réellement à l'état libre sous la forme R.CO.CH.CO^C='H=, justifiée par leur synthèse, ou bien si, aussitôt préparés, ils ne subissent pas une transposition moléculaire qui en ferait des éthers ^-oxy-a.-cyanocroto- niques. On peut aussi se demander si cette transposition ne s'opère que lorsqu'on fait passer au préalable ces éthers acides par leurs combinaisons salines? » Ce problème ne peut être résolu que par des méthodes physiques et, en particulier, par celle des pouvoirs réfringents ou par celle des pouvoirs rotaloires magnétiques. » Nous nous proposons de faire ces mesures et d'en communiquer les résultats à l'Académie. » CHIMIE AGRICOLE. — Des terres arables du canton de Redon au point de vue de l'acide phosphorique. Par M. G. Leciiartier. « Tous les terrains sur lesquels repose la couche arable dans le canton de Redon sont granitiques ou appartiennent au précambrien et au silurien, ( 1226 ) c'est-à-dire aux formations sédimeataires les plus anciennes. Ils sont indi- qués généralement comme pauvres en acide phosphorique et la culture leur consacre chaque année des quantités considérables de phosphates fossiles. Cependant, nous avons constaté que la teneur de la couche arable en acide phosphorique y dépasse souvent un millième, proportion que l'on considère ordinairement comme caractérisant les terres qui n'exigent des apports de phosphates que dans la mesure nécessaire à la restitution des quantités enlevées par les récolles. » Sur la moitié de la superficie du canton de Redon, le sol cultivé con- tient une proportion d'acide phosphorique supérieure à un millième. Les terres appartenant à ces différentes formations géologiques ne se com- portent pas exactement de la même manière. Acide phosphorique contenu dans loo parties de terre. Minima. Moyenne. Maxima. Granit o,47 0,87 1,47 Précambrien 0,37 o > 90 i , 63 Grès armoricain 0,24 o , 57 i , 1 3 Schistes d'Angers o,23 i,o4 2,27 Schistes et grès de Polio;né 0,21 i,o5 2,53 Allu vions o , 67 1)24 I j 93 » Le grès armoricain se signale par sa pauvreté en acide phosphorique, et pour les neuf dixièmes des terres qu'il a contribué à former, on trouve moins d'un millième d'acide phosphorique. » Le terrain granitique et le précambrien se comportent à peu près de la même manière et se suivent dans leurs moyennes et dans les limites ex- trêmes. Les schistes d'Angers et les schistes de Poligné se distinguent par une plus grande richesse. » Nous avons évalué pour chaque terrain, en fraction de la surface to- tale qu'il occupe dans le canton, la superficie des sols ayant une richesse égale ou supérieure à un millième. Granit 36 centièmes. Précambrien [^o » Schistes d'Angers 66 » Schistes et grès de Poligné 63 » Aliuvions 63 » » Ajoutons que le sol arable du canton contient de fortes proportions de pierres et de graviers qui constituent une matière inerte au milieu de ( 1227 ) la terre fine; en sorle que, si l'on ne considérait que cette dernière, les |M-oporlions précédentes seraient notablement augmentées. » Cette situation n'est pas le résultat d'un apport de phosphates fossiles. Pour s'en rendre compte, il suffit de considérer : » i" Les terres de landes ou de bois qui n'ont jamais reçu de phosphates fossiles ; » 1° Les défrichements effectués depuis i852 et qui ont été mis en va- leur à l'aide des phosphates fossiles; » 3° Les vieilles terres réputées de bonne qualité cultivées de temps im- mémorial sans addition d'engrais phosphatés. Vieilles terres Terres Terres cultivées à l'état de landes défrichées sans addition ou de bois. depuis i852. de phosphates. Granit o,88 0,6630,77 » Précambrien 0,6830,74 o,65ào,8o o,5oài,4o Grès armoricain 0,24 à o,36 o,35 à 0,70 » Schistes d'Angers » 0,23.12,17 0;79 à 1,84 Schistes et grès de Polignc.. . 0,11 à i,45 o,48 à i,48 0,57 à 1,22 » Depuis i852 des défrichements considérables ont été pratiqués. Les terres labourées et les prairies occupent actuellement la majeure partie du canton. Les landes de qualité inférieure ont été plantées de bois actuelle- ment en exploitation. Il n'existe plus de landes que dans les points o\x la roche compacte venant affleurer le sol rend toute culture impossible. » Les terres dont la mise en culture est antérieure à l'emploi des noirs (3t des phosphates fossiles sont les plus fertiles et les plus riches en acide phosphorique, qu'elles reçoivent ou non des additions d'engrais phos- phatés. C'est au milieu de ces terres que les villages ont été bâtis sur les schistes du silurien. » Enfin, les roches que l'on rencontre dans les graviers de la terre arable, schistes et grès, contiennent des quantités d'acide phosphorique comparables à celles qui existent dans la terre fine. Nous avons analysé soixante-cinq échantillons de ces roches appartenant aux diverses assises géologiques du canton de Redon, et nous avons constaté qu'il existe des champs où le gravier est plus riche en acide phosphorique que la terre fine. Voici les résultats obtenus pour les schistes, pour les grès et pour le granit : Granit 0,26 à 0,96 ( I22« ) Schistes. Précambrien o,5l à o,64 Schistes d'Angers o,5o à i ,79 Schistes et grès de Poligné o , 35 à 2 , 4o AUuvions o,56 à 0,67 Grès. Précambrien 0,22 à 0,82 Grès armoricain o,o3 à 0,77 Schistes d'Angers 0,29 à i ,34 Schistes et grès de Poligné 0,82 à a , 1 4 )) Toutes les terres provenant de ces divers terrains ne peuvent donc pas être signalées d'une manière générale comme pauvres en acide phos- phorique; mais on peut dire qu'il existe souvent une grande inégalité entre des terres appartenant dans une même commune à la même forma- tion géologique. » Dans celle de Renac, pour les terres sur schistes et grès de Poligné, la quantité d'acide phosphorique varie de 0,21 à 2,53 pour 1000, c'est-à- dire dans la proportion de i à 12. Il existe des terrestres pauvres et à côté d'elles se trouvent des sols qui seraient indiqués partout comme possédant une richesse supérieure à la moyenne. On doit ajouter que l'étendue des terres pauvres n'est pas la même pour toutes les formations géologiques; qu'elle est surtout considérable pour les sols à la constitution desquels a participé le grès armoricain, qu'elle diminue et devient voisine de | pour les terres granitiques et précambriennes, que dans les sols schisteux du silurien moyen et du silurien supérieur elle ne représente que le tiers delà surface totale. » Ces résultats nous paraissent devoir s'étendre au département d'Ille- et-Vilaine tout entier, au Morbihan et au reste de la Bretagne. Dans des terres granitiques de Louvigné-du-Désert, Château de Monthorin, nous avons trouvé 1,16 pour 1000 d'acide phosphorique. Dans des sols d'une même propriété, commune de Pire, sur schistes de Rennes appartenant au précambrien, les proportions d'acide phosphorique ont varié de o,56 à i,4i. n Dans le Morbihan, la majeure partie des terres existant encore à l'état de landes sont peu riches en acide phosphorique. Le plus souvent, les ( '229 } nombres trouvés ont varié entre 0,20 et 0,80; cependant une lande de la commune de Mauron nous a donné i , 56 pour 1000. Les terres depuis long- temps en culture, et spécialement celles qui sont désignées avec le quali- ficatif de terres à blé, contiennent ordinairement plus d'un millième d'acide ])hosphorique. Un seul échantillon sur quinze a fourni 0,62 pour 1000. » Ces faits nous expliquent comment des terres depuis longtemps en culture ont pu acquérir un bon état de fertilité avant l'intervention des engrais phosphatés. Ces faits définissent nettement la situation; mais il serait mauvais de les invoquer pour combattre l'emploi des engrais phos- phatés dans les terres de Bretagne, ils resteront toujours de première nécessité dans ces champs dont l'analyse a démontré la pauvreté en acide phosphorique. Même pour des terres qui en contiennent une proportion supérieure à un millième, nos expériences, de même que les essais faits par M. de Freslon en 1898-1899 sur la culture du blé dans une de ses mé- tairies de la commune de Bains, montrent que les engrais phosphatés, même dans ce dernier cas, en terre chaulée et soumise à un assolement régulier, peuvent améliorer les récoltes de froment en qualité et en quantité et que les phosphates fossiles et les scories y produisent plus d'effet que les super- phosphates. D'autre part, nous avons rencontré des terres appartenant aux limons et alluvions argilo-graveleuses d'Ille-et-Vdaine qui ne fournissent de supplémentde récolte que par l'emploi des phosphates fossiles, alorsqu'elles ne contenaient strictement qu'un millième d'acide phosphorique. Il en ré- sidte que, si l'agriculteur doit écouter les enseignements généraux de la science et se laisser guider par les faits particuliers dont il est témoin dans son entourage, il ne doit pas négliger l'expérimentation directe pour tout ce qui concerne l'application économique des engrais aux terres de son exploi- tation. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Positions géographiques et observations magnétiques sur la côte orientale de Madagascar. Note du P. Colin. '( J'ai profité de mon récent passage sur la côte orientale de Madagascar pour y relever quelques nouvelles positions géographiques et les éléments magnétiques absolus. » 1. Vatomandry, 28 février et i" mars 1900. — Au village de Vato- niandry je déterminais la latitude par la méthode des hauteurs circummé- ridiennes du Soleil, et la longitude en échangeant l'heure locale avec celle G. U., 1900, I' Semestre. (T. CXXX, ^« 19 i l6o ( '23o ) de Tananarive observaloire, au moyen de signaux télégraphiques sur la sonnerie. De part et d'autre, nous obtenions l'heure avec un théodolite par une série de hauteurs du Soleil. » I;e calcul des opérations astronomiques et magnétiques a fourni les résultats suivants : Longitude est de Paris 3''6"23%2 ou 46°35'48" Latitude sud ig^ig'SS" Déclinaison NY'^ . 7^26' i" Inclinaison 57° 1 8' 8" Composante horizontale (unités G.G.S.j.. . 0,22009 » J'ai opéré à 3 10" SW de l'ancien mât de pavillon hova, à 80™ du temple anglican, près du marais, loin des habitations couvertes en tôle gal- vanisée. L'azimut de la montagne Takarindaona, appelée par les marins Selle de Vatomandry, égale en ce point 6o''i2'46", à partir du nord vers l'ouest. Le sol est sablonneux. » Nos positions géographiques, comparées avec celles des cartes marines et réduites au même point de repère, sont plus faibles de 4' 12" en longitude et plus fortes de s'aS" en latitude. » 2. Marosika, 3 mars 1900. — Pendant la halte du milieu de la journée au village de Marosika, j'ai pris, avec le théodolite magnétique de Brunner, une vingtaine de hauteurs circumméridiennes du SoleU et une déclinaison. Les résultats obtenus ont été les suivants : Latitude sud i9°36'7" Déclinaison NW 12<>24'3" n J'avais installé l'instrument à 60" SW de trois cocotiers qui se dressent au milieu du village, sur la berge de la rivière Manandry. La colline ronde indiquée sur les cartes marines, et appelée Vohimitengo par les indigènes, se trouvait à io8°45'iô" d'azimut, en comptant du nord vers l'ouest. )) Le sol est composé de sable mêlé de limon. « 3. Mahanoro, 4 mars 1900. — Enfin, j'ai déterminé les positions géo- graphiques et les trois éléments magnétiques de Mahanoro, d'après les mêmes méthodes ci-dessus décrites. Yoici les résultats obtenus : Longitude est de Paris 3''5°'37%i2 ou 460 84' 18" Latitude sud » i9''55'8" Déclinaison NW 11029' 11" Inclinaison o4°48' 10" Composante horizontale (unités G. G. S.). 0,21096 ( I23l ) n La station où j'iu opéré était située au nord-est du village européen, à Soo" nord-ouest de l'ancien fort hova, à3oo"de l'épave d'un bateau, près d'un bois qui longe la mer. Le sol est sablonneux. » Nos coordonnées diffèrent de celles des cartes marines; l'écart est de — 4'42"dans la longitude et de + i'i4" dans la latitude. » En résumé, on déduit de nos derniers travaux les conclusions sui- vantes : » 1° Depuis Andevorante, Vatomandry et Mahanoro, la côte s'infléchit vers le sud-sud-ouest beaucoup plus que ne l'indiquent les cartes. La posi- tion des deux villes de Vatomandry et de Mahanoro doit être reculée vers le sud. » 2° En réunissant toute la série de nos observations magnétiques faites en 1892, 1896 et 1900, depuis ïamatave, Ampanotoamaizina, Andevo- rante, Vatomandry, Marosika et Mahanoro, on constate, le long de cette zone de la côte orientale, une inégalité magnétique qui se manifeste par les effets suivants : («) la déclinaison subit une hausse et une baisse alter- natives, d'après l'ordre des stations énumérées plus haut; (b) le maximum de perturbation se trouve à Andevorante, le minimum à Vatomandry; (c) la déclinaison et l'inclinaison varient en sens inverse l'une de l'autre. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission chargée de préparer une liste de candidats pour la place de Secré- taire perpétuel devenue vacante par suite du décès de M. Joseph Bertrand. Cette Commission doit se composer de six Membres pris dans les Sections de Sciences mathématiques et du Président en exercice. Les Membres qui réunissent la majorité des suffrages sont : MM. Jordan, Boussinesq, Faye, Lippmann, Bouquet de la Grye, Sarrau. Après eux, les Membres qui ont obtenu le plus de voix sont : MM. Janssen, Callandreau, Grandidier, Léauté. En conséquence, la Commission se composera de M. Maurice Lévy, Pré- sident en exercice, et de MM. Jordan, Bocssine.sq, Faye, Lippmanx, BOCQUET DE LA GrYE Ct SaRRAU. ( 1232 ) L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, en remplacement de Sir Paget. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant l\2, M. Burdon-Sanderson obtient l\i suffrages M. BuRDON-SANDERSoiy, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les concours de 1900. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Wilde. — MM. Cornu, Lippmann, Mascart, Moissan, Berthelot. Prix Vaillant. — MM. Troost, Moissan, Gautier, Ditte, Lemoine. Prix Desmazières. — MM. Bornet, Guignard, Van Tieghem, Prillieux, Bonnier. Prix Montagne. — MM. Chatin, Van Tieghem, Bornet, Guignard, Bon- nier, Prillieux. Prix Thore. — MM. Bornet, Perrier, Van Tieghem, Guignard, Bonnier. Prix Savigny. — MM. de Lacaze-Duthiers, Perrier, Filhol, Grandidier, Ranvier. Prix (la Gama Machado. — MM. Perrier, de Lacaze-Duthiers, Filhol, Ranvier, Marey, Guignard. Prix Montyon {Médecine et Chirurgie). — MM. Marey, Bouchard, d'Ar- sonval, Guyon, Potain, Lannelongue, Chauveau, Brouardel, Roux. Prix Barbier. — MM. Bouchard, Potain, Guyon, Guignard, Lanne- longue. Prix Dréanl. — MM. Marey, Bouchard, Guyon, Potain, d'Arsonval, Lannelongue. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Gi.vcoMo GioRDAiVo adrcssB une Note relative à une substance em- ployée en Photographie « la Viscosine ». (Renvoi à la Section de Physique.) ( 1233 ) CORRESPONDANCE. M. 3I1CHELSON, nommé Correspondant pour la Section de Phvsiqiie, adresse ses remercîments à l'Académie. MM. Bouvier, Mathias-Duval, Oustalet et Vaillant prient l'Académie de vouloir bien les comprendre parmi les candidats à la place laissée va- cante, dans la Section d'Anatomie et Zoologie, par le décès de M. Blan- chard. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1" Un Ouvrage de M. C. de Freycinet ayant pour titre : « Essais sur la Philosophie des Sciences; Analyse, Mécanique; 2" édition. 2° Un Atlas de Radiographie (Chirurgie infantile et orthopédique); par MM. P. Redard et F. Laran (présenté par M. Marey). ASTRONOMIE. — Lieux des étoiles circumpolaires fondamentales, détermines à l'observatoire de Lyon (^ ' ). Note de M. F. Gonnessiat. « Durant la j)ériode qui va d'avril 1 898 à décembre 1 899, les étoiles sup- plémentaires de la liste formée par M. Auwers {A. N. 3440) ont été com- prises dans les déterminations faites au cercle méridien Eichens (^o'",i34). Le système fondamental des positions qui ont servi de base aux réductions est celui que nous avons obtenu antérieurement, par des méthodes parti- culières; les éléments en ont été publiés dans ce Recueil (1892, II, p. 4oo; 1897, I, p. 938); ils figurent plus loin dans les colonnes I, ramenés à 1900 à l'aide de nos valeurs \x et [jl' des mouvements propres (constante delà précession de Le Verrier). (') Avec le concours de M. Cacheleux d'avril a juillet 1898, de M. Le Cadet, d'avril à décembre 1899. ( 1234 ) » Voici, rapidement indiquées, les méthodes suivies dans ce Travail : » 1° Pour les ascensions droites, au lieu de faire la réduction des passages à la manière ordinaire, on a, pour l'ensemble des étoiles, calculé la valeur de Vn instrumental, et, par comparaison aux valeurs fondamen- tales correspondantes, déduit la correction A7i = Aa,cot^. Il faut ensuit; introduire la variation e — e,, de l'équation personnelle ( pôle-équateur) : nous avons conservé à cet élément la même allure que dans nos précé- dentes recherches, mais en portant e, à — o*, 4o, d'après une détermina- tion récente. » 2** Pour les déclinaisons, on a procédé exclusivement par mesure de la double hauteur en associant la visée par réflexion à la visée directe. L'erreur- de flexion s'élimine d'elle-même, et l'on obtient la correction As applicable à la distance zénithale calculée, laquelle est liée aux correc- tions AS de déclinaison et Ap de latitude par la relation A^ -= Ao q: AS. Par les fondamentales, on a A = 3 H Céphée 99,1 ;-o,24 20.18.59,87 38 7169B.A.C 87 4-0,018 8,91 10 99,0 0,00 20.83. 8,95 24 2 4-0,09 ' 76 Dragon 99,0 4~o,oi 20.49.50,19 i5 2 |7 = 75o4B.A.C 87 4-0,020 84,67 10 99,1 -4-0,89 21.19.34,71 26 8 4-0, o3 I '' = 344iCarr 87 4-0, o46 17,71 10 99,1 4-0,86 22.21.17,72 18 2 4-0,01 .s =:36HCépliée 99,8 4-0,16 22.55.12,55 22 < = 82i8B.A.C 87 -ro,o98 48,55 10 99,2 -40,40 28.27.48,57 82 3 4-0,02 " 99i' -40, o5 28.51.45,06 a5 Déclinaisons, 1900,0. I. 11. Date Secondes Date Nom. 18004-. [J.' de 5. P;. iSoo-)-. 6. />. P^. A(II — 1). 2 Petite-Ourse 91,9 -o',oo6 i4';i5 6 99,5 85:43'. i4;48 4i 4 4-o';o3 |X Petite-Ourse 98,8 4-0,001 26,46 28 99,8 88.46.26,45 111 n —0,01. U = Br256 99,3 83. 5.80,08 i4 I |6 = i47HCéphée 90,1 84.88.26,77 20 2 b = i49HCéphée 99,1 84.19.57,24 20 2 I285B.A.C 91,6 4-0,022 28,68 7 99,2 85.17.28,57 82 3 4-0, o4 h?=698Carr 94,8 -0,081 46, 04 2 99,1 85.49.46,18 25 3 4-0,09 :;r=i58HCéphée ' 99,2 85. 8.49,67 20 2 j SiHCéphée 98,0 — o,o44 20,24 16 99,1 87.12.20,24 102 10 0,00 '■"^'ogHCéphée 99,0 84.20.49,88 87 4 ,' = 28206. A. G 98,8 -40,017 59,18 14 99,2 88.55.59,10 82 8 -0,08 '='2iH 99^1 84.34.58,53 28 2 ( 1236 ) II. Dalc Nom. :8oo -f-. h = I Dragon 90 , 3 3495B.A.C 95,4 i = S664Cam A=4i65B.A.C 98,6 /, = Sa H Cam 4 = 82 H Gain ' »i= 1 25 H Céphée /i = 5i4oB.A.C 91,0 o = 33HPetite-Oursc £ Petite-Ourse 89,7 S Petite-Ourse 91 , 7 X Petite-Ourse gS , 5 /j r=3H Céphée 7169B.A.C 90,0 76 Dragon <7^75o4B.A.C 92,2 /• := 3 1 4 1 Carr 92,3 « =r 36H Céphée <=82i3B.A.C 93,5 u Secondes Date .J.'. de 5. P',- 1800 4-. S. P- P,;. \(l\- I —0,027 6'; 80 3 98,4 81:46: 6," 79 3 I — 0,01 — o,o46 37,20 4 99>o 84.45.37,08 18 2 — 0, 12 99,2 86.10.57,78 22 2 ^-o,o58 i5, i3 12 99,1 88.i5.i5,i4 92 9 4-0,01 99>2 83.57.41,44 19 2 99.3 83.57.23,46 i5 2 99.4 83.i5.i5,46 27 3 -+-0,024 3,9" 7 99.2 87.37. 3,78 43 4 —0,12 99.0 83.14.57,92 2 1 2 —0,001 7-:« f 4 99.0 82.12. 7,60 10 I -0,18 -t o,o53 47,85 13 99.2 86.36.47,76 68 7 -0,09 H-o,oi3 •5,97 '7 99.2 88.59.15,94 107 1 1 — o,o3 99.0 84.22.38,28 4o 4 -1-0, oi4 40,67 4 99.0 81. 5.40,60 27 3 —0,07 99.' 82. 9.40,14 i4 I 40,019 24,66 1 1 99.2 36.37.24,59 5i 5 — 0,07 +o,o44 17.29 9 99.0 85.36.17,26 20 2 — 0,08 99.3 83.48.39,90 23 2 4-0,02I 21,04 i.j 99.1 86.45.21 ,01 7' 7 - o,o3 99.2 82.38. 3,87 28 3 ASTRONOMIE. — Radiants observés à Athènes pendant l'année 1899. ^^^^ de M. D. Eginitis, présentée par M. M. Lœwy. « Pendant l'année 1899, outre les Perséides, les Léonides et les Bié- lides, dont les observations ont été déjà communiquées à l'Académie, nous avons observé, à l'observatoire d'Athènes, les radiants suivants : Dates. Radiant Nombre — -- demé- a. ô. téores. Eclat. Coloration. Vitesse. Jaune. Mars 2. 90 4-16 5 4 2. 126 4-28 4 4 3. 90 + i4 3 4 3. 65 -Hl4 4 4 3. 100 4-26 3 4 3. 64 +44 3 2 4. 66 4-16 4 5 4. 89 — 8 4 4 Radiant Vombre ^ . de mé- esse. Date s. ï. 0. téores. Eclat. Coloration. Mtes 4 Avril 3. 128 4- 7 3 5 Jaune. 4 4 3. i35 4-12 5 4 » 4 4 3. i5i - 3 r 4 4 » 4 4 5. 127 + 7 3 5 » 4 4 5. i43 4-24 4 3 » 4 4 5. 162 4-10 5 4 » 4 3 Mai 3. 2 16 4-27 3 4 » 4 4 9- 236 —21 3 3 » 3 ( 1237 ) Radiant N onibi'e Rac iaiit N j m bre — . d e iiié- - d e mé- Dates. a. ô. téores. Éclat. Coloration. V tesse Date>. X. Ô. tl itres. icial Coloration. V tesse Mai l3. 263' + 48' 6 2 Jaune. 3 Oct. 24. 4o' - 3' 4 5 .Jaune. 4 .4. 266 +48 2 4 » 3 20. 3o +20 7 5 Rougejaune. 4 Juin 1. 220 +-3 4 4 1) / 4 2Î. 43 + 3 4 3 » 3 7- 246 +24 6 4 » 4 20. 22 - 8 6 5 » 4 /• 238 -i3 3 4- )i * 4 25. 354 — 1 1 4 i A Jaune. 4 / * 2.3 + 29 3 4 i> 4 27. 43 + 27 4 4 Rouge jaune. f 4 9- 246 H-23 2 4 1) 3 27. 7 -t-23 7 3 Jaune. 4 i3. 282 + 19 5 4 )i 4 2~. 58 +5o 5 4 Rouge jaune. 4 27. 277 +28 6 2 » 4 27. 95 +68 5 5 Rouge. 5 ■>-• 240 h45 3 3 » 0 28. 327 + 9 4 4 » 4 3o. 277 -r-3o 4 3 » 3 28. 20 +36 4 3 Rouge jaune. 3 Juill. I. 3l4 H-56 3 3 3 28. 10 +78 4 5 Rouge. 5 I. 28.5 + I 5 3 ►) 2 3o. 52 -i- 9 6 5 Rouge jaune. 4 3. 290 +28 3 3 » 4 3i. 36 +17 I 2 4 Jaune. 4 4- 322 +4o 4 4 3 3i. 346 + I 5 5 fi 5 5. 3o- +-20 4 4 » 3 Nov. 1. 45 -t-io S 4 t) 5 4- 322 -4o 4 4 » 3 1 . 37 + 16 6 5 Rouge jaune. r 4 4. 3i4 + 56 2 3 . 1) 3 1 . 79 +26 6 5 Rouge. 4 k- 3i6 +48 / 4 4 » 4 2. 38 +17 3 4 Jaune 4 4- 285 + 1 5 3 » 2 2. 90 +29 3 4 Rouge. 4 5. 3o4 -r-14 3 3 » 4 2. 42 — 1 1 6 4 Rouge jaune. 4 |^OÛl26. 3o3 + 52 5 4 )) 4 3. 48 + 12 3 5 » 4 28. 2.56 +54 6 2 » 4 3. 27 - 3 3 5 )) 4 29. 302 -47 5 5 » 3 3. 16 - 9 3 4 » 4 ; ^9- 290 +4o 3 3 i) 4 3. 57 +29 3 3 Rouge. 5 3.. 302 -48 6 5 » 5 4. i3 + 10 9 r 4 Jaune. 4 3.. 282 +37 6 4 ») 4 4. 32 +48 3 3 Rouge. 3 lept. I . 3o3 -T-46 5 5 )) 4 4. '4 — 10 3 4 " 3 ■>.. 295 -r20 3 4 Rouge. 4 4- 56 -:-l8 8 5 Jaune rouge. r 4 5. 3.58 -r47 3 4 » 5 6. 54 -^20 7 3 Rouge. 4 7- 357 +44 9 5 )» 5 6. 39 + 23 7 3 Rouge jaune. 5 [ 8. 348 1-48 4 5 Jaune. 5 6. 53 — 12 3 3 Rouge. 3 8. 347 + 4 4 3 )) 3 6. 66 + 24 9 5 Rouge jaune. 4 8. 53 +4o 5 5 » 4 6. 53 + 22 6 4 Jaune. 4 23. 3i3 + 1 5 4 Rougejaune. 5 8. 62 H- 20 4 4 » 3 •29. 16 +58 5 4 Rouge. 4 10. 97 + >4 6 4 Rouge. 4 i)ct. 3. 17 +58 6 2 )) 4 1 1 . i85 -I-I7 10 3 Rouge jaune. 3 4. 0 +66 4 3 Jaune. 4 II. 60 + 26 3 4 Jaune. 3 6. 10 + >4 9 4 )) 4 1 1 . 68 + 1 7 3 Rouge. 4 6. 27 + 18 3 5 Rouge. 4 1 1 . 76 + 6 3 4 « 4 10. 33o - 4 6 4 Rouge j.aune. 4 12. 84 "~ 7 5 4 Jaune rouge. 3 12. 33o + 12 7 3 Jaune. 3 12. i46 + 24 3 4 Jaune. 4 C. R., 1900, I" Semestre. ( T. CXXX, N« 19.) 161 ( '2 iS ) Ra diant No mbre l'.ad inni Nonilirc --^ de mé- • de nié- Dates. 3t. ^^ léores. Éclat. Coloryti^tn. Vitesse. Da tes. a. 0. tcores. Éclat. Coloration. \ll.si, Nov. 12 i5.5 + 17" 5 5 Rouge. 5 Nov 24. i8" -+-38' 9 4 F\ouge. 3 ■4 l52 + i.5 5 2 Rouge jaune. 4 24. 23 -•39 20 3 Jaune. ■'« >4 .45 -h. 4 10 2 Rouge. 4 2.5. 25 -h43 4 4 Rouge. 4 i4 ,76 + 16 4 3 Jaune 4 25. 25 4-32 3 4 » 3 23 34 -.-48 4 5 .1 5 28. 3o -f-34 3 4 Jaune. 4 24 i3 ■i-Sg 5 5 Rouge. 4 >' Parmi ces radiants, quelques-uns sont connus, un grand nombre ont été déjà observés, mais il en reste qui ont été vus pour la première fois à d'autres dates. » Pour V éclat, nous suivons l'échelle des grandeurs des étoiles; pour la vitesse, nous employons l'échelle i — 5, en signalant par 5 les plus grande.s vitesses. » Dans le service des observations des étoiles filantes ont pris part MM. Terzakis, Maris et Tsapekos. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode de Neumann et le problème de Dirichlet. Note de M. A. Kor.v, présentée par M. Picard. « Je ne puis laisser sans réponse la Remarque de M. W. Stekiofï (Comptes rendus, :>.6 mars 1900) relative à ma Note du i>.6 février 1900. Ma démonstration de la méthode de M. Neumann, qui rend la démonstration de M. Poincaré indépendante du principe de Dirichlet, se compose de deux principes essentiels : 1) 1. La démonstration de la convergence de la série (qu'on peut appeler série de Robin) cho r i>) . ( W, î,v. - mi. a 1 intérieur de w. on peut écrire les solutions de M. Neumann pe - V Wy à l'extérieur de w et - 7 (— iV^' W, à l'intérieur de w. « Comme on a les relations r (y = 2. 3,...), la série des W^ est une série de Robin et convergente d'après le premier raisonnement. » Le premier raisonnement est l'œuvre incontestée de M. Poincaré ; dans la Note du 6 mars 1899 M. W. Stekioff en a donné une démonstration nouvelle, mais on v chercherait en vain les traces du deuxième raisonne- ment pour démontrer la convergence de la série de M. Neumann. Dans mon Livre j'ai modifié aussi un peu la démonstration de M. Poincaré pour des raisons faciles à deviner pour ceux qui auront parcouru tout le Livre. » Ce n'est que par le deuxième raisonnement que j'ai réussi à modifier la méthode de M. Poincaré de juaniére à la rendre indépendante du prin- cipe de Dirichlet. En constatant dans ma Note du 26 février que la démon- stration de M. W. Stekioff pour la méthode de M. Neumann est à peu prés la même que la mienne, j'ai voulu dire que cette partie essentielle se re- trouve dans la démonstration de M. W. Stckhiff, tout en admettant qu'il y a une différence dans bien des détails. » M. W. Stekioff a fait aussi une remarque relative à ma proposition de remplacer sa condition 4" (du 6 mais 1899) par la condition que la (') On peut remplacer la oonliiiiiilé ries deuxlèiuei dérivées par des roiiditidiis un peu plus générales. ( I24o ) transformation de M. Poincaré existe et que /soit continue avec ses deux premières dérivées. Pour exclure des m;d(^nlendus, je me suis servi dans les relations (i) de la lettre F au lieu de f; la seule continuité de F suffit pour la convergence de la série de Robin, mais pour la démonstration de la méthode de M. Neumann nous posons : diM. {/ étant toujours la fonction donnée du problème de Dirichlet). et l'on mettra la rigueur de la démonstration hors de doute, si l'on suppose la continuité des deux premières dérivées de f, quoique cette démonstration reste encore vraie dans des conditions beaucoup plus générales; dans mon Jjivre je n'ai pas généralisé ces conditions plus qu'il n'était important pour les questions de physique, dans lesquelles les [premières dérivées des solutions du |)roblème de Dirichlet doivent être continues. » Mais l'intérêt du mathématicien ne peut pas s'arrêter là, et à la fin de sa Note du 12 février, M. W. SteklolT a esquissé une méthode pour sup- primer toutes les suppositi Pour éviter les difiicultés de celle m'éthoile, qui me semblait aussi d'abord tout indiquée p;n l'extension analogue de la méthode du balayage, je propose une autre méthode assez simple : » Qu'on forme la série suivante de fonctions .g. ( ?o=/. ?.=/-mi,. du côté extérieur de la surface w, et (7) 0,=/-H«»,-^l1„ ç^=/+lîl£),_lît)^ + l|)3, ( 12/41 ) (kl côté inférieur de la surface co; on peut successivement démontrer (' ) les propriétés suivantes des ç,. » Que I et 2 désignant deux points quelconques de u eX. r^,, leur dis- tance, on peut toujours, en prenant Ti^ suffisamment petite, obtenir les relations (8) puis, successivement (9) |o pour aS_x = b] (') Celle démonslration se trouvera (pour le plan) dans un Volume : Ueher die Théorie des logarithmisclien Pote/itials (Berlin), qui paraîtra vers la fin de cette année; elle sera absolument analogue pour res])iice de tiois dimensions. ( '2'j2 ) OÙ /• est un paramètre variable. C'est l'équation qu'on est amené à consi- dérer quand on étudie les vibrations des verges élastiques. » Le théorème établi dans une Note précédente (p. G92 de ce volume), permet d'établir très simplement l'existence d'une suite infinie de quantités A", , K.y, .... A„, ■ ■ . toutes positives, croissantes et telles, de plus, que l'équation (■^) ^ = X-„o(^).v admet une intégrale tangente à Oa? en a et h, et s'annulant (« — 1 ) fois entre a et h. Ces quantités sont les racines d'une fonction entière. Dans ce qui va suivre nous déterminerons Xemode de croissance deA„. Le théorème suivant est fondamental : )) Soil y„ l'intégrale de l'équation d'y / N tangente à O ce en a et ù„; si z„ est l'intégrale analogue {tangente en a el bj de l'équation ou on aura /_(a.-)>o (deaàb„) ab\,<^ab„. » Je ne donnerai pas ici la démonstration de ce théorème qui demande, pour une parfaite rigueur, des développements un peu étendus; je ierai remarquer simplement qu'd suffit de l'établir pour nn& variation infiniment petite de x.(^), en faisant voir en même temps que le nombre de zéros reste le même. » Ce théorème joue, dans cette théorie, le rôle (pie le théorème de Sturm joue dans la théorie des équations luiéaires du second ordre cpi'on rencontre en Physique mathématique. » Cela étant, pour ré(piation d' y . , ., (C = const.). 1 ( 1243 ) si >,, désigne la n'"'""'' racine de . e'^ -f- <■-'• cosl- I — o, 2 l'intervalle ab„ sera égal à -" • De plus, on a 2y-<),,, <2y.- + -, » Revenons à l'équation (2) et supposons '?(.r)). » Les deux équations r/.,' '^«M-' donneront immédiatement OU OU encore , (2/1+1)'' 7:'' (2«)'-1t* i6M(6 — «)^ r6M(* — «)•' suivant que n est impair on pair. Dans tous les cas, k„ croît plus vile que n' . » AUITHMKTIQUE. — Sur la dislrihulion îles nombres premiers. Note de M. Hkm;e vox Kocii, présentée par M. Poincaré. « Les résultats énoncés dans les liages suivantes sont basés sur celte remarque : si j? et 5 soni deux nombres positifs, on a selon que im( I — e '') = r , o. I — e~' , ./ ( I2Vl ) )) Appliquant cette remarque à l'étude de la formule d'Euler (^Introd. in anal, infin., t. I, Cap. 15), je pHrviens, dans un Mémoire inséré ;iux Acta mathematica (sous presse), à des formules nouvelles pour la fonction /(ir) de Riemann et pour des fonctions numériques analogues. » Parmi les formules ainsi obtenues, je citerai la sui\'anie : )i Soil X un nombre positif donné (no/i e/Uier); désignons par 0(\r ) la somme des logarithmes naturels de lotis les nombres premiers <^x el posons 'l{x)--=^ (x) H- 6 iJ" t -H 0 (;r',) -t- . . . ij{x) = - lim 2 ^!-,— a:"V.(w), on aura Z (i") désignant la dérivée logarilhmujue de la Juiiclion C {s) de liieinann. ') Décomposant les fonctions Z(('5) en éléments sim[)lcs, d'après le théorème fondamenlal de M. Hadamard (^Journal de Mathématiques, iHc).'^). j'en déihiis, après quelques calcids intermédiaires qui sont d'ailleurs d'une nature tout élémentaire, une formule asymplolique qui peut s'écrire sous la torme sui\anle : ^ (x) = X -h-ri. ou 1 on a \<^^ sa-P k désignant une constante, s désignant un nombre satisfaisant à la condition et la somme ip étant étendue à toutes les racines imaginaires de la fonc- tion ^(i). )) Admettons maintenant, avec Riemann, que la partie réelle Rp de cha- cune des racines p soit =-( '). w On a alors (pour x^ \ , s^^x') 1 \xP\=x\ S|p|, ( ') M. Jensen, qui assure être en possession d'une démonsliation rigoureuse de ce théorème (voir Acta math., t. XXII, p. 364), publiera procliainemeul cette démon- stration dans les Acta. ( .245 ) d'où T désignant un nombre positif si petit qu'on le veut. Donc, prenant pour 5 la valeur s = x^, on voit que |i»i|, |)our les valeurs croissantes de ar, ne pourra être infini d'un ordre supérieur à x- ; d'où le résultat suivant : » La différence \ 4'(^) — x\est d'un ordre inférieur à x^' , i désignant un nombre positif si petit qu'on le veut ( pourvu que Rp = - )• I » Comme la dillérence ^{x^ — ^(^) ^■''*^ ^^'^ l'ordre de r', il en résulte que l'énoncé précédent s'applique aussi à ^{x) ('). » De ce théorème on déduit immédiatement, en le combinant avec une formtde «le M. de la Vallée-Poussin (/oc. «V.. p. 6o), que la différence entre la fonction y(a;) de Riemann et le logarithme //i^e'^ra/ Li(j?) est d'ordre inférieur à x^ ; d'où enfin le résultat suivant pour la fonction F(a:) qui exprime combien il v a de nombres premiers <^ x : » Si Rp = -pour tous les zéros imaginaires de '(.{s'), U est certain que l'er- I 2 reur commise en posant ¥{x)^U(x) est d'ordre inférieur à a.' , e désignant un nombre positif aussi petit quon le veut. » Je dois à M. Phragmén la remarque suivante : La différence F(a;;) - U{x) i__ ne sautait être d'ordre inférieur à x'- , e étant positif et arbitrairement petit ; (') On sait que M. lladamard et M. de la Vallée-Poussin ont établi, simultanément, que la difTéience | 6(.r ) — x | est d'ordre -< x. Plus tard, M. de la Vallée-Poussin, dans ses recherches Sur la fonction î(.s), etc. (Biuxelles, 1899), a trouvé une limite supé- rieure, d"ordre beaucoup pbis petit, pour cette dilTérence ; dans rii\polhèse Rp= -, 3 celte limite est d'ordre < .r' [voir loc. cit., formule (17) p. 53 |. Ce dernier résultat coïncide avec celui trouvé par Stieltjes par une autre méthode {Comptcx rendus. t. CI, p. 368). C. K., 1900, i" Semestre. (T. CXX.\, N° 19.) '02 . ( '246 ) en effet, on conclurait de celle hypolhèse que l'inlégrale de Riemann converge absolument et uniformément pour R(.v) > ^ 5' où o •< £'<; Or, cette intégrale étant identique, pour R(.v) > i, à -^^ -^^-^ -t- fonction entière ( ' ), •I ' • -i 1 f ^- 'osfC* — 1) -f-*)! . -^ ■ I-. il s ensuivrait que la ronction —^^ — — - resterait régulière pour résultat évidemment absurde. » THERMODYNAMIQUE. — Sur les moteurs à gaz à explosion. Noie de M. L. Marchis, présentée par M. J. Violle. « Dans une Note présentée à l'Académie le 23 avril, M. Witz semble faire sienne une erreur commise dans la théorie des moteurs à gaz à explo- .sion, erreur que ma Note du 12 mars ne lui attribuait |)as. Comme la même Note contient quelques reproches formulés contre la théorie que j'ai proposée, je prie l'Académie de vouloir bien me permettre de répondre aux objections de mon honorable contradicteur. » 1° Ma Note du 12 mars portait (je l'ai dit expressément et la figure qui y est jointe en fait foi) uniquement sur les moteurs du type Otto, c'est- à-dire sur les moteurs dans lesquels la course de compression est égale à la course de détente. M. Witz, au contraire, parle de moteurs dans lesquels la course de compression est moindre que la course de détente. Je n'ai donc pas pu dire que le cycle des moteurs du type Atkiuson, Ciiaron, Letonibe, Heynen, etc., était une imagination sans réalité; je n'ai pas pu dire non plus que la formule du rendement de ces moteurs reposait sur une hypolhèse absurde. (') Voir le Mémoire de M. Phragmén : Sur le logarithme intégral et la fonction /(^■) de Riemann; Oefversigt, Slockliolm, 1891. ( T2',7 ) » 2° Si j'iii interprété d'une manière inexacte la pensée de M. Witz, mon erreur est, je crois, partagée. Beaucoup de bons auteurs (') qui se réclament des Ouvrages si justement estimés de M. Witz écrivent que, dans un moteur Otto, la détente peut être complète. Ont-ils donc mal compris les théories de M. Witz? Dans sa dernière Note, M. Wilz consi- dère comme « une imperfection du cycle réel subie dans la pratique » ce fait que l'échappement des gaz dans un moteur Otto commence à une pres- sion H' plus grande que la pression atmosphérique H; mais il ajoute que « cette imperfection ne saurait être prise comme type ». Si je ne commets pas d'erreur d'interprétation, cette phrase équivaut à l'énoncé suivant : Dans le diagramme théorique du moteur Olto, on doit supposer H'= H; si les diagrammes expérimentalement relevés marquent pour H' une valeur supérieure à H, c'est uniquement parce que les conditions expérimentales s'écartent des conditions supposées par la théorie. Or justement j'ai montré dans ma première Note que l'égalité H' = H était en contradiction avec les suppositions de la théorie. » 3° M. Wilz trouve indiscutable la formule du rendement. p = ^~^Y^) ' = • - ï T^Te [notations de M. Wilz|. » Celte formule semble être donnée comme absolument générale pour les moteurs à explosion avec compression quel que soit le rapport entre la course de compression et la course de détente. Or, une telle formule est manifestement inexacte pour un moteur Olto. D'ailleurs, même pour un moteur du type Charou, elle n'est vraie que moyennant l'hypolhèse de l'égalité.à toutes les températures des chaleurs spécifiques des produits de la combustion et de celles du mélange gazeux primitif. » 4" D'après M. Witz « un cycle théorique doit répondre, autant qu'il est possible, à la réalité des faits ». Or, la suite des modifications éprou- vées parle mélange gazeux dans un moteur Otto ne peut constituer un cycle, puisque l'état final est différent de l'état initial; le diagramme théorique du moteur ne ])eut donc fournir un cycle et l'on ne peut l'étudier qu'en lui appliquant le principe de l'équivalence sous la forme qui convient aux transtormations ouvertes. C'est en se plaçant à ce j)ointde vue que l'on doit regarder la théorie généralement adoptée pour le moteur Olto et, (') Voir, par exemple, Aliieilig et Roche, Traité des machines à vapeur, t. Il, p, 294, (Paris, Gçiutiner-Villajs). ( >2lH ) plus généralement, pour les moteurs à gazcomme procédant d'nneapplica- lion inexacte des principes fondamentaux de la Thermodyn;imique. Si, par un heureux hasard et grâce à certaines approximations, elle conduit par- fois à des résultats exacts, elle n'en est |)as moins fondée sur des bases très fragiles. Il me semble que c'est faire oeuvre utile que de rattacher celte théorie par îles raisonnements logiques à des principes admis par tous. » PHYSIQUE. — Pendule à restitution électrique constante. Note de M. Cii. Fjcry, présentée par M. Liijpmann. « Le pendule que j'ai l'honneur de présenter aujoind hui à l'Académie est combiné de façon à se l'approcher autant que possible du pendule libi e. Pour obtenir ce résultat, il est nécessaire de remplir certaines conditions, dont les deux premières ont été indiquées par M. Lippmann. » Il faut : » i" Restituer au pendule sa force vive au moment où il a son maximum de vitesse, c'est-à-dire dans la verticale; » 2° Diminuer autant que possible le collage électrique, sorte d'adhé- rence entre les points oîi l'on rompt le circuit. J'ai pu constater ce phéno- mène pour des courants inférieurs à o'"'p,oo5. Il m'a cependant été impossible de trouver la loi qui le régit, les effets observés étant très peu constants; » 3" L'isochronisme du pendule ne doit pas être perturbé par le con- tact qui amène le courant; M l\° La quantité d'énergie restituée à chaque oscillation doit être con- stante et indépendante de l'état de la j)ile qui est généralement emplo}'ée comme source d'électricité. » Pour satisfaire à cette dernière condition, mon pendule est actionné par un transformateur spécial donnant des courants induits transportant une quantité d'électricité indépendante de la pile et réglable à volonté. » Ce transformateur se compose en principe tle deux aimants A, et k., {fig. i), munis chacun d'une armature de fer doux C^d^ et C^d., réunies solidairement et constituant une palette pivotant en O. » Cette palette, mobile dans l'axe de deux bobines fixes B, et B^, donne naissance par son déplacement limité et réglable à des courants induits qui servent à actionner le pendule. » L'une des bobines B, est motrice; elle reçoit, ainsi que l'indique le ( ^'A9 ) montage, les courants alternativement renversés de la pile p et produit ainsi un mouvement alternatif de la palette. » La seconde bobine B^, qui constitue le secondaire de ce transforma- teur, est parcourue également par des courants alternés produisant à Fis. cliaque oscillation une quantité constante d'électricité qui est envoyée au pendule quand il passe par la verticale. I) !/im|>uision brusque qui entretient le mouvement est donc due à la réaction de l'aimant NS fixé au pendule, siu" la bobine fixe B recevant les courants du transformateur restituteur. a Le calcul montre, et l'expérience vérifie, que pour obtenir le maxi- mum d'amplitude avec un restituteur donné, il faut rendre égal à celui de l'air et de la suspension l'amortissement magnétique que le pendule éprouve par l'oscillation de l'aimant NS dans la bobine B. » J'ai étudié également l'influence du ressort circulaire R amenant le courant à l'appareil, et j'ai trouvé qu'il était possible de lui donner un réglage tel que le pendide, qui avance normalement atis petits arcs et relarde aux grands, ait le relard maximum pour une amplitude moyenne. « A ce moment du retard maximum, l'erreur due à une petite variation d'amplitude sera très faible; le pendule peut être rendu ainsi isochrone pour des arcs assez grands, ce qui auf^mente sa puissance réglante. » Je dirai en terminant que la faible tlurée de passage du courant n'en- traîne qu'une dépense très faible d'électricité correspondant à une inten- sité moyenne de o*"'i',ooi sous lo volts. L'usure annuelle de chaque pile n'est ainsi que de 20^' de zinc. C'est là cependant un bien mauvais rende- ment si l'on songe que le travait réellement absorbé par ce pendule qui est libre n'est que de ^ouo'uuoo ^^ cheval. » THERMOCHIMIE. — Chaleur fie neulralisalion de C eau oxygénée par la chaux. Noie de M. de Forckand. « Les trois bases alcalinoterreuses agissent à peu près de la même ma- nière sur l'eau oxygénée. Mais avec la strontiane les précipités qui se forment sont si complètement insolubles, que je n'ai pu déterminer les chaleurs de neutralisation sans précipitation, comme je l'avais fait aisé- ment avec la baryte ( ' ). )) Si l'on emploie la chaux, les précipités ont une solubilité intermé- diaire, ce qui permet d'en éviter la formation et de mesurer les chaleurs de neutralisation en opérant en liqueurs très étendues. » Il faut seulement corriger les résultats obtenus de la dilution de la chaux (56^' = 5o''') par un égal volume d'eau distillée -i-o^^'.8o, correc- tion que j'ai faite déjà pour la baryte, bien qu'elle soit moins importante (- ,Cal ,24). » ]^es expériences ont été faites entre -h \l\° et -+- 21' )) i" >lc<(o/i - » Si l'on construit, avec ces données, la courbe des chaleurs dégagées .(.yy -Comptes rendus, t. CXXX, p. 716. ( I25l ) pour les quantités croissantes d'eau oxygénée: i, 2, 3, 6, 10, i5 molé- cules, on trouve qu'elle se compose de trois portions droites formant des angles très nets, l'un au point 2H^O", l'autre au voisinage du loH^O". M C'est donc la même conclusion qu'avec la bnrvte. » Bien plus, lorsqu'on construit sur la même feuille les deux courbes, on trouve qu'elles se confondent absolument dans toutes leurs parties. Les dilTérences atteignent au plus o*^'',2 à o^^^S; elles sont négligeables et de l'ordre des erreurs d'expériences, pour des dissolutions aussi étendues. » En outre, à partir de loH^O- la courbe devient, dans les deux cas, une droite presque horizontale, ce qui montre qu'il ne se forme pas de nouveau composé. » On obtient donc, avec la chaux comme avec la baryte, en dissolutions étendues, deux combinaisons successives : l'une très riche en oxvgène, qui n'a pas été isolée, peroxyde instable ou peut-être combinaison CaO-4-9H-0-, l'autre qui serait CaO, 2H-O- ou CaO", H-O- ou encore CaO',nH-0. » Cette dernière est analogue au composé connu BaO^, H-O" ; ^NO-OH' sorte de diacide très faible. » I^orsqu'on ajoute CaO dissous à la dissolution de ce corps, on sature les deux OH et on revient an système 2CaO-. » Cette action dégage 2 x 8,96— 7,^2, soit o^*',5o ou -i-o*^''',25 en moyenne pour chacun des deux OH du composé CaO*H-. On peut encore écrire les résultats précédents -+- 3,96 et + 7,42 sous la forme suivante : H^O^ dissous H dissous = — O — OH dissous +3,71 22 ' ^•^ r\ (^v\ A- ^'''O 1- ^'^ /-> rv Ca ,. _ — <.; — UH dissous =z dissous = — yj — O ■ — dissous -1- o, 20 2 2 ! T 3,06 soil comme movenne — '■ — -i- i ,q8 2 ^ » Avec la baryte j'avais trouvé comme moyenne + 2,173, nombre très voisin, pour la A'aleur de neutralisation de la fonction de l'eau oxygénée. » Je reviendrai prochainement sur les résultats qu'on obtient lorsqu'on provoque la formation des précipités de peroxyde de calcium hydraté en liqueurs plus concentrées. « ( .252 ) CHIMIE MINÉRALE. — Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion commun. Noie (le M. Chaiu.f.s TotRKx ( ' ). présentée pai M. Troost. « Chlorure et bromure de potasssium. — Les expériences ont été faites flans les mêmes conditions que mes expériences précédentes sur l'azotate et le chlorure, Tazotate et le bromure de potassium ('-). » Pour analyser une solution contenant du clilorure et du bromure, je dose par évaporation la somme des sels contenus dans lo", puis le nombre total de molécules de chlore et de brome par une solution titrée d'argent, ce qui permet de calculer les proportions de chlorure et de bromure. Pour un certain nombre d'expériences, j"ai vériHé les nombres obtenus eu dosant le chlorure seul; pour cela, je chasse le brome de la solution par le procédé de MM. I-îaubigny et Rivais ('), en ajoutant des quan- tités convenables de sulfate de cuivre et de permanganate de potassium, faisant passer un courant d'air et chaulTant au bain-marle jusqu'à ce que tout le brome ail disparu, et je dose alors le chlore par pesée à l'état de chlorure d'argent. » I " Solubilité du chlorure de potassium solide dans des solutions de con- centrations croissantes de bromure. — .Te me propo.sais d'examiner si la loi de M. Nernst serait vérifiée, c'est-à-Hire si des solutions équivalentes de nitrate et de bromure abaisseraient de la même quantité la solubilité du chlorure. La loi n'est pas vérifiée, et il se présente ici un fait nouveau. » Voici les nombres de molécules par litre obtenus pour la température de 25°, 2 : Teneur en bromure. ... o 0,49 o,8.5 i.3i 1.78 2,25 2,69 Chlorure dissous '1,18 3,8.5 3, .58 3, 19 5-9' 2,58 2,33 » On peut représenter ces résultats par une courbe tracée portant en abscisses le nombre de molécules de chlorure et en ordonnées le nombre de molécules de bromure. La courbe ainsi obtenue ne coïncide pas avec la courbe (^B de mon diagramme précédent. » 2" Solubilité du bromure solide dans les solutions de chlorure. — A 25°, 2 on a les résultais suivants : Teneur en chlorure. . . o 0,67 0,81 i ,35 1,48 1,61 1,70 2,46 3,7^5 Bromure dissous 41761 4,22 4,i5 3,70 3,54 3,42 3,34 2,5o o,525 (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. (-) Compte.s rendus, 2 avril 1900. (') Comptes rendus, t. CXXIV, p. 859 et 954; t. CXXV, p. 027 01607. ( 1253 ) » D'où une nouvelle courbe. » Les deux courbes qu'on peut tracer ainsi ne se coupent pas en un point anguleux, comme celles que j'avais eues précédemment, mais, au contraire, se superposent et forment une seule courbe continue. En effet, les deux derniers points de la seconde courbe se trouvent sur la portion tracée de la première courbe. )> Cette propriété nouvelle des deux courbes entraîne comme consé- quence nécessaire que le chlorure et le bromure de potassium sont iso- morphes et peuvent se remplacer en proportions quelconques. La solution n'est à aucun instant saturée par rapport aux deux sels à la fois, c'est- à-dire qu'il n'y a jamais en contact avec la solution les deux sels solides différents, ce qui correspondrait au point anguleux du cas précédent. En équilibre avec la solution et la vapeur, il n'y a pas deux phases solides différentes, mais une seule phase solide cpii est un mélange isomorphe de chlorure et de bromure pouvant présenter graduellement toutes les com- positions intermédiaires entre le chlorure pur et le bromure pur. La température étant fixée et le nombre des composants indépendants étant de trois, on a en équilibre toujours trois phases différentes seulement, et le degré de liberté du système est de un. » Pour l'azotate et le chlorure de potassium, par exemple, il y avait lieu de considérer la solubilité du mélange des deux sels solides employés tous deux en excès, et l'on obtenait toujours un même point : le point anguleux commun aux deux courbes, ceci quelles que fussent les propor- tions d'azotate et de chlorure employées. Au contraire, ici, quelles que soient les quantités des deux sels et d'eau mises en présence, on ne peut jamais réaliser en équilibre les deux sels et la solution; ce qu'on réalisera ce sera un équilibre entre la vapeur, la solution et des cristaux mixtes de composition définie. Donc, en mettant au contact d'eau pure des quantités des deux sels en proportions différentes, on aura des points différents de la courbe ('). Ce cas ne peut se présenter que pour deux corps donnant un mélange isomorphe. (') Voici, par exemple, trois expériences faites avec 80" d'eau à 25°, 2. Si l'on y ajoute 20B'' de chlorure et SoS"" de bromure, on a sur la courbe le point de coordonnées 1,83 — 3,22. Avec 20e'' de chlorure et 356'' de bromure, on a le point 2,1 5 — 2,89, et avec 400'' de chlorure et 35s'' de bromure, le point 2 , 60 — 2 , 3o. Et je me suis assuré, dans les trois cas, qu'il y a dans le mélange solide qui est en contact avec la solution du chlore et du brome. C. H., 1900, I" Semestre. (T. CXX.X, N' 19.) i63 I ( "254 ) » Ainsi, l'étude de la solubilité d'un mélange de sels peut permettre de reconnaître que deux sels sont isomorphes, alors que des preuves directes peuvent être difficiles à donner. C'est là une application intéressante de la règle des phases. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l' isocyanate de phényle et de l'aniline sur quelques acides y-cétoniques ('). Note de M. T. Klobb. « J'ai établi dans un travail précédent que, lorsqu'on cherchait à produire l'anilide de l'acide méthylphénylbutanonoique, une partie de cette anilide se convertissait, au cours de la préparation, en un dérivé C«H' — C = CH — CH(CH=')-CO - AzCH* du groupe des pyrrolones. L'acide phénylbutanonoïque, qui ne diffère du précédent que par CH^ en moins, ne donne pas de pyrrolone, mais un corps coloré, d'un poids moléculaire double C'-H-" Az'O'- = 2 (C'"H'^ AzO) auquel j'ai assigné une formule de constitution probable. » Je me suis proposé d'étendre ces réactions à quelques acides de même constitution, mais avec des groupes substituants différents. » L'acide tollylbutanonoïq ne CR^ — C*H* — CO — CH- — CH- — • CO- H est chauffé à 200° avec la quantité théorique d'isocyanate de phényle jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de CO^. Par une série de cristallisations on peut isoler du produit de la réaction l'anilide, en feuillets nacrés blancs fondant à 1^7° et, comme produit principal, un dé- rivé qui cristallise en aiguilles jaune d'or fusibles à 2o4° et qui répond à la formule C'*H^° Az'O^; c'est le polymère de la pyrrolone CH" AzO. Quant à cette dernière, on n'a pas observé sa formation. » L'acide triphénylbutanonoïque CH^— CO — CH'-— C(G''H=)2C0^H, traité par deux molécules d'isocyanate à 100°, se transforme en triphénylbuténolide C«H=— C = CH — C(CŒ=)2-C0 — O déjà obtenue par Japp et Klingemann (^), en même temps qu'il se fait de la carbani- lide, comme dans le cas général. Mais en chauffant ensuite à 200°, la carbanilide ne réagit pas sur la lactone, comme on pouvait s'j' attendre, suivant l'équation : C«H^- C = CH - C(C»H=)'- CO - O -f- CO:^^^"^^!"' I ^ ' I \AzHG'H^ - CO^-i- AzH^G'^H'^ + C«H5- C = CH — C{CfiWy—CO — AzC^H^. I I (') École supérieure de Pharmacie de l'Université de Nancy. C^) Journ. of the chemical Soc; 1890. ( 1-^.55 ) » Pour obtenir la pyrrolone, il faut chaufTer en tube scellé, pendant si\ heures, à i8o°-20o°, I2S'' d'acide el 3b'', 4 d'aniline. Le produit de la réaction cristallise presque aussitôt lorsqu'on le met en contact avec de l'alcool. Après purification dans le même dissolvant on obtient des lamelles fusibles à i33°-i34"'; c'est la létraphényl- pyrrolone 1.3.3.5... : C6H=— C = CH — C(C«H5)=- CO - Â.zC«H=. 1 I » Au sein du benzène elle cristallise en prismes clinorhombiques (PF. 1 1.5°) qui retiennent i molécule de C^H^. Du sein de l'alcool, elle se sépare à l'état de pureté et donne des cristaux de deux sortes, les uns du système clinorhombique, les autres du système hexagonal. Les cristaux hexagonaux fondent lo" plus bas que les autres, soit I23°-I24°. C'est là un cas de dimorphisme bien caractérisé, que Tutton, d'ailleurs, a observé sur plusieurs pyrrolones ('). La tétraphénylpyrrolone se forme aussi par com- binaison directe de l'aniline avec la triphénylbuténolide. Dans les mêmes conditions, la phénylbuténolide ne donne que de l'anilide, ainsi que je m'en suis assuré. On voit clairement ici que la présence des deux groupes C/'fPen3.3. favorise la fermeture de la chaîne. .) L'acide diphénacylacétique (C« H=— CO — CH-)"-= CH — CO^H, chaulTé avec précaution avec de l'isocyanate, donne un anhydride fusible à 162" auquel l'analyse et une détermination cryoscopique permettent d'assigner la formule C'*H'*0'; c'est l'olide C«H5-C0 — CH"- C«H»— C — CH — CH - CO — O, que la potasse dissout assez facilement en reproduisant l'acide primitif. En chaufTant à une température plus élevée avec la carbanilide formée en même temps, l'olide se détruit, mais sans formation d'aniiide ou de pyrrolone. Celle-ci s'obtient par action directe de l'acide sur l'aniline; c'est la \,^-diphényl, Z-phénacylpyrrolone C«H''— CO — CH2 C«H'- G = CH - C:H - CO — AzC«HS I I qui fond à 140°. Dans d'autres opérations, on a obtenu un dérivé bien cristallisé aussi, de la couleur de l'acide chromique et qui possède la même composition centésimale que la pyrrolone; c'est le polymère C*'H^' Az'^0'*, comparable à ceux qui donnent les acides précédents. Mais ce polymère jouit, en outre, de la propriété remarquable de se transformer partiellement, par simple cristallisation dans l'alcool, en un dérivé in- colore, à réaction acide et fondant à 280°, dont l'étude n'est pas encore faite. Les rendements sont d'ailleurs assez faibles et la réaction capricieuse. » De ce Travail on peut tirer quelques conclusions : )) 1° Les acides y-cétoniques considérés se transforment, sous l'in- (') Journ. of the cheniical Soc: 1890. ( 1256 ) fluence de l'isocyanate de phényle, en anhydrides acides, anilides et pyr- rolones; » 2° Lorsque l'anhydride acide est une ohde, celle-ci ne réagit plus ultérieurement sur la carhanilide comme les anhvHrides acycliques étudiés par M. Haller('); il faut alors avoir recours à l'aniline; )) 3° Lorsque ces acides renferment deux groupes CH^ non substitués, il se forme, en outre, des polymères colorés des pyrrolones, ou plus exac- tement des corps qui dérivent de la soustraction de i molécules d'eau à 2 molécules d'anilide. Dans ce cas, l'anilide ou la pvrrolone peuvent man- quer plus ou moins complètement, » CHIMIE ORGANIQUE. — Nouveaux dérivés mercuriques halogènes de l'anti- pyrine. Note de MM. J. Ville et Cii. Astre, présentée par M. Armand Gautier. « Dans une Note précédente (-), nous avons décrit une nouvelle com- binaison chlorurée mercurique de l'antipyrine répondant à la formule (C" H'-Az^O)-HgCl-HCl. Dans des conditions expérimentales analogues, nous avons obtenu les combinaisons bromurée et iodurée correspondantes. » Combinaison bromurée. — Lorsqu'on fait arriver de l'acide bromhy- drique gazeux dans une solution renfermant de l'antipyrine, du bromure de potassium et du bromure mercurique, on observe la formation d'un abondant précipité blanc cristallisé. On arrive au même résultat plus com- modément en opérant avec de l'acide acétique. » On dissout, d'une part, iSs'' de bromure mercurique avec une fois et demie son poids de bromure de potassium dans 3oo'^'= d'eau, et, d'autre part, SoB"^ d'antipyrine dans 3oo™ d'eau ; les deux solutions sont mélangées et, à la liqueur limpide provenant de ce mélange, on ajoute, peu à peu et en agitant, de l'acide acétique au dixième tant qu'il y a précipitation. Le corps obtenu se présente sous forme de lames et de tables rhomboïdales; bien lavé et desséché dans le vide, il ne renferme pas d'eau de cristal- lisation. L'analyse y décèle les éléments de deux molécules d'antipyrine, d'une molé- cule de bromure mercurique et d'une molécule d'acide bromhydrique : Trouvé en centièmes (I)Hg, 28,95; Br, 29,12; (II) Hg, 24,35; Br, 28,78 Théorie pour (C"H'^Az^O).HgBrS HBr ' Hg,24,48; Br, 29,87 » En dehors de sa composition ce bromhydromercurate présente des (') Comptes rendus, 1892, i'^"' semestre; 1898, i""' semestre. (*) Comptes rendus, t. CXXX, p. 887. ( ^^^1 ) caractères qui le distinguent nettement du bromure de mercure et d'anti- pyrine C'H'^Az^O.HgBr^ décrit par C. Schuyten(')- H fond à iiS^-iiô". A peu près insoluble dans l'éther et le benzène, faiblement soluble dans l'eau, il se dissout un peu plus facilement dans l'alcool et le chloroforme. » La solution aqueuse de ce corps donne un précipité noir peu abon- dant avec l'hydrogène sulfuré. La soude ainsi que le carbonate et le bicar- bonate sodiques ne produisent aucun louche apparent, la formation simul- tanée de bromure de potassium maintenant dissous les précipités que le dérivé mercurique tend à former. Le même fait s'observe avec le ferrocya- nure de potassium; toutefois, la solution aqueuse du produit, traitée par ce réactif, se colore rapidement, même à froid, en bleu verdâtre. L'am- moniaque donne un précipité floconneux jaunâtre; l'iodure de potassium, un précipité blanc jaunâtre, soluble dans un excès de réactif; le chlorure stanneux, un précipité blanc qui brunit très rapidement. » Ce corps est attaqué à froid par l'acide sulfurique concentré avec dégagement d'acide bromhydrique, dégagement qui s'accentue à chqud, mais sans formation de vapeurs de brome. Cette absence de brome est également constatée quand on traite le corps par l'acide sulfurique et le bioxyde de manganèse; elle doit être attribuée à la fixation de cet élément sur le noyau antipyrique ; en effet, quand on broie la substance avec un peu de solution de brome dans le bromure de potassium, la coloration rouge brun disparaît peu à peu. » La solution aqueuse de ce corps, additionnée de nitrite de sodium et d'acide acétique, donne la coloration bleu verdâtre caractéristique de l'an- tipyrine. » Composé iodiiré. — Malgré de nombreux essais, C. Schuyten n'a pu préparer le composé ioduré correspondant aux dérivés mercuriques halo- gènes C" H'-Az^O.HgR-. Nous avons obtenu, au contraire, la combinaison iodurée analogue aux composés chloruré et bromure précédemment dé- crits, en traitant, par de l'acide iodhydrique gazeux ou plus commodément par de l'acide acétique, une solution contenant de l'antipyrine avec de l'iodure mercurique et de l'iodure de potassium. » On dissoul i-H' d'iodure mercurique avec une fois et demie son poids d'iodure de potassium dans un demi-litre d'eau et l'on y ajoute une solution de SoS"' d'antipyrine dans 500=" d'eau. Ce mélange donne une liqueur limpide, légèrement colorée en jaune, dans laquelle on verse, peu à peu, en agitant, de l'acide acétique au dixième tant qu'il (') Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 3«^série, t. XXXIII, p. 825; 1897. ( 1258 ) se forme un précipité. On obtient un produit cristallisé en lames et tables rhomboïdales, qui, par suite de la modification de certains angles, affectent une forme hexagonale. Ce corps lavé et desséché dans le vide est anhydre. Il répond à la constitution (C"H'2Az^0)^ HgP, HI. Trouvé en centièmes (1) Hg, 21,06; 1. Sg.Si; (II) Hg, 20,01; I, 89,28 Théorie pour (C"H'2Az20)2.HgP, HI Hg, 20,88; I, 89,77 )) Ce corps fond à 11 9"- 120". Presque insoluble dans l'éther et le benzène, très peu soluble dans l'eau, il se dissout un peu mieux dans l'alcool et le chloroforme. Un excès d'eau le dissocie en partie avec mise en liberté d'iodure rouge de mercure. » De même que pour le dérivé bromure, la solution aqueuse de ce corps ne donne rien d'apparent quand on la traite par de la soude ou par le carbonate et le bicarbonate sodiques, l'iodure alcalin simultanément formé maintenant dissous les précipités que le dérivé mercurique tend à pro- duire dans ces conditions. L'hydrogène sulfuré colore la solution aqueuse avec formation d'un précipité noir très peu abondant à cause de la faible concentration de la liqueur. L'ammoniaque donne un louche jaunâtre à fluorescence verte, le liquide paraît rose par transparence. L'iodure de po- tassium ne fait naître aucun précipité ; après un temps assez long, la solu- tion présente une nuance légèrement verdàtre. Avec le chlorure stanneux, il se forme un précipité blanc jaunâtre qui se dissout, sans brunir, dans un excès de réactif; à l'ébullition, le précipité devient grisâtre. » Au contact de l'acide sulfurique concentré, cet iodhydromercurate devient immédiatement rouge brun et donne, dès que l'on chauffe, d'abon- dantes vapeurs violettes d'iode, en même temps qu'une petite quantité des fumées d'acide iodhydrique. Ce dégagement d'iode s'observe également par l'action de l'acide suHurique et du bioxyde de manganèse. » La solution aqueuse de ce corps, additionnée de quelques gouttes de nitrite de sodium et acidulée par de l'acide acétique, présente après quelques instants, malgré sa faible concentration, la coloration bleu verdàtre carac- téristique de l'antipyrine. » Les composés que nous venons de décrire ont même constitution que la combinaison chlorurée correspondante ('). » ( ' ) Comptes rendus, t. GXXX, p. S/Jo. ( '259 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acélylphénylacctylène et sur le benzoylphényl- acètylène. Note de MM. Ch. Moureu et R. Delange, présentée par M. H. Moissan. « En traitant le phénylacétylure de sodium par le chlorure d'acétyle et le chlorure de benzoyle, M. Nef (') a obtenu récemment deux acétones à fonction acétylénique, l'acétylphénylacétylène, CH' — C = C - CO - GH», et le benzoylphénylacétylène C«H* - G = G — GO - C« H*. » Au cours de recherches commencées l'an dernier, nous avions déjà observé que les dérivés sodés de l'œnanthylidène et du phénylacétylène donnaient des produits de condensation avec les chlorures et les anhydrides d'acides, les aldéhydes, les acétones, l'acide sulfureux et divers autres corps. Entre temps, M. Nef communiquait son intéressant travail sur le phénylacétylène. Nos recherches confirment celles du savant américain. Gomme ce dernier, nous avons obtenu, notamment, par hydratation des cétones acétyléniques sus-indiquées au moyen de l'acide sulfurique, les dicé- tones [3 correspondantes, qui sont la benzoyiacélone G-'H^ - GO - GH- - GO - GH' et le dibenzoyiméthane G«H* — GO — GH^" — GO — G<'H^ » Voici maintenant des expériences toutes diflerentes sur les mêmes composés. » La potasse, qui est sans action à froid sur l'acétylphénylacétylène et sur le benzoylphénylacétylène, attaque ces corps à chaud en dédoublant leur molécule. » Acétylphénylacétylène CH»— C = G — GO — CH^. — Quand on chauffe à reflux l'acétylphénylacétylène avec de la potasse en solution aqueuse en excès, le corps s'attaque rapidement. Au bout de deux heures, si Ton fait passer dans le ballon à réaction un courant de vapeur d'eau, on entraîne une huile légère qui n'est autre que du phénylacétylène C^H^— C=CH. Cette huile, en effet, après dessiccation sur le (') Ann. der Chem. und Pharm. (1899). ( I26o ) chlorure de caioiiim, distille presque tout entière entre i4o° et i45° (point d'ébullilion du phénylacétylène, i42°); traitée par le réactif de Béhal (nitrate d'argent en solution alcoolique) employé en excès, elle fournit la quantité sensiblement théorique du com- posé argentique C^IV — C ^ G Ag + AgAzO', dont la teneur en argent a d'ailleurs été contrôlée par le dosage du métal. » D'autre part, le titrage acidimétrique de la liqueur alcaline montre que, dans la réaction, une molécule de potasse a été à peu près exactement neutralisée. » Si l'on ajoute à cette liqueur un léger excès d'acide sulfurique, et qu'on dirige dans la niasse un courant de vapeur d'eau, on recueille à la distillation une solution aqueuse pure d'acide acétique CH'— CO^Il. L'identité de cet acide a été prouvée par la réac- tion de cacodyle et l'analyse du sel d'argent. » On voit donc que l'action de la potasse a pour effet de dédoubler l'acétylphényl- acétylène, par hydrolyse, en acide acétique et phénylacétylène, conformément à l'équa- tion suivante : CH'-C^C-CO-CH^- Acétylphénylacétylène. KOH — CIP-CO^K Acétate de potasse. CH^-Ce^CH. Phénylacétylène. » Ajoutons que la potasse en solution alcoolique attaque également l'acétylphényl- acétylène; mais le corps est entièrement détruit avec production de matières goudron- neuses. )> Benzoylphénylacétylène C^H^— C = G — CO — G°IP. — La potasse en solution aqueuse bouillante et en excès attaque le benzoylphénylacétylène, mais beaucoup plus lentement que l'acétylpliénylacétylène : après cinq ou six heures, on retrouve intacte une partie notable du produit. Si, au bout de ce temps, on traite la masse par un courant de vapeur d'eau, celle-ci entraîne une huile à odeur aromatique qui ne pré- cipite pas par le réactif de Béhal, preuve qu'elle ne renferme pas de phénylacétylène; par contre, traitée en solution liydroalcoolique par le chlorhydrate de semi-carbazide et l'acétate de soude, elle fournit une semi-carbazone cristallisée en beaux feuillets blancs, brillants, légers, fondant à i96°-i97°, identiques à la semi-carbazone de l'acé- tophénone CH» — C — GH' ainsi que nous nous en sommes assurés en Az — AzH — COAzIP, identifiant notre produit avec la semi-carbazone de l'acétophénone spécialement pré- parée à cet effet. » Quant à la liqueur alcaline, si on l'acidulé, après concentration, par l'acide chlor- hydrique, on précipite de l'acide benzoïque G'^H'^ — CO^H sous la forme d'aiguilles blanches fusibles à 121°. » Nous pouvons dès lors représenter par l'équation suivante le dédoublement, sous l'influence de la potasse en solution aqueuse, du benzoylphénylacétylène en acide ben- zoïque et acétophénone C'tP— C = G — GO — C'H^-i- KOH -t- H-0 = G^H^— GO— GH'4- C«H^ — GO^K. Benzoylphénylacétylène. Acétophénone. Benzoate de potasse. » La potasse agit beaucoup plus rapidement en solution alcoolique qu'en solution ( I26l ) aqueuse : au bout de deux heures, la réaction est complète. Un titrage alcalimétrique de la liqueur indique qu'une molécule de potasse a été saturée. Comme précédemment, on trouve que l'acétophénone et l'acide benzoïque sont les deux produits de la réaction. » Enrésumé, sous l'influence des alcalis à l'ébullition, l'acétylphénylacé- tylène, cétone à fonction acétylénique C H^ — C^C — CO — CH', se dédouble en acide acétique CH' — CO-H et phénylacétylène C''H*-C=CH; et le benzoylphénylacétylène, autre cétone acétylénique, C''H^-C = C-CO-C«HS se dédouble en acide benzoïque CH^ — CO^H et acétophénone CHV — CQ- CH^ » Remarquons que ces deux réactions, difFérentes en apparence, peuvent être ramenées au même type. Quand la potasse agit sur l'acétylphényl- acétylène, elle a simplement pour effet de dédoubler la molécule par hydro- lyse. Dans le cas du benzoylphénylacétylène, le dédoublement est précédé de la fixation d'une molécule d'eau sur le produit, avec formation de dibenzoylméthane C* H=> — CO - CH" - CO — C'W, dicétone p que l'alcali décompose ensuite normalement en acide benzoïque et acétophénone C«H^-CO-CH--CO-C''H^+KOH=C"H^-CO-CH'-hC''H^-CO-R. Dibenzoylméthane. Acétophénone. Benzoate de potasse. » Les deux réactions qui précèdent nous paraissent susceptibles de généralisation. Nous nous proposons de préparer quelques acétones à fonction acétylénique dérivant d'autres carbures, afin d'essayer sur ces diffé- rents composés l'action des alcalis. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la Stabilité des solutions de saccharose. Note de M. OECHSNEK DE CoXINCK ('). « 1. J'ai montré récemment (^Comptes rendus, séance du 2 janvier 1900) que, si l'on faisait passer un courant d'air suffisamment prolongé dans (') Travail fait à l'Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. C. K., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 19.) l64 ( 1202 ) une solution hydro-alcoolique de henzophénone, celle-ci n'était pas oxydée, mais partiellement transformée en une modification allotro- pique. )) J'ai soumis au même traitement une solution renfermant 5^ de sac- charose pur et cristallisé pour 100'^'= d'eau distillée neutre. Avant d'être dissous, le sucre avait été soumis, dans une éluve, à la température de T 10"- II 5° pendant vingt minutes environ; l'eau distillée avait été stéri- lisée par l'ébullition. » L'appareil dont je me suis servi se composait d'une première fiole (A), renfermant une solution de sublimé corrosif dans l'eau légèrement alcoo- lisée; pour V pénétrer, l'air était obligé de traverser une couche de coton. La fiole (A) se trouvait en communication avec une seconde fiole (B) plus large, et celle-ci avec une troisième fiole (C) plus petite et renfer- mant la solution sucrée. Les fioles avaient été stérilisées à l'eau bouillante; les tubes adducteurs et les caoutchoucs servant à les relier avaient été lavés à plusieurs reprises avec une solution de sublimé. A la suite de la fiole (C) se trouvait l'aspirateur. Un écran métallique empêchait les rayons du soleil d'arriver jusqu'à l'appareil; en outre, la fiole (C) était entourée d'un papier blanc, de telle manière qu'une lumière diffuse, très tamisée, pût seule pénétrer dans la partie la plus élevée du col. » L'appareil étant ainsi disposé, j'ai fait passer un courant d'air très lent et très régulier pendant quinze jours ; au bout de ce temps, 3oo'" d'air avaient traversé la solution de saccharose, dont la température n'avait jamais dépassé 16°. Une partie de cette solution a été prélevée, avec les précautions ordinaires, au moyen d'une pipette stérilisée à l'eau bouil- lante, et mise en contact avec le double de son volume de liqueur de Fehling récemment préparée. Même au bout de trente-six heures, je n'ai pu observer traces de réduction. Un second essai a donné le même ré- sultat. M 2. En présence de ces faits, j'ai pris le parti de continuer l'expé- rience. Mais, après avoir fait passer, dans les mêmes conditions, 10'" d'air, je me suis aperçu que l'un des caoutchoucs était fissuré, et que de l'air, non aseptisé, avait pénétré dans la solution. Une expérience montra, effec- tivement, que cette dernière commençait à réduire nettement la liqueur de Fehling; après le passage de dix autres litres d'air, l'intensité de la réduction avait sensiblement augmenté ; en même temps, il se développait dans la liqueur des moisissures en filaments extrêmement ténus. J'ai fait passer encore 180'" d'air, et j'ai observé que l'intensité de la réduction ( 1263 ) passait par un maximum. Pendant cette dernière partie de l'expérience, la réaction de la solution était devenue faiblement acide. » 3. Outre ce changement, on pouvait observer la transformation pro- gressive des moisissures en une masse transparente, d'un certain volume, ayant la consistance et la mobilité d'une gelée, et occupant le fond de la fiole; quelques bulles gazeuses s'en détachaient de temps à autre et se dis- solvaient dans la liqueur. Les essais suivants ont été alors institués : une partie de la liqueur chauffée a laissé dégager de l'anhydride carbonique; une autre partie a été distillée dans un appareil bien fermé; les premières portions recueillies renfermaient de l'alcool, dont la présence fut vérifiée par la méthode toxicologique de Dragendorff. Je n'ai trouvé, dans le liquide primitif, m aldéhyde, ni glycol, ni glycérine, ni acide succinique, ni acide oxalique. » Conclusion. — On voit que la solution aqueuse de saccharose, soigneu- sement maintenue à l'abri des radiations solaires et de l'action des moisis- sures, et à la température ordinaire, présente une stabilité relativement grande, même en présence d'influences oxydantes légères. Aussitôt que les moisissures entrent en jeu, deux catégories de transformations s'opèrent : d'abord l'inversion, puis une fermentation produisant du gaz carbonique et de l'alcool élhylique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Élude de l'hydrolyse du tissu fibreux. Note de M. A. ëtard, présentée par M. Duclaux. « A l'action de l'acide sulfurique sur la colle, étudiée par Braconnot en 1820, remontent nos premières connaissances sur la constitution des albuminoïdes et la découverte du glycocoUe et de la leucine. » Schûtzemberger, en 1879, 3pi"6s des travaux aussi nombreux que remarquables, réalisa une nouvelle hydrolyse des albuminoïdes par l'hy- drate de baryum, démontra, avec plus de certitude que ses prédécesseurs, la présence des acides amidés parmi les débris moléculaires des protéides, et surtout affirma la présence de corps plus complexes et plus oxygénés : les glucoprotéines. » Il faut remarquer toutefois que l'action des alcalis à i6o''-20o'' a de grandes chances de dépasser le rôle d'agent d'hydratation pour produire secondairement les acides carbonique, acétique et surtout oxalique, si abondamment formés dans ces circonstances. La présence de ces acides ( 1264 ) ne prouvera en rien qu'il y ait des racines d'oxamide, d'urée ou de purines dans la constitution des albumines; ils se forment aussi bien dans l'oxyda- tion alcaline des saccharides. Schûtzemberger a constaté (Annales de Chi- mie et de Physique, t. XVI, p. 28g; 1879) que ces glucoprotéines étaient d'autant plus abondantes qu'une action barvtique faible avait engendré moins d'acide oxalique. Elles sont, selon lui, les produits primordiaux du dédoublement des albumines par les alcalis sous pression. » Pour l'examen de divers tissus animaux, je suis revenu à l'hydrolyse sulfurique, me proposant de rechercher la nature de leurs molécules chi- miques de décomposition et celle des glucoprotéines. » Partant de i"*^ de ligament sus-épineux de bœuf à l'état sec, on arrive pratiquement à obtenir i''s,i65 de matières sucrées sèches, après vingt- quatre heures d'ébuUition avec de l'acide sulfurique à 20 pour 100, satu- ration par la craie et évaporation. » La matière première ainsi obtenue est cristalloïde à la fsçon du miel dur, peu colorée et très sucrée. En agissant sur des quantités notables, il est possible de séparer des solutions aqueuses des dépots successifs A, B, C, de plusieurs centaines de grammes chacun, faciles à essorer et dont la composition brute après dessiccation dans le vide est utile à connaître. A. B. C. Albumine. Leucine. C 48,9 48>'2 43,5 52,8 54,9 H 8,1 7,9 7,7 7,1 9,9 Az 11,0 11,4 iir9 i6,5 10,7 0 32,0 32,5 34>9 23,6 24,5 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 » Ce premier es,sai et ces analyses montrent la possibilité d'un fraction- nement efficace en milieu aqueux et, eu outre, qu'une forte hydratation réduit à moins de 12 le chiffre d'azote 16, 5 caractéristique des albumi- noïdes. » Pour un premier travail de recherche, les choses se passent comme si le tissu fibreux, étant C'^H'^Az^O'", fixait loH-O sans perdre autre chose que de l'ammoniaque : C*« H"« Az'' O"^ +ioH"-0 = 3AzH3-t- C" H'« Az" O". 52,8 V„. 7,1. if.,7. 33,4. ,6,4, 46,8.7,9.11,3.34,0. » L'augmentation constatée de 16 pour 100 pour le poids de l'albumi- noïde et la distribution des nombres pour A, B, C sont parfaitement d'accord. ( 1265 ) » Sans aucun doute, les protéides sont plus compliqués que ne l'exprime la formule simplifiée, mais en ces questions il n'est pas plus illogique de simplifier que d'élever la formule à 5ooo pour y faire figurer le soufre, ou à 5oooo pour y introduire quelque autre élément non moins indispensable aux cellules, comme le sont les métaux. » Avant d'entreprendre des séparations exactes, si cela se peut, je me suis efforcé de limiter la part d'empirisme inévitable en analyse immédiate en essayant de me faire une idée de la nature des matériaux à traiter. » Une solution de Soo»"" de la matière analysée C a été oxydée par le mélange chromique versé lentement dans un appareil distillatoire. Dès le début, il se dégage du gaz carbonique ; dans le récipient il se condense de l'eau légèrement cyanhydrique sans acides gras. Dans la cornue, il n'y a que du sulfate ammonique et de l'acide oxalique. » Pour expliquer cette expérience positive, il faut admettre que les suites hydrocarbonées de la molécule sont interrompues en plusieurs points par des substitutions AzH" et OH. La leucine, acide ot-amidoca- proïque, conduit par ses transformations à des dérivées valérianiques ou butyriques. Rien de tel ici, il faut donc que l'azote soit en |3 ou y et qu'd v ait un hydroxyle au moins comme le veut l'analyse. La rupture en acide oxa- lique n'est pas due à des interruptions lacunaires, la formule représentant les analyses est, en effet, en C"!!"""^ . Une réduction très accentuée du nitrate d'argent ammoniopotassique montre encore une analogie avec des saccliarides. Comme eux, en effet, les glucoprotéines sont converties en acide oxalique par les alcalis et l'oxydation chromique. Calcinées, elles donnent un charbon abondant, ce que ne feraient pas des leucines ou leu- céines. >) Le pouvoir rotatoire +17° de la leucine n'a pas été observé. Des matériaux du ligament très blancs, après plusieurs épuisements à l'alcool, sont inactifs ou ne dévient que de quelques minutes. Il y a là, sans doute, inactivité par compensation. » Les matériaux sucrés de ligament, par distillation sèche, même avec de la chaux ou du gris de zinc, ne se comportent pas comme des leucines : ils rendent à peine -~ de base, amylamines ou pyridines. » Conclusions. — Le tissu fibreux de bœuf s'hydrolyse par l'acide sulfu- rique, comme le ferait un polysaccharide, mais sans donner de quantités notables de leucine. » il n'est pas démontré que les glycoprotéines soient essentiellement formées de ( 1266 ) C«H2«+. p^^Q-2 _^ c"H-«-' AzO= = C«H-"Az^O\ » Tout leur oxygène n'est pas engagé sous forme de carboxyle. Une partie des tissus d'où elles dérivent se comporte comme des aminosaccha- rides. Déjà dans la nature animale, la chitine représente ces composés, car elle est un dérivé de la glucosamine. » ZOOLOGIE. — Sur quelques Macroures des eaux douces de Madagascar. Note de M. H. Coutiêre, présentée par M. A. Grandidier. « Nos connaissances sur les Maci'oures de Madagascar, abstraction faite des Astacidœ, se réduisent à un travail de Hoffmann (1847), où sont décrites brièvement six espèces de " Qnre Palœmon, toutes synonymes d'es- pèces connues à l'époque, et à une Note d'Hilgendorf (189^), dans la- quelle cet auteur fait connaître Bilhynis Hildebrandti, Palœmonidé repré- senté dans les rivières chiliennes par B. Gaudichaudi H. M. -Edwards. » Les matériaux recueillis par MM. A. Grandidier, Humblot, Catal, Mocquerys, Alluaud, Bastard, Maria, enfin et surtout par M. G. Grandi- dier, nous ont permis d'étudier complètement dix-neuf espèces ou varié- tés, appartenant aux gerues Paloemon, Caridina et Alya, et qui sont les suivantes : p. {Eupalœmon) sundaicus Heller. ) Danœ Heller. ) Bitsemœ de M an. ) superbus Heller. ) multidens H. G. ) lar Fabr. = P. Mayottensis Beunionensis H fin. ^ P. Ion- P.( P. ( » P. ( » P. ( P.{ Hoffmann = P gimanus Hfm. = P. madagascariensis Hfm. = P. ornatus Olivier = P. ruber Hess — P. spectabilis Heller = P. equidens Heller — P. vagus Heller = Bithynis lar Sp. Baie. P. (Eupalœmon) radis Heller = P. Mossam- bicus Hilgeadorf. P. {Eupalœmon) dispar von Martens = P. Alphonsianus Hoffmann = (?) P. parvus Hofm. P. (Eupalœmon) Idœ Heller. P. (, » ) Mariœ H. C. P. (Parapaiœmon) Patsa H. C. Distribuliou. Archipel Malais, Côte est africaine, Madagascar ( baie d'Antongil ). Sidney, Madagascar (baie d'Antongil). Archipel Malais, Madagascar (rivière Ivolina, Tamatave). Shanghaï, Madagascar (rivière Onilahy.cù te ouest) . Madagascar (rivière Mahanara, cote nord-est ). Hes Mascareignes, Archipel Malais, Nouvelle- Guinée, Australie, Nouvelle-Zélande, Tahiti, Fidji, Madagascar. Ceylan, Côte orientale d'Afrique, Madagascar (ri- vière Mahanara, côte nord-est). Archipel Malais, Samoa, lies Mascareignes, Ma- dagascar (baie d'Antongil). -Vrchipel Malais, Philippines, îles Mascareigoes, Côte orientale d'Afrique, Madagascar. Madagascar (rivière Ivolina, Tamatave). Madagascar ( torrents de la baie d'Antongil, rivière Onilahy, rivière Mahanara). ( 1267 ) p. {Parapnlœmon) dolichodactylus Flilg. P. (Macrobrachium) lepidactylus Hilg = P. lepidactyloicles de Man. P. {Macrobrachium) HUgendarfi H. C. Leander concinnus Dana = L. longicarpus Stimpson. Atya brevirostris de Man. Caridina typus H. _\I. -Edwards. Caridina typus, var. Isaloensis H. C. Caridina Wyckii. var. gracitipes de Man. Dlstrlbnllon. Cùte orientale d'Afrique, Madagascar. Archipel Malais, Côte orientale d'Afrique, Fidji(?), Madagascar (région des grandes forêts, rivière Mahanara, rivière Ivolina, c6te est). Madagascar (région des grandes forêts). Archipel Malais, Hong-Kong, Iles Marshall, Fidji, Cùte orientale d'.Vfrique, Madagascar (rivière Onilahy, sur la côte ouest; rivières Andampy et Ivolina, sur la côte est). Archipel Malais, Madagascar (cap d'.\mbre). Archipel Malais, Iles Mascareignes, Madagascar. Madagascar (côte est). Archipel Malais, Australie, Ceyian, Côte orientale d'Afrique, Iles Mascareignes, Madagascar. » Sur les dix-neuf espèces ou variétés de ce tableau, cinq sont jusqu'à présent spé- ciales à Madagascar, mais il importe de remarquer qu'il s'agit soit de variétés d'espèces peu stables ( Caridina typus. var. Isaloensis), soit de formes représentatives d'espèces indo-malaises (l'alœmon Mariœ et P. Weberi, P. Patsa et P. scabriculus, P. Hil- gendorfi et P. lepidactylus), soit enfin des formes jeunes d'espèces dont l'étal adulte peut être connu sous un autre nom (P. multidens). » Des quatorze autres espèces, deux ont une distribution plus restreinte : P. doli- chodactylus Hilg., qui ne dépasse pas Madagascar, P. rudis Heller, qui n'a pas été recueilli vers l'est au delà de Ceyian. Enfin, les douze espèces restantes sont très large- ment distribuées, et s'étendent dans le Pacifique jusqu'à la Nouvelle-Zélande et Samoa. Aucune d'entre elles ne manque à l'archipel Malais. I) La distribution du genre Palœmon est un des plus intéressants problèmes de Zoogéographie, dans lequel se superposent deux ordres de faits : i° la présence de ces Crustacés dans les bassins fluviaux d'une même région, sans communication inté- rieure; 2° la présence d'espèces très affines ou identiques dans des régions extrême- ment éloignées. )) Le premier point s'explique de façon satisfaisante si l'on admet que l'habitat actuel des Palémons est secondaire et acquis. Les formes primitives du groupe auraient été marines et littorales et se seraient adaptées progressivement à la vie dans les estuaires et les lagunes, puis dans les cours d'eau ou dans les lacs. Des traces de cette immigration persistent d'ailleurs actuellement : un certain nombre d'espèces, telles que P. serratus, P. squilla, de nos côtes, sont restées exclusivement marines. D'autres s'accommodent de degrés divers dans la salure des eaux : tels sont Palœnionetes varions Leach, la plupart des espèces de Leander; tels sont encore P. sundaicus Heller, P. lar Fabr., P. equidens Dana, recueillis à diverses reprises dans les eaux saumàtres, P. pilimanus A& Man, dont plusieurs exemplaires, recueillis à Sumatra dans de petits cours d'eau, portaient des Bopyriens parasites comme leurs congénères des eaux salées ( de Man). » Ainsi simplifié, le problème se ramène à expliquer la large dispersion marine du genre Palœmon avant l'époque où se place son immigration dans les eaux douces. Les faits précédents montrent que cet exode est de date probablement récente; d'autre part, les premiers restes fossiles que l'on puisse rapporter à des Palœnionidœ d'eau douce se trouvent dans le miocène supérieur, avec le genre Homelys (H. von Meyer) ( 1268 ) des calcaires d'OEningen. La distribution des espèces américaines de Palcemon parle dans le même sens : on trouve sur les deux versants Atlantique et Pacifique des formes identiques, dont la dispersion a dû se faire vers la même époque du miocène, où le détroit de Panama était largement ouvert, en même temps qu'un rivage ou une chaîne d'îles permettait aux espèces américaines de se disperser jusque sur les côtes ouest africaines, où P. macrohrachion (Herklots) représente très étroitement P. forceps (H. M. -Edwards), de Basse Californie. » L'hj-pothèse par laquelle on peut tenter d'expliquer la dispersion du genre Palce- mon dans le bassin Indo-Pacifique doit tenir compte non seulement delà présence des mêmes espèces à Madagascar, en Afrique orientale, dans l'archipel Malais et en Aus- tralie, mais encore de ce qu'une forme telle que P. VoUenhoveni (Herklots), de l'Afrique du Sud, est représentée au Japon par P. brevicarpus àe Haan, espèce extrê- mement voisine et peut-être identique. De nombreuses espèces indo-malaises (/*. nip- ponensis de Haan, P. Sinensis Heller) sont également japonaises; d'autre part, les lacs africains, tels que le Tanganyika, renferment des espèces telles que P. Moorei Caïman, extrêmement voisine de P. superbus Heller (Shanghaï, Madagascar) et de P. Trompii de Man, espèce de Bornéo, à développement abrégé. Enfin, la présence du genre Bithynis à Madagascar et au Chili complique singulièrement le problème, même en ne tenant pas compte de la distribution des Aslacidœ, qui paraissent remonter à une période beaucoup plus reculée. » Les données actuelles sur la géologie de Madagascar sont encore trop incomplètes pour être d'un grand secours. Il semble qu'il faille renoncer à l'idée d'une connexion terrestre post-triasique entre Madagascar, l'Afrique et l'Hindoustan, de sorte que l'océan Indien, avec sa configuration générale actuelle, aurait une existence très ancienne. Madagascar s'est-elle trouvée en relation, par une ligne discontinue de rivages, avec le centre de dispersion indo-malais du genre Palcemon, pendant l'époque où s'est effectuée son expansion marine? Les conditions d'isolement ont-elles été, au contraire, analogues à celles de la géographie actuelle? Dans ce dernier cas, les courants qui apportèrent, en novembre i884, les ponces du Krakatoa sur les plages malgaches pourraient-elles amener semblablement les zoés pélagiques des Euc^photes marins? » Nous ne pouvons actuellement, comme le disait Huxley, que « spéculer sur les » causes d'un effet produit par la coopération de plusieurs facteurs, alors qu'il faut )) deviner la nature de chacun de ces facteurs en raisonnant d'après leurs effets ». Mais les données zoologiques, botaniques et paléontologiques du problème se précisent de jour en jour, et la connaissance de Madagascar en sera certainement l'une des princi- pales. » BOTANIQUE. — Note sur un tubercule alimentaire nouveau du Soudan, /'Ousounit'y (Plectranthus Coppini Cornu). Noie de M. AIaxime Cornu. « Au commencement de l'année 1H94 je reçus de M. le D"" Coppin, Médecin des colonies au Soudan, un tubercule de couleur noire, alimen- ( '269 ) taire, farineux, qu'il déclarait très analogue à la pomme de terre comme saveur. Ce tubercule désigné dans le pays, m'écrivait-il, sous le nom (VOii- sounifvest cultivé et vendu sur les marchés (Kita, Bammakou, Kankan, etc.) et très apprécié des Européens; dès le premier développement, je re- connus une Labiée. » Nous cultivions déjà depuis huit années un tubercule très analogue désigné sous le nom de Pomme de terre de Madagascar, VOumime, de la fiimille des Labiées; considéré d'abord comme étant le Plectranthus Mada- gascariensis , il fut reconnu pour être le PL ternalus. Ce n'était pas du tout la même espèce, cela était visible par la forme des feuilles et les ca- ractères de la nervation, mais l'analogie de végétation et de port me fit penser que Y Oitsounify Af,\&i\. être une espèce du genre Plectranthus et je la désignai sous le nom provisoire de PL Coppini, sous lequel elle a été cultivée, et adressée à plusieurs de nos correspondants français ou étrangers. » Les premiers tubercules de VOumime me furent donnés par M. Paii- lieux; M. Daruty de Grandpré, Directeur de la Société d'acclimatation de Port-Louis (ile Maurice), sur ma demande pressante, m'en fit apporter une bonne quantité par M. Fayd'herbe, créole de Maurice; bon nombre de ces derniers furent, comme les précédents, envoyés à divers de nos corres- pondants coloniaux. )i Les tubercules de celte nature peuvent rendre de grands services pour l'alimentation, dans les pays chauds; les colons se fatiguent vite des tubercules que leur fournit la nature tropicale, le plus souvent mucilagi- neux, sucrés ou fades i^ ignames, taro, patates ). > En 1887, je remis à M. Pierre, jardinier chel du Jardin d'essai de Libreville, un certain nombre de tubercules de VOumime de Madagascar; cette Labiée fut apportée à Brazzaville par le voyageur Thollon; elle y est aujourd'hui largement cultivée; elle s'est répandue de proche en proche et était déjà, il y a quelques années, cultivée communément jusqu'au qua- trième degré de latitude nord, d'après le regretté Crampel ( ' ). M^'' Carrie, évêque de Loango, l'a importée de là dans le Loango. » A la réception de VOusounify, je songeai immédiatement à le répandre de la même manière. ') Ces tubercules de l'Ousounify sont ellipsoïdes, de forme variable, plus ou moins arrondis aux deux extrémités; ils sont de couleur noire et lisses. (') Paillieux et Bois, Le potager d'un curieux, 3' édition, p. 38o ; 1899. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 19.) l65 ( I 270 ) c'est-à-rlire ni rugueux, ni écailleux. Quand je les ai reçus la première fois, ils étaient en repos complet de végétation et dépourvus de tout bour- geon, sauf le terminal, de telle sorte que leur nature morphologique semblait tout à fait problématique. » Ils sont sûrement d'origine caulinaire ; ce sont des tiges modifiées, comme cela a lieu dans la Pomme de terre et dans le Stachys tuberifera, tubercule alimentaire vulgarisé depuis peu par MM. Pallieux et Bois; mais dans notre Plectranlhiis, il n'y a aucun étranglement; le tubercule n'est pas composé; il est en général simple, quoiqu'il puisse présenter deux ou trois extrémités végétatives arrondies, lisse et non muni d'étranglements. )) Il est amylacé, ce qui le distingue du Stachys. » Les tubercules de V Ousounify sont parfois très réguliers ; ils sont alors tout à fait ovoïdes; la grosseur de ceux que j'ai reçus atteignait parfois celle d'une noix; ils sont terminés par un petit bourgeon blanc ou rosé. » Une coupe transversale ou longitudinale montre une écorce relative- ment très mince, n'atteignant pas la deuxième partie du rayon. Elle est recouverte à l'extérieur par un liège relativement épais, à éléments régu- liers et larges, dont les plus extérieurs sont colorés en brun. » La structure générale, perceptible par transparence à la vue simple, est nettement rawnnante; il y a une moelle apparaissant plus claire, et qui occupe jusqu'à la cinquième partie du diamètre dans la zone médiane la plus large. » Sur la coupe transversale, elle est limitée par une série de points noirs qui sont des vaisseaux indiquant la trace des faisceaux modifiés par la tubérisation. )i La masse entière du tubercule est constituée par un tissu cellulaire mince, formé de cellules assez lâchement unies; elles sont à section presque rectangulaire dans la section qui, morphologiquement, appartient au bois, ou longuement hexagonales, allongées dans le sens du rayon. Elles laissent entre elles des méats radiaux linéaires, souvent pleins d'air, tandis que les contacts sont plus parfaits sur la face perpendiculaire au rayon. Les cellules correspondant à la moelle sont plus grandes, pentago- nales ou hexagonales. » Les tissus renferment de l'amidon relativement petit, variable de grosseur et de forme suivant les cellules ; il est simple, sphérique ou ellip- soïde, ou bien composé et alors parfois trigone; rare dans l'écorce. » Cette écorce ne paraît pas renfermer d'éléments épaissis. Elle est sé- parée de la région ligneuse par un tissu générateur, sorte de cambium à éléments alignés avec les files ligneuses. ( I27I ,) » Malgré mes efforts, je n'ai pu obtenir la floraison de VOusounijy pour pouvoir vérifier la détermination générique. » Cultivée en larges terrains ou en pots, cette Tiabiée, placée dans des conditions de fertilité et d'éclairage aussi satisfaisantes que possible, en serre chaude ou sur couche, en vases ou en pleine terre, montre une végé- tation très active; les tiges sont nombreuses, très ramifiées; elles traînent sur le sol et s'enracinent aisément aux nœuds; mais les tubercules for- més sont fort petits, fusiformes. » La tige se tuberculise parfois un peu au-dessus du sol et le plus sou- vent meurt à la fin de l'automne, comme beaucoup de plantes molles, sans avoir fleuri. » Parmi les personnes auxquelles j'ai envoyé les deux Pleclranthus, est M. Lemarié, Directeur de l'Agriculture au Tonkin ; les résultats signalés le 10 janvier dernier méritent d'être rapportés. » .... Les deux Labiées à tuberciiles alimenlaires que vous m'avez adressées en 1890 en trois tubercules ont foisonné littéralement, si ce n'est pas le même Pleclranthus, ce sont deux espèces bien voisines. Les seules dilTérences observées résident dans la nuance du bleu de la corolle et dans la position des étamines par rapport au pistil. L'espèce de Madagascar paraît acquérir des dimensions un peu supérieures à celles de l'espèce soudanaise; au point de vue de la végétation, les deux se sont comportées de la même façon. Un rameau coupé sur une plante et mis en terre au début de la saison des pluies devient rapidement une touffe énorme ; non seulement au collet de la plante, mais à tous les nœuds sur les rameaux aériens naissent des tubercules; quelques-uns vont jusqu'à la grosseur d'un œuf. La récolte se fait en ce moment et sera très fructueuse : c'est assurément une bonne acquisition pour l' Indo-Chine. » Il existe donc pour les pays chauds des tubercules alimentaires appar- tenant à la famille des Labiées, plus analogues à la pomme de terre qu'aucun de ceux qui sont cultivés généralement. Très faciles à cultiver et à multiplier; ils donnent un rendement abondant; ils peuvent acquérir un très gros volume et peuvent sans doute être améliorés et sélectionnés par la culture. » Enfin, ils admettent un climat véritablement tropical, ce que la pomme de terre n'admet pas; ils méritent donc la plus sérieuse attention. » MINÉRALOGIE. — Sur la composition minéralogique des leschénites. Note de M. A. Lacroix, présentée par M. Fouqué. « Les teschénites ont été considérées par beaucoup de pétrographes comme représentant la forme granitoïde ou diabasique des téphrites et. ( 1272 ) par suite, comme constituées par l'association de la nèphéline a des feldspaths calcosodiques et à des éléments ferromagnésiens (augite, hornblende). )) Des travaux récents ont fait mettre en doute l'existence de la néphélme dans les teschénites des gisements classiques (Teschen, Portugal, etc.) ou démontré l'absence complète de ce minéral dans ces roches; la substance attaquable par les acides qu'elles renferment en abondance est en effet hydratée et constituée par de l'analcime. Bien que la composition chimique de cette zéolite sodique rende vraisemblable sa formation par voie secon- daire aux dépens de la nèphéline, l'existence de ce minéral comme élément primordial des teschénites n'en reste pas moins à démontrer. A ce point de vue, la découverte de teschénites à nèphéline indubitable offre une impor- tance d'un ordre général, indépendamment de l'intérêt que soulève l'exis- tence de ces roches rares dans une région où elles n'étaient pas connues. » J'ai trouvé les teschénites, qui font l'objet de cette Note, dans la col- lection des roches de Madagascar, recueillies par M. Villiaurae au voisi- nage de la baie de Passandava, au sud de Nossi-Bé; elles paraissent surtout abondantes dans les collines situées entre Zangoha et Ankaramy; elles offrent une grande analogie de caractères extérieurs avec quelques-unes des teschénites de Cezimbra (Portugal). On y distingue à l'œil nu de grandes baguettes éclatantes de hornblende au milieu d'éléments blancs. » L'examen microscopique fait voir que ces crislau\ amphiboliques automorphes, à rapporter à la barkévicile, sont accompagnés de cristaux également automorphes d'augite, avec un peu d'olivine, d"apalite, de sphènc, d'ilménile; ces minéraus. sont englobés par des cristaux allongés et enchevêtrés de labrador zone, souvent entourés par un feldspath alcalin, non maclé ou présentant de fines macles de l'albite ; la bissec- trice aiguë de ce dernier est négative et ses axes optiques rapprochés {anorthose). Les vides intersertaux laissés par ces feldspaths sont en partie remplis par de la nèphéline et de la sodalite, accompagné (réaction nette du chlore) par de l'analcime faiblement biréfringente. L'époque de la cristallisation de la nèphéline et de la sodalite n'est pas entièrement postérieure à celle des feldspaths, car ceux-ci englobent parfois en totalité ou en partie des cristaux automorphes de ces deux minéraux. )) La nèphéline possède les caractères optiques et chimiques caractéristiques de ce minéral; par altération, elle prend un aspect fibreux et se transforme peu à peu en très fines paillettes d'un minéral micacé comme dans les variétés doléritiques de la néphélinite de Beaulieu (Var). » Dans beaucoup d'échantillons, la structure est un peu différente; les cristaux d'augite et de hornblende sont plus petits et plus nombreux, ils sont englobés pœcili- tiquement par de grandes plages de labrador. Les espaces intersertaux sont remplis par de longs microlites d'anorthose, mélangés à beaucoup de microlites d'augite et jnoulés par de la nèphéline. La proportion de ces éléments intersertaux est souvent ( 1273 ) très faible et la roche passe à un type probablement dépourvu de néphéline et rappe- lant certaines camptonitex. I) L'abondance de l'anorthose, dans certains échantillons, indique le passage des teschéniles de Madagascar aux ihéralites et shonkiniles, mais le type normal est à comparer surtout aux leschénites de Portugal el des Basses-Pyrénées (route d'Àrudy à Saint-Christau, Herere); aussi ai-je examiné à nouveau une série de ces roches qui m'ont été communiquées par M. ChofTat (Portugal), ou que j'ai recueillies moi-même. Pas plus que JVIlM. Rohrbacli et Rosenbusch (roches de Cezimbra), je n'ai pu trouver de néphéline au milieu de l'analcime de ces teschéniles, mais il n'en est pas de même pour une roche à faciès ophitique recueillie par M. ChofTat à Fallagueira. Celte tes- chénile renferme quelques grains d'olivine el d'ilménite englobés par de grands cristaux de labrador que moule ophiliquement de l'augite litanifère violette. Le remplissage inlersertal est achevé par de la néphéline, de la sodalite et de longues ba- guettes d'anorlhose. Comme dans les roches de Madagascar, le labrador est par places cerclé d'anorlhose et englobe çà el là des cristaux de néphéline el de sodalite. Celle roche rappelle, en beaucoup plus feldspathique et en moins néphélinique, certaines des roches dolériliques que j'ai décrites au puy de Saint-Sandoux (Puy-de-Dôme). » J'ai encore trouvé de la néphéline avec la même structure el les mêmes altérations dans la belle roche à grands cristaux porphyroïdes d'augite qui constitue le dyke de Crawfordjohn, dans le Lanarkshire (Ecosse), et qui doit, par suite, être considérée comme une teschénile à olivine passant par sa structure à une téphrite. C'est au même type également, mais plus grenu, qu'il faut rapporter un bloc recueilli dans le ravin de Lusclade, au Mont-Dore, el dont je n'ai pu trouver le gisement en place (enclave?). » En résumé, on voit que les teschéniles à hornblende de Madagascar sont très analogues, comme structure et comme composition minéralogique, aux leschénites à analcime du Portugal et des Pyrénées, mais elles ren- ferment de la néphéline intacte. Leur identité originelle, au point de vue minéralogique, est rendue infiniinent probable par l'existence, dans un gisement portugais de la même région, d'une teschénite à structure et composition un peu différentes, mais présentant de la néphéline bien caractérisée. Cette teschénite ophitique offre une analogie de structure et de composition tout à fait remarquable avec des roches riches en analcime qui, dans les Basses-Pyrénées, accompagnent les teschénites à hornblende. » Les conclusions concernant la composition minéralogique originelle des teschénites qui ont été passées en revue dans cette Note peuvent, selon toute vraisemblance, être généralisées. )) A un autre point de vue, l'existence des teschénites au nord-ouest de Madagascar tire un vif intérêt de la nature des roches qui les accom- pagnent; elles se trouvent, en effet, dans la même région que les granités et syénites quartzifères à œgyrine que j'ai récemment décrits; les collec- tions de M. Villiaume renferment, en outre, des syénites non quartzifères ( 127'i ) à anorthose et barkévicite du type pulas/cile, des augitites amphiboliques, rappelant les monchiquites, des phonolites, etc. M. Baron a cité, non loin de là (mais plus au sud), une svénite néphélinique (M'. Bezavona) et diverses phonolites; l'île de Nossi-Bé renferme des néphélinites à divine. Toute cette région constitue donc une province pétrographique caracté- risée par une grande richesse en roches sodiques de composition variée, dont l'étude détaillée fournira certainement des résultats d'un haut intérêt pétrographique. » PHYSIOLOGIE. — Sur r excitation du nerf électrique de la torpille par son propre courant. Note de M. AIendelssoun, présentée par M. d'Ar- sonval. (( C'est un fait reconnu que tout nerf moteur peut être excité par son propre courant fermé sur lui-même (du Bois-Reymond, Rûhne, Hering). Vu l'analogie de structure et de fonction qui existe entre le muscle strié et l'organe électrique, il m'a paru intéressant de rechercher si le nerf élec- trique de la torpille peut être également excité par son propre courant transverso-longitudinal et produire un effet réactionnel dans son organe terminal. Aussi ai-je entrepris à ce sujet chez la torpille de l'Océan une série de recherches au laboratoire maritime de la station zoologique d'Ar- cachon. Après avoir rapidement sectionné tous les nerfs électriques d'un côté à leur sortie du canal vertébral, j'ai disséqué un de ces nerfs, le plus gros, dans une étendue de 5*^™ à 6*^™ jusque dans l'intérieur de la branchie. IjC nerf étant placé sur une plaque isolante en verre ou en caoutchouc, une communication fut établie entre sa section transversale et un point quelconque de sa surface longitudinale, soit au moyen d'un morceau d'ar- gile imbibé d'une solution de chlorure de sodium à 0,6 pour 100, soit au moyen d'un tronçon isoélectrique d'un muscle ou d'un nerf, soit enfin au moyen d'une solution faible de chlorure de sodium dans laquelle fut plongé le nerf. Le courant transverso-longitudinal du nerf électrique fut ainsi fermé sur lui-même. Les décharges recueillies au moyen d'une pince mé- tallique furent transmises au téléphone ou dérivées à un galvanomètre de Thomson suffisamment sensible. Les précautions nécessaires furent prises pour écarter toute possibilité d'une excitation mécanique ou chimique. Les expériences instituées dans ces conditions sur 82 torpilles de taille diffé- rente m'ont permis de constater les faits suivants ; ( >-75 ) » En fermant le circuit du courant nerveux on provoque, au moment même de la fermeture, une décharge plus ou moins courte et assez sensible à la main. On constate en même temps au galvanomètre une forte déviation dans le sens de la décharge. Cette déviation est de courte durée, mais sou- vent elle persiste pendant toute la durée de la fermeture du courant propre et l'aiguille ne revient à sa position primitive qu'au moment où le circuit est ouvert. Dans les conditions dans lesquelles furent exécutées ces expé- riences, il m'a été impossible d'observer une décharge à l'ouverture du courant propre, comme cela a été constaté dans le nerf moteur. La dé- charge provoquée par la fermeture du courant nerveux se traduit au télé- phone par un bruit faible ou plutôt par un son plus ou moins bas, tout à fait analogue au son produit par une décharge spontanée ou réflexe, dont il ne diffère que par une intensité moindre. » L'intensité de la décharge produite par la fermeture du courant propre du nerf électrique est en rapport avec la grandeur et la vigueur de l'animal, par conséquent avec la longueur et la grosseur du nerf électrique. Aussi ces expériences furent-elles, pour la plupart, instituées sur des animaux vigoureux et de grande taille, dont les nerfs électriques présentaient une longueur de S*'™ à 6"™, 5 et une grosseur de 6™" à 7™". Un nerf électrique de celte dimension présente un courant transverso-longitudinal très con- sidérable. Aussi l'intensité de la décharge est-elle en rapport avec la force électromotrice du courant propre du nerf. Ce courant s'affaiblit générale- ment vite et sa force électromotrice peut diminuer au point que le courant fermé sur lui-même peut ne produire aucun effet réactionnel malgré que l'excitation directe de l'organe donne encore une décharge très sensible. Souvent une nouvelle section transversale du nerf fait revenir sa force électromotrice efficace. » Si l'on place plusieurs préparations neuro-musculaires de la grenouille sur différentes parties de l'organe électrique, ou bien si l'on dérive diffé- rents points de cet organe au galvanomètre, on peut facilement constater qu'après la fermeture du courant propre d'un seul nerf électrique la réac- tion se produira seulement dans le muscle-signal placé sur le segment correspondant au nerf excité; d'autres muscles-signaux plus ou moins éloignés de cette partie de l'organe ne réagiront pas du tout. De même, l'aiguille galvanométrique sera déviée exclusivement par les points dérivés du segment correspondant au nerf excité. Ces faits démontrent que la décharge provoquée par la fermeture du courant propre du nerf n'a pas ( 1276 ) lieu dans l'organe tout entier, mais est limitée à une partie de l'organe voisine du nerf, dont le courant propre est fermé. Cette décharge n'est donc pas une décharge totale de l'organe, mais une décharge segmentaire se produisant uniquement dans le segment innervé par le nerf excité. ). Une série de fermetures successives et fréquentes du courant nerveux produit une série de décharges qui se suivent mais ne se fusionnent pas. Il m'a été impossible de produire un tétanos électrique, même avec le maxi- mum de fréquence de l'excitant qui pouvait être obtenu avec le procédé usité dans ces expériences. On pourrait certainement admettre que cette fréquence n'ait pas encore été suffisante pour produire une fusion de décharges partielles, mais il serait aussi probable que le nerf électrique réagit difficilement à une irritation tétanique, qu'elle soit produite par son propre courant ou bien par un courant faradique. Le seuil de l'excitation tétanique du nerf électrique de la torpille doit être très élevé. » De tous ces faits il faut conclure que le nerf électrique de la torpille peut être excité par son propre courant. Ce mode d'excitation, qui constitue une véritable auto-excitation du nerf électrique, doit jouer un rôle impor- tant dans le processus d'excitation qui accompagne l'électrogène chez les poissons électriques. Il démontre en même temps qu'une faible quantité d'énergie potentielle est nécessaire ou du moins suffisante pour produire une décharge chez la torpille. Un courant nerveux de o''°'',oi5 fermé sur lui-même peut aboutir à une décharge de l'organe électrique de 8-1 5 volts. 1) PHYSIQUE DU GLOBE. — Notice sur les aurores australes observées pendant l'hivernage de l'expédition antarctique belge. Note de M. Henryk Arçtowski, présentée par M. Mascart. « Le phénomène de l'aurore australe est encore très imparfaitement connu de nos jours, car fort peu d'observations suivies ont été faites dans l'hémisphère sud. 1) M. W. Boller ( ' ), qui a faii le Catalogue complet des aurores australes notées depuis 1640 jusqu'en iSgS (c'est-à-dire pour un laps de temps de (') D'"W, Boller, Dus Sûdlichl {Beilrdge zur Geophysik, Bd. III, p. 56-i3o el 55o-6o8). ( 1277 ) plus de deux cent cinquante années), a compté en tout i582 observations correspondant à 791 aurores différentes. Sur ce nombre, la plupart n'ont été décrites que d'une façon très insuffisante. » Nous sommes heureux de pouvoir contribuer à l'étude du phénomène auroral par une série d'observations faites à bord de la Belgica, au cours du premier hivernage effectué dans les glaces du pôle Sud. Nous nous trouvions à une distance très notable du pôle magnétique, car c'est par 71 "27' de latitude sud et 85°44' de longitude ouest (7 mars 1898) que la Belgica a été prise dans les glaces. D'ailleurs la dérive de la ban- quise déplaçait constamment la position de notre station d'observation. Du 1 1 mars au 10 septembre 1898 ((î'est-à-dire durant la période pendant laquelle nous avons pu observer l'aurore australe) les positions extrêmes occupées par notre bateau ont été 6g°52' et 71 "36' de latitude sud et 82''35' et 92° 21 de longitude ouest. » Nos observations ne correspondent donc pas à un même point géo- graphique, mais elles sont au contraire réparties sur le réseau des lignes de dérive, comprenant une région d'environ 10° de longitude sur plus de 1° ^ de latitude. » Les conditions météorologiques, dans cette région, étaient très défa- vorables pour l'observation des aurores, la nébulosité du ciel étant extrê- mement grande. Ainsi, les chiffres suivants nous indiquent, pour les mois de mars à septembre, le nombre de jours avec ciel dégagé pendant plu- sieurs heures de suite (nébulosité o à 3 au maximum, pendant une partie de la journée). Mars. Avril. Mai. juiu. Juillet. Août. Septembr l5 l4 8 16 22 l5 i4 » Du reste, dès la fin de septembre, la clarté crépusculaire, pendant la nuit, est déjà trop intense (par 70° à 71° de latitude) pour que l'on puisse encore apercevoir l'aurore polaire. Néanmoins, malgré ces conditions peu avantageuses, nous avons pu observer le phénomène auroral Gi fois, pen- dant l'hiver de 1898, et le 12 mars 1899, deux jours avant notre sortie des glaces antarctiques, nous l'avons encore revu. Nous avons donc en tout 62 observations. G. K., 1900, 1" Semestie. (T. CXXX, N° 19.) 166 ( 1^-78 ) Tableau des aurores australes observées à bord de la Belgica pendant l'/iifer antarctique de 1898. Mars II, A. - 12, A. i4, ADWC. — 19, AraVD. — 20, ARV. — 23, L. 24, L. - 25, AS. - 26, SLRVO. — 28, L. ■■- 29, AS. - 3i, A. Avril 3, L. — 6, AdR. — 10, ASAd. - 11, L. — i3, L. — i4, ASOVRD. i5, ASAdR. — 21, L. - 22, LA. — 24, L. — 20, SAR. — 28, L. Mai 3, AV, — 16, L. — 20, AS. — 21, L. — 22, L. — 29, Ad. Juin 10, A. — i3, SAF. — i4, L. — i5, L. ~ 22, ASR. — 23, LS. — 24, SAd. Juillet S, L. — 9) L. — 10, L. — 1 1, L. — 12, L. — i3, LASO. — i5, L. — 17, L. — 21, LSA. — 22, AS. — 23, A. — 24, L. Août 1 , L. — 16, L. — 18, L. — 19, AdS. — 20, L. — 26, A. — 27, A. Septembre.. . 2, AdSRVD. _ 3, A. — 8, L. ~ 9, SARAd. — 10, RSAAd. Explication des abréviations : L, Lueur aurorale. A, Arc homogène. Ad, Arc double. Am, Arc multiple. S, Segment obscur. R, Rayons. O, Rayons obscurs. D, Dards. Y, Ruban ondulé. W, Draperies. C, Couronne. F, Flammes. h Nos observalions permettront d'établir la période diurne de l'aurore, car le phénomène apparaissait généralement entre 7'' du soir et 2'' du matin, et son maximum d'intensité tombait le plus souvent entre 9** et lo*". 1) Quant à la période annuelle, on ne saurait évidemment pas l'établir avec certitude à l'aide d'une seule année d'observations. Pourtant, le Ta- bleau démontre très clairement qne le maximum de fréquence tombe en dehors des mois de la nuit polaire, et que l'intensité du phénomène auroral est manifestement plus grande aux équinoxes. » Au mois de mars et au commencement du mois d'avril, nous avons observé de belles aurores d'un aspect variable; en juillet, au contraire, de simples lueurs aurorales ont été prédominantes; plus tard, en septembre, nous avons pu revoir des aurores très mouvementées et d'une clarté rela- tivement intense. » Il y a à signaler, dans cette série d'observations, un fait remarquable : c'est la prédominance de l'arc homogène, qui se maintient souvent inva- riable pendant de longues heures, toujours au môme endroit de l'horizon. » Cet arc s'élevait d'ordinaire de 8° à 12° au-dessus de l'horizon, et ses ( 1279 ) extrémités étaient à environ 45° de part et d'autre de son point culminant, qui était toujours au sud-sud-ouest. ■> Au solstice de l'hiver, cet arc monte moins haut qu'aux équinoxes. Pendant la nuit polaire le phénomène auroral semble donc se retirer vers une région plus voisine du pôle magnétique. » PHYSIQUE DU GLOBE. - Écarts barométriques sur ie paraliêle auœ Jours suc- cessifs de la révolution synodique. Note de M. A. Poincaké, présentée par M.Mascart ('). « Dans l'ensemble (-), les écarts barométriques relevés, à une latitude donnée, et de part et d'autre de l'axe, sur le méridien de Greenwich, aux jours successifs de la révolution synodique, se reproduisent au midi local et à l'opposé, sur tout le pourtour du parallèle. Distribuons ces écarts sur une même ligne, de droite à gauche; nous avons, pour cette latitude, ce que j'appellerai les deux ondes mensuel/es synodiques en entre-croisement, qui marchent en sens inverse de l'onde diurne lunaire et 29 fois et demie moins vite. 1) Je reproduis les profils représentatifs de ces mouvements du mois synodique au io"= parallèle, au 60* parallèle et au pôle. » Voici, en négligeant quelques oscillations ou déplacements incertains et sans importance, les traits caractéristiques des courbes pour tous les pa- rallèles de 10° en 10" : (') Addition à la Noie insérée aux Comptes rendus du 10 juillet 1899, page 128, Écarts barométriques sur le méridien du Soleil aux jours successifs de la révolution synodique. Nous conservons les chiffres des écarts et les mêmes conventions, ^ 2 pour I aux. mois à 3o midis, etc. Voir aussi 7 novembre 1898 et 3o janvier 1899, Mouvements barométriques sur le méridien de la Lune et sur son orthogonal {Errata au numéro suivant). (-) Je fais ici abstraction de la marche propre de la Lune dans l'intervalle des deux midis et de la situation particulière du méridien de Greenwich. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que ce méridien est à 20° du méridien marin et, surtout, qu'à partir du 60^ parallèle la difficulté des communications atmosphériques entre le Pacifique et l'océan Glacial amortit les oscillations de la courbe côté minuit. ( i-28o ) Différences des écarts opposés ftloyennes de 5é< arls (ipposés. ( midi opp osé). Jours 29- - I. 8. i/i-i5. ■9- 22. 29- . 8. 1 .'( — 1 5 22. Parallè e 0 mm 0 miH mm 0 mm 0 Dim imri 0 mm — 2 mn) mm 0 mm + 2 mm 0 )> 10 0 0 0 0 -3 0 + 3 0 » 20 — 0,3 0 +0,3 + 1 -2,5 +0,5 + 2,5 0 » 3o -1,3 —0,8 0 + 2 -1,4 0 + 1,5 0 » 4o — 2 -3 — I + 1 + 1 0 — 2 0 + 1,2 0 » 5o 0 — 2 -■,4 +2 — I + 1,4 + 2 — I 0 +4,5 — 1,2 » 6o + 3,5 +4 5 -3 + 2,5 — 2 +0,5 +7 +6 -4 +7 -4,5 » 70 +2 +1 5 -1,8 + 1,5 — I 5 0 +6 +7 -4 +7 - 5 » 80 -1-1,5 +2 3 +0,6 0 -3 6 — I + 4,6 +3 -6 +4 -5 » 90 +3,5 +4 2 -.,5 -1,5 —3 5 — 1,2 0 0 0 0 M L'écart moyen reste sensiblement nul sur tout le parallèle jusqu'au iS". Du 20* au 5o*, il y a minimum au jour i et maximum au 22, bascule atteignant 4"""- Au 55*, croisement, puis bifurcation des deux lignes de maxima et de minima, en sorte qu'à partir de là on a maxima aux jours i et i5 entre minima aux jours 8 et 19, les jours i dépassant les 19 de 6°"° à 7""°. )) liCs différences des écarts au même instant entre points opposés sont, jusqu'au 45*, nulles aux jours 8 et 22 (quadratures), égales et de signe contraire aux jours 1 et 14 ou 1 5 (NL et PL, méridien d'origine et opposé). Du 55* au pôle, où elles tleviennent toutes nulles, elles sont à peu près égales aux jours opposés, positives aux i et i5, négatives aux quadratures. » On a ainsi pour chacun des proPds opposés : de o au 20*, ondulation simple sur moyennes sensiblement nulles; du 20* au 45*, ondulation simple sur moyennes régulièrement variables; du 45* au 55*, transition; du 55* au pôle, ondulation double sur moyennes atteignant maxima et minima successifs aux jours i, 8, i5, ig. » L'amplitude de l'ondulation simple est de S""" au 10*, en dehors du trouble équatorial, de 2""", 5 au 20*, i°"",5 au 3o*, i""" au 45". » L'amplitude de l'ondulation double ressort à 6°"" au 60* et au 70*. » A ces latitudes, les mouvements venus des régions équatoriales ont acquis une vitesse angulaire et une amplitude doubles. Mais ce fait et la lutte entre les courants venus du nord et du sud ne suffisent pas pour expliquer un doublement d'oscillation opéré par renversement de la rela- tion de signe entre écarts opposés aux jours 29-1. Loin de s'éteindre au ( I28l ) pôle, la variation diurne y est considérable. Il s'y' exerce, tangentiellement vers l'astre, une traction égale à i, comme le soulèvement à l'équateur. Il faudrait compulser les cotes à minuit Paris dans les hautes latitudes. Écçirts barométriques produits sur te parallèle par la révolution synodique. Jours s^nodlques 2'J 23 27 2G 25 2". 23 22 21 20 19 18 11 16 15 l^i 13 12 11. 10 9 8 7 6 5 i 3 2 1 * 1* ■, s 0 > >> , "- • ^ ^ >r' r S / '" \ -^ ^' .^ ,. ' 0 / -\ -^ / ■' -K ■^ / ""x y " \ - «f - 8 ^^Y ^. • za 'lO^T^parallèle • 21» \ y \ ♦ 20 \ / \ *16 \ ^ \ 1 oi *I2 y \ 1 O ♦ 8 \ 1 1 \ 1 0-4. \ 1 1 \ \ \ / +1 « 0) 0 c. -1 .« . F a 0 \ ' 1 \ -' \ / ~*v -^' / \ ■ '^ / a) \ \ ^ y j \ ''\ \ / ^\ ! /^ -K ( \ x j \ 1 \ • ^ "*■«., 1 \ 1 • / \ \ 1 E-12 •«"-Ifi \ \, 1 -' / \/ s N j k -"i C--20 -^ \ 1 0.2» \ 1 -16 6 Qème aa ra lé le -12 ^ \ 1 -8 \ 1 - <* \ / O s \ / \ ^ / _ I» \ / s \ / \ / \ ^ -8 ""^ \ / \ / \ / \ / -12 \ / -3 -16 \ . IVI Id P af . F s . 3Ô le r )nr o.s Pi. ■ f '■ » Que la Lune, maintenue à l'équateur par l'élimination des écarts tro- piques, arrive à un méridien du fait de sa propre rotation autour de la Terre ou de celui de la rotation terrestre, l'effet immédiat est le même. Tant qu'on n'est pas assez éloigné de l'équateur pour que les mouvements venus des autres parallèles influent notablement sur le profil des écarts. ( 1282 ^ il y a reproduction. C'est ainsi qu'on trouve, en sens contraire, sur l'onde mensuelle synodique, la représentation de l'onde diurne lunaire simple ( ' ) jusqu'au So", qu'on la démêle jusqu'au 45*, puis que, noyée d'abord dans renchevêtremeiil, la variation diurne doit passer progressivement à l'on- dulation double. Mais, comme c'est là un effet consécutif de l'appel en rotation sur le pôle, l'onde mensuelle ne saurait plus servir de mesure. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. M. B. RCLI.ETIIV BIBLIOGRAPHIQUE. ï Ouvrages reçus dans la séance du 3o avril 1900. ( Suite.) Primera reunion del Congreso cientifico latino-americano, celebrada en Buenos Aires del 10 al 10 de Abril de 1898 por iniciativa de la Sociedad cienli- fica argentina; IV : trabajos de la 3" Seccion (ciencias medicas). Buenos Aires, 1898; i vol. in-8°. Regenwaarnemingen in Nederlandsch-Indié. Twintigste jaargang, 1898. Batavia, 1899; i vol. in-8°. Report of the New York meteorological observatory of the department of parks, central park, New York cily, for the year 1900; Daniel Draper, di- rector. New York, 1900; i fasc. in-4''- Observations made at the royal magnetical and meteorological observatory at Batavia, published by orderofthe Government of Netherlands India; vol. XXI, 1898, with a supplément. Batavia, 1899; 2 vol. petit in-f°. Bulletin mensuel de V observatoire météorologique de l'Université d'Upsal; vol. XXXI, année 1899, par le D'' H. IIildebrand Hildebrandsson. Upsal, 1899-1900; I fasc. in-4°. (' ) Prise chaque jour à partir du passage. Anna/s ofthe aslroiwmical observatory of Harvard collège. Edward Picke- RiNG, director. vol. XXXII, part II, vol. XXXIII, vol. XLII, part II. Cam- bridge, 1900; 3 vol. in-4°. Archives italiennes de Biologie, t. XXXIII, fasc. 1. Turin, 1900; i vol. in-S". Ouvrages reçus dans la séance du 7 mai 1900. Essais sur la Philosophie des Sciences : Analyse, Mécanique, par C. de Freycinet, de l'Institut; 2* édition. Paris, Gauthier-Villars, 1900; i vol. in-S". (Hommage de l'Auteur. ) Chirurgie infantile et orthopédique : Atlas de radiographie, par P. Redard et F. Laran. Paris, Masson et C'*, 1900; i vol. petit in-4°. (Présenté par M. Marey.; Spectroscopie critique des pigments urinaires normaux, par E. Gautrelet. Paris, O. Berthier, 1900; i vol. in-8°. L'Anthropologie, Rédacteurs en chef : MM. Boule et Verneau; t. XI, n° 1, janvier-février 1900. Paris, Masson et G'*; i fasc. in-S". Bulletin de la Société industrielle d'Amiens; t. XXXVIII, n" 1, janvier- février 1900. Amiens, T. Jeunet; i fasc. in-8°. Publications ofthe Yerkes Observatory of the University of Chicago. Vol. I : A gênerai Catalogue of 1290 double stars, discovered from. 1871 to 1899 by S.-W. Burnham. Arranged in order of right ascension vi>ith ail the microme- trical measures of cach pair, by S.-W. Burnham. Chicago, 1900; 1 vol. in-4°. Annals of the aslronomical observatory of Harvard collège; vol. XLIV, part. I : Photometric revision of the Harvard pholometry during the years 1891-94, by Edward-C. Pickering. Cambridge, U. S., 1899; x fasc. in-4°. Matériaux pour la climatologie du sud-ouest de la Russie, texte et cartes, par A. Klossovsky. Odessa, 1899; 2 fasc. in-4°. Annales de l'observatoire magnétique et météorologique de l' Université impé- riale à Odessa, par A. Klossovsky; 5* année, 1898, et 6® année, 189g. Odessa, 1899-1900; 2 fasc. in-4°. l 1 N" 19. TABLE DES ARTrCLES. (Séance d. 7 mai lîlOO 1>IE»I01RES ET COSIMUlVICATIOrVS DES MKMRHES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. lo Président annonce à PAcadémie la moil de INI. E. Grimaux, jMembre de la Section de Chimie 1321 M. V. Haller. — Préparation des élhers ,'i-alcoyloxy-a-cyanocrotoniqnes isomères des COR ; C< CAz ,,CO^C"H5, Hliors acélonlcoylcyanacé- llr]ue6 CH» CD CKz CO'C=H = M. 0. LEcn,\nTiER. -^ Des terres arables canton de Redon au point de vue l'acide pbosphorique P. Colin. — Positions géographiques observations niagnctiqucs sur la orientale de Madagascar Pages. du de et ùte IVOMINATIOIVS. M. M.\URieE LÉVY, Président en exercice, et MM. Jordan, Boussinesq, F.aye, Lipp- .MANN, Bouquet de la Grye et Sarrau sont nommés Membres de la Commission chargée de préparer une liste de candi- dats pour la place de Secrétaire perpétuel devenue vacante par suite du décès de INI. Joseph Bertrand 1281 M. Bukdon-Saxderson est élu Correspon- dant pour la Section de Médecine et Chi- rurgie en remplacement de Sir Paget... Commission chargée de juger le concours du prix Wilde pour lyoo : MM. Cornu, Lippmann, Mascart, Moisson, Berthelot. Commission chargée de juger le concours du prix Vaillant pour 1900 : MM. Troost, Moissan. Gautier, Ditte, Lemoine isj Commission chargée de juger le concours du prix Desmaziércs pour 1900 : MM. Bor- net, Ouignard, Van Tieghcm, Prillieux, Bonnier 123 Commission chargée de juger le concours du prix Montagne pour 1900 : M.M. Clia- tin, Van Tiegheni, Burnet, Guignard. Bonnier, Prillieux r23; 3:! 32 Commission chargée de juger le concours du prix Thore pour 1900 : MM. Bornet, Perrier, Van Tiegheni, Guignard, Bon- ' nier. Commission chargée de juger le concours du prix Savigny pour 1900 : MM. de La- ra ze-Duthiers, Perrier, Filhol, Grandi- dier, Banvier Commission chargée de juger le concours du prix Da Gama Machado pour igoo : MM. Perrier, de Lacaze-Dulhiers, Fil- hol, Banvier, Marey, Guignard Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) pour 1900 : MM. Marey, Bouchard. d'Arsonval, Guyon, Polain, Lanne- longue, Chauveau, Brouardel, Roux... Commission chargée de juger le concours du prix Barbier pour 1900 : MM. Bou- chard, Potain, Guyon, Guignard, Lan- nelongue Commission chargée de juger le concours du prix Bréant pour 1900 : M.M. Marey, Bouchard, Guyon, Potain, d'Arsonval, Lannelongue 1 ii.3'.. MEMOIRES PRESEÎVTES. M. GiACoMO G10RDANO adresse une Note relative à une substance employée • en Photographie « la \ iscosinc CORRESPONDANCE. M. MiciiELSON, nommé Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remcr- ciments à l'Académie i233 MAI. Bouvier, M.athias-Duval, Oustalet et Vaillant prient l'Académie de vouloir bien les comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la ."section d'Analoraie et Zoologie, par le décès de M. Blanchard M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi N° 1!). SUITE DR LA TABLE DES ARTICLES. I Pages, les pièces imprimées de la Correspon- dance, divers Ouvrages de M. C. de Freycinet et de MM. P. Redard et F. Laran i233 M. F. GoNNESSiAT. — Lieux des étoiles cir- cumpolaires fondamentales, déterminés à l'observatoire de Lyon ia33 M. D. Eginitis. — Radiants observés k Athènes pendant Tannée iSgg 1286 AL A. KoRN. - Sur la méthode de Neu- mann et le problème de Dirichlet lîSii I\L \. D.WIDOGLOU. — Sur une application de la méthode des approximations succes- sives ■ 24 ■ iM. Helge von Koch. — Sur la distribution des nombres premiers ,1243 M. L. Marchis. — Sur les moteurs à gaz à explosion ^^!fi M. Ch. Féry. — Pendule à restitution . électrique constante 1248 M. DE FoncRAND. — Chaleur de neutralisa- tion de l'eau oxygénée par la chaux laSo M. Charles Touren. — Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion commun... 1232 M. T. Klobb. — Action de l'isocyanate de phényle et de l'aniline sur quelques acides Y-cétoniques 1254 MM. J. Vii.LE et Ch. Astre. - Nouveaux Bulletin BIBLIOGRAPHIQUE Pages. dérivés mercuriques halogènes de l'anti- pyrine 1 j.5C> MM. Cl!. MouREU et R. Delanoë. - Sur l'acctylphénylacétyléne et sur le benzoyl- phénylacétylene i25() M. OEcHSNKR iiE CoNiNCK. — Sur la stabi- lité des solutions de saccharose i3()[ M. .\. Etard. Etude de l'hydrolyse du tissu fibreux i2f>3 M. H. CouTiKRE. — Sur quelques Macroures des eaux douces de Madagascar i.>f)(i M. Maxlme Cornu. — Note sur un tuber- cule alinuntaire nouveau du Soudan, VOiisounify (Plectranthus Coppini Cornu ) lifiS M. A. Lacroix. — Sur la composition miné- ralogique dos teschénites -. \i-ji M. IMendelssohn. — Sur l'excitation du nerf électrique de la torpille par son propre courant , 1274 M. Henryk Arçtowski. — Notice sur les aurores australes observées pendant l'hivernage de l'expédition antarctique bcli^e 1276 M. ,\. PoiNCARÉ. -- Écarts barométriques sur le parallèle aux jours successifs de la révolution synodique i'-79 XO»}. PARIS. —IMPRIMERIE (i A UT H l E R-V l L L A R S , Onai des GranHs-Au^rustias, S5. L^f /.tff-an/ .* <*«CTrniB«-Vii.L*HS. 1900 PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR mn. dSS 8BORÉXAIBB9 PERPÉTIJEIiS. TOME CXXX. N 20(14 Mai 1900). ïf PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustias, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUsJ ADOPTÉ DANSILES SÉANCES DES ^3 3UIN l86. ET 24 MAI iSyS. »»■»« Le^ Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de r Académie se composent des ex Ira ùs des travaux de ses Membres et de l'analyse des Memmres ou Notes présentés par des savants étrangers a 1 Académie Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuiiles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Abticle 1". - Impressions des travaux de V Académie. LesextraitsdesMèmœresprésentés par un Membre ou oarun Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux (Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrile^>ar leur auteur a été remise, séance tenante, ïux Secrétaires. I es Rapports ordinaires sont soumis à la même Uxnite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandes par le Gou- vernement sont imprimés en entier. I es extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sem de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion Les Programmes des prix proposés par l'Acaj] sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sav étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pe^ qui ne sont pas Membres ou Correspondants d« demie peuvent être l'objet d'une analyse ou dj sumé qui ne dépasse pas 3 pages. f Les Membres qui présentent ces Mémoire lenus de les réduire au nombre de pages reqj Membre qui fait la présentation est toujours ni mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ij pour les articles ordinaires de la correspond^ cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtrej l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ,eudi à 10 heures du matin ; faute d être remis î le titre seul du Mémoire est inséré dans le iom, actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte n vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d leurs- il n'y a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouverneinei Articlk 5. Tous les six mois, la Commission administraù ,n Rapport sur la situauon des Co„,,...-"^« l'impression de chaque volume. ^ Les Secrétaires sont charges de 1 exécution sent Règlement noires sur 1 OD]ei ue lou. ...o..^^^.-- ^^^^ ^^^, JUh 15 Ï800 COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES i-iiH^Ph-rai SEANCE nu LUNDI li MAI 1900, • PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le 3IiiVisTRE DE l'Instruction publique adresse une ampliation du Décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Suess pour remplir la place d'Associé étran- ger devenue vacante par suite du décès de Sir Ed. Frankland. ASTRONOMIE. — Sur un appareil zénitho-nadiral destiné à la mesure des dislances zénithales d'étoiles voisines du zénith. Note de M. A. Cornu. « Dans l'Astronomie de précision, la solution d'un grand nombre de problèmes est subordonnée à la connaissance d'une direction invariable servant de repère pour la mesure absolue des angles; c'est généralement G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 20.) IO7 ( 1286 ) la verticale du lieu qu'on choisit comme repère, et on l'emprunte soit directement à la surface d'un bain de mercure, soit indirectement à des dispositifs mécaniques réglables par un niveau à bulle d'air. M Le bain de mercure fournit la direction du nadir, c'est-à-dire la direc- tion opposée au zénith, autour de laquelle se font en réalité les mesures de plus haute précision, et le raccordement s'opère à l'aide d'un cercle divisé qui transporte de i8o° l'axe de la lunette d'observation pour la diriger alternativement du nadir au zénith; les erreurs de torsion des axes et celles de division du cercle entachent donc nécessairement les obser- vations. >) L'autre type d'appareil, fondé sur la rectification d'un axe matériel à l'aide d'un niveau à bulle d'air, comporte aussi des causes d'erreur prove- nant de la constitution trop impressionnable du niveau et que j'ai eu l'oc- casion d'analyser à la Conférence géodésique de Bruxelles, en 1892. » Les lunettes zénithales fixes rempliraient bien mieux le but proposé; aussi les astronomes ont-ils essayé à diverses reprisée des lunettes visant directement le zénith et se repérant sur le nadir à l'aide d'appareils auxi- liaires ( comme le collimateur de M. Faye ) qu'on approche et qu'on éloigne à volonté. )) Airy, dans son Rejlex Zenith-tube, a supprimé tout appareil optique auxiliaire; mais il l'a remplacé par un dispositif mécanique rotatif qui introduit des incertitudes de même ordre. M En fait, il n'existe pas dans les observatoires d'appareil permettant de relier directement, c'est-à-dire sans dispositif auxiliaire mobile, les observa- tions du zénith à celles du nadir : c'est cette lacune que j'ai essayé de combler de la manière suivante : » L'appareil comprend une lunette horizontale L {fig. i) munie d'un micromètre à fil mobile M et d'un oculaire à réflexion O (oculaire nadi- ral), orientée dans le méridien et visant au centre du système réflec- teur TNZT, qui constitue le dispositif caractéristique de la méthode d'ob- servation. )i Ce système est formé de deux miroirs plans NZ placés côte à côte mais empiétant l'un sur l'autre d'environ j de leur largeur, grâce à une échancriire convenable {fig. 2). Ces deux miroirs sont inclinés d'un angle de 45° de part et d'autre de la verticale et sont liés entre eux (avec les rectifications nécessaires) par un bâti mobile autour d'un axe hori- zontal TT, perpendiculaire au méridien. L'un des miroirs Z est tourné ( '287 ) vers le haut et renvoie à travers la moitié de droite de l'objectif, dans l'axe de la lunette, l'image des étoiles voisines du zénith : l'autre miroir N est Fia. >. tourné vers le bas et dirige sur un bain de mercure B le faisceau lumineux qui a traversé la moitié gauche de l'objectif et le ramène dans l'axe de la lunette pour former l'image focale réfléchie des fils du micromètre. Fis N Z » Il résulte de cette disposition que l'observateur aperçoit simultané- ment quatre espèces d'images : » 1° L'image de l'astre culminant au zénith; )) 2° La croisée des fds du micromètre (V, fd vertical fixe; H, fil ho- rizontal mobile); « 3" L'image de ces deux fils réfléchie sur le bain de mercure; » 4° L'image de ces deux fils réfléchie par le dièdre réflecteur formé par les parties nz des deux miroirs qui empiètent l'une sur l'autre : l'image du fil vertical est simple; celle du fil horizontal est double lorsque les miroirs ne sont pas rigoureusement rectangulaires. M Les images réfléchies des fils se distinguent très aisément les unes des autres : l'image nadirale du fil H s? déplace en sens inverse du fil réel, car elle a subi un nombi'e impair de réflexions : l'image dédoublée du même fil, au contraire, suit le mouvement de ce fil parce qu'elle a subi deux réflexions; elle constitue deux images H', H" symétriques, situées de part et d'autre du fil H à la distance constante ± 2a, en désignant par 90° -f- X l'angle des deux miroirs. ( 1288 ) » Considérons le cas le plus simple : les miroirs sont exactement rectan- gulaires (a = o), parfaitement parallèles à l'axe des tourillons : l'axe des tourillons est perpendiculaire à l'axe de la lunette et le système est incliné de telle sorte que la croisée des fds du réticule coïncide avec son image mercurielle. » L'angle a étant nul, les images H', H" réfléchies par nz coïncident aussi avec le fil mobile H du réticule. » Il ne reste donc plus dans le champ, outre l'image de l'étoile, que la croisée des fils V, H qui détermine la direction du nadir : mais elle défi- nit en même temps le zénith d'après une propriété bien connue des mi- roirs rectangulaires déjà mise à profit par Gauss dans son Iléliolrope. M II en résulte que, dans le champ de vision de la lunette, le zénith coïncide avec le nadir : de là le nom d'appareil nadiro-zénithal (ou zénitho- nadiral) que je propose de donner à ce dispositif. On voit alors que la mesure de la distance zénithale de l'étoile se réduil au |ioi;ilé de l'éloile avec le fil mobile H : la différence des lectures entre le pointé du nadir et le pointé de l'étoile donne directement la distance cherchée, si l'on connaît la valeur angulaire du tour de vis du micromètre ('). On observerait même le double de l'angle cherché en utilisant le mouvement inverse de l'image réfléchie du réticule, c'est-à-dire en faisant un second pointé, non avec le fil mobile, mais avec son image nadirale. » On peut prévoir par cette première remarque que la multiplicité des images, bien loin d'apporter des complications fâcheuses, offrira des res- sources inattendues. » Passons maintenant au cas pratique où les deux miroirs ne sont pas rigoureusement rectangulaires. En faisant croître par la pensée l'erreur a de rectangularité, nous allons découvrir une singulière et bien utile pro- priété de l'une de ces images jumelles H' H" que l'angle a fait apparaître. » Partons donc de la rectangularité absolue et du réglage initial pré- cédent : le champ de vision ne contient que l'image de la croisée des fils qui détermine à la fois le zénith et le nadir, ainsi que l'étoile. Inclinons d'un angle croissant a le miroir zénithal Z sans toucher au miroir nadiral réglé pour faire coïncider le fil H avec son image mercurielle. Le faisceau (') L'appareil lui-même permet d'ailleurs d'elTecliier celle détermination; voici la plus directe des méthodes : on tourne d'un angle droit le micromètre et l'on observe la durée des passages d'une étoile circumpolaire réfléchie par le miroir Z incliné de l'angle convenable. ( 1289 ) venant de l'étoile va tourner d'un angle 27. dans un certain sens, mais le faisceau réfléchi sur le dièdre réflecteur qui donne naissance à l'une des deux images H' H" tourne aussi d'un angle la. dans le même sens : donc ce déréglage qui dédouble l'image du fil horizontal fait que l'une des deux images H' H" reste à la même distance de l'étoile ; d'où il résulte que, malgré l'erreur de rectangularité des miroirs, l'une des images H' H" pointe toujours sur le zénith. )) La mesure de la distance zénithale de l'étoile consistera donc encore à pointer sur l'étoile, non pas avec le fd H, mais avec son image H' ou H", et la différence des lectures donnera la distance cherchée. » Quant au choix des deux images H' H", il ne comporte aucune ambi- guïté, d'après la marche du faisceau indiquée ci-dessus : on voit que c'est l'image formée par le faisceau réfléchi d'abord [)ar le miroir nadiral N, puis par le miroir zénilhal ; nous pouvons, pour abréger, l'appeler l'image nadiro-zénithale , par opposition à l'autre, qui sera l'image zénitho-nadirale laquelle se déplace en sens inverse. D'où l'on conclut la propriété sui- vante : » Lorsque l'image du fil mobile coïncide avec son image réfléchie au bain de mercure, l' image nadiro-zénithale de ce fil passe par le zénith quelle que soit l'erreur de rectangularité des deux miroirs. M Nous avons considéré comme vraiment pratique le cas où les deux miroirs ne sont pas complètement rectangulaires; il semble au contraire que la facilité avec laquelle on observe l'erreur a. doit engager à l'annuler en réglant l'inclinaison des miroirs de manière à faire coïncider H' H" avec H. Mais cette coïncidence d'un fd avec son image comporte une incer- titude assez grande, bien connue des astronomes dans l'observation du nadir; elle est causée par l'erreur inévitable de parallaxe provenant delà difficulté de mise au point avec un oculaire à court foyer; celte difficulté résulte de la différence de grandeur angulaire des faisceaux émanés d'un fil réel et d'une image focale, c'est-à-dire d'images hétérogènes. » L'énoncé précédent semble ne pas tenir compte de la difficulté du réglage initial en prenant comme point de départ la coïncidence du fil mobile H avec son image nadirale H„. Mais cette inadvertance n'est qu'ap- parente, car on élimine l'erreur en remplaçant ce pointé par deux pointés symétriques obtenus en faisant coïncider successivement les images H'H" avec H„ ; la moyenne de ces deux pointés, qui ne mettent en jeu que des images focales de même nature ou homogènes, fournit le point de départ équivalent à la coïncidence HH„. ( 1290 ) » On a donc intérêt à donner aux miroirs un petit écart de rectangula- rité pour éliminer les erreurs, le plus souvent systématiques, qui affectent les pointés hétérogènes. » Cette description succincte suffit à faire comprendre le principe de l'appareil et à montrer les ressources qu'il fournit pour varier les obser- vations en vue d'éliminer certaines erreurs inhérentes aux dispositifs ordinaires. » Je n'insisterai pas sur les méthodes de réglage et de mise en station de l'appareil : il suffira d'indiquer les trois parties principales des opérations à effectuer. » I. Réglage optique du système réflecteur. — \° Parallélisme des miroirs iS'Z à l'axe de rotation TT; on l'obtient par réflexion normale et retournement sur les tourillons ; » 1° Rectangularité approchée des miroirs par l'observation de l'image de la pupille sur l'arête du dièdre nz suivant l'artifice bien connu des opticiens; » 3" Horizontalité de l'axe des tourillons à l'aide d'un niveau, ou mieux par réflexion normale d'un réticule sur le bain de mercure et sur les deux miroirs préalablement réglés, à l'aide d'un collimateur auxiliaire. » H. Réglage de V axe optique et du réticule de la lunette. — 1° Perpendicularité de l'axe optique de la lunette sur l'axe de rotation TT ; on l'obtient par réflexion normale et retournement des miroirs maintenus dans une position verticale (l'horizontalité de la lunette n'est pas nécessaire, l'appareil conserve toutes ses propriétés pour des inclinaisons très étendues du système réflecteur) ; » 1° Horizontalité du fil horizontal H du micromètre; lorsque le fil n'est pas paral- lèle à l'arête du dièdre réflecteur, qui est rigoureusement horizontale, les images H' H" font avec lui un angle double de l'erreur. M ni. Réglage astronomique. — Si la lunette et le système réflecteur sont soli- daires (par installation sur une pièce mobile en azimut), on orientera l'axe optique de la lunette dans le méridien en tournant l'ensemble de l'appareil de manière à amener à la croisée des fils l'image d'une circumpolaire à son passage au méridien : le cercle divisé solidaire des miroirs permet d'amener le miroir Z à l'inclinaison con- venable. M J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie un modèle du système réflecteur décrit ci-dessus avec lequel j'ai effectué toutes les études préliminaires : un collimateur vertical placé au-dessus du miroir Z fournis- sait une étoile artificielle zénithale. » Grâce à la bienveillance de notre confrère M. Lœvy, Directeur de l'Observatoire, l'appareil a été mis en station dans l'une des coupoles de la terrasse avec le concours de M. Bigourdan. » Les réglages ont été effectués de jour et de nuit sur divers astres; ( 129' ) nous avons pu nous rendre compte du bon fonctionnement de l'appareil en observant de nuit quelques étoiles très faibles qui passaient au zénith. » L'appareil sera réinstallé bientôt, lorsque les réparations urgentes de la coupole seront terminées. Mais nous sommes d'ores et déjà assurés qu'après quelques perfectionnements secondaires, l'appareil construit avec des dimensions suffisantes remplira le but auquel il est destiné. Il sera surtout précieux dans les observatoires placés à des latitudes telles que (les étoiles d'éclat suffisant pour être visibles au crépuscule culminent à leur zénith. » M. Mascart fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : « Traité de Magnétisme terrestre ». IVOMINATIOIVS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les concours de 1900. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Godard. — MM. Guyon, Bouchard, Lannelongue.Potain, Brouardel. Prix Parkin. — MM. Bouchard, d'Arsonval, Brouardel, Potain, Duclaux, Guyon. Prix Bellion. — MM. Bouchard, Potain, Guyon, Brouardel, Lanne- longue. Prix Mège. — MM. Bouchard, Guyon, Potain, Lannelongue, Marey. Prix Dusgale. — MM. Bouchard, Polain, Brouardel, Lannelongue, Marey. Prix Lallemand. — MM. Bouchard, Marey, Ranvier, Potain, d'Arsonval. Prix du baron Larrey. — MM. Lannelongue, Guyon, Bouchard, Brouar- del, Potain. Prix Montyon {Physiologie expérimentale). — MM. Marey, d'Arsonval, Chauveau, Bouchard, Van Tieghem. PrixPourat. — m^m.MArey, Bouchard, d'Arsonval, Chauveau, Brouardel. Prix Martin-Damourette. — MM. Bouchard, Marey, d'Arsonval, Potain, Chauveau, Guyon. ( 1292 ) MEMOIRES PRESENTES. M.IFiRMiiv Larroque soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Sur les vibrations nerveuse et psycho-nerveuse d'ordre musical et sur la vibration psycho-nerveuse d'ordre purement intellectuel » . (Renvoi à la Section de Physique.) M. Georges Rack adresse une Note relative à un ballon d'une construc- tion spéciale. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) M. E. Roger adresse un complément à sa Communication du 4 flé- cembre 1899 sur la Navigation aérienne. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE . M. Rurdon-Sanderson, élu Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. Y. Delage prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante dans la Section d'Anatomie et Zoo- logie par suite du décès de M. Blanchard. (Renvoi à la Section d'Anatomie et Zoologie.) M. le Ministre des Affaires étrangères transmet à l'Académie des documents qu'il a reçus de M. le Chargé d'Affaires de France à La Paz et qui sont relatifs à un bolide tombé en Bolivie (Extrait). « Ce météore a été observé le 20 novembre 1899 à ']^il\ du soir par une nuit sereine et un ciel étoile, alors que la Ijune n'était pas encore visible. D'après des reporters du journal El Beraldo qui se trouvaient sur la colline ( '^93 ) de Saint-Sébastien à une petite distance de la ville de Coronilia, le bolide a parcouru en ligne droite en cinq à sept secondes, du sud-ouest au sud- est, le tiers de l'horizon visible; il avait la forme d'un énorme disque blanc lougeàlre, terminé par une traînée de couleur bleu électrique. Il aurait fait explosion au voisinage de la ville de Pazedon, à 12 lieues de Cocha- bamba, en |irojetant sur le sol des météorites. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les séries divergentes. Note de M. Le Roy, présentée par M. Poincaré. « I. Soit 'f(x) une fonction quelconque finie et continue dans l'inler- valle (o, 2ii). On en déduit une série trigonométrique (i) 'y (a^cosnx -\- <^„s\nnx) 0 qui peut être divergente. Mais, dans tous les cas, l'expression (2) 'S(v.„cosnx -h \i^sinnx)e~"'' (<>-o) 0 tend vers îJ ( T29-'5 ) en traçant sur le plan - des coupures allant de chaque point singulier dey(3) à l'infini le long du rayon vecleur du point singulier considéré. Supposons qu'on ait autour de l'origine 0 )) L'intégrale de Cauchy, combinée avec le résultat précédent, montre que "S a„s"e"'' tend vers /(s) quand l tend vers zéro, pourvu que z reste 0 dans T'. » La série '^ ca^z" (ainsi que ses dérivées ou intégrales) est donc sommable 0 dans tout le domaine T et a pour somme /(-). Ainsi se trouve obtenu le pro- longement de f(z) dans tout son domaine naturel d' existence. » La méthode précédente permet d'attribuer une somme bien définie à toute série divergente de module fini. Rien n'empêche de l'appliquer aux ao séries entières toujours divergentes, pourvu que V a„^"e~"'' soit une fonc- 0 tion entière. » IV. Revenons à /(s). On peut la représenter avec une approximation quelconque, dans T', par y «nS^e""''; en limitant cette dernière série con- venablement, on peut lui substituer un polynôme en :;. Donc, dans tout domaine intérieur à T', f{z) est représentahle par une série absolument et uni- formément convergente de polynômes. On retrouve ainsi de la façon la plus simple un théorème récemment établi par M. Mittag-Letfler. » V. D'une façon générale, les expressions divergentes Vm^, f n{.v)dx peuvent être définies en étudiant la limite pour ï = o de Je reviendrai prochainement, si l'Académie le permet, sur cette double ( l'-i^G ) théorie des séries divergentes et des intégrales divergentes, en même temps que j'exposerai d'autres applications des mêmes principes. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la représentation des fonctions non uni- formes. Note de M. L. Desaint, présentée par M. Picard. i( Je m'appuie sur la proposition suivante : )> Une fonction à point de non-uniformité unique, confondu avec l'origine, admet à l'intérieur d'un cercle C de rayon r inférieur à l'unité, tel que f(^z) n'ait pas d'autres discontinuités à son intérieur, le développement en série (0 /(^)=2A„fi-^ — j-î— y. > ■' J\ ^ "\logs alogr/ » Aux déterminations multiples de logz correspondent les déterminations multiples de la fonction. » Ce résultat, dû à M. Picard, appelle l'attention sur le problème sui- vant. Partons, a priori, d'un développement tel que (i); nous supposerons la fonction /(s) connue seulement par ce développement; c'est donner la fonction avec un minimum de connaissance qui se confond avec l'ensemble dénombrable — A„. Si nous savons d'avance que l'origine est l'unique point de non-uniformité, nous appellerons le développement précédent Vêlement fondamental de non-uniformité, parce que de ce développement dérivent toutes les branches de la fonction. » Précisons encore, et posons le problème que nous avons en vue et qui s'énonce ainsi : « La fonction f(:-) étant analytique, à point de non-uniformité unique confondu avec l'origine et connue seulement par son élément fondamental de non-uniformité, déterminer la fonction cj telle que l'on ait pour toutes valeurs de z du domaine d'existence de la fonction _/(s) et pour toutes les branches de celle-ci » Pour résoudre ce problème, je m'appuierai sur un théorème que je signale en passant comme application de la méthode générale dont j'ai expliqué le procédé aux débuts de ma Note du 9 avril 1900. » Soit f{z) une fonction uniforme donnée à l'intérieur d'une aire par un développement en série f=lA„<^"(z) ( 1297 ) et seulement connue par ce développement ; désignons par p un nombre tel que 2A„p« soit convergente. La fonction ./(-), supposée fonction analytique, est définie pour toutes valeurs de la variable de son domaine d'existence par i intégrale /-•' En faisant varier le milieu, remplaçant l'air par l'oxygène, l'anhydride carbonique, l'hydrogène bien privé d'oxygène, et aussi en abaissant la pression à un centimètre de mercure, la variation reste la même que dans l'air à la pression ordinaire. B III. Variation d^iine propriété c/iimi/jue. — Une lame de zinc fraîchement amal- gamée est exposée au soleil contre un écran percé de trous, ou mieux est appliquée contre une plaque photographique entièrement noire, dont on a enlevé la gélatine par endroits, afin qu'une action possible de l'air soit la même partout. Après quelques minutes on la retire. Il n'y a alors aucune différence d'aspect en ses points, mais si on l'expose à la vapeur d'iode on développe l'image latente, et le dessin de l'écran appa- raît, l'iode attaquant davantage les parties qui n'ont pas été éclairées. Dans ce cas, c'est une propriété chimique de la surface qui a été modifiée. )) IV. Propriétés optiques. — J'ai essayé, mais vainement, de mettre en évidence une altération des propriétés optiques, en étudiant les éléments d'un rayon lumineux polarisé qui s'est réfléchi sur la surface métallique. » Ce résultat négatif est à rapprocher de celui qui a été observé par M. Lippmann (') pour une lame métallique qui subit la polarisation voltaïque. » Il est vraisemblable que les propriétés optiques font intervenir une épaisseur de métal plus considérable que celle qui intéresse les phénomènes électriques et sur laquelle porte la variation étudiée. » En résumé, sous l'influence de la lumière, la surface passe d'un état à un autre, qui n'est pas permanent et qui disparaît peu à peu quand l'éner- gie des radiations lui fait défaut. Il semble qu'un équilibre se déplace, le sens du déplacement pouvant varier avec la nature des radiations. » & ÉLECTRICITÉ. — Sur les propriétés thermo-électriques de divers alliages. Note de M. Emile Steinmann ("•'), présentée par M. A. Cornu. « Mes recherches ont porté sur : une série de dix aciers au nickel ('\ de quatre platines iridiés, trois bronzes d'aluminium, cinq bronzes lélé- (') Lippmann, .Journal de Physique, t.X, p. 202; 1881. (2) Travail du Laboratoire de Physique de l'Université de Genève. ('■') Ces aciers sont ceux qui ont été étudiés quant à leurs propriétés magnétiques ( i3oi ) graphiques, cinq laitons, quatre maillechorts ; chaque série provenant d'une même usine. » La courbe de la force électromotrice a été déterminée par cinq points, l'une des soudures étant à o°, l'autre dans une enceinte maintenue succes- sivement à la température d'ébullition de l'acétone (55°), de l'alcool pro- pylique (ga"), de l'acétate d'amyle (i4o"), de l'orlhotoluidine (ig5°), du benzoate d'amyle (260"). » La mesure des forces électromotrices a été faite par la méthode de compensation de Poggendorfr, modifiée par Du Bois Reymond. » Le circuit principal comprenait un accumulateur et une résistance de i35oo Q, environ en constantan; le circuit dérivé comprenait un galva- nomètre Thomson de grande sensibilité et alternativement un élément- étalon Clark, le couple thermo-électrique en expérience. Le rapport des résistances interceptées sur le circuit principal par les deux extrémités de la dérivation, suivant que le Clark ou le couple thermo-électrique entrait dans le circuit dérivé, donnait directement le rapport des forces électro- motrices du Clark et du couple. » Par un fractionnement convenable de la résistance de i35ooi2, la résistance de compensation a pu être déterminée chaque f(tis très exacte- ment par le déplacement d'un curseur sur un fd calibré. Les forces électro- motrices mesurées ont varié entre i5 et 63oo microvolts. )) Des précautions particulières avaient été prises pour éviter dans le circuit dérivé la production de forces électromotrices parasites, étrangères à celle qu'il s'agissait de déterminer; les soudures du couple avec les fils du galvanomètre, par exemple, étaient maintenues toutes deux à la même température par une circulation d'eau, etc.; en outre, chaque observation était immédiatement suivie de la mesure de la déviation que donnait au galvanomètre le circuit dérivé fermé sur lui-même, le couple thermo- électrique étant mis hors circuit. Celte déviation, traduite en micro-ampères et multipliée par la résistance donnait la force électromotrice parasite à ajouter, ou à retrancher, la force électromotrice brute observée. » Delà discussion des conditions expérimentales et des causes d'erreur il résulte que l'erreur probable sur chaque résultat ne dépasse pas deux microvolts. par M. E. Dumont {Comptes rendus, 7 mars 1898). Je tiens à remercier ici M. G. -Ed. Guillaume, qui a bien voulu les mettre aussi à ma disposition. C. R., 1900, 1" Semestre. (T. GXXX, N» 20.) 169 ( l3o2 ) » Pour donner une idée des grandeurs observées, je donne ici un Ta- bleau des forces électromotrices entre o** et ioo° des couples formés par les alliages étudiés avec un fd de plomb chimiquement pur. » Le signe -f- signifie que le courant va du plomb à l'alliage à travers la soudure chaude. » Les nombres marqués ** sont ceux qu'indique NoU ( Wied Ann., t. LUI; 1894); ceux marqués * sont de Dewar et Fleming (Phi/. Mag., 5* série, t. XL; 1890). Je les donne ici à titre de comparaison. Fer pur Acier à 5 »/o Ni » à 22 "/o Ni et Cr . . . . » à 24 "/o Ni » à 26 "/o Ni » à 28 »/o Ni » à3o,4»/„Ni » à 35,5 «/o Ni » à 35,7 »/o Ni et Cr. . Cu pur Bronze de conduct. gS "/(,.. » 85%.. 60 "/o.. » 4o "/o- 3o 7,. . Élain pur. . . 95 »/„ Cu, 92,5 »/„ 90 "/o Al pur 5 "/oAl. Mv. -1453*; +1199** — 341 ,0 — 328,0 — 5o6,3 — 266,7 — 2461 ,0 — 6)8,3 — 743,3 — 1001,7 -t- 287,3 -t- 275,1 -+- 249,0 4- 208,5 -H 82,9 -t- 117,0 - 5,7*; — 6,0** + 75,7 4- 125,9 + 128,3 -39,4*; -4o ** Mv. Acier à 39,4 Vo Ni —2023,9 » à44»/oNi -263i,8 Nickel pur —1888*; —1866** Platine pur Platine à 10 "/,, d'iridium. . » à 20 "/o » » à 3o "/o » » à 4o "/o » Cu pur Laiton (89 "/o Cu, 11 "/„ Zn » (77 'U 23 «/o » (74 % 26 »/o » (68 »/„ ii4,2; 409* (64 "/o 32 »/„ 36% Zn pur Maillechorl. Cu. 5o,8 47,1 59>7 60,5 Zn. 21 ,5 24,3 29>i Ni. 27>9 27'7 12,0 25,9 — 802,4 -)- 767,2 H- 625,6 H- 573,0 3i6*; + 324* + 122,1 H- 95,9 + 94,3 -+- 79.7 — 10,2 323* ; -(- 290** — i38o,7 — n6o,7 — io48,2 — i65i ,2 » Voici enfin, à titre d'exemple de la marche des courbes dans une même série, les résultats complets des laitons : Laiton à 1 1 "/o Zn. Laiton à 28 "/n Zn. 57,2 -)- 58,5 Mv 95,2 -hii4,o 1 37 , 7 + 1 86 , o i97'0- 258,1. -3o2,6 -420,6 55,1 -I- 44 , 6 Mv 94,6. + 89,0 137,6. 196,4. 258,3. + i44,i + 232,2 +339,2 ( i:^o3 ) Laiton à 26 °, „ Zn. Laiton à 3:> °/o 7a\. 55,5... 93,5.., 134,8.., 197,5... 258,9... -44.8 Mv - 86,3 -i36,9 -23i,5 -333,9 59,8.. 96,2.. i36, 1 . . 197.^ ■• 257 ,6 . . + 36,3 Mv + 75,4 -hI20,7 + '99.7 +290,2 94,2... i38,3... 198,4... 260 , 2 . . . » D'une manière générale, les conclusions à tirer de ma recherche sont les suivantes : » 1° Lescourbes de force éleclromotrice des alliages binaires sont super- posées dans l'ordre des teneurs en l'un des composants (cette loi se vérifie seize fois sur 17 alliages binaires étudiés); )) 2° Les courbes de force électromotrice des alliages binaires sont com- prises toutes entre celles des composants ou toutes en dehors de celles des composants. » Il n'est pas permis de déduire de ces deux remarques que l'alliage le plus riche en l'un des composants soit celui dont la courbe est la plus rap- prochée de celle de ce composant. Le contraire arrive même le plus souvent. » Dans les alliages ternaires (maillechorts, soit laitons ou nickel) et dans les aciers au nickel, il n'y a pas de règle simple qui relie la force électro- motrice à la composition chimique. On peut remarquer cependant que la présence du nickel, même à faible dose, a pour effet de rapprocher beau- coup la courbe d'un alliage de celle du nickel. » ÉLECTRICITÉ. — Transmissions duplex el diplex par ondes électriques. Note de M. Albert Turpain, présentée par M. Mascart. « Le problème de la transmission télégraphique duplex a pour but de permettre entre deux postes A et B. reliés par un fil unique, la transmission d'un télégramme de A vers B en même temps que celle d'un télégramme de B vers A. )) Les diverses solutions que la télégraphie par courant continu a données de ce problème (méthode différentielle, méthode du pont de Wheatstone, méthodes de Mance, d'Edison, de Muirhead, d'Ailhaud) nécessitent l'établissement en A et en B d'une ligne factice, équivalente à la ligne réelle en ce qui concerne la résistance et la capacité. L'obligation de distribuer la résistance et la capacité de la ligne factice à la manière dont ( ^M ) elles sont distribuées sur la ligne réelle rend la construction des lignes fac- tices délicate et coûteuse lorsque la ligne réelle est un câble sous-marin ou souterrain. » Nous nous sommes proposés d'utiliser les ondes électriques à la so- lution du problème de la transmission duplex. La solution utilisant les ondes n'oblige pas à se servir de lignes factices; elle est en outre plus gé- nérale que celles utilisées dans la télégraphie par courant continu. » Elle consiste à assurer la transmission de A vers B au moyen du courant emprunté à une pile à la manière usitée ordinairement en télégraphie. La transmission de B vers A s'effectue au moyen d'ondes électriques produites en B par un excitateur, concentrées sur la ligne au moyen d'un manipula- teur, et qui parviennent en A à un résonateur à coupure dans la coupure duquel on intercale une pile locale et le récepteur à influencer. On augmente la sensibilité du résonateur en disposant un cohéreur entre les deux pôles de son micromètre. » Le parfait fonctionnement des appareils ainsi disposés nécessite quelques précautions. » Les ondes produites en B et envoyées sur la ligne peuvent suivre deux chemins, la ligne BA et le conducteur qui permet au courant continu envoyé par A d'agir sur le récepteur de B. En suivant ce second chemin les ondes risqueraient d'endommager l'isolant de l'éleclro-aimant du ré- cepteur de B. De plus, les ondes qui parviendraient en A se trouveraient notablement affaiblies. M Pour protéger l'électro-aimant du récepteur de B, il suffit de l'en- fermer dans une enceinte métallique mise en communication avec le fd de l'éleclro-aimant. Les ondes électriques n'intéressant que la surface des conducteurs qui les concentrent ne risquent plus d'endommager l'électro- aimant. » Pour empêcher la majeure partie des ondes d'être propagées par le second chemin qui leur est offert, il suffit de comprendre au nombre des conducteurs qui forment ce chemin une cuve électrolytique ou une bobine de fil de fer noyée dans la paraffine. » La solution ainsi réalisée permet d'utiliser un appareil télégraphique donné pour la transmission de A vers B, alors qu'on emploie un appareil différent pour la transmission de B vers A. » Cette solution utilise concurremment le courant continu et les ondes électriques sans que les dispositifs assurant le fonctionnement par cou- rant continu influent sur le fonctionnement de ceux utilisant les ondes. ( i3o5 ) On peut donc disposer les deux groupes d'appareils à distance. C'est ainsi qu'on peut permettre l'échange de communications entre deux postes A et B au moyen du courant continu en même temps que deux autres postes C et D, intermédiaires, empruntent le fil même qui relie A et B pour com- muniquer entre eux au moyen des ondes électriques. En permettant cette combinaison la solution actuelle offre un avantage sur celles ordinairement employées. » Nous avons expérimenté ces dispositifs entre deux postes situés à 35o'" l'un de l'autre. Les deux postes étaient munis d'appareils de Morse et les signaux simultanément émis étaient reçus sans qu'une des trans- missions influât sur l'autre. » La ligne était constituée par un des fils de protection du secteur de la station de Bordeaux-les-Chartrons ('). Le voisinage des fils du secteur n'eut aucune influence sur la transmission, malgré la grande intensité du courant qui les parcourait. Il semble donc que la télégraphie par ondes électriques puisse être réalisée sur les fils mêmes qui servent actuellement en télégraphie par courant continu sans nécessiter d'isolement spécial. » Transmission diplex. — La transmission diplex, qui permet d'envoyer simultanément deux télégrammes dans le même sens de A vers B, peut être également assurée en employant concurremment le courant continu et les ondes électriques. Il suffit de disposer au même poste A le manipu- lateur utilisant le courant de la pile et l'excitateur d'ondes électriques ; on place au même poste B les deux récepteurs, l'un fonctionnant au moyen du courant continu, le second au moyen des ondes électriques et par l'in- termédiaire du résonateur à coupure. » PHYSIQUE. — Expériences de télégraphie sans fil en ballon libre. Note de MM. Joseph Vallot, Jean et Louis Lecakme, présentée par M. de Lap- parent. « Nous avons profité d'une ascension aérostatique faite par l'un de nous (M. J. Vallot) dans le but de prendre part aux observations météorolo- (') Ce fil était soutenu par des cloches de porcelaine à la manière des fils télégra- phiques ordinaires. Il avait été aimablement mis à notre disposition par M. Renous, directeur de la station électrique de Bordeaux-les-Chartrons. ( i3o6 ) giques internationales du 12 mai, pour continuer les expériences que nous avions entreprises l'été dernier au mont Blanc ('). » L'objet de la présente expérience était de chercher s'il est possible de communiquer par le moyen des ondes hertziennes entre la terre et un ballon libre, à grande distance, et sans aucun conducteur reliant le récep- teur avec la terre. Comme il s'agissait d'abord de savoir si des signaux pouvaient être reçus dans ces conditions, nous avions placé le récepteur dans l'aérostat, laissant à terre les appareils transmetteurs, tant à cause de leur poids que du danger d'inflammation du gaz par les étincelles de la bobine. » Description des appareils. — Le poste transmetteur était disposé à l'usine à gaz du Landy (plaine de Saint-Denis), à une centaine de mètres du ballon au départ. Il se composait d'une batterie de dix accumulateurs, d'un manipulateur, d'un interrupteur pilon (système Lecarme) et d'une bobine de o™,4o d'étincelle, munie d'un oscillateur à boules de o'",o4 de diamètre. Un des pôles de la bobine était en communication avec le sol, et l'autre avec une antenne composée d'un fil de cuivre isolé, de 40™ de long, suspendu à un ballonnet captif de So""^. » Les appareils étant ainsi disposés, l'étincelle se trouvait réduite à o",o4 de longueur, et la production des ondes électriques était maxima pour un écartement des boules de i5™'". » MM. Lecarme s'étaient chargés de la manipulation et du réglage de ces appareils. » Le récepteur (-) était placé dans le ballon et fut confié aux soins de M. J. Vallot, après les essais préliminaires et le réglage définitif. » Expériences. — Le départ a eu lieu à c^^ du matin par vent du nord-est. Un des pôles du radioconducleur fut mis en communication avec un fil de cuivre isolé de 50" environ, suspendu verticalement à la nacelle et terminé par une masse métallique. » N'ayant pour but que de déterminer le principe scientifique, à cause des diffi- cultés pratiques de l'expérience, nous n'avons cherché qu'à communiquer par des signaux rythmés. Le récepteur ne comprenait qu'une sonnerie sans enregistrement alphabétique. » Le ballon s'éleva d'abord verlicalemeut, puis dériva lentement. Les signaux ont été entendus très nettement par M. Vallot, dans le ballon, jusqu'à une altitude de (') Comptes rendus, décembre 189g. (*) La place est trop mesurée pour que nous puissions décrire le nouveau récepteur, système Lecarme, muni d'un radioconducleur Branly à limaille d'or. ( i3o7 ) 600'", la distance horizontale étant de 5'"'^ environ. Us lurent encore perçus, quoique plus faiblement, jusqu'à une altitude de 800'" et à une distance de 6'"", mais il était nécessaire d'augmenter la sensibilité de l'appareil par un réglage convenable du relai. )i Nous ajouterons que le vent qui s'était élevé avait fini par coucher presque hori- zontalement l'antenne du transmetteur supporté par le ballonnet. Dans cette position, les gazomètres se trouvaient interposés entre les deux postes. » Par suite de cette circonstance, les expériences de transmission furent aban- données à 10'', et c'est précisément à cette heure que les signaux ne furent plus perçus au ballon. » Conclusions. — II semble démontré par cette expérience : » i" Que le fil de terre n'est pas indispensable au récepteur pour une transmission à grande distance; » 2" Que le ballon s'étant élevé d'abord verticalement à une grande hau- teur, les signaux ont été nettement perçus, quoique les deux antennes fussent dans le prolongement l'une de l'autre, et que les plans normaux à leurs extrémités fussent parallèles et séparés par une grande distance. » Il semble donc résulter de là que l'antenne, employée comme con- densateur des ondes, est un appareil imparfait, puisqu'il y a des émissions dans toutes les directions. » 3° Conformément aux résultats que nous avons obtenus au mont Blanc, la différence de potentiel entre les deux postes ne semble pas avoir d'influence sensible dans les conditions où nous avons opéré. » M. le comte de la Vaulx, vice-président de l'Aéro-Club, avait bien voulu se charger de la conduite de l'aérostat monté, avec lui, par M. Joseph ^ Vallot et M. Etienne Giraud. Après ces observations, le ballon s'éleva jusqu'à une altitude de SSoo"" pour des expériences d'un autre ordre. » ÉLECTRICITÉ. — Dispositif destiné à empêcher l'interception des dépêches dans la Télégraphie sans /il. Note de M. D. Tommasi. « On sait que la Télégraphie sans fil présente le grave inconvénient de ne pas assurer le secret des communications transmises, car tout appareil récepteur placé dans la zone d'action des ondes électriques émises par l'appareil transmetteur peut être influencé par ces dernières et par consé- quent intercepter les messages télégraphiques. )) Le dispositif que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences a précisément pour but d'empêcher qu'un message lancé par l'appareil ( i3o8 ) transmetteur d'un poste télégraphique ne puisse être déchiffré par un appareil récepteur placé en un point intermédiaire. » Ce dispositif est basé sur ce fait que la distance à laquelle les ondes électriques peuvent parvenir varie suivant que les deux sphères métal- liques de l'oscillateur se trouvent plus ou moins rapprochées l'une de l'autre. » Il résulte donc qu'en faisant varier convenablement l'intervalle qui sépare les deux sphères, c'est-à-dire en augmentant ou en diminuant la longueur de l'étincelle de l'oscillateur, on pourra régler d'une manière assez précise la distance que les ondes électriques auront à franchir pour atteindre le poste récepteur de la ligne. )) Mon dispositif consiste essentiellement à combiner le transmetteur de la ligne aérienne, que je désignerai par A, avec un deuxième transmetteur B dont le manipulateur, actionné d'une façon quelconque, lance au hasard des émissions longues et brèves qui se confondent avec celles du transmet- teur A et dont l'oscillateur est réglé pour que la zone d'action des ondes émises par le transmetteur B s'étende à une distance légèrement inférieure à celle pour laquelle l'oscillateur du tran metteur A a été réglé. » Dans ces conditions, les ondes électriques émises par les transmetteurs A et B se confondent de telle façon que tout appareil récepteur placé dans la zone d'action du transmetteur B ne pourra recueillir qu'une confusion de points et de traits parmi lesquels il sera complètement impossible de découvrir les signaux émis par le transmetteur A. » Il ne sera donc possible de recueillir seuls les signaux du transmet- teur A qu'en dehors de la zone d'action du transmetteur B. » La sécurité sera donc d'autant plus grande que la zone d'action du transmetteur B se rapprochera davantage de celle du transmetteur A. » THERMOCHIMIE. — Sur les peroxydes de calcium hydratés. Note de M. de Forcrand. « Les peroxydes de calcium hydratés se précipitent lorsqu'on fait agir l'eau oxygénée sur les dissolutions saturées de chaux, absolument comme lorsqu'on emploie la baryte ou la strontiane. » L ^cfjOM e?e |H202( il'') SM/- CaO(5o'''). —Température 4-20°. » Etat final dans le calorinnètre 0,666 CaO'''*" précipité 4- o,334 CaO'»"* dissous, ( i3o9 ) » Chaleur dégagée : -f- 2*^»', 862. » Soit, toutes corrections faites : -i- 6'^^^,8yy pour CaO^ hydraté précipité. • Ce corps forme une poudre extrêmement fine et légère qui reste longtemps en suspension et donne au liquide l'apparence du lait, La liqueur passe lentement et diffi- cilement claire même sur plusieurs filtres, et la plus grande partie du précipité reste attachée aux pores du papier. J'ai pu cependant en recueillir assez pour une analyse qui a donné (après dessiccation sur plaques poreuses) CaO'.«*2+.^^3,HsO, » Tous ces caractères : aspect et propriété du précipité, sa composition, sa chaleur de formation, montrent que l'on a afiaire à un composé tout différent de ceux obtenus précédemment avec BaO et SrO ( -h 25'^='',497 et +26c»',576 et état d'hydratation 8 àgH-O). » Ces différences ne paraissent pas dues, dans ce cas particulier, à la température plus élevée de cet essai (+ 20°), car j'ai fait une autre série d'expériences à + 1^" qui a donné : » État final : 0,647 CaO'-'" précipité -)- o, 353 CaO'»"* dissous. » Chaleur dégagée + 2'^^^,g^o, soit, après corrections : -I- 6'^"',899. » Dans un de ces derniers essais, j'ai ajouté aussitôt H^ CP dissous, ce qui a fourni -+- 25C'»',i28, soit, après corrections : -+- 21'^"', 425 pour l'action du IPCl- dissous sur CaO" hydraté précipité. » La somme -h6<^^i,899 +2i<^"',425 rr +28'^"', 324, nombre très voisin de h- 27*^"', 960 (chaleur de neutralisation), ce qui est un contrôle. » IL Action de WO (2"', 5) sur CaO (5o'"). — Température i4°. 1) État final : 0,908 CaO'»" précipité + 0,092 CaO'-'* dissous. » Chaleur dégagée 4-6'^=',i63, soit, après corrections : -h 6'^''',668, nombre qui se confond avec les précédents. >i L'état d'hydratation doit être le même, car le précipité présente les mêmes carac- tères. » Dans une expérience, H'CP dissous a donné 4- 22C"',o62, soit, après corrections, -+- 2iC"',6o8 (6c»i,668 + 2iCai,6o8 = +28"^»!, 276). » IIL Action de 2H-O2 (5"') sur CaO (Soi"). _ Température 4- 14", 5. » État final : 0,862 CaO^''^ précipité -ho,i38 CaO'>* dissous. » Chaleur dégagée : -H 7'^"', 975, soit -1-7^»', 523 pour CaO'-''-. » Or, CaO-»'^ peut être considéré comme un mélange de bioxyde et de trioxyde ; o,88CaO--+- o, 13 CaO'. Et, puisque les expériences précédentes donnent H-6'^^',8i5 comme moyenne pour Ca O'^ il en résulterait que la transformation du Ca O^ en Ga O^ dégage -l-6<^''',735, soit à peu près la même quantité de chaleur que le passage de CaO dissous à CaO- précipité. Le trioxyde serait donc plus stable que dans le cas de la baryte. » L'état d'hydratation du précipité est d'ailleurs le même que dans les essais précé- dents, soit 2,07 H^O. » IV. Action de 3 H^O- (7''',5) sur CaO (5o'"). — Température 4- i3<'et -t-i4°. » État final : cSSôCaO^!.»' précipité -H o, 144 CaO'='' dissous. » Ici les phénomènes changent complètemeni. Le précipité se rassemble assez vite C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N-SO. ) I70 ( i3io ) sous forme de paillettes nacrées ayant le même aspect que les hydrates des peroxydes de baryum et de strontium. Il se sépare rapidement et complètement, même avec un seul filtre. i> La chaleur dégagée est aussi très diflférente : -+- 22*""', 899, soit, après corrections, 4- 24*^'', 666 pour CaO''"'. On peut donc admettre, d'après ce qui précède, sensible- ment le même nombre pour CaO* hydraté précipité dans ces conditions. )) Enfin ce corps, recueilli et desséché comme les précédents, a pour composition Ca02''"'+ 8,57H-0. Nous retrouvons donc l'état d'hydratation à 8 ou 9 H^O des pré- cipités du BaO- ou du SrO"-. » Comme contrôle, H-CP a été ajouté immédiatement après une des expériences. J'ai trouvé 4-4,732, soit, après corrections, -(-2C''',9ii pour CuO-'"". La somme -+- 24,666 -1-2,911 donne -+- 27,677 (au lieu de -f- 27 ,960). » J'ai ensuite répété l'expérience, avec les mêmes proportions de chaux (i mol.) et d'eau oxygénée (3 mol.), mais en opérant à 4-20°, en dehors du calorimètre. Le pré- cipité est pulvérulent, filtre très lentement et incomplètement sur plusieurs filtres, et sa composition est CaO'''*H- 2IPO. )i Enfin une dernière expérience faite en prenant 4H^0- pour CaO et en refroidis- sant les liqueurs pour les amener à la température initiale de -+- 10°, a donné de nou- veau le précipité en paillettes nacrées, se rassemblant rapidement, se séparant bien par un seul filtre, et ayant pour composition CaO^-"--!- 7,62H^O. C'est le même corps que dans les premières expériences IV. » Il résulte de tous ces faits : » 1° Que par le mélange des dissolutions d'eau oxygénée et de la base, la chaux forme, comme la baryte et la strontiane, des précipités de per- oxydes hydratés dont la solubilité est plus grande que celle des peroxydes du strontium, mais moindre que celle des peroxydes de baryum. » 2" Que dans les trois cas les précipités entraînent toujours du pro- toxyde hydraté tant qu'on n'atteint pas la limite de 2 molécules de H-Q- pour une de base, et que la dose du protoxyde est plus grande lorsque la base est en excès. » 3° Que, entre -l- 10° et -h 16°, la baryte et la strontiane donnent des précipités retenant 8 à gH^O environ, tandis que la chaux fournit un bioxyde à 2H^0, très différent par son aspect et sa chaleur de formation. » 4° Que, aux mêmes températures, la chaux donne un bioxyde de 8 ou 9H-O lorsqu'on prend 3 ou 4 molécules de H-0- pour une de base. » 5" Que ce changement dans l'état d'hydratation du bioxyde de cal- cium dépend uniquement de la température, puisqu'en opérant à -1- 20" l'action de 3H-0^ donne l'hydrate à 2H-O. La température critique serait donc comprise entre iS" et 20". M 6° Que les trois hydrates à 8 ou gH^O se forment en dégageant une ( i3.i ) quanlilé de chaleur considérable et 1res voisine : CaO' +2/1,666 Ba02 +25497 SrO^ +26,076 » 7° Que l'addilion de 6H-0 liq. à l'hydrate CaO-+2H^O pour le changer en hydrate CaO--l-8H-0, dégage + 24.666 — 6, 8i5, soit -f- i7*-^',85i, ou 4-3^*' par molécule d'eau, si toutefois le premier com- posé est bien un hydrate de bioxyde et non pas une combinaison CaO"H^ + H-0'-, ce que je me propose de rechercher. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur ks transformations allotropiques des alliages de /er et de nickel. Note de M. L. Dumas, présentée par M. A. Cornu. « MM. Dewar et Fleming, et après eux M. Osmond (') ayant immergé dans l'air liquide un alliage de fer et de nickel à 29,07 pour 100 de nickel ont constaté qu'il avait subi la transformation non réversible. Or cet échantillon commence à subir la transformation réversible, au-dessus de 0° : il présente donc cette particularité d'accuser successivement les transfor- mations caractéristiques des deux catégories d'alliages qui ont été dé- nommées par M. Ch.-Ed. Guillaume réversibles et irréversibles (-). Nous avons eu nous-mêmes l'occasion de signaler un alliage à 27,72 pour 100 de nickel qui a la même propriété ('). Ces constatations nous ont amenés à faire de nouvelles déterminations (' ) sur des échantillons à teneurs voi- sines de 25 pour 100. » Le carbone ayant la propriété d'abaisser le point de transformation non réversible, nous avons eu soin d'écarter les teneurs en carbone éle- vées. Lorsque la transformation non réversible ne se produisait pas à la température ordinaire, nous avons eu recours au refroidissement dans la neige carbonique. Les résultats de nos expériences sont les suivants : (') P?oc. Boy. Soc, l. LX, 1896, et Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 1896. (*) Comptes rendus, t. CXXIV, p. i5i5. (') Comptes rendus, l. CXXIX, p. ^2. (') La Société de Gommenlrj'-Fourchambault et Decazeville nous a chargé de la direction de ces recherches, qui ont été faites à l'usine d'Imphy par les soins de M. Adenot, directeur, MM. Dauphin, Gineste et Coupeau, ingénieurs. ( l3l2 ) Point de transformation Composition chimique pour 100. Manganèse. non réversible réversible à l'écliauf- fement . an refroidis- sement. à réchauf- fement. au refroi- Nickel. Carbone, dissement 22,64 0,095 0,23o 560" 0 85 0 0 » 24,04 0,343 o,5o6 520 60 » » 24,72 0,098 0, i53 53o 40 )) » 25,84 0.079 o,23o 495 25 60 5o 27, 12 0,233 0, 182 475 vers — 3o° 95 90 27,72 0,25l o,364 425 vers — 70" 95 90 28,82 0, 110 o,65o 4io vers — 60° non transformé 100 90 29.94 0,260 0,492 » à — 78° 110 100 » Jusqu'à 25,84 pour 100 de nickel, les points de transformation non réversibles sont au-dessus de o"; à partir de 27,12 pour 100 de nickel, le point de transformation au refroidissement est au-dessous de 0°; à 29,94 pour 100, la neige carbonique est impuissante à produire la transformation non réversible; le point de transformation, s'il existe, ce qui nous paraît très probable, n'apparaîtrait que dans l'air liquide. A la teneur de 25,84 pour 100 de nickel, nous constatons l'existence simultanée des points de transformation réversible et non réversible; à mesure que la teneur en nickel augmente, les points de transformation réversible s'élèvent, tandis que les points de transformation non réversible s'abaissent. » Les alliages dont la teneur en nickel est voisine de 25 pour 100 n'ac- cusent plus la transformation réversible, même dans l'air liquide, lorsque leur teneur en carbone est suffisamment élevée. Mais ces alliages accusent la transformation réversible, même lorsque leur teneur s'abaisse au-dessous de 26 pour 100, pourvu qu'elle ne s'en éloigne pas notablement. C'est ce qui résulte des déterminations de points de transformation suivantes : Composition chimique pour loo. Nickel. Carbone. Manganèse. Chrome. 25,27 0,587 0,880 » 24,61 o,64o 0,880 » 21,90 0,570 0,480 » 16, o5 0,535 0,828 3,02 Points de tranformation réversible. non réversible. -1-75° non transformé à — 78° vers — 25° non transformé à — 188° vers — 15° non transformé à — 78° non transformé à — 188° » La transformation réversible de ces échantillons se manifeste au refroidissement par l'apparition d'un m«gnélisme extrêmement faible qui prend progressivement de ( i3i3 ) l'intensité à mesure que la température s'abaisse. Nous avons constaté que les trois premiers échantillons deviennent nettement magnétiques dans la neige carbonique; nous avons eu l'occasion d'immerger le second dans l'air liquide, son magnétisme a encore augmenté. » Nous devons signaler que nous ne tenons pas compte d'un magnétisme extrême- ment peu intense qui subsiste sans modification appréciable dans son intensité, même au-dessus de ioo° dans les trois premiers échantillons. » Les additions de carbone ont mis en évidence dans ces écliantillons la transformation réversible, même lorsque la teneur en nickel est réduite à 21,90 pour loo. Le point de transformation s'abaisse de plus en plus à mesure que la teneur en nickel diminue. )) Ces constatations nous amènent à admettre que les alliages peu car- bures à teneurs voisines de 25 pour 100 subissent la transformation réver- sible comme les alliages fortement carbures, c'est-à-dire qu'ils subissent successivement, sous l'influence du refroidissement, la transformation non réversible et la réversible, cette dernière étant masquée par la première qui est plus intense. » M. Osmond a résumé les déterminations qu'il a faites sur une série d'alliages dont les teneurs varient de 0° à 100°, dans un diagramme ( ' ) que 800' 700° 600° 500° = ■.00° "S.300° - 200» 100» 0° -100» ^^^ -^ \ \ \ \ V ■■C\ ^^— \ V 'y^^ ■^x X,^ ^ V / Y -, "i V 1 0 2 0 3 0 •* 0 s 0 6 0 7 0 8 0 9 0 TO 0 Nickel pour cent nous reproduisons ci-dessus en prolongeant les courbes de ce diagramme au moyen des résultats de nos propres expériences. (') Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 3o6. ( ^àl^ ) » Les courbes de transformation non réversible qui, dans le diagramme de M. Osmond, s'arrêtent en ka, sont prolongées jusqu'en Bè. En outre, les courbes de transformation réversible se prolongent jusqu'à Ce par des branches dont l'existence nous paraît constatée, quoique leur position sur l'échelle des températures ne soit pas exactement précisée. » L'examen de ce diagramme nous amène à admettre que les courbes des points de transformation du fer, transformation non réversible, et celles des points de transformation du nickel, transformation réversible, se coupent, et sont, par conséquent, distinctes. Il semble donc établi que ces courbes ne présentent ni minimum ni branche horizontale comme les courbes de points de fusion, c'est-à-dire qu'il n'existe aucune propor- tion de fer et de nickel jouissant, au point de vue de la transformation allotropique, de propriétés analogues à celles des eutectiques. » Le nickel abaisse les points de transformation du fer, et le fer abaisse de même ceux du nickel, quoiqu'il commence par les relever. Il en résulte que le magnétisme des alliages qui n'ont pas été refroidis au-dessous de o" provient exclusivement du fer, si la teneur en nickel est inférieure à 25 pour loo et exclusivement du nickel, si elle est supérieure à 26 pour xoo. Entre 25 et 26 pour 100, le magnétisme a disparu presque complètement à la température ordinaire, en conséquence de l'abaissement simultané des points de transformation du fer et du nickel. » CHIMIE MINÉRALE. — Préparation de quelques composés de l'aluminium el des dérivés hydrogénés correspondants. Note de M. Fonzes-Diacon, pré- sentée par M. Henri Moissan. « i"> S ulf lire d' aluminium . — Le sulfure d'aluminium a été préparé à l'état de pureté par M. Sabalier (*), par l'action des vapeurs de soufre sur de l'aluminium en limaille. » J'ai pu préparer ce composé en mélangeant de l'aluminium en poudre avec du soufre précipité dans les proportions indiquées par la formule Al-S' et l'enflammant, dans un creuset, à l'aide d'un ruban de magnésium. n La combustion se propage à toute la masse, la réaction est assez vive, on recouvre le creuset d'un couvercle et, après refroidissement, on obtient une masse gris jaune, compacte, fournissant une forte odeur d'hydrogène sulfuré et laissant dégager tumul- tueusement ce gaz quand on la traite par l'eau chaude. » Dans cette réaction la température est suffisamment élevée pour fondre l'alumi- nium, s'il a été mis en excès. (') Sabatieh, Ann. Phys. Chim., 5" série t. XXII. I ( i3i5 ) » Le sulfure d'antimoine mélangé à de l'aluminium en poudre en 'proportions con- venables donne, dans les mêmes conditions, du sulfure d'aluminium mélangé d'anti- moine métallique. » 2° Séléniure d'aluminium. — Un mélange intime de sélénium (le sélénium pré- cipité se laisse facilement pulvériser) et d'aluminium en poudre entre en réaction au contact d'un fil de magnésium enflammé. La réaction est très vive et très brillante, si l'on recouvre rapidement le creuset de son couvercle; on obtient, après refroidisse- ment, une masse noire constituée par du séléniure d'aluminium impur recouvrant un culot de séléniure d'aluminium pur, fondu, à structure fibreuse, d'un gris jaunâtre. » Ce composé répond à la formule APSe'; il est excessivement altérable à l'air hu- mide et dégage de l'hydrogène sélénié, qui, en se décomposant, tapisse la paroi du flacon de sélénium rouge. >i L'eau le décompose tumultueusement avec mise en liberté d'hydrogène sélénié pur; c'est là un moyen commode de préparer ce gaz. » 3° Phosphure d'alitminimn. — Dans ses recherches sur les phosphures, M. Gran- ger(') n'a pu obtenir, par combinaison directe, le phosphure d'aluminium; une mé- thode indirecte, action du trichlorure de phosphore sur l'aluminium, ne lui en adonné que des traces; aussi place-t-il l'aluminium parmi les métaux, ne donnant pas de phos- phures stables. » J'ai pu cependant préparer ce phosphure en faisant un mélange intime de phos- phore rouge et d'aluminium en poudre dans les proportions indiquées par la formule P-Al- et amorçant la réaction à l'aide d'un fil de magnésium, ou mieux d'une car- touche d'aluminium (aluminium et bioxyde de baryum aggloméré portant un ruban de magnésium ; Goldschmitt). La réaction est violente; on recouvre le creuset d'un couvercle, et, après refroidissement, on en retire une masse friable, volumineuse, noire, conservant la forme du creuset. L'intérieur de celte masse est constitué par un cône central de couleur jaunâtre formé de phosphure d'aluminium non altéré. » A l'air, ce corps exhale une forte odeur alliacée; traité par l'eau, il dégage en abondance de l'hydrogène phosphore gazeux non inflammable spontanément, mais entrant en combustion au contact d'un corps enflammé. » On peut ainsi obtenir de grandes quantités d'hydrogène phosphore pur, le rende- ment étant sensiblement théorique. » 4° Arséniure d'aluminium. — Un mélange intime d'arsenic pulvérisé et d'alu- minium en poudre entre en réaction sous l'action d'une cartouche d'aluminium ; la réaction est fort vive; le creuset est recouvert de son couvercle ei, après refroidisse- ment, on en retire une masse friable noire, dégageant une forte odeur alliacée à l'air humide. » L'eau en dégage de grandes quantités d'hydrogène arsénié à peu près pur, surtout si l'on prélève les parties centrales; le gaz est alors presque absorbé en totalité par le sulfate de cuivre; le volume d'hydrogène arsénié dégagé par un poids déterminé d'arséniure d'aluminium est très voisin du chilTre théorique. >) 5° Antimoine et aluminium. — Le mélange d'antimoine finement pulvérisé et (') Granger, Thèse de Doctorat. Paris, 1898. ( i3i6 ) d'aluminium en poudre n'entre en réaction ni par le ruban de magnésium, ni par les cartouches d'aluminium. » Mais si l'on ajoute à la masse une petite quantité de bioxyde de sodium, la réaction s'eflectue d'elle-même sans qu'il soit utile de l'amorcar; on obtient une masse noire, friable, qui, par l'eau, donne naissance à un gaz renfermant des proportions notables d'hydrogène antimonié. » Conclusions . — En résumé, j'ai indiqué une méthode rapide et nouvelle de préparation du sulfure d'aluminium. J'ai obtenu du séléniure d'alumi- nium fondu à l'état de pureté. » J'ai pu préparer du phosphure et de l'arséniure d'aluminium, corps qui, à ma connaissance, n'avaient pas encore été obtenus. )> J'ai montré que l'antimoine pouvait, quoique assez difficilement, se combiner à l'aluminium. » Enfin, j'ai indiqué le moyen d'obtenir, grâce à la facile décomposition de ces corps par l'eau, des dégagements abondants de SH^, Seli^, PH' et AzH'; on obtient également, mais en moins grande quantité, de l'hydro- gène antimonié. « CHIMIE MINÉRALE. — Dosage du thallium ('). Note de M. V. Thomas, présentée par M. H. Moissan. « Malgré le très grand nombre de travaux sur le thallium, le dosage de ce métal présente encore à l'heure actuelle de sérieuses difficultés. Toutes les méthodes proposées peuvent se répartir en trois groupes : » i" Précipitation du thalliiun sous forme de composés insolubles. — Cetteméthode ne donne pas en général de bons résultats. Les erreurs sont dues à l'insolubilité in- complète de la plupart des combinaisons du thallium et à l'impossibilité de les sou- mettre à la calcination, par suite de leur volatilité plus ou moins grande. » Le dosage du thallium sous forme de peroxyde ou de chloroplalinate ne paraît pas recommandable. La précipitation à l'état de chromate, étudiée tout récemment par MM. Browning et Hutchins ('), donne des résultats meilleurs à la condition d'opérer la filtration sur de l'asbesle. Les nombres cités par ces chimistes sont tous approchés à moins de i pour loo. » La méthode dans laquelle le thallium est pesé sous forme d'iodure conduit au contraire à des résultats presque rigoureusement exacts, comme l'a montré M. Bau- bigny (^) ; malheureusement il faut prendre beaucoup de précautions qui nécessitent (') Travail fait au laboratoire de Chimie appliquée de l'Université de Paris. (^) The American Journal of Science, t. VIII, p. 46o; décembre 1899. (') Comptes rendus, t. CXIII, p. 544- ( '317 ) un temps très long et qui font dî ce procédé une opération analytique des plus dé- licates. i> 2° Dosage par éleclrolyse. — Le dosage électrolytique du tlialiiuni a été étudiée par Schucht (*) et par Neumann (^); mais ce procédé ne paraît pas, à l'heure actuelle, devoir conduire à des résultats intéressants. » 3° Dosage par liqueur titrée. -- Tous les procédés de dosage par liqueur titré sont basés sur la facile transformation des sels de protoxyde en sels de peroxyde. » La méthode indiquée par M. Willm (^) au cours de ses recherches sur le thallium consiste dans l'emploi de permanganate en solution chlorhydrique. Ce savant a re- connu lui-même qu'on trouvait ainsi des nombres trop faibles. Il cite, par exemple, pour une analyse d'alun, 3i,3 de Tl au lieu de 3 1,9. Soit une erreur de plus de 2 pour 100. » La méthode proposée par M. Sponholz (*) qui utilise le brome comme agent oxydant, par suite même de son application difficile, ne paraît pas supérieure à la méthode au permanganate. » La méthode que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie est basée également sur la transformation des sels de protoxyde en sels de peroxyde, mais elle offre sur les méthodes anciennes l'avantage d'une ex- trême simplicité et d'une exactitude beaucoup plus grande. « L'agent oxydant employé est le bromure d'or, ou phis exactement l'acide bromoaurique. Par réduction, le bromure d'or perd 3 atomes de brome et donne un dépôt d'or métallique qu'on peut peser, si bien que, lorsque la réduction est terminée, 2 atomes d'or correspondent à 3 atomes de thallium. » Il s'ensuit qu'en admettant pour l'or le poids atomique 197 et pour le thallium le poids atomique 204, on aura immédiatement la quantité de thalhum (thalleux) existant dans une combinaison en multipliant le poids de l'or réduit par le facteur 3 X 204 rroo ^ = 1,5533. 2 X 197 » Le sel de thallium dont je me suis servi pour contrôler cette mé- thode est le protochlorure. Afin de l'avoir dans un état de pureté satis- faisant, le produit commercial était lavé à l'eau froide à plusieurs reprises. (') Zeit. fïir an. Chem., t. XXII, p. 241, ^90. (2) Ber., t. XXI, p. 356. (^) Annales de Chimie et de Pliys., 4' série, t. V, p 79. (•) Zeit. fiir an. Chem., p. Sg; 1892. G. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 20.) I7I ( i3i8 ) puis transformé en trichlorure et finalement réduit par l'acide sulfureux. Le chlorure précipité était dissous dans l'eau bouillante et la solution abandonnée an refroidissement. Le chlorure déposé était alors prêt pour l'analyse. » Un poids connu de chlorure, environ o'»''", 5, était dissous dans l'eau chaude. La liqueur étant chauffée au bain-marie, on y versait alors la so- lution de bromure d'or. La réduction s'opère soit immédiatement, soit au bout de quelques instants. L'or se précipite sous forme d'une poudre brune, quelquefois, mais rarement, avec l'éclat métallique. » Après s'être assuré que la quantité de bromure d'or ajoutée est suffi- sante, ce dont on s'aperçoit immédiatement à la coloration de la solution, on abandonne à chaud huit à dix heures, puis l'or est recueilli sur un filtre, séché, puis pesé. » J'ai ainsi trouvé pour la teneur en ihallium du protochlonu'e : I. II. III. IV. V. Théorie. Tl 85, 02 85,29 85.16 85, 3o 85, 18 85, 21 Ces nombres sont approchés à plus de o, 1^ pour 100 près. » Lorsqu'on opère le dosage avec des prises d'essais assez petites, on trouve des nombres trop forts. Dans ce cas, le poids d'or pesé étant très faible, il est probable que la quantité d'or réduit par les vapeurs de l'atmosphère du laboratoire pendant l'abandon de la solution à chaud entre en ligne de compte, quoique étant cependant très minime. J'ai trouvé pour : Prise d'essai TICI. Or pesé. Tl trouve. Tl calculé. 0,2320 0, 1280 85,69 85,21 0,2940 0, 1620 85,58 » » Pratiquement on doit peser au moins o^'',2 à oS'',3 d'or pour obtenir un bon dosage ('). » L'acide bromoaurique employé était très facilement préparé en dissol- vant de l'or dans de l'acide bromhydrique brome. Après dissolution, on évapore au bain-marie. L'acide bromoaurique se dépose alors par refroi- (') Il est probable que dans ceUe réaclion le protochlorure de thallium se trans- forme en chlorobromure tliallique. L'existence de ces clilorobromures n'a pas encore été signalée, mais j'ai commencé leur étude et je me propose d'y revenir dans une pro- chaine Note. ( i3i9 ) dissement en longues aiguilles foncées qu'il suffit de dissoudre à nouveau dans l'eau. La solution filtrée est alors prête pour l'usage. » Lorsqu'on fait usage de solutions préparées depuis quelque temps, il est nécessaire de s'assurer de leur limpidité. Il arrive souvent, en effet, que les solutions de bromure d'or laissent déposer à la longue une poudre brun jaune par suite d'une très légère réduction. Cette poudre, si l'on n'y prend garde, peut rester longtemps en suspension et passer inaperçue. Aussi est-il toujours prudent d'opérer avec des solutions préalablement filtrées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure d'aluminium anhydre sur V acétylène. Note de M. E. Baud. « MM. Moissan et Moureu {Bull. Soc. Chim., t. XV), MM. Sabatier et Senderens (Comptes rendus, 8 mai 1899 et 29 janvier 1900), MM. Erdmann et Kothner et M. H. Alexander (D. ch. G., [\ août 1899) ont fait connaître des produits de condensation de l'acétylène obtenus par le passage de ce gaz, à chaud, sur divers métaux (cuivre, nickel, etc.). » Je m'occupe depuis un an de combinaisons obtenues dans des condi- tions un peu analogues, par condensation de l'acétylène, au moyen du clilorure d'aluminium. » L'acétylène pur et sec est absorbe com|)lètement par le chlorure d'alu- minium, même à froid, en vase clos. Si l'on chauffe à 70°, l'absorption est totale en quelques minutes. » L'allure du phénomène est un peu différente lorsqu'on fait passer un courant d'acétylène sur le chlorure à chaud. » L'acétylène purifié est dirigé dans une cornue contenant S^'" à loS'' de chlorure d'aluminium récemment sublimé. )) Le chlorure brunit d'abord, puis, lorsque la température atteint 70°, des vapeurs se produisent. Les parois de la cornue et du ballon tubulé placé à sa suite se recouvrent d'un sublimé rougeâtre sous une faible épais- seur et finalement noir. Le courant gazeux est presque totalement arrêté. H y a dégagement de chaleur; on cesse alors de chauffer. Puis, lorsque l'ab- sorplion se ralentit, on élève la température jusqu'à i20°-i3o°, et l'on continue le passage du gaz jusqu'à ce que le poids de la cornue n'augmente plus. » On peut condenser ainsi jusqu'à 4 parties en poids d'acétylène pour ( l320 ) 1 partie de Al^'Cl", soit ZjoC-H- pour APCl". Il ne se forme pas de produits liquides ni d'acide chlorhydrique. « Les gaz dégagés contieanent de l'acétylène qui a échappé à la réaction , une petite quantité de carbures éthyléniques et forméniques et de l'hydro- gène ('). » J'ai analysé séparément : A, le produit du fond de la cornue (les quatre cinquièmes du produit total); B, le sublimé qui s'est déposé dans le col de la cornue. » Le sublimé déposé dans le dôme a une composition variable, intermé- diaire entre celles des produits A et B. Analyse du produit A. G 81,764 H 5,124 Al^CI'' 13,029 99>9'7 ce qui conduit à la formule (C'^°H'^)'. AI-CI*. Ce corps noir, très condensé, est à peu près insoluble dans les dissolvants usuels. Il ne distille pas sans décomposition. Il réduit à froid le permanganate de potassium. Traité par l'eau, il donne des composés oxydés difficiles à séparer et retenant toujours des traces de chlore et d'aluminium. Analyse du produit B. C 56,i35 H 7,3o4 APCI* 36,590 100,029 soit (C"'H'°''"')'',2 APCl". Ce composé noir est insoluble et très oxydable. Il se décom- (') Voici une analyse de ces gaz : Carbures acétjdéniques 89,0 pour 100 » éthyléniques 2,2 » » forméniques 1,8 » Hydrogène 7,0 » 100,0 ( l32I ) pose sous raction de l'humidilé en donnant une poudre jaune clair qui contient en- core, après un lavage prolongé, du chlore et de l'aluminium (•). » En résumé, il y a formation d'au moins deux produits, l'un contenant deux fois plus d'hydrogène que l'autre pour le même nombre d'atomes de carbone. Pour expliquer cette production d'un carbure plus hydrogéné que l'acétylène, on peut admettre la formation d'un produit de condensa- tion C"H" instable, dans le fond de la cornue, puis dans les parties moins chaudes et sous l'action des vapeurs de chlorure aluminique entraîné, l'acétylène se condenserait en absorbant une partie de l'hydrogène dégagé. » Pour essayer d'établir la constitution de ces carbures complexes, j'ai distillé dans une cornue chauffée au bain de sable les combinaisons chloro- aluminiques avec un excès de chaux anhydre destinée à retenir Al- Cl". « Le produit A donne des gaz et des liquides et laisse dans la cornue un résidu charbonneux. » Les gaz dégagés ne contiennent pas d'acétylène, mais une petite quantité de car- bures éthyléniques et surtout de l'hydrogène et des carbures forméniques. Les liquides sont solubles dans l'alcool, l'éther et le benzène. 1) Le rendement est très faible; je n'ai pu faire sur une si petite quantité qu'un frac- tionnement imparfait. Le liquide a été séparé en trois parts : Première partie bouillant de i5o° à 200°, Deuxième » 210° à 3io°, Troisième » 3io° à 35o°. » La portion 2io''-3io° a la composition centésimale suivante : C 89,817 H 9.983 99,800 » La densité de vapeur correspond au poids moléculaire 200, ce qui conduit à la formule C'"H^°. Les parties les moins volatiles sont presque solides. Elles contiennent de l'anlliracène et probablement d'autres carbures pyrogénés. C) c 73,66 H 7>73 APCl» 4,95 A1^0',H='0 2,27 0 11,39 100,00 soit sensiblement C'^H'^'O. ( l322 ) » Le produit B donne une plus grande quantité de liquides. » Ils ont été fractionnés en trois parts : Première partie bouillant de i5o° à 190°, Deuxième » j90°à26o°, Troisième » 260° à Soo". » Les analyses de la partie iSo^-igo" conduisent à des formules comprises entre CoH'* et C'»!!'». » L'analyse de la partie i90°-26o° a donné C"'H"' et celle de la partie 26o"-3oo'', C'»H'*. » Je poursuis l'étude de ces produits de dédoublement. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques nouvelles combinaisons organomélal- liques du magnésium el leur application à des synthèses d'alcools et d'hy- drocarbures ('). Note de M. Y. Grignakd. présentée par M. H. Moissan. « A la suite de la synthèse du diméthylhepténol par M. Barbier (-), pour laquelle ce savant avait appliqué la méthode de Saytzeff en remplaçant le zinc par le magnésium, je me proposai d'étudier quels avantages pouvait présenter cette substitution. Au cours de ces recherches, j'ai découvert une série de combinaisons organométalliques du magnésium qui m'ont permis de modifier notablement la méthode de Wagner-Saylzeff, au grand profit de la rapidité et de la régularité de l'opération et, en général, du rendement obtenu. » L'iodurede méthyle n'attaque que très lentemen), à froid, la tournure de magnésium, mais si l'on ajoute un peu d'éther anhydre, il se déclare immédiatement une réaction qui ne larde pas à devenir extrêmement vive. Il faut alors refroidir et ajouter un excès d'éther. Dans ces conditions, la dissolution du magnésium se poursuit rapidement, et l'on obtient finale- ment un liquide très fluide et peu coloré, sans aucun dépôt appréciable. » Si l'on essaie de chasser l'éther, il reste une masse grisâtre, confusé- ment cristalline, qui absorbe très rapidement l'himiidité en s'échauffant et tombe en déliquescence. Mais le grand avantage de la combinaison obte- (') Laboratoire de Chimie générale de l'Université de Lyon. (-) Comptes rendus, t. CXXVIII, p. iio. ( i323 ) nue, c'est qu'il est inutile de l'isoler. Eu effet, si, dans la solution éthérée précédente, qui contient très exactement un atome de magnésium dissous par molécule d'iodure de méthyie, on fait tomber une molécule d'une aldéhyde ou d'une cétone, il se produit généralement une vive réaction et, en décomposant finalement, par l'eau acidulée, la combinaison formée, on isole l'alcool secondaire ou tertiaire correspondant avec un rendement d'environ 70 pour 100. » J'ai constaté que les éthersbromhydriquesetiodhydriques des alcools monoatomiques gras et saturés jusqu'en C% ainsi que le bromure de ben- zyle, donnaient la même réaction, et il est vraisemblable qu'elle doit se produire avec beaucoup d'autres éthers halo-génés. )i Pour des raisons que j'exposerai ultérieurement, je crois pouvoir attri- buer aux composés organométalliques que j'ai obtenus la formule RMgl ou RMgBr, R étant un résidu alcoolique gras ou aromatique. Les réactions que j'ai signalées plus haut s'expliquent alors de la manière suivante : CH'I + Mg = CH'MgI, CH'Mgl + RCHO = RCH(f ^^3^\ RCH(^^^,^VH-0 = RCH(OH)CH' + MgI.OH. » J'ai préparé ainsi un certain nombre d'alcools secondaires et tertiaires dont quelques-uns étaient déjà connus mais qu'il était intéressant de pré- parer à nouveau pour s'assurer de la généralité de la méthode. A.vec les éthers halogènes gras, les résultats ont toujours été excellents; ils le sont beaucoup moins avec le bromure de benzyle, par suite de la formation rela- tivement abondante de dibenzyle. Parmi les alcools nouveaux que j'ai obtenus, je citerai : » Le phénylisobutylcarbinol, par raction de la benzaldéhj'de sur l'isobutylbromure de magnésium, liquide Incolore, visqueux, faiblement odorant, qui bout à 122° sous 9"™ et qui a fourni à l'analyse les chiffres suivants : Trouvé G = 8o,26 H=:9,85 Théorie pour C«Si''CH(OH)CMP.... G = 80,49 H = 9,76 » Le dimélhylphénylcavbinol, par l'acétophénone sur le méthyliodure de magné- sium, liquide incolore peu mobile, d'odeur agréable, bouillant à 93°-95° sous 10° '\iiim Trouvé 0 = 79,69 H ^8,61 Théoriepour C''H=C(0H)/^"3 € = 79,41 H = 8,82 ( i3'./, ) » Le dimèLhylbenzylcarbinol, par l'acétone sur le benz.ylbromure de magnésium, liquide incolore, légèrement visqueux et faiblement odorant qui bout à io3°-io5° sous 10™"". Trouvé Cti 79,82 Hr:=9,5o Théorie pour C«H=C1PC(0H)( ^"3 C = 8o,oo H--=9,33 )) Lorsqu'on emploie des aldéhydes ou des célones incomplètes dans lesquelles la double liaison est au voisinage du groupement fonctionnel, l'alcool qui prend naissance est souvent instable; il se déshydrate par dis- tillation, même dans le vide, et l'on n'obtient qu'un hydrocarbure diélhv- lénique. » C'est ainsi que par l'action de l'oxyde de mésityle sur le méthyliodure de magnésium j'ai obtenu un hydrocarbure bouillant à c)i°-^'i'' sous ■yao""" et qui doit répondre à la formule CfP CH^ GtP— C = CH-C = aP c'est le diméthyl-2-4, pentadiène-2-/i. Trouvé Crt=87,io H=i2,73 Théorie pour G' H'- C=: 87,50 Hr=i2,5o » Je poursuis l'étude des applications de ces nouveaux composés orga- nométalliques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Santalènes et santalols. Note de M. M. Guerbet, présentée par M. Henri Moissan. « Dans une précédente Communication à l'Académie ('), j'ai montré que l'essence de santal des Indes orientales renfer.ne, entre autres pro- duits, deux carbures isomères de formule C"H-\ \e;isantalènesa.e\.^, et que sa partie alcoolique était très probablement constituée par les deux alcools correspondants : \q& santalols a et p C'^H-'O. » Les recherches dont je rends compte aujourd'hui ont eu pour but la confirmation de ce dernier fait et l'étude plus approfondie de ces différents corps. (') Guerbet, Comptes rendus, 12 février 1900. ( i325 ) » Santalènes. — Ces carbures sont des liquides incolores huileux, ne se solidifiant pas à — 20°, s'oxydant à l'air en se résinifiant. » Le santalène a bout à 253°-254''(corr.); sa densité à 0° est 0,9134 ; il est lévogyre : ao= — i3'',98. » Le santalène p bout à 263*^-264° (corr.); sa densité à 0° est 0,9139; son pouvoir rotatoire «d = — 28°, 55. « Action de l'acide acétique. — Chauffés à 1 80°- 190° en tubes scellés avec de l'acide acétique (point de fusion 16°), les santalènes a et p se combinent très lentement avec l'acide en donnant des acétates de santalène (^4 5jj24Q2jj4Q2 ^p^^s 1 20 heuFcs de chauffe on a obtenu, avec So^'' de santalène a. et 10^^' d'acide acétique, seulement 1,23 d'acétate de san- talène. » L'acétate de santalène « bout à 164°- 1 65° sous i4™" de pression. L'acétate p bout à i67''-i68'' sous la même pression. Ce sont des liquides incolores, huileux, d'odeur agréable, mais faible. )) Action de l'acide chlorhydrique. — Si l'on fait passer un courant de gaz chlorhydrique sec dans la dissolution élhérée des santalènes, refroidie par un mélange déglace et de sel, on obtient, après évaporation du dissol- vant et séjour prolongé du résidu dans le vide au-dessus de fragments de potasse caustique, deux chlorhydrates liquides répondant à la formule C'^H=\2HC1. » Si l'on cherche à les distiller, même dans le vide, ils se décomposent. Il est à remarquer que ces chlorhydrates ont des pouvoirs rotatoires inverses de ceux des carbures qui leur ont donné naissance. Le pouvoir rotatoire du chlorhydrate de santalène a est ai,= + 6°, i et celui de l'iso- mère p, «0= H- 8°. » Action du chlorure de nitrosyle. — Les deux santalènes se combinent au chlorure de nitrosyle en donnant des nitrosochlorures de formule C'^H"' AzOCl. Ces composés ne se produisent qu'en très faible quantité par la méthode employée par M. Wallach ( ' ) pour la préparation d'un grand nombre de nitrosochlorures terpéniques. Il est beaucoup plus avantageux de faire réagir sur les santalènes, dissous dans l'éther de pétrole, une solu- tion de chlorure de nitrosyle dans le même dissolvant. Le rendement est alors d'environ 5o pour 100 du rendement théorique, si l'on a soin de refroidir dans un mélange réfrigérant de glace et de sel le vase où se pro- duit la réaction. (') Wallach, Liebig's Ann. der C/iem., t. CCLIIl, p. 261 et t. CCXLV, p. 23i. C. B., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N« 20.) I 7^ ( i326 ) n Avec le santalène a, il ne se fait qu'un seul nitrosochloriire, à peu près insoluble clans l'alcool et dans l'éLlier acétique, plus soluble dans l'éther ordinaire, mais très soluble dans l'éther de pétrole et dans la benzine. Il se dépose de ses dissolutions benzéniques en petits cristaux prismatiques courts, qui fondent à 1-22° et se décomposent à partir de cette température. Avec la pipéridine en solution benzénique, le nitrosochlo- /AzC^H'" rure a donne une santalène nitrolpipéridine C"H-^( , _ très soluble ' ' ,AzU dans l'alcool d'où elle cristallise en fines aiguilles fondant à loS^-iog". » Le santalène p fournit deux nitrosochlorures isomères tous deux so- lubles dans l'alcool, ce qui les distingue du nitrosochlorure de santalène a. On les sépare facilement l'un de l'autre par cristallisation fractionnée dans l'alcool à 95°. L'isomère le moins soluble fond à i52°, l'autre fond à 106°. Ce dernier est de beaucoup celui qui se forme le plus abondamment. Avec la pipéridine en solution alcoolique, ils donnent : le premier une nitrola- mine fondant à loi", le second une nitrolamine fondant à io4''-io5°. » Santalols. — J'ai indiqué précédemment (/oc. cil.) la manière de séparer, à l'état d'éthers phtaliques acides, le mélange de santalols qui constitue la partie alcoolique de l'essence de santal. La distillation frac- tionnée sous pression réduite m'a permis de séparer les deux alcools iso- mères qui constituent ce mélange; mais celte séparation est très pénible et elle exige un très grand nombre de rectifications. On y arrive cependant en s'aidant d'un tube Le Bel-Henninger et en opérant dans un vase de cuivre qui facilite la distillation. » Ces deux alcools, que j'ai désignés sous les noms de santalols a. et [i, sont des liquides incolores, huileux, d'odeur faible, répondant à la for- mule C'^H^^O. » Le santalol a. bout à i62°-i63°, sous i3°"" de pression, ou à Boo^-Soi", sous la pression normale, sans qu'il se décompose. Sa densité à 0° est 0,9804 et son pouvoir rotatoire est (x„ = — i°,2. Coiiime ce chiffre est très voisin de zéro, j'ai essayé, mais en vain, d'obtenir un alcool dépourvu de pouvoir rotatoire. Ce fait ne doit pas d'ailleurs surprendre, car les deux santalènes que renferme l'essence de santal sont tous deux lévogyres, et il est naturel de penser que les santalols a et p leur correspondent. » Le santalol p bout à i7o°-i7i'', sous ilf"^ de pression, et à 3o9°-3io° sous la pression normale. Sa densité à o" est 0,9868, son pouvoir rota- toire ap --- — 56". » Les acétates de santalols C'^H^^C^H^'O-, que l'on obtient en chauffant _ ( i327 ) ces alcools avec l'anhydride acétique, sont des liquides incolores huileux, très peu odorants, qui bouent : l'isomère « à SoS^-Sio", l'isomère p à 3i6°-3i7<'. » Les agents de déshydratation, bisulfate de potasse ou mieux anhy- dride phosphorique, enlèvent une molécule d'eau aux santalols et les transforment en deux carbures isomères que je nommerai isosanta- lêries C"H-\ )> Ce sont des liquides incolores à odeur de térébenthine. L'isomère a bouta 255'^-256'', son pouvoir rotaloire est «p=-i-o°,2; l'isomère p bout à 259°-26o°, son pouvoir rotatoire est a^ = -i- 6°, i . Ils sont donc bien diffé- rents des sanlalènes. » Les santalols oc et j3 sont tous deux des alcools primaires, comme le montrent leurs vitesses et leurs limites d'éthérification. Ces constantes sont, en effet, respectivement 41,7 et 68,5 pour l'isomère a, 43,6 et 69 pour l'isomère p. » Ce fait est intéressant parce que tous les alcools terpéniques et sesqui- terpéniques connus jusqu'à ce jour sont regardés comme des alcools secondaires ou tertiaires. Il montre que, contrairement à ce que l'on admet pour ces alcools, le groupement fonctionnel des santalols ne fait pas partie de leur noyau. )> Dans ma Communication du 12 février dernier, la densité à 0° de l'essence de santal qui a servi à mes expériences a été indiquée par erreur comme étant égale à 0,9684; en réalité cette densité est 0,9871. » CHIMIE ORGANIQUE. - Sut la tyrosinase (' ) . Note de M. C, Gessard, présentée par M. Duclaux. (I J'ai étudié le mode d'action de la tyrosinase, retirée des champignons suivant le procédé de M. Bourquelot (^). On obtient ainsi une solution glycérinée assez stable : celle qui a servi à mes expériences a gardé son activité depuis dix mois que je l'ai préparée. » La tyrosinase oxyde la lyrosine en donnant un mélange qui « se co- » lore successivement en rouge, puis en noir, et laisse finalement déposer » un précipité amorphe de même couleur (^) ». Cependant, remarquent (•) Trnvail fait à l'Institut Pasteur de Lille. (-) Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 454; 1897. (^) G. Bertrand, Comptes rendus, t. CXXII, p. i2i5. ( i328 ) MM. Bourquelot et Bertrand (' ), « la coloration noire ne se produit qu'au » bout d'un temps assez long, comme si le phénomène comprenait deux » phases distinctes. Le liquide finit d'ailleurs par devenir noir comme de » l'encre. » J'ai constaté, de mon côté, qu'une solution de diastase, sous une faible dose, n'aboutit qu'à la coloration rouge sans noircissement ni précipité, quelle que soit la durée de son action, et que la même solution, à forte dose, amène, postérieurement à la succession des teintes rouge et noire, et en plus de la formation du précipité, la décoloration de la liqueur. Celte différence entre l'effet de doses fortes et faibles m'a paru dépendre d'autre chose que de la diastase, qui devrait, il semble, aboutir dans les deux cas au même résultat (^). J'ai donc pensé qu'un autre agent inter- venait dans le phénomène; l'expérience suivante a vérifié cette hypothèse. » Deux cristallisoirs en verre de Bohême reçoivent chacun 2"^"= de solution de tyro- sine à 0,5 pour 100. A est additionné de dix. gouttes de solution glycérinée de tjro- sinase ; B d'une goutte seulement, plus neuf gouttes de la même solution où la diastase a été préalablement détruite par la chaleur. Un troisième crislallisoir sert de témoin avec une goutte de tj'rosinase et neuf gouttes de glycérine pure pour la même quantité de tyrosine. Après vingt-quatre heures, le contenu de ce dernier est rouge acajou. En A, un liquide incolore surnage le précipité noir. B est entièrement semblable à A, et ce résultat ne peut être attribué qu'à quelque chose qui reste, après que la diastase est détruite, dans les neuf gouttes de solution glycérinée chaufl'ée. » Pour éclaircir ce point, j'ai fait des expériences avec différents sels. Je ne mettais chaque fois en présence que la quantité de tyrosinase inca- pable de produire seule la formation du précipité noir avec la proportion de tyrosine employée. J'ai vu ainsi que les différents sels neutres exercent une action plus ou moins favorisante ou paralysante sur l'action de la tyrosinase comme ils le font sur les autres diastases ; mais la plupart aboutissent, toutefois avec une supériorité marquée pour les alcalino-ter- reux, les sels de magnésie et le phosphate d'ammoniaque, à la décolora- tion de la liqueur d'abord rougie, et à la formation du précipité noir. La chaleur accélère cet effet. La liqueur rouge est décolorée à. l'ébuUition, et le précipité prend naissance par refroidissement, s'il y a eu addition de sel; tandis que si l'on n'en a pas mis, ou voit la couleur reparaître, seule- ment avec une nuance brune, qui est aussi la conséquence du vieillisse- ment à la température ordinaire. (') Comptes rendus de la Société de Biologie, p. 582; iSgS. (^) DuoLAUX, Traité de Microbiologie, t. II, p. iSg. ( '329 ) » L'effet univoqiie de sels aussi différents que phosphates, sulfates et chlorures alcalins, sels magnésiens et alcalino-terreux, exclut l'idée de toute action spécifique, aussi bien que d'une réaction chimique telle qu'une combinaison. Il ne faut voir là, en effet, qu'un phénomène d'ordre phy- sique. » Les sels ne font que modifier la composition du milieu, [)artant les conditions d'adhésion au liquide de la matière colorante, produit de l'oxy- dation de la tyrosine par sa diastase. Cette matière colorante peut, aussi, contracter une adhésion stable avec les solides. Il suffit d'agiter sa solu- tion avec une poudre inerte, craie ou phosphate de chaux, carbonate de magnésie, talc ou amidon, pour l'obtenir en précipité noir sur ces corps. L'expérience ci-après montre qu'il s'agit, dans ce cas, d'un véritable phé- nomène de teinture. » Une floche de soie est plongée dans un mélange de tyrosine cl de tyrosinase aux doses qui n'aboutissent pas à la formation du précipité. Après vingt-quatre heures, la liqueur n'a plus trace de sa couleur rouge du début de l'expérience ; la soie est teinte en noir, et la teinture résiste à l'action de l'eau bouillante. La même propriété se mani- feste par l'encrassement des verres d'expérience, lequel ne cède qu'à un frottement énergique. Cependant la couleur rouge passe inaltérée au filtre Chamberland. » Quel est l'élément qui, dans les conditions natui'elles, complète ainsi l'action de la diastase, et qui passe avec elle dans le traitement glycérine des champignons? L'importance de la question me semble bien réduite du moment que toute idée de spécificité est écartée. Mais je ne pourrai Tétu- dier que lorsque reparaîtront les champignons qui m'ont servi. » Il me sera permis, en terminant, de rapprocher la tyrosinase des diastases coagulantes. Dans les deux espèces de diastases, en effet, un élémeni minéral concourt à la réaction finale; d'autre part, il y a une grande analogie entre les coagulums et un précipité comme celui qui marque le terme de l'action de la tyrosinase. Dès lors, il n'est pas sans intérêt de remarquer que, en ce qui concerne l'influence des sels sur cette dernière, les faits m'ont conduit à une interprétation conforme à celle que M. Duclaux, dans son Traité de Microbiologie, oppose aux théories en cours sur le rôle des mômes sels vis-à-vis des diastases coagulantes. Je rappor- terai ici une expérience de laquelle on pourrait conclure, suivant la théorie la plus en vogue, au rôle prépondant des sels de chaux dans les coagula- tions d'origine diastasique et où je ne peux voir que l'effet de l'action para- lysante de l'oxalate sur la tyrosinase, action que j'ai vérifiée par ailleurs. ( !33o ) » La liqueur, riche en tyrosine, qu'on obtient par digestion pancréatique de la fibrine du sang, est traitée par l'oxalate d'ammoniaque en excès. La solution glycé- rinée de tyrosinase est traitée, de son côté, par un excès du même sel. 11 ne faut pas moins que cet excès du réactif. Moyennant ces traitements préalables, le mélange des deux liqueurs peut s'efTectuer et se maintenir sans coloration. Mais, dès qu'on v ajoute du chlorure de calcium, on voit apparaître la succession des teintes caractéris- tiques de l'action de la diastase sur la tyrosine. » En résumé, la tyrosinase oxyde la tyrosine avec production de cette couleur rouge qui est aussi l'effet de l'oxydation par un agent chimique (réactif de Millon). Le noircissement, comme la formation du précipité noir, est un phénomène secondaire, sous la dépendance d'éléments miné- raux qui accompagnent la diastase dans les contlitions naturelles, et qui passent avec elle dans ses solutions. On peut désormais obtenir à volonté la production de la matière noire, dont le pouvoir tinctorial, entre autres propriétés, me paraît digne d'attirer l'attention. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur l' oxydation de Vérythrite par la bac- térie du sorbose; production d'un nouveau sucre : l'érythrulose. Note de M. Gabriel Bertrand, présentée par M. Duclaux. « Comme j'ai déjà eu l'occasion de le signaler ( ' ), la bactérie du sorbose est susceptible de se développer aux dépens de l'érythrite dissoute dans une décoction de levure. Elle fixe l'oxygène de l'air sur cet alcool et utilise l'énergie mise en liberté dans la combustion d'une partie de l'hydrogène qu'il contient. » Une des conséquences de cette oxydation bactérienne est l'apparition, dans le liquide de culture, d'un sucre réducteur nouveau, voisin du lévu- lose, mais à quatre atomes de carbone. Ce sucre prend naissance aux dé- pens de l'érythrite, d'après la réaction suivante : CH^OH CH^OH I I CH.OH + 0 = CO +H=0 I I CH .OH CH . OH I I CH^OH CH-.OH. (') Comptes rendus, t. CXXVI, p. 762; 1898. ( ,33t ) » Il présente, par conséquent, avec elle la même relation que la sorbose avec la sorbite, la dioxyacétone avec la glycérine. Je lui donnerai, dans la suite, le nom à'érythrulose. » Pour le préparer, on prend une décoction de levure renfermant 5s'' de matières solubles par litre et l'on y ajoute 4 pour loo d'érythrite {'). La solution est ensuite répartie, en couche de 2"", 5 d'épaisseur, dans de grands matras à larges cols. On ferme les matras avec des tampons d'ouate un peu lâches et des doubles capuchons de papier à filtrer, et, après les avoir stérilisés et ensemencés, on les maintient à la tem- pérature de -I- 28° à -+- 29". Trois semaines suffisent pour la transformation complète de l'érythrite. )) On sépare alors le liquide des zooglées, on le sature exactement avec de l'eau de baryte, puis on l'évaporé à consistance de sirop épais, par distillation dans le vide. Le sirop est repris peu à peu par un demi-litre d'alcool absolu auquel on ajoute ensuite deux volumes d'étlier sec : il se fait un précipité épais qu'on épuise par un nouveau traitement à l'alcool et à l'éther, et les solutions, réunies et filtrées, sont évaporées dans le vide. On obtient de cette manière So'' à gos"" d'un sirop jaune paille, presque entièrement formé d'érytiirulose, mais resté jusqu'ici incristallisable. » Comme la dioxvacétone, son isomère inférieur, l'érythrulose réduit rapidement à froid la liqueur de Fehling, se dissout en abondance dans l'alcool absolu, même additionné de plusieurs volumes d'éther, et se com- bine au bisulfite de sodium (*). » En solution aqueuse, ce sucre est dextrogyre : son pouvoir rotatoire augmente durant les heures qui suivent la dissolution, et après une jour- née au moins à la température ordinaire, très rapidement si l'on chauffe, il atteint environ +12" (par rapport au poids de sirop desséché sur l'acide sidfutique). » L'érythrulose n'est pas fermentescible. On en a dissous o^'', 5o dans 10*"= d'une forte décoction de levure et, après avoir ajouté oS'',25 de levure pressée, on a introduit le tout sous une petite cloche, sur le mer- cure. En même temps, on a préparé une cloche témoin, sans érythrulose. Après trois jours, à la température de -+- 15° à + 18", la petite quantité de gaz carbonique qui s'était dégagée avait exactement le même volume dans les deux cloches. La levure avait d'ailleurs conservé son pouvoir fermen- tatif, car un peu de saccharose introduit dans les cloches déterminait, déjà après une demi-heure, un dégagement de gaz abondant. {') Je dois la plus grande partie de l'érythrite qui m'a servi à l'obligeance de M. de Luynes et de M. Hanriot, auxquels j'adresse ici tous mes remercîmenls. C) On peut utiliser cette combinaison pour achever la purification de l'érythru- lose. ( i33. ) \ » L'érythrulose, dissous dans très peu d'eau, se combine à la phénylhy- drazine avec dégagement de chaleur; il en est de même avec la bromophé- nylhydrazine et la benzylphénylhydrazine ; mais, pas plus qu'avec les autres sucres à fonction cétonique, les hydrazones, très solubles, n'ont pu être obtenues à l'état cristallisé. » A chaud, au contraire, en solution acétique étendue, il se précipite très rapidement de magnifiques osazones en aiguilles jaune d'or. Le ren- dement est tel que loo paj-ties de sirop donnent avec la phénylhydrazine ordinaire au moins 200 parties d'osazone. » La phénylérvthrulosazone ainsi obtenue est assez soluble dans le ben- zène bouillant, très soluble dans l'acétone et l'alcool éthylique, même froids. Recristallisée par refroidissement d'une solution dans l'acétone étendue d'eau, elle a donné à l'analyse les chiffres suivants : Calculé pour Trouvé. C'6H"Az»0'. Carbone 64,72 64)42 Hydrogène 6,49 6,o4 Azote 18,82 ' 8 ^ 79 » Cette osazone fond instantanément quand on la porte sur un bloc chauffé à -+- 1 74° '- dissoute dans un mélange de pyridine et d'alcool, suivant la méthode de Neuberg ('), elle donne au polarimètre une déviation voi- sine de 5o' à droite. » La parabromophénylérythrulosazone est un peu moins soluble que la précédente et fond à -+- i94''-i95°. Un dosage de brome effectué par calci- nation avec de la chaux pure a donné comme résultat : Calculé Trouvé. pour C'«H'6Az»Br=0-. Brome pour 100 35. i3 35, 08 » Une propriété très importante de l'érythrulose est sa résistance à l'oxydation par le brome en présence de l'eau. Contrairement à ses deux isomères ahiéhydiques récemment obtenus (- ), il ne donne pas d'acide monobasique correspondant en C\ Cette propriété, celles qui ont été décrites plus haut et la composition des dérivés hydraziniques montrent (') Berichte, t. XXXII, p. 3384; 1899- ("-) WoHL, Berichte, t. XXXII, p. 3666, 1900, et O. Ruff, Berichte, t. XXXII, p. 3672; 1900.I ( i333 ) que l'érytlirulose a bien la formule de constitution indiquée au commence- ment de cette Note. » Reste à savoir si l'érythrulose obtenu par l'action de la bactérie appar- tient à la série droite ou à la série gauche, ou s'il est formé par un mélange des deux inverses optiques en quantités inégales. C'est un point que je pense éclaircir prochainement. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la teneur en fer de l' hémoglobine de chcvalQ). Note de MM. L. Lapicque et H. Gilardoni, présentée par M. Duclaux. « La proportion de fer dans l'hémoglobine de cheval semblait connue et fixée à o,45 ou 0,47 pour 100, lorsque Bunge, avec son élève Zinolfski, dans une étude soigneuse qui n'a pas été contestée, affirma que cette hémo- globine ne contient que o,335 de fer pour 100. » Il y a entre ces deux chiffres un écart énorme (ils sont presque dans le rapport de 2 à 3). » De nouvelles recherches faites par Bunge avec Jacquet sur l'hémoglo- bine du chien et des oiseaux donnent des différences du même genre. Les travaux récents tendent donc à faire considérer les chiffres de Hoppe- Seyler et tous les chiffres classiques comme beaucoup tro|) élevés. )) L'erreur en |)lus attribuabie aux anciens procédés de dosage du fer, signalée par l'un de nous, paraît insuffisante pour expliquer l'écart. » Nous avons voulu rechercher si cet écart ne tiendrait pas à ce que les analyses ont porté sur des produits différents, fournis par des méthodes de préparation différentes : les méthodes anciennes comportaient des manipu- lations très lentes; l'introduction des appareils centrifugeurs a permis de réduire considérablement le temps de la préparation. Il est concevable qu'on arrive dans l'un et l'autre cas à des produits semblables par leurs propriétés cristallines, optiques et même res|)iratoires, mais différant d'un cas à l'autre par un dédoubjement de la molécule laissant intact le groupe- ment ferrugineux caractéristique auquel sont attachées les propriétés ci- dessus. » Nous avons préparé de l'hémoglobine de cheval par les deux procédés suivants : l'un est à peu près celui de Jacquet; l'autre, celui de Hoppe- Seyler. ( ' ) Travail du laboratoire de Physiologie de la Sorbonne. C R., 1900, i" -iemesire.. (T. CXXX, N°20.) ï?^ ( i334 ) » 1° Du sang de cheval, défibriné, est filtré sur étamine, centrifugé, le sérum est décanté de façon à enlever la couche des globules blancs ; les globules agités avec une solution de NaCl à 3 pour loo sont de nouveau centrifugés, le liquide de lavage est décanté; les globules repris par environ 2 volumes d'eau distillée se dissolvent; on centrifuge pour séparer les stroma; la solution limpide est additionnée d'alcool de façon à atteindre 26°, et l'on met à la glacière. » Toutes ces opérations peuvent être exécutées dans la même journée, de sorte que la préparation est mise à cristalliser quelques heures après que le sang est sorti des vaisseaux de l'animal. » La première cristallisation, examinée au microscope, nous a toujours donné des cristaux bien nets et bien propres; ces cristaux, séparés des eaux-mères par cenlri- fugation, lavés avec l'alcool froid à 25°, redissous dans l'eau, sont remis à cristalliser comme la première fois. La recristallisation est opérée encore une fois de la même manière. » Les cristaux sont alors recueillis sur un filtre S. S., essorés à la trompe, lavés à l'éther, finalement étendus sur une plaque de porcelaine dégourdie, recueillis avec un couteau de platine, et mis à sécher jusqu'à poids constant dans le vide froid et sec. » 2° Le sang défibriné est abandonné au repos pendant vingt-quatre heures; le sérum est décanté, les globules sont agités avec 10 volumes de solution de NaCl à 3 pour 100, puis abandonnés de nouveau au repos; le dépôt s'effectue très lentement et exige deux ou trois jours; la purée de globules est alors agitée avec 3 volumes d'eau et 1 volume d'éther; séparation de l'éther par décantation; filtration de la solu- tion aqueuse sur papier; enfin, addition d'alcool et tout le reste comme ci-dessus. « Le dosage du fer a été fait par le procédé colorimétrique; ce procédé nous donne la seconde décimale à une unité près; chaque échantillon a été soumis à trois analj'ses au moins. » Il a été fait quatre préparations par la méthode rapide, sur quatre sangs différents. Les résultats ont été parfaitement concordants, dans les limites mêmes de l'approximation du dosage. » L'hémoglobine ainsi obtenue contient de 0,2930,30 de téi- pour 100. » Il a été fait trois préparations par la méthode lente, sur deux sangs différents, dont un est commun à la série précédente, les teneurs en fer, pour 100, ont été : o,34, 0,29, o,33 à 0,34- » C'est-à-dire que nous retrouvons le chiffre de Zinoffski deux fois sur trois par la méthode lente, nullement des chiffres plus élevés se rappro- chant des chiffres anciens. La méthode rapide donne régulièrement un chiffre de fer encore plus bas, plus éloigné de ces chiffres anciens que nous devons pour le moment renoncer à expliquer. » Le chiffre 0,29 à o,3o nous paraît être celui qui représente la teneur en fer du produit le plus semblable à l'hémoglobine telle qu'elle existe ( i335 ) dans le sang; le chiffre o,33-o,34 correspondrait à nn produit déjà altéré dans le sens de notre hypothèse préalable; voici nos raisons : » L'hémoglobine à 0,29-0,80 de fer se présente avec tous les caractères d'un pro- duit pur; en opérant suivant la technique que nous avons indiquée, on arrive à un résultat constant (à nos quatre préparations, il faut en joindre une exécutée par M. Dhéré en vue d'autres recherches, et dont le produit, analysé par nous, a donné une proportion de fer de 0,29 pour 100). )) L'hémoglobine à o,33-o,34 est obtenue dans des conditions qui, manifestement, laissent plus de place à une altération; un des deux sangs soumis à la préparation lente a subi un commencement de putréfaction; l'autre a donné pour une portion de l'hémoglobine à o,34, pour une deuxième portion de l'hémoglobine à 0,29: ce qui montre que le passage de l'une à l'autre est pour ainsi dire accidentel; nous n'en pouvons encore fixer le déterminisme. D'autre part, ZinolFski a obtenu son hémoglo- bine à 0,335 de fer par une technique qui diffère de la nôtre; notamment, pour se débarrasser des stroma, il employait une série de réactions chimiques très capables d'altérer une substance délicate. » Nous nous proposons de déterminer ultérieurement ce qui fait la dif- férence entre les deux produits; mais nous pouvons affirmer que ce n'est pas de l'eau de cristallisation; eu effet, l'hémoglobine à o,2C)-o,3o de fer ne change pas sensiblement de poids après avoir été chauffée pendant huit jours à 1 10° dans une étuve à toluol. » Enfin, il n'existe pas dans le sang plusieurs hémoglobines différant par leur proportion de fer et possibles à .séparer par une cristallisation fractionnée. I) L'expérience suivante en fait foi, en même temps qu'elle montre un noviveau cas de transformation d'une hémoglobine dans l'autre : les eaux-mères de notre quatrième préparation (ayant donné à 0° une abondante cristallisation d'hémoglobine à o,3o de fer), après avoir séjourné environ dix heures dans le laboratoire à la température ordinaire, furent remises à la glacière; au bout de quarante-huit heures, elles four- nirent une nouvelle cristallisation peu abondante; ces cristaux ayant été retirés, les eaux-mères furent placées dans un mélange réfrigérant à — lo". Les deux produits ainsi obtenus, purifiés par deux recristallisations successives, donnèrent une propor- tion de fer identique, à savoir o, 33-o,34. » ( im ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur un procédé permettant de retirer le sucre des bas produits à l'aide d'un appareil ordinaire à cuites de premier jet. Note de M. Pacl Lecomte, présentée par M. A. Ditte. « Depuis un certain temps déjà l'industrie siicrière cherche à perfec- tionner ses procédés de façon à extraire le sucre des jus sucrés, tout en supprimant le séjour dans les emj)lis et abrégeant de quelques mois la durée de la fabrication. Dans ces deux dernières années, on a pu atteindre en partie ce résultat à l'aide d'appareils spéciaux, mais ceux-ci sont coû- teux et leur emploi demande encore plusieurs jours pour le traitement des mélasses. » Le procédé ci-dessous indiqué nous permet d'éviter d'avoir recours à des appareils spéciaux et d'obtenir de suite le sucre des mélasses par une cuite de bas produits en grains dans un appareil ordinaire à cuite de pre- mier jet. » Une certaine quantité de mélasse étant introduite dans cet appareil, on fait le vide à 67"^'" et l'on envoie de la vapeur dans le premier serpentin de manière à grainer à haute température (95° environ); comme en même temps le grain doit se faire sous le plus petit vide possible, on ramène le vide à 52'="' pendant la durée du grainage. On doit opérer sur un petit pied de cuite. » Une fois le grain obtenu en très grand nombre, on commence l'alimentation avec des égouts portés à une température supérieure de auelques degrés à celle de la masse cuite, el comme pour réussir l'opération en un temps très court il faut un épui- sement immédiat de l'eau-mère, on serre la masse dès le début et l'on règle la soupape d'alimentation de manière à obtenir le maximum de serrage. Une fois la masse serrée à la limite voulue, on ouvre la soupape de manière à rendre l'alimentation plus rapide, de façon à rendre la masse liquide, jusqu'au moment où la fonte du grain devient à craindre. Quand le minimum de serrage est atteint, on ferme partiellement la sou- pape afin d'alimenter la cuite plus lentement, tout en regagnant graduellement le ser- rage maximum, en même temps que l'on épuise l'eau-mère au fur et à mesure de son arrivée. » La soupape subit donc successivement trois réglages qui donnent : 1° le point maximum de serrage (maximum variable avec la hauteur de masse cuite obtenue); 2° un point minimum de serrage obtenu par une alimentation relativement rapide; 3° de nouveau le point de serrage maximum en modérant l'arrivée des égouts; c'est là vraiment la période d'alimentation de la cuite avec épuisement de l'eau-mère dès son arrivée. » On doit en outre, à ce moment, de temps en temps, obtenir le plus rapidement ( i337 ) possible le point minimum de serrage et regagner le point maximum en fermant com- plètement la soupape. » On augmente le vide à mesure que la cuite monte pour terminer avec le plus o^rand vide possible. On laisse au contraire tomber la température, et la masse serrée au maximum est coulée à 70° environ. » Dans un essai, par exemple, on a constaté les résultats suivants : En partant d'une masse donnant à l'analyse 68, 4o de sucre, 7,74 de cendres, 8,83 de salin, on a obtenu, après une cuite de quatorze heures, d'une con- tenance de 220 hectolitres, une eau-mère à la coulée donnant 53, 20 de sucre, 1 1 ,92 de cendres et 4>46 de salin, tandis que le sucre provenant du turbinage de la masse cuite titrait 91,68. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — L'assimilation chlorophyllienne chez les plantes d'appartement ('). Note de M. Ed. Griffon, présentée par M. Gaston Bonnier. « On sait, depuis Ingenhouz, que les plantes renfermées dans les appar- tements vicient l'air si elles sont disposées loin des fenêtres, en situation peu éclairée. Corenwinder, ayant plus tard vérifié ce fait, en conclut que si les plantes qui servent à l'ornementation de nos maisons sont très difficiles à conserver, c'est que la lumière qu'elles reçoivent n'est pas suffisante pour que l'assimilation chlorophyllienne se manifeste d'une manière con- venable. » Il ne faudrait pas croire cependant que seul le manque de lumière soit cause de la débilité qui frappe ces végétaux. Les plantes, a-t-on dit, ne sont pas plus faites pour vivre dans nos demeures que les oiseaux pour être enfermés dans des cages. La plupart de celles que fait rechercher la beauté de leur feuillage ou de leurs fleurs sont, en effet, très sensibles aux courants d'air, aux abaissements de température, à la poussière, à la sécheresse de l'atmosphère, aux émanations du gaz d'éclairage, toutes conditions défa- vorables qui se rencontrent souvent dans nos maisons. D'autre part, les espèces d'appartement, placées dans des pots, sont presque toujours mal alimentées ou mal arrosées. )> Toutefois, si ces plantes élevées d'abord dans des serres finissent par (*) Travail du laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau, dirigé par M. Gaston Bonnier. ( .338 ) mener une vie plus ou moins misérable dans nos habitations, il n'en est pas moins vrai qu'elles peuvent y séjourner pendant un temps parfois assez long, ce que ne pourraient pas faire la grande majorité des plantes indi- gènes. On pourrait donc se demander si, dans la lumière atténuée de nos maisons, ces espèces n'auraient pas la faculté de décomposer l'acide car- bonique avec plus d'intensité que ne le font les autres végétaux ; si, de plus, celles qui prospèrent à l'ombre (jÇ(?^o/??a, Fuchsia, Gloxinia, Maranta, etc.) n'assimileraient pas le carbone plus activement que celles qui exigent une exposition près des fenêtres en pleine lumière (^Pelargoniurn, Palmiers, Cyclamen, elc.) » Afin de répondre à ces deux questions qui m'ont été suggérées par M. Cailletet, que je tiens à remercier ici, j'ai institué pendant l'hiver de 1H98 et l'été de 189g une série d'expériences dont je vais donner dans cette Note une rapide analyse. )i Des feuilles d'un palmier du genre Areca ont été placées dans des éprouvettes contenant de l'air riche en acide carbonique (8,27 pour loo); on a exposé ensuite ces dernières pendant quatre heures à la température de 1 5° au fond d'une petite chambre qui n'était éclairée que par une fenêtre située au nord, munie de rideaux, et ombragée par quelques hêtres élevés. On pouvait lire facilement dans cette chambre même des caractères fins ou écrits au crayon. Néanmoins, la lumière n'a pas été assez forte pour permettre la décomposition de l'acide carbonique; il y a eu dégagement de ce dernier gaz. De plus, je me suis assuré que la respiration seule s'était manifestée ; car, à égalité de volume, l'énergie respiratoire a été la même dans cette lumière affaiblie et à l'ob- scurité complète. » J'ai ensuite renouvelé l'expérience, mais en plaçant les éprouvettes immédiatement derrière les rideaux de la fenêtre; dans ce cas, il y a eu dégagement d'oxygène, et il en a été ainsi avec des thalles de Marchantia, desîrondes deFougères (Pohstichitm. Polypodiuni, Aspidiuni), des feuilles de Pelargonium, de Tradescantia, de Ma- ranta, à\4spidistra. Mais des feuilles de Maïs, de Salicaire, de Troène, fonctionnant dans les mêmes conditions, ont émis de l'acide carbonique. » Dans un coin de serre très ombragé, la température étant de 22°, des frondes de Pteris, des feuilles de Kentia, de Bégonia Rex, ont réduit un peu d'acide carbonique, alors que celles de Maïs et de Troëne en ont dégagé. » Les expériences qui précèdent prouvent donc : 1° que les plantes d'appartement n'assimilent pas dans les endroits sombres des pièces; 2° qu'elles continuent cependant à émettre de l'oxygène à des intensités lumineuses faibles, alors que, dans ces conditions d'éclairement, l'assimila- tion est inférieure à la respiration ou nulle chez la plupart des autres végé- taux, une exception devant être faite cependant, contme je m'en suis assuré. ( i339 ) pour (les plantes indigènes ombrophiles telles que des Fougères, des Mousses, le Lierre terrestre (Glehoma hederacea), etc. » En ce qui concerne la seconde question posée plus haut, je suis arrivé par tàton- ueinenls à obtenir des intensités lumineuses faibles qui permettaient l'assimilation chez certaines ])lantes, telles que des Fougères {Pteris, Aspidium), le Philodendron {Scindaspiis pertusus), le Bégonia Rex, des Sélaginelles, alors que, dans les mêmes conditions, d'autres plantes d'appartement dégageaient de l'acide carbonique. » Mais ce fait, qui n'a rien de surprenant puisqu'il se produit avec les végétaux ordinaires, ne prouve pas forcément que les espèces qui se plaisent à l'ombre dans nos demeures soient toutes adaptées à une lumière faible pour la fonction chlorophyllienne, et que celles qui exigent une exposition en plein soleil derrière les fenêtres aient besoin d'une lumière beaucoup plus forte pour décomposer l'acide carbonique. Le Pitlosporum, par exemple, prospère bien à une lumière vive, le Philodendron égale- ment, et cependant ils ont assimilé à une lumière très faible: par contre les Marantas qui préfèrent un jour voilé et brumeux ont dégagé de l'acide carbonique. Les raisons, en effet, qui font qu'une plante se plaît à tel éclairement plutôt qu'à tel autre sont complexes, et plusieurs d'entre elles peuvent être indépendantes de l'assimilation. » Il reste maintenant à expliquer pourquoi un certain nombre d'espèces d'appartement sont capables de séjourner pendant un temps assez long dans des chambres à une lumière très peu intense, alors que la plupart des autres plantes périssent rapidement. » On sait depuis de Saussure que la grande majorité des feuilles de nos herbes et de nos arbres émettent en vingt-quatre heures de cinq à dix fois leur volume d'acide carbonique. Or chez les plantes d'appartement les nombres qui mesurent l'intensité de la respiration sont tous très faibles; j'ai trouvé qu'en vingt-quatre heures une feuille de Pelargonium dégage i,8o fois seulement son volume d'acide carbonique; avec le Bégonia i?ea-j'ai obtenu le chiffre 1,27 et ce dernier s'est abaissé à 1,10 et i avec deux Palmiers, à 0,80 avec le Maranta, à 0,57 avec YAspidistra. M. Ad. Mayer ('), qui a étudié autrefois la respiration chez les plantes d'ombre, était déjà arrivé à des résultats analogues. Ajoutons que cette faible énergie respiratoire ne se rencontre pas seulement chez les feuilles adultes, qu'elle existe aussi chez les feuilles jeunes. « En somme les plantes d'appartement n'ont pas plus que nos espèces indigènes le pouvoir de décomposer l'acide carbonique à une lumière très faible. Dans les endroits peu éclairés de nos pièces, mais où l'on peut encore lire facileinent des caractères tracés au crayon, elles n'assimilent pas. Les minima d'intensité lumineuse auxquels la fonction chlorophyl- lienne est encore capable de s'exercer sont variables chez elles comme chez (') Ad. Maver, Ueber die ÀllinitingsinlensildtvonSchatlenpJlanzen{Land. Vers. Stat., t. LX). ( i34o ) les plantes de nos pays et de même ordre que ceux de ces dernières; de plus, il n'y a pas de relation nette entre ces minima et les préférences qu'elles manifestent pour des situations déterminées à l'intérieur de nos demeures. » Si cependant, à des lumières peu intenses, elles émettent parfois de l'oxygène alors que nos végétaux dégagent de l'acide carbonique, c'est que leur respiration peu active n'arrive pas à masquer la fonction assimilatrice. Grâce à ce faible pouvoir respiratoire, qui tient soit à leur nature propre, soit surtout aux mauvaises conditions dans lesquelles elles ont vécu, elles peuvent résister plus longtemps que d'autres dans nos appartements; car alors, quand même elles n'assimileraient que très peu ou pas du tout, elles consomment peu de matériaux et leurs réserves s'épuisent lentement, ce qui leur permet de végéter plus ou moins misérablement sans périr et d'attendre, si l'on veut les régénérer, qu'elles soient exposées à nouveau dans des conditions plus favorables à leur développement. » PHYSIOLOGIE. — Nouvel enregistreur pour les inscriptions continues. Note de MM. Auguste et Louis Lumière, présentée par M. Marev. « Les appareils inscripteurs utilisés jusqu'ici dans l'expérimentation physiologique n'ont pas pratiquement réalisé, d'une façon complète, l'un des desiderata de la méthode graphique : nous voulons parler de la conti- nuité de l'inscription. » Il arrive alors fréquemment que des phénomènes importants peuvent échapper à l'enregistrement ou ne se trouvent pas liés d'une façon suffi- sante à ceux qui les précèdent ou les suivent. » Une solution de ce problème vient bien d'être donnée par M. Roussy (' ), mais son enregistreur polygraphique ne peut sans doute pas être à la portée de tous les laboratoires : la grande précision, la multiplicité des usages auxquels l'auteur s'est attaché ont nécessairement eu comme consé- quence la complication de l'appareil et l'élévation de son prix. » De plus, il nous semble présenter un inconvénient d'une certaine importance; l'inscription s'effectuant à l'aide déplumes, les phénomènes capillaires qui résultent du dépôt de l'encre sur le papier paralysent cer- tains mouvements délicats des leviers. (') RoussY, Travaux de laboratoire. Nouveau matériel de laboratoire et de cli- nique. Paris, O. Doin, 1899. ( i34i ) » Dans la construction de notre appareil, nous sommes partis de ce principe que l'inscription devait s'effectuer sur papier enduit de noir de fumée; nous avons donc cherché à réaliser l'enfumage, l'inscription et le vernissage continus. » Notre enregistreur est d'ailleurs un instrument sans prétention, établi pour les usages courants. Il ne saurait être comparé aux inscripteurs de grande précision, principalement à l'appareil si complet et si précis de M. Chauveau, et ne peut être utdisé pour l'inscription des phénomènes qui exigent une grande vitesse de translation du papier. » Nous avons voulu simplement établir un appareil pratique, peu coû- teux, susceptible d'être mis en marche eu quelques minutes. » Il se compose d'un bâti en fonte ABC portant vers sa partie centrale un cylindre R, autour duquel on a enroulé la bande de papier qui doit porter les inscriptions; cette ^t 1 ji I liALkl a^^- Al _". ) bande de papier peut avoir une très grande longueur et permettre l'obtention de tracés continus pendant plusieurs heures. En se déroulant, elle passe sous une cuve D, dont le fond est légèrement cintré, et dans laquelle on fait passer un courant d'eau; à défaut d'eau courante, il suffit de maintenir la température au-dessous de 5o°, soit en renou- velant le liquide, soit en y ajoutant de temps en temps quelques morceaux de glace. » L'enfumage du papier s'elTeclue en /, sous cette cuve, au moyen d'une rampe/, dans laquelle on fait arriver du gaz d'éclairage carburé par son passage dans un flacon rempli de pierre ponce imbibée de benzine; cette rampe est animée d'un mouvement C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N- 20.) 174 ( i342 ) alternatif à Faide du petit moteur électrique M2. L'arbre de ce moteur porte une vis tangente V, qui actionne la roue Kj, sur l'axe de laquelle est montée une manivelle F rattacliée à la rampe par une pièce E. Celle dernière est guidée par des glissières et peut être montée sur galets pour diminuer les frottements. » Ces conditions : mouvement de va-et-vient de la rampe, contact intime du papier avec la surface refroidie de la cuve, permettent un noircissage régulier, continu, sans avoir à redouter l'inflammation. » Après son noircissage, la bande de papier passe sur un cylindre de renvoi R,, puis arrive au cylindre R3, dans le voisinage duquel les tambours, manomètres et appareils enregistreurs se trouvent disposés; l'inscription a lieu suivant une généra- trice de ce cylindre et le papier, continuant sa marche, passe sur le cylindre R^ dis- posé au-dessus d'une cuvelle U servant au vernissage. » Celte cuvette contient une solution à 5 pour 100 de mastic en larmes dans le chlo- roforme, dont le niveau constant est maintenu au moyen d'un flacon de Mariolte. » L'entraînement du tracé est réalisé par les cylindres R5 et R'j, entre lesquels la bande de papier est laminée; le cylindre inférieur R5 reçoit son mouvement du petit moteur électrique M, dont on réduit la vitesse à l'aide de la vis tangente V,; le cylindre supérieur Rj, qui est caoutchouté, est sollicité par des ressorts qui lui font exercer sur le papier une pression suffisante pour assurer l'entraînement de la bande. » Une dislance d'environ o™, 5o entre R4 et R5 est suffisante pour permettre au vernis de sécher. Le tracé terminé peut être enroulé enfin sur une bobine Rg, que l'on peut actionner de temps à autre à la main. » On peut faire varier dans des limites assez étendues, à l'aide de rhéostats conve- nables, la vitesse de déroulement du papier. » Un dispositif de même genre permet aussi de régler la marche de la rampe à gaz et d'avoir un noircissage plus ou moins intense. )> Les tracés ainsi obtenus sous forme de bandes ne peuvent pas être consultés avec facilité. Nous préférons les découper en feuilles qui sont numérotées et rassemblées sous forme de livre, renfermant ainsi, sans qu'il en manque une seule seconde, l'inscription des phénomènes qui se sont déroulés au cours d'une expérience, quelle qu'en soit la durée. » M. PiiiPSON adresse une Note intitulée : « Sur un gaz obtenu du cyano- gène, qui paraît être identique à l'argon ». A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures et demie. M. B. ( «343 ) BUIXETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i4 mai 1900. Traité de Magnétisme terrestre, par M. E. Mascart, Membre fie l'Institut, Directeur du Bureau météorologique. Paris, Gauthier-Villars, 1900; I vol. gr. in-S". Recherches expérimentales sur l'alcoolisme aigu, par M. Nestor Gréhant. Paris, Félix Alcan, igoo; i fasc. in-S". (Présenté par M. Bouchard pour le concours du prix de Médecine et Chirurgie, fondation Montyon.) Annales du Conservatoire des Arts et Métiers, publiées par les Professeurs; 3® série, t. I. Paris, Gauthier-Villars, 1899; i vol. in-8°. Journal de la Société nationale d'Horticulture de France; 4* série, t. I, avril 1900. Paris; i fasc. in-8°. Journal des inventeurs. Rédacteur en chef: Henry de Graffigny. N° 246. Paris, E. Bernard et C'*; i fasc. gr. in-S". Vegetationen i Rio Grande do Sul, af C.-A.-M. Lindman, med 69 bilder och 2 kartor. Stockholm, 1900; i vol. in-8°. Index Desmidiacearum cilationibus locupletissimus atque bibliographia, auctore C.-F.-O. NoRDSTEDT. Berolini, 1896; i vol. petit in-4°. Descriptive note of the Sydney coal-field Cape Breton, Nova Scotia.... by HuGH Fletcher. Ottawa, 1900; i fasc. in-8°. Preliminary report on the Klondike gold fields Yukon district, Canada, by R.-G. Me Connell. Ottawa, igoo; i fasc. in-8°. Ueber die Pankratiastenohren der japanischen Ringer, von Yasusaburo Sakaki. Tokio, 1899; ^ ^^^c. petit in-4''. Die Chronik der Sevcenko-Gesellschaft der Wissenschaften; n° 1. Lemberg. 1900; I fasc. in-8''. Proceedings of the Royal Society of Edinburgh, session 1899- 1900, vol. XXIII, nM; 1 fasc. in-8°. ( i344 ) ERRATA. (Séance du 7 mai 1900.) Note du P. Colin, Positions géographiques et observations magnétiques sur la côte orientale de Madagascar : Page ,.3,, ligne ,8, au lieu de le maximum de perturbation, Use. le maximum de déclinaison. Note de M. Maœlme Cornu, Sur un tubercule alimentaire nouveau du Soudan, l'Ousounify : Page 1.70, ligne 16, au lieu de deuxième partie du rayon, lise, dixième partie du Ta"ge ,.7>, ligne 3, au lieu de cultivée en larges terrains, lise, cultivée en larges terrines. N" 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.i M mai 1900. MEMOIRES ET COMMUNICATIOÎVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Ministre de l'Instruction publiquk adresse une anipliation du Décret ([iii approuve l'élection de M. Suess comme Associé étranger par suite du décès de Sir Franklaiid i^Sâ M. A. Cornu. — Sur un appareil zénithn- Pages. nadiral destiné à la mesure des distances /.éuithales d'étoiles voisines du zénith.... laS.'i M. M.isCAHT fait hommage à l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le litre ; « Traité de magnétisme ter- restre > 1291 IVOMIIVATIOIXS. Commission chargée de juger le concour.s du prix Godard pour 1900 : MÎM. Guyon, Bouchard, Lannelongue. Potain, Brou- ardel >29i Commission chargée de juger le concours du prix Parkin pour 1900 ; MM. Bou- chard, d'Arsonçal, Brouaidel, Potain, Duclaux, Guyon 1291 Commission chargée de juger ,1e concours du prix Bellion pour 1900 : MM. Bou- chard, Potain, Guyon, Brouardel, Lanneiongue i'i9' Commission chargée de juger le concours du prix Mége pour 1900: MM. Bouchard, Guyon, Potain, Lannelongue, Marey... 1(91 Commission chargée de juger le concours du prix Dusgate pour 1900 : MM. Bou- chard, Potain. Brouardel, Lannelongue, Marey i '9 1 Commission chargée de juger le concours du prix Lallemand pour igoo ; MM. Bou- chard,Marey, Banvier, Potain, d'Arson- val 1291 Commission chargée de juger le concours du prix du baron Larrey pour 1900 : MM. Lannelongue, Guyon, Bouchard, Brouardel, Potain 1 291 Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Physiologie expéri- mentale jpourujoo ; MM. Marey, d'Arson- i'al,Chauveau, Bouchard, Van Tieghem. lagi Commission chargée de juger le concours du prix Pourat pour lyoo : MM. Ma- rey, Bouchard, d'Arsonval, Chauveau, Brouardel ) 291 Commission chargée de juger le concours du prix Martin-Damourette pour 1900 : MM. Bouchard, Marey, d'Arsonval, Potain, Chauveau, Guyon 1291 MEMOIRES PRESENTES. M. FiRMiN L.lRROQUE soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Sur les vibrations nerveuse et psycho-nerveuse d'ordre musical et sur la vibration psycho-nerveuse d'ordre pure- ment intellectuel » M. Georges B.iCK adresse une Note relative à un ballon d'une construction spéciale.. 1292 M. E. HoGER adresse un complément à sa Communication du 4 décembre 1899 sur la Navigation aérienne 1292 CORRESPONDANCE. M. Burdon-Sanderson, élu Correspondant pour la Section de Médecine et Chirurgie, adresse ses remerciments à l'Académie. .. M. Y. Delage prie r.\cadémie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Section d'Anatomie et Zoologie, par suite du décès de M. Blanchard 1292 M. le Ministre des Affaires étrangères transmet à l'Académie des documents qu'il a reçus de M. le Chargé d'Affaires de France à La Paz et qui sont relatifs à un bolide tombé en Bolivie 1292 M. Le Roy. — Sur les séries divergentes... isgS N° 20. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. i3oo iSo.î Pages. M. L. Desaint. — Sur la représentation des fonctions non uniformes isgfi M. H. Buisson. — Sur une modification des surfaces métalliques sous l'influence de la lumière 1298 M. ÉsiiLE Steinmann. — Sur les propriétés Ihermo-clcctriqucs de divers alliages.... M. ALnERT TuRrAiN. — Transmissions duplex et diplex par ondes électriques... MM. Joseph V'allot. Jean et Louis Lecarme. — Expériences de télégraphie sans fil on ballon libre i-iof) M. D. T0MMASI. — Dispositif destiné à empêcher l'interception des dépèches dans la 'Télégraphie sans fil i3o7 M. DE FoRCKAND. — Sur les peroxydes de calcium hydratés iSoS M. L. Dumas. — Sur les transformations allotropiques des alliages de fer et de nickel 1 3i i M. FoNZES-DiACON. — Préparation de quelques composés de l'aluminium et des dérivés hydrogénés correspondants i3i4 M. V. Thomas. — Dosage du thalliuni i3i6 AI. E. Baud. — Action du chlorure d'alu- minium anhydre sur l'acétylène i3iy Bulletin bibliographique Errata Pages. M. V. Grignard. — Sur quelques nouvelles combinaisons organo-métalliques du ma- gnésium et leur application à des syn- thèses d'alcools et d'hydrocarbures 1822 M. GuERBET. — Santalènes et sanlalols. . . . i324 M. G. Gessard. — Sur la tyrosinase iS-j^j M. Gabriel Bertrand. — Sur l'oxydation do l'érytlirile par la bactérie du sorbose; production «l'un nouveau sucre : l'éry- tlirulose i33o MM, L. Lapicque et H. Gilardoni. -^ Sur la teneur en fer de l'hémoglobine de cheval i333 M. Paul Lecomte, — Sur un procédé per- mettant de retirer le sucre des bas pro- duits A l'aide d'un appareil ordinaire à cuites de premier jet i336 M. En. Griffon. — L'assimilation chloro- phyllienne chez les plantes d'apparte- ment 133^ MM. Auguste et Louis Lumière. — Nouvel enregistreur pour les inscriptions conti- nues iSijo M. P. Phipson adresse une Note intitulée : « Sur un gaz obtenu du cyanogène, qui parait être identique à l'argon » 1342 1343 i344 PARIS. —IMPRIMERIE G AUTHI E R-VI LL A RS , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Ce'ran/ .* tiàOTBlBli-Vll.Làlti. JUN16ÏI0O 1900 ^ÙV] PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAB Jim. LES 9E€aÉr%IKB9 PBHPÉTVEEiS. TOME CXXX. N^21 (21 Mai 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustias, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANSv LES SÉANCES DES 2.'3 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de se? Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. (Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de Sa pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadi sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les ports relalils aux prix décernés ne le sont qu'ai que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. - Article 2. — Impression des travaux des Savai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persC' qui ne sont pas Membres ou Correspondants de j demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'o sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui lait la présentation est toujours noi» mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E autant qu'ils le jugent convenable, comme ils l pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de l'Académie. Article 3. Le ion à tirer de chaque Membre doit être re l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ta jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à l> le litre seul du Mémoire est inséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvové au Compte rend vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Plane/tes et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais di leurs; il n'v a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernem«r Article 5. Tous les six mois, la Commission administrali un Rapport sur la -Wiiation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Acadimie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MK. les Secrétaires perpétuels sont priés déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, a\ant 5''. Autrement la présentation sera remise à la séance si UN 15 l»0O COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SÉANCE DU LUNDI 21 MA[ 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Recherches sur la formation de r acide azotique pendant les combustions : carbone; par M. Berthelot. « La formation de petites quantités d'acide azotique, ou plus exactement d'oxydes de l'azote transformables en cet acide, dans la combustion de l'hydrogène et des gaz et matières hydrocarbonés, a été observée par une multitude de chimistes, et tout d'abord par Cavendish, au cours de ses célèbres expériences sur la production de l'eau : mais elle n'a pas été, à ma connaissance, l'objet d'une étude systématique. C'est cette étude que j'ai entreprise, en utilisant mes très nombreuses déterminations des cha- leurs de combustion et de formation des composés organiques. Pendant l'exécution de ces déterminations, qui s'élèvent à plus d'un millier, j'ai G R , 1900, I" Semestre. (T, CXXX, ^■■ 21.) 17^ ( i346 ) dû mesurer ch;iqiie fois la petite dose d'acide azolique formée, en raison de l'oxydation simultanée de l'azote, contenu dans l'oxygène employé. » Le carbone, les composés binaires, ternaires et quaternaires, for- més par l'association du carbone avec l'hydrogène, le chlore, le soufre, l'oxygène, l'azote lui-même, sous les formes diverses d'amides, de nitriles, de dérivés nitrés, ont été l'objet de mes recherches. » Je piirlerai d'abord de ia combustion des éléments, carbone, soufre, hydrogène, avant de résumer les observations relatives à leurs composés. » L'acide azotique a été recueilli, suivant les cas, dans l'eau ou dans une solution étendue de potasse. Par exemple, on place dans la bombe lo*^*^ d'eau pure, qui absorbent, sous l'infltience d'un re|)os prolongé, l'acide azotique et la vapeur nitreuse. D'autre part, les gaz dégagés par la détente finale de la bombe, ou bien émis par la réaction initiale de l'oxygène libre et de l'air sur le corps combustible, sont dirigés dans une solution alca- line. Dans tous les cas, l'acide azotique est transformé finalement en bioxyde d'azote et ce dernier est titré directement, en l'absorbant par le sulfate ferreux. Rappelons d'ailleurs que le peroxyde d'azote et l'acide azo- teux, en présence de l'oxygène et d'une quantité d'eau notable, se trans- forment rapidement en acide azotique, à la température ordinaire. Les dosages indiquent donc la totalité de l'azote oxydé. » J'ai fait varier les poids du corps combustible entre des limites consi- dérables, tout en prenant la précaution de maintenir constamment l'oxy- gène en grand excès. La combustion elle-même a eu lieu dans mes expériences de différentes façons. » En effet, la combustion peut être explosive et uniforme, lorsque deux gaz combustibles, tels que l'hydrogène et l'oxygène, sont mélangés à l'avance à proportions équivalentes, ou bien mélangés avec un excès de l'un ou l'autre des composants. Cette combustion uniforme peut être provoquée d'ailleurs, soit dans une capacité close considérable, à volume constant, condition où la température et la pression atteignent leur maximum; ou bien a l'orifice d'un chalumeau métallique, le mélange ayant eu lieu au contact de l'orifice, et le jet eutlammé étant projeté dans une atmosphère il pression constante, laquelle refroidit aussitôt les produite. » On peut encore brûler peu à peu le gaz combustible, dirigé en courant dans une atmosphère d'oxygène à pression constante ; ou bien opérer inver- sement, au moyen d'un jet d'oxygène dirigé dans un gaz combustible. » La combusiion d'un corps combustible solide (ou d'un liquide peu vola- ( i3/i7 ) til) peut avoir'lieu également d'une façon subite et rapide, à volume con- stant, lorsque ce corps est enflammé au centre de la bombe calorimétrique dans l'oxygène comprimé; ou bien elle se développe peu à peu, d'une façon progressive, sous l'influence d'un courant d'oxvgène, ou d'air, dirigé sur le combustible solide, préalablement enflammé, ou maintenu à une tempé- rature convenable, par l'application d'une source extérieure de chaleur. Toutes ces conditions sont capables de jouer un rôle essentiel dans l'oxyda- tion de l'azote et d'en modifier beaucoup le caractère et la grandeur. » J'exposerai d'abord les faits observés, puis je chercherai à en tirer quelques dériuctions générales, spécialement en ce qui touche l'interven- tion de la chaleur et de l'électricité dans les phénomènes attribués jus- qu'ici, d'une manière vague, à la propagation de l'action chimique par entraînement. » En effet, les réactions accomplies au sein de gaz préexistants, em- ployés en excès, aussi bien que les réactions où des gaz nouveaux prennent naissance, toutes ces réactions, dis-je, en r;iison de leur caractère chimique même, ou bien en raison du contact des gaz avec d'autres corps solides ou liquides mauvais conducteurs, sont susceptibles de provoquer la formation de champs électriques, champs continuellement variables comme position, étendue et intensité, et entourés de couches gazeuses diélectriaues. » Il en est de même des inégalités de température, qui se produisent entre les différentes portions d'une même masse gazeuse, ou bien entre cette masse et les corps solides mis en contact avec elle. En général, dans les réactions chimiques, il est nécessaire d'envisager séparément les énergies mises en jeu dans un milieu physiquement homogène et maintenu à une température constante, et les énergies qui interviennent, tant dans un milieu plivsiquement hétérogène que dans un milieu homogène dont les diverses régions sont à des températures inégales. Dans ces derniers cas et particulièrement si certaines régions gazeuses présentent la température ordinaire, on voit apparaître des champs électriques, et autour d'eux ces phénomènes d'effluve et d'influence, susceptibles de produire des effets inattendus, et notamment la genèse des corps endothermiques, tels que les oxydes de l'azote, l'ozone, l'acide persulfurique, l'azotite d'ammo- niaque, etc. Il y a là tout un ordre d'expériences, de considérai ions et de déductions nouvelles, fort importantes pour la mécanique chimique et qui expliquent bien des formations en a[)parence paradoxales. ( .348 ) I. CARBONE. Première série. — Pression : a5 atmosphères. Combustion centrale, à volume constant, dans l'oxygène contenant 8 centièmes d azote. 1° Carbone amorphe, exempt d'hydrogène (') : Pour is' de carbone. Poids du carbone. AzO'H. AzO'H. Az. er S"- ^^ , Ef 0,4343 0,0173 0,040 0,009 0,6529 o,o466 0,071 0,016 o,8ii3 0,0570 0,070 o,oi55 o,84i o,o3o8 0,037 0,008 0,8758 0,0878 0,043 0,0095 0 . 94o5 0,0422 0,045 0,010 Moyenne o,o5i 0,01 1 » Relation de poids entre le carbone brûlé el l'acide azotique formé. — On voit par ces chiffres que la proportion relative d'acide azotique formé n'est pas rigoureusement proportionnelle au poids du carbone; il serait d'ailleurs difficile qu'il en fût ainsi, la combustion ne s'effectuanl évidemment pas d'une façon uniforme et identique; car elle a lieu avec des fragments de charbon irréguliers et qui s'enflamment tantôt sur un point, tantôt sur un autre. Cependant les écarts ne sont pas extrêmement consi- dérables par rapport à la moyenne, n'atteignant pas du simple au double. » On voit, d'une façon générale, que la dose d'acide azotique formé est plus forte pour les poids les plus considérables de carbone. » Doses relatives d'azote et d'oxygène entrées en combinaison . — Pour en compléter la signification, il convient de rappeler que iK'" de carbone s'unit en brûlant avec 2^%66 d'oxygène pour former de l'acide carbonique ; d'où il résulte que le poids de l'azote, combiné simultanément avec l'oxy- gène, s'est élevé seulement à ttj^ ou 4 millièmes du poids de l'oxygène uni au carbone, le poids de l'oxygène changé en acide azotique étant égal à os^o3I5, c'est-à-dire à ~ environ de l'oxygène changé en acide car- bonique. Le rapport atomique des produits des deux réactions a été en moyenne : io6CO^:AzO»H, avec une variation de 25 à 4o centièmes, en moins ou en plus. )) Conséquences thermochimiques. — Si ces formules représentaient les (') Purifié par le chlore au rouge vif. ( i349 ) produits immédiats de la combustion, toutes deux répondraient à un dé- gagement de chaleur, soit 94'^"', 3 X io6 pour CO'' el H- 5'^''i,3 pour AzO^H gazeux. Mais il n'est guère douteux que la formation de l'acide azotique, AzO'H, est précédée par celle du peroxyde d'azote, AzO'. En effet, la bombe, ouverte immédiatement après la combustion, renferme des vapeurs rouges parfaitement visibles, vapeurs qui sont absorbées ensuite par l'eau mise au fond du vase dans les combustions calorimétriques, si Fou retarde l'ouverture du vase. » Or la formation du peroxyde d'azote est endothermique, répondant vers20o"à —7^^', 9. En supposant le produit initial constitué par du bioxyde d'azote, AzO^, il y aurait même absorption de — 21*^^', 6 dans sa formation. » En tout cas, la formation des oxydes de l'azote dans les combustions doit être envisagée comme endothermique en soi, c'est-à-dire accomplie au moyen d'une énergie étrangère. La chaleur de combustion considé- rable du carbone, de l'hydrogène ou du soufre suffit parfaitement pour rendre compte de l'origine d'une semblable énergie. Mais elle opère par des voies intermédiaires, chimiques et physiques, jusqu'ici obscures, et sur lesquelles je reviendrai. » Rendement. — Le rendement, c'est-à-dire la proportion entre l'azote intervenant et l'azote entré en combinaison, ne doit évidemment pas être établi d'après le poids total de i'azote contenu dans les vases, mais d'après le rapport entre l'oxygène consommé et l'azote auquel il était originaire- ment mélangé. Ce rapport étant en fait de 8 centièmes en volume, c'est- à-dire 7 centièmes en poids, et le poids de l'oxygène consommé par gramme de carbone étant 28%66, dès lors ce dernier l'enferme os%38 d'azote, dont oS'', 01 1 sont entrés en combinaison : soit ^s ou 3 centièmes de l'azote initial, ce qui ferait i3 centièmes d'acide azotique, AzO'H. Tel est le rendement sous une pression de 2 5 atmosphères et dans les conditions de l'expérience. » 2° Carbone graphite (provenant de la fonte de fer et purifié). — La combustion dans la bombe a exigé l'intervention de doses auxiliaires de naphtaline, variant entre un sixième et un quart du poids du graphite. Eu tenant compte de la formation de l'acide azotique, qui répondait à cet auxi- liaire dans mes essais, il restait pour l'oxydation d'un gramme de graphite des doses d'acide azotique voisines, en moyenne, de oe',oio, c'est-à-dire représentant seulement le cinquième de la dose formée sous l'influence du même poids de carbone amorphe. ( i35o ) » 3° Carboise diamant. — Ce corps brûle clans les mêmes conditions. Il a fourni (déduction faite de l'acide azotique atlribuable à un neuvième de son poids en naphtaline auxiliaire) pour i^"^ de diamant : oS'",oi5 d'acide azotique. Avec le diamant brut : o^"", 017 d'acide azotique. Cela fait un tiers du poids relatif fourni par la combustion du même poids de carbone amorphe. » Ces écarts sont attribuables à la difficulté plus grande de la combustion du diamant et du graphite. » J'ai dû me demander s'il y avait formation d'ammoniaque dans la com- bustion du carbone, c'est-à-dire combinaison simultanée de l'azote avec l'oxygène et les éléments de l'eau, existants dans l'atmosphère comburante. Les produits de trois opérations successives, exécutées chacune sur un poids de charbon amorphe voisin de i^"", en to.ut 2.^,6, à une pression de aS at- mosphères comme ci-dessus, ont été réunis. Ils ont fourni oS'',ooi45 d'am- moniaque, soit pour iS'' de carbone : 0^^,00046 d'azote uni à l'hydrogène. Ce poids représentait —r ou 4 pour cent du poids de l'azote uni à l'oxvgène simultanément. La formation de l'ammoniaque dans ces conditions est clone réelle, mais secondaire. Elle peut être attribuée à la formation d'une dose correspondante d'azotite d'ammoniaque, conformément à la réaction qui forme ce composé par la combinaison directe de l'eau et de l'azote, soumis à l'action de l'effluve électrique. Deuxième série. — Combustion centrale dans une atmosphère d'oxygène, renfer- mant 8 centièmes d'azote, sous la pression atmosphérique, c'est-à-dire à pression constante. » Câhbone amorphe. — On a oj)éréavec du charbon de bois, lequel peut être assimilé suffisamment à du carbone amorphe, pour les essais actuels. Ce charbon était porté au rouge préalablement au moyen d'une flamme et projeté ensuite dans une petite capsule, suspendue au sein d'un flacon de 4 litres rempli d'oxygène. Le charbon s'éteint parfois : on pèse alors ce qui reste. Poids Pour iS' de charbon brûlé. du charbon brûlé. AzO'H. AzG'H. Az. 0,41 gr o,ooo34 0,00082 0,00018 0,55 (') 0 , 00008 4 )) » 0,48 o,ooo5i Moyenne. . . . 0 , 00092 0,00020 . . 0,00087 O,OO0IQ (') Le charbon a mal brûlé. ( i35i ) >) Relations de poids entre le carbone brûlé et l'azote fixé. — La propor- tion de l'acide azotique formé, et par conséquent celle de l'azote entré en combinaison dans ces essais, ont été beaucoup plus faibles : car elles se sont élevées seulement à 1,7 centième, c'est-à-dire au soixantième des quantités observées dans la bombe, sous une pression vingt-cinq fois aussi grande, mais dans des conditions d'échauffement par incandescence cen- trale beaucoup plus rapides. » Relation entre l'azote et l'oxygène entrés en combinaison. — Sous la pression atmosphérique, elle répond seulement pour l'azote à 0,00019 I ou 70 millionièmes du poids de l'oxygène uni au carbone, le poids de l'oxy- gène uni à l'azote étant ^^^ environ du poids de l'oxygène uni au carbone; ce qui fournit le rapport suivant entre les deux réactions : /ioooCO" : AzO*H. » Le rendement est exprimé par le rapport — ^ > soit sensible- ^ ^ ' ' 0,00019 1000 ment du poids de l'azote initial; ce qui ferait un peu plus de ~ d'acide azotique, AzO^ H. » On voit combien ces chiffres sont inférieurs à ceux obtenus sous une pression de 25 atmosphères à volume constant. Or, les quantités de cha- leur dégagées sous ces différentes pressions sont peu différentes. Mais la température est plus élevée sous pression : à la fois, parce qu'on opère à volume constant et parce que l'accroissement de pression diminue la disso- ciation de l'acide carbonique. Toutefois, l'écart de température attribuable à cette double cause ne semble pas assez considérable pour justifier l'écart énorme observé dans la formation des composés oxygénés de l'azote. » Observons d'ailleurs que cet ordre de raisonnements exigerait une identité des autres conditions, ce qui n'a pas lieu en réalité. En effet, le calcul de la température de combustion suppose la combinaison simultanée de la totalité des éléments mis en présence dans une étendue donnée, hypothèse évidemment inacceptable ; cette combinaison totale a peut-être lieu au point même où le carbone et l'oxygène sont mis d'abord en contact; mais l'oxy- gène se trouvant presque aussitôt, sinon même tout d'abord, en excès, il abaisse par là même la température de l'ensemble. I 1 ( i352 ) Troisième série. — Comhus/iun dans iair, sous la pression normale constante. » Carbone amorphe. — On a opéré avec du charbon de bois, en petits morceaux. Mais l'expérience se fait mal dans des conditions de combus- tion centrale. Pour obtenir des résultats réguliers, on a dû la réaliser en plaçant le charbon sur une nacelle de porcelaine, disposée dans un long tube de verre, chauffé extérieurement par une flamme de gaz et traversé par un courant d'air convenablement réglé. » Ces conditions sont notablement différentes de celles des deux pre- mières séries. » Voici les résultats : Poids du charbon brùIt'. Pour 16' de chai ■bon brûlé. AzO'H. AzO'H. Az. 0,62 o,oooo53 0 , 000086 0,000019 0,74 0,000107 0,000107 0,000024 Moyenne . . 0 , 000096 0,000021 » Relations de poids entre le carbone brûlé et l'azote ^xé. — Ici la propor- tion de l'acide azotique formé et celle de l'azote entré en combinaison ont encore baissé, car elles sont égales aux 2 millièmes (0,002) de celles ob- servées dans la bombe, avec l'oxygène à 25 atmosphères, et au neuvième des proportions observées dans l'oxygène, sous la pression atmosphérique. » Relation entre l'azote et l'oxygène entrés en combinaison. — En opé- ,, . ,, , , I, . , 0,000021 I o -ri- rantavec 1 air, elle repond, pour 1 azote a — p; == -^5 ou o millio- r ' 1 2,600000 1^0000 nièmes du poids de l'oxygène uni au carbone. IjC poids de l'oxygène uni à l'azote est ^j^ environ du poids de l'oxygène imi au carbone, ce qui fournit le rapport suivant entre les deux réactions : 36oooCO=:AzO'H. J . • ' « .0. 186200 .. , T , » Le rendement est exprime par le rapport > soit j^^ sensiJjle- ment du poids de l'azote initial ; ce qui ferait —^ d'acide azotique, ÀzO' H. » La chaleur totale dégagée est sensiblement la même qu'avec l'oxy- gène pur, sous la même pression constante; mais la température est beau- coup j)lus basse, à cause de la nécessité d'échauffer une masse inerte d'azote, s'élevant presque au quadruple de l'oxygène consommé. » Cependant les quantités d'acide azotique formées dans l'air par la ( i353 ) combustion, quelque faibles qu'elles soient, ne sauraient être regardées comme négligeables pour l'agriculture des peuples civilisés; car elles sont transmises à la terre arable par la pluie et les rosées. w Je vais essayer d'en donner quelque idée. Par exemple, admettons que dans le département de la Seine il se brûle, chaque année, 4 millions de tonnes de combustibles divers, houilles, pétroles, etc., chiffre approxi- matif donné par les statistiques, et assimilons cette combustion à celle du charbon : il en résulterait une production annuelle d'environ 36'7,ooo''s d'acide azotique, soit looo''^ par jour. Cela ferait, par chaque hectare de ce département et par an, 8''^ environ d'acide azotique provenant des industries humaines: tel est l'ordre de grandeur de l'influence exercée par les com- bustions d'une grande ville. Des évaluations analogues, quoique plus va- gues, étendues à la France entière donneraient, pour les seuls combus- tibles sus-indiqués, o^"', i d'acide azotique par hectare. Mais ce chiffre est beaucoup trop faible, en raison de la consommation du bois, des herbes et broussailles, de la tourbe, etc., lesquels le porteraient à plusieurs déci- grammes par hectare, d'après les évaluations les plus probables. Sans insister plus qu'il ne convient sur ces chiffres, il a paru utile de les signaler, pour montrer lintérèt que présente en agriculture la formation de l'acide azotique pendant les combustions industrielles. » Quoi qu'il en soit, le rôle de la pression dans la formation de l'acide azotique pendant les combustions ressort avec pleine évidence des trois séries d'expériences que je viens d'exposer; celui de l'électricité sera dis- cuté plus loin. » Je vais maintenant rajjporter celles qui concernent le soufre et l'hy- drogène, c'est-à-dire des éléments, avant d'examiner les observations faites sur les combinaisons de ces éléments. " CHIMIE. — Limites de combustibilité par l'oxyde de cuivre au rouge de l'hydrogène et des gaz carbonés dduès de grands volumes d'air. Note de M. AkmaiVD Gautier. « En passant sui- l'oxyde de cuivre au rouge, l'hydrogène et les hydi-o- catbures sont transformés en eau et en acide carbonique; mais cette oxyda- tion est déjà retardée, dans une certaine mesure, par les produits mêmes qui se forment; et, dans le cas où l'hydrogène ou les vapeurs combustibles sont mélangés d'avance à de grands volumes de gaz inertes, on peut se demander si leur combustion est totale. C. K., 19UU, i" Semestre. (1 . CXXX, N" 21.) I/O ( .354 ) )) La question, intéressante en elle-même, de l'influence des grandes masses de gaz étrangers sur la combustibilité de l'hydrogène et des hy- drocarbures, se pose nécessairement à propos de la recherche des gaz hy- drogénés de ratmosi)hère. On sait qu'en faisant passer de l'air lavé aux alcalis et parfaitement sec sur de l'oxyde de cuivre au rouge, Boussingault observa, il y a longtemps, qu'il se produit toujours un peu d'eau et d'acide carbonique ('). Il existe donc des vapeurs combustibles dans l'air, mais l'on ignore dans quelles limites leur combustion par l'oxyde de cuivre permet de les doser ou de reconnaître leur nature. » J'examinerai surtout ici les cas de l'hydrogène et du gaz des marais. J'ai montré, en effet, par des expériences déjà anciennes ('), que de tous les gaz combustibles, mélangés à l'oxygène en léger excès, l'hydrogène est, après l'oxyde de carbone, le plus facile à brûler; que sa combustion commence à i8o°et même au-dessous; qu'au contraire le gaz des marais est de tous les hydrocarbures gazeux le plus résistant. Les autres gaz com- bustibles se placent entre ces deux termes limites; il y a donc lieu de les choisir plus particulièrement pour élucider la question qui nous occupe. » J'ai d'autre part observé et annoncé que l'hydrogène libre existe dans l'air atmosphérique ('), et l'on a cru pouvoir conclure des expériences de J.-B. Boussingault et d'autres auteurs, aussi bien que d'hypothèses fondées sur la formation naturelle du méthane dans le sol ou par les volcans, que ce dernier gaz était l'hydrocarbure principal entrevu dans l'atmosphère. Il convenait donc, à ces divers points de vue, de prendre avant tout l'hy- drogène et le méthane pour étudier les limites de la combustibilité des gaz hydrogénés lorsqu'ils sont dilués dans de grands volumes d'air. >) Préparation des mélanges dosés d'air déshydrocarburé et de gaz com- bustibles. — Pour obtenir des mélanges dosés d'hydrogène (ou d'hydrocar- bures) et d'air, il faut d'abord priver ce dernier de toutes ses vapeurs com- bustibles. Dans ce but, l'air fdtrésur coton de verre circule successivement dans un absorbeur à lessive de potasse, absorbeur spécial à serpentin que j'ai décrit ailleurs ('); il passe ensuite dans un large tube en U plein de cristaux humides d'hydrate de baryum qui lui enlèvent les dernières traces de CO-, puis sur une colonne de chaux sodée suivie d'un tube à anhydride (') Ann. de CJnin. et Pkys.. 2° série, l. LVII, p. 161. On doit remarquer loulefois que les expériences de Boussingault ont été faites à Paris et qu'il fait ses réserves pour l'air des hautes régions, p. iSa, toc. cit. (') Bull. Soc. cliini., 3" série, t. XIII, |). i, et Comptes rendax. t. CXXII, p. 569. C) Comptes rendus, t. CXXVII, p. 698. ('■) Bull. Soc. cltim., 3'' série, t. XXIII, p. r4i. ( i355 ) phosphorique qui le sèchent complètement, enfin dans deux tubes succes- sifs, chacun de SS*^™ de long, chargés d'oxyde de cuivre porté au rouge ( ' ) ; on s'est assuré que, dans ces conditions, un troisième tube à oxyde de cuivre placé à la suite ne donne pUi s sensiblement d'eau ni d'acide carbonif[ue(-V Ainsi privé de ses gaz combustibles, l'air est recueilli dans un aspirateur plein d'eau additionnée de^^de son poids de carbonate sodique. On peut alors mélanger cet air aux divers gaz dont il s'agit d'étudier la com- bustibilité. Mais, pour éviter que ces gaz, se dissolvant en partie dans l'eau servant à les refouler, les titres des mélanges ne s'altèrent, on emploie le dispositif suivant : » Un volume connu d'hydrogène pur (ou d'un autre gaz combustible) est introduit dans un flacon F, d'un litre environ, placé sur le mercure. On finit de remplir ce flacon avec l'air du laboratoire et on le bouche (pen- dant qu'il est encore retourné, le goulot en bas) avec un bouchon de caout- chouc lavé à l'eau, après avoir été préalablement laissé quelque temps sous le vide dans de la lessive chaude de potasse (^). Le bouchon laisse passer deux tubes; l'un a arrive jusqu'au fond du flacon F; l'autre h, capillaire, servira au départ des gaz. On retourne alors le flacon et l'on recouvre son bouchon de paraffine fondue. Ceci fait, au moyen d'un tube en T, on réunit le robinet à dégagement du gazomètre contenant l'air privé de gaz combustibles au tube capillaire h du flacon F à hydrogène, et dans celui-ci on fait arriver goutte à goutte, par le tube a, du mercure contenu dans une fontaine placée au-dessus, mercure dont on modère l'écoulement à volonté grâce à une pince à vis. L'air mêlé d'un volume connu d'hy- drogène, sortant du flacon F, barbote d'abord dans un tout petit laveur à eau de 2'^'= à 3", puis se mélange bulle à bulle à l'air venu du gazomètre et se rendant lui-même au tube à combustion. L'écoulement du mercure est réglé de façon que la totalité du gaz du flacon F s'échappe en même temps que la totalité du volume d'air décarburé dans lequel il s'agit de le diluer. On arrive ainsi à un mélange parfait, et en proportion connue, d'air et d'hydrogène, sans que celui-ci ait été en contact avec l'eau du gazomètre. (') A.11 rouge vif, le GiiO n'agit pas sensiblement inieiiv qu'au rouge, et perd peu à peu en partie, plus rapidement qu'au simple rouge, la j)ropriété qu'il a d'owder les hydrocarbures mélangés à l'air. (^) Dans ces expériences, il faut faire passer au préalable très longtemps de l'oxy- gène sec sur CuO pour chasser les dernières traces de GO- et de H-0 des tubes à oxyde à cuivre. Il convient aussi d'éviter soigneusement les bouchons de liège ou de caoutchouc. (') Sans ces précautions, 'le caoutchouc peiit dégager un peu de H-S. ( i356 ) )) Combustion de L'hydrogène mêlé d'air dèshydrogéné. - Des recherches antérieures, dont je donnerai plus tard le détail, m'ayant montré que l'air atmosphérique contient environ ^^"^ de son volume d'hydrogène libre, j'ai fait des mélanges d'hydrogène pur et d'air jirivé de tout gaz combus- tible dans cette proportion, soit 5o'''" pour 230''' environ. Ces mélanges, après avoir été parfaitement décarboniqués et séchés, circulaient dans deux tubes successifs de o"','^o de long d'oxyde de cuivre porté au petit rouge. Voici les résultats : » Premièhr expérience. — 235'" d'air dèshydrogéné sont additionnés de 5o",o d'hy- drogène pur et sec calculés à o" et 760™'". 1 9,8 » Dilution de l'hydrogène : nrotôo- Vitesse du passage du gaz par heure » On a trouve : 2li',87 H correspondant. Eau formée. gr „ — Premier tube à CuO 0,0288 35,94 Deuxième tube » 0,0128 i5,97 Toti>l:Eau ... o,o/Ji6 M... Si.gi >. Deuxième exi'ériekce. — 25o'" d'air dèshydrogéné ont reçu 49^,9 d'hydrogène sec (calculé à 0° et 760""™). » Dilution de l'hydrogène : m'oVco- Vitesse du passage du gaz par heure 2'", 22 » On a trouvé : , . „ j . Eau formée. H correspondant. Premier tube o , 0283 Deuxième tube 0,0108 Troisième tube 0,0006 35,32 i3,48 0,78 Total : H^O 0,0407 H... 49-58 .. Moyenne des deux expériences Hydrogène trouvé Il On avait introduit : M = 5o''S74 H pur •■•••• ^9.9» II de l'hydrogène et des hydrocarbures primitifs d'un litre d'air du laboratoire (flacon F) 0;45 5o,4o H = 5o'=s4o Hydrogène total introduit. ( «357 ) » Ainsi l'hydrogène, lorsqu'il est mélangé à 5ooo fois environ son volume (l'air (tooooo)' ^*' entièrement brûlé en passant sur une colonne d'oxvde de cuivre au rouge sombre de o'",70 de long avec un débit de 2'" à 3'" à l'heure ('). » Mais on remarquera que, dans les deux cas, le premier tube à oxyde de cuivre de SS*^" de long, porté au rouge, n'a brûlé que 70 pour 100 de l'hydrogène ainsi dilué dans 3000 volumes d'air. Si l'on n'eût employé qu'un seul tube au lieu de deux, il eût fallu multiplier par i ,43 le poids d'eau obtenu pour tenir compte de l'hydrogène qui, dans ces conditions, eût échappé à la combustion. C'est une remarque importante pour le calcul de nos expériences relatives au dosage de l'hydrogène atmosphérique. » Combustion du gaz méthane mêlé d'air. — Pour obtenir à l'état tout à fait pur le méthane devant servir à ces recherches, j'ai dû recourir à la décomposition par l'eau du zinc-méthyle pur. J'entraînais, par un cou- rant d'acide carbonique, ses vapeurs qui allaient se décomposer dans un laveur à potasse un peu concentrée. » L'addition de méthane pur à l'air déshvdrocarburé était faite comme on l'a expliqué pour l'hydrogène (p. i354); on agissait avec les mêmes précautions pour la combustion du mélange par l'oxyde de cuivre. >' Première expérience. — Méthane mélangé d'air purifié /usqii'à obtenir la dilution de ^^J^. » Pris 3o"^ gaz médiane pur el hiiQiiile à H r=: 762'""' et i ;= 16". On le mélangea I 1 1 litres d'air. N'olume du gaz CH* sec à 0° el 760™" CH' :=: 27='=, 9 contenant lîn poids. En volume. H oe--, oo5o5 55<^% 4 C 06'',0l492 » M Après circulation du mélange en deux tubes successifs remplis d'oxyde de cuivre de chacun 3o"" de long (vilesse de 4 litres à l'heure) on obtient : H correspondant en poids. en volume. H*0 totale formée os^o3l6 oS'',oo3d4 89'''=, 69 CO- total produit o8"',o322 contenant G =; qB"', 00878 (') On trouve presque toujours une légère ditTérence positive; elle est peut-être due à une très faible attaque par l'eau, même carbonatée, des parois du récipient en zinc contenant l'air déshvdrogéné soumis à la combustion. ( i358 ) » Ainsi, à la dilution de aS volumes de CH* dans looooo volumes d'air on a les résultats suivants : Brùlé Pour 100 parties H contenues en CH* introduit 7iP)6 » parties C » » 58p,9 » Deuxième expérience. — Dilution du méthane dan!! l'air au fôïVôo- » Pris 20" gaz méthane pur et sec à H ^ 760™", 8 et <= 16°. Volume duCH* sec à 0° et 760° CH*=:i8'=s58 » Contenant : En poids. En volume. H oe^ooSSS 37'^%i6 C oB^oioS » » Ce gaz, mélangé à 262 litres d'air déshydrocarburé, circule dans les tubes à oxyde de cuivre avec une vitesse de 4 litres à l'heure. » Voici les résultats : I" tube. 2' tube. H' O formée o , oo4o H correspondant o,ooo44 CO^ formé o , oo3o C correspondant 0,00082 0,0097 0,00108 0,0109 0,0029 D'où : H total : o6'',ooi52 D'où : C total : 05^,003- » Il suit de ces chiffres qu'à la dilution de 7 volumes de gaz CH* en looooo volumes d'air environ, on brûle, sur une colonne de CuO porté au rouge, de 70 centimètres de long : Pour 100 parties H contenu en CH* 45p,2 » G » 36p,o » Ainsi à cet état de dilution extrême, c'est à peine si la moitié de l'hy- drogène et un peu plus d'un tiers du carbone du gaz des marais sont atteints par l'oxydation. » De ces deux expériences ou doit conclure : 1° que la quantité de méthane qui brûle sur l'oxyde de cuivre, lorsqu'on mélange ce gaz à de grands volumes d'air, diminue avec la dilution; 2° que lorsque sa propor- tion dans l'air déshydrocarburé oscille de i à 3 dix-millièmes, le méthane se comporte comme un mélange de CH* et A' hydrogène libre en faible proportion, la chaleur le dédoublant en hydrocarbures complexes et en hydrogène qui brûle plus rapidement que ceux-ci. » Combustion des mélanges de gaz des marais et d^hydrogène à la fois ( '359 ) dilués dans de l'air déshydrocarburé. -- Ou a opéré comme dans les cas précédents : Mélangé CH'' l\o'='' H 20'^'^ (Gaz mesurés à 761"™ et ^ = 17°). » Ces quantités, calculées à 0° et 760""™, répondent à fC gr H 74 = 0,0066 C. . » - 0,01994 H 18", 5 pesant oS'',ooi646 CH' 87" contenant » Ces gaz, dilués en aSo'"' d'air (dilution à x^^ââ po"r CH*) ont circulé, en trente-six heures, dans deux tubes à oxyde de cuivre au rouge, suivant le dispositif décrit ci-dessus. On a obtenu : H'O totale... os'-,o652 contenant H 81", 36 CO' total o5',o2o4 » C oS'', oo56 » Me fondant sur ce que j'ai établi plus haut que l'hydrogène mélangé à ce degré de dilution est complètement brûlé {voir p. i356), nous ad- mettrons que le gaz H libre du mélange ci-dessus a été entièrement trans- formé en eau en passant surCuO au rouge. Si des 81*^*=, 36 d'hydrogène répondant à l'eau recueillie après combustion, on soustrait les iS"^",,} d'hy- drogène introduits dans le mélange primitif, il reste 62'''^, 86 d'hydrogène provenant de la combustion du gaz des marais. Donc : Brûlé. BrCilé pour 100. H duCHMntroduit 74'== 62", 86 85 C du CH' » 05'', 01 994 oe»,oo.56 28 » D'après les nombres relatifs à la combustion du gaz des marais mêlé d'air, pour la dilution ci-dessus de ^^ôô ^^ ^IH* mélangé à l'air on aurait dîi briiler : Pour 100 parties H du gaz des marais introduit 58p, 3 C » 471', 4 » Il semblerait donc que, lorsque le gaz des marais est mélangé d'avance d'hydrogène libre, aux dilutions de 75^^ à 75^^'' brûle plus facilement son hydrogène propre que quand le méthane est brûlé seul; le contraire arrive pour le carbone, la vapeur d'eau, produite dans ce cas plus abon- damment, enrayant sans doute la combustion de cet élément. )) Si, dans les méliinges d'hydrogène et de gaz des marais ou d'autres hydrocarbures volatils, au lieu de deux tubes à CuO porté au rouge on en emploie trois, le dernier pouvant même avoir une longueur de 80 centi- ( i36o ) mètres, on ne recueille plus après le deuxième tube que des quantités insi- gnifiantes d'eau et d'acide carbonique. Nous avons eu l'occasion de nous en assurer un grand nombre de fois, et particulièrement en étudiant les va- riations de l'hydrogène et des hydrocarbures de l'air lui-même. » ASTRONOMIE. -- Publications de i observatoire (le Besançon de 1886 à 1896. Note de M. Lœwy. « M. Gruey me charge de faire hommage, en son nom, à l'Académie de la première série des observations astronomiques effectuées à l'observa- toire de Besançon de 1886 à 1896, ainsi que du 11^ Bulletin chronomé- trique qu'il vient de faire paraître. L'important établissement scientifique qu'il dirige et dont l'origine remonte à 1878, est à la fois astronomique, chronométrique et météorologique. Il a été définitivement constitué en 1881, grâce aux efforts communs de la ville de Besançon, du départe- ment et de l'État. Celte fondation avait particulièrement pour but de venir en aide à l'une des pins im|)ortantes branches de l'activité nationale en Franche-Comté. La fabrication des montres si florissante jadis à Besançon se trouvait menacée dans son existence même par une concurrence étran- gère voisine basée sur une organisation supérieure du travail. Dans l'in- térêt général du pays, il convenait de faire disparaître cette infériorité et de mettre les horlogers bisontins à même de déployer dans les meilleures conditions leurs émiuentes qualités. Il fallait leur fournir les moyens scien- tifiques de contrôle qui leur manquaient jusqu'alors et dont leurs riva,ux faisaient un si profitable usage. Aucun progrès efficace ne peut être, en effet, obtenu dans la construction des appareils si délicats destinés à la mesure du temps, si l'on n'a pas la possibilité de vérifier à tout instant leur marche dans des conditions variées. » Ancien astronome à l'Observatoire de Paris et ensuite professeur de Mathématiques et de Mécanique à la Faculté de Clermont-Ferrand, M. Gruey, auteur de travaux remarquables dans ces divers ordres d'études, était tout désigné pour être placé à la tête de l'observatoire de Besançon. Depuis sa nomination, en 1881, il a rempli avec le plus grand succès la tâche si variée qui lui a été dévolue. Grâce à sa sollicitude la fabrique de Besançon a réalisé, dans la période qui vient de s'écouler, des progrès incessants. "Non seulement elle est devenue le centre incontestable de l'horlogerie française, mais ses produits peuvent maintenant entrer en lice avec les meilleurs des autres pays. M On se rendra compte des résultats acquis en comparant le nombre è I i ( i36i ) des chronomètres de poche et montres annuellement présentés au con- trôle de l'observatoire depuis le 8 août i885, date de l'ouverture du ser- vice chronométrique, jusqu'à l'époque actuelle. Du chiiFre de i(i en i885 on a passé graduellement à celui de 544. noté pour l'année 1899. ^^ 1 1^ Bulletin chronométrique que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie constate en outre que 43o7 pièces ont été expérimentées à l'observatoire de Besançon et qne le nombre des chronomètres qui ont obtenu la mention très satisfaisante est allé toujours en croissant. » Le directeur, M. Gruey, a dû naturellemenf. consacrer une partie notable des ressources de l'observatoire aux impérieuses nécessités du service chronométrique, mais il a néanmoins réussi, avec le concours d'un personnel zélé, à exécuter un nouibre fort important d'observations astronomiques : on en trouve le détail dans les onze Bulletins parus de 1886 à 1896. (jet ensemble de publications renferme une recherche de longue haleine sur la latitude de l'observatoire rie Besançon et les positions d'un certain nombre d'étoiles fondamentales choisies dans le zodiaque et uti- lisées pour la détermination de l'heure, de nombreuses séries de mesures de planètes et de comètes, ainsi que des observations de divers phéno- mènes sporadiques, occultations, éclipses, étoiles filantes, etc. » En consultant ces divers fascicules on remarque avec regret que les eObrts des astronomes de Besançon ont été souvent entravés par l'obliga- tion de procéder avant tout à la recherche de la correction de la pendule et de subordonner ainsi aux exigences du service chronométrique les travaux astronomiques. Il y aurait un réel intérêt à remédier à cet inconvénient, en affectant une petite lunette méridienne spéciale à la détermination de l'heure. Cette mesure si facile à réaliser permettrait de poursuivre les recherches astronomiques avec toute la continuité nécessaire, et éviterait de les interrompre, comme cela arrive maintes fois, à l'instant même où les conditions géométriques du problème à résoudre sont les plus favo- rables. 0 II y a lieu de féliciter M. Gruey d'avoir su donner à l'établissement qui lui a été confié une aussi heureuse impulsion dans les trois directions que le décret constitutif de l'observatoiie avait pro|Josées à son activité. » C. K., lyoo, 1" Semestre. (T. C.WX, .N" Z\.) 177 ( i:562 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acide bromhydrique sur le benzylidène- camphre droit . Benzylcamphre monobroiné. Acides benzylidènecamphohque et phényloxyhomocampholique droits. Note de MM. A. Halleu et J. MlNGUIX. « L'un de nous (') a montré que, lorsque l'on condense les aldéhydes aromatiques avec le camphre par l'intermédiaire de son dérivé sodé, on /C = CHR ^. , obtient des combinaisons de la forme C H'* (^ i , R étant un radical \co aromatique. Parmi les composés ainsi obtenus, le benzylidènecamphre a été spécialement étudié, par suite de la facilité avec laquelle il se prépare. » En raison de son caractère de corps non saturé, le benzylidène- camphre se prête à un certain nombre de réactions d'addition dont il a déjà été question (^). Des essais tentés pour le combiner à l'acide bromhy- drique nous ont conduits à des résultats aussi nouveaux qu'inattendus. /CH.CHBr.C'H^ » Benzylcamphre monobromè : C*H'*(^ i — Quand on \(:o dissout à froid So^'' de benzylidènecamphre droit finement pulvérisé dans 3oo^ d'acide acétique cristallisable saturé d'acide bromhydrique, et qu'on abandonne le mélange à lui-même, pendant un mois à six semaines, il se sépare des cristaux blancs, qu'il suffit d'essorer et de faire cristalliser dans un mélange d'éther et d'éther de pétrole pour être obtenus à l'état de pureté parfaite. » Ce corps se présente sous la forme de masses blanches mamelonnées, très solubles dans l'éther, solubles dans l'alcool et le benzène, insolubles dans l'eau. Il fond à i4'3'' et possède, en solution dans l'alcool, le pouvoir rotatoire a^ = -f- 53", 3. L'analyse lui assigne la formule C' fl^' BrO. C'est donc un produit d'addition du benzylidènecamphre avec de l'acide brom- hydrique, et par analogie avec ce qui se passe avec d'autres molécules non saturése, nous sommes autorisés, dans une certaine mesure, à admettre que l'hydracide se combine de telle sorte que l'élément halogène se trouve en p vis-à-vis du groupe CO, c'est-à-dire qu'à ce. dérivé revient la formule /CH.CHBr.CH^ C»H'"( I \co (') A. Haller, Comptes rendus, t. CXIII, p. 22. (■-) A. Haller, loc. cil. et t. CXXI, p. 37. n H ( i363 ) )) Comme nous le verrons dans la suite, ce corps possède un isomère qu'on dérive directement du benzylcamphre. » Acides benzylidènecampholique C'H'\ ^,^^^1 ei phényloxy- nomocampholique (." H' * ^ aroits. — Si , au heu de laire agir l'acide bromhvdrique à froid sur le benzylidènecamphre, on opère en autoclave à ioo°, on n'obtient pas le dérivé brome dont il a été ques- tion plus haut. Le liquide acide étendu d'eau laisse déposer un produit qui se dissout partiellement dans du carbonate de soude. La partie non dissoute est du benzylidènecamphre non transformé. La liqueur, séparée par filtration, est acidulée par l'acide sulfurique et le précipité, après avoir été lavé à l'eau, est purifié par cristallisation dans l'alcool bouillant. On obtient de beaux prismes transparents qui s'elfleurissent au bout d'un cer- tain temps, par suite de la séparation d'une molécule d'alcool de cristal- lisation. » L'acide complètement effleuri et séché à loo" fond à 21 '7°. Son pou- voir rotatoire dans l'alcool est égal à a„ ^ -f- 68°, 6. >i Un dosage alcalimétrique montre nettement qu'il est monobasique. )) L'analyse lui assigne la formule C''H-*0'; il résulte de la fixation de deux molécules d'eau sur une molécule de benzylidènecamphre. » Étant données sa composition et aussi sa fonction, on est autorisé à considérer ce corps comme un acide alcool. Toutefois, quand on le traite par du chlorure de benzoyle, il régénère intégralement dwbenz-ylidènecamphre. » A côté de cet acide C"H-''0', nous avons isolé un acide vitreux qui répond à la formule C"H-^0-. Il diffère donc de l'acide cristallisé par une molécule d'eau en moins. » Ces deux acides s'obtiennent également en chauffant à 100" le benzyl- /CH^-CHBrC«H' camphre monobromé CH'^ 1 , avec de l'acide acé- \co tique saturé d'acide bromhydrique. Ils prennent encore naissance quand on traite le même dérivé brome du benzvlcamphre par de la potasse en solution alcoolique. Dans cette réaction il se produit toutefois principa- lement de l'acide vitreux. r- i ■ L ,■ J r J r J - o ^« „, . /CH". CHO H.C'' H^ » Lther melhylique de l acide jondant a 2 j 7° : C H \ 3 — Ethérification par le sel d'argent. — Cet éther a été obtenu en partant du sel d'argent de l'acide fondant à 217°. On met ce sel bien sec en suspen- sion dans le benzène anhydre et on le fait bouillir avec la quantité équi- ( i364 ) valenle d'iodure de méthyle. La solution filtrée abandonne des cristaux répondant à la formule C"*tl^*0' et fondant à io5°. Ce corps a le pouvoir rotatoire a^ = H- 66°, 4. en solution dans le toluène. » Saponifié avec de la potasse il régénère l'acide solide avec le point de fusion de 21 7°. )) Ethérificadon de l'acide fondant à 2 1 7° par V intermédiaire de V acide chlor- hydrique. — Si, au lieu de passer par le sel d'argent, on effectue l'éthérifi- cation de cet acide en le chauffant en tubes scellés avec de l'alcool mé- thylique saturé d'acide chlorhydrique, on obtient un nouvel éther distillant à 2o5°-2io° sous une pression de iS'""" et qui possède le pouvoir rotatoire ao = + 20° dans le toluène. )> L'analyse de ce composé conduit à la formule C'*H-^0-, c'est-à-dire qu'il diffère de celui fondant à io5° par une molécule d'eau en moins. » Soumis à la saponification il fournit, non pas l'acide fondant à 21 y° qui a servi de point de départ, mais V acide vitreux dont il a été question plus haut. Le même éther s'obtient d'ailleurs en chauffant le sel d'argent de ce même acide vitreux avec de l'iodure de méthyle. Il distille, en effet, de 2 10° à 21 5" sous 20""" de pression, et possède le pouvoir rotatoire «0 = + 22". )) Interprétation des résultats. — En nous basant sur les analogies nous avons admis pour le benzylidène et ses analogues la formule (' ) /C = CHR \co c'est-à-dire que nous supposons que la chaîne greffée sur le noyau camphre y est fixée par l'intermédiaire d'une double liaison. La facilité avec laquelle le benzylidénecamphre se scinde en acides camphorique et ben- zoïque, sous l'influence des agents oxydants, vient, du reste, à l'appui de cette manière de voir. Mais il résulte des recherches de M. Charon, de M. Heinreich et de M. Thiele, que les doubles liaisons introduites dans certains groupements organiques y exercent une influence analogue à celle qu'exercent les radicaux négatifs. Or, dans un ensemble de recherches ayant traitau camphre cyané et à l'éther camphocarbonique (^), nous avons montré que le complexée* H' ^C^ 1 du camphre s'additionnait facilement ' \co (') A. Haller, Comptes rendus, t. XCVII, p. 8.'|3; t. CXV, p. 97, etc. C) A. HxLLER et J. MiNGum, Ibid., t. CX, p; 4oo; J. Minguin, Thèse de la Faculté des Sciences de Paris, p. 10; iSgS. ( i365 ) les éléments de l'eau ou des alcools, quand on y introduit au préalable du cyanogène ou du carboxéthyle. /CHCAz /CH=CAz /CH^CAz /CH-.COOH C'H'^C I -^C'H'^C -^C»H'*( ^C«H'*^ \CO \C00H \COOR \COOH » Du moment qu'une double liaison favorise, dans un complexe — CH = CH — CH- — CO-H, la substitution de l'hydrogène de CH" par du sodium et partant par des radicaux, au même titre qu'un radical négatif CAz, CO-R,CO, comme par exemple dans CH-:^ ^ , CH-^ , ..., \CO"R \C() R nous sommes aussi autorisés à admettre qu'elle favorise l'ouverture des chaînes fermées sous l'influence des agents hydratants comme les acides chlorhydrique, bromhydrique et iodhydriqne. La formation de nos deux acides aux dépens du benzylidènecamphre s'explique alors clairement et peut se traduire par les équations /C = CHC°H^ , /CH = CH.C»H'' I. C'H'^( I + H-0 = C«H'*( \CO \COOH Benzylidènecamphre. Acide benzylidènecampholique. /C = CHC«H= /CH--CHOH.C«H= II. C*H'*( I -f-2H=0 = C^H'^C \C0 \COOH Acide phényloxyhomocampliolique. » On peut aussi admettre, et la formation de l'éther benzylidène cam- pholique en partant de l'acide phényloxyhomocampholique corrobore dans une certaine mesure notre hypothèse, que l'acide benzvlidénique dé- rive de son congénère II par une simple déshydratation. » Si la constitution de nos nouvelles molécules est bien celle que nous leur attribuons, il en ressort que la présence d'une double liaison greffée sur l'un des rameaux de la chaîne du camphre qui a été rompue n'a plus pour effet d'exalter le pouvoir rotatoire du nouveau corps, puisque l'éther méthylique de l'acide benzylidènecampholique a à peine le pouvoir ro- tatoire 0,1, = -f- 22*^", tandis que le benzylidènecamphre dont on est parti possède le pouvoir rotatoire a^ = -t- /jSo" environ. » Les propriétés de l'oxyacide II nous suggèrent encore une autre réflexion. Si l'interprétation de nos réactions est exacte, cet acide répon- drait à un oxyacide S, susceptible de donner une lactone dans le cas où ( i366 ) l'on adopte la formule du camphre de M. Boiiveault, et à un oxyacide e si l'on considère le schéma de M. Bredt. » Nous continuons l'étude de ces composés, » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les forêts fossiles et les sols de végétation du terrain houiller. Note de IM. Grand'Eury. « Il semble bien que les Calamités, Psaronius, Syringodendrons, Cor- daïtes étaient habitués à vivre le pied dans les eaux mortes ou courantes, comme d'ailleurs leurs analogues vivants les Cryptogames vasculaires et le Taxodium distichum. Yigoureux et souples, ils se répandaient indifférem- ment dans les marais et sur les aires de dépôts. Dans ceux-ci les tiges en- racinées, étant restées engagées dans la roche, forment les forêts fossiles proprement dites. On a vu que dans ceux-là, comme dans le Dismal- Swamp, les tiges de plantes houillères poussaient aussi hors du sol, les rhizomes rampaient au fond de l'eau. Qu'une submersion ou toute autre cause vienne à faire périr les arbres d'une telle forêt et à les détruire ras- sol, et il ne restera que les souches et racines souterraines. » Telle est bien l'origine des sols de végétation fossiles. Ce sont à Saint- Étienne généralement des argiles schisteuses pénétrées de racines de diffé- rentes espèces, et renfermant des souches et des tiges ne dépassant pas le joint d'argile supérieur qui représente un ancien fond de marais. Ces sols de végétation sont très fréquents. On en compte avec les forêts fossiles de lo à 20 à Montrambert et à la Grand'Combe. M. Dawson a signalé 68 ni- veaux de racines en Nouvelle-Ecosse. L'underclay, ou argile à Stigmaria, formant le mur de presque toutes les couches du Westphalien, est par excellence le sol de végétation de cet étage. Les nerfs et entre-deux de nombreuses couches de houille de l'étage Stéphanien, étant pénétrés de ra- cines en place, constituent aussi, dans ces couches, des sols de végétation. Lorsque ceux-ci sont charbonneux, on les pourrait prendre pour du ter- reau fossile, mais ce sont, suivant toute apparence, des fonds tourbeux fossilisés. » S'il a pu persister des doutes touchant le développement sur place des tiges enracinées prises isolément, les sols de végétation vont les dissiper. Les racines des différentes sortes de plantes qui y sont implantées ont, en effet, poussé les unes entre les autres sans se déranger mutuellement. Divergentes sous les souches, alignées sous les rhizomes, elles sont tou- ( i367 ) jours et partout groupées, et non dispersées comme les organes de plantes fossiles charriés et déposés par les eaux. Elles traversent d'ailleurs, avons-nous vu, de haut en bas, les schistes et empreintes stratifiées, ayant déformé celles-ci et fait perdre à la roche sa facilité de se diviser en feuillets. Et lorsque, et le fait n'est pas rare, plusieurs générations d'arbres se sont succédé sur le même dépôt, les racines des souches supérieures ont poussé en partie dans les souches inférieures des premiers arbres déjà morts pourris et tombés. Au reste, on ne trouve avec les feuilles et tiges stratifiées, pour ainsi dire, aucuns fragments détachés et isolés de rhizomes ou de racines souterraines, ce qui, en montrant que les sols de végétation n'ont pas été remaniés, complète les preuves qu'ils sont réellement les témoins irrécusables de forêts ayant envahi les bassins de dépôt. » Les arbres et souches enracinés ne sont pas disséminés à l'aventure. Rangés au même niveau, ils forment une forêt fossile. Prenant naissance à plusieurs niveaux très rapprochés, les tiges rompues à différentes hauteurs représentent plusieurs générations d'arbres s'étant développés au même endroit. Le plus souvent les forêts et sols de végétation fossiles occupent des niveaux plus ou moins espacés, séparés par des séries de grès et schistes privés de racines in situ. » A part les sols à Stigmaria, les forêts fossiles sont également inter- rompues dans l'espace, disparaissant dans certaine direction. Il y en a de limitées dans tous les sens à quelques bouquets de Calamariées. Des ré- gions, des étages entiers sont dépourvus de tiges et souches enracinées. » De leur distribution horizontale, il résulte que, au même moment, le bassin de dépôt n'a pas présenté des conditions de profondeur d'eau ou de milieu à rendre possible la végétation sur toute son étendue. Et l'idée que M. l'abbé Boulay s'est faite du bassin houiller du Nord de la France, pen- dant la formation de la houille, est applicable au bassin de la Loire : celui-ci s est aussi trouvé à l'état d'un lac marécageux plus ou moins profond, dont les bords et les hauts fonds étaient envahis par la végétation. » Or, il n'y a pas de différence entre les fossiles stratifiés et ceux enracinés; la plupart des types de plantes houillères sont représentés dans les forêts fossiles, et ceux qui ne le sont pas, gisant associés aux pre- miers, il semble que tous appartiennent à des plantes de marais et de terres basses inondées. » L'état des fossiles confirme cette proposilion. Étant aussi bien con- servés que les feuilles qui tombent à l'eau et en gagnent le fond, tous les paléontologistes estiment qu'ils n'ont pas été charriés de loin. Ils ne res- semblent pas aux restes de plantes de terre sèche que les eaux ont ramassés ( i36H ) sur le sol, brassés et transportés dans les lacs. Les empreintes vég^étales sont grandes et les organes des mêmes plantes étant souvent rapprochés, quoique dissociés, Lindley a pu dire qu'ils ont été enfouis presque sur place; cela est maintenant vérifié. C'est un fait digne de remarque que le rassemltlement ordinaire des parties congénères des mêmes plantes : liges, rameaux et épis de Calamariées; stipes et frondes de Névroptérides; tiges, feuilles et macrospores de Sigillaires; branches, feuilles, inflorescences et graines de Cordaïtes, etc. Si de tels assemblages n'excluent pas le trans- port par flottage sur des eaux peu agitées, combinés à l'association fré- quente des Annularia, ils ramènent à la notion de plantes marécageuses, dont les organes et débris détachés tombaient à l'eau ; c'est ce qui explique leur parfaite conservation et la réunion des espèces sociales. » De là à l'idée que la végétation primitive remplaçait celle de nos marais, il n'y a pas bien loin. » On verra en effet que, dans l'ensemble, elle paraît avoir été liée à la formation des couches de houille à peu près comme les plantes de marais actuelles le sont aux dépôts de tourbe sous-aquatique. » N'y avait-il pas en même temps, à l'époque de la houille comme au- jourd'hui, une végétation de terre ferme? 1) Rien, jusqu'ici, n'a révélé, d'une manière évidente, la coexistence d'une flore de montagne. ') Ni dans les brèches d'éboulis du bassin de la Loire, ni dans les cônes de déjections formées de roches grossières descendues de haut, par des torrents, dans ce bassin et celui du Gard, je n'ai trouvé d'autres plantes que celles encombrant les schistes houillers ordinaires. On rechercherait vainement, je crois, dans l'étage stérile du Gard composé de limons fins apportés par de longs cours d'eau, parmi les menus détritus végétaux que renferment ces limons, le moindre vestige de plantes étrangères à la partie productive de ce bassin. )i On ne voit guère, en faveur de l'existence de végétaux d'arrière-plan et de terre sèche, que les nombreux genres de graines qui, ne se rappor- tant pas aux Cordaïtes, proviennent de Gymnospermes dont les autres organes nous sont inconnus ou ne nous sont parvenus qu'en fragments peu discernables. Cependant, partie de ces graines sont contenues dans cer- tains silex noirs de Grand'Croix que M. Renault considère comme de la tourbe pétrifiée, et les plus singulières de toutes, les Codonospermum, Br., dénotent, par leur vessie natatoire, des plantes aquatiques plutôt que de terre sèche. » Mais, si la végétation carbonifère amie des eaux ne s'élevait pas ou ( '369 ) presque pas sur les pentes, pouvait-elle supporter le contact rie l'eau sau- màtre, et descendre sur la mer comme on l'a prétendu? Je ne le crois pas, parce que, aux caractères de formation d'eau douce que possèdent les dépôts charbonneux de tout âge, je puis joindre la preuve que la végétation habituelle des marais houillers a reculé devant l'invasion des eaux sau- màtres, et à plus forte raison de la mer. Ainsi, dans le bassin du Donetz, district du Kalmious, où les couches de houille sont surmontées à distance de calcaire marin et de schistes marneux, je n'ai pu découvrir dans ceux-ci une seule racine, tandis que, dans et près ces couches, les schistes argileux renferment, comme d'ordinaire, des Stigmaria, d'autres rhizomes et des racines en place. » M. Appell fait hommage à l'Académie du premier fascicule du tome III de son Traité de Mécanique ralionnelle. Ce fascicule traite de ï Attraction et de {'Hydrostatique. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Secré- taire perpétuel pour les Sections de Sciences Mathématiques, en rempla- cement de M. Joseph Bertrand. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant de 58 : M. Darboux obtient 33 suffrages M. Cornu » i3 » M. Poincaré » 2 » M. Darbocx, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'ordre du jour appelle l'élection d'un Membre dans la Section d'Ana- tomie et Zoologie, pour remplir la place laissée vacante par le décès de M. Blanchard. G. R., 1900, I" Semeslre. (T. CXXX, N« 21.) T78 ( r37o ) La Section d'Anatomie et Zoologie a présenté la liste suivante de candidats : „ 1 j I I 1 < ■ ( IVIM. Mathias Duval. tn première ligne, par ordre alphabétique . . . . J ( GlARD. ( MM. JoAXNÈs Chatin. En. deuxième ligne, par ordre alphabétique . . . . ( Yves Delage. ( Vaillant. [ MM. Bouvier. En troisième ligne, par ordre alphabétique ... . < Oustalet. ( Prl'vost. Les titres de ces candidats ont été discutés en Comité secret dans la dernière séance. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Sp, M. Joannès Chatin obtient 17 suffrages, M. Giard » i5 » M. Delage >> i3 » M. Mathias Duval > 12 » M. Vaillant » i » Il V a un bulletin blanc. Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un deuxième tour de scrutin. Au deuxième tour de scrutin, le nombre des votants étant Sg, M. Joannès Chatin obtient 24 suffrages, M. Giard » 19 ) M. Mathias Duval » 8 » M. Delage » 7 » Il y a un bulletin blanc. Aucun candidat n'avant réuni la majorité absolue des suffrages, il est procédé à un scrutin de ballottage. Le nombre des votants étant Sg, M. Joannès Chatin obtient 3o suffrages. M. Giard « 28 » Il y a un bulletin blanc. ( i37i ) M. JoANNÈs Chatijj, ayant réuni la majorité des suffrages, est pro- clamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Mécanique, en remplacement de M. Riggen- bach. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 45, M. Gibbs obtient 45 suffrages. M. Gibbs, avant obtenu l'unanimité des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de deux Membres qui sera chargée de la vérification des comptes pour l'année 1899. MM. 3Iacrice Lévy et Mascart réunissent l'unanimité des suffrages. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les concours de 1900. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Prix Philipeaux. — MM. d'Arsonval, Bouchard, Marey, Chauveau, Ran- vier. Prix Gay. — MM. Marcel Bertrand, Michel Lévy, deLapparent, Fouqué, Gaudry. Prix Montyon (Arts insalubres). — MM. Gautier, Moissan, Brouardel, Troost, Bouchard. Prix Cmier. — MM. Gaudry, Perrier, Filhol, de Lacaze-Dathiers, Marcel Bertrand. Prix Trèmoni. — MM. Maurice Lévy, Sarrau, Berthelot, Mascart, Poin- caré. Prix Gegner . — MM. Mascart, Maurice Lévy, Poincaré, Schlœsing, Mois- san. ( '372 ) Prix Delalande-Guérineau. — MM. Grandidier, Bouquet de la Grye, Hait, Berthelot, Bassot. Prix Jérôme Ponti. — MM. Cornu, Mascart, Jordan, Maurice Lévy, Ber- thelot. Prix Tchihalchef. — MM. Grandidier, Bouquet de la Grye, Perrier, Van Tieghem, Guyou. Prix Houllevigue. — MM. Hautefeuille, Michel Lévy, Fouqué, de Lappa- rent, Marcel Bertrand. RAPPORTS. PHYSIQUE. — Rapport sur une suite de tra^'oux présentés par M. Marx. (Commissaires : MM. Boussinesq, Cornu, Poincaré, Sarrau; de Lapparent, rapporteur.) « M. Marx, inspecteur général des Ponts et Chaussées en retraite, a soumis au jugement de l'Académie une suite de Mémoires dans lesquels il a poursuivi l'application, aux divers Chapitres de la Physique, d'une théorie de Véther envisagé comme le principe universel des Jorces. » Le point de départ de ce système est inspiré de l'hypothèse de Fresnel, pour qui chaque atome pondérable était entouré d'une atmosphère d'éther condensé. » M. Marx transforme cet énoncé en admettant qu'au sein de l'éther, se comportant comme un gaz parfait, l'atome pondérable, analogue au centre d'une sphère éleclrisée négativement, constitue un centre de dépression en équilibre de tension avec le milieu ambiant. » De la sorte, la matière sensible aurait la faculté d'enlever au milieu général de l'éther une certaine quantité d'énergie servant à alimenter ses propres vibrations. Celles-ci, à leur tour, feraient naître dans le milieu ambiant des ondulations sphériques. » Pour M. Marx, l'atome étant inQniment petit, les ondulations qu'il en- gendre se développent de façon uniforme et se propagent longitudinale- ment dans toute l'étendue de l'éther. De deux atomes en présence, chacun, noyé dans la gerbe dépressive émanée de l'autre, est poussé vers sou voisin tout comme si les deux atomes s'attiraient mutuellement, en raison directe de l'intensité des actions dépressives et en raison inverse du carré des distances. ( i373 ) » Ainsi la gravitation universelle apparaît comme une conséquence immédiate de la notion du centre de dépression. )) Quant à la molécule des corps ou éléments chimiques, l'auteur y voit un agrégat d'atomes, dont chacun influe sur l'état de dépression de l'atmo- sphère éthérique propre à la molécule. Celle-ci devient de la sorte un centre d'action complexe, dont la modalité formerait le facteur principal de la constitution des corps pondérables. » L'éther serait donc à la fois l'agent universel de propagation des énergies émises par les centres actifs, et le réservoir général où viendraient rentrer, sous des modalités diverses, les énergies issues de ce milieu, tou- jours prêtes à prendre part à la manifestation des phénomènes de tout ordre qui, dans le monde de la matière, constituent le mouvement et la vie. » Après ces préliminaires, M. Marx entre dans des considérations, que nous ne pouvons développer ici, sur la différence de propagation des on- dulations gravifiques ou longitudinales, et de celles auxquelles il attribue les phénomènes électriques et optiques. Il regarde celles-ci comme héli- coïdales et croit pouvoir indiquer, dans leur constitution, des particularités qui rendraient compte de la polarisation ainsi que de la formation des rayons X. » Appliquant son système à l'Électrostatique, l'auteur constate que le voisinage des centres actifs en vibration doit mettre l'éther dans un état de tension qui en fait un véritable diélectrique. Il croit trouver dans la même analyse l'explication du courant de retour de Maxwell, ainsi que celle de l'augmentation de volume de la bouteille de Leyde en charge. » En Éleclrodynamique, l'auteur explique la formation du courant de la pile, dans le fil conducteur, par des vibrations dynamiques issues du pôle de plus forte tension, et faisant naître dans le fd des ondulations impidsives qui se traduisent par une élévation de température. D'ailleurs, en vertu de l'incompressibilité que, dans les limites des expériences, l'éther paraît devoir offrir sur toute l'étendue du fil, cette chute de poten- tiel reproduirait naturellement les circonstances habituelles de l'Hydro- dynamique. » Ce n'est pas ici le lieu de suivre M. Marx dans les applications tou- jours ingénieuses qu'il a faites de son système aux phénomènes d'induction comme à ceux des courants à courte période. Il suffira de constater que l'auteur n'a rencontré, parmi les faits connus, rien qui lui semblât rebelle à sa doctrine. Si l'on ne peut pas dire qu'il ait réussi à mettre sa théorie ( '374 ) sous la forme analytique, qui seule permettra d'en juger définitivement la valeur, du moins est-il juste de reconnaître que cette synthèse, où se mani- feste l'effort d'établir un enchaînement logique qui ramène tout à une simple question d'énergétique, offre, comme mode d'exposition scienti- fique, de réels avantages. » La représentation des phénomènes y demeure concrète. L'élher n'y est pas doté de propriétés qu'on puisse dire inconciliables. En même temps, la notion de forces agissant à distance est partout remplacée par des conceptions qui ne soulèvent pas d'objections philosophiques. » En résumé, c'est l'œuvre d'un penseur en même temps que d'un homme de science très versé dans les choses de la Physique, et si nous devons faire des réserves sur quelques points, nous ne pouvons qu'en- courager l'auteur à poursuivre ses études, avec l'espoir qu'il lui sera pos- sible de préciser ses conceptions fondamentales au point de les rendre sai- sissables par l'analyse mathématique. » C'est dans ce but que votre Commission vous propose l'impression du présent Rapport dans les Comptes rendus. » Les conclusions du Rapport sont mises aux voix et adoptées. MÉ3IOIRES PRESENTES. M. J. FiÉVET soumet au jugement de l'Académie les plans d'un système d'avertissement électrique pour éviter les collisions de trains de chemin de fer. (Commissaires : MM. Maurice Lévy, Mascart, Léauté.) M. Em. Vial adresse une réclamation de priorité au sujet d'une « nouvelle hypothèse sur les sensations olfactives » présentée par MM. Vaschide et Van Melle dans la séance du 26 décembre 1899. (Commissaires : MM. Marey, Ranvier, Perrier.) M. A.-L. Herrera adresse un Mémoire ayant pour titre : « Sur la démon- stration photographique de l'amœbisme et du chimiotropisme des oléates alcalins ». (Commissaires : MM. Marey, Chauveau.) ( '-^5 ) M. SuESs, élu Associé étranger, adresse ses remerciements à l'Aca- démie. CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un Ouvrage de M. P. Janet intitulé : « Leçons d'Électrotechnique générale professées à l'École supérieure d'Électricité ». (Présenté par M. Mascart.) 2° Un Ouvrage de M. B. Renault « Sur quelques microorganismes des Combustibles fossiles ». (Présenlé par M. Boimier.) M. le Ministre des Affaires étrangères transmet à l'Académie une lettre du consul de France aux Philippines, relative à une éruption du volcan Mayon, dans l'île de Luçon (Extrait). « Ce volcan se trouve, par i3"'i4'4o" de latitude Nord, au nord-ouest de la ville d'Albay, dans la partie sud-est de l'île de Luçon. Ses éruptions de 1766, i8i4et 1897 ont causé de grands dégâts, détruit plusieurs vil- lages et fait périr un grand nombre d'habitants. il Le 3 mars dernier, à a*" du matin, une nouvelle éruption se pro- duisit et prit immédiatement des proportions qui effrayèrent les popu- lations voisines. Le volcan lançait des pierres, une lave brûlante et des cendres qui enveloppaient d'un brouillartl épais, à une grande distance, la zone environnante. Le Mavon resta en activité tout le jour suivant. L'érup- tion fut accompagnée d'une forte tourmente qui secouait les maisons comme l'aurait fait un tremblement de terre. A 6"^ du soir, l'éruption diminua légèrement. Le lendemain matin, le calme et la lumière reve- naient, bien que le cratère fût encore couronné d'un immense panache de flammes rougeàtres et continuât à lancer de grosses pierres et de la lave. » Celte éruption n'ayant été précédée d'aucun phénomène précurseur, on ignore si les habitants des villages qui longent les flancs du volcan ont eu le temps de s'enfuir. » / ( T37f^ ) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la convergence des coefficients du développe- menl de la fonction perturbatrice. Note de M. A. Fékaid, présentée par M. Poincaré, « Dans son Mémoire du Bulletin astronomique de décembre 1898, M. Poin- caré a montré que les coefficients A,„,„' et B,„„' du développement de la partie principale de la fonction perturbatrice suivant les sinus et cosinus des multiples des anomalies moyennes ou des anomalies excentriques sont eux-mêmes développables suivant les puissances de l'excentricité et de l'inclinaison. Sauf les valeurs pour lesquelles la distance A des deux astres cessera d'être une fonction holomorphe de ces quantités, les valeurs cri- tiques des excentricités et de l'inclinaison ne peuvent être que celles pour lesquelles trois des courbes (i) a; = o, j = o, a; = 00, j = 00, F = a;-y-A^o se coupent, ou pour lesquelles deux de ces courbes se touchent, ou pour lesquelles la courbe F = o présente un point double. » J'ai appliqué la méthode de M. Poincaré au cas oii l'une des orbites est circulaire, l'autre elliptique, et où le grand axe de l'orbite elliptique est perpendiculaire à la ligne des nœuds. » Supposant l'excentricité de Jupiter nulle, plusieurs petites planètes remplissent sensiblement ces conditions théoriques. » Le Tableau des éléments des orbites des petites planètes rapportées au plan de l'orbite de Jupiter et à l'équinoxe i85o.o, qui a été donné par M. Jean Mascart, montre, en effet, que l'on a nr — ii == 90° ou 270°, à ± io° près, pour 63 des 417 premières petites planètes. Ce sont celles dont les numéros suivent : 8 13 li 15 21 25 30 37 40 56 67 69 71 72 77 87 93 115 125 127 129 134 137 138 156 163 167 179 183 190 193 198 200 209 223 225 227 231 234. 240 242 246 251 276 280 293 303 308 312 318 323 347 336 3G0 361 369 382 389 393 394 395 407 412 M Supposons, pour fixer les idées, que l'on étudie les développements par rapport aux puissances de l'excentricité e' de la planète et de sin J. ( «377 ) » Les conditions de la rencontre et du ntact des courbes (i) condui- sent aux valeurs critiques (A) e'- — i, siirJ = i, sinM = e'^ » On remarque que A ne change pas lorn'on change a; en — x ' et y en j^ ' ; on est ainsi conduit à poser .r - a;-' = X, y + y' -= Y, xy-* - yx'^ = Z. » Alors A ^ o s'écrit , , I a°~f-a'-(^Ysinçp'— 1)=-+- y ^art'ïosJ(^Y — sin,< /J2 <,.• Coupons-la par la droite T, telle que T, < T2< T<,. Les trois points d'intersection se rapprochent. Enfin la droite T =: T^ coupe l'isobare p^p^en trois points d'intersection confondus : l'isobare admet un point d'inflexion avec tangente verticale. » De même l'isobare p ^= gp^ admet un point d'inflexion avec tangente horizontale. » Pour déterminer les coordonnées de ces deux points remarquables jKo Po T^ et y/,t Pbt T/m le plus simple est d'écrire que les trois racines de l'équation (i), envisagée comme du troisième degré, en y d'abord, en T ensuite, deviennent égales. On trouve ainsi : Donc » (j)uel est le sens physique de ces deux points? Le premier est le point critique. Le second est en relation avec l'efTet de Joule et Kelvin {'). A une température donnée, cet effet, pris entre la pression p et la pression zéro, croit d'abord avec p, passe par un maximum, pour une certaine valeur /j,„, puis diminue. De même, pour une diffé- rence de pression donnée, pourvu qu'elle n'atteigne pas QPc, il y a deux tempéra- tures T',„ et T"„ où la variation de l'effet Joule et Kelvin change de sens. Pour p > gpc le phénomène varie toujours dans le même sens. Les valeurs de p,„ ou de T'„, et T"„ sont données, sur le diagramme (pv.T, y), par les points d'intersec- tion des isothermes ou des isobares avec le lieu des minima et maxima des isobares. Ce lieu s'obtient en posant -j^^o. Son équation est, en adoptant, pour abréger l'écriture, les coordonnées réduites Tz-^plp^, u ■= c : tv, 0 :^ T : T^. et en posant (2) {3 4'-8)['i>20^+i8('}'-G)0-i-8i] = o <{> part de o pour 0 1= 0,75, croit avec 0, prend notamment les valeurs ^ pour 0 =z 0,975 et f pour 6 = fl ; atteint la valeur maximum 3 pour 0 = 3. Ce point est le point d'in- flexion signalé plus haut, qui répond à t: := 9. Ensuite 9 croissant, <]/ décroit et repasse par la valeur | pour 0 :r= 5,^. » Si l'on veut obtenir les relations qui correspondent aux points d'inversion du sens j,= 3:8R T,.= 8«:37R6 Pc^= a'. 27^^ d'où iV=36 yo=9:8R T,,^8rt: gïib Po=a: 3 6^ d'où V,, = 36 yt= ^yc 'r,-ST, Pb — 9Pc Vb=^'c (') Si l'on adopte les coordonnées réduites U =^p :p/,, V m c ; ('4, 0:=T;Ti, l'équation de Van der WaaIs prend la forme réduite (D + 1 : 31'^) ( V — 5) = § 6». ( i38i ) de l'effel Joule et Ivelvin en fonction des variables ordinaires r., -j, 6, il suffit (') de remplacer dans l'équation (2) ij* par la valeur -j : 9, et d'éliminer soit 6, soit -i: entre cette équation et l'équalion réduite (-n-H 3 ; ->-) (3 j — i ) ::^89. On trouve ainsi •=?M' •=.^"-'> — K'-v/é"') (VI^-0- « M. Van derWaaIs, qui a obtenu récemment ces équations par une voie très diffé- rente, au moins dans la forme, de celle que j'ai indiquée, en a donné une discussion détaillée (Académie des Sciences d'Amsterdam, 27 janvier 1900). L'intérêt de cette discussion est surtout théorique, car il n'est guère qu'une seule conséquence qui puisse être comparée aux résultats expérimentaux de Joule et Kelvin : c'est celle d'après laquelle, sous de faibles pressions, tous les gaz au-dessus de la température 6,75 Te, se comporteraient comme l'hydrogène, c'est-à-dire se réchaufTeraient au lieu de se refroidir. J'ai déjà signalé et discuté ce point (6 mars 1899). M Une autre vérification intéressante est la suivante : en traçant les isobares expérimentales avec les coordonnés pc : T et T on trouve bien le point d'inflexion prévu par la théorie. Voici les valeurs de pv :T relatives à l'azote tirées des expériences d'Amagat (les pressions sont données en mètres de mercure). i7''7. 3o°i. 5o°4' ']b°ô. ioo"3. m 260 ii3i7 ii349 11395 ii4o6 ii364 280 11592 ii6i3 11626 11621 11578 3oo 11868 11877 '1874 iiSSi 11793 320 12126 12125 12105 12080 II944 « Le point d'inflexion répond à la pression de Sio"" de mercure et à la température 4o°C.; ce qui, en admettant pour l'azote />c= ^3^"" et /c= — ifi6°C., donne environ />*= 12/?^ et T^^ 2,5T<., au lieu de 9/?^ et 3T,, qu'indique la formule de Van der Waals. La densité paraît être voisine de la densité critique. Pour l'air et l'oxygène, on constate tout aussi nette- ment l'existence d'un point d'inflexion, mais les isothermes d'Amagat sont trop espacées (0°, 100° et 200°) pour permettre la détermination exacte de pi, et de T^. » (') D'après ce qui précède, la méthode la plus directe pour obtenir ces équations est d'adjoindre à l'équation réduite de Van der Waals dans laquelle on regarde t. comme constant, lequation — \—' ( i382 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la répartition des courants et des tensions en régime oériodique établi le long d'une ligne polyphasée symétrique présentant de la capacité. Note de M. Ch.-Elg. (îuye, présenlée par M. A. Potier. (i Celte Note a pour but de montrer que le problènie de la répartition des courants et des tensions le long d'une ligne polyphasée symétrique peut être ramené à celui d'une ligne monophasée, à la condition de ne considérer que le régime périodique établi. M En effet, il résulte d'une précédente Note (') que le rapport de la charge au potentiel, dans le cas d'un conducteur de ligne polyphasée symétrique, est constant et a pour expression : (0 Y =ïi.< 2C0S( — )y,.2 y a-)'_ constante. le dernier terme n'étant pris en considération que bi n est pair. » Une démonstration analogue montre que, dans un système de conduc- teurs parallèles symétriques parcourus par des courants polyphasés, la résultante de toutes les forces électromotrices d'induction électromagné- tique qui agissent sur l'un des n conducteurs du système est de la forme — i>-'-jj' expression dans laquelle (11) 1^-'=!^.,,, . cos — 2 cos = const. [j.i., désignant le coefficient de self-induction du conducteur considéré, l'-i.iy •••> IJ-i.n les coefficients d'induction mutuelle de ce conducteur avec les autres, et le dernier terme de l'expression (II) n'étant pris en consi- dération que si n est pair. » Les formules (I) et (II) permettent de résoudre le problème posé. Il suffit pour cela d'admettre que toutes les tensions et courants tendent (après un temps généralement très court correspondant à l'établissement du régime) à devenir des fonctions périodiques, ne pouvant contenir que des harmoniques de même fréquence que ceux renfermés dans les ten- sions appliquées (celles des enroulements générateurs, par exemple). (') Comptes rendus, séance du iQ mars igoo. ( i383 ) » Si donc les tensions appliquées sont polyphasées, il en résultera {par raison de symétrie) que, dans chaque section normale à la direction des conducteurs, les tensions et les courants tendront rapidement à devenir polyphasés. Par conséquenl, en régime périodique établi, les coefficients y' et (;/ demeureront constants, comme l'indiquent les expressions (I) et (II). » Ce mode de raisonnement ne s'apphque naturellement que dans les limites où la notion des coefficients par unité de longueur peut être accep- tée, c'est-à-dire lorsque les tensions appliquées ne sont pas trop rapide- ment variables. » Le problème de la répartition des tensions et des courants polyphasés en régime périodique établi se trouve de la sorte ramené à celui d'un con- ducteur unique, soumis à une tension monophasée et ayant des coefficients de self-induction et de capacité [j.' et y' par luiilc de longueur. » Comme il ne s'agit d'étudier que le régime périodique établi, il suffit d'intégrer deux équations différentielles pour chaque harmonique de la tension agissant sur l'un des conducteurs. » Pour l'harmonique d'ordre k, par exemple, on aurait d'Y, ,^ d^i, avec V- = ^ wy' ( — [J.' ■+- 0 y' — 1 ), p étant la résistance par unité de longueur du conducteur considéré. » La solution générale est de la forme y = ae^^^ -f- be'"'. » Les constantes a et b sont déterminées par les conditions au départ et à l'arrivée. » ÉLECTRICITÉ. — Sur la syntonie dans la télégraphie sans fil. Note de M. A. lÎLON'nEi., présentée par M. A. Cornu. « Jusqu'ici, on n'a cherché à séparer les signaux de différents postes qu'en établissant une syntonie ou résonance entre les oscillations élec- triques de haute fréquence émises par chaque oscillateur électrique et la période d'oscillation propre de l'organe récepteur destiné à recevoir les signaux correspondants. C'est ainsi qu'ont opéré Lodge, Marconi, Tietz, etc. ( i384 ) » Marconi, par exemple, clierche à proportionner la self-induclion et la capacité de l'antenne d'émission à celles de l'antenne de réception ou du circuit transformé secon- daire sur lequel agit son jigger. » Cette métliode n'a pas eu de résultats bien probants jusqu'ici, par suite du fait que les oscillations de l'antenne d'émission sont très vite amorties et n'ont pas le temps de donner lieu à l'établissement d'une véritable résonance au poste récepteur. On sait du reste par les expériences de Victor Bjerkness et les théories de M. Poincaré que par suite de cet amortissement excessif, tout récepteur, quelle qu'en soit la période propre, répond aux signaux, sans sélection bien sensible, contrairement à ce qui se produit pour le son avec les résonateurs de Helmhoitz. D'ailleurs, le dispositif syn- tonique de Marconi est d'un réglage difficile, purement empirique, et exige autant d'antennes réceptrices qu'il y a de périodicités dilTérenles pour les signaux à recevoir, puisque chaque antenne ne peut recevoir qu'une périodicité à la fois. » Le système de Lodge, bien que plus facile à régler, présente des inconvénients analogues et ne se prête pas encore jusqu'à présent à la réalisation de transmissions à grande dislance. )) J'ai indiqué, dans un pli cacheté déposé il y a deux ans (' ) et dont je prie l'Académie de vouloir bien prendre connaissance si elle le juge utile, un autre procédé de synchronisation qui consiste à accorder ensemble non plus les fréquences des oscillations électriques propres du transmetteur et du récepteur, mais deux fréquences artificielles beaucoup plus basses, tout à fait arbitraires et indépendantes des antennes, à savoir la fréquence des charges de l'antenne et celle des vibrations d'un téléphone sélectif, tel que les monotéléphones de M. Mercadier. » Je m'exprimais dans les termes suivants : )) Emploi du téléplione comme appareil récepteur. — Au lieu d'un relai actionnant un appareil Morse ou une sonnerie, on peut, avec les tubes à vide, employer un télé- phone placé en dérivation comme ce relai et traduire directement en lettres les signes Morse reçus. Cette modification qui n'a pas encore été proposée simplifie énormément les appareils, étant donné surtout qu'actuellement la vitesse d'inscription obtenue est très faible à cause du cohéreur; elle augmente beaucoup la sensibilité, car il n'y a pas de relai plus sensible qu'un téléphone. Elle permet enfin de différencier les relais comme on le verra ci-dessous. . . . » On place en série avec le téléphone, une batterie de piles insuffisante pour rompre seule la résistance du tube à vide, mais suffisante pour produire un courant à chaque passage d'un courant oscillatoire dans le tube. Le téléphone rend alors un son à chaque émission de signal par la station génératrice et ce son est déterminé par le nombre de charges par seconde de l'antenne génératrice. (') Pli n" 6041 déposé le 16 août 1898 sous le titre .• Perfectionnements à la télé- graphie sans fd. ( i385 ) » A faible dislance, les couranls de ranlenne réceptrice peuvent être assez forts pour qif il suffise de placer le téléphone en série avec l'antenne réceptrice sans inter- position de tube à vide. » L'avantage des deux derniers modes d'emploi du téléphone c'est qu'on peut faire varier la hauteur du son par la fréquence des émissions d'ondes à la station généra- trice. On peut ainsi différencier très aisément diverses stations d'émission, et même, en employant des téléphones spéciaux qui ne répondent qu'à un son donné, réaliser des récepteurs sélectifs. 1) Ces dispositifs pourront rendre des services importants dans une série d'applica- tions où il s'agit plutôt d'émettre des signaux que de faire de la télégraphie. Par exemple, les navires faisant le service entre la France et l'Amérique pourraient adopter des sons très diff'érents suivant qu'ils vont dans un sens ou dans l'autre et avoir des récepteurs accordés sur le son des navires qu'ils risquent de croiser et insen- sibles à leurs propres signaux, etc. a II suffit (le mainlenir la fréquence de l'interrupteur de la bobine bien constante et égale à la fréquence forte dti récepteur. « Le tube détecteur auquel je faisais allusion était un tube à vide de Geissler, à larges électrodes presque en contact; mais le dispositif n'est en rien modifié par l'emploi d'autres tubes à décohérence spontanée, tels que les cohéreurs à charbon signalés plus récemment par MM. Tommasina, Hughes, etc., et qui sont d'ailleurs bien plus sensibles ('). » L'intérêt théorique de cette méthode réside dans son analogie avec la synchronisation d'un pendule par percussions périodiques, si magistra- lement étudiée par M. Cornu dans un Mémoire aujourd'hui classique. En effet, chaque groupe d'ondes de haute fréquence, rapidement amortie, agit en bloc comme une simple percussion sur le téléphone à vibrations lentes; celles-ci restent d'ailleurs sensiblement sinusoïdales grâce à l'iner- tie. On voit qu'il n'y a par conséquent aucune difficulté à appliquer au poste récepteur les dispositifs de télégraphie multiple si ingénieux de M. Mercadier. n On peut enfin dans le récepteur remplacer l'élasticité mécanique par nue élasticité électrique de la manière suivante : » On monte un tube détecteur en série sur une antenne et l'on relie en dérivation à ses bornes un circuit comprenant le téléphone, avec au besoin une self-induction additionnelle, el la pile, qu'on shunte par un conden- (') J'ai du reste prévu celte modification dans un pli plus récent (n° 6206, oo avril 1900). Il convient de rappeler que l'emploi du téléphone pour déceler les, ondes électriques, mais sans emploi de tube délecteur, a déjà été indiqué il y a plu- sieurs années par M. Golson el par M. Narkévilch Jodko. C. R., 1900, I" Semestre. {1. CXXX, N» 21.) 1 "^O ( i386 ) satenr. On règle la capacité de celui-ci de façon â réaliser la condition connue en appelant T la fréquence des charges de l'antenne d'émission ; le circuit formé par le tube, le téléphone et le condensateur est alors en résonance, ou plutôt en pseudo-résonance avec le poste d'émission, et l'on peut en tirer parti soit pour sélectionner les signaux avec un téléphone quel- conque, soit pour renforcer l'effet sélectif d'un monotéléphone de même fréquence. )) Les circuits récepteurs de fréquences différentes peuvent être montés aux bornes d'un même tube, mais il vaut mieux les monter sur des tubes différents placés sur des antennes distinctes. De cette manière un même poste peut correspondre à la fois avec un nombre quelconque d'autres postes et les signaux échapper à la perception de tout poste non accordé pour les recevoir. » ÉLECTRICITÉ. — Communications par télégraphie sans fil à l'aide de radio- conducteurs à électrodes polarisées. Note de M. C. Tissot, présentée par M. Lippmann. « Dans une récente Note ('), nous signalions un dispositif destiné à accroître la sensibilité et la stabilité des cohéreurs et à en faciliter le ré- glage. La pratique du procédé nous a permis d'obtenir des résultats qui paraissent devoir être signalés. Nous avons pu obtenir, en effet, avec de pareils cohéreurs, des communications d'une netteté parfaite à une dis- tance de 33 milles (6i'""), entre un cuirassé et le phare du Porlzic. Pour préciser les conditions de l'expérience et donner une idée de la sensibilité obtenue, j'ajouterai que les antennes du poste d'émission et du poste de réception avaient chacune une hauteur totale de So™ seulement. » La bobine employée comme transmetteur était un transformateur Wvdts et Rochefort. » Les communications n'ont pas consisté en la transmission de signaux intermittents, mais bien en l'échange de phrases complètes, télégraphiées on clair et interprétées au Morse par des matelots télégraphistes. (') Comptes renrtiis. t nvril 1900. ( <387 ) « Ce résultat, qui nous donne la certitude de résoudre, à brève échéance et d'une manière pratique, le problème des communications par télégra- phie sans fd entre bâtiments, et entre bâtiments et sémaphores, a été obtenu sans l'emploi d'aucun des dispositifs spéciaux brevetés par M. Marconi. » A ce point de vue, il parait déjà intéressant. » Mais il présente un autre intérêt, car il semble démontrer, d'une ma- nière indiscutable, non certes la supériorité, mais les excellentes qualités des tubes employés. » Or, ces tubes présentent les particularités suivantes : w La limaille magnétique, obtenue à l'aide d'une râpe très propre et aussi peu oxydée que possible, est aussitôt tamisée et enfermée jusqu'au mo- ment de l'emploi dans des tubes scellés et bien secs. » Les électrodes qui sont en fer (ou variétés) sont décapées avec soin à la Iode émerisée. On fait, immédiatement après le remplissage, le vide dans le radioconducteur et, par surcroît de précaution, on enferme dans une ampoule latérale quelques fragments de carbure de calcium. Dans de pareilles conditions, la circonstance que les électrodes et la limaille sont oxydables ne parait devoir jouer qu'un rôle restreint dans le phénomène. » Eu fait, l'intérieur du tube étant parfaitement sec, la surface des élec- trodes et les grains de limaille restent aussi brillants après plusieurs semaines qu'au moment de la fermeture du tube. » Ces radioconducteurs à électrodes polarisés possèdent la propriété précieuse de présenter, suivant l'heureuse expression de M. Blondel, une tension critique de cohérence variable à volonté par simple variation du champ magnétique. » On peut, en effet, sans cesser d'obtenir des signaux parfaitement nets, c'est-à-dire en conservant la même sensibilité et une égale facilité de retour, mettre sur le même tube des forces électromotrices variant de o'°",5 à 4 volts. » J'ai signalé autrefois à la Société de Physique le fait que les tubes les plus sensibles présentent toujours une légère conductibilité. Le fait, qui, je crois, a été constaté aussi par M. Branly, est très apparent avec les tubes à électrodes polarisés convenablement réglés. » La résistance d'un pareil tube, sans champ magnétique, dépasse généralement 3ooooo ohms et atteint parfois Sooooo ohms. » Avec le champ voulu, cette résistance tombe à des valeurs comprises entre looo ohms et 2000 ohms seulement. » Dans les conditions d'emploi, le relais cesse de fonctionner lorsque la ( i388 ) résistance du tube atteint 3ooo ohms et fonctionne franchement quand cette résistance tombe au-dessous de i5oo ohms. » L'action de l'onde fait tomber la résistance du tube à des valeurs d'autant |)lus faibles que son intensité est plus considérable. » Pour une action très énergique, c'est-à-dire lorsque le transmetteur est près, la résistance tombe aux environs de 5 ohms; mais, à mesure que le transmetteur s'éloigne, la résistance du tube cohéré croît très rapide- ment et dépasse bientôt /(oo ohms à 5oo ohms. )) Aux distances limites, qui ne paraissent pas d'ailleurs avoir été atteintes dans les expériences de communication mentionnées, la résis- tance tombe seulement à i5oo ohms. Ces résistances, qui sont celles que prend le tube à circuit ouvert (au moment de la cohérence), ne paraissent nullement d'ailleurs conserver les mêmes valeurs lors du fonctionnement normal. L'accroissement brusque d'intensité du courant qui résulte de la chute relative de résistance semble avoir pour effet, entre certaines limites que je me propose de déterminer, d'augmenter encore la chute de résis- tance, ce qui permet la marche régulière de l'appareil. » THERMOCHIMIE. — Sur le bioxyde de calcium anhydre el la conslitution de ses hydrates. Note de M. ue Forcranu. « L Le précipité de bioxyde de calcium hydraté Ca O- -f- 8 H" O, que j'a i étudié précédemment, peut perdre son eau de cristallisation et donner du bioxyde de calcium anhydre. » Pour éviter qu'il cède de l'oxygène par l'action de la chaleur, j'ai dû le dessécher à froid, sous cloche, dans le vide, en présence d'anhydride phosphorique. » L'hydrate que j'ai employé avait pour composition CaO^"--h 7,62 H-0, il était en paillettes nacrées. Je l'avais préparé par l'action de 4 H- O- diss. sur CaO. » Au bout de six jours, le bioxyde formait une poudre amorphe, sèche, qui a donné à l'analvse : Ca pour 100 54,45 O correspondant pour CaO pour loo 21 ,78 O à l'étal de bioxjde pour 100 20,45 IPO par différence pour 100 3,32 ( i389 ) ce qui donne la formule CaO''"'H-o,i'3irO, ou 0,91 CaO- + 0,06 CaO-IP + 0,07 H^O, soit, très sensiblement, CaO- anhydre. » Je n'ai j3as poussé plus loin la déshydratation, le bioxyde ayant déjà perdu des traces d'oxygène à froid. » J'ai dissous ce composé dans la quantité calculée d'acide chlorhydrique étendu pour la neutralisation exacte. » En tenant compte de la petite quantité d'hydrate de protoxyde qu'il contient, j'ai trouvé -m8C"',93o pour CaO'-. M Connaissant la chaleur de dissolution de CaO dans l'acide, et la cha- leur de formation de l'eau oxYgénée, on peut calculer la réaction CaO sol. + O — CaO^sol -t-5':'",43. J'avais trouvé précédemment SrO sol. -h O = SrO^sol +10,875 et M. Berthelot a donné Ba O sol. -t- O ^ Ba O- sol -t- 1 2 , 1 o. » Ainsi, à partir du protoxyde anhydre, la stabilité du bioxyde anhydre augmente lorsque le poids atomique devient plus grand, du calcium au baryum. On sait d'ailleurs que, seul, le bioxyde de baryum peut s'obtenir directement par l'action de l'oxvgène libre sur BaO, et encore entre cer- taines limites de température. La chaux et la strontiane ne se peroxydent pas directement. On comprend encore pourquoi, surtout avec les hydrates de bioxyde de calcium, on ne peut arriver au bioxyde absolument anhydre, car pendant la dernière période de la dessiccation dans le vide l'hydrate perd un peu d'oxygène, la stabilité du bioxyde devenant comparable à celle de l'hydrate. M. Moissan ayant donné la chaleur de formation de la chaux anhydre (Ca -i-0 = -H 145^"'), on peut calculer, à partir des éléments, Ca sol. -1- O- gaz = CaO- sol -\-i5o''-'',!\'i nombre qui serait un peu supérieur à celui fourni par Sr0=(+ i42C''i,o75), ( i39o ) si l'on devait maintenir la donnée de Thomsen : Sr + O — + r3i^''',2, mais qui est probablement très voisin. » II. Examinons maintenant les deux états d'hydratation successits : CaO-,2H-0 et CaO%8ou 9H-O, déjà décrits par ïhénard et parSchœne. Pour le composé le plus hydraté, on a c«i GaO^ sol. +8tP0 liq. (') = GaOS8II^O sol +i5,636 CaO'^ sol. H-SH^O sol. zLzCaOSSH^O sol +4,196 Soit pour 1 II-O liq. + i'^''',954 et pour ilI^O sol +0,024 ces nombres sont très voisins de ceux que donnent les deux autres bi- oxydes (-). Ils correspondent bien à une déshydratation facile et rapide dans le vide sec. » Mais si l'on calcule le passage du premier état au second (2H-O à 8H'-0), on trouve pour les 6H-0liq. fixés +i7^^',85i, soit pour chaque molécule d'eau +2^^', 976. » Ce nombre est plus élevé que + i^''',954, ce qui n'est pas admissible. Il en résulterait que la fixation des deux premières molécules d'eau sur CaO^ sol. absorberait — 2*^^',2i5, tandis que les six dernières molécules dégageraient + iS*^"', 636. » Cette conclusion doit être écartée, et l'on doit en conclure que le premier composé Ca0^2H*0 n'est pas un véritable hydrate de bioxyde, mais une combinaison d'eau oxygénée et d'hydrate de chaux CaO*H-+H^O-, ce qui explique ses propriétés ditiérentes. « La chaleur de formation de cette combinaison peut même être cal- culée avec les données que j'ai fait connaître : CaO^H'sol.+ Hî0^diss.= CaO^HSH-^0'sol.... -i-9c»',8i3 » J'ai expliqué précédemment que ce composé singulier se produit entre -(- 10° et + 16° lorsqu'on ajoute l'eau oxygénée à la chaux dissoute sans dépasser la dose de 2H'-0% ou bien en la dépassant, mais en élevant la température à -+- 20°, de sorte que le seul véritable hydrate à 8H-0 ne se forme qu'avec 3 ou 4 molécules d'eau oxygénée et à température basse. (') J'admets ici, de préférence, 8H-0, les analyses m'ayant donné tantôt un peu plus, tantôt un peu moins de SH^O. (') SrO fournit +2"^^', 276 pour ili-0 liq. et BaO+ i'^^\'62 (Comptes rendus, t. CXXX, p. 1019). ( «39. ) Il donne alors un dégagement de chaleur supplémentaire de -|- I7^*',85i, mais qui ne correspond pas à une simple addition de G molécules d'eau ; en réalité, le travail produit est alors le suivant : Absorption. Cal Destruction du composé CaO^H',H-0- — 9,8i 5 Déshydratation de CaO^H" — r5, loo Total — 24,9'5 Drgagement. Cal Destruction de H^ O^ diss -!-9 1 , 7 Fixation de O sur CaO sol -f- 5,43 Hydratation de CaO^sol -f-i5,636 Total +40., --66 » Soit en définitive +42^"', 766 — 24*^''',9i5= -M^'^^'jSSi, sur lesquelles -H iS'^"', 636 seulement représentent la quantité de chaleur dégagée pour l'hydratation par 8 molécules d'eau, ce qui correspond à un hydrate peu stable. » Les bioxydes de strontium et de baryum ne présentent pas de compli- cation de ce genre. « CHIMIE MINÉRALE. — Sur quelques propriétés de l'aluminium et sur la préparation de l' hydrogène phosphore gazeux. Note de M. Ca!viillr Matignon. « La Note communiquée dans la séance précédente par M. H. Fonze.s- Diacon (' ) m'engage à publier les résultats suivants qui précisent sur cer- tains points les propriétés de l'aluminium : » Oxygène. — On sait depuis Degousse (1860) que les feuilles d'aluminium battues brûlent à l'air, mais il est plus difficile d'obtenir la combustion vive d'un lingot d'alu- minium ; pour la réaliser il est nécessaire d'utiliser le chalumeau oxhydrique. J'ai reconnu que la poudre d'aluminium du commerce s'enflamme facilement quand, placée dans une petite coupelle, on la cliauffe dans un fort bec de gaz ou mieux à la lampe d'émailleur. La combustion une fois commencée en un point se propage d'elle-même dans l'air ou dans un flacon d'oxygène. Si la poudre a été préalablement débarrassée (') Comptes rendus. ^. i3i4. ( i392 ) des matières grasses qui la souillent superficiellement, on obtient une très belle incan- descence, sans production de flamme, observation en parfait accord avec la difficile volatilité de raluminium. Dans l'air ou dans l'oxygène souillé d'azote, l'aluminium fixe toujours de l'azote et si l'on reprend par la potasse bouillante le produit de la combus- tion, on dégage des quantités notables d'ammoniaque. 11 se forme donc toujours de l'azotiire d'aluminium Al-Az^ dont Mallet (') a reconnu pour la première fois l'exis- tence dans les produits de la réaction de l'aluminium sur le carbonate de soude à haute température et dans un vase imparfaitement clos. )' Eau. — Malgré l'exotliermicité considérable de l'alumine, on n'a pu réaliser jusqu'ici, du moins à ma connaissance, une décomposition rapide de la vapeur d'eau par l'aluminium. )) Il suffit cependant, pour la réaliser, de plonger la poudre enflammée en un point, comme je l'ai dit précédemment, dans un ballon rempli de vapeur par le maintien à l'ébullition d'une petite quantité d'eau placée à la partie inférieure. La combustion, plus rapide même que dans l'oxygène, donne lieu à une très belle incandescence et, si l'ébullition est bien régularisée, il est possible de voir en même temps la combustion de l'hydrogène à l'ouverture du col du ballon. M Oxyde de carbone et anhydride carbonique. — Dans ces dernières années MM. Guntz et Masson (-) ont montré que ces deux composés étaient réduits par l'alu- minium en présence de son iodure ou, ce qui revient au même, en présence d'iode ; la décomposition très rapide se fait avec un dégagement de chaleur considérable. M. Franck (^) a produit la même réduction au bon rouge sans aucun intermédiaire. En procédant comme plus haut j'ai pu réaliser facilement la combustion de la poudre d'aluminium dans des flacons remplis de gaz oxvde de carbone ou anhydride carbo- nique. Le produit de la combustion contient de petites quantités de carbure. » Oxydes d' az-ole. — La poudre d'aluminium brûle également dans les oxydes azo- teux, azotique, dans la vapeur de peroxyde d'azote, dans le mélange de vapeurs nitreuses obtenu par l'ébullition de l'acide nitrique. A côté de l'aluminium, on reconnaît dans le produit de la combustion des quantités notables d'azoture. » Acide for mique. — L'aluminium s'empare aussi de l'oxygène de l'acide formique avec une vive incandescence; l'expérience se fait comme avec la vapeur d'eau, il y a mise en liberté d'hydrogène et de carbone 3HC0-1I-'- 2AI-— 2APO'4-3H=+3C. » lîn outre, il paraît se former des traces de carbure d'aluminium. L'acide acétique n'a rien donné dans les mêmes conditions. » Anhydride suif ureux, sulfurede carbone. — La poudre d'aluminium, enflammée en un point, brûle dans les deux composés; le gaz sulfureux est absorbé intégrale- ment avec formation d'alumine et de sulfure d'aluminium ; le sulfure de carbone laisse un résidu de charbon et de sulfure où je n'ai pu manifester la présence du carbure d'aluminium. (') Annalen der Chemie und Pliarm.. t. CLXXXVI, p. i55. ('-) Comptes rendus, t. CXXIV, p. 187. (^) Chemiker Zeitung, p. 243; 1898. ( '393 ) » Eléments halogènes et liydracides correspondants. — Le même mode opératoire permet de mettre facilement en évidence dans un cours les réactions bien connues de l'aluminium sur le chlore, le brome, l'iode et leurs hydracides. » Chlorures niélalloïdiques. — J'ai de même réalisé avec une vive incandescence la décomposition par la poudre d'aluminium des vapeurs des dilTérents chlorures de phosphore, arsenic, antimoine, soufre. » Phosphore, arsenic, antimoine, soufre, sélénium. — Mes expériences confirment entièrement les résultats annoncés par M. Fonzes-Diacon ; m'inspirant de l'artifice emplojé par M. Goldschmidt pour provoquer la réaction dans la réduction des oxydes par l'aluminium, j'ai obtenu, avec l'aide de M. Vernier, des résultats semblables à ceux de M. Fonzes-Diacon et par un mode opératoire tout à fait identique au sien. Je n'ajouterai donc ici que quelques renseignements complémentaires. » Le phosphure obtenu par l'union directe du phosphore rouge bien sec avec lapoudre d'aluminium se présente au microscope en petits cristaux d'aspect gras, dont la teinte est un peu plus foncée que celle du soufre. M. Hautefeuille, qui a eu l'extrême obli- geance de l'examiner, a constaté sa parfaite homogénéité et a reconnu qu'il était nette- ment cristallisé. » Voici comment j'uLilise le phosphure d'akmiiniitm pour préparer l'hydrogène phosphore. Il est placé avec de l'eau dans un flacon à hydro- gène dont la tubidure centrale porte un tube à brome rempli d'acide sul- furique. L'eau attaque déjà le phosphure à la température ordinaire, mais la présence de traces d'acide active cette décomposition. On laisse couler dans l'eau quelques gouttes d'acide sulfurique étendu, le dégagement de- vient abondant et régulier. On peut d'ailleurs l'activer, s'il est nécessaire, par de nouvelles additions d'acide. Il ne faut point remplacer l'acide sul- furique par l'acide chlorhydrique, qui attaquerait rapidement l'aluminium en excès pour fournir abondamment de l'hydrogène; avec l'acide sulfu- rique très étendu, cette attaque est pratiquement nulle. » J'ai analysé le gaz et reconnu sa pureté. Des volumes gazeux compris entre 20" et 3o'''= n'ont laissé, après absorption par le chlorure cuivreux chlorhvdrique, qu'une bulle gazeuse d'un volume insignifiant. » Les réactions du soufre, du sélénium, du phosphore, de l'arsenic, de l'antimoine sur la poudre d'aluminium sont de véritables réactions explo- sives; en effet, elles sont fortement exothermiques; leur vitesse de propa- gation est très grande et elles mettent en jeu une substance gazeuse, la vapeur de phosphore, d'arsenic, etc. Une certaine fraction de la matière est toujours projetée en dehors du creuset; aussi il y a intérêt, quand on veut obtenir des quantités notables de ces combinaisons métalloïdiques, à fractionner la préparation. Le départ d'une portion du métalloïde sous C. H., 1900, I" Semestre. (T. C.XXX, N» 21.) l8l ( '3y1 ) forme de vapeur entraîne un excès d'aluminium, qui est sans inconvénient cjuand on prépare le sulfure ou le séléniure. Ces deux combinaisons sont facilement fusibles, de sorte que l'aluminium se réunit en un culot isolé à la partie inférieure du composé rigoureusement pur. )) Ces méthodes de préparation directe sont très rapides et très élé- gantes; il est facile, par exemple, de préparer dans un temps très court des quantités considérables de gaz phosphore pur à partir du phosphore pur. " On peut remarquer que, grâce au faible équivalent de l'aluminium (i8 pour une substitution divalente), il suffit de faire intervenir de petites quantités de ce corps intermédiaire pour préparer des quantités consi- dérables de ces hydrures métalloïdiques. » Le mélange poudre d'aluminiinii et phosphore rouge détone sous l'effet d'un choc violent fer sur fer, il faut donc effectuer le mélange des poudres en évitant des chocs très violents; les autres mélanges peuvent être maniés sans le moindre danger. i> J'ai étendu quelques-unes des recherches précédentes à la poudre de magnésium et au manganèse en poudre. » En résumé, les faits précédents mettent bien en évidence l'activité chi- mique considérable de l'aluminium (' ). activité qui cadre parfaitement aujourd'hui avec les prévisions thermipies. » CHIMIE MINÉRALE. — Combinaisons du bromure de lithium avec le sraz ammoniac (^). Note de M. J. Boxnefoi. »"• (I Comme le chlorure de lithium {'■'), le bromure, rigoureusement pur et sec, absorbe le gaz ammoniac et forme avec lui quatre composés qui sont extrêmement déliquescents. B 1. Li Br+ AzH^. — 11 se produit, si Ton l'ait passer le gaz ammoniac sur le bro- mure du lithium au-dessus de -h 96°, ou si l'on décompose à celte température les (') Plusieurs des expériences précédentes ont été faites publiquement cet liiver, dans mes Leçons sur l'aluminium. (') Institut de Chimie de l'Université de Montpellier. {'■'} Comptes rendus, t. CXXIV, p. 771, et t. CXXVII, p. 867. ( '^^95 ) combinaisons suivantes. Il forme une masse de cristaux incolores plus volumineuse que le bromure de lithium (' ). » Sa chaleur de dissolution dans l'eau (G'") à i- iS" est de +6'"^',8.j7. La chaleur de dissolution du Li Br anhydre, trouvée par M. A. Bodisko (^), est de -Mi'^''S35, ainsi que je l'ai vérifié vers -l- i4". » On déduit de ces deux nombres (et de la chaleur de dissolution de AzH^ gaz : -t-8ca',8o): LiBr sol.H- AzH' gaz =: Li Br, AzIL' sol 4-j3''»',293 nombre plus élevé que celui donné par Li Cl, Az H'' : -hii<^»',842 et voisin de ceux fournis par LiCl,CIPAz (h- iSc^'.Sao) et Li Cl, DH' Az (4- i3c»',834). » Les tensions de dissociation s'établissent très lentement. "Voici deux des nombres de la courbe : -H gS^jS 730" -+-97°, 5 806" Tium en leur appliquant la formule de Clapeyron, on trouverait + i3'^''',379 pour la chaleur de formation. » IL Li Br -(- 2 Az PP. — Ce composé se produit entre + 87° et + gS" par l'action directe, ou bien en décomposant par la chaleur les combinaisons suivantes entre ces limites de température : Chaleur de dissolution (8'^') à + 8° -h 3C'>i,oi3 On en déduit Li Br sol. + 2 Az hV gaz = Li Br, 2Az H^ sol +25'^"', 937 et LiBr, AzH' sol. + Azn' gaz = Li Br, 2 Az H^ sol -f-i2C"i,6/44 » Ce dernier nombre est supérieur à tous ceux que j'ai obtenus pour les réactions analogues avec LiCl(AzH3 : -h 1 1 ,5i7 ; GIF Az : -1- 12,06; C^PAz : +10,983). 1) Les tensions de dissociation sont : à -H 85° 665""° à +90° 847'"™ ce qui donnerait, en appliquant la formule de Clapeyron, + i2'^''',447 pour la fixation de la seconde molécule de AzH^. (') Au-dessus de + 97°, ce composé ammoniacal fond et reste liquide jusqu'à 170°; il abandonne entre +170° et -1-180° tout l'ammoniac fixé, en donnant le poids de bromure initial. Lorsqu'il est à l'état liquide et qu'on le laisse refroidir, il devient sirupeux et reste dans cet état à froid, contenant seulement quelques cristaux de bromure provenant de la décomposition d'un peu de bromure ammoniacal. Dans cet état spécial, sa cha- leur de dissolution est de -h 6'"'', 961 à -\- l 'i". (-) Berichte, p. 219; 1889. ( i^i>6 ) » III. LiBr+3AzH'. — Plus volumineux que les précédents, il se produil delà même manière entre + 7 i°, 5 et -+- 87°. » Chaleur de dissolution (lo^''), vers -f- 10° : H- o'^»',287, d'où l'on déduit : et LiBrsol. +3ÂzH'gaz = LiBr, 3AzIPsol + 37':ai, 468 LiBr, 2AzIPsol. •+ AzH' gaz = LiBr, 3 AzIP sol -hii'^^'.oaô » Ce dernier nombre est encore supérieur à ceux fournis par LiCl(AzIF : +1 1,097; CH=Az '■ + 10,810; C-H"Az : +10,070). » Les tensions de dissociation sont : 67°.., .710,8. 636°>'" ce qui conduit, en appliquant la formule de Clapeyron, à -r i i^"',5io pour la fixation de la troisième molécule d'AzFP. >) IV. LiBr + 4AzIP. — C'est un composé blanc, poreux, très volumineux. Il est saturé et je n'ai pu obtenir de combinaison plus ammoniacale, même en employant AzIP liquéfié. On l'obtient très rapidement dans ua mélange réfrigérant vers — 18°. Chaleur de dissolution (12"') vers 4-8° — i'-'',548 d'où l'on déduit LiBr sol. +4AzH3 gaz. = LiBr, 4AzH^ sol +48^^1,098 et LiBr, 3AzH3 sol. + AzFP gaz. = LiBr, 4AzH' sol. . . +ioC^',635 tandis qu'avec LiCl j'avais trouvé seulement -i-8<^=',879 pour cette dernière réaction. » Les tensions de dissociation sont : -56°... -580,3. 681" 760" ce qui donnerait, avec la formule de Clapeyron, + lo^^', 069. L'accord avec les données thermochimiques directes est donc très satisfaisant dans tous les cas. » En résumé, les quatre molécules d'ammoniaque fixées successivement sur LiBr dégagent : La première H- 13,293 | La seconde -1-12, 644 ( Soit au total : La troisième -t-ii,526 1 -!-48'^-''',098, La quatrième -i-io,635 j nombres toujours supérieurs à ceux que donnent le chlorure de lithium et l'ammoMiac, bii'n que du même ordre de Grandeur. ( i397 ) » La variation d'entropie ^ (') aurait les valeurs suivantes : pour LiBr, AzH^ o,o36 LiBr, 2AzH' o,o34 LiBr, 3AzH' •... o,o33 LiBr,4AzH^ o,o32 assez voisines de celles données par les divers chlorures ammoniacaux et aussi par les combinaisons du chlorure de lithium avec CH^\z et C^H'Az (de o,o3i à o,o36). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur deux polysulfures de plomb et de cuivre. Note de M. F.BoDROtix, présentée par M. Troost. ' Le polysulfure de cuivre Cu^S'^ est un précipité rouge brun, stable à la tempéralure^ordinaire, mais qui, au bout de quelques jours, se décom- pose en monosulfure et en soufre. Une faible élévation de température suffit pour déterminer rapidement ce dédoublement. » Ces deux polysulfures sont insolubles dans les sulfures alcalins. L'acide nitrique les décompose rapidement à froid en mettant du soufre en liberté et en donnant naissance à l'azotate du métal. « CHIMIE MINÉRALE. — Sur un chlorosulfure de mercure. Note de M. F. BoDROux, présentée par M. Troost. « On obtient une réaction tout à fait différente de celle indiquée dans l;i précédente Note quand on fait agir le polysulfure de calcium sur un excès d'une solution saturée et froide de chlorure mercurique. Il se forme un précipité jaune dont la coloration s'affaiblit graduellement. Pour puri- fier ce composé, je l'ai recueilli sur un filtre, lavé à l'eau, séché sur du papier buvard, puis agité pendant quelques instants avec un excès de sul- fure de carbone qui enlève le soufre libre qu'il peut contenir. Après filtra- tion, je l'ai séché d'abord sur du papier, puis dans l'étuve à 100°. » J'ai ainsi obtenu une poudre blanche. Celle-ci, fortement chauffée dans un tube à essai, se décompose en mettant en liberté du soufre et du chlorure mercurique qui se subliment dans les parties froides du tube. ( i39<) ) Celle réaction montre que le produit qui a pris naissance est un chloro- sulfure de mercure. » On en connaît un, découvert par Henri Rose et qui, présentant les mêmes caractères physiques que le corps décrit plus haut, répond à la formule 2HgS, HgCP. » La composition centésimale est : S 8,5 7„, Cl 9,5 V„, Hg.... 83%- J'ai fait l'analyse du produit obtenu et j'ai trouvé les nombres suivants : I. II. S <8,/l i8,9 Cl 7,8 8,9 Hg 71,3 7, ,5 Ces résultats montrent bien que je n'ai pas affaire au chlorosulfure de Rose; ils correspondent au composé Hg=S%HgCl-, pour lequel, en effet, on a : S.... 19,4 7o, Cl.... 8,5%, Hg... 72,1%. » Propriétés. — Ce chlorosulfure est très stable à la température ordi- naire, mais il s'altère superficiellement lorsqu'il est exposé pendant plu- sieurs jours à l'action de la lumière. Il est insoluble dans les sulfures alcalins et les alcalis qui le noircissent en le décomposant. L'acide nitrique même fumant est sans action sur lui à froid; mais, lorsqu'on le met en contact avec une solution concentrée et alcaline d'hypobromitede sodium, il est complètement détruit. Le soufre du chlorosulfure est transformé en sulfate qui reste en solution dans la liqueur, et le mercure est précipité à l'état d'oxyde mercurique. » CHIMIE MINÉRALE. — Action de l'eau sur le sulfate mercureux. Note de M. Gouy. « Le sulfate mercureux joue un rôle important dans les piles étalons, el, à ce titre, intéresse les |)hysiciens. Sa décomposition par l'eau et la formation de sulfate mercureux basique avaient été peu étudiées; j'ai fait quelques recherches pour combler celte lacune. ( i4oo ) » Le sel, exempt de sulfale mercurique et d'acide libre et réduit en poudre fine, jaunit dès qu'on l'agite avec de l'eau distillée froide. Si l'on renouvelle l'eau, la coloration s'accentue; elle rappelle celle du sulfate mercurique basique, mais avec une nuance verdàtre bien marquée; finale- ment, il reste du sulfate mercureux basique presque insoluble. » L'eau de lavage contient un sel mercureux, mais avec plus d'acide que le comporlerail la simple solution de Hg*SO*. Je citerai la série suivante, oii lo»' de sel étaient traités par ^ litre dVau, en agitant mécaniquement pendant quelques heures, à des températures de i5° à 20°. I^e Tableau donne en grammes par lilre la teneur des divers lavages. Numéro d'ordre. Hg. SC. 1 0,465 0,176 3 o,43o 0,170 5 0,435 0,166 6 o,4io o,i63 8 o,4i5 0,160 9 0,425 0,167 10 o,4io 0,160 11 0,895 o,i52 12 o , 345 o , 1 27 13 o,i85 0,073 14 o,o47 0,007 13 0,087 o , oo5 16 o,o38 o,oo3 17 o , o36 o , oo5 » Malgré quelques irrégularités, l'allure générale du phénomène est manifeste; tant qu'il reste du sel neutre non décomposé, la solution con- tient sensiblement o^^,^ de Hg et oS'',i6 de SO' par litre; au douzième et au treizième lavage se termine l'hydrolyse; après cela, le sel basique étant pur, l'eau ne contient plus que les minimes quantités de matière qui cor- respondent à sa faible solubilité. » Il en résulte que l'eau acidulée sulfurique à la teneur de o^'', 08 par litre n'altère pas le sel neutre, car, dans la solution qui se forme alors, le surplus de l'acide est au mercure dissous dans le rapport i : 5 qui carac- térise Hg^SO*. Au-dessus de cette limite de o^^oS, l'eau acidulée reforme du sulfate neutre aux dépens du sel basique, si celui-ci existait. J'ai trouvé en effet qu'en prenant une eau acidulée de ricliesse supérieure (oS'',3 par litre), le liquide contient finalement o»', 410 de Hg et oê'",i64 de SO' par i ( «4oi ) litre, ce qui est sa composition normale. Il y a donc bien un état d'équilibre, comme dans les cas analogues. On sait, en particulier, que pour le sulfate mercurique cet équilibre correspond à Gj^^' de SO' par litre ( '), au lieu de o^'', 08 dans le cas actuel. » L'expérience réussit de même à 60° ; l'eau de lavage contient alors oS'",52 de Hg et o8'',20 de S0% soit os^io d'acide pour la richesse limite. A l'ébullition, le sel basique se décompose en partie avec formation de com- posés mercuriques. » Le sulfate mercureux basique ainsi obtenu à 20° ou à 60° est une poudre jaune vert, soluble dans 20000 parties d'eau à 20°, qui a pour for- mule Hg^O, Hg-SO', H-O, quand on l'a séché à froid, ou à 100° pendant quelques heures (*). Il s'altère à la longue à 100°, et rapidement à i3o°, en prenant une teinte beaucoup plus sombre, puis, à des températures supérieures, il noircit et donne ensuite du bioxyde de mercure. » Le sulfate mercureux basique, en présence d'un excès d'acide sulfu- rique très étendu (acide déci-normal, par exemple), blanchit aussitôt en donnant le sulfate mercureux ordinaire; ces caractères le distinguent nettement du sulfate mercurique basique. M II résulte de ce qui précède que, pour laver à froid le sulfate mer- cureux, le mieux est d'employer de l'acide sulfurique étendu à y—^, qui ne peut décomposer le sel pur; si celui-ci jaunit, c'est qu'il contient du sulfate mercurique. » Au point de vue des éléments étalons, il était utile de rechercher comment se comportent les solutions saturées de ZnSO* et de CdSO*, employées au lieu d'eau pure, en présence du sulfate mercureux. Après précipitation du mercure par NaCl, j'ai constaté que la liqueur est sensi- (') A. DiTTE, Annales de l'École Normale, t. V, p. 83; 187 6. r-) Voici les analyses faites sur ce sel basique : Calcules Sel préparé à 20° à 20° à 60» pour 100 parties. séché à froid, séché à loo». séché à 100°. Hg 86,0 85,0 85,8 85,3 SO^.... 8,6 8,9 9,0 9,0 Ces analyses, comme celles des eaux de lavage, étaient faites en déposant Hg par électrolyse, en titrant ensuite SO' dans le liquide restant, qui ne contenait aucune autre substance. Le déficit de 2 pour 100 environ que l'on constate en additionnant les poids de Hg-0 et de SO* me paraît indiquer l'existence de rPO, que je n'ai pu doser directement. 0. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N- 21.) ï°2 ( l402 ) blement neutre (en prenant comme indicateurs l'hélianthine Poirrieroule rouge Congo). Bien que la sensibilité de ces réactifs soit ici moindre qu'avec l'eau pure, il en résulte que la décomposition du sulfate mercureux est beaucoup moindre qu'avec l'eau. La solubilité est au contraire plus grande, les quantités de Hg par litre étant de oS',8 avec ZnSO' et de i^--, i avec CdSO\ vers 20°. Les sels contenant des sulfates basiques de zinc ou de cadmium noircissent et décomposent le sulfate mercureux, et doivent être absolument évités dans les éléments étalons. » CHIMIE ORGANIQUE. — Synthèse partielle de l'crythrite gauche. Note de M. L. Maquexxe. (( En 1893, Wohl a montré que les nilriles qui se forment dans la déshy- dratation des glucosoximes perdent, sous l'action des bases, les éléments de l'acide cyanhydrique et se changent ainsi en sucres aldéhydiques, ho- mologues inférieurs de ceux d'où l'on était parti. M Celte importante réaction a été utilisée par l'auteur à la préparation du rf-arabinose (')età celle de l'érythrose gauche dérivé de l'érythrite ordinaire (-). M. Em. Fischer s'en est servi pour transformer le rhamnose en méthyltétrose, ce qui lui a permis de fixer la structure moléculaire des acides tartriques actifs ('); enfin, en l'appliquant au /-xylose ou sucre de bois, elle nous a fourni le tétroaldose immédiatement inférieur, et, par suite, l'érythrite dissymétrique correspondant à l'acide tartrique gauche, dont la structure répond, suivant la notation dont je fais usage pour dis- 3 tinguer les stéréoisomères ( ^ ), au schéma i — 4» » Dans celte Note préliminaire, je ne ferai qu'indiquer succinctement les corps nouveaux qui ont été obtenus au cours de ce travail, ainsi que les principales propriétés qui caractérisent la /-érythrite. » JCylosoxime. — On l'oblient par le procédé de Wohl, en trailanl le xylose en poudre par une solution alcoolique concentrée d'h3'droxj'lamine. Ce corps est visqueux à froid, semi-fluide à ioo°, et paraît incristallisable ; il est soluble en toutes propor^ (') Berichte, t. XXVI, p. 780. {"-) Ibid., t. XXXII, p. 3666. (3) Ibid., t. XXIX, p. 1377. (*) Les sucres, p. i4. ( i4o3 ) lions clans l'eau et très soliible même dans l'alcool fort, d'où l'éther le précipite à l'état sirupeux. » Nitrile acélylxylonique. — Ce composé prend naissance, comme le nilrile tétracétylarabonique de Wohl, lorsqu'on cliaufTe l'oxime précédente avec cinq fois son poids d'anhydride acétique et un peu d'acétate de sodium sec. » Le nitrile acétylxylonique se présente sous la forme de paillettes blanches ou légèrement jaunâtres, qui fondent à 8i°,5; très soluble dans l'alcool, il se dissout à peine dans l'eau froide et fond dans l'eau bouillante en prenant l'aspect d'une huile dense qui cristallise de nouveau par le refroidissement. » ioqs"' de xylose en donnent environ Sôs', ce qui correspond, en admettant que ce corps est isomère du nitrile acétylarabonique, aux 0,4' de la théorie. )i l-Erythrose-acélamide. — Pour préparer cette substance, qui correspond à l'arabinose-acétamide de Wohl, on évapore sur le bain-marie, jusqu'à consistance sirupeuse, une dissolution de nitrile acétylxylonique dans douze fois son poids d'am- moniaque ordinaire; le résidu cristallise par le repos dans l'espace de quelques heures. » L'intervention des sels d'argent, préconisée par Wohl, est complètement inutile, l'acide cyanhydrique se séparant de lui-même à l'état de cyanure d'ammonium vo- latil. » L'érythrose-acétamide cristallise sous la forme de prismes incolores, fusibles à i66°, très solubles dans l'eau froide, quoique non déliquescents, très peu solubles dans l'alcool et tout à fait insolubles dans l'éther. 1) Le rendement est égal à 3o pour loo environ, par rapport au nitrile acétylxylo- nique, ce qui équivaut à 25 pour lOO du poids du xylose primitif ('). » l-Érythrile. — Pour l'obtenir, on commence par hydrolyser l'érythrose-acéta- mide au moyen de l'acide sulfurique étendu, puis on sature par la soude et l'on con- centre dans le vide. La solution de /-érylhrose qui se forme ainsi est alors réduite par l'amalgame de sodium, en milieu légèrement acide, pour éviter l'action isomérisante d'un excès d'alcali. Aussitôt que le mélange cesse de réduire la liqueur de Fehiing-, on neutralise exactement, on concentre, on reprend par l'alcool qui sépare les sulfates de sodium et d'ammonium formés, on évapore à nouveau, on reprend une dernière fois le résidu sirupeux par quatre ou cinq fois son volume d'alcool absolu, on sature d'acide chlorhydrique gazeux et l'on ajoute un léger excès d'aldéhj'de benzoïquequi précipite instantanément l'érythrite à l'état d'acétal insolulile. » Après vingt-quatre heures, on essore la masse et, après lavage, on hvdroljse le produit par ébullition avec lo parties d'alcool additionné de 4 pour loo environ d'acide sulfurique. » Lorsque l'acélal est complètement dissous on chasse l'alcool et l'aldéhyde (') L'érythrose-acétamide, ainsi que le nitrile acétylxylonique et le xjlose d'où dérivent ces deux corps, ont été préparés sur mes indications par M. Dhommée, licen- cié es sciences, à qui j'avais proposé ce travail comme sujet de thèse, dans mon labo- ratoire; ils n'ont pas été analysés. ( i4o4 ) benzoïque par un courant de vapeur, on neutralise par la craie, on évapore et l'on reprend par l'alcool. Celte dernière solution, suffisamment concentrée, dépose bientôt des cristaux de /-érythrite pure. M Le rendement est d'environ 6 pour loo, par rapport au xylose employé, soit 7 à 8 pour 100 de la théorie. » La /-érjtlirite cristallise dans l'alcool sous la forme de fines aiguilles brillantes et dans l'eau sous la forme de prismes volumineux, d'une transparence parfaite. » Extrêmement soluble dans l'eau, même à froid, elle se dissout avec facilité dans l'alcool absolu bouillant, qui l'abandonne à l'état cristallisé par refroidissement. Elle n'est pas hygrométrique. » La ^-érythrite fond nettement à 88° ; son pouvoir rotatoire [a]D, en solution aqueuse à 6 pour 100, a été trouvé égal à +4°, 3; en solution alcoolique à i,5 pour 100, il change de signe et prend une valeur voisine de — 15°. » L'essai cryoscopique, effectué par M. Dhoramée sur une solution aqueuse à 6 pour 100, a donné un abaissement du point de congélation égal à o°,9o, ce qui conduit au poids moléculaire 121, sensiblement identique à celui de l'érythrite naturelle. » Enfin l'analyse a fourni les nombres suivants : Trouvé. Calculé pour C H'" O». Carbone Sg , 20 39,34 Hydrogène 8,18 8,20 » Ces résultats, qui ne sauraient laisser aucun doute sur la nature du produit que nous venons de décrire, concordent exactement, sauf le sens du pouvoir rotatoire, avec ceux que M. Bertrand a obtenus dans son étude si intéressante des produits d'hydrogénation de l'érythrulose ou érythro- cétose. » Les deux nouvelles tétrites représentent donc les deux antipodes de l'érythrite active, que la théorie faisait prévoir, mais que l'expérience n'avait pas encore permis de préparer. Leur structure stéréochimique se trouve établie, directement pour l'une, indirectement pour l'autre, par leurs rapports avec le xylose ordinaire, que l'on sait appartenir à la série gauche, telle que l'a définie E. Fischer. » L'étude détaillée de la /-érythrite, ainsi que celle des corps intermé- diaires dont nous avons parlé plus haut, fera l'objet d'un Mémoire ulté- rieur, » ( i4o5 ) CHIMIE ORGANIQUE . — Préparation des anthraquinones dialcoylamido- dichlorées ('). Note de M. E.-C. Severix. « L'acide dimélhylamidobenzoylbenzoïque dichloré déjà décrit (^) a été transformé en benzylbenzoïque par simple réduction au moyen du zinc en grenailles et de l'acide chlorhydrique. » L'opération se fait dans les conditions qui ont été recommandées par MM. Ilaller et Guyot pour les acides dialcoylamidobenzoylbenzoïques. » On filtre à froid le chlorure de zinc formé, on traite le résidu par le carbonate de soude et l'on sursature d'acide acétique, ou mieux d'acide tartrique. Le rendement est de 3o pour loo. )> L'acide dimôlhylamidohenzylbenzoïque dichloré /\ Cl Cir-— C«H*Az COOH /CH' \CH3 Cl est un corps blanc qui jaunit un peu à l'air, cristallise très difficilement dans l'alcool méthylique; soluble dans tous les dissolvants ordinaires, il est très incomplètement précipité par les acides de sa dissolution de sel de soude. L'acide fond à 233°. » Acide diélhylamidobenzylbcnzoïque dichloré Cl -CH^— C«H*Az -COOH. /C^H^ XC^H^^ Cl » Cet acide se prépare comme son homologue, mais le rendement est moins bon et la réduction doit être continuée plus longtemps que pour le dérivé diméthylé. Cela tient en partie à l'insolubilité des acides non réduits dans l'acide chlorhydrique. Dans l'espoir d'avoir un meilleur rendement nous avons modifié la manière d'opérer en dis- solvant d'abord notre acide dans l'acide acétique cristallisable, ajoutant ensuite un mélange en volumes égaux d'acide chlorhydrique et d'eau et ensuite continuant la réduction en liqueur chlorhydrique comme plus haut. Dans ces conditions, la réduction marche plus vite et le rendement monte à 4o ou 5o pour loo. » L'acide réduit cristallise assez difficilement dans l'alcool méthylique en aiguilles blanches fondant à 237°. (') Travail fait au laboratoire de M. Haller à la Sorbonne. (^) E.-C. SEVERI^, Comptes rendus, t. CXXX, p. 723. ( i4o6 ) » Dimclhylamidnanthiaquinone dichlorée Cl Cl co- co \z /CH' \CH "\/ )) Des essais tentés pour opérer la condensation anthraquinonique en partant de l'acide diniétiiylamidobenzoy Ibenzoïque dichloré n'ayant pas donné de résultats, nous avons effectué cette condensation par l'intermédiaire de l'acide diméthylamido- benzylbenzoïque dichloré. Le mode opératoire qui a été tenté d'abord avec l'acide réduit a été celui qui avait servi à MM. Haller et Gujot pour opérer la condensation de l'acide benzoylbenzoïque non chloré, en chauffant l'acide réduit avec de l'acide sulfurique concentré pendant quelques minutes. Il est ainsi converti en anthranol qu'on oxyde ensuite par le perchlorure de fer. Opérant dans ces conditions, nous n'avons pas pu arriver à effectuer la condensation anthraquinonique de notre acide. La méthode qui a été employée par nous pour préparer l'antraquinone de notre acide est la simple condensation par l'acide sulfurique concentré à 66". Dans ces conditions, il se forme d'abord un cétohydroanthracène par élimination de l'oxhydrile acide avec un atome d'hydrogène du groupement phényle : \C00H =H^0 4-C''H^CPÇ^Q pC'H'Az^JJ,. » Ensuite l'acide sulfurique agissant comme oxydant donne de l'acide sulfureux et de l'anthraquinone C^H^CI^ f ^)|"'^C»H'Az(CH')2 + 2SO*H2= 3H=0 + aSO^ H- C^ H^ CP/^^^C» W Az (CH3 )2. n L'opération est conduite de la façon suivante : on dissout los'' d'acide benzylben- zoïque diamidodichloré dans 240B'' SO'II' à 66°. On chauffe de deux heures et demie à trois heures à 92°, on verse dans l'eau distillée; il se forme un précipité floconneux rouge qu'on fait cristalliser dans le benzène ou le toluène bouillant. L'anthraquinone se présente en aiguilles rouge bronzé fondant à 188°. Insoluble dans les alcools, l'éther, elle est soluble dans l'acide acétique, le toluène et le benzène. L'analyse donne la formule C'^H" O^GP Az. » Diélhylamidoantliraquinone diclilorée C^ IP /\_co-/\a./ I I \C-^H= Cil ,-co-i \, Cl \/ ( i4o7 ) » Elle a été préparée de la même manière et dans les mêmes conditions que l'anlhra- quinone de l'acide dimélliylé. » Elle a le même aspect que son homologue et fond à 1-5°. L'analyse donne la for- mule OHV'O'ŒAz. )i En résumé, il semble que la présence des 2 atomes de chlore en 3,4 par rapport à un des carboxyles empêche la condensation des acides dial- coylamido-benzoylùenzoïques dichlorés, et ne peut s'effectuer qu'en opérant sur les acides benzylés, et dans des conditions autres que celles décrites par MM. Haller etGuyot. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la monoiod/iydrine du gfycul ('). ^ole de MM. E. Charon et Paix-Séailles. « Les composés iodés dans lesquels l'iode fonctionne comme élément monovalent sont généralement plus difficiles à obtenir que leurs isomères chlorés ou bromes. Ils ont été moins étudiés et leurs propriétés souvent déduites par analogie. )> Dans le but d'éclaircir certaines réactions exceptionnelles laissées sans interprétation, nous avons repris l'élude des iodhydriiies des alcools polyvalents. Nous sommes arrivés à des résultats qui permettent d'expli- quer ces réactions, et nous avons été amenés à constater que ces iodhy- drines réagissent quelquefois d'une façon toute différente de celle des chlorhydrines ou bromhydrines. » La monoiodliydrine duglycol a été surtout étudiée par MM. Bouttlerow et Ossokin (-), Victor Meyer et R. Demuth (^), et enfin Louis Henry ("). Ce dernier a donné une excellente méthoile de préparation permettant d'obtenir cette iodhydrine pure. Elle bout à 85°, sous 25°"". » MM. BoultleroAv et Ossokin, en faisant réagir le zinc-mélhyleetlezinc- étbyle sur la monoiodhydrine du glycol ont obtenu les alcools propylique et butylique secondaires. Comme ils pensaient obtenir ainsi les alcools primaires, ils en ont conclu que vraisemblablement la monoiodhydrine (') Travail fait au laboratoire de M. Haller, à la Sorbonne. (2) Bouttlerow et OssoKm, Annalen der Chemie, t. CLXV, p. 237. (') Y. Meyer et R. Demutu, Annalen der Chemie, l. CCLVI, p. 29. (*) LoL'is IIenrv, Bull. Acad. royale de Belgique, Z' série, t. XMII, p. 182, et Bec. Tra<,'. c/tim. des Pays-Bas, t. XVII, p. i. ( i4o8 ) était un composé élhylidénique de formule : CH^ — CH^ . Depuis, ces dérivés ont été préparés par fixation directe des hydracides sur les aldé- hydes. On sait qu'ils sont très instables, indistillables, sans décomposition, même sous pression très réduite. La formule de MM. Bouttlerow et Ossokin doit donc être rejetée. )■ MM. V. Meyer et Demuth, d'abord, et plus récemment M. Louis Henry ont constaté que la monoiodhydrine réagissant sur le nitrite d'ar- gent donne du nitroéthanol biprimaire CH^AzO" — CH'OH. On doit donc admettre la formule CH=I - CH=OH. M Nous avons cherché la cause de la contradiction entre les expériences précédentes. » Nous avons traité la monoiodhydrine par la potasse aqueuse dans les conditions qui ont conduit Wurtz à l'oxyde d'élhylène avec la monochlorhjdrine. » On obtient bien un gaz présentant les caractères de l'oxyde, mais il se forme à côté une résine semblable à la résine d'aldol. Nous avons alors opéré avec une base très faible, l'hydrate d'oxyde de plomb pré- paré et séché à froid. » En chauffant à peine dans un petit ballon un mélange intime d'oxyde de plomb et de monoiodhydrine, il distille immédiatement de l'aldéhyde éthylique et le contenu du ballon prend la teinte jaune de l'iodure de plomb. » Le rendement en aldéhyde est voisin du rendement théorique. » Nous pouvons maintenant expliquer les résultats des expérimenta- teurs précédents. )) Dans l'expérience de MM. BouLtlerow et Ossokin, le zinc-méthyle en- lève d'abord de l'acide iodhydrique avec formation d'alcool vinylique donnant son tautomère l'aldéhyde. Comme le zinc-méthyle a été employé en excès, il réagit de suite sur l'aldéhyde naissante en donnant la réaction classique des dérivés organométalliques du zinc sur les aldéhydes, qui permet de préparer les alcools secondaires. )) Au début de l'expérience, on constate bien un dégagement de méthane correspondant à l'action de l'acide iodhydrique sur le zinc-méthyle. « Avec le nitrite d'argent (réaction de V. Meyer et Demuth), il y a réac- tion de substitution pure et simple ; M. L. Henry cependant a signalé dans cette opération la formation d'un acide volatil, c'est probablement de l'acide acétique résultant d'une action secondaire du nitrite d'argent sur une certaine quantité d'aldéhyde formée dans la réaction. » Nous avons essayé aussi l'action des bases azotées en excès (ammo- ( i4o9 ) niaque, aniline, phényihydrazine, hydroxylamine). Nous espérions obtenir les dérivés correspondants de l'aldéhyde (hydrazone, oxime). » Il n'en est rien, l'iodhydrine réagit déjà à froid comme réagirait l'io- dure de mélhyle. Il se forme les iodures de bases complexes dont nous poursuivons l'étude. » L'iode dans ces réactions a quitté le chaînon hydrocarboné pour se rattacher à l'azote. On peut encore enlever de l'acide iodhydrique à la molécule,mais cet enlèvement a lieu sur l'azote et le chaînon CH^ — CH-OH reste inaltéré. » M. Raschirsky (') a bien signalé en 1877 qu'il se fait de l'aldéhyde dans l'action de ZnO et de PbO sur la monochlorhydrine; mais cette réaction est, dit-il, à peine sensible et exige une température très élevée. Il fait observer de plus, avec juste raison, qu'il est fort possible que cette aldéhyde résulte d'une isomérisation par la chaleur de l'oxyde d'éthylène d'abord formé. » M. Rrassousky (-) a également constaté la formation d'aldéhyde avec la monochlorhydrine chauffée longtemps en présence d'eau à température élevée, mais la réaction n'est encore que partielle et rappelle certaines réactions de déshydratation du glycol. » Nous avons essayé l'action de l'hydrate de plomb sur la monochlor- hydrine. Ce corps mélangé intimement à Pb(OH)^ distille inaltéré vers 129" à la pression ordinaire. » On voit que la monoiodhydrinc, bien différente des dérivés chlorés et bromes, perd très facilement les éléments de l'acide iodhydrique de la manière suivante : CHn - CH=OH = CH» = CHOH 4- HI. M L'alcool vinylique se transforme de suite en son tautomère l'aldéhyde. » La présence d'iode dans la molécule donne donc une grande mobilité à un des atomes d'hydrogène rattaché au carbone du groupement fonc- tionnel alcool. M Nous publierons prochainement de nouveaux résultats démontrant la généralité de cette réaction des iodhydrines. » (') KASCBiRSK\, Berichte, vol. X, p. iio4. (°) Krassousky, ./oMr«. Soc. phys.-chim. russe, t. XXXI, p. 667. C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N" 21.) '83 ( i4>o ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acide -(-chlorocrotonique. Note de M. R. Lespieau, présentée par M. Henri Moissan. « J'ai précédemment décrit le nitrile résultant de l'action de l'acide prussiqiie sur l'épichlorhydrine, ainsi que l'éther provenant de la saponifi- cation de ce nitrile en présence d'alcool à g5° ( Comptes rendus, t. CXXVII, p. 965). Ces deux composés additionnés d'anhydride phosphorique, puis soumis à la distillation, perdent une molécule d'eau en donnant le nitrile et l'éther de l'acide y-chlorocrotonique. L'anhydride est ajouté par petites portions en évitant un échauffement trop grand ; la distillation est conduite sous pression réduite; le liquide obtenu est agité avec une solution de car- bonate de sodium puis séché à l'aide du chlorure de calcium fondu et purifié par de nouvelles distillations. » Le nitrile GH-Cl.CH = CH^ — CAz est un liquide incolore dont le con- tact avec l'épiderme provoque des démangeaisons vives et persistantes suivies souvent d'ampoules. Il bout à 78° — yS", 5 sous une pression de 1 5™" de mercure. Sa densité à 0° est i.iZjgS. Son poids moléculaire déduit d'une mesure cryoscopique faite comme les suivantes dans l'acide acétique a été trouvé égal à 109. Ses analyses ont fourni les résultats suivants : C = 47,oi,H = 4> Cl = 35,i7, Az= 13,87. » h'étheréthylique CH^ClCH = CH — CO-C-H'^ est un liquide bouillant à igi^-igS" sous une pression de ySo'"™. La cryoscopie indique pour poids moléculaire de ce corps le nombre i5i. Sa teneur en chlore était de 24,10 pour 100. )) h'acide CH.^CICH = CH — CO-H est un corps solide, blanc, d'une odeur forte, fondant à 76°, 5-77°, 5, distillant dans le vide sans décomposi- tion, très soluble dans l'éther et l'acide acétique. Le poids moléculaire cryoscopique du produit que j'ai étudié était de 121; ses analyses ont fourni : C = 89, 82 ; H = 4, 27 ; Cl = 29, 3 1 . » Cet acide n'a pas été obtenu par saponification de son nitrile. Celui-ci, en effet, par l'action de la potasse perd du chlore et, par l'action de l'acide chlorhydrique, fournit un acide dichlorobulanoïque CH=C1 - CHC1.CH\C0^H fondant à 45°-5o° identique avec celui que j'ai déjà décrit (^Comptes rendus, t. CXXIX, p. 224). ( I^MI ) » Pour obtenir l'acide non saturé, on traite son éther éthylique addi- tionné d'alcool par une solution aqueuse de potasse à 3o pour loo, en évi- tant toutefois que la température du mélange ne s'élève au-dessus de 20°. On évapore l'eau et l'alcool dans le vide sulfurique et l'on obtient ainsi le sel de potassium de l'acide cherché. On le purifie en le lavant à l'éther bouillant, puis en le faisant cristalliser dans l'alcool absolu. Séché dans le vide, il est anhydre. On le dissout dans l'eau, et l'on ajoute la quantité théorique d'acide sulfurique dilué, puis on extrait à l'éther. I/évaporation de ce dissolvant fournit l'acide cristallisé. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la composition des albumens de la fève de Saint- Ignace et de la noix vomique. Note de MM. Em. Bourquelot et J. Laurent. de galactose. » Ici encore il a été facile d'obtenir le galactose à l'état cristallisé et pur. » En résumé, nous relrouvons dans les albumens de la Fève de Saint- Ignace et de la Noix vomique les mêmes hydrates de carbone que dans l'al- bumen des graines de légumineuses étudiées antérieurement, c'est-à-dire une manno-galactane, ou plutôt un mélange de mannane et de galactane. Mais ici la proportion de galactane indiquée par la quantité de galactose trouvée dans les liquides d'hydrolyse est plus élevée. Cela est surtout remarquable pour la Noix vomique. » Ajoutons qu'il est extrêmement facile d'obtenir, avec ces deux graines, du galactose cristallisé. Elles en fournissent plus que le sucre de lait lui- même, qui a servi jusqu'ici à le préparer. » ZOOLOGIE. — Recherches expérimentales sur révolution de la Lamproie (P. Planesi). Note de M. E. Bataillon, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. (( Les résultats qui sin'vent se rapportent à deux ordres d'expériences sur l'œuf : modification de la pression osmotique par l'emploi de solutions isotoniques salines ou sucrées, modification de la forme par compression. » 1. A la suite de mes recherches sur l'œuf d'Ascaris ('), je me suis demandé si des solutions isotoniques variées ne permettraient pas de relever, dans l'évolution de matériaux plus plastiques, des modifications constantes, indépendantes de la nature chimique du milieu employé et relevant de la simple déshydratation. » J'ai donc soumis des œufs de Lamproie fécondés artificielleme;it à des solutions sériées et équiosmotiques de sucre de canne, de NaCl, de CaCt^, correspondant respectivement à i pour loo (série n° I), o,8 pour loo (série n'' II), o,6 poin- loo (série n° III), o,5 pour loo (série \\° IV), o,2 pour loo (série n° V) de sel marin. » Les trois dernières séries de liquide ont déterminé sur l'œuf et sur la marche de la segmentation des troubles de même ordre. L'œuf diminue de (') E. Bataillon, La résistance des œufs tf Ascaris et la pression osmotique {Comptes rendus et Méni. de la Soc. de BioL, séance du la mai 1900). — La pres- sion osmotique et Van/iydroOiose (Ibid., séance du 12 mai 1900). ( i4i4 ) volume et prend la forme d'une calotte de sphère dont la base supérieure est plus ou moins bombée suivant le degré de concentration. La déshy- dratation est donc plus accusée au pôle animal. » Le troisième plan de segmentation qui, dans les conditions normales, est horizontal comme chez la Grenouille, se montre constamment vertical, et il faut arriver au stade à huit éléments au moins pour observer la séparation des petits blastoméres au pôle supérieur. » Les sillons du début sont plus accusés encore que dans le cas ordi- naire; mais ils ne s'atténuent plus au stade 4 pour régulariser l'ébauche qui reste longtemps aplatie avec des blastoméres de plus en plus nom- breux et profondément entaillés. Enfin, les premières segmentations sont souvent inégales et rappellent ce qui s'observe chez certains Mollusques (Nassa, par exemple). » L'évolution se poursuit plus ou moins loin suivant le degré de concentra- tion. Mais pour les trois liquides isotoniques de chaque série, les résultats sont identiques. » Dans les trois solutions correspondant à i pour loo de sel marin (sucre, NaCl, CaCl-) aucun œuf ne s'est segmenté. Pour la série n° II (0,8 pour 100 deNaCl) les trois liquides n'ont pas permis le développe- ment au delà de seize éléments. Les séries III et IV ont donné desmorulas très riches; et, à la concentration o,5, on a pu enregistrer quelques gas- trulas normales. Notons qu'avec l'émiettement des blastoméres, l'ébauche a fini par régulariser sa surface. Pour franchir le stade des bourrelets mé- dullaires et arriver à l'éclosion, il ne faut pas dépasser 0,2 pour 100 de NaCl. » En accusant par ces procédés la pression osmotique de l'œuf, on retarde son évolution. Qu'on emploie la dilution à o,5 pour 100 de chlorure de sodium ou les 'solutions isotoniques de sucre et de chlorure de calcium, les matériaux sont en retard devingt-quatre heures au moins sur les témoins pour l'apparition du blastopore. Dans les solutions n° II (0,8 pour 100 de NaCl) le retard est d'une demi-heure environ jîour la première division. Enfin, si le contact avec les solutions n" I (i pour 100 de NaCl) n'est pas trop prolongé, la segmentation enrayée peut apparaître dans l'eau pure, comme je l'ai constaté après un arrêt de vingt heures environ {'). (') Notons que l'œuf d'A.scaris, déshydraté au Cours de la segmentation, soit par dessiccation simple, soit par des solutions salines, peut subir un arrêt semblable. L'évo- lution reprend son cours avec la réhydratalion (E. Bataillon, loc. cit.). ( i/|i5 ) » Les anomalies à allure spécifique obtenues chez les Amphibiens par Hertwig, Gurwilsch, etc. (larves au sel, larves au lithium), n'ont pas été observées chez la Lamproie. Mais la brièveté de la période de reproduction a forcément limité mes tentatives sur ces œufs qui sont à signaler comme un matériel d'élection pour les études de Biologie générale. » En somme, les résultats généraux qui précédent paraissent indépendants de la composition chimique des liquides employés. Le point critique où la divi- sion est entravée, les troubles dans la marche de la segmentation, l'allure des ébauches, le stade fixe où l'évolution s'arrête pour chaque série, correspondent nettement à des pressions osmotiques parallèles pour les divers milieux. » IL Les œufs de Lamproie sont moins fiivorables que ceux d'Amphi- biens ou de Téléostéens à la démonstration directe de l'isotropie. Si on les comprime entre des lames verticales, le premier sillon ne suit pas toujours la direction de la pesanteur. Il est bien perperdiculaire aux surfaces de compression, mais passe toujours par le pôle blanc, qui peut occuper toutes les positions; vraisemblablement à cause de la lenteur du déplacement des matériaux internes. Mais, dans l'apparition des divisions ultérieures, les lois d'Hertvfig sont strictement respectées. C'est ainsi que le deuxième sillon, au lieu de passer par l'arc de l'œuf comme le premier, détache immédiate- ment le pôle animal du pôle végétatif. Il arrive même, si la compression est suffisante, que les deux petites cellules se divisent à nouveau dans le plan des lames, tandis que les gros blastomères bourgeonnent, eux aussi, à leur bord supérieur. L'ébauche montre alors une simple rangée de petits éléments disposés en arc sur les deux cellules vitellines aplaties, et séparés d'elles par un orifice. En tout cas, V ordre d' apparition des trois premiers sillons est modifié dans le même sens que chez les œufs de Grenouille comprimés; et au point de vue de la séparation précoce ou tardive des petits blastomères, le résultat est inverse de celui que l'on obtient, soit avec les solutions salines, soit avec les solutions sucrées. » Si l'isotropie de l'œuf n'émerge pas pour ce type aussi nettement que pour d'autres, nous montrerons bientôt qu'en intervenant sur le facteur pression osmotique, invoqué plus haut, on arrive à l'établir indirectement d'une fiiçon péremptoire. » ( i4i6 ) ZOOLOGIE. — Remarques sur certains points de V histoire de la vie des orga- nismes inférieurs. Note de M. J. Kunstler, présentée par M. Edmond Perrier. « S'il est un élément dont la manière d'être primitive et le point de dé- part soient obscurs, c'est sans contredit le noyau cellulaire, auquel les récents progrès de la Science attribuent une importance si fondamentale. Universellement répandu dans l'immense majorité des cellules et abso- lument indispensable à leur existence, le corps nucléaire semble disparaître brusquement aux confins inférieurs du règne organique, ou, inversement, apparaître brusquement dès les degrés les plus humbles de l'échelle des êtres. » Me basant sur certaines observations, notamment sur les colorations intenses que communiquent aux Bactériacées les couleurs d'aniline, j'avais cru pouvoir professer publiquement, il y a bientôt quinze ans, que toute la masse sous-tégumentaire de ces organismes auxquels on ne connaît pas de noyau correspond, en quelque sorte, à un novau et qu'ils étaient, selon mon ancienne expression, des noyaux ambulants. Celte hypothèse répondait assez fidèlement à la théorie plus récente de Bûtschli SMr\& corps central. Une série de considérations trop longues à énumèrer ici, parmi lesquelles je citerai simplement les difTérences notables qui s'observent entre les propriétés d'ab- sorption des matières colorantes électives du noyau proprement dit et du corps cen- tral, m'ont déterminé à abandonner ma première supposition. Ce n'est pas le lieu, ici, de faire la réponse qui convient à la note, quelque peu dogmatique, que Biitschli a bien voulu me consacrer à propos des grains rouges. Je me bornerai à établir cer- taines remarques qui me paraissent susceptibles de jeter une lumière nouvelle sur la genèse subite et, pour ainsi dire, si étrange d'un organite aussi important que le noyau, apparaissant tout d'un coup sans que rien ne semble l'annoncer préalablement. » Si l'on étudie méticuleiisement tout l'ensemble du développement des spores des Bactériacées, on ne saurait manquer d'être frappé d'un fait bien spécial. Par exemple, chez le Baclerioidomonas sporifera (Kunstler), le développeiTient des spores se présente avec de telles apparences que, pen- dant toute une première phase de leur existence, elles ont tout l'aspect de noyaux indéniables, dont elles possèdent toutes les propriétés spéciales. Leur manière de se comporter vis-à-vis des réactifs colorants est bien celle du novau vrai et ne rappelle pas celle du corps central. Des préparations, bien faites, soumises à l'examen d'un histologiste non prévenu, lui sug- ( '417 ) gèrent involontairement la notion de corps cellulaires oblongs et multinu- cléés. Moi-même, j'ai pris autrefois ces corps reproducteurs pour des noyaux. )) La constitution histologique fine de ces spores se juxtapose identiquement à celle des noyaux inférieurs, tels que je les ai fait connaître par difTérentes publications (structure en rosette, etc.). Leur origine et leur mode de développement reproduisent avec fidélité ce qui s'observe pour le noyau, par exemple du Cryplococciis gullulalus ou du Saccha rornyces cerei'isice, etc. Chez ces organismes élémentaires, le noyau apparaît sous la forme d'une sorte de bourgeon centripète, qui émane de la couche claire, formée d'une assise vacuolaire simple, entourant le corps central. » Chez le Baclerioidornonas, les spores se développent aux dépens de la couche similaire, dont l'un des éléments vacuolaires (improprement dits alvéoles) s'accroît, épaissit ses parois, se divise d'une façon régulière, et forme un bourgeon en appa- rence tout à fait identique au noyau précédent, tant sous le rapport du développe- ment que sous celui de la constitution, de la forme, de l'aspect et des propriétés chi- miques. A cela se bornent les analogies. Le noyau, organe essentiel de l'assimilation du protoplasma, persiste avec ses caractères pendant toute la durée de la vie de l'être. Le bourgeon sporogène se métamorphose plus ou moins vite. Son évolution se sub- divise en deux phases bien distinctes. La première période est caractérisée par un accroissement rapide et par une vitalité intense; c'est alors qu'il rappelle le noyau cellulaire. La deuxième phase affecte des caractères inverses. Les phénomènes vitaux paraissent plus ou moins ralentis ou suspendus; le corps de la spore est contracté et très réfringent, jusqu'à rappeler l'éclat métallique, et ses réactions microchimiques sont à peine constatables. En même temps, l'être souche semble assimiler fort mal; sa substance présente des indices non équivoques d'une dégénérescence aboutissant en peu de temps à la mort. Chez le Cryptococcus et le Saccharoinyces, où le noyau persiste à son état normal et où les individus survivent aux phénomènes de la repro- duction, celle-ci n'est pas le résultat d'une sporulation endogène, mais bien d'un phénomène de bourgeonnement externe. Les êtres nouveaux, ainsi formés, sont d'abord dépourvus de noyau. Cet élément se formera, ainsi qu'il a été dit, par un processus de bourgeonnement pariétal. )) L'ensemble des faits énoncés ci-dessus dénote des analogies étroites entre certains noyaux et certaines spores, de nature à attirer l'attention sur des liens de parenté possibles entre eux. S'il en était réellement ainsi, nos connaissances morphologiques en subiraient un contre-coup de haute importance. » Le noyau cellulaire ne serait-il autre chose que le résultat de la transformation d'un bourgeon sporogène, adapté à un rôle nouveau? Serait-il un vestige d'un processus reproducteur détourné de son but pri- mitif? Une semblable hypothèse a l'avantage d'expliquer la vilahté intense du noyau ; elle rend un compte rationnel de l'apparition d'un élément qui, G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 21.) l84 ( i4i8 ) jusqu'ici, ne semblait tirer son origine d'aucun précurseur, de même qu'elle permettrait de comprendre la constitution de certains êtres pluri- nucléés, en quelque sorte, d'emblée. » ZOOLOGIE. — Sur des Clavelines nouvelles (Synclavella n. g.), constituant des connus d'Ascidies composées. Note de M. 31acrice Caullery, présentée par M. Edmond Perrier. « Les Ascidies ont été souvent divisées en Ascidies simples, A. sociales et A. composées. Cette classification, fondée sur l'absence ou l'existence du bourgeonnement, et, dans le second cas, sur la disposition respective des individus d'une colonie, n'a pas, comme on l'a fait remarquer depuis longtemps déjà, de valeur phyiogénique. Les Ascidies composées et les Ascidies sociales sont, les unes et les autres, la juxtaposition de plusieurs groupes distincts, se rattachant phylogénétiquement à divers groupes d'Ascidies simples. On voit nettement, par exemple, les affinités des Botril- lidœ et des Cynthiidœ. » La notion d'Ascidies sociales, en outre, est tout artificielle. Entre les cormus des Ascidies composées, où tous les individus sont entièrement enfouis dans une même masse de tunique commune, et les types d'Ascidies sociales telles que Clavelina lepadiformis ou Perophora Listeri, dans les- quelles les divers ascidiozoïdes se dressent isolément sur un système de stolons linéaires, l'opposition est assez nette. Mais déjà dans les formes connues depuis longtemps, telles que Diazona, on a un terme intermé- diaire, au point de vue de la cormogenèse. Aujourd'hui, l'inutilité du groupe des Ascidies sociales est manifeste, car on peut, sur une série d'espèces, ne présentant pas de variations anatomiques appréciables, trouver tous les passages aux Ascidies composées. C'est ce que montrent, en effet, les Clavelines. )> L Parmi les espèces décrites jusqu'ici, nous trouvons, en effet, les cas suivants : » a. Des formes telles que Clavelina lepadiformis O. F. M., type des Ascidies sociales, à individus isolés sur des stolons linéaires. » b. hes Podoclaçella Herdm. (P. horealis, espèce anciennement décrite par Savigny, et P. australis Herdmann, des côtes d'Australie) différant du cas précédent en ce que les stolons sont remplacés par une lame continue tapissant le support et sur laquelle se dressent isolément les individus. ( i4>9 ) » c. Les Stereoclavella Herdm., parmi lesquelles nous citerons surtout St. australis des cotes d'Australie, où les ascidiozoïdes, encore indépen- dants les unes des autres, émergent en bouquets plus serrés de pédoncules communs charnus. » d. Pjcnoclavella auriluceusGa.r&tang, oà\es ascidiozoïdes proéminent, comme autant de petites tiges, sur une masse basilaire charnue, dans laquelle leur région inférieure est même en partie contenue (' ). » Ces dernières espèces (St. Australis, Pycn. auriluceus) marquent une tendance, très accusée déjà, de la forme sociale vers la forme composée {Pycnoclavella rappelle assez la cormogénèse de Diazona). » II. Cette tendance est complètement réalisée dans deux Clavelines que j'ai eu l'occasion d'étudier et qui sont de véritables Ascidies composées. Elles forment des cormus en tubercules massifs, comme ceux des Aplidiens et les divers individus sont complètement plongés dans la tunique commune. Il n'y a pas de cloaques communs, chaque siphon cloacal s'ouvrant directe- ment au dehors, mais c'est là une disposition dont les Ascidies composées offrent de nombreux exemples (Goodsiria parmi les Botrillidœ, plusieurs Distomidœ, Sigillina, etc.). Les ascidiozoïdes ne diffèrent par aucun carac- tère anatomique appréciable des Clavelines sociales. Leurs larves sont identiques avec celles de ces dernièi'es. Ce sont donc de véritables Clave- lines composées et leur existence démontre mieux que tout autre argu- ment l'inutilité du groupe des Ascidies sociales (^). )) Ces deux Clavelines faisaient partie des collections du Muséum de Paris que M. Edmond Perrier a bien voulu confier à mon examen. » i" La première a été récoltée par Lesson, en iSaS, pendant l'expédition de la Coquille (localité non indiquée). Le cormus, que représente la figure (elle n'a d'autre but que de donner une idée du groupement des individus) est compact, piriforme; il mesure 3'™ à If'^ dans ses diverses dimensions. La tunique commune est transparente; les ascidiozoïdes, qu'on aperçoit par suite facilement, sont au nombre d'une cinquan- taine, groupés dans la région supérieure. Ils sont de grande taille (plus de i'^™de lon- gueur), bien espacés entre eux, et offrent absolument l'anatomie du genre Clavellna. J'y ai compté, suivant les cas, seize à vingt-deux rangées de trémas branchiaux. A la (') Pour les formes des types b, c, d, voir notamment : Herdmann, Descript. calai, of ihe tunicata of the austral Mus. Sydney, 1899, et Garstang, Report on tlie tuni- cata of Plymouth {Journ. marin. Biol. Assoc, n. s., t. II; 1891). (-) La réciproque de l'argument précédent existe d'ailleurs. La famille des Disto- midœ renferme une véritable forme sociale, Archidistoma aggregaluin Garstang. ( l420 ) partie basilaire du cormus, la lunique est parcourue en tous sens par un sj'Stème de tubes présentant de nombreux renflements. Ce sont les équivalents des tubes slolo- niaux, et c'est là que doit s'effectuer la blastogenèse. » 2° La seconde a été recueillie en 1829 par Quoj et Gaimard sur les côtes d'Aus- tralie (expédition de V Astrolabe). Par la forme et les dimensions du cormus et des individus, par les divers caractères que l'on pouvait examiner sur l'échantillon, cette Claveline se comporte comme la précédente. II semble pourtant que, sur le vivant, cliaque ascidiozoïde faisait, par la partie supérieure de son thorax, un bombement assez marqué à la surface; celle-ci devait être mamelonnée. Mais il ne saurait être question d'ascidiozoïdes isolés de la masse commune, comme dans les genres Pycno- clavella et Stereoclai'ella. » Il faut évidemment, pour ces deux Clavelines, créer un genre nou- veau. Je projjose de le nommer Synclavella. Quant à une description spé- cifique précise des deux formes précédentes, elle ne pourrait guère se faire, vu le petit nombre des échantillons, leur état actuel et l'incertitude de leur provenance géographique. Je les considérerai toutefois comme deux espèces distinctes, tout en n'attachant à leur séparation et à leur dénomination spécifique qu'une valeur très relative. J'appellerai la pre- mière Synclavella Lessoni, et la seconde S. australis. Leur intérêt réside surtout dans leur mode de cormogenèse qui est celui de véritables Ascidies composées. » MINÉRALOGIE. — Analyse de fonds marins recueillis dans l'Iroise. Note de M. J. Thoulet. « Jjes quarante-trois échantillons analysés ont été récoltés à la drague, eu 1897, dans l'Iroise, au large de Brest, par la mission hydrographique dirigée par M. l'ingénieur Renaud, à bord du Laborieux, sur lequel j'avais été autorisé à embarquer. ( l42I ) » J'ai procédé successivenienl, pour chaque échantillon, à l'analyse mécanique au naoyen de tamis calibrés, à l'analyse minéralogique et enfin à l'examen des restes d'animaux vivants contenus d'après les méthodes et suivant la nomenclature que j'ai fait connaître. » Chaque échantillon a été passé aux tamis 3, 6, lo, 3o, 60, 100, 200, secet humide; chaque portion préparée a été pesée isolément. » L'échantillon complet a été traité par l'acide chlorhydrique étendu, et le résidu pesé a été de nouveau séparé, à l'aide des tamis 3o, 60, 100 et 200, en portions pesées ensuite. » L'argile isolée a été séchée et pesée. » Le résidu inattaqué par l'acide a été immergé dans une liqueur d'iodures de den- sité égale à 2,7. On a isolé et pesé à part les minéraux légers. » Chacune des deux portions a été examinée au microscope en lumières naturelle et polarisée et les grains ont été, lorsqu'il y avait lieu, soumis aux diverses réactions de l'étude micrographique des sables. )) Les minéraux lourds sont constitués par d'abondants débris de gra- nités et de schistes, lîiica noir et mica blanc, chlorile, am|}hibole, grenat, magnétite, glauconie. Les minéraux légers consistent en débris de schistes, quartz, calcédoine et feldspaths. » Les résidtats des analyses ont été comparés avec les indications et Cartes du Mémoire publié par le capitaine de frégate de Roujoux, en i865, et intitulé : « Essai sur l'atterrage et l'entrée de la rade de Brest par temps » brumeux avec un bâtiment à vapeur «. » Indépendamment des conclusions relatives à la lithologie locale, les résultats généraux obtenus peuvent s'énoncer de la façon suivante : » I. Les fonds sous-marins, au point de vue de l'une quelconque de leurs propriétés ou caractères, grosseur des grains sableux, teneur en carbonate de chaux, rapport de poids des minéraux lourds aux minéraux légers, nature des minéraux constituants, couleur des argiles, restes d'êtres vivants, etc., se réunissent par groupes ou aires topographiquement bien délimités. La précision avec laquelle ces limites peuvent être tracées sur une carte dépend du nombre des échantillons analysés compris sur un espace donné. » IL Les aires diffèrent de forme et d'étendue selon la propriété consi- dérée, de sorte que, sur un certain espace de mer, les diverses aires rela- tives à telle ou telle propriété ne se recouvrent pas exactement. Elles ont chacune des portions communes et d'autres qui ne le sont pas. » III. La comparaison de mes résultats avec ceux obtenus il y a trente- cinq ans par le commandant de Roujoux prouve la permanence d'un même ( l422 ) fond dans le même endroit. Celte permanence est d'autant plus remar- quable que les parages de l'Iroise sont particulièrement tourmentés. Véri- fiée dans les circonstances les plus défavorables, on est en droit d'admettre qu'elle est générale sur tout le sol océanique. Un fond marin, dans l'ensemble de ses multiples propriétés, est la résultante d'un nombre extrêmement considérable d'actions dont chacune exerçant son influence avec un degré différent d'énergie se traduit par une particularité corres- pondante dans la constitution de ce fond. Ces influences combinent leurs effets de mille manières et, au moins dans l'état actuel de la Science, il est bien difficile de faire la part exacte de chacune d'elles, mais leur ensemble représenté par la constitution même du fond demeure permanent pour une même localité. » IV. On est donc autorisé à établir des cartes lithologiques sous- marines qui représentent un état permanent et non temporaire et variable. En outre de leur utilité pour l'industrie des Pêches et celle des Télé- graphes, ces cartes suffisamment détaillées permettront, par la récolle et l'examen d'un échantillon, de fixer une position. Une telle détermination ne s'appuyant que sur des données océanographiques pourra s'effectuer de nuit ou par temps de brume et avec d'autant plus de précision qu'on aura identifié un plus grand nombre de caractéristiques de l'échantillon. Elle se fera à l'aide des concordances et des discordances graphiques des aires relatives à chaque caractéristique. » V. Les débris minéraux constituant les fonds ne se brisent pas mais s'usent régulièrement par leur frottement mutuel sous l'influence des mou- vements de l'eau dus aux vagues, aux marées et aux courants. Les pous- sières fines ainsi produites ne s'accumulent pas sur place; elles sont entraînées vers le large et, lorsqu'elles ne sont pas dissoutes ou décom- posées, elles finissent par se déposer dans les profondeurs calmes de l'Océan. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Statique minérale du fœtus humain, pendant les cinq derniers mois de la grossesse. Note de M. L. Hugounexq, présentée par M. Bouchard. « Pour compléter les Communications que j'ai déjà présentées à l'Aca- démie (' ), je me suis proposé de déterminer la statique d'ensemble de tous (') Comptes rendus, 29 avril el 6 juiu 1899. / ( t423 ) les éléments minéraux de l'organisme chez un certain nombre de fœtus, depuis le quatrième mois de la gestation jusqu'au terme de la grossesse. Mes recherches ont porté sur sept sujets. On trouvera ci-dessous les ré- sultats des analyses rapportés à loo^'' de cendres : Sexe F. V. F. F. F. M. M. Période de la grossesse.. 4m.-4m.J 4m.i-5m. 5m.-jin.; 6 mois 6 mois i Terme Terme Poids du fœtus o'k, 52a o''f,b-}0 o'f.Soo l'e, i65 i^SjOSâ a''», 730 S'ïjSoo Poids des cendres i4f',ooao i4e',7i54 18'', 35-^2 3oe',77o5 32S',9786 96«',7556 io6s%i63o C0= ,) i,.5o 0,96 0,90 0,32 1,89 1,16 Cl 8,99 9,91 8, .59 7,75 8,53 4,26 4,54 P'-O' 37,74 32,33 34,36 34,94 35,39 35,28 36,26 SO^ 1,46 1,27 1,80 1,78 1,46 i,5o 1,23 CaO 32,60 38,21 32, 5o 34,64 34, i3 4o,48 4o,68 MgO ,,74 „ ,,58 ,, 1,17 i,5i ,) K'0 9,12 1,21 8,28 7,21 8,45 6,20 7,56 Na^O 12,28 ,3,75 12,62 10,62 10,95 8,12 5,96 Fe'O' 0,43 0,33 o,4o 0,39 0,38 0,89 o,4o )) De ces résultats peuvent êtres déduites les conclusions suivantes : » 1° C'est surtout au début et pendant la période moyenne de la gros- sesse que l'organisme fœtal assimile du chlorure de sodium; cette assimi- lation se ralentit à la fin ( ' ). » 2° Pendant la seconde moitié de la gestation, la fixation de l'acide phosphorique ne subit pas de grandes variations; elle est cependant plus marquée quand l'embryon est à terme. Au contraire, la proportion de chaux s'accroît not;iblemenl pendant les derniers mois, de sorte qu'à la fin le fœtus assimile plus de chaux que d'acide phosphorique. Cet excédent de chaux se retrouve, dans les cendres, à l'état de carbonate calcaire. '■ 3° Si l'on fait abstraction de ces deux variations (sels alcalins et phosphate de chaux) dont l'origine est manifestement due à la genèse des globules rouges et à la formation du système osseux, on constate que la composition des cendres reste à peu près constante pendant les cinq der- niers mois de la vie intra-utérine. » Vers la fin, le poids des matériaux inorganiques augmente beaucoup ; mais, sauf les exceptions signalées plus haut, les proportions respectives des éléments ne présentent que de faibles variations. » Au point de vue de son alimentation minérale, la cellule de l'embrvon de quatre mois a les mêmes exigences que la cellule du fœtus à terme. Au (') Comptes rendus, 2 avril 1900. ( i424 ) cours de l'évolution embryonnaire, le nombre des cellules augmente, mais la composition chimique du squelette minéral ne change pas, abstraction faite des sels nécessaires à l'édification de deux tissus spéciaux : le sang et l'os. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Identité du bacille aérogène du lait et du pneu- mobacille de Friedlœnder. Note de MM. L. Grimbert et G. Legkos, [pré- sentée par M. Duclaux. « Comme les auteurs n'ont pas encore pu se mettre d'accord sur l'iden- tité de ces deux bacilles faute de s'entendre sur la valeur des caractères qu'ils leur attribuent, il nous a paru intéressant de reprendre la question en complétant leur étude morphologique parcelle de leurs propriétés bio- chimiques. » Pour cela nous avons suivi la marche méthodique proposée par l'un de nous dans un Mémoire sur X Unification des méthodes de culture en bacté- riologie ('). » Nos recherches ont porté sur quatre bacilles aérogènes dont trois avaient été isolés de fermentations spontanées du lait; le quatrième, dû à l'obligeance de M. Kayser (-), élait le bacille/de ses travaux sur la fer- mentation lactique; il provenait du laboratoire de Nencki. » Ces quatre bacilles nous ont donné pour chaque épreuve les mêmes résultats, à l'intensité près. Les observations suivantes s'appliquent donc à chacun d'eux en particulier. » A. Biologie générale et morphologie. — Nos bacilles sont immobiles, ils mesurent de \^,5 à 2"^, ne se colorent pas par la méthode de Gram, ne donnent pas de spores et offrent des capsules dans le pus et le sang des animaux inoculés. Ils sont anaérobies facultatifs. » On peut les cultiver sur les milieux usuels. Sur gélatine en plaques : colonies saillantes, arrondies, à reflets de porcelaine; sur gélatine en pi- qûre : culture en forme de clou. Pas de liquéfaction de la gélatine. Sur gélose : trace glaireuse et visqueuse. » Les cultures sur eau peptonée à 3 pour loo ne donnent pas d'indol. L'albumine cuite n'est pas modifiée. Le lait est assez rapidement coagulé par acidification, sans attaque de la caséine. (') L. Grimbert, Archwes de Parasitologic, t. I, p. 191; 1898. (') Katser, Annales de l'Institut Pasteur, t. VIII, p. 7.37; 1894. ( 14^5 ) » Les nitrates sont transformés partiellement en nitrites sans dégage- ment gazeux dans l'eau peptonée, mais avec dégagement d'Az et de CO^ en présence des matériaux amidés du bouillon, si l'on opère en culture anaérobie ( '). » B. Action sur les hydrates de carbone. — Nos bacilles aérogènes font fermenter le glucose, le saccharose, le lactose, la dextrine, la mannite et la glycérine ; ils sont sans action sur la dulcite. Ils donnent, avec ces hy- drates de carbone, de l'alcool élhylique, de l'acide acétique, de l'acide lactique ^rtMc/ie et de l'acide succinique; mais, de même que le pneumo- bacille de Friedlœnder, ils semblent faire un choix entre les divers sucres offerts à leur activité. C'est ainsi que le glucose, la mannite et la glycérine ne donnent pas, ou ne donnent que des traces d'acide succinique avec des quantités notables d'acide lactique gauche, tandis que la dextrine, au con- traire, ne fournit que de l'acide succinique à l'exclusion de l'acide lac- tique, et que le j^accharose et le lactose produisent à la fois de l'acide lactique et de l'acide succinique. L'acide acétique se rencontre dans toutes les fermentations ainsi que l'alcool éthylique ; mais, pour ce dernier, les quantités recueillies varient avec la nature du corps fermentescible. » Or, ce sont là précisément les caractères du pneumobacille de Fried- laender tels qu'ils ont été déjà décrits par l'un de nous (^). L'identité de ces deux bacilles est donc complète, et un seul nom doit servir à les désigner. n Bien entendu, l'espèce Friedlœnder peut comporter un certain nombre de variétés; l'absence d'action sur la dulcite des bacilles que nous avons étudiés en est la preuve, mais ces variété?, sous la dépendance de l'éduca- tion de la semence, présentent un ensemble de propriétés communes suf- fisamment nettes pour permettre de les réunir en un groupe unique dont les caractères essentiels sont : i" l'immobilité; 2° la présence de capsules dans le sang des animaux inoculés; 3° la non-liquéfaction de la gélatine; 4° la non-production d'indol; 5° l'action énergique sur les hydrates de carbone donnant naissance à des produits variables avec la nature du sucre employé. » (') L. Grimbert, Action du B. d'Eberlh et du B. coli sur les nitrates {Comptes rendus, 12 décembre 1898). (') L. Grimbert, Sur les fermentations provoquées par le pneumobacille de Friedlœnder {Comptes rendus, novembre iSgS). C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N» 21 ) '85 ( ï426 ) A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. M. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OCVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DC 2 1 MAI I9OO. Cours de Mécaniquelde la Faculté des Sciences. Traité de Mécanique ration- nelle, par M. Paxil Appell, Membre de l'Institut; t. III : Équilibre et mouve- ment des milieux continus. Paris, Gaulhier-Villars, 1900; i vol. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Leçons d' Électrotechnique générale, professées à l'Ecole supérieure d'Elec- tricité, par P. Janet. Paris, Gauthier-Villars, igoo; i vol. in-8°. (Présenté par M. Mascart. Hommage de l'Auteur.) Essais sur l'organisation rationnelle de la Comptabilité à parties doubles, par P. MouTiER. Première étude : Théorie algébrique de la Comptabilité. Rouen, chez l'Auteur, 1899; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Sur quelques microorganismes des combustibles fossiles, par B. Renault. Saint-Etienne, J. Thomas et C'*, 1900; Texte, i vol. in-8°; Atlas, i fasc. in-f" (21 planches numérotées X-XXX). (Présenté par M. Gaston Bonnier. Hommage de l'Auteur.) Notice sur la Société de Géographie /ondée en 1821, reconnue d'utilité publique en 1827. Paris, 1900; i fasc. in-8°. Le vade-mecum du médecin-expert. Guide médical ou Aide-Mémoire de l'expert, du juge d'instruction, de l'avocat, des officiers de police judiciaire, par A. Lacassagnk; 2* édition, revue et augmentée. Lyon, A. Storck et C'*, Paris, Masson et C'^, 1900; i vol. in-i8. (Présenté par M. Bouchard. Hom- mage de l'Auteur.) L'Amour dans l'univers, l'inversion dans la création, par Louis-Charles- Émile Vial. Paris, J. Rothschild, i8g6; i vol. et 6 fasc. in-8°. Ministère de la Marine. Annuaire de la Marine pour 1900. Paris, Impri- merie nationale, i" janvier 1900; i vol. in-8°. Université de Besançon. Observatoire astronomique, chronométrique et météo- ( i^P7 ) rologique. Bulletin astronomique, publié par M. L.-J. Gruey, directeur de l'observatoire. I-XI, années 1 886-1 896. Besançon, Imp. Paul Jacquin; II fasr. in-4''. (Présenté par M. Lœwy.) Observatoire de Besançon. Onzième Bulletin chronométrique , publié par M. L.-J. Gruey. Besançon, imp. Millot frères et G'*, 1899; i fasc. ^-4". (Présenté par M. Lœwy.) Observatoire de Besançon. Erreurs de divisions des cercles de la lunette méri- dienne, publiées par M. L.-J. Gruey. Besançon, imp. Paul Jacquin, s. d.; I fasc. et I atlas in-4°. Journal de Mathématiques pures et appliquées. Cinquième série, publiée par Camille Jordan, avec la collaboration de M. Lévy, A. Mannheim, E. Picard, H. Poincaré. T. VP, année 1900, fasc. n" 1. Paris, Gauthier- Villars, 1900; i fasc. \n-l\°. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. Vol. LIV, 6* série, t. IV. Bordeaux. J. Durand, 1899; i vol. in-8°. Bulletin de la Société de l'Industrie minérale, publié sous la direction du Conseil d'administration. 3* série, t. XIV, i'* livraison, 1900. Saint-Etienne; I vol. in-8° et i atlas in-f". Accademia reale délie Scienze di Torino. Giuseppe Bertrand, brevi parole di commemorazione del socio Enrico d'Ovidio. Torino, Carlo Clausen, 1900; i fasc. in-S". (Hommage de l'Auteur.) Beobachtungen von 4078 Sternen zwischen o" und 1 8° nôrdlicher Declination, am Repsold' schen Meridiankreise der Bonner Sternwarte, unler Mitwirkung von C. MôNNiCHMEYER, ausgefùhrt und bearbeitet von F. Runster. Bonn, Friedrich Cohen, 1900; i fasc. in-4''. Atti del IV Congresso meteorologico italiano, promosso dalla Societa meteo- rologica italiana, tenuloa Torino dal i2al i5 settembre 1898. Torino, 1899; I vol. in-16. Primera reunion del Congreso cientifico latino americano celebrada en Buenos Aires del 10 al 10 de abril de 1898 por iniciativa delà Sociedad cienti- fica argentina. IL Trabajos de la i" seccion (^ciencias exactas e ingenieria). Buenos Aires, 1898; i vol. in-8°. Contents and gênerai index of the transactions of the American Society of mechanical Engineers, vol. I, 1880, to vol. XX, 1899. New York, 1899; i vol. in-8°. Me/noirs oj the Brilish astronomical Association. Vol. VIII, part III : Report of the Section for astronomical Photography; vol. IX. part I : Report of the Section for the observation ofmeleors. London,i90o; 2 fasc. in-8". ( i428 ) Annalender Physik.¥o\^& l\, BandI, Heftl. Herausgegeb. v. PaulDrude. Leipzig, Johann Ambrosius Bartii, i goo ; i fasc. in-8°. Btihlâtler zu den Annalen der Physik. Herausgegeb. unter Mitwirkung von E. WiEDEMANN. Band XXIV. Stiickl. /900, 11° 1. Leipzig, J. A. Barth; I fasc. in-8°. Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles ; 4* série, vol. XXXVI, 11° 135. Lausanne, F. Rouge, mars 1900; i fasc. in-8°. Boletin de la Sociedad geografica de Madrid. T. XLII, 1*'' Iriinestre de 1900. Madrid, 1900; i fasc. in-8°. Rendiconli de[ Circolo matematico di Palermo. Tomo XH , fascicoli 1 e 2, anno 1900. Palermo; 1 fasc. in-8°. Académie des Sciences de Cracovie. Malerialy aniropologiczne ; t. IV. Cra- covie, lyoo; i vol. in-8°. Académie des Sciences de Cracovie. Sprawozdania Komisyi fizyograf. ; t. XXXIV, 1900; 1 voL in-8°. Académie des Sciences de Cracovie. Rozprawy mat.-przyr. ; 2® sérif ; t. 15 (35), t. 17 (35). Cracovie, 1899-1900; 2 vol. in-8<*. U. S. Geological Survey, Charles-D. VValcott, Director. Nineteenth annual report 1897-98, piirt III, part V (text and atlas); twentieth annual report iSçiS-gç), part I. Washington, 1899; 4 vol. in-4''. ERRATA. (Séance du 7 mai 1900.) Page 1 221 , au lieu de M. Guimaux, décédé le 5 mai, Usez M. Grimaux, décédé le 2 mai. W 21. TABLK DES ARTICLES. (Séance d,. 14 mai 1900. MEMOIRES ET COMMUIVïCATIOrVS DES MEMBRRS ET DES CORRESPONDANTS DR L'ACADÉMIE. Pages. M. Bkktiielot. — liccherclies sur la l'or- matiou de l'acide azotique pendant les combustions. Carbone i345 M. Armand Gautieiî. — Limites de com- bustibilité, par l'oxyde de cuivre, de l'hydrogène et des gaz carbonés dilués de grands voinmcs d'air ij53 .M. Lœwy. — Publications de l'observatoire de Besançon, de iSSO à 1S96 i.'î.îç) MM. A. Hallei! et J. Minguin. — Action Pages. de l'acide bronibydrif|ue sur le benzy- Irnecaniplire droit. Benzylcaniphrc niono- bronié. Acides benzylidènecanipbolique et pbényloxyhomocanipbolique droits i.iiii M. Grand'Eury. — Sur les forets fossiles et les sols de végétation du terrain houiller. i3tj(i M. .\PPELL fait hommage dn premier fasci- cule du Tome II de son Traité de Méca- nique rationnelle liHc^ NOMINATIONS. M. Dareoux est élu Secrétaire perpétuel pour les Sections de Sciences matliéuia- tiques, en remplacement de M. Joseph Bertrand M. JoANNÉs Chatin est élu Membre de- la Section d'Anatomie et Zoologie, à la place laissée vacante par le décès de M. Blan- chard M. GiEB.s est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en remplacement i369 13^0 MM. Maurice Levy et Mascart sont nommés Membres de la Commission chargée de la vérification des comptes pour l'année 189g Commission chargée de juger le concours du prix Philipeaux pour 1900 : M.M. d'Ai- sonval, Bouchard, Marey, Chauveau, rianvier Commission chargée de juger le concours du prix Gay pour lyoo : MM. Marcel Ber- trand, Michel LéVY, de Lapparent, Fouqué, Gaudry Commission chargée de juger le concours du prix Montyon (Arts insalubres) pour igoo : MM. Gautier, Moissan, Brouar- del, Troost, Bouchard Commission chargée de juger le concours ■ 371 l3'7l du prix Cuvier pour 1900 : M.M. Gaudry. l'errier, Filhol, de Lacazc- Duthicrs, Marcel Bertrand Commission chargée de juger le concours du prix Tréniont pour igno : MM. Mau- riceLévy, Sarrau, Berthelot, Mascart, Poincaré Commission chargée de juger le concours du prix Gegner pour lyoo : M.M. Mas- cart, Maurice Lévy, Poincaré, Schlœ- sing, Moissan Commission chargée de juger le concours du prix Delalande-Guérineau pour 1900 : MjM. Grandidier, Bouquet de la Grye, Hatt, Berthelot, Bassot Commission chargée de juger le concours du prix Jérôme Ponti pour 1900 : MM. Cornu, Mascart, Jordan, Maurice Levy, Berthelot Commission chargée de juger le concours du prix Tchihatchef pour 1900: MM. Gran- didier, Bouquet de la Grye, Perrier, Van Tiegheni, Guyou Commission chargée de juger le concours du prix lloullevigue pour 1900 : MM. Hau- te feuille, Michel - Levy, Fouqué, de Lupparent, Marcel Bertrand. .M. DE LaI'PAUENT. RAPPORTS. Ha|iport sur une suite de lravau.\ présentés ])ar .M. Mar.r. MEMOIRES PRESENTES. .M. J. FiEVE'r soumet au jugement de l'-Vca- demie les plans d'un système d'avertisse- ment électrique pour éviter les collisions de trains de chemin de fer 1^72 .M. Eji. \ ial adresse une réclamation de priorité au sujet d'une « nouvelle hypo- thèse sur les sensations olfactives « pré- sentée par MM. \ aschidc et Van Melle.. M. A.-L. IIerreka .adresse un Mémoire ayant pour titre : « Sur la démonstration photographique de l'amœbisme et du chi- miotropisme des oléates alcalins « M. SuE.ss, élu Associé étranger, adresse ses remcrciments à l'.Vcadémie r 21. SUITE DK LA TABLE DES ARTICLES. CORRESPOrVDArVCE. Pages. M. le Sbcrist.\ire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, divers Ouvrages de M. P. Janet et de M. B. BenauH i375 M. le Ministre des Affaires étrangères transmet, à l'Académie une leltre du con- sul de France aux PUilippines, relative à une éruption du volcan Mayon, dans l'île de Luçon ( Extrait ) -1375 M. A. KÉUAUD. — Sur la convergence des coefficients du développement ilc la fonc- tion perturbatrice 1376 IM. J. CoijLON. — Remarques à propos d'un Mémoire de M. Massau sur l'intégiation graphique des équations aux dérivées partielles 1878 M. Daniel Bertiielot. — Sur un point re- marquable en relation avec le phénomène • de Joule et Kelvin 1379 M. Ch.-Eug. Guye. — Sur la répartition des courants et des tensions en régime périodique établi le long d'une ligne polyphasée symétrique présentant de la capacité 1082 M. A. Blondel. — Sur la syntonic dans la lélégrapliie sans fil i383 M. C. TissoT. — Communications par la télégraphie sans fil à l'aide de radiocon- ducteurs à électrodes polarisées i386 M. DE FonciiAND. — Sur le bioxydc de calcium anhydre et la constitution de ses hydrates i388 M. Camille Matignon. -Sur quelques pro- priétés de l'aluminium et sur la prépa- ration de l'hydrogène phosphore gazeux. 1391 Bulletin bibliographique Errata .M. J. BoNXEFOi. - Combinaisons du bromure de lithium avec le gaz ammoniac M. F. BoDiioux. — Sur un chlorosulfure de mercure M. F. BoDHOux. — Sur deux polysulfuresde plomb et de cuivre M. GoiY. — \ction de l'eau sur le sulfate mercureux M. L. -Maquenne. — Synthèse partielle de l'éryllirite gauche M. E.-C, Severin. — Préparation des antïïfa- quinones dialcoylamidodichlorées MM. E. Charon et Paix-Séaille.s. — Sur la monoiodhydrine du glycol M. R. Lesi'Ieau. — Sur l'acide l'-chloro- crotonique. MM. E.M. Bourquelot et .T. Laurent. — Sur la composition des albumens de la fève de Saint-Ignace et de la noix vomique. M. E. Bataillon. — Recherches expérimen- tales sur l'évolution de la Lamproie M. ,1. Kunstler. — Remarques sur certains points de l'histoire de la vie des orga- nismes inférieurs M. Maurice Caullery. — Sur des Clavelines nouvelles ( .Sync/ofe//a n. g.) constituant des connus d'Ascidies composées M. .1. Thoulet. — Analyse de fonds marins recueillis dans l'iroise M. L. HuooUNENQ. — Statique minérale du fœtus humain, pendant les cinq derniers mois de la grossesse MM. L. Grimbert et G. Legros. — Identité du bacille aérogène du lait et du pneumo- hacille de Friedla;uder âges. '39'. '•i97 ■^97 l4o2 i'l»»5 l 'jo; i4ii 1 1 13 l'iiC, .4. S 1 '|20 >\-r?. 14-28 PARIS. — [VIPRl VIKKIE G .\ U T H 1 E R-Vl L L A RS , Quai des Grands-Aueu'itms, 55. Le Ger-anI .* GAOTatBK'VlLL&Ra. JUL211VW 1900 PREMIER SEMESTRE N, COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR nn. EiES SECaérAEKES PERPÉTIJEIiS. TOME CXXX. N^22 (28 Mai 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, yuai des Grands-Augustins, 55. ^1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaii es aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1* Impressions des travaux de l^ Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parunAssociéétrangerde l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadé sont imprimés dans les Comptes rendus, mais lesl ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aui que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Abticle 2. — Impression des travaux des Savcui étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des persoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'i demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'an sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires ; tenus de les réduire au nombre de pages requis, Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ex autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être reO l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tan jeudi à I o heures du malin ; faute d'être remis à tci»i le litre seulduMémoireestinséré dans le Compten actuel, et l'exlrail est renvoyé au Compte rendue vant et mis à la fin du cahier. î^ Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des» leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport» les Instructions demandés par le Gouvernement.! Article 5, Tous les six mois, la Commission administraliv» un Rapport sur la -Ituation des Comptes rendus i^ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution duj: sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont P"«» * déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant 6\ Autrement la présentation sera remise à la séance mn<^ COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SEANCE DU LUNDI 28 MA[ 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES GORRESPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. M. le MixisTRE DE l'Instruction publique adresse l'ampliaLioii du Décrel par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Acadé- mie a faite de M. Darboux, pour remplir la place de Secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques, devenue vacante par suite du décès de M. Joseph Bertrand. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Darboux prend place au Bureau de l'Académie. M. Darboux, en prenant place au Bureau comme Secrétaire perpétuel, adresse ses remercîments à l'Académie. G. R., 1900, I" St-niestre. (T. CX\X, N» 22.) I ''^(j ( '43o ) M. le Ministre de l'Instruction purliqde adresse l'ampliatioa du Décret par lequel M. le Président de la République approuve l'élection que l'Acadé- mie a faite de M. Joannès Chalin, pour remplir dans la Section d'Anatomie et Zoologie la place laissée vacante par le décès de M. Blanchard. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Joannès Chatin pren d place parmi ses Confrères. CHIMIE. — Formation de l'acide azotique dans les combustions : II. Soufre ; III. Métaux; par M. Berthelot. II. - SOUFRE. « J'ai brûlé le soufre dans l'oxygène renfermant 8 centièmes d'azote, sous différentes pressions et dans l'air atmosphérique. Première série. — Oxygène. Combustion centrale. Pression de 26 atmosphères. Volume constant. )) On opère dans la bombe calorimétrique. Le soufre, cassé en petits morceaux et pris sous un poids voisin de i gramme, est placé dans une petite capsule de porcelaine, suspendue au centre de la bombe. Cette capsule étant sujette à rupture, en raison de réchauffement brusque qui se développe, on a disposé le soufre sur une feuille mince de platine, em- boutie dans la capsule. L'inflammation est produite à l'aide d'un fd de platine porté à l'incandescence; elle n'est pas instantanée, le soufre fon- dant d'abord en raison de la chaleur dégagée par places par la combustion des premières portions en contact avec le fd. Cependant la combustion s'accomplit toujours en un temps très court. On place 20'^'' d'eau dans la bombe. Après la combustion, on dirige les gaz qui s'échappent par la dé- tente, à travers une solution étendue de potasse, que l'on réunit à l'eau intérieure. Le tout doit conserver une réaction alcaline. On évapore au bain-marie, de façon à faire cristalliser la majeure partie du sulfate et du sulfite de potasse; l'eau mère, étendue avec un peu d'alcool, relient sur- tout l'azotate. On l'évaporé de nouveau, et le résidu est traité dans un petit ballon par le sulfate ferreux mélangé d'acide sulfurique étendu, de ( i43i ) façon à dégager sur la cuve à mercure le bioxyde d'azote, que l'on dose exactement en volume. )) Voici les résultats obtenus : enne. . Pour i"' de soufre brùIé. AzO'H. OS', 00^5 oS'', ooSg AzO^H. o,Oo4i o,oo5i Az. 0,0009 0,0011 Moj- . o,oo46 0,0010 Poids du soufre brûlé. 1S^I02 I"%129 » Le rapport est celui de 7^ du soufre brûlé. Ces chiffres sont infé- rieurs à ceux observés avec le carbone amorphe, à poids égal et dans les mêmes conditions, soit oS'',oii, c'est-à-dire 11 fois plus considérable. Si on les rapportait aux poids atomiques, l'écart diminuerait, le rapport devenant j§j, c'est-à-dire voisin de !-. )) On remarquera d'ailleurs que l'acide azotique dans la combustion du carbone se produit en présence d'un corps complètement oxydé, l'acide carbonique; tandis que dans la combustion du soufre l'acide azo- tique se développe en présence d'un corps réducteur, l'acide sulfureux, lequel tend à en limiter la formation. » Rapport entre l'oxygène fixé sur le soufre et sur l'azote. — Ce rapport est celui de 1 à o,oo25, soit ~, ce qui répond à 5oo SO" : AzO^H. Le poids de l'azote combiné à l'oxygène est -^ du poids de l'oxygène uni au soufre. » Rendement. — 1,4 centième ou^de l'azote initial contenu dans l'oxy- gène s'est trouvé changé en acide azotique dans ces expériences. » Relations thermocliimiques . — Observons que la chaleur dégagée par la fixation de deux atomes d'oxygène sur un atome de carbone, soit 94*^''', 3, surpasse d'un tiers la chaleur dégagée par leur fixation sur un atome de soufre, soit 69*^^', 3. » Les gaz produits, CO- et SO^, renfermant le même nombre d'atomes, et la chaleur spécifique de tels gaz étant supposée la même, en principe, la température théorique développée par la combustion du carbone serait à peu près supérieure d'un tiers à celle du soufre, brûlant dans les mêmes conditions; pourvu toutefois qu'il n'y ait pas dissociation. )) En fait, le platine fond aisément par la flamme de la combustion du carbone dans l'oxygène comprimé, tandis que la feuille mince de platine qui supporte le soufre fond à peine sur les bords. ( i432 ) » Formation de l'ammoniaque. — On a brûlé 3s'', 48 de soufre dans la bombe. L'ammoniaque formée s'est élevée seulement à o^', 0007, dose réelle, mais très faible; car elle ne surjîasse guère le double des erreurs d'expériences. )) Le rapport entre l'azote ammoniacal et l'azote azotique dans la com- bustion du soufre serait, d'après les chiffres observés, 7^ ou ^, c'est-à-dire minime, aussi bien que dans la combustion du carbone. Deuxième série. — Oxygène. Combustion centrale. Pression atmosphérique. On opère à pression constante. » Dans un ballon de 4 litres, rempli à l'avance d'oxygène. Trois expé- riences : Pour iff de soufre brûlé. Poids du soufre — — .. brûlé. AzO^H. AzO'H. Az. e>' er er gr 0,52 0,000225 0,00043 0,000095 0,55 0,000112 o,ooo2o5 0,000045 0,68 0,000282 o,ooo4i 0,00009 Moyenne o,ooo35 0,00008 La dose relative d'acide azotique a varié notablement avec le soufre, en raison du défaut d'uniformité des combustions, comme avec le carbone, d'ailleurs. » Le poids relatif de l'azote changé en acide azotique dans la combustion du soufre, sous la pression atmosphérique, est environ douze fois plus petit que sous la pression de 20 atmosphères : il représente ,..^^^ du poids du soufre brûlé. L'intervalle entre les deux poids d'azote oxydé, sous ces deux pressions, est d'ailleurs beaucoup moindre pour le soufre que pour le carbone, la dose d'acide azotique formé par la combustion de i gramme de carbone étant 60 fois moindre sous une pression d'une atmosphère que sous une pression de 25 atmosphères. Ainsi, le poids de l'azote changé en acide azotique, pendant la combustion d'un gramme de soufre, devient, à la pression d'une atmosphère, la moitié du poids d'acide azotique formé pendant la combustion d'un gramme de carbone; tandis qu'il en repré- sentait le onzième à 25 atmosphères. » Rapport entre l'oxygène fixé sur le soufre et sur l'azote. — Dans la com- bustion sous la pression atmosphérique, il atteint -^. â (.1433 ) » Le rendement est ~ environ de l'azote initial, c'est-à-dire à peu près le même qu'avec le carbone, sous la même pression. Troisième série. — Air. Pression constante. Combustion progressive. » Le soufre a été placé dans une nacelle, et celle-ci dans un tube de verre légèrement chauffé et traversé par un courant d'air, dont le volume a varié de i6'" (i*"' essai) à 14'" (2* essai) et à 9'" (3* essai). Pour i^ de soufre brûlé. Poids du soufre ^ brûlé. AzO'H AzO'H. Az. sr er gr gr 0,80 (' ) nul » » 1,8 0,00019 0,00010 0,00002 1,5 0,0001 3 0,000086 0,00002 Moyenne : 0,0009 0,00002 )) La dose d'acide azotique, fournie par la combustion d'un poids donné de soufre dans l'air, est ici le quart de celle obtenue dans l'oxygène; c'est- à-dire qu'elle est à peu près proportionnelle à la tension de ce gaz. Ce- pendant la température est beaucoup plus basse dans l'air, à cause de la nécessité d'échauffer un grand excès d'azote. » Enfin, la dose d'acide azotique fournie par la combustion d'un même poids soit de soufre, soit de carbone dans l'air, à la pression normale, a été trouvée la même. » Si on la rapportait aux poids atomiques du soufre et du carbone, elle serait deux fois et demie aussi considérable avec le soufre dans l'air, tandis qu'elle était cinq fois moindre dans l'oxygène sous une pression de 25 atmosphères. Cette inversion montre que la relation entre la formation de l'acide azotique et la tension de l'oxygène est bien différente pour le carbone que pour le soufre. » Le rapport de l'oxygène combiné à l'azote (sous l'état final d'acide azotique), à l'oxygène combiné au soufre, dans l'air, est 77^ dans les conditions de mes expériences. » Le rendement, c'est-à-dire l'azote combiné, est ^00000 ^® l'azote initial. Avec le carbone brûlant dans l'air, ce rendement est ~^^ (-) : il est donc plus fort avec le soufre qu'avec le carbone, dans l'air; inversement de ce (') Brûle mal. ('^) Le chiflre ^^ donné à la page i352 des Comptes rendus résulte d'une faute de ( 1434 ) qui a été observé plus haut dans l'oxygène comprimé à 2.5 atmosphères (^ pour le carbone et ~ pour le soufre), le rendement étant à peu près le même avec l'oxygène pris sous la pression normale. » Les conclusions relatives à l'influence de la pression sur la formation de l'acide azotique dans la combustion du soufre sont, en définitive, les mêmes que dans la combustion du carbone. Mais la loi de variation est bien différente : ainsi qu'il a été dit, les écarts entre les pressions extrêmes sont beaucoup moindres pour le soufre que pour le carbone. Le fait même de l'oxydation plus forte de l'azote, dans un milieu où la pression de l'oxv- gène est plus grande, pourrait être attribué, jusqu'à un certain point, à l'accroissement que cette pression produit dans la résistance électrique du milieu. Cet accroissement de pression exerce d'ailleurs une influence non douteuse sur l'intensité et sur le rendement absolu des réactions chi- miques accomplies par l'effluve électrique. )) L'influence de l'électricité sur l'oxydation du soufre paraît encore manifeste dans les circonstances suivantes. La combustion du soufre dans l'oxygène, même sec, donne toujours naissance à une dose notable d'acide sulfurique anhydre, SO% simultanément avec l'acide sulfureux, produit principal. J'ai même eu l'occasion, il y a quelques années, de signaler en outre la formation simultanée d'un peu d'acide persulfurique, S^O', dans ces combustions. Or l'acide sulfureux et l'oxygène sec ne se com- binent pas directement et sans intermédiaire, ni à froid ni à chaud, malgré le caractère exothermique de la combinaison, d'après les expé- riences spéciales que j'ai faites en vue d'étudier cette réaction. Au con- traire, la combinaison a lieu aisément sous l'influence de l'effluve élec- trique. A fortiori, ni l'acide sulfureux, ni l'acide sulfurique ne s'unissent directement à l'oxygène pour former l'acide persulfurique, dont la forma- tion est endothermique (du moins à partir de l'acide sulfurique hydraté). C'est, au contraire, par l'influence de l'électricité, agissant sous forme d'effluve ou de courant, que j'ai obtenu la svnthèse de l'acide persulfu- rique. Son apparition dans les combustions du soufre, aussi bien que celle de l'acide sulfurique anhydre, sont dès lors attribuables à une influence électrique. calcul, le résultat aj'ant été évalué pour 8 centièmes d'azote mélangés avec 92 cen- tièmes d'oxygène, comme pour les deux premières séries, tandis qu'il doit être rapporté aux proportions de ces deux gaz dans l'air, pour la troisième série. ( '435 ) m. - MÉTAUX. » J'ai recherché s'il y avait fixation de quelque dose d'azote dans la combustion vive des métaux. J'ai opéré avec le fer et avec le zinc. » Le fer a été brûlé, sous la forme de fils de clavecin, dans la bombe, avec l'oxygène renfermant 8 centièmes d'azote, sous une pression de 25 atmosphères, à volume constant. » L'inflammation avait lieu à l'aide d'une spirale portée à l'incandes- cence par l'électricité. aî'^Sy de fer étant ainsi brûlés, l'eau placée au fond de la bombe n'a présenté ni réaction acide, ni réaction alcaline appré- ciable. Le dosage de l'acide azotique n'a rien fourni ; celui de l'ammoniaque, une quantité évaluable à -^ de milligramme, c'est-à-dire comprise dans les limites d'erreur. La combustion du fer dans l'oxygène, à la pression ordinaire, maintenue constante, n'a rien fourni. La combustion du zinc n'a également rien fourni, toujours sous des poids voisins de i^^' à s»'". » Ces combustions doivent être exécutées avec des métaux exempts de carbone et sans faire intervenir d'amorces hydrocarbonées. » Relations thermochimiqiies . — Si nous comparons la chaleur dégagée par un atome d'oxygène, uni soit au fer, soit au zinc, nous trouvons qu'elle surpasse celle que dégage un atome d'oxygène, uni soit au soufre, soit au carbone. » En effet, lô^"" d'oxygène = O dégagent en formant Cal Cal FeO +65,7; iFe=0^anhydre -1-65,2 ZnO -1-84,8 |COM') +48,8 CO^ -1-34,6 » Si l'on admettait que la température de combustion est proportion- nelle au quotient de la chaleur dégagée par le nombre d'atomes du produit, on voit que le fer et le zinc produiraient une température plus élevée que le carbone. Mais ce calcul est incertain, la chaleur de formation des oxydes métalliques comprenant leur solidification, tandis que les oxydes du carbone et du soufre sont gazeux. En outre, on ignore jusqu'à quel point la dissociation intervient dans ces dernières formations. Tout ce que (*) C amorphe. ( i436 ) je puis dire, c'est que la température développée par la combustion du fer est si considérable qu'elle fond aisément le platine dans la bombe. » Quoi qu'il en soit, si la formation de l'acide azotique dans les com- bustions était attribuable à la haute température de celle-ci, on ne voit pas pourquoi les métaux n'en formeraient pas autant et plus que le car- bone et le soufre. » Au contraire, les résultats négatifs qui ont été observés s'expliquent, si l'on remarque combien les conditions relatives à l'électricité développée sont différentes, suivant que l'on fait intervenir les corps combustibles qui sont mauvais conducteurs à basse température, tels que le soufre et le carbone, ou les corps bons conducteurs, même à froid, tels que le fer et le zinc. Elles ne sont pas moins différentes entre les produits, ceux-ci étant gazeux dans le cas du carbone et du soufre; tandis que les oxydes de fer et de zinc se condensent à l'état disséminé de fumées solides, formées de poudres impalpables, au sein des gaz de la combustion. Ces poudres sont particulièrement susceptibles de décharger les gaz électrisés, attendu que, d'après les dispositions adoptées pour les expériences actuelles, ces fumées sont hygrométriques et qu'elles flottent après refroidissement, au sein de gaz saturés par de la vapeur d'eau; or on connaît l'aptitude de cette vapeur à se condenser sur les corps pulvérulents hygrométriques. Telles sont sans doute les causes de la différence des réactions observées relativement à la formation des combinaisons de l'azote dans les com- bustions du carbone et du soufre, d'une part, et des métaux de l'autre. » CHIMIE MINÉRALE. — Préparation, propriétés el analyse du fluorure de ihionyle. Note de MM. H. Moissan et P. Lebeac. « Dans les essais préliminaires que nous avons poursuivis sur l'action du fluor sur le soufre, nous avions reconnu qu'en opérant la combinaison de ces deux corps simples dans un vase de verre, il se formait un mélange de fluorures et d'oxyfluorures de soufre parmi lesquels se rencontrait le fluorure de thionyle, de formule SOF". » Il suffisait, en effet, de faire passer le mélange gazeux dans un petit récipient de verre, refroidi à —80°, pour entraîner le fluorure de silicium, qui ne peut se liquéfiera cette température, et obtenir les fluorures de soufre à l'état liquide ou solide. En laissant ensuite le récipient revenir à la tem- ( '437 ) pérature ordinaire, les différents liquides reprenaient successivement l'état gazeux et l'on procédait ainsi à un véritable fractionnement. On rencon- trait, dans les portions les moins volatiles, le fluorure de thionyle, dont nous indiquons ici les procédés de préparation et les propriétés. » Nous rappellerons tout d'abord que ce composé a été signalé, il v a quelques années, par M. Meslans (') dans une séance de la Société chi- mique de Nancy. Ce savant a indiqué que ce gaz pouvait se produire par l'action de certains fluorures métalliques et particulièrement du fluorure de zinc sur le fluorure de thionvle. Cette étude n'a pas été poursuivie par M. Meslans. Préparation du fluorure de thionyle. » i" Action du fluor sur le chlorure de thionyle. — Nous avons réalisé cette action du fluor sur le chlorure de thionyle de la façon suivante : Le tube à dégagement, en platine, de l'appareil à fluor, est courbé à angle droit et pénétre dans un tube à essai en verre dont l'orifice a été étiré de manière à en assurer la fermeture hermétique en le soudant directement sur le tube métallique Ce petit appareil contient 2'='^ à 3*^*^ de chlorure de thionyle. Il est plongé dans un récipient rempli d'acétone dans lequel on peut projeter de l'anhydride carbonique solide de façon à maintenir sa température à quelques degrés au-dessous de o". Ce tube à essai est relié par une tubulure latérale avec un ballon à distiller de 30*^*^ entouré, lui aussi, d'un mélange d'acide carbonique et d'acétone à une tem- pérature de — 80°. Il est destiné à retenir le fluorure de thionyle liquéfié. La tubulure de ce ballon est recourbée et sert de tube abducteur. Un robinet à trois voies, placé sur son parcours, permet de mettre l'appareil en communication soit avec l'atmosphère, soit avec un générateur d'azote pur et sec. » On commence par remplir l'appareil de gaz azote, puis on soude le tube à essai au tube e platine qui amène le fluor. Enfin, on établit la communication de l'appareil avec l'atmosphère. Dès que le fluor arrive par le tube métallique à la surface du chlorure de thionyle, il se pro- duit une flamme bleue très pâle. De l'anhydride carbonique est projeté alors dans l'acétone afin d'éviter toute élévation de température qui déter- minerait l'attaque du verre. (') Meslans, Bull. Soc. chim., t. XV, p. Sgi. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N" 22.) I <^7 ( r438 ) » L'expérience demande une heure à une heure et demie et l'on sépare ensuite, au moyen de la flamme du chalumeau, le petit ballon dans lequel le gaz a été liquéfié. » Le tube abducteur est alors coupé par un trait de tire-point, et l'on en plonge l'extrémité dans une cuve à mercure. On laisse enfin la tempé- rature s'élever lentement et l'on recueille le gaz qui se dégage entre — 3o° et — /\o°, en ayant soin de laisser perdre les premières portions. » Le gaz, que l'on obtient dans cette préparation, n'est pas pur, il ren- ferme une petite quantité de chlore que l'on élimine par agitation avec du mercure, mais il contient aussi un oxyfluorure de soufre inabsorbable par Feau et qui est beaucoup plus volatil. Ce dernier peut être éliminé par une série de liquéfactions, puis de distillations fractionnées analogues à celles que nous venons de décrire. L'existence d'un autre oxyfluorure et celle du chlore libre établissent que l'action du fluor sur le chlorure de thionyle est plus compliquée qu'on ne l'aurait supposé tout d'abord. En même temj)s que la réaction principale qui donne naissance au fluorure de thionyle, il se produit un certain nombre de réactions secondaires plus ou moins complexes. Ces expériences nous ont fait préférer le mode suivant de préparation. « 2° Action du fluorure d'arsenic sur le chlorure de thionyle. — Le chlo- rure de thionyle pur et récemment rectifié peut être mélangé au trifluorure d'arsenic bien privé d'eau sans donner naissance, tout d'abord, à aucune réaction. Mais, à la température ordinaire du laboratoire, après quelques minutes de contact, le mélange s'échauffe et il se produit un abondant dé- gagement gazeux. Il se fait une double décomposition avec formation de fluorure d'arsenic et de chlorure de thionyle. )) Voici comment l'expérience est disposée : On fait un mélange de 26^'', 4 de fluorure d'arsenic et de 35,7 de chlorure de thionyle, répondant à l'équation suivante : oAsF-^ + 3S0C1- = 3SOF=-^ 2AsCl\ » Ce mélange est rapidement introduit dans des tubes en verre de Bohême de 20°"" de diamètre, fermés à leur extrémité. Chaque tube peut contenir environ 2'^" du mélange. La partie inférieure de ces tubes est aussitôt refroidie pour empêcher la réaction de se produire, puis ils sont étirés et scellés à la lampe. Ces tubes sont ensuite maintenus pendant 3o minutes à + 100". Après refroidissement complet, le tube est amené à une température de — 80" pour liquéfier le fluorure de thionyle. On se- ( i439 ) pare la partie étirée par un trait de lime et l'on adapte un tube à dégage- ment qui se rend sur la cuve à mercure. Dès que la température du tube arrive aux environs de — 35°, le fluorure de thionyle se produit en abon- dance. Les dernières portions du gaz se dégagent plus lentement à cause de la solubilité du fluorure de thionyle dans le chlorure d'arsenic. )) Le gaz recueilli renferme une petite quantité de fluorure d'arsenic ou de chlorure de thionyle. On enlève ces impuretés en le faisant passer dans un petit serpentin de verre refroidi à —23° (ébullition tranquille du chlo- rure de méthyle) et si cela est nécessaire au moyen d'une nouvelle liqué- faction. )) Un certain nombre de fluorures métalliques réagissent de même sur le chlorure de thionyle en donnant le nouveau gaz fluorure de thionyle et un chlorure métallique. Mais, dans la plupart de ces doubles réactions, la décomposition se produit à une température assez élevée pour que le sili- cium du verre intervienne en produisant, comme nous l'expliquerons plus loin, un mélange de fluorure de silicium, d'anhydride sulfureux et d'oxy- fluorure de soufre. Si l'on opère dans des vases métalliques, ces derniers sont rapidement attaqués et l'on n'obtient que fort peu de gaz. Au contraire, la préparation par le fluorure d'arsenic nous a donné de très bons rende- ments. » Propriétés. — Le fluorure de thionyle est un gaz incolore, fumant légèrement à l'air humide, d'une odeur suffocante aussi désagréable que celle de l'oxychlorure de carbone. Son point d'ébullition est voisin de — 32°; sa densité a été déterminée au moyen de l'appareil de MM. Moissan et Gautier. Trois déterminations faites sur des échantillons différents nous ont donné les chiffres suivants : 1. 2. 3. Théorie. 3,o4 2,90 2,88 2,97 » Il est soluble dans le chlorure d'arsenic, dans l'éther, dans l'essence de térébenthine et dans la benzine. » La moyenne de ces expériences fournit le chifire 2,93. » L'action d'une étincelle d'induction très chaude sur le fluorure de thionyle est assez curieuse. Avant que la paroi de verre ait eu le temps de s'échauffer, on voit nettement la surface du mercure se ternir avec rapidité. En môme temps le verre se dépolit et il ne tarde pas à se produire du fluorure de silicium et de l'anhydride sulfureux. Lorsque l'étincelle a ( i44o ) passé pendant une demi-heure, la décomposition est encore incomplète. Sous l'action de l'étincelle, il y a eu d'abord dissociation de l'oxylluorure de soufre, mise en liberté d'une petite quantité de fluor, puis formation de fluorure de silicium, dès que le verre intervient dans la réaction. » Si nous chauffons le fluorure de thionyle dans une cloche courbe en verre, la réaction est différente. Si le gaz et le verre sont bien privés d'hu- midité, la décomposition ne se produit pas avant 4oo°. Une trace d'eau peut, comme cela arrive souvent, abaisser la température de la décompo- sition. Lorsque cette décomposition se produit, il se fait du fluorure de silicium et de l'anhydride sulfureux sans que la surface du mercure soit ternie. La réaction peut être totale, mais il est nécessaire de chauffer très longtemps. Elle nous a servi, ainsi que nous le verrons plus loin, à établir la composition en volume du fluorure de thionyle. Elle est repré- sentée par la formule suivante : 2 SOF^ + Si O-^ = Si F' -+- 2 SO^ 4 vol. 2 vol. 4 vol. » L'hydrogène ne paraît pas réagir sur le fluorure de thionyle au-dessous de la température de décomposition du gaz dans le verre. )) Si l'on chauffe un mélange d'hydrogène et de fluorure de thionyle dans une cloche courbe, le volume gazeux augmente dés que l'attaque du verre se produit. Il diminue ensuite aussitôt que l'on atteint la température de ramollissement du verre. Il se dépose alors sur les parois de la cloche courbe du soufre, puis des gouttelettes d'un liquide incolore et très acide. Le gaz restant contient du fluorure de silicium et de l'hydrogène sulluré. En un mot, l'hydrogène a réagi sur l'acide sulfureux produit dans la décom- position du fluorure de thionyle par le verre. Il a donné naissance à du soufre, de l'hydrogène sulfuré et de l'eau. Cette dernière, agissant sur le fluorure de silicium, a produit une petite quantité d'acide hydrofluosilicique, ce qui explique la complexité du mélange final produit dans cette réac- tion. » Sous l'influence de l'étincelle, l'action de l'hydrogène sur le fluorure de thionyle est identique à la précédente, mais elle se produit beaucoup plus facilement. Il se fait d'abondantes fumées blanches et un dépôt de soufre, et l'on constate, dans le gaz, la présence de l'hydrogène sulfuré et du fluo- rure de silicium. On sait d'ailleurs combien ces réactions données par l'étincelle d'induction sont complexes, et M. Berthelot vient d'en fournir ( i44i ) un nouvel exemple dans ses « Recherches sur la formation de l'acide azo- tique pendant les combustions (') ». » L'oxygène est sans action sur le fluorure de thionyle, lorsque l'on chaufîe le mélange des deux gaz dans une cloche courbe de verre. L'oxy- fluorure se décompose comme s'il était seul. Il n'en est plus de même lorsque l'on fait agir l'étincelle d'induction sur un mélange d'oxygène et de fluorure de thionyle. Si la température n'est pas trop élevée, il se pro- duit une certaine quantité d'un nouvel oxyfluorure de soufre inabsorbable par l'eau et absorbable par la potasse. Enfin, avec une étincelle très faible, il se produit un mélange d'anhydride sulfureux et de fluorure de silicium. » Le soufre et le phosphore ne réagissent pas sur le fluorure de thionyle à une température de 5oo°. » Le sodium le décompose vers son point de fusion et l'absorption du gaz est complète. La réaction est identique avec l'étain, seulement le fluo- rure d'étain fondu attaquant le verre, il se produit une petite quantité de gaz fluorure de silicium. » L'eau décompose le fluorure de thionyle assez lentement à la tempé- rature ordinaire. Cette décomposition est activée par l'agitation. Il se pro- duit de l'acide sulfureux et de l'acide fluorhydrique d'après l'équation suivante : SOF- + H- O = SO- + 2HF. Un gaz inerte ralentit beaucoup cette réaction. )) L'hydrogène sulfuré ne réagit pas à froid sur le fluorure de thionyle, mais à chaud il se produit du soufre, de l'eau et de l'acide fluorhydrique. » Le gaz ammoniac fournit avec le fluorure de thionyle une réaction assez complexe. Au contact d'une petite quantité d'ammoniac, il se produit une matière solide d'un jaune orangé qui tapisse tout le tube et dont la quantité augmente par des additions successives d'ammoniac. Si l'on con- tinue l'addition de ce dernier gaz, l'absorption devient plus rapide et la teinte du composé orangé disparaît peu à peu. Finalement, le produit est blanc. La première phase de la réaction a lieu avec une fixation de 5 AzH^ pour 2S0F^ La seconde se produit lorsque l'on a 7AzH^ pour 2SOF^. Le produit blanc final est décomposable par l'acide chlorhydrique avec dégagement de gaz sulfureux et dépôt de soufre. (') Berthelot, Recherches sur la formation de l'acide azotique pendant les com- bustions {Comptes rendus, t. CXXX, p. i345). \ ( «442 ) » Le gaz acide chlorhydrique réagit à froid sur le fluorure de thionyle et le mélange gazeux, qui diminue lentement, ne tarde pas à attaquer le mercure. » Analyse. — i" L'action de la chaleur sur le fluorure de thionyle en présence du verre permet d'étabhr la composition de ce gaz en volume. En effet, 4 volumes SOF^ doivent donner 4 volumes de SO^ et 2 volumes de Si F*. Volume de gaz. Si F*. S0-. Trouvé 6,8 3,i 6,i Calculé » 3,3 6,3 » 2" On a traité un volume déterminé de fluorure de thionyle par l'eau. Lorsque l'absorption est complète, le liquide est traité par une solution titrée d'iode qui permet de doser le soufre. Dans le liquide ainsi obtenu, on précipite le fluor sous forme de fluorure de calcium. Ce dernier se dépose en même temps qu'une certaine quantité de sulfate de calcium. Le mélange est desséché, pesé, puis converti entièrement en sulfate, ce qui permet de déterminer le fluor : ). Fluor 44j 10 Soufre 36, 3o » 3° Pour vérifier les analyses précédentes, on a disposé dans un tube de verre deux ampoules renfermant des poids exactement déterminés de fluorure d'arsenic et de chlorure de thionyle, ce dernier étant en excès par rapport à la formule de double décomposition. » Le tube a été scellé, les ampoules ont été cassées ensuite par agita- tion; l'extrémité inférieure du tube a été ensuite abandonnée pendant douze heures, à la température de 100". Après refroidissement à — 80°, le tube a été ouvert et le gaz produit a été recueilli à l'aide de la trompe à mercure. Volume de gaz : 214*^"; absorbable par l'eau : igS*"" (H = 764, T = 17). Le volume à o" et à 760™™ est de 182'''', 63. La quantité de gaz exigée par l'équation précédente serait 176*^". Cette expérience, qui a été répétée deux fois, établit donc l'exactitude de l'équation indiquée ci- dessus et vérifie la formule du fluorure de thionyle. » j. Théorie 44 ,4o 4î4,i 36 ,85 37,1 ( .MB ) THERMODYNAMIQUE. — Sur les lois des chaleurs spécifiques des fluides; par M. E.-H. Amagat. « En 1890, M. Witkowski, partant de ses isothermes de l'air aux basses températures, et moi-même partant des réseaux de divers gaz et des expé- riences de M. Joly sur les chaleurs spécifiques sous volume constant, avons énoncé quelques-unes des lois relatives aux variations des chaleurs spécifiques des gaz ; M. Tsuruta a, depuis, fait aussi des recherches intéres- santes dans la même direction, relativement à l'air et à l'hydrogène; l'en- semble de ces résultats est, en général, conforme aux déterminations directes dues à M. Lussana; mais il paraît difficile que de telles détermina- tions expérimentales puissent être poursuivies jusque sous des pressions très élevées; dans ces conditions, les chaleurs spécifiques soit sous volume constant, soit sous pression constante ne peuvent donc qu'être déduites par le calcul de leur valeur prise sous des ])ressions abordables à l'expérience et de la connaissance des rapports existant entre le volume, la pression et la température; les relations bien connues qui peuvent servir à ces calculs sont les suivantes : . . de .r^ d-p (0 * = *Trf?' (3) C-c=At|*. )) Les calculs faits jusqu'ici n'ont point porté sur la région des réseaux englobant l'état de saturation et le point critique; cette partie, la plus intéressante, est aussi celle qui présente le plus de difficultés. » Je me suis proposé l'étude de la question, pour l'acide carbonique, dans toute l'étendue du réseau que j'en ai donné, c'est-à-dire jusqu'à 1000 atmosphères entre o" et 260°. Dans cette Note préliminaire, je ne parlerai que de l'application de la relation (2) et sans insister pour le moment sur les détails, je dirai seulement que tous les calculs ont été faits graphiquement : j'ai d'abord construit un réseau de quarante-trois lignes d'égale pression (les températures étant comptées sur les abscisses) dont ( iWi ) les tan£;entes m'ont fourni ponr vingt-cinq températures convenablement réparties, un premier tableau de valeurs de -j- contenant plus de mille déterminations; un graphique de ces valeurs portées en ordonnées m'a de même permis d'obtenir un tableau des valeurs correspondantes de -j-^- La difficulté de ces déterminations est en grande partie dans les change- ments continuels d'échelle, nécessités par les variations énormes des or- données qui deviennent infinies à la température critique et varient dans mon tableau dans le rapport de un à dix mille. » La figure ci-jointe représente une partie seulement de ces résultats, les valeurs de -jj portées en ordonnées constituent les isothermes affec- tées chacune de la température qui lui correspond, les pressions sont por- tées en abscisses. Les isothermes n'ont été tracées ici que jusqu'à ioo° et les pressions limitées à 200 atmosphères; on voit qu'il eût été impossible, vu le resserrement des lignes, d'étendre davantage ces limites avec l'échelle adoptée. )) Il est facile maintenant à la simple inspection de ce réseau, et c'est à cela que se bornera la présente Communication, devoir de suite l'ensemble d'un certain nombre des lois des variations de C à température constante. » L'équation de l'une des isothermes du réseau étant -^ = '^{p)' ^^'^ ^ d'après (2) f = -ATç(p). et, par suite, (4) c-c,= -ki: r>^{p)dp. » Pour une température donnée, les variations de C avec la pression (depuis une valeur connue Co) seront donc données à la constante AT près par l'aire comprise entre l'isotherme, l'axe des pressions, l'ordonnée cor- respondant à/?o et l'ordonnée variable. » Le diagramme montre que les isothermes se composent de deux parties, dont les ordonnées sont de signes contraires. Pour les tempé- ratures supérieures à la température critique ces isothermes sont continues, les autres sont discontinues. » Dans le premier cas, les aires étant d'abord négatives, il résulte de la ( tU^ ) relation (4) que C augmente avec la pression d'abord rapidement (surtout O.OUQOÎP 0. 000015 0 .(1000-25 0.000010 — 0 . SOOOOfi - 0. 000000 ^— V 0UO005 0.000010 0. 000015 - 0 flOOOÎO P . 00003(1 tz. 0 ATM'- 25 pour les températures basses), puis moins rapidement, acquiert sa valeur C. R., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N° 32.) l88 I ( i446 ) maxima sous la pression correspondant à l'interseclion de l'isotherme avec l'axe des pressions, diminue ensuite, d'abord rapidement, puis de moins en moins rapidement quand la pression continue à croître. » On voit aussi de suite, que la pression pour laquelle C est maximum, croît continuellement avec la température. )) Pour des températures inférieures à la température critique, chaque isotherme se compose de deux parties séparées, l'une à ordonnées néga- tives pour laquelle le corps est gazeux et qui se termine en un point tel que A' correspondant à l'état de saturation, l'autre à ordonnées positives pour laquelle le corps est liquide et qui commence en un point tel que A correspondant aussi à l'état de saturation. J'ai réuni ces deux points par des lignes telles que AA', BB', CC, qui sont ponctuées pour indiquer qu'elles ne font pas partie de l'isotherme qui est discontinue. » On voit qu'ici encore, C commence par croître avec la pression, jusqu'à la tension maxima; il doit alors subir avec le changement d'état une variation dont je donnerai plus loin le calcul, puis décroît indéfiniment et de moins en moins rapidement, la pression continuant à croître. Il résulte de là que quel que soit le signe de la variation accompagnant le changement d'état, le maximum de C a lieu sous la tension maxima, c'est-à-dire comme après le point critique sous des pressions croissant avec la température; ces pressions forment donc une suite régulière qui permettrait de prolonger en quelque sorte la courbe des tensions maxima au delà du point critique. » L'inspection du diagramme montre de suite que les valeurs maxima de C sont d'autant plus grandes qu'on se rapproche davantage de la pression critique soit avant, soit après celle-ci; pour le point critique le maximum prend une valeur iniinie. » Si nous remarquons maintenant l'espace limité que doivent occuper, dans la partie négative, toutes les isothermes non tracées, depuis loo" jusqu'aux températures les plus élevées, et d'autre partie resserrement ra- pide du réseau dans la partie positive, sous des pressions croissantes, les lois limites apparaissent de suite : Pour l'état gazeux les variations de C dé- croissent indéfiniment quand la température croît, et deviennent forcément extrêmement petites, même en tenant compte du facteur constant propor- tionnel à la température absolue. Pour une température quelconque, à partir d'une certaine pression, ces mêmes variations diminuent aussi indé- finiment quand la pression croît et deviennent aussi extrêmement petites. » Il reste encore à voir comment on pourra calculer la variation de C accompagnant le changement d'état. ( 1447 ) » Partons des relations bien connues m nt h C' + k ± ,dp Tt' desquelles on tire, u et u' étant les volumes spécifiques à saturation, C: m-m'-{h-hYi m — m AT dp dt soit, en remplaçant m — m' par sa valeur. f^ f^t ^ dk dt \_ dt \i » Il est préférable d'éliminer la chaleur latente >.; pour cela, il suffit de différentier l'expression de > >. = AT(«' — m) dj> dt' On obtient ainsi la relation dl T~^^ dt dp d{u' — u) dt + AT (?/' — «) d^p dt'' qui permet d'éliminer les deux termes contenant \. )) On a donc finalement : C'=At}(«-.^')^ dp dt. l dt dp d(ii — u') ~dt ~di » Le calcul de la formule n'exigera donc point d'autres données expé- rimentales que celles déjà nécessaires pour calculer jusqu'à saturation les valeurs de -tj^; il est facile de voir que les deux premiers termes de (C — C) sont négatifs et le dernier positif, on ne peut donc en déterminer le signe a priori, je reviendrai sur ce point. » Un calcul analogue conduit, pour la variation de la chaleur spécifique à volume constant, à une relation correspondante que j'utiliserai aussi plus tard. » L'examen des variations de C avec la température, celui des lois cor- respondantes pour les chaleurs spécifiques à volume constant, ainsi que les valeurs numériques de ces diverses variations, feront l'objet de Notes ultérieures. » ( i448 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à l'élection d'un Vice- Président poiu' l'année 1900, en remplacement de M. Milne-Edwards. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant de 44 > M. Fouqué obtient 43 suffrages. Il y a un bulletin blanc. M. Fouqué, ayant obtenu la majorité des suffrages, est proclamé Vice- Président pour l'année 1900 et vient, sur l'invitation de M. le Président, I prendre place au Bureau. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Mécanique, en remplacement de M. Bel- trami. M. BoLTZMANN, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est élu Cor- respondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de diverses Commissions. Le dépouillement des scrutins donne les résultats suivants : Commission chargée de juger le concours du prix Boileau pour 1 900 . — MM. Boussinesq, Sarrau, Maurice Lévy, Léauté, Deprez. Commission chargée de juger le concours du prix Cahours pour 1900. — MM. Troost, Moissan, Gautier, Lemoine, Ditte. Commission chargée de Juger le concours du prix Saintour pour 1900. — MM. Cornu, Marey, Moissan, Bouquet de la Grye, Lœwy. Commission chargée de présenter une question de « Grand prix des Sciences mathématiques » pour 1900. — MM. Poincaré, Jordan, Picard, Darboux, Appell. Commission chargée de présenter une question de prix Bordin {Sciences ( i449 ) mathématiques) pour 1900. — MM. Jordan, Darboux, Poincaré, Appell, Picard. Commission chargée de présenter une question de prix Gay pour 1900. — MM. Bouquet de la Grye, Grandidier, Hait, Bassot, de Lapparent. Commission chargée de présenter une question de prix Pourat pour igoo. — MM. Marey, d'Arsonval, Chauveau, Bouchard, Ranvier. Commission chargée de présenter une question de prix Damoiseau pour 1 900 . — M. Faye, Lœwy, Wolf, Callandreau, Jansseii. Commission chargée de présenter une question de prix Vaillant pour 1900. — MM. Darboux, Maurice Lévy, Cornu, Faye, Berthelot. CORRESPOIVDAIVCE . M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Un volume ayant pour titre : « Expédition norvégienne au pôle Nord (1893-1896). Résultats scientifiques », tome V, publié par M. FridljoJ Nansen. (Présenté par S. A. le prince de Monaco.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur des suites remarquables de sous-groupes d'un groupe de substitutions ou de transformations de Lie. Note de M. Edmond Maillet, présentée par M. Jordan ( ' ). )) El) nous appuyant sur des résultats déjà indiqués par nous, nous avons obtenu pour les groupes de substitutions entre n lettres, les lemmes ou théorèmes suivants : » Lemme I. — Soient \] et T deux groupes échangeables aux groupes S, 2, , ^2, . . . , U étant maximum parmi les sous-groupes de T <^ T, e^ échan- geables à ces groupes, etl,, Hos • • • étant contenus dans S ; U, /e groupe com- mun à S et T, Y le groupe commun à S e^ U, contenu dans U, , u, t, s, «, , ^>^ les ordres respectifs c?e U, T, S, U, , V, : B = S X U e^^ égal à A = S X T ou ... ^ j, . t II est un sous-groupe maximum de A suivant que i^ <^ u,, a ou- ^= -> ou f = ;/,. (') Bull. Soc. Math., t. XXVIII, p. i; 1900. Les théorèmes qui suivent sont in- spirés de certaines idées de M. Jordan {Traité des subst., p. 34)- ( i45o ) Lemme II. — Soient (i) E, R, S, T, U, V, ..., X, Y, I, une suite de groupes tels que chacun soit compris dans le précédent, une suite de sous-groupes de E dont chacun est contenu dans le précédent. Sup- posons, ce qui est toujours possible, la suite (i) déterminée de manière que chacun de ses groupes soit maximum dans le précédent parmi les sous-groupes de ce précédent échangeables à S^, 1.^, 1„, . . .. On peut déterminer au moins une suite (2) Ej, -t*!, S,, 1,, •■•! -^f» ï ( > I» analogue « (i), contenant S,, dont chaque groupe est contenu dans le pré- cédent, échangeable à1^,1.., . . . , échangeable à tous les groupes ( i ) e< maxi- mum parmi les sous-groupes du précédent échangeables à tous les groupes (i^ e/ « 2, , 2,, . . .. Par suite (i) jouit aussi par rapport à (2) de cette dernière propriété. » Si ^» ' î *ï ') oc, y, I, sont les ordres respectijs des groupes (i) e^ (2), les nombres ers -■> -■> -; r s t sont les mêmes, à l'ordre prés, que les nombres » Théorème I. — Soient E, R, S, T, U, V, ..., X, Y, I, E, R', S', T', U', V, ..., X', Y'. I, deux suites de groupes dont le premier est le même et tels que dans chaque suUe chacun soit compris dans le précédent. Supposons que ces deux suites soient telles que chacun de leurs groupes soit maximum dans le précédent parmi les ( i45i ) sous-groupes de ce précédent échangeables à tous ceux de Vautre suite. Les nombres sont les mêmes, à l'ordre près, que les nombres e r s P' 7' ?' ■' » En se basant sur deux lerames analogues aux lemmes I et II, on obtient encore le théorème II analogue au théorème I : » Théorème II. — Soient E, R, S, T, U, V, .. , X, Y, I, E. R, S', T', U', V X', Y', I, deux suites de groupes tels que dans chaque suite chacun soit compris dans le précédent, le premier et le dernier groupe ^ r de chaque suite coïncidant. Sup- posons que ces deux suites soient telles que chacun de leurs groupes soit maxi- mum dans le précédent parmi les facteurs de E et de ce précédent échangeables à tous ceux de l'autre suite. » Les nombres e r s _, _, -, ... r s t sont les mêmes, à l'ordre près, que les nombres e r' s' ?' ?' ?' ■•■• » On peut faire application de ce qui précède au groupe cinq fois tran- sitif de Mathieu de degré 12 (théorème I), à tous les groupes deux fois transitifs de degré n f théorème I), à un groupe deux fois transitif de degré 1 1 et de classe 10 (théorème II). » Tout groupe décomposable ( ' ) donne toujours naissance à deux suites au moins analogues à celles du lenime II et du théorème I. :> Les propriétés précédentes s'appliquent de suite dans l'étude de l'abaissement du degré des équations, au point de vue du degré des diverses réduites d'une équation donnée. (') Pour la définition de ce mot, voir nos Notes du Bull, de la Soc. Math., t. XXIV, p. 85; 1896, et t. XXVIII; 1890. ( j452 ) » Ces propriétés s'appliquent encore aux groupes d'opérations consi- dérés, par exemple, par MM. W. Dyck et Frobenius et aux groupes finis considérés, par exemple, par M. Jordan dans la théorie des équations diffé- rentielles linéaires à intégrales algébriques; enfin, elles s'appliquent avec une démonstration identique, à condition de remplacer (' ) les quo- tients -, ', ■ • • par des différences r ~ s, s — t, . . ., aux groupes finis con- tinus de transformations de Lie. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations aux dérivées partielles du troisième ordre qui admettent une intégrale intermédiaire. Note de M. Alf. Gdldberg, présentée par M. Picard. « Soit donnée l'équation aux dérivées partielles du troisième ordre (T) Aa + Bp + Cy + Dâ + E(p*-ay)+F(Y=-SS) + G(xS-py)+H:==o, où les coefficients A, B, .... H sont des fonctions quelconques de x, y, z, p, q, T, s, t, et où ac, p, y, ^ désignent les dérivées du troisième ordre — ^, g — _i!£^ __ d^s S— — dx^ '^ ôx^ dy' ^ dx dy- ' dy^ » Si l'équation donnée admet une intégrale intermédiaire u =./{,), u et ('étant des fonctions quelconques de x,y, z,p, q, r, s, t, toute inté- grale intermédiaire de l'équation donnée doit satisfaire au système suivant d'équations aux dérivées partielles du premier ordre E§{ + Ff^-4-G-f = o, dt ôr ds (A) (') Comparer Picard, Traité d' Analyse, t. III, p. 5oS. ( i453 ) °" i'Ù) ®^ ( jv ) (désignent respectivement ^ Ox Oy Af àp df -, ,., , df df df df d/J ' dq » Supposé G :7^ o, le système (A) peut donc se mettre sous la forme dt ûr ds J dt \djj G dr] A àfl :^^-(i^-^^ ^^da-l dt où >. et [j. sont déterminés par les deux équations du second degré EGX= + (AF + BG) A + HG - AD == o, FGf^.'-f (ED+ CG)[y. + HG - AD = o. » Du système (B) l'on déduira comme les seuls systèmes dont l'intégra- tion est équivalente à celle de l'équation donnée (I), / và/^^àf (C) où il faut que dt ai Or r- àf A^-G(|)^,Fg = o. dr «f-'^(l-0-<=°- AD — HG EF Des systèmes (C) on est immédiatement conduit aux systèmes suivants d'équations ordinaires : (E) Gdr + Tidx -h jy.F dy — ¥ ds = o, G dl -\- lE dœ -h Ady — Eds= o, dp — rdx — sdj = o, dq — sdcc ~ tdy = o, dz ~ pdx - qdy :^ o. )) Si un de ces derniers systèmes admet, par exemple, deux combinaisons intégrables u ^ a, V =^ b c. R., lyoo, I" Semestre. (T. CXXX, N" 22.) 189 ( '454 ) l'équation donnée admet l'intégrale intermédiaire » Je réserve de faire la discussion détaillée des systèmes (C) et (E) dans un travail plus étendu qui sera prochainement publié, o PHYSIQUE. - Formules donnant les volumes de i^apeiir saturée et les tensions maxima. Mémoire de M. H. Moulin. (Extrait.) « Je suppose que la substance matérielle occupe dans l'espace molécu- laire seulement le noyau, le covolume. Chaque substance ayant un coef- ficient de dilatation propre, il semble que la dilatation du noyau doive être différente dans chaque volume moléculaire et que le rapport du noyau au volume total doive aussi varier à chaque instant. )) Soient t la différence entre les coefficients de dilatation linéaire du noyau et de la molécule, co le rapport des deux rayons correspondants ; on aura, entre les valeurs de oj à la température critique et à la température T, la relation suivante (0 l + 3(T,-T) = n-y I en faisant y égale à sT^. » On aurait de même, en considérant le rapport w, des pressions à la sur- face du covolume et à la surface libre et en appelant y' le produit par la température critique de la différence des coefficients de dilatation sous volume constant (2) 0), — !- = 1 + T t: >- Je pars maintenant de l'équation caractéristique suivante, quelque peu différente de celle de M. Van der Waals : (3) RT P^'\ = — (R': co')T dans laquelle h, est un nombre et R' un multiple du coefficient connu R ( ' ). (') Voir, pour rélablissemenl de l'équation (3} et pour les calculs signalés dans la suite, le Mémoire déposé à l'appui. ( i455 )) En considérant la substance théorique H pour laquelle y et y' sont nulles, c'est-à-dire qui aurait même coefficient de dilatation pour le noyau et la molécule proprement dite (5 = 0), on aurait, pour déterminer les courbes isothermiques de cette substance idéale, les équations suivantes : ('.) RT R'T (>3 » En tenant compte de cette condition que la droite de liquéfaction coupe la courbe isothermique en donnant deux segments égaux, on déter- minera aux différentes températures les valeurs de la tension maxima d'une part, et d'autre part les volumes de vapeur saturée ou de liquide sous ten- sion maxima. On pourra donc construire respectivement la courbe dont les coordonnées sont T lo»:^^ et loe 'V ou la courbe ayant pour abscisses et ordonnées loo^ — - et » Je viserai ici la courbe des volumes, soit HH. )) De l'équation (3) on tire les relations suivantes qui relient à ceux de la substance H les éléments v et p d'une substance quelconque, désignée par les valeurs de y et de y', C^) f T. T " {V u V w J = (¥k v ( " \ t ''"cV ( "^ — — — — r~r~ — l'c V'v la^ ."/ \ 'V / 1! E _ {^^ ) '._,y( '^ .\ \ Pc ' Pc \Pc /h ^coj \ ^^IC I I — i-hy H-y(l T 'F ^ c T ^ c T T, I -I- I — IM T,. » Il suffit, d'après ce que nous avons dit, de faire varier d'une façon continue les coefficients de dilatation du noyau, c'est-à-dire y, pour obte- nir tous les cas des substances possibles; les relations (4) donnent, d'après les éléments de la substance H, la valeur de ceux de la substance y consi- dérée : lo§Y^ = log(^^V w^. '^f loa— = logf — 31o£ On pourra dès lors construire les courbes correspondantes; on aura ainsi ( i456 ) pour des valeurs de y égales à o,i, 0,2, o,3 . . ., des courbes y, y,, yj y,, Ï3Ï3 » La dernière des formules (5), en développant les facteurs et négli- geant les termes contenant soit le produit yy', soit les puissances de y et y' supérieures à la première, donne une équation semblable à celle des volumes 'j-m'M'-^j » Si la théorie est exacte, en relevant les résultats des expériences faites sur une substance réelle, on trouvera que les différents points obtenus tombent tous sur une même courbe construite précédemment et d'une façon, on le voit, tout à fait indépendante. )i Ce relevé a été fait sur les différentes substances suivantes ; )) Fluorure de benzine, benzine, chlorure de carbone, éther, acide acé- tique, acide méthylique, d'après les données de M. Young; » Vapeur d'eau, d'après les données de M. Tate; » Acide carbonique, d'après les expériences de M. Amagat. IrJ ^ ^■LtJd.}^. 7Jlf -J^ ' / L y — '-j^" — ~T' / / i - A A ê » La figure ci-dessus montre la concordance plus que satisfaisante de la théorie et de l'expérience. Pour les vapeurs d'eau, les observations ont été faites sur un intervalle de près de 200°, de 273° à 463°; pour l'acide acétique, sur plus de Soo", soit de 289^,3 à 594°, 6. ( i457 ) » Toutes les substances essayées s'encadrent entre les courbes théo- riques correspondant à y = o, 2 et y ^ o, 5. » J'ai appliqué à la formule relative aux volumes les mêmes vérifications, tablées sur les données d'expériences des mêmes auteurs sur les substances précitées, et j'ai obtenu même satisfaction. » Nul doute que les résultats soient également applicables en ce qui concerne les volumes liquides. )) De tout ce qui précède il résulte que, pour une substance dont on connaît les éléments critiques, il suffira de déterminer exactement à une température fixée la valeur du volume de vapeur saturée pour avoir la courbe correspondante et, par suite, les différentes valeurs de cet élément à toute température; de même, il suffira d'avoir aune température donnée la valeur de la tension normale pour en déduire la courbe des pressions correspondantes à la substance à toute température. Par exemple, il suffira de connaître exactement les conditions d'ébuUition normale sous la pres- sion atmosphérique. » Il faut bien noter que nous déduisons ici directement de façon tout à fait indépendante l'une de l'autre le volume ou la pression en fonction de la seule température, ce que ne donnait jusqu'ici aucune formule connue, x ÉLECTRICITÉ. — De l'énergie absorbée par les condensateurs soumis à une différence de potentiel sinusoïdale. Note de MM. H. Pellat et F. Beau- lard, présentée par M. Lippmann. « Dans une Note récente ( ' ), l'un de nous a montré que les diélectriques ne présentent pas de phénomènes d'hystérésis, mais simplement de viscosité électrique. Cela revient à dire qu'en dehors du champ électrique ces corps ne présentent pas de polarisation permanente, mais seulement une pola- risation temporaire, ce qui est le résultat direct des expériences de l'autre signataire de cette Note (^ ). (') F. Beaulard, Sur Vhyslérésis et la viscosité électrique {Comptes rendus, t. CXXX, p. 1182; 1900. (2) II. Pellat, Sur la polarisation vraie des diélectriques placés dans un champ électrique {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. i3i2 ; 1899). — Polarisation réelle des diélectriques. Conséquences de cette polarisation {Ann. de Chimie et de Physique,, 7» série, t. XVIII, p. i5o et Syi; 1899). ( i458 ) » On peut, du reste, très facilement déduire des relations établies par celui-ci, dans son Mémoire sur la polarisation réelle des diélectriques et sur ses conséquences ('), la valeur de l'énergie absorbée par un conden- sateur dont les armatures sont soumises à une différence de potentiel sinu- soïdale. )) Nous rappelons que les relations dont nous allons nous servir s'ap- puient sur l'existence, démontrée expérimentalement, de la polarisation réelle et sans autre hypothèse que d'admettre que la vitesse de cette pola- risation est seulement fonction, pour une même substance, de l'écart J —j entre la polarisation actuelle y et la polarisation limite J dans les mêmes conditions. » Considérons un condensateui- dont les armatures de surface S sont séparées par un seul diélectrique d'épaisseur uniforme c et de pouvoir inducteur spécifique vrai K. Soient, au temps t, V la différence de potentiel des armatures ety l'intensité de la polarisation réelle; si dm est la variation de la charge des armatures pendant le temps dt, l'énergie électrique fournie pendant ce temps au condensateur Qitdw =^N dm. La relation (5) du Mémoire précité donne (<) et (2) 7W =; S i = -, 1- S/, d'où dm = -, — d\' + S di KS dw=^Ydy + ?>Wdj. » Si la différence de potentiel V est périodique, l'énergie absorbée (c'est-à-dire transformée en énergie calorifique dans le diélectrique) pendant une période T est donnée en régime permanent, puisque / Vo?V rr o, par (3) w=s r vrf/=sc r -rfy=sc r odj= -sc ç jd^, en représentant par tf. l'intensité du champ électrique. Il On a donc, pour l'énergie «', absorbée par l'unité de volume du diélectrique pendant une période, (4) ■ = £'=-/^'^^- (') Loc, cil. ( '459 ) » Si la différence de potentiel V est représentée par (5) V = V„sin2Ti^, les relations (87) et (38) du Mémoire donnent (6) y = Bsin -^+5 , B=.--=4===, sin5: les quantités b et h ayant les significations indiquées dans le Mémoire ( '). » Ces relations ne sont applicables que si le cliamp reste assez faible pour que h soit une constante. On a d'ailleurs , I ,-, V„ 2-71 1-Kt (7) ^, quand on maintient constante la diilërence de potentiel des armatures. ( i4Go ) temps, la relation remarquablement simple : (,i) w,=-ièA^ = èA ' «= s-rr^ TTH 6t négligeant la résistance extérieure au condensa- leur devant p. / i46i ) en communication avec une toile métallique, jiar exemple, il se développe des oscillations électrostatiques capables de se transmettre à distance. Il était dès lors intéressant de rechercher si la transparence de divers milieux est comparable à la transparence observée pour les modes de propagation de l'énergie pi'écédemment connus. » Afin d'opérer sur les liquides, nous avons disposé concentriquement deux éprouvettes en verre mince, munies chacune d'un bouchon en verre. Le tube central renfermait le tube à vide destiné à déceler l'oscillation; la partie annulaire, ayant environ 5"™ d'épaisseur et comprise entre les deux tubes, était occupée par le liquide à examiner. » Voici comment se classent les liquides : Liquides opaques. Eau. Alcool éthylique. « amylique. Aldéhyde. Sulfure de carbone. Bromure d'élhvle. Liquides transparents. Éther. Pétrole. Benzine. Xylène. I Acide butyrique. I » valérianique. » En admettant la loi de l'inverse du carré de la distance, voici les nombres qui représentent la transparence de mélanges d'élher et d'alcool : Éther. Alcool. Tiansparence. 2.5o O 1282 280 20 64o 210 ic 40 826 190 60 78 175 75 o » Il résuite également de l'observation des liquides purs que ceux-ci semblent se diviser en substances qui sont presque complèteinent transpa- rentes et en substances qui ne le sont pas du tout. D'autre part, il nous a été impossible de trouver une analogie avec la transparence relative aux autres modes de propagation de l'énergie, ni jusqu'à présentavec les autres propriétés physiques. C'est ainsi, par exemple, que l'eau et l'éther sont tous deux électrostatiquement conducteurs, alors que l'un est opaque et l'autre transparent ('). » (') Des recherches qui ont suivi notre précédente Communication nous portent actuellement à croire que des faits que nous pensions devoir attribuer à une espèce àHnductance électrostatique peuvent s'interpréter à l'aide de la théorie connue de Vinfluence, C. R., 1900, I" Semestre. (T. CX.\.\, N" 22.) '9*^ ( l'iôa ) ÉLECTRICITÉ. — Sur quelques effets photochimiques produits par le fit radia- teur des ondes hertziennes. Note de M. Thomas Tomjiasina, présentée par M. A. Cornu. « Dans mes expériences de télégraphie hertzienne, j'ai eu l'occasion d'entendre des crépitements rythmés tout le long du fil de l'antenne radia- Irice, lequel, comme on le sait, n'est que le prolongement de l'une des branches du primaire de Hertz. » Comme on pouvait le prévoir, dans l'obscurité ce phénomène décèle sa nature par une série de flocons ou pinceaux d'aigrettes lumineuses très mobiles, et dont plusieurs semblent se déplacer autour du fil radiateur, aigrettes qui sont très semblables du reste à celles produites par les con- ducteurs du dispositif de Tesla, les deux phénomènes étant mécaniquement identiques. Mais ce qu'il m'a paru intéressant d'étudier est la constatation que ces aigrettes paraissent vibrer synchroniquement, non avec les étin- celles de l'oscillateur de Righi, mais avec les mouvements du trembleurde la bobine d'induction. )) En outre à chaque étincelle de l'oscillateur une très vive onde lumi- neuse se propageait instantanément sur le fil, indépendamment de l'autre luminescence à aigrettes, laquelle continuait sans aucune modification per- ceptible son mouvement oscillatoire régulier. » Pour observer de plus près et plus commodément le phénomène, j'ai intercalé dans le fil d'antenne une double boite, peinte en noir à l'inté- rieur, munie d'un couvercle fermant hermétiquement, et dans laquelle était tendu près du fond un fil très fin de cuivre. Les extrémités de ce fil sortaient de la boîte par deux trous très étroits et étaient fixées aux serre- fils auxquels arrivaient les bouts du fil radiateur. Sous l'action du flux électrique oscillatoire, j'ai constaté immédiatement la formation d' une série de secteurs lumineux distribués irrégulièrement, mais qui se formaient à des distances approximativement égales, lorsque l'oscdiateur était réglé à l'u- nisson avec le trembleur. M Diminuant l'intensité du courant primaire jusqu'à faire presque dispa- raître la luminescence oscillante, l'elfelde chaque étincelle de l'oscillateur devenait très visible par l'apparition instantanée d'une forte luminosité. M Cherchant ensuite à photographier ces phénomènes, j'ai du recon- naître que la photographie au moyen de l'objectif ne donnait rien; j'ai essayé alors l'action directe des effluves sur la gélatine sensibilisée des plaques rapides au bromure d'argent. ( 1463 ) M Ayant coupé longitudinalement en deux une plaque sensible, j'ai placé les deux moitiés l'une sur l'autre, gélatine contre gélatine, et inter- calé entre les plaques le fil radiateur. Un morceau de bois de nover de 6"^™ d'épaisseur placé dessus servait, par son poids, à les presser suffisamment contre le fil. Le couvercle fermé, aucune lumière ne pouvait plus pénétrer dans la boîte. Après l'action du flux oscillatoire, pendant des temps va- riables, depuis celui d'une seule étincelle jusqu'à une série d'étincelles d'une durée de dix secondes, on développait les plaques. Au développe- ment l'image apparaissait lentement et très régulièrement, et gagnait en ton, se comportant en somme comme celle d'une plaque ayant subi une pose exacte. » C'étaient toujours des ramifications bien dessinées, qui devenaient très noires, plus ou moins simples et courbes, mais toujours normales au fil radiateur près de leur point de départ. Leurnombre augmentait sur les deux moitiés de la plaque selon et proportionnellement à la durée de la pose. J'ai remarqué à chaque essai que les traits très nets sur l'une des plaques étaient aussi reproduits sur l'autre, mais flous, et ince versa, ce qui indique- rait une action photochimique très limitée, mais existant hors des lignes électriques. » Plaçant le fil radiateur sur une lame de verre quelconque avec quelques pièces de monnaie pour en étudier l'induction, et une seule plaque sensible dessus, gélatine en bas, ces pièces ne permettant pas de presser la plaque contre -le fil, on a obtenu l'épreuve de la fiq. i, par une action continuée pendant dix secondes. Dans cette épreuve, on voit, en plus de l'action locale de chaque aigrette, celle d'une lumière diffusée très régulièrement, laquelle doit être due à la réflexion de la surface du verre servant de support au fil et aux pièces métalliques, en raison de l'espace séparant les deux lames, réflexion qui confirme la déduction précédente. ( ^^^^ ) » L'aclion électrique e\cluslve est démontrée par l'épreuve de la fig. 2, dans laquelle, toutes les autres conditions restant les mêmes, une mince lamelle d'aluminium remplaçait les monnaie'^, ce qui permettait le contact du fil avec la gélatine. On y voit ^ les aigrettes parfaitement délimitées sans aucune lumière dift'use, leur longueur pré- sentant une légère diminution dans la partie centrale. Le morceau de bois déjà décrit pressait, dans cette expérience, la plaque sur toute sa longueur. >) Dans \a./!ff. 3, un fil de cuivre très fin, isolé, a été disposé parallèlei-iient au fil radiateur et sur la plaque sensible, comme poids, on a placé un morceau prismatique de bois, et un de même forme, mais plus petit, en fer. Le bois couvrait l'espace ab, le fer l'espace ccl. Sous ce dernier, les radiations prennent une égale longueur avec une légère diminution au centie, dans la direction duquel elles se courbent; de plus, on voit de courtes aigrettes marquant l'arrivée du llux. au fil isolé. Au contraire, entre a et b, elles se croisent ensemble irrégulièrement et présentent un minimum beaucoup plus prononcé vers le centre. Enfin, entre b et c, là où il n'y avait rien sur la plaque, les aigrettes sont perpendiculaires au fil et ressemblent à celles de \a Jiff. i. » hajîg. 4 représente les eftluves modifiés par des. vibrations sonores qui prennent naissance sous l'action du même flux électrique dans le fil lorsqu'on lui donne une tension convenable. Je décrirai dans une prochaine Note un certain nombre de ces ( r/i65 ) phénomènes sonores obtenus par des dispositifs spéciaux et qui peuvent aider à docu- menter une théorie sur le mécanisme des radiations électromagnétiques. » ÏA'S observations faites par M. Borytnau ( ' ), dans les gaz l'afélics, de la Iransf'ormation des secteurs lumineux en disqties, ont été aussi confirmées par mes expériences. Dans d'autres, les épreuves obtenues sont encore mieux visibles, mais il me suffira d'attirer l'attention sur tous les points de la /ig. 4. où les courbes lumineuses sont itientiques des deux côtés du fil, ce qui indique des surfaces de révolution autour du fil, dont la gélatine re- produirait la coupe diamétrale. M Dans toutes les expériences du genre de celles que je viens de dé- crire, j'ai pu constater que la nature plus ou moins magnétique du métal du fil radiateur ne semble pas avoir un effet perceptible lorsque le fil, étant très peu tendu, ne produit pas, en même temps que la luininosité, les phé- nomènes sonores. Son épaisseur, au contraire, a une influence notable. Plus le fil est mince, plus courtes sont les aigrettes et plus les distances entre elles sont petites. » Il semblerait ainsi que vraiment le fil de l'antenne radiatrice des ondes hertziennes joue le rôle d'une capacité dont toutes les molécules formant sa surface propagent l'une à l'autre le mouvement oscillatoire produit par les décharges. Ce mouvement se propagerait en même temps aux molé- cules de l'élément ambiant de l'espace, c'est-à-dire de l'éther, suivant des lignes rayonnantes du fil, sur un nombre infiniment grand de plans paral- lèles entre eux et perpendiculaires à l'axe du fil. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur un peroxyde de lithium. Note de M. de Foiîcraivd. « La combustion du lithiinn dans une atmosphère d'oxygène ne donne que des traces de peroxyde, ce corps paraissant se dissocier en protoxyde (') Comptes rendus du 3o avril 1900, t. CXXX, p. 11^9-1182. ( t'1^6 ) et oxvgène, ce qui indique une faible chaleur de formation à partir du protoxvde, tandis que celle du protoxyde à partir des éléments est consi- déral)le. » J'ai recherche si, par voie humide, en faisant agir l'eau oxvgénée sur la lithine dissoute, on n'obtiendrait pas un peroxyde et quelle serait sa formule. » I. Dans une première expérience, on a ajouté 3oo" d'eau oxj'génée pure (à i5 volumes) à loo'^'^ d'une dissolution de lithine contenant 3e'', 5 de Li'O. Aucun pré- cipité ne se formant, on a mélangé la liqueur avec 900"^ d'alcool absolu. Il y a éléva- tion de température. Puis, peu à peu, de petits cristaux durs, brillants, incolores, se déposent. On les recueille et on les place sur des plaques poreuses sous cloche; ils pèsent environ 88''. » Dans une seconde expérience, on a ajouté Soo'^'^ d'eau oxvgénée (à 12 volumes) à 100" d'une dissolution de lithine plus concentrée (65'', 3i de Li'O), puis 45o'^'^ d'al- cool absolu. On a recueilli environ 98'' de cristaux qui paraissent identiques aux pré- cédents. Ces produits ne retiennent pas d'alcool. » L'analyse de ces cristaux donne : Première expérience. Deuxième expérience. Li'O 22,1 5 Li'O 22,99 O actif 22,56 O actif 25, o5 H' O par différence. .. . 55,29 H'O par différence. .. . 51,96 1 00 , 00 I 00 , 00 » Le premier produit aurait pour formule Li'O', H'O" -i- 3,07 H' O. » Le second Li'0',H'0'+ 2,77 H-0. Ces corps ne contiennent pas d'alcool. » C'est évidemment le même composé, le second échantillon retenant un peu moins d'eau parce qu'il s'est produit en liqueur plus concentrée. La formule moyenne est Li'0'H-H'0'-H3H'0. » J'ai dissous séparément dans l'eau les deux échantillons, puis ajouté aussitôt après H' CI' dissous pour neutraliser. Premier échantillon : Dissolution — 4'^='', 62 Action de H' Cl' dissous -)-i9'^''',3o Deuxième écliantillon : Dissolution — 4*^^', 37 Action de H'CI' dissous -i-i9'^''',69 Les nombres moyens sont par conséquent. , — ^'^''',50 et -i- 19''''', 5o. » II. Cependant la constitution de ce composé est encore incertaine, car les anaîvses peuvent se traduire par plusieurs formules : Li'O'-l- H'O' +3H'0, Li'O -(-2H'0'-i-2H'0, LiOH-i- H-0' +iH'0, Li'0'-+- 4H'0 Li''0'-i-3HîO'-H5H'O. ( i467 ) » En particulier, la troisième formule LiOH + H^O^ + ^H^O seraitassez voisinede celle de la combinaison CaO^H'^+ H^O- que j'ai fait connaître récemment, et même la chaleur de formation seraitassez voisine pour ces deux corps. » Pour avoir une idée de la constitution de ce composé, je l'ai abandonné dans le vide, bien pulvérisé, en présence d'anhydride phosphorique, à froid. » Après six jours, l'analyse donne la formule suivante : Li202-)-o,7H-0^+ 2,i3H-0; il y a donc perte, à la fois, de H^ 0- et de H^ O. » Après une nouvelle période de neuf jours, on tronve : Li2 0-^4-o,5H-^0=-i-o,87H20; treize jours plus tard ; Li202 + o,77H^O; six jours après : Li^O- + o,37H°-0; enfin, après huit jours : Li^0-^+o,i5II--0 ('). » Le résidu est du bioxyde de lithium Li'^0^ sensiblement pur et anhydre. » Il est donc probable que la formule du composé primitif est Li^O^-T-lP 0^+311^0. » III. La chaleur de dissolution du bioxyde de lithium ainsi préparé est de -+- 7*^-'', 19 vers -t- 20°. » Connaissant la chaleur de dissolution de Li-0(+ 26^"'), la chaleur de formation de l'eau oxygénée ( — 21 , 7 ) et enfin la chaleur de neutralisation des deux dissolutions que j'ai trouvée égale à +6'-*', 53, on peut calculer la réaction : Li-'Osol. + 0 = Li-'0-^sol... +3'^-', 64. » Or j'ai trouvé précédemment : CaO + 0 = -H 5,43 SrO -+- O = -1-10,875, et M. Berlhelot a obtenu : BaO -t- 0 r=:H- 12, 10, tandis que le sodium fournit un nombre beaucoup plus élevé pour la suroxydation: Na'^0 + O = 1 17 , 69 - 89,93 =: + 270-1, 96. » Les qualre premiers métaux Li-, Ca, Sr, Ba (') Analyse : Li- 0 6 1 , 60 O actif 32 ,77 H-O par différence 5,63 I 00 , 00 ( ï468 ) forment donc une série de corps dont la chaleur de suroxydation est faible et augmente un peu avec le poids atomique. Leurs bioxydes ne peuvent s'obtenir directement[(à l'exception du dernier, BaO*, dans certaines limites de température). » Inversement leur protoxyde est très stable : Ljs -4-0 = + 147,6 (Guntz), Ca + O = + 145, o (Moissan), Sr + O et Ba + O probablement >> -I- i3i , 2; ces dernières valeurs tendant d'ailleurs à diminuer un peu lorsque le poids atomique augmente, à peu près comme les chaleurs de suroxydation au£;mentent. Il en résulte que la chaleur de formation totale du bioxyde à partir des éléments reste sensiblement constante : Li=-+-0' = -+-i5i,24, Ca4-0- = + i5o,43('). Ces propriétés me paraissent caractéristiques des métaux alcalino-terreux avec lesquels Li* présente déjà tant d'analogies. Peut-être le magnésium (Mg + O = + 143,4), dont je m'occupe de préparer le bioxyde, viendra- t-il s'ajouter à cette série. » Le sodium, au contraire, ne peut se rapprocher que du manganèse : Na'+0 = + 89,93, Na='-+-0== + 117,69, Mn+0 = + 9o,9o, Mn + 0= = + i25,3o, et il s'écarte absolument soit des métaux alcalino-terreux, soit du lithium, soit encore du potassium, qui fournit des peroxydes d'un autre type. » Enfin la chaleur dégagée par l'addition de H^O' et de 3H^0 au bioxyde Li^O" pour donner le composé primitif Li-Q-, H-Q-, 3H*0 est égale à + 7, 19 + 4,5o, soit + i i^^'jôg, soit + 2^"', 92 en moyenne pour chaque molécule d'eau ou d'eau oxygénée. » (' ) Ce qui conduirait, pour Sr + O et Ba + O, à des chaleurs de formalion voisines de +i4oC»' et -4-1 38''"'. ( '469 ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur les terres inconnues contrnites clans la samarine hrute. Note (le ,M. Eig. Drnarçay, présentée par M. Moissan. « J';ii annoncé antérieurement [Comptes rendus, t. CXX[[, p. 728; i8()(j) que la samarine brute contenait un élément nouveau caractérisé jiar di- verses raies, à poids atomique plus élevé que celui du snmarinm, moins que celui du gadoliniiim, et je l'ai désigné par 1 en attendant do l'avoir isolé réellement. » Dans les samarincs d'où je suis parti, les raies de 1 n'étaient pré- sentes qu'avec une intensité assez modérée. En poursuivant les fraction- nements par la méthode des azotates magnésiens (Comptes rendus, t. CXXX, p. 1019; 1900), ces raies sont devenues de plus en plus fortes jusqu'à égaler en éclat celles des plus puissantes, telles que celles du baryum ou de l'yttrium. Quelques autres raies absentes ou peu visibles dans mes premiers produits se sont de même manifestées finalement avec un éclat sinon aussi vif, du moins encore très grand. Parmi ces dernières, trois raies bleues méritent de nous arrêter spécialement. Elles ont en effet été signalées par M. Lecoq de Boîsbaudran (Comptes rendus, t. CXV, p. 570; 1892) dans certaines samarines, comme devant, d'après les résultats des fractionnements, appartenir à un élément spécial désigné, jusqu'à plus ample information, sous le symbole |M'ovisoire Zg. M. de Boisbaudran n'avait pu poursuivre ses recherches faute de matière. Il me semble tout à fait certain que Z^ et i désignent le même élément : 1° parce que les trois raies de Ze sont le plus intenses là où les raies de 1 sont maxima ; 2" parce qu'avec la bobine à long fil de M. de Boisbaudran, ces trois raies ganlent relati- vement une force consirlérable, alors que les raies de -, les plus fortes avec ma bobine à court fil, s'affaiblissent beaucoup. Je désignerai donc le nouvel élément sous le symbole 2 — Z^. >) Lorsque, dans ces derniers mois, je fus arrivé à concentrer dans une faible portion les terres à i — Z^, je m'aperçus, à l'examen de l'absorption, de la présence débandes nouvelles qui ne pouvaientêtre dues qu'à i — Z. ou à un nouvel élément. Les quelques grammes d'oxyde que j'ai isolés à l'état d'assez grande pureté, c'est-à-dire ne contenant plus ni samarium ni gadolinium en quantité notable, présentent les caractères suivants : » C'est une terre d'un blanc à peine rosé, dont les sels d'un rose pâle C. R., Kjoo, I" Semestre.'JT. CXXX, N°2a. ) IQI ( i47'^ ) présentent les Ijandes d'absorplinn suivanlps en solution azoliqne très acide au ^, sous 3"" d'épaisseur : 590 nébuleuse très faible. 070 1res étroite, nette, faible. 535 nébuleuse assez faible. 525 étroite, nette, assez notable. 465 milieu d'une bande à bords très nets, large de 2I environ, notable et la plus forte du spectre, moins réfranijible que la forte bande voisine de Sm que Ton voit à côté d'elle sur des solutions de composition convenable. 395,5 milieu d'une bande nébuleuse, large d'environ 7A, d'intensité notable. 385,5 milieu d'une bande nébuleuse, large d'environ 4),, assez faible. 38o,5 milieu d'une bande nébuleuse, large d'environ 3/. faib hle. » Aucune de ces bandes n'est forle. ). Quelques-unes ont déjàètésigualées comme appartenant au samarium. J.a plus forte du bleu par son voisinage de la forte du samarium a pu faire penser que celle-ci serait variable et était due à un élément spécial. » Ces sels donnent en solution chlorhydrique, avec ma bobine à court fil, un spectre d'un extrême éclat contenant : » I" les raies de - — Zç ci-jointes : >,. iMirre. 4652,9 i4 4628,2 i4>la précédente 4595,0 i4 > la précédente 4323,2 i4 4435,7 t5 42o5,8 16 4 1 3o , 2 16 3972, 1 16 0930,8 iG 3907,5 ) 5 8819,4 16 3724,7 '■> 3688,2 12 3520,5 10 » Dans cette échelle île force le maximum est iG. C'est l'intensité des ])lus fortes raies qu'on puisse voir. Ces raies sont toutes étroites et très longues. Il m'a paru que quelques raies de même caractère, mais plus faibles, étaient visibles clans le vert, le jauiie et le rouge. .Te iie lésai pas encore [ilio- lographiées. ( i47' ; » 2° Une foule de raies nouvelles d'intensité fadile ou médiocre, sur la nature desquelles j'ai, comme on verra plus loin, quelques doutes; )) 3° Faiblement les principales raies dn ijadolinium et du samariuni. » Le samarium, peu visilile à l'étincelle, se manifeste par des tracer des bandes ultra-violettes d'absorption. » En renversant l'étincelle suivant la méthode de M. de Boisbaudran on obtient sur la solution nitrique un spectre très brillant, peut-être le plus brillant des spectres de cette espèce. Il comprend les bandes suivantes : A. 2. G9.5-6i5 ti'èi forte, peu nébuleuse. p. 5g4-587 forte, nébuleuse'. 585-582 assez faible, nébuleuse. 58o faible, nébuleuse, étroite. 0. 557-552 assez faible, très nébuleuse. ■{. 537-533 forte, très nébuleuse. 5 2 5 très faible. .. En solution chlorhydrique on a le même spectre un peu moins intense; cela est-il dû à des traces de fer si souvent présentes dans l'acide chlorhydrique? Le svmbole Zr attribué provisoirement à la bande de ren- versement xGi5 doit donc être rapporté aussi ai — Z^. )) Si l'on compare ces résultats avec ceux qu'a obtenus M. de Boisbau- dran sur les variations des spectres de renversement du samarium en solution azotique ou chlorhvdriqne, on constatera sans peine qu'elles s'expliquent avec aisance par ce fait que d'une part ces bandes recouvrent une partie des bandes du samarium ou en sont très voisines, et que, d'autre part, tandis que le spectre de ce dernier est plus fort en solution chlorhy- drique qu'en solution azotique, c'est l'inverse pour 1 — Z^. )) Le poids atomique de cet élément pris par synthèse du sulfate est voisin de i5i. Ce n'est là qu'une indication, la substance n'étant pas assez pure pour une bonne détermination. » Une question se pose maintenant : ces trois spectres, étincelle, absorp- tion, renversement correspondent-ils à un même corps ou à des éléments différents. Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question pour le moment. J'ai entrepris un fractionnement spécial en vue de résoudre cette question et espère, être prochainement en état de le faire. Toutefois je ferai remarquer que la coïncidence, inhabituelle dans la série des terres rares, d'un spectre d'absorption, et de très nombreuses et faibles raies d'ctincellei avec un spectre de pui.isantes raies d'étincelles semble indi- ( i472 ) qiier la présence de deux élémenls. La faiblesse des bandes d'absoiplion est de même peu ordinaire. Il semblerait donc conforme aux analogies d'attribuer au même clément le spectre d'absorption, le spectre tle len- versement et les nombreuses et médiocres raies du spectre d'ctincelle. » Je n'ai j^as encore examiné les sj^ectres de fluorescence dans le vide, la pureté de ma substance ne m'ayant pas paru suffisante pour ces re- chercbes si délicates. » En terminant je me permets d'insister sur la faible abondance du Z^ dans les terres à samarine et l'éclat extrême du spectre d'étincelle qui l'a fait dccouvirir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'hydrogénation de i èrylhrulose et la prépara- tion d'une nouvelle crythrite : l'érylhrile droite. Note de M. Gabriel Bektravd ('), présentée par M. Duclaux. )) J'ai montré dans une Note antérieui'e que l'érythrite est rapidement oxydée par la bactérie du sorbose et qu'à la place on peut extraire des cultures un sirop fortement réducteur, constitué surtout par de l'crvlbru- lose (-). » Ce nouveau sucre, à quatre atomes de carbone, possède une fonction cétonique et présente avec le corps dont il provient exactement les mêmes rapports que le lévulose avec la mannite. Vax examinant sa formule de constitution CH^OH I co CH.OH CH-OH on prévoit qu'il tloit donner naissance, jjar fixation de i"'"' tl'hydro- gène, à deux érythrites stéréo-isomères : l'une, inactive et identique avec l'érythrite naturelle qu'on connaît; l'autre, optiquement active, inconnue (') MM. Miuiuemie el Derliand s'étaient concertés pour que leurs Notes, dont l'iiiie donne le mode de prépaiation de l'ér^lliiite droite el l'autre {Comptes rendus, t. CXXX, ji. i4o2) celle de l'érytlirite gauclie, arrivent le même jour devant l'Acadé- iiiie. Une erreur de transmission a relardé celle de M. Bertrand. (^) Comptes rendus, t. C\XX, p. i33o; 1900. ( 1473 ) jusqu'ici et permettant de définir par son pouvoir rotatoire l'érythrulose, gauche ou droit, dont on est parti. » Je vais (1 écrire comment j'ai pu réaliser cette double transformation à l'aide de l'amalgame de sodium. » La réaction a été elïcctuée en présence de l'eau maintenue continuel- lement acide. De cette manière on n'avait pas à craindre la formation de soude libre et l'action isomérisante de ce réactif sur l'érythrulose. Les résultats décrits plus loin |)euvent donc être rapportés en toute confiance au fait seul de l'hydrogénation. » ôoS"' de sirop d'en ihrulose, régénéré de sa conibiiiaisoii avec le bisulfite de sodium, ont été dissous dans 200'=' d'eau et additionnés, par fractions de 5oS'', de vingt-cinq fois leur poids d'amalgame de sodium à a i pour 100. A\anl chaque addition d'amal- game, on avait soin d'intiodiiii e dans le liquide la quantité d'acide sulfurique néces- saire à la neutralisation coni|)lète de la sonde c|ui allait se produire, soit S"^"^ d'un mélange de : eau, SS?'; acide sulfurique, 608''. » La solution d'érjlhrulose était placée dans une capsule nageant à la surface d'un courant d'eau froide, et l'on agitait d'une manière continue, en interrompant les addi- tions d'amalgame dés que la temjiérature du liquide dépassait 3o°. ') En opérant ainsi, l'amalgame de sodium est rapidement décomposé, et la réduction de l'érythndose n'exige pas plus d'une heure et demie à deux heures. L'hydrogène est d'ailleurs facilement absorbé et l'effervescence n'apparaît que vers la fin de l'opération. » (^uand celle-ci est terminée, on décante le mercure, on neutralise exactement le liquide avec un peu de soude et l'on précipite le sulfate alcalin par 3 ou 4 volumes d'alcool. La liqueur, séparée à la trompe, est alors distillée dans le vide. » Il reste un sirop épais contenant un mélange de deux érythrites. « La première cristallise par introduction d'une trace d'érythrite ordi- naire. En remuant, elle transforme le sirop en une bouillie épaisse; on ajoute de l'alcool absolu et, après vingt-quatre heures de repos, on essore les cristaux à la trompe. Le rendement est égal au quart du poids de l'érythrulose. » Lavés à l'alcool et recristallisés, ces cristaux présentent tous les carac- tères de l'érythrite inactive naturelle. Ils ont une saveur sucrée, fondent à la température de +120°, bouillent et distillent dans le vide sans décom- position. Leur solution aqueuse est sans action sur la lumière polarisée, et abandonne par évaporation de gros cristaux transparents, du système ( ^'Mh ) quadratique, facilement reconnaissables. Enfin, leur analyse élémentaire a donné les chiffres suivants : Calculé Trouvé. pourC'H'°0'. Carbone 39,29 - 39,34 Hydrogène S, 38 8,20 )i La seconde érylhrite, beaucoup jîIus soluhle, ne peut être séparée qu'à l'état d'acétal. On agite les eaux-mères concentrées c!e l'érythrite inactive avec deux fois leur poids d'acide sulfurique à 5o pour 100 et autant d'aldéhyde benzoïque. Jm combinaison s'effectue très ra|)idement et l'acétal se dépose à l'état cristallisé. On l'essore, on le lave à leau, puis à l'alcool; enfin on le décompose en le chauffant dans un courant de vapeur en présence d'acide sulfurique à 5 pour 100 et d'aldéhvde benzoïque. Cette dernière est ajoutée en quantité suffisante pour dissoudre à chaud l'acétal. Lorsqu'il ne distille plus d'aldéhyde, on précipite l'acide sulfurique par la baryte et l'on évapore le liquide filtré. )) La nouvelle érythrite reste sous forme d'un sirop incolore, se solidi- fiant bientôt en une masse radiée, d'aspect soveux. On en obtient i5 pour 100 environ du poids de l'érythrulose. Cette érvthrite se dissout a vécu ne extrême facihté dans l'alcool absolu bouillant et reci'istallise en fines aiguilles par le refroidissement. Son point de fusion est situé à 88°-8r)°. Eu solution aqueuse, elle présente un pouvoir rotatoire lévogyre. A 10 pour 100, sous une épaisseur de So*"™, elle a donné, à la température de -1-7°, une dévia- tion de — 1"26', d'où [^■1,,- --4°46' (soit4",7^> Par évaporation de sa solution dans l'eau, la nouvelle érythrite cristallise en grands prismes allongés a])partenant au système i-homboédrique (d'après Ja détermination de M. Wyroubplï). Sou analyse a donné : Calculé Trouvé. pour C'H"'0*. , Carbone 3g, 18 39,34 Hydrogène 8 , 3o 8,20 )) Ces caractères sont ceux que M. Mac[uennc rccoanait à l'érythrite (|u'H vient de préparer en parlant du xylose ordinaire ou xylose gauche ; la seule différence réside dans le jiouvoir rotatoire, égal et tic signe roiilrairc. Comme l'crvlluitc de ]\L Î^Liqueiiiie ne peut ap[)arleiiir (pi'à la ( '^1^ ) série gauche, son antipode optique, dérivé de l'érylhrulose, est nécessai- rement l'érvtlirile de là série droite. » Les formnies suivantes représentent alors les relations stéréochi- miques qui unissent l'érvlbrulose à ses deux produits d'hydrogénation CH^OH CH-.OII H-C-OII n_C-OH il-C — OH CO CH^oii cir-.oii i-érylhrite. d-éfyllirulose. et l'on doit conclure que le sucre obtenu par l'action de la bactérie du sorbose sur l'érythrite est de l'érythrulose droit. » Ce passage de l'érythrite inactive à l'érythrite droite, à l'aide de la bactérie du sorbose, est absolument comparable à celui que j'ai rapporté antérieurement de la sorbite ordinaire à la f/-idite (-). Il montre, une fois de plus, l'extrême précision du fonctionnement chinlico-physiologique de certaines cellules et tons les avantages qu'on pourrait retirer en Chimie de l'emploi judicieux des microbes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure de cyanogène sur l'acélonedica?'bonate d'cthyle (^). Note de M. Juvéxal Dekù.mk. « Comme l'ont montré MM. Dùnschmann et de Pechmann (^), les éthersacétonedicarboinques, possédant deux groupes méthylènes compris entre les radicaux CO et CO-C-H% se prêtent à une série de substitutions analogues à celles auxquelles donnent lieu les éthers acétoâcéliques, ma- loniques, cvanacétiqnes, elc. (') Soil 1 \ 4, d'aj)rès l'ingénieuse notation proposée par i\l. Maqiienne {Les Sucrés, Varh ; igoo). (-) BulL. Soc. cliiiii., 3" série, t. \1\, |). ait); i8g8. Ce travail, dont je n'avais nialheureuseinenl pas publié les détails, a trouvé une confirmation récente dans les belles recliei elles de ALM. Lobiy de Bruyn et van Ekenslein. [Le rZ-sorbose et le /-sorbose (<}>-tagatose) et leur configuration ; Recueil des tras'Ciujc cliiniùjues des Pays- Bas, t. \I\, p. i; 1900.] (') Travail cITectué au laboratoire de M. le professeur llaller, à la Sorboune. {*) DtxscHMAN.N et DE PiiciniAN.N, Aiinalcs de Liebig, t. CCLXI, p. 1O7 et suiv. ( i476 ) « En traitant les dérivés sodés de ces derniers éthers par du chlorure de cvanoçène, M. Halleret ses élèves ont obtenu une série d'éthers cvancs et dicyanés à fonction acide très prononcée, et susceptibles de donner des sels très caractéristiques. » L'acétonedicarbonale d'élhyle se comporte de la même manière : » Préparation de V acètonedicarhonate d'èthyle monocyané (ovano^ peii- lanone., dioate d'éthyle). — Une molécule d'acétonedicarbonate d'éthvie a été traitée par une molécule d'éllivlale de sodium, bien à froid, de ma- nière à n'obtenir que le dérivé monosodé. Celui-ci, en solution alcoolique, a été alors traité à froid par un courant lent de chlorure de cyanoejène (-, molécule). La première formule qui se présente à l'esprit pour tr-aduire la réaction est la suivante CO-C-H'-CHNa - CO - Cll^ - CO-C-H= -f- CAzCl = NaCl + CO='C=H' — CH -CO-CH*- CO^CHP. I CAz » Mais, ainsi que l'a montré M. Haller dans des cas analogues, le dérivé cyané obtenu doit être doué de propriétés plus acides que l'acétonedicar- bonate d'éthyle; aussi réagit-il sur une autre portion du dérivé monosodé pour donner COH^MP - CHNa - CO ~ CH= - CO-C-fl' + CO- C- H' - Cil - CO CH- -- CO- C-H^ I CAz = CO-C-H ■ - CH= - CO — CH- - CO- C- 11' + CO- C- Il ' - CNa - CO - CFl- - CO=C- H = I CAz )> En définitive, on régénère la moitié de l'acétonedicarbonate tl'élhyle employé; l'autre moitié est transformée en dérivé monosodé de l'acétone- dicarbonate d'éllivle monocyané. Par un épuisement à l'éther, on enlève l'acétonedicarbonate d'éthvie régénéré; par l'acide sulfurique étendu, on met ensuite en liberté le nitrile, qui est enfin extrait par un nouvel épuise- ment à l'éther. Cette solution éthérée donne, par évaporatiou lente, de beaux cristaux d'acétonedicarbonate d'éthvie monocyané. « Ces cristaux sont incolores et transparents; ils fondent à 43°-44°- H*' sont très peu solubles dans l'eau, peu solubles dans la ligroïne, solubles dans l'acide acétique et le sulfure de carbone, très solubles dans l'éther ordinaire, le chloroforme et le benzène. » Combinaisons métalliques. — L'acétonedicarbonate d'éthvie mono- ( i477 ) cvané conllent encore trois atomes d'hydrogène se prêtant aux substitu- tions; mais, parmi ces trois atomes, celui qui est voisin du groupement CAz doit être plus acide que les deux autres : c'est donc sur lui que vont porter les premières substitutions. C'est ainsi qu'en dissolvant l'acétone- dicarbonate d'étlivle monocyané daas le carbonate de sodium en solution concentrée, jusqu'à neutralité, puis traitant par l'azotate d'argent, j'ai obtenu le dérivé argentique C'»H'^O^AzAg, blanc, noircissant à la lumière. » De même encore l'acétonedicarbonate d'éthyle monocyané dissous dans le chloroforme et traité par l'acétate de cuivre a donné le dérivé cuivrique (C"'H'-0^\z)-Cu, soluble dans le chloroforme, d'où il cristallise en petits cristaux verts. 1) J'ai aussi préparé le dérivé barytique (C"'H'-0'A/.)'Ba; il est soluble dans l'eau. » Dérivé élhylique. — Enfin, en faisant réagir l'iodure d'éthyle sur le dérivé argentique en suspension dans l'éther, j'ai obtenu le composé C"'H'-0^4.z(C-H5). Il cristallise de sa solution éthérée en petits cristaux blancs, soyeux, très |)eu solubles dans l'eau, solubles dans le chloroforme et le benzène. Ils fondent à 55". « La formule développée de ce composé peut être la suivante : C-H* I CO=C-H* - C - CO - CH- - CO-C-H% I CAz mais il peut se faire aussi que, par un mécanisme bien connu de transposi- tion moléculaire avec création d'une double liaison, elle réponde à la forme tautomère CO^C^H^ - C = CO(C=H^)-- CH- CO=C=H% I CAz c. K., icjoo, I" Semestre, if. CXXX, N" 22.) 19a ( i^!78 ) provenant de l'isomère énolique CO=C=H»-C = COH - CH=- CO'C=H'. I CAz » C'est ce que l'action de la potasse alcoolique ou encore de l'ammo- niaque aqueuse me permettra sans doute de décider. » Tout en continuant l'étude de ces corps cyanés, j'ai l'intention de répéter avec l'acétonedicarbonate de métliyle quelques-unes des princi- pales réactions que j'aurai obtenues. « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des combinaisons métalliques de la diphénylcarbazone . Note de M. P. Cazenedve. « La diphénylcarbazide symétrique ou urée delà phénylhydrazine, sous certaines influences oxydantes (action de MnO^, HgO et enfin de la po- tasse alcoolique) ('), se transforme en un produit asymétrique de déshy- drogénation appelé par E. Fischer diphénylcarbazone. Ce dernier corps se forme d'après l'équation suivante : /AzH- AzH.C«H^ /AzH -AzH.CH' ^"\AzH - AzH - C^W '^ ^ - ^^\Az.^ Az.C'H^ "^ ^ ^- » En faisant bouillir la diphénylcarbazide symétrique pendant dix mi- nutes avec son poids de potasse au sein de vingt fois son poids d'alcool à 93°, on obtient ce dérivé sous forme de matière colorante rouge orangé qu'on précipite au sein d'un excès d'eau par l'acide sulfurique. » Si l'on a signalé ce dérivé coloré, on a méconnu jusqu'à présent le caractère acide. On peut obtenir, en effet, des sels de la formule /AzM-AzH.CH^ \Az = Az.C''H5 i) Le groupement COAzH est acide bien que ne décomposant pas ce- pendant les carbonates. » Après ébuUItion au sein de la potasse alcoolique, en prenant les proportions que (') Heller, a., t. CCLXIll, p. 274. ( i479 ) j'ai indiquées, on obtient une belle cristallisation après refroidissement d'une combi- . . j . • I f 1 ^^ /ÂzK — AzH.CH' naison potassique correspondant a la formule LU . , „. ,,, •^ ^ "^ \Âz=:Az.C*H^ » Ces cristaux vus par réflexion présentent une teinte violet noir avec des reflets mordorés. Ce sont des lames rhomboédriques. » Ils sont assez solubles dans l'eau, mieux dans l'alcool, le chloroforme, la benzine. Us sont un peu solubles dans l'éther. I) On obtient ce même corps par ébullition de la diphénylcarbazide au sein du toluène avec le potassium. » L'ébullition de la diphénylcarbazide avec de la soude alcoolique dans les mêmes AzNa AzH.C^H° proportions donne le corps : CO' . ^ . psus ' "î^i cristallise également au sein de l'alcool sous forme de lames de couleur marron. )' Au sein du toluène, le sodium donne avec la diphénylcarbazide ce même dérivé monobasique de la diphénylcarbazone. » Avec un excès de potassium ou de sodium, on ne parvient pas à faire les dérivés dimétalliques. )) Une autre particularité est que les corps obtenus, soit par action du sodium ou du potassium au sein du toluène, soit par action de la potasse ou de la soude alcoolique, ne sont jamais des dérivés de la diphénj'lcarbazide, mais bien de la diphénylcarbazone, /^2. H Az H . G* H' c'est-à-dire du corps asymétrique CO^^ . . f^eus ' ^^més avec dégagement d'hydrogène. » Ces dérivés alcalins se prêtent à la double décomposition avec les sels métalliques. » Les acétates de zinc, de plomb, de cuivre, de mercure, de fer, de chrome, de nickel, de cobalt, etc. donnent des précipités au sein de l'eau avec la solution aqueuse de la diphénjdcarbazone potassique. » Ces précipités varient, comme couleur, du rouge cerise au violet et au bleu. » Les combinaisons zinciques, plombiques, de ferrosum, de nickel, de cobalt sont rouge cerise. Le composé cuprique est violet, le composé mercurique est bleu. Ces combinaisons, véritables laques, sont solubles dans l'alcool, la benzine, le sulfure de carbone. Elles sont un peu solubles dans l'éther et surtout très solubles dans le chloro- forme. Suivant les solvants, une même laque donne une solution de nuance légèrement variable. » Les sels d'alcaloïdes ne donnent pas de précipités avec la diphénylcarbazone potassique ou sodique. i> Les sels d'argent font la double décomposition et donnent un composé bleu vio- lacé qui se décompose instantanément à froid avec dépôt d'argent métallique. Le chlorure d'or est également réduit. Le chlorure de platine donne un dérivé platinique qui se dissout en rouge acajou dans l'alcool, le chloroforme, etc. » Ces laques métalliques ne cristallisent pas de leurs dissolvants. « Elles sont décomposables par la chaleur au-dessous ou à loo". La décomposition a lieu avec vivacité ou explosion ; elle rappelle le mode de décomposition des diazoïques. » ( '48o ) ZOOLOGIE. — Pression osmotique de l'œuf, et polyembryonie expérimentale. Note de M. E. Bataillon, présentée par M. de I.acaze-Dulhiers. « En soumettant des œufs de Petromyzon fraîchement fécondés à des solutions isotoniques variées, j'avais pour unique objectif de mettre en relief les variations constantes relevant vraisemblablement des seuls fac- teurs : pression osmotique et déshydratation. Mais l'évolution, arrêtée aux premiers stades par des solutions fortes de sel ou de sucre, se poursuit avec des caractères nouveaux si l'on reporte à temps les matériaux dans le milieu normal. » La fécondation est faite dans l'eau ordinaire, et, deux heures après, les œufs sont plongés dans le sucre à lo pour loo ou dans le sel à i pour loo. Au bout de dix-huit heures, on constate un arrêt aux stades à deux, quatre, huit ou dix éléments. La morula est beaucoup plus avancée sur les témoins. Les matériaux sont reportés dans l'eau ordinaire, avec leurs blastoioères profondément incisés comme dans les expériences précédentes. Mais les segmentations ultérieures ne présentent plus ce caractère : chaque élément initial va servir de point de départ à une ébauche distincte, isolée de ses voisines, et dont la destinée ultérieure variera avec la taille, vraisembla- blement aussi avec la teneur en vitellus. » Si l'arrêt momentané a porté sur deux hlastomères sensiblement égaux, l'évolution ne diffère en rien de celle qui a été décrite dans le cas de hlastolomie spontanée ( ' ) : elle conduit à deux larves jumelles . » Si l'on a j)Our point de départ deux segments inégaux, l'ébauche la plus petite se différencie plus lentement, mais n'arrive à terme que si elle répond a l au moins du volume total. » Avec trois hlastomères sensiblement égaux, j'ai observé trois ébauches gastrulaires munies chacune de leur blastopore; mais aucune d'elles n'a différencié ses bourrelets médullaires. » Il arrive fréquemment, étant donnée l'irrégularité des premières segmentations, qu'une ou plusieurs ébauches s'arrêtent au stade blaslu- laire, une seule, la plus volumineuse, parcourant toute son évolution. (') E. Bataillon, Blastotomie spontanée et tarifes jumelles chez Petromyzon Pla- nesi {Comptes rendus. 3o avril 1900). ( r48i ) » Enfin, si les blastulas sont trop nombreuses (\ à 8 par exemple), elles avortent régulièrement. » Il importe de remarquer que les témoins provenant de la même fécondation n'ont pas fourni une seule formation double ou anormale. » En somme, si, préalablement, on augmente la pression osmotique de V œuf par des concentrations suffisantes et isotoniques de sel ou de sucre, ta différence exagérée au contact de l'eau pure détermine la séparation des hlastomères et leur évolution isolée en autant d'ébauches distinctes. » Loeb ( ' ) expose les œufs d'oursin à l'eau de mer diluée, et, les transportant ensuite dans l'eau de mer normale, il observe des exlraovats et des développements doubles; il obtient également des développements doubles sans extraovat. Evidemment, nos opérations diffèrent : celle de Loeb n'est pas applicable aux matériaux d'eau douce. Mais les deux cas doivent être rapprochés, car il s'agit toujours de changements brusques portant sur \a pression osmotique. Le parallèle s'impose d'autant mieux que l'auteur en question fait nettement ressortir l'importance de ce facteur physique et fait appel, pour l'explication des formations doubles ordinaires, à une différence de pression exagérée entre l'œuf anormal , « pathologique » , et les liquides utérins (« le sang en première ligne »). » Les expériences ci-dessus, portant sur uut\pe vertébré, viennent à l'appui de sa manière de voir. Cette idée, qui repose sur les faits, permet de comprendre les formations doubles, normales ou monstrueuses, sans faire intervenir une division incomplète de l'œuf avant la fécondation (Schultze), des troubles dans la gastrulation (Hertwig), etc. » Mais l'explication paraît sortir du domaine de l'hypothèse, si l'on tient compte du développement régulier et complet de larves jumelles, tel qu'il a été suivi en dehors de toute intervention, à la fin de la période du frai, sur des œufs ayant séjourné dans les conduits sexuels ( - ). Il ne s'agit pas d'un cas isolé : car des lots d'origine différente ont donné les mêmes résultats. Or, ces œufs sont dans un état pathologique attesté par le fait que seule l'évolution anormale suit son cours, la segmentation des ébauches simples étant promptement enrayée quand elle commence. » D'autre part, l'excès de pression osmotique semble marqué d'une (') J. hoi.^, Beitrdge zilr Entwickelungs Mechanik der ans einem Eienlxchenden Doppelleildungen (Arc/i.f. Enlwick. Mech., iSgS, p. 453-472). (-) E. Bataillon, Loc. cit. Il ( i482 ) façon assez nette par la formation fréquente d'extraovats chez deux des œnfs qui n'évoluent pas. » Il est inutile d'insister sur la signification de ces faits au point de vue de la thèse de Vlsolropie. Le développement indépendant des blastoméres n'est pas fonction du heu, comme le voulait Driesch, et l'on ne saurait faire intervenir à son sujet des actions élémentaires réciproques. Il paraît dépendre de la forme [suivant l'idée que j'émettais en 1896 ( ' ), et qui est du reste celle de Loeb ( - )], de la forme qui peut être Jixée uniquement par une variation brusque de pression s'il y a plusieurs ébauches distinctes sans extraoval, fixée également pour les extraovats d'oursins par l'étranglement accusé du pédicule. )) En tout cas, V obsen'ation et V expérimentation permettent d^ attribuer à la plupart des formations doubles ou multiples une origine précoce. Cette origine serait dans la séparation mécanique des premiers blastoméres sous l'in- Jluence d'un excès de pression osmotique, » PALÉONTOLOGIE. — Sur les Lémuriens subfossiles de Madagascar. Note de M. Guillaume Grandidier, présentée par M. H. Filhol. « On a souvent émis l'opinion que Madagascar avait autrefois une étendue très supérieure à celle qu'elle occupe aujourd'hui. Les botanistes ont constaté que le nombre des espèces de plantes qu'on y a trouvées est beaucoup plus considérable que ne le comportent ses limites présentes; les zoologistes apportent maintenant leur appui à cette hypothèse. En effet, cette île dont la faune actuelle, qui présente de si curieuses analogies avec celle des temps tertiaires, a dès longtemps excité l'intérêt des savants, attire en ce moment, d'une manière toute particulière, leur attention par la découverte de nombreux restes d'animaux subfossiles qui l'ont jadis habitée et qui n'y existent plus aujourd'hui, quoique leur disparition ne remonte pas à une époque bien ancienne, puisqu'ils ont vécu du temps de l'homme. (') Nouvelles recherches sur les Mécanismes de l'Évolution [Arch. Zool. Exp., '897)- (^) J. Loeb, Ueber die angebliche g. g. Beinjliissung der Furchungszellen, elc. {Arch.f. Entw. Mech.; 1899). ( i483 ) » Jusqu'en iSgS, en dehors des jEpyornis, ces oiseaux brévipennes de si grande taille, qui ont été décrits dans les Comptes rendus, en i85o, par Geoffroy Saint-Hilaire et par MM. Alphonse Milne-Edwards et Alfred Gran- didier en 1868, et des deux petites espèces d'hippopotame, Hippopolamus Lemerlei {Wîreà Grandidier, 1868) et H. leptorynchus (\\(red Grandidier et Henri Filhol, 1890), aucun autre représentant des ordres supérieurs de vertébrés n'avait été signalé. En cette année, M. Forsyth Major fit part, aux membres de la Société Royale d'Angleterre, de la découverte faite, sur la côte sud-ouest de Madagascar, dans les marais d'Ambolisatra, d'un crâne de Lémurien gigantesque, voisin des mammifères fossiles trouvés dans les terrains éocènes de France, les Adapis, et qu'il nomma, en conséquence, Megatadapis. » Peu après, M. Filhol fit l'étude des nombreux ossements provenant de la même région, qui existaient au Muséum d'Histoire naturelle, et, en 1895, il donna la description de quatre genres nouveaux de Lémuriens disparus et de deux espèces de Lemur de taille bien supérieure à tous ceux qui vivent actuellement. » A mon retour de Madagascar, en 1899, désirant préparer une étude d'ensemble sur ces animaux, j'ai rassemblé tous les matériaux que j'ai pu me procurer; en outre des types déjà décrits, les envois de M. Bastard, arrivés il y a quelques semaines, les collections paléontologiques de M. Jully et les miennes m'ont fourni l'occasion d'études nouvelles et inté- ressantes. Les os de Lémuriens y étaient en grand nombre; mais dans la majeure partie des cas, afin d'éviter des doubles emplois, je me suis con- tenté de donner la diagnose des animaux dont je possédais les dents qui peuvent seules permettre de faire des déterminations précises. Quatre genres nouveaux viennent ainsi d'être décrits. Le plus remarquable par sa taille est le Peloriadapis , qui paraît être actuellement le plus grand mam- mifère quadrumane connu; il est voisin du Megaladapis dont il diffère par des dimensions presque doubles et par la disposition de l'aixade zygoma- tique. Deux autres genres, le Paleopropithecus et le Paleochiro galas se signalent aussi par les analogies qu'ils présentent avec les Lémuriens encore vivants, les Propithecus et les Chirogalus ; quoique la forme générale des dents soit assez semblable, ils en diffèrent cependant par leur taille qui est bien supérieure; ils étaient en outre plus trapus et les os et les insertions musculaires montrent qu'ils avaient des membres courts et puissants ; enfin leur vie était moins arboricole, plus terrestre que celle de leurs congénères actuels. ( i484 ) )) Tous les débris de ces animaux ont été trouvés jusqu'ici soit à peu de profondeur dans les tourbières des environs d'Antsirabé au centre même de l'île, soit dans les marécages qui bordent la côte ouest, soit encore dans certaines grottes des régions calcaires du sud; ils sont généralement en grande quantité, formant de vastes ossuaires où les espèces subfossiles et vivantes sont le plus souvent mêlées. >> En résumé, les Lémuriens dont les ossements ont été, jusqu'à ce jour, trouvés à Madagascar à l'état subtossile sont les » Megaladapis madagascariensis (Forsyth Major) ('). » F«7/io/t (Guillaume Grandidier) (-}. )) Peloriadapis Edwardsi (G. G.) (^). » Propitheciis Fe/Teaw^r/ (espèce encore vivante). » Paleopropithecus ingens (G. G.) ('). » Lemur intermedius (Henri Filhol) (°). )i insignis (H. F.) (")• » Bradylemur robustus (G. G.) ("). Bastardi{G.G.){^). Il Dinolemur Grevei (H. F.) ('). » Lophioleniur Edwardsi (H. F.) ('"). » Nesopithecus Robeiti (F. M.) (") •899)- 6; 1899. Bull. (') Megaladapis madagascariensis [Forsyth Major, Phil. Trans.. t. CLXXXV, p. i5, PI. V-VII; 1894. — Proc. Zool. Soc, Vol. LXII, p. 46; 1897 (description of brain). — Trouessart, La Nature, t. XXII; 1894. — G. Grandidier, Bull. M. H. N., n" 6; 1899. - Bull. M. H. N., n" 5; 1900]. ('-) Megaladapis Filholi (G. Graxdidier, Bull. M. H. N.. n" 6; (^) Peloriadapis Edwardsi (G. Grandidier, Bull. M. //. /V. , n" M. H. N., n<>7; 1899). (*) Paleopropithecus ingens (G. Grandidier, Bull. M. H. /V., n° M. H. TV., n" 5; 1900). (^) Lemur intermedius (Filhol, Bull. M. H. N.. p. 12; 1895. Bull. M. H. N.. n° 5; 1900). C^) Lemur insignis (Filhol, Bull. M. H. N.. p. 12 ; iSgS. — G. Grandidier, Bull. M. H. N., noS; 1900). (') Bradylemur robustus (G. Grandidier, Bull. M. H. N., n° 7; 1899). (') Bradylemur Bastardi {G. Grandidier, Bull. M. H. N., n° 5; 1900). 7 ; 1899. — Bull. G. Grandidier, C^) Dinolemur Grevei (Filhol, Bull. M. H. N.. p. Bull. M. H. A'., n°5; 1900). C») Lophiolemur Edwardsi {FihuoL, Bull. M. H. A'., (") Nesopithecus Roberti (Forsyth Major, Geolog. Troubssart, La Nature, janvier 1897). 12; 1895. — G. Grandidier, p. i3; 1890). Magaz., octobre 1896. — ( i485 ) » Thaumastolemur Grandidieri (H. F.) ('). 1) Archœolemur Majori (H. F. ) (-). » robustus (G. G.) ('). » Globilemiir FlacoiirtiiY . M.) ('). » Paleochirogalus Jullyi {G. G.) ('). » Il est probable que cette liste s'augmentera encore, mais j'ai tenu à appeler, dès aujourd'hui, l'attention sur cette faune disparue, si intéres- sante à tous les points de vue et qui confirme l'opinion que l'île de Mada- gascar avait jadis, comme je l'ai dit en commençant, une étendue de beau- coup supérieure à celle qu'elle a actuellement. » PALÉONTOLOGIE. — Sur la découverte d'une caverne à ossements, à la car- rière des Bains-Romains, à fouest d'Alger. Note de MM. E. Ficheur et A. Brives, présentée par M. Albert Gaudry. « La côte rocheuse du massif de Bouzaréa, à l'ouest d'Alger, a présenté déjà en différents points des poches à ossements qui ont permis d'étudier une partie de la faune pleistocène. La caverne du Grand-Rocher, près Guyotville, fouillée par le D'' Bourjot, les deux grottes de la Pointe- Pescade, dont la dernière a fait l'objet d'une communication de Pomel (lo décembre iSc)\), ont fourni des matériaux nombreux; les plus impor- tants ont été décrits et figurés dans les monographies des Vertébrés qua- ternaires de l'Algérie, publication interrompue par la mort du savant paléontologiste d'Alger. » Des travaux entrepris pour l'exploitation en carrière du rocher cal- caire des Bains-Romains, à 7""" à l'ouest d'Alger, ont mis à découvert une nouvelle grotte à ossements dont les matériaux ont été recueillis par l'entrepreneur des travaux, M. Denize, qui les a gracieusement mis à notre disposition. (') Thaumastolemur Grandidieri (Filhol, Bull. M. H. N., p. [3; iSgS. — G. Grandidier, Bull. M. H. N., n° 5; 1900). (^) Archœolemur Majori (Filhol, Bull. M. H. N., p. i3; iSgS). (') Archœolemur robustus (G. Grandidier, Bull. M. H. N., n" 6; 1900). (*) Globilefnur Flacourli [Forsyth Major, Proc. Zool. Soc, p. 532; iSgS (des- cription of skull). — Proc. Zool. Soc, VoL LXII, p. 46; 1897 (description of brain)] (^) Paleochirogalus Jullyi (G. Grandidier, Bull. M. H. TV., n" 7; 1899). C. R.. 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N- 22.) 1^3 ( '486 ) >. Nous avons pu, dans nos visites au gisement, recueillir dans les dé- blais un grand nombre de débris intéressants : l'un de nous a été chargé par M. Pouyanne, Directeur du Service géologiqu<^, de continuer ces recherches et de surveiller les travaux de dégagement de la grotte, dont l'entrée est actuellement obstruée par l'accumulation des blocs éboulés. En attendant les résultats que donneront les fouilles directement effec- tuées, il nous a paru utile de signaler ce nouveau gisement, qui renferme une faune très analogue à celle de la grotte de Pointe-Pescade, dont la dis- tance n'est guère que de a""™. )) La grotte des Bains-Romains est une poche creusée dans le calcaire, dont l'ouverture fait face au rivage, à iSo" environ de la falaise et à i5" au-dessus du niveau de la mer. Le plancher est constitué par un dépôt marin, grès grossier et petit poudingue, offrant la structure du grés coquil- lier à pectoncles de la plage émergée, et renfermant ici de nombreuses coquilles, Patella ferruginea, Conus mediterraneits , Cerithium vulgatum, Monodonla tuberculata, Pectunculus, etc. et petits polypiers. Au-dessus de cette couche, une accumulation de terre grisâtre dans laquelle les osse- ments étaient disséminés. Il ne paraît pas y avoir eu sur ce point d'accu- mulation d'ossements par pénétration dans les fissures superficielles comme cela s'est produit vraisemblablement pour la Pointe-Pescade. » Les débris de l'industrie humaine y sont représentés par des silex taillés, du type moustérien. Une molaire inférieure est le seul débris de l'homme, dont la présence est encore décelée par la calcination de quelques pièces osseuses. )) Les ossements recueillis se rapportent aux espèces suivantes : » Carnassiers. — Canidés, plusieurs humérus, probablement des variétés du Caiiis familiaris, du Grand-Rocher. I) Félidés. — Métacarpien de petite taille (?). » Viverriens. — Un humérus d'une espèce de grande taille. » Rongeurs. — Quelques os des membres antérieur et postérieur. » Ruminants. — Bubalus anCiquus Duvernoy : deux arrière-molaires inférieures et une molaire supérieure. ^ » Bos opisthonomus Pomel. — Portion de crâne avec base de corne, molaires supé- rieures, humérus, métacarpiens, astragale, phalange onguéale. » Cen'iis voisin du Daim, appelé par M. Pomel pachygenys. — Portion de mandi- bule droite; portion de maxillaire droit avec quatre molaires. » Contwchœtes prognu Pomel. — Une portion de mandibule recueillie antérieure- ment sur ce point par M. Delage (i885) et figurée (Monog. Bosélaphes, pi. II); une arrière-molaire inférieure. ( -487 ) 1) Boselaphus cf. probubalis Pomel. — Arrière-molaire inférieure très peu diffé- rente de l'espèce décrite. » Les Antilopes sont représentées par des fragments de cornes qui se rapportent aux variétés de gazelles appelées par M. Pomel : » Antilope {Dorcas) crassicornis. — Fémur, astragale. » Antilope {Dorcas) nodicornis. 0 Antilope {Dorcas) triquetricornis. — 2 mandibules, fémur, métatarsien, astragale. )> Antilope sp., corne et frontal, deux fois plus fort que A. crassicornis. » Ongulés artiodactyles. — Ilippopotamus du type amphibius, qui a reçu de M. Pomel le nom iVicosiensis. — Canine inférieure et incisives supérieures; plusieurs humérus, radio-cubitus, fémur, tibia. » Pachydermes périssodactyles. — Rhinocéros bien voisin du Rh. bicornis appelé par M. Pomel subinermis. — Arrière-molaires supérieures et inférieures, humérus, fémur, métacarpien. » SoLiPÈDES. — Equus asinits af ricanas {f) Sanson : molaires identiques aux échan- tillons du Grand-Rocher. » Cette faune, bien qu'incomplète, montre l'association des mêmes espèces que clans la grotte du tunnel de la Poinle-Pescade. Les Bubalus, Bos, Hippopotamus, Rhinocéros, Connochœtes, Boselaphus, Cerviis, Antilopes sont semblables dans les deux gisements. L'éléphant {E. atlanticus) fait jusqu'ici défaut, mais on rencontre le même Equidé qu'à la grotte du Grand- Rocher. Le Cerviis pachygenys, jusqu'ici connu seulement par quatre exem- plaires de la mandibule gauche, dont deux de la Pointe-Pescade, nous a offert une mandibule droite et une portion de maxillaire, ce qui permet d'espérer des documents plus complets des nouvelles fouilles. )> Il importe de constater la présence des silex de type moustérien, tandis que la grotte du Grand-Rocher, qui ne renferme qu'un petit nombre d'espèces communes, a procuré des instruments de la pierre polie. » Les pentes inférieures de la Bouzaréa se trouvaient donc, à cette phase récente du Pleistocène, habitées par ces grands mammifères, Éléphants, Hippopotames, Rhinocéros, Buffles, dont le mode d'existence est impos- sible à concilier avec la configuration actuelle du pays; les modifications du littoral algérien ont été considérables depuis cette époque; les plages quaternaires, jalonnées aujourd'hui par des témoins très restreints et sou- vent isolés, ont dû avoir une grande extension autour de ces massifs dont la base est aujourd'hui découpée en falaises. Ces falaises ont conservé dans leurs excavations les débris de la faune de grands mammifères retrouvés sur différents points de la côte algérienne. » ( i4H8 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Mode d'action des sérums antileucocytaires sur la coagulation du sang. Note de M. C. Delezenne, présentée par M. Duclaux. « Dans une précédente Note (') j'ai montré que les sérums antileuco- cytaires possèdent la propriété de suspendre la coagulation du sang, lors- qu'ils sont injectés, à faible dose, dans le torrent circulatoire. » Je voudrais montrer aujourd'hui l'identité du mode d'action des sérums antileucocytaires et des agents anticoagulants du groupe de la peptone. )) Pour faire cette démonstration, il nous suffira d'établir : i° que les injections intraveineuses des sérums actifs provoquent, comme les injec- tions de peptone, la mise en liberté dans le plasma sanguin d'une sub- tance nouvelle douée de propriétés anticoagulantes directes; 2° que le foie joue avec le leucocyte un rôle essentiel dans la production ou la mise en activité de cette substance. » Le sang recueilli quelques minutes après l'injection d'une dose appropriée de sérum antileucocytaire conserve non seulement sa fluidité pendant plusieurs jours, mais possède lui-même la propriété d'empêcher la coagulation d'un échantillon de sang normal lorsqu'il est ajouté à ce dernier en de certaines proportions. Cette action empêchante est surtout manifeste lorsqu'on emploie non plus le sang total, mais la couche de plasma qui apparaît très rapidement dans les échantillons recueillis après l'injection et qui ressemble à s'y méprendre au plasma peptone, tant par son aspect que par ses diverses propriétés. » Ainsi l'addition de 3" ou 4'''^de plasma à 8" ou 10" de sang normal de chien suffit d'ordinaire pour retarder la coagulation du mélange pour plus de vingt-quatre heures. » Je crois inutile de rappeler que les sérums actifs ajoutés directement au sang in vitro en précipitent toujours la coagulation, quelle que soit d'ailleurs la dose em- ployée. )) Cette expérience suffit à démontrer que les effets des injections intra- veineuses de sérum antileucocytaire résultent de la mise en liberté dans le plasma sanguin d'une substance nouvelle possédant des propriétés anti- coagulantes directes. M Je me suis assuré, d'autre part, que l'extirpation du foie supprime d'une façon complète les effets anticoagulants des injections de sérum (') Comptes rendus. 2 aviil 1900, ( >489 ) actif. Quand l'ablation est totale, on observe même le plus souvent une accélération très marquée de la coagulation. La suppression du foie permet donc aux sérums antileucocvtaires d'agir in vivo comme in vitro, c'est-à-dire pour favoriser la prise du caillot. » J'ajouterai qu'il est d'ailleurs assez fréquent que les chiens injectés dans de telles conditions succombent par coagulation inlravascnlaire. Ce résultat est d'autant plus frappant que des animaux témoins, recevant des doses équivalentes du même sérum, peuvent fournir du sang incoagulable jusqu'à putréfaction. » Je rapporte ci-dessous quelques expériences qui mettent nettement ces faits en évidence. » Expérience I. — A un chien de 6''5, 5oo, à jeun depuis vingt-qualre heures, on prélève un échantillon de sang dont la coagulation est complète au bout de douze mi- nutes, puis on injecte par la veine jugulaire 6"=, 5 de sérum actif provenant d'un lapin ayant reçu en l'espace de six. semaines 5 injections intra-péritonéales de leucocytes de chien. » Le sang recueilli cinq, dix, quinze et vingt minutes après l'injection est incoa- gulable et donne très rapidement une couche de plasma incolore. Trois jours après la prise, quelques échantillons sont encore incomplètement coagulés. » Expérience II. — A un chien de 5''b,900, à jeun depuis vingt-quatre heures, on pratique l'ablation du foie. Un échantillon de sang recueilli quelques minutes après l'opération est totalement coagulé en dix-huit minutes. Quelques instants après la prise, on injecte par la jugulaire 5", 9 de sérum actif (le sérum employé était le même que celui dont on s'était servi une heure plus tôt pour l'expérience précédente). » Des échantillons de sang recueillis cinq, dix et quinze minutes après l'injection sont tous coagulés au bout de trois à sept minutes. » Expérience III. — Un chien de 8''s, 100, auquel on a pratiqué l'ablation du foie, reçoit par la jugulaire 20'^° de sérum actif de chèvre. » Le sang recueilli cinq minutes après l'injeclion se coagule en cinquante secondes, alors que les échantillons prélevés avant l'injection s'étaient coagulés en dix à onze mi- nutes. » L'animal meurt sept minutes après l'injection. A l'autopsie, faite immédiatement, on trouve de gros caillots dans le système veineux et le cœur droit. Petits coagulats dans le ventricule gauche. » Un chien témoin injecté une demi-heure plus lard avec une dose équivalente du même sérum fournit un sang qui resta liquide jusqu'à putréfaction. » Pour faire la contre-épreuve de ces expériences et mettre en lumière, par des expériences directes, le rôle respectif du foie et des globules blancs dans l'action des sérums leucolytiques, j'ai eu recours à la méthode des circulations artificielles. » En faisant circuler à travers le foie du chien, isolé de l'organisme, des ( i490 ) closes appropriées de sérum actif, j'ai pu obtenir, comme avec la peptone, des liquides qui, ajoutés à faible dose au sang in vitro, en retardaient très nettement la coagulation. J'ai constaté, en outre, que l'expérience ne réussit pas si l'on opère sur un foie préalablement lavé, c'est-à-dire dont les vais- seaux ne renferment plus de leucocytes. On obtient au contraire les meil- leurs résultats si l'on introduit, en même temps que le sérum, un liquide riche en globules blancs, le sang ou la lymphe par exemple. )) Comme on était en droit de s'y attendre, les circulations artificielles pratiquées à travers d'autres organes que le foie ne donnent jamais de résultats positifs. » Toutes ces expériences démontrent d'une façon indiscutable, il me semble, que le mode d'action des sérums antileucocytaires sur la coagula- tion du sang est identique avec celui de la peptone. I.e processus auquel donne lieu l'injection intraveineuse d'un agent leucolytique, quel qu'il soit, est donc le même dans tous les cas, et sa mise en jeu n'est autre que la des- truction des globules blancs dans le sang circulant. » Si le foie joue un rôle essentiel dans ce processus, il n'en est pas moins vrai qu'il n'intervient que secondairement, et à la condition d'être mis en contact avec les produits dérivés de la désintégration des leuco- cytes. » Quelle est la nature intime du conflit qui s'engage entre la cellule hépatique et les produits leucocytaires pour aboutir finalement à la mise en activité d'une substance nouvelle douée de propriétés anticoagulantes directes? L'hypothèse la plus vraisemblable sur ce sujet est celle que nous avons déjà proposée : des deux substances antagonistes contenues dans le leucocyte et mises en liberté par sa désintégration, l'une, de nature coagulante, serait retenue par le foie, tandis que l'autre, restant en solution dans le plasma, assurerait ainsi la fluidité du sang extrait des vaisseaux. Cette hvpothèse n'a d'ailleurs d'autre but que de réunir par un lien com- mun une série de faits bien observés et d'ouvrir la voie à de nouvelles mvestigations. » PHYSIOLOGIE. — Sur le rappel à la vie obtenu par la compression rythmée du cœur. Note de MM. Tcffier et Hallion, présentée par M. Marey. K M. Battelli, dans une Note récente {Comptes rendus, t. CXXX, n° 12, p. 800), a étudié la « restauration des fonctions du cœur et du système ner- ( '491 ) » veux central après l'anémie complète » ; il produisait cette anémie, sur des chiens adultes, en arrêtant les battements du cœur, soit par l'éleclri- sation directe de cet organe, soit par la suffocation, soit par la chlorofor- misation. Lorsque les battements du cœur avaient complètement cessé, il ouvrait le thorax, y pratiquait un volet, saisissait le cœur à pleine main et exerçait une compression rythmée sur les ventricules. Il a pu ramener à la vie, pour un temps qui n'a jamais, il est vrai, dépassé vingt-deux heures, des chiens opérés dans ces conditions. Après d'intéressants détails sur la succession des phénomènes observés, il conclut : « Il est possible que ce » procédé puisse être appliqué d'une façon efficace chez l'homme, en cas » d'arrêt du cœur causé par la chloroformisation, par la suffocation, par » les accidents de l'industrie électrique, etc. » » Sans vouloir le moins du monde reprocher à M. Battelli d'avoir ignoré nos travaux, et tout en reconnaissant que cet auteur a compris dans sa Note des recherches intéressantes qui lui sont personnelles, nous rappelons que nous avons nous-mêmes, au sujet de la mort du cœur par la chlorofor- misation, abordé la même question, réalisé les mêmes expériences, et obtenu des résultats qui nous ont suggéré la même application pratique relative aux syncopes cardiaques chez l'homme, application que nous avons réalisée (Société de Biologie, 29 octobre 1898, et Société de Chirurgie, 1 novembre 1898). » Nous avons pu, quant à nous, rappeler définitivement à la santé, par la compression rythmée du cœur, après ouverture du thorax, deux chiens qui avaient subi, au cours de la chloroformisation, une syncope complète durant plusieurs minutes. L'ouverture, puis l'occlusion de la brèche thoracique avaient été pratiquées suivant une technique que nous avons décrite; cette manière de procéder, qui ne comporte aucune section cos- tale, nous a peut-être permis, dans ces cas, d'éviter la mort à brève échéance, que M. Battelli tend à attribuer pour une part à la mutilation opératoire. » Parfois, la compression cadencée du cœur n'a ramené les battements cardiaques qu'après un temps fort long (vingt minutes dans une de nos expériences). M M. Battelli, grâce à l'application préalable d'un procédé qu'il a décrit avec M. Prévost (décharge électrique appliquée aux ventricules), estarrivé à rappeler les contractions systoliques du cœur, même dans les cas où cet organe était en état de trémulation fibrillaire ; ce fait est d'autant plus inté- ( '492 ) ressant que nous n'avons jamais pu (sauf dans un seul cas) ranimer par la simple compression rythmée un cœur qui se trouvait en trémulation. )) L'application à l'homme de ces résultats expérimentaux a été tentée par l'un de nous. » Un homme de vingt-quatre ans, opéré depuis quatre jours pour des accidents aigus d'appendicite, présentait des suites opératoires normales, lorsqu'il fut, en ma présence, pris d'une syncope. Ayant constaté la cessation absolue des battements du cœur, nous fîmes d'abord de la respiration artificielle, combinée avec des tractions rythmées de la langue. En présence de l'insuccès de ces tentatives, je fendis le troi- sième espace intercostal, je décollai le péricarde, et saisissant la masse venlriculaire, je pratiquai sur elle 60 à 80 compressions rythmées. Les pulsations artérielles devin- rent alors perceptibles et le patient ouvrit les yeux, remua la tête, regarda autour de lui. reconnut son médecin, mais, au bout de deux ou trois minutes, le pouls faiblit, puis s'arrêta de nouveau, et ne reprit que sous l'influence de nouvelles compressions rythmées. Ce résultat ne fut d'ailleurs que de courte durée, et, malgré un troisième essai, il me fut impossible de rappeler le malade à la vie. » L'autopsie montra qu'il y avait un caillot dans la branche gauche de l'artère pulmonaire. Cette lésion a suffi sans doute pour empêcher que la vie se maintînt, de sorte que le réveil passager obtenu dans cette circons- tance reste encourageant, sans que l'échec final défende d'espérer un meil- leur succès dans des conditions moins défavorables. )i Ce qu'il importerait de préciser, et ce qui malheureusement est mal fixé, c'est le temps maximum que peut durer, chez l'homme, l'inertie com- plèle du cœur, notamment à la suite de l'anesthésie chirurgicale, avant que l'on doive tenir pour irrévocablement inefficaces les manœuvres usuelles (respiration artificielle par manœuvres extérieures ou par insufflation, comme le recommande François-Franck, tractions de la langue par le pro- cédé de Laborde, etc.) que l'on met en œuvre en pareil cas. Comme M. Battelli, nous avons vu, chez le chien, la compression rythmée du cœur agir encore après que ces diverses pratiques se montraient impuis- santes; mais, d'autre part, cet auteur n'a pu ranimer le cœur plus de dix minutes après la cessation complète de ses contractions spontanées, et si nous y avons réu.ssi après un délai un peu plus long, le fait a été excep- tionnel. C'est pourquoi l'idéal serait de connaître, pour l'homme, au moins d'une façon approximative, la durée que peut avoir l'arrêt dûment constaté de tout battement cardiaque, avant que la compression directe des ventricules soit devenue l'unique ressource. L'attention des chirur- I ( '493 ) giens, témoins des accidents de l'aneslhésie, se porterait utilement sur ce point. M A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. BULLETIiV BIBLIOiiRAPUIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 28 mai 1900. Tables à quatre décimales des logarithmes de toutes les lignes trigonomé- Iriques, dans la division décimale du cercle entier, par J. de Rey-Pailhade . Paris, A. Hermann, 1900; i fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Observations sur les variations des glaciers et l' enneigement dans les Alpes dauphinoises, organisées par la Société des Touristes du Dauphiné, sous la direction de W. Rilian, avec la collaboration de G. Flusin, de 1890 à 1899. Grenoble, imp. Allier frères, 1900; i vol. petitin-4''. Histoire de la Pharmacie : Origines, moyen âge, temps modernes, par L. André-Pontier. Paris, Octave Doin, 1900; i vol. in-8°. (Présenté par M. Moissan.) La santé, la propreté et les bains-douches au point de vue hygiénique et social, parle D'' Georges Carrière. Paris, J.-B. Baillièreetfils, 1900; i fasc. in-S". Statistique concernant 839 condamnés, par le D'' Charles Perrier : I " Catalogue des tableaux ; 1° Catalogue des dessins par départements. Nîmes , 1 899 ; I fasc. in-8° et 1 8 photographies hors texte. (Hommage de l'Auteur. ) Ministère del' Agriculture. Bulletin : Documents officiels, statistique, rapports, comptes rendus des missions en France et à l'Étranger, içf année, n° 1. Paris, Imprimerie nationale, avril 1900; i fasc. in-S". Lametterie, sein Leben y.nd seine Werke, von J.-E. Poritzky. Berlin, Ferd. Dûmmlers, 1900; i vol. in-8*'. The norvegian north polar expédition 1 893-1896 : Scientific results, edited by FridtjofNansen; vol. I. Christiania, 1900; i vol. in-4°. (Hommage de M. FridtjofNansen.) G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N° 22.) 19^ ( '494 ) Den norske nordhavs-expedition 1876-1878; XXVII. Zoologi : Polyzoa, ved O. NoRDGAARD. Christiania, 1900; 1 fasc. in-4°. Maturation and fertilization in pulmonate Gasleropods, by Henry-R. Lin- ville. Cambridge, Mass., U. S. A., 1900; i fasc. in-8°. Toronto. General meteorological register for the y ear 1899, s. I. n. d. ; I fasc. in-8°. Verticals gradients of température , humidity and wind direction. A prelimi- nary report on the kite observations of 1898, by H.-C. Frankenfield. Wa- shington, 1899; I vol. in-8''. Memorias y revista de la Sociedad cientifica Antonio Alzate, publicadas bajo la direccion de Rafaël Aguilar y Santillan; t. XIV (1899-1900), n°' 1, 2. Mexico, 1899; 2 fasc. in-8°. Annalen der Physik , herausgegeb. v. Paul Drude; 1900, n°' 1-5. Leipzig, Johann Ambrosius Bartli; 5 fasc. in-S". Sitzungsberichte der kôniglich preussichen Akademie der Wissenschaften zu Berlin. I-XXI. Berlin, Georg Reimer, 1900; i3 fasc. in-8°. Stad Antwerpen. Pœdologisch jarboek, uitgegeven door het stedelijk gemeenlebestuur, onder redactie van M.-C. Schuyten. Eerste jaargang. Antwerpen, J.-E. Buschraann, 1900; i vol. in-S". (Hommage de M. C. Schuyten.) KongUga Svenska Vetenskaps-Akademiens. Handlingar; ny fôljd, Bd 32. Stockholm, 1899-1900; i vol. ia-lf. ERRATA. (Séance du 21 mai 1900.) Note de M. C. Tissot, Communications par télégraphie sans fil, etc. : Page 1387, ligne 2 en remontant, au lieu de entre 1000 ohms et 2000 ohms seule- ment, lisez entre 12000 ohms et 20000 ohms seulement. W 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 28 mai 1900.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. , M. le Ministre de l'Instruction publique ' adresse l'ampliation du dccret par lequel le Président de la République approuve l'cleclion de .M. Darboux comme Secré- taire perpétuel pour les Sciences mathé- matiques en remplacement de AI, Joseph Bertrand 1429 i\I. Darboux, en prenant place au Bureau comme Secrétaire perpétuel, adresse ses remerciments à l'Académie l 'i-!'.) M. le Ministre de l'Instruction tublique adresse l'ampliation du décret par lequel Pages. le Président de la République approuve l'élection de M. Joannùs Chatin, comme Membre de la Section d'Anatomie et Zoo- logie, en remplacement de M. nianchard. i.i3o .M. Berthelot. — Formation de l'acide azo- tique dans les combustions : II. Soufre; III. Métaux i4oo MM. MoissAN et P. Leeeau. — Préparation, propriétés et analyse du (luorure de thio- nyle ' i4.36 M. E.-H. Amagat. — Sur les lois des cha- leurs spécifiques des fluides i443 NOMINATIONS. M. FouQUÉ est élu Vice-Président pour l'année igoo, en remplacement de M.Milne- Ednards 1448 M, B0LTZ.MANN est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en remplace- ment de M. Bellrami 1448 Commission chargée de juger le concours du prix Boileau pour 1900 : MM. Boussi- nesq, Sarrau, Maurice Lévy, Leaute, Depres i4'|S Commission chargée de juger le concours du prix Cahours pour 1900 : MM. Troost, Moissan, Gautier, Lemoine, Ditte i448 Commission chargée de juger le concours du prix Saintour pour 1900 : MM. Cornu, Marey, Moissan, Bouquet de la Gryc, Lcewy i448 Commission chargée de présenter une ques- tion de « Grand prix des Sciences mathé- matiques » pour 1900 : MM. Poincaré, Jordan, Picard, Daiboux, Appcll i448 Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Bordin (Sciences mathéma- tiques) pour igoo : MM. Jordan, Dar- boux, Poincaré, Appell, Picard i'\\X' Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Gay pour 1900 : M.M. Bouquet de la Grye, Grandidier, Hatt, Bassot, de Lapparent i449 Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Poiirat pour 1900 : MM. Ma- rey, d Arsonval, Chauveau, Bouchard, Ban vier 1 449 Commission chargée de présenter une qucs- lion de prix Damoiseau pour 1900 : MM. Paye, Lœwy, Wolf, Callandreau, Janssen i 'i4o Commission chargée de présenter une ques- tion de prix Vaillant pour 1900 : MM. Dar- boux, Maurice Lévy, Cornu, Paye, Ber- thelot 1449 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire rerpeiuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un Volume intitulé : « Expédition norvégienne au pôle Nord (1S93-1896). Résultats scientifiques », tome I", publié par M. Pridljof A'ansen i449 M. Edmond Maillet. — Sur des suites re- maz'quablcs de sous-groupes d'un groupe de substitutions ou de transformations de Lie 1449 M. Alf. Guldberg. — Sur les équations aux dérivées partielles du troisième ordre qui admettent une intégrale intermédiaire. i45'2 M. Moulin. — Formules donnant les vo- lumes de vapeur saturée et les tensions maxima 1454 MM. H. Pellat et F. Beaulard. — De l'énergie absorbée par les condensateurs soumis à une différence de potentiel sinu- soïdale i4'7 M. A. de Heen. — De la -transparence de divers liquides pour les oscillations élec- trostatiques i4'Jo M. Thomas Tommasina. — Sur quelques ellèts photochimiques produits par le fil radiateur des ondes hertziennes 146-^ r 22. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. M. DE FoRCRAND. ~ Sur un pcioxyde de lithium ''l'J5 M. Eua. Demarçay. — Sur les terres incon- nues contenues dans la samarine brute.. 1^69 M. Gabriel Bertrand. ~ Sur l'hydrogéna- tion de l'érythrulose et la préparation d'une nouvelle érythrite : l'érythrite droite "^72 IM. JuvÉNAL Derome. — Action du chlorure de cyanogène sur l'acétonedicarbonatc d'éthyle 1475 RI. P. Cazeneuve. — Sur les combinaisons métalliques de la diphénylcarbazone 1478 M. E. Bataillon. — Pression osmotique de Bulletin bibliographique Pages. l'ituf, et polyembryonie expérimentale... i48o M. Guillaume Grandidier. -- Sur les Lému- riens subfossiles de Madagascar (fiï M. E. Ficheur et A. Brives. — Sur la découverte d'une caverne à ossements, à la carrière des Bains-Romains, à l'ouest d'Alger i485 M. C. Delezen'Ne. — Mode d'action des sérums antileucocytaires sur la coagula- tion du sang 1 488 MM. Tuffier et Hallion. — Sur le rappel à la vie obtenu par la compression rythmée du cœur l'igo i4ç)3 PARIS. —IMPRIMERIE G AUTHI E R-VI L L A RS , Quai des Grands-Augustins, 55. Le Gérant .•ti*UTHiBft-VaLins. UUL21 laûû PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAR fin. liGS SBCRÉTAIKES PBRPÉTITGIiS. TOME CXXX. N°23 (5 Juin 1900). PARIS, ^ AUTHIER-YILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES 'DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Ouai des Grands-Augustias, 55. 1900 / RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SÉANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2^ MAI 1875. I omi « Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de l^ Académie. ■ Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si '.es Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des ^otes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acai sont imprimés dans les Comptes rendus, mais le; ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'sl que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séancl blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des. travaux des Sava\ étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perse 1 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de ] demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ul sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requiil Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E^ autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le j pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtrefei l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar] jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à teil le titre seul du Mémoire estinséré dans le Compte^ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rent vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exception que pour les Rapport 1 les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative^ un Rapport sur la 'Uuation des Comptes rendus d\ l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dup| sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent laire présenter leurs Mémoires par MW. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avants*. Autrement la présentation sera remise à la séance suivai COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU MARDI 3 JUIN 1900, PRÉSIDENCE DE M. Maurice LÉVY. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. - — Eclipse de Soleil du 28 mai 1900, observée à Paris. Note de M. Lœwy. « L'Académie sait certainement que nous n'avons pas été favorisés à Paris par le temps pour l'observation de l'éclipsé du 28 mai. L'Observa- toire de Paris avait fait de nombreux préparatifs pour étudier ce phénomène aussi bien au point de vue astronomique qu'au point de vue physique. » Les recherches de photographie céleste ne peuvent avoir de succès que par un ciel absolument pur, condition qui nous a fait complètement défaut. Quelques épreuves ont été obtenues au moment de la plus grande phase, mais elles n'offrent aucune importance particulière. » Au point de vue astronomique, on a réussi à observer la fin de l'éclipsé G. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N« 23.) IQS ( i496 ) à travers les nuages. Malgré cette difficulté, les discordances entre les différents nombres obtenus ne sont pas trop grandes et la moyenne des résultats concorde très bien avec les prévisions de la Connaissance des Temps, ainsi qu'on le verra dans le Tableau ci-après : h m s MM. Paul Henry 5 12 6 I ^ , . , . ,. ^^■' _ . Equatonaux du jardm. Prosper Henry 01211 ( K ^ ) Chercheur de l'équatorial de la tour de Callandreau 01216 ,,„ ) 1 hst. Renan 5i2 8 Équatorial de Gambey. Boquet 5 12 12 Lunette de Gauche. Fayet 5 1 2 i Équatorial de la tour de l'Ouest. » M. Callandreau fait remarquer que l'instant du phénomène a été noté peut-être trop tôt et que le résultat donné comporte un certain doute. Il ajoute que, vers 4 heures, au moment d'une éclaircie, le corps de la Lune apparaissait assez bien à la vue directe, surtout vers la gauche de l'échancrure. » M. Fayet indique que l'heure du dernier contact a dû être également notée trop tôt; il estime l'incertitude à environ dix secondes. » ASTRONOMIE. — Éclipse totale du 28 mai dernier. Note de M. J. Janssen. « L'éclipsé totale du 28 mai dernier avait une bien courte durée, mais elle tirait son intérêt des contrées qu'elle traversait : )) En effet le phénomène commençait au sud de l'Amérique du Nord, franchissait l'Atlantique et traversait le Portugal, l'Espagne, l'Algérie et la Tunisie. » La proximité des lieux d'observations des grands centres scientifiques d'Europe et d'Amérique avait amené un nombre très considérable d'obser- vateurs. » C'était l'étude de la couronne, étude qui n'a pu encore être rendue journalière par une méthode analogue à celle des protubérances, qui for- mait l'intérêt principal de ces observations. » L'atmosphère coronale suffit-elle à l'explication de tous les phéno- mènes présentés par la couronne? Quelle est l'étendue, la composition chimique et physique de l'atmosphère coronale? L'importance de la cou- ( ï497 ) ronne est-elle en rapport direct avec les maxima et minima de l'activité solaire, ainsi que cela avait été pressenti et énoncé en 1871 au moment de la découverte de la matériabilité et de la composition chimique de l'atmo- sphère coronale? L'atmosphère coronale est-elle entraînée par le globe solaire comme une atmosphère ordinaire? Enfin quel rôle les phénomènes électriques jouent-ils dans ces immenses manifestations lumineuses? Telles sont les principales questions que l'Astronomie physique a encore à résoudre ou à confirmer et qui donneront pendant longtemps encore un grand intérêt aux éclipses totales. » En Europe les observations ont été favorisées sur toute la ligne de la totalité par un état du Ciel que les rapports s'accordent à considérer comme ayant été exceptionnellement favorable. » L'Observatoire de Paris était très bien et très largement représenté en Espagne. )) L'observatoire de Meudon, bien que n'ayant pas reçu de ressources spéciales pour cet objet, a tenu à y envoyer un représentant : M. Des- landres. Il a pourvu à la dépense sur son budget ordinaire. )) M. le comte de La Baume Pluvinel, qui a observé avec succès plusieurs éclipses totales, aux îles du Salut, au Sénégal, à Candie, nous avait égale- ment demandé notre concours en cette circonstance. L'observatoire lui a prêté certains instruments et à ma demande M. le Ministre de l'Instruction publique a bien voulu lui donner l'attache officielle du ministère. » Malgré mon âge, j'aurais vivement désiré me joindre à ces observa- teurs si distingués, mais ma santé, encore mal remise d'une longue maladie, ne me l'a pas permis. » Voici maintenant deux Notes que je suis chargé de présenter à l'Aca- démie : l'une de M. Landerer, savant bien connu de l'Académie et qui observait à Elche, près Alicante, et l'autre de M. le comte de La Baume Pluvinel, qui observait également à Elche. » M. Landerer s'était proposé de mesurer la proportion de lumière polarisée que présente la couronne en se servant du polariiiètre très précis qu'on doit à notre confrère M. Cornu. La proportion de lumière polarisée trouvée par M. Landerer est très forte, ainsi qu'on en jugera par sa Note insérée ci-après. » M. le comte de La Baume s'était tracé un programme très complet : )) 1° Obtention des images de la couronne correspondante à des poses variées ; ( '498 ) » 2° Le spectre de la couronne ; )) 3° Les images monochromatiques de la chromosphère; " 4° Une étude spéciale de la raie coronale principale; 11 5° Enfin des mesures actinomélriques de la lumière coronale. » Toutes ces observations ont été couronnées de succès. On en trouvera le compte rendu sommaire dans la Note que je présente en son nom. » Je n'ai encore reçu aucun rapport de M. Deslandres. » J'ai reçu de M. le directeur de l'observatoire de Madrid un télégramme où, parmi les nouvelles qu'il me donne très obligeamment, se trouve l'annonce que la réfrangibilité de raie verte qui est, comme on le sait, la principale de la couronne, a été mesurée et que les succès ont été grands dans presque toutes les stations de la Péninsule. » D'Alger, M. Trépied, directeur de lobservatoire, me télégraphie que le temps y a été superbe et qu'on y a fait de nombreuses photographies de la couronne. Étaient à l'observatoire: MM. S téphai) , Janet, Turner d'Oxford, Newall de Cambridge, Wesley de Londres, Cohn de Strasbourg, Brenner de Manora, Archenliold de TrepLow près Berlin, SlriSyberg de Copen- hague. » Le temps fut également très beau à Ménerville, près d'Alger, oîi s'étaient rendus MM. Tacchini, Riccô. Gautier de Genève, Riggenbach et Wolfer de Zurich, etc. » A l'égard des observations faites à Meudon, on sait qu'elles ont été très contrariées par l'état du Ciel. » Nous avions préparé l'obtention d'images photographiques de l'éclipsé avec la lunette qui nous sert journellement à faire les photographies du Soleil où le disque a o™,3o de diamètre et qui ont été le point de départ des grandes photographies placées à l'Exposition. )» L'état du Ciel ne nous a permis d'obtenir que deux photographies du phénomène, dont une seule est mesurable. » Nous avions encore préparé un grand spectroscope à réseau portant l'objectif de noire lunette de 9P pour obtenir un spectre très détaillé de la lumière solaire rasant le bord de la Lune. L'état du Ciel a également em- pêché cette observation, » Je viens de voir avec satisfaction que notre Confrère M. le Directeur de l'Observatoire de Paris a bien voulu présenter une Note dans laquelle M"'' Klumpke rend compte de l'ascension en ballon qu'elle a faite à l'occasion de l'éclipsé. ( i499 ) » La navigation aérienne el la prise de possession par l'homme de notre atmosphère sera la grande conquête du xx" siècle. » Parmi les services qu'elle rendra à la civilisation et aux sciences, une part importante sera certainement faite à l'Astronomie. » Elle facilitera considérablement l'étude de certains phénomènes célestes, empêchée soit par la présence des nuages, soit par l'opacité rela- tive des basses régions de l'atmosphère. Il est de clairvoyance scientifique de prévoir ce rôle et d'aider à sa réalisation. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équilibre calorifique d'une surface fermée rayonnant au dehors; par M. Emile Picard. « 1. On sait combien la considération d'une surface fermée (pouvant posséder comme le tore un ou plusieurs trous) a été féconde dans la théorie des fonctions d'une variable complexe. Cette vue, indiquée d'abord par M. Klein, a permis de donner aux profonds travaux de M. Schwarz sur le principe de Dirichlet une forme d'une grande élégance, et c'est dans cet ordre d'idées que je me suis placé dans le Tome II de mon Traité d' Analyse (yoir notamment p. 489)- Dans cette théorie, l'équation de Beltramijoueun rôle essentiel ; envisageons une surface fermée que, pour plus de simplicité, nous supposons régulièrement analytique. On peut, dans le voisinage de chaque point, développer les coordonnées en fonctions de deux paramètres u el V et soit le carré de l'élément d'arc donné par la formule ds- -- E du- -{- lY du dv 4- G dv'- . » L'équation de Beltrami, qui est pour la surface l'analogue de l'équa- tion de Laplace et qui a une forme invariante par rapport à l'arc, s'écrit Pf +E^\ , . 3. Soit, dans le plan {x, y) l'origine qui sera un point singulier d'une intégrale de l'équation (2'). T'envisage d'abord l'équation )dz ASTRONOMIE. — Observation de V éclipse de Soleil du 28 mai 1900 à Marseille et à Alger. Note de M. Stéphan. « L'éclipsé de Soleil du 28 mai dernier a été observée, à l'observatoire de Marseille, par un très beau temps; elle n'y était que partielle, mais très accusée, puisque plus des ^ du diamètre du Soleil ont été recouverts par la Lune. » Les observateurs étaient : » MM. Esmiol, avec l'équatorial d'Eiclieus, dont l'objectif a o™,255 d'ouverture et 3™ de distance focale; Borrelly, avec le chercheur parallactique, dont l'objectif ( i5o5 ) a o", 182 d'ouverture et 2™ de distance focale; Coggia, avec un petit équatorial Secrétan, dont l'objectif a o^joga d'ouverture et i^jSo de distance focale; Lubrano, avec une lunette Dollond, à monture azimutale, et dont la distance focale est de i"" environ. Les deux premiers de ces instruments étaient légèrement diaphragmes. » On a observé les instants des contacts et ceux des occultations, par le bord lunaire, de la plupart des tacbes, assez nombreuses, qui étaient visibles sur le disque du Soleil, et il est superflu d'indiquer que les temps observés se sont trouvés d'accord avec les prévisions de la Connaissance des Temps. » La température, observée directement toutes les dix minutes et enre- gistrée par un instrument de Richard, a continué de s'élever pendant vingt minutes après le premier contact, puis a décru jusqu'à seize minutes après le milieu de l'éclipsé; elle s'est ensuite relevée jusqu'à la fin du phénomène en atteignant un maximum de 24°, 6, après quoi elle a repris sa marche descendante normale. M L'abaissement total de la température entre le commencement et le milieu a été de 3°, i . » La déclinaison magnétique a été également relevée de dix en dix ini- nutes. Partant du maximum de 12°. 54', 8, vers le moment du premier con- tact, elle a diminué normalement, d'une façon constante, jusque vers le milieu du phénomène, est alors remontée de quelques dixièmes, puis a re- pris la marche décroissante, habituelle à celte heure de la journée. » En ce qui me concerne personnellement, je suis allé observer l'éclipsé à Alger, où elle était totale, avec un équatorial provenant de l'ancien ob- servatoire de Marseille et dont l'excellente lunette, de Gauche, a gi™™ d'ouverture et i'",35 de distance focale. » De même qu'un grand nombre d'astronomes étrangers, j'ai pu m'ins- taller, dans les meilleures conditions, au bel observatoire de La Bouzarèah que M. Trépied a fondé et qu'il dirige avec tant de distinction. Je suis heu- reux de le remercier ici de sa cordiale hospitalité. » Là aussi le ciel a été d'une pureté remarquable, grâce à laquelle j'ai eu la bonne fortune de revoir avec une grande netteté ce magique spec- tacle de la couronne et des protubérances solaires, que j'avais déjà observé, en 1868, sur la côte orientale de la presqu'île de Malacca, en compagnie de MM. Rayet et Tisserand. » Un exposé plus complet des observations que je viens de mentionner fera l'objet d'une Note dans le Bulletin astronomique de l' Observatoire de Paris, n ( i5o() ) ASTRONOMIE. — Observation de l'éclipsé partielle de Soleil du 28 mai 1900 à l' observatoire de Bordeaux. Noie de M. G. Rayet. (( L'éclipsé parlielle du 28 mai s'est produile à Bordeaux (observatoire) dans un ciel légèrement nébuleux où se sont peu à peu formés de faibles cirrus ayant probablement pour cause le refroidissement dans le cône de pénombre. » Les contacts ont été observés à une époque très voisine de celle donnée dans la Connaissance des Temps et avec la précision relative que l'on retrouve dans des observations de cette espèce. Temps moyen de Paris. Observateurs. h Premier contact 3. 1.17.6 Doublet. Deuxième contact 5. 18. 54, o Doublet. » 5.19. 4.5 G. Rayet. ), 5.19. 8,0 Esclangon. » Avec les progrès du phénomène, le ciel et les objets ont, peu à peu, pris une teinte grise, légèrement livide, sorte d'atténuation de la coloration caractéristique des éclipses totales. En même temps, comme l'étendue de la surface apparente du Soleil diminuait (elle a été réduite à 0,17 à l'ins- tant du maximum) la quantité de lumière diffusée par l'atmosphère s'est trouvée réduite et les ombres ont acquis une netteté comparable à celle des ombres données par la Lune. » L'éclipsé a été accompagnée d'un refroidissement sensible ainsi que le montrent les températures suivantes, relevées sous l'abri météorologique classique : Temps moyen de Paris. Température. État hygrométrique, h m o 3. O 24,6 34 3.i5 24,0 33 3.3o 23,6 33 3.45 23,2 3l 4.0 22, 1 36 4.i5 21,8 3( Maximum de l'éclipsé. 4 .3o 2t ,7 3i 4.45 22,3 33 5. o 22,7 34 5. i5 22,7 3i 5.3o 22,7 3i ( i5o7 ) )) La chute thermoniétriqiie de 3''o'" à 4''i5 est pins grande que celle qui convient à la variation diurne ordinaire, et à partir de 4''3o" la tempé- rature s'est sensiblement relevée. » La variation de l'intensité de la lumière diffuse a suivi une marche analogue à celle du thermomètre. Pour la constater, mes aides avaient découpé des bandes égales dans une même feuille de papier photogra- phique sensible et, chacune d'elles ayant été exposée pendant le même nombre de minutes, l'iiilensilé de leur coloration donne une mesure de l'intensité de la lumière photographique; cette intensité a diminué d'une manière constante de S"* 12™ à l\^i'i™; elle a remonté ensuite jusqu'à la fin de l'éclipsé et a baissé de nouveau avec la chute du Soleil vers l'horizon. L'observation a dû être poursuivie jusqu'à 7'' 25™ pour retrouver une quantité de lumière aussi atténuée que celle de la grande phase de l'éclipsé. Ce dernier résultat donne une sorte d'indication sur le degré d'affaiblis- sement de la lumière au moment du maximum du phénomène. » ASTRONOMIE. — Observations de la planète (FG) (Wolf-Schwassmann, 22 mai), faites, au grand équatorial de l'observatoire de Bordeaux, par MM. G. Ravet et Féraud. Note de M. G. Rayet. Planète (FG). Dates. 1900. Étoiles. Mai 25 1 26 3 27 3 28 4 29. 3o. Temps sidéral de Bordeaux. h m s i4 .53.3o, 27 i4-23. 9,85 i4.5o.55,86 14.23.45,52 14.29.18,14 l4-20. 16,07 Aa planète. m s -hl .56,70 -5.4o, I I -t-4-36,27 4-3.34,56 -1-2.32,80 -i,3i,64 Aiy planète. — i;i5,'88 — 4.21,93 -^ 3.29,30 — 2.35,5i — i.38,n — 0.36,99 Observateurs. Féraud G. Rayet G. Rayet G. Rayet G. Rayet G. Rayet Etoiles I . 2. ô . 4. 5. 6. Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1900,0. Ascension Réduction Distance droite au polaire moyenne. jour. moyenne. Catalogue et autorité. S.D.-i3°, n» 4239, rapportée à l'étoile 2.. |[Weisse, H. XV, 6(4. — Munichi 11611] i[Weisse, H. XV, 614 |[Weissei H. XV, 614 i[Weisse, H. XV, 614 HWeisse, H.XV,6i4 — Munich, I 161 1] — Munich, I i6i i] — Munich, 1161 1] — Munich, 1 161 i] 15.39.54,82 -t-3,74 103.27.56,06 i5. 35. 10,08 -1-3,74 io3.3i .47,00 i5. 35. 10,08 4-3,75 io3.3i.47,oo 1 5. 35. 10, 08 -i-3,76 io3.3i.47,oo 1 5. 35. 10,08 +-3,76 io3.3i.47,oo (5.35. 10,08 -t-3,77 io3. 31.47, 00 RéductinM au jour. -+- 9"- 85 4-10,67 -MO, 18 -HIO, l5 ■-10,13 -~ 10, 10 ( i5o8 ) Positions apparentes de la planète (FG). Temps moyen Ascension Distance Dates. de droite Log. fact. polaire Log. fact. 1900. Bordeaux. apparente. parallaxe. apparente. parallaxe, hms hms a>« Mai 25 10.42.17,23 i5.4i-55,26 —2,984 io3. 26.60,0 —0,868 26 10. 6. 5,87 15.40.53,93 —7, 161 103.27.35,7 —0,866 27 io.3o.5i,43 i5. 39.50, 10 — 2,9'9 103.28.27,9 — 0,868 28 10. 9.47,99 i5.38.48,4o — T,o55 103.29.21,6 - 0,867 ag 10. 1.25,42 15.37.46,64 — T,o86 io3. 30.19,0 — 0,866 3o 9.48.28,91 i5. 36. 45, 49 — T,i43 io3.3i.2o,i -0,866 La planète est de onzième grandeur. BALISTIQUE. — Sur le tracé des rayures dans les bouches à feu. Note de M. Vallier. « Les conclusions de la première Note sur celte question, que j'ai com- muniquée à l'Académie dans la séance du 28 avril dernier, ne peuvent être acceptées que sous réserves en ce qui concerne la première période du mouvement. On sait, en effet, que la mise en marche du mobile ne se fait pas sous l'action d'une pression infiniment petite, comme le supposent les formules théoriques, mais bien sous celle d'une pression très notable à laquelle s'est élevée la puissance des gaz de la poudre pendant la durée nécessaire à vaincre les inerties et surtout à produire le cisaillement des ceintures. Nous étudierons ultérieurement en détail ce dernier point. Pour le moment, après avoir ainsi réservé la question de la première période, nous allons reprendre l'étude du tracé le plus rationnel de la rayure, que nous désignerons dans la suite de cette Note sous la rubrique : Rayure de moindre fatigue. Le but que l'on se propose, en effet, est de communiquer au mobile une énergie de rotation déterminée avec le moins de fatigue possible pour les organes (cloisons et ceintures) et d'emprunt à l'énergie totale développée par l'explosif. » Ce problème de moindre fatigue des organes serait évidemment résolu en faisant travailler le système sous un effort constant; mais, pour les mo- tifs rappelés dans les lignes précédentes, on ne peut chercher à étudier la réalisation de ces conditions qu'à partir de l'instant où le maximum de pression est obtenu. Du reste, en admettant même la légitimité des for- mules à partir de l'origine du mouvement, l'examen de la courbe des près- ( i5o9 ) sions el, au besoin, une discussion algébrique élémentaire démontreraient qu'il y aurait impossibilité à réaliser la constance de l'effort pendant la première période. Par suite, la directrice de moindre fatigue ne pourra être déterminée que pour la région comptée à partir du point de pression maximum. » Les équations générales du mouvement du projectile dans l'âme, en conservant les notations déjà employées, et appelant / le coefficient de frottement des ceintures sur les cloisons, s'écrivent aisément 7W^-^ = P — R(sinYi n-/cosY)), m[7. r* -z^ = rR(cosn — /sinri), où (p représente l'angle dont a tourné le projectile, angle relié à l'angle yj de la directrice développée par la relation d 6, on écrira, se rappelant que l'indice zéro affecte les éléments du point de pres- sion maximum, (2) /wjjlm' tangY) = mp.M'(, tang-/i„+ R(^ -- 6), (3) mij.(y—y„) = mj/.u; tangrt,(t - 6) ^- iR(/ - 9)^ » Dans l'équation (2) on connaît les valeurs de u' et de tangv) à la fin du parcours, et l'on peut ainsi définir R par la relation R =^ »2(a(U' tangH -- m'„ tang>3„) : T - 9. ( i5io ) » Tout est connu dans cette expression, en vertu des formules déjà in- diquées, à l'exception de l'angle ■/)„. )) Pour se donner cet angle r,g, il convient de savoir de quelle manière sera tracée la courbe de raccordement entre l'origine et le point «„, y„. Mais, quelle que soit cette courbe, on en déterminera les éléments par la condition qu'elle soit tangente à la directrice principale et que la pression au j)oint M„r„ soit la même sur les deux courbes. On démontre aisément que cette dernière condition exige que les deux courbes soient osculatrices au point considéré. )) Raccordement recliligne. — Si l'on raccorde la courbe à l'origine par une ligne droite, les deux équations de condition seront et d'où m o [xwP„ tangYio -^ma(U' tangH — w„ tangr,„) : T -- 9, tangrio = mil' tangH :coP„(T -- 0) -;- mii[^, et comme d'autre part on a, d'après les équations du mouvement recti- ligne, mU' = ('coP„eV(Z) = mw;V(a) et 7?i«;:--coPoe(e- 2), la valeur de tang7;o s'écrit, toutes réductions faites, (4) tangY]o-^ ^^~^^tangH:V(x), e étant comme d'ordinaire la base des logarithmes népériens. )i Paccordement parabolique. — Une deuxième solution simple consiste à raccorder par une parabole du deuxième degré tangente en l'origine à la direction du mouvement de translation. L'équation de cette courbe est alors et l'équation de condition s'écrit o ,„ taiigr.o U'iangH — w'„ tangT.o coP„ tang^„ + mu- -^— = m .j. _ (," — » qui, par les mêmes substitutions et réductions que plus haut, se réduit à o (5) tangr;„-= .,," , : 1 + ;^ r-, ^( Z - i) ( i5.i ) ou o o / 1 1 ■ \ t tan^H . 798 , tan^H . , „ o (5 bis) tansfvi,, = .,, , i + ^-^-{l. — i )= .,, , : !\L — 5, ^ - o " V(a) 202^ V(a) ^ en arrondissant les termes numériques du dénominateur. » Si la parabole de raccordement n'a pas son sommet à l'origine, on trouve facilement qu'elle donnera pour r,(, des valeurs intermédiaires entre celles fournies par les équations (4) et (5) ou (5 bis). » D'autre part, il est facile de constater que l'angle vio donné par (4) est supérieur à celui donné par (t) ou (5 bis) ; par suite, le tracé à raccor- dement rectiligne est celui qui entraîne pour R la moindre valeur, c'est-à- dire qui fatigue le moins la volée. » En outre, il a sur le tracé complètement rectiligne l'avantage de ré- o duire l'effort maximum dans le rapport de tangY)„ à tangH. Ainsi, pour des valeurs de a égales à i, 5, 2,0 et 2,5, ce qui comprend tous les cas actuels, l'effort est ramené à o, 78, 0,64 et o,54 de sa valeur primitive. » C'est pour ce double motif que nous croyons devoir désigner ce tracé sous le nom de tracé de moindre fatigue. » Trace de la courbe de moindre jatigue. — La tangente initiale étant dé- terminée par les équations (4) ou (5), l'ordonnée j^ s'en déduit par l'une des formules Jo = «0 tang-no ou \\ = \ m„ lang-^o. suivant que l'on adopte le raccordement rectiligne ou parabolique. Dès lors, il n'y a plus qu'à construire la courbe par points, à l'aide de l'équa- tion (3) et de celles qui donnent u en fonction du temps. » Dans le cas de raccordement rectiligne, on peut écrire l'équation (3) sous la forme (^) J=yo[' + ^7564 J' et l'on peut dresser le Tableau suivant, qui embrasse, et au delà, tous les cas : z I 2 3 4 5 6 M M 5,22 i2,o5 20,36 2g, 4o 38, 80 — I 5,32 i3,2o 24,62 39,09 58,11 On connaît de plus la tangente extrême tang H et l'on calcule l'or- C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, ^■■ 23.1 '97 ( r'ï.2 ) donnée Y à l'aide de (6). Le tracé est donc parfaitement défini. On peut même trouver en chaque point les tangentes à l'aide de y'= •^" \_o,564 Mais on se contentera pratiquement de substituer à la courbe la parabole définie par les deux points extrêmes et les tangentes en ces points. M Quant au tracé par raccordement parabolique, il s'exécuterait de ma- nière analogue, mais il ne nous a pas semblé utile de le détailler, puisqu'il ne correspond pas à la courbe de moindre fatigue. » GÉOLOGIE. — Sur la formation des couches de houille. Note de M. Grand'Eury. » Cette question de la formation de la houille est une de celles qui con- tinuent à diviser le plus les géologues. » Après que Link, Sternberg, etc., eurent mis en avant l'idée que la houille est une formation de transport, Élie de Beaumont, Ad. Brongniart, Lindley, Gôppert, Gol- denberg, Stur, etc., soutinrent la formation sur place et la maintinrent en honneur pendant plus de cinquante ans. Après avoir eu montré, en 1882, que la houille est stratifiée comme les roches de sédiments, les deux théories ont été simultanément défendues : la dri/t theory ou formation allochtone ou de transport, par MM. Fayol, Firket, Schmitt, Galloway, etc.; et \& peat-bog theory ou formation autochtone ou sur place, par Lesquereux, Dawson, INewberrv, Briart, MM. Gumbel, Potonié, etc. Le plus grand écart d'opinion qui se soit produit à ce sujet se trouve entre le système de formation subaérienne de Dawson et le système de formation en eaux profondes, à la suite de deltas lacustres, de M. Favol. » Cependant MM. Giimbel. Seward, Geikie, etc., admettant le concours des deux procédés pour des bassins différents et pour des couches différentes, M. Gumbel avec la prédominance du tourbage, MM. Ochsenius, Jukes, .Seward avec la prédominance du transport, ont contribué à rapprocher les deux théories que j'espère concilier, en démontrant, sous le bénéfice de mes précédentes Communications, que les deux moyens ont été mis en œuvre pour la formation des mêmes couches de houille. )) En examinant de nouveau avec attention la plupart des couches de houille du bassin de la Loire, je n'ai pas été peu surpris d'y con.stater, pour les partisans de la formation sur place, dans le mur, les nerfs et le toit, très souvent la présence de racines en place. Au-dessus des nerfs, en rapport avec ces racines, on trouve des tiges couchées, des rhizomes de Cala- mites, etc., faisant corps avec le charbon superposé. A Saint-Chamond, les souches de Cordaïtes enracinées dans les nerfs de la houille, sont com- plétées par des racines rampantes et entrelacées faisant partie d'un char- ( i5i:i ) bon formé des autres parties détachées des mêmes plantes qui, bien que couchées, gisent presque sur place. D'ailleurs, certains sols de végétation sont recouverts d'un peu de houille provenant de la chute des tiges, feuilles et détritus de décomposition des mêmes plantes sur leurs racines et rhizomes rampants. Il n'y a donc pas de doute qu'il ne se soit formé de la houille sur place ou presque sur place, des débris de la végétation palu- déenne que nous avons vu s'être établie dans les bassins de dépôt pendant leur remplissage. » D'autre part, les Stigmaria réputés par Gôppert plantes génératrices de la houille, y sont répandus dans le Westphalien; ils abondent dans la partie inférieure de la grande couche de Dombrowa (Pologne russe), où ils m'ont bien paru avoir formé une partie notable du charbon. Ils consti- tuent également, dans la houille stratifiée de Rive-de-Gier, des éléments nombreux de formation autochtone. » Mais ces fossiles, tout mystérieux qu'ils restent sous certains rapports, sont maintenant assez bien connus comme représentant des plantes aqua- tiques dans toute l'acception du mot el, par suite, leur présence dans le charbon, en prouvant que celui-ci s'est accumulé sous une eau plus ou moins profonde, est, toutes choses égales d'ailleurs, plus avantageuse que contraire à la formation de transport de la partie principale de la houille. » Du moins, à Saint-Etienne, dans les couches de houille, entre les nerfs pénétrés de racines, je ne suis parvenu à discerner, dans le charbon même, aucune racine en place. Lorsqu'on suit les racines descendant du toit ou des nerfs dans la houille, on les voit invariablement se recourber et s'étaler à sa surface sans y pénétrer. Cependant toutes les houilles ren- ferment beaucoup de racines comme les tourbes; celle de la Bouble est formée, en grande partie, de Psaronius; mais les racines de la houille, toutes advenlives, sont incomplètes et couchées parmi les autres débris de plantes transportées et stratifiées de ce combustible. » Plus on examine de près celui-ci, plus on se convainc qu'elle est stra- tifiée par des écorces et feuilles déterminables posées à plat, comme dans les schistes. Ij'humus y domine, au dire de M. Potonié, comme dans les tourbes anciennes; mais cette matière fondamentale de la houille formant ses sillons ternes et amorphes est elle-même stratifiée i)ar le classement des parties notamment du fusain, par des filets d'argile inclus; et je suis d'autant plus convaincu que la niasse principale de la houille a été trans- portée dans le. bassin de dépôts que beaucoup de couches ou portions de couches ne sont accompagnées d'aucunes racines en place. ( i5i4) » Pendant la formation de la houille, le bassin de dépôts était à l'état de lac marécageux, comme l'ont démontré MM. B. Renault et E. Bertrand, par leurs recherches micrographiques de la matière fondamentale de la houille. Cela résulte non moins de ce fait que les couches de houille ont généralement pour mur une argile schisteuse pénétrée de racines, ressem- blant de tout point au sol de fond des tourbières et des marais. )) Or, la houille de transport est identique, on peut le vérifier à Saint- Étienne, à celle formée sur place par les forêts fossiles. Elle a donc été empruntée à des forêts également marécageuses, extralacustres, et non à des forêts déterres sèches. C'est seulement, en effet, dans des conditions comportant un excès d'humidité continuellement entretenue dans les eaux stagnantes de marais, qu'ont pu se conserver les matières végétales; celles-ci, sur terre sèche, auraient vite disparu dans le climat dissolvant de l'époque houillère, ou n'auraient produit qu'un terreau non suscep- tible de former de la houille, et dont seulement quelques veines de char- bon terreux, dit moure ou lerroule, ont pu tirer leur origine. » Restitution faite de l'ancien état de choses, ne voit-on pas qu'il offre quelque analogie avec certains marais lacustres d'Europe et d'Amérique, au milieu desquels vont actuellement se déposer sous l'eau les produits tourbeux engendrés sur les bords? » Quoi qu'il en soit, chaque lit de charbon résulte d'un apport d'allu- vions végétales provenant de marais houillers environnants, dans le bassin de dépôt, au fond duquel elles se répandaient avec une continuité qu'ex- pliquerait difficilement leur faible pesanteur spécifique, si la structure de la houille ne trahissait leur précipitation lente, sous la forme de matières flottantes tenues en suspension dans des eaux tranquilles. » Il s'ensuivait, comme je l'ai démontré ailleurs, que la houille se tas- sait en se déposant. C'est pour cela sans doute que les racines des nerfs ne s'y sont pas enfoncées pour ne pas dépérir dans ce milieu tout au moins peu perméable. Je ne m'expliquerais pas autrement pourquoi, dans les mêmes circonstances, il y a si peu de houille tout entière formée sur place, si cela n'était plutôt dû à ce que les plantes poussaient mal à l'aise dans le bassin de dépôts. Car ce n'était vraisemblablement qu'en dehors de ce bassin, dans des marais permanents, qu'elles pouvaient croître sur leur résidu tourbeux comme les Arundo qui forment la base de la tourbe des pays chauds de la Floride. Mais de ces accumulations de matières végétales sur place, ce qui n'a pas été transporté dans le bassin de dépôts, n'ayant pas été recouvert de limon, a disparu : il n'en est resté, en général, que ( i5i5 ) la houille stratifiée dans le bassin. On verra qu'il en est de même des com- bustibles récents. » Pendant la formation d'une couche de houille, le dépôt de charbon a été inter- rompu autant de fois que l'indique le nombre de bancs et de mises dont elle se com- pose et est accompagnée ; entre les bancs de charbon sont souvent intercalés des schistes, ceux-ci alternent avec la houille et lui sont parfois mélangés. » Ces roches interstratifiées sont inséparables des couches de houille comme pré- sentant avec elles les caractères d'une formation commune. Les boues et sables dont elles se composent étant restés, pendant le dépôt du charbon, longtemps en attente en arrière et au contact des marais, sont en effet imprégnés de l'humus et encombrés des fossiles de la houille; ils ont de plus éprouvé des élaborations d'où sont résultées la transformation de tout le fer en sidérose, et, dans les grands horizons charbonneux du Plateau Central, des décompositions diverses suivies de nouvelles combinaisons chimiques. )) Aussi existe-t-il des rapports de gisement entre les couches de houille et leurs roches encaissantes surtout celles du toit, si bien que, moins sont marqués les carac- tères de formation ci-dessus, moins ces roches diffèrent des autres et plus elles sont de formation profonde, moins il y a de charbon. » C'est ainsi que le puissant étage stérile, d'une épaisseur de 800", compris entre les couches de Bessèges et celles de Gagnières, que celui analogue qui, à Langeac (Haute-Loire), sépare les couches de la Vorède de celles de Marsanges, que les schistes fossiles en général de formation profonde, peu fossilifères et privés de racines le sont aussi de houille. La même différence qui distingue ces schistes improductifs des étages houillers productifs, se remarque aussi entre la partie sud stérile et la partie nord charbonneuse du Culm de l'Oural central que j'ai eu à explorer. » Les assises de poudingues déposés sous l'action de courants d'eau violents, et par cela même peu profonds, sont moins dépourvues de houille que les roches fines dé- posées au fond des lacs, dans des conditions où il ne se forme plus de dépôts charbon- neux, et où, du reste, les matières végétales qui ont formé la houille ne se seraient pas conservées. » MÉaiOIRES PRÉSENTÉS. M. A. MoucHOT soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : ,53o. L'absence de la raie verte n'a pas permis d'utiliser mon grand appareil interférentiel, adjoint à ce spectroscope, appareil destiné à étudier la constitution phvsique de la raie demeurée invisible. « Absorbé par les observations, je n'ai pas eu le temps de jeter un coup d'œil sur l'éclipsé. Le phénomène a produit un grand enthousiasme chez les nombreuses personnes massées à loo™ de l'observatoire et maintenues par des gardes. Au commencement de la totalité, la foule a poussé des cris d'admiration, puis est devenue silencieuse; à la fin, des applaudissements ont salué l'apparition des premiers rayons solaires. » ASTRONOMIE. — Sur i' éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900. Observations faites à V observatoire d'Alger. Note de M. Ch. Trépied, présentée par M. Lœwy. « L'éclipsé totale du 28 mai a été observée à Alger dans un ciel d'une pureté admirable. La présente Note préliminaire a pour but d'indiquer sommairement les opérations effectuées dans cette occasion par mes colla- borateurs et moi à l'observatoire. Mais, avant d'exposer les résultats de nos propres travaux, je demande à l'Académie la permission de lui com- muniquer les noms des savants étrangers ou français qui nous ont fait l'honneur de venir à côté de nous, dans notre observatoire, étudier le phénomène, chacun avec son programme et ses moyens particuliers. » M. le Professeur Turner, directeur de l'observatoire de l'Université d'Oxford; M. le Professeur Newall, de l'Université de Cambridge, et M™" Newall arrivèrent à Alger le i5 mai. Leur installation, commencée dès le 16, fut terminée quelques jours avant l'éclipsé. A ce moment ils furent rejoints par M. Wesley, Secrétaire de la Société ( i5i8 ) royale astronomique de Londres, auquel, en raison de sa très grande el toute particu- lière compétence dans les questions concernant l'étude de la couronne, j'ai été heureux de pouvoir confier notre équatorial coudé de o™,3i8 pendant la durée de la totalité. )) A ce premier groupe d'astronomes sont venus se joindre successive- ment : » M. Stéphan, directeur de l'observatoire de Marseille; » M. Strojberg, de l'observatoire de Copenhague; » M. Cohn, de l'observatoire de Strasbourg; » M. Archenhold, directeur de l'observatoire de Treptow-Berlin ; » M. Léo Brenner, directeur de l'observatoire Manora, à Lussinpiccolo (Autriche); » Enfin, M. L. Janet, ingénieur au Corps des Mines à Paris, présent à l'observa- toire le jour de l'éclipsé, a bien voulu se charger de l'observation des deux contacts intérieurs à ma lunette pendant que d'autres devoirs me retenaient à l'équatorial photographique. » Nous avons eu la satisfaction de voir les relations les plus cordiales établies dès le début et jusqu'à la fin maintenues entre les astronomes des différents pays, et notre joie a été grande dé pouvoir applaudir au succès de tous nos Collègues. » Nous aurions été heureux également de réserver une place auprès de nous à MM. Tacchini, Riccô, Gautier, Riggenbach et Wôlfer; mais, dans le désir bien naturel de diviser les risques, ces savants avaient jugé plus pru- dent de s'établir en un autre point, Ménerville, station un peu plus rap- prochée que la nôtre de la ligne centrale de l'éclipsé, et dans laquelle, ainsi qu'ils ont bien voulu nous le faire savoir, ils ont obtenu, eux aussi, un succès complet. » Le programme que j'avais préparé comprenait : )) 1° Les observations des quatre contacts ; » 2° L'étude visuelle de la couronne; » 3° La photographie de l'éclipsé partielle; M 4° La photographie de la couronne ; » 5° La photographie du spectre des lignes brillantes de la chromo- sphère dans la région qui s'étend de G à A; » 6° La photographie du spectre de la couronne si toutefois la faible durée de l'éclipsé totale pouvait permettre d'obtenir un résultat; » 7" Observations thermo-actinométriques. )) Observation des contacts. — Je me borne à donner ici les heures obtenues par les divers observateurs, en réservant pour une Communi- ( i5i9 ) cation ultérieure les détails relatifs aux conditions instrumenlales dans lesquelles ces observations ont été faites : Conta cts. Observateurs. I. II. III. IV. Trépied . . . Sh. .4".34' » )) S^.Si" 44' Janet » 4''. 26"' 40^ 4". 2 / -44 » Rambaud. . 3h. i4"-.34» n » 5h.3i'" .36' Sy Sh. i4"'.3o'' 4''. 26'" 39» 4- 27". 44' .S'-.Si" .37» » Les heures sont données en temps moyen de Paris. La durée observée de la totalité a donc été environ de soixante-quatre secondes, alors que la durée calculée pour l'observatoire d'Alger était de soixante-sept secondes. M Je m'étais proposé de rechercher si la Lune pouvait être aperçue avant le premier contact et après le dernier, sur l'atmosphère coronale; mais je n'ai réussi à découvrir aucune trace du disque de la Lune dans ces condi- tions. J'ai eu seulement, comme je l'avais eue, dans l'éclipsé de 1882 ob- servée en Égvpte, l'impression de voir le contour de la Lune se prolonger à une distance d'une minute environ au delà du bord du Soleil, pendant la durée de l'éclipsé partielle ; mais il est très difficile de décider si une telle impression correspond à une réalité ou si elle n'est qu'une apparence illu- soire. Il reste à examiner si l'étude des photographies de l'éclipsé partielle permettra d'obtenir, à cet égard, quelque résidtat positif. » Photographie de l'éclipsé partielle et de la couronne. — Le nombre obtenu de photographies a été de 28 pour l'éclipsé partielle et de 6 pour la couronne. Elles ont été faites par AT. Rénaux, avec l'assistance de M. Evrard. L'épreuve positive sur verre que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est un agrandissement de deux fois d'une photographie obtenue en deux secondes de pose, seize secondes après le commencement de la totalité. I.j'objectif employé, de o™, 16 d'ouvertur». et de i'",o3 de distance focale, avait été diaphragmé à ~. )i Parmi les photographies obtenues, il en est une qui me semble d'un très grand intérêt : prise dix secondes avant la totalité de l'éclipsé, elle donne à la fois des images intenses des points de Baily, de la chromo- sphère, des protubérances et de la couronne. J'aurai prochainement l'hon- neur de présenter à l'Académie une épreuve de cette curieuse photo- graphie. » Étude visuelle de la couronne. — L'un des caractères distinctifs de la couronne dans cette éclipse est la grande netteté avec laquelle sont accu.sés C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 23.) IQ^ ( iSao ) les rayons polaires ; par là, elle rappelle les couronnes de 1889 et de 1898. Examinée à l'aide d'une jumelle de Zeiss, d'un grossissement égal à 1 2, elle m'a paru s'étendre, dans sa partie ouest, jusqu'à la moitié de la distance de la planète Mercure, qui se voyait à environ trois diamètres et demi du bord du Soleil et dans le voisinage de l'équateur de cet astre. )) Photographie du spectre des lignes hrillantes de la chromosphère dans la région qui s'étend de G à h. — Environ dix secondes avant le commence- ment de la totalité, ce spectre a été obtenu par M. Rambaud dans la région de GàA en une pose d'environ o%2 avec la fente normale au milieu du segment lumineux. L'appareil employé consistait en un prisme de TboUon dont le sulfure de carbone avait été préalablement distillé et mélangé de 2 pour 100 d'éther sulfurique. Le prisme était au minimum de déviation pour la raie G, et l'étendue angulaire du spectre depuis G jusqu'à h était de 5°, 6. La photographie obtenue, et qui sera étudiée, con- tient un nombre considérable de raies brillantes. » La tentative faite pour obtenir les spectres de deux parties diamétra- lement opposées de la couronne à cinq minutes d'arc environ du bord du Soleil, dans l'équateur de cet astre, a donné un résultat négatif. » Observations thermo-actinométriques . — Ces observations ont été faites par M. Gaultier à l'aide de deux thermomètres conjugués dans le A'ide, l'un à boule noircie, l'autre à boule brillante, établis à une hauteur de i™,2o d'un sol gazonné. On observait ces deux thermomètres à une dis- tance d'environ 4"°, au moyen d'une lunette, et de trente secondes en trente secondes. Depuis l'instant du premier contact, la baisse totale du thermo- mètre à boule brillante a été de i4°.4; le minimum s'est produit à six mi- nutes environ après le milieu de l'éclipsé. » Mais la marche du thermomètre à boule noircie a présenté une ano- malie qu'il ne me paraît pas facile pour le moment d'expliquer et qui devra faire l'objet d'une étude spéciale. » La température à l'ombre, sous abri, n'a baissé que de i°5 pendant toute la durée de l'éclipsé, mais sans passer par un minimum à aucun instant. Le thermomètre humide a suivi constamment une marche paral- lèle à celle du thermomètre sec, et enfin, la variation du baromètre n'a rien montré qui puisse être attribué à une influence quelconque de l'éclipsé. » ( I.52I ) ASTRONOMIE. — Sur l' éclipse de Soleil du 28 mai 1900. Note de MM. Meslin, Bourget et Lebedf. « Les Universités de Montpellier et de Toulouse ayant décidé l'organi- sation à frais communs d'une mission en vue de l'observation de l'éclipsé du 28 mai 1900, nous avons fait à Elche une série de déterminations que nous résumons dans cette Note. » La station a été repérée en latitude et en longitude à l'aide de mesures qui ont duré pendant un mois, en utilisant un cercle méridien d'Eichens obligeamment prêté par l'Observatoire de Paris. L'heure a été ensuite com- parée grâce à une communication électrique établie entre l'observatoire de San-Fernando et la station occupée par la mission espagnole dirigée par l'amiral Viniegra; nous avions à notre disposition deux chronomètres (Fénon n° 36 et Brégiiet 999). Les contacts ont été observés à l'aide d'une lunette équatoriale de 108""™ de diamètre, de Secrétan (munie d'un mou- vement d'horlogerie) et à l'aide de laquelle on a déterminé la longueur de la corde commune aux différents temps. Toutes ces mesures faites par M. Lebeuf seront ultérieurement réduites et publiées. » Nous avons également obtenu une série de photographies de la cou- ronne et du spectre de la couronne à l'aide des appareils suivants : » Un équatorial photographique avec mouvement d'horlogerie de lô'^" d'ouverture, de i"" de foyer avec objectif de MM. Henry (modèle de la carte del'écliptique) ('), avait été muni d'une sorte de revolver photogra- phique qui a permis d'obtenir huit épreuves pendant la totalité; sur le même axe était montée une chambre photographique à grand champ qui a été exposée pendant la durée entière delà totalité pour l'étude des planètes voisines du Soleil : ces appareils étaient maniés par M. Bourget assisté par M. Carrère, mécanicien à l'observatoire de Toulouse, qui avait aidé M. Lebeuf à l'installation des appareils astronomiques. » M. Meslin avait apporté une lunette photographique raccourcie de Steinheil équivalente à 1™ de foyer qui a été utilisée pour prendre des images instantanées pendant les quelques minutes qui ont précédé la tota- lité et pendant celles qui l'ont suivie, ainsi qu'une série d'épreuves au (') Cet équatorial ainsi que la lunette et les chronomètres avaient été mis à notre disposition par M. Baillaurl, Directeur de l'observatoire de Toulouse. ( l522 ) nombre de six pendant la durée de la totalité. Cet appareil avait été confié à M. Moye, de l'Université de Montpellier, qui l'a manœuvré avec beaucoup d'adresse et a exécuté très exactement le programme arrêté. Ces six épreuves ont été obtenues avec de courtes poses qui n'ont pas dépassé trois secondes et ont donné tout particulièrement les parties inférieures de la couronne avec les protubérances et les rayons curvilignes; les clichés montrent dans la partie inférieure de la couronne l'existence de plusieurs couches elli- psoïdales de pouvoir photogénique plus considérable, à peu près concen- triques au Soleil et présentant un aplatissement vers les pôles, c'est-à-dire ayant sensiblement la forme générale de l'atmosphère coronale. » L'équatorial photographique avait une clarté beaucoup plus considé- rable: il a fourni des épreuves à plus longue pose sur lesquelles on dis- tingue les parties plus élevées de l'atmosphère du Soleil; sur les premières et les dernières d'entre elles, les régions inférieures présentaient alors de la solarisation et de l'irradiation malgré l'emploi de plaques Lumière anti- halo, qui ont donné pour les autres épreuves d'excellents résultats. )i Enfin, M. Meslin a photographié l'image spectrale de la couronne à laide d'une chambre prismatique constituée uniquement par un réseau métallique concave de Row^land de 3"" de rayon recevant la lumière d'un hélioslat. Il formait à l'aide du spectre diCfracté de deuxième ordre sur une plaque II une image spectrale correspondant aux radiations comprises entre F et M; le cliché, obtenu sur une plaque antihalo (non encore déco- lorée) montre des images formées par des cercles de i6""" de diamètre sur lesquelles se manifestent les protubérances; on distingue les cercles qui correspondent aux raies H et K ainsi qu'à G'. » Ce même appareil a servi au moment de la réapparition de la lumière à obtenir des spectres continus sur lesquels se détachent les bandes ob- scures du spectre solaire ayant la forme du croissant lumineux que le Soleil présentait à cet instant. » Un peu avant la totalité, on a noté l'apparition des franges on- doyantes; nous reviendrons ultérieurement sur le détail de ces phéno- mènes en reprenant l'étude des clichés obtenus et la réduction des obser- vations. )) ( i523 ) ASTRONOMIE. — Observations de l'éclipsé de Soleil du 28 mai. Extrait d'une Lettre de M. de La Baume Pluvinel à M. Janssen. « Ainsi que je vous l'ai télégraphié, l'éclipsé a pu être observée à Elche dans d'excellentes conditions atmosphériques. Le temps, qui avait été assez mauvais depuis notre arrivée à Elche, s'est rétabli complètement l'avant- veille de l'éclipsé et le jour même du phénomène l'atmosphère était remar- quablement pure. » J'ai obtenu neuf images photographiques de la couronne avec mon appareil à trois objectifs de i™,5ode foyer. Ces diverses épreuves, corres- pondant à des temps de pose différents, permettent de se rendre compte très exactement de la forme qu'a affectée la couronne. Elle appartenait au type bien caractérisé des couronnes de minimum d'activité solaire. Mes photographies sont presque identiques à celles que j'ai obtenues en 1889 aux îles du Salut : on y retrouve la même forme incurvée des panaches équatoriaux et les mêmes aigrettes aux pôles. » Mercure est visible sur tous les clichés et permettra d'orienter exacte- ment les images. » j'ai aussi obtenu trois clichés avec un objectif à 2"", 70 de foyer ali- menté par mon cœlostat. Les plaques ont trop posé et ne donnent aucun détail que l'on ne puisse retrouver sur les clichés obtenus avec les objec- tifs de I™, DO de foyer. » D'une manière générale, les meilleurs clichés sont ceux qui ont posé peu, car dans une éclipse d'aussi courte durée le ciel est toujours très éclairé pendant la totalité et tend à voiler les plaques. )) Les meilleures images ont été obtenues sur plaques Lumière jaune (par conséquent peu sensibles) avec des actions photographiques (1007^^) égales à 12 et à 4- » Mon spectroscope à un prisme avait sa fente dirigée suivant l'équa- teur solaire. Il a donné un spectre continu de la couronne s'étendant à 12' environ du bord du Soleil. 11 m'est impossible de retrouver dans ce spectre les raies de Fraunhofer que m'avait données l'éclipsé du Sénégal. Quant aux raies brillantes, j'en compte environ 35. Elles ne sont guère visibles que d'un côté de l'équateur. De l'autre côté, l'activité solaire devait être bien moindre. Comme toujours, ce sont les raies H et K et les raies de ( i524 ) l'hydrogène qui sont les plus intenses. La raie coronale s'élend à 4 ou 5' du bord du Soleil. M Mes deux prismes-objectifs, surtout celui en spath et quartz, ont donné de bons résultats. L'anneau coronal est bien visible, mais ne pré- sente pas de contours définis. Les images monochromaliques de la chro- mosphère sont nombreuses et demanderont à être étudiées avec soin. L'épreuve obtenue à la fin de l'éclipsé a été prise un peu après la réap- parition du Soleil, mais elle est néanmoins intéressante, car elle montre les arcs de chromosphère en contact immédiat avec le bord du Soleil. Il y aura lieu de mesurer non seulement les positions de ces arcs, mais aussi leur longueur afin de déterminer les épaisseurs des diverses couches chro- mosphériques. » J'avais aussi un grand spectroscope à six prismes pour l'étude spéciale de la raie coronale; mais probablement à cause de la faiblesse de la raie coronale, je n'ai obtenu aucune image. » L'actinomètre Pellin a bien fonctionné. Je développerai la plaque à mon retour à Paris en même temps que des plaques exposées ici à la lumière de la pleine Lune et des plaques que j'exposerai à la lumière de la lampe étalon. » Tels sont, mon cher Maître, les principaux résultats que j'ai pu ob- tenir. J'en suis assez satisfait, car les appareils ont bien fonctionné. » Nous avons bien regretté que vous n'ayez pas pu venir observer cette éclipse et nous espérons que ce ne sont pas des raisons de santé qui vous ont retenu à Meudon. m ASTRONOMIE. — Sur la proportion de lumière polarisée de la couronne solaire. Note de M. J.-J. Landerer, présentée par M. Jaussen. « Délaissée depuis plusieurs années l'étude de la lumière polarisée de la couronne solaire, il m'a semblé utile de la reprendre maintenant que le photopolarimètre de M. Cornu permet d'en mesurer la proportion avec une grande précision, et d'en suivre les variations dans les éclipses ulté- rieures. » Le premier problème à résoudre c'était pour ainsi dire le procédé opé- ratoire, en vue d'obtenir de bons résultats dans un intervalle aussi court que celui de la totalité, et, puisque le maniement de l'appareil pour rechercher les azimuts convenables et égaliser les deux images entraîne ( i525 ) une dépense de plusieiires secondes, il fallait restreindre le nombre des observations et viser à les réaliser dans des conditions préalablement éta- blies. » Ces conditions découlent de la connaissance des deux sections prin- cipale du faisceau partiellement polarisé, dont l'une, d'après l'ancienne observation de Pralzmowsky, est normale au bord du disque éclipsé, ce qui d'ailleurs se conçoit, en vertu de la nature même des choses. L'alidade de l'instrument étant mise au zéro du tambour divisé, et la ligne d'origine étant perpendiculaire au rayon du disque coïncidant avec l'écliptique, soit le sens présumé du grand axe de la couronne, j'ai dirigé la lunette vers sa partie orientale, en projetant le diaphragme rectangulaire sur un champ comprenant un tiers du disque lunaire. L'endroit visé est donc situé à 2' ou 3' du bord. » Dans ces conditions, une seule observation était suffisante pour la mesure dont il s'agit. Heureusement, j'ai eu le temps de tourner de 90° le photopolarimètre, et il m'a été possible de faire une seconde lecture qui confirme assez bien la précédente, l'écart entre elles n'étant que de 2°. En adoptant la notation de M. Cornu ('), la première observation donne — 2w ^ 58°, la seconde 0)3 — co, = So"; d'où R = o,53 et R = o,5o. La pro- portion de lumière polarisée est donc o,52. » J'allais essayer un troisième azimut, mais mon assistant chargé du chronomètre m'ayant donné le signal convenu pour l'approche de la fin, j'ai quitté l'instrument et consacré les huit dernières secondes à regarder la couronne à simple vue. Elle était allongée dans le sens prévu, surtout du côté occidental. » Je me fais un devoir d'exprimer ici ma reconnaissance à MM. les doc- teurs Liopis et Pomares, médecins distingués de la ville d'Elche, qui se sont chargés, le premier du chronomètre, le second d'éclairer les divisions du cercle. » ASTRONOMIE. — Éclipse de Soleil du 28 mai 1900, observée à Besançon. Note de M. Gruey, présentée par M. Lœwy. » Malgré l'état nébuleux d'un ciel variable, l'éclipsé de Soleil du 28 mai a été observée à Besançon, suivant le programme que j'avais arrêté, à ( ' ) Cornu, Su/' un nom'eau photopolarimètre {Association française pour l'avan- cement des Sciences. Congrès de La Rochelle, 1882). ( i526 ) l'équatorial droit par M. Sallet, à l'équatorial coudé par M. Chofardet, el photographiée par M. Hérique à notre petit équatorial photographique. » MM. Chofardet et Sallet ont, par des pointés alternant avec les pas- sages, obtenu trois séries de différences d'ascension droite et de décli- naison pour les cornes pendant les quarante premières et les quarante dernières minutes et pour les limbes pendant les quarante minutes inter- médiaires. Chaque série se compose d'une vingtaine de déterminations. » M. Hérique a obtenu au total seize clichés répondant aux différentes phases. Chaque cliché présente deux photographies successives, l'une a l'entrée, l'autre à la sortie du champ, donnant ainsi la grandeur et la di- rection de la corde commune, à l'époque correspondante. » La réduction de ces observations permettra sans doute de conclure les quatre corrections des diamètres de la Lune, du Soleil, des différences de leurs ascensions droites et de leurs distances polaires. » Cette réduction est un peu longue et nous ne pouvons donner en ce moment que les époques des deux contacts extérieurs, dont l'observation a été gênée par les nuages. Il m s MM. Chofardet. i"" contact 3.21.28,7 1 Temps moyen » 2" » 5.29.57,6 [ de Sallet. 2'' » 5.3o. 6,5 I Besançon. Phénomènes météorologiques observés pendant l'éclipsé de Soleil du 28 mai 1900. Nota. — Le temps est compté de 0'' à 2tt^, à partir de minuit, temps moyen de Paris. Températures Heures. à l'ombre, au soleil. État du ciel, h m u o i4.3o » » halo ordinaire faible, bleuâtre. i5.o 21,5 a3,4 ciel vaporeux, disparition du halo ordinaire. i5.6 » » (commencement de l'éclipsé) le ciel devient de plus en plus vaporeux. iS.io 31,1 22,0 même état du ciel. i5.20 21,1 21,6 même état du ciel. i5.3o 21,2 21,5 cirro-stratus, à l'état diffus; ciel laiteux. 16.0 20,7 20,7 apparition d'un grand halo, avec l'arc circumzéni- thal vivement coloré, rouge du côté du Soleil et violet à l'opposé. 16. 14 '9,6 19,6 (maximum de l'éclipsé) quelques cirro-cumulus passent devant le Soleil. 16. 3o 19,5 19,5 cirro-cumulus inférieurs, lumière faible. 16. 5o 19,7 19,7 id. J '7 lO 20,2 '7 i5 )) '7 20 •9.9 ( «5.7 ) Températures Heures. à l'omljrc. au soleil. État du ciel. h m n I) 17.0 20,1 20,2 bande fralto-cuimiliis, "risâlres, voilant la partie supérieure du grand lialo, parhéiie à droite, sur le grand halo. 20,2 i> ( fin de IV'clipse). 19,9 réapparition du iialo ordinaire avec halo circon- scrit, d'un blanc brillant; l'arc circumzénithal est à son maximum de coloration, rouge intense. 17.80 » Il disparition du grand halo; le halo ordinaire brille d'un blanc assez intense. 17.60 1) )> disparition du halo ordinaire. ASTRONOMIE. — L' éclipse partielle de Soleil du 28 mai 1900 à l'observatoire de Lyon. Note de M. Ch. André, présentée par M. Lœwy. « Dans l'observation de l'éclipsé partielle de Soleil du 28 mai dernier le but que nous nous proposions était multiple; nous voulions : 1) i" Comparer, au point de vue de la précision, l'observation directe des lieures de contact à celle faite par projection sur un écran blanc; >) 2° Comparer ces heures directes à celles déduites de la mesure des flèches corres])on(1ant aux cortles communes aux deux disques; )) 3" Rechercher le ligament noir que nous avions signalé et expliqué lors de l'éclipsé du 17 mai 1882 (' ). 1) Les observateurs étaient : » M. Le Cadet, à l'équalorial coudé diaphragmé à o™, 12, grossissement i.5o (obser- vation directe) ; » M. Luizet, à la lunette de Biette, o™, 12 d'ouverture, grossissement i5o (observa- tion directe) ; 1) MM. Guillaume et Lagrula, à l'équatorial Brunner, o", 16 d'ouverture, gros- sissement 100 (observation des contacts par projection et mesure des flèches sur les images projetées). » Le ciel a été beau pendant la première moitié de récli])se, malgré la présence de cirrus et d'alto-cumulus élevés et d'abord assez rares : dans la seconde moitié et surtout aux environs du contact de sortie l'envabissc- ( ') Comptes rendus, t. XCIV, p. i^oi. C. R., iç)oo, 1" Semestre. (T. CXXX, N« 23.) 199 ( i528 ) ment progressif des cirrus affaiblit notablement les images qui deviennent ondulantes; cet affaiblissement est particulièrement sensible dans les images projetées sur l'écran. » Observation des contacts.. - Les résultats de l'observation des contacts sont, en temps moyen de Paris : Observateurs. Commencement. Fin. hSîni s h m s Le Cadet 3.6.49,3 5.18.17,3 observation directe Luizet 49,5 16,4 observation directe Guillaume 5o,/j i3,6 observation par projection )) Heures des contacts déduites des flèches. — Les mesures de flèches sur les images projetées ont été poursuivies pendant un quart d'heure après ou avant le contact; leur discussion, faite par M. Lagrula, conduit aux heures suivantes : Commencement. Erreur probable. Fin. Erreur probable. a^-e^Sisi ±3%3 si-is-^ie^ja ±3%8 » De l'ensemble des nombres précédents, on paraît être en droit de conclure que, lorsque l'état du ciel est .suffisamment beau, les trois méthodes d'observation étudiées ici sont sensiblement équivalentes, l'ob- .servation oculaire directe présentant cependant un léger avantage ; et que, dans le cas contraire, l'observation du contact par projection doit être abandonnée. La méthode des flèches offre alors de son côté cet avantage qu'elle peut donner l'heure du contact alors même que les nuages auraient empêché de l'observer directement. » Ligament noir. — La surface du Soleil, alors voisin d'un minimum de fréquence et d'étendue des taches, ne présentait que quelques petits noyaux dont les plus larges avaient 4' et 5" de diamètre angulaire, noyaux dont en outre l'obscurité était relativement faible. Malgré les conditions bien peu favorables, le ligament noir a été observé aux trois instruments lors des contacts des noyaux les plus larges avec le bord de la Lune. » La lunette de l'équatorial coudé et celle de Biette étaient à l'air libre et un peu agitées par l'action d'un vent assez fort ; aussi les images y étaient ondulantes et le ligament, quoique en général très net, n'y était pas per- manent. I » A l'équatorial Brunner, abrité par sa coupole, avec lequel on obser- vait alors directement et qui avait été disposé pour pouvoir passer pour ainsi dire instantanément de son ouvertureentièreo™, 16 à o™,ioet o^joS, ( '529 ) l'aspect du phénomène a été normal : par exemple, « à l'immersion du » plus grand des noyaux (5") un ligament moins sombre que le noyau, » mais plus sombre que la pénombre sur laquelle il se détache, est devenu 1) peu à peu très nettement perceptible quatre secondes avec le contact du » noyau et du bord de la Lune ; ce ligament est d'ailleurs plus marqué avec )) l'ouverture deo"',o5 qu'avec celle de o™, lo et avec celle-ci plus qu'avec » l'ouverture entière. » ASTRONOMIE. — Éclipse de Soleil du 28 mai içjoo, observée en ballon. Note de M"* D. Klumpke, présentée par M. Lœwy. « A l'occasiou de l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai, visible à Paris comme éclipse partielle, le Comité scienLifique de l'Aéro-Club organisa une ascension chargée de faire des observations thermométriques à des alti- tudes élevées. La direction du ballon Aéro-Club fut confiée à M. le comte Henry de la Vaulx ; au bord de la nacelle se trouvaient comme observateurs M. le comte de Castillon de Saint-Victor, M. Maurice Guffroy et M"* D. Klumpke que la Direction de l'Observatoire de Paris avait bien voulu autoriser à prendre part à cette expédition. » Les instruments emportés étaient les suivants : un baromètre enregistreur Richard; un tliermométre Assmon (sec et mouillé), vérifié par M. Teisserenc de Bort; trois thermomètres fronde dont l'un, pendant toute la durée de l'ascension, est resté suspendu dans les cordages de la nacelle; les deux autres, avant chaque lecture, ont été agités à l'air libre (le thermomètre n° 14536, après vingt-trois minutes d'obser- vation, est tombé dans le vide; des baromètres anéroïdes, une boussole, des jumelles, une montre Longine à seconde comparée avant et après l'ascension à a pendule, temps moyen, de l'Observatoire de Paris; un chronomètre Delépine (temps sidéral) prêté par l'observatoire de Meudon, comparé à la pendule Winnerl de l'Observatoire de Paris et qui devait servir à l'observation des contacts. Ces observations n'ont pu être faites, les bords du Soleil ayant été constamment voilés par les nuages. En vue de l'observation photographique de l'éclipsé, M. Janssen avait obligeamment prêté à la mission un objectif Steinheil (foyer 36'") donnant une image au téléobjectif de Si™", grossissement 8,6 avec un tirage de i™,4i- Malheureusement, à cause de l'espace res- treint qu'odrait la nacelle et des dimensions relativement grandes de la chambre noire, l'appareil photographique a dû rester à terre. » A i''36'" dans la plaine Saint-Denis, usine du Landy, le baromètre et le thermomètre fronde marquaient 767""" et 24°, 4? le départ eut lieu à 2''i6'" par un ciel fort brumeux et par un vent nord-nord-ouest. Lors du premier contact à S*" i™, nous étions à iSSo"", nous nous trouvions dans la première ( i53o ) couche de brumequi s'élevait jusqu'à 1800™ et que nousquittàmesà3''i2'°. Le ciel était couvert et le Soleil à travers les nuages brillait comme un pâle disque d'argent. » Les températures notées de 2^ 16"" à 3'' i*" sont les suivantes : Altitudes Altitudes Th. fronde Heure. corrigées. Sec Mouillé. Th. fronde. Heure. corrigées. Sec. Mouillé. de a nacelle 2h,5m départ » )) }> 2'»47"' loSo"» -f-10"',2 -;-7°> ' )) 2. Si 5oo™ » » 17°, 8 à l'air libre 2.48 1080 )) » l4°,3 3.34 625 -1-11' + 10" )) 2.49 1190 9>4 6,4 B 2.40 900 -+-I2 4 8,3 u 2.52 I2l5 9.0 6,1 l3,2 2.44 920 12 0 7>4 nacelle 3.59 i53o 6,7 4,2 10,4 2.45 990 » » 10,4 u De l'heure du premier contact jusqu'à la plus grande phase nous pas- sons de l'altitude iSSo"" à l'altitude 243o™; au nord se trouvent des stries bleuâtres illuminées; à 3''7'", une bande lumiiieuse embrasse tout l'horizon, nous coupons les nuages à 3''9™; à 3^'25'" nous entrons dans une seconde brume plus épaisse; le Soleil éclipsé se montre à travers les nuages; au sud et à l'ouest du Soleil, s'étendant sur un arc de 3o° environ, se trouvent des alto-stratus vivement colorés qui changent de teintes pendant les différentes phases de l'éclipsé; à l'opposé du Soleil se trouvent des stratus au ton plus foncé ; à 3'' ScS"", nous entrons dans une autre couche de brume. » Les lectures faites pendant cette deuxième phase sont : Tlicrmom. Altitudes dans Allitudcs Heure. corrigées. Sec. Mouillé. la nacelle. Heure, corrigées. Sec. Mouillé. Nacelle h m 3.2 i53o 5" 2 4 ','2 0 6,7 Il Lii m 3.i4 1845 6% 0 2,1 0 3.3 i53o 5,2 4,0 3.17 184.5 6,4 ' ,4 .0,3 3.5 i()65 4,9 4,0 >• 3.20 1890 6,2 2,4 10, 2 3.7 1755 4,0 3,2 )) 3.23 I91O 6,3 3,0 9,2 3.9 1820 5> 2 3,0 )) » A partir de 3''22™ les lectures sont faites au thermomètre fronde, la clé du ventilateur étant tombée dans le vide. Tlicniioniètre fronde -\ltitudes à l'air dans Heure. corrigées. libre. la nacelle Il m 3.40 iti i9',o » }) 3.45 21 l5 + 6 9,7 '■^ ■ '\9 220J -4- 5 9,7 Therinomctrc fronde Altitudes à l'air dans Heure. corrigées. libre. la nacclie h m 4. 7 m 2340 + 4' )) 4.10 2430 » +6,2 ( r53i ) « A 4*" lo'", près du bord ouest du Soleil, apparaît une courte éclaircie; mais celle-ci fait bientôt place aux nunges qui continuent à voiler le Soleil pendant toute la durée de l'éclipsé. Les alto-stratus à l'opposé du Soleil s'accentuent de plus en plus et se transforment en fracto-stratus. » Voici les lectures thermométriques de la phase maximum jusqu'au dernier contact : Thermomètre fronde Thermomètre fronde Altitudes à l'air dans Heure. corrigées. libre. la nacelle b ni Ul 4.i3 2430 2,4 5°, 4 4.18 2565 3,0 4,2 4.22 2655 -K 1,0 5,7 4.29 ■2720 -+-0,5 5,7 4.37 2745 + 0,5 3,9 Altitudes à l'air dans Heure. corrisées. libre. la nacelle Il m m . 4.41 2790 -0,5 » 4.45 2835 — 0,5 3,4 4.56 3io5 — 2,5 -1- I ,2 5. 0 3io5 -2,5 » 5. 8 3240 — 2,5 -0,3 » De 5''2o"' à 5''42'" nous rencontrons delà neige impalpable, la brume .s'épaissit autour de nous, notre horizon se restreint, les bandes lumineuses au sud et à l'ouest du Soleil sont toujours visibles. » Le baromètre et le thermomètre marquent : ThcLmométre Thermomètre Altitudes fronde Altitudes fronde leurc. corrigées. à l'air libre. Heure. corrigées. à l'air libre. Il m 5. l5 ut 3195 -4 Il lu 5.5i m 2575 + 4' 5.23 3285 -3,5 5.54 2565 -+-2 5.35 3240 -4,5 6. 6 2700 -f-0,4 5.42 3285 -0,5 6. 9 2770 » 5.46 2990 + 3 » A 6''2i'" les couches supérieures se séparent et le bleu du ciel sur lequel se projettent de délicats cirrus devient visible; à G''27™ nous ren- trons dans la brume, le Soleil est caché par les nuages ; à 6'' 29™ les couleurs s'estompent peu à peu ; de G'' iS"" à G''45™ nous tombons de 2'j45'"à Soo™ et notre thermomètre remonte de -^ o",4à +i2°(6'' 35™); nous atterrissons à 7''37™ à Saint-Cydroine (Yonne) à 2'^'" de Laroche, après avoir parcouru iSG""" à raison de 2j'"" à l'heure eu passant au-dessus de Balloy (27'^*" de Provins), Dixmont, la forêt d'Olhe (Yonne). » ( i533 ) MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la théorie de la Lune. Note de M. H. Andoyer, présentée par i\I. Poincaré. « J'ai déjà montré, dans deux Mémoires antérieurs, que les formules données par Delaunay pour le calcul de la longitude de la Lune avaient besoin d'être corrigées. J'ai calculé, en effet, tous les termes de la longi- tude qui sont de la forme kmP, kmPe ou kmPe', en désignant par k un coeffi- cient numérique rationnel, par m le rapport des moyens mouvements du Soleil et de la Lune, par e et e' les excentricités des orbites de la Lune et du Soleil; et, si les quantités m, e, e' sont considérées comme du premier ordre, j'ai reconnu que, d'une façon générale, à partir du huitième ordre inclusivement, tous les résultats de Delaunay étaient inexacts. Les nombres que j'ai indiqués comme devant leur être substitués, ont d'ailleurs été ob- tenus par deux méthodes entièrement indépendantes, et, pour une partie d'entre eux, ils ont été vérifiés ultérieurement par M. G.-W. Hill. » A la vérité, les erreurs commises par Delaunay sont faibles, et n'ont pas, en général, une bien grande importance pratique; mais, si l'on con- sidère que le grand intérêt de l'œuvre de Delaunay réside surtout dans la forme analytique qu'il a donnée aux coefficients des inégalités des coor- données de la Lune, et que, d'autre part, la détermination d'un nombre rationnel ne vaut que par son exactitude rigoureuse, il ne semblera pas superflu de chercher à rendre complètement exemptes d'erreurs les for- mules de l'illustre astronome. » Voici, comme première continuation aux Mémoires rappelés ci- dessus, les corrections qu'il faut faire subir aux termes donnés par De- launay dans l'expression de la longitude de la Lune, qui sont de la forme kmPe^ et qui n'affectent que la variation. )) Dans le coefficient de sin2D {Mém. de l'Acad. des Sciences, t. XXIX, p. 8i5): au heu de ^^ 3.538.944 ' 4-46o-o85. i3i , . a/authre + 3.538.944 "" ' 3 .409. 563 .289 -799 au heu de rcâ — 5 7 e-m-, 566. 23 I .040 1 .862.047. 433-4oi ., - ilfauthre -i- — rra 1 7 e-nV; •' 566.23i.o4o ( i533 ) dans le coefficient de sin/JD (ibid., p. 887) : 3.753.oq5.6qq , , au lieu de H ^ ,. ^^ — ^e'»«°, 2.457.600 3.787.533.739 il faut lire H ^-77 — ~—-e^m^ •' 2.457.600 » Il serait d'ailleurs facile, dans les formules ainsi corrigées, d'intro- duire à la place de m un autre paramètre rendant plus rapide la conver- gence des séries. » Enfin, j'ajouterai que, dans les expressions du carré du rayon vecteur de la Lune et aussi du logarithme de ce rayon vecteur, j'ai calculé les termes des formes précitées, en poussant la précision aussi loin que dans le calcul de la longitude. On en déduirait sans peine, s'il en était besoin, les termes correspondants de l'expression de la parallaxe; mais l'on n'en pourrait déduire aucune comparaison avec les résultats de M. Delaunay, puisque celui-ci n'a donné la parallaxe qu'avec une précision insuffisante. J'espère pouvoir compléter très prochainement le calcul des termes de la forme ^m^'e^. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sur les congruences de cercles et de sphères qui sont plusieurs fois cycliques. Note de M. C. Guichard. « En étudiant les diverses transformations qui permettent de passer d'une surface isothermique à une autre surface isothermique, j'ai reconnu qu'un certain nombre d'entre elles appartiennent à un groupe plus général, savoir : les transformations qui changent une congruence de sphères plu- sieurs fois cycliques en une congruence de même nature. C'est ce problème que je vais résumer dans cette Note. » Tout d'abord, je rappelle qu'une sphère décrit une congruence cyclique si les coordonnées a;,, x^, .. ., x- de cette sphère sont des fonctions de u et V satisfaisant aux équations ^^^ dudv ~' h dv du^ IJu <9r "^ ^ ' (2) x:'^^x:+ ..-f-^;: = A-u^ + /=v=. On démontre, comme dans le cas de l'espace à trois dimensions, que si la congruence est plusieurs fois cyclique, l'équation (i) doit être à invariants ( f534 ) égaux. Ramenons cette équation à la forme canonique de M. Moutarrl. Soit : (3) i^=MÔ, cette équation. En appliquant le critérium des congruences cvcliques, on voit que l'équation (3) doit admettre cinq relations E,, ^5, telles que (4) ^; + e^^-?^-?:^-?^-u--v. » Je désignerai d'une manière générale par Ep les équations de la forme (3) qui admettent p solutions dont la somme des carrés est égale à U 4- V. Ee problème posé revient donc à trouver les équations E,. » Plaçons-nous d'abord dans le cas général où aucune des fonctions U et V ne se réduit à une constante. Le problème est alors du huitième ordre, » A un système CC sont harmoniques -xi* systèmes O, 30; à un système O, 30 il y a deux systèmes CC harmoniques. On en déduit une première transformation de notre problème, transformation qui comprend, comme cas particulier, la transformation de M. Bianchi pour les surfaces à cour- bure totale constante. " Un système O, 30 est conjugué à od' systèmes I, 5L Le centre 'M{x,,x^,x^) d'une sphère J, 51 décrit un réseau de lignes de courbures et il existe quatre fonctions j,, y,, y,, r* satisfaisant à la même équation de Laplace que œ^, x^, x^ et telles que 2 , *» *> « .'''( ^' y- y's -^y'. "• » Inversement, si un système l, hl est donné, il existe yz- systèmes O, 30 qui lui sont conjugués; ces systèmes s'obtiennent par la résolution de deux équations de Riccati. De là une deuxième transformation du problème. » Si l'on prend un système L 5L il y a co* systèmes 2L 41 qui lui sont harmoniques; à un système 2I, 4I, il y a deux systèmes L 51 harmoniques, d'où il résulte une troisième transformation du problème. » Si l'on part d'un système O, 30, on trouve 00^ systèmes 3L 31 qui lui sont conjugués; inversement, chaque système 3L 5l a pour conjugués quatre systèmes O, 30; de là une quatrième transformation du problème. » Enfin, en prenant comme point de départ un système 2L 41, on peut obtenir 00' systèmes 2O, 2 O conjugués; inversement, tout système 2O, 2O fournit ce- systèmes 2L 41 qui b'i sont conjugués. Il en résulte une cm- quième transformation du problème. ( i535 ) » Remarque I. — Toutes les transfoi-malions qui viennent d'être indiquées ne sont pas distinctes. J'indiquerai, dans un Mémoire détaillé, le mécanisme de ces transfor- mations ainsi que les relations qui existent entre elles. ^ » Remarque //. — La méthode qui vient d'être suivie indique un certain nombre de solutions particulières du jiroblèmeposé. Pwnons par exemple, dans l'espace à trois dimensions, un réseau O, 3 0; la sphère-point qui lui correspond décrit toujours une congruence 1, 51. La recherche des réseaux O, 3 0 dans l'espace à trois dimensions, quand on ne recherche que la direclion des éléments, est le problème E^. On a ainsi un passage du problème E3 au problème E5. Je montrerai d'une manière générale comment la résolution du problème Ep permet d'avoir des solutions particulières des problèmes E,,_, 1 et E^^_,. n ANALYSE MATHÉMATIQUE. — « Sur les séries divergentes » : rectification à une Note précédente. Note de M. Le liov, présentée par M. Poiiicaré. « Je me suis aperçu d'une erreur dans ma Note du 14 mai dernier. M. Phragmén a fait en même temps la iiième remarque et sa démonstration m'a été gracieusement communiquée. Celte démonstration et la mienne sont d'ailleurs absolianent semblables. En voici le principe : » Soit i{z,t],.-^^z"c -n't (t>o). On a j(=,/) + j(-, n — I hz ., /- II. =1' ~1t On conclut aisément de là que, si t tend vers zéro, J(s, <) iend uniformé- ment vers > pourvu que z reste dans un domaine limité par la spirale logarithmique p — e"(s — pe"*) et par la spirale symétrique de la première par rapport à l'axe réel du plan z. Cette région contient, bien entendu, tout le cercle de rayon i. » L'intégrale de Caucliy montre ensuite que, si la série y|«/,s" définit unefonction/(=) holomorphe autour de l'origine, l'expression ^ oL„z"e "'' 0 tend vers f(z), quand t tend vers zéro, sur tout arc du cercle de convergence où la/onctio/i /(z) est régulière et même un peu au delà de cet arc. C. R., i.joo, 1" Semestre. (T. CXXX, N« 23.) 200 ( i536 ) » Le théorème en question ne peut donc pas servir à obtenir le pro- longement fle/(3) dans tout son domaine d'existence, ni à démontrer le théorème de M. Mittag-Leffler sur le développement de/(:;) en série de polynômes. Mais ilpermet de délerrïiiner les points singuliers def(^z) qui sont situés sur le cercle de convergence de cette /onction . » Pour retrouver les résultats que j'avais énoncés, il faudrait chercher si l'on ne peut pas déterminer des entiers positifs),,, tels que V ^"e" '.' soit 0 pour t > o une fonction entière de z et tende vers —_- quand t tend vers zéro, quel que soit z non réel et supérieur à i . )> Cette généralisation est liée à une théorie générale des séries diver- gentes sur laquelle je me propose de revenir, » Enfin, j'ajoute que, pour z non réel et supérieur à i, l'expression J(z, t) considérée plus haut devient une fonction oscillante quand / s'an- nule, si I :; I est assez grand. Dans ce cas, la considération de certaines inté- grales divergentes, sommables par un procédé analogue à celui que j'ai indiqué à la fin de ma dernière Note, semble permettre d'attribuer à J(^, t) une vraie valeur pour t = o, vraie valeur qui est justement _ __■ Mais c'est un point sur lequel je reviendrai. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la décomposition des groupes finis continus de transformations de Lie ('). Note de M. Edmond Maillet, présentée par M. Appell. K Définition. — Un groupe fini continu de transformations de Lie est dit décomposable si l'on peut y trouver deux sous-groupes A et B d'ordre > i , tous deux <; D, et tels que toute transformation de D soit le produit d'une transformation a de A par une b de B. Nous posons D = A X B ^ AB. (') Certains résultats analogues à ceux qui sont contenus ici ont été indiqués par nous pour la théorie des sabstilutions, soit au Congrès de Boulogne. 1899 (Ass. fr. pour l'avanc. des Se), soit dans le Bull. Soc. math., t. XXIV, p. 85, et t. XXVIII, p. 1. ( ï537 ) » De même, quand il existe un groupe D > A et B et tel que D = AB, on dit que A et B sont échangeables ( ' ). » Théorèmk I. — La condition nécessaire et suffisante pour que les groupes A e^ B entre x^, ..., x^^ contenant la transformation identique (') soient échangeables est que le groupe D = (A, B), dérivé de A et B, n'ait d'autres transformations infinitésimales que celles de la forme E +• E', si^et E' sont les formes les plus générales des transformations infinitésimales de A et B. » Théorème II. — La condition nécessaire et suffisante pour que les deux groupes A e/ B à /•, et r, paramétres soient échangeables est que le groupe D dérivé de A et B soit à r, -h rn — m paramétres, m étant l'ordre du sous- groupe C des transformations communes à A et B. » En nous appuyant sur la détermination des groupes simples faite par MM. Killing et Cartan, nous avons établi le théorème suivant : » Théorème III. — Tout groupe fini continu de transformations de Lie est décomposable, quand il a au moins deux paramétres ( ^ ). » Théorème IV. — Le problème de la recherche des sous-groupes transitifs des isomorphes holoédriques et transitifs d'un groupe donné est compris dans celui de la recherche des décompositions de ce groupe en un produit de deux sous-groupes, et lui est équivalent, quand ce groupe est simple. » En remarquant que les propriétés indiquées par nous dans une Note précitée du Bulletin de la Société mathématique (§3) pour les groupes de substitutions ont encore lieu pour les groupes finis continus C), nous arri- vons aux théorèmes suivants : !) Théorème V. — Étant donné un groupe transitif G dans l' espace x ^ , ..., Xn qui laisse invariantes les deux divisions de cet espace (P) Î2,(a7,, ...,x„) -tt: a,, ..., i2„_,,(^,, . .., cr„)=: a (Q) O, (j?, , .... a;„) = «,,... , 0„_<,(.r, , . . . , a"„) = a„_,', n—p 1 (') Comparer KiLLiNfi, Math. Ann., t. XXXIV, p. Sy, et Cartan, Thèse de doctorat, p. 52 : leur définition de la décomposition est diflerente. (^) Nous ne considérons dans ce qui suit que des groupes contenant la transforma- tion identique. (^) Il en résulte notamment la possibilité de former, pour chaque groupe de Lie à au moins deux paramètres, deux suites au moins analogues à celles du Jemme II et du théorème I de la précédente Communication. (') Il suffit de remplacer dans les démonstrations les produits et quotients par des sommes et différences. ( i538 ) la condition nécessaire et suffisante pour que V ensemble des multiplicités géné- rales Çl, permutées avec une d'elles Q„ par les transformations de (Po). forme une multiplicité d'une division de l'espace x,, ...,x^ invariable par G, est que (Po) et (Qo) soient échangeables, (\\) et (Q„) étant formés respective- ment des transformations de G qui laissent invariables les multiplicités P„ et Qo de V et Q contenant un même point -r.,, de position générale. La division a p ^q — s degrés de liberté, r — n -- s étant l'ordre du groupe commun | à (Po) et (Qo). » Ce théorème comporte une interprétation géométrique; la voici pour l'espace ordinaire : » Corollaire. — Étant donné un groupe G transitif entre les trois variables x,y, z qui laisse invariables les deux systèmes de courbes (P) Q,{x,y,z.)=-x,, ii.,(x,y,z.)=^ 0L2, (Q) 0,(x,y,z) -^a,, 0.fx,y,z)^=ai, la condition nécessaire et suffisante pour que l'ensemble des courbes Q per- mutées avec une d'elles Qo rencontrant Po par les transformations de (Po): ou encore pour que l'ensemble des courbes Q qui rencontrent la courbe Po de P forme une surface appartenant à un système simplement infini de sur- faces formant une division de l'espace invariable par G, est que les groupes (Po)et(Qo) soientéchangeables,(P„) et (Qo) étant formés respectivement des transformations de G qui laissent invariables les courbes Po et Qo- i) Le théorème précédent comporte encore une interprétation dans la théorie des systèmes d'équations aux dérivées partielles. M Théorème VI. — Tout étant posé comme au théorème V, st ^^'^ \ Z, :o, ..., Z,^o sont les systèmes complets d'équations linéaires aux dérivées partielles qui défi- nissent deux divisions P et Q invariables par le groupe transitif G, la condition nécessaire et suffisante pour que l'ensemble des équations {i) forme un système complet est que (Po) et (^Ç^^) soient échangeable s. Ce système complet est formé de p -\- q — s équations indépendantes si r - n - s est l'ordre du groupe commun à ( Po ) ei ( Q^ ). » Théorème VII. — Un groupe G dont tous les sous-groupes sont deux à deux échangeables est intégrable. » ( '339 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration de l'équation ^u ~. fu. Note de M. J.-W. Lindeberg, présentée par M. Picard. « Soient c la circonférence d'un cercle C de rayon R ayant l'origine pour centre, f une fonction donnée de x et y, et <ï>c une fonction définie en tout point de c. Désignons encore par p et cp les coordonnées polaires d'un pointa-, y, et faisons les hypothèses suivantes : » 1° La fonction /est continue et admet une limite inférieure positive et non nulle dans C ; » 2" Elle possède des dérivées partielles des trois premiers ordres, finies et continues dans C, le contour compris; » 3° La fonction O^ admet des dérivées des deux premiers ordres par rapport à <ï>, finies et continues. » Cela posé, nous allons montrer c\\\on peut trouver une fonction V de X et y, finie et continue ainsi que ses dérivées partielles des deux premiers ordres dans C, et satisfaisant aux conditions dS AV=/VdansC, -r- — $c sur c, dN -j- désignant la dérivée de V prise dans la direction de la normale intérieure. ■■> Soit u. la fonction satisfaisant aux relations Af<, ~~/W| dans C, w, -= i sur c, du y dn et désignons par k le minimum du module de -i-!- sur c; on démontre que k > o. » De cette inégalité on conclut que, u étant une intégrale de l'équation Lu - fu et M désignant le maximum du module de u sur c, il existe deux constantes positives a et -/), telles que (a) Jm(R - S«, D'après la théorie précédemment rappelée, si l'on fait tourner le disque très rapi- dement, puis qu'on le charge, le courant de convection ainsi créé induira un courant dans la bobine B. Pour rendre cet effet plus facile à observer, un commutateur pro- (') Pogg. Ann., t. CLVIIl, p. 487, et American Journal, année 1878, p. 3o. ('-) Philos. Magazine, 5» série, t. XXVIl, p. 445. (') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. lôi (année 1889). ( -546 ) duit plusieurs fois par seconde la charge et la décharge du disque et, en même temps, permet de n'envoyer dans le galvanomètre que les efTets dus soit à la charge, soit à la décharge. On doit ainsi observer, au lieu d'une impulsion, une déviation permanente. Fis. I. im^^^^ Kriielle aux -J^ des dimension? réelles Si Ion vient à rendre la chnige égale et de signe contraire, on observera une déviation en sens inverse et double de la première. » Une spire témoin, fixée dans l'appareil, permet de faire agir sur la bobine B, par le simple jeu d'un inverseur, un courant de conduction interrompu par le même com- mutateur f|ue celui qui charge le disque. On peut ainsi comparer à chaque instant i 1 -s ' -^ T3 ^ 5 = ° ° "2 S-, 2 S = = •= o. a o o 5 S ^^ M i. i t. Q a ( i5/»8 ) l'effet d'induclinn du disque tournant à celui d'un courant de conduction d'intensité égale à celle calculée pour le courant de convection. » Trois séries d'expériences ont été effectuées. » Dans la première, le disque était en aluminium de ^\ de millimètre d'épaisseur. II n'était recouvert d'aucun diélectrique. Les faces de fonte en regard étaient recou- vertes de plateaux de verre gomme-laqué de 2™"' d'épaisseur. Les données et résultats furent les suivants : Potentiel de charge. Densité superficielle. Nomb par re de tonrs seconde. I )év ialion calculée. observée V. 5. N. ô. ô'O- TOllS C.G.S. mm mm 45oo 5'7 100 37,2 2,0 5 100 6,5 100 42,7 1 ,5 5 100 6,5 120 5. ,3 1,8 1) De ce résultat on pourrait conclure ou bien qu'il n'y a pas d'effet magnétique dû à une charge en mouvement, ou bien que le conducteur n'entraîne pas sa charge avec lui. )) Une deuxième série d'expériences fut alors faite avec un disque d'aluminium de ,nim d'épaisseur, recouvert de membranes minces de caoutchouc, les couronnes de Ibnte n'étant garnies d'aucun diélectrique. Voici les données et résultats de cette série : V. a. N. 5. S' ('). YOllS 45oo c.r..s. 3,4 100 mm 22,3 mm 3,0 5 100 3,8 100 25,3 2 ,2 5 100 3,8 120 3o,4 2,2 » Ce résultat pouvait avoir la même conclusion que précédemment pour l'effet ma- gnétique, ou bien on pouvait en conclure ([ue ni le conducteur ni le diélectrique n'entraînent dans leur mouvement la charge électrique manifestée à leur surface de séparation. » Je fis enfin une troisième série avec un disque d'ébonite de 2""" d'épaisseur, doré suivant trois secteurs parfaitement isolés les uns des autres, et recouverts d'une mem- brane mince de caoutchouc, les couronnes de fonte étant nues. Les données et résul- tats ont été : V. TOllS 45oo 5 100 4,3 5 100 100 100 120 0. mm 25,9 29,4 35,2 mai O 4 3,2 « Dans celte troisième série il est certain que chaque secteur entraîne avec lui sa charge. On a vérifié d'ailleurs expérimentalement qu'aucune charge ne passe, par suite de la rotation, d'un secteur sur l'autre. (') Les déviations 0' sont dues aux déplacements du zéro pendant la durée d'une expérience. Ces déplacements, inévitables avec un galvanomètre très sensible, sont d'ailleurs sans relation de sens avec celui attendu. ( i549 ) » Il semble donc que le mouvement d'un corps électrisé ne produit pas d'effet magnétique. » ÉLECTRICITÉ. — Oscillumètre balistique. — Mesure de la quantité d'électricité et de l'énergie électrique distribuées par courants continus ('). Note de MM. A. et V. GuiLLET, présentée par M. G. Lippmann. « Une aiguille aimantée, légèrement déviée de sa position d'équilibre, oscille de part et d'autre de cette position avec la période (•) T = 2.y/- A_ IVÎH" » Dans le cas d'une pièce de fer doux mobile à l'intérieur d'une bobine fixe parcourue par un courant d'intensité convenable I, on a MH = ^I-. » Il en est de même si l'on substitue au fer doux une bobine excitée par le courant I. » Dans ces deux cas, la formule (r) donne IT = const. » Il suffit d'enregistrer le nombre des oscillations de l'organe mobile, chassé de sa position d'équilibre dès qu'il s'y rend, pour obtenir un nombre proportionnel à la quantité d'électricité fournie par la source pendant le même temps. « Ces dispositifs sont respectivement ceux des compteurs de M. Vernon- Bo}'s(i882) et de M. Blondlot (1897). » La présence d'un radical dans la formule (i) ne permet pas de compter de la même manière l'énergie fournie, » Pour s'affranchir de cette restriction, il faut libérer l'équipage de toute force continue et le déplacer par impulsion. » Soit, en effet, un cadre C, de surface S et de moment d'inertie A par rapport à l'axe de rotation ZZ', placé dans un champ magnétique dont la composante utile est 9. En désignant par i l'intensité du courant dans le (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. G. Lippmann, ( i55o ) (Jadre à l'inslanl t et par - la durée très petite de son développement, on a Awfl = S(p / idt, tD„ est la vitesse angulaire avec laquelle le cadre est chassé de ['unique position pour laquelle son circuit est fermé. M Le régime variable étant défini par l'équation la vitesse angulaire de l'équipage a pour expression /• étant une constante. )) L'angle a est parcouru par l'équipage dans le temps » Par suite, (3) çl6 = const. En conséquence, chaque fois que l'équipage parcourt l'angle a, : 1" une même quantité d'électricité est fournie par la source si (^ =^ const. ; 2° une même quantité d'énergie est fournie par la source si ç est proportionnel à E, force électromotrice d'utilisation. » On réalise le premier cas en produisant le champ au moyen d'un aimant et le second en produisant le champ au moyen d'une bobine placée en dérivation sur les bornes d'utilisation. » Pour que l'équipage se maintienne en mouvement, nous l'avons constitué, dans notre modèle d'essai, par deux contours identiques ayant une extrémité commune reliée à l'un des pôles de la source. Les deux autres extrémités a, b sont disposées de part et d'autre d'un contact fixe c relié à l'autre pôle de la source. Les fils a et 6 prennent, alternativement, contact sur c et chaque fois l'équipage parcourt l'angle imposé a. » Lorsque le cadre est dans le plan de symétrie, les contacts a et 6 sont équidistants de c. » En enregistrant le nombre des contacts, ce qui est facile, puisque l'organe compteur peut être placé sur le fil qui relie la source au vibrateur. ( ,55. ) on obtient nn nombre proportionnel soit à l'énergie, soit à la ([uantité d'électricité versées par la source dans le circuit d'utilisation. » Il est évident que l'on peut produire l'impulsion par voie d'induction, La formule de l'appareil ('i) s'établit alors comme précédemment. » CHIMIE MINÉRALE. — Sar lin mode de décomposifion de quelques perchlorures métalliques ( ' ). Note de M. OEciisneis de Comxck. « En cherchant à purifier le chloroplatinate et le chloraurate d'une base organique au moyen du noir animal, j'ai été amené à faire quelques obser- vations qui sont du domaine de la chimie minérale; je demande à l'Aca- démie la permission de les lui communiquer. » I.a décomposition du chlorure d'or, mélangé à d'autres sels métal- liques, par le charbon, a été indiquée par un chimiste américain qui a pris un brevet. M. G. Rœnig (^Chemical News, t. XLV, p. 21 5) a étudié le phé- nomène, et en a recherché les causes. » J'ai expérimenté d'abord avec le trichlorure d'or seul. Sur un enton- noir de 8*^^'" à 10^'" d'ouverture, je place un fdtre aux trois quartsrempli de noir animal préalablement bien lavé et desséché. » Je jette sur ce noir animal la quantité d'eau distillée nécessaire pour l'humecter; ensuite, je fais passer une solution aqueuse étendue de chlo- rure d'or. La filtration a été répétée trois fois. Le filtratum essayé par H- S n'a pas donné de précipité; avec AzO'Ag, il y a eu précipilalion de chlo- rure d'argent. )> Si l'on fdtre la solution de chlorure d'or sur du sable fin, préala- blement lavé, on ne constate aucune décomposition. La filtration sur du coke pulvérisé et renfermant encore des grains, sur du coke tamisé et en poudre extrêmement fine, ou sur delà sciure de bois, amène aussi la décomposition plus ou moins ra[)ide de solutions étendues de trichlorure d'or. La brique pilée finit par absorber totalement, ou presque totalement, AuCl% dans les mêmes conditions. » J'ai constaté, en outre, que le tétrachlorure de |)latine et le perchlo- rure de fer, en solutions aqueuses étendues, sont décomposés par le noir animal. Les expériences ont été menées comme pour le chlorure d'or. » Enfin, j'ai fait un grand nombre d'expériences avec des solutions (') Iiistilul de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXX.X, N" 23.) '2.0y. ( i552 ) aqueuses étendues de Ni Cl%CoCl=, FeClMVInCl=, ZnCP, CuCl=, MgCP ; j'ai fait varier les conditions expérimentales ; j'ai pris des solutions étendues, mais de concentrations variables, j'ai augmenté la proportion de noir animal, etc. ; je n'ai jamais pu constater de décomposition ( ' ). » Conclusion. — Les expériences par lesquelles il est établi que le per- chlorure de fer est décomposé, tandis que le chlorure ferreux ne l'est pas, me paraissent présenter un certain intérêt, parce qu'il y aura là, peut-être, un caractère différenciel entre les perchlorures et les chlorures au mini- mum. C'est dans cette direction que je me propose de continuer mes re- cherches. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les conditions de stabilité du pouvoir rotatoire. Note de M. J.-A. Le Bel, présentée par M. Armand Gautier. « Il est aujourd'hui hors de doute que l'existence du pouvoir rotatoire dans un composé chimique est intimement liée à la disposition dissymé- trique de radicaux différents unis à un atonie central au moins létravalent. Cette notion, que M. Van t'Hoff et moi avions appliquée au carbone en 1874. 3 reçu d'innombrables vérifications (-). On a toujours reconnu que les objections reposaient sur des faits inexacts. Pour l'azote, élément pen- tavalent, j'ai établi en 1891 que le pouvoir rotatoire pouvait se produire dès que les cinq radicaux qui lui sont unis différaient entre eux. Enfin, MM. Pope et Peachey ont réalisé un dérivé actif de l'étain, élément tétra- valent comme le caibone. )) Il est toutefois hors de doute que l'activité optique n'a pu être mani- festée dans certains composés de l'azote uni à cinq radicaux différents. C'est que celte condition est nécessaire, mais non suffisante; il faut, en plus, que la forme géométrique dissymétrique soit stable, sinon le corps droit se change en corps gauche jusqu'à disparition du pouvoir rotatoire par racémisation. Il était donc nécessaire, après avoir étudié la géométrie de la molécule, d'en aborder la statique. (') Si l'on filtre, sur du noir animal sec. une solution légèrement clilorhydrique et fraîcliemenl préparée de SnCI-, ce sel est transformé en oxyclilorure, qui est d'abord entraîné partiellement, puis complètement retenu par le ciiarbon. (-) On a compté 52 séjiarations d'acides organiques et \o de bases par les trois méthodes de Pasteur; en outre, 11 corps se dédoublent par cristallisation. ( i553 ) » J'ai exposé en 1890 ( ' ) que la stabilité de la position des radicaux se trouve le mieux réalisée quand ceux-ci arrivent à se toucher dans la molé- cule et, pour ainsi dire, à se caler entre eux. On doit donc s'attendre à voir la stabilité augmenter : 1° quand l'attraction de l'atome central rapproche plus fortement les radicaux les uns contre les autres, c'est-à-dire quand l'élément central autour duquel se groupent les radicaux jouit vis-à-vis d'eux d'une forte affinité chimique; 2° quand ces radicaux augmentent de volume. » Il est facile de donner la preuve de ces deux conclusions en passant en revue les corps actifs connus : » 1° On sait que les affinités chimiques du carbone sont beaucoup plus vives que celles de l'azote, aussi la condition carbone asymétrique, c'est- à-dire uni à quatre radicaux différents, est-elle non seulement nécessaire mais même suffisante à la température ambiante tandis qu'il n'en est pas de même pour l'azote où cette condition de l'asymétrie ne suffit pas tou- jours; M 2" En ce qui concerne l'influence du volume des radicaux sur la stabi- lité nous voyons que si le carbone central est uni à de petits radicaux tels H I que H et OH, comme c'est le cas pour l'acide lactique CH^ — C — CO'H, OH on a des corps dont le pouvoir rotatoire disparaît facilement tandis que H I l'acide valérianique : CH' — C -- CO-H se racémise bien plus difficilement. C-H-^ 1) Etendant cette notion à l'azote j'ai pensé que, si le chlorure d'ammo- nium substitué H ClAzC»H"' = Cl.Az CH' C^H^ C'H' n'avait pu être dédoublé en corps actifs, cela tenait au volume trop faible des radicaux et j'ai conclu que l'activité optique pourrait être mise en évi- dence dans les termes supérieurs de la série. C'est ce qui arrive, en effet, si l'on substitue un méthyle dans chacun des radicaux ci-dessus; le sel .(') Bull. Soc. chinu, 3= série, t. III, p. 788. ( «554 ) ClAzC'"H-^ ainsi oblenu présente non seulement l'isomérie optique mais l'isomérie chimique, en un mot il se comporte comme un corps dont les éléments conservent leurs positions relatives fixes. » Enfin si l'on prend des radicaux encore plus élevés, comme l'ont fait récemment MM. Pope et Peachey, on obtient une base à l'j carbones, base aussi stable que les corps actifs carbonés et qui non seulement manifeste lesisoméries chimiques et optiques, mais aussi dans laquelle ces dernières se conservent dans les sels doubles et dans la base libre (hydrate d'ammo- niaque) tandis que, dans les corps à lo atomes de carbone que j'ai étudiés, plusieurs de ces composés perdent leur pouvoir quand on les produit aux dépens du chlorure actif. » On sait que les radicaux, qui se groupent autour de l'atome central, développent, en se rapprochant, un certain nombre de calories qui se confondent, dans les mesures thermiques, avec la chaleur due à leur affi- nité pour cet atome; celle-ci n'est donc pas seule en jeu et suivant que les radicaux sont de nature à s'attirer plus vivement, celte force exercera une perturbation plus grande. On peut donc s'attendre à voir l'équilibre dé- rangé si l'on introduit dans la molécule un radical nouveau possédant des affinités plus puissantes ou notablement différentes de celui qu'il remplace. » Je viens de rappeler combien l'alcool amylique jouit d'un pouvoir solide. J'avais obserA'é, dans le temps, que l'on n'arrive à le faire dispa- raître qu'en chauffant à 25o° cet alcool sodé. J'ai depuis étudié l'action du sodium à des températui'es plus basses : » Dans un alcool donnanl dans le tube de aa"^™ une rotation de — 8°48'i'ai intro- duit 2 poui' 100 de sodium en refroidissant avec soin ; par l'effet de la réaction, il y a eu perte de pouvoir, car le même alcool régénéré en distillant avec une grande masse d'eau, puis séché sur le carbonate de potasse, ne marquait plus que — 8° 19'; c'est à ce cliiffie qu'il faut comparer ceux fournis par des portions chauffées eu vases scellés durant quarante-huit heures : Alcool non chauffé — 8- '9 » chauffé à 5o° ^8. i » » 1 00" — 4 • 8 » » I Se" — o . 47 » Il ■100" o )i Un exemple du même ordre a été donné par M. Wahlen. \Ln lemplaçant dans l'acide malique CO'-ll — CIP — U.C. 011 — CO^H l'oxhydrile combiné au carbone asymé- trique par le brome, il a obtenu l'acide bromo-succinique COMl — CH2 — H.C.Br — COM^, lequel perd son pouvoir spontanément à la température du laboratoire. ( i555 ) « Dans ces deux exemples, la masse, unie au carbone asymétrique, avait pourtant été notablement augmentée, et cependant les radicaux ont per- muté entre eux : ce n'est donc pas l'inerlie qui les fait tenir en place. » J'ai voulu comparer la vitesse de racémisation de ces corps carbonés avec celle d'un corps renfermant de l'azote asymétrique, et j'ai chauffé à diverses températures pendant une heure quarante-cinq minutes le chlo- rure de la base ammoniacale dont j'ai parlé plus haut (Cl AzC'H''') à des températures variables; les résultats ont été les suivants : Clilorui-e initial (o",5o) ... .. ... — 2°33' Chauffé à So" — 2° 28' Le même, chauffé à 100° — 2° 20' » ]/expérience n'a pu être poussée plus loin, parce que le liquide se colore; elle suffit pour montrer que l'instabilité de ce composé est compa- rable à celle de l'alcool amylique sodé. » En résumé, si, au lieu d'opérer avec ces corps à la température habi- tuelle, on o|)érail au voisinage de 100°, on verrait que quatre radicaux dif- férents unis au carbone seraient nécessaires, mais non plus suffisants, pour faire apparaître le pouvoir rotatoire dans l'alcool amylique sodé et dans l'acide bromosuccinique, parce que ces corps se racémisent et présentent dans ces conditions, à la façon des corps azotés actifs, une remarquable instabilité. D'autre part, à la condition de ne pas introduire d'atomes d'une espèce nouvelle, on augmente toujours la stabilité en augmentant le volume des radicaux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dihydroxylates. Noie de M. de Forcrand. « I. J'ai fait agir l'eau oxygénée étendue (H^O^ = 8''' ) sur les bases al- calines dissoutes (i™°';= 2'"), vers -h i5° .■ 5o^^f/e. Difféi-ence. H^O^-f-SNaOH 11^0^-4- 2NaOIi 2rFO^+2NaOH SH^O^-l-iNaOH 4H^02+2NaOH 6H-02+2NaOH Cal 5,829 -t-0,008 5,821 10,666 11,575 12,192 +4,845 +0,809 +0,617 12,696 +o,5o4 ( i556 ) Potasse. Différences. H^0=H-2K0H -}- 6,123 j +45,0 2H=0'^ 2KOH 4-10,633 3H'-02-h2KOH +11,124! +0'49' Lilliinc. H-0°-4-2LiOH ^6,533/ +4,826 2H2 0''-i-2LiOH -10.359* 3H''02+2LiOH ^io,364 j +o,oo5 Ammoniaque. H-0^+2AzH*0H..' +0,589) ^ atPO^+aAzH'OH +i,o53i '"-464 Moiiométhrlaminc . H^O^-i-aCH^Az -r 3,584 I ,., aH^O^+aCH'Az + 4,o48 ( -^•>4b4 » Vaniline (2 mol. = 8'" ) ne donne |)as de réaction immédiatement ni avec H^O-, ni avec 2H-O', mais le liquide se colore en brun au bout de quelques heures, sans dégagement de gaz. » Ces quelques nombres donnent lieu aux remarques suivantes : » 1° Tandis qu'un excès de base (NaOH), ajouté au système (H=0^ + 2NaOH), ne dégage pas de chaleur, un excès de H'O^ produit un efïet thermique appréciable, soit pour former d'abord 2H-O--}- 2 NaOH, soit H-0= + NaOH, ce qui est naturel ( '), soit même au delà, du moins pour la soude et la potasse. La lilhine, au contraire, n'est plus sensible à l'action de cet excès de H-Q- à partir du système H-0" + LiOH. Les deux bases alcalines NaOH et KOH donneraient donc des sels acides assez stables en disso- lution. {') Probablement les composés Na-0-,H-0-, K-OSH^OS Li'O-.H^O- analogues aux combinaisons GaO-,H''0- et BaO'-,H^O- qui ont aussi une certaine stabilité à l'état dissous. ( '557 ) » 2" L'ammoniaque fournit des nombres extrêmement faibles, ses sels se dissociant presque complètement, tandis que la monométhyiamine, qui est ordinairement à peine plus basique que l'ammoniaque, fournit des sels plus stables. Il est remarquable aussi que l'aniline soit sans action, du moins immédiatement. D'ailleurs, les sels formés par ces bases azotées et l'eau oxygénée pourraient être considérés comme les hydrates de l'hy- droxylamine, des hydrazines et de l'hydrazobenzol, de sorte que la réaction ne serait pas une simple neutralisation. » IL Dans tous les cas, les résultats précédents peuvent être mis sous la forme suivante : Moyenne. i H^O^+NaOH =NaO-0H +5,333) ^""■^^ / NaO-OH + NaOH r^NaO-ONa -t-o,488 | "'"^'S'*' p, ( H^O^ + KOH =.KO-OH +5,3i6 / , ^ ^'''"''' ) CO-OH + KOH =KO~OK +0,807 j +^'°'^' ,.„. ( H=0'--hLiOH ^LiO-OH +5,680) „ . ^ ^"^ ( LiO-OH + LiOH .^LiO-OLi +o,853 j ^-^'^^z i H^O= + AzH'OII -AzH»0-OH +0,027) ^"^'"""■'^"'^ ( AzH*0-OH + ÂzH'OH ^AzH'0-OAzH' +0,062 \ +°''9^ .... ( H^O^+CH'Az -CH=AzOH-OH +2,024) Monométhyiamine. j r^,,= . r\ii /-mj r-u-, i r^ti- a /->tt /-inr-n.!. ^^ • +1,202 -' ( CH^AzOIl — OH + GH'Az = Cn^AzOH — OIICH^Az. . . +o,56o ) ' ' ^ nombres auxquels on peut joindre ceux que j'ai déjà publiés pour la chaux et la baryte : Moyenne. 1h-^0^ + ^ =ÇaQ_Qj^ +3,7,0) Chaux : 1 2 2 ' \ CaO = 25i" j Ca ^H _^ ^aO ^ ;H.,98o -— O — OH H ^ — — OaO- +o,25o I ,.,^» BaO Ba ^ ^„ ', , H^O^M :=_0-0H H-3,900 Baryte : j 2 2 ( BaO:=6'i' J Ba_ „„ BaO „_, ,_ +2, '75 — O — OHh =^BaO- +0,450 » Sous cette forme, l'on a immédiatement la chaleur de neutralisation successive et moyenne, par les différentes bases solubles des deux fonc- tions de l'eau oxygénée, ce qui conduit aux considérations qui suivent : » 1° Ces nombres sont faibles, étant compris entre ceux que donne le glycol ( + o, 28 et + o, 12, moyenne + 0,20 pour la soude), et ceux des diphénols ( + 6,3 et +1,4. moyenne +3,85 pour la pyrocatéchine). L'analogie apparaît en particulier entre l'eau oxygénée et la pyrocatéchine, ( i558 ) soit pour la valeur absolue des nombres de neutralisation, soit pour l'iné- ealité des deux valeurs mesurées successivement. Dans l'un comme dans l'autre composé, les deux fonctions OH sont voisines, tandis que les deux autres diphénols isomères donnent des chaleurs de neutralisation succes- sives presque identiques. » 2° Un autre fait qui rapproche l'eau oxygénée des phénols en géné- ral est la faible chaleur de neutralisation par l'ammoniaque. 3° Si l'on admet que la chaleur de dissolution et la chaleur de fusion de l'eau oxygénée sont sensiblement nulles, en vue d'une première approxi- mation, on peut calculer la valeur thermique de la réaction H - 0= sol . + Ni\- sol . = H gaz -f- Na' O" sol . , car nous connaissons la ciialeur de dissolution de Na-'O" dans 2HCI dis- sous ( + 41.81), la chaleur de neutralisation de la soude par H Cl dissous (-1-13,70), et la valetu' de la réaction Na- -h Aq [-1-84,80 (') d'après M. Joannis]. » Le calcul donne alors : rr^O^sol. + l\a-sol. z= H gaz -t- Na=0-'sol ■7oC-',39 soit, poin- la valeur acide moyenne de chacun des hydroxvles de l'eau oxvsénée solide : •XCal 19- )) Ce nombre est précisément inlcruiédiaire entre celui de l'eau +31*^"', 19 et celui de la pyrocatéchine -l- 38'"''', 34, comme le faisait déjà supposer la comparaison des chaleurs de neutralisation. Il est vrai que j'ai négligé dans ce calcul à la fois la chaleur de fusion et la chaleur de dissolution de l'eau oxygénée, données actuellement inconnues. Il est probable que cette double correction aurait pour effet de diminuer le nombre + 35^"', iq de jCai^ ,Cai 5^ f.Q q„j foiiriurait une valein- voisine de -+- 34^"' pour l'acidité de OH. .. (') En adoptant (léfinllivenient celte valeur (voir Comptes rendus, t. C\\\ III, p. iSao), on doit retrancliei- ()'''',68 de tous les nombres que j'ai publiés depuis dix- huit ans pour exprimer la valeur acide des différents composés. ( '559 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Hydrogénation de l'acétylène en présence du cuivre. Note de MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. « On sait que M. Berthelot a depuis longtemps déjà réalisé l'hydrogé- nation de l'acétylène en chauffant le mélange des deux gaz à une tempé- rature inférieure au ramollissement du verre : la réaction obtenue est limitée et conduit à des équilibres définis plus ou moins complexes. » Dans une Note publiée Vax\r\éeàe,rnibre {Comptes rendus, t. CXXVIII, p. II 73), nous avons indiqué que le nickel réduit réalise dés la tempéra- ture ordinaire la combinaison de l'hydrogène et de l'acétylène : à côté des gaz obtenus qui sont surtout forméniques on recueille des produits liquides, de constitution analogue à celle de certains pétroles naturels. » D'autre part nous avons fait connaître {Société chimique, séance du 12 mai 1899, puis Comptes rendus, t. CXXX, p. 25o) que l'acétylène, dirigé sur du cuivre métallique au-dessus de 180°, subit une condensation rapide : le produit principal est un hydrocarbure solide très condensé, le cupréne, dont la formation avait été, il y a quelques années, entrevue parErdmann et Kothner, qui l'avaient considéré comme im composé organométallique du cuivre {Zeitsch. fiir anorg. Chemie, t. XVIII, p. 48). » En présence d'hydrogène, le phénomène change de nature. » 1. Sur du cuivre récemment réduit par l'hydrogène et refroidi dans ce gaz, on dirige un mélange convenablement réglé d'acétylène et d'hydrogène en excès. A froid on n'observe aucune réaction permanente. Mais avec du cuivre très léger d'aspect violacé, obtenu en réduisant lentement par l'hydrogène au-dessous de 200° de l'hydrate cui- vrique noir, la combinaison commence nettement vers i3o° : il y a dégagement notable de chaleur, et la vitesse du gaz qui sort du tube est ralentie beaucoup, sans que l'aspect du cuivre soit sensiblement modifié. » Citons une expérience (') : ce Vitesse de l'hydrogène gS par minute. Vitesse de l'acétylène 26 » Somme des gaz qui arrivent 119 par minute. Vitesse du gaz qui sort 69 » » La diminution de volume est de 5o^'=, soit près de deux fois celui de l'acétylène. (') Le cuivre occupait dans le tube une longueur d'environ 35''™. C. H., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 23.) 2o3 ( i56o ) » Le gaz dégagé renferme : Acétylène Traces (non dosables) Carbures éthyléuiques supérieurs 2,7 Éthylène 1,1 Elhane 17,8 Hydrogène 47 > 4 Total 69,0 « La réaction serait donc formulée : 93H2+26C'-H==:47,4H-+i7,8C^H6-i-i,iC/H*-f-2,7G«H2«. En comptant comme propylène, ce qui n'est certainement pas tout à fait exact, les carbures éthyléniques supérieurs absorbables immédiatement par l'acide sulfurique, on voit qu'il manquerait au second membre de l'équation 6G + i3,8H, qui repré- sentent la matière efl'eclivement condensée dans les parties froides du tube sous forme de liquides incolores, forraéniques et surtout éthyléniques. » Avec du cuivre plus compact, préparé en réduisant rapidement par l'hydrogène (avec incandescence) de l'oxyde anhydre, la réaclion ne se produit nettement qu'à partir de 180°, et se poursuit dès lors dans des conditions identiques. » 2. Si l'on accroîr dans le mélange la proportion d'acétylène, tout en la mainte- nant inférieure à celle de l'hydrogène, on constate que, dans les gaz obtenus, la dose d'éthane diminue, celle des carbures éthyléniques augmente. Dans une expérience effectuée à 170° sur un mélange de 2 volumes d'hydrogène avec i volume d'acétylène, on a obtenu un gaz qui contenait pour 100 : Acétylène Traces (non dosables) Carbures éthyléniques supérieurs i5,o Ethylène i3,4 Ethane 12,9 Hydrogène 58,7 M Les produits liquides sont plus abondants et contiennent une faible proportion de benzine. » 3. En augmentant encore davantage la proportion d'acétylène, on voit s'intro- duire nettement l'action spéciale du cuivre sur l'acétylène. Le cuivre commence à foi- sonner avec formation de cuprène : le ralentissement du gaz est plus marqué parce que la plus grande partie de l'acétylène se transforme en produits liquides ou solides. C'est ce qui avait lieu dans l'expérience suivante efl'ectuée à i5o" avec des volumes à peu près égaux des deux gaz : ce Vitesse de l'hydrogène 2io en dix minutes Vitesse de l'acétylène 190 « Somme des gaz à l'arrivée 4oo en dix minutes Vitesse du gaz qui sort 120 » ( i56i ) qui contiennent : Acétylène 2,4 Carbures éthyléniques supérieurs ( ' ) '8,4 Ethylène 33 , i Ethane 2,0 Hydrogène 64 , i » Le sjstème initial, savoir 210 H^ + 190C-H', a fourni, à côté de 120 molécules de gaz, une grande quantité de produits condensés, qui correspondent à 23oC-(-4i2H, et qui, pour plus des deux tiers, sont formés de carbures éthyléniques et aromatiques liquides verdàtres, et, pour le reste, de cuprène solide. ') On voit que, malgré la lenteur du courant gazeux et la longueur de la colonne de cuivre, beaucoup d'hydrogène est demeuré inutilisé, en pré- sence de proportions importantes de carbures éthyléniques. La dose d'élhane, qui est très faible dans ce cas à ijo", devient bien plus impor- tante aux températures supérieures à 200°, ce qui paraît indiquer qu'au- dessus de cette dernière température le ctn'vre est capable dé réaliser l'hydrogénation des carbures éthyléniques. C'est en effet ce qui a lieu, ainsi que nous aurons l'honneur de l'incHquer dans une prochaine Com- munication. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des combinaisons organo-métalliques cuivreuse?, et mercureuses de la diphènylcarhazone . Note de M. P. Cazexeuve, pré- sentée par M. Armand Gautier. « Dans une Note précédente, j'ai appelé l'attention de l'Académie sur des dérivés métalliques de la diphénvlcarbazone correspondant à la for- mule générale CO\ . . ^-.t,.; 0 \Az = Az — CH^ » En se plaçant dans certaines conditions, on peut également obtenir les dérivés cuivreux et mercureux correspondant aux formules /AzCu - AzCu - C« H' /AzHg -Azhg - C^W ^^\Az = Az-C''H^ ^^ ^^\Az = Az-Cni^ lesquels perdent assez facilement leur métal en se transformant en carbo- ') La vapeur de benzine est comprise dans cette valeur. ( i562 ) diazide, COC _. _r«H^' *'*^''P^ ^"' n avait pas encore ete isole. E. Fischer a seulement signalé la sulfocarbodiazineCS /AZ: \Az: :AZ :AZ- » A. Diphénylcajbazone ctiiçreuse. — Elle se prépare en versant une molécule de diphénylcarbazide symétrique en solution alcoolique dans une solution aqueuse de deux molécules d'acétate de cuivre. Le précipité d'aspect violet foncé, à reflets mor- dorés, est recueilli sur un filtre, puis lavé rapidement à l'eau distillée glacée et desséché dans le vide. Même au-dessous de ioo° à l'étuve, il se décompose avec explosion. » Le cuivre dosé par voie électrolytique et l'azote par un Kjedhal, vu l'impossibilité de comburer ce corps par les méthodes ordinaires, correspondent à la formule : r "I ,/AzCu — AzCuC«H5 \Azzz:Az-C«H^ » Ce corps se forme d'après l'équation : CO = C0 /AzH-AzH — CH' \AzH — AzH— C«H'^ "^ 1 AzGu— OH* L. /AzC \Az = AzC«H* 2[(CMP0^)-^Cu] » Cette diphénylcarbazone cuivreuse est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, l'éther, la benzine, le sulfure de carbone, mais surtout dans le chloroforme. Cette solution chloroformique violette éclatante s'altère spontanément, surtout avec le con- cours d'un peu d'alcool. 11 se dépose du chlorure cuivreux en même temps qu'il se forme de la carbodiazide signalée plus haut. En évaporant à siccité la solution chlo- roformique devenue verdàlre, puis reprenant par de l'eau distillée chaude, on sépare la carbodiazide cristallisée, qu'on purifie par cristallisation au sein de l'alcool. » J'ai remarqué que cette diphénylcarbazone cuivreuse s'altère spontanément avec le temps au contact de l'air et de l'humidité. Elle devient partiellement insoluble dans ses dissolvants habituels auxquels elle donne, non plus une teinte violacée, mais une teinte verdâtre. » Elle s'attaque violemment par l'acide azotique. Au contact des acides sulfurique et chlorhydrique concentrés à froid, elle subit un dédoublement intéressant dont je poursuis l'étude. » La diphénylcarbazide, dissoute dans l'alcool, en raison de la production de cette diphénylcarbazone cuivreuse d'une coloration violette intense, est un réactif très sen- sible des sels cuivriques qui dépasse la sensibilité du ferrocyanure de potassium. Toutefois, il est indispensable d'opérer en milieu neutre. » B. Dipiténylcarbazone mercureiise. — La diphénylcarbazide donne avec l'acétate niercurique un dérivé mercureux analogue au dérivé cuivreux. On le prépare en ver- sant une solution alcoolique de diphénylcarbazide (128'' dans Soos"' d'alcool à 98°) ( i563 ) dans une solution aqueuse de 3i8'',8 d'acétate mercurique en 2''' d'eau distillée. 11 se forme un précipité bleu intense qui reste partiellement en solution à la faveur de l'acide acétique libre. Quelques gouttes de soude rassemblent le précipité qui est lavé, recueilli et séché dans le vide. Il correspond à la formule : /AzHg-AzHg-C»H= ^^\Az = Az.C''H» et se forme en vertu d'une équation semblable à celle du dérivé cuivreux. » Ce dérivé inercureux est plus stable que le dérivé cuivreux. ; il est moins oxy- dable et fait explosion à une température beaucoup plus élevée. 11 est insoluble dans l'eau, mais se dissout en bleu dans l'alcool, l'éther, la benzine. 11 se dissout très bien dans le chloroforme; cette solution est moins altérable que celle du composé cuivreux. Au sein de la benzine, le corps s'altère; peu à peu la solution jaunit; il se forme de la carbodiazide. >i La diphénylcarbazide est un réactif extrêmement sensible des sels de mercure à acides organiques et du nitrate de mercure; elle développe dans les solutions neutres une coloration bleue intense visible pour une dilution au tôtôôô- » Les composés raercuriels à éléments halogènes, tels que HgCr-, HgCy^, HgP, etc., ne donnent pas le dérivé mercureux bleu. » Un autre caractère curieux est l'attaque, à la température de 170° à 200°, du mer- cure métallique par la diphénylcarbazide qui donne un composé bleu violacé, soluble dans le chloroforme en violet, sans doute ce même dérivé mercureux décomposable seulement au delà de 200°. u CHIMIE ORGANIQUE. — De l'Acidimétrie. Note de M. A. Astruc. « Pour continuer mes recherches déjà efFectuées sur l'acidimétrie, j'ai étudié la façon de se comporter de quelques acides organiques à fonction spéciale, vis-à-vis de certains réactifs indicateurs. » Acide iséthionique . — Cet acide à fonctions sulfonique et alcool, est monoba- sique à la phtaléine du phénol, au tournesol, au tournesol orcine, à l'aide rosolique, au bleu Poirrier. » En présence d'hélianthine A, il vire lorsque, pour une molécule d'acide, on a ajouté o"'°',93 à o™°',95 d'alcali; il se conduit donc comme acide fort, très sensible- ment monobasique. » Acide sulfanilique. — Ce corps, quoique possédant un groupement ammoniacal AzH^, est encore monobasique aux réactifs indicateurs ci-dessus, même à l'hélian- thine. » Je ferai d'abord remarquer que l'acide sulfanilique possède une acidité à l'hélian- thine bien supérieure à celle des acides aminobenzoïques, lesquels ne diffèrent du pre- mier que par le remplacement de SO'H par CO-H. ( i564 ) » Si l'on se rappelle que, d'une façon générale, les acides organiques ne peuvent être titrés exactement en présence de méthylorange, réactif caractéristique des acides forts, on est autorisé à conclure que le groupement SO'H imprime à un radical gras (acide iséthionique) ou aromatique (acide sulfanilique) une énergie chimique acide plus forte que le carboxyle CO'-H. » Acide méconique. — Les chaleurs de neutralisation de l'acide méconique par la soude ont été déterminées par M. Berthelot. Elles montrent, en particulier, que l'oxhydrile phénolique produit encore, en présence d'alcali, un dégagement de chaleur sensible (8'^='', 7) comparable à celui observé par MM. Berthelot et Louguinine pour la troisième fonction acide de l'acide phosphorique. » Ces deux groupes de fonctions acide de l'acide méconique, ainsi entrevues, reçoivent confirmation des expériences acidimétriques. » Vis-à-vis de la plupart des réactifs colorants, l'acide méconique se conduit comme bibasique. L'hélianthine A indique encore la bibasicité. Mais si l'on opère en présence de bleu Poirrier, réactif sensible aux acides faibles, l'on observe le virage après addi- tion de trois molécules de base pour une molécule d'acide. » L'acide méconique possède donc deux fonctions acide fort et une troisième fonc- tion acide faible, comparable à la fonction phénol. » Acide mellique. — Cet acide que le commerce livre souvent assez impur, conte- nant généralement une certaine quantité de mellate d'ammoniaque, a été purifié par transformation en sel de plomb, et décomposition de ce dernier par l'hydrogène sulfuré. » Les chaleurs de neutralisation ont permis à M. Berthelot d'émettre l'idée que, dans cet acide hexabasique, trois fonctions acides jouent un rôle un peu différent des trois autres. » Et en réalité, l'acidimétrie à l'hélianthine A effectuée, sur ce corps purifié, décèle simplement la tribasicité, alors que l'hexabasicité est indiquée par les autres co- lorants. » Yu le nombre d'expériences antérieures que j'ai déjà signalées au moyen des réactifs colorants, ces résultats acidimétriques recevraient, selon toutes les probabilités, confirmation complète des déterminations des chaleurs de formation des sels solides à partir de tous les éléments solides. » ZOOLOGIE. — Sur une nouvelle espèce d'Isopode souterrain, le Caecosphaeroma Faucheri. Note de MM. Adrie\ Dollfcs et Armaxd Viré, présentée par M. Edmond Perrier. » Nous avons reçu de M. Paul Faucher, de Sauve (Gard), un Isopode sou- terrain qui vient s'ajouter aux quatre espèces de Sphaeromiens des eaux souterraines actuellement connus. ( i565 ) » Les plateaux qui entourent le village de Sauve sont formés de grandes couches de calcaire néocomien extrêmement fissurées dans tous les sens. Les fissures sont parcourues par des ruisselais souterrains de faibles dimensions, mais très enchevêtrées, ainsi que par de véritables rivières souterraines, qui viennent alimenter les puits creusés de main d'homme. » C'est dans un de ces puits que M. Faucher a récolté les exemplaires qui constituent celte nouvelle espèce, mélangée à de nombreux Niphargus qui paraissent s'éloigner notablement du type normal du N. puteanm. » Ces Sphaeromiens présentent au plus haut degré les modifications sensorielles que l'on constate d'habitude chez les animaux cavernicoles. » Les antennes et les pattes portent de nombreux poils tacliles, assez allongés; les antennes supérieures présentent quatre lamelles olfactives extraordinairemenl développées; c'est le terme extrême jusqu'ici constaté de l'allongement de ces organes chez les Isopocies; elles ont trois fois la longueur de l'article qui les porte. Nous n'avons point constaté la pré- sence despoils auditifs trouvés dans les autres espèces. » Il existe, par contre, sur toute la surface du corps, aussi bien sur la carapace que sur les pattes, de petites soies tactiles, en nombre res- treint, que nous n'avons pas trouvées chez les autres espèces. )) La cécité est absolue. » Remarquons enfin, sans trop vouloir y insister encore celle fois, que cette espèce a été capturée au voisinage des bords de l'ancien golfe ter- tiaire du Rhône comme les trois autres espèces de Sphœromiens souterrains d'eau douce que l'on connaît en France. » Il est à souhaiter que les trouvailles de cette nature se multiplient, car elles nous font connaître un groupe d'êtres qui n'étaient pas soupçonnés naguère dans les eaux douces, et nous apportent des données zoologiques absolument nouvelles. )) Voici la description de celle nouvelle espèce : » Corps médiocre, peu convexe, muni de très petits poils espacés. Cephalon arrondi antérieurement, épistome très réduit, scutiforme; clypeus (mélépistome) bien déve- loppé, à parties latérales peu prononcées; labre grand; yeux nuls; antennes très rap- prochées, celles de la première paire à tige 3-articulée et fouet 5-articulé, les quatre premiers articles du fouet étant munis de lameJles olfactives très développées; an- tennes de la deuxième paire, un peu plus longues, que celles de la première paire; à tige 4-articulée et fouet 7-articulé; marcillipède à palpe grand, 4-articulé; mandi- bules à palpe 3-articulé. Pereion : parties coxales (épimères) non distinctes sur le pre- mier segment qui est très développé; elles sont petites, mais nettement séparées du somite sur les deux segments suivants et beaucoup plus développées sur les quatre ( i566 ) derniers segments. Pleon, telson : Goalescence presque complète des segments pléo- naux avec le telson ; les parties latérales des deux premiers segments pléonaux sont seuls distincts et dirigés obliquement. Pléopodes très petits. Uropodes à base très développée, s'emboîlant exactement contre les côtés du pléotelson, munis d'un exopo- dite et d'un endopodite rudimentaires, l'un couvrant l'autre. » Rappelons que dans Cœcosphceroma hiirgundum et Virei, la coalescence des parties .du pléon et des uropodes avec le telson est plus complète encore; toutefois l'ensemble des caractères rattache bien cette nouvelle espèce au genre Ccecosphœroma. » ZOOLOGIE. — Les Grégannes et l' épithéhum intestinal. Note de MM. L. Léger et O. Duboscq, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Butschli, dans ses expériences sur les Clepsidrines des Blattes, montra que les plus jeunes grégarines sont incluses dans les cellules épilhéliales seulement par leur partie antérieure. Mais, depuis les travaux de Schneider, on admet un stade complètement intracellulaire chez les grégarines intes- tinales. L'évolution des grégarines cœlomiques est encore hypothétique. Schneider, Léger, Racovitza et Labbé croient au passage direct du sporo- zoïte dans le cœlome. Par contre, Cuénot décrit pour la grégarme du Grillon domestique un premier stade intracellulaire dans l'épithélium intes- tinal, tandis que Caullery et Mesnil trouvent, chez Gonospora longissima. non seulement un stade inlraépilhélial, mais encore une multiplication endogène précédant la migration cœlomique. » En présence de ces divergences d'opinion, nous avons repris la ques- tion en nous adressant particulièrement, pour des raisons de technique, à la grégarine de l'Anthrène, polycystidée intestinale et à la grégarine du Grillon domestique, monocystidée cœlomique. » La larve tVAnthrenus museorum L. renferme dans son intestin une Pyxinia qui a été vue par Môbusz. Nous l'appellerons Pyxinia Môbuszi. La grégarine est si abondante et l'infection si continuelle qu'on trouve dans l'intestin tous les premiers stades de l'évolution. » Les sporocystes biconiques, aplatis aux deux pôles, s'ouvrent par un orifice polaire pour livrer passage aux sporozoïtes. A l'éclosion, ceux-ci sont très effilés et acuminés aux deux extrémités. Puis ils deviennent piri- formes et leur portion antérieure se différencie en un petit appendice très mobile. Dès ces premiers stades on trouve les jeunes parasites fixés entre ( "'67 ) les cils du plateau; mais il nous a paru qu'ils pouvaient, pendant un cer- tain temps, se détacher d'une cellule pour redevenir libres et se fixer à une autre. Quoi qu'il en soit, l'appendice seul est intracellulaire. La gré- garine grossit; son corps, toujours en dehors de la cellule, devient ovoïde et une première constriction se produit, indice du septum. En même temps l'appendice s'accroît. Dans une grégarine développée, il est devenu un épimérite dont une première portion rétrécie, le col, traverse les cils et le plateau, et dont la deuxième portion est une longue pointe, renflée à la base et traversant la cellule dans toute sa hauteur. Cette disposition per- siste jusqu'à ce que la grégarine devenue adulte passe à l'état de sporadin. Ainsi, à aucun moment, il n'existe de stade intracellulaire et xMobusz, qui en re|3résente, a interprété comme tel des figures de sécrétion. Ces figures sont des sphères hyalines, incluses dans les celhdes et contenant soit les particules de chromatine émises par les noyaux en chromatolyse, soit les noyaux entiers en dégénérescence. On les confond avec des parasites parce que les cellules oîi elles sont incluses montrent souvent, en outre, un noyau normal. Nous avons rencontré constamment ces inclusions simu- lant des sporozoaires, dans de nombreux insectes infestés ou non, et no- tamment chez les Phryganes et chez les Grillons. » Chez Gyryllus dorneslicus h. Cuénot a fait connaître une monocystidée cœlomique, Diplocystis major, dont il décrit ainsi le début de l'évolution : « Les sporozoïtes s'installent dans l'épilhélium de l'intestin moyen. Là, le » parasite grossit jusqu'à 3oi^ de diamètre, puis passe peu à peu dans la » couche conjonctive de l'intestin et tombe finalement dans le cœlome, ab- » solument libre. » Nos recherches ne nous permettent pas d'accepter cette manière devoir. Nous avons infesté artificiellement de nombreux Grillons, pris à Grenoble, où ils sont toujours indemnes, avec les sporocystes de Grillons de Langeais (Touraine), et nous avons suivi jour par jour l'évo- lution du parasite. » Sous l'influence du suc gastrique, les sporocystes s'ouvrent en deux valves et les sporozoïtes, longs vermicules terminés par un prolongement styliforme, s'engagent dans l'épithélium intestinal, le traversent sans s'y arrêter et gagnent de suite la couche conjonctive sous-épilhéliale. Dès les premiers jours qui suivent l'infection, on les trouve là, toujours situés sous les bouquets de cellules mûres, c'est-à-dire dans les intervalles qui sépa- rent les cryptes de régénération. Les parasites ont pris une forme ovoïde et ne mesurent que 4*^ de longueur. Le cytoplasme très réduit est déjà pourvu d'une membrane. Le noyau a ?>^ et montre un karyosome central. G. R., 1900. I" Semesire. (T. r;\xX. N» 23 ) ^O^j ( (568 ) Ils croissent alors rapidement. Le dixième jour ils ont 2of^; le quinzième jour Soi^ et dès ce moment ils peuvent tomber dans le cœlome. Mais ils n'y tombent pas forcément, car après une infection de quarante-cinq jours, nous avons rencontré des grégarines de iSo^^ encore emprisonnées dans la tunique conjonctive de l'intestin. Quant à celles qui ont suivi leur évolu- tion normale en gagnant de bonne heure le cœlome. elles atteignent an bout de deux mois une taille de Sooi^ environ. Donc, Diplocyslis major, monocystidée cœlomique, et Pixinia Môbiiszi, polycystidée intestinale, n'ont pas de stade intracellulaire dans l'épithélium intestinal. » Existe-t-il des polycystidées présentant un stade intracellulaire? On ne saurait nier a yon'or/ les nombreuses observations de Schneider. D'ail- leurs, nous connaissons une grégarine dans Polyxenus lagunes h,, qui vit entièrement plongée dans l'épithélium intestinal. Ce cas, il est vrai, est très particulier, car l'épithélium intestinal de Polyxenus est entièrement syncytial comme celui des Isopodes. » Nous croyons donc qu'un stade intracellulaire est plutôt exceptionnel chez les grégarines. La plupart des auteurs et même l'un de nous ont dû interpréter comme parasites les figures de sécrétion. Il ne faut pas con- fondre non plus le stade intracellulaire avec la situation intracellulaire de certaines grégarines qui, fixées à la basale, se développent entre les cel- lules épilhéliales qu'elles écartent en prenant rang et place parmi elles. Tels sont, par exemple, les Stenocephalus des Chilognathes. Cette fois, ce ne sont plus des cellules en dégénérescence qui simulent des parasites, ce sont des parasites qui simulent des cellules. Visart, dans son travail récent sur l'intestin des Chilognathes, a pris ainsi les Stenocephalus pour des cel- lules muqueuses. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les Jossiles recueillis par M. Villiaume dans les couches charbonneuses des environs de Nossi-Bé. Note de M. H. Douvillé, présentée par M. Michel-Lévy. <( M. Villiaume, garde principal d'artillerie de marine, a été chargé par le Gouverneur général de Madagascar d'explorer les gisements de com- bustible signalés depuis longtemps sur les bords de la baie de Passandava et dans l'île de Nossi-Bé; il a envové à l'École Nationale des Mines les échantillons recueillis par lui, et le Ministère des Colonies nous a commu- niqué, comme complément à cet envoi, les cartes et coupes qu'il a dressées V et le rapport qui les accompagnait. 5 ( i569 ) » De cet ensemble de documents il nous paraît résulter que dans toute cette région le sol est constitué par des alternances de grès et de schistes en couches peu inclinées et présentant un plongement général vers le sud-est. On peut ainsi distinguer trois systèmes de couches qui se succèdent assez régulièrement du nord-ouest au sud-est : )> Un système inférieur formé principalement de grès blanchâtre, un système moyen caractérisé par des schistes tendres, noirs, tachant les doigts, présentant des fossiles marins, tandis que des lits minces intercalés sont riches en empreintes végé- tales, et un système supérieur dans lequel se développent des couches de calcaire dur, noirâtre, fossilifère. » Le système moyen a fourni prés d'Ambaritelo une faune assez riche, dont l'âge liasique a été bien indiqué par M. Villiaume; nous avons pu y reconnaître trois espèces d'Ammonites très voisines des formes qui en France caractérisent le Lias su- périeur : Amni. cf. metallarias Dura., Anim. cf. serpcnlinus Rein., Amni. cf. Du- mortieri ïhiollière. Un Bivalve très répandu dans ces couches, et dont la forme rap- pelle un peu celle des Unio, nous a paru se rapprocher en réalité des Gresslya. » Le système supérieur, qui se montre près de Zongoha sous forme de bancs minces assez fortement relevés et couronnant les dépôts arénacés de la formation charbon- neuse, paraît très fossilifère. Un fragment d'Ammonite recueilli par M. Villiaume est identique à VAmin. cf. serpcnlinus des couches précédentes; cette espèce est accom- pagnée d'un Spiriferina-\.\kh abondant et assez variable de forme, qui ne nous paraît pas pouvoir être distingué de l'espèce signalée précédemment par M. Boule plus au sud (au sud-est du cap Saint-André), comme également associée à des Ammonites lia- siques. Nous avons reconnu en outre Zcilleria sartkacensis, Pholadomya (voisin de Ph. Fo/<5« etde Ph. ovulum), Pleuromya, Prolocardium cf. slriatulum, Eopeclen {Hinnites auct.) tuberculalus, Ostrea cf. Beaumonti, ainsi que des dents de Sélaciens. Cette faune appartient encore au Lias supérieur comme celle d'Ambaritelo, mais elle est un peu plus récente, certaines formes ajaut des affinités bajociennes incontestables. » En résumé, l'ensemble des couches charbonneuses de la région de Nossi-Bé vient se placer dans le Lias supérieur, et devrait être rapproché des couches charbonneuses du même âge qui affleurent dans les chaînes du nord de la Perse. )) Ces couches paraissent avoir une assez grande extension dans l'île de Madagascar, comme l'indiquent les fossiles analogues signalés dans la di- rection du sud-ouest par M. Boule. M. Villiaume a été également frappé de l'analogie que présentaient certains moules de Bivalves avec ceux qu'il avait recueillis dans une précédente exploration bien plus au sud, près de Beronono, sur les bords de la rivière Morondava. Le système des couches de Nossi-Bé viendrait ainsi tout naturellement s'intercaler entre les grès attribués jusqu'à présent au Trias dans le sud-ouest de Madagascar et les ( i57o ) calcaires fossilifères qui représentent dans cette région le Bajocien et le Bathonien. » D'un autre côté, l'ensemble des couches explorées dans les environs (le Nossi-Bé paraît constituer le flanc oriental d'un anticlinal dont l'axe serait marqué par les affleurements de roches cristallines qui ont été si- gnalés dans celte île même; il est vraisemblable que la région du cap Saint-André présente une disposition analogue. )) L'hypothèse que nous avions proposée de la continuité d'un pli paral- lèle à la falaise occidentale du massif central, et qui s'étendrait depuis Be- ronono jusqu'à Nossi-Bé, prend ainsi un nouveau caractère de précision et de vraisemblance. » PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. — Sur les végétaux fossiles recueillis par M. Vil- liaurne dans les gîtes charbonneux du nord-ouest de Madagascar. Note de M. R. Zeiller. présentée par m. Michel-Lévy. « M. Villiaume, garde principal d'artillerie de marine, chargé par M. le général Gallieni de l'exploration des affleurements charbonneux de la région nord-ouest de Madagascar, a recueilli tant à Nossi-Bé qu'au voi- sinage du bord occidental et méridional de la baie de Passandava (ou Ampassindava) une série importante de fossiles animaux et végétaux, qu'il a bien voulu envoyer à l'Ecole Nationale des Mines et dont l'étude a permis de déterminer le niveau des couches explorées. » Des empreintes végétales avaient été depuis longtemps observées dans ces couches : il avait été fait mention d'abord d'empreintes de Conifères, puis de troncs de Sigillaires, et ces gîtes charbonneux avaient été consi- dérés tantôt comme appartenant aux terrains secondaires, tantôt comme appartenant au vrai terrain houiller('). Mais ce n'est qu'au commencement de cette année que des échantillons en furent envoyés en France et purent être exactement déterminés : les premiers d'entre eux, consistant en tiges d'Equisetum, ont été décrits sous le nom d'Eg. Jolyi par M. Bureau, qui les (') Découverte de lignite à Nossi-Bé et sur la côte occidentale de Madagascar {Annales des Mines, 5"= série, l. VI, i854, p- 570-076). — Notice sur une exploration géologique à Madagascar pendant l'année i863, par M. E. Guilt.ehhn {Ibid., 6= série, l. X, 1866, p. 277-819). ( '571 ) a signalés comme paraissant offrir des affinités triasiques ( ' ), sans pouvoir toutefois en préciser l'âge avec une complète certitude. )) Les empreintes recueillies par M. Villiaume proviennent, pour la grande île : d'Ampassimena, à l'entrée nord-ouest de la baie de Passandava ; d'Andrahinira et d'Ambaritelo, sur le bord occidental de cette même baie (ce sont les points les plus riches en empreintes végétales); de Zongoha et de Marofotra, au sud-est et au sud de la baie, dans l'intérieur des terres; enfin, pour Nossi-bé, d'Andriana. » J'ai reconnu, parmi elles, les formes suivantes : » Un fragment de penne de Fougère, appartenant au genre jurassique Scleropleris (Âmbaritelo); de nombreux fragments de frondes d'un Pecopteiis cyathoïde (Amba- ritelo, Marofotra, et surtout Nossi-Bé), qui paraît identifiable au /'ec. ej;(7« Phillips, et en particulier aux échantillons du Lias supérieur de Cracovie figurés par M. Raci- borski (-). I) De très nombreux èc\mnli\\ons, A' Equisetiun Jolyi Bureau ( Andrahinira, Âmbari- telo, Marofotra), offrant des tiges dont la largeur atteint Se"™ et 35"" ,avec des feuilles larges de i"",2 à i°"",4i au nombre par conséquent d'une cinquantaine dans chaque gaine; les dents, mieux conservées que sur les échantillons rapportés par M. Joly, se montrent longues de 6"" à 12""", effilées en pointe très aiguë. Ainsi caractérisée cette espèce se rapproche surtout de VEq. veronense Zigno, des couches liasiques du Véronais. « Des feuilles rubanées à nervures parallèles, ressemblant à des feuilles de Cordaïtes, mais à nervation plus confuse, appartenant au genre Yucciles et rappelant, les unes les Yucc. hettangensis Sap. de l'Infralias et Yiicc. burgundiacus Sap. du Bathonien (Andrahinira), les autres le Yucc. angusdfoUus Sap. de l'Infralias (Ampassimena et Andrahinira). » Des graines à contour ovale-lancéolé, entourées d'une bordure correspondant vraisemblablement à une enveloppe charnue (Andrahinira), semblables à certaines graines du Jurassique de l'Inde figurées par O. Feistmantel sous le nom A' Àrauca- rites kutchensis ('), mais offrant en réalité tous les caractères des Cordaicarpus liouillers. » Un Splienozamites comparable au Sphcn. Gey/eria/ius Zigno du Lias du Vé- ronais, mais à folioles plus étalées et plus obtuses (Ambaritelo), Un fragment de rachis épineux, d'Ambaritelo, semble également devoir être rapporté aux Cycadinées. » Enfin, de très nombreuses Conifères, savoir : d'abord deux formes spécifiques de (') E. Bureau, Sur la première plante fossile rapportée de Madagascar {Comptes rendus, t. CXXX, p. 344-348; 5 février 1900). C') {{A.ciiiOKSS.1, Flora kopalna ogniotrwalych glinek Krakoivskichj pi. VIl,fig. i3, 17 ; pi. VIII, fig. 1 , 5, 6, 9 6 ; pi. IX, fig. i , a ; pi. XXVI, fig. i , 2. (') Fossil Flora of the Gondwana System, t. II,' part. 2, pi. XIV, fig. 6, 7 {excl. icon. aliis). ( ï572 ) Pagiophyllum, l'une à feuilles dressées, ajanl quelque analogie avec le Pag. rigi- dum Pomel (sp.) du Corallien (Zongoha), l'autre rappelant le Pag. Zignoi Sa-p. du Lias du Véronais, mais à feuilles proporlionnellemenl plus courtes et plus obtuses ( Ambaritelo) ; un Brachyphylluni allié à diverses formes jurassiques, notamment au Br. Papareli Sap. de l'infralias, au Br. Moreauanuin Brongt. du Corallien, et au Br. nepos Sap. du Kiniméridlen ( Andrahinira, Ambaritelo et Nossi-Bé), accompagné de petits cônes ovoïdes encore attachés à des ramules de petit diamètre et dont les écailles se terminent en un écusson quadrangulaire marqué d'une dépression trans- versale tout à fait semblable à celle qu'on observe chez les Séquoia; mais la portion supérieure de l'écusson, correspondant à l'écaillé ovulifère, est beaucoup plus déve- loppée que la portion inférieure et se termine en une pointe obtusément aiguë; sauf cette particularité, ces cônes présentent tous les caractères de cônes de Séquoiées; plusieurs formes spécifiques de Sphenolepidiurn, l'une extrêmement voisine du Sphen. liasinum Kurr(sp.)du Lias supérieur (Nossi-Bé), une autre paraissant spécifiquement identique aux échantillons du Lias de l'Inde figurés par Oldham et Morris (') sous le nom d^Araucarites (?) gracilis (Nossi-Bé), une troisième à feuilles très courtes ( Marofolra et Nossi-Bé), offrant^ dans ses ramules et ses rameaux, la disposition dis- tique qu'on observe chez beaucoup de Cupressinées et qu'on remarque d'ailleurs aussi chez certains Sphenolepidiurn, notamment chez le Sphen. Choffali Sap. de l'Infra- crétacé; un fragment de rameau plusieurs fois ramifié, à feuilles aiguës, ressemblant aux Cryptomeria (Nossi-Bé); et enfin un Thuyiles à rameaux comprimés, à entre- nœuds de 6™™ à 7°"" de longueur sur 2™" à 3"™ de largeur, à feuilles latérales à peine saillantes, rappelant quelque peu une espèce inédite du kimméridien du Bugey (An- drahinira et Nossi-Bé). » Les Conifères paraissent, d'ailleurs, avoir joué un rôle important dans la végé- tation, car elles ont pris une part notable à la constitution des charbons de Zongoha : l'attaque de ces charbons, qui renferment une proportion appréciable de matières ulmiques immédiatement solubles dans l'ammoniaque, met en effet en liberté de très nombreuses trachéides à ponctuations aréolées unisériées, semblables à celles des Taxo- dinées, des Cupressinées et des Abiétinées. » Au point de vue de la détermination du niveau, les conclusions aux- quelles conduit l'examen de cette flore concordent avec celles que M. Dou- villé a tirées de l'étude des fossiles animaux, reconnus par lui pour appar- tenir au Lias supérieur : deux ou trois espèces en effet peuvent être rapportées à des types spécifiques déjà connus, soit du Lias supérieur de l'Europe, soit du Lias de l'Inde; quant aux autres, la plupart se rap- prochent, sans pouvoir cependant leur être identifiées, de formes appar- tenant au Lias ou à l'Oolithe inférieure, quelques-unes seulement se montrant analogues à des espèces de niveaux plus élevés, tandis qu'on (') Fossil Flora of the Gondwana System, t. I, part 1, pi. XXXIII fig. 1,2; pi. XXXV, fig. I, 2. ( i573 ) constate d'antre part certaines affinités avec des types infraliasiques. I^e mélange des espèces, dont plusieurs se retrouvent dans presque toutes les localités, atteste d'ailleurs qu'on a :ifTaire à un niveau unique, le mode de répartition des formes variant seul d'un point à l'autre, les Equisetum et les Brachyphylhim dominant à Andrahinira et Ambaritelo, les Pecopteris et les Sphenolepidium à Nossi-Bé. » Au point de vue botanique, il n'est pas sans intérêt de constater l'ana- logie de cette flore avec celle qui peuplait nos régions à la même époque, observation qui vient à l'appui de celles qui ont été déjà faites sur d'autres points et qui tendent à établir l'uniformité presque complète de la flore à l'époque jurassique. LeséchantilIonsrecueillisparM.VilIiaume confirment, en outre, d'une façon formelle l'attribution, déjà indiquée par O. Heer, mais encore contestée, des Urachyphyllum aux Taxodinées. Enfin l'asso- ciation, reconnue à Andrahinira, de graines semblables à celles des Cor- daïtées houillères avec les feuilles des Yuccites, vient apporter un argu- ment des plus sérieux en faveur de l'attribution aux Cordaïtées, simplement présumée dans ces derniers temps, de ce type énigmatique des Yuccites, longtemps considéré comme appartenant aux Monocolylédones. » GÉOLOGIE. — Le volcan de Gravenoire et les sources minérales de Royat. Note de M. Ph. Glangeaud, présentée par M. Michel-Lévy. « Le volcan de Gravenoire, un des plus beaux volcans de l'Auvergne, est constitué par une coupole de scories couverte de pins et de hêtres dominant, à l'est, la Limagne; au nord et au sud, deux profondes vallées entaillées dans le granité; à l'ouest, il est adossé an plateau granitique qui supporte la chaîne des Puys. Plusieurs coulées sortent de ses flancs et surplombent Royat, mais les deux principales sont issues de sa base et s'étendent au sud de Clermont, vers Beaumont et Aubière, sur une lon- gueur de 6'^". » En raison de l'intérêt qu'il présente et de sa proximité de Clermont, de nombreux çéoloe-ues ont étudié le volcan de Gravenoire. Les études de Poulett-Scrope, Lecoq, Pommerol, Gonnard, Michel-Lévy, Lacroix, Boule, etc., avaient surtout porté sur l'âge de ce volcan et sur la nature des produits qu'il avait émis, » On ne s'était pas demandé, à ma connaissance, pourquoi il avait HOP situation aussi excentrique par rapport à la chaîne des Puys; pourquoi, ( '574 ) presque seul, il était situé sur le Ijord du grand bassin de la Limagne? Quelles sont les raisons de cette situation, qui paraît si anormale au pre- mier abord? Quelle est, en un mot, l'origine de ce volcan? cône de Scories 823 (fronde Coulée de GK. MO t'A . . Coupe synthétique du volcan de Gravenoire. LÉGENDE. — Yi Granité. X Cambrien. 1, Arkoses inférieures. 2, Arkoses supérieures. 3, Calcaires à Potamides. p,, Coulée de basalte du volcan pliocène de Charade. a", Alluvions à galets de granité, granulite, basalte de Charade, etc., sur lesquelles repose la coulée basaltique ji' du volcan de Gravenoire F, Grande faille de la Limagne, cheminée du volcan. F, Deuxième faille par laquelle sortent les sources de Royal. F, Troisième faille. )) Des recherches récentes m'ont fourni la solution de ce problème, ainsi que celles de l'origine des sources minérales de Rojat, pour les- quelles on n'avait émis que des hypothèses. » On pensait jusqu'ici que les sédiments tertiaires constituant le sous- sol de la Limagne reposaient sur le granité, au nord de Ceyrat, et que la faille qui avait donné naissance à la falaise dominant ce bassin n'intéres- sait que les sédiments tertiaires. » Il n'en est rien en ce qui concerne les environs de Durtol, Royat et Ceyrat. Depuis Durtol, jusque près de Ceyrat, il existe une grande faille mettant en contact le granité et les arkoses et ayant produit une dénivella- tion atteignant en certains points près de 200'". Cette cassure nettement indiquée par la topographie avait échappé à l'attention des géologues. C'est cette faille cependant qui doit être considérée comme la cassure principale limitant la Limagne. C'est elle qui a donné naissance à ces hautes murailles granitiques qui surplombent le bassin tertiaire. ( '573 ; » A Royat, la faille passe à quelques mètres à l'ouest de la carrière d'ar- koses du piiy Chateix et descend dans la vallée en face de la chocolaterie. Le long de la faille, les couches sont relevées de plus de 45°, mais cette inclinaison ne dure pas longtemps ; elle diminue de plus en plus à mesure qu'on s'en éloigne et, à quelques centaines de mètres à l'est, le pendage n'atteint pas lo". Cette faille est fortement minéralisée. Elle a servi de cheminée d'ascension à des eaux minérales qui ont déposé de la barytine, de l'opale. J'y ai même trouvé un peu de bitume. M II est un autre point sur lequel je désire appeler l'attention. Les arkoses du fond de la vallée sont très différentes des arkoses supérieures. Elles renferment des intercalations de calcaire très siliceux dans lesquels j'ai observé des empreintes de fossiles. Il m'a paru que l'on avait peut-être là les niveaux de l'oligocène inférieur à Striatelles et à Potamides, décou- verts par MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas aux environs d'Issoire, et étudiés récemment par M. Giraud. » Les arkoses visibles au sud de Royat, sous la coulée de Gravenoire, font le pendant de celles du puy Chateix et sont fortement redressées comme ces dernières. » La faille se continue au sud du bassin de Gravenoire. Elle est visible sur le chemin de Boisséjour à Champeaux, à la base de l'escarpement gra- nitique. Ici, non seulement le granité est en contact avec l'arkose, mais un îlot de cambrien emballé dans ce granité a été coupé par la faille, à l'emporte-pièce, et dans la descente des couches il s'est produit, par places, un véritable mélange de blocs d'arkose et de granité, ainsi que des miroirs de faille. » Si l'on réunit tous les points de cette faille, que j'ai suivie pas à pas, depuis Durtol jusqu'à Ceyrat, on voit qu'elle passe exactement par le centre éruptif du volcan de Gravenoire. Cette faille, qui a dû être esquissée dès le Pliocène, a rejoué à l'époque du Quaternaire inférieur. C'est par elle que sont sorties les laves et les projections du volcan, tandis qu'au nord se faisaient jour des sources minérales barytifères et siliceuses. C'est donc cette faille qui a donné naissance au volcan de Gravenoire. 1) Un peu à l'est, il existe une deuxième faille faisant buter les arkoses à 5° contre les niveaux supérieurs des arkoses qui plongent de 45°. Cette deuxième cassure parallèle à la première est marquée, dans la vallée de Royat, par la sortie de la magnifique source minérale Eugénie, une des plus belles du monde (débit : looo'" à la minute). » D'autres failles semblables s'échelonnent de Royat à Clermont et sont C.R,, 1900, I" Semestre. (T. C vXX. N° 23 ) 2o5 ( i576 ) jalonnées par les sources minérales des Roches et par les vingt sources de Clermont. Ces failles dénivellent, en échelon, les sédiments tertiaires de la Limagne et découpent le grand synclinal esquissé dès la fin de l'Éocène, synclinal qui se continue par l'anticlinal granitique dont l'axe est marqué par la ligne éruptique de la chaîne des Puys. » Le plissement qui a conduit à la formation de ces cassures s'est ac- centué à diverses époques, durant le tertiaire : pendant le dépôt des ar- koses et des calcaires (plusieurs discordances). Mais c'est le contre-coup du soulèvement des Alpes, ainsi que l'ont indiqué MM. Julien et Michel- Lévy, qui a conduit au morcellement du synclinal et de la production des failles. » Ces failles ont rejoué au Quaternaire inférieur et nous venons de voir que ce sont elles qui ont donné naissance au volcan de Gravenoire et aux sources minérales de Royal. » M. E. YiAL adresse un Mémoire ayant pour titre : « Contribution à l'étude des formations cosmiques ». M. Ch. Faga adresse un Mémoire « Sur la construction des grands barrages ». La séance est levée à 4 heures et demie. G. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 5 juin 1900. La face de /a Je/re (das Antlitzder Erdej, par Ed. Suess, Associé étranger de l'Institut de France (Académie des Sciences), traduit avec l'autorisation de l'Auteur et annoté sous la direction d'EMMANUEL de Margerie; t. IL Paris, Armand Colin et C'% 1900; i vol. in-8°. (Hommage de M. E. de Margerie.) (Présenté par M. de Lapparent. i ( i577 ; Livret-guide des excursions en France du VIJl" Congrès géologique interna- tional. Paris, 1900; 25 fasc. in-8°. (Présenté par M. Gaudry.) Service géographique de l'Armée. Huit cartes au 77^7^7^^- Bcdkans : Connlhe, Bucharest, Belgrade. ■— Algérie : Boghar. — Afrique {région centrale) : Sokoto, Kouka, Gao-Gao. — Asie : Nagasaki. 8 feuilles in-f". Le noir d'acétylène et ses dérivés, par M. E. Hubojs. Paris, 1900; i fasc. in-8". Nouveau système de barrage proposé pour rendre la Loire navigable, par Charles Faga. Paris, V* Ch. Dunod, 1900; i fasc. in-8°. Exposé des travaux scientifiques de M. A. Crova, Correspondant de l' Institut. Montpellier, 1900; i fasc. in-4°. Annales de l'École nationcde d' Agriculture de Montpellier; t. XI, 14*^ année, 1899- 1900. Montpellier, Camille Coulet, 1900; i vol. in-S". (Présenté par M. Dehérain.) Bulletin météorologique du département de l'Hérault, publié sous les auspices du Conseil général ; année 1899. Montpellier, Serre et Roumé- gous, 1900; I fasc. petit in-4". Contributo alla conoscenza isto-fisiologica délia ghiandola di Harder, nota prevenliva per il D'' Domenico Taddei. iMilano, Francesco Vallardi, s. d. ; I fasc. in-8°. (Hommage de l'Auteur.) Fairmounl Park Art Association; twenty-eighth annual Report of theboard of trustées and the list oj Members. Philadelphia, igoo; i fasc. in-8°. La trisezione geometrica deW angolo, scoperta dal Reverendo Antonio Métral, sacerdote, con traduzione francese délia parte principale. Roma, Gaetano Pistolesi, 1900; i fasc. in-8°. Diagrammi musicomelri, S. Ursini Scuderi ; Roma, Modes e Mendel, 1900 ; I fasc. petit in-4°. (Hommage de l'Auteur.) Musicometro. Lege metrica e psicologica délia musica,S. Ursini-Scuderi ; sesta edizione. Roma. ModeseMendel, s. d. ; i fasc. petit in-4°. (Hommage de l'Auteur. ) Boletim do Museu Paraense de Historia natural e ethnographia; vol. III n° 1, fevereiro 1900. Para-Brazil, Alfredo Silva e G*, 1900; i fasc. in-8" Observatorio delColegio Pio de Villa Colon. El ano meteorologico 1897-98 por el P. Juan de Dios Moratorio. Montevideo, 1899; x fasc. gr. in-8° Bergens Muséums aarborg 1899; 2 dethefte. Bergen, 1900; i vol. in-S" Bergens Muséum. Aarsberetning for 1899. Bergen, 1900; i fasc. in-8° N" 23. TABLK DES ARTICLES. (Séance d.. o jimi l'JOO.) MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Lœwy. — Éclipsedc Soleil du iM mai lyôo, observée à Paris . .' l-'^g5 .M. .1. .lANSSEN. — Éclipse tolalc du iH mai dernier 1 496 ^f. Kmile Pic.inD. — Sur l'équilibre. calori- fique d'une surface fermée rayonnant au dehors 499 \[. Steph.\n. — Observation de l'éclipsé de Soleil du j8 mai 1900, à Marseille et à ,\lger l 'lo'i M. G. lî.VYET. — Observation il.' l'éclipsi- Pages, partielle de Soleil du 28 mai 1900, à l'obser- vatoire de Bordeaux r5o6 M. G. Rayet. — Observations de la planète (F. G.) ( Wolf-Schwassmann, 21 mai), faites, au grand équatorial de l'observa- toire de Bordeaux, par MiM. G. ftayet et Féraud 1 307 M. Vallier. ' — Sur le tracé des rayures dans les bouches à feu i5oS M. Grand'Euiîy. — Sur la formalion des couches de houille i.îia MEMOIRES PRESENTES. .\l. A. MoLCHOr soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Étude de la sphère complète de rayon quel- conque. Extension de la trigonométrie sphérique aux figures imaginaires. Démon- stration d'une formule non euclidienne ■■. i.5i5 CORRESPONDANCE. M. le SEcnÉTAïKE PEBi'ETijEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : le lome II de l'Ouvrage de M. Ed. Siiess, intitulé : «"ta face de la Terre >■; un livret-guide des excursions en France du Vlir' Congrès géologique international; le tome XI des « Annales de l'Ecole nationale d'Agriculture de .Montpellier ». M. Hamy. — Éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900, observée à Hellin (Espagne). M. Cii. TREPIED. — Sur l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900. Observations faites à l'observatoire d'Alger M.M. Meslin, BoURGEt et Lebeuf. — Sur l'éclipsé de Soleil du 28 mai 1900 M. DE LA Baume Pluvinel. — Observations de l'éclipsé de Soleil du 28 mai M. J.-J. Laxdereh. — Sur la proportion de lumière polarisée de la couronne solaire. M. Gruey. — Éclipse de Soleil du 28 mai 1900, observée à Besançon . . iM. Cil. André. — L'éclipsé partielle de Soleil du 28 mai 1900, à l'observatoire de Lyon M"" D. Klumpke. — Éclipse de Soleil du 28 mai 1900, observée en ballon r. . . . M. Andoyer. — Sur la théorie de la Lune. M. C. GuiCHARD. — Sur les congruences de cercles et de sphères qui sont plusieurs fois cycliques M. Le Roy. — Sur les séries divergentes. Rectification à une Note précédente i5i(j i5it) i5i7 iSii 1023 .52', 1527 l52y i532 i533 i535 M. Edmond AIaillet. - Sur la décomposi tion des groupes Unis continus de trans- formations de Lie M. J.-W. Lixdeberu. - Sur l'intégration de l'équation A « ^- f u M. Albert Turpain. — Sur l'état électrique d'un résonateur de Hertz en activité M. V. Crémieu. — Recherches sur l'existence du champ magnétique produit par le mouvement d'un corps électrisé MM. A. et V. GuiLLET. — Oscillomctre balistique. Mesure de la quantité d'élec- tricité et de l'énergie électrique distri- buées par courants continus M. QEOHSNER DE CONINCK. — Sur UH Hlodc .de décomposition de quelques perchlo- rures métalliques M. J.-A. Le Bel. — Sur la stabilité du pou- voir rotaloire. . . M. DE FORCBAND. — Sur les diliydroxylates. MM. Paul Sabatier et J.-B. Senderens. ~ Hydrogénation de l'acétylène en présence du cuivre M, P. Cazeneuve. - Sur des combinaisons organo-métalliques cuivreuses et mcrcu- reuses de la diphénylcarbazone M. A. AsTRUC. — De l'acidimétrie MM. Adrien Dollfus et .A.rmand Vire. — Sur une nouvelle espèce d'Isopode sou- terrain, le Cœcosphœroma Faucheii . . . MM. L. Léger et O. Duboscq. — Les gré- garines et l'épithélium intestinal 1,539 1.34. .544 ■â'w l5Ô3 i555 i559 i56i i503 i5l)4 i5fl6 • N° 23. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. AI. H. Douvii.Li:. Sur les fossiles re- cueillis par M. Villiaume dans les couches charbonneuses des environs de Nossi-Bé. i568 M. U. Zeilleu. — Sur les végétaux fossiles recueillis par M. Villiaume dans les giles charbonneux du nord-ouest de Mada- gascar 1 57(1 Pages. M. Pu. Glanc.eauu. — Le volcan de Grave- noire et les sources minérales de Royat.. lâ^S M. E. ViAL adresse un .Mémoire ayant pour litre : « Contribution à l'élude des for- mations cosmiques » \b-A\ M. Ch. Fag.\ adresse un Mémoire « Sur la conslruclion des grands barrages »... .. 1676 Bulletin BiBLioGnAPiiioi'iv 1 5-6 PARIS — IMPIUMUKIK GAUTHISR-Vl LLAKS, Quai des Grands-Auguslins, 55. Le fieront .' t»Aii rMiEh Villaks, .JUl. 21 198Ô 2>o^l 1900 PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS EIEBDOMADAIRES . DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK nn. E.ES SECRÉTAiaES PERPÉTUEL!^. TOME CXXX. IV^ U (H Juin 1900) PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMLIUR-LIBKAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Auguslins, 55. 1900 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN 1862 ET 2/» MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie.. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuiiles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". ~ Impressions des travaux de l* Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou oar un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent ati plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donne)- plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne rejjroduil pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit (ail mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lectur^e à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression .de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les l'rogranimes des prix proposés par l'Académii sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Rap ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'autan que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance ^ blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. ^ Les Mémoires lus ou présentés par des personnes! qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- I demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- j sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires sont tenus de les réduire au nombre de j)ages requis. Le 1 Membre qui fait la présentation est toujours nommé; I mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance of6- cielle de l'Académie. Article 3. n Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à I o heures du malin ; faute d'être remis à temps, le litre seul du Mémoire est inséré dans le Cow/?/e rendu actuel, et l'extrail est renvoyé au Compte rendu sui- vant et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernem<;nt. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la r',si ) état |)ermanent; et il pourra bien se faire que la fonclion linéaire cp de-M et de ses dérivées premières en x, y, z satisfasse à la même équation. Cela arrivera, notamment, si la surface rayonnante est plane; car, alors, G, H, I étant constants, chacun des quatre termes de cji vérifiera séparé- ment l'équation voulue (2). Si, en outre, le corps a des parties profoniles où a prenne asymptotiquement une certaine valeur constante «„, la fonc- tion çp s'y réduira aussi à ;/„, les trois derniers termes de (i) s'y c\anouis- sant. Enfin, dans le cas de températures variables avec le temps /, il y aura une condition d'état initial, u:= f(a',,Y, :■), avec /" fonction arbitraire de j:', >', z, que M devra vérifier à l'instant tie début du phénomène; et alors 9 aura les valeurs initiales, également connues, (3) ,=/+G^+H^'+lf- ' •' a.T (ly dz » Elles se réduiront même à cp =y'dans le cas le plus intéressant, qui est celui d'une température initiale constante. » La fonction rp vérifiera donc, dans le refroldissemenl ou CèchaaffemenL par rayonnement, des équations identiques, ou du moins analogues, a celles qui déterminent a dans le refroidissement nu l'échauffement par contact. Si I on sait calculer u dans ce dernier cas, on pourra, dès lors, obtenir cp dans le cas du rayonnement. Après quoi, pour avoir u, on intégrera l'équation linéaire (i) du premier ordre, en déterminant par la condition u = u„ rela- tive aux régions profondes, ou par quelque autre équivalente, la fonction arbitraire qu'introduit celte dernière intégration. En général, celle-ci ne se fait pas sous forme finie, et la formule de //. contient, par suite, un signe / de plus que celle de o. L'expression de u emploiera donc des inté- grales définies d'un degré de multiplicité plus élevé (d'une unité) dans le refroidissement ou l'échauffement par ravonnemenl, que dans le refroidis- sement ou réchauffement par contact. » IV. .le donnerai de cette théorie quatre exemples, se rapportant, deux, à des états variables avec /, et, deux, à des états permanents. » Le premier sera celui de l'échauffement d'un mur d'é|)aisseur indé- finie, ayant eu (à l'époque t= — -co) des températures initiales nulles, occupant d'ailleurs toute la région des x positifs, avec le plan x = o pour face rayonnante, et chauffé par une source extérieure uniforme, d'étendue également indéfinie, quLproduira devant toute cette face des températures ( i582 ) u = f(t) fonclioli aibitrairc donnée du temps. Ou aura ici „ 1 du cosa=-i, COs[i = 0, COSy = o, '?^^^~ hdl-' » l,c cas du coutact, corres[>ondanL à h — x>, on à u —/(j) pour x — o, aurait comme solution (') u = ^ f /(l — y^Ae^'"'- do^. En appelant, plus expliciteaieul, . » V. Imaginons qu'après s'être trouvé primitivement à zéro comme le mur, l'espace extérieur ait été, dès une époque fort ancienne ; = — T, porté à une température fixe «e=M„, et cju'il l'ait conservée jusqu'à l'époque i = o, c'est-à-dire assez longtemps pour l'avoir communiquée au mur jusqu'à de grandes ijrofondeurso;. La source s'étant éteinte à l'instant / = o, on suppose u^ nul à toutes les époques t positives; et l'on se propose de déduire de la formule (5), pour ces époques positives, les températures du mur, des lors en Irain de se refroidir par rayonnemen!. (') Voir, par exemple, mon Cours d'analyse injinitésiinalc pour la Mécanique et lu Physique {Calcul intégral, Complémenls), p. 469*, en y subsliluanl lu^/'a à a. ( i583 ) » Assimilons, dans (5), w à une abscisse et Z, à une ordonnée. La fonction f{t) ayant ses valeurs nulles eu dehors de l'intervalle ^ = — T, f = o, le facteur y" sous le sign<î / annulera tous les éléments autres que ceux où i- -i- '(, excédera ia\/t et sera inférieur à 2cn.o\/t-r-T . Pour chaque valeur (positive) de w, 'C n'aura donc à varier que de — x -{- aatoyV à — X -\- '2a(ii\U ■+ T, en excluant même les valeurs de 'C négatives I ce qu'elles seront toutes pour co ■< ^< et ce que sera une partie d'entre elles pour w ■< ia\/i 2a\/t-hT D'ailleurs, les valeurs de / subsistantes pourront être réduites à «„ et les limites se simplifieront par l'hypothèse T = co. L'intégration indéfinie en C donne alors — e""'"''^; et il vient aisé- ment u = 2»n i ■2u/, ■>' cL ^a^-h-t-\-kx I g-(u.+«V')' f/o M Remplaçons, sous le dernier signe / , to par la nouvelle variable d in- tégration w'= a/i\/t + oj : ce qui ajoutera simplement a/i\/l à la limite infé- rieure. Alors, en effaçant l'accent de oj', il viendra la formule, aussi simple qu'on pouvait l'espérer, (^) V 7Î \ ^ù J Il h v'7- ia/i )- PHYSIQUE. — Note sur le rayonnement de l'uranium; par M. Henri Becquerel. « Le rayonnement des corps radio-actifs comprend deux groupes distincts : l'un, qui consiste en rayons cathodiques, est déviable par un champ magnétique et par un champ électrique; l'autre, dont la nature est inconnue jusqu'ici, n'est pas déviable et paraît com])rendre des rayons ayant des puissances diverses de pénétration au travers des métaux et des corps opaques pour la lumière. » Ces deux groupes de rayons ont été observés avec les corps très actifs découverts par M. et M"" Curie; le radium émet à la fois des rayons ( i584 ) (léviables et des rayons non déviables; le polonium n'émet que des myons non déviables; l'aclinium de M. Debierne émet des rayons déviables. )) Je me suis proposé depuis quelque temps de lechercher si l'uranium, le premier des corps dont on ait observé la radio-activité ('), émettait des rayons déviables. » La très faible intensité du rayonnement de l'uranium et, par suite, la longueur du temps de pose nécessaire pour produire une impression pho- tographique suffisante, rendent les expériences plus difficiles à réaliser qu'avec le radium. )) J'ai employé la disposition dont j'avais fait usage pour mettre en évidence la déviation électrostatique du rayonnement du radium. On pro- jetait, sur une plaque photographique enveloppée de papier noir, l'ombre d'un écran plan normal à la plaque et disposé dans un champ magnétique parallèlement à ce champ; la source radiante était de l'uranium en poudre rassemblé dans une rainure en plomb parallèle à l'écran et située au- dessous. Le champ était celui d'un aimant permanent; la pose durait plu- sieurs jours et a varié selon la distanc'e de la source à l'écran. )) Dans tous les cas, avec un champ d'environ i5oo unités C. G. S., on a obtenu une ombre de l'écran montrant qu'ime partie du rayonnement du radium qui traverse le papier noir est déviée dans le même sens que des ravons cathodiques. Des mesures préliminaires, que je me propose de reprendre avec plus de précision, otit montré que le produit Hp du champ magnétique par le rayon de courbure des trajectoires était du même ordre de grandeur que pour ceux des rayons du radium qui traversent le papier noir, et une lame d'aluminium de o""", i d'épaisseur. Près du bord dévié de l'ombre, les radiations correspondraient à une valeur du produit Hp supérieure à 2000; cette valeur est la même pour des rayons très péné- trants émis par le radium. » Des observations qui m'ont été communiquées par M. Debierne (-'), et qui étaient antérieures aux récentes expériences de M. v. Lengyel ('), conduisent à rechercher si les rayons déviables de l'uranium sont dus à ce métal seul ou à une petite quantité d'une substance très active mélangée à l'uranium. D'après M. Debierne, si l'on prend du chlorure d'uranium du commerce que l'on dissout dans l'eau, si l'on ajoute un peu de chlorure (') H. BiiCQUEREL, Comptes rendus, t. CXXII, p. 421 et Soi, février et mars 1896. {"-) Voir Comptes rendus, t. CXXX, p. 906 (2 avril 1900). (^) Bcrichte dcr Deutschcii ckemische Gesellschafl. n» 8, \t. [207 (mai 1900). ( i585 ) de baryum, puis qu'on précipite le baryum ;i l'état de sulfale, on obtient un sulfate de liaryum actif. Dans une expérience que j'ai en l'occasion de répéter avec quelques grammes de matière du commerce, le chlorure d'uranium, ainsi traité deux fois de suite puis desséché, est resté actif. L'activité, mesurée par la vitesse de la décharge d'un électroscope chargé à une vingtaine de volts, était réduite à 0,67 environ de l'activité du pro- duit non traité. Le sulfate de baryum résultant de la première précipitation avait, dans cette expérience, une activité de 0,27 environ en prenant pour unité l'activité du chlorure d'uranium avant le traitement. )) Si l'on traite à la fois une quantité un peu plus grande de chlorure d'uranium, une centaine de grammes par exemple, on y ajoutant une très petite quantité de chlorure de baryum, le précipité est plus riche en matière active entraînée; la radio-activité du sulfate de baryum peut alors dépasser très notablement celle du chlorure d'uranium du commerce. Ces corps produisent, sur une plaque photographique enveloppée de |)apier noir, une impression plus forte que l'uranium. » Ces expériences montrent d'une part que l'uranium est mélangé à im produit très actif qui pourrait être lactinium et que, d'autre part, l'uranium purifié est encore actif. Une nouvelle purification du sel uranique ne pa- raît pas avoir diminué son activité d'une manière appréciable. Ces résultats sont favorables à l'hypothèse de l'existence d'une radiation propre à l'ura- nium. » A cette occasion, je rapporterai également le résultat de l'examen de deux échantillons de nitrate d'urane que M. Lecoq de Boisbandran m'avait remis il y a déjà longtemps. Ces deux échantillons étaient les termes extrêmes d'un fractionnement par cristallisation. Les premiers cristaux et les derniers se sont comportés comme identiques soit pour rendre l'air conducteur, soit pour impressionner une plaque photographique. » PHYSIQUE. — Recherchas sur les tensions de la vapeur de mercure saturée ( ' ) ; par MM. L. Cailletet, Coi.ardeau et Rivière. « On sait peu de choses sur les propriétés thermiques des vapeurs mé- talliques. Nous connaissons les points d'éhullition du mercure, du cadmium et du zinc; quelques autres métaux sont volatils au rouge, enfin Regnault ( ' ) Ce Travail a été fait au Laboratoire de Physique de l'Ecole Normale supérieure ])endant les années 1897 à 1900. ( i586 ) a mesuré la force élastique de la vapeur de mercure saturée, par la mé- ihode d'cbullition sous des pressions variables, qu'il avait déjà employée pour l'eau. Mais ces expériences ont présenté des difficultés et des anoma- lies inattendues et elles n'ont été poussées que jusqu'à la température de Soo", à laquelle la pression de la vapeur saturée est de 8 atmosphères; pour aucun de ces métaux il n'a été question jusqu'à présent du point critique. » De tous les métaux, le mercure est évidemment celui dont l'étude paraît le plus facilement abordable et nous avons entrepris de pousser aussi loin que possible la mesure de sa tension de vapeur. » Après de longs tâtonnements, nous nous sommes arrêtés au dispositif expérimental suivant : » Le mercure est enfermé dans un tube en fer AB {fig. i) foré sur le tour, ayant l^Çf^ de longueur et S'^" de diamètre extérieur. La cavité cylin- drique a 7"'" de diamètre. Ce tube laboratoire, protégé par une enveloppe ( >587 ) réfractaire, est placé verticalement dans un fourneau à gaz. Seule la partie fermée par un ajutage à vis fait saillie au dehors. Un second tube en fer CH, fermé en C, pénètre dans le tube laboratoire, ainsi qu'un piston plongeur dans un corps de pompe. » Il laisse tout autour de lui un espace annulaire très étroit. Enfin, un tube flexible F également en fer et de petit diamètre, met en communi- cation l'intérieur du tube laboratoire avec la pièce SR {fig- 2), qui a pour but de faire varier de quantités connues le volume total occupé par le mercure, tant à l'état liquide qu'à l'état de vapeur. Cette pièce SR est formée d'un cylindre en fer dans lequel pénètre par la partie inférieure un piston plongeur à vis P. A la partie supérieure un fil de platine isolé O, fournit un contact électrique dans le circuit d'une sonnerie, et sert aussi de repère. » Cette partie supérieure est mise enfin en relation par le tube T avec la pompe hydraulique munie d'un manomètre. » Dans ces conditions, le niveau du mercure étant toujours ramené au repère électrique, le volume réservé au mercure et à sa vapeur dépend de la position du piston à l'intérieur de l'appareil et varie d'une même ([uan- tité à chaque tour de vis. » La pression est mesurée par un manomètre métallique de grande dimension étalonné directement au manomètre à air libre de laTour Eillel. La température est évaluée par un coiqîle thermo-électrique (platine- platine rhodié^ étalonné dans l'eau, le soufre et le zinc à l'ébullition. Les fils de ce couple traversent de petits tubes en porcelaine percés de deux trous parallèles et disposés en chapelet à la suite les uns des autres dans le tube en fer CH. » Lorsqu'on chauffe le mercure contenu dans le tube laboratoire, de la vapeur se forme dans la partie inférieure; elle refoule au-dessus d'elle le mercure dans l'espace annulaire très resserré, compris entre les deux tubes métalliques; ce mercure forme ainsi une cloison liquide dont la partie supérieure reste à la température de l'eau servant à refroidir les cuirs de la fermeture, tandis que la partie moyenne de l'appareil oii se trouve la soudure chaude du couple thermo-électrique subit la température maxima de la partie centrale du fourneau à gaz. Quand le mercure se vaporise dans celte partie, la gaine liquide qui reste soutenue dans l'espace annulaire par l'effet de la capillarité, transmet dans le petit tube de fer F et dans la pièce SR la pression correspondant à la température la plus élevée que supporte l'appareil. c. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX.N- 24.) 207 ( i588 ) )> Pour faire une expérience, nous chauffons le tube laboratoire, qui à froid esl entièrement rem[)li de mercure, et nous maintenons la tempéra- ture aussi constante que possible. Une bulle de vapeur se (orine dans la partie la plus chaude et refoule le mercure liquide dans la pièce SR. En donnant la pression convenable nous maintenons l'affleurement au repère électrique; si nous diminuons le volume en enfonçant le piston d'un pas de vis et ramenant l'alfleurement au repère par le jeu de la pompe, la bulle de vapeur diminue, mais tant qu'elle subsiste, si la température est inférieure au point critique, la pression reste la même et nous reconnais- sons à ce signe que c'est bien la force élastique de la vapeur saturée que nous mesurons. Dès que la l)ulle a disparu, le mercure est en quelque sorte bloqué et nous ne pouvons rétablir l'aftleurement que par des pressions devenues subitement très élevées. Si le |)oint critique était dépassé nous en serions avertis par ce fait que toute diminution de volume produite par le jeu de la pompe entraînerait une augmentation continue delà pression. )) Nous avons pu monter ainsi jusqu'à 880" environ, température à laquelle correspond une pression de 160 atmosphères ; si nous n'avons pu aller plus loin, c'est qu'à celle température il s'est produit un phénomène imprévu. Le tube de fer porté au rouge vif se laisse traverser par le mer- cure. Nous avions espéré l'éviter en construisant un nouvel appareil à parois plus épaisses et en éinaillant à l'intérieur le tube laboi-atoire; mais, soit que l'émail fiil lui-même perméable, soit qu'il se fût détérioré sous l'action de températures aussi élevées et de pressions aussi grandes, l'in- succès fut le même. 11 y a donc là laie difficulté que nous ne sommes pas encore parvenus à surmonter et qui nous a empêchés d'atteindre le point critique. » Aux températures inférieures à Soo", nos mesures offrent une con- cordance satisfaisante avec les résultats que Regnaiilt a obtenus par la mé- thode de l'ébuUition. Mais les détails dont il accompagne la description de ses expériences laissent subsister quelques doutes sur leur exactitude, et nous avons cru utile de contrôler par une autre méthode les résultats ob- tenus à ces températures relativement basses. Nous avons employé l'appa- reil suivant, yî'o'. 3. » Le mercure est contenu dans un tube en verre vert recourbé EFG. L'une des branches E, fermée à son extrémité et protégée par un lut d'ar- gile mêlée à de l'amiante, peut être chauffée dans un bain d'azotates de potassium et de sodium fondus. L'autre branche plus longue communique par le tube R avec la pompe et un manomètre sensible. ( i589 ) » Le cou|)le thermo-électrique, protégé par un tube de verre fermé :'i l'extrémité inférieure, plonge aussi dans le bain d'azotate. » Dès que la température dépasse 3 jo", la vapeur formée pousse le mer- cure, qui s'élève dans le réservoir G. On mainlieut fixe celte lem[)érature. on amène par une pression convenable le niveau du mercure à un repère tracé sur la grande branche, et l'on procède aux mesures. » T^a méthode est simple el précise; elle ne présente que quelques diffi- Fie. 3. cultes d'exécution que nous avons pu surmonter. Les résultats qu'elle nous a permis d'obtenir, plus réguliers que ceux des expériences de Ke- ^uau't, ne présentent cependant pas avec ceux-ci de différence notable; ils concordent bien aussi avec les mesures faites avec notre premier appa- reil. Nous voyons donc, dans ce double accord, une juslificatiou de notre méthode. » Nos recherches se trouvent représentées par la courbe ci-jointe. Elle résume les résultats des nombreuses séries dont chacune n'a fourni qu'un très petit nombre de points, en raison du temps nécessaire pour atteindre 800 900 x^t ( '"ig' ) une température stationnaire et d'autres difficultés inhérentes à ce eenre cl expériences. » Les croix représentent nos déterminations; les petits cercles, celles de Regnault. » Les principales ordonnées de la coin-be ont les valeurs suivantes : Teiiipéralui-es. Pressions. " Mm 400 2, I 45o 4,25 5oo 8 55o ,3,8 600 22 , S 65o 34' 700 5o 730 72 Soo 102 85o ,37, 5 880 ,G2 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ,i'('s èthers 'p-phènyl et <^-benzyl-%-alcoyloxy- u-cyanoacryliques C'H'-COR = C/;;*^^,^., C-H. - CH-COR = c(^^!^,^.. Note lie Ml\L A. Haller et G. Blanc. « Dans nne Communication faite par lim tie nous('), il a été démontré que, lorsqu'on chanlïe le sel argentique de l'éther acétocyanacétiqiie avec des éthers iodhydriques, on obtient des combinaisons nouvelles VW^ - COR — ('/^^^ / c;az isomères avec les éthers CH'— CO — C — COHJ^H" de M. Held, et qui \R s'en distinguent par la facilité avec laquelle le complexe COR est saponifié {') A. IIallkr, Comptes rendus, t. CWX, p. r22i. ( 1392 ) p:ir la |)olasse pour régénérer 1 ether primitif /CAz CH»_(;0 -CH — ^.0-C-H^ M Bien une leséthers beny;oyl et phénylacétylcyanacétiqiies se préparent comme les éthersacélocyanacéLiqiies, et qii'ils aient d'une manière générale la même allure que ces derniers, ils en difierent cependant en ce que, sous l'influence de l'eau bouillante, ils se scindent nettement en acide carbo- nique, alcool et acétones cyanées (' ). r/CAz C«H*-CO ^"XCO^C^H-'"^"'^ Éther benzoylcjanacétique. = C"H^ — CO-CH-CAz CO-4-CM1*OH. Cyauacélophéiione. » Aussi avons-nous cru devoir soumettre ces éthers, sous la forme de leurs sels argentiques, au même traitement que les éthers acétocyanacé- tiques. » Les sels argentiques s'obtiennent par double décomposition entre les sels de soude des éthers et l'azotate d'argent. Le précipité est recueilli. lavé et desséché dans l'obscurité. » %-phènyl-^(j-Tnélhoxy-a.-cyanacrylate d'éthyle : C/H»-COCH^ = C( CAz .CO^C^H'' Dans un ballon muni d'un appareil à reflux, on chauffe, pendant six heures, So^'' de benzoylcyanacétate d'éthvle argenlique délavé dans 200^^' d'éther anhydre, avec 3oS!'' d'iodure de méthvle. La réaction terminée, on essore la masse, on évapore et le résidu est purifié par une série de cristal- lisations dans un mélange d'éther et d'éther de pétrole. On obtient fina- lement des cristaux blancs fondant à loô^-ioy", modérément solubles dans l'alcool, peu solubles dans l'clher, presque insolubles tians l'éther de pétrole. ') L'analyse de ce composé donne des rhillrcs correspondant à la for- mule C" H^ - COCH^ = c{^^^ (') A. H.iLLEK, Comptes rendus, t. CI, p. ( 'SiiB ) >i Quand on dissout tel éllier dans nn peu d'alcool et qu\)n ajoute à la solution de l'ammoniaque aqueuse, le liquide s'échauffe et il se forme iiu précipité blanc cristallin d'un dérivé aniidé fondant à 125". Ce corps est insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'éther, très soluble dans Talcool. Il se forme en \erlu de la réaction : (:«H^ -COCH' = C"H'--C = C AzH- - ÂzH ' CAz \C0-CM4' CH'Ofî. » '^-phényl-'p-elhoxy-a.-cyanacrylate d'èlhyle : CAz C«H'-COC^H':=C' CO-C-H" En substituant dans la préparation ci-dessus de l'iodure d'élhyle à de l'io- dure de méthyle, oh obtient l'homologue supérieur qui se présente sous la forme de cristaux Iricliniqiies fondant à 86". » La solution alcoolique de ce corps, traitée par de la potasse, s'échauffe et se prend en masse par le refroidissement. Dissous dans l'eau, ce produit donne, par saturation avec de l'acide sulfurique, un précipité huileux qui ne tarde pas à se solidifier et qui n'est autre chose que de l'éther benzoyl- cyanacétique régénéré : CAz C"M* -COC=H^ = C^ ,co-c-n' KHO = chp-cock;^[:^!^,^,, + c^h-oh. Soumis à 1 action de l'ammoniaque dans les mêmes conditions que le pro- duit méthylé, notre dérivé élhylé donne naissance à un composé aminé fondant à 12,5°, et qui est identique avec celui décrit plus haut. » '^-p/iényl-'fi-propyloxy-oL-cyanacryla/c d'clhyle : CH^-COC'H' :(;. XAz XO=C-H^' Ce dérivé se prépare comme ses homologues inférieurs et possède les mêmes propriétés fonctionnelles. Il se présente sous la forme de cristaux blancs, fondant à qS^-qG", très solubles dans l'alcool, peu dans l'éther. ( '594 ) insolubles dans l'eau. Traité par l'ammoniaque, il fournit le dérivé aminé fondant à i25". » Phcnylacétylcyanacétate de méthyle : CH^-CH'-CO-CH^ 'CAz Ce composé a été préparé par la même méthode qui jadis a servi à l'un de i)ous(') pour faire la synthèse du phénylacétylcyanacétate d'éthyle. On a traité de l'éther cyanacétique sodé par du chlorure de phénylacétyle et isolé le nouveau produit par la méthode ordinaire. » On obtient de beaux cristaux insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool, l'élher, la benzine, et fondant à Gi°. » Le sel d'argent, obtenu par double décomposition entre le sel de soude et l'azotate d'argent, a été soumis à l'action de l'iodure de méthyle et de l'iodure d'éthyle dans les mêmes conditions que le dérivé argentique du benzoylcyanacétate d'éthyle. Il s'est formé dans les deux cas une huile incristallisable et indistillable, que la potasse aqueuse décompose en régé- nérant l'élher phénylacétylcyanacétique avec toutes ses propriétés. 1) Cette saponification prouve que les huiles ainsi formées étaient res- pectivement constituées j)ar les ^-henzyl-^-inéthoxy el éthuxy-y-cyanacry- lates de méthyle : C«H^- CH--COC H^=: C; CH^-CH^-COC^'Hv CAz c;o^CH% CAz CO'CH'. » La réaction avec l'ammoniaque met du reste hors de doute l'existence de ces deux éthers. Quand on agite une solution alcoolique concentrée des deux huiles avec de l'ammoniaque, la liqueur s'échauffe et il se forme, dans les deux cas, un précipité blanc cristallin d'un même et unique corps fondant à ioi"-io2''. Ce corps constitue un dérivé amidé analogue à celui obtenu avec les éthers p-phényl-p-alcoyloxy-a-cyanacryliques. Il est très soluble dans l'alcool, peu soluble dans l'éther et prend naissance suivant l'équation CAz .CO^CH' CAz '\CO=CH^ AzH= CMl^-CH^- COR = c: CH^-CH^-C^^Cs AzH' ROH. ^i (') A. IIallku, Comptes rendus, t, GVIl, p. lo^. ( i595 ) » En résumé, malgré les différences constatées dans certaines pro- priétés, les éthers benzoyl et phénylacétylcyanacétiques se comportent, sous la forme de leurs dérivés argentiques, comme les sels d'argent des /CAz éthers acétocyanacétiques. Le complexe — COs ('n^u dont l'exis- tence dans ces élhers semble justifiée par leur synthèse même, prend sans doute la forme tautomère — tlx pv,, _ ^ m^u flasque la fonction acide se trouve neutralisée par l'argent. » Les recherches préliminaires faites avec les dérivés sodés des éthers acétocyanacétiques semblent, en effet, prouver que ces composés se com- portent plutôt comme des sels sodiques de véritables éthers méthiniques renfermant le complexe — CO — C^ ,^ ^,^.,^ ' \Na — CO-R. M La tautomérisalion de ces éthers serait donc déterminée par l'intro- duction de l'argent dans ces molécules, et le rôle de ce métal serait assi- milable à celui qu'il joue dans le cyanure d'argent qui, traité par des iodures alcooliques, donne des carbylamines et non des nitriles, comme l'ont montré les recherches classiques de M. A. Gautier. » 3IE3IOIRES PRESENTES. M. A. GuÉPi.\ soumet au jugement de l'Académie un Mémoire ayant pour titre : « Symptômes méconnus de l'hypertrophie sénile de la pro- state ». (Renvoi à la Section de Médecine.) CORRESPOIVDAIVCE. M. BoLTZMAw, nommé Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une « Histoire de la Faculté des Sciences de Rennes », par M. L. Joubin. (Présentée par M. Perrier.) C. R., 1900, 1" Semestre. (T. GXXX, N-24.) 2o8 ( t596 ) 2" Un Ouvrage de M. P. Wenjukow sur « La faune des dépôts siluriens du gouvernement de Podolie, en Russie ». (Présenté par M. Fouqué.) M. le Ministre des Affaires ktuangères transmet à l'Académie une Note qui lui a été adressée par le Consul de France à Mexico. « Le 19 décembre dernier, un tremblement de terre ouvrait une pro- fonde crevasse à 2 milles au sud du rancho de Cardona, à l'ouest de la ca- pitale de l'État de Colima. Cette crevasse ne fut découverte que récem- ment par un laboureur, et l'on s'est aperçu qu'elle donnait accès dans une galerie souterraine continuée par toute une série d'autres galeries plus longues et plus larges. Le sol en est formé d'une sorte de pâte minérale solidifiée, les voûtes sont décorées de sculptures en relief. Dans un angle d'une galerie du fond on a trouvé un monceau d'ossements humains, des objets en terre cuite et beaucoup d'idoles en pierre. » '^1 ASTRONOMIE. — Sur une photographie obtenue à V observatoire d'Alger pen- dant l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900. Note de M. Ch. Trépied, présentée par M. Lœwv. « La photographie dont j'ai l'honneur de présenter une épreuve positive à l'Académie a été prise pendant l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai der- nier, dix secondes avant le commencement de la totalité, au moyen de l'équatorial photographique de 3", 43 de foyer, diaphragmé de manière à obtenir le rapport — entre l'ouverture laissée libre et la distance focale. La durée de l'exposition a été de ~ de seconde, cette durée s'est trouvée trop grande; par suite de l'excès de pose, l'image du petit segment solaire qui restait encore visible sur le bord de la Lune au moment de la photogra- phie a subi le phénomène du renversement et est entourée d'un halo assez fort. » Vers l'extrémité sud de l'arc lumineux, on voit les images de deux points de Baily renversées comme l'image de l'arc lui-même. Près de l'ex- trémité opposée de l'arc, on distingue les images de huit autres points de Baily, mais celles-là n'ont pas subi de renversement; elles se voient en positif sur l'épreuve positive. » L'image de la chromosphère est très intense sur tout le contour du disque. On voit s'en détacher un très grand nombre de protubérances dont ( 1^97 ) l'une d'aspect très curieux, en forme de boucle. Parmi ces protubérances, il en est une dont la hauteur atteint près de i minute d'arc. » Enfin, et c'est là le fait le plus remarquable, l'image de la couronne est venue, assez intense, sur cette photographie, jusqu'au voisinage de l'arc lumineux. Malgré la perte inévitable de détails éprouvée en passant du négatif au contre-tvpe, lesravons polaires se distinguent nettement dans la région nord du disque. » ASTRONOMIE. — Sur la polarisation de la couronne du Soleil obsen'ée à Riche. Note de M. P. Joubi.v. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences le résumé des observations qu'il m'a été donné de faire pendant l'éclipsé totale du 28 mai, grâce à la libéralité de l'Université de Besançon. La mission qui m'a été confiée, dont je suis profondément reconnaissant à mes collègues, m'a été rendue particulièrement facile et agréable par l'accueil cordial et désinté- ressé des membres de la mission de Montpellier et Toulouse. MM. Meshn et Lebeuf, Bourget et Carrère ont bien voulu me faire partager l'hospita- lité généreuse qu'ils avaient eux-mêmes reçue des autorités d'Elche : qu'il me soit permis d'adresser à tous mes plus sincères remercîments. » Vu la courte durée de la totalité j'avais strictemeut limité mes recher- ches à l'élude qualitative de la polurisalion des parties basses de la cou- ronne. Par suite de considérations qu'il serait trop long d'exposer, j'avais été conduit à me demander si la lumière émise par la couronne, qu'on s'accorde à reconnaître comme partiellement polarisée dans une direction radiale, ne serait pas plutôt de la lumière elliptique; cette ellipticité pour- rait, par exemple, s'expliquer par la biréfringence acquise par des vapeurs denses placées dans un champ électrique intense (phénomène de Kerr). Il est vrai que des expériences de laboratoire ne m'avaient donné que des résultats négatifs; mais je comptais que la grandeur des causes mises en jeu dans la nature me fournirait quelque effet appréciable. » Mon instrument se composait, comme ceux de Prazmowski en i 860 et de Ranyard en 1870, d'une lunette à oculaire terrestre : au foyer commun de l'objectif et de l'oculaire on pouvait placer soit un biquartz de Soleil, soit un polariscope de Bravais (bilame d'une onde) donnant tous les deux la teinte sensible à travers un nicol convenablement disposé entre les deux ( iSgS ) lentilles de l'oculaire, tous ces éléments étant solidaires les uns des antres. » 1° Biquarlz. — Quelques secondes furent employées au commence- ment de la totalité à vérifier les observations de Prazmowski et Ranyard : les deux plages du biquartz contiguës à la ligne de séparation apparurent teintes en vert toutes les deux, tant que cette ligne de séparation était sensiblement radiale. Il fiillait l'incliner sur la normale au limbe d'un angle relativement considérable (io° peut-être) pour amener une oppo- sition appréciable dans les teintes des deux plages contiguës; je me suis contenté d'ailleurs d'observer au voisinage de l'équateur solaire, c'est- à-dire sensiblement dans la direction moyenne des prolongements de la couronne ; la partie inférieure de celle-ci était en dehors du champ. » 2" Bilame de Bravais. — Je substituai rapidement le polariscope de Bravais au biquartz et recommençai la même étude. La ligne de séparation étant encore dans la direction de l'équateur solaire, les deux aires conti- guës étaient encore colorées en vert comme précédemment, mais en vert plus pâle; la polarisation elliptique était donc insensible. Le résultat fut le même en tous les points du limbe compris entre l'équateur et un point que j'estime être à iS" ou 20° du pôle nord solaire, où les prolongements de la couronne semblaient venir se raccorder à l'anneau lumineux entou- rant le Soleil. Du voisinage de ce point les deux plages contiguës de la bilame commencèrent nettement à se différencier, l'une, celle de gauche, virant vers le jaune, l'autre vers le bleu, indiquant au moins une trace de polarisation elliptique; les mêmes apparences continuèrent à se présenter sur un parcours de quelques degrés sans variation appréciable. Malheu- reusement, cette étude délicate avait duré plus d'une minute (jamais mi- nute ne me parut si courte!) et il me fut impossible soit de revenir sur mes pas, soit d'explorer l'autre côté du limbe solaire; je tenais à jouir pen- dant ces dernières secondes du spectacle inoubliable que présentait en ce moment la voûte céleste. » 3° Entre le premier et le deuxième contact, je constatai nettement, au moyen d'un polariscope à franges, qu'à mesure que le disque solaire dimi- nuait d'étendue, le point de polarisation maximum de l'horizon sud se transportait du sud-est vers le sud d'une quantité beaucoup plus grande que ne l'expliquerait le déplacement du Soleil et que j'évalue à 20° au moins. )i 4° Quelques minutes avant le deuxième contact, j'ai aperçu avec la ( i599 ) plus grande netteté, dans l'air, le bord sud de la colonne d'ombre venant du nord-ouest au-dessus des montagnes de Crevillente : on eût dit un rideau de pluie d'orage (l'autre bord était invisible pour moi). L'ombre même sur le sol a passé inaperçue pour moi, probablement à cause de la faible dislance qui nous séparait des montagnes bornant l'horizon, distance parcourue par l'ombre en un temps à peu près inappréciable. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la méthode de Neumann et le problème de Dirichlet. Note de M. W. Stekloff, présentée par M. Picard. « Je suis d'accord avec M. A. Rorn que pour démontrer la convergence de la série de Neumann il suffit de démontrer deux principes, énoncés par l'auteur dans sa Note du 7 mai 1900, et que la démonstration du premier principe peut être déduite de recherches de M. PoincAré (^Acta Mathem., t. XX). » Mais je dis que ces principes sont insuffisants pour établir la méthode de Neumann^ indépendamment du principe de Dirichlet. » Il est nécessaire de démontrer non seulement la convergence de la série de M. Robin y^^-^Cîids, 2T.J r \,= i^f?"-'?"^'' ?/<■ / Pli ds = o. 00 mais la convergence de la série V p^, ou l'inégalité Â=0 0) ?« P = S. » On peut démontrer, à l'aide de l'inégalité (i), que £, étant le maximum de |1*, |. Q étant une constante positive. )) La série V ':, étant convergente, on trouve, d'après le théorème connu, ii]=2;u.=^i;i;(-')"-'(wr-wn) \ A- = 1 t - 1 » = I » Cette égalité a lieu pour tout point P, intérieur à (S). La fonction U, étant harmonique à l'intérieur de (S), tend vers /, quand P tend vers p. Il en est de même de la somme de la série (2). Pour exclure des malen- tendus il faudrait écrire au lieu de l'égalité ./■=^2(-0"~'(W..,-w,^,.,), qui n'a qu'un sens formel. Encore une remarque pour finir. V existence des dérivées de la fonction f ne joue aucun rôle essentiel dans la démonstration de la méthode de Neumann. Cette démonstration reste parfaitement rigoureuse, comme je l'ai montré dans ma Note du 19 février 1900, si la fonction con- tinue /satisfait à une seule condition [voir l'inégalité (t) de la NotecitéeJ, !/-/„!<«,.?- (pi VIII. Le groupe F dérivé d'un groupe régulier G et de son conjoint ou réciproque V est de classe i pour tout point de position générale quand G ^Y, et o siG ^Y, c est-à-dire si G est formé de substitutions échangeables. » IX. Un groupe fini continu de degré n ne contient, aux environs du point de position générale Çl^, aucune transformation infinitésimale X telle que les transformations finies de X. changent toute courbe passant par Q„ en une courbe ayant avec elle en ce point un contact d'ordre supérieur à in. » S'il est de classe s aux environs de Q^, il contient au moins une transfor- mation infinitésimale X telle que les transformations finies de X changent toute courbe générale passant par Qo en une courbe ayant avec elle en ce point un contact d'ordre s — \. M Ce qui précède peut conduire à préciser davantage la définition de la classe des groupes de transformations, par analogie avec celle de la classe des groupes de substitutions. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les logarithmes des nombres algébriques. Note de M. Carl Stormer, présentée par M. Jordan. « Dans un Mémoire qui va paraître bientôt dans le Bulletin de la Société mathématique , j'ai démontré quelques propriétés arithmétiques des loga- rithmes des nombres algébriques, dont je vais donner un court résumé ici. (*) Voir Frattini, Atti délia R. A. dei Liiicei {Rendico?iti. 19 inarzo 1898) et nos Mémoires ci-après : Thèse de Doct., p. 3i; Quart. Journ. of Math., p. 119; 1894; et Mém. des Sav. étrangers, t. XXXII, n° 8, p. 53. La propriété VII est l'équivalente d'une propriété analogue des groupes G de sub- stitutions dérivés d'un groupe régulier et de son conjoint. Le nombre t correspond au nombre N — ?/ de lettres laissées immobiles par une substitution de G. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 24.) 209 ( i6o4 ) )) Soit a un nombre incommensurable positif. Développons a en frac- tion continue illimitée 'j.^za„- où «0 est entier positif ou nul, et où les «„ sont tous entiers positifs. Appe- lons -=p la n''''"* réduite de cette fraction continue, de manière que P, =a„, P2=a,fl„+r, .... P«+, = «„.P„ + P« ,, Q, = i. Q2 = «f •••' Q«+i = ««Q«-f-Qn-i» » Comme on le sait, la première démonstration de l'existence des nombres transcendants, due à Liouville ('), est basée sur une propriété remarquable des nombres a,„ dans le cas où a est algébrique. En effet, si a est racine d'une équation algébrique à coefficients entiers et de degré r, on aura (0 a„F(rt), où F(n) croît plus vite que le second membre de l'inégalité (2), et cela quelles que soient les constantes k et N, les inégalités (i) et (2) finissent par être impossibles pour n assez grand. Par conséquenl la valeur de la fraction continue correspondante sera un nombre transcendant qui ne sera pas égal à un nombre de la forme logA logB' k et Ç) étant des nombres algébriques positifs. Par conséquent ce nombre trans- cendant ne sera pas non plus égal au logarithme vulgaire d'un nombre algé- brique positif . Pour construire un tel nombre il suffit, par exemple, de poser a„— n'-'". » A priori, l'existence de pareils nombres transcendants découle immé- diatement des recherches de Cantor ('). En effet, il a démontré que l'en- semble des nombres algébriques est dénombrable. Comme l'ensemble des nombres de la forme r-^' A et B étant algébriques, est également dénom- brable, il s'ensuit qu'il reste encore une infinité non dénombrable de nombres transcendants de la propriété énoncée. » Le même procédé peut être appliqué aux nombres des formes arc laiigA arcsinA J„ v(' — •^~") (• — ■ k'^x^) l dx arctangB arcsinB f^ ^^, et à une infinité d'autres. « "^ 0 v/(.-.r^)(i-A-' (') Journal de Crellc, l. 77. ( i6o6 ) PHYSIQUE. — Sur les points anguleux des courbes de solubilité. Note de M. H. Le Cuateliek, présentée par M. Carnot. « Dans mes études antérieures sur la dissolution, j'ai montré qu'à tout changement dans la nature du corps cristallisé en équilibre avec le liquide correspond un changement brusque dans la direction de la courbe de solubilité, c'est-à-dire un point anguleux. Cette loi ne comporte pas d'exception. )) Il existe deux catégories distinctes de points anguleux semblables : » Les uns correspondent à un changement allotropique ou à un chan- gement d'hydratation du corps considéré. Dans ce cas, comme je l'ai déjà démontré, le rapport des tangentes trigonométriques des deux branches de la courbe est égal au rapport des chaleurs latentes de dissolution des deux variétés du corps cristallisé. » La seconde catégorie des points anguleux correspond au changement réciproque des deux corps de la dissolution. Ce sont les points eulecliques de Guthrie; leur température est la plus basse à laquelle la dissolution puisse exister. Je veux démontrer qu'il existe encore une relation simple entre les tangentes trigonométriques des deux branches de la courbe qui viennent se couper en ce point. » Pour cette démonstration, je pars du principe fondamental de l'éner- gétique que toute transformation réversible infiniment petite d'un système en équilibre met en jeu une quantité de puissance motrice (travail) infini- ment petite du second ordre. Je considère une dissolution composée des deux corps (i) et (2) prise à son point eutectique et je la suppose en rela- tion avec un milieu indéfini à la même pression et à la même température en astreignant celui-ci à subir à chaque instant des variations de volume et d'entropie égales et de signe contraire à celles de la dissolution consi- dérée. M II suffit pour cela d'établir la relation mécanique entre les deux parties du système au moyen d'un piston hbre dont le fonctionnement assure l'égalité et, par suite, l'invariabilité des pressions; la relation thermique, au moyen d'une machine de Carnot, qui permet, avec une dépense exté- rieure de travail, de faire varier d'une façon réversible la température de la dissolution eu empruntant ou rendant exclusivement la chaleur au milieu indéfini à température constante. L'expression bien connue du ( i6o7 ) travail ainsi dépensé pour ce déplacement de chaleur est n Considérons alors le cycle d'opérations suivantes, en partant de la dissolution prise à son point eutectique : » 1° Refroidissement de la dissolution à la température /„ — A^, en laissant cristalliser le corps (i) ^t supposant le corps (2) resté à l'état de sursaturation ; » 2° Réchauffement de la dissolution et du corps cristallisé, séparés l'un de l'autre jusqu'à la température initiale i„; » 3° Réchauffement ultérieur de la dissolution seule jusqu'à la tempé- rature t^ -+- \t, à laquelle elle est en équilibre avec le corps (2); » 4" Refroidissement en laissant cette fois cristalliser le corps (2) jusqu'à la température initiale l^. » La dissolution revient alors à sa composition primitive et les quantités des deux corps qui ont successivement cristallisé, sont proportionnelles aux quantités s, et S2 qui existent dans la dissolution. » La puissance mise en jeu pour effectuer les opérations 1° et 2° a pour expression, en appelant L, la chaleur de dissolution de l'unité de masse du corps (i), et c\, c\ la chaleur spécifique de la dissolution et du corps cristallisé pris ensemble pour deux périodes correspondantes pendant réchauffement et le refroidissement, OU, en remarquant d'après le principe de l'état initial et final que (c, — c\)dt ^ m, f/Ij, , il vient Acî -At, et en appelant Awi, la quantité du corps (i) qui a cristallisé par l'abaisse- ment de température Af,, * " A»ii t — t„ I L, Am, A<, r ' A»i, ^ t — t„ i ( i6o8 ) Oa trouverait de même pour la seconde moitié du cycle I Lo.A/«,.A<,, AC7., to La somme de ces deux quantités doit être nulle, ce qui donne la relation L, ^m , "~ 'KTy' mais nous avons vu plus haut que Am, et \m., sont proportionnels aux quan- tités des deux corps 5, et s., existant dans la dissolution. D'autre part, on voit, à la simple inspection des courbes de solubilité, que le rapport A^, :A/, est égal au rapport inverse des tangentes trigonométriques. C'est- à-dire d.% . (Is. h.,S.y iLli', = dt ' dt » Au point eutecticjue, les tangentes trigonomèlrufues des deux courbes sont dans le rapport des chaleurs latentes de dissolution de poids des deux corps égaux à ceux qui se trouvent dans la solution saturée. » Cette loi comprend comme cas particulier celle que j'avais précé- demment établie pour les points anguleux correspondant à un changement allotropique. » En rapprochant cette loi de la formule de solubilité ■^ ds .. L dt o — = 300 — r-> s t- on voit que la valeur du coefficient l (appelé depuis par M. Van t' Hoff coefficient i) est la même pour deux corps différents pris à leur point eutec- tique. On pourrait, du reste, démontrer directement cette propriété en partant de la valeur de ce coefficient S en fonction des tensions de va- peur/, s=^(iog4) et faisant sur la puissance motrice un raisonnement semblable à celui qui a été employé plus haut. » ( ifi<^9 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la (lislrihution électrique le long d'un résonateur de Hertz en activité. Note de M. Albeft Turpaix, présentée par M. Mascart. « Dans une communication précédente (') j'ai indiqué une méthode d'observation de l'état électrique le long d'un résonateur fdiforme circu- laire de Hertz, méthode qui consiste à enfermer le résonateur dans un tube de verre à l'intérieur duquel l'air est convenablement raréfie. » J'ai appliqué cette méthode à l'étude d'un résonateur à deux spires et d'un résonateur à deux micromètres. » Bésonateur à deux spires. — Ce résonateur est constitué par un fil d'aluminium disposé suivant l'axe d'un tube (e verre qui est recourbé de façon à former deux spires circulaires. Les deux extrémité du fil d'aluminium aboutissent aux pôles d'un micro- mètre placé à l'extérieur du tibe de verre. Le résonateur est disposé de telle sorte que le plan des spires est peipendiculaire à la direction des fils qui concentrent le champ. Le rayon du résonateur qui passe par le micromètre est normal au plan des fils. » On constate que la uminescence qui se produit autour du fil d'aluminium est d'autant plus vive que le nicromètre est plus ouvert. Elle intéresse de part et d'autre du micromètre des arcs d! i8o° environ. Le reste du résonateur est obscur. La lumi- nescence cesse dès qu'on erme le micromètre. » Résonateur à de u.è, micromètres. — Ce résonateur est formé par deux tiges métalliques semi-circula^es placées à l'intérieur de tubes de verre en forme de demi- circonférences. L'air queiontient les tubes a été convenablement raréfié. Chaque tige porte à l'une de ses extréjiités une vis micrométrique qui vient buter contre l'extré- mité libre de l'autre tige Le résonateur est ainsi muni de deux micromètres diamé- tralement opposés. La coirse des vis micrométriques est de longueur telle qu'elle per- met de produire une conjure dans la région occupée par chaque micromètre. Le plan du résonateur est perpenoculaire à la direction des fils de concentration du champ et le diamètre qui passe pailes micromètres est normal au plan des fils. On désignera par m celui des deux micomètres situé au-dessus de ce plan et par jx le second micro- mètre. » On constate les phéromènes suivants : » 1° m et [X sont ferrrvs. — On n'observe aucune luminescence. >> 2" m est peu oui-ertet ij. est fermé. — On aperçoit une étincelle au micromètre m accompagnée d'une faibk luminescence des parties des arcs voisines de m. n > m est très ouxg-t et \i. est fermé. — L'étincelle p'éclate plus en m qui est (') Sur l'état électrique d'un résonateur de Hertz en activité {Comptes rendus, 5 juin 1900). ( i6io ) devenu une coupure. La luminescence esl très vive et intéresse une partie notable (120° environ) des arcs aboutissant en m. » 4° m est très ouvert et Von ouvre grcduellement |x. — La luminescence diminue lorsqu'on fait croître l'ouverture du microïiètre |j.. Elle cesse dès qu'aucune étincelle n'éclate plus entre les pôles du micromètre ^. » 5" m et \x sont peu ouverts. — Si les deux micromètres sont ouverts de manière que des étincelles éclatent à l'un et à l'autre, la luminescence se manifeste tantôt le long de portions d'arcs avoisinant m, tantôt le long de portions d'arcs avoisinant |j.. La luminescence qui accompagne Tune des deux étincelles indique celui des deux micromètres qui fonctionne comme coupure. » 6° /n et jj. sont très ouverts. Les deux micromètres forment alors deux coupures. On n'observe aucune luminescence. » On peut interpréter les expériences décries ci-dessus ainsi que celles relatées dans la Communication précédente en admettant qu'un résonateur en activité est le siège d'un courant électrique oscillatoire cheminant alternativement d'une des extrémités du résonïteur vers l'autre. » Si l'on désigne les extrémités de la coupure formée par le micromètre par A et B, le courant chemine de A vers B pendmt nne demi-période et de B vers A pendant la demi-période suivante. » Les valeurs successives de la densité électriqje en A et B sont les suivantes : Temps. Densité en A. Denité en B. o H- a — a T y 0 0 4 T — — cr -\-.oç, courbe) est appelé à reproduire, mais dans des conditions toutes nouvelles, l'expérience classique des deux dia- pasons croisés ou celle, plus moderne, des deux pendules croisés, pour obtenir les courbes dites de Lissajous par la composition de deux mouve- ments oscillatoires rectangulaires. Ces deux expériences ne se font pas sans difficulté et d'ailleurs les courbes tracées ne sont pas fermées à raison de la variation de l'amplitude des oscillations; elles ne répondent donc pas à l'équation mathématique cki phénomène. Dans le campylographe, tous les mouvements sont purement mécaniques, les courbes sont absolu- ment fermées et rigoureusement exactes. » En outre, l'appareil permet l'étude d'un cas beaucoup plus complexe, c'est le tracé des courbes résultant de trois mouvements, deux rectilignes oscillatoires et un circulaire uniforme. Par là, le campylographe se dis- tingue formellement des divers appareils imaginés jusqu'ici pour repro- duire mécaniquement les courbes de Lissajous. Je dois tout particulière- ment mentionner l'instrument exposé en 1889 par M. Rohn, professeur à Varsovie; ses deux règles croisées mues par des roues couplées se re- trouvent dans le campylographe; mais il s'en est tenu là, comme tous les ( '6i7 ) autres, avant et après lui. Dans les cours, d'ailleurs, on n'a jamais tenté d'introduire diins l'expérience un troisième mouvement, comme, par exemple, de fiure tourner uniformément le plan de projection de la résul- tante des deux mouvements oscillatoires, de substituer une plaque photo- graphique tournante à l'écran fixe dans le cas des deux diapasons à mi- roirs. Pour obtenir de ce dispositif des figures régulières, il eût fallu que le nombre des révolutions de la plaque fût rigoureusement un multiple ou un sous-multiple du nombre composé des mouvements oscillatoires, con- dition manifestement impossible à réaliser. Or, avec le mécanisme du cam- pylographe, tout cela s'exécute avec la dernière facilité, et les combinai- sons les plus complexes ne sont pas plus difficiles à mettre en jeu que les plus simples. Qu'il me suffise de dire que l'appareil qui m'a donné les quelques spécimens de courbes que j'ai l'honneur de soumettre à l'Aca- démie et qui ne sont pas les plus compliquées, donne lieu à vingt-deux combinaisons de vitesses différentes entre les deux mouvements rectilignes oscillatoires qui obligent le plan de projection à exécuter trente révolu- tions pour l'achèvement du tracé d'une figure. » Le camp^Ioyraphe peut se construire sous deux, formes difl'éreiUes, également bonnes et qui m'ont donné les mêmes résultats. Chacune d'elles a cependant sur l'autre des avantages qui se contrebalancent; je me contente de parler de celle qui met le mieux en évidence le principe général de l'appareil. C'est, pour les deux mouvements oscillatoires, la même disposition que dans l'instrument de M. Rolin, dont j'ai parlé plus haut. Deux règles, croisées à angle droit et évidées en leur milieu de haut en bas sur toute leur longueur, sont conduites par des roues couplées comme des bielles. A l'endroit du croisement, M. Rohn les faisait glisser l'une sur l'autre dans une pièce unique en forme de croix; il s'imposait par là l'obligation de les maintenir à angle droit pour le tracé des figures de Lissajous qu'il avait uniquement en vue. J'ai préféré établir dans chacune des deux règles un curseur indépendant, traversé par le même crayon ou le même traceur ; par là, des mouvements obliques des règles sont pos- sibles, et on peut donner à chacune de leurs extrémités des vitesses de rotation dill'é- rentes : d'où variété des courbes élémentaires et des courbes complexes. a On voit tout de suite que le traceur, restant invariablement au croisement des deux bielles, ne les suivra ni l'une ni l'autre dans leur mouvement de glissement longitudinal, mais uniquement dans leur déplacement transversal, déplacement qui varie comme le sinus des arcs décrits par leurs deux points tl'arliculation. La trace laissée dans le mouvement de l'une d'elles considérée seule, est une ligne droite et représente exac- tement l'amplitude d'un mouvement oscillatoire. Toutes deux ensemble feront tracer la bissectrice de l'angle de leurs traces isolées, et cotte bissectrice sera en grandeur et direction la résultante des deux mouvements oscillatoires rectangulaires. On a ainsi réalisé mécaniquement l'expérience faite pour la [)remière fois par Lissajous avec ( i6i8 ) deux diapasons croisés el renouvelée, depuis, à l'aide de deux pendules oscillant à angle droit. » Le moteur ou producteur des vitesses est composé de deux couples de plateaux opposés en bronze dont les directions sont rectangulaires; ils entourent un cinquième plateau de plus grand diamètre au bord extérieur duquel on a taillé des dents hélicoï- dales; une vis sans fin, dont l'axe prolongé se termine par une manivelle, agit sur ce plateau pour transmettre de là le mouvement à toutes les autres pièces de l'appareil. Cette transmission s'elTectue grâce à une série de couronnes dentées disposées concen- triquement à la surface même des cinq plateaux, en plus grand nombre sur le grand que sur les petits. Quatre arbres horizontaux sont placés en travers, et sur chacun des arbres deux pignons mobiles peuvent être arrêtés à volonté sur l'une ou Tauli-o des couronnes des plateaux correspondants. » Avec sept couronnes sur le grand (rayons proportionnels à lo, i5, 20, 3o, 35 et [\o) et trois sur les petits (10, i5, 20) on a le moyen de faire au moins treize combi- nai-sons de vitesses entre les deux couples de petits plateaux. Ou doit toujours donner la même vitesse de rotation aux deux plateaux de chaque couple, afin de maintenir la règle correspondante rigoureusement parallèle à elle-même dans ses déplacements. Le campylographe, que m'a construit 1\L Crelin-Lauge de Morez (Jura), a reçu quatorze couronnes sur son grand plateau, la plus grande proportionnelle à 120 et cinq sur les petits. De là l'incroyable facilité qu'il me donne de varier et les vitesses et les courbes tracées : les combinaisons de vitesses différentes sont au nombre de 979. » Les deux règles, ou bielles, se croisent au-dessus du grand disque qu'une clavette, enlevée ou mise en place, isole ou relie à l'axe vertical du grand plateau moteur. C'est sur ce disque qu'on fixe le papier ou les surfaces sur lesquelles on veut tracer les figures résultantes. Avec le disque isolé et au repos, les figures sont celles dites de Lissajous /je ne m'y arrête pas, me contentant seulement d'en présenter deux que les physiciens reconnaîtront bien. Vitesse 4. Bielle sino' — Vilcsse 5. Bielle cosgo» ampl. 3o""". - ampl. /|0" Vitesse !\. sino" — ampl. So""" Vitesse 5. cos6o"— ampl. Ifi" » Les figures résultant des trois mouvemenis méritent une sérieuse attention. Il y a là un sujet d'étude fort intéressant à tous points de vue. Les types de courbes tracées sont sans nombre el dans chaque type il y a ( i6i9) une infinie variété de figures. Ces variations s'obtiennent, soit par un simple changement de la phase au début entre les deux mouvements oscil- latoires, soit par une variation de l'amplitude, soit surtout par ce fait qu'on peut dnns l'instrument (sous ses deux formes) faire en sorte que le centre de la figure élémentaire de Lissajous ne coïncide pas avec le centre même du disque tournant. Voici quinze figures (') obtenues dans ces diverses conditions spéciales. Dans la première rangée on reconnaîtra des figures à 3:5 — 2 4:5-3 ■ : 5- I 5:9—1 4: 9- 2:4-. 2:4 — > 2: 6-3 S: 2-3 2:12 — 3 : 9 — I 3:9 — 1 9:12 — 1 9:12 — 1 3:i2- un seul axe de symétrie; dans la deuxième des figures à deux axes et dans la troisième des figures à trois axes; les rapports respectifs des vitesses rec- tilignes et circulaires sont inscrits au-dessous du Tableau. » En faisant usage des combinaisons très complexes on obtient des dessins du plus joli efiet, éminemment propres à être utilisés dans les di- verses industries qui recherchent des motifs de décoration. Bon nombre de ces courbes, surtout parmi les plus simples, tracées par l'expérience. (') Ces figures ont été réduites par la photographie; les originaux, tracés à l'encre de Chine, ont de 160 à 180°"" de hauteur. 21 I C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N' 24.) ' ( 1620 ) pourront intéresser les géomètres. Je ferai remarquer en particulier que le campylographe, tel que je le fais construire dans des proportions très ré- duites pour lui permettre d'être introduit dans les cabinets de physique, est un excellent ellipsographe et parabolographe. » THERMOCHIMIE. Chaleur de dissolution de l'eau oxygénée. Valeur ther- mique de la fonction hydroxyle OH. Influence de l'hydrogène et du car- bone. Note de M. de Forcrand. » Déjà en 181 9, Thénard avait indiqué (') que l'eau oxygénée étendue pouvait être concentrée et amenée à l'état anhydre par l'action du vide sec. MM. Hanriot (^) et Wolffenstein (') ont montré depuis qu'on peut l'ob- tenir à peu près anhydre par distillation sous pression très réduite (65°"") et préparer ainsi l'eau oxygénée pure distillée, ce qui permet d'éliminer les traces des matières étrangères qui s'y accumulent pendant la concen- tration dans le vide. » Ces faits prouvent déjà que, si la chaleur de dissolution de H^O- anhydre est positive, elle doit être très faible. » En partant de l'eau oxygénée du commerce à 10 volumes (Rahlbaum) et en suivant exactement les indications de MM. Hanriot et Wolffenstein, j'ai pu préparer l'eau oxygénée distillée et pure aux titres suivants : Eau oxygénée ea centièmes. en volumes. Koiiiiules. Chaleur de dissolution (*). 35, 3i I40 ir-0'' h3,46H^O Cal H-0,07I 42,66 i85 II»02h-2,53H20 -1-0,093 55, 16 225 W^LY-v i,54H-0 +0,099 65,38 260 H^O^-)-H^O -t-o,3io 85,93 390 IP0^4-o,3IPO -l-o,4o3 (') Annales de Chimie et de Physique, t. X, p. ii5 et 335, et t. XI, p. 2i5; 1819. (^) Comptes rendus, t. G, p. ôj et 172. (') Berichte, t. XX VII, p. 3307. (') La lempératuie était comprise entre +12° et -t-iô" et l'étal final correspondait toujours à H-0-+ 3'" d'eau. Je n'ai pas pu dépasser la concentration de 86 pour 100, mais comme elle se traduit par la formule H- 0'-+ o,3H-0, il est bien peu probable qu'il existe un autre hydrate plus riche en eau oxygénée. Ce litre de 86 pour 100 est déduit de l'analyse du liquide final; il est probable que le liquide recueilli dans ( l62I ) » Si l'on construit la courbe des chaleurs de dissolution avec ces cinq données expérimentales, que l'on réunisse le point 35, 3i pour loo au point initial o, et que l'on prolonge en ligne droite la dernière portion de la courbe jusqu'à lOo pour loo, on trouve : » 1° Que cette courbe comprend deux parties principales, l'une de o à 55, i6 pour loo, l'autre de 65,38 à loo pour loo; ce sont deux droites; » 2° Que de 55,i6à 65,38 pour loo la courbe remonte brusquement comme s'il existait un hydrate défini dont la formule serait voisine de H^O^ + H^O et la chaleur de formation de -l- o^''',2 à -f- o^'''",3 environ. » Ce double résultat concorde bien avec les faits connus. On sait en effet que, lorsqu'on distille l'eau oxygénée sous la pression atmosphérique, on ne peut dépasser la richesse qui correspond à H°0- -l- H'O, et en outre que, par une simple diminution de pression, on peut décomposer cet hydrate et continuer la concentration. » Il montre en outre que la chaleur de dissolution de l'eau oxygénée liquide anhydre serait de -l-o*^*',46o. » On a par conséquent : Cal H^OMiq. -t-Aq. =:H^O'-diss -i- o,46 H^gaz-t-02gaz = H2 0"liq +46,84 H^Oliq. +0gaz = n-0^1iq —22,16 )> Quant à sa chaleur de fusion, elle paraît absolument inaccessible à l'expérience, mais on peut l'évaluer avec une approximation suffisante en partant de celle de l'eau qui est bien connue (H-0 = 18^'" : — 1,43) et en calculant proportionnellement pour H^0-= 34^'. On trouve ainsi —2*^"', 70. On obtient d'ailleurs le même nombre en prenant la moyenne entre la chaleur de fusion de l'eau et celle de la glycérine ( — 3,90), ce qui est un contrôle. » Enfin, connaissant les réactions suivantes : Cal Na-0- sol. H- 2 II Cl dissous -1-4 1 ,81 aNaOIldiss. -+-2HCldiss +27,40 Na sol. + Aq (M. Joannis) +42,4» le ballon était plus riche encore, car ses propriétés paraissaient bien celles de H-0- à peu près anhydre, mais ces liqueurs concentrées sont très sensibles à l'action des poussières et la richesse diminue nécessairement pendant le transvasement et aussi pendant les quelques heures nécessaires pour que l'éclianlillon prenne la température du laboratoire calorimétrique. ( l622 ) on obtient finalement H=0=soI. -+-Na=soI. r= H' gaz + Na-0= sol 68, soit, pour chacun des deux OH de l'eau oxygénée solide : +34^^*', 07. » Ce nombre + 34*^'', 07 exprime donc la valeur thermique moyenne de la fonction hydroxyle OH solide. » Comparons maintenant cette donnée à celles que fournissent l'eau et le glycol Cal H-OH -H 3i,i9 i(CH2-OH)''soit — CIP — OH + 3i,32 i(OH)' soit — OH + 34,07 et admettons que chaque atome ou radical uni à OH apporte son influence propre pour augmenter ou diminuer son acidité caractéristique -l- 34'^"', 07, et que l'influence des radicaux est la somme algébrique de celles des atomes qui les forment, nous trouverons 31,19 — 34,07. 3i ,32 — 3i , 19. et par suite G... CH^ CH'. — 2,88 influence négative de H -+- o,i3 influence positive de CH Cal 3,01 2,70 5,63 » Ces coefficients d'influence, positifs ou négatifs, peuvent servir à établir une théorie de l'acidité. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la production directe par voie humide de l'iodure mercurique et de l' iodure mercureux à V état cristallisé Ç'). Note de M. F. BoDROux, présentée par M. Troost. « L'iodure mercurique cristallisé s'obtient en dissolvant un excès de ce corps amorphe dans une solution d'iodure de potassium, ou mieux dans l'acide chlorhydrique concentré et bouillant; par refroidissement il se dé- pose soit en octaèdres, soit en prismes quadratiques pyramides d'un rouge vif. Sa modification jaune se prépare de deux manières : par sublimation, et elle se présente alors en prismes orthorhombiques; par voie humide sous (') Laboratoire de Chimie de l'Université de Poitiers. ( 162.3 ) forme de tables rhornboïflales brillantes, quand on ajoute un excès d'eau à une solution d'iodure mercurique dans l'alcool. » J'ai observé qu'en laissant en contact à la température ordinaire une petite quantité d'iodure d'éthyle ou de métliyle avec un grand excès d'une solution d'un sel de mercure au maximum, il y a production d'iodure mer- curique. La formation de ce composé est due à une double décomposition favorisée par une faible solubilité dans l'eau de l'iodure organique, et ce corps prenant très lentement naissance au sein du liquide se dépose dans certains cas en cristaux volumineux. » Cette expérience réussit avec le chlorure, le nitrate, le sulfate de mer- cure, mais c'est avec l'acétate mercurique que j'ai obtenu les plus belles cristallisations. Le dissolvant paraît avoir une influence, car dans deux solutions alcooliques l'une de chlorure mercurique et d'iodure d'éthyle, l'autre d'acétate de mercure et d'iodure de méthyle, il n'y a pas eu de réaction à froid. La concentration du sel, la nature de l'iodure organique semblent également jouer un certain rôle : l'iodure de méthyle est préfé- rable à l'iodure d'éthyle et m'a donné de meilleurs résultats. » Le mode opératoire employé est le suivant : » Dans un ballon, je place :>ooS'' d'eau distillée contenant en solution loS'' d'acétate mercurique et j'ajoute Ss'' d'iodure de méthyle. Après avoir agité pendant quelques instants j'abandonne le tout au repos. Au bout de vingt à trente minutes, sur les parois du vase et à la surface du liquide, on voit apparaître quelques petits cristaux, jaunes, puis des lamelles rouges dont le nombre va en augmentant. Au bout de douze heures, le fond du vase est couvert par une belle cristallisation qu'il ne reste plus qu'à recueillir et à sécher. » J'ai ainsi obtenu des lames transparentes, d'un rouge vif, dont quelques-unes atteignent plus de 1"="" de longueur. » Le produit de la réaction est bien l'ioiliu'e mercurique, ses propriétés le caractérisent nettement : en effet, il est soluble dans l'iodure de potas- sium, il se sublime facilement en cristaux jaune citron. Chauffé en tube capillaire, il devient jaune vers i3o°, redevient rouge vers 280°, puis fond à 253°-254" eu un liquide rouge sang. » Les cristaux jaunes qui prennent naissance au début de l'opération se transforment, lentement à la lumière, rapidement quand on les frotte, en iodure rouge. Ils constituent donc la modification jaune de ce corps. » Etant donné ce résultat, j'ai songé à appliquer la même réaction aux sels mercureux dans l'espoir d'obtenir cristallisé l'iodure Hg-p. Ce corps a déjà été préparé à l'état cristallin, par voie sèche, en chaulfant en tubes I ( 1^24 ) scellés l'iode el le mercure en proportions convenables ('), par voie hu- mide en faisant bouillir pendant plusieurs heures un excès d'iode avec une solution saturée d'azotate mercureux et en laissant refroidir très lente- ment (^). » L'expérience a vérifié mes prévisions. » En ajoutant à une solution de nitrate mercureux saturée à froid quelques grammes d'iodure de mélliyle ou d'éthyle indifTéreramenl et en agitant le mélange, il se produit au bout d'un3 ou deux minutes un léger trouble qui va en augmentant rapidement. Puis des paillettes jaunes, miroitantes, se forment avec abondance et se déposent sur les parois ou restent à la surface du liquide, où elles se réunissent en houppes de plu- sieurs millimètres de longueur. La réaction s'effectue sans élévation de température. 11 ne reste qu'à recueillir et à séclier ces cristaux. » Il faut avoir bien soin de laisser reposer le mélange aussitôt que la liqueur com- mence à se troubler, car la précipitation pourrait avoir lieu à l'état amorphe; mais lorsqu'une petite quantité d'iodure mercureux s'est déposée, on peut, sans incon- vénient, agiter la masse pour activer la réaction. » Le composé qui a pris naissance et dont l'aspect rappelle l'iodure de plomb cristallisé est bien l'iodure mercureux. Eu effet, la lumière le dé- compose lentement, l'iodure de potassium le dédouble rapidement en mer- cure et en iodure mercurique qui se dissout. Chauffé en tube caj)illaire, il devient rouge vers 70" et fond à 290" en un liquide noir. ') La préparation de cet iodure cristallisé est très rapide et peut, par suite, très bien s'effectuer comme expérience de cours. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l' impossibilité de la formation primaire du chlorate de potassium obtemi par voie électrolytiqne ('). Note de M. André Brochet, présentée par M. Henri Moissan. « MM. Haber et Grinberg ( ') ont admis que les hypochlorite et chlorate obtenus par l'électrolyse d'un chlorure alcalin étaient toujours formés par réaction primaire par décharge des ions Cl et OH d'après les équations Cl + OH = Cl OH (') YvoN, Comptes rendus, t. LXXVl, p. 1607. {-) Stroman, Bulletin de la Société chimique, t. XLIX, p 478. (^) Ecole de Physique et de Cliimie industrielles. Laboratoire d'Éleclrochimie. (■•) IlABEii et Gkixbeu(; (Xeitsch. anorg. C/iem., t. Wl, p. 198, 3>.9 et 408). ( i625 ) et Cl + 50H = CIO'H + 2H-O. » Wohlwill ('), Fœrster, Jorre et Millier (-) ont établi par des essais d'ordre varié qu'il a'en était rien en ce qui concerne les hypochlorites et que les ions Cl formés à l'anode passent à l'état moléculaire. Le chloi'e ainsi obtenu réagit sur l'alcali de la cathode par voie purement chimique. » En ce qui concerne le chlorate, Wohlwill, Lorenz et Wehrlin (') admettent qu'il provient de-la décharge des ions CIO et OH. Fœrster, Jorre et Mïdler, après avoir établi qu'en milieu neutre l'hypochlorite donne du chlorate par voie purement chimique sous l'influence de l'acide hypochlo- reux formé à l'anode pensent que le processus est tout à fait différent en milieu alcalin et reprenant l'hypothèse d'OEttel (*) admettent que dans ces conditions le chlorate est formé uniquement par réaction primaire. » Dans quelques travaux précédemment publiés (^), j'ai démontré, comme les auteurs précédents, que le chlorate de potassium électrolytique provient évidemment, en milieu neutre ou légèrement alcalin, de l'hypo- chlorite existant en solution et me basant sur des expériences précédentes suffisamment nettes, mais encore incomplètes, j'émettais l'opinion que, en milieu alcalin, le chlorate provient également do l'hypochlorite. » Je reviens aujourd'hui sur cette question. » Si dans une cuve électrolytique on introduit de l'oxyde de cobalt, l'hypochlorite formé sera détruit avec dégagement d'oxygène; il n'y aura donc pas de chlorate secondaire et seul le chlorate obtenu par action pri- maire subsistera. Les chlorates, comme cela est admis et comme je l'ai vérifié à nouveau, ne sont pas décomposés en présence d'oxyde de cobalt. L'action sur les hypochlorites, lente à froid, est très rapide vers ôo^-^o". » L'inconvénient de ce procédé résultait de ce que l'oxyde de cobalt, assez dense, tombant rapidement au fond du vase, son action diminuait con- sidérablement de ce fait. Finalement en employant une forte dose d'oxyde je suis arrivé à de bons résultats. (') Wohlwill {Zeilsc/i. Elcktroc/ieni., t. V, p. 52). (^) FoRRSTER, JonRE 61 MuLLKR {Zcitscli. E lelurocliem. , t. VI, p. 7^). (') Lorenz et Wkiuu.in- {Zeitsc/t. Ëlektraclicrn., t. VI, p. 809, 4o8, 4i9) 4^7, 445 el46i). (') OEïiv.L {Zeilscli. Elektrochem., t. V, p. i). (^) Brochet {Comptes rendus, l. CXXXI, p. i34 et 718; Uull. Soc. Chini., 3" sé- rie, t. WHI; p. 196). ( 1626 ) » Comme il est maintenant admis par tous les auteurs ayant étudié la question que, en milieu neutre, le chlorate provient uniquement de l'hypo- chlorite, je laisserai de côté les expériences y ayant trait pour passer sim- plement en revue celles qui se rapportent aux essais en milieu alcalin. Voici comment j'ai opéré : « Je me suis servi de l'appareil décrit précédemment {loc. cit.) en remplaçant le bocal par un verre de Bohême forme haute de iSo''" dans lequel les électrodes plongeaient jusqu'au fond. Cet éleclroljseur était placé dans un bain-marie réglé à 70°; il était monté en tension avec un voltamètre à gaz tonnant et les appareils de réglage et de mesures nécessaires. » J'opérai dans les mêmes conditions que précédemment avec une intensité de 2 am- pères, soil : D„= De" o'""P,o45 par centimètre carré ; » 1° Solution contenant, pour laS"^"^, 208'' de chlorure de potassium et ^i' de potasse caustique. Dans ces conditions d'alcalinité l'appareil se trouve rapidement en marche normale; en effet, la quantité d'hypochlorite que l'on peut constater est très faible, le degré chlorométrique étant inférieur à 0°, 1 . » La quantité d'électricité fournie à l'électrolyseur se répartit de la façon suivante pour chaque électrode : Oxygène dégagé ^5 pour 100 Hydrogène dégagé 98 » » Oxygène absorbé (oxydation ) 55 » » Hydrogène absorbé (réduclion ) 7 » » Oxydation eiïective 48 » » (55-7 ) » L'opération a duré une heure, le dosage du chlorate a donné OB'", 780 au lieu de iB', 52 demandé parla théorie pour 2 ampères-heure, soit un rendement de 48 pour 100. » J'ai ajouté alors à la solution iS' de chlorure de cobalt cristallisé, dissous préala- blement dans un peu d'eau; cette addition a été faite en battant énergiquement pour bien diviser l'oxyde formé. » En électrolysant à nouveau on obtient alors, pour 100" de gaz au voltamètre, 99 ou 99-5 à l'électrolyseur; c'est donc du gaz tonnant à peu près pur, l'oxydation représente alors un ou a pour 100, la réduction est nulle (naturellement). » L'expérience est donc bien convaincante. » Si on laisse déposer l'oxyde de cobalt, l'oxydation s'élève peu à peu et peut atteindre à 20 pour 100, la réduction se fait alors légèrement sentir, mais il suffit d'agiter, pour avoir à nouveau les résultats précédents. » J'ai laissé marcher l'essai pendant trois heures et demie, l'augmentation de chlorate fut seulement de oB-,09 au lieu de 5s-, 35 demandés par la théorie pour 7 am- peres-heure; la quantité obtenue est donc insignifiante. » 2° Un autre essai fut fait dans les mêmes conditions, en ajoutant au liquide Ss- de potasse au lieu de 4»'. ( '(>?-7 ) » Avec celle teneui- on ne peut déceler la présence de rii\poclilorile. La quanlilé d'électricité fournie à rélectrolyseur se répartit de la façon suivante : Oxygène dégagé 65 pour loo Oxygène absorbé (oxydation) 35 » Hydrogène dégagé 95 » Hydrogène absorbé (réduction) 5 » Oxydation effective 3o » (35 — 5) I) En ajoutant comme dans le cas précédent i^'' de chlorure de cobalt la réduction tombe à zéro et l'oxydation à i ou a pour 100. 1) D'aiilres expériences, fitites dans diverses conditions, ont donné des résultats analogues. » Conclusions. — I^es essais précédents montrent donc d'une façon absolument nette et irréfutable que dans l'électrolyse des chlorures alcalins, contrairement aux hypothèses d'OEttcl, Ilaberel Grinberg, Fœr^te^, Jorre et Midler. . . \a formation du clv orale n est jamais due à une action primaire , mais se fait toujours par l' intermédiaire des hypochlorites, niêine en milieu très alcalin et lorsque l'hvpochlorite ne peut être décelé. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la décomposition des chlorures métalliques. Noie de M. OEciis.nkk ue Coninck. .i J'ai continué mes recherches, en étudiant l'action (' ) du noir animal sur des solutions aqueuses étendues de IIgCP,CdCl^, Al^Cl", SnCl''; j'ai, en outre, fait de nouvelles expériences avec la solution étendue de Fe'-Cl" dans l'eau. a. Solution de sublimé. — Cette solution a été préparée au moment de l'expérience, afin d'éviti'r le dédoublement en calomel et en chlore. Le sublimé est assez rapidement absorbé par le noir animal; mais, même après un très grand nombre de filtrations. H-S et Azli'jSll donnaient des précipités très nels, quoique sensiblement moins abondants qu'au début. H y a donc lieu d'admetlre la stabilité de IlgCl-, pourvu qu'on se mette bien à l'abri d'une lumière trop vive. 1) b. Solution de c/ilo/urede cadmium. — Celle solution a été aussi préparée au nio- meiil de l'expérience; lorsque je l'ai étendue, je n'ai pas observé, comme pour les so- lutions de chlorure dezinc, la précipitation d'un oxychlorure. Lechlorure de cadmium, dans ces conditions, n'est pas très rapidement absorbé par le ciiarbon ; il est très stable. (') Institut de Chimie de la Faculté des Sciences de Montpellier. C. K.. içjoo, I" .S«m^v//-e. < 1. CXXX, N» 24.) ^12 ( 1628 ) Solution de chlorure d'aluminium. — Le sel élait blanc el bien exempt de chlorure ferriqiie; je l'ai dissous dans l'eau, en ayant soin d'ajouter celle-ci par petites quantités; lorsque la solution à été prête pour l'expérience, je l'ai partagée en deux portions, dont l'une a été gardée pour vérifier s'il y avait décomposition et précipita- tion d'alumine- cette éventualité ne s'est pas produite. Comme le sel précédent, \1-C1' est assez lentement absorbé par le noir animal; il s'est comporté comme un sel stable les précipités fournis, après une série de filtralions, s'élant montrés sensible- ment égaux en volumes. » d. Solution de tétrachlorure d'étain. — Elle a été préparée avec les précautions voulues- comme le chlorure stanneux, le tétrachlorure est rapidement décomposé sur le noir animal avec formation d'un oxychlorure qui est d'abord entraîné en partie, puis entièrement retenu par le corps poreux. » M. Kœnig (C/iewu'ca/A'eira, t. XLV, p. 21 5 et suiv. ) dit que, lorsqu'on exécute des filtralions sur le charbon animal, celui-ci est partiellement et peu à peu comburé à l'étal d'acide carbonique. Je ferai remarquer que la transformation si rapide des chlorures stanneux et stannique en oxychloi'ures prouve bien que le processus est en effet oxydant. » e. Solution étendue de perchlorure de fer. — J'ai préparé cette solution, i:i jours avant l'expérience que je vais relater maintenant. Elle élait colorée en jaune brun clair; pendant i5 jours, elle a été abandonnée à la lumière diffuse; et, trois heures avant de m'en servir, je l'ai exposée aux rayons d'un soleil ardent. Alors, je l'ai filtrée sur un excès de noir animal qui avait été lavé pendant longtemps à l'eau distillée. Le Jiltratum élait opalescent, et donnait avec Azll% SU un précipité noir déjà moins abondant que la liqueur primitive. J'ai filtré une seconde fois : fdlratum à peine opa- lescent donnant, après quelques in>tants seulement, un très léger précipité noir flo- conneux. Une troisième fillration a fourni un liquide parfaitement limpide, ne préci- lant pas par AzH*, SH, mais précipitant abondamment par AzO'Ag. » Cette suite de réactions très nettes et très distinctes les unes des autres s'explique fort bien si l'on admet (|iie le noir animal agit comme un dialyseur, et que la liqueur renferme, à un monienl donné, un oxyde ou hydrate de fer modifié, dissous dans l'acide chlorhydrique. Le noir animal, qui est en excès, retient peu à peu le composé oxygéné du fer, et l'acide chlorhydrique passe dans le fdlratum. » Cette interprétation me paraît conforme aux expériences el aux ex- plications théoriques que nous devons à Graham, Debray, Rrecke et Rosse I. » CHIMIE ORGANIQUE. - Hydrogénation de L'acétylène en présence du fer ou du cobalt réduits. Note de MM. P.4ul Sabatieu et J.-B. Senderens. r " ^"i^p ■ ~ ^" prépare du fer réduit en chauffant pendant six à sept heures, vers 400°, de l'oxyde ferrique pur dans un courant d'hydrogène; puis, après refroidisse- ( '629 ) ment, on dirige sur le mêlai un lutlange de proportions connues d'acfjtylène et d'hy- drogène en excès. Aucune réaction notable n'intervient à froid, mais à partir de i8o" on observe une hydrogénation régulière, manifestée de suite par une réduction du volume gazeux. Beaucoup de liquides un peu jaunâtres se condensent dans les parties froides du tube. » Citons une expérience effectuée à aiS" : ce Vitesse de l'hydrogène 56 par minute. Vitesse de l'acétylène 34 >' Somme des gaz qui arrivent 90 par minute. Vitesse du gaz qui sort Sa » » La diminution de volume atteint presque le \olume de l'hydrogène, comme si sa transformation en ètliane était complète. En réalité, il n'en est pas ainsi; les 53" de gaz obtenus contiennent : Acétylène i , 5 Carbures éthyléniques supérieurs (' ) 3, i Ethylène 3,2 Ethane 3,4 Hydrogène 4°, 8 » La plus grande partie de l'hydrogène a été inutilisée, mais la proportion de matière condensée est très grande. Si l'on calculait, en considérant comme propylène les car- bures éthyléniques supérieurs, les produits condensés issus du mélange 56H^-|-34CM1- correspondraient à 42, 5C -t-43!6H. Une faible partie de ce carbone a été combinée au fer qui demeure fortement carburé, ou déposée sur ce métal sous forme de charbon noir solide. La majeure partie des produits est liquide et constituée par un mélange d'hy- drocarbures bouillant entre So» et 25o°; ils contiennent beaucoup de carbures éthylé- niques immédiatement solubles dans l'acide suifurique qu'ils colorent en ronge foncé; ils renferment aussi une certaine proportion de benzine et homologues, aisément trans- formables en produits nitrés, ainsi qu'une faible dose de carbures forméniques, qui résistent à l'action de l'acide suifurique funiant. » Si, la vitesse de l'hydrogène demeurant constante, on accroît celle de l'acétylène, la réaction destructive que le fer exerce sur ce dernier gaz s'introduit, soit peu à peu, soit brusquement avec a|)parition de l'incandescence et du foisonnement charbonneux, tels que l'ont indiqué MM. Moissan et Moureu {Comptes rendus, t. CXXII, p. 1241 ; 1896). Dans ce dernier cas, la presque totalité de l'acétylène est détruite en charbon et hydrogène. )i 11. Cobalt. — Sur du cobalt léduit très pur et absolument privé de nickel, on fait agir un mélange d'acétylène et d'hydrogène en grand excès; il ne se produit à froid aucune réaction; mais en élevant la température vers 180", la combinaison des deux gaz a lieu et se trouve indiquée par le ralentissement du courant gazeux : le gaz (') Gaz absorbables par l'acide suifurique concentré; ils renferment une certaine pro[)(>rli()ii de benzine. ( i63o ) dégagé ne contient plus d'acétylène et se trouve constitué par de l'éthane, mêlé d'hydrogène, sans proportion appréciable de carbures éthyléniques. L'odeur pétro- lique du gaz indique la présence de carbures supérieurs forméniques, dont une pro- portion notable vient se condenser dans les régions froides du tube. Ces formations liquides sont encore plus nettes vers 260°. » Si Ton augmente dans le mélange gazeux la proportion d'acétylène, Faction propre du métal sur ce dernier gaz tend à s'introduire en donnant le phénomène observé par MM. Moissan et Moureu, foisonnement carboné du métal et incandescence : des fumées blanches formées en grande partie de benzine se dégagent, mais les gaz demeurent encore composés d'éthane et d'hydrogène, avec un peu de vapeur de ben- zine sans carbures éthyléniques. L'un de ces gaz renfermait pour 100: Acétylène i , 5 Éthane 26,8 Hydrogène 79 > 6 Vapeur de benzine 2,1 )) En comparant l'action des divers métaux étudiés, nickel (^Comptes rendus, t. CXXVIII, p. 1173; 1899), cuivre (Comptes rendus, séance du 5 juin 1900), fer, cobalt, sur le mélange d'hydrogène et d'acétylène, nous voyons qu'ils présentent entre eux des différences remarquables. » La combinaison des deux gaz, a\ec production d'éthane qu'accom- pagne une certaine proportion de carbures forméniques, est réalisée très facilement par le nickel réduit, dès la température ordinaire, el aussi, mais seulement à chaud, par le cobalt : en présence d'un excès d'hydrogène, la dose de carbures éthyléniques obtenus y est négligeable. » Le cuivre réduit agit moins énergiquement eu donnant une quantité plus importante tie carbures éthyléniques. » Le fer réduit est le moins actif de tous et ne conduit qu'à des forma- tions peu importantes d'éthane : les carbures éthyléniques se montrent dans 1( s gaz, en présence de proportions considérables d'hydrogène libre. » Ces résultats nous permeltentde \ire\oir tiua Y /lydrogénalion de l'élhy- lène sera très aisément obtenue, non seulement par le nickel, ainsi que nous l'avons montré antérieurement (1897, Comptes rendus, t. CXXIV, p. i358), mais encore parle cobalt; qu'elle le sera moins facilement par le cuivre, qu'elle sera sans doute très mal réalisée par le fer. C'est ce que nous aurons l'honneur de montrer prochainement. » ( i63i ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un prorluil de décomposition d'une diiodliy- drine de la gljcérine ('). Note de MM. E. Charo\ et C. Paix- 8éaili,es. « La diioilhydrine de la glycérine CH-I — CHI — CH" OH se prépare très facilement en dissolvant de l'iode dans l'alcool allylique en léger excès. Le mélange se solidifie et cristallise rapidement (-). » Ce produit brut a une odeur extrêmement piquante et désagréable qui rappelle celle des aldéhydes iodées de ls\. Chautard. ' » Hiibner et Lellmann ont signalé la lormalion à l'aide de cette iodhy- drinr et par perte d'acide iodhydrique d'un composé de formule C'H'IO dont ils n'ont pu déterminer la véritable nature. » Ce corps est blanc, très stable à la lumière, bien cristallisé en fines aiguilles, il fond à ifio". Il se sublime très facilement. » Ce n'est pas de l'épiiodhydrine formée d'après la réaction CH^I - CHI - CH-OH = CH-I — CH - CH- 4- Hl, car ce composé ne fixe pas l'eau ou les acides pour donner des dérivés glycériques. » Ce n'est pas non plus un des deux alcools allyliques iodés possibles, soit : CI1I = CH — CH-OH ou CH-=CI-CH=OH, car d ne s'élhérifie pas par l'action des chlorures ou anhydrides acétique ou benzoïque. » Hidjner et Lellmann ont laissé de côté la seule interprétation ration- nelle. » Guidés par les faits observés avec la inonoiodhydrine du glycol (') nous avons pu facilement déterminer la vraie nature de ce singulier com- posé. L'enlèvement d'acide iodhydrique a lieu d'après l'équation CH«I - cm — CH=OH = III -i- CH-I - CH = CIIOII. M Le composé formé est donc la p-iodopropionaldéhyde, la forme tau- tomère vinylique étant instable. (') Travail fail au laboratoire de M. Haller, à la Sorbonne. (^) irÙBNERet Lellmakn, Berichte, t. XIV, p. 207. (^) Charon et Faix-Séailles, Comptes rendus, i. CXXX, p. 1407. ( i632 ) » On obtient ce composé en présence d'acide iodhydrique libie, par conséquent dans les conditions les plus favorables pour qu'il se forme le polymère. » Le corps fondant à 160" serait donc la parapropionaldéhyde p iodée. » L'expérience confirme ces vues théoriques. Rappelons d'abord l'odeur spéciale de la diodhydrine brute. » Dans leurs expériences, Hùbner et Lellraann n'obtenaient qu'un rendement très faible. Ils décomposaient à chaud à la pression ordinaire la diiodhvdrine solide ou étendue de chloroforme. » Divers essais tentés avec les alcalis étendus, les carbonates alcalins, l'oxyde de plomb leur ont donné des résultats encore plus mauvais que la chauffe seule. Nous avons essayé nous-mêmes sans plus de succès l'oxyde d'argent. » Les rendements sont toujours très faibles en produits cristallisés et l'on obtient à côlé une huile lourde iodée. Nous sommes parvenus à de meilleurs résultats en opérant la décomposition au bain-marie sous pres- sion réduite. » Dans ces conditions il distille un liquide rougeàtre irodcur très forte d'aldéhyde iodée donnant avec intensité la réaction Schiff lorsqu'il est fraîchement préparé. Cette huile abandonnée à elle-même perd peu à peu son odeur et dépose en petite quantité des cristaux du composé précédent. » Hûbner et Leilmann n'ont pu déterminer sa nature. Après décolora- tion par l'hyposulfite de soude et séchage, celte huile est indistillable ; sous quelque pression que ce soit, elle ne cristallise pas par une réfrigération énergique. )) Nous l'avons traitée par la poudre de zinc en liqueur aqueuse légère- ment acidulée. Il se dégage du propylène en abondance. » Si l'on arrête la réaction le liquide fdtré se sépare en deux couches : une couche aqueuse qui surnage et renferme de l'alcool allylique; une couche plus lourde composée d'iodured'allyle renfermant un peu d'ioduri- de propyle. » On peut donc conclure que cette liuile est un mélange d'alcool ally- lique ayant fixé liode libre qui passe à la distillation et de dérivés poly- iodés du propane. » D'autre part, le ballon soumis directement à l'action de la chaleur renferme un résidu noirâtre qui ne larde pas à se solidifier. » Ce produit débarrassé d'iode par l'hyposulfite de soude, décoloré par le noir animal et recristallisé plusieurs fois dans l'acide acétique, fournit le ( i633 ) dérive monoiodé avec un rendement bien supérieur à celui des expéri- menlateurs précédents et pouvant atteindre 12 pour 100 du poids de la diiodhydrine employée. » La déternjination du poids moléculaire de ce corps par la méthode cryoscopique n'est possible qu'en liqueur étendue. Elle donne des valeurs très voisines du poids moléculaire théorique pour (CH-1 — CH^ — CHO)^. » Ce composé ne réduit pas la liqueur de Fehling, il ne s'hydrolise pas. Par les acides étendus il reste inaltéré et par les acides concentrés il se résinifie aussitôt avec mise en liberté d'iode. » L'expérience suivante prouve que c'est bien la parapropionaldéhvde [3 iodée. )i Chauffé, avec la potasse sèche, dans une petite cornue, il distille un liquide huileux d'où l'on peut séparer de la métacruléine par cristalli- sation. Ce dernier dérivé a été caractérisé par son point de fusion et par la formation d'acroléine lorsqu'on le chauffe à la pression ordinaire. » Ces réactions sont identiques à celles obtenues avec la parapropioual- dchyde (î chlorée ('), sauf en ce qui concerne l'action des acides qui dé- placent l'iode, alors qu'avec l'isomère chloré les composés formés dans l'hydrolyse sont stables. » Nous sup[)osons l'iode en position ^ en raison de la stabilité du pro- duit et de son origine. On peut préparer un isomère de ce corps beaucoiq) moins stable dans lequel l'iode est vraisemblablement en position a. Son élude fera l'objet d'une prochaine Communication. M On voit que, dans le cas étudié dans cette Note, la réaction s'inter- prète très bien, en admettant que la présence de l'iode donne une grande mobilité à un des hydroi^ènes rattachés au carbone du groupement fonc- tionnel alcool. » Cette propriété paraît spéciale aux iodhydrines et doit être géné- ralisée. » (') Grimaux et Adam, /iiilt. Soc. Cliim., vol. WXVI, p. 23. ( 1634 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'acétylène sur le chlorure cuivreux dissous dans une solution de chlorure de potassium. Note de M. Chavastelox. » M. Bertlielot (') a, depuis longtemps, observé que l'acétylène agis- sant, à froid, siirle chlorure cuivreux dissous dans le chlorure de potassium, détermine suivant la vitesse de dégagement la formation soit d'un préci- pité jaune cristallin, soit d'un précipité amorphe violet pourpre, soit des deux corps à la fois. » J'ai constaté en outre que par une action prolongée de l'acétylène sur la même solution il apparaît, parmi les cristaux jaunes, de volumineux cristaux incolores, appartenant au système orthorhombique. )i Si dans le but d'éliminer, aussitôt après sa formation, le composé vio- let pourpre qui gêne l'observation, on fdtre la liqueur jaune qui le baigne, (dans une atmosphère d'acétylène), on voit les bords du fdtre et les pre- mières portions de la liqueiu- limpide se teinter en violet ])Ourpre; presque aussitôt la liqueur se trouble parla formation d'une nouvelle quantité du précipité violet pourpre. Des fdtrations successives n'ont guère plus de succès. » On réussit mieux si avant la (ilfration on maintient assez longtemps l'action de l'acétylène, à la condition, toutefois, que tous les objets servant à la filtration aient été parfaitement desséchés. » Ce précipité violet pourpre n'est autre que la combinaison déjà dé- crite (^) dans une Note antérieure, c=Hn:u-ci-cu-o, et résulte de la dissociation par l'eau du composé C*Hn:u*Cl=' d'après l'équation (i) 2(C^H^ Cu^CP) + H=0 = C^H^Cn^'CP.Cu^O + C*H- + 2 HCI ; sa formation estdonc corrélative de la mise en liberté, au sein de la liqueur, (') Ann. de Chim. et de Pliys., t. IX, p. 388; 1866. (-) Comptes rendus, 4 juillet 1898. ( i635 ) d'une certaine proportion d'acide chlorhydrique, et la transformation pré- cédente est limitée par la réaction inverse (2) C2H=.CirCl-.Cu-0 + 2HCl = eH=Cu-^Ci^+Cu-Cl^-t-H=0. » I.a proportion d'acide chlorhydrique qui détermine l'équilibre est. pour une même liqueur, fonction de la température, car la transforma- tion (2) qui règle cet équilibre est fonction de la même variable. » En effet, tandisqueos% 334 d'acide chlorhydrique pour 100 empêchent à la température de 72" la formation du précipité violet pourpre, il faut pour un résultat analogue 5 X 06'', 334 pour 100 (l'acide clilorliyilrique à < = + iS" 7x08^,334 » Z^ + S" » D'après cela, il suffit d'ajouter à la solution de chlorure cuivreux et de chlorure de potassium, avant de faire agir l'acétylène, 4'" pour 100 d'acide chlorhydrique concentré et pur (à 22" B.) pour n'avoir plus à la tempéra- ture ordinaire que des cristaux jaunes ou des cristaux incolores. J'ai re- connu que l'on peut, sans aucun inconvénient, augmenter la proportion d'acide chlorhydrique et ajouter 5'''' pour 100 et au delà d'acide chlorhy- drique concentré. » Je prépare les solutions en réduisant par le cuivre, dans un courant de gazCO*, une solution contenant ce 10 pour 100 de chlorure cuivrique cristallisé 20 « chlorure de potassium 5 » d'acide cidorhydrique concentré » On sépare l'excès de cuivre en filtrant à chaud dans ime atmosphère deCO-. « Par refroidissement, une partie du chlorure cuivreux se précipite à l'état cristallisé et une nouvelle filtration fournit une liqueur saturée. » Lorsque, dans cette dernière, on fait arriver de l'acétylène bulle à bulle, la coloration jaune se manifeste immédiatement et peu après appa- raissent des aiguilles microscopiques jaunes; le précipité devient assez vite abondant, puis la liqueur perd sa teinte jaune; elle se décolore presque et des cristaux incolores commencent à se déposer. » Au contraire, avec un dégagement d'acétylène rapide, la même solu- tion fournit presque exclusivement des cristaux incolores. C. R. 1900. I" Semestre. (T. CXXX, N° 24.) ^ '3 ( i636 ) » Si dans la liqueur même contenant les cristaux jaunes on maintient un temps suffisant, plusieurs jours, le courant d'acétylène, non seulement le dépôt des cristaux incolores augmente, mais tous les cristaux jaunes se transforment en cristaux incolores. » Inversement, si dans la liqueur où il n'} a plus que des cristaux inco- lores, on enlève, à la température ordinaire, de l'acétylène par un courant d'acide carbonique, on assiste à la métamorphose lente, mais intégrale, des cristaux blancs en cristaux jaunes. » D'où il résulte, avec la plus grande netteté, que la nature du dépôt formé au sein d'une même liqueur est fonction uniquement de la cjuantité d'acétylène disponible. » Il est en outre facile d'obtenir à volonté, et sans mélange, l'une ou l'autre espèce de cristaux. » Dans une prochaine Communication je donnerai les résultats des ana- lyses et j'interpréterai les faits observés. » CHIMIE ORGANIQUE. — De l'alcalimétrie et de l'acidimétrie en analyse volumétricjue. Note de M. A. Astbuc. « Des études alcalimétriques et acidimétriques dont je me suis déjà occupé dans plusieurs Notes précédentes, je suis amené à présenter quelques observations générales ayant surtout trait aux dosages volu- métriques de quelques séries de corps organiques. » J'ai successivement porté mes recherches sur les aminés, les phénols et les acides. M Les résultats obtenus avec ces trois groupes de corps peuvent être classés en deux catégories; ceux qui proviennent : i" de la comparaison des colorants entre eux en présence d'une même classe de corps, et 2" de la comparaison d'une même classe de corps vis-à-vis d'un même colorant. » N'est-il pas remarquable, par exemple, de voir dans le tableau des indicateurs, dressé successivement par MM. Thomson, Halphen et Glaser, certains ré;ictifs classés comme intermédiaires se conduire tantôt comme l'hélianthine A, tantôt comme la phtaléine du phénol, deux corps qui constituent avec le bleu Poirrier les termes extrêmes de l'échelle? Tandis qu'avec toutes les monoaniines, les diamine.-., la phénylhvdrazine, avec la plupart des acides organiques, la teinture île tournesol, le tournesol orcine, ( >^^37 ) l'acide rosolique se conduisent comme la phtaléine et donnent des résultats de dosage semblables, avec les diamines grasses et l'hydrazine les virages sont, au contraire, conformes à ceux obtenus avec l'hélianthine. » Mais ce n'est pas tout : les expériences alcalimétriques permettent, parallèlement aux données tliermochimiques, de démontrer expérimenta- lement l'abaissement progressif dans la basicité des ammoniaques compo- sées, depuis les aminés grasses, bases fortes comparables à l'ammoniaque, jusqu'à la diphénylamine, qui ne possède pour ainsi dire plus de caractère basic[ue. C'est ainsi que les monoamiiies grasses sont dosables à la phénol- phtaléine, à l'hélianthine A, etc., que les monoamines aromatiques, bases faibles, par suite de l'intervention du radical aromatique, sont monoacides à l'hélianthine seulement, et qu'enfin la diphénylamine est neutre à tous les colorants. Cet abaissement est encore produit par la substitution à l'hydrogène ammoniacal de radicaux éleclronégatifs tels que Br, AzO" (aniline bromée, aniline nilrée). )) En outre, il est curieux de constater que les diamines grasses, corps possédant deux groupements AzH^ qui, d'après les expériences sur les monoamines grasses, devraient être biacides aux réactifs, possèdent, en réalité, deux fonctions basiques bien différentes : l'une comparable aux bases fortes influe sur la phtaléine du phénol ; l'autre, base faible, est indi- quée avec exactitude par l'hélianthine A, et avec assez de netteté par les réactifs colorants intermédiaires. » Ces faits, la plupart décrits par M. Berthelot, ont été étendus à l'hy- drazine qui, bien que privée d'atome de carbone, possède néanmoins deux groupements ammoniacaux, comme les diamines grasses, et se comporte alcalimélriquement comme elles. » Mais, ici encore, l'introduction d'un radical aromatique joue le même rôle que dans les monoamines, en abaissant de nouveau la basicité (phény- lènediamines, phénvlhvdrazines). » En tenant compte de ces observations, l'on peut, avec un réactif indi- cateur approprié, effectuer le titrage alcalimétrique des aminés. » Dans l'acidimétrie des acides organiques, la plupart des colorants: phtaléine, tournesol, tournesol orcine, acide rosolique, accusent une aci- dité dépendant essentiellement de la présence des carboxyles, et per- mettent toujours d'effectuer le titrage en tenant compte du nombre des CO-H contenus dans la molécule. Il faut cependant excepter les acides aminés gras : le glvcocolie est, en effet, neutre à ces réactifs, et l'acide n ( i638 ) aspartique, malgré la présence de deux CO-H, est seulement mono- basique. . M Mais l'acidimétrie des acides organiques prend un intérêt particulier, si on la considère vis-à-vis de l'hcliautliine A. S'il y a analogie complète entre les phénomènes therniochimiques et acidimétriqiies, le plus souvent les réactions de partage, conséquence naturelle des chaleurs de formation peu élevées, empêchent de voir nettement la fin du virage. Toutefois, dans les conditions d'expérience, à partir d'un certain moment, les phénomènes de partage cessent, et l'on observe bientôt que l'excès d'alcali amène la teinte jaune caractéristique du méthylorange en milieu alcalin. Ce mo- ment, qu'un peu d'habitude permet de saisir d'une façon suffisamment nette, est d'autant plus près de la saturation réelle de l'acide, que ce der- nier possède une plus grande énergie chimique mesurée par les chaleurs de formation des sels solides. Dans tous les cas, les indications obtenues avec l'hélianthine, tout en permettant de vérifier les données thenuochi- miques, sont surtout qualitatives et s'opposent généralement à un titrage rieoureux de l'acide. « La présencf , dans la molécule de ce dernier, d'un élément électro- négatif tel que Cl, Br, AzO\ OH, de double ou triple liaison, augmente fortement l'affinité de la fonction acide, et le corps formé peut alors, dans certains cas, être titré au méthylorange : c'e.U le cas jjour les acides chlo- racélique, o.-chloro, o.-nitro et o.-oxybenzoïcjues. Il en est de même pour le trinitrophénol, (pii, tout en ne possédant pas de tarboxyle, se con- duit comme si la molécule contenait une fonction acide fort. « Enfin, le bleu Poirrier qui, dans la plupart des aminés, ne donne pas de résultat précis, peut être employé comme agent indicateur de lilrage, non seulement pour les acides organiques à fonction simple ou complexe, mais encore pour le phénol, et pour les monoacides phénols à fonction phénohqiie en position para (acide paraoxybenzuique, acide protocaté- chique, acide vanillique); ici, bien entendu,'la basicité de l'acide dépend à lafoisducarboxyleet de l'oxhydrile; le virage ne se produit qu'après addition de deux molécules d'alcali pour une molécule d'acide; de plus, les deux carboxyles de l'acide aspartique sont décelables à ce réactif. « Ainsi donc, il ressort de cette étude que l'emploi d'un réactif indica- teur de virage ne peut être généralisé en analyse volumetrique. Les phé- nomènes alcalimétiiques et acidimétriques d'un corps, ainsi que l'a exprimé M. Berthelot, sont donc à la fois sous la dépendance des diverses fonctions ( '63.J ) de ce corps et du réactif colorant employé. Le virage de celui-ci relève plutôt des chaleurs de formation des sels à l'état solide que des chaleurs de neutralisation des acides. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Fixation des argiles en suspension dans l'eau par les corps poreux. Note de M. J. Thoulet. « Dans les nombreuses analyses de ionds marins auxquelles je me suis livre depuis quelques années et particulièrement dans celles de qua- ranle-trois échantillons de fonds recueillis dans l'Iroise {Comptes rendus, t. CXXX, p. i/jao, 21 mai 1900), j'avais été frappé de la quantité considé- rable d'argile obtenue en attaquant par l'acide chlorhydrique étendu les coquilles vieilles, entières ou en débris, qui dans certaines régions jon- chent le fond de la mer. D'autre part, l'allaque par l'acide étendu de coquilles fraîches ne donne que des proportions d'argile extrêmement faibles, ainsi que je l'ai constaté spécialement sur des moules qui, cepen- dant, vivent dans des eaux plutôt troubles. J'ai donc été amené à supposer que cette fixation de l'argile dans les coquilles avait lieu, non pas pendant la formation de celles-ci, mais après la mort des animaux qui les habitaient, et que celte propriété, qui ne pouvait guère dépendre que de la porosité, devait cire générale à tous les minéraux ou roches poreux. Pour vérifier mon opinion, j'ai exécuté les quatre expériences suivantes : » Des fragments de pierre ponce el de charbon de bois, après avoir été polis aulanl qu'il a élé possible de le faire avec une lime douce afin d'enlever les principales aspé- rités, ont été pesés. Ils oui été complètement imbibés en les plaçant dans de l'eau sous la cloche pneuiiiali(]ue et en les faisant, à de nombreuses reprises, bouillir et refroidir dans de l'eau de manière qu'ils cessent de lloller, puis ils ont été pesés de nou- veau jusqu'à ce que leur poids fût devenu sensiblement (ixe. Ils ont été alors placés dans une eau letianl en suspension de l'argile de Vanves, essuyés chaque jour et pesés jus([u'à constance sensible de leur poids. L'opération a duré sept jours. Les fragments ont été ensuite lavés pendant dix heures dans de l'eau courante, conservés pendant trois jours dans de l'eau pure fréquemment renouvelée, essuyés, desséchés à 120° et pesés une dernière fois. Pooce Charbon Ponce I. Cliarboii I. (4 fragmeiils). (4 fragments). Poids primitif 4,2847 1,0906 3,2248 2,8602 Poidsaprèsdessiccation. 4,523o 1,0873 3,38o8 2,6867 Argilefix.ee o,2383 — o,o533 0.1D16 —0,1735 » Il résulte de ces chillres que : » 1" La pierre ponce a fixé environ j pour 100 d'argile; ( iiil donné 0,0097 cendres, soit 0.909 pour 100. » 1 ,20.39 charbon argileux ont donot- 0,0229 de cendres, soit i ,902 pour 100 cor- respondant à une fixation d'argile de 0,998 on 1 pour 100. » I.cs corps poreux fixent donc a l;t surface de leurs poris les matières argileuses en suspension dans l'eau, au sein de laquelle ils sont flottants ou immergés. Le phénomène se rattach»' aux phénomènes d'attraction molé- culaire dont j'ai conslalé l'existence entre les corps immerges et les corps dissous dans le liquide (0;/n/7/« r^nr/z/v. |. \(!I\, p. 10-2: I. ('., p. 1002 cl .894). » I^es poussières volcaniques légères, cpii jniient un rôle si important dans la constitution des sols sous-marins, clarifient l'eau de surface pendant qu'elles flottent et leur chute sur le fond est ainsi hâtée. » Les cofpiilles vieilles avant fixé de l'argile, l'usure mécanique (pi'elles subissent sur le lond s'exerce non seulement sur du carbonate de chaux pur, mais sur un mélange particulier de carbonate de chaux et dargile donnant ainsi naissance à une argile calcaire entraînée lentement par les flots et déposée au large à un état qui n'est ni une combinaison chimicpie, puisque les proportions ne .sont pas constantes, ni à un simple mélange, pui.squ'il résiste au lavage avec une grande énergie, mais un mélange dans des conditions spéciales qu'il y a lieu de jirendre en sérieuse considération dans les théories rel.itives à la formation tles calcaires toujours plus ou moins argileux au sein des eaux. » ZOOLOGIlî. — \(}tP préliminaire sur les Crustacés décapodes provenant de l'expédition antarctique belge. Note de M. 11. Coitière, présentée par M. Edmond Perrier. « Parmi les Crustacés décapodes recueillis par l'expédition antarctique belge, et dont l'étude nous a été confiée, se trouve la remarquable espèce Crangon antarcticus Pfelfer, «pi'a fait cormaitre en 1877 l'expédition ( '6^' ) anlarclique allemande, et qui est, pour la deuxième fois, rapportée de Cflte région. » Les spécimens de Pfeffer provenaient de l'ile Géorgie du Sud, située dans rAtlantique par 54" lat. sud et 39" long, ouest de Paris. ). Les 6 exemplaires recueillis par les naturalistes de la Belgica l'ont été aux stations suivantes : Long, ouest de Pro- Lat. sud. Orccnwioli. fondeur. Station 274. 1 1 mai i8yS I) >i Chaliii 1 3 ex. cf » Station 298. 1 'K 1) » l'aubert II 2 e\. 9 Station 371. |S 7i»i8' 88»û2' » IV 1 ex. cf .. » Les profondeur.s des pèches n'ont pas été évaluées spécialement à ces stations, mais les sondages effectués dans un espace restreint des mêmes parages ont donné des profondeurs constantes de 400'" à Soo"". » L'étude du Crango/i anlarclicus présente un intérêt considérable; c'est la seule espèce de la famille des Crangonidœ qui ait été jusqu'à présent reconnue d;ins la région américaiue antarctique, et l'on voit que son aire de disper.sion a été très agrandie par les recherches de la Belgica. Cette espèce a fourni en outre à Pleffer ui\ argument de valeur notable en faveur de la thè^e sur la >< bipolarité » des faunes. Pour cet auteur, en effet, non seulement le genre Crangon est bipolaire, mais le Crangon anlarclicus pré- sente les plus étroites resst-mbl;inccs avec une espèce boréale, le Cr.Fran- ciscurum Slimpson. commun sur la cote occidentale de r.\mérique du Nord, à la hauteur de la Californie et de Puget Sound. » Les vues théoriques sur la bipolarité, telles que les ont soutenues Tiitel, PfelTer, .1. Murrav, ont été soumises depuis à des critiques nom- breuses, tendant a démontrer le caractère exceptionnel de cette similitude dt> formes, ou à l'expliipier \n\r la distribution cosmopolite de celles-ci. En parlitulier, Ortmaun. admettant d'après Pfelfer la presque identité du Cr. h'ranciscoruin «t du i'r. anlarclicus, explique la présence de cette der- nière espèce dans l'.Xnlaretique par l'hypothèse d'une migration de la pre- mière le lone de la cote ouest américaine, miijr.ition dont on reconnaîtra, dit-il, tôt ou tard la réalité. Une espèce sud-africaine, le Crangon capensis Stimpsoii, serait venue par inic voie analogue de la région boréale allan- lupie. » L'éttide du Crangon anlarclicus nous a montré que ces déductions étaient les unes et les autres inexactes, car si cette espèce présente d'in- ( «642 ) (lisciitnbles analnoies avec celles du sfcnre Crangon, elle en présente éga- lement avec celles du genre Sc/crocrangon et avec les espèces abyssales du genre Pontnphi/us, qu'ont fait connaître les grandes campagnes d'explora- tions sous-marines. » Les épines ccplialothoraciques et les deux premières paires de pattes, chez le Crangon anlarr/iciis, présentent la môme forme que chez le Cr. Fran- ciscortim, et. comme il est ficlicat de distinguer cette espèce elle-même du Cr. ojjfinis du Japon, et du Cr. vulgaris de nos côtes, il n'y a aucune raison d'en rapprocher particulièrement l'espèce antarctique. » La (ormide branchiale du Cr. antarcliciis n'est pas celle des Crangon. Elle en dillére par l'absence d'une arthrnbrancbie sur le troisième maxil- lipède et se rapproche par ce caractère des espèces du genre Sclerocrangnn, Sel. horeos Phipps; 5c/. munitus Dana; Sel. Agassizii Smith, qui ont, de même, cinq pleurobranchies seulement. La première de ces espèces est circumpolaire arcticpie, la troisième est de l'Atlantique nord américain. » Le Cr. anlarcticiis se rapproche à la fois des espèces précédentes des genres Crangon et Schrocrangon par la forme générale des pléoprxles. En particulier, la rame interne de la deuxième paire de ces membres est dépour- vue d'ap|)endice fixateur ou stylamhlis, mais, chez les Crangon et Sclero- crangnn, celte rame interne est très courte, formée d'une partie basale prolongée latéralement et armée de fortes épines et d'une partie terminale foliacée <>t bortléc de soies. Chez \o Crangnn anlarclirus, la rame interne, aussi longue que son opposée, est imiqnement représentée par la partie basale où se remarquent seulement quelques fines spinules. » Enfin, par la forme générale du corps, le Crangnn antarclieus ra|)pelle étroitement les espèces abyssales : de Pnntnp/ulus, P. Challcngeri, P . prn- fundus, P. junceiis .Sp. Bâte, P. occiihnlalis Faxon. Comme chez ces formes, le rostre e.st étroit et allongé, le sca|>hocérite très grand, le céphalothorax déprimé et élargi, ainsi que la moitié antérieure me nécessaire à la digestion des réserves puisse encore se produire; 3° si la condition précé- dente était réalisée, il faudrait, en outre, que l'endjrvon soit resté en con- tact avec les réserves poiu" pouvoir assmer leur digestion. » Voyons si les deux dernières conditions sont réalisées. » Des cou|)es longitudinales et transversales ont été faites au moveii ( ' ) kuNTii, Examen botanique des fruits et des plantes de la collection égyp- tienne. J. PasÂalacqua; 1826 \ \nn. des Se. nat., l. VIII). (') Raspail, Annales des Se. nat., 18^5. — Mém. du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, 1828. (') BoxASTRK, Journal de Pharmacie, l. \I\ , p. 43o; i8a8 : Sur quelques sub- stances végétales troui'èes dans l'intérieur des cercueils des momies égyptiennes. (') Van TiEGiitM, Annales tic l'Ecole A'orniale supérieure. 1872. (') ^'A^■ TiEGUEM, Traité de JSotanique. ■?.' édilioii, p. gSS. — Annales des Sciences naturelles, 5' série, t. WII: i>f-8. c 1645 ) (le la molhode simple d'incliision dans de la gomme arabique glvcérinée, a|)rès gonflement des grains dans i'ean. .. A. On a vérifié ainsi très neltemenl que l'adhérence du gerrae avec l'albumen n'existe plus. L'embryon peut se séparer en entier sans aucune difficulté, si facilement même que, sur divers lots d'une centaine de grains, il v en a quelques-uns qui ont perdu leur germe. Celui-ci s'est simplement détaché sans que le grain présente de lésion apparente; souvent il peut y avoir encore une sorte de contact, mais très diffé- rent de l'adhérence physiologique constatée sur des grains modernes. .1 B. L'embryon a conservé son organisation cellulaire, mais chaque cellule a subi une altération chimique très apparente qui atteste chez toutes les graines étudiées qu'il s'agit là de germes morts depuis très longtemps. Nous exposerons ailleurs le d.'tail des observations qui établissent le fait précédent et nous signalons seulement ici quelques faits : Le scutellum et tout le reste de l'embryon sont d'une teinte rouge brun résinoïde très accentuée. De nombreuses réactions microchimiqnes ont été essayées sur les cellules des embryons antiques et ont donné des résultats diiïérents de ceux que présentent les embryons modernes, même âgés de cinquante ans. Le plateau de contact de l'embryon avec Talbiimen présente la même modification ; il n'y a pas de doute qu'il est depuis longtemps incapable de remplir éventuellement son rôle physio- logique. Tous les embryons sont d'une fragilité extrême même après leur imbibition dans un liquide glycérine. » En dehors des faits spéciaux de colorations microchimiqnes qui ont ic i une certaine valeur, un des caractères les plus saillants, qui renseigne sur l'impossibililé d'un retour à la vie, consiste dans l'isolement fréquent d'oléinents cellulaires voisins. Les séries linéaires de cellules de la radicule, par exemple, ne sont plus toujours en contact; les éléinents d'une fde de cellules sont eux-m6mes fréquemment séparés par altération des lamô* movennes intcrcellulaires. On voit donc que, dans certaines parties tout au moins, il ii'v a plus de solidarité entre les éléments qui formaient les org:ines de l'emltryon. Celui-ci n'existe donc plus qu'en apparence, il est en qiiehpic sorte dans une première phase de fossilisation qui dure déjà dejniis longtemps. » La conclusion, en ce qui concerne le blé et l'orge pharaoniques, est donccontraire à ce qu'admettait Alphonse de Clandolle, et après lui quelques traités classiques : » Les Céréales pharaoniques, maigre leur apparence extérieure de bonne conservation, ne possèdent plus une organisation cellulaire compatible avec un réveil germinatif. )• Leurs réserves sont souvent chimiquement bien conservées et utilisables par un germe viable, mais l'embryon a subi une transformation chimique très ( i646 ) accentuée et n'est plus viabir . Cette altération chimique indique même que la vie ralentie du grain est abolie depuis très longtemps. » Le proMème se pose donc île fixer les diverses étapes du vieillissement du grain et les signes de sa mort : c'est ce que nous avons entrepris par l'étude comj)aréc de graines moins anciennes et remontant seulcMiicnt aux derniers siècles écoulés. » PHYSIOLOGIE. — Rapport de l'azote aux chlorures dans le contenu stomacal en digestion. Note de M.M. J. Wi.ntlk et Falmusic ('), |)rcsentéc par M. Armand Gaulii-r. « Il existe, entre la malicic a/.olee cissou/c cl les chlorures du contenu stomacal en digestion, une relation remaripiable que nous donnons ci-après et dont nous nous réservons de ilévelopper ailleurs le sens théorique. « Celte relation découle de faits déjà signalés antérieurcincnt (') : I. Sur le rùlc de In concciilralioii dans les tran^fornialioiis liuinorules; II. Sur la manière dont l'un de nous conçoit Toriginc dos acide? clilorliydri(|ues du suc gaslrii|iie i|u'il raltacliu à la dissociation des chlorures minéraux dans l'c^lomac même. » Tous les dosages étant rapportés à loo", si T exprime le chlore total, I'" les chlorures minéraux (en unités de IIC'.I) du suc gaslri(|ue, m le rapport du ix;>idu à rabais- sement du point de congélation, wi,, une valeur limite de m, enfin si l'on représente par Az l'azote dissous actuel du chyme, Azo l'azote initiai en dissolution dans le liquide ingéré, et pur q une constante dont nous dirons un mot plus loin, on peut éciire (1) Az =. \z,Jz fji^ni — /;/„)v/'P± T(T- aF) ('). » Il est entendu (jue l'on ne se ]>réoccupe ici ni de la cause intime, vitale, des phéno- mènes dont cette formule suppose l'existence et la corrélation, ni de la raison q ui nous a dicté la forme de l'expression sous le radical. » En mettant i'cciualion précédente sous l,i forme sui\'aiUe, elle traduit mieux notre pensée : (2) 4i^»=^v/T'znT(T-aF). (') Travail du laboratoire de M. le professeur Havem. (') J. WiNTEU, Comptes rendus. 17 juillet 1893, et Arc/i. de Physiot.. t. \lll, 1896 (quatre Mémoires). (') Le j)remier signe — de la formule n'a aucune application physiologique. I ( i647 ) u Si l'on veiil hien reniarqiiei- que le premier membre de celle nouvelle équation croît avec l'état de division de la matière azotée, notre relation exprime que cet état de désagrégation est, à tout instant, proportionnel à la quantité \/T-± T(T — 2F) qui, selon nous, représente l'étal actuel de la dissociation des chlorures du suc gas- trique. M Faisons T = F. Celle condilion équivaut à l'absence totale d'acides chlorée; elle correspond, dans noire pensée, à l'arrêt dèfiniiifou transitoire de la dissociation des clilorures. Elle entraine l'annidalion de Yune seule- ment des racines de noire équation, mais bisse subsister l'ww/re qui devient ^F yfï et ne peut s'annuler c^ue pour y = o ou F = o. » La première de ces racines correspond au commencement ou à la fin normale de la digestion; la seconde répond au maximum de condensation des éléments dissous compatible avec q et avec l'état actuel de zn; elle répond, par conséquent, à une suspension purement transitoire du travail cliimique et non à Vapcpsic comme on le pense couramment. Klle révèle, en elTet, l'existence théorique d'une quantité d'azote dissous, égale à («1 — «»„) -+- .\zo, incompatible avec toute idée d'apepsie. Il Ce cas, prévu par notre théorie, est conjiriné par l'e.ipérience. 11 échappe tola- lement à l'analyse chimique courante quand, suivant l'habitude classique, celle-ci n'est effectuée el interprétée (|u'au seul profil des acides chlorhydriques, à l'exclusion des chlorures minérauv el de la concentration. Il L'apepsie vraie exige ^^oou T=zo. En ce qui concerne la constante^, écri- vons (j =z KL. Alors K est une constante générale et L une quantité supposée propor- tionneile ù l'i/ilcr\-ention actifc, dynamique, de l'organisme dans la digestion. D'après nos expériences L est invariable, chez un même individu, pendant une même digestion, tant (|ue m ne dépasse pas certaines limites que nous ne saurions préciser acluellement. » Chez la même espèce animale, et pour le même repas, nous n'avons trouvé pour L que deux valeurs distinctes : L' el L', dont l'une est sensiblement les | de l'autre. q subit, naturclleinent, les mêmes fluclualions que L. s Les rormulcs précédentes ne s'appliquent, sous la forme donnée, qu'aux cas les plus simples où il n'exisle pas d'IlCI /<7>/'e dans le milieu. Les autres cas en modi- fient la forme, mais non le principe. » N'oici quelques résultats (sans II Cl libre dans le milieu) : chez le chien, après repas de viande et d'eau, Az^ étant déterminé directement ; chez l'homme, après repas de pain el de thé, Az^ étant négligeable, en général, et négligé dans ces exemples : I. — Chiens. A/ Az trouve. 0,820 0,353 o,58o ( alculc. o,3i6 0,357 o,58o Iriiuvé. 0,2o4 0,222 o,33o 0,340 calculé. 0,204 0,219 0,333 o,3.'|i II. - Hommes. \t. trouvé. calculé. 0,369 0,36l o.'79 0 , 3 12 0,175 0,322 ( i6',8 ) » Les deux exemples suivants se rapporteni, chez riinmme, à des apepsics clas- siques. La qviniililé notable d"azote dissous dénient absolument /'apepsie supposée et le calcul dégaine nettement l'erreur ( ' '. trouvé. calculé. 0,285 0,288 ) ■..■,■. ,0 r. \z,, l'tanl nc'.'liL"!'. 0,408 0,379 \ » On voit, en somme, que les fluctuations de l'azote suivent de très près nos prévisions thcoriqties. » Nous pensons que ces faits coiilrihueront à niodifior les idées cou- rantes sur les phénomènes digestifs, l'icocciipés exclusivi-ment de l'origine et du rùle présumés de l'HCl du suc gastrique, les physiologistes ont tota- lement négligé le côté dynamique de ces phénomènes. » A 4 heures, l'.Académie se forme en Comité secret. I.a séance est levée à .'\ heures et demie. M. li. BULLRTIX BIBLIOCRAPIIIQUR. OlTRAr.FS BRÇrS PANS I.A SftANCK Dl' Il JriN I900. ïlistoirp fie la Fariiflé dex Sciences de Hennés, par L. JouniN. Rennes, im|). Vr. Simon, 1900; i vol. petit in-.j°. ( l^ré^enlé par AI. Perrier. ) Notes zoolnf;iqtirs, par Gallien iMiNr.vin; troisième fascicule. Nîmes, 1900; 1 fasc. in-H". (Hommage de r.Vutetn*.) Description des machines cl procèdes pour lesquels des brevets d' invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 M '| \ ; t. \C\'I, i" et 1" Parties, année iHcy). Paris, Imprimerie nationale, 1900; 2 vol. in-(S". Société d'Agriculture, Sciences et Arts, centrale du département du Sord, de '1 ') Dans tous ces exemples, l'azolc est exprimé en nniti'^ ii du rcfroidis- «rnicnt dirs nu'nics corps par conlart; i^rhaulTenienl d'un mur dV-paisscur indé- linii' I ">79 M. IIkniii ItccQL-KnEL, — \nle sur If layun- • Pages. iiemciU de l'uniniuiii iJSS NHI !.. Caillktet, Colardrau cl Hivièrk. — Kcdicrclies sur les tensions de la vapeur de nierrurc saturée i,)8.') .MM. V. H ALLER Cl G. Blanc. — Sur des élliers 3-pliényl el fl-lienzyl-a-alcoylooxy- i-eyano-acryliques i.îyi M i: MOMIES PIIESENTES. M. A. GuKriN sounict au ju);ciiicrtt de l'A' d^niie un Mémoire ayant pour litP .' S\iiiptùiiics mécoiinus de riiyperlrnpliie séiiile de la pnislate » i5y5 COUUESPOM)A\CE. M. HOLTZMAW. nommé <'.iirrr*|i"iidanl pour In Se.licin de Méranique. ae son rcmereliuonl» ù rVca>lémie i'»!' M. le SKCiiKrxiiiK rKurKTiK.L signale, parmi les pieecs imprimées de la C.pi>ndance, divers Ouvrases de M. A. JnuUin et de M . /'. Il enjiikoiv i-V» _M. le MiNISTIIF ORS ArK.\inES KTIIANaKIlKS "" transmet .i l'Xeiidémie uni- Nnte qui lui a été adre>«ée par le »'.iin«ul de l'r.ince à Meïieo. au «ujel d'un Iremldemenl teiiiie à l'oliservatMirc d'VIfji'r pendant l'éclipsé de Sideil ilu J»* mai i '>!)7 .M. r. Joi DIN. — Sur la pularisalimi île la riiunmne du Soleil observée à Klelie.... 1.597 M. \\ . SteckloFF. — Sur la mélliodc de Ncumann et le problème de Dirielilet i">ii9 M. ICiDioNn MAiy.ET. — Sur la elassc des groupes finis eontiniis primilirs de Irans- rormations de l,ie 1'"" M. r.AiiL STùiiMK.n. — Sur les loKarillimes dos nombres algébriques i'>o3 M. II. l.K C.HATKLiEB. — Sur les points .iiiïiiliiiv de- lOiirbcs de stabilité l'in'i M. AinKiiT TiinPAiN. — Sur la distribution éleilrique le lon^ d'un résonateur de Hertz en activité iiSm, \l. II. CiiicvALiEn. — Les niodilications pei- manenles des fils métalliques el la varia- lion de leur résistance électrique ifiiî M. P. VlLLARD. — Sur les rayons eallio- diques ilii '( M. Maiii; DKCnKviiKxs. — Le campylo- ^raplie, machine ii traoer des eoiiibes l'ii'i M. I)K KoucRAND. — Clialenr île dissolution de l'eau ovygcaéc. Valeur thermique de la Tonrliou hydros\le OH. Inlluence de l'hydrogène ef du carbone ifiio M. I\ Boiilioux. — Sur la production directe par voie liiiinide de i'iodure mercuricfBe elde I'iodure inercuieiÈ\ à l'état cristallisé. ifi>r! M. Vndrk llRociiKT. — Sur l'impossibilité ;7 .MM. Paul Sadatie» el .l.-B. Si:m)Ehkn.s. - Hydroi^énation do l'acétylène en présence du fer ou du cobalt réduits i6>.S MM. K. CiiAnoN el C. Pai\-Seailles. — Sur un produit de décomposition d'une N" 24. SUITE BK \A TAIU.K PKS AUriCLKS. Pages. I Pages. (liiodlivJrinc do la glyiTiiic i63i i M. II. ^.oiiitiif.. — .Nolo pieliiiiiiiiiin* sur M. CiiAV.*sTEi.oN. — .Vrtion de l'acétylène les Cnislaciis dicapodes piovciiant de %\i\ II- rlillirurc cuivreux dissous dans une I l'expédition antarctique holge ii'.Jo solution de clilorurc de potassium ifiJ'i M. IChmond Gain. — Sur les embryons du M. A. .VsTinc. — De ralcaliiiii-lric et de , Idé cl de l'urgc pliaraoni(|ues ifl^S l'aridiniétric en anal\se volunulriquc ... i63(i \IM. J. NVintkh et l'Al.LOlsr. — Mapport de M. J. TiiuL'LET. — l''ixanon des argiles en l'azote aux clilorures dans le contenu suspension dans l'eau par les corps slnniacal en digestion .. lO'iO piirrux iG3<) Bi;i,LETiN Dini.iiir.ri\r'iiioi'R i(">.i8 ËRR\T\ iG'iO PARIS. — IMPR[MEKI1J G V UT HI K R-VI L L A. R S , Quai des Grands-Auguslias, 55. Le Gtrant .'GAOrsilft-ViLtiiiï. 1900 ^0 9l^ PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK un. liBM HBCRÉTAIRES PERPÉTUEEiS. TOME CXXX. N" rs (18 Juin 1900). l'AKlS, GAUTIlIliK-VILLARS, I.MPRIMEUR-LlBRAlRt: DES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustios, 55. 1900 ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JUIN l8t)5 ET 24 MAI 1875. Les Comptes rendus hebdomaaaires aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article l*"^. — Impressions des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvles rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. I>es Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont jias com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Bapporls et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Atadémi»' conipronnenl au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne rej)ro(luit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadn sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les a ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'a i que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séancit blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savar étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ni sumé qui ne dépasse pas 3 j)ages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de ])ages requis Membre qui fait la présentation est toujours nom mais les Secrétaires ont le droit de réduire c«l Ex aulant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer df chaque Membre doit être ren rin)primerie le mercredi au soir, ou, au plus tare jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à ter le titre seul (lu Mémoire est inséré dans le Compte re actuel, et l'extrait est renvoAé au Compte raidu vaut et mis à la (in du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs; il n'y a d'exceplion que pour les Ba|)porl les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Bapport sur la • i = x, la presque totalité de ses valeurs voisine de la limite inférieure, ou évaluable sans que l'on ait à y faire varier dans un rapjiorl sensible le facteur inverse de to, à cause de l'excessive rapidité relative avec laquelle l'autre facteur, — e~"', s'y appro- chera de sa limite zéro; et il viendra à fort peu près C8) C pour Mrés grand) „ .. ."I î- (- e-'-');,^,=^ --^. ') Or, ces deux formules ( 7) et (8) sont |)récisément celles qu'a obtenues Fourier(' ) pour exprimer (abstraction faite de l'action solaire) les tempé- ratures successives de la surface terreslre, et desquelles il a déduit sa théorie du refroidissement de notre globe. " ^^oici comment on |)()urrait, ce me semble, résumer cette théorie célèbre : » II. A la surface de la croûte solide du globe, croûte comprenant l'en- semble des couches étudiées par les géologues, la température exté- rieure iig est, en chaque point, la somme de ce qu'elle y serait sans le ravonncmcnt solaire et de la partie qu'y ajoute ce rayonnement. " Cette dcriiicrc partie peut être regardée, durant de longs espaces de temps, comme comprenant, sur chaque point du sol, un terme constant, ou indépendant de /. et plusieurs termes périodiques à valeur moyenne nulle, dont les deux plus sensibles ont pour périodes respectives le jour et (•) Mais par des calculs beaucoup plus \oi\'j.& (Œucres de Fourier, t. II, p. 176 à 177) et qui lui onl même, quelques années plus lard, paru nécessiler des reclifications (même Tome, p. 117). ( '654 ) l'année. Aux termes périodique corrsespondent, dans l'intérieur, des iné- galités, à valeur moyenne nulle également, que l'on évalue en les décom- posant, vu la série de Fourier, en ternies où le temps / entre par des sinus et cosinus d'arcs qui lui sont proportionnels : il suffit de remarquer ici que, même sous les climats à variation annuelle très accentuée, ces termes deviennent à peu près insensibles aux profondeurs excédant une dizaine de mètres. De même, au terme constant, sup|)osé donné sur chaque point de la surfiice, correspond, dans l'intérieur du globe, un état permanent, où toutes les valeurs de u sont comprises entre la plus j)etite et la plus grande valeur de ce terme de «,. D'ailleurs, abstraction faite des irrégula- rités locales (géométriques ou physiques) de la surface terrestre, la fonction ii, indépendante de /, dont il .s'agit, variera gradnelU'ment du centre du globe aux diverses parties de sa surface, savoir, aussi graduelle- ment que le feront sur celle-ci, de l'équateuraux pôles, les climats moyens eux-mêmes, dus à la |)artie constante de l'action .solaire. » Cela posé, imaginons que l'on retranche de la température effective à l'époque /, tant au dehors qu'en chaque point de l'intérieur, les termes ou périodiques ou indépendant du temjis, dont il vient d'être parlé comme dus à l'action solaire. L'excédent, que j'appellerai simplement u à l'intérieur, exprimera évidemment, \ u la forme linéaire admise des équa- tions régissant la propagation de la chaleur, la température telle qu'elle se com]iortcrait d'après l'élat initial du globe, ou encore à raison des sources de chaleur qu'il peut contenir, mais en présence d'un soleil éteint, c'est-à-dire dans le cas où les températures extérieures m, seraient dues uniquement aux rayons slellaires se croisant dans les espaces célestes ou à la chaleur propre tie ces espaces, s'ils en ont une. » III. .\ux jirofondeurs qui excèdent une ou deux di/.aines de mètres, là où les inégalités périodi(pies ne |)énètrcnt plus sensiblement, le terme ainsi retranché aux températures effectives, et traduisant l'efTet, supposé permanent , de l'action solaire, aura la même valeur sur des étendues de plusieurs kilomètres. Si donc la température effective varie très notable- ment avec la profondeur ilans des étendues de cet ordre, ces variations affecteront intégralement les excédents u, qui expriment l'influence des circonstances initiales ou des sources calorifiques intérieures. Or, c'est ce qui a lieu. Au-dessous de la couche superficielle affectée par les inégalités des saisons, la température, tout en y devenant beaucoup moins vite variable qu'au-dessus avec la profondeur, est cependant croissante avec celle-ci, ( i655 ) comme on le sait, d'une quantité dépendant du terrain et de la localité, mais peu différente, en général, d'un degré centigrade par 3o mètres. .) Les couches profondes du globe sont donc, en tout pays, plus chaudes que les couches moins profondes et même que les couches superficielles (considérées du moins dans lein- température annuelle moyenne) ; et le globe perd ainsi de la chaleur par toute sa surface. » Si l'on fait abstraction des inégalités périodiques, sensibles seulement jusqu'à quelques mètres de profondeur, ce phénomène d'émission calori- fique à travers la croûte terrestre est même, comme on peut en juger dès à présent, incomparablement plus considérable que le phénomène simultané (censé dès lors permanent i de l'absorption des radiations solaires par la région équaloriale du globe, avec perte équivalente par les pôles. Car les chutes de température, en allant du noyau vers la surface, qui le mesurent proportionnellement, sont beaucoup |)lus rapides que celles (d'une tren- taine de degrés peut-être entre Téquateur et les pôles ou le long des deux rayons équatorial et polaire réunis) auxquelles donne lieu l'inégalité de l'action solaire sur les divers points de la surface. » IV. Il est naturel d'admettre que, la radiation solaire étant ainsi sup- primée, la tcmpéraliu-e extérieure //, serait sensiblement ou moyennement la même aux jiôlcs qu'à l'écpiateur. On doit du moins, ne serait-ce que pour rendre la question accessible, supposer cette température m^ pareille sur toute la surface de la croûte terrestre, et admettre aussi qu'elle se conserve constante dans d'immenses espaces, sillonnés par notre système j)lanétairo, ainsi (pie durant dos temps embrassant au moins la totalité des temps histori(|ues. On adoptera comme zéro cette température u, des espaces inlra-slellaires que parcourt notre globe. Dès lors, faisant encore abstraction des inégalités superficielles, tant géométriques que physiques, de la croûte terrestre, sur l'étendue de quelques myriamètres en longueur et largeur que l'on aura à considérer, ainsi que des irrégularités de sa ronlexture interne, l'on aura évidemment, comme expression de son rayonnement vers l'espace à zéro degré et comme équation indéfinie de sa température, les mêmes relations du . , s . du ^îd^" ^. -/»/-o (poura: -o) et - ^ a ^y,, que dans notre mur. à la condition d'adopter une abscisse x normale à la surface et croissante vers l'intérieur. ( i656 ) » Fourier admet, de plus, que la chaleur émise sans cesse par le globe provitiit non de sources intérieures, d'nclions chimiques acluellement en jeu dans son noyau (sinon même dans la croule), mais d'un cchauffement primitif de toute sa masse. » Celle-ci aurait, à une certaine époque, été portée à la température très élevée //„ existant encore, à très peu près et en raison de la médiocre conductibilité des roches, aux profondeurs de quelques mvriamètres, c'est-à-dire d;ms les parties inférieures de la croule même, dont l'épais- seur totale est très faible par rapport au rayon du noyau sous-jacent inconnu, et dont, par suite, la courbure est insignifiante sur les étendues de quelques myriaraètres (en longueur et largeur") que nous considérons. )) A partir d'un certain moment, choisi comme origine des temps /, les couches supérieures ou moins profondes auraient commencé à se refroidir au-dessous de celle température //„, parle fait du rayonnement superficiel; et la croule terrestre serait ainsi, dans son graduel refroidissement, très sensiblement assimilable à notre mur irépaisseur indéfinie, pourvu d'une face plane rayonnante vers un milieu à la température zéro. » V. On voit comment Fourier peut évaluer, dans ces hypothèses, le pro- grès du refroidissement de la croûte terrestre. Prenant comme terme de com- paraison le fer poli, pour lequel ses expériences lui avaient donné j = 7,5 (avec le mètre pour unité de longueur), il a admis, comme résullat d'une discussion dont il n'expose pas les détails, une valeur de h neuf fois plus forte en movenne chez les roches; ce qui lui donne, pour la croûte ter- I 7,5 5 , , , , . , il en déiluit, pour l'excédent actuel m — t -t- » la valeur approximative u = 5 5- = 5^ de degré centigrade seulement, b 3o 3h " o » Fourier conclut de là que le refroidissement est très avancé près de la surface et qu'on peut sans crainte y appliquer la formule asvmptotique(8). Or celle-ci fait décroître avec une extrême lenteur la température super- ficielle u et, par suite, la vitesse d'accroissement -j~ - hu de la tempéra- ture interne sous le sol. I r 1657 ) . La croule terrestre offrirait donc dat,^ la suite de ses températures, pour expliquer la possibilité de la longue évolution des espèces organiques à sa surface, une stabilité et, pour ainsi dire, «me permanence, analogues à celles de ses conditions astronomiques de rotnion auttrar de l'axe ter- restre et de transport autour du Soleil, modifiées dvi même soit pnr d'assez petites inégalités périodiques, soit par de plus larges mais très lentes varia- tions séculaires. » Pour réduire, par exemple, d'une petite quantité —Au l'excédent actuel M, il faudra, vu la proportionnalité inverse de « à la racine carrée du temps, donner à / un accroissement, M, tel, qu'on ait u't=(u :-Am)-(/ -m), c'est-à-dire, sensiblement, tilt — A«= ,- A/ — — ,- — -^ (actuellement) . = ■îlit ih t ^ ' 3o 12 t 72 f « Même dans l'hvpothèse que l se réduisît à soixante siècles et que, par conséquent, le début du refroidissement eût coïncidé à peu près avec celui des temps historiques, le refroidissement séculaire actuel de la sur- face, c'est-à-dire la diminution de «durant un siècle, serait donc seulement :- = j- — - ou la 4320' partie d'un degré centigrade, quantité absolu- ment inappréciable. » Si l'on pouvait connaître la température u, de début, la durée / écoulée depuis l'origine du refroidissement serait, d'après (8), /= - I «; ■K a-(huy ''■m n Fourier donne — — io33 pour le fer (les unités de temps et de lon- gueur étant la minute et le mètre) et huit fois plus pour les matières com- munes de l'enveloppe terrestre. Il en résulte pour t, évalué en siècles, si l'on substitue d'ailleurs à ^ la valeur actuelle moyenne -„-, l'expression io33.8.Qoo • / ,i-\, t= ■—. ■ ,^^>^ -■ uJ=(o,o45)m,% 1t. 00. 34. (365, 2d). 100 • ^ ' ^ ■> o ( i658 ) » En prenant, par exemple, -«ne température initiale de 1000°, il en ré- sulterait / = 45 000 siècles ou-'e 4 à 5 millions d'années, n PHYSIO»*! DU GLOBF. — Obsen'ations actinométriques pendant l'éclipsé ^^ du 28 mai 1900. Note de ^I. J. Vioi.le. « L'éclipsé du 28 mai était une occasion précieuse d'observations tou- chant la chaleur que nous recevons du Soleil. » J'avais organisé deux séries d'observations, l'une par actinomètrc enregistreur attaché à un ballon-sonde, l'autre par instrument à lecture directe installé au Pic du Midi. » M. Marchand avait bien voulu acce[)ter la tâche de régler celles-ci. Son assistant, M. Ginet, a suivi toute la journée au Pic du Midi (altitude 2860") l'actinomètre (combinaison des actinomèlres VioUe et Crova) dont il se sert habituellement. La boule du thermomètre avait été noircie avec le plus grand soin. Cepenihinl, le maximum (2", 78) observé dans la journée du 28 mai se montra relativement faible, ce qui indique une absorption assez forte dans les hautes régions; au l'ic même, l'humidité était seulement de i5 pour 100. On observa d'ailleurs dans l'après-midi des cirrus très légers c|ui gagnèrent le .Soleil à partir du milieu de l'éclipsé. » ISL Marchaiid a construit la courbe des intensités observées par M. Ginet et, en regard, celle dessurfaccs libres du Soleil pendant l'éclipsé. » En prenant l'ordonnée correspondant à la surface i (disque entier) égale à celle qui représente l'intensité de la radiation (2°, 47) qu'on aurait observée sans l'éclipsé vers i()''i5"', «'t inclinant l'axe des .r de la courbe afin qu'elle rejoigne à ses deux extrémités celle des intensités, de façon à tenir compte, approximativement, de la variation résultant du changement de hauteiM'du Soleil, on a la marche théorique de l'intensité pour le cas où la variation de la surface radiaiile (supposée équivalente à im disque homogène) et le changement de hauteur de l'astre interviendraient seuls. » La courbe des intensités observées se rapproche beaucoup de cette courbe théorique. Sans doute, elle accuse un certain retard instrumental. Mais elle indique aussi nettement une absorption de chaleur par les atmosphères du Soleil. En elTet, iant que le bord seul du Soleil est éclipsé, la courbe réelle est au-dessus d« la courbe théorique; elle passe, au con- traire, au-dessous quand la région centrale du disque est cachée. Si l'on ( '^59 ) n'observe pas à la remontée le retour de la courbe réelle aii-;lessiis de la courbe tiiéorique, cela tient en majeure partie auv cirrus c[(ii ont voilé le Soleil à partir de 16'' i 5"'. X l: 5 g î" O rS w i. y ■y: p- ^ u a _j 0 ja ^ £ 0 3 0 T3 0 0 CJ- » I/int< usité de la r.iduition n'a pas été oi)servée au moment même du minimum; mais la lOiirbe montre qu'elle a dû être très voisine de o", 3o. Le rapport -^ = o.i'., dans lequel la radiation se trouvait alors réduite, C. K., 1900. I" Semefirif. (T. CXXX, N" 25.) ■2\(} ( lOOo ) est sensiblement inférienr nn rnpport o.i/j dans lequel la surface radiante était elle-même réduite. n La dilTérence des deux rapports s'est montrée plus nettement tran- chée, bien que l'écIipse fût moins complète, dans l'expérience faite avec le ballon-sonde que M. ïeisserenc de Bort avait eu l'obligeance de faire partir de Trappes, le même jour dans l'après-midi, et qui a permis de mieux éli- miner les perturbations provenant do notre atmosphère. » L'appareil emporté par le ballon élait un baro-thermo-actinomètre enregistreur, très léger, construit spécialement pour ces sondages, et qui donne, sur un même cvlindre enfumé, les tracés simultanés du baromètre, du thermomètre et de l'artinomètre. » Je rappellerai que j'emploie comme actinomètre (') une boule en cuivre rouge soigneusement noircie et contenant un thermomètre très heureusement combiné par M. Richard : une spirale en cuivre mince, remplie de toluène, est fixée par une extrémité; par l'autre, elle agit sur une longue lige vorlirale logée elle-même dans l'axe d'un long tube en aluminium portant la boule. Suivant que la spirale s'ouvre ou se ferme, la tige axiale tourne dans un sens ou dans l'autre et fait monter ou descendre le style inscripteur. Ce système est à la fois léger et robuste; et il supporte bien le froid des hautes régions. On remarquera, d'ailleurs, que la boule thermomélrique isolée, ravonnant, d'une part, dans une atmosphère raréfiée et (_ relativement ) immobile à température bien définie, recevant, d'autre part, les rayons solaires successivement par les divers points de sa surface, est dans d'excellentes conditions pour les mesures actinomé- Iriques. Un écran cylindrique à double paroi vient à époques déterminées mettre la boule à l'ombre pour laisser le refroidissement aj^ir seid ; puis il s'abaisse, les ravons du Soled frappent de nouveau la boule; et l'on trouve inscrites sur la feuille de l'enregistreur toutes les données du problème. » Parti de l'observatoire de Trappes à lf^^^g'", le ballon s'éleva rapi- dement et, après avoir traversé deux couches de cirrus marquées par deux |)aliers de la courbe ihermométriiiue. il atteignit lo^oo mètres à i5''/|2"'. puis il commença a descendre. Le thermomètre marquait alors — 55" et se maintenait à cette température de i;)''49"' à i6''3'". De même l'actino- mèlre restait sensiblement stationnaire à — 37", de i5''.>5'" à i6''3"'. Le (') \ lOLLE, Comptes rendus, l. C.\X\', p. 627, 1897; et Rapport du Comité météorologique international, Réunion de Saint-Pétersbourg, p. .">i, tSgg. ( i66i ) mouveuient d'horlogerie s'arrêtait alors momentanément; puis la descente s'accélérant, l'appareil, réchauffé, se remettait en marche; et le ballon atterrissait vers 1 7'' aux Arabies, commune de Piffonds, près de Villeneuve- sur- Yonne. » Comparant les résultats de cette ascension à ceux qu'avait fournis, il ) a près d'un an, une autre ascension, également effectuée de Trappes, nous trouvons que la même boule actinométrique avait alors marqué ■+■ 10° pour une même température de l'atmosphère égale à — 55", l'altitude atteinte étant presque i3ooo mètres. M l'our une même lempéralure de l'enceinte, To^2i8°, les tempéra- tures de la boule actinométrique furent donc respectivement, dans les deux ascensions : T, == -283" et 7^ = 235°. » Si nous pouvons admettre que, suivant la loi de Stefan, les quantités de chaleur perdues furent respectivement /«(Tj — ï^) et m(T:' — T^), m étant le même dans les deux cas, le rn|)port de ces quantités sera T; - T; » Tel sera par conséquent aussi le rapport des quantités de chaleur reçues dans les deux expériences, ou encore, toutes les autres conditions étant sensiblement les mêmes de part et d'autre, le rapport de la quantité de chaleur effectivement reçue pendant l'éclipsé, un peu avant son maxi- mum, à la quantité de chaleur c|ui aurait été reçue au même instant s'il n'y avait pas eu d'éclipsé, ou enfin le rapport dans lequel récli|)se avait réduit l'énergie totale de la radiation, s'd est vrai que la chaleur absorbée par une surface noircie mesure l'énergie totale du rayonnement reçu par celte surface. » D'autre part, la surface radiante était réduite aux o,25 du disque solaire. » L'influence de l'absorption par les atmosphères du Soleil apparaît donc très nettement, malgré le rayonnement propre de ces atmosphères, des protubérances, de la couronne. . . . » Kn même temps s'alfirme l'avantage des aérostats pour les études acti- nomctriqucs. » ( lHH2 ) CHlMlt. - Siii la Juirnattu/i de l'acide azolir/nf dans la < omhnsUun de l'hydrogène; par M. Rertiielot. « La combustion de l'hvdrogène s'opère dans des conditions bien (Jiffé- rentes de celles du carbone et dn soufre, ces df^rniers cléments étant solides, et dès lors, brùlatit surtout à leur surface, l.'ii|uelle n'olfre à l'ow- gène au'un contact limité; tandis que l'Iiydiogène gazeux se mélange avec l'oxvgène gazeux, à masse compaiable, au moment de la combustion. Dès lors la combustion de l'hydrogène peut être cnecluée de deux manières: soit en enflammant un jet d'Iivdrogènc lancé dans une atmosphère d'oxv- gène, la combustion ayant lieu d'une façon [)rogressive et à pression con- stante; soit en mélangeant à I ayance les deux gaz, et en faisant détoner le mélange eu yaseclos à l'aiilc d'une étincelle électriipie, la combustion ayant lieu «l'une faron subite et à volume constant, (^e sont là des circon- stances tout à fait distinctes au point de yue mécanique. )i Condiliuns des expériences. — J'ai opéré tant ayec de l'oxvgène presque pur contenant une laible dose d'azote, telle que ^,3 centièmes, qu'avec l'aii" atniosphérifpie, qui renferme seulement '.0,8 re en remplissant d'aboril la bombe avec l'hydrogène, [>ar exemple, après y avoir fait le vide et y avoir placé lo™ d'eau. On purge par un second vide, puis on remplit sous une pression déterminée, en comprimant, s'il y a lieu, avec une pompe compressive. On introduit alors l'oiygène extrait des tubes ordinaires du commerce, qui le contiennent sous une pression de 120 atmosphères, en le faisant passer dans la bombe jusqu'à la pression désirée. )) I>es fortes pressions étaient mesurées avec un manomètre métallique, ce qui ne présente pas une très grande précision; les faibles pressions plus exactement, avec un manomètre à air comprimé, susceptible d'indi- quer jusqu'à 10 atmosphères. » La bombe était immergée sous l'eau, toutes les fois qu'il y avait à craindre une élévation notable de température. » Dans ces comlilions, il se forme de l'acide azotique mélangé d'une certaine dose d'acide azoteux; le produit initial étant sans doute du bioxyde d'azote, transformable pendant le refroidissement en peroxyde d'azote, lequel ne subsiste pas, en raison de la présence de l'excès de vapeur d'eau formée par la combustion. Je n'ai pas observé d'ozone, corps incompatdjle tlailleurs avec l'acide azoteux; il n'v a pas non plus d'annnoniaque, si ce n'est à l'état de traces, souvent non appréciables. » Après l'explosion on laisse refroidir; on mesure la pression finale, on recueille les gaz subsistants, afin d'y contrôler l'excès d'hvdrogène ou •l'oxygène. Au bout il un repos suffisant pour que l'absorption du peroxyde d'azote par l'eau ait eu lieu complètement, on ouvre la bombe, on recueille l'eau qu'elle renferme. On en détermine le titre acide, mais à titre de con- In'de seulement. Kn eflèt, lorsqu'on opère sous des pressions notables, la leudle de mica destinée à protéger le conducteur d'électricité est pulvé- risée et volatilisée; le fil de platine l'est également au point d'inflamma- tion, et les titrages alcaliniétriques deviennent alors impraticables. Dans tous les cas le dosage véritable doit donc être effectué après avoir rendu la li(pieur alcaline et l'avoir ram<;née à un petit volume; puis la dissolution d'azotate est soumise, dans un appareil bien connu et complètement purgé d'air, à T^c tion d'un mélange bouillant de sulfate ferreux et d'acide sulfurique étendu : on recueille le bioxyde d'azote ainsi produit sur le mercure et on le dose directement en volume, en l'absorbant par le sulfate ferreux; absorption finale indispensable pour des essais rigoureux. )i J'ai d'abord o|)éré a\ec l'hydrogène et l'oxygène, mélangés autant que ( i664 ) possible dans les rapports atomiques, H'-i-O. Mais te mode d'opérer fournit des résultais incertains, l'acide azotique étant d'ordinaire nul ou en très petite quantité, et très influencé par le moindre excès relatif de l'un ou de l'autre des deux gaz principaux, ainsi qu'il va être dit. J'ai dû opérer de préférence, tantôt avec un excès notable d'hydrogène, tantôt avec un excès notable d'oxvgèrie. J'ai fait varier, pour un mélange de même compo- sition, les pressions; j'ai fait varier aussi les doses relatives d'azote. » Voici les résultats (' ) : l. — Hydrogène kt uiygène a volimks éqlivalems : Volume constant. (i) et (2) H :-j vol.. O: i vol. » Les lieux gaz sont [)ris sous la |)r('ssi()n atmosphérique et leur nuniéro d'ordre des expériences. ( 1665 ) libre entre l'hydrogène et l'azote opposés, vis-à-vis de l'oxvgène auquel ils sont aptes à se combiner. Ul. — (JxYGÈNK ES EXCÈS : Volume constant. Rapports constants entre les volumes des ga-, » J'ai alors procédé avi-c un excès d'oxvgène, condition indispensabl pour former de l'acide azotique. Il en est ainsi parce que l'excès d'hvdro gène réduit les oxvdes de l'azote. » Je donnerai d'abord les expériences faites en mélangeant les deux gaz à volumes égaux, mais sous des pressions différentes, de façon à dé- terminer ludluence delà oression; la dose relative d'azote demeurant con- stante. » Dans aucune expérience on n'a trouvé un poids d'ammoniaque bien appréciable. » (7) (S) (c)) Il : i""". — O : 1"'™, c'est-à-dire atomes égaux; pres- sion totale dans la bombe : 2*"". n Pression finale après combustion, environ r, atmosphère (vérifiée). M L'excès d'oxvgène a été vérifié. » (7) a été perdu. Pour i'' d'hydrogène brùlé. VzO'H. AzO'U. Az. «r tr t' (S\ 0,006 0,23 o,o5 ^y) 0,007s o,3i 0,07 0,007 0,27 0,06 ^ « I.p |)oids de l'acide azotique formé est voisin du quart de celui de l'hvdrogène bride. » Les rapports atomiques sont : I i(')II-() : AzO'H; c'est-à-dire 332 H : \z. .. Le rapi>orl entre Voxygène uni n l' hydrogène et Voxygrnr uni à l'azote est 46 : I . » Le rendement (') par rapport à l'azote initial total (of=%o26) est 5,i \ (• ) Le rendement dans les expériences failesavec un mélange jjazeuv homogène est évidemment le rapport de lar.ole oxvdé à l'azote total; tandis qne dans les expé- ( i666 ) centièmes ou .^ ; c'est-à-dire lor. supérieur ;i celui (|ui a été observé sous la même pression initiale de l'oxvgéne dans la combustion du carbone, soit j^ (ce Volume, p. i35i) ou dans celle du soufre, soit j^, (ce Vo- hinie, p. i4t)3). (26) H: 2""". c'esl-à-dire atomes égaiix; 0:2-""'; Pression totale : '("'"• l'i.ur I»' H : S'"", 2; () ; ■)""".'»; l'ression totale : 1 <>""". "i. l'diir 1" cIIimIuici'iic. \7.IIMI. \7.OMI. \7.. oK',o48a os'.36 o.oS » Le poids relatif de l'aciiie azolnpie et celui de l'azote lixé se sont accrus. » Rendement : 8 centièmes ou ,At dp l'azote initial oxydé. (24) il : 10'"". () 10'""; Pression totale: 20""". Pour i»" d'Iiydrogéiic. AzG'll. \t \7.0MI. ,\7. oS'iiiG; o.o'aG c*',!\^) 0,10 » \,ti poids relali/ d)' /'^/ciV/r azotique s'élève aux /|â centièmes de eeUii de rhvdroçene. » HappurI alnmiquf : ~tt\{'^() : .K/AVW nu 1 (oli : V/. » llappori crilre i oxygène Jixé sur ihydrogrnr cl sur iazolc, '^8 : 1. » Rendement : 1 1 ,5 centièmes ou ^ de l'azote initial oxydé. » D'après ces expériences, la proportion d'acide azotiqde formé par la rience-^ siii' lii rDinbiislion dr- cnips >(iliilf>, soufre, carboin-, | rlé seulement à l'azote contenu dans l'oxygène utilisé, comme pour le carbone, serait (|ii;iire IViis plu-- j,Tiiriil. ( 1667 ) combuslion ù'iui même poids d'hydrogène s'est accrue régulièrement avec la condensation du système initial, et elle a presque doublé, lorsque l'on est passé de la pression i à la pression 10. » Ce résultat est d'autant [)lus remarquable que la chaleur développée dans cette série d'expériences est sensiblement la même, pour un même poids d'hydrogène brûlé; par conséquent, les différences de température doivent être peu marquées. » Je rappellerai, en effet, que nous avons d'ailleurs établi, par des expériences exécutées avec M. Vieille sur la combustion des mélanges gazeux, que : » Une même quantité de chaleur étant fournie à un système gazeux, la pression du système varie proportionnellement à sa densité », et que « la chaleur spécilique d'un même système gazeux, à une température définie seulement par la quantité de chaleur dégagée, est sensiblement indépen- dante de la deubile du système »; et cela jusque vers 3ooo" à 4000"^ du thermomètre à air ( ' ). » Dès lors, on voit que la formation de l'acide azotique dans la com-' bustion lie l'hydrogène n'est pas subordonnée d'une façon directe à la chaleur dégagée : je montrerai tout à l'heure qu'elle ne varie pas d'une manière nécessaire dans le même sens que la température développée. Cette double constatation oblige d'y faire intervenir des causes d'une autre nature, et notamment l'influence de l'électricité; c'est ce que j'avais déjà indiijué tians l'élude de cette même formation, au cours de la com- bustion du carbone et de celle ilu soufre, mais en m'appuyant sur des données expérimentales d'un caractère tout à fait distinct des précédentes; j'y reviendrai tout à l'heure. IV. - Chalumeau o\s\i\\m\lal: 8""",4. o.ooyS 0,081 0,018 2,6 l'olnl: 7*"", 7. 0 , 0086 0,073 0,016 2,6 . l'iilal : S'"",-.!. 0,0119 0 . 096 0,021 3,0 » 10131:17»"", H. 0 , 1 1 6(i 0,47 0,I0'| 1 5 , 0 » I..liil:i8-"°,a. 0 , 1 1 >~ - O.'.o 0 , 011 1 3 , fi » ( 1671 ) Nil. — Variation de la proportion relative de l'azote. A. Mélangea d'air et d oxygène. Volume constant ('V (f) , H : /,=""■ - O : G»"" (*) - Air : 6'"»: Pression totnlc : rf)»"". ■ C'est-ù-ii.c [ï : i"" - O: i'"'.; - Az : t'-"',3; le totit X 4. Pour If do H. ^"' '' AzO'H. Az. liendement de l'azolc. "''•""^' 'f'-o? o",24 5,2 centièmes ''7 II : I '>•■"'" O : >"". ) - Air 2»"°,;) ; Pression totale : 18""". .. C'csl-à-dire H : r"' - O : o^'-'.SÔ - Az : 2^°', 4; le lout : x 10. Pour 11" de 11. X'oll. AKPH. Az. Rcndenienl. or,o53.3 of,2o5 os'.o^;) 1 ,4 centièmes )i Les ellfls smiL comiilexes, la coiu.'ensation du svslème leiiilant à .iccroilrc la dose de l'acide azoli |iip dans 1p système (17); l'excès plus limité de l'oxygène produirait un cITet analogue et même plus marqué dans le système (16). » Le cliillrc i''",o7 d'acide azotique pour i'^'' d'Iivdrogène est le maxi- mum observé. » Le maximum d'acide azotique répondant à la combustion d'un poids donne d'hydrogène a été observé dans cette expérience, et il serait sans doute possible d'aller au delà par une étude poursuivie plus loin. Quoi qu'il en soil, les poids trouvés répondent aux rapports atomiques suivants : Go II : Kv., c'est-à-dire aux produits ]oII-0 : AzO'II ou ;oH-0:AzO; . ■ ) l,es iniis g.i7. sont conipriniés successivement dans la bombe à volume constant : riiydrogène à 4 atmospliéres ; puis l'oxygène, jusqu'à ce que la pression atteignt' 10 atmosphères, ce ijui fait 6 atmosphères pour loxygène ; enfin l'air, jusqu'à ce que 1 1 pression atteigne 16 atmosphères, ce qui fait 6 atmosphères pour l'air. (•) Renfermant 7,3 d'azote. ( 1672 ") suivant que l'on regarde le produit initial de l'oxydation de l'azote comme du bioxyde, ou de l'acide azotiqne. Dans ce dernier cas, i atome d'oxy- gène se fixerait sur l'azote lorsque 2f^ atomes d'oxygène sout fixés sur l'hydrogène. » La série VII montre que la dose d'acide azotique croît avec la dose d'azote, lorsque celle-ci passe de 7 à l\?> centièmes dans l'oxYgène. Compa- rons, en eiïet, l'expérience (16), où le rapport en volume de l'hydrogène à l'oxvgèneest 1:1,7, avec l'expérience (33) donnée plus haut, où ce rapport est 1:2, c'est-à-dire voisin. Or l'expérience (16) a fourni I^'^o7 d'acide azotique et l'expérience (33) o"", 55 ; chiffre qu'une interpolation permise réduirait à o,52 pour i"'',7 d'oxygène. A la vérité, la pression de l'hydro- gène est quadruple dans l'expérience (16). Mais les expériences (8 ), (26) et (25) permettent de tenir compte de cette circonstance; elles montrent, en effet, qu'une variation de pression de l'hydrogène, comprise entre i et 5, accroît seulement d'un tiers la dose de l'acide azotique; ce qui la porterait de o, 52 à o,65 pour le mélange dont l'oxygène contenait 7,3 «l'azote. Or, la valeur o,65 est iorl inférieure à i,oG, observée avec un mélange d'oxygène et d'azote contenant /JB centièmes du dernier gaz. » En augmentant l'azote dans l'oxvgène, jusqu'à un certain point, on augmente doue l'acide azoti(|ue. Celte conclusion peut être confirmée, en comparant les rcsullals de l'expérience (17) avec ceux de l'expérience (G), où le rapport entre l'hydrogène et l'oxygène est prcscpie le même; mais je supprime ce dernier calcul, pour abréger. » En tout cas, l'accroissement di' la formation d'acide azotique avec l'accroissement de l'azote coïncide nécessairement avec un certain abais- sement dans la température de combustion; de même que plus haut l'accroissement du même acide observé avec un excès d'ox\gène. » Ce n'est pas tout : l'un et l'autre accroissement passent par un maxi- mum, comme je l'ai montré plus haut pour l'oxygène et comme je vais l'établir pour l'azote. B. Mélanges d'hydrogène et d'air. Volume constant. » Pour réaliser des conditions plus simples, j'ai fait détoner les mé- langes d'hydrogène avec des proportions d'air variables, depuis celles qui renferment une dose d'oxygène faiblement excédante sur les rapports équivalents. (3o) II : r->i et i'""'- 3^°' Air : 3*""; Pression totale : 4""". I ( 1673 ) Pour i«' (le H. ' — ■ — -^ Rendement AzO'H. AïOn. A/.. d'azote. O'O'" o./iS 0,095 3 millièmes ,3,, H: r°'et i»»"-3^<",i Air:3-'»,i; Pression totale : 4»'™, i. Pour i«' de H. ^ "^^ — ^^ — -^ ~- Rendement \^0'H. AzO'H. Az. d-nzote. 0|0'o4 0,40 0,09 3 millièmes ( 28 II : I-' et I»"" - V", 8 Air : /,-^"», 8 ; Pression totale : 5="-, 8. » Il y a explosion. Acide azotique, trace non mesurable. (29 I II : 1^"' et I'"" - 4-', j Air: 4="», 5; Pression totale :;>"", 5. » Il y a explosion. Acide azotique : oB'',oooo3. (32^ U : 1^"' et I-"" - 6™' Air : 6""" : Pression totale : 7""". » Il y a explosion. Acide nul. » D'après ces expériences, la formation de l'acide azotique cesse en présence .•■ sorie, l. LVIl. p. 171 . (■"^ Comptes rendus, l. \("\, p. S71. ( '678 ) fait Boussingault, ils se bornèrent à doser l'acide carbonique provenant dn passage de l'air, préalablement décarbonaté, dans un tube à oxyde de cuivre au rouge. Ils trouvèrent ainsi que l'air de la plaine de Vincennes fournit de 2 à 7 millionièmes de son volume d'acide carbonique. Si, comme le font les auteurs, on calcule le gaz des marais répondant à cet acide carbonique, il en existerait, à la campagne, o",2 à o",47 par 100 litres d'air. Les volumes d'hydrogène théoriquement correspondants seraient doubles. A Paris, ils trouvèrent de 6 à 10 volumes d'acide carbo- nique ainsi formé pour un million de volumes d'air ('). » Tous ces résultats restent donc très incomplets, puisqu'on n'a généra- lement dosé dans l'air que l'un des éléments combustibles, l'hydrogène ou le carbone. Ils dérivent (Tailleurs de méthodes incertaines : i" parce que, loin qu'il soit évident que l'oxyde de cuivre au rouge brûle la totalité des gaz condjustibles (|ui peuvent être répandus dans de très grands volumes d'air, j'ai montré ipi'd n'eu est pas ainsi dans les conditions ordinaires où l'on opère (-), et 2° parce qu'on a généralement admis que la lessive de potasse suffit à recueillir la totalité «le l'acide carbonique produit dans cet état d'extrême dilution, ern'iir déjà relevée par Boussingault dans letravail précité, implicitement reconnue par Uumas et Stas dans leurs recherches Sur le véritable poids atomique de carbone Ç), par W. Eliot et F. Storer (*), enfin par moi-même ('). J'ai mesuré cette erreur et fait voir qu'on peut l'éviter en emplovant l'hydrate de baryte humide. » Enfin aucune des recherches publiées juscpi'ici ne permet de savoir si l'acide carbonique et l'eau produits dans la combustion de l'air proviennent d'hvdrocirbures, d'oxvdc de carbone ou d'hydrogène libre. Je rappelle que j'ai donné (') le moyen dedétermini-r. grâce à la réduction de l'anhydride iodique. les plus faibles quantités d'oxyde de carbone et d'apprécier même de minimes [jroporlions d'hvdrocarluues non saturés. Mais la ipiantilé de ces derniei'S gaz, extrêmement faible et souvent nulle dans l'air, même (') Le gaz des marais qui correspond avant inèiiie volume, 100 litres d'air en contiendraient donc, :i Paris, seulement o'"S.l à !"■. On verra que ces nombres sont beaucoup trop faibles. (') Comptes rendus, t. C\\.\. p. i353. (') Annales de Chimie et de Physique, Z* série, l. 1, p. 5 et 18. (*) Chemical News, p. 17S; 1861. (5) Comptes rendus, t. CXXVI, p. 986 et i3o2. (') Comptes rendus, t. CWM, p. 986 et i3o2. s. - ■? p- " c ■3 ( iGSo ) au centre d'une ville comme Paris ( ' ), ne modifie en rien les résultais que nous allons faire connaître. » Pour doser i'hvdrogène libre ou combiné et le carbone des hydrocar- bures j'ai employé le dispositif suivant (voir^g. p. 1G79) : » L'air était aspiré, jour et nuit, à travers nu tube de verre A s'ouvrant directement dans l'atmosphère. Il filtrait d'abord sur une colonne de ift*^"" de laine de verre, puis il arrivait à un absorbeur spécial à serpentin B que j'ai fait construire pour ces recherches (*). Cet absorbeur ne contient que 8 à 10 centimètres cubes de lessive de potasse; l'air y est transformé en bulles aussi fines qu'on veuf, et, t^ràce à un lavage parfait, il se débar- rasse de la majeure partie de son acide carbonique. Il passe ensuite dans un tube C à hvdrate de l)arvle mouillé qui l'en rèsle second de nouvelles quantités d'eau et d'acide carbonique. J'ai publié les dotmées expérimentales qui per- mettent de corriger les résultats (- ). Je vais revenir sur ce point im- portant. » La balance employée était placée dans une salle à température bien uniforme; toutes les pesées étaient faites par la méthode des oscillations, avec une tare de même nature et de même surface que les tubes à peser, lare destinée à corriger les petites erreurs d'état hygrométrique, de varia- tions de |)ression et de température. u .\près avoir étuilié la méthode et les corrections qu'elle comportait, j'ai fait circuler à travers mon appareil successivement l'air pris au centre de Paris, à la campagne, dans les bois, à la montagne et eu pleine mer. Je vais donner aujoiird'Iiui mes résultats pour l'air de Paris aspiré bou- levard Saint-Germain ( École de Médecine). La prise d'air se faisait à S^.So au-dessus de la chaussée. .) Les observations faites aux différentes époques de l'année sont réunies dans le Tableau suivant : (') Comptes rendus, t. CXWl, i'- 1^90, Note. (>) Comptes rendus, l. CWX, \>. i353. I.'oxyde de cuivre doil êlic rejeté quand on la chaulTc plus de sepl à liuil cents heures. Il n'oxyde alors plus complètement, inéuie >i on la ;i.l.lili..nnc de mousse de platine, de manganèse, d'oxyde de plomb, etc. ( i682 ) Date?. l'S et i5 juillet 1898. il> au 18 juillet 18 au 20 juillet :>■ au 'j'i juillet l'i au 16 novembre . 16 au 18 novembre . 17 au 18 décembre. ■26 au 28 décembre.. 31 au 33 janvier 1899 j3 au 24 janvier ■'.li au 27 janvier.. .. 28 au 3o janvier '.in au 3i janvier. . . . 3i janv. au 1" février 3 et '{ février 6 au 8 février Il au i3 février iS au 17 février 21 au 22 février.. . . 22 au 23 févTicr. . . . 28 au 29 février.. . . Dosage des ,i'fl- combustibles de l'air de Paris (passant sur une colonne de C.uO au rouge, de o"',3o). KlHt i». Pluie, temps cou vert, bran. \ent .N,-(J. Pluie, beau, vent \.-li. Orageux, beau, vent N.-O. Orageux, pluie, vent N.-O. Couvert, pluie, brouillard, vent O. faible. Temps rouvert, beau, veni O. faible Couvert, pluie niio. licau, pluie, lieau soleil. Ueau soleil, pluie. Temps couvert. Temps couvert, nci;:c. Temps couvert, neige. Temps eou\erl, PInir. Pluie. Très beau, cliaml. Beau. Très beau. Très beau. Très beau. II C Vllr.-»' Vulumo en millier. en nillliiEr du de lilr pour pour cuuranl (l'nir rnlcale sor IPO CO' i<» lllres 100 litres C l>rr»t>ion ilani les « 0" reeuellli obtenu air à o" •ir a «• II liarunêirlquc. a|i[iartiU. et 71W,". en iiilllUr. cnmilllsr el ;6o'". et iU>". en puni ■ m nini 7 "'7.8; 7«».7 lU î • ' III 93,82 28,1 37.7 3,33 10,96 3,1 71)3,2; 761,7 !,2 93,18 ■î7w 38,3 3,3i 11 ,20 3,3 71)0,8; 761, .S 2,3 ,,3.. 32 17.0 23,7 2,02 6,90 3,'i 758; 762 2,8 ii(i..'|8 ■J«>,9 ',8,1 2,56 1 1 ,3o 4,4 768; 76S 3,6 12').<|'> 16,8 1.07 3,66 3,', 768- 76},8 3,8 iS8,9i> 21.5 37.8 1 ,3o 4,02 3,1 77»'3; 768,N 3,08 77 -<^ 11,1 '^,7 1,58 4,46 ^,9 7'i8,6; 755,6 2,25 88,54 .5,4 21,2 ■ .9'. fi, 45 3,3 7^>/i: 759,3 3.2 128,53 25,2 3.. 6 2, .8 '•w' 3,1 7'i9.3; 768,8 4." t)e,e4 1 1 ,2 2., H .,28 6,16 4,'* 7''o.«>; 7(i«,o 3,2 9î,85 ■ •,6 .8,3 .,3u 5.37 'i,' 7"'3,3; 766,5 2,l5 88, i3 i5. 1 20,3 ■•9" •«,^9 3,3 7 j6,.i ; 7i!..3 3.1 "7.7» 11,1) '6,7 .,4o 5,ï4 3,8 7W.3; 7474 4-' 95,32 9.6 .5, 1 1 ,12 4,3o 3, H n 'l.' ,39,5 J2,7 35,2 ..80 6,89 3,8 7'"-9; 754,3 2,5 io3,2 28,0 43,0 3,0. 11,45 3,8 751; 7.50 2,12 100,0 18,2 20,3 J,02 «.9 3,4 738; 760 3,1 ■ 33, n II. 2 23,3 0,95 '1.79 5,0 76.'),8; 766 j , 4o iuo,o .5,4 .0,5 1,7' 5,60 3,3 765; 76D 3,33 100,0 .8.5 2H,n 2,06 7,64 3.7 77''.2: 775,3 3.7 u>o,o .1,3 ■3.) .,26 6,3o 5,0 Moyennes pour 100 litres il'air calculé sci- à «' el 760" H =1"'.96: 6 «'.80: 3.48. » Les quantités d'eau et d'acide carbonique relatées au précédent Ta- bleau ont été ohleniies en brûlant l'air dans nn seid tube à CliiO, de 'io''" de long, chauffé au rouge vers 65o"-7oo". Mais les expériences suivantes établissent que, lorsqu'on fait passer cet air en trois tubes successifs à oxyde de cuivre, ces quantités augntentent très sensiblement. ( i683 ) Combustion de l'air en trois tubes successifs de o^.So, o"',4o et o°',8o de long. (Vitesse horaire : 2i",5 à 3'", 7. — Beau temps, sauf pluie le 3 février.) Hydrogène {en millisrammoâ) calculé d'après l'eau recueillie. Carbone (en milligrammos) calcule d'après CO' recueilli. Date Volume d'ilr Premier Deuxième Troisième ■~ Premier Deuxième Troisième de» pat*e luhe lulio luba lubo tube lube eipérlenees. i o'ei :««•". de 0", 3o. de o-, (0. de 0", 80. H lolal. de o", 3o. do ..-, jo. de o", 80. C lolal. 3 février S99-' III. io3 msr 3,1 r^ mtr 0,10 mrt: 4,8 msr ..,8 mgr 4,1 mer 0,3 16,1 i3 100 3,0 3,9 0,12 6,. 6,9 8,7 0,2 i5,8 i5 i33 1,34 3, 06 o,,4 3,44 6,3 5,2 0,3 11,8 30 100 3,06 ".96 0, i5 4,16 7,64 5,0 0,0 >2,7 31 a 100 •.7' ■ .3 0,10 3,0 5,6 3,35 0,3 9,35 38 B 100 .,36 3,6 0,10 4,0 6,3 6,6 Moyennes. ■.9 à 100 1 » 4,2 7.4 760»"-. H = S"!!', .3,3 Mo) ennes rapportées 1res d'air sec à 0° et 96. C = 12°8'.45. » Il résulte des nombres de ce second Tableau que si au lieu de brûler les gaz de l'air dans un tube à CuO de 30*=™ de long, on les brûle en trois tubes d'une longueur totale (le i^.So: 1° le troisième tube rempli de CuO au rouge sur une longueur de o^.So ne recueille rien ou presque rien; 2° pour passer des résultats observés avec un seul tube de 3o'=°' à ceux qu'on eût obtenus avec une colonne à peu près indéfinie de CuO il faut multiplier l'hydrogène du premier tube par 2,2 et le carbone par 1,8. >i Si l'on fait cette opération pour les nombres du Tableau p. 1682, on trouve comme rapport moyen, en poids, de „ le chiffre 2,94. C'est presque celui qui résulte des six combustions totales de l'air faites avec trois tubes successifs : t-, = -r^— = 3,i. Ces rapports oscillent d'ailleurs également H 4, a autour (lu rapport théorique tî ^^ 3 qui caractérise le gaz des marais. » Tel est le résultat qu'a donné l'expérience pour les gaz combustibles de l'atmosphère des rues de Paris, aussi bien en été qu'en hiver. La con- clusion de ces recherches paraîtrait donc être que le formène est bien, ainsi qu'on l'avait soupçonné, l'hvdrocarbure qui existe à faible dose dans l'at- mosphère, au moins dans celle des villes. Mais j'ai établi (') que lorsqu'on brûle directement sur l'oxyde de cuivre ce gaz mélangé à de l'air décarburé au même état d'extrême dilution que celui où il semble exister, d'après les (') Comptes rendus, t. CXXX, p. iSSj. C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N» 25.) 219 ( i684 ) dosasses de carbone, dans l'air atmosphérique, le rapport ^ que donne l'ex- périence entre le carbone et l'hydrooène comburés par CuO n'est pas 3, ainsi que le veut la théorie, mais bien 2,4, l'hydrogène brûlant plus vile que le carbone. L'accord n'est donc qu'en partie apparent entre les nombres si satisfaisants que nous avons obtenus, et les idées a priori que l'on s'était faites de l'existence du méthane dans l'atmosphère. Nous ver- rons cependant que ce gaz y existe, mais qu'il y est mélangé d'hydrogène libre et d'autres hydrocarbures plus riches en carbone (jue le méthane ou les autres hydrocarbures saturés de sa famille. » ASTRONOMIE. Sur la dernière éclipse de Soleil et ta Itimicre zodiacale. Note de M. Pekrotin. « L'éclipsé de Soleil du 28 mai a été observée à Nice par un très beau temps. M. Perrotin, avec le grand équatorial, au moyen de l'observation directe, et M. Javelle, à l'aide de photographies prises à l'équatorial coudé, au commencement et à la lin de l'éclipsé ( ' ), ont oblonii. pour les instants des contacts, les heures ci-après : M. l'cirolm. M. Javelle. Il ui » b m c Premier contact. T. m. de Nice 5.3i.37 3.3i.2i Deuxième coutacl. '1. m. de Nice. j.^i.39 5.4i.49 » M. Javelle a fait vingt clichés en tout, et sur ce nombre, cinq dans le voisinage du maximum. )) C'est sans difficulté cpie, sur la plujiarl d'entre eux, se distingue le profd montagneux du bord de la Lune. y. La plaque sensible était placée à 4"" environ, en dehors du foyer visuel ; l'image solaire mesurait 9*^" de diamètre. » De son côté, M. Charlois a fait douze clichés avec la lunette photogra- phique d'Hermagis. » I^es courbes des enregistreurs, relevées par les soins tle M. Auvergnon, indiquent, pour le milieu de l'éclipsé, un abaissement de température de 2" et une augmentation de 3 à 4 centièmes, dans l'état hvgrométrique de l'air. » A la station élevée du mont Mounier, la diminution correspondante (' ) Mémoires du Passage de Vénus de 187^, l. 1, 2" Partie, p. ln^, M. Cornu. ( i685 ) de température est de i"; quant à l'état hygrométrique, il n'a pas été affecté d'une manière bien définie. » Nous passerons sous silence, les réservant pour une publication ulté- rieure, quelques apparences fugitives, plus ou moins réelles, qui nous ont fnijjpé durant l'éclipsé et qui sont probablement du domaine physiolo- gique, mais nous demanderons de consigner ici la remarque ci-dessous qui semblerait inopportune si elle ne se prêtait à d'utiles rapprochements. » Depuis le mois de novembre 1874 ('), époque à laquelle nous fîmes cette observation à Toulouse pour la première fois, il ne s'est guère passé d'année que nous n'ayons aperçu la lumière zodiacale se dessinant, vers le milieu de la nuit, avec une indiscutable netteté, d'un bout de l'horizon à l'autre, sur tout le pourtour du ciel. Dans le cours de ces observations, il nous est arrivé bien souvent encore, soit au mont Gros, soit au mont Mounier, de noter l'inégale distribution de cette lumière le long du zodiaque et la variation de son intensité, d'une année à l'autre. " Or, ce printemps, — et c'est là que nous voulions en venir — la lumière zodiacale s'est montrée à Nice (en mars et avril notamment), dans les parties du ciel où d'ordinaire elle est le plus difficilement percep- tible, avec un éclat que l'on peut sans exagération qualifier d'extraordi- naire. Nous en avons été tellement frappé, du reste, qu'à deux ou trois reprises, nous avons cru devoir signaler cette circonstance à nos collabo- rateurs, comme ayant, à nos yeux, le caractère d'une nouveauté et presque d'un événement scientifique. » Cette constatation nous semble à sa place dans cette Note, car elle conduit involontairement à se demander si ces variations ou éclats anor- maux ne sont pas lies dans une certaine mesure aux changements de forme et d'intensité que les astronomes ont coutume de remarquer dans la couronne, à l'occasion des éclipses totales. » A cet égard, les dessins ou photographies de l'éclipsé du 28 mai des missions envoyées sur la ligne centrale, peuvent fournir de précieux ren- seignements. » Mais, qu'il y ait ou (pi'il n'y ait pas connexion entre les deux ordres de phénomènes, nous avons jugé nécessaire d'appeler dès aujourd'hui sur ce point l'attention des observateurs, le fait lui-même ne pouvant, d'ailleurs, que contribuer au progrès de nos connaissances sur les régions de l'atmo- sphère solaire qui s'étendent au delà de l'orbite terrestre. » (') Comptes rendus, l. LXXIX, p. i25i. ( i686 ) ASTRONOMIE . — Occultation de Saturne par la Lune le 1 3 juin dernier. Par M. Peerotisï. « La rareté (iu phénomène nous engage à demander l'insertion dans les Comptes rendus des observations faites à ce sujet par M. Prim et par nous, avec l'équatorial coudé et avec l'équatorial de neuf pouces, respec- tivement. Observateurs. Anneau. Disque. Anneau. M Prim. M. Perrolin. Dispari tion . 1 m B ti m ■. ( Bord extérieur. lO 0.57 10. 9. 9 ) Bord intérieur. 9.i3 9-'9 \ Premier bord. . 9.28 9.35 1 Deuxième bord . 10. 7 10. 3 \ Bord intérieur. 10.20 10.20 ( Bord.extérieur. lO .10.34 10. 10.29 Réapparition. Bord extérieur. . 1 1 .24.58 Bord intérieur. . . a5.i4 11. 20. 18 ( Premier bord.. . . 25.24 26.29 \ Deuxième bord . . 26. 7 26. 10 t Bord intérieur. . . 26.18 26.20 ( Bord extérieur. . 1 1 .26.34 1 I .26.26 Temps moyen de Nice. Anneau. Disque. Anneau. » D'oïl l'on déduit, entre autres résultats, pour le centre du disque, la gibbosité n'ayant pas d'influence dans les limites des erreurs des temps observés : M. Prim. M. Perrolin. Centre. Disparition . 10. 9.46,5 10. 9.49.2 Réapparition. 11. 25. 45, 8 11.25.49,2 Durée de l'occultation .. . 1. 10.59, 3 1.16. 0,0 ( '687 ) GÉOLOGIE. — Sur la formation des couches de slipite, de houille brune el de lignite. Note de M. Graxd'Eury. « Sous ces trois dénominations s'appliquant à la majorité des combus- tibles fossiles des terrains secondaires, tertiaires anciens et néogènes, je vais décrire, en quelques mots, pour les comparer au terrain houiller, les formations charbonneuses suivantes, que depuis dix ans j'ai eu l'occasion de visiter et d'étuilier, savoir : » Le stipite keupérien de Vescagr>e_( Alpes-Maritimes); la houillp basique du Banal, à Bréguéda (Bregeda) etàAnina; lebraunkohle p- ^ene de Kovacsi près Budapest; le bassin oligocène de la Zsily (Transylvanie), le bassin de Warasdin (Croatie); le braunkohle néogène de Brennberg (Hongrie), de Salgo-Tarjan; U-s lignitcs de Bozovics (Banat), de Marceau (Algérie), de Rolomca (Galicie), de Budweiss (Bohême), de Voglans (Savoie). » A Vescagne el à différents autres endroits de la région, des arêtes de soulèvement ont ramené au jour, de dessous les calcaires jurassiques, une assise argilo-charbon- neuse ayant pour mur du gvpse et pour toit des carnieules. On y explore une couche de stipite stratifié dans lequel on n'aperçoit que des débris à'Equisetites, sans fusain; dans les argiles schisteuses encaissantes, nombreuses racines en place rappelant celles des Calaniariées, mais appartenant au\ Equisetites. A Ascros, affleurent plusieurs couches. A la Turbie, pas de racines. » Dans le Banal, à Bréguéda, on connaît plusieurs couches de charbon anthraci- teux. bien stratifié, au mur et dans les nerfs desquelles se trouvent beaucoup de racines en place, les unes étalées sous le charbon et très divisées, les autres uormales aux couches et traversant plusieurs plaques de schiste. A Anina, on exploite du char- bon gras dans un terrain schisto-gréseux ; ce terrain recèle des racines ligneuses en place; les nerfs du charbon sont encombrés à l'excès de racines herbacées. Le terrain productif est surmonté d'une puissante assise de schistes plus ou moins bitumineux, sans racines, sans charbon. » M'étanl fait envoyer du Tonkin des nerfs de charbon, j'y ai trouvé de petites racines ligneuses en place el une base conique enracinée à' Equisetites. Le charbon au contact est parfaitement stratifié. » Le braunkohle de kovacsi et de Solymar fait partie d'un dépôt d'argile compris entre du calcaire triasique et des marnes et calcaires nummulitiques. Dans ce dépôt sont intercalés des calcaires d'eau douce et des houilles brunes compactes et schis- teuses. Beaucoup de coquilles. Pas de racines en place. » Au Brennberg gît une grande couche de charbon de 9" d'épaisseur, reposant sur le micaschiste par l'intermédiaire d'une mise de schistes sans racines et recouverte de ( i688 > schistes charbonneux et d'une série puissante d'argile, de sable et de conglomérais. Le charbon est parfaitement stratifié, bien que compact et peu nerveux. La couclie à Zereichennwald augmente d'épaisseur, se subdivise et se schistifieparliellement; dans les schistes associés au charbon, il y a beaucoup de plantes couchées à plat, mais pas de racines en place. » Dans un grand rayon autour de Salgo-Tarjan s'étend, vers Fuleck et Malra- Novak, une formation charbonneuse peu puissante, presque horizontale, reposant sur des tufs de rhyolile et recouverte d'argiles, grès et poudingues. Cette formation contient deux ou trois couches de braunkohle bien stratifié; à l'une d'elles est associé du schiste bitumineux. A Matra-Novak, une couche est sur le grès, une autre sur l'argile; du côté de Fuleck, les couches amincies gisent au contact d'un sable très fin ; je n'ai pas remarqué de racines en place, je ne dis pas qu'il n'y en a point. » Près Warasdin, à Bélètinec, on connaît quatre à cinq couches de glanzkohle très régulières de dépôt et, quoique disloquées, fort étendues, gisant, entre le Trias et le calcaire de la Leitha, dans l'argile et le sable fin ; le faisceau est surmonté de graviers. Les couches de charbon sont subdivisées par des nerfs d'argile et accompagnées de satellites comme les couches de houille; le charbon est d'ailleurs bien stratifié. Il repose d'ordinaire sur des argiles grises souvent pénétrées de racines d'herbes et même d'arbres. Au toit, liges et branches d'arbres couchées sur le charbon, Cardium dans le legel. » A Koloméa, j'ai vu en détail aux puits Barbara et Stanislau, distants de plusieurs kilomètres, une petite couche de lignite très régulière gisant dans un sable fin comme celui de la Molasse, et renfermant même un joint de ci" •<;\h\c. Le lignite est parfaite- ment stratifié par des feuilles. » A Marceau, sous le Pliocène, on a récemment mis à découvert un dépôt de saldes, d'argile et de marnes, au milieu desquels se trouvent plusieurs couches de lignite schisteux rempli de coquilles d'eau douce. Pas de racine en pince. Une lumachelle à''Oslrea est intercalée dans ce dépôt. » .\ Steinkirch, ])ràs Hudweis, amas de lignite au fond de bassins sujierficiels comblés de sables. Lignite entre argile, composé d'argile ligniteuse, de bois, d'herbes et de racines ; on dirait de la tourbe forestière récemment recouverte de limon. >i Cependant le lignite postpliocène de V'oglans, à 4^ pour loo d'eau, a encore les apparences d'une couche de houille; il repose sur une argile sans racines, mais est divisé par un nerf d'argile brune pénétrée de racines de diverses sortes; le lignite est stratifié, quoique formé en partie île bois, et la partie supérieure de la couche est même rendue schisteuse par le mélange et l'intercalation de fines particules minérales. Toutefois on m'a remis comme provenant de la même couche, du lignite tourbeux formé de roseaux et de racines entrelacés. )> Le bassin de la Zsily, par son importance et sa composition, mérite une descrip- tion moins sommaire. Il se divise en trois étages qui sont à la base un poudingue rouge vineux, au milieu une longue série de schiste et grès avec argile et calcaire subordonnés, et de nombreuses couches de houille, et en haut des poudingues et marnes verdâtres formés au détriment de roches amphiboliques. L'étage productif, assis sur du grès blanc, est très riche, renfermant à Lupény huit couches de charbon de I"' à So"" d'épaisseur, très régulières, la plus ])uissante étant connue sur plus de ( i689 ) 20""" de longueur. Le charbon esl bien slratifié, quoique renfermant de nombreuses liges ligneuses; les schistes du toit sont souvent feuilletés. Les couches reposent généralement sur des argiles bleuâtres pénétrées de racines. A Pélrozsény, les nerfs de la grande couche contiennent des racines en place; à Lupény, un nerf de la même couche est rempli de rhizomes de Nymphéa enracinés jusque contre le charbon. Dans celui-ci, en général, il y a des nerfs avec racines; celles-ci rapprochées rendent certains nerfs charbonneux. A la base de plusieurs couches, il y a du charbon terne avec planorbes, comme parait capable d'en produire la boue noire tourbeuse de cer- tains fonds d'étang. Il y a partout beaucoup de coquilles, au toit, au mur el dans les entre-deux des couches de charbon, des lumachelles de cérithes, de cyrènes et même A'Ostrea. Dans les argiles à coquilles d'eau saumàlre, il n'y a pas de racines en place, non plus que dans les roches calcaires. La cinquième couche repose sur schiste et grès traversés tous deux par les mêmes racines, et a pour toit du calcaire où est intercalée une veine de houille calcifiée. » Je signalerai enfin, à l'ouest de Pélrozsény, une forêt fossile remarquable rivali- sant avec celle si célèbre du Purbeck. Dressée au toit de la grande couche, elle se compose d'un nombre imposant de tiges ligneuses assez rapprochées, de o'", 20 à o'",5o de diamètre, à écorce houillifiée et à bois calcifié, enracinées au-dessus du charbon, perpendiculaires à la couche, hautes de 4"' à 6™ el traversant une série de grès argilo- schisleux; el, ce qui en constitue le principal intérêt, ces roches à la base des tiges sont parsemées de rameaux de Taxodium dubium tombés évidemment de ces arbres debout el enfouis, pendant leur croissance, sous des apports de limon. » Rapprochant les faits analogues, je ferai d'abord observer que les racines en place lémois^iient, de concert avec les coquilles, «l'une forma- lion d'eau douce, ces racines appartenant à des plantes de marais qui à Lupény ont manifestement fui les eaux saumâtres. » En général, dans les formations de houille brune, dominent l'argile et le schiste. Les alluvions grossières et l'invasion de la mer ont mis fin à la formation charbonneuse. Il en a été de même des affaissements importants qui ont amené le dépôt en eaux profondes, au-dessus du charbon, de l'assise des schistes fissiles d'Anina et de l'étage stérile supérieur de la Zsily. ). Toujours et partout les charbons récents sont des formations superfi- cielles dans des eaux mortes, comme en témoignent les racines en place et la nature des plantes auxquelles elles appartiennent. » Les racines sont plus rares que dans le terrain houiller, el d n'y a presque pas de forêts fossiles. Cela serait-il dû à ce que les plantes de marais, étant devenues herbacées, ne pouvaient prendre pied dans une eau tant soit peu profonde? C'est probable, les racines en place étant peu cou- sistantes ou de petites dimensions. » On peut admettre, je crois, avec G. de Saporta, que dans la forma- ( i<^9o ) tion des houilles brunes, les plantes de marais ont joué le premier rôle, le bois n'entrant le plus souvent dans leur composition que d'une manière accessoire. Il y !>» il 6^' vrai, beaucoup de plantes de terre sèche mêlées aux autres, mais cela n'empêche pas que le lignite ne soit à base de tourbe. Le stipite de Vescague paraît en tout cas formé exclusivement d'Equisùites, c'est-à-dire de grandes Prèles marécageuses. » Or, les Stipites et les houilles brunes sont aussi bien stratifiés que la vraie houille, quoique par de plus fines lames brillantes faisant ressortir davantage la prédominance de l'humus. Malgré cela, ou plutôt à cause de cela, les lits de ces charbons sont souvent aussi réguliers et continus que ceux de calcaire; ils ont la texture des schistes rubanés, et tout démontre que les houilles brunes sont des dépôts de transport et de précipitation lente. Cela ne fait aucun doute pour le lignite de Roloméa. Les éléments de formation autochtone sont rares dans les houilles brunes que je con- nais, et il est vraisemblable que leurs gisements, tout comme ceux de houille noire, ne représentent que la partie profonde ayant été accessible aux dépôts de limon, des grands marais tourbeux qui ont occupé les terres basses inondées durant les périodes gcologicpies. Il s'y est évidemment formé beaucoup de charbon sur place, mais n'avant pas été recouvert il a disparu. A Voglans, toutefois, un peu de lignite formé sur place se trouve conservé, avec le lignite de transport, mais sous le même gravier. » Les roches encuissant les combustibles modernes et leur étant asso- ciées, se ressemblent entre elles et avec celles du terrain houiller, en dépit de la diversité des sédiments originels. Ainsi, à I^upény, les schistes tou- chant la houille sont noirs et fins, alors que, à distance du charbon, entre la septième et la huitième par exemple, les roches sont grossières et vertes comme celles de l'étage stérile sujjérieur. l^e carbonate des liouillères abonde dans la grande couche de Pétrozséuv; dans les tranchées ouvertes sur cette couche on se croirait sur un découvert de Decazeville. » A ce sujet, comme aux autres points de vue, les explications données à propos de la houille s'appliquent aux charbons récents, et par là s'affirme l'unité de formation des combustibles fossiles. » ( '69' ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Mécanique, conformément au Décret du 2 j juin I Hc)C). Au premier tour de scrutin, M. Dwelshauvers-Dery obtient [\f\ suffrages. M. Dwei.siiaivkrs-Dert, avant obtenu l'unanimité des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. L'Académie procède, |)ar la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement de M. 5Me5.v, nommé Associé étranger. Au premier tour de scrutin, M. D.-P. OEhlert obtient 42 suffrages. M. I).-S*. OKiiLEiiT, ayant réuni l'unanimité des suffrages, est élu Cor- respondant di> l'Académie. CORRESPONDANCE. M. GiBBS, élu Correspondant pour la Section de Mécanique, adresse ses rcmercimenls à l'Académie. AL le SE«:nf;TAiRE PEnpf:TCEi- signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : \° Le tome l"" des « Leçons sur la théorie des formes et la Géométrie analytique supérieure », de >L H. i4 «^/oy^r (présenté par M. Picard). 2" « La Tour de trois cents mètres », par M. G. Eiffel. Texte et planches (présenté par M. Mascarl). ASTKONOMIF. PHYSIQL'i:. — Observations de l'éclipsé totale de Soleil du 2^ mai içioo, à ArgamasiUa (Espagne). Note de M. H. Desla.vdhes, [présentée |)ar M. Janssen. '( Le lendemain de l'éclipsé, j'ai adressé de la station d'Argamasilla la dépêche suivante au Bureau des Longitudes, qui m'avait confié la mission d'observer le phénomène. C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXX\, N« 25.) 220 ( 1692 ) » Beau ciel. Couronne étendue, assez brillanle, mais pauvre en radiations gazeuses. Résultats nouveaux, sur rayonnements ullra-violet et calorifique. Bonnes épreuves avec appareil Marey. » Revenu en France, je présente à l'Acadéoiie un résumé plus complet (les observations faites. » Les éclipses totales du Soleil fournissent, pendant les quelques .secondes de la totalité, les seules occasions connues d'étudier la partie la ])lus haute et la plus étendue de l'atmosplicre solaire, qui est la couronne, et, en outre, la partie la plus basse de cette atmosphère, et aussi de la chromosphère, appelée couche renversante, qui est très mince et, pour cette raison, n'a pu encore être observée en temps ordinaire, même avec les plus grandes lunettes. » Je me suis proposé d'étuilier ces deux parties importantes du Soleil, en m'attachant surtout aux propriétés non encore reconnues. J'ai préparé avec soin : \° la recherche de la vitesse de rotation de la couronne par la méthode spectrale (jue j'ai appliquée le premier dans ce but en 1898; •1° (a) la reconnaissance du spectre ultra-violet de la couronne, dans la seconde partie la plus réfraugible^de A3jooà). JJooo), qui est absorbée |)ar les verres ordinaires, et que j'ai obtenue le premier en 1893, mais d'une manière incomplète; (A) la reconnaissance du spectre ultra-violet de la couche renversante dans la seconde partie, non encore abordée; 3° l'étutle du spectre calorifi(juede la couronne(non encore abordée)dans une partie éloignée du rouge; celle étude, comme on le verra plus loin, est impor- tante pour les recherches ultérieures sur la couronne; 4° '•• pliotographie directe de la couronne avec des plaques lentes à grain fin. » Dans la réalisation de ce programme, j'ai été aidé par M. Mdiochau. aide-astronome, et par trois assistants, MM. Charbonneux, liursou cl d'Azambuja, âgés de 21 ans et demi, 18 ans et tleuii et iGans et demi, tout jeunes donc, mais pleins d'ardeur. .\ ces astronomes se sont joints M. Aguilar, étudiant de la Faculté des Sciences de Madrid, et deux ama- teurs français, M. Fallol. arrivé quatre jours avant l'éclipsé, avec un chronophotographe obligeamment prèle par M. Marey, et M. .\ridré lilocli. arrivé deux joins avant réclip.ie. » Rotation de la couronne. — J'ai consacré à cette recherche trois spec- troscopes de grande disjicrsion, un spectroscope oculaire à réseau et deux spectroscopes photographiques à deux et trois prismes de (lint. Les dépla- cements et les vitesses étaient mesurés par la méthode de l'inclinaison, que j'ai imaginée pour étudier la rolalion de Jupiter, de Saturne et de ses anneaux, et qui s'applique à une petite image de l'astre. ( «693 ) » Le spectroscope oculaire était réglé sur la raie verte de la couronne; mais celte dernière n'a pas été vue tout d'abord, étant faible, courte, large et diffuse. Sur le côté ouest del'équateur, l'inclinaison a paru corres- pondre à une rotation plus rapide que celle du disque. » Les deux spectroscopes photographiques étaient disposés de manière à recevoir chacun sur leur fente trois images de l'astre. J'ai obtenu ainsi les spectres (de X 48oo à 7.3700) de six sections doubles ou de douze sec- tions parallèles à l'équateur solaire et également réparties d'ailleurs sur l'anneau coronal. Or les raies gazeuses chromosphériques et le spectre continu sont assez intenses sur les épreuves; mais les raies coronales, nécessaires à l'étude de la rotation, manquent presque absolument, sauf en deux points, où elles ont la faible hauteur de 3', et se prêtent à la rigueur à une mesure. La faiblesse des raies coronales a été signalée déjà à l'époque du minimum des taches. » Rayonncmrnl ullra-violet . — Je cite tout d'abord un petit spectroscope en spath et quartz, très lumineux, déjà employé au Sénégal, qui a donné le spectre ultra-violet complet (hauteur 1 5') mais sans détails. » Les meilleures pièces optiques en spath et quartz ont été réservées pour deux chambres de o", 5o et i™ avec prismes objectifs; car, si le spec- troscope à lento donne mieux le spectre d'un point particulier, le prisme <)l)jectif fournit à la fois les spectres de tous les points. » Avec ces deux chambres, on a obtenu dix épreuves qui donnent : i°le spectre ultra-violet entier de la couche renversante, à savoir la moitié déjà connue, de >. '|OOoà >.35oo, et la moitié non encore reconnue, deX35oo à>.3ooo; 2° le spectre ultra-violet entier de la chromosphère supéiieure, non reconnue encore par la méthode classique de MM. Janssen et Lockyer; 3" le spectre entier de la couronne avec deux anneaux complets qui annoncent deux radiations coronales nouvelles. » Les épreuves précéilentes sont à longue pose, à cause de la faiblesse des rayons ultra-violets extrêmes; elles ne peuvent montrer les variations rapides, si curieuses, des spectres des croissants solaire et chromosphé- rique. » J'ai comblé celte lacune grâce à M. Marey, qui, très aimablement, m'a confié pendant quelques jours un de ses chronophotographes à pelli- cule mobile. L'appareil a été relié à un train de quatre prismes objectifs en crown donnant le spectre ultra-violet de >,38oo à >.35oo. Il a fourni, en deux minutes, jusqu'à cinq cents épreuves successives de o'",o2 de haut sur o'",o3 de large, qui montrent clairement la marche du phénomène. / ( «M ) Une des épreuves offre, complète, la série des raies ultra-violettes de riiydroçène (au moins vingt-quatre), série remarquable par la régularilc mathématique des intervalles. » A citer aussi une chambre reliée à un réseau objectif et réglée sur la raie verte de la couronne, mais qui a donné seulement des arcs de la chro- mosphère, sans aucune trace de l'anneau coronal, et fournil ainsi une nou- velle preuve de l;i faiblesse tles raies gazeuses de cette couronne. » Rayonnement calorifique. — J'ai fait déjà ressortir l'importauce parti- culière des rayons calorifiques pour l'étude de la couronne. Car la lumière bleue diffuse de notre ciel, qui nous cache les étoiles et la couronne, est riche en rayons très réfrangibles, mais doit être pauvre en rayons de faible réfrangibilité. Un œil sensible aux rayons infra-rouges extrêmes seuls ver- rait les étoiles en plein jour, et j'ai annoncé que la reconnaissance de la couronne en dehors des éclipses était liée à la photographie des images avec les rayons calorifiques. Mais il importait de vérifier que la couronne émet ces derniers rayons en quantité notable. » J'ai préparé un ap|)areil spécial qui compn-iul : un grand miroir ar- genté à court foyer pour la projection de l'image solaire, un spectroscope à fente et à prisme de crown, et une pile de Melloni très sensible avec- un galvanomètre Deprez-d'Arsonval. I^a pile recevait seulement de la chaleur infra-rouge dans les environs de >. i3ooo. » J.e jour de l'éclipsé, avant, pendant et après la totalité, t)ii a mesuré la chaleur rayonnée par le centre de la Lune, et par des points du ciel à 3', 6', 20' du bord solaire. I-,a chaleur du centre lunaire a diminué pro- gressivement jusqu'à être nulle à la totalité; et à ce moment les points de la couronne à 3' et G' du bord solaire ont donné les déviations 5 et 3 mu- l'échelle. Ces mêmes points, en dehors de récli|)se et pour une même hau- teur du Soleil, le ciel étant très pur, ont donné parfois les déviations 1 1 et 7. La chaleur de la couronne était alors la moitié de la chaleur rayon- née totale ('). Cette expérience simple montre clairement la possibilité d'obtenir la couronne en dehors des éclipses avec les rayons calorificpies. (') Avec les rayons lumineux urdinaires, le rapport entre la lumière de la couronne et la lumière des autres points du ciel, en temps ordinaire, est tout din'èrent. Dans le vert-jaune, la lumière propre de la couronne est au plus la quarantième partie de la lumière du ciel en temps ordinaire, d'après des mesures photométriques récentes. D'où l'impossibilité presque absolue d'obtenir la couronne en dehors des éclipses avec les rayons lumineux. Pholograplne dirccle de la couronne. — Elle a été obtenue seulement avec de petites liineltes de l'aile; o"',4o; o'",3o, l'observatoire de Meudon n'ayant pu mettre à ma disposition les grands objectifs de sa collection. Mais les épreuves ont été faites sur plaques lentes à grain fin et peuvent subir un agrandissement notable. Sur certaines, les bandes équatoriales s'étendent à une distance du Soleil égale à deux diamètres. » Les nombreux appareils précédents ont été portés par un équatorial ancien de huit pouces et par deux équatoriaux construits spécialement pour l'éclipsé, l'un en bois, l'autre en métal. Le dernier, en métal, esta la fois léger et stable, et offre des dispositions particulières. Il présente, à portée de la main et de tous les côtés, de grandes tables sur lesquelles ou peut fixer les appareils aussi facilement que sur une table de laboratoire. Ce modèle est à recommander pour les recherches d'Astronomie phy- sique. /) En terminant, je signale que la durée de la totalité a été trouvre inférieure de cinq secondes environ à la durée calculée. » ASTRONOMili:. — L' éclipse partielle de Soleil du 28 mai 1900, à l'observatoire de Touluiise. Note de iVlAL Moxtangeuaxd, Rossakd, Besson, présentée par M. Lœwy. u L'éclipsc de Soleil du 28 mai dernier a été observée à Toulouse par un temps favorable. Malgré la présence de quelques nuages, le phénomène a pu cire suivi dans toutes ses phases. .1 Nous nous étions proposé ici : . i" L'observation directe des contacts; » 2" La mesure de la corde commune; )) 3" L'obtention lie clichés photographiques ; M 4" La connaissance des manifestations météorologiques. 1) Les observateurs claient : 1) M. iMonlangeraïul, ;i l'équalorial photographique do la Carte du Ciel, diaphragrai': à ()"" ; M. Kossard, à lY-quatoiial lirunner de o"',25 d'ouverture, diaphragmé à 10""; M. Bessoii, pour les observations météorologiques et la détermination de l'heure; M. Besson a, en outre, assisté par moments M. Montangerand. » Observation des contacts. — Le premier n'a pu être noté directement, mais riieure pourra être déduite de la mesure des cordes. ( 1^6 ) » Voici les momenls relevés pour le deuxième contact : Temps moypn de Paris. Observateurs. 5'"2i"'3o',5 iMontangerand 2i"32','4 Rossard » L'époque prévue par la Connaissance des Temps était 5''2i"', >; on voit que l'accord est complet. » Corde commune. — Des séries de mesures, non encore réduites, oui clé e(T('Cluées par M. Rossard dans le voisinai^e du commencement et de la ?yn. » Poses photographiques. — L'objectif, de o", 33, avait été diaphragmé à ô*^"; i6 clichés ont été obtenus pendant la durée de l'éclipsé par iM. Mon- tangerand. Chaque cliché présente deux poses; de l'une à l'autre, l'instru- ment était immobilisé, de sorte que la tangente commune aux deux images donnera la direction du mouvement diurne, la réhiiclion et le mouvement en déclinaison, d'ailleurs faible, du Stdeil, étant pris en considération. On aura l'angle de position et aussi la longueur de la corde commune. La mesure de ces 16 clichés sera exécutée dès que l'un des appareils de mesure sera disponible; les rc.sullats en seront publiés avec ceux de la réduction des mesures de M. Rossanl. » Les deux plus petites cordes, à l'entrée et à la sortie, données par les clichés extrêmes sont à très peu près égales en grandeur. Sur le dernier cliché, la corde corres|)ond à 5'' 20™ 27*, 7, c'est-à-dire i"'-.'%8 avant le con- tact directement observé. La corde du premier cliché correspondant i 3''5'"53",9; le commencement de l'éclipsé aurait donc eu lieu à 3''/|"5i',i; ce qui est exact à quelques secondes près. Si on compare à l'heure, 3''4'"y*, prévue par la Connaissance des Temps, on voit que la concordance est presque parfaite. » Observations météorologiques. — Ces observations ont été laites par M. Besson. En voici les principaux résultats : » Jusque vers 3''3o'", c'est-à-dire environ vingt-cinq minutes après le commencement de l'éclipsc, la température a graduellement monté, puis elle a baissé de 3°, le minimum s'est produit un peu après le maximum de la phase; enfin, elle est remontée de i" jusque vers la fin pour reprendre ensuite sa marche décroissante normale. » L'état hygrométrique de l'air n'a pas sensiblement changé; de même pour la pression barométrique. ( i6f)7 ) » Pendant ce phénomène, le vent, qui était modéré, a légèrement faibli pour se ranimer à la fin. » M. Besson a constaté, pendant la plus grande phase, que les horizons étaient brumeux et que les objets, à la surface du sol, présentaient une teinte blafarde sensible. » Comme M. iMoutangerand, il a pu voir, très distinctement et pen- dant une heure environ, la planète Vénus à l'œil nu, » ASTRONOMIE. — L' éclipse totale du 28 mai 1900 étudiée à Elche. Note de M. José Comas Sola, présentée par ÎNI. Faye. « Je me proposais, dans l'observation de cette éclipse : i" de photogra- phier le spectre de la chroniosphère en vue d'étudier le spectre renversé et la hauteur ou épaisseur relative des gaz chromosphériques; 2° photographier la couronne. » A ce propos, j'ai construit un appareil consistant en un pied équato- rial avec mouvement d'horlogerie qui entraînait, à la fois, la chambre photogra|)hi(|uc avec objectif astronomique de 11'-''" de diamètre et i^.ôo de distante focale, et une ciiambre prismatique spectrale composée de deux prismes de flmt de 60° et un objectif astronomique de 55™" et 80*^" de distance focale. » J'ai pris une photographie spectroscopique trente secondes avant le commencement de la totalité, |)our avoir un spectre de comparaison à la même écliellc des autres. Ce spectre a été très utile pour la comparaison delà région chimique, mais malheureusement il est très pauvre de raies dans la région visible. Il |)résentc déjà renversées les raies H, K, F et une autre, peut-être ap|)artenant au titane, vers >. 4470. » Au commencement de la totalité, j'ai pris une photographie du spectre de la chromosphère. Il est bien net ; on y peut compter en totalité plus de 120 raies brillantes. Les plus fortes sont II et K ; puis celles de l'hydro- gène, telles que h, 2796 K et F. La raie D,, qui se trouve dans mon cliché à rextromilé du spectre, est aussi bien intense. On y voit très bien les raies de l'hydrogène dans l'ullra-violet, bon nombre de celles du titane et du fer; les b (doubles) du magnésium, celle de la couronne 1474 K est très faible, mais bien visible. Ne pouvant disposer encore d'un bon appa- reil de mesure, je ne peux préciser dans ce moment la longueur d'onde de toutes les raies. Ceci sera l'objet d'un travail ultérieur. ( 1698 ^ )> Je (lois remarquer, (|ii()iebeuf). D'ailleurs, on observe quelque chose de semblable dans un de mes clichés de la couronne. » La spconde pliolographi»' spectroscopique a été prise 2') secondes après le commencement de la tolalité. La pose a été le double de la première (celle-ci fut exposée 2 secondes); mais, malgré cela, presque toutes les raies ont disparu. Seules, restent les II, Iv, très accusées et ',, c,, aucune singularité critique, en dehors des valeurs qui vérifient les égalités xr-^ Xj, Vi -Jj, =,^-- -> t,J '<-i ")• » Il suit de là aussitôt (') que si une intégrale esl uniforme (dans le do- maine réel) par rapport aux vitesses, elle est aussi uniforme (dans le domaine réel) par rapport aux coordonnées. On est ramené ainsi au théorème de M. Poincaré. (') Ces paramètres peuvent être des fonctions transcendantes des Zn coordonnées cartésiennes a;,, y^, Zj. (') Le cas du mouvement /ilan exige une discussion spéciale, qui ne présente pas d'ailleurs de difficulté. ( I70I ) » // n'existe donc pas {en dehors des intégrales classiques) d'intégrale ana- lytique uniforme, dans le domaine réel, par rapport aux vitesses. » Insistons toutefois sur une différence qui sépare les propositions de M. Bruns et de M. Poincaré : l'extension du théorème de M. Bruns sup- pose seulement que trois îles masses au moins ne soient pas nulles; l'exten- sion du théorème de M. Poincaré n'est faite que pour des valeurs arbi- traires données aux masses, mais pourrait être en défaut pour des valeurs exceptionnelles des masses. » GÉOMÉTRIE INFINITÉSIMALE. — Sut la théorie générale des congruences reclUignes. Note de M. A. Demouijn. c( Soient (S,) et (S,) les deux nappes de la surface focale d'une con- gruence rectiligne; F, et Fj les points focaux d'une droite quelconque de la congruence; V l'angle des plans focaux; R,, R', les rayons de courbure prinripaiix de (S,) en F,; Rj, RJ, les rayons de courbure principaux de (Sj) en \\. Appelons (c,) et (Cj) les arêtes de rebroussement des dévelop- pables de la congruence qui se coupent suivant F, Fj, et soient è, et h„ les rayons de torsion de ces courbes en F, et F^. Cela posé, on a la relation R.R; R,R;sin*V _ Mjsin'V ^^) " f7f;" "■ f7f: "■ » Le premier membre de cette égalité (nous le désignerons par la lellre W) est un invari;int de la congruence pour le groupe projectif. Ce théorème est dû a M. Wadsch qui l'a établi en montrant que West le rap- port anharmonifpie de deux compléments linéaires associés à la droite F, Fo et dont il a introduit la considération dans la théorie des congruences rectilignes (voir Comptes rendus, séance du 2 avril inp'»). " Nous allons faire connaître deux autres expressions de l'invariant W. » Supposons qu'on ait exprimé les coordonnées des deux surfaces (S,) et (Sj) au mojen de deux paramètres u et v tels que les courbes analogues à (c,) et (c^) aient respectivement pour équation ç' = const., m = const. A une valeur donnée du rapport ^-^' correspondent deux tangentes F, et F^ et les rayons de courbure r,, r, des sections normales correspondantes ( '702 ) sont donnés par les formules ^ = L, du' -'r- N, dv\ *1 r^ L,rfM^ 4- Nj dv\ ciï, et ds^ désignant les éléments linéaires de (S,) et de (S„). » Les notations étant ainsi fixées, on a , F, F, L, ^'--sinV L,' * sinV N, » En multipliant ces égalités membre à membre, on trouve une nou- velle valeur de W,, savoir : » Si les asvmpfotiques se correspondent sur les deux nappes de la sur- face focale, r^ ^ V' P'"' suite W = i et réciproquement. C'est là un théo- rème deRibaucour et sa réciproque, due à M. Cosserat. M Si les asvmptoti(juos de l'une des nappes correspond<'nt à un système conjugué tracé sur l'autre. L,NoH- L^N, — o, par suite \N = ~ i et réci- proquement, théorème du à M. VVaeIscli. « Si l'on veut que les asymptotiques de (S,) correspondent aux lignes de courbure de (Sj), il faudra, en outre, et il sera suffisant que F,Fj soit dirigée suivant un des diamètres conjugués égaux do l'indicatrice de (S^) en Fj. » En interprétant géométriquement le second membre de la rela- tion (B), on peut exprimer l'invariant W au moyen du carré d'un certain rapport anharmonique. » Considérons, en l'un des points focaux, en F,, par exemple, les quatre tangentes suivantes à la nappe (S,) : i" la droite F, F,; 2" la tatigente con- juguée; 3° une des tangentes asymptotiques de (S,) en F, ; 4" la tangente de (S,) qui correspond à une des tangentes asymptotiques de (Sj) en F^. Si l'on désigne ces quatre tangentes respectivement |)ar les lettres d, /, «,, «,, on aura » La définition de ces quatre droites étant évidemment |)rojective, la ( i7o3 ) formule ci-dessus permet rie conclure de nouveau que W est un invariant projectif. Celte propriété résulte également du théorème suivant, indépen- dant de la théorie îles congruences : » Soient F,. F^ deux points pris sur deux courbes (C, ), (C,) et tels que le plan osculateur en chacun de ces points passe par l'autre. Soient V l'angle des deur plans osculateurs. et ^,, b.^ les rayons de torsion des courbes (C,), (Cj) en F,, F... Im (/iiantité 6,6,sin'V est un invariant projectif. » Iii(li(]uons, en terminant, une propriété caractéristique d'une classe de congruences parmi lesquelles se trouve celle qui est formée des nor- males d'une surface de Weingarten. » Pour que les trajectoires orthogonales des arêtes de rebroussement des developpables se correspondent sur les deux nappes de la surface focale, il faut et il suffit que l'on ait T,T,sin«V = F~y/, T, etli-i désignant les rayons de torsion géodésique des courbes (C,) e/ (Cj) en F, et F.^. )i Ou déduit de là les deux théorèmes suivants qui généralisent des propriétés connues des surfaces de Weingarten : X Lorsque l'angle des plans focaux est constant et que les trajectoires ortho- gonales (les arêtes de rebroussement des développables se correspondent, les lignes asymptotiques se correspondent également. )i Lorsque l'angle des plans focaux est constant et que les asymptotiques se correspondent, il en est de même des trajectoires orthogonales des arêtes de reb'vussement des dév'eloppahles. » PHYSIQUE. — Sur la dilatation de ta silice fondue. Note de M. II. Ï..E (]iiATELiEK, présentée par M. Carnot. .) .\u cours de mes recherches (') sur les mesures de dilatation aux températures élevées, j'ai eu l'occasion d'étudier les différentes variétés de sdice. Dans l'état cristallisé, elles présentent toutes des anomalies très C) Comptes rendus, t. CXI, p. laS; 1890. ( ï7o'+ ) curieuses; la silice amorphe seule possède une dilatation à peu près régu- lière et relativement faible. Il subsistait cependant une assez grande in- certitude sur l'ctat réel de la silice eiiiployéo. Nos expériences avaient porté sur des briquettes de sable quartzenx aggloméré avec 2 pour 100 de chaux et chauffé à i65o° pour faire passer le quartz i> l'état amorphe; mais il m'avait été impossible d'établir d'une façon certaine que l'état cristallisé avait totalement disparu. ■» J'ai pu, grâce à l'obligeance de M. Moissan. reprendre l'élude de celte question sur de la silice fondue, préparée au four électrique. Les mesures ont été faites par la méthode que j'ai étudiée avec M. Coupeau à l'occa- sion de ses recherches sur les pâtes céramiques ('). Celte méthode con- siste à déterminer la différence d'allongement entre deux prismes de même longueur, l'un de la malicro étudiée et l'autre de porcelaine, la dilatation de ce dernier avant, au préalable, été obtenue par une mesure directe. Les expériences ont porlé sur des prismes de 5o""" de longueur et 10™™ de côté. » Les résultats des mesures, exprimés en millimètres et rapportés à une longueur de 100™™, ont été les suivants : Températures.... 180° àSa» 588° 700» 7.50° 850° g!^2° Allongements.... o""",oo5 o°"°,o38 o""",o.')o o""",07.5 ©""".ogo o""",o8o o"°™,o7o 11 Cela corres|)ond entre o" et 1000" à un coefficient moyen de dila- tation de 0,0000007. Celui de mes anciennes expériences était notable- ment plus fort; la transformation du quartz en silice amorphe n'avait donc pas été complète. » La silice fondue serait actuellement de Ions les corps communs celui qui a de beaucoup la dilatation la plus faible. Elle doit, pour ce molil, pouvoir résister sans rupture à des changements très brusques de tempé- rature. i> Le quartz ne fond qu'à une température très élevée, supérieure à celle du platine. On abaisse son |ioint de fusion |)ar l'addition de petites quantités d'aluminium. Le mélange le plus faible de ces deux corps répond comme on le sait à la composition ioSio=. .\r-o\ fond à 100° environ plus bas que le platine. En ajoutant à ce mélange (') Bulletin de la Société d'Encouragement, 5« série, t. III. p. 1274; 1898. ( i7o5 ) des bases alcalines et alcalino-terreuses, on abaisse encore le point de fu- sion, qui descend à 1400° dans les couvertes de porcelaine. Mais en même temps la dilatation se relève. » J'ai cherché si pour l'emploi de la litliine on ne pourrait pas réunir à une fusibilité suffisante une très faible dilatation. Avec le mélange ioSiO».Al = 0\2!À==0 cuit à 1 200" j'ai obtenu les résultats suirants : /■ joo*. ôoo". 700°. 8oo*. 860°. Allongements. o'""',oi o""°,o35 o""",o5 o'"'^,i^j o""",i5 )i Ce mélange aurait donc une ililatation peu supérieure à celle de la silice fondue. » Mais les résultats obtenus n'ont pas été très réguliers. Les faibles dila- tations ont été obtenues dans des conditions particulières de cuisson indé- terminées. Dans d'autres circonstances les dilatations ont été plus élevées. Ces écarts peuvent tenir à des volatilisations de quantités inégales de lithine ou à une recristallisalion partielle de la silice. » CBIMIE .MIXi1:rale. — Action des oxydants sur les iodures alcalins. Note lie M. E. Pécuaru ('), présentée par M. Troost. .1 On sait qu'un grand nombre d'oxydants décomposent les iodures alcalins avec mise en liberté d'iode. L'iodure de potassium amidonné bleuit, en effet, en présence de l'ozone, de l'eau oxygénée, de l'acide azotique, etc. Avec les oxydants neutres, la dissolution de l'iodure devient alcaline, et l'on admet généralement que l'oxydation a transformé l'iodure en iode et potas.se libres. Mais la présence de periodate dans la liqueur oxydée me |)orte à croire que cette oxydation doit, dans certains cas, être interprétée d'une façon dilférente. » J'ai déjà montré {■) que le periodate de sodium 10* Na est un oxy- dant énergique, capable de réagir sur les iodures alcalins. J'étudierai d'abord cette réaction, qui me permettra d'expliquer d'autres phénomènes analogues d'oxydation de ces sels. (') Travail fait au laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure. (») Comptes rendus, t. CXXVIII, p. uoi. ( 170G ) » Une dissolution de periodate monosodique décompose à froid l'iodure de sodium; de l'iode est mis en liberté et la liqueur devient alcaline au tournesol. La dissolution ainsi obteiuie contient de l'iode, de l'iodate de sodium, du periodate disodique alcalin au tournesol et l'excès de l'iodure employé. La proportion de ces sels correspond à la formule : (r) 310*Na-;-2NaI 3H-0- lO'Na ^lO^Na-H' 2I. » Cette réaction n'e^l pas instantanée et l'on ]K'ut vérifier que la mise en liberté de l'iode n'est complète qu'au bout d'une heure environ en dé- colorant par de riivposuHite de sodium la liqueur amidonnée. » Pour déterminer la composition de ce mélange, j'ai dosé l'iode libre avec une dissolution titrée d'hxposulfile de sodium. En acidulant ensuite la liqueur avec de l'acide chlorhydrique, une nouvelle quantité d'iode est mise en liberté et dosée ; elle provient de l'aclion de l'iodate et du periodate sur l'iodure en liqueur acide. Sur une autre partie de la liqueur privée d'iode libre, je délerminc la proportion de periodate disodique par la méthode que j'ai déjà employée du permanganate de potassium en liqueur alcaline de pyrophospliate de sodium. » Cette méthode d'analvse ('), imaginée par M. Job, doit être modifiée par suite de la présence de l'iodure de potassiimi. On sait, en effet, que le permanganate transforme les iodures nlralins en iodates avec mise en li- berté d'oxydes de manganèse. En liqueur alcaline le permanganate se trans- forme complètement en manganate, si la proportion d'alcali est suffisante. En présence des iodures alcalins, cette méthode donne donc des résultats inexacts par suite île la production du manganate. J'ai tourné la difficulté en em|)loyant comme litpieur oxydante une dissolution titrée de manganate de potassium obtenue en mélangeant de l'iodure de potassium à une disso- lution alcaline de permanganate. Cette dissolution doit être employée au moment même; au bout tie quelques heures elle laisse déposer des oxydes de manganèse. J'ai vérifié (pi'une molécule de manganate peut fixer sur le sulfate ferreux une molécule d'oxvirène. » Dans le Tableau suivant, j'indique les résultats des analyses en mesu- rant les quantités d'iode trouvées par des volumes correspondants d'une dissolution titrée d'hyposulfite de sodium (o™,o98 au litre). (') Comptes rendus, l. C\\\ill, p. i.',53. ( 1707 ) .) Ces résultats portent sur io<^' d'une dissolution de periodate IO*Na contenant une quantité d'iode qui correspond à iS^SS d'hyposulfite. I. II. III. , ce ce ce Iode (i) mis en liberté par Nal 10, 5 10,8 10,8 Iode (2) mis en liberté par HCl ii5,3 116 116 Iode (3) du periodate disodiqiie 10 11 10, 5 » Ces nombres correspondent bien à la formule (i). Si l'on abandonne il l'abri de l'acide carbonique de l'air un mélange de periodate et d'iodure de sodium, l'alcalinité de la liqueur diminue et finit par disparaître; l'iode, en effet, réagit à froid lentement sur le periodate disodique suivant la for- mule : (2) 2lO"Na-H'+2l=3IO»Na-l-NaI-^3H"''0. » Action de l'ozone sur l'iodure de potassium. — On représente générale- mont l'oxydation de l'iodure de potassium par l'ozone au moyen de la formule 0'+ 2RI -; H^O = 2ROH + 2I + 2O, bien que l'on sache également qu'il se produit des composés oxygénés de l'iode qui ne permettent de doser l'ozone par l'iodure de potassium qu'en liqueur acide. » J'ai étudié la composition d'une dissolution d'iodure de potassium oxvdée par des quantités variables d'ozone. Dans le Tableau suivant, qui résume les résidlals de ces analyses, j'emploierai la même notation que dans le précédent : I. II. m. ce '^'1 '■'' Iode (i) 10,3 Iode (a) 1 15 Iode (3) 10,5 » Si l'on compare ces nombres à ceux du Tableau précédent, on voit que les proportions relatives des composants sont les mêmes. L'oxydation de l'iodure de potassium par l'ozone peut donc s'expliquer par la forma- tion du periodate 10* K. qui oxyde l'iodure suivant la réaction (i) avec mise en liberté d'iode qui donne lieu lentement ensuite à la réaction (2). » Action de l'eau oxygénée surtiodure de potassium. — Lorsqu'on verse de l'eau oxvgéuée légèrement acide dans une dissolution d'iodure de po- tassium, on observe les phénomènes suivants : de l'iode est mis en liberté, G. R., 1900, 1" .Semestre. {T. CXXX, N» 25.) 222 5,3 8 59 87 4,9 8,2 ( '708 ) la liqueur devient alcaline et il se dégage de l'oxygène. La liqueur étant abandonnée à l'abri de l'acide carbonique de l'air, l'alcalinité a disparu au bout d'une journée?et la teinte de l'iode a diminué. 1) On peut expliquer ces différents phénomènes en se reportant aux expériences précédentes. L'eau oxygénée acidulée oxyde l'iodure, et l'iode mis en liberté correspond à l'oxygène actif de l'eau oxygénée. La liqueur devenant neutre, l'oxydation continue suivant la réaction (i) et la liqueur devient alcaline, mais en même temps l'eau oxygénée se décompose assez rapidement en présence du periodate dipotassique, et, au bout d'un jour, la liqueur devient neutre par la réaction (2). » Pour contnMer celte exjilication, j'ai déterminé : i" l'oxygène prove- nant de la décomposition lie l'eau oxygénée; 2" l'oxygène qui correspond à l'iode libre et à l'iodale formé dans la liqueur finale neutre. La somme des volumes gazeux ainsi trouvés est sensiblement égale au titre de l'eau oxygénée employée. » CHIMIE. — Étude de la viscosité du soufre aux températures supérieures à la température du maximum de viscosité {' ). Noie de M. C. Malus, présentée par M. Duclaux. « La méthode employée dans celle élude est une méthode imaginée par M. Gernez et décrite par lui dans les Annales de l' Ecole Normale (1884). » Nous écrirons pour abréger : S', au lieu de soufre maintenu dix minutes à Sây"; S', au lieu de soufre maintenu plus de trois heures à 357"; t', au lieu de durée du séjour du soufre dans le bain de surfusion ; A, au lieu de temps qu'exige la solidification en prismes d'une colonne de soufre sur- fondu de 1'=" de longueur. » Première expérience. — S', porté en quelques secondes à 100°, a un A qui dé- croît lorsque t' croît, d'abord 1res rapidement, puis lentement, et qui tend vers la limite 5', 25 qu'il atteint pour ■:'— ; cinq à six heures, et qu'il conserve ensuite indéfi- niment (t' a atteint jusqu'à trente-cinq heures dans nos expériences). « Cette variation de A est corrélative de la variation de viscosité; la viscosité dis- (') Ce travail a été eflTeclué au laboratoire de Physique théorique de la Faculté des Sciences de Bordeaux. ( 1709 ) paraît graduellement à 100°. Après un séjour de plusieurs heures à 100°, S' est entiè- rement fluide (' ). » Deuxième expérience. — S-, porté en quelques secondes à 100°, a un A invariable, indépendant de x' et égal à 5', 26. » Dés le début de son entrée à 100", S'' est parfaitement fluide. )) Troisième expérience. — S', refroidi lentement (en une heure et demie) de 357° à loo", a un A qui décroît lentement et tend vers 5% 25. Cette limite, atteinte au bout de cinq à six heures de séjour à loo», se maintient ensuite indéfiniment. )) Quatrième expérience. — S-, porté à loo" en une heure et demie, a un A con- stant, indépendant de -z' et égal à 5", 25. I) Cinquième expérience. — S', porté en quelques secondes à 70°, puis div secondes après à 100°, a un A qui éprouve les variations indiquées dans la première expérience. Seulement, pour une valeur donnée de x', le A de cette cinquième expérience est plus grand que le A de la première expérience. Il tend d'ailleurs vers la même limite 5', 25 qu'il atteint pour x'=:cinq à six heures et qu'il conserve ensuite indéfiniment. « Sixième expérience. — S-, porté en quelques secondes dans un bain d'eau à 70° dont la température est ensuite élevée jusqu'à joo", a, à cette température de roo", dès qu'elle est atteinte, un A de 5', 20. I) Septième expérience. — On obtient du soufre mou en plongeant brusquement S' dans l'eau froide. » Jluitième expérience. — On obtient du soufre dur en plongeant brusquement S" dans l'eau froide. » RÉSUMÉ. — Le A fie S' , à 100", dépend de la vitesse et de la température de la trempe ; il dépend en outre de t' ; d décroît lorsque -r' croît et tend vers la valeur 5", 2~) qu'il atteint en cinq ou six heures et qu'il conserve ensuite indéfi- niment. S', visqueux au début, est alors entièrement fluide . Ce A limite est le A qu'a, dés son entrée à 100°, le soufre S", qui est fluide dés le début, et dont le A est indépendant de la vitesse de la trempe, de la température de trempe et de-'. » Les mêmes séries d'expériences ont été faites à 3oo" ; il n'y a qu'à sub- stituer, dans les énoncés précédents, la température 3oo° à la température 357" avec cette différence toutefois que trois heures ne suffisent plus pour faire |)asser le soufre de l'élat S' à l'état S-; il faut douze heures au moins. Le A limilc de S' est encore égal au A de S- et égal à 5% 20 à 100°. " A 4-18°, en quelques minutes le soufre passe de l'état S' à l'état S* ; le A lie ce soufre est encore 5', 20 à 100°. (') Ceci est conforme à une expérience faite par Regnault et décrite par lui dans son Mémoire de i84i : Sur les chaleurs spéciji'/ues des corps simples et des corps composés. ( i7»o ) » DlSTINCTlOIS ENTRES' AYANT SÉJOURNÉ PU SIEURS HEURES A 1 OO" ET S°. Maintenons plusieurs heures à ioo° du soutre S' et du ioufro S*; ces deux soufres sont fluides et ont même A = 5% i5. » i» Portons-les cinq minules à 357°, P"'* ^" quelques secondes à 100° : à 100°, on constate que S' est visqueux, tandis que S' est fluide. -' croissant de sept minutes à quatorze minules, le à de S' décroit de i"'4~' à o'"48''; le A de S' est au contraire constant et égal à 5', 26 ; » 1° Prenons deux, autres échantillons de soufre, S', S-, après quelques heures de séjour à 100» et portons-les cinq minutes à iSS", puis en quelques secondes à 100°. » A 100° S' est visqueux, S' est fluide. Observé entre t':= 6'" et t'— la" le A de S' décroît de cinquante-neuf à trente-cinq secondes. Le A de S- est invariable et égal à 5", 25. » Ainsi, à 100", comme à 'dGo", le soufre, par un séjour prolongé, rede- vient fluide; mais la cause capable de restituer la i-iscosilè. éliminée du soufre qui a perdu sa viscosité à 35"]", persiste dans le soufre qui a perdu sa viscosité à 100°. '> Le soufre S" maintenu soit neuf heures à 21.')°, soit trente-trois heures à i85°, soit huit heures à i35", conserve sa fluidité et un A invariable et égal à 5', 25. » Même après un séjour de plusieures heures à i83", S^ donne par la trempe à l'eau froide du soufre dur et non ilu soufre mou. )) Dans une prochaine Communication je présenterai, si l'Académie veut bien le permettre, quelques expériences relatives à la cause de la visco- sité du soufre. » CHIMIE MINÉRALi:. — Sur les séléniures de fer. Note de M. Fo.xzes-Diacox, présentée par M. H. Moissan. « J>es vapeurs de sélénium se combinent au fer à la température du rouge; le produit ainsi obtenu, fondu sous une couche de borax avec un excès de sélénium, a fourni à Litlle (') un séléniure de fer répondant à la formule Fe' St:'. » M. Fabre (^) a obtenu du séléniure ferreux à structure cristalline en (') LiTTLE, Ann. der Chem. u/td Pharm., l. CXII, p. 211. (-) Fabrb, Thèse de Doctoral ; 1886. ( i7'ï ) fondant, avec de la limaille de fer, le produit résultant de l'action des va- peurs de sélénium sur du fil de fer pur. » J'ai pu observer, en effet, que le sélénium en se combinant au fer à haute température, donne toujours des combinaisons renfermant plus de sélénium que n'en comporte le formule Fe Se. » Séléniure ferreux.— L'action des vapeurs de sélénium, même fortement diluées dans de l'azote, sur le fer porté au rouge, ne donne qu'un produit fondu sans apparence de cristallisation. » L'hydrogène sélénié ne donne pas de meilleurs résultats, la transformation totale du fer du séléniure est fort longue. » Les composés que l'on obtient ainsi renferment toujours un léger excès de sélé- nium que l'on peut, d'ailleurs, leur enlever en les portant au rouge blanc dans un cou- rant d'hydrogène, celui-ci ne réduisant pas le séléniure ferreux. » Séléniure ferrique. — L'hydrogène sélénié réagit au rouge sombre sur l'oxyde ferrique Fe-0', en le transformant en séléniure ferrique Fe^Se'. » Ce sesquiséléniure se présente sous l'aspect d'une poudre cristalline grise à reflets bleutés; l'examen microscopique ne permet pas de distinguer des formes bien nettes. » Séléniures de fer. — Le perchlorure de fer anhydre ou le peroxyde de fer, chaufTés daus un tube de porcelaine, au rouge blanc, se transforment, dans un courant d'hy- drogène sélénié, en séléniures gris, agglomérés en masses présentant des teintes bleues ou violacées. » Suivant que la température est plus ou moins élevée, on obtient des composés répondant aux formules Fe'Se' ou Fe'Se*. » Quelques échantillons ont une structure cristalline et semblent appartenir au système cubique, mais sans présenter de formes suffisamment nettes. » liiscléniure de fer. — Ce dérivé, le plus sélénié du fer, se prépare en faisant réagir sur le perchlorure de fer anhydre, chauffé au-dessous du rouge sombre, de l'hydrogène sélénié entraîné par un courant d'azote. 11 Le perchlorure, en partie volatilisé, se condense en lamelles dans les parties les moins chaudes du tube de verre dans lequel se fait l'opération; celles-ci se transfor- ment lentement en séléniure de fer tout en conservant la même apparence lamelleuse nacrée; c'est un phénomène d'épigénie déjà signalé par M. Moissan dans la préparation du sulfure de chrome ('). » Mais à l'analyse on trouve que ce séléniure répond à la formule FeSe', ce qui en fait un biséléniure de fer. 11 Grillé dans un courant d'oxygène il se transforme en oxyde de fer rouge avec dé- gagement de SeO*. » Sous-séléniure de fer. — Les séléniures de nickel et de cobalt, chauffés au rouge blanc dans un courant d'hydrogène, perdent du sélénium en se transformant en sous- séléniures; il n'en est pas de même pour le fer. Les divers séléniures que nous avons ( ') Moissan, Comptes rendus, t. XC, p. 8i8. ( 1712 ) obtenus, réduils par l'iiydrogène dans un feu de coke, donnent tous le protosélé- niure FeSe et la réduction ne va pas plus loin. » J'ai essayé de préparer le composé Fe-Se en portant du séléniure ferreux à la haute température d'un arc électrique de 5o volts et 900 ampères pendant trois, cinq, huit minutes. » Les creusets renfermaient une masse fondue ayant l'aspect de séléniure de fer; ce séléniure recouvrait une masse métallique fondue, gris de fer, semi-duclile, ne se brisant que difficilement et ])résentant une cassure brillante, lamelleuse. » La partie supérieure, la moins dense, renferme des globules métalliques nettement visibles à la loupe; sa teneur en sélénium varie suivant les échantillons prélevés, mais est toujours supérieure à — ^ , quantité qu'exigerait la formule Fe-Se; cette teneur se rapproche beaucoup plus de la valeur ' que comporte le séléniure ferreux FeSe. » La fonte, qui constitue le culot inférieur, ne renferme que ^Jo environ de sélénium. » Une chaufTe suffisamment pi'olongée dissocie complètement le séléniure ferreux en donnant une fonte ne renfermant que des traces de sélénium. » Il ne se forme donc pas un sous-séléniure de fer .dans la décomposition du sélé- niure ferreux à haute température. » Propriétés des séléniures de fer. - Les scléniiires de fer sont d'autant plus difficilement attaqués par l'acide clilorhydrique concentré ou gazeux qu'ils renferment plus de sélénium; FeSe^ est inaltaqtiable. » L'acide azotique fumant les transforme en sélénites. )) Le chlore en déplace le séléninm assez facilement. Grillés dans un courant d'oxygène ils laissent un résidu d'oxyde rouge de fer et de l'anhy- dride sélénienx se sublime. )) L'hydrogène, à haute température, les ramène à l'état de séléniure ferreux. » Conclusions. — J'ai préparé les composés FeSo', Fc-Se', Fe''Se\ Fe'Se', FeSe, correspondant aux dérivés sidfurés du for. )) Je n'ai pu obtenir, parla réduction à haute température des séléniures de fer, le composé Fe* Se, maissctdeiuent un mélange de fonte et de FeSe. » CHIMIE. -- Sur le poids atomique véritable du bore. Note de M. G. Hixrichs. (c La matière qui doit servir d'étalon pour les valeurs fondamentales de la Chimie, les poids atomiques, est le diamant; C ^ 12 exactement [voir : Aperçu du système des poids atomiques de précision, fondé sur le diamant ( i7i3) comme matière étalon {Comptes rendus, t. CXVII, p. 1 07 'i- 1078; 189.3)]. » Les carbures cristallisés produits par M. Moissan m'ont suggéré toute une série de déterminations directes de précision (voir : True atomic weights, p. 175-176, Saint-Louis; i8f)G). )) M. Henry Gautier vient de faire les deux premières déterminations de cet ordre, dans le laboratoire de M. Moissan (Co/w/Jiej rendus, t. CXXIX, p. 595-598). ))• Dans la |)remière détermination, 268'"S'",6 de borure de carbone lui ont donné i5i™f'% 5 «le bioxvde de carbone; dans la deuxième détermina- tion, 32(i"K'', 8 de borure lui donnèrent i84'"^%4 f'® bioxyde. » Pour ne point introduire d'erreurs par le calcul ou par l'usage de données auxiliaires qui pourraient être inexactes, il convient de procéder suivant la ilcl/iode générale pour le calcul des poids atomiques, insérée dans les Comptes rendus, t. CXVI, p. ()95-698 ; 1898. » Le poids atomique commun du bore étant 11, l'unité de poids de borure (Bo'C ~~ 78) doit donner o, 564 10 de bioxyde (GO- = 44)- M D'après cela, dans la première détermination, les2G8'"s'',6 de borure devraient fournir iSi"'"', 52 de bioxyde, c'est-à-dire o™s"",o2 de plus que la valeur trouvée par M. Gautier. >. Dans la deuxième détermination, les Saô^B', 8 de borure devraient donner i84™8t^34 de bioxyde ou o^s"-, 06 de moins que la valeur trouvée par M. Gautier. » Comme ces écarts minimes sont entièrement au-dessous de la limite des pesées, il résulte des déterminations de M. Henry Gautier que le poids atomique commun du bore est aussi son poids atomique véritable (voir t. GXVL p. 695). » L'application de ma méthode générale de calcul nous donne une juste appré(iati.)n de l'excellence du travail de laboratoire fait par M. Henry Gautier; en outre, nous avions raison d'avoir confiance en la haute valeur des carbures cristallisés de M. Moissan pour la détermination directe des poids atomiques au moyen du carbone. » M. Gautier a fait aussi plusieurs déterminations sur le sulfure, le chlo- rure et le bromure de bore. Par la méthode des moyennes et l'usage des valeurs allemandes pour les éléments auxiliaires, il obtient autant de valeurs pour le poids atomique du bore, et finalement adopte le nombre 1 1,016 {loc. cit., p. 681). » Appliquant notre méthode générale aux données des expériences de ( i7'4 ) M. Gautier, nous trouvons la moyenne i i.ool, indicjuant bien que la valeur véritable doit être 1 1 exactement. » Accessoirement, le travail de laboratoire de M. Gautier, dans cette réduction directe et sans hypothèse, démontre que les données allemandes employées dans les calculs de M. Gautier oflrent quelques erreurs. Nous y reviendrons. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action des acides sulfureux et sulfhydrique sur la pyridine ( ' ). Note de M. G. Anorë. « J'ai décrit, il y a quelque temps {Comptes rendus, t. CXXV, p. 1 187 et t. CXXVI, p. iio5), un certain nombre de combinaisons de la pyridine avec les acides formique, acétique et propionique. J'ai continué cette étude en m'adressant au gaz sulfureux et je suis arrivé, par combinaison directe de ce gaz avec le gaz sulfhydrique, en présence soit de pyridine seule, soit d'un mélange d'eau et de pvridine, à préparer des composés très bien cristallises, dont je vais donner la descri|)li()n. » I. Si l'on salure de la pyridine séclie par un courant de gaz sulfureux sec, le liquide jaunit fortement et dépose, soit sponlanénienl, soit après exposition sous cloche sur de la potasse caustique, de très belles lamelles jaunes, très déliquescentes, difficiles à manier à cause de leur facile décomposition. Leur analyse est assez déli- cate et, après plusieurs tâtonnements exécutés en vue de débarrasser rapidement les cristaux de leur eau mère et de les introduire aussi vite que possible dans les vases destinés à leur analyse, j'ai obtenu des cIiilTres qui concordent avec la formule C^Il^Az.SO* ('). Il est possible qu'il existe au moins un autre composé d'addition de formule difTérente, mais je n'ai pu l'isoler dans un état suffisant de pureté. » II. Si l'on met du zinc pur au contact de la pyridine saturée de gaz sulfureux, on voit, au bout de quelques jours, le métal se recouvrir d'un enduit blanc, épais, peu soluble dans l'eau. Cet enduit se dissout facilement dans l'acide chlorhydrique en dégageant SO' avec formation d'un dépôt de soufre. Sa composition est variable. Il contient du soufre, du zinc, de l'oxygène et de la pyridine, et je n'ai pu le purifier. » Pour isoler cet enduit blanc du zinc métallique non attaqué, j'ai traité la masse par l'eau bouillante qui en dissout très ])eu. La matière i)lani"lie mise ensuite en sus- pension dans l'eau froide a été traitée par un courant prolongé d'hydrogène sulfuré : on filtre, on abandonne le liquide dans le vide sec et il se dépose peu à peu une masse (') Laboratoire du Collège de France. (') Calculé pour CMPAz.SO' : C ^41,90; H = 3,49; Az--9,79; Si-:22,37. Trouvé : C — 41 ,92; II — 4.o4; Az iz: 9,80-9,34 ; S =: 22,70-21 ,95 pour loo. ( i7'5 ) crislalline, gomineuse, jaunâtre. On reprend cette masse par un peu deau froide, un filtre pour enlever le soufre et l'on fait cristalliser de nouveau dans le vide. Finalement on obtient des cristaux peu nets, à odeur de pyridine et qui semblent répondre à la formule d'un tritliionate de pyridine : (CHI^Az)' S' O" H- ('). » 111. J'ai préparé facilement des combinaisons, bien définies et très bien cristal- lisées, de pyridine avec les acides tri- et tétralhioniques en opérant comme il suit. Je sature 2006'' de pyridine sèche par un courant de SO' sec, en refroidissant le flacon. puis, silùt la saturation achevée, je fais passer à refus dans le liquide un courant de H^Ssec. Le liquide, jaune clair après le passage de SO', devient alors jaune foncé et il se dépose un peu de soufre à mesure que le gaz II-S se dissout. Puis la masse pàlil, devient sirupeuse et finalement presque solide. Cette masse est reprise par Soo'^» environ d'alcool absolu ou d'alcool à gj" en chaullant au bain-marie. Après dissolution, on filtre et le liquide, pendant le refroidissement, se sépare en deux couches. Dans la couche supérieure se déposent de très belles lamelles blanches, déliquescentes (-). La couche inférieure se prend en une masse cristalline. Il suffit de reprendre celle-ci par de l'alcool à gô" quatre ou cinq fois pour obtenir, après séparation chaque fois d'un peu de soufre, les mêmes lamelles blanches que celles fournies par la couche supé- rieure. Ces lamelles sont rapidement séchées sur du papier, puis, finalement, dans le vide sec. Leur analyse répond à la formule (C'H^ Az)' S* O^H^ (') et elles semblent prendre naissance d'après l'équation : aCMl'Az ■+- 3S0* 4- H=S = (CMl'Az)2S*0«Il^ » L'eau mère alcoolique des cristaux, dépose souvent, après plusieurs jours, de volu- mineux cristaux blancs de même formule (|ue les ])récédents. » On arrive au même résultat en opérant comme ci-dessus, mais en mélangeant au jiréalablc la pyridine avec son volume d'alcool absolu. Le liquide qui résulte de la double action des gaz sulfureux et sulfhydrique est visqueux, mais il peut être filtré. l'2vuporé dans le vide sur de l'acide sulfuririue, il fournit un magma cristallin jaune (|ui, redissous dans l'alcool absolu, fournit, après plusieurs cristallisations dans ce solvant de liés beaux prismes de même formule que celle que je viens de donner (*). (') Calculé pour(C«H»Az)>S'0»H»:C = 34,09; H = 3,4o; Azmy.gS; 8 = 27,27. Trouvé : C = 33,56-33,69; H =r 3,69-3,87; 5 = 27,57-27,34 pour 100. (-) M. Wyrouboffa eu l'extrême obligeance de me communiquer les renseignements suivants. Ces lamelles appartiennent au système quadratique, i : 0,9001; faces : i i yw(ooi) 6'(l I 1), pb^OOl . I 1 1) :;:i 126" 4o'. Uniaxe, négatif, assez biréfringent. (=•) Analyse : Calculé pour (C^H^Az)-S'0«ll- : C=3i,25; H=:3,r2; A/. = 7,29; 8 = 33,33, Trouvé : C=: 30,99; 3 1, 46 ; 3i, 12; 11 = 3,26; 2,96; 3,28; Az = 7,21; S = 33, 73, 33,34; 33,57; 33,61 pour 100. (*) Trouvé : C = 3i,36; H = 3,26; 8=32,89 pour 100. C. K., r.joo, i" Semestre. (T. tXXX, ^' 25.) 2^1 ( ï7'ti ) » Ce télrathionale de pyridine se dissoul dans l'eau et l'alcool, il fond auv environs de 135° en donnant d'abord un liquide limpide f|ui jaunit promplement et se décom- pose avec dégagement de S0-. » J'ai traité les cristaux par la quantité de potasse étendue et bien refroidie néces- saire pour mettre en liberté la pyridine et j'ai exposé la solution dans le vide sur l'acide sulfurique. Je n'ai obtenu dans ces conditions que des cristaux de tritliionato de potassium, avec traces de soufre, bien que j'aie toujours essayé d'éviter par un énergique refroidissement toute élévation de température au moment du contact du corps cristallisé avec la solution de potasse. » IV. J'ai obtenu un tritliionate de pyridine en mélangeant looS' de pyridine avec loos'' d'eau, puis saturant, comme plus haut, d'abord par SO' puis par H'S. Il se produit, pendant le passage du second gaz, un volumineux précipité de soufre et le liquide devient visqueux. On le filtre et on l'expose dans le vide. Au bout d'une quinzaine d'heures, il se prend en masse cristalline. On traite alors celle-ci plusieurs fois par de l'eau tiède pour enlever complèlemenl le soufre, on ex|)Ose de nouveau dans le vide et l'on obtient linalcraent de magnifiques cristaux transparents, déliques- cents, répondant à la formule (C»H''Az)>S'0«H»(')- L'acide trithionique a pu prendre naissance conformément à l'équation 8S0- -+- H«S -4- a H»0 = 3SH )« II'. Ce trithionate est soluhle dans l'eau et l'alcool; il fond vers io5° avec décomposi- )n et dégagement deSO'. » Je continue ces recherches. » CHIMIE ORGANlQUi;;. — Sur les acides x[i-diméthy/gliitola(toniques ('-). Noie (le M. E.-E. Blaise, présentée par M. Troost. « En 1896, j'avais entrepris l'étude de.s acides ap-diméthvighitariques lorsque parut une Note de M. Montemartini sur le même sujet (^). Ce savant ayant droit de priorité, j'interrompis mes recherches; mats M. Mon- (•) ^«a/jie; Calculé pour (CMI»Az)'S'0«ll' : C = 34,o9; H = 3,4o; Az^7,95; S=!7,27. - Trouvé : C = 33,66; 33,55; 34,o3,- Hr=3,55; 3,58; 3,5;; Az = 8,02; S = 27 ,69; -^7,36; ■.>.7,56 pour 100. Ce trithionate est clinorhombique ou triclinique. On voit deux axes moyennement écartés avec dispersion croisée très nette (WyrouboflT). (^) Faculté des Sciences de Lille. (') Gazzetta ch. il., 1" série, t. XXVI, p. 259. — Bericlite, 2" série, t. XXIX, p. 2o5S. ( '717 ) lemartini n'ayant publié aucun nouveau Mémoire sur ces acides depuis quatre ans, et les résultats qu'il a obtenus étant évidemment incomplets, je crois pouvoir reprendre mes recherches. » M. Montemartini ne mentionne pas qu'il peut exister plusieurs acides xp-dimétliylglulariques et les corps qu'il a obtenus sont tous liquides. Il considère comme constituant l'acide (?) aji-dimélhylglutarique un composé huileux qu'il a obtenu en réduisant par l'acide iodhydrique un acide dimé- thylglutolactonique qu'il n'a pas isolé. Ce composé huileux est évidemment un mélange; et, en effet, M. Montemartini en a isolé successivement les acides glularique et a-méthvlglutarique. Mais le résidu de celte séparation ne saurait être considéré comme un acide afi-diméthylgiutarique pur, bien que l'auteur ait cru pouvoir l'identifier, par des méthodes qu'il n'indique pas, avec un autre acide liquide résultant de la condensation anormale du ujéthylmalonate d'éthyle sodé avec l'éther y-bromobutyrique. » Celte première Note est relative aux acides a^-diméthylglutolacto- niques CH'- C -CO-H cw - cir^o CH= — CO qui servent de point de départ pour la synthèse des acides diméthylgluta- riques correspondants. On voit que la formule précédente renferme deux atomes de carbone asymétriques ; comme, d'ailleurs, la molécule est dissy- métrique, il peut exister deux acides aj3-diméthylglutolactoniques racé- miques, dédoublables chacun en deux énantiomorphes. » La synthèse doit donc conduire à deux acides racémiques transfor- mables l'un dans l'autre. Ces conclusions s'appliquent intégralement aux acides oc^-diméthylglutariques. » La matière première dont je suis parti pour obtenir les acides laclo- niques est l'acide p-méthyllévulique CH' - CO - CH( CH' ) — CH» - CO^H. « Cet acide s'obtient en saponifiant par l'acide chlorhydrique l'éther ax-méthylacétvlsuccini(pie. Mais, comme je l'indiquerai dans un Mémoire plus développé qui paraîtra au Bidtetin de la Société chimique, la méthode employée jusqu'ici pour la préparation de cet éther est défectueuse; elle conduit à un éther et, par suite, à un acide lévulique impur modifié; elle fournit au coiilrairc un acide célonitpie très pin\ ( 171^ ) » L'acicle p-métlivl'c'viiliqiic fournit assez difficilement une scmi-carh;i- zonequi plongée dans l'aride sulfuriqiie chauffé à if)-" fond instantanément en se décomposant. Lorsqu'on cherche à favoriser la formation de la semi- carbazone par un chauffage prolongé, on obtient un nouveau corps résul- tant de sa décomposition et qui n'est autre que l'acide CH'\ p,/t^H' CO-H-GH= (CH')CH,/ ' ^" \CH(CH'V-C[P - COMl* )) La transtorraatiou de l'acide [i-méthylévulique eu acides z^i-ilimélhvl- ijlutolactoniqucs s'obtient par condensation de cet acide avec l'acide cyan- livdriquc. Il se forme aussi un mélange des nilriles lacloniques isomères CH' C-CAz CH» - CH "^O CH" - CO mélange liquide l)oiiillanl à i4/|"-i5o'' sous 25°"" et «pTon hydrate ensuite au moyen de l'acide chlorhydrique concentré. Le proait aussi l'iode. Nous pouvons donc comparer ici la teneur du sang en iode à celle de l'organe dans la composition duquel, selon l'opinion générale des physiologistes, il entre comme principe caractéristique. » Voici, résumés, les résultats de nos recherches : l'iiiil? (^tuaiitilc d'iode Hoids de l:i ^— ~ — — — du glande Ihyruïdi' de lu par lilre Animaux. rauinial. ( poids frais). glande. de sang. kg Cr uiicr nlpl- 1. Cliien bàlardé, jeune 19,400 a, 608 0,6 0,01 3 "2. Chien «le inonlagne, jeune. . . a^i^oo i,58o 0.18 0,016 3. Chien de berger bàlardé ... . jfjjSoo 'jByS o,4 o,o.5 4. Cliien lerre-nc uve, vieux.... 36,5oo fii^j 1,06 0,06 » Il était important de savoir dans quelle partie du sang se trouve l'iode. » Dans une première expérience, nous avons laissé se coaguler spontanément looo'''' de sang, pr()\enanl d'un cliien adulte de 35^6; on a obtenu 9.4O" de sérum (rosé) et 8258'' de caillot; il n'a été trouvé d'iode que dans le sérum, qui en contenait o'"6'',o6. La glande thyroïde de cet animal pesait (ijoids sec) i6'-,o49i '^^ contenait o"S'-,46 d'iode. » Dans une autre expérience, le sang, recueilli sur un caniche blanc déjà âgé, mais très vigoureux, du poids de ■.ia'-s, e été mis, aussitôt après la saignée, à centrifuger; dans ces conditions, comme l'a montré L. Camus (*), on obtient toujours un sérum (') P. BouRCET, Recherche et dosage colorimétriqiie de petites quantités d'iode dans les matières organiques {Comptes rendus, t. C.X.VMII, p. 1 120 ; i" mai 1899). (") L. Camus, Procédé pour obtenir le sérum sanguin {Comptes rendus de la Soc. de Ulol., t. LU, p. 4oi ; 28 avril 1900). ( '723 ) parfaitement clair. Les 8oo'^'- de sang que l'on avait pris ont tlonné 45os'' de caillot qui ne renfermait point d'iode. Le sérum a été soumis à une diahse de cinquante heures dans l'appareil de M. A. Gautier. Le liquide dialyse ne contenait point d'iode. Le liquide intérieur (resté dans les dialyseurs) en contenait o"'S'',o6. » Une autre expérience, faite avec du plasma, a donné un résultat analogue. Une saignée, pratiquée sur un chien adulte de 26''^, fournil 800" de sang, que l'on reçoit dans une éprouvette contenant aS'' d'oxalate de potasse, pour empêcher la coagula- lion. On centrifuge; le plasma décanté esl soumis à la dialyse pendant quarante-deux heures. Ni la bouillie globulaire, ni le liquide dialyse ne contiennent d'iode; dans le liquide resté sur les dialyseurs on en a trouvé o'"8r,o9. Quant à la glande thyroïde de cet animal, elle était malade; le lobe gauche était de la grosseur d'un œuf de poule et kystique à son extrémité supérieure; cependant, il restait un peu de tissu en appa- rence sain; les deux paralhyroïdes paraissaient normales ; ce lobe, qui pesait 'i8s'',292, ne contenait que 0'"^^, 1 d'iode. Le lobe gauche, un peu hypertrophié aussi, pesait aB"", 729 et en contenait o""?"-^ 28. » Ces expériences prouvent que l'iode du sang se trouve dans la partie liquide du sang et conibiiic aux matières protéiques. Il existe donc sous une forme analogue à celle sous laquelle se trouve l'iode thyroïdien (iode micléinique, d'après le professeur A. Gautier). » Résumons ces résultats comme précédemment : Poids de Animaux. l'animal. 5. Chien bâtarde, adulte. . 3.j G. Caniche, âgé 22 7. Chien bâtarde, ailultc.. 26 » .Si l'on compare ces chiffres à ceux du Tableau précédent, on re- marcpie (pie ta teneur du sang en iode est très variable, oscillant de ()"'8'. oi3 à o'"!^'', 1 12 par litre, soit de i ù 10. )) On sait que la quantité d'iode contenue dans la glande thyroïde est semblablciuent très variable. Faisons observer que tous les animaux sur lesquels nous avons opérr venaient de la fourrière; leur régime alimentaire ne nous est donc pas connu. » Il serait évidemment intéressant de suivre les variations de l'iode thyroïdien et de l'iode du sang suivant une alimentation déterminée. Il ne le serait pas moins de rechercher ce que devient l'iode du sang, s'il aug- mente ou s'il disparaît après la thyroïdectomie. On jugerait peut-être ainsi C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, M« 25.) 224 Quantité Iode Poids d'iode Quantité du sérum Iode de la de la de ou p*" 1000 glande thyroïde. glande. sang. du plasma. de sang "' , , • . our CR msr nigr 1 ,049 ( pouls ser ) o,46 1000 0,06 0,060 2,09 0, 26 800 0,06 0,07.5 3i ,020 (goitre) 0,33 Soo 0,09 (dans le plasma) 0,112 ( »724 ) la question de la provenance de cet iode, que nos recherches permettent de considérer dès maintenant comme un élément normal du sang. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Réalité de la toxicité urinaire et de F auto- intoxication ('). Note de M. A. Chariiiv, présentée par M. Ch. Bou- chard. « Des recherches antérieures m'ont amené à établir, pour une part, la nature elle mécanisme des tares (^) qu'on observe chez les nouveau-nés issus de parents malades plus fréquemment que chez ceux qui procèdent de oéncrateurs bien portants. » J'ai poursuivi ces recherches en comparant la toxicité de l'urine de ces rejetons souffrants à celle de la sécrétion rénale des nourrissons normaux. — La première se montre plus toxique; il fuit, en movenne, 70" à ro5" pour tuer, par injection inlra-veineuse, j'"'-' de matière vivante, tandis que cette dose atteint 120" à 210"'', si l'on se sert du contenu vésical des sujets sains ('). » Toutefois, en usant de cette porte d'entrée vasculaire, on n'échappe pas aux objections, qui prétendent (ju'cn suivant cette méthode on agit physiquement, en perturbant l'hydraulique, par manque d'isotonicilé, plutôt que chimiquement. — Pour ne pas encourir ces objections, au lieu de faire les corrections encore incomplètement formulées, je me suis adressé à la voie sous-cutanée, qui permet d'écarter ces causes d'erreur. » En m'enlouranl de |)récautions antiseptiques (*), j'ai injecté, tous les deux ou trois jours, pendant une, quatre, quelquefois sept semaines, 6" à i5", variations en rapport avec le degré de toxicité. » C'est que, en effet, la sécrétion rénale de ces rejetons cachectisés est plus ou moins nuisible et les résultats ne sont pas uniformes. Néan- (') Travail du laboratoire de Médecine expérimentale de l'École des Hautes Éludes; Collège de Fiance. {■) Insuf'lisance dans la croissance ou la lliermogénése, amoindrissement de l'ai)- sorption intestinale, abaissement du rapport - — '—■> augmentation de -:— , diminution '^'^ Kz.t Az de l'alcalinilé du sang, accroissement de celle de l'urine, etc. (') Ce défaut de toxicité tient en partie à la faible proportion soit des sels de po- tasse de l'alimentation, soit des fermentations intestinales, de la désassimilalion, des matières colorantes, etc. La maladie accroît le débit de ces sources toxiques naturelles. (') En dépit de ces précautions, il n'est pas exceptionnel d'observer l'infection qui \icie lexpérionce. ( 1725 ) moins, on peut dire, d'une façon générale, que celle des nouveau-nés bien portants détermine habituellement, si on l'introduit dans le tissu cellidaire par doses fractionnées, des désordres sans importance, fré- quemment inappréciables; en revanche, ce contenu vésicid recueilli chez des alhrepsifjues a plus facilement et i)lus souvent fait maigrir les animaux, qui succombent en présentant des lésions portant sur divers appareils (hémorragies, altérations rénales, digestives, etc.), mais de préférence sur le foie, atteint dans la majorité des cas de dégénérescense grais- seuse ('). — Sur douze cobayes recevant, par les procédés indiqués, l'urine des sujets normaux, deux seulement, au bout de cinq semaines, ont péri, tandis que. pendant ce même temps et en opérant sur ce même nombre, ce liquide, emprunté à des descendants de femmes cachectiques, a amené la mort de sept d'entre eux. » Assurément, les iliiïérences ne sont pas toujours aussi tranchées; pourtant les résultats sont tels que l'existence, dans cette sécrétion de ces débiles, de principes capables d'engendrer de telles détériorations ne paraît pas niable. Dès lors, puisque ces éléments toxiques s'échappent de ces organismes tarés, c'est qu'ils se rencontrent dans leurs plasmas ou leurs tissus. D'autre part, du moment où de semblables substances font apparaître des altérations dans les viscères des animaux, il est naturelle- ment permis de penser que, chez ces nourrissons malades, les cellules placées au contact de ces poisons subissent leur influence détériorante (*). » On peut aller plus loin et rechercher l'origine de ces composés nui- sibles mêlés aux humeurs des athrepsiques. » Comme ces athrepsiques n'empruntent au monde extérieur que du laitou'de l'air, on ne saurait admettre une provenance externe; non seu- lement, en effet, ce lait, cet air sont généralement inoffensifs, mais, dans l'espèce, leur innocuité est établie par ce fait que les enfants sains, les fds des nourrices du service, ceux qui constituent, en quelque sorte, nos sujets témoins, prennent ce même lait, respirent les mêmes gaz (='), sans cesser de jouir d'une parfaite santé. (•) Chez le nouveau-né, comme chez l'animal, c'est, le foie, peul-être grâce à des poisons comiiiuiis, qui Cil le plus toucliê. (') .l'ui cliordié, avec (les résultais encore incomplets, à voir si des doses fraclion- nées d'urine prise ciiez des rejetons non tuberculeux, mais issus de tuberculeux, dé- terminerait une prédisposition à la bacillose. — Celte méthode permettra peul-èlre d'éludier exp. rinicnlalemenl celle question des prédispositions. (^) La maladie des mères les oblige à ne pas allaiter; leurs descendants sont ali- mentés par des nourrices qui partagent leur lall entre ces débiles el leurs fils. ( 1726 ) M 11 est possible de songer à une source maternelle, puisque ces reje- tons ont eu pour mères des infectées ou des intoxiquées, et que le placenta laisse passer les matériaux solubles. Toutefois, à partir de la naissance, ces débiles perdent toute relation avec ces organismes maternels; d'un autre côté, ces princi|)es n'étant plus introduits et s'cchappant conlinuellenient devraient bien vite diminuer, puis disparaître; or, il n'en est rien, el cette donnée ruine cette deuxième hypotbèse. » On est, dès lors, à titre de conséquence nécessaire, conduit à admettre que de pareils poisons procèdent avant tout des cellules mêmes de ces nouveau-nés. D'ailleurs, cette constatation n'est pas surprenante, attendu, comme nous l'avons établi, qu'au point de vue physique ou chimique, ana- tomique ou physiologique, ces cellules laissent à désirer; en particulier, les combustions demeurent plus inachevées, imperfection qui confère aux déchets de la nutrition une |)lus grande toxicité. Du reste, chez ces sujets, le plus fréquemment la désassimilation, source princi|)ale des poisons urinaires, est augmentée; il en est de même de la source intestinale. » Poussant plus avant ces investigations, on est en droit de se demander pourquoi ces cellules onVenl de telles anomalies? )i Si la mère est déjà malade à l'heure de la fécondation, lovule peut être altéré aussi bien que les autres éléments; comment une protection spéciale lui serait-elle assurée? Par suite, les parties d'un tout détérioré ne sauraient être saines; or, ces parties sont les granulations originelles de l'embrvon. — Dans le cas où le mal éclate au cours de la grossesse, les tissus si délicats du fœtus reçoivent des matériaux toxiques au travers du pla- centa; ce fœtus est dans la situation d'un animal chez lequel on fait péné- trer des corps nuisibles par les vaisseaux, la voie la plus dangereuse. « Ces considérations amènent à conclure que l'urine de certains nou- \eau-nés possède une vraie toxicité et que cette toxicité dépend, au moins partiellement, des poisons issus des défectuosités de la vie de leurs cel- lules (') : il existe là un type d'auto-intoxication ('). » (') Ces cellules engendrent des poisons el, par une sorte de choc en retour, ce» poisons aggravent les lares de ces cellules : les processus deviennent complexes. C) Chez ces nouveau-nés l'observation est peut-être plus exempte de causes d'erreur que ciiez les animaux de laboratoire; on sait ce qu'absorbent ces nouveau- nés, alors qu'il est impossible de répondre du passé pathologique de ces animaux qui, en particulier, ont pu ingérer des substances nuisibles. ( 1727 ) PHYSIOLOGil- PATHOLOGIQUE. — Sur le pouvoir antlprésurarit du sérum à l'étal pathologique. Note de MM. Cii. Aciiard et A. Clekc, présentée jîar M. Lannelongue. " D'après les travaux de Riiclen, Gley et Camus, Briot, le sérum sanguin contient un ferment qui empêche raction coagulante de la présure sur le lait. Nous nous sommes proposé d'étudier chez l'homme cette action anti- présurante du sérum et ses variations pathologiques. » Voici comment nous avons procédé. » Dans une série de lubes contenant chacun 10" de lait, nous versions un nombre croissant de gouttes d'une solution aqueuse de présure Haiisen solide à i pour 4oo. Nous conservions un tube comme témoin et nous ajoutions à ciiacun des autres un demi- cenlinièlre cube de sérum. Le tout était porté dans l'étuve à 87° pendant une demi- heure. Au l)out de ce temps, nous constations que le lait ne s'était pas coagulé dans tous les tubes, et il était facile de savoir la quantité minima de présure qui suffisait à j)roduire, en présence du sérum, la coagulation. Celte quantité minima, évaluée en gouttes de la solution de présure, servait à mesurer le pouvoir antiprésuraiit du sérum. » Alors (|U(; deux gouttes de la solution coagulaient exactement en une demi-heure 10" de lait pur, il en fallait 10, )5 et même davantage après addition d'un demi- centimélie cube de séium pour produire ce résultat. » Nos recherches ont porté sur trente-quatre sérums. Nous avons eu soin de nous servir de lait de même provenance et de vérifier chaque fois (jiic 10" de lait étaient cxaclemeut coagulés |)ar deux gouttes de la solu- tion, dans les conditions ci-dessus indiquées. » A l'élat normal, l'activité antiprésurante du sérum paraît être com- prise entre tu et 18. Il en était de même chez un certain nombre de ma- lades atteints traffeclions diverses (néphrites, tuberculose, pneumonie, fièvre typhoïde, iliabète, chlorose, apoplexie') : ces sujets ont généralement guéri ou du moins survécu; dans des cas presque exceptionnels, la mort est survenue, mais à une période éloignée de l'examen du sérum, ou bien elle a été brusque (apoplexie) sans avoir été précédée de cachexie. » Au contraire, chez plusieurs malades atteints d'atï'ections graves, le pouvoir aiitiprésurant est tombé à 8 et au-dessous : il s'agissait de pneu- monies graves, de septicémie avec néphrite aiguè, de cancer utérin, de tuberculose avancée, de cirrhose à marche rapide. Les chiffres de 6, 5 \ ( 1728 ) et 4» minimum observé, correspondent à des malades qui ont tous suc- combé. » Nous nous croyons donc fondés à conclure que, dans les maladies graves et cachectisantes, le pouvoir antiprésuraiit du sérum est abaissé. Nous avions déjà fait celle constatation pour le pouvoir lipasique ('). Aussi la coruparaison entre l'activité lipasique et l'activité antiprésurante nous a-t-elle paru devoir être établie. Or, sur les vingt-neuf c^s où elle a été faite, il nous a été possible de constater que toutes deux variei'it, non d'une façon strictement parallèle, mais généralement dans le même seiis. Surtout l'abaissement du pouvoir anliprésurant correspond à celui du pouvoir lipasique ; nous n'avons observé à cet égard qu'une exception remarquable : chez un obèse, dont le pouvoir antiprésurant élail de huit à dix, l'activité lipasique s'élevait à vingt-quatre. » Il faut noter aussi que, chfz quelques sujets, l'activité lipasique est exagérée, notamment chez les diabétiques. Il nous a paru qu'il n'en était pas de nt>ême pour le pouvoir antiprésurant. » D'ailleurs le pouvoir lipasique semble varier dans des limites plus étendues chez les divers sujets et osciller plus facilement aussi chez le même malade. Ainsi, chez une chloroliqiie en voie de rétablissement, nous avons vu le pouvoir lipasique monter de onze à dix-huit, tandis que le pouvoir antiprésurant se maintenait à douze. Dans un cas de pneumonie grave, le pouvoir li[)asique, mesuré la veille de la défervescence et onze jours après, s'élevait de huit à treize, mais le pouvoir antiprésurant demeurait à dix. Chez un autre pneumonique, le |)ouvoir lipasique avait passé de neuf à treize, de la défervescence au douzième jour de la conva- lescence, mais le pouvoir antiprésurant n'était monté que de huit îi dix. » Le régime ne nous a pas paru être la cause des variations observées. En particulier les sujets au régime lacté avaient une activité antiprésurante forte ou faible selon les circonstances'. » Enfin, dans trois cas, nous avons pu constater que le liquide pleuré- tique possède à un faible degré le pouvoir antiprésurant et le pouvoir lipasique. » En somme, de même que le pouvoir lipasique et, sans doute, l'activité d'autres ferments sanguins, le pouvoir anliprésurant du sérum diminue dans les maladies graves et les affections cachectisantes. Son abaissement, (') Comptes rendus, i3 novembre 1899, et Archives de Médecine expérimentale, janvier 1900, p. i. ( '729 ) lorsqu'il est notable, peut être considéré comme un signe de mauvais pronostic. » M. FiRMix Larroque adresse à l'Académie trois Notes ayant pour titres : 1° « Vibrations nerveuses et psycho-nerveuses d'ordre musical et psy- cho-nerveuses d'ordre purement intellectuel »; 2" « Polarisation atmosphérique » ; 3" « Explication de la scintillation stellaire, solaire et planétaire ». A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. COMITE SECRET. La Section d'Anatomie et Zoologie présente la liste suivante de candidats pour la place devenue vacante par suite du décès de M. Milne- Edwards : ,,,,,. ( MM. GlARU. En première lisne, par ordre alphabétique _^ I o r / 7 I Vaillant. , , , . . \ MM. OouviEit. En deuxième ligne, par ordre alphabétique \ ,. ( MM. OUSTALET. En troisième ligne, par ordre alphabétique < Pruvost Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à G heures. G. D. ( -730 ) BULLETIN BIBI.inORAPBIQOE. Outrages reçcs dans la séance du i8 juin 1900. Leçons sur la Théorie des formes et la Géométrie analytique supérieure, à l'usage des étudiants des Facultés des Sciences, par H. Andoyer; L I. P;!(' M. le Secri;taiiie perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, divers Ouvrages de M. //. Andoyer et de M. G. tijiel '<>!)' M. II. Deslanubk.s. — Observations de l'éclipsé lotalc de Soleil du 28 mai 1900, à Vrganiasilla ( Kspagnc) ''".)i MM. .MoNÏANUKRAND, UossARD Ct BESSON. — I, 'éclipse parliellcdeSoleildu 28 mai 1900, ,1 l'observatoire de Toulouse '■• '^go \l. José Cojias Sola. ~ L'éclipsé totale du '8 mai 1900, étudiée à lilche l'Jg? M. MiiYE. — Observations des franges (l'ombre faites pendant l'éclipsé totale de Soleil du ;!8 mai 1900 '(^99 M, Paul Painlevk. — Sur les intégrales uniformes du problème des n corps 1699 M. A. ÛEMOiLiN. — Sur la théorie générale des congruenccs rectiligues '7"" JI. 11. Lf. CiiATELiER. - Sur la dilatation de la silice fondue 7"^ M. E. Pécuard. — Action des oxydants sur " les iodui'cs alcalins '7"^ M. Ç. Malus. — Ltude de la viscosité du soufic aux températures supérieures i\ la température du maximum de viscosité.. 170S M. Fo.NZES-DucoN. — Sur les séléniures de fer 1710 M. G. lliNRicus. - Sur le poids atomique véritable du bore 1712 -M. G. André. - .\clion des acides sulfureux et sulfhydrique sur la pyridine 1714 M. i:.-K. IÎLAISE. - Sur les acides ap-dimé- thylglutolacloniques '"'*' M. H. HÉRissEY. — Sur l'hydrate de carbone de réserve de la graine de Trifo- liuni repens ' 7 'ij MM. E. Gley et P. Iîourcet. — Présence de l'iode dans le sang '7-' M. A. Charrin. — Réalité de la toxicité urinaire et de l'auto-intoxication 172.1 .MM. Cii. .\cuard et A. Clerc. — Sur le pouvoir antipi-ésurant du sérum à l'état pathologique ; " ' ' j'/ ' :' '^^' M. FiRMiN Larroque adresse à 1 Académie trois Notes ayant pour titres : 1° " Vibra- tions nerveuses et psycho-nerveuses d'ordre musical et ' psycho-nerveuses d'ordre purement intellectuel ;■ ; 2° Pola- risation atmosphérique «; 3" « Explica- tion de la scintillation slellaire, solajre et planétaire » '7-9 r\ 24. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. COMITE SECRET. Pages. La Section d'.Vnatomic et Zoologie pr(;>ciUo la liste suivante de candidats, par ordre alphabétique, pour la place devenue va- cante par suite du diiccs de M. Milno- BrLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Pages. Edwards : i" MM. Giard, Vaillant: 2° MM. Bouvier, Dclage: 3" MM. Oiisla- let. PriH'osI i-j() 1730 PARIS. -(MPIUMEKIK G\UTHI B R-VI L L A RS , Quai des Grands-Augustias, 55. Lf Gérant .*(>*DTiilBa-ViLLins. PUEMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAIi nn. LESJtBCRÉrAtKBSI PERPÉTUEIi§. TOME CXXX. N^ 26 (25 Juin 1900). PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES KENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, Quai des Grands-Augustins, 55. 1900 y REGLEMKINT KELAilF AUX lUMFTES KEINULS ADOPTÉ DANS LES SFANCES DES 23 JL'IN 1862 ET 24 MAI iSyS. »«»9< Les Comptes rendus hebdomaaaues aes séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 teuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a deux volumes par année. Article 1". — Impressions des travaux de f Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou parun Associéétranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comvtes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les Correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notes ou Mé- moires sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Acadéiti sont imprimés dans les Comptes rendus, mais les Ra ports relatifs aux prix décernés ne le sont qu'aula que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personn qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac demie j^euvent être l'objet d'une analyse ou d'un r sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires so tenus de les réduire au nombre de pages requis. ] Membre qui fait la présentation est toujours nomm mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extr autant qu'ils le jugent convenable, ct)mme ils le fc pour les articles ordinaires de la correspondance ol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remii l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à lem] le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rer> actuel, et l'extrait est ren^ové au Compte rendu s vaut et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à jiart des articles est aux Irais des : leurs; il n'y a d'exception que pour les Raj)ports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la ; Ituation des Comptes rendus ap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution dup sent Règlement. Les Savants étrangers à l'Académie qui désirent «aire présenter leurs Mémoires par MM. les Secrétaires perpétuels sont priés de déposer au Secrétariat au plus tard le Samedi qui précède la séance, avant S"". Autrement la présentation sera remise à la séance suiva COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 2a JUIN 1900, PHÉSIDKNCE DE M. Mauhice LÉVV. MEMOIHES KT COMMUi\lCATIOi\8 DKS MEMBRES ET DES GOURESPONDANTS DE E'AGADÉMJE. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Problcine du lefmidisseinenl d'un mur par rayonncmenl, ramené au cas plus simple, où le refroidissemenl aurait lieu par conlact. Note de M. .1. Iîoussixesq. " I. Prenons oonime sccoiul exemple de réduclion ('). le problème du refroidissement d'un mur d'épaisseur indéfinie, à partir de lem|)éralures «ionnées, y(.T), qu'il oilVait, à l'époque < = o, depuis sa face x = o jusqu'à ses couches profondes ^ = ao, températures arbitraires, mais tendant vers une constante u„ pour .r infini. (') \oir l'.ivnnt-dernier Compte rendu, p. l'ijg. C. K., 1900, I' ^fmestrc. (T. <.\\X, N» 26 ) '-^2,1 ^ ( 173:^ ) » Ici encore nous aurons I du II dx eL cette fonction auxiliaire, dont les valeurs initiales sont évi.lemment f(x) — ' /'(^)) représentera la lenapéralure d'un mur ^e refruidissant par contact, oii l'on aurait dt ~"^ 51'' (|)our a:; = (>) 0 = 0, (|)onra- = x) o — ii„, (pour / = o) o =/(3-) - j,/'{-p). » Sa valeur, donnée presque immédiatement par la formule de Fourier, est o(^,/) = ^ (■/■'%-"'="'si..a;rsiu7.;[/(;» - ^ /(;)]f/xr/E. » L'expression de // par le inoviMi de o étant encore h f'o(x-i-':,t)e'-^cK, nous aurons (9) u=lj'j'j' .-*-■' *"siD(ax + aOsin4[A/(5)-/(e)l^Ua^/ç. » Après dédoublement du facteur sin(aa: -t- y.^ ) en deux produits de sinus et de cosiiuis, l'intégration relative à C s'efîectue immédiatement, vu que / e^^(cosa^ ou sinaC)r/C a pour valeur -,_ -; et il vient la for- mule, dont Fourier s'est servi dans la question sans indiquer comment il y était parvenu ( '), V a cosa.>c -t- // sinax (10) " = ;,JJ yiJ('.)-J\l)\e ""^uixc ^,-^, dxdc (') Extrait d'un Mémoire iiiir le rcfruidissenieiit séculaire du globe terrestre (1820); t. II des Œuvres de Fourier, p. 275. Dans un autre Mémoire, ultérieur (de 1827), il semble (même t. II, p. 117) mellre en doute celte formule, qui est cepen- dant exacte- ( 1733 ) » II. Il convient d'en éliminer la dérivée/ ; car l'état initial qu'exprimo la fonction arbitraire /peut n'être donné que d'une manière empirique, au moyen, par exemple, d'une suite de valeurs numériques difficile à diffé- rcntier. ou peu propre à fournir/'. Cette élimination se fera en consi- dérant à |)arl, dans le second membre de (lo), l'intégrale où figure/'. On peut, en appelant \^ une quantité très grande, indépendante de a et que, finalement, l'on fera croître sans limite, l'écrire (n) ;/ c"^' ^^—r-^ r/a / (s,n7.çV/[-/(;)]. » Efléctuons par parties l'intégration en ç et observons que /(;,) se. confond sensiblement avec /(^). qui est la constante donnée ?/„. L'ex- pre.ssion (i i) devient (..) 2M^ r ^ ^TTÂ^ sm(î,a;^a lff'.me-"''''''-^^^^^^^^P^^co..lrU'" de long, le Trias accompagné de brèches ophiliques, du Danien qui ne nous a paru nullement modifié. A l'ouest de Lasseube, les arènes granitoïdes, accom- pagnées de traînées de mica blanc, sont d'un diagnostic ddficile, à cause de leur profonde décomposition. On les suit sous la même forme vers l'est, à plus de 1 ooo"" du bourg. C'est seulement à 3'^'", sur la route de Gaii, que l'on trouve dans une carrière quelques blocs de syénite massive. » A Ossun, le calcaire chamois à longues aiguilles de quartz est accom- pagné vers l'est d'arènes granitiques en place qui constituent avec évi- dence la prolongation de l'accident de Lasseube. » Au point de vue pétrographique, comme au point de vue tectonique, ce curieux accident est à rapprocher de celui de Pouzac, sur la rive droite de l'Adour. M. Garez y a délimité un granité ancien, des calcaires chamois et des cargneiiles triasiques ou liasiques, accompagnés d'ophites et de brèches ophitiques, enfin un culot de syénite éléolitique postérieure à tout son voisinage et probablement cénomanienne. » Prolongement vers les falaises de Biarritz. — Le grand accident que nous venons de jalonner sommairement entre Pouzac et Lasseube nous paraît pouvoir être rattaché, grâce aux contours dus à M. Seunes, au con- tact anormal qui ap])aiaît dans la falaise de (]aseville, entre Biarritz et Bidart. M. (iarez en a donnd récemment une coupe détaillée très exacte, mais aux indications de laquelle il est nécessaire d'ajouter les directions des horizontales et des plongements réels des couches, q^tii varient singu- lièrement dans la falaise. » Au nord du Trias, les pendages du Cénomajiien, puis des couches nummulitiques, se font à quelque distance du rivage vers le nord; au bord de la mer, ils tournent vers le nord-est, puis en allant vers Biarritz à l'est et même à l'est-sud-e^t. La direction .des couches, qui était ouest-sud-ouest dans rintérieur dos terres, tourne déplus de 1-20" de façon a devenir parallèle à la côte, c'est-à-dire nord-nord-est, après avoir passé par le nord-ouest et le nord. » En même temps que .se produit ce changement de direction, on voit dis])araitre les couches cénomaniennes, directement superposées au Trias sous la propriété île la reine de Serbie. Le contact anormal par ( «738 ) étirernent entre le Trias et les couches qui lui sonl superposées vient de la sorte longer le pied de la falaise, an débouché du ravin de Mouligna, amenant les calcaires [\ Nummulites perforata, redressés presque verticale- ment, qui forment la hase des couches numniulitiques visibles dans la falaise, en contact direct avec les calcaires à dipvre et aiguilles de quartz (Jurassique inférieur ou Trias). A partir de ce point, la direction des couches nummulitiques se redresse vers le nord, puis vers le nord-ouest; enfin les marnes bleues de la côte des Basques disparaissent sous les célèbres rochers de Biarritz suivant une direction sensiblement est-ouest. » Par contre, s'il est impossible de suivre vers l'ouest la prolongation du contact anormal par chevauchement du Trias sur les couches daniennes qui plongent sous lui, on peut du moins constater que le Danien et le Sénonien, situés au sud du Trias, ne participent en aucune façon à cette torsion de tout le flanc nord étiré du Trias. On \ oit, en elfet, dans la falaise de Bidart, les couches crétacées supérieures se poursuivre avec le pendage régulier vers le nord-nord-ouest qu'elles présentent à l'intérieur des terres, et même la direction de ces couches s'infléchit vers le sud-ouest, leur pen- dage devenant nettement nord-ouest. Il y a donc indépendance absolue, au point de vue tectonique, entre l'allure de la série de couches recouvrant au nord le Trias, avec étirernent, et celle qui lui sert de substiatum vers le sud. » Grâce aux indications de M. Mouly, ingénieur des salines de liriscous, nous avons pu suivre ces contacts anormaux dans l'intérieur des terres, jusqu'au lac JVIouriscot, où le Trias se inouire en contact avec le Danii'n, vers le sud et avec les marnes bleues nununiditiques du côté nord ( '). Plus à l'est raffleurement triasique s'élargit considérablement au voisinage de Bassussary et de ses salines (toujours bordé vers le sud-ouest par les cal- caires daniens) et sur l'autre rive de la Nive, à Villefranque. » En résumé, il semble résulter de nos observations qu'il s'agit moins de failles ou même d'anticlinaux à axe triasicpic cpie de véritables écailles poussées les unes sur les autres et à contours assez sinueux; comme dans beaucoup d'accidents de celte sorte, surtout lorsque les argiles gvpsifères et salifères du Trias se rencontrent à leur base, il y a étirement et même disparition de plusieurs couches intermédiaires de la nappe charriée elle-même. )) Quant au ^ens du chevauchement, le pendage régulier de toutes les (') D'après une Note récente de M. Bergeron, il y a peiU-èlre encore ici iiilercala- tion de quelques bancs cénonianiens étirés. ( '730 ) rouelles à peu près vers le nord clans la région de Riarrilz semble indupier une poussée vers le sud. Il en est de même à Lasseube, bien que le pendage vers le nord se ra|)proche davantage de la verticale. Il est intéressant de mettre cette hvjintbèse sur le sens de la poussée en parallèle avec le sens du déversement des plis vers le sud dans la région du cirque de Gavarnie, indiqué depuis 1886 par M. de Margerie et confirmé par les récentes études de M. Bresson ('), qui les rattache au Crétacé du pic de Ger et v signale un chevauchemeul important des terrains anciens vers le sud sur le Crétacé. » Nous ferons remarquer, en terminant, que la découverte de longues traînées de roches granitoïdes associées aux marnes irisées gvpsifères et salifères, aux brèches ophitiques et aux calcaires à couzéranite, confirme, s'il en était besoin, l'attribution de ces divers terrains à la base de la série secondaire. Elle fait ressortir aussi l'importance des mouvements qui ont pu ramener au jour ces roches anciennes en pleine série crétacée et num- mulilique, avec un tel étireracnt qu'il a amené la production de véritables lames granitiques de plus de 4'*™ de long sur quelques dizaines de mètres d'épaissetu' seulemenl. » NOMINATIONS. L'A(:ulémie procède, par la voie du scrutin, à la notniiuition d'un Mendire dans la Section d'Anatomie et Zoologie, poiu- remplir la pince laissée vacante par le décès de M. Milne-Edwards. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 58, M. Giard oblienl 3o suffrages M. Délace <> i() M. Vaillant " 12 » M. (jiAiii), avant réuni la majorilc absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- (') Note de M. lîiessoii, jiaiiie en mai 1900 dans le liiilletin des Comptes rendus (les collaborateurs de la Carte géologique de la France, pour l'année 1899. C. R , Kjoo, 1" Semestre. (T. CX.XX, N» 26.) ^~*-> ( '7»'> ) rcspondant pour la Section de Mécanique, conforménienl au Dccrel o. » MESSIEinS LES SECIttTAlIlKS l'KHI'ÉTI KLS, » Par Lettre en date du 12 mai 1899, j'ai eu l'Iionneui' do purlur à la coniiai»suiicc de l'Académie des Sciences que l'Associalion f:éodési(|ue internationale, dans la con- férence générale tenue à Stutlgard au mois d'octobre 189S, avait émis un vœu tendant à l'exéculion, avec les moyens d'action et les piécisions de la Science actuelle, d'une nouvelle mesure de l'arc du méridien dit du Pérou, Ce vœu, d'aillcuis, reproduisait celui qu'avait déjà émis la môme A>sociation dans la conférence réunie à l'aris, lors de ri']\ position universelle de 1889. ils avaient été provoqués l'un cl l'autre |)ar l'ini- tiative des délégués des Etats-Unis, qui ne cachaient jias l'intention de leur Gouverne- ment de se charger de l'opération dans le cas où la France ne croir.iit jias devoir le- prendre l'a'uvre des Académiciens du xvill'' siècle. » Je n'ai pas à rappeler ici comment, dès 1889, "ion département, sur l'initiative de l'Académie des Sciences, s'occupa des mesures à prendre en vue d'une revision de l'arc du Pérou, ni quelles difficultés et quelles circonstances l'obligèrent finalement à ajourner la réalisation de ce projet. » Le vœu réitéré de l'Associalion géodésique internationale indi(]uail de façon sulli^aminent claire qu'il devenait urgent d'examiner de nou\eau la t|uestion. Lu vous ( I-t' ) ciiiiimiiiii((ii;iril lo< |)fopnsiiiniis i|iie la (loinmissioii jiéotlésiqiie française m'avail soii- nii-^es, jo Vdiis amionrals, |)ar ma Lettre piécilée, que j'avais (léciilt- de faire piocéiler à une reeonnaissance pivalahie ile l'arc de Quito, et qu'après entenle avec M. le Mi- nistie di: la Guerre, j'en avais confié l'exécution à deux géodésiens du Service géogra- pliiquo de l'armée. Je tenais, en efTet, avant tout, à déterminer aussi exactement que possiiilo dans qu«>lles conditions l'opération pourrait être entreprise. >> l'arlis aratoires aujourd'hui exécutés et des projets qui s'en dégagent. Je ne saurais oublier que l'oMivre (|u'il s'agit de réaliser est la continuation de celle (|u'nc('ouipliri'nt au siècle dernier les membres de l'ancienne Académie. Je ne saurais oublier da\iiriinge l'initiative prise en 1889 par l'Académie des Sciences. La présente ( lommuuicatiiui n'a donc pas simplement pour objet de vous ti-aiismettre des rensei- ^'uciui'nts au ^ujet il'une entreprise cpii ne peut manquer de vous intéresser, .le vou- .le sciai particulièrement reconnaissant à l'Académie des Sciences de voidoir bien examiner le programme scientifi(iue qui m'est proposé, de le discuter et de me faire part (les obsi-rvations qu'il lui auia su;;gérées. Je la prierais, entre autres, de me faire connaître sou sentiment sur la question de lamjjlitude de Parc à mesurer et de me dire si la mesure d'un arc de 4",5 lui paraîtrait répondre suffisamment aux besoins de la Science. » \gréc/., Messieurs les Secrétaires perpétuels, l'assurance de ma haute consii ( '7')^ ) Celle Lellie est rcnvtnée avec le R;ip|)ort qui l'iiccompagne à une Commission composée des Scellons de Céouiélrie, d'Aslroiiomie, de Géo- graphie et de Navigation, auxquelles M. le Président de l'Académie el M. le Secrélaire ijcrpélucl j)our les Secliuus des Sciences malhémaliques sont priés de s'adjoindre. M. DwELSiiAUVERS-DEnY, élu Correspondant pour la Section de Méca- nique, adresse ses rcmercîmculs à l'Académie. ]\I. D.-P. tBEiii.EUT, élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse ses reuiercinicnts à l'Académie. M. le Secréiairk piiRPÉiL'ii- signale. j)armi les j)ièces imprimées île la Correspondance : Le Tome ^ II des « Annales de l'Observatoire de Nice », publiées par ^1. l'errolin. (Présenté par M. Mascart.) ASTRONOMIE l'UYSIQL'E. — Sur les tdclics solaires ti propos de lu ^rumlc tar/w. observée le 17 juin à la grande Lunette de i()00. Xote de M. Moreux, présentée par M. Boinpiel de la C.rNc. « J'ai |)u étudier, à la grande l>unelle de kjuo, la laclie remarquable de la fin de juin, tache dont j'envoie le dessin à l'Académie. Elle faisait partie d'un groupe de 80000""'" et mesurait elle-même, avec les forma- tions annexes qui raccom|iagnaient, \\\\ diamètre de ^Gooo""". Sou novau, le 17 juin, était le siège de bouleversements se traduisant par des nuages moins sombres que le centre de la tache et un point lumineux très brillant montrant nettement la segmentation. )> Cette tache est un exemple frappant du mécanisme, encore peu étudié, de la segmentation des taches. D'après mes observations, entre- prises depuis une douzaine d'années, la segmentation est toujours expli- cable par un envahissement tie la photosphère. Les nuages lumineux, connus sous le nom de grains de riz, s'allongent comme attirés par la tache, forment la pénombre el bientôt se précipitent dans le novau. Cet envahissement peut seul expliquer le fait qu'on retrouve assez soinent : la rotation en s.;ns c.inlraire des parties d'une même tache. ( '74-^ ) ). Four cxpli(|iier Unis les pliciiomènes connus sur les taches, j'admets que CCS formulions ne sont ni «les volcans, ni des cyclones, mais des re- lions hypertliermiques, c'est-à-dire surchauffées. Toute augmentation de chaleur a la surface du Soleil, par le fait même qu'elle favorise les phéno- mènes de dissociation, supprirfte la radiation photosphcriquc et doit pro- duire une région sombre. Ce surcroit de chaleur, nécessaire à la formation des taches, trouve sa cause dans la condensation locale des matériaux de la couronne et de la c Inomosphère. De plus, il faut admettre qu'une tache est eu même temps le centre d-Line région de haute pression qui s oppose à ce que les gaz atteignent un niveau plus élevé où ils pourraient se com- biner cl donner lien au phén..mène de la radiation. Si le centre de pres- sion n'existait pas. nous aurions des facules à la place d'une tache. ,, On sait depuis longtemps que le spectre de la photosphère se retrouve identique avec lui-même dans la pénombre et le noyau des taches. La seule dillérence entre les nuages photosphericp,es et ceux qu, composent le noyau consiste donc en un changnuent de lenq.eralure. La couleur ( 1741 ) N.olelle (lu ii()\;m nnnoric une confirmiilion à telle nouvelle théorie hyprr- thermique des lâches. Si le noyau clait pins froid que la photosphère, sa couleur devrait se rapprocher de la partie rouge du spectre, tandis que c'est le contraire qui a lieu. » La disposition rayonnante de la pénombre prouve aussi l'existence d'un centre de pression dans le nojau de la tache. Cette disposition rayon- nante existe encore dans les nuages photosphériques aux abords de la pénombre, ainsi que le montre mon dessin. C'est la première fois que pareille constatation a été faite. L'observation dira jusqu'à quel pointcetle forme est i^énérale. » GKOMÉTRIE. — Courbes normales trignnales du plan. Note de M. F. Amodko. « J'ai l'honneur decommnniqucrà l'Académie des Sciences un nouveau théorème, que mes dernières recherches sur les courb^s algébriques, clas- sées d'après leur gonalile, m'ont permis d'ajouter aux théorèmes connus sur la représentation des courbes d'un genre donné, au moven tie courbes planes, qui ne soient pas les projections de courbes de même ordre, appar- tenant à un espace d'un plus grand nombre de dimensions, autrement dit au moven de courbes normales du plan. On sait que 1\I\L lirill et Niither ont démontré ( Mdtli. Ann.. t. ^'11) un théorème dont on déduit (cf. Picard, Traite d'Analyse, t. IL p- 4^^) q"<^ toute coiube du genre p, à modules généraux, admet comme représentation plane normale une courbe de l'ordre n = p — •rr -l- 2, où Ton doit faire /j = 3-, 3- -H i , 3- +- 2. D'un autre côté on a démontré que toutes les courbes hvperellipliques du genre/? ont pour représentation normale dans le plan les courbes de l'ordre /> -f- 2 avec un point^ — j)le. Les deux résultats n(; coïncident (pie poiu' les courbes des genres i et 2, ([ui sont les seules courbes hvperellij)li(pi('s à modules généraux. Lorsqu'on passe des courbes hyperellipliques aux courbes de gonalilés /\> 2, le premier des deux théorèmes cités ne peut donner que la représentation des courbes des genres 2 X' — 2et2X- — 3, puisque celles ci sont les seules courbes normales pour le plan, des courbes de gonalité A\>2. Le problème, croyons-nous, n'est pas facile, parce qu'il ne semble pas que la représentation normale des dernières courbes soit aussi uniforme que pour les courbes hyperelliptiqncs. Je suis cependant parvenu à faire un pas vers la résolution de ce problème en trouvant que les courbes trigonales. ( ':4ii ) c'csl-à-dirc ccllos (jiii [jcuvciit cire représentées au moyen tie surfaces de lliemannà trois feuillets, et qui ne sont ni hyperellipliques, ni rationnelles, peuvent être représentées clans le plan par des courbes normales de deux types, suivant que leur genre est ])airou impair. Mon théorème, dont la dé- monstration paraîtra prochainement dans les Annali di Malernalica, i)cut s'énoncer connne il suit : M Toute courbe trigonalc ( par conséquent de genre p "i^ peut être reprè- scMtcc au moyen d'une courbe normale du plan, de l'ordre - -i- 3 ou 1- 3. selo/i (/lie p est pair ou impair. La courbe normale doit avoir un point - — pic et un seul point double dans le premier cas, et ne doit avoir, dans l'autre cas, représente le radical sju' -h zuwcosi + w-, qui exprime la vitesse absolue. Lorsque ^i>) n'est pas nul, on satisfont aux équations (3), et de la manière la plus générale, en posant p = ni -h a, n el a étant deux constantes arbitraires, puis déterminant u et w par l'intégration du système ( ^ = ç(ç,) _ nà(v) + cotm(»'), (4) j dw ■ . s I — = — cosecjcj(t'), après s'être donné arbitrairement les valeurs initiales m„ et w„ et en prenant enfin . , s, >, Si maintenant •^{v) est identiquement nul, ? disparaît des formules et devient lui-même arbitraire; m et w sont encore donnés par le système (4); quant à T, il se réduit à rnu'. « Le mowement considéré existe donc, en tout cas, d'une infinité de ma- nières. Quand K*') n'est pas nul, U se produit seulement sur un cylindre ayant pour section droite une spirale logarithmique, arbitraire d'ailleurs et qui peut être réduite à une circonférence; quand ^{v) est nul, il est possible sur un cylindre à section quelconque. L'hélice est elle-même arbitraire sur le cylindre, et les vitesses initiales de translation et de glissement le sont aussi. „ La translation ne peut être uniforme que si u{^) est identiquement nul • i^ est alors une constante arbitraire. Comme on peut la prendre égale à zéro, on voit que, quand u{.)est nul, il existe toujours une figure de repos apparent qui est une hélice cylindro-conique quelconque. » On peut, du reste, obtenir d'autres mouvements du fil. Prenons, par exemple. .^^0. -(-) -'^ ^'^ ^^^) ^' ^^ ^°'™' «c.^ + p. + y. S. l'on pose A = R, les équations (i) sont vérifiées quand on y fait v = o, ?^ = acos(5 — >^ ) — pl^' ^=R' /;, = o, c = o, ^= j^sin — \ r — (), R, a et ). désignant des constantes arbitraires. Supposons =c po^silif et y C. K., .900, ." Semestre. (T. CXXX, N« 26.) ^^7 ■i. ( •?''»« ) négatif. Pour les valeurs de a telles que C° H- 2Ry ne soit jamais positif, ces formules définissent le mouvement suivant : le fil a constamment la forme d'une circonférence de rayon R ; il tourne uniformément autour d' une droite de son jdan, fixe dans V espace, avec la vitesse angulaire j^; la surface trajectoire est ainsi un tore qui, lorsque ^ est nul, se réduit à une sphère. » PHYSIQUE. — Sur deux groupes remarquables de lieux géométriques. Note de M. E. Matiiias, présentée par M. G. Lippmann. « l. Dans son beau travail expérimental sur l'acide carbonique ('), M. Amagat a considéré, dans le plan des ip, c), le lieu des points tel que, pour un poids total de liquide et de vapeur saturée égal à l'unité, le volume du liquide soit constamment égal à celui de la vapeur. D'après ce savant, ce lieu serait « rigoureusement une ligne droite presque perpendiculaire » à l'axe des abscisses ». On peut démontrer directement que ce lieu est une courJ>e constamment convexe r-ers l'axe des abscisses, qui est la seule des courbes définies par la constance des rapports du volume et de la vapeur cou- pant la courbe de saturation au point critique sous un an^le fini. » On a, en efFet, ^ = -l[A-a(H-T)pj;', T = .73-H^ a étant le coefficient angul;iiie du diamètre rectiligue, A et H étant respec- tivement la densité critique et la température critique absolue. On voit donc que -^ est toujours positif, et qu'à température suffisamment basse il tend vers zéro en même temps que —• A la t<'mpératiire critique on a d'i » On forme de même sans difficulté l'expression -^ , • et une discussion attentive montre que cette expression ne peut s'annuler et est toujours positive; le lieu considéré n'a donc pas de point d'inflexion, le coefficient angulaire de la tangente allant toujours en croissant avec la température (') E.-H. Amagat, Journal de Physique. ?>' série, t. 1, p. 288; 189a. ( '749 ) depuis zéro jusqu'à ( ^j'A • Comme, d'autre pari, l'abscisse du lieu V = u + u' dans laquelle u et u' soûl les volumes spécifiques du liquide et de la vapeur saturée à i", varie entre les \ du volume critique et le volume critique, il s'ensuit que, sur une très grande étendue, le lieu considéré est extrê- mement rapproché de sa tangente au point critique; on s'explique donc très bien conunent, entre o° et 3i", M. Amagat a, par conslruclion gra- phique, identifié ce lieu avec une droite presque perpendiculaire à l'axe des abscisses. » 2. Parmi les courbes de titie constant, c'est-à-dire telles que, pour un poids total du liquide et de la vapeur égal à l'unité, le poids de la vapeur soit constant, il en est une, et une seule, qui rencontre la courbe de satu- ration sous un angle fini; c'est celle qui corres|)ond à dos poids égaux du liquide et de la vapeur ('). Il est remarquable qu'elle aussi ait pour coefficient angulaire de la tangente au point criti(jue 7. \dtj, » Les lieux précédents, dont les abscisses sont respectivement 5 lin' , u -\- II' v= ; et i> = > sont tangents au point critique à im troisième lieu dont l'abscisse v" sati;- tait aux relations v"'- = W ^n uu' . » Uu déduit de là une conslruclion géométricpie très simple des lieux d'abscisses ç- et v" connaissant la courbe de saturation et le lieu d'abscisse c' (pu n'est autre que le diamètre conjugué des cordes horizontales. » :{. On |)('ut tracer dans le plan de la courbe des densités des ligues qui ont la plus étroite analogie avec les lieux d'abscisses v, v' et v" . » En ellet, la courbe des densités est l'analogue de la courbe de satu- ration; d'autre part le diamètre rectiligne y — — : — (') P.AViîAr, Jotirn. de Phys., S" série, t. I, p. 461 ; 1892. ( i75o ) est le lieu des poiiils tels que l'ordonnée esl la densilé moyenne d'un mélange de liquide et de vapeur lorsque ceux-ci ont leurs volumes égaux. » Quant au lieu son ordonnée donne, pour cliaque valeur de l, la densité moyenne d'un mélange de licpiide et de va[)eur tel que les poids du liquide et île la vapeur sont égaux. » Or les lieux d'ordonnées v et ; sont tels que l'on ait en désignant p;ir .r l'ordonnée d'un nouveau lieu géométrique qui a, avec les précédents, les mêmes relations que les lieux d'abscisses v, v' et v" du plan des {p, v) et qui, de même que le lieu d'ordonnée z, est tangent au diamètre rectilignc à la température critique. » PHYSIQUi:. — Sur la (lisconlinuité de l'émission cathodique ('). Note de M. 1*. Vii.i.ard, présentée |)ar M. J. Violle. « T/émissiou catlioditpie d'un tube de (Irookes est un phonomi-ne dis- continu, aussi bien (Imiis le cas où l'on se sert d'une machine statique qu'avec la bobine de RnlnukorlT ordinaire ou un transformateur. )) I. Cas des courants alternatifs. — l.e tube de Crookes est mis en acti- vité par le courant secondaire d'une bobine d'induction dont le primaire est parcouru par un courant alternatif. L'anode est |)lacée dans uu tube lalcral élroit, ce qui arrête l'une des alternances. Le faisceau cathodique Iravcrse un (iia|)hragme à ouverture étroite et donne sur la paroi de l'am- l)oule une lâche fluorescente très nette et de petites dimensions (de 1"'° à 4"""). » Un champ tournant, |)roduit au moven d'une dérivation du courant primaire (42 périodes), dévie le faisceau et tend à faire |)arcourir à la tache fluorescente un arc de circonférence correspondant à la fraction de (') La majeure partie de ce Irnvail a été faite, il y a eiiviron un an, au Laboratoire de Physique de la Faculté de Médecine. Je suis heureux de remercier ici XL Hrooa de sa très cordiale hospitalité. ( i75i ) période pendant laquelle le tube fonctionne. Si l'émission cathodique était continue, la périodicité du phénomène, jointe à la persistance" des impres- sions, ferait voir l'arc de circonférence en question comme un ruban lumineux continu et fixe. On observe au contraire une série de taches lumineuses distinctes, en nombre variable avec l'état du tube, paraissant quelquefois fixes pondant plusieurs secondes, et distribuées circulaire- mcnl. L'émission cathodique est donc discontinue; elle se compose d'une série d'émissions partielles également déviées, c'est-à-dire à potentiel con- stant; ces décharges successives sont d'autant plus nombreuses, et occupent par suite une fraction d'autant plus grande de la demi-période utile, que le tube est moins résistant. » Chaque tache lumineuse correspondant à une décharge partielle est allongée dans le sens de la rotation du champ : elle présente des appen- dices indiquant qu'au début et à la fin de l'émission les rayons sont plus déviés qu'au milieu. Ceux du début sont les moins intenses. » La courbe figurative du |)olentiel de décharge pour une demi-période présentirait donc un palier correspondant à l'ensemble des émissions, avec une légère surélévation pour cluupie groupe de rayons. » II. Cas d'une bobine à inlerrupleur . — Le tube est disposé comme pré- cédemment; les interruptions du courant primaire (source continue) de la bobine sont produites [)ar un diapason dont la période soit un sous-mul- tiple de celle du chain[) tournant. Les taches lumineuses produites par les déi barges paraissent ainsi immobiles. La forme de chacune de ces taches est la même que précédemment. » Dans ces expériences le champ n'était pas assez intense pour dissocier cluKpie décharge partielle. Mais les travaux de ^L lîirkeland nous ap- prennent que celte dissociation donnerait un spectie cathodique discon- tinu. Faîs rayons inégalement déviables étant émis successivement d'après ce (pi'on vient de voir, il résulte de là que chaque décharge partielle est elle-même formée de plusieurs décharges distinctes, de durée inappré- ciable, dont chacune correspond à une chute de potentiel particulière. » III. Cas (le la machine statique. — Avec une machine stalicpie, munie ou non d'un condensateur, la décomposition du courant se produit comme avec l'alternatif, à cela prés que les taches lumineuses sont régu- lièrenu'ut distribuées sur toute une circonférence. Le résultat est le même si le tube est relié seulement à un condensateur chargé (' ). La fréquence (') Ce modo assez singulier d'excitation dn tube m'a été indiqué par M. H. Buisson. ( 1752 ) des décharges dépend de l'état du tube et surtout de la surface de l'anode. » L'absence de périodicité rend difficile l'analyse de chaque décharge, mais un autre phénoraène se manifeste, qui n'est pas sans intérêt. La machine munie d'un condensateur étant eu activité, si l'on vient à l'arrêter, l'émission cathodique cesse au bout de quelques instants, mais le conden- sateur reste chargé. Si l'on accélère au contraire la rotation des plateaux, il arrive un moment où le condensateur se décharge brusquement dans le tube, avec un bruit sec. L'émission qui se produit alors donne des rayons plus déviables, c'est-à-dire moins énergiques <|u'auparavant, et même si la capacité du condensateur est grande (looo L.Cl.G.S. par exemple), toute fluorescence de l'ampoule disparaît et le gaz résiduel s'illumine en masse. » L'émission cathodique régulière, à potentiel constant, apparaît ainsi comme analogue à l'aigrette qui se produit à l'air libre entre les boules trop écartées d'un excitateur. La dé|)erditiou qui en résulte empêche que le potentiel explosif ne soit atteint, mais ne décharge pas un condensateur relié à la machine. Le second mode de décharge est au contraire compa- rable à l'étincelle disruptive. » PHYSIQUE. — Sur la permcabililé de la silice fondue pour l' hydrogène ('). Note de M. P. Yillard, présentée par Î\L J. \ iolle. « La silice fondue, cliaulïée au rouge, est perméable à l'hydrogène comme le platine, mais à un moindre degré. Pour observer le phénomène on cliaufle vers looo", dans la flamme d'un bec Bunsen, un tube eu silice relié à un petit manomètre et dans lequel on a fait le vide. Au bout d'une demi-heure, la pression intérieure atteint plusieurs millimètres. Au bout d'une journée, elle s'élève à plusieurs centimètres. On peut faire ressorlir le gaz introduit en chauffant à nouveau le tube, après l'avoir entouré d'un manchon de jdatine dans letjuel l'air circule librement. Il est facile de vérifier que le gaz dont il s'agit est de l'hydrogène sensiblement pur; il suffit d'adjoindre à l'appareil précédent un petit tube de platine. Le gaz qui s'est introduit en ehauiïant la silice dans la flamme peut être extrait par le tube de platine chauffé au rouge à l'abri des gaz de la flamme, et le manomètre revient au zéro (- j. (') Travail fait au Laboratoire de Cliimie de l'École Normale supérieure. (') M. P. Chappuis a bien' voulu me coinmuiiiquer de très inléressaiiles observa- ( '753 ) » Cette perméabilité Jiugmente beaucoup si l'on atteint la température (le ramollissement fie la silice; elle explique pourquoi une ampoule en silice fondue, soufflée au bout d'un tube de même matière, émet un son musical assez fort quand on la chauffe à i5oo°. Le même effet ne s'obtient avec le verre qu'à la coiulilion d'y introduire une goutte d'eau ( '). Dans le cas de la silice, l'eau résulte de la combustion de l'hydrogène qui traverse les parois. Si l'on chauffe tout l'appareil, on empêche la condensation rvthmée de cette eau et l'ampoule devient silencieuse. » PHYSIQUE. - Sur la résistance de la silice fondue aux variations brusques de température (-). Note de M. DuFoun. présentée par M. J. YioUe. « Dans sa dernière Note, M. H. Le Chatelier annonce que la silice fondue doit pouvoir résister sans rupture à des changements très brusques de température, comme conséquence de sa faible dilatation. » J'avais constaté cette résistance, sans en connaître la raison. On peut chauiTer un tube en quartz fondu, aussi mal fait qu'il soit, à une tempéra- ture aussi élevée qu'on le veut, et le plonger aussitôt dans de l'eau froide, sans qu'il présente trace de rupture. » Il est d'ailleurs très heureux que la silice fondue possède celte pro- priété, sans quoi je n'aurais jamais pu arriver à faire des tubes de cette matière. » Voici le mode de fabrication que j'emploie : le quartz est étonné, puis on le fond en baguettes de i'"'" de diamètre environ.* C'est là l'opération la plus pénible. )) Pour faire un tube, on enroule ces baguettes en hélice dont les spires sont collées les unes aux autres; puis on fond le tout. Le tube est fait à la fa<;on d'un canon de fusil. » On peut alors très commodément lui donner la forme que l'on veut, le souffler, boucher les trous qui peuvent y rester, le souder, etc. Grâce à la résistance aux brusques variations de température qu'offre la silice fondue, nu objet se fera en plusieurs temps. lions, l'indi'ogènt'. le conduisant également à admettre que la silice chauffée est perméable à (') Expérience de de La Rive (1802). (5) Travail fait au Laboratoire de Physique de l'École Normale. ( '754 ) M Réchaufïe en atmosphère oxydante, il conserve sa transparence. En atmosphère réductrice, il éprouve une dévitrification, facile d'ailleurs à faire disparaître. » ÉLECTRICITÉ. — Sur le télêgraphone. Note de M. Valdemar Poulsex, présentée par M. Mascart. « Le nouvel appareil, appelé le télêgraphone, permet d'enregistrer à distance et de reproduire la parole et, en général, les sons quelconques, par des procédés purement électriques. C'est une application du phéno- mène connu sous le nom de magnétisme rémanent. » Pour enregistrer la parole, on dispose un petit électro-aimant dans le circuit primaire ou secondaire d'un poste téléphonique. Entre les pôles de cet électro-aimant on déplace, par un dispositif mécanique quelconque, d'un mouvement uniforme et continu, un fd ou un ruban d'acier. Le champ magnétique dans lequel se meut ce ruban ou fil d'acier varie à chaque instant en fonction du courant ondulatoire engendré par la parole, et il en résulte que le fil ou ruban d'acier reçoit, aux différents points de sa longueur, une succession d'aimantations transversales dont le sens et la grandeur sont également fonction de ce courant. En résumé, on a ainsi enregistré les variations d'aimantation produites par le courant ondula- toire dans le noyau de l'électro-aimant, c'est-à-dire que l'on a fixé, en quelque sorte, la courbe magnétique de la parole elle-même. » Ce dispositif étant évidemment réversible, il suffira, pour reproduire la parole, de placer un télé|)honeen série avec l'électro-aimant qui a servi à l'enregistrement et de faire passer, entre les pôles de cet électro-aimant, le fil ou ruban d'acier sur lequel on a produit des empreintes magné- tiques. Les phénomènes se succèdent alors dans l'ordre inverse. Les courants ondulatoires induits par les variations d'aimantation tlu noyau de l'électro-aimant au passage de la bande d'acier ont pour effet de re- produire la parole dans le récepteur téléphonique. » Pour effacer l'enregistrement, il suffit de faire passer un courant continu dans les spires de l'électro-aimant, qui sert alternativement d'en- registreur et de récepteur : la bande est alors prête à recevoir une nouvelle empreinte. » Il n'entre pas dans le caractère de cette Note de considérer les appli- cations diverses auxquelles ce principe est susceptible de se prêter. Nous ê ( 1755 ) nous bornerons à signaler une expérience fort curieuse réalisée par M. Pedersen : c'est l'enregistrement de deux conversations sur un même fil d'acier et leur tri. )) Le principe île cette expérience consiste à employer, comme organes d'enregistrement ou de réception, des groupes de plusieurs électro-aimants dont les enroulements sont combinés de telle façon que chaque groupe soit insensible à l'enregistrement magnétique produit par l'autre. C'est le cas, par exemple, de deux groupes composés, le premier de deux électros reliés en série et le second de deux électros reliés en opposition. Dans ces conditions, on peut superposer les enregistrements produits par ces deux groupes et les démêler à volonté. La superposition des deux courbes magnétiques a, en elTet, [)Our conséquence de produire, en chaque pomt de la bande d'acier, une résultante magnétique; mais, comme une des deux composantes se trouve toujours neutralisée par l'un des organes récepteurs, on a le moyen de recueillir à volonté, suivant que l'on fait usage de tel ou de tel organe récepteur, la première ou la deuxième série des composantes, c'est-à-dire la première ou la deuxième conversation. » CHIMIU:. — Sur le développement et la propagation de l'onde explosive. Note de M. H. Le Chatelier. « Au cours de recherches sur la détonation de l'acétylène ( ' ) nous avons eu l'occasion de constater, M. Berthelot et moi, que la méthode photogra- phique se prêtait à l'étude de l'onde explosive. Sur le conseil de M. Ber- thelot, j'ai appliqué cette méthode à l'étude des particularités que peut présenter le développement et la propagation de cette onde. Mes expé- riences ont porto sur des mélanges d'acétylène avec l'oxygène et les com- posés oxygénés de l'azote et sur le mélange tonnant de l'oxyde de carbone avecroxygène. ,. Développement de l'onde explosive. - Les mélanges d'acetylene et d oxy- gène allum.'s avec une étincelle électrique prennent immédiatement des vitesses de propagation de la flamme très grandes de plusieurs centaines de mètres par seconde, et cette vitesse s'accélère rapidement jusqu'à dépasser un millier de mètres ; puis l'onde explosive caractérisée par une vitesse plus (') Ann. de Phys. et de Chim., t. XX, p. i5; mai 1900. G. II., ujou, .- >.cn.^^iri. U- CXXX, N' 26.J 22« ( 1756 ) grande encore et rigoureusement uniforme prend brusquement naissance. Le phénomène initial est tout difFérent de celui que l'on observe sivec les mélanges d'hvdrogène, de sulfure de carbone dans lesquels la vitesse initiale ne dépasse pas une trentaine de mètres. En remplaçant dans les mélanges d'acétylène l'oxygène par du protoxyde ou du bioxyde d'azote, l'allure générale n'est pas sensiblement modifiée. Dans le cas des mélanges d'oxyde de carbone et d'oxygène, l'inflammation par une étincelle donne des vitesses initiales très lentes, de quelques mètres par seconde seulement, trop lentes pour être enregistrées avec un dispositif expérimental dans lequel la plaque photographique se déplace à raison de 8°',5o par seconde. En allumant ce mélange avec une petite amorce de poudre chlo- ratée on obtient de suite des vitesses d'un millier de mètres par seconde, mais cependant l'onde ex|ilosive n'arrive pas encore à prendre naissance; la vitesse limite encore variable se maintient aux environs de i3oo'" par seconde. » Dans le cas des mélanges d'acétylène enfermés dans un tube de lo""" de diamètre et allumés avec une étincelle électrique, l'omle explosive a spontanément pris naissance après les parcours suivants de la flamme : lu Ul 2C^H=-i-û- I C'H»-+-2AzO 0,20 Cqp+O' o,o5 C'H»-)-6AzO o,5o C*Hî-+-60= o,i5 C'H'-i-aAz'-0 1,00 QfP-!-ioO- 0,80 CMi'-i-6Az'0 0,10 » Il n'y a, dans aucun cas, continuité entre la période variable et l'onde explosive. Celle-ci prend naissance à une certaine distance en avant de la flamme à vitesse variable, à o'",o5 dans le mélange C-H^-f- O*. Ce fait est accusé par un ressaut de la courbe phologi aphicpie enregistrée; le prolon- gement de la droite correspondant a l'onde vient couper la ligne courbe correspondant à la vitesse variable un peu avant son exlrcmilé. Dans cette période variable, la flamme est précédée d'une onde comprimée qui marche devant elle avec une vitesse égale, comme le font à la surface de l'écran les ondulations qui précèdent la proue d'un navire. Une fois l'onde explosive développée, les deux phénomènes se superposent, c'est-à-dire que le front de l'onde comprimée coïncide avec la tranche gazeuse en combustion, au lieu de la précéder. » Au point où l'onde explosive prend naissance, la masse gazeuse devient immédiatement obscure et perd toute action photogénique par suite du ( '757 ) refroidissement rapide consécutif de la délente; celte masse sombre se promène ensuite de droite et de gauche dans le tube sous l'influence des mouvements vibratoires. Sur le parcours ultérieur de l'onde explosive, le même refroidissement ne se produit pas parce que chaque tranche gazeuse, avant de brûler, a reçu de la tranche précédente une quantité d'énergie égale à celle qu'elle cède à la suivante. Il n'y a que la première tranche qui se trouve dans des conditions différentes. » Vitesse de l'onde explosive. — Les mêmes expériences ont permis de mesurer la vitesse de l'onde explosive sur un chemin parcouru de i mètre seulement. Voici à titre d'indications quelques-uns des résultats obtenus; ils n'ont pas la même précision que ceux de MM. Berthelot et Vieille ob- tenus avec des tubes d'un grand nombre de mètres de longueur. m ni CMi2^-2Az20 258o C^H^+ôAz^O 3400 aC'H^H-O- 2160 1 ,r)C'H^4-o= 25lO CMP4-0^ . 2920 C*-tP+30=.... . 2230 C'I1«-h40'.... . 2190 C'H^-f-eo'.... . 1960 OW-^ loO^.. . iS.w C-H*-(-2A7.0 285o C=H=-h6Az20 2800 CO -¥-0 1900 » Mélanges limites. — L'onde explosive ne peut pas se propager dans tou*; les mélanges combustibles, il est intéressant de voir ce qui se passe dans les mélanges à la limite de propagation. C'est le cas, parmi les mé- langes étudiés plus haut, des trois suivants : C'H'H- loO' CUI=-f-6AzO CO + 0. Pour les deux premiers l'onde explosive s'éteint de temps en temps au passage des coudes, par exemple, ou des parties étranglées, et est rem- placée par une propagation en vitesse variable notablement plus haute ; puis celle-ci s'accélère à nouveau et finit par régénérer l'onde explosive. » Dans le cas de l'oxyde de carbone et de l'oxygène, les phénomènes sont plus intéressants. L'onde explosive ne prend pas naissance spontané- ment, par conséquent, elle ne se régénère plus une fois éteinle. On peut la provoquer au moyen d'une amorce de fulminate de o^',o5; mais si la dose de fulminate est Iroj) forte, o^'^.^S, par exemple, on ne l'obtient plus. L'onde comprimée par c<'tte charge est trop ra|)ide et ne peut être suivie par l'onde explosive du 11 élangc gazeux qui reste en arrière et s'éteint. ( n^^ ) par suite de l'agitation de la masse gazeusp. Voici les résultats obtenus : Mode Nature de l'amorce. de propagation. Vitesse moyenne. sr " o, lo de poudre chloratée variable 1280 o,o5 de fulminate onde explosive 1900 0,75 de fulminate ondulatoire i^io » J'étudierai dans une prochaine Communication la propagation de différentes ondes condensées dans les gaz brûlés après rachèvement de la combustion. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'acidiK' des alrnols. \ote de M. dk Forcravi» . « J'ai déterminé récemment (') les coefficients d'influence suivants pour le carbone et l'hydrogène : C = + 3.oi. H = -2,H8. et par sin'te : CH = -f-o.T3. CH'r^ -2,75. (:H'=-5.63 en parlant des valeurs obtenues pour l'eau, le glycol et l'eau oxygénée. » La première idée qui vient à l'e.sprit est qu'en ajoutant, avec leurs signes, les coefficients précédents à la valeur -1-34.07 du OH. on devrait retrouver l'acidité que l'expérience indique pour les dilTéreiits alcools. » Cependant, en calculant ainsi, la série des alcools homologues mono- aloraiques normaux donnerait : CH^-OH -t- 34, 07 — 5, 63 = -)- 28, 4 CH'-CH^-OH -f- 28,44 -2,75 = -(-25,69 et généralement CH'— (CH»)" — 011 -1-28,44 — «X 2,75 de sorte que l'alcool en C" n'aurait plus aucune acidité. D'ailleurs les deux premiers nombres sont déjà certainement trop faibles, car j'ai trouvé + 32,5i et 4- 3 1,10 pour ces alcools pris à l'état liquide, et il n'est (') Comptes rendus, t. CXW, p. 1620. ( "759 ) pas possible d'admettre pour leurs chaleurs de fusion ni — 5,4i, ni même — 4 •«7» d'après les analogies. » Il faiil donc supposer que, du moins dans les chaînes ouvertes, l'in- fluence de chaque atome on radical diminue à mesure qu'il s'éloigne de OH, ce qui est tout à fait conforme aux idées admises. » Pour savoir dans quelle mesure elle diminue, considérons deux ordres de composés très différents, les acides malonique et succinique d'une pari, et le triméthylcarhinol de l'autre : (CH- \ COOH ] et succinique ( —CH- — COOH) ont donné -+- 5 1,935 et ■+- 5 1,200. » IjB différence devrait être -^^^ soit 1,375. Elle est seulement de 0,735, soit : 1,375 X 0,535. » Le Irimélhvlcarbinol fournit : (CH')' = C — OH -H 27,21 or ^C — OH donne à lui seul : -1- 84,07 -!- 3,oi = -i- 37,08. La diffé- rence devrait être de 3 X 5,63 pour les trois CH'. Elle est seulement de 9.87, soit 3x3,29- Or 3,29 = 5 , 63 x o,585 . Je prendrai la moyenne o,56 entre o,j35 et 0.585. et je proposerai la règle suivante : » Lorsquun groupement fonctionnel est lié, pour former une chaîne ouverte, n à des atomes ou radicaux, leur influence n'est plus que o, 56 de leur Influence normale, n étant leur rang dans la chaîne, compté à partir du groupement fonctionnel. » Appliquons cette règle aux alcools monoatomiques normaux : CH' CIP W- -CH-- -OH.. C\V- -CH^- 011.. CH»- -CH'- - CH' - -OH.. CH^- -CFP- -CH'- -OH.. CVV- -CH'- - CH^ 011.. ^4,07 3i ,82 2,75 — o,56 X 2,88 0,56 X 5,63 = +29,71 = -1-28,17 2 -H 3 1,32 — 0,56 X 2,75 — o,56 x 5,63 = h- 28, 02 '1 -+- 3r ,32 — 0,56 X 2,76 — o,56 X 5,63 0,56 X 2,75 = +27,93 3i, 32 — 0,56 X 2,75 — 0,56 X2,75 3 4 — o,56 X 2,75 — 0,06 X 5,63 = -1-27,89 et, comme j'ai trouvé, pour les trois premiers (liquides), les nombres +32,51, 4-3i,io et -(-3o,59, ces résultats conduiraient aux chaleurs de fu.sion suivantes : —2,80, —2,93, —2,57, très voisines de celles des acides gras correspondants et par conséquent très vraisemblables. ( i7 Sabatier et J.-B. Sexderens. « Ainsi que nous l'avons établi dans une Communication antérieure (Comptes rendus, t. CXXIV, p.i358; 1897), l'emploi du nickel récemment réduit permet de réaliser très facilement l'hydrogén.uion de Téthylène : la réaction a lieu dés la température ordinaire, et se maintient indéfiniment avec dégagement de chaleur. En présence d'un excès d'hydrogène, l'é- thylène disparaît entièrement et se transforme exclusivement en éthane. Il on est de même avec le métal chauffé ; mais si sa température dépasse 3oo°, l'action spéciale du nickel sur l'éthylène intervient de plus en plus : il y a dépôt d'une certaine quantité de charbon, et les gaz à côté d'éthane et d'hydrogène libre renferment une proportion croissante de méthane, ainsi qu'une dose appréciable de carbures forméniques supérieurs par- tiellement condensables à l'état liquide. » Plus récemment, nous avons montré que (comme le nickel) le fer, le cobalt, le cuivre réduits provoquent plus ou moins aisément, à tempéra- ture peu élevée, l'hvdrogénation de l'acétylène {Comptes rendus, !. CXXX, p. 1559 et 1628; 1899), et la discussion des résultats obtenus nous a conduits à penser que ces métaux pourraient, avec de^ facilités très iné- gales, réaliser la combinaison de l'hydrogène et de l'éthylène. L'expé- rience a confirmé nos prévisions. ( 1762 ") » Cobalt. — Sur du cobalt récemraenl réduit ('), on dirige un mélange bien réglé d'élhylène et d'hydrogène. Dès la température ordinaire, on observe une réaction im- médiate avec production d'étliane, dans la partie antérieure du tube : la température du métal s'y élève jusqu'à 50° à 60». Mais le phénomène ne se maintient pas, et l'échaulTement local se transporte peu à peu vers l'extrémité postérieure du tube, puis cesse tout à fait : c'est que le cobalt, légèrement carburé pur la réaction, est devenu moins actif et incapable de la poursuivre sans le secours d'un échaulTement extérieur. » Il suffit de chauffer le métal vers 100" à i5o" pour rétablir la combinaison, qui se poursuit très longtemps si l'on maintient la température. Il ne se condense pas de produits liquides, mais l'odeur des gaz qui se dégagent y indique la présence d'une certaine quantité de carbures forméniques supérieurs. Dans une expérience effectuée à 170", on avait : Vitesse de l'hydrogène . : > jiur minute. Vitesse de l'éthylène 67 » Somme des gaz qui arrivent 1 lO par minute. Vitesse du gaz qui sort 8 > •> » Ce gaz contient : Ethane ti I . 6 Hydrogène Ju , \ Ethylène 1,0 83,0 » On voit qu'il a disparu une certaine dose de carbone fixé sur le cobalt. Celte carburation du métal affaiblit peu à peu son activité et, à mesun- (|ue l'expérience se prolonge, la vitesse d'hydrogénation de l'éthylène diminue : pour un même régime du courant gazeux, la proportion d'élhylène qui demeure libre dans le mélange s'accroît peu à peu. » Si l'on cliaulle le cobalt au-dessus de 3oo°, on voit se déposer sur les parties froides du tube une petite quantité île carbures licjuides furméniques. A ce moment, le méthane existe dans les gaz à cùlé de l'éthane et de quantités ini|)orlitnles d'hvdro- gène et d'élhylène non combiné. » Fer. — Le fer, même réduit à températui-e basse au-dessous de 4oo", provoque beaucoup moins bien que le cobalt l'hydrogénation de l'éthylène. .\ucune combinaison ne se produit à froid : ce n'est qu'au-dessus de iSo" que l'union de ces deux gaz a lieu, d'autant plus lente que le métal est plus carburé. » Dans une expérience effectuée dans les conditions les plus favorables au voisinage de 200", on avait : . *^*' Vitesse de l'hydrogène 73 par minute. Vitesse de l'éthylène 44 » Somme des gaz qui arrivent sur le métal.. . . 119 par minute. Vitesse du gaz qui sort 100 » (') Le métal occupait dans ie tube une lon;;ueur de o'",35 à o", '|0. ( «763 ) I) La diminution de volume est peu importante ; le gaz dégagé contenait : Éthane i9'0 Hydrogène .... j5>9 Élhylène 26,1 100,0 » On voit que plus de la moitié de l'éthylène a échappé à l'hydrogénation, bien que l'hydrogène fût en excès et que la vitesse absolue du mélange fût moindre que dans l'expérience citée plus haut pour le cobalt. » Après quelque temps, l'activité du métal est devenue moindre: la formation d'éthane est de plus en plus restreinte. » Cunrc. — On a opéré avec du cuivre réduit très léger, capable de réaliser dès i3o" l'hydrogénation de l'acétylène. Ce métal froid n'exerce aucune action sur le mélanged'hydrogène et d'éthylène : il n'en a pas davantage à iSo". Ce n'est qu'à par- tir de 180» que la combinaison se manifeste. Au-dessous de 3oo», on n'observe aucune condensation de produits liquides, même en opérant avec un excès d'éthylène. Il se produit .le l'éthar.e, sans proportions appréciables de méthane, non plus que de car- bures forméniques ou ethyléniques supérieurs. 1) Dans une expérience efTectuée à 225°, on avait Vitesse de l'hydrogène 67- par minute. Vitesse de l'éthylène ^^ " Somme des gaz qui arrivent sur le cuivre i io« par minute. Vitesse du gaz qui sort 79 " M Le gaz dégagé contenait : Ethane 3i,6 llvdrogène 00, i Lthylène "'^ 79 'O „ Il n'y avait ni dépùt de charbon, ni réaction secondaire appréciable. „ Ces expériences montrent que, comme le nickel réduit, le cobalt le cuivre, le fer réduits sont capables de provoquer l'hydrogénation de 1 ethy- lène mais leur ad. vile est mouidre. Tandis que le «.cM réagit à froid et indcnuimeut. le cobalt n'agit à froid que pendant un temps très lunite : à chaud, son action est asse. rapide, mais diminue au tur et a mesure de la carburation du métal. 1 « o. >, Le cuivre agit mo.ns vile encore, et seulement au-dessus de ibo , mais il ne s'aUere pas et peut, dans ces conditions, servir très longtemps a effectuer la réaction. G. K., 1900, ." Semestre (T. CXXX, N'26.) ( «764 ) M \^ç, fer est. de tous le moins convenable : aii-rlessiis de i8o'\ il aj^it lentement et son activité, déjà médiocre au début, diminue peu à peu. » Celte altération lente dn cobalt et du fer par carburation dans le mé- lanije d'éthvlène et d'iivdrogène conduit à penser que ces métaux doivent réao^ir dans une certaine mesure sur l'étlivlène seul : nous aurons l'honneur de revenir sur ce sujet dans une prochaine Communication. » CniMIE ORGANIQUE. — S,ur des combinaisons cristallisées de l'acélvlcne avec lechlorure cuivreux et le chlprure de potassium . Note de M. Cii iv.vstki.ox. « Dans une précédente Comnuinication (^ ' ) j'ai indiqué comment une même liqueur peut former, suivant la vitesse du courant d'acélvlène, des cristaux jaune de chrome ou des cristaux incolores. » J'ai montré qu'il était facile d'efiectuer la transformation au sein de la liqueur mère des cristaux incolores en cristaux jaunes. » On atteint, aussi bien et plus vite, un résultat identique en opérant sur les cristaux incolores eux-mêmes, par conséquent hors de la liqueur mère : » 1° En lavant les cristaux incolores, successivement, avec de l'alcool à 85", a gS" et avec de l'étlier. » L'alcool du premier Invage, .igissanl sur la liqueur niiTe adlicrente aux cristaux, se teinte en rouge pourpre vif; celui des suivants et l'étlier restent incolores. » Mais au ronlacl (le l'i-llier les cristaux deviennent jaunes superficiellement; en renouvelant les surfaces par l'agitation on obtient un dépùt (loconncux jaune qui augmente, jusqu'à disparition complète des cristaux incolores. » L'éther a dissous de l'acélvlène et des traces de chlorure cuivreux. » 2° En lavant, à l'abri de l'air, les cristaux incolores avec la solution piiniilive, acide, de chlorure cuivreux dans le chlorure de potassium. Il Quel que soil le nombre des opérations, chaque fois, la liqueur, d'incolore, vire au jaune; en même temps le même volume des cristaux diminue et la totalité entre en solution. » Une solution saturée à la température de aa" abandonne, par refroidissement à iS", des cristaux jaunes. » Des cristaux jaunes se forment également si l'on agite la solution saturée avec un excès de cristaux incolores. » Les cristaux jaunes essorés, lavés à l'alcool et à l'éther, sont ensuite SSÀchÂe rlnnc un r>rMir>o>.f J'~-,A»..|3 J desséchés dans un courant d'acctvlène sec (') Comptes rendus, ii juin 1900. '1 C"7„. KCIV„. Cl total V„ 5o8'-,9 i5,û6 35,8 ÔO'' , 5 i5,6 35,1 ( i7ti5 ) ). Les crislaux incolores, essorés, lavés ou non à l'acide chlorhydrique dilué (,'„ environ), essuyés entre des feuilles de papier buvard, sont égale- ment sèches dans un courant d'acétvlène. » Les cristaux incolores correspondent, d'après les résultats des ana- lyses, à la formide Noiiiliif^. en vol. (>ulculés 45'4'"'' Trouvés 4489*^'' tandis que les cristaux jaunes seraient représentés par la formule CMI-[(Cu-'Cl=)-KCl]-, C- H= •/„ Nombres. envol. Cu "/„. KCI"/». Cl total "/,. Calrulc-s 23i7" 52, Se-- i5,4 36,8 Trouvés 2287" 52B'-,o i5,8 37,1 u Dans ces derniers, la proportion d'acétylène est donc la moitié de celle contenue dans les cristaux incolores. » (iolte relation ne peut cire établie par la dissociation sèche, parce que les crislaux incolores n'ont, jusqu'à une température voisine de leur point de fusion, résultats par un dosage d'argent à l'état métallique. i> Du poids de carbure d'argent, ou d'argent, on déduit le volume d'acétylène enlevé :iii\ cristaiiv incolores dont on connaît la teneur en acétylène. » On trouve, à quelques centimètres cubes près, qu'en se translormant en cristaux juuncs, les cristaux incolores ont perdu la moitié de leur acé- tylène. » Grâce à la très faible tension de dissociation à la température ordi- ( 17^6 ) naire des composés, incolores ou jaunes, on peut les dessécher dans une atmosphère d'acide carbonique sans constater de modification appréciable . » Les cristaux jaunes sont plus solubles que les autres dans l'acide chlorhydrique étendu. » Dans les deux cas, l'aclion de l'eau conduit au composé C-II-.Cu=(;|-.Cu^O. » L'ammoniaque fournit de l'acétylure de cuivre. » Nous sommes maintenant en mesure d'interpréter les faits observés, et cette interprétation léra l'oCjet d'une prochaine Communication. » CHIMIE ORGANIQUE. — Oxydation de l'anél/iol ft dis corps anaingues (iso- safrol, isoapiot. etc.) renfermant également une chaîne latérale propénylique . Note de M. J. Boucault. K En faisant agir l'iode et l'oxyde jaune de mercure en solution alcoo- lique sur l'anéthol, j'ai oxydé ce dernier et l'ai transformé en un aldéhyde C'H'-O" par fixation d'un atome (l'oxvgène. I) La même opération, faite avec les autres corps analogues à l'anéthol qui, comme lui, possèdent une chaîne latérale propénylique. m'a donné les mêmes résultats; d'où l'on peut déjà conclure ipie l'oxydation intéresse la chaîne latérale propénylique. » \a\ réaction a lieu suivant l'équation C"'!l' = 0 + IlgO 4-l-^HgP4-(;"'ir-()'. Elle est quantitative et peut servir de base à inie méthode de dosage com- mune à tous ces corps. J y reviendrai plus lard. » Pour le moment, je m'occuperai seulement des j)r<)duits de la réac- tion. » Aldéhyde (^^"W^O^. — On dissout io«' d'iinctliul dans 5o" d'alcool à 95° dans lequel on a préalablemenl délayé i5i!' de HgO. On ajoule «le l'iode peu à peu, is' à as' à la fois, en agilanl conslamnienl. On attend, avant de faire une nouvelle addition, que l'iode précédemment ajouté ait été absorbé. Cette absorption e^l très rapide, et le HgO se convertit au fur et à mesure en llgP. En même temps la liqueur s'échauffe notablement; on refroidit, s'il est nécessaire, sous un courant d'eau. On arrête l'addi- tion diode lorsqu'il cesse d'être absorbé. Ce résultat est atteint, avec des produits purs, lorsqu'on a ajouté 176', 20 d'iode pour lo»' d'anéthol. » On laisse alors refroidir complètement, puis on sépareà la trompe le Hfrl' déposé. ( 1767 ) On le la\.- a\ec un peu d'alcool à gS» (ic^' environ). Puis on précipite la liqueur alcoo- li([ue par environ aoo" d'eau contenant un peu de Kl pour maintenir en dissolution le llgP que l'alcool a retenu. S'il y a un petit excès d'iode, on l'élimine par SO^ » L'aldéhyde se sépare en un liquide incolore qu'on recueille par décantation. Pour le purifier, on le mélange avec un excès de solution de bisulfite de soude (à 3os-' en- viron de SO* pour loo"). Le tout se prend en masse. On fait dissoudre dans 200° d'eau chaude et l'on filtre. L'aldéhyde-bisulfite de soude cristallise par refroidissement. » On régénère enfin l'aldéhyde par addition de carbonate de soude à la solution chaude de sa combinaison bisulfitique. .) Cet aldéhyde est un liquide incolore, inodore, très réfringent. Il est facilement entraîné par la vapeur d'eau et ses vapeurs sont très piquantes. Il bout à 2Ô2'>-2b^'' (non corrigé) et peut être distillé à la pression ordinaire sans altération. » Presque insoluble dans l'eau, peu soluble dans l'éther de pétrole, il est soluble dans l'alcool et surtout dans l'élher et le chloroforme. Il L'analyse de cet aldéhyde conduit à la formule CoH^O-, que l'on peut écrire CIPO — Cil'— Cil'— CIIO, puisque l'oxydation porte sur la chaîne latérale propé- ri\ lique. >• Par oxydation au moyen de l'oxyde d'argent alcalin, ou obtient l'acide correspon- dant C'-lI'îO' ou CH'O - C'H'- C=H'— CO»H. » Acide CH'^O'. — L'oxydation de l'aldéhyde se fait en employant les quantités théoriques réglées par l'équation C'«H'îO»-T- .\g=0 -r- \aOIlr= C'»H"NaO'-4- Ag»-i- H»0. 1) On délaie a3«',ao de Ag'O dans 200'^'^ d'eau; on ajoute lôs"", 4» d'aldéhyde, puis, très lentement, la solution de soude (4^' NaOII dans loo"^"^ d'eau). On se règle, pour faire les additions successives de soude, sur l'échaulTeraent produit par la réaction : il importe qu'il soit le plus faible possible, l'ne réaction trop vive entraîne la résinifica- lion d'une grande partie et quelquefois de la totalité de l'aldéhyde. » L'opération terminée, on filtre et l'on précipite par l'acide chlorliydrique dilué. L'acide se sépare sous forme d'une huile incolore qui ne tarde pas à cristalliser. On le purifie par cristallisation dans l'eau bouillante. » Il fond à 57°. Il est très peu soluble dans l'eau froide, un peu soluble dans l'eau chaude, très soluble dans l'alcool et l'éther. Il Ses sels alcalins et alcalino-lerreux sont très solubles dans l'eau. B L'analyse de cet acide et de ses sels conduit à la formule C"'H'20^ Par oxyda- lion il fournit l'acide anisique CIPO — C'IP — CO'-H, ce qui indique qu'il contient le radic.il ( IPO — C'IP, et permet d'écrire sa formule CH'O - C«1P- CMP- COMI. » Cet acide se trouve ainsi être isomère de deux acides connus qui, comme lui, ont la formule CHH) — CIP — CMP — CO'H, avec les chaînes latérales en situation para. La théorie ne prévoyant en tout que deux isomères, il y a là un cas curieux à étudier. » J'ajoute, en terminant, que les aldéhydes obtenus, par le procédé { i7*>* ) décrit plus haut, avec l'isosafrol, l'isométhyleugénol et l'isoapiol, ont les propriétés générales de l'aldéhyde préparé avec l'anéthol. Ils fournissent aussi par oxydation avec Ag-0 des acides correspondants (|iii sont cristal- lisés. L'acide. C"'H"'0\de l'isosalrol, fond à 80"; lacide. C:"H'H)*, de l'isométhyleugéiiol, fond à 60°; l'acide, C'-H'*0\ de l'isoapiol, fond 397°. i )7 • i » Leur étude sera faite ultérieurement. ■> H CHIMIE ORGANlQUlî. — Siifun nouveau dérivé de la benzophénone. Note de MM. (Cciisner de Co.nixck et Dkrhiex (')• « Nous avons étudié l'action |jlii''iiol : P /AzO=(.) ' \0Na(2) /AzO»(i) r/ir_Azo»(a) \0Na(4) Triiulro|.lir..ol ^j|j,,.'(.VzU-)' (l). (2), (-'i ) (At'iili' |iiii'i((iii'') : \0Na(6) /K1.O'- C'»ll~AzOî \0\a (a) Jiiiiiii- ili' MiiiliiH Jaune de naplitol S : Xtononitrorésorcine : IlevanitrodiphéiiN hiiiiiiie ( Aiiranlia) : /SO'Na \A7.0'2 \0II(.() /On(,) c«ip-ori(3) \Az02 /C«H'(AzOn' xCniHAzO-^)' » L'équation de la réaction avec l'un quelconque d'entre eux, le jaune de Martius par exemple, peut être représentée par la suivante : .Cil' CW C'"ll -AzO'-hCI.C- ONa AzIP ^ -C'IP - \/.IP = NaCI 4- C'»H^{ ^{kz(r-y- .-,/" \ ^C'IP-AzIP \ OC / \ A " \AzH^ ■ -c«n»-Azip \CMI'-AzIP » J'ai roidiiiHi que les dérivés nitrés ne renfermant que des groupes A/.O' ou 011. l que soit leur nombre respectif, se combinent toujours avec la fudisine en proportions èqiiimoli'culaires. » l.c jaune naplitol S, qui renferme en outre un groupe sulfonique, se coM)l)iii(' à 2 nioli'cidos de fuchsine. » i;iicxanitro(liphén\ lamine, où il y a six groupes NO" mais atténués par lu présence du groupe AzH, se combine avec i molécule de fuchsine. » J'ai déterminé, comme contrôle, la composition centésimale de la comhinaisiin du jaune Mnrlius el de la fuchsine. c. H. Az. C.omposilion liouvée ••• 66-95 4>83 i3,i5 Composilion calculée pour 1 molécule de fuchsine ol I niolécuie de jaune Mailiu* 67,29 C. R , 1900, 1" Semestre. (T. CXXX, N° 26.) 4,67 )3,o8 23o ( '772 ) » Matières colorantes qainones oximes. - J'ai choisi rnmmc lype In diqui- none dioxime ou rhlonne : VAzOFI ^AzOlI M Sa combinaison avec la fuchsine renferme nne seule molécnle rie celte dernière pour une de chlorine. » Matières colorantes oxyccloni(]itPS. — Vawv Wjaunc d'alizarinr K : C^W - CO - (:«H='(OH)' r.2.3. la combinaison se fait avec nne seule molécule de fuchsine, malgré la présence de trois oxhydriles. )) P/italèïnes. — Les phtaléïnes que j'ai combinées à la fuchsine sont : Vitranine, Vèosine el Yèrythrosine. » Toutes ces combinaisons renferment i molécules de liiclisine pour I de phlaléine; l'oxhydrile et le carboxvie semblent donc participer tous deux à la salrfication. J'ai contrôlé ces résull.its par la ilélernunalion de |;i composition de ces combinaisons : Substances <'.tiiii|iii«iiiiiii lalciili^ roinhinccs piMir • iiinli'ciilrs \i. >". Iti iMvllirosine. . . 5o,3jC 3,3.">II \i,(\\\/ l". •! "i>i.o-r î i.|ll '. > • \/. .)."i,>. | » Dérives de l'aride rosolir/itc. — J^cs colorants de i clU* (lasse, ipii ont été combines à la fticlisinc, sont les suivants : Acide pararosolifjne : 011 < ' ir'--lHli\ ^iolel au cliroine : OU — C ^ ( Cil' ^'y' \\ lileu au cImoiiii' : < » I - < , ' , . ' (;i"ii' I )ll Lcm-s combinaisons avaient les compositions suivantes : I mnléruie d'acide iiaiaiosoli(|iie pour 1 molérulc de fuchsine, J 1' de violel au chrome poui- 3 j' n I >) de bleu au rlirnine pour 1 » » ( nl'à ) .. Maliens cuivrantes uxyquinoniques. - Dans celle clasbe, j'ai éliulié les combinaisons des couleurs suivantes : \()1I /Pfiv ./SO^ NU- Kouge d'alizariue S : C«ll'( ^q^C«H-OII, Amidouliza.in. : CH\'(^'^\:h\-OVI , \OII CO/ ^^jj IMeu d'alizaiine : C^I-^f JJJ >CqP(Oil)^'/^" "^ V". •\co/^»"^(o^»)^ CII = Az mo- J)ans lous les cas, i molécule de couleur oxyquinoniquc s'unit aune seule lerule (le fuchsine, c-. et i iiiolcculc fuchsine. Si)ouriuu... 4,93 V^... 7,01 S... 5,l.\ Az... 6,76 ZOOI,0(;ii:. — Sur le rein du F.cpadogasler Goïianii ('). Noie lie .M. FhCdkkic Giitei-, présentée par ]M. de Lacaze-Diilliiers. M Dans le Lcjjadogasler GoUanii mi\\e, les reins sont soudés postérieu- rement sur les ' environ de leur longueur. Le bord externe de chacun d'eux présente, dans sa région uiovcnne, une série de lobes saillants, ar- rondis, tics lobes, au nombre de neuf à onze paires {cp^, cp.j,Jig. j), affec- tent une disposition métamérique qui, postérieurement, peut se trouver plus ou moins masquée par la coalescence ou l'atrophie de quelques-uns d'entre eux. La paire postérieure est souvent incomplète d'un cùlé ou de l'aulre; le même fait se présente aussi, mais plus rarement, pour la paire antérieure (|ui se trouve généralement située au niveau du corps de la qua- trième vertèbre. (') Travail l'ait à la l'acuité des Sciences de Rennes avec des matériaux envoyés par le I^aboratuire de HoscolV. ' 177'» ) En avant de sa région lobée, chaque rein se proloni;e en une jjarLie ter- minale plus étroite dont l'extrémité an Icrieure, légèrement renflée, con- cave en dedans et convexe en dehors, est atténuée en pointe antérieure- ment A i""" ou 2""" en arrière de cette extrémité rénale antérieure et sur son bord interne se trouve un appendice presque toujours plus long et 1 U' Jteiiis (l'un Le|ia(lo^.i»lcr GuQaoii niiilv. ms /mi lu Jint- itnliiilc. a, aoitc ; ac, ailiTC cœlia(|ue; aie, ailOrc sous-clavii-rc gauclie; cp,, cp,, lobes niclamcriqucs consti- tués par des canaux pelotonnes ; csd, cxlréiiiilé céphaliquc du canal du proncpliros droit : csg, c\lrc- mité cépUalique du canal du proncpliros gauche ; pn, gloaiiirule de Malpiglii du proocpbros gauclie ; i7>, région postérieure drf reins tronquée trans^rr>aleiiienl; (, trait transversal liiiiitaiil la région représentée dans la Jig. 1 ; l'i, veiins lirancliialcs. 6 .'. diamètres. plus épais à gauche qu'à droite qui se termine par un > ulumineux cor|)tis- ciile de Malpiglii (/ïg. 1). » Ce corpuscule est celui du proncphros qui persiste ici jusque chez l'adulte. » Cette affirmation appelle une démonstration qui nous est fournie par ( '775 ) l'élude allentive de la disposition anatomique des uretères représentant, on le sait, les deux canaux segmentaires de l'embryon. Ces deux canaux. c^tf pa Exlixiiiilc ) Le ras s fines suivant //'{ t «»o). » La roche qui nous occupe est massive, «lép«iurvue «le rubannement, extrêmement dense. A l'a'il nu, on v distingue comme élément dominant (en apparence) des fibres souvent rayonnées de grimérile d'un vert oli- vâtre, à éclat très vif, avec en outre «les grains «le grenat rouge et de la magnétite. Il existe çà et là un nunéral noir, à écht vitreux, un peu gras, possédant des clivages interrom|)us : c'est «le h/aya/ile. L'élude microsco- pique montre que celte substance, qui avait passé inaperçue jusqu'à présent, joue dans la roche un r«ile capital. ( '779 ) » La stniclnre de la roche est holorrisfalline; le grenat en rliomboilo- ilrcaèdrps cl la magnclite en octaèdres sont les seuls minéraux qui soient parfois aufomorphes. Il existe en abondance de l'apatite; elle est souvent inrlnsn dans le grenat, mais forme le plus ordinairement des agrégats Il on grenus disséminés dans la roche. Le grenat se transforme par places en un minéral vert foncé à aspect de chlorite, très pléochroïque et en même temps très biréfringent (bi-serlricc négative avec axes très rapprochés) (pii parait très analogue à la stilpnomèlane. » La magnétite a cristallisé pendant toute la durée de la formation de la roche; elle est englobée par tous les éléments et les moule tous; elle est imprégnée de sulfures de fer qui échappent souvent à l'examen ma- (■iosco|)i(p)e, mais qui sont très visibles dans les plaques minces; une partie de ceux-ci sont constitués par de la pyrrhotile, attaquée par l'acide chlorhvdrique. » La griïnérite se présente en fibres très maclées, incolores ou à peine teintées en jaunâtre dans les lames minces; elle montre autour d'inclu- sions de zircon des auréoles remarquablement pléochroïques (noir opaque suivant N„, jaune on vert suivant N^ et Np). » Tnus les minéraux précédents sont enveloppés par la fayalile, qui est groupée |)arfois avec la griinérite comme le pyroxène et le feldspath dans la strurinre ophitique. La proportion de ce minéral peut atteindre près de la moitié de la masse totale dans certains échantillons. La favalite j)os- sèdo trois clivages rectangidaires interrompus par rap|)ort auxquels a lieu rexlincti la favalite : elle fait facilement gelée. Les seules bases trouvées dans la solution sont le proloxyde defer et la chaux, cette dernière existe en quantité très notable. » Cette favalite, dont l'étude chimique sera complétée ultérieurement, constitue donc dans le groupe des péridols le t\pe ferreux et calcique qui C. H., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, ^ 26.) ^il ( ( 1780 ) a été trouvé par Vogt dans des scories de hauts fourneaux, mais n'a pas clé jusqu'à présent rencontré dans la nature. Le minéral qui s'en rapproche le plus est le péridot de Yeulysite, dont il va être question plus loin; ce péridot ferrifère renferme hien 5 pour 100 de chaux, mais il contient en outre 7 à 8 pour 100 de manganèse, de la magnésie, et constitue ainsi un type plus complexe, intermédiaire entre la fayalite, la knebelite et l'olivino ferrifère. » En résumé, la roche à fayalite de Collobricres présente une composi- tion minéralogique très remartjuable, en même temps que 1res exception- nelle : elle est essentiellement caractérisée par l'association de la fayalite à la grùnérite, à un grenat, à l'apatite et à la magnétilc. On ne peut guère la comparer (') qu'à l'eulysite de Tunaberg en Siidermanland (Suède), roche composée par le péridot dont il vient d'être question, accompagné de grenat, d'augite avec, en outre, un peu de magnélite, d'apatito, de hornblende et de mispicki-l. Il est fort possible que l'eulysite. qui forme un amas au milieu du gneiss, soit d'origine éruptive, lamlis qu'à Collo- bricres, notre roche à favalite est un terme ultrabasique de la série des schistes cristallins, sans rapport d'origine avec aucune rm ho c'rM|)live. » PHYSIOLOGIE. — Lr rôle du nnynii drs cellules ihint l'dhsurption ('-). Note de M. IIexri Stassa.no. présentée par M. Arni. Caulier. « Dans une Note antérieure ('), j'ai mis en relief l'affinité de l'endo- thclium vasculaire pour le mercure et |)our d'autres toxiipies introduits dans la circulation, l'ar quel mécanisme s'accomplit cette fonction che/. les cellules endothcliales et les autres éléments cellulaires? J'ai été amené à penser que c'est par l'intervention du novau, en vertu de la jiropriété des nucléines, dont il est constitué, de former avec les métaux et les bases organiques des combinaisons analogues aux sels. » Les observations, presque toutes personnelles, qui m'ont suggéré cette manière de voir sont les suivantes : (') La knebclilc, pc'iidol mangano-ferrifère, se rencontre en Suéde dans des gîtes de magnélite à Dannemora et dans les mines de Vester Silfberget cl d'Hillang. (') Travail du Laboratoire de Toxicologie de la Préfecture de F'olice et du Labo- ratoire de Pliysiologie de la Sorbonne. (') Comptes rendus, 28 octobre 1899. ( '78i ) » 1" L'adiiiili- considtTiible des leucocytes, très riches en nucléines, pour les compo- sés de fer et d'argent (koberl), pourle mercure (Stassano), pour rarsenic (Besredka). » 2" Dans les mêmes poids d'os, de peau, de muscles, de foie, de rate, chez trois jiHMK's chiens, j'ai trouvé beaucoup plus de mercure que dans les tissus analogues de chiens adultes, du même poids à peu près, injectés dans les conditions identiques. Or les granulations des cellules endolhéliales, découvertes par Kowalewsky, chez les nniinauv inférieurs, existent chez les jeunes chiens, ainsi que M. (]ousin l'a signalé. Ces granulatiuns présentent tous les caractères de granulations nucléaires, de nucléines. l'allés fixent le carmin ammoniacal, retiennent les sels de fer, se colorent en rose par la teinture du tournesol, en devenant bleues si on les soumet aux vapeurs ammoniacales. » 3" M. Kossel a montré que la richesse des organes en nucléines est proportion- nelle il hur richesse en noyaux cellulaires. De mes expériences, portant sur plus de cent animaux, chiens et lapins, il ressort que le mercure se fixe d'une façon élective précisément dans les organes les plus riches en nucléines, et parlant en noyaux cellu- laires, tels que le thymus, le pancréas, les ovaires, les testicules, la piluilaire, les glandes salivaires, le corps thvroïde et enfin les ganglions de l'aisselle et de l'aîne. » 4" Les globules rouges sans noyaux des mammifères sont les seuls éléments cellu- laires qui ue retiennent pas de mercure, au moins d'une façon sensible. J'y reviendrai. » 5° Une injection intra-veineuse de violet de méthyle réduit considérablement l'arrêt du mercure, et l'absorption de la strychnine, par les cellules endolhéliales. Ce fait me semble la réciproque de celui-ci que les éléments d'un tissu soumis trop long- temps à l'action de l'acide osmique, de l'acide perruthéni(]ue, du chlorure d'or, du sulfate de cuivre, etc., ne se colorent plus par les réactifs. 11 s'y passe, d'après Ran- vier, une sorte de mêtallisation de la substance organique qui en sature, pour ainsi dire, l'aflinité pour les substances colorantes. Il s'ensuit que la coloration d'un noyau cellulaire, et sa mêtallisation, sont dans un rapport défini. L'affinité des noyaux pour les couleurs, surtout pour celles à fonction basique, rentre, de la sorte, dans la loi t|ui préside à la saturation d'un acide par une base. Parlant, celte affinité, connue depuis longtemps, est comme le premier exemple de la thèse que je soutiens dans celte ^ol(•. » Voici maintenant les résulUits concordanls que j'ai obtenus, par trois |)rocétlés ilillérents irexpérimenlation, en vue de contrôler le principe (|ui se dégage des observations précédentes. » 1 l'rocèdé basé sur les différences analomiques, dans la série animale. - J'ai cherché si les globules rouges nucléés des oiseaux, à l'inverse des hématies dépourvues de noyaux des mammifères, retiennent le mercure. ,, Le sang des oiseaux est recueilli une demi-heure après l'injection intraveineuse de sublime; l'oxalale de soude en empêche la coagulation ; une première cenlnfugalion sert à séparer les globules rouges du plasma et de la plus grande partie des leucocytes; en reprenant successivement deux fois les slromas rouges par un volume double de solution physiologique et en centrifugeant chaque fois, on parvient a débarrasser complètement les hématies des globules blancs. Si l'on procède alors a la recherche du mercure, on en trouve une certaine quantité qui provient de l'absorption, par le noyau ( '7«2 ) lies i;lobules routes ([ui iiiaii.|ut; «lims les licuiiilies des m a m mi fuies. DiHrui,-.aiil ces glo- bules par l'addition d'acide aoéli(iue, le mercure esl abandonné avec les no\aux el se retrouve dans la soluliou où Ion opère. » II. Procédé histologique. — Sur le conseil de iM. Hanvier, je nie suis servi de la membrane péri-œsophagienne de la grenouille. Un grand nombre de vaisseaux caj)il- laires où il esl aisé d'examiner, à un fort giossissemenl, les cellules endolliéliale?, sil- lonnent celte membrane très large el 1res facile à traiter par les réactifs. Mes observa- tions ont porté d'abord sur l'absorption du saccliarale de fer d'IIorneniann, sel très soluble. Ces sels sont reconnaissables dans les tissus par le ferrocvanuie de j)otassium, donnant en présence d'acide clilorli^drique étendu, la coloration du bleu de l'russe, ou au moins, une teinte verdàtre caraeléristi(|ue. Cliez les grenouilles en pleine acti- vité vitale récliauflées, si l'on opère en lii>er, les piiénoinénes d'absorption sont plus considérables el plus faciles à observer. Kn exjiérimenlant sur deux grenouilles, l'une tenue pendant quelques jours à o" el l'autre à -t-ao", on trouve que le fer injecté (oS'', i) circule libremcuL dans les capillaires, à les obstruer jiresque, dans la meuibruiiu péi-i- œsopliagienne de la grenouille refroidie, tandis que l'on n"en trouve pas Irace, sinou à l'intérieur de quelques ctdiules endotliéliales, dans la membrane de la grenouille l'é- chaullée : signe évident que, dans cette dernière grenouille, le saccliarale de fer a été retenu avant, presque en totalité, dans les endolliéliuras des aulres réseaax vasculaires. » Dans les cellules endotliéliales, où l'on coiislnle la présence du fer absorbé jiar la réaction du ferrocyanure, les iiovaux seuls sont colorés en bleu de l'russe, aussi iictle- nient que le sont en rouge, par le carmin, les iiovaux des cellules voisines. » Dans les hématies des grenouilles, la réaction du ferrocvanure esl rarement limitée au novau : il semble que celui-ci dilluse dans le protoplasiiia pour se combiner au saccharate de fer; dans tous les cas, le carmin ne colore pas, ou très peu, la cliro- matine dans les globules rouges teints en vert par le ferrocvanure, tandis que, loul à côté, dans les capillaires de la membrane péri-a-sopliagienne, on en trouve d'autres, gardant la nuance jaune naturelle du prutoplasma. » Il n'y a pas de réaclif micioi-liimique pour déceler le mercure dans les lissus, mais par l'emploi du vert de niéliiyle on |)eut iudireclemenl en constater la présence dans les noyaux des cellules endotliéliales, el des liéinatics ciiex la grenouille. Le vert de méthyle, en milieu acide, a la couleur verle caractéristique; à mesure (|ue l'acidité du milieu diminue cl tourne à la réaction neutre, il devient bleu, allant jus(|u'aii vio- let rouge. Ainsi ce réaclif colore difrérciniiienl les noyaux : eu vert ceux en activité, et en bleu ou violet ceux au repos. Les noyaux des liéinalies des grenouilles réciiauHées sont colorés par le vert de inétiiyle en verl clair, mais, uussilôl ajirés l'injection de sublimé, de saccharate de fer ou de toute autre substance, ces iiiémes iiovuux se co- lorent en bleu cobalt foncé. Ce changement est dû, sans doute, à rall'aiblissemenl de l'acidité de la cliromatine par le fait de la nouvelle combinaison contractée par ses acides nucléiuiques. » m. Provcdé clumifjuc. — Kn souiiiettaiil un ti^-.ll ii la digestion pepsique, on sépare, en quelque sorte, les noyaux des iiiotoiilasmas cellulaires. Or, eu digérant les organes d'animaux empoisonnés par le mercure, l'arsenic, la strychnine ou la morplune, on sépare, d'une part, les nucléines el avec elles la lolalilé des toxiques contenus par les organes digérés, et de l'autre les peplones provenant surtout des pro- i ( '783 ) loplasiniis, qui, par contre, se caraclérisenl par l'absence du poison en expérience. » J'ai essayé d'exlraire les nucléines combinées aux nucléoalbumines. Par le pro- cédé d'ilailiburlon, eu elTel, je suis parvenu à retirer des nuclcoalbumines riciniques el lélaiii(|iies de foies, raies et reins de chiens injectés avec des doses massives de ricine et de toxine tétanique, et ensuite j'ai réussi à dégager les toxines de leurs combinai- sons uucléoalbuminiques, par i'éleclrolyse et, successivement, par la précipitation en milieu neutre par l'alcool, lin lavant avec de l'eau le précijjilé, constitué parles albu- minoïdcs dérivés de la décomposition éleclrol} tique des nucléoalbumines et par les loviiies, (111 sépare celles-ci des albuminoïdes devenus insolubles. J'exposerai prochai- nement eu détail mon procédé opératoire. » Le no\au des cellules végétales se comporte de mémo à l'égard du mercure. En elFet, d.ins les nucléines de levures de bières cultivées dans du moût additionné de sublimé (i"'«'' jiar litre), j'ai trouvé une certaine quantité de mercure. J'en ai trouvé an>-ii dans les jteptones produites par la digestion de ces mêmes levures. Mais ce fait N'i'\|ilii|Mo eu considérant que, dans le cas particulier, le mercure n'a pas agi comme toxique, pnis<|u'il n'a nullement empêché ou relardé la végétation des levures; dans res|)èce, le mercure ne |)eut a\oir servi que d'aliment minéral à la levure, el il est donc nalnril de le retrouver aussi dans le protoplasma. » JMi rc.sumc, le noyau, par le fait de sa composilion chimique, joue un rôle pii'ilouiiiiaiil dans l'absorplion des substances étrangères à l'économie, mais ce rôle ne saurait être qu'un cas particulier delà fonction générale de la nutriliun cellulaire. » clllMli: l'HYSIOLOGIQL'E. — Sur la diastase pruléolytique du malt (*). Noie de .MM. .V. Feuxbacu et L. IIuukut, présentée par M. Duclaux. i( l.a présence d'une diastase protéolytique dans le malt, depuis long- temps sDiipronnée, n'a jamais été démontrée d'une façon satisfaisante. On sait biiii, d'une manière générale, que, pendant la germination des graines, la ^olubilisalion des réserves azotées s'opère par l'intermédiaire de diastases |)rolc()l)liqiies. Mais on peut se demander si une diastase semblable est produite en quanlile notable |)endant la germination écourtée à laquelle le grain d'orge est soumis pendant le travail industriel du maltage, si elle subsiste dans le malt touraillé à haute température pour la préparation du moiit de bière, si elle joue un rôle notable pendant le brassage. Tels sont ipielques points que nous nous sommes préoccupés d'élucider dans des recherches dont nous donnons ici un aperçu partiel. (') L.iboraloire de Bras-erle de rinslltul l'asteur. ( 1784 ) » Nous avons démontré la |)résence d'une diastasc proléolyliqut' dans le malt touraillé par ce fait que l'albumine coagulable d'une macération aqueuse de mail, préparée à froid et filtrée claire, devient incoagulable lorsqu'on soumet cette macération à une autodigestion, à traitemeni, l'activité de réduclion était ( '787 ) fxaf^éréf, lescouraiilsde haute fréquence avaient déleriui né un abaissement lie nature à rap|)rocher cette activité de la normale 1. » 3" Dans six cas seulement où la déchéance organique continua son ('•volution, l'activité de réduction de l'oxyhémoglobine, malgré le traitement par les hautes fréquences, continua à baisser. » F.a conclusion qui s'impose est donc la suivante : » a. Dans les maladies de la nutrition le traitement par les courants de haute fréquence {Arsonvalisation) est un régulateur de l'activité de ré- duction de l'oxyhémoglobine. » b. Chez les malades à activité au-dessous de la normale 1, il remonte celte activité et la maintient définitivement dans le voisinage de cette nor- male. » c. Dans les cas oij cette activité était exagérée, dans le diabète par exemple, h- traitement diminue cette activité et la fait redescendre à la normale 1. )) (l. Il est à remarquer que, presque toujours, il y a augmentation si- multanée et |)arallèle de la proportion centésimale de l'oxyhémoglobine et de son activité de réduction; de sorte que cette augmentation entre pour une part importante dans la régularisation de l'activité de la réduction. » MÉDECINi:. — IriJJuence des extraits d'ovaires sur les modifications de la nutrition, engendrées par la grossesse ('). Note de MM. Ciiaruix et <;i;ii.i>KMo.\Ar, présentée par M. d'Arsonval. « On sait que, sous l'influence de la grossesse, le type nutritif subit assez souvent des modifications plus ou moins prononcées et plus ou moins durables. C'est ainsi que, d'après Andral et Gavarret, l'oxygène est con- sommé en moindre quantité et l'acide carbonique produit en plus faible proportion ; de même, il n'est pas rare de voir se développer la glycosurie !.u l'obésité, sans doute, en dehors des troubles hépatiques, parce que cette paresse dans les échanges organiques, décelée par ces abaissements des gaz absorbés ou rejetés, porte sur l'utilisation du sucre ou de a eraisse; de même encore, l'alcalinité humorale, grâce à cette atome de la iH.lritiun. tend à flccluret les acides, n'arrivant plus à leurs termes ultimes (. ) Travail du laboratoire de Médecine expérimentale. llaules-Eludes, Collège de •ancc. ^.^2 C. H., 1900, i" Semestre. (T. CXXX, N» 26 ) (H'O; O*), deviennent assez abondaiils pour solubiliser certains prin- cipes minéraux ou déformer, détériorer le tissu osseux ( pliospliatine; altérations dentaires: dépôts au niveau de la table interne des os du crâne; parfois ostéomalacie, affection de la femme enceinte ). )) Cet aperçu, pourtant incomplet, suffit à montrer l'intérêt qui s'attache à la recberclie des procédés propres à faire apparaître ces modi- fications ou à les influencer : aussi avons-nous tenté de relever, par une foule de niovens, l'activilé nutritive des femelles pleines. » Après nous être assuré des quantités d'urée fabriquées, dans les vin£;t-quatre heures, par des cobayes gravides soumises à une alimentation invariable, maintenant les poids sans oscillations appréciables, nous avons pratiqué différentes injections; nous avons surtout utilisé des extraits d'or- ganes obtenus dans de l'eau salée et glycérince (chlorure de sodium 7 pour loo; glycérine lo pour loo). )) Dans ces conditions, nous n'avons pas vu varier scnsiblemenl l'uré»- : soit quand nous avons introduit l'excipient seul, soil lorsque nous avons fait pénétrer des principes empruntés au foie, au rein, au muscle, etc. Par contre, nous avons enregistré de notables oscillations dans le sens de l'accroissement, des augmentations d'un quart, d'im tiers, de moitié, i)ar- fois des fluctuations du simple au double, en injectant des extraits d'ovaires. M Voici, d'ailleurs, quelques indications précises : Urée, par cubayc cl Quiintilc dVxlrait Ltii-, par coliayr cl par vingt-quatre lu-urcs ovarien injcili' par vingl-i|ualrc lirurc» avant Tinjecliun. par ciibayc. après l'injrcliun. 0,36 5"(<) o,«3 0)6o >' i,.ii OjSa Témoin, occiil). o,4a OjSj 8~ 0,98 — 0,07 (i» jour) 0);9 4" 0,70 — 0,6a (a* joiu) )) Dans le dernier cas, l'augmentation fait défaut. « I/mjection de l'excipient a fourni 1 , i '| avant i-l o.fj.'i après. — I/ox- tr.iil utérin a donné o.Go avant et o,()i après; l'extrait hépatique 0,59 eto.jS; l'extrait du muscle 0.G2 ou o./,;, (avant) et 0.3; ou o. ".('. ('a|)rL-s). (') La solution contient, par 3" ou 4", tout ce qu'un ovaiie de brebis peut céder à celle eau salée glycérinée. ( >789 ) — En somme, avec ces derniers extraits, on peut voir l'urée s'élever, mais aussi souvent s'abaisser et surtout demeurer slationnaire. » Il convient d'ajouter que la dose introduite en une fois ne doit pas dépasser 12" à 16", attendu que de tels volumes semblent provoquer des avortements rapides; les proportions les plus favorables correspondent à I ou 2 ovaires ayant cédé tout ce qui est soluble à ^^ ou G'='' de cette eau glycérinée. — A la vérité il est nécessaire de répéter ces injections quoti- diennement ou au moins tous les trois jours, si l'on désire maintenir le résultat obtenu. Du reste, ce résultat, pour être durable, demanderait sans doute plulôt la greffe de l'ovaire, qui permettrait une incessante produc- tion, que ces pénétrations discontinues. » Évidemment, l'intensité des variations est plus ou moins prononcée suivant les quantités employées, comme suivant les qualités des glandes, cboisies, dans nos recherches, chez des brebis en pleine activité génitale, plus d'une fois au moment du rut. — Il est clair également que cette in- tensité d'action dépend, pour une part, de l'âge, des espèces, de l'état des sujets mis en expérience; c'est ainsi que, chez les femelles non plemes, plus cncoH! chez les mâles, celte influence est moins constante ou moins niar(pico, etc. » Quoi (pi'il en soit, l'extrait d'ovaires, dans des conditions spéciales, parait\M|>able de modifier la nutrition troublée, ralentie par la grossesse, i-n (loniianl à celte nutrition une sorte de regain d'activité. Il semble par suite tout naturel de supposer que cette atonie des mutations nutritives tient en partie à ce que, i)endaut cette grossesse, ces ovaires, en tant que fonctionnement, sont pour ainsi dire en sommeil. ,, 11 est. clair que cette question se rattache au grand problème des "landes mtcriu-s. Pnvsii.iF i.u GL013I.. - Le lac Ladoga au point de vue thermique. Note de M. .Iules dk Scuokalsky, présentée par M. Alfred Grandulier. ,< Le Ladoga occupe le premier rang parmi les bassins d'eau douce de riMU-ope; sa superficie est 3i fois plus grande que celle du Léman; sa l.HPMu'ur est .le .02 kilomètres et sa largeur atteint 76 kilomètres. Sa car- t,„ra,>h.e .-l son h^drographie ont été l'objet des études d'une expédition S..H .M ,(i., ,u, a travadié avec des interruptions de 1838 a 187^ sous la ( 179" ) surveillance du Service hvclrographique âo la Marine impériale russe. L'expédition avant un but plus spécialement hydrographique n'a en le temps de faire ni l'étude de la composition chimique des eaux du 1 ic, m l'étude thermique des couches profondes. La Société impériale russe de Géographie, sur ma proposition, a décide de commencer les éliifles cl, grâce au bienveillant accueil du Service hvdrographiquc et du Ministère des Voies et Communications qui ont donné, l'un, les instruments, l'autre, l'usage d'un polit vapeur, sans lequel il eût été impossible de faire les tra- vaux, j'ai pu taire deux voyages sur le lac, tous les deux presque à la môme é|)oque de l'année, dans la première moitié de juillet. ( '79- ) » Les températures profondes ont été mesurées avec des thermomètres NcErrefti et Zambra vérifiés à zéro. .. Le relief du fond du lac est lel que la profondeur augmente réguliè- rement du sud au non!, les plus grands fonds se trouvant dans la partie Fig. 2. Statloas VIII-1697 et 14-1899. Statioas IX-1897 et 9-1899. 0 ^ r ^ ^ W /* 1 .■w*/ # M 1 / ■ y / W / / M / Uni te \ 1 V 4' 6' 1' » 19 H Sondages thérmométriques W da lac de Ladoga, m 119 U91 «lU99. m J>1 *s» nord-ouest (i 20 tirasses = 219"). Sur la Carte on voit deux lignes brisées, l'une pleine, l'autre au trait, cpii indiquent les courses que j'y ai faites. Les stations où ont été pris des sondages tbermométriques sont marquées p:w un cliilfre; en 1897, il y en a eu \f\ et, en 1899, 20, soit en tout 34, dont quelqucs-un.s coïncident, comme on le voit sur le graphique qui accompagne ce résumé. » Kn 1S97, le n\it principal que j'ai constaté a été le suivant : à tontes ( '792 ) les stations, j'ai trouvé que la stratification thermique était directe. I.t s lem- pératures des eaux de surface et des couches basses, à des profondeurs identiques, claient différentes au sud et au nord du lac. Au sud, à la sur- face, les eaux claient relativonicnt chaudes (en juillet): i3°,i C, i i°,3C., mais, à mesure qu'on remontait au nord, leur température s'abaissait; au milieu du lac, elle était de \o'',~j C, et, dans la partie la plus profonde, de 6", 8 C. Au sud, les couches abyssales, dans les bas-fonds, avaient une température assez élevée (à lo™, i i" (].); au nord, à la I\' sl;itioti, à V5 brasses (82™), j'ai trouvé la température de '}",(• C, et, à la Mil* station, depuis 5o brasses (91°) jusqu'aii fond, à 120 brasses (219'"), celte tempé- rature est restée presque constante; au fond elle était 3°, 9 C. )) On serait tenté de supposer que ces températures ties eaux de surface et des couches profondes, trouvées au mois de juillet de 1897, sont déjà basses pour la |)ériode si proche du mois d'août, où elles atteignent leur maximum de l'année. Mais, en 1899, je les ai trouvées encore moindres, surtout dans la partie nord du lac, qiu' est la plus profonde; les deu\ sl;i- tions portées sur le graphique le montrent clairement. )) Mais, ce qui est surtout intéressant, c'est que la stratification ther- mique en juillet 1899, à toutes les stations profondes du nord du lac, était nettement iVîcerie, tandis que l'on devait s';iltendre à ce que, dans le I,a- doga, qui appartient, selon la classification de M. le professeur l".-A. 1 «ircj, au type des lacs tempérés, la stratification inverse prit fin au eommence- ment de l'été. » Les divergences entre les résultats des deux aimées ont leur cause dans les difTéreuces des températures de l'atmosphère des contrées avoisi- nantes pendant le printemps des années 1897 et 1899. Si nous notons la température des mois d'avril, mai et juin de ces i\v\i\ années, et si nous les comparons avec les normales que nous donne le nouvel Allas climalolo- gique (le la liussie, édité par l'Observatoire physique central, nnus trouve- rons que les températures de l'atmosphère pendant ces Imis uiois à sept stations, distribuées tout autour du lac, étaient en 1897 beaucoup plus hautes que les normales et plus basses (pi'elles en 1899. D'après le Dulleliii mensuel niclcorologiqtte, toute la partie nord-ouest de la Russie, en '^97' a joi'i de températures plus hautes que la normale; les écarts attei- gnaient au mois de mai 8"-m"C.; à Saint-Pétersbourg, la moyenne men- suelle a été la plus haute qui ait clé observée pendant liio ans; il en a été de même à Arkhangelsk d'après une série d'observations de 80 ans. » En 1899, le printemps et le commencement rie l'été furent au (on- ( '793 ) Iraiif, «laiis la partie nord-oiiesl de la Russie, plus froids que d'ordinaire; au mois de mai, il y a eu des journées avec un écart de 5" à 8° C, et, pen- dant 2 1 jours conséculifs, la température a été au-dessous de la normale. » D'après CCS données, on peut supposer que le lac Ladoga, qui ap- partient sans contredit au type des lacs tempérés, selon la classification de M. le professeur F. -A. Forel, est placé, dans cette série, très près de la ligne qui sé|)are ce type de celui des lacs polaires, ayant toujours une stratification thermique inverse. » La couche où se |)roduit le saut thermique dû à la variation diurne de la température des couches superficielles était située plus profondément en 1897 (ju'en 1899. Cela s'explique très bien par le fait qu'en 1897 tmite la masse des eaux du lac était beaucoup plus chaude qu'en 1899. » MKTÉonOLOGlK. — Sur une ascension aérostatique effectuée le \'] juin 1900. Note de ."\L L L. (Jodard; ces messieurs avaient bien voulu m'olfrir une j)lace dans leur nacelle. « Le départ a eu lieu à /|''45'° île ra|)rés-midi, à Vincennes, à l'occasion du premier Concours d'aérostalion de l'Exposition universelle. Nous emportons 435'''^ de lest disponible et, en sus, 100^^ de lest dans des sacs scellés ; le ballon est en effet handicapé, comme faisant partie d'un concours «le durée pour l'ascension de ballons libres. » Le vent est faible, de 12'''° à iS""" à l'heure. Sa direction oscille entre NNO el NNE. Au bout de quelques minutes, l'aérostat atteint doo™, sa première zone d'équilibre. Le temps est légèrement brumeux, les dépenses de lest pour se maintenir en navigation normale sont assez fortes, aussi prorjle-l-t)n de la première tendance du ballon à descendre pour régler celte descente (t naviguer au guide-rope, à une centaine de mètres au- dessus ilu sol. C'est dans ces conditions que nous voyons arriver la nuit vers 7'' 5o"'; nous sommes à ce moment au-dessus de Milly (Seine-et-Marne), marchant au suel-ouest avec une vitesse d'environ 18'"". Dans la crainte de rencontrer un village ou d'endommager les cultures, on jette du lest de manière à soulever le guide-rope au-.lessus du' sol et le ballon navigue à une altiluile de 4oo"'. ( ^794 ) » A S*" (lu soir, l'horizon commence à se charger de nuages; à |)arlirdece moment, à cause de l'obscurité, nous ignorons à jx'u près complètement où nous sommes. La boussole nous permet eepenilaiit de voir cjue nous continuons notre route entre sud et ouest; à lo'', le temps est devenu menaçant, nous sommes entourés d'orages qui grondent sur tous les points de l'horizon. En l'absence de tout éclairage artificiel, la lecture du baro- mètre devient difficile. » A ce moment, nous jugeons dangereux de nous maintenir à une alti- tude où les phénomènes électriques se manileslenl d'une manière si intense, et nous préférons revenir à la navigation au guide-rope. » Pendant six heures consécutives, de lo'' du soir a /('' du matin, nous ne cessons pas de naviguer au milieu dorages dont le ballon semble être devenu le jouet, tantôt attiré avec une grande vitesse, tantôt restant com- plètement immobile, pendant (jue le tonnerre ne cesse de gronder et les éclairs de nous éblouir. A i''i5"' le ballon est pris dans un tourbillon ascendant, il monte brusquement dans la région des nuages jusipi'à looo™. La lumière des éclairs me j)orniet heureusement de recoiuiaiue ce mou- vement sur le baromètre, alors que les fragments de papier jetés par- dessus bord semblent au contraire indiquer un mouvement descendant du ballon. » Trois coups de soupape sont donnés pour venir reprendre contact avec le sol. Le spectacle est certes très imj)ressionnant et, pour ma part, il me tarde de voir arriver le jour. » Vers S*" du matin, a|)rès une légère accalmie, l'orage reprend plus intense encore, et les coups de tonnerre succédant immédiatement à l'éclair surprennent par leur intensité et la détonation sèche qu'ils produisent. » L'orage se termine vers 4'' du matin par trois coups de tonnerre vio- lents et nous éprouvons alors une impression physique désagréable, car nos cheveux et notre barbe semblent se hérisser douloureusement. » Bientôt l'orage cesse, le soleil parait, et nous pouvons reprendre sans cramte notre navigation normale jusqu'à ct)nq)let épuisement de lest. Après être monté jusqu'à '5cjoo"', température -i-i", nous atterrissons le lundi matin à io''45" à Boussac (Creuse). » ( '79^ ) MÉTÉOROLOGIE. — Sur un halo extraordinaire observé le 22 juin 1900. Note de M. Joseph Jaubert, présentée par M. Mascart. « Le 22 juin 1900, à 18'' /i5", à l'observatoire de Montsouris, MM. Besson et Diillieil ont vu un arc irisé à l'intérieur du halo ordinaire de 22° de rayon, tlont la moitié supérieure était alors visible. » Cet arc paraissait appartenir à une circonférence ayant pour centre le Soleil et représentait à peu près les \ de cette circonférence (quadrant supérieur droit et demi-quadrant supérieur gauche). Les deux observa- teurs ont fait, simultanément et sans se communiquer leurs impressions, deux dessins qui se trouvent concordants : d'après l'un de ces dessins, le rayon du halo extraordinaire serait de 17"; d'après l'autre, il serait de 17°, 5. I.a durée du phénomène a été de dix minutes environ. » De 1 8'" au coucher du Soleil, on a observé en outre : les deux parhélies ordinaires vivement colorés, le sommet du halo de 22'' couronné d'une houppe de lumière blanche, le halo de 46° de rayon, dont toute la moitié supérieure était visible à i8''2o'", et enfin une colonne lumineuse qui était déjà perceptible à 19'' et qui a acquis, à 19»' So", une longueur de près de 20"; elle a disparu avant le coucher du Soleil, par suite de l'épaississe- mcnl et de lallération de la nappe de cirro-stratus qui lui donnait naissance. » Mouvement des cirrus à iS*" : direction W; rapport de la hauteur en mètres à la vitesse en mètres par seconde, 3i3. » A 4 heures et demie l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. M. B. 233 C. R., 1900, I" Semestre. (T. CXXX, N» 26.) ( 1796 ) BCLLETI.N' BIBLIOGRAPHIQUE. Outrages reçus dans la séance du 18 juin 1900. I Suite.) The Canadian paient Office record and registcrofcopyri^^lus and tradc marks. Vol. XXVII : Annual Index ; vol. XXMII, n" 3. Otlawa. 1900; i fasc. et I vol. petit in-4°. Transactions of tlie South African philosophical Society : vol. XI, part i, 1900. CapeTown, 1900; i fasc. in-8°. Sitzungsberichte dcr niatemalisch-physikalisrhen Classe dcr k. h. Akademic der Wissenschaften zu Mitnchen, 1900. Ilcftl. .'Muiichcn; 1 l'asc. iii-S". The agricidtural Gazette of New South Wales. Vol. XI, part 5, IVIay 1900. Sidney; 1 fasc. in-S". Annales de la Société royale malacolo gique de Belgique; t. XXXI, fasc. 2 ; t. XXXIII. Biiixelles, 1899; 1 fasc. cl i vol. iii-8". Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d' Hydrologie ; t. XIII, fasc. 1, et t. XIV, fasc. 1. Bruxelles, Hayez. 1900; 2 fasc. in-8». Annales de la Société géologique île Belgique; t. \\\ I, ]' livraison. Liège, 1899-1900; I fasc. in-8''. Einrichtungsgegenstande des physikalischen Lchr- und Vorhereiliingsziiners . Chemische und chemisch-technische Wagen und Gewichtssdtze. Projektions- apparate mit Zubehôr. Preisliste n°' 12 (r , 2, 3), Max K.ohl, Cheiiiiiitz i. S. ; 3' fasc. in -4". Australien, Océanien, Philippinen, Sunda-Insetn Kntdcckungsgeschichte, Géographie, Reisen, Ellinograpliic, Naturwissenschaflcn Geschichle, Uandel, Sprachen. Ratalog 242. Leipzig, Rarl-VV. Uiorsemann, 1900; 1 fasc. in-12. Ouvrages reçus dans la séance du jj jun 1900. Fondation R. BischoJJ'sheiin. Annales de l'observatoire de Nice, publiées sous les auspices de l'Université de Paris, par M. I'euhotin, Correspondant de l'Inslilut, Directeur; l. Vil. Paris, Gaulliier-Villars, 1900; 1 vol. in-4". (Présenté par M. Mascart. . ^ 1797 ) Archives de Médecine et de Chirurgie spéciales, publiées par le D'' Suarez de Memioza. i""* auncp, n° 1, juin igoo. Paris; i fasc. in-8°. Menwirs presented to ihe Cambridge philosophical Socwly, on the occasion of ihejubilee of sir George-Gabriel Stokes. Cambridge, 1900; i vol. ia-4°. Suite grandi proluberanze solari; nota cli Umberto Mazzarella. (Estr. dalle Menwrie délia Societa degli Spettroscopisti ilaliani, vol. XXIX, 1900.) I fa»ic. in-4°. Sullc variazioni délia rifrazione atmosferica; nota di G. Saija. (Estr. id., vol. XXVIII, 1B99); I fasc. in-4°. Sul periodo eruttivo deïï Etna dal 19 luglio al 5 agosto 1899; nota di S. AiiciniACONO. ( Estr. dagli Attideli Accademia Giœnia di Scienze naturali in Catania, vol. XIII, 4' série); 1 fa«c. in-4°. L'esplusione centrale deir Etna del ig luglio 1899, Salvatore Arcidiacono. In Modeiia, 1899; i fasc. in-8". Terremoto Etneu dcl i4 maggio 1898, Annibale Ricco. In Modena, 1900; 1 fasc. in-8°. liuissunlo délia sismographia del terremoto del 1 6 novembre 1 894 in Calabria e Sicilia, A. Ricco. In Modena, 1900; i fasc. in-B". // cratère deW Etna dopo l'esplosione del JÇ)e 25 luglio 1899, A. Mascari In Moilena; i fasc. in-8°. Notizie storirhc e discriltivc dei RR. osservatoriidi Catania e deïï Etnajîno a tulto il 1899. Catania, tipo. Francesco Galati, 1900; i fasc. in-S". liollettinù sismografico deïï ossen'atorio di Quarto (Firenze). Spoglio délie osservaziuni sismiche dal i novembre 1898 al 3i ottobre 1899 (annometeo- rico, 1899); I fasc. in-8°. A aordat'out Zcglcns bullet proof fabric, Casimir Zeglen. Chicago, lU. ; 1 fasc. in-8". The proceedings and transactions of the Nova Scotian Institute of Science; vol. X. part l. Halifax, 1899; i fasc. in-8°. Technology Quarlcrlv and proceedings of the Society of Arts, edited by RoHERT-l>. biGELONv; vol. XIII, 11" i. Boston, Mass.; i fasc. in-8«. Royal Gardens, Kew. DuUctinof màcellaneous information; Appeadiiilll, u.oo. Loudon; i fasc. in-8°. „ , 1 AW York Academy of Sciences. Memoirs, vol. II, part 1, 1899. New\ork, '" \\nLZ\tèVRcalAcademiadeCienciasexactas, fisicas y naturales , 1900. Madrid; i vol. in-24. ( '798 ) Académie serbe. Mémoires, XXXV, XXXYII. Belgrade. 1900; 2 fasc. in-4°. Académie serbe. Bulletin, LVIII. Belgrade, 1900; i fasc. in-8". ERRATA. (Séance du 18 juin 1900."» Note de M. lierlhelol, Sur la formation de l'acide azotique dans la com- bustion de l'hydrogène : Page i665, ligne 2 en remonlani, au lieu de l^fy : i, li.ses 66 : 1. Page 1670, ligne 20, au lieu de alomes égaux, lisez rapport atomique a : i . FI\ ni" TOMI' CKNT TRKNTIKME. W 26. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 26 juin 1900.) 3IÉM0IRES ET G03IMTJIVICATIONS DES MEMCIŒS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADËMIE. Pages. M. J. BoussiXEsg. — Probliinc du rcfroidis- sciiionld'un mur par raynDneiiieiit, ramené au cas plus simple où le rcrruidissoiiicnt aurait lieu par cuntact in3i Pages. M.M. AIiciiel-Lkty et Léon BERTn.vND. — Note sur une sérié de contacts anormaux dans la région sous-pyrénécnne occideii- la'e ' 1736 IV03IliVATI0AS. M. Gunii i-sl élu Miiulirc de la Section d'Anatiimie ri /oulosir, en rcniplacement de M .l//7;;,-f,/.i ,//•./( ,-3,, .M. Uazin csl élu Corit Section de Mécanique. • pMiM.i.iiil pour I;( 3IE3IOIUES PRESENTES. \l. Antoixb Citus ailrcs>c un Méinuire ayant M. Jenkins «dresse uu Mémoire intitulé : p.iur tilrp : Vclion iiiécani(|ue de la j « Météorologie, branche de l'Astronomie ». i-ji^o luMiivrc • i^ijo i CORRESPOND ANCE. M. le MlMfcTIlE liK L"l\9Tl\ltTI0N PfDI-lQfE .idir--. à l'Aradéniie une Lettre relative ,1 iiii' i...u\illc uicïurc de l'arc du méridien déduit '71" \l. l)wti.sUAi.VKBS-UEliY, élu Correspondant pour l.i Se( lion de Mécanique, adressescs rciiieri tuicnls 1 l'Académie. 'l't- M. I».-I'. (iljii.Kni, élu Oorrespiindant [vour la Section de Minéralogie, adresse ses 1. Il, ; imenis à l'.Vcadémie 174^' \l. 1 ^ nKTAïuK fEitriTLtL sifjnale, parmi I - pu i-.siMipriméesclela Correspondance, l'oiuc VII des .1 \uualcs di' l'i )liserva- toirc de .Nice ". publiées par M. l'eriotiii. i-'fi M. MoiiHUX. — Sur les taclics solaires à propos de la ;;rande laclic observée le 17 juin à la jurande Lunette de i;)oo i7.'ia M. I'.AmoI'Jo Cnurbcs normalestrigonales du' plan '■■■ '7M M. «J. li.ouLi r. — Sur le niouvenu-nl d'un lil dans l'espace '74=> ». !■;. .Maiui.vs. — Sur deux groupes remar- quables de lieux géométi iques ■7'l^ M. I'. ViLLAlin. — Sur la discontinuité de l'i mission calliodique '7 '" M. I'. \ iLl.Aisii. Sur la perméabilité de la silice fondue pour l'bjdrogéne 17^- M inv.oi: Sur la résistance de la silice fondue aux variations brusques de tempé- rature 1753 .M. Valdkmau l'oULSEN. — Sur le télégra- plione 175') .M. U. Le Chatelier. — Sur le dévelop- peineot et la propagation de l'onde explo- sive i75'> M. DE FoncnAM). — Sur l'acidité des alcools. 175N .M.M. Paiji. Sadatier et .1.-15. Sisnderens. - Hydrogénation de l'élbylénc en présence de divers métaux réduits 17*)! M. Chavastelon. ~ Sur des combinaisons cristallisées de l'acétylène avec le chlorure cuivreux et le chlorure de potassium.... i7ij'i .M. J. BouGAULT. - Oxydation de l'anélhol et des corps analogues (isosafrol, isoa- piol, etc.) renfermant également uncchaine latérale propénylique '7'''' MM. OEaiisNER DE CoxiNCK et Uerrien. — Sur un nouveau dérivé de la benzo- phénone '7"^^ .M. A. Seykwetz. — Composition des combinaisons de la fuchsine avec les matières colorantes acides par consti- tution '77" M. ruÉDEHlC GuiTEL. — Sur le rein du Lepadogaster Goïtanii • ■ '77'^ .\L A. Lacroix. — Sur une roche de layalitc. 177'^ N° 26. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pag.-. M. llKMii MA^-AS.'. ^ L. rolc du iioyiiii (les cellules dans l'absorption ■;■ MM. A. Fernbach cl L. Hureiit. - Sur la diastase protcolytiquc du malt 1783 M. TniPKT. - Aclion des rouranls à liauie_ fréquence sur la respiration élémenlaire «^ (activité des échanges entre le sang et les tissus) '785 M-M. r.HAHlUN et GUILLE.MONAT. — Illllllriicr Bulletin bibliographiouf Errata Pages des extraits d'ovaires sur les inodincations de la nutrition, engendrées par la grossesse 1-8- M. JuLKs iiK Sc:iii>KALSKY. - Lc lac La- doga au point de vue thermique i-8(| M. CiKNTV. Sur une asj-cnsion aérosta- tique eiïectucc le 17 juin it); par MM. Paul Sabatier et J.-li. .\enilerens 25o — llydroirénalion de l'acétylcne en pié- senco du cuivre; par .MM. Paul Saba- tier et J.-Ji. Si'nderens '559 — Ilydrojïênalion de l'acétylène en pré- sence du fer ou du cobalt réduits ; par C. R., 1900, 1" Semestre. (T. CXXX.) i3i9 Pages, MM. Paul Sabatier et J.-B. Sende- rens i6a8 — Sur l'acétylpiiénylacétylène el sur le benzoylphénylacétylène ; par MM. Cli. Moureu et /{. Dclange laSg — Aclion du chlorure d'aluiiùniuui an liydre sur l'acétylène; par M. E. Baud... — Aclio"" de l'acétylène sur le chlorure cuivreux dissous dans une solution de chlorure de potassium; par M. Cha- vastelon i634 — Sur des combinaisons cristallisées de l'acétylène avec le chlorure cuivreux et le chlorure de potassium; par M. Cliavastebm 1764 — M. C. Mermei adresse une Note relative à l'action de la lumière do l'acétylèntj sur les couleurs de certaines étoffes. Acidimétrie. — De l'acidimétrie; par MM. Henri Imberl et A. Astruc. . . — Acidimétrie des acides polybasiques organiques ; par M. A. Astruc 253 — Sur la valeur acidimétrique des acides 234 806 35 ( i8oo ) Pages, 338 II28 i563 i636 U9 359 358 maloniques substitués, comparée a celle des diacides normaux correspon- danls; par M. G. Massol — Nouvel indicateur pour l'acidimétrie. Son application au dosage de l'acide borique; par M. Jiitt^i IVolff. — De l'acidimétrie; par M. A. Asiriic. . . — De l'alcalimétrie et de l'acidimétrie en analyse volumétrique ; par M. A. As- truc _• • • AcoosTiQUE. — Sur le mécanisme de l'au- dition des sons: par M. Firmin Lnr- roqiie — Sur le mécanisme de l'audition des sons et sur quelques phénomènes con- nexes; par M. Firmin Larroqur — Des mouvements de l'air expiré pen- dant la formation dessons du langage; par iM. E. Gcllé — Nouvelle méthode pour la mesure do l'acuité auditive pour l'intensité des sons; par MM. Ed. Toulouse cl iV. VnschUe 529 — Synthèse des voyelles ; par M. Mnrtiiif. 74O — M. Firmin Lnrroque adresse un Mé- moire « Sur les vibrations nerveuses et psycho-nerveuses d'ordre musical et sur la vibration psycho-iiervciise d'ordre purement intellectuel B129J "t 1739 AÉROSTATiox.— VoiriVat'^aï/o/jafWc/7/ie. Air AT.MospniiRiouE. — Gaz combustibles de l'atmosphère : air des villes; par M. Armiind Gautier 1 R77 Alcalimétiuh:. — Do l'alcalimélrio et de l'acidimétrie en analyse volumétrique par .M . A. Aslrnc Alcools. — Sur un nouvel alcool lerpé- nique et sur ses dérivés; par M. P. Genvressi' g 1 8 — Sur quelques nouvelles combinaisons ori^aiio-métailiques du magnésium et leurs applications à des synthèses d'al- cools et d'hydrocarbures; par .M. /'. Griirufird 1 32a — Sur l'aridiié des alcools; par M. de Forcrand 1 768 Alcoolisme. — M. Sf/alikowski adresse une Note statistique sur le développe- ment de l'alcoolisme a78 ALnÉiiYDEs. — Sur une nouvelle réaction que présentent certaines aldéhydes aromatiquesvis-à-visdu bornéol sodé; par M. ^. Huiler Alimentaires (matiisues). — Surlacora- i636 688 Pagea. position et la valeur alimentaire des mammifères, des oiseaux et des rep- tiles; par M. Ballant 53 1 — Sur un tubercule alimentaire nouveau du Soudan, YOusniinifrK Ptrcirantlius Cn/ipini )\ par .M. Majime Cornu. . . iaG8 Errata ?o rapportant à cette Communica- tion 1344 Alliages. — Application de la loi des phases aux alliages et aux roches; par .M. H. Le Chalrlier 85 — Sur un procédé de préparation de quelques alliages des métaux alcalins ; parM. P. Lebrnu 5o-j — Sur les propriétés thormo-élcctriques de divers alliages; par M. Emile Stein- mann 1 3oo — Sur loji transformations allotropiques des alliages de fer et de nickel; par M. L. Dumas i3li Alumimum. — Sur un nouveau procéilé do dosage de l'aluminium; par M. Alfred Stock 175 — Préparation de quelques composes de l'aluniininm et des dérivés hydrogé- nés correspondants; par .M. Fonzrs- Diacim 1 3 1 4 — Sur quelques propriétés de l'iilumitiium cl sur la préparation de l'hydrogène ph(>s|>horé gazeux; |iar M. Camille Matif^nnn 1 39 1 Aminés. — Sur (juplques aminés renfer- mant le noyau du camphre; par M. G. liliini- .S AmmomauI'K. — Sur le dosage de l'ammo- niaque et de l'azote; p;ir MM. A. l'iU lifr\ et A . Oaumesnil 573 Ammomi'ms composks. — Action de l'am- nioni.iqui' concentrée sur l'iodure do naTcurdiaminonium; par M. Maurice François 33a — Sur rioduro de dimorcurammonium anhydre, amorphe et cristallisé; par M. Maurice François 67 1 — Formatiim de l'ioduro de monomercu- raMununium par action ménagée de l'ammoniaque concentrée sur l'ioduro do mercurdiammonium; par .M. Mau- rice François 102a Analyse uvtiikmatiui k. — Sur la théorie des erreurs; par M. Estienne 66 — Valeur plausible d'une grandeur va- riable; par .M. Esiienur SgS — Sur la distribution des réduites anor- ( i8oi ) Pages, malesd'une fonction ; par M. H. Padé. 102 Sur la réduction d'un problème algé- briciue ; |iar M. /. Picisz/cki io5 Délerminatiun d'invarianis attachés au groupe- G16S de M. Klein; par M. A. Buiiliingrr ] o^ Sur le degréde généralité d'un système diiïérentiel quelconque; par M. Ri- 'liiier 162 Sur les équations aux dérivées par- tielles; p.ir M. //. Diifmrl 282 Sur l'existence des dérivées secondes du potentiel; par M. Heniik Pelrini. 233 Sur une classe de transformations; par M . y. Clwnn 3o9 Sur les équations algébriques anharmo- niques: par M. AiiUmni-... 3i3 et Sgo Sur les groupes des isomorphismes; par M. G.-A. Miller 3i6 Sur ia méthode de Neumann et le pro> blême de Dirichlet: par M. W. Sce- tilojf 396 Sur les zéros des intégrales réelles des équations linéaires de troisième ordre; par M. Diii'iitnj^iiii 399 Sur la délerininalion des intégrales de certaines équ.itiuns aux dérivées par- tielles par leurs valeurs sur un con- tour ferme, par M. Emile Picard... 447 ' Sur les fonctions à quatre paires de périodes; par M. G. Humbert 483 - Sur les problèmes de Neumann et de Uauss : |iar M. .Steklojf. 480 - Sur la ineiliodu de Neumann et le pro- blème de Dirichlet ; par M . ./. Korn. 5ày • Kemarciue relative à la Note précédente de M. A. Korn; par M. IK. Steklojf.. 826 - Sur une théorie des systèmes d'équa- tions aux dillérontielles totales du second ordre; par M. Ernest Pascal. 645 - Sur une application de la méthode des approximations successives; par M . y/. Otii'idoghii 692 - Sur rinlév:ration des équations linéaires à discriininant non nul ; par iM. /. Le Rniix 695 - Sur l'extension des propriétés des ré- duites d'une fonction aux fractions d'interpolation de Cauchy ; par M. H. Pndé 697 - Sur les équations aux dérivées par- tielles du second ordre linéaires et à coefficients constants; par M. J. Cou- ton 765 Pages. — Sur les systèmes différentiels à points critiques fixes ; par M. Paul Painlcvé. 767 — Sur les équations différentielles du troi- sième ordre à points critiques fixes; par M. Paul Pamlevé 879 — Sur une inversion d'intégrale double; par M. J. Le Roux 882 — Sur certaines équations de Monge- Ampère; par M. /. Clairin 997 — Sur la représentation générale des fonctions analytiques quelconques; par M. Desdiiit 999 — Sur les .séries de fractions rationnelles; par M. Emile Bnrel 1061 — Sur les caractéristiques des équations aux dérivées partielles et le principe d'Huygens; par .M. /. Coulon 1064 — Sur les équations linéaires aux dérivées partielles du second ordre et sur la généralisation du problème de Diri- chlet; par M. Emile Picard. . .\^^j^^^oS8 — Sur la généralisation du prolongement analytique ; par M. Emile Boret 1 1 15 — Sur les équations différentielles d'ordre quelconque à points critiques fixes; par M. Paul Paiidevé 1 1 12 — Sur une relation entre la théorie des groupes el les éciuations différentielles à points critiques fixes; par M. Paul Pamlevé 1 171 — Sur la fonction S introduite par M. Ap- pell dans les équations de la Dyna- mite; par M. ^. de Saint- Germain. 11 74 — M. y. Massau adresse le i" fascicule d'un « Mémoire sur l'intégration gra- phique des équations aux dérivées partielles « 1218 — Observations de M. Maurice Lévy au sujet de ce Mémoire 1218 — Remarques à propos d'un Mémoire de M. Massau auT l'intégration graphique des équations aux dérivées partielles; par M. y. Couliiri 1378 — Sur la méthode de Neumann el le pro- blème de Dirichlet ; par M. A. Korn. i238 -- Sur une application de la méthode des approximations successives; parM.^. Davidoglnu 124' — Sur la distribution des nombres pre- miers; par .M. Ilelge Von Kocti 1243 — Sur les séries divergentes ; par M. Le Roy '293 — Sur les séries divergentes. Rectification à une Note précédente ; parM. Le Roy. i535 ( • Pages. — Sur la représenlalion des fonctions non uniformes; par M. L. Desnint lagô — Sur des suites remarquables de sous- groupes (l'un groupe desubslilutions ou de transformations de Lie; par M. Edmond Maillet 1 449 — Sur les équations aux dérivées par- tielles du troisième ordre qui ad- mettent une intégrale intermédiaire; par M. Jtf. Gutdbcrg i452 — Sur la décomposition des groupes finis continus de transformations de Lie; par M. Edmond Maillet i*36 — Sur la classe des groupes finis continus primitifs de transformations de Lie; par M. Edmond Maillet i6oi — Surl'intégrationderéquationiM =/«; par M. J.-fF. Lindcbcrg iSSg — Sur la méthode deXeuniann et le pro- blème de Dirichlel; par >L IK. Sic- kloff i599 — Sur les logarithmes des nombres algé- briques; par M. Cari StOnm-r i6o3 — Sur la théorie générale des con- gruences rectilignes; par M. J. De- motdin i -o i — M. Emile Picard présente le Tome II de son Ouvrage « Sur la théorie des fonctions algébriques de deux va- riables C 1 3 — Al. L.-.-l. Levât adresse une Note inti- tulée : « Loi de formation de la somme des carrés des nombres i à lo' « . . . . 67J — M. J. Goût adresse une Note relative à quelques combinaisons de nombres. 80.; Voir aussi Calculs {Machines à), Pni- babilités {Calcul des). Géométrie, Mécanique, Mécanique céleste, Pliy- sique mathématique Anatomie ammale. — Sur lacon.-litulion du follicule ovarien des He|(tilos; par M"" Marie Loyez ^g — Sur les asymétries normales des or- ganes bmaires chez l'homme; par Vi.p.Gouiu :.. 5_,o — Morphologie de la ceinture pelvienne chez les Aniphibiens; par M. Arm. Stibatter gjj — Étude anatomique des orgiines genéra- teursmàlesdes Coléoptères à testicules composés et fascicules; par M. L. Bordas -35 — Les gréganuua et l'éiMthélium intesti- nal ; par MM. L. Léger et C. Duhouii. \ 566 802 ) — Sur le rein du Lepndogaster Goiianii ; par M. Frédéric Gitilel 1773 A.NATOMIE PATHOLOGIQUE. — M. A. Gllépitl adresse une Note intitulée : « Atrophie et hypertrophie prostatiques » 6Î9 Anatomie végétale. — Sur les téguments séminaux fie quel(|ues espèces du genre Im/xitiens L. ; par M. Camille Dninotte 181 Antimoine et ses composés. — Sur un procédé de préparation des anlimo- niures alcalins; par .M. P.Lebran.. 502 Antci'viune et ses déiiivés. — Niiuvelle combinaison chlorurée de mercure et d'antipvrine; par MM. J. fille et Ch. Astre 837 — Nouveaux dérivés mercuriques lialo- génés do l'antipyrinc; par MM. J. nilf et Ch. Astre i^iG AncoN. — M. Phi/ison adresse une Note 0 Sur la nature de l'argon v 755 — M. /'. Phip'.on adresse une Note inli- tuiét- : « Sur un gaz obtenu du cya- nogène, qui parait être identique à l'argon » '. 134^ Arsenic bt ses composés. — Localisation, éliminination et origines do l'arsenic chez les unimaux ; par .M. Armand Gautier '. a84 — Sur un procédé do préparation des ar- séniures, des anliinoniures alc.ilins et de (|Ui'li)ues alliages des métaux alca- lins; par .M. /'. Lcbciai 'mi — Surunarséniurede nickel; par .M.M. Al- bert Grtuifier ol Gaston Didier iji4 AsTnoNOMiB. — Obser%aiions du diamètre et do l'aplatissement do Jupiter; par M. G. Bigourdan (iz — Sur l'application de la Nomographio à la prédiction des occultations d'étoiles piir la Lune; f>ar M. Maurice f/'O- ragnr — Sur une formule simpliliéo pour le calcul des réfractions astronomiques; par M. L. Crids — Sur un appareil zéniilionadiral, destiné à la mesure des di>tances zénithales d'étoiles voisines du zénith ; par M. A. Cornu 1285 — Occultation de Saturne par la Lune le i3 juin ujoo; par M. Penotin 1686 Voir aussi: Bolides, Eclipses. Etoiles, Etoiles filantes, Comètes, Lune, Pla- nètes, dolcil, Latitudes, Mécanique 554 luCo cèles tr, Observatoires. Azote. — Sur le dosage de rammoniaqiie et do l'azote: par MM. À. Milliers et E. Dinimrsriil 5-j3 AzoTtyiE (ACIDE). — Recherches sur la fonnalion de l'acide azotique pen- danlles combustions. I. Carbone; par M. Berilwht 1345 ( i8o3 ) Pages. Pages. — Formation de l'acide azotique dans les combustions : II. Soufre ; III. Métaux ; par M. Bertlielot i43o — Sur la formation de l'acide azotique dans la combustion de l'hydrogène; par M. Bertlielot i66a Errata se rapportant ci cette Communica- tion 1708 B BvcTKnioi.or.iE. — Sur quelques nouvelles B.iftiTiact^es de la houille; par .M. £. lienaiilt -•40 — Sur un nouveau microbe paphogène, la Bacléridiemyophaiie du lapin (^a(vV/«j mjroplidgus cuincuU); par M. C. Phy- salix g5o — Oxydation di> l'érythriti» parla bactérie du sorbosi' ; \rdrM. Cabriei Berlra/nl. i33o - Idcnlilé du bacille aérogéne du lait et du pneumobacillede Friediainder: par MM. /.. Criiiibert et G. Legros 1424 llALisTiyi K. — Sur la loi de la résistance de l'air au mouvemenl des projectiles ; par .M . Piml l'irille -xib — Sur lo tracé des rayures dans les bouches à feu ; par. M. F' allier. 1 102 et i5o8 KvHYi'M KT SES COMPOSÉS. — ActioH (le l'eau oxygénée sur la baryie; par .M , de l'iircrnnd 716 — Sur les peroxydes de baryum hydratés; fiiir M. lie Forcnifiil 778 et 834 IJknzoi'IIëxone. — Sur l'allolriiphie de I.1 benzophénone ; par M. OEclisner tte Coninck 4o — Solubilité do la bonzopbénoou ; par M. E.Drrrien 'xx — Sur un nouveau dérivé de la benzo- phi-nonu ; par MM. OEclisner de Coninck et Dirrien 1768 UiÉni:.s. — Uecherches sur les bières à double face; par M. l'un Lncr 53 BoLiDE.s. — Examen de la météorite toni- béo à Bierbélé, près de Borgo, en Finlande; par M. .Stanidas Meunier. 434 — M . le Ministre de l 'Instruction publie de l'acide uimpholiquu au moyen du l'acide camphoriquo; par MM. A. Hidler pl G. Blanc 376 — Synllicso tolale de la phorone de l'acide ciiinphorique; par M. A. BihutuiiIi.. ^li — D<'Mluublunient du benzylidéne camphre racémique. Isumorphismu des deux composants actifs; par .M. J. Aîuij^iiiii. 5io — De l'oxydation par voie de déslndro- gonaiion au moyen des ferroc\anures. Oxydation du camphre; par M. A. Ètiird 569 — Action de l'acide bromhydnque sur le benzylénecamphre droit. Benzylcam- phre niiinobromé. Acides benzyldéne- rampholique et phénvloxyliomocam- pholique droits; par M.M. A. Haller et /. Mingiiiii 1 36l Candidatures. — M. H. Parenty prie l'Aciidémio de le comprendre parmi les candidats a une place de Corres- pondant pour la Section de .Mécanique. 101 — MM. B'tiivicr, Malhiai-Dnval, Oiis- Itdtt, Faillant prient l'Académie de li's comprendre parmi les candidats à ( i8o Pages. la place laissée vacante, dans la Sec- tion d'Anatomie <'t Zoologie, par le diVi^S lie M. lUniichard i?,33 — M. }'. Driaar prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à celle mt^me plai-c .... 1292 C.voi'Tciiorc. — Sur un nouveau procédé d'extraction du caoutchouc contenu dans le.s écorces de diverses plantes et notamment des LiimM/îa; par MM. M. Arnnu l et À. f'erneuil .... 259 Cabbomoi F. (Acide). — .Méthode rapide de dosajie de l'acide carbonique dans divers };az; par .M.M. Léo Vignon et J.niiis iMiiitiier 5i3 Carriiiks. — Sur l'aclion réductrice d\i carbure de calcium; par M. Geel- niuydrit 1026 — M. L.-M. lîiillii-r adresse une récla- mation de prioiité au sujet de cette Note 1 109 — Réartiiin du chlorure d'amyle sur le carbure de calcium; par M. P. Le- iebvrr io36 — M. L.-K. Bàhni adresse une Note rela- tive au procédé électrique pour la production ilu carbure de calcium.. . 1081 CiiEuiNs i)K FEii. — M. /. Fiéift soumet au jutit'meiit de l'Académie les plans d'un >yslème d'avertissement élec- trique pour éditer les collisions de trains de chemins de fer 1372 CuiMiK. — Lois numériques di'S équilibres chimiques; par M. (J. Bmidoiiard.. . i32 — Sur l'éipiilihre chimique d'un ?yslèmc dans lequel quatre corps gazeux sont en présence ; par M. //. l'étiib'm. . . . 57G — Sur le (Idsa^ie voluinélriquede l'hydro- gène et les tensions chimiques; par M. v///'. Colson 33o — Recherches sur l'isonu'rie des dérivés sulfocyaniques; par M. ISirththt 44i Réactions chimiques produites dans une solution: tension de va|)eur du dissolvant ; par M. J. Ponsot z^'^ — Réactions ehin\iiiues limitées dans les systèmes homuizènos. Lois dos mo- dules ; par M . . i . Pnnsot «29 -- Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion commun ; par M. Charles Tou- fffi i36 — Sur les terres inconnues contenues dans la samarino brute; par M. Eug. Demarçay ' 469 — Limites de combustibilité, par l'oxyde de cuivre, de l'hydrogène et des gaz carbonés dilués de grands volumes d'air; par M. Armand Gautier i353 — Gaz combustibles de l'atmosphère : Air des villes; par M. Armand Gautier. 1677 Voir aussi :. '//■■«'//«•, Carbonir/ue (Acide), Plomb, Thallium. Chimie animale. — Transformation de la nilrobenzine en phénylainine ou ani- line, par un ferment réducteur et hy- drogénant de l'organisme ; par MM . E. Abelous et E. Gérard 420 — - Nouvelle réaction colorée de la tyro- sine; par M. G. Déniées 583 ^- Étude de l'hydrolyse du tissu fibreux ; par M. A. 'Élard 1^63 — Rapport do l'azote aux chlorures dans le contenu stomacal en digestion; par ( i8o6 ) p MM. J. Wintcr et Falloisc Chimie isdvstrielle. — M. le Secrétaire perpétuel signale un « Pr(^cis histo- rique, descriptif et pliotomicrogra- phique des végétaux propres à la fa- brication de la cellulose et du papier» ; par MM. Léon Rnstaing, Marcil Ro- staing et Flrtirjr Perde du Sert Chimie orgvmque. — Sur l'oxydalion manganique des acides citrique et ma- lique ; par M. G. Be/ngès — Sur la tension superficielle de quelques liquides organiques; par M.M. P. ffi*- tmt et L. Fridcrirh — Chaleurs spécifiques de quelques .sub- stances organiques ; par M. G. Fleiiry. — Méconine, acide opianique, acide hé- mipinique: par M. Frni/e Lrroy — Sur l'eugénol, le safrol et la propylpy- rocatéchine; par M. Raymond De- lange — Sur la diazotation de la safranine; par M. Georges-F. Jnuberl — Acide dimélhylamidobenzoylbenzoïque ; par M. Emile Sévcrin — Sur la constitution de l'acide isolauro- nolique; par M. G. Btunr — Action de l'isocyanate de phényle et de l'isothiocyanale de phényle sur les acides bibasiques; par M. Étnphe Bénech — Sur l'acide aap-lriméthyl-p-oxyadi- pique; par .M. E.-F.. Biaise — Action des élhers monorhloract-liques sur l'acétylacétone sodée; par M. /•'. Mnrcli — Action de l'isocyanato de phényle et de l'aniline sur quelques acides v-cé- toniques; par M. T. Klnlib — Sur quelques nouvelles combinaisons organo-métalliques du magnésium el leur application à des synthèses d'til- cools el d'hydrocarbures; par M. /'. Grignard — Santalèncs et santaluls; par M. Ciier- bet — Sur la tyrosinase; par M. C. Gessard. — Préparation des anthraquinones dial- coylaraidodichlorécs ; par M. E.-C. Sëoerin — Sur la monoiodhydrine du givcol ; par MM. E. Charnu et raix-Séaillcs.. . . — Sur l'acide Y-chlorocrolonique; par M. A'. Lespieau âges. 1646 823 32 327 437 5o8 659 GCi 723 8.^0 920 lo33 1 192 12S4 |322 ■ 324 i327 i.lo5 1407 1410 Pige.. — Action du chlorure de cyanogène sur l'acétonedicarbonate d'élhyle ; par M. Juvénal Derome l475 — Sur les combinaisons métalliques do la diphénylcarbazone; par M. P. Caze- neiwe 1478 — Sur des combinaisons organo-mélal- liques cuivreuses et mercureuses de la diphénylcarbazone; par M. P. (a- zeneuve 1 56i — Sur les dihydroxylales; par .M. de For- crami 1 555 — Sur un produit de décomposition d'une diiodhydrine do la glycérine; par HM. E. Charon et C. Paix-Séailles. i63i — Sur les acides a^-dimélhylglulolaclo- niques; par M. E.-E. Biaise 1716 — Oxydation de l'anéthol et des corps analogues (isosafrol, isoapiol, etc.) renfermant également une chaîne la- térale propényliijue; par M. J. Bmi- gaidt 1 766 Voir aussi : Acétylène, jtcidimctrie, Alcools, AbMiydes, Aminés, Amnio- niumt, Aiilipyrine, Benzopliénniie, Colorantes ( Matières \ , Duistascs , Éntlirile, Ét/iers, Éthylène, Fibrine, Mucit/ne ( Acide), Pbénolt, Pyridine, Sucres, IJrique (Série), f'aWrique {Aride). CniMiK vKf.KTAi.E. — Le (ligment vert iï Amanila niuscaria; par M. A.-R. Griffiths 42 — Sur la présence, dans le.s végétaux, du vanadium, du molybdène et du chrome; par M. Eng. Demarçay. ... gi — Influence d'une végétation active sur la formation de la thuyone et du thuyol ; par M. Eugène Charabot. . . . i)i3 — Sur la coini osition des albumens de la fève de Saint-Ignace el de la noix vomi(iue; par MM. Éni. Boiirqurlot et /. Laurent 1 4 1 1 — Sur l'hydrate de carbone de réserve de la graine de Trifolium rrpens; par M. H. Hérissey 1719 ■Voir aussi : Caoutchouc, Santal. CiiLORi HKS. — Sur l'entraînement du chlo- rure d'argent |>iir le chloroamidure mercureux ; par M. /•'. Leteur 248 — Sur un mode de décomposition de quelques pcrchlorures métalliques; par M. OF.chsner de Coninrh 1 55l — Sur la décomposition des chlorures ( i8o7 Pages, métalliques; par M. OEchsner de Coiiinck 1627 CiinoMK KT SES COMPOSÉS. — Sur nouveau miiilo (lo production de sulfates (loulilosde chrome; par M. C. Pa^el. io3o — Dosas;!' i''loclrolylique du plomb dans lo sulfate et le cliromale. Application à l'atialyso des verres piombeuxet des chromâtes de plomb; par M. C. Marir loSi C'.iiiiiBS. — Essais de congélation sur les cidres; par M. Di-scnurs- Desacres. . 3i CoLLÈiii: DK l''nANCB. — M. \v: Minisire de l' histniclton pnbliciiie invite l'Acadé- mie à lui présenter deu.t candidats pour la chaire d'Embryogénie com- parée, vacante au Collège de France. 101 — Liste do candidats présentés par l'Aca- démie pour cette chaire : 1° W.He/ine- ^11 y; 1." M. /Iiiule 9.26 Cglouantks (Matièhes). — Sur les rom- liinaisons des matières colorantes ba- siques avec les matières colorantes acides; par M. yl. Seyeivctz 84-;! — M. M.Si-Yftveiz adresse une .Note « Sur lu composition des précipités obtenus par réaction des colorants basiques sur les matières colorantes acides et In sensibilité do ces réactions 1041 (lonqiosition clés combinaisons de la fuchsine avec les matières colorantes acides par con.slitution; par M. .-/. Scyrwitz 1770 t'., ( i8o8 ) Pages. — Commission chargée de la vérifiration des comptes pour l'année 1899 i37> — Commission du prix Pliilipeanx i37i — Commission du prix Gay ''î/r — Commission du prix Montyon (Arts insalut)res) '37> — Commission du prix Cuvier i'57i — Commission du prix Tréinont 1 3; 1 — Commission du prix Gcgner iB;! — Commission du prix Delaiande-Guéri- neau '372 — Commission du prix Jérôme Ponli. . . . iB;^ — Commission du prix Tcliihatchef 1372 — Commission du prix lloullevigue T^a — Commission du prix Boileau i.i4S — Commission du prix Cahours i.\.\S — Commission du prix Saiiitour 1448 — Commission charijée de présenler une question de Grand prix des Sciences matii^matiques i448 — Commission chargée tie presenlcr une question de prix Bordin (Sciences ma- thématiques) 144*^ — Commission chargée de piésenler une question de prix Gay 1449 — Commission chargée de préM-nler une question de i)rix Poural 1449 — Commission chargée de pié.-.euler une question de prix Damoiseau 144c) — Commission chargée de présenter une question de prix Vaillant 1449 Congélation. —Essais de congeianun sur Page» 51 les cidres ; par M. Dcxroiirs-De^acres . — Sur quelques considérations relatives à la congélation de l'eau ; par .M. F. Ronins 80") CoNVKCTioN. — Étude expérimeniale du mouvement des liquidi-s propa^'eant de la chaleur par convection. Hégime permanent : tourbillons cillulaires; |)ar M . Henri Bénant ioo4 — Mouvements tourbilloniiiiires a struc- ture cellulaire. Étude optique «le la surface libre: par M. Henri Jiènnnl. loG'i Cbistali.ocrapiiie. — Sur une catégorie de groupements cnstiillins échappant aux investigations optiques; par M. Frril. Watleiani 144 — Sur la non-existenw du système hexa- gonal: par M. Fréd. H' allenint i-'i CciVRR. — Nouvelles réactions microchi- miques du cuivre; par M. l'nzzi- Esfot go — Sur deux polysuirures do plomb et de cuivre ; par .M. F. liodmnx 1 397 Ctanock.ne kt sks composés — Ui'( herches sur l'isomérie des composés sulfucya- niques : par M. Jtrrtlirlot 441 — Sur les rhodicyanures; par Al. ri. Ix-ilié 87 — De l'oxydaliuii pur voiu ne de>hydrog6- nation au moyen des furricyunures; par M. .■/. Fiant . ... '569 D a5 a5 DÉCÈS DE Membres EtCoRnEspoNnANTs. — M. le Serrettiire pi rpèlitrl dnnonce m mort de Sir James Pnf^ei, Correspon- dant pour la Section de .Médecine et Chirurgie — M . le Secrt-iiitri: /iripemel .iiiiiunce Ih mort de M. AJat/i,n,n, Correspopdant pour la Section de Minéralogie — M. Grandidier annonce la mon de AI. yilcxis de Tdh. Correspondant pour la Section de Géographie et Na- vigation, et fait un court exposé de ses travaux ,53 — M. le Présiariit iiiinuiiee la mort de M. Marinn. Correspondant pour la Section d'Anatoniie et de Zoolcie.. . — M. yi. Mitnc-Edwiirds fait un court exposé des travaux scienliliques de 217 M. Mnriiin ii-j M . le /'résilient annonce la mort de M. Dnvul-Eiliiitrd Hugues aa7 M. le Président annonce la mort do M. Jilitnchfird, Membre de la Section d'Anatoniie et de Zoologie, et se fait lintcrprète des regreLs de l'Aciidémie. 365 M. le Secréiniir prrjx-iuel annonce la mort de .M. Fug. liellrnmi. Corres- pondant pour la Section de Mécanique. 553 Notic4' sur les travaux i^'Fu^;. liel- Irtiiiii ; pur M. Maiiriir Lévy 677 Discours prononcé aux funérailles de M. Joseph Bertrnmi, au nom de l'Aca- démie française; par M. Jules Lc- mailrr gfil Discours U'' M. Anuuit c i^vjr, au nom de l'Académie des Sciences 963 ( '««9 ) Pagea. I — Discours do M . Beriheloi, comme Se- crétaire perpétuel de l'Académie des I Sciences g68 — Discours de M. Gaston Darboux, au nom do la Société de secours des i Amis des Sciences 969 — Discours lie M . ,-/. Cornu, au nom de l'École Polvlechnique 971 — Di^cours (le M. Duclmix, au nom de l'iiislltul Pasteur 972 — Discours de M. diston Paris, nu nomdu Collège de France 973 — Discours de M. Georges Perroi, au nom de l'École Normale supérieure 977 — SI . le Secrétaire perpétuel donne lecture d'un télé^-ramme adressé par M.fiuiti, au nom delà Facullé Hps Si'iences de Florence 997 — La Société' pliysic.o-cltiini'i La Brit'ish Astronomical Association propose d'organiser une expédition en Espagne et en Algérie, pour l'obser- vation de l'éclipsé totale de Soleil qui aura lieu le 28 mai 1900 i58 Éclipse do Soleil du 28 mai 1900, ob- servée à Paris; Note de M. Lœwy. . . 1495 Éclipse totale du 28 mai 1900; par M . /. Janssen i496 Observation de l'éclipsé de Soleil du 28 mai 1900, à Marseille et à Alger; pur M. Siephun i5o4 Observation de l'éclipsé partielle de Soleil du 28 mai 1900, à l'observatoire de Bord>-aux ; par M. G. Rayct i5o6 Éclipse totale de Soleil du 28 mai 1900, observée à Hellm (Espagne); par M. Haiu) i5i6 Sur l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900. Observations laites à l'observa- toire d'Alger; par M. 67/. Trépied.. i5i7 Sur l'éclipsé de Soleil du 28 mai 1900; pa:- MM. Meslin, Bourget et Lcbeuf. i52i Observations de l'éclipso de Soleil du ( i8io Pages. 28 mai ; par M. de la Baume-Phmnel. i523 — Éclipse de Soleil du .'S mai 1900, ob- servée à Besançon; par M. Gnu-y... i525 — L'éclipsé partielle de Soleil du ^.S mai 1900, à l'observatoire de Lyon; par M. Ch. André «527 — Éclipse de Soleil du 28 mai 1900, ob- servée en ballon ; par M"° D. Kliimpfe •••• '5'9 — Sur une photographie obtenue à l'ob- servatoire d'Alger pendant l'éclipsé de Soleil du 28 mai; par.NL Ch. Trépied. tSgy — Observations aetinométriques pendant l'éclipsé du 28 mai 1900; par M. J. riolle «658 — Sur la dernière éclipse de Soled et la lumière zodiacale; par M. Pcrrotin. . 168} — Observations de l'éclipsé totale de So- leil du 28 mai 1900, à Arfjamasilla (Espagne); par M. H. Deslandres. .. 1691 — L'éclipsé partielle de Soleil du 28 mai 1900, à l'observatoire de Toulouse; par MM. Montangcrand, Kossard et Bessoii 169 J — L'éclipsé totale du 28 mai 1900. otu- diéeà Elche; par .M. José Cmna S-dns. 1G97 — Observations de.À franges d'ombre, faites pendant l'éclipsé totale de So- leil du 28 mai 1900; par M. Moye.. . 1699 Éco.NOMiE RURALE. — Sur la culture des lupins blancs; par M.M. P. -P. Dtlté- ram et E. Dcinniusy 20 — Sur la culture des lupins bleus [Lit/n- nits (ir/aiislifoliiis); par MM. P.- P. Dclicrain et E . Demnissy ((jî — Utilisation, par les i)lantes. de lu po- tasse dissoute dans les eaux du sol ; par M. Th. Srhlœsinf^ fils 4^2 — Cartes agronomi(|ues du canton de Ke- don. De la composition des terres au point de vue de la chaux, do la ma- gné.sie, de la potasse et de l'azote ; par M. G. Lecharlier 1 j dj — Des terres arables du canton de Hedon au point de vue do l'acide phospho- rique; par M. G. Lrchartier i2a5 Voir aussi Fins, Viticulture. Électuicitè. — Les modifications perma- nentes des fi's métalliques et la varia- tion de leur résistance électrique ; par M . H. Chcvidlier 1 20 et 1 C 1 2 — Sur le phénomène de Hall et les cou- rants thermomagnétiques; par M. E. Murea ) Pape». M. f'nigt adresse une réclamation de priorité au sujet de la Communication précédente 36o Sur la décharge des corps électrisés et la formation de l'ozone; par M. P. 1 Ultir.l 125 Période d'élablissemonl de l'étiiicello électrique. Sa durée totale: par MM. //. Abraham et J . lA'miiinc 2^5 Contribution à l'étude des stratifica- tions ; par M. H. Pellal 323 Comparaison de diverses formes de l'in- terrupteur de Welinell; par M. Al- bert Turpain 4"9 Sur les courants ihermomagnétiques ; par M. G. Mnrcau j 1 2 Dissymélrie dans l'émission polarisée d'un tube de Geissier soumis ù l'ar lion d'un champ magnétique; par M. h. Dongier 65o Sur les particularités optiques des tubes de Geissier sous l'inlluence d'un champ magnétique; par M. N. Egu- rojf H y. (jeorgica-skr 900 Sur l'éludu expérimentale de l'excita- teur dt< liera: par M. H. .'^irin^rdauir. 708 Sur la rapacité des conducteurs symé- triques soumis à des tensions poly- phasées; par M. Ch.-Euf;. Guye 711 'Vites.'to de propagation des ondes élec- troniagtii'licpies dans le bitume et le long des filh noyés dans lo bitume; par M. C. Gutton 89.J Sur la produi'tion des fantômes électro- statiques dans les plaqiii-s sen>ibU's; par M. ir. .Schalfcrs 89- Sur l'influence du for tur la décharge d'un conden. bobine do ItuhmkorH'; par M. Jiorf^manii 1 179 Sur l'hystérésis et la viscosité des diô- ( I« Pages, loclriques; par M. F. Braitlard 1 182 — Sur les propriéti^s thormo-éloclriques de divers alliages ; par M. Emile Sliiiiiiiiin/i 1 3oo — Sur In ri^parlilion des couranls et des tensions en régime périodique établi le long d'une ligne polyphasée syraé- Iriquo présentant de la capacité'; par M. Ch.-F.ug. Guye iSSa — Do l'énergie absorbée par les conden- sateurs soumis à une différence de potentiel sinusoïdale; par MM. H. Pcllat et F. Bcnnl/ird 1 457 — De la transparence de divers liquides pour les oscillations électrostatiques; par M . yi. (/,■ Heen 1460 — Sur (|U('U|ues effets pliotocliimiques proiliiils par li,' fil radiateur des ondes luTt7,i<'nnes; par.M. Tli. Tammasina.. 1462 — Sur l'état électrique d'un résonateur de Iloriz en activité; par M. Albert Tiir- l"ii" i54i — Ileclierches sur l'existence du champ magnéiicpie produit par le mouvement d'un corps éleclrisé; par M. V. Cré- iiiirii 1 544 — Oscillumélre balistique. Mesure de la ipiantité d'électricité et de l'énergie ék'clri(iut' distribuées par couranls continus; |)ar MM. M. rt f. Giiitlct. 1549 — Sur la distribution électrique le long d'un résonateur de Hertz en activité; par .M. Albert Turpain 1609 — M. /'.'(/"/. //»'«(•/ adresse une Mole rela- tive à une « Modiliaitioii à apportera l'inlerruptour de Foucault, et destinée à donner, dans les bobines de Uulim- korir, l'inversion du courant indue- leur 755 — M. MuUc Lion adre.sse un Mémoire portant pour titre : « Recherches sur l'f'^lectricito » 4/4 Voir aussi Hayons cathouiqurs, Hnjons X, Rtidiiii-nniliirleiirs, Tdlégrnpliic, Ptij la fuchsine avec les matières color.inles acides par constitution ; par .M. J. Sejretvertz. . . . 1770 ( Gaz. — Sur la liquéfaction des mélanges gazeux ; par .M. F. Cuiibet 167 — Sur la lirpiéfaction des mélanges ga- zeux anhydride carbonique el anhy- dride sulfureux; par .M. F. Cniibet. . %x% — Sur les moteurs à gaza explo^ion; par M. L. Marc/lis 705 el 124'* — M. le Minislre des uffaires étrangères transmet deux Conimunicalions du Consul général de France ù New-York, au sujet des travaux de .M. lUnmtt Pictet pour la production éi-onomique de l'oxygêno liqui.le ou t;azeux fjgS — Le cycle théorique des niolcurs à gaz à explosion; par .M. A. Wiiz 1118 Géodésie. — M. le Ministre det'Inslriic- tion publitjite adresse une Lettre rela- tive à une nouvelle mesure de l'arc du méridien de Quito 1740 GÉOGRAPHIE. — Positions géographiques et observations magnétiques sur la edte orientale de Madagascar; par le 1*. L iii/i ... laag Voir au.'>si 'foixif'riiphie. GhOLOOiii. — Sur la dénuilaiiun du pl;^U-au central de liaye, ou forft du Haye (Meurlhe-el-.Moselle); par M. lilei- clier 1 46 - Sur la présence du Priabonicn < Èoréne supérieur) en Tuni.-ie; par .M. Fhrk. 148 Sur la Géologie de la Chine méridio- nale; par M. Lrrlere |84 — Sur la structure du la portion méridio- nale de la zuiic du Uriançonnuis; par M. //'. A///./// 188 — Le bassin houiller du Gard el les phé- no:iienes df charriage; p,ir M. Mar- cel liertrand a 1 3 — La géologie de l'Australio occidentale, par M. Jules (ianiicr 277 — Essai d'une théorie mécanique de la forination des montagnes. i>éplace- menl pr(igrcs.-if de l'axe terrestre; par .\l. Murcet Bertrand agi ( i8i3 ) Hagea. Déformation tétraédrique de la Terre et iléplacemenldu pôle; par M. Mûr- crl Bertrand 44g Erriitii se rapporlaïuù celte Clommu- iiicalion 612 Sur la symétrie tétraedrique au globe terrestre ; par M. dr Lnppnrent 614 Observalions de M. Marcel Bertrand à propos de la .Note de M. de Lappa- retit 619 Sur I oligocène de la région comprise eiitii- issoire et Brioude; par M. J. Ciraud SgS ' Sur la déiiuuaiiun de l'ensemble du plateau lorrain et sur quelqnes-unes de ses conséquences ; par M. Bleicher. 598 • Sur les types ré.;ionaux de gîtes mé- tallifères; par M. L. ne Launay.... 743 ■ Le volcan andositique de Tiralouïne (Algérie); par M. L. Gentil 796 - Sur les plissements du bassin Uefaris; par M. Munier-CtuUinas 85o - Sur les plissements du pays île llray;' par M. i\Ju/ner-Clialm ^''^ Pages. — M. E. Fiai adresse un Mémoire ayant pour titre : « Contribution à l'étude des formules cosmiques » 1576 Voir aussi : Mrnéra/n3 HvDiiAiLioiE. — M. Cil, A'rt/ff/adre.sseun Mémoire « Sur la construction des grands barrages » 157G IIïDnoDYXAMiQUE. — M. H. Poiiicaré [tTv- P»(je9. sente, au nom do M. f. f:/rr/,/ir.<, un Volume intitulé : n Vorlesungen iiber liydrodynamische Fernkrafte " a5 lIvDnoGÈNE. — Sur le dosiige volumétrique de l'hydrogène et k-s tensions chi- miques; par M. J/b. Col.wn 33o — Limites de combustibilité, par l'oxyde de cuivre, do l'hydrogène et des gaz carbonés dilués dans de grands vo- lumes d'air; par M. Arinuml Cntitier. i353 llYDnoi.OGiE. — Sondages et analyse des boucs du lac Galcescu ( Karpates mé- ridinnales): par MM. de Miirionnr et MunU'ttnu Miir^nci gSa - Analyse d« fonds marins recueillis dans rirol M. J. Thoidi-t . . . . i.fjo — Fixation li' >i suspension dans l'eau par l>o turp» poreux ; par M. J. Thoiilei i(>39 — Le lac Ladoga au point de \iie ther- mique; \yAT)i\. Jules (le Scliukiilshy. . 178;) IIygiènb ptBLiuuE. — Sur les eaux con- taminées des puiu do In Guillotière et des Drotloaux, à Ljon: par M. H. Ciiiifif 579 — Sur la recherche, le dosage et les va- riations de la cystinc dans les eaux contaminées; par M. //. Ct/iitse . . . . 78Î — Sur la préj!«'nce de la lyrosine dans los eaux des puits contaminés; |)ar M. //. Cfiiisse 1 1 9G Voir aussi Jlimentiiires (Miilièrei), Bières, Cidres. I Infectieuses (maladies i. — Voir fiaciè- riologir, Sér. — M. le Secrétaire perpétuel an- nonce qu'un legs fie 4000 livres ster- ling a été fait à l'Académie par M. le professeur Hu»lies, pour la fondation d'un prix destiné à récompenser une découverte originale dans les Sciences phy5i Jhmnndj nainiqui-, .Mbcamoi E appliquée. — Théorie des hé- lices propulsives; par M. /?«/<■/■/«. 486 et 702 Semtalre. (T. C\\\.) lUj 1291 il 109 «^99 C. H., ly.j — Le campylographe, machine à tracer des cou rbes ; pa r M . Marc Declwvren.s . 1 6 1 (i Voir aussi Balistique. MÉCANIQUE cÉi,i;sri;. — Sur l'anomalie du mouvement du pêrijove du salelliie V de Juiiilcr; par M. O. Callandrcaii. . 17 - Calcul (le l'orbite d'une comète dont le mouvement géocentriqiie est considé- rable; par M. O. Callandreau et G. Fadlet 28 1 - Remarque sur lo critérium de Ti.apeur de iner- 236 ( i8i6 ) L. Cdillftet, Pages. 1585 ao3 cure fatiirée; par MM. Colardcmi et Rivière. . jMétéobologie. — Sur le halo solaire du II janvier igno; par M. i'iibbi^ Mnze. — Phénomènes d'optique almosph(^rique, observés au Pic du Midi et à Bagnèrrs; par M. Ein. Marchand 35l — Sur le spectre des aurores polaires ; par M. PauUen 655 — Notice sur les aurores australes obser- vées pendant l'hivernage de l'expédi- tion antarctique belge: par M. Henryk ArctotK'ski lïyo — Sur un halo extraordinaire observé le •", 22 juin igoo; par M. Joieph Jntibirl. — M. le Secrétaire perpétuel signale le Bulletin météorologique du déparle- ment de l'Hérault, publié par M. Cnjca. \{. Cil. Duprat adresse une Note rela- tive à des niotéores lumineux observés à la Basse-Terre (Guadeloupe) 67 j — M. Jenkins^ér^sso un Mémoire intitulé : '793 8: Pages. « Météorologie, branche d'Astrono- mie " 1740 ^'oir aussi Physique du GInbe. .UicBosropiE. La Focimélrie pliologram- niétrique en Microscopio: par M. V. Lrgro.i ■270 — Microscope solaire simplilié et perfec- tionné; par M. A. Deschnmps 1 17J — Téléniicroscopie;parM..J. A)rtr/;«/n/?,v. 1176 Minéralogie. - Sur une forme de silice anhydre, optiquement négative; par M. .4. iMcroix 43o Voir aussi Crislallngrnphie, Pétrographie. MOLVBDÉNK ET SES COMPOSÉS. — Sur Un nouveau sulfure de molybdène cristal- lisé: par M. Marcel Giiir/mrd 137 Moteurs. — Sur les moteurs h gaz à explo- sion; par M. L. Mnrchis. . . . 705 et iij6 — Le cycle Ihéorique des moteurs à gai à explosion ; par .M. A. If'itz 1 1 18 MuciQi E ( AciDi: I. Sur l'acide isopyro- mucique; par M. L.-J. Simon aS Navigation. M. Chartes Faga adresse un Mémoire relatif à un mode do na- vigation intérieure par petites chutes. (|57 M. Pierre Landes adresse le projet d'un « bateau qui remonte le Qeuve par la ré.>istance du courant u 1218 Navigation akrienne. — Nouvelles obser- vations sur le vent relatif en ballon ; par .M. G. Hermite 353 ■— M. /. Mnetans adresse la description el les dessins d'un « ballun-parachule ». 47.J M. E. Drliuraiix adresse un « Compte rendu d'expériences aérostati(|ue8 ». 994 — M. Georges Bnck adresse une Note relative à un ballon d'une construc- tion spéciale laga — M. E. Jingrr adresse un complômonl à une Communication sur la Naviga- tion aérienne nga ■ Sur une ascension aérostatique elTectuéo le 17 juin 1900; par M. Gentr 1793 Nominations. — M. Zenthen est élu Cor- respondant pour la Section de Géo- métrie , 5g — M. Peron est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie 15- — .M. Mitlag.LeJJler est élu Corre.-pun- dant pour la Section de Géométrie . . ia6 .M. Jiicnaymc est élu Coirespondanl pour la Section de Géographie et Na- vigation 726 M. Schwendenrr est élu Correspon- dant pour la Section de Doinnique. 378 M. Sto/tes est élu Associé étranger, en remplarcmcnt de feu M. f/''eierstrass. ,(71 M. Ziiirl est élu Correspondant pour la Scciion de Minéralogie 471 M. Pfrjft-r e*i élu Correspondant pour la Section do Bolanique 471 M. Emile Fischer est élu Correspon- dant pour la Section de Chimie 639 .M. Hitinrf est élu Correspondant pour la Section de Physique 822 M. fan drr Usants est élu Correspon- dant pour la Section de Physiijue. . . 87C M. Michthon est élu Correspondant pour la Section do Physique gg| .M. Siicss Cil élu Associé étranger, en remplacemenl de Sir E>tward Fran- I. land . . ... 1 1 70 M. /lardon Simdrrson est élu Corres- pondant pour la Section de .Médecine et Chirurgie 1 j32 .M. I)arbnu.r est élu Secrétaire perpé- tuel pour les Sections de Sciences mathématiques, en remplacement de ( I M. Joseph Bertrand iSGg M. Joanncs Cliatin esl élu Membre de lu Serlioh d'Anatomie et Zoologie, en rcmphici'mcnt de M. BluncliarU i3-o M. Cibbs est élu Correspondant pour la Section de Mécanique iSyi M. FoiKjité est élu Vice-Président pour l'année i<.)oo, en remplacement de feu M. Jli>li. Milne-Edwards 144? M. BoUiinann est élu Correspondant 8,7 ) Pages. pour la Section de Mécanique 1448 M. Dwetshmn'crs-Uery est élu Corres- pondant pour la Section de Mécanique. 1691 M. D.-P. OEhlfti est élu Correspon- dant pour la Section de Minéralogie. 1691 M. (jidrd esl élu Membre de la Section d'Anatomie et Zoologie, en remplace- ment de M. Jlp/i. Milne-Edwards . . ijSg M. Bazin est élu Correspondant pour la Section de Mécanique 1 740 o I» OnsKnTATOiREs. - Présentation des prc- 1 niières publications des Observatoires de Potsdam et de Paris, relatives à la ] Carlo pliotographi(pie du Ciel; par M. Lœay i54 Le nouvel observatoire de Tananarive; par le U. P. Colin 55i Publications de l'observatoire de Besan- çon, do 1886 à i89G;NoledeM.Zœ«y. iSSg - M. /<" Serréttiire per/>étnel signale le Tome VII des « Annales de l'Observa- toire do Nice », publiées par M. Per- rolin 1742 Oi'TiyuE. — Sur la nature de la lumière blanche; par M. E. Carvatto 79 ■ Sur la constitution de la lumière blanctie ; par .M. Gmiy 24 ' - Sur lu conBliiuiion de la lumière blanche; par M. E. Cnn'idh 4°' Lumière polarisée émise par un tube do Geissler soumis à l'action d'un chami) magnétique; par M. /?. Don- ^irr 3.44 ■ La foeiméirie pliologramméirique en microscopie ; par M. ^. Le^ros 270 - Sur (pielqucs conséquences des lor- niules du prisme; par M. A. de Gra- nmnl 4o3 - Nouvelle interprétation des résultats do M. Michelson pour l'analyse des lumières simples pur la méthode des anneaux de Newton; par M. E. Car- vallo 49G Disparition instantanée de la polarisa- tion rotaloire magnétique; par MM. H. Abinbiiin et J . Lemoinc 499 Sur la loi de rotation diurne du champ optique fourni par le sidérostat et l'héliostat; par M. A. Cornu 537 Sur la propriété de certains corps, de perdre leur phosphorescence par la chaleur et de la reprendre par le re- froidissement; par M. Guslave Le Bon 891 ■ Remarques à propos de cette Note de M. G. Le Bon; par M. P. Curie 1072 - Réponse à la réclamation de M. Curie; par M. Guslmv Le Bon 1 108 - Sur deux applications de la chambre claire de Govi; par M. A. Lajuy. . . 1122 - Sur une modification des surfaces mé- talliques sous l'influence de la lu- mière ; par M. H. Buisson 1298 - M. F. lAirroque adresse deux Notes « Sur la polarisation atmosphérique » et « Sur la scintillation steliaire, so- laire et planétaire ■• 1729 - M. Antoine Cros adresse un Mémoire intitulé : « Action mécanique de la lumière " '740 Voir aussi : Physique mathématique, Photographie, Radium, Rayons X. Palkontolocik. - Sur un nouveau Ron- geur miocène; par .M. G/. Oaiilard.. 191 -- lîxamen des fossdes rapportés de Chine par la mission Leclère; par .M. H. DowilU 59^ Sur les Dinosauriens des étages de Ro- gnac et de Vitrolles du pied de la Montagne-Noire; par M. Charles De- père t Sur les Lémuriens subfossiles de Ma- 637 f i8 i/i»j i^Si dagascar ; par M. Guitlnumc Grnmli- dier - Sur la découverte d'une caverne à osse- menls.à la carrière des Bains-Romain*, à l'ouest d'Alger; par M.M. E. Fichenr et À. Brivcs — Sur les fossiles recueillis par M. \il- liaunie dans les couches charbon- neuses des environs de Nossi-Bé; par M. H. Dominé 1 368 Voir aussi ; Bolniuijue jtis\ilf. Palladium. — Nouvelle réaction micro- chimique du palladium; par MM. ^J - E. Pozzi-Escol el H.-C. Cnu|iliialion de lu loi des phases auxallia}:os ol aux roches; par M. H. Le Chutrlier g") — Sur les plagioliparites du cap Alarsa (Algérie); par M.M. L. Dupaïc cl /''. Pearce Sur les andésites cl le» Uisaitiies ailii- tisées du cap Marsa ; par MM. L. Dii- parc et F. Pearce Sur quelques roches f,Taniloïdes du cap .Marsa; par MM. /,. Dupnn et F. Pearce — Noie sur les roches tiisiitilinL-s ut erup- lives de la Chine méridionale; par MM. J//c//c/-iL('e), Lacroix (t\. U clerc. Sur les phénomènes de métamor- phisme, de production de n.incrai de fer, consécutifs à la dénudation du plateau de Haye(.Mei;rlhe-et-Moselle)- par iM. Bleicher. ' — Sur les transformations emlomorphi- q"es de l'andésite de Santorin, sous 1 influence d'enclaves enallogènes cal- caires; par M. J. Lacroix... ,.72 346 34j jgo 'o-j lv48 6i2 904 'iC. ar M. y4. Lacroix IÎ71 Sur une roche de fayalile; par M. .4. Lacroix • • ' 77^ M. F. Lfirrof/iie adresse une Note « Sur un granité pyrénéen " '!Co l'iiÉNoi.s — Sur les acélals de phénols; par .M. H. Fox\e -aS — Action du chlorure il'éthylidene sur les phénols; par MM. Ji. Fossc el }'. Ktt- tinger ' I<.|4 PiiuSPiiitHE KT SES t:o»iPosts. — Sur la pré- paration des phnsphales de fer, de nickel, de cobalt et de chrome; par M. Ceorj^ts Marnnnetm Oj(i Sur la préparation de l'hydrogène phosphore gazeux; par M. C. Mati- gnon ' '0 ' PHOTOGBAPHiii.— Appareil île pliotogrjphie insiantiinée, à rendement maximum ; par M Citiitn .'iigri.di Si Transformation de l'image photogra- phique d'un cliché en un élal lamel- laire, el phénomènes de coluraliotis qui en déri\enl, |ar M. .^. Irillnl . \-o Sur une luélhode pour lu mise au poini dune lunette photographique;' par M. Georges Mestiii 4'»'» .M. Li/J/iniitnn présente, au nom de .M. Àiiioinc Cros. trois éprouves pho- tographiques en couleurs, oxérutéos d'après des tableaux «78 M. .■/. G" r«A_r adresse une Note sur une . Nouvelle méthode de photographie des couleurs • ' io<) — M. Giaronio Gionlu/io ;idres.'-c une .Note relative ù une substance employée en Photographie •• la Viscosinc •■ ..... laSa PlirSIOLOCIE ANIMALE. — Sur laciivilé pla.-es alcalines iiaiis le ?quclette minéral du lœius pen- dant les cinq derniers mois de la gros- sesse; par M. A. W«^o«"t/"/ 94' Statique minérale du fœtus liuiuaiii, î- ) pendant les cinq dernier.« mois de la grossesse; par M. L. Hugnnenq .... ijaa -■ Les ganglions nerveux des racines pos- térieures a|iparliennenlau système du grand sympathique: par .\I. N.-Alb. lUiibieii 'o39 — Sur les fonctions de la tige cristalline des Acéphales; par M. Henri Cou- fiin 1 2 ( 4 - Remarques sur certains points de l'his- toire de la vie des organismes infé- rieurs; par M. /. Kunstler i/li6 — Le rôle du noyau des cellules dans l'ab-orption; f)ar M. Henri Slassnnu. 17S0 - M. Em. Fini adresse une réclamation de prioriié au sujet d'une « nouvelle hypothèse sur les sensations olfac- tives » présentée par MM. Vaschide et Van Melle 1^74 — M. A.-L. Hrrrrru adresse diverses Notes « Sur l'imitation de phéno- mènes protoplasniiques avec l'acide oléiqiie, la peplone, les alcalis, etc. » ç)6, i5o, 437 et 1374 l'HYSlOLOUili EXl'iidl.ME.NTALE. — UappOPt entre la variation d'excitation des nerfs et la variation de densité des courants excitateurs à dilïéieiits po- tentiels; par M. Stéphane Leduc... 524 — Influence anodique sur la conductibi- lité nerveuse chez l'homme; par M. .9. Leduc 7^" — Élimination du cacodylale de soude par les urines afirès absorption par voie stomacale; par M.M. H. Imbert el£. Bndel 58i - Contribution à l'élude des relations entre la constitution chimique et l'ac- tion physiologique des dérivés alkylés des alcaloïdes; par M. W. Ro.sen- stein ■ 732 - Restauration des fonctions du cœur et du système nerveux central après l'anémie complè;o; par M. Frédéric Batelli ^o" ~ Contribution à l'étude des sérums an- tileucocylaires. Leur action sur la coagulaiion du sang; par M. C. Dete- zenne • 9^8 et 1788 - Sur les propiieléa phy.iologiques des nitriles ; par M. E'inemd Fiquel 94^ - Hétéroplastie; ^ai:^\. N.-A. Baibieri. 11 39 - Influence de la lempératuie sur la fa- tigue des neifs moteurs de la gre- Pages. nouille; par M. J. CarvaUo 1212 - Sur l'excitation du nerf électrique de la torpille par son propre courant; par M. MemMsiohn ""1 — - Pression osmotique de l'œuf et polyem- bryogénie expérimentale; par M. t. Bataillon ■ • • i^" -^ Nouvel enregistreur pour les inscrip- tions continues; par MM. Auguste et Loitit Lumière '34° — Action des courants à haute fréquence sur la respiration élémentaire (acti- vité des échanges entre le sang et 1^ tissus) ; par M. Tripct 17^5 — Influence des extraits d'ovaires sur les modifications de la nutrition, engen- drées par la grossesse; par MM. Chnr- rin et Guiltiiiiiinat 1787 PiiYsiOLOGii: PATiioLOGioiE. — Méciinlsnie des insulli^ances de développement des rejetons issus de mères malades; par MM. Charrin, Guillcimniit et Levaclili 9' — Défense de l'organisme contre les pro- priétés morbifiques des sécrétions glandulaires; par MM. Charria et Levaditi a6a Variations de l'iode du corps thyroïde des nouveau-nés sous des influences pathologiques; par MM. Charria et Bonrgi l g.^ 5 — Reproduction expérimentale de la carie dentaire; par M. /. Clioqiu t 9 {y — Action thérajieutique des phosphogly- cérates acides; par M. G. liardrt . . . 956 — Mécanisme de la sénilité et de la mort des cellules nerveuses; par M. G. Ma- rinesco 1 1 3G — Sur le rappel à la vie, obtenu par la compression rythmée du cœur; par MM. TiiJ/icr et tlntlion i jgo — Sur le pouvoir aniiprésurant du si-rum à l'état pathologique; par M.M. Ch. Jclitird et J. Clerc. . . 1 71- - }i. F. Bouffe adresse les résullatd de ses recherches sur le psoriasis 104 1 — M. ji. Guépin adresse un Mémoire in- titulé : « Symptômes méconnus de l'hypertrophie sénile de la prostate u. iSgS Voir aussi Bactériologie, Tubrrciiloxe, Urines, Sang, Sérolliéni/iie. Physiologie vkgktale. — Sur les ferments soUibles produits, pemiant la germi- nation, par les graines à albumen , 1820 ) Page», corné; par MM. Em. Boiin/uelnt et H. Hf'rissey 4» Genèse des composés terpéniques dans la lavande: par M. Eugène Cha- rabot 2^7 Sur l'individualité de la séniiiiine, fer- ment solublo sécrété par les graines de légumineuses à albumen corné pen- dant la germination; par MM. Emile Bouri/itt lot et H. Hcrissc) 31© Recherches sur la digestion des ré- serves dans les graines en voie do germination et leur assimilation par les plantules; par .M. Mme 4^4 Recherches sur la genèse des compo- sés de la série du menthol dans les plantes; par M. Eugène Charaho! . . . 5iR Des modifications apportées par une traction longituilinale dans la lige des végétaux; par M. Thom-rnin 06J Sur l'appareil sexuel et la double fécon- dation chez les Tulipes; par M. L. Guigaiirii f>f • Remarques sur les transformations do la matière organique pendant la ger- mination ; par M. t.'. André 7218 Los hydrates de carbone de réserve de« gr.iines de Luzerne et de Fenu- grec; par M.M. Em. Boarquelot m H. Hérissry 73 1 Localisation do la myrosine et de la gomme chez les Mnruign; par M. /•'. Jndiu ;33 L'assirailalion chlorophyllienne chez les plantes d'appartement; par M. Ed. Griffon 1337 Sur certains phénomènes présentés par le» novaux sous l'action du froid; par MM. A. Mainichot et M. Molliard . 788 Sur la toxicité des composés alralino- lerroux à l'égard des Négétaux supé- rieurs; par M. Henri Ciuipia 791 Sur la culture pure d'une algue verte; formation du chlorophylle à l'obscu- rité ; par .M. Hadois 793 A propos des résultats contradictoires de .M. Raphaël Dubois et do M. Vines sur la prétendue digestion chez les Népcnihès; par \\. E. Couvreur ... . 848 Elude de quelques transfurmalions qui 80 produisent chi'Z les plantes étiolées à l'obscurité; par M. G. Andn' 1 198 Modidifications de structure observées dans les cellules subissant la fermen- ( l82 Pages. I liilion propre ; par MM. L. Maira- ' dtot cl M. MoUiard i2o3 Voir aussi Chimie végétale. Pathologie vi'gi'lalr. l'iiYsioi K i)u Globe. — Sur les vari.itions du Planklon au lac Cliauvet: par M. Ilniyanl 45 — Lois ilynaiiii(|ups des cyclones; par M. l'.Vmiral F8sifs de la révolution synii'liquc; par M. .-/. Pnincaré 1279 Voii' aussi ,\Jrlé(jriilngie, Pesanteur. l'insionc MATiiÉMvTioiE.— SuT la valeur du lj pression iiilcriie dans les équa- tions do Van (lor Waais et do Clau- sius ; par AL Daniel Birthelot 69 - Sur le covolume dans l'équation carac- téristi(|uu des fluides; par M. Daniel lltrlhelnl 1 15 V)^• l'association des molécules chez les corps liquides; par M. Daniel Ber- theliU 565 — Sur le volutne minimum des fluides; par )A. Diiniil Berlhtlnt 7i3 — Sur un point romari|uable en relation avec le phénomène de Joule et Kelvin ; par M. Daniel Berthelot 1379 Sur les surfaces isolhermiques; par M. r. Giiichanl 169 Sur la mesure de la capacité dans un milieu liéléroj;ene : par M. A.-^. Pc- tnii'sÂy 164 ■ Sur la décomposition d'un mouvement liiinineux en éléments simples; par M. Ch. Fabrr '38 — Sur les masses vectorielles de disconti- nuité; par M. ^nilré Broca 3 17 — Sur le mouvement lumineux et les for- mules de Fourier; par M. G'-'O 56o • Sur la loi élémeiiUiire de l'éleciroraa- pru''lisnu> ; par M. Havcait 3i -• Sur l'interprétation de l'effet thermo- ma;;néiiipie dans la théorie de Voigt; par M. G. Moreaii 562 — Rapport de M. de Lapparent sur une ï ) Pages. suite de travaux présentés par M. Marx 1 372 — Sur l'équilibre calorifique d'une sur- face formée rayonnant au dehors; par M. Emile Picard 1 49g Réduction de certains problèmes d'é- cliauffement ou de refroidissement par rayonnement, au cas plus simple de réchauffement ou du refroidisse- ment des mêmes corps par contact; échauffemenl d'un mur d'épaisseur indéfinie; par M. ./. Boussinesq 1079 — Problème du refroidissement de la croûte terrestre, traité au même point de vue que l'a fait Fourier, mais par une méthode d'intégration beaucoup plus simple; par M. /. Bnussiiiesij . . . 16)2 -- Problème du refroidissement d'un mur par rayonnement, ramené au cas plus simple où le refroidissement au- rait lieu par contact); par M./, ^okj- sinesq 1 73 1 Sur les points anguleux des courbes de stabilité; par M. //. Le Chatilier. 1606 — M. de Camas soumet au jugement de r.^cadémie un 0 Essai de théorie dy- namique ondulatoire > 1 170 Voir aussi Thermodynamique. Planètes. — Observations du diamètre et de l'aplatissement de Jupiter; par M. G. Digniirdait 62 — Sur les planètes télescopiques ; par M. C. de Freycinet 1 145 — Observations de la planète i,F. G.) (Wolf-Schwassmann, 22 m:ii) faites à l'observatoire de Bordeaux; par MM. G. Rnyct et Féraud i5o7 Voir aussi Mécanique céleste. Plomb. — Dosage éleclrolytique du plomb dans le sulfate et le chromate. Appli- cation à l'analyse des verres plom- beux et des chromâtes de plomb; par M. C. Marie lo32 — Sur deux polysulfures de plomb et de cuivre ; par M. F. Bodroux i3g7 Pbobabilités (Calcul des).— Sur la théo- rie des erreurs; par M. Esiienne ... 66 — Valeur plausible dune grandeur va- riable; par M. Estienne 393 — A propos de deux problèmes de proba- bilités; par M. ^«f^rac^'? 3g5 PïBiDiNE. — Action des acides sulfureux et sulfhydrique sur la pyridine; par M. G. André I7'4 I IÎ2U R Pages. Radio-conducteurs. - Sur remploi de nouveaux radio-conducleurs pour la Téléaraphie sans fil; par M. C Tis- SOL. ■•-•• 90> — Sur l'auto-flécohéraiiuii du iliarbon, et sur l'application de cette décou- verte aux appareils téléphoniques pour recevoir les signaux de la Té- légraphie sans fils; par M. Th. Tm^ masi'itr • S"-* — Réclamation de M.M. Ducreui et l'opof, à propos de cette Communication., lo^l — M. Th. Tommasinh adresse, à propos de celle réclamation, une Noie sur un nouveau type d'auto-décohéreurs. 1109 -^ M. Bucreiet adresse une Noie relative aux prociVJés radio-téléphoniques de M. Poiiof laig — Accrois!-emenlsilere.-i.-;lanceiJes rndio- conducleurs; parM. Eilniiardlirnnly. loiiS - Sur la sensibilité mnxima des ciiliéreurs employés pratiquement dans l.i Télé- .graphie s^ans fil: par .MM. .4. fihiulel et G. Diibkévilcii I I'i3 Errata se rapportant à celle Communica- tion l'io — CommunicaliuMS par la lélégr.qjliio sans fil à l'aide des radioconducteurs à électrodes polarisées; par M. C. Tissni i38f) Radium. — .Vction du champ magnétique sur les rayons de Becquerel. Hayons déviés et rayons non déviés; par M. P. Curie 73 — Sur la pénétration des rayons do bec- querel non déviables par le champ magnétique ; par .M°" Sklmlnwskii Curie 76 — Contribution à l'élude du rayunnenienl du radium: par .M. Ilniri Benjurrel. ao6 — Sur a dispersion du rayonnement du radium dans un champ mairnétique: par M. Henri Birqurnl 3-a ~ Sur la charge éleclrique des rayons déviables du radium; par M. P. Curie et M™" P. Curie G47 — Déviation du rayunnenienl du ludiuin dans un champ électriijue; par M. Henri Becrjucre/ 809 — Sur un nouvel élément radio-aclil : l'aclinium; par .M. .V. Drbieinr. . 906 Sur la transmission du rayonnement du radium au travers des corps; par M. Henri Brcr/urrel 979 — Sur la réflexion et la réfraction des rayons catliodlques et des rayons dé- viables du radium: par M. P. Fillnnl. 1010 — Sur les rayons du nidium; par M. E. Dorii I I a6 — Sur la transparence de l'aluminium pour lo rayonnement du radium; par M. Henri Brrijurrrl il 54 — Sur le ravonneinent du radium: par M. P. y'iUnrA 1178 — Noie sur le rayonnement de l'uranium : par M. Henri lireiiuerrl i583 Ratons catiiodiqi'rs. - Généralisation de la iiulion de rayons cathodiques; par .M. C. .Sn^/itir 3îo — Sur la rénexinn et la rélr.icliim des / rayon> cathodiques cl des r.ivons dé- \iablesdu radium; par .M. /'. i'iiliinl. loio — Sur une expérience do .M.JauniHnn: par M. P. yniard 1177 — Sur les rayons cathodiques; par .M. /'. yniiml 1614 — Sur la disroiitiiiuiié Ue l'oiiiiiisiun ca-' thodiquo; par M. /'. fillanl 1760 Rayons X. — Une méthoilc de mcAuru se (h'H rayons Uuntgen; par .M. lierniiril Jlninhes 1^7 — Sur Id nature de la lumiéio blanche el des rayons X ; par Al. E. Carvnllo . . i3o -• Sur iMi phénonu-ne particulier à l'em- ploi de.-i courants lripha.M''s en Radio- graphie; par .M. Drle'iinier 169 — Rayons X el décharges : généralisation de la notion de rayons cathodi(|ues; par M. 6". Sngnw 320 — Sur la prodiiclion do rayon» .\ secon- daires par le corps humain et sur un point important de la technique radio- graphique; par M. Th. Cuillnz ÏIS Nouveau stéréomètro periiietlant la délermination de trois conrdonnécs reclangulaire,- d'un point quelconque d'un objet radiographié stéréoscopi- quement; par MM T. Marie et H. Hibiiul 74» Fluorescence de certains cumposéa ( i823 ) Pages, mi^talliques soumis aux rayons Ront- yeii el Becquerel; par M. Paitl Bnry. 776 Sur la iluroo dVinissioii des rayons Kbiit^jen; par M. Bernard Brunîtes.. 1007 Électrisation négative des rayons se- condaires produits au moyen des rayons Rontgen; par MM. P. Curie et G. Sagncic ioi3 Sacciiauose. -- Sur la st;ibililé des solu- tions de saccharose; par M. UEehsner de Cnninck 1 26 1 SAM\nii .M. — Sur le samarium; par M. i'ttg'. Drmiirçiiy u85 Sang. - t'.lialeur spécifique du sang; par M. //. Jtnrdier 799 — Sur la teneur en fer de rhémoglobine de cheval; par MM. L. Lupicque Gl H. Gitiirddiii i333 Mode d'action des sérums antileucocy- taires sur la coagulation du sang; par M. C. Detczenne 938 et 1488 — Pré.-ence de l'iode dans le sang; par iM.M. E. Gley et /'. Bnurcel i-}.\ Santal. - Sur la composition de l'essence de santal des Indes orientales; par M. Gurrbel ... ... 4 '7 Skctidns iik L'.NcADiiMiE. — La Section d'Analoiniu et Zoologie présente la li>tu suivante de candidats pour la place vacante par le décès do M. Jlpli. Mil'ie-lù/»;in/x : 1° M.M. Giard, f-'tiilifinl ; -i" M.\l. Bouvier, Délace; 3" MM. Ousl/ilrl, Prm'osl 1729 Ski.kmlm i;r sks (:<).Mi'osiis. — Sur le sé- léniure de 7. ne et son dimorphisme; par .M. lùinzfi-Diticnii 83?. Sur un ^éléniure de manganè.^e cristal- lisé et uti oxyséléiiiure ; par M. Fnnzcs- Viiicnn ioi5 -- Sur les séléniures et chloroséléniures de plomb; par M. Funzes- biacon ... ti3i Sur les sélénio-anlimonites alcalins; par M. Pi'u«;ii ' «33 — Sur les séléniures de fer ; par M. Fonzes- Diiiroii i7'0 SÉnoriiKHMMK. — Klude de la sérothéra- pie du charbon syniptomatique; par M. .y. Artniirj,. ..." 548 Du traKemcni de l'infection tubercu- leuse par le plasma musculaire, ou zô- mothérapie; par M.M. J. Hencnurt et Charles Hie/iet 6o5 — De l'imniunilé contre le charbon symp- lomaliipio après l'injection du sérum C. R., lyoo, 1" Semestre. (T. C\XX.) préventif et du virus naturel isolés ou mélangés; par M. S. Jrloing 991 — Mode d'action des sérums antileucocy- taires sur la coagulation du sang; par M. C. Delezrnne gSS et 1488 Silice. — Sur une forme de silice anhydre optiquement négative; par M. A. La- rrnLv 43o — Sur un thermomètre eu quarlz, pour hautes températures; par M. --/. Du- fi'ur 775 — Sur les ap|)aieiis eu quariz tondu; par M . Armand Gautier 816 — Sur la dilatation de la silice fondue; par M. H. Le Chatelier 1703 — Sur la perméabilité de la silice fondue pour l'hydrogène; par M. P. Villard. 1752 — Sur la résistance de la silice fondue aux variations brusques de température; par M. Dufour 1753 Soleil. — Observations du Soleil, faites à l'ob-ervatoire de Lyon pendant le troisième trimestre de 1899 ; par M. /. Guittaume 27 — Observations du Soleil faites à l'obser- vatoire de Lyon pendant le quatrième trimestre de 1899, et résumé annuel pour 1899; par M. /. Guillaume. . . . 993 — Sur la proportion de lumière polarisée de la couronne solaire; par M. J.-J. Lamlerer 1524 — Sur la polarisation de la couronne du Soleil observée à Elche; par M. P. Jouhin 1 597 — Sur les taches solaires, à propos de la grande tache observée le 17 juin à la grande Lunette df ,100; par M. Mo- 'reux 1742 SoLFBE ET SES COMPOSÉS. — Recherches sur l'isimiérie des dérivés sulfocya- niques; par M. Berihetot 441 — Étude de la viscosité du soulre aux températures supérieures à la tempé- rature du maximum de viscosité; par M. C. Malus 1708 Spectroscopie. — Nouvelle source de 287 ( l82', Page». I Itimière pour la speclropcopie de pré- cision ; par MM. Ch. Fnbry et J. Pc- rot ^°'"' - Sur la (iôieiniinalion do poinis di' ro- père dans le spectre; par M. Mmiriec Homy 4*^9 - Détermination de nouveaux poinis do repère dans le spectre; par MM. À. ] Pérot et Ch. Fnbiy 49^ ; ^ Sur la détermination de points de re- j St père dans le spectre; par M. Mnit- \ rire Hamy 7°° — Sur la constitution des raies jaunes du^ ' - sodium; par MM. Ch. Fabry et A.''' | Pérnl 653 — Sur le spectre des aurores polaires; par M. Piiuhen 655 Stbontum kt ses comi'osks. -- Chaleur ) de formation du bioxyde de strontium ' Sv hydraté et anhydre; par M. de Fnr- \ craml 1017 Sucres. ■ Sur la stabilité dés solutions de saccharose; par M. OEchsncr de ) P.ip<>» Coninel. lifi 1 Sur l'oxydation de l'érythrite par la barlérie du sorbose; production d'un nmivcau sucre : l'ri ylhruldso; par M. Giibritl Bcrtrnnd iTSo Sur un procédé permellant de retirer le sucre des bas produits à l'aide d'un appareil ordinaire à cuites de premier jet ; par M. Paul Lecnnitc i,'{36 LFCBEs. — Sur un nouveau sulfure de molybdène cristallisé; par M. Marcel Ciiirhnrti 187 Action de l'hydrogène sur le sulfure d'antimoine; par M. //. Prlabon. . . . 911 Sur deux polysulfiires de plomb et de cuivre; par M. /•'. Bodroit.r 1397 Sur un chlorusuiruro de mercure; par M. /•'. BmlroiiT 1 397 LViciLTDRi:. — W. le Secrétaire perpé- tuel signale un Opuscule de M. Ma- ihry intitule : « Élude .'«mmaire des taiHi.-< sous futaie dans le bassin de la Sjùne » 25 TÉLÉGRAPHIE. — Sur la télégraphie mul- tiplex : relai téléraicrophonique dilTé- rentiel 770 — Sur rapplicalion de l'aulo-decohéraiion du charbon aux appareils télépho- niques pour recevoir le> signaux de la télégraphie sans fil ; par M. Th. Tom- masina 90 1 -- MM. Diicreteiel /-"'i/jo/^ aiiressenl une réclamation de priorité relative ii l'ap- plication directe du téléphone à la réception des signaux de la télégra- phie sans fil 1041 — il. Th. Toiiinia.tina adresse, à propos de cette réclamation, une Note 1 Sur un nouveau type de cohéreurs auio- décohi'reurs > 1 109 — M. E. Diicrrrrt iiûtKSsis une Note rela- tive à la méthode et aux procédés ra- diotéléphoniques de M. Pope; laig — Transmissions duplex et diplex par ondes électriques; par M. A/bert Tur. P"'" i3o3 — Expériences de lelé.uraphie sans fil en ballon libre; par MM. Joseph Fallnt, Jean et Loiiii Lecarmc i3o5 — Dispositif destiné à empêclier 1 inter- ception des dépêches dans la télégra- phie sans fil; par M. />. Tnmmaai. . . l'io- ■ Sur la svntonicdans la télégraphie .sans m : par M . A. Jlbindrl i383 C«minunic;ilions par la télégraphie sang fil à l'aide de radioronducieurs à électrodes polarisées ; par M. C. Thsot. 1 386 — Sur le lélégra|ihonc; par M. l'nlilcnwr Poutsrn 1 75 i Tkaatologib. — Des dilïércnciations héié- rotopiqups. Processus téralologiquos; par M. F.tieiine Rabnud 953 TiiAi.i.ii'ii. — Dosj)ge du thallium; par M. /'. Thoma.K lîif. TiiEKMociiiMiE. (Chaleur do lurinaiiun du bioxyde de struiitiuiii hyilraté et aiihydre; par M. de Forcraiid 1017 -- Sur la chaleur de rumbuslion do quelques li(|uides très volatils; par MM. lieithilnt cl Drlrpine 104 j — Sur les chaleurs de combustion cl de formation des composés iodés; par M . Hirlhrlot 1 og4 - Chaleur de neutralisation de I eau oxy- génée par la chaux; par M. de For- rrand i-.j5o — l'Iialeur de dissolution de l'eau oxygé- ( i825 ) Pages. I née. Valeur thermique de la fonction liydroxylo 011. Influence de l'hydio- jiène et du carbone; par M. ilc For- irauJ 1 620 Voir aussi Calorimétrie. TiiEnMODyN\siioiB. — Sur les moteurs à gaz ù explosion; par M. L. Marcltis. 705 el 1*46 — Le cycle théorique des moteurs à gaz à explosion ; par M. J- IFiiz 1118 Tuermométrie:. - ■ M. \ei Secrétaire pcrpé- tiiel appelle l'attention de l'Académie sur un Volume de MM. H. Le Cliate- 1 lier cl O. Boudouitrd : « Mesure des ' températures élevées » C91 -- Sur un thermomètre en quartz, pour ! hautes températures; par M. ^. Du- \ y"'"- 775 — Sur le.s appareils en quariz fondu; par M. Armand Giiittier 8 16 ïoPoGRM'iuE. — M.itériaux d'étude lopo- lo;;iipie pour 1' .Algérie el la Tunisie; par M . liiissnl 22 { Sur les travaux de reconnaissance exé- cutés par les ingénieurs russes par la méthode photographique ; par M. l.missedat 686 Tiii:siiii.RME>TS l>E TERRE. - M. Ic Mi- nistre de l' Instruction /jtMiqiw trans- l'ageb. met des renseignements au sujet d'un tremblement de terre ressenti dans la région de Francfort-siir-Mein, le 20 décembre 1 899 6 1 ~ }A. \6 Ministre des AJf'iiires étrangères transmet une Noie adressée par le Consul de France à Mexico, au sujet d'un tremblement de terre survenu à l'ouest de l'Éiat de Colima 1596 Tuberculose. — Action des courants de haute fréquence et de haute tension sur la tuberculose pulmonaire chro- nique ; par M. E. Doumer 602 — Du traitement de l'infection tubercu- leuse par le plasma musculaire ou zômolhérapie; par MM. /. Hériconrt et Charles Ricliet 6o5 — Errata se rapportant à cette Com- munication 67G TONGSTÈXE ET SES COMPOSÉS. — Sur le biphosphurede tungstène; par M. Ed. Vefacfjz 9 1 5 Tyrosine. — Nouvelle réaction colorée de la tyrosine ; par M. G. Denigès — Sur la présence de la tyrosine dans les eaux des puits contaminés; par M. H. Causse -- Sur la tyrosinase; par M. C. Gessard. 83 1196 1327 U Ubaniim Noie sur lo rayonnement de rur.ininm; par .M. Henri Becquerel. i583 Urines. - Èliuiinalion du cacodylale de soude par les urines après absorption par voie stomacale; par MM. //. //«- hert et E. liadel 58r — Réalité do la toxicité urinaire et de l'auto-intoxication ; par M. ,•/. C/iar- rin 1724 Urique (Série). - Recherches sur la série urique; par M. Berthelot 366 VALi:ni'.>tE( Acide.. -Sur le pouvoir ro- laioiro do l'acide valérique actif; par M. Ph.-A. GuYC et M'" E. Aston. . . Vapei'Rs. — Formules donnant les vo- lumes de vapeur saturée et les ten- sions maxima; par M. Mou'in RocluTches sur les tcn-iims de la va- peur de mercure Siiturée; par M.M. L. Ciiillrtel, Colanleau et Rivière ViNg. _ M. /•'. Masure adresse des « Kc- cherches expérimentales sur les fer- I menlalions des moûts de raisin frais, 1 en cuves fermées à l'accès de l'air, en 585 cuves ouvertes à orifice étroit, et en cuves largement ouvertes à l'air ».. . 691 Viticulture. - Sur une maladie des 1454, ; ras-ins des vignes du Caucase; par PriVieux el Dclacrnix 298 - Recheiches expérimentales sur lesphé- i585 nomènes physiologiques accompa- gnant la chlorose chez la Vigne ; par M. Georges Cartel -^é. '074 ( l82(i Hacos. Volcans. — Le volcan andésitique de Ti- farouïne ; par M . /.. Gfntil , • - 79*J — M. le Ministre fies J^aires étrangères transmet une lettre du consul de France aux Philippines, relative à une éruption du voli'nn Mavnn, dans l'île de Lugon '^7' Voyages scientifiques. — Sur la ) P«ge» deuxlëmn campagne de la Prin-esse Alice II; par S. A. S. le prinro Alltert 1" de .Monaco 3o4 M. le Secrétaire perpétuel signale un Volume intitulé : o Expédition norvé- gienne au pôle Nord (1893-1896). Ré- sullat.s scientifiques », tome I", publié p.ir M. Frii/tjnf Ndfisen i449 8 4^7 5a2 Zoologie. - M. le Secrétaire perpétuel^, signale le deuxième Volume de ia « Faune des Vertébrés de la Suisse ", par M. Victor Fatin loa — Sur la faune halopbile de l'Auvergne; par M. C. Bruyant et A. Etisébin.. . — Nouvelles recherches sur révolution des monstriliides: par M. A. Matn- quin — Sur un Epicaride nouveau, le Crinnnis- ciis cqiiitans; par M. C/i. Pérez — Développement drs azygospores i.\'En~ toninp/il/iiira ; par W.Pnul Wuiltiinin. — Sur l'origine et les enchaini'uients dos Arthropodes do la classe di's Unycho- phores (Peripaïus et formi'S voi- sines); par iM. E.-L. Bmivier 735 — Considôraiions sur les diiri'iences qui existent entre la faune des Upisto- branches des côtes o(éanii|ues de la France et celle de nos côles iiiédittT- ranéennes; par M. A. f'utssière. . . . — Sur les affinités zoologiques des Pbo- ronidiens et des Néniertines: par M. Louis Houle g-ij — Sur le développement embryonnaire des Ceslodes; par .M. 6'. de Stiint- 916 Remy 93o Dlaslotomio spontanée et larves ju- melles chez Petroninon Planrri; par M. E. Batoillun 1 jo 1 - Sur quelques Macroures des eaux douces de Madagascar: par M. H. Cniitièrr .... i aCti Ilci'herches expérimentales sur l'évolu- tion do la liimprnic; par M. E. Ba- tailhn 1 4 • 3 - Sur des Clavelinos nouvelles {Syncla- vrl/a n. g.) constituant des connus d'Ascidies romposces; par M. Maurice CmiUrry 1 4 1 8 Sur une nouvelle e«pèce d'Isopole >ou- lerrain, le Caco^plicemma Faiichen ; par MM. Ailrirn rinllfuf ol Armand Vire ' i5fi4 U's grégarines cl l'épilhélium inli'Sti- nal ; par M. M. L. Léger et O. Da- biisci/ I iGC Note préliminaire sur les Crustards décji|>oiles provenant de l'expéiiilion antiirclique belae: par M. //. Cnu- lièrr I (>4o Voir aussi : Anatotnie animale, Paléon- tot'ifiie, P/iriiologie animale. TABLE DES AUTEURS. MM. • Pages. ABELODS (E. . — Transformation de la nilrobinzine en phc'nylamine ou ani- line par un ferment réducteur et hy- drogénant de l'organisme. (En com- mun avec M. E. Gérard.) 400 ABRAHAM (H. I. - Période d'élablisse- meni de l'éi incelle électrique. Sa durée totale. ( En commun avec M. J. Le- iiininr 245 — Disparition instantanée de la polarisa- lion rotatiiire magnétique. (En com- mun aver M. J . Leiiinine.) 499 ACHAUD(Cii. . — Sur le pouvoir anti- pn'suranl du sérum à l'état patholo- gique. (Kn commun avec M. J. Clrrc. j 1 727 ALBHKT r DE MONACO (S. A. S. le prini-e ). — Sur la deuxième campa.^ne do la Princesse A tue 11 3o4 AMAUAT. - Sur les lois des chaleurs spécifiques des fluides i443 A.MODEO ( F. ) — Courbes normales tri- gonales du plan i74'i ANDUVER. - Sur la théorie de la Lune. i53a ANDRADE. — A projios de deux problèmes de probabilités Sgâ ANDRÉ (Cil.), — Sur j'éclipse de Lune du iC décembre 1899, à l'observa- toire de Lyon a6 — L'éclipsé partielle do Soleil du 28 mai 1900, à l'observatoire de Lyon 1 527 ANDRÉ (G. ) - Remarques sur les trans- formations de la matière organique pendant la germination 728 — Étude de quelques traiislormations qui se produisent chez les plantes étiolées à l'obscurité "98 MM. pajjpj — Action des acides sulfureux et sulfhy- drique sur la pyridine 1714 APPELL (P.). — Rapport surun Mémoire de M. Torres, intitulé : « Macliines à calculer » g-i^ — Fait hommage du premier fascicule du Tome II de son Tmité de Mécanujue ratinii/ielle 1 369 — Est élu membre de la Commission du prix Bordin (Sciences malhémaliques). 167 — Et de la Commission du prix Fran- cœur 157 — El de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques 1448 - Et de la Commission chargée de pié- senter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques^ 1448 AHÇTOWSKI (Henryk). — Notice sur les aurores australes observées pendant l'hivernage de l'expédition antarc- tique belge 1276 ARLOING (S.). — Étude sur la sérothé- rapie (lu charbon symplomatique. . . . 548 — De l'immunité contre le charbon sym- ptomatique après l'injection du sérum préventif et du virus naturel, isolés ou mélangés 991 ARNAUD (A.). — Sur un nouveau procédé d'extraction du caoutchouc contenu dans les écorces de diverses plantes et notamment des Landolfi/i. (En commun avec M. A. Ferneuil.) 269 ARSONVAL (d'). — Exploseur rotatif et dispositifs divers pour la production de puissants courants à haute fré- quence • • ■ • ïo49 — Est élu membre de la Commission char- ( 1828 ^ MM Pages . ^ée de juger le concours dn prix Montyon (Médecine et Chirurgie ' . • • _ Et de la Commission du prix Bréani. . — Et de la Commission du prix l'Iiilip- peaux ^ El de la Commission du prix Poural. . ASTON (M"" E.l. — Sur le pouvoir rota- toire de l'acide valérique actif. (En commun avec M. Ph.-A. Giiyr.f. . . . ASTRE (Ch.). — Nouvelle combinaison chlorurée de mercure et d'anlipyrine. 1232 123-2 1371 «449 585 MM. Page». ■ 83- (En commun avec M. /. ViUe.\ ASTRUC (A.). Ile l'acidimétrie. (En commun avec M. linberl.) 35 - Acidimétrie dos acides polybasiques organiques. 253 - De l'acidimétrie i563 - Do l'alcnlimélrie et de racidiinélrle en analyse volumétrique if>3ii ADTONNE. — Sur les équations algé- briques anliarmoniques 3i3 et 390 BACK (Gborges) adresse une Note rela- tive à un ballon d'une consiruction spéciale BADEL (E.). — Élimination du ca(«dy- late de soude par les urines, après absorption par voie stomacale. (En commun avec M. //. Inihfii. i BALLAND. — Sur la composition et la va- leur alimentaire des mammifères, des oiseaux et des reptiles BARBIERl (Nicolas-Alberto). — Les ganglions nerveux des racines posté- rieures appartiennent au système du grand sympathique — Hétéroplastie BARDET (G. ) — Action thérapeutique des phosphoglycérates acides BARDIER (E.). — Sur le débit comparé des deux reins. (En commun avec M. H. Frenkel.) — A propos de l'alternance physioloîiique des reins. (En couimun avec M. //. Frenkel. ) BARY (Paul). — Eluorescence de cer- tains composés métalliques soumis aux ravons Ronlgen et Becquerel.. . . BASSOT. — Matériaux d'étude lopolo- gique pour l'Algérie et la Tunisie . . . — Est élu membre do la Commmission chargée de juger le concours du prix Delalande-Guérineau - Et de la Commission du prix Gay .... B.VTAILLON ( E. ^. - Blastotomie spon- tanée et larves jumelles chez Petro- myz'iri Pltiiirri — Recherches expérimentales sur l'évo- lution de la Lamproie — Pression osmotique de l'œuf, et polyem- bryonie expérimentale B BArrEl.Lli FnKDKiiic . •-■ Restauration des fonctions du cœur et du système ner- lagi veux central après l'anémie romplèle. 800 B.VUD (E. . — Action du chlorure d'alu- minium anhydre sur l'aréivlènc .... iSig BAZIN est élu correspondant pour lu Sec- 58l tion do Mécanique 1710 BEAULAHI) ( F. • - Sur l'hystérésis ol la viscosité des diélectriques 1 182 53i I BECQUEREL (llii.Nni>. - Contribution à l'élude du rayonnement du radium. 2o(} - Sur la disp«>rsion du rayonnement du radium dans un champ nia^^nétique. . 372 1039 1 - Déviation du ray(>nncmenl du radium 1139 I dans un champ électrique 809 Sur la transmission du rayonnement 956 du radium au lra\ors dos corps 979 - Sur l.i transparence de l'aluminium pouif le rayonnement du radium ii5.( 600 I — Note sur lo rayonnement de l'uranium. i583 ' BELTRAMI. — Sa mort est annoncée à l'Académie 553 ti~i - Notice sur les travaux A'Engrne Bel- Irnmi; \y.iT .M. Maiiricr Lèi'y (177 BÊNARl) MIkmii - Élude e\périmen- 776 laie ilu mouvement des liquides pro- pageant de la chaleur par conveciion. 224 Régime permanent : tourbillons cellu- laires 1 00 j - Mouvements tourbillonnaires à struc- ■ 372 tu re cellulaire. Étude optique de la 1449 surface libre loG5 BE.\E<2II ( Elopub). — Action de l'isocya- nale île phényle et de l'isoihiocyanate 1301 ! de phényle sur les acides bibasiques. 920 BÉNEL (Edm.) adn-s.se une Note relative i4i3 à une " Modifiealion à. apportera l'in- I lerrupteur de Foucault, et destinée à 1480 donner, dans les bobines de Ruhro- ( ^'"- Paiîes. korff, l'inversion du courant indur- leiir ' -55 BRRHIKLUKDanibi.). - Sur la valeur de la pression interne dans les équa- tions de Van der Waais et Claupius. 69 Sur lecovolumeilans l'équation carac- téristique des lluides 1 15 De l'association des molécules chez les corps li(|uides 565 Sur In volume minimum des fluides.. . 713 - Sur un point remarquable en relation avec le phénomène de Joule et Kelvin. 1379 ni'nTIIELOT(N. —Observations au sujet d'une Note de M. de T'incenzi sur Lavoisier 1 5g - Est élu membre de la Commission char.ijée de présenter une liste de can- didats pour une place d'Associé étran- ger 225 — Et de la t^ommission chargée de prépa- rer une liste de candidats à une place d'Associé étranger, laissée vacante par le dérês de Sir Edwards Frankland. 764 Et de la Commission du prix Wilde . . 19,32 Vx de la Commission du ()ri.x Trémont. 1371 l'it de la Ciimmission du prix Dela- lande-Guérineau 1372 Et de la Commission du prix Jérôme Ponti 13-2 Et de la Commission chargée rie pré- senter une question de prix Vaillant. 14.59 Recherches sur la série urique 306 Recherches sur l'isomérie des dérivés sulforye'tiic/ signale, parmi les pièces imprimées delà Correspon- dance, un Opuscule deM. Mathey inti- tulé: « Étudesommairedes taillis sous futaie dans le bassin de la S;iône », 25. - Le deuxième Volume de la « Faune des Vertébrés de la Suisse u, par M. Victor Fatio, 101. — Trois Volumes de 1' « Annuaire du Muséum de Géologie et de Paléontologie de Bu- carest », publié par M. G. Stépha- nescn, pour 1894, 1895 et 1896, 475. — Divers Ouvrages de M. A>. Bir- keland et de MM. P. Girod et E, Massenat, 640. — Un Volume de MM. H. Le Chaielier et O. Bou- douard : « Mesure des températures élevées », 691. — Une brochure inti- tulée : « Stas et les lois de poids », par M. L. Heraj, G91. — Divers Ou- vrages de M. IF. Obrouichcf, du P. Juan Dnyle et de M°" Clémence Jloyer, 764. — Un « Précis historique, et photomicrographique des végétaux propres à la fabrication de la cellu- lose et du papier », par MM. Léon Rostaing, Marcel Rostaing et Fletiry Perde du Sert, 823. — Le Biillelin météorologique du département de l'Hérault, publié par M. Cnwa, 877. — Divers Ouvrages de M. Jdnlf Har- nack et de la Société de Biologie, 1170. — Divers Ouvrages de M. C. de Freycinet et de MM. P . Redard et F. Laran, 1233. — Divers Ou- vrages de M. P. Janet et de M. B. Renault, iZyS. — Un Volume inti- tulé : « Expédition norvégienne au pôle Nord (1893-1896). Résultats scientifiques », tome 1", publié par M. Fridtjof Nansen , 1449- — Divers Ouvrages de M. L. Joubin et de M. P. Wenjuknw , iSgi. — Le Tome Vil des « Annales de l'Obser- vatoire de Nice », publiées par M. Per- rotin ._. . 1741 - Annonce la mort de M. Matlieron, Cor- respondant pour la Section de Miné- ralogie 25 - Annonce la mort de Sir James Paget, Correspondant pour la Section de Mé- decine et Chirurgie 35 ( i83o ^ MM. Ha.fe». Annonce la monde M. Eug. Beltrmm, Correspondant pour la Section de Mé- canii]ue • — Donne leelure d'un tcléîramme adi l'jsé par M. lloiti pour présenter les pro- fonds regrets de la Faculté des Sciences de Florence au aujel de la mort de iM. Joseph Bertrand — Annonce qu'un legs de 4000 livres ster- ling a été fdit à l'Académie par M. le professeur Hioilies, pour la fondation d'un prix destiné à récompenser une découverte originale dans les Sciences physiques BERTRAND (Gabuiel). - Sur l'oxyda- tion de 1 eryihrite par la bactérie du sorbose; production d'un nouveau sucre : l'éryiliriilose — Sur I hydrogénation de rérylliniluse et la préparation d'une nouvelle éry- Ihrite; l'éryihrite droite BERTRAND (G. -Ec;. - Caractcrislnpies d'un échantillon de Krrostne slmle de i\Ie;,'along Valley BERTRAND (Joseph)' — Lettre relative à un passaae de 1' " Éloge de Tisse- rand », prononcé à la Séance annuelle de r Acidémie .... — Discours prononcés aux funérailles de M. Joseph Bertrand, par MM. Jules Lenuiitrc, Maurice Li'i'j-, Bert/ietnt, Grillon Darboux, A. Cornu, Ductuii.r, Gaston Paris, Georges Pirrot BERTRAND aÉON ,. - Note sur une série de contacts anormaux dans la réf;i('n sous-pyrénéenne occidentale. ( En commun avec .M. Michrl-Lévy. :. . . BERTRAND (.M.vncEi. . — Le bassin huuiller du Gard cl les phénomènes de charriage — Essai d'une théorie mécanique de la formation des montagnes. Dé[ilace- ment progressif de l'axe terrestre. . . — Dérornialiou tclraédrique de la Terre et dépla< cment du pôle — Errata se rapportant à celle Commu- nication — Ob.-ervations à propos d'une Noie de M. de Lapparenl — Est élu membre de la Commission chargée déjuger le concours du prix Gay -- Et de la Commission du prix Cuvier. . — Et de la Commission du prix Houlle- 553 995 TijS i33o •47» 853 îo5 (|fi I 73f, 3l3 •jgi 449 ; Gia G19 1371 i3ti MM. l'agM. vigue 137» BESSOX. — L'éclipsé partielle de Soleil du a8 mai 1900, à l'oliservatoire de Toulouse 1G95 BIENAY.MÉ est élu Correspondant pour In Section de Géographie et Navigation. ji(i - Adresse ses remerci'nenls à l'Acadé- mie 3ofi BIGOURDAN (G. \. — Observjitions du diamètre et de l'aplatissement ilo Jr- piter 62 — Observations de la comète Giacobini (1900, janvier 3i) faites à l'Observa- toire (le P. — Sur quelques unîmes renfermant le noyau du camphre. ... 38 - Sur la synthèse de l'acide canipholique au miiyen de l'aride c. — Élude sur la varia- tion de la latitude à l'observatoire do Teramo (Italie ) 307 B0DR()L'.\ (F.i. — Sur un chlorosulfure de mercure 1 397 ( i83i ) 1622 1593 MM. Pages. — Sur deux polysulfures de plomb et de cuivre iSg- — Sur la production directe par voie hu- mide de i'ioiliire mercurique et de l'i'idure mcrcureux à l'étal cristallisé. BOn.M f L.-K.) adresse une Noie relative au procédé électrique pour la produc- tion du carbure de calcium 1081 BOLTZMAN.N est élu Correspondant pour la Section de Mécanique, en rempla- cement de M. Bekrami 1448 — Adresse ses remercîments h l'Acadé- mie BONNEFUI (J.). — Combinaisons du bro mure de lithium avec le gaz ammo- niac 1394 BONNliT (A.}. — Sur le parasitisme du Phorna reiiiforiiiis. (En commun avec M . L. Rinuiz.) Sgo BONMEB (Gaston) est élu membre de la Commission chargr'e de juger le concours du prix Desmazières i.i3-2 — Et delà Commission du prix Montagne. 12.32 — El de la Commission du prix Thore. . . BORDAS (F.) — Sur quelques considéra- tions relalivesà la congélation de l'eau BORDAS (L.). — Étude anatomique des organes générateurs mâles des Coléo- ptères à testicules composés et fasci- cules BORDIER (II.;. — Chaleur spéciOque du sang BOREL(ÉMiLi;). —Sur les séries de frac- tions rationnelles 1061 Sur la généralisation du prolongement analyti(|ue " '5 UORGMAN. — Luuiiucsconcedes gaz raré- liés autour d'un lil métallique commu- niquant à l'un des pôles d'une bobine de UhumlvdilT 1179 BOKNET est élu membre du la Commis- sion chargée de juger le concours du prix Desmazières — El de la Commission du prix Montagne. — Et de la Commission du prix Thore. . . BOUCHARD (Cil.).-- Sur la transformation de la graisse en glycogène dans l'orga- nisme. (En commun avec M. A. Des- g"='-) ......... — Est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Monlyon (.Médecine el Chiruri;iej. . . — El de la Commission du prix Barbier. — Et de la Commission du prix Bréant. . C. R., 1900, \" Semestre. (T. CXXX.) MM. [232 8oJ :38 799 1232 1232 1232 816 1232 1232 1232 — Et de la Commission du prix Philip peaux — Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) — Et de la Commission du prix Poural. . BOUDOUARD (0.). - Lois numériques des équilibres chimiques BOUFFE (F.) adresse les résultats de ses recherches sur le psoriasis BOUGAULT (J.). — Oxydation de l'ané- Ihol et des corps analogues (isosafrol, isoapiol, etc.) renfermant également une chaîne latérale propénylique. ... : BOUILHAC (U.) adresse des remercîments à l'Académie pour les distinctions accordées à ses travaux BOULANGER (A.). — Détermination d'in- variants attachés au groupe Gus de M. Klein BOUQUET DE LA GRVE est élu membre de la Commission du prix extraor- dinaire de six mille francs — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour le remplacement de M. J. Bertrand. . . — Et de la Commission du prix Delalande- Giiérinoau - Et de la Commission du prix Tchihat- chef — Kt de la Commission du prix Saintour. — Et de la Commission du prix Gay. . . . BOURCET (P.). — Variations de l'iode du corps thyroïde des nouveau-nés, sous des inlliiences pathologiques — Présence de l'iode dans le sang. (En commun avec M. E. Gley.) BOURGET. — Sur l'éclipsé de Soleil du 28 mai. (En commun avec MM. Mes- li/i et Lcbciif.) BOURQUELOT ("Ém.,). —Sur les fermenis solubles produits, pendant la germi- nation, par les graines à albumen corné. (En commun avec M. H. Héris- se/.) ■' — Sur l'individualité delà .ve/'">/«ve, for- ment soluble sécrété par les graines de légumineuses à albumen corné pendant la germination. En commun avec M. H. Héris.tre, traité au môme point de vue que l'a fait Fourier, mais p.ir une méthode d'intégration beau- coup plus simple . — Problème du refroidissement d'un mur par rayonnement, ramené au cas plus simple où le refroidissemenl aurait lieu par contact 1731 B0UVE.4ULT (L.). - ^yntllèse totale do la pliorone de l'acide camptidriipio. . BOUVIER (E.-L). - Sur l'origine et 1. s enchiiînemenlsdcs ArlliropSfmeiit8 de résistance des radioconducleurs. . BRÉAIID adre.-se des remerclments a l'Académie pour les distinctions accor- dées à ses travaux BRICARD(R.). — Détermination des sur- faces ayant un système de lignes de courburtî égale BKITISH ASIRONOMICAL ASSOCIATION (la) propiise d'organiser une expé- dition en E-pagne et en Algérie, pour l'observation de léchpse totale (le~-'o- leil qui aura lieu le 28 mai 1900 BRIVES (A.). — Sur la découverte .l'une caverne à ossements à la carrière des Bains-Romains, à l'ouest d'Alger. (En commun avec M. £. F/r/(c«/-! i4t(5 Page». il-, -1^ laJJ '7.»9 I u('>8 Cl 475 1)8 71K .(ii4 lo6 rayons MM. HROCA (A.NDnii). — Champs de vecteur et champs de force. Action réciproque des masses scalaires et vectorielles. Énergie localisée loy — Su ries masses vectorielles de disconti- nuité .... 317 BROCHET (A.). — Sur l'éleclrolyse du chlorure de poUissium 1 34 ~ Sur la formation éleclrolylique du chlo- rate de pota sium — Sur riinpcissibililé de la furniation pri- maire du chlorate de pola.ssitin) obtenu par \oio éiccliolytique BROL'ARDEL est élu membre de la Com- mi.«sion du prix Monlyon (Statis- tique) Et de la Commission chargée de juger lo concours du prix Munlyon (.Méde- cine et Chirurgie) ii3i — El de la Commis-ion du prix Monlyon (Arls inSiilulires) 1371 IJRODKS (W.-R.) a.lre«se des remercl- menls à l'Académie, pour le prix Lalande qui lui a 0I6 décerné f)4o BRUMIUS (Bkr.vabd). - Une méthode de mesure de la vitesse des UiJnlgen - Sur la durée d'émission des rayons Bonigi-ii.. ,uu- BRUNOTTE (Cauum -ur les tégu- ments séminaux ile (pielques esjières du genre Im oiiriis 1 181 IIRUYANT Sur les variations du Plan- kton au Lie Cliuu\et — Sur la faune halophilc de l'Auvorgne. (En commun avec M. A. Eiisrbio.).. UUtôSON (II.). Sur une modification des surfaces mélalliques .'■ous l'in- fluence de la lumière ItULI.IEU vl. .-M.) adresse une réclamation de priorité relative à une Note do M. Crclmityilrn ïur l'acliuii réduc- trice du carbure de calcium sur quelques sulfures métalliques natu- rels ou artificiels ikkj (URDON-SANnER.SON est élu Corre.spon- d.inl pour la Section de .Médecine et Chirurgie en retnplacemenl de Sir l'"S" ii3a — Adresse ses remercimenls à l'Acadé- mie , ag, BUREAU (Èu.^ — Sur la première plante fossile envoyée de Madagascar 344 i5 it8 198 ( i83'3 ; MM. Pofjes. BUSSY (de) est élu membre de la Com- mission (lu prix Plumey jmù MM. Pages - Et de la Commission du prix extraordi- naire de six mille francs 226 CAILI.EÏRT (L.;. - Recherches sur les ! tensions de la vapeur de mercure sa- i tun'o. ( En commun avec MM. ( olnr- j (/eau ot liifiiTr.^ i585 I CALLANDUKAU (0. . - Calcul de l'orbite i d'une loniète dont le mouvement géo- i centri(|uo est considérable. (Encom- ' mun avi'c M. G. Fnyct.) 28 1 Sur l'anomalie du mouvement du péri- j vi" iiu >.>tcllite V de Jupiter 17 Est élu membre de la Commission du prix Lalande (Astronomie) 226 El de la Comm.ssion du prix Damoi- seau 3o6 F.l de la t'ommission du prix Valz. . . . 3o6 — Et do la Commission du prix Janssen. 3o6 — Et do la C.ommissitm chargée de pré- senter uni' question de prix Damoi- seau i4i9 CAMAS (DE) soumet au jugement de l'Acadi^mie un " Essai de Théorie dy- nami(|ue ondulatoire » 1 170 CARVAI.I.t) (!•:.). — Sur !■) nature de la lumif're blanche 79 • Sur la nature de la lumière blanche et des rayons X i3o - Sur la constitution de la lumière blan- che 10' - Nouvrlle interprétation dos résultats do M. Miclicbon pour l'analy.se des lumières simples par la méthode des anneaux de Newton 49^ - InIlueiKO do la température sur la l'a- tifjue des nerfs moteurs de la gre- niHiillu \i.\i CAUltEl' (!''.). - ï?ur la liquéfaction des mélanges gazeux '67 Sur la lupiéf.iction do» mélanges gazeux, anhydride carbonique et anhydride sulfureux ^^^ CAULl.EKY (MAUiuoiii. - Sur des Cla- velines nouvelles (SyndavelLi n. g.) con^tiluantdescormusd'Ascidiescom- posées '^iS CAUSSE ( H.). — Sur les eaux contaminées des puils de la Guillotière et des Drot- teaux, a Lyon ^79 _ Sur la recherche, le dosage et les va- riations de la cyslino dans les eaux contaminéps 785 — Sur la présence de la tyi osine dans les eaux des puits contaminés 119G CAZENEUVE ( P.). — Sur les combinai- sons métalliques de la diphénylcar- bazone 1 47^ — Sur des combinaisons organo-métal- liques cuivreuses et mercureuses de la diphénylcarhazone i56r CHARRIN. — Influence des extraits d'ovaires sur les modifications de la nutrition, engendrées par la gros- sesse. (En commun avec M. Giiillc- monnt. \ 1787 CHARABOT (Kigène). — Genèse des com- posés terpéniques dans la lavande. . . 257 — Recherches sur la genèse des composés de la série du menthol dans les plantes 5i8 — Iniluence d'une végétation active sur la formation de la thuyone et du thuyol 9*3 CHARON (E.j. — Sur la monoiodhydrine du glycol. (En commun avec M. Paix- SeiiWes:} 1407 CHARRIN. — Mécanisme des insuflisances de développement des rejetons issus de mères malades. (En commun avec MM. Guillemnnnt et Levaditi.) 92 — Défense de l'organisme contre les pro- priétés morbifiques des sécrétions glandulaires. (En commun avec M. Le- vaditi.) 262 " Leglycogène hépatique pendant la gros- sesse. (En commun avec M. Guitle- monat.) ' ^73 — Variations de l'iode du corps thyroïde des nouveau-nés, sous des influences pathologiques. (En commun avec M. Bourcel.) 945 _ Réalité de la toxicité urinaire et de l'aulo-intoxication 17^4 CHATIN (Ad.) est élu membre de la Com- mission chargée de juger le concours du prix Montagne "32 CHATIN (JoANNÈs) est élu membre de la Section d'Anatomie et Zoologie, à la ( i83Z, ) 1370 81 i63i Page» ""•place laissée vacante par le décès de _^Lrr.S;.énesur-lechU;r;.e cSeux dissous dans une soU.t.on de chlorure de potassium. • • ■ • • • ••••.• Sur des combinaisons cnsulli.ée. de ~ l'acétylène avec le chlorure cu.vreux elle chlorure de polassium....._- • CHAUVEAU (A.). - Forces liées à I étal d élasticité parfaite que la conlraccon dynamique crée dans la substance musculaire. Travail physiologique in- time constitué par cette création.... _ Eslélu membre de la Commission c lar- gée de juiier le concours du pri.\ Mon- lyon (Médecine et Chirurgie). . . • ■ • _ El de la Commission du prix l hilip- MM Pages. 1764 I i^o peaux ■ "„" ' , _ Et de la Commission du prix l'uurat. Les zones el les pro- 1371 • 449 17.01 iCiii 64 CHEVAUER(A.) vinces botaniques de 1 Afrique occi- dentale française • • ■ CHEVÂLLIEK (H.). - Les modilicalions permanentes des (ils métalliques el la variation de leur résistance élec- trique .'■^"«l CHOFAliDET (1'.). - Observation de j'éclipse partielle de Lune du 16 dé- cembre 1899, faite à l'observatoire de Besançon •; •. — Observations de la comète Giacobini (1900 «) faites à l'observatoire de BesaiKOii (équalorial coudé ) 35} CHOFl'AT (P.UJL). — Subdivisions du Sé- nonien(.î. /.) du Portugal 1078 CHOQUET (J.). - Reproduction expéri- mentale de la carie dentaire CL.UIUN (J.). — Sur une classe do trans- formations — Sur certaines équations de Mongo-Ara- père COLAUDE.XU. — «cclierches sur les ten- sions de la vapeur de mercure saturée. (Eu commun avec MM. L. CuilUtrt et limère.) '5°* COLIN (P.). — Positions geogiaphiciucs el observations magnétiques sur la côte orientale de Madagascar iwg — Errata se rapportant à cette Commu- nication ' '^'^9 COLLET (J.). — Nouvelles déterminations de la pesanteur 64^ COL'^ON (Alb.). - Sur le dosage volume- uique de l'hydrogène et les tensions chiini> ilde. . - El de la Commis-ion du prix Jéiome Ponti .•:.••.•■ -- Et de la Commi>sion du prix Sainlour. _ Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Vaillant. CORNU (Maximb). - Note sur un tuber- cule alimenUire nouveau du Soudan, XOu^oiuufr iPlictnmthus Coppnn 33o I fi97 537 iZi 760 i33'i 137» I.i48 1449 9i9 3o9 99" Cornu) ■ _ Err,it,i se rapportant à celle Commu- nication COSSERAT (EtiibNB) adresse des remer- clments à l'Académie pour les dis- linclions accordées à ses travaux . . . _ Sur la détermination de toutes le* sur- faces algébriques à double génération circulaire • " ' ' _ Sur les cercles langonls à quatre plans isotropes el sur les surfaces à double pi'iiération circulaire COULON (J.). - Sur les équations aux dérivées partielles du second ordre li- néaires et à coeflicii-nis consUnts . . . _ Sur les caraclénstiques des équations aux dérivées partielles el le principe dUuvgens ••• ••••■■ - Bt-marques i propos d'un Mémoire de M Ma^sau sur l'inlégration graphique des équations aux dérivées partielles. COUPIN (HtNBi). - Sur la toxicité des composés alcalino-terreux à 1 égara iiC8 i314 3ii 381 765 1064 1378 ( i835 ) MM. Pages, des végétaux supérieurs . 791 — Krrtita se rapporlanl à celle Commu- niration 864 Sur les fondions de la tige cristalline di's Acéphales i2i4 CUUgCliT (H.-C). — Nouvelle réaction inicrochiinique du palladium. (En commun avec M. E. Pozzi-Escni.) . . 1073 — Rpclierclics microcliirniques sur l'yt- Iriuin, l'erbium et le didyme. (En commun avec M. E. Pozzi-Escoi.).. ii36 COUTIÈUE (H.). - Sur quelques Ma- croures des ea".x douces de Madagas- car iî66 — Noie préliminaire sur les Crustacés dé- capodes provenant de l'expédition an- tarctique belge 1640 COUVUEUR (E.j. — A propos des résul- laUcontradictoiresde M. liapliafl Du- bois el de M. yini-s sur la prétendue di};esliun chez les Néi)enlhés 848 r.RE.MIKU ( V.j. — Ui'chcrc'hes sur l'exis- Iciire du champ mai;nélique produit parlemou\euienld'un corps électrisé. i544 C.ROS (Antoine) soumet au jugement de l'Académie « une théorie de la gravi- tation » 094 — Adresse un Mémoire ayant pour litre : MM. Pages. « Action mécanique de la lumière » . 1740 CRULS (L.). — Sur une formule simplifiée pour le calcul des réfractions astrono- miques 1060 CURIE (P.). — Action du champ magné- ti([ue sur les rayons de Becquerel. Rayons déviés et rayons non déviés. 73 — Sur la charge électrique des rayons déviables du radium. (En commun avec M"" P. Curie.) 647 — Éiettrisation négative des rayons se- condaires produits au moyen des rayons Rijntgen. (En commun avec M. G. Sagnac.) ioi3 — Remarques à propos d'une Note récente do M. G. Le Biin 1072 CURIE (M""= Sklouowskaj. — sur la pé- nétration des rayons de Becquerel non déviables par le champ magnétique.. 77 — Sur la charge électrique des rayons dé- viables du radium. (En commun avec M. P. Curie.) 647 CURTEL (Geoiiges). — Recherches expé- rimentales sur les phénomènes phy- siologiques accompagnant la chlorose chez la Vigne 1074 CYON (de). — Les organes périphériques du sens de l'espace 267 D IiA.MKL (Lucien). — Variation dans les caractères des races de Haricots sous l'influence du grelfage 665 DARBOUX (G.). — Discours prononcé, aux funérailles de M. Joseph Bcr- inimi, au nom do la Société de secours des Amis des sciences 969 Est élu Secrétaire perpétuel pour les Sections de Sciences mathématiques, en remplacement de M. Josej/li lier- triind 1369 — En prenant place au Bureau eonime Se- crétaire perpétuel, adresse ses remer- clments à l'Académie 1429 .M. le Serrétiiire perpéluil signale, parmi les pièces imprimées de In Correspondance : le tome II de l'Ouvrage de M. Ed. Suess, intitulé : >i La face de la Terre » ; un livret- guide des excursions en France du VIII' Congrès géologique inlernational. - Le lorae XI des « Annales de l'École nationale d'Agriculture de Montpel- lier », i5i6. — Divers Ouvrages de M. H. Jridyer et ilc M. G. Eitfel. . 1G91 Est élu membre de la Commission du Grand prix des Sciences mathéma- tique» pour 1900 167 El de la Commission du prix Bordin (Sciences mathématiques) xb-j Et de la Commission du prix Francœur. 1 57 El de la Commission chargée de pré- parer une liste de candidats pour une place d'Associé étranger 225 Et de la Commission du prix Poncelet. 226 El de la Commission chargée de pré- l)arer une liste de candidats à une place d'Associé étranger, laissée va- cante par le décès de Sir Edwards Franklarid 7^4 El de la Cominission chargée de pré- senter une question pour le Grand prix des Sciences mathématiques en 1900 M48 ( i836 ) MM. Pagct. — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) ■ '448 _ Et de la Commission chiirgée de pré- senter une question de prix Vaillant. 1449 DAUMESNIL (E.i. - Sur le dosage de l'ammoniaque et de l'azole. ( En com- mun nvec M. .^. ^''V/zVv.v.i 573 DAVIDOGLOU (A.V — Sur les zéros des intégrales réelles des équations li- néaires de troisième ordre 399 — Sur une application de la méthode des approximations successives. 692 cl u4' DEBIERNE(A.) — Sur un nouvel élément radio-actif : l'actinium ;>"*"' DEBURAUX (E.) soumet au jugement de l'Acaflémie un Mémoire intitulé : (I Compte rendu d'expériences aéro- staiique> " î)94 DECHEVUI;NS (Mahc;. - Le campylo- graplie, machine à tracer des couibes. 1616 DEFACQZ (Ed.). — Sur le biphosphure de tungstène 91 i DEHÉRAIN (P.-P.). — Sur la culture des lupins blancs. (En commun avec M. E. Diinnu.isy 1 10 — Sur la culture des lupins bleus ( Ltipi- nus an"uslifiiliiL(), ( En Commun av(>c M. E. Dfiiiniisxy. I j65 DELAGE (YvKs) prie l'Académie do le comprendre parmi les candidats à la place devenue vacante, dans la Sec- tion d'Anatomioet Zoologie, par buile du décès de Al. Blanrhnrd 1997 — Est présenté par la Section enc«, dans les végétaux, du vanadium, du molyb lène et du chrome 91 — Sur un nouveau mode de fractionnement MM. P»B"- de quelques terres rares 1019 — Sur le samarium • ' 85 — Sur les terres inconnues contenues dans la samarine brute • ' if'g DEMUULIN (A.) — Sur les surlaces dont les lignes do courbure sont égales. . . 823 — Sur la théorie générale des congruences rectilignes '7'*' DEMOUSSY (K.). — Sur la culture des lu- pins blancs. ( En commun avec .M. P.- P. Dr/ieni'ti. 1 20 — Sur la culture des lupins bleus. ( En commun avec M. P.-P- Dtl,éraiii.) DEMGÈS (G ). — Sur l'oxydation man- Raniquedesacidescilriqueeimalique. — Nouvelle réfaction colorée de la lyro- sine DEPÉRET (CuABLEs). — SurlesDinosau- riens des élages de Rognac et de Vi- Irulles du pied de la .Monlagne-Noire. DEPREZ ( Mabcki.) est élu membre de la CQninii>?ion du prix Fourneyron. . . . — El de la Commission du prix Montyon (Mécanique) '•'■''• — Et de la Commission du prix Uoileau. DEROME (Jt vk.NAL). — Action du chlo- rure de cyanogène sur l'acélonedirar- bonale d'élliyle DERRIE.N (E.). — Solubililé de la benzo- pliénone 7^ ' nESAINT(L.i. — Sur la représentation des fonctions non uniformes ng') — Sur la représentation générale di s fonctions analytique.- quelconques . . . 999 DESCIIAMPS ( A.i. — Microscope solaire simplilié et perfictionné ' i-O — Téléiiiirrosiope ""*' OF^COL'RS-DESACRES. — Essais de con- gélation sur les cidres ' 1 DESGREZ(A. . — Sur la lraiisl»riii837 ) MM- Pai;es. — lit de la Commission du prix Cahours. 1448 DOBKfiVlTUI (G.). - Sur la sensibililé inaxima des cohéreurs employés pia- liquenient dans la Télégraphie sans fils. (En commun avec M. J. Blon- 'l'I.) xvil - Ern.tu se rapportant à celte Commu- nication I9(j6 DOLLFUS (AuniiiN). — Sur une nouvelle espèce d Isoporle soultmin, le Cce- cosi>liœri>inn Faiiclieri. (En commun avec M . Armand Viré.) 1 56 i IX)NGIEIl (H.). -- Lumière pohirisée émise par un tube de Geissier soumis à l'action d'un champ magnétique. . 244 IJissyniélrio d;ms ^émi^sion polarisée d'un tube de Geissier soumis à l'action d'un clKimp magnétique 65o UOR.N(E.). — Sur les rayonsdu ladium. iiaG DOL'MHK ( E. ). Action des courants de haute fréquence et de haute tension sur la tuberculose pulmonaire chro- nique 602 DOUVll.LÉ (H.). - Examen des fossdos rapportés de Chine par la mission Lcclère 5'j2 Sur li's fassilos recueillis par M. Vil- liaiimedans les ciiuches charbonneuses des environs de No-si-Bé 1 VJS UUUOSCQ (0. 1. — \jsi grégarines et l'épi- thélium intestinal. (En commun avec M. l.r«tr.; i566 UUCLAUX. — Ui.-cours prononré, aux fu- nérailles de M. Jusepli Bcrtrnmt, au nom de l'Iiisiitut l'asleur 972 DUCUETIil adresse, à propos d'une Note de M. Tknmas 'roinninsimi, une ré- clamation de priorité relative à l'ap- MM. Pages . plication directe du téléphone à la réception des signaux de la télé- graphie sans fil. (Itn commun avec M. l'opoif.) io4i — Adresse une Note relative à la méthode et aux procédés radiotéléphoniques de M . Popnjf 1 -2 1 g DUFOUR (A.). — Sur un thermomètre» en quartz, pour hautes températures. . . 773 — Sur 1.1 résistance de la silice fondue aux variations brusques de lem|iératiire . 1753 DUMAS (L.). — Sur les transformations allotropiques des alliages de fer cl de nickel i3i t nUPARC (L.). — Sur les plagioliparites du Cap Marsa (Algérie). (En com- mun avec M. F. Prarce.) 56 — Sur les andésites et les basaltilcs albi- tisées du cap Marsa. (En commun avec M. F. Pearcc) '1 — Et de la Commission du prix Janssen. 3«6 — Et de la Commission chargée do pré- senter une liste do candidats pour le remplacement de M. J. ficrlnnui, comme Secrétaire perpétuel iji3i — Etde la Commission du prix Damoiseau. 1449 — Etde la Commission chargé(! de [iréson- ter une question de prix Vaillant 144;) FAYET (G.). - Calcul de l'orbite dune comète dont le mouvement géocen- trique est considérable. (En commun avec M. O. Callnnrlrrau .) ^8 1 FÉR.MJD (A.). — Sur la convergence des coefficients du développement de la fonction perturbatrice 13^5 FERNB.\C11 ( A. ). ~ Sur la diastase pro^ téoly tique du malt. (En commun avec M. L. Hubert.) ,-33 FÉRY (Ch.). — Pendule à resiitulion électrique constante ,248 FICHEUR (E.). -Sur la découverte d'une MM. Pages, caverne à ossements, à la carrière des Bains-Roniains, à l'ouest d'Alger. (En commun avec M. J. Brives. 1 1.(85 FIÉVET ( J. ) soumelaii jiigomenldo l'Aca- démie les plans d'un sysicme d'aver- tissement électrique pour éviter les collisions de trains de chemins de fer. 1372 FILHOL est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Savigny laJi — Et de la Commission du prix Da Gama Machado laSa — Et de la Commission du prix Cuvier. . 1371 FIQUET (Edmond). — Sur li-s propriétés physiologiques des nitriles 94'/ FISCIIER (Emile;. — E>t élu Correspon- dant pour la Section de Chimie 63"j — Adreyse ses reuierciuu-nls à l'Acadé- mie 764 FLEUUY (G.). — Chaleurs spécifiques de quelques substances organi()ues 437 FUCK. — Sur la préscnc<> du l'riabonien ( t^ocène supérieur ) en Tunisie . a.i8 FLOQUET (G.). Sur le mouvement d'un fil dans l'espace 174 5 FONZES-DIACUN. - Sur le géléniure de zinc et son dimorpliismc 83a — Sur les séléniures et chloroséléniures de pliiinl) 1 1 3 1 — Préparation do quehjues composés de l'aluminium et des dérivés hydrogénés currei^ptindants i3i4 Sur uu si'léniure dcuianganése cristal- lisé et un oxyséléniure loaS — Sur les séléniures de fer 1710 FORCRAND (hei. — Action de l'eau oxygénée sur la liaryto 716 — Sur les peroxydes de baryum hydratés. 778 — Chaleur do formation du bioxyde do strontium hydraté et anhydre 1017 — Sur le.s peroxydes de baryum hydratés. 834 — Oiali'ur de neutr.ili>ation de l'eau oxy- génée par la chaux laSo — Sur les («eroxydes derali ium hydraH'-s. i3o8 — Sur le bioxyde de calcium anhydre et la constitution de s-es hydrates i388 — Sur un peroxyde de lithium 1465 — Sur les dihydroxylales i555 — Chaleur de dissolution de l'eau oxy- génée. Valeur thermique de la fonc- ( '839 ) 94 MM. Pages, lion hydroxyle OH. Influence do l'hydrogène et du carbone 1620 — Sur l'iicidité des alcools 1758 FOSSE ( R.). — Sur les acélals de phénols. 726 — Action du chlorure d'éthylidéne sur les phénols. (Kn commun avec M. Y. F.lllinger. ) l l'OUQUÊ (F.) est élu Vice-Président pour l'année 1900, en remplacement de M. Alph. Milne-Edwards 1^48 — Est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Gay ,37, — Et de la Commission du prix lioulle- vi;;ue FOUUNIKR (l'Amiral). - Lois dyna- miques des cyclones 382 FRANÇOIS ( Maihice ). — Action de l'am- moniatiue concentrée sur l'iodure de .372 MM. pajjes.- mercurdiauimoniuni 332 — Sur l'iodure de dimercurammonium anhydre, amorphe et cristallisé 571 - Formations de l'iodure de monomercu- rammoniuni par action ménagée de l'ammoniaque concentrée sur l'iodure de mercurdiammoniuiii 1022 FRENKEL (H.). - A propos de l'alter- nance physiologique des reins. (En commun avec M. E. Bardier.) 671 FREYCINET(DE) est élu membre de la Commission du prix Montyon (Sta- tistique) 3o6 — Sur les planètes lélescopiques 1 1 45 FRIDEIUCH (L.). - Sur la tension super- ficielle de quelques liquides orga- niques. (En commun avec M. P. Du- Coit.) 327 GAILLARD (Cr..). — Sur un nouveau Runi^eur miocène 191 GAIN (Edmond). — Sur les embryons du blé et de l'orge pharaoniques 1643 GALl-ACIIÉ adresse des remerciments à l'Acailémie pour les distinctions ac- cordées fl ses travaux 61 GALLARI) (F.). — Sur l'absorption des iddures par lu peau humaine 858 GAUMEK (JiLEs). — La géologie de l'Australie occidentale 277 GALLIENI (la général), nommé Corres- pondant, adresse ses remerciments à l'Académie 25 GA1LL0T(A.). — Influence des perturba- lions périodiques du demi-grand axe sur la valeur du moyen mouvement déduite des observations d'une pla- nète. Correction correspondante de la valeur primitivement adoptée du demi-grand axe 1057 GAUDRV (Albeut).— Errala se rappor- t.inl à la présentation d'un travail de M. Erland Nordenskjold, faite le 2G dé- cembre 1899 99 — Est élu membre de la Commission du prix Gay 1371 — El de la Commission du prix Cuvier. . 1371 GAUTIER ( Ansi.vNU). — Localisation, éli- mination et origines de l'arsenic chez les animaux 284 C. a., 1900, I" Semestre. (T. CX.XX.) — Four tubulaire à températures fixes, se réglant à volonté 628 ~ Sur les appareils en quartz fondu. ... 816 — Limites de combustibilité, par l'oxyde de cuivre, de l'hydrogène et des gaz carbonés dilués de grands volumes d'air ! i353 - Gaz combustibles de l'atmosphère : Air des villes 1677 — Est élu membre de la Commission du prix Jecker 3o6 — Et de la Commission du prix Vaillant. i'232 — Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 1371 — Et de la Commission du prix Cahours. 1448 GEELMUYDEN. — Sur l'action réductrice du carbure de calcium 1026 GELLÉ (E.). — Des mouvements de l'air expiré pendant la formation des sons du langage 358 GENTIL (L.). — Le volcan andésitique de Tifarouïne (Algérie) 796 GENTY. — Sur une ascension aérosta- tique effectuée le 17 juin 1900 1793 GENVUESSE (P.).— Sur un nouvel alcool terpénique et sur ses dérivées 918 GÉRARD (E.). — Transformation de la nitrobenzine en phénylamine ou ani- line, par un ferment réducteur et hydrogénant de l'organisme. (En com- mun avec M. E. Jbelous.) 420 239 ( i84o > Pages. . l3ï7 ' -'9 1371 1691 MM. GESSARD. (C. ). - Sur la tyrosinasc. . . . GIARD (Alfbed; est présenté par la Section d'Aiiiiloiiiie et Zooloi-'ie comme can- didat à la pl.ice de M.Miliie-£'"r'/''- — Est élu Membre de la Section d'Anato- mie et Zoologie, en remplacement de M. Mitnif-Edwards 'T^g GIBBS est élu Correspondant pour la Sec- tion de Mécanique, en remplacement de M. Riggcnbaclt • • — Adresse ses remercîments à l'Académie. GILARDONI (H.). — Sur la teneur en fer de l'hémoglobine de clie\al. (En com- mun avec M. L. Ldiùcque.) i333 GIORDANO (GiACojio) adresse une Nolor, relative à une fubsiance employée en Photographie : « la Viscosine >- i23i GIRAUD (J.). — Sur l'oligocène de la ré- gion comprise entre Issoire et Brioudo. GLANGEAUD (Pu.). - Le volcan do Gravenoire et les sources minérales de Royal GLASENAPP (S. »K). - Observation de Léonides en Russie, en i8 639 — Adresse un Mémoire intitulé : « Sym- ptômes méconnus de l'hypertrophie sénile de la pio-ldte » iSgS GUEHBRT. — Sur la composition de l'es- sence de santal des Indes orientales. 417 — Sanialènes et santalols iSij GUICllAltl) (C). — Sur les surfaces iso- thermi(iiies 159 — Sur une transformation des surfaces isotherraiqucs 477 — Sur les congruences de cercles ël de sphères qui sont plusieurs fois cy- cliques i533 GUICHARD (Marcel;. — Sur un nouveau sulfure de molybdène cristallisé \i37 GUIGNARD (L.). — Sur l'appareil sexuel et la double fécondation chez les Tulipes 681 — Est élu membre de la Commission du prix Desmnzières i23-2 — El de la (^oramis.^ion du prix .Montagne. 1232 — w Et de la Commissinn du prix Tliore.. . 123-2 — El do la Commission du prix Da Gama Machado i232 — Et dt! la Commission du prix Baibier. . ti.'ii GUILLAUME (J.;. — Observations du Soleil, faites à l'observatoire de Lyon pendant le troisième trimeslredo 1899. 27 — Observations du Soleil, faites à l'obser- vatoire de Lyon pendant le quatrième trimestre de 1899 et résuma' annuel pour 1899 995 UWLLEMUNAT. - Mécanisme des insuf- Osances de développement des rejetons ~ issus de mères malailes. (En commun avec MM. t'Iuirrin et Levn(tili.\ 92 — Influence des extraits d'ovaires sur les modifications de la nutrition, engen- drées par la grossesse 1787 GUILLET (A.). — Nouveaux modes d'en- trelion des diapasons. (En commun avec M. /'. Guillet.) 1002 Osrillomètre balistique. Mesure de la quantité d'électricité et de l'énergie électrique distribuées par courants 0 continu-;. (En commun avec M. y. Guillet.^ i549 MM. Pages. GUILLET (V.). — Nouveaux modes d'en- tretien des diapasons. (En commun avec M. J. Guillet.) 1002 — Osrillomètre balistique. Mesure de la quantité d'électricité et de l'énergie électrique distribuée par courants continus. (En commun avec M. ^. Guiltrt. ) 1 549 GUITEL (Frédéric). — Sur le rein du Lepndngnster Goûii/iii 1778 GUILLOZ (Th.). — Action du courant con- tinu sur la respiration du muscle pendant sa survie 200 — Sur la production de rayons X secon- daires par le corps humain et sur un point important de la technique radio- graphique 355 GULDBERG (Alf.). — Sur les équations aux dérivées partielles du troisième ordre qui admettent une intégrale in- termédiaire 1452 GOTTON (C). — 'V^itesse de propagation des ondes électromagnétiques dans le bitume et le long des fils noyés dans le bitume 894 — Sur la constante diélectrique et la dis- persion de la glace pour les radiations électromagnétiques 1 119 GDYE (Ph.-A.). — Sur le pouvoir rota- toire de l'acide valérique actif. (En commun avecM'^'"' E. Jsto/i.) 585 GUYE (Cil. -Etc.). —Sur la capacité des conducteurs symétriques soumis à des tensions polyphasées 7" — Sur la répartition des courants et des tensions en régime périodiciue établi le long d'une ligne polyphasée symé- trique présentant de la capacité. . . . 1882 GUYON est élu membre de la Commission du prix Plumey ^'-^ô _ Et de la Commission du prix extraor- dinaire de six mille francs i'-iG _ El de la Commission du prix Barbier. . 1232 — Et de la Commission du prix B:éint. . 1282 — Et de la Commission du ^irix Mont} un (Médecine et Chirurgie) i232 — El de la Commission du prix Tchihai- chef '3'^ H ILVLLER (A.i. — Sur les volumes molé- culaires de quelques dérivés du can - phre. (En commun avec M. P.-T/i. Millier.) ( i842 ) MM. ''"E"- — Sur la synthèse de l'acide campho- lique, au moyen de l'acide campho- rique. (En commun avec M. G. Blanc.) 37e — Sur une nouvelle réaction que présen- tent certaines aldéhydes aromatiques vis-à-vis du bornéol sodé C88 — Préparation des élliers p-alcoyloxy- a-cyanocroloniques CH3-coRC^(^*^CM^^ isomères des éthers acétoaicoylcyana- cétiques " CIPCO-C(f^.^^ — CO'C»H^.. 1221 — Action de l'acide bromliydrique sur le benzylènecamphre droit. Benzylcam- plire monobromé. Acides ben/.ylidène- campholique et pliényloxyliomocam- pholique droits. (En commun avec M. /. Mifi^'iiin.) 1 36i — Sur di's éthers P-piienyl et ^-bi-n/.yl- o^lcoylooxy-a-cyano-acryliques. ( En commun avec M. G. Blanc.) iSgi HALLION.— Sur le rappel à la vie, obtenu par la compression rythmée du cœur. (En commun avec M. Tuffnr.) 1 S90 HAMY(.Mai'rice). — Sur la détermination de points de repère dans le spectre.. 489 — Sur la détermination de points de re- père dans le spectre 700 — Éclipse totale de Soleil du 1% mai 1900, observée à Hcllin (Espai^ne) i5i6 — Ernitii se rapportant à cette Gommu- nicalion i65o HATZIDAKIS (N.-J.) - Sur les équal tions cinématiqurs fondamentales des variétés dans l'espace à n dimensions. 55^ HATON DE LA GOUPILLIÈRE est élu membre de la Commission du prix MontyoTi (Statistique) 306 HATTE est élu membre do la Commission du prix Delalande-Guérineau 1 37a — Et de la Commission du prix Gav 14^9 H.\UTEFEUILLE est élu membre 'de la Commission du prix Houllevigue 137a HEDON (E.). — Sur la résorption intesti- nale des sucres ^65 HEEN ( P. DE). - L'indurlance et les oscil- lations éloctrostaliqups ,„7i — De la transparence de dis ers liquides pour les oscillations électrostatiques. 1400 MM. Pagei. IlELGE VON KOCn. - Sur la distribution des nombres premiers ia43 IIEMSALECII(G.-A.). - Sur linOuence du fer sur la décharge d'un condensa- teur à travers une bobine de self-in- duriion 898 IlENNEGLiY est présenté par l'Académie pour la chaire d Embryogénie com- parée, vacante au Collè;;e de France. 11& IIÉRICOUUT (J.). — Du traitement de l'infection tuberculeuse par le plasma muscul.iiro ou zômothérapie. 1 En com- mun avec M. Charles Richrt. ) 6o5 — Errata se rapportant à cette Commu- nication Ô76 IIÉRl.^SEV (H.). — ^ur les ferments so- lublcs produits, pendant la germina- tion, par les graines à albumen coloré. (En commun avec M. Em. Bourque- /"'.) 42 Sur l'individualité de la sëmtnase, fer- ment soluble sécrété par les graines de légumineuses à albumen corné pendant la germination. (En commun avec .M. Eiii. Boiir:/iirt.it . ) 34o — Les hydrates de carbone de réserve des graines de Luzerne cldeFenugroc. (En oimmun avec. M. Bmirqnrlut .). -ii Sur l'hydrate de carbone do réserve de la graine de Tri/nlinm rr/trna 1719 IIER.MITK (Cm. ) est élu membre de la Com- mis.sion du Grand Prix des Scienn-s niaihématiques 1^7 IIERMITE (G.>.— Nouvelles observations sur le vrnt nluifou ballon 353 IIERRKRA (A.-L.) adresse une Note 0 Sur l'imitation de plusieurs phénomènes prutopla.^mi(pies avec l'acide oléique, la [M'ptune ou les alcalis • 96 — Adresse une .Note » Sur l'imitation des mouvements vermirulaires avec l'oléatc d'ammoniaque » 1 5o — Adrejise une Note sur " L'imitation des phénomènes protoplasmiques avec l'oléatc d'ammoniaque ■- 437 — Adresse un Mémoire ayant pour titre : •• Sur la démonstration photographique de l'amœbisme et du chimiotropismo des oléates alcalins » 1 374 HLNRICIIS (G.) — Sur le poids atomique véritable du bore 1712 IlITTORF est élu Correspondant pour la Section de Physique, en remplacement de M. Wicdemnnn 8aa MM. — Adresse ses reraercîraents à l'Acadé mie 877 HODDAS adresse ses remercîraents à l'Aca- démie pour les distinctions accordées à ses trdvaux 61 HUBERT a.) — Sur la diastase protéojy- lique du malt. (En commun avec M. A. Fernbach.) 1783 HUGOUNENQ (L.). - Sur la fixation des ( 1843 ) Pages. MM. Pages. bases alcalines dans le squelette mi- néral du fœtus pendant les cinq der- niers mois de la grossesse 941 — Statique minérale du foelus humain, pendant les cinq derniers mois de la grossesse 1422 HDGOT (C). - Sur l'iodure d'azote.. . . 5o5 HUMBERT(G.)- - Sur les fonctions à quatre paires de périodes 483 I l.MBEUT (Henri). - De l'acidimétrie. (En commun avec M. A.struc.) 35 — Élimination du cacodylate de soude par les urines après absorption par voie stomacale. (En commun avec M. E. Badel.) 58i JADIN (F.). — Localisation de la myro- sine el de la gomme chez les Morin^a. 733 JANCZEWSKI (Edol'ard db). — Sur la pluralité de l'espèce dans le groseillier à grappes cultivé J88 JANSSEN est élu membre de la Conimis- !»iondu prix Lal.mde( Astronomie.). . . 226 — Et de la Commission du prix Valz 3o6 — Et de la Commission ilu prix Janssen . 3oG — El de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Damoi- seau 14 49 — Eclipse totale du 28 mai dernier 1496 JADUERT (Gegbge-F.). — Surladiazola- lion de la safranine 661 JAUBEIIT (Joseph). — Sur les oscillations baroméiriques du i3 au 19 février 1900 533 — Sur un halo extraordinaire observé le 22 juin 1900 1795 JENKINS adresse un Mémoire intitulé : € .Météorologie, branche de l'Astrono- mie « ' 740 JOANIN adresse des remerclments à l'Aca- démie pour les distinctions accordées à ses travaux 61 JONQUIERES ( de). — Est élu membre de la Commission du Prix extraordinaire de six mille francs 226 — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) 3o6 JORDAN (Camille) est élu membre de la Commission du Grand prix des Sciences mathématiques i57 — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences mathématiques) 167 — Et de la Commission du prix Francœiir. 167 — Et de la Commission du prix Poncelet. 226 — Et de la Commission chargée de pré- parer une liste de candidats pour le remplacement de M. /. Bertrand, comme Secrétaire perpétuel i23i — Et de la Commission du prix Jérôme Ponti 1372 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question pour le Grand jirix des Sciences mathématiques. ... 1448 — El de la Commission du prix Bordin (Sciences mathématiques) i448 JOTEYKO (iM"" J.). - Le quotient de la fatigue g 527 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 7^6 — Le travail des centres nerveux spinaux. 667 JOUBIN (P.). — Sur la polarisation de la couronne du Soleil observée àElche. 1597 ( i844 ) K KERFORNE (F.j. - Sur le golhlandien de la presqu'île de Crozon(Finislere;. mi KILIAN (W.)- — Sur la struclure de la portion méridionale de la zone du BriançoniiHis '°° — Errata se rapporUnt à cette Commu- nication ^8" KLING (Andbé). — Errata se rapporUnl à une Communication sur l'oxydation *-^ biochimique du propylgiycol, faite lo •26 décembre 1899 60 MM. Pages. KLUBB (T.). — Action de l'isocyanaledo phényle et de l'anilino sur quelques acides Y-cétimiques ii54 KLUMPKE (M'" D.>. - Eclipse de Soleil du a8 mai 1900, observée en ballon. 1S29 KORN (.\.). -- Sur la méthode de Ncu- mann et le problème de l)irithlet.5")7 et ia38 KUNSTLER (J.). — Remarques sur cor- lain> points di' l'hibtoire de la vie des organismes inférieurs 1 l iG T. LA BAUME PLUVINEL (de). — Observa- tions de j'éclipse de Soleil du a8 mai. i5a3 LACAZE-DUTHlliltS (de) est élu membre de la Commission du prix Savigny. . . laSa — El de la Commission du prix Da Gania Machado laîa — El de la Commission du prix Cuvier . . 1371 LACROIX (A.). -Noie sur les rochcscrisUl- linfs et éruptives de la Chine méridio- nale. (En commun avec M.M. Micliel- Lévy et LrcU-rc.) a 1 1 — Sur les transforiuii lions cndomorphiques de l'andésile de Saniorin, sous l'in- fluence d'enclaves enallogenes cal- caires a7'i — Sur un nouveiiu groupe d'enclaves ho- mO!»ènes des roches volcaniques, les microlinites des andésites et des tô- phrites 348 — Sur une forme de silice anhydre opli- qucment négative i3o — Sur les granités el syénites quartziferes à œgyrine, arfvedsonite et xnigma- tite de Madagascar iao8 — Sur la composilion minéralogique de« teschéniles 1171 — Sur une roche de fayalite 1778 LAFAY (A.) — Sur deux applications de la chambre claire de Govi 1 la-i LANDEltER (J.-J.}. — Sur la proporliun de himière polarisée de la couronne solaire \S^\ LANDES ( Pierre) adresse un projet u d'un bateau qui remonte les fleuves par la résistance du courant » iai8 LANNELONGUE est élu membre de la Commission du prix MontNon (.Mé- decine et Chirurgie. 1 ia3i — El de la Cimiinisxion du prix Barbier.. uSa — El de la Commission du prix Broanl. . ia3a LAI'ICyUE (L.). — Sur la lemur en fer de l'hémoglobine de cheval. ( En rom- miin avec .M. Ciliinluin . 1 i333 LAPPARE.NT(DKi. - Sur la symétrie lé- iraédiique du globe terre.-tre 6i.i — Fail liumiiiHge à l'Académie de la troi- sième el dernière Partie do l.i .{* édi- tion de .son « Traité de Géologie » . . 764 — Rapport liur une suite de travaux pré- scniés par M. Marx 137a - Est élu membre de la Ci>mmis8ion chargée de juger io concours du prix Gay 1371 — Et de la Commission du prix lloulle- vigun 1 37a — El de \.\ l'.oniini>sion du prix Gay 14/19 LARRoyUE (F.) adresse une Note o Sur lin granité pyrénéen » 3G(> LARRuyiE ( FiBMiM ). — Sur le mécanisme de l'audition dfS sons 119 — Sur lo mécanisme de l'audition des sons et sur quelques phénomènes connexes 359 — Adresse un Mémoire : « Sur les vibra- tions nerveuse el psycho-ner\euse d'ordre musical el sur la vibration psycho-nervt'u.se d'ordre purement intellectuel ■ 1293 — Adresse trois Notes ayant pour titres ; r •• Vibrations nerveuses et psycho- ( I '''M. P.ge». nerveuse? d'ordre musical et psycho- nerveuses d'ordre purement inlellec- luel »; 2° a Polarisalion atmosphé- rique " ; 3° ' Explication delà scinlil- lalion stell.iire, solaire et planétaire ». 1729 LAUNAY (L. DE>. — Sur les types régio- naux de gites métallifères 743 LAURliNT (J.). — Sur la compo?iLion des albumens de la fève de Saint-Ignace et de la noix vomique. (En commun avec M . Botirquelnt .1 1 4 1 1 LAUSSEDAT. — Sur les travaux de re- conndissance exécutés par les ingé- nieurs russes par la méthode photo- graphique 686 — Est élu membre de la Commission du prix Monlyon ( Statistique "i 3o6 LtAUTÉ est élu membre de la Commis- sion du prix Fourneyron 167 — Et de la Commission du prix l'Iumey . 22G — Et de la Commission du prix Montyon (Mécanique) 22C Et de la Commi^slon du prix Boileau.. 1448 El de lu Commission du prix Vaillant. 1448 I.EBEAU (P. ). — Sur un procédé de pré- paration des arséniures, des antimo- niures alcalins et de quelques alliages des méUiux alcalins 5o2 — Sur la densité et l'analyse du pertluo- rure de soufre. (Eu commun avec M. H, Moisftin.) 984 — Préparation, propriétés et analyse du fluorure de ihyonile. (En commun avec M . Miiiisan. 1 i436 LE BEL (J.-A.). — Sur la stabilité du pou- voir roialoire 1 552 LEBEUF. — Sur l'éclipsé de Soleil du 28 mai. ( En commun avec MM. Mes- lin et Roiirgrt.) lâii LE BON ( Gustave). — Sur la propriété de certains corps, de perdre leur phos- phorescence par la chaleur et de la reprendre par le refroidissement 891 - Réponse à une réclamation de priorité du M. Curie 1108 LECAUME (Je\n '. - Expériences de télé- graphie Siins hl en ballon libre. (V.n commun avec MM. Joseph f'allot et Lriiiis Ler/i'nie.) ' 3o5 LECARME (Louis) Lxpérieu.es de té- légra|ihie sans lil en ballon libre. (En roMimun avec MM. Joseph P'allot et Jean Lecarnie.\ ' 3°5 LECHABTIER (G.). - Cartes agnono- 845 ) MM. Pages, miques du canton de Redon. De la composition des terres au point de vue de la chaux, rie la magnésie, de la potasse et de l'azote 1 163 — Des terres arables du canton de Redon au point de vue de l'acide phospho- rique 1225 LECHATELIER (H.i. — Application delà loi des phases aux alliages et aux roches 85 — Sur les points anguleux des courbes de stabilité 1606 — Sur la dilatation de la silice fondue. . . 1703 — Sur le développement et la propagation de l'onde explosive 1 755 LECLERE. — Sur la Géologie de la Chine méridionale i8^ — Sur les roches cristallines el éruptives de la Chine méridionale. (En commun avec MM. Lacroix ei Michel- Lét'/.'). o.\i LECOMTE (Pail). - Sur un procédé permettant de retirer le sucre des bas produits, à l'aide d'un appareil ordi- naire à cuites de premier jet i336 LEDUC (Stéphane). — Rapport entre la variation d'excitation des nerfs et la variation de densité des courants ex- citateurs à dilîorenls potentiels 524 — Influence anodique sur la conductibi- lité nerveuse chez l'homme 75o LEFEBVRE(P.). — Réaction du chlorure d'amvie sur le carbure de calcium.. . io36 LEFORT (Jean-I.éo) adresse un Mémoire sur la Géographie physique de la Lune. 995 LÉGER (L.). — Les grégarines et l'épithé- lium intestinal. (En commun avec M. O. Dubosrq.) 1 566 LEGROS( V.). — La focimélrie phulogram- métrique en microsiopie 270 LEIDIÉ (E.). — Sur les rhodicyanures . . 87 LEMAITRE (Jules). — Discours prononcé, aux funérailles de M. Joseph Ber- lr/i/ii/,au nom de l'Académie française. 961 LEMOINE (Geobges) est élu membre de la Commission du prix Jecker 3o6 — Et (le la Commission du prix Vaillant. 1232 — El de la Cumuiission du prix Lemoine. 1448 LEMOINE (J.). — Période d'établissement de l'étincelle électrique. Sa durée to- tale. (En commun avec M. H. Jbra- hani.).... ••■ 245 — Disparition instantanée de la polarisa- tion rotaloire magnétique. (En com- mun avec M. H. Abraham.^ 499 5o8 f)<)5 88-2 I ito MM. LEROY (Emile). — Méconine, acide opia nique, acide hémipinique LE ROY. — Sur les séries diversiente!^. — Sur les séries divergentes. Reclifica- tion à la Noie précédente i535 LE ROUX (J.)- — Sur l'inlégralion des équations linéaires à discriminant non nul — Sur une inversion d'intégrale double. . LESPIEAU (R.). — Sur l'acide Y-chloro- crolonique LETEUR (F.). - Sur l'entraînement du chlorure d'argent par le chloroarai- dure merrureux LEVADITI. — Mécanisme des insuffisances de développement des rejetons issus de mères mahides. (En commun avec MM. Chardin et Giiilleniii/uil.) 9a LEVAT (L.-A.) adresse une Noie intitu- lée : « Loi de formation de la somme des carrés des nombres de 1 à 10 ».. 675 LÉVY(Mairice). — Allocution en prenant place au fauteuil du Président 16 — Est élu membre de la Commission du prix Fourncyron iSj — Et de la Commission du prix l'Iumey. . viuG — Et de la Commission du prix Montyon. aïO — Et de la Commission chargée de pré- parer une liste de candidats pour rem- placer M. /. Bertrand, comme Secré- taire perpétuel iî3i — Et de la Commis-'ion chargée de la vé- rification des comptes pour l'année 1899 — Et lie \à Commission du prix Tréniont. — Et de la Commisïion du prix Gegner.. — Et de la Commission du prix Jérôme Ponti — Et de la Commission du prix Boileau. — Et de la Commission du prix Vaillant. — Notice sur les travaux A'Eii^i-iw Bel- trami O77 — M. le PrésUlent donne lecture d'une Lettre de M. /. Bertrand, Secrétaire perpétuel, relative à un pnssage de l'éloge de Tisseraml, prononcé à la Séance annuelle de l'Académie ao5 — Discours prononcé, aux funérailles de M. Joseph Bertrand^ au nom de l'A- cadémie des Sciences 963 — Observations au sujet d'un Mémoire présenté par M. /. Masuw iii% — Annonce à l'Académie la mort ue .M. Ma- rion, Correspondant pour la Section ( 1846 ) Pages. 1371 il7C 1371 137a 14 18 '4 '.9 •2^8 - iii8 MM. Piget. d'Analomie et de Zoologie -217 — Annoncée l'Académie la mort de M. Da- viit-Edtfan/-Hiif;nt> liy — .Annonce à l'.Ac^démie la mort de M. Blanchard, Membre de la Section d'Anatomie et de Zoologie, et se fait l'interprète des regrets de l'Académie. 365 — Annonce à l'Académie la mort de M. .//- phonse Milnr-Eilivurds et fait un court exposé de ses travaux io85 — Annonce à l'Académie la monde M. F.. Grwuiux, Membre de la Section de Chimie laai Errata se rapportant ^ celle Commu- nication LÉVY(.\Iiciiel-). — Note sur les roches cris- tallines et éruptives de la Chine méri- dionale. (En commun avec MM. Lai- croix et Leclère.) 711 — Note sur une série de ajnlacts anor- maux dans la région sous-pyrénéenne occidentale. (En commun avec M. Lémi Berirnnd.\ 1 73G — Est élu membre de la Commission du prix tjay — Et de la Commission du prix Houlle- vJRue UNUEBERG (J.-W.). — Sur l'intégration de l'équation A« =/« i539 LIUN ( MoisK) adresse un Mémoire portant pour litre : « Hechorches sur l'Elec- Iri.ité 47.i I ll'PMANN((j.)pré!i4>nle,iiunomdeM. An- totiir Croi, trois épreuves photogra- phiques en couleurs, exécutées d'aprës (les tableaux 278 ' Est élu membre de la Commission char- gée de présenter une liste de candidats |)Our le remplacement de M. 7. Bei- Irarid, comme S«'crélaire per|>étuel. . — Et (le la Cummissiun du prix NVilde . . LOEWV. — l'résenlJtion des premières publications des observiiloires de Potsd.im et de Paris, relatives à la Carte photographique du Ciel Publications de l'observatoire de Be- .sançon, de 1886 à 1896 i359 — Êi-lip.«c do Soleil du iS mai 1900, ob- servée à Paris LigO — Est élu membre de la Commirsion du prix Irlande (Astronomie) iaG Et de la Commission du prix Uamoi- seau 3o6 — Et de la Commission du prix Valz. . . 3o6 1371 .372 I23l i-i3a l5.i ( i847 ) MM. Pages. — El de la Commission du prix Janssen. 3o6 El de la Commission chargée de pré- parer une liste de candidats à une place d'associé étranger, laissée va- cante par le décès de Sir Edwards Friiiikldiid ^64 - El de la Commission du prix Saintour. 1448 - Et de la Commission chargée de pré- sonlcr une question de prix Damoi- seau 1449 "M. Pages. LOYEZ (M'i^Marie). - Sur la constitution du follicule ovarien des Reptiles {8 LUMIÈRE (Augustk). — Nouvel enre- gistreur pour les inscriptions conti- nues. (En commun avec M. Louis Lumière. ) 1340 LUMIÈRE (Louisj. — Nouvel enregistreur pour les inscriptions continues. (En commun avec M. Auguste Lumière.). i34o M MAILLARD (L."». — Sur une fibrine crislal- li.-éi' 192 iMAILLLT (EuMOND). — Sur des suites remarquables de sous-groupes d'un groupe de subslitulions ou de trans- Tormalions do Lie i449 Sur la déeomposilion des groupes finis continus de transformations de Lie. . i536 Sur la classe des groupes finis conti- nus primitifs de Iransformalions de Lie . . .-. 1601 M ALAQLIN (A.t. — Nouvelles recherches sur révolution des monstrillides 4^7 MALUS (C). — Étude de la viscosité du soufre aux températures supérieures à la température du maximum de vis- cosité 1708 MA(,lUENNE(L.>. — Synthèse partielle de l'érytlirite gauche i4o2 MAUAGE. S) Mihèse des voyelles 746 MARl.ll (!'•■• Action des éthers mono- cliloracétiques sur l'acétylacétone so- dée "9'- MARCIL\ND (ÉM.). — Phénomènes d'op- tiipie atmosphérique observés au Pic du Midi ot à Bagnères 35i MAlU.lllS ( L. 1. - Sur les moteurs à gaz à explosion. . 705 et 1240 MAllEY (J.) est élu membre de la Commis- sion chargée de présenter une liste de candidats pour une place d'Associé étranger 223 El de la Commission du prix Da Gania Machado >23-i Et de la Commission du prix Montyon (Médecine cl Chirurgie") laSa El de la Commission du prix Bréant. . li'ij. - El de la Commission du prix Philip- 1872 1448 — Et de la Commission du prix Pourat. . MARIE (C). — Dosage électrolytique du plomb dans le sulfate et le chromate. Application à l'analyse des verres plombeux et des chromâtes de plomb. MARIE (T.). — Nouveau stéréomèlre per- mettantla déterminalion de trois coor- données rectangulaires d'un point quelconque d'un objet radiographié stéréoscopiquement. (En commun avec M. H. lUbaui.) MARINESCO (G.). - Mécanisme de la sénilité et de la mort des cellules ner- veuses MARONNEAU (Georges). — Sur la pré- paration des phosphates de fer, de nickel, de cobalt et de chrome MARTONNE (de). — Sondages et analyse des boues du lac Galcescu (Karpates méridionales). (En commun avec 449 1032 M. Munleanu Murgoci.' peaux — lit de la Commission du prix Saintour . C. K., 1900, Semstre. (T. G XXX.) MASCART est élu membre de la Commis- sion du prix Wilde — Et de la Commission chargée de la vérification des comptes pour 1899. . — Et de la Commission du prix Trémont. — Et de la Commission du prix Gegner. — Et de la Commission du prix Jérôme Ponti — Fait hommage à l'Académie d'un Ou- vrage qu'il vient de publier sous le litre : « Traité de Magnétisme ter- restre •> MASSAU (J.) adresse le i'^'' fascicule d'un « Mémoire sur l'intégration graphique des équations aux dérivées partielles » . MASSOL (G.). — Sur la valeur acidimé- trique des acides maloniques substi- tués, comparée à celle des diacides normaux correspondants 240 748 ii36 65G 932 1232 I37I 1371 1371 1372 129' 1218 338 ( i848 ) MM. Papes. I 126 T73 691 ia33 1718 Sur un therraocalorimètre à déverse- ment • MASSOULIER (P.V — Relations entre la conductibilité éleclrolytique et le frottement interne dans les solutions salines MASURE (F.) adresse, des « Recherches expérimentales sur les fermentations des moûts de raisin frais, en cuve fer- mées à l'accès de l'air, en cuves ou- vertes à orilice étroit, et en cuves largement ouvertes à l'air » MATHERON. - Sa mort est annoncée à l'Académie '^^ MATHIAS-DUVAL prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats ù la place de M. Blanclmrd » MATHIAS (E.;. - Sur deux groupes re- marquables de lieux géométriques MATIGNON (Camille). - Sur quelques propriétés de l'aluminium et sur la préparation de l'hydrogène phos- phore gazeux 1 39 1 MATRUCHOT ( L.). - Sur certains phéno- mènes présentés par les noyaux sous l'actiim du froid. (En commun avec l\. Mollianl.) ;88 — Modifications de structure observées dans les cellules subissant la fermen- tation propre. (En commun avec M. Molliard.) iao3 MAZE (l'Abbé). — Sur le halo solaire du 1 1 janvier 1900 ao3 MAZÉ. ~ Recherches sur la digestion des réserves dans les graines en voie do germination et leur assimilation par les planlules 4''»i MENDELSSOHN.- Sur l'excitation du nerf électrique de la torpille par son propre courant \fj^ MERCADIER (E.). — Sur la Télégraphie multiplex : relai télémicrophoniquo différentiel --o MERMET (C.) adresse une Note relative à l'action de la lumière de l'acétylène sur les couleurs de certaines étoffes. 806 MESLIN (Georges). — Sur une méthode pour la mise au point d'une lunette photographique 435 — Sur une machine à résoudre les équa- ,'ionf 888 — Sur l'éclipsé de Soleil du 28 mai 1900. (En commun avec MM. Bmirget et I^bfuf.) ,-.j, MM. Pa(;es. METZNER adresse des remercimenis à l'Académie pour les distinctions ac- cordées à ses travaux fii MEUNIER (Loi'is;. — Méihode rapide de dosage do l'acide carbonique dans di- vers gaz. (En commun avec M. Léo l'ignon. ■> 5 1 3 MEUNIER (St.vnislasi Examen de lu météorite tombée le la mars 1899 à Bierbélé, près de Borgo, en Finlande. i31 MICHEL. — Sur les applications géomé- triques du théorème d'Abel 885 MICHELSON est élu Currcspundanl pour la Section de Physique 99.5 — Adresse ses remercimenis à l'Acadé- mie ia33 MILLER (G. -A.). — Sur les groupes des isomorphismes 3 16 MILNE-KDWARDS (Alpiionsb) fait un court exposé des travaux scienti- fiques de .M. Mnrinii -ii- — Est élu membre do la Commission char géo do préparer une liste de candi dats à une place d'A.isocié étranger, laissée vacante par le décès do Sir Edwardt Franhlit'id 764 — Sa mort est annoncée à r.\<;udémie. . . loKj MINGUIN i J.). — [K'doublemenl du benzy- lidèno camphre 1.' Isomor- phisme des deux 1 '« actifs. . ho — Action de l'acide broiiiliNilri«iue sur h' benzylènecamphre droit. Don^ylcam- phre monobromé. Acides benzylidè- necampholi(|ue et phényloxyliomo- carapholique droits. (En commun avec M. ./. // *"*'• Pages. liste do (Jeux candidats pour la chaire d'Embryogi'^nie comparée, vacante au Collège de France ici — Adresse une ampliation du Décret qui approuve l'élection de M.5«eM comme Associé étranger 1285 — Adresse l'ampliation du décret qui iiliprouve l'élection de M. Darboax comme Secrétaire perpétuel pour les Sciences mathématiques ijay — Adresse l'ampliation du décret qui approuve l'élection de M. Joanncs Chatiit comme membre de la Section d'Aiiatomio et Zoologie i43o MlNISïUli niiS AFFAIRES ÉTRÂNGÈUES (M. le) transmet une Lettre relative aux perturbations géologiques de Java, qui lui a été adressée par le Consul de Franco il Batavia 828 Transmet deux Communications du Consul général de France à New- York au sujet des travaux de M. Raoul Pic- tel pour la i)roduction économique do l'oxygéno liquide ou gazeux 993 Transmet dos documents reçus de M. le Chargé d'AIVairos do France à La Paz, au sujot d'un bolide tombé en Bolivie. 1292 Transmet une Lettre du Consul de Franco aux Philippines, relative à une éruption du volcan Mayon, dans l'île do Lu(.on (Extrait) iSjâ Transmet une Note qui lui a été adres- sée par le Consul do France à Mexico, au sujet d'un tremblement de terre surveiui à l'ouest de la capitale de rfClat de Culima iSgG MlTI'ACi-LlîFFLEU est élu Correspondant pour la Section de Géométrie 226 Adresse ses romerciments à l'Acadé- mie 5rî MUELANS (J.) adresse la description et les dessins d'un « ballon-parachute >>. 47i MOISSAN (IIi:niii) est élu membre de la Commission du prix Jerker 3o6 — Et do la Commission du prix Wilde.. \i'i?. — El do la Commission du prix Vaillant. 1232 — Et de la Conunission du prix Montyon (Arts insalubres) 1371 — El do la Commission du prix Gegner. . i3;) — Et de la Commission du prix Cahours. 1 i48 — Et do la Commission du prix Sainlour. 1448 — Sur la composition en volumes de l'acide lUiorliydrique 544 — Préparation et propriétés du sesqui- 849) fluorure de manganèse 622 — Sur un nouveau corps gazeux : le per- fluorure de soufre SF«. (En commun avec M. P. Lebeaii.) 865 — Sur la densité et l'analyse du perfluo- rure de soufre. (En commun avec M . P. Lebeau. ) 984 — Étude du fluorure manganeux. ( En com- mun avec M. Venturi.) 1 158 — Préparation, propriétés et analyse du fluorure de thionyle. (En commun vaec M. P. Lebeau.) i (36 -- Fait hommage à l'Académie d'un Ou - vrage qu'il vient de publier sous le titre : « Le fluor et ses composés » . . 1 170 MOLLL\RD. — Sur certains phénomènes présentés par les noyaux sous l'action du froid. (En commun avec M. L. Matruchot.) 788 — Modifications de structure observées dans les cellules subissant la fermen- tation propre. (En commun avec M. L. Matruchot.) 1 2o3 MOKTANGER.\ND. — L'éclipsé partielle de Soleil du 28 mai 1900, à l'obser- vatoire de Toulouse 1G95 MOREAU (G.).— Sur le phénomène de Hall et les courants thermomagnétiques. . 122 — Sur les courants Ihermomagnétiques. . . 412 — Sur l'interprétation de l'effet thermo- magnétique dans la théorie de Voigt. 562 MGREUX. — Sur les taches solaires, à propos de la grande tache observée le 17 juin à la grande Lunette de 1900. 1742 MOUCHOT (A.) soumet au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Étude de la sphère complète de rayon quelconque. Extension de la Tri- gonométrie sphérique aux figures ima- ginaires. Démonstration d'une for- mule non euclidienne. » 1 5 1 5 MOULIN. — Formules donnant les volumes do vapeur saturée et les tensions maxi- ma '454 MODREAUX(Th.). — Sur la valeur abso- lue des éléments magnétiques au i""' janvier 1900 65 MOURAOUR (Henri). — A propos de l'action du magnésium sur les solutions salines. • .' '^o MOUREU (Cii.)- —Sur l'acétylphénylacé- tylène et sur le benzoylphénylacéty- lène. (En commun avec M. R. De- lange.) ''^59 ( i85o ) MM. , P'Ces- MOYE. - Observations des franges d'ombre Aiites pendant l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900 '699 MULLER (P.-Tu.)- - Sur les volumes moléculaires de quelques dérivés du camphre. (En commun avec M. J. Hallcr.) 221 MM. Pngos. MUNIER-CHALMAS. — Sur les plisse- menls du bassin de Paris SSo — Sur les plissements du pays de Bray.. >|3 j MUNTEANU-.MURGOl.l. — Sondages cl analyse des boues du lac Galescu (Karpates méridionales). (En com- mun avec M. de Murtnnne.j ç)3a N NICLOUX (Maurice ). — Dosagecompara- tif de l'alcool dans le sang do la mère et du fœtus et dans le lait après inges- liond'alcool. Remarques sur le dosage de l'ulcool dans le sang el d.ins le lait o OCAGNE (Maurice d'). - Sur l'applica- tion de la Nomographie à la prédiction des occultations d'étoiles par la Lune. 55^ CECHSNER DE CONINCK. - Sur l'allo- tropie de la benzophénone 4o — Sur la stabilité des solutions de saccha- rose lat»» — Sur un mode de décomposition do quelques perchlorures métalliques... i55i — Sur la décomposition des chlorures métalliques iCa; — Sur un nouveau dérivé de la benzo- phénone. (En coramunavoc M. Dcr- rie/1. ) 1 7C8 ŒHLERT (D.-P.) est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement do M. .S'//('.v.t, nommé Associé étranger 1691 — Adresse ses rumcrclmenls à l'Acadé- mie ■ 7 i'^ OUSTALET prie l'Académie de le com- prendre [)arn)i les candidats à la place do .M. liUtiirliiinl 1/(1 — Est présenté par la Section d'Analomio et Zoologie comme candidat ù celte place 1 7 J19 OUVRAUD ( L.). - Sur les borates méul- liqucâ 17a — Sur les borates de la série magné- sienne f î5 PADÉ (H.). — Sur la distribution des réduites anormales d'une fonction., n».» — Sur l'extension des propriétés des réduites d'une fonction aux fractions d'interpolation de Cauchy 697 PAGEL (C). — Sur un nouveau mode de production de sulfates doubles de chrome 1 o3o PAGET (Sir James). — Sa mort est annoncée à l'Académie 25 PAINLEVÉ (Paul). — Sur les systèmes différentiels à points critiques fi.xes. -'> -- Sur les équations différentielles du troisième ordre à points critiques fixes 879 — Sur les équations différentielles d'ordre quelconque à points critiques fi\os. 111/ — Sur une relation entre la théorie des groupes et les équations diiïércn- tiellcs a points criti(|ucs fixes 1171 — Sur les intégrales uniformes du pro- blème des n corps 11199 PAIX-SKAULES. — Sur la raonoiodhy- drino du glycol. (En commun avec M. E. Chiimii^ I <{'>' — Sur un produit lie décom|iosition d'une diiodbydrine de la glycérine. (En commun avec M. E. C/iaron.) iG'Ji PARENTV ( Il .) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à une place do Corrcs|)ondant pour la Sec- I tion do Mécani({uo 101 PARIS (Gaston ». — Discours prononcé, I aux funérailles de M. Joseph Dcr- ( i85i ) MM- l'ages. trand^ au nom du Collège de France. g-S l'AU.MENTIER(F.,. - Sur les gaz émis par les sources du mont Dore. (En commun avec M. A. Hurion.) ugo PASCAL (ErnstI. — Sur une Ihi^orie des systèmes d'équations aux différen- tielles totales du second ordre 645 l'AULSEN. — Sur le spectre des aurores polaires 655 PEARCE ({'.). — Sur les plagioliparites du cap .Marsa (Algérie). (En commun avec M. L. Dnparc) 56 Sur quelques roches granitoïdes du cap Marsa. (En commun avec M. L. Dii/xirc.) 432 PÉCIIARD (E. ). — Sur les combinaisons dos iodures métalliques avec l'anhy- dride sulfureu.t 1 188 Action des oxydants sur les iodures alcalins ijoS PÉLABUN (II.). - Sur l'équilibre chimi- (jue d'un sy?tème dans lequel quatre corps gazeux sont en présence 076 — Action de l'hydrogène sur le sulfure d'antimoine 911 PELLAT (II.). — Contribution à l'étude des stratifications 39.3 Do l'énergie absorbée par les conden- sateurs soumis û une différence de potentiel sinusoïdale. (En commun avec .M. /•'. licdulanit.^ l457 l'fCRKZ (Cil. 1. — Sur un Epicaridc nou- veau, le Crinoniscus cquilans 52o PÉIK)N est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplace- ment do M. Màtlienm 15" — Adresse ses remercimenls à l'Acadé- mio ^27 l'EROT (A.).— Nouvelle source de lumière poiirja speclroscopiede précision. (En commun avec M. Ch. Fnbry.) 4o6 — Détermination de nouveaux points de repère dans le spectre. (En commun avec M. Ch. Fabr)) 49^ — Sur la constitution des raies jaunes du sodium. (En commun avec M. Cli. l'iiliry) PEIIRIEII (EiLMOND) est élu membre de la Commission chargée de juger le concours du prix Thures 123^ — Et de la Commission du pris Savigny. i232 — El do la Commission du prix da Gama Machado '^32 — Et do la Commission du prix Cuvier. . 1372 653 MM. Pages. — Et de la Commission du prix Tchihat- chef 1372 PERRIN (E.) adresse des remercimenls à l'Académie pour les dislinctions accor- dées à ses travaux ici PERROT (Georges ). —Discours prononcé aux funérailles de M. Joseph Bertrand, au nom de l'École Normale supérieure. 977 PERROTIN. - Sur la nouvelle comète Giacobini 469 — Sur la dernière éclipse de Soleil el la lumière zodiacale 1684 — Occultation de Saturne par la Lune le i3 juin dernier j686 PETRINI (He.n'rik). — Sur l'existence des dérivées secondes du potentiel . . 233 PETROVSKY (A.-A.). — Sur la distribu- tion du potentiel dans un milieu hélé rogène 112 ■ Sur la mesure de la capacité dans un milieu hétérogène 164 PFEFFER est élu Correspondant pour la Section de Botanique, en remplace- ment de feu M. Colin 471 — Adresse ses remercimenls à l'Acadé- mie 552 PHIPSON (T.-L.) adresse une Note « Sur la nature de l'argon » 755 — Adresse une Noie intitulée : « Sur un gaz obtenu du cyanogène, qui paraît être identique à l'argon >> i342 PHISALIX (C). — Sur un nouveau microbe pathogène, la Bactéridie myophage du lapin {Bacillus myo- phagus cunicidi. ) 9^0 — Errata se rapportant à cette Commu- nication 95° PICARD (É.MILE) est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences mathématiques '57 — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences mathématiques). . i57 — El de la Commission du prix Francœur. 167 — Et de la Commission du prix Poncelet. 226 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de Grand pris des Sciences mathématiques i448 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Bordin (Sciences mathématiques) i448 — Sur la détermination des intégrales de certaines équations aux dérivées par- tielles par leurs valeurs sur un contour fermé 447 ( i852 ) MM. ■ ''•'E'''- — Présente le Tome II de son Ouvrage « Sur la théorie des fonctions algé- briques de deux variables f f'i 3 — Sur les équations linéairesaux dérivées partielles du second ordre et sur la généralisation du problème de Diri- chlet 'o8S — Sur l'équilibre calorifique d'une surface fermée rayonnant au dehors liSgg POINCARÉ (A.). - Errala se rapportant aune Communication du 6 décembre 1899 <"'" — Sur la comparaison des mouvemenls barométriques provoqués, à la latitude 5o° du méridien de Grcenwich, par la marche en déclinaison du Soleil el de la Lune ^^> — Écarts barométriques sur le parallèle aux jours successifs de la révolution synodique 1179 POINCARÉ (IIenhi) présente, au nom do M. Jijerfines, un Volume intitulé : K Vorlesungen iiber hydrodynaroischc Fernkrafte '' a5 — Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences mathéma- tiques 1 57 — Et de la Commission du prix Bordin (Sciences mathématiques) \^~ — Et delaCommissiondu prix Francœur. 167 — Et do la Commission du prix Poncelet. — Et de la Commission du prix Trémont. — Et de la Commission du prix Gegiier. — Et de la Commission chargée de présen- ter une question de Grand prix doâ Sciences mathématiques 1 (48 — Et de la Commission chargée de pré- senter une question de prix Uordin (Sciences mathématiques). 1 (.(.s 1371 • i7l IHM. l'ufjpii. POMPILLIAN. — Aulomatismedes cellules nerveuses 1 .( 1 PONSOT (A.). — Réactions chimiques produites dans une solution; tension (le vapeur du dissolvant 781 — Réactions chimiques limitées dans les systèmes homogènes. Loi des modules. 8-.ii» POTAIN est élu membre de la Commission du prix Monlyon (Médecine el Chirur- gie.) \-x\x — El de la Coramission du prix Barbier, i/iia — El de la Commission du prix Bréanl. . \%ix POUCET. — Sur les sélénio-anlimoniles alcalins . . 1 133 POULSEN (VALDEMAn). — Sur le lélé- graphono 1754 POURET (Cil.). — Bromuralion par le bromure d'aluminium 1 ii|i POZZI-ESCOT(M.-E.) - Nouvelles réac- tions microchimiques du cuivre.... 90 — Nouvelles réactions microchimiques du pallailium. I En commun avec M. //.-C Cniiqiiei.) 1073 — Recherches microchimiques sur l'yl- Irium, l'erbium el le didymc. (En commun avec M. Il.-C. Couqiiet.). . 11 JG PRILLIEUX. — Sur une maladie des raisins des vignes du Cauciso. (En commun avec M. Delnrmix) ugS — Est élu II ■■ la Commission du prix Dr I j3/ — E( de la l^imiii>Mi33 -56 S.\BATIER (Arm). - Morphologie de la ceinture pelvienne chez les Amphi- biens — Errata se rapportant à cette Commu- nication SABA1IER( Paul).— Action du cuivre sur l'acétylène : formation d'un hydrocar- bure très condensé, le cuprène. (En commun avec }&.J.-B. Scndcrens.). . 2do - Hydrogénation de l'acétylène en pré- sence du cuivre. (En commun avec M. J .-B- Scndrrens.). lââo - Hydrogénation de l'acétylène en pré- sence du for ou du cobalt réduits. (En commun avec M. J.-B. Sende- rens.). 1C28 — Hydrogénation de l'étliylène en pré- sence de divers métaux réduits. (En commun avec M. J.-B. Se/iderens.). i;6i SAGNAC (G.). — Rayons X el décharges : généralisation de la notion de rayons cathodiques 32o — Électrisation négative des rayons se- condaires produits au moyen des rayons Ronlgen. (En commun avec M. P. Curie.) ioi3 SAINT-GERMAIN (A. de). - Sur la fonc- tion S introduite par M. Appell dans les équations de la Dynamique ..... 1 1 7.4 SAlNT-REiMY (G. de). - Sur le dévelop- pement embryonnaire des Cestodes. 930 SARRAU. — Est élu membre de la Com- ( i854 > MM Page mission du prix Foumeyron «57 _ Et de la Commission du prix Piumey 226 — Et de la Commission du prix Montyon (Mécani(iue~) _ Et de la Commission du prix extraor- dinaire de six mille francs — El de la Commission du prix Poncelet. — Et de la Commission chargée de pré- senter une liste de candidats pour le remplacement de M. /■ Bertrand comme Secrétaire perpétue! — Et de la Commission du prix Trémont. iS;! — Et de la Commission du prix Boileau.. i448 SAUVAGEAU (C.j. — Influence d'un para- site sur la plante hospitalière SCHAFFERS (W.). - Sur la production des fantômes électrostatiques dans les plaques sensibles SCHLŒSING (Tu.) est élu membre de la Commission du jirix Gegner iS^i SCHLŒSING (Tii.) lils. — Utilisation, par les plantes, delà potasse dissoute dans les eaux du sul SCIIOKALSKY (JiLEs de). Le lac Li doga au point de vue thermiiiue. . . . i;^",, SCHWÉNDENEU est élu Correspondant pour la Section de Botanique, en rem- placement de M. de Miiticr !-' — Adresse ses remercimcnis à l'Acadr •.iit) ■ia6 I xi I m 89; mie. SCHOTT (AuoLPDE) adresse une Lellro relative à sa Communication du 39 fé- vrier i8y8 l57 SEBERTesi élu membre de la Commission du prix Montyon ( .Mécanique 1 -j 'i' — Présente le Volume tonlonnnt les Comptes rendus du Congrès tenu en septembre 1899, à Boulogne-sur-Mor, par l'Association française pour l'avan- cement des Sciences G j 1 SENDERENS(J.-B.'. - Action du cuivre sur l'acétylène : formation d'un hydro- carbure très cond^•n^é, le cuprène. (En conmiun a\oc .M. l'uni Sidjtiiier.). a Jo — Hydrogénation de l'acétylène en pré- sence du cuivre. (En commun avec M. P. Sabiitier.) 1 J5g — Hydrogénation de l'acétylène en pré- sence du fer ou du cobalt réduits. (En communavec .M. Paul Saluitirr.). id >s SÉVERIN (Emile). -- Acide diméthyla- midobenzoylbenzoïque 7^3 SEYEWETZiA.^ - Sur les combinaisons des matières colorantes basiques avec MM. PoRe». les matières colorantes acides ^\i — Adresse une Noie • Sur la composition des précipités obtenus par réaction des coloranls basiques sur les ma- tières colorantes acides et la sensibi- lité de ces réactions 10 j 1 — Composition des combinaisons de la fuchsine avec les matières colorantes acides par constitution 1770 SIGRISTE (GiiDO . — Appareil de phoUv graphie instantanée à rendement maximum 8-2 SIMON ( L.-J.). — Sur l'acide isopyromu- cique iSS SOCifiTÉ PHYSICO-CUI.MIQUE RUSSE (la) adresse l'expression de ses senti- ments de profonde condoléance à l'occasion de la mort do M. Joseph Dcrtriitid 10S7 SPALIKOWSKI adresse une courte Note slatisti(|ue relative 'au développement do l'alcooliiiinc ■x~% \ I - nr \,,|,. intitulée : " Coiilri- 1 . i i •;.!(• de la (le-truclion des laliiis*- < 863 STASSANO (Hknri >. - Le rôle du noyau des cellules dans l'absorption 1780 • 803 STOCK (ALFRED;. - Sur un nouveau pro- cédé de dosage de l'aluminium 170 — Sur le dosage volumétrique do l'acide borique 5 1 (i STOKES est élu Associé étranger, en rem - pincement de feu M. U'eiersirass. . . }?' — Adresse ses remerclments à l'Acadé- mie /ir^ STORMEU (Carl). — Sur les logaritlnnes { i855 ; MM. Pa(;os. fies nombres algi^briques . i6o3 SUESS est élu Associé élrangcr, en rpm- phci'mi'i\ldi-S\r£r/u'nrr/Ffrjriklnnds. 1 170 Adresse ses remerclments à l'Acadé- mie SWVNGEDAUW iR.) - Sur l'étude MM. SY. 1375 expérimentale de l'excitateur de Herz. — Observations de la comète Giaco- bini (1900 17) faites à l'observaloire d'Alger. (En commun avec M. /{am- baud.) Pages. 708 G4i IIIOMAS f V.,. - Dosa?e du thallium. . . i3i6 THOULBT( J. :. - Analyse de fonds marins recueillis dansl'Iroise 1^20 Fixation des argiles en suspension dans l'eau par les corps poreux iGSg THOUVEMN. — f)i>s modifications appor- tées pur une traction longitudinale dans la lige des végétaux 663 THYBALT ( A.). - Sur les équations har- moniques et les surfaces isother- miques 387 riLLO (Ai.Bxis DE'. — Sa mort est annoncée à l'Académie i53 TISSOT(r.. '. — Sur l'emploi de nouveaux radio-conilucleiirs pour la Télégraphie sans fils go2 — Communication par la télégraphie sans fils à l'aide deradioconducteursà élec- Iroiles polarisées i386 rOMMASI (D.i. — Remarque relative à une Note de M. Th. Tommasinn, sur la cristallisation métallique par trans- port électrique de certains métaux diins l'eau dislil'ée 565 — Dispositif ilt'stiné il empêcher l'intercep- tion des dépêclii'S dans la Télégraphie sans tils i3o7 rOMMASINA (TiiCMAS). — Sur la cristal- lisation métallique pnr transport élec- trique de certains mclaux dans l'eau distillée 325 Réponse à M. /J. Tmiiniasi, à propos d'une remarque insérée aux Comptes rrritlns 719 Sur l'iiuio-décohération du charbon, et sur l'application de celle découverte aux iippHreils téléphoniques pour re- cevoir les signaux de la Télégraphie sans fils 904 Adresse uni" N'nte « n propos d'une ré- clamation de MM. Diicrrtrt QlPopnff, et sur un nouveau type de cohéreuis auto-décohérciirs » < 109 - Sur quelques effets pliotochimiqiies C. R. 1900, I" Semestre. ( T. CXXX.) produits par le fil radiateur des ondes hertziennes. 1462 TORRÈS. — Sur les machines à calculer. 472 TOULOUSE (Ed.). - Nouvelle méthode pour mesurer la sensibilité ther- mique. (En commun avec M. N. f^n.tclnde.) 1 99 — Nouvelle méthode pour la mesure do l'acuité auditive pour l'intensité des sons. (En commun avec M. TV'. Vas- chide.) J29 — Nouvelle méLliorle pour mesurer la sensibilité tactile de pression des surfaces cutanées et muqueuses. (En commun avec M. A''. Vnschide.). . . . 6G9 — Méthode pour l'examnn et la mesure du goût. (En commun avec M. N. Vas- c/iide.) 8o3 — Topographie do la sensibilité gustativo de la bouche. (En commun avec M. IV. Vnschi'le.) 1216 TOUREN (Chables). — Solubilité d'un mélange de sels ayant un ion com- mun 908 TRÉPIED (Ch.). — Sur l'éclipsé totale de Soleil du 28 mai 1900. Observations faites à robs'»rvatoire d'Alger !5i7 — Sur une photographie obtenue à l'ob- servatoire d'Alger pendant l'éclipsé de Soleil du 28 mai 1 >97 TRILLAT (A.). — Transformation de l'image photographique d'un cliché en un état lamellaire, et phénomènes de colorations qui en dérivent 170 TRIPET. — Action des courants à hante fréquence sur la respiration élémen- taire (activité des échanges entre le sang et les tissus). .,^. 1785 TROOST est élu membre ffe la Commis- sion du prix Jecker 3o6 — El de la Commission du prix Vaillant. i232 — Et do la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 1^71 — Et de la Commission du prix Cahours. i448 241 ( i856 ) Pages MM. TUFFIER. — Sur le rappel à la vie obtenu parla compression rythmée du cœur. (En commun avec M. Hallinn.) Mgo TURPAIN (Albert). — Comparaison do diverses formes de l'interrupteur de VVehnelt i9o MM. ('.-iBc». — Transmissions duplex et diplex par ondes électriques 1 3o3 — Sur l'élal électrique d'un résonateur de Herlz en activité i54i — Sur la distribution électrique le long d'un résonateur de Hertz en activité. 1609 VAILLANT (Léon) prie l'Académie do lo comprendre parmi les candidats à la place de .M. Blanchard i»33 — Est présenté par la Section d'Anatomie et de Zoologie comme candidat à la place de iM. Milite- EdwanLi 1719 VALLIEK. — Sur le tracé des rayures dans les bouches à feu — iioï et 1 5o8 VAN DUR WAALS est élu Correspondant pour la Section de Physique, en rempla- cement de -M. Stokes, élu Associé étranger 876 — Adresse ses reraercimenls à l'Acadé- mie 995 VAN LAEH. — Recherches sur les bières à double face 53 VALLOT (Joseph i. - Expériences do télégraphie sans Fil en ballon libre. (En commun avec NLM.yrn/iel l/utis Leriiritii) 1 3o5 VAN TIEGlIli.M, Président sorUni, fait connaître à l'Académie l'état où so trouve l'impression dos Hocueilsqu'elle publie, et les changements survenus parmi les Membres et les Correspon- dants pendant l'année 1 899 1 3 — Est élu membre de la Commission chargée de présenter une liste de can- didats pour uno place d'Associé étranger uj — Et de la Commission chargée de preja- rer une liste do candidats à uno place d'Associé étranger, laissée vacante par le décès de Sir Edmird Frnnhlnnds. 764 — Et de la Commission du prix Desma- zières ia3a — Et de la Commission du prix .Montagne. laSi — Et de la Commission du prix Thore. . ia3i — Et de la Commission du prix Tcbihat- chef , 3-, VASCHIDE (N.). _ Nouvelle méthode pour mesurer la sensibilité thermique. (En commun avec M. Ed. Toulouse. 199 — Nouvelle méthode pour la mesure de l'acuité auditive par l'intensité dos sons. (En commun avec M. Ed. Tonhuisr Î19 VAYSSIÈHE (A.). - Considérations sur les difTérences qui existent entre la faune des Opistobranches des cothè.>''o sur les sensations olfac- tives • pré.'^enlép pr M.M. f'aschide et Viin Mrtte 1 374 — Adresse un Mémoire ayant pour litre: « Conlribiitioiià l'étude des furnuilions cosmiques 1 576 VIEILLE (P.iiL 1. Sur la loi do la résis- tance de l'air au mouvomonl des pro- jectiles -135 VIGNUN (LÉO). — Méthode rapide do dosage de l'acide carbonique dans divers gaz. (En commun avec M. Lmis Miuiiier.) '< 1 J VILLARD (P.J. - Sur U décharge des corps électrisés et la formation do l'ozone 1/5 — Sur la réflexion et l.i réfrattion des rayons cathodiques et des rayons déviablçs du radium mio — Sur une expérience do M. Jaumann. . . 1 177 — Sur le rayonnement du radium 1178 — Sur les rayons cathodiques i<)i4 — Sur la discontinuité de l'émission catho- dique i7')o — Sur la perméabilité de la silice fondue pour l'hydrogène 1752 VILLE (J.;. — Nouvelle combinaison chlo- rurée de mercure et d'antipyrine. (En commun avec M. C/i. Astre.)... 837 ( ' >IM. Pages. — Nouveaux dérivés mercuriques halo- gènes de l'antipyrine. (En commun avec M. Ch. Astre) |256 V1LL1ERS(A.). - Sur le dosage de lam- muniaque el do l'azote. (En commun avec M. E. Daumesnil. i 673 VINCENZl ( dbV — Note sur les manuscrits do Lavuisier 1 58 el 806 VIOLLE (J). — Observations actinoraé- triques pendant l'éclipsé du a8 mai 1900 i6.58 Pa(îes. 857 ; I MM. I VIRÉ (Armand). — Sur une nouvelle espèce d'Isopode souterrain, le Cœco- sphœroma Faucheri. (En commun a\ec^. Adrien DoUfus.) i564 VOIGT adresse une réclamation de priorité au sujet d'une Communication récente de M. Moreau sur le phénomène de Hall et les courants thermomagné- tiques VRIES ( Hugo de ). — Sur la loi de disjonc- tion des hybrides 845 36o w WALLERANT (Fréd.i. — Sur une caté- gorie de groupements cristallins échap- pant aux investigations optiques. . . . i44 — Sur la non -existence du système hexa- gonal 275 VVEISS. — Sur la nature de la propa- (,'ation de l'influx nerveux 198 W'INTER (J.i. — Rapi>orl de l'azote aux clilorureâ dans le contenu stomacal on digestion. ( En commun avec M. Fatloise.) 1646 WITZ (A.). Le cycle théorique des moteurs à gaz à explosion 1 1 18 WOLF (Ch.) est élu membre de la Commis- sion du prix Lalande (Astronomie)., ij.d — El de la Commission du prix Damoiseau. 3o6 — El de la Commission du prix Valz 3o6 — Et de la Commission du prix Janssen . 3o6 — El de la Commission chargée de pré- senter uncqueslionde prix Damoiseau. 1449 WOLFF (JiLES). — Nouvel indicateur pour l'acidimétrie. Son application au dosage de l'acide borique 1 128 VVUILLEMIN(Pall). — Développement des azygospores iî Entomophthora . . . ii% ZEILI.EU (H.). — Sur quelques plantes fossiles delà Chine méridionale.... 186 — Sur une Sélaginellée du terrain bouiller do Blanzy io-6 — Sur les végétaux fossiles recueillis par M. Vdliaume dans les gites charbon- neux du nord-ouest de Madagascar. 1570 ZEUTIIEN est élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplace- ment de M. Sophus Lie i56 — Adresse des remcrciments à l'Acadé- mie 3o6 ZITTEL est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie 47' — Adresse des remercîments à l'Acadé- mie 5^2 ^;:;;ïïï;7RrviIIi;;ir;M7Sii^-L.BRA.BB des comptes hendus des séances de L'académie des sciences. jg,gi Paris. — Quai des Grands-Augustins, oo. 7 0 i f illliJl I; 3 2044 iniii!i liiiiliil I'MI<.||''||| 093 254 266 Date Due V- ■' wJ i/^^'^ 3> 'V'! ft^'^\ ^^♦^1 v\"^ y^